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+ L’urine est l'un des liquides biologiques produits par les animaux, incluant les humains. Elle constitue la plus grande part des déchets liquides du métabolisme de l'organisme des vertébrés.
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+
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+ L'urine est sécrétée par les reins par filtration du sang, puis par sécrétion et récupération de certaines molécules de l'urine « primitive » pour former l'« urine définitive ». Cette dernière est expulsée hors du corps par le système urinaire. L'élimination d'urine par la vidange de la vessie est appelé miction. Contrairement à ce qui a longtemps été admis, l'urine n'est pas stérile[1].
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+
5
+ De nombreux produits chimiques inhalés ou ingérés ou intégrés par passage cutané dans l'organisme peuvent être ensuite détectés par analyse d'urine, sous forme de molécule mère et/ou de métabolites, de même que certaines molécules indicatrices d'un état pathologique (albumine par exemple).
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+
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+ Le composant principal de l'urine est l'eau, avec l'urée en principal déchet azoté. Dans une autre mesure, un autre déchet très important de notre métabolisme, la créatinine, est dosé, à la fois dans le sang et dans l'urine, afin d'évaluer la fonction rénale chez l'être humain. Bien au-delà du taux d'urée, c'est essentiellement la clairance de la créatinine qui déterminera si un individu présente ou non une insuffisance rénale, et permettra d'en quantifier la sévérité.
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+
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+ Le sang artériel qui pénètre les reins par l'artère rénale passe par l'artère interlobulaire, l'artériole afférente pour finir par rejoindre l'unité élémentaire de la machinerie rénale : le glomérule, situé à l'intérieur du néphron.
10
+ Un rein contient environ un million de néphrons. Chaque jour, les reins filtrent environ 180 litres de sang et produisent en moyenne 1 500 mL d'urine définitive. Dans le glomérule rénal, le sang est filtré par un phénomène osmotique : il se décharge en eau et en substances minérales et biologiques. Cette urine primaire chemine dans un système de tubules (tubule contourné proximal, anse de Henle, tubule contourné distal) où elle est successivement enrichie en divers composés et débarrassée de certaines autres substances récupérées par l'organisme (eau, glucose, sels minéraux en particulier).
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+
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+ Les phénomènes d'excrétion et de réabsorption sont régulés par plusieurs hormones, dont l'hormone antidiurétique (ADH pour l'abréviation), le cortisol et la rénine-angiotensine (qui fait partie du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA). L'urine qui circule dans tous les tubes contournés distaux est collectée au niveau des tubes de Bellini, puis elle rejoint les calices rénaux et les uretères. Là, elle rejoint la vessie par jets (il y a une valve anti-reflux entre l'uretère et la vessie). Lorsque le contenu vésical (contenu de la vessie) dépasse un certain seuil, l'envie d'uriner est transmise au cerveau, afin de vider la vessie par la miction.
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+
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+ Chez l'homme, la production d'urine en excès (plus de 1,5 litre par jour) est appelée polyurie, qui peut être due à des anomalies de la fonction rénale, à un diabète, ou à un désordre psychiatrique entraînant un excès d'absorption de liquides, appelé potomanie. Cela peut également être dû à une absence de régulation de la sécrétion de l'ADH (hormone anti-diurétique).
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+ À moins de 100 mL par jour, on parle d'anurie. Entre 100 et 500 mL par jour, il s'agit d'oligurie. L'anurie, comme l'insuffisance rénale, représentent un risque d'accumulation de composés toxiques dans l'organisme, et nécessitent donc une prise en charge médicale spécifique, à la fois pour leur traitement propre, mais également concernant l'adaptation des doses des médicaments pour des pathologies associées. La pollakiurie se réfère à de fréquentes, mais courtes mictions.
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+ La parurésie, ou syndrome de la « vessie timide », est une phobie consistant pour un individu en l'impossibilité ou une grande difficulté d'uriner en présence d'autres personnes.
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+ L'urine humaine est habituellement jaunâtre (jaune).
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+ Sur l'ensemble du globe, les hommes éliminent plus de 10 milliards de litres d'urine par jour[2].
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+ En moyenne et selon le poids, un homme produit 1,5 à 2 litres d'urine par jour, un chien 0,5 à 3 litres, un cochon 1,5 à 8 litres, un cheval 5 à 15 litres, un bœuf 10 à 25 litres et un éléphant 40 à 80[3].
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+
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+ En une vie, un homme élimine environ 40 000 litres d'urine, soit l'équivalent d'un gros camion citerne ou d'une piscine[4].
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+ L'urine contient plus de 3 000 composants chimiques [5],[6].
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+
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+ Certaines maladies modifient la composition de l'urine, tel le sucre chez un diabétique.
31
+
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+ Il n'existe une glycosurie habituellement que lorsque la glycémie est supérieure à 1,8 g/l (en dessous de ce seuil, les reins réabsorbent tout le glucose éliminé dans l'urine primaire).
33
+
34
+ Il peut aussi y avoir présence de « cylindres »[8] dans l'urine. Ces derniers peuvent être hyalins (majorité des cas), granuleux, cireux, leucocytaire et érythrocytaire. Leur présence indique au médecin qu'il y a fort probablement un problème au niveau rénal. Ils sont formés lorsque des débris— protéine, globule rouge, globule blanc, etc. — obstruent les tubules collecteurs des reins, formant un bouchon, qui finiront par décoller du tubule et se retrouveront dans l'urine. Leur présence est toujours significative et doit être prise au sérieux.
35
+
36
+ Longtemps l'urine a été dite « stérile », sauf en cas d'infection urinaire ; elle est presque inodore. Cette stérilité de l'urine n'est que « relative » (seuils leucocytes < 10 000/ml et germes< 1 000/ml avant de déclarer l'état d'infection urinaire[9]), voire remise en question au cours des années 2010[10],[11]. Une fois éliminée de l'organisme, l'urine peut acquérir une forte odeur due à l'action bactérienne, principalement lors de la décomposition de l'urée, une composante majeure de l'urine, en ammoniac et en nitrite.
37
+
38
+ Sur l'ensemble des mictions de la journée, l'urine humaine a un pH qui varie entre 4,6 et 7,8[12] en fonction du régime alimentaire et des périodes de jeûne, même s'il est le plus souvent plutôt acide (inférieur à 7). Des systèmes tampon ont une activité de neutralisation afin d'éliminer les substances potentiellement cristallisables qui pourraient donner des calculs par exemple. Chez les personnes présentant une hyperuricosurie, l'acidification des urines peut provoquer la formation de calculs dans les reins, les urètres ou la vessie (l'acide urique étant moins soluble à pH bas).
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+
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+ L'urine d'un individu en bonne santé est de couleur jaune ambrée. Elle se clarifie en fonction de son hydratation (une bonne hydratation entraîne une clarification de l'urine), laquelle varie au cours de la journée et en fonction des activités.
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+
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+ Diverses substances peuvent colorer l'urine. Elles sont contenues dans certains aliments [1] et colorants alimentaires. Ces substances sont notamment :
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+
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+ Des urines incolores (100 % transparentes) doivent alerter car elles accompagnent ou annoncent souvent un problème physiologique plus profond (ex : diabètes sucré ou insipide, kystes ou hyperplasie surrénalienne, etc).
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+
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+ Initialement inodore, l’urine dégage rapidement une odeur d’ammoniaque quand elle s'oxyde et fermente, à la suite de l'action de bactéries aérobies et/ou anaérobies. Les microbes qu'elle contient alors rendent ce liquide vecteur potentiel de maladies : l'idée selon laquelle l’urine aurait des propriétés antiseptiques doit donc être rejetée avec vigueur.
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+
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+ Si l'odeur caractéristique d'ammoniaque apparaît dès l'émission d'urine, elle est l'un des signes d'une infection urinaire.
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+
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+ L'odeur de l'urine peut être forte après la consommation de certains aliments. Ainsi, manger des asperges est connu pour produire une forte odeur d'urine chez l'humain. Cela est dû à la présence dans l'urine de plusieurs composés organiques volatils soufrés[13], probablement dérivés de l'acide asparagusique contenu dans l'asperge[14]. Cette mauvaise odeur d'urine après l'absorption d'asperges n'est pas une conséquence universelle contrairement à ce que l'on croyait jusqu'à récemment[15]. Certaines personnes ne produisent pas les molécules odorantes et d'autres ne sont pas capables de les sentir[16].
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+
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+ Une odeur d'urine sucrée pourrait également être un signe de diabète
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+ [17]. Si l'odeur de l'urine est cétonique (une odeur légère de nettoyeur à vernis à ongle (acétone), de pommes vertes (mais ce sera surtout caractéristique avec l'odeur de l'haleine, il peut s'agir d'une acidocétose qui est une urgence médicale. Il ne faut pas attendre pour consulter rapidement un médecin.
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+
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+ L'une de ses principales fonctions est d'éliminer une partie des déchets de l'organisme, l'autre partie étant éliminée par le foie dans la bile, puis par les selles, et une autre partie, plus modeste l'est via la transpiration et l'expiration.
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+ Le foie et les reins ont donc un rôle complémentaire, ces deux systèmes étant d'ailleurs fonctionnellement liés. Ainsi, c'est le foie qui transforme l'ammoniaque en urée, qui sera éliminée par les reins. C'est également le foie qui permet la transformation de très nombreux composés toxiques ou étrangers à l'organisme en composés plus solubles dans l'eau et par la suite éliminés dans la bile ou par les urines.
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+ L'autre fonction primordiale des reins est de maintenir à peu près constants le pH et les concentrations du sang en certains ions (comme le sodium, le potassium, le chlore et les bicarbonates), afin que les cellules de l'organisme fonctionnent de manière optimale.
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+ L'appareil respiratoire régule aussi le pH du sang, en éliminant le dioxyde de carbone du réseau sanguin.
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+ Bon nombre de médecins dans l'histoire ont eu recours à l'uroscopie, inspection et examen de l'urine de leurs patients. Hippocrate décrivait déjà l'examen d'urine, mirant et observant la situation des dépôts urinaires dans un récipient spécial, la matula, mais il préférait tâter le pouls, unique intervention de diagnostic manuel direct[18].
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+
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+ La pratique de l'uroscopie en tant qu'examen visuel disparaît au XVIIIe siècle avec l'avènement de la chimie mais persiste l'usage de la « roue des urines » (à l'origine nuancier d'une vingtaine de couleurs des urines aux teintes différentes selon l'état de santé suivant la théorie des humeurs, l'urine étant non seulement mirée, mais aussi sentie, touchée et goûtée) au XIXe siècle, cette roue étant alors employée pour détailler les différentes saveurs d'urine[19].
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+
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+ La couleur et le volume d'urine peuvent être des indicateurs fiables du niveau d'hydratation. Une urine claire et abondante est généralement le signe d'une hydratation adéquate, alors qu'une coloration foncée des urines est un signe de déshydratation. Toutefois, en cas de consommation d'alcool, de caféine, ou d'autres diurétiques, ou en cas d'un diabète non ou mal soigné, l'urine peut être claire et abondante chez une personne néanmoins déshydratée.
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+ De nos jours, l'examen cytobactériologique des urines (ECBU) est un examen médical de routine permettant de détecter d'éventuelles infections. Lorsqu'un médecin suspecte une infection urinaire (cystite, prostatite, ou pyélonéphrite), l'examen cytobactériologique des urines, éventuellement couplée à une prise de sang (pour hémoculture), retrouvera le germe responsable, ce qui orientera le traitement.
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+
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+ La plupart des laboratoires modernes utilisent des tests colorimétriques présentés sous la forme de petite bandelette (la bandelette contenant tous les tests) afin de dépister un problème urinaire. Les tests recherchent souvent les composants anormaux de l'urine (voir plus haut) comme l'hémoglobine ou le glucose. Elles sont un moyen facile, efficace et peu coûteux de dépistage des maladies rénales ou systémiques. La plupart du temps, elle sera suivie si nécessaire par un examen microscopique de l'urine afin de déterminer s'il y a présence de mucus, cristaux (et si oui, lesquels) cylindre, cellule rénale, globule rouge, levure ou bactérie.
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+ L'urine peut aussi être utilisée comme source d'énergie
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+ Contenu énergétique : 13 à 21 ml d'urine permettraient ainsi de produire assez d'eau chaude pour une douche de 15 minutes ; 70 à 130 ml de cuire des haricots en cocotte-minute durant une heure[24]. 1.400 ml/jour/personne en moyenne soit plus de 10 milliards de litres pour l’humanité. Des toilettes améliorées, dotées d’une tuyauterie séparée, ou l’utilisation des urinoirs. Un procédé de séparation électrolytique a été récemment breveté et pourrait intéresser les éleveurs (jusqu'à 8 litres/jour pour un cochon, et 10 à 25 l/j pour un bœuf)[24]. Ce pourrait aussi être un moyen de récupérer de l’oxygène, du phosphate et du potassium (les gisements de phosphates sont en voie d'épuisement partout dans le monde) ; de faire en sorte que les résidus médicamenteux ou d'hormones présents dans l'urine (dont des perturbateurs endocriniens) puissent être au passage récupérés et traités au lieu d’être rejetés dans l’environnement où ils posent des problèmes discrets mais graves d’imposex et peut-être d’augmentation d’anomalies congénitales chez les petits garçons ; de faire du stockage d’énergie (à partir d’énergies dites intermittentes comme le solaire ou l’éolien). Cet hydrogène peut aussi être injecté dans le réseau de gaz (qui peut faciliter une production décentralisée).
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+
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+ Si l'on met de côté l'aspect psycho-sociologique et certains problèmes hygiéniques liés aux pathogènes humains, que l'on sait résoudre[29], l'utilisation de l'urine humaine ne diffère pas techniquement de celle des urines animales (purin) et ses effets sont comparables ou supérieurs à ceux obtenus avec les engrais chimiques[30].
77
+
78
+ L’urine contient surtout de l'urée qui constitue 60 à 80 % de l’azote contenu dans nos déjections. Elle contient aussi une quantité significative de phosphore, qui est un élément indispensable pour les organismes vivants mais parfois rare dans le haut des bassins-versants. Le phosphore était autrefois extrait de l'urine dans laquelle il a été découvert.
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+
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+ Récupérer l'urine humaine à la source facilite aussi l'épuration des eaux usées des ménages (ou des toilettes de lieux recevant beaucoup de public), car l'urine est dans ces eaux usées la première source d'azote (80 %) et de phosphore (55 %), bien que ne représentant que moins de 1 % du volume total des eaux usées des ménages[31].
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+ La biodisponibilité des nutriments présents dans l'urine est en outre élevée, en comparaison de celle d'un engrais chimique[31]. Plusieurs études ont montré que la séparation de l'urine diminue les émissions gazeuses du système de transport et traitement des eaux usées et leur consommation de ressources fossiles[31].
82
+
83
+ Des bactéries présentes naturellement dans l'urine, normalement en quantité minime (mais très grande en cas de cystite) produisent une enzyme, l’uréase, qui décompose l'urée en ammoniaque et dioxyde de carbone. Dans le sol d'autres bactéries transforment cet ammoniaque (ou l'ion ammonium) en ion nitrite en quelques heures puis d'autres en ion nitrate, suivant le cycle de l'azote. L'urine est donc une excellente source d'azote, très bio-assimilable, pour les plantes[32] et un excellent accélérateur pour le compost[33]. Formée par la combinaison indirecte de sous-produits de désamination (2 molécules NH3) et de la respiration cellulaire (1 molécule de CO2), l'urée est beaucoup moins toxique que l'ammoniac.
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+ Certains exploitants agricoles des pays émergents ou jardiniers utilisent l'urine comme fertilisant avec une concentration d'un volume d'urine pour 10 à 20 volumes d'eau d'arrosage sur les plantes et les fleurs pendant la période de croissance ; non diluée, l'urine brûlerait les racines de nombreuses espèces. La possibilité d'utiliser l'urine comme engrais a été confirmée par une étude publiée dans le numéro d'août 2009 du journal Agricultural and Food Chemistry[34]. L'effet fertilisant est amélioré en ajoutant de la cendre de bois (riche en potassium sous forme de potasse et en phosphore) à l'urine. Des expériences ont été menés en Afrique[35]. Des essais comparatifs d’urine et d’engrais minéral au Burkina Faso ont permis un rendement 6 fois supérieur au contrôle non fertilisé et ont prouvé qu'il n’y a pas de différence entre les rendements avec l’urine et ceux avec l’engrais minéral[36].Il est possible de stocker l'urine dans des récipients opaques et bien fermés qui éviteront les pertes d'ammoniac. Elle peut se conserver jusqu'à 6 mois[37].
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+
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+ Plus récemment en 2018, des essais menés en France par Irstea et la société Ecosec ont montré que le stockage des urines pendant au moins six mois à température ambiante à la sortie de cabines filtrant l'urine à la source[29] permettait d'éliminer la majeure partie des pathogènes. Ingénieurs chercheurs et entrepreneurs ont également quantifié l'efficacité du procédé du point de vue agronomique sur des plantations non alimentaires et à titre expérimental sur des salades et de la vigne. Pour Bruno Molle, chercheur à Irstea, le procédé a de l'avenir[29] : "En sachant que récupérer entièrement l’azote des effluents d’origine humaine permettrait d’assurer 30 % des besoins mondiaux en fertilisation azotée[38] et que, par ailleurs, fabriquer une tonne d’engrais coûte actuellement une tonne équivalent pétrole, l’idée de récupérer l’azote directement à la sortie des toilettes séparatives et des logements apparaît comme une voie des plus évidentes et pertinentes". Les solutions d'équipements progressent, notamment grâce aux procédés innovants développés par la jeune start-up Ecosec[39]. Reste le problème de l'acceptation sociale qu'il conviendra de résoudre...
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+ Récolte séparée des excréments secs et de l'urine.
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+ Apport en unité d'hygiénisation.
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+ Installation d'hygiénisation.
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+ Irrigation à l'urine (Nagasandra, Inde).
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+ Urine d'écoliers de Tianshui, province de Gansu (Chine), pour fertiliser des pommiers.
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+
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+ Épandage sur Colza (Suède).
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+
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+ De 1977 à 1978, Andy Warhol réalise une série de tableaux appelés Oxidation paintings ou Piss paintings. ce sont des peintures sur plaques de cuivre dont il oxyde la surface au moyen de sa propre urine ou de celle de ses amis[40]. De nombreux artistes contemporains comme Pierre et Gilles ou Kiki Smith ont également traité ce thème dans leurs œuvres[41].
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+ Gargantua se venge des Parisiens curieux et indiscrets.
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+ Dans Vénus et Cupidon, le jet d'urine symbolise la fertilité.
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+ Fontaine de Marcel Duchamp.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Certaines statues, telles que le célèbre Manneken-Pis, le « gamin qui pisse » de Bruxelles, utilisent également la représentation de l'urine dans leur architecture.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le miel (prononcé en français : /mjɛl/[1]) est une substance sucrée élaborée par les abeilles à miel à partir de nectar[2],[3],[4] ou de miellat[5],[6]. Elles l'entreposent dans la ruche et s'en nourrissent tout au long de l'année, en particulier lors de périodes climatiques défavorables. Il est aussi consommé par d'autres espèces animales dont l'espèce humaine qui organise sa production par l'élevage des abeilles à miel.
2
+
3
+ Les abeilles butineuses sont chargées de l'approvisionnement de la ruche. Une fois posée sur une plante à fleurs (angiospermes), l'abeille en écarte les pétales, plonge sa tête à l'intérieur, allonge sa langue et aspire le nectar qu'elle stocke provisoirement dans son jabot. Du fait de leur anatomie et en particulier de la longueur de leur langue, les abeilles ne peuvent récolter le nectar que sur certaines fleurs, qui sont dites alors mellifères.
4
+
5
+ Les abeilles peuvent aussi récolter du miellat, excrétion produite par des insectes suceurs comme le puceron, la cochenille ou le metcalfa à partir de la sève des arbres. Il sera utilisé de la même façon que le nectar de fleur (c'est ce produit de base qui est notamment utilisé pour élaborer le miel de sapin).
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+
7
+ L'élaboration du miel commence dans le jabot de l'ouvrière, pendant son vol de retour vers la ruche. L'invertase, une enzyme de la famille des diastases, est ajoutée, dans le jabot, au nectar. Il se produit alors une réaction chimique, l'hydrolyse du saccharose qui donne du glucose et du fructose.
8
+
9
+ Arrivée dans la ruche, l'abeille butineuse régurgite le nectar à une receveuse (trophallaxie), qui, à son tour, régurgitera et ré-ingurgitera ce nectar riche en eau, en le mêlant à de la salive et à des sucs digestifs, ayant pour effet de compléter le processus de digestion des sucres. Une fois stocké dans les alvéoles, le miel est déshydraté par une ventilation longue et énergique de la part précisément des ouvrières ventileuses. Parvenu à maturité, le miel a une durée de conservation extrêmement longue.
10
+
11
+ La chaleur de la ruche ainsi que les ouvrières ventileuses, qui peuvent entretenir un courant d'air pendant 20 minutes dans la ruche, provoquent l'évaporation de l'eau. Le miel arrive à maturité lorsque sa teneur en eau devient inférieure à 18 % ; il est alors emmagasiné dans d'autres alvéoles qui seront operculées une fois remplies.
12
+
13
+ Le miel est ainsi stocké par les abeilles pour servir de réserve de nourriture ; en particulier pendant les saisons défavorables, en saison sèche pour les Apis dorsata ou l'hiver pour les Apis mellifera.
14
+
15
+ Le scientifique Bernd Heinrich a mesuré le volume de travail effectué par les abeilles butineuses. Ainsi, pour produire une livre de miel, les abeilles doivent effectuer plus de 17 000 voyages, visiter 8 700 000 fleurs, le tout représentant plus de 7 000 heures de travail[7].
16
+
17
+ Pour leur propre consommation, les humains ont d'abord prélevé le miel dans des ruches naturelles (souvent appelées nids) ; ils continuent par endroits à le récolter ainsi. On parle alors de miel sauvage, que l'ONU (FAO) classe comme produit forestier autre que le bois.
18
+
19
+ Sa production a ensuite été progressivement organisée par les humains grâce à la domestication d'abeilles dans des ruches artificielles situées à des emplacements permettant la création de différentes qualités et variétés de miel, ainsi que la récolte d'autres produits (pollen, cire, gelée royale, propolis, pain d'abeille).
20
+
21
+ La consommation du miel ainsi que du couvain (larves d'abeilles contenues naturellement dans le miel non filtré) pourrait avoir été utile à l'évolution de l'homme, notamment au développement de son cerveau, le miel contenant une part importante de protéines et de graisses[8],[9]. Des peintures rupestres montrent que les premiers hommes « chassaient » les ruches d'abeilles. Aujourd'hui, le peuple Hadza a gardé cette tradition[10],[11] et profite d'un mutualisme avec un oiseau sauvage local pour l'aider à trouver les ruches[12]. Les Hadzas passent ainsi, pendant la saison des pluies, 4 à 5 h par jour à chercher du miel.
22
+
23
+ La relation entre les humains et les abeilles est très ancienne. Dans une grotte d'Afrique du Sud, des restes de cire d'abeille vieux de 40 000 ans ont été découverts[13]. Des peintures rupestres situées dans les montagnes uKhahlamba-Drakensberg du KwaZulu-Natal (Afrique du Sud), montrent des interactions entre des chasseurs-cueilleurs et des abeilles. Ces peintures apportent la preuve de la consommation du miel à cette époque[14].
24
+
25
+ Présent dans le delta du Nil et à Sumer, le miel servait à sucrer les aliments. Plusieurs papyrus égyptiens en font mention, le plus vieux étant celui dit d'Edwin Smith, datant de plus de 4 500 ans. De nombreuses sources diffusent la légende urbaine d'un « miel des pyramides » ou « miel des pharaons », datant de deux mille ans et potentiellement toujours comestible[15],[16],[17]. S'il est avéré que des pots à miel ont été retrouvés dans la tombe de Toutankhamon découverte en 1922, leur contenu avait depuis longtemps disparu[18]. D'autres récipients retrouvés lors de fouilles contenaient des substances qui pouvaient ressembler à du miel à première vue. Des analyses postérieures montreront qu'il s'agissait de natron. Entretemps, la légende d'un miel « éternel », qui ne se périme jamais, était née[19].
26
+
27
+ En plus de sa consommation comme aliment ou condiment, il a été utilisé dès l'Antiquité pour embellir la peau et soigner les blessures. Le latin mel a donné le français miel et les mots de même sens dans les autres langues romanes. Le proto-germanique *huna(n)gą a donné l'allemand Honig et les mots de même sens dans les autres langues germaniques. Le proto-slave *medъ a donné le russe мёд et les mots de même sens dans les autres langues slaves.
28
+
29
+ Dans l'Antiquité, le miel de la Narbonnaise était considéré comme l'un des meilleurs[20]. La mythologie grecque le nommait « rosée céleste », considérant qu'il avait une origine ouranienne[21]. Rhéa fait appel à une nymphe, Amalthée, qui allaite son fils Zeus avec du miel. Melissa est une autre nymphe changée en abeille par Zeus.
30
+
31
+ Dans la Rome antique, les premiers apiculteurs distinguent deux sortes de miel : le miel le plus cher et le meilleur, récolté sous les ruches car il s'agissait du miel qui en tombait, et un miel de moindre qualité obtenu après broyage des ruches d'abeilles, moins cher[réf. nécessaire].
32
+
33
+ À partir du Moyen Âge en Chine, puis en Europe, il sert à la fabrication du pain d'épices.
34
+
35
+ Jusqu'à l'époque de Paracelse, le miel jouissait d'une haute estime en médecine. Il était utilisé notamment comme agent antiseptique pour la guérison des infections et s'avère efficace pour le soin en douceur des verrues, boutons infectieux, furoncles[réf. nécessaire].
36
+
37
+ Le miel de romarin aussi appelé « miel de Narbonne » était un des multiples constituants de la thériaque de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle[22].
38
+
39
+ Durant les première et seconde guerres mondiales, on l'utilisait pour accélérer la cicatrisation des plaies des soldats[23].
40
+
41
+ Il a également été utilisé pour confire les fruits et les légumes en l'associant au vinaigre et à la moutarde, mais aussi à adoucir les mets. Il a permis la conservation de la viande.
42
+
43
+ Il a de même servi pour la fabrication de l'hydromel (eau+miel) : par fermentation des levures présentes dans ledit miel, apparition de la boisson alcoolisée. Des traces de production d'hydromel datant du Ve millénaire av. J.-C. ont été retrouvées en Espagne dans le dolmen d'Azután[24].
44
+
45
+ Avant l'introduction du maïs en Europe, et la culture de la canne à sucre et de la betterave, le miel était avec les fruits le seul édulcorant.
46
+
47
+ Le miel est un symbole important des cultures et religions antiques, jusque dans le christianisme lui-même. Symbole de douceur dans le judaïsme[25], il est aussi associé au don de prophétie tant pour les Grecs, que dans la Bible : Jean le Baptiste se nourrit de miel sauvage, et Samson en trouve dans la carcasse d'un lion[26]. La Parole de Dieu est également comparée au miel[27],[28],[29]. Pour l'islam, dans le Coran, le miel est l'un des aliments du paradis[30]. Dans la continuité des usages médicinaux déjà connus de Galien, des traditions, attribuées à Mahomet, font du miel un médicament divin[30].
48
+
49
+ Dans Histoire des animaux[31], Aristote présente le miel comme une rosée céleste que les abeilles recueillent sur les fleurs. Dans l'antiquité, le miel par son goût, sa consistance (ni solide, ni liquide), sa capacité de se conserver très longtemps, apparaissait comme un « souvenir » sur terre de la nourriture d’immortalité des dieux : le nectar et l’ambroisie[32]. Symbole solaire par excellence, comme quintessence végétale de la lumière de l'astre du jour exaltée dans les fleurs, il est signe de pureté chez les adorateurs de Mithra, notamment[réf. nécessaire]. Il est également l'emblème de la science et de la poésie, qui, selon la conception traditionnelle, est un don du ciel. Les mots grecs désignant le lyrisme (mélikè) et le miel (méli) ont une racine commune[réf. nécessaire].
50
+
51
+ L'apiculture consiste à élever des abeilles afin de récolter le miel. Le premier travail de l'apiculteur est de fournir une ruche aux abeilles.
52
+
53
+ Avant la domestication des abeilles, les hommes récoltaient le miel dans des troncs d'arbres ou dans de petites cavités habitées naturellement par les abeilles. Ils ont ensuite aménagé ces troncs ainsi que d'autres constructions rudimentaires.
54
+
55
+ Au XIXe siècle, en France, les abeilles étaient encore élevées dans des ruches en paille. À cette époque, le miel était consommé avec la cire ou extrait par pressage.
56
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57
+ C'est l'apiculteur François Huber de Genève qui mit au point le premier modèle de ruche à cadres mobiles. La feuille gaufrée fut mise au point en 1858 par Jean Mehring[33] et l'extracteur centrifuge (en), inventé en 1865 par Franz von Hruschka. Ces inventions facilitèrent le travail de l'apiculture.
58
+
59
+ L’apiculture moderne propose différents types de miels d’origine florale et géographique, de saveur et d’aspect très variés. On parle de « miel monofloral » ou de « miel de cru » lorsque son origine provient en grande partie d’une seule variété de fleurs. L’apiculteur a placé ses hausses juste au moment de la miellée de la fleur recherchée et les a retirées aussitôt après pour en faire la récolte. Les autres miels sont dits polyfloraux (ancienne appellation : miel « toutes fleurs ») et peuvent être également désignés par leurs origines géographiques.
60
+
61
+ La palette va des miels doux et clairs (acacia, cerisier, citronnier, clémentinier, colza, framboisier, luzerne, oranger, tilleul, tournesol, trèfle blanc) aux miels corsés et ambrés (arbousier, bruyère, buis, callune, châtaignier, chêne, eucalyptus, fenouil, lavande, lavandin, menthe, pissenlit, ronce, sapin, sarrasin, thym)[34].
62
+
63
+ Le miel, liquide à l'extraction, est une solution saturée en sucres et comme toute solution saturée, il cristallise plus ou moins rapidement, en fonction de l'équilibre de ses sucres principaux (fructose et glucose) et de son niveau de viscosité. Plus la teneur en fructose est élevée, plus il restera liquide longtemps (ex. : miel d'acacia). Plus la teneur en glucose est élevée, plus il cristallisera vite (ex. : miel de colza, ou miel de trèfle). Cet équilibre des sucres dépend de son origine florale mais n'a pas de lien direct avec sa qualité. Si un miel est chauffé à plus de 40 °C, sa cristallisation est retardée. Chauffer un miel à une température supérieure à 40 °C lui fait perdre en qualité.
64
+
65
+ Le processus dit de cristallisation dirigée permet de maîtriser la taille des grains de cristallisation par ensemencement des miels et d'obtenir des textures crémeuses. Un autre procédé à froid sous très haute pression, nommé MHP apisystems développé en 2001 permet de séparer à froid les phases solides et liquides et de totalement maîtriser la cristallisation ou l'absence de cristallisation des miels. Il s'agit d'une invention peu utilisée par les apiculteurs. Ce procédé permet aussi l'obtention de miel sous forme solide (plaque, poudre, farine…) sans ajout d'adjuvant tel que les maltodextrines utilisées dans l'atomisation des miels.
66
+
67
+ On observe chez les miels qui cristallisent vite la formation d'une « fleur » à la surface. Il s'agit de micro-bulles qui remontent en surface lors de l'entreposage — en seaux ou en pots. C'est un phénomène naturel qui ne nuit pas à la qualité.
68
+
69
+ Malgré les appellations reconnues, aucune réelle garantie n'est apportée au consommateur sur la véritable zone de production des miels vendus. En effet, bien qu'ils existent, il y a une forte carence en utilisation d'outils opérationnels de contrôle et de traçabilité en continu sur le terrain. Pour compenser ce problème de certification géographique le consortium Bee partner en collaboration avec l'association Maksika international de protection des abeilles, Bee secured et le CEA de Grenoble (LETI) ont créé un réseau de traçabilité de la filière apicole. Ce réseau porte sur un ensemble de ruches instrumentées communicantes nouvelles générations. Il permet le suivi en continu de la production de miel de la ruche jusqu'au pot en contrôlant systématiquement la santé des abeilles, l'environnement et les actions menées sur les abeilles. Tout le miel suivi est certifié par un label Maksika « IGP contrôlé en continu », qui garantit aux consommateurs l'origine du miel.
70
+
71
+ Source : Commission européenne[35],[36].
72
+
73
+ France :
74
+
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+ Italie :
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+ Espagne :
78
+
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+ Grèce :
80
+
81
+ Luxembourg :
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+
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+ Portugal :
84
+
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+ Pologne :
86
+
87
+ Toute fleur produisant du nectar peut donner du miel mais, en France, les miels les plus consommés sont les miels de type mille fleurs, acacia ou châtaignier mais il en existe de très nombreux autres.
88
+
89
+ D'après le président de l'Organisation internationale des exportateurs de miels, de 2007 à 2013, la production mondiale a augmenté de 8 % alors que les exportations ont elles augmenté de 61 %[43]. De très nombreux pays européens ont augmenté leur exportations de miel en 2015, mais aussi leurs importations en provenance de Chine. Ce miel est importé puis réexporté comme produit local, un tiers des miels dans l'Union européenne ne serait pas conforme à la provenance indiquée[43]. Les miels d'Asie seraient les plus à risque d'être dilués pour en diminuer le prix et en augmenter la quantité[43]. La Chine produirait 450 000 tonnes de miel par an dont 150 000 tonnes pour l'exportation, ne couvrant pas une demande locale évaluée à 700 000 tonnes[43]. Des cas de fraudes (30 % des échantillons) ont aussi été découverts au Canada[44]. Ainsi qu'en Belgique, avec plus de la moitié des échantillons non conformes[45]. Des miels synthétiques seraient même importés de Chine, et fabriqués à partir d'un mélange de glucose, fructose, maltose, d'acide gluconique, de pollens exogènes correspondant à l'origine voulue — afin que la supercherie ne soit pas détectée par analyse —, de colorants et d'arômes de fleurs de synthèse[46].
90
+
91
+ La France importe aujourd'hui 80 % des miels qu'elle consomme mais doit également faire face à la commercialisation de miels de qualité douteuse à des prix extrêmement faibles, conduisant à tirer vers le bas les tarifs proposés par les négociants aux apiculteurs français. En effet, aujourd'hui la réglementation n'oblige pas à renseigner les consommateurs sur l'origine des miels issus de mélange, qui peuvent être donc étiquetés Origine UE/non UE. Cette modification, appuyée par les associations d'apiculteurs et l'association Agir pour l'environnement n'a toujours pas été effectuée. Ainsi, une pétition signée des syndicats d'apiculteurs et de la Confédération paysanne demande l'adoption d'un décret garantissant « la pleine information pour les miels issus de mélange en indiquant la proportion de chaque miel en fonction de son pays d’origine »[47].
92
+
93
+ Son index glycémique varie d'une espèce à l'autre (32 pour le miel d'acacia et 80 pour le miel mille fleurs) tout en ayant une incidence plus faible sur la glycémie que le dextrose ou le saccharose[48].
94
+
95
+ Le miel est utilisé à des fins thérapeutiques dès l'antiquité et connaît aujourd'hui une validation scientifique de ses propriétés antibactériennes et un usage comme cicatrisant.
96
+
97
+ Le miel est ainsi cité dans 500 remèdes de la pharmacopée de l’Égypte antique, principalement pour sucrer les préparations médicales[49].
98
+
99
+ Le miel possède des propriétés antibactériennes, ce que confirment diverses études montrant une activité antibactérienne significative, et est utilisé comme moyen de désinfecter des plaies, notamment lorsqu'il y a un besoin de traiter des bactéries résistantes aux antibiotiques[50]. Il est efficace pour désodoriser les plaies, probablement par l'apport d'une source de glucose, consommée par les bactéries qui émettront alors de l'acide lactique, à la place de consommer des acides aminés, tendant à une production d'ammoniac et de composants sulfurés[50].
100
+
101
+ En Europe et en Australie, la marque Medihoney diffuse du miel stérile destiné à l'usage thérapeutique, dont une étude expérimentale par l'université de Bonn note les bons résultats dans des pansements au contact de la peau[51].
102
+
103
+ Une étude systématique Cochrane fait état de son efficacité, accélérant là aussi la cicatrisation des tissus[52].
104
+
105
+ De façon plus anecdotique, et hors tests en double aveugle, un chirurgien de l'hôpital universitaire Dupuytren de Limoges relate l'expérience de son service suite au traitement de 3 000 plaies entre 1984 et 2009, relevant l'absence de douleur à l'application voire une diminution des douleurs chez le patient, et estimant la cicatrisation comme étant « de qualité » « dans la majorité des cas pris en charge »[53].
106
+
107
+ Cette action serait due à la présence de deux groupes de protéines :
108
+
109
+ Le miel s'avère efficace contre Bacillus subtilis, Escherichia coli, les staphylocoques dorés, Pseudomonas aeruginosa et Enterococcus faecium, testées dans des souches résistantes aux antibiotiques[55].
110
+
111
+ Les miels de certaines régions du monde peuvent, selon la flore butinée par les abeilles, se révéler toxiques lors de leur ingestion par l’homme. Des empoisonnements très rares sont rapportés depuis l’Antiquité[56]. Ils sont dus à la présence d’andrométoxine, toxine issue du nectar de certaines variétés d’azalées, de kalmias ; ou de colchicine, dans le cas des colchiques. Un rapport récent de la DGCCRF confirme la présence d'alcaloïdes toxiques dans 17 % des miels analysés dans l'étude[57].
112
+
113
+ Le miel peut être porteur de spores de botulisme, une maladie paralysante. Les bébés (moins d'un an) y sont particulièrement sensibles et ne doivent donc jamais consommer du miel[58]. On appelle cette maladie le botulisme infantile. Aux États-Unis, chaque année une soixantaine de cas sont traités. Cette maladie peut entraîner la mort des nourrissons[59].
114
+
115
+
116
+
117
+ Le miel est une solution de sucres. Entrent dans la composition du miel :
118
+
119
+ Des contaminants parfois recherchés sont des métaux lourds, des métalloïdes, des radionucléides, des résidus d'antibiotiques et/ou des pesticides[63]. Ces composants peuvent provenir directement de la ruche, lors d'un traitement effectué par l'apiculteur, mais aussi et surtout provenir de l'environnement de la ruche ;
120
+
121
+ Une étude suisse publiée en octobre 2017 par la Revue Science[64],[65], basée sur l'analyse de miels provenant de 298 emplacements différents du monde montre que la quantité de certains insecticides trouvé dans le miel tend à augmenter dans le monde entier, confirmant une contamination générale des agroécosystème et une exposition environnementale croissante des abeilles (et peut-on supposer des abeilles sauvages et de tous les autres pollinisateurs)[65]. Certains produits diminuent ou disparaissent, mais les néonicotinoïdes (acétamipride, clothianidine, imidaclopride, thiaclopride et thiaméthoxame qui sont tous des insecticides systémiques retrouvés dans tous les tissus des plantes traitées, y compris dans le pollen et le nectar se généralisent). Or à des doses faibles et non-mortelles, ces néonicotinoïdes peuvent notamment induire chez l'abeille à miel des troubles de l'apprentissage et de la mémoire qui dégradent ou détruisent sa capacité à retrouver des aliments ou leur ruche, au point de parfois menacer la santé de la ruche entière[65].
122
+
123
+ La pollution des miels par les néonicotinoïdes est en moyenne de 1,8 ± 0,56 nanogramme par gramme ; beaucoup plus élevée en Amérique du Nord avec 86 % des miels analysés contenant un ou plusieurs néonicotinoïdes en 2017) et la moins élevée en Amérique du Sud où néanmoins 57 % des échantillons en contenaient[65]. Aucun des près de 200 échantillons analysés lors de cette étude ne dépassait les normes sanitaires édictées pour l'Homme, mais les résultats sont néanmoins jugés très préoccupants puisque environ 1/3 des échantillons de miels présentaient des niveaux assez élevés pour affecter la santé des abeilles voire de la ruche entière[65]. C'est donc la pollinisation en tant que service écosystémique et de nombreuses espèces de pollinisateurs (ainsi que leurs prédateurs et les espèces qui en dépendant indirectement peut-on supposer) qui sont menacés. Ces résultats invitent aussi à mieux étudier les éventuelles synergies entre néocotinoïdes puisqu'en 2017 45 % des échantillons de miel contenaient au moins deux types différents de néocotinoïdes et 10 % en contenaient quatre ou cinq ; les effets synergiques écologiques et sanitaires de ces mélanges n'ont pas été étudiés mais on soupçonne qu'ils exacerbent la toxicité des molécules absorbées séparément[65]. Les auteurs de l'étude demandent aux gouvernements plus de transparence et de publication de données sur les quantités de néonicotinoïdes vendus et utilisées en agriculture, afin de clarifier les éventuelles relation entre quantités utilisées par les agriculteurs et quantité retrouvées dans les miels. L'avenir des producteurs de miel est aussi en jeu, car les néocotinoïdes sont suspectés de jouer un rôle clé dans l'effondrement mondial des populations de pollinisateurs domestiqués et sauvages[65],[64].
124
+
125
+ D'un point de vue analyse élémentaire, le miel est donc essentiellement composé de carbone, d'hydrogène et d'oxygène (composants de base des composés organiques). Les teneurs en autres éléments minéraux cationiques sont dans les gammes suivantes, en mg/kg (ppm)[66] :
126
+
127
+ Le miel est acide, avec un pH estimé entre 4,31 et 6,02[67]
128
+
129
+ Le miel a une densité d'environ 1,4[68] variant, comme pour sa viscosité, selon son hydratation (18 % en moyenne[69], 20 % maximum[70] sauf exceptions).
130
+
131
+ Pour mesurer la viscosité du miel on peut utiliser un viscosimètre à chute de bille. Cette viscosité diminue à mesure que la température augmente.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Mise en garde médicale
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5
+ La migraine (du grec ancien ημικρανίον / êmikraníon, douleur touchant la « moitié du crâne ») est un type de céphalée (mal de tête) chronique fréquente, invalidante, caractérisée par des maux de tête et des nausées.
6
+
7
+ Une migraine dure généralement entre 4 et 72 heures selon sa sévérité[1] ; les symptômes incluent nausées, vomissements, photophobie (grande sensibilité à la lumière), phonophobie (grande sensibilité au son) ; les symptômes s'aggravent généralement à cause des activités physiques[2]. Approximativement un tiers des individus souffrant d'une migraine fait l'expérience d'une aura, d'illusions visuelles ou d'autres trouble d'ordre sensoriel ou moteur juste avant la céphalée[3]. On pense que les migraines sont causées par l'association de facteurs environnementaux et de facteurs génétiques. Environ deux tiers des cas ont un contexte familial[4].
8
+
9
+ La migraine est trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes[5]. L’Organisation mondiale de la santé classe la maladie migraineuse au 20e rang des maladies ayant un impact sur le handicap et l’altération de la qualité de vie, et parmi les 10 premières maladies si l’on considère uniquement la population féminine[6].
10
+
11
+ Les causes de la maladie sont incomplètement élucidées, mais pendant longtemps des anomalies vasculaires semblaient être à l'origine des douleurs : vasodilatation (augmentation du calibre des vaisseaux) et augmentation de la perméabilité vasculaire. Le fait que de nombreux médicaments anti-migraineux interagissent avec le système sérotoninergique a orienté les chercheurs vers un rôle majeur de certains neuromédiateurs : sérotonine et noradrénaline[7].
12
+
13
+ Les études des 40 dernières années ont pu montrer que la vasodilatation des vaisseaux sanguins cérébraux n'était pas la cause, mais la conséquence de la migraine[8]. Son origine serait plutôt à rechercher du côté d'une altération du système nerveux périphérique. La migraine serait le résultat d'une inflammation neurogène (c'est-à-dire provoquée par une activité du système nerveux) des vaisseaux sanguins de la dure-mère, dont l'origine encore indéterminée avec précision pourrait être une atteinte du système nerveux orthosympathique. Or ce système a un effet modérateur sur les fibres C nociceptives des vaisseaux sanguins, tandis que le système parasympathique cholinergique est stimulateur de ces fibres C. Dans ces conditions, toute stimulation des fibres C nociceptives (comme une activation des fibres cholinergiques[9]) ne sera plus bloquée par un système modérateur déficient et entraînera une inflammation neurogène à l'origine de la douleur migraineuse.
14
+
15
+ Certaines études[10] ont suggéré la combinaison de deux mécanismes dans la genèse de la crise migraineuse : réduction de 20 % de la capacité des mitochondries à produire de l'ATP et incapacité du système nerveux à s'habituer aux stimuli extérieurs répétés.
16
+
17
+ La migraine est une maladie héréditaire dans de nombreux cas, débutant normalement entre 10 et 40 ans. Plusieurs gènes en seraient la cause, mais pour le moment, les scientifiques[11] viennent seulement de trouver le premier lien entre un gène et la migraine. Plus précisément, une région intergénique (entre 2 gènes) sur le chromosome 8 serait liée à la présence de migraines. Cette région interagit avec les 2 gènes qui l'entourent et sont responsables de la régulation du glutamate, qui est un neurotransmetteur excitateur. Si cette région présente une anomalie, cela perturbe la régulation de la concentration du glutamate dans la fente synaptique, ce qui expliquerait l'excitabilité anormale du cerveau des migraineux (conduisant à l'absence d'habituation). Cependant, cette hypothèse reste à démontrer.
18
+
19
+ En parallèle, la migraine est aussi soumise à de nombreux facteurs qui interviennent dans le déclenchement des crises :
20
+
21
+ La crise migraineuse commence le plus souvent au réveil, parfois précédée de signes annonciateurs (prodrome) que les patients connaissent souvent bien, leur permettant d'anticiper la crise (un traitement très précoce permet de considérablement raccourcir et atténuer la crise). Les douleurs sont progressivement croissantes en quelques heures avant d'atteindre un plateau. Elle est le plus souvent localisée à une moitié du crâne, alternativement à gauche et à droite d'une crise à une autre (mais la douleur est fixe au sein d'une même crise). La fatigue (asthénie) induite par la migraine et l'intolérance aux stimuli extérieurs obligent souvent le patient à rester allongé dans le noir, le temps que la crise cède (24 heures en moyenne). La fin de la crise est rapide, avec une discrète note d'euphorie libératoire.
22
+
23
+ L’International Headache Society propose les critères suivants pour poser le diagnostic de migraine :
24
+
25
+ Les migraines peuvent parfois, chez certains patients, s'accompagner de phénomènes sensoriels regroupés sous le nom d'« aura ». On parle alors de migraines accompagnées (environ 20 % des cas). Ces auras précèdent la crise et durent en général moins d'une heure. La douleur migraineuse lui fait suite, parfois après un délai de quelques minutes.
26
+
27
+ Les auras les plus fréquentes sont les auras ophtalmiques : le champ visuel se remplit de phénomènes de type points scintillants (phosphènes), de mouches semblant traverser le champ visuel (myodésopsies), de lignes brisées lumineuses (scotomes scintillants) pouvant former des compositions complexes (signes pathognomoniques).
28
+
29
+ L'aura visuelle peut aussi consister en une hémianopsie latérale homonyme (perte de la même moitié du champ visuel de chaque œil), une cécité monoculaire transitoire, etc.
30
+
31
+ Les auras sensorielles peuvent se manifester par des troubles très progressifs (« marche migraineuse ») de la sensibilité à types de paresthésies (fourmillements, picotements) d'un hémicorps, souvent de topographie chéiro-orales (bouche et main).
32
+
33
+ D'autres auras sont plus rares, et peuvent poser des problèmes diagnostics : hémiplégie transitoire, diplopie par paralysie oculomotrice, troubles psychiques, hallucinations auditives, troubles du langage.
34
+
35
+ Dans tous les cas, les signes doivent régresser rapidement et sans séquelle. L'examen neurologique est toujours normal dans la migraine (en dehors de complications rarissimes, voir plus loin).
36
+
37
+ Dans certains cas, l'aura n'est pas suivie de douleur.
38
+
39
+ Une migraine ne nécessite aucune investigation complémentaire à condition que la crise réponde aux critères habituels de migraine typique et que l'examen clinique et neurologique soit normal.
40
+
41
+ Le scanner cérébral sera pratiqué dans les cas suivants :
42
+
43
+ Le scanner recherche une malformation artério-veineuse intracrânienne, un accident ischémique transitoire, un infarctus cérébral.
44
+
45
+ Un agenda qui recense toutes les crises de migraines, leur durée, leur facteur déclenchant et leur évolution avec ou sans traitement permet de partager de manière plus objective et complète avec son médecin le retentissement de ses migraines et de mettre en évidence plus facilement des facteurs déclenchants et donc de modifier son hygiène de vie.
46
+
47
+ La migraine semble être un facteur de risque cardiovasculaire avec une augmentation du risque d'infarctus du myocarde, de mort subite ou d'angine de poitrine[14].
48
+
49
+ La prise en charge de la migraine a fait l'objet de publications de plusieurs recommandations : celles de la Société Américaine de Neurologie datent de 2012[15] et celles de l’European federation of Neurological Societies de 2009[16].
50
+
51
+ En cas de migraine, le repos au calme et dans le noir permet de ne pas aggraver la crise. Certains gestes ont une efficacité non négligeable selon les individus : prendre une douche chaude ou froide, appliquer une poche froide sur la tête, boire un café, utiliser des techniques de relaxation.
52
+
53
+ Les crises peuvent être causées par des facteurs extérieurs. Les supprimer peut être très efficace pour éviter ces crises. Ces facteurs peuvent être l'alcool, le tabac, la caféine, le chocolat, certains fromages, le stress psychique, les odeurs fortes, les agressions lumineuses et sonores tel un écran d'ordinateur ou de télévision.
54
+
55
+ La migraine hémiplégique familiale est une forme rare d'origine génétique.
56
+
57
+ En matière de traitement de la crise on distingue les traitements non spécifiques des traitements spécifiques.
58
+ Les traitements non spécifiques soulagent les céphalées (symptômes de la migraine). Les traitements spécifiques inhibent la vasodilatation supposée être à l'origine de la migraine.
59
+
60
+ Les traitements non spécifiques sont :
61
+
62
+ Le traitement spécifique repose essentiellement sur les triptans, utilisés en cas d'échec des molécules non-spécifiques. Ce sont des agonistes spécifiques des récepteurs sérotoninergiques des vaisseaux crâniens. Leur efficacité est très bonne. Ils sont en effet recommandés par la Haute autorité de Santé avec un grade A. Cependant, il existe des effets secondaires et de contre-indications qu'il faut bien mettre en balance avec leur effet thérapeutique.
63
+
64
+ Pour être efficace, le traitement quel qu'il soit doit être pris le plus tôt possible. Au mieux, dès les signes avant-coureurs de la crise migraineuse. Pour les triptans, il doit être pris après la fin de l'éventuelle aura. En effet, l'aura correspondrait à une phase de vasoconstriction préalable à une vasodilatation migraineuse. Donc, l'absorption trop précoce de triptans vasoconstricteurs pourrait entraîner des phénomènes d'ergotisme. Les antalgiques ne doivent être pris qu'en cas de crise et jamais au quotidien, sous peine de risquer une céphalée chronique quotidienne (CCQ, ou céphalée par abus médicamenteux avec toxicomanie aux analgésiques).
65
+
66
+ L'objectif du traitement de fond est de réduire efficacement la fréquence et l'intensité des crises de migraines. Il est proposé lorsque les crises sont fréquentes (à partir de trois par mois) et/ou invalidantes (avec un retentissement important sur les activités de par leur intensité ou leur durée). Il est pris par environ un américain migraineux sur dix[20].
67
+
68
+ Les médicaments les plus utilisés sont :
69
+
70
+ Il faut remarquer que tous ces produits ont été créés pour d'autres indications que la migraine au départ : anti-épileptique, antidépresseur, etc.
71
+
72
+ L'acupuncture a une certaine efficacité dans la prévention des crises, bien que l'utilisation des méridiens traditionnels n'ait pas démontré de supériorité par rapport à une implantation d'aiguilles sur d'autres lieux (acupuncture placebo[33]).
73
+
74
+ En phytothérapie, l'extrait de racine du grand pétasite a une certaine efficacité[34].
75
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+ Les dispositifs médicaux de type biofeedback et neurostimulation présentent également de l'intérêt, spécialement dans les situations où la prise de certains médicaments est contre-indiquée, ou encore pour réduire ou éviter la prise de doses trop importantes, responsables d'une évolution vers la céphalée chronique quotidienne[35]. Le biofeedback permet au patient de prendre conscience d'une fonction organique et chercher lui-même à la modifier lors de séances de relaxation. Cette méthode semble avoir démontré son efficacité dans le traitement des migraines[36] et céphalées de tension[37]. Une étude de 2009 semble montrer que le biofeedback n'apporte pas significativement d'amélioration par rapport à la relaxation[38]. La neurostimulation a été utilisée au moyen de dispositifs implantables semblables à des pacemakers pour le traitement de migraines chroniques sévères[39],[40], avec des résultats encourageants[41]. La neurostimulation externe a montré une certaine efficacité[42].
77
+
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+ Toute plainte bien ou mal précisée de céphalées (donc de migraines) devrait encourager, au moins jusqu'à l'âge de 50 ans, une correction optique totale après cycloplégie, idéalement à l'atropine (5 à 10 jours d'instillation, voire plus)[43]. Une étude affiche un taux de guérison (toutes céphalées confondues, hormis celles d’origine neurologique ou vasculaire) de 76,5%[44]. De même, une détection minutieuse de toute anomalie de la vision binoculaire (comme par exemple des hétérophories, des problèmes de convergence, etc.) doit être effectuée, suivie du traitement adéquat (orthoptie, pose de secteurs ou de prismes sur les lunettes, etc.), pouvant ainsi aboutir à la disparition des accès migraineux[45],[46],[47],[48],[49].
79
+
80
+ Un traitement à la riboflavine est efficace[50], avec une diminution de la fréquence des crises d'au moins 50 %, pour les migraineux dont les mitochondries ont un métabolisme faible et qui n'ont pas une séquence de gènes mitochondriaux de type H, soit environ 50 % des migraineux ; ceux qui ont ce type H ont des mitochondries ayant un meilleur métabolisme. Il y a donc un lien entre le génome mitochondrial des migraineux et la réponse au traitement à la vitamine B2 de ces personnes.
81
+
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+ La maladie migraineuse débute le plus souvent entre 10 et 40 ans, et on retrouve dans 70 % des cas des antécédents familiaux de migraine. Il est estimé que 10 % de la population française souffre de crises migraineuses. Aux États-Unis, sa prévalence atteint une femme sur cinq et 6 % des hommes, ces chiffres restant stables[51]. La migraine toucherait 6 à 10 millions de français, 80 % d'entre eux ne consultant pas[52].
83
+
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+ Sa présence est plus fréquente chez les patients porteurs d'un foramen ovale perméable, anomalie cardiaque bénigne consistant à la persistance d'un passage possible de sang entre les deux oreillettes. Il ne s'agit vraisemblablement pas d'un facteur causal, la correction de l'anomalie n'influençant aucunement la maladie migraineuse[53].
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+ La prévalence est très variable selon les pays (1 % à Hong Kong, 11,5 % en Belgique, 27,5 % en Allemagne) et selon les ethnies (12 % chez les Caucasiens, 10 % chez les Noirs, 8 % chez les Asiatiques)[54].
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+ Plusieurs personnalités ont souffert de migraine :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Œuvres principales
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+ Miguel de Cervantes francisé en Miguel de Cervantès (de son nom complet Miguel de Cervantes Saavedra [miˈɣel de θeɾˈβantes saaˈβeðɾa][b]), né le 29 septembre 1547[c] à Alcalá de Henares et enterré le 23 avril 1616 à Madrid[d], est un romancier, poète et dramaturge espagnol. Il est célèbre pour son roman L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, publié en 1605 et reconnu comme le premier roman moderne.
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+ Cervantes mène d'abord une vie aventureuse de soldat et participe à la bataille de Lépante en 1571, où il perd l'usage de la main gauche. Cette main paralysée lui vaut le surnom de « Manchot de Lépante ». Le 26 septembre 1575, à son retour vers l'Espagne, il est capturé par les Barbaresques avec son frère, Rodrigo, et, malgré quatre tentatives d'évasion, il reste captif à Alger. En 1580, il est racheté en même temps que d'autres prisonniers espagnols et regagne son pays.
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+ Marié et séparé de son épouse et occupant diverses fonctions, il se lance alors dans l'écriture par le roman pastoral La Galatea en 1585. En 1605, il publie la première partie de ce qui reste comme son chef-d'œuvre : L'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche dont la deuxième partie ne paraît qu'en 1615. Sa parodie grandiose des romans de chevalerie et la création des personnages mythiques de Don Quichotte, Sancho Panza et Dulcinée, ont fait de Cervantes la plus grande figure de la littérature espagnole et l'un des romanciers les plus éminents du monde. Son roman Don Quichotte a été traduit dans plus de 140 langues et dialectes et fait partie des livres les plus traduits au monde[1],[2],[3].
10
+
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+ Ses premières œuvres théâtrales, peu appréciées de son vivant, ont pourtant donné lieu à de nombreuses imitations. En particulier, la tragédie en vers Le Siège de Numance, écrite de 1581 à 1583, a connu entre 1600 et 1813 cinq imitations sous des titres divers et a inspiré à Lope de Vega La Sainte Ligue.
