de-francophones commited on
Commit
80e8fa9
1 Parent(s): 0e0a2c3

3d05ee73d4e74a8925e59d25199cdc4aa839a6835561b68fc23c1a9175140dfe

Browse files
fr/2727.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,376 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ République d'Indonésie
2
+
3
+ Republik Indonesia
4
+
5
+ 6° 10′ 05″ S, 106° 49′ 07″ E
6
+
7
+ modifier
8
+
9
+ L’Indonésie, en forme longue la république d'Indonésie (en indonésien Indonesia et Republik Indonesia) est un pays transcontinental principalement situé en Asie du Sud-Est[4]. Avec, comptabilisées à ce jour, 13 466 îles, dont 922 habitées[1], il s'agit du plus grand archipel au monde. Avec une population estimée à 265 millions de personnes, c'est le quatrième pays le plus peuplé au monde et le premier pays à majorité musulmane pour le nombre de croyants. L'Indonésie est une république dont la capitale est Jakarta, et qui doit être transférée dans une nouvelle ville sur l'île de Bornéo à partir de 2024.
10
+
11
+ Dans les premiers siècles av. J.-C., l'archipel indonésien est une importante région d'échanges avec l'Inde et la Chine au cœur d'un réseau centré sur le Fou-nan. Les chefs de ces cités portuaires indonésiennes adoptent des modèles culturels, religieux et politiques indiens. À partir du VIIe siècle, le centre des échanges se déplace vers le royaume de Sriwijaya dans le sud de Sumatra. Le VIIIe siècle voit se développer dans le centre de Java une riziculture prospère qui permet à différents royaumes de bâtir de grands monuments religieux. C'est le début de la période classique indonésienne.
12
+
13
+ Avec le déclin de la route de la soie, le détroit de Malacca devient un carrefour maritime majeur pour le commerce entre l'Indonésie et la Chine d'une part et l'Inde et le Moyen-Orient d'autre part. L'archipel indonésien est intégré à un réseau commercial international bientôt dominé par des marchands musulmans. Les princes des ports se convertissent progressivement à l'islam.
14
+
15
+ Au XVIe siècle, l'âge des Grandes découvertes, les puissances européennes cherchent à accéder directement aux Moluques, région productrice d'épices. En 1511, les Portugais de Goa conquièrent Malacca et s'y établissent. Les Néerlandais les chassent en 1605. Au XVIIe siècle, ils éliminent leur rival dans l'Est de l'archipel, dans ce qui deviendra le royaume de Gowa, et s'établissent à Java. L'île est minée par les guerres de succession du royaume de Mataram qui cède peu à peu une partie de ses territoires aux Néerlandais. Au XIXe siècle, les colonisateurs peuvent commencer l'exploitation économique de l'île et imposer leur loi au reste de l'archipel. Un mouvement national naît au début du XXe siècle. En 1945, Soekarno et Mohammad Hatta proclament l'indépendance de l'Indonésie. Les années 1950 sont marquées par de nombreux mouvements séparatistes. À la suite des événements de 1965-66, le général Soeharto prend le pouvoir. Il démissionne en 1998, ce qui permet au pays d'entamer le début d'un processus de démocratisation.
16
+
17
+ À travers ses nombreuses îles, l'Indonésie comprend de nombreux groupes distincts culturellement, linguistiquement et religieusement. Les Javanais forment la population la plus représentée sur le plan du nombre et de l'influence politique. En tant qu'État unitaire et que nation, l'Indonésie a développé une identité commune en définissant une langue nationale appelée « indonésien » (qui est une des formes du malais), et en respectant sa diversité et le pluralisme religieux au sein de sa majorité musulmane.
18
+
19
+ Malgré sa forte population et ses régions densément peuplées, l'Indonésie comporte de vastes zones sauvages, ce qui donne au pays une grande biodiversité même si ce patrimoine régresse à cause d'activités humaines en forte augmentation.
20
+
21
+ Le nom « Indonésie » est un néologisme tiré des mots grecs Indos, signifiant « Indien », et nêsos, signifiant « île »[5]. Ce nom date du XIXe siècle, bien avant la formation de l'Indonésie indépendante[6]. En 1850, l'ethnologue anglais George Earl crée le terme « Indu-nesians » pour désigner les habitants des archipels indonésien et philippin ainsi que ceux de la péninsule de Malacca. Un de ses étudiants, James Richardson Logan, utilise le nom « Indonésie » comme synonyme d'« archipel indien »[7],[8]. Néanmoins, les universitaires néerlandais écrivant sur les Indes orientales néerlandaises n'étaient pas très enclins à utiliser le nom « Indonésie ». Ils utilisent plus volontiers les termes d'« Archipel malais » (Maleische Archipel), « Indes orientales néerlandaises » (Nederlandsch Oost Indië raccourci par Indië), de Oost (« l'Est ») ou encore Insulinde (terme introduit en 1860 dans le roman Max Havelaar de Multatuli où le colonialisme néerlandais est critiqué)[9].
22
+
23
+ À partir de 1900, le nom « Indonésie » est utilisé de manière commune par les universitaires aussi bien étrangers que néerlandais et également par les groupes nationalistes indonésiens[9]. Adolf Bastian, de l'université de Berlin, popularisa le nom dans les milieux universitaires néerlandais à travers son livre Indonesien oder die Inseln des Malayischen Archipels, 1884-1894. Le premier indonésien à utiliser le nom « Indonésie » est le journaliste Ki Hajar Dewantara lorsqu'il établit un bureau de presse aux Pays-Bas sous le nom d'Indonesisch Pers-bureau en 1913[6].
24
+
25
+ Selon le CIA World Factbook, l'Indonésie est constituée de 13 466 îles[1]. D'après des estimations du gouvernement indonésien en 2008, 922 d'entre elles sont habitées[10]. Elle s'étend des deux côtés de l'équateur. Les quatre plus grandes îles sont Célèbes, Sumatra, Kalimantan (partie indonésienne de Bornéo) et la Nouvelle-Guinée (partagée avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée)[11]. L'Indonésie a des frontières terrestres communes avec la Malaisie sur les îles de Bornéo et Sebatik, la Papouasie-Nouvelle-Guinée en Nouvelle-Guinée et avec le Timor oriental sur l'île de Timor. L'Indonésie a des frontières maritimes avec Singapour, la Thaïlande, Palaos, la Malaisie, les Philippines et l'Australie au sud. La capitale du pays est Jakarta, sur l'île de Java. C'est la plus grande ville du pays suivie par Surabaya, Bandung, Medan, et Semarang[12]. Le gouvernement a annoncé en 2019 qu'il comptait installer la capitale dans une nouvelle ville qui sera construite sur l'île de Bornéo. Les raisons invoquées sont la position plus centrale et le peu de risques naturels du nouvel emplacement, ainsi que la surpopulation et l'enfoncement dans les eaux de Jakarta. Le transfert devrait commencer en 2019[13].
26
+
27
+ Avec ses 1 919 440 kilomètres carrés, l'Indonésie est le 16e plus grand pays du monde en superficie[14]. Sa densité de population est de 134 habitants par kilomètre carré, la 79e mondiale[15], Java étant l'île la plus peuplée du monde[16] et a une densité de population de 940 habitants par kilomètre carré. Avec 4 884 mètres d'altitude, le Puncak Jaya en Papouasie est le point culminant de l'Indonésie. Le lac Toba, à Sumatra, est le plus large lac volcanique avec une étendue de 1 145 kilomètres carrés. Les fleuves les plus longs du pays sont à Kalimantan, le Mahakam et le Barito, qui servent de moyen de communication et de transport entre les différentes installations sur les rives des fleuves[17]. L'archipel est bordé à l'ouest par l'océan Indien et à l'est par l'océan Pacifique et comprend en son sein des mers comme la mer de Java, la mer de Banda, la mer de Célèbes ou encore la mer des Moluques.
28
+
29
+ L'Indonésie est située à la convergence de la plaque pacifique, la plaque eurasiatique et de la plaque australienne. Il en résulte une très forte activité volcanique et des tremblements de terre fréquents. Le pays compte au moins 150 volcans actifs[18], dont le Krakatoa et le Tambora, tous les deux célèbres pour leurs éruptions dévastatrices au XIXe siècle. L'éruption du supervolcan Toba il y a 70 000 ans a été l'une des plus grandes éruptions de la préhistoire humaine et une catastrophe planétaire. Le pays a également dû faire récemment face à des catastrophes naturelles importantes comme le tsunami de 2004 dont on estime les victimes à Sumatra à 167 736 personnes[19] et le tremblement de terre de Yogyakarta de 2006. D'autre part, les cendres volcaniques ont beaucoup contribué à la fertilité des sols, ce qui permit à l'agriculture de se développer et de maintenir possible l'alimentation des îles densément peuplées comme Java et Bali[20].
30
+
31
+ Par sa situation, l'Indonésie présente soit un climat tropical, avec alternance de saison humide et de saison sèche, soit un climat équatorial, sans variation ni de température, ni de pluviométrie, humide toute l'année. Les précipitations annuelles moyennes varient, à basse altitude, entre 1 780 et 3 175 millimètres jusqu'à, dans les régions montagneuses, 6 100 millimètres. Les régions montagneuses sont situées en particulier sur la côte ouest de Sumatra, l'ouest de Java, Kalimantan, Sulawesi et la Papouasie, et sont très arrosées. Le taux d'humidité est souvent très haut, avoisinant 80 %. La température moyenne varie peu au fil de l'année ; la température moyenne quotidienne à Jakarta varie entre 26 et 30 °C[21].
32
+
33
+ L’Indonésie sera le pays le plus affecté par les inondations provoquées par le réchauffement climatique. La Banque asiatique de développement estime qu'avant l’an 2050, 42 millions de maisons indonésiennes seront envahies par les eaux et 2 000 îles seront submergées par la montée du niveau de l’océan. Ce processus est déjà en cours et force de nombreux Indonésiens à l’exil[22].
34
+
35
+ L'Indonésie est divisée en une succession de quatre niveaux d'unités de gouvernement territoriales qui sont, en allant de la plus grande à la plus petite unité :
36
+
37
+ Espace très étendu et aux populations très variées, l'Indonésie est un État unitaire qui, en 1999, a accordé une certaine autonomie aux kabupaten (départements), qui sont par ailleurs des subdivisions des provinces. Ces dernières sont au nombre de 33 en 2007, 7 ayant été créées depuis 2000, généralement sur la base de spécificités culturelles et historiques. Les provinces d'Aceh, de Papouasie et de Papouasie occidentale ont reçu un statut d'autonomie spéciale qui leur donne une plus grande autonomie législative vis-à-vis du gouvernement central, par rapport aux autres provinces.
38
+
39
+ Jakarta étant fortement menacée par la montée du niveau de la mer sous l'effet du réchauffement climatique et par le pompage excessif des eaux souterraines, le gouvernement annonce en 2019 sa décision de transférer la capitale dans une autre ville[23].
40
+
41
+ Nom indonésien entre parenthèses si différent du nom français
42
+
43
+ (1) Statut spécial. - (2) Province créée depuis 2000. - (3) Le Daerah Khusus Ibukota (DKI) est le territoire spécial de la capitale. - (4) Le territoire spécial de Yogyakarta est le territoire de l'ancien sultanat du même nom, qui doit son statut spécial au rôle joué par son sultan, Hamengkubuwono IX, lors du conflit qui a opposé de 1945 à 1949 la République d'Indonésie à l'ancienne puissance coloniale néerlandaise - (5) Statut spécial.
44
+
45
+ D'après l’Agence française de développement (AFD) : « l’Indonésie est très exposée aux conséquences du changement climatique, qui sont déjà présentes : hausse des températures, des précipitations, des inondations, élévation du niveau de la mer, glissements de terrain et sécheresse »[23].
46
+
47
+ La taille de l'Indonésie, son climat tropical, et le fait que ce soit un archipel, donnent au pays le statut de seconde zone de biodiversité du monde (après le Brésil)[24]. Sa faune et sa flore mêlent espèces asiatiques et australasiatiques[25]. Anciennement reliées à l'Asie, les îles de plaque continentale de Sunda (Sumatra, Java, Bornéo et Bali) possèdent une riche faune asiatique. De grandes espèces comme les tigres, les rhinocéros, les orangs-outans, les éléphants ou les léopards étaient abondantes jusqu'à Bali à l'est du pays, mais le nombre et la répartition de ces espèces se sont fortement réduits. Les forêts couvrent environ 60 % du pays[26].
48
+
49
+ À Sumatra et Kalimantan, les espèces prédominantes y sont asiatiques. Néanmoins, les forêts des plus petites îles ou de celles plus densément peuplées comme Java, ont été largement remplacées par des zones d'habitation et d'agriculture. Sulawesi, Nusa Tenggara et les Moluques, ayant été séparées depuis plus longtemps des continents, ont développé une faune et une flore uniques[27],[28]. La Papouasie, ancienne partie de l'Australie, est le lieu d'une faune et d'une flore uniques proches de celles de l'Australie, incluant par exemple plus de 600 espèces d'oiseaux[29].
50
+
51
+ L'Indonésie est seconde après l'Australie en ce qui concerne le degré d'endémisme, avec par exemple 26 % des 1 531 espèces d'oiseaux ou 39 % des 515 espèces de mammifères étant endémiques[30]. Les 50 000 kilomètres de côtes de mers tropicales de l'Indonésie contribuent également au haut niveau de biodiversité du pays.
52
+ L'Indonésie abrite 47 grands écosystèmes naturels distincts où sont répertoriées environ 17 % des espèces de la planète ;
53
+ probablement 11 % des plantes à fleurs, 12 % des mammifères et 37 % des poissons[31]. Parmi ces écosystèmes, figure une grande variété d'écosystèmes maritimes et côtiers comme des plages, des dunes, des estuaires, des mangroves, des récifs coralliens ou des vasières[32]. Le naturaliste anglais Alfred Russel Wallace, décrivit une ligne de division entre la distribution des espèces asiatiques et australasiennes[33]. À l'ouest de cette ligne, connue sous le nom de ligne Wallace, les espèces sont asiatiques, et à l'est, elles sont de plus en plus australiennes. Dans son livre de 1869, The Malay Archipelago, Wallace décrit de nombreuses espèces uniques à cette région[34]. La région des îles se trouvant entre la ligne et la Nouvelle-Guinée est aujourd'hui appelée Wallacea[33].
54
+
55
+ La forte population et l'industrialisation rapide de l'Indonésie créent de nombreux problèmes environnementaux auxquels la priorité n'est pas donnée en raison de l'instabilité politique et du niveau de pauvreté du pays[35]. Les problèmes concernent entre autres la déforestation massive (souvent illégale) et les feux de forêt causant l'apparition de brume sèche au-dessus de l'ouest de l'Indonésie, de la Malaisie et de Singapour. Ils concernent également la surexploitation des ressources marines et les problèmes ayant trait à l'urbanisation et le développement économique rapides causant des problèmes de pollution de l'air, d'embouteillages, de gestion des déchets et de retraitement des eaux usées[35]. La perturbation écologique menace de nombreuses espèces indigènes dont 140 espèces de mammifères répertoriées par l'UICN parmi lesquelles 15 sont en danger critique[36]. L'Indonésie compte aujourd'hui 51 parcs nationaux[37].
56
+
57
+ Six millions d’hectares de forêts ont été perdus entre 2000 et 2012. D'après les ONG, la perte nette représente près d’un tiers de la forêt tropicale de Sumatra. Les multinationales emploient essentiellement la méthode du brûlis après avoir abattu les arbres. Cette technique sert à fertiliser rapidement de nouvelles terres. Seulement, cette méthode, pratiquée à l’échelle industrielle, génère une très grande pollution. En 2015, deux millions d’hectares sont ainsi partis en fumée, principalement sur Kalimantan (île de Bornéo), et Sumatra. Ce feu de forêt gigantesque a dégagé dans l’atmosphère 1,6 millions de tonnes de CO2[38].
58
+
59
+ En comparaison de la période 2000-2013, l'Indonésie a perdu en moyenne 62 % de forêts de plus chaque année entre 2014 et 2016[39] Après la décision de la Chine de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques en Indonésie ont augmenté de 56 % en 2018[40]
60
+
61
+ Le 17 août 1945, Soekarno et Hatta, proclament l’indépendance de l'Indonésie, jusqu'alors appelée Indes orientales néerlandaises. Après quatre années de conflit armé et diplomatique que les Indonésiens appellent Revolusi, les Pays-Bas reconnaissent l'indépendance de l'Indonésie le 27 décembre 1949, à l'exception de la Nouvelle-Guinée occidentale, dont le statut sera discuté ultérieurement.
62
+
63
+ Des restes fossilisés d’Homo erectus, connus sous le nom d'homme de Java, suggèrent que l'archipel indonésien était peuplé il y a 2 millions d'années[41],[42],[43]. Sur l'île de Florès fut retrouvée une espèce supposée d'hominidés aujourd'hui disparus : l'Homme de Florès (Homo floresiensis).
64
+
65
+ À l'époque de la glaciation de Würm, le niveau des mers est plus bas qu'aujourd'hui et la partie occidentale de l'archipel indonésien, qui fait partie du plateau continental appelé "Sunda", est à cette époque reliée au continent asiatique. L'Indonésie est alors le lieu de passage des migrations qui, de 70 000 à 40 000 ans avant le présent, vont de l'Asie vers l'Australie. Plus tard, d'autres migrations ont lieu d'Australie vers ce qui est aujourd'hui la Nouvelle-Guinée, car les deux forment un plateau continental appelé "Sahul".
66
+
67
+ Les migrations de population de langues austronésiennes, qui forment la majorité de la population moderne, commencent vers 2000 av. J.-C. depuis Taïwan vers les Philippines. Vers 1500 av. J.-C., d'autres migrations austronésiennes commencent vers l'Indonésie et le Pacifique[44].
68
+
69
+ La position stratégique de l'Indonésie comme carrefour maritime favorise les liens entre les îles et le commerce avec l'Inde et la Chine[45]. Au Ier siècle de notre ère, l'ouest de l'Indonésie fait partie d'un réseau d'états portuaires qui commercent entre eux et avec l'Inde et la Chine. C'est ainsi que le clou de girofle, apporté en Inde par des commerçants de l'archipel indonésien et de là, acheminé au Moyen-Orient, est connu dès l'Antiquité. Le centre de réseau est alors le royaume du Fou-nan, situé dans le sud de l'actuel Viêt Nam. Le déclin du Fou-nan déplace le centre de ce réseau vers le sud de Sumatra. Au VIIe siècle, la cité de Sriwijaya connaît un essor important grâce à son contrôle du commerce maritime dans le détroit de Malacca[46],[47]. Le commerce a depuis cette époque fondamentalement façonné l'histoire indonésienne[48],[49].
70
+
71
+ Dans le centre de Java, des conditions idéales pour l'agriculture et la maîtrise de la technique des rizières dès le VIIIe siècle permettent le développement d'une riziculture prospère[50]. Entre les VIIIe et Xe siècles, les souverains du centre de Java, dont les plus connus sont les dynasties Sailendra, bouddhiste, et Sanjaya, hindouiste, parviennent à la fois à respecter l'autonomie des villages et à construire de grands monuments religieux comme le temple bouddhiste de Borobudur et le complexe religieux hindouiste de Prambanan. On est dans ce que l'on appelle la « période classique indonésienne ».
72
+
73
+ À la fin du Xe siècle, le centre du pouvoir s'est déplacé du centre à l'est de Java. Là aussi, une agriculture prospère fait de l'île le grenier à riz de l'archipel, assurant la puissance des royaumes successifs de Kediri, Singasari et finalement Majapahit, fondé à la fin du XIIIe siècle. Sous le règne de Hayam Wuruk (règne 1350-89), ce dernier est la puissance dominante de l'archipel. Cette période est souvent mentionnée comme étant « l'âge d'or » de Java[51].
74
+
75
+ Les marchands musulmans de Perse, d'Inde et de Chine abordent dans les ports de l'archipel indonésien. Sans doute au XIIIe siècle, des princes du nord de Sumatra se convertissent à l'islam, désireux de s'intégrer dans ce réseau commercial[52],[52]. Majapahit commerçait avec des royaumes musulmans indiens, comme celui de Gaur. Des tombes musulmanes datées du XIVe siècle, situées dans un cimetière sur le site de Trowulan et portant un symbole du royaume hindou-bouddhique de Majapahit surnommé "Soleil de Mahapahit", suggèrent que des personnages importants du royaume, sans doute membres de la famille royale, se convertissent à l'islam. L'essor du commerce à l'intérieur même de l'archipel se traduit par la diffusion de l'islam[53]. Les XVe et XVIe siècles voient ainsi l'essor des États côtiers musulmans, dont le plus prospère est Malacca sur la péninsule Malaise, qui devient le plus grand port d'Asie du Sud-Est. À Java, les principautés de la côte nord, le Pasisir, certaines fondées par des Chinois musulmans, s'affranchissent peu à peu de leurs suzerains hindou-bouddhiques de Majapahit. Le plus puissant d'entre eux est Demak.
76
+
77
+ À la fin du XVIe siècle, une nouvelle puissance du centre de Java, le royaume de Mataram, entreprend la conquête de ces cités portuaires musulmanes. Il oblige les cités côtières à détruire leur flotte et interdit le commerce maritime. Ce royaume se proclame l'héritier de Majapahit[53]. Sous Mataram s'épanouit une culture de cour dont les références continuent d'être les modèles représentés par les grandes épopées indiennes du Mahabharata et du Ramayana. Dans la partie orientale de Java, la principauté de Blambangan échappe au contrôle de Mataram et est vassale de Bali. Ces princes, hindouistes, seront contraints en 1770 de se convertir à l'islam par les Hollandais, soucieux de soustraire l'est de Java à l'influence balinaise[54]. Au XVIIe siècle, dans le nord de Sumatra, sous le règne d'Iskandar Muda, le sultanat d'Aceh entreprend la conquête des régions côtières de l'île, aussi bien de l'est sur le détroit de Malacca, que de l'ouest sur l'océan Indien. Dans l'est de l'archipel, sous le sultan Hasanuddin, le royaume de Gowa, dont les souverains se sont convertis à l'islam en 1605, soumet l'une après l'autre chaque principauté du sud de Sulawesi.
78
+
79
+ Les Portugais, qui ont pris Goa en Inde en 1510, conquièrent Malacca en 1511. Ils sont dirigés par Francisco Serrão et cherchent à monopoliser les sources de noix de muscade, de clou de girofle et de cubèbe dans les Moluques[55]. Ils signent dans le port de Kalapa un traité de paix avec le royaume sundanais de Pajajaran[56],[57]. S'appuyant sur leur base de Malacca, ils passent des alliances avec les princes moluquois et établissent des postes de commerce, des forts et des missions dans les Moluques, principalement sur Ambon, Ternate et les îles Solor. En 1575, ils sont expulsés du sultanat de Ternate.
80
+
81
+ En 1596, l'explorateur néerlandais Cornelis de Houtman parvient avec une flottille à Sumatra et Banten. Alors que les chroniques orangistes font d'emblée de cette expédition le début de l'aventure hollandaise en Indonésie, les sources malaise et javanaise ne font pratiquement pas mention de cette rencontre qui offre peu d'intérêt de leur côté, ce qui souligne la vision européocentriste de ces expéditions[58]. En 1602, le parlement néerlandais donne à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) le monopole des activités commerciales et coloniales en Indonésie, prenant ainsi à revers le pouvoir hispanique de Philippe II d'Espagne sur son côté asiatique. À partir de 1605, ils expulsent les Portugais d'Ambon, des Moluques du Nord et des îles Banda[59]. Les Portugais restent établis au Timor oriental mais laissent aux Moluques une certaine influence culturelle (langue, arts). En 1619, la VOC conquiert la ville de Jakarta, à l'ouest de Java, où ils fondent la ville de Batavia (aujourd'hui Jakarta). La Compagnie prend le contrôle de la politique javanaise et combat le sultanat de Mataram et le sultanat de Banten. Elle parvient, contrairement aux Portugais, à contrôler le commerce d'épices dans l'archipel. Elle utilisa la division des petits royaumes javanais pour s'établir de manière permanente dans ce qui devint l'une des plus riches possessions coloniales du monde[60].
82
+
83
+ Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, après la mort du Sultan Agung, Mataram est miné par les guerres de succession et doit céder petit à petit des territoires aux Hollandais. Ceux-ci défont Gowa en 1664 et contrôlent désormais l'est de l'archipel. À la fin du XVIIIe siècle, la VOC contrôle également toute la côte nord de Java.
84
+
85
+ En 1800, la VOC est dissoute pour banqueroute. De 1808 à 1811, Herman Willem Daendels devient gouverneur-général des Indes orientales néerlandaises, nommé par Louis Bonaparte, roi des Pays-Bas, et réforme l'administration coloniale. Le britannique Thomas Stamford Raffles devient lieutenant-gouverneur de Java de 1811 à 1814. En 1824, par le traité de Londres entre les Britanniques et les Néerlandais, le contrôle des territoires revendiqué au sud de Singapour revient aux Néerlandais. Le monde malais se retrouve divisé en deux.
86
+
87
+ Entre 1825 et 1830, la guerre de Java met aux prises le gouvernement colonial avec une partie de l'aristocratie javanaise, dirigée par le prince Diponegoro. Celle-ci prend fin grâce à l'arrestation de Diponegoro. Les Hollandais peuvent alors mettre en place le cultuurstelsel, un système d'agriculture forcée orienté vers les cultures commerciales. Ce système enrichit considérablement les Pays-Bas. Les paysans indonésiens sont alors obligés, 60 jours par an, de travailler pour le gouvernement. Le système sera aboli en 1870. En 1901, les Néerlandais lancent ce qu'ils nomment la politique éthique. Elle inclut des réformes politiques mineures et l'éducation des populations indigènes.
88
+
89
+ La paix à Java permet également aux Hollandais de soumettre progressivement les différents États princiers du reste de l'archipel, à Sumatra, dont notamment le sultanat d'Aceh, mais aussi à Bornéo et dans les Petites îles de la Sonde. En 1908, la fin de la conquête de Bali et de la guerre d'Aceh parachève la formation des Indes néerlandaises.
90
+
91
+ Contrairement aux autres puissances coloniales, les Néerlandais ont peu laissé d'héritage linguistique dans leur colonie, au point qu'actuellement pas un Indonésien sur dix mille ne pratique le néerlandais. Cependant certains mots néerlandais sont passés dans la langue indonésienne (comme « wortel » : carotte, du néerlandais wortel, ou « koran » : journal, du néerlandais krant).
92
+
93
+ On considère que la création, cette même année, du Budi Utomo par de jeunes nobles javanais marque le début du mouvement national indonésien. Un « Serment de la Jeunesse » est prononcé en 1928, émettant le vœu de créer une patrie indonésienne. Le débarquement en 1942 des Japonais dans les Indes orientales néerlandaises en pleine Seconde Guerre mondiale est accueilli par la majorité du mouvement nationaliste avec l'espoir d'obtenir l'indépendance.
94
+
95
+ Durant la plus grande partie de la période coloniale, le contrôle néerlandais était réduit. C'est seulement au début du XXe siècle que la domination néerlandaise s'étendit dans les frontières actuelles de l'Indonésie. L'invasion du territoire puis son occupation par les Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale, dont les pertes humaines sont estimées à quatre millions de morts, mit fin à cette domination et encouragea le mouvement pour l'indépendance de l'Indonésie autrefois étouffé[61],[62]. Deux jours après la capitulation du Japon, le 17 août 1945, Soekarno et Mohammad Hatta proclament l'indépendance du pays et deviennent respectivement le premier président et le premier vice-président du pays. Les Pays-Bas tentent alors de rétablir leur pouvoir provoquant une lutte diplomatique, un conflit armé et une révolution sociale appelée Revolusi. Cette période s'achève le 27 décembre 1949 avec la création de la république des États-Unis d'Indonésie, les Pays-Bas reconnaissent l'indépendance partielle du pays. Le 17 août 1950, le gouvernement proclame le retour à l'état unitaire. La Nouvelle-Guinée occidentale ne sera incorporée à la nouvelle république d'Indonésie qu'en 1962 à la signature de l'accord de New York[63],[64].
96
+
97
+ Les années 1950 sont marquées par de nombreuses rébellions séparatistes : Darul Islam pour la création d'un état islamique en Indonésie, la constitution de la République des Moluques du Sud, les mouvements de la Permesta à Sulawesi du Nord et du PRRI à Sumatra occidental. En 1955 se tiennent les premières élections parlementaires. En 1957, Soekarno dissout l'assemblée constituante issue des élections de 1955 et établit la « démocratie dirigée ». En 1955 se tient également la conférence de Bandung. L'Indonésie est un des plus fervents défenseurs du principe de non-alignement et d'indépendance du tiers monde. Soekarno est obligé de composer avec deux formations importantes dans les pays : les forces militaires et le parti communiste indonésien (PKI)[65]. Au cours des années 1960 Soekarno infléchit sa politique vers le communisme en instituant le principe du Nasakom.
98
+
99
+ Dans les années 1960, les tensions montent dans la population, et plus encore dans l'armée entre conservateurs et procommunistes. Le 1er octobre au matin, un officier de la garde présidentielle, le lieutenant-colonel Oentoeng, annonce qu'un complot fomenté par l'armée contre Soekarno a été déjoué. La nuit précédente, six des principaux généraux de l'armée de terre indonésienne ont été tués sur la base aérienne de Halim. Le général Soeharto, qui commande le corps du Kostrad (en), organise la répression contre ce que l'armée de terre va s'empresser d'appeler GErakan September TigAPUluh, c'est-à-dire le « Mouvement du 30 septembre 1965 » (sur lequel est créé l'acronyme évocateur de Gestapu). Soeharto ordonne la dissolution du PKI, que l'armée accuse d'avoir organisé la tentative de coup d'État[66],[67],[68]. Rapidement le parti communiste est interdit et les militants et sympathisants communistes massacrés de façon systématique. Le nombre de victimes des massacres qui s'ensuivent est estimé entre 500 000 et 3 millions de personnes[69],[70]. Il existe 2 documentaires réalisés par Joshua Oppenheimer exposant, au-delà des atrocités commises, comment les assassins d'hier sont encore présents aujourd'hui dans les sphères politiques de l'Indonésie; The Act of Killing (2012) et The look of Silence (2014).
100
+
101
+ En mars 1966, Soeharto force Soekarno, dont la force politique est affaiblie à lui transférer le pouvoir. Celui-ci est nommé officiellement président en mars 1968 avec le soutien du gouvernement américain[71],[72],[73]. Pendant les trente années suivantes, Soeharto exerce un pouvoir dictatorial. En décembre 1975, l'Indonésie envahit et annexe l'ancienne colonie portugaise du Timor oriental, soumettant la population locale à une terrible répression.
102
+
103
+ En 1997 et en 1998, l'Indonésie est le pays le plus touché par la crise économique asiatique[74]. Comme les autres pays asiatiques, l'Indonésie fait face à un afflux massif de capitaux étrangers[75] qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie puis l'économie des pays[76].
104
+
105
+ La dévaluation de la roupie indonésienne, est alors suivie de celle du ringgit malais puis du peso philippin et des monnaies de Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong Kong, avec la fin au système de change fixe ou quasi-fixe qui régnait depuis des décennies dans ces pays.
106
+
107
+ Le mécontentement populaire s'amplifie et mène aux émeutes de Jakarta de mai 1998[77],[78]. Soeharto démissionne et son vice-président, Bacharuddin Jusuf Habibie, devient président.
108
+
109
+ En août 1999 se tient à Timor oriental un référendum proposant à la population du territoire une autonomie régionale dans le cadre d'un maintien dans la République d'Indonésie. Près de 80 % des votes refusent la proposition. Après 25 ans d'occupation militaire par l'Indonésie qui fut marquée par la condamnation par la communauté internationale de la répression brutale qui y sévissait[79],[80], les Timorais de l'Est expriment leur souhait d'un détachement de l'Indonésie. Cette même année se tiennent les premières élections démocratiques d'Indonésie depuis 1955. Celles-ci voient la victoire d'Abdurrahman Wahid, destitué en 2001. Sa vice-présidente, Megawati Sukarnoputri, la fille de Soekarno, prend alors la présidence.
110
+
111
+ Depuis 2000, l'Indonésie fait face à une vague d'attentats terroristes islamistes dont l'attentat de la Bourse de Jakarta en 2000 et celui de Bali en 2002. En 2004, grâce à un amendement de la constitution, se tient la première élection présidentielle au suffrage direct. Susilo Bambang Yudhoyono est élu président.
112
+
113
+ La population de l'Indonésie est estimée à plus de 258 millions d'habitants en 2016[1]. L'Indonésie est le quatrième pays le plus peuplé du monde après la Chine, l'Inde et les États-Unis[81]. Il s'agit de la 3e démocratie en nombre d'habitants[82]. En 2012, 141 millions de personnes vivaient sur Java, l'île la plus peuplée du monde[16],[83]. En 2016, 25,42 % de la population était âgée de moins de 15 ans[84].
114
+
115
+ Sur la base de l'auto-déclaration, le recensement de 2010 dénombre plus de 1 100 groupes ethniques en Indonésie[85]. Les linguistes dénombrent plus de 700 langues[86]. Le groupe le plus nombreux sont les Javanais, qui représente 40 % de la population totale. Certains auteurs les décrivent comme politiquement et culturellement dominants[1],[87]. Viennent ensuite les Sundanais (16 %), les Malais (4 %) et les Batak (4 %). Il existe un sentiment national indonésien qui cohabite avec des identités régionales[88]. Les dernières années du régime Soeharto et les premières années qui ont suivi sa démission en 1998 ont été marquées par des violences inter-religieuses et inter-ethniques. Ces dernières sont dues à l'installation dans certaines régions de populations originaires d'autres régions, soit de manière individuelles (comme les "BBM", Bugis, Buton et Makassar originaires de Sulawesi et établis aux Moluques), soit dans le cadre du programme de transmigrasi du gouvernement, dans le cas des Madurais de Kalimantan occidental[89],[90],[91]. Les Chinois sont souvent décrits comme une minorité très influente[92]. Ils passent pour contrôler la majorité des commerces privés et de la richesse du pays[93],[94]. Cette perception provoque un fort ressentiment envers eux et même des violences anti-chinoises[95],[96],[97],[98]. L'économiste indonésien George Aditjondro a démonté ce mythe[99].
116
+
117
+ Le naturaliste britannique Alfred Russel Wallace avait noté la présence de « deux races très fortement contrastées [habitant] l’Archipel - les Malais [dans] la moitié occidentale […] et les Papous [en] Nouvelle-Guinée [dans] les îles adjacentes. Entre [les deux], on trouve des tribus qui sont aussi intermédiaires dans leurs caractéristiques principales »[100]. Aujourd’hui dans le monde scientifique, on ne parle plus de « race » à propos des humains mais de « phénotype ». Ainsi, des généticiens peuvent écrire que « phénotypiquement, les groupes dans l’ouest sont similaires à leurs voisins d’Asie du Sud-Est continentale, que les groupes orientaux près de la Nouvelle-Guinée sont similaires aux Mélanésiens et que les populations entre les deux ont une apparence intermédiaire »[101]. Ces mêmes généticiens, associés à d'autres, proposent un modèle de peuplement de l’archipel indonésien par Homo sapiens en quatre phases [102]. La première est l’arrivée d’H. sapiens il y a au moins quarante-six mille ans. La deuxième est constituée de migrations de chasseurs-cueilleurs depuis l’Asie continentale au début de l’Holocène il y a moins de onze mille ans, qui ont laissé des témoignages d’une culture du Hoabinhien à Sumatra. La troisième est l’arrivée d’agriculteurs de langue austronésienne venus du nord il y a environ trois mille ans. Enfin, la dernière phase concerne les mouvements liés aux échanges commerciaux, qui commencent sans doute dès le IVe siècle avant notre ̠ère avec l'Inde, et plus tard avec la Chine.
118
+
119
+ Javanais vêtus de sarongs
120
+
121
+ Femme Minangkabau en costume traditionnel
122
+
123
+ Jeunes filles torajas en tenue de fête
124
+
125
+ Cérémonie papoue dans la vallée de Baliem
126
+
127
+ Scène traditionnelle chinoise à Kalimantan
128
+
129
+ La liberté de religion est énoncée dans la constitution indonésienne[103]. L'État reconnaît officiellement six religions : l'islam, le protestantisme, le catholicisme, l'hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme[104]. En 2010, 87,2 % de la population se déclarait musulmane[1], ce qui fait de l'Indonésie le pays du monde comptant le plus de musulmans[105]. Cette même année, 7 % de la population se déclare protestante, 2,9 % catholique, 1,7 % hindouiste, 0,9 % autre (dont bouddhiste et confucianiste) et 0,4 % sans religion[1]. L'hindouisme est particulièrement présent sur l'île de Bali[106]. La plupart des bouddhistes d'aujourd'hui sont des Indonésiens d'origine chinoise[107],[108]. Si l'hindouisme et le bouddhisme sont aujourd'hui deux religions minoritaires en Indonésie, elles ont eu beaucoup d'influence dans le passé et ont défini des aspects de la culture du pays[108]. L'islam est arrivé en Indonésie avec des marchands musulmans d'origine arabe, indienne et chinoise[109]. Il s'est lentement diffusé en suivant les routes commerciales[110]. Au terme de trois siècles, il était devenu la religion dominante dans l'archipel[110]. La religion catholique romaine a été importée par les premiers colons et les missionnaires portugais[111]. Le protestantisme a lui été apporté par les missionnaires luthériens et calvinistes néerlandais lors de la période coloniale[112],[113],[114]. En Indonésie, la religion est souvent pratiquée de manière syncrétique, influencée par les coutumes et les croyances locales, citons par exemple l'islam chez les Minangkabaus[115], le christianisme chez les Bataks[116], l'hindou-bouddhisme aux abords du mont Bromo[117].
130
+
131
+ La mosquée Istiqlal à Jakarta
132
+
133
+ L'église Blenduk de Semarang
134
+
135
+ La cathédrale Sainte-Marie de l'Assomption de Jakarta
136
+
137
+ Temple hindouiste traditionnel au nord de Denpasar (Bali)
138
+
139
+ Vihara Dharma Bhakti, temple bouddhiste de Jakarta
140
+
141
+ Temple confucianiste chinois dans le kabupaten de Bojonegoro (Java)
142
+
143
+ La langue officielle de l'Indonésie est l'indonésien (bahasa indonesia)[118]. Elle est enseignée dans les écoles et parlée par presque tous les Indonésiens. C'est la langue utilisée dans le commerce, la politique, les médias nationaux, l'école et les universités. C'est une forme du malais, un groupe de langues très proches les unes des autres au point de permettre une certaine intercompréhension. La norme officielle pour l'indonésien est le malais de Riau. En réalité, l'indonésien a adopté de nombreux mots de différentes langues régionales, notamment du javanais mais aussi du soundanais.
144
+
145
+ Le malais était la lingua franca dans l'archipel indonésien, comme en témoignent les Européens qui arrivent dans la région au début du XVIe siècle, notamment l'Italien Antonio Pigafetta, qui accompagnait Magellan dans son périple. Le malais était la langue que les Hollandais utilisaient pour s'adresser aux indigènes. C'était aussi une des langues de l'administration. L'indonésien est toutefois distinct de ce malais véhiculaire. Il a été promu par les nationalistes dans les années 1920 et a été déclaré langue officielle en 1945.
146
+
147
+ L'indonésien se caractérise en fait par une diglossie dans laquelle on peut distinguer un niveau formel, que certains linguistes appellent « élevé », et un niveau informel, qualifié de « bas »[119]. Dans les situations de la vie courante, c'est le niveau informel qui est utilisé, mais il est déconseillé aux étrangers d'y recourir s'ils ne maîtrisent pas les deux niveaux de langues, car des impairs peuvent être commis. En outre, socialement, la difficulté est de comprendre à partir de quel moment on peut passer du registre formel à l'informel.
148
+
149
+ Par ailleurs, la plupart des Indonésiens parlent également l'une des langues parmi les plusieurs centaines de langues locales (bahasa daerah) existantes, souvent comme langue maternelle. Parmi ces langues, la plus parlée est le javanais, suivie par le sundanais[1]. En Nouvelle-Guinée, il existe, en plus de ces langues, 500 langues papoues ou austronésiennes parlées. Après la période coloniale, des Indonésiens parlent encore aujourd'hui le néerlandais (30 000 locuteurs en 2007, souvent très partiels, et qui ne connaissent que quelques mots, souvent âgés de plus de 65 ans). Deux créoles néerlandais presque éteints se sont également formés sur l'archipel : le petjo (ou pecok) et le javindo.
150
+
151
+ En tout, il existe 742 langues différentes en Indonésie dont certaines sont éteintes ou en voie de disparition[120].
152
+
153
+ Les jours fériés en Indonésie, en dehors de la fête de l'Indépendance, reflètent la diversité religieuse et culturelle du pays et le respect des coutumes de celles-ci, indépendamment de la taille de la population concernée.
154
+
155
+ Il n'y a pas de crèches publiques en Indonésie. Divers systèmes d'éducation publique des jeunes enfants existent en Indonésie dont des écoles maternelles (taman kanak-kanak) qui accueillent les enfants qui ont entre 4 et 6 ans[121]. L'école primaire (sekolah dasar) commence à l'âge de 7 ans et dure 6 ans. Les cours ont généralement lieu le matin. À l'école primaire succède un premier cycle secondaire de 3 ans dans les sekolah menengah pertama. L'instruction est obligatoire jusqu'à la fin de ce premier cycle[122]. Le deuxième cycle en sekolah menengah atas, également d'une durée de 3 ans, s'atteint après le passage d'un examen. Les élèves peuvent y suivre différents cursus : cours préparatoires pour l'université, formation professionnelle ou formation d'instituteur.
156
+
157
+ Avant le début de la crise économique asiatique, le taux de scolarisation dans les écoles primaires était de 90 % mais il a chuté depuis[123]. L'école a beau être obligatoire, elle engendre des frais pour les familles (l'uniforme entre autres), ce qui empêche les plus pauvres d'y accéder[124]. Moins de la moitié des jeunes Indonésiens accèdent au cycle secondaire[124]. L'accès à l'université, publique ou privé, nécessite le passage d'un examen difficile[123]. Peu d'Indonésiens y accèdent. Les femmes représentent environ la moitié de la population universitaire[123]. Les frais de scolarité étant très élevés, celles-ci sont globalement concentrées sur Java[124].
158
+
159
+ Les cours de religion (agama) sont obligatoires dès l'école primaire. Ils correspondent à la religion de chacun, les musulmans étudiant par exemple l'islam et la langue arabe[123]. Les écoles privées, dépendant généralement de mosquées ou d'églises, sont très prisées bien que chères, car le niveau d'enseignement y est plus élevé[124].
160
+
161
+ En 2006, 17,2 % du budget de l'état était considéré à l'éducation, ce qui est moins que ce qui est stipulé par la Constitution (20 %)[122],[125]. Le taux d'alphabétisation du pays est de 87,9 %[1]. Si l'école est obligatoire en Indonésie, le travail des enfants existe encore dans le pays (avec près de 700 000 enfants domestiques à Jakarta)[126].
162
+
163
+ Dans les grandes villes indonésiennes, il y a généralement des hôpitaux et des centres de soin publics ainsi que des cliniques privées. Dans les endroits reculés, ce sont les puskesmas (de Pusat Kesehatan Masyarakat, ou Centre de Santé Populaire), qui accueillent les patients. L'accès aux soins est gratuit dans les centres publics mais pas les médicaments ou la nourriture durant la période des soins.
164
+
165
+ La qualité des soins dans le pays est dépendante de l'aide internationale. L’Organisation mondiale de la santé et le gouvernement ont mis en place une campagne de vaccination contre la tuberculose qui tue 175 000 personnes par an[127]. L'Indonésie est le deuxième pays d'Asie ayant le plus grand nombre de nouveaux cas de lèpre par an[128]. La propagation du SIDA y est actuellement très rapide[129]. Les problèmes d'eau potable et de qualité de l'air ont un effet très néfaste sur la santé[130]. Entre 2004 et 2007, des mesures importantes ont été mises en place contre la grippe aviaire.
166
+
167
+ Le tabagisme est très répandu en Indonésie et pèse commercialement pour 1,2 % du produit intérieur brut[131]. Les Indonésiens consacrent en moyenne 3,2 fois plus d'argent au tabac qu'aux dépenses de santé[131], entre autres pour l'achat des cigarettes locales : les kreteks aromatisés au clou de girofle.
168
+
169
+ La médecine traditionnelle a encore une place prépondérante dans la société indonésienne. La mortalité infantile est élevée dans l'archipel (39/1000) même si une politique de formation de sages-femmes a été mise en place[127]. L'espérance de vie en Indonésie est de 63 ans[127].
170
+
171
+ L'homosexualité est passible de prison[132].
172
+
173
+ Les différents groupes ethniques d'Indonésie possèdent chacun une riche tradition. Le régime de Soeharto s'est efforcé de construire des « cultures régionales » (kebudayaan daerah) sur la base des provinces[133]. Cette action créait des artifices comme la « culture du Java oriental », la « culture du Kalimantan oriental » ou la « culture du Sulawesi du Nord », sans tenir compte d'une réalité culturelle plus complexe. En effet, une même province peut abriter différentes cultures traditionnelles, comme au Java oriental, où on peut au moins distinguer, si l'on se limite au critère linguistique, une culture de Banten, une culture betawi (Jakartanais « autochtones »), une culture sundanaise et une culture de Cirebon. Inversement, une même culture peut couvrir plus d'une province, comme la culture malaise, qu'on trouve dans les provinces de Sumatra du Nord, Riau et Jambi à Sumatra ainsi qu'à Kalimantan occidental et du Sud à Bornéo.
174
+
175
+ Depuis la démission de Soeharto en 1998, diverses régions d'Indonésie essaient de promouvoir leur culture traditionnelle, en ne prenant plus comme référence le cadre administratif mais tout simplement le nom de la suku (« ethnie »). Il existe ainsi maintenant des organisations comme l'Institut de la culture minahasa, nom dans lequel se reconnaît un groupe de populations de la province de Sulawesi du Nord.
176
+
177
+ L'architecture indonésienne, à l'instar des autres aspects de la culture indonésienne, a emprunté à de nombreuses sources : indienne puis chinoise et arabe et enfin européenne, tout en gardant ses caractéristiques propres. À Java, l'architecture religieuse s'est développée dès le VIIIe siècle, laissant des monuments, imposants témoignages du passé, comme Borobudur (temple bouddhiste) ou Prambanan (complexe de temples hindouistes)[134].
178
+
179
+ C'est à partir du XVe siècle que les mosquées sont apparues et se sont répandues dans le pays[135]. Il existe également en Indonésie, et particulièrement sur Java, de nombreux palais royaux (kraton) ou princiers (puro ou dalem)[136]. L'architecture coloniale se développe à partir du XVIe siècle[137].
180
+
181
+ Certaines architectures sont néanmoins traditionnelles et n'ont été que peu influencées par l'extérieur : chez les Bataks, les Minangkabaus, les Dayaks, les Torajas ou encore les Danis.
182
+
183
+ Aujourd'hui, le modernisme architectural a fait son entrée en Indonésie. Il fut introduit par Soekarno, ingénieur civil de formation, qui approuva et lança de grands projets architecturaux comme la mosquée Istiqlal, le stade Gelora-Bung-Karno ou le Monumen Nasional[138].
184
+
185
+ Maison batak
186
+
187
+ Allée de maisons torajas
188
+
189
+ La Grande mosquée de Sungai Penuh à Sumatra
190
+
191
+ Pavillon du palais Kasepuhan à Cirebon
192
+
193
+ L'artisanat, à l'instar de l'art indonésien, reflète la diversité du pays. Certains auteurs distinguent les trois catégories suivantes[139] :
194
+
195
+ Il est plus simple de parler d'un artisanat traditionnel dans lequel les gens produisent les objets nécessaires à leur vie quotidienne, matérielle et spirituelle.
196
+
197
+ La plupart des œuvres ont aujourd'hui perdu leur dimension spirituelle au profit d'une dimension économique et touristique[139].
198
+
199
+ La forme artisanale la plus répandue d'Indonésie est celle du textile : l’ikat (tissage d'étoffes avec des motifs originaire de Nusa Tenggara mais répandu dans tout l'archipel), le songket (étoffe de soie entremêlées de fils d'or et d'argent), le tapis de Lampung ou encore le fameux batik (dessin avec de la cire et de la teinture sur les étoffes) javanais. La poterie indonésienne est brute et naïve sur Lombok, très influencée par la céramique chinoise dans la région de Singkawang. Elle très influencée par l'Occident et vernie sur Bali. La vannerie est très développée sur Lombok et chez les Dayaks avec des techniques de tissage du rotin traditionnelles. Les Torajas pratiquent le travail des perles alors que chez les Dayaks et sur Lombok, on travaille les cauris, petits coquillages de grande valeur.
200
+
201
+ La sculpture sur bois est également très répandue en Indonésie[139]. Ces sculptures avaient originellement pour but de protéger les maisons contre les mauvais esprits. Cette fonction est toujours présente. À Java par exemple, il existe un couple de figurines en bois, les loro blonyo, qu'on expose lors d'un mariage à l'écart des mariés pour attirer sur eux les esprits malfaisants, ou à l'entrée d'une maison pour accueillir les visiteurs. À Nias, Sumba, dans le pays toraja et dans les villages ngaju et dusun à Kalimantan, les statues de bois représentant les ancêtres participent encore pleinement à la vie religieuse des communautés[139]. Sur de nombreuses îles, des objets utilitaires sont sculptés en bois : des récipients en bambou à Sulawesi ou des bols en bois laqué à Sumatra par exemple. À Bali et Java en particulier, la fabrication de meubles ornés est très développée, notamment les meubles en teck (jati), très recherchés. Les masques en bois sculptés sont très fréquemment utilisés lors de rites communautaires ou dans le théâtre.
202
+
203
+ Le travail du bronze en Indonésie a été introduit par la culture Dong Son (VIIIe-IIIe siècle av. J.-C.])[139]. L'apparition du travail du fer est plus tardif, en partie en raison de la rareté du minerai local, essentiellement d'origine météorique. À Java et dans les autres îles de l'ouest de l'archipel, on fabrique des kriss, dagues d'apparat à la lame droite ou sinueuse richement travaillées. La région d'Aceh est spécialisée dans la bijouterie, surtout dans le travail de l'or. À Bali, les bijoux sont davantage en argent. Le quartier de Kotagede à Yogyakarta, à Java, est spécialisé dans la création d'argenterie et principalement, d'argenterie de table.
204
+
205
+ Le premier film réalisé en Indonésie était un film muet, Loetoeng Kasaroeng, réalisé en 1926 par les réalisateurs néerlandais G. Kruger et L. Heuveldorp[140]. Il fut tourné à Bandung avec des acteurs locaux. Depuis lors, des centaines de films ont été produits par l'Indonésie[141]. Durant l'occupation japonaise, l'industrie cinématographique indonésienne a été réquisitionné comme outil de propagande. Le gouvernement de Soekarno, le cinéma était utilisé pour diffuser des messages nationalistes et anti-Occident. L'importation de films étrangers était illégale. Durant l'ère Soeharto, la censure régissait la diffusion d'œuvres cinématographiques[142].
206
+
207
+ Dans les années 1980, le cinéma indonésien connaît son âge d'or avec entre autres le succès des comédies de la Warkop. Le début de l'import de films étrangers dans les années 1990 fit perdre une partie de leur succès aux films locaux. Le nombre de films locaux produits passa de 115 en 1990 à 37 en 1993[143]. L'essor de la contrefaçon et de la télévision contribua également à ce déclin. Les films alors produits sont surtout des séries B pour adultes, des vidéofilms et des téléfilms.
208
+
209
+ Dans l'Indonésie post-Soeharto, le cinéma indépendant connaît un nouveau départ. Le premier vidéofilm d'animation indonésien, Beauty and Warrior, sort en 2002. En 1998, le festival international du film de Jakarta (JiFFest) voit le jour.
210
+
211
+ Il existe quelques complexes cinématographiques en Indonésie ainsi que de nombreuses salles indépendantes. Le film étranger le plus célèbre se passant en Indonésie est le film australien L'Année de tous les dangers de Peter Weir sorti en 1982.
212
+
213
+ Quand on parle de « danse indonésienne », il faut distinguer deux choses : les danses traditionnelles (religieuses, protocolaires, rituelles ou de cérémonies), qui sont propres à un groupe donné, et la danse au sens moderne, qui concerne l'ensemble de l'Indonésie.
214
+
215
+ Parmi les danses modernes, on trouve le dangdut et le poco-poco. À Bali comme à Java, les danses traditionnelles peuvent avoir une fonction religieuse mais aussi cérémonielle. Ainsi, le pendet balinais ou le bedhaya javanais ont une fonction spirituelle[144],[145], alors que le legong balinais ou le serimpi javanais ont un rôle cérémoniel[146],[147]. Les Minahasa du nord de Sulawesi pratiquent des danses en partie d'origine européenne comme le katrili ou quadrille et la polineis ou polonaise, résultat d'une influence qui remonte à l'époque de la colonisation de l'archipel[148].
216
+
217
+ À Java, on reconnaît quatre écoles de danses de cour : celles du kraton de Surakarta, du kraton de Yogyakarta, du Puro Mangkunegaran (cour princière « mineure » de Surakarta) et du Puro Pakualaman (cour mineure de Yogyakarta).
218
+
219
+ La danse est souvent mêlée au théâtre de marionnettes et à la musique dans les spectacles indonésiens[149].
220
+
221
+ La gastronomie indonésienne n'existe pas en tant que telle, il s'agit plutôt d'un ensemble de gastronomies régionales. L'influence des cuisines étrangères a fait changer la cuisine indonésienne au fil du temps. C'est tout d'abord la cuisine indienne qui l'a influencée, puis la cuisine chinoise. Enfin, ce sont les cuisines espagnole et portugaise puis finalement néerlandaise qui l'ont influencée. Elle est assez proche de la cuisine malaisienne[150],[151].
222
+
223
+ Le riz compose la base de la cuisine indonésienne[152]. Parmi les préparations indonésiennes les plus connues, on trouve le saté, le rendang, le bakso ou encore les krupuk. De nombreux ingrédients locaux agrémentent la cuisine indonésienne : le lait de coco, le piment (sambal), la cacahuète (sauce saté), le soja (tofu et tempeh). Les fruits locaux y sont consommés tels quels ou préparés : le mangoustan, le ramboutan, le fruit du jacquier, le durian et la banane.
224
+
225
+ Les Indonésiens consomment peu de porc (babi) étant donné la prédominance de la religion musulmane dans le pays. Les plats avec du poulet (ayam), du canard (bebek), du bœuf (sapi) ou du poisson (ikan) sont, eux, très communs.
226
+
227
+ Le théâtre indonésien traditionnel englobe les spectacles de danse scénarisée, le théâtre masqué balinais et plus généralement le wayang.
228
+
229
+ Le wayang est un spectacle de marionnettes traditionnelles. Le wayang kulit est un théâtre d'ombre avec des marionnettes plates en cuir. Il a un aspect rituel et dure plusieurs heures (initialement toute une nuit) lors d'évènements importants : fête du village, mariages[153],[154]… Il est surtout présent sur Java. Le wayang golek est un spectacle de marionnettes en bois vraisemblablement apparu vers le XVIIe siècle dans les royaumes musulmans certainement sous l'influence chinoise[155].
230
+
231
+ À la suite du processus de démocratisation, un théâtre à l'occidentale commence à se développer dans le pays.
232
+
233
+ De nombreux peuples d'Indonésie ont une littérature relativement ancienne.
234
+
235
+ Les Balinais et les Javanais ont une tradition commune au moins jusqu'au XVIe siècle[156]. Avant le XVe siècle, cette littérature est écrite dans une langue qu'on appelle vieux-javanais. Le texte le plus important de cette période est le Nagarakertagama, une épopée écrite par Mpu Prapanca en 1365 qui fait l'éloge du roi Hayam Wuruk de Majapahit. Au XVIe siècle, cette littérature s'écrit dans une langue qu'on appelle moyen-javanais[157]. Le principal texte de l'époque est le Pararaton, une chronique qui décline la généalogie des rois de Singasari et Majapahit[158].
236
+
237
+ À la fin du XVIIIe siècle, la conversion à l'islam du dernier prince hindou de Blambangan sous la pression des Hollandais sépare Bali de Java[159]. À cette époque, la langue javanaise a déjà sa forme moderne. Les quelque 70 années de paix relative qui sépare la fin des guerres de successions javanaises de la guerre de Java (1825-30) vont voir éclore dans les cours royales et princières un renouveau littéraire. Le monument littéraire de cette époque est la Serat Centhini, épopée mystique et paillarde de 200 000 vers écrite aux alentours de 1814 à la demande d'un prince de Surakarta[160].
238
+
239
+ Dans l'ouest de Java, les Sundanais possèdent une littérature dans leur propre langue[161]. Les Bugis et les Makassar du sud de Sulawesi ont une tradition littéraire surtout faite d'épopées, dont le célèbre La Galigo (littérature Bugis) mis en scène par Bob Wilson en 2004.
240
+
241
+ Dans l'ouest de l'archipel indonésien, l'essor de l'islam au XVe et au XVIe siècle se traduit par la floraison d'une littérature en malais d'inspiration religieuse, mais aussi héroïque. La poésie en malais s'est constituée autour de la forme du pantun[162].
242
+
243
+ L'auteur contemporain le plus connu d'Indonésie est certainement Pramoedya Ananta Toer qui a reçu en 1995 un prix Ramon-Magsaysay[163]. Parmi les écrivains indonésiens modernes connus internationalement, on peut citer Chairil Anwar (poète de l’Angkatan '45 ou « Génération 45 »), Taufiq Ismail (poète de l’Angkatan '66 ou « Génération 66 »), Mochtar Lubis (auteur de Twilight in Jakarta), Ayu Utami (auteur de Saman et lauréate d'un prix du Prince Claus), Dewi Lestari et Eka Kurniawan (journaliste et nouvelliste).
244
+
245
+ Il existe des centaines de formes différentes de musique en Indonésie. Celle-ci est souvent utilisée pour accompagner le théâtre et la danse. La forme de musique la plus emblématique d'Indonésie est le gamelan, un ensemble d'instruments de percussion métalliques, surtout présent sur Java[164].
246
+
247
+ L'arrivée des portugais au XVIe siècle en Indonésie fut marquée par la diffusion de la musique keroncong[165]. Au milieu du XXe siècle, sous l'occupation néerlandaise, le tembang et le kacapi suling apparaissent en pays Sunda.
248
+
249
+ À Surakarta, dans les années 1920, le kroncong et le gamelan ont fusionné pour former le langgam Jawa[165]. Dans les années 1960, la culture musicale occidentale n'entre pas dans le pays et les cultures locales sont remises sur le devant de la scène. Gugum Gumbira modernise et popularise une musique locale, le jaipongan[166]. Dans les années 1970, influencé par la musique filmi apparaît le dangdut dont Elvy Sukaesih et Rhoma Irama sont les célèbres représentants[167].
250
+
251
+ Avec la démocratisation, les genres musicaux occidentaux se développent dans le pays et se mêlent avec la musique locale, on voit ainsi apparaître le hip-hop indonésien — Iwa K étant le premier et plus célèbre rappeur du pays — ou encore le jazz indonésien dans lequel le groupe Krakatau a inséré du gamelan[168]. Anggun est une des chanteuses les plus populaires du pays, la plupart de ses albums se classant régulièrement numéro 1 des ventes.
252
+
253
+ Les loisirs indonésiens, à la suite de l'ouverture du pays, sont comparables aux loisirs occidentaux : loisirs culturels, sport, jeux vidéo ou encore la musique.
254
+
255
+ Les jeux de société y ont néanmoins une part très importante. Hormis les échecs, le backgammon ou le mah-jong, l'Indonésie possèdent des jeux locaux dont le plus célèbre est le congklak, un jeu mancala. Il y a également en Indonésie une grande tradition de cerfs-volants (layang-layang).
256
+
257
+ L'industrie des paris est également très développée par exemple, lors des combats de coqs, même si ceux-ci sont bien souvent illégaux.
258
+
259
+ Les sports sont populaires en Indonésie aussi bien au niveau de la participation que du nombre de spectateurs. Les deux sports les plus populaires en Indonésie sont le football et le badminton[169].
260
+
261
+ Les équipes de football sont financés par des entreprises et les sportifs y jouant travaillent dans les dites entreprises pour compléter leurs salaires[169]. La Fédération d'Indonésie de football a été fondée en 1930, pendant l'époque coloniale néerlandaise. Le football australien y est également pratiqué.
262
+
263
+ En badminton, les Indonésiens ont remporté de nombreux titres comme 13 Thomas Cups sur 24[169]. L'un des joueurs de badminton le plus célèbre du pays, Rudy Hartono, a remporté sept fois de suite le championnat All England. Le joueur indonésien Taufik Hidayat a remporté une médaille d'or aux JO en 2004, en simple monsieur. Il est considéré comme une légende en Indonésie.
264
+
265
+ D'autres sports classiques sont pratiqués en Indonésie, principalement le tennis (plusieurs trophées d'Asie remportés), le polo (pratiqué depuis l'époque coloniale) ou encore la course à pied[169]. Bali possède des spots de surf très prisés des surfeurs du monde entier.
266
+
267
+ Il y a de nombreux sports traditionnels encore pratiqués en Indonésie : l'art martial du Pencak-Silat, le sepak takraw, les courses de taureaux (les pacu jawi dans le Sumatra occidental ; les karapan sapi sur l'île de Madura) ou de canards volants (les pacu itiak dans le Sumatra occidental), les courses de bateau ou encore les concours de cerfs-volants[169].
268
+
269
+ Les événements sportifs en Indonésie sont organisés par le comité national des sports appelé Comité national des sports d'Indonésie (ou KONI). Le comité a décidé, avec l'appui du gouvernement une Journée nationale des sports le 9 septembre[169]. Des jeux nationaux, les Pekan Olahraga Nasional ont lieu tous les quatre ans. Le pays a organisé à deux reprises les Jeux asiatiques : la 4eédition, en 1962 à Jakarta, et le 18e édition, en 2018, à Jakarta et à Palembang.
270
+
271
+ La liberté de la presse dans le pays s'est considérablement améliorée avec la démocratisation du pays. Depuis 1998, le nombre de publications a augmenté considérablement. Des centaines de nouveaux magazines, journaux et tabloids sont apparus.
272
+
273
+ Il existe également dix chaînes de télévision nationales qui concurrencent la chaîne d'État TVRI. Elles sont complétées par des chaînes régionales à travers tout le pays. Il en va de même pour la radio dont le service public est Radio Republik Indonesia. Des stations de diffusion pirates fleurissent également dans tout le pays.
274
+
275
+ Comme dans la plupart des pays d'Asie du Sud-Est, le nombre de lignes fixes dans le pays est assez faible (environ 10 millions) et le téléphone mobile est très répandu (environ 84 millions).
276
+
277
+ Internet est relativement répandu en Indonésie par 24 fournisseurs d'accès car c'est un moyen de communication efficace pour un archipel si morcelé.
278
+
279
+ L'Indonésie est une république avec un régime présidentiel. En tant qu'État unitaire, le pouvoir est concentré au niveau du gouvernement national. À la suite de la chute de Soeharto en 1998, les structures politiques et gouvernementales indonésiennes ont été largement réformées. Quatre amendements à la constitution de 1945 ont redéfini le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire[170].
280
+
281
+ Depuis le coup d’État militaire de 1965 toute propagation des idées communistes ou de leur représentation politique est interdit. Afficher des symboles comme la faucille et le marteau ou des images du révolutionnaire argentin Che Guevara peut conduire en prison. Des raids sont menés contre les librairies ou bibliothèques suspectées de contenir des ouvrages d'auteurs communistes[171].
282
+
283
+ Le président de l'Indonésie est le chef d'État, le commandant en chef de l'armée indonésienne, le responsable du gouvernement, des prises de décisions et des affaires étrangères. Le président nomme le conseil des ministres, ministres qui ne sont pas nécessairement des membres élus de la législature. L'élection présidentielle de 2004 fut la première fois où le peuple a élu au suffrage universel direct le président et le vice-président[172]. Le président peut enchaîner au maximum deux mandats consécutifs de cinq ans.
284
+
285
+ Les gouverneurs de province, élus jusqu'en 2005 par les parlements provinciaux, sont désormais au fur et à mesure élus au suffrage direct.
286
+
287
+ Les préfets (bupati) sont élus par les assemblées départementales et les maires (walikota) par les assemblées municipales.
288
+
289
+ La plus haute structure représentative au niveau national est le Majelis Permusyawaratan Rakyat (Assemblée délibérative du peuple ou MPR). Son rôle principal est d'appuyer et d'amender la constitution, d'introniser le président et de formaliser les grandes lignes de la politique nationale[173]. Le MPR comprend deux chambres[170] :
290
+
291
+ Les réformes menées depuis 1998 ont augmenté le rôle national du DPR au niveau gouvernemental. Le DPD s'occupe des questions régionales[174].
292
+
293
+ Au niveau des provinces, des kabupaten (départements) et des kota (municipalités), il existe également des assemblées régionales (Dewan Perwakilan Rakyat Daerah) dont les membres sont également élus au suffrage direct pour cinq ans dans un système proportionnel.
294
+
295
+ La plupart des conflits civils sont résolus à la Cour d'État et les appels sont entendus à la Haute Cour. La plus haute autorité judiciaire est la Cour Suprême (Mahkamah Agung). Elle s'occupe des cassations et des révisions de cas. Parmi les autres cours, on peut citer la Cour de Commerce, qui s'occupe des problèmes de faillite et d'insolvabilité ; la Cour Administrative, qui s'occupe des cas légaux mettant en cause le gouvernement ; la Cour constitutionnelle qui débat de la légalité de la loi, des élections, des dissolutions de partis politiques et de l'envergure de l'autorité des institutions d'état ; et la Cour religieuse qui traite les cas religieux spécifiques[175].
296
+
297
+ Contrastant avec l'anti-impérialisme de Soekarno et la confrontation indonésio-malaisienne (Konfrontasi), la politique étrangère de l'Indonésie s'est axée, depuis l'ère Soeharto, sur la coopération économique et politique avec les nations occidentales[176]. L'Indonésie maintient des relations de proximité avec ses voisins asiatiques et est membre fondateur de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et du Sommet de l'Asie orientale[177]. L'Indonésie a renoué des liens avec la Chine en 1990, relations jusqu'alors gelées à la suite des purges anti-communistes des débuts de l'ère Soeharto[175]. Elle est membre de l'Organisation des Nations unies depuis 1950 et fonda Mouvement des non-alignés (soutenu lors de la conférence de Bandung en 1955) et l'Organisation de la coopération islamique[177]. Elle fait partie du Groupe de Cairns, de l'Organisation mondiale du commerce mais s'est retiré en 2008 de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. L'Indonésie reçoit de l'aide humanitaire et de l'aide au développement depuis 1966 en particulier en provenance des États-Unis, de l'Europe occidentale, de l'Australie et du Japon[177]. L'Indonésie est le seul pays d'Asie du Sud-Est à être membre du G20.
298
+
299
+ Les forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia ou TNI) ont un effectif total d'un peu plus de 432 000 personnes. Elles comprennent l'armée de terre (TNI Angkatan Darat), la marine (TNI Angkatan Laut) et l'armée de l'air (TNI Angkatan Udara).
300
+
301
+ Global Fire Power classe les forces armées indonésiennes 13e mondial quant à la puissance et 5e en Asie derrière la Chine, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud[178]. Les femmes peuvent intégrer l'armée dans un corps spécial séparé des hommes. Le budget de l'armée en 2008 était de 4,74 milliards de dollars américains soit 0,8 % du produit intérieur brut environ. L'armée a eu et a toujours un rôle très important dans la politique intérieure du pays.
302
+
303
+ La police nationale indonésienne (Kepolisian Republik Indonesia) dépend directement du Président de la République. Jusqu'en 1999, elle faisait partie des forces armées. Ses effectifs sont de 150 000 hommes dont un corps de 12 000 hommes, la Brigade Mobil (ou Brimob), organisé comme une unité militaire.
304
+
305
+ La petite délinquance est assez répandue en Indonésie malgré une loi qui autorise la peine de mort à partir de faits tels que le trafic de drogue. L'administration pénitentiaire dispose de 527 prisons d’une capacité maximale théorique d’environ 90 000 détenus mais en accueille, début 2010, 132 000[179]. Le spectre du terrorisme plane sur le pays depuis le très médiatisé attentat de Bali de 2002.
306
+
307
+ Le produit intérieur brut (PIB) était de 1 011 milliards de dollars américains en 2017, ce qui fait de l'Indonésie la 16e économie mondiale[1]. Le secteur tertiaire est le plus important et pèse pour 45,4 % du PIB (en 2017)[1]. Il est suivi par le secteur secondaire (41 %) et l'agriculture (13,7 %)[1]. Les principales industries sont celles du pétrole et du gaz naturel, des textiles et de l'habillement ainsi que des mines[180]. Les produits agricoles principaux sont l'huile de palme, le riz, le thé, le café (même si sa production a stagné au cours de la décennie des années 2010, l'Indonésie est toujours quatrième au palmarès des quinze plus grands producteurs mondiaux de café[181]), les épices (qui ont été exploitées dès la colonisation hollandaise[182]) et le caoutchouc, au succès plus récent[183]. Sur les six premières années de la décennie des années 2010, l'Indonésie est aussi resté quatrième au palmarès des producteurs mondiaux de cacao, mais loin derrière ses rivaux ivoirien et ghanéen d'Afrique de l'Ouest[181].
308
+
309
+ En 2016, les principaux marchés d'exportation de l'Indonésie étaient les États-Unis (19,5 milliards de dollars), la Chine (18,6 milliards), le Japon (17,5 milliards), Singapour (13,3 milliards) et l'Inde (11,3 milliards)[184]. L'Indonésie importe principalement depuis la Chine (31 milliards), Singapour (15,1 milliards), le Japon (12,1 milliards), la Thaïlande (8,46 milliards) et la Malaisie (7,17 milliards)[184]. En 2016, la balance commerciale de l'Indonésie était excédentaire de 29 milliards de dollars américains avec 165 milliards à l'export et 136 milliards à l'import[184]. Le pays possède d'importantes ressources naturelles de pétrole brut, gaz naturel, d'étain, de cuivre et d'or. L'Indonésie importe principalement de l'équipement et des machines, des produits chimiques, de l'essence et des denrées alimentaires[1].
310
+
311
+ Dans les années 1960, l'économie se détériora à cause de l'instabilité politique et d'un gouvernement encore inexpérimenté fraîchement mis en place, ce qui provoqua pauvreté et famine[185]. Après la chute de Soekarno au milieu des années 1960, l'administration qui fut mise en place par Soeharto, composées d'Indonésiens instruits aux États-Unis, remit le pays sur les rails de la croissance économique. Le taux d'inflation diminua fortement et la roupie indonésienne (rupiah) se stabilisa. Les règlements de la dette extérieure furent redéfinis. Grâce à cela, l'investissement et les aides étrangères devinrent plus importants[185]. Grâce à la hausse des prix du pétrole dans les années 1970 permit au pays d'atteindre des taux de croissance très élevées (variant autour de 7 % de 1968 à 1981)[185]. À la suite des réformes entreprises pour accroître la compétitivité économique du pays vers la fin des années 1980, l'investissement étranger en Indonésie augmenta énormément dans le secteur de l'industrie et ainsi, entre 1989 et 1997, l'économie indonésienne s'améliora de 7 %[185],[186].
312
+ En 1997 et 1998, l'Indonésie fut le pays le plus touché par la crise économique asiatique. Le dollar américain passa de l'équivalent de 2 000 rupiah a 18 000 et l'économie s'effondra de 13,7 %[186]. La monnaie se stabilisa et un dollar s'échangea finalement contre 10 000 rupiah, ce qui était la marque lente mais significative d'une relance économique. L'instabilité politique qui s'ensuivit ainsi que la corruption de masse contribuèrent à la sporadicité des signes de relance[187],[188]. Transparency International plaça l'Indonésie 143e sur 180 pays dans son indice de perception de la corruption[189]. Cependant, la croissance du PIB dépassa 5 % en 2004 et 2005 et les prévisions attendent l'augmentation de chiffre[190]. Le chômage reste néanmoins élevé et la croissance a peu d'impact sur celui-ci[188],[191]. Les bas salaires stagnants et l'augmentation des prix du pétrole et du riz ont augmenté les niveaux de pauvreté du pays[188]. En 2006, il fut estimé que 17,8 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté et 49 % vivait avec moins de 2 $ par jour[192]. Le taux de chômage atteignait en 2008, 9,75 % de la population active[193].
313
+
314
+ L'oligarchie née sous le régime de l'Ordre nouveau s'approprie l'essentiel des fruits de la solide croissance économique indonésienne. En 2017, un rapport d'Oxfam situe l'Indonésie au sixième rang des pays les plus inégalitaires ; les 1 % les plus fortunés détiennent 49 % des richesses. À travers le contrôle des médias et le financement des partis, ces oligarques exercent une influence considérable sur la vie politique[194].
315
+
316
+ La plupart des voyageurs arrivent en Indonésie en avion[195]. Outre l'aéroport international Soekarno-Hatta de Jakarta, les principales portes d'entrées aériennes internationales d'Indonésie sont l'aéroport international Ngurah-Rai de Denpasar à Bali, l'aéroport international Juanda de Surabaya dans l'est de Java et l'aéroport international Sultan-Hasanuddin de Makassar dans le nord de Sumatra[196]. Les compagnies aériennes indonésiennes les plus importantes la compagnie nationale Garuda Indonesia et sa filiale à bas coût Citilink et les compagnies privées Lion Air et Sriwijaya Air[197].
317
+
318
+ En 2002, le réseau routier de l'Indonésie faisait au total 368 360 kilomètres, dont 213 649 kilomètres avec un revêtement[1].
319
+
320
+ Le transport ferroviaire en Indonésie est concentré sur l'île de Java qui possède deux lignes principales qui traversent l'île d'ouest en est et plusieurs lignes secondaires[198],[199].
321
+
322
+ Quant au transport maritime, l'entreprise d'état Pelni (Pelayaran Nasional Indonesia ou Compagnie de Navigation Nationale d'Indonésie) exploite vingt-six qui desservent des routes et des destinations dans l'archipel[200].
323
+
324
+ Le tourisme est une activité économique importante pour l'Indonésie. En 2014, il représentait 3,2 % du PIB du pays et soutenait directement environ 3 326 000 emplois (2,9 % de l'emploi total)[202].
325
+
326
+ Les campagnes touristiques internationales ont été concentrées largement sur l'aspect « destination paradisiaque » avec pour vitrine le sable blanc des plages et le ciel toujours bleu et magnifique[203],[204]. Les stations balnéaires et hôtelières se sont développées dans quelques îles indonésiennes avec Bali comme destination principale[205]. Riche en diversité biologique, l'Indonésie offre un gros potentiel naturel qui comble notamment les plongeurs[206].
327
+
328
+ Le tourisme culturel représente aussi une partie importante de l'industrie touristique du pays[207],[208]. Le pays toraja et le pays minangkabau attirent les amateurs de dépaysement culturel[209],[210] tandis que les temples de Borobudur et Prambanan sur Java par exemple attirent les passionnés d'histoire ou de spiritualité[211].
329
+
330
+ Le tourisme commercial est également en expansion : de grands centres commerciaux ont vu le jour pour accueillir des touristes recherchant des lieux de shopping à prix raisonnables[212].
331
+
332
+ En 2010, 7 millions de touristes étrangers ont visité l'Indonésie[213]. Ces chiffres sont à comparer à ceux des touristes indonésiens qui visitent l'étranger, dont le nombre était de 5,3 millions et qui ont dépensé 5,7 milliards de dollars en 2008[214].
333
+
334
+ Sur les autres projets Wikimedia :
335
+
336
+ L'Indonésie est référencée par différents codes :
337
+
338
+ Asie centrale
339
+
340
+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
341
+
342
+ Asie de l’Est
343
+
344
+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
345
+
346
+ Asie de l'Ouest
347
+
348
+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
349
+
350
+ Asie du Sud-Est
351
+
352
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
353
+
354
+ Asie du Sud
355
+
356
+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
357
+
358
+ Asie du Nord
359
+
360
+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
361
+
362
+ Australasie
363
+
364
+ Îles Ashmore-et-Cartier (Australie) · Australie · Île Christmas (Australie) · Îles Cocos (Australie) · Îles de la mer de Corail (Australie) · Île Norfolk (Australie) · Nouvelle-Zélande
365
+
366
+ Mélanésie
367
+
368
+ Fidji · Indonésie (Moluques, Nouvelle-Guinée occidentale) · Nouvelle-Calédonie (France) · Papouasie-Nouvelle-Guinée · Îles Salomon · Timor oriental · Vanuatu
369
+
370
+ Micronésie
371
+
372
+ Guam (États-Unis) · Kiribati · Îles Mariannes du Nord (États-Unis) · Îles Marshall · États fédérés de Micronésie · Nauru · Ogasawara (Japon) · Palaos · Wake (États-Unis)
373
+
374
+ Polynésie
375
+
376
+ Archipel Juan Fernández (Chili) · Îles Cook · Hawaï (États-Unis) · Îles mineures éloignées des États-Unis (États-Unis) · Niue · Île de Pâques (Chili) · Îles Pitcairn (Royaume-Uni) · Polynésie française (France) · Samoa · Samoa américaines (États-Unis) · Tokelau (Nouvelle-Zélande) · Tonga · Tuvalu · Wallis-et-Futuna (France)
fr/2728.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,304 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ L’hindouisme[1](hindi : hindu dharm ; devanāgarī : हिन्दू धर्म ; tamoul : இந்து சமயம் ; « religion hindoue »), ou sanatana dharma[2], (sanskrit IAST : sanātanadharma, en écriture devanāgarī : सनातनधर्म ; « Loi Éternelle »)[3], est l'une des plus anciennes religions du monde encore pratiquées[note 1] qui n'a ni fondateur ni institution cléricale organisée uniformément (les brâhmanes peuvent être de différentes écoles)[4],[5]. En 2015, le nombre de fidèles est estimé à 1,1 milliard[6],[7] dans 85 pays[8], c'est actuellement la troisième religion la plus pratiquée dans le monde après le christianisme et l'islam. Elle est issue du sous-continent indien[note 2] qui reste son principal foyer de peuplement.
2
+
3
+ Le terme persan hindu (du sanskrit Sindhu) désignait au départ, pour les musulmans qui pénétrèrent en Inde, les habitants du bassin de l'Indus[8].
4
+
5
+ La notion de « religion », au sens judéo-chrétien du mot, s'applique difficilement à l'hindouisme, qui est organisé d'une façon très différente, jusque dans ses dogmes centraux[note 3]. La majorité des hindous ont foi en l'autorité du Veda[note 4], considéré comme « permanent » (nitya), qui fut révélé aux hommes de façon « non-humaine » (अपौरुषेय, apauruṣeya)[9] par Brahmā et grâce à l'« audition » des Rishi[10] (c'est-à-dire les « Sages ») ; c'est l'avis des traditions brahmaniques comme le Vedanta et la Mîmâmsâ, mais pas pour les écoles philosophiques brahmaniques Nyâya et Vaisheshika qui reconnaissent l'autorité du Véda tout en le considérant anitya (« impermanent ») et paurusheya (« humain »)[11]. Les auteurs de textes védiques ne sont pas tous identifiés, ou bien de façon légendaire comme Vyāsa.
6
+
7
+ L'hindouisme se présente comme un ensemble de concepts philosophiques issus d'une tradition remontant à la protohistoire indienne[12], la pratique hindouiste étant sans doute issue d'une tradition orale très ancienne, proche de l'animisme. On retient parfois une tripartition historique qui fait de l'hindouisme la dernière phase du développement des religions en Inde, après le védisme (env. 1500-500 avant notre ère) et le brahmanisme (-600 à 500 de l'ère courante)[13].
8
+
9
+ Au-delà du syncrétisme théologique, l'hindouisme d'avant les invasions islamiques et le colonialisme européen qui soumirent l'Inde à leur autorité[14] était un vecteur pour toutes les sciences : le droit, la politique, l'architecture, l'astronomie, la philosophie, la médecine ayurvédique, etc., comme d'autres savoirs qui avaient en commun le substrat religieux.
10
+
11
+ Hindū, ou hindou, est le nom persan désignant l'Indus, d'abord rencontré dans l'ancien persan, correspondant au mot védique sanskrit Sindhu, — l'Indus[15]. Le Rig-Véda mentionne la terre des Indo-Aryens comme le Sapta Sindhu (« sept Indus », sanskrit : सप्त सिन्धव)[16], la terre des sept rivières du nord-ouest de l'Asie du Sud, l'un d'entre eux étant l'Indus. Cela correspond à Hapta Həndu dans l'Avesta (Vendidad ou Videvdad 1.18) — le texte sacré du Zoroastrisme. Le terme était utilisé par les hommes vivant à l'ouest de l'Indus, pour nommer les peuples qui habitaient dans le sous-continent indien, à partir ou au-delà du « Sindhu[17] ». Dans l'islam, le terme que l'on trouve dans les textes arabes — Al-Hind — se réfère aussi à la terre du peuple vivant sur le territoire de l'Inde moderne[18].
12
+
13
+ Le terme persan (persan ancien : Hindūk, en persan : Hindū) fit son entrée avec les invasions islamiques, officiellement avec le sultanat de Delhi et apparaît à la fois en Inde du Sud et dans des textes cachemiriens à partir de 1323 apr. J.-C.[19] puis, de plus en plus communément, sous la colonisation britannique, dans le sens au début d'un autochtone de l'Inde (un sens qui durera en français jusqu'au XXe siècle). En conséquence, le terme « hindou » ne vient pas des peuples « hindouistes » eux-mêmes, bien qu'il ait fini par être adopté et assimilé par eux. Depuis la fin du XVIIIe siècle, le mot a été utilisé comme un terme général pour la plupart des traditions religieuses, spirituelles et philosophiques du sous-continent, mises à part les religions d'origine indienne distinctes comme le sikhisme, le bouddhisme, ou le jaïnisme. Ainsi, selon ce point de vue, un hindou est celui qui respecte la philosophie exposée dans les Vedas et nommée « Upanishad » (le mot Veda peut être traduit par connaissance) et accepte son autorité.
14
+
15
+ Le terme Hindou a été introduit dans le monde occidental par le biais de la langue anglaise[20]. Le terme hindouisme est apparu au début du XIXe siècle[21]. En France, on utilisait auparavant les termes brahmanisme[22], religion brahmane ou religion des brahmanes[23].
16
+
17
+ L'hindouisme ou sanâtana dharma (« ordre socio-cosmique éternel ») s'apparente davantage à un substrat culturel, un mode de vie ou de pensée, qu’à une religion organisée. Ce qu'on appelle « hindouisme » aujourd'hui est la tentative de rassembler les croyances disparates issues de l'ancien panthéon védique éclipsé par la popularité de Shiva, de Vishnou ou de Krishna[24].
18
+
19
+ L'hindouisme est aussi appelé religion aryenne (Arya Dharma), ce qui signifie religion noble. On trouve aussi le terme de Vaidika Dharma (la religion védique).
20
+
21
+ En 1966, la Cour suprême de l'Inde a défini le cadre de la foi hindoue[25],[26] comme suit :
22
+
23
+ La civilisation de la vallée de l'Indus, datant de l'âge du bronze, présente des éléments comparables à ceux de l'hindouisme, tels que les bains, les symboles phalliques comparés au Shiva lingam ainsi que des svastikas[27]. Un sceau découvert sur le site de Mohenjo-daro est parfois considéré comme une représentation d'un proto-Shiva, mais cette interprétation n'est pas reconnue par toute la communauté scientifique[28]. D'une façon générale, la nature exacte des relations entre la religion de la civilisation de la vallée de l'Indus et l'hindouisme reste conjecturale.
24
+
25
+ C'est durant la période védique, à l'âge de fer, entre 1500 et 600 av. J.-C., que les quatre Védas qui constituent les textes fondateurs de l'hindouisme sont composés[29]. Les rites principaux du védisme concernent le yajña, le sacrifice védique en l'honneur des deva. Plusieurs divinités du Rig-Veda ont été ensuite reprises ou révisées par l'hindouisme.
26
+
27
+ Au Moyen Âge, l'hindouisme, par le biais du théisme, retrouve un nouvel essor. L'hindouisme que l'on connaît aujourd'hui est principalement issu de ce nouveau courant qui a profité du déclin du bouddhisme des IVe et Ve siècles.
28
+
29
+ Au XXe siècle, l'hindouisme se répand hors de l'Inde et en particulier en Occident. Vivekananda en fait une première présentation en 1893 au Parlement mondial des religions à Chicago.
30
+
31
+ Les textes sacrés de l’Inde antique relatifs à l'hindouisme[30] se classent grossièrement en deux catégories.
32
+
33
+ Les Védas sont les textes les plus anciens qui nous soient parvenus en langues indo-européennes. Les Védas sont considérés par les hindous comme faisant partie de la Śruti (connaissance révélée). La tradition déclare qu'ils sont directement révélés par le Brahman aux rishis alors que ces derniers étaient en méditation profonde[33],[34]. Les hymnes des Védas ont été transmis oralement de père en fils et de professeur à disciple. Par la suite, ces hymnes ont été compilés par un sage appelé Vyāsa (littéralement, le compilateur, bien que le nom puisse avoir désigné un groupe de personnes personnifiées pour les besoins de la tradition) ou encore Vedavyāsa (diffuseur des Védas)[31].
34
+
35
+ Les textes les plus anciens sont formés des quatre Saṃhitā, ou recueils constituant les quatre Veda, à savoir: le Ṛgveda ou « Veda des strophes », le Yajurveda ou « Veda des formules », le Sāmaveda ou « Veda des mélodies » et l’Atharvaveda à caractère magique[35]. Le Ṛgveda contient des mantras pour invoquer les devas pour les rites de feu-sacrifice ; le Sāmaveda, c'est le cantique, avec des notations musicales ; le Yajurveda a de véritables instructions pour les sacrifices ; et l'Atharvaveda comprend des charmes philosophiques et demi-magiques (sic) — des charmes contre les ennemis, les sorciers, les maladies et les erreurs pendant le rite sacrifiant. À ces quatre Védas ont succédé les Brāhmaṇās qui sont des interprétations sur le Brahman, les Āraṇyaka ou « Traités forestiers » à réciter loin des agglomérations et les Upaniṣad ou « Approches » à caractère spéculatif[35] qui ont pour seule matière la métaphysique[36]. Les upaniṣad qui font partie de la Śruti clôturent le canon védique[37].
36
+
37
+ Du fait d'une conception énigmatique de la vérité par le Veda, les vérités védiques peuvent être exprimées sous forme d'« incertitudes positives » et de « vérités ultimes à mode interrogatif »[note 6], comme dans l'hymne du Rigveda-Samhitâ (X.129) : « Celui qui a l'œil sur ce monde au plus haut firmament, il le sait sans doute ; et s'il ne le savait pas[38] ? »
38
+
39
+ Les Vedas sont désignés sous le nom de Shruti (ce qui est révélé). Les textes plus récents sont appelés Smriti (ce qui est rappelé ou mémoire/tradition). Tandis que la littérature shruti est composée en sanskrit védique, les textes smriti sont en sanskrit classique (plus facile) et, pour certains, en prâkrit ou langue commune. Puisqu’elle est accessible à tous, la littérature smriti a connu une grande popularité dans toutes les couches de la société indienne, et ce, dès le début. Aujourd’hui même, la plus grande partie du monde hindou est plus familière avec le smriti qu’avec la littérature shruti réservée (tardivement) à la caste dominante des brahmanes. La smriti correspond ainsi à la littérature populaire et, en tant que telle, elle est théoriquement moins ardue que la shruti (la shruti, remontant à l'aube de l'Inde c'est-à-dire à l'époque v��dique, est aujourd'hui, du fait de son langage et de son vocabulaire, sujette à interprétation). La smriti (collection de 36 textes selon Paithina) est le pendant populaire de la shruti, à travers l'histoire des dieux et des héros, elle instruit sur la pensée indienne. Les textes révélés ou Shrutis font autorité sur les textes mythologiques ou Smritis et cela indépendamment du sujet traité. La majorité des livres de la Smriti font référence aux textes sacrés des Vedas ; leur but est de décoder les messages ancestraux et de les enseigner à la population. Cette seconde littérature n'est pas pour autant de moindre valeur, elle est au contraire très riche et offre des dialogues philosophiques très poussés.
40
+
41
+ La littérature smriti inclut :
42
+
43
+ La philosophie hindoue décrite dans les épopées et les Puranas est centrée d'abord sur celle de la doctrine de l’avatar (incarnation, partielle ou totale, d'un dieu en être humain). Les deux avatars principaux de Vishnou qui apparaissent dans les épopées sont Râma, le héros du Râmâyana, et Krishna, le protagoniste majeur du Mahâbhârata. À la différence des deva de la Samhitâ védique et du concept abstrait de Brahman issu des Upaniṣad (qui décrivent le divin comme étant omniprésent, impersonnel et sans forme), les avatars de ces épopées sont des intermédiaires humains entre l’Être suprême et les mortels qui offrent une vision du divin plus accessible. Dieu y est décrit comme personnel et proche de sa création (dans le Bhagavata Purana, Krishna est un pâtre, sa création est son troupeau, le souffle traversant sa flûte est l'âme sans début ni fin des créatures).
44
+
45
+ Cette doctrine a eu un grand impact sur la vie religieuse hindoue, parce qu’elle montre que Dieu s’est manifesté sous une forme qui peut être appréciée même par le plus modeste des hommes. Râma et Krishna sont depuis des milliers d’années des manifestations du divin, aimées et adorées des hindous. Le concept du brahman des Upanishad est assurément le pinacle de la pensée religieuse indienne, mais la vision des avatars et le récit de leurs mythes ont certainement eu plus d’influence sur l’hindou moyen. Les hindous attachent plus d'importance à l'éthique et aux sens métaphoriques transmis par ces textes qu'à la mythologie littérale.
46
+
47
+ Selon la mesure védique du temps, qui s'étend sur plusieurs milliards d'années, l'univers connaît des périodes d'expansion (kalpa ou jour de Brahmâ, équivalent à 1000 mahayuga, soit 4,32 milliards d'années) puis d'anéantissement (pralaya ou nuit de Brahmâ, de même durée). Un mahayuga est composé de 4 yuga, dont le dernier, actuel, est le kaliyuga, « âge de fer » ou « âge des conflits », dénommé ainsi car c'est une période matérialiste et décadente par rapport à l'âge d'or de l'humanité (kritayuga)[39].
48
+
49
+ La cosmogonie hindoue enseigne que le principe de toute vie, de tout progrès, de toute énergie, réside dans les différences, les contrastes[13]. « L’une des explications les plus courantes du passage de Brahman [l'Absolu] à l’univers est celle selon laquelle la première différenciation se ferait entre énergie et substance, force et matière, dans leurs essences primordiales respectives appelées dans la terminologie hindoue prâna et âkâsha[40]. »
50
+
51
+ La cosmogonie hindoue est la théorie hindouiste de la création de l'univers et de son image. Celle-ci est caractérisée par un recours constant au chiffre 7[41].
52
+
53
+ Le monde a été créé en forme d'œuf (l'« œuf d'or de Brahmâ », hiranyagarbha en sanskrit). La moitié supérieure de l'œuf cosmique (brahmāṇḍa) se divise en sept zones : les trois premières, terre, air et ciel, forment ensemble le triloka (« trois mondes ») et sont surmontées par quatre régions célestes constituant la demeure des dieux[41]. La moitié inférieure de l'œuf cosmique comprend sept régions infernales (pātāla), qui forment des étages et sont habitées par des démons et des serpents[41]. Au-dessous de l'œuf cosmique se trouve l'Océan primitif, formé par sept autres zones infernales[41]. La Terre est divisée en sept continents entourés de sept mers[41].
54
+
55
+ Le Brahman (prononcé comme /brəh mən/) est un concept provenant à l'origine des Védas. C'est l'indescriptible, le neutre, l'inépuisable, l'omniscient, l'omniprésent, l'original, l'existence infinie, l'Absolu transcendant et immanent (cf. panenthéisme), l'Éternel, l'Être, et le principe ultime qui est sans commencement et sans fin, – dans l'univers entier[42]. C'est la Réalité Ultime, l'Âme Absolue ou Universelle (Paramatman), l'Un[42]. Il ne doit pas être confondu avec la divinité Brahmâ ou le nom des prêtres hindous, les brâhmanes.
56
+
57
+ De nombreuses Upanishad font référence entre le rapport qu'entretient le Brahman (âme universelle[43]) avec l'âtman (essence de toute créature), vision qui est considérée comme libératrice, car menant les actes (karma) d'un tel connaisseur à ne plus s'identifier à son ego transitoire :
58
+
59
+ « L'âme des créatures est une, mais elle est présente dans chaque créature ; à la fois unité et pluralité, comme la lune qui se reflète dans les eaux. »
60
+
61
+ — Tripura Tapini Upanishad, V-15 (Atharva-Véda).
62
+
63
+ « Le Brahman sert de demeure à tous les êtres et demeure en tous les êtres. »
64
+
65
+ « Pour le yogi qui est connaisseur de Brahman, toutes les créatures vivantes sont Brahman. De ce fait, les distinctions de caste[note 7] lui sont indifférentes. »
66
+
67
+ — Pashupata Brahmana Upanishad, chapitre II, sûtra 39 (Atharva-Véda)[44].
68
+
69
+ « Voici la vérité : de même que d'un feu ardent sortent par milliers des étincelles pareilles à lui, ainsi naissent de l'Être immuable (Brahman) toutes sortes d'êtres qui retournent à lui. »
70
+
71
+ — Mundaka Upanishad, II-i-1 (Atharva-Véda).
72
+
73
+ « Dans l'étreinte de l'amour, un homme oublie le monde entier, tout ce qui existe en lui-même et au dehors ; de même, dans l'Union [Yoga] avec le Divin [Brahman], on ne connaît plus rien d'autre, ni au dedans ni au dehors[45]. »
74
+
75
+ — Brihadaranyaka Upanishad, chapitre 4, brahmana 3, sûtra 21 (Shukla Yajur Véda).
76
+
77
+ « Quiconque se voit dans tous les êtres et voit tous les êtres en lui, devient ainsi Un avec le Brahman suprême. Ce Suprême est l'âme de Tout, le principe de l'Univers, l'Être éternel [sans début ni fin]. Et Cela aussi tu l'es : tu es Cela (Tat tvam asi)[45] »
78
+
79
+ Cet Absolu, que les hindous désignent aussi par le nom de tat en sanscrit (« Cela ») est par sa nature même impossible à représenter[42]. L'Absolu est tantôt manifesté : Tat Tvam Asi (तत्त्वमसि : Tu es Cela), ou « Tout cela est Brahman » disent les textes sacrés[42], tantôt non-manifesté : « le Brahman est Vérité, le monde est Illusion », disent aussi les textes sacrés[42].
80
+
81
+ Il est parfois évoqué un Brahman supérieur, le Parabrahman[42]. Le Brahman peut en effet être considéré sans attributs personnels, sans forme (Nirguna Brahman), d'une façon totalement abstraite, ou avec attributs, avec forme, au travers de la multitude des divinités (Saguna Brahman)[42].
82
+
83
+ Certains courants de l'hindouisme peuvent être considérés comme panthéistes, d'autres comme panenthéistes[47],[48].
84
+
85
+ La tradition brahmanique comprend l'Absolu (Brahman, l'Âme universelle, la Réalité infinie, la Divinité suprême dotée ou non d'attributs et de formes) comme étant l'Un (sans second), que l'on peut concevoir de différentes façons : soit en privilégiant une divinité particulière considérée comme supérieure aux autres (sans nier les autres pour autant), c'est-à-dire par une attitude relevant de l'hénothéisme, ou soit en concevant chaque divinité comme un membre vénérable de l’Absolu ; toutes les divinités, différentes et prises séparément, sont chacune une fenêtre distincte ouverte sur le paysage divin : et toutes ces fenêtres ouvertes réunies sur l’Absolu (Brahman) — et uniquement lorsqu’elles sont réunies — constituent effectivement l’Absolu, l’Âme cosmique, c'est-à-dire par une attitude liée au polythéisme (le Divin est Multiple)[10]. Quoi qu'il en soit, le Brahman est omniprésent sans pour autant être confondu avec les choses limitées et transitoires qui composent le monde :
86
+
87
+ « Le Brahman est Tout, mais tout n’est pas Brahman »
88
+
89
+ — Mandana Mishra, Brahmasiddhi[49]
90
+
91
+ La nature du Brahman ne l'empêche pas de se manifester sous la forme d'un dieu personnel[42]. L'hindouisme, selon les courants religieux, donne divers noms au dieu personnel. Un nom général existe cependant, celui d'Ishvara (litt., « le Seigneur Suprême »), terme surtout philosophique car, dans la pratique du culte et de la vie quotidienne, on ne s'adresse guère qu'à l'un des membres de la Trimurti : (Shiva, Vishnou, ou, plus rarement, Brahmâ, car ce dernier, en créant les créatures vivantes, a engendré le samsara, le cycle des réincarnations que l'on doit abandonner, « opposé » à Moksha, la libération)[42].
92
+
93
+ Les dieux personnels majeurs sont ceux de la Trimūrti. Ce sont dans l'ordre Brahmâ, Vishnou et Shiva, qui correspondent respectivement à l'action créatrice, conservatrice et destructrice de l'Absolu transcendant (Brahman)[42]. Ils représentent trois aspects inséparables de la structure de l'Univers[42].
94
+
95
+ Dans les manifestations personnelles (divinités) du dieu impersonnel (Brahman), l'hindouisme est une religion polythéiste[42],[50] ; à ce titre, cette religion comporte une variété et une diversité de 330 millions de divinités (le chiffre est parfois considéré comme symbolique, du même nombre d'êtres vivants, selon quoi Dieu vit dans le cœur de tout être vivant, en tant que Sarvanetradhivasa, « Celui qui est présent dans les yeux de tous les êtres »[51]) .
96
+
97
+ « Si dans la Multitude nous poursuivons avec insistance l'Un, c'est pour revenir avec la bénédiction et la révélation de l'Un se confirmant dans le Multiple. »
98
+
99
+ — Shrî Aurobindo[52].
100
+
101
+ L'hindou peut vénérer le Brahman sous la forme d'une divinité de son choix, sans pour autant rejeter l'existence d'autres divinités, considérant Ganesh, par exemple, comme l'incarnation suprême du Brahman (cet hindou sera un ganapatya, et shivaïte) : dans ce cas, l'hindouisme est un hénothéisme. Néanmoins, selon cet aphorisme du Brahmanoûtchîntamam :
102
+
103
+ « Celui qui adore un Dieu comme différent de lui, en pensant : "il est un autre. Je suis un autre", cet homme ne connait pas le Brahman : il est pareil à un animal pour les Dieux[53] »
104
+
105
+ — Brihadaranyaka Upanishad, I-iv-10.
106
+
107
+ Dans l'hindouisme, il n'y a pas de conflit entre polythéisme et monothéisme : la religion, la philosophie et les théories qui les accompagnent ne sont que des chemins qui tentent de décrire le Brahman (« Âme universelle »[43]) au-delà duquel il n'y a plus rien, et la manière de se fondre en lui.
108
+
109
+ Depuis Georges Dumézil qui a mis en lumière la fonction triadique dans les civilisations Indo-Européennes, un parallèle formel entre la trimurti et la trinité chrétienne peut être établi (ce qui n'induit pas un rapprochement théologique entre les traditions chrétiennes et hindoues) : en effet, en Inde, on représente la divinité comme triple, on appelle ce principe la trimurti dans le panthéon hindou : Brahma, Vishnu et Shiva, sont trois aspects du divin. Brahma désigne symboliquement le créateur (démiurge), Vishnu représente le conservateur et Shiva représente le destructeur dans le cycle de l'existence. Cette triple Nature se rapprocherait de l'énoncé de l'européen médiéval : spiritus, anima, corpus[54]. Un tel rapprochement entre Trinité chrétienne et Trimūrti a été notamment effectué par l'indianiste Alain Daniélou (à ne pas confondre avec son frère le théologien Jean Daniélou) dans Mythes et dieux de l'Inde mais ultérieurement critiqué par d'autres spécialistes (voir l'article Trimūrti pour plus d'informations).
110
+
111
+ L'hindouisme est une religion dont les différentes divinités sont considérées comme les formes différentes d'une même expression divine sous-tendue par une réalité ultime. La question sur la nature exacte de cette dernière (immanente ou transcendante, personnelle ou impersonnelle) dépend des différents courants. Selon Ananda Coomaraswamy, le culte des puissances de la nature dans l'hindouisme doit être compris dans le sens de natura naturans est deus, « lesdites puissances ne sont que les noms des actes divins »[55]. Depuis la Chandogya Upaniṣad[56], cette philosophie de l'unité divine est devenue très importante dans la littérature sacrée. Le mantra Tat Tvam Asi (तत्त्वमसि : Tu Es Cela) célèbre cette unité de la création avec son créateur, qu'il soit personnel ou impersonnel. Un épisode du Srimad Bhagavatam[57] met en avant cette réalité : le dieu Krishna, avatar de Vishnu, demande aux habitants de Vrindavan d'abandonner le culte d'Indra pour le sien, puisque Krishna se présente comme le Dieu suprême dont Indra n'est qu'un fragment.
112
+
113
+ Les diverses incarnations (« descentes », avatar) de la Trimurti (Krishna est un avatar de Vishnou) sont des divinités majeures. Les divinités mineures sont des créations ou des procréations des divinités majeures. Ganesh, qui est une divinité importante dans l'hindouisme, est lié à Shiva en tant que procréation ou création selon les mythes développés à son sujet.
114
+
115
+ La religion hindoue croit en l'existence d'entités célestes appelées devas (ou dévas).
116
+
117
+ Le féminin de deva est devî (ou dévî). La question de la nature de ces devas peut être analysée selon ces trois points :
118
+
119
+ Plus précisément, les textes hindous et la plupart des pensées Shivaïtes et Vishnouistes considèrent le deva comme une combinaison des deux premiers points de vue ; par exemple, Krishna est considéré par les krishnaïtes comme Îshvara et tous les dieux lui sont subordonnés, et simultanément tous les autres dieux sont vus comme les manifestations mondaines de Krishna.[réf. nécessaire]
120
+
121
+ Dans la Brihadaranyaka Upanishad (III.IX.1 à 9), Shakala demande au sage Yajnavalkya quel est le nombre exact de dieux (deva) ; Yajnavalkya répond : « trois cent trois et trois mille trois » (autant que mentionnés dans le groupe de mantras du Veda nommé Nivid des Vishvadeva, ce sont les « manifestations de la grandeur des dieux ») ; mais Shakala réitère la même question et Yajnavalkya répond : « trente-trois » (les huit Vasus, les onze Rudras, les douze Adityas, Indra et Prajapati) ; Shakala recommence à poser encore et encore la même question pour connaître le nombre exact de dieux et Yajnavalkya répond : « six » (le feu, la terre, l'air, l'espace atmosphérique, le soleil et l'espace céleste), puis « trois » (les trois mondes, triloka), « deux » (la nourriture et l'énergie vitale), « un et demi » (« le souffle de vie, qui circule partout ») pour en arriver à « un » : le dieu unique « est le souffle vital, et on le nomme Brahman, le lointain (tyat) » [60].
122
+
123
+ Quelle que soit la nature des devas (aussi appelés dévatâs), ils sont une partie intégrante de la culture hindoue. Les 33 devas védiques incluent Indra, Agni, Soma, Varuna, Mitra, Rudra, Prajâpati, Vishnu, Aryaman et les Ashvins ; les devîs importantes étaient Sarasvatî, Ûshâ et Prithivi. Indra est le roi des dieux (Vishnou, pour un vishnouite, est le Dieu des dieux).
124
+
125
+ Bien que la mythologie hindoue mentionne plusieurs classes d'êtres démoniaques (les rakshasas, les daityas, les dânavas, les pishâchas ou les non-dieux, les asuras), opposés aux esprits célestes (appelés devas), Gandarvas, Vidyadharas, elle ne croit pas au concept du Mal. « Les oppositions, dualités, polarités, sur lesquelles insiste tant l'hindouisme, ne sont pas constituées par des entités indépendantes, fixes, aux caractères immuables et contradictoires telles que le christianisme populaire se représente Dieu et le Diable[61]. » Cela signifie que le mal dans le monde n'est pas attribué à une force supérieure mais à l'ignorance humaine et donc comme une conséquence possible du libre arbitre et de la Nature. La mythologie indienne n'oppose pas le Bien contre le Mal : les batailles sont celles de classes d'êtres contre d'autres, d'une idée contre une autre, où les plus nobles sortent victorieuses.
126
+
127
+ On trouve parmi les dévas les lokapālas (les divinités du védisme recyclées dans le panthéon du sanatana dharma), les navagrahas (les neuf planètes de l'astrologie indienne).
128
+
129
+ Om (ou Aum) est un des symboles sacrés de l'hindouisme. C'est le son primordial qui surgit du chaos avant la Création, il est la source de l'existence.
130
+ Il est utilisé comme préfixe et parfois suffixe aux mantras hindous. Il représente la contraction des trois états de la matière : Sattva, Tamas et Rajas, et représente l'univers.
131
+
132
+ Écrit « Om », il est la contraction de Aum, « m » étant la résonance et « o », la vibration originale[62].
133
+
134
+ Le son Ôm (ou Aum, ॐ) est empli d'un message symbolique profond : il est considéré comme la vibration primitive divine de l'Univers qui représente toute existence, entourant toute nature dans Une Vérité Ultime[8].
135
+
136
+ Ainsi, le son, produit d'une façon prolongée, résultat de la combinaison de trois sons A-U-M (de la triade à l'unité), signifie « ce qui a été, est et sera », et possède, pour ceux qui se vouent à la méditation, une force à la fois magique et religieuse[8]. Une Upaniṣad affirme :
137
+
138
+ « Comme s'agglomèrent toutes les feuilles enfilées sur une tige qui les traverse, de même toute parole se fond dans le son OM. Le son OM est tout cet univers[8]. »
139
+
140
+ Des élaborations philosophiques, constituant la source de ce qu'on appelle aujourd'hui « hindouisme », ont été transmises oralement pendant des siècles et ont commencé à être transcrites dans la première moitié du Ier millénaire av. J.-C. Le système religieux et culturel qu'on appelle hindouisme s'est développé dans le sous-continent indien et n'est que rarement sorti de ses frontières[41].
141
+
142
+ L'hindouisme a développé des astika antiques, ou écoles orthodoxes (car acceptant l’autorité des Vedas) de philosophie, ou shaddarshana. Ces systèmes, ou « visions » (darshana), de l'hindouisme classique sont au nombre de six ; chacun d'entre eux est le fruit d'une longue élaboration dont témoigne une vaste littérature et sont tous de nature sotériologique, ont pour but d'atteindre la libération, la délivrance des transmigrations (मोक्ष, mokṣa)[41] :
143
+
144
+ Les nâstika ou écoles non-orthodoxes — qui ne sont pas discutées dans cet article — sont le jaïnisme, le bouddhisme, le sikhisme et le chârvâka, l'athéisme ancien classique de l’Inde, ne reconnaissent pas l'autorité brahmanique du Véda.
145
+
146
+ Certains courants considèrent l’hindouisme comme une religion hénothéiste ou même panenthéiste. Les diverses divinités et avatars adorés par les hindous sont considérés comme différentes formes de l’Un, le dieu suprême ou Brahman, formes adoptées qui seules sont accessibles à l’homme (on prendra garde à ne pas confondre Brahman, l’être suprême et la source ultime de toute énergie divine, et Brahma, le créateur du monde).
147
+
148
+ Ce chemin vers la connaissance suprême orthodoxe (jnanamarga), prôné par les six écoles hindouistes, reste le privilège d'une élite intellectuelle restreinte, le croyant populaire mélangeant souvent tous ces courants de pensée. Toutefois, trois grands courants théistes de l'hindouisme se démarquent de façon relativement importante dans toutes les couches de la population : le vishnouisme, le shivaïsme et le shaktisme[41]. À l'intérieur de ces courants, de nombreuses écoles se sont développées, qui se différencient surtout par leur interprétation des rapports existant entre Être suprême, conscience individuelle et monde, ainsi que des conceptions ésotériques qui en dérivent[41]. Les textes védiques (Vedas, Upanishads, etc.) constituent une référence pour les trois courants, même si chacun d'entre eux les complète par les textes (Purana-s, Gita-s, etc.) qui leur sont propres[41]. Ces textes ne s'excluent pas, car l'hindouisme admet la coexistence de voies différentes vers le salut (Moksha)[41]. Ainsi le choix d'un courant n'implique pas le rejet des autres[41].
149
+
150
+ L'hindouisme comportent plusieurs branches, les principales étant :
151
+
152
+ Chacun de ces cultes se pratique avec les mêmes moyens philosophiques ou de yoga, ce sont leurs méthodes qui diffèrent. Ces dénominations ne devraient pas être considérées comme des « Églises », parce qu'il n'y a aucun dogme central dans l'hindouisme, et les croyances individuelles sont toujours respectées. D'ailleurs, une importante majorité des hindous modernes peut ne pas se considérer comme appartenant à une dénomination précise.
153
+
154
+ Selon une estimation générale, les Vaishnavas constituent approximativement une majorité d'hindous à ce jour[réf. nécessaire], estimant que Vishnou personnalise le Brahman, le vénérant souvent par le biais, entre autres, des deux avatars — ou incarnations terrestres — de Vishnou, Râma et Krishna. Les hindous non-vishnouïtes sont le plus souvent des Shivaïtes (surtout localisés dans le Sud de l'Inde), qui considèrent Shiva ou ses fils comme le(s) représentant(s) du Brahman ; le reste assimile la Shakti au Brahman, Ishvari ou la déesse Kâlî/Durga. Mais, bien souvent, le croyant hindou possède chez lui les représentations de plusieurs de ces formes de Dieu (Ishvara).
155
+
156
+ Rishabhanatha (« Seigneur Taureau »), ou Rishabha (« Taureau »), est l'un des vingt-deux avatars de Vishnou dans la Bhagavata Purana[64],[65],[66]. Certains chercheurs affirment que cet avatar représente le premier Tirthankara du jaïnisme du même nom [67].
157
+
158
+ Dans l'hindouisme, Bouddha est considéré comme un Avatar de Vishnou. Dans les textes pouraniques, il est le vingt-quatrième des vingt-cinq avatars, préfigurant une prochaine incarnation finale[68]. Un certain nombre de traditions hindoues parlent du Bouddha comme du plus récent, précédant l'avatar à venir Kalkî, des dix avatars principaux connus sous le nom de Dashâvatar (Dix Incarnations de Dieu).
159
+
160
+ En parallèle des quatre périodes de la vie hindoue, l'hindouisme considère qu'il existe quatre buts à l'existence ou pouroushârtha. Les désirs humains étant naturels, chacun de ces buts sert à parfaire la connaissance de l'homme puisque, par l'éveil des sens et sa participation au monde, il en découvre les principes. Cependant, l'hindou doit se garder d'en être charmé, sous peine d'errer sans fin dans le cycle du samsâra.
161
+
162
+ Ces vers de Kâlidâsa résument parfaitement cette pensée :
163
+
164
+ « Enfants, ils s'attachent à l'étude ; jeunes gens, recherchent les plaisirs ; vieillards, pratiquent l'ascèse ; et c'est dans le yoga qu'ils achèvent leur existence. »
165
+
166
+ — (Raghuvamça[73])
167
+
168
+ La vie spirituelle d'un hindou est traditionnellement divisée en quatre stades ou âshrama[74]. Ces quatre stades sont étroitement liés aux quatre buts de la vie, chacun de ces stades permettant d'atteindre au mieux ces buts. Cette rigueur permettait d'accéder à une vie spirituelle remplie [note 11].
169
+
170
+ Aujourd'hui, ces observances ne sont plus suivies avec rigueur. La philosophie de la bhakti qui consiste dans le culte des dieux tend à supplanter cette tradition.[réf. nécessaire]
171
+
172
+ « Les quatre varnas assumaient avec rigueur leurs responsabilités. Les brâhmanes suivaient scrupuleusement les règles de vie recommandées par les textes : ils étaient pleins de foi, de douceur et de bonnes manières, savants connaisseurs des Védas et de leurs six branches[note 12]. Les kshatriyas, guerriers, s'exerçaient dans les vertus de courage, de fidélité et de détermination : ils étaient attachés au code d'honneur de leur varna. Les vaïshyas, commerçants, artisans et agriculteurs, remplissaient avec honnêteté et dévouement les devoirs de leur métier, sans penser à des gains illicites. Les shoûdras servaient avec joie les autres varnas, et ils étaient hautement respectés pour leur zèle par les brâhmanes, les kshatriyas et les vaïshyas. »
173
+
174
+ — Valmiki, Le Râmâyana[77].
175
+
176
+ La société hindoue a été depuis traditionnellement divisée à partir de ces quatre grandes classes, basées sur la place que l'homme a dans le rituel védique et la profession[10] :
177
+
178
+ Ces classes sont dénommées varna (« couleur ») et le système a été appelé Varna Vyavastha. Le système de varna est une partie intégrante de l'hindouisme, et il est strictement sanctionné par les textes du Véda[10]. Les textes de la Smriti (y compris les Lois de Manu) ont élaboré les règles de ce système. La Bhagavad-Gita résume précisément ces distinctions :
179
+
180
+ « Les devoirs des brâhmanes, kshatriya, vaishya, shudra se répartissent en fonction des qualités primordiales d'où vient leur nature propre. Sérénité, maîtrise de soi, ascèse, pureté, patience et rectitude, connaissance, discernement et foi, tels sont les devoirs du brâhmane selon sa nature. La vaillance, la gloire, la constance et l'adresse, le refus de la fuite, le don et la seigneurie, tels sont les devoirs du kshatriya selon sa nature. Soin des champs et du bétail, négoce, tels sont les devoirs du vaishya selon sa nature. Servir est le devoir du shudra selon sa nature. »
181
+
182
+ — Bhagavad-Gita, XVIII, 41-44, d'après la traduction d'Émile Senart, Les Belles Lettres, 1967.
183
+
184
+ Le système de castes basé sur la naissance, qui existe en Inde moderne, n'existait pas dans l'hindouisme védique antique. Un hymne célèbre du Veda indique ainsi :
185
+
186
+ « Je suis un poète, mon père est un médecin, le travail de ma mère est de moudre le blé… »
187
+
188
+ — (Rig-Veda[78] 9, 112, 3)
189
+
190
+ Précédemment, le système était seulement basé sur la profession, la place dans le rituel védique et le caractère, et il y a toujours eu des exemples où les gens ont librement changé de profession et se sont librement inter-mariés[79].
191
+
192
+ Selon Jean Herbert, « tout au long de l’histoire de l’Inde, on a discuté pour savoir si l’homme se rangeait dans l’une ou l’autre des castes par droit de naissance ou par les vertus dont il faisait preuve. Il y a dans le Mahâbhârata [Vana Parvan, chap. CLXXIX] un dialogue qui illustre bien ces deux conceptions [et dans lequel] Yudhishthira [dit a] Nahusha (en) : "Celui-là est brahmane, disent les sages, en qui se manifestent la vérité, la charité, le pardon, la bonne conduite, la bienveillance, l’observation des rites de son ordre et la compassion. (...) Un shûdra n’est pas shûdra exclusivement par sa naissance, et un brahmane n’est pas non plus brahmane exclusivement par sa naissance. Celui-là, disent les sages, chez qui l’on voit ces vertus est brahmane. Et les gens appellent shûdra celui chez qui ces qualités n’existent pas, même s’il est brahmane de naissance »[80].
193
+
194
+ Ce système fut fixé sur la naissance au début du Moyen Âge indien[81]. Ainsi, avec l'évolution de plusieurs sous-castes (avec une classe des intouchables hors du Varna Vyavastha), le système a évolué vers le système de castes comme nous le connaissons aujourd'hui.
195
+
196
+ Avec la modernisation, les différences des castes s'estompent dans l'Inde moderne, mais les tensions et les préjugés restent persistants, surtout envers les Intouchables (Dalit).[réf. nécessaire]
197
+
198
+ Le système des varnas s'explique théologiquement : dans l'hindouisme, on considère que la société sacrée est organisée selon l'équilibre du dharma (en sachant que l'épouse/parèdre de Dharma déva, dieu de l'Ordre sacré, est Ahimsâ dévî, déesse de l'universelle Non-violence, tous deux parents du Dieu-Roi Vishnu ; lorsque le dharma s'affaiblit, lorsque la violence envers les créatures gagne du terrain et la déesse Terre, Bhu dévi, est en danger — la Terre étant une des épouses de Vishnu —, Vishnu se fait justement avatâr, « descente » de Dieu sur Terre, pour tuer les démons fautifs qui engendrent le désordre cosmique, nient les divins parents de Vishnu — Dharma et Ahimsâ — et ce faisant font souffrir les vies, afin de redonner aux brâhmanes leur place primordiale qui maintient l'harmonie universelle où les autres varna sont tous respectueux de leur ordre, — dharma[82]). Cette organisation sacrée permet la régulation des rapports entre les hommes et de définir les actes qui leur incombent, afin de ne pas laisser prospérer l'orgueil, du moins au niveau communautaire. Ce souci d'équilibre a une origine doctrinale, car elle répond à la symbolique des gunas, ou qualités/saveurs. Aux trois gunas correspondent des couleurs (le noir, le rouge et le blanc) qui sont chacune associées à un varna. À l'origine, l'hindou ne naît pas dans un varna : il s'insère dans celle-ci en fonction du rôle qu'il est amené à jouer et des responsabilités qui lui reviendront. Beaucoup de textes mythologiques dénoncent l'usurpation au titre de brâhmane de certains personnages qui, sous couvert de la naissance, profitaient d'un statut valorisant sans s'acquitter de leurs devoirs. Mais, à la suite des invasions comme de la colonisation britannique, la règle s'est resserrée au profit des castes dirigeantes, enfermant les shûdras dans un statut de dominés par la société.[réf. nécessaire]
199
+
200
+ « Il n'est point d'entité, ni sur la terre, ni au ciel parmi les dieux, qui ne soit sujette au jeu de ces trois qualités (gunas) nées de la nature. Les œuvres des brahmanes, des kshatriyas, des vaïshyas et des shûdras se distinguent selon les qualités (gunas) nées de leur propre nature intérieure. »
201
+
202
+ — (Bhagavad-Gîtâ, XVIII, 40 et 41)
203
+
204
+ Ce faisant, selon la philosophie samkhya, la qualité principale du Brâhmane est le sattva, la qualité lumineuse harmonieuse de la connaissance transcendant le rajas (qualité active) et le tamas (qualité de l'ignorance passive), celle du kshatriya
205
+ est principalement un mélange de sattva et de rajas (ce dernier étant la qualité crépusculaire et dynamique faisant passer du sattva au tamas, ou l'inverse), celle du vaishya est un mélange de rajas et de tamas, et celle du shudra est principalement du tamas, qualité obscure et lourde de non-connaissance venant du moi (ce qui explique pourquoi même les enfants de Brâhmanes sont shudra tant qu'ils n'ont pas reçu l'initiation védique[10] : la connaissance brahmanique doit tuer la tendance naturelle de l'ego à obscurcir la conscience).
206
+
207
+ La croyance hindoue soutient que ce système est « naturel »[83],[84], qu'on le retrouve dans le règne animal (fourmis, abeilles et les mammifères vivant en troupeaux) et dans l'organisation familiale (respect et autorité des parents et ancêtres), comme dans la société. En effet, l'hindouisme ne fait pas de différence entre culture et nature, le dharma, devoir de chaque être, est une « loi naturelle », et l'humanité n'est pas vue en tant qu'entité homogène chargée de soumettre le monde et les autres êtres, mais nécessairement plurielle et vouée à se transformer, comme l'explique Michel Angot :
208
+
209
+ « L'anthropologie brahmanique n'est pas anthropocentrique. […] Les questions premières sont : Qui suis-je ? Où en suis-je dans l'échelle des êtres ? […] Ce que nous nommons l'homme n'est pas la mesure de toutes choses[note 13] ni le centre du monde, et l'univers n'est pas ordonné pour lui, sauf à considérer son orientation finale [Moksha]. Les frontières qui le séparent des autres catégories d'êtres sont perméables, ouvertes. Ni animal politique comme en Grèce, ni créature de Dieu destinée à dominer les animaux et le monde, l'homme est pénétré par le monde qu'il parcourt et intègre ce faisant. On le saisit instantanément sur l'échelle des êtres : il est shudra, kshatriya, brahmane, etc., mais cette hiérarchie instantanée n'est pas définitive, elle est une échelle à parcourir[85]. »
210
+
211
+ Du point de vue hindou, ce système serait évolutif et s'adapterait avec la société ; ainsi :
212
+
213
+ « Le système des varna proposait à tous un idéal en fonction duquel chaque groupe devait se situer et que la Bhagavad-Gîta décrit ainsi : « L'intrépidité, l'intégrité, la fermeté à acquérir, la science, la générosité, la maîtrise de soi, la pitié, l'humilité, l'ascèse et la droiture, la non-violence [envers les créatures], la véracité, la patience, le renoncement, la sérénité et la sincérité, la bonté pour tous les êtres, le désintéressement, la tendresse, la pudeur et la tranquillité, l'énergie, l'endurance, la volonté, la pureté, l'indulgence et la modestie, tels sont les traits de l'homme en marche vers le divin. » C'est évidemment le portrait du brâhmane idéal. Mais que l'on y regarde de plus près, ce qui est proposé à l'émulation et au respect de tous, c'est un ensemble de valeurs précises et qui vont à contre-courant non seulement des mentalités indiennes de ce temps là, mais de toute société concrète humaine ; la pauvreté et non la richesse, la non-violence et non la violence, l'ouverture à tous et non le chauvinisme, etc. »
214
+
215
+ — Le modèle indou, Guy Deleury[86].
216
+
217
+ Il existerait ainsi une distinction entre le système tel qu'il serait exprimé par les textes et son application courante. Aurobindo écrit : « Les paroles de la Gîtâ se rapportent à l'ancien système de chaturvarna, tel qu'il existait ou est supposé avoir existé en sa pureté idéale — fût-ce jamais autre chose qu'un idéal, une norme générale, suivis de plus ou moins près dans la pratique[87] ? »
218
+
219
+ Il est possible d'être rejeté de sa caste (surtout les brâhmanes, qui ont beaucoup plus de devoirs à honorer et de purifications à maintenir que le simple shudra, à qui l'on demande seulement de respecter et de servir l'autorité brahmanique et ceux qui la protègent — par la force physique (si l'on est kshatriya) ou par la richesse matérielle (si l'on est vaishya ou shudra), mais, pour cela, les fautes de l'individu doivent être relativement graves. En Inde, on reconnaît cinq péchés majeurs ou mahâpataka, le plus grave étant le meurtre d'un brahmane (ou brahmahatyâ), mais la consommation d'alcool, le vol, l'adultère avec la femme de son gourou et la protection de criminels sont également sévèrement punis. Perdre sa caste peut être douloureux pour un hindou, puisque vivre au sein d'une communauté soudée offre un certain nombre d'avantages et de protections.
220
+
221
+ L'hindouisme prescrit des devoirs universels, tels que l'hospitalité[88],[note 14], s'abstenir de blesser les êtres vivants ou non-violence (ahimsa), l'honnêteté (asteya), la patience, la tolérance, le contrôle de soi, la compassion (karuna)[89],[note 15], la charité (dāna)[90],[91],[92] et la bienveillance (kshama)[93], entre autres.
222
+
223
+ Ahimsâ, « épouse » ou shakti du primordial Dharma (« Devoir »)[94], est un concept qui recommande la non-violence et le respect pour toute vie, humaine et animale, et même végétale (voir les Bishnoï). Ahimsâ est assez souvent traduit par non-violence. En fait, ce terme signifie, dans son sens exact, non-nuisance à l'égard de tous les êtres vivants ou respect de la vie sous toutes ses formes. Dans un sens positif, ou actif, l'ahimsâ est synonyme de compassion, de générosité. La racine sanskrite est hims (« nuire ») avec le privatif « a ». L'ahimsâ est fondé sur une injonction védique :
224
+
225
+ « माहिंस्यात्सर्वभूतानि, mâhimsyât sarvabhûtâni (qu'on ne nuise à aucun être vivant)[95] »
226
+
227
+ Mais le terme ahimsâ apparaît pour la première fois dès les Oupanishads et dans le Raja-Yoga, c'est le premier des cinq yamas, ou vœux éternels, les restrictions indispensables du yoga. Les textes sacrés brahmaniques insistent beaucoup sur le fait que l'Ahimsâ et toutes les valeurs qui en découlent (amitié équanime, charité, abnégation altruiste, etc.) est l'éthique incontournable et fondamentale.
228
+
229
+ Cette pratique non-violente dans l'hindouisme est en lien étroit avec le végétarisme et la doctrine de la réincarnation des âmes qui pousse à voir comme un égal à soi-même tout ce qui vit ; à ce sujet, Bhishma dit dans le Mahâbhârata :
230
+
231
+ « La viande des animaux est comme la chair de nos propres fils[96] »
232
+
233
+ La croyance en la réincarnation est fondamentale dans le bouddhisme, le jaïnisme et l'hindouisme : nous avons été, nous sommes et nous serons (peut-être) tous des animaux au cours de nos innombrables vies. En réalité, selon l'hindouisme, du fait qu'il y a une infinité d'univers et que le cycle des réincarnations est sans commencement, tous les végétaux et animaux sont tous d'anciens humains qui n'ont pas réussi à accéder au Nirvâna[10]. Naître humain est donc vu comme une chance rare à ne pas gaspiller en désirs et actes égoïstes qui noient dans le samsara[97].
234
+
235
+ L'Ahimsâ est la notion philosophique de l'hindouisme (mais aussi du bouddhisme ou du jaïnisme) qui introduit le végétarisme comme norme dans l'alimentation. D'après certaines estimations, 85 % de la population hindoue[98] suit un régime végétarien (pas de viande, de poisson ni d'œufs ; les œufs non fécondés sont considérés comme aliments non végétariens, en Inde[97]) : surtout dans les communautés orthodoxes de l'Inde du Sud, dans certains États du Nord comme le Gujarat ou du Sud au Karnataka (où l'influence des jaïns est significative). Ce régime alimentaire est principalement fondé sur une nourriture à base de laitages et produits verts. Quelques-uns évitent même l'oignon et l'ail, qui sont considérés comme ayant des propriétés rajas, c'est-à-dire « passionnelles ». Dans l'Inde traditionnelle, un brahmane n'était rien sans sa vache, car elle lui fournissait l'offrande aux dieux la plus appréciée. Le svadharma (le dharma personnel) des brahmanes inclut le végétarisme, le brahmane étant appelé à mener une vie absolument pure (le Mahâbhârata déclare à ce sujet : « Qui est brahmane ? C'est celui en qui se manifeste la charité, le pardon, la bonne conduite, la bienveillance, la compassion et l'observation des rites de son ordre. Les gens en qui ces qualités n'existent pas sont des shudras, même s'ils seraient nés de parents brahmanes »). L'hindouisme encourage le végétarisme[99]. La consommation de viande, de poisson (et d'œufs fécondés) n'est pas promue, seulement tolérée, dans le cadre du rang que l'hindouisme lui a assigné dès les Védas : inférieur, non respectueux de l'ahimsâ et impur par rapport à un régime végétarien[10].
236
+
237
+ Certains brahmanes sont non seulement végétariens mais végétaliens, c'est-à-dire qu'ils ne consomment aucun produit d'origine animale (lait, etc.).
238
+
239
+ D'une façon générale, les Upanishads, déjà (à partir du VIe siècle av. J.-C.), soulignent que les bêtes et les humains sont semblables, puisque tous hébergent en eux l'âtman, et de ce fait sont les sanctuaires du Brahman (« Absolu », la plus haute notion de Dieu, dans l'hindouisme). C'est précisément parce que tous les êtres vivants sont le sanctuaire du Brahman qu'il n'y a pas en Inde de temple du Brahman, comme il y a des temples de Vishnou ou de Shiva[100].
240
+
241
+ On peut constater que dans la plupart des villes saintes hindoues, il existe une interdiction de tous les aliments non-végétariens et de tous les alcools, et une interdiction légale existe même sur l'abattage de bovins dans 22 États sur les 29 existants en Inde. Parmi ceux-là le fait de tuer une vache peut être puni de perpétuité. Le cuir d'une vache morte de cause naturelle est cependant acceptable.[réf. nécessaire]
242
+
243
+ La plupart des hindous voient la vache comme le meilleur représentant de la bienveillance de tous les animaux — puisqu’elle est l'animal le plus apprécié pour son lait, elle est vénérée comme une mère. La vache est le symbole du pouvoir du brâhmane et de l'Ahimsâ[101].
244
+
245
+ Le mot karma signifie « action ». L'hindou croit en une vie après la mort et avant la naissance, le corps n'étant qu'une enveloppe matérielle temporaire[102]. Le gourou Yājñavalkya enseignait qu'à sa mort chaque homme subissait une dissolution ; le corps retournait à la terre, le sang à l'eau, le souffle au vent, la vue au soleil et l'intellect à la lune, mais les « actions non rémunérées » (celles qu'on a produites sans en récolter les conséquences) se réunissaient pour s'incarner de nouveau en un être. De cette façon, la notion, présente dans les Upanishads, de la transmigration des âmes (ou jiva, c'est l'atman - qui, lui, est purement immatériel - dans ou avec le corps organique) et de leur renaissance, se joignait à celle du karma (littéralement, l'« action »)[8]. Cependant, selon l'anthropologue Robert Deliège, la croyance en la réincarnation n'est pas uniformément ancrée en Inde, il y a des variations selon les populations, les milieux sociaux, les régions[103].
246
+
247
+ Le karma était à l'origine le seul acte rituel[8],[10] ; mais par la suite, considéré comme moteur du samsâra, il est identifié à toute action déterminant de façon automatique non seulement la renaissance après la mort, mais aussi les formes de cette future existence et la situation que l'individu connaîtra dans sa nouvelle vie[8].
248
+
249
+ En d'autres termes, l'homme devient ce qu'il accomplit[8] ; les bonnes actions d'une existence antérieure améliorent les conditions de vie de l'existence à venir, tandis que de mauvaises actions les aggravent[8] : « On doit se considérer comme étant la cause unique de son bonheur et de son malheur, aussi doit-on s'en tenir au chemin salutaire, être sans crainte[104] ».
250
+
251
+ Aussi chaque individu détermine-t-il par la loi de maturation des actes son propre destin dans la vie à venir, le « théâtre » de son fruit renouvelé (il n'est pas question de récompense ou de punition, puisqu'il n'y a personne pour récompenser ou punir)[8].
252
+
253
+ Par ailleurs, dans cette succession sans commencement [note 16] d'existences en tant que créatures mortelles, l'âtman demeure l'essence invariable, indivisible, indestructible et propre à tout être vivant, malgré sa mutation permanente à travers le temps, représentant ainsi la continuité du moi au sein de la migration des âmes, « par quoi nous sommes identiques les uns aux autres et identiques aux puissances de l'univers[8] ».
254
+
255
+ Les différentes écoles de philosophie indienne enseignent plusieurs voies pour parvenir à la libération (moksha) de l'âme. À travers notamment la pratique du yoga, l'hindou peut choisir entre une variété de chemins tels que la dévotion (bhakti yoga), l'action désintéressée (karma yoga), la connaissance (jnana yoga) ou la méditation (raja yoga). La voie du bhakti yoga est la plus pratiquée car plus facile d'accès que les autres[105].
256
+
257
+ Selon Jean Herbert : « Aux yeux des hindous, le corps physique est à la fois un danger grave et une aide puissante. C’est là une des nombreuses ambivalences qui ne sont pas seulement des questions de vocabulaire, mais qui plongent profondément leurs racines dans la façon même dont les hindous se représentent les choses et les événements. Le corps, et plus particulièrement le corps humain, est précieux, car c’est seulement en l’employant que l’âme peut achever son évolution et parvenir à la libération. Même lorsqu’elle est arrivée dans un paradis, même lorsqu’elle a obtenu un corps divin, elle est obligée de redescendre sur la terre (karma-kshetra) pour y épuiser complètement son karma et se dégager définitivement du samsâra. « Les trois plus grands bienfaits, dit Shankara [dans le Viveka Chudamani], que puisse désirer une âme dans son évolution, sont une naissance humaine, la soif spirituelle, et le gourou qui doit la guider. Si elle réunit les trois, elle est certaine de parvenir à la libération ». Il ne faut donc pas traiter le corps avec mépris ; il faut le maintenir en excellent état[106]. »
258
+
259
+ Les pratiquants effectuent de nombreux rituels qui leur permettent au quotidien d'exprimer et de rythmer leurs vies religieuses. Au-delà des rituels, ils passent de longues heures à méditer et se consacrer à leur divinité (devata).
260
+
261
+ Les rituels peuvent être des offrandes, des purifications (ablutions, jeûne), la récitation de mantras ou de prières[8]. Parmi les cérémonies, on peut citer la puja (rite quotidien) et le homa.
262
+
263
+ Les rituels peuvent se faire dans les temples (mandir) mais les pratiquants ont aussi chez eux une section consacrée, un autel, pour la réalisation de leurs rituels.
264
+
265
+ Les temples hindous (mandir en hindi, koyil en tamoul) ont hérité des rites et des traditions riches et anciennes, et ont occupé une place particulière dans la société hindoue. Ils sont d'habitude dédiés à une divinité primaire, appelée la divinité tutélaire, et à d'autres divinités subalternes associées à la divinité principale. Cependant, quelques temples sont dédiés aux multiples divinités[107]. La plupart des temples majeurs sont construits par les agama-shastras et beaucoup sont des sites de pèlerinage. Pour beaucoup d'hindous, les quatre shankaracharyas, fonctionnaires religieux chargés de donner des conseils religieux[75] (les abbés des monastères de Badrinath, Puri, Sringeri et Dwarka — quatre des centres de pèlerinage les plus saints — et parfois un cinquième, celui de Kanchi) sont considérés par les hindous comme les quatre plus hauts patriarches. Le temple est un lieu pour le darshan (la vision de l'être-divin), pour la pūjā (le rituel), la méditation, parmi les autres activités religieuses. La pūjā ou adoration, utilise fréquemment l'aide d'une mūrti (la statue ou l'icône dans laquelle la présence divine est invoquée) conjointement avec des chants ou des mantras. La vénération de ces murtis est faite tous les jours dans un temple.
266
+
267
+ Le swastika[108] est un signe bénéfique[109], d'origine très ancienne, il se retrouve dans de nombreuses civilisations et symbolise la révolution du soleil et les forces cosmiques. Tourné vers la droite, il est lié à l'Ordre brahmanique, au Dharma, et représente le jour ; tourné vers la gauche, il est lié au Temps qui s'écoule au sein de la Nature/Prakriti et représente la nuit et la déesse Kâlî ; on l'appelle alors sauvastika[110]. Sa composition en 4 branches, branches dépendantes les unes des autres pour former l'unité harmonieuse du tout bien équilibré, est le symbole même des 4 buts de la vie (Kâma, Artha, Dharma et Moksha), des 4 Vedas, des 4 varna (Brâhmane/enseignant, Kshatriya/défenseur, Vaishya/paysan-artisan et Shudra/serviteur) et des 4 périodes de la vie[111]. Avec ses 4 branches qui convergent vers un même point, le bindu, il symbolise aussi le chiffre 5, avec les 5 éléments dont le bindu représente l'éther, la source de la création, et, par extension, le Nirvâna, état de l'être où l'on n'est plus soumis aux forces opposées de la Nature, transcendant les différentes catégories de créatures dépendantes de tel ou tel conditionnement physique qu'incarnent les 5 éléments. Enfin, le svastika exprime à lui seul une maxime védique enseignant la pluralité nécessaire des points de vue en ce qui concerne l'approche de la vérité (« Vérité », qui est, dans l'hindouisme, un des noms de Dieu[97]) : Ekam sat anekâ panthâ, « la vérité est une, les chemins sont multiples »[112], le bindu central (des quatre branches réunies du svastika) exprimant la vérité (ou l'Être) unique que l'on peut toujours approcher par divers chemins de connaissance, même si l'origine de ces chemins est toutefois différente, inverse (chemins de savoir interdépendants représentés par les quatre ramifications du svastika). Du fait de ce poids symbolique très important, qui va bien au-delà d'un simple aspect décoratif, le svastika se trouve être une forme sacrée relativement omniprésente dans le monde hindou.
268
+
269
+ Véritable art rituel, la danse classique indienne naît dans les temples[113].
270
+
271
+ Plusieurs siècles avant l'ère chrétienne, les grands sanctuaires utilisent les talents des jeunes danseuses[113].
272
+
273
+ Artistes sacrées, elles sont attachées au temple, portent le nom de devadasi (« esclaves de dieu »), et participent aux cérémonies d’offrandes et d'adoration[113].
274
+
275
+ Lorsque, plus tard, la danse sera pratiquée à la cour des princes, elle conservera cette inspiration religieuse[113].
276
+
277
+ L'Inde classique a connu deux grands types de danse :
278
+
279
+ L'environnement dans l'hindouisme a une grande importance. Sanâtana-dharma renvoie à la conception d'une essence éternelle du cosmos, la qualité qui lie tous les êtres humains, animaux et végétaux à l'univers alentour et éventuellement à la source de toute existence[114],[41].
280
+
281
+ Cette perspective se retrouve clairement dans les Lois de Manu (qui indiquent les moyens de se purifier d'actes impurs), où l'on indique plusieurs fois que l’ahimsa (« non-violence ») — dharma/devoir premier à cultiver — ne concerne pas seulement le règne animal, mais aussi le règne végétal et l'environnement de manière générale[115] : On y indique ainsi que celui qui a rendu impure l'eau, d'une quelconque manière que ce soit, doit pratiquer l'aumône pendant un mois pour se purifier de cette mauvaise action/karma[115] ; que celui qui blesse, même sans volonté de nuire, des arbres fruitiers et d'autres végétaux divers, doit, toujours pour se purifier, répéter cent prières du Rig-Véda[115] ou suivre toute une journée une vache en signe d'humilité et ne s'alimenter que de son lait[115]. Ces mesures purificatoires sont là pour rappeler que l'environnement, les végétaux et les éléments naturels (comme l'eau, etc.), sont à respecter, car ils sont aussi l'émanation du Brahman (« Âme universelle ») : les détruire ou blesser à bien des conséquences karmiques néfastes que l'on doit éviter ou éliminer par une quelconque ascèse[115].
282
+
283
+ Les Bishnoïs (ou Vishnoï) sont les membres d'une communauté créée par le gouroû Jambeshwar Bhagavan, appelé communément Jambaji (1451-?), surtout présente dans l'État du Rajasthan, majoritairement dans les régions de Jodhpur et de Bîkâner, et dans une moindre mesure dans l'État voisin de l'Haryana en Inde.
284
+ Les Bishnoïs suivent vingt-neuf principes édictés par leur gouroû et se caractérisent par leur végétarisme, leur respect strict de toute forme de vie (non-violence, ahimsa), leur protection des animaux ainsi que des arbres, leur adoption d'une tenue vestimentaire particulière[116]. On les définit souvent comme ayant une forte conscience écologique. Les Bishnoïs vivent paisiblement dans des villages isolés loin des centres de peuplement et sont environ sept millions en Inde. Ils font partie des hindous qui enterrent leurs morts, (les sadhus, sannyasins, yogis, sont eux aussi enterrés), du fait que l'on ne puisse couper du bois d'arbre vivant pour réaliser la crémation[117].
285
+
286
+ Les fêtes dans l'hindouisme occupent une place visible et incontestable dans la pratique de la religion hindoue. Exceptées les fêtes les plus populaires, comme celle de Holî, de la naissance de Krishna ou de Divālī, la fête des lumières, qui sont célébrées dans toute l'Inde, la plupart des célébrations ont une importance surtout locale[41].
287
+
288
+ Habituellement, le déroulement de la fête est centré sur un grand char richement orné portant les images des divinités du temple, et qui est tiré à travers le village ou la région tout entière[41].
289
+
290
+ L'une des fêtes les plus connues est celle qui se tient à Puri (en Orissa) en l'honneur de Krishna-Vishnou qui représente à cette occasion les figures de Jaqannatha (« seigneur du monde »), de son frère Balarama et de sa sœur Soubhadra[41].
291
+
292
+ On peut également citer Janmâshtami, « huitième jour de naissance », fête de la nativité de Krishna, au mois d'août. Une poupée représentant Krishna bébé est placée dans une crèche, autour de laquelle la famille veille une grande partie de la nuit en récitant des invocations et des chants. Le jeûne est souvent observé à l'occasion de cette cérémonie.[réf. nécessaire]
293
+
294
+ L'Inde, le Népal et l'île Maurice sont des nations majoritairement hindouistes. Jusqu'en mai 2006, le Népal était le seul État dans le monde dont la religion officielle était l'hindouisme, jusqu'à ce que le Parlement proclame le principe de laïcité dans ce pays[118] (ce qui ne change rien en soi pour la pratique religieuse, puisque l'hindouisme, qui a plusieurs branches différentes, n'a aucune Église officielle à laquelle un quelconque État peut s'associer).
295
+
296
+ Depuis le XIXe siècle, une diaspora indienne s'est constituée. Ainsi, on trouve actuellement des minorités hindouistes notables dans les pays suivants (estimation 2010[119], sauf mention contraire) : le Bangladesh (11,7[120] à 13,5 millions) l'Indonésie (4 millions), le Sri Lanka (2,8 millions), les États-Unis (1,8 million), la Malaisie (1,7 million), le Pakistan (1,3[121] à 3,3 millions), l'île Maurice (0,7 million), l’Afrique du Sud (0,6 million) le Royaume-Uni (0,8 million), la Birmanie (0,8 million) le Canada (0,5 million), l'Australie (0,3 million), la Trinité-et-Tobago (0,3 million), Singapour (0,26 million), les Fidji (0,24 million), le Guyana (0,2 million), le Suriname (0,1 million), etc. L'hindouisme se répand notamment en Afrique, non par le biais seul d'une diaspora indienne, mais par l'adhésion des Africains eux-mêmes, notamment au Ghana et au Togo[122] (l'hindouisme est la religion à la plus forte croissance au Ghana[123]).
297
+
298
+ Certains États comme le Bangladesh et le Sri Lanka abritent une importante minorité hindoue : cela est dû au fait que ces États constituaient une partie de l'Inde avant la partition en 1947. Au Sri Lanka, la minorité tamoule (majoritairement composée de hindous, mais aussi de chrétiens et de musulmans) a subi un génocide organisé par les nationalistes bouddhistes et l'armée cinghalaise : c'est le sujet du livre The Tamil Genocide by Sri Lanka de Francis Anthony Boyle. Comme au Pakistan, la minorité hindoue au Bangladesh a subi de nombreuses persécutions de la part des islamistes (comme les violences anti-hindoues de 2013) ; ces violences et persécutions anti-hindoues au Bangladesh sont le sujet du célèbre livre Lajja de Taslima Nasreen.
299
+
300
+ L’Asie du Sud-Est a été largement convertie à l'hindouisme depuis le IIIe siècle. Il en reste un grand nombre de monuments, comme la ville-temple d’Angkor Vat au Cambodge ou les temples de l'île de Java en Indonésie, ainsi que la grande popularité des épopées du Mahabharata et du Ramayana. L'influence dans la danse est moins évidente. L’île indonésienne de Bali est ainsi marquée par une forte influence hindoue, avec des éléments bouddhistes et surtout d'un animisme local, indonésien (mais qui se réfère à la trimurti), le syncrétisme étant plus facile dans ces cultures (l'hindouisme brahmanique étant à sa façon lui aussi un « animisme », mais toujours basé sur des philosophies systématiques universelles et non des croyances éparses, non classifiées et à tendance tribale). La culture javanaise est encore fortement imprégnée d'éléments indiens, et il reste des enclaves d'hindouisme à Java. La Thaïlande et l'Indonésie ont comme armoiries nationales Garuda, le véhicule de Vishnou, que l'on retrouve également dans le nom de la compagnie aérienne nationale, Garuda Indonesia.[réf. nécessaire]
301
+
302
+ L'hindouisme, qui est un mot valise pour désigner un ensemble de rituels, de pratiques religieuses, de philosophies, de métaphysiques et de courants de pensée existant depuis longue date, a été inventé au XIXe siècle sous la colonisation et la domination britannique en Inde. Depuis, les controverses sont nombreuses.
303
+
304
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2729.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,83 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
2
+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
4
+
5
+ Vous pouvez corriger, en discuter sur l’Atelier typographique ou créer la discussion.
6
+
7
+ Industrie est un terme polysémique recouvrant originellement la plupart des travaux humains. Il s'agit à présent de la production de biens grâce à la transformation des matières premières ou des matières ayant déjà subi une ou plusieurs transformations et de l'exploitation des sources d'énergie.
8
+
9
+ Oscillant depuis la préhistoire entre artisanat et mécanisation, l'activité industrielle s'intensifie au tournant du XVIIIe siècle puis au XIXe siècle grâce à l'utilisation des énergies fossiles et l’application de nouvelles technologies : ce phénomène est appelé révolution industrielle et est concomitant à l'apparition du capitalisme. De profonds changements sociaux l'ont accompagné alors que la société industrielle advenait. Ces transformations ont modifié l'industrie elle-même qui s'est rationalisée par :
10
+
11
+ En matière de secteurs économiques, la loi des trois secteurs indique que l'industrie recoupe pour l'essentiel le secteur secondaire. Plusieurs classifications des secteurs de l’industrie existent, il est par exemple possible de distinguer l'industrie manufacturière de l'industrie d'extraction (qui appartient alors au secteur primaire), ou l'industrie des biens de consommation de l'industrie des biens de production.
12
+
13
+ « Industrie » provient du terme (la) industria composé de (la) indo : dans et (la) struere : bâtir. Il a longtemps signifié : habileté à faire quelque chose, invention, savoir-faire[1] et, par extension, métier que l'on exerce pour vivre (profession mécanique, artistique ou mercantile[2]). Le mot a pris un sens plus restreint au XVIIIe siècle, peut-être[précision nécessaire] à l'époque de Law pour désigner « toute activité productive »[3], c'est-à-dire toutes celles qui concourent à la production des richesses : l'industrie agricole, l'industrie commerciale et l'industrie manufacturière[4]. Depuis le XIXe siècle, les activités relevant de l'agriculture sont exclues du champ de l'industrie qui désigne maintenant l'« ensemble des activités socio-économiques fondées sur la transformation des matières premières »[3].
14
+
15
+ Mais avant de s'imposer, « industrie » a dû supplanter les expressions arts et métiers, ou arts et manufactures[5], arts mécaniques, arts industriels. Industrie se dit aussi des Arts mécaniques et des manufactures en général, ordinairement par opposition à l' Agriculture (Dictionnaire de l'Académie française de 1932)
16
+
17
+ La Préhistoire voit l'apparition des premières activités humaines, qui peuvent être qualifiées d'industrielles, en excluant celles qui sont liées à l'agriculture.
18
+
19
+ De nouvelles techniques apparaissent au Moyen Âge, et avec elles de nouvelles industrialisations. Le XIIIe siècle voit par exemple, l'apparition de l'utilisation du charbon comme combustible. L'industrie drapière se développe en Flandre. Les nombreuses guerres nécessitent une production importante dans certains domaines, ainsi, le Clos des Galées à Rouen constituait un grand arsenal de la royauté française ; dans les années 1340, il parvient à livrer des projectiles (arc et arbalètes) par dizaines de milliers, des armes et armures par dizaines, voire par centaines. La construction de châteaux forts ou de cathédrales associait des centaines d'hommes sur les chantiers.
20
+
21
+ La principale innovation « industrielle » du Moyen Âge est la généralisation du moulin, découvert à la fin de l'Antiquité, qui assujettit la force de l'eau ou du vent : il y a certes les moulins pour le blé, mais les moulins trouvent d'autres usages : moulin à fouler ou fouleret, moulin à tan, à papier, etc.
22
+
23
+ Dans d'autres ateliers, on fabrique manuellement des parchemins en grande quantité, qui seront ensuite utilisés par le clergé ou même par des philosophes en Afrique du nord et en Andalousie.
24
+
25
+ La Renaissance a été plutôt marquée par un renouveau de l'artisanat lors de la construction et de l'embellissement des châteaux bâtis par les princes et les rois, résidences qui perdent peu à peu leur vocation guerrière au profit du palais de prestige ; seules les industries de l'armement et des appartenances (vêtements, teintures, tapis, porcelaines) ont prospéré.
26
+
27
+ Au XVIIe siècle, en France, Jean-Baptiste Colbert développe les manufactures dont les Gobelins, la manufacture d'armes de Saint-Étienne, Beauvais pour les tapisseries (1644), Aubusson pour les tapis, Reuilly abrite une « manufacture de glaces, cristaux et verre » (qui deviendra Saint-Gobain), la bonneterie à Troyes, la draperie à Abbeville, la papeterie à Angoulême. La faïence a alors remplacé la céramique et de grands centres de production sont créés comme la manufacture de Rouen.
28
+
29
+ L'âge industriel est aussi important que l'apparition de l'agriculture au Néolithique : il y apparaît en effet une idée de rupture avec le passé. L'âge industriel est caractérisé par une croissance durable et irréversible de la production industrielle, accompagnée de transformations dans l'organisation de la production et dans les sociétés. En 1746, les jeunes entrepreneurs Jean-Jacques Schmalzer, Samuel Koechlin, Jean-Henri Dollfus et Jean-Jacques Feer créent une manufacture de tissus à Mulhouse. L'industrie se développera de manière fulgurante dans cette ville protestante, qui est alors une Cité-état connue sous le nom de République de Mulhouse.
30
+
31
+ Les créations de manufactures se poursuivirent au XVIIIe siècle : une manufacture de porcelaine s'établit au château de Vincennes avant de déménager à Sèvres où elle se fera une réputation.
32
+
33
+ Malgré les crises difficilement reçues par les contemporains, la tendance générale de la période 1790-1939 est caractérisée par l'expansion.
34
+
35
+ La première révolution industrielle commence aux alentours de 1790, pour se terminer aux prémices de la suivante. Les inventions motrices de cette période sont liées à la vapeur et au charbon ; son centre d'activité principal est le Royaume-Uni, puis, quelques décennies plus tard, la révolution industrielle touche la Belgique, ultérieurement, le nord de la France, la Suisse, et enfin l'Allemagne.
36
+
37
+ La deuxième révolution industrielle commence aux alentours de 1850, et s'arrête aux environs de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les inventions principales de cette période ont un rapport direct avec l'exploitation des découvertes en électricité.
38
+
39
+ Trois facteurs ont permis à cette deuxième révolution industrielle d'aboutir :
40
+
41
+ La révolution industrielle s'est accompagnée de profonds changements sociaux. Le penseur de la société industrielle en France a été Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon (1760-1825). Il a décrit le « passage de l'âge théologique et féodal à l'âge industriel et positif ». Il a donné lieu au courant du saint-simonisme très actif au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle[6].