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+ Les informations sur la vie de Cervantès sont souvent contradictoires et difficiles à rassembler. Parce que, selon Émile Chasles : « On le laissa mourir en 1616 dans le silence (…). Pendant toute la durée du XVIIe siècle, personne ne s'occupa de son tombeau ni de la publication complète de ses ouvrages[4]. » On ignorait encore son lieu de naissance cent ans après sa mort, avant que Lord Carteret découvre que la vie de Cervantès était à écrire[4]. Mais beaucoup de biographes qui s'y sont essayés ont émis des hypothèses fausses, les traducteurs ont usé de supercheries, et des naïfs ont pris au pied de la lettre les récits autobiographiques de l'auteur[4].
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+
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+ Le lieu de naissance de Miguel de Cervantès reste inconnu, même s'il naquit le plus probablement à Alcalá de Henares, en Espagne[5]. Selon son acte de baptême, c'est en effet dans cette ville qu'il fut baptisé[5], et c'est également ce lieu de naissance qu'il revendiqua dans son Información de Argel (Information d'Alger), ouvrage publié en 1580[6]. Le jour exact de sa naissance est également incertain[5], mais étant donné la tradition espagnole de nommer son enfant d'après le nom du Saint du jour, il est probable que ce fut un 29 septembre, jour de célébration de l'archange saint Michel[5]. Miguel de Cervantes fut donc baptisé à Alcalá de Henares le 9 octobre 1547 dans la paroisse de Santa María la Mayor[e]. Dans l'acte de baptême on lit :
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+
17
+ « Dimanche, neuvième jour du mois d'octobre, année du Seigneur mille cinq cent quarante-sept, fut baptisé Miguel, fils de Rodrigo de Cervantes et de sa femme Leonora. Il fut baptisé par le révérend Bartolomé Serrano, curé de Notre Seigneur. Témoins, Baltasar Vázquez, Sacristain, et moi, qui le baptisai et signai de mon nom. Bachelier Serrano. »
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+ — D'après Fernández Álvarez[5]
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+ Ses grands-parents paternels étaient Juan de Cervantes, juriste, et madame Leonor de Torreblanca, fille de Juan Luis de Torreblanca, un médecin cordouan[7]. Son père Rodrigo de Cervantes (1509-1585) naquit à Alcalá de Henares et était chirurgien[7]. D'après Jean Babelon : « c'était un médecin mal qualifié, et besogneux, qui exerçait son métier au cours de ses fréquentes errances », ce qui expliquerait que Miguel reçut une éducation assez peu méthodique[8].
22
+
23
+ L'origine et la religion de ses ancêtres sont controversées. Cervantès avait des ancêtres convertis au christianisme dans les deux branches de sa famille, selon Américo Castro et Daniel Eisenberg[7]. Jean Canavaggio s'oppose à cette analyse. Il insiste sur le fait que cette ascendance juive « n'est pas prouvée » et compare Cervantès à Mateo Alemán pour qui les origines sont documentées. Cependant, en Espagne, la controverse dépasse le cadre historique et prend un tour éminemment politique : la naissance de Cervantès, écrivain le plus emblématique de l'Espagne, intervient peu après le décret d'expulsion des Juifs d'Espagne. Il ne faut cependant pas en exagérer l'influence sur l'interprétation de l'œuvre de Cervantès[7] :
24
+
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+ « On l'a soupçonné, on le soupçonne toujours, d'avoir des origines suspectes. On a même écrit des livres spécieux, truffés d'interprétations cabalistiques. On a lu en hébreu certains de ses propos, vu des allusions bibliques, alors qu'on est à tout le moins assuré d'une chose : serait-il d'origine marrane, Cervantès ne connaissait pas un mot d'hébreu. »
26
+
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+ — Michel del Castillo[9].
28
+
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+ Peu de choses sont connues sur la mère de Miguel de Cervantes. Elle s'appelait Leonora de Cortinas Sánchez[10] et il est possible qu'elle eût parmi ses ascendants des convertis au christianisme[7]. Miguel était le troisième d'une fratrie de cinq[7] : Andrés (1543), Andrea (1544), Luisa (1546), qui devint prieure dans un couvent de carmélites, Rodrigo (1550), soldat qui accompagna Miguel dans sa captivité à Alger[10]. Magdalena (1554) et Juan ne furent connus que parce que leur père les mentionna dans son testament, ils moururent en bas âge[7].
30
+
31
+ Alors que le nom complet de Cervantès est « Miguel de Cervantes Saavedra », le nom « Saavedra » n'apparut sur aucun document de la jeunesse de Cervantès[11], et ne fut pas utilisé par ses frères et sœurs. Selon la tradition espagnole, le nom de naissance aurait dû être « Miguel de Cervantes Cortinas ». Miguel ne commença à utiliser le nom « Saavedra » qu'après son retour de captivité d'Alger[11], peut-être pour se différencier d'un certain Miguel de Cervantes Cortinas expulsé de la cour.
32
+
33
+ Vers 1551, Rodrigo de Cervantes déménagea avec sa famille à Valladolid. Il fut emprisonné pour dettes pendant quelques mois et ses biens furent confisqués. En 1556 la famille est à Madrid[7], le père se rendit à Cordoue pour recevoir l'héritage de Juan de Cervantes, grand-père de l'écrivain, et pour fuir ses créanciers.
34
+
35
+ Il n'existe pas de données précises sur les études de Miguel de Cervantes[7]. Il est probable que celui-ci n'atteignit jamais un niveau universitaire[4]. Valladolid, Cordoue et Séville se trouvent parmi les hypothèses de lieux possibles pour ses études. La Compagnie de Jésus constitue une autre piste[12] puisque dans son roman Le Colloque des chiens, il décrit un collège de jésuites et fait allusion à une vie d'étudiant[12]. Jean Babelon pense qu'il a certainement fréquenté l'université d'Alcalá et celle de Salamanque si l'on se fie à ses écrits sur la vie pittoresque des étudiants[8]. Les informations qu'il fournit dans ses ouvrages ne permettent cependant pas de conclure formellement qu'il suivit un enseignement universitaire, comme le rappelle la bibliothèque virtuelle Cervantès[7].
36
+
37
+ En 1566, il s'installa à Madrid. Il assista à l’Estudio de la Villa[7]. L'institution était gérée par le professeur de grammaire Juan López de Hoyos[7], qui publia en 1569 un livre sur la maladie et la mort de la reine Élisabeth de Valois[13], la troisième épouse du roi Philippe II. López de Hoyos inclut dans ce livre trois poésies de Cervantès, « notre cher et aimé disciple », qui sont ses premières manifestations littéraires : le jeune homme avait écrit ces vers en hommage à la défunte reine[8].
38
+
39
+ Ce fut à cette époque que Cervantès prit goût au théâtre en assistant aux représentations de Lope de Rueda et de Bartolomé Torres Naharro dont les pièces étaient jouées dans les villes et les villages par des comédiens ambulants[8]. Il adorait le monde du théâtre et fit déclarer à son célèbre Hidalgo, dans la seconde partie de son chef-d'œuvre Don Quichotte de la Manche : « il n'avait d'yeux que pour le spectacle[f] ».
40
+
41
+ Une ordonnance de Philippe II de 1569 a été conservée. Le roi y ordonnait d'arrêter Miguel de Cervantès, accusé d'avoir blessé dans un duel un certain Antonio Sigura, maître d'œuvre. Si cette ordonnance concerna réellement Cervantès et non un homonyme, elle pourrait expliquer sa fuite en Italie[14].
42
+
43
+ Miguel de Cervantès arriva à Rome en décembre 1569. Il lut alors les poèmes de chevalerie de Ludovico Ariosto et les Dialogues d'amour du juif séfarade León Hebreo (Juda Abravanel), d'inspiration néoplatonicienne et qui influencèrent sa vision de l'amour. Cervantès s'instruisit du style et des arts italiens dont il garda par la suite un très agréable souvenir.
44
+
45
+ Mais malgré son goût pour la littérature, Cervantès cherchait d'abord à faire carrière dans les armes. Il s'engagea dans une compagnie de soldats de 1570 à 1574[14],[g] avant d'entrer comme camerier au service de Giulio Acquaviva, qui devint cardinal en 1570 et qu'il suivit en Italie. Il avait probablement rencontré ce cardinal à Madrid, mais ce dernier ne le garda pas longtemps comme secrétaire, et Cervantès dut prendre rang dans les régiments des tercios d'Italie, à la solde des Colonna[13]. Les hasards de la vie militaire l'entraînèrent sur les routes de toute l'Italie : Naples, Messine, Loreto, Venise, Ancône, Plaisance, Parme, Asti et Ferrare. Il consigna par la suite le souvenir de ces différents séjours dans l'une de ses Nouvelles exemplaires : Le Licencié Vidriera[8]. Il lui arrivait de méditer sur la guerre, et de vitupérer la « diabolique invention de l'artillerie »[8]. Mais tout en combattant, il complétait son éducation littéraire par la lecture des classiques anciens et des auteurs italiens de son époque[13].
46
+
47
+ En 1570, le sultan Selim II attaqua Nicosie (Chypre). Cervantès décrit l’événement dans la nouvelle L'Amant généreux qui fait partie des Nouvelles exemplaires. Il fut alors enrôlé dans la compagnie du capitaine Diego de Urbina dans le tercio de Manuel de Moncada. La flotte, commandée par Don Juan d'Autriche, fils naturel du puissant Charles Quint et demi-frère du roi, réunit sous son pavillon les vaisseaux du Pape, ceux de Venise, et ceux de l'Espagne[15], et engagea la bataille de Lepante le 7 octobre 1571. Cervantès prit part à la victoire sur les Turcs dans le golfe de Patras à bord du bateau la Marquesa (la Marquise). Dans une information légale[16] élaborée huit ans plus tard on lisait :
48
+
49
+ « Quand fut reconnue l'armée du Turc, dans cette bataille navale, ce Miguel de Cervantès se trouvait mal et avec de la fièvre, et ce capitaine... et ses amis lui dirent, comme il était malade et qu'il avait de la fièvre, qu'il restât en bas dans la cabine de la galère ; il se demanda alors ce que l'on dirait de lui, et qu'il ne faisait pas ce qu'il devait, et qu'il préférait mieux mourir en se battant pour Dieu et pour son roi, que ne pas mourir sous couverture, et avec sa santé... Et il se battit comme un vaillant soldat contre ces Turcs dans cette bataille au canon, comme son capitaine lui a demandé et ordonné, avec d'autres soldats. Une fois la bataille terminée, quand le seigneur don Juan sut et entendit comment et combien s'était battu ce Miguel de Cervantès, il lui donna quatre ducats de plus sur sa paye... De cette bataille navale il sortit blessé de deux coups d'arquebuse dans la poitrine et à une main, de laquelle il resta abîmé[16]. »
50
+
51
+ Ce fut après cette bataille qu'il gagna le surnom de « manchot de Lépante » (el manco de Lepanto)[15]. Cervantès fut blessé lors de la bataille : sa main gauche ne fut pas coupée, mais elle perdit son autonomie de mouvement à cause du plomb qui lui avait sectionné un nerf. Après six mois d'hôpital à Messine, Cervantès renoua avec sa vie militaire en 1572. Il prit part aux expéditions navales de Navarin (1572), Corfou, Bizerte, et en 1573, il figurait dans le tercio de Figueroa lors de la bataille de Tunis. Toutes ces missions furent exécutées sous les ordres du capitaine Manuel Ponce de León et dans le régiment du très fameux Lope de Figueroa dont il est fait mention dans Le maire de Zalamea de Pedro Calderón de la Barca.
52
+
53
+ Cervantès décrivit tous les combats navals auxquels il avait pris part et pour lesquels il gardait une juste rancœur. À tous ceux qui se moquaient de lui il répondait :
54
+
55
+ « Comme si mon état de manchot avait été contracté dans quelque taverne, et non dans la plus grande affaire qu'aient vu les siècles passés, et présent, et que puissent voir les siècles à venir[17],[15] ! »
56
+
57
+ Plus tard, il parcourut les villes principales de Sicile et Sardaigne, de Gênes et de la Lombardie. Il resta finalement deux ans à Naples, jusqu'en 1575. Cervantès était très fier d'avoir participé à la bataille de Lépante.
58
+
59
+ Le 20 septembre 1575, Cervantès bénéficia d'un congé et il s'embarqua de Naples pour l'Espagne. Mais au large des Saintes-Maries-de-la-Mer[13],[h], et alors qu'il naviguait à bord de la galère espagnole El Sol[13], le bateau fut attaqué par trois navires turcs commandés par le renégat albanais Arnaute Mamí[15], le 26 septembre 1575[14]. Miguel et son frère Rodrigo furent emmenés à Alger. Cervantès fut attribué comme esclave au renégat Dali Mamí, marin aux ordres d'Arnaute. Il fit le récit de sa mésaventure dans L'Espagnole-Anglaise, qui fait partie des Nouvelles exemplaires.
60
+
61
+ Miguel, porteur de lettres de recommandations de la part de don Juan d'Autriche et du Duc de Sessa fut considéré par ses geôliers comme quelqu'un de très important et de qui ils pourraient obtenir une forte rançon. C'était, selon l'expression de l'époque un « esclave de rachat » pour lequel on demanda cinq cents écus d'or de rançon[15].
62
+
63
+ Les sources permettant de retracer la captivité de Cervantès sont des écrits autobiographiques[18] : ses comédies Los tratos de Argel, Los baños de Argel («Les Bains d'Alger»)[18] et Le Récit du Captif inclus dans la première partie de Don Quichotte, aux chapitres 39 à 41[15]. Le livre du frère Diego de Haedo, Topographie et histoire générale d'Alger (1612), qui offre des informations importantes sur la captivité de Cervantès, a été donné pour une source « indépendante ». Cependant, l'attribution de cette œuvre à Diego de Haedo est erronée, chose que lui-même reconnut en son temps[18]. Selon Emilio Sola, Antonio de Sosa[18], bénédictin et compagnon de captivité de Cervantès, a coécrit cet ouvrage avec son ami[18]. En conséquence, le livre de Diego de Haedo n'est pas une confirmation indépendante de la vie de Cervantès à Alger, mais un écrit de plus de la part de Cervantès et qui porte aux nues son héroïsme[18].
64
+
65
+ Le récit de la captivité de Cervantès est épique. Pendant ses cinq ans d'emprisonnement, Cervantès, d'esprit fort et motivé, essaya de s'échapper à quatre occasions. Pour éviter des représailles sur ses compagnons de captivité, il assuma la totale responsabilité de ces tentatives devant ses ennemis et préféra la torture à la délation[18]. Il n'a cependant jamais été châtié[18], peut-être pour des raisons politiques[18].
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+
67
+ La première tentative de fuite fut un échec, car le complice maure qui devait conduire Cervantès et ses compagnons à Oran les abandonna dès le premier jour. Les prisonniers durent retourner à Alger, où ils furent enfermés et mieux gardés. En butte à de dures représailles, Cervantès fut alors employé aux carrières et aux fortifications du port. Il devint ensuite jardinier sous les murs de Bab El Oued pour son maître Hassan.
68
+
69
+ L'écrivain relate en partie ce dernier épisode dans L'Amant libéral inclus dans le tome I de Nouvelles espagnoles[19].
70
+
71
+ Cependant, la mère de Cervantès avait réussi à réunir une certaine quantité de ducats, avec l'espoir de pouvoir sauver ses deux fils. En 1577, après avoir traité avec les geôliers, la quantité de ducats se révéla insuffisante pour libérer les deux frères. Miguel préféra que ce soit son frère qui fût libéré. Rodrigo rentra alors en Espagne en possession d'un plan élaboré par Miguel pour se libérer, lui et ses quatorze ou quinze autres compagnons[15].
72
+
73
+ Cervantès s'associa au renégat El Dorador (le Doreur) pour une deuxième évasion. Le plan prévoyait que Cervantès se cachât avec les autres prisonniers dans une grotte, en attendant une galère espagnole qui viendrait les récupérer. La galère, effectivement, vint et tenta de s'approcher deux fois de la plage ; mais finalement elle fut capturée à son tour. Le traître El Dorador dénonça les chrétiens cachés dans la grotte. Cervantès se déclara alors seul responsable de l'organisation, de l'évasion et d'avoir convaincu ses compagnons de le suivre. Le vice-roi d'Alger, Hassan Vénéziano, le racheta à son maître pour une somme de cinq cents écus d'or[15].
74
+
75
+ Dans le quartier algérois de Belouizdad, la « grotte de Cervantes[20] » est réputée avoir été la cache de Cervantès et ses compagnons.
76
+
77
+ La troisième tentative fut conçue par Cervantès dans le but de joindre par la terre Oran alors sous domination espagnole. Il envoya là-bas un Maure avec des lettres pour Martín de Córdoba y Velasco[i], général de cette place, en lui expliquant la situation et lui demandant des guides.
78
+
79
+ Le messager fut pris. Les lettres découvertes dénonçaient Miguel de Cervantès et montraient qu'il avait tout monté. Il fut condamné à recevoir deux mille coups de bâtons, mais la condamnation ne fut pas appliquée car de nombreuses personnes intercédèrent en sa faveur.
80
+
81
+ La dernière tentative de fuite se produisit en 1579[15] avec la complicité du renégat Giron et à l'aide d'une importante somme d'argent que lui donna un marchand valencien de passage à Alger, Onofre Exarque[15]. Cervantès acheta une frégate capable de transporter soixante captifs chrétiens[21].
82
+
83
+ Alors que l'évasion était sur le point de réussir, l'un des prisonniers, l'ancien dominicain le docteur Juan Blanco de Paz, révéla tout le plan à Azán Bajá[21],[j]. Comme récompense, le traître reçut un écu et une jarre de graisse. Cervantès fut repris et condamné à cinq mois de réclusion dans le bagne du vice-roi. Azán Bajá transféra alors Cervantès dans une prison plus sûre, au sein de son palais[21]. Il décida par la suite de l'emmener à Constantinople, d'où la fuite deviendrait une entreprise quasi impossible à réaliser. Une fois encore, Cervantès assuma toute la responsabilité[21].
84
+
85
+ En mai 1580, les frères Trinitaires, frère Antonio de la Bella et frère Juan Gil, arrivèrent à Alger. Leur Ordre tentait de libérer des captifs, y compris en se proposant eux-mêmes comme monnaie d'échange. Cinq cents captifs furent libérés par leur entremise. Les sources divergent sur les modalités d'obtention des fonds. Certaines biographies avancent que la famille fortunée de Cervantès paya sa rançon[22]. Pour une autre source[15], Fray Jorge de Olivarès de l'ordre de la Merci resta en otage contre sept mille autres prisonniers. Enfin, pour d'autres biographes[21], les frères Antonio de la Bella et Juan Gil ne disposaient que de trois cents écus pour faire libérer Cervantès, dont on exigeait cinq cents pour la rançon. Frère Juan Gil collecta la somme qui manquait parmi les marchands chrétiens. Finalement, au moment où Cervantès était monté dans le vaisseau du Pacha Azán Bajá qui retournait à Constantinople avec tous ses esclaves, l'écrivain fut libéré le 19 septembre 1580 par un acte de rachat passé devant le notaire Pedro de Ribera, et il s'embarqua le 24 octobre 1580 en route pour Denia, d'où il gagna Valence en cherchant à gagner sa vie[15].
86
+
87
+ Le 24 octobre, il revint enfin en Espagne avec d'autres captifs sauvés également. Il arriva à Dénia, d'où il partit pour Valence. Vers novembre ou décembre, il retrouva sa famille à Madrid. C'est à ce moment-là qu'il commença à écrire Le Siège de Numance, de 1581 à 1583[23].
88
+
89
+ Il est probable que La Galatea fut écrite entre 1581 et 1583 ; c'est sa première œuvre littéraire remarquable. Elle fut publiée à Alcalá de Henares en 1585. Jusqu'alors il n'avait publié que quelques articles dans des œuvres d'autrui ou des recueils, qui réunissaient les productions de divers poètes.
90
+
91
+ La Galatea est divisée en six livres, mais seule la « première partie » fut écrite. Cervantes promit de donner une suite à l'œuvre ; elle ne fut pourtant jamais imprimée. Non sans autodérision, Cervantes place dans la bouche de l'un des personnages de Don Quichotte ce commentaire sur La Galatée :
92
+
93
+ « Il y a bien des années, reprit le curé [Pedro Perez], que ce Cervantes est de mes amis, et je sais qu'il est plus versé dans la connaissance des infortunes que dans celle de la poésie. Son livre ne manque pas d'heureuse invention, mais il propose et ne conclut rien. Attendons la seconde partie qu'il promet ; peut-être qu'en se corrigeant, il obtiendra tout à fait la miséricorde qu'on lui refuse aujourd'hui. »
94
+
95
+ — Cervantes[24]
96
+
97
+ Dans le prologue de la Galatée, l'œuvre est qualifiée d'« églogue » et l'auteur insiste sur l'affection qu'il a toujours eue pour la poésie. C'est un roman pastoral, genre littéraire déjà publié en Espagne dans la Diana de Jorge de Montemayor. On peut encore y deviner les lectures qu'il a pu avoir quand il était soldat en Italie.
98
+
99
+ De retour à Madrid[25], il eut une aventure avec la femme d'un aubergiste[25] qui lui donna une fille naturelle, Isabelle, en octobre 1584[25]. Deux mois plus tard, le 12 décembre 1584[25], Miguel de Cervantes se maria avec Catalina de Salazar y Palacios[25] dans le village d'Esquivias[25] près de Tolède où le couple déménagea[25]. Catalina était une jeune fille qui n'avait pas vingt ans et qui lui apporta une dot modeste. Après deux ans de mariage, Cervantes entreprit de grands voyages à travers l'Andalousie. En 1587[26], il était à Séville, séparé de sa femme[26], sans que les raisons de leur séparation ne fussent claires[26]. Cervantes ne parla jamais de son épouse dans ses textes autobiographiques[26], bien qu'il fût le premier à avoir abordé le thème du divorce dans son intermède Le juge des divorces et alors que cette procédure était impossible dans un pays catholique. Il conclut ce texte par :
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+
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+ « mieux vaut la pire entente
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+ que le meilleur divorce[27] »
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+ Nommé commissaire aux vivres par le roi Philippe II lors de la préparation de l'attaque espagnole de l'Invincible Armada contre l'Angleterre[26], Cervantès séjourna à Séville entre 1585 et 1589[26]. Il parcourut à nouveau le chemin entre Madrid et l'Andalousie, qui traverse la Castille et la Manche[26]. Ce voyage est raconté dans Rinconete et Cortadillo[26]. Mais, en 1589, il fut accusé d'exactions, arrêté et excommunié[13]. L'affaire le mettait aux prises avec le doyen et le chapitre de Séville. Au cours de ses réquisitions à Écija, Cervantès aurait détourné des biens de l'Église. Un peu plus tard, en 1592, le commissaire aux vivres fut arrêté de nouveau à Castro del Río, dans la province de Cordoue pour vente illicite de blé[28]. Il fut de nouveau emprisonné pour une courte période et accepta un emploi à Madrid : il fut affecté au recensement des impôts dans la région de Grenade[28].
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+ C'est vers cette époque qu'il commença à rédiger Don Quichotte. Il eut l'idée du personnage probablement dans la prison de Séville, peut-être dans celle de Castro del Río[11]. En tout cas, selon ses dires, « dans une prison, où toute incommodité a son siège, où tout bruit sinistre a son siège, où tout bruit lugubre fait sa demeure[11],[29]. »
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+ La malchance poursuivit l'écrivain qui avait déposé ses avoirs chez le banquier portugais Simon Freyre, lequel fit faillite. Cervantès se retrouva de nouveau en prison à Séville de septembre à décembre 1597 où il retourna encore en 1602 et 1603[28].
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+
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+ En 1601, le roi Philippe III s'établit avec sa cour à Valladolid qui devint pour un temps la capitale de l'Espagne. Cervantès s'y installa en 1604[30] dans une maison près de l'hôpital de la résurrection qui lui inspira le décor du Colloque des chiens, et de Scipion et Berganza.
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+ À la fin de 1604[30], il publia la première partie de ce qui fut son chef-d'œuvre : L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. Le livre fut un succès immédiat[30]. Il y raillait le goût des aventures romanesques et chevaleresques qui dominait en son temps. Cette œuvre marqua la fin du réalisme en tant qu'esthétique littéraire, créa le genre du roman moderne qui eut une très grande influence et constitue sans doute le plus bel exemple de roman picaresque. Cependant en juin de 1605[30], Don Santiago Gaspar de Espeleta fut assassiné devant la maison de l'écrivain. On accusa Cervantès sur la base d'insinuations[30] des voisins, et sa famille fut mise à l'index. Il fut pourtant reconnu innocent[13].
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+ De retour à Madrid avec la cour, Cervantès bénéficia de la protection des ducs de Lerma, de Bejar, et de Lemos ainsi que de celle du cardinal Bernardo de Sandoval, archevêque de Tolède.
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+ En 1613 parurent les Nouvelles exemplaires, un ensemble de douze récits brefs, écrits plusieurs années auparavant. Selon Jean Cassou, ce recueil de nouvelles représente le monument le plus achevé de l'œuvre narrative de Cervantès : « La peinture est sobre, juste ; le style brillant, précis (...) on assiste à la naissance d'une poésie brutale et cependant jamais vulgaire[31]. »
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+
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+ La critique littéraire est une constante dans l'œuvre de Cervantès. Elle apparut dans la Galatea et se poursuivit dans Don Quichotte. Il lui consacra le long poème en tercets enchaînés le Voyage au Parnasse en 1614[32].
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+ De même, dans Huit comédies et huit intermèdes, recueil de pièces de théâtre publié à Madrid en 1615, que Cervantès qualifie de « nouvelles » (œuvres nouvelles) pour les distinguer de ses œuvres du début[33], le prologue présente une synthèse du théâtre espagnol depuis les origines jusqu'aux productions de Lope de Rueda et Lope de Vega. Ce recueil réunit toute la production des dernières années de l'auteur[33].
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+ La seconde partie du Don Quichotte ne parut qu'en janvier 1615 : L'Ingénieux chevalier don Quichotte de la Manche. Cette partie sortit deux ans après la parution d'une suite apocryphe signée d'un mystérieux Alonso Fernández de Avellaneda publiée cours de l'été 1614 à Tarragone, et qui s'intitulait : L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, par le licencié Alonso Fernández de Avellaneda natif de Tordesillas[28]. On n'a jamais pu identifier l'auteur de cette contrefaçon déloyale. On sait qu'Alonso Fernández de Avellaneda est le pseudonyme d'un écrivain espagnol. Les historiens ont émis plusieurs hypothèses quant au personnage qui se cachait derrière ce nom. Il pourrait s'agir de Lope de Vega, de Juan Ruiz de Alarcón y Mendoza, ou de Tirso de Molina. Un groupe d'amis de Lope est également évoqué[34].
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+ Les deux parties de Don Quichotte forment une œuvre qui donne à Cervantès un statut dans l'histoire de la littérature universelle, aux côtés de Dante, Shakespeare, Rabelais et Goethe comme un auteur incontournable de la littérature occidentale. Balzac lui rendit hommage dans l'avant-propos de La Comédie humaine, où il le cita comme un de ses inspirateurs aux côtés de Goethe et Dante et dans Illusions perdues il qualifie Don Quichotte de sublime :
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+ « Enfin le grand Cervantès, qui avait perdu le bras à la bataille de Lépante en contribuant au gain de cette fameuse journée, appelé vieux et ignoble manchot par les écrivailleurs de son temps, mit, faute de libraire, dix ans d'intervalle entre la première et la seconde partie de son sublime Don Quichotte. »
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+ — Honoré de Balzac[35]
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+ L'étrange inventeur, comme lui-même se nomme dans Le Voyage au Parnasse[36], mourut à Madrid le 22 avril 1616, en présentant les symptômes du diabète[36]. Il était alors tertiaire de l'Ordre de saint François. Il fut probablement enterré dans le couvent de cet ordre, entre les rues madrilènes Cantarranas et Lope de Vega. C'est là qu'il repose avec son épouse, sa fille et celle de Lope de Vega[37] bien que certaines sources affirment que, Cervantès étant mort pauvre, sa dépouille fut mise en fosse commune, et est aujourd'hui perdue[38].
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+ Le roman Les Travaux de Persille et Sigismonde parut un an après la mort de l'écrivain ; sa dédicace au comte de Lemos fut signée seulement deux jours avant le décès. Ce roman grec, qui prétend concurrencer le modèle classique grec d'Héliodore, connut quelques éditions supplémentaires à son époque mais il fut oublié et effacé par le triomphe indiscutable du Don Quichotte.
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+ La Galatée fut écrite en 1584 et publiée l'année suivante à Alcalá de Henares par Blas de Robles[25] sous le titre de Primera parte de La Galatea, dividida en seis libros («Première partie de Galatée, divisée en six livres»)[25]. Le livre aurait été commencé durant la détention à Alger et seule la première des six parties annoncées fut rédigée[39].
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+ Le livre met en scène deux pasteurs amoureux de Galatée alors que celle-ci préfère son indépendance. C'est un roman pastoral[40], genre alors classique. Le livre permet une lecture à plusieurs niveaux et plusieurs trames s’enchevêtrent[39]. Cette œuvre représente une étape importante pour ce genre[25] initié au milieu du XVIe siècle par Diane de Jorge de Montemayor[25] et par Diane amoureuse de Gil Polo et dont Cervantès se serait inspiré[39],[40]. Sous la forme d’un roman pastoral[39], cette œuvre narrative[39] est un prétexte à une étude de la psychologie amoureuse[39].
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+ Plusieurs années plus tard, dans le Colloque des chiens, Cervantès, anticipant la désuétude de ce genre[40], moqua le roman pastoral[25] : l'ambiance bucolique, le printemps éternel et les reproches d'un amant à une femme indifférente[25]. La bibliothèque virtuelle Cervantes[25] affirme cependant qu'il ne s'agit pas seulement d'une œuvre de jeunesse, mais qu'elle « exprime dans un mélange de prose et de vers intercalés, au travers de la recherche d'une impossible harmonie des âmes et des cœurs, le rêve de l'Âge d'Or[25] ».
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+ Cervantès affirma à deux reprises vouloir donner une seconde partie à Galatée, dans Don Quichotte, lors de l'épisode de la bibliothèque de Don Quichotte, et dans Persilès et Sigismonde :
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+ « C’est la Galatée de Miguel de Cervantès, répondit le barbier.
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+ — Il y a bien des années, reprit le curé, que ce Cervantès est un de mes amis, et je sais qu’il est plus versé dans la connaissance des infortunes que dans celle de la poésie. Son livre ne manque pas d’heureuse invention ; mais il propose et ne conclut rien. Attendons la seconde partie qu’il promet ; peut-être qu’en se corrigeant il obtiendra tout à fait la miséricorde qu’on lui refuse aujourd’hui. En attendant, seigneur compère, gardez-le reclus en votre logis. »
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+ — Miguel de Cervantes, L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche, chapitre VI
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+ El Ingenioso Hidalgo Don Quijote de la Mancha (L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche) est la plus célèbre des œuvres de Cervantes. La première partie fut publiée à Madrid par Juan de la Cuesta en 1605. Le même éditeur imprima la seconde partie, L'ingénieux chevalier Don Quichotte de la Manche, en 1615.
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+ Cervantes y raconte les aventures du pauvre hidalgo Alonso Quichano, vivant dans la Manche et obsédé par les livres de chevalerie. Alors que l'époque des chevaliers est déjà révolue, il prend la décision de devenir le chevalier errant Don Quichotte, et de parcourir l’Espagne pour combattre le mal et protéger les opprimés. Il rencontre de nombreux êtres restés célèbres, Sancho Panza, paysan naïf devenu écuyer ; Rossinante son cheval famélique ; Dulcinée du Toboso, l'élue de son cœur à qui Don Quichotte jure amour et fidélité. Les auberges deviennent des châteaux, les paysannes des princesses, et les moulins à vent des géants. Aussi bien le héros que son serviteur subissent des changements complexes et des évolutions pendant le déroulement du récit.
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+ En parodiant un genre en déclin, comme les romans de chevalerie, Cervantès créa un autre genre extrêmement vivace, le roman polyphonique. Dans ce genre, en jouant avec la fiction, se superposent les points de vue jusqu'à se confondre de manière complexe avec la réalité elle-même. À l'époque, la poésie épique pouvait aussi s'écrire en prose. Après le précédent de Lope de Vega au théâtre, peu respectueux des modèles classiques, Cervantès inscrivit son œuvre dans un
152
+ réalisme[41] annoncé par une longue tradition littéraire espagnole qui avait été commencée avec El Cantar del Mío Cid, pour aller vers ce que certains qualifient déjà de « réalisme magique »[42]. Dès cette époque, le roman investit le réel, et fait reposer l'effort d'imagination sur les lecteurs et l'auteur[43] :
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+ « Heureux, trois fois heureux le siècle où l'intrépide chevalier Don Quichotte de la Manche vint au monde, s'exclame le narrateur, car […] il nous offre, en ces temps si pauvres en distractions, le plaisir d'écouter non seulement sa belle et véridique histoire, mais les récits et nouvelles qu'elle renferme. »
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+ — Miguel de Cervantes, Don Quichotte de la Manche, chapitre XXVIII
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+ Avec un génie créatif indubitable, il ouvrit de nouveaux chemins à partir de terrains connus qui paraissaient alors des impasses. Il dépassa la nouvelle italienne, court récit, pour créer le premier roman moderne dont l'influence et la renommée éclipsèrent le reste de l’œuvre de l'écrivain[44]. Borges considère Don Quichotte comme « le dernier livre de chevalerie et la première nouvelle psychologique des lettres occidentales »[45].
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+
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+ Cervantès popularisa ce style en Europe où il eut plus de disciples qu'en Espagne. Le roman réaliste tout entier fut marqué par ce chef-d'œuvre qui servit de modèle à la littérature Européenne postérieure[46]. L'influence de Cervantès - et en particulier du Don Quichotte - dans la littérature universelle est telle que l'espagnol est souvent nommé la « langue de Cervantès ».
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+ Novelas ejemplares (Les Nouvelles exemplaires) sont un ensemble de douze nouvelles inspirées du modèle italien caractérisé par son idéalisme[44]. Elles sont écrites de 1590 à 1612 et publiées en 1613[44]. Cervantès les nomme « exemplaires » parce que c'est le premier exemple en castillan de nouvelles de ce type au caractère didactique et moral inscrit dans la narration[44]. C'est ce qu'il explique dans le prologue du livre :
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+
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+ « C'est à cela que s'est appliqué mon entendement, par-là que m'emmène mon inclinaison, et plus que je ne veux le faire comprendre, et c'est ainsi, que je suis le premier à avoir nouvellé en langue castillane, car la plupart des nombreuses nouvelles qui courent dans cette langue, sont traduites de langues étrangères, et celles-ci sont les miennes propres, non imitées ni appropriées ; mon intelligence et ma plume les engendrèrent, et elles vont grandissantes dans les bras de l'imprimeur. »
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+ — Miguel de Cervantes, Nouvelles exemplaires, Prologue
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+ C'est un ensemble de douze récits brefs[44]. Son inspiration est originale, et il tente diverses formules narratives comme la satire lucianesque (Le Colloque des chiens), le roman picaresque (Rinconete et Cortadillo), la miscelánea et le mélange de sentences et de mots d'esprits (Le Licencié Vidriera), le roman grec (L'Espagnole anglaise, L'Amant libéral), le roman policier (La Force du sang), la narration constituée sur une anagnorèse (La Petite Gitane), Le Jaloux d'Estrémadure, dont le personnage principal Cañizares est considéré comme une « figure vraiment grande » à l'instar de Don Quichotte et du Licencié de Vidriera[47]. Selon Jean Cassou, ce recueil de nouvelles représente le monument le plus achevé de l'œuvre narrative de Cervantès.
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+ Les nouvelles suivantes complètent le recueil : La Tante supposée (La tía fingida), L'Illustre laveuse de vaisselle (La ilustre fregona), Les Deux Jeunes Filles (Las dos doncellas), Madame Cornelie (La señora Cornelia), Le Mariage trompeur (El casamiento engañoso)[44].
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+ Les Travaux de Persille et Sigismonde (Los trabajos de Persiles y Sigismunda, historia septentrional) est la dernière œuvre de Cervantes qui employa les deux dernières années de sa vie à l'écrire[36] sur le patron du roman grec. Il promettait de terminer ce livre au fil de ses œuvres antérieures, dans le prologue des Nouvelles exemplaires, dans le Voyage au Parnasse et dans la dédicace de la seconde partie du Don Quichotte[36]. Cervantes considérait Persilès et Sigismonde comme son chef-œuvre[48]. Le livre fut terminé le 20 avril 1616[36], deux jours avant sa mort et fut publié en 1617[36].
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+ Au lieu de n'utiliser que deux personnages centraux, Cervantès fait appel à un groupe comme fil conducteur de l'œuvre[49]. Sigismonde, princesse de Frise, prend pour surnom Auristelle et Persille, prince de Thulé, devient Pérandre[48]. Ils partent chercher auprès du Pape la légitimation de leur amour dans des aventures opposant Europe nordique et méditerranéenne[48]. L'histoire a pour décors les brumes nordiques où s'ajoutent des éléments fantastiques et merveilleux[48] qui anticipent le réalisme magique. Danièle Becker voit dans ce roman « un voyage initiatique vers la connaissance du christianisme civilisateur »[49]. D'une certaine manière, Cervantes christianise le modèle original en utilisant le cliché de l’homo viator[50] et en atteignant le point culminant à la fin de l'œuvre avec l'anagnorisis des deux amoureux, à Rome :
175
+
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+ « Nos âmes, comme tu le sais bien et comme on me l'a enseigné ici, se meuvent dans un continuel mouvement et ne peuvent s'arrêter sinon en Dieu, ou en leur centre. Dans cette vie les désirs sont infinis et certains s'enchaînent aux autres et forment une maille qui une fois arrive au ciel et une autre plonge en enfer. »
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+
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+ La structure et l'intention de ce roman sont très complexes mais supportent toutefois une interprétation satisfaisante. La dédicace au comte de Lemos date du 19 avril 1616[36] soit quatre jours avant sa mort. Il cite dans sa préface quelques vers d'une ancienne romance : « Le pied dans l'étrier, en agonie mortelle, Seigneur, je t'écris ce billet[36]. »
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+
180
+ L'essentiel des vers de Cervantès est intégré dans des ouvrages en prose : des nouvelles et des pièces de théâtre[51]. Ce sont des pièces séparées utilisées pour illustrer une circonstance particulière de la pièce de théâtre ou de la romance à laquelle ils appartiennent (enterrement, chant, commémoration, etc.)[51]. Cervantès s'inspire de la poésie italienne[51].
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+ En dehors de ces textes, il existe deux œuvres narratives en vers, le Chant de Caliope, inclus dans Galatée, et le Voyage au Parnasse écrit en 1614 « d'après César Caporal Perusino »[52]. C'est un débat et une réflexion artistique où les écrivains de l'ancienne et de la nouvelle époque font un voyage littéraire au mont Parnasse pour s'y affronter.
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+
183
+ La quasi-totalité de ces vers ont été perdus ou n'ont pas été identifiés[51]. Une croyance erronée lui attribue l'invention des vers brisés. Cervantès déclare avoir composé un grand nombre de romances et disait aimer particulièrement l'une d'elles sur la jalousie. Il a participé dans les années 1580 à l'imitation des romances antiques avec d'autres grands poètes contemporains (Lope de Vega, Góngora et Quevedo). Ce mouvement est à l'origine de la « Nouvelle Romance », nommé par opposition à l'« ancienne » romance anonyme du XVe siècle[51].
184
+
185
+ Il commence son œuvre poétique par quatre compositions dédiées aux obsèques de la Reine Isabelle de Valois[7]. Il écrit par la suite les poèmes A Pedro Padilla, A la muerte de Fernando de Herrera (À la mort de Fernando de Herrera) et A la Austriada de Juan Rufo (À L'Austriade de Juan Rufo). Son trait le plus marquant comme poète est son ton comique et satirique. Ses principales œuvres sont Un fanfaron en spatule et culotte et un sonnet Al túmulo del rey que se hizo en Sevilla dont les derniers vers restent célèbres[53] :
186
+
187
+ Y luego, encontinente,
188
+ Caló el chapeo, requirió la espada,
189
+ miró al soslayo, fuese, y no hubo nada[53],[54].
190
+
191
+ Et après, incontinent,
192
+ Il enfonça son chapeau, toucha son épée,
193
+ Regarda de travers, partit, et il ne se passa rien.
194
+
195
+ Si l'intérêt littéraire premier de Cervantès va vers la poésie et le théâtre, genre qu'il n'abandonne jamais, il se sent frustré par son incapacité à n'être reconnu ni comme poète ni comme dramaturge[51]. Il s'est efforcé d'être un poète, bien qu'il ait douté de ses capacités[51]. Sa confession dans le Voyage au Parnasse[51],[55], peu avant de mourir, est à l'origine de nombreuses polémiques dont il ressort que son œuvre en vers n'est pas à la hauteur de son œuvre narrative[55] :
196
+
197
+ Yo que siempre trabajo y me desvelo
198
+ por parecer que tengo de poeta
199
+ la gracia que no quiso darme el cielo[56]
200
+
201
+ Moi, qui toujours travaille et suis angoissé
202
+ pour paraître avoir d'un poète
203
+ la grâce que le ciel ne m'a pas voulu donner
204
+
205
+ La Lettre à Mateo Vázquez ainsi que les livrets en prose El buscapié, Une revendication de Don Quichotte sont des faux[57] écrits par l'érudit du XIXe siècle Adolfo de Castro[57].
206
+
207
+ Avec Luis Quiñones de Benavente et Francisco de Quevedo, Cervantès est l'un des principaux dramaturges espagnols, il a apporté une plus grande profondeur des personnages, un humour renouvelé, un meilleur projet et une transcendance du thème. Différentes interconnexions entre le monde théâtral et les narrations de Cervantès existent. Par exemple, le thème initial du « vieux jaloux » apparaît également dans Le Jaloux d'Estrémadure des Nouvelles exemplaires. Le personnage de Sancho Panza est repris dans l’Élection des maires de Daganzo, où le protagoniste est un fin dégustateur de vin, comme l'est l'écuyer de Don Quichotte. Le thème baroque de l'apparence et de la réalité est présent dans Le Retable des merveilles où Cervantès adapte le conte médiéval Le roi est nu de Don Juan Manuel en lui donnant un contenu social.
208
+
209
+ Le Juge des divorces, comme nombre de ses pièces, est autobiographique par certains de ses aspects. Cervantès arrive à la conclusion que « mieux vaut la pire entente / que le meilleur divorce ». Pour écrire ses intermèdes, Cervantes utilise aussi bien la prose que les vers.
210
+ Les pièces importantes du théâtre de Cervantès ont été injustement mal appréciées et peu représentées[58].
211
+
212
+ « La verve comique que Cervantès avait montrée dans Don Quichotte, semblait le rendre éminemment propre au théâtre (…) ce fut par là qu'il lança sa carrière littéraire ; mais quoiqu'il y ait eu des succès, il éprouva aussi des mortifications, et son talent dramatique ne fut point alors jugé proportionné à la supériorité qu'il a développée dans d'autres genres[59]. »
213
+
214
+ Les réticences de Cervantès aux comédies du style de Lope de Vega alors en vogue ne sont probablement pas étrangères à cet état de fait[58]. Les professionnels du spectacle refusent de mettre à leurs affiches les pièces de Cervantès, qu'ils jugent être « des oisivetés de vieux »[58]. Cervantès le confesse dans ses Huit comédies et huit intermèdes :
215
+
216
+ « En pensant que les siècles où avaient cours mes louanges duraient encore, je me remis à écrire quelques comédies, mais je ne trouvais plus d'oiseaux dans les nids d'antan ; je veux dire que je ne trouvais plus d'auteur qui me les demandât, bien qu'ils sussent que je les avais, et ainsi, je les enfermais dans un coffre et les condamnais au silence perpétuel[58] »
217
+
218
+ Il opte par la suite pour se passer de comédiens et publie ses pièces sans les représenter[58], comme il l'indique le 22 juillet 1614 dans son supplément au Parnasse[58].
219
+
220
+ Le Siège de Numance est la plus aboutie des imitations de tragédies classiques en espagnol[60] et a cependant reçu un bon accueil. La mise en scène du patriotisme, du sacrifice collectif face au général Scipion l'Africain, de la faim comme souffrance existentielle et les prophéties d'un avenir glorieux à l'Espagne ont sans doute joué un rôle dans cette reconnaissance bien que d'autres pièces oubliées mettent également en valeur ce patriotisme, comme La Conquête de Jérusalem récemment redécouverte[61].
221
+
222
+ De ses autres pièces, beaucoup font référence à sa captivité à Alger. Cervantès a réuni ses œuvres non représentées dans Huit comédies et huit intermèdes jamais représentés. Ce recueil de pièces de théâtre est publié à Madrid en 1615 à titre posthume[62]. Il réunit toute la production des dernières années de l'auteur. Des œuvres manuscrites sont également conservées : La Vie à Alger, Le Gaillard espagnol, La Grande Sultane, Les Bagnes d'Alger[62].
223
+
224
+ La majorité des pièces sont aujourd'hui perdues. Seules restent Le Siège de Numance et La Vie à Alger. On attribue également à Cervantès : Les Deux bavards, La Prison de Séville, L'Hôpital des pourris, L'Intermède de romances[62]. Son théâtre a été traduit pour la première fois en 1862 par Alphonse Royer. Le Voyage au Parnasse a été traduit par Joseph-Michel Guardia en 1864.
225
+
226
+ Cervantès mentionne diverses œuvres en cours de rédaction ou qu'il pensait écrire. Parmi eux, se trouvent la deuxième partie de Galatée, Le Fameux Bernardo (probablement un livre de chevalerie autour de Bernardo del Carpio) et Les Semaines du jardin[36]. Il est également possible qu'il ait pensé écrire une suite à Belianis de Grèce.
227
+
228
+ Cervantès cite des pièces de théâtre qui ont été représentées mais qui sont aujourd'hui perdues. C'est le cas de La Grande Turque, La Bataille navale, Jérusalem, Amaranta ou celle de mai, Le Bois amoureux, L'Unique, La Bizarre Arsinda et La Confuse. Cette dernière figure au répertoire de Juan Acacio jusqu'en 1627. Cervantès cite également une comédie : Le Traité de Constantinople et la mort de Sélim.
229
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230
+ Plusieurs œuvres nous sont parvenues et sont attribuées à Cervantès, sans avoir de preuve définitive. Parmi les plus connues, se trouve La Tante supposée[63] dont la narration et le style la rapprochent des Nouvelles exemplaires. Le Dialogue entre Cilène et Sélane sur la vie paysanne est également attribué à Cervantès et on suppose qu'il s'agit d'un fragment d'une pièce perdue : Les Semaines du jardin'[63].
231
+
232
+ La Topographie et histoire générale d'Alger constitue un cas particulier. Cette œuvre est éditée en 1612 à Valladolid, et on sait que le signataire, frère Diego de Haedo abbé de Fromista, n'en est pas l'auteur. Le livre a été écrit par un ami de Cervantès, le religieux portugais Antonio de Sosa alors qu'ils étaient ensemble en détention à Alger, entre 1577 et 1581[18]. Ainsi, Sosa a été le premier biographe de Cervantes ; son récit de l’épisode de la grotte où il décrit la seconde tentative d'évasion de l'écrivain figure dans le Dialogue des martyrs d'Alger.
233
+
234
+ En 1992, l'hispaniste italien Stefano Arata publie le texte d'un manuscrit d'une pièce de théâtre : La Conquête de Jérusalem par Godofre de Bullon. Dans l'article qu'Arata publie en même temps que la pièce, il affirme avoir retrouvé la pièce Jérusalem de Cervantès[61]. D'autres études sont publiées en 1997 puis en 2010 et concluent dans le même sens[64]. Depuis, la pièce est effectivement attribuée à l'écrivain espagnol. Les éditions Catedra Letras Hispanas en font une première publication critique en 2009 avec la mention Œuvre attribuée à Cervantès.
235
+
236
+ Signe de la place emblématique que Cervantès occupe dans la culture espagnole et hispanophone, l'espagnol est couramment désigné par la périphrase « langue de Cervantès », au même titre que, par exemple, l’allemand est « langue de Goethe », l’anglais « langue de Shakespeare », le français « langue de Molière » et l’italien « langue de Dante ».
237
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238
+ De nombreux prix, sculptures, bâtiments et institutions gardent la mémoire de Cervantès. Cinq « maisons de Cervantès » peuvent se visiter à Valladolid[65], à Madrid, à Vélez-Málaga et à Cartagène. À Alger, la grotte de Cervantes où il a trouvé refuge lors d'une de ses tentatives d'évasion fait aujourd'hui partie d'un jardin public.
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+ Le plus important des prix de littérature en castillan est le prix Miguel de Cervantes. Le trophée Cervantès[66] est, en football, un tournoi amical qui se déroule dans sa ville de naissance, Alcalá de Henares.
241
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242
+ L'Institut Cervantes assure la promotion et l'enseignement de la langue espagnole de par le monde. Il existe au moins quatorze théâtres à son nom dans cinq pays différents. Onze sont en Espagne (Almería, Malaga, Alcalá de Henares, Santa Eulalia (Alicante) (es), Béjar, Salamanque, Jaén, Murcia, Petrel, Ségovie, Valladolid), les autres sont au Mexique (México, Guanajuato), au Maroc (Tanger), au Chili (Putaendo) et en Argentine (Buenos Aires).
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+ De nombreux monuments en hommage à Cervantès ont été érigés dans toute l'Espagne. Son village, Alcalá de Henares, accueille une statue sur la place Cervantès. Madrid lui dédie divers monuments : un ensemble monumental sur la place d'Espagne[67], une sculpture sur la plaza de las Cortes et une autre à la Bibliothèque nationale d'Espagne et enfin une dernière sur la place où a eu lieu son enterrement. Valladolid accueille une autre statue de l'écrivain.
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+ De nombreux instituts, dans divers domaines, ont pris le nom de l'écrivain. On compte parmi eux des collèges et lycées[k] dans de nombreux pays, des facultés de lettres[l], des bibliothèques, des cinémas Art et Essai, une revue littéraire (qui édite de 1916 à 1920) et un centre médical dans sa ville de naissance. De très nombreuses villes de par le monde ont nommé des rues, places ou avenues d'après l'auteur du Don Quichotte. La « Semaine Cervantès[68] » est une fête célébrée dans diverses villes espagnoles alors que le « festival Cervantès[69] » est organisé chaque année par l'état mexicain de Guanajuato.
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+ Trois navires ont été baptisés de son nom : un destroyer argentin[70] (1925-1961), un croiseur espagnol[71] (1929-1964) et une brigantine construite en 1885 et utilisée aujourd'hui comme navire-école[72].
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+ Depuis 1999, les pièces en euro de l'Espagne de 10, 20 et 50 centimes sont dédiés à Cervantès dont le portrait est affiché sur l'avers.
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+ La Jeunesse de Cervantès, œuvre musicale pour orchestre réduit, composée par Paul Ladmirault.
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+ Son visage, d'après le portrait présumé de Juan de Jaúregui, figure sur les pièces de 10, 20 et 50 centimes d'euro espagnoles.
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+ Plus récemment, un roman ayant pour sujet l'épisode de la vie de Cervantès chez les barbaresques a été publié par Olivier Weber[73].
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+ Le Siège de Numance (El Cerco de Numancia), tragédie en quatre actes et en vers écrite à Madrid entre 1581 et 1583, imprimée seulement en 1784[23]. Elle a donné lieu à de nombreuses imitations. Lope de Vega en a tiré La Sainte Ligue en 1600, Francisco Mosquera de Barnuevo en a fait un poème La Numancia ou La Numantina en 1612[74] dans lequel pas une fois il ne fait référence à son illustre prédécesseur[75]. Rolas Zorrilla l'a reproduite dans deux comédies : Numancia cercada et Numancia destruida. Une nouvelle imitation de Lopez de Sedano a vu le jour en 1771 : Cerco y ruina de Numancia. En 1775, Ignacio López de Ayala qui a présenté une Numancia destruida. En 1813, Antonio Sabiñón a repris la pièce sous le titre Numancia, tragedia española
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+ Don Quichotte est le modèle de nombreuses œuvres signées par d'autres auteurs que Cervantès. Du vivant de Cervantès, une première suite une suite apocryphe des aventures de don Quichotte est publiée et est attribuée à Avellaneda. Le célèbre hidalgo est cité également dans de nombreuses œuvres littéraires, musicales, peintures et sculptures.
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+ En 2008, l'artiste québécoise d'origine new-yorkaise Dulcinée Langfelder crée une œuvre inspirée de Don Quichotte : La Complainte de Dulcinée[76].
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+ Quatre siècles après la mort de l'écrivain, la mairie de Madrid a décidé de financer, en 2014, des recherches à l'aide du géoradar et de la thermographie infrarouge pour retrouver sa dépouille dans le quartier des Lettres (Barrio de las Letras) dans le centre de Madrid, car sa sépulture s'est perdue au fil des ans et des travaux d'agrandissement de l'église des Trinitaires et du couvent attenant[77],[78]. L'équipe de scientifiques espagnols a commencé ses recherches fin avril[79],[80].
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+ Début juin 2014, 4 zones contenant des ossements ont été explorées, ainsi qu'une crypte contenant 33 sépultures. L'équipe de 10 médecins légistes continue les études des ossements trouvés[81].
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+ Début 2015, l'équipe scientifique constituée de 22 spécialistes (architecte, géomètre, médecin-légiste, anthropologue légiste, expert en identification d'ADN) continue les analyses. Sont particulièrement examinés les restes trouvés dans la crypte et qui pourraient les relier à Cervantès : les os d'un sexagénaire, presque édenté, avec atrophie de la main gauche, à la suite des blessures subies lors de la bataille de Lépante, ainsi que des blessures à la poitrine, à la suite d'impacts d'arquebuse[82]. Le 24 janvier 2015, ont été découverts les restes d'un cercueil, marqué des initiales « MC », qui laisse beaucoup d'espoirs à l'équipe scientifique. Cependant, les chercheurs ont rencontré des difficultés supplémentaires, car ils ont découvert dans les niches beaucoup plus de sépultures que prévu[83],[84].
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+ Le 17 mars 2015, les restes de Miguel de Cervantès auraient été identifiés[85]
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+ Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev ou Gorbatchov[1] (en russe : Михаил Сергеевич Горбачёв, /mʲɪxɐˈil sʲɪrˈɡʲejɪvʲɪtɕ ɡərbɐˈtɕɵf/[2] Écouter), né le 2 mars 1931 à Privolnoïe (ru) dans l'actuel kraï de Stavropol, est un homme d'État soviétique et russe qui dirigea l'URSS entre 1985 et 1991.
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+ Résolument réformateur, il s'engagea à l'extérieur vers la fin de la guerre froide, et lança à l'intérieur la libéralisation économique, culturelle et politique connue sous les noms de perestroïka et de glasnost. Impuissant à maîtriser les évolutions qu'il avait lui-même enclenchées, sa démission marqua le point final de la dislocation de l'URSS, précédée de deux ans par l'effondrement des régimes communistes en Europe de l'Est.
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+ Mikhaïl Gorbatchev est originaire du Caucase du Nord dans le kraï de Stavropol. De parents kolkhoziens ralliés au communisme[3], il est né avec un angiome sur le haut du front. Il est le fils de Sergueï Andreïevitch Gorbatchev (1909-1976), ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale et conducteur d'engins agricoles au village de Privolnoïe, et de Maria Panteleïevna née Gopkalo (1911-1993). Son grand-père maternel, président du kolkhoze Krasnyï Oktiabr, est arrêté en été 1937, lors des Grandes Purges, car il aurait créé une organisation secrète. Il est ensuite torturé pendant 14 mois, avant d'être condamné à mort, mais après réexamen de son dossier, le procureur n'ayant relevé aucune « activité criminelle »[4], il échappe à la peine capitale. Il est libéré fin 1938, et redevient président du kolkhoze en 1939. Mikhaïl est profondément marqué par cet épisode : « Ce fut dans mon enfance que je connus mon premier véritable choc : mon grand-père fut arrêté. On l'emmena en pleine nuit…[5] ». Son grand-père paternel, qui refusait la collectivisation, avait également été condamné en janvier 1934, au moment de la grande famine, pour « sabotage » et envoyé aux travaux forcés dans la région d'Irkoutsk. Il acheva sa peine de prison par anticipation ; il travailla ensuite au kolkhoze de Privolnoïe[6].
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+ Après ses études de lycée, il travaille au côté de son père comme conducteur de moissonneuse-batteuse. En récompense, il est décoré de l'ordre du Drapeau rouge du Travail et envoyé à Moscou pour y faire des études supérieures[7]. Il y étudie le droit à l’université Lomonossov[8], où il rencontre Raïssa Titarenko, sa future femme. Il adhère d'abord aux jeunesses communistes, le Komsomol, puis au parti communiste en 1950. Gravissant les échelons comme apparatchik, il en devient le dirigeant pour la ville de Stavropol en 1962. Entre 1964 et 1967, il étudie à l’Institut d'agronomie de Stavropol et se spécialise dans les problèmes agricoles. Il est remarqué par Iouri Andropov, chef du KGB, qui passe ses vacances dans la région réputée pour ses stations thermales ; dès lors, sa carrière s'accélère grâce à Andropov et son mentor, l'idéologue Mikhaïl Souslov. Il est élu au Comité central en 1971 à 40 ans, secrétaire du Comité central, le 23 novembre 1978[9] et au Politburo en 1980, à l'âge de 49 ans.
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+ À la fin des années 1970, le KGB dirigé par Iouri Andropov, diligenta une enquête confidentielle pour évaluer le PNB soviétique selon les critères qualitatifs occidentaux et non plus seulement en volume comme le voulait la tradition soviétique. Le résultat fut très défavorable et apportait la preuve du déclin de l’Union soviétique dont l'économie était alors dépassée par celle du Japon et, dans les années suivantes, par la RFA — anciens ennemis de l’URSS. D’autre part, à partir de 1978, la Chine dirigée par Deng Xiaoping, entreprit une véritable révolution économique rétablissant de fait les règles capitalistes de l'économie de marché dans l'économie chinoise, lui donnant un dynamisme considérable.
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+ L’Union soviétique était ainsi confrontée à une situation géopolitique nouvelle et relativement inquiétante. N'étant plus capable de soutenir financièrement le rythme effréné de la course aux armements (si les États-Unis y consacraient 8 % du PIB, le budget militaire de l'URSS absorbait 15 à 20 % du PIB)[10], dans un contexte marqué par la stagnation économique et la baisse des cours du pétrole, l'URSS n'a pas d'autre choix que de songer à une détente et au désarmement.
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+ Consciente du danger, la direction vieillissante du PCUS porte au pouvoir le représentant d’une nouvelle génération — Gorbatchev a 54 ans — mais formé et testé à l'école du parti. Dès décembre 1984, Gorbatchev avait pu faire son entrée sur la scène diplomatique internationale, en se rendant en Grande-Bretagne, en visite à Margaret Thatcher : le numéro deux soviétique s'y était démarqué des autres dirigeants de Moscou, par son image d'ouverture et en annonçant que l'URSS était prête à une réduction bilatérale des armements nucléaires.
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+ Accédant au poste de Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique le 11 mars 1985, Gorbatchev tente d’insuffler une nouvelle jeunesse à l’économie de l’URSS. Il s’efforce de sauver le système par des réformes structurelles très profondes par rapport aux principes léninistes classiques. Symboliquement, sa première mesure concerne une vaste campagne contre l'alcoolisme : la prohibition instaurée en mai 1985 consiste à fermer la moitié des points de vente d'alcool et à majorer de 30 % le prix de la vodka ainsi que celui du vin et de la bière, ces mesures, très impopulaires, lui valent le surnom de « secrétaire minéral »[11]. Elles se traduisent également par une énorme production clandestine d'alcool de mauvaise qualité, la disparition du sucre des étalages et de moindres recettes (issues des taxes sur l'alcool) pour le budget de l'État[12].
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+ Gorbatchev tire son inspiration d'Alexandre Nikolaïevitch Iakovlev, ancien ambassadeur au Canada, qui lui fit prendre conscience de la faillite du système soviétique dans le domaine agricole puis, de façon plus générale, dans sa stratégie de confrontation avec l'Occident. Devenu son éminence grise, celui-ci lui inspire successivement la glasnost, la perestroïka puis l'acceptation de la réunification allemande. Il est aussi encouragé par des partis communistes occidentaux qui tenaient sous l'ère Brejnev à afficher leurs divergences sur la question de la démocratie : en plus du Parti communiste italien, le Parti communiste français : Georges Marchais rencontre Gorbatchev à Moscou dès septembre 1985.
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+ La seconde NEP qu'il tente de promouvoir échoue devant une opposition au sein du parti. Gorbatchev met alors en place une politique de glasnost (transparence) pour supprimer les reliquats de stalinisme, et la perestroïka (restructuration) pour combattre la stagnation économique dès 1985. Le premier symbole de la glasnost est manifeste en novembre 1985 : l'ouvrage de Boris Pasternak, Le Docteur Jivago, toujours interdit, est autorisé à paraître en URSS. C'est fin avril 1986, à l'occasion de la catastrophe de Tchernobyl, que le mot glasnost s'impose. En décembre 1986, il autorise Andreï Sakharov, assigné à résidence à Gorki depuis janvier 1980, à revenir à Moscou.
22
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23
+ Durant ses deux premières années au pouvoir, il renouvelle profondément la hiérarchie communiste : les deux tiers de la composition du bureau politique, soit 40 % des membres du comité central, sont ainsi écartés pour permettre à des réformateurs d'entrer en nombre au sein du comité central du PCUS[12].
24
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25
+ Gorbatchev propose d'ouvrir le dialogue avec Reagan et d'accélérer la normalisation des relations avec la Chine. Fin juin-début juillet 1985, Andreï Gromyko est remplacé aux Affaires extérieures par Edouard Chevardnadze qui participe à la conférence marquant le dixième anniversaire des accords d'Helsinki. Cette année, Gorbatchev propose « l'option zéro » au président américain Ronald Reagan au sujet des armes nucléaires, l'Union soviétique acceptant de suspendre ses essais nucléaires souterrains. Il décide aussi de reconduire le moratoire unilatéral concernant l'arrêt des essais nucléaires, le 6 août 1985, date anniversaire du bombardement d'Hiroshima. L'auteur du slogan « America is back » refuse de tenir compte de ces propositions. Gorbatchev prend l'initiative des traités de désarmement qui seront à l'origine de la rupture de l'équilibre de la terreur, installé depuis 1945. En 1986, il propose un plan d'élimination des armes nucléaires à l'horizon 2000. En octobre de la même année, il rencontre le président Reagan à Reykjavik, mais toujours sans résultat. C'est seulement en décembre 1987, à Washington, que les « deux Grands » s'accordent pour réduire de 50 % leurs arsenaux nucléaires, bien que les Américains refusent de renoncer à l'IDS.
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+ Le 1er janvier 1986, un mois et demi après une première rencontre entre les deux chefs d'État à Genève, dans un message de Nouvel An, le président américain adressa un court message télévisé à toute l'URSS, tandis que le président de l'URSS fit de même sur une chaîne de télévision américaine. Le projet séduit : chacun des deux présidents se montra très modéré dans son message ; la gorbymania commençait à toucher les États-Unis. Le magazine Time lui décerna le titre d'Homme de l’année en 1987, puis d'Homme de la Décennie en 1989 après la chute du Mur de Berlin. Mais le 1er janvier 1987 Gorbatchev refusa de renouveler cette initiative en raison du très net refroidissement entre les deux capitales qui suivit les expulsions de diplomates soviétiques des Nations unies (25 diplomates) et des États-Unis (55 diplomates) décidées par Reagan et des mesures de rétorsion par Gorbatchev (10 diplomates, suppression du personnel de service soviétique affecté à l'ambassade et aux consuls américains en URSS ainsi que l'imposition de la parité stricte du nombre de touristes dans les deux pays). Ce fut un aspect oublié de la nouvelle politique soviétique adoptée envers l'Occident depuis 1985 : en échange d'importantes concessions sur le désarmement, répondre du tac au tac à ce type de rebuffades. Si le dialogue était maintenu avec Washington après novembre 1986, il resta infructueux jusqu'en juin 1987. L'affaire Mathias Rust permit à Gorbatchev d'évincer les durs du régime, les plus hostiles à l'option zéro (le ministre de la défense notamment).
28
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29
+ Le 15 mai 1988, il décide de retirer les troupes soviétiques d'Afghanistan[13]. La décision devient effective un an plus tard.
30
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31
+ En 1989, en visite officielle en Chine pendant les manifestations de la place Tian'anmen (mais avant leur répression), on sollicite son opinion à propos de la muraille de Chine : « Très bel ouvrage », dit-il, « mais il y a déjà trop de murs entre les hommes ». Un journaliste lui demande : « Voudriez-vous qu'on élimine celui de Berlin ? » Gorbatchev répond très sérieusement : « Pourquoi pas ? ». À propos des manifestants démocrates qui troublent son séjour, il déclare : « L'URSS a également ses têtes brûlées qui veulent changer le socialisme du jour au lendemain. » Dans le monde communiste, il garde un allié en la personne de Fidel Castro, qu'il rencontre trois fois de 1986 à 1989, malgré ses réserves à l'égard de la Perestroïka : pratiquement jusqu'à sa chute en septembre 1991, Gorbatchev résiste aux pressions extérieures et intérieures voulant l'obliger à lâcher Cuba économiquement et militairement. Ainsi, fin février 1990, deux mois après l'attaque américaine à Panama et quelques jours après la défaite des sandinistes au Nicaragua, des avions supersoniques soviétiques arrivent à Cuba en soutien au régime castriste. Entre-temps, en décembre 1989, à Malte, Gorbatchev et Bush proclament officiellement la fin de la guerre froide. Cas unique dans le monde, Edouard Chevardnadze se rend à Qom en mars 1989 pour rencontrer l'ayatollah Khomeyni.
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+ En 1990, il reçoit le prix Nobel de la paix pour sa contribution à la fin de la guerre froide. En 1991, Gorbatchev signe avec le président Bush l'accord START I : les deux grandes puissances s'engagent à réduire leur arsenal nucléaire stratégique de 30 %.
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+ Entre-temps, la situation économique s'est aggravée, situation due pour partie à la chute des cours des produits pétroliers que le pays exporte, ainsi qu'à la gabegie régnante. La reconnaissance d'un marché souterrain a eu pour conséquence une augmentation considérable des prix[12].
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+ Ses réformes donnent des résultats plutôt mitigés. La perestroïka (restructuration économique) n’a pas atteint les objectifs escomptés, aggravant les pénuries de biens de consommation et les inégalités sociales, entraînant un mécontentement populaire, tandis qu’une démocratisation du régime, amorcée avec la glasnost (transparence), déclenche des conflits inter-ethniques et la montée des nationalismes, mal perçus par les Russes.
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+ Le 26 mars 1989, Gorbatchev créa une nouvelle Assemblée législative : le Congrès des Députés du Peuple d'Union Soviétique dont les deux-tiers étaient des membres élus au suffrage universel, à bulletin secret, sur candidatures multiples. Les premières élections législatives révélèrent l’échec des candidats de Gorbatchev et l’émergence des réformateurs et des nationalistes. Son gouvernement apparut trop modéré pour des réformateurs, partisans d’une économie libérale, et trop réformateur pour ceux qui souhaitaient un retour au communisme.
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+ En mars 1990, Gorbatchev fait une réforme constitutionnelle : il crée un poste de Président de l'URSS et diminue le rôle dirigeant du chef du Parti communiste de l'Union soviétique. Le 14 mars 1990, le Congrès des Députés du Peuple élit Gorbatchev pour un mandat de cinq ans. L'élection suivante (1995) était prévue au suffrage universel[14]. Pourtant, le 1er mai de la même année, il est hué par certains de ses concitoyens. En effet, il est très impopulaire aux yeux des conservateurs du Parti qui le considèrent comme le fossoyeur du régime soviétique.
42
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+ Les événements qui ont suivi, tels que la proclamation de souveraineté de la Russie au cours du 1er Congrès des députés du peuple de la RSFSR le 12 juin 1990[15] et l'élection à la présidence de la République socialiste fédérative soviétique de Russie de Boris Eltsine (élu dès le 1er tour au suffrage universel direct), un an plus tard, diminuent le pouvoir de Gorbatchev et la souveraineté de l'URSS. Le 17 mars 1991, un référendum portant sur la question du maintien de l'Union soviétique donne 76 % de réponses favorables au maintien. Il n'en sera pas tenu compte.
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+ Lors du putsch de Moscou en août 1991, parti en vacances dans sa villa de Foros en Crimée[16], il est un temps écarté du pouvoir par un quarteron d'officiels conservateurs du Parti communiste soviétique qui l'enferment dans sa résidence d'été. La date du putsch ne fut pas choisie au hasard, car c'est le 20 août que Gorbatchev devait signer un traité instaurant une nouvelle Union, appelée Union des républiques souveraines soviétiques (puis Union des républiques souveraines), réduisant notamment le rôle du KGB et de l’État centralisé, qui avaient tout à y perdre, au profit des républiques[17]. Le soutien d'Helmut Kohl s'avère insuffisant alors que le président François Mitterrand déclare vouloir attendre les intentions des « nouveaux dirigeants » soviétiques, reconnaissant de facto le gouvernement issu du putsch, et n'hésitant pas alors à lire en direct à la télévision une lettre envoyée par Guennadi Ianaïev, l'auteur du coup d'État[18]. Finalement, le putsch avorte, et Boris Eltsine, alors président de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, devient le grand bénéficiaire de cet échec après avoir reçu dès les premières heures le soutien du président américain George H. W. Bush et du Premier ministre britannique John Major. Gorbatchev quitte la direction du Parti communiste de l'Union soviétique le 24 août 1991 et les activités du Parti communiste de Russie — le plus important d'URSS — sont suspendues par décret du président russe Eltsine le 29 août lors d'une séance du Soviet suprême. Le parti est purement dissout le 6 novembre.
46
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47
+ Dans ses Mémoires, Gorbatchev écrit amèrement : « De Foros [en Crimée, où il est retenu], j’ai eu une conversation avec le président Bush. François Mitterrand devait m’appeler, il ne l’a pas fait. »
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49
+ Les accords de Minsk signés le 8 décembre et les accords d'Alma-Ata signés le 21 novembre, créant la Communauté des États indépendants (CEI), sonnent le glas de l'Union soviétique. Gorbatchev démissionne de son poste de président de l'URSS le 25 décembre 1991[19] et le lendemain, le Soviet suprême dissout l'URSS et s'autodissout : la République socialiste fédérative soviétique de Russie devient la Fédération de Russie.
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+ Le 20 avril 1993, il fonde Green Cross International. Il fait en 1993 une apparition dans son propre rôle, dans le film Si loin, si proche ! de Wim Wenders.
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+ Le 14 avril 1996, il annonce qu'il se présente à l'élection présidentielle de la Fédération de Russie[20], mais son score, le 16 juin, est très faible (386 069 voix, soit 0,5 % des suffrages). Il reste d'ailleurs un des dirigeants du XXe siècle les plus mal-aimés des Russes[21],[22].
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+ Il publie ses mémoires en 1996, dénonçant la politique de Boris Eltsine et sa « trahison » envers le référendum d'avril 1991 qui avait donné une majorité favorable au maintien de l'Union.
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57
+ Depuis le début de ce siècle, il est engagé avec des ONG écologistes et avec Daisaku Ikeda pour soutenir la cause pacifiste.
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59
+ Le 26 novembre 2001, il fonde le Parti social-démocrate de Russie. Il démissionne en mai 2004 après un désaccord avec le président du parti Konstantin Titov (en), car ce dernier n'a guère apprécié l'hostilité manifestée par Gorbatchev à l'encontre de Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, lors des élections législatives de l'année précédente.
60
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61
+ Il reçoit, le 27 octobre 2005, le titre honorifique d’archonte du Patriarcat de Constantinople[23].
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63
+ Le 21 novembre 2006, il est opéré de l'artère carotide dans une clinique de Munich, en Allemagne[24]. C'est dans ce pays qu'avait été traitée son épouse Raïssa, qui avait succombé à une leucémie le 20 septembre 1999 à l'âge de 67 ans.
64
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65
+ Le 20 novembre 2007, Gorbatchev fonde un nouveau mouvement : l'Union des sociaux-démocrates (en) dont il est le chef[25],[26]. Le 30 novembre 2008, Gorbatchev et le milliardaire Alexandre Lebedev annoncent qu'ils fondent un nouveau parti : le Parti démocratique indépendant de Russie (en)[27],[28],[29].
66
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67
+ En 2009, il intervient dans le documentaire environnemental Nous resterons sur Terre.
68
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69
+ Le 16 février 2011, il critique vivement le Kremlin, car ce dernier lui a interdit de créer un nouveau parti social-démocrate en Russie. Propos qu'il rapportera également dans le film qui lui est consacré : Mikhaïl Gorbatchev, Simples Confidences[30],[31].
70
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71
+ Le 7 décembre 2011, il demande l'annulation des élections législatives russes de 2011, remportées par Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, et contestées en raison de fraudes présumées[32]. Le 24 décembre 2011, après une manifestation qui a réuni plus de 100 000 personnes à Moscou, Gorbatchev demande à Vladimir Poutine de quitter la tête du gouvernement[33].
72
+
73
+ Avec la Green Cross International — qui dispose de 18 millions d'euros, financé par des donations privées et des subventions allouées par 34 États —, il continue à défendre l'environnement. Le 12 mars 2012, il est intervenu lors de l'ouverture du sixième Forum mondial de l'eau, à l'âge de 81 ans, devant les délégués de 140 pays. Dans une interview du journal Le Monde, il se dit sceptique quant à la création d'une organisation mondiale de l'environnement, mais très favorable à la création d'un tribunal international « chargé de juger ceux qui sont coupables de crimes écologiques, aussi bien des chefs d'entreprise que des chefs d'État ou de gouvernement »[34].
74
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75
+ En mai 2016, après avoir appuyé l'annexion de la Crimée, il est interdit d'entrée en Ukraine[35].
76
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77
+ En 2017, il s'inquiète de la course aux armements dans le monde et déclare que « le monde se prépare pour la guerre ». Il demande dans une tribune publiée par le Time à Donald Trump et Vladimir Poutine de faire voter une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies visant à interdire une éventuelle guerre nucléaire[36].
78
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79
+ Selon lui, « aussi longtemps qu’il existera des armes de destruction massive, principalement des armes nucléaires, le danger sera colossal ». Il identifie deux menaces planétaires : une guerre dévastatrice et la destruction des conditions de vie par le réchauffement climatique[37].
80
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81
+ Gorbatchev a aussi participé à des annonces publicitaires pour les restaurants Pizza Hut où des gens l'acclament pour la liberté qu'il aurait apportée aux Soviétiques, y compris celle d'avoir des restaurants occidentaux[42], et pour la compagnie de luxe Louis Vuitton, où on le voit, un sac Louis Vuitton à ses côtés, dans une voiture de luxe russe longeant le mur de Berlin[43].
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+ Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev ou Gorbatchov[1] (en russe : Михаил Сергеевич Горбачёв, /mʲɪxɐˈil sʲɪrˈɡʲejɪvʲɪtɕ ɡərbɐˈtɕɵf/[2] Écouter), né le 2 mars 1931 à Privolnoïe (ru) dans l'actuel kraï de Stavropol, est un homme d'État soviétique et russe qui dirigea l'URSS entre 1985 et 1991.
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+ Résolument réformateur, il s'engagea à l'extérieur vers la fin de la guerre froide, et lança à l'intérieur la libéralisation économique, culturelle et politique connue sous les noms de perestroïka et de glasnost. Impuissant à maîtriser les évolutions qu'il avait lui-même enclenchées, sa démission marqua le point final de la dislocation de l'URSS, précédée de deux ans par l'effondrement des régimes communistes en Europe de l'Est.
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+ Mikhaïl Gorbatchev est originaire du Caucase du Nord dans le kraï de Stavropol. De parents kolkhoziens ralliés au communisme[3], il est né avec un angiome sur le haut du front. Il est le fils de Sergueï Andreïevitch Gorbatchev (1909-1976), ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale et conducteur d'engins agricoles au village de Privolnoïe, et de Maria Panteleïevna née Gopkalo (1911-1993). Son grand-père maternel, président du kolkhoze Krasnyï Oktiabr, est arrêté en été 1937, lors des Grandes Purges, car il aurait créé une organisation secrète. Il est ensuite torturé pendant 14 mois, avant d'être condamné à mort, mais après réexamen de son dossier, le procureur n'ayant relevé aucune « activité criminelle »[4], il échappe à la peine capitale. Il est libéré fin 1938, et redevient président du kolkhoze en 1939. Mikhaïl est profondément marqué par cet épisode : « Ce fut dans mon enfance que je connus mon premier véritable choc : mon grand-père fut arrêté. On l'emmena en pleine nuit…[5] ». Son grand-père paternel, qui refusait la collectivisation, avait également été condamné en janvier 1934, au moment de la grande famine, pour « sabotage » et envoyé aux travaux forcés dans la région d'Irkoutsk. Il acheva sa peine de prison par anticipation ; il travailla ensuite au kolkhoze de Privolnoïe[6].
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+ Après ses études de lycée, il travaille au côté de son père comme conducteur de moissonneuse-batteuse. En récompense, il est décoré de l'ordre du Drapeau rouge du Travail et envoyé à Moscou pour y faire des études supérieures[7]. Il y étudie le droit à l’université Lomonossov[8], où il rencontre Raïssa Titarenko, sa future femme. Il adhère d'abord aux jeunesses communistes, le Komsomol, puis au parti communiste en 1950. Gravissant les échelons comme apparatchik, il en devient le dirigeant pour la ville de Stavropol en 1962. Entre 1964 et 1967, il étudie à l’Institut d'agronomie de Stavropol et se spécialise dans les problèmes agricoles. Il est remarqué par Iouri Andropov, chef du KGB, qui passe ses vacances dans la région réputée pour ses stations thermales ; dès lors, sa carrière s'accélère grâce à Andropov et son mentor, l'idéologue Mikhaïl Souslov. Il est élu au Comité central en 1971 à 40 ans, secrétaire du Comité central, le 23 novembre 1978[9] et au Politburo en 1980, à l'âge de 49 ans.
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+ À la fin des années 1970, le KGB dirigé par Iouri Andropov, diligenta une enquête confidentielle pour évaluer le PNB soviétique selon les critères qualitatifs occidentaux et non plus seulement en volume comme le voulait la tradition soviétique. Le résultat fut très défavorable et apportait la preuve du déclin de l’Union soviétique dont l'économie était alors dépassée par celle du Japon et, dans les années suivantes, par la RFA — anciens ennemis de l’URSS. D’autre part, à partir de 1978, la Chine dirigée par Deng Xiaoping, entreprit une véritable révolution économique rétablissant de fait les règles capitalistes de l'économie de marché dans l'économie chinoise, lui donnant un dynamisme considérable.
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+ L’Union soviétique était ainsi confrontée à une situation géopolitique nouvelle et relativement inquiétante. N'étant plus capable de soutenir financièrement le rythme effréné de la course aux armements (si les États-Unis y consacraient 8 % du PIB, le budget militaire de l'URSS absorbait 15 à 20 % du PIB)[10], dans un contexte marqué par la stagnation économique et la baisse des cours du pétrole, l'URSS n'a pas d'autre choix que de songer à une détente et au désarmement.
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+ Consciente du danger, la direction vieillissante du PCUS porte au pouvoir le représentant d’une nouvelle génération — Gorbatchev a 54 ans — mais formé et testé à l'école du parti. Dès décembre 1984, Gorbatchev avait pu faire son entrée sur la scène diplomatique internationale, en se rendant en Grande-Bretagne, en visite à Margaret Thatcher : le numéro deux soviétique s'y était démarqué des autres dirigeants de Moscou, par son image d'ouverture et en annonçant que l'URSS était prête à une réduction bilatérale des armements nucléaires.
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+ Accédant au poste de Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique le 11 mars 1985, Gorbatchev tente d’insuffler une nouvelle jeunesse à l’économie de l’URSS. Il s’efforce de sauver le système par des réformes structurelles très profondes par rapport aux principes léninistes classiques. Symboliquement, sa première mesure concerne une vaste campagne contre l'alcoolisme : la prohibition instaurée en mai 1985 consiste à fermer la moitié des points de vente d'alcool et à majorer de 30 % le prix de la vodka ainsi que celui du vin et de la bière, ces mesures, très impopulaires, lui valent le surnom de « secrétaire minéral »[11]. Elles se traduisent également par une énorme production clandestine d'alcool de mauvaise qualité, la disparition du sucre des étalages et de moindres recettes (issues des taxes sur l'alcool) pour le budget de l'État[12].
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+ Gorbatchev tire son inspiration d'Alexandre Nikolaïevitch Iakovlev, ancien ambassadeur au Canada, qui lui fit prendre conscience de la faillite du système soviétique dans le domaine agricole puis, de façon plus générale, dans sa stratégie de confrontation avec l'Occident. Devenu son éminence grise, celui-ci lui inspire successivement la glasnost, la perestroïka puis l'acceptation de la réunification allemande. Il est aussi encouragé par des partis communistes occidentaux qui tenaient sous l'ère Brejnev à afficher leurs divergences sur la question de la démocratie : en plus du Parti communiste italien, le Parti communiste français : Georges Marchais rencontre Gorbatchev à Moscou dès septembre 1985.
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+ La seconde NEP qu'il tente de promouvoir échoue devant une opposition au sein du parti. Gorbatchev met alors en place une politique de glasnost (transparence) pour supprimer les reliquats de stalinisme, et la perestroïka (restructuration) pour combattre la stagnation économique dès 1985. Le premier symbole de la glasnost est manifeste en novembre 1985 : l'ouvrage de Boris Pasternak, Le Docteur Jivago, toujours interdit, est autorisé à paraître en URSS. C'est fin avril 1986, à l'occasion de la catastrophe de Tchernobyl, que le mot glasnost s'impose. En décembre 1986, il autorise Andreï Sakharov, assigné à résidence à Gorki depuis janvier 1980, à revenir à Moscou.
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+ Durant ses deux premières années au pouvoir, il renouvelle profondément la hiérarchie communiste : les deux tiers de la composition du bureau politique, soit 40 % des membres du comité central, sont ainsi écartés pour permettre à des réformateurs d'entrer en nombre au sein du comité central du PCUS[12].
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+ Gorbatchev propose d'ouvrir le dialogue avec Reagan et d'accélérer la normalisation des relations avec la Chine. Fin juin-début juillet 1985, Andreï Gromyko est remplacé aux Affaires extérieures par Edouard Chevardnadze qui participe à la conférence marquant le dixième anniversaire des accords d'Helsinki. Cette année, Gorbatchev propose « l'option zéro » au président américain Ronald Reagan au sujet des armes nucléaires, l'Union soviétique acceptant de suspendre ses essais nucléaires souterrains. Il décide aussi de reconduire le moratoire unilatéral concernant l'arrêt des essais nucléaires, le 6 août 1985, date anniversaire du bombardement d'Hiroshima. L'auteur du slogan « America is back » refuse de tenir compte de ces propositions. Gorbatchev prend l'initiative des traités de désarmement qui seront à l'origine de la rupture de l'équilibre de la terreur, installé depuis 1945. En 1986, il propose un plan d'élimination des armes nucléaires à l'horizon 2000. En octobre de la même année, il rencontre le président Reagan à Reykjavik, mais toujours sans résultat. C'est seulement en décembre 1987, à Washington, que les « deux Grands » s'accordent pour réduire de 50 % leurs arsenaux nucléaires, bien que les Américains refusent de renoncer à l'IDS.
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+ Le 1er janvier 1986, un mois et demi après une première rencontre entre les deux chefs d'État à Genève, dans un message de Nouvel An, le président américain adressa un court message télévisé à toute l'URSS, tandis que le président de l'URSS fit de même sur une chaîne de télévision américaine. Le projet séduit : chacun des deux présidents se montra très modéré dans son message ; la gorbymania commençait à toucher les États-Unis. Le magazine Time lui décerna le titre d'Homme de l’année en 1987, puis d'Homme de la Décennie en 1989 après la chute du Mur de Berlin. Mais le 1er janvier 1987 Gorbatchev refusa de renouveler cette initiative en raison du très net refroidissement entre les deux capitales qui suivit les expulsions de diplomates soviétiques des Nations unies (25 diplomates) et des États-Unis (55 diplomates) décidées par Reagan et des mesures de rétorsion par Gorbatchev (10 diplomates, suppression du personnel de service soviétique affecté à l'ambassade et aux consuls américains en URSS ainsi que l'imposition de la parité stricte du nombre de touristes dans les deux pays). Ce fut un aspect oublié de la nouvelle politique soviétique adoptée envers l'Occident depuis 1985 : en échange d'importantes concessions sur le désarmement, répondre du tac au tac à ce type de rebuffades. Si le dialogue était maintenu avec Washington après novembre 1986, il resta infructueux jusqu'en juin 1987. L'affaire Mathias Rust permit à Gorbatchev d'évincer les durs du régime, les plus hostiles à l'option zéro (le ministre de la défense notamment).
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+ Le 15 mai 1988, il décide de retirer les troupes soviétiques d'Afghanistan[13]. La décision devient effective un an plus tard.
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+ En 1989, en visite officielle en Chine pendant les manifestations de la place Tian'anmen (mais avant leur répression), on sollicite son opinion à propos de la muraille de Chine : « Très bel ouvrage », dit-il, « mais il y a déjà trop de murs entre les hommes ». Un journaliste lui demande : « Voudriez-vous qu'on élimine celui de Berlin ? » Gorbatchev répond très sérieusement : « Pourquoi pas ? ». À propos des manifestants démocrates qui troublent son séjour, il déclare : « L'URSS a également ses têtes brûlées qui veulent changer le socialisme du jour au lendemain. » Dans le monde communiste, il garde un allié en la personne de Fidel Castro, qu'il rencontre trois fois de 1986 à 1989, malgré ses réserves à l'égard de la Perestroïka : pratiquement jusqu'à sa chute en septembre 1991, Gorbatchev résiste aux pressions extérieures et intérieures voulant l'obliger à lâcher Cuba économiquement et militairement. Ainsi, fin février 1990, deux mois après l'attaque américaine à Panama et quelques jours après la défaite des sandinistes au Nicaragua, des avions supersoniques soviétiques arrivent à Cuba en soutien au régime castriste. Entre-temps, en décembre 1989, à Malte, Gorbatchev et Bush proclament officiellement la fin de la guerre froide. Cas unique dans le monde, Edouard Chevardnadze se rend à Qom en mars 1989 pour rencontrer l'ayatollah Khomeyni.
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+ En 1990, il reçoit le prix Nobel de la paix pour sa contribution à la fin de la guerre froide. En 1991, Gorbatchev signe avec le président Bush l'accord START I : les deux grandes puissances s'engagent à réduire leur arsenal nucléaire stratégique de 30 %.
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+ Entre-temps, la situation économique s'est aggravée, situation due pour partie à la chute des cours des produits pétroliers que le pays exporte, ainsi qu'à la gabegie régnante. La reconnaissance d'un marché souterrain a eu pour conséquence une augmentation considérable des prix[12].
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+ Ses réformes donnent des résultats plutôt mitigés. La perestroïka (restructuration économique) n’a pas atteint les objectifs escomptés, aggravant les pénuries de biens de consommation et les inégalités sociales, entraînant un mécontentement populaire, tandis qu’une démocratisation du régime, amorcée avec la glasnost (transparence), déclenche des conflits inter-ethniques et la montée des nationalismes, mal perçus par les Russes.
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+ Le 26 mars 1989, Gorbatchev créa une nouvelle Assemblée législative : le Congrès des Députés du Peuple d'Union Soviétique dont les deux-tiers étaient des membres élus au suffrage universel, à bulletin secret, sur candidatures multiples. Les premières élections législatives révélèrent l’échec des candidats de Gorbatchev et l’émergence des réformateurs et des nationalistes. Son gouvernement apparut trop modéré pour des réformateurs, partisans d’une économie libérale, et trop réformateur pour ceux qui souhaitaient un retour au communisme.
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+ En mars 1990, Gorbatchev fait une réforme constitutionnelle : il crée un poste de Président de l'URSS et diminue le rôle dirigeant du chef du Parti communiste de l'Union soviétique. Le 14 mars 1990, le Congrès des Députés du Peuple élit Gorbatchev pour un mandat de cinq ans. L'élection suivante (1995) était prévue au suffrage universel[14]. Pourtant, le 1er mai de la même année, il est hué par certains de ses concitoyens. En effet, il est très impopulaire aux yeux des conservateurs du Parti qui le considèrent comme le fossoyeur du régime soviétique.
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+ Les événements qui ont suivi, tels que la proclamation de souveraineté de la Russie au cours du 1er Congrès des députés du peuple de la RSFSR le 12 juin 1990[15] et l'élection à la présidence de la République socialiste fédérative soviétique de Russie de Boris Eltsine (élu dès le 1er tour au suffrage universel direct), un an plus tard, diminuent le pouvoir de Gorbatchev et la souveraineté de l'URSS. Le 17 mars 1991, un référendum portant sur la question du maintien de l'Union soviétique donne 76 % de réponses favorables au maintien. Il n'en sera pas tenu compte.
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+ Lors du putsch de Moscou en août 1991, parti en vacances dans sa villa de Foros en Crimée[16], il est un temps écarté du pouvoir par un quarteron d'officiels conservateurs du Parti communiste soviétique qui l'enferment dans sa résidence d'été. La date du putsch ne fut pas choisie au hasard, car c'est le 20 août que Gorbatchev devait signer un traité instaurant une nouvelle Union, appelée Union des républiques souveraines soviétiques (puis Union des républiques souveraines), réduisant notamment le rôle du KGB et de l’État centralisé, qui avaient tout à y perdre, au profit des républiques[17]. Le soutien d'Helmut Kohl s'avère insuffisant alors que le président François Mitterrand déclare vouloir attendre les intentions des « nouveaux dirigeants » soviétiques, reconnaissant de facto le gouvernement issu du putsch, et n'hésitant pas alors à lire en direct à la télévision une lettre envoyée par Guennadi Ianaïev, l'auteur du coup d'État[18]. Finalement, le putsch avorte, et Boris Eltsine, alors président de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, devient le grand bénéficiaire de cet échec après avoir reçu dès les premières heures le soutien du président américain George H. W. Bush et du Premier ministre britannique John Major. Gorbatchev quitte la direction du Parti communiste de l'Union soviétique le 24 août 1991 et les activités du Parti communiste de Russie — le plus important d'URSS — sont suspendues par décret du président russe Eltsine le 29 août lors d'une séance du Soviet suprême. Le parti est purement dissout le 6 novembre.
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+ Dans ses Mémoires, Gorbatchev écrit amèrement : « De Foros [en Crimée, où il est retenu], j’ai eu une conversation avec le président Bush. François Mitterrand devait m’appeler, il ne l’a pas fait. »
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+ Les accords de Minsk signés le 8 décembre et les accords d'Alma-Ata signés le 21 novembre, créant la Communauté des États indépendants (CEI), sonnent le glas de l'Union soviétique. Gorbatchev démissionne de son poste de président de l'URSS le 25 décembre 1991[19] et le lendemain, le Soviet suprême dissout l'URSS et s'autodissout : la République socialiste fédérative soviétique de Russie devient la Fédération de Russie.
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+ Le 20 avril 1993, il fonde Green Cross International. Il fait en 1993 une apparition dans son propre rôle, dans le film Si loin, si proche ! de Wim Wenders.
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+ Le 14 avril 1996, il annonce qu'il se présente à l'élection présidentielle de la Fédération de Russie[20], mais son score, le 16 juin, est très faible (386 069 voix, soit 0,5 % des suffrages). Il reste d'ailleurs un des dirigeants du XXe siècle les plus mal-aimés des Russes[21],[22].
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+ Il publie ses mémoires en 1996, dénonçant la politique de Boris Eltsine et sa « trahison » envers le référendum d'avril 1991 qui avait donné une majorité favorable au maintien de l'Union.
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+ Depuis le début de ce siècle, il est engagé avec des ONG écologistes et avec Daisaku Ikeda pour soutenir la cause pacifiste.
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+ Le 26 novembre 2001, il fonde le Parti social-démocrate de Russie. Il démissionne en mai 2004 après un désaccord avec le président du parti Konstantin Titov (en), car ce dernier n'a guère apprécié l'hostilité manifestée par Gorbatchev à l'encontre de Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, lors des élections législatives de l'année précédente.
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+ Il reçoit, le 27 octobre 2005, le titre honorifique d’archonte du Patriarcat de Constantinople[23].
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+ Le 21 novembre 2006, il est opéré de l'artère carotide dans une clinique de Munich, en Allemagne[24]. C'est dans ce pays qu'avait été traitée son épouse Raïssa, qui avait succombé à une leucémie le 20 septembre 1999 à l'âge de 67 ans.
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+ Le 20 novembre 2007, Gorbatchev fonde un nouveau mouvement : l'Union des sociaux-démocrates (en) dont il est le chef[25],[26]. Le 30 novembre 2008, Gorbatchev et le milliardaire Alexandre Lebedev annoncent qu'ils fondent un nouveau parti : le Parti démocratique indépendant de Russie (en)[27],[28],[29].
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+ En 2009, il intervient dans le documentaire environnemental Nous resterons sur Terre.
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+ Le 16 février 2011, il critique vivement le Kremlin, car ce dernier lui a interdit de créer un nouveau parti social-démocrate en Russie. Propos qu'il rapportera également dans le film qui lui est consacré : Mikhaïl Gorbatchev, Simples Confidences[30],[31].
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+ Le 7 décembre 2011, il demande l'annulation des élections législatives russes de 2011, remportées par Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, et contestées en raison de fraudes présumées[32]. Le 24 décembre 2011, après une manifestation qui a réuni plus de 100 000 personnes à Moscou, Gorbatchev demande à Vladimir Poutine de quitter la tête du gouvernement[33].
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+ Avec la Green Cross International — qui dispose de 18 millions d'euros, financé par des donations privées et des subventions allouées par 34 États —, il continue à défendre l'environnement. Le 12 mars 2012, il est intervenu lors de l'ouverture du sixième Forum mondial de l'eau, à l'âge de 81 ans, devant les délégués de 140 pays. Dans une interview du journal Le Monde, il se dit sceptique quant à la création d'une organisation mondiale de l'environnement, mais très favorable à la création d'un tribunal international « chargé de juger ceux qui sont coupables de crimes écologiques, aussi bien des chefs d'entreprise que des chefs d'État ou de gouvernement »[34].
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+ En mai 2016, après avoir appuyé l'annexion de la Crimée, il est interdit d'entrée en Ukraine[35].
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+ En 2017, il s'inquiète de la course aux armements dans le monde et déclare que « le monde se prépare pour la guerre ». Il demande dans une tribune publiée par le Time à Donald Trump et Vladimir Poutine de faire voter une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies visant à interdire une éventuelle guerre nucléaire[36].
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+ Selon lui, « aussi longtemps qu’il existera des armes de destruction massive, principalement des armes nucléaires, le danger sera colossal ». Il identifie deux menaces planétaires : une guerre dévastatrice et la destruction des conditions de vie par le réchauffement climatique[37].
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+ Gorbatchev a aussi participé à des annonces publicitaires pour les restaurants Pizza Hut où des gens l'acclament pour la liberté qu'il aurait apportée aux Soviétiques, y compris celle d'avoir des restaurants occidentaux[42], et pour la compagnie de luxe Louis Vuitton, où on le voit, un sac Louis Vuitton à ses côtés, dans une voiture de luxe russe longeant le mur de Berlin[43].
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+ Milan [milɑ̃] Écouter (en italien Milano [miˈlaːno], du latin Mediolanum ; en lombard Milàn [miˈlä]) est une ville d'Italie située au nord du pays, à proximité des Alpes. Chef-lieu de la région Lombardie, située au milieu de la plaine du Pô, la ville de Milan compte 1 404 239 en 2019, ce qui en fait la deuxième ville d'Italie en nombre d'habitants. La Ville métropolitaine de Milan compte 3 261 873 d'habitants en 2019. Elle constitue toutefois la plus grande aire urbaine du pays, avec ses 7 123 563 d'habitants en 2009. Région dynamique et densément peuplée, cœur industriel et poumon financier de l'Italie, elle représente la partie méridionale de la dorsale européenne[1], aussi appelée « Banane bleue ».
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+ Fondée durant l'Antiquité, probablement par les étrusques lors de la conquête de la vallée du Pô avec l'Étrurie padane, ou peut-être, plus tardivement, suite aux invasions de tribus celtes avec les Insubres. Milan est conquise en -222 par les Romains et sera la capitale de l'Empire romain d'Occident pendant un siècle, de 286 à 402. Elle devient durant les siècles suivants un lieu majeur du christianisme, gouvernée par des comtes puis par la famille Visconti, qui en font l'une des places financières les plus importantes du Moyen Âge. De 1395 à 1796, la ville forme le Duché de Milan, fief du Saint-Empire romain germanique successivement sous la domination de la France, des Habsbourg d'Espagne et de l'Autriche, avant de rejoindre en 1859 le Royaume d'Italie. Au début du XXe siècle, Milan devient la région la plus industrielle du pays et est à l'avant-garde du processus de consolidation de la jeune nation italienne. En grande partie dévastée durant la Seconde Guerre mondiale, en raison de l'occupation nazie, la ville devient le centre de la Résistance italienne. De l'après-guerre à aujourd'hui, Milan connaît une explosion démographique et économique, attirant de nombreux travailleurs du sud de l'Italie ainsi que des étrangers, faisant d'elle l'une des villes les plus cosmopolites du pays[2].
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+ Milan est considérée comme le cœur industriel, commercial, financier et universitaire de l'Italie. Siège de la Bourse italienne, elle représente un grand pôle d'attraction pour les sièges d'entreprises, notamment dans le secteur de la mode et du design, dont Milan est l'une des capitales mondiales – elle accueille notamment l'une des principales Semaine de la mode et le Salon international du meuble. Elle accueille par ailleurs 185 000 étudiants – soit 11 % des étudiants en Italie –, dans des établissements tels que la prestigieuse université Bocconi. Enfin, Milan est le lieu de résidence de deux grands clubs de football européens : l'AC Milan et l'Inter Milan.
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+ Destination touristique de premier plan, avec près de deux millions de touristes chaque année[3], elle abrite un patrimoine culturel important composé de places (la Piazza del Duomo, la Piazza Mercanti), de palais construits à la Renaissance (Palais royal de Milan, Palazzo della Ragione, Casa Panigarola), de son célèbre opéra (La Scala) et de nombreux musées. Le château des Sforza, à proximité du Parco Sempione, en accueille plusieurs. Ces bâtiments anciens en côtoient de plus récents, comme la Galleria Vittorio Emanuele II ou la tour Pirelli.
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+ Milan a accueilli l'Exposition universelle de 2015 et organisera les Jeux olympiques d'hiver de 2026 avec Cortina d'Ampezzo.
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+ Milan est située à 126 km à l'est-nord-est de Turin, à 479 km au nord-nord-ouest de Rome, à 640 km à l'est-sud-est de Paris et à 658 km au nord-ouest de Naples. La ville est implantée dans une zone de plaine, dans la partie occidentale de la Lombardie. Elle est située en plein milieu d'une zone marécageuse (la « Bassa ») et est installée sur une avancée de terre sèche. La métropole est irriguée par de petites rivières en partie souterraines, le Lambro, l'Olona, le Seveso, et par plusieurs canaux, Naviglio Grande, Naviglio Pavese, Martesana. Elle se trouve à 25 km à l'est du Tessin (Ticino), à 25 km à l'ouest de l'Adda, à 35 km au nord du Pô et à 50 km au sud du lac de Côme et de la frontière suisse.
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+ Milan est au carrefour de plusieurs voies de communication d'importance régionale, nationale et internationale : elle est reliée à Turin, à Gênes, à l'axe de l'Émilie-Romagne (l'ancienne voie romaine Via Emilia), à l'axe Brescia-Vénétie, à Bergame et aux vallées orobiques, aux traversées alpines par la Valteline et le Tyrol (Val Venosta), par la Valteline et les Grisons (Engadine et haute vallée du Rhin), au Tessin et aux Grisons (Saint-Gothard et cols du San Bernardino et du Lukmanier débouchant sur les hautes vallées du Rhin), en Vallée d'Aoste et en Valais (cols du Grand-Saint-Bernard et du Simplon débouchant sur la vallée du Rhône). Cette position, associée à la fertilité de son territoire, est le principal facteur qui explique son histoire et son rôle tant à l'égard de la nation italienne que des pays transalpins.
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+ Le climat de Milan est type continental humide à été chaud, (Köppen : Cfa) avec des étés chauds et humides et des hivers modérément froids et potentiellement neigeux. D'épaisses couches de brouillard (nebbia) peuvent recouvrir la ville et ses alentours, surtout au Sud de la ville, durant les mois d'octobre à février. Toutefois la douceur printanière revient plus rapidement qu'au nord des Alpes grâce à la barrière naturelle du massif alpin, formant un mur naturel contre les courants nord atlantique. La pluie est présente toute l'année mais est particulièrement marquée lors des orages d'été, ainsi que lors de perturbations d'origine méditerranéenne en automne.
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+ Ci-dessous le relevé, basé sur les observations de l'Aéronautique Militaire italienne de 1971 à 2000, de la station météorologique de l'aéroport de Milan-Linate, situé 8 km au sud-est du centre-ville. Il est important de considérer que les températures de l'aéroport de Linate, particulièrement les minimales, sont inférieures à celles du centre de Milan à cause de l'îlot de chaleur urbain, phénomène dont cette ville est notoirement affectée à cause de la densité de population, de la basse albédo des surfaces et de l'absence de ventilation; dans certains cas, surtout durant des nuits hivernales avec ciel serein et sans vent, il est même possible de relever des différences de plus de 6 °C entre le centre de Milan et la campagne immédiatement en dehors de la ville, tandis que les températures moyennes maximales automnales et hivernales sont plus basses au sud de la ville, par exemple à l'aéroport de Linate, à cause d'une majeure fréquence de jours de brouillard.
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+ Selon les chiffres communiqués en 2016 par l'Agence européenne pour l'environnement, la moyenne annuelle de concentration de particules en suspension atteint 29 µg/m3 à Milan, alors que la limite européenne autorisée est de 25. La ville est en outre fortement polluée à l'ozone et au dioxyde d'azote, ce dernier, de 67 µg/m3, dépasse largement la moyenne annuelle limite fixée à 40 µg/m3[4].
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+ Les armes de la Commune de Milan sont constituées d'un blason blanc ou argent, superposé d’une croix rouge ; le blason est surmonté d'une couronne noire ou or. Le tout bordé d'une branche de laurier, lié par un ruban tricolore.
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+ Le symbole naît au début du XIe siècle de la fusion de l'enseigne de la noblesse, de couleur rouge, avec celle du peuple, de couleur blanche.
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+ En mars 1167, avec le serment de Pontida, se constitua entre les principales villes du nord de l’Italie la Ligue Lombarde, dans le but de combattre l’empereur Frédéric Barberousse et conquérir l'indépendance. La Ligue adopta comme symbole l'emblème de Milan. En 1176, à la triomphale bataille de Legnano, l'emblème fut hissé sur le carroccio.
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+ De cet instant, l'emblème milanais devint symbole d'autorité et autonomie, et beaucoup de villes du Nord de l'Italie l'adoptèrent.
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+ Ce symbole a été inséré dans le logo de l’Alfa Romeo, en outre « la vipère » est un des symboles de l’Inter Milan, l'autre équipe de football principale de Milan. En 1978, ce symbole, avec un homme se faisant dévorer dans sa bouche, est devenu l’emblème de la société Fininvest, de S. Berlusconi.
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+ Selon une tradition légendaire rapportée par Caton l'Ancien, Milan aurait été fondée par Medo et Olano, deux commandants étrusques lors de l’extension de cette civilisation dans la vallée du Pô, pour fonder l'"Etruria padana". Pline l'Ancien, dans Naturalis historia, attribue génériquement la fondation de la ville aux Celtes sans entrer dans les détails. Milan aurait pu être fondée par des Celtes, les Insubres, une tribu probablement autochtone qui faisait partie de la culture de Golasecca[5]. D'après Tite-Live (Histoire romaine - Livre V, 34), les Bituriges, emmenés par Bellovesos, neveu du roi mythique Ambigatos, fondent la ville avec des Arvernes, des Éduens, des Ambarres, des Carnutes et des Aulerques.
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+ Après avoir été la plus importante ville des Celtes Insubres, Milan est conquise en -222 par les Romains, à la suite d'un âpre siège des consuls romains Gnæus Cornelius Scipio Calvus (l'oncle de Scipion l'Africain) et Marcus Claudius Marcellus. La conquête est contrariée par l'arrivée d'Hannibal auquel la population locale doit s'allier. C'est seulement dans les premières années du IIe siècle av. J.-C. que les Insubres sont assujettis à la domination romaine.
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+ Les Romains nous ont transmis le nom de la ville comme Mediolanum (« au milieu de la plaine »), probablement adaptation d'un toponyme celtique. La légende raconte qu'à l'arrivée des Romains, les Insubres prélevèrent les enseignes dorées placées dans le temple de Minerve, pour les emporter en lieu sûr, en montagne.
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+ Après la conquête définitive, la romanisation des Insubres s'avéra profonde et relativement rapide : en -89 les habitants de la région obtiennent la citoyenneté latine (Lex Pompeia) et finalement en -49 la pleine citoyenneté romaine (Lex Roscia). L'importance militaire, politique et économique permet à la ville de Milan de recevoir le titre de municipalité puis de colonie romaine.
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+ En 286, l'empereur Dioclétien divise l'Empire en deux parties ; la capitale de l'Empire romain d'Occident est déplacée à Milan, celle d'Orient à Nicomédie. Maximien édifie un grand cirque (ou hippodrome, 470 × 85 m), les « thermae erculee » (bains). Depuis le Ier siècle, Milan possède un grand amphithéâtre (155 × 125 m), le troisième du monde antique, après le Colisée de Rome et celui de Capoue. En 401, les Wisigoths assiègent la ville sans succès. Officiellement, la cour impériale reste à Milan jusqu'en 402, quand Ravenne devient la nouvelle capitale de l'Empire d'Occident.
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+ L'empereur Constantin Ier y promulgue l'édit de Milan (313) qui légalise le culte chrétien.
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+ Avec Saint Ambroise, Milan devient un des centres les plus importants du christianisme. L'empereur Théodose Ier est obligé à la pénitence, la tête couverte de cendre, en dehors de l'église. Après cette humiliation, Théodose prendra des mesures contre les païens.
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+ Au Moyen Âge, Milan est dirigée par des comtes (840-979) des Comtes-archevêques (979-1101) puis des Consuls ou des Podestats impériaux. À l'époque moderne, Milan est la capitale d'un duché tenu d'abord par la famille Visconti, dont le nom figure sur les remparts du château des Sforza. La dynastie tient la ville de 1263 jusqu'en 1447, puis elle cède la place à la famille Sforza après le bref intermède de gouvernement populaire de la République ambrosienne (1447-1450).
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+ Sous les Visconti, la population croit largement, dépassant l'ancienne enceinte communale. Des canaux permettent de faire venir des marchandises et d'actionner les moulins utilisés par les artisans. Sous le règne de Philippe Marie, tous les offices et magistratures se sont installés dans la cité qui accueille les grandes cérémonies et les hôtes de prestige. Si la ville jouit de privilèges économiques et fiscaux, elle demeure privée d'une classe politique citadine, à la différence des républiques de Florence ou de Venise. Au début du XIVe siècle, Azzone fait construire sur l'ancienne place des assemblées communales l'Arengo, palais somptueux flanqué d'une chapelle et doté d'un campanile. Giotto est appelé pour le décorer et y peint une fresque des Hommes célèbres, aujourd'hui disparue. La politique édilitaire des Visconti se fixe sur le chantier de la cathédrale dont l'idée de la reconstruction vient des élites urbaines qui contrôlent sa fabrique[6].
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+ La République ambrosienne doit faire face à l'hostilité des autres cités du duché qui n'acceptent pas la domination de Milan et veulent retrouver leur liberté. Les Milanais sont partagés et n'ont guère d'expérience dans la conduite des affaires. Les troupes divisées ne peuvent pas faire face efficacement à un des meilleurs condottieres de l'époque, Francesco Sforza, qui revendique l'héritage des Visconti, soutenu par Venise et Florence[6].
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+ Les rois de France (Valois-Orléans), revendiquant des droits dynastiques sur le duché de Milan, participent aux guerres d'Italie à la Renaissance. En 1535, à la mort de François II Sforza, dernier duc de Milan, la ville passe aux mains des Espagnols de Charles Quint, puis est conquise par les Autrichiens en 1713 avant de faire partie de la République cisalpine sous Napoléon Bonaparte. En 1859, Victor-Emmanuel II, roi de Sardaigne, qui deviendra par la suite roi d'Italie, s'empare du Milanais.
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+ L'unification politique de l'Italie a renforcé la domination commerciale de Milan sur le nord de l'Italie. Cela a également entraîné une série de travaux de construction ferroviaire commencés sous le patronage de l'Autriche (Venise – Milan ; Milan – Monza), qui ont fait de Milan la plaque tournante ferroviaire du nord de l'Italie. Par la suite, avec l'ouverture des tunnels ferroviaires du Gothard (1881) et du Simplon (1906), Milan devint le principal centre ferroviaire sud-européen pour les mouvements d’affaires et de passagers, par exemple. le Simplon Orient Express. L’industrialisation rapide et l’expansion du marché placent Milan au centre de la première région industrielle d’Italie, notamment grâce aux vastes carrières de pierre qui ont largement contribué à la pollution atmosphérique actuelle de la région. Dans les années 1890, Milan est secoué par le massacre de Bava-Beccaris, une émeute liée à un taux d'inflation élevé. Parallèlement, alors que les banques milanaises dominaient la sphère financière italienne, la ville devenait le premier centre financier du pays.
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+ En 1919, les Faisceaux italiens de combat de Benito Mussolini se rassemblent pour la première fois sur la Piazza San Sepolcro et commencent ensuite leur marche sur Rome. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Milan subit d'importants dégâts à la suite des bombardements des Alliés. Lorsque le gouvernement italien se rend en 1943, les forces allemandes occupent la majeure partie du nord de l'Italie jusqu'en 1945. En conséquence, des groupes de résistance se forment. À la fin de la guerre, la 1re Division blindée américaine s'avance vers Milan - mais avant leur arrivée, la résistance s'empare du contrôle de la ville. Les dépouilles de Mussolini, de Clara Petacci et des seize autres personnes sont transportées dans la ville. On les pend par les pieds à la balustrade d'un distributeur d'essence sur la place Piazzale Loreto où, l'année précédente, quinze partisans ont été fusillés et exposés en représailles d'un attentat contre les Allemands.
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+ Durant le boom économique de l'après-guerre, une importante vague de migration interne (en particulier des zones rurales du sud de l'Italie) se déplace à Milan. La population passe de 1,3 million en 1951 à 1,7 million de personnes en 1967. Au cours de cette période, Milan a été en grande partie reconstruite avec la construction de plusieurs gratte-ciel modernistes, tels que la Torre Velasca et la Tour Pirelli. La prospérité économique est toutefois éclipsée à la fin des années 60 et au début des années 70 au cours de la période dite des « années de plomb », lorsque Milan est témoin d'une vague sans précédent de violence dans les rues, de grèves et de terrorisme politique. Le point culminant de cette période de troubles survient le 12 décembre 1969, avec l'attentat de la piazza Fontana, lorsqu'une bombe explose à la Banque nationale agraire, faisant 17 morts et 88 blessés.
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+ Dans les années 1980, avec le succès international des maisons milanaises (comme Armani, Versace et Dolce & Gabbana), Milan est devenue l'une des capitales de la mode dans le monde. La ville a également connu une hausse marquée du tourisme international, notamment en provenance d’Amérique et du Japon, alors que la bourse a augmenté sa capitalisation boursière de plus de cinq fois. Cependant, dans les années 1990, Milan a été durement touchée par Tangentopoli, un scandale politique dans lequel de nombreux hommes politiques et hommes d’affaires ont été jugés pour corruption. La ville a également été touchée par une grave crise financière et une baisse constante de la production de textiles, de l'automobile et de l'acier.
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+ La ville connaît un profond revirement du point de vue architectural, avec d'une part des opérations de requalification urbaine de vastes quartiers, et d'autre part de grands chantiers qui cherchent, à travers une architecture ambitieuse, à exprimer la vitalité économique de Milan.
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+ C'est le cas de la nouvelle Fiera di Milano, la rénovation du théâtre de la Scala, du projet Citylife qui comprendra trois gratte-ciel de hauteurs comprises entre 170 et 218 mètres dont le plus imposant est en phase de finalisation, la bibliothèque européenne, le quartier S.Giulia, la città della moda qui culminera au plus haut à 220 mètres de haut, le gratte-ciel du futur siège de la région Lombardie (163 m), les deux gratte-ciel Vaserine qui atteindront 140 et 150 mètres, les immeubles ex-Falck de Sesto S.Giovanni (110 m), un projet de gratte-ciel à plus de 215 mètres, un autre d'hôtel de ville de 150 mètres de haut et un dernier projet nommé Famagosta (150 m). Actuellement le gratte-ciel de la banque Unicredit est le plus haut de la ville avec 263 mètres de haut. Il fait partie d'un vaste projet de requalification urbaine appelé « Porta Garibaldi » du nom de la station ferroviaire desservant le quartier.
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+ Tous ces projets vont profondément modifier le panorama de la métropole milanaise, qui ne sera plus dominée par Il Duomo, ni par la très ancienne silhouette du gratte-ciel Pirelli (127 m) ou l'intrigante Torre Velasca qui date des années 1950 (106 m), mais par de nouvelles constructions d'immeubles de grande hauteur qui rivaliseront à l'échelle européenne avec ceux de quartiers comme Moskva-city à Moscou, Innenstadt à Francfort, La Défense à Paris ou la City à Londres.
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+ En 2015, Milan reçoit l'Exposition universelle.