42
+
43
+ Au XXe siècle, grâce surtout à l'utilisation de combustibles fossiles, les activités industrielles ont été multipliées par 50, alors que la population mondiale a triplé, et que le volume de l'économie mondiale a été multiplié par 20, et la consommation de combustibles fossiles par 30[7].
44
+
45
+ Des avancées technologiques sont susceptibles de conduire à un développement de l'industrie dans les domaines :
46
+
47
+ Les termes révolution de l'information ou Société post-industrielle décrivent les tendances économiques, sociales et technologiques actuelles au-delà de la révolution industrielle.
48
+
49
+ Le caractère industriel d'une activité est étroitement lié au processus de production mis en œuvre : division du travail, spécialisation et répétitivité des tâches, donc mécanisation, développement et spécialisation des fonctions administratives et de support, etc.
50
+
51
+ On peut consulter les thèmes suivants :
52
+
53
+ Dans toute forme d'industrie, on retrouve un procédé, une méthode de production. Souvent, leurs inventeurs cherchent à les protéger pour éviter que d'autres ne viennent les concurrencer. C'est en partant de ce principe de propriété intellectuelle, qu'ont été mis au point un certain nombre d'outils juridiques utilisés pour protéger un procédé, comme le brevet.
54
+
55
+ Ensuite, entre le fournisseur et le client, apparaît la notion de contrat, qui fixe par écrit les termes d'un accord (commercial, d'assistance technique, de formation, de service après-vente, etc.).
56
+
57
+ L’industrie fait essentiellement partie, par convention, du secteur secondaire, secteur définis dans les systèmes de comptabilité nationale ; elle produit des biens matériels[8]. On distingue l’industrie manufacturière et les industries d'extraction[8] plutôt classées dans le secteur primaire.
58
+
59
+ Un découpage a priori de l'industrie en fonction des destinations des produits (bien de consommation, bien d'équipement, biens intermédiaires), recouvre une réalité économique caractérisée par la part relative des équipements et de main-d'œuvre dans la valeur ajoutée que l'on peut qualifier de capitalistique et non pas une convention de statisticien ou de comptable national. D'autres variables, comme la structure financière, celle de l'emploi, la croissance peut conduire à décomposer l'industrie en grands groupes de secteurs. Ceux-ci ne sont plus exclusivement caractérisés par la destination des produits. On distingue alors :
60
+
61
+ Cette classification a été proposée par Alain Desrosières en 1972[9]. Elle visait à pallier un système de classification fragmenté d'un assez grand nombre de secteurs qui freine tout effort de synthèse. La séparation (entre E et I) est fondée sur la place dans la filière de production. Le groupe I élabore les matières premières, que le groupe E transforme en produits ouvrés très complexes. Les différences entre ces deux groupes relèvent donc surtout du degré de complexité des productions. En particulier, cette complexité plus grande des activités du groupe E expliquerait sa moins grande mécanisation (en 1972), et la part plus grande de la main-d'œuvre que dans le groupe I. « En revanche, la séparation entre le groupe C et les deux autres serait beaucoup plus historique : les industries du groupe C sont plus anciennes et traditionnelles, elles sont beaucoup moins avancées dans la mutation vers le mode de production capitaliste concentré et moderne qui est le propre des deux autres groupes ».
62
+
63
+ Il existe de nombreuses classifications types des industries.
64
+
65
+ Début XIXe siècle, dématérialisant de nombreux produits et services, d'autres industries apparaissent :
66
+
67
+ Même si les industries permettent de réaliser une certaine économie de travail favorisant la créativité humaine[10],[11], le secteur de l'industrie est un secteur d'utilisation de l'énergie des plus importants.
68
+
69
+ Le secteur de l'industrie selon l'Agence internationale de l'énergie comprend[12],[13] : Industrie sidérurgique (International Standard Industrial Classification - ISIC Groupe 241 et Classe 2431) ; Industrie chimique et pétrochimique (ISIC Divisions 20 et 21), à l'exclusion des matières premières pétrochimiques ; Industries de base des métaux non ferreux (ISIC Groupe 242 et Classe 2432) ; Minéraux non métalliques tels que le verre, la céramique, le ciment, etc. (ISIC Division 23) ; Matériel de transport (ISIC Divisions 29 et 30) ; Machines. Produits métalliques ouvrés, machines et équipements autres que les équipements de transport (ISIC Divisions 25 à 28] ; Mines (à l'exclusion des combustibles) et carrières (ISIC Divisions 07 et 08 et groupe 099] ; Nourriture et tabac (ISIC Divisions 10 à 12) ; Papier, pâte à papier (ISIC Divisions 17 et 18) ; Bois et produits du bois (autres que les pâtes et papiers) (Division 16) ; Construction (ISIC Divisions 41 et 43) ; Textile et cuir (ISIC Divisions 13 à 15), etc. (ISIC Divisions 22, 31 et 32).
70
+
71
+ Le secteur de l'industrie selon l'Energy Information Administration américaine comprend toutes les installations et tous les équipements utilisés pour la production, le traitement ou l'assemblage des marchandises et bien de consommations. Le secteur industriel englobe les types d'activités de fabrication suivants (Codes 31-33 du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord - SCIAN) ; l'agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse (code 11 de l'SCIAN) ; l'extraction minière, y compris l'extraction du pétrole et du gaz (code 21 de l'SCIAN) ; et la construction (code 23 de l'SCIAN). La consommation globale d'énergie dans ce secteur est en grande partie attribuable à la chaleur industrielle, à la réfrigération et à l'alimentation des machines, des quantités moindres étant utilisées pour le chauffage, la climatisation et l'éclairage des installations. Les combustibles fossiles sont également utilisés comme intrants de matières premières pour les produits manufacturés. Ce secteur comprend les générateurs qui produisent de l'électricité et/ou une production thermique utile principalement pour soutenir les activités industrielles susmentionnées[14].
72
+
73
+ Tous les secteurs industriels, pour produire des biens matériels, sont des grands consommateurs de ressources naturelles et générateurs de pollutions diverses. Les secteurs industriels engendrent de la pollution des sols, de l'atmosphère terrestre, ou des nappes phréatiques.
74
+
75
+ Les sites industriels interfèrent avec le milieu naturel : occupation de l'espace, perturbation des équilibres physico-chimiques et écologiques. Ces perturbations cumulées peuvent mener à une crise environnementale.
76
+
77
+ Afin de limiter les impacts sur les milieux naturels ainsi que les impacts sociaux, la communauté internationale a élaboré depuis les années 1980 des politiques de développement durable, qui se traduisent dans les entreprises par la responsabilité sociétale des entreprises.
78
+
79
+ Les entreprises du secteur industriel sont soumises au même environnement que les autres entreprises.
80
+
81
+ Les autorités publiques essayent parfois d'accueillir ou de maintenir de grands sites industriels dans des territoires particuliers, à des fins d’aménagement du territoire. Pour cela, elles peuvent utiliser des subventions ; par exemple, l’Union européenne a versé des subventions aux industries qui étendent ou installent des sites de production dans la ville de Valenciennes, en France, la zone étant jugée en retard économique[15].
82
+
83
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/273.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,51 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Super-famille
2
+
3
+ Synonymes
4
+
5
+ Les apoïdes (Apoidea) sont une super-famille d'insectes hyménoptères du sous-ordre des apocrites. Elle regroupe les guêpes dites apoïdes (à forme d'abeille) et les abeilles, qui en sont issues.
6
+
7
+ Liste des familles actuelles selon ITIS (mai 2017)[1] :
8
+
9
+ et les taxons fossiles :
10
+
11
+ Phylogénie des hyménoptères aculéates d'après Johnson et al. (2013)[2] :
12
+
13
+ Chrysidoidea
14
+
15
+ Masarinae (sous-famille de Vespidae)
16
+
17
+ Rhopalosomatidae
18
+
19
+ Pompilidae
20
+
21
+ Tiphiidae
22
+
23
+ Scolioidea
24
+
25
+ Apoidea (guêpes apoïdes avec les abeilles)
26
+
27
+ Formicidae (fourmis)
28
+
29
+ Phylogénie des hyménoptères apoïdes actuels d'après Debevic et al, (2012)[3] :
30
+
31
+ Ampulicidae (guêpes à blattes)
32
+
33
+ (Heterogynaidae) Hypothèse 1
34
+
35
+ Sphecidae s.s. (guêpes fouisseuses)
36
+
37
+ Crabroninae
38
+
39
+ Bembicini
40
+
41
+ Astatinae et Nyssonini
42
+
43
+ (Heterogynaidae) Hypothèse 2
44
+
45
+ Pemphredoninae et Philanthinae
46
+
47
+ Anthophila (abeilles)
48
+
49
+
50
+
51
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2730.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,83 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
2
+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
4
+
5
+ Vous pouvez corriger, en discuter sur l’Atelier typographique ou créer la discussion.
6
+
7
+ Industrie est un terme polysémique recouvrant originellement la plupart des travaux humains. Il s'agit à présent de la production de biens grâce à la transformation des matières premières ou des matières ayant déjà subi une ou plusieurs transformations et de l'exploitation des sources d'énergie.
8
+
9
+ Oscillant depuis la préhistoire entre artisanat et mécanisation, l'activité industrielle s'intensifie au tournant du XVIIIe siècle puis au XIXe siècle grâce à l'utilisation des énergies fossiles et l’application de nouvelles technologies : ce phénomène est appelé révolution industrielle et est concomitant à l'apparition du capitalisme. De profonds changements sociaux l'ont accompagné alors que la société industrielle advenait. Ces transformations ont modifié l'industrie elle-même qui s'est rationalisée par :
10
+
11
+ En matière de secteurs économiques, la loi des trois secteurs indique que l'industrie recoupe pour l'essentiel le secteur secondaire. Plusieurs classifications des secteurs de l’industrie existent, il est par exemple possible de distinguer l'industrie manufacturière de l'industrie d'extraction (qui appartient alors au secteur primaire), ou l'industrie des biens de consommation de l'industrie des biens de production.
12
+
13
+ « Industrie » provient du terme (la) industria composé de (la) indo : dans et (la) struere : bâtir. Il a longtemps signifié : habileté à faire quelque chose, invention, savoir-faire[1] et, par extension, métier que l'on exerce pour vivre (profession mécanique, artistique ou mercantile[2]). Le mot a pris un sens plus restreint au XVIIIe siècle, peut-être[précision nécessaire] à l'époque de Law pour désigner « toute activité productive »[3], c'est-à-dire toutes celles qui concourent à la production des richesses : l'industrie agricole, l'industrie commerciale et l'industrie manufacturière[4]. Depuis le XIXe siècle, les activités relevant de l'agriculture sont exclues du champ de l'industrie qui désigne maintenant l'« ensemble des activités socio-économiques fondées sur la transformation des matières premières »[3].
14
+
15
+ Mais avant de s'imposer, « industrie » a dû supplanter les expressions arts et métiers, ou arts et manufactures[5], arts mécaniques, arts industriels. Industrie se dit aussi des Arts mécaniques et des manufactures en général, ordinairement par opposition à l' Agriculture (Dictionnaire de l'Académie française de 1932)
16
+
17
+ La Préhistoire voit l'apparition des premières activités humaines, qui peuvent être qualifiées d'industrielles, en excluant celles qui sont liées à l'agriculture.
18
+
19
+ De nouvelles techniques apparaissent au Moyen Âge, et avec elles de nouvelles industrialisations. Le XIIIe siècle voit par exemple, l'apparition de l'utilisation du charbon comme combustible. L'industrie drapière se développe en Flandre. Les nombreuses guerres nécessitent une production importante dans certains domaines, ainsi, le Clos des Galées à Rouen constituait un grand arsenal de la royauté française ; dans les années 1340, il parvient à livrer des projectiles (arc et arbalètes) par dizaines de milliers, des armes et armures par dizaines, voire par centaines. La construction de châteaux forts ou de cathédrales associait des centaines d'hommes sur les chantiers.
20
+
21
+ La principale innovation « industrielle » du Moyen Âge est la généralisation du moulin, découvert à la fin de l'Antiquité, qui assujettit la force de l'eau ou du vent : il y a certes les moulins pour le blé, mais les moulins trouvent d'autres usages : moulin à fouler ou fouleret, moulin à tan, à papier, etc.
22
+
23
+ Dans d'autres ateliers, on fabrique manuellement des parchemins en grande quantité, qui seront ensuite utilisés par le clergé ou même par des philosophes en Afrique du nord et en Andalousie.
24
+
25
+ La Renaissance a été plutôt marquée par un renouveau de l'artisanat lors de la construction et de l'embellissement des châteaux bâtis par les princes et les rois, résidences qui perdent peu à peu leur vocation guerrière au profit du palais de prestige ; seules les industries de l'armement et des appartenances (vêtements, teintures, tapis, porcelaines) ont prospéré.
26
+
27
+ Au XVIIe siècle, en France, Jean-Baptiste Colbert développe les manufactures dont les Gobelins, la manufacture d'armes de Saint-Étienne, Beauvais pour les tapisseries (1644), Aubusson pour les tapis, Reuilly abrite une « manufacture de glaces, cristaux et verre » (qui deviendra Saint-Gobain), la bonneterie à Troyes, la draperie à Abbeville, la papeterie à Angoulême. La faïence a alors remplacé la céramique et de grands centres de production sont créés comme la manufacture de Rouen.
28
+
29
+ L'âge industriel est aussi important que l'apparition de l'agriculture au Néolithique : il y apparaît en effet une idée de rupture avec le passé. L'âge industriel est caractérisé par une croissance durable et irréversible de la production industrielle, accompagnée de transformations dans l'organisation de la production et dans les sociétés. En 1746, les jeunes entrepreneurs Jean-Jacques Schmalzer, Samuel Koechlin, Jean-Henri Dollfus et Jean-Jacques Feer créent une manufacture de tissus à Mulhouse. L'industrie se développera de manière fulgurante dans cette ville protestante, qui est alors une Cité-état connue sous le nom de République de Mulhouse.
30
+
31
+ Les créations de manufactures se poursuivirent au XVIIIe siècle : une manufacture de porcelaine s'établit au château de Vincennes avant de déménager à Sèvres où elle se fera une réputation.
32
+
33
+ Malgré les crises difficilement reçues par les contemporains, la tendance générale de la période 1790-1939 est caractérisée par l'expansion.
34
+
35
+ La première révolution industrielle commence aux alentours de 1790, pour se terminer aux prémices de la suivante. Les inventions motrices de cette période sont liées à la vapeur et au charbon ; son centre d'activité principal est le Royaume-Uni, puis, quelques décennies plus tard, la révolution industrielle touche la Belgique, ultérieurement, le nord de la France, la Suisse, et enfin l'Allemagne.
36
+
37
+ La deuxième révolution industrielle commence aux alentours de 1850, et s'arrête aux environs de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les inventions principales de cette période ont un rapport direct avec l'exploitation des découvertes en électricité.
38
+
39
+ Trois facteurs ont permis à cette deuxième révolution industrielle d'aboutir :
40
+
41
+ La révolution industrielle s'est accompagnée de profonds changements sociaux. Le penseur de la société industrielle en France a été Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon (1760-1825). Il a décrit le « passage de l'âge théologique et féodal à l'âge industriel et positif ». Il a donné lieu au courant du saint-simonisme très actif au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle[6].
42
+
43
+ Au XXe siècle, grâce surtout à l'utilisation de combustibles fossiles, les activités industrielles ont été multipliées par 50, alors que la population mondiale a triplé, et que le volume de l'économie mondiale a été multiplié par 20, et la consommation de combustibles fossiles par 30[7].
44
+
45
+ Des avancées technologiques sont susceptibles de conduire à un développement de l'industrie dans les domaines :
46
+
47
+ Les termes révolution de l'information ou Société post-industrielle décrivent les tendances économiques, sociales et technologiques actuelles au-delà de la révolution industrielle.
48
+
49
+ Le caractère industriel d'une activité est étroitement lié au processus de production mis en œuvre : division du travail, spécialisation et répétitivité des tâches, donc mécanisation, développement et spécialisation des fonctions administratives et de support, etc.
50
+
51
+ On peut consulter les thèmes suivants :
52
+
53
+ Dans toute forme d'industrie, on retrouve un procédé, une méthode de production. Souvent, leurs inventeurs cherchent à les protéger pour éviter que d'autres ne viennent les concurrencer. C'est en partant de ce principe de propriété intellectuelle, qu'ont été mis au point un certain nombre d'outils juridiques utilisés pour protéger un procédé, comme le brevet.
54
+
55
+ Ensuite, entre le fournisseur et le client, apparaît la notion de contrat, qui fixe par écrit les termes d'un accord (commercial, d'assistance technique, de formation, de service après-vente, etc.).
56
+
57
+ L’industrie fait essentiellement partie, par convention, du secteur secondaire, secteur définis dans les systèmes de comptabilité nationale ; elle produit des biens matériels[8]. On distingue l’industrie manufacturière et les industries d'extraction[8] plutôt classées dans le secteur primaire.
58
+
59
+ Un découpage a priori de l'industrie en fonction des destinations des produits (bien de consommation, bien d'équipement, biens intermédiaires), recouvre une réalité économique caractérisée par la part relative des équipements et de main-d'œuvre dans la valeur ajoutée que l'on peut qualifier de capitalistique et non pas une convention de statisticien ou de comptable national. D'autres variables, comme la structure financière, celle de l'emploi, la croissance peut conduire à décomposer l'industrie en grands groupes de secteurs. Ceux-ci ne sont plus exclusivement caractérisés par la destination des produits. On distingue alors :
60
+
61
+ Cette classification a été proposée par Alain Desrosières en 1972[9]. Elle visait à pallier un système de classification fragmenté d'un assez grand nombre de secteurs qui freine tout effort de synthèse. La séparation (entre E et I) est fondée sur la place dans la filière de production. Le groupe I élabore les matières premières, que le groupe E transforme en produits ouvrés très complexes. Les différences entre ces deux groupes relèvent donc surtout du degré de complexité des productions. En particulier, cette complexité plus grande des activités du groupe E expliquerait sa moins grande mécanisation (en 1972), et la part plus grande de la main-d'œuvre que dans le groupe I. « En revanche, la séparation entre le groupe C et les deux autres serait beaucoup plus historique : les industries du groupe C sont plus anciennes et traditionnelles, elles sont beaucoup moins avancées dans la mutation vers le mode de production capitaliste concentré et moderne qui est le propre des deux autres groupes ».
62
+
63
+ Il existe de nombreuses classifications types des industries.
64
+
65
+ Début XIXe siècle, dématérialisant de nombreux produits et services, d'autres industries apparaissent :
66
+
67
+ Même si les industries permettent de réaliser une certaine économie de travail favorisant la créativité humaine[10],[11], le secteur de l'industrie est un secteur d'utilisation de l'énergie des plus importants.
68
+
69
+ Le secteur de l'industrie selon l'Agence internationale de l'énergie comprend[12],[13] : Industrie sidérurgique (International Standard Industrial Classification - ISIC Groupe 241 et Classe 2431) ; Industrie chimique et pétrochimique (ISIC Divisions 20 et 21), à l'exclusion des matières premières pétrochimiques ; Industries de base des métaux non ferreux (ISIC Groupe 242 et Classe 2432) ; Minéraux non métalliques tels que le verre, la céramique, le ciment, etc. (ISIC Division 23) ; Matériel de transport (ISIC Divisions 29 et 30) ; Machines. Produits métalliques ouvrés, machines et équipements autres que les équipements de transport (ISIC Divisions 25 à 28] ; Mines (à l'exclusion des combustibles) et carrières (ISIC Divisions 07 et 08 et groupe 099] ; Nourriture et tabac (ISIC Divisions 10 à 12) ; Papier, pâte à papier (ISIC Divisions 17 et 18) ; Bois et produits du bois (autres que les pâtes et papiers) (Division 16) ; Construction (ISIC Divisions 41 et 43) ; Textile et cuir (ISIC Divisions 13 à 15), etc. (ISIC Divisions 22, 31 et 32).
70
+
71
+ Le secteur de l'industrie selon l'Energy Information Administration américaine comprend toutes les installations et tous les équipements utilisés pour la production, le traitement ou l'assemblage des marchandises et bien de consommations. Le secteur industriel englobe les types d'activités de fabrication suivants (Codes 31-33 du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord - SCIAN) ; l'agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse (code 11 de l'SCIAN) ; l'extraction minière, y compris l'extraction du pétrole et du gaz (code 21 de l'SCIAN) ; et la construction (code 23 de l'SCIAN). La consommation globale d'énergie dans ce secteur est en grande partie attribuable à la chaleur industrielle, à la réfrigération et à l'alimentation des machines, des quantités moindres étant utilisées pour le chauffage, la climatisation et l'éclairage des installations. Les combustibles fossiles sont également utilisés comme intrants de matières premières pour les produits manufacturés. Ce secteur comprend les générateurs qui produisent de l'électricité et/ou une production thermique utile principalement pour soutenir les activités industrielles susmentionnées[14].
72
+
73
+ Tous les secteurs industriels, pour produire des biens matériels, sont des grands consommateurs de ressources naturelles et générateurs de pollutions diverses. Les secteurs industriels engendrent de la pollution des sols, de l'atmosphère terrestre, ou des nappes phréatiques.
74
+
75
+ Les sites industriels interfèrent avec le milieu naturel : occupation de l'espace, perturbation des équilibres physico-chimiques et écologiques. Ces perturbations cumulées peuvent mener à une crise environnementale.
76
+
77
+ Afin de limiter les impacts sur les milieux naturels ainsi que les impacts sociaux, la communauté internationale a élaboré depuis les années 1980 des politiques de développement durable, qui se traduisent dans les entreprises par la responsabilité sociétale des entreprises.
78
+
79
+ Les entreprises du secteur industriel sont soumises au même environnement que les autres entreprises.
80
+
81
+ Les autorités publiques essayent parfois d'accueillir ou de maintenir de grands sites industriels dans des territoires particuliers, à des fins d’aménagement du territoire. Pour cela, elles peuvent utiliser des subventions ; par exemple, l’Union européenne a versé des subventions aux industries qui étendent ou installent des sites de production dans la ville de Valenciennes, en France, la zone étant jugée en retard économique[15].
82
+
83
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2731.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,83 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
2
+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
4
+
5
+ Vous pouvez corriger, en discuter sur l’Atelier typographique ou créer la discussion.
6
+
7
+ Industrie est un terme polysémique recouvrant originellement la plupart des travaux humains. Il s'agit à présent de la production de biens grâce à la transformation des matières premières ou des matières ayant déjà subi une ou plusieurs transformations et de l'exploitation des sources d'énergie.
8
+
9
+ Oscillant depuis la préhistoire entre artisanat et mécanisation, l'activité industrielle s'intensifie au tournant du XVIIIe siècle puis au XIXe siècle grâce à l'utilisation des énergies fossiles et l’application de nouvelles technologies : ce phénomène est appelé révolution industrielle et est concomitant à l'apparition du capitalisme. De profonds changements sociaux l'ont accompagné alors que la société industrielle advenait. Ces transformations ont modifié l'industrie elle-même qui s'est rationalisée par :
10
+
11
+ En matière de secteurs économiques, la loi des trois secteurs indique que l'industrie recoupe pour l'essentiel le secteur secondaire. Plusieurs classifications des secteurs de l’industrie existent, il est par exemple possible de distinguer l'industrie manufacturière de l'industrie d'extraction (qui appartient alors au secteur primaire), ou l'industrie des biens de consommation de l'industrie des biens de production.
12
+
13
+ « Industrie » provient du terme (la) industria composé de (la) indo : dans et (la) struere : bâtir. Il a longtemps signifié : habileté à faire quelque chose, invention, savoir-faire[1] et, par extension, métier que l'on exerce pour vivre (profession mécanique, artistique ou mercantile[2]). Le mot a pris un sens plus restreint au XVIIIe siècle, peut-être[précision nécessaire] à l'époque de Law pour désigner « toute activité productive »[3], c'est-à-dire toutes celles qui concourent à la production des richesses : l'industrie agricole, l'industrie commerciale et l'industrie manufacturière[4]. Depuis le XIXe siècle, les activités relevant de l'agriculture sont exclues du champ de l'industrie qui désigne maintenant l'« ensemble des activités socio-économiques fondées sur la transformation des matières premières »[3].
14
+
15
+ Mais avant de s'imposer, « industrie » a dû supplanter les expressions arts et métiers, ou arts et manufactures[5], arts mécaniques, arts industriels. Industrie se dit aussi des Arts mécaniques et des manufactures en général, ordinairement par opposition à l' Agriculture (Dictionnaire de l'Académie française de 1932)
16
+
17
+ La Préhistoire voit l'apparition des premières activités humaines, qui peuvent être qualifiées d'industrielles, en excluant celles qui sont liées à l'agriculture.
18
+
19
+ De nouvelles techniques apparaissent au Moyen Âge, et avec elles de nouvelles industrialisations. Le XIIIe siècle voit par exemple, l'apparition de l'utilisation du charbon comme combustible. L'industrie drapière se développe en Flandre. Les nombreuses guerres nécessitent une production importante dans certains domaines, ainsi, le Clos des Galées à Rouen constituait un grand arsenal de la royauté française ; dans les années 1340, il parvient à livrer des projectiles (arc et arbalètes) par dizaines de milliers, des armes et armures par dizaines, voire par centaines. La construction de châteaux forts ou de cathédrales associait des centaines d'hommes sur les chantiers.
20
+
21
+ La principale innovation « industrielle » du Moyen Âge est la généralisation du moulin, découvert à la fin de l'Antiquité, qui assujettit la force de l'eau ou du vent : il y a certes les moulins pour le blé, mais les moulins trouvent d'autres usages : moulin à fouler ou fouleret, moulin à tan, à papier, etc.
22
+
23
+ Dans d'autres ateliers, on fabrique manuellement des parchemins en grande quantité, qui seront ensuite utilisés par le clergé ou même par des philosophes en Afrique du nord et en Andalousie.
24
+
25
+ La Renaissance a été plutôt marquée par un renouveau de l'artisanat lors de la construction et de l'embellissement des châteaux bâtis par les princes et les rois, résidences qui perdent peu à peu leur vocation guerrière au profit du palais de prestige ; seules les industries de l'armement et des appartenances (vêtements, teintures, tapis, porcelaines) ont prospéré.
26
+
27
+ Au XVIIe siècle, en France, Jean-Baptiste Colbert développe les manufactures dont les Gobelins, la manufacture d'armes de Saint-Étienne, Beauvais pour les tapisseries (1644), Aubusson pour les tapis, Reuilly abrite une « manufacture de glaces, cristaux et verre » (qui deviendra Saint-Gobain), la bonneterie à Troyes, la draperie à Abbeville, la papeterie à Angoulême. La faïence a alors remplacé la céramique et de grands centres de production sont créés comme la manufacture de Rouen.
28
+
29
+ L'âge industriel est aussi important que l'apparition de l'agriculture au Néolithique : il y apparaît en effet une idée de rupture avec le passé. L'âge industriel est caractérisé par une croissance durable et irréversible de la production industrielle, accompagnée de transformations dans l'organisation de la production et dans les sociétés. En 1746, les jeunes entrepreneurs Jean-Jacques Schmalzer, Samuel Koechlin, Jean-Henri Dollfus et Jean-Jacques Feer créent une manufacture de tissus à Mulhouse. L'industrie se développera de manière fulgurante dans cette ville protestante, qui est alors une Cité-état connue sous le nom de République de Mulhouse.
30
+
31
+ Les créations de manufactures se poursuivirent au XVIIIe siècle : une manufacture de porcelaine s'établit au château de Vincennes avant de déménager à Sèvres où elle se fera une réputation.
32
+
33
+ Malgré les crises difficilement reçues par les contemporains, la tendance générale de la période 1790-1939 est caractérisée par l'expansion.
34
+
35
+ La première révolution industrielle commence aux alentours de 1790, pour se terminer aux prémices de la suivante. Les inventions motrices de cette période sont liées à la vapeur et au charbon ; son centre d'activité principal est le Royaume-Uni, puis, quelques décennies plus tard, la révolution industrielle touche la Belgique, ultérieurement, le nord de la France, la Suisse, et enfin l'Allemagne.
36
+
37
+ La deuxième révolution industrielle commence aux alentours de 1850, et s'arrête aux environs de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les inventions principales de cette période ont un rapport direct avec l'exploitation des découvertes en électricité.
38
+
39
+ Trois facteurs ont permis à cette deuxième révolution industrielle d'aboutir :
40
+
41
+ La révolution industrielle s'est accompagnée de profonds changements sociaux. Le penseur de la société industrielle en France a été Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon (1760-1825). Il a décrit le « passage de l'âge théologique et féodal à l'âge industriel et positif ». Il a donné lieu au courant du saint-simonisme très actif au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle[6].
42
+
43
+ Au XXe siècle, grâce surtout à l'utilisation de combustibles fossiles, les activités industrielles ont été multipliées par 50, alors que la population mondiale a triplé, et que le volume de l'économie mondiale a été multiplié par 20, et la consommation de combustibles fossiles par 30[7].
44
+
45
+ Des avancées technologiques sont susceptibles de conduire à un développement de l'industrie dans les domaines :
46
+
47
+ Les termes révolution de l'information ou Société post-industrielle décrivent les tendances économiques, sociales et technologiques actuelles au-delà de la révolution industrielle.
48
+
49
+ Le caractère industriel d'une activité est étroitement lié au processus de production mis en œuvre : division du travail, spécialisation et répétitivité des tâches, donc mécanisation, développement et spécialisation des fonctions administratives et de support, etc.
50
+
51
+ On peut consulter les thèmes suivants :
52
+
53
+ Dans toute forme d'industrie, on retrouve un procédé, une méthode de production. Souvent, leurs inventeurs cherchent à les protéger pour éviter que d'autres ne viennent les concurrencer. C'est en partant de ce principe de propriété intellectuelle, qu'ont été mis au point un certain nombre d'outils juridiques utilisés pour protéger un procédé, comme le brevet.
54
+
55
+ Ensuite, entre le fournisseur et le client, apparaît la notion de contrat, qui fixe par écrit les termes d'un accord (commercial, d'assistance technique, de formation, de service après-vente, etc.).
56
+
57
+ L’industrie fait essentiellement partie, par convention, du secteur secondaire, secteur définis dans les systèmes de comptabilité nationale ; elle produit des biens matériels[8]. On distingue l’industrie manufacturière et les industries d'extraction[8] plutôt classées dans le secteur primaire.
58
+
59
+ Un découpage a priori de l'industrie en fonction des destinations des produits (bien de consommation, bien d'équipement, biens intermédiaires), recouvre une réalité économique caractérisée par la part relative des équipements et de main-d'œuvre dans la valeur ajoutée que l'on peut qualifier de capitalistique et non pas une convention de statisticien ou de comptable national. D'autres variables, comme la structure financière, celle de l'emploi, la croissance peut conduire à décomposer l'industrie en grands groupes de secteurs. Ceux-ci ne sont plus exclusivement caractérisés par la destination des produits. On distingue alors :
60
+
61
+ Cette classification a été proposée par Alain Desrosières en 1972[9]. Elle visait à pallier un système de classification fragmenté d'un assez grand nombre de secteurs qui freine tout effort de synthèse. La séparation (entre E et I) est fondée sur la place dans la filière de production. Le groupe I élabore les matières premières, que le groupe E transforme en produits ouvrés très complexes. Les différences entre ces deux groupes relèvent donc surtout du degré de complexité des productions. En particulier, cette complexité plus grande des activités du groupe E expliquerait sa moins grande mécanisation (en 1972), et la part plus grande de la main-d'œuvre que dans le groupe I. « En revanche, la séparation entre le groupe C et les deux autres serait beaucoup plus historique : les industries du groupe C sont plus anciennes et traditionnelles, elles sont beaucoup moins avancées dans la mutation vers le mode de production capitaliste concentré et moderne qui est le propre des deux autres groupes ».
62
+
63
+ Il existe de nombreuses classifications types des industries.
64
+
65
+ Début XIXe siècle, dématérialisant de nombreux produits et services, d'autres industries apparaissent :
66
+
67
+ Même si les industries permettent de réaliser une certaine économie de travail favorisant la créativité humaine[10],[11], le secteur de l'industrie est un secteur d'utilisation de l'énergie des plus importants.
68
+
69
+ Le secteur de l'industrie selon l'Agence internationale de l'énergie comprend[12],[13] : Industrie sidérurgique (International Standard Industrial Classification - ISIC Groupe 241 et Classe 2431) ; Industrie chimique et pétrochimique (ISIC Divisions 20 et 21), à l'exclusion des matières premières pétrochimiques ; Industries de base des métaux non ferreux (ISIC Groupe 242 et Classe 2432) ; Minéraux non métalliques tels que le verre, la céramique, le ciment, etc. (ISIC Division 23) ; Matériel de transport (ISIC Divisions 29 et 30) ; Machines. Produits métalliques ouvrés, machines et équipements autres que les équipements de transport (ISIC Divisions 25 à 28] ; Mines (à l'exclusion des combustibles) et carrières (ISIC Divisions 07 et 08 et groupe 099] ; Nourriture et tabac (ISIC Divisions 10 à 12) ; Papier, pâte à papier (ISIC Divisions 17 et 18) ; Bois et produits du bois (autres que les pâtes et papiers) (Division 16) ; Construction (ISIC Divisions 41 et 43) ; Textile et cuir (ISIC Divisions 13 à 15), etc. (ISIC Divisions 22, 31 et 32).
70
+
71
+ Le secteur de l'industrie selon l'Energy Information Administration américaine comprend toutes les installations et tous les équipements utilisés pour la production, le traitement ou l'assemblage des marchandises et bien de consommations. Le secteur industriel englobe les types d'activités de fabrication suivants (Codes 31-33 du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord - SCIAN) ; l'agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse (code 11 de l'SCIAN) ; l'extraction minière, y compris l'extraction du pétrole et du gaz (code 21 de l'SCIAN) ; et la construction (code 23 de l'SCIAN). La consommation globale d'énergie dans ce secteur est en grande partie attribuable à la chaleur industrielle, à la réfrigération et à l'alimentation des machines, des quantités moindres étant utilisées pour le chauffage, la climatisation et l'éclairage des installations. Les combustibles fossiles sont également utilisés comme intrants de matières premières pour les produits manufacturés. Ce secteur comprend les générateurs qui produisent de l'électricité et/ou une production thermique utile principalement pour soutenir les activités industrielles susmentionnées[14].
72
+
73
+ Tous les secteurs industriels, pour produire des biens matériels, sont des grands consommateurs de ressources naturelles et générateurs de pollutions diverses. Les secteurs industriels engendrent de la pollution des sols, de l'atmosphère terrestre, ou des nappes phréatiques.
74
+
75
+ Les sites industriels interfèrent avec le milieu naturel : occupation de l'espace, perturbation des équilibres physico-chimiques et écologiques. Ces perturbations cumulées peuvent mener à une crise environnementale.
76
+
77
+ Afin de limiter les impacts sur les milieux naturels ainsi que les impacts sociaux, la communauté internationale a élaboré depuis les années 1980 des politiques de développement durable, qui se traduisent dans les entreprises par la responsabilité sociétale des entreprises.
78
+
79
+ Les entreprises du secteur industriel sont soumises au même environnement que les autres entreprises.
80
+
81
+ Les autorités publiques essayent parfois d'accueillir ou de maintenir de grands sites industriels dans des territoires particuliers, à des fins d’aménagement du territoire. Pour cela, elles peuvent utiliser des subventions ; par exemple, l’Union européenne a versé des subventions aux industries qui étendent ou installent des sites de production dans la ville de Valenciennes, en France, la zone étant jugée en retard économique[15].
82
+
83
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2732.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,83 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
2
+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
4
+
5
+ Vous pouvez corriger, en discuter sur l’Atelier typographique ou créer la discussion.
6
+
7
+ Industrie est un terme polysémique recouvrant originellement la plupart des travaux humains. Il s'agit à présent de la production de biens grâce à la transformation des matières premières ou des matières ayant déjà subi une ou plusieurs transformations et de l'exploitation des sources d'énergie.
8
+
9
+ Oscillant depuis la préhistoire entre artisanat et mécanisation, l'activité industrielle s'intensifie au tournant du XVIIIe siècle puis au XIXe siècle grâce à l'utilisation des énergies fossiles et l’application de nouvelles technologies : ce phénomène est appelé révolution industrielle et est concomitant à l'apparition du capitalisme. De profonds changements sociaux l'ont accompagné alors que la société industrielle advenait. Ces transformations ont modifié l'industrie elle-même qui s'est rationalisée par :
10
+
11
+ En matière de secteurs économiques, la loi des trois secteurs indique que l'industrie recoupe pour l'essentiel le secteur secondaire. Plusieurs classifications des secteurs de l’industrie existent, il est par exemple possible de distinguer l'industrie manufacturière de l'industrie d'extraction (qui appartient alors au secteur primaire), ou l'industrie des biens de consommation de l'industrie des biens de production.
12
+
13
+ « Industrie » provient du terme (la) industria composé de (la) indo : dans et (la) struere : bâtir. Il a longtemps signifié : habileté à faire quelque chose, invention, savoir-faire[1] et, par extension, métier que l'on exerce pour vivre (profession mécanique, artistique ou mercantile[2]). Le mot a pris un sens plus restreint au XVIIIe siècle, peut-être[précision nécessaire] à l'époque de Law pour désigner « toute activité productive »[3], c'est-à-dire toutes celles qui concourent à la production des richesses : l'industrie agricole, l'industrie commerciale et l'industrie manufacturière[4]. Depuis le XIXe siècle, les activités relevant de l'agriculture sont exclues du champ de l'industrie qui désigne maintenant l'« ensemble des activités socio-économiques fondées sur la transformation des matières premières »[3].
14
+
15
+ Mais avant de s'imposer, « industrie » a dû supplanter les expressions arts et métiers, ou arts et manufactures[5], arts mécaniques, arts industriels. Industrie se dit aussi des Arts mécaniques et des manufactures en général, ordinairement par opposition à l' Agriculture (Dictionnaire de l'Académie française de 1932)
16
+
17
+ La Préhistoire voit l'apparition des premières activités humaines, qui peuvent être qualifiées d'industrielles, en excluant celles qui sont liées à l'agriculture.
18
+
19
+ De nouvelles techniques apparaissent au Moyen Âge, et avec elles de nouvelles industrialisations. Le XIIIe siècle voit par exemple, l'apparition de l'utilisation du charbon comme combustible. L'industrie drapière se développe en Flandre. Les nombreuses guerres nécessitent une production importante dans certains domaines, ainsi, le Clos des Galées à Rouen constituait un grand arsenal de la royauté française ; dans les années 1340, il parvient à livrer des projectiles (arc et arbalètes) par dizaines de milliers, des armes et armures par dizaines, voire par centaines. La construction de châteaux forts ou de cathédrales associait des centaines d'hommes sur les chantiers.
20
+
21
+ La principale innovation « industrielle » du Moyen Âge est la généralisation du moulin, découvert à la fin de l'Antiquité, qui assujettit la force de l'eau ou du vent : il y a certes les moulins pour le blé, mais les moulins trouvent d'autres usages : moulin à fouler ou fouleret, moulin à tan, à papier, etc.
22
+
23
+ Dans d'autres ateliers, on fabrique manuellement des parchemins en grande quantité, qui seront ensuite utilisés par le clergé ou même par des philosophes en Afrique du nord et en Andalousie.
24
+
25
+ La Renaissance a été plutôt marquée par un renouveau de l'artisanat lors de la construction et de l'embellissement des châteaux bâtis par les princes et les rois, résidences qui perdent peu à peu leur vocation guerrière au profit du palais de prestige ; seules les industries de l'armement et des appartenances (vêtements, teintures, tapis, porcelaines) ont prospéré.
26
+
27
+ Au XVIIe siècle, en France, Jean-Baptiste Colbert développe les manufactures dont les Gobelins, la manufacture d'armes de Saint-Étienne, Beauvais pour les tapisseries (1644), Aubusson pour les tapis, Reuilly abrite une « manufacture de glaces, cristaux et verre » (qui deviendra Saint-Gobain), la bonneterie à Troyes, la draperie à Abbeville, la papeterie à Angoulême. La faïence a alors remplacé la céramique et de grands centres de production sont créés comme la manufacture de Rouen.
28
+
29
+ L'âge industriel est aussi important que l'apparition de l'agriculture au Néolithique : il y apparaît en effet une idée de rupture avec le passé. L'âge industriel est caractérisé par une croissance durable et irréversible de la production industrielle, accompagnée de transformations dans l'organisation de la production et dans les sociétés. En 1746, les jeunes entrepreneurs Jean-Jacques Schmalzer, Samuel Koechlin, Jean-Henri Dollfus et Jean-Jacques Feer créent une manufacture de tissus à Mulhouse. L'industrie se développera de manière fulgurante dans cette ville protestante, qui est alors une Cité-état connue sous le nom de République de Mulhouse.
30
+
31
+ Les créations de manufactures se poursuivirent au XVIIIe siècle : une manufacture de porcelaine s'établit au château de Vincennes avant de déménager à Sèvres où elle se fera une réputation.
32
+
33
+ Malgré les crises difficilement reçues par les contemporains, la tendance générale de la période 1790-1939 est caractérisée par l'expansion.
34
+
35
+ La première révolution industrielle commence aux alentours de 1790, pour se terminer aux prémices de la suivante. Les inventions motrices de cette période sont liées à la vapeur et au charbon ; son centre d'activité principal est le Royaume-Uni, puis, quelques décennies plus tard, la révolution industrielle touche la Belgique, ultérieurement, le nord de la France, la Suisse, et enfin l'Allemagne.
36
+
37
+ La deuxième révolution industrielle commence aux alentours de 1850, et s'arrête aux environs de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les inventions principales de cette période ont un rapport direct avec l'exploitation des découvertes en électricité.
38
+
39
+ Trois facteurs ont permis à cette deuxième révolution industrielle d'aboutir :
40
+
41
+ La révolution industrielle s'est accompagnée de profonds changements sociaux. Le penseur de la société industrielle en France a été Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon (1760-1825). Il a décrit le « passage de l'âge théologique et féodal à l'âge industriel et positif ». Il a donné lieu au courant du saint-simonisme très actif au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle[6].
42
+
43
+ Au XXe siècle, grâce surtout à l'utilisation de combustibles fossiles, les activités industrielles ont été multipliées par 50, alors que la population mondiale a triplé, et que le volume de l'économie mondiale a été multiplié par 20, et la consommation de combustibles fossiles par 30[7].
44
+
45
+ Des avancées technologiques sont susceptibles de conduire à un développement de l'industrie dans les domaines :
46
+
47
+ Les termes révolution de l'information ou Société post-industrielle décrivent les tendances économiques, sociales et technologiques actuelles au-delà de la révolution industrielle.
48
+
49
+ Le caractère industriel d'une activité est étroitement lié au processus de production mis en œuvre : division du travail, spécialisation et répétitivité des tâches, donc mécanisation, développement et spécialisation des fonctions administratives et de support, etc.
50
+
51
+ On peut consulter les thèmes suivants :
52
+
53
+ Dans toute forme d'industrie, on retrouve un procédé, une méthode de production. Souvent, leurs inventeurs cherchent à les protéger pour éviter que d'autres ne viennent les concurrencer. C'est en partant de ce principe de propriété intellectuelle, qu'ont été mis au point un certain nombre d'outils juridiques utilisés pour protéger un procédé, comme le brevet.
54
+
55
+ Ensuite, entre le fournisseur et le client, apparaît la notion de contrat, qui fixe par écrit les termes d'un accord (commercial, d'assistance technique, de formation, de service après-vente, etc.).
56
+
57
+ L’industrie fait essentiellement partie, par convention, du secteur secondaire, secteur définis dans les systèmes de comptabilité nationale ; elle produit des biens matériels[8]. On distingue l’industrie manufacturière et les industries d'extraction[8] plutôt classées dans le secteur primaire.
58
+
59
+ Un découpage a priori de l'industrie en fonction des destinations des produits (bien de consommation, bien d'équipement, biens intermédiaires), recouvre une réalité économique caractérisée par la part relative des équipements et de main-d'œuvre dans la valeur ajoutée que l'on peut qualifier de capitalistique et non pas une convention de statisticien ou de comptable national. D'autres variables, comme la structure financière, celle de l'emploi, la croissance peut conduire à décomposer l'industrie en grands groupes de secteurs. Ceux-ci ne sont plus exclusivement caractérisés par la destination des produits. On distingue alors :
60
+
61
+ Cette classification a été proposée par Alain Desrosières en 1972[9]. Elle visait à pallier un système de classification fragmenté d'un assez grand nombre de secteurs qui freine tout effort de synthèse. La séparation (entre E et I) est fondée sur la place dans la filière de production. Le groupe I élabore les matières premières, que le groupe E transforme en produits ouvrés très complexes. Les différences entre ces deux groupes relèvent donc surtout du degré de complexité des productions. En particulier, cette complexité plus grande des activités du groupe E expliquerait sa moins grande mécanisation (en 1972), et la part plus grande de la main-d'œuvre que dans le groupe I. « En revanche, la séparation entre le groupe C et les deux autres serait beaucoup plus historique : les industries du groupe C sont plus anciennes et traditionnelles, elles sont beaucoup moins avancées dans la mutation vers le mode de production capitaliste concentré et moderne qui est le propre des deux autres groupes ».
62
+
63
+ Il existe de nombreuses classifications types des industries.
64
+
65
+ Début XIXe siècle, dématérialisant de nombreux produits et services, d'autres industries apparaissent :
66
+
67
+ Même si les industries permettent de réaliser une certaine économie de travail favorisant la créativité humaine[10],[11], le secteur de l'industrie est un secteur d'utilisation de l'énergie des plus importants.
68
+
69
+ Le secteur de l'industrie selon l'Agence internationale de l'énergie comprend[12],[13] : Industrie sidérurgique (International Standard Industrial Classification - ISIC Groupe 241 et Classe 2431) ; Industrie chimique et pétrochimique (ISIC Divisions 20 et 21), à l'exclusion des matières premières pétrochimiques ; Industries de base des métaux non ferreux (ISIC Groupe 242 et Classe 2432) ; Minéraux non métalliques tels que le verre, la céramique, le ciment, etc. (ISIC Division 23) ; Matériel de transport (ISIC Divisions 29 et 30) ; Machines. Produits métalliques ouvrés, machines et équipements autres que les équipements de transport (ISIC Divisions 25 à 28] ; Mines (à l'exclusion des combustibles) et carrières (ISIC Divisions 07 et 08 et groupe 099] ; Nourriture et tabac (ISIC Divisions 10 à 12) ; Papier, pâte à papier (ISIC Divisions 17 et 18) ; Bois et produits du bois (autres que les pâtes et papiers) (Division 16) ; Construction (ISIC Divisions 41 et 43) ; Textile et cuir (ISIC Divisions 13 à 15), etc. (ISIC Divisions 22, 31 et 32).
70
+
71
+ Le secteur de l'industrie selon l'Energy Information Administration américaine comprend toutes les installations et tous les équipements utilisés pour la production, le traitement ou l'assemblage des marchandises et bien de consommations. Le secteur industriel englobe les types d'activités de fabrication suivants (Codes 31-33 du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord - SCIAN) ; l'agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse (code 11 de l'SCIAN) ; l'extraction minière, y compris l'extraction du pétrole et du gaz (code 21 de l'SCIAN) ; et la construction (code 23 de l'SCIAN). La consommation globale d'énergie dans ce secteur est en grande partie attribuable à la chaleur industrielle, à la réfrigération et à l'alimentation des machines, des quantités moindres étant utilisées pour le chauffage, la climatisation et l'éclairage des installations. Les combustibles fossiles sont également utilisés comme intrants de matières premières pour les produits manufacturés. Ce secteur comprend les générateurs qui produisent de l'électricité et/ou une production thermique utile principalement pour soutenir les activités industrielles susmentionnées[14].
72
+
73
+ Tous les secteurs industriels, pour produire des biens matériels, sont des grands consommateurs de ressources naturelles et générateurs de pollutions diverses. Les secteurs industriels engendrent de la pollution des sols, de l'atmosphère terrestre, ou des nappes phréatiques.
74
+
75
+ Les sites industriels interfèrent avec le milieu naturel : occupation de l'espace, perturbation des équilibres physico-chimiques et écologiques. Ces perturbations cumulées peuvent mener à une crise environnementale.
76
+
77
+ Afin de limiter les impacts sur les milieux naturels ainsi que les impacts sociaux, la communauté internationale a élaboré depuis les années 1980 des politiques de développement durable, qui se traduisent dans les entreprises par la responsabilité sociétale des entreprises.
78
+
79
+ Les entreprises du secteur industriel sont soumises au même environnement que les autres entreprises.
80
+
81
+ Les autorités publiques essayent parfois d'accueillir ou de maintenir de grands sites industriels dans des territoires particuliers, à des fins d’aménagement du territoire. Pour cela, elles peuvent utiliser des subventions ; par exemple, l’Union européenne a versé des subventions aux industries qui étendent ou installent des sites de production dans la ville de Valenciennes, en France, la zone étant jugée en retard économique[15].
82
+
83
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2733.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,83 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
2
+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
4
+
5
+ Vous pouvez corriger, en discuter sur l’Atelier typographique ou créer la discussion.
6
+
7
+ Industrie est un terme polysémique recouvrant originellement la plupart des travaux humains. Il s'agit à présent de la production de biens grâce à la transformation des matières premières ou des matières ayant déjà subi une ou plusieurs transformations et de l'exploitation des sources d'énergie.
8
+
9
+ Oscillant depuis la préhistoire entre artisanat et mécanisation, l'activité industrielle s'intensifie au tournant du XVIIIe siècle puis au XIXe siècle grâce à l'utilisation des énergies fossiles et l’application de nouvelles technologies : ce phénomène est appelé révolution industrielle et est concomitant à l'apparition du capitalisme. De profonds changements sociaux l'ont accompagné alors que la société industrielle advenait. Ces transformations ont modifié l'industrie elle-même qui s'est rationalisée par :
10
+
11
+ En matière de secteurs économiques, la loi des trois secteurs indique que l'industrie recoupe pour l'essentiel le secteur secondaire. Plusieurs classifications des secteurs de l’industrie existent, il est par exemple possible de distinguer l'industrie manufacturière de l'industrie d'extraction (qui appartient alors au secteur primaire), ou l'industrie des biens de consommation de l'industrie des biens de production.
12
+
13
+ « Industrie » provient du terme (la) industria composé de (la) indo : dans et (la) struere : bâtir. Il a longtemps signifié : habileté à faire quelque chose, invention, savoir-faire[1] et, par extension, métier que l'on exerce pour vivre (profession mécanique, artistique ou mercantile[2]). Le mot a pris un sens plus restreint au XVIIIe siècle, peut-être[précision nécessaire] à l'époque de Law pour désigner « toute activité productive »[3], c'est-à-dire toutes celles qui concourent à la production des richesses : l'industrie agricole, l'industrie commerciale et l'industrie manufacturière[4]. Depuis le XIXe siècle, les activités relevant de l'agriculture sont exclues du champ de l'industrie qui désigne maintenant l'« ensemble des activités socio-économiques fondées sur la transformation des matières premières »[3].
14
+
15
+ Mais avant de s'imposer, « industrie » a dû supplanter les expressions arts et métiers, ou arts et manufactures[5], arts mécaniques, arts industriels. Industrie se dit aussi des Arts mécaniques et des manufactures en général, ordinairement par opposition à l' Agriculture (Dictionnaire de l'Académie française de 1932)
16
+
17
+ La Préhistoire voit l'apparition des premières activités humaines, qui peuvent être qualifiées d'industrielles, en excluant celles qui sont liées à l'agriculture.
18
+
19
+ De nouvelles techniques apparaissent au Moyen Âge, et avec elles de nouvelles industrialisations. Le XIIIe siècle voit par exemple, l'apparition de l'utilisation du charbon comme combustible. L'industrie drapière se développe en Flandre. Les nombreuses guerres nécessitent une production importante dans certains domaines, ainsi, le Clos des Galées à Rouen constituait un grand arsenal de la royauté française ; dans les années 1340, il parvient à livrer des projectiles (arc et arbalètes) par dizaines de milliers, des armes et armures par dizaines, voire par centaines. La construction de châteaux forts ou de cathédrales associait des centaines d'hommes sur les chantiers.
20
+
21
+ La principale innovation « industrielle » du Moyen Âge est la généralisation du moulin, découvert à la fin de l'Antiquité, qui assujettit la force de l'eau ou du vent : il y a certes les moulins pour le blé, mais les moulins trouvent d'autres usages : moulin à fouler ou fouleret, moulin à tan, à papier, etc.
22
+
23
+ Dans d'autres ateliers, on fabrique manuellement des parchemins en grande quantité, qui seront ensuite utilisés par le clergé ou même par des philosophes en Afrique du nord et en Andalousie.
24
+
25
+ La Renaissance a été plutôt marquée par un renouveau de l'artisanat lors de la construction et de l'embellissement des châteaux bâtis par les princes et les rois, résidences qui perdent peu à peu leur vocation guerrière au profit du palais de prestige ; seules les industries de l'armement et des appartenances (vêtements, teintures, tapis, porcelaines) ont prospéré.
26
+
27
+ Au XVIIe siècle, en France, Jean-Baptiste Colbert développe les manufactures dont les Gobelins, la manufacture d'armes de Saint-Étienne, Beauvais pour les tapisseries (1644), Aubusson pour les tapis, Reuilly abrite une « manufacture de glaces, cristaux et verre » (qui deviendra Saint-Gobain), la bonneterie à Troyes, la draperie à Abbeville, la papeterie à Angoulême. La faïence a alors remplacé la céramique et de grands centres de production sont créés comme la manufacture de Rouen.
28
+
29
+ L'âge industriel est aussi important que l'apparition de l'agriculture au Néolithique : il y apparaît en effet une idée de rupture avec le passé. L'âge industriel est caractérisé par une croissance durable et irréversible de la production industrielle, accompagnée de transformations dans l'organisation de la production et dans les sociétés. En 1746, les jeunes entrepreneurs Jean-Jacques Schmalzer, Samuel Koechlin, Jean-Henri Dollfus et Jean-Jacques Feer créent une manufacture de tissus à Mulhouse. L'industrie se développera de manière fulgurante dans cette ville protestante, qui est alors une Cité-état connue sous le nom de République de Mulhouse.
30
+
31
+ Les créations de manufactures se poursuivirent au XVIIIe siècle : une manufacture de porcelaine s'établit au château de Vincennes avant de déménager à Sèvres où elle se fera une réputation.
32
+
33
+ Malgré les crises difficilement reçues par les contemporains, la tendance générale de la période 1790-1939 est caractérisée par l'expansion.
34
+
35
+ La première révolution industrielle commence aux alentours de 1790, pour se terminer aux prémices de la suivante. Les inventions motrices de cette période sont liées à la vapeur et au charbon ; son centre d'activité principal est le Royaume-Uni, puis, quelques décennies plus tard, la révolution industrielle touche la Belgique, ultérieurement, le nord de la France, la Suisse, et enfin l'Allemagne.
36
+
37
+ La deuxième révolution industrielle commence aux alentours de 1850, et s'arrête aux environs de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les inventions principales de cette période ont un rapport direct avec l'exploitation des découvertes en électricité.
38
+
39
+ Trois facteurs ont permis à cette deuxième révolution industrielle d'aboutir :
40
+
41
+ La révolution industrielle s'est accompagnée de profonds changements sociaux. Le penseur de la société industrielle en France a été Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon (1760-1825). Il a décrit le « passage de l'âge théologique et féodal à l'âge industriel et positif ». Il a donné lieu au courant du saint-simonisme très actif au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle[6].
42
+
43
+ Au XXe siècle, grâce surtout à l'utilisation de combustibles fossiles, les activités industrielles ont été multipliées par 50, alors que la population mondiale a triplé, et que le volume de l'économie mondiale a été multiplié par 20, et la consommation de combustibles fossiles par 30[7].
44
+
45
+ Des avancées technologiques sont susceptibles de conduire à un développement de l'industrie dans les domaines :
46
+
47
+ Les termes révolution de l'information ou Société post-industrielle décrivent les tendances économiques, sociales et technologiques actuelles au-delà de la révolution industrielle.
48
+
49
+ Le caractère industriel d'une activité est étroitement lié au processus de production mis en œuvre : division du travail, spécialisation et répétitivité des tâches, donc mécanisation, développement et spécialisation des fonctions administratives et de support, etc.
50
+
51
+ On peut consulter les thèmes suivants :
52
+
53
+ Dans toute forme d'industrie, on retrouve un procédé, une méthode de production. Souvent, leurs inventeurs cherchent à les protéger pour éviter que d'autres ne viennent les concurrencer. C'est en partant de ce principe de propriété intellectuelle, qu'ont été mis au point un certain nombre d'outils juridiques utilisés pour protéger un procédé, comme le brevet.
54
+
55
+ Ensuite, entre le fournisseur et le client, apparaît la notion de contrat, qui fixe par écrit les termes d'un accord (commercial, d'assistance technique, de formation, de service après-vente, etc.).
56
+
57
+ L’industrie fait essentiellement partie, par convention, du secteur secondaire, secteur définis dans les systèmes de comptabilité nationale ; elle produit des biens matériels[8]. On distingue l’industrie manufacturière et les industries d'extraction[8] plutôt classées dans le secteur primaire.
58
+
59
+ Un découpage a priori de l'industrie en fonction des destinations des produits (bien de consommation, bien d'équipement, biens intermédiaires), recouvre une réalité économique caractérisée par la part relative des équipements et de main-d'œuvre dans la valeur ajoutée que l'on peut qualifier de capitalistique et non pas une convention de statisticien ou de comptable national. D'autres variables, comme la structure financière, celle de l'emploi, la croissance peut conduire à décomposer l'industrie en grands groupes de secteurs. Ceux-ci ne sont plus exclusivement caractérisés par la destination des produits. On distingue alors :
60
+
61
+ Cette classification a été proposée par Alain Desrosières en 1972[9]. Elle visait à pallier un système de classification fragmenté d'un assez grand nombre de secteurs qui freine tout effort de synthèse. La séparation (entre E et I) est fondée sur la place dans la filière de production. Le groupe I élabore les matières premières, que le groupe E transforme en produits ouvrés très complexes. Les différences entre ces deux groupes relèvent donc surtout du degré de complexité des productions. En particulier, cette complexité plus grande des activités du groupe E expliquerait sa moins grande mécanisation (en 1972), et la part plus grande de la main-d'œuvre que dans le groupe I. « En revanche, la séparation entre le groupe C et les deux autres serait beaucoup plus historique : les industries du groupe C sont plus anciennes et traditionnelles, elles sont beaucoup moins avancées dans la mutation vers le mode de production capitaliste concentré et moderne qui est le propre des deux autres groupes ».
62
+
63
+ Il existe de nombreuses classifications types des industries.
64
+
65
+ Début XIXe siècle, dématérialisant de nombreux produits et services, d'autres industries apparaissent :
66
+
67
+ Même si les industries permettent de réaliser une certaine économie de travail favorisant la créativité humaine[10],[11], le secteur de l'industrie est un secteur d'utilisation de l'énergie des plus importants.
68
+
69
+ Le secteur de l'industrie selon l'Agence internationale de l'énergie comprend[12],[13] : Industrie sidérurgique (International Standard Industrial Classification - ISIC Groupe 241 et Classe 2431) ; Industrie chimique et pétrochimique (ISIC Divisions 20 et 21), à l'exclusion des matières premières pétrochimiques ; Industries de base des métaux non ferreux (ISIC Groupe 242 et Classe 2432) ; Minéraux non métalliques tels que le verre, la céramique, le ciment, etc. (ISIC Division 23) ; Matériel de transport (ISIC Divisions 29 et 30) ; Machines. Produits métalliques ouvrés, machines et équipements autres que les équipements de transport (ISIC Divisions 25 à 28] ; Mines (à l'exclusion des combustibles) et carrières (ISIC Divisions 07 et 08 et groupe 099] ; Nourriture et tabac (ISIC Divisions 10 à 12) ; Papier, pâte à papier (ISIC Divisions 17 et 18) ; Bois et produits du bois (autres que les pâtes et papiers) (Division 16) ; Construction (ISIC Divisions 41 et 43) ; Textile et cuir (ISIC Divisions 13 à 15), etc. (ISIC Divisions 22, 31 et 32).
70
+
71
+ Le secteur de l'industrie selon l'Energy Information Administration américaine comprend toutes les installations et tous les équipements utilisés pour la production, le traitement ou l'assemblage des marchandises et bien de consommations. Le secteur industriel englobe les types d'activités de fabrication suivants (Codes 31-33 du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord - SCIAN) ; l'agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse (code 11 de l'SCIAN) ; l'extraction minière, y compris l'extraction du pétrole et du gaz (code 21 de l'SCIAN) ; et la construction (code 23 de l'SCIAN). La consommation globale d'énergie dans ce secteur est en grande partie attribuable à la chaleur industrielle, à la réfrigération et à l'alimentation des machines, des quantités moindres étant utilisées pour le chauffage, la climatisation et l'éclairage des installations. Les combustibles fossiles sont également utilisés comme intrants de matières premières pour les produits manufacturés. Ce secteur comprend les générateurs qui produisent de l'électricité et/ou une production thermique utile principalement pour soutenir les activités industrielles susmentionnées[14].
72
+
73
+ Tous les secteurs industriels, pour produire des biens matériels, sont des grands consommateurs de ressources naturelles et générateurs de pollutions diverses. Les secteurs industriels engendrent de la pollution des sols, de l'atmosphère terrestre, ou des nappes phréatiques.
74
+
75
+ Les sites industriels interfèrent avec le milieu naturel : occupation de l'espace, perturbation des équilibres physico-chimiques et écologiques. Ces perturbations cumulées peuvent mener à une crise environnementale.
76
+
77
+ Afin de limiter les impacts sur les milieux naturels ainsi que les impacts sociaux, la communauté internationale a élaboré depuis les années 1980 des politiques de développement durable, qui se traduisent dans les entreprises par la responsabilité sociétale des entreprises.
78
+
79
+ Les entreprises du secteur industriel sont soumises au même environnement que les autres entreprises.
80
+
81
+ Les autorités publiques essayent parfois d'accueillir ou de maintenir de grands sites industriels dans des territoires particuliers, à des fins d’aménagement du territoire. Pour cela, elles peuvent utiliser des subventions ; par exemple, l’Union européenne a versé des subventions aux industries qui étendent ou installent des sites de production dans la ville de Valenciennes, en France, la zone étant jugée en retard économique[15].
82
+
83
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2734.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,99 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ L’information est un concept de la discipline des sciences de l'information et de la communication (SIC). Au sens étymologique, l'« information » est ce qui donne une forme à l'esprit[1]. Elle vient du verbe latin « informare », qui signifie « donner forme à » ou « se former une idée de ».
2
+
3
+ L'information désigne à la fois le message à communiquer et les symboles utilisés pour l'écrire. Elle utilise un code de signes porteurs de sens tels qu'un alphabet de lettres, une base de chiffres[2], des idéogrammes ou pictogrammes.
4
+
5
+ Hors contexte, elle représente le véhicule des données comme dans la théorie de l'information. Et hors support, elle représente un facteur d'organisation, qui permet à chaque chose d'être reliée aux autres par les informations échangées. On touche là à un sens fondamental, où une somme d'informations agrégées devient un sujet. Une information peut être codée par différents moyens comme des mots, des chiffres, des gestes, un programme informatique, des couleurs ou n'importe quels autres moyens de communication.
6
+
7
+ Etant à la fois message (facteur d'organisation) et messager (véhicule), l'information pourrait être définie comme « ce qui lie notre expérience du monde avec le monde lui-même »[réf. nécessaire].
8
+
9
+ Le projet de fonder une « science de l'information et de la documentation » spécifique s'est affirmé sous l'impulsion d'acteurs comme Pierre Larousse (1817-1875), Melvil Dewey (1851-1931), Paul Otlet (1868-1944), Jean Meyriat (1921- 2010). Le point de départ en a été de dissocier l'information, construction sociale et intellectuelle, de l'ensemble des objets matériels qui, en circulant, la conditionnent sans la définir.
10
+
11
+ On doit aux spécialistes de cette science d'avoir posé que l'information ne circule pas (elle n'est pas un objet), mais qu'elle se redéfinit sans cesse (elle est une relation et une action). Ce projet est lié, dès la fin du XIXe siècle, au développement d'une recherche à visée industrielle et au rêve d'un savoir planétaire. Mais plutôt que tout assimiler par l'idée d'un « système d'information » (idée plus récente dont le succès est dû à l'informatique), ces auteurs distinguent méthodiquement : le support, le document, l'information et le savoir. Effort de distinction qu'il est crucial de (re)découvrir aujourd'hui.
12
+
13
+ Le mot information est parfois utilisé pour théoriser des choses pratiques relevant en réalité de la perception : un individu a faim parce que son estomac l'a informé de son besoin. La chaleur d'une flamme l'informe du risque de brûlure. Il est informé de la visite prochaine d'un ami. L'information peut être parlée ou écrite et consiste à « savoir ce qui se passe », qu'il s'agisse de l'état du monde ou dans la vie d'un interlocuteur, ce qu'on n'a ni vu, ni entendu directement.
14
+
15
+ Pendant des siècles, la rareté de l'information et la difficulté de sa transmission étaient telles « que l'on croyait de bonne foi que l'information créait de la communication », explique le chercheur Dominique Wolton[3].
16
+
17
+ Inversement, dans un message reliant deux êtres humains, l'information du message n'est qu'une toute petite partie de la communication (manque le contexte, le langage corporel...), d'où la fréquence des malentendus[4], selon Irène Lautier, directrice de la Faculté des Sciences du sport de l'Université Lille II.
18
+
19
+ Selon Dominique Wolton, le mot « information » est « d'abord lié à une revendication politique : la liberté d'information comme condition de la démocratie et le complément de la liberté de conscience », puis « le symbole de la presse » et du « droit de savoir ce qu'il se passe », avant d'être repris dans l'informatique, pour parler de « système d'information »[note 1] d'une entreprise. Le développement d'Internet a multiplié les communications sous forme de blogs et de courrier électronique, riches en commentaires, où la part d'information est dès le départ modeste et plus faible (moins concentrée) que dans les « systèmes d'information » des entreprises.
20
+
21
+ Une définition pratique et efficace (dans le domaine des systèmes d’information par exemple), est de définir l'information comme étant une « connaissance pouvant avoir un effet » (dérivé de Shannon et Weaver cas 3 : les problèmes « influents »).
22
+
23
+ Cette connaissance doit être portée par un support et mise en présence d'une entité (un être humain ou un dispositif) et que cette entité fasse quelque chose à partir de cette information.
24
+
25
+ On a donc : connaissance, support, communication, entité, action. On sait travailler sur les aspects support et communication depuis Shannon, l'identification de la connaissance peut-être caractérisée par le couple (entité, action).
26
+
27
+ Exemple du bulletin météo : l'information « bulletin météo » sur la côte normande devra d'abord être créé (par Météo France par exemple) ensuite communiquée à un média (la radio...) qui va diffuser ce bulletin à un moment donné de la journée. Ce bulletin sera diffusé au hasard de la zone de réception de cette radio, on comprend bien que l'audition de ce bulletin entrainera une action, action qui sera différente suivant que l'auditeur habite la Normandie ou la Provence, qu'il est citadin ou agriculteur...
28
+
29
+ Une information n'existe en pratique que par l'action qu'elle va susciter.
30
+
31
+ Les progrès technologiques ont dopé la communication, par la rotative et le chemin de fer au XIXe siècle, puis les ondes hertziennes, le satellite et Internet. L'imprimerie et le train réduisant à une nuit la durée séparant la production et la consommation de l'information, la presse écrite diffuse des contenus informatifs beaucoup plus importants : quotidiens de 32 pages puis 64 pages, profitant de coûts moins élevés. La croissance économique, la colonisation puis la décolonisation, le développement boursier, génèrent une demande accrue d'information, essentiellement quantitative.
32
+
33
+ L'audiovisuel et Internet ont encore abaissé les coûts de diffusion mais pour des contenus informatifs plus restreints : le nombre de mots d'un journal télévisé est celui d'une page seulement de journal écrit (cependant il véhicule des informations visuelles et sonores), et Twitter se limite à des messages de 280 caractères[5]. L'information et la communication, sœurs solidaires, sont devenues des sœurs ennemies, luttant pour s'approprier un espace de contenu restreint, surtout quand les médias touchent un public très large.
34
+
35
+ L'opposition information / communication s'est installée dans tous les domaines, y compris des disciplines jugées austères comme la finance. Anne Guimard, chercheuse titulaire d'un doctorat en finance internationale, a ainsi établi en 1998 que « si l'information financière regroupe les données objectives, avec le passage à la communication financière, on entre dans le domaine des données subjectives », réflexion qui amène à une position plus prudente sur la notion historique d'information financière, forcément imparfaite, pour parler de « connaissance financière plutôt que d'information financière »[6]. Par sa subjectivité, la communication financière ne pourrait donc jouer un rôle qu'au niveau de la circulation de connaissances, et non au moment de la circulation d'informations, concept jugé plus exigeant. Cette évolution est significative d'une demande accrue d'information, au plan cette fois plus qualitatif. Elle inclut un souci d'objectivité qui inspire le titre d'une revue financière, Le Pour et le Contre, emblématique de l'histoire de la presse économique et financière.
36
+
37
+ Le journalisme ne s'est que très progressivement adapté à ces nouvelles données. Au milieu des années 1990 émerge d'abord le paradigme de « journalisme de communication », promu en 1996 par les universitaires québécois Jean Charon et Jean de Bonville[7]. Fournisseur de médias « omniprésents dans la vie quotidienne » et « capables de couvrir en direct presque toutes les actualités »[8], il adopte les mimiques du « journalisme citoyen », sur le plan de l'hyper-subjectivité, non seulement assumée mais affichée[9], quitte à se confondre avec les commentaires laissés par les internautes sous les articles ou sur les blogs.
38
+
39
+ D'autres estiment que cette accumulation de commentaires, mais surtout de communications qui viennent parfois « souiller » la qualité de l'information[10] ouvre au contraire au journalisme un boulevard, pour assumer son rôle très particulier de sélection et de validation des données, afin d'en faire des informations. En recoupant et questionnant les sources officielles d'information, en recourant au besoin à la protection des sources d'information des journalistes, il devient capable de transformer de la pure communication en information et devenir ainsi le centre producteur de l'information. La déontologie demande en particulier aux médias de « revendiquer le libre accès à toutes les sources d’information ». La liberté d'accès aux documents administratifs et informations classifiées, prévue aux États-Unis par le Freedom of Information Act, est renforcée lorsqu'une source interne peut orienter le journaliste, en étant protégée par l'anonymat. Ce sont alors des pans entiers de données publiques qui sont susceptibles de se transformer en informations utiles, susceptibles de valoriser, par la comparaison, d'autres stocks d'information plus accessibles, voire de favoriser le travail des chercheurs dans les pays où la liberté d'accès aux documents administratifs n'existe guère.
40
+
41
+ On qualifie d'information toute donnée pertinente que le système nerveux central est capable d'interpréter pour se construire une représentation du monde et pour interagir correctement avec lui. L'information, dans ce sens, est basée sur des stimuli sensoriels véhiculés par les nerfs, qui aboutissent à différentes formes de perception.
42
+
43
+ Dans le contexte de l’administration publique, on considère comme « information » toute donnée pertinente dont la collecte, le traitement, l’interprétation et l’utilisation concourent à la réalisation d’une mission gouvernementale, régionale, et départementale. Certaines de ces données sont des données publiques, c'est notamment le cas de la plupart des données environnementales en Europe dans le cadre de la Convention d'Aarhus.
44
+
45
+ La transposition en droit français de la directive de l'Union européenne concernant la réutilisation des informations du secteur public a précisé que les informations publiques « peuvent être utilisées par toute personne qui le souhaite à d'autres fins que celles de la mission de service public pour les besoins de laquelle les documents ont été élaborés ou sont détenus »[11].
46
+
47
+ Les informations d'autorité sont appelées à être gérées dans des registres de métadonnées. Les autorités publiques sont responsables du processus d'attribution de certificats électroniques, utilisant les critères communs. Dans l'Union européenne, la directive INSPIRE demande que l'on gère les informations géographiques à des fins d'utilisation publique (gouvernements, collectivités locales...). En France, le référentiel général d'interopérabilité d'ADELE doit gérer à terme des métadonnées.
48
+
49
+ Selon la théorie de l'information, des données contiennent de l'information quand celles-ci ne sont que peu compressibles et qu'elles sont complexes. En effet, l'information contenue dans un message composé d'une seule lettre se répétant un grand nombre de fois tel que « AAAAAAAAA... » est quasiment nulle (on parle alors de faible néguentropie).
50
+
51
+ Kolmogorov a tenté de définir le contenu d'information d'une donnée par la taille du plus petit programme permettant de la fabriquer. Ainsi, le nombre pi aurait une complexité moyenne malgré son nombre infini de chiffres, le programme informatique permettant d'en construire la suite (infinie) de nombres tenant sur une seule page.
52
+
53
+ La conception la plus répandue de l'information est liée au couple « message + récepteur », le dernier possédant des implicites valorisant le message (et, de fait, tout message est incompréhensible sans ces implicites supposés ; ainsi un message en chinois pour qui ne comprend pas le chinois).
54
+
55
+ Ainsi, la phrase « Médor est un chien » contient plus d'information que « Médor est un quadrupède », bien que la seconde contienne plus de lettres. La différence est à mettre au compte de la connaissance d'un dictionnaire implicite et faisant partie du contexte, qui nous permet de savoir qu'un chien est nécessairement un quadrupède, l'inverse n'étant pas vrai.
56
+
57
+ Les notions de quantité d'information, d'entropie et d'information mutuelle font l'objet d'une discipline spécialisée, initiée par Claude Shannon.
58
+
59
+ La théorie de la décision ne considère comme « information » que ce qui est de nature à entraîner ou modifier une décision. Dans le cas contraire, il s'agit d'un simple bruit. On pense souvent que l'information peut être définie comme une donnée réductrice d'incertitude. Dans bien des cas, pourtant, avec la mondialisation et le développement des réseaux internationaux, une information juste peut remettre en cause une décision déjà prise. Il existe aussi des informations fausses (hoaxes ou fake news), biaisées ou présentées de manière telle que les destinataires ont tendance à prendre de mauvaises décisions.
60
+
61
+ Il est donc vital de s'assurer de la pertinence des informations, et d'organiser des circuits d'informations tels que les informations disponibles soient bien traitées pour être distribuées aux bonnes personnes, au bon moment. C'est l'objet de l'intelligence économique. Une bonne méthode d'intelligence économique doit prendre en compte les informations issues du contexte de l'entreprise. Il est de coutume de vérifier les sources de l'information régulièrement et si possible en croiser plusieurs.
62
+
63
+ L'information, souvent assimilée à la néguentropie, est un facteur d'organisation qui s'oppose à la tendance naturelle au désordre et au chaos, souvent assimilés à l'entropie, même si des controverses persistent encore entre les spécialistes à propos de toutes ces assimilations[12]. Un organisme vivant, comme le corps humain, ne peut rester organisé que par les informations qui le lient. Toute rupture d'information (nerveuse, chimique, etc.) entraîne la dégénérescence d'une partie ou de l'ensemble.
64
+
65
+ L'information elle même est immatérielle[évasif]. Lorsqu'elle est utilisée par les hommes, elle peut être consignée sur un support qui porte alors la valeur de l'information : un document, un mur, un objet. L'information toutefois est indépendante du support : elle existe indépendamment de lui et peut le plus souvent être copiée sur un autre support. Le support d'information est l'objet matériel sur lequel sont représentées les données (informatives). Le support d'information est la composante matérielle d'un document, le papier, par exemple.
66
+
67
+ Le support lui même peut d'ailleurs faire partie de l'information, par exemple, deux copies de statues en plâtre et en bronze ne portent pas strictement la même information.
68
+
69
+ On distingue différents supports d'information :
70
+
71
+ Le papier est depuis longtemps l'un des supports les plus courants et les plus pratiques de l'information. Les livres, périodiques, photos, affiches, documents imprimés (bons de commande, bons de livraison, factures...). Dans l'économie moderne, il reste un support important[13].
72
+
73
+ D'autres supports peuvent «porter » de l'information : la pierre (gravure), une pellicule (films et microfilms), la glace (sculpture de glace)... Et même des molécules avec les manipulations nanométriques.
74
+
75
+ Les supports techniques sont ceux des bases de données, des systèmes de gestion électronique des données et documents techniques, des systèmes de gestion de contenu, de la gestion des connaissances, etc. Bien que le support de ces informations soit immatériel, il ne faut pas oublier qu'il y a également une infrastructure physique.
76
+
77
+ Le processus qui permet de faire passer des informations d'un support papier à un support électronique est souvent appelé numérisation (ou dématérialisation, qui peut être considéré comme abusive car le nouveau support d'information a également un sous-jacent matériel). Il a pris une importance considérable dans les économies modernes, en raison de l'informatisation et de la « numérisation des processus » croissantes des entreprises et des administrations. C'est la raison pour laquelle on parle quelquefois d'économie numérique ou d'économie de l'information.
78
+
79
+ Les supports électroniques facilitent la diffusion et la dissémination de l'information. Les technologies tentent vers plus d'interopérabilité afin de mieux échanger l'information. Cela signifie qu'une information publiée sur un support est désormais facilement lisible par d'autres (et donc reproductible). De plus en plus de sites sont pourvus de fonctions de partage (de l'information) sur d'autres supports tels que Facebook, Twitter, Google+... fonctions connues sous le terme de « Share this! »[14].
80
+
81
+ La source d'une information peut être auditive, visuelle ou sous forme d'une vidéo. L'enregistrement peut être le fait d'une opération manuelle (caméra par exemple) ou automatique (vidéo surveillance par exemple).
82
+
83
+ Le stockage et le transport historiquement limités à la transmission orale et écrite sont, depuis l’avènement du numérique, très divers tel qu'un enregistrement audio, vidéo ou une télédiffusion. La capture, le stockage et la diffusion des informations se font de manière plus aisée.
84
+
85
+ La diffusion de l'information peut se faire au travers d'organes publics ou privés tel que les journaux, les magazines, la radio, la télévision, etc. mais aussi à travers d'internet via des sites web ou les réseaux sociaux.
86
+
87
+ De nombreuses entreprises ou administrations considèrent que le passage du support papier à un autre support, notamment électronique, comporte des avantages sur le plan du développement durable[15]. La diminution de la quantité de papier qui serait obtenue par la « dématérialisation » permettrait de diminuer la consommation de bois donc la déforestation, et parallèlement la quantité de vieux papiers qui peuvent être incinérés (s'il ne sont pas recyclés) donc la génération de gaz à effet de serre.
88
+
89
+ Que la dématérialisation diminue la consommation de ressource (notamment le papier) et la pollution est controversé. En effet, la dématérialisation entraine la consommation de ressources non renouvelables (métaux et énergie utilisés dans la fabrication et pour le fonctionnement des équipements électroniques, énergie nécessaire au fonctionnement des équipements électroniques). Les ressources matérielles sont perdues si les déchets électroniques ne sont pas recyclés. L'énergie consommée croit également de façon importante, compte tenu des usages mondiaux et des modes d'alimentation en énergie des Data Center, par nécessairement renouvelables[16].
90
+
91
+ D'autre part, l'accroissement et l'accélération des flux d'information s'accompagne généralement d'une augmentation des flux des biens matériels produits associés aux flux de gestion, donc une augmentation de la consommation, entrainant souvent une diminution du capital naturel disponible.
92
+
93
+ Le bilan environnemental global n'est pas facile à établir. Quinze pétaoctets de nouvelles informations sont générées chaque jour, soit huit fois plus que l'information contenue dans toutes les bibliothèques américaines[17]. L'intensification des usages des informations a donc un impact croissant sur notre environnement, impact qui reste complexes à appréhender[18].
94
+
95
+ Un certain nombre de philosophes de la seconde moitié du XXe siècle ont traité de la question de l'information. On peut mentionner notamment l'œuvre du philosophe français Gilbert Simondon, qui traite de la question de l'information à de nombreuses reprises dans « L'Individuation à la lumière des notions de forme et d'information ou dans Communication et Information ». Un aspect important de la définition que Simondon donne de l'information dans ces ouvrages est l'indépendance de l'information à l'égard de toute notion d'émetteur : la notion d'information pour Simondon ne s'applique donc pas uniquement à des ensembles organisés de signes produits par un émetteur intelligent, mais à toute structure dynamique susceptible de contenir un facteur d'organisation dans le système qui la reçoit[19].
96
+
97
+ L'information est également un élément important de la philosophie du philosophe français Michel Serres, exposé notamment dans sa série de livres intitulée Hermès et dans son ouvrage Petite Poucette (2012).
98
+
99
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2735.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,313 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ L'informatique est un domaine d'activité scientifique, technique, et industriel concernant le traitement automatique de l'information par l'exécution de programmes informatiques par des machines : des systèmes embarqués, des ordinateurs, des robots, des automates, etc.
2
+
3
+ Ces champs d'application peuvent être séparés en deux branches, l'une, de nature théorique, qui concerne la définition de concepts et modèles, et l'autre, de nature pratique, qui s'intéresse aux techniques concrètes de mise en œuvre. Certains domaines de l'informatique peuvent être très abstraits, comme la complexité algorithmique, et d'autres peuvent être plus proches d'un public profane. Ainsi, la théorie des langages demeure un domaine davantage accessible aux professionnels formés (description des ordinateurs et méthodes de programmation), tandis que les métiers liés aux interfaces homme-machine sont accessibles à un plus large public.
4
+
5
+ Computer science is no more about computers than astronomy is about telescopes
6
+
7
+ — Hal Abelson[note 1].
8
+
9
+ « La science informatique n'est pas plus la science des ordinateurs que l'astronomie n'est celle des télescopes. »
10
+
11
+ Le terme « informatique » résulte de l'association du terme « information » au suffixe « -ique » signifiant « qui est propre à ». Comme adjectif, il s'applique à l'ensemble des traitements liés à l'emploi des ordinateurs et systèmes numériques. Comme substantif, il désigne les activités liées à la conception et à la mise en œuvre de ces machines. Des questions de télécommunications comme le traitement du signal ou la théorie de l'information, aussi bien que des problèmes mathématiques comme la calculabilité s'y rattachent. Dans le vocabulaire universitaire américain, l'informatique (« computer science ») désigne surtout l'informatique théorique : un ensemble de sciences formelles qui ont pour objet d'étude la notion d'information et des procédés de traitement automatique de celle-ci, l'algorithmique.
12
+
13
+ Les applications de l'informatique depuis les années 1950 forment la base du secteur d'activité des technologies de l'information et de la communication. Ce secteur industriel et commercial est lié à la fois aux procédés (logiciel, architectures de systèmes) et au matériel (électronique, télécommunication). Le secteur fournit également de nombreux services liés à l'utilisation de ses produits : développement, maintenance, enseignement, assistance, surveillance et entretien.
14
+
15
+ En 1957, l'ingénieur allemand Karl Steinbuch crée le terme « Informatik » pour son essai intitulé Informatik: Automatische Informationsverarbeitung, pouvant être rendu en français par « Informatique : traitement automatique de l'information »[1].
16
+
17
+ En mars 1962, Philippe Dreyfus, ancien directeur du Centre national de calcul électronique de Bull, utilise pour la première fois en France le terme « Informatique »[2] pour son entreprise « Société d'informatique appliquée » (SIA)[3]. Selon certains, ce néologisme est un mot-valise qui agglomère « information » et « automatique », pour désigner le traitement automatique des données[4],[5].
18
+
19
+ Le même mois, Walter Bauer inaugure la société américaine « Informatics Inc. » qui dépose son nom et poursuit toutes les universités qui utilisent ce mot pour décrire la nouvelle discipline, les forçant à se rabattre sur computer science, bien que les diplômés qu'elles forment soient pour la plupart des praticiens de l'informatique plutôt que des scientifiques au sens propre[réf. nécessaire]. L’Association for Computing Machinery, la plus grande association d'informaticiens au monde, approche même Informatics Inc. afin de pouvoir utiliser le mot informatics en remplacement de l'expression computer machinery, mais l'entreprise décline la proposition[réf. nécessaire][6]. En 1985 Sterling Software rachète la société Informatics Inc. qui cesse ses activités en 1986[réf. souhaitée]. Pour Donald Knuth, cependant, les Américains ont délibérément écarté le mot informatique, non pour un problème de marque mais pour des raisons sémantiques ; les ordinateurs ne traitent pas de l'information, mais des données, dont le sens informatif est parfaitement indifférent[réf. nécessaire].
20
+
21
+ En 1966, l'Académie française consacre l'usage officiel du mot pour désigner la « science du traitement de l'information ». La presse, l'industrie et le milieu universitaire l'adoptent dès cette époque.
22
+
23
+ En juillet 1968, le ministre fédéral de la Recherche scientifique d'Allemagne, Gerhard Stoltenberg, prononce le mot « Informatik » lors d'un discours officiel sur la nécessité d'enseigner cette nouvelle discipline dans les universités de son pays ; on emploie ce même terme pour nommer certains cours dans les universités allemandes[7]. Le mot informatica fait alors son apparition en Italie et en Espagne, de même qu’informatics au Royaume-Uni.
24
+
25
+ Les fondateurs de la Compagnie Générale d'Informatique (CGI) reprennent le mot « informatique » en 1969[8].
26
+
27
+ Dans l'usage contemporain, le substantif « informatique » devient un mot polysémique qui désigne autant le domaine industriel en rapport avec l'ordinateur (au sens de calculateur fonctionnant avec des algorithmes), que la science du traitement des informations par des algorithmes.
28
+
29
+ Les expressions « science informatique », « informatique fondamentale » ou « informatique théorique » désignent sans ambiguïté la science, tandis que « technologies de l'information » ou « technologies de l'information et de la communication » désignent le secteur industriel et ses produits. Des institutions assimilent parfois la compétence des utilisateurs dans la manipulation des appareils à l'alphabétisation ou à la conduite automobile, comme veut le faire entendre l'expression European Computer Driving License (traduction littérale : « permis de conduire un ordinateur »)[9],[10].
30
+
31
+ Plusieurs termes en anglais désignent l'informatique :
32
+
33
+ Depuis des millénaires, l'Homme a créé et utilisé des outils l'aidant à calculer (abaque, boulier, etc.), exigeant, comme les opérations manuelles, des algorithmes de calcul, dont des tables datant de l'époque d'Hammourabi (environ -1750) figurent parmi les exemples les plus anciens.
34
+
35
+ Si les machines à calculer évoluent constamment depuis l'Antiquité, elles n'exécutent pas elles-mêmes l'algorithme : c'est l'homme qui doit apprendre et exécuter la suite des opérations, comme pour réaliser les différentes étapes d'une division euclidienne). En 1642, Blaise Pascal imagine une machine à calculer[17],[18], la Pascaline, qui fut commercialisée. Sept exemplaires subsistent dans des musées comme celui des arts et métiers[19] et dont deux, qui sont dans des collections privées (IBM en possède une)[20]. Joseph Marie Jacquard avec ses métiers à tisser à cartes perforées illustre en premier le concept de programmation, comme enchaînement automatique d'opérations élémentaires. George Boole et Ada Lovelace esquissent une théorie de la programmation des opérations mathématiques.
36
+
37
+ Dans les années 1880, Herman Hollerith, futur fondateur d'IBM, fonde la mécanographie en inventant une machine électromécanique destinée à faciliter le recensement en stockant les informations sur une carte perforée[21]. Le gouvernement des États-Unis utilise pour la première fois à grande échelle les trieuses et les tabulatrices lors du recensement de 1890, à la suite de l'afflux des immigrants dans ce pays dans la seconde moitié du XIXe siècle.
38
+
39
+ L'ingénieur norvégien Fredrik Rosing Bull a créé la première entreprise européenne qui a développé et commercialisé des équipements mécanographiques. Installé en Suisse dans les années 1930 il est ensuite venu en France pour s'attaquer au marché français. Pendant la Seconde Guerre mondiale, René Carmille utilisait des machines mécanographiques Bull.
40
+
41
+ Les Allemands étaient équipés de machines mécanographiques avant la Seconde Guerre mondiale. Ces équipements étaient installés dans des ateliers composés de trieuses, interclasseuses, perforatrices, tabulatrices et calculatrices connectées à des perforateurs de cartes. Des machines électromécaniques utilisant aussi des lampes radio comme les triodes effectuaient les traitements. Ces lampes dégageaient de la chaleur qui attirait les insectes, et les bugs (terme anglais pour insectes, francisé en « bogue ») étaient une cause de panne courante. L'informatique moderne n'a pu émerger qu'à la suite de l'invention du transistor en 1947 et son industrialisation dans les années 1960.
42
+
43
+ L'informatique moderne commence avant la Seconde Guerre mondiale, lorsque le mathématicien Alan Turing pose les bases d'une théorisation de ce qu'est un ordinateur, avec son concept de machine universelle de Turing. Turing pose dans son article les fondements théoriques de ce qui sépare la machine à calculer de l'ordinateur : la capacité de ce dernier à réaliser un calcul en utilisant un algorithme conditionnel.
44
+
45
+ Après la Seconde Guerre mondiale, l'invention du transistor, puis du circuit intégré permettront de remplacer les relais électromécaniques et les tubes à vide, qui équipent les machines à calculs pour les rendre à la fois plus petites, plus complexes, plus économiques et plus fiables. Le capital-risque finance des dizaines de sociétés électroniques.
46
+
47
+ Avec l'architecture de von Neumann, mise en application de la machine universelle de Turing, les ordinateurs dépassent la simple faculté de calculer et peuvent commencer à accepter des programmes plus évolués, de nature algorithmique.
48
+
49
+ Dans les années 1970, l'informatique se développe avec les télécommunications, avec Arpanet, le réseau Cyclades et la Distributed System Architecture (DSA) de réseau en couches, qui donnera naissance en 1978 au modèle OSI, appelé aussi « OSI-DSA », puis aux protocoles TCP-IP dans les années 1990, grâce à la baisse des prix des microprocesseurs. Les concepts de datagramme[22] et d'informatique distribuée, d'abord jugés risqués, s'imposeront grâce à l'Internet.
50
+
51
+ La série de livres The Art of Computer Programming de Donald Knuth, publiée à partir des années 1960, fait ressortir les aspects mathématiques de la programmation informatique[23]. Edsger Dijkstra, Niklaus Wirth et Christopher Strachey travaillent et publient vers un même axe. Ces travaux préfigurent d'importants développements en matière de langage de programmation.
52
+
53
+ L'amélioration de l'expressivité des langages de programmation a permis la mise en œuvre d'algorithmes toujours plus sophistiqués, appliqués à des données de plus en plus variées. La miniaturisation des composants et la réduction des coûts de production, associées à une augmentation de la demande en traitements des informations de toutes sortes (scientifiques, financières, commerciales, etc.), ont eu pour conséquence une diffusion de l'informatique dans tous les secteurs économiques, ainsi que dans la vie quotidienne des individus.
54
+
55
+ Dans les années 1970, Xerox fait réaliser des études en psychologie cognitive et en ergonomie en vue de simplifier l'utilisation des outils informatiques. L'interface graphique propose un accès à la machine plus proche des objets ordinaires que l'interface en ligne de commande existant jusque-là. Les constructeurs souhaitant concurrencer le géant IBM promeuvent une informatique plus décentralisée.
56
+
57
+ La démocratisation de l'utilisation d'Internet – réseau basé sur ARPANET – depuis 1995, a amené les outils informatiques à être de plus en plus utilisés dans une logique de réseau[24] comme moyen de télécommunication, à la place des outils tels que la poste ou le téléphone. Elle s'est poursuivie avec l'apparition des logiciels libres[25], puis, des réseaux sociaux et des outils de travail collaboratif dont Wikipédia n'est qu'un des nombreux exemples. Face à la demande pour numériser photos et musiques, les capacités de stockage, de traitement et de partage des données explosent et les sociétés qui ont parié sur la croissance la plus forte l'emportent le plus souvent, en profitant d'une énorme bulle spéculative sur les sociétés d'informatique.
58
+
59
+ En France, l'informatique n'a commencé à se développer que dans les années 1960, avec le Plan Calcul. Depuis lors, les gouvernements successifs ont mené des politiques diverses en faveur de la Recherche scientifique, l'Enseignement, la tutelle des Télécommunications, la nationalisation d'entreprises clés.
60
+
61
+ La science informatique est une science formelle, dont l'objet d'étude est le calcul[26] au sens large, c'est-à-dire, non pas exclusivement arithmétique, mais en rapport avec tout type d'information que l'on peut représenter par une suite de nombres. Ainsi, textes, séquences d'ADN, images, sons ou formules logiques peuvent faire l'objet de calculs. Selon le contexte, on parle d'un calcul, d'un algorithme, d'un programme, d'une procédure.
62
+
63
+ Un algorithme est une manière systématique de procéder pour arriver à calculer un résultat[27]. Un des exemples classiques est l'algorithme d'Euclide du calcul du « Plus grand commun diviseur » (PGCD) qui remonte au moins à 300 ans av. J.-C., mais il s'agit déjà d'un calcul complexe. Avant cela, le simple fait d'utiliser un abaque demande d'avoir réfléchi à un moyen systématique (et correct) d'utiliser cet outil pour réaliser des opérations arithmétiques.
64
+
65
+ Des algorithmes existent donc depuis l'Antiquité, mais ce n'est que depuis les années 1930, avec les débuts de la théorie de la calculabilité, que les scientifiques se sont posés les questions « qu'est-ce qu'un modèle de calcul ? », « est-ce que tout est calculable ? » et ont tenté d'y répondre formellement[réf. nécessaire].
66
+
67
+ Il existe de nombreux modèles de calcul, dont les deux principaux sont la « machine de Turing » et le « lambda calcul ». Ces deux systèmes formels définissent des objets qui peuvent représenter ce qu'on appelle des procédures de calcul, des algorithmes ou des programmes. Ils définissent ensuite, un moyen systématique d'appliquer ces procédures, c'est-à-dire de calculer.
68
+
69
+ Le résultat le plus important de la calculabilité est probablement le fait que les principaux modèles de calcul ont exactement la même puissance[28]. C'est-à-dire qu'il n'existe pas de procédure que l'on pourrait exprimer dans un modèle mais pas dans un autre. La thèse de Church postule que ces modèles de calcul équivalents décrivent complètement et mathématiquement tout ce qui est physiquement calculable.
70
+
71
+ Un deuxième résultat fondamental est l'existence de fonctions incalculables, une fonction étant ce que calcule une procédure ou un algorithme (ceux-ci désignant plutôt comment faire le calcul). On peut montrer qu'il existe des fonctions, bien définies, pour lesquelles il n'existe pas de procédure pour les calculer. L'exemple le plus connu étant probablement le problème de l'arrêt, qui montre qu'il n'existe pas de machine de Turing calculant si une autre machine de Turing donnée s'arrêtera (et donc donnera un résultat) ou non.
72
+
73
+ Tous les modèles de calcul étant équivalents, ce résultat s'applique aussi aux autres modèles, ce qui inclut les programmes et logiciels que l'on peut trouver dans les ordinateurs courants. Il existe un lien très fort entre les fonctions que l'on ne peut pas calculer et les problèmes que l'on ne peut pas décider (voir Décidabilité).
74
+
75
+ L'algorithmique est l'étude comparative des différents algorithmes. Tous les algorithmes ne se valent pas : le nombre d'opérations nécessaires pour arriver à un même résultat diffère d'un algorithme à l'autre. Ce nombre d'opérations, appelé la complexité algorithmique est le sujet de la théorie de la complexité des algorithmes, qui constitue une préoccupation essentielle en algorithmique.
76
+
77
+ La complexité algorithmique sert en particulier à déterminer comment le nombre d'opérations nécessaires évolue en fonction du nombre d'éléments à traiter (la taille des données) :
78
+
79
+ Nous arrivons maintenant à un problème ouvert fondamental en informatique : « P est-il égal à NP ? »[29]. En simplifiant beaucoup : P est « l'ensemble des problèmes pour lesquels on connaît un algorithme efficace » et NP « l'ensemble des problèmes pour lesquels on connaît un algorithme efficace pour vérifier une solution à ce problème ». Et en simplifiant encore plus : existe-t-il des problèmes difficiles ? Des problèmes pour lesquels il n'existe pas d'algorithme efficace ?
80
+
81
+ Cette question est non seulement d'un grand intérêt théorique mais aussi pratique. En effet, un grand nombre de problématiques courantes et utiles sont des problèmes que l'on ne sait pas résoudre de manière efficace. C'est d'ailleurs un des problèmes du prix du millénaire et le Clay Mathematics Institute s'est engagé à verser un million de dollars aux personnes qui en trouveraient la solution.
82
+
83
+ C'est un problème ouvert, donc formellement, il n'y a pas de réponse reconnue. Mais, en pratique, la plupart des spécialistes[réf. nécessaire] s'accordent pour penser que P≠NP, c'est-à-dire qu'il existe effectivement des problèmes difficiles qui n'admettent pas d'algorithme efficace.
84
+
85
+ Ce type de problème de complexité algorithmique est directement utilisé en cryptologie. En effet, les méthodes de cryptologie modernes reposent sur l'existence d'une fonction facile à calculer qui possède une fonction réciproque difficile à calculer. C'est ce qui permet de chiffrer un message qui sera difficile à décrypter (sans la clé).
86
+
87
+ La plupart des chiffrements (méthode de cryptographie) reposent sur le fait que la procédure de Décomposition en produit de facteurs premiers n'a pas d'algorithme efficace connu. Si quelqu'un trouvait un tel algorithme, il serait capable de décrypter la plupart des cryptogrammes facilement. On sait d'ailleurs qu'un calculateur quantique en serait capable, mais ce genre d'ordinateur n'existe pas, en tout cas pour le moment.
88
+
89
+ Plus récemment[Quand ?], et à la frontière avec la logique mathématique : la correspondance de Curry-Howard a jeté un pont entre le monde des démonstrations formelles et celui des programmes.
90
+
91
+ Citons aussi l'étude de la mécanisation des procédés de calcul et de pensée qui a permis de mieux comprendre la réflexion humaine, et apporté des éclairages en psychologie cognitive et en linguistique, par exemple, à travers la discipline du traitement automatique du langage naturel[30],[31].
92
+
93
+ Le terme technologies de l'information et de la communication désigne un secteur d'activité et un ensemble de biens qui sont des applications pratiques des connaissances scientifiques en informatique ainsi qu'en électronique numérique, en télécommunication, en sciences de l'information et de la communication et en cryptologie.
94
+
95
+ Les appareils en électronique numérique utilisent tous un système logique. Les entrées et sorties des composants électroniques n'ont que deux états ; l'un correspondant à vrai, l'autre à faux. On démontre qu'en assimilant vrai au nombre 1 et faux au nombre 0, on peut établir les règles logiques qui fondent un système de numération binaire. Les appareils représentent toute l'information sous cette forme.
96
+
97
+ Les appareils informatiques se décomposent en quatre ensembles qui servent respectivement à entrer des données, les stocker, les traiter, puis, les faire ressortir de l'appareil, selon les principes de la machine de Turing et l'architecture de von Neumann. Les données circulent entre les pièces des différentes unités par des lignes de communication, les bus. Le processeur est la pièce centrale qui anime l'appareil en suivant les instructions des programmes qui sont enregistrés à l'intérieur.
98
+
99
+ Il existe aujourd'hui une gamme étendue d'appareils capables de traiter automatiquement des informations. De ces appareils, l'ordinateur est le plus connu, le plus ouvert, le plus complexe et un des plus anciens. L'ordinateur est une machine modulable et universelle qui peut être adaptée à de nombreuses tâches par ajout de matériel ou de logiciel.
100
+
101
+ Un système embarqué est un appareil équipé de matériel et de logiciel informatique, et affecté à une tâche bien précise.
102
+
103
+ Exemples d'appareils :
104
+
105
+ L'ensemble des composants électroniques, nécessaires au fonctionnement des appareils numériques, est appelé « en anglais hardware ». Dans un boîtier se trouvent les pièces centrales, par exemple, le processeur et des pièces périphériques servant à l'acquisition, au stockage, à la restitution et la transmission d'informations. L'appareil est un assemblage de pièces qui peuvent être de différentes marques. Le respect des normes industrielles par les différents fabricants assure le fonctionnement de l'ensemble.
106
+
107
+ La carte mère est un circuit imprimé avec de nombreux composants et ports de connexion constituant le support principal des éléments essentiels d'un ordinateur (Supports des microprocesseur, mémoires, connecteurs divers et autres ports d'entrée-sortie)[32].
108
+
109
+ L'intérieur du boîtier d'un appareil informatique contient un ou plusieurs circuits imprimés sur lesquels sont soudés des composants électroniques et des connecteurs. La carte mère est le circuit imprimé central, sur lequel sont connectés tous les autres équipements.
110
+
111
+ Un bus est un ensemble de lignes de communication qui servent aux échanges d'information entre les composants de l'appareil informatique. Les informations sont transmises sous forme de signaux électriques. Le plus petit élément d'information manipulable en informatique correspond à un bit. Les bus transfèrent des bytes d’informations composés de plusieurs bits en parallèle.
112
+
113
+ Les périphériques sont par définition, les équipements situés à l'extérieur du boîtier.
114
+
115
+ Les périphériques d'entrée servent à commander l'appareil informatique ou à y envoyer des informations.
116
+
117
+ L'envoi des informations se fait par le procédé de numérisation. Il s'agit de transformer des informations brutes (une page d'un livre, les listes des éléments périodiques, etc.) en suite de nombres binaires pouvant être manipulées par un appareil informatique. La transformation est faite par un circuit électronique. La construction du circuit diffère en fonction de la nature de l'information à numériser.
118
+
119
+ L'ensemble des dispositifs de commande et les périphériques de sortie directement associés forment une façade de commande appelée interface homme-machine.
120
+
121
+ Une mémoire est un dispositif électronique (circuit intégré) ou électromécanique destiné à conserver des informations dans un appareil informatique.
122
+
123
+ Le processeur est le ou les composants électroniques qui exécute des instructions : (calcul, choix, gestion des taches). Un appareil informatique contient au moins un microprocesseur, voire deux, quatre, ou plus. Les ordinateurs géants contiennent des milliers de processeurs.
124
+
125
+ L'acronyme CPU (pour l'anglais Central Processing Unit) désigne le ou les processeurs centraux de l'appareil. L'exécution des instructions par le ou les CPU influence tout le déroulement des traitements.
126
+
127
+ Un microprocesseur multi-cœur réunit plusieurs circuits intégrés de processeur dans un seul boîtier. Un composant électronique construit de cette manière effectue le même travail que plusieurs processeurs.
128
+
129
+ Les équipements de sortie servent à présenter les informations provenant d'un appareil informatique sous une forme reconnaissable par un humain.
130
+
131
+ Les équipements de réseau servent à la communication d'informations entre des appareils informatiques, en particulier, à l'envoi d'informations, à la réception, à la retransmission, et au filtrage. Les communications peuvent se faire par câble, par onde radio, par satellite, ou par fibre optique.
132
+
133
+ Un protocole de communication est une norme industrielle relative à la communication d'informations. La norme établit autant le point de vue électronique (tensions, fréquences) que le point de vue informationnel (choix des informations, format), ainsi que le déroulement des opérations de communication (qui initie la communication, comment réagit le correspondant, combien de temps dure la communication, etc.). Selon le modèle OSI – qui comporte sept niveaux –, une norme industrielle (en particulier un protocole de communication) d'un niveau donné, peut être combinée avec n'importe quelle norme industrielle d'une couche située en dessus ou en dessous.
134
+
135
+ Une carte réseau est un circuit imprimé qui sert à recevoir et envoyer des informations conformément à un ou plusieurs protocoles.
136
+
137
+ Un modem est un équipement qui sert à envoyer des informations sous forme d'un signal électrique modulé, ce qui permet de les faire passer sur une ligne de communication analogique telle une ligne téléphonique.
138
+
139
+ Un logiciel est un ensemble d'informations relatives à un traitement automatisé, qui correspond à la « procédure » d'une Machine de Turing. La mécanique de cette machine correspondant au processeur. Le logiciel peut être composé d'instructions et de données. Les instructions mettent en application les algorithmes en rapport avec le traitement d'information voulu. Les données incluses dans un logiciel sont les informations relatives à ce traitement ou exigées par lui (valeurs clés, textes, images, etc.).
140
+
141
+ Le logiciel peut prendre une forme exécutable (c'est-à-dire, directement compréhensible par le micro-processeur) ou source, c'est-à-dire que la représentation est composée d'une suite d'instructions directement compréhensible par un individu. Ainsi donc, on peut considérer le logiciel comme une abstraction qui peut prendre une multitude de formes : il peut être imprimé sur du papier, conservé sous forme de fichiers informatiques ou encore stocké dans une mémoire (une disquette, une clé USB).
142
+
143
+ Un appareil informatique peut contenir de très nombreux logiciels, organisés en trois catégories :
144
+
145
+ Un logiciel embarqué, un logiciel libre, un logiciel propriétaire font référence à une manière de distribuer le logiciel. Voir « distribution de logiciels ».
146
+
147
+ Lire en ligne : IEEE Computer Society - Keywords[33].
148
+
149
+ Un logiciel applicatif ou application informatique contient les instructions et les informations relatives à une activité automatisée par un appareil informatique (informatisée). Il peut s'agir d'une activité de production (exemple : activité professionnelle), de recherche, ou de loisir.
150
+
151
+ Un logiciel système contient les instructions et les informations relatives à des opérations de routine susceptibles d'être exécutées par plusieurs logiciels applicatifs. Un logiciel système sert à fédérer, unifier et aussi simplifier les traitements d'un logiciel applicatif. Les logiciels systèmes contiennent souvent des bibliothèques logicielles.
152
+
153
+ Lorsqu'un logiciel applicatif doit effectuer une opération de routine, celui-ci fait appel au logiciel système par un mécanisme appelé appel système. La façade formée par l'ensemble des appels systèmes auquel un logiciel système peut répondre est appelée Interface de programmation ou API (acronyme de l'anglais Application programming Interface).
154
+
155
+ Un logiciel applicatif effectue typiquement un grand nombre d'appels système, et par conséquent, il peut fonctionner uniquement avec un système d'exploitation dont l'interface de programmation correspond. Le logiciel est alors dit compatible avec ce système d'exploitation, et inversement.
156
+
157
+ Le système d'exploitation est un logiciel système qui contient l'ensemble des instructions et des informations relatives à l’utilisation commune du matériel informatique par les logiciels applicatifs.
158
+
159
+ Les traitements effectués par le système d'exploitation incluent : répartition du temps d'utilisation du processeur par les différents logiciels (multitâche), répartition des informations en mémoire vive et en mémoire de masse. En mémoire de masse, les informations sont groupées sous formes d'unités logiques appelées fichiers.
160
+
161
+ Les traitements effectués par le système d'exploitation incluent également les mécanismes de protection contre l'utilisation simultanée par plusieurs logiciels applicatifs d'équipements de matériel informatique qui par nature ne peuvent pas être utilisés de manière partagée (voir Exclusion mutuelle).
162
+
163
+ POSIX est une norme industrielle d'une interface de programmation qui est appliquée dans de nombreux systèmes d'exploitation, notamment la famille UNIX.
164
+
165
+ L’environnement graphique est le logiciel système qui organise automatiquement l'utilisation de la surface de l'écran par les différents logiciels applicatifs et redirige les informations provenant des dispositifs de pointage (souris). L'environnement graphique est souvent partie intégrante du système d'exploitation.
166
+
167
+ Une base de données est un stock structuré d'informations enregistré dans un dispositif informatique.
168
+
169
+ Un système de gestion de base de données (sigle : SGBD) est un logiciel système dont les traitements consistent à l'organisation du stockage d'informations dans une ou plusieurs bases de données. Les informations sont disposées de manière à pouvoir être facilement modifiées, triées, classées, ou supprimées. Les automatismes du SGBD incluent également des protections contre l'introduction d'informations incorrectes, contradictoires ou dépassées[34].
170
+
171
+ Le micrologiciel est souvent distribué sur une puce de mémoire morte faisant partie intégrante du matériel en question. Il peut être mis à jour soit en changeant la ROM ou pour les systèmes les plus récents en réécrivant la mémoire flash.
172
+
173
+ Le traitement de l'information s'applique à tous les domaines d'activité et ceux-ci peuvent se trouver associés au mot « informatique », comme dans « informatique médicale », où les outils informatiques sont utilisés dans l'aide au diagnostic (ce champ d'activité se rapportera plutôt à l'informatique scientifique décrite ci-dessous), ou dans « informatique bancaire », désignant des systèmes d'information bancaire qui relèvent plutôt de l'informatique de gestion, de la conception et de l'implantation de produits financiers qui relèvent plutôt de l'informatique scientifique et des mathématiques, ou encore de l'automatisation des salles de marché qui en partie relève de l'informatique temps réel.
174
+
175
+ Les grands domaines d'utilisation de l'informatique sont :
176
+
177
+ Les différents domaines d'utilisation de l'informatique sont les suivants :
178
+
179
+ L'informatique est un secteur d'activité scientifique et industriel important aux États-Unis, en Europe et au Japon. Les produits et services de cette activité s'échangent dans le monde entier. Les produits immatériels tels que les connaissances, les normes, les logiciels ou les langages de programmation circulent très rapidement par l'intermédiaire des réseaux informatiques et de la presse spécialisée, et sont suivis par les groupes de veille technologique des entreprises et des institutions. Les matériels informatiques peuvent être conçus sur un continent et construits sur un autre.
180
+
181
+ L'anglais international est la langue véhiculaire du secteur d'activité. Il est enseigné dans les écoles[36]. C'est la langue des publications scientifiques ainsi que de nombreux ouvrages techniques. La grande majorité des langages de programmation utilisent le vocabulaire anglais comme base. Les termes peuvent provenir des instituts de recherche, des entreprises, ou des organismes de normalisation du secteur. De nombreux néologismes sont des abréviations ou des mots-valise basés sur des mots en anglais. Le grand nombre d'anglicismes reflète la domination actuelle des États-Unis sur ce marché[37].
182
+
183
+ L'usage d'abréviations joue le même rôle que celui des formules chimiques : l'ébauche d'une nomenclature internationale qui facilite l'accès des lecteurs non anglophones à la littérature informatique. Il existe en outre, un phénomène d'emprunt lexical réciproque entre les langages de programmation – dont le lexique est basé sur l'anglais – et le jargon informatique[38].
184
+
185
+ On trouve dans le monde environ un milliard de micro-ordinateurs[39], trois cent mille stations de travail, quelques dizaines de milliers de mainframes, et deux mille superordinateurs en état de marche.
186
+
187
+ On ne connaît pas avec certitude la part de marché occupée par l'industrie des systèmes embarqués, mais on estime que l'informatique représente le tiers du coût d'un avion ou d'une voiture[40].
188
+
189
+ La distribution des produits informatiques est faite sous la forme de multiples canaux de distribution, parmi lesquels on compte la vente directe, le e-commerce, les chaînes de revendeurs, les groupements de revendeurs, la vente par correspondance.
190
+
191
+ Les grossistes informatiques ont un rôle clef dans la distribution informatique et sont un point de passage quasi obligé pour les sociétés qui ont choisi la vente indirecte (par un réseau de revendeurs). Les grossistes, qu'ils soient généralistes ou spécialisés, adressent la multitude de petits points de vente ou les sociétés de service pour lesquelles l'activité de négoce représente un volume d'activité faible.
192
+
193
+ Aujourd'hui la plupart des constructeurs sont spécialisés soit dans le matériel, soit dans le logiciel, soit dans les services.
194
+ Apple et Oracle (Sun) sont parmi les seuls constructeurs spécialisés à la fois dans le matériel et le logiciel. IBM et HP sont parmi les seuls constructeurs spécialisés à la fois dans le matériel et les services.
195
+
196
+ Dans le sultanat d'Oman entre 2002 et 2005, 16 % des ventes concernaient du logiciel, 30 % concernait des ordinateurs, 28 % concernait des services, et 25 % concernait des équipements de transmission[41].
197
+
198
+ En Autriche, en 2007, 21 % des ventes concernent le logiciel, 34 % concernent le matériel, et 45 % concernent des services[42].
199
+
200
+ Historiquement, le matériel informatique était distribué par les grands constructeurs qui traitaient en direct avec leurs clients ; la plupart de ceux-ci étant de grandes entreprises ou des organismes publics. Les logiciels étaient créés par les clients. Les constructeurs fournissaient uniquement un système d'exploitation, et assistaient leurs clients par l'organisation de cours de programmation à la formation des analystes programmeurs. Au fur et à mesure de la baisse des prix des systèmes, le marché s'est élargi, obligeant plusieurs constructeurs à se structurer pour mieux diffuser leur produit et à s'appuyer sur des partenaires.
201
+
202
+ Ces partenaires étaient au départ mono-marque et travaillaient souvent sous la forme d'agent semi-exclusif, puis ils se sont transformés au fil du temps en revendeurs indépendants multi-marques.
203
+
204
+ Dans les années 1980, en même temps que les premiers micro-ordinateurs, sont apparus les premiers éditeurs spécialisés dans le logiciel.
205
+
206
+ Depuis 1987, le marché du micro-ordinateur est le principal secteur du marché informatique, et les micro-ordinateurs, initialement utilisés à des fins domestiques, sont désormais largement utilisés dans les entreprises et les institutions, où ils tendent à remplacer les stations de travail et les mainframes.
207
+
208
+ Du fait de la croissance très rapide du marché, vecteur de forte concurrence, de nombreuses sociétés ont disparu dans les années 1980. Des quatorze grands fabricants de l'époque, en 1997 il n'en reste plus que deux (Intel et AMD)[43].
209
+
210
+ L'ordinateur est un appareil modulable, construit par assemblage de composants de différentes marques.
211
+
212
+ Le développement et la construction des composants est le fait de quelques marques très spécialisées. La majorité des constructeurs d'ordinateurs sont des assembleurs : un assembleur est une société qui vend des ordinateurs construits par assemblage de composants provenant d'autres marques, y compris de concurrents.
213
+
214
+ En 1965, Gordon Earle Moore, cofondateur d'Intel, un grand fabricant de microprocesseurs, émettait la Loi de Moore. Cette loi, basée sur l'observation, prédit que la complexité des microprocesseurs devrait doubler tous les deux ans. Quarante ans plus tard, cette observation se confirme toujours. Selon le magazine Ligne de crédit, l'alignement à la Loi de Moore n'est pas le fait du hasard, mais une volonté de l'industrie informatique[44].
215
+
216
+ Le matériel informatique est aujourd'hui produit par diverses multinationales, majoritairement du Japon et de Taïwan. Exemples :
217
+
218
+ En Autriche par exemple, les principales marques d'ordinateur sont, en 2007 : Hewlett-Packard (Palo Alto, États-Unis), Dell, (Round Rock, États-Unis), Fujitsu (Japon), Siemens (Berlin, Allemagne), Sony (Tokyo, Japon) et Acer (Taïwan)[42].
219
+
220
+ Les principales marques de consoles de jeux sont en 2007 : Sony (Tokyo, Japon), Nintendo (Kyoto, Japon), et Microsoft (Redmond, États-Unis)[45].
221
+
222
+ La fabrication d'un logiciel (développement) demande très peu de moyens techniques, et par contre beaucoup de temps et de savoir-faire.
223
+
224
+ Il existe aujourd'hui un très grand nombre d'auteurs de logiciels, il peut s'agir de multinationales comme Microsoft, de petites entreprises locales, voire de particuliers ou de bénévoles.
225
+
226
+ Les grosses entreprises, utilisant du matériel informatique pour leurs propres besoins, ont souvent des équipes spécialisées, qui créent des logiciels sur mesure pour les besoins de l'entreprise. Ces logiciels ne seront jamais mis sur le marché. Un progiciel est un logiciel prêt-à-porter et générique prévu pour répondre à un besoin ordinaire. Par opposition à un logiciel spécifique, qui est développé sur mesure en vue de répondre au besoin d'un client en particulier. La création de logiciels spécifique est le principal sujet de contrats de services des entreprises informatiques.
227
+
228
+ Dans des secteurs industriels comme l'aviation, des équipes créent des logiciels pour les systèmes embarqués de ce secteur. Ces logiciels ne sont jamais mis sur le marché séparément.
229
+
230
+ Un logiciel étant un ensemble d'informations, il peut être transmis par les moyens de télécommunications. Le téléchargement est l'opération qui consiste à utiliser un réseau de télécommunication pour récupérer un logiciel en provenance d'un autre appareil. Le e-commerce est l'activité qui consiste à vendre des logiciels (ou d'autres biens) en les distribuant par des réseaux de télécommunication comme Internet.
231
+
232
+ On peut distinguer quatre grands types de logiciels : libres, propriétaires, shareware, freeware, en fonction du type de contrat de licence qui régit leur distribution, utilisation et copie.
233
+
234
+ Il existe aujourd'hui une offre très large de logiciels, de tous les types : libres, propriétaires, shareware et freeware.
235
+
236
+ L'industrie du logiciel est un des principaux secteurs économiques en Europe et aux États-Unis. De nombreux constructeurs de logiciels sont aux États-Unis. La création de logiciels applicatifs représente 52 % de l'activité[46].
237
+
238
+ Si le Japon est un des pays les mieux équipés en matériel informatique, on y trouve les plus grands fabricants de matériel, il n'en va pas de même pour le logiciel, et de nombreux logiciels posent des problèmes pour l'écriture de textes en utilisant l'alphabet japonais[47].
239
+
240
+ Il existe en 2008 environ quatre-vingts systèmes d'exploitation différents. Le marché est largement occupé par la famille Windows : cette famille de systèmes d'exploitation, propriété de Microsoft (Redmond, États-Unis) occupe environ 90 % du marché des systèmes d'exploitation pour ordinateurs personnels. La société Microsoft a fait l'objet de divers procès pour monopolisation du marché[48].
241
+ En 2019, le marché des smartphones, tablettes et objet connectés a fortement évolué et utilise très majoritairement le système Androïd développé par Google.
242
+
243
+ GNU est un projet de système d'exploitation lancé en 1985, entièrement basé sur des produits open source. Linux est un système d'exploitation open source, écrit par une équipe de plus de 3 200 bénévoles. La valeur de revente de Linux est estimée à plus de 1,4 milliard de dollars[48].
244
+
245
+ L'offre en logiciels libres consiste notamment en des ensembles qui contiennent à la fois des produits GNU et Linux. Ils sont distribués avec des magazines, ou mis à disposition pour le téléchargement.
246
+
247
+ Aujourd'hui la majorité des téléphones portable sont basés sur des systèmes d'exploitation libres : OS X a été développé à partir de Free BSD, Android est quant à lui basé sur un système Linux classique. Ce qui fait des systèmes Open Source Linux et Free BSD les systèmes les plus répandus sur le marché du téléphone portable.
248
+
249
+ La Contrefaçon numérique consiste à utiliser ou à mettre à disposition tout ou partie d'un logiciel alors que sa licence ne l'autorise pas, les éditeurs logiciel parlent volontiers de pirates pour désigner les auteurs voir, les utilisateurs de ces contrefaçons.
250
+
251
+ La licence d'utilisation s'apparente à un contrat (dont la valeur juridique varie selon les pays) accepté implicitement par tout acheteur d'un logiciel (ou explicitement lors de l'installation ou du premier lancement de celui-ci).
252
+
253
+ Par une licence propriétaire, l'éditeur octroie le droit, généralement exclusif et non transmissible, à l'acheteur d'utiliser le logiciel. Si une copie de ce logiciel est mise à disposition d'autrui, l'utilisation par autrui est alors une violation des clauses du contrat de licence et la mise à disposition est considérée comme un acte de contrefaçon.
254
+
255
+ La vente de licences d'utilisation est la première source de revenus de nombreux éditeurs logiciels et la copie voir la diffusion illégale représente pour eux un important manque à gagner. La contrefaçon touche le marché du logiciel comme les marchés d'autres biens immatériels tels que la musique ou la vidéo.
256
+
257
+ Les éditeurs vendent souvent leur logiciel accompagné de services tels que garantie et mises à jour, des services qui ne sont, la plupart du temps, disponibles que sur les logiciels légalement utilisés.
258
+
259
+ Le nombre de copies de logiciels vendues par des contrefacteurs est plus ou moins élevé selon les pays. Selon la Business Software Alliance, en Algérie 85 % des logiciels vendus en 2008 seraient issus du piratage[49]. Toujours selon la Business Software Alliance, au Luxembourg, ce taux aurait été de 21 % en 2007, ce qui serait le taux le plus bas du monde[50].
260
+
261
+ Des passages de cet article sont désuets ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-le ou discutez-en. Vous pouvez également préciser les sections à actualiser en utilisant {{section à actualiser}}.
262
+
263
+ Le passage d'un marché industriel[51] de produits à un marché des services est relativement récent et en forte progression[52]. Le commerce de services consiste principalement en la vente et l'exécution de mandats concernant des modifications sur des systèmes d'information d'entreprises ou de collectivités.
264
+
265
+ Les systèmes d'information des entreprises sont parfois composés de centaines d'ordinateurs, sur lesquels sont exécutés des centaines de logiciels de manière simultanée. Il existe de nombreux liens entre les différents logiciels et les différents ordinateurs, et le simple fait d'arrêter un seul des éléments risque de déranger des milliers d'usagers, voire de provoquer le chômage technique de l'entreprise.
266
+
267
+ Selon le cabinet Gartner Dataquest, les services informatiques ont généré 672,3 milliards de dollars dans le monde en 2006. Soit un marché en augmentation de 6,4 % par rapport à 2005[53].
268
+
269
+ Un consultant est une personne chargée d'une mission de services.
270
+
271
+ De nombreuses SSII se trouvent aux États-Unis et en Inde. Parmi les leaders du marché on trouve IBM – la plus ancienne société d'informatique encore en activité –, ainsi que EDS, Accenture et Hewlett-Packard, toutes originaires des États-Unis.
272
+
273
+ Les principaux sujets des mandats sont la création de logiciels sur mesure, la mise en place de progiciels et la modification des fichiers de configuration en fonction des besoins, des opérations de réglage, d'expertise et de surveillance du système informatique. En France la majorité des constructeurs de logiciels sont des SSII.
274
+
275
+ L'informaticien est d'une manière générale une personne qui travaille dans le secteur de l'informatique. Il existe dans ce secteur diverses activités qui sont orientées vers la création de logiciels ou la maintenance d'un système informatique – matériel et logiciels.
276
+
277
+ Le secteur dépend également des activités des fabricants de semi-conducteurs et de pièces détachées, des assembleurs, ainsi que des fournisseurs de télécommunications et des services d'assistance.
278
+
279
+ La maintenance d'un système informatique consiste à la préparation d'ordinateurs tels que serveurs, ordinateurs personnels, ainsi que la pose d'imprimantes, de routeurs ou d'autres appareils. L'activité consiste également au dépannage des machines, à l'adaptation de leur configuration, l'installation de logiciels tels que systèmes d'exploitation, systèmes de gestion de base de données ou logiciels applicatifs, ainsi que divers travaux de prévention des pannes, des pertes ou des fuites d'informations telles que l'attribution de droits d'acc��s ou la création régulière de copies de sauvegarde (backup en anglais).
280
+
281
+ Le directeur informatique décide des évolutions du système informatique dans les grandes lignes, conformément à la politique d'évolution de la société qui l'emploie. Il sert d'intermédiaire entre les fournisseurs et les clients (employés de l'entreprise), ainsi que la direction générale. Il propose des budgets, des évolutions, puis mandate des fournisseurs pour des travaux.
282
+
283
+ L'ingénieur système travaille à la mise en place et l'entretien du système informatique : la pose de matériel informatique, l'installation de logiciels tels que systèmes d'exploitation, systèmes de gestion de base de données ou logiciels applicatifs, et le réglage des paramètres de configuration des logiciels.
284
+
285
+ L'administrateur de bases de données est chargé de la disponibilité des informations contenues dans des bases de données et la bonne utilisation des systèmes de gestion de base de données – les logiciels qui mettent à disposition les informations et qui occupent une place stratégique dans de nombreuses entreprises. Il s'occupe des travaux de construction, d'organisation et de transformation des bases de données, ainsi que du réglage des paramètres de configuration du système de gestion de base de données et de l'attribution de droit d'accès sur le contenu des bases de données.
286
+
287
+ Le responsable d'exploitation veille à la disponibilité constante du système informatique. Il effectue des tâches de sauvegarde régulière en vue de prévenir la perte irrémédiable d'informations, organise les travaux de transformation du système informatique en vue de limiter la durée des mises hors service et attribue des droits d'accès en vue de limiter les possibilités de manipulation du système informatique au strict nécessaire pour chaque usager – ceci en vue de prévenir des pertes ou des fuites d'information.
288
+
289
+ Le développement de logiciels consiste à la création de nouveaux logiciels ainsi que la transformation et la correction de logiciels existants. En font partie la définition d'un cahier des charges pour le futur logiciel, l'écriture du logiciel dans un ou l'autre langage de programmation, le contrôle du logiciel créé, la planification et l'estimation du budget des travaux.
290
+
291
+ Dans une équipe d'ingénieurs, le chef de projet est chargé d'estimer la durée des travaux, d'établir un planning, de distribuer les tâches entre les différents membres de l'équipe, puis de veiller à l'avancée des travaux, au respect du planning et du cahier des charges. Le chef de projet participe également à la mise en place du logiciel chez le client et récolte les avis des usagers.
292
+
293
+ L'analyste-programmeur est chargé d'examiner le cahier des charges du futur logiciel, de déterminer la liste de toutes les tâches de programmation nécessaire pour mettre en œuvre le logiciel. Il est chargé de déterminer les automatismes les mieux appropriés en fonction du cahier des charges et des possibilités existantes sur le système informatique. L'analyste-programmeur est ensuite chargé d'effectuer les modifications nécessaires dans le logiciel, de rédiger ou de modifier le code source du logiciel et de vérifier son bon fonctionnement.
294
+
295
+ L'architecte des systèmes d'informations est chargé de déterminer, d'organiser et de cartographier les grandes lignes de systèmes informatiques ou de logiciels. Il réalise des plans d'ensemble, détermine les composants (logiciel et matériel) principaux de l'ensemble, ainsi que les flux d'informations entre ces composants. Lors de la création de nouveaux logiciels il est chargé de découper le futur logiciel en composants, puis d'organiser et de cartographier le logiciel et les produits connexes.
296
+
297
+ Les entreprises et les institutions qui ont un système informatique de grande ampleur ont souvent une équipe d'informaticiens qui travaillent à la maintenance du système ainsi qu'à la création de logiciels pour le compte de l'entreprise. Cette équipe, dirigée par le directeur informatique peut faire appel à des éditeurs de logiciel ou des sociétés de services en ingénierie informatique (abréviation SSII) pour certains travaux. Par exemple, lorsque l'équipe interne est trop peu nombreuse ou ne possède pas les connaissances nécessaires. Les entreprises peuvent également faire appel à des consultants – des employés d'une société tierce – pour prêter main-forte ou conseiller leur équipe sur un sujet précis.
298
+
299
+ L'infogérance consiste à déléguer toute la maintenance du système d'information à une société de services. Ces services sont parfois réalisés offshore : des équipes délocalisées (parfois situées dans un pays lointain) pilotent les ordinateurs à travers les réseaux informatiques (télémaintenance).
300
+
301
+ L'intégration verticale consiste pour une société informatique à non seulement créer un logiciel, mais également travailler sur des opérations antérieures et postérieures au développement du logiciel en question, tels que le management du système d'information, l'aide à la décision de la direction des systèmes d'information, les opérations de migration ou les services d'assistance.
302
+
303
+ En cloud computing, un site informatique - matériel, logiciel et raccordements réseau - appartenant à un fournisseur, est mis à disposition des consommateurs en self-service payé à l'usage. Selon le service offert, la responsabilité du système d'exploitation, des logiciels moteurs et des logiciels applicatifs incombe soit au fournisseur soit au consommateur.
304
+
305
+ On applique souvent l'adjectif « virtuel » ou « immatériel » aux produits de l'informatique, ce qui pourrait laisser croire que l'informatique est peu consommatrice de ressources naturelles. Jean-Marc Jancovici montre que la dématérialisation, souvent présentée comme une solution pour le développement durable de l'économie, ne s'est pas accompagnée d'une diminution des flux physiques par rapport aux flux d'information[54]. En pratique, dans les années 2010, les directions des systèmes d'information sont généralement tenues à l'écart des programmes de développement durable des entreprises.
306
+
307
+ On se rend compte aujourd'hui, avec les premières études des experts en informatique verte (TIC durables), que l'informatique serait directement à l'origine de 5 % des émissions de gaz à effet de serre de la France[55]. L'informatique générerait également une forte consommation d'électricité. Mais les impacts environnementaux sont surtout concentrés lors de la fabrication des équipements et leur fin de vie. Les principaux impacts sont l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables et les pollutions (eau, air, sol) qui dégradent les écosystèmes[56].
308
+
309
+ L'application des principes de développement durable à l'informatique donne naissance aux TIC durables. Elle englobe les trois piliers du développement durable (environnement, social, économique) et se caractérise par une double démarche (souvent menée en parallèle) :
310
+
311
+ À terme, le développement durable devrait faire évoluer les modèles employés en informatique. Il est, en effet, nécessaire d'expliciter la sémantique des données, documents ou modèles, ce qui relève de la branche de l'informatique appelée représentation des connaissances. Plusieurs projets en écoinformatique se déroulent dans le cadre d'initiatives telles que le web sémantique[57].
312
+
313
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2736.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,382 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ La justice est un principe philosophique, juridique et moral fondamental : suivant ce principe, les actions humaines doivent être approuvées ou rejetées en fonction de leur mérite au regard de la morale (le bien), du droit, de la vertu ou de tout autre norme de jugement des comportements. Quoique la justice soit un principe à portée universelle, ce qui est considéré comme juste varie grandement suivant les cultures. La justice est un idéal souvent jugé fondamental pour la vie sociale et la civilisation.
2
+
3
+ Au sein d'un état, la "justice" est un ensemble d’institutions (police, tribunaux, prisons…) qui imposent le règne de la loi, sans lien nécessaire avec le principe philosophique. Elle est jugée fondamentale pour faire respecter les lois de l’autorité en place, légitime ou pas. La justice est censée punir quiconque ne respecte pas la loi avec une sanction ayant pour but de lui apprendre la loi et parfois de contribuer à la réparation des torts faits à autrui, au patrimoine privé ou commun ou à l'environnement.
4
+
5
+ Pour des raisons de clarté, cet article traite séparément de la justice dans ses trois acceptions :
6
+
7
+ L'étymologie du mot « justice » est conforme à son histoire. Le droit romain, créateur de la première justice-institutionnelle de l'histoire est aussi à l'origine linguistique du mot. En latin, la justice se dit « justitia,ae » (écrit dans cette langue « iustitia »), nom féminin provenant de « justus » qui signifie « conforme au droit », ayant lui-même pour racine, « jus - juris » « le droit » au sens de permission, dans le domaine religieux. Son étymon est parent avec le verbe « jurare », « jurer » qui désigne une parole sacrée, proclamée à haute voix. Proche, le mot « juge » renvoie au latin « judex » qui signifie « celui qui montre »[1].
8
+
9
+ Néanmoins, d'autres pistes étymologiques sont avancées. Dans Jus et le Code civil : Jus ou la cuisine romaine de la norme, Robert Jacob[2] propose une étymologie formée à partir du mot « jus » (la sauce en latin), lié alors à la symbolique sacrificielle.
10
+
11
+ Le philosophe britannique, John Stuart Mill[note 1] estime que le terme « justice » est dérivé du verbe latin « jubere » - « ordonner, décréter » - ce qui permet d'établir un lien entre l'ordre qui énonce le droit et le juste qui lui est conforme. La philologie moderne porte intérêt aux origines religieuses du terme, indiscutables ; il aurait ainsi pour racine le sanskrit « ju », qui se retrouve dans des termes comme « jugum » (le « joug ») ou le verbe « jungere » (« joindre, unir »), notions où domine le sème du sacré[3].
12
+
13
+ La justitia latine, cependant, ainsi que le jus, se sont de bonne heure séparés de la religion, même si les premiers textes, ceux des Douze tables, par exemple, vouent les contrevenants à la malédiction : « patronus si clienti fraudem fecerit, sacer esto », soit : « Si un client trompe son patron, qu'il soit maudit. »[4]. L'étymon latin est conservé dans la terminologie juridique, à travers les notions de jus cogens (droit impératif en droit international), de jus soli (droit du sol) ou de jus gentium (droit des gens, des peuples).
14
+
15
+ Fondamentalement, la justice est polymorphe, dépendant des époques et des civilisations.
16
+
17
+ Pour la philosophie occidentale antique, la justice est avant tout une valeur morale. La « justice morale » serait un comportement alliant respect et équité à l'égard d'autrui. Cette attitude, supposée innée dans la conscience humaine serait elle-même à l'origine d'un « sens de la justice », valeur universelle qui rendrait l'être humain apte à évaluer et juger les décisions et les actions, pour lui-même et pour autrui. La justice en tant qu'institution est l'organe social constitué de la justice en tant que fonction qui doit « rendre la justice » et « dire le droit ».
18
+
19
+ La culture populaire a retenu des expressions consacrées comme la « justice de Salomon » et celle d'Aristote, la « justice d’Antigone » opposant les « lois non écrites » de la conscience aux lois écrites de la Cité.
20
+
21
+ La notion de justice désigne à la fois la conformité de la rétribution avec le mérite et le respect de ce qui est conforme au droit d'autrui : elle est donc indissociablement morale et juridique. Mais le concept est aussi culturel et ses applications varient selon les coutumes, les traditions, les structures sociales, et les représentations collectives. En philosophie, la justice renvoie à d'autres concepts comme la liberté, l'égalité, l'équité, l'éthique, la paix sociale. De manière générale, on distingue la justice dans son sens moral, l'on parle alors de légitimité, et la justice dans son sens juridique, l'on parle alors de légalité.
22
+
23
+ L'histoire de la notion de justice est liée à l'histoire des peuples et des civilisations. Ses diverses conceptions et applications sont le résultat de la pensée et des conditions de vie de l'époque. Son étude exige donc une approche mêlant philosophie, théologie, économie, morale et Droit politique.
24
+
25
+ Au sein de la notion générale et polysémique de justice ; on distingue ainsi :
26
+
27
+ Le terme étant très utilisé, on dénombre de multiples locutions et tournures idiomatiques utilisant le mot « justice », mais comportant des sens et des situations d'usage différents :
28
+
29
+ Le mot « justice » a pour antonyme celui d'« injustice » (du latin, injustitia : rigueur injuste) signifiant absence de justice. Il s'agit d'un antonyme parfait car ce sont avant tout des concepts philosophiques marquant des catégories précises de la pensée.
30
+
31
+ Le substantif « justice » possède enfin de nombreux dérivés tels :
32
+
33
+ La justice est assise sur des bases philosophiques dont le développement témoigne de l'évolution de la pensée et des systèmes.
34
+ Les penseurs ont très tôt soulevé la question d’une justice universelle indépendamment des sociétés humaines, c'est-à-dire une idée en soi, par opposition à une justice culturelle, c'est-à-dire contingente.
35
+
36
+ En occident, la première trace écrite d'une réflexion sur la justice se trouve chez le philosophe présocratique de la Nature, Héraclite qui affirma au Ve siècle av. J.-C. : « S'il n'y avait pas d'injustice, on ignorerait jusqu'au nom de la justice »[6], la définissant par son antonyme. Selon lui l'idéal de justice en soi se comprend par le refus d'un état d'injustice, assimilé au chaos social.
37
+
38
+ La justice comme idéal individuel ou collectif fut le sujet de nombreuses théories philosophiques et métaphysiques, souvent associées aux notions de Liberté, d'Égalité ou de Société, au souci d'égalité d'accès à la justice et à la réparation (par la fourniture gratuite de droits de défense par exemple) car dans les faits, les nantis et les personnes cultivées ont souvent plus de facilités pour accéder ou échapper à la justice et pour se défendre[7],[8].
39
+
40
+ La Justice devient une réalité pratique et non plus philosophique dans la Rome antique par l'apparition d'une norme application : le droit.
41
+
42
+ La justice obéit désormais à des règles. La responsabilité de l'auteur (étymologiquement l'auteur est celui qui amplifie, ici un acte mauvais et répréhensible) est évaluée par rapport à une norme préexistante. Tout comportement qui dévie de la norme voit son auteur sanctionné sur la base d'un règlement qui matérialise, par des textes, l'échelle des sanctions à appliquer proportionnellement à l'écart constaté avec la norme.
43
+
44
+ On distingue alors deux justices, fonctionnant selon deux normes différentes mais complémentaires : la justice privée et la justice publique. La justice privée est rendue en dehors de l'État, c'est la médiation mais aussi la loi du Talion. Cette justice, la plus ancienne (voir le paragraphe historique) est à l'origine du droit privé que l'on pourrait qualifier de « droit des individus ». La justice y est ici une « affaire privée », un conflit entre particuliers. C'est selon l'adage juridique latin : « Justitia est constans et perpetua voluntas jus suum cuique tribuendi » (soit « La justice consiste en la volonté constante et continuelle de donner à chacun son droit »).
45
+
46
+ La justice publique est rendue par l'État. Son domaine par excellence est le droit pénal. Quand un crime a eu lieu, l'État considère qu'il ne peut laisser seul les individus régler le problème, il intervient. La justice publique est donc une « affaire publique » et donc un droit extérieur aux individus : le droit public.
47
+
48
+ Par extension, la justice a été assimilée au pouvoir judiciaire (l’ensemble des tribunaux et magistrats qui jugent les infractions). Il n’y a pas de lien nécessaire entre l’idéal de justice et l’institution judiciaire.
49
+
50
+ Si ce pouvoir a évolué au cours de l'histoire et des sociétés, depuis son invention, il est une institution fonctionnelle spécialisée dans le maintien (les Codes par exemple), le développement (la jurisprudence par exemple), et l'application de la justice (le jugement). Créée par la nécessité d'organiser la société, l'institution juridique est diverse selon l'époque ou la région du monde.
51
+
52
+ L'histoire de la justice s'intéresse à l'institutionnalisation du droit inspirée par les conceptions philosophiques de l'époque. Mais la justice n'est pas uniforme et il existe actuellement plusieurs systèmes juridiques qui correspondent à diverses organisations de la justice.
53
+
54
+ Le concept de justice est étudié en Europe dès l'Antiquité.
55
+
56
+ Des classifications diverses ont été proposées, selon l'origine, le but ou les moyens de mise en œuvre de la justice. La justice sert-elle à protéger les individus ? La société ? Qui crée la justice ? Faut-il punir ou soigner le criminel ? Autant de question que les philosophes ont tenté de résoudre.
57
+
58
+ Mais il n'existe aucune classification qui fasse le consensus car le concept même de justice dépend de la société qui l'applique.
59
+
60
+ Le premier arrêt de tribunal connu dans l'histoire de l'humanité remonte à l'époque sumérienne. La justice ainsi que la loi et l'éthique, furent des concepts fondamentaux dans l'antique Sumer ; ils étaient rendus autant en théorie qu'en pratique. La vie économique et sociale sumérienne en étaient donc fortement imprégnée. Ensuite, pendant l'Antiquité, la justice est distinguée entre deux concepts différents : le Droit et la Morale. La justice-morale ou Diké (Δίκη) est différente de la justice légale ou droit comme pouvait la considérer les romains au travers du droit romain.
61
+
62
+ Pour les Grecs, le juste est dikaion (terme dérivé de « Diké », la justice). La justice est une vertu et non une règle. Le juste est ce que nous devons établir dans nos relations avec les autres. Le juste établit l’égalité et l'équité entre les membres de la Cité. Pour Platon, il existe une analogie, un lien essentiel entre la justice dans l'âme et la justice dans la Cité. Faire régner l'harmonie entre les différentes parties de l'âme humaine permet de faire régner l'harmonie dans la Cité. Il n'existe pas de cité juste sans hommes justes[9].
63
+
64
+ À la Rome Antique, le concept se transforme, la diké fait place à la conception romaine du droit (« Jus, juris »)[note 2]. Le but de la justice devient alors de protéger les droits des citoyens romains et des autres nations (ou jus gentium).
65
+
66
+ Au Moyen Âge, l'étude de la justice se systématise et différents types sont définis. Saint-Thomas d'Aquin initie la conception morale de la justice en Occident : « La justice est la disposition par laquelle on donne, d’une perpétuelle et constante volonté, à chacun son droit »[10]. La justice est séparée en deux principaux types de justice, la justice dite générale (ou légale) et la justice particulière qui peut être commutative ou distributive. Les différences faites entre les types de justice sont encore largement de rigueur dans la pensée actuelle.
67
+
68
+ Dite aussi légale, qui consiste dans l'observance du bien commun. Les philosophes modernes comme John Rawls y voient l'ancien terme désignant la justice sociale, celle que la loi permet. Aristote l'oppose à la justice naturelle[11]. Ce faisant, Aristote décrit le droit naturel, celui émanant des dieux pour le monde grec, et le monde des hommes, promu par la loi.
69
+
70
+ Également tourné vers le bien commun, ce type de justice fondamentale ordonne et règle le comportement d'un individu auprès d'un autre ; elle est davantage casuistique. Elle se subdivise elle-même en deux types, selon qu'elle règle les rapports entre particuliers (justice commutative) ou entre particuliers et société (justice distributive), conception venant d'Aristote[12].
71
+
72
+ La justice commutative (ou corrective) est inspirée par Aristote. Elle « vise simplement la réalisation de la rectitude dans les transactions privées »[13]. Elle est « un genre de justice qui fait abstraction des mérites personnels pour déterminer selon une stricte égalité arithmétique ce qui est dû à chacun »[3]. Elle a pour but de rétablir l'égalité lorsque celle-ci est rompue au moment d'un échange, lorsqu'un cocontractant a exécuté son obligation et l'autre pas encore, ou d'un dommage. Rendre une justice commutative est le rôle propre du juge dans les procès où il intervient comme tiers entre les parties en conflit (Éthique à Nicomaque, V, 7)[13].
73
+
74
+ On la retrouve dans la pensée de nombreux économistes libéraux tels : Adam Smith, Friedrich Hayek, et ceux nommés, en référence à Vilfredo Pareto, « les Paressiens ». Évacuant l'intervention d'un arbitre allouant à chacun les biens en fonction de mérites qu'il détermine lui-même, la justice commutative suffit au bon fonctionnement d’un marché libre et spontané, dominé par le « laissez-faire » ; la justice n'étant pas l'émanation de la volonté d'un organisme comme l'État.
75
+
76
+ Du latin distributiva justitia signifiant : « le juste dans les distributions », la justice distributive règle la répartition des biens entre les membres de la société pour le bien commun. Elle considère les mérites des individus, et distribue les biens selon une part proportionnelle à ceux-ci[14]. L'échelle des mérites n'est pas universelle et varie en fonction du régime politique et des valeurs qu'il proclame : la vertu pour l'aristocratie, la richesse pour l'oligarchie, la liberté ou le mérite en lui-même[note 3] pour la démocratie, etc. À la différence de la justice commutative, la justice distributive est fondée sur une égalité géométrique.
77
+
78
+ Contrairement à la justice commutative qui ordonne l'égalité des parts échangées, elle commande l'égalité des proportions à raison des mérites. « La justice [distributive] tendra par exemple à ce que le même rapport existe entre les honneurs que nous décernons à Mozart et à Puccini et entre les qualités respectives des musiques de ces deux compositeurs »[15]. Une fois les biens correctement distribués, il faut maintenir les parts en l'état, ce qui est le rôle de la justice commutative[15].
79
+
80
+ Bien plus tard John Rawls utilise l'expression en lui donnant un sens différent. La justice distributive de Rawls se fonde avant tout sur des données sociologiques, en premier lieu le fait que les inégalités se transmettent de père en fils et deviennent des inégalités subies depuis la naissance, ce qui est un état de fait injuste[16]. Elle admet donc l'existence d'une inégalité (en version originale anglaise : unfairness) originelle qui est injuste. Il distingue ainsi la liberté commerciale qui régule le marché, et la liberté personnelle où réside le seul et unique concept de justice. La justice sociale s'en est largement inspirée, à travers la pensée de Bentham et son principe du plus grand bonheur pour le plus grand nombre[17].
81
+
82
+ En marge de ces deux types fondamentaux de justice d'autres types de justice sont évoqués. Même si, en dépit des différences évoquées, les auteurs n'y voient parfois qu'un jeu polysémique[18].
83
+
84
+ La justice rétributive (ou punitive, répressive) vise à rétablir l’ordre par l’imposition d’une souffrance justement proportionnée. L'objectif de la peine sera la dissuasion du délinquant (spécifiquement, c'est-à-dire celui à qui est imposé la sanction, et généralement, c'est-à-dire la population dans son ensemble) et l'application d'une vengeance justement due.
85
+
86
+ La justice réhabilitative se centre sur le délinquant en déterminant ses besoins afin de l’assister et de le traiter. Le délinquant est dans ce cas considéré comme un malade qu'il convient de guérir, d'assister afin de lui permettre d'adopter à l'avenir un comportement conforme aux attentes de la société. L'imposition d'une thérapie ou de suivre une formation répond généralement à cet objectif.
87
+
88
+ La justice réparatrice (ou restaurative) se centre sur le préjudice en essayant de le réparer et/ou de restaurer l’équilibre rompu entre les parties : la société, le délinquant et la victime. L'objectif sera alors la restauration du lien entre les différentes parties impliquées afin de rétablir la paix dans la communauté. La médiation auteur/victime est l'une des possibilités d'application de la justice réparatrice. Au niveau national, le cas le plus intéressant de justice réparatrice est celui de l'Afrique du Sud et de sa « Commission de la vérité et de la réconciliation », chargée de recenser toutes les violations des droits de l'homme depuis 1960 sous le régime d'apartheid sans prononcer de sanction afin de permettre une réconciliation nationale[note 4].
89
+
90
+ En philosophie, on utilise le terme « justice » dans des sens différents mais souvent complémentaires. Il peut être utilisé pour désigner le caractère de ce qui est soit conforme au droit, soit impartial ou alors considéré comme bien sur le plan moral[20].
91
+
92
+ La philosophie de la justice cherche à répondre à de nombreuses questions. Les règles du droit doivent-elles être établies à partir de considérations générales, éthiques ou religieuses ? Ou au contraire seul compte en définitive le droit positif, c'est-à-dire l'ensemble des règles appliquées effectivement à un moment donné dans un pays donné[21]? Dans cette seconde hypothèse, une autre question se posera, à savoir celle de l'origine du sentiment de révolte et d'injustice que nous ressentons lorsque nous voyons le juste maltraité (Job) ou le triomphe du scélérat[22].
93
+
94
+ Alors que les anciens définissaient le plus souvent, avec Platon et Aristote, la justice vue comme la vertu consistant à attribuer à chacun sa part (Suum cuique tribuere), un principe moral source des normes du droit et objectif de l'institution judiciaire, l'idée qui s'impose à partir de Hobbes est celle d'une justice faite par et pour les hommes, échappant à la nature et fondée sur la raison[22]. Dans le même ordre d'idées, la diffusion de l'utilisation du syllogisme dans le raisonnement juridique permet (ou suppose) l'utilisation d'une logique qui se fonde sur l'argumentation a pari, selon laquelle les cas semblables doivent subir des traitements analogues[23].
95
+
96
+ Mais qu'on la considère d'abord comme une vertu ou comme une institution, la notion de justice est depuis Hobbes au cœur de la philosophie politique et de la philosophie morale[22].
97
+
98
+ Dans la philosophie morale antique, la justice est essentiellement une vertu.
99
+
100
+ Dès les premiers temps de la démocratie athénienne, la justice est considérée comme une nécessité qui participe de l’ordre de l’univers et non seulement de l’homme. Elle y est vue comme une harmonie[note 5], comme un principe de concorde et comme une vertu partagée[note 6]. C'est même la vertu principale, celle qui engendre toutes les autres[22]. Le transgresseur outrepasse donc son rôle dans l'univers et crée un déséquilibre, en premier lieu dans la Cité, lieu de l'organisation humaine à l'image de celle du Cosmos.
101
+
102
+ Les sophistes seront les premiers à briser cette union en affirmant que les lois sont artificielles, qu’elles n’existent que pour assurer la conservation de la communauté et la satisfaction de ses intérêts. Leur conception de la justice comme instrument de pouvoir sera critiquée par Socrate, dans une opposition qui reparaîtra tout au long de l'histoire.
103
+
104
+ Selon Socrate (dont l'enseignement a été transmis par Platon), la justice peut être comparée à la médecine qui préserve la santé du corps. Cette métaphore, reprise maintes fois par la philosophie grecque puis romaine, assimile le corps social au corps biologique. La justice est alors la préservation de la santé de la société, la vertu par excellence[24], étroitement liée à un autre concept idéal : l’éducation des citoyens. Si la polis (c'est-à-dire le bon gouvernement de la Cité) en est la condition, la justice est avant tout une qualité individuelle : Il s'agit en effet d'une disposition de l’âme, d'une vertu sans laquelle la société ne saurait être juste.
105
+
106
+ Dans La République, dialogue sous-titré « De la justice », Platon établit un parallèle entre justice de l’âme et justice politique par lequel le microcosme (l'homme et ses vertus) est en phase avec le macrocosme (le cosmos et la Cité), ordonné et harmonieux. L'idée de justice, qui permet le maintien de l'ordre, procède de ce parallèle. Dans la société, la justice platonicienne repose sur l'équilibre de trois parties sociales décrites dans La République : les philosophes qui dirigent la Cité, les guerriers qui la défendent et les artisans ou producteurs qui veillent à sa prospérité. Mais elle est aussi un état de faiblesse lorsqu'on la réclame : dans Gorgias, il est dit que les esclaves, en réclamant justice, expriment par là même leur condition inférieure. Finalement, « Il s'agit pour Platon, dans sa réflexion sur la justice, de sortir d'une simple logique de la rétribution - c'est-à-dire, au fond, de sortir d'une simple logique morale »[24].
107
+
108
+ On doit à Aristote une distinction essentielle entre deux aspects de la notion de justice : une justice relative, individuelle, qui dépend d'autrui et une justice globale et communautaire. La première est une vertu ; la seconde concerne les lois et la constitution politique et relève de la raison. Cette distinction se maintiendra dans la tradition occidentale jusqu'à la Théorie de la justice de John Rawls, un ouvrage qui présente la justice comme un refus de prendre plus que ce qui nous est dû[25]. D'idéale, la justice devient ainsi politique. Aristote dit de la diké (« justice » en grec) qu'elle est l'ordre objectif de la communauté politique. Dans le livre V de son ouvrage fondateur l'Éthique à Nicomaque, il distingue l'injuste du juste par le fait que ce dernier est « ce qui produit et conserve le bonheur et ses parties pour la communauté politique »[26].
109
+
110
+ Aristote ne se contente pas de reprendre l'idée de Platon selon laquelle la justice est la vertu principale. Pour lui : « La vertu de justice est la vertu par laquelle l'être humain accomplit sa finalité éthique »[25]. Au contraire de Platon, il fait dépendre cette vertu d'une situation et, en conséquence, d'éléments extérieurs à l'action de l'homme vertueux. Si pour Platon la justice consiste à donner à chaque partie (et à chaque homme) la place qui lui revient dans le tout, pour Aristote elle consiste à conformer nos actions aux lois afin de conserver le bonheur pour la communauté politique[22]: « le juste est le bien politique, à savoir l'avantage commun »[27].