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+ En 2020, la ville est très durement touchée par la pandémie de Covid-19, considérée comme le principal foyer épidémique du pays.
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+ La ville accueillera les Jeux olympiques d'hiver de 2026 avec Cortina d'Ampezzo.
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+ Milan est desservie par trois aéroports (code générique AITA : MIL), situés dans l'agglomération du Grande Milano.
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+ L'aéroport international de Malpensa (MXP), qui est situé dans la province de Varèse, est le plus grand aéroport de la ville. Il est relié au centre-ville par une navette ferroviaire, le Malpensa Express, et par diverses lignes de bus. Il est le deuxième aéroport d'Italie après l'aéroport Léonard-de-Vinci de Rome Fiumicino. Il relie généralement l'Europe et les autres grandes destinations internationales. Le Terminal 2, quant à lui, est consacré exclusivement aux vols low cost de la compagnie EasyJet, dont c'est la deuxième base en Europe. L'aéroport accueille 28,8 millions de passagers en 2019.
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+
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+ L'aéroport de Linate (LIN), plus proche, est réservé aux lignes intérieures, et relie les principales villes européennes. Il se trouve à l'est de la ville et est très facilement accessible, à 20 minutes de bus du centre-ville. L'aéroport accueille 6,5 millions de passagers en 2019.
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+ Enfin, à Bergame, se trouve l'aéroport de Milan-Bergame (BGY), international, utilisé principalement par les compagnies à bas coût et les vols charters, le fret et certains services à bas prix. L'aéroport accueille 13,8 millions de passagers en 2019.
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+ En 2019, les trois aéroports accueillent 49,2 millions de passagers.
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+ Le métro milanais comprend cinq lignes, dont une en construction :
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+ Le réseau est géré par l'ATM et se distingue par son logo « M » blanc sur fond rouge. Il s'étend sur plus de 96 km. De la station de Cascina Gobba (M2), part en outre une ligne de métro automatique qui la relie à l'hôpital universitaire voisin San Raffaele (Métro San Raffaele).
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+
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+ L'extension du réseau est en cours ou programmée : prolongement de la ligne M3 sur 15 km environ et 10 nouvelles stations ; construction de la nouvelle ligne M4 (liaison directe avec l'aéroport de Linate) et prolongement de la ligne M5 ; la ligne M6 est en cours d'étude.
94
+
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+ Les tramways font partie du paysage milanais. Ils se partagent la chaussée avec les voitures. C'est l'un des réseaux de tramways les plus étendus du monde avec environ 145 km de voies qui desservent l'ensemble du Grand Milan[9].
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+
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+ Les gares de Milan-Centrale et Porta Garibaldi sont deux gares internationales avec des liaisons avec la France et la Suisse, elles permettent de voyager vers toutes les métropoles importantes de l'Italie. La Gare des Ferrovie Nord est desservie par la compagnie régionale des FN Ferrovie Nord reliant Milan à sa proche aire urbaine. D'autres gares secondaires et stations desservent l'ensemble de la commune et de la périphérie.
98
+
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+ Le Service ferroviaire suburbain de Milan (lignes « S »), composé globalement de 10 lignes suburbaines, dessert une grande partie de l'aire métropolitaine milanaise (le Grand Milan), et d'autres centres voisins importants (Saronno, Varèse, Côme, Novare, etc.) au départ de la gare de Milan-Centrale. Ces lignes, qui constituent un réseau express régional, sont exploitées conjointement par Trenitalia et les Ferrovie Nord Milano. Les 8 lignes S sont cadencées au minimum à la demi-heure, de 6 h du matin à 0 h 30, tous les jours de l'année. Les trains passent chaque heure aux mêmes minutes (horaire cadencé) et desservent toutes les stations de la ligne. À Milan, on l'emprunte avec un billet urbain.
100
+
101
+ Après l'achèvement du Passante ferroviario, ligne traversant Milan et intégrée au réseau « S », est en cours d'étude une seconde transversale Passante qui traversera la ville à l'ouest.
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103
+ Le « Service ferroviaire régional (lignes « R ») relie Milan au reste de la Lombardie et au réseau ferroviaire national.
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+
105
+ Les trois réseaux de transport sont bien distincts et reconnaissables de l'extérieur des stations et aux arrêts grâce à des panonceaux lumineux indiquant M, S ou R, facilitant ainsi les correspondances entre les systèmes.
106
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+ Milan est reliée au reste du pays par plusieurs lignes à haute vitesse TAV Treno Altà Velocità (équivalent du TGV français). Les lignes TAV Milan-Turin, Milan-Florence-Bologne-Rome-Naples sont en fonction. La ligne Milan-Venise et Milan-Gênes sont actuellement en construction et complèteront le nœud TAV qui sera le plus important du pays.
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+
109
+ Depuis fin 2008, Milan est doté d'un système de vélos en libre-service. Mise en place par la municipalité, le service « BikeMi » propose environ 1 300 vélos répartis sur 103 stations. BikeMi est une déclinaison du système SmartBike du groupe Clear Channel, qui en assure la gestion.
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+ Milan possède la première autoroute du monde, inaugurée en 1924, la A8 « autostrada dei laghi » Milan-Varese. Elle est toujours en service et a été modernisée à plusieurs reprises.
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+ Carrefour routier le plus important du pays, Milan possède plusieurs périphériques majeurs. La rocade Ouest A50, la rocade Nord A52, la rocade Est A51, la rocade Est externe A58, et la tangente A4 faisant partie de l'autoroute Turin-Venise. En 2015, a été inaugurée la A36 « pedemontana », rocade péri-urbaine contournant l'agglomération milanaise. À terme, elle sera raccordée à la A4 Turin-Venise.
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+
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+ Pour accéder au centre historique, il est nécessaire de se munir d'un pass Area « C » certains jours de la semaine dans des tranches horaires de 7 h 30 à 19 h 30.
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+ Milan est le centre industriel et économique de l'Italie, avec un PIB de 241,2 milliards d'euros (312,3 milliards de dollars) en 2004. La Bourse italienne y est située, dans la Piazza Affari. Beaucoup d'entreprises importantes, comme UniCredit, Luxottica, Banca Intesa, Alfa Romeo, Campari, Pirelli, RCS MediaGroup, Fininvest, AlterVista et la fondation AVSI ont été créées ou ont aujourd'hui leur siège à Milan.
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119
+ La vitalité économique de la ville se traduit par la forte concentration d'activités économiques, de services financiers et de centre de décisions stratégiques tels que les sièges sociaux, les directions exécutives d'entreprises, les centres de recherche en R&D de grandes entreprises (en particulier italiennes) ainsi que par la profusion de moyens de communications (la ville dispose de deux Aéroports, Malpensa et Linate, de nombreuses autoroutes, de métros, de tramway, de plusieurs gares dont Centrale CF et Porta Garibaldi) faisant de Milan l'un des principaux hubs européens.
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+ Véritable capitale économique et poumon financier de l'Italie, la ville a vu au cours de ses dernières années fleurir bon nombre de gratte-ciels et construction architecturales de dernière génération, comme le célèbre Bosco Verticale, qui sont autant de symboles de l'effervescence économique d'une ville en pleine expansion, parfaitement intégrée dans la mondialisation et l'Europe et dont l'Exposition Universelle de 2015 a constitué la vitrine des réalisations déjà accomplies.
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+ Milan dispose par ailleurs de deux quartiers d'affaires, à savoir Porta Nuova (dont l'emblème est la tour UniCredit) situé au Nord de la ville à côté de Porta Garibali et CityLife (qui hébergera notamment les assureurs Generali et Allianz dans l'Allianz Tower et la Generali Tower) situé à l'Ouest de la ville dans le nouveau quartier Tre Torri. Ce dernier quartier est toujours en construction fin 2017 et les travaux devraient s'achever d'ici à 2019.
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+ La mode, la finance, le design et le tourisme contribuent notamment à la prospérité économique de la ville.
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+ Léonard de Vinci a peint à Milan, en particulier sa célèbre peinture murale La Cène. D'autres peintres célèbres y ont exercé leur art comme Le Caravage et Bramante.
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+ Pendant la domination autrichienne, la ville voit se développer de nombreuses écoles artistiques, ainsi que son ballet et son théâtre lyrique : le Teatro regio ducale. Trois opéras de Mozart ont été créés dans ce théâtre : Mitridate, re di Ponto (1770), Ascanio in Alba (1771) et Lucio Silla (1772). Mozart a failli devenir le compositeur officiel de la cour ducale, mais l'impératrice Marie-Thérèse le refusa car Mozart était considéré comme un compositeur « vagabond ».
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+ Pendant le siècle suivant, avec la Scala, le teatro alla Canobbiana, le Carcano et d'autres théâtres, Milan devient un des centres majeurs de l'opéra lyrique en Europe. Elle accueille des compositeurs étrangers, de langue allemande (Mozart, Simon Mayr ou Giacomo Meyerbeer), napolitains (Saverio Mercadante, Niccolò Vito Piccinni...) mais aussi d'autres états italiens (Vincenzo Bellini, Gioachino Rossini, Gaetano Donizetti, Giuseppe Verdi). Les premiers opéras de Verdi (Oberto, Conte di San Bonifacio et Nabucco) comme ses derniers chefs-d’œuvre (Otello et Falstaff) sont créés à la Scala. Le maestro est inhumé aux côtés de son épouse la soprano Giuseppina Strepponi dans l'oratoire de la casa di riposo per musicisti, la maison de retraite pour les musiciens qu'il a fondée à Milan.
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+ Au cours du XXe siècle, d'importantes institutions théâtrales voient le jour, comme le Piccolo teatro animé par Giorgio Strehler, Paolo Grassi et la Commune fondé par Dario Fo (prix Nobel de littérature) et Franca Rame.
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+ C'est à Milan que se tient chaque année, depuis 1991, vers la fin du mois de mars ou le début d'avril, le Festival du cinéma africain, qui a permis de découvrir et de couronner des cinéastes tels que Idrissa Ouedraogo, Hailé Gerima, Moufida Tlatli, Rachid Benhadj, Cheick Oumar Sissoko, Abderrahmane Sissako… Depuis 2004, le festival s'est ouvert aux films provenant du continent asiatique et de l'Amérique latine, prenant le nom de Festival du cinéma d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Le Cahier (2007) de la jeune cinéaste iranienne Hana Makhmalbaf a ainsi été primé en 2008.
136
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+ La ville est reconnue aussi pour être une capitale mondiale de la mode, avec Paris, Londres et New York, ainsi qu'un haut lieu du design européen. Beaucoup de maisons de prêt-à-porter comme Prada, Marni, et Dolce & Gabbana, ou certaines défilant en haute couture, comme Versace, Giorgio Armani, Valentino, se trouvent à Milan. D'autres maisons prestigieuses, italiennes ou européennes, comme Maison Martin Margiela, Roger Vivier, Salvatore Ferragamo, Church's, Gucci, et Viktor & Rolf ont une ou plusieurs boutiques dans la ville, surtout dans la prestigieuse Via Monte Napoleone, la Via della Spiga, où à Corso Como comme le renommé concept store de Carla Sozzani[10].
138
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+ Grand rendez-vous mondial du design d'intérieur, la ville accueille chaque année le Salon international du meuble, et depuis 2007, elle est dotée de son propre musée du design, nommé Triennale Design Museum.
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+ À Milan sont nées des chaînes comme Mediaset et Sky Italia.
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+ Milan est siège épiscopal.
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+ Furent notamment évêques de Milan :
146
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+ Milan conserve un rite catholique particulier, le rite ambrosien (rito ambrosiano). Les cérémonies religieuses sont donc un peu différentes de celles des autres régions de l'Europe. Il y a aussi quelques différences dans le calendrier (par exemple, le carnaval de Milan a lieu avec quelques jours de retard sur ceux du reste du monde).
148
+
149
+ La différence la plus importante, c'est la présence du chant ambrosien, en lieu et place du chant grégorien, méconnu et jamais utilisé à Milan. Pour la conservation de ce chant (plus ancien que le grégorien) il y a, à Milan, un institut, le PIAMS[11]. Le rite ambrosien est en usage dans les paroisses de Milan, quelques paroisses de Bergame, Côme et Crémone ainsi qu'en Suisse.
150
+
151
+ Le sport principal est le football, la ville étant une référence en la matière pour tous les amateurs et qui occupe évidemment une grande place dans le cœur des Italiens, et encore plus dans ceux des Milanais, du fait des deux grands clubs installés dans la ville qui sont l'AC Milan (Rossoneri), et l'Inter Milan (Nerazzurri).
152
+
153
+ En Italie, les deux équipes sont toujours appelées seulement « Milan » et « Inter ». Le Milan a remporté sept Ligues des champions et l'Inter trois, dont les dernières ont été gagnées respectivement en 2007 par le Milan et en 2010 par l'Inter (ils ont aussi été finalistes à six reprises). Le Milan a participé à 11 finales et a participé à trois finales d'affilée entre 1993 et 1995 en gagnant seulement celle de 94. Les deux clubs ont aussi tous deux remporté la coupe du monde des clubs, l'année ou ils ont gagné leur dernier titre européen. Cela fait de Milan, avec Madrid, la ville la plus victorieuse en Europe et, par conséquent, dans le monde entier en termes de clubs de football.
154
+
155
+ Les deux équipes jouent au même endroit, dans le stade Giuseppe Meazza, plus communément connu sous le nom de San Siro, théâtre des plus grands matches du championnat italien et des coupes européennes. Les derbys, appelés Derby della Madonnina, sont des matches de grande intensité au cours desquels s'exacerbe la rivalité historique entre les deux clubs et leurs supporteurs, mais i cugini (les cousins) se respectent avant tout.
156
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+ A noter la création en 2015 d'un nouveau club milanais, l'A.S. Velasca, qui n'a pas vocation à concurrencer les deux autres, mais qui peut se targuer d'être "le club le plus artistique au monde" selon la FIFA.[12]
158
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+ Les restaurants sont surtout concentrés dans le centre historique, et les quartiers de Brera. En général, dans le centre historique et à Brera, on trouve des restaurants plus sophistiqués et élégants, et aux Navigli, des restaurants plus rustiques, comme les trattorie et osterie. On trouve aussi de nombreux restaurants ethniques qui sont une alternative à la cuisine traditionnelle. À Milan, on mange bien, mais le prix d'un repas est un peu élevé.
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+ Les plats typiques de la cuisine milanaise sont notamment :
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+ Milan est la deuxième ville italienne - après Naples - étoilée au Guide Michelin.
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+ Arese, Assago, Baranzate, Corsico, Peschiera Borromeo, Rho, Sesto San Giovanni, Cormano, Cologno Monzese, Bresso, Novate Milanese, Vimodrone, Pero, Segrate, Settimo Milanese, Cusago, Cesano Boscone, Trezzano sul Naviglio, San Donato Milanese, Buccinasco, Rozzano, Opera
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+ Milan [milɑ̃] Écouter (en italien Milano [miˈlaːno], du latin Mediolanum ; en lombard Milàn [miˈlä]) est une ville d'Italie située au nord du pays, à proximité des Alpes. Chef-lieu de la région Lombardie, située au milieu de la plaine du Pô, la ville de Milan compte 1 404 239 en 2019, ce qui en fait la deuxième ville d'Italie en nombre d'habitants. La Ville métropolitaine de Milan compte 3 261 873 d'habitants en 2019. Elle constitue toutefois la plus grande aire urbaine du pays, avec ses 7 123 563 d'habitants en 2009. Région dynamique et densément peuplée, cœur industriel et poumon financier de l'Italie, elle représente la partie méridionale de la dorsale européenne[1], aussi appelée « Banane bleue ».
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+ Fondée durant l'Antiquité, probablement par les étrusques lors de la conquête de la vallée du Pô avec l'Étrurie padane, ou peut-être, plus tardivement, suite aux invasions de tribus celtes avec les Insubres. Milan est conquise en -222 par les Romains et sera la capitale de l'Empire romain d'Occident pendant un siècle, de 286 à 402. Elle devient durant les siècles suivants un lieu majeur du christianisme, gouvernée par des comtes puis par la famille Visconti, qui en font l'une des places financières les plus importantes du Moyen Âge. De 1395 à 1796, la ville forme le Duché de Milan, fief du Saint-Empire romain germanique successivement sous la domination de la France, des Habsbourg d'Espagne et de l'Autriche, avant de rejoindre en 1859 le Royaume d'Italie. Au début du XXe siècle, Milan devient la région la plus industrielle du pays et est à l'avant-garde du processus de consolidation de la jeune nation italienne. En grande partie dévastée durant la Seconde Guerre mondiale, en raison de l'occupation nazie, la ville devient le centre de la Résistance italienne. De l'après-guerre à aujourd'hui, Milan connaît une explosion démographique et économique, attirant de nombreux travailleurs du sud de l'Italie ainsi que des étrangers, faisant d'elle l'une des villes les plus cosmopolites du pays[2].
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+ Milan est considérée comme le cœur industriel, commercial, financier et universitaire de l'Italie. Siège de la Bourse italienne, elle représente un grand pôle d'attraction pour les sièges d'entreprises, notamment dans le secteur de la mode et du design, dont Milan est l'une des capitales mondiales – elle accueille notamment l'une des principales Semaine de la mode et le Salon international du meuble. Elle accueille par ailleurs 185 000 étudiants – soit 11 % des étudiants en Italie –, dans des établissements tels que la prestigieuse université Bocconi. Enfin, Milan est le lieu de résidence de deux grands clubs de football européens : l'AC Milan et l'Inter Milan.
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+ Destination touristique de premier plan, avec près de deux millions de touristes chaque année[3], elle abrite un patrimoine culturel important composé de places (la Piazza del Duomo, la Piazza Mercanti), de palais construits à la Renaissance (Palais royal de Milan, Palazzo della Ragione, Casa Panigarola), de son célèbre opéra (La Scala) et de nombreux musées. Le château des Sforza, à proximité du Parco Sempione, en accueille plusieurs. Ces bâtiments anciens en côtoient de plus récents, comme la Galleria Vittorio Emanuele II ou la tour Pirelli.
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+ Milan a accueilli l'Exposition universelle de 2015 et organisera les Jeux olympiques d'hiver de 2026 avec Cortina d'Ampezzo.
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+ Milan est située à 126 km à l'est-nord-est de Turin, à 479 km au nord-nord-ouest de Rome, à 640 km à l'est-sud-est de Paris et à 658 km au nord-ouest de Naples. La ville est implantée dans une zone de plaine, dans la partie occidentale de la Lombardie. Elle est située en plein milieu d'une zone marécageuse (la « Bassa ») et est installée sur une avancée de terre sèche. La métropole est irriguée par de petites rivières en partie souterraines, le Lambro, l'Olona, le Seveso, et par plusieurs canaux, Naviglio Grande, Naviglio Pavese, Martesana. Elle se trouve à 25 km à l'est du Tessin (Ticino), à 25 km à l'ouest de l'Adda, à 35 km au nord du Pô et à 50 km au sud du lac de Côme et de la frontière suisse.
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+ Milan est au carrefour de plusieurs voies de communication d'importance régionale, nationale et internationale : elle est reliée à Turin, à Gênes, à l'axe de l'Émilie-Romagne (l'ancienne voie romaine Via Emilia), à l'axe Brescia-Vénétie, à Bergame et aux vallées orobiques, aux traversées alpines par la Valteline et le Tyrol (Val Venosta), par la Valteline et les Grisons (Engadine et haute vallée du Rhin), au Tessin et aux Grisons (Saint-Gothard et cols du San Bernardino et du Lukmanier débouchant sur les hautes vallées du Rhin), en Vallée d'Aoste et en Valais (cols du Grand-Saint-Bernard et du Simplon débouchant sur la vallée du Rhône). Cette position, associée à la fertilité de son territoire, est le principal facteur qui explique son histoire et son rôle tant à l'égard de la nation italienne que des pays transalpins.
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+ Le climat de Milan est type continental humide à été chaud, (Köppen : Cfa) avec des étés chauds et humides et des hivers modérément froids et potentiellement neigeux. D'épaisses couches de brouillard (nebbia) peuvent recouvrir la ville et ses alentours, surtout au Sud de la ville, durant les mois d'octobre à février. Toutefois la douceur printanière revient plus rapidement qu'au nord des Alpes grâce à la barrière naturelle du massif alpin, formant un mur naturel contre les courants nord atlantique. La pluie est présente toute l'année mais est particulièrement marquée lors des orages d'été, ainsi que lors de perturbations d'origine méditerranéenne en automne.
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+ Ci-dessous le relevé, basé sur les observations de l'Aéronautique Militaire italienne de 1971 à 2000, de la station météorologique de l'aéroport de Milan-Linate, situé 8 km au sud-est du centre-ville. Il est important de considérer que les températures de l'aéroport de Linate, particulièrement les minimales, sont inférieures à celles du centre de Milan à cause de l'îlot de chaleur urbain, phénomène dont cette ville est notoirement affectée à cause de la densité de population, de la basse albédo des surfaces et de l'absence de ventilation; dans certains cas, surtout durant des nuits hivernales avec ciel serein et sans vent, il est même possible de relever des différences de plus de 6 °C entre le centre de Milan et la campagne immédiatement en dehors de la ville, tandis que les températures moyennes maximales automnales et hivernales sont plus basses au sud de la ville, par exemple à l'aéroport de Linate, à cause d'une majeure fréquence de jours de brouillard.
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+ Selon les chiffres communiqués en 2016 par l'Agence européenne pour l'environnement, la moyenne annuelle de concentration de particules en suspension atteint 29 µg/m3 à Milan, alors que la limite européenne autorisée est de 25. La ville est en outre fortement polluée à l'ozone et au dioxyde d'azote, ce dernier, de 67 µg/m3, dépasse largement la moyenne annuelle limite fixée à 40 µg/m3[4].
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+ Les armes de la Commune de Milan sont constituées d'un blason blanc ou argent, superposé d’une croix rouge ; le blason est surmonté d'une couronne noire ou or. Le tout bordé d'une branche de laurier, lié par un ruban tricolore.
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+ Le symbole naît au début du XIe siècle de la fusion de l'enseigne de la noblesse, de couleur rouge, avec celle du peuple, de couleur blanche.
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+ En mars 1167, avec le serment de Pontida, se constitua entre les principales villes du nord de l’Italie la Ligue Lombarde, dans le but de combattre l’empereur Frédéric Barberousse et conquérir l'indépendance. La Ligue adopta comme symbole l'emblème de Milan. En 1176, à la triomphale bataille de Legnano, l'emblème fut hissé sur le carroccio.
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+ De cet instant, l'emblème milanais devint symbole d'autorité et autonomie, et beaucoup de villes du Nord de l'Italie l'adoptèrent.
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+ Ce symbole a été inséré dans le logo de l’Alfa Romeo, en outre « la vipère » est un des symboles de l’Inter Milan, l'autre équipe de football principale de Milan. En 1978, ce symbole, avec un homme se faisant dévorer dans sa bouche, est devenu l’emblème de la société Fininvest, de S. Berlusconi.
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+ Selon une tradition légendaire rapportée par Caton l'Ancien, Milan aurait été fondée par Medo et Olano, deux commandants étrusques lors de l’extension de cette civilisation dans la vallée du Pô, pour fonder l'"Etruria padana". Pline l'Ancien, dans Naturalis historia, attribue génériquement la fondation de la ville aux Celtes sans entrer dans les détails. Milan aurait pu être fondée par des Celtes, les Insubres, une tribu probablement autochtone qui faisait partie de la culture de Golasecca[5]. D'après Tite-Live (Histoire romaine - Livre V, 34), les Bituriges, emmenés par Bellovesos, neveu du roi mythique Ambigatos, fondent la ville avec des Arvernes, des Éduens, des Ambarres, des Carnutes et des Aulerques.
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+ Après avoir été la plus importante ville des Celtes Insubres, Milan est conquise en -222 par les Romains, à la suite d'un âpre siège des consuls romains Gnæus Cornelius Scipio Calvus (l'oncle de Scipion l'Africain) et Marcus Claudius Marcellus. La conquête est contrariée par l'arrivée d'Hannibal auquel la population locale doit s'allier. C'est seulement dans les premières années du IIe siècle av. J.-C. que les Insubres sont assujettis à la domination romaine.
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+ Les Romains nous ont transmis le nom de la ville comme Mediolanum (« au milieu de la plaine »), probablement adaptation d'un toponyme celtique. La légende raconte qu'à l'arrivée des Romains, les Insubres prélevèrent les enseignes dorées placées dans le temple de Minerve, pour les emporter en lieu sûr, en montagne.
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+ Après la conquête définitive, la romanisation des Insubres s'avéra profonde et relativement rapide : en -89 les habitants de la région obtiennent la citoyenneté latine (Lex Pompeia) et finalement en -49 la pleine citoyenneté romaine (Lex Roscia). L'importance militaire, politique et économique permet à la ville de Milan de recevoir le titre de municipalité puis de colonie romaine.
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+ En 286, l'empereur Dioclétien divise l'Empire en deux parties ; la capitale de l'Empire romain d'Occident est déplacée à Milan, celle d'Orient à Nicomédie. Maximien édifie un grand cirque (ou hippodrome, 470 × 85 m), les « thermae erculee » (bains). Depuis le Ier siècle, Milan possède un grand amphithéâtre (155 × 125 m), le troisième du monde antique, après le Colisée de Rome et celui de Capoue. En 401, les Wisigoths assiègent la ville sans succès. Officiellement, la cour impériale reste à Milan jusqu'en 402, quand Ravenne devient la nouvelle capitale de l'Empire d'Occident.
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+ L'empereur Constantin Ier y promulgue l'édit de Milan (313) qui légalise le culte chrétien.
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+ Avec Saint Ambroise, Milan devient un des centres les plus importants du christianisme. L'empereur Théodose Ier est obligé à la pénitence, la tête couverte de cendre, en dehors de l'église. Après cette humiliation, Théodose prendra des mesures contre les païens.
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51
+ Au Moyen Âge, Milan est dirigée par des comtes (840-979) des Comtes-archevêques (979-1101) puis des Consuls ou des Podestats impériaux. À l'époque moderne, Milan est la capitale d'un duché tenu d'abord par la famille Visconti, dont le nom figure sur les remparts du château des Sforza. La dynastie tient la ville de 1263 jusqu'en 1447, puis elle cède la place à la famille Sforza après le bref intermède de gouvernement populaire de la République ambrosienne (1447-1450).
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+ Sous les Visconti, la population croit largement, dépassant l'ancienne enceinte communale. Des canaux permettent de faire venir des marchandises et d'actionner les moulins utilisés par les artisans. Sous le règne de Philippe Marie, tous les offices et magistratures se sont installés dans la cité qui accueille les grandes cérémonies et les hôtes de prestige. Si la ville jouit de privilèges économiques et fiscaux, elle demeure privée d'une classe politique citadine, à la différence des républiques de Florence ou de Venise. Au début du XIVe siècle, Azzone fait construire sur l'ancienne place des assemblées communales l'Arengo, palais somptueux flanqué d'une chapelle et doté d'un campanile. Giotto est appelé pour le décorer et y peint une fresque des Hommes célèbres, aujourd'hui disparue. La politique édilitaire des Visconti se fixe sur le chantier de la cathédrale dont l'idée de la reconstruction vient des élites urbaines qui contrôlent sa fabrique[6].
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+ La République ambrosienne doit faire face à l'hostilité des autres cités du duché qui n'acceptent pas la domination de Milan et veulent retrouver leur liberté. Les Milanais sont partagés et n'ont guère d'expérience dans la conduite des affaires. Les troupes divisées ne peuvent pas faire face efficacement à un des meilleurs condottieres de l'époque, Francesco Sforza, qui revendique l'héritage des Visconti, soutenu par Venise et Florence[6].
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+ Les rois de France (Valois-Orléans), revendiquant des droits dynastiques sur le duché de Milan, participent aux guerres d'Italie à la Renaissance. En 1535, à la mort de François II Sforza, dernier duc de Milan, la ville passe aux mains des Espagnols de Charles Quint, puis est conquise par les Autrichiens en 1713 avant de faire partie de la République cisalpine sous Napoléon Bonaparte. En 1859, Victor-Emmanuel II, roi de Sardaigne, qui deviendra par la suite roi d'Italie, s'empare du Milanais.
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59
+ L'unification politique de l'Italie a renforcé la domination commerciale de Milan sur le nord de l'Italie. Cela a également entraîné une série de travaux de construction ferroviaire commencés sous le patronage de l'Autriche (Venise – Milan ; Milan – Monza), qui ont fait de Milan la plaque tournante ferroviaire du nord de l'Italie. Par la suite, avec l'ouverture des tunnels ferroviaires du Gothard (1881) et du Simplon (1906), Milan devint le principal centre ferroviaire sud-européen pour les mouvements d’affaires et de passagers, par exemple. le Simplon Orient Express. L’industrialisation rapide et l’expansion du marché placent Milan au centre de la première région industrielle d’Italie, notamment grâce aux vastes carrières de pierre qui ont largement contribué à la pollution atmosphérique actuelle de la région. Dans les années 1890, Milan est secoué par le massacre de Bava-Beccaris, une émeute liée à un taux d'inflation élevé. Parallèlement, alors que les banques milanaises dominaient la sphère financière italienne, la ville devenait le premier centre financier du pays.
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61
+ En 1919, les Faisceaux italiens de combat de Benito Mussolini se rassemblent pour la première fois sur la Piazza San Sepolcro et commencent ensuite leur marche sur Rome. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Milan subit d'importants dégâts à la suite des bombardements des Alliés. Lorsque le gouvernement italien se rend en 1943, les forces allemandes occupent la majeure partie du nord de l'Italie jusqu'en 1945. En conséquence, des groupes de résistance se forment. À la fin de la guerre, la 1re Division blindée américaine s'avance vers Milan - mais avant leur arrivée, la résistance s'empare du contrôle de la ville. Les dépouilles de Mussolini, de Clara Petacci et des seize autres personnes sont transportées dans la ville. On les pend par les pieds à la balustrade d'un distributeur d'essence sur la place Piazzale Loreto où, l'année précédente, quinze partisans ont été fusillés et exposés en représailles d'un attentat contre les Allemands.
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+ Durant le boom économique de l'après-guerre, une importante vague de migration interne (en particulier des zones rurales du sud de l'Italie) se déplace à Milan. La population passe de 1,3 million en 1951 à 1,7 million de personnes en 1967. Au cours de cette période, Milan a été en grande partie reconstruite avec la construction de plusieurs gratte-ciel modernistes, tels que la Torre Velasca et la Tour Pirelli. La prospérité économique est toutefois éclipsée à la fin des années 60 et au début des années 70 au cours de la période dite des « années de plomb », lorsque Milan est témoin d'une vague sans précédent de violence dans les rues, de grèves et de terrorisme politique. Le point culminant de cette période de troubles survient le 12 décembre 1969, avec l'attentat de la piazza Fontana, lorsqu'une bombe explose à la Banque nationale agraire, faisant 17 morts et 88 blessés.
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+ Dans les années 1980, avec le succès international des maisons milanaises (comme Armani, Versace et Dolce & Gabbana), Milan est devenue l'une des capitales de la mode dans le monde. La ville a également connu une hausse marquée du tourisme international, notamment en provenance d’Amérique et du Japon, alors que la bourse a augmenté sa capitalisation boursière de plus de cinq fois. Cependant, dans les années 1990, Milan a été durement touchée par Tangentopoli, un scandale politique dans lequel de nombreux hommes politiques et hommes d’affaires ont été jugés pour corruption. La ville a également été touchée par une grave crise financière et une baisse constante de la production de textiles, de l'automobile et de l'acier.
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+ La ville connaît un profond revirement du point de vue architectural, avec d'une part des opérations de requalification urbaine de vastes quartiers, et d'autre part de grands chantiers qui cherchent, à travers une architecture ambitieuse, à exprimer la vitalité économique de Milan.
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+ C'est le cas de la nouvelle Fiera di Milano, la rénovation du théâtre de la Scala, du projet Citylife qui comprendra trois gratte-ciel de hauteurs comprises entre 170 et 218 mètres dont le plus imposant est en phase de finalisation, la bibliothèque européenne, le quartier S.Giulia, la città della moda qui culminera au plus haut à 220 mètres de haut, le gratte-ciel du futur siège de la région Lombardie (163 m), les deux gratte-ciel Vaserine qui atteindront 140 et 150 mètres, les immeubles ex-Falck de Sesto S.Giovanni (110 m), un projet de gratte-ciel à plus de 215 mètres, un autre d'hôtel de ville de 150 mètres de haut et un dernier projet nommé Famagosta (150 m). Actuellement le gratte-ciel de la banque Unicredit est le plus haut de la ville avec 263 mètres de haut. Il fait partie d'un vaste projet de requalification urbaine appelé « Porta Garibaldi » du nom de la station ferroviaire desservant le quartier.
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+ Tous ces projets vont profondément modifier le panorama de la métropole milanaise, qui ne sera plus dominée par Il Duomo, ni par la très ancienne silhouette du gratte-ciel Pirelli (127 m) ou l'intrigante Torre Velasca qui date des années 1950 (106 m), mais par de nouvelles constructions d'immeubles de grande hauteur qui rivaliseront à l'échelle européenne avec ceux de quartiers comme Moskva-city à Moscou, Innenstadt à Francfort, La Défense à Paris ou la City à Londres.
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+ En 2015, Milan reçoit l'Exposition universelle.
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+ En 2020, la ville est très durement touchée par la pandémie de Covid-19, considérée comme le principal foyer épidémique du pays.
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+ La ville accueillera les Jeux olympiques d'hiver de 2026 avec Cortina d'Ampezzo.
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+ Milan est desservie par trois aéroports (code générique AITA : MIL), situés dans l'agglomération du Grande Milano.
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+ L'aéroport international de Malpensa (MXP), qui est situé dans la province de Varèse, est le plus grand aéroport de la ville. Il est relié au centre-ville par une navette ferroviaire, le Malpensa Express, et par diverses lignes de bus. Il est le deuxième aéroport d'Italie après l'aéroport Léonard-de-Vinci de Rome Fiumicino. Il relie généralement l'Europe et les autres grandes destinations internationales. Le Terminal 2, quant à lui, est consacré exclusivement aux vols low cost de la compagnie EasyJet, dont c'est la deuxième base en Europe. L'aéroport accueille 28,8 millions de passagers en 2019.
82
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+ L'aéroport de Linate (LIN), plus proche, est réservé aux lignes intérieures, et relie les principales villes européennes. Il se trouve à l'est de la ville et est très facilement accessible, à 20 minutes de bus du centre-ville. L'aéroport accueille 6,5 millions de passagers en 2019.
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+ Enfin, à Bergame, se trouve l'aéroport de Milan-Bergame (BGY), international, utilisé principalement par les compagnies à bas coût et les vols charters, le fret et certains services à bas prix. L'aéroport accueille 13,8 millions de passagers en 2019.
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+ En 2019, les trois aéroports accueillent 49,2 millions de passagers.
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+ Le métro milanais comprend cinq lignes, dont une en construction :
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+ Le réseau est géré par l'ATM et se distingue par son logo « M » blanc sur fond rouge. Il s'étend sur plus de 96 km. De la station de Cascina Gobba (M2), part en outre une ligne de métro automatique qui la relie à l'hôpital universitaire voisin San Raffaele (Métro San Raffaele).
92
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+ L'extension du réseau est en cours ou programmée : prolongement de la ligne M3 sur 15 km environ et 10 nouvelles stations ; construction de la nouvelle ligne M4 (liaison directe avec l'aéroport de Linate) et prolongement de la ligne M5 ; la ligne M6 est en cours d'étude.
94
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+ Les tramways font partie du paysage milanais. Ils se partagent la chaussée avec les voitures. C'est l'un des réseaux de tramways les plus étendus du monde avec environ 145 km de voies qui desservent l'ensemble du Grand Milan[9].
96
+
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+ Les gares de Milan-Centrale et Porta Garibaldi sont deux gares internationales avec des liaisons avec la France et la Suisse, elles permettent de voyager vers toutes les métropoles importantes de l'Italie. La Gare des Ferrovie Nord est desservie par la compagnie régionale des FN Ferrovie Nord reliant Milan à sa proche aire urbaine. D'autres gares secondaires et stations desservent l'ensemble de la commune et de la périphérie.
98
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+ Le Service ferroviaire suburbain de Milan (lignes « S »), composé globalement de 10 lignes suburbaines, dessert une grande partie de l'aire métropolitaine milanaise (le Grand Milan), et d'autres centres voisins importants (Saronno, Varèse, Côme, Novare, etc.) au départ de la gare de Milan-Centrale. Ces lignes, qui constituent un réseau express régional, sont exploitées conjointement par Trenitalia et les Ferrovie Nord Milano. Les 8 lignes S sont cadencées au minimum à la demi-heure, de 6 h du matin à 0 h 30, tous les jours de l'année. Les trains passent chaque heure aux mêmes minutes (horaire cadencé) et desservent toutes les stations de la ligne. À Milan, on l'emprunte avec un billet urbain.
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+ Après l'achèvement du Passante ferroviario, ligne traversant Milan et intégrée au réseau « S », est en cours d'étude une seconde transversale Passante qui traversera la ville à l'ouest.
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+ Le « Service ferroviaire régional (lignes « R ») relie Milan au reste de la Lombardie et au réseau ferroviaire national.
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+ Les trois réseaux de transport sont bien distincts et reconnaissables de l'extérieur des stations et aux arrêts grâce à des panonceaux lumineux indiquant M, S ou R, facilitant ainsi les correspondances entre les systèmes.
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107
+ Milan est reliée au reste du pays par plusieurs lignes à haute vitesse TAV Treno Altà Velocità (équivalent du TGV français). Les lignes TAV Milan-Turin, Milan-Florence-Bologne-Rome-Naples sont en fonction. La ligne Milan-Venise et Milan-Gênes sont actuellement en construction et complèteront le nœud TAV qui sera le plus important du pays.
108
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109
+ Depuis fin 2008, Milan est doté d'un système de vélos en libre-service. Mise en place par la municipalité, le service « BikeMi » propose environ 1 300 vélos répartis sur 103 stations. BikeMi est une déclinaison du système SmartBike du groupe Clear Channel, qui en assure la gestion.
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+ Milan possède la première autoroute du monde, inaugurée en 1924, la A8 « autostrada dei laghi » Milan-Varese. Elle est toujours en service et a été modernisée à plusieurs reprises.
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+ Carrefour routier le plus important du pays, Milan possède plusieurs périphériques majeurs. La rocade Ouest A50, la rocade Nord A52, la rocade Est A51, la rocade Est externe A58, et la tangente A4 faisant partie de l'autoroute Turin-Venise. En 2015, a été inaugurée la A36 « pedemontana », rocade péri-urbaine contournant l'agglomération milanaise. À terme, elle sera raccordée à la A4 Turin-Venise.
114
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115
+ Pour accéder au centre historique, il est nécessaire de se munir d'un pass Area « C » certains jours de la semaine dans des tranches horaires de 7 h 30 à 19 h 30.
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117
+ Milan est le centre industriel et économique de l'Italie, avec un PIB de 241,2 milliards d'euros (312,3 milliards de dollars) en 2004. La Bourse italienne y est située, dans la Piazza Affari. Beaucoup d'entreprises importantes, comme UniCredit, Luxottica, Banca Intesa, Alfa Romeo, Campari, Pirelli, RCS MediaGroup, Fininvest, AlterVista et la fondation AVSI ont été créées ou ont aujourd'hui leur siège à Milan.
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119
+ La vitalité économique de la ville se traduit par la forte concentration d'activités économiques, de services financiers et de centre de décisions stratégiques tels que les sièges sociaux, les directions exécutives d'entreprises, les centres de recherche en R&D de grandes entreprises (en particulier italiennes) ainsi que par la profusion de moyens de communications (la ville dispose de deux Aéroports, Malpensa et Linate, de nombreuses autoroutes, de métros, de tramway, de plusieurs gares dont Centrale CF et Porta Garibaldi) faisant de Milan l'un des principaux hubs européens.
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+ Véritable capitale économique et poumon financier de l'Italie, la ville a vu au cours de ses dernières années fleurir bon nombre de gratte-ciels et construction architecturales de dernière génération, comme le célèbre Bosco Verticale, qui sont autant de symboles de l'effervescence économique d'une ville en pleine expansion, parfaitement intégrée dans la mondialisation et l'Europe et dont l'Exposition Universelle de 2015 a constitué la vitrine des réalisations déjà accomplies.
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+ Milan dispose par ailleurs de deux quartiers d'affaires, à savoir Porta Nuova (dont l'emblème est la tour UniCredit) situé au Nord de la ville à côté de Porta Garibali et CityLife (qui hébergera notamment les assureurs Generali et Allianz dans l'Allianz Tower et la Generali Tower) situé à l'Ouest de la ville dans le nouveau quartier Tre Torri. Ce dernier quartier est toujours en construction fin 2017 et les travaux devraient s'achever d'ici à 2019.
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+ La mode, la finance, le design et le tourisme contribuent notamment à la prospérité économique de la ville.
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+ Léonard de Vinci a peint à Milan, en particulier sa célèbre peinture murale La Cène. D'autres peintres célèbres y ont exercé leur art comme Le Caravage et Bramante.
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+ Pendant la domination autrichienne, la ville voit se développer de nombreuses écoles artistiques, ainsi que son ballet et son théâtre lyrique : le Teatro regio ducale. Trois opéras de Mozart ont été créés dans ce théâtre : Mitridate, re di Ponto (1770), Ascanio in Alba (1771) et Lucio Silla (1772). Mozart a failli devenir le compositeur officiel de la cour ducale, mais l'impératrice Marie-Thérèse le refusa car Mozart était considéré comme un compositeur « vagabond ».
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+ Pendant le siècle suivant, avec la Scala, le teatro alla Canobbiana, le Carcano et d'autres théâtres, Milan devient un des centres majeurs de l'opéra lyrique en Europe. Elle accueille des compositeurs étrangers, de langue allemande (Mozart, Simon Mayr ou Giacomo Meyerbeer), napolitains (Saverio Mercadante, Niccolò Vito Piccinni...) mais aussi d'autres états italiens (Vincenzo Bellini, Gioachino Rossini, Gaetano Donizetti, Giuseppe Verdi). Les premiers opéras de Verdi (Oberto, Conte di San Bonifacio et Nabucco) comme ses derniers chefs-d’œuvre (Otello et Falstaff) sont créés à la Scala. Le maestro est inhumé aux côtés de son épouse la soprano Giuseppina Strepponi dans l'oratoire de la casa di riposo per musicisti, la maison de retraite pour les musiciens qu'il a fondée à Milan.
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+ Au cours du XXe siècle, d'importantes institutions théâtrales voient le jour, comme le Piccolo teatro animé par Giorgio Strehler, Paolo Grassi et la Commune fondé par Dario Fo (prix Nobel de littérature) et Franca Rame.
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+ C'est à Milan que se tient chaque année, depuis 1991, vers la fin du mois de mars ou le début d'avril, le Festival du cinéma africain, qui a permis de découvrir et de couronner des cinéastes tels que Idrissa Ouedraogo, Hailé Gerima, Moufida Tlatli, Rachid Benhadj, Cheick Oumar Sissoko, Abderrahmane Sissako… Depuis 2004, le festival s'est ouvert aux films provenant du continent asiatique et de l'Amérique latine, prenant le nom de Festival du cinéma d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Le Cahier (2007) de la jeune cinéaste iranienne Hana Makhmalbaf a ainsi été primé en 2008.
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+ La ville est reconnue aussi pour être une capitale mondiale de la mode, avec Paris, Londres et New York, ainsi qu'un haut lieu du design européen. Beaucoup de maisons de prêt-à-porter comme Prada, Marni, et Dolce & Gabbana, ou certaines défilant en haute couture, comme Versace, Giorgio Armani, Valentino, se trouvent à Milan. D'autres maisons prestigieuses, italiennes ou européennes, comme Maison Martin Margiela, Roger Vivier, Salvatore Ferragamo, Church's, Gucci, et Viktor & Rolf ont une ou plusieurs boutiques dans la ville, surtout dans la prestigieuse Via Monte Napoleone, la Via della Spiga, où à Corso Como comme le renommé concept store de Carla Sozzani[10].
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+ Grand rendez-vous mondial du design d'intérieur, la ville accueille chaque année le Salon international du meuble, et depuis 2007, elle est dotée de son propre musée du design, nommé Triennale Design Museum.
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+ À Milan sont nées des chaînes comme Mediaset et Sky Italia.
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+ Milan est siège épiscopal.
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+ Furent notamment évêques de Milan :
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+ Milan conserve un rite catholique particulier, le rite ambrosien (rito ambrosiano). Les cérémonies religieuses sont donc un peu différentes de celles des autres régions de l'Europe. Il y a aussi quelques différences dans le calendrier (par exemple, le carnaval de Milan a lieu avec quelques jours de retard sur ceux du reste du monde).
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+
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+ La différence la plus importante, c'est la présence du chant ambrosien, en lieu et place du chant grégorien, méconnu et jamais utilisé à Milan. Pour la conservation de ce chant (plus ancien que le grégorien) il y a, à Milan, un institut, le PIAMS[11]. Le rite ambrosien est en usage dans les paroisses de Milan, quelques paroisses de Bergame, Côme et Crémone ainsi qu'en Suisse.
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+ Le sport principal est le football, la ville étant une référence en la matière pour tous les amateurs et qui occupe évidemment une grande place dans le cœur des Italiens, et encore plus dans ceux des Milanais, du fait des deux grands clubs installés dans la ville qui sont l'AC Milan (Rossoneri), et l'Inter Milan (Nerazzurri).
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+ En Italie, les deux équipes sont toujours appelées seulement « Milan » et « Inter ». Le Milan a remporté sept Ligues des champions et l'Inter trois, dont les dernières ont été gagnées respectivement en 2007 par le Milan et en 2010 par l'Inter (ils ont aussi été finalistes à six reprises). Le Milan a participé à 11 finales et a participé à trois finales d'affilée entre 1993 et 1995 en gagnant seulement celle de 94. Les deux clubs ont aussi tous deux remporté la coupe du monde des clubs, l'année ou ils ont gagné leur dernier titre européen. Cela fait de Milan, avec Madrid, la ville la plus victorieuse en Europe et, par conséquent, dans le monde entier en termes de clubs de football.
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+ Les deux équipes jouent au même endroit, dans le stade Giuseppe Meazza, plus communément connu sous le nom de San Siro, théâtre des plus grands matches du championnat italien et des coupes européennes. Les derbys, appelés Derby della Madonnina, sont des matches de grande intensité au cours desquels s'exacerbe la rivalité historique entre les deux clubs et leurs supporteurs, mais i cugini (les cousins) se respectent avant tout.
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+
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+ A noter la création en 2015 d'un nouveau club milanais, l'A.S. Velasca, qui n'a pas vocation à concurrencer les deux autres, mais qui peut se targuer d'être "le club le plus artistique au monde" selon la FIFA.[12]
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+ Les restaurants sont surtout concentrés dans le centre historique, et les quartiers de Brera. En général, dans le centre historique et à Brera, on trouve des restaurants plus sophistiqués et élégants, et aux Navigli, des restaurants plus rustiques, comme les trattorie et osterie. On trouve aussi de nombreux restaurants ethniques qui sont une alternative à la cuisine traditionnelle. À Milan, on mange bien, mais le prix d'un repas est un peu élevé.
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+ Les plats typiques de la cuisine milanaise sont notamment :
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+ Milan est la deuxième ville italienne - après Naples - étoilée au Guide Michelin.
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+ Arese, Assago, Baranzate, Corsico, Peschiera Borromeo, Rho, Sesto San Giovanni, Cormano, Cologno Monzese, Bresso, Novate Milanese, Vimodrone, Pero, Segrate, Settimo Milanese, Cusago, Cesano Boscone, Trezzano sul Naviglio, San Donato Milanese, Buccinasco, Rozzano, Opera
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+ Habitants recensés (en milliers)
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+ Artémis (en grec ancien Ἄρτεμις / Ártemis) est, dans la mythologie grecque, la déesse de la nature sauvage, de la chasse, des accouchements et une des déesses associées à la Lune avec Hécate et Séléné (par opposition à son frère Apollon, qui est lui, associé au Soleil).
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+ Elle est la fille de Zeus et de Léto et la sœur jumelle d'Apollon (ou simplement sa sœur selon l'hymne homérique qui lui est consacré), avec lequel elle partage beaucoup de traits communs. Elle a le pouvoir de faire naître les épidémies mais également le pouvoir de guérir. Elle est également la cause des morts subites et du mal qui emporte les femmes en couche. Enfin, elle est la protectrice des chemins et des ports, des très jeunes enfants et des jeunes animaux. Ses cultes se rapportaient aux grands moments de la vie d'une femme : sa naissance, sa puberté et sa mort.
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+ Elle a été assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.
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+ Dans l'Antiquité, les auteurs grecs ont proposé plusieurs étymologies populaires au nom d'Artémis. Platon le rapprochait ainsi d'ἀρτεμές / artémès, « intègre, sain et sauf » : « C'est l'intégrité et la décence que son nom paraît signifier, à cause de son amour de la virginité[1] ». Mais ce caractère de « vierge » n'est pas du tout primitif. D'autres ont vu un rapprochement avec ἄρταμος / artamos, « boucher », et Artémis serait ainsi « celle qui tue ou qui massacre ».
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+ Dans plusieurs études modernes, des hellénistes, entre autres Michael V. Pisani, Pierre Chantraine et Jean Richer, ont établi un lien entre son nom et l'ours, animal qui joue un grand rôle dans son culte[2]. Les variantes Arktemis et Arktemisa seraient constituées d’un élément arkt- correspondant à ἄρκτος / árktos « ourse, Grande Ourse », et de θέμις / thémis qui désigne chez les Grecs une grande force, « l'ordre établi par les dieux ». Compte tenu du fait que les signes du zodiaque étaient connus des Grecs, qu'ils ont fait probablement l'objet d'un enseignement religieux à Delphes, et que pour les peuples de l'Antiquité, l'ordre du monde était fondamentalement identique à l'ordre du ciel, Artémis pourrait donc être la Régente de la loi de l'Ourse, constellation qui se confond avec l'ordre même du ciel[3],[4]. On sait que dans le sanctuaire d'Artémis de Brauron, lors de la fête des Brauronies, certaines fillettes, revêtues d'une robe couleur de safran, étaient conduites à la déesse et consacrées pendant cinq ans à Artémis, sous le nom d’ourses ou oursonnes[5].
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+ Elle est la fille de Zeus et de Léto, fille du Titan Céos et de la Titanide Phœbé. Son frère jumeau est Apollon. Victime de la jalousie d'Héra, femme de Zeus, Léto doit se cacher afin de faire naître ses jumeaux.
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+ Il existe plusieurs versions sur l'accouchement :
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+ L'histoire dit qu'un soir Zeus trompa Héra avec Léto. Héra sut ce qu'il s'était passé et jeta une malédiction à Léto, lui interdisant d'accoucher sur terre et en mer. Léto, bien décidée à mettre au monde ses enfants, se réfugia sur une toute petite île, où elle mit au monde Artémis et Apollon. Dans d'autres versions, Hera demande à tous les lieux de lui refuser l'asile, oubliant Délos, petite île perdue dans les flots.
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+ L'accouchement fut difficile car Ilithye, (déesse des accouchements) reçut l'interdiction d'Héra de lui venir en aide. Iris suppliante lui proposa un collier d'or et d'ambre pour qu'elle lui vienne en aide. Elle accepta et finit par l'assister au bout de 9 jours et 9 nuits de supplice. Le premier des jumeaux fut Artémis qui, aussitôt née, aida sa mère à mettre au monde Apollon.
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+ À la suite de cette épreuve et de l'amour inconditionnel qui les lie, les enfants Apollon et Artémis seront dévoués à leur mère. Dictés par l'amour, ils massacrent les fils et les filles d'Amphion et de Niobé, à la suite de l'insolence dont elle fit preuve à l'encontre de Léto. Ils tuent également le géant Tityos qui tenta de la violer. Il est conté qu'à peine nés, ils auraient tué un dragon venant les attaquer.
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+ Cet enfantement difficile qui dure neuf jours explique le nom de son hypostase Iphigénie « né de la force ». Le rapport avec l'enfantement se basant sur l'homologie entre la naissance et la production du feu par frottement: « le feu nouveau est assimilé à un enfant nouveau-né ».[pas clair] Artémis serait ainsi un ancien Feu divin féminin comme semblent le prouver différents aspects de son culte[6].
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+ L’arbre ci-dessous décrit l’ascendance d’Artémis. Celui-ci est basé sur les écrits du poète grec Hésiode ainsi que sur la Bibliothèque d'Apollodore[7].
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+ Installée sur les genoux de Zeus, alors qu'elle n'a que 3 ans, elle lui demande :
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+ « Accorde, ô mon père ! accorde à ta fille de rester toujours vierge, et de porter assez de noms divers pour que Phébus ne puisse le lui disputer. Donne-moi, comme à Phébus, un arc et des flèches. Que dis-je ?... non, mon père, ce n'est point à toi d'armer ta fille ; les Cyclopes s'empresseront bientôt de me fabriquer des traits, de me forger un carquois. Alors donne-moi l'attribut distinctif de porter des flambeaux et de revêtir une tunique à frange qui ne me descendra que jusqu'aux genoux, pour ne point, m'embarrasser à la cuirasse. Attache à ma suite soixante filles de l'Océan, qui soient toutes à l'âge où l'on ne porte point encore de ceinture. Que vingt autres Nymphes, filles de l'Amnisus, destinées à me servir aux heures où je cesserai de percer les lynx et les cerfs, prennent soin de mes brodequins et de mes chiens fidèles. Cède-moi les montagnes. Je ne demande qu'une ville à ton choix. Diane rarement descendra dans les villes. J'habiterai les monts, et n'approcherai des cités qu'aux moments où les femmes, travaillées des douleurs aiguës de l'enfantement, m'appelleront à leur aide. Tu sais qu'au jour de ma naissance les Parques m'ont imposé la loi de les secourir, parce que le sein qui m'a porté n'a point connu la douleur, et, sans travail, a déposé son fardeau[8]. »
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+ Zeus, fier de sa fille, lui accorda ses prières et lui offrit trente villes au lieu d'une seule, des bois sacrés et des autels, ainsi que la protection des chemins et des ports.
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+ À la suite de l'entretien avec son père, Zeus, elle vola jusqu'en Crète pour choisir ses suivantes : vingt nymphes âgées de 9 ans. Puis elle se dirigea sur l'île de Lipari, île des cyclopes qui lui forgèrent un arc, un carquois et des flèches. Elle partit à la rencontre de Pan, dieu de la nature, qui lui offrit six chiens courageux et sept cynosurides (chiens de la race des lévriers). Au pied du Parrhasius, elle captura à elle seule quatre immenses biches aux cornes d'or qui furent attelées à son char. La cinquième biche fut réservée selon le souhait d'Héra pour les futures épreuves d'Héraclès. Elle finit son voyage en se réfugiant sur le mont d'Arcadie.
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+ Née sur l'île d'Ortygie (« l'île aux cailles »), appelée plus tardivement Délos, Artémis fait du pays des Hyperboréens sa résidence principale[9], où elle règne en maîtresse de la nature sauvage et des animaux.(dans la mythologie crétoise c’était sur l'île Paximadia)
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+ « Que toutes les montagnes soient les miennes », déclare-t-elle dans l'hymne de Callimaque de Cyrène. Elle erre aussi dans les agros, les terres en friches, incultes et peu fréquentées. Comme le souligne Jean-Pierre Vernant, elle « a sa place en bordure de mer, dans les zones côtières où entre terre et eau les limites sont indécises[10] ».
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+ Coureuse des forêts, sauvageonne insoumise et fière, Artémis appartient avant tout au monde sauvage, alors que son frère Apollon se présente comme un dieu civilisateur. Seule parmi les dieux, à l'exception de Dionysos, elle est constamment entourée d'une troupe d'animaux sauvages, d'où son épiclèse de Ἡγημόνη / Hêgêmónê, « Conductrice ». Elle est aussi à la tête d'une troupe de nymphes (20 nymphes du mont Amnisos, selon Callimaque) et de jeunes mortelles, qu'elle mène à travers les forêts. L'Iliade en parle comme de « l'agreste Artémis […], la dame des fauves (πότνια θηρῶν / pótnia thêrỗn)[11] ».
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+ Surnommée « la Bruyante » (Κελαδεινή / Keladeinế), elle mène sa meute et la pousse de la voix. Artémis possède en effet le double visage de la compagne des animaux sauvages et de la chasseresse. La biche symbolise bien son ambivalence : la bête est sa compagne favorite, et de nombreuses représentations la montrent à son côté. Néanmoins, Artémis est aussi celle qui est réputée pour suivre de ses flèches cerfs et biches, même si peu de textes l'attestent.
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+ La déesse sagittaire est enfin appelée par Homère Artémis khrysêlakatos, « à l’arc d’or », et par Hésiode iokhéairê, « l'archère »[12].
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+ Chez Homère, l'arc se dit βιός / biós, qui se rapproche de βίος / bíos, « la vie ». C'est pourquoi, Artémis, encore appelée « la radiante », est aussi celle qui guide les égarés, les étrangers, ou les esclaves en fuite au cœur de la nuit. Aussi Artémis porte-t-elle en latin le nom de "Trivia", « celle qui éclaire la route aux carrefours de la vie ».