111
+
112
+ L'école stoïcienne est la première à exprimer l'universalité de la justice, en affirmant que le souci de justice est commun à tous et à toutes les sociétés. Cicéron reprend et développe ces idées en affirmant que la justice émane d'une société hiérarchisée (De Natura deorum, III, 15) et qu'elle est la « reine de toute vertu » (De Officiis, III, 6); par ailleurs, elle coïncide strictement avec l'équité (Rhetorica ad Hernnium, III, 2), enfin, elle est la vocation naturelle de l'homme (De Legibus, I, 10, 28).
113
+
114
+ Avec l'avènement des religions monothéistes, la notion de justice va devenir étroitement liée au champ religieux et théologique.
115
+
116
+ Le christianisme, en Europe, développera ainsi la conception d'une justice divine fondée sur les Saintes Écritures, telles le livre d'Ezéchiel qui énumère les critères de justice (18, 5-32) ou les paroles de saint Paul (livre de Habacuc, 2,4 et Épîtres aux Romains). Pour saint Paul, la justice est un acte de pouvoir et d'origine divine, liée à l'acceptation ou au refus de la justification de l'âme. Saint Paul critique la justice de la tradition juive, accusée de se maintenir sur des règles automatiques (la Torah, la « Loi »).
117
+
118
+ La justice divine au cœur de la pensée médiévale chrétienne trouve sa source dans l'héritage romain, et surtout chez Cicéron qui explique (dans De Officiis, I, 24) que la justice consiste à « donner à chacun le sien » expression à laquelle les canonistes font souvent allusion, surtout saint Ambroise qui y voit une justification a priori de la Foi et de l'Amour chrétiens. Par ce retour constant des théologiens à l'héritage romain, « La res publica devient ainsi une société de chrétiens bâtie sur les analyses du droit romain »[28].
119
+
120
+ Cette conception et son argumentation seront le terreau sur lequel la pensée de saint Augustin se développera, influençant profondément la théologie et la morale occidentales. Dans son ouvrage, De Civitate Dei (La Cité de Dieu), le théologien affirme que la loi est avant tout divine, et que l'injuste provient de la Chute et du péché originel. La justice est dès lors l'émanation de la Grâce, et le respect de l'imitation du Christ. Saint Augustin est également le premier penseur chrétien à relier la question de la guerre à la notion de justice (dans Quaestiones in Heptateucum, 6, 10), qui durera jusqu'au XXe siècle, de l'École de Salamanque jusqu'à la théorie de la guerre juste. Le concept de guerre juste, que saint Augustin formalise, notant que l'Ancien Testament montre de nombreuses guerres approuvées par Dieu, est ce qui donnera naissance au droit international par la suite. Pour saint Augustin, « la justice n'est que dans la volonté »[29]. À sa suite, diverses conceptions théologiques apparaissent : Laitance pense que la justice se manifeste à travers l'aide aux pauvres (Divinarum Institutiones, VI, 12), Saint Ambroise invente la notion de justice collective, et saint Anselme explique que : « la justice est la droiture de la volonté conservée en soi »[30]. Le droit canonique naîtra de leurs exégèses, dès le XIIe siècle, avec le recueil Decretum (Les Décrets) de Gratien.
121
+
122
+ Saint Thomas d'Aquin adapte la conception d'Aristote aux institutions chrétiennes ; en cela, il prône une justice légale. Il distingue par la suite le droit naturel et le droit positif, provenant de cette dichotomie, sans les opposer.
123
+
124
+ Le droit positif concrétisant et fixant les règles en gardant pour idéal, pour objectif le droit naturel. Par ailleurs, Saint Thomas fonde l'étude psychologique de la justice, en expliquant que l'épikie est la vertu directrice de celle-ci dans l'homme, sorte de conscience droite.
125
+
126
+ Dès lors, la théologie morale de la justice va évoluer vers la scolastique et la casuistique. Saint Thomas va étudier les écarts à la justice que Dieu fit dans la Bible, notamment après avoir promulgué le Décalogue. Ces exemples vont alors permettre de distinguer deux conceptions philosophiques et politiques du droit et de la justice divergentes : celle de Saint Thomas d'un côté et celle de Duns Scot de l'autre.
127
+
128
+ Alors que le premier explique que Dieu obéit à sa justice, Duns Scot lui pense que la loi est un moyen utilisé par le législateur, qui n'en est donc pas moralement assujetti. Avec lui, et avec la critique selon laquelle Saint Thomas instaure une théorie déterministe de Dieu, « La justice abandonne sa dimension initialement spirituelle et théologique pour entrer dans une dimension désormais autonome par rapport à la vie sociale »[31]. La notion de pouvoir apparaît également (ce que Dieu peut imposer est juste), ainsi que celle de justice comme norme. Enfin, avec Duns Scot, le législateur humain devient l'image fidèle du pouvoir absolu de Dieu et, ainsi, la théorie de la justice terrestre devient complètement autonome vis-à-vis du cadre du droit naturel.
129
+
130
+ Faisant suite à celle de saint Thomas d'Aquin, la pensée de Blaise Pascal, auteur des Pensées, est une critique de la justice divine comme justice distributive. Pour Pascal, que Dieu rende « mesure pour mesure » (Isaïe, XXVII, verset 8) et ait pour but de rétablir « l'égalité dans les choses » selon les mots de saint Thomas, est une impossibilité tant morale que théologique. La conception de Pascal tient dans son postulat sur la nature humaine, duale selon lui, à la fois ange et bête, bien et mal. En cela, la justice divine ne peut être distributive et providentielle, mais elle est au contraire la Grâce qui donne gratuitement aux hommes, justes ou injustes, ce qui ne leur est pas dû. La justice entre donc dans le plan divin, au-delà de la simple connaissance humaine. Au niveau terrestre, l'homme ne connaît pas la vertu, mais le péché ; de plus, l'« amour-propre » du moi le pousse à ne pas prendre en compte le désir de justice ou d'équité.
131
+
132
+ Pour Pascal, la justice est avant tout un sentiment lié au sentiment de Dieu en le monde. Par ailleurs, il critique la possibilité qu'il existe une justice universelle, au contraire, celle-ci est relative : « Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà » résume-t-il. Néanmoins, Pascal ne dit pas que la justice essentielle est inutile ; il existe un devoir d'obéissance à la loi, reposant sur le sentiment du juste : « il est juste que ce qui est juste soit suivi » (pensée 103), ce qu'il nomme la « justice par établissement ». Une loi est ainsi juste car elle établit elle-même son cadre, en ce sens, elle est à respecter, même si elle est, au regard de Dieu, imparfaite. Dans Trois Discours sur la condition des grands, Pascal analyse l'injustice, qui provient d'une ignorance des devoirs naturels auxquels les grands et les puissants doivent se soumettre. Pascal redéfinit donc une justice distributive, qui tend à éviter les deux excès symétriques (trop demander et ne rien donner) relevant du même jugement erroné ; cette injustice il la nomme « tyrannie ». Mathématicien par ailleurs, Pascal va proposer un usage critique de la proportion dans le Droit et la justice distributive qui devient avec lui la justice sociale au sens de devoirs imposés pour le bien commun.
133
+
134
+ Leibniz, tout au long de son œuvre, va jeter les fondements d'une nouvelle science, la science du droit. Leibniz propose alors une méthodologie, innovante par rapport à ses prédécesseurs, notamment dans son ouvrage Éléments de droit naturel (1670-1671). Leibniz est lui-même un homme de droit : philosophe, il travailla sur des séries de textes juridiques qui lui permettront d'être nommé juge à la cour de Mayence en 1670. Il mène, à côté de son métier, un travail de théoricien du droit et de théologie, surtout avec Essais de Théodicée en 1710. Leibniz critique en premier lieu la conception du droit naturel de l'époque, fondée sur la notion de droit subjectif (le droit comme une qualité morale de la personne, héritée de Grotius), et conduisant à une société d'obligations. La justice humaine est pour lui « dérivée de la justice divine, comme d'une source » (Le droit de la raison). En réalité, pour Leibniz, Dieu lui-même est assujetti à la justice, en cela il s'oppose aux doctrines volontaristes de René Descartes et de Thomas Hobbes qui, en pensant que la justice vient de Dieu, soutiennent un despotisme divin, niant le libre-arbitre : « La justice ne dépend point des lois arbitraires des supérieurs, mais des règles éternelles de la sagesse et de la bonté dans les hommes aussi bien qu'en Dieu. » explique-t-il dans ses Réflexions. Pour Leibniz, la justice est une émanation de la Raison et il s'agit donc d'une notion commune. Dès lors la voie est ouverte pour Leibniz, permettant de créer la science du juste - la jurisprudence[note 7] - qui « doit s'expliciter en un système de règles générales complet et cohérent, dérivant d'un petit nombre de principes »[32]. Leibniz fonde donc une nouvelle épistémologie qui sera la source du droit moderne et positif. Son ouvrage Nova Methodus[33] de 1667 présente ainsi la méthode jurisprudentielle comme une manière d'approcher la perfection du « jurisconsulte parfait », qui doit lui-même être marqué par « la charité du sage » (« caritas sapientis »)[note 8].
135
+
136
+ David Hume, à travers son Traité de la nature humaine (1740), veut fonder un système complet des sciences morales. Hume fait de la justice une vertu ; de manière empirique il procède à une classification des vertus. L'action vertueuse remarque-t-il est celle qui procure un certain plaisir à celui qui l'observe. À partir de ce constat objectif, Hume distingue les sources, dans l'individu, du jugement moral :
137
+
138
+ Hume introduit par ailleurs les notions d'agent et d'objet de l'action morale, que le droit positif intègrera. Par ces quatre concepts, Hume aboutit à quatre types de vertus : « Nous tirons en effet un plaisir de la vue d'un caractère utile à autrui ou à la personne elle-même, ou d'un caractère agréable à autrui ou à la personne elle-même »[34]. Hume conclut à la suite d'une longue étude du jugement et des actions moraux que la justice se définit par rapport à des règles générales, vis-à-vis d'une norme édictée. Cette conception lui permet de relativiser la justice comme idéal : il en fait ainsi une « vertu artificielle » car utile à l'agent de l'action. Hume fonde la doctrine utilitariste de la justice, reprise plus tard par Jeremy Bentham et Adam Smith. Le philosophe conclut que l'homme a inventé la justice, et que, par conséquent, le droit (law) précède les droits (rights). Les thèses libérales économistes reprendront cette affirmation, notamment pour justifier la notion de propriété.
139
+
140
+ Pour Thomas Hobbes dans Le Léviathan, la justice est créée par des règles autoritaires, publiques et impératives, destinées à permettre la vie sociale[35]. L'injustice est ce que ces règles interdisent. Hobbes ne se préoccupe pas dans cette analyse du rapport de ces règles à la morale, mais à la vie communautaire, qui prend forme à travers l'État. La justice n'est pas immanente, elle résulte de la décision d'un pouvoir souverain, en tenant compte des lois naturelles commandées par Dieu et la raison. Ce point de vue rappelle celui de la justice vue comme un commandement divin, avec la différence que l'État (ou une autre autorité d'origine humaine) y remplace Dieu. Pour Hobbes, la justice naturelle n'existe pas ; en ce sens le droit n'est plus que positif. La justice a pour fonction dans la société :
141
+
142
+ Pour Hobbes, la justice idéale est une fiction, et la loi seule détermine les catégories du juste et de l'injuste : « Ceci est aussi une conséquence de cette guerre de chacun contre chacun : que rien ne peut être injuste. Les notions du bon et du mauvais, du juste et de l’injuste n’ont pas leur place ici. Là où n’existe aucune puissance commune, il n’y a pas de loi : là où il n’y a pas de loi, rien n’est injuste. (…) Justice et injustice ne sont nullement des facultés du corps ou de l’esprit. (…) Ce sont des qualités relatives à l’humain en société, non à l’humain solitaire »[36].
143
+
144
+ Les pensées de Spinoza, dans son Traité politique notamment, qui insiste sur l’importance d’une soumission volontaire à la loi ou celles d'Emmanuel Kant, qui affirme l'importance d'obéir à la loi, quelle qu'en soit la nature sont relativement proches de celles de Hobbes. Pour chacun d'eux la justice est une émanation du droit et de la société.
145
+
146
+ Thomas Hobbes initie les théories du contrat social qui culminent avec la pensée de Jean-Jacques Rousseau. Selon ces philosophes, la justice dérive d'un accord mutuel de toutes les personnes concernées, ou tout au moins de ce sur quoi ces personnes se mettraient d'accord sous certaines hypothèses préalables, telles que la nécessité de l'égalité ou de l'impartialité.
147
+
148
+ La conception qu'a Rousseau se fonde sur la notion d'état de nature qui postule que l’homme est naturellement bon mais que rapidement la société le corrompt, jusqu'à ce que chacun agisse bientôt égoïstement en vue de son intérêt privé. Dans Du Contrat social, Rousseau montre que la société basée sur le contrat social a pour but d'aider l'homme à l’engager et à abandonner son intérêt personnel pour suivre l’intérêt général. L’État est donc créé pour rompre avec l’état de nature, en chargeant la communauté des humains de son propre bien-être. La justice règne donc au sein d'une société contractuelle, permise par le libre consentement de tous, et en vue du bien-être de tous. Le contrat social rousseauiste est davantage proche du contrat selon Thomas Hobbes en ce qu’il vise lui aussi à rompre avec l’état de nature. Pour tous les deux, la justice idéale n'existe pas en dehors d'un état social. Chez Rousseau, les citoyens sont eux-mêmes responsables de la sauvegarde de l'équité, par le principe de la volonté générale. Le contrat rousseauiste est un pacte d’essence démocrate, dans lequel le contrat social n’institue pas un quelconque monarque, mais investit le peuple de sa propre souveraineté, en cela il diffère des autres théories percevant la justice comme une donnée sociale. Cependant, à titre personnel Rousseau récuse l'idée d'une justice réelle ; dans ses Fragments politiques, il explique que les sociétés ne mettent en place que des « simulacres » de justice, et que le progrès technique et la politique accroissent constamment les inégalités, faisant de la justice comme émanation du contrat social une impossibilité historique.
149
+
150
+ Dans la République, le personnage de Thrasymaque soutient face à Socrate que la justice n'est que l'expression de l'intérêt du plus fort : « Le droit naturel est l’instrument des puissants pour opprimer les plus faibles ». Proche de ce point de vue, Nietzsche estime que la justice est une conséquence de la mentalité d'esclave de la masse des faibles et de son ressentiment contre les forts. Dans Humain, trop humain il écrit : « Il n'existe aucune justice éternelle ». Une fois que la notion quitte le champ religieux et théologique, les critiques philosophiques vont récuser l'acceptation d'une justice comme un idéal éthique.
151
+
152
+ Les courants de la théorie de la connaissance, comme l'idéalisme et le scepticisme, font de la justice une idée subjective, fondée sur l'intériorité et l'imaginaire.
153
+
154
+ Le courant de l’utilitarisme enfin, même s'il se fonde sur la société, critique la conception idéale de la justice, qui est chez Jeremy Bentham, l'un des représentants de l'utilitarisme, définie par la notion d'utilité. Est juste ce qui produit le « plus grand bonheur pour le plus grand nombre, chacun comptant pour un », ce que les utilitaristes nomment la maximisation des biens. L’intérêt personnel est donc pour eux l'expression de la justice, tout comme, à plus grande échelle, le marché et l'économie. John Stuart Mill, autre philosophe utilitariste expose de manière systématique la conception utilitariste de Bentham dans son ouvrage L'Utilitarisme : essai sur Bentham[37].
155
+
156
+ Avec les utilitaristes faisant suite à Jeremy Bentham et à son Introduction aux principes de morale et de législation de 1790, comme John Stuart Mill et Cesare Beccaria qui l'appliqua au champ du pénal, la justice quitte le domaine philosophique pour devenir le résultat d'une recherche visant à maximiser le bien-être d'une population, c'est-à-dire son bonheur (entendu en termes de plaisir ou de diminution de la souffrance).
157
+
158
+ Ses principes sont donc ceux qui tendent à obtenir les meilleures conséquences. La justice devient une grandeur économique mais éthique. D'après Mill, si nous accordons une importance exagérée au concept de justice, c'est à cause de deux tendances naturelles chez l'être humain : notre désir de vengeance contre ceux qui nous blessent et notre capacité de nous imaginer à la place des autres. Ainsi, si nous voyons quelqu'un être blessé, nous désirons à sa place que son agresseur soit puni. Si tel est bien le processus qui est à l'origine de nos sentiments de justice, nous nous devons de ne pas leur accorder une trop grande confiance. L'utilitarisme est un courant qui donne une place centrale à l'individu, fondé sur la justice distributive.
159
+
160
+ Dans Surveiller et punir (1975)[38], le philosophe français Michel Foucault établit une critique morale de la conception utilitariste. Il montre le passage d’une politique fondée sur les supplices à une politique punitive de type carcérale. L'utilitarisme, et en particulier la théorie du panoptique (sorte de société où tous sont utiles) de Jeremy Bentham conduisent à faire de l'individu un objet utile, et, à terme, autorise l'instauration de lois liberticides.
161
+
162
+ Ouvrage fondateur de la théorie de la justice sociale, Théorie de la justice, du philosophe libéral américain John Rawls, est avant tout une critique de la pensée utilitariste qui a prévalu au XXe siècle[39]. Rawls utilise pour cela une fiction, tenant lieu d'hypothèse de travail : des individus supposés rationnels (c'est-à-dire selon la théorie des jeux, des individus qui tendent à maximiser les biens principaux) calculant une répartition des biens dans une société à l’intérieur de laquelle ils ignorent ce que sera leur position sociale ne peuvent, en principe, favoriser aucun d’entre eux (ou équilibre de Nash). Cette situation est caractérisée pour Rawls par un état d'équité (fairness en anglais)[40]. Cela ne vaut, signale Rawls, que dans un corps social ne possédant pas encore de constitution. Il en déduit alors deux principes restés célèbres :
163
+
164
+ La conception de Rawls de la liberté est par ailleurs importante dans sa théorie de la justice qui ne saurait être la simple maximisation du bien et du bonheur social, conception utilitariste par excellence. Rawls reproche à cette dernière d'être matérialiste et de faire du bien une valeur alors que seul l'individu compte; en d'autres termes, l'utilitarisme, dans la critique de John Rawls, mène à des actes politiques immoraux. Comme philosophe moderne, Rawls a su replacer dans les débats actuels une conception idéale de la justice ; « La justice est la première vertu des institutions sociales comme la vérité est celle des systèmes de pensée »[41] explique-t-il.
165
+
166
+ L'histoire de la justice est une discipline complexe liant histoire et philosophie. La justice comme institution est l'organisme de l'application du droit.
167
+
168
+ Selon l'adage romain, « Ubi societas ibi jus », là où il y a une société, il y a du droit : il ne peut exister de civilisation sans droit. Les premières civilisations datent de la Préhistoire et plus précisément du Néolithique avec l'apparition de l'agriculture et de l'élevage. Des droits primitifs ont été élaborés à cette période même s'il ne nous en reste aucune trace, l'écriture n'ayant pas encore été inventée.
169
+
170
+ D'après les théories du contrat social, la justice institutionnelle est liée à l'invention de l'État. La justice comme institution serait née de l'obligation de réglementer les relations humaines pour permettre la cohabitation des hommes. En effet, dans ces théories la justice est un élément de l'état civilisé, qui est le contraire de l'état de nature dans lequel chacun a un pouvoir absolu mais aucune garantie autre que sa force pour assurer sa conservation. La justice comme institution impose nécessairement une restriction des droits, ou pouvoirs, des individus pour protéger le bien-être commun.
171
+
172
+ Le développement de la justice institutionnelle a traversé différents stades au cours de l'histoire.
173
+
174
+ Sous ses formes primitives, la justice prend la forme de la vengeance privée (dans l'état de nature des auteurs contractualistes) puis de la loi du Talion. Progressivement, les sociétés humaines ont établi un droit coutumier permettant le règlement de conflits par l'application de règles prévisibles. Ensuite, une schématisation et une généralisation de ses règles conduit à la création d'un système juridique[note 9] qui marque la véritable naissance de la Justice moderne.
175
+
176
+ Schématiquement, six périodes historiques peuvent être retenues[note 10] :
177
+
178
+ Depuis l'Antiquité, la sphère de la justice et de la politique sont intimement mêlées. La Justice personnifiée par le souverain (qui deviendra plus tard, l'État) est un arbitrage réalisé par une personne de valeur. Cette justice s'oppose à la justice privée ou « droit de se faire justice à soi-même »[42].
179
+
180
+ Le plus ancien texte de législation que l'on connaisse[note 11] est le code d'Ur-Nammu rédigé vers 2 100 av. J.-C.[43] mais il ne nous est parvenu que de manière parcellaire.
181
+
182
+ Le Code de Hammurabi (-1750) qui est considéré à tort comme le plus ancien texte de loi est en réalité « le recueil juridique le plus complet qui nous soit parvenu des civilisations du Proche-Orient ancien, antérieur même aux lois bibliques »[44]. Le Code de Hammurabi est un système répondant aux préoccupations de la vie courante : mariage, vol, contrat, statut des esclaves... avec une prédominance à la loi du talion en matière pénale. Il est d'inspiration divine mais pas religieux.
183
+
184
+ L'Égypte antique connaissait une forme de règlement des conflits. La justice y était vue comme un moyen de retourner vers le calme, le chaos étant une anomalie qu'il faut supprimer. En Chine[45], la situation est équivalente. Des règles existent mais le droit est considéré comme un anomalie, les conflits devant être réglés par le calme et la collaboration plutôt que par la dispute.
185
+
186
+ Tous ces systèmes ont en commun d'être catégorisés comme des pensées préjuridiques car même si certaines catégories existent déjà (comme la notion de voleur), d'autres notions qui nous sont fondamentales aujourd'hui ne sont pas développées (comme le vol ou la preuve) et parce que le droit n'a pas encore acquis son autonomie de la religion. Des règles juridiques existent mais il n'existe pas encore de théorie juridique ou de doctrine. Il faudra attendre la Rome antique, première civilisation à séparer droit et religion, pour voir apparaître les premières théories du droit et de la justice comme institution.
187
+
188
+ La civilisation romaine est la première à avoir constitué des théories juridiques qui nous soient parvenues. Le droit romain, peut donc être considéré comme le premier système juridique[46],[note 9].
189
+
190
+ Le droit romain définit clairement des catégories juridiques (voir par exemple : ius civile, ius gentium et ius naturale). La justice n'est plus inspirée par les dieux mais uniquement sous leur patronage. La vie politique est organisée par le droit et les premières constitutions (constitution romaine) voient le jour. Cependant, « Rome ne s'est pas construite en un jour » et il est difficile de dater précisément le début de la pensée juridique romaine.
191
+
192
+ Le droit romain, développe le droit, rendu par une justice institutionnalisée.
193
+
194
+ Dans d'autres civilisations l'histoire de la justice ne suit pas le même chemin. La Chine[47] par exemple, se méfie traditionnellement du droit et la justice en tant que règlement des conflits n'existe donc pas dans l'Antiquité. Le taoïsme enseigne que l'harmonie entre les hommes est une priorité. Dans la philosophie chinoise traditionnelle, faciliter le recours aux tribunaux est donc une erreur : c'est aux individus, eux-mêmes de rechercher le compromis.
195
+
196
+ En tant que telle, il n'y a pas à proprement parler de justice exclusivement religieuse pendant l'Antiquité. Mise à part la justice romaine, qui applique un droit autonome de la morale, de la religion et du fait, les droits se confondent généralement avec la religion.
197
+
198
+ S'il existe un droit juif qui est plus ou moins toléré par les dignitaires des civilisations grecques et romaines, les institutions juives de l'Antiquité font débat ; leur rôle exact et importance effective restent discutés. L'attirance pour le droit local (grec puis romain) puis la persécution de leurs membres rend difficile l'élaboration d'une théorie complète de la justice et sa mise en pratique dans des institutions spécifiques[48].
199
+
200
+ Jusqu'à la conversion de Constantin en 337, le droit chrétien est aussi mal considéré par les autorités que le droit juif[48]. Cette religion nouvelle n'enchante pas les autorités qui y voient un trouble car elle refuse l'allégeance au culte impérial. Persécutée par les dignitaires de l'Empire, elle ne se développe que tardivement.
201
+
202
+ En 337, Constantin devient le premier Empereur romain chrétien. Par la suite, d'autres Empereurs choisissent le chemin de la conversion chrétienne. À la fin de l'Antiquité, la religion chrétienne devient la religion officielle de l'Empire mais celle-ci ne remet pas en cause le droit civil romain.
203
+
204
+ Les Empereurs romains chrétiens utilisent les institutions romaines pour assoir leur pouvoir mais assoient le « triomphe du Christianisme » en discriminant les non Chrétiens[49].
205
+
206
+ Après la chute de l'Empire romain en 476, les connaissances développées pendant l'Antiquité se disloquent après l'effondrement de l'Empire. Une activité législative se maintient (voir par exemple : le Bréviaire d'Alaric promulgué en 506) mais on ne peut plus vraiment parler de justice[50].
207
+
208
+ Il faudra attendre la naissance de ce qui deviendra le droit romano-germanique et la ou le common law (le genre grammatical du nom porte à discussions[note 12],[51]) pour que l'idée de justice réapparaisse.
209
+
210
+ Le droit romano-germanique est né dans l'Europe dite « continentale » et la common law dans ce qui deviendra le Pays de Galles et l'Angleterre[note 13] qui, restant éloigné du reste du continent développe un système juridique propre.
211
+
212
+ À la même époque, la religion musulmane s'étend et le droit musulman fait son apparition, droit qu'il ne faut pas confondre avec celui des pays musulmans. Ce droit prospérera au Sud de la Méditerranée.
213
+
214
+ Pendant le haut Moyen Âge, la diversité culturelle des peuples dits « barbares » empêche une unité judiciaire. Chaque population possède son propre système juridique basé sur la coutume qui lui est propre. Souvent plusieurs lois peuvent être applicables : droit romain, droit local (ou régional) ou droit canonique.
215
+
216
+ Le type de loi dépendait de l'appartenance des personnes à un territoire. C'est la naissance de la « personnalité des lois »[52].
217
+
218
+ Cette diversité est l'une des constantes du droit au Moyen Âge. La désunion des peuples sera à l'origine d'un morcellement du droit et de la justice qui a perduré jusqu'à l'époque moderne.
219
+
220
+ À sa constitution, la religion chrétienne renie vouloir constituer un véritable système juridique au nom de la lettre même de la Bible[53]. L'Église à peine fondée ne souhaite pas s'investir dans les affaires de l'État. Elle considère qu'il y a une division entre un pouvoir temporel (politique) appartenant au chef de l'État et un pouvoir spirituel (religieux et théologique) qui lui appartient au Pape. Cependant, au fur et à mesure de son développement le christianisme développera ses propres théories et procédures, l'excommunication étant l'une des plus graves sanctions encourues.
221
+
222
+ Jusqu'au XIIe siècle la théologie et le droit canonique sont confondus. Le décret de Gratien, qui compile décisions des conciles, décrétales - réponses du Pape - et extraits, signale l'émergence d'un droit canonique autonome parallèlement à la redécouverte du droit romain par l'école de Bologne. Le droit canonique, qui vise la rédemption de l'âme plus que la punition, proscrit la peine de mort et introduit l'emprisonnement[54].
223
+
224
+ Seul droit vraiment uni[note 14], il s'inspire du droit romain et possède des institutions organisées et stables. L'Église catholique romaine n'est pourtant un juge comme un autre. Si elle exerce une grande influence sur le raisonnement juridique au Moyen Âge, elle limite son pouvoir propre. Les juges catholiques ne gèrent que les affaires strictement religieuses (typiquement : le mariage qui est un sacrement religieux) ou les conflits survenant dans leur territoire (exemple : meurtre commis dans un monastère).
225
+
226
+ Dans l'Europe médiévale, la récupération du droit romain permet de créer un droit unifié. Le latin (langue du droit romain) n'est pas un obstacle mais un avantage. En effet, l'usage du latin est courant parmi les élites[note 15]. Et même si la Rome antique est mal vue par la toute puissante Église (qui la qualifie de païenne) le désir commun de reprendre la tradition juridique, idéalisée de la Rome antique est grand. Ce désir aboutit à la création et à l'usage du corpus iuris civilis (recueil du droit romain de l'époque de Justinien) et du corpus iuris canonici (recueil du droit canon)[note 16].
227
+
228
+ La Justice de l'Europe médiévale (ou plutôt les justices)[note 17] est donc constituée par une interprétation d'un amalgame des règles supposées de la Rome antique et du droit religieux chrétien en constitution.
229
+
230
+ Le droit des relations entre personnes (qui deviendra le droit privé) est dominé par le droit romain qui prédomine encore actuellement dans le droit des contrats. Le droit pénal est originellement dominé par le droit canon qui ne fait pas encore la distinction entre justice des hommes et justice de Dieu. Le jugement de Dieu (appelé ordalie) et la torture sont normaux.
231
+
232
+ La Justice sert les intérêts de la société dans son ensemble et il n'existe pas de droits des individus.
233
+
234
+ Le droit anglais est le droit qui est appliqué en Angleterre et au Pays de Galles (et non pas dans le Royaume-Uni en totalité). Schématiquement, le droit anglais, qui n'est pas encore appelé Common law, repose sur la méfiance vis-à-vis de la législation et une uniformisation du droit par la pratique des case law.
235
+
236
+ Ce système (dont la construction s'étale sur plusieurs siècles) repose sur une justice étatisée par la volonté des requérants. C'est actuellement le système juridique de la majorité des pays anglophones.
237
+
238
+ Le droit musulman est un des rares droits dont on peut donner la date exacte de naissance : 622. En effet, cette date correspond au début de la diffusion de l'islam (l'Hégire) ; l'islam se voulant dès sa conception une religion juridique.
239
+
240
+ D'après l'islam, tout musulman doit se comporter conformément au Coran et aux enseignements qui lui sont dérivés : on parle, parfois improprement de « droit coranique »[55]. Cependant, il s'agit d'un abus de langage. Le « droit coranique » n'existe pas en tant que tel. Cette expression est aussi fausse qu'un prétendu droit biblique. Le droit canonique (de l'Église catholique romaine) s'inspire de la Bible mais ne retient pas que celle-ci pour juger d'une affaire. Il en est de même dans l'islam. Il est donc plus correct de parler de droit musulman.
241
+
242
+ Le droit musulman est soumis à diverses écoles juridiques[note 18] et n'est donc pas uniforme.
243
+
244
+ À l'époque moderne, la période est à la Renaissance. Les idées philosophiques se diffusent et la Justice, (particulièrement la Justice pénale) devient un grand sujet de réflexion et un enjeu politique primordial.
245
+
246
+ La Justice est transformée par ce bouleversement philosophique. Ce n'est plus l'affaire religieuse des origines, ni l'affaire du souverain du Moyen Âge, c'est l'affaire des citoyens : c'est la naissance des droits politiques et de l'école du droit naturel.
247
+
248
+ La limitation des pouvoirs du souverain devient nécessaire aux yeux des philosophes (voir : balance des pouvoirs). Si certains textes existaient déjà, surtout en Angleterre (magna carta en 1215, Charte des libertés en 1100) ceux-ci n'avaient pas une influence effective et n'étaient que de simples déclarations.
249
+
250
+ Le premier texte vraiment efficace est l'habeas corpus act de 1679 qui oblige la présentation de l'accusé à la cour pour que l'affaire soit jugée. Le premier texte à vocation universelle est la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.
251
+
252
+ Machiavel dans Le Prince (1532), parle d'un État efficace débarrassé de la morale. Ses vœux sont exaucés au XVIIe siècle par l'émergence d'une police moderne qui réalise des enquêtes et assure le maintien de l'ordre.
253
+
254
+ Beccaria dans Des délits et des peines (1764) remet en cause de manière globale le système judiciaire. En dehors de tout modèle religieux, Beccaria y établit les bases et les limites du droit de punir, et recommande de proportionner la peine au délit. Il pose aussi en principe la séparation des pouvoirs religieux et judiciaire. Dénonçant la cruauté de certaines peines comparées au crime commis, il juge « barbare » la pratique de la torture et la peine de mort, et recommande de prévenir le crime plutôt que de le réprimer.
255
+
256
+ L'invention de l'imprimerie au XVe siècle, puis celle des rotatives au XIXe siècle favorise l'émergence de l'opinion publique qui accompagne les grands scandales qui deviennent des « causes célèbres ».
257
+
258
+ À cette époque, Zola écrit « J'accuse » dans le journal l'Aurore ce qui provoque la séparation de la France entre dreyfusards et antidreyfusards. La médiatisation de cette affaire marque la naissance d'une nouvelle vision de la justice : la notion d'« erreur judiciaire ». Les « causes célèbres » sont en fait la défense de personnes alléguant une erreur judiciaire.
259
+
260
+ En France, le scandale de Panama (1889-1893), puis l'affaire Dreyfus (1894-1906) sont les symboles d'une société où les scandales deviennent nationaux.
261
+
262
+ Le droit et la justice encadrent la société et deviennent primordiaux. L'État de droit est créé.
263
+
264
+ Au cours de la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la théorie de la justice sociale est développée et appliquée.
265
+
266
+ L'État, poussé par un contexte social, établit les premières législations sur le droit du travail. Le travail des enfants est de plus en plus réglementé dans les démocraties.
267
+
268
+ On assiste à l'apparition d'une vision humanitaire à l'échelle de la planète : le Droit international n'est plus seulement le droit des États mais aussi le droit des peuples et des institutions internationales (comme l'Organisation internationale du travail en 1919) sont créées pour protéger les individus.
269
+
270
+ Il existe différentes famille de droits. Un système juridique ou système de droits consiste en « l'emploi d'un certain vocabulaire, correspondant à certains concepts ; il groupe les règles dans certaines catégories ; il comporte l'emploi de certaines techniques pour formuler les règles et de certaines méthodes pour les interpréter ; il est lié à une certaine conception de l'ordre social, qui détermine le mode d'application et la fonction même du droit » (René David et Camille Jauffret-Spinosi 2002, n°15).
271
+
272
+ Il existe actuellement quatre principaux systèmes juridiques dans le monde. Le système du droit civil, qui correspond grossièrement aux pays francophones. Les pays de système de Common law, au monde anglo-saxon. Quelques pays de droit coutumier. Et pour finir, quelques pays de droit religieux avec un prédominance de droit musulman dans les pays musulmans.
273
+
274
+ Toutefois, le système juridique de chaque pays présente des variations ou bien intègre certains dispositifs d'autre systèmes. Il existe donc de nombreux pays ayant un système juridique mixte. De plus, les classifications sont arbitraires et il n'existe pas de consensus absolu sur le nombre de catégories[56] et même sur leur nom[note 19].
275
+
276
+ Les pays de droit de tradition civiliste dit de droit romano-germanique sont à la source, les pays d'Europe continentale. Mais le relatif succès actuel de cette pratique dans le monde est très étroitement lié à l'histoire de France.
277
+
278
+ Le droit romain est considéré à la source de la notion de juridique[46] et de ce système en particulier. Cependant, cette existence ne date pas de la période antique mais du Moyen Âge ou des compilations (factices) de droit romain et de droit canon unifient le droit dans l'Europe des universités.
279
+
280
+ Dans l'Europe médiévale, les échanges juridiques se développent facilités par l'usage courant du latin parmi les élites[note 15] et le désir commun de reprendre la tradition juridique, idéalisée de la Rome antique. Ce désir aboutit à la création et à l'usage du corpus iuris civilis (recueil du droit romain de l'époque de Justinien) et du corpus iuris canonici (recueil du droit canon)[note 16].
281
+
282
+ La Justice de l'Europe médiévale est donc constituée par une interprétation d'un amalgame des règles supposée de la Rome antique et du droit religieux chrétien en constitution.
283
+
284
+ Le droit des relations entre personnes (qui deviendra le droit privé) est dominé par le droit romain qui prédomine encore actuellement dans le droit des contrats. Le droit pénal est dominé par le droit canon qui ne fait pas encore la distinction entre justice des hommes et justice de Dieu. Le jugement de Dieu (appelé ordalie) et la torture sont normaux.
285
+
286
+ Actuellement cet héritage religieux n'est pas mis en avant et la spécificité du droit civil est la prédominance du droit écrit et l'usage important de la codification. Les pays de droit civils sont majoritairement les pays ayant été sous domination napoléonienne ou des anciennes colonies de ces pays.
287
+
288
+ La (ou le[note 12]) common law est un système bâti essentiellement sur le droit jurisprudentiel par opposition au droit civiliste ou codifié. C'est une conception d'origine anglaise qui marque la prééminence des décisions des tribunaux, la jurisprudence.
289
+
290
+ Elle est en vigueur au Royaume-Uni (sauf en Écosse où le droit est mixte car influencé par le modèle latin), en Irlande, au Canada (sauf dans la province du Québec, qui utilise un droit mixte), aux États-Unis (sauf en Louisiane, Californie et Porto Rico, où des systèmes mixtes sont utilisés) et d'une façon générale dans les pays du Commonwealth.
291
+
292
+ Instaurée avec Guillaume le Conquérant, elle est enseignée dès 1755 à l'Université d'Oxford par William Blackstone.
293
+
294
+ Fondée sur le Coran, le système du droit musulman, dit parfois improprement droit coranique[55] est de nature essentiellement religieuse. Ce droit est d'ordre divin et ne s'applique qu'aux musulmans. En terre d'islam, les non-musulmans sont soumis au régime juridique de la dhimma.
295
+
296
+ Ce droit ne régit généralement pas la majorité de la vie juridique de la population et dans la plupart des pays musulmans le droit est en fait mixte. L'État étant généralement organisée par une combinaison entre droit de l'ancien colonisateur (common law ou droit civil) et droit musulman.
297
+
298
+ La coutume en droit est la pratique juridique basée sur l'habitude et la tradition.
299
+
300
+ Actuellement, seule la Mongolie et le Sri Lanka connaissent un système où la coutume est prépondérante. En Chine, en Corée du Nord et du Sud, en Indonésie, ainsi que dans de nombreux pays africains la coutume est encore en vigueur mais s'affaiblit devant le droit légal.
301
+
302
+ Un système juridique mixte comprend plusieurs systèmes juridiques appliqués simultanément.
303
+
304
+ On classe ainsi deux types de systèmes mixtes : les pays qui ont un système civiliste mais issu de la Common Law, comme l'Afrique du Sud, la Louisiane et Israël, et ceux à majorité civiliste, avec une forte minorité de droit coutumier tels la Chine et le Sénégal.
305
+
306
+ En marge des systèmes juridiques mondiaux, il existe des singularités, nées de la volonté de petites communautés ayant pour volonté de se retirer de toute influence nationale.
307
+
308
+ Les cryptarchies sont ainsi des entités, créées par un petit nombre de personnes, qui prétendent au statut de nation indépendante ou qui en présentent certaines caractéristiques. Certaines sont créées très sérieusement (Séborga en Italie, Hutt River en Australie) tandis que d'autres sont purement fantaisistes ou folkloriques (la République du Saugeais en France ou la Melténie en Roumanie par exemple).
309
+
310
+ Ces communautés ou phalanstères établissent un droit purement local, adapté à leurs besoins. Mais leur spécificité du droit local n'empêche pas d'y voir une simple variation. Et même si certaines règles de droit semblent surement originales l'organisation judiciaire ressemble à leur pays voisin.
311
+
312
+ Chaque procès est l'occasion d'une application de la notion de justice. Ainsi, pour Soraya Amrani-Mekki, la notion de procès est une notion plus sociologique que juridique. Dans sa tentative de définir la notion de procès, elle aboutit à la formulation suivante : « Le procès est un mécanisme visant à établir ou rétablir la paix sociale par l'intermédiaire d'un tiers légitime devant régler un litige né, latent ou virtuel, selon une procédure respectueuse du procès équitable »[57].
313
+
314
+ L'histoire en a retenu quelques-uns, célèbres jugements de personnalités au cœur d'affaires majeures. L'histoire de la notion de justice en est indissociablement liée car ses procès illustrent la façon dont les mentalités sociales et juridiques ont évolué au cours des siècles.
315
+
316
+ Le premier grand procès sur lequel les historiens possèdent des documents est le procès de Socrate en -399. Il est relaté dans les textes de Platon et Xenophon, tous deux intitulés : Apologie de Socrate. Il s'agit du procès de la Cité, représentée par l'aréopage, du philosophe, accusé de corrompre la jeunesse au moyen de ses idées philosophiques et notamment celle de refuser la facilité du sophisme. Socrate, refusant d'aller contre les lois, mêmes iniques, de sa patrie accepte la sentence : la mort par l'absorption d'un poison, la cigüe.
317
+
318
+ L'Antiquité connaît un autre procès célèbre, à l'origine de la naissance d'une nouvelle religion, aux dimensions universelles : le procès de Jésus Christ[58]. Trahi par Judas, Jésus se voit jugé par les prêtres juifs, puis par les Romains. Accusé de renier la Loi judaïque et d'inciter à la révolte contre l'Empire romain, Jésus est condamné à mort, par crucifixion. Raconté à travers le prisme des apôtres, le procès est historiquement attesté[59] mais la Bible n'est pas un livre d'histoire et la recherche dans ce domaine est à relier avec les quêtes du Jésus historique.
319
+
320
+ Ces deux procès ont pour point commun de condamner à mort. Socrate est, principalement[note 20] accusé d'avoir formé des opposants à la démocratie athénienne (Critias puis Alcibiade). Jésus de Nazareth est accusé de refuser de rendre honneur à la religion de l'Empereur et donc de défier la société.
321
+
322
+ En effet, un droit canonique, davantage sophistiqué, se met en place. Les jugements sont rendus à la lumière des sources canoniques à savoir les décisions des conciles, les avis du Pape et secondairement les écritures bibliques et des pères de l'Église.
323
+
324
+ Les procès de Ganelon (dans la Chanson de Roland, épopée en vers), de Jeanne d'Arc en 1431 ou encore de Gilles de Rais (premier grand assassin en série) en 1440, entre autres, témoignent de la mise en place d'une procédure judiciaire fondée notamment sur le principe du débat contradictoire mais encore peu équitable[À attribuer].
325
+
326
+ On note aussi l'apparition de procès pour sorcellerie dans les années 1310-1320, qui atteindrons leur apogée à l'époque moderne[60]. L'usage de la torture est réintroduit pour les cas de relaps.
327
+
328
+ En Europe, la consolidation des grands royaumes conduit à l'édification d'une justice nationale. Les sentences et jugements sont occasionnellement des instruments politiques, afin d'assurer le pouvoir d'État. Certains groupes non grata deviennent les cibles de procès collectifs, souvent escamotés.
329
+
330
+ Les juifs deviennent les premières victimes, en Espagne, de procès aboutissant à leur diaspora, notamment vers le monde arabo-musulman. Le procès de l'ordre du Temple permet d'arracher sous la torture des aveux délirants aux Templiers, qui à leur tour provoquent la haine de la population qui réclame leur mort. Et finira par justifier une dissolution de l'ordre.
331
+
332
+ Dès le XIIIe siècle, la Sainte Inquisition est créée. Il s'agit d'une juridiction spécialisée (un tribunal), créée par l'Église catholique romaine et relevant du droit canonique, chargée d'émettre un jugement sur le caractère orthodoxe ou non par rapport au dogme religieux des cas qui lui étaient soumis. Elle juge alors les hérétiques dans toutes l'Europe. La Sainte Vehme officie également, au sein de l'Empire Romain Germanique.
333
+
334
+ Sous l'influence de la renaissance du droit romain, l'empereur, qui favorise cette renaissance, réinstitue la peine de mort pour les hérétiques et la torture. La peine de mort est cependant rare, concernant une personne sur quinze[61]. Sont condamnées par l'Inquisition aussi bien les personnes accusées de sorcellerie, de sexualité débridée, d'homosexualité[réf. nécessaire].
335
+
336
+ C'est avec le XVIIIe siècle qu'apparaissent les grandes affaires criminelles.
337
+
338
+ La plus connue en France reste celle dite de l'affaire Calas, du nom de l'accusé, de confession protestante. L'affaire est révélatrice du traitement, à l'époque, d'un suspect, accusé, dépourvu de l'appui d'un avocat, une hiérarchie des preuves primitives, le secret de l'instruction, une procédure inquisitoriale et la pression de la rue réclamant la tête de l'accusé transforment le suspect en victime expiatoire. Voltaire défendit fameusement la réhabilitation de Calas.
339
+
340
+ Dès lors, les intellectuels s'immisceront dans les affaires criminelles de leurs époques, revendiquant l'équité et la justice. Davantage politiques, les jugements rendus seront intimement liés à l'histoire nationale. En France par exemple, le procès de Louis XVI, en 1792, marque ainsi la fin de la monarchie. Les procès de la Révolution française, notamment celui de Robespierre en font écho. Le procès pour trahison de Louis Riel, en 1885, au Canada, est celui des peuples autochtones - les Métis - contre l'administration blanche.
341
+
342
+ Les procès modernes, et ce jusqu'à nos jours, ponctuent l'histoire de l'institution judiciaire. L'affaire Dreyfus divise la France au sujet du militaire dégradé et déporté en 1895. La notion d'erreur judiciaire apparaît.
343
+
344
+ La pénologie évoluant, les procès mettent en œuvre une procédure plus complexe. Les médias obligent également les tribunaux à rendre des jugements plus influencés par une opinion publique informée des procès et de leurs évolutions, qui font les gros titres des journaux d'avant-guerre.
345
+
346
+ Si les affaires criminelles privées se multiplient, les procès politiques apparaissent. Le XXe siècle, avec la montée des régimes totalitaires, voit en effet se multiplier les procès destinés à assurer la propagande politique. Les Procès de Moscou[62] qui masquent les purges staliniennes sont parmi les plus représentatifs[63].
347
+
348
+ La sécurité collective, organisée autour de la Société des Nations, née à la fin de la Première Guerre mondiale, puis de l'ONU met en place des procès publics de régimes politiques. Les vainqueurs des guerres conduisent ainsi des instructions exceptionnelles, et des notions juridiques nouvelles comme le crime contre l'humanité ou le crime de guerre sont employées. Le procès de Nuremberg est ainsi parmi les premiers de l'Histoire. Intenté contre 24 des principaux responsables du régime nazi, accusés de complot, crime contre la paix, crime de guerre et crime contre l'humanité, il se tint à Nuremberg du 14 novembre 1945 au 1er octobre 1946. Ce procès se déroula sous la juridiction du Tribunal militaire international de Nuremberg, créé en exécution de l'accord signé le 8 août 1945 par les gouvernements ayant défaits l'Allemagne nazie. Le procès de Nuremberg ouvre ainsi la voie à une forme de justice internationale.
349
+
350
+ Les procès de grands dictateurs ou de militaires impliqués dans des massacres ou des génocides se poursuivront pendant l'après guerre froide avec les jugements de Slobodan Milosevic, le khmer rouge Kaing Guek Eav, ou, plus récemment, Saddam Hussein.
351
+
352
+ Le thème juridique est un topos de la littérature mondiale. Les intrigues judiciaires et les « affaires » ont souvent alimenté nombres d'histoires narratives comme celle à la source du polar.
353
+
354
+ Dans Le droit dans la littérature française, Jean-Pol Masson, magistrat belge à la Cour des comptes, explore l'histoire d'une métaphore classique qui est faite entre le Droit d'un côté et le théâtre de l'autre. Il présente ainsi les principaux auteurs usant de cette image, liste qui va de Balzac à Camus, Flaubert à La Bruyère, La Fontaine à Molière, sans oublier Rabelais, Racine, et Georges Simenon.
355
+
356
+ D'autres auteurs recueillent les parallèles constants que la littérature entretient avec la thématique judiciaire : Philippe Malaurie dans Droit et littérature. Une anthologie[64], ainsi qu'Antoine Garapon et Denis Salas dans Le droit dans la littérature[65].
357
+
358
+ La littérature traite la notion de justice dans de nombreux ouvrages. Dans Le Dernier Jour d'un condamné, 1829, Victor Hugo présente la justice comme un idéal. Dans Le Colonel Chabert, paru en 1832 sous le titre La Transaction, Honoré de Balzac souligne l'impuissance de la justice. Dans L'Étranger, 1942, Albert Camus montre l'absurdité du système pénal, de même que Franz Kafka dans Le Procès 1925. Le genre dramatique a, dès l'Antiquité, représenté la justice des hommes et des dieux : Aristophane dans Les Guêpes, Beaumarchais, Le Mariage de Figaro ou encore Jean Racine dans Les Plaideurs. Mais, au théâtre, c'est surtout la pièce de Sophocle, Antigone qui présente la première la conscience humaine se confrontant à l'idéal de justice. L'héroïne éponyme est en effet la victime d'un dilemme tragique, oscillant entre le respect de la loi de sa Cité, et respect des lois divines dévolues aux morts (son frère Polynice dans la pièce).
359
+
360
+ De nombreux films exploitent des scènes judiciaires, certaines fois il s'agit d'œuvres originales mais il y a aussi un nombre important de reprises.
361
+
362
+ Dans la mythologie égyptienne, la déesse Maât, représentant la justice et l'ordre, dans l'Égypte pharaonique, est symbolisée par une « plume », qui est aussi l'âme du défunt qui a vécu de manière droite et juste durant sa vie et qui est jugé lors de la « pesée de l'âme » ou psychostasie. Le jugement d'Osiris se déroule ainsi : le cœur du défunt est posé sur un plateau de la « balance ». Dans l'autre plateau se trouve une plume. Si le cœur est plus lourd que la plume, c’est que le défunt est encore attaché au monde matériel et à la matière de son corps physique. Il est alors dévoré par le monstre Ammit. C'est seulement si le cœur est plus léger que la plume que le défunt est libéré du cycle des réincarnations et qu'Anubis l'emmène au royaume d'Osiris. C'est pourquoi la plume et la balance sont, depuis ce temps, les symboles de la justice. Quant à l'épée, elle indique l'idée de trancher, et de trancher droit, pour départager les deux parties.
363
+
364
+ L'Antiquité gréco-romaine la représente sous les traits de Thémis, figuration ayant inspiré les représentations modernes utilisées pour personnifier les institutions comme Lady justice. Au Moyen Âge, elle est incarnée par une femme tenant une épée, comme dans les tapisseries de l'Histoire de David et Bethsabé, ou sur la Justice de Trajan, fresque créée par Andrea Da Firenze. La Renaissance la figure tenant la balance ou le glaive (par exemple la toile de Spranger au Louvre), parfois les yeux bandés. Elle peut être assise sur un lion, allusion à la vierge Astrée qui d'après la mythologie avait fui dans le zodiaque pour éviter l'injustice des hommes. Son signe est ainsi entre la constellation de la Balance et du Lion.
365
+
366
+ C'est la Vertu la plus représentée, surtout sur les édifices publics (avec Marianne en France, ou avec l'aigle américain aux États-Unis par exemple) ; on peut citer par exemple La justice remettant au doge l'épée et la balance au Palazzo Vecchio de Florence (fresque et sculptures), à la Chambre des Députés de Paris (œuvre d'Eugène Delacroix), au Palais de la Nation de Bruxelles enfin. Elle peut aussi décorer des monuments funéraires de grands hommes connus pour les actions justes (Urbain VIII, François IInd entre autres).
367
+
368
+ La justice est un thème pictural travaillé par des artistes célèbres : Giotto en fit une fresque à l'Arena de Padoue, Dürer la représente en gravure sous les traits d'un homme, chose rare, Raphaël au Vatican (fresque de la Chambre de la Signature), souvent accompagnée d'autres Vertus, comme la Paix (La Justice et la Paix, Hans Rottenhammer, Besançon) ou en situation (La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime, 1808, de Prud'hon, musée du Louvre, Paris). En France, les plafonds de la Grand’chambre du parlement de Bretagne et celui de la deuxième chambre des enquêtes du parlement de Normandie, tous deux peints par Jean Jouvenet, représentent le Triomphe de la Justice. En 1765, le peintre Louis-Jacques Durameau file le thème en le représentant pour la chambre criminelle du parlement de Rouen.
369
+
370
+ Les institutions judiciaires utilisent de nombreux symboles renvoyant à la justice comme idéal, représentée dans la plupart des pays d'inspiration romaine ou grecque par une femme - Thémis ou Diké selon les cas - comportant des attributs[66].
371
+
372
+ Les allégories la montrent armée d’un glaive et d’une balance (cette posture peut varier, de manière plus ou moins ostentatoire). Ses couleurs vestimentaires sont dominées par le blanc, symbole de pureté et de candeur (« candide » en latin signifie « blanc »), le noir et le pourpre. De manière générale, le glaive symbolise le pouvoir de la justice qui tranche les problèmes et litiges, la balance représente elle la justice qui pèse le pour et le contre (principe de contradiction juridique), enfin, le bandeau lui couvrant les yeux est un symbole d'impartialité.
373
+
374
+ Histoire générale de la justice :
375
+
376
+ Justice dans l'Antiquité :
377
+
378
+ Justice au Moyen Âge Occidental :
379
+
380
+ Justice moderne :
381
+
382
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2737.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,152 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Une inondation Écouter est une submersion[1] temporaire, naturelle ou artificielle, d'un espace[2] par de l'eau liquide. Ce terme est fréquemment utilisé pour décrire :
2
+
3
+ L'inondation est un des principaux risques naturels dans le monde ; c'est la catastrophe naturelle causant le plus de dégât. Pour la période 1996-2005, environ 80 % des catastrophes naturelles mondiales étaient d'origine météorologique ou hydrologique. Les inondations auraient affecté en moyenne 66 millions de personnes par an entre 1973 et 1997[réf. nécessaire] et elles devraient s'aggraver dans beaucoup de ports[4] et communes littorales[5],[6] : selon une étude évaluant le coût probable de l'élévation des océans et des phénomènes météorologiques extrêmes pour les 136 principales métropoles littorales, les inondations pourraient coûter environ 1 000 milliards par an de 2010 à 2050, rien que pour ces villes[7].
4
+
5
+
6
+
7
+ Une inondation peut-être provoquée ou souhaitée dans certaines techniques culturales (rizières inondées) ou dans l'ancienne pratique des « atterrissements » ou « accoulins ». Au Bangladesh par exemple l'eau des crues annuelles charrie 2 millions de tonnes de limons venus de l'Himalaya, indispensable à la fertilisation des terres agricoles. Qu'il s'agisse des moussons, de la fonte des neiges de l'Himalaya ou de cyclones, le Bangladesh (situé à la confluence du Gange et du Brahmapoutre) est le siège d’inondations dramatiques comme celle de 1998, résultat des moussons particulièrement intenses et d'un dégel particulièrement abondant, où 66 % du pays était sous l'eau.
8
+
9
+ La plupart du temps une inondation est non désirée et a des causes naturelles ou anthropiques :
10
+
11
+ D'après le rapport 2007 du GIEC (mémento des décideurs[9]) :
12
+
13
+ « D’après les simulations, il est probable que dans les années 2080 de très nombreux millions de personnes supplémentaires seront inondées chaque année à la suite de l’élévation du niveau de la mer. Les zones très peuplées et de faible altitude où la capacité d’adaptation est relativement faible et qui sont déjà confrontées à d'autres défis tels que des tempêtes tropicales ou la subsidence locale de la côte sont particulièrement en danger. Le nombre de personnes touchées sera plus grand dans les méga-deltas d'Asie et d’Afrique, tandis que les petites îles sont particulièrement vulnérables[10]. »
14
+
15
+ « L’adaptation pour les régions côtières sera plus difficile dans les pays en voie de développement que dans les pays développés, à cause des contraintes pesant sur la capacité d’adaptation[11]. »
16
+
17
+ Les inondations résultent d’un certain nombre de conditions météorologiques avec une origine, des caractéristiques et une durée différentes. On en distingue trois grands types :
18
+
19
+ Certaines crues éclair sont brèves et très localisées. Elles sont généralement dues à des pluies orageuses courtes mais intenses, qui ne parviennent pas à se disperser par infiltration, ruissellement ou écoulement. La cause la plus fréquente de ces inondations est un orage qui se déplace lentement et peut déverser d’énormes quantités d’eau sur une zone limitée en très peu de temps. Les orages qui se déplacent plus rapidement sont moins gênants à cet égard, car ils donnent de la pluie sur une zone plus étendue. Les crues éclair ennoient souvent des vallées ou des gorges. Quand l’air humide est poussé vers la montagne, il s’élève, et peut provoquer un orage accompagné de pluies torrentielles. Si le vent maintient l’orage stationnaire, l’eau peut ruisseler sur les pentes de la montagne et descendre jusqu’au fond de la vallée. Les gorges sont comme des entonnoirs qui accélèrent le débit de l’eau, dont la force emporte tout sur son passage.
20
+
21
+ Le niveau d'aléa lié à l'inondation est principalement lié[14] à :
22
+
23
+ Ces dernières décennies, les catastrophes naturelles ont fortement augmenté, passant de 100 en 1975 à 400 en 2008[15], la plupart d’entre elles étant des inondations.
24
+
25
+ Les inondations touchent tous les pays du globe mais avec des effets très diversifiés. Ces catastrophes naturelles ont un impact important sur notre société. En 2011, elles représentaient 1 désastre naturel sur 2 et ont causé 57,1 % du total de victimes de catastrophes naturelles dans le monde[16]. Il est donc primordial d’analyser leurs impacts sur la vie et la santé, sur l'économie, mais aussi sur l'environnement et l'écologie[17],[13]. Les politiques pour enrayer ce phénomène sont nombreuses et ne cessent de se multiplier[18]car la fréquence des inondations est en hausse[19].
26
+
27
+ Les désastres hydrologiques sont ceux qui ont causé en moyenne le plus de victimes (morts et blessés) dans le monde de 2001 à 2010 (plus de 50 000 morts et en moyenne 75 millions de personnes affectées par an dans le monde[20].
28
+
29
+ Les conséquences sanitaires sont notamment un risque accru de maladies infectieuses (maladies hydriques notamment dont choléra, malaria, dengue, leptospirose, fièvre jaune, infections cutanées ou respiratoires, etc.), les blessures physiques, les effets de la malnutrition)[21],[22],[23] peuvent être provoquées directement après la catastrophe ou à la suite d'un manque d’hygiène[24],[25]. Un accès diminué à l'hygiène et aux soins et médicaments aggrave la vulnérabilité à d'autres maladies tel que le VIH[22]. Des troubles psychologiques découlent souvent de la perte de proches, du logement ou des moyens de subsistance[25], se manifestant parfois par une perte du sens de la réalité, insomnies, cauchemar, etc. qui peuvent aussi contribuer à la dégradation de l’état physique de victimes. Des fractures et amputations sont fréquentes. Enfin, une malnutrition induite par les pertes de cultures et d'animaux d'élevage et/ou la contamination des stocks d’eau potable[26],[27],[28]. En effet, si l’on prend comme exemple le passage d’un tsunami au-dessus d’un puits, cela aura pour conséquence d’augmenter la concentration en sel de l’eau, avec aussi un impact important au niveau de la végétation[28]. De nombreuses pertes humaines résultent soit directement de l’inondation, soit des éléments développés ci-dessus, à divers niveaux d’intensité (voir schéma).
30
+
31
+ Les personnes âgées et les enfants sont alors particulièrement vulnérables notamment dans les pays en voie de développement où le réseau d’égouts est souvent absent (l'inondation disperse alors les eaux grises, urines et matières fécales, ainsi que les microbes qui s'y sont développés[29] causant des diarrhées, la malaria, la dengue, l’amibiase, le choléra, la giardia, la shigellose et la fièvre typhoïde[30]. La contamination humaine se fait par contact direct, ou indirect (eau infiltrée dans les puits, citernes ou autres approvisionnement en eau potable ; Parfois l'eau potable est aussi « contaminée » par des intrusions salines liées à une montée du niveau marin ou à un recul des nappes d'eau douce qui laissent alors place à des eaux salées ou saumâtres non potables et impropres à l’usage agricole.
32
+
33
+ A ces problèmes s'ajoutent les difficultés de gestion des déchets post-inondation.
34
+
35
+ Deuxièmement, les inondations ont de nombreuses conséquences pour le secteur socio-économique. Lors d’une inondation, les répercussions sociales sont nombreuses. L'inondation paralyse l’ensemble de la région affectée. La majorité des routes est inondée empêchant les gens d’aller travailler, la plupart des habitations sont privées d’eau et d’électricité[31]. De ce fait, ils ne peuvent plus cuisiner, se laver, ni nettoyer leurs vêtements… Dans certains pays du Sud, la situation est aggravée par la pauvreté et le manque de connaissances en gestion des inondations, empêchant donc les habitants de protéger leurs maisons ou de les réparer après les dégâts occasionnés par la catastrophe. Ils sont donc contraints à migrer[32] vers d’autres hébergement temporaires qui souvent difficile à trouver[33]. De plus, dans certaines régions du globe, ces catastrophes naturelles ont un impact considérable sur l’emploi ; des milliers de personnes se retrouvent alors sans emploi[34].
36
+
37
+ Du point de vue de la solidarité, ce type de catastrophe peut se révéler à la fois négatif au sujet de la dépendance des pays touchés[35], vis-à-vis des dons et de l’aide internationale (forme d’assistance prolongée), mais elle peut également se révéler bénéfique dans l’amélioration des relations sociales, entre membres d’une même communauté villageoise (par exemple, unis dans la reconstruction)[36],[37],[38]. Cependant, divers problèmes entrent en ligne de compte dans la solidarité mondiale. En effet, les états totalitaires et/ou ébranlés par des attentats terroristes entrainent une diminution, voire une interdiction des aides pour ces pays. Ceci a pour conséquence un effet boule de neige, avec une aggravation des différents impacts causés par les inondations.
38
+
39
+ Les migrations de populations sont une autre conséquence dramatique, souvent provoquées par la destruction massive des infrastructures, des récoltes, mais aussi des filets à poissons ou encore par l’inondation de tunnels miniers[39],[40],[28],[41]. Cette destruction engendre très souvent d’importantes pertes financières pour le pays, une forte perte d’emploi à long terme (destruction des entreprises) ainsi qu’une détresse psychologique chez certaines personnes. Cependant, à l’échelle locale et une fois les premières semaines écoulées, la reconstruction engendrée par les inondations est source d’emploi sur le moyen terme[39],[37].
40
+
41
+ Enfin, les inondations peuvent être une menace au développement des villes et des villages[42]. En effet, les submersions marines affaissent les terrains et la zone d’habitat se retrouve sous le niveau de la mer. Après l’inondation de la marée, l’eau s’étend sur le terrain et endommage les infrastructures.
42
+
43
+ Il est également à noter que les individus les plus faibles (personnes marginalisées, handicapées, âgées) et les plus pauvres présentent souvent le plus de risques lors de telles catastrophes, de par leur vulnérabilité et leur faible résilience[43],[44],[45],[46], car ils disposent de peu de fonds, de peu de moyens et de peu d’information leur permettant de faire face aux inondations.
44
+
45
+ Le niveau d’étude des populations touchées peut lui aussi jouer un rôle sur l’ampleur des impacts causés par les inondations (voir ci-dessus). Les populations rurales au parcours scolaire plus limité subissent davantage les conséquences des inondations que les populations urbaines. Ces impacts auront dès lors une incidence sur le long terme pour ces habitants[47]. De plus, dans les pays du Sud, les connaissances et les moyens mis en place pour combattre les inondations sont souvent inégalement répartis, ce qui rend les zones pauvres et marginales encore plus désavantagées et démunies face à ces catastrophes[48].
46
+
47
+ Lors d’inondation, on fait donc aussi face à des perturbations et à des pertes dans la production de nourriture, augmentant considérablement le nombre de personnes sous-alimentées et entravant le progrès contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire.
48
+
49
+ De plus, il a été estimé que le niveau de la mer s’élèverait de 80 cm d’ici 2100[49], augmentant de manière considérable le nombre annuel de personnes victimes d'inondations. Ce phénomène aura des conséquences économiques dramatiques pour la planète tout entière. En effet, la majorité de la population, des infrastructures industrielles et des terres agricoles se trouvent à proximité des rivières ou des mers[50]. Les effets se sont déjà faits ressentir dans de nombreuses régions. En effet, la montée des eaux des mers a augmenté la salinisation des terres et étangs affectant l’agriculture et la production de poisson d’eau douce[51]. Il sera donc difficile de répondre à la demande alimentaire surtout dans les pays en voie de développement[52].
50
+
51
+ Troisièmement, on observe des dégâts au niveau environnemental; ceux-ci se répercutent directement sur la population, notamment au niveau de l’agriculture. La destruction des cultures et les pertes animales sont presque inévitables[53],[21], et engendrent des pertes financières, des problèmes de malnutrition et de migration (lien avec les conséquences décrites précédemment). Néanmoins, la quantité importante d’eau peut être bénéfique pour les pays du sud caractérisés par des climats avec de grandes périodes de sécheresse (à l’image du Pakistan, de l’Inde, des Philippines, etc. qui ont un climat de mousson ou à l'image des pays arides et semi arides d'Afrique (Mali, Zambie, etc.). Les pays de mousson ainsi que tous ceux cultivant des plantes exigeantes en eau (riz, etc.) tirent profit de ces abondances d’eau (pour autant que ces volumes d’eau ne prennent pas des proportions trop élevées), synonymes d’une augmentation des rendements agricoles[54].
52
+
53
+ En Thaïlande, des systèmes comme les bassins de rétention ont été pensés pour récolter, stocker et réutiliser les surplus d’eau lors des fortes pluies durant la saison humide. L’objectif principal est de réduire les impacts des sécheresses (mauvaises récoltes, diminution des ressources en eau, etc.). La diminution de l’effet des inondations permet ainsi d’avoir un effet positif pour la population en offrant une alternative d’adaptation qui améliorerait les moyens de subsistance de nombreux fermiers[55].
54
+
55
+ Mais les impacts des inondations ne sont pas tous négatifs et destructeurs. Une inondation constitue un processus naturel qui permet le maintien des écosystèmes et le support de la vie dans les estuaires des côtes, dans les lacs et les zones humides[56]. De plus, ce processus joue un rôle important dans l’évolution géomorphologique du paysage[12].
56
+
57
+ Ensuite, la confrontation des populations avec une catastrophe telle que celle du tsunami de 2004 améliore leur résilience. En effet, ces dernières ont acquis un niveau plus élevé de connaissances, de plans de secours individuels et de capacité de mobilisation de ressources que les habitants des zones non-affectées par ce tsunami. Ces capacités sont dues aussi aux différences de sources d’informations. Les personnes vivant dans la zone atteinte par le tsunami ont aussi pris conscience du risque pour les années à venir. Une confrontation indirecte ne serait donc pas suffisante pour commencer une bonne préparation aux catastrophes naturelles[57].
58
+
59
+ Finalement, les inondations causées par la montée du niveau de la mer ont aussi un impact néfaste sur les forêts de mangroves[50]. En réduisant la taille de ces forêts, l’environnement ainsi que la population sont mis en danger car ces forêts permettent de réduire la force des tempêtes et l’érosion côtières. Enfin, ces inondations d’eau de mer causent l’intrusion d’eau salée dans les nappes aquifères profondes et peu profondes. Ce problème est aggravé par la surexploitation des eaux souterraines[58] qui cause l'affaissement du sol, rendant les régions encore plus vulnérables aux inondations. La ville de Venise en est un très bon exemple[59]. L’intrusion de ces eaux salées menace aussi la biodiversité. En effet, due à cette intrusion, l’accès à l’eau douce devient de plus en plus compliqué menaçant de nombreux amphibiens, reptiles, oiseaux et animaux de grande taille.
60
+
61
+ Enfin, une amélioration de la situation politique peut aussi faire partie des impacts positifs. En Indonésie, la situation politique dans la province d’Aceh était critique. Le mouvement séparatiste dominait la province depuis l’indépendance de l’Indonésie en 1949. Ce mouvement a notamment réussi à obtenir une pré-indépendance de l’armée et a gagné le support d’une grande partie de la population rurale. Ils luttèrent pour l’indépendance de la province contre le gouvernement du pays. Lors de l’effondrement de la dictature, plusieurs cessez-le-feu ont été proposés, sans grande amélioration de la situation. Cependant, à la suite du tsunami de 2004, les affaires internationales s’en sont mêlées et la situation d’urgence engendrée fut l’occasion de signer la paix. Grâce à cela, les deux gouvernements ont travaillé ensemble pour la reconstruction. Cependant, le nouveau gouvernement ne sera pas influencé par cette catastrophe sur le long-terme[60].
62
+
63
+ En France, les communes où il y a un risque majeur d'inondations identifié, sont recensées par L’État dans un document synthétique appelé Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM).
64
+
65
+ Elles sont basées sur une évaluation des flux (Atlas des zones inondables) et une double approche : préventive et curative. Préventivement, les collectivités et individus peuvent chercher à restaurer des zones d'expansion de crue suffisantes. Puisqu'il y a inadéquation entre la quantité d'eau à évacuer et les capacités hydrauliques, la gestion des inondations vise aussi à :
66
+
67
+ Dans certains cas, l'inondation met en jeu des mécanismes hydrologiques plus complexes, comme les crues de la Somme en 2001 dues pour l'essentiel à une remontée de la nappe phréatique. Celle-ci aurait contribué jusqu'à 80 % du débit du fleuve.
68
+
69
+ Les inondations sont les objets de modélisation en fonction de leur période de retour (crues décennales, centennales, etc. Mais la pluie restera un phénomène aléatoire, dans un contexte climatique incertain et trop complexe pour que les calculs puissent tout prévoir. Les documents d'urbanisme, PLU ou SCOT doivent donc intégrer cette contrainte, le principe de prévention et précaution, et réglementer le droit à construire. Dans les pays dits développés, en cas d'aléa important, le risque de dommage aux biens et aux personnes est plus ou moins couvert par les assurances, et il doit être en France par exemple pris en compte par un plan de prévention des risques d'inondation (PPRI).
70
+
71
+ Diverses démarches sont en cours. Ainsi, en région parisienne, on a évalué les conséquences d'une crue centennale. En dépit des travaux hydrauliques effectués en amont, sur la Seine et ses affluents, ses conséquences seraient aussi catastrophiques qu'en 1910. Les précipitations importantes du début de l'année 2002, conjuguées au niveau encore élevé des nappes phréatiques, a conduit les spécialistes à lancer une alerte au début de l'année 2002.
72
+
73
+ Elle a permis une prise de conscience de la fragilité de certains équipements souterrains (métro et trains, transformateurs électriques, etc.) ainsi que de nombreuses entreprises ou administrations. Des plans d'intervention ont été élaborés (plan de protection du risque inondation de la RATP [62] par exemple) et des archives ont été mises à l'abri (les réserves de plusieurs musées se trouvent en sous-sol).
74
+
75
+ Ils sont préventifs et curatifs et à la fois locaux et à construire à l'échelle des bassins versants. Le géographe américain Gilbert F. White (1911-2006) est l'un des premiers chercheurs à développer des méthodes de gestion des inondations.
76
+
77
+ La restauration de zones humides, la réintroduction du castor, la lutte contre le ruissellement et contre l'imperméabilisation urbaine, la plantation de bandes enherbées, le reboisement ou l'entretien de forêts de protection, la restauration de zones d'expansion de crue en amont, dès le haut du bassin versant, etc. sont autant d'actions possibles[56].
78
+
79
+ Les documents et règlements d'urbanisme et d'occupation du sol permettent théoriquement d'interdire, voire localement de détruire, pour raison d'intérêt général, des constructions en zone inondable. Certains règlements urbains (exemple : dispositif ADOPTA, développé en région Nord-Pas-de-Calais autour de Douai dans le nord de la France, en zone d'affaissement minier, particulièrement vulnérable) imposent que les nouvelles routes et constructions soient conçues de telle manière que les eaux pluviales soient stockées et infiltrées sur place, autant que ce serait le cas en l'absence de construction. C'est aussi une des cibles du HQE. Certaines régions ont financé des « atlas des zones inondables », par bassin versant (par exemple dans le Nord-Pas-de-Calais), comme document de porté à connaissance pour aider les communes à ne plus autoriser de construction en zone inondable.
80
+
81
+ Les moyens curatifs sont limités. Ce sont essentiellement les pompiers ou équipes de sécurité civile qui dénoient les caves et aident la population ou les entreprises.
82
+
83
+ Des approches globales sont nécessaires. Elles sont en Europe encouragées par la Directive cadre sur l'eau précisée en 2007 par une directive sur les inondations[63], qui impose une évaluation cartographiée des enjeux, risques et conséquences (et donc des zones inondables). Ceci doit se faire par district hydrographique et/ou unité de gestion, avec pour différents scénarios l’étendue de l’inondation ; les hauteurs d’eau ou le niveau d’eau, selon le cas ; et le cas échéant, la vitesse du courant ou le débit de crue, les risques de pollution y afférant, etc. Les États doivent se définir des objectifs et des plans de gestion des risques (avant le 22 décembre 2015 dernière limite) tenant compte d'enjeux hiérarchisés et des aspects alerte, prévention, protection et préparation, en encourageant « des modes durables d’occupation des sols, l’amélioration de la rétention de l’eau, ainsi que l’inondation contrôlée de certaines zones en cas d’épisode de crue ». Ce travail doit être en accord avec la convention d'Aarhus traduite par la directive 2000/60/CE sur l'information et la consultation du public.
84
+
85
+ Dès 2014, l'État français publie les cartes de risque et d'aléa inondation[64]. La terminologie employée pour qualifier les niveaux d'aléa représente une vraie nouveauté. Si l'aléa fréquent est représenté par une crue décennale, la crue moyenne correspond à une crue centennale ou historique si supérieure. Quant à la crue extrême, elle correspond à une crue millénale voire à l'extension de la cartographie hydro-géomorphologique[65].
86
+
87
+ Des pôles d'aide et conseil émergent[66]. Les inondations pourraient être exacerbées avec la fonte des glaciers et avec l'élévation du niveau de la mer. Divers travaux de prospective et modélisations (voir par exemple les programmes européens « PESETA » et « PRUDENCE ») sont en cours dans le cadre de l'adaptation aux changements climatiques, qui peuvent aider les collectivités à mieux se préparer.
88
+
89
+ La Loire est le plus grand fleuve de France et traverse de nombreux départements avant de se jeter dans l’Atlantique. Sa vallée en aval du Bec d’Allier (près de Nevers) fut maintes fois inondée au cours des siècles passés.
90
+ Une des nombreuses propositions pour combattre les crues, consiste en un aménagement de la Loire en amont du Bec d’Allier, par la mise en place de retenues multiples le long du parcours des deux cours d'eau. Le choix d’inonder volontairement certains secteurs des vallées satisfait à plusieurs exigences :
91
+
92
+ Ces retenues ont un fonctionnement de remplissage et de vidange purement mécanique et autonome, dépendant uniquement de la gravité[67].
93
+
94
+ Les inondations dans le Var le 15 juin 2010 :
95
+
96
+ Après des pluies exceptionnelles (jusqu'à 400 mm d'eau en 24 h, ce qui représente 3 mois et demi de pluie en 24 h), elles sont à l'origine de 26 morts.
97
+
98
+ Un exemple d'inondation consécutive à une submersion marine qui a marqué les esprits a été, le 28 février 2010, l'inondation de la Faute-sur-Mer à la suite de la tempête Xynthia[68],[69] qui a fait 29 victimes[70] et détruit 20 % du parc immobilier de la commune[71].
99
+
100
+ En 2015, la législation évolue, imposant notamment aux schémas de coopération intercommunale de prendre en compte, au moment de leurs révisions, les nouvelles compétences des collectivités en matière d'eau, d'assainissement et de protection des inondations issues des lois de décentralisation[72].
101
+
102
+ Depuis mars 2015, la Base de données historiques sur les inondations[73] (BDHI) recense les inondations remarquables qui se sont produites en France au cours des siècles passés. Alimentée par Irstea et le Cerema, elle intègre progressivement les nouveaux événements qui surviennent, constituant ainsi une référence pour tous les acteurs de la gestion du risque.
103
+
104
+ Aux Pays-Bas, où 26 % du territoire est constitué de polders situés sous le niveau de la mer et où 55 % du territoire est directement exposé aux crues[74], de nombreuses initiatives ont pour but de fortement réduire les inondations et/ou leurs impacts. Outre les expérimentations d'habitations flottantes qui sont détaillées dans les paragraphes suivants, la plus importante, dénommée Plan Delta, a consisté à protéger le pays contre toutes les submersions marines possibles.
105
+
106
+ À IJburg, ce quartier résidentiel d’Amsterdam est composé de maisons flottantes. Ces maisons coulissent verticalement en fonction du niveau de l'eau le long de piliers qui les maintiennent en place. Ces habitations ne sont donc pas affectées par les inondations[75]. Ces maisons peuvent en outre être transportées ou vendues, par exemple si leur propriétaire souhaite s’agrandir, il peut vendre sa maison mais conserver sa parcelle d’eau et y faire poser une maison plus vaste[76]. Dans d’autres quartiers (Maasbommel, par exemple), ce sont des maisons amphibies qui sont construites. Ces dernières reposent sur des terrains à risque, en bordure de cours d’eau ou en zone inondable[75]. Outre l’Europe, ce genre de maisons est en projet de construction au Nicaragua, dans un petit village inondé chaque année, et par conséquent, reconstruit chaque année[77].
107
+
108
+ Mais la réalisation marquante des Pays-Bas est un projet ambitieux et technologiquement très avancé : le Plan Delta dont la mise en place a duré 40 ans (1957-1997).
109
+
110
+ Cette initiative a pour objectif de se défendre contre les inondations maritimes localisées au Sud-Est des Pays-Bas, plus précisément dans la province de Zélande. Elle a été créée à la suite de la catastrophe de 1953, qui a entraîné d’importants dégâts matériels (150 000 hectares de terres touchées) ainsi que de nombreuses victimes (1 835 personnes). La commission Delta, mise en place 20 jours après la catastrophe, avec à sa tête M. Maris (directeur général du département de gestion des eaux), a eu pour but de donner divers conseils visant à renforcer la sécurité et à la bonne exécution du Plan Delta. Celui-ci fut ainsi élaboré et débuta fin des années 1950.
111
+
112
+ Le Plan Delta a été l’œuvre de plusieurs décennies, se basant sur 4 objectifs : protéger les basses terres (dont notamment des villes importantes telles qu’Amsterdam ou Rotterdam), créer des lacs d’eau douce, améliorer les communications et gagner des terres cultivables, en les poldérisant. Ce plan comporte de nombreux impacts positifs, mais également négatifs.
113
+
114
+ De nombreux impacts se sont révélés positifs, répondant aux objectifs auxquels la commission s’était fixée. En effet, le Plan Delta a permis, d'améliorer la sécurité de la population hollandaise, comme en atteste la diminution du nombre de victimes. Aussi, la construction de ces barrages a permis d’améliorer de nombreux secteurs : la mobilité (l’accessibilité d’une zone à une autre dans le Sud-Ouest s’est vue facilitée, grâce à la circulation des véhicules sur les barrages, diminuant le trajet pour les navetteurs), la navigation intérieure ou encore l’agriculture (l’alimentation en eau douce étant, grâce au plan, mieux organisée)[78].
115
+
116
+ Cependant, malgré la volonté de protéger le pays des eaux, plusieurs paramètres n’ont pas été pris en compte dans le Plan Delta à ses débuts. À la suite de la construction de ces barrages, la santé des écosystèmes s’est fortement dégradée, entrainant des impacts négatifs sur la faune et la flore. En effet, la construction de ces diverses infrastructures n’a plus permis une action continue des marées (permettant un apport en eau salée), d’où une désalinisation des eaux à l’intérieur des barrages. Ce phénomène a eu pour conséquence la mort de nombreuses espèces de poissons et de plantes, mais également la migration d’oiseaux, ne pouvant plus subvenir à leurs besoins alimentaires. Malgré tout, des barrages à claire-voie, comme l’atteste le barrage de l’Oosterscheldekering ont été construits. Ce type de barrage présente la particularité d’être un barrage ouvert, ne se fermant que lors de crues. Ce système permet, dès lors, d’empêcher la désalinisation et donc de permettre à la faune et la flore de survivre.
117
+
118
+ Aujourd’hui, de nouvelles mesures doivent être prises pour renforcer les effets du Plan Delta[79]. En effet, l’élévation continue du niveau de la mer et les crues fluviales combinant leurs effets ont occasionné d’énormes dégâts matériels, comme on l'a vu lors des inondations des années 1993 à 1995. En effet, si les terres étaient bien protégées des eaux venant de la mer, ce n’était pas le cas de celles venant des fleuves, qui ont été la cause de ces dommages. L’instauration de ce nouveau plan, qu inclut la surélévation des digues et l'évacuation de certaines zones pour les rendre inondables, permettrait de pallier les faiblesses du plan actuel et de renforcer ainsi la sécurité en diminuant le risque d’inondation à 1 tous les 100 000 ans.
119
+
120
+ Petit pays partageant l’île d’Hispaniola avec la République dominicaine, Haïti est chaque année sujette aux ouragans, de par sa position géographique. Ces derniers entrainent des inondations pouvant se révéler dévastatrices.
121
+
122
+ Certains projets peuvent cependant contribuer à aider les Haïtiens dans leur quête d’une certaine résilience, à l’image du village de Port-à-Piment, situé au Sud-ouest d’Haïti. Ce village côtier de 14 000 habitants est en fait situé à l’embouchure d’un cours d’eau. En période cyclonique ou lors de fortes précipitations, les crues y sont fréquentes en amont de la ville et accroissent les risques d’inondations et de contamination des eaux.
123
+
124
+ Dès 2009, le projet de construction d’un mur en gabions a été entrepris[80]. En 2010, 200 mètres de murs avaient été construits et au mois d’août 2011, 250 mètres supplémentaires ont été inaugurés. De plus, une nouvelle protection de 450 mètres doit encore être construite afin de finaliser la protection et de permettre à la rivière de conserver son lit lors des situations exceptionnelles.
125
+
126
+ Ce projet est l’aboutissement d’une collaboration entre le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Groupe d’Initiatives pour un Port-à-Piment Nouveau (GIPPN). D’une part, le PNUD est un organisme international dont le but en Haïti est d’apporter des connaissances, des expertises et des formations, afin de permettre aux populations locales de poursuivre les projets mis en œuvre et de reconstruire eux-mêmes leur pays. Le projet mené par le PNUD s’intègre dans le cadre du « programme de Relèvement et Moyens de subsistance du PNUD dans le département du Sud », au cours duquel 300 000 $ américains ont été investis pour la construction des 450 mètres de gabions. D’autre part, le GIPPN est une association haïtienne.
127
+
128
+ De plus, entre fin 2010 et début 2011, un projet parallèle concernant le système d’eau potable a été mené conjointement par le PNUD (à hauteur de 97 000 $ américains) et par l’association « Konbit Pou Potapiman » (KPP).
129
+
130
+ Au niveau des résultats, ce projet a déjà eu au moins un impact positif au niveau de la qualité de l’eau de consommation et d’irrigation. Les gabions permettent de protéger le système d’irrigation, au moins face aux intempéries de faible intensité. Mais le nouveau système d’eau potable permet désormais un accès à l’eau potable pour les habitants de la ville. Indirectement, cela permet de réduire le taux de mortalité infantile et les maladies dont le cycle de vie est lié à l’eau, comme la malaria ou la diarrhée.
131
+
132
+ Les gabions ont permis de revaloriser les terres cultivables situées en bordure de la rivière, avec un impact positif sur la sécurité alimentaire de la population. Cependant, leur efficacité face à d’intenses précipitations et face aux ouragans est plus limitée. Dans son rapport intitulé « Impacts des inondations sur la côte Sud », à la suite d’une mission de reconnaissance, le CSI (Côte Sud Initiative) juge les structures de gabionnage « nécessaires, mais pas suffisantes pour supporter de grands volumes d’eau ». Selon le CSI, des analyses hydrologiques seraient nécessaires afin de renforcer ces gabions par des structures organiques, en des points stratégiques (au moyen de bambous, par exemple)[81].
133
+
134
+ Le lac Nyos se situe au Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria. Ce lac a été formé par phénomène volcanique. Il présente deux dangers : une inondation et un relâchement d'une quantité dangereuse de CO2 captif.
135
+
136
+ Pour ce qui est du relâchement, un relâchement naturel de CO2 à partir de ce lac est à l'origine d'une catastrophe environnementale qui a eu lieu le 22 août 1986. Cette catastrophe a coûté la vie à 1 700 personnes, a tué du bétail et a changé les conditions pédologiques des sols (il y a des retombées de CO2 et le CO2 acidifie les sols) et donc le type de végétation (ce changement de végétation a été observé par une comparaison d'images satellite[82]). Cet incident a poussé des organisations à étudier le lac. Ils ont étudié le barrage naturel du lac, long de 50 mètres et haut de 40 mètres et constitué de roches pyroclastiques consolidées, et ont mis en évidence qu'il subissait une érosion régressive. Plusieurs propositions de projets[83] ont été émises mais seul un dégazage contrôlé a été mis en place en 2001[84], alors que les risques pour les populations (dont une partie est revenue sur leurs terres après la catastrophe de 1986) sont importants et les surfaces qui seraient touchées s'étalent sur les deux pays mais principalement sur le Nigeria (ces risques sont largement étudiés dans l'étude de la « tiger initiative »[85]).
137
+
138
+ Les plantations de mangroves constituent un des moyens de protection les plus efficaces contre les inondations. De plus, elles accordent d’autres avantages aux populations locales, comme la lutte contre l’érosion et l’apport de nourriture (poissons) pour les populations locales. Avec l’aide de certaines ONG (comme Malteser International, l'agence de secours international de l'ordre souverain de Malte pour l'aide humanitaire[86],[87]), de plus en plus de mangroves sont plantées dans les pays du Sud. Malteser International a aidé la communauté de Kyae Taw à planter près de 18 000 mangroves, protégeant ainsi plus de 3 000 habitants de deux villages de la commune de Sittwe[88].
139
+
140
+ Parmi les grandes inondations qui ont frappé les esprits figurent :
141
+
142
+ Selon les contextes les sociétés humaines, les villes et les zones d'activité sont plus ou moins résilientes face aux inondations, d'autant plus qu'elles s'y sont préparées.
143
+
144
+ Si les zones inondables sont des prairies gérées pour qu'elles puissent continuer à servir de zones d'expansion de crue, si les fonds de vallées inondables sont occupés par des prairies plutôt que par des champs vulnérables à l'érosion hydrique ou à la submersion et que les habitations et infrastructures sensibles sont placés en hauteurs (sur des talus pour les voies ferrées par exemple), si les réseaux techniques (gaziers, électriques, de fibre optique, d'égouts, etc.) sont prévus pour résister à la submersion de quelques jours ou semaines[90], alors les effets d'une inondation peuvent être fortement atténués.
145
+
146
+ Certains groupes humains vivent traditionnellement au bord de grands fleuves dans des maisons construites sur de hauts pilotis les mettant à l'abri des plus hautes eaux.
147
+
148
+ Le risque inondation diminue après la catastrophe si une transformation des mentalités s'engage pour d'une part adapter la conception des réhabilitions des habitats endommagés et d'autre part améliorer l'organisation de la protection des populations[91]. Ceci avec des actions à court terme (exemples : alerte météo personnalisée, programme d'aide à l'adaptation des logements), à moyen terme (exemple : travaux de ralentissement de la dynamique des inondations) et à long terme (exemple : amélioration de la transparence hydraulique de l'habitat dans le contexte du changement climatique)[91].
149
+
150
+ Dans la mythologie grecque, à l'occasion de son témoignage sur la vengeance des dieux contre Laomédon et le sacrifice d'Hésione, le poète romain Ovide identifie le monstre marin Céto à une inondation[92].
151
+
152
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2738.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,152 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Une inondation Écouter est une submersion[1] temporaire, naturelle ou artificielle, d'un espace[2] par de l'eau liquide. Ce terme est fréquemment utilisé pour décrire :
2
+
3
+ L'inondation est un des principaux risques naturels dans le monde ; c'est la catastrophe naturelle causant le plus de dégât. Pour la période 1996-2005, environ 80 % des catastrophes naturelles mondiales étaient d'origine météorologique ou hydrologique. Les inondations auraient affecté en moyenne 66 millions de personnes par an entre 1973 et 1997[réf. nécessaire] et elles devraient s'aggraver dans beaucoup de ports[4] et communes littorales[5],[6] : selon une étude évaluant le coût probable de l'élévation des océans et des phénomènes météorologiques extrêmes pour les 136 principales métropoles littorales, les inondations pourraient coûter environ 1 000 milliards par an de 2010 à 2050, rien que pour ces villes[7].
4
+
5
+
6
+
7
+ Une inondation peut-être provoquée ou souhaitée dans certaines techniques culturales (rizières inondées) ou dans l'ancienne pratique des « atterrissements » ou « accoulins ». Au Bangladesh par exemple l'eau des crues annuelles charrie 2 millions de tonnes de limons venus de l'Himalaya, indispensable à la fertilisation des terres agricoles. Qu'il s'agisse des moussons, de la fonte des neiges de l'Himalaya ou de cyclones, le Bangladesh (situé à la confluence du Gange et du Brahmapoutre) est le siège d’inondations dramatiques comme celle de 1998, résultat des moussons particulièrement intenses et d'un dégel particulièrement abondant, où 66 % du pays était sous l'eau.
8
+
9
+ La plupart du temps une inondation est non désirée et a des causes naturelles ou anthropiques :
10
+
11
+ D'après le rapport 2007 du GIEC (mémento des décideurs[9]) :
12
+
13
+ « D’après les simulations, il est probable que dans les années 2080 de très nombreux millions de personnes supplémentaires seront inondées chaque année à la suite de l’élévation du niveau de la mer. Les zones très peuplées et de faible altitude où la capacité d’adaptation est relativement faible et qui sont déjà confrontées à d'autres défis tels que des tempêtes tropicales ou la subsidence locale de la côte sont particulièrement en danger. Le nombre de personnes touchées sera plus grand dans les méga-deltas d'Asie et d’Afrique, tandis que les petites îles sont particulièrement vulnérables[10]. »
14
+
15
+ « L’adaptation pour les régions côtières sera plus difficile dans les pays en voie de développement que dans les pays développés, à cause des contraintes pesant sur la capacité d’adaptation[11]. »
16
+
17
+ Les inondations résultent d’un certain nombre de conditions météorologiques avec une origine, des caractéristiques et une durée différentes. On en distingue trois grands types :
18
+
19
+ Certaines crues éclair sont brèves et très localisées. Elles sont généralement dues à des pluies orageuses courtes mais intenses, qui ne parviennent pas à se disperser par infiltration, ruissellement ou écoulement. La cause la plus fréquente de ces inondations est un orage qui se déplace lentement et peut déverser d’énormes quantités d’eau sur une zone limitée en très peu de temps. Les orages qui se déplacent plus rapidement sont moins gênants à cet égard, car ils donnent de la pluie sur une zone plus étendue. Les crues éclair ennoient souvent des vallées ou des gorges. Quand l’air humide est poussé vers la montagne, il s’élève, et peut provoquer un orage accompagné de pluies torrentielles. Si le vent maintient l’orage stationnaire, l’eau peut ruisseler sur les pentes de la montagne et descendre jusqu’au fond de la vallée. Les gorges sont comme des entonnoirs qui accélèrent le débit de l’eau, dont la force emporte tout sur son passage.
20
+
21
+ Le niveau d'aléa lié à l'inondation est principalement lié[14] à :
22
+
23
+ Ces dernières décennies, les catastrophes naturelles ont fortement augmenté, passant de 100 en 1975 à 400 en 2008[15], la plupart d’entre elles étant des inondations.
24
+
25
+ Les inondations touchent tous les pays du globe mais avec des effets très diversifiés. Ces catastrophes naturelles ont un impact important sur notre société. En 2011, elles représentaient 1 désastre naturel sur 2 et ont causé 57,1 % du total de victimes de catastrophes naturelles dans le monde[16]. Il est donc primordial d’analyser leurs impacts sur la vie et la santé, sur l'économie, mais aussi sur l'environnement et l'écologie[17],[13]. Les politiques pour enrayer ce phénomène sont nombreuses et ne cessent de se multiplier[18]car la fréquence des inondations est en hausse[19].
26
+
27
+ Les désastres hydrologiques sont ceux qui ont causé en moyenne le plus de victimes (morts et blessés) dans le monde de 2001 à 2010 (plus de 50 000 morts et en moyenne 75 millions de personnes affectées par an dans le monde[20].
28
+
29
+ Les conséquences sanitaires sont notamment un risque accru de maladies infectieuses (maladies hydriques notamment dont choléra, malaria, dengue, leptospirose, fièvre jaune, infections cutanées ou respiratoires, etc.), les blessures physiques, les effets de la malnutrition)[21],[22],[23] peuvent être provoquées directement après la catastrophe ou à la suite d'un manque d’hygiène[24],[25]. Un accès diminué à l'hygiène et aux soins et médicaments aggrave la vulnérabilité à d'autres maladies tel que le VIH[22]. Des troubles psychologiques découlent souvent de la perte de proches, du logement ou des moyens de subsistance[25], se manifestant parfois par une perte du sens de la réalité, insomnies, cauchemar, etc. qui peuvent aussi contribuer à la dégradation de l’état physique de victimes. Des fractures et amputations sont fréquentes. Enfin, une malnutrition induite par les pertes de cultures et d'animaux d'élevage et/ou la contamination des stocks d’eau potable[26],[27],[28]. En effet, si l’on prend comme exemple le passage d’un tsunami au-dessus d’un puits, cela aura pour conséquence d’augmenter la concentration en sel de l’eau, avec aussi un impact important au niveau de la végétation[28]. De nombreuses pertes humaines résultent soit directement de l’inondation, soit des éléments développés ci-dessus, à divers niveaux d’intensité (voir schéma).
30
+
31
+ Les personnes âgées et les enfants sont alors particulièrement vulnérables notamment dans les pays en voie de développement où le réseau d’égouts est souvent absent (l'inondation disperse alors les eaux grises, urines et matières fécales, ainsi que les microbes qui s'y sont développés[29] causant des diarrhées, la malaria, la dengue, l’amibiase, le choléra, la giardia, la shigellose et la fièvre typhoïde[30]. La contamination humaine se fait par contact direct, ou indirect (eau infiltrée dans les puits, citernes ou autres approvisionnement en eau potable ; Parfois l'eau potable est aussi « contaminée » par des intrusions salines liées à une montée du niveau marin ou à un recul des nappes d'eau douce qui laissent alors place à des eaux salées ou saumâtres non potables et impropres à l’usage agricole.
32
+
33
+ A ces problèmes s'ajoutent les difficultés de gestion des déchets post-inondation.
34
+
35
+ Deuxièmement, les inondations ont de nombreuses conséquences pour le secteur socio-économique. Lors d’une inondation, les répercussions sociales sont nombreuses. L'inondation paralyse l’ensemble de la région affectée. La majorité des routes est inondée empêchant les gens d’aller travailler, la plupart des habitations sont privées d’eau et d’électricité[31]. De ce fait, ils ne peuvent plus cuisiner, se laver, ni nettoyer leurs vêtements… Dans certains pays du Sud, la situation est aggravée par la pauvreté et le manque de connaissances en gestion des inondations, empêchant donc les habitants de protéger leurs maisons ou de les réparer après les dégâts occasionnés par la catastrophe. Ils sont donc contraints à migrer[32] vers d’autres hébergement temporaires qui souvent difficile à trouver[33]. De plus, dans certaines régions du globe, ces catastrophes naturelles ont un impact considérable sur l’emploi ; des milliers de personnes se retrouvent alors sans emploi[34].
36
+
37
+ Du point de vue de la solidarité, ce type de catastrophe peut se révéler à la fois négatif au sujet de la dépendance des pays touchés[35], vis-à-vis des dons et de l’aide internationale (forme d’assistance prolongée), mais elle peut également se révéler bénéfique dans l’amélioration des relations sociales, entre membres d’une même communauté villageoise (par exemple, unis dans la reconstruction)[36],[37],[38]. Cependant, divers problèmes entrent en ligne de compte dans la solidarité mondiale. En effet, les états totalitaires et/ou ébranlés par des attentats terroristes entrainent une diminution, voire une interdiction des aides pour ces pays. Ceci a pour conséquence un effet boule de neige, avec une aggravation des différents impacts causés par les inondations.
38
+
39
+ Les migrations de populations sont une autre conséquence dramatique, souvent provoquées par la destruction massive des infrastructures, des récoltes, mais aussi des filets à poissons ou encore par l’inondation de tunnels miniers[39],[40],[28],[41]. Cette destruction engendre très souvent d’importantes pertes financières pour le pays, une forte perte d’emploi à long terme (destruction des entreprises) ainsi qu’une détresse psychologique chez certaines personnes. Cependant, à l’échelle locale et une fois les premières semaines écoulées, la reconstruction engendrée par les inondations est source d’emploi sur le moyen terme[39],[37].
40
+
41
+ Enfin, les inondations peuvent être une menace au développement des villes et des villages[42]. En effet, les submersions marines affaissent les terrains et la zone d’habitat se retrouve sous le niveau de la mer. Après l’inondation de la marée, l’eau s’étend sur le terrain et endommage les infrastructures.
42
+
43
+ Il est également à noter que les individus les plus faibles (personnes marginalisées, handicapées, âgées) et les plus pauvres présentent souvent le plus de risques lors de telles catastrophes, de par leur vulnérabilité et leur faible résilience[43],[44],[45],[46], car ils disposent de peu de fonds, de peu de moyens et de peu d’information leur permettant de faire face aux inondations.
44
+
45
+ Le niveau d’étude des populations touchées peut lui aussi jouer un rôle sur l’ampleur des impacts causés par les inondations (voir ci-dessus). Les populations rurales au parcours scolaire plus limité subissent davantage les conséquences des inondations que les populations urbaines. Ces impacts auront dès lors une incidence sur le long terme pour ces habitants[47]. De plus, dans les pays du Sud, les connaissances et les moyens mis en place pour combattre les inondations sont souvent inégalement répartis, ce qui rend les zones pauvres et marginales encore plus désavantagées et démunies face à ces catastrophes[48].
46
+
47
+ Lors d’inondation, on fait donc aussi face à des perturbations et à des pertes dans la production de nourriture, augmentant considérablement le nombre de personnes sous-alimentées et entravant le progrès contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire.
48
+
49
+ De plus, il a été estimé que le niveau de la mer s’élèverait de 80 cm d’ici 2100[49], augmentant de manière considérable le nombre annuel de personnes victimes d'inondations. Ce phénomène aura des conséquences économiques dramatiques pour la planète tout entière. En effet, la majorité de la population, des infrastructures industrielles et des terres agricoles se trouvent à proximité des rivières ou des mers[50]. Les effets se sont déjà faits ressentir dans de nombreuses régions. En effet, la montée des eaux des mers a augmenté la salinisation des terres et étangs affectant l’agriculture et la production de poisson d’eau douce[51]. Il sera donc difficile de répondre à la demande alimentaire surtout dans les pays en voie de développement[52].
50
+
51
+ Troisièmement, on observe des dégâts au niveau environnemental; ceux-ci se répercutent directement sur la population, notamment au niveau de l’agriculture. La destruction des cultures et les pertes animales sont presque inévitables[53],[21], et engendrent des pertes financières, des problèmes de malnutrition et de migration (lien avec les conséquences décrites précédemment). Néanmoins, la quantité importante d’eau peut être bénéfique pour les pays du sud caractérisés par des climats avec de grandes périodes de sécheresse (à l’image du Pakistan, de l’Inde, des Philippines, etc. qui ont un climat de mousson ou à l'image des pays arides et semi arides d'Afrique (Mali, Zambie, etc.). Les pays de mousson ainsi que tous ceux cultivant des plantes exigeantes en eau (riz, etc.) tirent profit de ces abondances d’eau (pour autant que ces volumes d’eau ne prennent pas des proportions trop élevées), synonymes d’une augmentation des rendements agricoles[54].
52
+
53
+ En Thaïlande, des systèmes comme les bassins de rétention ont été pensés pour récolter, stocker et réutiliser les surplus d’eau lors des fortes pluies durant la saison humide. L’objectif principal est de réduire les impacts des sécheresses (mauvaises récoltes, diminution des ressources en eau, etc.). La diminution de l’effet des inondations permet ainsi d’avoir un effet positif pour la population en offrant une alternative d’adaptation qui améliorerait les moyens de subsistance de nombreux fermiers[55].
54
+
55
+ Mais les impacts des inondations ne sont pas tous négatifs et destructeurs. Une inondation constitue un processus naturel qui permet le maintien des écosystèmes et le support de la vie dans les estuaires des côtes, dans les lacs et les zones humides[56]. De plus, ce processus joue un rôle important dans l’évolution géomorphologique du paysage[12].
56
+
57
+ Ensuite, la confrontation des populations avec une catastrophe telle que celle du tsunami de 2004 améliore leur résilience. En effet, ces dernières ont acquis un niveau plus élevé de connaissances, de plans de secours individuels et de capacité de mobilisation de ressources que les habitants des zones non-affectées par ce tsunami. Ces capacités sont dues aussi aux différences de sources d’informations. Les personnes vivant dans la zone atteinte par le tsunami ont aussi pris conscience du risque pour les années à venir. Une confrontation indirecte ne serait donc pas suffisante pour commencer une bonne préparation aux catastrophes naturelles[57].
58
+
59
+ Finalement, les inondations causées par la montée du niveau de la mer ont aussi un impact néfaste sur les forêts de mangroves[50]. En réduisant la taille de ces forêts, l’environnement ainsi que la population sont mis en danger car ces forêts permettent de réduire la force des tempêtes et l’érosion côtières. Enfin, ces inondations d’eau de mer causent l’intrusion d’eau salée dans les nappes aquifères profondes et peu profondes. Ce problème est aggravé par la surexploitation des eaux souterraines[58] qui cause l'affaissement du sol, rendant les régions encore plus vulnérables aux inondations. La ville de Venise en est un très bon exemple[59]. L’intrusion de ces eaux salées menace aussi la biodiversité. En effet, due à cette intrusion, l’accès à l’eau douce devient de plus en plus compliqué menaçant de nombreux amphibiens, reptiles, oiseaux et animaux de grande taille.
60
+
61
+ Enfin, une amélioration de la situation politique peut aussi faire partie des impacts positifs. En Indonésie, la situation politique dans la province d’Aceh était critique. Le mouvement séparatiste dominait la province depuis l’indépendance de l’Indonésie en 1949. Ce mouvement a notamment réussi à obtenir une pré-indépendance de l’armée et a gagné le support d’une grande partie de la population rurale. Ils luttèrent pour l’indépendance de la province contre le gouvernement du pays. Lors de l’effondrement de la dictature, plusieurs cessez-le-feu ont été proposés, sans grande amélioration de la situation. Cependant, à la suite du tsunami de 2004, les affaires internationales s’en sont mêlées et la situation d’urgence engendrée fut l’occasion de signer la paix. Grâce à cela, les deux gouvernements ont travaillé ensemble pour la reconstruction. Cependant, le nouveau gouvernement ne sera pas influencé par cette catastrophe sur le long-terme[60].
62
+
63
+ En France, les communes où il y a un risque majeur d'inondations identifié, sont recensées par L’État dans un document synthétique appelé Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM).
64
+
65
+ Elles sont basées sur une évaluation des flux (Atlas des zones inondables) et une double approche : préventive et curative. Préventivement, les collectivités et individus peuvent chercher à restaurer des zones d'expansion de crue suffisantes. Puisqu'il y a inadéquation entre la quantité d'eau à évacuer et les capacités hydrauliques, la gestion des inondations vise aussi à :
66
+
67
+ Dans certains cas, l'inondation met en jeu des mécanismes hydrologiques plus complexes, comme les crues de la Somme en 2001 dues pour l'essentiel à une remontée de la nappe phréatique. Celle-ci aurait contribué jusqu'à 80 % du débit du fleuve.
68
+
69
+ Les inondations sont les objets de modélisation en fonction de leur période de retour (crues décennales, centennales, etc. Mais la pluie restera un phénomène aléatoire, dans un contexte climatique incertain et trop complexe pour que les calculs puissent tout prévoir. Les documents d'urbanisme, PLU ou SCOT doivent donc intégrer cette contrainte, le principe de prévention et précaution, et réglementer le droit à construire. Dans les pays dits développés, en cas d'aléa important, le risque de dommage aux biens et aux personnes est plus ou moins couvert par les assurances, et il doit être en France par exemple pris en compte par un plan de prévention des risques d'inondation (PPRI).
70
+
71
+ Diverses démarches sont en cours. Ainsi, en région parisienne, on a évalué les conséquences d'une crue centennale. En dépit des travaux hydrauliques effectués en amont, sur la Seine et ses affluents, ses conséquences seraient aussi catastrophiques qu'en 1910. Les précipitations importantes du début de l'année 2002, conjuguées au niveau encore élevé des nappes phréatiques, a conduit les spécialistes à lancer une alerte au début de l'année 2002.
72
+
73
+ Elle a permis une prise de conscience de la fragilité de certains équipements souterrains (métro et trains, transformateurs électriques, etc.) ainsi que de nombreuses entreprises ou administrations. Des plans d'intervention ont été élaborés (plan de protection du risque inondation de la RATP [62] par exemple) et des archives ont été mises à l'abri (les réserves de plusieurs musées se trouvent en sous-sol).
74
+
75
+ Ils sont préventifs et curatifs et à la fois locaux et à construire à l'échelle des bassins versants. Le géographe américain Gilbert F. White (1911-2006) est l'un des premiers chercheurs à développer des méthodes de gestion des inondations.
76
+
77
+ La restauration de zones humides, la réintroduction du castor, la lutte contre le ruissellement et contre l'imperméabilisation urbaine, la plantation de bandes enherbées, le reboisement ou l'entretien de forêts de protection, la restauration de zones d'expansion de crue en amont, dès le haut du bassin versant, etc. sont autant d'actions possibles[56].
78
+
79
+ Les documents et règlements d'urbanisme et d'occupation du sol permettent théoriquement d'interdire, voire localement de détruire, pour raison d'intérêt général, des constructions en zone inondable. Certains règlements urbains (exemple : dispositif ADOPTA, développé en région Nord-Pas-de-Calais autour de Douai dans le nord de la France, en zone d'affaissement minier, particulièrement vulnérable) imposent que les nouvelles routes et constructions soient conçues de telle manière que les eaux pluviales soient stockées et infiltrées sur place, autant que ce serait le cas en l'absence de construction. C'est aussi une des cibles du HQE. Certaines régions ont financé des « atlas des zones inondables », par bassin versant (par exemple dans le Nord-Pas-de-Calais), comme document de porté à connaissance pour aider les communes à ne plus autoriser de construction en zone inondable.
80
+
81
+ Les moyens curatifs sont limités. Ce sont essentiellement les pompiers ou équipes de sécurité civile qui dénoient les caves et aident la population ou les entreprises.
82
+
83
+ Des approches globales sont nécessaires. Elles sont en Europe encouragées par la Directive cadre sur l'eau précisée en 2007 par une directive sur les inondations[63], qui impose une évaluation cartographiée des enjeux, risques et conséquences (et donc des zones inondables). Ceci doit se faire par district hydrographique et/ou unité de gestion, avec pour différents scénarios l’étendue de l’inondation ; les hauteurs d’eau ou le niveau d’eau, selon le cas ; et le cas échéant, la vitesse du courant ou le débit de crue, les risques de pollution y afférant, etc. Les États doivent se définir des objectifs et des plans de gestion des risques (avant le 22 décembre 2015 dernière limite) tenant compte d'enjeux hiérarchisés et des aspects alerte, prévention, protection et préparation, en encourageant « des modes durables d’occupation des sols, l’amélioration de la rétention de l’eau, ainsi que l’inondation contrôlée de certaines zones en cas d’épisode de crue ». Ce travail doit être en accord avec la convention d'Aarhus traduite par la directive 2000/60/CE sur l'information et la consultation du public.
84
+
85
+ Dès 2014, l'État français publie les cartes de risque et d'aléa inondation[64]. La terminologie employée pour qualifier les niveaux d'aléa représente une vraie nouveauté. Si l'aléa fréquent est représenté par une crue décennale, la crue moyenne correspond à une crue centennale ou historique si supérieure. Quant à la crue extrême, elle correspond à une crue millénale voire à l'extension de la cartographie hydro-géomorphologique[65].
86
+
87
+ Des pôles d'aide et conseil émergent[66]. Les inondations pourraient être exacerbées avec la fonte des glaciers et avec l'élévation du niveau de la mer. Divers travaux de prospective et modélisations (voir par exemple les programmes européens « PESETA » et « PRUDENCE ») sont en cours dans le cadre de l'adaptation aux changements climatiques, qui peuvent aider les collectivités à mieux se préparer.
88
+
89
+ La Loire est le plus grand fleuve de France et traverse de nombreux départements avant de se jeter dans l’Atlantique. Sa vallée en aval du Bec d’Allier (près de Nevers) fut maintes fois inondée au cours des siècles passés.
90
+ Une des nombreuses propositions pour combattre les crues, consiste en un aménagement de la Loire en amont du Bec d’Allier, par la mise en place de retenues multiples le long du parcours des deux cours d'eau. Le choix d’inonder volontairement certains secteurs des vallées satisfait à plusieurs exigences :
91
+
92
+ Ces retenues ont un fonctionnement de remplissage et de vidange purement mécanique et autonome, dépendant uniquement de la gravité[67].
93
+
94
+ Les inondations dans le Var le 15 juin 2010 :
95
+
96
+ Après des pluies exceptionnelles (jusqu'à 400 mm d'eau en 24 h, ce qui représente 3 mois et demi de pluie en 24 h), elles sont à l'origine de 26 morts.
97
+
98
+ Un exemple d'inondation consécutive à une submersion marine qui a marqué les esprits a été, le 28 février 2010, l'inondation de la Faute-sur-Mer à la suite de la tempête Xynthia[68],[69] qui a fait 29 victimes[70] et détruit 20 % du parc immobilier de la commune[71].
99
+
100
+ En 2015, la législation évolue, imposant notamment aux schémas de coopération intercommunale de prendre en compte, au moment de leurs révisions, les nouvelles compétences des collectivités en matière d'eau, d'assainissement et de protection des inondations issues des lois de décentralisation[72].
101
+
102
+ Depuis mars 2015, la Base de données historiques sur les inondations[73] (BDHI) recense les inondations remarquables qui se sont produites en France au cours des siècles passés. Alimentée par Irstea et le Cerema, elle intègre progressivement les nouveaux événements qui surviennent, constituant ainsi une référence pour tous les acteurs de la gestion du risque.
103
+
104
+ Aux Pays-Bas, où 26 % du territoire est constitué de polders situés sous le niveau de la mer et où 55 % du territoire est directement exposé aux crues[74], de nombreuses initiatives ont pour but de fortement réduire les inondations et/ou leurs impacts. Outre les expérimentations d'habitations flottantes qui sont détaillées dans les paragraphes suivants, la plus importante, dénommée Plan Delta, a consisté à protéger le pays contre toutes les submersions marines possibles.
105
+
106
+ À IJburg, ce quartier résidentiel d’Amsterdam est composé de maisons flottantes. Ces maisons coulissent verticalement en fonction du niveau de l'eau le long de piliers qui les maintiennent en place. Ces habitations ne sont donc pas affectées par les inondations[75]. Ces maisons peuvent en outre être transportées ou vendues, par exemple si leur propriétaire souhaite s’agrandir, il peut vendre sa maison mais conserver sa parcelle d’eau et y faire poser une maison plus vaste[76]. Dans d’autres quartiers (Maasbommel, par exemple), ce sont des maisons amphibies qui sont construites. Ces dernières reposent sur des terrains à risque, en bordure de cours d’eau ou en zone inondable[75]. Outre l’Europe, ce genre de maisons est en projet de construction au Nicaragua, dans un petit village inondé chaque année, et par conséquent, reconstruit chaque année[77].
107
+
108
+ Mais la réalisation marquante des Pays-Bas est un projet ambitieux et technologiquement très avancé : le Plan Delta dont la mise en place a duré 40 ans (1957-1997).
109
+
110
+ Cette initiative a pour objectif de se défendre contre les inondations maritimes localisées au Sud-Est des Pays-Bas, plus précisément dans la province de Zélande. Elle a été créée à la suite de la catastrophe de 1953, qui a entraîné d’importants dégâts matériels (150 000 hectares de terres touchées) ainsi que de nombreuses victimes (1 835 personnes). La commission Delta, mise en place 20 jours après la catastrophe, avec à sa tête M. Maris (directeur général du département de gestion des eaux), a eu pour but de donner divers conseils visant à renforcer la sécurité et à la bonne exécution du Plan Delta. Celui-ci fut ainsi élaboré et débuta fin des années 1950.
111
+
112
+ Le Plan Delta a été l’œuvre de plusieurs décennies, se basant sur 4 objectifs : protéger les basses terres (dont notamment des villes importantes telles qu’Amsterdam ou Rotterdam), créer des lacs d’eau douce, améliorer les communications et gagner des terres cultivables, en les poldérisant. Ce plan comporte de nombreux impacts positifs, mais également négatifs.
113
+
114
+ De nombreux impacts se sont révélés positifs, répondant aux objectifs auxquels la commission s’était fixée. En effet, le Plan Delta a permis, d'améliorer la sécurité de la population hollandaise, comme en atteste la diminution du nombre de victimes. Aussi, la construction de ces barrages a permis d’améliorer de nombreux secteurs : la mobilité (l’accessibilité d’une zone à une autre dans le Sud-Ouest s’est vue facilitée, grâce à la circulation des véhicules sur les barrages, diminuant le trajet pour les navetteurs), la navigation intérieure ou encore l’agriculture (l’alimentation en eau douce étant, grâce au plan, mieux organisée)[78].
115
+
116
+ Cependant, malgré la volonté de protéger le pays des eaux, plusieurs paramètres n’ont pas été pris en compte dans le Plan Delta à ses débuts. À la suite de la construction de ces barrages, la santé des écosystèmes s’est fortement dégradée, entrainant des impacts négatifs sur la faune et la flore. En effet, la construction de ces diverses infrastructures n’a plus permis une action continue des marées (permettant un apport en eau salée), d’où une désalinisation des eaux à l’intérieur des barrages. Ce phénomène a eu pour conséquence la mort de nombreuses espèces de poissons et de plantes, mais également la migration d’oiseaux, ne pouvant plus subvenir à leurs besoins alimentaires. Malgré tout, des barrages à claire-voie, comme l’atteste le barrage de l’Oosterscheldekering ont été construits. Ce type de barrage présente la particularité d’être un barrage ouvert, ne se fermant que lors de crues. Ce système permet, dès lors, d’empêcher la désalinisation et donc de permettre à la faune et la flore de survivre.
117
+
118
+ Aujourd’hui, de nouvelles mesures doivent être prises pour renforcer les effets du Plan Delta[79]. En effet, l’élévation continue du niveau de la mer et les crues fluviales combinant leurs effets ont occasionné d’énormes dégâts matériels, comme on l'a vu lors des inondations des années 1993 à 1995. En effet, si les terres étaient bien protégées des eaux venant de la mer, ce n’était pas le cas de celles venant des fleuves, qui ont été la cause de ces dommages. L’instauration de ce nouveau plan, qu inclut la surélévation des digues et l'évacuation de certaines zones pour les rendre inondables, permettrait de pallier les faiblesses du plan actuel et de renforcer ainsi la sécurité en diminuant le risque d’inondation à 1 tous les 100 000 ans.
119
+
120
+ Petit pays partageant l’île d’Hispaniola avec la République dominicaine, Haïti est chaque année sujette aux ouragans, de par sa position géographique. Ces derniers entrainent des inondations pouvant se révéler dévastatrices.
121
+
122
+ Certains projets peuvent cependant contribuer à aider les Haïtiens dans leur quête d’une certaine résilience, à l’image du village de Port-à-Piment, situé au Sud-ouest d’Haïti. Ce village côtier de 14 000 habitants est en fait situé à l’embouchure d’un cours d’eau. En période cyclonique ou lors de fortes précipitations, les crues y sont fréquentes en amont de la ville et accroissent les risques d’inondations et de contamination des eaux.
123
+
124
+ Dès 2009, le projet de construction d’un mur en gabions a été entrepris[80]. En 2010, 200 mètres de murs avaient été construits et au mois d’août 2011, 250 mètres supplémentaires ont été inaugurés. De plus, une nouvelle protection de 450 mètres doit encore être construite afin de finaliser la protection et de permettre à la rivière de conserver son lit lors des situations exceptionnelles.
125
+
126
+ Ce projet est l’aboutissement d’une collaboration entre le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Groupe d’Initiatives pour un Port-à-Piment Nouveau (GIPPN). D’une part, le PNUD est un organisme international dont le but en Haïti est d’apporter des connaissances, des expertises et des formations, afin de permettre aux populations locales de poursuivre les projets mis en œuvre et de reconstruire eux-mêmes leur pays. Le projet mené par le PNUD s’intègre dans le cadre du « programme de Relèvement et Moyens de subsistance du PNUD dans le département du Sud », au cours duquel 300 000 $ américains ont été investis pour la construction des 450 mètres de gabions. D’autre part, le GIPPN est une association haïtienne.
127
+
128
+ De plus, entre fin 2010 et début 2011, un projet parallèle concernant le système d’eau potable a été mené conjointement par le PNUD (à hauteur de 97 000 $ américains) et par l’association « Konbit Pou Potapiman » (KPP).
129
+
130
+ Au niveau des résultats, ce projet a déjà eu au moins un impact positif au niveau de la qualité de l’eau de consommation et d’irrigation. Les gabions permettent de protéger le système d’irrigation, au moins face aux intempéries de faible intensité. Mais le nouveau système d’eau potable permet désormais un accès à l’eau potable pour les habitants de la ville. Indirectement, cela permet de réduire le taux de mortalité infantile et les maladies dont le cycle de vie est lié à l’eau, comme la malaria ou la diarrhée.
131
+
132
+ Les gabions ont permis de revaloriser les terres cultivables situées en bordure de la rivière, avec un impact positif sur la sécurité alimentaire de la population. Cependant, leur efficacité face à d’intenses précipitations et face aux ouragans est plus limitée. Dans son rapport intitulé « Impacts des inondations sur la côte Sud », à la suite d’une mission de reconnaissance, le CSI (Côte Sud Initiative) juge les structures de gabionnage « nécessaires, mais pas suffisantes pour supporter de grands volumes d’eau ». Selon le CSI, des analyses hydrologiques seraient nécessaires afin de renforcer ces gabions par des structures organiques, en des points stratégiques (au moyen de bambous, par exemple)[81].
133
+
134
+ Le lac Nyos se situe au Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria. Ce lac a été formé par phénomène volcanique. Il présente deux dangers : une inondation et un relâchement d'une quantité dangereuse de CO2 captif.
135
+
136
+ Pour ce qui est du relâchement, un relâchement naturel de CO2 à partir de ce lac est à l'origine d'une catastrophe environnementale qui a eu lieu le 22 août 1986. Cette catastrophe a coûté la vie à 1 700 personnes, a tué du bétail et a changé les conditions pédologiques des sols (il y a des retombées de CO2 et le CO2 acidifie les sols) et donc le type de végétation (ce changement de végétation a été observé par une comparaison d'images satellite[82]). Cet incident a poussé des organisations à étudier le lac. Ils ont étudié le barrage naturel du lac, long de 50 mètres et haut de 40 mètres et constitué de roches pyroclastiques consolidées, et ont mis en évidence qu'il subissait une érosion régressive. Plusieurs propositions de projets[83] ont été émises mais seul un dégazage contrôlé a été mis en place en 2001[84], alors que les risques pour les populations (dont une partie est revenue sur leurs terres après la catastrophe de 1986) sont importants et les surfaces qui seraient touchées s'étalent sur les deux pays mais principalement sur le Nigeria (ces risques sont largement étudiés dans l'étude de la « tiger initiative »[85]).
137
+
138
+ Les plantations de mangroves constituent un des moyens de protection les plus efficaces contre les inondations. De plus, elles accordent d’autres avantages aux populations locales, comme la lutte contre l’érosion et l’apport de nourriture (poissons) pour les populations locales. Avec l’aide de certaines ONG (comme Malteser International, l'agence de secours international de l'ordre souverain de Malte pour l'aide humanitaire[86],[87]), de plus en plus de mangroves sont plantées dans les pays du Sud. Malteser International a aidé la communauté de Kyae Taw à planter près de 18 000 mangroves, protégeant ainsi plus de 3 000 habitants de deux villages de la commune de Sittwe[88].
139
+
140
+ Parmi les grandes inondations qui ont frappé les esprits figurent :
141
+
142
+ Selon les contextes les sociétés humaines, les villes et les zones d'activité sont plus ou moins résilientes face aux inondations, d'autant plus qu'elles s'y sont préparées.
143
+
144
+ Si les zones inondables sont des prairies gérées pour qu'elles puissent continuer à servir de zones d'expansion de crue, si les fonds de vallées inondables sont occupés par des prairies plutôt que par des champs vulnérables à l'érosion hydrique ou à la submersion et que les habitations et infrastructures sensibles sont placés en hauteurs (sur des talus pour les voies ferrées par exemple), si les réseaux techniques (gaziers, électriques, de fibre optique, d'égouts, etc.) sont prévus pour résister à la submersion de quelques jours ou semaines[90], alors les effets d'une inondation peuvent être fortement atténués.
145
+
146
+ Certains groupes humains vivent traditionnellement au bord de grands fleuves dans des maisons construites sur de hauts pilotis les mettant à l'abri des plus hautes eaux.
147
+
148
+ Le risque inondation diminue après la catastrophe si une transformation des mentalités s'engage pour d'une part adapter la conception des réhabilitions des habitats endommagés et d'autre part améliorer l'organisation de la protection des populations[91]. Ceci avec des actions à court terme (exemples : alerte météo personnalisée, programme d'aide à l'adaptation des logements), à moyen terme (exemple : travaux de ralentissement de la dynamique des inondations) et à long terme (exemple : amélioration de la transparence hydraulique de l'habitat dans le contexte du changement climatique)[91].
149
+
150
+ Dans la mythologie grecque, à l'occasion de son témoignage sur la vengeance des dieux contre Laomédon et le sacrifice d'Hésione, le poète romain Ovide identifie le monstre marin Céto à une inondation[92].
151
+
152
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2739.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,158 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ modifier - modifier le code - modifier Wikidata
2
+
3
+ Un acier est un alliage métallique constitué principalement de fer et de carbone (dans des proportions comprises entre 0,02 % et 2 % en masse pour le carbone)[1].
4
+
5
+ C’est essentiellement la teneur en carbone qui confère à l’alliage les propriétés de l'acier. Il existe d’autres alliages à base de fer qui ne sont pas des aciers, comme les fontes et les ferroalliages.
6
+
7
+ L’acier est élaboré pour résister à des sollicitations mécaniques ou chimiques ou une combinaison des deux.
8
+
9
+ Pour résister à ces sollicitations, des éléments chimiques peuvent être ajoutés à sa composition en plus du carbone. Ces éléments sont appelés éléments d’additions, les principaux sont le manganèse (Mn), le chrome (Cr), le nickel (Ni), le molybdène (Mo).
10
+
11
+ Les éléments chimiques présents dans l’acier peuvent être classés en trois catégories :
12
+
13
+ La teneur en carbone a une influence considérable (et assez complexe) sur les propriétés de l’acier : en dessous de 0,008 %, l’alliage est plutôt malléable et on parle de « fer » ; au-delà de 2,1 %[4], on entre dans le domaine de l'eutectique fer/carbure de fer ou bien fer/graphite, ce qui modifie profondément la température de fusion et les propriétés mécaniques de l'alliage, et l'on parle de fonte.
14
+
15
+ Entre ces deux valeurs, l’augmentation de la teneur en carbone a tendance à améliorer la dureté de l’alliage et à diminuer son allongement à la rupture ; on parle d’aciers « doux, mi-doux, mi-durs, durs ou extra-durs » selon la « classification traditionnelle ».
16
+
17
+ Dans les manuels de métallurgie un peu anciens, on peut trouver comme définition de l'acier un alliage fer-carbone où le carbone varie de 0,2 à 1,7 % ; la limite actuelle a été établie à partir du diagramme binaire fer/carbone. Toutefois, il y a des aciers avec des concentrations de carbone supérieures à ces limites (acier lédéburitiques), obtenus par frittage.
18
+
19
+ On modifie également les propriétés des aciers en ajoutant d’autres éléments, principalement métalliques, et on parle d’aciers « alliés ». On peut encore améliorer grandement leurs caractéristiques par des traitements thermiques (notamment les trempes ou la cémentation) prenant en surface ou à cœur de la matière ; on parle alors d’aciers « traités ».
20
+
21
+ Outre ces diverses potentialités, et comparativement aux autres alliages métalliques, l’intérêt majeur des aciers réside d’une part dans le cumul de valeurs élevées dans les propriétés mécaniques fondamentales :
22
+
23
+ D’autre part, leur coût d’élaboration reste relativement modéré, car le minerai de fer est abondant sur terre (environ 5 % de l’écorce) et sa réduction assez simple (par addition de carbone à haute température). Enfin les aciers sont pratiquement entièrement recyclables grâce à la filière ferraille.
24
+
25
+ On peut néanmoins leur reconnaître quelques inconvénients, notamment leur mauvaise résistance à la corrosion à laquelle on peut toutefois remédier, soit par divers traitements de surface (peinture, brunissage, zingage, galvanisation à chaud, etc.), soit par l’utilisation de nuances d’acier dites « inoxydables ». Par ailleurs, les aciers sont difficilement moulables, donc peu recommandés pour les pièces volumineuses de formes complexes (bâtis de machines, par exemple). On leur préfère alors des fontes. Enfin, lorsque leur grande masse volumique est pénalisante (dans le secteur aéronautique par exemple), on se tourne vers des matériaux plus légers (alliages à base d’aluminium, titane, composites, etc.), qui ont l’inconvénient d’être plus chers.
26
+
27
+ Lorsque le prix est un critère de choix important, les aciers restent privilégiés dans presque tous les domaines d’application technique : équipements publics (ponts et chaussées, signalisation), industrie chimique, pétrochimique, pharmaceutique et nucléaire (équipements sous pression, équipements soumis à l’action de la flamme, capacités de stockage, récipients divers), agroalimentaire (conditionnement et stockage), bâtiment (armatures, charpentes, ferronnerie, quincaillerie), industrie mécanique et thermique (moteurs, turbines, compresseurs), automobile (carrosserie, équipements), ferroviaire, aéronautique et aérospatial, construction navale, médical (instruments, appareils et prothèses), composants mécaniques (visserie, ressorts, câbles, roulements, engrenages), outillage de frappe (marteaux, burins, matrices) et de coupe (fraises, forets, porte-plaquette), mobilier, design et équipements électroménagers, etc.
28
+
29
+ L’Âge du fer se caractérise par l’adaptation du bas fourneau à la réduction du fer[5],[6],[n 2]. Ce bas fourneau produit une loupe, un mélange hétérogène de fer, d’acier et de laitier, dont les meilleurs morceaux doivent être sélectionnés, puis cinglés pour en chasser le laitier[7].
30
+
31
+ En poussant le vent, on attise la combustion et la température de fusion du métal est atteinte. On extrait le métal par vidange du creuset : c’est la production au haut fourneau. On obtient alors de la fonte, le fer liquide se chargeant de carbone au contact du charbon de bois. En effet, deux phénomènes complémentaires se déroulent dans le creuset du haut fourneau : le fer se charge de carbone lorsqu’il arrive au contact du charbon de bois, ce qui abaisse son point de fusion. Puis ce métal fondu continue à s’enrichir en carbone, en dissolvant le charbon de bois[n 3]. Les premières coulées de fonte ont été réalisées par les Chinois durant la période des Royaumes combattants (entre -453 et -221)[8]. Ceux-ci savent aussi brûler le carbone de la fonte, en le faisant réagir avec de l’air, pour obtenir de l’acier. Il s’agit du procédé indirect, car l’élaboration de l’acier se fait après l’obtention de la fonte[9],[10]. En Europe et en Asie, durant l’Antiquité, on produisait également de l’acier en recarburant le fer avec des gaz de combustion et du charbon de bois (acier de cémentation).
32
+
33
+ Réaumur, en réalisant de très nombreuses expériences et en publiant les résultats de ses observations en 1722, fonde la sidérurgie moderne : il est le premier à théoriser le fait que l’acier est un état intermédiaire entre la fonte et le fer pur, mais les connaissances du temps ne lui permettent pas d’être scientifiquement précis[11]. Il faut attendre 1786 pour que la métallurgie devienne scientifique : cette année-là, trois savants français de l’école de Lavoisier, Berthollet, Monge et Vandermonde[12] présentent devant l’Académie royale des sciences un Mémoire sur le fer[13] dans lequel ils définissent les trois types de produits ferreux : le fer, la fonte et l’acier. L’acier est alors obtenu à partir du fer, lui-même produit par affinage de la fonte issue du haut fourneau. L’acier est plus tenace que le fer et moins fragile que la fonte, mais chaque transformation intermédiaire pour l’obtenir augmente son coût.
34
+
35
+ La révolution industrielle apparait grâce à la mise au point de nouvelles méthodes de fabrication et conversion de la fonte en acier. En 1856, le procédé Bessemer est capable d’élaborer directement l’acier à partir de la fonte. Son amélioration par Thomas et Gilchrist permet sa généralisation[14],[15]. Ces découvertes mènent à la fabrication en masse d’un acier de qualité (pour l’époque). Enfin, vers la seconde moitié du XIXe siècle, Dmitri Tchernov découvre les transformations polymorphes de l’acier et établit le diagramme binaire fer/carbone, faisant passer la métallurgie de l’état d’artisanat à celui de science.
36
+
37
+ On distingue plusieurs types d’aciers selon le pourcentage massique de carbone qu’ils contiennent :
38
+
39
+ La limite de 2,11 % correspond à la zone d’influence de l’eutectique (lédéburite) ; il existe toutefois des aciers lédéburitiques.
40
+
41
+ La structure cristalline des aciers à l’équilibre thermodynamique dépend de leur concentration (essentiellement en carbone mais aussi d’autres éléments d’alliage), et de la température. On peut aussi avoir des structures hors équilibre (par exemple dans le cas d’une trempe).
42
+
43
+ La structure du fer pur dépend de la température :
44
+
45
+ La structure du fer + carbone évolue d’une façon plus complexe en fonction de la température et de la teneur en carbone. Les règles diffèrent selon que l’on est hors de la « zone d’influence » de l’eutectoïde (entre 0 % et 0,022 %), entre 0,022 % et 0,77 % (hypoeutectoïde) ou entre 0,77 % et 2,11 % (hypereutectoïde ; au-delà, il s’agit de fonte). Voir l’étude du diagramme fer-carbone.
46
+
47
+ D’une manière simplifiée, pour un carbone compris entre 0,022 % et 2,11 % :
48
+
49
+ Les aciers non alliés (au carbone) peuvent contenir jusqu’à 2,11 % en masse de carbone. Certains aciers alliés peuvent contenir plus de carbone par l’ajout d’éléments dits « gammagènes ».
50
+
51
+ Les différentes phases de l’acier :
52
+
53
+ Le carbone a une importance primordiale car c’est lui qui, associé au fer, confère à l’alliage le nom d’acier. Son influence sur les propriétés mécaniques de l'acier est prépondérante. Par exemple, en ce qui concerne l'amélioration de la propriété de dureté, l’addition de carbone est trente fois plus efficace que l'addition de manganèse.
54
+
55
+ L’aluminium : excellent désoxydant. Associé à l’oxygène, réduit la croissance du grain en phase austénitique. Au-delà d'un certain seuil, il peut rendre l’acier inapte à la galvanisation à chaud.
56
+
57
+ Le chrome : c’est l’élément d’addition qui confère à l’acier la propriété de résistance mécanique à chaud et à l’oxydation (aciers réfractaires). Il joue aussi un rôle déterminant dans la résistance à la corrosion lorsqu’il est présent à une teneur de plus de 12 à 13 % (selon la teneur en carbone). Additionné de 0,5 % à 9 % il augmente la trempabilité et la conservation des propriétés mécaniques aux températures supérieures à l’ambiante (famille des aciers alliés au chrome). Il a un rôle alphagène.
58
+
59
+ Le cobalt : utilisé dans de nombreux alliages magnétiques. Provoque une résistance à l’adoucissement lors du revenu.
60
+
61
+ Le manganèse : forme des sulfures qui améliorent l’usinabilité. Augmente modérément la trempabilité.
62
+
63
+ Le molybdène : augmente la température de surchauffe, la résistance à haute température et la résistance au fluage. Augmente la trempabilité.
64
+
65
+ Le nickel : rend austénitiques (rôle gammagène) les aciers à forte teneur en chrome. Sert à produire des aciers de trempabilité modérée ou élevée (selon les autres éléments présents), à basse température d’austénitisation et à ténacité élevée après traitement de revenu. C’est l’élément d’alliage par excellence pour l’élaboration des aciers ductiles à basses températures (acier à 9 % Ni pour la construction des réservoirs cryogéniques, acier à 36 % Ni dit « Invar » pour la construction des cuves de méthaniers et des instruments de mesure de précision).
66
+
67
+ Le niobium : même avantage que le titane mais beaucoup moins volatil. Dans le domaine du soudage il le remplace donc dans les métaux d’apport.
68
+
69
+ Le phosphore : augmente fortement la trempabilité. Augmente la résistance à la corrosion. Peut contribuer à la fragilité de revenu.
70
+
71
+ Le silicium : favorise l’orientation cristalline requise pour la fabrication d’un acier magnétique, augmente la résistivité électrique. Améliore la résistance à l’oxydation de certains aciers réfractaires. Utilisé comme élément désoxydant.
72
+
73
+ Le titane : pouvoir carburigène élevé (comme le niobium) et réduit donc la dureté de la martensite. Capture le carbone en solution à haute température et, de ce fait, réduit le risque de corrosion intergranulaire des aciers inoxydables (TiC se forme avant Cr23C6 et évite donc l’appauvrissement en chrome au joint de grain).
74
+
75
+ Le tungstène : améliore la dureté à haute température des aciers trempés revenus. Fonctions sensiblement identiques à celles du molybdène.
76
+
77
+ Le vanadium : augmente la trempabilité. Élève la température de surchauffe. Provoque une résistance à l’adoucissement par revenu (effet de durcissement secondaire marqué).
78
+
79
+ Lors du refroidissement d’un lingot, l’acier se solidifie à l’état austénitique. Au cours du refroidissement, à 727 °C, l’austénite se décompose, soit en ferrite + perlite, soit en perlite + cémentite. La vitesse de refroidissement ainsi que les éléments d’alliage ont une importance capitale sur la structure obtenue, et donc sur les propriétés de l’acier. En effet :
80
+
81
+ De manière générale :
82
+
83
+ Certains éléments chimiques peuvent « piéger » le carbone pour former des carbures (par exemple le titane ou l’aluminium). Ils empêchent ainsi la formation de cémentite.
84
+
85
+ On peut modifier la structure de l’acier par des traitements thermomécaniques :
86
+
87
+ La métallurgie des poudres consiste à compacter de la poudre d’acier et de la chauffer en dessous de la température de fusion, mais suffisamment pour que les grains se « soudent » (frittage). Cela permet de maîtriser la structure de l’acier et son état de surface (en particulier pas de retrait ni de retassure), mais introduit de la porosité.
88
+
89
+ Il existe des aciers faiblement alliés, à faible teneur en carbone, et au contraire des aciers contenant beaucoup d’éléments d’alliage (par exemple, un acier inoxydable typique contient 8 % de nickel et 18 % de chrome en masse).
90
+
91
+ Chaque pays a son mode de désignation des aciers. Le schéma ci-contre indique la désignation européenne selon les normes EN 10027-1[16] et -2[17]. Cette norme distingue quatre catégories :
92
+
93
+ Ils sont destinés à la construction soudée, à l’usinage, au pliage, etc. On distingue :
94
+
95
+ La désignation de ces aciers comprend la lettre indiquant le type d’usage, suivie de la valeur de la limite élastique minimale (Re) exprimée en mégapascals (MPa). À noter qu’il s’agit de la valeur à faible épaisseur, les résistances décroissant avec l’épaisseur.
96
+
97
+ S’il s’agit d’un acier moulé, la désignation est précédée de la lettre G. La désignation peut être complétée par des indications supplémentaires (pureté, application dédiée, etc.).
98
+
99
+ Exemples :
100
+
101
+ La teneur en manganèse est inférieure à 1 %, et aucun élément d'addition ne dépasse 5 % en masse. Leur composition est plus précise et plus pure et correspond à des usages définis à l’avance.
102
+
103
+ Leurs applications courantes sont les forets (perceuses), ressorts, arbres de transmission, matrices (moules), etc.
104
+
105
+ Leur désignation comprend la lettre C suivie de la teneur en carbone multipliée par 100.
106
+ S’il s’agit d’un acier moulé, on précède la désignation de la lettre G.
107
+
108
+ Exemples :
109
+
110
+ La teneur en manganèse est supérieure à 1 % et aucun élément d’addition ne doit dépasser 5 % en masse. Ils sont utilisés pour des applications nécessitant une haute résistance.
111
+
112
+ Exemples de désignation normalisée :
113
+
114
+ Au moins un élément d’addition dépasse les 5 % en masse, destinés à des usages bien spécifiques, on y trouve des aciers à outils, réfractaires, maraging (très haute résistance, utilisés dans l’aéronautique et pour la fabrication de coque de sous-marins), Hadfields (très grande résistance à l’usure), Invar (faible coefficient de dilatation).
115
+
116
+ Un exemple de désignation normalisée est « X2CrNi18-9 » (il s'agit d'un acier inoxydable).
117
+
118
+ Les aciers rapides spéciaux (ARS, ou high speed steels, HSS) font partie de cette famille.
119
+
120
+ Ces aciers présentent une grande résistance à la corrosion, à l’oxydation à chaud et au fluage (déformation irréversible). Ils sont essentiellement alliés au chrome, élément qui confère la propriété d’inoxydabilité, et au nickel, élément qui confère de bonnes propriétés mécaniques. Les aciers inoxydables sont classés en quatre familles : ferritique, austénitique, martensitique et austéno-ferritique. Les aciers inoxydables austénitiques sont les plus malléables et conservent cette propriété à très basse température (−200 °C).
121
+
122
+ Leurs applications sont multiples : chimie, nucléaire, alimentaire, mais aussi coutellerie et équipements ménagers. Ces aciers contiennent au moins 10,5 % de chrome et moins de 1,2 % de carbone.
123
+
124
+ Ces aciers sont conçus suivant les principes des composites : par des traitements thermiques et mécaniques, on parvient à enrichir localement la matière de certains éléments d’alliage. On obtient alors un mélange de phases dures et de phases ductiles, dont la combinaison permet l’obtention de meilleures caractéristiques mécaniques. On citera, par exemple :
125
+
126
+ L’acier est un alliage essentiellement composé de fer, sa densité varie donc autour de celle du fer (7,32 à 7,86), suivant sa composition chimique et ses traitements thermiques. La densité d’un acier inox austénitique est typiquement un peu supérieure à 8, en raison de la structure cristalline. Par exemple, la densité d’un acier inoxydable de type AISI 304[19] (X2CrNi18-10) est environ 8,02.
127
+
128
+ Les aciers ont un module de Young d’environ 200 GPa (200 milliards de pascals), indépendamment de leur composition. Les autres propriétés varient énormément en fonction de leur composition, du traitement thermomécanique et des traitements de surface auxquels ils ont été soumis.
129
+
130
+ Le coefficient de dilatation thermique de l'acier vaut 11,7×10-6 °C-1[20].
131
+
132
+ Le traitement thermomécanique est l’association :
133
+
134
+ Le traitement de surface consiste à modifier la composition chimique ou la structure d’une couche extérieure d’acier. Cela peut être :
135
+
136
+ Voir aussi l’article détaillé traitements anti-usure.
137
+
138
+ La soudabilité des aciers est inversement proportionnelle à la teneur en carbone. Toutes les nuances d’acier n’ont pas la même aptitude au soudage et affichent des degrés de soudabilité différents (voir l’article sur le soudage). Certains aciers sont d’ailleurs intrinsèquement non soudables. Pour qu’un acier soit soudable il est primordial que les aciéristes se préoccupent de la soudabilité des aciers qu’ils produisent dès l’élaboration dans le souci d’optimiser la mise en œuvre ultérieure.
139
+
140
+ À titre d’exemple, on signalera que le code ASME (American Society of Mechanical Engineers), dans son volume spécifique à la construction d’équipements sous pression, exige que l’attestation de conformité d’un acier utilisé ne serait-ce que comme pièce provisoire soudée à titre temporaire sur un ouvrage soumis au dit code mentionne sans ambiguïté la qualité d’« acier soudable ».
141
+
142
+ Sept facteurs au moins déterminent le coût de production d’un acier :
143
+
144
+ L’impact des six premières exigences peut avoir une incidence de quelques dizaines d’euros la tonne à plus de 50 % du prix de base (le prix de base étant le prix de l’acier standard conforme à la norme et sans aucune option), d’où l’importance, avant toute passation de commande, de consulter le vendeur ou l’aciériste (qu’on appelle aussi « forge » ou « fonderie ») sur la base d’une spécification technique d’achat rédigée en accord avec les exigences techniques contractuelles et/ou administratives. Le 7e point quant à lui n’a pas de limite rationnelle.
145
+
146
+ De nouveaux types d'aciers spéciaux pourraient être bioinspirés, par exemple en imitant le principe constructif de l'os. Ainsi en 2016-2017 des chercheurs ont produit un acier imitant l'os[21] (Au sein de l'os des fibres nanométriques de collagène forment une structure stratifiée, dont les couches sont orientées dans des directions différentes. Aux échelles millimétriques l'os a une structure en mie de pain organisée en Treillis (ensemble ordonné) qui le consolide en empêchant la propagation de fissures dans toutes les directions et à partir de n’importe quel point[21]. Des métallurgistes s'en sont inspirés pour produire un acier nanostructuré incluant des alliages différents (avec des duretés différentes) [21]. Pour s’y propager une fissure doit suivre un chemin complexe et vaincre de nombreuses résistances, car les nano-parties souples de l’assemblage absorbent l'énergie des contraintes, même répétées, pouvant même refermer les microfissures juste après leur apparition[21]. Des aciers légers (éventuellement "imprimés en 3D") deviennent envisageables pour créer des ponts, robots, engins spatiaux ou sous-marins ou véhicules terrestres ou des structures qu’on veut rendre plus résistants aux fissures ou plus exactement à la propagation de fissures risquant de conduire à une fracture de l’ensemble[21].
147
+
148
+ « Les alliages fer-carbone contenant plus de 2 % de carbone constituent les fontes. »
149
+
150
+ — Philibert et al. , Métallurgie du minerai au matériau (Dunod, 2002), p. 660
151
+
152
+ « Les fontes sont des alliages de fer et de carbone en quantité supérieure à 2 %. »
153
+
154
+ — Hazard et al. , Mémotech — Structures métalliques (Casteilla, 2000), p. 14
155
+
156
+ Cependant, les valeurs retenues varient selon les auteurs, entre 1,67 et 2,11 %, selon que l’on se base sur les teneurs habituellement utilisées par les fabricants ou les valeurs des diagrammes obtenus en laboratoire.
157
+
158
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/274.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,249 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Un antibiotique[1] (du grec anti : « contre », et bios : « la vie ») est une substance naturelle ou synthétique qui détruit ou bloque la croissance des bactéries. Dans le premier cas, on parle d'antibiotique bactéricide et dans le second cas d'antibiotique bactériostatique. Lorsque la substance est utilisée de manière externe pour tuer la bactérie par contact, on ne parle pas d'antibiotique mais d'antiseptique. S'il s'agit non pas d'une substance mais d'un virus, on parle de bactériophagique.
2
+
3
+ Un antibiotique peut être à la fois bactéricide et bactériostatique, tout dépendant de sa dose.
4
+
5
+ Un grand nombre des antibiotiques existants sont constitués de molécules naturelles, fabriquées par des micro-organismes : des champignons ou d'autres bactéries. Ces dernières les produisent pour éliminer les bactéries concurrentes avec lesquelles elles sont en compétition dans leur biotope. Cependant, seul un petit nombre des antibiotiques naturels est utilisable en thérapeutique humaine, pour des raisons de disponibilité dans l'organisme ou d'effets indésirables. Un grand nombre de molécules aujourd'hui sur le marché sont des molécules de synthèse, dérivées ou non d'antibiotiques naturels, en particulier pour contourner les problèmes de résistance.
6
+
7
+ Les antibiotiques agissent de manière spécifique sur les bactéries, en bloquant une étape essentielle de leur développement : synthèse de leur paroi, de l'ADN, des protéines, ou la production d'énergie, etc. Ce blocage se produit lorsque l'antibiotique se fixe sur sa cible, une molécule de la bactérie qui participe à l'un de ces processus métaboliques essentiels. Cette interaction entre l'antibiotique et sa cible est très sélective, spécifique des bactéries et ces composés ne sont en général actifs ni sur les champignons ni sur les virus. Il existe d'autres molécules actives sur ces autres types d'agents infectieux que l'on appelle des antimycosiques ou des antiviraux, distincts des antibiotiques.
8
+
9
+ L'introduction généralisée des antibiotiques après la Seconde Guerre mondiale a été l'un des progrès thérapeutiques les plus importants du XXe siècle. Les traitements antibiotiques ont fait progresser l'espérance de vie de plus de dix ans, soit plus qu'aucun autre traitement médical[2]. Cependant, l'usage généralisé, voire abusif de certains antibiotiques, y compris en traitement préventif, curatif ou en complément alimentaire dans l'alimentation animale, dans les piscicultures, en médecine vétérinaire et humaine, ou encore comme pesticides pour le traitement des végétaux (contre le feu bactérien par exemple) a introduit une pression de sélection qui a conduit au développement de populations de micro-organismes antibiorésistants et à une baisse générale de l'efficacité thérapeutique. En milieu hospitalier, ceci conduit à une augmentation du risque nosocomial, faute de traitement adapté contre certains germes particulièrement résistants.
10
+
11
+ De manière simplifiée un antibiotique est, dans le domaine médical, « une substance chimique organique d’origine naturelle ou synthétique inhibant ou tuant les bactéries pathogènes à faible concentration et possédant une toxicité sélective ». Par toxicité sélective, on entend que celle-ci est spécifique des bactéries et que la molécule antibiotique n'affecte pas l'hôte infecté, au moins aux doses utilisées pour le traitement.
12
+
13
+ Plus généralement, pour les microbiologistes et les chimistes, un antibiotique est une substance anti-bactérienne[3].
14
+
15
+ Il a existé des variantes dans cette définition qui différent par la présence ou non des concepts de toxicité sélective, d’origine microbienne et de limitation de cible aux seules bactéries.
16
+
17
+ Les antiseptiques ne sont pas des antibiotiques. Leur fonction est de tuer un maximum de germes (bactéries, champignons, virus), leur mode d'action n'est pas spécifique, ils ne s'utilisent que localement en application externe et mal employés (trop concentrés par exemple) ils peuvent provoquer des lésions et/ou retarder la cicatrisation.
18
+
19
+ Les antibiotiques ne sont généralement pas actifs contre les virus. Un produit luttant contre les virus est un antiviral. Toutefois, des études en cours tendent à démontrer une certaine efficacité de quelques antibiotiques dans des cas particuliers comme l'effet de la teicoplanine sur la maladie à virus Ebola[4].
20
+
21
+ Le premier antibiotique identifié fut la pénicilline. Si dès la fin du XIXe siècle Ernest Duchesne découvrit les propriétés curatives de Penicillium glaucum, la découverte de la pénicilline est à mettre au crédit de Sir Alexander Fleming qui s’aperçut en 1928 que certaines de ses cultures bactériennes dans des boîtes oubliées avaient été contaminées par les expériences de son voisin de paillasse étudiant le champignon Penicillium notatum et que celui-ci inhibait leur reproduction. Mais l’importance de cette découverte, ses implications et ses utilisations médicales ne furent comprises et élaborées qu’après sa redécouverte, entre les deux grandes guerres notamment à la suite des travaux de Howard Walter Florey, Ernst Chain, et Norman Heatley (en) en 1939.
22
+
23
+ En 1932, Gerhard Domagk met au point chez Bayer AG le Prontosil, un sulfamidé, le premier antibiotique de synthèse. C’est toutefois la découverte subséquente, à l'Institut Pasteur, dans le laboratoire de chimie thérapeutique dirigé par Ernest Fourneau, des propriétés antibiotiques du sulfanilamide, agent actif du Prontosil, (découverte publiée en 1935 par Jacques et Thérèse Tréfouel, Federico Nitti et Daniel Bovet) qui ouvrira effectivement la voie à la sulfamidothérapie[5]. Ce premier antibiotique de synthèse a ouvert une voie nouvelle dans la lutte contre de nombreuses maladies qui étaient considérées comme incurables auparavant.
24
+
25
+ René Dubos isole en 1939 la tyrothricine (un mélange de tyrocidine et de gramicidine) à partir du Bacillus brevis dont il avait observé l’action antibactérienne. L’importance de cette découverte ne fut pas tant d’ordre thérapeutique que théorique : si la gramicidine fut effectivement le premier antibiotique commercialisé, son utilisation fut limitée à une application locale — en topique — ; toxique en intraveineuse, la gramicidine s’avéra en revanche très efficace pendant le second conflit mondial pour guérir les blessures et les ulcères. Comme Howard Florey lui-même devait le rappeler plus tard, la découverte de la gramicidine fut une étape déterminante en cela qu’elle encouragea les recherches autour des applications thérapeutiques de la pénicilline qui avaient souffert jusque-là de plusieurs déconvenues[6].
26
+
27
+ En 1944, Selman A. Waksman, Albert Schatz et E. Bugie découvrent la streptomycine, le premier antibiotique ayant un effet sur le bacille de Koch, rendant ainsi possible le traitement de la tuberculose. En 1952, commercialisation sous la marque Ilosone de l’érythromycine, premier macrolide connu, nouvellement isolée par J. M. McGuire, de la firme Eli Lilly. En 1956 est découverte la vancomycine. Suivent alors le développement des quinolones à partir de 1962 et leurs dérivés, les fluoroquinolones dans les années 1980.
28
+
29
+ Au début des années 1970, la recherche sur les antibiotiques se ralentit fortement, l'arsenal thérapeutique de l'époque permettant alors de traiter efficacement la plupart des infections bactériennes.
30
+
31
+ L'émergence des résistances de plus en plus nombreuses va modifier ce tableau et stimuler la reprise des travaux. En 2000, le linézolide (approuvé par la FDA le 18 avril 2000) est mis sur le marché américain. Le linézolide correspond à une nouvelle classe de composés, les oxazolidinones. C'est la première fois en 20 ans qu'une nouvelle classe de composés antibiotiques est introduite dans la pharmacopée.
32
+
33
+ Globalement, en un demi-siècle, les antibiotiques ont augmenté de plus de dix ans l’espérance de vie de ceux qui y ont accès, soit plus qu'aucun autre traitement[2]. Comparativement, un médicament qui guérirait 100 % des cancers n’augmenterait l’espérance de vie que de cinq ans[réf. nécessaire].
34
+
35
+ Les antibiotiques ont en particulier fourni des traitements efficaces pour la plupart des grandes maladies infectieuses bactériennes. Combinés à la vaccination ils ont contribué à faire largement disparaître les grandes maladies épidémiques, au moins dans les pays développés : tuberculose, peste, lèpre, typhus, fièvre typhoïde... Ils sont également utilisés dans les cas de choléra en complément de la réhydratation des malades.
36
+
37
+ Il existe plus de 10 000 molécules antibiotiques connues (voir liste d'antibiotiques), la plupart d'entre elles sont des produits naturels, synthétisés par des procaryotes, des champignons, des végétaux supérieurs, des animaux ou des lichens.
38
+
39
+ Le principe d'action des antibiotiques consiste à bloquer sélectivement une étape d'un mécanisme essentiel à la survie ou à la multiplication des micro-organismes. Le mécanisme ciblé par l'antibiotique est le plus souvent spécifique des bactéries et n'a pas d'équivalent chez les eucaryotes et en particulier chez l'humain. Ainsi, idéalement, l'antibiotique tue ou bloque la multiplication des bactéries mais n'a pas d'impact sur les cellules du patient traité. Il existe ainsi quelques grandes familles de mécanisme d'action pour les antibiotiques, ce qui permet de les regrouper en grandes classes décrites ci-après.
40
+
41
+ Certaines bactéries sont protégées de l'environnement extérieur par une paroi, qui doit croitre quand la bactérie se divise. Cette paroi contient en particulier une couche de peptidoglycane plus ou moins épaisse, un polymère spécifique comportant des acides aminés et des sucres. Il existe une machinerie de synthèse qui fabrique les composants de cette paroi et qui est composée d'enzymes et de systèmes de transport acheminant les composants à la surface cellulaire.
42
+
43
+ Il existe un ensemble d'antibiotiques qui bloquent différentes étapes de cette machinerie. Le blocage de la synthèse de la paroi fragilise fortement l'enveloppe externe des bactéries, qui deviennent très sensibles à des stress extérieurs (pression osmotique, température, stress mécanique) provoquant la lyse cellulaire. In vitro, on peut maintenir ces cellules sans paroi avec un stabilisant osmotique, on obtient alors un protoplaste.
44
+
45
+ Ces antibiotiques agissent sur des cibles extracellulaires. Ils n'ont donc pas besoin de pénétrer dans la cellule, ce qui les rend insensible aux mécanismes de résistance liés à la perméabilité ou à l'efflux (voir plus bas). En revanche, ils ne sont en général actifs que sur les germes en croissance. Les bactéries quiescentes (qui ne se divisent pas) ne sont pas perturbées par l’action de ces molécules, parce que le peptidoglycane n'est produit que lors de la croissance cellulaire, pour s'adapter à l'augmentation du volume précédant la division cellulaire.
46
+
47
+ Les principaux antibiotiques ayant ce mode d'action correspondant à la famille appelée les béta-lactames (pénicillines et céphalosporines)[7]. Ceux-ci agissent sur les enzymes de la machinerie de synthèse du peptidoglycane que l'on appelle pour cette raison les « protéines fixant la pénicilline » (penicillin binding proteins" ou PBP).
48
+
49
+ La catégorie des antibiotiques inhibant la synthèse de la paroi bactérienne comprend entre autres :
50
+
51
+ L'existence d'une membrane plasmique intacte est nécessaire à la survie bactérienne. Son rôle est double, d'une part elle permet de séquestrer métabolites et ions nécessaires à l'intérieur du cytoplasme, d'autre part, elle permet de maintenir un gradient de protons entre l'intérieur et l'extérieur de la cellule, généré par la chaîne respiratoire et le cycle de Krebs et qui permet le stockage de l'énergie cellulaire. Ce gradient de protons alimente l'ATP synthase qui fabrique l'ATP. Toute perturbation de l'imperméabilité de la membrane rompt ces confinements, l'énergie chimiosmotique est dissipée et le contenu du cytoplasme fuit dans le milieu extracellulaire. Il existe un certain nombre de molécules antibiotiques qui agissent sur la membrane des cellules, soit en agissant comme des détergents qui désorganisent les lipides, soit en formant un pore (un trou) dans la membrane qui va permettre la fuite des composés cellulaires.
52
+
53
+ Parmi ces composés attaquant la membrane des cellules bactériennes, on trouve :
54
+
55
+ La synthèse des acides nucléiques, ADN et ARN est absolument vitale pour les cellules, sans elle, la division cellulaire et la fabrication des protéines est impossible. Un certain nombre de composés peuvent bloquer de manière directe ou indirecte ces voies de biosynthèse des acides nucléiques et ont en conséquence une activité antibiotique.
56
+
57
+ Chez les bactéries, le ou les chromosomes sont souvent circulaires et se trouvent dans un état topologique particulier caractérisé par un surenroulement négatif. Ce surenroulement négatif est essentiel à la réplication de l'ADN (et aussi à la transcription de l'ARN) et constitue une caractéristique de l'ADN bactérien. C'est l'ADN gyrase qui introduit ce surenroulement négatif dans l'ADN. Cette enzyme, de la famille des topoisomérases est essentielle à la survie des bactéries, mais n'a pas d'équivalent chez les eucaryotes. Il existe des antibiotiques qui bloquent l'action de l'ADN gyrase, il s'agit des aminocoumarines et des quinolones[8]. Plus récemment, ces dernières ont été supplantées par les fluoroquinolones, molécules de synthèse permettant de contourner les mécanismes de résistance aux quinolones.
58
+
59
+ D'autres molécules bloquent la réplication de l'ADN en introduisant des pontages covalents entre des bases voisines, soit sur le même brin soit entre les deux brins de l'ADN. Ces pontages déforment l'ADN, peuvent empêcher l'ouverture des brins et bloquent l'action de différentes enzymes agissant sur l'ADN. Ceci a en particulier pour conséquence d'empêcher la progression de la fourche de réplication et du réplisome et rendent donc la réplication impossible.
60
+
61
+ Ces molécules, comme la mitomycine ou l'actinomycine, si elles ont bien une activité antibiotique sur les bactéries, ne sont pas utilisées comme telles chez l'humain car elles ne sont pas sélectives et agissent aussi sur l'ADN des cellules eucaryotes. Leur capacité à ponter également notre ADN bloque aussi la réplication de nos propres cellules, ce qui leur confère en plus des propriétés antimitotiques chez l'humain. Pour cette raison, on les a utilisées en chimiothérapie anticancéreuse.
62
+
63
+ Il existe enfin des inhibiteurs spécifiques de l'ARN polymérase bactérienne qui bloquent la transcription des gènes et la synthèse des ARN messagers. Parmi ces antibiotiques, on trouve en particulier la rifampicine qui est aujourd'hui utilisée en association avec d'autres antibiotiques pour le traitement de la tuberculose.
64
+
65
+ La synthèse des protéines est un processus essentiel des cellules vivantes. L'acteur central de ce processus dans lequel l'ARN messager est traduit en protéine est le ribosome, l'organite cellulaire qui est responsable de cette étape. Les détails du mécanisme de traduction et les ribosomes des bactéries sont sensiblement différents de ceux des eucaryotes. Il existe un grand nombre de molécules antibiotiques qui exploitent ces différences et sont capables de bloquer sélectivement la traduction des protéines chez les bactéries, mais pas chez l'humain ou l'animal.
66
+
67
+ De fait, approximativement la moitié des antibiotiques utilisés en thérapeutique (disposant de l'AMM) ont pour cible le ribosome bactérien. Ces antibiotiques se répartissent en plusieurs classes, de nature chimique et de mode d'action différents. La plupart interagissent avec l'ARN ribosomique. Enfin, certains antibiotiques bloquent la traduction en inhibant l'action des facteurs de traduction associés au ribosome.
68
+
69
+ Une autre classe importante d'antibiotiques interfère avec la production de métabolites essentiels, bloquant la synthèse de différents constituants essentiels de la cellules : lipides, acides aminés, nucléotides.
70
+
71
+ Une voie particulièrement importante qui est fréquemment ciblée est celle de la synthèse des folates (vitamine B9). Ses dérivés, notamment le dihydrofolate et le tétrahydrofolate, interviennent dans des réactions de transfert de groupements à un atome de carbone (méthyle, formyle) et en particulier dans des réactions de méthylation. Ces réactions sont essentielles à la synthèse de la thymine et par voie de conséquence, celle de l'ADN. Ces transferts de carbone dépendant du folate interviennent également de façon centrale dans le métabolisme de certains acides aminés : méthionine, glycine, sérine et donc indirectement dans la synthèse des protéines.
72
+
73
+ Plusieurs classes de composés antibiotiques ciblent différentes étapes de cette voie des folates :
74
+
75
+ Les sulfamidés et le sulfanilamide sont des analogues structurels de l'acide p-aminobenzoïque ou PABA. Ce dernier composé est l'un des éléments qui interviennent dans la synthèse des folates chez les bactéries et chez les plantes. Le sulfanilamide est un inhibiteur de la dihydroptéroate synthase et bloque la synthèse du dihydrofolate. Le triméthoprime intervient en aval dans la voie, en inhibant la synthèse de tétrahydrofolate par la dihydrofolate réductase. Le triméthoprime est sélectif de la dihyrdrofolate réducate des bactéries et n'inhibe pas l'enzyme humaine, ce qui rend possible son utilisation thérapeutique comme antibiotique (contrairement au méthotrexate, qui inhibe la dihydrofolate réductase humaine et est utilisé comme anticancéreux)
76
+
77
+ Sur les milliers d'antibiotiques connus, seulement un peu plus d'une centaine sont efficaces et utilisables pour des applications médicales et font donc partie de la pharmacopée moderne. Les autres sont trop toxiques, trop instables ou ont une biodisponibilité insuffisante chez l'humain. Les antibiotiques actuellement utilisés sont le plus souvent des molécules dérivées de produits naturels, dont on a légèrement modifié la structure pour améliorer leurs propriétés thérapeutiques ou contourner les problèmes de résistance. D'autres enfin ne sont plus utilisés parce que les bactéries pathogènes y sont devenues résistantes, c'est par exemple le cas de la streptomycine qui était autrefois utilisée pour traiter la tuberculose.
78
+
79
+ Près de la moitié des antibiotiques utilisés en thérapeutique ciblent le ribosome bactérien et environ un quart d'entre eux sont des bêta-lactames, qui ciblent la synthèse de la paroi bactérienne. Si on regarde les prescriptions, on constate que ce sont les bêta-lactames (pénicillines et céphalosporines) qui sont les antibiotiques les plus utilisés, en particulier par les médecins généralistes. En France, ils représentent près des deux tiers des doses définies journalières utilisés, devant les macrolides (~15 %)[9].
80
+
81
+ Face à une infection bactérienne, le choix d'un antibiotique à utiliser dépend d'un ensemble de paramètres. Deux types de critères doivent être pris en compte : ceux qui dépendent du germe responsable lui-même et ceux qui dépendent du patient et du site de l'infection. Les premiers sont liés au spectre d'activité des différents antibiotiques, il est en effet nécessaire d'utiliser une molécule qui soit efficace sur le germe responsable de l'infection, en particulier lorsqu'on a affaire à des bactéries multirésistantes. Les seconds concernent l'interaction du médicament antibiotique avec le patient. Ceci concerne par exemple la capacité de l'antibiotique à atteindre efficacement le site de l'infection, l'existence d'un terrain allergique à certains antibiotiques ou encore la toxicité du composé utilisé (voir plus bas).
82
+
83
+ Les différents antibiotiques disponibles possèdent des spectres d'activité variés, certains étant plus actifs sur les bactéries gram positives ou gram négatives, sur les germes aérobies ou anaérobies ou encore sur les bactéries capable de pénétrer à l'intérieur des cellules infectées. Pour déterminer les antibiotiques efficaces, en particulier en cas d'échec du traitement de première intention, on réalise souvent un test antibiogramme : le germe responsable est mis en culture dans une boîte de gélose Müller-Hinton contenant plusieurs pastilles d’antibiotique qui vont inhiber plus ou moins le développement du micro-organisme, ce qui permet de comparer la sensibilité des bactéries à tel ou tel antibiotique.
84
+
85
+ Pour les infections sévères ou difficiles, on peut être amené à utiliser des combinaisons d'antibiotiques (poly-antibiothérapies). C'est en particulier le cas actuellement pour le traitement de la tuberculose, en raison des résistances acquises par le bacille de Koch pour lequel on utilise dans la phase initiale une quadrithérapie : isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et éthambutol[10].
86
+
87
+ Enfin, en raison de l'émergence progressive de germes multirésistants, certaines molécules de génération récente sont réservées au traitement d'infections « difficiles », résistantes aux traitements traditionnels utilisés en première intention. C'est en particulier le cas des carbapenems comme l'imipenem ou des oxazolidinones comme le linezolide. Cette restriction a pour objectif de retarder la propagation de résistance à ces nouveaux composés et donc de prolonger l'efficacité de l'arsenal thérapeutique disponible.
88
+
89
+ L'analyse de l'activité d'un antibiotique donné sur une bactérie a conduit à définir un certain nombre de paramètres qualitatifs et quantitatifs. Le premier d'entre eux est le spectre d'activité qui définit la liste des espèces bactériennes sur lesquelles un antibiotique agit. Le spectre est propre à chaque antibiotique, et peut varier dans le temps à la suite de l'apparition de nouvelles résistances chez les différentes espèces bactériennes. L'autre concept majeur en antibiothérapie est celui de concentration minimale inhibitrice ou CMI (en anglais MIC, pour Minimal inhibitory concentration). Dans la pratique, on définit la CMI comme la concentration minimale d'antibiotique permettant d'inhiber (bactériostase) totalement la multiplication bactérienne, après 18 à 24 heures de contact à 37 °C. Ceci se décline en plusieurs variantes :
90
+
91
+ On définit également la concentration minimale bactéricide (CMB), qui est la plus faible concentration permettant de détruire ou de tuer (bactéricidie) 99,99 % des bactéries après 18 à 24 heures de contact avec l'antibiotique. La CMI et la CMB sont caractéristiques d'un antibiotique pour une souche donnée. L'analyse de la concentration minimale bactéricide et de la concentration minimale inhibitrice (CMB/CMI) permet de caractériser l'effet de l'antibiotique étudié sur une souche bactérienne donnée. Lorsque le rapport CMB / CMI = 1, l'antibiotique est dit « bactéricide absolu », s'il est proche de 1, l'antibiotique est dit « bactéricide », s'il est supérieur à 2, l'antibiotique est dit simplement « bactériostatique ». En dépit d'efforts de standardisation des méthodes de détermination des CMI, il subsiste des différences d'un auteur à l'autre qui sont liées à la variabilité des conditions expérimentales utilisées : divers facteurs peuvent jouer : Composition des milieux, taille de l'inoculum, souches de phénotypes différents, etc.
92
+
93
+ Il existe également d'autres paramètres qui servent à caractériser le mode d'action d'un antibiotique et en particulier sa pharmacologie chez le patient :
94
+
95
+ Plusieurs mécanismes peuvent expliquer les effets indésirables liés à la prise d'antibiotique, parmi lesquels on trouve :
96
+
97
+ Certains antibiotiques ne sont pas totalement spécifiques des bactéries et ont une certaine toxicité sur les cellules humaines, en particulier en cas de surdosage. C'est en particulier le cas pour certains antibiotiques qui ciblent la synthèse des protéines et le ribosome, comme les aminoglycosides. Il existe en effet une assez grande similarité de fonctionnement entre le ribosome des bactéries et celui qui est présent dans les mitochondries des animaux, ce qui, à forte dose, peut conduire à une inhibition des ribosomes mitochondriaux et donc à un effet toxique. Ce mécanisme est responsable de la nephrotoxicité des aminoglycosides à trop forte dose[13] (voir plus bas).
98
+
99
+ Certains antibiotiques peuvent aussi réduire l'efficacité du système immunitaire chez la souris et altérer les cellules épithéliales chez l'homme[14].
100
+
101
+ Des bronchospames, des insuffisances respiratoires aigües[Combien ?] peuvent être liés à des réactions anaphylactoïdes.
102
+
103
+ Des pneumopathies interstitielles immuno-allergiques peuvent être provoquées par les bêta-lactamines, les sulfamides ou les cyclines. On décrit aussi des pneumopathies alvéolaire aigües [15] liée à la prise de bêta-lactamines ou de cyclines. Les nitrofurantoïnes peuvent rarement provoquer des pneumopathies interstitielles desquamations[16]. Les sulfamides et les bêta-lactamines peuvent induire des angéites leucocytoclasiques[16].
104
+
105
+ Néphropathie toxique : on observe des nécroses tubulaires aigües notamment provoquées par les aminosides (prévalence entre 7 % et 25 %, la gentamicin (26 %) étant plus néphrotoxique que la tobramycin (12 %)[17]), les céphalosporines, l'amphotéricine B (une dysfonction rénale est observée dans 60 % à 80 % des cas, mais dans une large mesure, ces perturbations sont transitoires[18]) et les polymyxines[19],[20], des néphropathies tubulo-interstitielles provoquées par les bêta-lactamines, les sulfamides, la rifampicine, les fluoroquinolones, les glycopeptides et les nitrofurantoïnes[19].
106
+
107
+ Des néphropathies immuno-allergiques peuvent être provoquées par de très nombreuses classes d'antibiotiques[21]. Les bêta-lactamines et la rifampicine[21] sont les plus souvent incriminées.
108
+
109
+ À noter les cristalluries provoquées par les fluoroquinolones ou les sulfamides, les nitrofurantoïnes[19], et les lithiases rénales provoquées par les pénicillines, les céphalosporines, les nitrofurantoïnes ou la sulfadiazine[22]. On décrit aussi des glomérulonéphrites induite par la rifampicine ou l'isoniazide ou par la prise de cyclines[19].
110
+
111
+ Les aminosides présentent une toxicité cochléo-vestibulaire. Celle-ci est cumulative et irréversible en cas de traitement prolongé[23]. Précisément, on note une vestibulo-toxicité de l'ordre de 15 % des patients traités[24] (certaines études rapportent une vestibulotoxicité de 10 % pour les streptomycine[25], et de 20 % pour la gentamicine).
112
+
113
+ Une hypertension intra-crânienne peut être liée à la prise de fluoroquinolones, de tétracyclines, des nitrofurantoïnes, du sulfaméthoxazole[26].
114
+
115
+ Des troubles neuro-sensoriels sont possibles après la prise de fluoroquinolones[27]. Indiquons que rarement l'hydroxyquinoléine peut entraîner des neuropathies sensitives ainsi que des névrites optiques[28], et l'imidazolé (auquel les quinoléines sont associées dans le traitement des amoeboses intestinales), peut entrainer, à forte dose, une neuropathie sensitive.
116
+
117
+ De façon assez peu spécifique, insomnies et vertiges peuvent être observés après la prise de nombreuses classes d'antibiotiques.
118
+
119
+ Comme d'autres médicaments, les antibiotiques peuvent parfois induire des syndromes hématologiques[29] :
120
+
121
+ Cytopénies observées avec les bêta-lactamines, les sulfamides et sont en général réversibles. On estime à 1 % la prévalence d'une neutropénie induite par la prise de bêta-lactamines, chez les patients ayant une fonction hépatique normale et pour une prise de moins de 10 jours[30]. À noter, les effets myélotoxiques des oxazolidinones, notamment pour les traitements au long cours [31]
122
+
123
+ Des anémies hémolytiques (immune, déficit en G6PD) sont décrites après la prise de sulfamides, de céphalosporines. La sulfasalazine peut provoquer une anémie mégaloblastique
124
+
125
+ Les sulfamides peuvent entraîner une agranulocytose, une anémie hémolytique, une aplasie médullaire. Le chloramphénicol provoque rarement une aplasie médullaire ou une anémie sidéroblastique.
126
+
127
+ Des coagulopathies sont décrites, en particulier des hypoprothrombinémies à la suite de la prise de bêta-lactamines, de cyclines mais aussi la prise de sulfamides, de chloramphénicol.
128
+
129
+ La dapsone peut provoquer une méthémoglobinémie.
130
+
131
+ Par ailleurs, selon un mécanisme allergique, les antibiotiques peuvent induire un syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse, lequel s'accompagne en règle générale d'une hyperéosinophilie.
132
+
133
+ Parmi les effets secondaires documentés au niveau hépatique, on peut citer[32] :
134
+
135
+ Hépatites cytolytiques avec les kétolides, l'isoniazide, la rifampicine,
136
+
137
+ Hépatites cholestatiques avec l'amoxicilline-acide clavulanique, l'érythromicine
138
+
139
+ L'acide fusidique ou la rifampicine peuvent entraîner une hyperbilirubinémie.
140
+
141
+ Les antibiotiques sont parmi les médicaments ceux pour lesquels les réactions allergiques sont les plus fréquentes[33]. C'est en particulier le cas des bêta-lactames et des macrolides. L'allergie à l'un des antibiotiques d'une famille rend probable l'existence d'une allergie aux autres antibiotiques de la même classe. En revanche, il n'y a pas de raison qu'il existe des allergies croisées entre molécules de classes différentes, compte tenu des différences importantes de structure chimique, de mode d'action et de biodisponibilité. Les allergies aux pénicillines sont particulièrement fréquentes mais peuvent disparaître après plusieurs années[33].
142
+
143
+ Les manifestations allergiques peuvent inclure des éruptions cutanées (rash), de l'urticaire, de l'œdème, de la gêne respiratoire et plus rarement des manifestations plus graves (œdème de Quincke, choc anaphylactique...). Indiquons l’effet Antabuse qui peut être provoqué par les imidazolés.
144
+
145
+ Des nausées, des vomissements peuvent être observées avec toutes les classes d'antibiotiques.
146
+
147
+ Chez l'humain, le tube digestif contient une flore intestinale commensale importante qui contribue au processus de digestion. Les traitements antibiotiques et en particulier ceux utilisant des composés à large spectre tuent non seulement les bactéries pathogènes responsables des infections, mais de manière collatérale certaines de ces bactéries commensales. Ceci conduit à un déséquilibre momentané de la flore bactérienne digestive et peut ainsi causer des troubles du transit intestinal plus ou moins importants qui se manifestent en général par des diarrhées pendant la durée du traitement.
148
+
149
+ Des diarrhées motrices sont essentiellement observées après la prise de macrolides ou d'acide clavulanique[34]. Les tétracyclines peuvent entraîner des œsophagites[35]
150
+
151
+ Plus rarement, et jusqu'à deux mois après l'arrêt du traitement, cela peut faciliter aussi la recolonisation du tube digestif par des bactéries pathogènes[36]. Certaines de ces bactéries sont susceptibles de favoriser des infections bénignes ou graves, par exemple Clostridium difficile ou Klebsiella Oxytoca.
152
+
153
+ L'administration ou la consommation de probiotiques tels que Lactobacillus et Bifidobacterium, pourrait permettre de réduire le risque de développement d'une infection à C. difficile lors d'une antibiothérapie[37]. Une telle administration n'a cependant pas pour l'instant démontré d'impact significatif en termes de morbi-mortalité des infections digestives graves à C. difficile (colite pseudomembraneuse). Ces « substances d'origine microbienne » ont en commun l'absence de démonstration d'une activité clinique spécifique[38].
154
+
155
+ Une étude épidémiologique a aussi mis en évidence[39],[40] que la prise d'antibiotiques était statistiquement associée à une augmentation modeste mais significative du risque de contracter certains cancers chez les participants ayant eu des prescriptions répétées d'antibiotiques[40]. Cette augmentation était de 20 à 50 % du risque relatif par rapport aux personnes non-exposées (comparée à 2300 % pour l'usage du tabac dans le cancer du poumon). Ces études montrent aussi qu'il n'y a pas de lien causal direct et cet effet n'est pas clairement expliqué[41].
156
+
157
+ Des nourrissons exposés aux antibiotiques dans les premiers six mois de leur existence montrent une augmentation de 22 % du risque d'obésité à un âge plus avancé. Cette étude épidémiologique suggère que l'antibiothérapie élimine des espèces bactériennes commensales du microbiote intestinal humain essentielles à l'équilibre nutritionnel[42].
158
+
159
+ Lorsqu'une population de bactéries est soumise à l'action d'un antibiotique dans son milieu, elle subit une pression de sélection, qui favorise les cellules qui sont les mieux capables de résister à l'effet de ces molécules. Petit à petit, l'émergence de modifications génétiques permettant un niveau de résistance plus élevé se trouve ainsi sélectionnée. L'action des antibiotiques sur les bactéries induit ainsi un processus d'évolution darwinienne « en accéléré » que l'on peut observer à l'échelle de temps humaine. Les premiers antibiotiques ont été introduits à la fin des années 1930 et aujourd'hui, la résistance à ces composés de première génération, pénicilline, streptomycine, s'est très largement répandue chez les bactéries, si bien que l'on a cessé de les utiliser à des fins thérapeutiques. Le tableau suivant indique les dates d'introduction des grandes familles d'antibiotiques dans l'arsenal thérapeutique et les dates d'apparition des premières résistances sur des souches cliniques[43].
160
+
161
+ De nombreux antibiotiques sont des produits naturels ou dérivés de produits naturels, souvent synthétisés par des bactéries elles-mêmes pour éliminer leur compétiteurs dans le milieu environnant. Ces bactéries productrices d'antibiotiques ont en général développé en même temps des mécanismes de résistance leur permettant d'éviter les effets du composé qu'elles produisent. Des gènes de résistance aux antibiotiques pré-existaient donc souvent dans la biosphère bactérienne, avant leur utilisation par l'humain. L'émergence plus ou moins rapide de résistance chez les organismes pathogènes n'est donc pas surprenante, elle est souvent liée soit à l'acquisition par transfert d'un de ces gènes de résistance, soit à une adaptation d'un de ces gènes de résistance à une modification des molécules utilisées. Ainsi, l'amélioration progressive des bêta-lactames par l'industrie (exemple : céphalosporines de 1re, de 2e puis de 3e génération) s'est accompagnée d'une évolution concomitante des bêta-lactamases qui se sont progressivement adaptées aux nouveaux composés, sous l'effet de la pression de sélection.
162
+
163
+ Il existe différents mécanismes de résistance, certains généraux qui fonctionnent contre un large spectre d'antibiotiques et d'autres très spécifiques d'un seul. Il existe également des mécanismes de transfert d'une espèce à une autre, ce qui favorise la dissémination de la résistance et qui sont présentés plus bas. Dans tous les cas, le mécanisme aboutit à une action fortement réduite de l'antibiotique sur sa cible ou à une perte d'effet de cette action. Il existe une grande variété de mécanismes d'action que l'on peut regrouper dans les grandes catégories suivantes :
164
+
165
+ On peut parler de résistance naturelle si toutes les souches d’une même espèce sont résistantes à un antibiotique. C’est l’expression d’une propriété innée reflétant l’empêchement d’accéder à la cible ou l’absence de la cible. Exemple : l'imperméabilité des parois des bactéries Gram- ou leur absence de paroi.
166
+
167
+ On rencontre ce type de résistance chez les souches sauvages, n'ayant jamais été en contact avec un antibiotique.
168
+
169
+ La résistance acquise survient lorsqu'un individu d'une population de bactéries normalement sensibles devient résistant. Cette résistance lui confère un avantage sélectif qui lui permet de se multiplier en présence de l'antibiotique, tandis que les autres sont inhibées ou tuées. L'apparition de la résistance est en général la conséquence d'une mutation qui apparaît dans le chromosome, c'est pourquoi on parle de résistance chromosomique. En conditions normales, l'apparition de mutation est un processus spontané avec des fréquences d’apparition variables, comprises entre 10−6 et 10−9, suivant l'antibiotique, la souche et la nature du mécanisme de résistance. C’est un événement rare. L’antibiotique n’est pas l’agent mutagène, il sélectionne seulement les mutants devenus résistants. Cela peut conduire à la résistance simultanée à toute une famille d'antibiotiques.
170
+
171
+ La mutation peut par exemple se produire dans le gène qui code la protéine ciblée par l'antibiotique. La protéine mutante ne fixe plus aussi bien l'antibiotique qui ne peut plus agir.
172
+
173
+ Les mutations apparaissent de manière indépendante, donc les risques de sélectionner simultanément par mutation spontanée des résistances multiples à plusieurs antibiotiques sont très faibles. Une double résistance multiplie les probabilités d’apparition de résistance à chaque molécule, c’est-à-dire 10−12 à 10−18.
174
+
175
+ La résistance chromosomique est en général largement confinée à l'espèce chez laquelle elle apparaît, car elle n'est pas facilement transférable à une autre cellule, faute de mécanisme spécifique de transfert.
176
+
177
+ Les plasmides sont des petits ADN circulaires capables de réplication autonome dans les bactéries, à côté du chromosome. Les plasmides naturels portent en général un certain nombre de gènes et en particulier des gènes de résistances à des antibiotiques, ainsi que des gènes de transfert permettant le passage du plasmide d'une bactérie à une autre. Ce transfert s'effectue en général par conjugaison, un processus par lequel la bactérie émettrice fabrique un pilus, sorte de filament creux au travers duquel l'ADN du plasmide est injecté pour passer dans une autre cellule bactérienne. La synthèse du pilus est en général aussi sous le contrôle de gènes portés par le plasmide.
178
+
179
+ Il peut s'agir d'un transfert entre bactéries de la même espèce, mais aussi entre bactéries d'espèces voisines. Ce mécanisme de conjugaison est un mécanisme de transfert actif d'ADN très efficace et permet une propagation rapide des résistance. Souvent, plusieurs gènes de résistance sont regroupés sur le même plasmide qui est ainsi transféré de cellule en cellule.
180
+
181
+ Le premier cas de résistance fut observé en 1951 sur un patient japonais. Il souffrait d'une infection à Shigelle (une entérobactérie, c’est-à-dire un bacille gram négatif, mobile). La Shigelle provoquait une dysenterie qui pouvait être soignée par des sulfamidés, mais elle était devenue résistante à ces sulfamidés. Les chercheurs ont démontré que cette résistance était accompagnée par des résistances in vitro à d’autres antibactériens.
182
+
183
+ Ils ont isolé dans le tube digestif d’autres malades, des souches d’Escherichia coli (une autre Entérobactérie, très répandue dans l’eau, le sol, le lait et les selles) qui avaient acquis une résistance aux sulfamidés par un transfert horizontal entre les deux espèces.
184
+
185
+ Il existe d'autres mécanismes de transfert d'ADN entre espèces bactériennes qui permettent la propagation de gènes de résistance aux antibiotiques entre bactéries. Ces mécanismes ne sont toutefois pas spécifiques des plasmides et peuvent également intervenir pour le transfert de résistances chromosomiques.
186
+
187
+ La résistance au Streptococcus pneumoniae est suivie en France par le Centre national de référence des pneumocoques, AP-HP Hôpital européen Georges-Pompidou, et il publie son rapport dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire ou BEH (voir lien en bas d'article).
188
+
189
+ Les spécialistes critiquent dans ce contexte la prescription parfois trop à la légère (fréquente) de certains antibiotiques (surprescription), y compris quand ils sont inefficaces (contre les virus par exemple).
190
+
191
+ Le phénomène serait aussi amplifié :
192
+
193
+ Les antibio-résistances ont conduit les épidémiologistes et les autorités sanitaires à préconiser un usage plus raisonné des antibiotiques (un peu à la manière de la gestion internationale concertée par l’OMS des médicaments antipaludéens).
194
+
195
+ Les antibiotiques sont sans effet sur les virus ; toutefois, il arrive que ceux-ci soient prescrits dans le cas où l’organisme est affaibli, pour éviter que celui-ci ne devienne vulnérable à des surinfections bactériennes. Cependant, nombreux (en France) sont les médecins qui prescrivent systématiquement des antibiotiques pour des affections virales, alors qu'ils ne seront pas efficaces et qu'ils ne font que renforcer la résistance des bactéries aux antibiotiques.
196
+
197
+ Ces résistances aux antibiotiques deviennent extrêmement préoccupantes, elles sont l'objet d'avertissements réguliers des agences gouvernementales et internationales. Par exemple :
198
+
199
+ En 2015 a été publiée par l'Institut National de la Veille Sanitaire l'Étude Burden BMR sur la morbidité et la mortalité des infections à bactéries multi-résistantes aux antibiotiques en France en 2012. Cette étude chiffre à 158 000 (127 000 à 245 000) les infections à BMR survenues en 2012, dont près de 16 000 infections invasives. Les SARM et entérobactéries résistantes aux C3G étaient responsables de 103 000 (90 000 à 172 000) infections, soit 65 % (70 à 75 %) du total. Le nombre de décès attribués à ces infections était de 12 500 (11 500 à 17 500), dont 2 700 liés à des infections invasives.[50]
200
+
201
+ En 1997, 48 % du total des ventes européennes d'antibiotiques est destiné à un usage vétérinaire[réf. nécessaire]. En 2013, d'après l'OMS, au moins 50 % des antibiotiques mondiaux sont destinés aux animaux[51].
202
+
203
+ Les antibiotiques peuvent être utilisés en élevage comme médicaments vétérinaires, à des fins curatives ou préventives, ainsi qu'à des fins de «facteurs de croissance » :
204
+
205
+ Ces additifs antibiotiques pour l’alimentation animale sont interdits en Europe depuis le 1er janvier 2006 (la Suède l'avait interdit depuis 1986[57]) mais toujours autorisée à visée préventive et curative, notamment collectivement pour un groupe d'animaux, du fait de la promiscuité dans l'élevage industriel qui rend impossible le traitement individuel[56]. Ils sont autorisés au Canada[58] mais les agriculteurs de la filière avicole ont décidé d'arrêter de les utiliser[59] ; ils sont aussi autorisés aux États-Unis[60].
206
+
207
+ 699,09 t d'antibiotiques ont été vendus en 2013 à destination des animaux (1,25 pour les carnivores domestique, 98,75 % pour l'élevage)[65], il s'agit du plus faible volume depuis 1999 (début du suivi national des ventes d'antibiotiques) avec une baisse de 46,7 %. Cette baisse de volume est a pondérer avec le fait que les antibiotiques récents sont plus actifs avec des doses moindres[56]. C'est pourquoi on calcule l'exposition des animaux aux antibiotiques avec la mesure ALEA (Animal Level of Exposure to Antimicrobials) qui prend en compte la posologie (durée et dosage du traitement) des animaux d'une espèce sous antibiotiques (poids vif traité) que l'on divise par la masse de la population animale concernée totale (potentiellement traitable). Ainsi, un ALEA de 0,305 pour les bovins signifie que les traitements antibiotiques ont traité 35 % du poids vif des bovins, l'indice peut donc être supérieur à 1 selon le nombre et la durée des traitements[65],[66]. L'exposition en 2013 est en baisse de 5,5 % par rapport à 1999 toute espèce confondue mais augmente notamment pour les bovins (+14,7 %) et les volailles (+30 %) tandis qu'elle diminue pour les porcs (-25 %) et les lapins (-50 %)[65].
208
+
209
+ Chaque année, la Direction générale de l’alimentation contrôle plus de 20 000 prélèvements de produits animaux ou d’origine animale pour rechercher d’éventuelles traces de résidus de médicaments vétérinaires.
210
+
211
+ Fin 2017, une association Adelie a été créée par six organisations professionnelles vétérinaires[67] pour gérer les échanges de données (données sur les cessions d’antibiotiques) entre la profession vétérinaire et la DGAL[68]. Cette plate-forme informatique devra refléter les processus “métier” des vétérinaires pour toutes leurs activités, suite à un décret (du 1er avril 2017) qui vise notamment à évaluer les quantités d’antibiotiques cédés par les ayants droit du médicament vétérinaire[69].
212
+
213
+ Et début 2018 afin de freiner l'usage abusif d'antibiotique en élevage, l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont créé une unité « Innovations thérapeutiques et résistances » (InTheRes, basée à Toulouse), dédiée à la recherche d'alternatives innovantes sous la direction du Pr Alain Bousquet-Mélou[70].
214
+
215
+ L'antibiorésistance a aussi pour conséquence le passage de gènes résistantes à l'humain (pollution des eaux et sols par les excréments, cuisson pas assez forte pour les détruire) et la présence d'antibiotiques dans la viande si le délai légal de fin de traitement avant abattage n'a pas été respecté. D'après la Direction générale de l'alimentation, cela se produisait déjà avec moins d'un prélèvement positif sur deux cents en 1998 (ce qui n'est pas négligeable à l'échelle nationale)[71].
216
+
217
+ Les alternatives aux antibiotiques sont peu nombreuses.
218
+
219
+ Les bactériophagiques sont des médicaments à base de cocktails de phages ou bactériophages, des virus qui dévorent la bactérie cible. Découverts par le Français Félix d'Hérelle en 1916, ils ont été immédiatement utilisés, notamment pour traiter les blessés de la Première Guerre mondiale, jusqu'à l'essor des antibiotiques qui étaient plus faciles d'emploi et qui les ont remplacés. Les bactériophagiques sont cependant encore en usage dans l'ancien bloc soviétique. La phagothérapie fait l'objet de nombreuses recherches partout dans le monde. En France ils ne peuvent être prescrits que dans le cadre d'une ATUn (Autorisation Temporaires d'Utilisation nominative).
220
+
221
+ Il existe une synergie lorsque l'on combine les traitements par antibiotique et par bactériophagique.[72],[73]
222
+
223
+ Nature Microbiology a publié en 2016 une étude consacrée à l'emploi de polymères microscopiques en forme d'étoiles pour tuer des bactéries résistantes aux antibiotiques. Ces polymères SNAPP (structurally nanoengineered antimicrobial peptide polymers) sont formés de courtes chaînes protéiques. Ils se sont révélés efficaces pour détruire des bactéries à Gram négatif. Le polymère était par contre inoffensif pour l'organisme. Il n'induirait pas de résistance chez les microbes[74].
224
+
225
+ Une découverte récente d'un outil moléculaire trouvé initialement chez les bactéries pourrait s'avérer être un espoir thérapeutique. La technologie CRISPR se sert d'une enzyme appelée Cas9 qui agit à la façon de ciseaux moléculaires pouvant couper des séquences spécifiques de l'ADN. L'enzyme est en mesure de trouver une séquence cible grâce à un ARN guide pouvant être construit de sorte qu'il corresponde à la séquence cible que l'on désire éditer[75].
226
+
227
+ L'idée serait donc de concevoir un système CRISPR qui viserait uniquement les gènes de résistances bactériens dans le but de supprimer les parties du génome responsables de résistances aux antibiotiques. Le point fort de cette méthode est qu'elle permettrait de s'adapter constamment aux nouveaux gènes de résistances qui apparaissent avec l'évolution des bactéries. Des études suggèrent[75] que cette technologie pourrait vaincre la résistance à la Méthicilline chez le staphylocoque doré Staphylococcus aureus (MRSA), responsable d'infections dans les hôpitaux.
228
+
229
+ Cette méthode prometteuse se veut non seulement efficace mais également peu coûteuse. Par exemple, le coût associé aux éléments nécessaires pour faire une expérience à base de CRISPR revient à un coût d'environ 30 dollars contre un coût annuel aux Etat-Unis de 30 billions de dollars pour remédier aux infections associées à des résistances bactériennes aux antibiotiques[75].
230
+
231
+ D'autres antibiotiques, baptisés éligobiotiques[76] (du latin eligo, élire, choisir), seraient capables de ne détruire que certaines bactéries sélectionnées, contrairement aux antibiotiques qui s'attaquent à des classes plus larges de bactéries. Ils pourraient notamment éliminer de manière ciblée les bactéries devenues résistantes aux antibiotiques traditionnels.
232
+
233
+ Depuis l'antiquité on a pu recourir empiriquement à des moisissures se développant sur le pain, le soja... pour soigner des infections ; c'est cependant après l'adoption de la théorie des germes, puis sous l'impulsion de la théorie de l'évolution[77], que commence véritablement l'histoire de ce qui allait s'appeler les antibiotiques[78] : les micro-organismes ayant été identifiés comme causes de maladies, les scientifiques se mirent à chercher des substances qui pourraient en inhiber, partiellement ou totalement, le développement. La diffusion des antibiotiques à partir de la fin des années 1940 eut un impact considérable sur la santé des populations, la pratique médicale et la recherche scientifique. Leur utilisation en médecine vétérinaire ainsi qu'en agriculture conduisirent à des changements également conséquents.
234
+
235
+ Certaines observations, fortuites ou provoquées, incitèrent différents scientifiques à identifier des bactéries inoffensives qui pourraient s’opposer au développement de bactéries pathogènes. En 1877 déjà, Pasteur et Jules Joubert observèrent que l’injection à des rats d’une solution contenant de l’anthrax ainsi que diverses bactéries du sol ne conduisait pas les rats à développer la maladie du charbon. Par ce travail, Pasteur apporta la première description claire et univoque de l’antagonisme microbien que d’autres avaient pu indiquer avant lui. En outre, il entrevit les possibilités thérapeutiques de ce phénomène[79] J.-A. Auzias-Turenne, mort en 1870, avait déjà prôné l’utilisation des antagonismes microbiens à des fins thérapeutiques. Ses idées à ce sujet se trouvent dans son ouvrage posthume La Syphilisation[80]. En 1885, Arnaldo Cantani traita des cas de tuberculose pulmonaire par des pulvérisations de Bacterium termo dans les poumons[81]. En 1887, Rudolf Emmerich montra quant à lui que des animaux auxquels on avait préalablement injecté le streptocoque ne développaient pas le choléra.En 1888 Victor Babeş montre que certaines bactéries saprophytes inhibent le développement de Mycobacterium tuberculosis[82]. En 1889, Bouchard montra que l’injection de Pseudomonas aeruginosa prévenait le développement de l’anthrax chez les rats[83].
236
+
237
+ C’est en 1888 qu’une substance antibactérienne fut extraite de Bacillus pyocyaneus par E. von Freudenreich. En 1889, Rudolf Emmerich et Oscar Löw effectuent des essais cliniques sur une substance antibiotique, la pyocyanase produite par Bacillus pyocyaneus une bactérie appelée aujourd’hui Pseudomonas aeruginosa[84]. Instable et toxique, le médicament fut abandonné (mais connut quelques applications sous forme de pommade pour les dermatoses)[85].
238
+
239
+ Plusieurs centaines d’exemples d’antagonisme microbien furent ainsi mis en évidence sans avoir de suite pratique[86]. Cela est en partie dû à l’attention accordée alors à une autre voie de recherche, chimiothérapique, à la suite de la découverte de l’arsphénamine (Salvarsan). Par ailleurs l’utilisation des bactériophages, découverts en 1917 par Félix d'Hérelle et employés immédiatement à des fins thérapeutiques, semblait également une voie prometteuse.
240
+
241
+ Si le terme d’antibiose fut proposé en 1889 par Paul Vuillemin, en opposition au phénomène de symbiose, pour décrire le phénomène d’antagonisme entre deux espèces microbiennes, la paternité du terme antibiotique (sous forme adjective ou substantive) est discutée : certains en créditent René Dubos (dès 1940)[87], d’autres Selman A. Waksman (en 1941, à la suite de sa découverte de la streptomycine qualifiée par lui de « médicament antibiotique » ; voire dès 1932[88]).
242
+
243
+ Waksman proposa en 1947 les définitions suivantes afin de diminuer les ambiguïtés sur le sens du terme antibiotique :
244
+
245
+ L’apparition d'antibiotique de synthèse mena à une nouvelle définition énoncée en 1957 par Turpin et Velu :
246
+
247
+ On relèvera dans cette définition la mention d’usages à destination non seulement de bactéries, mais aussi de virus, et même d’êtres pluricellulaires qui pourrait surprendre tant les récentes campagnes à destination du public — du moins en France — ont rappelé la destination exclusivement antibactérienne des antibiotiques. De nos jours plusieurs définitions coexistent, elles différent par la présence ou non des concepts de toxicité sélective, d’origine bactérienne et de limitation de cible aux seules bactéries.
248
+
249
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2740.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,261 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Insecta
2
+
3
+ Classe
4
+
5
+ Taxons de rang inférieur
6
+
7
+ Les insectes (Insecta) sont une classe d'animaux invertébrés de l'embranchement des arthropodes et du sous-embranchement des hexapodes. Ils sont caractérisés par un corps segmenté en trois tagmes (tête possédant des pièces buccales externes, une paire d'antennes et au moins une paire d'yeux composés ; thorax pourvu de trois paires de pattes articulées et deux paires d'ailes plus ou moins modifiées[a] ; abdomen dépourvu d'appendices) protégés par une cuticule formant un exosquelette composé de chitine et pourvu de trachées respiratoires.
8
+
9
+ Avec près de 1,3 million d'espèces décrites existant encore (et près de 10 000 nouvelles espèces inventoriées par an[1]), les insectes constituent 55 % de la biodiversité des espèces et 85 % de la biodiversité animale (définie par le nombre d'espèces)[2]. On estime entre 5 et 80 millions d'espèces possibles[3],[4],[5]. 1019 (10 milliards de milliards) d'individus seraient vivants en même temps à un instant donné selon des estimations[6]. Leur biomasse totale serait 300 fois plus importante que la biomasse humaine, quatre fois supérieure à celle des vertébrés[b], sachant que les insectes sociaux représentent à eux seuls la moitié de la biomasse des insectes[8].
10
+
11
+ Apparus il y a plus de 400 millions d'années, les insectes sont les plus anciens animaux à s'être adaptés à la vie terrestre en devenant amphibies, et ils font partie des rares organismes terrestres à ressembler à leurs ancêtres (stabilité taxinomique). Ce sont également les premiers animaux complexes à avoir développé la capacité de voler pour se déplacer, étant pendant 150 millions d'années les seuls à posséder ce moyen de locomotion[9]. Pourvus d'ailes, d'un exosquelette rigide, d'une petite taille, d'un potentiel de reproduction élevé et d'un stade nymphal de la métamorphose, ces facteurs favorisant la colonisation de nombreuses niches écologiques expliquent leur succès évolutif. On les trouve maintenant sous presque tous les climats et dans les milieux continentaux terrestres et aquatiques. Seule la mer n'a pas été colonisée[10], cet habitat marin étant majoritairement dominé par le groupe des crustacés, dont les Hexapodes sont issus justement par adaptation au milieu terrestre[11].
12
+
13
+ L'entomofaune ou faune entomologique désigne la totalité de la population d’insectes présents dans un milieu.
14
+
15
+ Les insectes ont de nombreuses interactions avec les humains. Certains entrent en compétition directe pour nos ressources comme les ravageurs en agriculture et en exploitation forestière (sylviculture). D'autres peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves. À l'opposé, beaucoup d'insectes sont considérés comme écologiquement bénéfiques en tant que prédateurs, pollinisateurs, producteur de commodités (miel, soie, etc.), détritivores, ou encore en tant que source de nourriture pour de nombreuses espèces animales et chez l'Homme[12].
16
+
17
+ Le cycle de vie des insectes passe par plusieurs stades de transformations physiques appelés « mues » et implique généralement plusieurs métamorphoses. Les araignées, scorpions et acariens ne sont pas des insectes, mais des arachnides ; entre autres différences, ils ont huit pattes. L'entomologie est la branche de la zoologie dont l'objet est l'étude des insectes.
18
+
19
+ Plus de 40 % des espèces d'insectes sont menacées d'extinction dans les prochaines décennies, selon une vaste étude publiée dans la revue Biological Conservation en 2019[13]. Le taux d'extinction des insectes est huit fois supérieur à celui des autres espèces animales et ils risquent de disparaître d'ici le début du XXIIe siècle si le rythme actuel se poursuit (diminution de 2,5 % par an depuis les années 1980). Les principaux facteurs de ce déclin (en) sont, par ordre d'importance décroissante : la destruction des habitats et leur conversion à l'agriculture intensive et à l'urbanisation ; la pollution, principalement celle des fertilisants et des pesticides de synthèse ; les facteurs biologiques, notamment les agents pathogènes et les espèces introduites ; le changement climatique[14],[15].
20
+
21
+ Le mot insecte vient du latin insectum qui signifie « en plusieurs parties » qui réfère à la segmentation des trois parties principales[16]. L'étymologie latine est un calque du grec ἔντομος (éntomos) signifiant « incisé, entaillé »[17].
22
+
23
+ Au sein des arthropodes, les insectes ont traditionnellement été rapprochés des myriapodes sur la base de plusieurs caractères : appendices uniramés, présence de trachées et de tubes de Malpighi, mandibules formées d'un appendice complet (et non pas de la base d'un appendice comme chez les crustacés). Cependant, la phylogénie moléculaire[18],[19], l'arrangement des gènes mitochondriaux[20], ainsi que l'analyse cladistique des caractères ont conduit à considérer que les insectes devaient en fait être inclus au sein des crustacés (au Moyen Âge, ils étaient classés dans les vermes, « vers » comprenant aussi les petits rongeurs et les mollusques[21]). Le clade des pancrustacés établi à la suite de cette découverte contient donc les lignées de crustacés marins qui sont probablement paraphylétiques et les insectes proprement dits, qui sont monophylétiques. Les caractères ayant conduit au rapprochement des insectes avec les myriapodes sont donc probablement des convergences associées à l'adaptation au milieu terrestre. Le développement du système nerveux des insectes et des crustacés possède en revanche des similitudes extrêmement frappantes[22].
24
+
25
+ Collembola
26
+
27
+ Protura
28
+
29
+ Diplura
30
+
31
+ Insecta
32
+
33
+ Crustacea[c]
34
+
35
+ Le titan, Titanus giganteus, est candidat au titre de plus gros insecte du monde[23] avec une taille dépassant les 16 cm. Le plus petit coléoptère, et le plus petit insecte libre (non parasitoïde) vivant au monde, est Scydosella musawasensis (en) qui fait à peine plus de 0,300 mm de longueur[24]. Dicopomorpha echmepterygis est une espèce de guêpes parasitoïde dont le mâle a été désigné comme le plus petit organisme adulte de la classe des insectes, ne mesurent pas plus de 0,139 mm (139 μm) de longueur (plus petit que l'organisme unicellulaire paramécie)[25]. Il semble exister une relation générale poids/longueur pour les insectes[26].
36
+
37
+ La classification des insectes a été proposée par Carl von Linné au XVIIIe siècle sur la base de critères morphologiques propres aux insectes. Ainsi, une trentaine d'ordres d'insectes actuels est recensée sur l'ensemble de la planète. Leur classification n'est pas encore stabilisée, quelques groupes établis par la tradition se révélant récemment hétérogènes. Le sous-embranchement des hexapodes Hexapoda est donc un concept plus vaste que celui des insectes lequel, au sens strict, constitue un groupe frère des entognathes.
38
+
39
+ D'après Roth (1974)[27], la classe des Insectes est subdivisée en deux sous-classes :
40
+
41
+ D'après Brusca & Brusca (2003)[28] et d'après Ruggiero et al. (2015)[29], incluant Brusca, expert pour ITIS[30], la classe Insecta comprend trois sous-classes :
42
+
43
+ La sous-classe des Aptérygotes regroupe des insectes primitifs aptères. On y retrouve peu de diversité et ils sont classés en deux groupes qui sont traités comme des ordres : Archaeognatha et Zygentoma.
44
+
45
+ Petrobius sp., un Archaeognatha.
46
+
47
+ Ctenolepisma longicaudata, un Zygentoma.
48
+
49
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
50
+
51
+ La sous-classe des Ptérygotes regroupe les insectes «ailés» ou ptérygotes. Ce groupe représente la lignée principale de la majorité des insectes. Ils se sont abondamment diversifiés depuis leur apparition il y a environ 350 millions d'années (Carbonifère)[31]. La classification actuelle sépare les ptérygotes en plus de 25 ordres différents[32].
52
+
53
+ Pterygota (ptérygotes) d'après ITIS (30 décembre 2015)[30] :
54
+
55
+ Dendroleon pantherinus (Neuroptera).
56
+
57
+ Corydalus cornutus (Megaloptera).
58
+
59
+ Phaeostigma major (Raphidioptera).
60
+
61
+ Copris lunaris (Coleoptera).
62
+
63
+ Stylops melittae (Strepsiptera).
64
+
65
+ Panorpa communis (Mecoptera).
66
+
67
+ Rhyacophila dorsalis (Trichoptera).
68
+
69
+ Morpho didius (Lepidoptera).
70
+
71
+ Calliphora vicina (Diptera).
72
+
73
+ Ctenocephalides felis (Siphonaptera).
74
+
75
+ Vespula germanica (Hymenoptera).
76
+
77
+ Thrips tabaci (Thysanoptera).
78
+
79
+ Carpocoris purpureipennis (Hemiptera).
80
+
81
+ Pediculus humanus (Psocodea).
82
+
83
+ Titanacris albipes (Orthoptera).
84
+
85
+ Grylloblatta sp. (Grylloblattodea).
86
+
87
+ Forficula Auricularia (Dermaptera).
88
+
89
+ Un Embioptera.
90
+
91
+ Eusthenia sp. (Plecoptera).
92
+
93
+ Mantophasma zephyra (Mantophasmatodea).
94
+
95
+ Timema poppensis (Phasmida).
96
+
97
+ Blaberus giganteus (Blattodea).
98
+
99
+ Stagmatoptera flavipennis (Mantodea).
100
+
101
+ Rhithrogena germanica (Ephemeroptera).
102
+
103
+ Anax imperator (Odonata).
104
+
105
+ Avec près de 1,3 million d'espèces décrites, les insectes représentent plus des deux tiers de tous les organismes vivants[précision nécessaire]. Dans cette classe, quatre ordres dominent dans le nombre d'espèces décrites. Entre 600 000 et 795 000 espèces sont incluses dans l'ordre des coléoptères, des diptères, des hyménoptères et des lépidoptères. Les coléoptères représentent 40 % des espèces d'insectes, mais certains entomologistes suggèrent que les mouches et les hyménoptères pourraient être aussi diversifiés.
106
+
107
+ Ils sont la classe d'organismes vivants la plus diversifiée en terme du nombre d'espèces et par ce fait, ils sont majoritairement dominants dans les milieux terrestres et aquatiques. Cette biodiversité est un facteur important pour la conservation de la nature, l'intégrité de l'environnement et le potentiel invasif de certaines espèces généralistes.
108
+
109
+ L'état des populations mondiales d'insecte est très mal connu, notamment dans les forêts tropicales et équatoriales.
110
+
111
+ On sait cependant que beaucoup d'espèces semblent avoir disparu ou sont en forte voie de régression (insectes saproxylophages par exemple dans les zones tempérées). 5 à 10 % des espèces d'insectes ont disparu depuis le début de l'ère industrielle. Le rythme des disparitions devrait connaitre une forte accélération dans les décennies à venir : un demi-million d’espèces sont en danger d’extinction[34].
112
+
113
+ De manière générale, l'ONU a identifié de grandes causes de régression de la biodiversité qui sont les modifications des habitats des espèces (destruction, banalisation, fragmentation, artificialisation, déforestation, drainage, mise en culture, etc.) ; la surexploitation ; la pollution ; l'introduction d'espèces exotiques envahissantes ; et les changements climatiques. Les premiers effets du dérèglement climatique sont déjà visibles, mais les effets futurs sont encore mal évalués. Ils pourraient inclure un déplacement et une modification altitudinale des aires de répartition, la disparition d'espèces, des changements de taux de pullulation et du caractère invasif (éventuel ou avéré) de certaines espèces ; Il existe un écart entre les évaluations de vulnérabilité des espèces et les stratégies de gestion conservatoire (bien qu'il y ait un consensus sur l'importance de lier ces deux domaines pour la conservation de la biodiversité).
114
+
115
+ En 2012, une étude[35] a cherché à étudier la vulnérabilité de 3 espèces de coléoptères aquatiques ibériques endémiques en trois colonisations indépendants d'un même habitat, sur la base de leur métabolisme et physiologie selon la température, des modèles de distribution et de capacité de dispersion. La gestion doit prendre en compte les capacités différentielles à persister et les gammes possibles de réponse au réchauffement. Dans ce cas, l'étude a conclu que ces 3 espèces seront affectées très différemment par le réchauffement malgré des traits écologiques et biogéographiques assez similaires[35].
116
+
117
+ En 2014, des experts appartenant principalement à des organismes de recherches publiques d'une quinzaine de pays ont synthétisé les publications décomptant les insectes, concluant au « déclin massif des insectes » depuis les années 1990, qui semble principalement dû à l'utilisation et la persistance de pesticides systémiques[36].
118
+
119
+ En 2018, les modélisations disponibles laissent penser que chez les vertébrés et les plantes, le nombre d'espèces perdant plus de la moitié de leur aire géographique d'ici 2100 sera réduit de moitié si le réchauffement est limité à 1,5 °C (plutôt qu’à 2 °C) en 2100, mais que pour les insectes, ce nombre serait réduit des deux tiers. Des pertes dépassant 50 % de l'aire géographique déterminées par le climat sont prévues chez environ 49 % des espèces d’insectes, 44 % des plantes et 26 % des vertébrés pour le scénario tententiel ; à 2 °C, cette proportion tombe à 18 % d'insectes, 16 % de plantes et 8 % de vertébrés ; et à 1,5 °C cette proportion tombe à 6 % d'insectes, 8 % de plantes et 4 % de vertébrés. Si le réchauffement est limité à 1,5 °C (contre 2 °C dans l'accord de Paris) le nombre d'espèces susceptibles de perdre plus de 50 % de leur aire de répartition est réduit d'environ 66 % chez les insectes et d'environ 50 % chez les plantes et les vertébrés[37].
120
+
121
+ Selon une étude australienne publiée en 2019 dans Biological Conservation qui constitue le premier rapport mondial sur l’évolution des populations d’insectes, le taux d’extinction des insectes est huit fois supérieur à celui des autres espèces animales et ceux-ci risquent de disparaître d'ici le début du XXIIe siècle si le rythme actuel se poursuit (diminution de 2,5 % par an depuis les années 1980). L’urbanisation, la déforestation, la pollution et surtout l’agriculture intensive sont les principaux facteurs de ce déclin[38],[14].
122
+
123
+ En France métropolitaine, le calcul du nombre d'espèces, basé sur des estimations statistiques, évalue la faune entomologique actuellement connue à 34 600 espèces (décrites pour la plupart uniquement par la forme adulte), et la faune entomologique totale à 40 000 espèces. Il reste donc près de 5 000 espèces à découvrir[39].
124
+
125
+ Comme tous arthropodes, les insectes ont un corps segmenté soutenu par un exosquelette qui est composé d'une cuticule chitineuse recouverte d'un ensemble de corps gras composant la cire épicuticulaire. Les segments du corps sont organisés en trois parties principales qui sont la tête, le thorax et l'abdomen[40]. La tête possède une paire d'antennes, une paire d'yeux composés, des ocelles et trois ensembles d'appendices modifiés qui forment les pièces buccales. Ces appendices se sont spécialisés avec l'évolution, si bien que maintenant on en retrouve plusieurs types (broyeur, suceur, suceur-piqueur, suceur-spongieur et suceur-lécheur)[41].
126
+
127
+ Le thorax est composé de trois segments (prothorax, mésothorax et le métathorax) et porte généralement tous les organes locomoteurs (ailes ou pattes). L'abdomen est composé la plupart du temps de onze segments qui peuvent parfois porter des appendices tels des cerques par exemple. À l'intérieur, il contient une partie des organes importants comme l'appareil digestif, le système respiratoire, le système excréteur et les organes reproducteurs[42]. On retrouve une grande variabilité et de nombreuses adaptations dans la composition des parties du corps de l'insecte, en particulier les ailes, les pattes, les antennes et les pièces buccales.
128
+
129
+ La respiration de l'insecte se fait grâce à des invaginations du tégument appelées trachées qui constituent un réseau apportant l'oxygène directement aux cellules. Ces trachées s'ouvrent sur l'extérieur par des stigmates respiratoires à ouverture variable, sur les côtés des segments (pleurites) thoraciques et abdominaux.
130
+
131
+ Le milieu intérieur est constitué d'hémolymphe dont la circulation est assurée par plusieurs dispositifs anatomiques (vaisseau contractile dorsal, diaphragmes, « cœurs » accessoires) et est contrôlée finement par le système nerveux[43]. L'appareil circulatoire est ouvert, à faible pression.
132
+
133
+ L'appareil circulatoire n'a donc pas ou peu de rôle pour la respiration (à quelques exceptions près comme les larves de chironome — diptère vivant dans des milieux très faiblement oxygénés — qui possèdent de l'hémoglobine)[44].
134
+
135
+ L'insecte utilise son système digestif pour extraire des nutriments et d'autres substances à partir de la nourriture qu'il consomme[45]. Ces aliments sont généralement ingérés sous forme de macromolécules complexes composées de protéines, polysaccharides, lipides et d'acides nucléiques. Ces macromolécules doivent être ventilées par des réactions cataboliques pour devenir des molécules plus petites comme des acides aminés et des molécules de sucre simple. De cette manière, les cellules peuvent les assimiler.
136
+
137
+ L'appareil digestif est constitué d'un long tube clos appelé le canal alimentaire et celui-ci s'étend longitudinalement à travers le corps. Ce tube digestif dirige unidirectionnellement la nourriture de la bouche à l'anus. Il est divisé en trois parties : stomodeum (intestin antérieur), mésentéron (intestin moyen) et proctodeum (intestin postérieur). Le stomodeum et le proctodeum sont recouverts de cuticule puisqu'ils sont issus d'invaginations du tégument. En plus du tube digestif, les insectes ont également des glandes salivaires et des réservoirs salivaires. Ces structures se retrouvent dans le thorax, à côté de l'intestin antérieur[42].
138
+
139
+ Le système nerveux central est constitué d'une double chaîne ganglionnaire ventrale, dont les ganglions les plus massifs sont antérieurs et forment le cerveau situé dans la cavité de l'exosquelette de la tête. Les trois premières paires de ganglions sont fusionnés dans le cerveau, tandis que les trois paires suivantes fusionnent pour former un ganglion sous-œsophagien qui innerve les pièces buccales[42].
140
+
141
+ Les segments thoraciques ont un ganglion placé de chaque côté du corps, donc une paire par segment. Cette disposition est également présente dans les huit premiers segments abdominaux[46]. Cette constitution peut varier, certaines blattes (blattaria) ont seulement six ganglions abdominaux. La mouche domestique (Musca domestica) a tous les ganglions fusionnés en un seul et celui-ci se retrouve dans le thorax.
142
+
143
+ Quelques insectes ont des nocicepteurs, des cellules qui détectent et transmettent des sensations de douleur[47]. Bien que la nociception ait été démontré chez les insectes, il n'y a pas de consensus sur leurs degrés de conscience à la douleur[48].
144
+
145
+ Les mâles sont typiquement munis d'un organe phallique ou pénis qui comprend une pièce basale, le phallobase, un édéage (organe d'intromission) distal et des appendices latéro-apicaux, les paramères, qui prennent naissance sur le phallobase. L'oviscapte ou ovipositeur est l'appendice abdominal, généralement long et effilé, à l'aide duquel de nombreuses femelles d'insectes évolués déposent leurs œufs dans les endroits les plus favorables à leur incubation[49].
146
+
147
+ Les insectes comme les arthropodes sont des animaux relativement petits, pesant en moyenne moins de 500 mg[51]. Ils ne peuvent ainsi maintenir leur température corporelle constante en raison d'un rapport surface/volume élevé et de pertes de chaleur importantes (un bourdon dans un environnement à 10 °C, avec une température corporelle de 40 °C, perd 1 °C/seconde[52] en l'absence de production de chaleur, d'où la saisonnalité adaptative des insectes dans les régions tempérées)[53]. Poïkilothermes, ils sont fortement dépendants de la chaleur pour leur activité (vol, recherche de nourriture), leur développement et leur reproduction qui sont optimisés à des températures élevées, comprises souvent entre 30 et 40 °C[54]. Selon Chapman, physiologiste des insectes, la température serait l’une des conditions climatiques ayant le plus d’effet sur leur biologie des insectes, d'où l'utilisation de différentes stratégies de thermorégulation comportementale (ectothermie) et physiologique (endothermie)[55].
148
+
149
+ La thermorégulation comportementale la plus communément utilisée consiste à sélectionner, à court terme et de manière spatiale et temporelle, le microhabitat le plus adapté à leurs besoins. Cela concerne notamment l’exposition au rayonnement solaire (« basking », exposition au soleil comme les lézards) ou au contraire l’évitement des sources de chaleur[56]. Une seconde stratégie de thermorégulation comportementale consiste en la modification de leurs posture, notamment la posture des ailes chez les papillons. Ces comportements peuvent être complétés par une thermorégulation physiologique (endogène). Il peut s'agir d'un échauffement, avant l'envol, qui réchauffe leurs muscles thoraciques, processus endothermique qui se manifeste par de rapides frémissements des ailes assez proches dans leur principe du frissonnement des animaux homéothermes[57]. 94 % de l'énergie dépensée en moyenne durant le frémissement et le vol est transformée en chaleur, les 6 % restants étant convertis en énergie mécanique[52]. La thermorégulation physiologique peut impliquer l'isolation thoracique (thorax velu des papillons fait d'écailles modifiées, poils des hyménoptères) et l'abdomen moins bien isolé (température voisine de la température extérieure[52]. Certains criquets et grands papillons de jour (comme le Flambé ou le machaon)[58], alternent entre des phases de vol actif avec battements d'ailes et des phases de vol plané, ces dernières évitant la surchauffe thoracique[59]. Les abeilles et de nombreux papillons de nuit évitent également cette surchauffe en favorisant le transfert de chaleur vers l'abdomen qui assure le refroidissement par convection et conduction par l'air environnant[59].
150
+
151
+ Le cycle de vie des insectes passe par plusieurs stades de transformations physiques appelés « mues » et implique généralement plusieurs métamorphoses. Ce cycle évolutif est une série de stades (œuf, larve, nymphe, adulte) qui se succèdent au cours d'une génération complète (d’œuf à œuf), les insectes étant caractérisés par le stade nymphal de la métamorphose[60]. La plupart des insectes sont caractérisés par un temps de génération assez court et une descendance importante, ce qui leur permet de coloniser rapidement un milieu favorable[61].
152
+
153
+ Ce cycle peut être interrompu annuellement par des conditions climatiques défavorables (température, pluie, manque de nourriture, etc.). La diapause est le terme qui réfère à cet arrêt prolongé au cours du cycle de vie de l'insecte[62],[63]. L'écologie hivernale des insectes (en) étudie les stratégies mises en place par les insectes pour « survivre » aux températures les plus basses[64],[65] : migration (phénomène rare, tel la migration du Monarque) ; tolérance physiologique au froid (phénomène également peu répandu : hémolymphe qui se charge de molécules antigel, comme le glycérol chez la guêpe Bracon cephi (ne) ou le xylomannane chez le scarabée Upis ceramboides (en)), dormance de deux types[66] : quiescence (bourdon terrestre) et diapause[67] (œufs, larves, nymphes, voire adultes comme la diapause imaginale des coccinelles) qui peuvent intervenir indépendamment ou successivement au cours d'un cycle de vie).
154
+
155
+ Les insectes primitifs de la sous-classe des Apterygota ont un développement dit sans métamorphose ou amétabole. Dès la naissance, le jeune insecte est très semblable à l'adulte, à la taille près (« amétabole » équivaut à « sans changement »). Du côté des insectes ptérygotes, on retrouve deux types de transformations : hémimétaboles (hétérométaboles) et holométaboles.
156
+
157
+ Le développement est contrôlé par une hormone stéroïde, l'ecdysone, qui est produite dans des glandes prothoraciques et permet la mue. Une autre hormone, l'hormone juvénile, un dérivé terpénoïde, inhibe la métamorphose. Elle est produite dans les corps allates, des organes endocrines près de l'œsophage[68].
158
+
159
+ La reproduction des insectes est également contrôlée par l’ecdysone et l’hormone juvénile, qui agissent dans les deux sexes. Ces hormones contrôlent le fonctionnement de l'appareil reproducteur, mais n'influent pas sur la détermination des caractères sexuels, qui sont strictement déterminés de manière génétique. Les hormones de type phéromones jouent aussi un rôle majeur pour l'attraction et la reconnaissance des individus au sein d'une espèce.
160
+
161
+ Le record de longévité est détenu par un Bupreste, le Buprestis aurulenta (en) dont les larves xylophages qui vivent dans le bois, émergent après des dizaines d'année (dont un cas a émergé d'un meuble à 51 ans)[69]. L'un des insectes qui a le cycle de vie le plus court est le puceron Rhopalosiphum prunifolia (4,7 jours à 25 °C)[70]. La femelle adulte éphémère Dolonia americana vit moins de cinq minutes, durant lesquelles elle doit trouver un partenaire, s’accoupler et pondre[70]. La Mouche domestique peut faire son cycle en 17 jours[71].
162
+
163
+ Ce type de développement est composé de trois étapes principales : l'œuf, la nymphe (ou larve) et l'adulte (il n'y a pas de stade pupal). La nymphe est similaire à l'adulte. Elle est cependant plus petite, ses ailes ne sont pas développées complètement et ses organes sexuels ne sont pas fonctionnels. Au cours de sa croissance, la nymphe ressemblera de plus en plus à l'adulte et ses ailes se déploieront à sa dernière mue[42].
164
+
165
+ On retrouve deux sous-divisions à ce type de métamorphose :
166
+
167
+ Cette transformation est typique des insectes endoptérygotes et de certains exoptérygotes (exemple: thrips et aleurodes). Ce type de développement est composé de quatre étapes principales : l'œuf, la nymphe (ou larve), la chrysalide (pupe) et l'adulte. Le stade larvaire ne ressemble pas à l'adulte. La larve ne présente aucun signe extérieur du développement de ses ailes. La métamorphose en adulte est concentrée au stade nymphal (pupe)[42].
168
+
169
+ L'écologie des insectes est l'étude scientifique des interactions des insectes, individuellement ou en tant que communauté, avec leur environnement ou avec les écosystèmes environnants[72]. Les insectes jouent un rôle des plus importants dans les écosystèmes. Premièrement, ils permettent l'aération du sol et le brassage de la matière organique qui s'y retrouve. Ils entrent également dans la chaîne alimentaire en tant que proies et prédateurs. De plus, ils sont d'importants pollinisateurs et de nombreuses plantes dépendent des insectes pour se reproduire. Finalement, ils recyclent la matière organique en s'alimentant des excréments, des carcasses d'animaux et des plantes mortes, et la rendent ainsi disponible pour d'autres organismes[73]. D'ailleurs, ils sont responsables en grande partie de la création des terres arables[42]. Les insectes sont inféodés aux terres émergées. Quelques-uns vivent en eau douce et à de rares exceptions en mer. On les trouve sous presque tous les climats, du plus chaud au plus froid.
170
+
171
+ La reproduction des insectes présente de grande variabilité. Ceux-ci ont un temps de génération relativement court et un taux de reproduction très élevé comparativement aux autres espèces animales. Chez les insectes, on retrouve la reproduction sexuée et la reproduction asexuée. Dans la première, le mâle et la femelle se rencontrent, souvent par l'intermédiaire de phéromones[74] ou d'autres moyens de communication, pour copuler. L'issue de cette reproduction est un embryon résultant de la fusion de l'œuf et du spermatozoïde. Il s'agit d'un mode de reproduction qui est le plus commun chez les insectes. Dans la reproduction asexuée, la femelle est capable de se reproduire sans mâle par le développement des ovocytes en embryons (parthénogénèse). Ce type de reproduction a été décrit dans plusieurs ordres d'insectes[42].
172
+
173
+ De plus, la grande majorité des femelles sont ovipares; ainsi elle dépose ses petits sous forme d'œufs. Certains cafards, pucerons et mouches pratiquent l'ovoviviparité. Ces insectes incubent les œufs à l'intérieur de leur abdomen et les pondent au moment de l'éclosion. D'autres insectes sont vivipares et ils complètent leur développement à l'intérieur de l'abdomen de la mère.
174
+
175
+ Les comportements de reproduction chez les insectes peuvent être très diversifiés. Pendant la période de reproduction, la communication se réalise principalement par la sécrétion de phéromones. À l'aide de ses antennes, le mâle peut donc trouver l'emplacement d'une femelle réceptive. Les phéromones sont propres à chaque espèce et elles sont constituées de différentes molécules chimiques.
176
+
177
+ Une autre technique de communication est l'utilisation de la bioluminescence. On retrouve ce type d'appel chez les coléoptères de la famille des Lampyridae et des Phengodidae. Les individus de ces familles produisent de la lumière qui est fabriquée par des organes à l'intérieur de leur abdomen. Les mâles et les femelles communiquent de cette manière durant la période de reproduction. Les signaux sont différents d'une espèce à l'autre (dans la durée, la composition, la chorégraphie aérienne et l'intensité.
178
+
179
+ Plusieurs insectes élaborent des chants d'appel pour signaler leur présence au sexe opposé. Ces sons peuvent être créés par la vibration des ailes, par la friction des pattes ou par le contact avec le sol, un substrat, etc. Les orthoptères (criquets, sauterelles et grillons), certaines espèces de mouches (drosophiles[75], moustiques, etc.), les homoptères (comme les cigales[76]), certains coléoptères (comme les tenebrionidae[77]) et bien d'autres sont adeptes de cette technique.
180
+
181
+ Chez certains groupes, les mâles pratiquent des prouesses aériennes ou des pas de danses complexes pour attirer une partenaire. Certains odonates[78] et certaines mouches[79] courtisent de cette manière.
182
+
183
+ Les mâles de certaines espèces d'invertébrés (comme les Mécoptères et les mouches Empididae) offrent des cadeaux dans le but de s'attirer les bonnes faveurs d'une femelle. Ils capturent une proie pour ensuite s'approcher d'une femelle. Par message chimique (émission de phéromones), ils indiquent à la femelle leur intention et lui offre le présent. Celle-ci examinera soigneusement la proie. Si elle ne trouve pas le repas à son goût, elle refusera les avances du mâle. Dans le cas contraire, elle s'accouplera avec lui[80].
184
+
185
+ La compétition entre mâles est féroce et beaucoup affichent des comportements territoriaux et agressifs. Ils sont prêts à se battre pour conserver un petit territoire ou avoir la chance de se reproduire avec une femelle. Chez certaines espèces, les mâles possèdent des cornes et des protubérances sur leur tête ou leur thorax. Ces ornements servent à combattre d'autres mâles de la même espèce.
186
+
187
+ Les insectes jouent un rôle important dans leur écosystème et ils exploitent une grande diversité de ressources alimentaires. Près de la moitié sont herbivores (phytophages)[81]. Le groupe des phytophages inclut les insectes qui s'alimentent des racines, de la tige, des feuilles, des fleurs et des fruits. Les mangeurs de feuilles peuvent se nourrir des tissus extérieurs ou encore être spécialisés à un type précis de cellule végétale. On retrouve aussi des insectes à l'alimentation spécifique qui se nourrissent d'un seul genre ou d'une espèce de plante. D'autres sont très généralistes et peuvent s'alimenter de plusieurs types de plantes.
188
+
189
+ Au sein des différents groupes, on retrouve une grande proportion d'espèces phytophages qui sont très inégalement réparties dans les ordres des lépidoptères, des coléoptères, des orthoptères, des phasmoptères, des hémiptères et des thysanoptères[82]. Chez les papillons (lépidoptère) ce sont les larves qui sont essentiellement phytophages. Chez les adultes, les pièces buccales ont évolué en une trompe multi segmentée qu'on appelle le proboscis[41]. Au repos, ce tube est enroulé sous la tête. Les papillons se nourrissent du nectar des fleurs, des sels minéraux et des nutriments contenus dans d'autres liquides. On retrouve également des papillons qui n'ont pas de pièces buccales et qui vivent essentiellement sur leur réserve de graisse.
190
+
191
+ Certains insectes se sont spécialisés dans leur alimentation phytophage. Par exemple, ils s'alimentent uniquement de bois. Ce type d'alimentation se nomme xylophagie. Les insectes xylophages, à l'état larvaire ou adulte, s'alimentent des branches, du tronc ou encore des racines des arbres. Certains peuvent devenir des ravageurs et causer des dommages économiques en s'alimentant des arbres ou en véhiculant des pathogènes qui peuvent affecter la qualité et la santé des arbres[84]. Les saproxylophages, quant à eux, ne consomment que le bois en décomposition (arbre mort).
192
+
193
+ Au sein de cette classe, on retrouve également des insectes prédateurs qui sont principalement carnivores. Ils ont généralement des adaptations physiologiques qui leur permettent de chasser activement (vision spécialisée, pattes adaptées à la course ou à saisir, pièces buccales modifiées pour broyer ou agripper, etc.) ou à l'affût (camouflage). Ces prédateurs sont utiles pour réguler les populations d'invertébrés et ainsi préserver un certain équilibre dans l'écosystème. D'ailleurs, certains sont utilisés dans le contrôle des ravageurs (lutte biologique). La plupart des insectes prédateurs sont généralistes mais quelques espèces ont une préférence pour des proies plus spécifiques.
194
+
195
+ L'ordre des odonates (libellules et demoiselles) est essentiellement carnivore. Toutes les espèces, la larve et l'adulte, chassent d'autres animaux. Les adultes attrapent généralement des insectes volants tandis que les larves interceptent un large éventail d'invertébrés aquatiques et même de petits vertébrés (têtards ou petits poissons). Ils possèdent la meilleure vision dans le monde des insectes et ils sont également d'excellents pilotes aériens[85]. Un autre ordre majoritairement carnivore et celui des Mantodea. Les mantes possèdent une très bonne vision, des pattes raptoriales adaptées à la capture et au maintien de leur proie et souvent un camouflage qui leur permet de se fondre dans leur habitat. Au stade adulte, leur régime alimentaire se compose essentiellement d'insectes mais les grandes espèces peuvent s'attaquer à de petits scorpions, des centipèdes, des araignées, des lézards, des grenouilles, des souris et même des oiseaux[86].
196
+
197
+ Certains insectes se sont spécialisés dans leur alimentation carnée. Par exemple, les hématophages se nourrissent de sang. Ces organismes sont souvent des ectoparasites (parasites qui n'entrent pas à l'intérieur de leur hôte, mais qui se fixent provisoirement sur sa peau). Leurs pièces buccales ont évolué en parties capables de percer la peau et d'aspirer le sang. Chez certains groupes, comme les Siphonaptera (puces) et les Phthiraptera (poux), les pièces buccales se sont adaptées pour mieux s'ancrer à l'hôte.
198
+
199
+ Les insectes détritivores se nourrissent des débris d'animaux (carcasses et excréments), de végétaux ou fongiques. En s'alimentant, ils recyclent les composés organiques contenus dans ses détritus et les rendent disponibles pour d'autres organismes. Ils ont une importance primordiale dans la structuration et la santé des sols.
200
+
201
+ Dans cette catégorie, on retrouve les insectes coprophages qui s'alimentent des excréments et les recyclent par le fait même. Ce sont, pour la plupart des insectes de l'ordre des coléoptères ou des diptères. Ces insectes peuvent être spécifiques aux excréments d'un animal ou généralistes. Le bousier ou encore la mouche verte sont de bons exemples d'insectes coprophages. Lorsque la matière en décomposition est issue d'un cadavre, on parlera plutôt de nécrophagie. Les insectes nécrophages peuvent être spécifiques à un stade de décomposition ou présents dans l'entièreté du processus. D'ailleurs, ils sont utilisés en médecine légale (entomologie médico-légale) pour établir les circonstances d'un décès (détermination de l'heure du décès, du mouvement du corps après la mort, de la présence de traumatismes, présence de drogues ou autres toxines dans l'organisme, etc.). Les insectes saproxylophages se retrouvent également dans la catégorie des détritivores. Dans les écosystèmes forestiers, ils jouent un rôle majeur en contribuant au cycle du carbone et au recyclage de la nécromasse végétale ligneuse qu'ils transforment en un humus forestier particulièrement riche et apte à absorber l'eau[87].
202
+
203
+ Certains insectes possèdent une coloration ou une forme qui leur permettent de se fondre dans leur environnement. Le camouflage est répandu dans plusieurs groupes d'insectes, en particulier ceux qui se nourrissent de bois ou de végétation. Certains ont la coloration et la texture du substrat dans lequel ils vivent[88]. La plupart des phasmes sont connus pour imiter efficacement les formes des branches et des feuilles. Certaines espèces ont même des excroissances qui ressemblent à de la mousse ou encore à du lichen. On retrouve également de fins imitateurs, chez les phasmes et les mantes, qui bougent leur corps de manière rythmée pour mieux se fondre dans la végétation qui bouge au gré du vent[89].
204
+
205
+ Certaines espèces ressemblent à s'y méprendre à une guêpe ou à insecte toxique. Cette technique de défense se nomme mimétisme batésien. Ils peuvent jumeler leur coloration aux comportements de l'insecte imité et ainsi bénéficier d'une protection contre les prédateurs. Certains longicornes (Cerambycidae), mouche syrphide (Syrphidae), chrysomèles (Chrysomelidae) et certains papillons pratiquent ce type de mimétisme. De nombreuses espèces d'insectes sécrètent des substances désagréables ou toxiques pour se défendre. Ces mêmes espèces présentent souvent de l'aposématisme, une stratégie adaptative qui envoie par une coloration vive ou contrastante un message d'avertissement[90].
206
+
207
+ La pollinisation est le processus par lequel le pollen est transféré vers le pistil (organe femelle) de la fleur soit par autofécondation, soit par fécondation croisée. La plupart des plantes à fleurs ont besoin d'un intermédiaire pour se reproduire et cette tâche est réalisée majoritairement par les insectes. En butinant, ils ont accès au nectar, un liquide sucré riche et énergisant. Pour y avoir accès, ils entrent en contact avec le pollen qui se dépose sur leur corps. Le pollinisateur transportera ensuite celui-ci vers une autre fleur, un bel exemple de relation de mutualisme. Les fleurs arborent différents motifs et colorations pour attirer ces insectes. Le nombre et la diversité des pollinisateurs influent fortement sur la biodiversité végétale et inversement (voir syndrome pollinisateur), et la perte de diversité chez les pollinisateurs pourrait menacer la pérennité des communautés végétales[91].
208
+
209
+ L'abeille domestique est certainement l'insecte pollinisateur le plus populaire en agriculture mais des milliers d’espèces différentes d’abeilles sauvages, de guêpes, de mouches, de papillons et d'autres insectes jouent également un rôle important dans la pollinisation. En agriculture, ils sont d'une importance primordiale pour la production de nombreuses cultures (pommes, oranges, citrons, brocolis, bleuets, cerises, amandes, etc.)[92]. Le domaine scientifique qui étudie les insectes pollinisateurs se nomme anthécologie.
210
+
211
+ Certains insectes ont besoin d'une autre espèce d'insecte pour réaliser leur développement. On appelle « parasitoïdes » les organismes qui, au cours de leur développement, tuent systématiquement leur hôte, ce qui les fait sortir du cadre du parasitisme au sens strict. Chez ces insectes, on retrouve une spécificité vis-à-vis de l'insecte hôte. Ils peuvent se nourrir à l'intérieur de l'organisme (endoparasitoïdes) ou à l'extérieur du corps de l'hôte (ectoparasitoïdes). Ils peuvent être solitaires ou grégaires (plus d'une centaine de larves sur le même hôte)[93]. Certaines guêpes et mouches parasitoïdes sont utilisées en lutte biologique.
212
+
213
+ Lors de l'oviposition, la femelle parasitoïde s'approche de son hôte et lui pénètre l'exosquelette à l'aide de son ovipositeur modifié. Elle déposera ses œufs à l'intérieur de celui-ci. Une autre technique consiste à déposer les œufs sur l'insecte ou à proximité de celui-ci. Les larves pénétreront la larve hôte par les orifices buccaux et respiratoires ou encore en perçant directement sa peau.
214
+
215
+ Au milieu des années 1990, on avait déjà répertorié et nommé 87 000 espèces d'insectes parasitoïdes, classés dans six ordres[94] :
216
+
217
+ Le XIXe siècle « est marqué par une forte entomophobie (on craint que la pullulation des insectes ne puisse faire disparaître l’humanité) participant à une véritable ornithophilie (les oiseaux insectivores étant les seuls remparts au danger des insectes) »[95]. Ce n'est qu'au XXe siècle qu'est pris en compte leur rôle dans le protection de la nature et la diversité[96].
218
+
219
+ Les insectes sont parfois distingués en insectes « ravageurs » (ou « nuisibles ») et insectes « bénéfiques », bien que cette distinction soit relative et fortement associée à un modèle d'agriculture productiviste (les ravageurs peuvent en effet être bénéfiques dans certains cas, et participent au biotope et à la biodiversité).
220
+
221
+ Les insectes ont une fonction majeure dans l'alimentation humaine puisque 75 % des légumes et des fruits que l’on consomme sont liés aux pollinisateurs. S’ils disparaissent, l'humanité sera confrontée à une crise alimentaire mondiale.[97]
222
+
223
+ Diverses cultures ont intégré depuis longtemps la consommation d'insectes. Récemment, plusieurs initiatives mondiales essaient de promouvoir cette consommation comme alternative à la consommation de viande afin de limiter les besoins en terres arables (la production de viande nécessitant, de façon directe et indirecte via la consommation par les bêtes d'aliments végétaux, beaucoup plus de terre que celle de légumes).
224
+
225
+ Par ailleurs, divers projets, dont le PROteINSECT (en) lancé par l'Union européenne, vise à développer la production d'insectes en tant qu'aliment pour le bétail[98].
226
+
227
+ De nombreux insectes sont considérés comme nuisibles par les humains. Certains peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves (ex: moustiques et certaines mouches) ou engendrer de l'inconfort et des problèmes cutanés en tant que parasites (ex: poux et punaise de lit). On retrouve également des insectes qui causent des dommages aux infrastructures (ex: termites et fourmis charpentière) ou qui s'alimentent des produits agricoles. Ces ravageurs se nourrissent de différents végétaux, des grains (riz, céréales, légumineuses, etc.), des fruits, des légumes et des autres produits à la post-récolte[99]. Il y a également des insectes qui causent des blessures au bétail et aux autres animaux de la ferme comme certaines familles de mouches parasites (Tachinidae, Sarcophagidae, Oestridae, etc.). À cause des pertes économiques qu'ils engendrent, le contrôle des insectes nuisibles nécessitent parfois l'utilisation de substances chimiques (insecticide) ou d'insectes prédateurs (lutte intégrée).
228
+
229
+ Bien que les insectes ravageurs attirent plus d'attention, la majorité des insectes sont bénéfiques pour l'environnement. Certains insectes, comme les guêpes, les abeilles, les mouches, les papillons et les fourmis sont les principaux pollinisateurs de nombreuses plantes à fleurs. On retrouve également des insectes prédateurs qui sont d'excellents alliés dans le contrôle des ravageurs (lutte biologique) en agriculture. Par exemple, on peut utiliser des coccinelles pour contrôler les populations de pucerons dans certaines cultures. Les carabes, les staphylins, les chrysopes, les hémérobes, les guêpes parasitoïdes, les mouches parasitoïdes, et plusieurs autres insectes permettent de contrôler les populations d'insectes ravageurs[100],[101].
230
+
231
+ Divers insectes ont été exploités depuis l'Antiquité pour la production de commodités alimentaires et textiles. Par exemple, l'élevage du ver à soie (Bombyx mori) (sériciculture) se pratique depuis près de 5000 ans. La larve fabrique un cocon qui est constitué d'un fil de soie brute de 300 à 900 mètres de long. La fibre est très fine et brillante et une fois tissée, elle crée un tissu d'une grande qualité que l'on appelle soie. Cet élevage a hautement influencé la culture chinoise et le développement du commerce avec les pays européens. Un autre insecte domestiqué qui a grandement influencé l'histoire est l'abeille domestique. Les premières représentations de l'homme collectant du miel datent d'il y a 15 000 ans. Les abeilles produisent également des commodités alimentaires comme du miel, de la gelée royale et de la propolis. Ces produits peuvent servir à traiter différents problèmes de santé en médecine alternative[102].
232
+
233
+ Les insectes sont utilisés en médecine depuis plus de 3600 ans. Certains remèdes thérapeutiques et médicaux sont confectionnés avec les parties du corps, l'hémolymphe ou les toxines produites par l'insecte. Par exemple, l'hémolymphe des cigales (Cicadidae) contient une concentration élevée d'ions de sodium et peut être utilisé comme traitement pour certains problèmes de vessie ou de reins. Certains méloés (Meloidae) sont aussi utilisés en médecine humaine et vétérinaire. L'utilisation d'asticots de mouche est également une pratique médicale courante. En se nourrissant des tissus nécrosés, les larves facilitent la cicatrisation des tissus sains en stimulant la production de tissus cicatriciels et en désinfectant les plaies sans l'usage d'antibiotiques[103].
234
+
235
+ Coleoptera - Dynastes hercules
236
+
237
+ Diptera - Lucilia sericata
238
+
239
+ Hemiptera - Coreus marginatus
240
+
241
+ Hymenoptera - Apis mellifera
242
+
243
+ Lepidoptera - Aglais io
244
+
245
+ Odonata - Libellula depressa
246
+
247
+ Ephemeroptera - Cloeon dipterum
248
+
249
+ Plecoptera - Sweltsa townesi
250
+
251
+ Dermaptera - Forficula auricularia
252
+
253
+ Blattodea - Blattella germanica
254
+
255
+ Mantodea - Mantis religiosa
256
+
257
+ Orthoptera - Aiolopus thalassinus
258
+
259
+ Phasmatodea - Achrioptera fallax
260
+
261
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2741.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,261 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Insecta
2
+
3
+ Classe
4
+
5
+ Taxons de rang inférieur
6
+
7
+ Les insectes (Insecta) sont une classe d'animaux invertébrés de l'embranchement des arthropodes et du sous-embranchement des hexapodes. Ils sont caractérisés par un corps segmenté en trois tagmes (tête possédant des pièces buccales externes, une paire d'antennes et au moins une paire d'yeux composés ; thorax pourvu de trois paires de pattes articulées et deux paires d'ailes plus ou moins modifiées[a] ; abdomen dépourvu d'appendices) protégés par une cuticule formant un exosquelette composé de chitine et pourvu de trachées respiratoires.
8
+
9
+ Avec près de 1,3 million d'espèces décrites existant encore (et près de 10 000 nouvelles espèces inventoriées par an[1]), les insectes constituent 55 % de la biodiversité des espèces et 85 % de la biodiversité animale (définie par le nombre d'espèces)[2]. On estime entre 5 et 80 millions d'espèces possibles[3],[4],[5]. 1019 (10 milliards de milliards) d'individus seraient vivants en même temps à un instant donné selon des estimations[6]. Leur biomasse totale serait 300 fois plus importante que la biomasse humaine, quatre fois supérieure à celle des vertébrés[b], sachant que les insectes sociaux représentent à eux seuls la moitié de la biomasse des insectes[8].
10
+
11
+ Apparus il y a plus de 400 millions d'années, les insectes sont les plus anciens animaux à s'être adaptés à la vie terrestre en devenant amphibies, et ils font partie des rares organismes terrestres à ressembler à leurs ancêtres (stabilité taxinomique). Ce sont également les premiers animaux complexes à avoir développé la capacité de voler pour se déplacer, étant pendant 150 millions d'années les seuls à posséder ce moyen de locomotion[9]. Pourvus d'ailes, d'un exosquelette rigide, d'une petite taille, d'un potentiel de reproduction élevé et d'un stade nymphal de la métamorphose, ces facteurs favorisant la colonisation de nombreuses niches écologiques expliquent leur succès évolutif. On les trouve maintenant sous presque tous les climats et dans les milieux continentaux terrestres et aquatiques. Seule la mer n'a pas été colonisée[10], cet habitat marin étant majoritairement dominé par le groupe des crustacés, dont les Hexapodes sont issus justement par adaptation au milieu terrestre[11].
12
+
13
+ L'entomofaune ou faune entomologique désigne la totalité de la population d’insectes présents dans un milieu.
14
+
15
+ Les insectes ont de nombreuses interactions avec les humains. Certains entrent en compétition directe pour nos ressources comme les ravageurs en agriculture et en exploitation forestière (sylviculture). D'autres peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves. À l'opposé, beaucoup d'insectes sont considérés comme écologiquement bénéfiques en tant que prédateurs, pollinisateurs, producteur de commodités (miel, soie, etc.), détritivores, ou encore en tant que source de nourriture pour de nombreuses espèces animales et chez l'Homme[12].
16
+
17
+ Le cycle de vie des insectes passe par plusieurs stades de transformations physiques appelés « mues » et implique généralement plusieurs métamorphoses. Les araignées, scorpions et acariens ne sont pas des insectes, mais des arachnides ; entre autres différences, ils ont huit pattes. L'entomologie est la branche de la zoologie dont l'objet est l'étude des insectes.
18
+
19
+ Plus de 40 % des espèces d'insectes sont menacées d'extinction dans les prochaines décennies, selon une vaste étude publiée dans la revue Biological Conservation en 2019[13]. Le taux d'extinction des insectes est huit fois supérieur à celui des autres espèces animales et ils risquent de disparaître d'ici le début du XXIIe siècle si le rythme actuel se poursuit (diminution de 2,5 % par an depuis les années 1980). Les principaux facteurs de ce déclin (en) sont, par ordre d'importance décroissante : la destruction des habitats et leur conversion à l'agriculture intensive et à l'urbanisation ; la pollution, principalement celle des fertilisants et des pesticides de synthèse ; les facteurs biologiques, notamment les agents pathogènes et les espèces introduites ; le changement climatique[14],[15].
20
+
21
+ Le mot insecte vient du latin insectum qui signifie « en plusieurs parties » qui réfère à la segmentation des trois parties principales[16]. L'étymologie latine est un calque du grec ἔντομος (éntomos) signifiant « incisé, entaillé »[17].
22
+
23
+ Au sein des arthropodes, les insectes ont traditionnellement été rapprochés des myriapodes sur la base de plusieurs caractères : appendices uniramés, présence de trachées et de tubes de Malpighi, mandibules formées d'un appendice complet (et non pas de la base d'un appendice comme chez les crustacés). Cependant, la phylogénie moléculaire[18],[19], l'arrangement des gènes mitochondriaux[20], ainsi que l'analyse cladistique des caractères ont conduit à considérer que les insectes devaient en fait être inclus au sein des crustacés (au Moyen Âge, ils étaient classés dans les vermes, « vers » comprenant aussi les petits rongeurs et les mollusques[21]). Le clade des pancrustacés établi à la suite de cette découverte contient donc les lignées de crustacés marins qui sont probablement paraphylétiques et les insectes proprement dits, qui sont monophylétiques. Les caractères ayant conduit au rapprochement des insectes avec les myriapodes sont donc probablement des convergences associées à l'adaptation au milieu terrestre. Le développement du système nerveux des insectes et des crustacés possède en revanche des similitudes extrêmement frappantes[22].
24
+
25
+ Collembola
26
+
27
+ Protura
28
+
29
+ Diplura
30
+
31
+ Insecta
32
+
33
+ Crustacea[c]
34
+
35
+ Le titan, Titanus giganteus, est candidat au titre de plus gros insecte du monde[23] avec une taille dépassant les 16 cm. Le plus petit coléoptère, et le plus petit insecte libre (non parasitoïde) vivant au monde, est Scydosella musawasensis (en) qui fait à peine plus de 0,300 mm de longueur[24]. Dicopomorpha echmepterygis est une espèce de guêpes parasitoïde dont le mâle a été désigné comme le plus petit organisme adulte de la classe des insectes, ne mesurent pas plus de 0,139 mm (139 μm) de longueur (plus petit que l'organisme unicellulaire paramécie)[25]. Il semble exister une relation générale poids/longueur pour les insectes[26].
36
+
37
+ La classification des insectes a été proposée par Carl von Linné au XVIIIe siècle sur la base de critères morphologiques propres aux insectes. Ainsi, une trentaine d'ordres d'insectes actuels est recensée sur l'ensemble de la planète. Leur classification n'est pas encore stabilisée, quelques groupes établis par la tradition se révélant récemment hétérogènes. Le sous-embranchement des hexapodes Hexapoda est donc un concept plus vaste que celui des insectes lequel, au sens strict, constitue un groupe frère des entognathes.
38
+
39
+ D'après Roth (1974)[27], la classe des Insectes est subdivisée en deux sous-classes :
40
+
41
+ D'après Brusca & Brusca (2003)[28] et d'après Ruggiero et al. (2015)[29], incluant Brusca, expert pour ITIS[30], la classe Insecta comprend trois sous-classes :
42
+
43
+ La sous-classe des Aptérygotes regroupe des insectes primitifs aptères. On y retrouve peu de diversité et ils sont classés en deux groupes qui sont traités comme des ordres : Archaeognatha et Zygentoma.
44
+
45
+ Petrobius sp., un Archaeognatha.
46
+
47
+ Ctenolepisma longicaudata, un Zygentoma.
48
+
49
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
50
+
51
+ La sous-classe des Ptérygotes regroupe les insectes «ailés» ou ptérygotes. Ce groupe représente la lignée principale de la majorité des insectes. Ils se sont abondamment diversifiés depuis leur apparition il y a environ 350 millions d'années (Carbonifère)[31]. La classification actuelle sépare les ptérygotes en plus de 25 ordres différents[32].
52
+
53
+ Pterygota (ptérygotes) d'après ITIS (30 décembre 2015)[30] :
54
+
55
+ Dendroleon pantherinus (Neuroptera).
56
+
57
+ Corydalus cornutus (Megaloptera).
58
+
59
+ Phaeostigma major (Raphidioptera).
60
+
61
+ Copris lunaris (Coleoptera).
62
+
63
+ Stylops melittae (Strepsiptera).
64
+
65
+ Panorpa communis (Mecoptera).
66
+
67
+ Rhyacophila dorsalis (Trichoptera).
68
+
69
+ Morpho didius (Lepidoptera).
70
+
71
+ Calliphora vicina (Diptera).
72
+
73
+ Ctenocephalides felis (Siphonaptera).
74
+
75
+ Vespula germanica (Hymenoptera).
76
+
77
+ Thrips tabaci (Thysanoptera).
78
+
79
+ Carpocoris purpureipennis (Hemiptera).
80
+
81
+ Pediculus humanus (Psocodea).
82
+
83
+ Titanacris albipes (Orthoptera).
84
+
85
+ Grylloblatta sp. (Grylloblattodea).
86
+
87
+ Forficula Auricularia (Dermaptera).
88
+
89
+ Un Embioptera.
90
+
91
+ Eusthenia sp. (Plecoptera).
92
+
93
+ Mantophasma zephyra (Mantophasmatodea).
94
+
95
+ Timema poppensis (Phasmida).
96
+
97
+ Blaberus giganteus (Blattodea).
98
+
99
+ Stagmatoptera flavipennis (Mantodea).
100
+
101
+ Rhithrogena germanica (Ephemeroptera).
102
+
103
+ Anax imperator (Odonata).
104
+
105
+ Avec près de 1,3 million d'espèces décrites, les insectes représentent plus des deux tiers de tous les organismes vivants[précision nécessaire]. Dans cette classe, quatre ordres dominent dans le nombre d'espèces décrites. Entre 600 000 et 795 000 espèces sont incluses dans l'ordre des coléoptères, des diptères, des hyménoptères et des lépidoptères. Les coléoptères représentent 40 % des espèces d'insectes, mais certains entomologistes suggèrent que les mouches et les hyménoptères pourraient être aussi diversifiés.
106
+
107
+ Ils sont la classe d'organismes vivants la plus diversifiée en terme du nombre d'espèces et par ce fait, ils sont majoritairement dominants dans les milieux terrestres et aquatiques. Cette biodiversité est un facteur important pour la conservation de la nature, l'intégrité de l'environnement et le potentiel invasif de certaines espèces généralistes.
108
+
109
+ L'état des populations mondiales d'insecte est très mal connu, notamment dans les forêts tropicales et équatoriales.
110
+
111
+ On sait cependant que beaucoup d'espèces semblent avoir disparu ou sont en forte voie de régression (insectes saproxylophages par exemple dans les zones tempérées). 5 à 10 % des espèces d'insectes ont disparu depuis le début de l'ère industrielle. Le rythme des disparitions devrait connaitre une forte accélération dans les décennies à venir : un demi-million d’espèces sont en danger d’extinction[34].
112
+
113
+ De manière générale, l'ONU a identifié de grandes causes de régression de la biodiversité qui sont les modifications des habitats des espèces (destruction, banalisation, fragmentation, artificialisation, déforestation, drainage, mise en culture, etc.) ; la surexploitation ; la pollution ; l'introduction d'espèces exotiques envahissantes ; et les changements climatiques. Les premiers effets du dérèglement climatique sont déjà visibles, mais les effets futurs sont encore mal évalués. Ils pourraient inclure un déplacement et une modification altitudinale des aires de répartition, la disparition d'espèces, des changements de taux de pullulation et du caractère invasif (éventuel ou avéré) de certaines espèces ; Il existe un écart entre les évaluations de vulnérabilité des espèces et les stratégies de gestion conservatoire (bien qu'il y ait un consensus sur l'importance de lier ces deux domaines pour la conservation de la biodiversité).
114
+
115
+ En 2012, une étude[35] a cherché à étudier la vulnérabilité de 3 espèces de coléoptères aquatiques ibériques endémiques en trois colonisations indépendants d'un même habitat, sur la base de leur métabolisme et physiologie selon la température, des modèles de distribution et de capacité de dispersion. La gestion doit prendre en compte les capacités différentielles à persister et les gammes possibles de réponse au réchauffement. Dans ce cas, l'étude a conclu que ces 3 espèces seront affectées très différemment par le réchauffement malgré des traits écologiques et biogéographiques assez similaires[35].
116
+
117
+ En 2014, des experts appartenant principalement à des organismes de recherches publiques d'une quinzaine de pays ont synthétisé les publications décomptant les insectes, concluant au « déclin massif des insectes » depuis les années 1990, qui semble principalement dû à l'utilisation et la persistance de pesticides systémiques[36].
118
+
119
+ En 2018, les modélisations disponibles laissent penser que chez les vertébrés et les plantes, le nombre d'espèces perdant plus de la moitié de leur aire géographique d'ici 2100 sera réduit de moitié si le réchauffement est limité à 1,5 °C (plutôt qu’à 2 °C) en 2100, mais que pour les insectes, ce nombre serait réduit des deux tiers. Des pertes dépassant 50 % de l'aire géographique déterminées par le climat sont prévues chez environ 49 % des espèces d’insectes, 44 % des plantes et 26 % des vertébrés pour le scénario tententiel ; à 2 °C, cette proportion tombe à 18 % d'insectes, 16 % de plantes et 8 % de vertébrés ; et à 1,5 °C cette proportion tombe à 6 % d'insectes, 8 % de plantes et 4 % de vertébrés. Si le réchauffement est limité à 1,5 °C (contre 2 °C dans l'accord de Paris) le nombre d'espèces susceptibles de perdre plus de 50 % de leur aire de répartition est réduit d'environ 66 % chez les insectes et d'environ 50 % chez les plantes et les vertébrés[37].
120
+
121
+ Selon une étude australienne publiée en 2019 dans Biological Conservation qui constitue le premier rapport mondial sur l’évolution des populations d’insectes, le taux d’extinction des insectes est huit fois supérieur à celui des autres espèces animales et ceux-ci risquent de disparaître d'ici le début du XXIIe siècle si le rythme actuel se poursuit (diminution de 2,5 % par an depuis les années 1980). L’urbanisation, la déforestation, la pollution et surtout l’agriculture intensive sont les principaux facteurs de ce déclin[38],[14].
122
+
123
+ En France métropolitaine, le calcul du nombre d'espèces, basé sur des estimations statistiques, évalue la faune entomologique actuellement connue à 34 600 espèces (décrites pour la plupart uniquement par la forme adulte), et la faune entomologique totale à 40 000 espèces. Il reste donc près de 5 000 espèces à découvrir[39].
124
+
125
+ Comme tous arthropodes, les insectes ont un corps segmenté soutenu par un exosquelette qui est composé d'une cuticule chitineuse recouverte d'un ensemble de corps gras composant la cire épicuticulaire. Les segments du corps sont organisés en trois parties principales qui sont la tête, le thorax et l'abdomen[40]. La tête possède une paire d'antennes, une paire d'yeux composés, des ocelles et trois ensembles d'appendices modifiés qui forment les pièces buccales. Ces appendices se sont spécialisés avec l'évolution, si bien que maintenant on en retrouve plusieurs types (broyeur, suceur, suceur-piqueur, suceur-spongieur et suceur-lécheur)[41].
126
+
127
+ Le thorax est composé de trois segments (prothorax, mésothorax et le métathorax) et porte généralement tous les organes locomoteurs (ailes ou pattes). L'abdomen est composé la plupart du temps de onze segments qui peuvent parfois porter des appendices tels des cerques par exemple. À l'intérieur, il contient une partie des organes importants comme l'appareil digestif, le système respiratoire, le système excréteur et les organes reproducteurs[42]. On retrouve une grande variabilité et de nombreuses adaptations dans la composition des parties du corps de l'insecte, en particulier les ailes, les pattes, les antennes et les pièces buccales.
128
+
129
+ La respiration de l'insecte se fait grâce à des invaginations du tégument appelées trachées qui constituent un réseau apportant l'oxygène directement aux cellules. Ces trachées s'ouvrent sur l'extérieur par des stigmates respiratoires à ouverture variable, sur les côtés des segments (pleurites) thoraciques et abdominaux.
130
+
131
+ Le milieu intérieur est constitué d'hémolymphe dont la circulation est assurée par plusieurs dispositifs anatomiques (vaisseau contractile dorsal, diaphragmes, « cœurs » accessoires) et est contrôlée finement par le système nerveux[43]. L'appareil circulatoire est ouvert, à faible pression.
132
+
133
+ L'appareil circulatoire n'a donc pas ou peu de rôle pour la respiration (à quelques exceptions près comme les larves de chironome — diptère vivant dans des milieux très faiblement oxygénés — qui possèdent de l'hémoglobine)[44].
134
+
135
+ L'insecte utilise son système digestif pour extraire des nutriments et d'autres substances à partir de la nourriture qu'il consomme[45]. Ces aliments sont généralement ingérés sous forme de macromolécules complexes composées de protéines, polysaccharides, lipides et d'acides nucléiques. Ces macromolécules doivent être ventilées par des réactions cataboliques pour devenir des molécules plus petites comme des acides aminés et des molécules de sucre simple. De cette manière, les cellules peuvent les assimiler.
136
+
137
+ L'appareil digestif est constitué d'un long tube clos appelé le canal alimentaire et celui-ci s'étend longitudinalement à travers le corps. Ce tube digestif dirige unidirectionnellement la nourriture de la bouche à l'anus. Il est divisé en trois parties : stomodeum (intestin antérieur), mésentéron (intestin moyen) et proctodeum (intestin postérieur). Le stomodeum et le proctodeum sont recouverts de cuticule puisqu'ils sont issus d'invaginations du tégument. En plus du tube digestif, les insectes ont également des glandes salivaires et des réservoirs salivaires. Ces structures se retrouvent dans le thorax, à côté de l'intestin antérieur[42].
138
+
139
+ Le système nerveux central est constitué d'une double chaîne ganglionnaire ventrale, dont les ganglions les plus massifs sont antérieurs et forment le cerveau situé dans la cavité de l'exosquelette de la tête. Les trois premières paires de ganglions sont fusionnés dans le cerveau, tandis que les trois paires suivantes fusionnent pour former un ganglion sous-œsophagien qui innerve les pièces buccales[42].
140
+
141
+ Les segments thoraciques ont un ganglion placé de chaque côté du corps, donc une paire par segment. Cette disposition est également présente dans les huit premiers segments abdominaux[46]. Cette constitution peut varier, certaines blattes (blattaria) ont seulement six ganglions abdominaux. La mouche domestique (Musca domestica) a tous les ganglions fusionnés en un seul et celui-ci se retrouve dans le thorax.
142
+
143
+ Quelques insectes ont des nocicepteurs, des cellules qui détectent et transmettent des sensations de douleur[47]. Bien que la nociception ait été démontré chez les insectes, il n'y a pas de consensus sur leurs degrés de conscience à la douleur[48].
144
+
145
+ Les mâles sont typiquement munis d'un organe phallique ou pénis qui comprend une pièce basale, le phallobase, un édéage (organe d'intromission) distal et des appendices latéro-apicaux, les paramères, qui prennent naissance sur le phallobase. L'oviscapte ou ovipositeur est l'appendice abdominal, généralement long et effilé, à l'aide duquel de nombreuses femelles d'insectes évolués déposent leurs œufs dans les endroits les plus favorables à leur incubation[49].
146
+
147
+ Les insectes comme les arthropodes sont des animaux relativement petits, pesant en moyenne moins de 500 mg[51]. Ils ne peuvent ainsi maintenir leur température corporelle constante en raison d'un rapport surface/volume élevé et de pertes de chaleur importantes (un bourdon dans un environnement à 10 °C, avec une température corporelle de 40 °C, perd 1 °C/seconde[52] en l'absence de production de chaleur, d'où la saisonnalité adaptative des insectes dans les régions tempérées)[53]. Poïkilothermes, ils sont fortement dépendants de la chaleur pour leur activité (vol, recherche de nourriture), leur développement et leur reproduction qui sont optimisés à des températures élevées, comprises souvent entre 30 et 40 °C[54]. Selon Chapman, physiologiste des insectes, la température serait l’une des conditions climatiques ayant le plus d’effet sur leur biologie des insectes, d'où l'utilisation de différentes stratégies de thermorégulation comportementale (ectothermie) et physiologique (endothermie)[55].
148
+
149
+ La thermorégulation comportementale la plus communément utilisée consiste à sélectionner, à court terme et de manière spatiale et temporelle, le microhabitat le plus adapté à leurs besoins. Cela concerne notamment l’exposition au rayonnement solaire (« basking », exposition au soleil comme les lézards) ou au contraire l’évitement des sources de chaleur[56]. Une seconde stratégie de thermorégulation comportementale consiste en la modification de leurs posture, notamment la posture des ailes chez les papillons. Ces comportements peuvent être complétés par une thermorégulation physiologique (endogène). Il peut s'agir d'un échauffement, avant l'envol, qui réchauffe leurs muscles thoraciques, processus endothermique qui se manifeste par de rapides frémissements des ailes assez proches dans leur principe du frissonnement des animaux homéothermes[57]. 94 % de l'énergie dépensée en moyenne durant le frémissement et le vol est transformée en chaleur, les 6 % restants étant convertis en énergie mécanique[52]. La thermorégulation physiologique peut impliquer l'isolation thoracique (thorax velu des papillons fait d'écailles modifiées, poils des hyménoptères) et l'abdomen moins bien isolé (température voisine de la température extérieure[52]. Certains criquets et grands papillons de jour (comme le Flambé ou le machaon)[58], alternent entre des phases de vol actif avec battements d'ailes et des phases de vol plané, ces dernières évitant la surchauffe thoracique[59]. Les abeilles et de nombreux papillons de nuit évitent également cette surchauffe en favorisant le transfert de chaleur vers l'abdomen qui assure le refroidissement par convection et conduction par l'air environnant[59].
150
+
151
+ Le cycle de vie des insectes passe par plusieurs stades de transformations physiques appelés « mues » et implique généralement plusieurs métamorphoses. Ce cycle évolutif est une série de stades (œuf, larve, nymphe, adulte) qui se succèdent au cours d'une génération complète (d’œuf à œuf), les insectes étant caractérisés par le stade nymphal de la métamorphose[60]. La plupart des insectes sont caractérisés par un temps de génération assez court et une descendance importante, ce qui leur permet de coloniser rapidement un milieu favorable[61].
152
+
153
+ Ce cycle peut être interrompu annuellement par des conditions climatiques défavorables (température, pluie, manque de nourriture, etc.). La diapause est le terme qui réfère à cet arrêt prolongé au cours du cycle de vie de l'insecte[62],[63]. L'écologie hivernale des insectes (en) étudie les stratégies mises en place par les insectes pour « survivre » aux températures les plus basses[64],[65] : migration (phénomène rare, tel la migration du Monarque) ; tolérance physiologique au froid (phénomène également peu répandu : hémolymphe qui se charge de molécules antigel, comme le glycérol chez la guêpe Bracon cephi (ne) ou le xylomannane chez le scarabée Upis ceramboides (en)), dormance de deux types[66] : quiescence (bourdon terrestre) et diapause[67] (œufs, larves, nymphes, voire adultes comme la diapause imaginale des coccinelles) qui peuvent intervenir indépendamment ou successivement au cours d'un cycle de vie).
154
+
155
+ Les insectes primitifs de la sous-classe des Apterygota ont un développement dit sans métamorphose ou amétabole. Dès la naissance, le jeune insecte est très semblable à l'adulte, à la taille près (« amétabole » équivaut à « sans changement »). Du côté des insectes ptérygotes, on retrouve deux types de transformations : hémimétaboles (hétérométaboles) et holométaboles.
156
+
157
+ Le développement est contrôlé par une hormone stéroïde, l'ecdysone, qui est produite dans des glandes prothoraciques et permet la mue. Une autre hormone, l'hormone juvénile, un dérivé terpénoïde, inhibe la métamorphose. Elle est produite dans les corps allates, des organes endocrines près de l'œsophage[68].
158
+
159
+ La reproduction des insectes est également contrôlée par l’ecdysone et l’hormone juvénile, qui agissent dans les deux sexes. Ces hormones contrôlent le fonctionnement de l'appareil reproducteur, mais n'influent pas sur la détermination des caractères sexuels, qui sont strictement déterminés de manière génétique. Les hormones de type phéromones jouent aussi un rôle majeur pour l'attraction et la reconnaissance des individus au sein d'une espèce.
160
+
161
+ Le record de longévité est détenu par un Bupreste, le Buprestis aurulenta (en) dont les larves xylophages qui vivent dans le bois, émergent après des dizaines d'année (dont un cas a émergé d'un meuble à 51 ans)[69]. L'un des insectes qui a le cycle de vie le plus court est le puceron Rhopalosiphum prunifolia (4,7 jours à 25 °C)[70]. La femelle adulte éphémère Dolonia americana vit moins de cinq minutes, durant lesquelles elle doit trouver un partenaire, s’accoupler et pondre[70]. La Mouche domestique peut faire son cycle en 17 jours[71].
162
+
163
+ Ce type de développement est composé de trois étapes principales : l'œuf, la nymphe (ou larve) et l'adulte (il n'y a pas de stade pupal). La nymphe est similaire à l'adulte. Elle est cependant plus petite, ses ailes ne sont pas développées complètement et ses organes sexuels ne sont pas fonctionnels. Au cours de sa croissance, la nymphe ressemblera de plus en plus à l'adulte et ses ailes se déploieront à sa dernière mue[42].
164
+
165
+ On retrouve deux sous-divisions à ce type de métamorphose :
166
+
167
+ Cette transformation est typique des insectes endoptérygotes et de certains exoptérygotes (exemple: thrips et aleurodes). Ce type de développement est composé de quatre étapes principales : l'œuf, la nymphe (ou larve), la chrysalide (pupe) et l'adulte. Le stade larvaire ne ressemble pas à l'adulte. La larve ne présente aucun signe extérieur du développement de ses ailes. La métamorphose en adulte est concentrée au stade nymphal (pupe)[42].
168
+
169
+ L'écologie des insectes est l'étude scientifique des interactions des insectes, individuellement ou en tant que communauté, avec leur environnement ou avec les écosystèmes environnants[72]. Les insectes jouent un rôle des plus importants dans les écosystèmes. Premièrement, ils permettent l'aération du sol et le brassage de la matière organique qui s'y retrouve. Ils entrent également dans la chaîne alimentaire en tant que proies et prédateurs. De plus, ils sont d'importants pollinisateurs et de nombreuses plantes dépendent des insectes pour se reproduire. Finalement, ils recyclent la matière organique en s'alimentant des excréments, des carcasses d'animaux et des plantes mortes, et la rendent ainsi disponible pour d'autres organismes[73]. D'ailleurs, ils sont responsables en grande partie de la création des terres arables[42]. Les insectes sont inféodés aux terres émergées. Quelques-uns vivent en eau douce et à de rares exceptions en mer. On les trouve sous presque tous les climats, du plus chaud au plus froid.
170
+
171
+ La reproduction des insectes présente de grande variabilité. Ceux-ci ont un temps de génération relativement court et un taux de reproduction très élevé comparativement aux autres espèces animales. Chez les insectes, on retrouve la reproduction sexuée et la reproduction asexuée. Dans la première, le mâle et la femelle se rencontrent, souvent par l'intermédiaire de phéromones[74] ou d'autres moyens de communication, pour copuler. L'issue de cette reproduction est un embryon résultant de la fusion de l'œuf et du spermatozoïde. Il s'agit d'un mode de reproduction qui est le plus commun chez les insectes. Dans la reproduction asexuée, la femelle est capable de se reproduire sans mâle par le développement des ovocytes en embryons (parthénogénèse). Ce type de reproduction a été décrit dans plusieurs ordres d'insectes[42].
172
+
173
+ De plus, la grande majorité des femelles sont ovipares; ainsi elle dépose ses petits sous forme d'œufs. Certains cafards, pucerons et mouches pratiquent l'ovoviviparité. Ces insectes incubent les œufs à l'intérieur de leur abdomen et les pondent au moment de l'éclosion. D'autres insectes sont vivipares et ils complètent leur développement à l'intérieur de l'abdomen de la mère.
174
+
175
+ Les comportements de reproduction chez les insectes peuvent être très diversifiés. Pendant la période de reproduction, la communication se réalise principalement par la sécrétion de phéromones. À l'aide de ses antennes, le mâle peut donc trouver l'emplacement d'une femelle réceptive. Les phéromones sont propres à chaque espèce et elles sont constituées de différentes molécules chimiques.
176
+
177
+ Une autre technique de communication est l'utilisation de la bioluminescence. On retrouve ce type d'appel chez les coléoptères de la famille des Lampyridae et des Phengodidae. Les individus de ces familles produisent de la lumière qui est fabriquée par des organes à l'intérieur de leur abdomen. Les mâles et les femelles communiquent de cette manière durant la période de reproduction. Les signaux sont différents d'une espèce à l'autre (dans la durée, la composition, la chorégraphie aérienne et l'intensité.
178
+
179
+ Plusieurs insectes élaborent des chants d'appel pour signaler leur présence au sexe opposé. Ces sons peuvent être créés par la vibration des ailes, par la friction des pattes ou par le contact avec le sol, un substrat, etc. Les orthoptères (criquets, sauterelles et grillons), certaines espèces de mouches (drosophiles[75], moustiques, etc.), les homoptères (comme les cigales[76]), certains coléoptères (comme les tenebrionidae[77]) et bien d'autres sont adeptes de cette technique.
180
+
181
+ Chez certains groupes, les mâles pratiquent des prouesses aériennes ou des pas de danses complexes pour attirer une partenaire. Certains odonates[78] et certaines mouches[79] courtisent de cette manière.
182
+
183
+ Les mâles de certaines espèces d'invertébrés (comme les Mécoptères et les mouches Empididae) offrent des cadeaux dans le but de s'attirer les bonnes faveurs d'une femelle. Ils capturent une proie pour ensuite s'approcher d'une femelle. Par message chimique (émission de phéromones), ils indiquent à la femelle leur intention et lui offre le présent. Celle-ci examinera soigneusement la proie. Si elle ne trouve pas le repas à son goût, elle refusera les avances du mâle. Dans le cas contraire, elle s'accouplera avec lui[80].
184
+
185
+ La compétition entre mâles est féroce et beaucoup affichent des comportements territoriaux et agressifs. Ils sont prêts à se battre pour conserver un petit territoire ou avoir la chance de se reproduire avec une femelle. Chez certaines espèces, les mâles possèdent des cornes et des protubérances sur leur tête ou leur thorax. Ces ornements servent à combattre d'autres mâles de la même espèce.
186
+
187
+ Les insectes jouent un rôle important dans leur écosystème et ils exploitent une grande diversité de ressources alimentaires. Près de la moitié sont herbivores (phytophages)[81]. Le groupe des phytophages inclut les insectes qui s'alimentent des racines, de la tige, des feuilles, des fleurs et des fruits. Les mangeurs de feuilles peuvent se nourrir des tissus extérieurs ou encore être spécialisés à un type précis de cellule végétale. On retrouve aussi des insectes à l'alimentation spécifique qui se nourrissent d'un seul genre ou d'une espèce de plante. D'autres sont très généralistes et peuvent s'alimenter de plusieurs types de plantes.
188
+
189
+ Au sein des différents groupes, on retrouve une grande proportion d'espèces phytophages qui sont très inégalement réparties dans les ordres des lépidoptères, des coléoptères, des orthoptères, des phasmoptères, des hémiptères et des thysanoptères[82]. Chez les papillons (lépidoptère) ce sont les larves qui sont essentiellement phytophages. Chez les adultes, les pièces buccales ont évolué en une trompe multi segmentée qu'on appelle le proboscis[41]. Au repos, ce tube est enroulé sous la tête. Les papillons se nourrissent du nectar des fleurs, des sels minéraux et des nutriments contenus dans d'autres liquides. On retrouve également des papillons qui n'ont pas de pièces buccales et qui vivent essentiellement sur leur réserve de graisse.
190
+
191
+ Certains insectes se sont spécialisés dans leur alimentation phytophage. Par exemple, ils s'alimentent uniquement de bois. Ce type d'alimentation se nomme xylophagie. Les insectes xylophages, à l'état larvaire ou adulte, s'alimentent des branches, du tronc ou encore des racines des arbres. Certains peuvent devenir des ravageurs et causer des dommages économiques en s'alimentant des arbres ou en véhiculant des pathogènes qui peuvent affecter la qualité et la santé des arbres[84]. Les saproxylophages, quant à eux, ne consomment que le bois en décomposition (arbre mort).
192
+
193
+ Au sein de cette classe, on retrouve également des insectes prédateurs qui sont principalement carnivores. Ils ont généralement des adaptations physiologiques qui leur permettent de chasser activement (vision spécialisée, pattes adaptées à la course ou à saisir, pièces buccales modifiées pour broyer ou agripper, etc.) ou à l'affût (camouflage). Ces prédateurs sont utiles pour réguler les populations d'invertébrés et ainsi préserver un certain équilibre dans l'écosystème. D'ailleurs, certains sont utilisés dans le contrôle des ravageurs (lutte biologique). La plupart des insectes prédateurs sont généralistes mais quelques espèces ont une préférence pour des proies plus spécifiques.
194
+
195
+ L'ordre des odonates (libellules et demoiselles) est essentiellement carnivore. Toutes les espèces, la larve et l'adulte, chassent d'autres animaux. Les adultes attrapent généralement des insectes volants tandis que les larves interceptent un large éventail d'invertébrés aquatiques et même de petits vertébrés (têtards ou petits poissons). Ils possèdent la meilleure vision dans le monde des insectes et ils sont également d'excellents pilotes aériens[85]. Un autre ordre majoritairement carnivore et celui des Mantodea. Les mantes possèdent une très bonne vision, des pattes raptoriales adaptées à la capture et au maintien de leur proie et souvent un camouflage qui leur permet de se fondre dans leur habitat. Au stade adulte, leur régime alimentaire se compose essentiellement d'insectes mais les grandes espèces peuvent s'attaquer à de petits scorpions, des centipèdes, des araignées, des lézards, des grenouilles, des souris et même des oiseaux[86].
196
+
197
+ Certains insectes se sont spécialisés dans leur alimentation carnée. Par exemple, les hématophages se nourrissent de sang. Ces organismes sont souvent des ectoparasites (parasites qui n'entrent pas à l'intérieur de leur hôte, mais qui se fixent provisoirement sur sa peau). Leurs pièces buccales ont évolué en parties capables de percer la peau et d'aspirer le sang. Chez certains groupes, comme les Siphonaptera (puces) et les Phthiraptera (poux), les pièces buccales se sont adaptées pour mieux s'ancrer à l'hôte.
198
+
199
+ Les insectes détritivores se nourrissent des débris d'animaux (carcasses et excréments), de végétaux ou fongiques. En s'alimentant, ils recyclent les composés organiques contenus dans ses détritus et les rendent disponibles pour d'autres organismes. Ils ont une importance primordiale dans la structuration et la santé des sols.
200
+
201
+ Dans cette catégorie, on retrouve les insectes coprophages qui s'alimentent des excréments et les recyclent par le fait même. Ce sont, pour la plupart des insectes de l'ordre des coléoptères ou des diptères. Ces insectes peuvent être spécifiques aux excréments d'un animal ou généralistes. Le bousier ou encore la mouche verte sont de bons exemples d'insectes coprophages. Lorsque la matière en décomposition est issue d'un cadavre, on parlera plutôt de nécrophagie. Les insectes nécrophages peuvent être spécifiques à un stade de décomposition ou présents dans l'entièreté du processus. D'ailleurs, ils sont utilisés en médecine légale (entomologie médico-légale) pour établir les circonstances d'un décès (détermination de l'heure du décès, du mouvement du corps après la mort, de la présence de traumatismes, présence de drogues ou autres toxines dans l'organisme, etc.). Les insectes saproxylophages se retrouvent également dans la catégorie des détritivores. Dans les écosystèmes forestiers, ils jouent un rôle majeur en contribuant au cycle du carbone et au recyclage de la nécromasse végétale ligneuse qu'ils transforment en un humus forestier particulièrement riche et apte à absorber l'eau[87].
202
+
203
+ Certains insectes possèdent une coloration ou une forme qui leur permettent de se fondre dans leur environnement. Le camouflage est répandu dans plusieurs groupes d'insectes, en particulier ceux qui se nourrissent de bois ou de végétation. Certains ont la coloration et la texture du substrat dans lequel ils vivent[88]. La plupart des phasmes sont connus pour imiter efficacement les formes des branches et des feuilles. Certaines espèces ont même des excroissances qui ressemblent à de la mousse ou encore à du lichen. On retrouve également de fins imitateurs, chez les phasmes et les mantes, qui bougent leur corps de manière rythmée pour mieux se fondre dans la végétation qui bouge au gré du vent[89].
204
+
205
+ Certaines espèces ressemblent à s'y méprendre à une guêpe ou à insecte toxique. Cette technique de défense se nomme mimétisme batésien. Ils peuvent jumeler leur coloration aux comportements de l'insecte imité et ainsi bénéficier d'une protection contre les prédateurs. Certains longicornes (Cerambycidae), mouche syrphide (Syrphidae), chrysomèles (Chrysomelidae) et certains papillons pratiquent ce type de mimétisme. De nombreuses espèces d'insectes sécrètent des substances désagréables ou toxiques pour se défendre. Ces mêmes espèces présentent souvent de l'aposématisme, une stratégie adaptative qui envoie par une coloration vive ou contrastante un message d'avertissement[90].
206
+
207
+ La pollinisation est le processus par lequel le pollen est transféré vers le pistil (organe femelle) de la fleur soit par autofécondation, soit par fécondation croisée. La plupart des plantes à fleurs ont besoin d'un intermédiaire pour se reproduire et cette tâche est réalisée majoritairement par les insectes. En butinant, ils ont accès au nectar, un liquide sucré riche et énergisant. Pour y avoir accès, ils entrent en contact avec le pollen qui se dépose sur leur corps. Le pollinisateur transportera ensuite celui-ci vers une autre fleur, un bel exemple de relation de mutualisme. Les fleurs arborent différents motifs et colorations pour attirer ces insectes. Le nombre et la diversité des pollinisateurs influent fortement sur la biodiversité végétale et inversement (voir syndrome pollinisateur), et la perte de diversité chez les pollinisateurs pourrait menacer la pérennité des communautés végétales[91].
208
+
209
+ L'abeille domestique est certainement l'insecte pollinisateur le plus populaire en agriculture mais des milliers d’espèces différentes d’abeilles sauvages, de guêpes, de mouches, de papillons et d'autres insectes jouent également un rôle important dans la pollinisation. En agriculture, ils sont d'une importance primordiale pour la production de nombreuses cultures (pommes, oranges, citrons, brocolis, bleuets, cerises, amandes, etc.)[92]. Le domaine scientifique qui étudie les insectes pollinisateurs se nomme anthécologie.
210
+
211
+ Certains insectes ont besoin d'une autre espèce d'insecte pour réaliser leur développement. On appelle « parasitoïdes » les organismes qui, au cours de leur développement, tuent systématiquement leur hôte, ce qui les fait sortir du cadre du parasitisme au sens strict. Chez ces insectes, on retrouve une spécificité vis-à-vis de l'insecte hôte. Ils peuvent se nourrir à l'intérieur de l'organisme (endoparasitoïdes) ou à l'extérieur du corps de l'hôte (ectoparasitoïdes). Ils peuvent être solitaires ou grégaires (plus d'une centaine de larves sur le même hôte)[93]. Certaines guêpes et mouches parasitoïdes sont utilisées en lutte biologique.
212
+
213
+ Lors de l'oviposition, la femelle parasitoïde s'approche de son hôte et lui pénètre l'exosquelette à l'aide de son ovipositeur modifié. Elle déposera ses œufs à l'intérieur de celui-ci. Une autre technique consiste à déposer les œufs sur l'insecte ou à proximité de celui-ci. Les larves pénétreront la larve hôte par les orifices buccaux et respiratoires ou encore en perçant directement sa peau.
214
+
215
+ Au milieu des années 1990, on avait déjà répertorié et nommé 87 000 espèces d'insectes parasitoïdes, classés dans six ordres[94] :
216
+
217
+ Le XIXe siècle « est marqué par une forte entomophobie (on craint que la pullulation des insectes ne puisse faire disparaître l’humanité) participant à une véritable ornithophilie (les oiseaux insectivores étant les seuls remparts au danger des insectes) »[95]. Ce n'est qu'au XXe siècle qu'est pris en compte leur rôle dans le protection de la nature et la diversité[96].
218
+
219
+ Les insectes sont parfois distingués en insectes « ravageurs » (ou « nuisibles ») et insectes « bénéfiques », bien que cette distinction soit relative et fortement associée à un modèle d'agriculture productiviste (les ravageurs peuvent en effet être bénéfiques dans certains cas, et participent au biotope et à la biodiversité).
220
+
221
+ Les insectes ont une fonction majeure dans l'alimentation humaine puisque 75 % des légumes et des fruits que l’on consomme sont liés aux pollinisateurs. S’ils disparaissent, l'humanité sera confrontée à une crise alimentaire mondiale.[97]
222
+
223
+ Diverses cultures ont intégré depuis longtemps la consommation d'insectes. Récemment, plusieurs initiatives mondiales essaient de promouvoir cette consommation comme alternative à la consommation de viande afin de limiter les besoins en terres arables (la production de viande nécessitant, de façon directe et indirecte via la consommation par les bêtes d'aliments végétaux, beaucoup plus de terre que celle de légumes).
224
+
225
+ Par ailleurs, divers projets, dont le PROteINSECT (en) lancé par l'Union européenne, vise à développer la production d'insectes en tant qu'aliment pour le bétail[98].
226
+
227
+ De nombreux insectes sont considérés comme nuisibles par les humains. Certains peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves (ex: moustiques et certaines mouches) ou engendrer de l'inconfort et des problèmes cutanés en tant que parasites (ex: poux et punaise de lit). On retrouve également des insectes qui causent des dommages aux infrastructures (ex: termites et fourmis charpentière) ou qui s'alimentent des produits agricoles. Ces ravageurs se nourrissent de différents végétaux, des grains (riz, céréales, légumineuses, etc.), des fruits, des légumes et des autres produits à la post-récolte[99]. Il y a également des insectes qui causent des blessures au bétail et aux autres animaux de la ferme comme certaines familles de mouches parasites (Tachinidae, Sarcophagidae, Oestridae, etc.). À cause des pertes économiques qu'ils engendrent, le contrôle des insectes nuisibles nécessitent parfois l'utilisation de substances chimiques (insecticide) ou d'insectes prédateurs (lutte intégrée).
228
+
229
+ Bien que les insectes ravageurs attirent plus d'attention, la majorité des insectes sont bénéfiques pour l'environnement. Certains insectes, comme les guêpes, les abeilles, les mouches, les papillons et les fourmis sont les principaux pollinisateurs de nombreuses plantes à fleurs. On retrouve également des insectes prédateurs qui sont d'excellents alliés dans le contrôle des ravageurs (lutte biologique) en agriculture. Par exemple, on peut utiliser des coccinelles pour contrôler les populations de pucerons dans certaines cultures. Les carabes, les staphylins, les chrysopes, les hémérobes, les guêpes parasitoïdes, les mouches parasitoïdes, et plusieurs autres insectes permettent de contrôler les populations d'insectes ravageurs[100],[101].
230
+
231
+ Divers insectes ont été exploités depuis l'Antiquité pour la production de commodités alimentaires et textiles. Par exemple, l'élevage du ver à soie (Bombyx mori) (sériciculture) se pratique depuis près de 5000 ans. La larve fabrique un cocon qui est constitué d'un fil de soie brute de 300 à 900 mètres de long. La fibre est très fine et brillante et une fois tissée, elle crée un tissu d'une grande qualité que l'on appelle soie. Cet élevage a hautement influencé la culture chinoise et le développement du commerce avec les pays européens. Un autre insecte domestiqué qui a grandement influencé l'histoire est l'abeille domestique. Les premières représentations de l'homme collectant du miel datent d'il y a 15 000 ans. Les abeilles produisent également des commodités alimentaires comme du miel, de la gelée royale et de la propolis. Ces produits peuvent servir à traiter différents problèmes de santé en médecine alternative[102].
232
+
233
+ Les insectes sont utilisés en médecine depuis plus de 3600 ans. Certains remèdes thérapeutiques et médicaux sont confectionnés avec les parties du corps, l'hémolymphe ou les toxines produites par l'insecte. Par exemple, l'hémolymphe des cigales (Cicadidae) contient une concentration élevée d'ions de sodium et peut être utilisé comme traitement pour certains problèmes de vessie ou de reins. Certains méloés (Meloidae) sont aussi utilisés en médecine humaine et vétérinaire. L'utilisation d'asticots de mouche est également une pratique médicale courante. En se nourrissant des tissus nécrosés, les larves facilitent la cicatrisation des tissus sains en stimulant la production de tissus cicatriciels et en désinfectant les plaies sans l'usage d'antibiotiques[103].
234
+
235
+ Coleoptera - Dynastes hercules
236
+
237
+ Diptera - Lucilia sericata
238
+
239
+ Hemiptera - Coreus marginatus
240
+
241
+ Hymenoptera - Apis mellifera
242
+
243
+ Lepidoptera - Aglais io
244
+
245
+ Odonata - Libellula depressa
246
+
247
+ Ephemeroptera - Cloeon dipterum
248
+
249
+ Plecoptera - Sweltsa townesi
250
+
251
+ Dermaptera - Forficula auricularia
252
+
253
+ Blattodea - Blattella germanica
254
+
255
+ Mantodea - Mantis religiosa
256
+
257
+ Orthoptera - Aiolopus thalassinus
258
+
259
+ Phasmatodea - Achrioptera fallax
260
+
261
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2742.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,43 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Un instrument à cordes est un instrument de musique dans lequel le son est produit par la vibration d'une ou plusieurs cordes. L'organologie les classe dans la catégorie des cordophones.
2
+
3
+ L'histoire des instruments à cordes est vieille de plusieurs milliers d'années. Les premiers n'avaient probablement qu'une seule corde, comme l'arc musical. Dès l'Égypte ancienne, on connaissait les joueurs de harpe. Au Moyen Âge, les ménestriers s'accompagnaient au luth, etc.
4
+
5
+ La vibration de la corde seule est peu audible. Une plaque couplée aux cordes, la table d'harmonie, prélève une partie de l'énergie vibratoire de la corde pour la transmettre à l'air et obtenir un son. La table d'harmonie peut être une peau de tambour, comme dans le banjo ou la kora.
6
+
7
+ La fréquence fondamentale de la vibration dépend des caractéristiques de longueur, de masse et de tension de la corde.
8
+
9
+ Les cordes ont subi de nombreuses évolutions, du fait notamment des techniques disponibles et de critères esthétiques et symboliques. On a utilisé des fibres végétales, des produits animaux comme le crin de cheval, le boyau ou la soie, des fils métalliques, et plus récemment les fibres synthétiques comme le nylon.
10
+
11
+ Pour augmenter la masse de la corde sans en détériorer l’élasticité, les luthiers fabriquent des cordes où une âme souple est entourée d'un fil métallique (souvent un alliage de cuivre) qui en augmente la masse. Cette augmentation permet des sons plus puissants et plus graves.
12
+
13
+ Il existe trois modes de jeu principaux sur les cordophones, correspondant aux possibilités d'excitation de la vibration de la corde :
14
+
15
+ Dans chacun de ces trois cas, il existe des instruments où un mécanisme excite la corde.
16
+
17
+ Certains instruments comportent de plus des cordes excitées indirectement, sans que le musicien ne les actionne, qu'on appelle cordes sympathiques (viole d’amour, Sitar).
18
+
19
+ On peut aussi classer les instruments à corde par disposition. On distingue alors
20
+
21
+ La guitare, la basse, le banjo, la mandoline, le luth... On joue de ces instruments en pinçant les cordes avec les doigts ou avec un plectre.
22
+
23
+ La harpe et le clavecin utilisent des cordes chromatiques tendues sur une table d'harmonie en bois de résonance (souvent épicéa). Le clavecin possède de par son coffre un résonateur avec une rosace comme le luth.
24
+
25
+ Dans la Bible, les civilisations orientales, la Grèce ainsi qu'au Moyen Âge, on retrouve les traces du psaltérion. Le psaltérion est joué avec une plume, c'est l'ancêtre de la famille d'instruments du genre clavecin. L'ajout d'un clavier au psaltérion donne naissance à l'épinette, terme qui désignait autant le clavecin que l'épinette contrairement à l'acception moderne.
26
+
27
+ En y adaptant un clavier et un mécanisme nommé sautereau muni d'un plectre pour pincer les cordes, le clavecin et l'épinette sont apparus au XIVe siècle. Les claviers de trois octaves se sont agrandis jusqu'à cinq octaves (63 notes) au cours des siècles ce qui a donné de grands instruments ; qui parfois ont voulu rivaliser avec l'orgue en multipliant les registres et en ajoutant, un deuxième clavier (Flandre, France) voire un troisième clavier ou un pédalier (Allemagne).
28
+
29
+ Par exemple le piano, le cymbalum, le clavicorde. Les cordes sont frappées avec un marteau lorsqu'on appuie sur la touche.
30
+
31
+ Le piano utilise des cordes tendues sur une caisse de résonance en bois. Pour faire sonner les cordes, le piano les frappe avec des petits marteaux. Le tympanon, le cymbalum apparaissent au Moyen Âge. Le tympanon, joué à l'aide de mailloches, donnera par la suite au XVe siècle le clavicorde muni d'un clavier. Au bout de la touche du clavier de clavicorde est fichée une lame métallique qui vient directement percuter la corde. Cette pièce est appelée tangente car elle divise la corde en deux parties, dont l'une est étouffée pour ne pas vibrer. Le clavicorde est le premier instrument à clavier et à cordes frappées.
32
+
33
+ Au XVIIe siècle Bartolomeo Cristofori (1655-1731) invente le piano, mais ce piano-forte équipé d'une transmission clavier→marteau est très éloigné du piano actuel : à la place de la tangente est disposée une fourche dans laquelle s'articule un levier dont la grande extrémité est munie d'un marteau garni de peau, la petite extrémité est retenue par une barre fixe, il faut relâcher la touche pour répéter la note.
34
+
35
+ Ce système sera perfectionné plus tard avec l'invention de l'échappement simple qui porte le nom de mécanique viennoise ; la barre fixe est remplacée par un élément muni d'un ressort qui se retranche dès que le marteau a frappé et permet ainsi de rejouer la note aussitôt. Ce système d'échappement va s'améliorer dans le courant du XIXe avec le double échappement. Ceci est la première génération de piano, qui en compte trois, jusqu'au piano actuel.
36
+
37
+ Ce sont les violons et les instruments similaires de l'orchestre symphonique européen, et de nombreux instruments de musique populaire ou érudite de par le monde, comme le erhu chinois.
38
+
39
+ Dans la plupart des cas, on frotte les cordes avec un archet. La surface légèrement adhésive déplace la corde, jusqu'à ce que la force de rappel à sa position de repos dépasse la limite d'adhérence. La corde revient alors vers sa position de repos, la dépasse et revient dans l'autre sens ; à un certain moment, la vitesse de la corde par rapport à l'archet est nulle, et elle adhère de nouveau. Ce processus produit une vibration, qui a la particularité d'avoir une fréquence fondamentale légèrement différente de celle de la corde vibrant sans excitation. Cette différence dépend des autres paramètres, comme la nature de l'enduit sur l'archet, en général, une résine appelée colophane, la force d'appui, la vitesse du mouvement, contrôlés par l'instrumentiste, comme le paramètre principal, la longueur de la corde, que le musicien règle, dans le cas du violon, en appuyant une ou plusieurs cordes sur le manche. Les vibrations se transmettent par le chevalet à la caisse de résonance.
40
+
41
+ La corde à vide, dont la longueur et la tension sont fixes, varie un peu de fréquence fondamentale avec la force d'appui et la vitesse de l'archet, en même temps que change le volume sonore. Les instruments à cordes frottées de la musique orchestrale occidentale, de la famille des violons, n'ont pas de frettes. C'est ce qui permet à l'instrumentiste de jouer juste les différentes notes, tout en faisant varier les trois causes qui affectent la puissance et la fréquence fondamentale des vibrations qui se transmettent par le chevalet à la caisse de résonance.
42
+
43
+ La vielle à roue frotte les cordes avec la tranche d'un disque mu par une manivelle. La construction et le réglage de l'instrument déterminent la force d'appui sur la corde.
fr/2743.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,43 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Un instrument à cordes est un instrument de musique dans lequel le son est produit par la vibration d'une ou plusieurs cordes. L'organologie les classe dans la catégorie des cordophones.
2
+
3
+ L'histoire des instruments à cordes est vieille de plusieurs milliers d'années. Les premiers n'avaient probablement qu'une seule corde, comme l'arc musical. Dès l'Égypte ancienne, on connaissait les joueurs de harpe. Au Moyen Âge, les ménestriers s'accompagnaient au luth, etc.
4
+
5
+ La vibration de la corde seule est peu audible. Une plaque couplée aux cordes, la table d'harmonie, prélève une partie de l'énergie vibratoire de la corde pour la transmettre à l'air et obtenir un son. La table d'harmonie peut être une peau de tambour, comme dans le banjo ou la kora.
6
+
7
+ La fréquence fondamentale de la vibration dépend des caractéristiques de longueur, de masse et de tension de la corde.
8
+
9
+ Les cordes ont subi de nombreuses évolutions, du fait notamment des techniques disponibles et de critères esthétiques et symboliques. On a utilisé des fibres végétales, des produits animaux comme le crin de cheval, le boyau ou la soie, des fils métalliques, et plus récemment les fibres synthétiques comme le nylon.
10
+
11
+ Pour augmenter la masse de la corde sans en détériorer l’élasticité, les luthiers fabriquent des cordes où une âme souple est entourée d'un fil métallique (souvent un alliage de cuivre) qui en augmente la masse. Cette augmentation permet des sons plus puissants et plus graves.
12
+
13
+ Il existe trois modes de jeu principaux sur les cordophones, correspondant aux possibilités d'excitation de la vibration de la corde :
14
+
15
+ Dans chacun de ces trois cas, il existe des instruments où un mécanisme excite la corde.
16
+
17
+ Certains instruments comportent de plus des cordes excitées indirectement, sans que le musicien ne les actionne, qu'on appelle cordes sympathiques (viole d’amour, Sitar).
18
+
19
+ On peut aussi classer les instruments à corde par disposition. On distingue alors
20
+
21
+ La guitare, la basse, le banjo, la mandoline, le luth... On joue de ces instruments en pinçant les cordes avec les doigts ou avec un plectre.
22
+
23
+ La harpe et le clavecin utilisent des cordes chromatiques tendues sur une table d'harmonie en bois de résonance (souvent épicéa). Le clavecin possède de par son coffre un résonateur avec une rosace comme le luth.
24
+
25
+ Dans la Bible, les civilisations orientales, la Grèce ainsi qu'au Moyen Âge, on retrouve les traces du psaltérion. Le psaltérion est joué avec une plume, c'est l'ancêtre de la famille d'instruments du genre clavecin. L'ajout d'un clavier au psaltérion donne naissance à l'épinette, terme qui désignait autant le clavecin que l'épinette contrairement à l'acception moderne.
26
+
27
+ En y adaptant un clavier et un mécanisme nommé sautereau muni d'un plectre pour pincer les cordes, le clavecin et l'épinette sont apparus au XIVe siècle. Les claviers de trois octaves se sont agrandis jusqu'à cinq octaves (63 notes) au cours des siècles ce qui a donné de grands instruments ; qui parfois ont voulu rivaliser avec l'orgue en multipliant les registres et en ajoutant, un deuxième clavier (Flandre, France) voire un troisième clavier ou un pédalier (Allemagne).
28
+
29
+ Par exemple le piano, le cymbalum, le clavicorde. Les cordes sont frappées avec un marteau lorsqu'on appuie sur la touche.
30
+
31
+ Le piano utilise des cordes tendues sur une caisse de résonance en bois. Pour faire sonner les cordes, le piano les frappe avec des petits marteaux. Le tympanon, le cymbalum apparaissent au Moyen Âge. Le tympanon, joué à l'aide de mailloches, donnera par la suite au XVe siècle le clavicorde muni d'un clavier. Au bout de la touche du clavier de clavicorde est fichée une lame métallique qui vient directement percuter la corde. Cette pièce est appelée tangente car elle divise la corde en deux parties, dont l'une est étouffée pour ne pas vibrer. Le clavicorde est le premier instrument à clavier et à cordes frappées.
32
+
33
+ Au XVIIe siècle Bartolomeo Cristofori (1655-1731) invente le piano, mais ce piano-forte équipé d'une transmission clavier→marteau est très éloigné du piano actuel : à la place de la tangente est disposée une fourche dans laquelle s'articule un levier dont la grande extrémité est munie d'un marteau garni de peau, la petite extrémité est retenue par une barre fixe, il faut relâcher la touche pour répéter la note.
34
+
35
+ Ce système sera perfectionné plus tard avec l'invention de l'échappement simple qui porte le nom de mécanique viennoise ; la barre fixe est remplacée par un élément muni d'un ressort qui se retranche dès que le marteau a frappé et permet ainsi de rejouer la note aussitôt. Ce système d'échappement va s'améliorer dans le courant du XIXe avec le double échappement. Ceci est la première génération de piano, qui en compte trois, jusqu'au piano actuel.
36
+
37
+ Ce sont les violons et les instruments similaires de l'orchestre symphonique européen, et de nombreux instruments de musique populaire ou érudite de par le monde, comme le erhu chinois.
38
+
39
+ Dans la plupart des cas, on frotte les cordes avec un archet. La surface légèrement adhésive déplace la corde, jusqu'à ce que la force de rappel à sa position de repos dépasse la limite d'adhérence. La corde revient alors vers sa position de repos, la dépasse et revient dans l'autre sens ; à un certain moment, la vitesse de la corde par rapport à l'archet est nulle, et elle adhère de nouveau. Ce processus produit une vibration, qui a la particularité d'avoir une fréquence fondamentale légèrement différente de celle de la corde vibrant sans excitation. Cette différence dépend des autres paramètres, comme la nature de l'enduit sur l'archet, en général, une résine appelée colophane, la force d'appui, la vitesse du mouvement, contrôlés par l'instrumentiste, comme le paramètre principal, la longueur de la corde, que le musicien règle, dans le cas du violon, en appuyant une ou plusieurs cordes sur le manche. Les vibrations se transmettent par le chevalet à la caisse de résonance.
40
+
41
+ La corde à vide, dont la longueur et la tension sont fixes, varie un peu de fréquence fondamentale avec la force d'appui et la vitesse de l'archet, en même temps que change le volume sonore. Les instruments à cordes frottées de la musique orchestrale occidentale, de la famille des violons, n'ont pas de frettes. C'est ce qui permet à l'instrumentiste de jouer juste les différentes notes, tout en faisant varier les trois causes qui affectent la puissance et la fréquence fondamentale des vibrations qui se transmettent par le chevalet à la caisse de résonance.
42
+
43
+ La vielle à roue frotte les cordes avec la tranche d'un disque mu par une manivelle. La construction et le réglage de l'instrument déterminent la force d'appui sur la corde.
fr/2744.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,24 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ Un instrument de percussion — souvent appelé simplement percussion, au féminin — est un instrument de musique dont l'émission sonore résulte de la frappe ou du grattage d'une membrane ou d'un matériau résonnant. Les instruments de percussion ont probablement constitué les tout premiers instruments de musique et font partie intégrante de la plupart des genres musicaux. On les trouve en effet depuis la musique traditionnelle jusqu'à la musique classique.
4
+
5
+ Si dans un groupe de musique (rock, folk, pop, jazz, etc.) le batteur n'utilise généralement que quelques éléments de percussions (tambours, cymbales), le percussionniste détient une place à part entière dans les orchestres symphoniques, étant donné la variété des instruments à sa disposition (certaines œuvres peuvent de ce fait nécessiter plusieurs percussionnistes). Utilisés la plupart du temps en complément rythmique, ils sont parfois mis à l'honneur en solistes comme dans la Musique pour cordes, percussion et célesta de Béla Bartók[1] et dans l'Ionisation d'Edgard Varèse.
6
+
7
+ Le percussionniste peut même prendre la place de tout ou partie des joueurs d'autres instruments avec l'arrivée de l'électronique, reprenant avec la boîte à rythmes la position dominante qu'il avait.
8
+
9
+ Les percussions à peau – ou membranophones – sont différents des idiophones. On trouve également dans cette catégorie quelques cordophones, mais cela reste relativement exceptionnel.
10
+
11
+ Le corps humain est l'instrument de percussion par excellence : il est à la fois membranophone, cordophone et idiophone. Pouvant ainsi produire une grande variété de sons synthétiques et naturels, il permet, outre sa composante vocale, d'accéder à la pratique des percussions corporelles de façon universelle.
12
+
13
+ La frappe d'une peau (animale ou synthétique) tendue sur un fût, avec des baguettes ou les mains, engendre un son qui est amplifié par la caisse de résonance et par l'adjonction éventuelle de timbres. La hauteur du son dépend de la taille du fût (par exemple la grosse caisse délivre un son plus grave que la caisse claire) et de la tension de la peau. Les membranophones comptent, entre autres, la caisse claire, la grosse caisse, les toms, le tambour, le tambourin et les timbales.
14
+
15
+ Un idiophone est un instrument à percussion dont le matériau lui-même produit le son lors d'un impact, soit par un accessoire extérieur (comme une baguette), soit par une autre partie de l'instrument. Ce son peut être indéterminé (ex. le Triangle) ou déterminé. Parmi les instruments de cette dernière catégorie on trouve les claviers ou lamellaphones constitués d'une série de lames accordées en bois ou en métal frappées par des baguettes comme le xylophone, le marimba, le steel-drum... .
16
+
17
+ Certains instruments à cordes sont des instruments de percussion car les cordes sont frappées en rythme et permettent de produire un son accordé aux instruments qu'ils accompagnent.