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+ Sa dextérité à l'arc est illustrée dans l'épisode nommé "catastérisme" où elle tue par erreur son compagnon de chasse Orion.
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+ Sa fonction de maîtresse des animaux sauvages explique sa passion pour la chasse mais également son hostilité à divers chasseurs, notamment Actéon, Orion, Méléagre qu'elle considère comme des rivaux. De nombreuses légendes de récit de chasse mettent en scène une déesse sauvage. Depuis sa naissance, elle a eu beaucoup d'adversaires et de conflits.
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+ À Calydon, ville d'Etolie, le roi Oenée oublia Artémis et son sacrifice lors d'un culte. Pour se venger, elle envoya un énorme sanglier dans le pays qui ravagea les terres et tua le bétail. Pour éliminer l'animal, le roi fit appel aux plus grands chasseurs. La chasse au sanglier de Calydon est un épisode fort de la mythologie grecque.
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+ Artémis tua :
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+ Armée d'un arc et de flèches offerts par les Cyclopes[14], Artémis assiste son frère Apollon dans son combat contre le serpent Python ainsi que dans la gigantomachie.
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+ Pendant la guerre de Troie, elle est également aux côtés des Troyens. Comme lui, elle pourfend de ses flèches les Niobides. Elle l'aide à se venger de Coronis et de Tityos. De manière générale, elle envoie sur les femmes la mort soudaine, alors qu'Apollon se charge des hommes. Dans l’Iliade, Héra la qualifie ainsi de « lionne pour les femmes ». On lui chante, comme à Apollon, le péan.
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+ Toujours située à la frontière entre le monde civilisé et le monde sauvage, Artémis la chasseresse est aussi une κουροτρόφος / kourotróphos[15], qui préside à l'initiation des petits d'hommes et d'animaux et les accompagne jusqu'au seuil de la vie adulte.
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+ Avec son frère Apollon, elle est la principale divinité qui veille à l'initiation des filles et des garçons, à leur passage à l'état d'adultes car cette initiation s'effectue dans la nature sauvage qui est le domaine de la déesse[16].
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+ Tout comme Athéna et Hestia, Artémis est une déesse « vierge ». Elle a demandé à son père l'autorisation de garder sa virginité pour toujours, à cause de son aversion pour le mariage, que sa mère lui a transmise dès la naissance.
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+ Elle a été improprement considérée par les mythocritiques jusqu'au XIXe siècle comme « chaste », jusqu'à ce que Jean-Pierre Vernant éclaire davantage les adjectifs accolés à son nom. Artémis est parthenos, la vierge qui s'occupe du feu, ou, comme le rapporte Plutarque, celle qui s’abstient de tout commerce sexuel avec des hommes. Elle punit sévèrement les hommes qui tentent de la séduire : « Tristes noces, celles que briguèrent Otos et Orion[17] ».
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+ Artémis exigeait de ses compagnes la même chasteté qu'elle pratiquait elle-même. Lorsque Zeus séduit Callisto, une nymphe d'Artémis, et la mit enceinte, Zeus l'aida et décida de la transformer en ourse mais Artémis la tua d'une flèche.
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+ Plusieurs aspects de son culte évoquent un ancien Feu divin : à Patrai, lors de la fête annuelle d'Artémis Laphria, on jetait dans les flammes d'un grand bûcher des animaux sauvages et domestiques, des oiseaux, des fruits[18]. Ce feu justifie son qualificatif de phōsphóros « qui apporte la lumière ». Le rite grec de l'amphiphôn, offrande entourée de la lumière des torches à Artémis Mounichia rappelle l'effet que le feu exerce sur les bêtes sauvages qu'il attire mais empêche de s'approcher[19]. Au temple d'Artémis Perasia à Castatsala en Cilicie les prêtresses marchent pieds nus sur des charbons ardents sans en souffrir[20].
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71
+ Ses sanctuaires : le temple d'Artémis à Éphèse, l'une des Sept Merveilles du monde ; le lac Stymphalia en Arcadie ; sanctuaire d’Olbia (actuelle Hyères) ; sanctuaire d'Artémis Orthia à Sparte ; Brauron, le sanctuaire d’Artémis en Attique ; Mounichie, le sanctuaire d'Artémis au Pirée (principal port d'Athènes); le sanctuaire d'Artémis Tauropole à Halae Araphenides (en) (au nord de Brauron) ; le sanctuaire d'Artémis à Amarynthos sur l'île d'Eubée[21]
72
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73
+ Un sanctuaire dédié à la déesse Artémis a été localisé en 2007 à Amarynthos par l'Ecole suisse d’archéologie[22]. Des fouilles complémentaires réalisées sur le site en 2017 ont permis de confirmer l’existence du sanctuaire, après que des inscriptions au nom d’Artémis aient été retrouvées sur des édifices allant du VIe siècle av. J.-C. au IIe siècle av. J.-C.[23].
74
+
75
+ Des inscriptions datant du IVe siècle av. J.-C. indiquent que le sanctuaire d’ Amarynthos accueillait une fête appelée les Artémisia. D’après le géographe et historien grec Strabon, celle-ci donnait lieu à un grand défilé militaire durant lequel paradait le corps civique représentant les six tribus d’Érétrie : 3 000 hoplites, 600 cavaliers et 60 chars de guerre.
76
+ Artémis était alors honorée par les Erétriens comme la déesse médiatrice (« celle qui se tient au milieu »), comme l’indique un décret officialisant la création d’un concours musical en son honneur en 335 avant J.C.[23].
77
+
78
+ Au IIe siècle av. J.-C., le sanctuaire atteignit son apogée. Des monuments honorifiques furent construits en l’honneur d’Artémis mais également du dieu Apollon et de leur mère Léto[23].
79
+
80
+ D’après l’archéologue Denis Knoepfler, le sanctuaire fut probablement saccagé lors des guerres de Mithridate au Ier siècle av. J.-C. puis fut restauré partiellement sous l’Empire romain au Ier siècle[23].
81
+
82
+ Le sanctuaire d'Artémis en Tauride donna lieu à un culte sanglant. En effet, Artémis vengeresse enleva Iphigénie, fille d'Agamemnon, afin d'en faire sa prêtresse. Tout étranger qui l'abordait était cruellement sacrifié (voir l'article Taures). Ce culte est, dans les vers d'Euripide, ramené en Attique en même temps que la statue de culte en bois d'Artémis volée par Iphigénie et son frère Oreste, et déposée dans le sanctuaire d'Halae Araphenides (en), sanctuaire situé au nord de Brauron sur la côte est[24].
83
+
84
+ Elle y était aussi déesse de la lumière, personnification de la Lune, qui erre dans les montagnes. Elle était représentée conduisant un char tiré par quatre taureaux, couronnée d'un croissant de lune et portant un flambeau.
85
+
86
+ La déesse est souvent représentée en habit de chasse, les cheveux noués par derrière, la robe retroussée avec une seconde ceinture, le carquois sur l'épaule, un chien à ses côtés, et tenant un arc bandé dont elle décoche une flèche. Elle a les jambes ainsi que les pieds nus, et le sein droit découvert. Quelquefois elle est chaussée de brodequins. Souvent elle a un croissant au-dessus du front, symbole de la Lune. On la représentait chassant, ou dans le bain, ou se reposant des fatigues de la chasse.
87
+
88
+ Les statues de l'Artémis d'Éphèse sont assez connues. Elles sont très différentes d'autres représentations connues de la déesse à l'époque classique. L'Artémis d'Éphèse est dépourvue de membres inférieurs. Elle est engoncée de la taille aux pieds dans un fourreau qui descend jusqu'au sol, comme si elle y était plantée. Le corps de la déesse est ordinairement divisé par bandes, en sorte qu'elle paraît pour ainsi dire emmaillotée. Elle porte sur la tête une tour à plusieurs étages ; sur chaque bras, des lions ; sur la poitrine et l'estomac, un grand nombre de kuršaš, sacs de cuir magiques anatoliens mentionnés dans la littérature hittite[25], qui peuvent également être considérées comme des mamelles ou des testicules de taureau selon de nombreuses interprétations. Tout le bas du corps est parsemé de différents animaux, de bœufs ou taureaux, de cerfs, de sphinx, d'abeilles, d'insectes, etc. On y voit même des arbres et différentes plantes, tous symboles de la nature et de ses innombrables productions. Nombre de ces animaux sont de souche locale, comme l'épervier que l'on retrouve souvent perché sur un mât au dessus de la déesse. C'est aussi le cas des poissons, coquillages, crabes, qu'on ne trouve guère que chez l'Ephésienne. Ces diverses représentations de la déesse semblent se rapporter à un culte primitif d'origine asiatique.
89
+
90
+ Artémis d'Éphèse, Vienne, Ephesos Museum (en).
91
+
92
+ Très tôt, les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes, en les ajoutant à leurs propres croyances[26]. En 399 av. J.C. , la déesse Artémis fut ainsi assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.
93
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94
+ Au Moyen Âge et à la Renaissance, le latin devient la langue dominante en Europe, notamment dans le domaine culturel[27]. Les noms mythologiques apparaissent alors très souvent dans une forme latine. C’est la raison pour laquelle le nom latin de Diane remplace couramment celui d’Artémis dans les représentations artistiques de cette dernière[28].
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96
+ Ainsi les deux déesses, originellement différentes, sont unies dans leur représentation : on produit donc souvent des représentations d'Artémis sous le nom de Diane, de la même façon que le nom de Neptune est associé aux représentations de Poséidon.
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+ La mythologie grecque devient un sujet de prédilection pour les peintres pendant la Renaissance, une période marquée par la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité. A la fin du XVIe siècle, le peintre vénitien Titien réalise ainsi pour le compte du roi Philippe II d'Espagne deux toiles représentant le mythe d’Actéon et d’Artémis[29].
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+ Le premier tableau, Diane et Actéon, réalisé entre 1556 et 1559, représente l'instant où Actéon surprend la déesse Artémis (représentée sous le nom de Diane) en train de prendre un bain en compagnie de ses nymphes[30].
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+ Le second, La Mort d'Actéon, représente la vengeance de la déesse. Il décrit le moment où Actéon, transformé en cerf par Artémis, est tué par ses propres chiens[31].
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+ Par la suite, d’autres peintres lui emboîtent le pas. A la fin du XVIIIe siècle, le peintre écossais Gavin Hamilton, qui choisit la majorité de ses sujets dans l'Antiquité, représente la déesse Artémis en compagnie de son frère, dans un tableau intitulé Apollon et Artémis[32].
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+ En 1772, le français Jacques Louis David met en avant la déesse grecque dans une de ses toiles, intitulée Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé. Le tableau représente le moment où Apollon et Artémis décochent leurs flèches afin de tuer les enfants de Niobé, qui s’était vantée d'avoir eu plus d’enfants que leur mère Léto[33].
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+ David présente le tableau au concours du grand Prix de Rome la même année, mais n’obtient pas le premier prix, ce qui déclenchera une polémique entre le peintre et le jury de l’Académie royale de peinture et de sculpture, suite à des accusations de vote arrangé[34].
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+ Diane et Actéon par Titien (entre 1556 et 1559)
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+ La Mort d'Actéon par Titien (entre 1559 et 1575)
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+ Naissance d’Apollon et d’Artémis par Marcantonio Franceschini (vers 1692-1709)
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+ Apollon et Artémis par Gavin Hamilton (1770)
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+ Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé par Jacques Louis David (1772)
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+ Artémis. Vitrail de Géza Maróti (1875-1941). Musée des arts appliqués de Budapest
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+ Dans la trilogie de science-fiction Hunger Games, l'héroïne Katniss Everdeen est inspirée de la déesse Artémis[35]. A l'image de cette dernière, elle est armée d'un arc et de flèches[36].
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+ Tout comme Artémis, Katniss est une excellente chasseuse. Elle évolue avec facilité dans la nature sauvage, et a appris très tôt à chasser le gibier[37]. Comme elle, elle manifeste également le désir de rester vierge et de ne pas avoir d’enfants[38].
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+ Elle n’est pas une guerrière dans l’âme tout comme la déesse grecque. Si elle s’engage dans un conflit, c’est parce qu’elle y est contrainte par les événements. Tout comme Artémis s’implique dans la guerre de Troie par solidarité avec son frère Apollon, Katniss doit s’engager malgré elle dans une révolte afin de sauver son peuple[39].
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+ De 2012 à 2015, le cinéma s’empare de l’univers d’Hunger Games au travers de quatre films adaptés de la série de science-fiction. A cette occasion, le chercheur français Fabien Bièvre-Perrin compare l'héroïne Katniss, incarnée par Jennifer Lawrence, à une véritable « Diane moderne »[40]. Il note que le combat final du premier film n’est pas sans rappeler le mythe d’Actéon, que la déesse fait dévorer par ses propres chiens[40].
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+ Artémis fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix, en particulier dans le numéro Astérix aux Jeux Olympiques.
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+ Dans celui-ci, Astérix et Obélix se rendent en Grèce afin de participer aux célèbres Jeux olympiques. Découragés par cette arrivée inattendue d'adversaires à la force surhumaine, les athlètes romains s'adonnent à une orgie. Les odeurs de nourriture finissent cependant par irriter les athlètes grecs qui sont installés à proximité et qui sont, eux, soumis à un régime strict. L'un deux, s'exclame : « Par Artémis, et si j'ai envie, moi aussi, de décader ? »[41].
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+ Dans le jeu vidéo Assassin's Creed Odyssey après avoir effectué l'ensemble de missions lié aux filles d'Artemis, le joueur obtient l'armure complète et l'arc de la Déesse. Il est aussi possible sous certaines conditions, d'obtenir la divinité en tant que lieutenant pour le navire.
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+ Artémis est une déesse que l'on peut incarner dans le jeu vidéo SMITE.
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+ Miley Ray Cyrus, de son nom de naissance Destiny Hope Cyrus avant son changement officiel en 2008, née le 23 novembre 1992 à Nashville, dans le Tennessee, est une autrice-compositrice-interprète et actrice américaine. Elle rencontre la célébrité à l'adolescence en incarnant Miley Stewart / Hannah Montana dans une série de Disney Channel, Hannah Montana, où elle joue avec son père, le chanteur de country Billy Ray Cyrus, entre 2006 et 2011. Après avoir signé avec Hollywood Records, elle réalise son premier album, Meet Miley Cyrus (2007), qui sera à la tête du Billboard 200 et qui est triple disque de platine après avoir été vendu à trois millions d'exemplaires. Grâce au succès de la franchise Hannah Montana, elle devient l'« idole des jeunes », selon le Daily Telegraph, et est surnommée « La reine de Disney », après les bonnes audiences de la série.
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+ En 2007, elle entreprend également le Best of Both Worlds Tour, dans lequel elle interprète son propre rôle ainsi que celui d'Hannah Montana. La tournée connait un véritable succès, un film intitulé Hannah Montana et Miley Cyrus : Le Film concert évènement est tourné puis sorti directement en DVD en 2008 ; plus de 100 millions exemplaires en sont vendus à travers le monde. Elle sort son deuxième album, intitulé Breakout (2008), qui atterrit directement à la première place du Billboard 200 avec près de 400 000 exemplaires écoulés dès la première semaine, pour finir son exploitation à près de quatre millions à travers le monde en 2014. En 2009, Cyrus commence adopter un style plus « adulte », présenté dans son EP The Time of our Lives, avec son single principal Party in the U.S.A., certifié septuple disque de platine sur le sol américain. Son image continue à évoluer à la suite du tournage de La Dernière Chanson, film dans lequel elle interprète un rôle plus sombre et plus sérieux.
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+ En 2010, elle sort son troisième album, Can't Be Tamed, qui a reçu un succès correct mais inférieur à celui de ses prédécesseurs. Elle défraie la chronique à la suite de la publication du clip vidéo du premier single homonyme, jugé trop « sexy ». Parallèlement, elle commence à incarner des rôles plus mûrs, voire osés, comme dans LOL USA (2012) et Mademoiselle Détective (2013). En 2013, après avoir quitté Hollywood Records et signé avec RCA Records, elle publie un quatrième album, Bangerz, d'où proviennent les titres notables We Can't Stop et Wrecking Ball . En 2011, elle est classée première du « Top 10 des adolescents les plus riches d'Hollywood », avec une fortune estimée à 120 millions de dollars[1]. En 2013, elle fait l'objet d'une attention particulière, à la suite de son apparition controversée aux MTV Video Music Awards 2013[2]. Le 9 septembre 2013, pour Wrecking Ball, elle sort son deuxième clip vidéo issu de l'album Bangerz ; elle apparaît totalement nue dans le clip qui bat alors plusieurs records de visionnage. En 2016, elle devient juge dans la onzième saison de The Voice.
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+ Miley Cyrus comptabilise trois albums numéro un du Billboard 200 et sept singles dans le top 10 du Billboard Hot 100 : See You Again, 7 Things, The Climb, Party in the U.S.A, Can't Be Tamed, We Can't Stop et le numéro un Wrecking Ball. Billboard l'a classée quatrième des artistes féminines vendant le plus de disques en 2009[3]. En 2010, elle est treizième du classement des célébrités par Forbes. En 2013, elle est élue « artiste de l'année » par MTV[4]. En 2014, le magazine américain Parade positionne Miley première de son classement annuel des salaires des célébrités, devant Sandra Bullock, Justin Timberlake ou encore Beyoncé. Elle aurait gagné plus de 76,5 millions de dollars en 2013 et disposerait d'une fortune d'environ 150 millions de dollars[5]. En 2008 et 2014, elle fait partie du classement du Time des personnalités les plus influentes. Ses fans, surnommés « Smilers », sont environ plus de 45 millions sur Facebook, plus de 41 millions sur Twitter, et 102 millions sur Instagram.
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+ Destiny Hope Cyrus est née à Nashville dans le Tennessee, Miley est la fille de Letitia « Tish » Jean (née Finley) et du chanteur de country Billy Ray Cyrus[6]. Depuis sa naissance, ses parents la surnomment « Smiley », transformé plus tard en « Miley », car elle souriait très souvent étant bébé[7],[8]. Elle souffre d'une légère maladie cardiaque provoquant une tachycardie qui, sans être dangereuse, est souvent gênante[9].
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+ Contre les souhaits de la maison de disques de son père, Billy et Letitia se marient secrètement un an après la naissance de Miley, le 28 décembre 1993[10],[6],[11]. Letitia a déjà deux enfants issus d'un premier mariage avec le musicien Baxter Neal Helson : Brandi (née le 26 mai 1987) et Trace (né le 24 février 1989), adoptés par Billy alors qu'ils étaient très jeunes[8]. Miley a également un demi-frère, Christopher Cody, fils de Billy et d'une ancienne compagne, et né la même année qu'elle. Il a grandi avec sa mère en Caroline du Sud[10]. Billy et Letitia sont parents de deux autres enfants : Braison (né le 7 mai 1994) et Noah (née le 8 janvier 2000). La marraine de Miley est la chanteuse Dolly Parton[8]. À la suite du décès de son grand-père paternel, le politicien démocrate Ronald Ray Cyrus, en 2006, Miley écrit la chanson I Miss You puis change son deuxième nom par Ray[12]. Selon le père de Miley : « La plupart des gens croient qu'elle a changé son nom par Miley Ray à cause de Billy Ray, mais ce n'est pas vrai. Elle l'a fait en honneur de son grand-père car les deux s'aiment énormément »[réf. souhaitée].
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+ Miley a grandi dans un ranch de 2 km2 à Franklin, une banlieue de Nashville[13], et est allée à l'école Heritage Elementary School[14]. Elle est élevée dans le christianisme, et baptisée au sein de la convention baptiste du Sud juste avant de partir s'installer à Hollywood en 2005. Elle allait régulièrement à l'église pendant son enfance et portait un anneau de pureté[15]. La plupart de ses frères et sœurs se sont aussi orientés dans l'industrie du spectacle : Trace est le chanteur et guitariste du groupe pop, Metro Station[16], Noah est devenue une actrice et Brandi est devenue guitariste[17].
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+ En 2001, alors qu'elle est âgée de 8 ans, la famille de Miley Cyrus s'installe à Toronto, au Canada, son père étant acteur de la série télévisée Doc[18]. Miley déclare[réf. souhaitée] que regarder son père tourner pour la télévision lui a donné envie de poursuivre une carrière d'actrice. Après que son père l'a emmenée voir la production Mamma Mia ! au théâtre Royal Alexandra, Miley lui explique : « C'est ce que je veux faire, Papa. Je veux être actrice[19]. » Elle commence alors à prendre des cours de comédie et de chant au Armstrong Acting Studio de Toronto. Son premier rôle fut celui de Kylie dans la série Doc[7].
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+ À l'âge de 12 ans, Miley entend parler d'une nouvelle série Disney racontant l'histoire d'une jeune collégienne qui mène en secret une double vie ; le jour, elle est une fille ordinaire et la nuit, une popstar. Elle auditionne d'abord pour le rôle de la meilleure amie du personnage principal puis reçoit finalement un appel de la production qui lui demande d'auditionner pour le personnage principal, Chloé Stewart. Miley envoie alors une cassette vidéo de l'audition et part pour Hollywood afin de passer une audition devant les producteurs. Ceux-ci trouvent Miley trop jeune et trop petite pour le rôle[20]. Cependant, sa persistance et son habileté à chanter tout en jouant la comédie font que les producteurs de la série lui demandent d'auditionner de nouveau. Cyrus obtient finalement le rôle principal de la sitcom de Disney Channel, Hannah Montana et son personnage est renommé Miley Stewart. À cette époque, elle avait également auditionné pour le film d'aventure Les Aventures de Shark Boy et Lava Girl, avec l'acteur Taylor Lautner, mais une autre actrice, Taylor Dooley, obtiendra le rôle. À la place, Miley commencera à tourner pour Hannah Montana[21].
22
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23
+ Elle poursuit ses études avec un tuteur sur le plateau de tournage de sa série[22]. Sa mère codirige ou coproduit la plupart des décisions de Miley dans sa carrière. Elle signe Miley avec Mitchell Gossett, directeur de la division de la jeunesse, au Cunningham Escott Slevin Doherty. Elle recrute également le père de Miley comme manager et gestionnaire de ses finances.
24
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25
+ Hannah Montana devient un succès et propulse Miley Cyrus au statut d'idole des jeunes[23]. Le premier épisode de la série, diffusé le 24 mars 2006, a un taux d'audience très élevé pour une série Disney[24] et devient très vite la série la plus regardée à la télévision, élevant la richesse et la popularité de Miley[25]. Le magazine Time rapporte que le succès phénoménal de Miley Cyrus est dû en partie au talent de cette dernière, mais aussi à Disney qui sait utiliser ses vastes exploitations multimédia de façon appropriée[26]. Elle devient la première star de Disney à avoir des contrats avec la télévision, le cinéma, des produits de consommation et la musique avec The Walt Disney Company[27].
26
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27
+ Son tout premier single, The Best of Both Worlds, sorti le 28 mars 2006, est aussi le générique de la série Hannah Montana. Le premier single sorti sous son propre nom est la nouvelle version de la chanson Zip-a-Dee-Doo-Dah de James Baskett, sortie le 4 avril 2006 pour l'album Disney DisneyMania. En tant qu'Hannah Montana, Miley assure durant vingt dates les premières parties pour Les Cheetah Girls sur leur tournée The Party's Just Begun Tour commence le 15 septembre 2006. Le mois suivant, Walt Disney Records sort le premier album de la série intitulé Hannah Montana. Dans cet album, elle chante un duo avec son père intitulé I Learned From You. L'album fut en tête du Billboard 200[28].
28
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29
+ La deuxième saison de Hannah Montana est diffusée du 23 avril 2007 au 12 octobre 2008. Miley signe avec le label Hollywood Records et publie le 26 juin 2007 un album double disque. Le premier CD est la bande originale de la saison 2 de Hannah Montana et le deuxième CD, intitulé Meet Miley Cyrus, est son premier album solo. L'album, intitulé Hannah Montana 2: Meet Miley Cyrus, se classe en tête du Billboard 200 et est certifié trois fois platine par la RIAA. Le premier single de Meet Miley Cyrus est intitulé See You Again qui est placé dixième au Billboard Hot 100[29]. En automne 2007, elle assure sa première tournée, le Best of Both Worlds Tour, afin de promouvoir son album double disque. Sur cette tournée, Cyrus est rejointe par les Jonas Brothers, Aly & AJ et Everlife qui assurent les premières parties de ses concerts du 18 octobre 2007 au 31 janvier 2008[30]. Tous les billets de sa tournée se sont vendus en quelques minutes seulement[31].
30
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31
+ Walt Disney Pictures publie le 1er février 2008 le film en 3D Hannah Montana et Miley Cyrus : Le Film concert évènement. La bande originale du film est sortie sous les deux labels Walt Disney Records/Hollywood Records le 11 mars 2008 et est placée troisième au Billboard 200. Le 22 juillet 2008, Miley sort son deuxième album studio intitulé Breakout. Elle déclare que la création de Breakout est inspirée par « les choses qui se sont produites dans ma vie ces dernières années[32]. » Sur cet album, elle coécrit huit chansons sur douze[32]. L'album est en tête du Billboard 200, et le premier single 7 Things est placé neuvième au Billboard Hot 100. En avril 2008, elle coprésente les CMT Music Awards avec son père puis en août 2008, elle présente seule les Teen Choice Awards[33]. Elle prête ensuite sa voix au personnage de Penny dans le film d'animation Volt, star malgré lui, sorti au cinéma le 21 novembre 2008, aux côtés de John Travolta (qui prête sa voix au personnage de Volt). Pour le film, Miley a coécrit et enregistré la chanson I Thought I Lost You en duo avec John Travolta et a reçu une nomination pour les Golden Globe de la meilleure chanson originale.
32
+
33
+ En fin d'année 2008, ses représentants négocient un accord avec le romancier Nicholas Sparks pour écrire le scénario basé sur un de ses romans, afin d'attirer un public plus âgé pour Miley[34]. Nicholas Sparks et le scénariste Jeff Van Wie ont écrit ensemble le film dramatique La Dernière Chanson. En mars 2009, Miley publie son autobiographie intitulée Miles to Go[35]. Le 10 avril 2009, on la retrouve dans le film Hannah Montana, le film, basé sur la série. Le premier single de la bande originale du film fut The Climb. Elle déclare alors que la troisième saison de la série, dont le tournage s'est terminé le 5 juin 2009, serait la dernière[36], mais Disney renlance la série pour une quatrième et dernière saison[37].
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35
+ Le tournage du film La Dernière Chanson se déroule du 15 juin 2009 au 18 août 2009[38]. Entretemps, Cyrus enregistre son troisième album intitulé The Time of our Lives dont le premier single est intitulé Party in the U.S.A.[39]. Miley déclare que « The Time of our Lives est un album de transitions [...] Il présente vraiment aux gens comment je veux que mon prochain album soit et avec le temps, je serai en mesure de le faire un peu plus[40]. ». Le single Party in the U.S.A. est placé deuxième au Billboard Hot 100. Une ligne de vêtements, créée pour Walmart en collaboration avec le styliste Max Azria sort en même temps que l'album. En septembre 2009, elle participe au single de charité Just Stand Up!, pour lutter contre le cancer. Elle participe également au concert organisé par l'association City of Hope, qui lutte également contre le cancer[41]. Ensuite, Cyrus devient membre d'un groupe fondé par Disney Channel, Disney's Friends for Change, qui consiste à encourager les jeunes à s'engager pour l'environnement. Pour cette œuvre de bienfaisance, elle enregistre le single Send It On avec Demi Lovato, les Jonas Brothers et Selena Gomez. Du 14 septembre 2009 au 29 décembre 2009, Miley effectue la tournée Wonder World Tour afin de promouvoir les albums The Time of our Lives et Breakout. Le 7 décembre 2009, elle chante pour Élisabeth II[42].
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37
+ Le tournage de la quatrième et dernière saison d'Hannah Montana commence le 18 janvier 2010. Entre-temps, Miley enregistre deux singles de charité suite aux dégâts causés par le séisme de 2010 en Haïti : We Are the World 25 for Haiti et Everybody Hurts. Le 21 juin 2010, elle sort un nouvel album intitulé Can't Be Tamed. Le single éponyme est publié le 18 mai 2010 et est placé huitième au Billboard Hot 100[43]. Durant les concerts que Miley donne, ses tenues de scène et la chorégraphie étaient plus provocants que lors des précédents concerts[44]. Après la sortie de l'album Can't Be Tamed, elle déclare faire une pause dans sa carrière musicale afin de pouvoir se concentrer sur le cinéma[45]. Miley déclare alors vouloir prendre un coach pour s'améliorer en tant qu'actrice[23] et elle annonce également qu'elle quitte l'université, déclarant : « Je crois vraiment qu'on peut retourner à l'université à n'importe quel âge car ma grand-mère est retournée à l'université à 62 ans [...] Maintenant, je veux vraiment me concentrer sur ma carrière. J'ai travaillé dur pour en arriver là, et je veux en profiter tant que ça dure[46],[47]. » Le film La Dernière Chanson est sorti au cinéma le 31 mars 2010 aux États-Unis et directement en DVD en France le 3 novembre 2010. La quatrième saison d'Hannah Montana est diffusée entre le 11 juillet 2010 et le 16 janvier 2011. En 2010, Miley tourne deux nouveaux films ; LOL USA, le remake du film français LOL, et Mademoiselle Détective. Dans le film LOL USA, elle incarne Lola, une adolescente de 16 ans qui perd sa virginité et fume du cannabis[48]. Dans l'autre film, Mademoiselle Détective, Miley incarne le rôle d'une espionne rebelle et robuste travaillant pour le FBI. Pour le film, elle doit apprendre à se battre pour les scènes de combats de rue[49].
38
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39
+ En dépit de son annonce sur l'arrêt temporaire de sa carrière musicale, elle annonce qu'elle part en tournée. Du 29 avril 2011 au 2 juillet 2011, elle assure la tournée Gypsy Heart Tour rien qu'en Amérique du Sud. Elle présente ensuite le Saturday Night Live le 5 mars 2011 où elle fait de nombreux sketches pour l'émission. En juillet 2011, Miley annonce qu'elle va enregistrer un nouvel album et qu'elle ne compte pas faire d'autres films[50]. En janvier 2012, il est annoncé[Par qui ?] que Miley jouera dans Punk'd : Stars piégées aux côtés de son amie et partenaire dans le film So Undercover, Kelly Osbourne ainsi que de Khloé Kardashian. Le 24 janvier 2012, dans l'album Chimes of Freedom: Songs of Bob Dylan Honoring 50 Years of Amnesty International, sorti en l'honneur de Bob Dylan, Cyrus reprend la chanson You're Gonna Make Me Lonesome When You Go du quinzième album de Bob Dylan. En février 2012, elle abandonne le projet d'animation Hôtel Transylvanie dans lequel elle devait prêter sa voix à Mavis, la fille de Dracula[51]. Elle sera remplacée par Selena Gomez[52]. Elle annonce par la suite laisser tomber ce projet pour se concentrer sur sa carrière musicale[52]. Miley endosse ensuite un rôle récurrent dans la sitcom Mon oncle Charlie où elle incarne Missi, une jeune femme sexy qui n'arrête jamais de parler, et qui va sortir avec Jake Harper (Angus T. Jones).
40
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41
+ En janvier 2013, elle quitte le label Hollywood Records après six ans et signe avec RCA Records, et révèle que son prochain album est prévu pour octobre[53]. Le 5 mars 2013, Cyrus a un nouveau directeur, Larry Rudolph, qui a travaillé avec Britney Spears lors de son come-back. Son producteur déclare que l'album sera « sexy, adulte, et crédible[54]. » Le premier single, We Can't Stop sort le 3 juin 2013, et se classe 2e au Billboard Hot 100[55]. Le clip est publié le 19 juin 2013, et bat plusieurs records sur YouTube, avec plus de 10,7 millions de vues en 24 heures, et 100 millions de vues en 37 jours[56]. Le single dénombre plus de huit millions d'exemplaires vendus à travers le monde[57].
42
+
43
+ Pendant qu'elle enregistre son album, elle fait de nombreux duos avec d'autres artistes. En avril 2013, elle chante avec Snoop Dogg dans Ashtrays and Heartbreaks, le premier single de l'album Reincarnated, qui sort en avril 2013[58]. Le 16 avril 2013, elle collabore avec will.i.am, dans Fall Down, qui sert de single promotionnel pour #willpower, puis dans Feelin' Myself, dont le clip est publié le 26 novembre 2013, avec French Montana, Wiz Khalifa et DJ Mustard[59]. Le 10 septembre 2013, aux côtés de Wiz Khalifa et de Juicy J, elle accompagne Mike Will Made It dans 23[60]. Le clip est sorti le 24 septembre 2013, et atteint la 11e place du Billboard Hot 100 et la deuxième place du Hot R&B/Hip-Hop Songset du Hot Rap Songs[61].
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45
+ Le single Wrecking Ball est publié le 25 août 2013, et obtient un grand succès à travers le monde, en se classant numéro un au Billboard Hot 100 durant deux semaines non-consécutives[62] et en atteignant le top 10 un peu partout dans le monde[63]. Le single est vendu à plus de six millions et demi d'exemplaires à travers le monde, et est le troisième single le plus vendu en 2013 avec 5,6 millions de ventes[64]. Dans le clip, dirigé par Terry Richardson, publié le 9 septembre 2013, Cyrus apparaît totalement nue, mais chaussée, ce qui contribue à sa popularité[65]. Le clip bat deux records : celui du clip le plus vu en 24 heures avec 19,6 millions de vues[66] et celui du clip qui dépasse le plus rapidement la barre des 100 millions de vues, en seulement six jours[67]. En 2014, le clip est la sixième vidéo la plus vue de tous les temps sur YouTube avec plus de 760 millions de vues.
46
+
47
+ Son cinquième album, Bangerz, publié le 4 octobre 2013, se classe directement en tête du Billboard 200 en se vendant à plus de 270 000 exemplaires dès la première semaine de sortie[68]. Il atteint aussi la première place dans de nombreux pays et reçoit des critiques très positives[69]. L'opus est l'album ayant le meilleur démarrage au niveau des ventes de l'année 2013[70], mais sera dépassé par l'album de Katy Perry[71], puis par celui de Beyoncé[72]. Il est le deuxième album le plus vendu de 2013, derrière Prism de Katy Perry[73]. Le 5 novembre 2013, Miley sort un duo avec Future intitulé Real and True, dont le clip est libéré le 10 novembre 2013[74]. Le 17 décembre 2013, Miley sort le troisième single de l'album, Adore You, accompagné d'un clip, le 26 décembre 2013, et d'un remix par Cedric Gervais le 4 mars 2014[75]. La chanson n'a pas le même succès que les précédentes, et se classe à 21e place du Billboard Hot 100[76].
48
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49
+ Dans le but de promouvoir Bangerz, Cyrus part en tournée mondiale, le Bangerz Tour, lancé le 14 février 2014 à Vancouver, au Canada[77] et achevée le 23 octobre 2014 à Perth en Australie avec un total de 78 dates[78]. La tournée a été un succès commercial et critique[79]. En avril 2014, elle devient l'égérie de la campagne de printemps de Marc Jacobs[80].
50
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51
+ En octobre 2014, elle apparaît dans l'album de The Flaming Lips, With a Little Help from My Fwends avec la reprise de Lucy in the Sky with Diamonds et de A Day in the Life des Beatles[81]. Elle présente les MTV Video Music Awards le 30 août 2015[82] et à la fin de la cérémonie, juste après avoir interprété Dooo It!, elle annonce la sortie de son cinquième album Miley Cyrus & Her Dead Petz, disponible gratuitement le soir même[83]. Elle est ensuite coach invitée pour les quatre équipes lors de la dixième saison de The Voice[84].
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+ Depuis le 19 septembre 2016, elle fait partie des juges de la onzième saison de The Voice aux côtés de d'Adam Levine, Alicia Keys et Blake Shelton, elle est la plus jeune juge de l'émission, tous pays confondus[85]. Le même mois elle joue le rôle de Lennie Dale dans la série de six épisodes de Woody-Allen, Crisis in Six Scenes dans laquelle une famille américaine bourgeoise des années 1960 est chamboulée par la visite d’un invité surprise (son personnage) qui est une hippie vendeuse de drogue[86].
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+ Miley Cyrus fait son grand retour en mai 2017 lorsqu'elle dévoile le single Malibu, extrait de son nouvel album, Younger Now, qui sortira le 29 septembre 2017. Cet album voit le retour des influences country dans la musique de Miley, qui avaient disparu dans Bangerz. Miley y présente une image plus sage et plus apaisée, tout en gardant avec elle les acquis de l'album déjanté Bangerz et du rock psychédélique de Miley Cyrus and Her Dead Petz. Le second single de l'album, intitulé Younger Now, est dévoilé le 18 août 2017. En septembre 2017, Miley Cyrus chante au BBC 1 Live Lounge ses tubes Party in the USA et See You Again, ainsi que des titres de son nouvel album Younger Now et Malibu.
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+ C'est en septembre 2017 que Miley affirme travailler sur son septième album, avant même la sortie de l'album Younger Now qui sortira deux semaines après cette annonce. Les premières photos de Miley en studio ont commencé à faire surface en Novembre 2017, publiées par le producteur Andrew Wyatt. S'ajoute aux sessions d'enregistrement en studio, le producteur Mike Will Made It qui a produit l'album Bangerz de Miley. Le 13 juillet 2018, Miley fait un Black-out sur ses réseaux sociaux, elle supprime toutes ses photos sur le site Instagram et affiche en photo de profil de chaque compte un fond noir, ce qui a créé la panique chez les fans et la presse. Le 26 juin 2018, le célèbre producteur Mark Ronson affirme travailler avec Miley notamment sur un titre décrit comme déchirant.
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+ En septembre 2019, elle participe à la bande-originale du film Charlie's Angels, troisième film de la franchise du même nom, avec les chanteuses Ariana Grande et Lana Del Rey. Intitulée Don't Call Me Angel, la chanson est le premier single officiel de la bande originale du film, produite par Ariana Grande[87].
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+ Le 8 octobre 2019, elle est hospitalisée pour une amygdalite[88]. En novembre 2019, elle est opérée des cordes vocales[89].
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+ Dans son enfance, elle a eu une relation amoureuse de deux ans avec l'acteur américain Tyler Posey[90], rencontré en 2000 sur le plateau de tournage de la série Doc, dans laquelle jouait son père Billy[91].
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+ En 2008, lors d'une interview avec le magazine américain Seventeen, Miley révèle qu'elle a été en couple de juin 2006 à décembre 2007 avec Nick Jonas, membre du groupe Jonas Brothers[92].
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+ De septembre 2008 à mai 2009, elle était avec le mannequin Justin Gaston[93].
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+ En juin 2009, elle commence à fréquenter l'acteur australien Liam Hemsworth, qu'elle a rencontré sur le tournage de La Dernière Chanson[94]. Ils se séparent brièvement en août 2010[95] puis se réconcilient deux semaines après leur rupture[96]. Après une deuxième rupture en novembre 2010[97], les deux se remettent ensemble en mars 2011[98]. Le 6 juin 2012, elle annonce leurs fiançailles[99]. En septembre 2013, Miley et Liam mettent fin à leur relation après quatre ans de vie commune, malgré plusieurs ruptures, et un an de fiançailles[100],[101].
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+ De novembre 2014 à avril 2015, elle entretient une relation avec Patrick Schwarzenegger[102].
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+ En mai 2015, lors d'une interview avec Associated Press, elle déclare que toutes ses relations n'ont pas toutes été hétérosexuelles[103]. À propos de sa sexualité elle ajoute :« Je ne veux pas m'affubler d'une étiquette ! Je suis prête à aimer n'importe qui, qui m'aimera pour qui je suis ! Je suis ouverte[104]. » Elle déclare lors de son interview pour Elle qu'elle s'identifiait comme étant pansexuelle[105]. Elle est par ailleurs végane[106], et est élue végane la plus sexy de l'année 2015, par l'association PeTA[107].
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+ De juillet à août 2015, elle fréquente brièvement la mannequin britannique Stella Maxwell[108].
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+ En janvier 2016, il est confirmé après plusieurs mois de rumeurs en 2015, que Miley et Liam Hemsworth étaient à nouveau ensemble depuis novembre 2015[109]. En octobre 2016, elle confirme sur le plateau de The Ellen Degeneres Show qu'ils sont à nouveau fiancés[110]. En Novembre 2018, Miley Cyrus et Liam Hemsworth voient leur maison, à Malibu, victime de l'important incendie ravageant une partie de la Californie. Dévasté par les événements, le couple poste des tweet à ce sujet, afin de rassurer leur communauté. Miley y dit "Mes animaux et L'amour de ma vie en sont sortis sains et saufs et c'est tout ce qui compte maintenant." Elle ajoute que "Ma maison n'existe plus mais les souvenirs partagés avec ma famille et mes amis sont toujours présents. Je suis reconnaissante pour cela."[111] Peu de temps après, Miley Cyrus et Liam Hemsworth se marient le dimanche 23 décembre 2018 dans leur maison de Franklin, dans le Tennessee[112]. Le 10 août 2019, le couple annonce officiellement leur séparation après huit mois de mariage[113].
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+ D'août à septembre 2019, elle a eu un flirt avec la blogueuse Kaitlynn Carter, l'épouse séparée de Brody Jenner[114].
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+ Depuis octobre 2019, elle est en couple avec le chanteur australien Cody Simpson, son ami de longue date.[115]
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+ Sa musique est principalement de la pop et de la country, avec des influences de différents styles musicaux comme la dance ou le rap[116],[117].
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+ Avec un succès accru, Cyrus devient la cible des médias. Dans une interview accordée en mai 2008 au Los Angeles Times, François Navarre, le propriétaire de l'agence de photo X17, déclare que Miley s'est alors rarement rebellée contre son image sage : « Il y a des gens qui attendent le moment où elle deviendra moins traditionnelle. [...] C'est naturel chez tous les adolescents. Mais ce moment peut arriver très vite. [...] Dès que sa mère va lui permettre de sortir seule, ça va devenir très intéressant[118]. » Justin Timberlake, Madonna ou encore Susan Sarandon déclarent alors soutenir Miley Cyrus[119].
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+ À plusieurs reprises, des photos jugées plutôt intimes de Miley circulent sur Internet : des photos en bikini, en lingerie et certaines où la jeune chanteuse apparaît le ventre dénudé, en tirant sur son t-shirt, et une où elle apparaît sous la douche vêtue d'un simple chandail blanc mouillé. La société Disney, à qui Miley est associée, n'a toujours pas réagi à ces photos[réf. souhaitée]. En juillet 2008, des photos sont publiées avec Thomas Sturges, les deux adolescents étant en train de s'embrasser. Miley n'a évoqué l'affaire que dans quelques lignes du numéro de septembre 2008 du magazine américain Seventeen, où elle explique que les scandales entourant ces photos l'aident à mûrir et à s'affirmer, et qu'elle est très fâchée contre les personnes qui ont mis la main sur ces photos et les ont publiées sur le web.
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+ En avril 2013, elle apparaît dénudée et dans un style punk en couverture de V Magazine[120]. En septembre 2013, elle apparaît dénudée en couverture du magazine Rolling Stone du mois suivant[121]. En octobre 2013, elle pose pour le photographe Terry Richardson avec comme tenue un body-string échancré rouge[122].
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+ En 2007, elle gagne 18 millions de dollars. En 2008, Cyrus gagne 25 millions de dollars, et est classée 35e sur la liste des 100 célébrités du magazine Forbes[123]. En 2009, elle gagne 25 millions de dollars et Forbes le classe 29e sur cette même liste[124]. En 2010, Cyrus est classée 13e sur la liste de Forbes, et gagne 48 millions de dollars de juin 2009 à juin 2010[125]. Pour Hannah Montana, Miley est payée 15 000 $ par épisode, faisant d'elle la troisième adolescente la mieux payée de la télévision[126]. À 17 ans, elle est classée 19e des artistes féminines les plus riches de tous les temps, ayant gagné 100 millions de dollars en cinq ans, ce qui fait d'elle la plus jeune du classement[127]. Entre juin 2010 et juin 2011, elle gagne 54 millions de dollars. En 2011, elle arrive en tête du top 10 des adolescents les plus riches du monde avec 120 millions de dollars[128]. La même année, elle a une fortune estimée à 150 millions de dollars[129]. En novembre 2013, elle est finaliste pour le titre de « personnalité de l'année »[130], et atteint la troisième place avec 16,3 % des votes[131]. En 2014, elle atteint la première place par le magazine américain Parade de son classement annuel des salaires des célébrités, devant Sandra Bullock, Justin Timberlake ou encore Beyoncé, ayant gagné plus de 76,5 millions de dollars en 2013 et aurait une fortune d'environ 150 millions de dollars[5]. La même année, elle arrive 17e du classement Forbes des célébrités les plus influentes du monde[132].
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+ En août 2014, lors des MTV Video Music Awards 2014, elle remporte le prix du « clip de l'année » pour Wrecking Ball. Pour récupérer son prix, elle est accompagnée d'un sans-abri, qui prononce un discours en faveur du 1,6 million d'enfants et adolescents fugueurs et sans-abri aux États-Unis[133]. En octobre 2014, elle devient la nouvelle porte-parole de la marque de cosmétique MAC pour l'année 2015. La chanteuse explique participer à cette campagne uniquement pour la cause humanitaire à laquelle cette ligne de maquillage est associée ; l’intégralité des fonds récoltés aideront à la recherche contre le VIH[réf. nécessaire].
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+ Lors des MTV Video Music Awards 2013, en août, Miley choque le monde avec une prestation jugée vulgaire[134]. Habillée d'un bikini en latex moulant, elle se montre dans des poses sexuellement explicites avec le chanteur Robin Thicke devant un public consterné[135]. Un article publié dans The Hollywood Reporter décrit la prestation comme « grossière », tandis que la BBC explique qu'elle vole la vedette avec une « prestation torride[136]. »
96
+ Cette prestation devient le sujet le plus tweeté de l'histoire de Twitter en entraînant 360 000 tweets par minute, battant le précédent record détenu par Beyoncé pour sa prestation lors de la mi-temps du Super Bowl XLVII six mois plus tôt. Certaines critiques lui reprochent également de s'approprier la musique noire et de se servir de ses danseuses noires comme d'accessoires[137].
97
+ Réagissant à la controverse, Cyrus déclare à propos de ces critiques : « Ils y pensent trop. Vous y pensez plus maintenant que moi-même au moment où je le faisais. En fait, moi je n’y pensais même pas parce que c’est juste ce que je suis[138]. »
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+ Lors des World Music Awards 2014, le 27 mai 2014, Miley fait sensation aux côtés de Stromae, autre artiste phare de la cérémonie. Dans une robe sobre et fleurie signée Giambattista Valli, la chanteuse américaine a cette fois chanté quelques-uns de ses morceaux sans faire de provocation. Elle interprète notamment Wrecking Ball, grâce auquel elle obtient le prix du meilleur clip, en plus de celui de meilleure chanteuse de l'année, reçu des mains de son ami, le comédien Kellan Lutz.
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+ En France, Camille Donda est la voix française régulière de Miley Cyrus depuis la série télévisée Hannah Montana en 2006[140].
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+ Une ville — le milieu urbain — est à la fois un milieu physique et humain où se concentre une population qui organise son espace en fonction du site et de son environnement, en fonction de ses besoins et de ses activités propres et aussi de contingences notamment socio-politiques. La ville est un milieu complexe qui ne peut cependant pas se résumer à une approche physique, car l'espace urbain est aussi la traduction spatiale de l'organisation dans l'espace et dans le temps des hommes et de leurs activités dans un contexte donné. Ce contexte est autant physique, économique, que politique, social ou culturel. L'approche de la ville ne peut être que diachronique et l'histoire des villes, de chaque ville ou agglomération reste un élément d'analyse essentiel. La ville peut être comparée avec un écosystème qui interagit en permanence comme un milieu avec ses hôtes. Les principes qui régissent la structure et l'organisation de la ville sont étudiés par la sociologie urbaine, l'urbanisme ou encore l'économie urbaine.
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+
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+ Ville provient du latin villa (« maison de campagne, propriété rurale ») qui prit dès les Ve – VIe siècles le sens de « groupe de maisons adossées à la villa », c'est-à-dire à peu près « village », puis regroupement plus important de population.
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5
+ Les premières villes importantes connues apparaissent à la fin du Néolithique, avec la culture de Cucuteni-Trypillia à partir de la fin du Ve millénaire av. J.-C., en Ukraine, Roumanie et Moldavie ; ces villes pouvaient atteindre plus de 15 000 habitants et s'étendre sur plusieurs kilomètres carrés, elles étaient très planifiées et organisées en plans elliptiques et concentriques[1].
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+ De grandes villes apparaissent ensuite entre 3500 et 1500 av. J.-C. dans les régions fertiles et limoneuses de Mésopotamie comprises entre le Tigre et l'Euphrate, aujourd'hui l'Irak, notamment avec la ville d'Uruk, le premier grand centre urbain du Proche-Orient ancien, puis en Syrie, en Égypte, dans les vallées du Nil et du Jourdain, et les vallées de l'Indus et du Yangzi Jiang.
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+ Les civilisations occidentale et moyenne-orientale disposent d'un certain nombre de mythes et de récits légendaires ayant trait à la création des villes. Par delà la réalité historique, ces récits nous renseignent sur le sens même donné par les hommes à ces établissements construits par eux, de toutes pièces.
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+ Selon la tradition biblique, Caïn construit la première ville dans le pays de Nod, le pays de l'errance, et la baptise du nom de Hénoc qui veut dire le commencement (Genèse 4, 17-24). C'est là que naissent symboliquement l'artisanat avec Tubalcaïn, le premier ouvrier à travailler les métaux, et les arts avec le joueur de flûte (de chalumeau), Youbal. C'est aussi, avec Lamek, la ville du crime et c'est pour cela que Dieu la détruit par un déluge.
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+ La Bible, dans le canon chrétien, commence avec l'histoire d'une ville, celle d'Hénoc[2], et se clôt dans l'Apocalypse (Apocalypse, chapitre 21) par celle d'une autre ville, la Jérusalem céleste, comme pour signifier que « par amour, Dieu révise ses propres desseins, pour tenir compte de l'histoire des hommes, y compris de leurs plus folles révoltes »[3], à moins que l'avenir de l'homme ne passe par la ville et que la ville elle-même soit le symbole de la perfection du monde à venir. L'homme n'est donc point destiné à revenir un jour dans un paradis perdu, mais à vivre pour l'éternité, dans une ville[4], la Jérusalem céleste où il n'y a plus de temple en son centre, car cette ville est Dieu. Le Jardin d'Éden est interdit de retour aux hommes et c'est pour cela que, symboliquement, Dieu y a placé à l'entrée un ange avec une épée flamboyante.
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+
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+ La Bible est aussi une longue succession d'histoire de villes qui toutes seront détruites y compris Jérusalem et son temple par trois fois, comme si la perfection voulue par les hommes ne pouvait être atteinte en ce monde[5]. La grande ville (Babel-Babylone et Jérusalem) est le symbole de la perdition de l'homme comme le rapporte Jacques Ellul au travers une analyse fine du texte biblique[6], car elle est le milieu créé par l'homme pour échapper au projet de Dieu. La ville, dès les origines, apparaît donc dans sa symbolique du moins, comme la seule voie qui permette à l'homme d'accéder à sa propre humanité en apprenant à « vivre ensemble, égaux et différents » pour reprendre la problématique posée par le sociologue Alain Touraine[7]. La ville au travers le mythe de Babel pose aussi directement, avec la diversité des langues, la question des conditions de l'altérité et c'est au travers cette altérité que l'homme devient civilisé par opposition aux barbares[8]. C'est en cela alors que la ville devient « creuset d'humanité »[9]. Construire une ville est un acte à haut risque où l'homme se confronte avec les dieux créateurs, tel un démiurge. Aussi est-il indispensable de s'accorder les bonnes grâces desdits dieux au travers les rites de fondation avec des sacrifices et des offrandes et les rites de dédicace. La dédicace consiste à placer la ville sous la protection d'un dieu tutélaire particulier.
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+
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+ Les plus anciennes villes importantes connues sont celles de la culture de Cucuteni-Trypillia, de la fin du Néolithique en Europe de l'Est, atteignant déjà plusieurs centaines d'hectares avec une planification évidente. Puis de grandes villes apparaissent entre la fin du Néolithique et le début de la Haute-Antiquité au Proche-Orient dans la plaine alluviale fertile de la Mésopotamie dans un premier temps, puis du Nil, du Fleuve Jaune et de l'Indus, qui facilitent grandement l’approvisionnement en ressources agricoles. L'apparition de villes coïncide avec l'émergence de l'agriculture durant la période du Néolithique. Voir les travaux de Jean-Louis Huot sur la naissance des villes en Mésopotamie notamment[10].
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+ À cette époque, la ville se caractérise par plusieurs éléments :
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+ Les raisons de l'apparition des villes sont probablement liées, si l'on en croit l'analyse des économistes, à l'accumulation des richesses des civilisations rurales capables de dégager des surplus de production et surtout liées au développement d'une division du travail. Les cultures relativement intensives du fait des progrès dans la sélection des semences et du bétail comme dans les outils favorisent la richesse et incitent à la spécialisation des personnes dans d'autres domaines que l'agriculture, et tout particulièrement dans les fonctions artisanales et commerciales puis administratives, religieuses ou militaires.
22
+
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+ Néanmoins, survivront jusqu'à nos jours, en parallèle, des civilisations nomades qui n'en furent pas moins brillantes et les Hébreux, eux-mêmes Sémites nomades, émigrèrent avec Abram (Abraham) de ces régions où naquirent les toutes premières villes. La lecture de la ville ne peut pas faire l'impasse d'un parallèle avec le nomadisme et ce qu'il en reste encore de nos jours, y compris dans nos imaginaires. Il convient alors de se rapprocher des travaux du sociologue Michel Maffesoli[12]. C'est Caïn — l'agriculteur sédentaire — qui tue son frère Abel — le nomade gardien de troupeaux — que Dieu semblait privilégier.
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+ La ville naît aussi et surtout de la volonté des hommes qui se regroupent autour d'un projet commun, celui de vivre en société. C'est pour cela que l'espace public apparaît comme l'élément symbolique primordial de la fondation de la ville. La ville apparaît alors comme un projet politique au sens étymologique du terme, de polis qui en grec veut dire la cité. La ville n'est donc pas qu'un rassemblement d'hommes et de femmes guidés par des soucis essentiellement fonctionnels (se protéger et se défendre, échanger et marchander…). La ville regroupe sur un territoire donné, des hommes et des femmes et leurs activités avec le projet commun de vivre ensemble, projet plus ou moins explicité d'ailleurs et parfois même sous la contrainte relative d'un leader qu'il soit laïc ou religieux voire les deux à l'époque. C'est avec étonnement qu'Étienne de la Boétie dans son « discours sur la servitude volontaire » au XVIe siècle, s'interroge sur ce qui pousse les hommes nés libres et égaux à abandonner ainsi une part de leur liberté pour vivre ensemble. Sans doute parce que cette vie ensemble est la seule façon pour l'homme d'avenir à sa propre humanité si l'on en croit le philosophe Emmanuel Lévinas qui évoque l'altérité et les conditions de cette même altérité.
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+
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+ Des décisions « politiques » furent à l'origine de la création de villes nouvelles de l'Antiquité à nos jours, mais la finalité reste toujours là même avec souvent le souci de créer sur terre, ici et maintenant, un impossible paradis, une cité idéale. Celui qui nous est promis dans la perspective chrétienne, du moins symbolique, est une ville : la Jérusalem céleste.
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29
+ Le XXe siècle a connu une forte croissance de l'exode rural et des villes. L'Organisation des Nations unies estime en 1950 la population urbaine à 30 % de la population mondiale soit 746 millions d'habitants. 2008 est l'année où — pour la première fois de l'histoire connue — plus de la moitié des humains résident en ville[13]. En 2014, environ 54 % de la population mondiale vit en milieu urbain avec 3,9 milliards de citadins[14]. 60 % de la population sera probablement en 2030 (surtout dans les pays en développement qui selon les prospectivistes devaient accueillir quatre milliards d’urbains en 2030, soit 80 % des citadins de la planète).
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+ Le Nigeria et la Chine encore très ruraux dans les années 1980 dépasseront 50 % d’urbains, et Bombay et Delhi devaient atteindre respectivement 22 et 19 millions, quand Shanghai ou Lagos (Nigeria) auront 17 millions d'habitants chacune. 36 mégapoles devraient abriter plus de 10 millions d’habitants en 2015 (contre 23 en 1998).
32
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+ Les agglomérations de plus d’un million d'habitants étaient rares au début du XXe siècle. En 2011, on en compte 21 de plus de 10 millions de personnes, presque toutes situées dans les régions en développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Des zones métropolitaines se chevauchent pour former d'énormes réseaux urbains. En Afrique de l'Ouest, en Chine et dans le nord de l'Inde, ceux-ci peuvent abriter plus de 50 millions d'habitants.
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+ Selon les projections des Nations unies, les villes des pays en développement absorberont la plus grande part de la croissance démographique d'ici 2050 — plus de deux milliards d'individus. 72 % des pays en développement ont adopté des mesures pour endiguer les vagues migratoires vers leurs villes, relève une enquête des Nations unies. Mais considérer l'urbanisation comme un mal en soi plutôt que comme une voie inévitable du développement est une erreur, affirme David Satterhwalte, de l'International Institute for Environment and Development (en) de Londres.