18
+
19
+ Un électrophone est un instrument dont le son est produit par l'oscillation d'un courant électrique et n'est audible que par le biais d'un haut-parleur. Le vibraphone et la batterie électronique en sont un exemple.
20
+
21
+ Dans la liste suivante, on note (M) pour les membranophones, (I) pour les idiophones, (C) pour les cordophones, et (E) pour les électrophones.
22
+
23
+ Sur les autres projets Wikimedia :
24
+
fr/2745.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,49 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Un instrument de musique est un objet pouvant produire un son contrôlé par un musicien — que cet objet soit conçu dans cet objectif, ou bien qu'il soit modifié ou écarté de son usage premier. La voix ou les mains, même si elles ne sont pas des objets à proprement parler, sont considérées comme des instruments de musique dès lors qu'elles participent à une œuvre musicale.
2
+
3
+ Hector Berlioz commence son Traité d'instrumentation et d'orchestration (1843) en déclarant que « tout corps sonore mis en œuvre par le compositeur est un instrument de musique ».
4
+
5
+ L'ensemble des instruments utilisés pour une œuvre mais aussi et surtout dans une société donnée ou une époque est appelé « instrumentarium ». L'étude académique des instruments de musique est appelée organologie et prend le plus souvent ses sources dans l'ethnomusicologie[1].
6
+
7
+ Les plus vieux instruments de musique connus, sont des flûtes à encoche de type quena à 5 trous datant d'au moins 35 000 ans. Elles ont été retrouvées dans des grottes du Jura Souabe, région située au sud-ouest de l'Allemagne[2]. Dans la mesure où ces flûtes sont déjà techniquement évoluées et si on se base sur la prise en main complexe des quenas modernes, elles impliquent très certainement un savoir-faire musical bien antérieur[3].
8
+
9
+ Tous les instruments de musique dont on a retrouvé la trace archéologique jusqu'à aujourd'hui sont le fait d'Homo sapiens.
10
+
11
+ Il existe plusieurs lieux dans le monde dans lesquels des instruments de musique ont été trouvés ; par exemple, un triton nodifer a été trouvé à la Font Aux Pigeons (Châteauneuf-les-Martigues)[réf. souhaitée]. On sait qu'il servait de trompe dans les régions de Grèce aux bergers pour appeler les troupeaux. Des flûtes percées paléolithiques ont aussi été trouvées au Pays basque dans la grotte d'Isturitz. Un autre instrument, le rhombe (instrument à vent) pouvait être en os, en bois de cervidé, en ivoire ou en bois. Cet instrument, à la forme foliacée, avait des extrémités percées ; ces perforations permettaient d'attacher un objet et de le faire tournoyer afin d'obtenir un son plus fort[4].
12
+
13
+ Par son mode d'attaque, par la forme et la matière de sa caisse de résonance, par le soutien ou non de sa vibration, l'instrument de musique détermine le timbre — l'une des quatre caractéristiques du son avec la hauteur, la durée et l'intensité. Les progrès de l'acoustique musicale permettent de mieux comprendre les composantes du spectre harmonique spécifique à chaque source sonore.
14
+
15
+ Un instrument de musique se divise en deux parties distinctes[réf. nécessaire] :
16
+
17
+ Peu importe leur matière, les instruments sont classés par leur méthode de production du son : l'organologie est l'étude détaillée de ces outils faiseurs de musique et de leurs différentes catégorisations. Le timbre de ces instruments peut être parfois transformé par un accessoire comme les sourdines pour les cordes et les cuivres, ou un kazoo pour la voix.
18
+
19
+ Pour un son donné, la vibration peut provenir d'une corde, d'une colonne d'air ou d'une percussion ; des instruments peuvent combiner plusieurs systèmes, les plus récents vont de l'électromécanique jusqu'au virtuel.
20
+
21
+ Les instruments à cordes sont également appelés « cordophones ».
22
+
23
+ De matière, de grandeur et de grosseur variées, les cordes peuvent être frottées, pincées ou frappées. On distingue par conséquent :
24
+
25
+ Les instruments à vent, également appelés « aérophones », mettent en jeu une colonne d'air. Celle-ci peut être produite par le souffle du musicien, par une soufflerie mécanique ou par une poche d'air. On distingue :
26
+
27
+ N.B. Contrairement à ce que cette classification pourrait laisser penser, ce n'est pas la matière utilisée dans la facture instrumentale qui est déterminante, mais bien la manière de produire le son. Ainsi, s'il existe des flûtes et des clarinettes en métal et en bois, toutes font partie des « bois ». Le saxophone construit en cuivre est un « bois » car il est muni d'un bec à anche battante. Il existe également des « cuivres » fabriqués en bois, comme les cornets à bouquin et le serpent, et à l'origine, le cor est un olifant en corne ou fabriqué dans une défense d'éléphant.
28
+
29
+ Les instruments de percussion — à hauteur déterminée ou non — englobent tout instrument par lequel un corps en frappe un autre. Cette catégorie d'instruments a été subdivisée par les théoriciens en membranophones et idiophones (comme les cordophones et aérophones, ces termes sont peu usités et hors dictionnaires). Le développement de cette famille nombreuse au XXe siècle (plus de 500), particulièrement des instruments à claviers ou à lamelles, a imposé une nouvelle catégorisation autant pour les percussionnistes que pour les enseignants. À l'orchestre ou dans les classes de percussion, la distinction est faite entre :
30
+
31
+ Les instruments de combinaison associent plusieurs modes de mise en vibration. On distingue :
32
+
33
+ Le Musikinstrumenten-Museum, musée des instruments de musique à Berlin ; il rassemble environ 3500 instruments.
34
+
35
+ Le Musée des Instruments de musique (MIM), créé à Bruxelles en 1877, réunit dans les locaux d'un superbe immeuble Art nouveau une collection de plus de 8 000 instruments : instruments occidentaux mécaniques, électriques et électroniques, instruments traditionnels européens, instruments du monde.
36
+
37
+ En 1999, fut ouvert à Ouagadougou (Burkina Faso), le Musée de la musique qui réunit une collection d'instruments de musique traditionnels des terroirs ethnoculturels du pays.
38
+
39
+ Le Musée de la Musique, à Paris, fait partie de la Cité de la musique.
40
+
41
+ Le Musée des instruments à vent, à La Couture-Boussey, centre de facture d'instruments à vent depuis le XVIIe siècle.
42
+
43
+ Le Musée national des instruments de musique de Rome ouvert à Rome en 1964, rassemble une collection exceptionnelle de 3 000 instruments, de l'Antiquité jusqu'à nos jours, couvrant tous les genres musicaux.
44
+
45
+ Le Musée de la musique de Bâle (Musikmuseum en allemand) situé dans l’ancienne prison Lohnhof depuis l’an 2000.
46
+
47
+ Le Musée national de la musique (České muzeum hudby) à Prague est installé dans l’ancienne église Sainte-Marie-Madeleine de style baroque[7]. Il est situé à Malá Strana. Plus de 400 instruments de musique d'époque y sont exposés.
48
+
49
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2746.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,24 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ Un instrument de percussion — souvent appelé simplement percussion, au féminin — est un instrument de musique dont l'émission sonore résulte de la frappe ou du grattage d'une membrane ou d'un matériau résonnant. Les instruments de percussion ont probablement constitué les tout premiers instruments de musique et font partie intégrante de la plupart des genres musicaux. On les trouve en effet depuis la musique traditionnelle jusqu'à la musique classique.
4
+
5
+ Si dans un groupe de musique (rock, folk, pop, jazz, etc.) le batteur n'utilise généralement que quelques éléments de percussions (tambours, cymbales), le percussionniste détient une place à part entière dans les orchestres symphoniques, étant donné la variété des instruments à sa disposition (certaines œuvres peuvent de ce fait nécessiter plusieurs percussionnistes). Utilisés la plupart du temps en complément rythmique, ils sont parfois mis à l'honneur en solistes comme dans la Musique pour cordes, percussion et célesta de Béla Bartók[1] et dans l'Ionisation d'Edgard Varèse.
6
+
7
+ Le percussionniste peut même prendre la place de tout ou partie des joueurs d'autres instruments avec l'arrivée de l'électronique, reprenant avec la boîte à rythmes la position dominante qu'il avait.
8
+
9
+ Les percussions à peau – ou membranophones – sont différents des idiophones. On trouve également dans cette catégorie quelques cordophones, mais cela reste relativement exceptionnel.
10
+
11
+ Le corps humain est l'instrument de percussion par excellence : il est à la fois membranophone, cordophone et idiophone. Pouvant ainsi produire une grande variété de sons synthétiques et naturels, il permet, outre sa composante vocale, d'accéder à la pratique des percussions corporelles de façon universelle.
12
+
13
+ La frappe d'une peau (animale ou synthétique) tendue sur un fût, avec des baguettes ou les mains, engendre un son qui est amplifié par la caisse de résonance et par l'adjonction éventuelle de timbres. La hauteur du son dépend de la taille du fût (par exemple la grosse caisse délivre un son plus grave que la caisse claire) et de la tension de la peau. Les membranophones comptent, entre autres, la caisse claire, la grosse caisse, les toms, le tambour, le tambourin et les timbales.
14
+
15
+ Un idiophone est un instrument à percussion dont le matériau lui-même produit le son lors d'un impact, soit par un accessoire extérieur (comme une baguette), soit par une autre partie de l'instrument. Ce son peut être indéterminé (ex. le Triangle) ou déterminé. Parmi les instruments de cette dernière catégorie on trouve les claviers ou lamellaphones constitués d'une série de lames accordées en bois ou en métal frappées par des baguettes comme le xylophone, le marimba, le steel-drum... .
16
+
17
+ Certains instruments à cordes sont des instruments de percussion car les cordes sont frappées en rythme et permettent de produire un son accordé aux instruments qu'ils accompagnent.
18
+
19
+ Un électrophone est un instrument dont le son est produit par l'oscillation d'un courant électrique et n'est audible que par le biais d'un haut-parleur. Le vibraphone et la batterie électronique en sont un exemple.
20
+
21
+ Dans la liste suivante, on note (M) pour les membranophones, (I) pour les idiophones, (C) pour les cordophones, et (E) pour les électrophones.
22
+
23
+ Sur les autres projets Wikimedia :
24
+
fr/2747.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,92 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
2
+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
4
+
5
+ Une île (anciennement isle[1], ile depuis la réforme de 1990[2]) est une masse de terre entourée d'eau de manière permanente ou parfois de manière temporaire en fonction des marées. L'eau baignant les îles peut être celle d'un océan, d'une mer, d'un lac ou d'un cours d'eau. Les îles peuvent être temporaires (banc de sable, volcans, etc.) ou permanentes, isolées ou groupées avec d'autres îles et peuvent alors former un archipel. Une petite île est parfois désignée sous les termes d'îlet ou d'îlot.
6
+
7
+ Les îles peuvent être reliées à d'autres îles ou à un continent par une chaussée, un pont ou un tunnel ; leur caractère insulaire ne disparaît pas pour autant à l'inverse d'une île reliée de manière naturelle ou non à une autre île ou à un continent par un isthme, un tombolo, une digue ou par isostasie.
8
+
9
+ Une île peut être continentale lorsque c'est le niveau de la mer qui isole un point haut du reste des terres ou que la dérive continentale détache l'île du reste des terres, volcanique, sédimentaire (alluvions, coraux, précipitation chimique, etc), tectonique (émersion du plancher marin) ou artificielle. Elle peut prendre l'aspect d'un véritable continent comme l'Australie ou bien être réduite au simple aspect d'un écueil ou d'un récif.
10
+
11
+ Voici la définition des îles que donne la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 : « Une île est une étendue naturelle de terre entourée d'eau qui reste découverte à marée haute »[3] qui reprenait la définition qu'en donnait, dans son article 10, la Convention sur la mer territoriale et la zone contiguë[4], signée à Genève en 1958. S'il existe une limite séparant une île d'un continent, généralement, elle est fixée à l'Australie. Mais la question de savoir si l'Australie est l'un ou l'autre reste ouverte.
12
+
13
+ Une très petite île est un îlot[5]. Un simple rocher, impropre à l'activité humaine ou à une vie économique propre, n'a pas de zone économique exclusive ni de plateau continental[3].
14
+
15
+ Plusieurs îles proches les unes des autres forment un archipel.
16
+
17
+ Une presqu'île est reliée à une étendue de terre bien plus vaste par un isthme.
18
+
19
+ Certaines îles et presqu'îles sont accessibles à marée basse et perdent alors leur caractère insulaire. Là encore, il est possible de les considérer ou non comme des îles à part entière.
20
+
21
+ Son étymologie latine, insula, a donné l'adjectif « insulaire » ; on dit aussi « îlien ». Au pluriel, le terme « îles » désigne couramment les îles des mers chaudes comme les Antilles ou des archipels d'Océanie. Par extension, le substantif « des îles » désigne quelqu'un ou quelque chose originaire des Antilles[6], bien que l'utilisation de ce terme n'ait aucune cohérence géographique.
22
+
23
+ Les toponymes peuvent conserver la trace d'une ancienne île, comme Lille en France, ou procéder par analogie, telle la région française d'Île-de-France, extension de l'ancien domaine royal des Capétiens, qui n'est pas une île et dont les habitants sont appelés les « Franciliens ».
24
+
25
+ Les rectifications orthographiques de 1990 recommandent l'écriture sans accent circonflexe, soit « ile ».
26
+
27
+ Les îles continentales sont appelées ainsi car elles sont situées sur le même plateau continental que le continent qui leur est proche. Il s'agit donc en fait d'une partie du même continent : c'est la hauteur du niveau de la mer qui fait qu'il s'agit d'une île (c'est le cas de la Grande-Bretagne qui lors de la dernière glaciation n'était pas une île). Certaines îles ne le sont d'ailleurs qu'à marée haute (le mont Saint-Michel ou l'île de Noirmoutier par exemple). Dans ces cas-là, la profondeur de la mer autour d'elles est (relativement) faible. (Voir à ce sujet l'article Île accessible à marée basse.)
28
+
29
+ L'Australie était, il y a des centaines de millions d'années, rattachée à l'Antarctique. Madagascar était rattachée à l'Afrique. Dans ces deux cas, une plaque tectonique s'est déchirée pour en donner deux qui ont divergé progressivement sur la surface du globe à une vitesse de quelques centimètres par an (1 cm par an pendant 100 millions d'années = 1 000 km). C'est aussi le cas de la Corse et de la Sardaigne qui étaient liées au continent européen, il y a plusieurs millions d'années[7].
30
+
31
+ Là, ce sont les laves accumulées par un ou plusieurs volcans qui émergent, par l'accumulation de produits volcaniques, formant l'île. La profondeur de la mer aux alentours peut alors être très grande (plusieurs milliers de mètres). Les exemples au milieu de l'océan ne font partie géologiquement d'aucun continent.
32
+
33
+ Un atoll est une île formée à partir d'un récif corallien qui s'est construit sur une île volcanique érodée et submergée. Par l'accumulation de coraux et polypes sur plusieurs centaines de mètres de hauteur, le récif émerge à la surface de l'eau et forme une nouvelle île. Les atolls ont souvent la forme d'un anneau avec un lagon central et peu profond. Des exemples sont les Maldives dans l'océan Indien et Rangiroa dans le Pacifique.
34
+
35
+ Les îles fluviales apparaissent dans les deltas et dans les cours d'eau. Elles se forment par le dépôt de sédiments à des endroits où le courant perd une partie de son intensité. Certaines sont éphémères et peuvent disparaître lorsque le volume d'eau ou la vitesse du cours d'eau changent tandis que d'autres sont stables et d'une grande longévité.
36
+
37
+ Au niveau des zones de subduction où deux plaques tectoniques convergent des failles inverses et des plis se forment ce qui épaissit la croûte terrestre, et fait remonter le fond de la mer. Ainsi l'île de la Barbade dans les Antilles, est un prisme d'accrétion qui émerge. C'est la même chose pour les îles à l'ouest de Sumatra : Simeulue, Nias… Pour l'île de Nias, le séisme du 28 mars 2005 a soulevé une partie de l'île, augmentant encore un peu plus sa surface.
38
+
39
+ Au niveau de la mer Baltique et des fjords, la fonte, il y a 10 000 ans, d'un glacier qui la recouvrait, a fait remonter la lithosphère (rebond isostatique) faisant émerger de nouvelles terres et des îles comme Bornholm.
40
+
41
+ Les îles artificielles sont construites par remblayage ou par construction de digues. Elles utilisent parfois un ou plusieurs îlots déjà existants.
42
+
43
+ Les lacs de retenue générés par des barrages contiennent parfois des îles.
44
+
45
+ La définition de l'île comme une étendue de terre entourée d'eau conduit à rassembler dans la même catégorie des terres très dissemblables, de l'îlot au continent, dont le degré d'insularité est très variable. Ce degré d'insularité est difficile à définir et s'apprécie différemment selon qu'on s'intéresse à la géographie physique ou humaine, à l'économie et aux transports, ou à la biologie ou à l'écologie.
46
+
47
+ Sous l'angle de la géographie physique, un auteur, François Doumenge, a défini des critères mesurables pour apprécier le degré d'insularité :
48
+
49
+ Cet auteur définit aussi un « indice d'endémisme » qui est le rapport du nombre total de taxons (genres, espèces et sous-espèces) du peuplement insulaire par le nombre des taxons endémiques. Cet indice donne une idée de l'importance de l'endémisme végétal et animal, c'est-à-dire de l'isolement biologique, qui caractérise une île donnée.
50
+
51
+ L'indice d'isolement du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE, 1998), est plus complexe. Il consiste à additionner la racine carrée de la distance de l'île de taille équivalente ou supérieure la plus proche, la racine carrée de la distance de l'archipel le plus proche et la racine carrée de la distance du pays continental le plus proche. Cet indice est le plus élevé (149) pour l'île de Pâques. Il est de 102 pour Tahiti et de 23 pour la Corse.
52
+
53
+ Ces indices ne tiennent pas compte des activités humaines, de l'importance de la population et de l'accessibilité (par exemple présence d'un aéroport international).
54
+
55
+ On peut aussi s'interroger sur la pertinence de l'île en tant qu'objet géographique spécifique. Un chercheur, François Taglioni, a conduit une étude sur les petits espaces insulaires[8] dans le monde afin de revisiter les concepts qui touchent aux îles et aux dynamiques territoriales que cette catégorie d'espaces entretiennent entre eux.
56
+
57
+ Si on suppose que l'île d'Australie est un continent à lui seul, les trois plus grandes îles sont le Groenland (également plus grande île de l'Amérique du Nord), la Nouvelle-Guinée (plus grande île d'Océanie) et Bornéo (plus grande île d'Asie).
58
+
59
+ Madagascar est la plus grande île de l’Afrique (4e du monde) ; la Grande-Bretagne est la plus grande de l’Europe (9e du monde) ; la plus grande île d'Amérique du Sud est la grande île de la Terre de Feu (29e du monde) ; celle d'Antarctique est l'île Alexandre-Ier (30e du monde).
60
+
61
+ Le nombre d'îles dans le monde serait évalué à près de 300 000 (trois cent mille) en prenant en compte leur variabilité de taille allant de celle d'un continent, comme l'Australie, à quelques kilomètres carrés comme les îlots coralliens.
62
+
63
+ L'étude des îles a influencé Charles Darwin et beaucoup d'écologues et a fondé certaines théories d'écologie du paysage, dont celle de l'insularisation écologique.
64
+
65
+ Les îles vraies ne peuvent abriter que peu d'espèces quand elles sont petites. À partir d'une certaine étendue, des facteurs importants de biodiversité, notamment par l'endémisme, peuvent permettre d'abriter une multitude d'espèces.
66
+
67
+ Dans un réseau écologique, elles peuvent servir de « gué » pour les espèces qui savent voler ou qui ont de bonnes capacités colonisatrices sur l'eau ou dans l'air. Les espèces qui y vivent y sont souvent plus petites - des éléphants nains vivaient par exemple en Corse et en Sardaigne jusqu'à ce que ces îles soient colonisées par l'Homme.
68
+
69
+ À titre d'exemple, dans le vaste domaine biogéographique qu'est le Bassin méditerranéen (trois millions de km2 environ[9]), les îles et îlots ne sont que 4 % (103 000 km2) environ des surfaces émergées[10], avec 4 000 îlots de moins de 10 km2 et 162 îles de 10 km2 et plus, répartis d'une manière non homogènes, où la biodiversité a particulièrement régressé mais constitue encore un réservoir remarquable.
70
+
71
+ Le concept d'île est également utilisé pour métaphoriquement décrire tout « isolat biogéographique » dans lequel des populations d'êtres vivants se trouvent isolés, formant des îles au sens biologique du terme. Quand ce processus est en cours dans un contexte de fragmentation écologique, on parle d'« insularisation écologique ».
72
+
73
+ Un partenariat international a été initié pour aider les îles à échanger et se faire entendre en matière d'environnement, dans le cadre de la convention mondiale sur la biodiversité (Rio, juin 1991), dit « Global Island Partnership » (ou GLISPA)[11].
74
+
75
+ Les systèmes écologiques insulaires ou insularisés (îles vraies ou prises au sens de l'écologie du paysage) sont souvent simplifiés, et donc plus vulnérables aux perturbations, notamment anthropiques[12]. En particulier les introductions d'espèces (volontaires ou involontaires) y sont souvent cause d'invasion biologique perturbant gravement les équilibres écologiques insulaires[13] ce qui a entraîné la disparition de nombreuses espèces depuis quelques siècles. Höner et Greuter ont montré en 1988 que ces invasions n'affectent pas que les îlots, mais aussi les grandes îles comme Madagascar[14], la Nouvelle-Zélande[15] ou l'Australie.
76
+
77
+ De nombreuses îles étaient « désertes » (non habitées par l'homme) au moment de leur découverte par les Européens.
78
+ C'est le cas de Madère, des Açores, de l'île Maurice, de La Réunion, des Seychelles, de Sainte-Hélène…
79
+
80
+ D'autres étaient habitées, mais leurs premiers occupants furent exterminés ou assimilés par les colonisateurs : c'est le cas des Guanches aux îles Canaries, des Indiens caraïbes dans les Antilles ou en Jamaïque, des Indiens Onas de la Terre de Feu, des aborigènes en Tasmanie.
81
+
82
+ En Europe de l'Ouest, vers 3000 av. J.-C., des agriculteurs ont colonisé la plupart des petites îles du nord-ouest de l'Europe. Ils ont dû transporter par mer leurs graines, plants et animaux domestiques et l'ont parfois fait sur de longues distances. Ils ont adapté aux îles et à l'environnement marin certaines techniques d'élevage[16]. Au Mésolithique, beaucoup des îles européennes étaient déjà cultivées ou exploitées par des éleveurs, de manière très différente selon les cas[16]. Des analyses isotopiques zooarchéologiques laissent penser que l'alimentation humaine a d'abord été fortement tributaire d'aliments d'origine marine (poissons, fruits de mer (des amas coquillers le montrent), mammifères marins...), puis au Néolithique les cas sont plus contrastés (des amas de coquillages sont encore trouvés, de même que des restes de poissons, oiseaux et mammifères marins, mais des preuves isotopiques montrent qu'ils n'étaient plus qu'une contribution mineure à l'alimentation, soit que les progrès de l'agriculture aient permis des reports vers les fruits, légumes et viandes d'élevage, soit que les ressources marines les plus faciles à atteindre aient déjà été surexploitées[16]. Les bovins, ovins et porcins sont les plus présents parmi les animaux élevés. À la fin du Néolithique, même les îles les plus périphériques du nord-ouest de l'Europe ont été exploitées, et elles l'ont principalement été pour leurs ressources terrestres, plus que marines[16]. Ce document présente des données à partir de sites sélectionnés dans l'ouest de la France et dans les Orcades et tente ensuite de donner quelques explications possibles pour les modèles observés d'utilisation de petites îles à l'époque néolithique[16].
83
+
84
+ L'isolement, terme dont l'étymologie est rattachée à « île » par l'intermédiaire de l'italien isola, et la solitude sont souvent recherchés dans les îles, que ce soit volontaire ou non :
85
+
86
+ Des établissements pénitentiaires ont été installés dans des îles pour limiter les possibilités d'évasion[17] :
87
+
88
+ L'île paradisiaque est un concept très ancien. Dans les civilisations anciennes, comme chez les Grecs, si les dieux vivent dans une île, c'est bien qu'il s'agit d'un lieu privilégié. L'île est ainsi devenue le support du Paradis. Au Moyen Âge, on situe le jardin d’Éden sur une île et on part à la recherche du Paradis sur Terre. Sa recherche est le cadre de nombreuses légendes et histoires. Au XVIe siècle, l'être humain se sert du cadre de l'île afin d'y décrire une société idéale, l'Utopie. Ultérieurement, les romanciers utiliseront l'île comme cadre de leurs romans pour que leur Robinson Crusoé y aborde et y vive en retrait de la société durant une certaine période. Ce concept des robinsonades a été repris de nos jours par le tourisme, pour en faire le lieu privilégié pour nos vacances qui font de nous de nouveaux Robinsons modernes. L'île support du rêve est ainsi devenue un des thèmes récurrents des publicités.
89
+
90
+ Plans, profils, cartes manuscrites et imprimées sont conservés au département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France.
91
+
92
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2748.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,69 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ L'insuline (du latin : insula « île ») est une hormone protéique sécrétée par les cellules β des îlots de Langerhans dans le pancréas, ainsi que dans les corps de Brockmann de certains poissons téléostéens[2]. Elle a un effet important sur le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines en favorisant l'absorption du glucose présent dans le sang par les cellules adipeuses, les cellules du foie et celles des muscles squelettiques. Le glucose absorbé par ces tissus est converti en glycogène ou en triglycérides, voire en les deux à la fois dans le cas du foie. La libération de glucose par le foie dans le sang est très fortement limitée par un taux sanguin élevé en insuline[3]. Cette hormone joue de ce fait, avec le glucagon, un rôle majeur dans la régulation des substrats énergétiques, dont les principaux sont le glucose, les acides gras et les corps cétoniques. Dans le couple que forment l'insuline et le glucagon, l'insuline a le rôle principal chez les mammifères : son absence est fatale dans un délai de quelques mois. Dans d'autres espèces, en particulier chez les oiseaux, c'est l'inverse : le glucagon est l'hormone principale.
4
+
5
+ Globalement, l'action de l'insuline est souvent résumée par son effet hypoglycémiant (baisse du taux de glucose dans le sang). Il est probablement plus juste de dire que l'insuline est sécrétée en fonction de l'état nutritionnel et de l'activité physique, de sorte qu'après les repas, sous l'influence de l'élévation de la glycémie (la concentration de glucose dans le sang), mais aussi sous l'influence directe de la présence des aliments dans le tube digestif, la sécrétion d'insuline est stimulée, ce qui permet le stockage du glucose, produit final de la digestion des aliments glucidiques. D'une manière générale, l'insuline sanguine a pour effet de stimuler l'anabolisme des cellules, ce qui en fait une hormone anabolisante ; à l'inverse, une faible concentration en insuline dans le sang favorise le catabolisme, c'est-à-dire la dégradation des macromolécules biologiques en molécules plus petites.
6
+
7
+ Les diabètes sucrés sont des maladies de la sécrétion d'insuline. Dans sa forme la plus sévère, le diabète insulino-dépendant (ou diabète de type 1) est mortel en quelques mois en l'absence de traitement, dans un tableau caractérisé par l'hyperglycémie, la perte de muscle et de tissu adipeux, et la production massive et non régulée non seulement de glucose mais aussi de corps cétoniques : c'est l'acidocétose diabétique. En Occident, le diabète insulinodépendant est une maladie qui n'est que très rarement fatale, grâce à l'insuline, médicament que les diabétiques doivent s'injecter plusieurs fois par jour. Ce n'est pas le cas dans la plupart des pays de l'Afrique subsahélienne où l'insuline médicament fait souvent défaut.
8
+
9
+ Les insulines humaines obtenues par génie génétique sont, contrairement aux anciennes insulines prélevées chez le porc, d'une stabilité telle que depuis 2010 beaucoup de patients insulinotraités ne sont pas des patients insulinodépendants : l'usage de l'insuline évite une fatigue à long terme des reins observée avec les médicaments tels que la metformine.
10
+
11
+ Le rôle du pancréas dans la maladie diabétique a été découvert par Oskar von Minkowski[4],[5], en 1889 à Strasbourg, lorsque son assistant lui a signalé que les chiens opérés la veille avaient soif et que leurs urines attiraient les mouches… La destruction des îlots de Langerhans a été identifiée peu après, chez le diabétique[6]. Les travaux des physiologistes du début du XXe siècle, influencés par Claude Bernard, ont permis d'établir le concept de sécrétion par le pancréas d'une substance permettant de réguler l'utilisation du glucose. Plusieurs chercheurs ont préparé des extraits de pancréas dans le but de purifier un extrait qui pourrait avoir une utilité thérapeutique chez les diabétiques. Nicolae Paulescu a été un précurseur important, mais ses préparations peu purifiées n'étaient pas utilisables. Les meilleurs extraits ont été préparés par Frederick Grant Banting avec l'aide de Charles Best, un étudiant en médecine, dans le laboratoire de John James Rickard Macleod au cours de l'été 1921 à Toronto. Le premier produit, préparé par Banting et Best, peu actif et très impur, a ouvert la voie au traitement du diabète grâce au travail magistral et ultra-rapide de J. B. Collip, un biochimiste, qui a, en quelques semaines, préparé un extrait relativement pur et utilisable à des fins thérapeutiques. Il est testé chez l'être humain pour la première fois en 1922[7]. Banting et Macleod ont été, dès 1923, les lauréats du Prix Nobel de physiologie et de médecine, récompensant leurs travaux.
12
+
13
+ L'histoire a retenu le nom du premier diabétique ayant reçu les préparations de Banting et Best, puis celle purifiée par Collip : le 11 janvier 1922, Léonard Thompson, un adolescent de 14 ans, sur le point de mourir à l'hôpital général de Toronto (en), reçoit une première injection qui fera baisser un peu et très transitoirement la glycémie, et sera suivie d'un abcès au point d'injection, dû aux impuretés de la préparation[8]. Quelques jours plus tard, l'injection d'un produit plus pur a des effets indiscutables sur la glycémie et les symptômes : l'efficacité de l'hormone venait d'être prouvée chez l'être humain.
14
+
15
+ Les premières insulines étaient purifiées à partir de pancréas de bœuf et de porc. Dans les années 1930, diverses préparations ont permis d'obtenir des formes d'action prolongée de l'insuline par cristallisation en présence de zinc, ou prolongation de temps de résorption sous la peau par l'adjonction de protamine (insuline NPH, préparée par Hagedorn).
16
+
17
+ Depuis le début des années 1980, les insulines sont synthétisées par des organismes génétiquement modifiés. La plupart des pays ont ainsi abandonné la préparation d'insuline à partir de pancréas de bœuf dans les suites de la maladie de la vache folle, quoiqu'aucun cas de transmission de virus ou prion par l'insuline n'ait jamais été observé.
18
+
19
+ Les lieux de stockage du glucose sont les muscles, le tissu adipeux et le foie. En cas d'abondance alimentaire, l'insuline stimule aussi la conversion des glucides en acides gras, en vue de leur stockage dans le tissu adipeux. Dans cette situation d'abondance alimentaire, après les repas, l'insuline bloque la production de glucose par le foie. Par la mise en stock du glucose alimentaire et l'arrêt de la production de glucose par le foie, la glycémie baisse. À distance des repas, la baisse de la sécrétion de l'insuline permet la libération des stocks de glucose (glycogénolyse du foie) et la production de novo de glucose par le foie (néoglucogenèse). Cette production de novo de glucose par le foie ne peut se prolonger car elle utilise directement les muscles, plutôt que les réserves énergétiques quantitativement bien plus importantes du tissu adipeux.
20
+
21
+ Lors du jeûne prolongé (au-delà de quelques jours chez l'adulte, mais seulement quelques heures chez le nouveau-né et le nourrisson), la poursuite de la baisse de l'insuline permet la production des corps cétoniques, ce qui permet l'épargne musculaire, car les corps cétoniques sont dérivés des acides gras du tissu adipeux. L'insuline a par ailleurs des effets importants sur le métabolisme des protéines : elle inhibe la dégradation des protéines et favorise la captation des acides aminés. Enfin, elle inhibe la lipolyse et favorise la lipogenèse, c'est-à-dire la fabrication de triglycérides à partir d'acides gras. En résumé, l'insuline est aussi l'hormone qui permet le stockage de graisses.
22
+
23
+ Au-delà de son effet immédiat sur la régulation des flux de substrats, l'insuline a des effets à plus long terme sur la croissance ; c'est une hormone anabolisante. Il est ici intéressant de souligner la forte homologie entre l'insuline et le principal facteur de la croissance, l’insulin-like growth factor (IGF-1), ou « facteur de croissance similaire à l'insuline ». L'insuline en tant que molécule de signalisation de la présence d'aliments dans le tube digestif peut être assimilée à une hormone de l'abondance, signalant le surplus énergétique permettant la croissance. L'insuline a des effets anabolisants directs, par son action sur les métabolismes des glucides, protéines et lipides, mais aussi indirects, par la régulation des protéines porteuses de l'IGF-1.
24
+
25
+
26
+
27
+ GENATLAS • GeneTests • GoPubmed • HCOP • H-InvDB • Treefam • Vega
28
+
29
+ L'insuline est une hormone constituée de 2 chaînes polypeptidiques reliées entre elles par 2 ponts disulfures et 1 pont disulfure intrachaîne dans la chaine A : une chaîne A de 21 acides aminés, et une chaîne B de 30 acides aminés. La structure de l'insuline a été déterminée par Frederick Sanger. Ce fut l'objet du premier de ses deux prix Nobel, en 1958. L'insuline est produite par les cellules β des îlots de Langerhans du pancréas sous la forme d'une pré-pro-insuline constituée d'une seule chaîne peptidique, dont deux fragments, le peptide signal (23AA N-ter) est éliminé par l'action d'une enzyme, la signal peptidase qui va cliver le peptide signal entraînant la création des trois ponts disulfures, on obtient la pro-insuline qui subira l'élimination du peptide C par une autre enzyme, la PC1, ce qui va libérer un fragment central, tandis que les deux chaînes néoformées vont rester associées grâce aux ponts disulfures : enfin l'extrémité C-Terminale d'une des chaines va être clivée par l'action d'une carboxypeptidase E (CPE) pour devenir l'insuline sous sa forme mature, et donc active. La proinsuline a une structure très voisine de celle des deux principaux facteurs de croissance, IGF-1 et IGF-2, et des concentrations élevées de ces hormones permettent des effets biologiques par signalisation après liaison aux récepteurs des autres : hypoglycémie lors de sécrétion massive d'IGF-1 et d'IGF-2 par des tumeurs. L'insuline circule à des concentrations de l'ordre de la nanomole par litre.
30
+
31
+ Dans chaque cellule β l'insuline est synthétisée dans le réticulum endoplasmique puis modifiée par l'appareil de Golgi avant d'être libérée par exocytose et de passer dans le sang.
32
+
33
+ Le glucose sanguin filtre à travers le capillaire dans le liquide interstitiel qui baigne les cellules β des îlots de Langerhans. La concentration de glucose autour des cellules β est donc la même que dans le sang. La cellule importe le glucose par un transporteur non saturable GLUT2 (les autres cellules du corps ont un récepteur rapidement saturé). La concentration de glucose intracellulaire reflète donc celle du sang. L'entrée du glucose dans la cellule bêta est immédiatement suivie de sa phosphorylation par une hexokinase spécifique, la glucokinase, dont les caractéristiques cinétiques jouent un rôle important dans le couplage glycémie/insulinosécrétion (la perte de 50 % de l'activité de la glucokinase est la cause d'une forme particulière de diabète, le MODY-2). Le métabolisme du glucose dans la cellule β augmente le rapport ATP/ADP. Cela induit la fermeture d'un canal potassique sensible à cette augmentation de la quantité d'ATP. Si les ions K+ (potassium) cessent de sortir, cela dépolarise la cellule β qui est une cellule excitable puisqu'elle a une activité électrique dès que les concentrations en glucose extracellulaire dépassent 5 mmol·L-1. Cette dépolarisation ouvre des canaux calciques sensibles au voltage : le calcium entre dans la cellule et déclenche l'exocytose des vésicules contenant de l'insuline.
34
+
35
+ L'insuline est administrée soit en continu par perfusion intraveineuse ou sous-cutanée (par l'intermédiaire d'une pompe à insuline), soit en discontinu par une ou plusieurs injections quotidiennes sous-cutanées, ce qui apparaît comme une contrainte pénible à de nombreux patients.
36
+
37
+ Cela dépend de la personne, de son poids, de sa taille et d'autres éléments.
38
+
39
+ On distingue classiquement les insulines suivant leur délai et leur durée d'action : « rapide », « lente » et « semi-lente » ou des « mix » rapides et semi-lentes.
40
+
41
+ L'allongement du délai d'action se fait essentiellement par adjonction de zinc ou de protamine dans la solution d'insuline, permettant la formation de cristaux ou de précipités dont la diffusion vers le sang est beaucoup plus lente.
42
+
43
+ Les préparations modernes d'insuline font appel à des molécules analogues de l'insuline, dont l'efficacité a été conservée mais dont la cinétique de résorption est modifiée. On dispose ainsi d'analogues dont la vitesse de passage du tissu sous-cutané vers le sang est accélérée (analogue « ultrarapide », dont la lispro (en), l'aspart (en) et la glulisine (en)), et d'analogues dont la vitesse de résorption est réduite par précipitation dans le tissu sous-cutané, que ce soit en présence de zinc (analogue détémir (en)) ou par modification du point isoélectrique (analogue glargine (en)).
44
+
45
+ L'insuline paraît être utilisée comme dopage par des sportifs de disciplines diverses[14],[15] dont les cyclistes et les culturistes. Cette technique est cependant hautement dangereuse, car elle peut exposer à une hypoglycémie dont les conséquences peuvent être sévères[15] et, à long terme, elle peut provoquer un diabète de type 2, voire la mort.
46
+
47
+ En football, l'insuline fut massivement employée dans les équipes espagnoles au cours des années 1990 et au début des années 2000, sans jamais qu'aucun joueur ne soit pris, faute de contrôles sérieux[16]. En cyclisme, Marco Pantani fut lui aussi testé positif à cette substance en 2002[17]. Le culturisme est aussi une activité où l'emploi détourné d'insuline est présent[18].
48
+
49
+ À l'inverse, un défaut intentionnel d'insuline pour une personne insulino-dépendante entraîne une perte de poids, mais qui ne va pas sans conséquences sur sa santé dans son ensemble (notamment hyperglycémie, augmentation des corps cétoniques). Ce comportement est généralement appelé "diaboulimie"[19],[20].
50
+
51
+ L'insuline est assez résistante mais reste un produit biologique dont la qualité peut se dégrader dans le temps ou du fait d'une forte chaleur ou du froid, quelle que soit sa forme (flacon, cartouches, stylos ou pistolets injecteurs d'insuline, pompes).
52
+
53
+ L'insuline non entamée doit être conservée au réfrigérateur de préférence dans le bac à légumes, mais en aucun cas dans un congélateur dont la température inférieure à 0 °C détruirait de façon irréversible[Comment ?] les propriétés hypoglycémiantes de l'insuline.
54
+
55
+ L'insuline entamée peut être conservée à température ambiante plusieurs semaines. Comme l'insuline non entamée, elle ne doit jamais être mise en contact avec des températures inférieures à 0 °C. Par ailleurs, des températures supérieures à 25 °C - 30 °C ou une exposition à la lumière peuvent réduire un peu l'efficacité de l'insuline. En 2017, il n'existe pas d'indicateur de péremption autre que la date mentionnée sur le stylo piqueur, qui n'est valable que si l'insuline a été conservée à température fraîche.
56
+
57
+ L'insuline est l'une des 20 protéines humaines connues pour pouvoir former des fibres amyloïdes in vitro. La formation de ces fibres est principalement liée au pH, à la température et à la surface des matériaux auxquels l'insuline est exposée[21].
58
+
59
+ Bien que l'agrégation amyloïde de l'insuline n'ait jamais été observée in vivo chez l'humain, des dépôts localisés de fibres amyloïdes d'insuline ont été observés près du site d'injection chez des patients diabétiques[22]. La formulation de l'insuline thérapeutique permet de réduire son agrégation.
60
+
61
+ L’agrégation de l'insuline in vivo existe néanmoins chez d'autres mammifères, des rongeurs Cavimorphes chez qui la structure de l'insuline est différente[23]. Octodon degus en particulier est utilisé comme organisme modèle pour l'étude du diabète.
62
+
63
+ L'insuline fut utilisée comme traitement psychiatrique de choc : expérimentée autour de 1933, en Autriche, puis en France, cette cure dite « choc insulinique » ou « cure de Sakel » (d'après le nom de son inventeur, le Dr Manfred Sakel), fut proposée en France dès l’année 1936, et reprise après la Seconde Guerre mondiale. Le traitement fut rendu obsolète par l'arrivée (en 1952 en France) des psychotropes[24].
64
+
65
+ L'insuline fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en avril 2013)[25].
66
+
67
+
68
+
69
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2749.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,137 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ Intel Corporation est une entreprise américaine fondée le 18 juillet 1968 par Gordon Moore, Robert Noyce et Andrew Grove. Elle est le premier fabricant mondial de semi-conducteurs si on se fonde sur le chiffre d'affaires. Elle fabrique des microprocesseurs — c'est d'ailleurs elle qui a créé le premier microprocesseur x86 —, des cartes mères, des mémoires flash et des processeurs graphiques notamment.
4
+
5
+ Intel est cotée au Nasdaq sous le sigle INTC. Sa capitalisation boursière s'élève à 254,88 milliards de dollars (en date d'octobre 2018) avec pour principal concurrent Advanced Micro Devices (AMD).
6
+
7
+ Le 18 juillet 1968, Gordon Moore, Robert Noyce et Andrew Grove, trois docteurs en chimie et en physique issus du monde de l'électronique numérique, décident de quitter leur précédente entreprise Fairchild Semiconductor (société de conception et fabrication de circuits intégrés inventés par Robert Noyce) pour cofonder la société Intel[5] à Santa Clara.
8
+
9
+ En 1971, trois ans à peine après sa fondation, Intel invente pour son premier gros client japonais, le fabricant de calculatrices Busicom, le microprocesseur[6] (l'Intel 4004 de Marcian Hoff, 4 bits et 2300 transistors).
10
+
11
+ Intel commercialise en produit phare la série des microprocesseurs dite x86 utilisée par les compatibles PC depuis 1981 avec pour produit le plus vendu la série des Pentium[Quand ?].
12
+
13
+ En 1974, Intel ouvre son premier centre de design et développement à l'extérieur des États-Unis à Haïfa en Israël. Le fondeur, par sa démarche, commence à intéresser des constructeurs réfléchissant à des machines moins coûteuses et moins encombrantes face au quasi monopole IBM sur les mainframes (IBM n'était alors menacé que sur le segment de marché moins important des mini-ordinateurs).
14
+
15
+ En 1985, le premier complexe Intel (FAB8) de fabrication de microprocesseurs et mémoires à l'extérieur des États-Unis devient opérationnel à Har Hotzvim à Jérusalem[7]. En 1977, lors d'une école d'été de l'AFCET, François Anceau explique qu'Intel, qui a d'abord utilisé à son profit, puis éliminé commercialement à partir du 80386 les secondes sources de ses processeurs possède tout pour devenir un géant de l'envergure d'une IBM[8]
16
+
17
+ Pendant les années 1980, Intel n'était pas le géant qu'on connaît en 2015 Il n'était par exemple que le 10e plus grand fabricant de circuits intégrés en 1987, loin derrière l'industrie japonaise avec à leur tête NEC Semiconductors. C'est dans les années 1990 qu'elle devient le plus gros fabricant de microprocesseurs et de circuits intégrés avec l'avènement du marché des micro-ordinateurs compatibles PC à base de microprocesseurs x86 pentium puis la gamme des Pentium. Intel devient alors no 1 en développement et industrialisation de microprocesseurs et contribue par ses produits à la très forte hausse des sociétés de technologie de la seconde partie des années 1990.
18
+
19
+ En mars 2003, Intel crée la plateforme Centrino (aussi appelé « Centrino Mobile Technology »)[9].
20
+ Après plusieurs évolutions liées essentiellement à l'évolution des processeurs, Intel lance la plateforme Centrino 2 en septembre 2009.
21
+
22
+ Le 10 janvier 2006, Apple munit sa gamme iMac de microprocesseurs Intel Core Duo.
23
+
24
+ Le 2 février 2006, Intel lance le label Viiv conçue pour simplifier l'accès et la gestion des nouveaux contenus numériques : jeux, photos, musiques, film et télévision. Sur compatible PC, elle fonctionne en association avec Windows Media Center. Viiv constitue un ensemble de recommandations qui vont donner droit à un logo, que les constructeurs pourront placer sur leurs machines afin que les utilisateurs sachent que celles-ci sont bien adaptées à une utilisation multimédia.
25
+
26
+ Toutefois ce logo est à double tranchant, car il signifie aussi que la gestion des droits numériques (DRM) et la technologie NGSCB (ex-Palladium) qui l'accompagne (qui permet un effacement automatique des contenus et logiciels non autorisés) sont également présents, ce qui peut prohiber l'usage, voire la simple conservation sur son disque dur, de logiciels ou contenus de source hasardeuse, le tout sans préjudice de sanctions ultérieures éventuelles. Ce qui explique sans doute une des raisons de l’échec commercial de ce label.
27
+
28
+ Le 6 septembre 2006, Apple équipe ses iMac de Core 2 Duo[10].
29
+
30
+ Le 3 juin 2009, Intel annonce l'acquisition de Wind River éditeur du système d’exploitation temps réel VxWorks, au coût d'environ 884 millions USD[11].
31
+
32
+ Le 19 août 2010, Intel rachète l'entreprise de sécurité McAfee pour 7,68 milliards USD (5,97 milliards d'euros)[12]. Le 14 septembre 2010, Intel lance officiellement AppUp, une plate-forme stockant des applications pour les ordinateurs équipés de puces Atom[13].
33
+
34
+ Intel annonce le 19 octobre 2010 6 à 8 milliards d'investissements dans des sites de production de nouvelle génération[14].
35
+
36
+ En 2013, Intel prend la 4e position dans le classement des entreprises mondiales les plus innovantes par Booz & Company car l'entreprise a dépensé 10,1 milliards de dollars en 2013 en Recherche et développement, soit environ 19 % de son chiffre d'affaires[15].
37
+
38
+ En avril 2014, Intel annonce un investissement de 4,1 milliards d'euros pour moderniser son usine de microprocesseurs à Kiryat Gat (sud d’Israël)[16]. En décembre 2014, Intel annonce un investissement d'1,6 milliard de dollars sur 15 ans dans son usine de Chengdu. L'objectif pour l'entreprise est de se positionner sur le marché du mobile[17].
39
+
40
+ En janvier 2015 Intel engage 25 millions de dollars dans l'entreprise de lunettes connectées Vuzix, poursuivant ainsi son investissement dans l'informatique portable[18].
41
+
42
+ Le 1er juin 2015, Intel annonce le rachat de l'entreprise américaine Altera, employant 3 000 personnes, spécialisée dans les composants électroniques reprogrammables, pour 16,7 milliards de dollars[19],[20]. En octobre 2015, Intel acquiert les microprocesseurs pour mobile de VIA Technologies pour un montant estimé à 100 millions de dollars[21].
43
+
44
+ En avril 2016. Intel annonce 12 000 licenciements d'ici 2017 dans le cadre d'une restructuration visant à diversifier son activité[22].
45
+
46
+ En août 2016, Intel annonce qu'il va produire des puces d'architecture ARM dans ses propres usines de fabrication grâce à un accord avec ARM Ltd. Ceci confirme l'échec de sa propre gamme de produits à destination des smartphones[23].
47
+
48
+ En septembre 2016, Intel fait l'acquisition de Movidus spécialisé dans l’analyse d’image en temps réel afin de renforcer sa position dans le secteur de la réalité virtuelle de haute technologie[24]. Le même mois, Intel annonce la vente d'une participation de 51 % dans McAfee au fonds d'investissement TPG pour un montant débattu mais estimé à 1,1 milliard de dollars, soit une importante moins-value par rapport à son acquisition de McAfee en 2010 pour environ 7,7 milliards de dollars[25],[26],[27].
49
+
50
+ En 2017, Intel a annoncé le rachat de la société israélienne Mobileye, spécialisée dans les capteurs intelligents pour l'automobile, pour un montant de 14,3 milliards d'euros[28].
51
+
52
+ En octobre 2018, Micron annonce l'acquisition de sa coentreprise IM Flash Technologies qu'il détenait à parts égales avec Intel, pour 1,5 milliard de dollars, en plus d'une reprise de dette de 1 milliard[29]. En janvier 2019, Intel lance une offre d'acquisition sur l'entreprise israélienne Mellanox, entreprise de semi-conducteur spécialisée dans les serveurs, pour 6 milliards de dollars[30], mais son offre est battue par celle de Nvidia. En juillet 2019, Intel annonce la vente de sa division de puces modem pour mobile et ses 2 200 salariées pour 1 milliard de dollars[31]. En décembre 2019, Intel annonce l'acquisition de Habana Labs, une entreprise israélienne spécialisée dans les puces pour l'intelligence artificielle, pour 2 milliards de dollars[32].
53
+
54
+ Le siège social qui porte le nom de Robert Noyce est basé à Santa Clara dans la Silicon Valley en Californie aux États-Unis.
55
+
56
+ Intel possède ses propres usines contrairement à son principal concurrent, AMD[55].
57
+
58
+ Intel possède 6 usines de fabrication de Wafer (en Arizona[56], au Nouveau-Mexique[57], en Oregon[58], en Irlande[59], en Israël[60] et en Chine[61]) et 3 usines d'assemblage final et de test (en Chine[62], au Viêt Nam[63] et en Malaisie[64])[65].
59
+
60
+ Liste des principaux actionnaires au 17 octobre 2019[66].
61
+
62
+ La marque Pentium est utilisée depuis 1993. La marque Celeron est utilisée depuis 1998 pour les microprocesseurs d'entrée de gamme. La marque Xeon est utilisée depuis 1998 pour les microprocesseurs destinés aux serveurs et stations de travail.
63
+
64
+ Le 3 janvier 2006, Intel met un terme à la marque Pentium, apparue en 1993, pour laisser place au Core. Lequel sera décliné en Solo pour les processeurs simple cœur et Duo pour les puces double cœurs. La marque Pentium a été reprise avec les Pentium E (Conroe), sortis le 3 juin 2007.
65
+
66
+ En mars 2006, Intel annonce la sortie début 2007 d'un processeur quadri-cœurs : le Clovertown.
67
+
68
+ Le 27 juillet 2006, Intel lance ses nouveaux processeurs basés sur la nouvelle Intel Core Architecture : les Core 2 Duo. Les processeur à cœurs Conroe pour les ordinateurs de bureau, à cœurs Merom pour les ordinateurs portables et à cœurs Woodcrest pour les stations de travail et serveurs. Avec cette architecture Intel met fin aux problèmes de surchauffe connus avec Prescott.
69
+
70
+ Fin novembre 2006, Intel commercialise son premier quadri-cœurs. Ce nouveau processeur apparaîtra sous le nom de Core 2 Quad QX6700. D'autres quadri-cœurs arriveront début 2007.
71
+
72
+ En janvier 2007 Intel annonce sa nouvelle famille de processeurs du nom de Penryn, qui consiste en un die-shrink de l'architecture Conroe des Core 2 Duo, prévu pour sortir dans le courant de l'année, et annonce que son prochain grand saut d'architecture aura lieu en 2008 avec sa prochaine architecture au nom de Nehalem. Cette dernière fera de nouveau appel à l'Hyper threading.
73
+
74
+ En mai 2007, Intel présente sa nouvelle génération pour plate-forme mobile Centrino appelé Santa Rosa. Cela apporte plusieurs améliorations comme le passage du FSB des Merom à 800 MHz, ainsi que de nouveaux systèmes conçus par Intel, visant à augmenter l'autonomie des ordinateurs portables.
75
+
76
+ Fin 2007 apparaît la première génération de puces à 45 nm : Wolfdale héritera de l'architecture Conroe double cœur (die shrink) avec un cache de niveau 2 augmenté à 6 Mio (ainsi que de la nouvelle instruction SSE4). Le Yorkfield sera un die shrink du Kentsfield avec 2x6 Mio de cache de niveau 2.
77
+
78
+ Au premier janvier 2008, Intel annonce faire le ménage parmi ses marques. Core 2 Quad et Core 2 Duo deviennent Core 2, les Pentium D et Pentium Dual Core deviendront Pentium[67]. Par ailleurs, la marque Atom est utilisée depuis 2008 pour les microprocesseurs destinés aux netbooks, nettops, tablettes électroniques et mobiles multifonctions. La marque Core M est utilisée depuis 2014 pour les microprocesseurs destinés aux ultrabooks.
79
+
80
+ La firme annonce ensuite :
81
+
82
+ La stratégie tic-tac (en anglais Tick-Tock[68]) est utilisée entre 2007 et 2016, et est rétroactivement appliquée aux processeurs de 2006 (65 nm).
83
+ Elle consiste à alterner les nouvelles microarchitectures (tac) à finesse de gravure inchangée et les nouvelles finesses de gravure (tic) à architecture théoriquement inchangée, bien qu’en pratique les die shrink ne sont pas exempts de nouvelles fonctions[69].
84
+ Cette stratégie connaît une première entorse en 2014, avec deux « rafraîchissements » (en anglais refreshes) de la microarchitecture Haswell avant application du tic.
85
+ Le tac suivant (Skylake) sera lui aussi suivi d’optimisations (en anglais optimizations) et marquera le remplacement du modèle tic-tac à deux étapes par le modèle processus-architecture-optimisation à trois étapes (en anglais Process-Architecture-Optimization), annoncé par Intel en mars 2016[70].
86
+ L’étape processus correspond à l’étape tic (die shrink), l’étape architecture correspond à l’étape tac (nouvelle microarchitecture), et l’étape optimisation officialise l’étape rafraîchissement inattendue de 2014.
87
+
88
+ commercialisées
89
+
90
+ Intel produit des cartes mères à base de ses chipsets.
91
+ En janvier 2013, Intel annonce l'arrêt de ses ventes de cartes mères pour ordinateur de bureau[73],[74].
92
+
93
+ En janvier 2006, Intel et Micron créent une coentreprise, IMFT (en), dans le but d'unir leurs forces de développement et de production de mémoire NAND (mémoire flash). Aujourd'hui, IMFT est l'une des entreprises les plus puissantes et innovantes dans ce domaine[75].
94
+
95
+ SM2256
96
+
97
+ 560/480
98
+
99
+ SM2256
100
+
101
+ 560/480
102
+
103
+ Logo Intel du 18 juillet 1968 au 29 décembre 2005
104
+
105
+ Logo Intel Inside de 1991 au 29 décembre 2005
106
+
107
+ Logo Intel depuis le 30 décembre 2005
108
+
109
+ Le premier logo Intel est resté inchangé pendant 37 ans. À partir de 1991, malgré l'apparition du slogan « Intel Inside », il est encore le logo de la société. Ce dernier ne sera redessiné que le 30 décembre 2005.
110
+
111
+ Intel domine très largement le marché des processeurs pour serveurs, avec une part de marché qui dépasse en 2015 les 95 %[131].
112
+
113
+ Le principal concurrent d'Intel est AMD, autre entreprise concevant et construisant des microprocesseurs. Les processeurs d'AMD sont compatibles avec les processeurs Intel puisqu'ils utilisent le même jeu d'instructions : un programme conçu pour fonctionner sur un processeur Intel fonctionne également avec un processeur AMD et inversement. Ces deux entreprises se partagent presque totalement le marché des processeurs x86.
114
+
115
+ La relation entre les deux entreprises est complexe : en 1982, Intel a accordé à AMD une licence pour produire les processeurs 8086 et 8088, afin de renforcer la position de son architecture sur le marché. À la suite d'une bataille légale, AMD obtient en 1995 le droit de produire des processeurs basés sur l'architecture IA-32, initialement développée par Intel. AMD conçut en 2003 l'architecture 64 bits AMD64, totalement compatible avec l'IA-32, ce qui lui permit d'atteindre une part de près de 25 % sur le marché des microprocesseurs x86. Cette architecture fut adoptée par Intel quelques années plus tard après le demi-échec de sa propre formule 64 bits Itanium, incompatible avec IA-32[132]. En mars 2012, la part de marché d'AMD dans ce marché s'élevait à environ 19 %, celle d'Intel à 80 %[133].
116
+
117
+ D'autres entreprises ont produit des processeurs compatibles Intel, notamment VIA Technologies.
118
+
119
+ Durant les années 2010, les processeurs ARM concurrencent les processeurs Intel par le bas, basse puissance de calcul et basse consommation électrique. Dans l'électronique embarquée des smartphones par exemple, ces puces chauffant peu sont très utilisées.
120
+
121
+ Par ailleurs, les géants d'Internet (Google, Facebook, Amazon, Alibaba...) lancent depuis 2015 des initiatives afin d'amoindrir leur dépendance à Intel[131].
122
+
123
+ Intel fut plusieurs fois poursuivi pour abus de position dominante, notamment au Japon en 2005 et en Corée du Sud en 2006[134] pour être finalement condamnée à une amende d'1,06 milliards d'euros par la Commission européenne en mai 2009[135].
124
+
125
+ Le 4 novembre 2009 le ministre de la justice de l'État de New York, Andrew Cuomo, a annoncé qu'il poursuivait le numéro un des micro-processeurs Intel pour pratiques anticoncurrentielles, l'accusant d'exercer des pressions sur les fabricants d'ordinateurs pour que ceux-ci utilisent ses produits.
126
+
127
+ Le procureur général de New York a déposé une plainte contre Intel, l'accusant de « corruption et de coercition pour maintenir sa position sur le marché »[136]. Le procureur affirme notamment que des fabricants (Dell, HP...) ont reçu des commissions pour ne pas commercialiser de PC utilisant des puces d'AMD, le concurrent d'Intel. Hewlett Packard a par ailleurs subi des pressions lorsqu'il a évoqué l'idée de promouvoir des produits AMD[137].
128
+
129
+ Afin d'éviter toute nouvelle attaque, Intel concède à payer à AMD 1,25 milliard de dollars en 2009[138] afin que le CO de AMD (Leonardo Travassos) n'engage pas de nouveaux procès antitrust dans le monde.
130
+
131
+ Début 2018, des failles de sécurité touchant en particulier les processeurs Intel sont révélées. Elles sont nommées Meltdown et Spectre[139], et peuvent conduire à l’interception des données en mémoire par des programmes malveillants[140]. Des correctifs sont en préparation pour Windows, Linux et macOS, qui réduisent cependant les performances des ordinateurs concernés[141]. Leur distribution est prévue pour le mois de janvier 2018[139].
132
+
133
+ Le 11 décembre 2013, Intel devient sponsor (commanditaire) du FC Barcelone après avoir passé un accord de 5 millions d'euros par année jusqu'en 2018[142].
134
+
135
+ En 2016, Intel collabore avec Lady Gaga[143].
136
+
137
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/275.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,249 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Un antibiotique[1] (du grec anti : « contre », et bios : « la vie ») est une substance naturelle ou synthétique qui détruit ou bloque la croissance des bactéries. Dans le premier cas, on parle d'antibiotique bactéricide et dans le second cas d'antibiotique bactériostatique. Lorsque la substance est utilisée de manière externe pour tuer la bactérie par contact, on ne parle pas d'antibiotique mais d'antiseptique. S'il s'agit non pas d'une substance mais d'un virus, on parle de bactériophagique.
2
+
3
+ Un antibiotique peut être à la fois bactéricide et bactériostatique, tout dépendant de sa dose.
4
+
5
+ Un grand nombre des antibiotiques existants sont constitués de molécules naturelles, fabriquées par des micro-organismes : des champignons ou d'autres bactéries. Ces dernières les produisent pour éliminer les bactéries concurrentes avec lesquelles elles sont en compétition dans leur biotope. Cependant, seul un petit nombre des antibiotiques naturels est utilisable en thérapeutique humaine, pour des raisons de disponibilité dans l'organisme ou d'effets indésirables. Un grand nombre de molécules aujourd'hui sur le marché sont des molécules de synthèse, dérivées ou non d'antibiotiques naturels, en particulier pour contourner les problèmes de résistance.
6
+
7
+ Les antibiotiques agissent de manière spécifique sur les bactéries, en bloquant une étape essentielle de leur développement : synthèse de leur paroi, de l'ADN, des protéines, ou la production d'énergie, etc. Ce blocage se produit lorsque l'antibiotique se fixe sur sa cible, une molécule de la bactérie qui participe à l'un de ces processus métaboliques essentiels. Cette interaction entre l'antibiotique et sa cible est très sélective, spécifique des bactéries et ces composés ne sont en général actifs ni sur les champignons ni sur les virus. Il existe d'autres molécules actives sur ces autres types d'agents infectieux que l'on appelle des antimycosiques ou des antiviraux, distincts des antibiotiques.
8
+
9
+ L'introduction généralisée des antibiotiques après la Seconde Guerre mondiale a été l'un des progrès thérapeutiques les plus importants du XXe siècle. Les traitements antibiotiques ont fait progresser l'espérance de vie de plus de dix ans, soit plus qu'aucun autre traitement médical[2]. Cependant, l'usage généralisé, voire abusif de certains antibiotiques, y compris en traitement préventif, curatif ou en complément alimentaire dans l'alimentation animale, dans les piscicultures, en médecine vétérinaire et humaine, ou encore comme pesticides pour le traitement des végétaux (contre le feu bactérien par exemple) a introduit une pression de sélection qui a conduit au développement de populations de micro-organismes antibiorésistants et à une baisse générale de l'efficacité thérapeutique. En milieu hospitalier, ceci conduit à une augmentation du risque nosocomial, faute de traitement adapté contre certains germes particulièrement résistants.
10
+
11
+ De manière simplifiée un antibiotique est, dans le domaine médical, « une substance chimique organique d’origine naturelle ou synthétique inhibant ou tuant les bactéries pathogènes à faible concentration et possédant une toxicité sélective ». Par toxicité sélective, on entend que celle-ci est spécifique des bactéries et que la molécule antibiotique n'affecte pas l'hôte infecté, au moins aux doses utilisées pour le traitement.
12
+
13
+ Plus généralement, pour les microbiologistes et les chimistes, un antibiotique est une substance anti-bactérienne[3].
14
+
15
+ Il a existé des variantes dans cette définition qui différent par la présence ou non des concepts de toxicité sélective, d’origine microbienne et de limitation de cible aux seules bactéries.
16
+
17
+ Les antiseptiques ne sont pas des antibiotiques. Leur fonction est de tuer un maximum de germes (bactéries, champignons, virus), leur mode d'action n'est pas spécifique, ils ne s'utilisent que localement en application externe et mal employés (trop concentrés par exemple) ils peuvent provoquer des lésions et/ou retarder la cicatrisation.
18
+
19
+ Les antibiotiques ne sont généralement pas actifs contre les virus. Un produit luttant contre les virus est un antiviral. Toutefois, des études en cours tendent à démontrer une certaine efficacité de quelques antibiotiques dans des cas particuliers comme l'effet de la teicoplanine sur la maladie à virus Ebola[4].
20
+
21
+ Le premier antibiotique identifié fut la pénicilline. Si dès la fin du XIXe siècle Ernest Duchesne découvrit les propriétés curatives de Penicillium glaucum, la découverte de la pénicilline est à mettre au crédit de Sir Alexander Fleming qui s’aperçut en 1928 que certaines de ses cultures bactériennes dans des boîtes oubliées avaient été contaminées par les expériences de son voisin de paillasse étudiant le champignon Penicillium notatum et que celui-ci inhibait leur reproduction. Mais l’importance de cette découverte, ses implications et ses utilisations médicales ne furent comprises et élaborées qu’après sa redécouverte, entre les deux grandes guerres notamment à la suite des travaux de Howard Walter Florey, Ernst Chain, et Norman Heatley (en) en 1939.
22
+
23
+ En 1932, Gerhard Domagk met au point chez Bayer AG le Prontosil, un sulfamidé, le premier antibiotique de synthèse. C’est toutefois la découverte subséquente, à l'Institut Pasteur, dans le laboratoire de chimie thérapeutique dirigé par Ernest Fourneau, des propriétés antibiotiques du sulfanilamide, agent actif du Prontosil, (découverte publiée en 1935 par Jacques et Thérèse Tréfouel, Federico Nitti et Daniel Bovet) qui ouvrira effectivement la voie à la sulfamidothérapie[5]. Ce premier antibiotique de synthèse a ouvert une voie nouvelle dans la lutte contre de nombreuses maladies qui étaient considérées comme incurables auparavant.
24
+
25
+ René Dubos isole en 1939 la tyrothricine (un mélange de tyrocidine et de gramicidine) à partir du Bacillus brevis dont il avait observé l’action antibactérienne. L’importance de cette découverte ne fut pas tant d’ordre thérapeutique que théorique : si la gramicidine fut effectivement le premier antibiotique commercialisé, son utilisation fut limitée à une application locale — en topique — ; toxique en intraveineuse, la gramicidine s’avéra en revanche très efficace pendant le second conflit mondial pour guérir les blessures et les ulcères. Comme Howard Florey lui-même devait le rappeler plus tard, la découverte de la gramicidine fut une étape déterminante en cela qu’elle encouragea les recherches autour des applications thérapeutiques de la pénicilline qui avaient souffert jusque-là de plusieurs déconvenues[6].
26
+
27
+ En 1944, Selman A. Waksman, Albert Schatz et E. Bugie découvrent la streptomycine, le premier antibiotique ayant un effet sur le bacille de Koch, rendant ainsi possible le traitement de la tuberculose. En 1952, commercialisation sous la marque Ilosone de l’érythromycine, premier macrolide connu, nouvellement isolée par J. M. McGuire, de la firme Eli Lilly. En 1956 est découverte la vancomycine. Suivent alors le développement des quinolones à partir de 1962 et leurs dérivés, les fluoroquinolones dans les années 1980.
28
+
29
+ Au début des années 1970, la recherche sur les antibiotiques se ralentit fortement, l'arsenal thérapeutique de l'époque permettant alors de traiter efficacement la plupart des infections bactériennes.
30
+
31
+ L'émergence des résistances de plus en plus nombreuses va modifier ce tableau et stimuler la reprise des travaux. En 2000, le linézolide (approuvé par la FDA le 18 avril 2000) est mis sur le marché américain. Le linézolide correspond à une nouvelle classe de composés, les oxazolidinones. C'est la première fois en 20 ans qu'une nouvelle classe de composés antibiotiques est introduite dans la pharmacopée.
32
+
33
+ Globalement, en un demi-siècle, les antibiotiques ont augmenté de plus de dix ans l’espérance de vie de ceux qui y ont accès, soit plus qu'aucun autre traitement[2]. Comparativement, un médicament qui guérirait 100 % des cancers n’augmenterait l’espérance de vie que de cinq ans[réf. nécessaire].
34
+
35
+ Les antibiotiques ont en particulier fourni des traitements efficaces pour la plupart des grandes maladies infectieuses bactériennes. Combinés à la vaccination ils ont contribué à faire largement disparaître les grandes maladies épidémiques, au moins dans les pays développés : tuberculose, peste, lèpre, typhus, fièvre typhoïde... Ils sont également utilisés dans les cas de choléra en complément de la réhydratation des malades.
36
+
37
+ Il existe plus de 10 000 molécules antibiotiques connues (voir liste d'antibiotiques), la plupart d'entre elles sont des produits naturels, synthétisés par des procaryotes, des champignons, des végétaux supérieurs, des animaux ou des lichens.
38
+
39
+ Le principe d'action des antibiotiques consiste à bloquer sélectivement une étape d'un mécanisme essentiel à la survie ou à la multiplication des micro-organismes. Le mécanisme ciblé par l'antibiotique est le plus souvent spécifique des bactéries et n'a pas d'équivalent chez les eucaryotes et en particulier chez l'humain. Ainsi, idéalement, l'antibiotique tue ou bloque la multiplication des bactéries mais n'a pas d'impact sur les cellules du patient traité. Il existe ainsi quelques grandes familles de mécanisme d'action pour les antibiotiques, ce qui permet de les regrouper en grandes classes décrites ci-après.
40
+
41
+ Certaines bactéries sont protégées de l'environnement extérieur par une paroi, qui doit croitre quand la bactérie se divise. Cette paroi contient en particulier une couche de peptidoglycane plus ou moins épaisse, un polymère spécifique comportant des acides aminés et des sucres. Il existe une machinerie de synthèse qui fabrique les composants de cette paroi et qui est composée d'enzymes et de systèmes de transport acheminant les composants à la surface cellulaire.
42
+
43
+ Il existe un ensemble d'antibiotiques qui bloquent différentes étapes de cette machinerie. Le blocage de la synthèse de la paroi fragilise fortement l'enveloppe externe des bactéries, qui deviennent très sensibles à des stress extérieurs (pression osmotique, température, stress mécanique) provoquant la lyse cellulaire. In vitro, on peut maintenir ces cellules sans paroi avec un stabilisant osmotique, on obtient alors un protoplaste.
44
+
45
+ Ces antibiotiques agissent sur des cibles extracellulaires. Ils n'ont donc pas besoin de pénétrer dans la cellule, ce qui les rend insensible aux mécanismes de résistance liés à la perméabilité ou à l'efflux (voir plus bas). En revanche, ils ne sont en général actifs que sur les germes en croissance. Les bactéries quiescentes (qui ne se divisent pas) ne sont pas perturbées par l’action de ces molécules, parce que le peptidoglycane n'est produit que lors de la croissance cellulaire, pour s'adapter à l'augmentation du volume précédant la division cellulaire.
46
+
47
+ Les principaux antibiotiques ayant ce mode d'action correspondant à la famille appelée les béta-lactames (pénicillines et céphalosporines)[7]. Ceux-ci agissent sur les enzymes de la machinerie de synthèse du peptidoglycane que l'on appelle pour cette raison les « protéines fixant la pénicilline » (penicillin binding proteins" ou PBP).
48
+
49
+ La catégorie des antibiotiques inhibant la synthèse de la paroi bactérienne comprend entre autres :
50
+
51
+ L'existence d'une membrane plasmique intacte est nécessaire à la survie bactérienne. Son rôle est double, d'une part elle permet de séquestrer métabolites et ions nécessaires à l'intérieur du cytoplasme, d'autre part, elle permet de maintenir un gradient de protons entre l'intérieur et l'extérieur de la cellule, généré par la chaîne respiratoire et le cycle de Krebs et qui permet le stockage de l'énergie cellulaire. Ce gradient de protons alimente l'ATP synthase qui fabrique l'ATP. Toute perturbation de l'imperméabilité de la membrane rompt ces confinements, l'énergie chimiosmotique est dissipée et le contenu du cytoplasme fuit dans le milieu extracellulaire. Il existe un certain nombre de molécules antibiotiques qui agissent sur la membrane des cellules, soit en agissant comme des détergents qui désorganisent les lipides, soit en formant un pore (un trou) dans la membrane qui va permettre la fuite des composés cellulaires.
52
+
53
+ Parmi ces composés attaquant la membrane des cellules bactériennes, on trouve :
54
+
55
+ La synthèse des acides nucléiques, ADN et ARN est absolument vitale pour les cellules, sans elle, la division cellulaire et la fabrication des protéines est impossible. Un certain nombre de composés peuvent bloquer de manière directe ou indirecte ces voies de biosynthèse des acides nucléiques et ont en conséquence une activité antibiotique.
56
+
57
+ Chez les bactéries, le ou les chromosomes sont souvent circulaires et se trouvent dans un état topologique particulier caractérisé par un surenroulement négatif. Ce surenroulement négatif est essentiel à la réplication de l'ADN (et aussi à la transcription de l'ARN) et constitue une caractéristique de l'ADN bactérien. C'est l'ADN gyrase qui introduit ce surenroulement négatif dans l'ADN. Cette enzyme, de la famille des topoisomérases est essentielle à la survie des bactéries, mais n'a pas d'équivalent chez les eucaryotes. Il existe des antibiotiques qui bloquent l'action de l'ADN gyrase, il s'agit des aminocoumarines et des quinolones[8]. Plus récemment, ces dernières ont été supplantées par les fluoroquinolones, molécules de synthèse permettant de contourner les mécanismes de résistance aux quinolones.
58
+
59
+ D'autres molécules bloquent la réplication de l'ADN en introduisant des pontages covalents entre des bases voisines, soit sur le même brin soit entre les deux brins de l'ADN. Ces pontages déforment l'ADN, peuvent empêcher l'ouverture des brins et bloquent l'action de différentes enzymes agissant sur l'ADN. Ceci a en particulier pour conséquence d'empêcher la progression de la fourche de réplication et du réplisome et rendent donc la réplication impossible.
60
+
61
+ Ces molécules, comme la mitomycine ou l'actinomycine, si elles ont bien une activité antibiotique sur les bactéries, ne sont pas utilisées comme telles chez l'humain car elles ne sont pas sélectives et agissent aussi sur l'ADN des cellules eucaryotes. Leur capacité à ponter également notre ADN bloque aussi la réplication de nos propres cellules, ce qui leur confère en plus des propriétés antimitotiques chez l'humain. Pour cette raison, on les a utilisées en chimiothérapie anticancéreuse.
62
+
63
+ Il existe enfin des inhibiteurs spécifiques de l'ARN polymérase bactérienne qui bloquent la transcription des gènes et la synthèse des ARN messagers. Parmi ces antibiotiques, on trouve en particulier la rifampicine qui est aujourd'hui utilisée en association avec d'autres antibiotiques pour le traitement de la tuberculose.
64
+
65
+ La synthèse des protéines est un processus essentiel des cellules vivantes. L'acteur central de ce processus dans lequel l'ARN messager est traduit en protéine est le ribosome, l'organite cellulaire qui est responsable de cette étape. Les détails du mécanisme de traduction et les ribosomes des bactéries sont sensiblement différents de ceux des eucaryotes. Il existe un grand nombre de molécules antibiotiques qui exploitent ces différences et sont capables de bloquer sélectivement la traduction des protéines chez les bactéries, mais pas chez l'humain ou l'animal.
66
+
67
+ De fait, approximativement la moitié des antibiotiques utilisés en thérapeutique (disposant de l'AMM) ont pour cible le ribosome bactérien. Ces antibiotiques se répartissent en plusieurs classes, de nature chimique et de mode d'action différents. La plupart interagissent avec l'ARN ribosomique. Enfin, certains antibiotiques bloquent la traduction en inhibant l'action des facteurs de traduction associés au ribosome.
68
+
69
+ Une autre classe importante d'antibiotiques interfère avec la production de métabolites essentiels, bloquant la synthèse de différents constituants essentiels de la cellules : lipides, acides aminés, nucléotides.
70
+
71
+ Une voie particulièrement importante qui est fréquemment ciblée est celle de la synthèse des folates (vitamine B9). Ses dérivés, notamment le dihydrofolate et le tétrahydrofolate, interviennent dans des réactions de transfert de groupements à un atome de carbone (méthyle, formyle) et en particulier dans des réactions de méthylation. Ces réactions sont essentielles à la synthèse de la thymine et par voie de conséquence, celle de l'ADN. Ces transferts de carbone dépendant du folate interviennent également de façon centrale dans le métabolisme de certains acides aminés : méthionine, glycine, sérine et donc indirectement dans la synthèse des protéines.
72
+
73
+ Plusieurs classes de composés antibiotiques ciblent différentes étapes de cette voie des folates :
74
+
75
+ Les sulfamidés et le sulfanilamide sont des analogues structurels de l'acide p-aminobenzoïque ou PABA. Ce dernier composé est l'un des éléments qui interviennent dans la synthèse des folates chez les bactéries et chez les plantes. Le sulfanilamide est un inhibiteur de la dihydroptéroate synthase et bloque la synthèse du dihydrofolate. Le triméthoprime intervient en aval dans la voie, en inhibant la synthèse de tétrahydrofolate par la dihydrofolate réductase. Le triméthoprime est sélectif de la dihyrdrofolate réducate des bactéries et n'inhibe pas l'enzyme humaine, ce qui rend possible son utilisation thérapeutique comme antibiotique (contrairement au méthotrexate, qui inhibe la dihydrofolate réductase humaine et est utilisé comme anticancéreux)
76
+
77
+ Sur les milliers d'antibiotiques connus, seulement un peu plus d'une centaine sont efficaces et utilisables pour des applications médicales et font donc partie de la pharmacopée moderne. Les autres sont trop toxiques, trop instables ou ont une biodisponibilité insuffisante chez l'humain. Les antibiotiques actuellement utilisés sont le plus souvent des molécules dérivées de produits naturels, dont on a légèrement modifié la structure pour améliorer leurs propriétés thérapeutiques ou contourner les problèmes de résistance. D'autres enfin ne sont plus utilisés parce que les bactéries pathogènes y sont devenues résistantes, c'est par exemple le cas de la streptomycine qui était autrefois utilisée pour traiter la tuberculose.
78
+
79
+ Près de la moitié des antibiotiques utilisés en thérapeutique ciblent le ribosome bactérien et environ un quart d'entre eux sont des bêta-lactames, qui ciblent la synthèse de la paroi bactérienne. Si on regarde les prescriptions, on constate que ce sont les bêta-lactames (pénicillines et céphalosporines) qui sont les antibiotiques les plus utilisés, en particulier par les médecins généralistes. En France, ils représentent près des deux tiers des doses définies journalières utilisés, devant les macrolides (~15 %)[9].
80
+
81
+ Face à une infection bactérienne, le choix d'un antibiotique à utiliser dépend d'un ensemble de paramètres. Deux types de critères doivent être pris en compte : ceux qui dépendent du germe responsable lui-même et ceux qui dépendent du patient et du site de l'infection. Les premiers sont liés au spectre d'activité des différents antibiotiques, il est en effet nécessaire d'utiliser une molécule qui soit efficace sur le germe responsable de l'infection, en particulier lorsqu'on a affaire à des bactéries multirésistantes. Les seconds concernent l'interaction du médicament antibiotique avec le patient. Ceci concerne par exemple la capacité de l'antibiotique à atteindre efficacement le site de l'infection, l'existence d'un terrain allergique à certains antibiotiques ou encore la toxicité du composé utilisé (voir plus bas).
82
+
83
+ Les différents antibiotiques disponibles possèdent des spectres d'activité variés, certains étant plus actifs sur les bactéries gram positives ou gram négatives, sur les germes aérobies ou anaérobies ou encore sur les bactéries capable de pénétrer à l'intérieur des cellules infectées. Pour déterminer les antibiotiques efficaces, en particulier en cas d'échec du traitement de première intention, on réalise souvent un test antibiogramme : le germe responsable est mis en culture dans une boîte de gélose Müller-Hinton contenant plusieurs pastilles d’antibiotique qui vont inhiber plus ou moins le développement du micro-organisme, ce qui permet de comparer la sensibilité des bactéries à tel ou tel antibiotique.
84
+
85
+ Pour les infections sévères ou difficiles, on peut être amené à utiliser des combinaisons d'antibiotiques (poly-antibiothérapies). C'est en particulier le cas actuellement pour le traitement de la tuberculose, en raison des résistances acquises par le bacille de Koch pour lequel on utilise dans la phase initiale une quadrithérapie : isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et éthambutol[10].
86
+
87
+ Enfin, en raison de l'émergence progressive de germes multirésistants, certaines molécules de génération récente sont réservées au traitement d'infections « difficiles », résistantes aux traitements traditionnels utilisés en première intention. C'est en particulier le cas des carbapenems comme l'imipenem ou des oxazolidinones comme le linezolide. Cette restriction a pour objectif de retarder la propagation de résistance à ces nouveaux composés et donc de prolonger l'efficacité de l'arsenal thérapeutique disponible.
88
+
89
+ L'analyse de l'activité d'un antibiotique donné sur une bactérie a conduit à définir un certain nombre de paramètres qualitatifs et quantitatifs. Le premier d'entre eux est le spectre d'activité qui définit la liste des espèces bactériennes sur lesquelles un antibiotique agit. Le spectre est propre à chaque antibiotique, et peut varier dans le temps à la suite de l'apparition de nouvelles résistances chez les différentes espèces bactériennes. L'autre concept majeur en antibiothérapie est celui de concentration minimale inhibitrice ou CMI (en anglais MIC, pour Minimal inhibitory concentration). Dans la pratique, on définit la CMI comme la concentration minimale d'antibiotique permettant d'inhiber (bactériostase) totalement la multiplication bactérienne, après 18 à 24 heures de contact à 37 °C. Ceci se décline en plusieurs variantes :
90
+
91
+ On définit également la concentration minimale bactéricide (CMB), qui est la plus faible concentration permettant de détruire ou de tuer (bactéricidie) 99,99 % des bactéries après 18 à 24 heures de contact avec l'antibiotique. La CMI et la CMB sont caractéristiques d'un antibiotique pour une souche donnée. L'analyse de la concentration minimale bactéricide et de la concentration minimale inhibitrice (CMB/CMI) permet de caractériser l'effet de l'antibiotique étudié sur une souche bactérienne donnée. Lorsque le rapport CMB / CMI = 1, l'antibiotique est dit « bactéricide absolu », s'il est proche de 1, l'antibiotique est dit « bactéricide », s'il est supérieur à 2, l'antibiotique est dit simplement « bactériostatique ». En dépit d'efforts de standardisation des méthodes de détermination des CMI, il subsiste des différences d'un auteur à l'autre qui sont liées à la variabilité des conditions expérimentales utilisées : divers facteurs peuvent jouer : Composition des milieux, taille de l'inoculum, souches de phénotypes différents, etc.
92
+
93
+ Il existe également d'autres paramètres qui servent à caractériser le mode d'action d'un antibiotique et en particulier sa pharmacologie chez le patient :
94
+
95
+ Plusieurs mécanismes peuvent expliquer les effets indésirables liés à la prise d'antibiotique, parmi lesquels on trouve :
96
+
97
+ Certains antibiotiques ne sont pas totalement spécifiques des bactéries et ont une certaine toxicité sur les cellules humaines, en particulier en cas de surdosage. C'est en particulier le cas pour certains antibiotiques qui ciblent la synthèse des protéines et le ribosome, comme les aminoglycosides. Il existe en effet une assez grande similarité de fonctionnement entre le ribosome des bactéries et celui qui est présent dans les mitochondries des animaux, ce qui, à forte dose, peut conduire à une inhibition des ribosomes mitochondriaux et donc à un effet toxique. Ce mécanisme est responsable de la nephrotoxicité des aminoglycosides à trop forte dose[13] (voir plus bas).
98
+
99
+ Certains antibiotiques peuvent aussi réduire l'efficacité du système immunitaire chez la souris et altérer les cellules épithéliales chez l'homme[14].
100
+
101
+ Des bronchospames, des insuffisances respiratoires aigües[Combien ?] peuvent être liés à des réactions anaphylactoïdes.
102
+
103
+ Des pneumopathies interstitielles immuno-allergiques peuvent être provoquées par les bêta-lactamines, les sulfamides ou les cyclines. On décrit aussi des pneumopathies alvéolaire aigües [15] liée à la prise de bêta-lactamines ou de cyclines. Les nitrofurantoïnes peuvent rarement provoquer des pneumopathies interstitielles desquamations[16]. Les sulfamides et les bêta-lactamines peuvent induire des angéites leucocytoclasiques[16].
104
+
105
+ Néphropathie toxique : on observe des nécroses tubulaires aigües notamment provoquées par les aminosides (prévalence entre 7 % et 25 %, la gentamicin (26 %) étant plus néphrotoxique que la tobramycin (12 %)[17]), les céphalosporines, l'amphotéricine B (une dysfonction rénale est observée dans 60 % à 80 % des cas, mais dans une large mesure, ces perturbations sont transitoires[18]) et les polymyxines[19],[20], des néphropathies tubulo-interstitielles provoquées par les bêta-lactamines, les sulfamides, la rifampicine, les fluoroquinolones, les glycopeptides et les nitrofurantoïnes[19].
106
+
107
+ Des néphropathies immuno-allergiques peuvent être provoquées par de très nombreuses classes d'antibiotiques[21]. Les bêta-lactamines et la rifampicine[21] sont les plus souvent incriminées.
108
+
109
+ À noter les cristalluries provoquées par les fluoroquinolones ou les sulfamides, les nitrofurantoïnes[19], et les lithiases rénales provoquées par les pénicillines, les céphalosporines, les nitrofurantoïnes ou la sulfadiazine[22]. On décrit aussi des glomérulonéphrites induite par la rifampicine ou l'isoniazide ou par la prise de cyclines[19].
110
+
111
+ Les aminosides présentent une toxicité cochléo-vestibulaire. Celle-ci est cumulative et irréversible en cas de traitement prolongé[23]. Précisément, on note une vestibulo-toxicité de l'ordre de 15 % des patients traités[24] (certaines études rapportent une vestibulotoxicité de 10 % pour les streptomycine[25], et de 20 % pour la gentamicine).
112
+
113
+ Une hypertension intra-crânienne peut être liée à la prise de fluoroquinolones, de tétracyclines, des nitrofurantoïnes, du sulfaméthoxazole[26].
114
+
115
+ Des troubles neuro-sensoriels sont possibles après la prise de fluoroquinolones[27]. Indiquons que rarement l'hydroxyquinoléine peut entraîner des neuropathies sensitives ainsi que des névrites optiques[28], et l'imidazolé (auquel les quinoléines sont associées dans le traitement des amoeboses intestinales), peut entrainer, à forte dose, une neuropathie sensitive.
116
+
117
+ De façon assez peu spécifique, insomnies et vertiges peuvent être observés après la prise de nombreuses classes d'antibiotiques.
118
+
119
+ Comme d'autres médicaments, les antibiotiques peuvent parfois induire des syndromes hématologiques[29] :
120
+
121
+ Cytopénies observées avec les bêta-lactamines, les sulfamides et sont en général réversibles. On estime à 1 % la prévalence d'une neutropénie induite par la prise de bêta-lactamines, chez les patients ayant une fonction hépatique normale et pour une prise de moins de 10 jours[30]. À noter, les effets myélotoxiques des oxazolidinones, notamment pour les traitements au long cours [31]
122
+
123
+ Des anémies hémolytiques (immune, déficit en G6PD) sont décrites après la prise de sulfamides, de céphalosporines. La sulfasalazine peut provoquer une anémie mégaloblastique
124
+
125
+ Les sulfamides peuvent entraîner une agranulocytose, une anémie hémolytique, une aplasie médullaire. Le chloramphénicol provoque rarement une aplasie médullaire ou une anémie sidéroblastique.
126
+
127
+ Des coagulopathies sont décrites, en particulier des hypoprothrombinémies à la suite de la prise de bêta-lactamines, de cyclines mais aussi la prise de sulfamides, de chloramphénicol.
128
+
129
+ La dapsone peut provoquer une méthémoglobinémie.
130
+
131
+ Par ailleurs, selon un mécanisme allergique, les antibiotiques peuvent induire un syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse, lequel s'accompagne en règle générale d'une hyperéosinophilie.
132
+
133
+ Parmi les effets secondaires documentés au niveau hépatique, on peut citer[32] :
134
+
135
+ Hépatites cytolytiques avec les kétolides, l'isoniazide, la rifampicine,
136
+
137
+ Hépatites cholestatiques avec l'amoxicilline-acide clavulanique, l'érythromicine
138
+
139
+ L'acide fusidique ou la rifampicine peuvent entraîner une hyperbilirubinémie.
140
+
141
+ Les antibiotiques sont parmi les médicaments ceux pour lesquels les réactions allergiques sont les plus fréquentes[33]. C'est en particulier le cas des bêta-lactames et des macrolides. L'allergie à l'un des antibiotiques d'une famille rend probable l'existence d'une allergie aux autres antibiotiques de la même classe. En revanche, il n'y a pas de raison qu'il existe des allergies croisées entre molécules de classes différentes, compte tenu des différences importantes de structure chimique, de mode d'action et de biodisponibilité. Les allergies aux pénicillines sont particulièrement fréquentes mais peuvent disparaître après plusieurs années[33].
142
+
143
+ Les manifestations allergiques peuvent inclure des éruptions cutanées (rash), de l'urticaire, de l'œdème, de la gêne respiratoire et plus rarement des manifestations plus graves (œdème de Quincke, choc anaphylactique...). Indiquons l’effet Antabuse qui peut être provoqué par les imidazolés.
144
+
145
+ Des nausées, des vomissements peuvent être observées avec toutes les classes d'antibiotiques.
146
+
147
+ Chez l'humain, le tube digestif contient une flore intestinale commensale importante qui contribue au processus de digestion. Les traitements antibiotiques et en particulier ceux utilisant des composés à large spectre tuent non seulement les bactéries pathogènes responsables des infections, mais de manière collatérale certaines de ces bactéries commensales. Ceci conduit à un déséquilibre momentané de la flore bactérienne digestive et peut ainsi causer des troubles du transit intestinal plus ou moins importants qui se manifestent en général par des diarrhées pendant la durée du traitement.
148
+
149
+ Des diarrhées motrices sont essentiellement observées après la prise de macrolides ou d'acide clavulanique[34]. Les tétracyclines peuvent entraîner des œsophagites[35]
150
+
151
+ Plus rarement, et jusqu'à deux mois après l'arrêt du traitement, cela peut faciliter aussi la recolonisation du tube digestif par des bactéries pathogènes[36]. Certaines de ces bactéries sont susceptibles de favoriser des infections bénignes ou graves, par exemple Clostridium difficile ou Klebsiella Oxytoca.
152
+
153
+ L'administration ou la consommation de probiotiques tels que Lactobacillus et Bifidobacterium, pourrait permettre de réduire le risque de développement d'une infection à C. difficile lors d'une antibiothérapie[37]. Une telle administration n'a cependant pas pour l'instant démontré d'impact significatif en termes de morbi-mortalité des infections digestives graves à C. difficile (colite pseudomembraneuse). Ces « substances d'origine microbienne » ont en commun l'absence de démonstration d'une activité clinique spécifique[38].
154
+
155
+ Une étude épidémiologique a aussi mis en évidence[39],[40] que la prise d'antibiotiques était statistiquement associée à une augmentation modeste mais significative du risque de contracter certains cancers chez les participants ayant eu des prescriptions répétées d'antibiotiques[40]. Cette augmentation était de 20 à 50 % du risque relatif par rapport aux personnes non-exposées (comparée à 2300 % pour l'usage du tabac dans le cancer du poumon). Ces études montrent aussi qu'il n'y a pas de lien causal direct et cet effet n'est pas clairement expliqué[41].
156
+
157
+ Des nourrissons exposés aux antibiotiques dans les premiers six mois de leur existence montrent une augmentation de 22 % du risque d'obésité à un âge plus avancé. Cette étude épidémiologique suggère que l'antibiothérapie élimine des espèces bactériennes commensales du microbiote intestinal humain essentielles à l'équilibre nutritionnel[42].
158
+
159
+ Lorsqu'une population de bactéries est soumise à l'action d'un antibiotique dans son milieu, elle subit une pression de sélection, qui favorise les cellules qui sont les mieux capables de résister à l'effet de ces molécules. Petit à petit, l'émergence de modifications génétiques permettant un niveau de résistance plus élevé se trouve ainsi sélectionnée. L'action des antibiotiques sur les bactéries induit ainsi un processus d'évolution darwinienne « en accéléré » que l'on peut observer à l'échelle de temps humaine. Les premiers antibiotiques ont été introduits à la fin des années 1930 et aujourd'hui, la résistance à ces composés de première génération, pénicilline, streptomycine, s'est très largement répandue chez les bactéries, si bien que l'on a cessé de les utiliser à des fins thérapeutiques. Le tableau suivant indique les dates d'introduction des grandes familles d'antibiotiques dans l'arsenal thérapeutique et les dates d'apparition des premières résistances sur des souches cliniques[43].
160
+
161
+ De nombreux antibiotiques sont des produits naturels ou dérivés de produits naturels, souvent synthétisés par des bactéries elles-mêmes pour éliminer leur compétiteurs dans le milieu environnant. Ces bactéries productrices d'antibiotiques ont en général développé en même temps des mécanismes de résistance leur permettant d'éviter les effets du composé qu'elles produisent. Des gènes de résistance aux antibiotiques pré-existaient donc souvent dans la biosphère bactérienne, avant leur utilisation par l'humain. L'émergence plus ou moins rapide de résistance chez les organismes pathogènes n'est donc pas surprenante, elle est souvent liée soit à l'acquisition par transfert d'un de ces gènes de résistance, soit à une adaptation d'un de ces gènes de résistance à une modification des molécules utilisées. Ainsi, l'amélioration progressive des bêta-lactames par l'industrie (exemple : céphalosporines de 1re, de 2e puis de 3e génération) s'est accompagnée d'une évolution concomitante des bêta-lactamases qui se sont progressivement adaptées aux nouveaux composés, sous l'effet de la pression de sélection.
162
+
163
+ Il existe différents mécanismes de résistance, certains généraux qui fonctionnent contre un large spectre d'antibiotiques et d'autres très spécifiques d'un seul. Il existe également des mécanismes de transfert d'une espèce à une autre, ce qui favorise la dissémination de la résistance et qui sont présentés plus bas. Dans tous les cas, le mécanisme aboutit à une action fortement réduite de l'antibiotique sur sa cible ou à une perte d'effet de cette action. Il existe une grande variété de mécanismes d'action que l'on peut regrouper dans les grandes catégories suivantes :
164
+
165
+ On peut parler de résistance naturelle si toutes les souches d’une même espèce sont résistantes à un antibiotique. C’est l’expression d’une propriété innée reflétant l’empêchement d’accéder à la cible ou l’absence de la cible. Exemple : l'imperméabilité des parois des bactéries Gram- ou leur absence de paroi.
166
+
167
+ On rencontre ce type de résistance chez les souches sauvages, n'ayant jamais été en contact avec un antibiotique.
168
+
169
+ La résistance acquise survient lorsqu'un individu d'une population de bactéries normalement sensibles devient résistant. Cette résistance lui confère un avantage sélectif qui lui permet de se multiplier en présence de l'antibiotique, tandis que les autres sont inhibées ou tuées. L'apparition de la résistance est en général la conséquence d'une mutation qui apparaît dans le chromosome, c'est pourquoi on parle de résistance chromosomique. En conditions normales, l'apparition de mutation est un processus spontané avec des fréquences d’apparition variables, comprises entre 10−6 et 10−9, suivant l'antibiotique, la souche et la nature du mécanisme de résistance. C’est un événement rare. L’antibiotique n’est pas l’agent mutagène, il sélectionne seulement les mutants devenus résistants. Cela peut conduire à la résistance simultanée à toute une famille d'antibiotiques.
170
+
171
+ La mutation peut par exemple se produire dans le gène qui code la protéine ciblée par l'antibiotique. La protéine mutante ne fixe plus aussi bien l'antibiotique qui ne peut plus agir.
172
+
173
+ Les mutations apparaissent de manière indépendante, donc les risques de sélectionner simultanément par mutation spontanée des résistances multiples à plusieurs antibiotiques sont très faibles. Une double résistance multiplie les probabilités d’apparition de résistance à chaque molécule, c’est-à-dire 10−12 à 10−18.
174
+
175
+ La résistance chromosomique est en général largement confinée à l'espèce chez laquelle elle apparaît, car elle n'est pas facilement transférable à une autre cellule, faute de mécanisme spécifique de transfert.
176
+
177
+ Les plasmides sont des petits ADN circulaires capables de réplication autonome dans les bactéries, à côté du chromosome. Les plasmides naturels portent en général un certain nombre de gènes et en particulier des gènes de résistances à des antibiotiques, ainsi que des gènes de transfert permettant le passage du plasmide d'une bactérie à une autre. Ce transfert s'effectue en général par conjugaison, un processus par lequel la bactérie émettrice fabrique un pilus, sorte de filament creux au travers duquel l'ADN du plasmide est injecté pour passer dans une autre cellule bactérienne. La synthèse du pilus est en général aussi sous le contrôle de gènes portés par le plasmide.
178
+
179
+ Il peut s'agir d'un transfert entre bactéries de la même espèce, mais aussi entre bactéries d'espèces voisines. Ce mécanisme de conjugaison est un mécanisme de transfert actif d'ADN très efficace et permet une propagation rapide des résistance. Souvent, plusieurs gènes de résistance sont regroupés sur le même plasmide qui est ainsi transféré de cellule en cellule.
180
+
181
+ Le premier cas de résistance fut observé en 1951 sur un patient japonais. Il souffrait d'une infection à Shigelle (une entérobactérie, c’est-à-dire un bacille gram négatif, mobile). La Shigelle provoquait une dysenterie qui pouvait être soignée par des sulfamidés, mais elle était devenue résistante à ces sulfamidés. Les chercheurs ont démontré que cette résistance était accompagnée par des résistances in vitro à d’autres antibactériens.
182
+
183
+ Ils ont isolé dans le tube digestif d’autres malades, des souches d’Escherichia coli (une autre Entérobactérie, très répandue dans l’eau, le sol, le lait et les selles) qui avaient acquis une résistance aux sulfamidés par un transfert horizontal entre les deux espèces.
184
+
185
+ Il existe d'autres mécanismes de transfert d'ADN entre espèces bactériennes qui permettent la propagation de gènes de résistance aux antibiotiques entre bactéries. Ces mécanismes ne sont toutefois pas spécifiques des plasmides et peuvent également intervenir pour le transfert de résistances chromosomiques.
186
+
187
+ La résistance au Streptococcus pneumoniae est suivie en France par le Centre national de référence des pneumocoques, AP-HP Hôpital européen Georges-Pompidou, et il publie son rapport dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire ou BEH (voir lien en bas d'article).
188
+
189
+ Les spécialistes critiquent dans ce contexte la prescription parfois trop à la légère (fréquente) de certains antibiotiques (surprescription), y compris quand ils sont inefficaces (contre les virus par exemple).
190
+
191
+ Le phénomène serait aussi amplifié :
192
+
193
+ Les antibio-résistances ont conduit les épidémiologistes et les autorités sanitaires à préconiser un usage plus raisonné des antibiotiques (un peu à la manière de la gestion internationale concertée par l’OMS des médicaments antipaludéens).
194
+
195
+ Les antibiotiques sont sans effet sur les virus ; toutefois, il arrive que ceux-ci soient prescrits dans le cas où l’organisme est affaibli, pour éviter que celui-ci ne devienne vulnérable à des surinfections bactériennes. Cependant, nombreux (en France) sont les médecins qui prescrivent systématiquement des antibiotiques pour des affections virales, alors qu'ils ne seront pas efficaces et qu'ils ne font que renforcer la résistance des bactéries aux antibiotiques.
196
+
197
+ Ces résistances aux antibiotiques deviennent extrêmement préoccupantes, elles sont l'objet d'avertissements réguliers des agences gouvernementales et internationales. Par exemple :
198
+
199
+ En 2015 a été publiée par l'Institut National de la Veille Sanitaire l'Étude Burden BMR sur la morbidité et la mortalité des infections à bactéries multi-résistantes aux antibiotiques en France en 2012. Cette étude chiffre à 158 000 (127 000 à 245 000) les infections à BMR survenues en 2012, dont près de 16 000 infections invasives. Les SARM et entérobactéries résistantes aux C3G étaient responsables de 103 000 (90 000 à 172 000) infections, soit 65 % (70 à 75 %) du total. Le nombre de décès attribués à ces infections était de 12 500 (11 500 à 17 500), dont 2 700 liés à des infections invasives.[50]
200
+
201
+ En 1997, 48 % du total des ventes européennes d'antibiotiques est destiné à un usage vétérinaire[réf. nécessaire]. En 2013, d'après l'OMS, au moins 50 % des antibiotiques mondiaux sont destinés aux animaux[51].
202
+
203
+ Les antibiotiques peuvent être utilisés en élevage comme médicaments vétérinaires, à des fins curatives ou préventives, ainsi qu'à des fins de «facteurs de croissance » :
204
+
205
+ Ces additifs antibiotiques pour l’alimentation animale sont interdits en Europe depuis le 1er janvier 2006 (la Suède l'avait interdit depuis 1986[57]) mais toujours autorisée à visée préventive et curative, notamment collectivement pour un groupe d'animaux, du fait de la promiscuité dans l'élevage industriel qui rend impossible le traitement individuel[56]. Ils sont autorisés au Canada[58] mais les agriculteurs de la filière avicole ont décidé d'arrêter de les utiliser[59] ; ils sont aussi autorisés aux États-Unis[60].
206
+
207
+ 699,09 t d'antibiotiques ont été vendus en 2013 à destination des animaux (1,25 pour les carnivores domestique, 98,75 % pour l'élevage)[65], il s'agit du plus faible volume depuis 1999 (début du suivi national des ventes d'antibiotiques) avec une baisse de 46,7 %. Cette baisse de volume est a pondérer avec le fait que les antibiotiques récents sont plus actifs avec des doses moindres[56]. C'est pourquoi on calcule l'exposition des animaux aux antibiotiques avec la mesure ALEA (Animal Level of Exposure to Antimicrobials) qui prend en compte la posologie (durée et dosage du traitement) des animaux d'une espèce sous antibiotiques (poids vif traité) que l'on divise par la masse de la population animale concernée totale (potentiellement traitable). Ainsi, un ALEA de 0,305 pour les bovins signifie que les traitements antibiotiques ont traité 35 % du poids vif des bovins, l'indice peut donc être supérieur à 1 selon le nombre et la durée des traitements[65],[66]. L'exposition en 2013 est en baisse de 5,5 % par rapport à 1999 toute espèce confondue mais augmente notamment pour les bovins (+14,7 %) et les volailles (+30 %) tandis qu'elle diminue pour les porcs (-25 %) et les lapins (-50 %)[65].
208
+
209
+ Chaque année, la Direction générale de l’alimentation contrôle plus de 20 000 prélèvements de produits animaux ou d’origine animale pour rechercher d’éventuelles traces de résidus de médicaments vétérinaires.
210
+
211
+ Fin 2017, une association Adelie a été créée par six organisations professionnelles vétérinaires[67] pour gérer les échanges de données (données sur les cessions d’antibiotiques) entre la profession vétérinaire et la DGAL[68]. Cette plate-forme informatique devra refléter les processus “métier” des vétérinaires pour toutes leurs activités, suite à un décret (du 1er avril 2017) qui vise notamment à évaluer les quantités d’antibiotiques cédés par les ayants droit du médicament vétérinaire[69].
212
+
213
+ Et début 2018 afin de freiner l'usage abusif d'antibiotique en élevage, l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT) et l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont créé une unité « Innovations thérapeutiques et résistances » (InTheRes, basée à Toulouse), dédiée à la recherche d'alternatives innovantes sous la direction du Pr Alain Bousquet-Mélou[70].
214
+
215
+ L'antibiorésistance a aussi pour conséquence le passage de gènes résistantes à l'humain (pollution des eaux et sols par les excréments, cuisson pas assez forte pour les détruire) et la présence d'antibiotiques dans la viande si le délai légal de fin de traitement avant abattage n'a pas été respecté. D'après la Direction générale de l'alimentation, cela se produisait déjà avec moins d'un prélèvement positif sur deux cents en 1998 (ce qui n'est pas négligeable à l'échelle nationale)[71].
216
+
217
+ Les alternatives aux antibiotiques sont peu nombreuses.
218
+
219
+ Les bactériophagiques sont des médicaments à base de cocktails de phages ou bactériophages, des virus qui dévorent la bactérie cible. Découverts par le Français Félix d'Hérelle en 1916, ils ont été immédiatement utilisés, notamment pour traiter les blessés de la Première Guerre mondiale, jusqu'à l'essor des antibiotiques qui étaient plus faciles d'emploi et qui les ont remplacés. Les bactériophagiques sont cependant encore en usage dans l'ancien bloc soviétique. La phagothérapie fait l'objet de nombreuses recherches partout dans le monde. En France ils ne peuvent être prescrits que dans le cadre d'une ATUn (Autorisation Temporaires d'Utilisation nominative).
220
+
221
+ Il existe une synergie lorsque l'on combine les traitements par antibiotique et par bactériophagique.[72],[73]
222
+
223
+ Nature Microbiology a publié en 2016 une étude consacrée à l'emploi de polymères microscopiques en forme d'étoiles pour tuer des bactéries résistantes aux antibiotiques. Ces polymères SNAPP (structurally nanoengineered antimicrobial peptide polymers) sont formés de courtes chaînes protéiques. Ils se sont révélés efficaces pour détruire des bactéries à Gram négatif. Le polymère était par contre inoffensif pour l'organisme. Il n'induirait pas de résistance chez les microbes[74].
224
+
225
+ Une découverte récente d'un outil moléculaire trouvé initialement chez les bactéries pourrait s'avérer être un espoir thérapeutique. La technologie CRISPR se sert d'une enzyme appelée Cas9 qui agit à la façon de ciseaux moléculaires pouvant couper des séquences spécifiques de l'ADN. L'enzyme est en mesure de trouver une séquence cible grâce à un ARN guide pouvant être construit de sorte qu'il corresponde à la séquence cible que l'on désire éditer[75].
226
+
227
+ L'idée serait donc de concevoir un système CRISPR qui viserait uniquement les gènes de résistances bactériens dans le but de supprimer les parties du génome responsables de résistances aux antibiotiques. Le point fort de cette méthode est qu'elle permettrait de s'adapter constamment aux nouveaux gènes de résistances qui apparaissent avec l'évolution des bactéries. Des études suggèrent[75] que cette technologie pourrait vaincre la résistance à la Méthicilline chez le staphylocoque doré Staphylococcus aureus (MRSA), responsable d'infections dans les hôpitaux.
228
+
229
+ Cette méthode prometteuse se veut non seulement efficace mais également peu coûteuse. Par exemple, le coût associé aux éléments nécessaires pour faire une expérience à base de CRISPR revient à un coût d'environ 30 dollars contre un coût annuel aux Etat-Unis de 30 billions de dollars pour remédier aux infections associées à des résistances bactériennes aux antibiotiques[75].
230
+
231
+ D'autres antibiotiques, baptisés éligobiotiques[76] (du latin eligo, élire, choisir), seraient capables de ne détruire que certaines bactéries sélectionnées, contrairement aux antibiotiques qui s'attaquent à des classes plus larges de bactéries. Ils pourraient notamment éliminer de manière ciblée les bactéries devenues résistantes aux antibiotiques traditionnels.
232
+
233
+ Depuis l'antiquité on a pu recourir empiriquement à des moisissures se développant sur le pain, le soja... pour soigner des infections ; c'est cependant après l'adoption de la théorie des germes, puis sous l'impulsion de la théorie de l'évolution[77], que commence véritablement l'histoire de ce qui allait s'appeler les antibiotiques[78] : les micro-organismes ayant été identifiés comme causes de maladies, les scientifiques se mirent à chercher des substances qui pourraient en inhiber, partiellement ou totalement, le développement. La diffusion des antibiotiques à partir de la fin des années 1940 eut un impact considérable sur la santé des populations, la pratique médicale et la recherche scientifique. Leur utilisation en médecine vétérinaire ainsi qu'en agriculture conduisirent à des changements également conséquents.
234
+
235
+ Certaines observations, fortuites ou provoquées, incitèrent différents scientifiques à identifier des bactéries inoffensives qui pourraient s’opposer au développement de bactéries pathogènes. En 1877 déjà, Pasteur et Jules Joubert observèrent que l’injection à des rats d’une solution contenant de l’anthrax ainsi que diverses bactéries du sol ne conduisait pas les rats à développer la maladie du charbon. Par ce travail, Pasteur apporta la première description claire et univoque de l’antagonisme microbien que d’autres avaient pu indiquer avant lui. En outre, il entrevit les possibilités thérapeutiques de ce phénomène[79] J.-A. Auzias-Turenne, mort en 1870, avait déjà prôné l’utilisation des antagonismes microbiens à des fins thérapeutiques. Ses idées à ce sujet se trouvent dans son ouvrage posthume La Syphilisation[80]. En 1885, Arnaldo Cantani traita des cas de tuberculose pulmonaire par des pulvérisations de Bacterium termo dans les poumons[81]. En 1887, Rudolf Emmerich montra quant à lui que des animaux auxquels on avait préalablement injecté le streptocoque ne développaient pas le choléra.En 1888 Victor Babeş montre que certaines bactéries saprophytes inhibent le développement de Mycobacterium tuberculosis[82]. En 1889, Bouchard montra que l’injection de Pseudomonas aeruginosa prévenait le développement de l’anthrax chez les rats[83].
236
+
237
+ C’est en 1888 qu’une substance antibactérienne fut extraite de Bacillus pyocyaneus par E. von Freudenreich. En 1889, Rudolf Emmerich et Oscar Löw effectuent des essais cliniques sur une substance antibiotique, la pyocyanase produite par Bacillus pyocyaneus une bactérie appelée aujourd’hui Pseudomonas aeruginosa[84]. Instable et toxique, le médicament fut abandonné (mais connut quelques applications sous forme de pommade pour les dermatoses)[85].
238
+
239
+ Plusieurs centaines d’exemples d’antagonisme microbien furent ainsi mis en évidence sans avoir de suite pratique[86]. Cela est en partie dû à l’attention accordée alors à une autre voie de recherche, chimiothérapique, à la suite de la découverte de l’arsphénamine (Salvarsan). Par ailleurs l’utilisation des bactériophages, découverts en 1917 par Félix d'Hérelle et employés immédiatement à des fins thérapeutiques, semblait également une voie prometteuse.
240
+
241
+ Si le terme d’antibiose fut proposé en 1889 par Paul Vuillemin, en opposition au phénomène de symbiose, pour décrire le phénomène d’antagonisme entre deux espèces microbiennes, la paternité du terme antibiotique (sous forme adjective ou substantive) est discutée : certains en créditent René Dubos (dès 1940)[87], d’autres Selman A. Waksman (en 1941, à la suite de sa découverte de la streptomycine qualifiée par lui de « médicament antibiotique » ; voire dès 1932[88]).
242
+
243
+ Waksman proposa en 1947 les définitions suivantes afin de diminuer les ambiguïtés sur le sens du terme antibiotique :
244
+
245
+ L’apparition d'antibiotique de synthèse mena à une nouvelle définition énoncée en 1957 par Turpin et Velu :
246
+
247
+ On relèvera dans cette définition la mention d’usages à destination non seulement de bactéries, mais aussi de virus, et même d’êtres pluricellulaires qui pourrait surprendre tant les récentes campagnes à destination du public — du moins en France — ont rappelé la destination exclusivement antibactérienne des antibiotiques. De nos jours plusieurs définitions coexistent, elles différent par la présence ou non des concepts de toxicité sélective, d’origine bactérienne et de limitation de cible aux seules bactéries.
248
+
249
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2750.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,179 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Internet est le réseau informatique mondial accessible au public. C'est un réseau de réseaux, à commutation de paquets, sans centre névralgique, composé de millions de réseaux aussi bien publics que privés, universitaires, commerciaux et gouvernementaux, eux-mêmes regroupés en réseaux autonomes (il y en avait plus de 91 000 en 2019[1]). L'information est transmise via Internet grâce à un ensemble standardisé de protocoles de transfert de données, qui permet des applications variées comme le courrier électronique, le World Wide Web, la messagerie instantanée, le pair-à-pair, le streaming et la téléconférence. C'est l'apparition du Web qui a popularisé Internet dans les années 1990. Un nombre croissant d'objets sont connectés à Internet dans les années 2010, formant l'Internet des objets.
2
+
3
+ Un internaute est une personne qui utilise un accès à Internet. Cet accès peut être obtenu grâce à un fournisseur d'accès via divers moyens de communication électronique : soit filaire (réseau téléphonique commuté à bas débit, ADSL, fibre optique jusqu'au domicile), soit sans fil (WiMAX, par satellite, 3G+, 4G, ou 5G).
4
+
5
+ Le terme d'origine américaine « Internet » est dérivé du concept d'internetting (en français : « interconnecter des réseaux »), dont la première utilisation documentée remonte à octobre 1972 par Robert E. Kahn[2], dans le cadre de la première International Conference on Computer Communications (ICCC) à Washington. Les origines exactes du terme restent à déterminer. Toutefois, c'est le 1er janvier 1983 que le nom « Internet », déjà en usage pour désigner l'ensemble d'ARPANET et de plusieurs réseaux informatiques, devient officiel[3].
6
+
7
+ En anglais, le terme s'utilise avec un article défini et prend une majuscule : « the Internet ». Cet usage vient du fait qu'« Internet » est de loin le réseau le plus étendu, le plus grand « internet » du monde, et est donc désigné, en tant qu'objet unique, par un nom propre. En anglais, un internet (nom commun, sans « i » majuscule) est un terme utilisé pour désigner un réseau constitué de l'interconnexion de plusieurs réseaux informatiques au moyen de routeurs[4]. Pourtant, en 2016, l'agence Associated Press adopte la minuscule dans son Stylebook, qui fait office de « bible orthotypographique » de la presse anglo-saxonne[5].
8
+
9
+ En français, une controverse porte sur l'usage ou non d'une majuscule (« Internet » ou « internet ») et sur l'usage d'un article défini (« l'Internet » ou « Internet »)[6]. Dans l'usage courant, l'article est très peu employé.
10
+
11
+ La Commission générale de terminologie et de néologie indique qu'il faut utiliser le mot « internet » comme un nom commun, c'est-à-dire sans majuscule[7]. Dans son dictionnaire, l'Académie française donne un exemple utilisant la forme « l'internet »[8].
12
+
13
+ L'Office québécois de la langue française recommande d'utiliser une majuscule car le terme « est considéré comme un nom propre qui désigne une réalité unique »[9]. Pourtant, de nombreux correcteurs orthographiques intégrés aux logiciels francophones utilisent la majuscule (Microsoft Office, Firefox...).
14
+
15
+ Enfin, certains, comme Frédéric Martel, estiment qu'il faudrait aller plus loin et dire « les internets » (au pluriel et avec une minuscule) en raison du fait qu'Internet « est partout différent »[10].
16
+
17
+ Le débat se poursuit, en France comme dans d’autres pays.
18
+
19
+ En 1934, Paul Otlet décrit dans son Traité de documentation[11] une vision prémonitoire de l'avènement d'Internet.
20
+
21
+ En 1961, Leonard Kleinrock du MIT publia le premier texte théorique sur la commutation de paquets[12].
22
+
23
+ En juillet 1962, J.C.R. Licklider du Massachusetts Institute of Technology (MIT) écrivit des mémos qui sont les plus anciens textes décrivant les interactions sociales possibles avec un réseau d'ordinateurs. Cela devait notamment faciliter les communications entre chercheurs de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA).
24
+
25
+ En octobre 1962, Licklider fut le premier chef du programme de recherche en informatique de la DARPA. Il persuada ses successeurs Ivan Sutherland, Bob Taylor et le chercheur du MIT Lawrence G. Roberts de l'intérêt des réseaux informatiques.
26
+
27
+ En 1964, Leonard Kleinrock publia le premier livre sur le sujet.
28
+
29
+ En 1965, Roberts testa avec Thomas Merrill la première connexion informatique à longue distance, entre le Massachusetts et la Californie. Le résultat montra que des ordinateurs pouvaient travailler ensemble à distance, mais que le mode de communication par commutation de circuit du système téléphonique était inadapté. Le concept de communication par commutation de paquets de Kleinrock s'imposa.
30
+
31
+ En 1966, Roberts fut engagé par Taylor à la DARPA pour concevoir ARPANET. Il publia les plans en 1967. En présentant ce texte, il découvrit deux autres groupes de chercheurs travaillant indépendamment sur le même sujet : un groupe du National Physical Laboratory (NPL) du Royaume-Uni avec Donald Davies et Roger Scantlebury, et un groupe de la RAND Corporation avec Paul Baran.
32
+
33
+ Entre 1962 et 1965, le groupe de la RAND avait étudié la transmission par paquets pour l'armée américaine. Le but était de pouvoir maintenir les télécommunications en cas d'attaque (éventuellement nucléaire), ce que permet une transmission par paquets dans un réseau non centralisé. Il s'agissait d'un développement indépendant de ARPANET : bien que probablement robuste face à une telle attaque, ARPANET n'a pourtant été conçu que pour faciliter les télécommunications entre chercheurs. Le rapport de Paul Baran est resté purement théorique, et est rapidement tombé dans l'oubli. Mais le mythe de l'« ARPANET comme dernier rempart à une attaque atomique » trouve là son origine.
34
+
35
+ Pendant ce temps, au British National Physical Laboratory, l'équipe de Donald Davies avait progressé : NPL Network, le premier réseau maillé fondé sur la transmission de datagrammes (packets) était fonctionnel. Mais l'histoire d'internet n'a pas été écrite par les Européens : ARPANET sera désormais l'origine officielle d'internet[13].
36
+
37
+ En août 1968, la DARPA accepta de financer le développement du matériel de routage des paquets d'ARPANET. Ce développement fut confié en décembre à un groupe de la firme Bolt, Beranek and Newman (BBN) de Boston. Ce dernier travailla avec Bob Kahn sur l'architecture du réseau. Roberts améliorait les aspects topologiques et économiques du réseau. Kleinrock préparait des systèmes de mesures du réseau.
38
+
39
+ Le 20 septembre 1969, BBN installa le premier équipement à l'UCLA où travaillait Kleinrock. Le second nœud du réseau fut installé au Stanford Research Institute (SRI) où travaillait Douglas Engelbart sur un projet d'hypertexte. Deux nœuds supplémentaires furent ajoutés avec l'université de Santa Barbara et l'université d'Utah. Fin 1969, ARPANET comptait donc quatre nœuds.
40
+
41
+ Le Network Working Group (NWG) conduit par Steve Crocker finit le protocole de communication poste-à-poste NCP en décembre 1970. Ce protocole fut adopté entre 1971 et 1972 par les sites branchés à ARPANET. Ceci permit le développement d'applications par les utilisateurs du réseau. La perspective d'une informatique plus décentralisée commence à intéresser les constructeurs souhaitant rivaliser avec le géant IBM.
42
+
43
+ En 1972, Ray Tomlinson mit au point la première application importante : le courrier électronique. En octobre 1972, Kahn organisa la première démonstration à grande échelle d'ARPANET à l'International Computer Communication Conference (ICCC). C'était la première démonstration publique.
44
+
45
+ Le concept d'Internet est né d'ARPANET. L'idée était de permettre la connexion entre des réseaux divers : ARPANET, des communications avec les satellites, des communications par radio. Cette idée fut introduite par Kahn en 1972 sous le nom de Internetting. Le protocole NCP d'ARPANET ne permettait pas d'adresser des hôtes hors d'ARPANET ni de corriger d'éventuelles erreurs de transmission. Kahn décida donc de développer un nouveau protocole, qui devint finalement TCP/IP.
46
+
47
+ En parallèle, un projet inspiré par ARPANET était dirigé en France par Louis Pouzin : le projet Cyclades. De nombreuses propriétés de TCP/IP ont ainsi été développées, plus tôt, pour Cyclades. Pouzin et Kahn indiquent que TCP/IP a été inspiré par le réseau Cyclades français, poussé par la CII et sa Distributed System Architecture: on commence à parler de Calcul distribué. Aux États-Unis, IBM et DEC créent les architectures SNA et DECnet, en profitant de la numérisation du réseau d'AT&T (Réseau téléphonique commuté)[14].
48
+
49
+ En 1973, Kahn demanda à Vint Cerf (parfois appelé le père d'internet) de travailler avec lui, car Cerf connaissait les détails de mise en œuvre de NCP. Le premier document faisant référence à TCP est écrit en 1973 par Cerf : A Partial Specification of an International Transmission Protocol. La première spécification formelle de TCP date de décembre 1974, c'est le RFC 675[15].
50
+
51
+ La version initiale de TCP ne permettait que la communication en établissant un circuit virtuel. Cela fonctionnait bien pour le transfert de fichiers ou le travail à distance, mais n'était pas adapté à des applications comme la téléphonie par Internet. TCP fut donc séparé de IP, et UDP proposé pour les transmissions sans établissement d'un circuit.
52
+
53
+ À la fin des années 1980, la NSF (National Science Foundation) qui dépend de l'administration américaine, met en place cinq centres informatiques surpuissants, auxquels les utilisateurs peuvent se connecter, quel que soit le lieu où ils se trouvent aux États-Unis : ARPANET devient ainsi accessible sur une plus grande échelle. Le système rencontre un franc succès et, après des mises à niveau importantes (matériels et lignes) à la fin des années 1980, il s'ouvre au trafic commercial au début des années 1990.
54
+
55
+ Le début des années 1990 marque la naissance de l'aspect le plus connu d'Internet aujourd'hui : le web, un ensemble de pages en HTML mélangeant du texte, des liens, des images, adressables via une URL et accessibles via le protocole HTTP. Ces standards, développés au CERN par Tim Berners-Lee et Robert Cailliau deviennent rapidement populaires grâce au développement au NCSA par Marc Andreessen et Eric Bina du premier navigateur multimédia Mosaic.
56
+
57
+ En janvier 1992, l’Internet Society (ISOC) voit le jour avec pour objectif de promouvoir et de coordonner les développements sur Internet. L’année 1993 voit l’apparition du premier navigateur web (browser), mêlant texte et image. Cette même année, la National Science Foundation (NSF) mandate une compagnie pour enregistrer les noms de domaine. À la fin des années 1990, des sociétés pionnières comme Yahoo, Amazon, eBay, Netscape, et AOL, deviennent célèbres grâce à un attrait pour les capitalisations boursières des jeunes sociétés sans équivalent dans l'histoire, qui finit en krach[réf. nécessaire].
58
+
59
+ En septembre 2014, internet dépasse un milliard de sites en ligne[16], pour près de trois milliards d'internautes[17]. Le nombre de sites, d'internautes, de courriels envoyés, de recherches effectuées sur le moteur de recherche Google, est en augmentation permanente. L'influence environnementale est grandissante[18].
60
+
61
+ Les années 2010 voient le développement d'un internet quantique à l'état de prototype[19],[20]. Selon Michel de Pracontal, il permettrait de « créer un réseau planétaire d’ordinateurs surpuissants fonctionnant selon les principes de la théorie des quanta, et connectés par des lignes de télécommunication spéciales permettant de transporter à distance les états quantiques. Potentiellement, un tel système serait beaucoup plus rapide que l’Internet classique et mettrait à disposition des utilisateurs une puissance de calcul très supérieure. Il aurait aussi l’immense avantage de garantir le secret des communications avec un niveau de protection inégalable par les moyens actuels »[19]. Les États-Unis, l'Union européenne (UE) et la Chine cherchent à le développer[19]. La technologie intéresse tout particulièrement les organisations cherchant à optimiser la sécurité de leurs communications, telles que les banques et les armées[21].
62
+
63
+ Selon la définition du groupe de travail sur la gouvernance d'Internet, il faut entendre par « gouvernance de l’internet » l’élaboration et l’application par les États, le secteur privé et la société civile, dans le cadre de leurs rôles respectifs, de principes, normes, règles, procédures de prise de décisions et programmes communs propres à modeler l’évolution et l’usage de l’Internet.
64
+
65
+ Les registres de métadonnées sont importants dans l'établissement de règles d'accès aux ressources web qui utilisent les Uniform Resource Identifiers (qui peuvent être les URL qui s'affichent sur la barre de navigation de l'ordinateur personnel).
66
+
67
+ Un certain nombre d'organismes sont chargés de la gestion d'internet, avec des attributions spécifiques. Ils participent à l'élaboration des standards techniques, l'attribution des noms de domaines, des adresses IP, etc. :
68
+
69
+ Dans un but de maintenir ou d'élargir la neutralité des réseaux, mais aussi d'engager les diverses parties globales dans un dialogue sur le sujet de la gouvernance, les Nations unies ont convoqué :
70
+
71
+ La gestion des ressources numériques essentielles au fonctionnement d'internet est confiée à l'Internet Assigned Numbers Authority (IANA), celle-ci délègue l'assignation des blocs d'adresses IP et de numéros d'Autonomous System aux registres Internet régionaux.
72
+
73
+ Dans l'Union européenne :
74
+
75
+ Voir Utilisation de l'URI pour l'accès aux ressources informatiques dans l'Union européenne
76
+
77
+ La neutralité du Net ou la neutralité du réseau est un principe fondateur d'internet qui exclut toute discrimination à l'égard de la source, de la destination ou du contenu de l'information transmise sur le réseau. Mais de récents développements technologiques tendent à mettre fin à cette neutralité.[réf. nécessaire]
78
+
79
+ C'est aujourd'hui un grand enjeu technico-économique et socio-éthique. Conscient de cette situation, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, prend position le 1er juillet 2016, en adoptant la résolution (A/HRC/32/L.20)[22], non contraignante, visant à condamner les restrictions de l'accès à l'information sur Internet. Le Conseil des droits de l'homme condamne sans équivoque les mesures qui visent à empêcher ou à perturber délibérément l'accès à l'information ou la diffusion d'informations en ligne, en violation du droit international des droits de l'homme, et invite tous les États à s'abstenir de telles pratiques et à les faire cesser[23],[24].
80
+
81
+ Sur le plan privé, l'association « accessnow.org » promeut et observe le libre accès à internet à travers le monde[25].
82
+
83
+ Internet trouve son fondement juridique dans l'existence d'un principe de libre-circulation de l'information qui remonte au XIXe siècle, lors de l'émergence du télégraphe. Depuis, ce principe a émergé graduellement de la rencontre progressive puis de la symbiose entre la libre-circulation internationale des services et la liberté d'expression[26].
84
+
85
+ Tout au long du XXe siècle, ce qui était à l'origine une problématique technique encadrée par l'Union internationale des télécommunications (UIT) a été progressivement captée, reprise et amplifiée par l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) puis l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dans le cadre de la libéralisation internationale du commerce des services.
86
+
87
+ Cette problématique a alors été nommée progressivement « libre-circulation de l'information ». Mais cette origine technique et économique n'est pas son seul fondement. Elle se base également sur le principe international de liberté d'expression.
88
+
89
+ Aujourd'hui, que l'on observe la jurisprudence du Conseil constitutionnel français ou des Cours européennes, le principe de libre circulation de l'information est consacré dans sa triple dimension : technique (en tant que support indissociable d'Internet), économique (en tant que préalable nécessaire à la libre-circulation mondiale des services) et éthique (en tant qu'instrument venant compléter et élargir le traditionnel principe de liberté d'expression). Porter atteinte à ce principe revient dans le même temps (potentiellement) à porter atteinte à la liberté d'utiliser Internet, à la liberté d'expression et à la liberté de prestation de services.
90
+
91
+ Il n'existe pas de droit spécifique à Internet, mais plutôt une application du droit commun au réseau Internet, avec cependant l'apparition d'aménagements de certaines législations nationales afin de prendre en compte ces particularités (ex. en France : la Loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN) du 21 juin 2004).
92
+
93
+ Selon Benjamin Bayart, militant en faveur de la neutralité du réseau, la décision du Conseil constitutionnel rendu le 10 juin 2009[a] confirme qu'« Internet est essentiel à l’exercice de la liberté d’expression »[27].
94
+
95
+ L'application du droit sur internet est rendue difficile pour deux raisons principales :
96
+
97
+ Internet est constitué de la multitude de réseaux répartis dans le monde entier et interconnectés. Chaque réseau est rattaché à une entité propre (université, fournisseur d'accès à Internet, armée) et est associé à un identifiant unique appelé Autonomous System (AS) utilisé par le protocole de routage BGP. Afin de pouvoir communiquer entre eux, les réseaux s'échangent des données, soit en établissant une liaison directe, soit en se rattachant à un nœud d'échange (point de peering). Ces échanges peuvent se limiter au trafic entre leurs utilisateurs respectifs (on parle alors de peering) ou bien inclure le trafic de tiers (il s'agit alors d'accord de transit). Un opérateur qui fournit un service de transit Internet à d'autres fournisseurs d'accès est appelé carrier. Ces accords d'échange de trafic sont libres, ils ne font pas l'objet d'une régulation par une autorité centrale.
98
+
99
+ Chaque réseau est connecté à un ou plusieurs autres réseaux. Lorsque des données doivent être transmises d'un ordinateur vers un autre appartenant à un AS différent, il faut alors déterminer le chemin à effectuer parmi les réseaux. Les routeurs chargés du trafic entre les AS disposent généralement d'une table de routage complète (Full routing table)[28] de plus de 440 000 routes en 2013[29], et transmettent le trafic à un routeur voisin et plus proche de la destination après consultation de leur table de routage.
100
+
101
+ Des chercheurs israéliens de l'université Bar-Ilan ont déclaré, après avoir analysé les nœuds reliant l'ensemble des sites, qu'internet est un réseau méduse. Ils la définissent comme ayant un cœur dense connecté à une multitude d'autres sites, qui ne sont reliés entre eux que par ce cœur, semblable à un maillage à structure fractale. Cette zone permet à 70 % du réseau de rester connecté sans passer par le cœur. Les chercheurs indiquent donc cette zone comme piste pour désengorger le trafic, en répartissant mieux les sites de cette zone[30].
102
+
103
+ En pratique, ces connexions sont réalisées par des infrastructures matérielles, et des protocoles informatiques.
104
+ Ces connexions permettent notamment de relier des connexions grand public à des Centre de traitement de données.
105
+
106
+ L'accès à internet est souvent vendu sous la forme d'offre commerciale de services, avec un abonnement fixe ou un paiement aux données consommées. Certaines organisations, notamment les universités européennes, disposent de leurs propres réseaux (ex. : Renater).
107
+
108
+ Pour accéder à internet il faut disposer d'un équipement IP ainsi que d'une connexion à un fournisseur d'accès. Pour cela, l'utilisateur emploie les matériel et logiciel suivants :
109
+
110
+ Des logiciels sont, eux, nécessaires pour exploiter Internet suivant les usages :
111
+
112
+ Les centres de traitement de données sont des lieux occupés par des serveurs.
113
+
114
+ Avant la bulle Internet, des millions de mètres carrés destinés à abriter de tels centres furent construits dans l'espoir de les voir occupés par des serveurs. Depuis, la concentration des centres s'est poursuivie, avec le développement de centres spécialisés pour lesquels les défis les plus importants sont la maîtrise de la climatisation et surtout de la consommation électrique. Ce mouvement a été intégré dans le green computing et vise à aboutir à des centres de traitement de données dits écologiques pour lesquels sont apparus des outils spécialisés[31].
115
+
116
+ Internet repose sur la transmission d'information d'un point à un autre. Cette transmission se fait généralement au moyen d'ondes électromagnétiques. Les différents points sont donc connectés soit physiquement, soit indirectement à travers d'autres points.
117
+
118
+ Ces ondes peuvent être transmises dans l'air (technologies sans fil), dans une fibre optique ou dans un câble métallique (technologies filaires). Lorsque l'information doit passer d'une voie vers une autre, elle est aiguillée au moyen de matériels dédiés (switch, routeurs).
119
+
120
+ Les protocoles logiciels utilisés sur internet sont les conventions structurant les échanges d'informations nécessaires au transfert des contenus applicatifs pour l'usager final. Ils permettent notamment d'identifier les interfaces (donc les machines), de s'assurer de la réception des données envoyées, et de l'interopérabilité.
121
+
122
+ Internet fonctionne suivant un modèle en couches, similaire au modèle OSI. Les éléments appartenant aux mêmes couches utilisent un protocole de communication pour s'échanger des informations.
123
+
124
+ Un protocole est un ensemble de règles qui définissent un langage afin de faire communiquer plusieurs ordinateurs. Ils sont définis par des normes ouvertes, les RFC (RFC 791[32], RFC 1000[33], RFC 1462[34] et RFC 1580[35]).
125
+
126
+ Chaque protocole a des fonctions propres et, ensemble, ils fournissent un éventail de moyens permettant de répondre à la multiplicité et à la diversité des besoins sur internet.
127
+
128
+ Les principaux sont les suivants, classés selon leur couche (IP, TCP et UDP) ; couches applicatives :
129
+
130
+ À la suite de l'épuisement des adresses IPv4, le protocole IPv6 a été développé. Celui-ci dispose d'un espace d'adressage considérable.
131
+
132
+ Indépendamment du transfert entre deux points, les routeurs doivent pouvoir s'échanger des informations de routage. Un IGP (Interior Gateway Protocol) et un EGP (Exterior gateway protocol) comme BGP (Border Gateway Protocol) satisfont ce besoin.
133
+
134
+ Comme produit essentiellement « dématérialisé », Internet peut paraître écologique, ou tout du moins avoir un impact limité sur l'environnement[36]. En accélérant les transferts d'informations et en facilitant les échanges de données, l'usage d'Internet a fréquemment été présenté comme vertueux de ce point de vue ; cet argument a par exemple été présenté lors de la mise en place de factures électroniques ou de la dématérialisation des marchés publics[réf. souhaitée].
135
+
136
+ Le fonctionnement du réseau implique pourtant de très fortes consommations énergétiques[37][réf. non conforme]. Outre le coût énergétique engendré par la construction de l'infrastructure (dit énergie grise), le coût de fonctionnement des centres de données peut être mis en évidence et traduit en équivalent CO2[Combien ?].
137
+
138
+ Internet aurait une empreinte carbone extrêmement importante ; plus de 200 milliards d'emails seraient envoyés chaque jour, sachant qu'un email d'une taille de 1 Mo représente un rejet de 16 grammes de CO2 dans l'atmosphère. Si Internet était un pays, ce serait le troisième plus gros consommateur d'électricité en 2018, après la Chine et les États-Unis[c],[36]. Selon plusieurs études, en 2018, Internet correspond à 6 à 10 % de la consommation mondiale d'électricité et pèserait près de 5 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales[36], soit plus que le transport aérien. Une heure d'échanges de courriels dans le monde correspond à 4 000 vols Paris-New York[réf. nécessaire]. La construction des centres de traitement de données des principaux acteurs d'Internet, Google, Apple et Facebook, dans l'État de Caroline du Nord aux États-Unis, est intimement liée au bas coût de l'énergie dans cet État[37]. Ce coût bas s'explique par le fonctionnement de centrales thermiques utilisant le charbon des Appalaches, dont l'exploitation à ciel ouvert détruit des montagnes entières[37].
139
+
140
+ En 2008, le monde compte 1,574 milliard d'internautes[38].
141
+
142
+ En juin 2012, 2,4 milliards d'internautes sont recensés[39].
143
+
144
+ En janvier 2018, plus de la moitié de la population mondiale accède à Internet ; on compte 4,02 milliards d'internautes, soit un taux de pénétration de 53 %[40].
145
+
146
+
147
+
148
+ Le développement du réseau internet entraîne un bouleversement sans précédent depuis l'apparition de l'imprimerie. Comme l'ont fait l'écriture, le charbon et les télécommunications lors de leur apparition, Internet augmente la capacité des hommes à travailler ensemble de façon plus efficace et plus étendue[42]. Ce n'est pas une simple révolution technologique, mais un remaniement complet de la manière dont l'humanité appréhende le monde qui l'entoure. « C'est pourquoi la virtualité d'Internet n'est pas celle que l'on croit. Elle ne s'oppose pas au réel, mais à l'actuel. Elle se trouve dans chacune de nos actions. Internet offre de nouvelles potentialités d'action et chacune des virtualités qui est ainsi actualisée, conjointement, change subrepticement le monde que nous vivons », affirme Boris Beaude[42]. Le philosophe Guillaume Cazeaux remarque, quant à lui, que la libération de la parole, permise par le Web 2.0, entraîne un effet inattendu : noyés dans la masse d’informations et de désinformations, les internautes développent des représentations du monde qui les divisent. Comme l’imprimerie avait ébranlé la foi et provoqué la Réforme protestante, en favorisant la diffusion du savoir, Internet génère aussi des « schismes » qui menacent l’unité de nos sociétés. « Les questionnements vertigineux qui se posaient à l’homme de la Renaissance, à Montaigne par exemple, redeviennent ainsi étonnamment les nôtres », estime le philosophe[43].
149
+
150
+ La mise à disposition constante d'images et d'idées et leur transmission rapide ont des conséquences sur le développement psychologique, moral et social des personnes, la structure et le fonctionnement des sociétés, les échanges culturels, la perception des valeurs et les convictions religieuses. La planète est devenue un réseau mondial, bourdonnant de transmissions électroniques, une planète « en conversation ». Tout cela n'est pas sans poser des questions éthiques sur le développement de la personne humaine et la chance que peuvent avoir les personnes et les peuples de percevoir une transcendance[44]. Internet est un espace paradoxal : il se détache de la conception spatiale ou matérialiste de l'espace que l'histoire a mise en place. « Internet est un espace qui fait gagner de l'espace-temps. Il se révèle plus efficient que d'autres espaces dès lors que l'étendue est vaste, que le nombre de réalités considérées est important et que l'interaction n'exige pas de contact matériel », selon Boris Beaude[42].
151
+
152
+ Internet a bouleversé les rôles et les structures sociales jusqu'alors bien établis. Alors que le géant Google a transformé l'accès à l'information de différentes façons (accessibilité, rapidité et réseautage), les réseaux sociaux sont devenus les principaux moyens de médiation et de relation entre les individus, pour ne nommer que ceux-là[42]. Internet s'est donc immiscé dans l'ordre social pour le remanier. « La capacité d'Internet à créer du contact réticulaire en dépit de la distance territoriale offre aussi une opportunité considérable d'organisation, de production et de coordination »[42], souligne Boris Beaude.
153
+
154
+ Autant Internet peut être une occasion d'enrichissement personnel et culturel, et contribuer à un développement humain authentique, autant il risque de constituer une menace pour le lien social, s'il en vient à dispenser les hommes de toute communication directe. Le sociologue Philippe Breton met en garde contre une conception de la « société mondiale de l'information », où les liens sociaux seraient fondés sur la séparation des corps et la collectivisation des consciences. Selon lui, cette vision du tout-internet découle de l'héritage de Teilhard de Chardin, du bouddhisme zen et des croyances New Age[45].
155
+
156
+ Internet a commencé à se développer dans le monde dans les années 1995-2000, au moment où la communauté des informaticiens se préparait au passage à l'an 2000 (noté Y2K dans le monde anglosaxon). Le consultant canadien Peter de Jaeger a largement contribué dans ces années à la mobilisation mondiale, grâce à son site internet year2000.com, qui était à l'époque le site le plus interconnecté au monde. À l'occasion du 10e anniversaire du passage à l'an 2000, Peter de Jaeger a reçu le Lifeboat Foundation’s 2009 Guardian Award. Eric Klien, président de la Lifeboat Foundation, a salué les efforts de Peter de Jaeger en ajoutant :
157
+
158
+ Let us learn from the Y2K success by applying its worldwide mobilization method to future problems and not mislearn from it that all future problems will just solve themselves somehow so we can ignore them[46].
159
+
160
+ « Tirons les leçons du succès du passage à l'an 2000 en appliquant sa méthode de mobilisation mondiale à des problèmes futurs, et sans en conclure que tous les problèmes futurs se résoudront d'eux-mêmes alors même qu'on les ignorerait. »
161
+
162
+ Alors même que certains experts dénoncent de mauvaises hypothèses sur le rôle des techniques de l'information et de la communication par rapport aux problèmes d'environnement, les mêmes experts soulignent qu'internet peut jouer un rôle très important pour la mobilisation des citoyens sur les questions de responsabilité sociale et de développement durable. Internet est en effet un réseau de vigilance, alimentés par les associations, les ONG, et les gouvernements, accessible à tous les citoyens (au moins dans les pays les plus développés), et qui peuvent en outre servir de source d'information pour les médias. La convention d'Aarhus, signée en 1998 par trente-neuf États, porte sur l'accès à l'information et la participation du public au processus décisionnel. En France, elle a donné lieu au portail Toutsurlenvironnement.fr, qui publie de nombreuses informations environnementales. Le web de deuxième génération (web 2.0), fournit des plateformes d'échange entre utilisateurs grâce à des services collaboratifs tels que les wikis. L'encyclopédie Wikipédia en est d'ailleurs un excellent exemple[47].
163
+
164
+ Internet est souvent employé comme outil de mobilisation par les organisations non gouvernementales et altermondialistes, comme Attac[48]. Par ailleurs, des groupuscules politiques utilisent Internet comme un canal de sensibilisation et de propagande[réf. nécessaire].
165
+
166
+ Un phénomène nouveau apparu dans les années 2000 est l'apparition des pétitions en ligne[réf. nécessaire].
167
+
168
+ La tendance apparue depuis 2012 environ en France est à une articulation entre l'usage offensif d'Internet par le biais des réseaux sociaux et l'expression publique dans la rue. Elle introduit des combinaisons innovantes entre les manifestations de rue et les techniques de prise de parole (sites internet, blogs, web social) ou les terminaux mobiles (SMS, prise d'images et de vidéos)[49].
169
+
170
+ Ces formes de mobilisations peuvent avoir un effet indésirable : le slacktivisme (dit « militantisme de canapé ») peut sembler suffisant à ses participants, par conséquent cela peut diminuer le nombre de ceux qui ensuite passent au militantisme[réf. nécessaire].
171
+
172
+ La fracture numérique est la disparité d'accès aux technologies informatiques, mise en évidence par la disponibilité inégale du réseau Internet. Elle recouvre parfois le clivage entre « les info-émetteurs et les info-récepteurs »[50].
173
+
174
+ Cette disparité est fortement marquée d'une part entre les pays riches et les pays pauvres, d'autre part entre les zones urbaines denses et les zones rurales. Elle existe également à l'intérieur des zones moyennement denses : ainsi en région parisienne, 25 % des lignes ne peuvent avoir un débit ADSL supérieur à 5 Mbit/s[Quand ?].
175
+
176
+ « L'un des grands phénomènes sociaux actuels, que l'internet a généré, est en effet la création d'un gouffre, de plus en plus profond, entre deux types de populations : celles qui s'informent encore majoritairement sur les médias classiques, ou le web, mais dans son versant traditionnel (les grands sites d'information), et celles qui ont pris l'habitude de s'informer sur le web alternatif, et qui ont perdu presque toute confiance dans les médias dits "officiels". [...] La base contextuelle à partir de laquelle nous forgeons notre représentation du réel se scinde, selon que l'on s'informe via les médias traditionnels ou le web, mais aussi - plus encore - selon les nébuleuses que l'on fréquente sur la Toile. Des univers mentaux très différents se créent, qui séparent les hommes, autant que pouvaient l'être jadis les habitants de différentes régions du monde. »
177
+
178
+ Sur les autres projets Wikimedia :
179
+
fr/2751.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,145 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+
4
+
5
+ Chronologie des versions
6
+
7
+ Microsoft Edge
8
+
9
+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
10
+
11
+ Internet Explorer, parfois abrégé IE, MIE ou MSIE, est le navigateur web développé par la société américaine Microsoft et installé par défaut avec Windows. Entre la fin des années 1990, quand il détrône Netscape Navigator, jusque vers 2012, c'est le navigateur web le plus utilisé au monde. En 2014, il est deuxième en Europe et troisième en France[2]. Ses principaux concurrents sont Mozilla Firefox (depuis 2004), Google Chrome (depuis 2008) et Safari.
12
+
13
+ Les versions antérieures à la version 7 sont nommées « Microsoft Internet Explorer », tandis qu'à partir de la version 7, le logiciel est intitulé « Windows Internet Explorer ». À partir de la version 10, uniquement « Internet Explorer ».
14
+
15
+ Internet Explorer Mobile a été développé pour les Windows Phone.
16
+
17
+ Microsoft annonce l'arrêt de son support en 2015 en raison d'une utilisation relativement faible depuis la version 6. La version 11 du navigateur sera toujours présente dans Windows 10 avant le passage progressif à Microsoft Edge.
18
+
19
+ Microsoft annonce également qu'Internet Explorer 11 sera la seule (et dernière) version à bénéficier des mises à jour de la part de la firme de Redmond. Le support de la V10 prendra fin en même temps que l'arrêt du support de Windows 7, à savoir en janvier 2020.
20
+
21
+ Depuis février 2019, Microsoft conseille de ne plus utiliser Internet Explorer. L’annonce est venue d’un représentant de Microsoft. Dans un post intitulé "les dangers d’utiliser Internet Explorer comme navigateur par défaut", Chris Jackson, expert en cybersécurité de Windows, encourage donc désormais les utilisateurs à délaisser l’ancien navigateur par défaut de Windows pour migrer vers des moutures plus modernes (Chrome, Firefox, Opéra, Edge…).
22
+
23
+ Internet Explorer 1.0 a été créé sur la base du navigateur Spyglass Mosaic, à ne pas confondre avec NCSA Mosaic. Microsoft a bien acheté une licence NCSA Mosaic, mais ne l'a pas utilisée. À cette période, IE était diffusé sous la forme d'une option dans le premier pack plus! de Windows 95 (ce pack étant payant), pour concurrencer NCSA Mosaic, et le navigateur dominant Netscape Navigator alors payant[3].
24
+
25
+ Diffusée avec Windows NT 4.0 à partir de novembre 1995, la version 2.0 supporte également le système d'exploitation Mac OS. Cette version introduit le support du JavaScript, la gestion des cadres, le SSL (Secure Socket Layer), l’utilisation des cookies et le NNTP pour les newsgroups[4].
26
+
27
+ Livrée avec la version OSR1, et intégrée dans la version OSR2 de Windows 95 en août 1996, la version 3.0 marque l'adoption de l'icône du logiciel (le e bleu à la place de la planète Terre). Elle marque aussi de grands changements dans l'interface du logiciel (qui n'évoluera plus beaucoup dans les versions ultérieures). Enfin quelques ajouts de fonctionnalités avec le support des fichiers de type MIDI et du début des feuilles de style en cascade[3].
28
+
29
+ Sortie en 1997 et intégrée à Windows 98, la version 4.0 prend le pas sur les parts de marché de Netscape. Cette version introduit le support du DHTML et marque le début de l'intégration totale de l'application dans le système (gestionnaire de fichiers, bureau, barre des tâches) et est donc désormais très difficile à désinstaller.
30
+
31
+ La version 5.0 d'Internet Explorer sort en 1999, elle a été un temps portée sur les Unix Solaris et HP-UX mais a été vite abandonnée. Une version très différente, plus respectueuse des standards pour Mac OS n'est plus suivie depuis 2003 quand Apple développe son propre navigateur, Safari, livré par défaut sous OS X. En ce qui concerne les nouveautés, elle introduit le support de l’affichage du texte bi-directionnel, du XML et de l'XSL et revoit le support du CSS. C'est avec cette version que les problèmes de sécurité se font réellement ressentir[réf. nécessaire].
32
+
33
+ Livrée avec Windows Me, la version 5.5 introduit l'utilisation du cryptage SSL en 128 bits.
34
+
35
+ En 2001, la version 6.0 est livrée avec Windows XP et n'est plus compatible avec Windows 95. Elle n'a jamais évolué depuis mis à part de petites mises à jour alors que d'autres navigateurs tels que Firefox ou Opera sont en plein essor et que des problèmes de sécurité se font ressentir. Fin 2004, le SP 2 de Windows XP améliore la sécurité d'IE 6 et lui ajoute le blocage des pop-ups. L'équipe de développement a été dissoute en 2005[5].
36
+
37
+ En 2005, Microsoft lance le développement d'Internet Explorer 7, qui est livré dans Windows Vista, et qui est disponible pour Windows XP depuis le 18 octobre 2006. Il intègre la navigation par onglets, un agrégateur RSS, un filtre anti-hameçonnage, et des améliorations en ce qui concerne le rendu des standards (HTML 4.01/CSS 2) et d'autres, développées ci-après.
38
+
39
+ En 2008, la première version bêta d'Internet Explorer 8 est disponible au téléchargement. Comme annoncé, celle-ci passe le test Acid2 avec succès[6].
40
+
41
+ Le 19 mars 2009, Internet Explorer 8 est finalisé et rendu disponible au téléchargement. Il intègre la séparation des onglets en processus distincts, les accélérateurs, les Webslices, la navigation privée ainsi qu'un mode de rendu compatible IE 7 nommé « Affichage de compatibilité ».
42
+
43
+ En novembre 2009, Microsoft présente pour la première fois Internet Explorer 9[7] et rehausse ainsi sa réputation en ce qui concerne le respect des normes HTML, XHTML et CSS : auparavant, les divergences d'Internet Explorer vis-à-vis des standards devaient être contournées par les développeurs de sites Web.
44
+
45
+ En avril 2011, est présentée la version 10 du navigateur[8].
46
+
47
+ La version 11 a été distribuée le 17 octobre 2013 (sur Windows 8.1).
48
+
49
+ En 2015, Microsoft annonce le remplacement progressif d'Internet Explorer par Microsoft Edge, à partir de Windows 10, Internet Explorer restant disponible pour le seul maintien d'anciennes applications[9].
50
+
51
+ Le taux d'utilisation d'IE s'apparente jusqu'au milieu des années 2000 à celui de Windows, car c'est le navigateur intégré par défaut dans ce système d'exploitation. Depuis l'intégration d'Internet Explorer 2.0 dans Windows 95 OSR 1 en 1996, et surtout depuis la sortie de la version 4.0, son adoption fut grandement accélérée : de moins de 20 % en 1996 à environ 40 % en 1998 et plus de 80 % en 2000. En 2002, Internet Explorer avait presque complètement remplacé son principal rival, Netscape.
52
+
53
+ Après avoir gagné la guerre des navigateurs de la fin des années 1990, IE atteignit un pic d'utilisation de 95 % en 2002 et 2003.
54
+
55
+ Depuis, ses parts de marché diminuent de façon régulière, principalement en faveur de Firefox et surtout de Google Chrome. Cette diminution est surtout marquée en Océanie et en Europe, où son taux d'utilisation est, en avril 2009, à 63,6 %[10]. Sa part de marché mondiale atteint 64,64 % en octobre 2009, dont 23,30 points pour la version 6. Cette version 6 devient alors moins utilisée que Firefox[11]. IE reste cependant le navigateur le plus utilisé en 2009.
56
+
57
+ Une grande partie de son utilisation vient de son nom et de l’amalgame fait avec Internet. Ainsi, une personne débutante sur un ordinateur se penchera préférentiellement[réf. souhaitée] vers un logiciel portant le nom du domaine vers lequel elle souhaite se rendre plutôt qu'un logiciel non pré-installé qui n'a pas le nom Internet[évasif].
58
+
59
+ Le 5 mai 2010, IE passe sous la barre des 60 % des parts de marché[12].
60
+
61
+ Désormais en 2011, ce navigateur est passé en dessous de la barre des 50 % de part de marché, tandis que Google Chrome a gagné 10 % en deux ans.
62
+
63
+ La version pour terminaux mobiles d'IE reste quant à elle encore timide en termes de parts de marché, même si elle commence à se faire une place parmi ses concurrents.
64
+
65
+ Internet Explorer dispose d'un modèle de sécurité pour classer les sites en quatre zones : sites sensibles, Internet, intranet local, sites de confiance. Cette fonctionnalité est accessible par le Menu Outils → Options Internet onglet Sécurité. Pour chaque zone, on peut ajouter des sites (bouton Sites…, excepté zone Internet), et configurer le niveau de sécurité voulu (notamment autoriser ou refuser les ActiveX). Ces zones correspondent à une méthode d'appréhension du contenu des sites visités, ainsi un site inconnu sera placé par défaut en zone Internet, zone assez restrictive.