36
+
37
+ Il n'existe pas de modèle unique pour gérer une urbanisation rapide. Mais certains exemples sont encourageants. L'un d'entre eux est Séoul. Entre 1960 et 2000, sa population est passée de moins de trois millions d'habitants à dix millions. Pendant cinq siècles, l'essentiel de la ville resta contenu dans l'enceinte d'une muraille de 16 km, bâtie en six mois par les hommes de Taejo. C'était une cité de lettrés qui comptait quelques centaines de milliers d'âmes, jusqu'à ce que le XXe siècle lui donne un nouvel essor.
38
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39
+ Dans les pays pauvres, les bidonvilles croissent souvent au même rythme que l'urbanisation souligne l'ONU, qui craint avec 1,4 milliard d’habitants vivant dans des bidonvilles en 2020 (souvent sans eau ni électricité et sans accès aux services médicaux et sociaux de base) une augmentation de la pauvreté, des maladies et de la violence urbaine. En 2008, environ un milliard d'humains urbains vivent dans une grande pauvreté, souvent dans des bidonvilles[15].
40
+
41
+ La ville, en ce qu'elle se dilue, est peu à peu remplacée dans les études par les concepts de fait urbain, d'urbanité, de métropole, à travers les processus de mondialisation et de métropolisation. Ceux-ci, s'ils encouragent et incarnent la dynamisation économique et fonctionnelle des espaces urbains, sont aussi vecteurs d'inégalités et de fractures sociales, démographiques et culturelles entre les différents acteurs et différentes populations, et d'altérations des milieux. Les promoteurs de la durabilité en ville cherchent des remèdes à ces constats. Le géographe Guy Burgel pointe de nombreux enjeux pour la ville de l'avenir. Il s'agit de trouver les solutions à la discordance croissante entre territoires vécus et territoires de gestion politique, à la disparition progressive de la ville dans les débats publics et les politiques prônées, à la déterritorialisation de la gestion de la ville, à la désolidarisation croissante entre économie et société, à l'effacement du citoyen face à l'usager, etc.
42
+
43
+ La difficulté de la définition de la ville tient à ses propres caractéristiques : une taille, mais également des fonctions diverses et surtout une autonomie politique. Pour les géographes contemporains comme Pierre George, une ville se définit comme « un groupement de populations agglomérées caractérisé par un effectif de population et par une forme d'organisation économique et sociale ». On caractérise parfois une ville par le type d'activités et surtout d'équipements culturels, administratifs , éducatifs ou économiques qu'elle possède. Avec cette définition, une ville pourrait être plus petite qu'une agglomération fortement peuplée à partir d'un réseau de communication[réf. nécessaire].
44
+
45
+ Au Maroc, les villes, telles que définies par le haut-commissariat au Plan notamment chargé du recensement décennal, sont les communes urbaines ou municipalités (ayant le statut administratif de ville) et les centres urbains (unités statistiques) dont disposent certaines communes rurales.
46
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47
+ Au Portugal, les conditions nécessaires pour qu'une localité ait le statut de ville (« cité » ou « Cidade ») sont définies par la loi [16] du 2 juin 1982[17] qui, sauf lorsqu'il y a « des raisons importantes de nature historique, culturelles et architecturales », établit qu'une localité ne peut être élevée au statut de ville que si elle a plus de huit mille électeurs, dans un continuum urbanisé. Celui-ci doit disposer au moins de la moitié des infrastructures suivantes : des installations hospitalières avec un service d'accueil permanent, des pharmacies, une ou des casernes de pompiers, des salles de spectacle et un centre culturel, des musées et bibliothèques, des structures hôtelières, des établissements d'enseignement secondaire et primaire, des écoles maternelles et des établissements préscolaires, des transports publics (urbains et interurbains), et des parcs publics ou jardins.
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49
+ Le seuil à partir duquel on parle de ville varie selon les époques et les pays. Il pose la question des représentations de la ville selon les pays.
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+
51
+ Les Nations unies se réfèrent quant à elles au seuil de 20 000 habitants. Une définition statistique internationale de la population urbaine a été déterminée lors de la Conférence de Prague en 1966.
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+ Les statistiques des Nations unies montrent les différences de seuil entre les instituts nationaux de statistiques (il en existe presque 200 à travers le monde). Si en France ou en Allemagne, le seuil est de 5 000 habitants agglomérés, il est au Danemark de 200, en Islande de 300, au Canada de 1 000, aux États-Unis de 2500, au Japon de 50 000.En Algérie, le terme est utilisé pour une agglomération de plus de 20 000 habitants[18]. En Espagne, le terme est utilisé pour une agglomération de plus de 10 000 habitants. Il y a, selon les derniers recensements, 303 villes en Espagne (taux d'urbanisation : 69 %[19]). Si l'on applique les critères de définition français de la ville, l'Espagne compte au total 760 villes et urbanisée à 79 %. En Suisse, une ville est soit une commune de plus de 10 000 habitants[20], soit une commune possédant ce statut depuis le Moyen Âge.
54
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55
+ La densité de population est un des critères possibles, qui est notamment influé par la hauteur des bâtiments. En Europe, les urbains occupent un pourcentage de la superficie totale du continent, mais leur empreinte écologique s'étend bien au-delà de la surface des villes.
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57
+ La ville consomme plutôt moins de ressources (renouvelables ou non) par habitant que dans les zones de périurbanisation (grâce notamment aux transports en commun, plus efficients, et à de moindres besoins de mobilité) mais, dans les années 1990, une ville européenne d'un million d'habitants consommait environ 11 500 t/jour de combustibles fossiles, 320 000 t d'eau et 2 000 t de denrées alimentaires, en produisant 25 000 t de CO2, 1 600 t de déchets solides et en évacuant 300 000 t d'eaux usées[21],[22].
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+ En France, les villes et agglomérations urbaines (par opposition aux agglomérations rurales), sont désignées sous le terme unique d'unité urbaine, leur délimitation est fondée sur l'unique critère de continuité de l'habitat. Les agglomérations peuvent donc être constituées d'une ou plusieurs communes sur le territoire. Les limites sont redéfinies en fonction des divers recensements. La première définition de l'unité urbaine date de 1954, à l'occasion d'un recensement de la population[23]. Actuellement, les limites statistiques proposées par l'INSEE sont les suivantes : lorsque l'agglomération rassemble moins de 2 000 habitants[24], dont les constructions doivent être à moins de 200 m l'une de l'autre[25], il s'agit d'un village ; entre 2 000 et 5 000 habitants, il s'agit d'un bourg ; entre 5 000 et 20 000 habitants, il s'agit d'une petite ville ; entre 20 000 et 50 000 habitants une ville moyenne, entre 50 000 et 200 000 habitants une grande ville ; au-delà, les géographes parlent de métropole[26]. Le bourg, premier échelon dans la hiérarchie urbaine, marque ainsi le seuil arbitraire[27] — seuil fixé en 1856 sous le Second Empire par la Statistique générale de la France — entre les agglomérations habitées par des ruraux, des villageois, et, à partir de 2 000 âmes, des agglomérations habitées par des citadins qui relèvent de l'urbanité[28].
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+ Depuis 1988, il existe un Conseil national des villes, qui a pour mission de conseiller le gouvernement sur les réformes à promouvoir en faveur du développement des quartiers en difficulté. Le CNV se concentre essentiellement sur deux domaines: la politique d'aide aux victimes et la prévention de la délinquance[29].
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+ Aux Pays-Bas, une agglomération est considérée ville si elle a obtenu des droits de ville[30] au Moyen Âge, ou si une coutume s'est développée, par exemple à cause de la taille de la population ou le rayonnement de la ville. Depuis la réforme de la constitution néerlandaise de 1848, il n'y a pas de distinction légale entre les villes et les villages aux Pays-Bas.
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+ Au Canada, en fonction des Provinces, ville est un statut officiel pour certaines municipalités ;
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+ Au-delà des seuils permettant selon les critères précités de définir ce qui est une ville ou ne l'est pas, il est possible de définir ce qui fait l'urbanité. Cette dernière associe deux facteurs : la densité et la diversité des objets de société dans l’espace[31]. On peut qualifier chaque entité urbaine en fonction de l’intensité de son urbanité, on parle alors de gradients d'urbanité. On ne peut préjuger d’un caractère régulier d’une forte urbanité au centre et qui diminuerait vers la périphérie. À cette fin, on peut établir des géotypes qui permettent de qualifier des sous-espaces, de l'urbanité la plus importante à l’urbanité la plus faible[32].
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+ Malgré la diversité des situations, il est possible de dresser une typologie des villes :
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+ Différents facteurs ont présidé à la fondation ou au développement des villes à travers l'Histoire. Le site et la situation de la ville sont des facteurs primordiaux lors de son établissement. Voici quelques exemples :
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+ Les grandes villes sont le produit de l'étalement urbain ainsi que de la concentration des pouvoirs stratégiques de commandements dans de multiples domaines (politique, administratif, économique, culturel, militaire, etc.). On utilise généralement le terme de métropole pour désigner les grandes villes issues d'un processus de métropolisation. Toutefois, de nouvelles expressions permettent de les distinguer, notamment selon leur rayonnement au niveau mondial :
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+ Dans le monde sont observées certaines régularités statistiques dans les distributions hiérarchiques des villes, d'où l'application de lois de probabilité qui cherchent à rendre compte des relations rang-taille des villes[33] :
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+ Voir aussi les dictionnaires de géographies donnés dans la bibliographie de l'article Géographie.
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Millard Fillmore (7 janvier 1800 – 8 mars 1874) est le treizième président des États-Unis et le douzième vice-président des États-Unis. Élu vice-président de Zachary Taylor dont le mandat débute en 1849, il lui succède après son décès en 1850 jusqu'au terme du mandat en 1853.
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+ Il n’enthousiasme pas les foules et n’est pas fier de sa réussite. Président à la suite du décès de Zachary Taylor, il se trouve confronté aux conséquences du compromis entre esclavagistes et abolitionnistes sur l’admission de nouveaux États, un sujet majeur de débat à cette époque. Son propre parti refuse de le représenter aux élections de 1852 en raison de son soutien à ce compromis.
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+ Millard Fillmore naît le 7 janvier 1800[1] dans une famille de fermiers très pauvres de l'État de New York. Ses parents le placent en apprentissage mais il manifeste rapidement un désir d'indépendance et d'éducation. Il entreprend l'étude du droit en travaillant pour un juge local et est admis au barreau de l'État en 1823.
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+ Sa première épouse est Abigail Fillmore.
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+ Il commence sa carrière politique en étant élu à l'Assemblée de l'État de New York puis devient député à la Chambre des représentants en tant qu'élu du Parti anti-maçonnique. Il gravit les échelons du Parti whig jusqu’à devenir le colistier de Zachary Taylor pour l’élection présidentielle de 1848. Étant originaire de l’État de New York, il est censé être complémentaire de Z. Taylor, sudiste et esclavagiste.
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+ Une fois élu, M. Fillmore, en tant que vice-président, assume le rôle de président du Sénat. Il ne participe pratiquement pas au gouvernement de Z. Taylor car leurs opinions et surtout leurs styles sont différents.
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+ 10 juillet : investiture de Millard Fillmore en tant que treizième président des États-Unis à la suite du décès de Zachary Taylor en cours de mandat.
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+ 29 septembre : Fillmore désigne Brigham Young, président de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, en tant que gouverneur du Territoire de l'Utah.
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+ Confronté aux problèmes de l’admission de nouveaux États et de leur statut vis-à-vis de l’esclavage, Fillmore est l’artisan d’un compromis qui permet :
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+ Fillmore encourage le développement du commerce international et commandite l’expédition du commodore Perry vers le Japon.
26
+
27
+ Fillmore accepte de prendre en charge la dette nationale du Texas pour régler le problème de la frontière avec le Nouveau-Mexique. Il soutient l’admission de la Californie dans l’Union.
28
+
29
+ Le compromis de 1850 est destiné à régler le problème du statut des nouveaux États vis-à-vis de l’esclavage (égalité entre le nombre d’États esclavagistes et abolitionnistes au sein de l’Union). Il ne sera pas respecté longtemps, car le sujet est trop sensible.
30
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31
+ Fillmore doit sa nomination à la vice-présidence au fait qu’il est originaire de l’État de New York et que son attitude modérée sur le problème de l’esclavage équilibre les positions de Zachary Taylor. En raison de son soutien au compromis de 1850, son propre parti ne le représentera pas aux élections de 1852.
32
+
33
+ Il retourne dans son État natal où il reste actif en politique. Il participe à la fondation d'un nouveau parti, celui des Know Nothing (ce surnom, signifiant littéralement « je ne sais pas », vient du fait que ce parti est, au départ, secret et que ses membres affirment ne pas en avoir entendu parler), opposé aux nouveaux immigrants.
34
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35
+ En 1855, Fillmore se voit proposer un diplôme d’honneur par l’université d’Oxford. Il le refuse car il n’est pas particulièrement fier de sa réussite. Il est, plus ou moins contre son gré, le candidat de ce parti et celui du Parti whig en décomposition à l’élection présidentielle de 1856 (avec Andrew Jackson Donelson comme colistier), mais il n'est pas élu. Il finit sa carrière, pratiquement oublié, et meurt le 8 mars 1874.
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+ Millard Fillmore repose au Forest Lawn Cemetery (en) de Buffalo dans l'état de New York[2].
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+ Un millénaire est une période calendaire de mille années, soit dix siècles.
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+ Un calendrier commence toujours à l’an 1. Il n’existe pas d’année zéro dans l’ère chrétienne : c’est l’Anno Domini qui définit le point de départ du calendrier grégorien actuel.
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+ Ainsi le Ier millénaire de ce calendrier commence le 1er janvier de l’an 1, le IIe millénaire le 1er janvier 1001 et le IIIe millénaire le 1er janvier 2001.
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+ En français, les numéros des millénaires se notent habituellement en chiffres romains en petites majuscules.
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+ Un milliard (1 000 000 000) est l'entier naturel qui suit neuf cent quatre-vingt-dix-neuf millions neuf cent quatre-vingt-dix-neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf ou neuf cent nonante-neuf millions neuf cent nonante-neuf mille neuf cent nonante-neuf (999 999 999) et précède un milliard un (1 000 000 001). Il vaut un millier de millions. Mille milliards est égal à un billion en échelle longue.
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5
+ Dans le Système international d'unités, milliard est noté par le préfixe G (giga)[1]. Dans certains contextes, « milliard » est abrégé[2] en Mrd[3],[4].
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+ Dans la langue anglaise courante, ce nombre est généralement appelé un billion. Ce qui peut entrainer une confusion avec d'autres langues, dont le français, pour lesquelles un billion signifie un million de millions (ou 1 000 000 000 000 ou 1×1012).
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+ A est un cube ; B est constitué de 1 000 cubes de type A. C est constitué de 1 000 cubes de type B et D, de 1 000 cubes de type C.
10
+ Ainsi, il y a 1 million de cubes A dans le cube C et 1 milliard de cubes A dans le cube D. De même, par exemple, il y a un milliard de millimètres cubes d'eau dans un mètre cube d'eau.
11
+
12
+ Son origine remonte aux ouvrages de Jean Trenchant, arithméticien lyonnais du XVIe siècle, qui le premier emploi le mot milliard, écrit “miliars" pour noter 1 000 millions[5].
13
+
14
+ Le mot milliard (tout comme millier et million, et à la différence de cent ou vingt) est un substantif et ne fait pas réellement partie du nombre. La mise graphique au pluriel doit donc être systématique :
15
+
16
+ Le rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques propose de nouvelles règles sur les traits d'union. On écrit les numéraux composés avec des traits d'union entre chaque élément (ex. : vingt-et-un-mille-trois-cent-deux). Mais milliard (tout comme millier et million) étant un substantif, il n'est pas concerné par cette rectification[6] et ne prendra donc de trait d'union ni avant, ni après[7] (ex. : cinq-cents milliards six-cent-quatre-vingt-dix-sept-mille).
17
+
18
+ Lorsqu'il s'applique à un nom, il est suivi de la préposition « de », y compris s'il est écrit en chiffres[8],[9], sauf si le nom est écrit sous sa forme symbolique :
19
+
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+ Cette règle ne s'applique pas lorsqu'il est suivi d'un déterminant numéral[10] : trois milliards deux-cent-mille litres.
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+ Le mètre, de symbole m, est l'unité de longueur du Système international (SI). C'est l'une de ses sept unités de base, à partir desquelles sont construites les unités dérivées (les unités SI de toutes les autres grandeurs physiques).
4
+
5
+ Première unité de mesure du système métrique initial, le mètre (du grec μέτρον / métron, « mesure »[1]) a d'abord été défini comme la 10 000 000e partie d'une moitié de méridien terrestre[a], puis comme la longueur d'un mètre étalon international, puis comme un multiple d'une certaine longueur d'onde et enfin, depuis 1983, comme « la longueur du trajet parcouru par la lumière dans le vide pendant une durée d'un 299 792 458e de seconde »[2].
6
+
7
+ « Nous fixons l'unité de mesure à la dix-millionième partie du quart du méridien et nous la nommons mètre ».
8
+ Le 11 juillet 1792, dans leur rapport à l'Académie des Sciences sur la nomenclature des mesures linéaires et superficielles[3], Borda, Lagrange, Condorcet et Laplace, définissent pour la première fois ce qui deviendra près d'un siècle plus tard l'unité de mesure internationale de référence des longueurs.
9
+
10
+ Le mot « mètre » était déjà utilisé dans la langue française depuis plus d'un siècle dans des mots composés comme thermomètre (1624, Leurechon[4]) ou baromètre (1666)[5].
11
+
12
+ Le 26 mars 1791, l'Assemblée Nationale, sur la demande de Talleyrand et au vu du rapport de l'Académie des sciences[6], avait voté l'exécution de la mesure d'un arc de méridien de Dunkerque à Barcelone pour donner une base objective à la nouvelle unité de mesure.
13
+
14
+ Les opérations de mesure du méridien entamées en 1792 par Delambre et Méchain n'étant pas encore achevées, en 1793, un premier mètre provisoire doit être adopté. Fondé sur les calculs du méridien par Nicolas-Louis de Lacaille en 1758 et d'une longueur de 3 pieds 11 lignes 44 centièmes, soit 443,44 lignes de la Toise de Paris[7], ce mètre provisoire est proposé en janvier 1793 par Borda, Lagrange, Condorcet et Laplace[8] et adopté par décret le 1er août 1793 par la Convention[9].
15
+
16
+ Avec le décret du 18 Germinal an III (7 avril 1795)[10], la Convention institue le système métrique décimal et poursuit les mesures du méridien terrestre qui avaient été interrompues fin 1793 par le Comité de Salut public.
17
+
18
+ Le 4 messidor an 7 (22 juin 1799), un mètre-étalon en platine[11] conforme aux nouveaux calculs du méridien est déposé aux Archives de l'Empire et un autre à l'Observatoire Impérial.
19
+
20
+ La loi du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799)[12] édictée au début du Consulat, institue le mètre définitif.
21
+ Le mètre provisoire fixé dans les lois du 1er août 1793 et du 18 germinal an III est révoqué. Il est remplacé par le mètre définitif, dont la longueur fixée par les mesures du méridien par Delambre et Méchain est de 3 pieds 11 lignes 296 millièmes[13].
22
+
23
+ La République helvétique adopte le système métrique en 1803, peu avant son effondrement. Le 2 avril 1807, Ferdinand Rudolph Hassler soumet sa candidature à la réalisation du relevé côtier des États-Unis, où il avait amené une copie du mètre des Archives en 1805[14],[15],[16],[17].
24
+
25
+ Les Pays-Bas adoptent le mètre à partir de 1816, premier pays à établir durablement le système métrique, suivi par la Grèce en 1836[14].
26
+
27
+ En 1832, Carl Friedrich Gauss qui effectue des travaux sur le champ magnétique terrestre propose d'ajouter la seconde aux unités fondamentales que sont le mètre et le kilogramme sous la forme du système CGS (centimètre, gramme, seconde)[18],[19].
28
+
29
+ La loi du 4 juillet 1837[20] interdit en France à partir de 1840 tous poids et mesures autres que ceux établis par les lois du 18 germinal an III (7 avril 1795) et du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799) constitutives du système métrique décimal.
30
+
31
+ Le 28 juillet 1866, le Congrès des États-Unis autorise l'utilisation du système métrique sur tout le territoire des États-Unis[21],[22].
32
+
33
+ En 1889, la première Conférence générale des poids et mesures (CGPM) redéfinit le mètre comme étant la distance entre deux points sur une barre d'un alliage de 90% de platine et 10% d'iridium. Le mètre étalon est une barre en "X" de 20 x 20 mm de côté et 102 cm de long. Les graduations donnent la longueur du mètre avec une précision de 10 puissance -7, soit un degré de précision trois fois plus grand que celui du mètre des archives de 1799[23].
34
+ Cette barre étalon est conservée au BIPM à Saint-Cloud en France. Trente copies numérotées sont fabriquées et envoyées aux différents pays membres. Cela implique la mise au point d'un appareillage spécial permettant la comparaison des nouveaux étalons entre eux et avec le Mètre des Archives et la définition d'une échelle de température reproductible. Ces travaux donneront lieu à l'invention de l'invar qui vaudra à Charles-Édouard Guillaume, directeur du Bureau international des poids et mesures le prix Nobel de physique en 1920[24].
35
+
36
+ En 1960, la 11e Conférence générale des poids et mesures (CGPM)[25] abroge la définition du mètre en vigueur depuis 1889, fondée sur le prototype international en platine iridié. Elle définit le mètre, unité de longueur du Système international (SI), comme égal à 1 650 763,73 longueurs d'onde dans le vide de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux 2p10 et 5d5 de l'atome de krypton 86.
37
+
38
+ En 1983, la définition du mètre fondée sur l'atome de krypton 86 en vigueur depuis 1960 est abrogée. Le mètre, unité de longueur du SI, est défini par la 17e CGPM[26] comme étant la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/299 792 458 de seconde.
39
+
40
+ A compter du 20 mai 2019, la définition du mètre adoptée à la 26e réunion de la CGPM[27] de novembre 2018 est :
41
+ « Le mètre, symbole m, est l'unité de longueur du SI. Il est défini en prenant la valeur numérique fixée de la vitesse de la lumière dans le vide, c, égale à 299 792 458 lorsqu'elle est exprimée en m s–1, la seconde étant définie en fonction de ΔνCs ».
42
+ Dans cette définition, ΔνCs est la fréquence de la transition hyperfine de l’état fondamental de l’atome de césium 133 non perturbé égale à 9 192 631 770 Hz .
43
+
44
+ Le 8 mai 1790, l'Assemblée nationale constituante se prononce pour la création d'un système de mesure stable, uniforme et simple. Le 19 mai 1790, Condorcet met sur pied une commission, comprenant, outre lui-même, Jean-Charles de Borda, Coulomb, Joseph Louis de Lagrange, Laplace, Lavoisier et Tillet. La commission étudie trois possibilités de mesure :
45
+
46
+ Elle rend son rapport en octobre 1790. La mesure au pendule est abandonnée d'une part à cause des variations de la gravitation terrestre, d'autre part à cause de l'interférence du facteur temps dans la détermination de l’unité de longueur avec le pendule.
47
+
48
+ Le 16 février 1791, sur la proposition de Borda - l'inventeur du pendule et du « cercle répétiteur » qui portent son nom - une commission chargée de fixer la base de l'unité des mesures est constituée. La commission est composée de Borda, Condorcet, Laplace, Lagrange et Monge. Des appareils de mesure géodésique précis et fiables sont nécessaires comme la règle pour les longueurs et le cercle répétiteur pour les angles, avec une précision d'une seconde d'arc, dont Borda est l'inventeur avec Etienne Lenoir.
49
+
50
+ La mesure du cercle équatorial n'est pas retenue. C'est la grandeur du quart du méridien terrestre qui servira de base au nouveau système de mesure. Le rapport final sur le choix d’une unité de mesure présenté le 19 mars 1791 par Condorcet à l’Académie propose que l’unité de longueur, baptisée « mètre », soit égale à la dix millionième partie du quart du méridien terrestre. Il propose que l’on ne mesure pas le quart de méridien tout entier, mais seulement, sur le 45° parallèle et au niveau de la mer, l'arc de neuf degrés et demi qui sépare Dunkerque de Barcelone.
51
+
52
+ Alors que Galilée affirmait l'isochronisme des pendules, Huygens[28] trouve que la période du pendule dépend de l’amplitude de son mouvement pour les grandes oscillations. S'inspirant des recherches de Christopher Wren sur le cycloïde, il munit ses pendules d'arc cycloïdaux qui garantissent l'isochronisme des vibrations en rendant la période indépendante de l’amplitude[29]. Huygens détermine la longueur du pendule qui bat la seconde à 3 pieds, 3 pouces et 3/10 d’un pouce d’Angleterre.
53
+ En 1659, Huygens introduit un paramètre supplémentaire dans le calcul de la période d'un pendule, la pesanteur, dont le pendule devient aussi un instrument de mesure[30].
54
+
55
+ En 1668, le philosophe anglais John Wilkins propose une mesure universelle à unités décimales fondée sur une corrélation entre la longitude et une mesure du temps d'une seconde au pendule. Sa longueur fondamentale était de 38 pouces de Prusse soit de 993,7 mm (1 pouce de Prusse étant égal à 26,15 mm)[31].
56
+
57
+ En 1670 Gabriel Mouton propose un système de mesure décimal utilisant comme unité de mesure une fraction de la circonférence terrestre plutôt que la longueur d'un pendule ou les mesures du corps humain. Sa « virgula geometrica » avait comme longueur la six-cent-millième partie d'un degré d'un arc de méridien (environ 0,18m). Son multiple, la « virga » avait environ la taille de la toise (1,80m)[32].
58
+
59
+ En 1670, Jean Picard fait des mesures identiques de 440 lignes 1/2 d'un pendule battant la seconde à l’île de Heune, Lyon, Bayonne et Sète. En 1671, dans son livre Mesure de la terre, il propose d'abandonner les étalons de mesure matériels comme la toise pour se référer à un original invariable et universel issu de la nature et prouvé par calcul. Il préconise une unité de longueur universelle, le « Rayon astronomique », à savoir la longueur d'un pendule à secondes[33].
60
+
61
+ Mais en 1672, Jean Richer observe à Cayenne, soit à 4 à 5 degrés de l'équateur, qu'un pendule qui bat les secondes y est plus court qu'à Paris d'une ligne et un quart. L'observation est reprise pas Huygens pour qui, si la pesanteur varie en fonction de la latitude, l'étalon de longueur défini par Picard ne peut pas être universel.
62
+
63
+ En 1675, le savant italien Tito Livio Burattini publie Misura Universale, ouvrage dans lequel il renomme la mesure universelle de Wilkins en mètre universel « metro cattolico » et la redéfinit comme étant la longueur d'un pendule qui oscille avec une demi-période d'une seconde, soit environ 993,9 mm actuels.
64
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65
+ En 1735 M. de Mairan trouve à 1/90 près, la même mesure que Picard, soit 440 lignes 17/30[34].
66
+ En 1747, La Condamine présente à l'Académie des Sciences un Nouveau projet d'une mesure invariable propre à servir de mesure commune à toutes les nations. Constatant que la longueur de la demi-toise est presque la même, à sept lignes près, que celle du pendule qui bat la seconde à l'équateur, il propose d'adopter la longueur du pendule comme demi-toise, le changement étant à peine sensible dans l'usage ordinaire selon lui [35].
67
+
68
+ En 1780, le mathématicien Alexis-Jean-Pierre Paucton publie une Métrologie ou Traité des mesures, poids et monnaies. Au sein d'un système décimal, il détermine une unité de mesure comme 400 000 ème partie d'un degré de méridien et la baptise « métrétes linéaire » en adaptant à la mesure des longueurs le nom d'une unité de mesure grecque et romaine des volumes de liquides[36].
69
+
70
+ L'étude de la Terre précède la physique et contribuera à l'élaboration de ses méthodes. Celle-ci n'est alors qu'une philosophie naturelle dont l'objet est l'observation de phénomènes comme le champ magnétique terrestre, la foudre et la pesanteur[37]. De plus, la détermination de la figure de la Terre constitue à son origine un problème de la plus haute importance en astronomie, dans la mesure où le diamètre de la Terre est l'unité à laquelle toutes les distances célestes doivent être référées[38].
71
+
72
+ En 1667 sous Louis XIV, l’Académie des Sciences conçoit l’idée d’un méridien de départ des longitudes qui passerait au centre des bâtiments du futur observatoire. L'Observatoire royal est situé en dehors de Paris pour faciliter les observations astronomiques. Les académiciens fixent son orientation nord–sud et établissent son axe de symétrie par observation du passage du Soleil pour devenir le méridien de référence pour la France.
73
+ Pour mesurer une partie du méridien, la méthode utilisée depuis la Renaissance, est celle de la triangulation. Au lieu de mesurer des milliers de kilomètres, on mesure les angles d’une suite de triangles adjacents. La longueur d’un seul côté d’un seul triangle, que les arpenteurs appellent "base", permet de connaître toutes les longueurs de tous les triangles. Des opérations géométriques permettent ensuite de déterminer la longueur du méridien[39].
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+
75
+ En 1669, Jean Picard mesure le premier le rayon terrestre par triangulation. L’arc de méridien de 1°, 11’ et 57”, choisi entre Sourdon et Malvoisine, mesure 68,430 toises de Paris soit 135Km. Rapportée à un degré, cette mesure permet d’établir la longueur d’un méridien par l’abbé Picard pour qui «cette mesure, prise 360 fois donnerait la circonférence entière d’un méridien terrestre».
76
+ Dans son mémoire du 8 février 1681 à Colbert sur la cartographie de la France, Picard propose une mesure sur toute la France de la méridienne de l'Observatoire. Cette mesure devait servir à la fois à mesurer plus exactement la circonférence de la terre qu'à établir une plus juste de la France[40]. Au lieu de cartographier les provinces et assembler ensuite les différentes cartes, Picard propose un châssis général de triangulation de la France qu'on remplirait ensuite avec des cartes plus détaillées. Pour construire ce châssis, Picard propose de reprendre la voie du méridien qu'il avait commencé à mesurer et de mesurer l'axe Dunkerque-Perpignan passant par Paris.
77
+ Picard meurt l'année suivante, fin 1682.
78
+
79
+ Jean-Dominique Cassini reprend le projet en 1683 et se lance dans les mesures de la méridienne entre Dunkerque et Collioure. Mais Colbert meurt en septembre 1683 et Louvois, qui lui succède, arrête les travaux de mesure de Cassini. Il meurt à son tour en 1691. Cassini reprend ses travaux en 1700-1701 sans pouvoir les achever.
80
+ Son fils Jacques Cassini (Cassini II), effectuera cette mesure entre 1713 et 1718. La mesure de l'arc porte sur une distance cinq fois plus longue que celle effectuée par l’abbé Picard, elle est plus précise et sera provisoirement retenue en 1795 par la Convention pour la définition du mètre, la dix millionième partie du quart du méridien terrestre.
81
+
82
+ Dans ses Principia de 1687, Newton affirme que la Terre est aplatie aux pôles de 1/230. En 1690, à cause de sa conception différente de la gravité, Huygens trouve un aplatissement de 1/578 seulement, plus faible que celui de Newton[41].
83
+ Pour vérifier ces théories, l'Académie des Sciences de Paris envoie, sur ordre du roi, deux expéditions géodésiques, l'une au Pérou en 1735-1744 avec La Condamine, Bouguer, Godin et Jussieu[42], et l'autre en Laponie en 1736-1737 avec Maupertuis, Celsius, et Clairaut. La mesure de longueurs d'arcs de méridien à des latitudes différentes doit permettre de déterminer la forme de la Terre. Les mesures de Maupertuis donnent un aplatissement de 1/178, proche de la valeur donnée par Newton et validant, un demi-siècle après la loi de la gravitation, le système newtonien de l'attraction universelle[43].
84
+
85
+ En 1739, César-François Cassini de Thury (Cassini III) effectue une nouvelle mesure du méridien de Paris[44] permettant la mise à jour des cartes de France et d'Europe. En 1784, il établit par triangulation, une carte précise de la France[45].
86
+
87
+ Dans son célèbre ouvrage Théorie de la Figure de la Terre, Tirée des Principes de l'Hydrostatique publié en 1743, Alexis Claude Clairaut (1713–1765) fait une synthèse des rapports existant entre la pesanteur et la forme de la Terre. Clairaut y expose son théorème qui établit une relation entre la pesanteur mesurée à différentes latitudes et l'aplatissement de la Terre considérée comme un sphéroïde composé de couches concentriques de densités variables[46],[47]. Vers la fin du XVIIIe siècle, les géodésiens cherchent à concilier les valeurs de l'aplatissement tirées des mesures d'arcs méridiens avec celui que donne le sphéroïde de Clairaut tiré de la mesure de la pesanteur[48]. En 1789, Pierre-Simon de Laplace obtient par un calcul prenant en compte les mesures d'arcs méridiens connues à l'époque un aplatissement de 1/279. La gravimétrie lui donne un aplatissement de 1/359. Adrien-Marie Legendre quant à lui trouve à la même époque un aplatissement de 1/305. La Commission des Poids et Mesures adoptera en 1799 un aplatissement de 1/334 en combinant l'arc du Pérou et les données de la méridienne de Delambre et Méchain[48].
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+ Le 26 mars 1791, un projet de décret inspiré par Lagrange, Borda, Laplace, Monge et Gondorcet est proposé par Talleyrand. Celui-ci prévoit la mesure d'un arc de méridien de Dunkerque à Barcelone. Six commissaires doivent être nommés à l'Académie des Science pour mener à bien le projet. L'Assemblée adopte ce principe de la grandeur du quart du méridien terrestre comme base du nouveau système de mesures qui sera décimal. Elle mandate la mesure d'un arc de méridien depuis Dunkerque jusqu'à Barcelone.
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91
+ En mai 1792 commence la fabrication des cercles répétiteurs de Borda et Lenoir. À la fin du mois de juin 1792, les deux commissaires Jean-Baptiste Joseph Delambre et Pierre Méchain et leurs opérateurs commencent la mesure du méridien. Elle est divisée en deux zones avec une jonction à Rodez : la partie Nord, de Dunkerque à Rodez était mesurée par Delambre et la partie sud, en remontant de Barcelone à Rodez, par Méchain. Pour les mesures de longueurs des bases des triangles, Delambre et Méchain utilisent les règles de Borda mises au point par Etienne Lenoir. En laiton et en platine, elles sont ajustées sur une toise et mesurent 12 pieds (environ 4m). Pour mesurer les angles, c'est le cercle répétiteur mis au point par Borda et Étienne Lenoir en 1784 qui est utilisé. On mesure la longueur d’un côté du triangle reposant sur un terrain plat, puis on établit par visées les mesures des angles du triangle pour obtenir par des calculs trigonométriques la longueur de tous les côtés du triangle et par projection la distance réelle. La détermination des positions (longitude et latitude) des extrémités du segment de méridien est faite par une mesure astronomique[49].
92
+ Le 25 novembre 1792, un rapport de l'Académie des sciences à la Convention Nationale donne l'état des travaux en cours[50].
93
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94
+ À cause des conditions politiques, le travail de mesure du méridien sera retardé et exécuté en deux temps de 1792 à 1793 et de 1795 à 1798. En août 1793, le Comité de Salut Public souhaitant en effet « donner le plus tôt possible l'usage des nouvelles mesures à tous les citoyens en profitant de l'impulsion révolutionnaire », la Convention nationale avait émis un décret instaurant un mètre fondé sur les anciens résultats des mesures de La Condamine en 1735 au Pérou, Maupertuis en 1736 en Laponie et Cassini en 1740 de Dunkerque à Perpignan.
95
+
96
+ Les opérations de mesure du méridien de Delambre et Méchain sont suspendues fin 1793 par le Comité de Salut public. Celui-ci ne voulant donner de fonctions qu'à des hommes « dignes de confiance par leurs vertus républicaines et leur haine du roi », le 23 décembre 1793 (3 nivose an 2), Borda, Lavoisier, Laplace et Delambre sont exclus de la Commission des poids et mesures[51].
97
+ Condorcet, secrétaire de l'Académie Royale des sciences et instigateur du nouveau système de mesure, est arrêté et meurt en prison le 29 mars 1794. Lavoisier est guillotiné le 8 mai 1794.
98
+ Mais, à la faveur de la loi du 18 germinal an III (7 avril 1795) portée par Prieur de la Côte d'Or, Delambre et Méchain seront à nouveau nommés commissaires chargés des mesures de la méridienne et les travaux pourront reprendre et s'achèveront en 1798[52].
99
+
100
+ Le résultat des mesures de Delambre et Méchain est précis : 551 584,7 toises, avec une erreur remarquable de seulement 8 millionièmes. La longueur du quart de méridien calculée est alors égal à 5 130 740 toises et le mètre égal à 443,295936 lignes.
101
+ La commission spéciale pour le quart du méridien et la longueur du mètre rédige son rapport le 6 floréal an 7 (25 avril 1799)[53].
102
+ Le 4 messidor, l'Institut présente au corps législatif les étalons du mètre et du kilogramme en platine qui sont déposés aux Archives en exécution de l'article II de la loi du 18 germinal an 3 (7 avril 1795).
103
+
104
+ Avec la loi du 19 frimaire an 8 (10 décembre 1799) édictée sous le Consulat, la longueur du mètre provisoire ordonnée dans les lois du 1er août 1793 et du 18 germinal an III (3 pieds 11 lignes 44 centièmes) est remplacée par la longueur définitive fixée par les mesures du méridien par Delambre et Méchain. Elle est désormais de 3 pieds 11 lignes 296 millièmes.
105
+ Le mètre en platine déposé le 4 Messidor précédent au Corps législatif par l’Institut national des Sciences et des Arts est confirmé et devient l'étalon de mesure définitif des mesures de longueur dans toute la République.
106
+
107
+ Le début du XIXe siècle est marqué par l'internationalisation de la géodésie[48]. L'unité de longueur dans laquelle sont mesurées toutes les distances du relevé côtier des États-Unis est le mètre français, dont une copie authentique est conservée dans les archives du Coast Survey Office. Il est la propriété de la Société philosophique américaine, à qui il a été offert par Ferdinand Rudolph Hassler, qui l'avait reçu de Johann Georg Tralles, délégué de la République helvétique au comité international chargé d'établir l'étalon du mètre par comparaison avec la toise, l'unité de longueur utilisée pour la mesure des arcs méridiens en France et au Pérou. Il possède toute l'authenticité de tout mètre d'origine existant, portant non seulement le cachet du Comité mais aussi la marque originale par laquelle il se démarquait des autres étalons lors de l'opération de normalisation. Il est désigné comme le Mètre des Archives[54],[55],[15].
108
+
109
+ Entre 1853 et 1855, le Gouvernement espagnol fait réaliser à Paris par Jean Brunner, un fabricant d'instruments de précision d'origine suisse, une règle géodésique calibrée sur le mètre pour la carte d'Espagne. La traçabilité métrologique entre la toise et le mètre est assurée par la comparaison de la règle géodésique espagnole avec la règle numéro 1 de Borda qui sert de module de comparaison avec les autres étalons géodésiques (voir plus haut la section : les mesures de Delambre et Méchain)[56],[57],[58],[18]. Des copies de la règle espagnole sont effectuées pour la France et l'Allemagne. Ces étalons géodésiques seront employés pour les opérations les plus importantes de la géodésie européenne[59]. En effet, Louis Puissant avait déclaré le 2 mai 1836 devant l'Académie des sciences que Delambre et Méchain avaient commis une erreur dans la mesure de la méridienne de France[60]. C'est pourquoi de 1861 à 1866, Antoine Yvon Villarceau vérifie les opérations géodésiques en huit points de la méridienne. Quelques-unes des erreurs dont étaient entachées les opérations de Delambre et Méchain sont alors corrigées. Entre 1870 et 1894, François Perrier, puis Jean-Antonin-Léon Bassot procèdent à la mesure de la nouvelle méridienne de France[61].
110
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+ Friedrich Wilhelm Bessel est à l'origine des investigations effectuées au XIXe siècle sur la figure de la Terre au moyen de la détermination de l'intensité de la pesanteur par le pendule et de l'utilisation du théorème de Clairaut. Les études qu'il conduit de 1825 à 1828 et sa détermination de la longueur du pendule simple battant la seconde à Berlin sept ans plus tard marquent le début d'une nouvelle ère de la géodésie[62]. En effet, le pendule réversible tel qu'il est utilisé par les géodésiens à la fin du XIXe siècle est en grande partie dû aux travaux de Bessel, car ni Johann Gottlieb Friedrich von Bohnenberger, son inventeur, ni Kater qui l'utilise dès 1818 ne lui apportent les perfectionnements qui résulteront des précieuses indications de Bessel, et qui le convertiront en l'un des plus admirables instruments qu'il sera donné aux scientifiques du XIXe siècle d'employer[62]. De plus, la coordination de l'observation des phénomènes géophysiques dans différents points du globe revêt une importance primordiale et est à l'origine de la création des premières associations scientifiques internationales. Carl Friedrich Gauss, Alexander von Humbolt et Wilhelm Eduard Weber créent le Magnetischer Verein en 1836. La création de cette association est suivie par la fondation de l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe centrale en 1863 à l'initiative du général Johann Jacob Baeyer[37]. Le pendule réversible construit par les frères Repsold est utilisé en Suisse dès 1865 par Émile Plantamour pour la mesure de la pesanteur dans six stations du réseau géodésique helvétique. Suivant l'exemple donné par ce pays et sous le patronage de l'Association géodésique internationale, l'Autriche, la Bavière, la Prusse, la Russie et la Saxe entreprennent des déterminations de la pesanteur sur leurs territoires respectifs[62].
112
+
113
+ Le Prototype international du mètre constituera la base du nouveau système international d'unités, mais il n'aura plus aucune relation avec les dimensions de la Terre que les géodésiens s'efforcent de déterminer au XIXe siècle. Il ne sera plus que la représentation matérielle de l'unité du système. Si la métrologie de précision a profité des progrès de la géodésie, celle-ci ne peut continuer à prospérer sans le concours de la métrologie. En effet, toutes les mesures d'arcs terrestres et toutes les déterminations de la pesanteur par le pendule doivent impérativement être exprimées dans une unité commune. La métrologie se doit donc de créer une unité adoptée et respectée par toutes les nations de façon à pouvoir comparer avec la plus grande précision toutes les règles ainsi que tous les battants des pendules employés par les géodésiens. Ceci de manière à pouvoir combiner les travaux effectués dans les différentes nations afin de mesurer la Terre[62].
114
+
115
+ Au XIXe siècle, les unités de longueurs sont définies par des étalons métalliques. En conséquence la question de l'expansion du volume d'un corps sous l'effet de son réchauffement est fondamentale. En effet, les erreurs de température sont proportionnelles à la dilatation thermique de l'étalon. Ainsi, les efforts constamment renouvelés des métrologues pour protéger leurs instruments de mesure contre l'influence perturbatrice de la température révèlent clairement l'importance qu'ils attachent aux erreurs induites par les changements de température. Ce problème a constamment dominé toutes les idées concernant la mesure des bases géodésiques. Les géodésiens sont occupés par la préoccupation constante de déterminer avec précision la température des étalons de longueur utilisés sur le terrain. La détermination de cette variable, dont dépend la longueur des instruments de mesure, a de tout temps été considérée comme si complexe et si importante qu'on pourrait presque dire que l'histoire des étalons géodésiques correspond à celle des précautions prises pour éviter les erreurs de température[63],[59].
116
+
117
+ En 1866, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero offre à la Commission permanente de l'Association géodésique réunie à Neuchâtel deux de ses ouvrages traduits en français par Aimé Laussedat. Il s'agit des rapports des comparaisons de deux règles géodésiques construites pour l'Espagne et l'Egypte, calibrées sur le mètre, entre elles et avec la règle N° 1 de la double-toise de Borda qui sert de module de comparaison avec les autres étalons géodésiques et est alors la référence pour la mesure de toutes les bases géodésiques en France. À la suite de l'adhésion de l'Espagne et du Portugal, l'Association géodésique deviendra l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe. Le général Johann Jacob Baeyer, Adolphe Hirsch et Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero étant tombés d'accord, ils décident, pour rendre comparables toutes les unités, de proposer à l'Association de choisir le mètre pour unité géodésique, de créer un Mètre prototype international différant aussi peu que possible du Mètre des Archives, de doter tous les pays d'étalons identiques et de déterminer de la manière la plus exacte les équations de tous les étalons employés en géodésie, par rapport à ce prototype ; enfin, pour réaliser ces résolutions de principe, de prier les gouvernements de réunir à Paris une Commission internationale du Mètre[64],[58],[65],[18],[66],[67],[68],[69].
118
+
119
+ L'année suivante la seconde Conférence générale de l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe réunie à Berlin recommande de construire un nouveau mètre prototype européen et de créer une commission internationale. Napoléon III crée par décret en 1869 une Commission internationale du mètre qui deviendra la Conférence générale des poids et mesure (CGPM) et lance des invitations aux pays étrangers. Vingt-six pays répondent favorablement. Cette Commission sera en effet convoquée en 1870 ; mais, forcée par la guerre franco-allemande de suspendre ses séances, elle ne pourra les reprendre utilement qu'en 1872[70],[71],[18],[69].
120
+
121
+ Lors de la séance du 12 octobre 1872, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero est élu président du Comité permanent de la Commission internationale du mètre qui deviendra le Comité international des poids et mesures (CIPM)[72],[18]. La présidence du géodésien espagnol sera confirmée lors de la première séance du Comité international des poids et mesures, le 19 avril 1875[73]. Trois autres membres du Comité, Wilhelm Foerster, Heinrich von Wild et Adolphe Hirsch comptent également au nombre des principaux architectes de la Convention du Mètre[18],[69],[74],[75],[76],[77].
122
+
123
+ Le 20 mai 1875, dix-sept états signent à Paris la Convention du Mètre[78] dans le but d'établir une autorité mondiale dans le domaine de la métrologie.
124
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+ Dans ce but, trois structures sont créées. La Convention délègue ainsi à la Conférence générale des poids et mesures (CGPM), au Comité international des poids et mesures (CIPM) et au Bureau international des poids et mesures (BIPM) l'autorité pour agir dans le domaine de la métrologie, en assurant une harmonisation des définitions des différentes unités des grandeurs physiques. Ces travaux mènent à la création en 1960 du Système international d’unités (SI)[19].
126
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127
+ La Convention est modifiée en 1921. En 2016, elle regroupait 58 États membres et 41 États associés à la conférence générale, comprenant la majorité des pays industrialisés.
128
+
129
+ Le Comité international des poids et mesures (CIPM) est composé de dix-huit personnes, chacune issue d'un État membre différent de la Convention. Sa fonction est de promouvoir l'usage d'unités de mesures uniformes et de soumettre des projets de résolution allant en ce sens à la CGPM. Pour ce faire, elle s'appuie sur les travaux de comités consultatifs.
130
+
131
+ La Conférence générale des poids et mesures (CGPM) est formée de délégués des États membres de la convention et se réunit tous les quatre ans en moyenne pour réviser les définitions des unités de base du Système international d’unités (SI) dont le mètre[79].
132
+
133
+ Le Bureau international des poids et mesures (BIPM), basé à Sèvres non loin de Paris, a pour charge, sous la surveillance du CIPM, la conservation des prototypes internationaux des étalons de mesure, ainsi que la comparaison et l'étalonnage de ceux-ci avec les prototypes nationaux. En effet, lors de la création du BIPM, la comparaison des étalons de platine iridié entre eux et avec le Mètre des Archives implique le développement d'instruments de mesure spéciaux et la définition d'une échelle de température reproductible. Confronté aux conflits provoqués par les difficultés liées à la fabrication des étalons, le président du CIPM, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero intervient auprès de l'Académie des sciences pour éviter qu'elles n'empêchent la création en France d'un organisme international doté des moyens scientifiques nécessaires pour redéfinir les unités du système métrique en fonction du progrès des sciences[80],[81].
134
+
135
+ Il existe une relation entre l'unité de mesure (mètre), l'unité de masse (kilogramme), les unités de surface (mètre carré) et les unités de volume (mètre cube et litre, souvent utilisés pour désigner des volumes ou des quantités de liquides) :
136
+
137
+ Dans certains métiers (archives, terrassement, de construction, etc.), on parle de « mètre linéaire (noté : « ml »). Il s'agit d'un pléonasme, puisque le mètre désigne précisément une longueur de ligne et que la norme NF X 02-003[82] précise qu'on ne doit pas affecter les noms d'unités de qualificatifs qui devraient se rapporter à la grandeur correspondante. Par ailleurs, le symbole mℓ ou mL correspond dans le SI à millilitre, ce qui n'a rien à voir avec une longueur et est une source de confusion. Toutefois, dans ces métiers, l'adjectif « linéaire » est ajouté pour signifier « en ligne droite » ou « horizontalement ».
138
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+ On emploie usuellement pour les gaz le normo mètre cube, anciennement noté « mètre cube normal », qui correspond au volume mesuré en mètres cubes dans des conditions normales de température et de pression. Cette unité n'est pas reconnue par le BIPM. Sa définition varie selon les pays et selon les professions qui l'utilisent.
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+ En fait, et de façon générale, « le symbole de l’unité ne doit pas être utilisé pour fournir des informations spécifiques sur la grandeur en question et il ne doit jamais être la seule source d’information sur la grandeur. Les unités ne doivent jamais servir à fournir des informations complémentaires sur la nature de la grandeur ; ce type d’information doit être attaché au symbole de la grandeur et non à celui de l’unité[83]. » (ici le volume). On doit donc dire « volume mesuré en mètres cubes dans les conditions normales de température et de pression », abrégé en « volume normal en mètres cubes ». Tout comme : Ueff = 500 V et non U = 500 Veff (« tension efficace exprimée en volts » et non « volts efficaces »).
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+ Le mètre correspond à :
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+ De fait, au-delà du milliard de kilomètres on utilise rarement l'unité standard : on lui préfère l'unité astronomique (ua), d'où est déduite l'unité dérivée, le parsec : ceci était nécessaire pour ne pas dénaturer les mesures précises de distance de parallaxe par une réévaluation de l'ua, liée à la valeur de la constante gravitationnelle (G). Cette situation peu œcuménique a été levée par les mesures directes par écho radar sur les planètes.
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+ Un million (1 000 000) (106) est l'entier naturel qui suit neuf cent quatre-vingt dix-neuf mille neuf cent quatre-vingt dix-neuf (999 999) et qui précède un million un (1 000 001). Il vaut un millier de milliers. Mille millions est égal à un milliard (109).
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+ Abréviations : M[1],[2] ou Mio[3].
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+ Dans le Système international d'unités, million est noté par le préfixe M (méga).
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+ En France le million (106) peut s'écrire 1 000 000 mais pas 1.000.000 alors que cette transcription était courante jusqu'au milieu du XXe siècle. En Suisse, on peut aussi écrire 1'000'000. Certains pays avec usage britannique écrivent 1,000,000 mais l'Inde et le Pakistan écrivent 10,00,000 (les trois chiffres les plus à droite ensemble puis les autres chiffres par paire).
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+ Les quantités de l'ordre du million peuvent être exprimées à l'aide d'unités préfixées par « méga », symbole SI : M. Par exemple, 1 mégawatt = 1 MW = 1 000 000 W = 1 000 000 de watts = 1 million de watts.
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+ 1 000 000 (un million) est un entier naturel.
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+ Le million est quelquefois utilisé dans le langage parlé sous la forme d'une métaphore pour un très grand nombre, comme dans « jamais dans un million d'années » ou « il y a une chance sur un million », ou sous la forme d'une hyperbole comme dans « j'ai marché un million de kilomètres ».
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+ Par conséquent, un millionnaire est une personne riche, sans souci sur la quantité d'argent dont elle dispose. Par ce même procédé, un milliardaire désigne une personne richissime.
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+ Il Milione est le titre du récit du voyage de Marco Polo en Chine.
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+ Ce nom est supposé provenir d'un surnom de Polo après ses contes de richesses et de multitudes.
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+ Le mot « million » est commun dans les systèmes de numération en échelle courte et échelle longue (et aussi dans le système de numération proposé de Rowlett), à la différence de nombres plus grands, qui ont des noms différents dans les deux systèmes.
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+ Le nom est dérivé de l'italien, où milla était 1 000 et 1 000 000 devint millione, « un grand millier ».
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+
25
+ Le mot million (tout comme millier et milliard, et à la différence de cent ou vingt) est un substantif et ne fait pas réellement partie du nombre. La mise graphique au pluriel dépend donc du nombre qui le précède :
26
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27
+ Le rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques propose de nouvelles règles sur les traits d'union. On écrit les numéraux composés avec des traits d'union entre chaque élément (ex. : vingt-et-un-mille-trois-cent-deux). Mais million étant un substantif, il n'est pas concerné par cette rectification[4] et ne prendra donc de trait d'union ni avant, ni après[5] (ex. : cinq-cents millions six-cent-quatre-vingt-dix-sept-mille) .
28
+
29
+ Lorsqu'il s'applique à un nom, il est suivi de la préposition « de », y compris s'il est écrit en chiffres[6],[7], sauf si le nom est écrit sous sa forme symbolique :
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+ Cette règle ne s'applique pas lorsqu'il est suivi d'un déterminant numéral[8] : trois millions deux-cent-mille litres.
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+ Édition Console :
24
+ 1.0.16 (Nintendo Switch)
25
+ Patch 43 (Wii U)
26
+ CU57 (Xbox One)
27
+ TU74 (Xbox 360)
28
+ 1.83 (PlayStation 3)
29
+ 1.83 (PlayStation Vita)
30
+ 1.14.30 (PlayStation 4)
31
+
32
+ Édition Bedrock :
33
+ 0.9.5 (Samsung Galaxy Apps)
34
+ 0.16.2 (Windows Phone 8.1)
35
+ 1.1.5 (Apple TV)
36
+
37
+ Édition Pi :
38
+ 0.1.1 (Rasberry Pi)
39
+
40
+ Édition New Nintendo 3DS :
41
+ 1.9.19 (New Nintendo 3DS)
42
+
43
+ Minecraft est un jeu vidéo de type « bac à sable » (construction complètement libre) développé par le Suédois Markus Persson, alias Notch, puis par la société Mojang Studios. Il s'agit d'un univers composé de voxels et généré aléatoirement, qui intègre un système d'artisanat axé sur l'exploitation puis la transformation de ressources naturelles (minéralogiques, fossiles, animales et végétales).
44
+
45
+ La Minecon, un congrès en l'honneur de Minecraft, célèbre la sortie officielle du jeu le 18 novembre 2011[1]. Disponible en 95 langues, le jeu vidéo se vend en 8 ans à plus de 100 millions d'exemplaires sur toutes les plateformes, et est également décliné sous plusieurs formes physiques : papercraft (origami), produits dérivés (figurines, vêtements, peluches, etc.) et boîtes de jeu Lego.
46
+
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+ Minecraft est à l'origine développé pour être un jeu sur navigateur Web[2], puis sur Windows, Mac et Linux (à l'aide de Java[3]). Un portage sur téléphone mobile existe également, Minecraft Pocket Édition (abrégé Minecraft PE), sorti sur les smartphones Android, sur les terminaux iOS[4], les appareils Windows Phone[5] et Windows 10[6]. Une version pour Xbox 360 est sortie le 09 mai 2012, développée par 4 J Studios[7]. Une version PlayStation 3 développée par Mojang est disponible depuis le 18 décembre 2013[8]. La version PS4 est sortie le 4 septembre 2014 sur le PlayStation Store, la version Xbox One est publiée le lendemain[9] tandis que la version Wii U est disponible en téléchargement sur le Nintendo eShop depuis le 17 décembre 2015 et en version physique depuis le 30 juin 2016[10]. La version Nintendo Switch est sortie le 12 mai 2017 et la version New Nintendo 3DS le 14 septembre 2017[11].
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+
49
+ Le jeu plonge le joueur dans un monde créé dynamiquement, composé de blocs (des cubes) représentant différents matériaux comme de la terre, du sable, de la pierre, de l'eau , de la lave ou des minerais (comme du fer, de l'or, du charbon, etc.) formant diverses structures (arbres, cavernes, montagnes, temples) et des animaux ou monstres tels que des vaches , des moutons , des zombies et des squelettes . Le joueur peut modifier ce monde à volonté en y ajoutant ou supprimant des blocs et en tentant de survivre le plus longtemps possible lui permettant ainsi de bâtir des constructions avec une grande liberté, rappelant ainsi les jeux de création Lego[12].
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+
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+ Le joueur est représenté par un personnage, de forme humanoïde[13] sans sexe prédéfini[14], du nom du pseudonyme demandé lors de l'achat du jeu. Son apparence peut être personnalisée sur le site officiel, mais il a par défaut une apparence nommée Steve, possédant un jean bleu et une veste turquoise, ou une nommée Alex, d'un jean marron, une veste verte, et aux cheveux roux longs[15]. La vue par défaut du joueur est à la première personne, qu'il peut faire passer en deuxième personne et troisième personne dans les options[16]. Il possède une jauge de vie de vingt points de vie ainsi qu'une jauge de nourriture[17]. Si sa barre de vie atteint 0, le joueur ressuscite à son emplacement de départ sur la carte où à côté du dernier lit dans lequel il a dormi.