66
+
67
+ La zone la plus restrictive est celle des sites sensibles, contenant des sites que l'utilisateur a restreints manuellement, ou configurés là par des outils de protection externes. À l'inverse l'utilisateur peut placer un site en zone de confiance.
68
+
69
+ Les sites de la zone Intranet local ne sont pas dans la zone de confiance, et ont quelques restrictions. Toutefois ils sont moins contraints que ceux de la zone Internet car ils ont accès à des ressources partagés sur le réseau local tels les fichiers partagés ou imprimantes partagées.
70
+
71
+ Depuis la mise à jour d'IE 6, l'utilisateur doit valider l'exécution d'un ActiveX si son action est considérée comme potentiellement risquée. Cette approche sécurise davantage le navigateur, et est celle adoptée par défaut depuis la version 7.
72
+
73
+ [19],[20],[21]
74
+
75
+ Microsoft a mis à jour son logiciel phare avec la venue, le 18 octobre 2006, de Internet Explorer 7. Cette version est proposée en téléchargement par le biais de Windows Update comme mise à jour importante, mais peut être installée dès sa sortie sans attendre qu'il soit disponible sur Windows Update. Dans Windows Vista, IE n'est plus une application étroitement intégrée au système, et peut être désinstallée comme n'importe quel autre logiciel, ceci à des fins de sécurité et de respect de la concurrence. Cette nouvelle mouture remet en quelque sorte IE sur un pied d'égalité face à ses concurrents, bien qu'elle soit installée par défaut.
76
+
77
+ IE7 fait un pas en avant dans le respect des standards. Il corrige notamment une partie de ses défauts d'implémentation CSS2.1, et g��re la transparence des PNG sans recours à un filtre propriétaire.
78
+
79
+ Microsoft s'est également attaché à améliorer la sûreté de son navigateur, grâce à un filtre anti-hameçonnage notamment, et à un système de classement des sites par Zones (voir ci-dessus).
80
+
81
+ Cette nouvelle version dispose d'une navigation par onglets. Ces onglets sont déplaçables, et modifiables entièrement dans le panneau de contrôle. On peut sauvegarder les onglets pour une utilisation ultérieure ainsi que visualiser tous les onglets ouverts en cliquant sur un seul et même bouton, pour les déplacer ou les fermer facilement en ayant un aperçu de la page active dans chacun des onglets. Les onglets sont nouveaux dans IE7, et ceux-ci permettent de n'avoir qu'une seule et même fenêtre de navigation dans sa barre des tâches.
82
+
83
+ De plus, IE7 désactive les ActiveX installés par défaut dans le navigateur pour en permettre un meilleur contrôle par l'utilisateur. Dans une version plus récente, les ActiveX sont de nouveau installés par défaut.
84
+
85
+ IE7 intègre un filtre anti-hameçonnage qui permet de vérifier instantanément (car n'étant pas un module externe indépendant) et sans ralentir la navigation, que le site visité n'appartient pas à une liste noire de sites Web falsifiés. Cette liste est mise à jour par Microsoft et les sociétés de sécurité qui surveillent ces sites.
86
+
87
+ Parmi les nouvelles avancées en ce qui concerne la sécurité de IE7 sur les versions PC, la version Windows Vista de IE7 offre une sécurité en plus dans l'utilisation du navigateur. En effet, Vista crée une zone isolée dans laquelle IE7 s'exécute. De ce fait, il est isolé du reste du système, ce qui devrait empêcher les logiciels espions ou autres logiciels malveillants d'infecter le système.
88
+
89
+ Le 5 mars 2008, la première version bêta (Bêta 1) de Internet Explorer 8 a été publiée pour le grand public. Elle est destinée à Windows XP SP2, Windows Server 2003 SP2, Windows XP x64, Windows Vista et Windows Server 2008 pour les architectures 32 bits et 64 bits. Le 19 mars 2009, la version finale est disponible pour le grand public.
90
+
91
+ Le 11 juin 2009, Microsoft annonce que les versions européennes de Windows 7 ne seront pas fournies avec Internet Explorer 8, et ce pour respecter le souhait de la Commission européenne qui accuse Microsoft de vente liée[22]. Finalement, un compromis sera trouvé et le navigateur sera quand même fourni avec le système d'exploitation. C'est la dernière version d'Internet Explorer compatible avec Windows XP.
92
+
93
+ Depuis le 8 avril 2014, Microsoft ne supporte plus cette version de son explorateur.
94
+
95
+ La version finale d'Internet Explorer 9 est sortie le 14 mars 2011 aux États-Unis et le 15 mars 2011 en France à 2 heures locales.
96
+ IE 9 ne fonctionne pas sous Windows XP, ce qui a permis à Google Chrome de s'imposer, car Windows XP était l'un des systèmes d'exploitations encore les plus utilisés en 2011, une erreur de stratégie de la part de Microsoft qui va marquer le début de la fin pour Internet Explorer. Le but était que les utilisateurs abandonnent Windows XP pour une version plus récente de Windows, mais les utilisateurs ont généralement choisis un autre navigateur Web et la plupart ont choisi Google Chrome[23].
97
+
98
+ La version 8 s'étant fait largement distancer par ses concurrents aux niveaux rapidité, maîtrise des langages et interface, cette version promet, d'après son concepteur :
99
+
100
+ Internet Explorer 9 en version publique obtient 100 / 100 au test Acid3. IE 8 plafonne à 20 / 100.
101
+
102
+ Une première version bêta est sortie le 15 septembre 2010, suivie par une release candidate (le 10 février 2011) et par la version finale (le 15 mars 2011) qui obtient une note de 100 / 100 au test Acid3, ce qui devance le résultat de 95 de la bêta et de la RCL. L'interface s'éloigne de celle des précédentes versions et se rapproche de celle de Google Chrome.
103
+
104
+ La version finale d'Internet Explorer 10 est sortie le 26 octobre 2012 date de sortie de Windows 8 et Windows RT sur lequel il n'est disponible que dans un premier temps (bien qu'une préversion soit sortie sur Windows 7 en novembre 2012 en attendant la version finale).
105
+ IE 10 ne fonctionne pas sous Windows XP ni Windows Vista contrairement à d'autres navigateurs de même génération tels que Mozilla Firefox et Google Chrome, qui sont même encore compatibles avec des OS antérieurs à Windows XP.
106
+
107
+ Cette version intègre 2 interfaces sur les Windows 8 et RT, une classique proche d'IE9 et une plus axée tactile reprenant les codes de Modern UI (ex-Metro).
108
+
109
+ Cette version 10 promet, d'après son concepteur :
110
+
111
+ Les principales innovations sont le support de WebGL et la prise en charge du protocole SPDY. Cette version 11 est la dernière version d'Internet Explorer, remplacé par le navigateur Microsoft Edge lancé en 2015.
112
+
113
+ Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
114
+
115
+ Au fil des années, des logiciels dits surcouches ont fait leur apparition pour IE, afin de lui adjoindre de nouvelles fonctionnalités, telles que la fermeture des pop-ups ou encore la navigation par onglets, lorsque celles-ci n'étaient pas encore présentes dans IE. Voici une liste des surcouches les plus courantes[réf. nécessaire] :
116
+
117
+ Chaque surcouche est compatible avec certaines versions d'Internet Explorer.
118
+
119
+ Voir aussi : IE7Pro, qui est un plugin.
120
+
121
+ Pour corriger les failles importantes d'Internet Explorer 6, une importante mise à jour a été fournie aux seuls utilisateurs de Windows XP au sein du service pack 2 (2004) pour ce système, permettant notamment de bloquer les fenêtres intruses, et un meilleur contrôle des ActiveX.
122
+
123
+ IE est souvent déclaré moins sûr que Mozilla Firefox[24]. Certains mettent en cause sa sécurité basée sur l'obscurité.
124
+
125
+ Certains sites web de sécurité proposent une liste de vulnérabilités (dites « failles ») connues et toujours non corrigées dans le navigateur[25]. Toutefois, il faut prendre ces informations avec du recul. Les failles pointées n'en sont pas toujours.
126
+
127
+ La firme a publié en juillet 2009 les résultats d'une étude de sécurité concernant Internet Explorer 8. Ces résultats ont été rapidement mis en cause, l'étude ayant été directement financée par Microsoft[26].
128
+
129
+ En janvier 2010, les gouvernements allemand[27] et français[28] avaient déconseillé son usage (toutes versions confondues)[29], recommandant alors de migrer vers des navigateurs web alternatifs (Safari, Opera, Google Chrome, Mozilla Firefox…) le temps qu'une vulnérabilité soit corrigée.
130
+
131
+ Microsoft participe au développement des standards du Web à travers les groupes de travail du W3C, comme l'illustre le HTML Working Group (en) chargé de produire la future spécification HTML5, codirigé par Chris Wilson, responsable des programmes pour la plate-forme IE[30].
132
+
133
+ La question du manque de respect de ces standards par Internet Explorer s'est popularisée au début des années 2000 avec le succès des navigateurs alternatifs, leurs promoteurs en faisant un argument concurrentiel face à Microsoft. Dans ce contexte, elle est cependant l'objet de confusions récurrentes, et ne concerne en fait qu'un champ réduit dans l'ensemble variable des normes et standards que peut couvrir cette expression.
134
+
135
+ En premier lieu, Internet Explorer n'autorise pas le traitement de documents XHTML dotés du type de contenu spécifique application/xhtml+xml et limite l'usage d'XHTML à son mode de compatibilité HTML[31], ce qui le rend théoriquement incompatible avec XHTML 1.1[32]. En revanche, le support d'HTML4.01 et d'XHTML1.0 (en mode de compatibilité HTML) est similaire à celui des autres navigateurs.
136
+
137
+ En second lieu, avec l'adoption croissante du modèle de développement Web normalisé par le W3C au début des années 2000, le moteur de rendu Trident d'IE6 a été critiqué de plus en plus visiblement par des webmestres, à cause de son implémentation incomplète et défaillante de CSS2[33] et de la cessation de son développement après IE6[34].
138
+
139
+ Enfin, le support uniquement propriétaire[35] de l'annexe de la norme PNG concernant les images translucides a également été vu comme une faiblesse d'Internet Explorer jusqu'à sa version 6.0 incluse[36], obligeant les webmestres qui souhaitaient l'utiliser à surcharger leurs développements avec des scripts ou des feuilles de style en commentaires conditionnels[37].
140
+
141
+ Depuis la version 7, cette translucidité est supportée par Internet Explorer sans recours à une implémentation propriétaire. Cette version améliore également le support de CSS2.1. Enfin, Microsoft a annoncé en décembre 2007 que la version en développement de IE8 s'améliorait dans le test Acid2[38], mais les progrès sont encore faibles et il faudra attendre IE9 pour véritablement arriver aux standards actuels en matière de respect des standards, comme Mozilla Firefox ou Google Chrome.
142
+
143
+ En août 2010, Microsoft encourage les utilisateurs de la messagerie web concurrente à Gmail : Hotmail, à migrer sous Google Chrome s'ils rencontraient des bogues sur IE. Ainsi, la dernière version d'Hotmail utilise un langage standardisé qui n'est pas totalement traduit sur le dernier navigateur web de Microsoft, au contraire de la majorité de ses concurrents[39].
144
+
145
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2752.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,179 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Internet est le réseau informatique mondial accessible au public. C'est un réseau de réseaux, à commutation de paquets, sans centre névralgique, composé de millions de réseaux aussi bien publics que privés, universitaires, commerciaux et gouvernementaux, eux-mêmes regroupés en réseaux autonomes (il y en avait plus de 91 000 en 2019[1]). L'information est transmise via Internet grâce à un ensemble standardisé de protocoles de transfert de données, qui permet des applications variées comme le courrier électronique, le World Wide Web, la messagerie instantanée, le pair-à-pair, le streaming et la téléconférence. C'est l'apparition du Web qui a popularisé Internet dans les années 1990. Un nombre croissant d'objets sont connectés à Internet dans les années 2010, formant l'Internet des objets.
2
+
3
+ Un internaute est une personne qui utilise un accès à Internet. Cet accès peut être obtenu grâce à un fournisseur d'accès via divers moyens de communication électronique : soit filaire (réseau téléphonique commuté à bas débit, ADSL, fibre optique jusqu'au domicile), soit sans fil (WiMAX, par satellite, 3G+, 4G, ou 5G).
4
+
5
+ Le terme d'origine américaine « Internet » est dérivé du concept d'internetting (en français : « interconnecter des réseaux »), dont la première utilisation documentée remonte à octobre 1972 par Robert E. Kahn[2], dans le cadre de la première International Conference on Computer Communications (ICCC) à Washington. Les origines exactes du terme restent à déterminer. Toutefois, c'est le 1er janvier 1983 que le nom « Internet », déjà en usage pour désigner l'ensemble d'ARPANET et de plusieurs réseaux informatiques, devient officiel[3].
6
+
7
+ En anglais, le terme s'utilise avec un article défini et prend une majuscule : « the Internet ». Cet usage vient du fait qu'« Internet » est de loin le réseau le plus étendu, le plus grand « internet » du monde, et est donc désigné, en tant qu'objet unique, par un nom propre. En anglais, un internet (nom commun, sans « i » majuscule) est un terme utilisé pour désigner un réseau constitué de l'interconnexion de plusieurs réseaux informatiques au moyen de routeurs[4]. Pourtant, en 2016, l'agence Associated Press adopte la minuscule dans son Stylebook, qui fait office de « bible orthotypographique » de la presse anglo-saxonne[5].
8
+
9
+ En français, une controverse porte sur l'usage ou non d'une majuscule (« Internet » ou « internet ») et sur l'usage d'un article défini (« l'Internet » ou « Internet »)[6]. Dans l'usage courant, l'article est très peu employé.
10
+
11
+ La Commission générale de terminologie et de néologie indique qu'il faut utiliser le mot « internet » comme un nom commun, c'est-à-dire sans majuscule[7]. Dans son dictionnaire, l'Académie française donne un exemple utilisant la forme « l'internet »[8].
12
+
13
+ L'Office québécois de la langue française recommande d'utiliser une majuscule car le terme « est considéré comme un nom propre qui désigne une réalité unique »[9]. Pourtant, de nombreux correcteurs orthographiques intégrés aux logiciels francophones utilisent la majuscule (Microsoft Office, Firefox...).
14
+
15
+ Enfin, certains, comme Frédéric Martel, estiment qu'il faudrait aller plus loin et dire « les internets » (au pluriel et avec une minuscule) en raison du fait qu'Internet « est partout différent »[10].
16
+
17
+ Le débat se poursuit, en France comme dans d’autres pays.
18
+
19
+ En 1934, Paul Otlet décrit dans son Traité de documentation[11] une vision prémonitoire de l'avènement d'Internet.
20
+
21
+ En 1961, Leonard Kleinrock du MIT publia le premier texte théorique sur la commutation de paquets[12].
22
+
23
+ En juillet 1962, J.C.R. Licklider du Massachusetts Institute of Technology (MIT) écrivit des mémos qui sont les plus anciens textes décrivant les interactions sociales possibles avec un réseau d'ordinateurs. Cela devait notamment faciliter les communications entre chercheurs de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA).
24
+
25
+ En octobre 1962, Licklider fut le premier chef du programme de recherche en informatique de la DARPA. Il persuada ses successeurs Ivan Sutherland, Bob Taylor et le chercheur du MIT Lawrence G. Roberts de l'intérêt des réseaux informatiques.
26
+
27
+ En 1964, Leonard Kleinrock publia le premier livre sur le sujet.
28
+
29
+ En 1965, Roberts testa avec Thomas Merrill la première connexion informatique à longue distance, entre le Massachusetts et la Californie. Le résultat montra que des ordinateurs pouvaient travailler ensemble à distance, mais que le mode de communication par commutation de circuit du système téléphonique était inadapté. Le concept de communication par commutation de paquets de Kleinrock s'imposa.
30
+
31
+ En 1966, Roberts fut engagé par Taylor à la DARPA pour concevoir ARPANET. Il publia les plans en 1967. En présentant ce texte, il découvrit deux autres groupes de chercheurs travaillant indépendamment sur le même sujet : un groupe du National Physical Laboratory (NPL) du Royaume-Uni avec Donald Davies et Roger Scantlebury, et un groupe de la RAND Corporation avec Paul Baran.
32
+
33
+ Entre 1962 et 1965, le groupe de la RAND avait étudié la transmission par paquets pour l'armée américaine. Le but était de pouvoir maintenir les télécommunications en cas d'attaque (éventuellement nucléaire), ce que permet une transmission par paquets dans un réseau non centralisé. Il s'agissait d'un développement indépendant de ARPANET : bien que probablement robuste face à une telle attaque, ARPANET n'a pourtant été conçu que pour faciliter les télécommunications entre chercheurs. Le rapport de Paul Baran est resté purement théorique, et est rapidement tombé dans l'oubli. Mais le mythe de l'« ARPANET comme dernier rempart à une attaque atomique » trouve là son origine.
34
+
35
+ Pendant ce temps, au British National Physical Laboratory, l'équipe de Donald Davies avait progressé : NPL Network, le premier réseau maillé fondé sur la transmission de datagrammes (packets) était fonctionnel. Mais l'histoire d'internet n'a pas été écrite par les Européens : ARPANET sera désormais l'origine officielle d'internet[13].
36
+
37
+ En août 1968, la DARPA accepta de financer le développement du matériel de routage des paquets d'ARPANET. Ce développement fut confié en décembre à un groupe de la firme Bolt, Beranek and Newman (BBN) de Boston. Ce dernier travailla avec Bob Kahn sur l'architecture du réseau. Roberts améliorait les aspects topologiques et économiques du réseau. Kleinrock préparait des systèmes de mesures du réseau.
38
+
39
+ Le 20 septembre 1969, BBN installa le premier équipement à l'UCLA où travaillait Kleinrock. Le second nœud du réseau fut installé au Stanford Research Institute (SRI) où travaillait Douglas Engelbart sur un projet d'hypertexte. Deux nœuds supplémentaires furent ajoutés avec l'université de Santa Barbara et l'université d'Utah. Fin 1969, ARPANET comptait donc quatre nœuds.
40
+
41
+ Le Network Working Group (NWG) conduit par Steve Crocker finit le protocole de communication poste-à-poste NCP en décembre 1970. Ce protocole fut adopté entre 1971 et 1972 par les sites branchés à ARPANET. Ceci permit le développement d'applications par les utilisateurs du réseau. La perspective d'une informatique plus décentralisée commence à intéresser les constructeurs souhaitant rivaliser avec le géant IBM.
42
+
43
+ En 1972, Ray Tomlinson mit au point la première application importante : le courrier électronique. En octobre 1972, Kahn organisa la première démonstration à grande échelle d'ARPANET à l'International Computer Communication Conference (ICCC). C'était la première démonstration publique.
44
+
45
+ Le concept d'Internet est né d'ARPANET. L'idée était de permettre la connexion entre des réseaux divers : ARPANET, des communications avec les satellites, des communications par radio. Cette idée fut introduite par Kahn en 1972 sous le nom de Internetting. Le protocole NCP d'ARPANET ne permettait pas d'adresser des hôtes hors d'ARPANET ni de corriger d'éventuelles erreurs de transmission. Kahn décida donc de développer un nouveau protocole, qui devint finalement TCP/IP.
46
+
47
+ En parallèle, un projet inspiré par ARPANET était dirigé en France par Louis Pouzin : le projet Cyclades. De nombreuses propriétés de TCP/IP ont ainsi été développées, plus tôt, pour Cyclades. Pouzin et Kahn indiquent que TCP/IP a été inspiré par le réseau Cyclades français, poussé par la CII et sa Distributed System Architecture: on commence à parler de Calcul distribué. Aux États-Unis, IBM et DEC créent les architectures SNA et DECnet, en profitant de la numérisation du réseau d'AT&T (Réseau téléphonique commuté)[14].
48
+
49
+ En 1973, Kahn demanda à Vint Cerf (parfois appelé le père d'internet) de travailler avec lui, car Cerf connaissait les détails de mise en œuvre de NCP. Le premier document faisant référence à TCP est écrit en 1973 par Cerf : A Partial Specification of an International Transmission Protocol. La première spécification formelle de TCP date de décembre 1974, c'est le RFC 675[15].
50
+
51
+ La version initiale de TCP ne permettait que la communication en établissant un circuit virtuel. Cela fonctionnait bien pour le transfert de fichiers ou le travail à distance, mais n'était pas adapté à des applications comme la téléphonie par Internet. TCP fut donc séparé de IP, et UDP proposé pour les transmissions sans établissement d'un circuit.
52
+
53
+ À la fin des années 1980, la NSF (National Science Foundation) qui dépend de l'administration américaine, met en place cinq centres informatiques surpuissants, auxquels les utilisateurs peuvent se connecter, quel que soit le lieu où ils se trouvent aux États-Unis : ARPANET devient ainsi accessible sur une plus grande échelle. Le système rencontre un franc succès et, après des mises à niveau importantes (matériels et lignes) à la fin des années 1980, il s'ouvre au trafic commercial au début des années 1990.
54
+
55
+ Le début des années 1990 marque la naissance de l'aspect le plus connu d'Internet aujourd'hui : le web, un ensemble de pages en HTML mélangeant du texte, des liens, des images, adressables via une URL et accessibles via le protocole HTTP. Ces standards, développés au CERN par Tim Berners-Lee et Robert Cailliau deviennent rapidement populaires grâce au développement au NCSA par Marc Andreessen et Eric Bina du premier navigateur multimédia Mosaic.
56
+
57
+ En janvier 1992, l’Internet Society (ISOC) voit le jour avec pour objectif de promouvoir et de coordonner les développements sur Internet. L’année 1993 voit l’apparition du premier navigateur web (browser), mêlant texte et image. Cette même année, la National Science Foundation (NSF) mandate une compagnie pour enregistrer les noms de domaine. À la fin des années 1990, des sociétés pionnières comme Yahoo, Amazon, eBay, Netscape, et AOL, deviennent célèbres grâce à un attrait pour les capitalisations boursières des jeunes sociétés sans équivalent dans l'histoire, qui finit en krach[réf. nécessaire].
58
+
59
+ En septembre 2014, internet dépasse un milliard de sites en ligne[16], pour près de trois milliards d'internautes[17]. Le nombre de sites, d'internautes, de courriels envoyés, de recherches effectuées sur le moteur de recherche Google, est en augmentation permanente. L'influence environnementale est grandissante[18].
60
+
61
+ Les années 2010 voient le développement d'un internet quantique à l'état de prototype[19],[20]. Selon Michel de Pracontal, il permettrait de « créer un réseau planétaire d’ordinateurs surpuissants fonctionnant selon les principes de la théorie des quanta, et connectés par des lignes de télécommunication spéciales permettant de transporter à distance les états quantiques. Potentiellement, un tel système serait beaucoup plus rapide que l’Internet classique et mettrait à disposition des utilisateurs une puissance de calcul très supérieure. Il aurait aussi l’immense avantage de garantir le secret des communications avec un niveau de protection inégalable par les moyens actuels »[19]. Les États-Unis, l'Union européenne (UE) et la Chine cherchent à le développer[19]. La technologie intéresse tout particulièrement les organisations cherchant à optimiser la sécurité de leurs communications, telles que les banques et les armées[21].
62
+
63
+ Selon la définition du groupe de travail sur la gouvernance d'Internet, il faut entendre par « gouvernance de l’internet » l’élaboration et l’application par les États, le secteur privé et la société civile, dans le cadre de leurs rôles respectifs, de principes, normes, règles, procédures de prise de décisions et programmes communs propres à modeler l’évolution et l’usage de l’Internet.
64
+
65
+ Les registres de métadonnées sont importants dans l'établissement de règles d'accès aux ressources web qui utilisent les Uniform Resource Identifiers (qui peuvent être les URL qui s'affichent sur la barre de navigation de l'ordinateur personnel).
66
+
67
+ Un certain nombre d'organismes sont chargés de la gestion d'internet, avec des attributions spécifiques. Ils participent à l'élaboration des standards techniques, l'attribution des noms de domaines, des adresses IP, etc. :
68
+
69
+ Dans un but de maintenir ou d'élargir la neutralité des réseaux, mais aussi d'engager les diverses parties globales dans un dialogue sur le sujet de la gouvernance, les Nations unies ont convoqué :
70
+
71
+ La gestion des ressources numériques essentielles au fonctionnement d'internet est confiée à l'Internet Assigned Numbers Authority (IANA), celle-ci délègue l'assignation des blocs d'adresses IP et de numéros d'Autonomous System aux registres Internet régionaux.
72
+
73
+ Dans l'Union européenne :
74
+
75
+ Voir Utilisation de l'URI pour l'accès aux ressources informatiques dans l'Union européenne
76
+
77
+ La neutralité du Net ou la neutralité du réseau est un principe fondateur d'internet qui exclut toute discrimination à l'égard de la source, de la destination ou du contenu de l'information transmise sur le réseau. Mais de récents développements technologiques tendent à mettre fin à cette neutralité.[réf. nécessaire]
78
+
79
+ C'est aujourd'hui un grand enjeu technico-économique et socio-éthique. Conscient de cette situation, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, prend position le 1er juillet 2016, en adoptant la résolution (A/HRC/32/L.20)[22], non contraignante, visant à condamner les restrictions de l'accès à l'information sur Internet. Le Conseil des droits de l'homme condamne sans équivoque les mesures qui visent à empêcher ou à perturber délibérément l'accès à l'information ou la diffusion d'informations en ligne, en violation du droit international des droits de l'homme, et invite tous les États à s'abstenir de telles pratiques et à les faire cesser[23],[24].
80
+
81
+ Sur le plan privé, l'association « accessnow.org » promeut et observe le libre accès à internet à travers le monde[25].
82
+
83
+ Internet trouve son fondement juridique dans l'existence d'un principe de libre-circulation de l'information qui remonte au XIXe siècle, lors de l'émergence du télégraphe. Depuis, ce principe a émergé graduellement de la rencontre progressive puis de la symbiose entre la libre-circulation internationale des services et la liberté d'expression[26].
84
+
85
+ Tout au long du XXe siècle, ce qui était à l'origine une problématique technique encadrée par l'Union internationale des télécommunications (UIT) a été progressivement captée, reprise et amplifiée par l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) puis l'Organisation mondiale du commerce (OMC), dans le cadre de la libéralisation internationale du commerce des services.
86
+
87
+ Cette problématique a alors été nommée progressivement « libre-circulation de l'information ». Mais cette origine technique et économique n'est pas son seul fondement. Elle se base également sur le principe international de liberté d'expression.
88
+
89
+ Aujourd'hui, que l'on observe la jurisprudence du Conseil constitutionnel français ou des Cours européennes, le principe de libre circulation de l'information est consacré dans sa triple dimension : technique (en tant que support indissociable d'Internet), économique (en tant que préalable nécessaire à la libre-circulation mondiale des services) et éthique (en tant qu'instrument venant compléter et élargir le traditionnel principe de liberté d'expression). Porter atteinte à ce principe revient dans le même temps (potentiellement) à porter atteinte à la liberté d'utiliser Internet, à la liberté d'expression et à la liberté de prestation de services.
90
+
91
+ Il n'existe pas de droit spécifique à Internet, mais plutôt une application du droit commun au réseau Internet, avec cependant l'apparition d'aménagements de certaines législations nationales afin de prendre en compte ces particularités (ex. en France : la Loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN) du 21 juin 2004).
92
+
93
+ Selon Benjamin Bayart, militant en faveur de la neutralité du réseau, la décision du Conseil constitutionnel rendu le 10 juin 2009[a] confirme qu'« Internet est essentiel à l’exercice de la liberté d’expression »[27].
94
+
95
+ L'application du droit sur internet est rendue difficile pour deux raisons principales :
96
+
97
+ Internet est constitué de la multitude de réseaux répartis dans le monde entier et interconnectés. Chaque réseau est rattaché à une entité propre (université, fournisseur d'accès à Internet, armée) et est associé à un identifiant unique appelé Autonomous System (AS) utilisé par le protocole de routage BGP. Afin de pouvoir communiquer entre eux, les réseaux s'échangent des données, soit en établissant une liaison directe, soit en se rattachant à un nœud d'échange (point de peering). Ces échanges peuvent se limiter au trafic entre leurs utilisateurs respectifs (on parle alors de peering) ou bien inclure le trafic de tiers (il s'agit alors d'accord de transit). Un opérateur qui fournit un service de transit Internet à d'autres fournisseurs d'accès est appelé carrier. Ces accords d'échange de trafic sont libres, ils ne font pas l'objet d'une régulation par une autorité centrale.
98
+
99
+ Chaque réseau est connecté à un ou plusieurs autres réseaux. Lorsque des données doivent être transmises d'un ordinateur vers un autre appartenant à un AS différent, il faut alors déterminer le chemin à effectuer parmi les réseaux. Les routeurs chargés du trafic entre les AS disposent généralement d'une table de routage complète (Full routing table)[28] de plus de 440 000 routes en 2013[29], et transmettent le trafic à un routeur voisin et plus proche de la destination après consultation de leur table de routage.
100
+
101
+ Des chercheurs israéliens de l'université Bar-Ilan ont déclaré, après avoir analysé les nœuds reliant l'ensemble des sites, qu'internet est un réseau méduse. Ils la définissent comme ayant un cœur dense connecté à une multitude d'autres sites, qui ne sont reliés entre eux que par ce cœur, semblable à un maillage à structure fractale. Cette zone permet à 70 % du réseau de rester connecté sans passer par le cœur. Les chercheurs indiquent donc cette zone comme piste pour désengorger le trafic, en répartissant mieux les sites de cette zone[30].
102
+
103
+ En pratique, ces connexions sont réalisées par des infrastructures matérielles, et des protocoles informatiques.
104
+ Ces connexions permettent notamment de relier des connexions grand public à des Centre de traitement de données.
105
+
106
+ L'accès à internet est souvent vendu sous la forme d'offre commerciale de services, avec un abonnement fixe ou un paiement aux données consommées. Certaines organisations, notamment les universités européennes, disposent de leurs propres réseaux (ex. : Renater).
107
+
108
+ Pour accéder à internet il faut disposer d'un équipement IP ainsi que d'une connexion à un fournisseur d'accès. Pour cela, l'utilisateur emploie les matériel et logiciel suivants :
109
+
110
+ Des logiciels sont, eux, nécessaires pour exploiter Internet suivant les usages :
111
+
112
+ Les centres de traitement de données sont des lieux occupés par des serveurs.
113
+
114
+ Avant la bulle Internet, des millions de mètres carrés destinés à abriter de tels centres furent construits dans l'espoir de les voir occupés par des serveurs. Depuis, la concentration des centres s'est poursuivie, avec le développement de centres spécialisés pour lesquels les défis les plus importants sont la maîtrise de la climatisation et surtout de la consommation électrique. Ce mouvement a été intégré dans le green computing et vise à aboutir à des centres de traitement de données dits écologiques pour lesquels sont apparus des outils spécialisés[31].
115
+
116
+ Internet repose sur la transmission d'information d'un point à un autre. Cette transmission se fait généralement au moyen d'ondes électromagnétiques. Les différents points sont donc connectés soit physiquement, soit indirectement à travers d'autres points.
117
+
118
+ Ces ondes peuvent être transmises dans l'air (technologies sans fil), dans une fibre optique ou dans un câble métallique (technologies filaires). Lorsque l'information doit passer d'une voie vers une autre, elle est aiguillée au moyen de matériels dédiés (switch, routeurs).
119
+
120
+ Les protocoles logiciels utilisés sur internet sont les conventions structurant les échanges d'informations nécessaires au transfert des contenus applicatifs pour l'usager final. Ils permettent notamment d'identifier les interfaces (donc les machines), de s'assurer de la réception des données envoyées, et de l'interopérabilité.
121
+
122
+ Internet fonctionne suivant un modèle en couches, similaire au modèle OSI. Les éléments appartenant aux mêmes couches utilisent un protocole de communication pour s'échanger des informations.
123
+
124
+ Un protocole est un ensemble de règles qui définissent un langage afin de faire communiquer plusieurs ordinateurs. Ils sont définis par des normes ouvertes, les RFC (RFC 791[32], RFC 1000[33], RFC 1462[34] et RFC 1580[35]).
125
+
126
+ Chaque protocole a des fonctions propres et, ensemble, ils fournissent un éventail de moyens permettant de répondre à la multiplicité et à la diversité des besoins sur internet.
127
+
128
+ Les principaux sont les suivants, classés selon leur couche (IP, TCP et UDP) ; couches applicatives :
129
+
130
+ À la suite de l'épuisement des adresses IPv4, le protocole IPv6 a été développé. Celui-ci dispose d'un espace d'adressage considérable.
131
+
132
+ Indépendamment du transfert entre deux points, les routeurs doivent pouvoir s'échanger des informations de routage. Un IGP (Interior Gateway Protocol) et un EGP (Exterior gateway protocol) comme BGP (Border Gateway Protocol) satisfont ce besoin.
133
+
134
+ Comme produit essentiellement « dématérialisé », Internet peut paraître écologique, ou tout du moins avoir un impact limité sur l'environnement[36]. En accélérant les transferts d'informations et en facilitant les échanges de données, l'usage d'Internet a fréquemment été présenté comme vertueux de ce point de vue ; cet argument a par exemple été présenté lors de la mise en place de factures électroniques ou de la dématérialisation des marchés publics[réf. souhaitée].
135
+
136
+ Le fonctionnement du réseau implique pourtant de très fortes consommations énergétiques[37][réf. non conforme]. Outre le coût énergétique engendré par la construction de l'infrastructure (dit énergie grise), le coût de fonctionnement des centres de données peut être mis en évidence et traduit en équivalent CO2[Combien ?].
137
+
138
+ Internet aurait une empreinte carbone extrêmement importante ; plus de 200 milliards d'emails seraient envoyés chaque jour, sachant qu'un email d'une taille de 1 Mo représente un rejet de 16 grammes de CO2 dans l'atmosphère. Si Internet était un pays, ce serait le troisième plus gros consommateur d'électricité en 2018, après la Chine et les États-Unis[c],[36]. Selon plusieurs études, en 2018, Internet correspond à 6 à 10 % de la consommation mondiale d'électricité et pèserait près de 5 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales[36], soit plus que le transport aérien. Une heure d'échanges de courriels dans le monde correspond à 4 000 vols Paris-New York[réf. nécessaire]. La construction des centres de traitement de données des principaux acteurs d'Internet, Google, Apple et Facebook, dans l'État de Caroline du Nord aux États-Unis, est intimement liée au bas coût de l'énergie dans cet État[37]. Ce coût bas s'explique par le fonctionnement de centrales thermiques utilisant le charbon des Appalaches, dont l'exploitation à ciel ouvert détruit des montagnes entières[37].
139
+
140
+ En 2008, le monde compte 1,574 milliard d'internautes[38].
141
+
142
+ En juin 2012, 2,4 milliards d'internautes sont recensés[39].
143
+
144
+ En janvier 2018, plus de la moitié de la population mondiale accède à Internet ; on compte 4,02 milliards d'internautes, soit un taux de pénétration de 53 %[40].
145
+
146
+
147
+
148
+ Le développement du réseau internet entraîne un bouleversement sans précédent depuis l'apparition de l'imprimerie. Comme l'ont fait l'écriture, le charbon et les télécommunications lors de leur apparition, Internet augmente la capacité des hommes à travailler ensemble de façon plus efficace et plus étendue[42]. Ce n'est pas une simple révolution technologique, mais un remaniement complet de la manière dont l'humanité appréhende le monde qui l'entoure. « C'est pourquoi la virtualité d'Internet n'est pas celle que l'on croit. Elle ne s'oppose pas au réel, mais à l'actuel. Elle se trouve dans chacune de nos actions. Internet offre de nouvelles potentialités d'action et chacune des virtualités qui est ainsi actualisée, conjointement, change subrepticement le monde que nous vivons », affirme Boris Beaude[42]. Le philosophe Guillaume Cazeaux remarque, quant à lui, que la libération de la parole, permise par le Web 2.0, entraîne un effet inattendu : noyés dans la masse d’informations et de désinformations, les internautes développent des représentations du monde qui les divisent. Comme l’imprimerie avait ébranlé la foi et provoqué la Réforme protestante, en favorisant la diffusion du savoir, Internet génère aussi des « schismes » qui menacent l’unité de nos sociétés. « Les questionnements vertigineux qui se posaient à l’homme de la Renaissance, à Montaigne par exemple, redeviennent ainsi étonnamment les nôtres », estime le philosophe[43].
149
+
150
+ La mise à disposition constante d'images et d'idées et leur transmission rapide ont des conséquences sur le développement psychologique, moral et social des personnes, la structure et le fonctionnement des sociétés, les échanges culturels, la perception des valeurs et les convictions religieuses. La planète est devenue un réseau mondial, bourdonnant de transmissions électroniques, une planète « en conversation ». Tout cela n'est pas sans poser des questions éthiques sur le développement de la personne humaine et la chance que peuvent avoir les personnes et les peuples de percevoir une transcendance[44]. Internet est un espace paradoxal : il se détache de la conception spatiale ou matérialiste de l'espace que l'histoire a mise en place. « Internet est un espace qui fait gagner de l'espace-temps. Il se révèle plus efficient que d'autres espaces dès lors que l'étendue est vaste, que le nombre de réalités considérées est important et que l'interaction n'exige pas de contact matériel », selon Boris Beaude[42].
151
+
152
+ Internet a bouleversé les rôles et les structures sociales jusqu'alors bien établis. Alors que le géant Google a transformé l'accès à l'information de différentes façons (accessibilité, rapidité et réseautage), les réseaux sociaux sont devenus les principaux moyens de médiation et de relation entre les individus, pour ne nommer que ceux-là[42]. Internet s'est donc immiscé dans l'ordre social pour le remanier. « La capacité d'Internet à créer du contact réticulaire en dépit de la distance territoriale offre aussi une opportunité considérable d'organisation, de production et de coordination »[42], souligne Boris Beaude.
153
+
154
+ Autant Internet peut être une occasion d'enrichissement personnel et culturel, et contribuer à un développement humain authentique, autant il risque de constituer une menace pour le lien social, s'il en vient à dispenser les hommes de toute communication directe. Le sociologue Philippe Breton met en garde contre une conception de la « société mondiale de l'information », où les liens sociaux seraient fondés sur la séparation des corps et la collectivisation des consciences. Selon lui, cette vision du tout-internet découle de l'héritage de Teilhard de Chardin, du bouddhisme zen et des croyances New Age[45].
155
+
156
+ Internet a commencé à se développer dans le monde dans les années 1995-2000, au moment où la communauté des informaticiens se préparait au passage à l'an 2000 (noté Y2K dans le monde anglosaxon). Le consultant canadien Peter de Jaeger a largement contribué dans ces années à la mobilisation mondiale, grâce à son site internet year2000.com, qui était à l'époque le site le plus interconnecté au monde. À l'occasion du 10e anniversaire du passage à l'an 2000, Peter de Jaeger a reçu le Lifeboat Foundation’s 2009 Guardian Award. Eric Klien, président de la Lifeboat Foundation, a salué les efforts de Peter de Jaeger en ajoutant :
157
+
158
+ Let us learn from the Y2K success by applying its worldwide mobilization method to future problems and not mislearn from it that all future problems will just solve themselves somehow so we can ignore them[46].
159
+
160
+ « Tirons les leçons du succès du passage à l'an 2000 en appliquant sa méthode de mobilisation mondiale à des problèmes futurs, et sans en conclure que tous les problèmes futurs se résoudront d'eux-mêmes alors même qu'on les ignorerait. »
161
+
162
+ Alors même que certains experts dénoncent de mauvaises hypothèses sur le rôle des techniques de l'information et de la communication par rapport aux problèmes d'environnement, les mêmes experts soulignent qu'internet peut jouer un rôle très important pour la mobilisation des citoyens sur les questions de responsabilité sociale et de développement durable. Internet est en effet un réseau de vigilance, alimentés par les associations, les ONG, et les gouvernements, accessible à tous les citoyens (au moins dans les pays les plus développés), et qui peuvent en outre servir de source d'information pour les médias. La convention d'Aarhus, signée en 1998 par trente-neuf États, porte sur l'accès à l'information et la participation du public au processus décisionnel. En France, elle a donné lieu au portail Toutsurlenvironnement.fr, qui publie de nombreuses informations environnementales. Le web de deuxième génération (web 2.0), fournit des plateformes d'échange entre utilisateurs grâce à des services collaboratifs tels que les wikis. L'encyclopédie Wikipédia en est d'ailleurs un excellent exemple[47].
163
+
164
+ Internet est souvent employé comme outil de mobilisation par les organisations non gouvernementales et altermondialistes, comme Attac[48]. Par ailleurs, des groupuscules politiques utilisent Internet comme un canal de sensibilisation et de propagande[réf. nécessaire].
165
+
166
+ Un phénomène nouveau apparu dans les années 2000 est l'apparition des pétitions en ligne[réf. nécessaire].
167
+
168
+ La tendance apparue depuis 2012 environ en France est à une articulation entre l'usage offensif d'Internet par le biais des réseaux sociaux et l'expression publique dans la rue. Elle introduit des combinaisons innovantes entre les manifestations de rue et les techniques de prise de parole (sites internet, blogs, web social) ou les terminaux mobiles (SMS, prise d'images et de vidéos)[49].
169
+
170
+ Ces formes de mobilisations peuvent avoir un effet indésirable : le slacktivisme (dit « militantisme de canapé ») peut sembler suffisant à ses participants, par conséquent cela peut diminuer le nombre de ceux qui ensuite passent au militantisme[réf. nécessaire].
171
+
172
+ La fracture numérique est la disparité d'accès aux technologies informatiques, mise en évidence par la disponibilité inégale du réseau Internet. Elle recouvre parfois le clivage entre « les info-émetteurs et les info-récepteurs »[50].
173
+
174
+ Cette disparité est fortement marquée d'une part entre les pays riches et les pays pauvres, d'autre part entre les zones urbaines denses et les zones rurales. Elle existe également à l'intérieur des zones moyennement denses : ainsi en région parisienne, 25 % des lignes ne peuvent avoir un débit ADSL supérieur à 5 Mbit/s[Quand ?].
175
+
176
+ « L'un des grands phénomènes sociaux actuels, que l'internet a généré, est en effet la création d'un gouffre, de plus en plus profond, entre deux types de populations : celles qui s'informent encore majoritairement sur les médias classiques, ou le web, mais dans son versant traditionnel (les grands sites d'information), et celles qui ont pris l'habitude de s'informer sur le web alternatif, et qui ont perdu presque toute confiance dans les médias dits "officiels". [...] La base contextuelle à partir de laquelle nous forgeons notre représentation du réel se scinde, selon que l'on s'informe via les médias traditionnels ou le web, mais aussi - plus encore - selon les nébuleuses que l'on fréquente sur la Toile. Des univers mentaux très différents se créent, qui séparent les hommes, autant que pouvaient l'être jadis les habitants de différentes régions du monde. »
177
+
178
+ Sur les autres projets Wikimedia :
179
+
fr/2753.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,25 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ L'intestin grêle est la partie de l'appareil digestif humain située entre l'estomac et le gros intestin (côlon). Il comprend un segment fixe, le duodénum, suivi de deux segments mobiles intrapéritonéaux, le jéjunum puis l'iléon.
2
+
3
+ L'intestin grêle présente trois segments successifs :
4
+
5
+ L'intestin grêle est formé de sorte à amplifier les processus d'absorption :
6
+
7
+ L'intestin grêle est vascularisé par l'artère mésentérique supérieure, issue de l'aorte abdominale à 3 cm du tronc cœliaque.
8
+
9
+ L'intestin grêle est composé de trois couches superposées :
10
+
11
+ Le jéjunum et l'iléon naissent de l'intestin primitif moyen.
12
+
13
+ C'est dans l'intestin grêle que se déroule l'absorption intestinale :
14
+
15
+ L'intestin grêle est un organe complexe à explorer, du fait de sa longueur.
16
+
17
+ Voir la Catégorie:Maladie de l'intestin grêle
18
+
19
+ Une occlusion intestinale est un arrêt complet des matières et des gaz. Elle peut avoir une cause mécanique (obstruction, strangulation), fonctionnelle ou mixte.
20
+
21
+ La maladie de Crohn est une maladie évoluant par poussées, alternant avec des phases dites de rémission, pouvant atteindre une ou plusieurs parties du tube digestif (préférentiellement le côlon, une partie du grêle ou l'anus).
22
+
23
+ Les tumeurs de l'intestin grêle ne sont pas fréquentes, plus rares que les tumeurs du côlon. Citons néanmoins la tumeur carcinoïde du grêle à titre d'exemple.
24
+
25
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2754.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,38 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ L'intestin est une partie du tube digestif, qui contribue à la digestion des aliments et au passage des nutriments vers le sang et le reste de l'organisme chez les bilatériens. Cette partie de l'appareil digestif s'étend de la sortie de l'estomac à l'anus. Chez les humains et la plupart des mammifères, il est divisé en deux parties appelées l’intestin grêle et le gros intestin. Chez les animaux à système circulatoire, c'est la partie du corps qui assure l'assimilation dans le sang des nutriments provenant des aliments. L'intestin en bonne santé est une barrière contre certains microbes, mais perméable aux nutriments. Il est le lieu d'une intense vie microbienne (microbiote intestinal, microbiote intestinal humain). Toute altération anormale de sa perméabilité peut affecter l'organisme entier[1].
2
+
3
+ Le tube digestif est la partie postérieure du canal alimentaire des bilatériens qui est constitué de deux orifices, la cavité buccale et l'anus. Il est mis en place sous forme d'archentéron, intestin primitif dans l'embryon. L’axe antéro-postérieur de ces animaux à symétrie bilatérale est déterminé par l’axe de formation de l’intestin.
4
+
5
+ Au-dessus du grand intestin, le tube digestif est parfois appelé tractus gastro-intestinal supérieur, tandis que tout ce qui se trouve en dessous appartient au tractus gastro-intestinal inférieur.
6
+
7
+ L'intestin humain mesure de 7 à 8 mètres. La surface d'absorption de la muqueuse intestinale a été estimée à 32 m2[2]. Les anciennes estimations de 260 à 300 m2, soit équivalent à celle d'un terrain de tennis, ont longtemps prévalu mais se sont avérées erronées car réalisées sur des tissus morts[2].
8
+
9
+ Alors que l'estomac « casse » principalement les molécules constituant les aliments en plus petites molécules, la digestion se poursuit dans l'intestin grêle, où un certain nombre de molécules sont réduites à l'état de nutriments, assimilables par l'organisme. La fine membrane de l'intestin grêle est recouverte de plis et de villosités afin d'augmenter la surface d'échange avec le réseau sanguin. La plupart des protéines sont ainsi assimilées dans l'intestin grêle, ainsi que les glucides et lipides.
10
+ Chez les humains, il mesure entre 3 et 6 mètres et est composé du duodénum, du jéjunum et de l'iléon.
11
+
12
+ Le gros intestin chez l'humain mesure entre 1 et 1,5 mètre et comporte trois parties : le cæcum (portant l’appendice vermiforme), le côlon et le rectum.
13
+
14
+ Le gros intestin héberge des bactéries vivant en symbiose avec leur hôte, qui peuvent décomposer des molécules que le corps humain n'est pas capable d’assimiler. Cette flore intestinale (ou microbiote intestinal) est indispensable au bon fonctionnement du processus de la digestion.
15
+
16
+ Côlon et rectum sont parfois le siège de proliférations anormales, non contrôlées, des cellules de leur muqueuse. Ceci provoque une grosseur en forme de polype (adénome), qui peut dégénérer en cancer du côlon invasif.
17
+
18
+ Environ 200 millions de neurones sont présents dans l'intestin humain et le système nerveux entérique communique de manière étroite avec le système nerveux central[3][source insuffisante].
19
+
20
+ Des études[Lesquelles ?] ont suggéré que le microbiote intestinal prendrait également part à la communication entre l'intestin et le cerveau et influencerait le fonctionnement cérébral. Certains chercheurs[Lesquels ?] se pencheraient même sur des liens possibles entre un déséquilibre du microbiote intestinal et certains troubles psychiques comme le stress, la dépression, mais aussi les maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer...)[3].
21
+
22
+ L'intestin des animaux est doué d'une motricité propre[4], en grande partie réflexe. C'est elle qui va pousser le bol alimentaire (chyme), au fur et à mesure de sa digestion.
23
+
24
+ Chez tous les Mammifères dont l'humain, l'intestin grêle est constitué d'une muqueuse enrobée ; premièrement de couches circulaires de fibres musculaires (internes), capables de constriction, et deuxièmement d'un manchon de fibres musculaires orientées longitudinalement[4].
25
+ Ce double système musculaire est contrôlé d'une part par le système parasympathique qui les stimule, et par le système sympathique qui au contraire les détend par inhibition de fibres parasympathiques (via les neurones situés entre les couches de muscles circulaires et longitudinaux dites plexus nerveux myentérique ou plexus d'Auerbach)[4].
26
+ En complément, l'épithélium, abrite les neurones sensitifs de trois types de récepteurs de la muqueuse (chémorécepteurs, mécanorécepteurs et tensorécepteurs)[4]. Ceux-ci ont des afférences vers le tronc cérébral, la moelle épinière, le plexus myentérique et le plexus sous-muqueux.
27
+
28
+ Dans l'intestin lui-même, les villosités et leurs microvillosités sont également animées de lents mouvements permettant un brassage du contenu, et permettant d'augmenter le contact entre la muqueuse et les éléments du bol alimentaire.
29
+
30
+ Le jeu combiné des fibres musculaires permet des mouvements pendulaires (via la musculature longitudinale), des mouvements de segmentation (via les muscles circulaires constricteurs) et des mouvements péristaltiques (poussée du chyme vers le gros intestin ou l'anus).
31
+ Le péristaltisme (force et rythme) est réglé par les tensorécepteurs qui resserrent le diamètre du tube intestinal (la lumière) derrière le bol alimentaire et qui l'ouvrent devant ; ce péristaltisme est actif entre les périodes de prise d'aliments, mais s'interrompt la nuit vers 22 h 30 (rythme chronobiologique et nycthéméral). Durant la digestion, ce sont les mouvements de brassage qui dominent. Au moment de l'excrétion ou de l'élimination des gaz (méthane, CO2) ce sont les mouvements péristaltiques d'expulsion qui sont activés, consciemment cette fois.
32
+ Au passage, une partie de la muqueuse intestinale est érodée et se retrouve dans les excréments, mais elle est constamment renouvelée[5][réf. à confirmer].
33
+
34
+ L'intestin primitif aura un épithélium constitué de l'hypoblaste tapissant le lécithocèle secondaire.
35
+
36
+ Parmi ces maladies, on distingue souvent les maladies inflammatoires chroniques intestinales.
37
+
38
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2755.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,38 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ L'intestin est une partie du tube digestif, qui contribue à la digestion des aliments et au passage des nutriments vers le sang et le reste de l'organisme chez les bilatériens. Cette partie de l'appareil digestif s'étend de la sortie de l'estomac à l'anus. Chez les humains et la plupart des mammifères, il est divisé en deux parties appelées l’intestin grêle et le gros intestin. Chez les animaux à système circulatoire, c'est la partie du corps qui assure l'assimilation dans le sang des nutriments provenant des aliments. L'intestin en bonne santé est une barrière contre certains microbes, mais perméable aux nutriments. Il est le lieu d'une intense vie microbienne (microbiote intestinal, microbiote intestinal humain). Toute altération anormale de sa perméabilité peut affecter l'organisme entier[1].
2
+
3
+ Le tube digestif est la partie postérieure du canal alimentaire des bilatériens qui est constitué de deux orifices, la cavité buccale et l'anus. Il est mis en place sous forme d'archentéron, intestin primitif dans l'embryon. L’axe antéro-postérieur de ces animaux à symétrie bilatérale est déterminé par l’axe de formation de l’intestin.
4
+
5
+ Au-dessus du grand intestin, le tube digestif est parfois appelé tractus gastro-intestinal supérieur, tandis que tout ce qui se trouve en dessous appartient au tractus gastro-intestinal inférieur.
6
+
7
+ L'intestin humain mesure de 7 à 8 mètres. La surface d'absorption de la muqueuse intestinale a été estimée à 32 m2[2]. Les anciennes estimations de 260 à 300 m2, soit équivalent à celle d'un terrain de tennis, ont longtemps prévalu mais se sont avérées erronées car réalisées sur des tissus morts[2].
8
+
9
+ Alors que l'estomac « casse » principalement les molécules constituant les aliments en plus petites molécules, la digestion se poursuit dans l'intestin grêle, où un certain nombre de molécules sont réduites à l'état de nutriments, assimilables par l'organisme. La fine membrane de l'intestin grêle est recouverte de plis et de villosités afin d'augmenter la surface d'échange avec le réseau sanguin. La plupart des protéines sont ainsi assimilées dans l'intestin grêle, ainsi que les glucides et lipides.
10
+ Chez les humains, il mesure entre 3 et 6 mètres et est composé du duodénum, du jéjunum et de l'iléon.
11
+
12
+ Le gros intestin chez l'humain mesure entre 1 et 1,5 mètre et comporte trois parties : le cæcum (portant l’appendice vermiforme), le côlon et le rectum.
13
+
14
+ Le gros intestin héberge des bactéries vivant en symbiose avec leur hôte, qui peuvent décomposer des molécules que le corps humain n'est pas capable d’assimiler. Cette flore intestinale (ou microbiote intestinal) est indispensable au bon fonctionnement du processus de la digestion.
15
+
16
+ Côlon et rectum sont parfois le siège de proliférations anormales, non contrôlées, des cellules de leur muqueuse. Ceci provoque une grosseur en forme de polype (adénome), qui peut dégénérer en cancer du côlon invasif.
17
+
18
+ Environ 200 millions de neurones sont présents dans l'intestin humain et le système nerveux entérique communique de manière étroite avec le système nerveux central[3][source insuffisante].
19
+
20
+ Des études[Lesquelles ?] ont suggéré que le microbiote intestinal prendrait également part à la communication entre l'intestin et le cerveau et influencerait le fonctionnement cérébral. Certains chercheurs[Lesquels ?] se pencheraient même sur des liens possibles entre un déséquilibre du microbiote intestinal et certains troubles psychiques comme le stress, la dépression, mais aussi les maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer...)[3].
21
+
22
+ L'intestin des animaux est doué d'une motricité propre[4], en grande partie réflexe. C'est elle qui va pousser le bol alimentaire (chyme), au fur et à mesure de sa digestion.
23
+
24
+ Chez tous les Mammifères dont l'humain, l'intestin grêle est constitué d'une muqueuse enrobée ; premièrement de couches circulaires de fibres musculaires (internes), capables de constriction, et deuxièmement d'un manchon de fibres musculaires orientées longitudinalement[4].
25
+ Ce double système musculaire est contrôlé d'une part par le système parasympathique qui les stimule, et par le système sympathique qui au contraire les détend par inhibition de fibres parasympathiques (via les neurones situés entre les couches de muscles circulaires et longitudinaux dites plexus nerveux myentérique ou plexus d'Auerbach)[4].
26
+ En complément, l'épithélium, abrite les neurones sensitifs de trois types de récepteurs de la muqueuse (chémorécepteurs, mécanorécepteurs et tensorécepteurs)[4]. Ceux-ci ont des afférences vers le tronc cérébral, la moelle épinière, le plexus myentérique et le plexus sous-muqueux.
27
+
28
+ Dans l'intestin lui-même, les villosités et leurs microvillosités sont également animées de lents mouvements permettant un brassage du contenu, et permettant d'augmenter le contact entre la muqueuse et les éléments du bol alimentaire.
29
+
30
+ Le jeu combiné des fibres musculaires permet des mouvements pendulaires (via la musculature longitudinale), des mouvements de segmentation (via les muscles circulaires constricteurs) et des mouvements péristaltiques (poussée du chyme vers le gros intestin ou l'anus).
31
+ Le péristaltisme (force et rythme) est réglé par les tensorécepteurs qui resserrent le diamètre du tube intestinal (la lumière) derrière le bol alimentaire et qui l'ouvrent devant ; ce péristaltisme est actif entre les périodes de prise d'aliments, mais s'interrompt la nuit vers 22 h 30 (rythme chronobiologique et nycthéméral). Durant la digestion, ce sont les mouvements de brassage qui dominent. Au moment de l'excrétion ou de l'élimination des gaz (méthane, CO2) ce sont les mouvements péristaltiques d'expulsion qui sont activés, consciemment cette fois.
32
+ Au passage, une partie de la muqueuse intestinale est érodée et se retrouve dans les excréments, mais elle est constamment renouvelée[5][réf. à confirmer].
33
+
34
+ L'intestin primitif aura un épithélium constitué de l'hypoblaste tapissant le lécithocèle secondaire.
35
+
36
+ Parmi ces maladies, on distingue souvent les maladies inflammatoires chroniques intestinales.
37
+
38
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2756.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,3 @@
 
 
 
 
1
+ Sur les autres projets Wikimedia :
2
+
3
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2757.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,3 @@
 
 
 
 
1
+ Sur les autres projets Wikimedia :
2
+
3
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2758.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,22 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
2
+
3
+ Un invertébré est un animal dépourvu de colonne vertébrale, et d'os en général. Quelle que soit l'école de taxonomie considérée (cladisme, phénéticisme ou évolutionnisme), et donc quels que soient les critères de classification retenus, les « invertébrés » n'ont jamais été regardés comme un taxon valide au sein de la classification du vivant : il s'agit donc d'un terme vernaculaire sans valeur scientifique, regroupant toute la biodiversité n'appartenant pas au sous-embranchement des Vertébrés.
4
+
5
+ La distinction entre les invertébrés (Invertebrata) et les vertébrés (Vertebrata, dont nous sommes) a été initiée par le célèbre biologiste français Jean-Baptiste de Lamarck dans son Discours d'ouverture du cours des animaux sans vertèbres en 1806 et dans son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres (1815-1822)[1]. Si les vertébrés forment un ensemble cohérent avec un ancêtre commun, les invertébrés sont au contraire un ensemble hétéroclite d'espèces dont certaines (comme l'amphioxus) sont proches des vertébrés. Ce groupe, défini en négatif, est donc paraphylétique. Pour certains systématiciens, les invertébrés ne sont pas non plus un grade évolutif à cause de ce manque d'homogénéité morphologique et physiologique. Le Pr Cavalier-Smith considère ainsi le groupe paraphylétique des invertébrés comme un « grade », mais n'étant ni un clade, ni un taxon[2].
6
+
7
+ On distingue aujourd'hui différents « embranchements » du vivant dont les chordés (qui incluent l'ensemble des vertébrés) ; tous les autres sont donc entièrement invertébrés, les arthropodes constituant le plus important d'entre eux.
8
+
9
+ On peut substituer à l'opposition entre vertébrés et invertébrés, une division des animaux bilatériens (la grande majorité des animaux) en protostomiens et deutérostomiens :
10
+
11
+ S'agissant du nombre d'espèces, la part la plus importante de la biodiversité connue est constituée d'organismes invertébrés.
12
+
13
+ Sur 1,7 à 1,8 million d'espèces recensées en 2005 (selon les critères retenus pour leur classification), on trouve environ 990 000 invertébrés, 360 000 plantes et micro-organismes, et seulement 45 000 vertébrés[réf. nécessaire]. C'est probablement le groupe qui, avec les micro-organismes, a été le moins bien inventorié, car les invertébrés sont souvent de petite taille et vivent discrètement, dans les mers, les sédiments, les sols ou la nécromasse (dont le bois mort). Leur nombre, la complexité de leur description et la sous-estimation de leur potentiel économique, scientifique et alimentaire a longtemps contribué à détourner la recherche scientifique des invertébrés, et il a fallu attendre la fin du XVIIIe siècle pour que les scientifiques européens reprennent le travail là où Aristote et Pline l'avaient laissé[3].
14
+
15
+ De nos jours, la recherche sur les invertébrés a permis de découvrir plusieurs centaines d'espèces à fort potentiel scientifique, industriel, économique ou même alimentaire, et la médecine moderne doit énormément à des animaux inattendus comme les limules, les méduses, le plancton[3]... Les insectes, plus faciles à capturer, identifier et conserver demeurent le groupe d'invertébrés le mieux connu.
16
+
17
+ De nombreux invertébrés ont récemment disparu de tout ou partie de leur aire naturelle de répartition à cause d'une pollution de plus en plus généralisée de l'environnement terrestre et marin, par les pesticides notamment.
18
+ La fragmentation écopaysagère (perte de corridors biologiques appropriés[4]) est une autre cause de disparition, de même pour les invertébrés saproxylophages que le recul du nombre et du volume de bois-mort et en zone tropicale le recul des forêts de manière générale. Cette régression, mal évaluée se fait au profit de l'augmentation des populations de quelques espèces ubiquistes et adaptables, parfois invasives et/ou pathogènes.
19
+
20
+ En Europe tempérée, les invertébrés saproxylophages comptent parmi les espèces les plus menacées (faute de bois mort en quantité suffisante et bien répartie dans les forêts qui sont presque toutes intensivement exploitées), et dans le monde un invertébré sur cinq serait menacé de disparition à moyen terme selon un rapport de la Zoological Society of London (ZSL) (87 pages) écrit avec l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ce qui aura un coût économique très important (« La valeur de la pollinisation des cultures par les insectes a été évaluée à 153 milliards d'euros par an, d'après l'étude. Une étude réalisée en 1997 évalue la valeur économique de la biodiversité des sols -grâce aux invertébrés tels que les vers de terre, les scarabées et les mites- à 1 500 milliards de dollars par an. »[5].
21
+
22
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2759.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,22 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
2
+
3
+ Un invertébré est un animal dépourvu de colonne vertébrale, et d'os en général. Quelle que soit l'école de taxonomie considérée (cladisme, phénéticisme ou évolutionnisme), et donc quels que soient les critères de classification retenus, les « invertébrés » n'ont jamais été regardés comme un taxon valide au sein de la classification du vivant : il s'agit donc d'un terme vernaculaire sans valeur scientifique, regroupant toute la biodiversité n'appartenant pas au sous-embranchement des Vertébrés.
4
+
5
+ La distinction entre les invertébrés (Invertebrata) et les vertébrés (Vertebrata, dont nous sommes) a été initiée par le célèbre biologiste français Jean-Baptiste de Lamarck dans son Discours d'ouverture du cours des animaux sans vertèbres en 1806 et dans son Histoire naturelle des animaux sans vertèbres (1815-1822)[1]. Si les vertébrés forment un ensemble cohérent avec un ancêtre commun, les invertébrés sont au contraire un ensemble hétéroclite d'espèces dont certaines (comme l'amphioxus) sont proches des vertébrés. Ce groupe, défini en négatif, est donc paraphylétique. Pour certains systématiciens, les invertébrés ne sont pas non plus un grade évolutif à cause de ce manque d'homogénéité morphologique et physiologique. Le Pr Cavalier-Smith considère ainsi le groupe paraphylétique des invertébrés comme un « grade », mais n'étant ni un clade, ni un taxon[2].
6
+
7
+ On distingue aujourd'hui différents « embranchements » du vivant dont les chordés (qui incluent l'ensemble des vertébrés) ; tous les autres sont donc entièrement invertébrés, les arthropodes constituant le plus important d'entre eux.
8
+
9
+ On peut substituer à l'opposition entre vertébrés et invertébrés, une division des animaux bilatériens (la grande majorité des animaux) en protostomiens et deutérostomiens :
10
+
11
+ S'agissant du nombre d'espèces, la part la plus importante de la biodiversité connue est constituée d'organismes invertébrés.
12
+
13
+ Sur 1,7 à 1,8 million d'espèces recensées en 2005 (selon les critères retenus pour leur classification), on trouve environ 990 000 invertébrés, 360 000 plantes et micro-organismes, et seulement 45 000 vertébrés[réf. nécessaire]. C'est probablement le groupe qui, avec les micro-organismes, a été le moins bien inventorié, car les invertébrés sont souvent de petite taille et vivent discrètement, dans les mers, les sédiments, les sols ou la nécromasse (dont le bois mort). Leur nombre, la complexité de leur description et la sous-estimation de leur potentiel économique, scientifique et alimentaire a longtemps contribué à détourner la recherche scientifique des invertébrés, et il a fallu attendre la fin du XVIIIe siècle pour que les scientifiques européens reprennent le travail là où Aristote et Pline l'avaient laissé[3].
14
+
15
+ De nos jours, la recherche sur les invertébrés a permis de découvrir plusieurs centaines d'espèces à fort potentiel scientifique, industriel, économique ou même alimentaire, et la médecine moderne doit énormément à des animaux inattendus comme les limules, les méduses, le plancton[3]... Les insectes, plus faciles à capturer, identifier et conserver demeurent le groupe d'invertébrés le mieux connu.
16
+
17
+ De nombreux invertébrés ont récemment disparu de tout ou partie de leur aire naturelle de répartition à cause d'une pollution de plus en plus généralisée de l'environnement terrestre et marin, par les pesticides notamment.
18
+ La fragmentation écopaysagère (perte de corridors biologiques appropriés[4]) est une autre cause de disparition, de même pour les invertébrés saproxylophages que le recul du nombre et du volume de bois-mort et en zone tropicale le recul des forêts de manière générale. Cette régression, mal évaluée se fait au profit de l'augmentation des populations de quelques espèces ubiquistes et adaptables, parfois invasives et/ou pathogènes.
19
+
20
+ En Europe tempérée, les invertébrés saproxylophages comptent parmi les espèces les plus menacées (faute de bois mort en quantité suffisante et bien répartie dans les forêts qui sont presque toutes intensivement exploitées), et dans le monde un invertébré sur cinq serait menacé de disparition à moyen terme selon un rapport de la Zoological Society of London (ZSL) (87 pages) écrit avec l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ce qui aura un coût économique très important (« La valeur de la pollinisation des cultures par les insectes a été évaluée à 153 milliards d'euros par an, d'après l'étude. Une étude réalisée en 1997 évalue la valeur économique de la biodiversité des sols -grâce aux invertébrés tels que les vers de terre, les scarabées et les mites- à 1 500 milliards de dollars par an. »[5].
21
+
22
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/276.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,53 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Antigua-et-Barbuda
2
+
3
+ (en) Antigua and Barbuda
4
+
5
+ 17° 07′ 16″ N, 61° 50′ 41″ O
6
+
7
+ modifier
8
+
9
+ Antigua-et-Barbuda ou Antigue-et-Barbude[3] est un État des Antilles ayant pour capitale Saint John's, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de la Guadeloupe et au nord-est de l'île des Antilles britanniques de Montserrat, dans les Caraïbes. Cet État est composé de deux îles principales, Antigua, et Barbuda, ainsi que de quelques îles plus petites.
10
+
11
+ Antigua-et-Barbuda est membre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis 2009.
12
+
13
+ Les Ciboneys habitaient Antigua-et-Barbuda depuis -2400. Ensuite arrivèrent les Arawaks et les Caraïbes. Christophe Colomb y débarqua en 1493, lors de son second voyage. Elles furent d'abord colonisées par les Espagnols et les Français, ensuite par les Anglais. En 1674, Christopher Codrington fonda la première grande plantation de sucre sur l'île d'Antigua. Le seul village de Barbuda prit son nom. Codrington et les autres propriétaires y firent amener des esclaves de la côte ouest de l'Afrique.
14
+
15
+ Au XVIIIe siècle, English Harbour, sur la côte sud d'Antigua, abrita une part importante de la flotte britannique, sous le commandement, un temps, de l'Amiral Nelson. Ce site bien encaissé et à peine visible du large, était connu comme un « trou à cyclone », un abri sûr.
16
+
17
+ L'esclavage fut aboli en 1834. Contrairement aux autres colonies britanniques qui choisissent une abolition immédiate suivie d'une période d'apprentissage, période pendant laquelle les esclaves restent au service de leurs anciens maîtres (jusqu'en 1838), les colons d'Antigues choisissent l'abolition immédiate sans apprentissage.
18
+
19
+ En 1981, Antigua-et-Barbuda devint indépendante en tant que Royaume du Commonwealth. Elle adhéra le 18 juin 1981 à l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO).
20
+
21
+ Antigua-et-Barbuda est un royaume du Commonwealth, le chef d'État est la reine Élisabeth II, qui est représentée à Antigua-et-Barbuda par un gouverneur général, sir Rodney Williams depuis le 14 août 2014[4]. Le pouvoir exécutif est assuré par le premier ministre, qui est aussi le chef du gouvernement. Le premier ministre est généralement le chef du parti gagnant des élections de la Chambre des Représentants (17 membres), tenues tous les cinq ans. L'autre chambre du parlement, le Sénat, est constituée de 17 membres qui sont nommés par le gouverneur général. L'actuel premier ministre, Gaston Browne, de l'ABLP, a été élu le 13 juin 2014.
22
+
23
+ Pays indépendant, Antigua-et-Barbuda est membre de plein droit de la Communauté caribéenne et de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques depuis 2009.
24
+
25
+ Le pays, situé en mer des Caraïbes, est constitué d'un archipel dont Antigua est la plus grande île, et la plus peuplée. Barbuda, juste au nord d'Antigua, est l'autre île principale. La capitale, Saint John's, se trouve à 48 km au nord-est des côtes septentrionales de Montserrat et à 95 km à l'est-sud-est de Basseterre, la capitale de Saint-Christophe-et-Niévès. Les îles ont un climat chaud et tropical, avec des températures agréables et constantes toute l'année.
26
+
27
+ Les îles sont dans l'ensemble peu élevées : leur point le plus haut est le mont Obama à 402 m. La ville principale de ce petit pays est la capitale Saint John's sur Antigua ; la ville la plus grande de Barbuda est Codrington.
28
+
29
+ Carte d'Antigua-et-Barbuda.
30
+
31
+ Photo satellite de 2002 de Barbuda-et-Antigua.
32
+
33
+ Photo satellite de l'île d'Antigua.
34
+
35
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
36
+
37
+ L'île d'Antigua est divisée en six paroisses.
38
+
39
+ Les îles de Barbuda (moins de 2 000 habitants) et de Redonda (simple rocher sans habitant) ont toutes deux le statut de dépendance.
40
+
41
+ Le tourisme représente plus de la moitié du PIB national. La production agricole est pour l'essentiel réalisée dans les deux îles principales. Elle est principalement destinée au marché intérieur. Le manque d'eau et de main-d'œuvre — qui préfère travailler dans le tourisme et la construction, car les salaires sont plus élevés dans ces deux secteurs — limite le développement de l'agriculture. C'est également un pavillon de complaisance.
42
+
43
+ Tous les ans, vers fin avril début mai, a lieu la semaine d'Antigua (Antigua Sailing week), une régate internationale ouverte à de nombreuses classes.
44
+
45
+ La population était estimée à 95 882 habitants en 2018[2]. La plupart des habitants sont des descendants d'esclaves africains employés dans les habitations-sucreries, mais il existe aussi des communautés européennes, notablement britannique et portugaise. La langue officielle est l'anglais, mais la plupart des habitants parlent un créole.
46
+
47
+ Selon le Pew Research Center, en 2010, 93 % des Antiguayens sont chrétiens, principalement protestants (81,2 %) et dans une bien moindre mesure catholiques (10,5 %). De plus, 3,6 % de la population pratique une religion populaire[5].
48
+
49
+ Antigua-et-Barbuda ont pour codes :
50
+
51
+ Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au 17 janvier 2016) : Liste du patrimoine mondial à Antigua-et-Barbuda.
52
+
53
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2760.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,91 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ modifier
2
+
3
+ L’Invincible Armada (en espagnol Grande y Felicísima Armada, « la grande et très heureuse flotte », en anglais Spanish Armada) est, en 1588, le nom de la flotte d'invasion armée espagnole à destination de l'Angleterre. Elle est affrétée par le très-catholique Philippe II d’Espagne, et est destinée à emporter des soldats (dont les fameux Tercios stationnés en Flandre), munitions et vivres à travers la Manche. Sa mission est la conquête de l'Angleterre protestante d’Élisabeth Ire, menace permanente pour la souveraineté espagnole sur ses territoires des Pays-Bas. Initialement, la mission visait à établir Marie Stuart sur le trône d'Angleterre et la rétablir sur celui d'Écosse, mais son exécution le 8 février 1587 modifia les objectifs de la flotte d'invasion.
4
+
5
+ La flotte espagnole se composait de 130 navires, en majorité des galions et des gros vaisseaux marchands armés de type caraque, transportant 30 000 hommes, dont environ 20 000 soldats. Dans un premier temps, face à une marine anglaise agile et déterminée, elle ne parvient pas à engager le combat lors de la bataille de Gravelines. Puis, soumise à des conditions météorologiques très difficiles et en l'absence de tout port ami pour relâcher, elle n'eut d'autre choix que d'abandonner le projet d'invasion. C'est lors du voyage du retour, en contournant la Grande-Bretagne par le nord, qu'une tempête conduit au naufrage sur les côtes irlandaises, comté de Sligo notamment[3], de deux douzaines de bateaux. Les équipages parvenus sur les côtes connaissent des fortunes diverses, aidés, capturés ou massacrés.
6
+
7
+ Ceci constitue un épisode de la guerre anglo-espagnole de 1585–1604 qui entraîne un affaiblissement de l'Angleterre et débouche sur le traité de Londres de 1604, favorable aux intérêts de la monarchie espagnole.
8
+
9
+ Cette campagne navale est de manière erronée communément considérée comme une défaite espagnole ; mais des travaux historiques récents ont prouvé que seuls deux bateaux espagnols furent détruits par les Anglais. L’Invincible Armada fut en réalité découragée et affaiblie (à 17 % détruite) par la force des éléments naturels. La propagande anglaise longtemps interpréta comme une défaite militaire accomplie l'échec du projet d'invasion ; de même que la légende noire espagnole diffusée dès le début de la guerre de Quatre-Vingts Ans par les nombreux adversaires des Habsbourgs.
10
+
11
+ Depuis les années 1570, Philippe II d’Espagne est en difficulté aux Pays-Bas qui se sont en partie soulevés contre sa souveraineté. Alexandre Farnèse tente alors de reprendre tant bien que mal le contrôle des villes de Flandre et du Hainaut révoltées. Les provinces septentrionales ont proclamé leur indépendance, formant ainsi les Provinces-Unies. Elles se battent donc contre le retour de Philippe. En Angleterre, Philippe a été roi consort de Marie Ire. Après le décès de celle-ci en 1558, il est écarté du pouvoir, faute d’avoir eu d'elle un fils pour gouverner ce pays en tant que régent. Au contraire, la demi-sœur de Marie, Élisabeth rétablit l'anglicanisme, ce qui ne satisfaisait ni Philippe, ni le Pape. Lorsque Philippe II signe en 1584 avec les ligueurs catholiques français le traité de Joinville, Élisabeth Ire d'Angleterre riposte en signant le traité de Sans-Pareil (1585) avec les républicains néerlandais. Les marins des Provinces-Unies, les « gueux de la mer » (en référence à une allusion insultante du baron de Berlaymont), font le blocus des ports de Dunkerque et de Nieuport, sur la côte de Flandre, où se trouvent des unités de l'armée espagnole. Au large de cette côte, existent des bancs de sable, d'où les Hollandais ont enlevé les balises de signalisation. Il est dès lors trop dangereux pour les vaisseaux de l'Armada de longer la côte parmi les hauts-fonds pour ouvrir les ports flamands. Gravelines devient par conséquent le port espagnol à la fois le plus proche de l'Angleterre, et le seul accessible de la côte flamande sans naviguer entre les bancs de sable et les plages.
12
+
13
+ Ces événements concernent indirectement la diplomatie française car[pourquoi ?] les routes directes des courriers espagnols entre l'Espagne et les Pays-Bas traversent la France ; et s'agissant d'une flotte aussi importante que l'Armada, la rade de Gravelines ne se distingue pas nettement de celle de Calais.
14
+
15
+ Les objectifs des différentes forces en présence sont donc les suivants : pour les Espagnols, il s'agit d'une opération amphibie visant à envahir l'Angleterre. Elle doit faire se rencontrer une flotte partie d'Espagne, avec une armée embarquée sur des bateaux en Flandre, et doit conduire ensuite, soldats et canons, en Angleterre ; pour les Anglais, il s'agit d'empêcher cette rencontre, chasser la flotte espagnole de la région, voire la détruire ; pour les Provinces-Unies, il s'agit d'empêcher les Espagnols de reconquérir les Pays-Bas du Nord.
16
+
17
+ Les Néerlandais du Nord se trouvent donc alliés des Anglais contre les Espagnols.
18
+
19
+ L'Invincible Armada subit quelques premières pertes (non décisives) en remontant la Manche. Mais lorsqu'elle attend l'armée espagnole de Flandre dans la baie de Gravelines, elle est désorganisée et plus gravement incendiée par une attaque en force de la flotte anglaise. C'est la bataille de Gravelines.
20
+
21
+ Ayant échoué à débarquer une armée en Angleterre faute d'avoir pu l'embarquer, le duc de Medina Sidonia, harcelé par les attaques de Francis Drake, décide de rentrer en Espagne. Il est contraint par l'amiral ennemi et les vents d'ouest qui s'engouffraient dans la Manche de contourner toutes les îles Britanniques par la mer du Nord, l'Écosse et l'Irlande, périlleux détour qui peut durer un mois.
22
+
23
+ Ne disposant pas de cartes précises, et dans l'impossibilité de se positionner, faute de savoir mesurer la longitude, les capitaines restent au large et n'utilisent que leur compas et le relevé de leur latitude, selon un plan de route qui a été fourni au duc par un pilote français. Le début de ce plan de route permet bien de virer le cap Wrath (au nord de l'Écosse) en contournant les îles Shetland par le nord, et de rester ainsi au clair des rivages écossais. L'Armada, réduite à 120 bateaux, ne suit pas ce plan de route et passe au nord des Orcades le 21 août puis suit une route ouest, contrainte par le mauvais temps venant du sud[4]. On suppose que cette estimation est faussée par les effets du courant contraire (Gulf Stream). En virant direction sud-est, au près, vers les 6 ou 7 septembre et par temps variable, les Espagnols se croient 200 ou 300 milles à l'ouest mais leur route rase en fait l'Ouest de l'Irlande, zone très mal connue des marins espagnols. Le gros de la flotte passe au large de la presqu'île de Dingle mais un certain nombre de bateaux, moins performants, endommagés à la suite des combats et du mauvais temps, ou simplement malchanceux, subissent diverses fortunes de mer entre les 10 et 20 septembre. Transportant de nombreux soldats, certains navires ont besoin de s'arrêter pour renouveler les provisions d'eau et de vivres. Malgré leur méconnaissance des lieux, les marins espagnols sont assez habiles pour trouver des zones de mouillage, toutefois la présence de bancs de sable dans diverses baies provoque plusieurs échouements et naufrages même par beau temps. Plusieurs bateaux peuvent négocier avec les habitants leur ravitaillement ou sont capturés.
24
+
25
+ Le 21 septembre[5], une queue d'ouragan passe sur l'Irlande. Plusieurs bateaux au mouillage ou en mer sont détruits mais certains en réchappent et parviennent à retourner en Espagne, avec souvent à bord les équipages de plusieurs bateaux naufragés les jours précédents. Vingt-quatre bateaux identifiés font donc naufrage sur la côte ou dans les eaux irlandaises, six autres ne peuvent être identifiés, deux se perdent ultérieurement sur les côtes écossaises et un en Cornouailles anglaise. Onze bateaux ayant touché l'Irlande survivent et retournent en Espagne pour la plupart.
26
+
27
+ L'amirauté britannique suit de près les péripéties de l'Armada et la peur passée d'une invasion espagnole par l'Irlande, se réjouit de ses déboires et des captures de certains équipages. Entre 5 500 et 6 000 marins et soldats mais aussi les misérables rameurs des galéasses ou la fine fleur de l'aristocratie espagnole meurent en Irlande. Beaucoup meurent noyés ou sont massacrés par les garnisons anglaises présentes à l'ouest et au sud (Galway, Tralee, Dingle) mais plusieurs chefs de tribus irlandaises hébergèrent et nourrirent les rescapés, surtout dans le nord-ouest (Donegal, Antrim) et plusieurs centaines de ces rescapés parvinrent à rejoindre l'Espagne ou les Flandres par différents chemins dont l’Écosse. Certains engendrèrent une descendance toujours implantée dans l'Ouest de l'Irlande.
28
+
29
+ L'Invincible Armada est à replacer dans le contexte de la Guerre anglo-espagnole qui débute en 1585 et se termine avec le Traité de Londres de 1604, et plus largement la Guerre de Quatre-Vingts Ans.
30
+
31
+ Quelques mois après l'expédition espagnole, en 1589, l'Angleterre créa sa propre flotte appelée la « Contre-Armada » (Counter Armada) constituée de 150 à 200 navires et 23 575 hommes sous le commandement de Sir Francis Drake. La tentative de soulever le Portugal contre Philippe II échoua. Quarante vaisseaux furent coulés ou capturés. Des milliers d'hommes furent tués, blessés ou moururent de maladie. Les finances de l'Angleterre furent également mises à mal par l'expédition.
32
+
33
+ Les pertes subies par l'Invincible Armada, tant en hommes qu'en navires, étaient graves, mais elles ne sont pas fatales à l'Espagne[6]. L'historien Lucien Febvre montre d'autre-part que la destruction de l'Armada, en 1588, n'a pas eu de conséquences nuisibles pour le trafic des galions de la Flotte des Indes ; pour les années 1591-1595 les recettes de la Couronne espagnole atteignent un nouveau record à 962 millions de maravédis[7]. Entre 1595 et 1600, les recettes de la couronnes atteignent leur plus haut chiffre à presque un milliard de maravédis. En une décennie, la puissance navale espagnole se rétablit suffisamment pour permettre de lancer une autre Armada presque aussi puissante contre l'Angleterre en 1596 et en 1597. À chaque occasion, l'Armada est dispersée par des tempêtes. Malgré ces catastrophes maritimes et d’autres, comme la destruction d’une flotte espagnole dans la baie de Gibraltar par les Hollandais en 1607, l’Espagne demeure encore l’une des principales puissances navales de l’Europe jusqu’en 1639 au moins. La résilience de la marine espagnole est redevable à l'organisation de l'escadre de Dunkerque, qui porte des coups dévastateurs à la navigation néerlandaise jusqu'à la chute du bastion en 1646, et à la ténacité et les compétences maritimes des habitants des provinces basques de Biscaye et de Guipuscoa[6].
34
+
35
+ Le Traité de Londres, signé le 18 août 1604, met fin à la guerre anglo-espagnole, qui a duré 19 ans; à des conditions de paix mieux accueillies en Espagne qu'en Angleterre, dans la mesure où l'Angleterre voit le traité laisser tomber un allié, les Pays-Bas. Après la signature du traité, l'Angleterre et l'Espagne demeureront en paix jusqu'en 1625.
36
+
37
+ D'après certains documents du XVIe siècle, de la Bibliothèque Cottonienne (Cotton MS Vespasian C), l'Armada se composait, au 1er mai 1588, de 90 navires de haut bord et de 47 barques, présentant un ensemble de 57 900 tonneaux répartie en dix escadres. 3 200 soldats et 700 marins flamands faisaient partie des équipages de la flotte. Quant aux Anglais, ils avaient rassemblé, 191 navires, mais d'un rang fort inférieur à celui des vaisseaux espagnols, leur capacité ne s'élevant qu'à 31 985 tonneaux. La flotte flamande d'Alexandre Farnèse se vit condamnée à l’inaction pour ne pas avoir pu réunir ses équipages[8].
38
+
39
+ Il y avait un peu plus de cent trente navires répartis en dix escadres. L'escadron du Portugal consistait essentiellement en galions et était commandé par le capitaine général Medina Sidonia. L'escadron de Castille était composé de quatorze navires de différentes tailles, sous les ordres du général Diego Flores de Valdés. Cet officier était l'un des officiers de marine les plus expérimentés dans le service espagnol et fut par la suite invité à naviguer avec le généralissime sur son vaisseau amiral. L'escadron Andalousie comprenait dix galions et autres navires, sous les ordres du général Pedro de Valdés (es). L'escadre de Biscaye comptait dix galions et autres navires plus petits sous les ordres du général Juan Martínez de Recalde, grand amiral de la flotte. L'escadron de Guipuzcoa était composé de dix galions sous les ordres du général Miguel de Oquendo (es). Dans l'escadron d'Italie, il y avait dix navires sous les ordres du général Martín de Bertendona. L'escadron des Urcas ou navires magasins comptait vingt-trois voiles sous les ordres du général Juan Gomez de Medina. L'escadron des tenders, caravelles et autres navires comptait vingt-deux voiles sous le général Antonio Hurtado de Mendoza (es). L'escadron de quatre galéasses était commandé par Hugo de Moncada i Gralla. L'escadron de quatre galères était à charge du capitaine Diego de Medrado.
40
+
41
+ Le second du général Medina Sidonia était Don Alonso Martínez de Leiva, capitaine général de la cavalerie légère de Milan. Don Francisco de Bobadilla était maréchal général de camp. Don Diego de Pimentel était maréchal de camp de la célèbre tercio ou légion de Sicile.
42
+
43
+ La flotte totalise un tonnage total de 59 120 tonnes, et équipée de 3 165 armes à feu. 19 295 membres soldats des troupes espagnoles,8 252 marins et 2 088 galériens composent les équipages et la force de conquête de l'Angleterre. Les accompagnait une force de nobles bénévoles appartenant à la plupart des maisons illustres d'Espagne avec leurs accompagnateurs, pour un total de près de 2 000 personnes.
44
+
45
+ Don Martin Alaccon administrateur et vicaire général de la Sainte Inquisition est placé à la tête de quelque 290 moines des ordres mendiants prêtres et familiers, afin de convertir les Anglais au Catholicisme.
46
+
47
+ Le total général des forces engagées était d'environ 30 000. La charge de la flotte a été estimée par Don Diego de Pimentel à 12 000 ducats par jour et le coût quotidien combiné de la force navale de Medina Sidonia et militaire de Farnèse était estimé à 30 000 ducats[9].
48
+
49
+ « The squadra of the gallions of Portingal »: 10 navire, 2 barques, 7 476 tonnes[8].
50
+
51
+ « The squadra of John Martin Ricaldi, of the province of Biscaye »: 10 navire, 4 barques, 6 566 tonnes[8].
52
+
53
+ « The squadra of Pedro Baldez, of Andalozia »: 10 navire, 1 barques, 8 302 tonnes[8]
54
+
55
+ Commandé par Pedro de Valdés, comprenant onze navires (780 marins ; 2 325 soldats).
56
+
57
+ « The squadra of Michel de Oquenda, of Biscaye »: 10 navire, 4 barques, 6 891 tonnes[8].
58
+
59
+ Commandé par Miguel de Oquendo, comprenant 14 navires (616 marins, 1 192 soldats).
60
+
61
+ « The squadra of Martin de Bertendona, ships of Italy »: 10 navire, 7 756 tonnes[8].
62
+
63
+ Commandé par Martín de Bertendona, dix navires marchands méditerranéens embarqués en Sicile et à Lisbonne (767 marins ; 2 780 soldats), la plupart échoués en Irlande.
64
+
65
+ « The squadra of hulkes in the charge of John di Medina »: 22 navire, 9 960 tonnes[8]
66
+
67
+ Commandé par Juan López de Medina, composé de 23 unités[13] (608 marins ; 3 121 soldats).
68
+
69
+ « The squadra of Don Ant. Hurtado de Mendoza »: 4 navire, 19 barques, 1 545 tonnes[8].
70
+
71
+ Sous les ordres de Antonio Hurtado de Mendoza
72
+
73
+ « The squadra of Diego Florès de Baldés, of the gallions that came from san Lucar »: 11 navire, 4 barques, 8 564 tonnes[8].
74
+
75
+ Quatre bateaux :
76
+
77
+ « The squadra of Alonso Flores, that came from S.Maria »: 13 barques, 150 tonnes[8].
78
+
79
+ Sous les ordres de 'Alonso Flores de Quiñones
80
+
81
+ Les brûlots perdus entre les 7 et 8 d'août :
82
+
83
+ La flotte anglaise bénéficiait de deux avantages techniques essentiels qui ont fait croire que la Navy aurait pu vaincre l'Armada :
84
+
85
+ Dans cette bataille, le vice-amiral anglais Sir Francis Drake s'est illustré par son habileté.
86
+
87
+ La plupart des batailles s'étaient à ce jour gagnées par abordage, suivi par des combats au corps à corps. L'Armada espagnole était donc aussi constituée de transports de troupes, les hourques ou Urcas, navires de commerce en vrac, qui étaient par ailleurs peu aptes à naviguer sur les océans. Les navires anglais n'emportaient pas de troupes, le choix étant porté sur l’artillerie. L'engagement par abordage attendu des Espagnols n'eut donc jamais lieu[16].
88
+
89
+ Les galéasses espagnoles qui avaient eu leur heure de gloire à la bataille de Lépante, s’avérèrent ne plus être le navire de l'avenir.
90
+
91
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2761.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,199 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ L'Iowa (prononcé en français : /i.jo.wa/, en anglais : /ˈaɪ.ə.wə/) est un État du Midwest des États-Unis, parfois appelé The American Heartland (« le cœur américain »). Il est bordé au nord par le Minnesota, par le Wisconsin et l'Illinois à l'est, par le Missouri au sud et par le Nebraska et le Dakota du Sud à l'ouest[2]. Ses frontières à l'est et l'ouest sont formées par des rivières, respectivement le Mississippi, d'une part, et le Missouri et la Big Sioux, de l'autre. Son surnom officiel est The Hawkeye State depuis 1838, soit 8 ans avant qu'il ne devienne officiellement un État au sein de l'Union. En 2019, sa population s'élève à 3 155 070 habitants[3].
4
+
5
+ À l'époque coloniale, l'Iowa fait partie de la Louisiane française et de la Louisiane espagnole. Son drapeau est inspiré directement de celui de la France. Après la vente de la Louisiane par Napoléon, les colons décident de fonder l'économie de l'État sur l'agriculture, de sorte que l'Iowa devient, plus tard, une partie de la Corn Belt. Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'économie de l'Iowa, jusqu'alors monopolisée par l'agriculture, se diversifie avec l'arrivée des industries techniquement avancées, des services financiers, de la biotechnologie et de la production d'énergies renouvelables.
6
+
7
+ L'Iowa est le 20e État le plus étendu du pays et le 30e plus peuplé. Sa capitale, qui est aussi la ville la plus peuplée de l'État, est Des Moines. L'Iowa est répertorié, en 2009, comme l'un des États les plus sûrs des États-Unis. Il est également le premier État à voter lors des primaires présidentielles avec le caucus de l'Iowa.
8
+
9
+ Iowa provient de la rivière Iowa, du nom de la tribu amérindienne des Iowas (ce nom étant lui-même une déformation du dakota ayúxba), qui ne comporte aujourd'hui plus qu'un millier d'individus environ.
10
+
11
+ Les premiers peuples amérindiens sont arrivés dans l'actuel Iowa il y a environ 13 000 ans. Chasseurs-cueilleurs, ils vivent alors dans un paysage de type glaciaire, caractéristique de la fin du Pléistocène. Au cours de la période archaïque (entre 8 000 et 2 000 ans avant notre ère), leur mode de vie s'est peu à peu transformé : les tribus développent l'exploitation agricole ainsi que des systèmes sociaux et politiques complexes. En s'adaptant progressivement aux conditions climatiques et écosystèmes locaux, les tribus ont fini par se sédentariser.
12
+
13
+ Il y a environ 3 000 ans, durant la période archaïque supérieure, les Amérindiens de l'Iowa ont commencé à cultiver des plantes. La période sylvicole (de 2000 avant notre ère à l'an 1000) a entraîné une dépendance accrue aux produits de l'agriculture. On a constaté l'augmentation de la culture du maïs vers 900, ainsi qu'une production d'objets tels que des monticules ou des céramiques.
14
+
15
+ L'arrivée des colons européens a provoqué d'importants bouleversements économiques et sociaux. Des maladies inconnues sur le continent américain ont décimé une partie des tribus et ont entraîné d'importants déplacements de population.
16
+
17
+ Les premiers Européens à parcourir le territoire sont les explorateurs français Jacques Marquette et Louis Jolliet. Ils voient la vallée du Mississippi en 1673 et notent dans leurs récits de voyages l'existence de plusieurs villages indiens dans l'actuel Iowa[4],[5]. Le territoire est revendiqué par la France, qui le conserve durant un siècle. Avant sa défaite lors de la guerre de la Conquête (1754-1760), qui oppose la France et des tribus indiennes aux États-Unis et à la Grande-Bretagne, elle transfère l'Iowa à l'allié espagnol[6]. L'Espagne prend possession du territoire et accorde des licences commerciales aux marchands français et britanniques, qui établissent des comptoirs le long du Mississippi et dans la ville de Des Moines[4], actuelle capitale de l'Iowa.
18
+
19
+ Ce dernier fait alors partie de la Louisiane espagnole. La région prospère grâce au commerce du plomb et à la traite des fourrures par les Indiens. Les tribus Sauks et Mesquakies semblent avoir contrôlé les flux commerciaux sur le Mississippi à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. Parmi les commerçants s'étant établis dans la région se trouvent Julien Dubuque, René-Robert de La Salle et Paul Marin[4]. En outre, au moins cinq comptoirs français et britanniques auraient été construits avant 1808 le long de la rivière Missouri[7].
20
+
21
+ Le Fort Madison est construit en 1808 pour contrôler les flux commerciaux et achever d’établir la domination américaine dans la haute vallée du Mississippi. Il fut l'objet de nombreuses attaques par des tribus indiennes (notamment Sauks et Winnebagos), qui n'abandonnent pas leurs prétentions sur le territoire et forment des alliances de circonstance avec les Britanniques[8]. Lors de la guerre anglo-américaine de 1812, le fort est assiégé par les Anglais et les troupes du chef Black Hawk ; il tombe en 1813[9],[10].
22
+
23
+ Après la guerre, les États-Unis ont rétabli leur contrôle sur la région par la construction de Fort Armstrong (Illinois), Fort Snelling (Minnesota), et Fort Atkinson (Nebraska)[11].
24
+
25
+ Les États-Unis ont encouragé la colonisation de la côte est du Mississippi et le déplacement des Amérindiens à l’ouest. Le commerce des fourrures et du plomb a continué, mais les maladies et les déplacements forcés ont achevé de désorganiser les systèmes économiques et culturels des tribus.
26
+
27
+ En avril 1832, des tribus traversent le Mississippi et se réinstallent sur des terres de l'Illinois dont ils avaient été chassés à la suite d'un traité de 1804, passé entre William Henry Harrison et le chef sauk Quashquame (en). S'ensuit une brève guerre de mai à août, connue sous le nom de Guerre de Black Hawk. La guerre est remportée par les États-Unis, qui décident, à des fins de répression et pour préparer la colonisation future, de chasser les tribus amérindiennes de l'Iowa.
28
+
29
+ Les Sauks et Meskwaki ont ainsi été repoussés hors de la vallée du Mississippi en 1832, de la vallée de la rivière Iowa en 1843, et de l’État en 1846. Les Winnebagos ont été quant à eux été expulsés de l’Iowa en 1850, et les Dakotas à la fin des années 1850. L'ouest de l'État, autour de la ville moderne de Council Bluffs, a été utilisé comme halte par des tribus déplacées vers l'ouest, comme les Potéouatamis.
30
+
31
+ Beaucoup de Meskwaki sont retournés dans l’Iowa plusieurs décennies plus tard et se sont installés près de Tama ; le secteur non constitué en municipalité de la Colonie Meskwaki (en) en témoigne. En 1856, l’Assemblée législative de l’Iowa a adopté une loi sans précédent permettant aux Meskwaki d’acheter des terrains, les Amérindiens n’étant alors pas autorisés à le faire.
32
+
33
+ Les premiers colons américains sont arrivés officiellement dans l’Iowa en juin 1833[12], principalement originaires de l’Ohio, de Pennsylvanie, de l'État de New York, de l’Indiana, du Kentucky, et de Virginie[12]. Le 4 juillet 1838, le Congrès des États-Unis crée le Territoire de l’Iowa. Le président Martin Van Buren nomme alors Robert Lucas comme gouverneur du territoire, qui à cette époque comptait vingt-deux comtés et une population de 23 242 habitants[13].
34
+
35
+ Presque immédiatement après l’obtention du statut territorial, de nombreux citoyens manifestent leur intention de transformer l'Iowa en État. Le 28 décembre 1846, l’Iowa est devenu le 29e État de l’Union, après que le président James K. Polk a ratifié la loi d'adhésion. Une fois admis dans l’Union, après avoir résolu la question de ses frontières et acheté la quasi-totalité de son territoire aux tribus indiennes, l'Iowa organise son développement économique et social, en réalisant des campagnes destinées à attirer des colons et des investisseurs[14]. Le jeune État, qui constitue alors une partie de La Frontière, compte de nombreuses terres fertiles et de braves citoyens, ainsi qu'une société libre et ouverte, et une administration efficace[14].
36
+
37
+ L’Iowa a une longue tradition de foires d’État et de comtés. Les première et deuxième foires d’État ont eu lieu dans la région la plus développée, à l'est de l’État, près de Fairfield. La première foire se tient du 25 au 27 octobre 1854, pour un coût de l’ordre de 323 $. Par la suite, la foire est déplacée au centre de l'Iowa et s'installe définitivement à Des Moines en 1886. La foire a lieu chaque année depuis lors, à l'exception de 1898, en raison de la guerre hispano-américaine et de l’Exposition internationale, qui se tient cette année-là à Omaha dans le Nebraska. Elle est également suspendue durant la Seconde Guerre mondiale, de 1942 à 1945[15].
38
+
39
+ Durant la Guerre de Sécession, l'Iowa soutient l'Union et vote massivement en faveur d'Abraham Lincoln, bien qu'il existe un important mouvement d'opposition à la guerre (les copperheads) parmi les colons venus du Sud et les catholiques. L'État ne fut le théâtre d'aucun affrontement, mais la bataille d'Athens (1861), qui se déroula dans le Missouri aux abords de la rivière Des Moines, vit atterrir un boulet de canon sur le sol de l'État. La production agricole de l'Iowa a en outre grandement contribué au ravitaillement des armées et des villes de la côte est[16].
40
+
41
+ Samuel J. Kirkwood, le premier gouverneur de l'Iowa en temps en guerre, est l'un des principaux artisans du soutien à l'Union. Sur une population totale de 675 000 habitants, 116 000 hommes durent effectuer un service militaire. L'Iowa est l'État américain qui a fourni le plus grand nombre de soldats durant la Guerre de Sécession : 75 000 volontaires rejoignent les forces armées, et un sur six est tué avant la reddition des Sudistes après la bataille d'Appomattox[16]. La plupart ont combattu lors des grandes campagnes de la vallée du Mississippi et dans le Sud[17].
42
+
43
+ Les soldats de l’Iowa ont notamment participé aux batailles de Wilson’s Creek (Missouri), Pea Ridge (Arkansas), Fort Henry, Fort Donelson, Shiloh, Chattanooga, Chickamauga, Missionary Ridge, Rossville Gap, Vicksburg, luka et Corinth. Ils intégrèrent l'Armée du Potomac en Virginie sous le commandement du général de l'Union Philip Sheridan, dans la vallée de la Shenandoah. De nombreux hommes moururent et sont enterrés dans le camp d'Andersonville. En outre, ils furent de ceux qui marchèrent sur la campagne de la Red River du général Nathaniel P. Banks, échec retentissant pour les armées de l'Union. Trente-sept soldats originaires de l'Iowa ont obtenu la Medal of Honor, la plus haute distinction décernée par le gouvernement américain, créée à l'issue de la guerre[18].
44
+
45
+ Plusieurs généraux de brigade (brigadier general) et quatre majors généraux de l'Iowa — Grenville M. Dodge, Samuel R. Curtis, Francis J. Herron et Frederick Steele — devinrent des figures politiques locales et nationales après la guerre[16].
46
+
47
+ À la suite de la guerre de Sécession, la population de l’Iowa a continué de croître de façon spectaculaire, passant de 674 913 habitants en 1860 à 1 194 020 en 1870. L’introduction des chemins de fer dans les années 1850 et 1860 a rapidement transformé l’Iowa en un important producteur agricole.
48
+
49
+ En 1917, avec l'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, les agriculteurs et les autres habitants de l’Iowa ont connu la conversion de l'agriculture et de l'industrie à une économie de guerre. Depuis le début de la guerre en 1914, les agriculteurs de l’Iowa connaissent la prospérité économique. L'industrie et le commerce sont également florissants depuis les années 1870 et les premiers développements de l'industrie agroalimentaire.
50
+
51
+ L'économie de l'Iowa a connu une lente transition d’une économie agricole à une économie mixte. La Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale ont accéléré le passage d'une agriculture dominée par les fermes de petits propriétaires à de plus grandes exploitations, et ont fait débuter un processus d’urbanisation qui se poursuit encore aujourd'hui. Depuis la Seconde Guerre mondiale s'est également développée l'industrie manufacturière. Bien que l’agriculture est encore l’industrie dominante jusqu'aux années 1980, l’Iowa produit également une grande variété de biens, y compris des réfrigérateurs, des machines à laver, des stylos, des outils agricoles et des produits alimentaires.
52
+
53
+ La crise agricole des années 1980 provoque une récession majeure dans l’Iowa, entraînant une augmentation de la pauvreté sans précédent depuis la Grande Dépression[19]. La crise amène également une baisse importante de la population, qui dure une décennie[20].
54
+
55
+ Après un point bas dans les années 1980, l’économie de l’Iowa commence à devenir de moins en moins dépendante de l’agriculture, et combine désormais industrie manufacturière, biotechnologies, finance, services d’assurance et administration publique[21]. La population de l’Iowa augmente à un rythme plus rapide que celle des États-Unis[20], et l’État, pourtant de tradition rurale, possède désormais une population essentiellement urbaine[22].
56
+
57
+ La géologie de l'Iowa est en grande partie le résultat de la glaciation du Wisconsin : cette période, qui a concerné l'Amérique du Nord entre 85 000 et 7 000 ans avant notre ère, est marquée par l'extension de la calotte glaciaire au sud des Grands Lacs actuels. Avec la fin de cette période glaciaire, les Grands Lacs se sont formés, alimentés par la fonte de l'inlandsis. La région située au sud des Grands Lacs est aujourd'hui recouverte par une couche de lœss très fertile[23]. Ces fines particules sont le produit de l'érosion glaciaire et ont été transportées par le vent vers le sud.
58
+
59
+ Le point le plus bas se trouve à Keokuk au sud-est de l'Iowa (146 m). Le point culminant est Hawkeye Point (509 m) et se trouve dans un feed-lot au nord de Sibley. L'altitude moyenne de l'Iowa est de 335 m. L'Iowa a une superficie de 145 743 km² et est divisé en 99 comtés. La capitale est Des Moines, dans le comté de Polk.
60
+
61
+ Les principaux lacs de l'Iowa sont :
62
+
63
+ Le climat de l'Iowa est de type continental. Le total des précipitations est supérieur à celui de New York (841 mm) et la saison la plus arrosée est l'été. La température moyenne annuelle est inférieure à 10 °C. L'amplitude thermique annuelle est assez élevée. Le gel persiste de novembre à mars ; si la neige peut tomber au début de l'automne et du printemps, elle est plus importante en hiver. C'est la saison au cours de laquelle l'air polaire descend sur l'Iowa. La fin du printemps marque le début de la saison des tornades. Les étés sont chauds (35 °C en juillet à Des Moines) et humides à cause des remontées d'air tropical venu du golfe du Mexique. Ces dernières provoquent des inondations, aggravées par la crue des cours d'eau. Elles compromettent certaines années (1993, 2008) les récoltes de céréales.
64
+
65
+
66
+
67
+ L'État de l'Iowa est divisé en 99 comtés[25].
68
+
69
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini neuf aires métropolitaines et quinze aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État de l'Iowa[26].
70
+
71
+ (379 690)
72
+
73
+ (383 681)
74
+
75
+ (1,1 %)
76
+
77
+ (168 563)
78
+
79
+ (168 714)
80
+
81
+ (0,1 %)
82
+
83
+ (865 350)
84
+
85
+ (895 151)
86
+
87
+ (3,4 %)
88
+
89
+ (47 656)
90
+
91
+ (47 470)
92
+
93
+ (-0,4 %)
94
+
95
+ (62 105)
96
+
97
+ (61 210)
98
+
99
+ (-1,4 %)
100
+
101
+ En 2010, 73,7 % des Iowiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 57,3 % dans une aire métropolitaine et 16,4 % dans une aire micropolitaine.
102
+
103
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini cinq aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de l'Iowa.
104
+
105
+ (471 551)
106
+
107
+ (474 937)
108
+
109
+ (0,7 %)
110
+
111
+ (182 427)
112
+
113
+ (182 649)
114
+
115
+ (0,1 %)
116
+
117
+ (902 041)
118
+
119
+ (931 666)
120
+
121
+ (3,3 %)
122
+
123
+ L'État de l'Iowa compte 947 municipalités[27], dont 15 de plus de 30 000 habitants.
124
+
125
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État de l'Iowa à 3 155 070 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 3,57 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 3 046 355 habitants[28]. Depuis 2010, l'État connaît la 30e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
126
+
127
+ Avec 3 046 355 habitants en 2010, l'Iowa est le 30e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population compte pour 0,99 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État est localisé dans le sud du comté de Marshall[29].
128
+
129
+ Avec 21,06 hab./km2 en 2010, l'Iowa est le 36e État le plus dense des États-Unis. Le taux d'urbains est de 64,0 % et celui de ruraux de 36,0 %[30].
130
+
131
+ En 2010, le taux de natalité s'élève à 12,7 ‰[31] (12,6 ‰ en 2012[32]) et le taux de mortalité à 9,1 ‰[33] (9,2 ‰ en 2012[34]). L'indice de fécondité était de 2,01 enfants par femme[31] (1,99 en 2012[32]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 4,9 ‰[33] (5,3 ‰ en 2012[34]). La population était composée de 23,9 % de personnes de moins de 18 ans, 10,04 % de personnes entre 18 et 24 ans, 24,53 % de personnes entre 25 et 44 ans, 26,67 % de personnes entre 45 et 64 ans et 14,87 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 38,1 ans[35].
132
+
133
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 43 559) est le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 34 438) avec un excédent des naissances (124 024) sur les décès (89 586), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 9 581) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 13 282) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 3 701)[36].
134
+
135
+ Selon des estimations de 2013, 94,7 % des Iowiens sont nés dans un État fédéré américain, dont 71,2 % dans l'État de l'Iowa et 23,5 % dans un autre État (15,1 % dans le Midwest, 3,5 % dans l'Ouest, 3,5 % dans le Sud et 1,4 % dans le Nord-Est), 0,5 % sont nés dans un territoire non-incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 4,8 % sont nés à l'étranger de parents étrangers (38,4 % en Amérique latine, 35 % en Asie, 15,5 % en Europe, 8 % en Afrique, 2,7 % en Amérique du Nord ey 0,3 % en Océanie). Parmi ces derniers, 37 % sont naturalisés américain et 63,0 % sont étrangers[37],[38].
136
+
137
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État compte 40 000 immigrés illégaux, soit 1,4 % de la population[39].
138
+
139
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population est composée de 91,31 % de blancs, 2,93 % de noirs, 1,75 % de métis, 1,74 % d'Asiatiques, 0,36 % d'Amérindiens, 0,07 % d'Océaniens et 1,84 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
140
+
141
+ Les métis se décomposent entre ceux revendiquant deux ethnies (1,64 %), principalement blanche et noire (0,63 %), et ceux revendiquant trois ethnies ou plus (0,11 %).
142
+
143
+ Les non-hispaniques représentent 95,03 % de la population avec 88,67 % de blancs, 2,85 % de noirs, 1,73 % d'Asiatiques, 1,37 % de métis, 0,28 % d'Amérindiens, 0,06 % d'Océaniens et 0,07 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptent pour 4,97 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (3,84 %)[35].
144
+
145
+ En 2010, l'État de l'Iowa a la 5e plus forte proportion de blancs après le Vermont (95,29 %), le Maine (95,23 %), la Virginie-Occidentale (93,90 %) et le New Hampshire (93,89 %) ainsi que la 6e plus forte proportion de blancs non hispaniques des États-Unis.
146
+
147
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 94,6 %, dont 87,5 % de blancs, 3,3 % de noirs, 2,0 % d'Asiatiques et 1,4 % de métis, et celle des Hispaniques à 5,4 %[41].
148
+
149
+ En 2000, les Iowiens s'identifient principalement comme étant d'origine allemande (35,8 %), irlandaise (13,5 %), anglaise (9,5 %), américaine (6,7 %), norvégienne (5,7 %), néerlandaise (4,6 %) et suédoise (3,3 %)[42].
150
+
151
+ L'État a la 3e plus forte proportion de personnes d'origine néerlandaise, les 5e plus fortes proportions de personnes d'origine danoise (2,3 %) et tchèque (1,8 %), la 6e plus forte proportion de personnes d'origine allemande, la 7e plus forte proportion de personnes d'origine norvégienne ainsi que la 10e plus forte proportion de personnes d'origine suédoise.
152
+
153
+ L'État abrite la 37e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État compte 6 240 Juifs en 2013 (8 610 en 1971), soit 0,2 % de la population. Ils se concentrent principalement dans les agglomérations de Des Moines et West Des Moines (2 800) et d'Iowa City (1 300)[43].
154
+
155
+ Les Amérindiens s'identifient principalement comme étant Sioux (12,8 %), Cherokees (6,9 %), Amérindiens du Mexique (4,4 %) et Ojibwés (3,3 %)[44].
156
+
157
+ Les Hispaniques sont principalement originaires du Mexique (77,3 %), du Salvador (3,7 %), du Guatemala (3,2 %) et de Porto Rico (3,2 %)[45]. Composée à 53,1 % de blancs, 7,7 % de métis, 1,7 % d'Amérindiens, 1,5 % de noirs, 0,3 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 35,6 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représente 22,6 % des Amérindiens, 21,9 % des métis, 10,3 % des Océaniens, 2,9 % des blancs, 2,5 % des noirs, 0,9 % des Asiatiques et 96,2 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
158
+
159
+ Les Asiatiques s'identifient principalement comme étant Indiens (20,9 %), Chinois (18,5 %), Viêts (15,7 %), Coréens (10,4 %), Laotiens (8,8 %) et Philippins (6,7 %)[46].
160
+
161
+ L'État a la 6e plus forte proportion de Laotiens (0,15 %).
162
+
163
+ Les métis se décomposent entre ceux revendiquant deux ethnies (93,9 %), principalement blanche et noire (35,7 %), blanche et amérindienne (17,8 %), blanche et asiatique (16,2 %) et blanche et autre (14,5 %), et ceux revendiquant trois ethnies ou plus (6,1 %)[47].
164
+
165
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 39 % des habitants de l'Iowa se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 29 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 32 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[49].
166
+
167
+ L'Iowa est un État politiquement modéré et agricole.
168
+
169
+ Politiquement, l'État peut être divisé en trois régions : l'Ouest davantage agricole et républicain que le reste de l'Iowa (notamment dans le nord-ouest chrétien-conservateur), l'Est plus industriel et favorable aux démocrates et le centre de l'État, partagé entre un comté de Polk plutôt démocrate et des zones rurales généralement républicaines[54].
170
+
171
+ L'Iowa est un petit État convoité lors des élections présidentielles. Traditionnellement, c'est l'État de l'Iowa qui inaugure la campagne des élections présidentielles en organisant le premier caucus début janvier. Il est devenu l'un des swing states américains au cours des dernières décennies.
172
+
173
+ Historiquement, l'Iowa fut l'un des premiers États à voter républicain. En 1848 et 1852, l'Iowa avait voté pour les candidats démocrates mais en 1856, première année où un candidat républicain, John Charles Frémont, se présenta à l'élection présidentielle, les électeurs de l'Iowa lui accordèrent 48,83 % des suffrages contre 40,70 % au démocrate James Buchanan, élu au plan national. Aucun candidat démocrate ne remportera l'Iowa avant Woodrow Wilson (37,64 %) en 1912, dans le cadre d'une triangulaire avec le président républicain William Howard Taft (24,33 %) et le républicain progressiste Theodore Roosevelt (32,87 %). Après avoir de nouveau plébiscité les candidats républicains de 1916 à 1928, l'Iowa se tourne vers les démocrates en 1932 et 1936 lors de la Grande Dépression. En 1940, il est l'un des quelques états à voter pour le républicain Wendell Willkie (52,03 %) contre le démocrate Franklin Delano Roosevelt (47,62 %), alors candidat à un 3e mandat. Si en 1944, le républicain Thomas Dewey remporte l'Iowa contre Franklin Roosevelt (51,99 % contre 47,49 %), il est battu en 1948 contre Harry S. Truman (47,58 % contre 50,31 %).
174
+
175
+ Après trois victoires républicaines consécutives dans l'Iowa, les électeurs se tournent en 1964 vers le démocrate Lyndon B. Johnson contre le républicain Barry Goldwater (61,88 % contre 37,92). De 1968 à 1984, les électeurs de l'Iowa apportent constamment leur soutien aux candidats républicains à l'élection présidentielle. En 1988, 1992 et 1996, les candidats démocrates l'ont à leur tour systématiquement remporté.
176
+
177
+ En 2000, le démocrate Al Gore l'a tout juste remporté de 4 144 voix contre le républicain George W. Bush. À l’élection présidentielle américaine de 2004, George W. Bush l'a remporté avec 49,90 % des suffrages contre 49,23 % à John Kerry.
178
+
179
+ Lors de l’élection présidentielle de 2008, le candidat démocrate Barack Obama remporte l'Iowa avec 54 % des voix face au républicain John McCain (44,7 %).
180
+
181
+ Depuis mai 2017, la gouverneure de l'Iowa est la républicaine Kim Reynolds. Les autres membres principaux de l'exécutif sont le secrétaire d'État Matt Schultz (républicain), l'auditeur de l'État David Vaudt (républicain), le trésorier Michael Fitzgerald (démocrate), le secrétaire à l'Agriculture Bill Northey (républicain) et le procureur général Tom Miller (démocrate).
182
+
183
+ La législature de l'Iowa est élue pour deux ans avec deux assemblées : la Chambre des représentants de l'Iowa de 100 membres, et le Sénat de l'Iowa de 50 membres. Les deux assemblées sont actuellement contrôlées par le Parti républicain.
184
+
185
+ Lors de la législature 2019-2021, la délégation de l'Iowa au Congrès des États-Unis est composée des sénateurs républicains Chuck Grassley (depuis 1981) et Joni Ernst (depuis 2015), de trois représentants démocrates et d'un représentant républicain.
186
+
187
+ En 2005, le PNB de l'Iowa était de 113,5 milliards de dollars[55]. Le revenu moyen par habitant était de 23 340 $ pour l'année 2006[55]. Les principales productions agricoles sont le maïs et le soja. L'élevage porcin et les produits laitiers sont parmi les principales activités du secteur primaire.
188
+
189
+ Les industries de l'Iowa sont liées à l'agro-alimentaire et à l'agriculture. L'État fabrique également des équipements électriques et des produits chimiques. L'Iowa est le premier producteur d'éthanol des États-Unis. Des Moines possède un petit centre des affaires où le secteur des assurances est assez développé. Les principales entreprises ayant leur siège dans l'Iowa sont Principal Financial, Maytag (en), Rockwell Collins, Casey's General Stores, HNI Corporation (en), Hy-Vee (en), Von Maur (en) Pioneer Hi-Bred, McLeodUSA (en) et Kum & Go.
190
+
191
+ Pour ce qui est de la musique, le groupe de metal Slipknot vient de l'Iowa (plus particulièrement de Des Moines), tout comme Stone Sour. Le guitariste du groupe d'indie rock The Killers, Dave Keuning, est pour sa part originaire de Pella.
192
+
193
+ Dans le domaine cinématographique, l'actrice Jean Seberg et l'acteur Toby Huss sont nés à Marshalltown, tandis que John Wayne est de Winterset. Les acteurs Elijah Wood et Michael Emerson sont originaires de Cedar Rapids, alors que l'actrice Kate Mulgrew est née à Dubuque. L'auteur de romans policiers Donald Harstad vit à Elkader.
194
+
195
+ Le film Jusqu'au bout du rêve avec Kevin Costner a été tourné à Dyersville[56]. Les films Twister et Sur la route de Madison y ont été tournés ainsi qu'une centaine d'autres depuis les années 1980[57].
196
+
197
+ Au niveau des échanges culturels, l'Iowa est jumelé avec 8 villages de l’ancien comté du Ban de la Roche en France, situé dans l'actuel Bas-Rhin[58].
198
+
199
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2762.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,13 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
2
+
3
+ modifier - modifier le code - modifier Wikidata
4
+
5
+ L'iPad Air 2 est une tablette tactile conçue, développée et commercialisée par Apple et tournant sous iOS 8. Elle a été présentée lors de la Keynote du 16 octobre 2014.
6
+
7
+ La tablette est également plus fine (6,1 mm contre 7,5 mm pour la précédente génération) et plus légère (437 grammes contre 444 g pour la version Wi-Fi + LTE) que la précédente génération.
8
+
9
+ L'iPad Air 2 possède un écran Retina IPS de 9,7 pouces (diagonale de 25 cm visible) d'une définition de 2 048 × 1 536 pixels à 264 ppp. Il est équipé d'un SoC Apple A8X avec architecture 64 bits (comme l'iPad mini 4), d'un coprocesseur de mouvement Apple M8, d'une caméra frontale qui prend des photos de 1,2 mégapixel et des vidéos HD de 720p, d'une caméra dorsale qui prend des photos de 8 mégapixels et des vidéos HD de 1080p, de deux antennes au lieu d'une, des technologies MIMO (jusqu'à deux fois plus rapide que du 802.11n) et LTE, de Wi-Fi 802.11a/b/g/n à 2,4 GHz et 5 GHz, de Bluetooth 4.0, d'une batterie lithium-ion polymère (Li-Po) inamovible rechargeable de 7 340 mAh, 3,7 V, 27,3 Wh, qui lui assure une autonomie de 10 heures, et du connecteur propriétaire Lightning. Cette nouvelle version intègre le capteur d'empreinte digitale Touch ID. La quantité de RAM est de 2 Go, une première pour un iPad.
10
+
11
+ Il est disponible en trois coloris : gris sidéral, argent ou or.
12
+
13
+ Apple ayant sorti fin 2015 un iPad Pro de 12,9 pouces en mars 2016, ils le déclinent au format 9,7 pouces. L'iPad Air 2 devient alors l'entrée de gamme des tablettes 9,7" chez Apple.
fr/2763.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,234 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ modifier - modifier le code - modifier Wikidata
2
+
3
+ L'iPhone est une gamme de smartphone commercialisée par l'entreprise multinationale américaine Apple depuis le 29 juin 2007.
4
+
5
+ Les modèles de la gamme, dont l'interface s'appuie sur écran tactile capacitif multipoint, disposent d'un appareil photo qui fonctionne également comme une caméra, d'un système de géolocalisation intégré permettant une localisation en quelques secondes grâce aux systèmes A-GPS et GLONASS ainsi que d'un logiciel de cartographie numérique inclus, d'un iPod intégré qui permet d'écouter et de télécharger de la musique via la plateforme de téléchargement iTunes Store et le service de streaming Apple Music, de clients Internet (Safari pour naviguer sur le Web, ou Mail pour envoyer/consulter son courrier électronique), d'applications bureautiques et de fonctions élémentaires telles que les SMS et les MMS ; ils disposent aussi de la messagerie vocale visuelle comme mode d'accès à la messagerie vocale et de l'App Store, la plateforme de téléchargement d'Apple qui permet de télécharger des applications, allant des jeux aux utilitaires en passant par la télévision et la presse électronique. Si l'iPhone n'est pas historiquement le premier smartphone, il reste l'appareil qui a transformé le marché des téléphones intelligents en en faisant des produits de consommation de masse.
6
+
7
+ Au 24 avril 2020, vingt-cinq modèles différents d'iPhone ont été commercialisés depuis 2007 : un par an jusqu'en 2012, deux en 2013, 2014, 2015, trois en 2016, 2017, 2018, 2019 et actuellement un en 2020. Ils sont à chaque fois accompagnés d'une nouvelle mouture du système d'exploitation iOS qui en est à sa version 13.6. Au mois de septembre 2018, on compte plus de 2 milliards d'appareils mobiles fonctionnant sous iOS[3].
8
+
9
+ Les premiers modèles EDGE (2007), 3G (2008), 3GS (2009), 4 (2010), 4S (2011), 5 (2012), 5c (2013) et 5s (2013), ainsi que certains plus récents comme les 6 et 6 Plus (2014), 6s et 6s Plus (2015), SE (2016), 7 et 7 Plus (2016), 8 et 8 Plus (2017), X (2017), XS et XS Max (2018) ne sont plus en production. Seuls les iPhone XR (2018) et les derniers 11, 11 Pro et 11 Pro Max (2019) et SE (2020) sont encore commercialisés. Les iPhone EDGE, 3G, 3GS, 4, 4S, 5, 5c, 5s, 6 et 6 Plus ne bénéficient plus des améliorations logicielles d'iOS[4] depuis le passage respectivement à iOS 3.1.3, 4.2.1, 6.1.6, 7.1.2, 9.3.5, 10.3.3 et 12.4.1 disponibles pour les autres modèles à partir de l'iPhone 6s[5]. L'arrivée en septembre 2019 des iPhone 11, 11 Pro et 11 Pro Max, coïncide avec celle du nouveau système d'exploitation iOS 13.
10
+
11
+ En 2016, l'iPhone fait partie des cinquante gadgets technologiques les plus influents de tous les temps selon le Time[6].
12
+
13
+ Steve Jobs présente, après des mois de rumeurs et de spéculations, le tout premier iPhone le 9 janvier 2007. Rétroactivement appelé « iPhone EDGE » ou « iPhone 2G », il est lancé aux États-Unis le 29 juin 2007, avant d'être commercialisé dans quelques pays d'Europe à la fin de cette même année. Il est doté d'un GSM quadri-bande, compatible EDGE. En France, l'iPhone 2G ou EDGE n'était disponible que sur le réseau Orange.
14
+
15
+ L'iPhone 3G sort le 9 juin 2008 dans le monde (18 juillet en France), il est compatible avec la norme 3G UMTS avec HSDPA 3,6 Mb/s et intègre un GPS.
16
+
17
+ L'iPhone 3GS, d'apparence identique, possède une caméra vidéo intégrée, une meilleure définition pour sa fonction photo (3 Mpx contre 2 Mpx et un autofocus), une meilleure autonomie ainsi que de meilleures performances (la vitesse d'où le « S » pour « speed » de 3GS)[4] et inclut notamment une commande vocale et une boussole. Il supporte le téléchargement de données 3G à 7,2 Mb/s HSDPA, mais reste quand même bridé à 384 kb/s en upload, Apple n'ayant pas mis en œuvre le protocole HSUPA. Il est commercialisé depuis le 19 juin 2009 aux États-Unis, au Canada ainsi que dans six pays européens.
18
+
19
+ L'iPhone 4 a été annoncé à la conférence du 7 juin 2010 (en même temps que iOS 4) par Steve Jobs et dispose, par rapport au modèle 3GS, d'une définition d'écran quadruplée (960 × 640 pixels contre 480 × 320 pixels) appelé écran Retina, d'un flash LED, d'un appareil photo 5 Mpx, d'une caméra frontale pour la visioconférence via FaceTime (ne fonctionne qu'en Wi-Fi puis en 3G sous iOS 6), d'un nouveau design tout en verre et d'un cerclage en acier inoxydable faisant office d'antennes.
20
+
21
+ L'iPhone 4S, d'apparence identique à l'iPhone 4, a été présenté au siège d'Apple à Cupertino par Tim Cook, nouveau CEO de la firme, le 4 octobre 2011. Doté d'une nouvelle puce « A5 bicœur », il présente comme principales innovations un appareil photo 8 Mpx, un nouveau système d'antennes et l'assistant personnel à reconnaissance vocale Siri, en étant animé par le système d'exploitation iOS 5 dont la commercialisation s'effectue concomitamment le 14 octobre 2011. Le « S » de 4S signifie « Siri » et non « speed » comme pour le 3GS[source insuffisante].
22
+
23
+ L'iPhone 5, animé par iOS 6 avec la nouvelle puce A6, a été présenté lors du discours inaugural du 12 septembre 2012. Son écran est plus long avec 8,85 cm mais de même largeur que tous ses prédécesseurs avec 4,99 cm. La définition est 1 136 × 640 pixels, format 16/9. Il est plus fin (7,6 mm), plus léger (112 g) et a une surface d'affichage plus grande avec 44 cm2. Il est également, avec la nouvelle génération d'iPod et d'iPad, l'un des premiers appareils mobiles d'Apple à abandonner le connecteur 30 broches (utilisé pour la connexion par USB), existant depuis 2003, pour le remplacer par une nouvelle connectique appelée « Lightning », réversible et plus petite. Le dos de l'iPhone 5 est fait d'aluminium anodisé Série 6000 avec des inserts en céramique vitrifiée dans le haut et le bas du boîtier (pour le modèle blanc-argenté) ou de verre teinté (pour le modèle noir-ardoise). Phil Schiller d'Apple a présenté l'appareil comme « l'iPhone le plus fin à ce jour ». La capacité de la batterie est quasi identique avec 1 440 mAh. Il supporte la norme 4G LTE, mais n'est pas compatible avec tous les réseaux, selon le choix des bandes de fréquence utilisées dans chaque pays. Il possède également un nouveau type de carte SIM : la nano-SIM.
24
+
25
+ L'iPhone 5s et l'iPhone 5c, annoncés officiellement le 10 septembre 2013, ont été disponibles en pré-commande le 13 septembre 2013 pour le 5c, et le 20 septembre 2013 pour le 5s[7]. Ils sont équipés du nouvel iOS 7. L'iPhone 5c est un modèle de milieu de gamme, avec une coque en plastique en cinq couleurs différentes (blanc, rose, jaune, bleu et vert). L'iPhone 5s, modèle haut de gamme, intègre notamment un nouveau processeur A7 64 bits, un nouveau coprocesseur M7, un capteur d'empreintes digitales (Touch ID), composé d'un cristal de saphir, d'un anneau de détection en acier inoxydable, d'un capteur capacitif à toucher unique, mais aussi un meilleur appareil photo iSight, etc. Il est disponible en trois coloris (gris sidéral, or et argent). Ces iPhone sont compatibles avec la norme 4G LTE et autorisent l'utilisation de plus de bandes de fréquences de la part des opérateurs par rapport à l'iPhone 5[8].
26
+
27
+ Deux modèles, l'iPhone 6 et l'iPhone 6 Plus, sont dévoilés le 9 septembre 2014, dont l'évolution la plus visible concerne le design, l'iPhone 6 bénéficiant d'un écran de 4,7 pouces HD et l'iPhone 6 Plus de 5,5 pouces en résolution Full HD, ils possèdent la technologie de paiement sans contact Apple Pay, leurs performances sont améliorées notamment grâce à un nouveau processeur A8 64 bits, un coprocesseur M8, et du nouveau système d'exploitation iOS 8. Ils sont disponibles comme l'iPhone 5s en trois coloris (gris sidéral, or, argent).
28
+
29
+ Le 9 septembre 2015, Apple présente l'iPhone 6s et l'iPhone 6s Plus, équipés d'un processeur A9 et un coprocesseur de mouvement M9 intégré à la puce A9 permettant une réduction de la diminution de la batterie. Il est aussi équipé d'un nouvel appareil photo iSight de 12 mégapixels et d'une caméra FaceTime HD de 5 mégapixels avec le nouveau Retina flash et permet de filmer en 4K (3 840 × 2 160 pixels) à 30 i/s mais également Live Photos, et le panorama atteint les 63 mégapixels. Il sort aussi équipé du nouvel iOS 9 sortie le 16 septembre 2015. À la suite du « Bendgate » de l'iPhone 6 et 6 Plus (allégations selon lesquelles ces téléphones se plieraient dans les poches de leurs utilisateurs), Apple a renforcé ses derniers iPhone avec un alliage d'aluminium Série 7000, le même que celui pour l'Apple Watch, trois fois plus solide selon le constructeur. L'écran lui est équipé d'un écran Retina HD avec 3D Touch et un nouveau multi-touch, 3D Touch marche par le même principe que Force Touch sur l'Apple Watch. L'iPhone 6s et 6s Plus sont tous deux disponibles en quatre coloris : or, or rose, argent et gris sidéral. Ils ont 16 Go, 32 Go, 64 Go ou 128 Go non volatile.
30
+
31
+ Le 21 mars 2016, Apple a dévoilé l'iPhone SE de première génération. Il reprend les caractéristiques de l'iPhone 6s, soit la puce A9, son coprocesseur de mouvement M9 intégré à la puce A9 et un appareil photo iSight de 12 Mpx. Il comprend également le NFC pour Apple Pay, mais se passe du 3D Touch. Il reprend les lignes de l'iPhone 5s et est décliné en quatre coloris : or, argent, gris sidéral et or rose. Sa capacité est de 16 Go, 32 Go, 64 Go ou 128 Go.
32
+
33
+ Le 7 septembre 2016, Apple a dévoilé l'iPhone 7 et l'iPhone 7 Plus. La suppression de la prise mini-jack 3,5 mm, rendant difficile l'écoute avec un casque audio pendant la charge de l'appareil, fait polémique[9],[10]. Ils sont dotés de 32 Go, 128 Go ou 256 Go de stockage. Deux nouvelles couleurs font également leur apparition le noir et le noir de jais. Autre caractéristique, sa résistance à l'eau et à la poussière. L'iPhone 7 bénéficie de l'indice de protection IP67 (défini dans la norme CEI 60529). L'iPhone fonctionne sous système iOS 10 qui dans sa version 10.1 permet à l'iPhone 7 Plus de prendre des photos au format portrait avec effet flouté de l'arrière plan. L'iPhone 7 remplace également le traditionnel bouton physique « Home » par un bouton à retour haptique. Le 21 mars 2017, Apple propose une version (PRODUCT)RED de l'iPhone 7 et 7 Plus.
34
+
35
+ Le 12 septembre 2017, Apple organise la keynote historique dans le Steve Jobs Theater, sur l'Apple Park pour les 10 ans de l'iPhone et présente ses nouveaux modèles (iPhone 8, iPhone 8 Plus et iPhone X).
36
+
37
+ L'iPhone 8 et l'iPhone 8 Plus ont les nouveaux écrans Retina HD True Tone de 4,7 et 5,5 pouces avec une caméra arrière de 12 Mpx, un stabilisateur optique, un nouveau design tout en verre et un contour en aluminium de qualité aérospatiale de couleur assortie faisant office d'antennes. Le dos en verre permet un chargement sans fil par induction avec la norme Qi. L'iPhone 8 a trois finitions en gris sidéral, argent et or, la résistance à l'eau et à la poussière (indice de protection IP67), la puce « A11 Bionic » avec quatre cœurs à haute efficacité énergétique qui sont jusqu’à 70 % plus rapides que la puce « A10 Fusion », ainsi que deux cœurs hautes performances jusqu’à 25 % plus rapides. L'iPhone 8 fonctionne sous iOS 11. Sa capacité est de 64 Go ou 256 Go. Le 10 avril 2018, Apple propose une version (PRODUCT)RED de l'iPhone 8 et 8 Plus.
38
+
39
+ Tandis que l'iPhone X a le tout nouvel écran Super Retina de 5,8 pouces en technologie OLED. Il a la résistance à l'eau et à la poussière, ainsi que le chargement sans fil par induction avec la norme Qi et ce sera le premier iPhone à reconnaissance faciale avec Face ID. Il dispose d'une double caméra de 12 Mpx, il dispose aussi de la puce « A11 Bionic » et a aussi iOS 11[11],[12]. Sa capacité est de 64 Go ou 256 Go.
40
+
41
+ Les iPhone XS et iPhone XS Max de 2018 sont de simples améliorations des versions précédentes. Quelques améliorations au niveau du processeur (puce A12 Bionic) et de la résistance à l’eau (l’iPhone passe de l’indice IP67 à IP68 ce qui fait de lui un smartphone résistant facilement aux éclaboussures et à l’immersion relativement brève dans un liquide (30 minutes garanties) et en aucun cas un photo-phone subaquatique[13]...) ont vu le jour. Apple prétend aussi que Face ID aurait été légèrement améliorée tout comme l’appareil photo[14]. Le format de l’iPhone XS reste le même (5,8 pouces) mais celui de l’iPhone XS Max atteint tout comme les iPhone « Plus » un form factor de 6,5 pouces et devient l’iPhone détenant le plus gros écran jamais conçu[15].
42
+
43
+ L’iPhone XR apporte lui un renouveau dans la gamme d’iPhone. La marque à la pomme n’avait pas coutume à faire des compromis ; elle a dû en faire avec l’iPhone XR pour permettre un prix sous la barre des 1 000 € (849 €) : retrait du téléobjectif et de 3D Touch[16] (pour Haptic Touch), absence de la technologie OLED pour l’écran (LCD Liquid Retina) et de la résistance IP67[17]. L’iPhone XR intègre un écran de 6,1 pouces.
44
+
45
+ Le 10 septembre 2019, Apple présentait les iPhone 11, 11 Pro et 11 Pro Max[18]. Le modèle Pro a 3 objectifs de 12 Mpx et un écran Full HD avec la toute nouvelle puce ultra-puissante A13 Bionic.
46
+
47
+ Le 16 avril 2020, Apple annonce l'arrivée future de l'iPhone SE de seconde génération. Ce dernier reprend le design de l'iPhone 8 et quelques caractéristiques de l'iPhone 11, comme la puce A13 Bionic. Il est décliné en trois coloris : blanc, noir et rouge. Sa capacité est de 64 Go, 128 Go ou 256 Go.
48
+
49
+ Le développement de l’iPhone a débuté par la recherche d’ingénieurs sous la direction du CEO d’Apple Steve Jobs travaillant sur les écrans tactiles. Les étapes de recherche et développement engagées par la société se déroulèrent notamment à Paris, et furent menées par une cellule d’Apple sous la tutelle de l’ingénieur français Jean-Marie Hullot[19],[20]. Apple a par la suite créé le dispositif au cours d’une collaboration avec AT&T Mobility-Cingular Wireless, à un coût de développement estimé de 150 millions de dollars sur plus de trente mois. Apple a rejeté l’approche qui avait amené le Motorola ROKR E1. Au lieu de cela, Cingular a donné la liberté d’Apple pour développer l’iPhone et les logiciels en interne.
50
+
51
+ Jobs a dévoilé l’iPhone au public le 9 janvier 2007. Apple a été tenu de déposer les permis d’exploitation auprès de la FCC, mais puisque de tels dépôts sont à la disposition du public, l’annonce a été faite quelques mois avant que l’iPhone ait reçu l’agrément. L’iPhone a été mis en vente aux États-Unis le 29 juin 2007. La première version de l’iPhone a été rendue disponible au Royaume-Uni, en France et en Allemagne en janvier 2008, et en Irlande et en Autriche au printemps 2008.
52
+
53
+ Le 11 juillet 2008, Apple a lancé l’iPhone 3G dans vingt-deux pays[21]. Apple a depuis commercialisé l’iPhone 3G dans plus de quatre-vingts pays et territoires. Apple annonce la sortie de l’iPhone 3GS le 8 juin 2009. Beaucoup d’utilisateurs se sont opposés au coût excessif de l’iPhone[réf. souhaitée]. Dans une tentative de gagner un marché plus large, Apple a conservé l’iPhone 3GS de 8 Go, qui a un prix largement inférieur au reste de la gamme.
54
+
55
+ L'iPhone est annoncé le 9 janvier 2007[22], et commercialisé le 29 juin 2007 aux États-Unis[23], le 9 novembre 2007 en Allemagne et au Royaume-Uni, et le 28 novembre 2007 en France. Puis durant l'année 2008 en Asie, dans le reste de l'Europe et au Canada.
56
+
57
+ La version suivante de l'iPhone, l'iPhone 3G, est annoncée le 9 juin 2008 lors de la WWDC 2008. Il reprend presque la même architecture que la première mouture avec en plus le support de la 3G et un GPS fonctionnant avec Google Maps. Il est sorti dans de nombreux pays le 11 juillet 2008 et en France le 17 juillet 2008. Il remplace totalement la première version dès sa sortie.
58
+
59
+ En Chine, il est distribué par China Unicom depuis 2009 avec toutefois des limitations au niveau des fonctionnalités, entre autres les iPhone distribués en Chine ne sont pas équipés de la technologie Wi-Fi.
60
+
61
+ Pour vendre son téléphone, Apple innove avec une campagne de marketing visant à engendre une attente chez les consommateurs. Le lancement fait l'objet de rumeurs et de pré-annonces sur les nouveautés technologiques[24] et Apple conclut dans les pays où il est distribué des contrats d'exclusivité de 5 ans avec les opérateurs mobiles qui en assurent la revente ; la carte SIM est verrouillée de façon à dissuader les acheteurs de changer d'opérateur, et les prix sont fixées pays par pays par Apple,avec de forts écarts entre l'Europe et les États-Unis.[25]
62
+
63
+ Le développement de l’iPhone a, selon Steve Jobs, pris deux ans et demi, et le PDG d’Apple a présenté l’appareil le 9 janvier 2007 au discours d’ouverture du salon professionnel Macworld, à San Francisco, soit près de six mois avant son lancement[24]. La rumeur selon laquelle l’entreprise travaillait sur un téléphone mobile intégrant des fonctionnalités similaires à celle de l’iPod courait depuis déjà près d’un an. En septembre 2005, Apple, Motorola et Cingular avaient présenté le ROKR, un téléphone mobile compatible avec le logiciel iTunes d’Apple. L’appareil n’avait toutefois connu qu’un succès très mitigé, entaché de problèmes techniques de synchronisation avec iTunes (Motorola lança par la suite une nouvelle version de son RAZR, lui aussi compatible avec iTunes, mais sans grande publicité).
64
+
65
+ Steve Jobs voit alors le lancement de l’iPhone comme une « révolution » comparable à celle des innovations technologiques que représentèrent respectivement en 1984 et 2001 deux autres produits d’Apple, le Macintosh et l’iPod. Lors de son discours d’ouverture à Macworld, le dirigeant d’Apple a déclaré viser 1 % de parts de marché pour 2008, soit environ dix millions d’appareils au niveau mondial.
66
+
67
+ Après une importante campagne publicitaire aux États-Unis, près de 200 000 exemplaires de l’iPhone sont vendus durant trois semaines de vente.
68
+ Le téléphone est vendu exclusivement par AT&T aux États-Unis, T-Mobile en Allemagne et O2 au Royaume-Uni. Environ 10 000 exemplaires du mobile se sont vendus la première journée dans chacun de ces deux derniers pays. En France, quatrième pays à recevoir l’iPhone, Orange est le distributeur exclusif à partir du 28 novembre 2007[26].
69
+
70
+ La France faisant obligation de la portabilité des numéros après 6 mois, Apple autorise le déverrouillage de la carte SIM moyennant un abonnement obligatoire à sa boutique en ligne Itunes, et permet un déverrouillage anticipé moyennant un coût supplémentaire de 100 €[25]. En février 2009, à la suite de recours en justice contre l'exclusivité dont bénéficiait Orange, mesure jugée anticoncurrentielle, les autres opérateurs mobiles français obtiennent en appel le droit de commercialiser l'appareil[27].
71
+
72
+ SFR et Bouygues Telecom décident de rendre disponible l’iPhone à leurs clients avant la fin décembre 2008[28],[29]. Toutefois les délais de commercialisation s’avéreront trop justes et l’appareil ne fut disponible, chez SFR et chez Bouygues Telecom, que début 2009[30].
73
+
74
+ En 2012, les iPhone sont disponibles chez les quatre grands opérateurs français, Orange, SFR, Bouygues Telecom, et Free Mobile (lancé en janvier de cette même année) de même que chez Apple pour tout opérateur.
75
+
76
+ L'iPhone est le seul smartphone où le « désimlockage », permettant de changer de fournisseur d'accès, est directement géré par le constructeur Apple, via l'opérateur de réseau mobile auquel il est rattaché.
77
+ Les opérateurs de réseau mobile disposent en effet d'une application informatique mise à disposition par Apple qui leur permet de débloquer les iPhone ou tout autre appareil de la marque Apple. Cette méthode permet à Apple de conserver le contrôle de ses équipements.
78
+
79
+ Le déverrouillage ou désimlockage (ce dernier terme permet de le distinguer du débridage ou jailbreak) à titre gratuit des téléphones est parfois obligatoire dans certains pays (Singapour et Israël au moins puisque la Belgique a dû rentrer dans le rang en 2009 d'après une directive européenne[31]) ou, comme en France, possible après un délai actuellement de trois mois (il était initialement de six mois) après l'achat auprès d'un opérateur. Le désimlockage n'est pas automatique mais doit être demandé à cet opérateur (et non à Apple) en lui fournissant l'IMEI (littéralement « l'identité internationale d'équipement mobile ») qu'on trouve sur le téléphone lui-même. Après cinq à sept jours, Apple autorise l'iPhone à s'identifier par iTunes auprès d'un autre opérateur. Il faut pour cela se procurer une carte SIM d'un autre opérateur que l'opérateur initial (inutile d'éteindre l'iPhone mais il faut entrer les quatre chiffres de la carte SIM), connecter l'iPhone à iTunes qui envoie aussitôt le message « Félicitation, votre iPhone est maintenant déverrouillé ». On rend alors la carte SIM empruntée et l'iPhone est alors désimlocké pour l'ensemble des opérateurs du monde entier. Au cas où on ne détient pas d'autre carte SIM, il faut sauvegarder ses données sous iTunes puis restaurer depuis cette sauvegarde[32].
80
+
81
+ Néanmoins, depuis l'iPhone 4 et iOS 5, il est possible, une fois le désimlockage autorisé par Apple, de désimlocker son iPhone sans passer par iTunes, il suffit uniquement d'introduire une carte d'un autre opérateur et de connecter l'iPhone à un réseau Wi-Fi. L'iPhone, recevra automatiquement un message du serveur Apple qui autorisera l'utilisation d'une autre carte SIM.
82
+
83
+ Apple favorise une politique de prix élevés, à forte marge. Lors du lancement du premier modèle, les acquéreurs doivent s'engager pour un abonnement auprès de l'opérateur de téléphonie mobile ayant signé un accord d'exclusivité de distribution, sauf en France où il est possible d'acquérir l'appareil seul, les ventes liées obligatoires étant interdites. Dans le premier cas, l'opérateur abonde le prix de vente, et reverse une quote-part de 25 %[33] à 50 % des recettes auprès de nouveaux abonnés à Apple. Le prix du modèle de base proposé hors abonnement varie ainsi initialement entre 499 $ (aux États-Unis), 359 à 399 € (Europe, avec abonnement), mais peut revenir à 749€ (France, sans abonnement et avec déverrouillage)[25]. La stratégie d'exclusivité qui lie l'acheteur à un opérateur, ainsi que la distorsion des prix de vente entre les États-Unis et l'Europe entraîne l'apparition d'un marché parallèle, avec le développement de programmes de déverrouillage accessibles sur internet[25]. Alors qu'Apple annonce à fin décembre 2007 avoir vendu 3,7 millions d'appareil, ATT indique n'en avoir vu que 2 millions activés sur son réseau. Une petite partie seulement de cet écart (1/5 environ) provient des ventes en Europe, et la perte de revenus affecte aussi bien ATT qu'Apple, qui ne touche des reversements que si le téléphone est activé sur le réseau de l'opérateur. Un analyste estime que si ce taux de 30 % de déverrouillages « pirates » continue, le manque à gagner pour Apple à fin 2018 serait d'un milliards de dollars[34].
84
+
85
+ Deux mois après le lancement aux États-Unis, Apple envisage d'abandonner le modèle de base avec 4 Go de mémoire, et annonce une baisse de 200 dollars du modèle 8 Go, soit une baisse de 30 % qui provoque la colère de ses acheteurs, d'autant qu'ils doivent s'acquitter de frais imprévus de mise à jour du logiciel de 20 $. Steve Jobs justifie sa politique de prix par l'introduction d'un modèle plus performant, et tente de calmer les premiers acheteurs en leur offrant un bon d'achat de 100 dollars sur des produits ou services Apple[35],[34].
86
+
87
+ Par la suite, et jusqu'au modèle iPhone 5s, Apple répète la même stratégie : baisse de prix du dernier modèle sorti qui devient le modèle d'entrée de gamme pour laisser la première place à son successeur[36].
88
+
89
+ Le même phénomène est de nouveau observé ensuite pour les modèles suivants.
90
+
91
+ Toutefois, en 10 ans, avec l'augmentation des performances, le prix d'un iPhone a plus que doublé, la fourchette de prix variant en France de 399-599 € en 2008 à 1159-1659 € en 2018 pour le modèle XS[37].
92
+
93
+ Une nouvelle rupture a lieu en 2020, avec la sortie d'un modèle « Low cost », l'iPhone SE. Avec ce modèle à bas prix, Apple espère regagner les parts de marché qu'il a perdues, notamment en Chine face à des constructeurs moins chers tels que Huawei ou Oppo. Ce modèle, basé en partie sur l'iPhone 8, et offrant pour partie de moindres performances que les modèles actuels, est toutefois doté du processeur le plus récent (A13), dans l'espoir de faciliter les achats d'applications complexes nécessitant de fortes capacités de traitement. Cette stratégie inquiète certains revendeurs, qui craignent une cannibalisation du marché haut de gamme[38].
94
+
95
+ Lors du discours inaugural d'Apple du 13 mars 2009, la marque annonce avoir dépassé son objectif de vente de 10 millions d’iPhone en un an, déclarant avoir vendu 13,7 millions d’iPhone dans le monde[39].
96
+
97
+ En mars 2009, l’opérateur français Orange, qui détenait jusqu’à cette date l’exclusivité iPhone en France, annonce avoir vendu 810 000 appareils depuis sa sortie. Le 22 mai, Orange affirme en avoir écoulé un million d’exemplaires[40].
98
+
99
+ Le 22 juin 2009, Apple annonce via un communiqué de presse[41] que l’iPhone 3GS, commercialisé depuis le 19 juin, a été vendu en trois jours à plus d’un million d’exemplaires. Le 20 octobre, Apple annonce avoir vendu plus de 7,3 millions d’iPhone[42].
100
+
101
+ Le 25 janvier 2010, Apple annonce avoir vendu 8,7 millions d’iPhone pendant le dernier trimestre de 2009[43].
102
+
103
+ Le 18 janvier 2011, Apple annonce avoir vendu 16 millions d’iPhone pendant le dernier trimestre de 2010 et le 2 mars, durant le discours inaugural de présentation de l'iPad 2, la marque annonce avoir franchi le cap des 100 millions d’iPhone vendus dans le monde.
104
+
105
+ En juin 2012, les ventes d'iPhone depuis 2007 se montent à 250 millions d'exemplaires[44],[45].
106
+
107
+ En juin 2014, Apple annonce avoir vendu plus de 500 millions d'iPhone depuis le lancement en 2007[46].
108
+
109
+ Le 9 mars 2015, Apple annonce avoir vendu plus de 700 millions d'iPhone depuis le lancement en 2007[47].
110
+
111
+ Le 25 juillet 2016, Apple a vendu son premier milliard d'iPhone[48] puis le 31 janvier 2017 revendique avoir vendu 78,4 millions d'iPhone 7 dans le premier trimestre 2017[49], soit 1,2 milliard de téléphones dans le monde depuis la sortie du premier iPhone il y a dix ans (en septembre 2007)[50].
112
+
113
+ En 2019, Apple passe de la deuxième à la troisième place dans les ventes de téléphones mobiles et représente désormais 11,7 % de part de marché[51].
114
+
115
+ Depuis la création de l'iPhone, Apple a fabriqué 25 modèles différents, les derniers téléphones fabriqués étant définis en gras.
116
+
117
+
118
+
119
+ L'iPhone est assemblé (comme, entre autres, les téléphones portables Nokia, les consoles de jeu de Sony ou les ordinateurs de Dell et Hewlett-Packard[52]) par des ouvriers de la société Foxconn à Shenzhen, dans le sud de la Chine. Cette société, qui a connu une vague de suicides, est souvent pointée du doigt pour les conditions de travail très rudes qu'elle appliquerait à ses 300 000 employés[52] de la ville de Shenzhen.
120
+
121
+ Après chaque lancement d'un nouvel iPhone, les analystes estiment la facture des composants (BoM, bill of materials) du smartphone, autrement dit le coût de revient de l'appareil, hors frais de R&D, distribution et marketing. Ainsi pour l'iPhone 7 de 32 Go, les composants et l'assemblage coûtent 225 dollars, soit un tiers du prix de vente en magasin[53].
122
+
123
+ Selon Apple, l’appareil intègre des innovations décrites dans plus de 300 brevets[54]. Parmi les fonctionnalités qui démarquent l’iPhone des produits concurrents figurent une interface constituée d’un écran tactile multipoint, remplaçant les boutons ou claviers traditionnels, et la représentation graphique de la boîte de messagerie vocale, fruit de la collaboration d’Apple avec l’opérateur de téléphonie mobile d’AT&T (anciennement Cingular Wireless).
124
+
125
+ En avril 2017, Apple confirme travailler à la conception de ses propres cartes graphiques, jusqu'ici fournies par Imagination Technologies[55].
126
+
127
+ 256 Go : 10 septembre 2019
128
+
129
+ 32, 128 Go : 12 septembre 2018
130
+
131
+ 32, 128 Go : 12 septembre 2018
132
+
133
+ 256 Go : 12 septembre 2017
134
+
135
+ 256 Go : 10 septembre 2019
136
+
137
+ 8, 16 Go : 11 juillet 2008
138
+
139
+ 8 Go : 7 juin 2010
140
+
141
+ 8 Go : 12 septembre 2012
142
+
143
+ 8 Go : 10 septembre 2013
144
+
145
+ 16 Go : 10 septembre 2013
146
+
147
+ 8 Go : 9 septembre 2014
148
+
149
+ 8 Go : 9 septembre 2015
150
+
151
+ 16, 32 Go : 9 mars 2016
152
+
153
+ Notes :
154
+ a. Remplace le Bluetooth 4.2 des modèles précédents.
155
+ b. Remplace le Bluetooth 2.1 des modèles précédents.
156
+ c. Remplace le Bluetooth 2.0 des modèles précédents.
157
+
158
+ L’innovation majeure de l’iPhone est la possibilité de pouvoir interagir avec l’écran à travers une interface tactile intuitive qui permet d’utiliser deux doigts simultanément et onze au maximum. Cela s'est traduit par un taux d’utilisation très important de la fonction navigation Internet (> 90 %) à la différence d’autres terminaux mobiles équipés de la fonction navigation.
159
+
160
+ Cette interface a été également déclinée pour d’autres applications :
161
+
162
+ Cette interface a été mise en œuvre dans la génération d’iPod touch lancée en septembre 2007.
163
+
164
+ L'iPhone possède les mêmes fonctionnalités que les iPod quant à la lecture des formats multimédia (musiques, livres audio, podcasts (balados), clips vidéos, films, séries télévisées, photographies) et se synchronise tout comme lui à l’aide du logiciel iTunes. Il permet également l’accès à une version optimisée de YouTube.