52
+
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+ Le joueur, par défaut droitier, peut utiliser ses deux mains, mais seule la main de préférence peut effectuer des actions telles que : combattre, casser ou poser des blocs. Il possède un inventaire de 27 cases, chacune pouvant contenir le plus souvent jusqu'à 64 objets d'un même type (un stack)[18], ainsi qu'une barre d'accès rapide de 9 cases (l'inventaire rapide), et une case pour la seconde main. Dans son inventaire, il peut aussi fabriquer des petits objets grâce à une grille de fabrication de 2 cases sur deux ou équiper une armure.
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+
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+ Bien que le jeu ne se termine jamais à proprement parler, il possède une fin : il s'agit d'un long dialogue entre deux Endermen qui s'affiche quand le joueur a tué l'Ender Dragon, un boss vivant dans le monde de l'End et qui est réservé aux joueurs chevronnés de par sa difficulté et du fait que l'End n'est accessible qu'après de nombreux prérequis. Après cette scène, le joueur réapparait à la surface et peut continuer à jouer. Il est également possible de « terminer » Minecraft en collectant tous les trophées ou en rassemblant un exemplaire de chaque matière ou chaque objet du jeu, par exemple, selon l'imagination et la patience du joueur.
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+
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+ Un des grands intérêts du jeu réside dans la création dynamique du monde : chaque carte est générée aléatoirement au fur et à mesure que le joueur avance[19], selon une graine de monde générée selon l'heure de l'ordinateur[20]. Cependant, les paysages sont cohérents et composés de plusieurs biomes (forêt, prairie, désert, jungle, toundra, taïga, marais, savane, etc.)[12]. Une carte donnée peut devenir très grande au fil de sa génération, étant quasiment infinie (elle mesure 60 millions de blocs par 60 millions de blocs, soit 8 fois la surface de la Terre). Il est possible de jouer seul dans une carte générée dynamiquement, ou en multijoueur sur un serveur existant ou créé pour l'occasion. Une carte est constituée de 256 couches : même s'il est possible d'aller au-dessus ou en dessous de ces limites, le joueur ne pourra pas poser de blocs[21]. Sous la dernière couche, il n'y a que du vide : tomber dedans fait chuter le joueur jusqu'à ce que mort s'ensuive.
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+
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+ Le monde principal est composé d'une surface, dépendante de chaque biome, et de souterrains, plus ou moins remplis de pierre, où se génèrent aléatoirement des minerais, des grottes ou des cavernes[22]. Des structures comme des donjons apparaissent également aléatoirement sur la carte, à la surface ou dans les souterrains.
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+
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+ Un monde est aussi composé de deux autres dimensions, le Tréfonds (ou Enfer ou Nether) et le Néant (ou Limbes ou End ou Ender). Le Tréfonds est une dimension fermée ressemblant à un enfer, sans nuit ni jour, accessible par un portail que le joueur doit créer. Il est composé essentiellement de lave et peuplé de monstres uniques comme les cochons-zombies ou les ghasts (fantâmes), et est utilisable par les joueurs pour traverser de longues distances sur le monde principal, du fait du rapport 1/8e des distances parcourues dans cette dimension[23]. Le Néant est quant à lui une autre dimension, apparue lors de la sortie officielle du jeu[24], consistant en une île volante, entourée de vide, où se trouvent des endermen et l'Ender Dragon, à tuer pour débloquer la supposée fin du jeu.
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+ Le monde contient environ 300 différents types de blocs, la plupart représentant des matériaux de construction ou des éléments de décor. Un bloc fait en général un mètre de côté, et par conséquent 1 m3 de volume. Les blocs peuvent être solides ou non-solides (air, torches, etc.), transparents (verre, glace, etc.) ou opaques, fluides (eau, lave), et nécessitent souvent un outil particulier pour être récupérés (pioche en bois ou plus pour la pierre, mais pioche en diamant pour l'obsidienne...)[25]. La gravité n'affecte pas la quasi-majorité des blocs, hormis les fluides et certaines matières (sable, gravier, etc.).
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+ De nombreuses créatures peuplent le monde du jeu. Le joueur peut interagir avec elles pour se défendre ou s'approvisionner en ressources. Il en existe quatre types : les créatures passives qui n'attaquent jamais le joueur (vaches, cochons, poules, etc.)[26], les monstres neutres qui n'attaquent pas à moins qu'on ne les provoque (les cochons-zombies, les loups, les Endermen, etc.), les monstres agressifs qui attaquent le joueur à vue (zombies, Creepers, squelettes, etc.) et les créatures amicales et invoquées comme les golems de fer ou les bonshommes de neige qui accompagnent et aident le joueur. Certains animaux peuvent être apprivoisés grâce à divers objets, tels que l'os pour le loup, le poisson cru pour l'ocelot ou le blé pour le cheval, ce qui leur permet également de se reproduire[27]. Les créatures agressives ainsi que certaines neutres n'apparaissent que dans des zones de faible luminosité (hors difficulté paisible) : grottes, cavernes, ou la nuit[28].
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+ Certaines créatures sont devenues emblématiques : les Endermen, de grandes créatures noires pouvant se téléporter, qui n'attaquent que si le joueur les provoque en les regardant dans les yeux ou en les frappant[29], ou encore les Creepers, véritables symboles du jeu[30], qui explosent et détruisent plusieurs blocs quand ils sont suffisamment près du joueur. Le joueur pourra trouver d'autres monstres en explorant diverses biomes comme des sorcières dans les marécages.
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+
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+ Minecraft compte aussi deux « boss » principaux : l'Ender Dragon, dragon établi dans une dimension parallèle nommé l'Ender, et le Wither, monstre volant à trois têtes apparu dans la mise à jour 1.4.2[31], que le joueur peut créer en plaçant dans une position particulière du « sable des âmes » et des crânes de Wither squelettes, obtenables en tuant ces derniers, présents dans la dimension du Nether.
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+
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+ Pour chaque action, le joueur peut ou doit se munir d'un outil pour l'accomplir, ou accélérer son accomplissement : pioche, hache, pelle, houe, etc. Certains outils peuvent se fabriquer avec différents minéraux ou matériaux, donnant plus ou moins de durabilité et d'efficacité à ceux-ci : respectivement le bois, la pierre, le fer, et le diamant, ainsi que l'or[32]. D'autres ne se fabriquent qu'avec une recette unique, et peuvent effectuer une action impossible sans cette chose (canne à pêche, briquet) ou donner des informations (boussole, horloge).
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+
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+ Le joueur peut aussi se fabriquer une épée, afin de donner des attaques plus puissantes lors des combats. Tout comme les principaux outils, elle peut être faite de divers matériaux lui donnant plus ou moins de robustesse et de puissance. Il peut s'équiper d'une armure (composée de quatre pièces : casque, plastron, jambières et bottes) pour se défendre et réduire la puissance des attaques ennemies, dont le matériau utilisé fera varier la résistance aux chocs. Il peut enfin se fabriquer un bouclier, qui permet de stopper n'importe quel type d'attaque (explosions, projectiles, coups…) mais qui ne protège pas des dégâts de potion, de chute ou de feu. Ce bouclier n'existe que sous une seule forme mais peut être personnalisé avec une bannière.
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+
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+ La plupart des outils, armures et armes, peuvent être enchantés avec une table d'enchantement, contre de l'expérience récoltée par le joueur en faisant diverses actions (miner des minerais, tuer des créatures, etc.)[33]. Les enchantements donnés sont aléatoires, mais leur puissance et leur fréquence dépend du nombre d'expériences donné, ainsi que du matériau de l'outil[34]. La plupart des enchantements sont réservés à un type d'outil ou d'arme, mais certains peuvent s'appliquer à tous. Certains enchantements ne peuvent également être trouvés que sous forme de livres dans des structures[35],[36].
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+
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+ Le jeu inclut une bibliothèque libre, permettant de contourner la censure mise en place par certains pays[37].
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+ Le mode créatif permet au joueur de construire et de détruire les blocs instantanément à volonté. Il n'y a pas de fabrication d'objet : la quasi-majorité des blocs et objets est disponible dans l'inventaire du joueur. Il est aussi possible de voler en pressant deux fois de suite la touche de saut (barre d'espace). Ce mode est disponible en solo et en multijoueur. À l'origine, les cartes étaient plus petites et moins diversifiées que celles du mode survie. Il s'agit du premier mode de jeu gratuit disponible à l'origine. Il a été supprimé du jeu lors de la nouvelle version Survival Test[38].
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+
81
+ À partir de la version 1.8 bêta de Minecraft, ce mode est réintroduit sous forme de mode de jeu appelé mode créatif, en plus du mode Survie. Cependant, dans cette version, les cartes générées en mode créatif sont aussi riches et variées que celles des autres modes de jeu[39]. En mode créatif, les monstres et autres dangers ne blessent pas le joueur, il ne peut mourir, sauf s'il utilise une commande ou tombe dans le vide sous la couche 0 d'une carte[40].
82
+
83
+ Ce mode de jeu peut être choisi lors de la création d'un monde, ou par une commande. Il est très prisé par les architectes et ingénieurs car il permet d'accéder aux ressources de manière illimitée sans avoir à les collecter.
84
+
85
+ Le mode survie plonge le joueur dans un monde peuplé de monstres qui apparaissent dans les endroits sombres, c'est-à-dire la nuit et dans les grottes non éclairées. C'est le mode principal et par défaut des mondes Minecraft.
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+
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+ Le joueur doit survivre et être capable de se défendre. Pour cela, il peut fabriquer des outils : par exemple, à partir de bois pour concevoir des planches et des bâtons ; avec des bâtons et de la pierre pour fabriquer une pioche ou bien une épée ; avec une pioche, il peut extraire du charbon et du fer[41]. De certaines matières telles que le fer, le diamant ou encore le cuir, le joueur pourra se faire des armures pour résister aux monstres. Chaque outil est construit à partir d'éléments basiques récoltés. Il est également nécessaire de chasser des animaux ou de cultiver du blé, des pommes de terres ou des carottes afin de s'approvisionner en nourriture.
88
+
89
+ Dernier point remarquable, la redstone permet de concevoir des circuits logiques et de rendre le monde interactif : il est ainsi possible de fabriquer des portes à ouverture automatique, des générateurs de sable ou encore une calculatrice. Le joueur peut également utiliser des circuits de redstone pour automatiser certaines tâches comme l'agriculture ou l'élevage. La redstone n'a presque pas de limite, elle permet même d'accomplir des prouesses informatiques et numériques immenses.
90
+
91
+ Le mode extrême (hardcore) est un mode de jeu similaire au mode survie, mais où le joueur n'a qu'une seule vie et la difficulté est bloquée au niveau maximum. Si le joueur meurt, il ne peut pas ressusciter et le monde sera supprimé à tout jamais[42], il n'a donc pas le droit à l'erreur.
92
+
93
+ Dans ce mode, l'apparence des cœurs de la barre de vie est différente : ils ont deux yeux leur donnant un air diabolique[43]. À la fin de la partie, le score du joueur s'affiche, correspondant aux nombres de monstres tués, et donc à l'expérience acquise au cours du jeu.
94
+
95
+ Apparu dans la version définitive du jeu (1.0.0)[43], il est inspiré d'une série d'articles sur le site PC Gamer[44],[45], où l'auteur s'était fixé comme règle de supprimer son monde à la première mort du personnage, tout en allant le plus loin possible[46].
96
+
97
+ Le mode aventure, apparu dans la version de développement 12w22a (1.3.1)[47], est un mode de jeu similaire au mode survie, mais où il est impossible par défaut de placer ou détruire des blocs. Pour survivre, il doit donc commercer avec les villageois en utilisant des émeraudes comme monnaie d’échange, et prendre ce qu'il y a dans les coffres des donjons, des mines abandonnées et des forges. Entre les versions 1.4.2 et 1.8, le joueur peut utiliser des outils, mais uniquement ceux appropriés dans certaines situations : l’épée contre les monstres, la pioche pour les minerais et la roche, la hache pour le bois, etc.[48] Depuis la version 1.8, les joueurs peuvent détruire les blocs avec l'outil approprié seulement si ce dernier a été modifié avec une commande[49].
98
+
99
+ Ce mode de jeu est souvent utilisé pour les cartes aventures. Les cartes aventures sont des parties enregistrées et partagées sur Internet par des passionnés pour les autres joueurs dont les objectifs, le scénario et les constructions dépendent entièrement du choix du ou des créateurs. Le mode aventure sert alors à empêcher les joueurs de jouer au jeu normalement sur les cartes aventure et de limiter leurs modifications sur les blocs à ce qui est prévu, car cela pourrait gêner le bon déroulement de la partie.
100
+
101
+ Le mode spectateur, apparu dans la version de développement 14w05a pour la version finale 1.8, permet au joueur de traverser les blocs[50] et de se rendre invisible (sauf aux yeux des autres joueurs spectateurs, qui se voient entre eux sous la forme d'une tête flottante semi-transparente). Il ne dispose pas d'ATH (HUD) mais la barre d'inventaire peut être affichée, devenant alors un menu séparé en deux sous-parties : l'une affiche tous les joueurs connectés au serveur, et l'autre trie les joueurs selon leur équipe. Le joueur spectateur peut également voir en vue à la première personne à travers les yeux d'un personnage de son choix en faisant clic gauche. Il ne peut pas interagir ou modifier le monde. Ce mode est surtout utilisé sur serveur multijoueur, pour pouvoir surveiller, et visionner une partie ou un monde, sans pouvoir les modifier[51].
102
+
103
+ Le mode multijoueur est la version serveur du jeu qui permet à plusieurs joueurs d'interagir sur un monde unique. Les joueurs peuvent travailler avec d'autres pour créer des structures, des mines et se combattre : le joueur contre joueur (abrégé en JcJ ou PvP pour Player versus Player).
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+
105
+ Les utilisateurs peuvent télécharger et exécuter le pack serveur qui permet aux autres joueurs de se connecter à et jouer sur leurs serveurs. Différents modes de jeu peuvent être choisis pour un serveur, parmi lesquels le mode survie, créatif, hardcore, spectateur et aventure. Il convient de noter que les modes de jeu peuvent être attribués individuellement, certains pouvant être en mode créatif et d'autres en mode survie. Les joueurs peuvent également être promus opérateur (avec la commande /op [nom du joueur] (gestionnaire du réseau) par l'administrateur du serveur ou d'autres opérateurs, qui leur donne accès aux commandes console telles que la configuration de l'heure et du temps, la téléportation de joueurs et l'accès au give (commande permettant de donner des ressources à certains joueurs).
106
+
107
+ Mais pour la plus grande majorité des serveurs grand public, Bukkit est utilisé. C'est une plate-forme développée par un groupe indépendant, qui permet d'énormes possibilités. Il permet d'installer des plugins, du code informatique en langage Java ajoutant des fonctionnalités au jeu d'origine : de nouvelles commandes, des permissions, une économie, un système dit « RP », pour Role Play, ou encore des plugins permettant de faire apparaître des personnages non-joueurs. Les possibilités sont infinies, puisque les plugins sont également codés en Java, et aucune restriction n'est imposée par Bukkit.
108
+
109
+ Pour les joueurs ne souhaitant pas rendre leur serveur visible sur internet, il est possible de le lancer sur le réseau local (en utilisant l'adresse IP locale par opposition à une adresse IP globale présentée par le routeur du serveur). Un serveur local n'exige pas la redirection de port, mais devient alors restreint aux seuls joueurs faisant partie du réseau local l'accès du serveur[52]. Cette méthode peut également être utilisée pour améliorer les performances du jeu en solo si le serveur et le client sont deux ordinateurs distincts, en déportant une partie des calculs sur la machine serveur. Les temps de latence ne sont en général pas un problème sur un réseau local.
110
+
111
+ Minecraft comprend une liste de serveurs pour le mode multijoueur dans lequel les utilisateurs peuvent s'enregistrer les serveurs qu'ils visitent. Bien que Minecraft n'ait pas de liste de serveurs pré-remplie directement disponibles à partir du jeu lui-même ou sur le site officiel de Minecraft, des sites de liste de serveur Minecraft existent pour permettre aux joueurs de visiter et de découvrir de nouveaux serveurs. De plus, le lanceur Minecraft autonome supporte l'ajout de serveurs dans la section multijoueur. Cette section permet aux joueurs de voir si un serveur est en ligne, le nombre d'emplacements qu'il a (appelés slots de connexion), et la qualité de la connexion au serveur (temps de ping). Planer au-dessus de l'icône d'état de la connexion dans la liste des serveurs de Minecraft va dire au joueur la vitesse de connexion à ce dernier. La version utilisée par le serveur est également affichée à côté du temps de ping, et depuis la version 1.7, les serveurs ont la possibilité d'afficher leur logo[53]. La liste des serveurs d'un joueur peut être transférée à d'autres joueurs par échange du fichier servers.dat contenu dans le dossier du jeu.
112
+
113
+ Il est possible de changer de pseudo Minecraft depuis le 4 février 2015[54]. Un joueur ne peut changer de pseudo que tous les 30 jours, mais son ancien pseudo est inaccessible aux autres pendant 37 jours au cas où le joueur change d'avis et veut revenir à son ancien pseudo[55]. Au bout de 37 jours, l'ancien pseudo redevient accessible à tous[56].
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115
+ Le jeu est initialement créé le 10 mai 2009 par Notch, de son vrai nom Markus Persson. Il tire son inspiration de jeux plus anciens comme Infiniminer (pour le système de cubes et de création et récupération de ressources)[57], Dwarf Fortress (dont il tire l'aspect de très grande liberté couplée avec une génération d'univers procédurale et reprend nombre des types de blocs), ou encore Dungeon Keeper (qui présente un monde souterrain que l'on doit excaver judicieusement pour y aménager son propre donjon).
116
+
117
+ À ses débuts, le jeu s'appele Cave Game, puis le nom définitif de Minecraft est inventé lors d'un échange sur IRC entre le développeur et des joueurs. Après avoir été nommé Minecraft: Order of the Stone[58] (en référence à un webcomic du nom de Order of the Stick)[59], le nom est finalement raccourci en Minecraft pour plus de simplicité.
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+
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+ Le 17 mai, le jeu est disponible publiquement pour être essayé. Les pré-commandes pour le jeu commencent à être acceptées le 19 juin 2009, pour un prix promotionnel de 9,99 €. Il est à noter que ce prix, valable pour la version Alpha, est porté à 14,99 € pour la version Beta[60]. Minecraft gagne rapidement en popularité, étant la source d'articles sur plusieurs sites internet comme PC Gamer. En avril 2011, le jeu dépasse la barre des deux millions d'exemplaires vendus[61]. Victime de son succès, le site du jeu tombe inaccessible le 20 octobre 2010.
120
+
121
+ Le jeu est en version stable mais continue d'être mis à jour. Les joueurs peuvent actuellement acheter le jeu en version définitive, disponible depuis le 18 novembre 2011, pour y jouer et le tester. En achetant la version définitive, les joueurs peuvent essayer la dernière version disponible du jeu et peuvent, sur le forum du jeu, faire part des bugs ou des nouveaux éléments qu'ils aimeraient voir dans le jeu. Les possesseurs d'une version achetée lors de la phase alpha ou inférieure possèdent la garantie de futures mises à jour gratuites à la suite d'un changement de clause de licence[62].
122
+
123
+ Le 7 avril 2011, Notch annonce une date de sortie prévue pour le 18 novembre 2011, le jour de la Minecon à Las Vegas qui met fin à la phase bêta. La version 1.4.2 de Minecraft sort pour Halloween 2012[63],[64]. Le jeu est depuis le 22 octobre 2018 sous la version 1.13.2[65].
124
+
125
+ Sur le site officiel, Notch précise que lorsque les ventes auront chuté, il pourrait mettre le jeu en open source, soit sous une licence GPL ou une autre licence libre, soit dans le domaine public[66], mais cette mention a été retirée depuis[57].
126
+
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+ Afin de bénéficier de retours de la part de la communauté, les développeurs sortent, entre deux grandes mises à jour, des versions de développement, dites snapshots, contenant les fonctionnalités à venir dans les prochaines versions. Instituées depuis le 9 septembre 2011 avec la snapshot Bêta 1.8-pre1[67], ces versions sont le plus souvent hebdomadaires, sortant en temps normal à une date fixe, devenant ainsi un rendez-vous pour la communauté. Les joueurs peuvent ainsi signaler les bogues (bug) ou tout autre commentaire permettant d'améliorer le jeu, notamment sur le forum Reddit.
128
+
129
+ La bande sonore de Minecraft est composée par le musicien indépendant allemand Daniel Rosenfeld, plus communément appelé C418[68]. Elle est disponible dans les albums Minecraft - Volume Alpha, disponible depuis mars 2011[69], regroupant la plupart des musiques originelles ainsi que d'autres musiques non ajoutées dans le jeu, et Minecraft - Volume Beta, disponible depuis novembre 2013[70], contenant des musiques ajoutées dans le jeu le 13 novembre 2013[71].
130
+
131
+ Une grande variété de contenu créé par la communauté, comme des packs de textures, des mondes customisés, des constructions, des logiciels , etc. est disponible gratuitement sur divers sites internets. Des modifications du code source de Minecraft, appelés mods, ajoutent une diversité de gameplay, de blocs, de créatures hostiles et passives, d'objets ou encore de nouveaux systèmes complets (industrie, mécanique, etc.)[72],[73]. Pour rendre la création et l'installation de mods plus aisé, Mojang a annoncé en novembre 2012 qu'ils allaient ajouter une API officielle, toujours en attente.
132
+
133
+ Des packs de textures permettent de personnaliser les éléments graphiques du jeu. À partir de la version 1.6, les packs de textures ont été remplacés par des packs de ressources. Ceux-ci jouent le même rôle, mais ajoutent la configuration des bruitages et musiques, des polices d'écritures, des crédits et des fichiers de langue. Les mondes personnalisés sont également populaires. Les joueurs peuvent créer leur propres mondes, qui contiennent souvent des défis, des puzzles, des objectifs, et les partager pour que d'autres puissent y jouer. Pour encourager et faciliter cette pratique, les développeurs ont ajouté le « mode aventure » en version 1.3, et les « blocs de commandes » en version 1.4.
134
+
135
+ En plusieurs occasions, le travail de la communauté a influé sur le développement même du jeu. Des éléments développés par des tiers sous forme de mod ont ainsi été intégrés par la suite à la version officielle de Minecraft[74], comme les pistons[75] ou les chevaux.
136
+
137
+ D'autre part, la notoriété du jeu est en majeure partie attribuable à la communauté. L'aspect créatif du jeu a rapidement incité des joueurs de tous horizons à partager leurs créations, notamment par le biais de vidéos sur des sites spécialisés tel YouTube ou Twitch, ce qui a offert une très forte visibilité et popularité au jeu sans aucune intervention de Mojang. L'aspect « jeu de rôle/aventure » du jeu est également à l'origine de machinimas et de fictions, de plus, les graphismes simples du jeu étant faciles à animer, certains amateurs réalisent des dessins animés ou des courts métrages d'animation inspirés du jeu.
138
+
139
+ La première collection de boîtes de jeu Lego, appelée Micro World, est apparue en 2012, d'après une idée soumise à Lego par des fans. Constituées uniquement de petites pièces, et non de figurines complètes, elles représentent divers lieux du jeu. Mojang et Lego renouvelèrent leur partenariat en 2014 pour une nouvelle collection classique, plus proche d'une boîte ordinaire, en impliquant la communauté dans la création des modèles. Ainsi, les joueurs purent proposer leurs idées et donner leur avis aux designers Lego durant la conception des nouvelles boîtes.
140
+
141
+ Le 15 septembre 2014, les diverses rumeurs circulant sur Internet sont confirmées : le studio de développement Mojang, créateur de Minecraft, est racheté par Microsoft pour environ 2,5 milliards de dollars (soit un peu moins de 2 milliards d'euros)[76],[77].
142
+
143
+ Le fondateur, Markus Persson, déclare qu'il quitte totalement le développement de Minecraft pour préserver sa santé mentale (« It’s not about the money. It’s about my sanity. »[78]) tout comme Carl et Jacob. Il annonce qu'il ne veut ni rejoindre Microsoft ni rester chef d'entreprise. Il ajoute que Minecraft restera disponible sur toutes les plateformes.
144
+
145
+ Une adaptation sur Xbox 360 sort le 9 mai 2012 et est actuellement en version TU19. D'après Notch, interrogé par IGN, « le soft devrait être conçu pour mieux marcher sur console, et devrait s'axer sur une façon de jouer propre aux consoles »[79].
146
+
147
+ Une version Xbox One de Minecraft est également disponible depuis le 5 septembre 2014[80]. La version actuelle est la TU1 (1.3.1).
148
+
149
+ Le 20 août 2013, lors de la conférence PlayStation à la Gamescom, les versions PS3, PS4 et PSVita sont dévoilées[81]. La version PS3 du jeu est la première à sortir, le 18 décembre 2013. Elle est similaire à la version Xbox 360. Le jeu est actuellement à la version égale à celle de la 1.8.8 sur PC et Mac.
150
+
151
+ Une version PS Vita est annoncée et confirmée le 4 septembre 2014. Elle est disponible depuis le 15 octobre 2014 sur le PlayStation Store[82]. La version physique est disponible depuis le 19 novembre 2014[83].
152
+
153
+ Une version Playstation 4 est disponible depuis le 4 septembre 2014 sur le PlayStation Store[9]. Il est possible d'importer ses sauvegardes de la version PlayStation 3 en passant par internet.
154
+
155
+ Une version Wii U de Minecraft est disponible depuis le 17 décembre 2015 sur le Nintendo eShop. Elle est catégorisée le 11 novembre 2015 par PEGI[84].
156
+
157
+ Une version Nintendo Switch est disponible depuis le 12 mai 2017 sur le Nintendo eShop[85] et en version physique. Initialement baptisée Minecraft Nintendo Switch Edition, le jeu est renommé simplement Minecraft lors d'une mise à jour[86].
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159
+ Une version New Nintendo 3DS est annoncée le 14 septembre 2017[87].
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161
+ Minecraft Pocket Edition est une édition du jeu pour smartphones et tablettes. La version actuelle est la version 1.2.10. Minecraft Pocket Edition est disponible sur les smartphones Android depuis le 15 juillet 2011 au prix de 6,99 $[88](6,99 €[89]), sur les terminaux iOS[90] au prix de 9,99 $[91](6,99 €[92]) et sur les smartphones Windows Phone au prix de 6,99 $ (6,89 €).
162
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163
+ Minecraft Pocket Édition n'est pas un portage fidèle de la version PC, des adaptations ont en effet été réalisées pour s'adapter aux supports mobiles. Ainsi, certains blocs présents dans les autres éditions ne sont pas présents, alors que d'autres font leur apparition.
164
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165
+ Cette version de Minecraft est la plus téléchargée de toutes les éditions, en dépassant à elle seule le total des éditions Xbox (12 millions) et PC (17 millions) pour un total de 30 millions de téléchargements[93].
166
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167
+ Depuis le 20 décembre 2012, une version de Minecraft est disponible pour Raspberry Pi[94]. Cette édition est la seule à être téléchargeable gratuitement, cependant elle ne fut jamais mise à jour.
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+
169
+ Le 15 juin 2015, Microsoft dévoile lors de l’E3 2015 une version de Minecraft compatible avec Microsoft HoloLens, le casque à réalité augmentée. Mojang se livre même à une démonstration en direct sur scène[95].
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+
171
+ Un projet de collaboration entre Mojang et Telltale Games intitulé Minecraft: Story Mode a été annoncé en décembre 2014. Il s'agit d'un jeu vidéo épisodique autonome en point-and-click dont les choix du joueur influencent l'histoire. Le premier épisode, L'Ordre de la Pierre, est sorti sur PC, Mac, iOS, Android, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360 et Xbox One le 13 octobre 2015[96]. La première saison est composée de cinq épisodes principaux et trois épisodes supplémentaires. Une seconde saison est proposée depuis juillet 2017.
172
+
173
+ Le 19 janvier 2016, Mojang annonce le développement d'une nouvelle mouture du jeu, destinée aux écoles : Minecraft: Education Edition[97]. Cette version donne des outils de contrôle de Minecraft aux professeurs[98]. Une version pédagogique de Minecraft avait déjà été développée par le studio TeacherGaming, MinecraftEDU[99], et était utilisée dans près de 40 pays différents[97], et a été rachetée par Microsoft avec l'annonce du jeu[100]. Minecraft: Education Edition est d'abord disponible en accès anticipé — à la manière du jeu original — à partir de juin 2016[101]. Elle sort officiellement en novembre 2016[102].
174
+
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+ Les professeurs peuvent télécharger ou téléverser des cartes pré-faites sur le site officiel[103]. Le jeu est payable par abonnement annuel[104].
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+
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+ modifier
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+ Minecraft est un très bon succès critique et commercial.
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+ Le jeu est principalement apprécié pour son originalité, la dynamique de son système de jeu, et surtout la liberté créative offerte à ses joueurs. Le mécanisme de jeu développé par Notch, apparemment simpliste, montre le bon équilibre entre ces composantes, afin de créer l'effet d'addiction nécessaire à tout bon jeu. Ceci a fait de Minecraft un succès inattendu de grande envergure.
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+
183
+ Alors que le jeu est en version alpha, Scott Munro du Daily Record le présente comme « quelque chose de spécial », et encourage les joueurs à l'acheter. Le site Rock, Paper, Shotgun recommande également la version alpha du jeu, le décrivant comme « une sorte de Stalker en Lego 8 bit entièrement généré ». L'émission Good Game lui donne deux notes : 7,5 et 9 sur 10, appréciant sa créativité et ses possibilités, tout en critiquant l'absence de tutoriel. La même émission le sélectionne plus tard comme « meilleur jeu téléchargeable de 2010 ».
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+ PC Gamer notamment retient Minecraft comme le quatrième meilleur jeu pour jouer au travail[121].
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+ Gamasutra nomme Minecraft comme étant le 8e meilleur jeu de l'année, ainsi que 8e meilleur jeu indépendant de l'année, tandis que Rock, Paper, Shotgun le nomme jeu de l'année. Mod DB récompense le jeu du titre de « jeu indépendant de l'année 2010 », qui est décerné par le vote des visiteurs, ainsi que deux des cinq récompenses « choix de l'éditeur », pour « Jeu le plus innovant » et « Meilleur jeu solo indépendant ». Parmi les récompenses reçues par Minecraft se trouve aussi le titre de « jeu de l'année » de PC Gamer UK, ainsi que les titres de « meilleur premier jeu », « meilleur jeu téléchargeable » et « jeu le plus innovant » au Game Developers Choice Awards 2011, y gagnant ainsi tous les titres pour lesquels il est nommé. S'y ajoutent également des nominations à l'Independent Games Festival de mars 2011, comme « grand prix Seumas McNally », « excellence technologique » et « excellence de conception », ainsi que le « prix de l'audience » voté par la communauté. Le site Jeuxvideo.com lui attribue un 19/20.
188
+
189
+ En septembre 2010, les recettes du jeu s'élèvent à 250 000 USD par jour[122]. Le même mois, Paypal gèle le compte de Notch à cause d'un « retrait ou dépôt suspect ». Ce jour-là, Notch, de son vrai nom Markus Persson, déclare qu'il avait environ 600 000 € sur son compte[123]. Le 12 janvier 2011, le jeu passe la barre du millionième exemplaire vendu[124]. Le 24 avril 2011, le jeu passait la barre des deux millions d'exemplaires vendus, soit seulement 3 mois et demi après le cap du million d'exemplaires. Le 5 août 2011, le jeu dépasse également la barre des 3 millions d'exemplaires vendus. Le 18 février 2012, le jeu s'est officiellement vendu à plus de 5 millions d'exemplaires, pour un total de 22,4 millions de joueurs (versions gratuite et payante confondues)[125]. Le 25 mai 2012, plus de 6 millions de versions officielles ont été vendues. Début novembre 2012, ce sont plus de 9 millions de versions officielles qui ont été vendues sur PC et plus de 4 millions sur Xbox 360, et compte plus de 43 862 100 de comptes au jour du 13 octobre 2012. Le 5 avril 2013, la barre des 10 millions de versions PC vendues est atteinte. Le 25 juin 2014, Minecraft atteint 54 millions d'exemplaires vendus toutes versions confondues, ce qui en fait le deuxième jeu vidéo le plus vendu de l'histoire après Wii Sports. Le 8 juillet 2014, Minecraft dépasse les 16 millions de ventes pour sa version PC et devient le jeu PC le plus vendu au monde, dépassant World of Warcraft. Le 30 juin 2015, Jens Bergensten, développeur en chef du jeu, annonce sur Twitter que le jeu s'est vendu à plus de 20 000 000 d'exemplaires[126]. Début 2016, les ventes atteignent 80 000 000 selon le site officiel[127]. Début juin 2016, l'éditeur annonce que le jeu s'est vendu à plus de 100 millions d'exemplaires, ce qui en fait le jeu vidéo le plus vendu de l'histoire[128]. En décembre 2017, les ventes atteignent 144 millions de copies, toutes versions confondues, alors qu'un nouveau record est réalisé par Microsoft en atteignant 74 millions d’utilisateurs actifs mensuel sur Minecraft[129]. En mai 2019, Microsoft dévoile que le jeu s'est écoulé à plus de 176 millions d'exemplaires toutes plate-formes confondues et que sa version free to play chinoise compte 200 millions d'utilisateurs enregistrés[130].
190
+
191
+ La Minecon est une convention sur le thème de Minecraft, créée et organisée par Mojang depuis 2010[134]. Elle a rassemblé dans sa dernière édition près de 10 000 personnes, la faisant entrer au Guinness World Records, en tant que « plus grande convention pour un seul jeu vidéo »[135],[136]. Depuis 2011, toutes les personnes ayant acheté des billets et ayant validé leur entrée reçoivent une cape sur leur compte, exclusive et rare, portant un motif changeant chaque année. Il n'y a pas eu de Minecon en 2014.
192
+
193
+ Le 5 mai 2011, Minecraft a été choisi comme l'un des 80 jeux affichés au Smithsonian American Art Museum, à l'occasion de l'exposition « L'art des jeux vidéo » du 16 mars 2012[151],[152].
194
+
195
+ Fin juin 2016, le site officiel de Minecraft dévoile l'arrivée d'un film en 3D produit par Warner Bros. nommé Minecraft, le film (Minecraft: The Movie) alors prévu pour le 24 mai 2019[153]. Il est également dévoilé que le film sera réalisé par Rob McElhenney[154]. Selon 20 Minutes, il sera produit par Roy Lee, qui a réalisé l'adaptation du jouet de construction Lego, La Grande Aventure Lego[153]. En avril 2019, la date de sortie du film est repoussée au 4 mars 2022. Il est en outre révélé, quelques mois plus tôt, que Peter Sollett assurera la réalisation du film au lieu de McElhenney[155].
196
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+ Le spectacle du Puy du Fou a donné lieu à une « reconstitution » dans Minecraft [157],[158].
fr/3868.html.txt ADDED
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1
+
2
+
3
+ 1.16 (Version officielle)
4
+ 20w22a (Version de développement)
5
+ 2.1.14403 (Launcher : Linux)
6
+ 2.1.134433 (Launcher : macOS)
7
+ 2.1.14401 (Launcher : Windows)
8
+
9
+ Édition Bedrock :
10
+ 1.14.60 (Android, FireOS, FireTV, Gear VR, iOS, Nintendo Switch, Windows 10, Windows 10 Mobile, Xbox One, PlayStation 4)
11
+ bêta 1.16.0.63 (Version de développement : Android, Windows 10, Xbox One)
12
+
13
+ Édition Éducation:
14
+ 1.12.60 (Windows 10)
15
+ 1.12.60 (macOS)
16
+ 1.12.60 (iOS)
17
+
18
+ Édition Chinoise :
19
+ 1.5.14.16117 (PC)
20
+ 1.15.4.76267 (Android)
21
+ 1.15.0 (iOS)
22
+
23
+ Édition Console :
24
+ 1.0.16 (Nintendo Switch)
25
+ Patch 43 (Wii U)
26
+ CU57 (Xbox One)
27
+ TU74 (Xbox 360)
28
+ 1.83 (PlayStation 3)
29
+ 1.83 (PlayStation Vita)
30
+ 1.14.30 (PlayStation 4)
31
+
32
+ Édition Bedrock :
33
+ 0.9.5 (Samsung Galaxy Apps)
34
+ 0.16.2 (Windows Phone 8.1)
35
+ 1.1.5 (Apple TV)
36
+
37
+ Édition Pi :
38
+ 0.1.1 (Rasberry Pi)
39
+
40
+ Édition New Nintendo 3DS :
41
+ 1.9.19 (New Nintendo 3DS)
42
+
43
+ Minecraft est un jeu vidéo de type « bac à sable » (construction complètement libre) développé par le Suédois Markus Persson, alias Notch, puis par la société Mojang Studios. Il s'agit d'un univers composé de voxels et généré aléatoirement, qui intègre un système d'artisanat axé sur l'exploitation puis la transformation de ressources naturelles (minéralogiques, fossiles, animales et végétales).
44
+
45
+ La Minecon, un congrès en l'honneur de Minecraft, célèbre la sortie officielle du jeu le 18 novembre 2011[1]. Disponible en 95 langues, le jeu vidéo se vend en 8 ans à plus de 100 millions d'exemplaires sur toutes les plateformes, et est également décliné sous plusieurs formes physiques : papercraft (origami), produits dérivés (figurines, vêtements, peluches, etc.) et boîtes de jeu Lego.
46
+
47
+ Minecraft est à l'origine développé pour être un jeu sur navigateur Web[2], puis sur Windows, Mac et Linux (à l'aide de Java[3]). Un portage sur téléphone mobile existe également, Minecraft Pocket Édition (abrégé Minecraft PE), sorti sur les smartphones Android, sur les terminaux iOS[4], les appareils Windows Phone[5] et Windows 10[6]. Une version pour Xbox 360 est sortie le 09 mai 2012, développée par 4 J Studios[7]. Une version PlayStation 3 développée par Mojang est disponible depuis le 18 décembre 2013[8]. La version PS4 est sortie le 4 septembre 2014 sur le PlayStation Store, la version Xbox One est publiée le lendemain[9] tandis que la version Wii U est disponible en téléchargement sur le Nintendo eShop depuis le 17 décembre 2015 et en version physique depuis le 30 juin 2016[10]. La version Nintendo Switch est sortie le 12 mai 2017 et la version New Nintendo 3DS le 14 septembre 2017[11].
48
+
49
+ Le jeu plonge le joueur dans un monde créé dynamiquement, composé de blocs (des cubes) représentant différents matériaux comme de la terre, du sable, de la pierre, de l'eau , de la lave ou des minerais (comme du fer, de l'or, du charbon, etc.) formant diverses structures (arbres, cavernes, montagnes, temples) et des animaux ou monstres tels que des vaches , des moutons , des zombies et des squelettes . Le joueur peut modifier ce monde à volonté en y ajoutant ou supprimant des blocs et en tentant de survivre le plus longtemps possible lui permettant ainsi de bâtir des constructions avec une grande liberté, rappelant ainsi les jeux de création Lego[12].
50
+
51
+ Le joueur est représenté par un personnage, de forme humanoïde[13] sans sexe prédéfini[14], du nom du pseudonyme demandé lors de l'achat du jeu. Son apparence peut être personnalisée sur le site officiel, mais il a par défaut une apparence nommée Steve, possédant un jean bleu et une veste turquoise, ou une nommée Alex, d'un jean marron, une veste verte, et aux cheveux roux longs[15]. La vue par défaut du joueur est à la première personne, qu'il peut faire passer en deuxième personne et troisième personne dans les options[16]. Il possède une jauge de vie de vingt points de vie ainsi qu'une jauge de nourriture[17]. Si sa barre de vie atteint 0, le joueur ressuscite à son emplacement de départ sur la carte où à côté du dernier lit dans lequel il a dormi.
52
+
53
+ Le joueur, par défaut droitier, peut utiliser ses deux mains, mais seule la main de préférence peut effectuer des actions telles que : combattre, casser ou poser des blocs. Il possède un inventaire de 27 cases, chacune pouvant contenir le plus souvent jusqu'à 64 objets d'un même type (un stack)[18], ainsi qu'une barre d'accès rapide de 9 cases (l'inventaire rapide), et une case pour la seconde main. Dans son inventaire, il peut aussi fabriquer des petits objets grâce à une grille de fabrication de 2 cases sur deux ou équiper une armure.
54
+
55
+ Bien que le jeu ne se termine jamais à proprement parler, il possède une fin : il s'agit d'un long dialogue entre deux Endermen qui s'affiche quand le joueur a tué l'Ender Dragon, un boss vivant dans le monde de l'End et qui est réservé aux joueurs chevronnés de par sa difficulté et du fait que l'End n'est accessible qu'après de nombreux prérequis. Après cette scène, le joueur réapparait à la surface et peut continuer à jouer. Il est également possible de « terminer » Minecraft en collectant tous les trophées ou en rassemblant un exemplaire de chaque matière ou chaque objet du jeu, par exemple, selon l'imagination et la patience du joueur.
56
+
57
+ Un des grands intérêts du jeu réside dans la création dynamique du monde : chaque carte est générée aléatoirement au fur et à mesure que le joueur avance[19], selon une graine de monde générée selon l'heure de l'ordinateur[20]. Cependant, les paysages sont cohérents et composés de plusieurs biomes (forêt, prairie, désert, jungle, toundra, taïga, marais, savane, etc.)[12]. Une carte donnée peut devenir très grande au fil de sa génération, étant quasiment infinie (elle mesure 60 millions de blocs par 60 millions de blocs, soit 8 fois la surface de la Terre). Il est possible de jouer seul dans une carte générée dynamiquement, ou en multijoueur sur un serveur existant ou créé pour l'occasion. Une carte est constituée de 256 couches : même s'il est possible d'aller au-dessus ou en dessous de ces limites, le joueur ne pourra pas poser de blocs[21]. Sous la dernière couche, il n'y a que du vide : tomber dedans fait chuter le joueur jusqu'à ce que mort s'ensuive.
58
+
59
+ Le monde principal est composé d'une surface, dépendante de chaque biome, et de souterrains, plus ou moins remplis de pierre, où se génèrent aléatoirement des minerais, des grottes ou des cavernes[22]. Des structures comme des donjons apparaissent également aléatoirement sur la carte, à la surface ou dans les souterrains.
60
+
61
+ Un monde est aussi composé de deux autres dimensions, le Tréfonds (ou Enfer ou Nether) et le Néant (ou Limbes ou End ou Ender). Le Tréfonds est une dimension fermée ressemblant à un enfer, sans nuit ni jour, accessible par un portail que le joueur doit créer. Il est composé essentiellement de lave et peuplé de monstres uniques comme les cochons-zombies ou les ghasts (fantâmes), et est utilisable par les joueurs pour traverser de longues distances sur le monde principal, du fait du rapport 1/8e des distances parcourues dans cette dimension[23]. Le Néant est quant à lui une autre dimension, apparue lors de la sortie officielle du jeu[24], consistant en une île volante, entourée de vide, où se trouvent des endermen et l'Ender Dragon, à tuer pour débloquer la supposée fin du jeu.
62
+
63
+ Le monde contient environ 300 différents types de blocs, la plupart représentant des matériaux de construction ou des éléments de décor. Un bloc fait en général un mètre de côté, et par conséquent 1 m3 de volume. Les blocs peuvent être solides ou non-solides (air, torches, etc.), transparents (verre, glace, etc.) ou opaques, fluides (eau, lave), et nécessitent souvent un outil particulier pour être récupérés (pioche en bois ou plus pour la pierre, mais pioche en diamant pour l'obsidienne...)[25]. La gravité n'affecte pas la quasi-majorité des blocs, hormis les fluides et certaines matières (sable, gravier, etc.).
64
+
65
+ De nombreuses créatures peuplent le monde du jeu. Le joueur peut interagir avec elles pour se défendre ou s'approvisionner en ressources. Il en existe quatre types : les créatures passives qui n'attaquent jamais le joueur (vaches, cochons, poules, etc.)[26], les monstres neutres qui n'attaquent pas à moins qu'on ne les provoque (les cochons-zombies, les loups, les Endermen, etc.), les monstres agressifs qui attaquent le joueur à vue (zombies, Creepers, squelettes, etc.) et les créatures amicales et invoquées comme les golems de fer ou les bonshommes de neige qui accompagnent et aident le joueur. Certains animaux peuvent être apprivoisés grâce à divers objets, tels que l'os pour le loup, le poisson cru pour l'ocelot ou le blé pour le cheval, ce qui leur permet également de se reproduire[27]. Les créatures agressives ainsi que certaines neutres n'apparaissent que dans des zones de faible luminosité (hors difficulté paisible) : grottes, cavernes, ou la nuit[28].
66
+
67
+ Certaines créatures sont devenues emblématiques : les Endermen, de grandes créatures noires pouvant se téléporter, qui n'attaquent que si le joueur les provoque en les regardant dans les yeux ou en les frappant[29], ou encore les Creepers, véritables symboles du jeu[30], qui explosent et détruisent plusieurs blocs quand ils sont suffisamment près du joueur. Le joueur pourra trouver d'autres monstres en explorant diverses biomes comme des sorcières dans les marécages.
68
+
69
+ Minecraft compte aussi deux « boss » principaux : l'Ender Dragon, dragon établi dans une dimension parallèle nommé l'Ender, et le Wither, monstre volant à trois têtes apparu dans la mise à jour 1.4.2[31], que le joueur peut créer en plaçant dans une position particulière du « sable des âmes » et des crânes de Wither squelettes, obtenables en tuant ces derniers, présents dans la dimension du Nether.
70
+
71
+ Pour chaque action, le joueur peut ou doit se munir d'un outil pour l'accomplir, ou accélérer son accomplissement : pioche, hache, pelle, houe, etc. Certains outils peuvent se fabriquer avec différents minéraux ou matériaux, donnant plus ou moins de durabilité et d'efficacité à ceux-ci : respectivement le bois, la pierre, le fer, et le diamant, ainsi que l'or[32]. D'autres ne se fabriquent qu'avec une recette unique, et peuvent effectuer une action impossible sans cette chose (canne à pêche, briquet) ou donner des informations (boussole, horloge).
72
+
73
+ Le joueur peut aussi se fabriquer une épée, afin de donner des attaques plus puissantes lors des combats. Tout comme les principaux outils, elle peut être faite de divers matériaux lui donnant plus ou moins de robustesse et de puissance. Il peut s'équiper d'une armure (composée de quatre pièces : casque, plastron, jambières et bottes) pour se défendre et réduire la puissance des attaques ennemies, dont le matériau utilisé fera varier la résistance aux chocs. Il peut enfin se fabriquer un bouclier, qui permet de stopper n'importe quel type d'attaque (explosions, projectiles, coups…) mais qui ne protège pas des dégâts de potion, de chute ou de feu. Ce bouclier n'existe que sous une seule forme mais peut être personnalisé avec une bannière.
74
+
75
+ La plupart des outils, armures et armes, peuvent être enchantés avec une table d'enchantement, contre de l'expérience récoltée par le joueur en faisant diverses actions (miner des minerais, tuer des créatures, etc.)[33]. Les enchantements donnés sont aléatoires, mais leur puissance et leur fréquence dépend du nombre d'expériences donné, ainsi que du matériau de l'outil[34]. La plupart des enchantements sont réservés à un type d'outil ou d'arme, mais certains peuvent s'appliquer à tous. Certains enchantements ne peuvent également être trouvés que sous forme de livres dans des structures[35],[36].
76
+
77
+ Le jeu inclut une bibliothèque libre, permettant de contourner la censure mise en place par certains pays[37].
78
+
79
+ Le mode créatif permet au joueur de construire et de détruire les blocs instantanément à volonté. Il n'y a pas de fabrication d'objet : la quasi-majorité des blocs et objets est disponible dans l'inventaire du joueur. Il est aussi possible de voler en pressant deux fois de suite la touche de saut (barre d'espace). Ce mode est disponible en solo et en multijoueur. À l'origine, les cartes étaient plus petites et moins diversifiées que celles du mode survie. Il s'agit du premier mode de jeu gratuit disponible à l'origine. Il a été supprimé du jeu lors de la nouvelle version Survival Test[38].
80
+
81
+ À partir de la version 1.8 bêta de Minecraft, ce mode est réintroduit sous forme de mode de jeu appelé mode créatif, en plus du mode Survie. Cependant, dans cette version, les cartes générées en mode créatif sont aussi riches et variées que celles des autres modes de jeu[39]. En mode créatif, les monstres et autres dangers ne blessent pas le joueur, il ne peut mourir, sauf s'il utilise une commande ou tombe dans le vide sous la couche 0 d'une carte[40].
82
+
83
+ Ce mode de jeu peut être choisi lors de la création d'un monde, ou par une commande. Il est très prisé par les architectes et ingénieurs car il permet d'accéder aux ressources de manière illimitée sans avoir à les collecter.
84
+
85
+ Le mode survie plonge le joueur dans un monde peuplé de monstres qui apparaissent dans les endroits sombres, c'est-à-dire la nuit et dans les grottes non éclairées. C'est le mode principal et par défaut des mondes Minecraft.
86
+
87
+ Le joueur doit survivre et être capable de se défendre. Pour cela, il peut fabriquer des outils : par exemple, à partir de bois pour concevoir des planches et des bâtons ; avec des bâtons et de la pierre pour fabriquer une pioche ou bien une épée ; avec une pioche, il peut extraire du charbon et du fer[41]. De certaines matières telles que le fer, le diamant ou encore le cuir, le joueur pourra se faire des armures pour résister aux monstres. Chaque outil est construit à partir d'éléments basiques récoltés. Il est également nécessaire de chasser des animaux ou de cultiver du blé, des pommes de terres ou des carottes afin de s'approvisionner en nourriture.
88
+
89
+ Dernier point remarquable, la redstone permet de concevoir des circuits logiques et de rendre le monde interactif : il est ainsi possible de fabriquer des portes à ouverture automatique, des générateurs de sable ou encore une calculatrice. Le joueur peut également utiliser des circuits de redstone pour automatiser certaines tâches comme l'agriculture ou l'élevage. La redstone n'a presque pas de limite, elle permet même d'accomplir des prouesses informatiques et numériques immenses.
90
+
91
+ Le mode extrême (hardcore) est un mode de jeu similaire au mode survie, mais où le joueur n'a qu'une seule vie et la difficulté est bloquée au niveau maximum. Si le joueur meurt, il ne peut pas ressusciter et le monde sera supprimé à tout jamais[42], il n'a donc pas le droit à l'erreur.
92
+
93
+ Dans ce mode, l'apparence des cœurs de la barre de vie est différente : ils ont deux yeux leur donnant un air diabolique[43]. À la fin de la partie, le score du joueur s'affiche, correspondant aux nombres de monstres tués, et donc à l'expérience acquise au cours du jeu.
94
+
95
+ Apparu dans la version définitive du jeu (1.0.0)[43], il est inspiré d'une série d'articles sur le site PC Gamer[44],[45], où l'auteur s'était fixé comme règle de supprimer son monde à la première mort du personnage, tout en allant le plus loin possible[46].
96
+
97
+ Le mode aventure, apparu dans la version de développement 12w22a (1.3.1)[47], est un mode de jeu similaire au mode survie, mais où il est impossible par défaut de placer ou détruire des blocs. Pour survivre, il doit donc commercer avec les villageois en utilisant des émeraudes comme monnaie d’échange, et prendre ce qu'il y a dans les coffres des donjons, des mines abandonnées et des forges. Entre les versions 1.4.2 et 1.8, le joueur peut utiliser des outils, mais uniquement ceux appropriés dans certaines situations : l’épée contre les monstres, la pioche pour les minerais et la roche, la hache pour le bois, etc.[48] Depuis la version 1.8, les joueurs peuvent détruire les blocs avec l'outil approprié seulement si ce dernier a été modifié avec une commande[49].
98
+
99
+ Ce mode de jeu est souvent utilisé pour les cartes aventures. Les cartes aventures sont des parties enregistrées et partagées sur Internet par des passionnés pour les autres joueurs dont les objectifs, le scénario et les constructions dépendent entièrement du choix du ou des créateurs. Le mode aventure sert alors à empêcher les joueurs de jouer au jeu normalement sur les cartes aventure et de limiter leurs modifications sur les blocs à ce qui est prévu, car cela pourrait gêner le bon déroulement de la partie.
100
+
101
+ Le mode spectateur, apparu dans la version de développement 14w05a pour la version finale 1.8, permet au joueur de traverser les blocs[50] et de se rendre invisible (sauf aux yeux des autres joueurs spectateurs, qui se voient entre eux sous la forme d'une tête flottante semi-transparente). Il ne dispose pas d'ATH (HUD) mais la barre d'inventaire peut être affichée, devenant alors un menu séparé en deux sous-parties : l'une affiche tous les joueurs connectés au serveur, et l'autre trie les joueurs selon leur équipe. Le joueur spectateur peut également voir en vue à la première personne à travers les yeux d'un personnage de son choix en faisant clic gauche. Il ne peut pas interagir ou modifier le monde. Ce mode est surtout utilisé sur serveur multijoueur, pour pouvoir surveiller, et visionner une partie ou un monde, sans pouvoir les modifier[51].
102
+
103
+ Le mode multijoueur est la version serveur du jeu qui permet à plusieurs joueurs d'interagir sur un monde unique. Les joueurs peuvent travailler avec d'autres pour créer des structures, des mines et se combattre : le joueur contre joueur (abrégé en JcJ ou PvP pour Player versus Player).
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+
105
+ Les utilisateurs peuvent télécharger et exécuter le pack serveur qui permet aux autres joueurs de se connecter à et jouer sur leurs serveurs. Différents modes de jeu peuvent être choisis pour un serveur, parmi lesquels le mode survie, créatif, hardcore, spectateur et aventure. Il convient de noter que les modes de jeu peuvent être attribués individuellement, certains pouvant être en mode créatif et d'autres en mode survie. Les joueurs peuvent également être promus opérateur (avec la commande /op [nom du joueur] (gestionnaire du réseau) par l'administrateur du serveur ou d'autres opérateurs, qui leur donne accès aux commandes console telles que la configuration de l'heure et du temps, la téléportation de joueurs et l'accès au give (commande permettant de donner des ressources à certains joueurs).
106
+
107
+ Mais pour la plus grande majorité des serveurs grand public, Bukkit est utilisé. C'est une plate-forme développée par un groupe indépendant, qui permet d'énormes possibilités. Il permet d'installer des plugins, du code informatique en langage Java ajoutant des fonctionnalités au jeu d'origine : de nouvelles commandes, des permissions, une économie, un système dit « RP », pour Role Play, ou encore des plugins permettant de faire apparaître des personnages non-joueurs. Les possibilités sont infinies, puisque les plugins sont également codés en Java, et aucune restriction n'est imposée par Bukkit.
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109
+ Pour les joueurs ne souhaitant pas rendre leur serveur visible sur internet, il est possible de le lancer sur le réseau local (en utilisant l'adresse IP locale par opposition à une adresse IP globale présentée par le routeur du serveur). Un serveur local n'exige pas la redirection de port, mais devient alors restreint aux seuls joueurs faisant partie du réseau local l'accès du serveur[52]. Cette méthode peut également être utilisée pour améliorer les performances du jeu en solo si le serveur et le client sont deux ordinateurs distincts, en déportant une partie des calculs sur la machine serveur. Les temps de latence ne sont en général pas un problème sur un réseau local.
110
+
111
+ Minecraft comprend une liste de serveurs pour le mode multijoueur dans lequel les utilisateurs peuvent s'enregistrer les serveurs qu'ils visitent. Bien que Minecraft n'ait pas de liste de serveurs pré-remplie directement disponibles à partir du jeu lui-même ou sur le site officiel de Minecraft, des sites de liste de serveur Minecraft existent pour permettre aux joueurs de visiter et de découvrir de nouveaux serveurs. De plus, le lanceur Minecraft autonome supporte l'ajout de serveurs dans la section multijoueur. Cette section permet aux joueurs de voir si un serveur est en ligne, le nombre d'emplacements qu'il a (appelés slots de connexion), et la qualité de la connexion au serveur (temps de ping). Planer au-dessus de l'icône d'état de la connexion dans la liste des serveurs de Minecraft va dire au joueur la vitesse de connexion à ce dernier. La version utilisée par le serveur est également affichée à côté du temps de ping, et depuis la version 1.7, les serveurs ont la possibilité d'afficher leur logo[53]. La liste des serveurs d'un joueur peut être transférée à d'autres joueurs par échange du fichier servers.dat contenu dans le dossier du jeu.
112
+
113
+ Il est possible de changer de pseudo Minecraft depuis le 4 février 2015[54]. Un joueur ne peut changer de pseudo que tous les 30 jours, mais son ancien pseudo est inaccessible aux autres pendant 37 jours au cas où le joueur change d'avis et veut revenir à son ancien pseudo[55]. Au bout de 37 jours, l'ancien pseudo redevient accessible à tous[56].
114
+
115
+ Le jeu est initialement créé le 10 mai 2009 par Notch, de son vrai nom Markus Persson. Il tire son inspiration de jeux plus anciens comme Infiniminer (pour le système de cubes et de création et récupération de ressources)[57], Dwarf Fortress (dont il tire l'aspect de très grande liberté couplée avec une génération d'univers procédurale et reprend nombre des types de blocs), ou encore Dungeon Keeper (qui présente un monde souterrain que l'on doit excaver judicieusement pour y aménager son propre donjon).