165
+
166
+ Depuis octobre 2007, l'iPhone peut également accéder à une version simplifiée de l'iTunes Store, permettant de rechercher le magasin en ligne, d'écouter des extraits musicaux, d'acheter et télécharger de la musique ainsi que des podcasts. Un accord avec Starbucks permet également d’obtenir des informations sur la musique diffusée en temps réel dans certains magasins de la chaîne aux États-Unis.
167
+
168
+ Dans la mise à jour iOS 5 dévoilée le 6 juin 2011 lors de la WWDC 2011, l'application iPod se voit divisée en deux applications : Musique et Vidéos, comme sur l'iPod touch.
169
+
170
+ L’écran peut accueillir douze pages dont onze d’applications et une destinée à la recherche Spotlight, qui permet de rechercher n’importe quel fichier, contact ou application présent sur l’iPhone.
171
+
172
+ Le 6 mars 2008, Steve Jobs a présenté lors d’une conférence[75] au siège social d'Apple à Cupertino, un kit de développement (SDK) pour iPhone destiné à la fois aux professionnels et aux particuliers. Ce dernier est téléchargeable gratuitement sur le site d’Apple et permet de développer des applications pour iPhone et iPod touch et de les tester dans un simulateur. Une inscription payante au « programme de développement » permet de tester les logiciels sur des machines physiques et donne l’accès à la distribution des applications via les serveurs d’Apple. Ce kit est actuellement utilisé pour développer des logiciels de messagerie instantanée (comme AIM ou MSN Messenger), des utilitaires divers (retouches photos, banques de données pour les professionnels) et bien sûr des jeux. On a pu apercevoir lors de la présentation des jeux vidéo comme Spore (EA Games), Super Monkey Ball (SEGA), ou encore Doodle Jump le célèbre jeu où il faudra faire sauter le personnage de plateformes en plateformes en inclinant l’iPhone.
173
+
174
+ Dès juin 2008, les développeurs distribuent leurs applications à travers un portail dédié sur iPhone : App Store. Les développeurs ont le choix du prix sachant qu'Apple prélève une commission de 30 %, cependant Apple propose aux développeurs qui désirent distribuer leurs applications gratuitement de pouvoir le faire sans aucuns frais autres que l’inscription au « programme de développement » (99 USD).
175
+
176
+ À sa mise en ligne, le prix médian est de 0,99 USD et la moyenne de 3,33 $. La répartition est aussi intéressante, 25 % des logiciels sont gratuits et 90 % sont inférieurs à 9,99 USD. Ces chiffres montrent que les logiciels sont des petits utilitaires développés par des « petites structures ». La maîtrise du kit du développement par les éditeurs permettra prochainement de proposer des produits plus aboutis à 14,99 $, 19,99 $ ou 29,99 USD.
177
+
178
+ Le succès du kit est immédiat, la communauté de développeurs a effectué 100 000 téléchargements le 1er week-end. L’iPhone 3G se positionne fortement comme plateforme d’excellence sur le marché du jeu vidéo, du communautaire et du GPS. Ainsi, les jeux représentent 33 % des logiciels développés à un prix moyen de 7,99 USD. Monkey Ball, par exemple, connaît un véritable succès dès le premier week-end, les 3 927 clients ont permis un bénéfice net à son éditeur de 2 746 $. Ensuite, les outils communautaires sont les plus populaires et reposent sur la publicité (AIM, Facebook, Kyte Producer, MySpace, Twitterific, TypePad). De plus, TomTom, constructeur de GPS, a lancé la commercialisation de son application sur iPhone au mois d’août 2009 pour un prix de 69,99 € (pour la cartographie France).
179
+
180
+ En juillet 2009, soit un an après l’ouverture de l’App Store, le nombre d’applications disponibles dépasse les 85 000. Chaque jour, plusieurs centaines de nouvelles applications sont disponibles. Le 4 novembre 2009, Philip Schiller, le vice-président sénior d’Apple, annonce que l’App Store a atteint le chiffre symbolique des 100 000 applications[76]. En 2016, 8 % d’entre elles sont disponibles en français[77].
181
+
182
+ Le 6 janvier 2010, Apple annonce avoir dépassé les 3 milliards de téléchargements d’applications iPhone. Début mars 2010, plus de 150 000 applications, développées par plus de 28 000 développeurs[78], sont disponibles au téléchargement sur l’App Store (au niveau mondial).
183
+
184
+ Le 7 juin 2010, Apple annonce que 225 000 applications sont disponibles sur l’App Store. Chaque semaine, 15 000 applications sont soumises et 95 % sont acceptées. Depuis le lancement de l’App Store, 1 milliard de dollars ont alors (juin 2010) été reversé aux développeurs[79].
185
+
186
+ En février 2012, Apple lance un compte à rebours en annonçant que la personne qui téléchargera la 25 milliardième application sur l'App Store gagnera une carte iTunes de 10 000 dollars[80], celle-ci est téléchargée par un utilisateur chinois le 5 mars 2012[81],[82].
187
+
188
+ Depuis le début de la commercialisation de l’iPhone, des écouteurs avec micro intégré sont vendus avec le terminal. Lors de la sortie de l'iPhone 7, Apple a annoncé la vente prochaine de nouveaux écouteurs sans fils compensant ainsi la suppression de la prise Jack.
189
+
190
+ De nombreux accessoires sont disponibles pour l’iPhone. Apple vend des accessoires spécialement conçus (parfois par la marque) pour l'appareil, on trouve des stations d’accueil de recharge, des écouteurs, ou encore des films protecteurs pour l’écran généralement en verre trempé[83]. De nombreuses entreprises tierces se sont spécialisées dans la fabrication de brassards, haut-parleurs, casques, housses, bumpers ou coques, ainsi que de nouvelles clés externe pour augmenter la mémoire de votre iPhone.
191
+
192
+ Lors de l’« antennagate » de 2010 concernant les problèmes de réception de l’antenne de l’iPhone 4, Apple avait décidé de remettre gratuitement un bumper à tous les propriétaires d’iPhone 4 qui en faisaient la demande.
193
+
194
+ La marque « iPhone » a été au centre d'un contentieux entre Apple et la société Cisco Systems. Cette dernière a racheté en 2000 la société Infogear, qui avait déposé cette marque le 20 mars 1996 (Infogear avait hérité des droits sur la marque après que la société l'ayant précédemment déposée, Cisco, renonça à l'exploiter)[84]. Cisco, via sa filiale Linksys, a ensuite utilisé cette marque pour commercialiser différents produits destinés à des appareils utilisant la technologie VoIP, mais n'en a pas fait usage avant 2006, lorsque la société renouvelle ses droits sur la marque auprès de l'USPTO le 4 mai 2006 en l'amendant, selon le règlement, d'une photo d'un produit Linksys portant la marque « iPhone » sur son emballage[85]. En décembre 2006, Cisco présente une nouvelle gamme de produits sous cette marque.
195
+
196
+ Apple avait fait l'acquisition du nom de domaine iphone.org en 1999. Selon Cisco, les deux sociétés étaient en cours de négociations lorsque Apple, le 9 janvier 2007, utilise la marque pour présenter son produit, sans qu'un accord final ait été trouvé. Cisco intente dès le lendemain une action en justice auprès de la United States District Court for the Northern District of California, avec pour but officiel d'empêcher Apple d'utiliser délibérément la marque « iPhone ». Apple a considéré que de nombreuses sociétés utilisaient déjà cette marque, et qu'elle était la première à l'utiliser pour un téléphone mobile[86]. Cisco aurait perdu les droits sur la marque en 2006, après avoir manqué de renouveler son dépôt avant le 16 novembre 2005, soit six ans après l'enregistrement de la marque.
197
+
198
+ Pour mettre fin à cette querelle, Apple et Cisco ont signé un accord le 21 février 2007[87].
199
+
200
+ L'iPhone a été critiqué pour l'absence de certaines fonctionnalités par rapport à des produits concurrents, comme la radio FM, l'impossibilité d'afficher une vue par semaine dans le calendrier, l'absence d'une option « accusé de réception » pour un message, l'absence de support de Flash dans le navigateur (l'ajout futur de cette fonctionnalité est réellement peu probable, au vu de l'opinion qu'avait Steve Jobs sur ces technologies[88],[89], ainsi que de l'aveu d'Adobe de son désintérêt pour ce projet[90]).
201
+
202
+ La Free Software Foundation (FSF) reproche l'utilisation de DRM et l'impossibilité pour les développeurs d'utiliser certaines licences libres pour leurs applications[94].
203
+
204
+ Certaines de ces fonctions manquantes peuvent être retrouvées à partir du jailbreak d'iOS et de différents programmes qu'offre Cydia.
205
+
206
+ Selon Greenpeace en 2007[95],[96], l'iPhone serait un téléphone « toxique ». L'association écologiste a soumis l'iPhone à un laboratoire d'analyses indépendant. Il en ressort que le produit de la firme américaine intégrait un certain nombre de produits toxiques, notamment du PVC, contenu dans les câbles de l'appareil pour les modèles EDGE et 3G, ainsi que de l'arsenic, contenu dans les vitres d'écran. Le téléphone d'Apple recelait des substances et des matériaux nocifs pour l'environnement. Un résultat décevant étant donné que Steve Jobs avait annoncé vouloir faire de son entreprise « une pomme plus verte ». Depuis lors, la société a longuement étudié le phénomène, et propose désormais depuis l'iPhone 4 : combiné sans PVC, écouteurs sans PVC, câble USB sans PVC, plaquettes de circuits imprimés sans brome, écran LCD sans mercure, verre sans arsenic.
207
+
208
+ Depuis la sortie de l'iPhone, divers dysfonctionnements se sont produits suivant le modèle de l'iPhone : les iPhone 3G et 3GS sont la cible de prétendues explosions « inexpliquées » lors d'une utilisation normale de l'appareil[97] (problème fortement sujet à caution[98]). La cause principale était une chute préalable, couplée à un iPhone que l'on utilisait posé sur une couverture, empêchant une bonne répartition de la chaleur. Les microfissures causées par la chute préalable ont fait gonfler certains écrans, pour les faire éclater.
209
+
210
+ L'iPhone a été critiqué comme faisant l'objet d'une obsolescence programmée, une politique délibérée ayant pour objectif de réduire sa durée de vie[99],[100], notamment à travers l'imposition de mises à jour du système d'exploitation iOS, qui devient progressivement trop lourd pour les appareils anciens[101].
211
+ Toutefois, le nombre de mise à jour pour un iPhone peut monter jusqu’à 6 ans avec l’iPhone 5s et 5 ans pour les modèles iPhone 6.
212
+
213
+ Peu après que l'iPhone 4 a été lancé, plusieurs consommateurs ont rapporté que la puissance de l'appareil était fortement diminuée si l'appareil était tenu par le coin gauche inférieur[102]. Apple a publié un communiqué qui affirme que les utilisateurs ne « doivent pas tenir [le téléphone] par le coin gauche inférieur[trad 1] » lorsqu'ils font ou reçoivent un appel téléphonique[103].
214
+
215
+ Le tout accrédita dans l'esprit du grand public l'idée que ce modèle avait une réception de moins bonne qualité que ses prédécesseurs, poussant la marque à réagir, devant un marché de l'occasion en pleine expansion.
216
+
217
+ Le 2 juillet 2010, plusieurs clients d'Apple et AT&T avaient l'intention de les poursuivre pour ce « défaut ». Un bureau d'avocats californiens a mis en ligne un site pour faciliter leur recrutement visant à entamer une telle poursuite[104],[105]. Plus tard la même journée, Apple a émis un communiqué affirmant que ses ingénieurs avaient découvert la cause de la « chute dramatique dans les barres[trad 2] »[106] : la formule utilisée pour calculer le nombre de barres à afficher était « fautive ». La société a promis de corriger ce problème et a publié une mise à jour logicielle quelques semaines plus tard. Cette « erreur » était présente depuis le lancement du premier iPhone[106],[107]. Cet « antennagate »[note 1] a entraîné le départ de Mark Papermaster (« senior vice president of Devices Hardware Engineering »), débauché un an auparavant d'IBM[108].
218
+
219
+ Consumer Reports a rejeté les affirmations d'Apple après avoir conduit des expériences en milieu contrôlé et comparé les résultats avec ceux d'iPhone des générations précédentes. Le magazine recommande aux consommateurs qui « veulent un iPhone qui fonctionne bien sans appliquer un correctif temporaire[trad 3] » d'acheter plutôt un iPhone 3GS[109]. Le magazine rapporte également qu'un « Bumper » (coque plastique qui entoure le téléphone) vendu par Apple, lequel empêche un contact direct avec l'antenne, corrige le problème[110]. CNN a rapporté que le fait de coller un bout de ruban adhésif suffit à corriger ce problème[111]. Le 16 juillet 2010, Apple a annoncé qu'elle remettrait gratuitement un étui à tous les propriétaires d'iPhone 4 et qu'elle rembourserait tout propriétaire ayant acquis un Bumper d'Apple. Consumer Reports affirme que la solution proposée est un pas dans la bonne direction, mais n'est pas permanente[112]. Cependant, Steve Jobs n'ayant publié aucune échéance pour mettre fin au problème et l'offre relative aux étuis et aux cadres métalliques étant temporaire (30 septembre 2010), PC World a décidé de retirer le produit de sa liste des dix meilleurs téléphones cellulaires[113]. Ceux qui désormais ont des problèmes d'antenne devront contacter l'AppleCare pour demander un étui gratuit.
220
+
221
+ Les problèmes relatifs à l'antenne sont surtout détectés aux États-Unis et au Royaume-Uni. À Hong Kong et à Singapour, pratiquement personne n'a signalé un tel problème[114]. Malgré une couverture médiatique souvent négative relativement à l'antenne, 72 % des utilisateurs de l'iPhone 4 seraient très satisfaits et 21 % assez satisfaits[115].
222
+
223
+ En 2016, les autorités chinoises accusent Apple d'avoir violé la propriété intellectuelle de l'entreprise chinoise Shenzhen Baili dans la conception de l'iPhone 6 et 6s en copiant des éléments de design de leur modèle 100C. À la suite de ces accusations, l'autorité de régulation de la propriété intellectuelle de Pékin demande que la vente de ces modèles d'iPhone soit interdite en Chine[116].
224
+
225
+ Les nombreuses révélations de l'ancien agent de la CIA et consultant de la NSA Edward Snowden ont montré que les agences de renseignements électroniques américaines et britanniques, la NSA et le GCHQ, pouvaient espionner les utilisateurs d'iPhone et accéder à l'ensemble des informations du smartphone :
226
+
227
+ À la suite de la sortie de l'iPhone 5s, un groupe de hackers allemands appelé le Chaos Computer Club a annoncé le 21 septembre 2013, qu'ils avaient contourné le nouveau capteur d'empreintes digitales (Touch ID) de l'iPhone en utilisant « des moyens de la vie de tous les jours »[127],[128].
228
+
229
+ Le jailbreak est un processus permettant aux appareils sous iOS d'obtenir un accès complet pour déverrouiller toutes les fonctionnalités du système d'exploitation, éliminant ainsi les restrictions imposées par Apple. Une fois iOS débridé, l'utilisateur est en mesure de télécharger d'autres applications, des extensions ainsi que des thèmes qui ne sont pas proposés sur l'App Store, via des installeurs comme Cydia ou Installer.
230
+
231
+ Un iPad, iPhone ou iPod touch débridé tournant sous iOS peut toujours utiliser l'App Store, iTunes et toutes les autres fonctions de base du système d’exploitation. Les utilisateurs peuvent par exemple accéder à des contenus payants gratuitement.
232
+
233
+ Sur les autres projets Wikimedia :
234
+
fr/2764.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,234 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ modifier - modifier le code - modifier Wikidata
2
+
3
+ L'iPhone est une gamme de smartphone commercialisée par l'entreprise multinationale américaine Apple depuis le 29 juin 2007.
4
+
5
+ Les modèles de la gamme, dont l'interface s'appuie sur écran tactile capacitif multipoint, disposent d'un appareil photo qui fonctionne également comme une caméra, d'un système de géolocalisation intégré permettant une localisation en quelques secondes grâce aux systèmes A-GPS et GLONASS ainsi que d'un logiciel de cartographie numérique inclus, d'un iPod intégré qui permet d'écouter et de télécharger de la musique via la plateforme de téléchargement iTunes Store et le service de streaming Apple Music, de clients Internet (Safari pour naviguer sur le Web, ou Mail pour envoyer/consulter son courrier électronique), d'applications bureautiques et de fonctions élémentaires telles que les SMS et les MMS ; ils disposent aussi de la messagerie vocale visuelle comme mode d'accès à la messagerie vocale et de l'App Store, la plateforme de téléchargement d'Apple qui permet de télécharger des applications, allant des jeux aux utilitaires en passant par la télévision et la presse électronique. Si l'iPhone n'est pas historiquement le premier smartphone, il reste l'appareil qui a transformé le marché des téléphones intelligents en en faisant des produits de consommation de masse.
6
+
7
+ Au 24 avril 2020, vingt-cinq modèles différents d'iPhone ont été commercialisés depuis 2007 : un par an jusqu'en 2012, deux en 2013, 2014, 2015, trois en 2016, 2017, 2018, 2019 et actuellement un en 2020. Ils sont à chaque fois accompagnés d'une nouvelle mouture du système d'exploitation iOS qui en est à sa version 13.6. Au mois de septembre 2018, on compte plus de 2 milliards d'appareils mobiles fonctionnant sous iOS[3].
8
+
9
+ Les premiers modèles EDGE (2007), 3G (2008), 3GS (2009), 4 (2010), 4S (2011), 5 (2012), 5c (2013) et 5s (2013), ainsi que certains plus récents comme les 6 et 6 Plus (2014), 6s et 6s Plus (2015), SE (2016), 7 et 7 Plus (2016), 8 et 8 Plus (2017), X (2017), XS et XS Max (2018) ne sont plus en production. Seuls les iPhone XR (2018) et les derniers 11, 11 Pro et 11 Pro Max (2019) et SE (2020) sont encore commercialisés. Les iPhone EDGE, 3G, 3GS, 4, 4S, 5, 5c, 5s, 6 et 6 Plus ne bénéficient plus des améliorations logicielles d'iOS[4] depuis le passage respectivement à iOS 3.1.3, 4.2.1, 6.1.6, 7.1.2, 9.3.5, 10.3.3 et 12.4.1 disponibles pour les autres modèles à partir de l'iPhone 6s[5]. L'arrivée en septembre 2019 des iPhone 11, 11 Pro et 11 Pro Max, coïncide avec celle du nouveau système d'exploitation iOS 13.
10
+
11
+ En 2016, l'iPhone fait partie des cinquante gadgets technologiques les plus influents de tous les temps selon le Time[6].
12
+
13
+ Steve Jobs présente, après des mois de rumeurs et de spéculations, le tout premier iPhone le 9 janvier 2007. Rétroactivement appelé « iPhone EDGE » ou « iPhone 2G », il est lancé aux États-Unis le 29 juin 2007, avant d'être commercialisé dans quelques pays d'Europe à la fin de cette même année. Il est doté d'un GSM quadri-bande, compatible EDGE. En France, l'iPhone 2G ou EDGE n'était disponible que sur le réseau Orange.
14
+
15
+ L'iPhone 3G sort le 9 juin 2008 dans le monde (18 juillet en France), il est compatible avec la norme 3G UMTS avec HSDPA 3,6 Mb/s et intègre un GPS.
16
+
17
+ L'iPhone 3GS, d'apparence identique, possède une caméra vidéo intégrée, une meilleure définition pour sa fonction photo (3 Mpx contre 2 Mpx et un autofocus), une meilleure autonomie ainsi que de meilleures performances (la vitesse d'où le « S » pour « speed » de 3GS)[4] et inclut notamment une commande vocale et une boussole. Il supporte le téléchargement de données 3G à 7,2 Mb/s HSDPA, mais reste quand même bridé à 384 kb/s en upload, Apple n'ayant pas mis en œuvre le protocole HSUPA. Il est commercialisé depuis le 19 juin 2009 aux États-Unis, au Canada ainsi que dans six pays européens.
18
+
19
+ L'iPhone 4 a été annoncé à la conférence du 7 juin 2010 (en même temps que iOS 4) par Steve Jobs et dispose, par rapport au modèle 3GS, d'une définition d'écran quadruplée (960 × 640 pixels contre 480 × 320 pixels) appelé écran Retina, d'un flash LED, d'un appareil photo 5 Mpx, d'une caméra frontale pour la visioconférence via FaceTime (ne fonctionne qu'en Wi-Fi puis en 3G sous iOS 6), d'un nouveau design tout en verre et d'un cerclage en acier inoxydable faisant office d'antennes.
20
+
21
+ L'iPhone 4S, d'apparence identique à l'iPhone 4, a été présenté au siège d'Apple à Cupertino par Tim Cook, nouveau CEO de la firme, le 4 octobre 2011. Doté d'une nouvelle puce « A5 bicœur », il présente comme principales innovations un appareil photo 8 Mpx, un nouveau système d'antennes et l'assistant personnel à reconnaissance vocale Siri, en étant animé par le système d'exploitation iOS 5 dont la commercialisation s'effectue concomitamment le 14 octobre 2011. Le « S » de 4S signifie « Siri » et non « speed » comme pour le 3GS[source insuffisante].
22
+
23
+ L'iPhone 5, animé par iOS 6 avec la nouvelle puce A6, a été présenté lors du discours inaugural du 12 septembre 2012. Son écran est plus long avec 8,85 cm mais de même largeur que tous ses prédécesseurs avec 4,99 cm. La définition est 1 136 × 640 pixels, format 16/9. Il est plus fin (7,6 mm), plus léger (112 g) et a une surface d'affichage plus grande avec 44 cm2. Il est également, avec la nouvelle génération d'iPod et d'iPad, l'un des premiers appareils mobiles d'Apple à abandonner le connecteur 30 broches (utilisé pour la connexion par USB), existant depuis 2003, pour le remplacer par une nouvelle connectique appelée « Lightning », réversible et plus petite. Le dos de l'iPhone 5 est fait d'aluminium anodisé Série 6000 avec des inserts en céramique vitrifiée dans le haut et le bas du boîtier (pour le modèle blanc-argenté) ou de verre teinté (pour le modèle noir-ardoise). Phil Schiller d'Apple a présenté l'appareil comme « l'iPhone le plus fin à ce jour ». La capacité de la batterie est quasi identique avec 1 440 mAh. Il supporte la norme 4G LTE, mais n'est pas compatible avec tous les réseaux, selon le choix des bandes de fréquence utilisées dans chaque pays. Il possède également un nouveau type de carte SIM : la nano-SIM.
24
+
25
+ L'iPhone 5s et l'iPhone 5c, annoncés officiellement le 10 septembre 2013, ont été disponibles en pré-commande le 13 septembre 2013 pour le 5c, et le 20 septembre 2013 pour le 5s[7]. Ils sont équipés du nouvel iOS 7. L'iPhone 5c est un modèle de milieu de gamme, avec une coque en plastique en cinq couleurs différentes (blanc, rose, jaune, bleu et vert). L'iPhone 5s, modèle haut de gamme, intègre notamment un nouveau processeur A7 64 bits, un nouveau coprocesseur M7, un capteur d'empreintes digitales (Touch ID), composé d'un cristal de saphir, d'un anneau de détection en acier inoxydable, d'un capteur capacitif à toucher unique, mais aussi un meilleur appareil photo iSight, etc. Il est disponible en trois coloris (gris sidéral, or et argent). Ces iPhone sont compatibles avec la norme 4G LTE et autorisent l'utilisation de plus de bandes de fréquences de la part des opérateurs par rapport à l'iPhone 5[8].
26
+
27
+ Deux modèles, l'iPhone 6 et l'iPhone 6 Plus, sont dévoilés le 9 septembre 2014, dont l'évolution la plus visible concerne le design, l'iPhone 6 bénéficiant d'un écran de 4,7 pouces HD et l'iPhone 6 Plus de 5,5 pouces en résolution Full HD, ils possèdent la technologie de paiement sans contact Apple Pay, leurs performances sont améliorées notamment grâce à un nouveau processeur A8 64 bits, un coprocesseur M8, et du nouveau système d'exploitation iOS 8. Ils sont disponibles comme l'iPhone 5s en trois coloris (gris sidéral, or, argent).
28
+
29
+ Le 9 septembre 2015, Apple présente l'iPhone 6s et l'iPhone 6s Plus, équipés d'un processeur A9 et un coprocesseur de mouvement M9 intégré à la puce A9 permettant une réduction de la diminution de la batterie. Il est aussi équipé d'un nouvel appareil photo iSight de 12 mégapixels et d'une caméra FaceTime HD de 5 mégapixels avec le nouveau Retina flash et permet de filmer en 4K (3 840 × 2 160 pixels) à 30 i/s mais également Live Photos, et le panorama atteint les 63 mégapixels. Il sort aussi équipé du nouvel iOS 9 sortie le 16 septembre 2015. À la suite du « Bendgate » de l'iPhone 6 et 6 Plus (allégations selon lesquelles ces téléphones se plieraient dans les poches de leurs utilisateurs), Apple a renforcé ses derniers iPhone avec un alliage d'aluminium Série 7000, le même que celui pour l'Apple Watch, trois fois plus solide selon le constructeur. L'écran lui est équipé d'un écran Retina HD avec 3D Touch et un nouveau multi-touch, 3D Touch marche par le même principe que Force Touch sur l'Apple Watch. L'iPhone 6s et 6s Plus sont tous deux disponibles en quatre coloris : or, or rose, argent et gris sidéral. Ils ont 16 Go, 32 Go, 64 Go ou 128 Go non volatile.
30
+
31
+ Le 21 mars 2016, Apple a dévoilé l'iPhone SE de première génération. Il reprend les caractéristiques de l'iPhone 6s, soit la puce A9, son coprocesseur de mouvement M9 intégré à la puce A9 et un appareil photo iSight de 12 Mpx. Il comprend également le NFC pour Apple Pay, mais se passe du 3D Touch. Il reprend les lignes de l'iPhone 5s et est décliné en quatre coloris : or, argent, gris sidéral et or rose. Sa capacité est de 16 Go, 32 Go, 64 Go ou 128 Go.
32
+
33
+ Le 7 septembre 2016, Apple a dévoilé l'iPhone 7 et l'iPhone 7 Plus. La suppression de la prise mini-jack 3,5 mm, rendant difficile l'écoute avec un casque audio pendant la charge de l'appareil, fait polémique[9],[10]. Ils sont dotés de 32 Go, 128 Go ou 256 Go de stockage. Deux nouvelles couleurs font également leur apparition le noir et le noir de jais. Autre caractéristique, sa résistance à l'eau et à la poussière. L'iPhone 7 bénéficie de l'indice de protection IP67 (défini dans la norme CEI 60529). L'iPhone fonctionne sous système iOS 10 qui dans sa version 10.1 permet à l'iPhone 7 Plus de prendre des photos au format portrait avec effet flouté de l'arrière plan. L'iPhone 7 remplace également le traditionnel bouton physique « Home » par un bouton à retour haptique. Le 21 mars 2017, Apple propose une version (PRODUCT)RED de l'iPhone 7 et 7 Plus.
34
+
35
+ Le 12 septembre 2017, Apple organise la keynote historique dans le Steve Jobs Theater, sur l'Apple Park pour les 10 ans de l'iPhone et présente ses nouveaux modèles (iPhone 8, iPhone 8 Plus et iPhone X).
36
+
37
+ L'iPhone 8 et l'iPhone 8 Plus ont les nouveaux écrans Retina HD True Tone de 4,7 et 5,5 pouces avec une caméra arrière de 12 Mpx, un stabilisateur optique, un nouveau design tout en verre et un contour en aluminium de qualité aérospatiale de couleur assortie faisant office d'antennes. Le dos en verre permet un chargement sans fil par induction avec la norme Qi. L'iPhone 8 a trois finitions en gris sidéral, argent et or, la résistance à l'eau et à la poussière (indice de protection IP67), la puce « A11 Bionic » avec quatre cœurs à haute efficacité énergétique qui sont jusqu’à 70 % plus rapides que la puce « A10 Fusion », ainsi que deux cœurs hautes performances jusqu’à 25 % plus rapides. L'iPhone 8 fonctionne sous iOS 11. Sa capacité est de 64 Go ou 256 Go. Le 10 avril 2018, Apple propose une version (PRODUCT)RED de l'iPhone 8 et 8 Plus.
38
+
39
+ Tandis que l'iPhone X a le tout nouvel écran Super Retina de 5,8 pouces en technologie OLED. Il a la résistance à l'eau et à la poussière, ainsi que le chargement sans fil par induction avec la norme Qi et ce sera le premier iPhone à reconnaissance faciale avec Face ID. Il dispose d'une double caméra de 12 Mpx, il dispose aussi de la puce « A11 Bionic » et a aussi iOS 11[11],[12]. Sa capacité est de 64 Go ou 256 Go.
40
+
41
+ Les iPhone XS et iPhone XS Max de 2018 sont de simples améliorations des versions précédentes. Quelques améliorations au niveau du processeur (puce A12 Bionic) et de la résistance à l’eau (l’iPhone passe de l’indice IP67 à IP68 ce qui fait de lui un smartphone résistant facilement aux éclaboussures et à l’immersion relativement brève dans un liquide (30 minutes garanties) et en aucun cas un photo-phone subaquatique[13]...) ont vu le jour. Apple prétend aussi que Face ID aurait été légèrement améliorée tout comme l’appareil photo[14]. Le format de l’iPhone XS reste le même (5,8 pouces) mais celui de l’iPhone XS Max atteint tout comme les iPhone « Plus » un form factor de 6,5 pouces et devient l’iPhone détenant le plus gros écran jamais conçu[15].
42
+
43
+ L’iPhone XR apporte lui un renouveau dans la gamme d’iPhone. La marque à la pomme n’avait pas coutume à faire des compromis ; elle a dû en faire avec l’iPhone XR pour permettre un prix sous la barre des 1 000 € (849 €) : retrait du téléobjectif et de 3D Touch[16] (pour Haptic Touch), absence de la technologie OLED pour l’écran (LCD Liquid Retina) et de la résistance IP67[17]. L’iPhone XR intègre un écran de 6,1 pouces.
44
+
45
+ Le 10 septembre 2019, Apple présentait les iPhone 11, 11 Pro et 11 Pro Max[18]. Le modèle Pro a 3 objectifs de 12 Mpx et un écran Full HD avec la toute nouvelle puce ultra-puissante A13 Bionic.
46
+
47
+ Le 16 avril 2020, Apple annonce l'arrivée future de l'iPhone SE de seconde génération. Ce dernier reprend le design de l'iPhone 8 et quelques caractéristiques de l'iPhone 11, comme la puce A13 Bionic. Il est décliné en trois coloris : blanc, noir et rouge. Sa capacité est de 64 Go, 128 Go ou 256 Go.
48
+
49
+ Le développement de l’iPhone a débuté par la recherche d’ingénieurs sous la direction du CEO d’Apple Steve Jobs travaillant sur les écrans tactiles. Les étapes de recherche et développement engagées par la société se déroulèrent notamment à Paris, et furent menées par une cellule d’Apple sous la tutelle de l’ingénieur français Jean-Marie Hullot[19],[20]. Apple a par la suite créé le dispositif au cours d’une collaboration avec AT&T Mobility-Cingular Wireless, à un coût de développement estimé de 150 millions de dollars sur plus de trente mois. Apple a rejeté l’approche qui avait amené le Motorola ROKR E1. Au lieu de cela, Cingular a donné la liberté d’Apple pour développer l’iPhone et les logiciels en interne.
50
+
51
+ Jobs a dévoilé l’iPhone au public le 9 janvier 2007. Apple a été tenu de déposer les permis d’exploitation auprès de la FCC, mais puisque de tels dépôts sont à la disposition du public, l’annonce a été faite quelques mois avant que l’iPhone ait reçu l’agrément. L’iPhone a été mis en vente aux États-Unis le 29 juin 2007. La première version de l’iPhone a été rendue disponible au Royaume-Uni, en France et en Allemagne en janvier 2008, et en Irlande et en Autriche au printemps 2008.
52
+
53
+ Le 11 juillet 2008, Apple a lancé l’iPhone 3G dans vingt-deux pays[21]. Apple a depuis commercialisé l’iPhone 3G dans plus de quatre-vingts pays et territoires. Apple annonce la sortie de l’iPhone 3GS le 8 juin 2009. Beaucoup d’utilisateurs se sont opposés au coût excessif de l’iPhone[réf. souhaitée]. Dans une tentative de gagner un marché plus large, Apple a conservé l’iPhone 3GS de 8 Go, qui a un prix largement inférieur au reste de la gamme.
54
+
55
+ L'iPhone est annoncé le 9 janvier 2007[22], et commercialisé le 29 juin 2007 aux États-Unis[23], le 9 novembre 2007 en Allemagne et au Royaume-Uni, et le 28 novembre 2007 en France. Puis durant l'année 2008 en Asie, dans le reste de l'Europe et au Canada.
56
+
57
+ La version suivante de l'iPhone, l'iPhone 3G, est annoncée le 9 juin 2008 lors de la WWDC 2008. Il reprend presque la même architecture que la première mouture avec en plus le support de la 3G et un GPS fonctionnant avec Google Maps. Il est sorti dans de nombreux pays le 11 juillet 2008 et en France le 17 juillet 2008. Il remplace totalement la première version dès sa sortie.
58
+
59
+ En Chine, il est distribué par China Unicom depuis 2009 avec toutefois des limitations au niveau des fonctionnalités, entre autres les iPhone distribués en Chine ne sont pas équipés de la technologie Wi-Fi.
60
+
61
+ Pour vendre son téléphone, Apple innove avec une campagne de marketing visant à engendre une attente chez les consommateurs. Le lancement fait l'objet de rumeurs et de pré-annonces sur les nouveautés technologiques[24] et Apple conclut dans les pays où il est distribué des contrats d'exclusivité de 5 ans avec les opérateurs mobiles qui en assurent la revente ; la carte SIM est verrouillée de façon à dissuader les acheteurs de changer d'opérateur, et les prix sont fixées pays par pays par Apple,avec de forts écarts entre l'Europe et les États-Unis.[25]
62
+
63
+ Le développement de l’iPhone a, selon Steve Jobs, pris deux ans et demi, et le PDG d’Apple a présenté l’appareil le 9 janvier 2007 au discours d’ouverture du salon professionnel Macworld, à San Francisco, soit près de six mois avant son lancement[24]. La rumeur selon laquelle l’entreprise travaillait sur un téléphone mobile intégrant des fonctionnalités similaires à celle de l’iPod courait depuis déjà près d’un an. En septembre 2005, Apple, Motorola et Cingular avaient présenté le ROKR, un téléphone mobile compatible avec le logiciel iTunes d’Apple. L’appareil n’avait toutefois connu qu’un succès très mitigé, entaché de problèmes techniques de synchronisation avec iTunes (Motorola lança par la suite une nouvelle version de son RAZR, lui aussi compatible avec iTunes, mais sans grande publicité).
64
+
65
+ Steve Jobs voit alors le lancement de l’iPhone comme une « révolution » comparable à celle des innovations technologiques que représentèrent respectivement en 1984 et 2001 deux autres produits d’Apple, le Macintosh et l’iPod. Lors de son discours d’ouverture à Macworld, le dirigeant d’Apple a déclaré viser 1 % de parts de marché pour 2008, soit environ dix millions d’appareils au niveau mondial.
66
+
67
+ Après une importante campagne publicitaire aux États-Unis, près de 200 000 exemplaires de l’iPhone sont vendus durant trois semaines de vente.
68
+ Le téléphone est vendu exclusivement par AT&T aux États-Unis, T-Mobile en Allemagne et O2 au Royaume-Uni. Environ 10 000 exemplaires du mobile se sont vendus la première journée dans chacun de ces deux derniers pays. En France, quatrième pays à recevoir l’iPhone, Orange est le distributeur exclusif à partir du 28 novembre 2007[26].
69
+
70
+ La France faisant obligation de la portabilité des numéros après 6 mois, Apple autorise le déverrouillage de la carte SIM moyennant un abonnement obligatoire à sa boutique en ligne Itunes, et permet un déverrouillage anticipé moyennant un coût supplémentaire de 100 €[25]. En février 2009, à la suite de recours en justice contre l'exclusivité dont bénéficiait Orange, mesure jugée anticoncurrentielle, les autres opérateurs mobiles français obtiennent en appel le droit de commercialiser l'appareil[27].
71
+
72
+ SFR et Bouygues Telecom décident de rendre disponible l’iPhone à leurs clients avant la fin décembre 2008[28],[29]. Toutefois les délais de commercialisation s’avéreront trop justes et l’appareil ne fut disponible, chez SFR et chez Bouygues Telecom, que début 2009[30].
73
+
74
+ En 2012, les iPhone sont disponibles chez les quatre grands opérateurs français, Orange, SFR, Bouygues Telecom, et Free Mobile (lancé en janvier de cette même année) de même que chez Apple pour tout opérateur.
75
+
76
+ L'iPhone est le seul smartphone où le « désimlockage », permettant de changer de fournisseur d'accès, est directement géré par le constructeur Apple, via l'opérateur de réseau mobile auquel il est rattaché.
77
+ Les opérateurs de réseau mobile disposent en effet d'une application informatique mise à disposition par Apple qui leur permet de débloquer les iPhone ou tout autre appareil de la marque Apple. Cette méthode permet à Apple de conserver le contrôle de ses équipements.
78
+
79
+ Le déverrouillage ou désimlockage (ce dernier terme permet de le distinguer du débridage ou jailbreak) à titre gratuit des téléphones est parfois obligatoire dans certains pays (Singapour et Israël au moins puisque la Belgique a dû rentrer dans le rang en 2009 d'après une directive européenne[31]) ou, comme en France, possible après un délai actuellement de trois mois (il était initialement de six mois) après l'achat auprès d'un opérateur. Le désimlockage n'est pas automatique mais doit être demandé à cet opérateur (et non à Apple) en lui fournissant l'IMEI (littéralement « l'identité internationale d'équipement mobile ») qu'on trouve sur le téléphone lui-même. Après cinq à sept jours, Apple autorise l'iPhone à s'identifier par iTunes auprès d'un autre opérateur. Il faut pour cela se procurer une carte SIM d'un autre opérateur que l'opérateur initial (inutile d'éteindre l'iPhone mais il faut entrer les quatre chiffres de la carte SIM), connecter l'iPhone à iTunes qui envoie aussitôt le message « Félicitation, votre iPhone est maintenant déverrouillé ». On rend alors la carte SIM empruntée et l'iPhone est alors désimlocké pour l'ensemble des opérateurs du monde entier. Au cas où on ne détient pas d'autre carte SIM, il faut sauvegarder ses données sous iTunes puis restaurer depuis cette sauvegarde[32].
80
+
81
+ Néanmoins, depuis l'iPhone 4 et iOS 5, il est possible, une fois le désimlockage autorisé par Apple, de désimlocker son iPhone sans passer par iTunes, il suffit uniquement d'introduire une carte d'un autre opérateur et de connecter l'iPhone à un réseau Wi-Fi. L'iPhone, recevra automatiquement un message du serveur Apple qui autorisera l'utilisation d'une autre carte SIM.
82
+
83
+ Apple favorise une politique de prix élevés, à forte marge. Lors du lancement du premier modèle, les acquéreurs doivent s'engager pour un abonnement auprès de l'opérateur de téléphonie mobile ayant signé un accord d'exclusivité de distribution, sauf en France où il est possible d'acquérir l'appareil seul, les ventes liées obligatoires étant interdites. Dans le premier cas, l'opérateur abonde le prix de vente, et reverse une quote-part de 25 %[33] à 50 % des recettes auprès de nouveaux abonnés à Apple. Le prix du modèle de base proposé hors abonnement varie ainsi initialement entre 499 $ (aux États-Unis), 359 à 399 € (Europe, avec abonnement), mais peut revenir à 749€ (France, sans abonnement et avec déverrouillage)[25]. La stratégie d'exclusivité qui lie l'acheteur à un opérateur, ainsi que la distorsion des prix de vente entre les États-Unis et l'Europe entraîne l'apparition d'un marché parallèle, avec le développement de programmes de déverrouillage accessibles sur internet[25]. Alors qu'Apple annonce à fin décembre 2007 avoir vendu 3,7 millions d'appareil, ATT indique n'en avoir vu que 2 millions activés sur son réseau. Une petite partie seulement de cet écart (1/5 environ) provient des ventes en Europe, et la perte de revenus affecte aussi bien ATT qu'Apple, qui ne touche des reversements que si le téléphone est activé sur le réseau de l'opérateur. Un analyste estime que si ce taux de 30 % de déverrouillages « pirates » continue, le manque à gagner pour Apple à fin 2018 serait d'un milliards de dollars[34].
84
+
85
+ Deux mois après le lancement aux États-Unis, Apple envisage d'abandonner le modèle de base avec 4 Go de mémoire, et annonce une baisse de 200 dollars du modèle 8 Go, soit une baisse de 30 % qui provoque la colère de ses acheteurs, d'autant qu'ils doivent s'acquitter de frais imprévus de mise à jour du logiciel de 20 $. Steve Jobs justifie sa politique de prix par l'introduction d'un modèle plus performant, et tente de calmer les premiers acheteurs en leur offrant un bon d'achat de 100 dollars sur des produits ou services Apple[35],[34].
86
+
87
+ Par la suite, et jusqu'au modèle iPhone 5s, Apple répète la même stratégie : baisse de prix du dernier modèle sorti qui devient le modèle d'entrée de gamme pour laisser la première place à son successeur[36].
88
+
89
+ Le même phénomène est de nouveau observé ensuite pour les modèles suivants.
90
+
91
+ Toutefois, en 10 ans, avec l'augmentation des performances, le prix d'un iPhone a plus que doublé, la fourchette de prix variant en France de 399-599 € en 2008 à 1159-1659 € en 2018 pour le modèle XS[37].
92
+
93
+ Une nouvelle rupture a lieu en 2020, avec la sortie d'un modèle « Low cost », l'iPhone SE. Avec ce modèle à bas prix, Apple espère regagner les parts de marché qu'il a perdues, notamment en Chine face à des constructeurs moins chers tels que Huawei ou Oppo. Ce modèle, basé en partie sur l'iPhone 8, et offrant pour partie de moindres performances que les modèles actuels, est toutefois doté du processeur le plus récent (A13), dans l'espoir de faciliter les achats d'applications complexes nécessitant de fortes capacités de traitement. Cette stratégie inquiète certains revendeurs, qui craignent une cannibalisation du marché haut de gamme[38].
94
+
95
+ Lors du discours inaugural d'Apple du 13 mars 2009, la marque annonce avoir dépassé son objectif de vente de 10 millions d’iPhone en un an, déclarant avoir vendu 13,7 millions d’iPhone dans le monde[39].
96
+
97
+ En mars 2009, l’opérateur français Orange, qui détenait jusqu’à cette date l’exclusivité iPhone en France, annonce avoir vendu 810 000 appareils depuis sa sortie. Le 22 mai, Orange affirme en avoir écoulé un million d’exemplaires[40].
98
+
99
+ Le 22 juin 2009, Apple annonce via un communiqué de presse[41] que l’iPhone 3GS, commercialisé depuis le 19 juin, a été vendu en trois jours à plus d’un million d’exemplaires. Le 20 octobre, Apple annonce avoir vendu plus de 7,3 millions d’iPhone[42].
100
+
101
+ Le 25 janvier 2010, Apple annonce avoir vendu 8,7 millions d’iPhone pendant le dernier trimestre de 2009[43].
102
+
103
+ Le 18 janvier 2011, Apple annonce avoir vendu 16 millions d’iPhone pendant le dernier trimestre de 2010 et le 2 mars, durant le discours inaugural de présentation de l'iPad 2, la marque annonce avoir franchi le cap des 100 millions d’iPhone vendus dans le monde.
104
+
105
+ En juin 2012, les ventes d'iPhone depuis 2007 se montent à 250 millions d'exemplaires[44],[45].
106
+
107
+ En juin 2014, Apple annonce avoir vendu plus de 500 millions d'iPhone depuis le lancement en 2007[46].
108
+
109
+ Le 9 mars 2015, Apple annonce avoir vendu plus de 700 millions d'iPhone depuis le lancement en 2007[47].
110
+
111
+ Le 25 juillet 2016, Apple a vendu son premier milliard d'iPhone[48] puis le 31 janvier 2017 revendique avoir vendu 78,4 millions d'iPhone 7 dans le premier trimestre 2017[49], soit 1,2 milliard de téléphones dans le monde depuis la sortie du premier iPhone il y a dix ans (en septembre 2007)[50].
112
+
113
+ En 2019, Apple passe de la deuxième à la troisième place dans les ventes de téléphones mobiles et représente désormais 11,7 % de part de marché[51].
114
+
115
+ Depuis la création de l'iPhone, Apple a fabriqué 25 modèles différents, les derniers téléphones fabriqués étant définis en gras.
116
+
117
+
118
+
119
+ L'iPhone est assemblé (comme, entre autres, les téléphones portables Nokia, les consoles de jeu de Sony ou les ordinateurs de Dell et Hewlett-Packard[52]) par des ouvriers de la société Foxconn à Shenzhen, dans le sud de la Chine. Cette société, qui a connu une vague de suicides, est souvent pointée du doigt pour les conditions de travail très rudes qu'elle appliquerait à ses 300 000 employés[52] de la ville de Shenzhen.
120
+
121
+ Après chaque lancement d'un nouvel iPhone, les analystes estiment la facture des composants (BoM, bill of materials) du smartphone, autrement dit le coût de revient de l'appareil, hors frais de R&D, distribution et marketing. Ainsi pour l'iPhone 7 de 32 Go, les composants et l'assemblage coûtent 225 dollars, soit un tiers du prix de vente en magasin[53].
122
+
123
+ Selon Apple, l’appareil intègre des innovations décrites dans plus de 300 brevets[54]. Parmi les fonctionnalités qui démarquent l’iPhone des produits concurrents figurent une interface constituée d’un écran tactile multipoint, remplaçant les boutons ou claviers traditionnels, et la représentation graphique de la boîte de messagerie vocale, fruit de la collaboration d’Apple avec l’opérateur de téléphonie mobile d’AT&T (anciennement Cingular Wireless).
124
+
125
+ En avril 2017, Apple confirme travailler à la conception de ses propres cartes graphiques, jusqu'ici fournies par Imagination Technologies[55].
126
+
127
+ 256 Go : 10 septembre 2019
128
+
129
+ 32, 128 Go : 12 septembre 2018
130
+
131
+ 32, 128 Go : 12 septembre 2018
132
+
133
+ 256 Go : 12 septembre 2017
134
+
135
+ 256 Go : 10 septembre 2019
136
+
137
+ 8, 16 Go : 11 juillet 2008
138
+
139
+ 8 Go : 7 juin 2010
140
+
141
+ 8 Go : 12 septembre 2012
142
+
143
+ 8 Go : 10 septembre 2013
144
+
145
+ 16 Go : 10 septembre 2013
146
+
147
+ 8 Go : 9 septembre 2014
148
+
149
+ 8 Go : 9 septembre 2015
150
+
151
+ 16, 32 Go : 9 mars 2016
152
+
153
+ Notes :
154
+ a. Remplace le Bluetooth 4.2 des modèles précédents.
155
+ b. Remplace le Bluetooth 2.1 des modèles précédents.
156
+ c. Remplace le Bluetooth 2.0 des modèles précédents.
157
+
158
+ L’innovation majeure de l’iPhone est la possibilité de pouvoir interagir avec l’écran à travers une interface tactile intuitive qui permet d’utiliser deux doigts simultanément et onze au maximum. Cela s'est traduit par un taux d’utilisation très important de la fonction navigation Internet (> 90 %) à la différence d’autres terminaux mobiles équipés de la fonction navigation.
159
+
160
+ Cette interface a été également déclinée pour d’autres applications :
161
+
162
+ Cette interface a été mise en œuvre dans la génération d’iPod touch lancée en septembre 2007.
163
+
164
+ L'iPhone possède les mêmes fonctionnalités que les iPod quant à la lecture des formats multimédia (musiques, livres audio, podcasts (balados), clips vidéos, films, séries télévisées, photographies) et se synchronise tout comme lui à l’aide du logiciel iTunes. Il permet également l’accès à une version optimisée de YouTube.
165
+
166
+ Depuis octobre 2007, l'iPhone peut également accéder à une version simplifiée de l'iTunes Store, permettant de rechercher le magasin en ligne, d'écouter des extraits musicaux, d'acheter et télécharger de la musique ainsi que des podcasts. Un accord avec Starbucks permet également d’obtenir des informations sur la musique diffusée en temps réel dans certains magasins de la chaîne aux États-Unis.
167
+
168
+ Dans la mise à jour iOS 5 dévoilée le 6 juin 2011 lors de la WWDC 2011, l'application iPod se voit divisée en deux applications : Musique et Vidéos, comme sur l'iPod touch.
169
+
170
+ L’écran peut accueillir douze pages dont onze d’applications et une destinée à la recherche Spotlight, qui permet de rechercher n’importe quel fichier, contact ou application présent sur l’iPhone.
171
+
172
+ Le 6 mars 2008, Steve Jobs a présenté lors d’une conférence[75] au siège social d'Apple à Cupertino, un kit de développement (SDK) pour iPhone destiné à la fois aux professionnels et aux particuliers. Ce dernier est téléchargeable gratuitement sur le site d’Apple et permet de développer des applications pour iPhone et iPod touch et de les tester dans un simulateur. Une inscription payante au « programme de développement » permet de tester les logiciels sur des machines physiques et donne l’accès à la distribution des applications via les serveurs d’Apple. Ce kit est actuellement utilisé pour développer des logiciels de messagerie instantanée (comme AIM ou MSN Messenger), des utilitaires divers (retouches photos, banques de données pour les professionnels) et bien sûr des jeux. On a pu apercevoir lors de la présentation des jeux vidéo comme Spore (EA Games), Super Monkey Ball (SEGA), ou encore Doodle Jump le célèbre jeu où il faudra faire sauter le personnage de plateformes en plateformes en inclinant l’iPhone.
173
+
174
+ Dès juin 2008, les développeurs distribuent leurs applications à travers un portail dédié sur iPhone : App Store. Les développeurs ont le choix du prix sachant qu'Apple prélève une commission de 30 %, cependant Apple propose aux développeurs qui désirent distribuer leurs applications gratuitement de pouvoir le faire sans aucuns frais autres que l’inscription au « programme de développement » (99 USD).
175
+
176
+ À sa mise en ligne, le prix médian est de 0,99 USD et la moyenne de 3,33 $. La répartition est aussi intéressante, 25 % des logiciels sont gratuits et 90 % sont inférieurs à 9,99 USD. Ces chiffres montrent que les logiciels sont des petits utilitaires développés par des « petites structures ». La maîtrise du kit du développement par les éditeurs permettra prochainement de proposer des produits plus aboutis à 14,99 $, 19,99 $ ou 29,99 USD.
177
+
178
+ Le succès du kit est immédiat, la communauté de développeurs a effectué 100 000 téléchargements le 1er week-end. L’iPhone 3G se positionne fortement comme plateforme d’excellence sur le marché du jeu vidéo, du communautaire et du GPS. Ainsi, les jeux représentent 33 % des logiciels développés à un prix moyen de 7,99 USD. Monkey Ball, par exemple, connaît un véritable succès dès le premier week-end, les 3 927 clients ont permis un bénéfice net à son éditeur de 2 746 $. Ensuite, les outils communautaires sont les plus populaires et reposent sur la publicité (AIM, Facebook, Kyte Producer, MySpace, Twitterific, TypePad). De plus, TomTom, constructeur de GPS, a lancé la commercialisation de son application sur iPhone au mois d’août 2009 pour un prix de 69,99 € (pour la cartographie France).
179
+
180
+ En juillet 2009, soit un an après l’ouverture de l’App Store, le nombre d’applications disponibles dépasse les 85 000. Chaque jour, plusieurs centaines de nouvelles applications sont disponibles. Le 4 novembre 2009, Philip Schiller, le vice-président sénior d’Apple, annonce que l’App Store a atteint le chiffre symbolique des 100 000 applications[76]. En 2016, 8 % d’entre elles sont disponibles en français[77].
181
+
182
+ Le 6 janvier 2010, Apple annonce avoir dépassé les 3 milliards de téléchargements d’applications iPhone. Début mars 2010, plus de 150 000 applications, développées par plus de 28 000 développeurs[78], sont disponibles au téléchargement sur l’App Store (au niveau mondial).
183
+
184
+ Le 7 juin 2010, Apple annonce que 225 000 applications sont disponibles sur l’App Store. Chaque semaine, 15 000 applications sont soumises et 95 % sont acceptées. Depuis le lancement de l’App Store, 1 milliard de dollars ont alors (juin 2010) été reversé aux développeurs[79].
185
+
186
+ En février 2012, Apple lance un compte à rebours en annonçant que la personne qui téléchargera la 25 milliardième application sur l'App Store gagnera une carte iTunes de 10 000 dollars[80], celle-ci est téléchargée par un utilisateur chinois le 5 mars 2012[81],[82].
187
+
188
+ Depuis le début de la commercialisation de l’iPhone, des écouteurs avec micro intégré sont vendus avec le terminal. Lors de la sortie de l'iPhone 7, Apple a annoncé la vente prochaine de nouveaux écouteurs sans fils compensant ainsi la suppression de la prise Jack.
189
+
190
+ De nombreux accessoires sont disponibles pour l’iPhone. Apple vend des accessoires spécialement conçus (parfois par la marque) pour l'appareil, on trouve des stations d’accueil de recharge, des écouteurs, ou encore des films protecteurs pour l’écran généralement en verre trempé[83]. De nombreuses entreprises tierces se sont spécialisées dans la fabrication de brassards, haut-parleurs, casques, housses, bumpers ou coques, ainsi que de nouvelles clés externe pour augmenter la mémoire de votre iPhone.
191
+
192
+ Lors de l’« antennagate » de 2010 concernant les problèmes de réception de l’antenne de l’iPhone 4, Apple avait décidé de remettre gratuitement un bumper à tous les propriétaires d’iPhone 4 qui en faisaient la demande.
193
+
194
+ La marque « iPhone » a été au centre d'un contentieux entre Apple et la société Cisco Systems. Cette dernière a racheté en 2000 la société Infogear, qui avait déposé cette marque le 20 mars 1996 (Infogear avait hérité des droits sur la marque après que la société l'ayant précédemment déposée, Cisco, renonça à l'exploiter)[84]. Cisco, via sa filiale Linksys, a ensuite utilisé cette marque pour commercialiser différents produits destinés à des appareils utilisant la technologie VoIP, mais n'en a pas fait usage avant 2006, lorsque la société renouvelle ses droits sur la marque auprès de l'USPTO le 4 mai 2006 en l'amendant, selon le règlement, d'une photo d'un produit Linksys portant la marque « iPhone » sur son emballage[85]. En décembre 2006, Cisco présente une nouvelle gamme de produits sous cette marque.
195
+
196
+ Apple avait fait l'acquisition du nom de domaine iphone.org en 1999. Selon Cisco, les deux sociétés étaient en cours de négociations lorsque Apple, le 9 janvier 2007, utilise la marque pour présenter son produit, sans qu'un accord final ait été trouvé. Cisco intente dès le lendemain une action en justice auprès de la United States District Court for the Northern District of California, avec pour but officiel d'empêcher Apple d'utiliser délibérément la marque « iPhone ». Apple a considéré que de nombreuses sociétés utilisaient déjà cette marque, et qu'elle était la première à l'utiliser pour un téléphone mobile[86]. Cisco aurait perdu les droits sur la marque en 2006, après avoir manqué de renouveler son dépôt avant le 16 novembre 2005, soit six ans après l'enregistrement de la marque.
197
+
198
+ Pour mettre fin à cette querelle, Apple et Cisco ont signé un accord le 21 février 2007[87].
199
+
200
+ L'iPhone a été critiqué pour l'absence de certaines fonctionnalités par rapport à des produits concurrents, comme la radio FM, l'impossibilité d'afficher une vue par semaine dans le calendrier, l'absence d'une option « accusé de réception » pour un message, l'absence de support de Flash dans le navigateur (l'ajout futur de cette fonctionnalité est réellement peu probable, au vu de l'opinion qu'avait Steve Jobs sur ces technologies[88],[89], ainsi que de l'aveu d'Adobe de son désintérêt pour ce projet[90]).
201
+
202
+ La Free Software Foundation (FSF) reproche l'utilisation de DRM et l'impossibilité pour les développeurs d'utiliser certaines licences libres pour leurs applications[94].
203
+
204
+ Certaines de ces fonctions manquantes peuvent être retrouvées à partir du jailbreak d'iOS et de différents programmes qu'offre Cydia.
205
+
206
+ Selon Greenpeace en 2007[95],[96], l'iPhone serait un téléphone « toxique ». L'association écologiste a soumis l'iPhone à un laboratoire d'analyses indépendant. Il en ressort que le produit de la firme américaine intégrait un certain nombre de produits toxiques, notamment du PVC, contenu dans les câbles de l'appareil pour les modèles EDGE et 3G, ainsi que de l'arsenic, contenu dans les vitres d'écran. Le téléphone d'Apple recelait des substances et des matériaux nocifs pour l'environnement. Un résultat décevant étant donné que Steve Jobs avait annoncé vouloir faire de son entreprise « une pomme plus verte ». Depuis lors, la société a longuement étudié le phénomène, et propose désormais depuis l'iPhone 4 : combiné sans PVC, écouteurs sans PVC, câble USB sans PVC, plaquettes de circuits imprimés sans brome, écran LCD sans mercure, verre sans arsenic.
207
+
208
+ Depuis la sortie de l'iPhone, divers dysfonctionnements se sont produits suivant le modèle de l'iPhone : les iPhone 3G et 3GS sont la cible de prétendues explosions « inexpliquées » lors d'une utilisation normale de l'appareil[97] (problème fortement sujet à caution[98]). La cause principale était une chute préalable, couplée à un iPhone que l'on utilisait posé sur une couverture, empêchant une bonne répartition de la chaleur. Les microfissures causées par la chute préalable ont fait gonfler certains écrans, pour les faire éclater.
209
+
210
+ L'iPhone a été critiqué comme faisant l'objet d'une obsolescence programmée, une politique délibérée ayant pour objectif de réduire sa durée de vie[99],[100], notamment à travers l'imposition de mises à jour du système d'exploitation iOS, qui devient progressivement trop lourd pour les appareils anciens[101].
211
+ Toutefois, le nombre de mise à jour pour un iPhone peut monter jusqu’à 6 ans avec l’iPhone 5s et 5 ans pour les modèles iPhone 6.
212
+
213
+ Peu après que l'iPhone 4 a été lancé, plusieurs consommateurs ont rapporté que la puissance de l'appareil était fortement diminuée si l'appareil était tenu par le coin gauche inférieur[102]. Apple a publié un communiqué qui affirme que les utilisateurs ne « doivent pas tenir [le téléphone] par le coin gauche inférieur[trad 1] » lorsqu'ils font ou reçoivent un appel téléphonique[103].
214
+
215
+ Le tout accrédita dans l'esprit du grand public l'idée que ce modèle avait une réception de moins bonne qualité que ses prédécesseurs, poussant la marque à réagir, devant un marché de l'occasion en pleine expansion.
216
+
217
+ Le 2 juillet 2010, plusieurs clients d'Apple et AT&T avaient l'intention de les poursuivre pour ce « défaut ». Un bureau d'avocats californiens a mis en ligne un site pour faciliter leur recrutement visant à entamer une telle poursuite[104],[105]. Plus tard la même journée, Apple a émis un communiqué affirmant que ses ingénieurs avaient découvert la cause de la « chute dramatique dans les barres[trad 2] »[106] : la formule utilisée pour calculer le nombre de barres à afficher était « fautive ». La société a promis de corriger ce problème et a publié une mise à jour logicielle quelques semaines plus tard. Cette « erreur » était présente depuis le lancement du premier iPhone[106],[107]. Cet « antennagate »[note 1] a entraîné le départ de Mark Papermaster (« senior vice president of Devices Hardware Engineering »), débauché un an auparavant d'IBM[108].
218
+
219
+ Consumer Reports a rejeté les affirmations d'Apple après avoir conduit des expériences en milieu contrôlé et comparé les résultats avec ceux d'iPhone des générations précédentes. Le magazine recommande aux consommateurs qui « veulent un iPhone qui fonctionne bien sans appliquer un correctif temporaire[trad 3] » d'acheter plutôt un iPhone 3GS[109]. Le magazine rapporte également qu'un « Bumper » (coque plastique qui entoure le téléphone) vendu par Apple, lequel empêche un contact direct avec l'antenne, corrige le problème[110]. CNN a rapporté que le fait de coller un bout de ruban adhésif suffit à corriger ce problème[111]. Le 16 juillet 2010, Apple a annoncé qu'elle remettrait gratuitement un étui à tous les propriétaires d'iPhone 4 et qu'elle rembourserait tout propriétaire ayant acquis un Bumper d'Apple. Consumer Reports affirme que la solution proposée est un pas dans la bonne direction, mais n'est pas permanente[112]. Cependant, Steve Jobs n'ayant publié aucune échéance pour mettre fin au problème et l'offre relative aux étuis et aux cadres métalliques étant temporaire (30 septembre 2010), PC World a décidé de retirer le produit de sa liste des dix meilleurs téléphones cellulaires[113]. Ceux qui désormais ont des problèmes d'antenne devront contacter l'AppleCare pour demander un étui gratuit.
220
+
221
+ Les problèmes relatifs à l'antenne sont surtout détectés aux États-Unis et au Royaume-Uni. À Hong Kong et à Singapour, pratiquement personne n'a signalé un tel problème[114]. Malgré une couverture médiatique souvent négative relativement à l'antenne, 72 % des utilisateurs de l'iPhone 4 seraient très satisfaits et 21 % assez satisfaits[115].
222
+
223
+ En 2016, les autorités chinoises accusent Apple d'avoir violé la propriété intellectuelle de l'entreprise chinoise Shenzhen Baili dans la conception de l'iPhone 6 et 6s en copiant des éléments de design de leur modèle 100C. À la suite de ces accusations, l'autorité de régulation de la propriété intellectuelle de Pékin demande que la vente de ces modèles d'iPhone soit interdite en Chine[116].
224
+
225
+ Les nombreuses révélations de l'ancien agent de la CIA et consultant de la NSA Edward Snowden ont montré que les agences de renseignements électroniques américaines et britanniques, la NSA et le GCHQ, pouvaient espionner les utilisateurs d'iPhone et accéder à l'ensemble des informations du smartphone :
226
+
227
+ À la suite de la sortie de l'iPhone 5s, un groupe de hackers allemands appelé le Chaos Computer Club a annoncé le 21 septembre 2013, qu'ils avaient contourné le nouveau capteur d'empreintes digitales (Touch ID) de l'iPhone en utilisant « des moyens de la vie de tous les jours »[127],[128].
228
+
229
+ Le jailbreak est un processus permettant aux appareils sous iOS d'obtenir un accès complet pour déverrouiller toutes les fonctionnalités du système d'exploitation, éliminant ainsi les restrictions imposées par Apple. Une fois iOS débridé, l'utilisateur est en mesure de télécharger d'autres applications, des extensions ainsi que des thèmes qui ne sont pas proposés sur l'App Store, via des installeurs comme Cydia ou Installer.
230
+
231
+ Un iPad, iPhone ou iPod touch débridé tournant sous iOS peut toujours utiliser l'App Store, iTunes et toutes les autres fonctions de base du système d’exploitation. Les utilisateurs peuvent par exemple accéder à des contenus payants gratuitement.
232
+
233
+ Sur les autres projets Wikimedia :
234
+
fr/2765.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,200 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ L'iPod[Note 1] est un baladeur numérique de l'entreprise multinationale américaine Apple, lancé le 23 octobre 2001.
2
+ L'iPod est à l'origine un baladeur à disque dur de 1,8 pouces (4,57 cm). Depuis, Apple a créé et maintient une gamme d'iPod, ayant ajouté l'iPod mini, l'iPod shuffle, remplacé l'iPod mini par l'iPod nano, et enfin l'iPhone et l'iPod touch (l'iPhone est un smartphone possédant toutes les fonctions des iPod ; l'iPod touch peut être défini comme un iPhone sans la fonction téléphone).
3
+
4
+ L'iPod mini fut le seul iPod autre que le classic à utiliser un disque dur (Microdrive), les autres utilisant de la mémoire flash.
5
+
6
+ Tous les iPod sont régulièrement mis à jour, conservant leur nom mais voyant leurs capacités augmenter, leurs fonctions améliorées ou leur prix modifié pour répondre à l'évolution des performances des baladeurs numériques en général.
7
+
8
+ En marge de ses baladeurs, Apple a développé le logiciel iTunes pour transférer des données vers l'iPod depuis certaines versions de macOS ou de Windows[1]. Apple propose aussi la plate-forme iTunes Store, un service d'achat de musique et d'autres contenus.
9
+
10
+ En août 2010, les ventes d'iPod atteignent les 275 000 000 exemplaires tous modèles confondus, ce qui en fait le baladeur numérique le plus vendu au monde. Ce succès s'est accompagné de la formation d'un « écosystème de l'iPod », où des compagnies tierces vendent de nombreux accessoires destinés aux baladeurs d'Apple.
11
+
12
+ En janvier 2001, lors de la keynote tenue à la Macworld Conference & Expo, Apple fait connaître par la voix de son chief executive officer (CEO), Steve Jobs, son point de vue sur l'avenir de l'ordinateur et du Mac : « Le Mac peut devenir la plate-forme numérique de notre mode de vie numérique naissant »[Note 2]. L'ordinateur, ici le Macintosh pour des raisons commerciales, devient donc l'intermédiaire entre les différents appareils électroniques et leurs supports. Les quatre éléments principaux autour de cette plate-forme sont, toujours selon la firme, l'appareil photo numérique, la caméra numérique, le lecteur de DVD et son support le DVD et enfin le baladeur numérique[2]. Le 17 octobre 2001, Apple invite une sélection de journalistes pour un Special Event, le 23 octobre, au siège de la firme à Cupertino. La seule information disponible avant la présentation de l'iPod est qu'il s'agissait d'un « dispositif numérique révolutionnaire (ce n'est pas un mac) »[Note 3],[3].
13
+
14
+ Lors de la présentation du 23 octobre, Steve Jobs revient sur le concept introduit de plate-forme numérique. Dans cette optique, Apple avait développé une série de logiciels pour chacun des appareils numériques principaux : iMovie pour la vidéo, iTunes pour la musique, iDVD pour les DVD et enfin l'application Image Capture (en) de Mac OS X pour transférer les photos des appareils vers le Mac. Rassemblées sous le nom plus général d'iApps, ces applications deviennent plus tard des composants de la suite logicielle iLife, à l'exception de Capture d'image qui est inclus dans le système d'exploitation. Il existe donc des applications pour tirer parti des appareils, mais aucun de ces appareils n'est capable de tirer parti de ces logiciels, ce qu'Apple a voulu corriger. Il reste ensuite à trouver dans quel domaine l'appareil allait prendre sa place, et le choix est porté sur la musique. Le concept de l'iPod est ainsi né. La première raison évoquée pour ce choix est « We love music » (« Nous aimons la musique »). Cette raison est appuyée par le fait que la musique fait partie intégrante de la vie de chacun, ce qui en fait un domaine à large cible. Une autre remarque faite lors de la conférence est qu'à l'époque, il n'existe pas encore de leaders sur le marché, ni les petits comme Creative ou les mastodontes comme Sony ne parvenant à s'imposer[4].
15
+
16
+ Ainsi, Steve Jobs demande au chef de l'ingénierie matérielle[5], Jon Rubinstein, de rassembler une équipe d'ingénieurs et de designers pour créer les iPod. Parmi eux se trouvent Tony Fadell et Michael Dhuey pour le matériel[6] ainsi que le designer Jonathan Ive. Le développement de l'iPod n'est toutefois pas l'unique fait d'Apple. Pour réaliser le projet en huit mois, Apple doit faire appel à des constructeurs tiers. Ainsi, la base de travail est une des plates-formes de référence réalisées par PortalPlayer, une startup de la Silicon Valley. Le travail restant est à la charge d'Apple qui doit implanter de nouvelles fonctionnalités telles que la lecture du format AAC, un système d'exploitation et un design. L'idée de la molette de défilement, trait caractéristique de l'iPod, est suggérée par Phil Schiller, vice-président marketing d'Apple[7].
17
+ Il faut finalement moins d'un an pour mettre au point la première génération d'iPod[8].
18
+
19
+ En 2008, Apple a dû accorder la paternité de l'iPod à Kane Kramer qui avait conçu dès 1979 un baladeur numérique et dont il avait déposé le brevet[9].
20
+
21
+ Le nom « iPod » est proposé par Vinnie Chieco, un des publicitaires indépendants contactés par Apple afin de présenter le nouveau baladeur au grand public et non pas seulement aux connaisseurs. Steve Jobs, instigateur du projet, a pendant le développement lancé le slogan qui allait accompagner le baladeur lors de sa sortie « 1 000 chansons dans votre poche »[Note 4]. Il permet au futur nom d'être non-descriptif ou même de faire allusion à la musique ou à des chansons.
22
+
23
+ En décrivant le baladeur à l'équipe, Steve Jobs insiste particulièrement sur la stratégie de plate-forme numérique construite autour du Mac par Apple. Vinnie Chieco part donc de cette idée et élabore le concept. Après avoir vu l'un des prototypes, il pense à une scène du film 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick où l'astronaute Bowman demande à HAL 9000, l'ordinateur principal de Discovery One, « Open the pod bay doors HAL »[10] (littéralement « Ouvre l'accès à la soute des modules, HAL »). Chieco voit une analogie entre le rapport du module de sorties extravéhiculaires (« pod ») qui revient au vaisseau mère et celui du baladeur à l'ordinateur personnel. Il lui suffit ensuite d'ajouter à « pod » le « i » présent chez Apple depuis l'iMac et l'iBook et le nom « iPod » est formé[7].
24
+
25
+ Apple cherche ensuite à déposer la marque mais découvre qu'elle est déjà utilisée. Joseph Grasso du New Jersey l'avait déposée à l'United States Patent and Trademark Office (USPTO) en juillet 2000 pour des bornes internet. Les premières bornes iPod ont été présentées au public en mars 1998 et son utilisation commerciale a commencé en janvier 2000 mais leur utilisation a cessé en 2001. La marque déposée a été enregistrée à l'USPTO en novembre 2003 puis Grasso l'assigne à Apple Computer, Inc. en 2005[11].
26
+
27
+ Le 3 novembre 2001, la version 2.0 du logiciel iTunes nécessaire pour la gestion de l'iPod est disponible sur le site web d'Apple[12]. Une semaine plus tard, les premiers modèles d'iPod font leurs apparitions dans les rayons des magasins et dans l'Apple Store. Ils sont équipés d'un disque dur de 5 Go, leurs charges et les transferts de données se font par FireWire et ils sont uniquement compatibles Macintosh (Mac OS 9 et Mac OS X avec iTunes 2.0)[13]. Leur prix de vente initial est de 399 USD, 3 490 FF[14] et 749 CHF[15].
28
+
29
+ Lors de la Macworld Conference & Expo de Tokyo en mars 2002, la gamme de l'iPod est étendue avec un nouveau modèle comportant un disque dur d'une capacité deux fois plus importante, 10 Go et son prix atteint 499 $, 599 € HT[16] et 959 CHF[17]. Le modèle 5 Go quant à lui ne change pas de prix depuis son lancement excepté dans la zone euro où, depuis la mise en place de la monnaie unique européenne, son nouveau tarif est de 459 € HT. Lors de l'achat, une option de gravure de deux lignes de texte au dos de l'iPod est proposée pour 50 $. Une mise à jour du logiciel de l'iPod lui apporte un égaliseur ainsi qu'un carnet d'adresses importable depuis Microsoft Entourage, Palm Desktop et le carnet d'adresses de Mac OS X[18].
30
+
31
+ La ligne des iPod subit un petit rafraîchissement lors de la Macworld Conference & Expo de New York, le 16 juillet 2002. En sus d'une baisse significative à 299 $ du modèle avec 5 Go de la première génération, la seconde génération d'iPod est présentée en remplacement de la précédente. Elle dispose d'une nouvelle molette non plus mécanique mais tactile, « touch wheel », prédécesseur de la molette cliquable. La capacité du disque dur est portée à 10 et 20 Go. C'est en outre l'occasion pour Apple de faire un pas vers le système d'exploitation de Microsoft : désormais l'iPod est compatible avec Windows (XP, Me et 2000) grâce au logiciel Musicmatch Jukebox. Cette évolution a largement contribué au succès mondial de l'iPod dans les années 2000. Avec l'arrivée concomitante d'iTunes 3, l'iPod est doté de nouvelles fonctionnalités dont les listes de lectures intelligentes « Smart Playlist ». Annoncées mi-juillet 2002, les versions Mac apparaissent dans les rayons et sont livrées début août, tandis que les versions Windows apparaissent et sont livrées plus tardivement, à la fin du mois[19].
32
+
33
+ En septembre 2002, l'iPod est temporairement interdit de vente en France en raison d'une infraction du Code de la santé publique, qui proscrit la puissance sonore émise par un baladeur numérique au-delà de 100 dB. L'iPod pouvait lui atteindre 104 dB. Cela a été corrigé courant octobre par une mise à jour du firmware afin de permettre sa remise en vente[20].
34
+
35
+ À partir du 8 janvier 2003, Apple propose des iPod avec comme gravure des autographes de Madonna, Tony Hawk, Beck ou No Doubt au même prix que la gravure habituelle soit 49 $[21].
36
+
37
+ Le 28 avril 2003, Apple tient une conférence au Moscone Center à San Francisco, dans la même salle qui accueille chaque année la Macworld Conference & Expo. La troisième génération d'iPod ainsi que le service d'achat de Music intégré à iTunes y sont présentés : l'iTunes Music Store, devenu depuis l'iTunes Store. Cette nouvelle génération d'iPod de 10, 15 ou 30 Go de capacité, apportent entre autres le Dock Connector[Note 5], un aspect légèrement retouché, le support de l'USB ainsi que l'unification des modèles Mac et Windows. Ces nouvelles améliorations sont contrastées par une baisse de l'autonomie à 8 heures au lieu de 10 auparavant. Toujours lors de cette conférence, le CEO d'Apple Computer annonce que la firme a vendu plus de 700 000 iPod dans le monde, ce qui en fait le baladeur numérique le plus vendu au monde[22].
38
+
39
+ Cinq mois plus tard, le 8 septembre 2003, la troisième génération d'iPod subit un petit lifting : les modèles 15 et 30 Go passent respectivement à 20 et 40 Go tout en voyant leur prix diminuer en Europe (−20 CHF, -50 €)[23].
40
+
41
+ Le 6 janvier 2004, lors de l'habituelle keynote à la Macworld Conference & Expo de San Francisco, Apple présente une nouvelle gamme d'iPod lancée pour concurrencer les baladeurs numériques flash haut de gamme (100 $ et plus) : l'iPod mini. Parmi les innovations qu'il apporte, la molette cliquable en est la plus importante : elle restera le contrôleur de référence, utilisée sur l'iPod nano jusqu'en 2010, et sur toutes les générations d'iPod classic. Par rapport à un iPod traditionnel, tout y a été réduit : la taille, l'écran, le disque dur (ici un Microdrive) et le prix. Seule l'autonomie de l'iPod mini reste comparable à celle de la troisième génération d'iPod avec 8 heures d'écoute. L'iPod mini apporte aussi de la couleur à la famille des iPod, non pas à l'écran, mais sur leur coque. Celle-ci est faite d'une pièce en aluminium anodisé et proposée en cinq coloris : or, argent, bleu, rose et vert[24]. Les commandes ont commencé à la mi-février pour les États-Unis, si bien qu'au 17 février, les pré-commandes ont atteint 100 000 pièces[25]. Bien qu'annoncés pour avril en Europe, le succès des iPod mini aux États-Unis oblige Apple à repousser leur sortie au mois de juillet[26]. En janvier 2004, le nombre d'iPod vendus depuis leur lancement passe la barre des 2 millions d'appareils[27]. Signe de l'importance croissante de l'iPod pour la firme, Apple revoit en mai 2004 son organisation interne et crée la division iPod, jusqu'alors intégrée à la division Macintosh[28].
42
+
43
+ Sans événement particulier, une première pour le lancement d'une nouvelle génération de ses baladeurs, Apple annonce le 19 juillet 2004 la sortie de la quatrième génération d'iPod. À l'instar de l'iPod mini, celle-ci est aussi équipée de la molette cliquable. L'autonomie est revue à la hausse avec 12 heures d'écoute annoncées par le constructeur. Les capacités disponibles sont désormais 20 et 40 Go. Le premier modèle coûte 299 $, 349 € ou 459 CHF tandis que le second coûte lui 399 $, 459 € ou 599 CHF[29].
44
+
45
+ Annoncée le 8 janvier 2004 et concrétisée le 27 août 2004, une alliance commerciale entre Apple et HP permet à ce dernier de vendre des iPod sous sa marque. Contrairement au prototype montré en janvier qui était bleu, le produit final, un iPod de quatrième génération (20 ou 40 Go) est difficilement différentiable de l'iPod Apple. La seule différence est la présence du logo HP sur la face postérieure de l'iPod sous la pomme Apple et le logo iPod[30].
46
+
47
+ Le 26 octobre 2004, Apple annonce la venue de deux nouveaux iPod. Le premier est un iPod de quatrième génération Spécial Edition U2 dont la face avant est noire et équipée d'une molette cliquable rouge afin de correspondre à l'illustration de l'album How to Dismantle an Atomic Bomb du groupe dont la sortie est concomitante. La face arrière arbore quant à elle les autographes des quatre membres du groupe irlandais[31]. Le second modèle est un iPod disposant d'un écran couleur et d'un disque dur de capacité plus importante (40 ou 60 Go).
48
+
49
+ Le 11 janvier 2005, lors de la keynote d'ouverture de la Macworld Conference & Expo se tenant à San Francisco, Steve Jobs présente en one more thing[32] l'iPod shuffle. Il s'agit du premier iPod à mémoire flash et il est le plus compact de la famille. Il est proposé dès sa sortie en deux versions, 512 Mo ou 1 Go. Contrairement aux autres modèles de la gamme, il ne possède pas d'écran, mais son prix relativement faible et son type de mémoire moins enclin aux pannes que les modèles à disque dur lui confèrent des atouts de taille, permettant à Apple d'entrer sur le marché des baladeurs numériques à mémoire flash, un créneau déjà très en vogue notamment sur les marchés asiatiques et européens. Les prix au lancement étaient de 109 €/159 € en Europe, 99 $/149 $ aux États-Unis et 139 CHF/199 CHF en Suisse[33].
50
+
51
+ Le 23 février 2005, la gamme des iPod est légèrement retravaillée. Les iPod mini sont désormais disponibles avec une capacité de 6 Go en plus des modèles 4 Go, leurs robes sont elles aussi revues avec quatre coloris disponibles : argent, bleu, vert et violet. Les prix baissent légèrement atteignant respectivement 199 $/249 $ aux États-Unis, 209 €/259 € en Europe et 279 CHF/349 CHF en Suisse. La gamme iPod, au sens conventionnel du terme, ne comprend plus que le modèle 20 Go, afin de laisser plus de place aux iPod photo. Ces derniers voient leur prix particulièrement diminuer passant ainsi respectivement à 349 $/449 $ aux États-Unis, 389 €/489 € en Europe et 499 CHF/649 CHF en Suisse. Fait particulier de ces mises à jour, le câble FireWire ne fait plus partie des accessoires fournis[34].
52
+
53
+ Afin de simplifier sa gamme iPod, Apple réunit le 28 juin 2005 l'iPod photo et l'iPod traditionnel sous la même gamme iPod. Tous les iPod classic disposent dorénavant d'un écran couleur, et il en va de même pour les modèles Édition Spéciale U2 ; dans le même temps, les prix de ces appareils continuent de baisser. La version 4.9 d'iTunes, lancée le même jour, apporte le support des podcasts sur les ordinateurs mais aussi sur les iPod et iPod mini[35].
54
+
55
+ Le 2 juin, l'iPod mini fait son entrée sur le catalogue d'HP aux côtés de l'iPod[36] suivi le 1er juillet par l'iPod shuffle[37]. Mais un retournement de situation surgit à la fin du mois de juillet, lorsque HP annonce arrêter la vente d'iPod sous sa marque à la suite d'un changement de stratégie commerciale instauré par la nouvelle direction[38].
56
+
57
+ Une page se tourne le 7 septembre 2005 avec le départ de l'iPod mini et l'arrivée de son successeur, l'iPod nano. Il en existe deux modèles : le premier avec 2 Go de capacité, le second avec 4 Go de capacité ainsi que deux coloris, blanc et noir. Au lancement, leurs prix étaient pour les modèles de 2 et 4 Go respectivement de 199 $ et 249 $ aux États-Unis, 289 CHF et 369 CHF en Suisse et 209 € ou 259 € en Europe[39]. Un mois plus tard, c'est au tour des iPod classic d'être renouvelés avec l'arrivée de la cinquième génération dont l'apport majeur est le support de la vidéo. Deux modèles et deux couleurs sont disponibles, le premier modèle embarquant un disque dur de 30 Go et le second un disque de 60 Go. Les couleurs disponibles sont les mêmes que celles du nano avec le blanc et le noir. À cette occasion, l'Édition Spéciale U2 disparaît du catalogue. La version 6 du logiciel iTunes sortie en même temps apporte les vidéos sur l'iTunes Music Store ainsi que des émissions de télévisions (uniquement aux USA au lancement)[40].
58
+
59
+ Lors de la conférence d'ouverture de la Macworld Conference & Expo de San Francisco, le 10 janvier 2006, aucune annonce majeure n'est faite, seul l'accessoire iPod radio remote étant présenté. Il permet aux iPod vidéo et nano de recevoir la radio[41].
60
+
61
+ Le 7 février 2006, Apple procède à une baisse de ses deux modèles d'iPod shuffle et introduit un nouveau modèle d'iPod nano avec 1 Go de capacité[42].
62
+
63
+ L'iPod U2 Special Edition est réintroduit dans le catalogue d'Apple le 6 juin 2006. Il est basé sur l'iPod vidéo 30 Go et reprend les couleurs des modèles U2 précédents. En supplément, il est vendu avec un bon pour télécharger 30 minutes de vidéos exclusives relatives au groupe[43].
64
+
65
+ L'Apple Special Event It's Showtime qui se déroule le 12 septembre 2006 au Yerba Buena Center for the Arts de San Francisco est riche en nouveautés, avec la présentation des secondes générations d'iPod nano et d'iPod shuffle. Tous les deux disposent d'une coque en aluminium anodisé tout comme le défunt iPod mini. L'iPod vidéo voit quant à lui son autonomie augmenter et le modèle 60 Go passe à 80 Go. L'iTunes Store propose désormais des jeux pour les iPod vidéo et nano[44].
66
+
67
+ Annoncé le 23 mai 2006, le kit Nike+iPod est disponible aux États-Unis courant juillet. Sa sortie européenne tarde : il faut attendre la mi-octobre pour le trouver dans les rayons[45]. Le 13 octobre 2006, Apple ajoute à son catalogue un iPod nano 4 Go Product Red. Pour chaque appareil vendu, Apple reverse 10 $ pour les luttes défendues par Product Red[46]. Le 3 novembre, l'offre est étendue au modèle 8 Go[47].
68
+
69
+ Le 9 janvier 2007, lors de la conférence d'ouverture de la Macworld Conference & Expo 2007, Steve Jobs présente au public pour la première fois l'iPhone, le téléphone à écran tactile d'Apple[48].
70
+
71
+ La seconde génération iPod shuffle voit ses coloris renouvelés avec quatre nouvelles couleurs : vert, rose, bleu et orange en plus de l'argent qui est maintenu[49].
72
+
73
+ Le 5 septembre 2007, lors de l'Apple Event, Apple présente une nouvelle gamme d'iPod : l'iPod touch. Similaire à l'iPhone, il dispose aussi d'un écran tactile de 3,5 pouces. Deux modèles sont disponibles initialement le premier avec 8 Go et le second avec 16 Go. Est présentée aussi la troisième génération d'iPod nano, qui lui apporte notamment la possibilité de lire des vidéos ainsi qu'un aspect retravaillé, un lecteur moins haut, mais plus large. Les iPod shuffle arborent cinq nouvelles robes pastels dont une aux couleurs de Product Red. Avec l'arrivée de l'iPod touch, l'iPod traditionnel devient officiellement l'iPod classic. Cette sixième génération d'iPod arrive avec deux modèles de 80 ou 160 Go en argenté ou en noir. Tous les iPod présentés ce jour possèdent la nouvelle fonctionnalité Cover Flow déjà disponible sur iTunes depuis septembre 2006[50].
74
+
75
+ Le choix parmi cinq coloris des iPod nano est étendu à six, avec l'arrivée d'un modèle rose le 23 janvier 2008, en prévision de la fête de la Saint-Valentin à venir[51].
76
+
77
+ Le mois de février apporte une révision des iPod touch, avec un modèle disposant de 32 Go de mémoire flash qui vient s'ajouter aux autres à partir du 5 février 2008. Le même jour, des iPhones avec 16 Go de mémoire viennent rejoindre les modèles 8 Go déjà présents sur le marché. Cette mise à jour des gammes d'iPod touch et iPhone ne s'accompagne pas de baisse de leur prix[52]. Ce n'est pas le cas de l'iPod shuffle 1 Go qui voit son prix baisser, le 19 février 2008, avec l'arrivée d'un nouveau modèle disposant de 2 Go de mémoire flash qui vient le remplacer pour le même prix[53]. La WWDC 2008, début juin, est l'occasion pour Apple de présenter son iPhone 3G.
78
+
79
+ Le 9 septembre 2008, lors d'un Special Event, Apple officialise la seconde génération d'iPod touch ainsi que la quatrième génération d'iPod nano. Cette dernière n'apporte pas moins de neuf coloris différents à l'iPod nano, ainsi que la fonction Genius apparue avec la huitième version d'iTunes. Dorénavant, l'iPod classic est uniquement disponible avec un disque dur de 120 Go, toujours dans les mêmes tons argenté et noir. L'iPod shuffle quant à lui voit ses robes remplacées par quatre couleurs plus vives en plus de l'argenté[54].
80
+
81
+ Le 11 mars 2009, Apple officialise la troisième génération d'iPod shuffle, deux fois plus petit en volume que celui de la génération précédente, mais où la quantité de mémoire embarquée atteint 4 Go. Les commandes sont déportées sur les oreillettes, nécessitant ainsi des oreillettes spécifiques pour fonctionner normalement. L'iPod shuffle de seconde génération reste proposé à la vente, uniquement en version 1 Go[55].
82
+
83
+ Lors de la WWDC 2009, Apple officialise sa troisième génération d'iPhone, avec l'iPhone 3GS. Bien que visuellement identique à l'iPhone 3G, il est plus rapide et plus puissant, ce qu'atteste son nom, le « s » correspondant à speed, soit vitesse en anglais.
84
+
85
+ Au cours du mois d'août 2009, Apple remet en vente son tout premier modèle d'iPod sur l'Apple Store américain. Il dispose de caractéristiques identiques à celui sorti en 2001 ; seule différence, les écouteurs fournis sont ceux vendus avec les iPod du moment. Son prix quant à lui s'abaisse à 129 USD[56].
86
+
87
+ Le 9 septembre 2009, au YBCA de San Francisco, Apple tient un special event, afin de présenter entre autres ses nouveaux iPod. La troisième génération d'iPod shuffle est désormais disponible avec deux capacités de 2 et 4 Go, ainsi que cinq coloris (argenté, noir, bleu, vert et rose) et en exclusivité dans les Apple Store, un iPod shuffle 4 Go en acier inoxydable poli. La cinquième génération d'iPod nano fait quant à elle son apparition. D'une forme identique à la génération précédente, elle s'en différencie par sa finition plus brillante, la présence d'un capteur VGA sur sa face arrière ainsi qu'un écran légèrement plus grand (2,2 pouces). L'iPod classic voit lui, sa capacité portée à 160 Go au lieu de 120. L'iPod touch entre quant à lui dans sa troisième génération, avec des capacités en hausse (32 et 64 Go) pour un prix équivalent. Le modèle 8 Go de la génération précédente est lui maintenu, afin de pouvoir proposer un iPod touch à un prix plus abordable.
88
+
89
+ De nouveau au YBCA, Apple tient sa keynote annuelle dédiée aux iPod et à la musique le 1er septembre 2010. En plus de l'annonce d'iOS 4.1 et 4.2 sont présentés la quatrième génération d'iPod shuffle, qui contrairement à son prédécesseur retrouve ses commandes sur l'iPod même. La sixième génération d'iPod nano, voit elle la disparition de la molette cliquable, au profit d'un écran tactile. La quatrième génération d'iPod touch s'aligne quant à elle sur l'iPhone 4 en se voyant doté d'un écran Retina, du processeur A4 ainsi que de deux caméras (une à l'avant et une à l'arrière) compatibles FaceTime.
90
+
91
+ Le site web spécialisé Igen a annoncé dans ses derniers tests d'iPod en 2015 la probable et imminente fin de carrière de l'ensemble de la gamme iPod. Le site en énuméra les différentes raisons : la non-compatibilité avec Apple Music, le fait que les iPod (touch excepté) sont dorénavant les seuls produits Apple dépourvus de connexion internet, ainsi que leur prix, les iPod représentant depuis plusieurs années déjà les produits les moins chers proposés par Apple. De plus, l'interface de l'iPod nano n'ayant pas bénéficié d'un lifting au regard de la nouvelle direction graphique d'iOS 7. Finalement, leur commercialisation « n'avait plus vraiment de sens »[57],[58].
92
+
93
+ En juillet 2017, Apple annonce l'arrêt de la production de l'iPod nano et de l'iPod shuffle (soit de l'iPod dans sa vocation originelle). On annonce que c'est une page de l'histoire d'Apple qui se tourne[58]. La concurrence des smartphones en est la principale raison[59]. Néanmoins, l'iPod touch reste le dernier iPod en vente.
94
+
95
+ L'iPod, devenu iPod classic en septembre 2007, est un baladeur numérique utilisant un disque dur de 1,8 pouce. Il s'agit du premier membre de la famille des iPod à avoir été lancé en 2001. En 2009, il existe six générations de ce lecteur. D'abord uniquement capable de lire de la musique, l'iPod s'est vu doter d'autres fonctionnalités, parmi lesquelles les jeux, le carnet d'adresses et la visualisation de photos et de vidéos. Le dernier modèle mis en vente possédait un disque dur d'une capacité de 160 Go et l'autonomie en lecture audio atteignait 40 heures selon le constructeur. Il a été retiré de la vente en septembre 2014 de manière très discrète (pas d'annonce, simple disparition des étalages), son disque dur avait cessé d'être produit par Toshiba.
96
+
97
+ L'iPod mini est le second membre de la famille des iPod à arriver sur le marché. Plus petit et moins cher que son grand frère, il est victime de son succès dès sa sortie en 2004[60], devenu difficile à acheter dans les mois qui suivent sa sortie aux États-Unis et en Europe.
98
+
99
+ L'iPod nano est le plus fin baladeur numérique avec écran conçu par Apple Lancé en septembre 2005, il vient remplacer l'iPod mini techniquement dépassé. À ce jour, Apple a conçu et commercialisé sept générations d'iPod nano, la dernière disposant de 16 Go de mémoire. Grâce à son écran couleur, il est possible, en plus d'écouter de la musique, de visionner des photos et depuis la troisième génération également des vidéos. Depuis la cinquième génération, il peut faire des vidéos à partir de sa caméra intégrée. Il inclut aussi un récepteur de radio FM, un podomètre et VoiceOver. Apple le décrit comme « le lecteur de musique le plus populaire au monde »[61].
100
+
101
+ La sixième génération ne possède plus la fonction vidéo, qui revient toutefois sur la septième et dernière génération d'iPod nano. Les derniers modèles d'iPod nano sortent le 15 juillet 2015, apportant seulement de nouveaux coloris (or, argent, bleu, rose et gris sidéral)[62]. L'iPod nano est finalement retiré du site officiel d'Apple le 27 juillet 2017, sans annonce.
102
+
103
+ L'iPod shuffle est le baladeur numérique le plus petit et le moins cher commercialisé par Apple. Lancé en 2005, en même temps que le Mac mini, il témoigne de l'évolution de la politique commerciale de la société qui tend à rendre ses produits plus accessibles. Sa particularité est qu'il ne dispose pas d'écran pour naviguer dans le répertoire musical. En 2009, il existe trois générations d'iPod shuffle, la dernière étant constituée d'un modèle unique disposant de 4 Go de mémoire flash et disponible en 2 coloris : noir, argenté. Puis à la fin de 2009 au début de 2010 d'autres couleurs sont sorties : bleu, vert, rose et en acier inoxydable
104
+
105
+ La septième génération de l'iPod shuffle a été dévoilée le 15 juillet 2015, avec de nouvelles couleurs (or, argent, bleu, rose et gris sidéral). Il s'agit du seul changement apporté par Apple[62]. L'iPod shuffle est retiré de la vente en juillet 2017, simultanément avec l'iPod nano.
106
+
107
+ Lancé en septembre 2007, l'iPod touch est le dernier né de la famille des iPod. Il abandonne l'ergonomie des iPod précédents pour une interface entièrement tactile, comme celle de l'iPhone. Son écran multi-touch mesure 3,5 pouces. En plus d'être capable de lire de la musique, des photos et des vidéos, il fait office de terminal internet, permettant ainsi la navigation sur internet grâce à Safari et le téléchargement d'applications sur l'App Store via le Wi-Fi. Le modèle d'origine sort en 2007, un deuxième modèle sort fin 2008 avec des touches de volume et haut-parleurs. La troisième génération introduite en septembre 2009 apporte entre autres un microphone intégré au casque (pour la version 32 et 64 Go).
108
+ La quatrième génération, commercialisée en septembre 2010, offre deux appareils photos haute définition (un en façade, l'autre à l'arrière) et un poids fortement réduit. Les capacités de stockage proposées sont les suivantes : 8, 16, 32 et 64 Go. L'iPod touch (4G) a comme couleur le noir et le blanc. En septembre 2012, la cinquième génération est annoncée. Celle-ci a 6 coloris, a un écran 4 pouces (comme l'iPhone 5) et a une caméra de 5 mégapixels (comme le nouvel iPad).
109
+
110
+ Après quatre ans d'absence et la révolte de certains internautes critiquant un iPod vieillissant, Apple sort le 15 juillet 2015 la sixième génération, dotée d'un processeur A8 accompagné du coprocesseur M8 comme dans l'iPhone 6, de 8 mégapixels, et, d'une refonte de coloris avec le gris sidéral, bleu, or, rose, argent et rouge Product Red. Le design quant à lui, n'a pas changé, c'est le même que l'iPod touch 5G et toujours avec un écran Retina de 4 pouces et qui n'intègre pas Touch ID. Cette nouvelle mouture propose quatre capacités de stockage : 16, 32, 64 et 128 Go. La seule différence qu'on peut faire entre la précédente version et la nouvelle, c'est l'absence de dragonne[63].
111
+
112
+ Lancé en mai 2019, Apple sort la septième génération, dotée d'un processeur A10 Fusion comme dans l'iPhone 7. Le design n'a pas changé par rapport à l'iPod touch 6G, avec toujours un écran Retina de 4 pouces, un appareil photo de 8 Mpx et pas de Touch ID. Cette nouvelle mouture propose trois capacités de stockage : 32, 128 et 256 Go.
113
+
114
+ Bien qu'étant un produit à part, l'iPhone est un appareil qui dispose des mêmes fonctions que l'iPod. Techniquement très proche de l'iPod touch, il se distingue par sa capacité à utiliser les réseaux de téléphonie mobile (EDGE, 3G, 4G, LTE) pour téléphoner et se connecter à internet. Lancé en 2007, il existe aujourd'hui treize générations différentes d'iPhone.
115
+
116
+ Source[64]
117
+
118
+ Pour agrémenter son offre iPod, Apple a, au fil des générations, vendu des éditions spéciales de son baladeur numérique. C'est le cas par exemple d'iPod classic dont le dos portait la signature gravée de différents artistes comme No Doubt, Madonna, Beck, Tony Hawk, Visionary pour Michael Jackson, cette dernière a été distribuée par la radio Nostalgie, en uniquement 100 exemplaires[65].
119
+
120
+ Le premier modèle d'iPod Édition spéciale diffusé à grand échelle est le Special Edition U2. Il concernait les iPod de troisième, quatrième et cinquième génération. Sur sa face avant, sa coque est de couleur noire avec une molette cliquable rouge. Sur la face arrière sont gravés les autographes des quatre membres du groupe irlandais.
121
+
122
+ Pour la sortie des livres Harry Potter en version audio sur l'iTunes Store, Apple estampille un iPod vidéo des armoiries de Poudlard au dos. Avec l'appareil est inclus le téléchargement des six premiers livres audio (seuls disponibles en 2009), uniquement en anglais[66].
123
+
124
+ Une alliance commerciale entre Apple et Hewlett-Packard a permis au second de vendre des iPod sous sa marque, en échange de quoi le constructeur s'est engagé à installer iTunes sur tous ses ordinateurs grand public (HP Pavilion et Compaq Presario) ainsi que de mettre un lien sur le bureau vers l'iTunes Store[67]. Aujourd'hui rompu, l'accord concernait initialement les iPod de quatrième génération 20 et 40 Go, puis dans un second temps les iPod mini et Photo, shuffle. Grâce au réseau de distribution d'HP, cela a permis à ces iPod d'être vendus dans des enseignes où Apple n'était pas présent à l'époque telles que Walmart, Office Depot ou RadioShack[37]. Le service après-vente de ces iPod était pris en charge par HP, les revendeurs Apple n'étant pas autorisés à les réparer car ces iPod étaient officiellement considérés comme des produits HP, bien que hormis le logo HP, rien ne les différenciait d'un iPod Apple. Lorsque HP rompt le contrat avec Apple, ses ventes d'iPod présentaient 8 % du total d'iPod vendus sur le troisième trimestre de 2005[38].
125
+
126
+ Avec l'arrivée de coloris pour les iPod nano et shuffle, Apple soutient notamment la lutte contre le sida, en liant ses iPod rouges au programme Product Red. Apple s'engage ainsi à reverser une certaine somme d'argent pour chaque iPod Product Red vendu au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Ont été concernés par Product Red, les iPod nano de troisième, quatrième, cinquième et sixième génération ainsi que les iPod shuffle de seconde génération et l'iPod Touch.
127
+
128
+ Les iPod sont capables de lire différents formats numériques : MP3, AAC, AIFF, WAV, Apple Lossless. Ils sont conçus pour fonctionner de concert avec le logiciel iTunes sous Windows (à partir de Windows 2000) et macOS (Mac OS 9 seulement pour les iPod de première génération). Sous Linux, certains modèles sont utilisables avec gtkpod, Banshee, Floola ou Amarok. Son système d'exploitation, Pixo OS, initialement édité par Pixo, est à la fois léger et ergonomique en utilisant la molette placée sur le côté.
129
+
130
+ L'iPod peut aussi être utilisé dans sa fonction de disque dur externe. Lancé avec une capacité de 5 Go, le modèle de sixième génération peut contenir jusqu'à 160 Go.
131
+
132
+ L'iPod est très lié à iTunes qui permet la gestion des contenus : la musique est synchronisée avec les paroles et la pochette du CD, si elles sont stockées dans iTunes ; les vidéos, les podcasts (Audio/Vidéo), les photos, les livres audio, et également les contacts et l'agenda, peuvent tous être stockés et lus. Il propose également quelques jeux simples et une horloge prenant en compte les fuseaux horaires. Sur les derniers modèles (Nano, 5G et Classic), l'achat de la télécommande Apple iPod Radio Remote permet de disposer d'un tuner FM. L'iPod est compatible Mac et Windows via une liaison USB 2.0 ou, pour les anciens modèles, FireWire.Pour les utilisateurs ne souhaitant pas utiliser le logiciel d'Apple ou pour les ordinateurs qui ne sont pas compatibles avec iTunes, il existe de nombreuses alternatives open source[68]. Ces logiciels, développés sur le modèle d'iTunes, permettent de transférer des photos, des vidéos, des jeux vidéo, un carnet d'adresses, des marque-pages ou un calendrier sur les iPod qui le permettent.
133
+
134
+ Les iPod avec écran couleur utilisent une interface anti-aliasée. Tous les iPod, à l'exception de la dernière génération des nano et touch, possèdent uniquement cinq boutons. Depuis l'iPod mini, les boutons sont intégrés à la molette cliquable ce qui permet une interface concise, minimaliste. Les boutons exécutent des fonctions simples telles que : menu, lecture, pause, piste suivante ou piste précédente. Le défilement à travers le menu et les listes ainsi que le contrôle du volume se font en tournant la molette cliquable.
135
+
136
+ L'iPod est doté d'un processeur, d'un disque dur et de mémoire vive. Il est donc possible d'utiliser celui-ci comme un petit ordinateur, bien qu'il soit initialement bridé par Apple.
137
+
138
+ Le projet iPod Linux a pour objectif de développer une version stable de Linux pour iPod. Bien que ce projet soit encore à l'état expérimental, il est d'ores et déjà possible d'utiliser ce système d'exploitation à la place du firmware d'Apple. L'intérêt est qu'au-delà de la possibilité de personnaliser l'appareil, il est possible par exemple de lire des vidéos avec des iPod de quatrième génération ne gérant pas nativement la vidéo.
139
+
140
+ Par ailleurs, Rockbox, le firmware originellement développé pour Archos puis développé ensuite sur de nombreux autres appareils musicaux, permet l'ajout de nombreuses options aux iPod de plusieurs générations. Les ajouts de ce système sont généralement fort similaires à celles d'iPodLinux.
141
+
142
+ Depuis la seconde génération d'iPod nano, la sixième d'iPod classic ainsi que les modèles qui ont succédé, les iPod embarquent un micrologiciel chiffré. Les systèmes d'exploitation alternatifs n'ont donc pas pu être portés sur ces plates-formes.
143
+
144
+ L'iTunes Music Store, devenu en septembre 2006 l'iTunes Store, est un service d’achat, entre autres, de musiques en ligne proposé par Apple et accessible uniquement par le logiciel iTunes. Lancé le 29 avril 2003 aux USA, puis étendu à plusieurs pays, il permet d'acheter des chansons individuelles au prix de 0,99 US$, ou (TVA incluse) 1,29 $, 1,69 AU$, 1,79 NZ$, 0,99 €, ou 0,79 £.
145
+
146
+ Les DRM utilisés n'étant supportés que par les iPod, seuls ceux-ci sont capables de lire les contenus achetés sur l'iTunes Store. Les pistes audio achetées sur l'iTunes Store sont au format AAC et étaient jusqu'en avril 2009 protégées par le DRM FairPlay[69]. Ce dernier permet d'autoriser cinq ordinateurs et un nombre illimité d'iPod à lire ces fichiers. Graver les pistes sur un CD, puis les recompresser, permet de créer des fichiers sans DRM. La qualité est cependant moins bonne qu'à l'origine à cause de la perte liée au ré-encodage.
147
+
148
+ À la suite d'un contrat avec l'une des majors du disque, EMI, Apple lance iTunes Plus. Dans cette catégorie de l'iTunes Store, les chansons y sont sans DRM et de meilleure qualité mais aussi plus chères : 1,29 € en Europe et 1,29 $ aux États-Unis, soit 30 cents/centimes de plus qu'une chanson avec DRM. Le 17 octobre 2007, Apple ramène le prix des chansons iTunes Plus au niveau des chansons « normales ». Le 6 janvier 2009, Apple annonce, que les DRM ont été retirés de 80 % des chansons du catalogue et le 7 avril 2009 la transition a été achevée, depuis la totalité du catalogue audio est libre de tout DRM[69].
149
+
150
+ Les iPod ne sont pas capables de lire les fichiers de boutiques concurrentes utilisant d'autres types de DRM, par exemple ceux de Microsoft.
151
+
152
+ Avec la disparition progressive des DRM, le choix dans l'offre pour l'achat de fichiers compatibles iPod est progressivement élargi.
153
+
154
+ L'arrivée de l'iPhone et de l'iPod touch amène Apple à ouvrir le 5 septembre 2007 l'iTunes Music Store. Cette version de l'iTunes Store permet aux possesseurs d'iPhone et d'iPod touch d'acheter de la musique et de télécharger des podcasts directement sur leurs appareils. Initialement, l'utilisateur devait être connecté à un réseau Wi-Fi afin de pouvoir entrer dans l'iTunes Store, d'où son nom initial d'iTunes WiFi Music Store. Cependant, lors de la Macworld 2009, Apple a publié une mise à jour pour le logiciel, qui permet aux iPhone d'accéder à l'iTunes Store lorsqu'ils utilisent les réseaux EDGE et 3G. Néanmoins, seuls les fichiers de taille inférieure à 10 Mo y sont alors téléchargeables[70], cette limite est passée à 20 Mo le 18 février 2010.
155
+
156
+ Certains iPod proposent des jeux vidéo parmi leurs fonctionnalités ; l'iPod originel embarque pour sa part le jeu Brick (initialement développé par le cofondateur d'Apple Steve Wozniak) et Easter egg. Des mises à jour ultérieures du firmware l'incluent dans le menu option. Les générations suivantes d'iPod apportent trois jeux supplémentaires : Parachute, le Solitaire et le Quiz musical.
157
+
158
+ La septième version d'iTunes, parue en septembre 2006, ajoute à l'iTunes Store l'achat de jeux compatibles avec la cinquième génération d'iPod[71]. On y trouvait par exemple un jeu de mah-jong, Pac-Man et Tetris. D'autres nouveaux jeux ont été ajoutés sur les iPod classic (cinquième et sixième génération) et nano (troisième et quatrième génération).
159
+
160
+ L'arrivée du kit de développement (SDK) pour iOS a fait exploser l'offre de jeux et applications disponibles pour iPod. Le 24 avril 2009, Apple annonce avoir vendu sur l'App Store plus d'un milliard d'applications, jeux inclus. Aujourd'hui, plus de 200 000 applications y sont disponibles gratuitement ou contre paiement[72].
161
+
162
+ Bien qu'il existe un kit de développement pour iOS, facilitant la sortie de jeux pour cette plate-forme, il n'en existe pas pour les iPod classic et nano[73]. Les jeux développés avec le SDK ne sont compatibles qu'avec iOS et les jeux à molette cliquable ne sont pas compatibles avec iOS.
163
+
164
+ Le 30 septembre 2011, Apple a retiré d'iTunes le lien qui permettait d'accéder aux jeux destinés aux iPod à molette cliquable, laissant présager la fin prochaine de ce type d'iPod au profit du seul iPod touch.
165
+
166
+ Tous les iPod, à l'exception du touch, peuvent fonctionner en mode « disque » comme un périphérique de stockage de fichiers de tous types[74]. Lorsque l'iPod est formaté sous macOS, il utilise le système de fichiers HFS+ permettant de l'utiliser comme disque de démarrage (bootdisk)[75], contrairement aux iPod formatés sous Windows qui utilisent le système FAT32. L'iPod shuffle fait exception à cette règle en utilisant, quel que soit le système d'exploitation, le FAT32[76].
167
+
168
+ Contrairement à bon nombre d'autres baladeurs numériques, la simple copie de fichier audio et vidéo dans le lecteur, sans outil spécifique, ne permet pas à l'iPod d'y accéder et donc de lire le contenu. L'utilisateur doit utiliser un logiciel dédié tel qu'iTunes ou ses alternatives, pour que l'iPod puisse lire les fichiers (dans la limite des fichiers compatibles).
169
+
170
+ Les fichiers multimédias sont stockés dans un dossier caché et y sont liés à un fichier base de données chiffré (iTunesDB). Sans ce fichier la lecture de fichiers reste impossible sur l'iPod[77]. L'accès aux données cachées est lui cependant possible en activant dans le système de l'ordinateur l'affichage des fichiers cachés.
171
+
172
+ Lors de l'achat, les iPod sont en général accompagnés du strict minimum nécessaire à leur utilisation normale. Il s'est donc développé un environnement d'accessoires en tout genre majoritairement produits par des compagnies tierces mais aussi en moindre mesure par Apple. Le marché est décrit par certains comme l'écosystème de l'iPod[78]. Certains accessoires apportent des fonctionnalités existantes sur d'autres baladeurs numériques telles qu'un tuner FM, un dictaphone, une télécommande filaire ou une sortie AV/TV. D'autres accessoires permettent d'ajouter des fonctions particulières comme l'iPod camera connector ou le podomètre Nike+iPod. Enfin, il existe des accessoires plus communs comme des enceintes, des housses, des coques et des télécommandes sans-fil.
173
+
174
+ Afin de développer et d'entretenir l'écosystème de ses iPod, Apple a lancé son programme Made for iPod en 2005[79]. Ce programme permet aux concepteurs d'accessoires d'avoir accès à certaines documentations techniques ainsi qu'aux composants nécessaires à des utilisations spécifiques. Ce programme se fait sous le couvert d'un accord de non-divulgation, et s'accompagne de redevances pour Apple pour l'utilisation de composant propriétaire comme le dock connector. En septembre 2008, cet écosystème est constitué de plus de 5 000 accessoires.
175
+
176
+ Aux États-Unis, où l'iPod domine le marché en représentant 70 % des ventes de baladeurs numériques, 90 % des voitures proposent une intégration pour l'iPod[80].
177
+
178
+
179
+
180
+ L'iPod est pour Apple une réussite commerciale ; il est aujourd'hui le baladeur numérique le plus vendu au monde et se trouve dans une situation de quasi-monopole. Dès octobre 2004, il dominait largement le marché aux États-Unis avec 92 % (82 % en 2003) des ventes de baladeurs numériques à disque dur et 70 % du marché total[81]. Pour la même année, la présence d'Apple sur le marché mondial des baladeurs numériques est estimée à 21 %, devant Creative (11 %) et iRiver (9 %). En 2005, les estimations attribuent à l'iPod 26 % du marché mondial toujours devant Creative et iRiver[82]. En Europe, en 2007, selon GfK, l'iPod disposait de 27 % des parts de marché[83], tandis qu'aux USA, en juillet 2008, l'iPod représentait 73 % des ventes de baladeurs numériques[80].
181
+
182
+ En janvier 2007, Apple annonçait un chiffre d'affaires record de 7,1 milliards de dollars américains pour son premier trimestre fiscal (octobre-décembre de l'année précédente)[84], dont 48 % résulte des ventes d'iPod. Pour la même période, en 2007, bien que le chiffre d'affaires augmente, la part des ventes d'iPod tend, elle, à diminuer ; cette tendance se confirme au cours des trimestres qui suivent. Cette information tend à rassurer les investisseurs puisqu'elle rend les revenus de la firme moins dépendants de l'iPod. Pour le dernier trimestre fiscal de 2008 (juillet-septembre), 86 % des revenus de la firme provenaient de sources autres que la vente d'iPod. Cependant, les premiers trimestres fiscaux, qui incluent la période de Noël, restent les plus importants pour Apple, avec des chiffres d'affaires qui sont plus de deux fois plus importants que le reste de l'année. Les ventes d'iPod y sont là plus importantes en nombre mais aussi en part dans les revenus, avec encore lors du premier trimestre fiscal de 2009, 33 % des revenus issus de la vente d'iPod[85],[86].
183
+
184
+ L'iPod incite selon certaines études à acheter d'autres produits Apple, comme un Mac ou un iPhone[87].
185
+
186
+ En août 2010, Apple a vendu plus de 275 millions d'iPod, tous modèles confondus (voir graphique). Eli Harari, CEO de SanDisk, actuel second et bien en retrait sur le marché des baladeurs numérique aux États-Unis, reconnaît, en juin 2009, la « victoire » de l'iPod sur le marché : « On ne peut pas déloger l'iPod »[Note 6],[88].
187
+
188
+ Apple utilise diverses campagnes publicitaires pour faire la promotion de ses iPod. Ces campagnes sont menées sur différents supports tels que la télévision, la presse papier, des affiches ainsi que le pelliculage. Ces campagnes se distinguent de par leur style des autres campagnes publicitaires menées par Apple.
189
+
190
+ Les spots publicitaires et les affiches les plus connus sont ceux qui sont issus de la campagne « Silhouette » et des campagnes similaires qui lui ont succédé. On y retrouve en général un arrière-plan de couleur vive et au premier plan une silhouette sombre en train de danser sur la mélodie de la musique. Ces silhouettes portent sur elle également en général un iPod, sur lequel elles écoutent de la musique avec les écouteurs fournis. Ces derniers apparaissent distinctement en blanc, contrastant ainsi avec le fond et la silhouette. Le style des publicités est adapté en fonction de la musique jouée pendant le spot.
191
+
192
+ La campagne Silhouette initiale, menée à partir septembre 2003 pour le lancement de la troisième génération d'iPod, a su se faire remarquer. Elle s'est vu décerner le Lion Média à Cannes ainsi que le Grand Prix du Magazine Publishers of America[89].
193
+
194
+ Les iPod ont été plusieurs fois distingués pour leur design, notamment en remportant de multiples fois le Red Dot Design Award Product Design, ainsi que le red dot Best of the best[90]. Pour le design de l'iPod, Jonathan Ive se voit décerner la Médaille du Président, de la Académie royale d'ingénierie[91].
195
+
196
+ Les iPod donnent de manière générale une bonne impression aux testeurs, principalement pour leur aspect et design très sobre ainsi que pour leur simplicité d'utilisation. Certains secteurs industriels retravaillent leurs produits afin qu'ils s'accordent et fonctionnent mieux avec les iPod et le format AAC ; c'est le cas par exemple pour la protection anticopie des CD[92] ou des téléphones portables tels que les Sony Mobile et les Nokia qui lisent le format AAC plutôt que le WMA.
197
+
198
+ L'iPod a aussi influencé la presse spécialisée de diverses manières. Beaucoup de nouveaux baladeurs numériques sont aujourd'hui comparés à l'iPod, voire présentés par les journalistes comme étant de potentiels iPod killers (ou iPhone killers), c'est-à-dire des produits qui pourraient détrôner Apple ou du moins faire baisser ses parts de marché. C'est le cas par exemple du Zune[93] mais aussi du Walkman de Sony. La forte présence de l'iPod sur le marché a aussi incité certains éditeurs de magazines à lancer des éditions dédiées à l'iPod ; c'est le cas par exemple de SVM iPod. Ce phénomène touche aussi Internet avec des sites qui se sont spécialisés sur l'iPod et son actualité[Note 7].
199
+
200
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2766.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,97 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ il 0eut envoyés messages
2
+
3
+
4
+
5
+ L’iPod touch est un baladeur numérique à écran tactile capacitif multi-touch, conçu et commercialisé par Apple. Il est compatible Wi-Fi afin de naviguer sur le Web avec Safari, et dispose d'un accès à une version optimisée de l'iTunes Store[1] pour télécharger de la musique (les éléments téléchargés s'ajoutent automatiquement à la bibliothèque iTunes lors de la synchronisation avec l'ordinateur de l'utilisateur). Il permet également de visionner des vidéos et des photos. Il peut également embarquer des applications téléchargées sur l'App Store.
6
+
7
+ Présenté lors de la keynote de Steve Jobs en septembre 2007, la première génération d'iPod touch est semblable à l'iPhone, sans les fonctions de téléphonie et d'appareil photo numérique. L'appareil gère les applications iPhone OS. Il possède un design très proche de celui de l'iPhone, et embarque 8 ou 16 Go de mémoire flash[2]. À son lancement aux États-Unis en septembre 2007, l'iPod touch était disponible aux prix respectifs de 299 $, 399 $ et 499 $ pour les versions 8 Go, 32 Go et 64 Go. Son système d'exploitation iOS est un dérivé de Mac OS X et est également utilisé par l'iPhone et l'iPad.
8
+
9
+ La 3e génération est lancée le 9 septembre 2009 lors de la keynote d'Apple. Le processeur a été changé pour en améliorer les performances de près de 50 % et ainsi permettre l'intégration d'OpenGL ES en version 2.0. Seuls les modèles 32 Go et 64 Go en sont équipés.
10
+
11
+ La 4e génération est lancée le 1er septembre 2010 avec les nouvelles générations d'iPod nano et d'iPod shuffle. Ce nouvel iPod touch est équipé d'un appareil photo numérique et d'une caméra en façade, compatibles FaceTime, d'un gyroscope à trois axes et d'un processeur A4. C'est l'iPod touch le plus fin conçu par Apple. En octobre 2011, une version blanche de cette quatrième génération est disponible.
12
+
13
+ La 5e génération est dévoilée le 12 septembre 2012[3] : l'appareil est plus fin, proposé en 2 capacités et 6 couleurs différentes et est notamment doté d'un meilleur appareil photo, du processeur A5, d'une dragonne intégrée nommée iPod Touch Loop et du logiciel de reconnaissance vocale Siri. Le 30 mai 2013, Apple commercialise une version 16 Go, limitée à un seul coloris, dépourvue d'appareil photo arrière et de dragonne. Le 26 juin 2014[4], la gamme est revue : le modèle 16 Go récupère les caractéristiques des modèles supérieurs et tous les modèles sont désormais moins chers.
14
+
15
+ La 6e génération est dévoilée et commercialisée le 15 juillet 2015[5]. Cette nouvelle génération d'iPod touch[6] est dotée d'un appareil photo de 8 mégapixels, un processeur A8 ainsi que 1 Go de RAM. La dragonne iPod Touch Loop a été abandonnée sur ce modèle. L'appareil est proposé avec 16, 32, 64 ou 128 Go de capacité et 6 couleurs différentes.
16
+
17
+ La 7e génération est dévoilée le 28 mai 2019. Il reprend la quasi-totalité des caractéristiques de la précédente génération, à l'exception notable de la présence de la puce A10 Fusion (inaugurée avec l'iPhone 7) lui ouvrant les voies de la réalité virtuelle, ainsi que des capacités de stockage de 32 Go, 128 Go et 256 Go[7].
18
+
19
+ Les caractéristiques suivantes sont celles de la quatrième génération de l'iPod touch[8] :
20
+
21
+ Ces caractéristiques sont celles de la cinquième génération de l'iPod touch[8] :
22
+
23
+ Ces caractéristiques sont celles de la sixième génération de l'iPod touch[8] :
24
+
25
+ Ces caractéristiques sont celles de la septième génération de l'iPod touch[8] :
26
+
27
+ Son écran de 3,5 pouces (8,89 cm) est doté d'une définition de 960 x 640 pixels à raison de 326 pixels par pouce, ce qui représente selon Steve Jobs la plus grande résolution à ce jour sur un appareil mobile.
28
+
29
+ L'iPod touch dispose de la technologie d'écran tactile et du « multi-touch » (technologie capacitive) qui permet d'utiliser plusieurs doigts à la fois. Son utilisation est simple :
30
+
31
+ Il inclut également un accéléromètre. En mode Musique, une simple rotation permet de faire apparaître le CoverFlow qui affiche les jaquettes de CD. Dans Photos, une rotation de l'appareil fait tourner la photo. Dans Safari, l'accéléromètre permet de faire tourner la page web.
32
+
33
+ Cependant, cet accéléromètre ne se limite pas à ces mouvements. Il peut capter précisément et en temps réel les mouvements de l'appareil, ce qui se révèle important dans le développement d'applications tierces. Ainsi, en mode paysage, l'utilisateur peut par exemple l'utiliser à la manière d'un volant de voiture pour des jeux de course.
34
+
35
+ L'iPod touch, à l'instar de toutes les versions de l'iPhone, fonctionne sous iOS (anciennement l'iPhone OS), une déclinaison mobile de macOS.
36
+
37
+ Publiée le 11 juillet 2008, la version 2.0, dénommée iPhone OS 2, coûtait 7,99 € ou 9,98 $CAN pour un iPod touch et proposait les nouvelles fonctionnalités suivantes :
38
+
39
+ Le système d'exploitation a ensuite évolué en 2.1 le 12 septembre 2008. Cette mise à jour contenait notamment de nombreuses corrections de bogues, ainsi que des optimisations au niveau des performances et de l'autonomie de l'appareil[11]. Cette mise à jour est gratuite pour les possesseurs d'iPod touch en version 2.0, et coûte 7,99 € ou 9,99 $CAN pour les détenteurs de versions antérieures.
40
+
41
+ Le 21 novembre 2008, est publiée une nouvelle mise à jour, estampillée 2.2. Elle comporte ces fonctionnalités diverses :
42
+
43
+ Puis la version 3.0, dénommée iPhone OS 3, sortie le 17 juin 2009, a comme nouveautés :
44
+
45
+ La version 8.0, dénommée iOS 8, est sortie le 17 septembre 2014. Elle n'est disponible que pour l'iPod touch de cinquième génération.
46
+
47
+ Apple avait comme politique de rendre payantes les mises à jour importantes (2.0 et 3.0) pour iPod touch (7,99 € en France, 9,99 $ au Canada, et CHF 11.- en Suisse). Une fois la mise à jour majeure installée, les mises à jour mineures (2.1, 2.2, etc.) étaient gratuites. Depuis la sortie d'iOS 4 en juin 2010, toutes les mises à jour sont désormais proposées gratuitement.
48
+
49
+ L'iPod touch, comme l'iPhone 4, supporte les formats 802.11a/b/g/n/ac pour se connecter à un réseau Wi-Fi. Il utilise les protocoles WEP, WPA et WPA2. Cependant, il n'inclut pas le protocole d'authentification 802.1x, qui est utilisé par plusieurs universités pour sécuriser leurs réseaux sans-fil.
50
+
51
+ L'iPod touch est bien plus qu'un iPod et à peine moins qu'un iPhone. Depuis janvier 2008, l'iPod touch permet en effet de téléphoner sur Internet, depuis n'importe quel réseau Wi-Fi, grâce au protocole VoIP. Il faut pour cela se doter d'un microphone.
52
+
53
+ Pour la première génération, aucun microphone n'est proposé par le fabricant, mais d'autres micros fonctionnent correctement, notamment les micros Macally iVoiceIII et iVoicePro. Pour la deuxième génération, plusieurs écouteurs-micro sont maintenant vendus sur le site d'Apple grâce au nouveau branchement universel. Il permet également d'enregistrer des mémos vocaux.
54
+
55
+ L'iPod touch 4G est équipé d'une caméra avant ce qui permet de bénéficier des appels FaceTime (exactement comme l'iPhone 4). La seule contrainte est que l'on ne peut appeler ou recevoir des appels FaceTime qu'en connexion Wi-Fi. Un module microphone est intégré dans l'iPod touch contrairement aux générations précédentes.
56
+
57
+ L'iPod touch, à partir de la mise à jour 1.1.4, possède l'application Plans, qui intègre le service Google Maps sauf dans iOS 6, qui utilise les données TomTom. Lors de l'événement Apple du 6 mars 2008, Steve Jobs a annoncé un système de localisation d'utilisateur pour iPod touch et iPhone.
58
+
59
+ Skyhook Wireless (en) utilise un système appelé WPS (Wi-Fi Positioning System) utilisant les adresses MAC des points d'accès sans-fil environnants afin de trianguler la position de l'appareil. Skyhook référence les réseaux WiFi autour du monde, cependant, une partie très restreinte de la planète est couverte pour le moment[12]. Si une borne Wi-Fi autorise à l'iPod l'accès à Internet, alors il sera possible de consulter les cartes et de calculer des itinéraires grâce à Google Maps.
60
+
61
+ Depuis septembre 2008, des modules GPS externes sont disponibles pour iPod touch et l'iPhone de 1re génération. Les cartes du monde sont stockées dans la mémoire interne.
62
+
63
+ Pour la mise en veille d'iPod touch, il suffit d'appuyer brièvement sur le bouton situé au-dessus de l'appareil. Pour l'extinction de l'appareil, il faut appuyer plus longtemps sur ce même bouton, et attendre que l'option éteindre apparaisse sur l'écran.
64
+
65
+ L'iPod touch est plus fin (6,1 mm) et plus léger que l'iPhone. Il doit sa finesse à l'absence de GPS et de vibreur si on le compare à l'iPhone. Le contour de l'écran du premier iPod touch est en aluminium et non en métal chromé comme l'iPhone de 1re génération. À partir de la seconde génération, Apple abandonne ce contour et opte pour un dos d'une pièce, en acier inoxydable poli, jusqu'à la 5e génération où le dos est composé d'une matière semblable à celle de l'iPhone 5.
66
+
67
+ Pour le contrôle du volume, l'iPod touch de 1re génération nécessite de double-cliquer sur le bouton Menu situé sous l'écran afin qu'apparaisse l'option du volume.
68
+
69
+ Les seuls boutons physiques dont dispose la 1re génération d'iPod touch sont :
70
+
71
+ Sur la 2e génération, l'iPod touch est pourvu d'un contrôle du volume sur le côté gauche (boutons), ainsi que d'un haut-parleur intégré. L'autonomie de la batterie est également améliorée. L'iPod touch de 2e génération dispose d'une puce Bluetooth jusque-là bridée, mais depuis le 17 juin et la sortie du firmware 3.0, le Bluetooth est désormais utilisable avec des écouteurs, mais aussi les jeux en « pair à pair »[13].
72
+
73
+ L'arrière d'iPod touch est constitué d'une pièce d'acier inoxydable poli, contrairement à celui de l'iPhone, ce qui lui donne un aspect « miroir » mais le rend plus sensible aux égratignures et aux traces de doigts.
74
+
75
+ Avec la quatrième génération de l'iPod touch, les diff��rences avec l'iPhone sont moindres, Apple ayant ajouté au nouveau modèle d'iPod deux objectifs photos et vidéo et le fameux écran Rétina dévoilé avec l'iPhone 4. Les seules différences majeures sont maintenant l'inaptitude à l'utilisation des réseaux téléphoniques, l'absence de GPS (qui peut toutefois être ajouté en achetant un module externe) et une quantité réduite de mémoire vive (256 Mo pour l'iPod touch contre 512 Mo pour l'iPhone 4).
76
+
77
+ Avec la cinquième génération, les seules différences majeures sont l'inaptitude à l'utilisation des réseaux téléphoniques, une puce A5 légèrement moins puissante que la A6 qui équipe l'iPhone 5, l'absence de GPS et la caméra iSight qui prend des photos en 5 mégapixels contre 8 Mpx pour l'iPhone 4S et 5.
78
+
79
+ La 6e génération de l'iPod touch affine encore plus la frontière entre iPhone et iPod touch. En effet, les caractéristiques techniques des 2 appareils sont identiques à l'exception des points suivants :
80
+
81
+ Et toujours l'impossibilité de téléphoner via le réseau cellulaire mais possibilité depuis iOS 7 d'effectuer des appels FaceTime audio (en plus de vidéo) utilisant la connexion Wi-Fi.
82
+
83
+ puis 259 $
84
+
85
+ puis 259 €
86
+
87
+ puis 309 $
88
+
89
+ puis 319 €
90
+
91
+ Bleu Or Gris Sidéral Rose Rouge
92
+
93
+ Bleu Or Gris Sidéral Rose Rouge
94
+
95
+ À l'instar de l'iPhone, Apple distribue un SDK depuis février 2008. Des éditeurs tiers peuvent ainsi développer des applications nouvelles à télécharger et installer sur l'appareil, via l'App Store.
96
+
97
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2767.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,242 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ République d'Irak
2
+
3
+ (ar) جمهورية العراق / jumhūriyyatu l-ʿirāq
4
+
5
+ (ku) كۆماری عێراق / Komarê ʿIraq
6
+
7
+ 33° 20′ 26″ N, 44° 25′ 03,6″ E
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ L’Irak[N 1] ou l'Iraq, en forme longue la république d'Irak[N 2], est un pays du Proche-Orient, situé au nord de la péninsule arabique. L’Irak, terme qui vient du persan Eraq et signifie littéralement « basse terre », est parfois appelé « le pays des deux fleuves » en arabe (بلاد الرافدين / bilād ar-rāfidayn), en référence au Tigre et à l'Euphrate. Bagdad en est la capitale et la plus grande ville.
12
+
13
+ D’une superficie de 435 052 km2, cet État a pour voisin la Turquie au nord, l’Iran (Province du Kurdistan) à l'est, le Koweït au sud-est, l’Arabie saoudite au sud-sud-ouest, la Jordanie à l'extrême ouest et la Syrie au nord-ouest. L’Irak détient les quatrièmes plus grandes réserves de pétrole, et il est membre de l’OPEP.
14
+
15
+ L’Irak actuel couvre une grande partie de la Mésopotamie, berceau de grandes civilisations parmi les plus anciennes. C’est sur les berges du Tigre, passant par Bagdad, que l’écriture est née, il y a 5 000 ans. Aux époques achéménide, parthe et sassanide, le territoire de l’Irak (l'empire sémite de Babylone) est intégré à l’Empire perse, formant, peu avant sa conquête par les Arabes (au IIIe siècle par la tribu des Banu Lakhm) et son islamisation, la province sassanide du Khvarvaran.
16
+
17
+ Ce territoire fit longtemps partie de l’Empire ottoman. Il fut occupé par le Royaume-Uni après la Première Guerre mondiale, puis placé sous un régime de Mandat de la Société des Nations. Durant la période du Mandat britannique de Mésopotamie, l’occupant britannique fit face en 1920 à une violente insurrection. Proclamé en 1921, le Royaume d'Irak obtint sa pleine indépendance en 1932. La monarchie dure jusqu'en 1958, puis plusieurs gouvernements se succèdent par des coups d'État, l’Irak oscillant entre les influences antagonistes occidentales et anti-occidentales dans le contexte de la guerre froide. Le parti Baas prend de plus en plus d’importance et permet l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein en 1979.
18
+
19
+ Depuis, l’Irak a connu trois guerres meurtrières, des répressions sanglantes (dont celles des Kurdes et des chiites) et plus de dix ans d’embargo. Son régime, fondé à la fin des années 1960 par le Baas, a été aboli par l’invasion de la coalition menée par les États-Unis en 2003. Ce régime, en dépit de son caractère dictatorial présent dans la majorité des États du Moyen-Orient, semble avoir été populaire chez la plupart des sunnites, traditionnellement nationalistes, mais minoritaires au sein de la population irakienne. Depuis l’invasion, l’Irak a été de facto sous tutelle de la coalition internationale, les Kurdes ont obtenu l’autonomie d’une région au nord du pays, la laïcité a disparu et la politique a été dominée par les affrontements intercommunautaires, ponctués de nombreux attentats et cause de l’émigration des minorités chrétiennes.
20
+
21
+ Le gouvernement est actuellement dirigé par Mohammed Taoufiq Allaoui, à la tête d'une coalition dominée par les partis chiites. Dans un effort de répartition des rôles entre les trois principales communautés, l'exécutif est partagé entre trois personnes : le président Barham Salih est kurde, le Premier ministre est chiite, et le président du parlement sunnite. Chacune de ces têtes est entourée de deux adjoints, appartenant aux deux autres communautés. On note l'influence déterminante de deux personnalités religieuses issues de la communauté chiite : l’ayatollah Ali al-Sistani et Moqtada al-Sadr.
22
+
23
+ L'Irak, terme qui vient du perse erak qui signifie littéralement « basse terre », est parfois appelé Bilad ar-Rafidain, littéralement « le pays des deux fleuves ». Pourtant, étymologiquement, l'Eraq (ou Irak) veut dire plutôt Iran bas ou bas Iran, mot qui désigne en persan Mian do Roodan (entre deux fleuves). En opposition avec une région iranienne qui se trouve dans le nord de l'Iran (à l'époque antique, situé dans le nord-ouest de l'Iran), près de Téhéran : Arak, qui signifie Iran Centre, - tout en considérant que ce centre se situe dans le nord-ouest de l'Iran dans l'Antiquité[4].
24
+
25
+ Dans la tradition arabe, son étymologie est souvent associée au mot arabe araqa qui signifie fertile. En arabe, le mot irak (عراق) peut signifier bord, bordure ou encore escarpement.
26
+
27
+ En français deux graphies sont correctes pour ce pays :
28
+
29
+ L’Irak est le berceau de la civilisation sumérienne (IIIe millénaire av. J.‑C.), civilisation qui a inventé le plus ancien système d’écriture connu, le cunéiforme, et qui maîtrisait à un haut niveau les techniques d’irrigation.
30
+
31
+ L’histoire de l’Irak commence avec les cités-États de Mésopotamie, en particulier Uruk, Ur et Babylone. La région est ensuite dominée par les Hittites, puis par les Assyriens, et par les Mèdes.
32
+
33
+ En 586 avant l'ère commune, Nabuchodonosor II, souverain de Babylone, y déporte, après la prise de Jérusalem, 20 000 Juifs [réf. nécessaire] qui forment le noyau de la plus vieille diaspora juive au monde.
34
+
35
+ Les vallées du Tigre et de l’Euphrate appartiennent ensuite à une succession d'empires : empires achéménide (qui apportent le zoroastrisme, religion encore présente dans certaines provinces), grec (à travers les conquêtes d’Alexandre le Grand), sassanide, musulmans (Omeyyades, Abbassides). À l’époque pré-islamique, cette région porte le nom de Khvarvaran, qui est une des provinces de l’empire sassanide. Le nom Irak dérive du terme persan Erak, qui signifie « bas-Iran »[12].
36
+
37
+ Avec l'invasion arabe, au VIIe siècle, Bagdad devient la capitale du califat islamique et une des plus grandes villes du monde, au grand rayonnement intellectuel.
38
+
39
+ La Mésopotamie passe sous le contrôle mongol au XIIIe siècle.
40
+
41
+ À partir du XVIe siècle, l'Empire ottoman contrôle le territoire.
42
+
43
+ Au cours de la Première Guerre mondiale, l’Irak est conquis par les Britanniques et est déclaré indépendant de l’Empire ottoman le 1er octobre 1919.
44
+
45
+ Le 25 avril 1920, la Société des Nations (ancêtre de l’ONU) confie un mandat au Royaume-Uni pour administrer la Mésopotamie. Le Mandat britannique de Mésopotamie, durant lequel la monarchie irakienne est proclamée, assure la transition du pays vers l'indépendance. Un mois plus tard, l'administration britannique doit déjà faire face à une importante révolte. Le clergé chiite est durement réprimé, ce qui le conduit à retourner à son apolitisme premier.
46
+
47
+ Face au repli et au déclin de leur clergé, les chiites irakiens se rallient en nombre à des courants socialisants et laïcs à partir de la fin des années 1930. Très bien structuré et très actif sous la monarchie, le Parti communiste tient un rôle important dans les protestations des paysans qui demandaient des droits et qui s’opposaient aux mesures de répression de la part des propriétaires terriens, Les habitants des nouveaux quartiers populaires de Bagdad, qui se construisent sous la pression de l'exode rural, s’intéressent rapidement aux idées d’égalité et de justice que prône le Parti communiste[13].
48
+
49
+ Le Royaume d'Irak devient réellement indépendant le 3 octobre 1932, même si les Britanniques y conservent des bases militaires. Le coup d’État républicain de 1941 est soutenu activement par le Troisième Reich. Il installe le gouvernement de Rachid Ali al-Gillani au pouvoir. Les Britanniques interviennent pour rétablir la monarchie[réf. nécessaire]. Les forces britanniques s'arrêtent aux portes de Bagdad pour permettre au régent, l'émir Abdullah, de rentrer le premier dans la ville.
50
+
51
+ Pendant ce temps, les partisans de Rachid Ali al-Gillani lancent un pogrom contre la communauté juive qui, outre les pillages et les viols, fait 135 à 180 victimes juives et plus de 500 blessés[14]. Cinq des instigateurs du coup d'État furent pendus et de nombreux autres emprisonnés dont Khairallah Talfah, un oncle de Saddam Hussein[15]. Après la proclamation de l'État d'Israël, la communauté juive irakienne d'environ 125 000 personnes se réfugie massivement en Israël, à la suite du climat d'insécurité qu'elle subit alors en Irak.
52
+
53
+ En 1946, d'importantes grèves secouent Kirkouk. Les protestataires dénoncent les conditions de travail, mais également la domination britannique sur l’entreprise pétrolière. Les chefs politiques des partis progressistes sont emprisonnés. En 1948, lorsque le gouvernement signe un nouveau traité d’alliance avec le Royaume-Uni, des manifestations massives se produisent. La monarchie perd pendant quelques jours le contrôle des rues. La loi d’état d’urgence est aussitôt appliqué et Nouri Saïd, vétéran de la monarchie qui a déjà assumé de nombreuses fois la direction du gouvernement, revient au pouvoir et verrouille la scène publique autour de lois anticommunistes. Le secrétaire général du Parti communiste irakien, Youssouf Salman, est pendu et les journaux sont censurés. Dès 1954, appartenir au Parti communiste entraine la déchéance de nationalité[16].
54
+
55
+ L'immense pauvreté des campagnes pousse nombre de paysans à rejoindre les banlieues urbaines et entraine quelques tensions sociales. Dans le contexte de la guerre froide, le Royaume d'Irak entre dans le pacte de Bagdad en 1955 et se lie aux États-Unis. L'alliance du gouvernement avec les États occidentaux favorise le développement de l'armée[16].
56
+
57
+ Le 14 juillet 1958, la monarchie hachémite est renversée et le général Kassem prend le pouvoir par un coup d’État. Le Comité des officiers libres proclame la République lors du premier coup d’État du parti Baas, parti de la Renaissance arabe et socialiste, allié avec un groupe d’officiers nationalistes. Le nouveau gouvernement bénéficie du soutien des exilés kurdes (dont il avait permis le retour) et du Parti communiste. Nombre de réformes sont adoptées dans les semaines qui suivent : réforme agraire, aides aux familles pauvres, plans urbains, etc[16]. Le gouvernement comprend Naziha al-Dulaimi, la première femme ministre de l'histoire de l'Irak et du monde arabe. Elle participe également à l'élaboration de la loi civile de 1959 sur les affaires civiles, qui est très en avance sur son temps dans la libéralisation des lois sur le mariage et l'héritage au profit des femmes irakiennes[17].
58
+
59
+ 11 septembre 1961 : nouvelle révolte kurde en Irak. L'insurrection s'amplifie au fil des années. Le régime militaire d'Aref, issu du coup d'État de 1963, ne parvient pas à l'écraser militairement. En 1964, un cessez-le-feu est signé ; il est refusé par une partie du mouvement kurde. La révolte reprend en 1965.
60
+
61
+ Le 8 février 1963 : les militants du Baas renversent le gouvernement du général Abdel Karim Kassem. Saddam Hussein, qui poursuivait des études de droit au Caire, revient en Irak et devient, à 26 ans, secrétaire général du parti.
62
+
63
+ Le 18 novembre 1963, la révolution du Baas est renversée par Abdula salam Arif, qui s'installe au pouvoir et fait arrêter et éliminer plusieurs têtes dirigeantes du parti Baas soupçonnées de comploter contre lui. Saddam Hussein est arrêté et emprisonné. Pendant ces années de détention, il sera torturé et interrogé par la police du régime en place.
64
+
65
+ En 1965, Saddam Hussein, toujours en prison, est élu membre du commandement panarabe du parti Baas. Lentement, il accroît son influence et dirige des coups d'éclat tels que l'évasion de plusieurs membres du parti Baas, après avoir gagné la sympathie des geôliers.
66
+
67
+ Le 14 avril 1966, après la mort accidentelle ou criminelle du colonel Abdula salam Aref, son frère, le maréchal Abd al-Rahman Aref s'impose en tant que président de la République d'Irak.
68
+
69
+ Le 17 juillet 1968 : second coup d’État baassiste. Saddam Hussein rejoint à Bagdad son cousin le général al-Bakr, chef du Baas et nouveau président de la République.
70
+
71
+ Le 11 mars 1970 : accord kurdo-irakien sur l'autonomie du Kurdistan. Il prévoit une participation des Kurdes aux instances suprêmes de l'État et un recensement destiné à délimiter la région autonome. Des institutions autonomes sont censées être mises en place dans un délai de quatre ans. Pendant cette période de « ni guerre, ni paix », l'URSS commence à soutenir l'Irak, tandis que l'Iran, conseillé par Washington, apporte son aide aux Kurdes.
72
+
73
+ En 1970 une nouvelle constitution est adoptée, renforçant notamment les droits des femmes : les droits de vote et d'éligibilité leur sont reconnus, ainsi que l'accès à l'éducation et à la propriété[18].
74
+
75
+ Le 9 avril 1972 : traité d'amitié et de coopération entre l'URSS et l'Irak.
76
+
77
+ Le 1er juin 1972 : Saddam Hussein nationalise le pétrole irakien.
78
+
79
+ En mars 1974, Bagdad promulgue unilatéralement une « loi sur l'autonomie du Kurdistan » ; très en retrait sur les accords de 1970, elle est rejetée par les Kurdes. La révolte reprend et revêt la forme d'une guerre généralisée.
80
+
81
+ Le 5 mars 1975 : Accord d'Alger entre le Chah et Saddam Hussein. L'Iran obtient gain de cause sur les différends frontaliers qui l'opposent à l'Irak et retire son appui aux Kurdes. La révolte s'effondre pour reprendre sous la forme de guérilla en 1976.
82
+
83
+ Le 6 septembre 1975 : Jacques Chirac, alors Premier ministre, fait visiter Cadarache à Saddam Hussein, alors vice-président irakien.
84
+
85
+ Le 6 avril 1979 : sabotage du double cœur d'Osirak dans le hangar no 3 des Constructions Navales et Industrielles de la Méditerranée, à La Seyne-sur-Mer. Le « groupe écologiste français » revendique l'attentat, mais le Mossad est suspecté[19],[20]
86
+
87
+ Le 16 juillet 1979, Saddam Hussein met Hassan al-Bakr à la retraite. Ce même jour, date d'anniversaire de la révolution de 1968, Saddam Hussein accède à la présidence à l'âge de 42 ans. Rompant avec le Parti communiste, il procède à des purges massives au sein du Parti Baas - un parti nationaliste arabe, laïc et socialiste, dont tous les dirigeants sont originaires de la ville de Tikrit - et renoue avec les monarchies du Golfe ainsi qu’avec les pays occidentaux. Le pouvoir de Saddam Hussein s'est donc constitué au départ autour de l'idéologie baasiste, relativement laïque et républicaine. Par ailleurs, il considère l'Islam comme une composante essentielle de la culture arabe.
88
+
89
+ Le 30 novembre 1979 : à la suite de nombreuses ingérences du gouvernement révolutionnaire iranien sur le territoire irakien visant à déstabiliser et renverser le régime de Saddam Hussein, jugé « impie » par Khomeyni, - lequel avait pourtant bénéficié de son hospitalité pendant près de quatorze ans -, le gouvernement irakien demande une révision des traités signés en 1975, ce que refuse le gouvernement iranien. En 1980, Bagdad prend l’initiative militaire : il veut récupérer le Chatt al-Arab et le Khouzistan iranien. De plus, il veut mettre un point final à la révolution islamique, qu’il juge prête à tomber et qui menace directement la stabilité du pays. Saddam Hussein voyant que les forces armées iraniennes sont affaiblies par la révolution islamique, en profite pour déclencher la guerre.
90
+
91
+ Le 22 septembre 1980, contrairement à ce que pense Saddam Hussein, l’Iran offre une résistance surprenante, et une guerre de tranchée de huit ans s’engage. L'Irak utilise pendant cette guerre des armes chimiques, mais aussi des armes plus conventionnelles. Le conflit change certaines alliances établies depuis très longtemps au Proche-Orient. Le 7 juin 1981, vers 17 heures 30, a lieu l'opération Opéra : l'aviation israélienne avec 14 chasseurs bombardiers F-16 Falcon détruit le réacteur nucléaire irakien Osirak en cours de construction avec l'aide de la France, ainsi que les laboratoires et le réacteur nucléaire irakiens situés à Al Tuwaïtha, à une vingtaine de kilomètres de Bagdad. Il s'agissait d'un réacteur expérimental acheté en France par l'Irak, et géré grâce à la collaboration ouverte de la France et de l'Italie, et aussi grâce à la non-hostilité des États-Unis.
92
+
93
+ Les 17 et 18 mars 1988, Saddam Hussein ordonne à l’armée d’utiliser l’arme chimique contre la ville kurde de Halabja. Le 18 juillet 1988, Téhéran accepte la résolution de l’ONU sur le cessez-le-feu et le retour aux frontières. Le 8 août 1988, l'annonce officielle de la fin de la guerre est émise. Le conflit a fait un million de morts et des centaines de milliers de blessés.
94
+
95
+ Au cours de l’été 1990, les finances de l'État sont au bord de la banqueroute. Le Koweït exige le remboursement immédiat de la dette contractée par l’Irak et commence à se rembourser en exploitant le gisement de Rumaila qui s’étend sur les deux territoires. Il porte ainsi préjudice à l’Irak, sorti de la guerre avec une dette extérieure de plus de 70 milliards de dollars, dont 40 dus au Koweït et à l'Arabie Saoudite. Saddam Hussein pense sortir de l’impasse en se « ré-annexant » le territoire koweïtien qui, sur la base des frontières tracées en 1922 par le proconsul britannique Sir Percy Cox, barre l’accès de l’Irak au Golfe. Washington laisse croire à Bagdad qu’il veut rester en dehors du contentieux ; l’ambassadrice des États-Unis à Bagdad, April Glaspie, assure Saddam Hussein que les États-Unis désirent avoir les meilleures relations avec l’Irak et n’entendent pas interférer dans les conflits inter-arabes. L'Irak envahit le Koweït. Commence alors la guerre du Golfe, menée sous l'égide de l'ONU. Des insurrections éclatent dans plusieurs régions chiites étalées dans le temps. L’ONU vote un embargo qui dura douze ans. Selon un rapport du Conseil économique et social des Nations unies, il cause entre 500 000 et 1,5 million de morts, dont une majorité d'enfants[21]. Cependant ces chiffres sont contestés ; l'ONU réfute par la suite ses propres enquêtes qui, selon un rapport du London School of Economics — rédigés par les chercheurs Tim Dyson et Valerie Cetorelli et publié en août 2017 — se basaient sur des bilans fournis et manipulés par le gouvernement irakien[22].
96
+
97
+ Le 8 août 1990, l’Irak occupe le Koweït : Premières sanctions de l’ONU, conduisant à un embargo et à une coalition de plus de trente pays contre Bagdad.
98
+
99
+ Le 17 janvier 1991, « Tempête du désert » : la coalition internationale, à la demande de l'ONU, intervient militairement en Irak et au Koweït. Objectif : la destruction du potentiel militaire et de l'infrastructure économique de l'Irak, ainsi que l'évacuation du Koweït. Pendant 43 jours l’aviation américaine et alliée effectue, avec 2 800 avions, plus de 110 000 sorties, larguant 250 000 bombes, dont celles à fragmentation qui diffusent 10 millions de sous-munitions, quantitativement autant que l'Allemagne pendant toute la Seconde Guerre mondiale. À la suite de ces bombardements, des milliers de familles sont forcées de fuir le pays. Plus de 100 000 soldats irakiens ont été tués et 20 000 victimes civiles ont péri sous les bombardements[23]. Le 26 février 1991, Saddam Hussein annonce son retrait du Koweït. Les combats cessent le 28 février.
100
+
101
+ Le 3 avril 1991, la résolution 687 du Conseil de sécurité de l'ONU fixe un cessez-le-feu définitif et impose à l'Irak, notamment, l'élimination de toutes ses armes de destruction massive. Création de la Commission spéciale des Nations unies chargée du désarmement, l'Unscom. Le 5 avril 1991, après l'insurrection kurde dans le Nord irakien et chiite dans le Sud, le Conseil de sécurité adopte la résolution 688 qui condamne la répression des populations civiles irakiennes et appelle à une aide humanitaire. Le 20 décembre 1991, L'ONU décide de maintenir l'embargo total contre l'Irak.
102
+
103
+ Le 14 avril 1995, la résolution 986, dite « pétrole contre nourriture », autorise Bagdad pour des raisons humanitaires à procéder à des ventes limitées de pétrole. En octobre 1998, Bagdad décide de rompre totalement la coopération avec l'Unscom, affirmant qu'il n'a plus aucun espoir de voir l'ONU recommander une levée des sanctions. Bill Clinton lance en décembre, et sans mandat de l'ONU, l'opération Desert Fox
104
+
105
+ pour obliger Bagdad à coopérer. Dans les années suivantes, les États-Unis et la Grande-Bretagne lancent des opérations quotidiennes dans les zones d'exclusion aérienne.
106
+
107
+ Le 20 mars 2003 : l’Irak est attaqué par une coalition alliée des États-Unis et du Royaume-Uni, sans mandat de l'ONU et soutenue par plusieurs dizaines de pays dont le Japon, la Corée du Sud, la Pologne, l’Espagne et l’Italie. Le régime de Saddam Hussein est renversé trois semaines après l’entrée des troupes de la coalition dans le pays. Cette deuxième guerre du Golfe s’achève officiellement le 1er mai 2003. Le pays est ensuite occupé par la coalition.
108
+
109
+ Le 28 juin 2004 : le pouvoir a été remis entre les mains d’un gouvernement intérimaire, au pouvoir inexistant, dirigé par Iyad Allaoui. Ce transfert concerne aussi bien l'autorité civile que militaire. Les troupes de la coalition doivent "demander" l'autorisation du gouvernement irakien avant toute opération militaire offensive[24] ; toutefois, seule l'armée américaine et, jusqu'en 2007, les troupes britanniques, participent à de telles opérations. (Tous les contingents étrangers en Irak, à l'exception de celui des États-Unis et, à une certaine époque, du contingent britannique, ne peuvent se servir de leurs armes qu'en état de « légitime défense »).
110
+
111
+ Le 30 janvier 2005 ont lieu les premières élections réellement démocratiques de l'histoire du pays, dans un climat de terreur. Les chiites et kurdes d’Irak se sont malgré tout massivement rendus aux urnes, malgré des menaces terroristes. Le 6 avril 2005, l’Irak s'est choisi pour la première fois de son histoire un président kurde, Jalal Talabani.
112
+
113
+ Le 22 février 2006[25],[26], un attentat contre le sanctuaire Al-Askari à Samarra, un des hauts lieux saints du chiisme irakien, provoque une vague de représailles et le début de la première guerre civile irakienne, entre les groupes insurgés sunnites et chiites[27].
114
+
115
+ Le 30 décembre 2006, Saddam Hussein est exécuté à Bagdad, le jour de l'Aïd al-Adha par pendaison pour crimes contre l'humanité, à la suite d'une procédure judiciaire, « supervisée » ou « dirigée » par les autorités américaines (le procès se déroula sans avocat pour l'accusé, les trois avocats devant assurer sa défense ayant tour à tour été assassinés dans les premiers jours du procès, et Saddam Hussein ayant refusé les avocats commis d'office qui lui avaient alors été proposés en remplacement par le Tribunal spécial irakien). Ces deux « incidents », s'ajoutant à celui de la diffusion des photographies de Saddam Husein que les Américains avaient prises lors de sa « capture » et qui avaient été « très diversement perçues » en Irak, ont beaucoup contribué à déterminer l'attitude finale des sunnites vis-à-vis de l'occupant et du nouveau régime).
116
+
117
+ Des années après la fin officielle de la guerre, le gouvernement de l’Irak est très fragile. Les violences sont quotidiennes, résultant des attaques de soldats et de convois de l'armée américaine par des insurgés, de la guerre civile entre les chiites, sunnites baassistes et les sunnites salafistes, et entre le pouvoir en place et des groupuscules islamistes qui opéreraient actuellement en Irak, tels qu'Ansar el sunna, ou Al-Qaïda.
118
+
119
+ À partir de fin 2008, les États-Unis se désengagent progressivement en finançant notamment les milices sunnites Sahwa afin d'affronter l'État islamique d'Irak et commencent à se retirer à partir du 30 juin 2009, date à laquelle la première guerre civile irakienne prend fin[28],[29].
120
+
121
+ Les violences enregistrent une nette diminution : 2010 serait l'année la moins meurtrière pour les civils irakiens 3 976 morts depuis le début de la guerre. À Bagdad, où l'on enregistrait en moyenne un attentat toutes les deux semaines en 2006 ou en 2007, les attaques terroristes se font moins fréquentes, même si la communauté chrétienne a connu un « décembre noir » en 2010. Même si les menaces d'attentats ou de kidnappings planent toujours sur la capitale irakienne, les fêtards s'enhardissent de plus en plus tard dans les rues, en dépit des couvre-feux.
122
+
123
+ Le 18 décembre 2011, les derniers soldats américains quittent l'Irak, mettant fin à la guerre d'Irak. Ne reste qu'un contingent chargé de protéger l'ambassade américaine, et une centaine d'instructeurs pour l'armée irakienne. Faute d'accord d'immunité avec le gouvernement irakien, aucune force antiterroriste ne reste sur place.
124
+
125
+ L’échec des négociations avec le premier ministre Nouri al-Maliki sur l'immunité des soldats américains font que le Pentagone a abandonné l'idée d'une force antiterroriste permanente sur le sol irakien.
126
+
127
+ Le 30 décembre 2013, une insurrection de tribus sunnites éclate dans la province d'Al-Anbar et engendre la seconde guerre civile irakienne[30],[31]. Des djihadistes créent l'État Islamique (EI) à cheval sur l'est de la Syrie et l'ouest de l'Irak et persécutent des chrétiens et des yézidis qui sont obligés de fuir au Kurdistan.
128
+
129
+ Les tensions sont toujours extrêmement présentes surtout à cause du conflit entre la Turquie et les Kurdes ou de Daesh qui organise toujours des guérillas et des attentats.
130
+
131
+ Jusqu'en 2003, l'Irak était officiellement une république depuis le début des années 1960, gouvernée par Saddam Hussein depuis le 16 juillet 1979.
132
+
133
+ L'attaque menée par les États-Unis et le Royaume-Uni soutenue par plusieurs dizaines de pays a entraîné le renversement du gouvernement de Saddam Hussein et la présence des armées étrangères coalisées.
134
+
135
+ D'avril 2005 à mai 2006, le pouvoir est détenu par le gouvernement de transition dirigé par le chiite Ibrahim al-Jaafari. Jalal Talabani, le nouveau président irakien intérimaire, est un important dirigeant kurde, favorable à la scission de l'Irak en trois entités distinctes, idée considérée comme totalement inacceptable par la minorité sunnite. Les chiites ont toutefois une position intermédiaire, préférant quant à eux créer un État fédéral.
136
+
137
+ Le scrutin du 30 janvier 2005 proposait l'élection d'une assemblée nationale constituante, composée de 275 sièges. La journée du vote fut marquée par des attentats ayant tué 36 personnes dont 30 civils. Le taux de participation s'établit à 58 % (8 456 266 votants).
138
+
139
+ La Commission de rédaction de la Constitution, qui a écrit la loi fondamentale de l'Irak avant le 15 août 2005, réunit 55 membres dont 25 sunnites. Elle est proposée à l'approbation du peuple le 15 octobre 2005 : 61 % des citoyens ont participé à cette consultation démocratique, malgré les tentatives d'intimidation qui ont fait quatre morts dans tout le pays. Les résultats sont connus le 24 octobre 2005 : la Constitution est acceptée par 78 % des suffrages exprimés.
140
+
141
+ Une fois la constitution approuvée, l'élection de la chambre basse (Conseil des représentants), en décembre 2005 devait mettre en place une assemblée nationale permanente et un gouvernement qui ne soit plus de transition.
142
+
143
+ Les élections de décembre 2005 sont marquées par la victoire de l'Alliance irakienne unifiée, et un taux de participation de près de 80 %. En mai 2006, Nouri al-Maliki est investi Premier ministre à la tête d'un gouvernement de coalition. Le mandat des députés est de 4 ans et devait se terminer fin 2009.
144
+
145
+ Les élections législatives de 2010 sont marquées par un taux de participation de près de 63 %, malgré des menaces d'attentats contre les bureaux de vote, et une série d'attentats faisant 40 morts le jour du scrutin. Les résultats montrent l'importante remontée des sunnites par la victoire de la coalition laïque du Mouvement national irakien (25,8 %), suivie de près par la Coalition de l'État de droit du Premier ministre Nouri al-Maliki (25,7 %), et le déclin relatif de l'Alliance irakienne unifiée (19 %).
146
+
147
+ D’une superficie de 437 052 km2 (dont 4 910 km2 d'eau), il partage ses frontières terrestres de 3 650 km avec la Turquie (352 km), l’Iran (1 458 km), le Koweït (240 km), l’Arabie saoudite (814 km), la Jordanie (181 km) et la Syrie (605 km).
148
+
149
+ L’Irak est majoritairement composé de plaines, désertiques dans la partie occidentale du pays, fertiles à l’est de l’Euphrate et du Tigre ; des marais bordent, au sud, la frontière iranienne ; une zone de montagne s’étend au nord-est le long des frontières avec la Turquie et l’Iran.
150
+ Le climat est désertique à l’ouest, chaud et humide dans la partie est. Le Nord possède un climat montagnard avec des hivers froids et enneigés et des étés cléments du fait de l’altitude.
151
+
152
+ Le pays est dominé par la vaste plaine de la Mésopotamie où coulent, en direction du Golfe persique, le Tigre (1 718 km dont 1 419 en Irak) et l'Euphrate (2 330 km dont 1 200 en Irak).
153
+
154
+ Le Nord est occupé par les hautes montagnes du Kurdistan qui, avec des sommets dépassant ou approchant les 3 000 mètres (Cheekha Dar, Halgurd, Shax-î Ḧesarost, ce dernier atteignant 2 874 mètres) prolongent le Taurus turc ou le Zagros iranien.
155
+
156
+ Les plateaux steppiques s'abaissent en pente douce vers la Mésopotamie. Aux confins de la Turquie et de la Syrie, le plateau de la Chamiyé est coupé par l'Euphrate qui est bordé par des talus abrupts ('irâq). En aval de Hit et de Samara, les vallées du Tigre et de l'Euphrate forment une large plaine alluviale : la Mésopotamie proprement dite. Aux environs de Bagdad, les deux fleuves se rapprochent puis s'étalent dans une basse plaine marécageuse, avant de former le Chatt-al-Arab débouchant sur le Golfe persique par un vaste delta. La violence des crues a rendu nécessaire la construction de barrages qui distribuent les surplus d'eau par exemple vers le lac Habbaniyya, vers des dépressions, des réservoirs artificiels, des canaux, afin de mettre villes et campagnes à l'abri des inondations.
157
+
158
+ L'Irak est vulnérable face au changement climatique. Une augmentation d’un mètre du niveau des mers forcerait à l’exil les deux millions d’habitants de Bassorah, tandis qu’une augmentation de trois mètres irait jusqu’à 150 kilomètres à l’intérieur des terres et submergerait des millions d’autres personnes dans un marais géant. La Banque mondiale prévoit une baisse de près de 10 % des précipitations annuelles d’ici 2050, ce qui aggraverait les problèmes d’évaporation et ferait basculer l’Irak de la précarité dans une véritable crise de l'eau[32].
159
+
160
+ Cette liste de subdivisions a été établie en 1976.
161
+
162
+ Le PIB par habitant s’élève en 2017 à 4 990 dollars, contre 7 000 dollars en 1990[33].
163
+
164
+ L'économie du pays a surmonté les conséquences immédiates de l’invasion et connaît, après l'effondrement total de celle-ci en 1991, davantage aggravée par l'embargo, une croissance prometteuse, malgré les innombrables difficultés actuelles avec 17 % de croissance en 2005 et une estimation de 13 % de croissance en 2006[34] :
165
+
166
+ Le nombre d'entreprises privées en Irak est passé de 8 000 en 2003 à 35 000 en 2006, bien que le taux de chômage n'ait pas sensiblement varié (plus de la moitié des Irakiens sont soit au chômage, soit en sous-emploi). Une moyenne de 60 sociétés est créée chaque semaine[35].
167
+
168
+ Le pétrole est la principale ressource du pays, avec une production en novembre 2006 de 2,05 millions de barils par jour, malgré l'insécurité ; soit : 41 milliards de dollars de revenus pétroliers et des concessions étrangères pour 2006. Ceci fait alors de l'Irak le sixième plus gros producteur au sein de l'OPEP. En 2008 la production a retrouvé son niveau du temps de l'embargo (2,4 millions de barils par jour en mars, et 2,9 millions espéré fin 2018)[36]. En 2004, ses réserves estimées étaient de 115 milliards de barils (chiffres suspects selon quelques spécialistes (voir Pic pétrolier). Classé quatrième après l'Arabie saoudite, le Venezuela et l'Iran en termes de réserves, ce pays a pris la deuxième place au palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, derrière l'Arabie saoudite, mais devant l'Iran et les Émirats.
169
+
170
+ Début 2019, selon l'AIE le pays est 5e producteur et exportateur mondial, et le 2e producteur au sein de l'OPEP[37]. Sa capacité de production serait de 4,6 Mb/j, mais en mars 2019, seuls 3,4 Mb/j ont été exportés, afin de soutenir le cours du pétrole (qui pourrait aussi remonter à cause des sanctions américaines sur le pétrole iranien)[37]. Toujours selon l'Agence, si les investissements étrangers se font, si une stabilité géopolitique du pays le permet et que le pays gère ses pénuries d'eau, il pourrait devenir en 2030 le 4e producteur mondial de pétrole en produisant alors environ 6 millions de barils/jour, dont 4,4 destinés à l'export[37].
171
+
172
+ Sa population adopte rapidement et avec enthousiasme les techniques de communication modernes, également utilisées par les insurgés et les terroristes (4,5 millions d’abonnés au téléphone – fixe et mobile – en août 2005 contre 833 000 avant l’invasion ; 147 000 abonnés à Internet en mars 2005 contre 4 500 en 2002 ; 7,1 millions de téléphone portable fin 2006).
173
+
174
+ Il y a toujours un énorme fossé entre la demande et la production d'électricité (5 000 mégawatts produits pour 9 200 demandés en 2006 ; 6 020 MW produits en mai 2009[38]) avec l'immense augmentation de cette dernière depuis 2003, date à laquelle cette production était pratiquement tombée à zéro par suite des bombardements alors qu'elle était de 4 000 MW avant guerre.
175
+
176
+ Le chômage touche en 2006 officiellement de 13,4 à 18 % de la population, et le sous-emploi en touche encore 30 % ; cela pousserait un nombre non négligeable d'Irakiens à travailler plus ou moins régulièrement pour différents groupes armés, indépendamment de leurs propres convictions politiques (les membres permanents de ces groupes armés ne réaliseraient pratiquement pas d'actions à caractère militaire ou terroriste par eux-mêmes, étant avant tout des "financiers", la location des armes et la vente des munitions se faisant pas d'autres réseaux, moins "nobles", susceptibles d'alimenter dans certains cas des factions rivales, ce qui rendrait la détection et le démantèlement de ces réseaux extrêmement difficiles ; l'importance exacte de cette "économie souterraine" n'est pas connue).
177
+
178
+ Malgré la rente pétrolière, près d'un Irakien sur quatre vit sous le seuil de pauvreté de 2,20 dollars par jour[réf. nécessaire].
179
+
180
+ L'inflation devrait reculer selon les économistes américains, elle est passée de 32 % en 2006 à 17 % en 2007 et 10 % en 2008[39] contre 120 % en 2001[40].
181
+
182
+ Les lois sociales du régime baasiste n'ont pas été modifiées, à l'exception de celles qui touchent à la laïcité. La Confédération générale des syndicats, syndicat unique dans le (petit) secteur privé, a été interdite et a été remplacée dans ce rôle par la Fédération irakienne des syndicats, seule reconnue par l'État. Cette fédération est également présente dans le secteur public, bien que les syndicats y soient toujours légalement interdits. Le principal syndicat libre, interdit, est la Fédération des comités et syndicats de travailleurs d'Irak. Il existe également des syndicats de branches autonomes, également interdits, notamment chez les enseignants et dans le secteur pétrolier.
183
+
184
+ La population de l'Irak lors de sa création en 1920 est estimée à 3 millions d'habitants, les estimations actuelles sont 38 146 025 habitants en juillet 2016 selon le The World Factbook de la CIA[41]. En 2009, le Fonds monétaire international estimait sa population à 31 234 000[42].
185
+
186
+ Un recensement devait avoir lieu en octobre 2009 (le premier depuis 22 ans) mais il a été reporté à une date ultérieure non précisée[44].
187
+
188
+ Le nombre d'Irakiens ayant quitté leur pays à la suite de la guerre d'Irak (depuis 2003) est estimé à deux millions début 2007[45], même chiffre pour l’ambassade de France au Danemark[46] (1,8 million fin 2006)[47].
189
+
190
+ Parmi les ethnies minoritaires : Afro-Irakiens, Ajam (Perses), Arabes des marais, Arméniens, Assyriens, Baha'is, Bédouins, Chaldéens, Chrétiens arabes, Circassiens, Doms, Juifs, Kaka'is, Kurdes, Kurdes Feylis (en), Mandéens, Palestiniens, Roms, Sabéens, Shabaks, Turkmènes, Yezidis...
191
+
192
+ L'Irak est un pays majoritairement musulman. Les chiites constituent la communauté la plus nombreuse, présente surtout dans le sud et dans le quartier de Sadr City à Bagdad. Le représentant le plus important de la communauté chiite est l'ayatollah Ali al-Sistani particulièrement influent depuis le renversement du gouvernement de Saddam Hussein[48].
193
+
194
+ Les sunnites sont présents quant à eux dans le centre (région de Bagdad ainsi qu'en Assyrie), auxquels il faut rajouter des groupes plus ou moins nombreux yézidites et mandéistes.
195
+
196
+ Les chrétiens (notamment la communauté chaldéenne), estimés à plus d'1 million avant 2003, sont depuis l'objet de nombreuses persécutions, et les deux tiers d'entre eux ont émigré dans la décennie suivante[49], la tendance se poursuivant avec l'émergence de l'État islamique[50].
197
+
198
+ L’athéisme tend à progresser ces dernières années[51].
199
+
200
+ La culture irakienne est fondée sur un grand nombre de juxtapositions à la suite des apports des différentes civilisations qui se sont développées en Irak (sumériennes, assyriennes, ninivites et musulmanes, sans compter les multiples influences perses, grecques, romaines, mongoles, ottomanes, européennes, etc.) ainsi qu'une mosaïque de religions (chrétiennes, juives, et musulmanes, etc.).
201
+
202
+ L'Irak fut au cours de son histoire un carrefour exceptionnel où se créèrent et se rencontrèrent de nombreuses civilisations. Cela apporta de nombreuses superpositions de couches culturelles à cet État.
203
+
204
+ Sa culture est donc imprégnée fortement de cette mosaïque culturelle. Nabuchodonosor apporta une certaine forme de monothéisme. On trouve toujours en Irak des zoroastriens, traces de la lointaine présence perse. Les Arabes apportèrent la religion musulmane, etc.
205
+
206
+ La société irakienne possède différents niveaux de clivages culturels, politiques, religieux et claniques d'une très grande complexité, qu'il est au minimum indispensable de connaître pour pouvoir un peu comprendre l'évolution de la situation dans ce pays.
207
+
208
+ L'Irak moderne du XXe siècle a été très productif intellectuellement et artistiquement : œuvres de M'aruf al-Rusafi et de Jabra Ibrahim Jabra, création des Beaux-Arts par Faiq Hassan en 1939, œuvres révolutionnaires du peintre et sculpteur Jawad Saleem, architectures modernes de Rifat Chadirji, Qahtan Madfai, Qahtan Awni, Jaafar Allawi, Midhat et Ali Madhloom, etc. Creuset du modernisme au Moyen-Orient dans les années 1950, Bagdad a attiré les plus grands architectes internationaux et compte notamment aujourd'hui des réalisations de Walter Gropius, Gio Ponti, Werner March, Le Corbusier, Josep Lluís Sert. Bagdad est aussi la ville natale de l'architecte irako-britannique Zaha Hadid, figure du mouvement déconstructiviste et première femme à obtenir le prix Pritzker en 2004[52],[53],[54],[55].
209
+
210
+ Le système éducatif irakien est dirigé et contrôlé par l’État qui finance en totalité tous les domaines de l’éducation. L’arabe est la première langue d’enseignement dans tous les établissements publics, tandis que le kurde se considère comme la première langue d’enseignement dans les régions kurdes. À Mossoul, l’enseignement du français a commencé en 1991 dans la mesure où les élèves étaient libres de choisir son apprentissage.
211
+
212
+ L'Irak reçoit en 1982 le prix de l'UNESCO pour ses efforts dans la lutte contre l'analphabétisme (le taux d’alphabétisation des femmes, de 87 % en 1986, est alors le plus élevé de la région). Celui-ci s'étend pourtant à nouveau dans les années 1990 en raison du poids des sanctions économiques[18].
213
+
214
+ Selon un rapport de l’UNICEF paru en 2018, la majorité des enfants défavorisés ne reçoivent « aucune aide gouvernementale », ce qui tend à creuser les écarts et les inégalités. En matière d’éducation notamment, où les besoins restent « immenses » après des années de conflit. La moitié des écoles publiques irakiennes nécessitent une sérieuse réhabilitation et le pays aurait besoin de 7 500 écoles supplémentaires. En outre, « une école sur trois fonctionne par quarts multiples, ce qui réduit le temps d’apprentissage des enfants ». 92 % des enfants sont inscrits à l’école primaire, mais seuls un peu plus de la moitié des enfants défavorisés finiront le cycle primaire. L’écart se creuse plus encore dans l’enseignement secondaire et supérieur, « où moins d’un quart obtiennent leur diplôme (23 %), contre les trois quarts des enfants issus de milieux plus aisés (73 %) ». D'autre part, seuls 40 % des enfants sont entièrement vaccinés, et moins de 40 % de la population a accès à l’eau potable à domicile, ce qui expose les enfants à un risque grave de maladies d’origine hydrique[56].
215
+
216
+ L'Irak a pour codes :
217
+
218
+ Sur les autres projets Wikimedia :
219
+
220
+ Asie centrale
221
+
222
+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
223
+
224
+ Asie de l’Est
225
+
226
+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
227
+
228
+ Asie de l'Ouest
229
+
230
+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
231
+
232
+ Asie du Sud-Est
233
+
234
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
235
+
236
+ Asie du Sud
237
+
238
+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
239
+
240
+ Asie du Nord
241
+
242
+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/2768.html.txt ADDED
The diff for this file is too large to render. See raw diff
 
fr/2769.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,242 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ République d'Irak
2
+
3
+ (ar) جمهورية العراق / jumhūriyyatu l-ʿirāq
4
+
5
+ (ku) كۆماری عێراق / Komarê ʿIraq
6
+
7
+ 33° 20′ 26″ N, 44° 25′ 03,6″ E
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ L’Irak[N 1] ou l'Iraq, en forme longue la république d'Irak[N 2], est un pays du Proche-Orient, situé au nord de la péninsule arabique. L’Irak, terme qui vient du persan Eraq et signifie littéralement « basse terre », est parfois appelé « le pays des deux fleuves » en arabe (بلاد الرافدين / bilād ar-rāfidayn), en référence au Tigre et à l'Euphrate. Bagdad en est la capitale et la plus grande ville.
12
+
13
+ D’une superficie de 435 052 km2, cet État a pour voisin la Turquie au nord, l’Iran (Province du Kurdistan) à l'est, le Koweït au sud-est, l’Arabie saoudite au sud-sud-ouest, la Jordanie à l'extrême ouest et la Syrie au nord-ouest. L’Irak détient les quatrièmes plus grandes réserves de pétrole, et il est membre de l’OPEP.
14
+
15
+ L’Irak actuel couvre une grande partie de la Mésopotamie, berceau de grandes civilisations parmi les plus anciennes. C’est sur les berges du Tigre, passant par Bagdad, que l’écriture est née, il y a 5 000 ans. Aux époques achéménide, parthe et sassanide, le territoire de l’Irak (l'empire sémite de Babylone) est intégré à l’Empire perse, formant, peu avant sa conquête par les Arabes (au IIIe siècle par la tribu des Banu Lakhm) et son islamisation, la province sassanide du Khvarvaran.
16
+
17
+ Ce territoire fit longtemps partie de l’Empire ottoman. Il fut occupé par le Royaume-Uni après la Première Guerre mondiale, puis placé sous un régime de Mandat de la Société des Nations. Durant la période du Mandat britannique de Mésopotamie, l’occupant britannique fit face en 1920 à une violente insurrection. Proclamé en 1921, le Royaume d'Irak obtint sa pleine indépendance en 1932. La monarchie dure jusqu'en 1958, puis plusieurs gouvernements se succèdent par des coups d'État, l’Irak oscillant entre les influences antagonistes occidentales et anti-occidentales dans le contexte de la guerre froide. Le parti Baas prend de plus en plus d’importance et permet l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein en 1979.
18
+
19
+ Depuis, l’Irak a connu trois guerres meurtrières, des répressions sanglantes (dont celles des Kurdes et des chiites) et plus de dix ans d’embargo. Son régime, fondé à la fin des années 1960 par le Baas, a été aboli par l’invasion de la coalition menée par les États-Unis en 2003. Ce régime, en dépit de son caractère dictatorial présent dans la majorité des États du Moyen-Orient, semble avoir été populaire chez la plupart des sunnites, traditionnellement nationalistes, mais minoritaires au sein de la population irakienne. Depuis l’invasion, l’Irak a été de facto sous tutelle de la coalition internationale, les Kurdes ont obtenu l’autonomie d’une région au nord du pays, la laïcité a disparu et la politique a été dominée par les affrontements intercommunautaires, ponctués de nombreux attentats et cause de l’émigration des minorités chrétiennes.
20
+
21
+ Le gouvernement est actuellement dirigé par Mohammed Taoufiq Allaoui, à la tête d'une coalition dominée par les partis chiites. Dans un effort de répartition des rôles entre les trois principales communautés, l'exécutif est partagé entre trois personnes : le président Barham Salih est kurde, le Premier ministre est chiite, et le président du parlement sunnite. Chacune de ces têtes est entourée de deux adjoints, appartenant aux deux autres communautés. On note l'influence déterminante de deux personnalités religieuses issues de la communauté chiite : l’ayatollah Ali al-Sistani et Moqtada al-Sadr.
22
+
23
+ L'Irak, terme qui vient du perse erak qui signifie littéralement « basse terre », est parfois appelé Bilad ar-Rafidain, littéralement « le pays des deux fleuves ». Pourtant, étymologiquement, l'Eraq (ou Irak) veut dire plutôt Iran bas ou bas Iran, mot qui désigne en persan Mian do Roodan (entre deux fleuves). En opposition avec une région iranienne qui se trouve dans le nord de l'Iran (à l'époque antique, situé dans le nord-ouest de l'Iran), près de Téhéran : Arak, qui signifie Iran Centre, - tout en considérant que ce centre se situe dans le nord-ouest de l'Iran dans l'Antiquité[4].
24
+
25
+ Dans la tradition arabe, son étymologie est souvent associée au mot arabe araqa qui signifie fertile. En arabe, le mot irak (عراق) peut signifier bord, bordure ou encore escarpement.
26
+
27
+ En français deux graphies sont correctes pour ce pays :
28
+
29
+ L’Irak est le berceau de la civilisation sumérienne (IIIe millénaire av. J.‑C.), civilisation qui a inventé le plus ancien système d’écriture connu, le cunéiforme, et qui maîtrisait à un haut niveau les techniques d’irrigation.
30
+
31
+ L’histoire de l’Irak commence avec les cités-États de Mésopotamie, en particulier Uruk, Ur et Babylone. La région est ensuite dominée par les Hittites, puis par les Assyriens, et par les Mèdes.
32
+
33
+ En 586 avant l'ère commune, Nabuchodonosor II, souverain de Babylone, y déporte, après la prise de Jérusalem, 20 000 Juifs [réf. nécessaire] qui forment le noyau de la plus vieille diaspora juive au monde.
34
+
35
+ Les vallées du Tigre et de l’Euphrate appartiennent ensuite à une succession d'empires : empires achéménide (qui apportent le zoroastrisme, religion encore présente dans certaines provinces), grec (à travers les conquêtes d’Alexandre le Grand), sassanide, musulmans (Omeyyades, Abbassides). À l’époque pré-islamique, cette région porte le nom de Khvarvaran, qui est une des provinces de l’empire sassanide. Le nom Irak dérive du terme persan Erak, qui signifie « bas-Iran »[12].
36
+
37
+ Avec l'invasion arabe, au VIIe siècle, Bagdad devient la capitale du califat islamique et une des plus grandes villes du monde, au grand rayonnement intellectuel.
38
+
39
+ La Mésopotamie passe sous le contrôle mongol au XIIIe siècle.
40
+
41
+ À partir du XVIe siècle, l'Empire ottoman contrôle le territoire.
42
+
43
+ Au cours de la Première Guerre mondiale, l’Irak est conquis par les Britanniques et est déclaré indépendant de l’Empire ottoman le 1er octobre 1919.
44
+
45
+ Le 25 avril 1920, la Société des Nations (ancêtre de l’ONU) confie un mandat au Royaume-Uni pour administrer la Mésopotamie. Le Mandat britannique de Mésopotamie, durant lequel la monarchie irakienne est proclamée, assure la transition du pays vers l'indépendance. Un mois plus tard, l'administration britannique doit déjà faire face à une importante révolte. Le clergé chiite est durement réprimé, ce qui le conduit à retourner à son apolitisme premier.
46
+
47
+ Face au repli et au déclin de leur clergé, les chiites irakiens se rallient en nombre à des courants socialisants et laïcs à partir de la fin des années 1930. Très bien structuré et très actif sous la monarchie, le Parti communiste tient un rôle important dans les protestations des paysans qui demandaient des droits et qui s’opposaient aux mesures de répression de la part des propriétaires terriens, Les habitants des nouveaux quartiers populaires de Bagdad, qui se construisent sous la pression de l'exode rural, s’intéressent rapidement aux idées d’égalité et de justice que prône le Parti communiste[13].
48
+
49
+ Le Royaume d'Irak devient réellement indépendant le 3 octobre 1932, même si les Britanniques y conservent des bases militaires. Le coup d’État républicain de 1941 est soutenu activement par le Troisième Reich. Il installe le gouvernement de Rachid Ali al-Gillani au pouvoir. Les Britanniques interviennent pour rétablir la monarchie[réf. nécessaire]. Les forces britanniques s'arrêtent aux portes de Bagdad pour permettre au régent, l'émir Abdullah, de rentrer le premier dans la ville.
50
+
51
+ Pendant ce temps, les partisans de Rachid Ali al-Gillani lancent un pogrom contre la communauté juive qui, outre les pillages et les viols, fait 135 à 180 victimes juives et plus de 500 blessés[14]. Cinq des instigateurs du coup d'État furent pendus et de nombreux autres emprisonnés dont Khairallah Talfah, un oncle de Saddam Hussein[15]. Après la proclamation de l'État d'Israël, la communauté juive irakienne d'environ 125 000 personnes se réfugie massivement en Israël, à la suite du climat d'insécurité qu'elle subit alors en Irak.
52
+
53
+ En 1946, d'importantes grèves secouent Kirkouk. Les protestataires dénoncent les conditions de travail, mais également la domination britannique sur l’entreprise pétrolière. Les chefs politiques des partis progressistes sont emprisonnés. En 1948, lorsque le gouvernement signe un nouveau traité d’alliance avec le Royaume-Uni, des manifestations massives se produisent. La monarchie perd pendant quelques jours le contrôle des rues. La loi d’état d’urgence est aussitôt appliqué et Nouri Saïd, vétéran de la monarchie qui a déjà assumé de nombreuses fois la direction du gouvernement, revient au pouvoir et verrouille la scène publique autour de lois anticommunistes. Le secrétaire général du Parti communiste irakien, Youssouf Salman, est pendu et les journaux sont censurés. Dès 1954, appartenir au Parti communiste entraine la déchéance de nationalité[16].
54
+
55
+ L'immense pauvreté des campagnes pousse nombre de paysans à rejoindre les banlieues urbaines et entraine quelques tensions sociales. Dans le contexte de la guerre froide, le Royaume d'Irak entre dans le pacte de Bagdad en 1955 et se lie aux États-Unis. L'alliance du gouvernement avec les États occidentaux favorise le développement de l'armée[16].
56
+
57
+ Le 14 juillet 1958, la monarchie hachémite est renversée et le général Kassem prend le pouvoir par un coup d’État. Le Comité des officiers libres proclame la République lors du premier coup d’État du parti Baas, parti de la Renaissance arabe et socialiste, allié avec un groupe d’officiers nationalistes. Le nouveau gouvernement bénéficie du soutien des exilés kurdes (dont il avait permis le retour) et du Parti communiste. Nombre de réformes sont adoptées dans les semaines qui suivent : réforme agraire, aides aux familles pauvres, plans urbains, etc[16]. Le gouvernement comprend Naziha al-Dulaimi, la première femme ministre de l'histoire de l'Irak et du monde arabe. Elle participe également à l'élaboration de la loi civile de 1959 sur les affaires civiles, qui est très en avance sur son temps dans la libéralisation des lois sur le mariage et l'héritage au profit des femmes irakiennes[17].
58
+
59
+ 11 septembre 1961 : nouvelle révolte kurde en Irak. L'insurrection s'amplifie au fil des années. Le régime militaire d'Aref, issu du coup d'État de 1963, ne parvient pas à l'écraser militairement. En 1964, un cessez-le-feu est signé ; il est refusé par une partie du mouvement kurde. La révolte reprend en 1965.
60
+
61
+ Le 8 février 1963 : les militants du Baas renversent le gouvernement du général Abdel Karim Kassem. Saddam Hussein, qui poursuivait des études de droit au Caire, revient en Irak et devient, à 26 ans, secrétaire général du parti.
62
+
63
+ Le 18 novembre 1963, la révolution du Baas est renversée par Abdula salam Arif, qui s'installe au pouvoir et fait arrêter et éliminer plusieurs têtes dirigeantes du parti Baas soupçonnées de comploter contre lui. Saddam Hussein est arrêté et emprisonné. Pendant ces années de détention, il sera torturé et interrogé par la police du régime en place.
64
+
65
+ En 1965, Saddam Hussein, toujours en prison, est élu membre du commandement panarabe du parti Baas. Lentement, il accroît son influence et dirige des coups d'éclat tels que l'évasion de plusieurs membres du parti Baas, après avoir gagné la sympathie des geôliers.
66
+
67
+ Le 14 avril 1966, après la mort accidentelle ou criminelle du colonel Abdula salam Aref, son frère, le maréchal Abd al-Rahman Aref s'impose en tant que président de la République d'Irak.
68
+
69
+ Le 17 juillet 1968 : second coup d’État baassiste. Saddam Hussein rejoint à Bagdad son cousin le général al-Bakr, chef du Baas et nouveau président de la République.
70
+
71
+ Le 11 mars 1970 : accord kurdo-irakien sur l'autonomie du Kurdistan. Il prévoit une participation des Kurdes aux instances suprêmes de l'État et un recensement destiné à délimiter la région autonome. Des institutions autonomes sont censées être mises en place dans un délai de quatre ans. Pendant cette période de « ni guerre, ni paix », l'URSS commence à soutenir l'Irak, tandis que l'Iran, conseillé par Washington, apporte son aide aux Kurdes.
72
+
73
+ En 1970 une nouvelle constitution est adoptée, renforçant notamment les droits des femmes : les droits de vote et d'éligibilité leur sont reconnus, ainsi que l'accès à l'éducation et à la propriété[18].
74
+
75
+ Le 9 avril 1972 : traité d'amitié et de coopération entre l'URSS et l'Irak.
76
+
77
+ Le 1er juin 1972 : Saddam Hussein nationalise le pétrole irakien.
78
+
79
+ En mars 1974, Bagdad promulgue unilatéralement une « loi sur l'autonomie du Kurdistan » ; très en retrait sur les accords de 1970, elle est rejetée par les Kurdes. La révolte reprend et revêt la forme d'une guerre généralisée.
80
+
81
+ Le 5 mars 1975 : Accord d'Alger entre le Chah et Saddam Hussein. L'Iran obtient gain de cause sur les différends frontaliers qui l'opposent à l'Irak et retire son appui aux Kurdes. La révolte s'effondre pour reprendre sous la forme de guérilla en 1976.
82
+
83
+ Le 6 septembre 1975 : Jacques Chirac, alors Premier ministre, fait visiter Cadarache à Saddam Hussein, alors vice-président irakien.
84
+
85
+ Le 6 avril 1979 : sabotage du double cœur d'Osirak dans le hangar no 3 des Constructions Navales et Industrielles de la Méditerranée, à La Seyne-sur-Mer. Le « groupe écologiste français » revendique l'attentat, mais le Mossad est suspecté[19],[20]
86
+
87
+ Le 16 juillet 1979, Saddam Hussein met Hassan al-Bakr à la retraite. Ce même jour, date d'anniversaire de la révolution de 1968, Saddam Hussein accède à la présidence à l'âge de 42 ans. Rompant avec le Parti communiste, il procède à des purges massives au sein du Parti Baas - un parti nationaliste arabe, laïc et socialiste, dont tous les dirigeants sont originaires de la ville de Tikrit - et renoue avec les monarchies du Golfe ainsi qu’avec les pays occidentaux. Le pouvoir de Saddam Hussein s'est donc constitué au départ autour de l'idéologie baasiste, relativement laïque et républicaine. Par ailleurs, il considère l'Islam comme une composante essentielle de la culture arabe.
88
+
89
+ Le 30 novembre 1979 : à la suite de nombreuses ingérences du gouvernement révolutionnaire iranien sur le territoire irakien visant à déstabiliser et renverser le régime de Saddam Hussein, jugé « impie » par Khomeyni, - lequel avait pourtant bénéficié de son hospitalité pendant près de quatorze ans -, le gouvernement irakien demande une révision des traités signés en 1975, ce que refuse le gouvernement iranien. En 1980, Bagdad prend l’initiative militaire : il veut récupérer le Chatt al-Arab et le Khouzistan iranien. De plus, il veut mettre un point final à la révolution islamique, qu’il juge prête à tomber et qui menace directement la stabilité du pays. Saddam Hussein voyant que les forces armées iraniennes sont affaiblies par la révolution islamique, en profite pour déclencher la guerre.
90
+
91
+ Le 22 septembre 1980, contrairement à ce que pense Saddam Hussein, l’Iran offre une résistance surprenante, et une guerre de tranchée de huit ans s’engage. L'Irak utilise pendant cette guerre des armes chimiques, mais aussi des armes plus conventionnelles. Le conflit change certaines alliances établies depuis très longtemps au Proche-Orient. Le 7 juin 1981, vers 17 heures 30, a lieu l'opération Opéra : l'aviation israélienne avec 14 chasseurs bombardiers F-16 Falcon détruit le réacteur nucléaire irakien Osirak en cours de construction avec l'aide de la France, ainsi que les laboratoires et le réacteur nucléaire irakiens situés à Al Tuwaïtha, à une vingtaine de kilomètres de Bagdad. Il s'agissait d'un réacteur expérimental acheté en France par l'Irak, et géré grâce à la collaboration ouverte de la France et de l'Italie, et aussi grâce à la non-hostilité des États-Unis.
92
+
93
+ Les 17 et 18 mars 1988, Saddam Hussein ordonne à l’armée d’utiliser l’arme chimique contre la ville kurde de Halabja. Le 18 juillet 1988, Téhéran accepte la résolution de l’ONU sur le cessez-le-feu et le retour aux frontières. Le 8 août 1988, l'annonce officielle de la fin de la guerre est émise. Le conflit a fait un million de morts et des centaines de milliers de blessés.
94
+
95
+ Au cours de l’été 1990, les finances de l'État sont au bord de la banqueroute. Le Koweït exige le remboursement immédiat de la dette contractée par l’Irak et commence à se rembourser en exploitant le gisement de Rumaila qui s’étend sur les deux territoires. Il porte ainsi préjudice à l’Irak, sorti de la guerre avec une dette extérieure de plus de 70 milliards de dollars, dont 40 dus au Koweït et à l'Arabie Saoudite. Saddam Hussein pense sortir de l’impasse en se « ré-annexant » le territoire koweïtien qui, sur la base des frontières tracées en 1922 par le proconsul britannique Sir Percy Cox, barre l’accès de l’Irak au Golfe. Washington laisse croire à Bagdad qu’il veut rester en dehors du contentieux ; l’ambassadrice des États-Unis à Bagdad, April Glaspie, assure Saddam Hussein que les États-Unis désirent avoir les meilleures relations avec l’Irak et n’entendent pas interférer dans les conflits inter-arabes. L'Irak envahit le Koweït. Commence alors la guerre du Golfe, menée sous l'égide de l'ONU. Des insurrections éclatent dans plusieurs régions chiites étalées dans le temps. L’ONU vote un embargo qui dura douze ans. Selon un rapport du Conseil économique et social des Nations unies, il cause entre 500 000 et 1,5 million de morts, dont une majorité d'enfants[21]. Cependant ces chiffres sont contestés ; l'ONU réfute par la suite ses propres enquêtes qui, selon un rapport du London School of Economics — rédigés par les chercheurs Tim Dyson et Valerie Cetorelli et publié en août 2017 — se basaient sur des bilans fournis et manipulés par le gouvernement irakien[22].
96
+
97
+ Le 8 août 1990, l’Irak occupe le Koweït : Premières sanctions de l’ONU, conduisant à un embargo et à une coalition de plus de trente pays contre Bagdad.
98
+
99
+ Le 17 janvier 1991, « Tempête du désert » : la coalition internationale, à la demande de l'ONU, intervient militairement en Irak et au Koweït. Objectif : la destruction du potentiel militaire et de l'infrastructure économique de l'Irak, ainsi que l'évacuation du Koweït. Pendant 43 jours l’aviation américaine et alliée effectue, avec 2 800 avions, plus de 110 000 sorties, larguant 250 000 bombes, dont celles à fragmentation qui diffusent 10 millions de sous-munitions, quantitativement autant que l'Allemagne pendant toute la Seconde Guerre mondiale. À la suite de ces bombardements, des milliers de familles sont forcées de fuir le pays. Plus de 100 000 soldats irakiens ont été tués et 20 000 victimes civiles ont péri sous les bombardements[23]. Le 26 février 1991, Saddam Hussein annonce son retrait du Koweït. Les combats cessent le 28 février.
100
+
101
+ Le 3 avril 1991, la résolution 687 du Conseil de sécurité de l'ONU fixe un cessez-le-feu définitif et impose à l'Irak, notamment, l'élimination de toutes ses armes de destruction massive. Création de la Commission spéciale des Nations unies chargée du désarmement, l'Unscom. Le 5 avril 1991, après l'insurrection kurde dans le Nord irakien et chiite dans le Sud, le Conseil de sécurité adopte la résolution 688 qui condamne la répression des populations civiles irakiennes et appelle à une aide humanitaire. Le 20 décembre 1991, L'ONU décide de maintenir l'embargo total contre l'Irak.
102
+
103
+ Le 14 avril 1995, la résolution 986, dite « pétrole contre nourriture », autorise Bagdad pour des raisons humanitaires à procéder à des ventes limitées de pétrole. En octobre 1998, Bagdad décide de rompre totalement la coopération avec l'Unscom, affirmant qu'il n'a plus aucun espoir de voir l'ONU recommander une levée des sanctions. Bill Clinton lance en décembre, et sans mandat de l'ONU, l'opération Desert Fox
104
+
105
+ pour obliger Bagdad à coopérer. Dans les années suivantes, les États-Unis et la Grande-Bretagne lancent des opérations quotidiennes dans les zones d'exclusion aérienne.
106
+
107
+ Le 20 mars 2003 : l’Irak est attaqué par une coalition alliée des États-Unis et du Royaume-Uni, sans mandat de l'ONU et soutenue par plusieurs dizaines de pays dont le Japon, la Corée du Sud, la Pologne, l’Espagne et l’Italie. Le régime de Saddam Hussein est renversé trois semaines après l’entrée des troupes de la coalition dans le pays. Cette deuxième guerre du Golfe s’achève officiellement le 1er mai 2003. Le pays est ensuite occupé par la coalition.
108
+
109
+ Le 28 juin 2004 : le pouvoir a été remis entre les mains d’un gouvernement intérimaire, au pouvoir inexistant, dirigé par Iyad Allaoui. Ce transfert concerne aussi bien l'autorité civile que militaire. Les troupes de la coalition doivent "demander" l'autorisation du gouvernement irakien avant toute opération militaire offensive[24] ; toutefois, seule l'armée américaine et, jusqu'en 2007, les troupes britanniques, participent à de telles opérations. (Tous les contingents étrangers en Irak, à l'exception de celui des États-Unis et, à une certaine époque, du contingent britannique, ne peuvent se servir de leurs armes qu'en état de « légitime défense »).
110
+
111
+ Le 30 janvier 2005 ont lieu les premières élections réellement démocratiques de l'histoire du pays, dans un climat de terreur. Les chiites et kurdes d’Irak se sont malgré tout massivement rendus aux urnes, malgré des menaces terroristes. Le 6 avril 2005, l’Irak s'est choisi pour la première fois de son histoire un président kurde, Jalal Talabani.
112
+
113
+ Le 22 février 2006[25],[26], un attentat contre le sanctuaire Al-Askari à Samarra, un des hauts lieux saints du chiisme irakien, provoque une vague de représailles et le début de la première guerre civile irakienne, entre les groupes insurgés sunnites et chiites[27].
114
+
115
+ Le 30 décembre 2006, Saddam Hussein est exécuté à Bagdad, le jour de l'Aïd al-Adha par pendaison pour crimes contre l'humanité, à la suite d'une procédure judiciaire, « supervisée » ou « dirigée » par les autorités américaines (le procès se déroula sans avocat pour l'accusé, les trois avocats devant assurer sa défense ayant tour à tour été assassinés dans les premiers jours du procès, et Saddam Hussein ayant refusé les avocats commis d'office qui lui avaient alors été proposés en remplacement par le Tribunal spécial irakien). Ces deux « incidents », s'ajoutant à celui de la diffusion des photographies de Saddam Husein que les Américains avaient prises lors de sa « capture » et qui avaient été « très diversement perçues » en Irak, ont beaucoup contribué à déterminer l'attitude finale des sunnites vis-à-vis de l'occupant et du nouveau régime).
116
+
117
+ Des années après la fin officielle de la guerre, le gouvernement de l’Irak est très fragile. Les violences sont quotidiennes, résultant des attaques de soldats et de convois de l'armée américaine par des insurgés, de la guerre civile entre les chiites, sunnites baassistes et les sunnites salafistes, et entre le pouvoir en place et des groupuscules islamistes qui opéreraient actuellement en Irak, tels qu'Ansar el sunna, ou Al-Qaïda.
118
+
119
+ À partir de fin 2008, les États-Unis se désengagent progressivement en finançant notamment les milices sunnites Sahwa afin d'affronter l'État islamique d'Irak et commencent à se retirer à partir du 30 juin 2009, date à laquelle la première guerre civile irakienne prend fin[28],[29].
120
+
121
+ Les violences enregistrent une nette diminution : 2010 serait l'année la moins meurtrière pour les civils irakiens 3 976 morts depuis le début de la guerre. À Bagdad, où l'on enregistrait en moyenne un attentat toutes les deux semaines en 2006 ou en 2007, les attaques terroristes se font moins fréquentes, même si la communauté chrétienne a connu un « décembre noir » en 2010. Même si les menaces d'attentats ou de kidnappings planent toujours sur la capitale irakienne, les fêtards s'enhardissent de plus en plus tard dans les rues, en dépit des couvre-feux.
122
+
123
+ Le 18 décembre 2011, les derniers soldats américains quittent l'Irak, mettant fin à la guerre d'Irak. Ne reste qu'un contingent chargé de protéger l'ambassade américaine, et une centaine d'instructeurs pour l'armée irakienne. Faute d'accord d'immunité avec le gouvernement irakien, aucune force antiterroriste ne reste sur place.
124
+
125
+ L’échec des négociations avec le premier ministre Nouri al-Maliki sur l'immunité des soldats américains font que le Pentagone a abandonné l'idée d'une force antiterroriste permanente sur le sol irakien.
126
+
127
+ Le 30 décembre 2013, une insurrection de tribus sunnites éclate dans la province d'Al-Anbar et engendre la seconde guerre civile irakienne[30],[31]. Des djihadistes créent l'État Islamique (EI) à cheval sur l'est de la Syrie et l'ouest de l'Irak et persécutent des chrétiens et des yézidis qui sont obligés de fuir au Kurdistan.
128
+
129
+ Les tensions sont toujours extrêmement présentes surtout à cause du conflit entre la Turquie et les Kurdes ou de Daesh qui organise toujours des guérillas et des attentats.
130
+
131
+ Jusqu'en 2003, l'Irak était officiellement une république depuis le début des années 1960, gouvernée par Saddam Hussein depuis le 16 juillet 1979.
132
+
133
+ L'attaque menée par les États-Unis et le Royaume-Uni soutenue par plusieurs dizaines de pays a entraîné le renversement du gouvernement de Saddam Hussein et la présence des armées étrangères coalisées.
134
+
135
+ D'avril 2005 à mai 2006, le pouvoir est détenu par le gouvernement de transition dirigé par le chiite Ibrahim al-Jaafari. Jalal Talabani, le nouveau président irakien intérimaire, est un important dirigeant kurde, favorable à la scission de l'Irak en trois entités distinctes, idée considérée comme totalement inacceptable par la minorité sunnite. Les chiites ont toutefois une position intermédiaire, préférant quant à eux créer un État fédéral.
136
+
137
+ Le scrutin du 30 janvier 2005 proposait l'élection d'une assemblée nationale constituante, composée de 275 sièges. La journée du vote fut marquée par des attentats ayant tué 36 personnes dont 30 civils. Le taux de participation s'établit à 58 % (8 456 266 votants).
138
+
139
+ La Commission de rédaction de la Constitution, qui a écrit la loi fondamentale de l'Irak avant le 15 août 2005, réunit 55 membres dont 25 sunnites. Elle est proposée à l'approbation du peuple le 15 octobre 2005 : 61 % des citoyens ont participé à cette consultation démocratique, malgré les tentatives d'intimidation qui ont fait quatre morts dans tout le pays. Les résultats sont connus le 24 octobre 2005 : la Constitution est acceptée par 78 % des suffrages exprimés.
140
+
141
+ Une fois la constitution approuvée, l'élection de la chambre basse (Conseil des représentants), en décembre 2005 devait mettre en place une assemblée nationale permanente et un gouvernement qui ne soit plus de transition.
142
+
143
+ Les élections de décembre 2005 sont marquées par la victoire de l'Alliance irakienne unifiée, et un taux de participation de près de 80 %. En mai 2006, Nouri al-Maliki est investi Premier ministre à la tête d'un gouvernement de coalition. Le mandat des députés est de 4 ans et devait se terminer fin 2009.
144
+
145
+ Les élections législatives de 2010 sont marquées par un taux de participation de près de 63 %, malgré des menaces d'attentats contre les bureaux de vote, et une série d'attentats faisant 40 morts le jour du scrutin. Les résultats montrent l'importante remontée des sunnites par la victoire de la coalition laïque du Mouvement national irakien (25,8 %), suivie de près par la Coalition de l'État de droit du Premier ministre Nouri al-Maliki (25,7 %), et le déclin relatif de l'Alliance irakienne unifiée (19 %).
146
+
147
+ D’une superficie de 437 052 km2 (dont 4 910 km2 d'eau), il partage ses frontières terrestres de 3 650 km avec la Turquie (352 km), l’Iran (1 458 km), le Koweït (240 km), l’Arabie saoudite (814 km), la Jordanie (181 km) et la Syrie (605 km).
148
+
149
+ L’Irak est majoritairement composé de plaines, désertiques dans la partie occidentale du pays, fertiles à l’est de l’Euphrate et du Tigre ; des marais bordent, au sud, la frontière iranienne ; une zone de montagne s’étend au nord-est le long des frontières avec la Turquie et l’Iran.
150
+ Le climat est désertique à l’ouest, chaud et humide dans la partie est. Le Nord possède un climat montagnard avec des hivers froids et enneigés et des étés cléments du fait de l’altitude.
151
+
152
+ Le pays est dominé par la vaste plaine de la Mésopotamie où coulent, en direction du Golfe persique, le Tigre (1 718 km dont 1 419 en Irak) et l'Euphrate (2 330 km dont 1 200 en Irak).
153
+
154
+ Le Nord est occupé par les hautes montagnes du Kurdistan qui, avec des sommets dépassant ou approchant les 3 000 mètres (Cheekha Dar, Halgurd, Shax-î Ḧesarost, ce dernier atteignant 2 874 mètres) prolongent le Taurus turc ou le Zagros iranien.
155
+
156
+ Les plateaux steppiques s'abaissent en pente douce vers la Mésopotamie. Aux confins de la Turquie et de la Syrie, le plateau de la Chamiyé est coupé par l'Euphrate qui est bordé par des talus abrupts ('irâq). En aval de Hit et de Samara, les vallées du Tigre et de l'Euphrate forment une large plaine alluviale : la Mésopotamie proprement dite. Aux environs de Bagdad, les deux fleuves se rapprochent puis s'étalent dans une basse plaine marécageuse, avant de former le Chatt-al-Arab débouchant sur le Golfe persique par un vaste delta. La violence des crues a rendu nécessaire la construction de barrages qui distribuent les surplus d'eau par exemple vers le lac Habbaniyya, vers des dépressions, des réservoirs artificiels, des canaux, afin de mettre villes et campagnes à l'abri des inondations.
157
+
158
+ L'Irak est vulnérable face au changement climatique. Une augmentation d’un mètre du niveau des mers forcerait à l’exil les deux millions d’habitants de Bassorah, tandis qu’une augmentation de trois mètres irait jusqu’à 150 kilomètres à l’intérieur des terres et submergerait des millions d’autres personnes dans un marais géant. La Banque mondiale prévoit une baisse de près de 10 % des précipitations annuelles d’ici 2050, ce qui aggraverait les problèmes d’évaporation et ferait basculer l’Irak de la précarité dans une véritable crise de l'eau[32].
159
+
160
+ Cette liste de subdivisions a été établie en 1976.
161
+
162
+ Le PIB par habitant s’élève en 2017 à 4 990 dollars, contre 7 000 dollars en 1990[33].
163
+
164
+ L'économie du pays a surmonté les conséquences immédiates de l’invasion et connaît, après l'effondrement total de celle-ci en 1991, davantage aggravée par l'embargo, une croissance prometteuse, malgré les innombrables difficultés actuelles avec 17 % de croissance en 2005 et une estimation de 13 % de croissance en 2006[34] :
165
+
166
+ Le nombre d'entreprises privées en Irak est passé de 8 000 en 2003 à 35 000 en 2006, bien que le taux de chômage n'ait pas sensiblement varié (plus de la moitié des Irakiens sont soit au chômage, soit en sous-emploi). Une moyenne de 60 sociétés est créée chaque semaine[35].
167
+
168
+ Le pétrole est la principale ressource du pays, avec une production en novembre 2006 de 2,05 millions de barils par jour, malgré l'insécurité ; soit : 41 milliards de dollars de revenus pétroliers et des concessions étrangères pour 2006. Ceci fait alors de l'Irak le sixième plus gros producteur au sein de l'OPEP. En 2008 la production a retrouvé son niveau du temps de l'embargo (2,4 millions de barils par jour en mars, et 2,9 millions espéré fin 2018)[36]. En 2004, ses réserves estimées étaient de 115 milliards de barils (chiffres suspects selon quelques spécialistes (voir Pic pétrolier). Classé quatrième après l'Arabie saoudite, le Venezuela et l'Iran en termes de réserves, ce pays a pris la deuxième place au palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, derrière l'Arabie saoudite, mais devant l'Iran et les Émirats.
169
+
170
+ Début 2019, selon l'AIE le pays est 5e producteur et exportateur mondial, et le 2e producteur au sein de l'OPEP[37]. Sa capacité de production serait de 4,6 Mb/j, mais en mars 2019, seuls 3,4 Mb/j ont été exportés, afin de soutenir le cours du pétrole (qui pourrait aussi remonter à cause des sanctions américaines sur le pétrole iranien)[37]. Toujours selon l'Agence, si les investissements étrangers se font, si une stabilité géopolitique du pays le permet et que le pays gère ses pénuries d'eau, il pourrait devenir en 2030 le 4e producteur mondial de pétrole en produisant alors environ 6 millions de barils/jour, dont 4,4 destinés à l'export[37].
171
+
172
+ Sa population adopte rapidement et avec enthousiasme les techniques de communication modernes, également utilisées par les insurgés et les terroristes (4,5 millions d’abonnés au téléphone – fixe et mobile – en août 2005 contre 833 000 avant l’invasion ; 147 000 abonnés à Internet en mars 2005 contre 4 500 en 2002 ; 7,1 millions de téléphone portable fin 2006).
173
+
174
+ Il y a toujours un énorme fossé entre la demande et la production d'électricité (5 000 mégawatts produits pour 9 200 demandés en 2006 ; 6 020 MW produits en mai 2009[38]) avec l'immense augmentation de cette dernière depuis 2003, date à laquelle cette production était pratiquement tombée à zéro par suite des bombardements alors qu'elle était de 4 000 MW avant guerre.
175
+
176
+ Le chômage touche en 2006 officiellement de 13,4 à 18 % de la population, et le sous-emploi en touche encore 30 % ; cela pousserait un nombre non négligeable d'Irakiens à travailler plus ou moins régulièrement pour différents groupes armés, indépendamment de leurs propres convictions politiques (les membres permanents de ces groupes armés ne réaliseraient pratiquement pas d'actions à caractère militaire ou terroriste par eux-mêmes, étant avant tout des "financiers", la location des armes et la vente des munitions se faisant pas d'autres réseaux, moins "nobles", susceptibles d'alimenter dans certains cas des factions rivales, ce qui rendrait la détection et le démantèlement de ces réseaux extrêmement difficiles ; l'importance exacte de cette "économie souterraine" n'est pas connue).
177
+
178
+ Malgré la rente pétrolière, près d'un Irakien sur quatre vit sous le seuil de pauvreté de 2,20 dollars par jour[réf. nécessaire].
179
+
180
+ L'inflation devrait reculer selon les économistes américains, elle est passée de 32 % en 2006 à 17 % en 2007 et 10 % en 2008[39] contre 120 % en 2001[40].
181
+
182
+ Les lois sociales du régime baasiste n'ont pas été modifiées, à l'exception de celles qui touchent à la laïcité. La Confédération générale des syndicats, syndicat unique dans le (petit) secteur privé, a été interdite et a été remplacée dans ce rôle par la Fédération irakienne des syndicats, seule reconnue par l'État. Cette fédération est également présente dans le secteur public, bien que les syndicats y soient toujours légalement interdits. Le principal syndicat libre, interdit, est la Fédération des comités et syndicats de travailleurs d'Irak. Il existe également des syndicats de branches autonomes, également interdits, notamment chez les enseignants et dans le secteur pétrolier.
183
+
184
+ La population de l'Irak lors de sa création en 1920 est estimée à 3 millions d'habitants, les estimations actuelles sont 38 146 025 habitants en juillet 2016 selon le The World Factbook de la CIA[41]. En 2009, le Fonds monétaire international estimait sa population à 31 234 000[42].
185
+
186
+ Un recensement devait avoir lieu en octobre 2009 (le premier depuis 22 ans) mais il a été reporté à une date ultérieure non précisée[44].
187
+
188
+ Le nombre d'Irakiens ayant quitté leur pays à la suite de la guerre d'Irak (depuis 2003) est estimé à deux millions début 2007[45], même chiffre pour l’ambassade de France au Danemark[46] (1,8 million fin 2006)[47].
189
+
190
+ Parmi les ethnies minoritaires : Afro-Irakiens, Ajam (Perses), Arabes des marais, Arméniens, Assyriens, Baha'is, Bédouins, Chaldéens, Chrétiens arabes, Circassiens, Doms, Juifs, Kaka'is, Kurdes, Kurdes Feylis (en), Mandéens, Palestiniens, Roms, Sabéens, Shabaks, Turkmènes, Yezidis...
191
+
192
+ L'Irak est un pays majoritairement musulman. Les chiites constituent la communauté la plus nombreuse, présente surtout dans le sud et dans le quartier de Sadr City à Bagdad. Le représentant le plus important de la communauté chiite est l'ayatollah Ali al-Sistani particulièrement influent depuis le renversement du gouvernement de Saddam Hussein[48].
193
+
194
+ Les sunnites sont présents quant à eux dans le centre (région de Bagdad ainsi qu'en Assyrie), auxquels il faut rajouter des groupes plus ou moins nombreux yézidites et mandéistes.
195
+
196
+ Les chrétiens (notamment la communauté chaldéenne), estimés à plus d'1 million avant 2003, sont depuis l'objet de nombreuses persécutions, et les deux tiers d'entre eux ont émigré dans la décennie suivante[49], la tendance se poursuivant avec l'émergence de l'État islamique[50].
197
+
198
+ L’athéisme tend à progresser ces dernières années[51].
199
+
200
+ La culture irakienne est fondée sur un grand nombre de juxtapositions à la suite des apports des différentes civilisations qui se sont développées en Irak (sumériennes, assyriennes, ninivites et musulmanes, sans compter les multiples influences perses, grecques, romaines, mongoles, ottomanes, européennes, etc.) ainsi qu'une mosaïque de religions (chrétiennes, juives, et musulmanes, etc.).
201
+
202
+ L'Irak fut au cours de son histoire un carrefour exceptionnel où se créèrent et se rencontrèrent de nombreuses civilisations. Cela apporta de nombreuses superpositions de couches culturelles à cet État.
203
+
204
+ Sa culture est donc imprégnée fortement de cette mosaïque culturelle. Nabuchodonosor apporta une certaine forme de monothéisme. On trouve toujours en Irak des zoroastriens, traces de la lointaine présence perse. Les Arabes apportèrent la religion musulmane, etc.
205
+
206
+ La société irakienne possède différents niveaux de clivages culturels, politiques, religieux et claniques d'une très grande complexité, qu'il est au minimum indispensable de connaître pour pouvoir un peu comprendre l'évolution de la situation dans ce pays.
207
+
208
+ L'Irak moderne du XXe siècle a été très productif intellectuellement et artistiquement : œuvres de M'aruf al-Rusafi et de Jabra Ibrahim Jabra, création des Beaux-Arts par Faiq Hassan en 1939, œuvres révolutionnaires du peintre et sculpteur Jawad Saleem, architectures modernes de Rifat Chadirji, Qahtan Madfai, Qahtan Awni, Jaafar Allawi, Midhat et Ali Madhloom, etc. Creuset du modernisme au Moyen-Orient dans les années 1950, Bagdad a attiré les plus grands architectes internationaux et compte notamment aujourd'hui des réalisations de Walter Gropius, Gio Ponti, Werner March, Le Corbusier, Josep Lluís Sert. Bagdad est aussi la ville natale de l'architecte irako-britannique Zaha Hadid, figure du mouvement déconstructiviste et première femme à obtenir le prix Pritzker en 2004[52],[53],[54],[55].
209
+
210
+ Le système éducatif irakien est dirigé et contrôlé par l’État qui finance en totalité tous les domaines de l’éducation. L’arabe est la première langue d’enseignement dans tous les établissements publics, tandis que le kurde se considère comme la première langue d’enseignement dans les régions kurdes. À Mossoul, l’enseignement du français a commencé en 1991 dans la mesure où les élèves étaient libres de choisir son apprentissage.
211
+
212
+ L'Irak reçoit en 1982 le prix de l'UNESCO pour ses efforts dans la lutte contre l'analphabétisme (le taux d’alphabétisation des femmes, de 87 % en 1986, est alors le plus élevé de la région). Celui-ci s'étend pourtant à nouveau dans les années 1990 en raison du poids des sanctions économiques[18].
213
+
214
+ Selon un rapport de l’UNICEF paru en 2018, la majorité des enfants défavorisés ne reçoivent « aucune aide gouvernementale », ce qui tend à creuser les écarts et les inégalités. En matière d’éducation notamment, où les besoins restent « immenses » après des années de conflit. La moitié des écoles publiques irakiennes nécessitent une sérieuse réhabilitation et le pays aurait besoin de 7 500 écoles supplémentaires. En outre, « une école sur trois fonctionne par quarts multiples, ce qui réduit le temps d’apprentissage des enfants ». 92 % des enfants sont inscrits à l’école primaire, mais seuls un peu plus de la moitié des enfants défavorisés finiront le cycle primaire. L’écart se creuse plus encore dans l’enseignement secondaire et supérieur, « où moins d’un quart obtiennent leur diplôme (23 %), contre les trois quarts des enfants issus de milieux plus aisés (73 %) ». D'autre part, seuls 40 % des enfants sont entièrement vaccinés, et moins de 40 % de la population a accès à l’eau potable à domicile, ce qui expose les enfants à un risque grave de maladies d’origine hydrique[56].
215
+
216
+ L'Irak a pour codes :
217
+
218
+ Sur les autres projets Wikimedia :
219
+
220
+ Asie centrale
221
+
222
+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
223
+
224
+ Asie de l’Est
225
+
226
+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
227
+
228
+ Asie de l'Ouest
229
+
230
+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
231
+
232
+ Asie du Sud-Est
233
+
234
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
235
+
236
+ Asie du Sud
237
+
238
+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
239
+
240
+ Asie du Nord
241
+
242
+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/277.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,23 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Taxons concernés
2
+
3
+ modifier
4
+
5
+ Les antilopes sont des mammifères ruminants de la famille des bovidés, aux pattes menues et aux cornes longues arquées et vivent dans les steppes d'Afrique, d'Asie ou même d'Amérique du Nord pour l'antilope d'Amérique (Antilocapra americana) ou pronghorn, dans les forêts ou les déserts suivant les espèces. Leurs tailles et leurs poids sont variables ; de 5 kg (dik-dik) à 800 kg (éland du Cap). Les antilopes descendent de l'Eotragus, apparu au Miocène, il y a 15 à 17 millions d'années. Les multiples variétés de ruminants ont ensuite évolué. De nombreuses espèces ont disparu et tous les animaux aujourd'hui considérés comme antilopes sont apparus il y a 2 millions d'années. Les antilopes comme les autres ruminants, ne se nourrissent que de végétaux et surtout de graminées. Elles affectionnent particulièrement l'herbe verte de pousse récente mais aussi des plantes herbacées entières. Cependant elles ne sont pas exclusivement herbivores et de nombreuses espèces consomment à l'occasion ou prioritairement des feuilles d'arbustes[1].
6
+
7
+ Certaines antilopes sont capables de courir extrêmement vite sur de courtes distances. Ainsi, elles peuvent atteindre des pointes de 90 à 100 km/h et peuvent faire des bonds jusqu'à 4 mètres de hauteur et jusqu'à 15 mètres de longueur pour les meilleures d'entre elles, et courir à 50-60 km/h sur de plus longues distances. La nature a sélectionné des formes d'antilopes adaptées à la course, ce qui est une caractéristique vitale pour la majorité d’entre elles, exposées à de multiples prédateurs dans les savanes africaines où elles vivent à découvert. Le fait que les jeunes soient capables de marcher très peu de temps après la naissance et de courir est également une conséquence de cette pression de sélection.
8
+
9
+ Antilope serait un emprunt du grec byzantin ἀνθόλωψ d'après Eustache d'Antioche, 336. Le terme serait passé en français avant le Xe siècle (antalopus, antholops, Pierre Damien, av. 1072) puis à l'anglais sous la forme antelope, avant d’être repris en français[2].
10
+
11
+ Le premier groupe comprend les antilopes au sens strict, et compte une vingtaine d'espèces. Ce sont des animaux agiles à la silhouette élancée, sveltes avec de longues pattes fines et à la course très rapide, légère. Elles habitent les paysages de savanes et les plaines. Elles ont de grands yeux doux, une fourrure de couleur fauve, plus claire sur le ventre, et l'extrémité de la queue noire. Les mâles sont plus grands et forts que les femelles et portent des cornes annelées, droites, en S, en lyre ou en spirale mais toujours plus fines et plus courtes chez les femelles.
12
+
13
+ Ces antilopes ont pour représentants en Afrique les bondissantes gazelles et le petit koudou, et en Inde l'antilope cervicapra et l'antilope Nilgaut.
14
+
15
+ La définition des espèces auxquelles on peut attribuer le terme antilope est assez vague.
16
+
17
+ Au sens strict ce sont les genres de la sous-famille des :
18
+
19
+ Mais souvent on peut désigner comme antilopes d'autres membres de sous-familles proches comme :
20
+
21
+ Voire des espèces de la sous-famille des bovins :
22
+
23
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/2770.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,242 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ République d'Irak
2
+
3
+ (ar) جمهورية العراق / jumhūriyyatu l-ʿirāq
4
+
5
+ (ku) كۆماری عێراق / Komarê ʿIraq
6
+
7
+ 33° 20′ 26″ N, 44° 25′ 03,6″ E
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ L’Irak[N 1] ou l'Iraq, en forme longue la république d'Irak[N 2], est un pays du Proche-Orient, situé au nord de la péninsule arabique. L’Irak, terme qui vient du persan Eraq et signifie littéralement « basse terre », est parfois appelé « le pays des deux fleuves » en arabe (بلاد الرافدين / bilād ar-rāfidayn), en référence au Tigre et à l'Euphrate. Bagdad en est la capitale et la plus grande ville.
12
+
13
+ D’une superficie de 435 052 km2, cet État a pour voisin la Turquie au nord, l’Iran (Province du Kurdistan) à l'est, le Koweït au sud-est, l’Arabie saoudite au sud-sud-ouest, la Jordanie à l'extrême ouest et la Syrie au nord-ouest. L’Irak détient les quatrièmes plus grandes réserves de pétrole, et il est membre de l’OPEP.
14
+
15
+ L’Irak actuel couvre une grande partie de la Mésopotamie, berceau de grandes civilisations parmi les plus anciennes. C’est sur les berges du Tigre, passant par Bagdad, que l’écriture est née, il y a 5 000 ans. Aux époques achéménide, parthe et sassanide, le territoire de l’Irak (l'empire sémite de Babylone) est intégré à l’Empire perse, formant, peu avant sa conquête par les Arabes (au IIIe siècle par la tribu des Banu Lakhm) et son islamisation, la province sassanide du Khvarvaran.
16
+
17
+ Ce territoire fit longtemps partie de l’Empire ottoman. Il fut occupé par le Royaume-Uni après la Première Guerre mondiale, puis placé sous un régime de Mandat de la Société des Nations. Durant la période du Mandat britannique de Mésopotamie, l’occupant britannique fit face en 1920 à une violente insurrection. Proclamé en 1921, le Royaume d'Irak obtint sa pleine indépendance en 1932. La monarchie dure jusqu'en 1958, puis plusieurs gouvernements se succèdent par des coups d'État, l’Irak oscillant entre les influences antagonistes occidentales et anti-occidentales dans le contexte de la guerre froide. Le parti Baas prend de plus en plus d’importance et permet l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein en 1979.
18
+
19
+ Depuis, l’Irak a connu trois guerres meurtrières, des répressions sanglantes (dont celles des Kurdes et des chiites) et plus de dix ans d’embargo. Son régime, fondé à la fin des années 1960 par le Baas, a été aboli par l’invasion de la coalition menée par les États-Unis en 2003. Ce régime, en dépit de son caractère dictatorial présent dans la majorité des États du Moyen-Orient, semble avoir été populaire chez la plupart des sunnites, traditionnellement nationalistes, mais minoritaires au sein de la population irakienne. Depuis l’invasion, l’Irak a été de facto sous tutelle de la coalition internationale, les Kurdes ont obtenu l’autonomie d’une région au nord du pays, la laïcité a disparu et la politique a été dominée par les affrontements intercommunautaires, ponctués de nombreux attentats et cause de l’émigration des minorités chrétiennes.
20
+
21
+ Le gouvernement est actuellement dirigé par Mohammed Taoufiq Allaoui, à la tête d'une coalition dominée par les partis chiites. Dans un effort de répartition des rôles entre les trois principales communautés, l'exécutif est partagé entre trois personnes : le président Barham Salih est kurde, le Premier ministre est chiite, et le président du parlement sunnite. Chacune de ces têtes est entourée de deux adjoints, appartenant aux deux autres communautés. On note l'influence déterminante de deux personnalités religieuses issues de la communauté chiite : l’ayatollah Ali al-Sistani et Moqtada al-Sadr.
22
+
23
+ L'Irak, terme qui vient du perse erak qui signifie littéralement « basse terre », est parfois appelé Bilad ar-Rafidain, littéralement « le pays des deux fleuves ». Pourtant, étymologiquement, l'Eraq (ou Irak) veut dire plutôt Iran bas ou bas Iran, mot qui désigne en persan Mian do Roodan (entre deux fleuves). En opposition avec une région iranienne qui se trouve dans le nord de l'Iran (à l'époque antique, situé dans le nord-ouest de l'Iran), près de Téhéran : Arak, qui signifie Iran Centre, - tout en considérant que ce centre se situe dans le nord-ouest de l'Iran dans l'Antiquité[4].
24
+
25
+ Dans la tradition arabe, son étymologie est souvent associée au mot arabe araqa qui signifie fertile. En arabe, le mot irak (عراق) peut signifier bord, bordure ou encore escarpement.
26
+
27
+ En français deux graphies sont correctes pour ce pays :
28
+
29
+ L’Irak est le berceau de la civilisation sumérienne (IIIe millénaire av. J.‑C.), civilisation qui a inventé le plus ancien système d’écriture connu, le cunéiforme, et qui maîtrisait à un haut niveau les techniques d’irrigation.
30
+
31
+ L’histoire de l’Irak commence avec les cités-États de Mésopotamie, en particulier Uruk, Ur et Babylone. La région est ensuite dominée par les Hittites, puis par les Assyriens, et par les Mèdes.
32
+
33
+ En 586 avant l'ère commune, Nabuchodonosor II, souverain de Babylone, y déporte, après la prise de Jérusalem, 20 000 Juifs [réf. nécessaire] qui forment le noyau de la plus vieille diaspora juive au monde.
34
+
35
+ Les vallées du Tigre et de l’Euphrate appartiennent ensuite à une succession d'empires : empires achéménide (qui apportent le zoroastrisme, religion encore présente dans certaines provinces), grec (à travers les conquêtes d’Alexandre le Grand), sassanide, musulmans (Omeyyades, Abbassides). À l’époque pré-islamique, cette région porte le nom de Khvarvaran, qui est une des provinces de l’empire sassanide. Le nom Irak dérive du terme persan Erak, qui signifie « bas-Iran »[12].
36
+
37
+ Avec l'invasion arabe, au VIIe siècle, Bagdad devient la capitale du califat islamique et une des plus grandes villes du monde, au grand rayonnement intellectuel.
38
+
39
+ La Mésopotamie passe sous le contrôle mongol au XIIIe siècle.
40
+
41
+ À partir du XVIe siècle, l'Empire ottoman contrôle le territoire.
42
+
43
+ Au cours de la Première Guerre mondiale, l’Irak est conquis par les Britanniques et est déclaré indépendant de l’Empire ottoman le 1er octobre 1919.
44
+
45
+ Le 25 avril 1920, la Société des Nations (ancêtre de l’ONU) confie un mandat au Royaume-Uni pour administrer la Mésopotamie. Le Mandat britannique de Mésopotamie, durant lequel la monarchie irakienne est proclamée, assure la transition du pays vers l'indépendance. Un mois plus tard, l'administration britannique doit déjà faire face à une importante révolte. Le clergé chiite est durement réprimé, ce qui le conduit à retourner à son apolitisme premier.
46
+
47
+ Face au repli et au déclin de leur clergé, les chiites irakiens se rallient en nombre à des courants socialisants et laïcs à partir de la fin des années 1930. Très bien structuré et très actif sous la monarchie, le Parti communiste tient un rôle important dans les protestations des paysans qui demandaient des droits et qui s’opposaient aux mesures de répression de la part des propriétaires terriens, Les habitants des nouveaux quartiers populaires de Bagdad, qui se construisent sous la pression de l'exode rural, s’intéressent rapidement aux idées d’égalité et de justice que prône le Parti communiste[13].
48
+
49
+ Le Royaume d'Irak devient réellement indépendant le 3 octobre 1932, même si les Britanniques y conservent des bases militaires. Le coup d’État républicain de 1941 est soutenu activement par le Troisième Reich. Il installe le gouvernement de Rachid Ali al-Gillani au pouvoir. Les Britanniques interviennent pour rétablir la monarchie[réf. nécessaire]. Les forces britanniques s'arrêtent aux portes de Bagdad pour permettre au régent, l'émir Abdullah, de rentrer le premier dans la ville.
50
+
51
+ Pendant ce temps, les partisans de Rachid Ali al-Gillani lancent un pogrom contre la communauté juive qui, outre les pillages et les viols, fait 135 à 180 victimes juives et plus de 500 blessés[14]. Cinq des instigateurs du coup d'État furent pendus et de nombreux autres emprisonnés dont Khairallah Talfah, un oncle de Saddam Hussein[15]. Après la proclamation de l'État d'Israël, la communauté juive irakienne d'environ 125 000 personnes se réfugie massivement en Israël, à la suite du climat d'insécurité qu'elle subit alors en Irak.
52
+
53
+ En 1946, d'importantes grèves secouent Kirkouk. Les protestataires dénoncent les conditions de travail, mais également la domination britannique sur l’entreprise pétrolière. Les chefs politiques des partis progressistes sont emprisonnés. En 1948, lorsque le gouvernement signe un nouveau traité d’alliance avec le Royaume-Uni, des manifestations massives se produisent. La monarchie perd pendant quelques jours le contrôle des rues. La loi d’état d’urgence est aussitôt appliqué et Nouri Saïd, vétéran de la monarchie qui a déjà assumé de nombreuses fois la direction du gouvernement, revient au pouvoir et verrouille la scène publique autour de lois anticommunistes. Le secrétaire général du Parti communiste irakien, Youssouf Salman, est pendu et les journaux sont censurés. Dès 1954, appartenir au Parti communiste entraine la déchéance de nationalité[16].
54
+
55
+ L'immense pauvreté des campagnes pousse nombre de paysans à rejoindre les banlieues urbaines et entraine quelques tensions sociales. Dans le contexte de la guerre froide, le Royaume d'Irak entre dans le pacte de Bagdad en 1955 et se lie aux États-Unis. L'alliance du gouvernement avec les États occidentaux favorise le développement de l'armée[16].
56
+
57
+ Le 14 juillet 1958, la monarchie hachémite est renversée et le général Kassem prend le pouvoir par un coup d’État. Le Comité des officiers libres proclame la République lors du premier coup d’État du parti Baas, parti de la Renaissance arabe et socialiste, allié avec un groupe d’officiers nationalistes. Le nouveau gouvernement bénéficie du soutien des exilés kurdes (dont il avait permis le retour) et du Parti communiste. Nombre de réformes sont adoptées dans les semaines qui suivent : réforme agraire, aides aux familles pauvres, plans urbains, etc[16]. Le gouvernement comprend Naziha al-Dulaimi, la première femme ministre de l'histoire de l'Irak et du monde arabe. Elle participe également à l'élaboration de la loi civile de 1959 sur les affaires civiles, qui est très en avance sur son temps dans la libéralisation des lois sur le mariage et l'héritage au profit des femmes irakiennes[17].
58
+
59
+ 11 septembre 1961 : nouvelle révolte kurde en Irak. L'insurrection s'amplifie au fil des années. Le régime militaire d'Aref, issu du coup d'État de 1963, ne parvient pas à l'écraser militairement. En 1964, un cessez-le-feu est signé ; il est refusé par une partie du mouvement kurde. La révolte reprend en 1965.
60
+
61
+ Le 8 février 1963 : les militants du Baas renversent le gouvernement du général Abdel Karim Kassem. Saddam Hussein, qui poursuivait des études de droit au Caire, revient en Irak et devient, à 26 ans, secrétaire général du parti.
62
+
63
+ Le 18 novembre 1963, la révolution du Baas est renversée par Abdula salam Arif, qui s'installe au pouvoir et fait arrêter et éliminer plusieurs têtes dirigeantes du parti Baas soupçonnées de comploter contre lui. Saddam Hussein est arrêté et emprisonné. Pendant ces années de détention, il sera torturé et interrogé par la police du régime en place.
64
+
65
+ En 1965, Saddam Hussein, toujours en prison, est élu membre du commandement panarabe du parti Baas. Lentement, il accroît son influence et dirige des coups d'éclat tels que l'évasion de plusieurs membres du parti Baas, après avoir gagné la sympathie des geôliers.
66
+
67
+ Le 14 avril 1966, après la mort accidentelle ou criminelle du colonel Abdula salam Aref, son frère, le maréchal Abd al-Rahman Aref s'impose en tant que président de la République d'Irak.
68
+
69
+ Le 17 juillet 1968 : second coup d’État baassiste. Saddam Hussein rejoint à Bagdad son cousin le général al-Bakr, chef du Baas et nouveau président de la République.
70
+
71
+ Le 11 mars 1970 : accord kurdo-irakien sur l'autonomie du Kurdistan. Il prévoit une participation des Kurdes aux instances suprêmes de l'État et un recensement destiné à délimiter la région autonome. Des institutions autonomes sont censées être mises en place dans un délai de quatre ans. Pendant cette période de « ni guerre, ni paix », l'URSS commence à soutenir l'Irak, tandis que l'Iran, conseillé par Washington, apporte son aide aux Kurdes.
72
+
73
+ En 1970 une nouvelle constitution est adoptée, renforçant notamment les droits des femmes : les droits de vote et d'éligibilité leur sont reconnus, ainsi que l'accès à l'éducation et à la propriété[18].
74
+
75
+ Le 9 avril 1972 : traité d'amitié et de coopération entre l'URSS et l'Irak.
76
+
77
+ Le 1er juin 1972 : Saddam Hussein nationalise le pétrole irakien.
78
+
79
+ En mars 1974, Bagdad promulgue unilatéralement une « loi sur l'autonomie du Kurdistan » ; très en retrait sur les accords de 1970, elle est rejetée par les Kurdes. La révolte reprend et revêt la forme d'une guerre généralisée.
80
+
81
+ Le 5 mars 1975 : Accord d'Alger entre le Chah et Saddam Hussein. L'Iran obtient gain de cause sur les différends frontaliers qui l'opposent à l'Irak et retire son appui aux Kurdes. La révolte s'effondre pour reprendre sous la forme de guérilla en 1976.
82
+
83
+ Le 6 septembre 1975 : Jacques Chirac, alors Premier ministre, fait visiter Cadarache à Saddam Hussein, alors vice-président irakien.
84
+
85
+ Le 6 avril 1979 : sabotage du double cœur d'Osirak dans le hangar no 3 des Constructions Navales et Industrielles de la Méditerranée, à La Seyne-sur-Mer. Le « groupe écologiste français » revendique l'attentat, mais le Mossad est suspecté[19],[20]
86
+
87
+ Le 16 juillet 1979, Saddam Hussein met Hassan al-Bakr à la retraite. Ce même jour, date d'anniversaire de la révolution de 1968, Saddam Hussein accède à la présidence à l'âge de 42 ans. Rompant avec le Parti communiste, il procède à des purges massives au sein du Parti Baas - un parti nationaliste arabe, laïc et socialiste, dont tous les dirigeants sont originaires de la ville de Tikrit - et renoue avec les monarchies du Golfe ainsi qu’avec les pays occidentaux. Le pouvoir de Saddam Hussein s'est donc constitué au départ autour de l'idéologie baasiste, relativement laïque et républicaine. Par ailleurs, il considère l'Islam comme une composante essentielle de la culture arabe.
88
+
89
+ Le 30 novembre 1979 : à la suite de nombreuses ingérences du gouvernement révolutionnaire iranien sur le territoire irakien visant à déstabiliser et renverser le régime de Saddam Hussein, jugé « impie » par Khomeyni, - lequel avait pourtant bénéficié de son hospitalité pendant près de quatorze ans -, le gouvernement irakien demande une révision des traités signés en 1975, ce que refuse le gouvernement iranien. En 1980, Bagdad prend l’initiative militaire : il veut récupérer le Chatt al-Arab et le Khouzistan iranien. De plus, il veut mettre un point final à la révolution islamique, qu’il juge prête à tomber et qui menace directement la stabilité du pays. Saddam Hussein voyant que les forces armées iraniennes sont affaiblies par la révolution islamique, en profite pour déclencher la guerre.
90
+
91
+ Le 22 septembre 1980, contrairement à ce que pense Saddam Hussein, l’Iran offre une résistance surprenante, et une guerre de tranchée de huit ans s’engage. L'Irak utilise pendant cette guerre des armes chimiques, mais aussi des armes plus conventionnelles. Le conflit change certaines alliances établies depuis très longtemps au Proche-Orient. Le 7 juin 1981, vers 17 heures 30, a lieu l'opération Opéra : l'aviation israélienne avec 14 chasseurs bombardiers F-16 Falcon détruit le réacteur nucléaire irakien Osirak en cours de construction avec l'aide de la France, ainsi que les laboratoires et le réacteur nucléaire irakiens situés à Al Tuwaïtha, à une vingtaine de kilomètres de Bagdad. Il s'agissait d'un réacteur expérimental acheté en France par l'Irak, et géré grâce à la collaboration ouverte de la France et de l'Italie, et aussi grâce à la non-hostilité des États-Unis.
92
+
93
+ Les 17 et 18 mars 1988, Saddam Hussein ordonne à l’armée d’utiliser l’arme chimique contre la ville kurde de Halabja. Le 18 juillet 1988, Téhéran accepte la résolution de l’ONU sur le cessez-le-feu et le retour aux frontières. Le 8 août 1988, l'annonce officielle de la fin de la guerre est émise. Le conflit a fait un million de morts et des centaines de milliers de blessés.
94
+
95
+ Au cours de l’été 1990, les finances de l'État sont au bord de la banqueroute. Le Koweït exige le remboursement immédiat de la dette contractée par l’Irak et commence à se rembourser en exploitant le gisement de Rumaila qui s’étend sur les deux territoires. Il porte ainsi préjudice à l’Irak, sorti de la guerre avec une dette extérieure de plus de 70 milliards de dollars, dont 40 dus au Koweït et à l'Arabie Saoudite. Saddam Hussein pense sortir de l’impasse en se « ré-annexant » le territoire koweïtien qui, sur la base des frontières tracées en 1922 par le proconsul britannique Sir Percy Cox, barre l’accès de l’Irak au Golfe. Washington laisse croire à Bagdad qu’il veut rester en dehors du contentieux ; l’ambassadrice des États-Unis à Bagdad, April Glaspie, assure Saddam Hussein que les États-Unis désirent avoir les meilleures relations avec l’Irak et n’entendent pas interférer dans les conflits inter-arabes. L'Irak envahit le Koweït. Commence alors la guerre du Golfe, menée sous l'égide de l'ONU. Des insurrections éclatent dans plusieurs régions chiites étalées dans le temps. L’ONU vote un embargo qui dura douze ans. Selon un rapport du Conseil économique et social des Nations unies, il cause entre 500 000 et 1,5 million de morts, dont une majorité d'enfants[21]. Cependant ces chiffres sont contestés ; l'ONU réfute par la suite ses propres enquêtes qui, selon un rapport du London School of Economics — rédigés par les chercheurs Tim Dyson et Valerie Cetorelli et publié en août 2017 — se basaient sur des bilans fournis et manipulés par le gouvernement irakien[22].
96
+
97
+ Le 8 août 1990, l’Irak occupe le Koweït : Premières sanctions de l’ONU, conduisant à un embargo et à une coalition de plus de trente pays contre Bagdad.
98
+
99
+ Le 17 janvier 1991, « Tempête du désert » : la coalition internationale, à la demande de l'ONU, intervient militairement en Irak et au Koweït. Objectif : la destruction du potentiel militaire et de l'infrastructure économique de l'Irak, ainsi que l'évacuation du Koweït. Pendant 43 jours l’aviation américaine et alliée effectue, avec 2 800 avions, plus de 110 000 sorties, larguant 250 000 bombes, dont celles à fragmentation qui diffusent 10 millions de sous-munitions, quantitativement autant que l'Allemagne pendant toute la Seconde Guerre mondiale. À la suite de ces bombardements, des milliers de familles sont forcées de fuir le pays. Plus de 100 000 soldats irakiens ont été tués et 20 000 victimes civiles ont péri sous les bombardements[23]. Le 26 février 1991, Saddam Hussein annonce son retrait du Koweït. Les combats cessent le 28 février.
100
+
101
+ Le 3 avril 1991, la résolution 687 du Conseil de sécurité de l'ONU fixe un cessez-le-feu définitif et impose à l'Irak, notamment, l'élimination de toutes ses armes de destruction massive. Création de la Commission spéciale des Nations unies chargée du désarmement, l'Unscom. Le 5 avril 1991, après l'insurrection kurde dans le Nord irakien et chiite dans le Sud, le Conseil de sécurité adopte la résolution 688 qui condamne la répression des populations civiles irakiennes et appelle à une aide humanitaire. Le 20 décembre 1991, L'ONU décide de maintenir l'embargo total contre l'Irak.
102
+
103
+ Le 14 avril 1995, la résolution 986, dite « pétrole contre nourriture », autorise Bagdad pour des raisons humanitaires à procéder à des ventes limitées de pétrole. En octobre 1998, Bagdad décide de rompre totalement la coopération avec l'Unscom, affirmant qu'il n'a plus aucun espoir de voir l'ONU recommander une levée des sanctions. Bill Clinton lance en décembre, et sans mandat de l'ONU, l'opération Desert Fox
104
+
105
+ pour obliger Bagdad à coopérer. Dans les années suivantes, les États-Unis et la Grande-Bretagne lancent des opérations quotidiennes dans les zones d'exclusion aérienne.
106
+
107
+ Le 20 mars 2003 : l’Irak est attaqué par une coalition alliée des États-Unis et du Royaume-Uni, sans mandat de l'ONU et soutenue par plusieurs dizaines de pays dont le Japon, la Corée du Sud, la Pologne, l’Espagne et l’Italie. Le régime de Saddam Hussein est renversé trois semaines après l’entrée des troupes de la coalition dans le pays. Cette deuxième guerre du Golfe s’achève officiellement le 1er mai 2003. Le pays est ensuite occupé par la coalition.
108
+
109
+ Le 28 juin 2004 : le pouvoir a été remis entre les mains d’un gouvernement intérimaire, au pouvoir inexistant, dirigé par Iyad Allaoui. Ce transfert concerne aussi bien l'autorité civile que militaire. Les troupes de la coalition doivent "demander" l'autorisation du gouvernement irakien avant toute opération militaire offensive[24] ; toutefois, seule l'armée américaine et, jusqu'en 2007, les troupes britanniques, participent à de telles opérations. (Tous les contingents étrangers en Irak, à l'exception de celui des États-Unis et, à une certaine époque, du contingent britannique, ne peuvent se servir de leurs armes qu'en état de « légitime défense »).
110
+
111
+ Le 30 janvier 2005 ont lieu les premières élections réellement démocratiques de l'histoire du pays, dans un climat de terreur. Les chiites et kurdes d’Irak se sont malgré tout massivement rendus aux urnes, malgré des menaces terroristes. Le 6 avril 2005, l’Irak s'est choisi pour la première fois de son histoire un président kurde, Jalal Talabani.
112
+
113
+ Le 22 février 2006[25],[26], un attentat contre le sanctuaire Al-Askari à Samarra, un des hauts lieux saints du chiisme irakien, provoque une vague de représailles et le début de la première guerre civile irakienne, entre les groupes insurgés sunnites et chiites[27].
114
+
115
+ Le 30 décembre 2006, Saddam Hussein est exécuté à Bagdad, le jour de l'Aïd al-Adha par pendaison pour crimes contre l'humanité, à la suite d'une procédure judiciaire, « supervisée » ou « dirigée » par les autorités américaines (le procès se déroula sans avocat pour l'accusé, les trois avocats devant assurer sa défense ayant tour à tour été assassinés dans les premiers jours du procès, et Saddam Hussein ayant refusé les avocats commis d'office qui lui avaient alors été proposés en remplacement par le Tribunal spécial irakien). Ces deux « incidents », s'ajoutant à celui de la diffusion des photographies de Saddam Husein que les Américains avaient prises lors de sa « capture » et qui avaient été « très diversement perçues » en Irak, ont beaucoup contribué à déterminer l'attitude finale des sunnites vis-à-vis de l'occupant et du nouveau régime).
116
+
117
+ Des années après la fin officielle de la guerre, le gouvernement de l’Irak est très fragile. Les violences sont quotidiennes, résultant des attaques de soldats et de convois de l'armée américaine par des insurgés, de la guerre civile entre les chiites, sunnites baassistes et les sunnites salafistes, et entre le pouvoir en place et des groupuscules islamistes qui opéreraient actuellement en Irak, tels qu'Ansar el sunna, ou Al-Qaïda.
118
+
119
+ À partir de fin 2008, les États-Unis se désengagent progressivement en finançant notamment les milices sunnites Sahwa afin d'affronter l'État islamique d'Irak et commencent à se retirer à partir du 30 juin 2009, date à laquelle la première guerre civile irakienne prend fin[28],[29].
120
+
121
+ Les violences enregistrent une nette diminution : 2010 serait l'année la moins meurtrière pour les civils irakiens 3 976 morts depuis le début de la guerre. À Bagdad, où l'on enregistrait en moyenne un attentat toutes les deux semaines en 2006 ou en 2007, les attaques terroristes se font moins fréquentes, même si la communauté chrétienne a connu un « décembre noir » en 2010. Même si les menaces d'attentats ou de kidnappings planent toujours sur la capitale irakienne, les fêtards s'enhardissent de plus en plus tard dans les rues, en dépit des couvre-feux.
122
+
123
+ Le 18 décembre 2011, les derniers soldats américains quittent l'Irak, mettant fin à la guerre d'Irak. Ne reste qu'un contingent chargé de protéger l'ambassade américaine, et une centaine d'instructeurs pour l'armée irakienne. Faute d'accord d'immunité avec le gouvernement irakien, aucune force antiterroriste ne reste sur place.
124
+
125
+ L’échec des négociations avec le premier ministre Nouri al-Maliki sur l'immunité des soldats américains font que le Pentagone a abandonné l'idée d'une force antiterroriste permanente sur le sol irakien.
126
+
127
+ Le 30 décembre 2013, une insurrection de tribus sunnites éclate dans la province d'Al-Anbar et engendre la seconde guerre civile irakienne[30],[31]. Des djihadistes créent l'État Islamique (EI) à cheval sur l'est de la Syrie et l'ouest de l'Irak et persécutent des chrétiens et des yézidis qui sont obligés de fuir au Kurdistan.
128
+
129
+ Les tensions sont toujours extrêmement présentes surtout à cause du conflit entre la Turquie et les Kurdes ou de Daesh qui organise toujours des guérillas et des attentats.
130
+
131
+ Jusqu'en 2003, l'Irak était officiellement une république depuis le début des années 1960, gouvernée par Saddam Hussein depuis le 16 juillet 1979.
132
+
133
+ L'attaque menée par les États-Unis et le Royaume-Uni soutenue par plusieurs dizaines de pays a entraîné le renversement du gouvernement de Saddam Hussein et la présence des armées étrangères coalisées.
134
+
135
+ D'avril 2005 à mai 2006, le pouvoir est détenu par le gouvernement de transition dirigé par le chiite Ibrahim al-Jaafari. Jalal Talabani, le nouveau président irakien intérimaire, est un important dirigeant kurde, favorable à la scission de l'Irak en trois entités distinctes, idée considérée comme totalement inacceptable par la minorité sunnite. Les chiites ont toutefois une position intermédiaire, préférant quant à eux créer un État fédéral.
136
+
137
+ Le scrutin du 30 janvier 2005 proposait l'élection d'une assemblée nationale constituante, composée de 275 sièges. La journée du vote fut marquée par des attentats ayant tué 36 personnes dont 30 civils. Le taux de participation s'établit à 58 % (8 456 266 votants).
138
+
139
+ La Commission de rédaction de la Constitution, qui a écrit la loi fondamentale de l'Irak avant le 15 août 2005, réunit 55 membres dont 25 sunnites. Elle est proposée à l'approbation du peuple le 15 octobre 2005 : 61 % des citoyens ont participé à cette consultation démocratique, malgré les tentatives d'intimidation qui ont fait quatre morts dans tout le pays. Les résultats sont connus le 24 octobre 2005 : la Constitution est acceptée par 78 % des suffrages exprimés.
140
+
141
+ Une fois la constitution approuvée, l'élection de la chambre basse (Conseil des représentants), en décembre 2005 devait mettre en place une assemblée nationale permanente et un gouvernement qui ne soit plus de transition.
142
+
143
+ Les élections de décembre 2005 sont marquées par la victoire de l'Alliance irakienne unifiée, et un taux de participation de près de 80 %. En mai 2006, Nouri al-Maliki est investi Premier ministre à la tête d'un gouvernement de coalition. Le mandat des députés est de 4 ans et devait se terminer fin 2009.
144
+
145
+ Les élections législatives de 2010 sont marquées par un taux de participation de près de 63 %, malgré des menaces d'attentats contre les bureaux de vote, et une série d'attentats faisant 40 morts le jour du scrutin. Les résultats montrent l'importante remontée des sunnites par la victoire de la coalition laïque du Mouvement national irakien (25,8 %), suivie de près par la Coalition de l'État de droit du Premier ministre Nouri al-Maliki (25,7 %), et le déclin relatif de l'Alliance irakienne unifiée (19 %).
146
+
147
+ D’une superficie de 437 052 km2 (dont 4 910 km2 d'eau), il partage ses frontières terrestres de 3 650 km avec la Turquie (352 km), l’Iran (1 458 km), le Koweït (240 km), l’Arabie saoudite (814 km), la Jordanie (181 km) et la Syrie (605 km).
148
+
149
+ L’Irak est majoritairement composé de plaines, désertiques dans la partie occidentale du pays, fertiles à l’est de l’Euphrate et du Tigre ; des marais bordent, au sud, la frontière iranienne ; une zone de montagne s’étend au nord-est le long des frontières avec la Turquie et l’Iran.
150
+ Le climat est désertique à l’ouest, chaud et humide dans la partie est. Le Nord possède un climat montagnard avec des hivers froids et enneigés et des étés cléments du fait de l’altitude.
151
+
152
+ Le pays est dominé par la vaste plaine de la Mésopotamie où coulent, en direction du Golfe persique, le Tigre (1 718 km dont 1 419 en Irak) et l'Euphrate (2 330 km dont 1 200 en Irak).
153
+
154
+ Le Nord est occupé par les hautes montagnes du Kurdistan qui, avec des sommets dépassant ou approchant les 3 000 mètres (Cheekha Dar, Halgurd, Shax-î Ḧesarost, ce dernier atteignant 2 874 mètres) prolongent le Taurus turc ou le Zagros iranien.
155
+
156
+ Les plateaux steppiques s'abaissent en pente douce vers la Mésopotamie. Aux confins de la Turquie et de la Syrie, le plateau de la Chamiyé est coupé par l'Euphrate qui est bordé par des talus abrupts ('irâq). En aval de Hit et de Samara, les vallées du Tigre et de l'Euphrate forment une large plaine alluviale : la Mésopotamie proprement dite. Aux environs de Bagdad, les deux fleuves se rapprochent puis s'étalent dans une basse plaine marécageuse, avant de former le Chatt-al-Arab débouchant sur le Golfe persique par un vaste delta. La violence des crues a rendu nécessaire la construction de barrages qui distribuent les surplus d'eau par exemple vers le lac Habbaniyya, vers des dépressions, des réservoirs artificiels, des canaux, afin de mettre villes et campagnes à l'abri des inondations.
157
+
158
+ L'Irak est vulnérable face au changement climatique. Une augmentation d’un mètre du niveau des mers forcerait à l’exil les deux millions d’habitants de Bassorah, tandis qu’une augmentation de trois mètres irait jusqu’à 150 kilomètres à l’intérieur des terres et submergerait des millions d’autres personnes dans un marais géant. La Banque mondiale prévoit une baisse de près de 10 % des précipitations annuelles d’ici 2050, ce qui aggraverait les problèmes d’évaporation et ferait basculer l’Irak de la précarité dans une véritable crise de l'eau[32].
159
+
160
+ Cette liste de subdivisions a été établie en 1976.
161
+
162
+ Le PIB par habitant s’élève en 2017 à 4 990 dollars, contre 7 000 dollars en 1990[33].
163
+
164
+ L'économie du pays a surmonté les conséquences immédiates de l’invasion et connaît, après l'effondrement total de celle-ci en 1991, davantage aggravée par l'embargo, une croissance prometteuse, malgré les innombrables difficultés actuelles avec 17 % de croissance en 2005 et une estimation de 13 % de croissance en 2006[34] :
165
+
166
+ Le nombre d'entreprises privées en Irak est passé de 8 000 en 2003 à 35 000 en 2006, bien que le taux de chômage n'ait pas sensiblement varié (plus de la moitié des Irakiens sont soit au chômage, soit en sous-emploi). Une moyenne de 60 sociétés est créée chaque semaine[35].
167
+
168
+ Le pétrole est la principale ressource du pays, avec une production en novembre 2006 de 2,05 millions de barils par jour, malgré l'insécurité ; soit : 41 milliards de dollars de revenus pétroliers et des concessions étrangères pour 2006. Ceci fait alors de l'Irak le sixième plus gros producteur au sein de l'OPEP. En 2008 la production a retrouvé son niveau du temps de l'embargo (2,4 millions de barils par jour en mars, et 2,9 millions espéré fin 2018)[36]. En 2004, ses réserves estimées étaient de 115 milliards de barils (chiffres suspects selon quelques spécialistes (voir Pic pétrolier). Classé quatrième après l'Arabie saoudite, le Venezuela et l'Iran en termes de réserves, ce pays a pris la deuxième place au palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010, derrière l'Arabie saoudite, mais devant l'Iran et les Émirats.
169
+
170
+ Début 2019, selon l'AIE le pays est 5e producteur et exportateur mondial, et le 2e producteur au sein de l'OPEP[37]. Sa capacité de production serait de 4,6 Mb/j, mais en mars 2019, seuls 3,4 Mb/j ont été exportés, afin de soutenir le cours du pétrole (qui pourrait aussi remonter à cause des sanctions américaines sur le pétrole iranien)[37]. Toujours selon l'Agence, si les investissements étrangers se font, si une stabilité géopolitique du pays le permet et que le pays gère ses pénuries d'eau, il pourrait devenir en 2030 le 4e producteur mondial de pétrole en produisant alors environ 6 millions de barils/jour, dont 4,4 destinés à l'export[37].
171
+
172
+ Sa population adopte rapidement et avec enthousiasme les techniques de communication modernes, également utilisées par les insurgés et les terroristes (4,5 millions d’abonnés au téléphone – fixe et mobile – en août 2005 contre 833 000 avant l’invasion ; 147 000 abonnés à Internet en mars 2005 contre 4 500 en 2002 ; 7,1 millions de téléphone portable fin 2006).
173
+
174
+ Il y a toujours un énorme fossé entre la demande et la production d'électricité (5 000 mégawatts produits pour 9 200 demandés en 2006 ; 6 020 MW produits en mai 2009[38]) avec l'immense augmentation de cette dernière depuis 2003, date à laquelle cette production était pratiquement tombée à zéro par suite des bombardements alors qu'elle était de 4 000 MW avant guerre.
175
+
176
+ Le chômage touche en 2006 officiellement de 13,4 à 18 % de la population, et le sous-emploi en touche encore 30 % ; cela pousserait un nombre non négligeable d'Irakiens à travailler plus ou moins régulièrement pour différents groupes armés, indépendamment de leurs propres convictions politiques (les membres permanents de ces groupes armés ne réaliseraient pratiquement pas d'actions à caractère militaire ou terroriste par eux-mêmes, étant avant tout des "financiers", la location des armes et la vente des munitions se faisant pas d'autres réseaux, moins "nobles", susceptibles d'alimenter dans certains cas des factions rivales, ce qui rendrait la détection et le démantèlement de ces réseaux extrêmement difficiles ; l'importance exacte de cette "économie souterraine" n'est pas connue).
177
+
178
+ Malgré la rente pétrolière, près d'un Irakien sur quatre vit sous le seuil de pauvreté de 2,20 dollars par jour[réf. nécessaire].
179
+
180
+ L'inflation devrait reculer selon les économistes américains, elle est passée de 32 % en 2006 à 17 % en 2007 et 10 % en 2008[39] contre 120 % en 2001[40].
181
+
182
+ Les lois sociales du régime baasiste n'ont pas été modifiées, à l'exception de celles qui touchent à la laïcité. La Confédération générale des syndicats, syndicat unique dans le (petit) secteur privé, a été interdite et a été remplacée dans ce rôle par la Fédération irakienne des syndicats, seule reconnue par l'État. Cette fédération est également présente dans le secteur public, bien que les syndicats y soient toujours légalement interdits. Le principal syndicat libre, interdit, est la Fédération des comités et syndicats de travailleurs d'Irak. Il existe également des syndicats de branches autonomes, également interdits, notamment chez les enseignants et dans le secteur pétrolier.
183
+
184
+ La population de l'Irak lors de sa création en 1920 est estimée à 3 millions d'habitants, les estimations actuelles sont 38 146 025 habitants en juillet 2016 selon le The World Factbook de la CIA[41]. En 2009, le Fonds monétaire international estimait sa population à 31 234 000[42].
185
+
186
+ Un recensement devait avoir lieu en octobre 2009 (le premier depuis 22 ans) mais il a été reporté à une date ultérieure non précisée[44].
187
+
188
+ Le nombre d'Irakiens ayant quitté leur pays à la suite de la guerre d'Irak (depuis 2003) est estimé à deux millions début 2007[45], même chiffre pour l’ambassade de France au Danemark[46] (1,8 million fin 2006)[47].
189
+
190
+ Parmi les ethnies minoritaires : Afro-Irakiens, Ajam (Perses), Arabes des marais, Arméniens, Assyriens, Baha'is, Bédouins, Chaldéens, Chrétiens arabes, Circassiens, Doms, Juifs, Kaka'is, Kurdes, Kurdes Feylis (en), Mandéens, Palestiniens, Roms, Sabéens, Shabaks, Turkmènes, Yezidis...
191
+
192
+ L'Irak est un pays majoritairement musulman. Les chiites constituent la communauté la plus nombreuse, présente surtout dans le sud et dans le quartier de Sadr City à Bagdad. Le représentant le plus important de la communauté chiite est l'ayatollah Ali al-Sistani particulièrement influent depuis le renversement du gouvernement de Saddam Hussein[48].
193
+
194
+ Les sunnites sont présents quant à eux dans le centre (région de Bagdad ainsi qu'en Assyrie), auxquels il faut rajouter des groupes plus ou moins nombreux yézidites et mandéistes.
195
+
196
+ Les chrétiens (notamment la communauté chaldéenne), estimés à plus d'1 million avant 2003, sont depuis l'objet de nombreuses persécutions, et les deux tiers d'entre eux ont émigré dans la décennie suivante[49], la tendance se poursuivant avec l'émergence de l'État islamique[50].
197
+
198
+ L’athéisme tend à progresser ces dernières années[51].
199
+
200
+ La culture irakienne est fondée sur un grand nombre de juxtapositions à la suite des apports des différentes civilisations qui se sont développées en Irak (sumériennes, assyriennes, ninivites et musulmanes, sans compter les multiples influences perses, grecques, romaines, mongoles, ottomanes, européennes, etc.) ainsi qu'une mosaïque de religions (chrétiennes, juives, et musulmanes, etc.).
201
+
202
+ L'Irak fut au cours de son histoire un carrefour exceptionnel où se créèrent et se rencontrèrent de nombreuses civilisations. Cela apporta de nombreuses superpositions de couches culturelles à cet État.
203
+
204
+ Sa culture est donc imprégnée fortement de cette mosaïque culturelle. Nabuchodonosor apporta une certaine forme de monothéisme. On trouve toujours en Irak des zoroastriens, traces de la lointaine présence perse. Les Arabes apportèrent la religion musulmane, etc.
205
+
206
+ La société irakienne possède différents niveaux de clivages culturels, politiques, religieux et claniques d'une très grande complexité, qu'il est au minimum indispensable de connaître pour pouvoir un peu comprendre l'évolution de la situation dans ce pays.
207
+
208
+ L'Irak moderne du XXe siècle a été très productif intellectuellement et artistiquement : œuvres de M'aruf al-Rusafi et de Jabra Ibrahim Jabra, création des Beaux-Arts par Faiq Hassan en 1939, œuvres révolutionnaires du peintre et sculpteur Jawad Saleem, architectures modernes de Rifat Chadirji, Qahtan Madfai, Qahtan Awni, Jaafar Allawi, Midhat et Ali Madhloom, etc. Creuset du modernisme au Moyen-Orient dans les années 1950, Bagdad a attiré les plus grands architectes internationaux et compte notamment aujourd'hui des réalisations de Walter Gropius, Gio Ponti, Werner March, Le Corbusier, Josep Lluís Sert. Bagdad est aussi la ville natale de l'architecte irako-britannique Zaha Hadid, figure du mouvement déconstructiviste et première femme à obtenir le prix Pritzker en 2004[52],[53],[54],[55].
209
+
210
+ Le système éducatif irakien est dirigé et contrôlé par l’État qui finance en totalité tous les domaines de l’éducation. L’arabe est la première langue d’enseignement dans tous les établissements publics, tandis que le kurde se considère comme la première langue d’enseignement dans les régions kurdes. À Mossoul, l’enseignement du français a commencé en 1991 dans la mesure où les élèves étaient libres de choisir son apprentissage.
211
+
212
+ L'Irak reçoit en 1982 le prix de l'UNESCO pour ses efforts dans la lutte contre l'analphabétisme (le taux d’alphabétisation des femmes, de 87 % en 1986, est alors le plus élevé de la région). Celui-ci s'étend pourtant à nouveau dans les années 1990 en raison du poids des sanctions économiques[18].
213
+
214
+ Selon un rapport de l’UNICEF paru en 2018, la majorité des enfants défavorisés ne reçoivent « aucune aide gouvernementale », ce qui tend à creuser les écarts et les inégalités. En matière d’éducation notamment, où les besoins restent « immenses » après des années de conflit. La moitié des écoles publiques irakiennes nécessitent une sérieuse réhabilitation et le pays aurait besoin de 7 500 écoles supplémentaires. En outre, « une école sur trois fonctionne par quarts multiples, ce qui réduit le temps d’apprentissage des enfants ». 92 % des enfants sont inscrits à l’école primaire, mais seuls un peu plus de la moitié des enfants défavorisés finiront le cycle primaire. L’écart se creuse plus encore dans l’enseignement secondaire et supérieur, « où moins d’un quart obtiennent leur diplôme (23 %), contre les trois quarts des enfants issus de milieux plus aisés (73 %) ». D'autre part, seuls 40 % des enfants sont entièrement vaccinés, et moins de 40 % de la population a accès à l’eau potable à domicile, ce qui expose les enfants à un risque grave de maladies d’origine hydrique[56].
215
+
216
+ L'Irak a pour codes :
217
+
218
+ Sur les autres projets Wikimedia :
219
+
220
+ Asie centrale
221
+
222
+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
223
+
224
+ Asie de l’Est
225
+
226
+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
227
+
228
+ Asie de l'Ouest
229
+
230
+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
231
+
232
+ Asie du Sud-Est
233
+
234
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
235
+
236
+ Asie du Sud
237
+
238
+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
239
+
240
+ Asie du Nord
241
+
242
+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/2771.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,194 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Irlande
2
+
3
+ (ga) Éire
4
+
5
+ (en) Ireland
6
+
7
+ 53° 20′ 36″ N, 6° 16′ 03″ O
8
+
9
+ modifier
10
+
11
+ L'Irlande /iʁ.lɑ̃d/ Écouter (en irlandais : Éire /ˈeːɾʲə/ Écouter ; en anglais : Ireland /ˈaɪəɹ.lənd/ Écouter) est un pays insulaire d'Europe de l'Ouest occupant la majeure partie de l'île d'Irlande dans l'océan Atlantique nord. Elle regroupe 26 des 32 comtés traditionnels de l'île, les six autres formant l'Irlande du Nord, l'une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni.
12
+
13
+ L'Irlande est une république parlementaire dont les deux langues officielles sont l'irlandais et l'anglais. Son hymne national est Amhrán na bhFiann et son drapeau est constitué de trois bandes verticales verte, blanche et orange. Le pays a pour capitale Dublin (en irlandais : Baile Átha Cliath) et a pour monnaie l'euro. L'Irlande est membre de l'Union européenne depuis 1973. Afin de la différencier de l'île d'Irlande, on la nomme parfois « République d'Irlande » (en irlandais : Poblacht na hÉireann et en anglais : Republic of Ireland) mais ce n'est pas son nom officiel[Note 4].
14
+
15
+ Le pays s'étend sur une superficie de 70 273 km2, et sa population s'élève en 2017 à 5 011 102 habitants. La plus grande ville est la capitale Dublin, les autres principales villes étant Cork, Limerick, Galway et Waterford. L'Irlande revendique son identité celtique, si bien que, sur le plan culturel, elle représente habituellement l'île d'Irlande considérée comme l'une des six « nations celtiques »[Note 5]. Le symbole officiel du pays est la harpe celtique (qui figure sur les pièces d'euro), mais le trèfle irlandais est souvent utilisé comme autre symbole, notamment par l'équipe irlandaise de rugby.
16
+
17
+ Colonisée par les Celtes durant la Préhistoire qui constituent quatre royaumes qui donneront naissance aux provinces actuelles (Ulster, Connacht, Munster et Leinster), l'Irlande est christianisée au Ve siècle par saint Patrick. Au Moyen Âge, l'Irlande est envahie par les Anglo-Normands. Cette conquête aboutit à l'union de l'Irlande et de la Grande-Bretagne en 1800. Au XIXe siècle, l'Irlande est ravagée par la Grande famine et connaît une forte émigration vers le Nouveau Monde. Le nationalisme commence à se développer à la fin du siècle, et l'échec du projet de Home Rule aboutit à la guerre d'indépendance irlandaise et à la partition de l'Irlande. Avec le traité anglo-irlandais, l'Irlande accède à l'indépendance en 1922 mais l'Irlande du Nord quitte le nouvel État libre d'Irlande le lendemain de sa création. En 1937, la Constitution républicaine de l'Irlande est adoptée, en 1949, l'Irlande se déclare officiellement république.
18
+
19
+ Adepte de la concurrence fiscale, de la déréglementation et considéré comme un paradis fiscal[3],[4], le pays a connu une forte croissance depuis le début des années 1990 avant de subir l'explosion de la bulle spéculative immobilière et d'être l'un des plus touchés[5] par la crise financière de 2008, ce qui entraîna une crise économique et politique majeure pour le pays jusqu'en 2011. À titre d'exemple, en 2010, son déficit public s'établissait à 32,4 % du PIB et en 2012 le taux de chômage y était supérieur à 15 % de la population active[6]. Le pays a depuis renoué avec la croissance et le PIB a connu une croissance de 7,8 % en 2015, soit le niveau le plus élevé de l'Union européenne[7], un chiffre depuis révisé à 26,3 %[8], soit la croissance la plus élevée au monde. En novembre 2019, le taux de chômage s'élève à 4,8 %[9].
20
+
21
+ Selon la Constitution de 1937, le nom officiel de l'État est simplement « Irlande » (Éire en irlandais et Ireland en anglais)[10].
22
+
23
+ Depuis l'entrée en vigueur du Republic of Ireland Act en 1949, la « description officielle » du pays est « République d'Irlande » (Poblacht na hÉireann en irlandais ou Republic of Ireland en anglais)[11], mais le nom de l'État reste « Irlande »[Note 6]. Ainsi, par exemple, le chef d'État est le président de l'Irlande et non pas président de la république d'Irlande[12]. En outre, les sources toponymiques francophones indiquent bien que la forme longue (ou officielle) du pays est « Irlande »[13],[14],[15], ce qui est confirmé par les versions françaises des traités européens dont l'Irlande fait partie.
24
+
25
+ L'appellation anglaise Irish Republic (République irlandaise) n'est pas utilisée – c'est le nom de la république autoproclamée le 21 janvier 1919. Entre 1922 (sortie du Royaume-Uni) et 1937, l'État s'appelait État libre d'Irlande (Saorstát Éireann en irlandais, Irish Free State en anglais).[réf. nécessaire]
26
+
27
+ Chaque État de l'Union européenne porte un nom propre dans chacune des langues officielles. Le nom de l'État est donc « Éire » en irlandais, « Ireland » en anglais et « Irlande » en français[16]. Mais les appellations « Poblacht na hÉireann », « Republic of Ireland » ou « République d’Irlande », n'ont aucun caractère officiel pour l'Union[16].
28
+
29
+ L'Irlande est située sur l'île éponyme, au nord-ouest du continent européen dans l'océan Atlantique nord. Elle s'étend sur plus de 85 % de la superficie de cette île, soit 70 273 km2[1] (l'Irlande du Nord, au nord-est de l'île, est elle sous souveraineté britannique). Le pays est divisé en vingt-six comtés.
30
+
31
+ La capitale de l'Irlande est Dublin, mais d'autres villes possèdent une certaine notoriété[évasif] : Galway, Cork, Waterford et Limerick.
32
+
33
+ La morphologie de l'île comprend une plaine centrale entourée de montagnes et de collines, particulièrement dans le Donegal et le Wicklow. Mais les sommets les plus hauts se trouvent au sud-ouest avec les Macgillycuddy's Reeks qui comprend le point culminant du pays, le Carrauntuohil avec ses 1 038 mètres.
34
+
35
+ Les paysages sont faits de tourbières, de lacs et de rivières. L'Irlande possède d'ailleurs dans la totalité de son cours, le plus long fleuve des îles Britanniques (appelées ici îles Anglo-Celtes) : le Shannon, qui parcourt 386 km du nord au sud-ouest avant de se jeter dans l'océan Atlantique. Deux autres cours d'eau sont également particulièrement importants : la Barrow et la Blackwater.
36
+
37
+ Au sud-ouest, les falaises de Moher surplombent l'océan Atlantique. Non loin de là, les îles d'Aran font face à la baie de Galway. À l'est du pays, au nord de Dublin, le rivage est assez plat. Mais tout autour de l'île s'étendent de nombreuses plages de sable fin.
38
+
39
+ Le climat est de type tempéré océanique, ou Cfb selon le système de classification de climat de Köppen. Les étés sont généralement doux, la température ne dépassant que très rarement les 25 °C.
40
+ Les hivers sont frais et pluvieux. Les températures minimales ne descendent qu'exceptionnellement en dessous de 0 °C.
41
+
42
+ Le Centre et l'Est de l'île connaissent des températures un peu plus basses en hiver que l'Ouest du pays, qui bénéficie énormément de l'effet du Gulf Stream. À Dublin, les mois les plus frais sont janvier et février des moyennes de 3 °C pour les minimales et de 8 °C pour les maximales ; en été, les températures moyennes oscillent entre 12 °C pour les minimales et 19 °C pour les maximales. Les précipitations sont assez importantes (733 mm de précipitations annuels en moyenne à Dublin). Elles tombent rarement sous forme de neige (quatre jours de neige par an en moyenne à Dublin).
43
+
44
+ Les écarts de température dans une même journée sont faibles : il n'est pas rare que la température soit constante du matin au soir, ce qui contraste avec les brusques changements de temps durant les saisons intermédiaires (printemps et automne), au cours desquelles la rapidité d'évolution du temps est étonnante avec des épisodes de « giboulées » très fréquents.
45
+
46
+ Le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Irlande[Note 7] est en 2019 le 27 avril[17]. L'Irlande est l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète.
47
+
48
+ Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
49
+
50
+ En décembre 2018, l'Irlande comptait 604 sites dont :
51
+
52
+ La superficie totale est de 19 486 km2, ce qui représente 13,1 % de la surface terrestre et marine du territoire de l'Irlande[18].
53
+
54
+ Les premiers occupants de l'Irlande sont arrivés sur l'île environ au 9e millénaire av. J.-C.. Ensuite sont venues des peuplades mégalithiques, puis néolithiques, qui ont développé l'agriculture et l'élevage. Au VIe siècle av. J.-C., les Celtes vont imposer leur civilisation laténienne.
55
+ C'est une société parfaitement organisée en clans, et parlant le gaélique dans lequel les premiers poètes composent des chants et légendes qui constituent le patrimoine autochtone.
56
+
57
+ Les traces les plus anciennes du peuplement de l'île remontent au IXe millénaire av. J.‑C., elles ont été retrouvées dans le comté de Waterford. Une migration de populations mésolithiques est attestée vers le LXVIe siècle av. J.-C., il semble qu'il s'agisse de peuples venus d'Europe du Nord, passés par l'Écosse. Ils se sont installés dans la région de l'actuelle Ulster. Leur mode de vie est une économie de prédation (chasse et pêche) qui va progressivement évoluer vers l'agriculture et l'élevage. Ils connaissent l'usage d'outils en pierre polie, cultivent la terre et ont du bétail. C'est une civilisation mégalithique qui érige des dolmens à vocation funéraire. De nouveaux arrivants entre XXe et XVIIe siècle av. J.-C. apportent l'âge du bronze. C'est de cette époque que date l'exploitation de mines de cuivre dans les régions de Cork et Kerry et d'or dans le Wicklow.
58
+
59
+ C'est vers - 500 que les Celtes font leur apparition en Irlande. Leur civilisation sur l'île va durer près de mille ans. Leur arrivée s'est faite par deux routes différentes : par l'actuelle Grande-Bretagne et par l'Espagne. La mythologie celtique a d’ailleurs conservé le souvenir de cette origine espagnole puisque, selon le Lebor Gabála Érenn (Livre des Conquêtes d’Irlande), les Milesiens (c’est-à-dire les Gaëls) sont dits fils de Míl Espáine. Avant l'introduction de la civilisation de La Tène (second âge du fer), l’histoire d’Erin est largement mythique.
60
+
61
+ La structure de la société celtique reprend le schéma de la structure sociale tripartite des Indo-européens au sommet de laquelle on trouve une classe sacerdotale composée des druides, des bardes et des vates. Les druides ont en charge la religion, le sacrifice, la justice, l’enseignement, la poésie, la divination ; les bardes sont spécialisés dans la poésie orale et chantée et doivent faire la louange, la satire ou le blâme ; les vates sont des devins qui se consacrent plus particulièrement à la divination et à la médecine. En Irlande, les filid (bardes) vont devenir les membres les plus influents de cette classe sacerdotale, dont une des prérogatives est de conseiller le roi. Dans la civilisation celtique, le rôle du roi est non seulement de mener la guerre, mais surtout de redistribuer les richesses et de dire la justice, inspirée par les druides. Longtemps ces rois n’ont été que des chefs au pouvoir incertain et aux successions problématiques. La deuxième classe de la société est celle des guerriers et la troisième est celle des producteurs, artisans, agriculteurs et éleveurs.
62
+ Ces clans vont progressivement fusionner pour constituer quatre royaumes (ou provinces) : l’Ulster, le Leinster, le Munster et le Connacht (Connaught). Au début du Ve siècle, un Ard rí Érenn (roi suprême d’Irlande) étend son pouvoir sur toute l’île, il siège à Tara capitale du Royaume de Mide. Les autres rois lui doivent le « boroma », tribut payable en bétail – son non-paiement entraîne des guerres dont la mythologie se fait l’écho, tout autant que les razzias.
63
+
64
+ Les Romains, qui occupent la Bretagne (Grande-Bretagne actuelle), n'occuperont jamais l'Irlande (qu'ils appellent Hibernia, « Hibernie »), peuplée de populations trop difficilement assimilables et loin du centre de l'Empire.
65
+
66
+ La christianisation de l’Irlande marque la fin de la religion celtique, du moins en ce qui concerne sa mythologie, car la structure de la société s’est maintenue, avec une classe sacerdotale prédominante. Les circonstances exactes de l’introduction du christianisme dans l’île sont mal connues, d’autant que les textes relatifs à son initiateur, saint Patrick, sont largement hagiographiques.
67
+
68
+ Padraig serait né en 390 en un lieu incertain de l’île de Bretagne. Il était le fils d’un fonctionnaire britto-romain. En 405, il aurait été victime d’une razzia de Gaëls et aurait été emmené comme esclave en Irlande, sous le règne du Ard rí Érenn, Niall Noigiallach. Pendant six années de captivité, passées à surveiller les troupeaux, sa foi en Dieu se serait affermie et une fois évadé, il aurait poursuivi ses études théologiques en Gaule. Les dates de son retour en Irlande sont incertaines (entre 432 et 490 selon les différentes thèses) mais la conversion de l’île, probablement commencée avant lui, aurait connu un moment décisif sous le règne du roi Lóegaire, fils de Niall. Patrick est souvent décrit conversant avec les druides pour tenter de les convaincre que le Dieu unique est plus puissant que la magie druidique. La légende rapporte aussi qu’il a chassé tous les serpents de l'île et qu'il avait l'habitude d'expliquer le principe de la Trinité en montrant les feuilles du trèfle. Le concept de triades était en effet très répandu dans la mythologie celtique. Patrick est mort vers 461.
69
+
70
+ Dans ce contexte, la conversion du pays ne s’est faite que par celle des filid, qui sont devenus les porteurs de la nouvelle religion, de manière pacifique. Le rite celte est imprégné par les usages monastiques. Des moines des pays celtiques sont nombreux venus dans plusieurs pays d'Europe occidentale pour évangéliser et fonder des monastères. Les monastères de Clonard, de Clonmacnoise, ou de Glendalough sont des centres importants de culture et de spiritualité. L’église d’Armagh est fondée par saint Patrick vers 445.
71
+ Au VIe siècle, fondation du monastère de Bangor (558) par Comgall.
72
+
73
+ Ce n’est qu’au VIIe siècle que le synode de Whitby (664) préconise l'abandon des rites celtes au profit du rite romain mais certains usages celtiques se maintiennent jusqu'au XIIe siècle.
74
+
75
+ Au VIIIe siècle, la croissance démographique et des guerres de succession entraînent, semble-t-il, des peuples scandinaves, Norvégiens et Danois, à sortir de leurs territoires. Les Varègues partent vers l’est et fondent en Russie des embryons d’États, les Vikings (du norrois fara í víkingu : partir en expédition et víkingar qui désigne ceux qui partent) déferlent sur les îles britanniques à l’ouest et le continent au sud.
76
+
77
+ L’Irlande vit un âge d’or intellectuel par le dynamisme de ses institutions religieuses, mais sur le plan politique l’île est divisée entre cent à cent cinquante tuatha (les clans), à la tête de chacun desquels se trouve un rí (roi). Ces chefs sont eux-mêmes assujettis au roi d’une des cinq provinces (Ulster, Connacht, Munster, Leinster et Mide). Le Ard rí (roi suprême) porte un titre honorifique : son titulaire ne bénéficie pas d'une réelle autorité.
78
+
79
+ C’est dans ce contexte d’instabilité que les Vikings arrivent dans l’île. Les premières expéditions attestées sont de 795, ils brûlent l’église de l’île Lambay ainsi que les monastères d’Inisbifin et d’Inismurray ; ce dernier subira un nouvel assaut en 807. Dès 812 les raids se concentrent sur la côte ouest, puis sur les rivages de la mer d'Irlande. Au début des années 820 le tour de l’île est accompli. Pendant une quarantaine d’années, les Vikings vont multiplier les raids et les razzias, privilégiant les monastères, non pour des raisons religieuses, mais parce que plus riches en trésors. Durant les années 830, ils remontent les fleuves et pénètrent à l’intérieur des terres qu’ils ravagent. En 836, ils empruntent la rivière Shannon et pillent le Connaught. L’année suivante, deux flottes d’une soixantaine de drakkars chacune, reconnaissent la Liffey et La Boyne, les territoires sont systématiquement ravagés, les habitants massacrés. Nombreux sont les exemples de leurs méfaits. L’hiver 840-841 marque une étape, puisque pour la première fois les Vikings passent la saison dans l’île et s’installent dans des places fortifiées qui deviennent aussi des lieux de commerce : Dublin, Annagassan, puis par la suite, Wexford, Cork, Limerick, pour ne citer que quelques établissements. Ce sont autant de bases retranchées qui permettent des expéditions vers l’intérieur, dont le point culminant semble être l’année 845, à tel point que l’on parle d’invasion. Le revers de la médaille est que les rois celtes peuvent parfois les contenir et les assiéger.
80
+
81
+ Après la victoire de Brian Boru à la bataille de Clontarf, en 1014, l'Irlande connaît une brève période d'indépendance. Mais à la fin du XIIe siècle, l'Angleterre entreprend sa conquête. Après s'être limitée à l'ouest de l'île, en 1494, la couronne anglaise déclare sa domination sur toute l'île (loi Poynings). En 1541, Henri VIII prend le titre de roi d'Irlande. La colonisation par les confiscations de terres se développe alors (cf. Plantations en Irlande).
82
+
83
+ Une grande révolte éclate en 1641, brisée par Oliver Cromwell en 1649 (massacres de Drogheda et Wexford). Les Irlandais ont profité de la Première révolution anglaise pour tenter de retrouver leur indépendance. Cromwell débarque à Dublin (durant l'été 1649) avec ses soldats, les « Côtes de Fer », entreprend la reconquête de l'île et organise un véritable massacre. Selon les sources, entre le tiers et la moitié de la population de l'île est massacrée. La sauvagerie de l'armée de Cromwell, très anti-catholique[19], contribuera à créer de profonds clivages entre catholiques et protestants en Irlande[19]. Après sa défaite, l'Irlande est soumise à l'autorité et aux lois de l'Angleterre et les terres du Nord du pays sont confisquées et attribuées à des colons venus d'Écosse et d'Angleterre.
84
+
85
+ Les Irlandais sont par la suite soumis à une répression et à des discriminations très fortes de la part des autorités anglaises, qui continuent les décennies suivantes. Des lois leur interdisent notamment de pratiquer leur religion catholique[20]. À partir des années 1650, l'Angleterre renforce son emprise en installant des paysans protestants sur des terres confisquées aux catholiques locaux dans la province d'Ulster. Leurs descendant vivent dans la crainte d’être chassés des terres qu'ils cultivaient, ce qui les conduit à ressentir une communauté d’intérêts avec les grands propriétaires anglo-irlandais protestants. Ainsi, ils n'osent pas contester la politique imposée par les gouvernements britanniques, de peur que cela n'encourage les catholiques dépossédés[21].
86
+
87
+ Jacques II, roi catholique chassé du trône de l'Angleterre protestante, tente de reprendre pied en Irlande et y est défait à la bataille de la Boyne (1690), le sort de l'Irlande s'aggrave encore. En 1695, Guillaume III d'Orange-Nassau promulgue des « lois pénales » anti-catholiques. Celles-ci interdisent notamment l'enseignement en langue irlandaise, excluent les catholiques de l'administration, de l'armée, de l'enseignement dans les écoles[22], les empêchent d'être propriétaires terriens[20], et leur interdisent d'exercer des professions libérales[23].
88
+
89
+ Enthousiasmés par la Révolution françaises, des volontaires commencent à s’entraîner et à revendiquer des réformes. En 1792, la ville de Belfast célèbre par une grande procession et une fête l'anniversaire de la révolution. Des slogans attaquent le sectarisme religieux. En conséquence, des lois interdirent le port d'armes ainsi que l'association des Irlandais unis. Contrainte à la clandestinité, celle-ci devient de plus en plus révolutionnaire. Dès 1795, les autorités encouragent des groupes de protestants à organiser des campagnes contre les catholiques, ce qui conduit à la création de l'Ordre d'Orange. Un soulèvement révolutionnaire a lieu en 1798 (il est commémoré par la chanson The Wind That Shakes the Barley). Une éphémère République du Connaught est proclamée après la bataille de Castlebar et John Moore, chef de la Société des Irlandais unis, a été déclaré son président. La répression qui s'ensuit fait 30 000 morts parmi ceux soupçonnés d'avoir soutenu la révolte et le 1er août 1800 la Grande-Bretagne proclame un « acte d'union » unissant totalement l'Irlande au Royaume-Uni[21].
90
+
91
+ Le XIXe siècle est marqué par une émigration massive des Irlandais (plusieurs millions) en direction de l'Amérique, émigration accrue par les conséquences de la terrible famine qui sévit en Irlande entre 1846 et 1848. Celle-ci a fait un million de morts, qui, cumulés à l'exode des habitants, ont provoqué une réduction de la population de l'île de 25 % en à peine dix ans[24].
92
+
93
+ Cette famine est aggravée par le fait que le Royaume-Uni force les Irlandais à continuer leurs exportations de nourriture vers l'Angleterre, alors même que la population irlandaise meurt de faim[24].
94
+
95
+ Mais à la fin du XIXe siècle, le mouvement pour l'indépendance reprend de la force, les élus irlandais au parlement britannique s'en font l'écho. Une suite de réformes agraires commence à restituer des terres aux Irlandais. En 1905, le Sinn Féin indépendantiste est fondé. De son côté, James Connolly fonde le premier journal socialiste irlandais : Workers' Republic. Des syndicats irlandais se développent.
96
+
97
+ En 1914, le « Home Rule » est voté, donnant une autonomie relative à l'île. Néanmoins le pouvoir suspensif de la Chambre des lords puis le déclenchement de la Première Guerre mondiale l'empêcheront d'être mis en œuvre.
98
+
99
+ Durant la guerre, en 1916, sous la direction de l'Irish Republican Brotherhood du Sinn Féin et de l'Irish Citizen Army de James Connolly, éclate l'insurrection de Pâques 1916 à Dublin, qui proclame la République au nom de Dieu et des générations disparues. Le centre de Dublin est bombardé par des navires de guerre et l'insurrection est écrasée au bout d'une semaine. James Conolly, Patrick Pearse et les autres meneurs sont exécutés. Mais le Sinn Féin en retira une popularité accrue : il remporta triomphalement les élections de décembre 1918, constitua un parlement irlandais (le Dáil Éireann) et proclama l'indépendance. Le pouvoir britannique interdit le parlement. Un nouveau soulèvement mené par l'IRA éclate, qui dura trois ans. Les rebelles parviennent à rendre l'Irlande ingouvernable (boycott des tribunaux et percepteurs anglais, grèves, actions armées contre les forces britanniques). Les autorités ripostèrent en emprisonnant des dirigeants irlandais élus, en pendant des rebelles capturés, et en recourant à des groupes paramilitaires pour exécuter des suspects républicains. Ces groupes constituèrent les Black and Tans, qui se rendirent extrêmement impopulaires suite à des atrocités perpétrées contre la population (ils ouvrirent le feu à la mitrailleuse sur le public venu assister à un match de football, incendièrent le centre de Cork et chassèrent les catholiques de leurs emplois et de leurs maisons dans le Nord-Est)[21].
100
+
101
+ En 1921, le Premier ministre britannique David Lloyd George parvint à un accord. Lors de négociations avec une délégation irlandaise, il menaça de la terre brûlée et de répression totale si les nationalistes irlandais ne consentaient pas à laisser les six comtés d'Irlande du Nord sous administration britannique, à fournir à la Grande-Bretagne des bases dans certains ports et à faire serment d'allégeance à la couronne. Le chef de l'IRA Michael Collins accepta ces conditions lors du traité de Londres, qui fait de l'Irlande, amputée des deux tiers de l'Ulster, un dominion au sein de l'empire britannique, l'Irish free state, qui se dota d'une constitution en octobre 1922. En fait, la partition de l'île s'est faite sur des critères économiques. L'Est de l'Ulster était la région la plus développée à l'époque. C'est pourquoi six des neuf comtés de l'Ulster restèrent britanniques dont deux avec une faible majorité catholique. Ce traité fut ratifié de peu par le Dáil Éireann en décembre 1921, mais fut rejeté par une large majorité de la population. Cela entraîna la guerre civile d'Irlande qui dura jusqu'en 1923, opposant les adeptes d'une poursuite de la lutte pour obtenir l'indépendance complète de l'île et les partisans du compromis de 1921[21].
102
+
103
+ Durant ses premières années, ce nouvel État fut gouverné par les vainqueurs de la guerre civile. Cependant, en 1932, Fianna Fáil, le parti des opposants au traité, dirigé par Éamon de Valera, remporta les élections (il resta au pouvoir jusqu'en 1948). En 1933, De Valera, devenu président du conseil, fit abolir le serment d’allégeance au souverain du Royaume-Uni[25].
104
+
105
+ En 1937, il fait adopter une nouvelle constitution républicaine qui renomme l'État en Éire ou en anglais Ireland. Un traité conclu en 1938 avec le Royaume-Uni, lui laissait ses bases navales en Irlande, et entérinait cette indépendance. L'Irlande resta neutre durant la Seconde Guerre mondiale, interdisant même officiellement au Royaume-Uni l'usage militaire de ses ports et aéroports.
106
+
107
+ En février 1948, c'est le parti Fine Gael qui remporte les élections. Le gouvernement est une coalition constituée avec le parti travailliste. En 1948, l'Oireachtas proclame le Republic of Ireland Act qui prend effet le 18 avril 1949. Il a déclaré que l’Irlande pouvait officiellement être décrite comme la République d'Irlande et que le président de l'Irlande avait le pouvoir exécutif de l'État dans ses relations extérieures. La loi n'a pas créé un nouvel État. La constitution de 1937 est restée en vigueur. La loi n'a pas non plus changé le nom du pays, qui est resté «Irlande». La loi a mis fin au rôle du roi britannique dans la signature des lettres de créance des diplomates irlandais. Depuis l'entrée en vigueur de la loi, le Commonwealth ne considérait plus l'Irlande comme membre.
108
+
109
+ L'Irlande a rejoint la Communauté économique européenne en 1973, aux côtés du Royaume-Uni, pays dont elle restait très dépendante (90% des exportations à l'époque). Mais les problèmes économiques mondiaux des années 1970, aggravés par une mauvaise politique économique des gouvernements suivants, dont celui de Premier ministre Jack Lynch, entraînent une stagnation de l'économie.
110
+
111
+ Toutefois, les réformes économiques des années 1980, aidées par les investissements de la Communauté européenne, conduisent à l'émergence de l'un des taux de croissance économique les plus élevés du monde avec une immigration massive (en particulier de personnes en provenance d'Asie et d'Europe orientale) comme caractéristique de la fin des années 1990. Cette période sera connue comme celle du « Tigre celtique ».
112
+
113
+ Mais le pays est frappé peu après de plein fouet par la crise économique de 2008. En 2013, l'Irlande quitte la tutelle mise en place en 2010 par le FMI et l'UE à la suite de la bulle immobilière de 2007[26].
114
+
115
+ Selon la loi irlandaise, depuis 1937, l'Irlande est une république parlementaire.
116
+
117
+ Le président de l'Irlande (Uachtarán en irlandais, President en anglais) est élu pour sept ans au suffrage universel direct.
118
+ Le Dáil Éireann est le nom irlandais de la chambre basse du Parlement (l'Oireachtas) de l'Irlande. Il est directement élu tous les cinq ans selon un système de représentation proportionnelle (selon la méthode du vote transférable). Il a le pouvoir de voter les lois, de nommer et de remplacer le Taoiseach (Premier ministre). La chambre haute s'appelle Seanad Éireann.
119
+
120
+ Le paysage politique irlandais prend la forme d'un bipartisme opposant les partis héritiers des deux camps s'étant affrontés durant la guerre civile irlandaise : le Fianna Fáil (littéralement « Soldats de la destinée »), aussi appelé Parti républicain (Fianna Fáil - The Republican Party en anglais, Fianna Fáil - An Páirtí Poblachtánach en irlandais), issu des opposants au traité anglo-irlandais de 1921 menés par Éamon de Valera ; le Fine Gael (littéralement « le clan des Gaëls »), qui descend des partisans de ce traité dirigés par Arthur Griffith et Michael Collins. Aucun de ces deux partis principaux de la vie politique irlandaise ne s’identifie fermement comme étant un parti de droite ou de gauche, le premier se réclamant du républicanisme irlandais et étant souvent comparé, par sa volonté affichée de transcender le clivage gauche-droite et sa défense du particularisme culturel et d'une politique d'indépendance nationale, aux mouvements gaullistes français ou au Parti révolutionnaire institutionnel mexicain[27] et est membre depuis 2009 du Parti de l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe (ALDE, centriste, libéral et fédéraliste européen), tandis que le second se définit comme étant du « centre progressiste » (progressive centre ou Chorplár) inspiré de la démocratie chrétienne, il est généralement progressiste en matière sociale et sociétale, conservateur sur le plan du maintien de l'ordre et de la fiscalité et libéral concernant l'économie, et a contribué à fonder le Parti populaire européen (PPE, centre droit libéral-conservateur, démocrate chrétien et fédéraliste européen)[28].
121
+
122
+ Parmi ces deux formations, le Fianna Fáil a longtemps eu une position dominante, étant le premier parti en nombre de voix à toutes les élections entre 1932 et 2009. Il a dirigé 26 exécutifs ou gouvernements de 1932 à 1948, de 1951 à 1954, de 1957 à 1973, de 1977 à 1981, en 1982, de 1987 à 1994 et de 1997 à 2011. Avant 1989, lorsqu'il a gouverné, il l'a toujours fait seul, en étant majoritaire de 1933 à 1948, de 1957 à 1961, de 1965 à 1973 et de 1977 à 1981, minoritaire les autres fois (avec le soutien sans participation du Parti travailliste de 1932 à 1933 puis d'indépendants de 1951 à 1954, de 1961 à 1965, en 1982 et de 1987 à 1989). Après 1989, il a en revanche toujours gouverné en coalition, d'abord avec les Démocrates progressistes (Progressive Democrats ou An Paírtí Daonlathach, fondé en 1985 suivant une plateforme libérale-conservatrice par des dissidents des deux grands partis, il a été la troisième puis quatrième force électorale d'Irlande jusqu'à sa dissolution en 2009) de 1989 à 1992 et de 1997 à 2009 (minoritaire de 1997 à 2002), avec le Parti travailliste (The Irish Labour Party ou Páirti an Lucht Oibre, principale force du centre gauche sociale-démocrate et généralement le troisième parti en nombre de voix) de 1992 à 1994 et avec le Parti vert (Green Party ou Comhaontas Glas, écologiste) de 2007 à 2011. Le reste du temps, le Fine Gael a toujours détenu la direction du gouvernement, généralement en coalition avec le Parti travailliste (mais aussi avec les Démocrates progressistes de 1994 à 1997) jusqu'en 2016, puis de façon minoritaire depuis 2016 (à la suite de l'effondrement électoral des travaillistes, le Fine Gael a passé un accord avec le Fianna Fáil pour pouvoir mettre en place un exécutif et assurer le vote des budgets). Le Fine Gael a devancé le Fianna Fáil en nombre de voix pour la première fois lors des élections européennes de 2009, et est resté le premier parti lors des élections générales de 2011 (lors desquelles le Fianna Fáil n'obtient que le troisième score, soit le plus mauvais résultat de toute son histoire, étant alors devancé également par le Parti travailliste) et celles de 2016.
123
+
124
+ Historiquement, le Fianna Fáil est tout particulièrement dominant dans les régions rurales du centre et de l'ouest de l'île tout en étant bien implanté dans les quartiers et banlieues populaires de Dublin, et plus contesté dans l'est, le sud et le nord-ouest, notamment dans les villes, où le Fine Gael et le Parti travailliste constituent une grande partie de leur base électorale[29],[30],[31],[32]. Cette géographie traditionnelle a toutefois été remise en question depuis les années 1990, le virage plus libéral et pro-européen du Fianna Fáil sous la présidence de Bertie Ahern, lui-même député de Dublin, ayant contribué à augmenter l'assise de ce parti dans la classe moyenne urbaine, tandis que le Fine Gael, de son côté, a fortement diminué le quasi-monopole exercé jusque-là par son adversaire sur les circonscriptions rurales[33]. De plus, le Fianna Fáil se voit être sérieusement concurrencé depuis 2011 par le Sinn Féin au sein de l'électorat attaché aux idées du républicanisme irlandais (plutôt implanté historiquement en Irlande du Nord, ce parti de la gauche républicaine et eurosceptique a fait un retour remarqué sur la scène politique de l'Irlande indépendante à partir de 2011).
125
+
126
+ L’île d'Irlande est divisée entre 32 comtés et 4 provinces : Ulster, Connacht, Munster et Leinster. Les provinces suivent approximativement les anciennes provinces d'Irlande, les six comtés d'Irlande du Nord, tous en Ulster, ne sont pas inclus. Les provinces ne sont pas utilisées par l'administration, elles sont utilisées seulement pour les sports, le rugby à XV ou les sports gaéliques.
127
+
128
+ Les comtés sont utilisés pour l'administration locale. Ils ont été créés par les Britanniques après la conquête de l'Irlande. Il y a 26 comtés traditionnels dans la république plus les comtés issus de la partition du Comté de Dublin (Dublin Sud, Fingal et Dún Laoghaire-Rathdown) — ainsi que, jusqu'à la réunification du comté de Tipperary, les comtés de Tipperary-Nord et Tipperary-Sud.
129
+
130
+ Certaines villes ont aussi un pouvoir de décision du même niveau que le comté au travers d'un conseil de Cité (Dublin, Cork, Galway, Limerick et Waterford).
131
+
132
+ En juin 2020, l'Irlande est élue membre non permanent du conseil de sécurité de l'ONU pour 2021 et 2022[34].
133
+
134
+ De 1995 à 2007, l'économie irlandaise croît en moyenne de 6 % par an[1], lui valant le surnom de « tigre celtique ».
135
+
136
+ Comme quinze autres pays européens, l'Irlande a abandonné sa monnaie nationale, la livre irlandaise, pour adopter l'euro le 1er janvier 1999 (les pièces et billets ayant été introduits le 1er janvier 2002).
137
+
138
+ Le taux de chômage est de 4,5 % en 2019[35] — contre 4,3 % en 2005. En juin 2012, 1 787 900 personnes travaillaient en république d'Irlande, soit 33 400 personnes de moins que début 2012. La plus forte baisse a eu lieu dans le secteur public, les industries de la finance, de l'assurance et de la construction[36].
139
+
140
+ En 2009, le PIB par habitant de l'Irlande est le second plus élevé de l'Union européenne, après celui du Luxembourg[37]. Il était de 64 % de la moyenne européenne lors de son adhésion en 1973[38].
141
+
142
+ Les salaires élevés ainsi que le plein emploi (le taux de chômage n'était que de 4 % en 2007) ont engendré une immigration importante au cours des années 2000. L'immigration en provenance des pays de l'Est (Pologne, Estonie…), de France (près de 9 000 Français vivent en Irlande à la fin de 2009[39]), et d'Asie (de très nombreux Chinois vivent à Dublin) entraîne une augmentation de la population de 2,5 % par an durant les années 2000. En raison de la crise économique, l’émigration a néanmoins fortement augmenté à partir de 2010[40].
143
+
144
+ Entre 2000 et 2017, l’emploi industriel en Irlande a chuté de 22,1 %. Le modèle économique irlandais est désormais basé en grande partie sur la concurrence fiscale[41].
145
+
146
+ Les loyers ont augmenté de 65 % depuis 2011 en conséquence de la pénurie de logements dans les villes[42],[43].
147
+
148
+ La crise de 2008-2009 a frappé de plein fouet l'économie celtique, les économistes parlant même pour l'Irlande d'une crise financière de 2007-2010.
149
+
150
+ La récession est particulièrement violente avec une contraction du PIB de 3 % en 2008, 7 % en 2009 et 0,4 % en 2010[44].
151
+ Ainsi le taux de chômage était de 14,8 % de la population active en 2012[36]. Les années 2011 et 2012 semblent ouvrir la porte à une légère embellie, avec une hausse du PIB de 0,7 % et 0,5 % (estimation) respectivement. Ce retour à la croissance peut s'expliquer en grande partie par la bonne tenue des exportations (multinationales installées en Irlande), la demande intérieure demeurant faible.
152
+
153
+ Le déficit budgétaire, à cause de l'effondrement des recettes fiscales et de la hausse des dépenses sociales, explose. Les plans de sauvetage des banques irlandaises coûtent une fortune à l'État. Le déficit public annoncé pour 2010 avoisinera 32 % du PIB, ce qui est tout à fait hors normes. La dette publique avoisine les 100 % du PIB.
154
+
155
+ Les prix à la consommation baissent fortement en 2009. Les prix de l'immobilier s'effondrent.
156
+ Les pancartes to let (à louer) et for sale (à vendre) fleurissent dans toutes les rues des villes du pays.
157
+ Nombre de ménages connaissent des défauts de paiements sur leurs crédits immobiliers.
158
+
159
+ Les activités bancaires et financières qui avaient connu un essor sans égal à Dublin sur les bords de la Liffey dans les années 2000 ont été particulièrement touchées par la crise financière d'octobre 2008, mettant en grandes difficultés les principales banques du pays et obligeant le gouvernement à intervenir en recapitalisant ou nationalisant les établissements financiers et éviter une faillite générale du système. Le coût de ces plans de sauvetage est énorme (près de 20 % du PIB en 2010), expliquant le niveau astronomique du déficit public à 32 % du PIB (à titre de comparaison, la France connait un déficit public de 7,8 % du PIB en 2010).
160
+
161
+ La délocalisation d'une partie des activités de l'informatique Dell de Limerick vers la Pologne, entraînant la perte de près de 2 000 emplois, ce qui est énorme à l'échelle irlandaise, est ressentie comme une catastrophe économique et sociale par l'Irlande tout entière pour cette région qui avait connu une renaissance économique dans les années 2000. L'ampleur de cette crise est inédite.
162
+
163
+ Les difficultés financières s'accumulant depuis plusieurs mois, le gouvernement de Brian Cowen s'est résigné, sous la pression des dirigeants européens, à accepter l'aide financière du FMI pilotée par l'Union Européenne.
164
+ Ce « plan de sauvetage » sous la forme d'un emprunt de 85 milliards d'euros au taux de 6,7 %, est largement décrié par la population du fait de son coût prohibitif et du plan d'austérité qui y est associé.
165
+
166
+ La dette continue néanmoins d'augmenter, passant de 91,2 % du PIB en 2010 à 124,8 % (204,696 milliards d’euros) fin 2013, avec un dernier trimestre de cette même année en récession de 2,3 %[45]. Proportionnellement au nombre d'habitants, l'Irlande est en 2016 le deuxième pays le plus endetté au monde après le Japon[46].
167
+
168
+ Tous les comtés du pays développent leurs infrastructures afin d'attirer les touristes du monde entier. Les points touristiques principaux sont :
169
+
170
+ L'Irlande comptait 4 757 976 habitants d'après le recensement de 2016. La densité reste assez faible : avec 67,7 hab./km2, elle est presque deux fois moindre que la moyenne de l'Union européenne, ensemble dont l'Irlande regroupe environ 1 % de la population.
171
+
172
+ Le dynamisme démographique est relativement nouveau dans le pays. Il est dû à la relative jeunesse de la population, à un taux de natalité élevé pour l'Europe et surtout à une forte immigration. Il s'agit d'un phénomène assez nouveau : la croissance démographique n'a commencé que dans les années 1960. Auparavant, la région s'était fortement dépeuplée. Elle comptait 6,5 millions d'habitants en 1841[47], et passe à 5,1 millions en 1850 du fait d'une grande famine accompagnée d'une émigration massive. L'émigration s'est poursuivie pendant le XIXe siècle et une bonne partie du XXe siècle, et a fait plus que contrebalancer l'excédent naturel. La population a donc globalement continué à décroître jusque dans les années 1960 : 3,2 millions d'habitants en 1901 et 2,8 millions en 1961.
173
+
174
+ À partir de cette date la population a crû de nouveau[48]. Dans les années 1990, et plus encore les années 2000, la population immigrée a fortement augmenté. En 2011, 544 357 non-nationaux vivaient en Irlande, soit une augmentation de 143 % par rapport au recensement de 2002[49]. La plupart viennent d'Europe, du Royaume-Uni pour plus de la moitié, d'Europe de l'Est pour une part importante et en rapide augmentation[50].
175
+
176
+ Villes principales en 2016 :
177
+
178
+ Il existe deux langues officielles en Irlande. La constitution dispose que la première langue nationale est l'irlandais, et que l'anglais est une langue annexe. Toutefois, l'anglais est fortement majoritaire, et l'irlandais, bien qu'enseigné obligatoirement à l'école, n'est plus pratiqué dans la vie courante que par peu de personnes (environ 1,8 million d'Irlandais ont une connaissance de la langue, et 538 283 la parlent tous les jours), essentiellement dans les Gaeltachtai [51],[52], qui sont surtout éparpillées le long de la côte occidentale.
179
+
180
+ D'après le recensement de 2016, 78,3 % des habitants se déclarent catholiques et 9,8 % n'ont pas de religion. Les 11,9 % restants sont protestants, musulmans, etc.[53].
181
+
182
+ L'Irlande est le pays occidental possédant la plus forte pratique religieuse (entre 35 et 50 % de pratiquants réguliers), même si ce taux a sensiblement baissé depuis vingt ans (près de 90 % de pratiquants jusque dans les années 1980). La religion catholique occupe de fait un rôle prédominant dans la culture et l'identité irlandaise, celle-ci ayant été utilisée pour se démarquer du Royaume-Uni où le protestantisme est majoritaire[54]. La religion est encore considérée comme un marqueur identitaire même si depuis le début du XXIe siècle le bi-confessionnalisme est moins présent[54].
183
+
184
+ L'Église catholique a longtemps conservé une influence sur les questions de société, comme pour le divorce, légalisé en 1995, l'homosexualité légalisée en 1993[55], ou pour l'avortement, interdit dans tous les cas jusqu'en 2018.
185
+
186
+ Mais cette influence est en perte de vitesse au XXIe siècle. En vue du référendum de 2015 sur le mariage homosexuel en Irlande, l’Église catholique mène une campagne pour le non. Le oui l'emporte finalement avec plus de 62 % des voix[55]. Le 25 mai 2018 un référendum sur le trente sixième amendement de la constitution est organisé quant au droit à l'avortement. Le oui l'emporte avec plus de 66 % des voix[56]. L'avortement est légal depuis le 1er janvier 2019[57].
187
+
188
+ La mafia irlandaise (The Irish Mob) est le nom donné au crime organisé irlandais ou d'origine irlandaise. C'est la plus ancienne pègre aux États-Unis, qui existe depuis le début du XIXe siècle.
189
+
190
+ La saint Patrick est un événement que l'on fête le 17 mars.
191
+
192
+ Parmi les écrivains irlandais, on compte Jonathan Swift, Oscar Wilde, James Joyce, George Bernard Shaw, Samuel Beckett, William Butler Yeats, Eoin Colfer, John Millington Synge.
193
+
194
+ Sur les autres projets Wikimedia :