116
+
117
+ À ses débuts, le jeu s'appele Cave Game, puis le nom définitif de Minecraft est inventé lors d'un échange sur IRC entre le développeur et des joueurs. Après avoir été nommé Minecraft: Order of the Stone[58] (en référence à un webcomic du nom de Order of the Stick)[59], le nom est finalement raccourci en Minecraft pour plus de simplicité.
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+ Le 17 mai, le jeu est disponible publiquement pour être essayé. Les pré-commandes pour le jeu commencent à être acceptées le 19 juin 2009, pour un prix promotionnel de 9,99 €. Il est à noter que ce prix, valable pour la version Alpha, est porté à 14,99 € pour la version Beta[60]. Minecraft gagne rapidement en popularité, étant la source d'articles sur plusieurs sites internet comme PC Gamer. En avril 2011, le jeu dépasse la barre des deux millions d'exemplaires vendus[61]. Victime de son succès, le site du jeu tombe inaccessible le 20 octobre 2010.
120
+
121
+ Le jeu est en version stable mais continue d'être mis à jour. Les joueurs peuvent actuellement acheter le jeu en version définitive, disponible depuis le 18 novembre 2011, pour y jouer et le tester. En achetant la version définitive, les joueurs peuvent essayer la dernière version disponible du jeu et peuvent, sur le forum du jeu, faire part des bugs ou des nouveaux éléments qu'ils aimeraient voir dans le jeu. Les possesseurs d'une version achetée lors de la phase alpha ou inférieure possèdent la garantie de futures mises à jour gratuites à la suite d'un changement de clause de licence[62].
122
+
123
+ Le 7 avril 2011, Notch annonce une date de sortie prévue pour le 18 novembre 2011, le jour de la Minecon à Las Vegas qui met fin à la phase bêta. La version 1.4.2 de Minecraft sort pour Halloween 2012[63],[64]. Le jeu est depuis le 22 octobre 2018 sous la version 1.13.2[65].
124
+
125
+ Sur le site officiel, Notch précise que lorsque les ventes auront chuté, il pourrait mettre le jeu en open source, soit sous une licence GPL ou une autre licence libre, soit dans le domaine public[66], mais cette mention a été retirée depuis[57].
126
+
127
+ Afin de bénéficier de retours de la part de la communauté, les développeurs sortent, entre deux grandes mises à jour, des versions de développement, dites snapshots, contenant les fonctionnalités à venir dans les prochaines versions. Instituées depuis le 9 septembre 2011 avec la snapshot Bêta 1.8-pre1[67], ces versions sont le plus souvent hebdomadaires, sortant en temps normal à une date fixe, devenant ainsi un rendez-vous pour la communauté. Les joueurs peuvent ainsi signaler les bogues (bug) ou tout autre commentaire permettant d'améliorer le jeu, notamment sur le forum Reddit.
128
+
129
+ La bande sonore de Minecraft est composée par le musicien indépendant allemand Daniel Rosenfeld, plus communément appelé C418[68]. Elle est disponible dans les albums Minecraft - Volume Alpha, disponible depuis mars 2011[69], regroupant la plupart des musiques originelles ainsi que d'autres musiques non ajoutées dans le jeu, et Minecraft - Volume Beta, disponible depuis novembre 2013[70], contenant des musiques ajoutées dans le jeu le 13 novembre 2013[71].
130
+
131
+ Une grande variété de contenu créé par la communauté, comme des packs de textures, des mondes customisés, des constructions, des logiciels , etc. est disponible gratuitement sur divers sites internets. Des modifications du code source de Minecraft, appelés mods, ajoutent une diversité de gameplay, de blocs, de créatures hostiles et passives, d'objets ou encore de nouveaux systèmes complets (industrie, mécanique, etc.)[72],[73]. Pour rendre la création et l'installation de mods plus aisé, Mojang a annoncé en novembre 2012 qu'ils allaient ajouter une API officielle, toujours en attente.
132
+
133
+ Des packs de textures permettent de personnaliser les éléments graphiques du jeu. À partir de la version 1.6, les packs de textures ont été remplacés par des packs de ressources. Ceux-ci jouent le même rôle, mais ajoutent la configuration des bruitages et musiques, des polices d'écritures, des crédits et des fichiers de langue. Les mondes personnalisés sont également populaires. Les joueurs peuvent créer leur propres mondes, qui contiennent souvent des défis, des puzzles, des objectifs, et les partager pour que d'autres puissent y jouer. Pour encourager et faciliter cette pratique, les développeurs ont ajouté le « mode aventure » en version 1.3, et les « blocs de commandes » en version 1.4.
134
+
135
+ En plusieurs occasions, le travail de la communauté a influé sur le développement même du jeu. Des éléments développés par des tiers sous forme de mod ont ainsi été intégrés par la suite à la version officielle de Minecraft[74], comme les pistons[75] ou les chevaux.
136
+
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+ D'autre part, la notoriété du jeu est en majeure partie attribuable à la communauté. L'aspect créatif du jeu a rapidement incité des joueurs de tous horizons à partager leurs créations, notamment par le biais de vidéos sur des sites spécialisés tel YouTube ou Twitch, ce qui a offert une très forte visibilité et popularité au jeu sans aucune intervention de Mojang. L'aspect « jeu de rôle/aventure » du jeu est également à l'origine de machinimas et de fictions, de plus, les graphismes simples du jeu étant faciles à animer, certains amateurs réalisent des dessins animés ou des courts métrages d'animation inspirés du jeu.
138
+
139
+ La première collection de boîtes de jeu Lego, appelée Micro World, est apparue en 2012, d'après une idée soumise à Lego par des fans. Constituées uniquement de petites pièces, et non de figurines complètes, elles représentent divers lieux du jeu. Mojang et Lego renouvelèrent leur partenariat en 2014 pour une nouvelle collection classique, plus proche d'une boîte ordinaire, en impliquant la communauté dans la création des modèles. Ainsi, les joueurs purent proposer leurs idées et donner leur avis aux designers Lego durant la conception des nouvelles boîtes.
140
+
141
+ Le 15 septembre 2014, les diverses rumeurs circulant sur Internet sont confirmées : le studio de développement Mojang, créateur de Minecraft, est racheté par Microsoft pour environ 2,5 milliards de dollars (soit un peu moins de 2 milliards d'euros)[76],[77].
142
+
143
+ Le fondateur, Markus Persson, déclare qu'il quitte totalement le développement de Minecraft pour préserver sa santé mentale (« It’s not about the money. It’s about my sanity. »[78]) tout comme Carl et Jacob. Il annonce qu'il ne veut ni rejoindre Microsoft ni rester chef d'entreprise. Il ajoute que Minecraft restera disponible sur toutes les plateformes.
144
+
145
+ Une adaptation sur Xbox 360 sort le 9 mai 2012 et est actuellement en version TU19. D'après Notch, interrogé par IGN, « le soft devrait être conçu pour mieux marcher sur console, et devrait s'axer sur une façon de jouer propre aux consoles »[79].
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+
147
+ Une version Xbox One de Minecraft est également disponible depuis le 5 septembre 2014[80]. La version actuelle est la TU1 (1.3.1).
148
+
149
+ Le 20 août 2013, lors de la conférence PlayStation à la Gamescom, les versions PS3, PS4 et PSVita sont dévoilées[81]. La version PS3 du jeu est la première à sortir, le 18 décembre 2013. Elle est similaire à la version Xbox 360. Le jeu est actuellement à la version égale à celle de la 1.8.8 sur PC et Mac.
150
+
151
+ Une version PS Vita est annoncée et confirmée le 4 septembre 2014. Elle est disponible depuis le 15 octobre 2014 sur le PlayStation Store[82]. La version physique est disponible depuis le 19 novembre 2014[83].
152
+
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+ Une version Playstation 4 est disponible depuis le 4 septembre 2014 sur le PlayStation Store[9]. Il est possible d'importer ses sauvegardes de la version PlayStation 3 en passant par internet.
154
+
155
+ Une version Wii U de Minecraft est disponible depuis le 17 décembre 2015 sur le Nintendo eShop. Elle est catégorisée le 11 novembre 2015 par PEGI[84].
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+
157
+ Une version Nintendo Switch est disponible depuis le 12 mai 2017 sur le Nintendo eShop[85] et en version physique. Initialement baptisée Minecraft Nintendo Switch Edition, le jeu est renommé simplement Minecraft lors d'une mise à jour[86].
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159
+ Une version New Nintendo 3DS est annoncée le 14 septembre 2017[87].
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+ Minecraft Pocket Edition est une édition du jeu pour smartphones et tablettes. La version actuelle est la version 1.2.10. Minecraft Pocket Edition est disponible sur les smartphones Android depuis le 15 juillet 2011 au prix de 6,99 $[88](6,99 €[89]), sur les terminaux iOS[90] au prix de 9,99 $[91](6,99 €[92]) et sur les smartphones Windows Phone au prix de 6,99 $ (6,89 €).
162
+
163
+ Minecraft Pocket Édition n'est pas un portage fidèle de la version PC, des adaptations ont en effet été réalisées pour s'adapter aux supports mobiles. Ainsi, certains blocs présents dans les autres éditions ne sont pas présents, alors que d'autres font leur apparition.
164
+
165
+ Cette version de Minecraft est la plus téléchargée de toutes les éditions, en dépassant à elle seule le total des éditions Xbox (12 millions) et PC (17 millions) pour un total de 30 millions de téléchargements[93].
166
+
167
+ Depuis le 20 décembre 2012, une version de Minecraft est disponible pour Raspberry Pi[94]. Cette édition est la seule à être téléchargeable gratuitement, cependant elle ne fut jamais mise à jour.
168
+
169
+ Le 15 juin 2015, Microsoft dévoile lors de l’E3 2015 une version de Minecraft compatible avec Microsoft HoloLens, le casque à réalité augmentée. Mojang se livre même à une démonstration en direct sur scène[95].
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+
171
+ Un projet de collaboration entre Mojang et Telltale Games intitulé Minecraft: Story Mode a été annoncé en décembre 2014. Il s'agit d'un jeu vidéo épisodique autonome en point-and-click dont les choix du joueur influencent l'histoire. Le premier épisode, L'Ordre de la Pierre, est sorti sur PC, Mac, iOS, Android, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360 et Xbox One le 13 octobre 2015[96]. La première saison est composée de cinq épisodes principaux et trois épisodes supplémentaires. Une seconde saison est proposée depuis juillet 2017.
172
+
173
+ Le 19 janvier 2016, Mojang annonce le développement d'une nouvelle mouture du jeu, destinée aux écoles : Minecraft: Education Edition[97]. Cette version donne des outils de contrôle de Minecraft aux professeurs[98]. Une version pédagogique de Minecraft avait déjà été développée par le studio TeacherGaming, MinecraftEDU[99], et était utilisée dans près de 40 pays différents[97], et a été rachetée par Microsoft avec l'annonce du jeu[100]. Minecraft: Education Edition est d'abord disponible en accès anticipé — à la manière du jeu original — à partir de juin 2016[101]. Elle sort officiellement en novembre 2016[102].
174
+
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+ Les professeurs peuvent télécharger ou téléverser des cartes pré-faites sur le site officiel[103]. Le jeu est payable par abonnement annuel[104].
176
+
177
+ modifier
178
+
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+ Minecraft est un très bon succès critique et commercial.
180
+
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+ Le jeu est principalement apprécié pour son originalité, la dynamique de son système de jeu, et surtout la liberté créative offerte à ses joueurs. Le mécanisme de jeu développé par Notch, apparemment simpliste, montre le bon équilibre entre ces composantes, afin de créer l'effet d'addiction nécessaire à tout bon jeu. Ceci a fait de Minecraft un succès inattendu de grande envergure.
182
+
183
+ Alors que le jeu est en version alpha, Scott Munro du Daily Record le présente comme « quelque chose de spécial », et encourage les joueurs à l'acheter. Le site Rock, Paper, Shotgun recommande également la version alpha du jeu, le décrivant comme « une sorte de Stalker en Lego 8 bit entièrement généré ». L'émission Good Game lui donne deux notes : 7,5 et 9 sur 10, appréciant sa créativité et ses possibilités, tout en critiquant l'absence de tutoriel. La même émission le sélectionne plus tard comme « meilleur jeu téléchargeable de 2010 ».
184
+
185
+ PC Gamer notamment retient Minecraft comme le quatrième meilleur jeu pour jouer au travail[121].
186
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187
+ Gamasutra nomme Minecraft comme étant le 8e meilleur jeu de l'année, ainsi que 8e meilleur jeu indépendant de l'année, tandis que Rock, Paper, Shotgun le nomme jeu de l'année. Mod DB récompense le jeu du titre de « jeu indépendant de l'année 2010 », qui est décerné par le vote des visiteurs, ainsi que deux des cinq récompenses « choix de l'éditeur », pour « Jeu le plus innovant » et « Meilleur jeu solo indépendant ». Parmi les récompenses reçues par Minecraft se trouve aussi le titre de « jeu de l'année » de PC Gamer UK, ainsi que les titres de « meilleur premier jeu », « meilleur jeu téléchargeable » et « jeu le plus innovant » au Game Developers Choice Awards 2011, y gagnant ainsi tous les titres pour lesquels il est nommé. S'y ajoutent également des nominations à l'Independent Games Festival de mars 2011, comme « grand prix Seumas McNally », « excellence technologique » et « excellence de conception », ainsi que le « prix de l'audience » voté par la communauté. Le site Jeuxvideo.com lui attribue un 19/20.
188
+
189
+ En septembre 2010, les recettes du jeu s'élèvent à 250 000 USD par jour[122]. Le même mois, Paypal gèle le compte de Notch à cause d'un « retrait ou dépôt suspect ». Ce jour-là, Notch, de son vrai nom Markus Persson, déclare qu'il avait environ 600 000 € sur son compte[123]. Le 12 janvier 2011, le jeu passe la barre du millionième exemplaire vendu[124]. Le 24 avril 2011, le jeu passait la barre des deux millions d'exemplaires vendus, soit seulement 3 mois et demi après le cap du million d'exemplaires. Le 5 août 2011, le jeu dépasse également la barre des 3 millions d'exemplaires vendus. Le 18 février 2012, le jeu s'est officiellement vendu à plus de 5 millions d'exemplaires, pour un total de 22,4 millions de joueurs (versions gratuite et payante confondues)[125]. Le 25 mai 2012, plus de 6 millions de versions officielles ont été vendues. Début novembre 2012, ce sont plus de 9 millions de versions officielles qui ont été vendues sur PC et plus de 4 millions sur Xbox 360, et compte plus de 43 862 100 de comptes au jour du 13 octobre 2012. Le 5 avril 2013, la barre des 10 millions de versions PC vendues est atteinte. Le 25 juin 2014, Minecraft atteint 54 millions d'exemplaires vendus toutes versions confondues, ce qui en fait le deuxième jeu vidéo le plus vendu de l'histoire après Wii Sports. Le 8 juillet 2014, Minecraft dépasse les 16 millions de ventes pour sa version PC et devient le jeu PC le plus vendu au monde, dépassant World of Warcraft. Le 30 juin 2015, Jens Bergensten, développeur en chef du jeu, annonce sur Twitter que le jeu s'est vendu à plus de 20 000 000 d'exemplaires[126]. Début 2016, les ventes atteignent 80 000 000 selon le site officiel[127]. Début juin 2016, l'éditeur annonce que le jeu s'est vendu à plus de 100 millions d'exemplaires, ce qui en fait le jeu vidéo le plus vendu de l'histoire[128]. En décembre 2017, les ventes atteignent 144 millions de copies, toutes versions confondues, alors qu'un nouveau record est réalisé par Microsoft en atteignant 74 millions d’utilisateurs actifs mensuel sur Minecraft[129]. En mai 2019, Microsoft dévoile que le jeu s'est écoulé à plus de 176 millions d'exemplaires toutes plate-formes confondues et que sa version free to play chinoise compte 200 millions d'utilisateurs enregistrés[130].
190
+
191
+ La Minecon est une convention sur le thème de Minecraft, créée et organisée par Mojang depuis 2010[134]. Elle a rassemblé dans sa dernière édition près de 10 000 personnes, la faisant entrer au Guinness World Records, en tant que « plus grande convention pour un seul jeu vidéo »[135],[136]. Depuis 2011, toutes les personnes ayant acheté des billets et ayant validé leur entrée reçoivent une cape sur leur compte, exclusive et rare, portant un motif changeant chaque année. Il n'y a pas eu de Minecon en 2014.
192
+
193
+ Le 5 mai 2011, Minecraft a été choisi comme l'un des 80 jeux affichés au Smithsonian American Art Museum, à l'occasion de l'exposition « L'art des jeux vidéo » du 16 mars 2012[151],[152].
194
+
195
+ Fin juin 2016, le site officiel de Minecraft dévoile l'arrivée d'un film en 3D produit par Warner Bros. nommé Minecraft, le film (Minecraft: The Movie) alors prévu pour le 24 mai 2019[153]. Il est également dévoilé que le film sera réalisé par Rob McElhenney[154]. Selon 20 Minutes, il sera produit par Roy Lee, qui a réalisé l'adaptation du jouet de construction Lego, La Grande Aventure Lego[153]. En avril 2019, la date de sortie du film est repoussée au 4 mars 2022. Il est en outre révélé, quelques mois plus tôt, que Peter Sollett assurera la réalisation du film au lieu de McElhenney[155].
196
+
197
+ Le spectacle du Puy du Fou a donné lieu à une « reconstitution » dans Minecraft [157],[158].
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@@ -0,0 +1,197 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ 1.16 (Version officielle)
4
+ 20w22a (Version de développement)
5
+ 2.1.14403 (Launcher : Linux)
6
+ 2.1.134433 (Launcher : macOS)
7
+ 2.1.14401 (Launcher : Windows)
8
+
9
+ Édition Bedrock :
10
+ 1.14.60 (Android, FireOS, FireTV, Gear VR, iOS, Nintendo Switch, Windows 10, Windows 10 Mobile, Xbox One, PlayStation 4)
11
+ bêta 1.16.0.63 (Version de développement : Android, Windows 10, Xbox One)
12
+
13
+ Édition Éducation:
14
+ 1.12.60 (Windows 10)
15
+ 1.12.60 (macOS)
16
+ 1.12.60 (iOS)
17
+
18
+ Édition Chinoise :
19
+ 1.5.14.16117 (PC)
20
+ 1.15.4.76267 (Android)
21
+ 1.15.0 (iOS)
22
+
23
+ Édition Console :
24
+ 1.0.16 (Nintendo Switch)
25
+ Patch 43 (Wii U)
26
+ CU57 (Xbox One)
27
+ TU74 (Xbox 360)
28
+ 1.83 (PlayStation 3)
29
+ 1.83 (PlayStation Vita)
30
+ 1.14.30 (PlayStation 4)
31
+
32
+ Édition Bedrock :
33
+ 0.9.5 (Samsung Galaxy Apps)
34
+ 0.16.2 (Windows Phone 8.1)
35
+ 1.1.5 (Apple TV)
36
+
37
+ Édition Pi :
38
+ 0.1.1 (Rasberry Pi)
39
+
40
+ Édition New Nintendo 3DS :
41
+ 1.9.19 (New Nintendo 3DS)
42
+
43
+ Minecraft est un jeu vidéo de type « bac à sable » (construction complètement libre) développé par le Suédois Markus Persson, alias Notch, puis par la société Mojang Studios. Il s'agit d'un univers composé de voxels et généré aléatoirement, qui intègre un système d'artisanat axé sur l'exploitation puis la transformation de ressources naturelles (minéralogiques, fossiles, animales et végétales).
44
+
45
+ La Minecon, un congrès en l'honneur de Minecraft, célèbre la sortie officielle du jeu le 18 novembre 2011[1]. Disponible en 95 langues, le jeu vidéo se vend en 8 ans à plus de 100 millions d'exemplaires sur toutes les plateformes, et est également décliné sous plusieurs formes physiques : papercraft (origami), produits dérivés (figurines, vêtements, peluches, etc.) et boîtes de jeu Lego.
46
+
47
+ Minecraft est à l'origine développé pour être un jeu sur navigateur Web[2], puis sur Windows, Mac et Linux (à l'aide de Java[3]). Un portage sur téléphone mobile existe également, Minecraft Pocket Édition (abrégé Minecraft PE), sorti sur les smartphones Android, sur les terminaux iOS[4], les appareils Windows Phone[5] et Windows 10[6]. Une version pour Xbox 360 est sortie le 09 mai 2012, développée par 4 J Studios[7]. Une version PlayStation 3 développée par Mojang est disponible depuis le 18 décembre 2013[8]. La version PS4 est sortie le 4 septembre 2014 sur le PlayStation Store, la version Xbox One est publiée le lendemain[9] tandis que la version Wii U est disponible en téléchargement sur le Nintendo eShop depuis le 17 décembre 2015 et en version physique depuis le 30 juin 2016[10]. La version Nintendo Switch est sortie le 12 mai 2017 et la version New Nintendo 3DS le 14 septembre 2017[11].
48
+
49
+ Le jeu plonge le joueur dans un monde créé dynamiquement, composé de blocs (des cubes) représentant différents matériaux comme de la terre, du sable, de la pierre, de l'eau , de la lave ou des minerais (comme du fer, de l'or, du charbon, etc.) formant diverses structures (arbres, cavernes, montagnes, temples) et des animaux ou monstres tels que des vaches , des moutons , des zombies et des squelettes . Le joueur peut modifier ce monde à volonté en y ajoutant ou supprimant des blocs et en tentant de survivre le plus longtemps possible lui permettant ainsi de bâtir des constructions avec une grande liberté, rappelant ainsi les jeux de création Lego[12].
50
+
51
+ Le joueur est représenté par un personnage, de forme humanoïde[13] sans sexe prédéfini[14], du nom du pseudonyme demandé lors de l'achat du jeu. Son apparence peut être personnalisée sur le site officiel, mais il a par défaut une apparence nommée Steve, possédant un jean bleu et une veste turquoise, ou une nommée Alex, d'un jean marron, une veste verte, et aux cheveux roux longs[15]. La vue par défaut du joueur est à la première personne, qu'il peut faire passer en deuxième personne et troisième personne dans les options[16]. Il possède une jauge de vie de vingt points de vie ainsi qu'une jauge de nourriture[17]. Si sa barre de vie atteint 0, le joueur ressuscite à son emplacement de départ sur la carte où à côté du dernier lit dans lequel il a dormi.
52
+
53
+ Le joueur, par défaut droitier, peut utiliser ses deux mains, mais seule la main de préférence peut effectuer des actions telles que : combattre, casser ou poser des blocs. Il possède un inventaire de 27 cases, chacune pouvant contenir le plus souvent jusqu'à 64 objets d'un même type (un stack)[18], ainsi qu'une barre d'accès rapide de 9 cases (l'inventaire rapide), et une case pour la seconde main. Dans son inventaire, il peut aussi fabriquer des petits objets grâce à une grille de fabrication de 2 cases sur deux ou équiper une armure.
54
+
55
+ Bien que le jeu ne se termine jamais à proprement parler, il possède une fin : il s'agit d'un long dialogue entre deux Endermen qui s'affiche quand le joueur a tué l'Ender Dragon, un boss vivant dans le monde de l'End et qui est réservé aux joueurs chevronnés de par sa difficulté et du fait que l'End n'est accessible qu'après de nombreux prérequis. Après cette scène, le joueur réapparait à la surface et peut continuer à jouer. Il est également possible de « terminer » Minecraft en collectant tous les trophées ou en rassemblant un exemplaire de chaque matière ou chaque objet du jeu, par exemple, selon l'imagination et la patience du joueur.
56
+
57
+ Un des grands intérêts du jeu réside dans la création dynamique du monde : chaque carte est générée aléatoirement au fur et à mesure que le joueur avance[19], selon une graine de monde générée selon l'heure de l'ordinateur[20]. Cependant, les paysages sont cohérents et composés de plusieurs biomes (forêt, prairie, désert, jungle, toundra, taïga, marais, savane, etc.)[12]. Une carte donnée peut devenir très grande au fil de sa génération, étant quasiment infinie (elle mesure 60 millions de blocs par 60 millions de blocs, soit 8 fois la surface de la Terre). Il est possible de jouer seul dans une carte générée dynamiquement, ou en multijoueur sur un serveur existant ou créé pour l'occasion. Une carte est constituée de 256 couches : même s'il est possible d'aller au-dessus ou en dessous de ces limites, le joueur ne pourra pas poser de blocs[21]. Sous la dernière couche, il n'y a que du vide : tomber dedans fait chuter le joueur jusqu'à ce que mort s'ensuive.
58
+
59
+ Le monde principal est composé d'une surface, dépendante de chaque biome, et de souterrains, plus ou moins remplis de pierre, où se génèrent aléatoirement des minerais, des grottes ou des cavernes[22]. Des structures comme des donjons apparaissent également aléatoirement sur la carte, à la surface ou dans les souterrains.
60
+
61
+ Un monde est aussi composé de deux autres dimensions, le Tréfonds (ou Enfer ou Nether) et le Néant (ou Limbes ou End ou Ender). Le Tréfonds est une dimension fermée ressemblant à un enfer, sans nuit ni jour, accessible par un portail que le joueur doit créer. Il est composé essentiellement de lave et peuplé de monstres uniques comme les cochons-zombies ou les ghasts (fantâmes), et est utilisable par les joueurs pour traverser de longues distances sur le monde principal, du fait du rapport 1/8e des distances parcourues dans cette dimension[23]. Le Néant est quant à lui une autre dimension, apparue lors de la sortie officielle du jeu[24], consistant en une île volante, entourée de vide, où se trouvent des endermen et l'Ender Dragon, à tuer pour débloquer la supposée fin du jeu.
62
+
63
+ Le monde contient environ 300 différents types de blocs, la plupart représentant des matériaux de construction ou des éléments de décor. Un bloc fait en général un mètre de côté, et par conséquent 1 m3 de volume. Les blocs peuvent être solides ou non-solides (air, torches, etc.), transparents (verre, glace, etc.) ou opaques, fluides (eau, lave), et nécessitent souvent un outil particulier pour être récupérés (pioche en bois ou plus pour la pierre, mais pioche en diamant pour l'obsidienne...)[25]. La gravité n'affecte pas la quasi-majorité des blocs, hormis les fluides et certaines matières (sable, gravier, etc.).
64
+
65
+ De nombreuses créatures peuplent le monde du jeu. Le joueur peut interagir avec elles pour se défendre ou s'approvisionner en ressources. Il en existe quatre types : les créatures passives qui n'attaquent jamais le joueur (vaches, cochons, poules, etc.)[26], les monstres neutres qui n'attaquent pas à moins qu'on ne les provoque (les cochons-zombies, les loups, les Endermen, etc.), les monstres agressifs qui attaquent le joueur à vue (zombies, Creepers, squelettes, etc.) et les créatures amicales et invoquées comme les golems de fer ou les bonshommes de neige qui accompagnent et aident le joueur. Certains animaux peuvent être apprivoisés grâce à divers objets, tels que l'os pour le loup, le poisson cru pour l'ocelot ou le blé pour le cheval, ce qui leur permet également de se reproduire[27]. Les créatures agressives ainsi que certaines neutres n'apparaissent que dans des zones de faible luminosité (hors difficulté paisible) : grottes, cavernes, ou la nuit[28].
66
+
67
+ Certaines créatures sont devenues emblématiques : les Endermen, de grandes créatures noires pouvant se téléporter, qui n'attaquent que si le joueur les provoque en les regardant dans les yeux ou en les frappant[29], ou encore les Creepers, véritables symboles du jeu[30], qui explosent et détruisent plusieurs blocs quand ils sont suffisamment près du joueur. Le joueur pourra trouver d'autres monstres en explorant diverses biomes comme des sorcières dans les marécages.
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+
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+ Minecraft compte aussi deux « boss » principaux : l'Ender Dragon, dragon établi dans une dimension parallèle nommé l'Ender, et le Wither, monstre volant à trois têtes apparu dans la mise à jour 1.4.2[31], que le joueur peut créer en plaçant dans une position particulière du « sable des âmes » et des crânes de Wither squelettes, obtenables en tuant ces derniers, présents dans la dimension du Nether.
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+
71
+ Pour chaque action, le joueur peut ou doit se munir d'un outil pour l'accomplir, ou accélérer son accomplissement : pioche, hache, pelle, houe, etc. Certains outils peuvent se fabriquer avec différents minéraux ou matériaux, donnant plus ou moins de durabilité et d'efficacité à ceux-ci : respectivement le bois, la pierre, le fer, et le diamant, ainsi que l'or[32]. D'autres ne se fabriquent qu'avec une recette unique, et peuvent effectuer une action impossible sans cette chose (canne à pêche, briquet) ou donner des informations (boussole, horloge).
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+
73
+ Le joueur peut aussi se fabriquer une épée, afin de donner des attaques plus puissantes lors des combats. Tout comme les principaux outils, elle peut être faite de divers matériaux lui donnant plus ou moins de robustesse et de puissance. Il peut s'équiper d'une armure (composée de quatre pièces : casque, plastron, jambières et bottes) pour se défendre et réduire la puissance des attaques ennemies, dont le matériau utilisé fera varier la résistance aux chocs. Il peut enfin se fabriquer un bouclier, qui permet de stopper n'importe quel type d'attaque (explosions, projectiles, coups…) mais qui ne protège pas des dégâts de potion, de chute ou de feu. Ce bouclier n'existe que sous une seule forme mais peut être personnalisé avec une bannière.
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+
75
+ La plupart des outils, armures et armes, peuvent être enchantés avec une table d'enchantement, contre de l'expérience récoltée par le joueur en faisant diverses actions (miner des minerais, tuer des créatures, etc.)[33]. Les enchantements donnés sont aléatoires, mais leur puissance et leur fréquence dépend du nombre d'expériences donné, ainsi que du matériau de l'outil[34]. La plupart des enchantements sont réservés à un type d'outil ou d'arme, mais certains peuvent s'appliquer à tous. Certains enchantements ne peuvent également être trouvés que sous forme de livres dans des structures[35],[36].
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+
77
+ Le jeu inclut une bibliothèque libre, permettant de contourner la censure mise en place par certains pays[37].
78
+
79
+ Le mode créatif permet au joueur de construire et de détruire les blocs instantanément à volonté. Il n'y a pas de fabrication d'objet : la quasi-majorité des blocs et objets est disponible dans l'inventaire du joueur. Il est aussi possible de voler en pressant deux fois de suite la touche de saut (barre d'espace). Ce mode est disponible en solo et en multijoueur. À l'origine, les cartes étaient plus petites et moins diversifiées que celles du mode survie. Il s'agit du premier mode de jeu gratuit disponible à l'origine. Il a été supprimé du jeu lors de la nouvelle version Survival Test[38].
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+
81
+ À partir de la version 1.8 bêta de Minecraft, ce mode est réintroduit sous forme de mode de jeu appelé mode créatif, en plus du mode Survie. Cependant, dans cette version, les cartes générées en mode créatif sont aussi riches et variées que celles des autres modes de jeu[39]. En mode créatif, les monstres et autres dangers ne blessent pas le joueur, il ne peut mourir, sauf s'il utilise une commande ou tombe dans le vide sous la couche 0 d'une carte[40].
82
+
83
+ Ce mode de jeu peut être choisi lors de la création d'un monde, ou par une commande. Il est très prisé par les architectes et ingénieurs car il permet d'accéder aux ressources de manière illimitée sans avoir à les collecter.
84
+
85
+ Le mode survie plonge le joueur dans un monde peuplé de monstres qui apparaissent dans les endroits sombres, c'est-à-dire la nuit et dans les grottes non éclairées. C'est le mode principal et par défaut des mondes Minecraft.
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+ Le joueur doit survivre et être capable de se défendre. Pour cela, il peut fabriquer des outils : par exemple, à partir de bois pour concevoir des planches et des bâtons ; avec des bâtons et de la pierre pour fabriquer une pioche ou bien une épée ; avec une pioche, il peut extraire du charbon et du fer[41]. De certaines matières telles que le fer, le diamant ou encore le cuir, le joueur pourra se faire des armures pour résister aux monstres. Chaque outil est construit à partir d'éléments basiques récoltés. Il est également nécessaire de chasser des animaux ou de cultiver du blé, des pommes de terres ou des carottes afin de s'approvisionner en nourriture.
88
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89
+ Dernier point remarquable, la redstone permet de concevoir des circuits logiques et de rendre le monde interactif : il est ainsi possible de fabriquer des portes à ouverture automatique, des générateurs de sable ou encore une calculatrice. Le joueur peut également utiliser des circuits de redstone pour automatiser certaines tâches comme l'agriculture ou l'élevage. La redstone n'a presque pas de limite, elle permet même d'accomplir des prouesses informatiques et numériques immenses.
90
+
91
+ Le mode extrême (hardcore) est un mode de jeu similaire au mode survie, mais où le joueur n'a qu'une seule vie et la difficulté est bloquée au niveau maximum. Si le joueur meurt, il ne peut pas ressusciter et le monde sera supprimé à tout jamais[42], il n'a donc pas le droit à l'erreur.
92
+
93
+ Dans ce mode, l'apparence des cœurs de la barre de vie est différente : ils ont deux yeux leur donnant un air diabolique[43]. À la fin de la partie, le score du joueur s'affiche, correspondant aux nombres de monstres tués, et donc à l'expérience acquise au cours du jeu.
94
+
95
+ Apparu dans la version définitive du jeu (1.0.0)[43], il est inspiré d'une série d'articles sur le site PC Gamer[44],[45], où l'auteur s'était fixé comme règle de supprimer son monde à la première mort du personnage, tout en allant le plus loin possible[46].
96
+
97
+ Le mode aventure, apparu dans la version de développement 12w22a (1.3.1)[47], est un mode de jeu similaire au mode survie, mais où il est impossible par défaut de placer ou détruire des blocs. Pour survivre, il doit donc commercer avec les villageois en utilisant des émeraudes comme monnaie d’échange, et prendre ce qu'il y a dans les coffres des donjons, des mines abandonnées et des forges. Entre les versions 1.4.2 et 1.8, le joueur peut utiliser des outils, mais uniquement ceux appropriés dans certaines situations : l’épée contre les monstres, la pioche pour les minerais et la roche, la hache pour le bois, etc.[48] Depuis la version 1.8, les joueurs peuvent détruire les blocs avec l'outil approprié seulement si ce dernier a été modifié avec une commande[49].
98
+
99
+ Ce mode de jeu est souvent utilisé pour les cartes aventures. Les cartes aventures sont des parties enregistrées et partagées sur Internet par des passionnés pour les autres joueurs dont les objectifs, le scénario et les constructions dépendent entièrement du choix du ou des créateurs. Le mode aventure sert alors à empêcher les joueurs de jouer au jeu normalement sur les cartes aventure et de limiter leurs modifications sur les blocs à ce qui est prévu, car cela pourrait gêner le bon déroulement de la partie.
100
+
101
+ Le mode spectateur, apparu dans la version de développement 14w05a pour la version finale 1.8, permet au joueur de traverser les blocs[50] et de se rendre invisible (sauf aux yeux des autres joueurs spectateurs, qui se voient entre eux sous la forme d'une tête flottante semi-transparente). Il ne dispose pas d'ATH (HUD) mais la barre d'inventaire peut être affichée, devenant alors un menu séparé en deux sous-parties : l'une affiche tous les joueurs connectés au serveur, et l'autre trie les joueurs selon leur équipe. Le joueur spectateur peut également voir en vue à la première personne à travers les yeux d'un personnage de son choix en faisant clic gauche. Il ne peut pas interagir ou modifier le monde. Ce mode est surtout utilisé sur serveur multijoueur, pour pouvoir surveiller, et visionner une partie ou un monde, sans pouvoir les modifier[51].
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+
103
+ Le mode multijoueur est la version serveur du jeu qui permet à plusieurs joueurs d'interagir sur un monde unique. Les joueurs peuvent travailler avec d'autres pour créer des structures, des mines et se combattre : le joueur contre joueur (abrégé en JcJ ou PvP pour Player versus Player).
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+
105
+ Les utilisateurs peuvent télécharger et exécuter le pack serveur qui permet aux autres joueurs de se connecter à et jouer sur leurs serveurs. Différents modes de jeu peuvent être choisis pour un serveur, parmi lesquels le mode survie, créatif, hardcore, spectateur et aventure. Il convient de noter que les modes de jeu peuvent être attribués individuellement, certains pouvant être en mode créatif et d'autres en mode survie. Les joueurs peuvent également être promus opérateur (avec la commande /op [nom du joueur] (gestionnaire du réseau) par l'administrateur du serveur ou d'autres opérateurs, qui leur donne accès aux commandes console telles que la configuration de l'heure et du temps, la téléportation de joueurs et l'accès au give (commande permettant de donner des ressources à certains joueurs).
106
+
107
+ Mais pour la plus grande majorité des serveurs grand public, Bukkit est utilisé. C'est une plate-forme développée par un groupe indépendant, qui permet d'énormes possibilités. Il permet d'installer des plugins, du code informatique en langage Java ajoutant des fonctionnalités au jeu d'origine : de nouvelles commandes, des permissions, une économie, un système dit « RP », pour Role Play, ou encore des plugins permettant de faire apparaître des personnages non-joueurs. Les possibilités sont infinies, puisque les plugins sont également codés en Java, et aucune restriction n'est imposée par Bukkit.
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109
+ Pour les joueurs ne souhaitant pas rendre leur serveur visible sur internet, il est possible de le lancer sur le réseau local (en utilisant l'adresse IP locale par opposition à une adresse IP globale présentée par le routeur du serveur). Un serveur local n'exige pas la redirection de port, mais devient alors restreint aux seuls joueurs faisant partie du réseau local l'accès du serveur[52]. Cette méthode peut également être utilisée pour améliorer les performances du jeu en solo si le serveur et le client sont deux ordinateurs distincts, en déportant une partie des calculs sur la machine serveur. Les temps de latence ne sont en général pas un problème sur un réseau local.
110
+
111
+ Minecraft comprend une liste de serveurs pour le mode multijoueur dans lequel les utilisateurs peuvent s'enregistrer les serveurs qu'ils visitent. Bien que Minecraft n'ait pas de liste de serveurs pré-remplie directement disponibles à partir du jeu lui-même ou sur le site officiel de Minecraft, des sites de liste de serveur Minecraft existent pour permettre aux joueurs de visiter et de découvrir de nouveaux serveurs. De plus, le lanceur Minecraft autonome supporte l'ajout de serveurs dans la section multijoueur. Cette section permet aux joueurs de voir si un serveur est en ligne, le nombre d'emplacements qu'il a (appelés slots de connexion), et la qualité de la connexion au serveur (temps de ping). Planer au-dessus de l'icône d'état de la connexion dans la liste des serveurs de Minecraft va dire au joueur la vitesse de connexion à ce dernier. La version utilisée par le serveur est également affichée à côté du temps de ping, et depuis la version 1.7, les serveurs ont la possibilité d'afficher leur logo[53]. La liste des serveurs d'un joueur peut être transférée à d'autres joueurs par échange du fichier servers.dat contenu dans le dossier du jeu.
112
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113
+ Il est possible de changer de pseudo Minecraft depuis le 4 février 2015[54]. Un joueur ne peut changer de pseudo que tous les 30 jours, mais son ancien pseudo est inaccessible aux autres pendant 37 jours au cas où le joueur change d'avis et veut revenir à son ancien pseudo[55]. Au bout de 37 jours, l'ancien pseudo redevient accessible à tous[56].
114
+
115
+ Le jeu est initialement créé le 10 mai 2009 par Notch, de son vrai nom Markus Persson. Il tire son inspiration de jeux plus anciens comme Infiniminer (pour le système de cubes et de création et récupération de ressources)[57], Dwarf Fortress (dont il tire l'aspect de très grande liberté couplée avec une génération d'univers procédurale et reprend nombre des types de blocs), ou encore Dungeon Keeper (qui présente un monde souterrain que l'on doit excaver judicieusement pour y aménager son propre donjon).
116
+
117
+ À ses débuts, le jeu s'appele Cave Game, puis le nom définitif de Minecraft est inventé lors d'un échange sur IRC entre le développeur et des joueurs. Après avoir été nommé Minecraft: Order of the Stone[58] (en référence à un webcomic du nom de Order of the Stick)[59], le nom est finalement raccourci en Minecraft pour plus de simplicité.
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+
119
+ Le 17 mai, le jeu est disponible publiquement pour être essayé. Les pré-commandes pour le jeu commencent à être acceptées le 19 juin 2009, pour un prix promotionnel de 9,99 €. Il est à noter que ce prix, valable pour la version Alpha, est porté à 14,99 € pour la version Beta[60]. Minecraft gagne rapidement en popularité, étant la source d'articles sur plusieurs sites internet comme PC Gamer. En avril 2011, le jeu dépasse la barre des deux millions d'exemplaires vendus[61]. Victime de son succès, le site du jeu tombe inaccessible le 20 octobre 2010.
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121
+ Le jeu est en version stable mais continue d'être mis à jour. Les joueurs peuvent actuellement acheter le jeu en version définitive, disponible depuis le 18 novembre 2011, pour y jouer et le tester. En achetant la version définitive, les joueurs peuvent essayer la dernière version disponible du jeu et peuvent, sur le forum du jeu, faire part des bugs ou des nouveaux éléments qu'ils aimeraient voir dans le jeu. Les possesseurs d'une version achetée lors de la phase alpha ou inférieure possèdent la garantie de futures mises à jour gratuites à la suite d'un changement de clause de licence[62].
122
+
123
+ Le 7 avril 2011, Notch annonce une date de sortie prévue pour le 18 novembre 2011, le jour de la Minecon à Las Vegas qui met fin à la phase bêta. La version 1.4.2 de Minecraft sort pour Halloween 2012[63],[64]. Le jeu est depuis le 22 octobre 2018 sous la version 1.13.2[65].
124
+
125
+ Sur le site officiel, Notch précise que lorsque les ventes auront chuté, il pourrait mettre le jeu en open source, soit sous une licence GPL ou une autre licence libre, soit dans le domaine public[66], mais cette mention a été retirée depuis[57].
126
+
127
+ Afin de bénéficier de retours de la part de la communauté, les développeurs sortent, entre deux grandes mises à jour, des versions de développement, dites snapshots, contenant les fonctionnalités à venir dans les prochaines versions. Instituées depuis le 9 septembre 2011 avec la snapshot Bêta 1.8-pre1[67], ces versions sont le plus souvent hebdomadaires, sortant en temps normal à une date fixe, devenant ainsi un rendez-vous pour la communauté. Les joueurs peuvent ainsi signaler les bogues (bug) ou tout autre commentaire permettant d'améliorer le jeu, notamment sur le forum Reddit.
128
+
129
+ La bande sonore de Minecraft est composée par le musicien indépendant allemand Daniel Rosenfeld, plus communément appelé C418[68]. Elle est disponible dans les albums Minecraft - Volume Alpha, disponible depuis mars 2011[69], regroupant la plupart des musiques originelles ainsi que d'autres musiques non ajoutées dans le jeu, et Minecraft - Volume Beta, disponible depuis novembre 2013[70], contenant des musiques ajoutées dans le jeu le 13 novembre 2013[71].
130
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131
+ Une grande variété de contenu créé par la communauté, comme des packs de textures, des mondes customisés, des constructions, des logiciels , etc. est disponible gratuitement sur divers sites internets. Des modifications du code source de Minecraft, appelés mods, ajoutent une diversité de gameplay, de blocs, de créatures hostiles et passives, d'objets ou encore de nouveaux systèmes complets (industrie, mécanique, etc.)[72],[73]. Pour rendre la création et l'installation de mods plus aisé, Mojang a annoncé en novembre 2012 qu'ils allaient ajouter une API officielle, toujours en attente.
132
+
133
+ Des packs de textures permettent de personnaliser les éléments graphiques du jeu. À partir de la version 1.6, les packs de textures ont été remplacés par des packs de ressources. Ceux-ci jouent le même rôle, mais ajoutent la configuration des bruitages et musiques, des polices d'écritures, des crédits et des fichiers de langue. Les mondes personnalisés sont également populaires. Les joueurs peuvent créer leur propres mondes, qui contiennent souvent des défis, des puzzles, des objectifs, et les partager pour que d'autres puissent y jouer. Pour encourager et faciliter cette pratique, les développeurs ont ajouté le « mode aventure » en version 1.3, et les « blocs de commandes » en version 1.4.
134
+
135
+ En plusieurs occasions, le travail de la communauté a influé sur le développement même du jeu. Des éléments développés par des tiers sous forme de mod ont ainsi été intégrés par la suite à la version officielle de Minecraft[74], comme les pistons[75] ou les chevaux.
136
+
137
+ D'autre part, la notoriété du jeu est en majeure partie attribuable à la communauté. L'aspect créatif du jeu a rapidement incité des joueurs de tous horizons à partager leurs créations, notamment par le biais de vidéos sur des sites spécialisés tel YouTube ou Twitch, ce qui a offert une très forte visibilité et popularité au jeu sans aucune intervention de Mojang. L'aspect « jeu de rôle/aventure » du jeu est également à l'origine de machinimas et de fictions, de plus, les graphismes simples du jeu étant faciles à animer, certains amateurs réalisent des dessins animés ou des courts métrages d'animation inspirés du jeu.
138
+
139
+ La première collection de boîtes de jeu Lego, appelée Micro World, est apparue en 2012, d'après une idée soumise à Lego par des fans. Constituées uniquement de petites pièces, et non de figurines complètes, elles représentent divers lieux du jeu. Mojang et Lego renouvelèrent leur partenariat en 2014 pour une nouvelle collection classique, plus proche d'une boîte ordinaire, en impliquant la communauté dans la création des modèles. Ainsi, les joueurs purent proposer leurs idées et donner leur avis aux designers Lego durant la conception des nouvelles boîtes.
140
+
141
+ Le 15 septembre 2014, les diverses rumeurs circulant sur Internet sont confirmées : le studio de développement Mojang, créateur de Minecraft, est racheté par Microsoft pour environ 2,5 milliards de dollars (soit un peu moins de 2 milliards d'euros)[76],[77].
142
+
143
+ Le fondateur, Markus Persson, déclare qu'il quitte totalement le développement de Minecraft pour préserver sa santé mentale (« It’s not about the money. It’s about my sanity. »[78]) tout comme Carl et Jacob. Il annonce qu'il ne veut ni rejoindre Microsoft ni rester chef d'entreprise. Il ajoute que Minecraft restera disponible sur toutes les plateformes.
144
+
145
+ Une adaptation sur Xbox 360 sort le 9 mai 2012 et est actuellement en version TU19. D'après Notch, interrogé par IGN, « le soft devrait être conçu pour mieux marcher sur console, et devrait s'axer sur une façon de jouer propre aux consoles »[79].
146
+
147
+ Une version Xbox One de Minecraft est également disponible depuis le 5 septembre 2014[80]. La version actuelle est la TU1 (1.3.1).
148
+
149
+ Le 20 août 2013, lors de la conférence PlayStation à la Gamescom, les versions PS3, PS4 et PSVita sont dévoilées[81]. La version PS3 du jeu est la première à sortir, le 18 décembre 2013. Elle est similaire à la version Xbox 360. Le jeu est actuellement à la version égale à celle de la 1.8.8 sur PC et Mac.
150
+
151
+ Une version PS Vita est annoncée et confirmée le 4 septembre 2014. Elle est disponible depuis le 15 octobre 2014 sur le PlayStation Store[82]. La version physique est disponible depuis le 19 novembre 2014[83].
152
+
153
+ Une version Playstation 4 est disponible depuis le 4 septembre 2014 sur le PlayStation Store[9]. Il est possible d'importer ses sauvegardes de la version PlayStation 3 en passant par internet.
154
+
155
+ Une version Wii U de Minecraft est disponible depuis le 17 décembre 2015 sur le Nintendo eShop. Elle est catégorisée le 11 novembre 2015 par PEGI[84].
156
+
157
+ Une version Nintendo Switch est disponible depuis le 12 mai 2017 sur le Nintendo eShop[85] et en version physique. Initialement baptisée Minecraft Nintendo Switch Edition, le jeu est renommé simplement Minecraft lors d'une mise à jour[86].
158
+
159
+ Une version New Nintendo 3DS est annoncée le 14 septembre 2017[87].
160
+
161
+ Minecraft Pocket Edition est une édition du jeu pour smartphones et tablettes. La version actuelle est la version 1.2.10. Minecraft Pocket Edition est disponible sur les smartphones Android depuis le 15 juillet 2011 au prix de 6,99 $[88](6,99 €[89]), sur les terminaux iOS[90] au prix de 9,99 $[91](6,99 €[92]) et sur les smartphones Windows Phone au prix de 6,99 $ (6,89 €).
162
+
163
+ Minecraft Pocket Édition n'est pas un portage fidèle de la version PC, des adaptations ont en effet été réalisées pour s'adapter aux supports mobiles. Ainsi, certains blocs présents dans les autres éditions ne sont pas présents, alors que d'autres font leur apparition.
164
+
165
+ Cette version de Minecraft est la plus téléchargée de toutes les éditions, en dépassant à elle seule le total des éditions Xbox (12 millions) et PC (17 millions) pour un total de 30 millions de téléchargements[93].
166
+
167
+ Depuis le 20 décembre 2012, une version de Minecraft est disponible pour Raspberry Pi[94]. Cette édition est la seule à être téléchargeable gratuitement, cependant elle ne fut jamais mise à jour.
168
+
169
+ Le 15 juin 2015, Microsoft dévoile lors de l’E3 2015 une version de Minecraft compatible avec Microsoft HoloLens, le casque à réalité augmentée. Mojang se livre même à une démonstration en direct sur scène[95].
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171
+ Un projet de collaboration entre Mojang et Telltale Games intitulé Minecraft: Story Mode a été annoncé en décembre 2014. Il s'agit d'un jeu vidéo épisodique autonome en point-and-click dont les choix du joueur influencent l'histoire. Le premier épisode, L'Ordre de la Pierre, est sorti sur PC, Mac, iOS, Android, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360 et Xbox One le 13 octobre 2015[96]. La première saison est composée de cinq épisodes principaux et trois épisodes supplémentaires. Une seconde saison est proposée depuis juillet 2017.
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+ Le 19 janvier 2016, Mojang annonce le développement d'une nouvelle mouture du jeu, destinée aux écoles : Minecraft: Education Edition[97]. Cette version donne des outils de contrôle de Minecraft aux professeurs[98]. Une version pédagogique de Minecraft avait déjà été développée par le studio TeacherGaming, MinecraftEDU[99], et était utilisée dans près de 40 pays différents[97], et a été rachetée par Microsoft avec l'annonce du jeu[100]. Minecraft: Education Edition est d'abord disponible en accès anticipé — à la manière du jeu original — à partir de juin 2016[101]. Elle sort officiellement en novembre 2016[102].
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+ Les professeurs peuvent télécharger ou téléverser des cartes pré-faites sur le site officiel[103]. Le jeu est payable par abonnement annuel[104].
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+ Minecraft est un très bon succès critique et commercial.
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+ Le jeu est principalement apprécié pour son originalité, la dynamique de son système de jeu, et surtout la liberté créative offerte à ses joueurs. Le mécanisme de jeu développé par Notch, apparemment simpliste, montre le bon équilibre entre ces composantes, afin de créer l'effet d'addiction nécessaire à tout bon jeu. Ceci a fait de Minecraft un succès inattendu de grande envergure.
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+ Alors que le jeu est en version alpha, Scott Munro du Daily Record le présente comme « quelque chose de spécial », et encourage les joueurs à l'acheter. Le site Rock, Paper, Shotgun recommande également la version alpha du jeu, le décrivant comme « une sorte de Stalker en Lego 8 bit entièrement généré ». L'émission Good Game lui donne deux notes : 7,5 et 9 sur 10, appréciant sa créativité et ses possibilités, tout en critiquant l'absence de tutoriel. La même émission le sélectionne plus tard comme « meilleur jeu téléchargeable de 2010 ».
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+ PC Gamer notamment retient Minecraft comme le quatrième meilleur jeu pour jouer au travail[121].
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+ Gamasutra nomme Minecraft comme étant le 8e meilleur jeu de l'année, ainsi que 8e meilleur jeu indépendant de l'année, tandis que Rock, Paper, Shotgun le nomme jeu de l'année. Mod DB récompense le jeu du titre de « jeu indépendant de l'année 2010 », qui est décerné par le vote des visiteurs, ainsi que deux des cinq récompenses « choix de l'éditeur », pour « Jeu le plus innovant » et « Meilleur jeu solo indépendant ». Parmi les récompenses reçues par Minecraft se trouve aussi le titre de « jeu de l'année » de PC Gamer UK, ainsi que les titres de « meilleur premier jeu », « meilleur jeu téléchargeable » et « jeu le plus innovant » au Game Developers Choice Awards 2011, y gagnant ainsi tous les titres pour lesquels il est nommé. S'y ajoutent également des nominations à l'Independent Games Festival de mars 2011, comme « grand prix Seumas McNally », « excellence technologique » et « excellence de conception », ainsi que le « prix de l'audience » voté par la communauté. Le site Jeuxvideo.com lui attribue un 19/20.
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+ En septembre 2010, les recettes du jeu s'élèvent à 250 000 USD par jour[122]. Le même mois, Paypal gèle le compte de Notch à cause d'un « retrait ou dépôt suspect ». Ce jour-là, Notch, de son vrai nom Markus Persson, déclare qu'il avait environ 600 000 € sur son compte[123]. Le 12 janvier 2011, le jeu passe la barre du millionième exemplaire vendu[124]. Le 24 avril 2011, le jeu passait la barre des deux millions d'exemplaires vendus, soit seulement 3 mois et demi après le cap du million d'exemplaires. Le 5 août 2011, le jeu dépasse également la barre des 3 millions d'exemplaires vendus. Le 18 février 2012, le jeu s'est officiellement vendu à plus de 5 millions d'exemplaires, pour un total de 22,4 millions de joueurs (versions gratuite et payante confondues)[125]. Le 25 mai 2012, plus de 6 millions de versions officielles ont été vendues. Début novembre 2012, ce sont plus de 9 millions de versions officielles qui ont été vendues sur PC et plus de 4 millions sur Xbox 360, et compte plus de 43 862 100 de comptes au jour du 13 octobre 2012. Le 5 avril 2013, la barre des 10 millions de versions PC vendues est atteinte. Le 25 juin 2014, Minecraft atteint 54 millions d'exemplaires vendus toutes versions confondues, ce qui en fait le deuxième jeu vidéo le plus vendu de l'histoire après Wii Sports. Le 8 juillet 2014, Minecraft dépasse les 16 millions de ventes pour sa version PC et devient le jeu PC le plus vendu au monde, dépassant World of Warcraft. Le 30 juin 2015, Jens Bergensten, développeur en chef du jeu, annonce sur Twitter que le jeu s'est vendu à plus de 20 000 000 d'exemplaires[126]. Début 2016, les ventes atteignent 80 000 000 selon le site officiel[127]. Début juin 2016, l'éditeur annonce que le jeu s'est vendu à plus de 100 millions d'exemplaires, ce qui en fait le jeu vidéo le plus vendu de l'histoire[128]. En décembre 2017, les ventes atteignent 144 millions de copies, toutes versions confondues, alors qu'un nouveau record est réalisé par Microsoft en atteignant 74 millions d’utilisateurs actifs mensuel sur Minecraft[129]. En mai 2019, Microsoft dévoile que le jeu s'est écoulé à plus de 176 millions d'exemplaires toutes plate-formes confondues et que sa version free to play chinoise compte 200 millions d'utilisateurs enregistrés[130].
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+
191
+ La Minecon est une convention sur le thème de Minecraft, créée et organisée par Mojang depuis 2010[134]. Elle a rassemblé dans sa dernière édition près de 10 000 personnes, la faisant entrer au Guinness World Records, en tant que « plus grande convention pour un seul jeu vidéo »[135],[136]. Depuis 2011, toutes les personnes ayant acheté des billets et ayant validé leur entrée reçoivent une cape sur leur compte, exclusive et rare, portant un motif changeant chaque année. Il n'y a pas eu de Minecon en 2014.
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+
193
+ Le 5 mai 2011, Minecraft a été choisi comme l'un des 80 jeux affichés au Smithsonian American Art Museum, à l'occasion de l'exposition « L'art des jeux vidéo » du 16 mars 2012[151],[152].
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+ Fin juin 2016, le site officiel de Minecraft dévoile l'arrivée d'un film en 3D produit par Warner Bros. nommé Minecraft, le film (Minecraft: The Movie) alors prévu pour le 24 mai 2019[153]. Il est également dévoilé que le film sera réalisé par Rob McElhenney[154]. Selon 20 Minutes, il sera produit par Roy Lee, qui a réalisé l'adaptation du jouet de construction Lego, La Grande Aventure Lego[153]. En avril 2019, la date de sortie du film est repoussée au 4 mars 2022. Il est en outre révélé, quelques mois plus tôt, que Peter Sollett assurera la réalisation du film au lieu de McElhenney[155].
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+ Le spectacle du Puy du Fou a donné lieu à une « reconstitution » dans Minecraft [157],[158].
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+ Artémis (en grec ancien Ἄρτεμις / Ártemis) est, dans la mythologie grecque, la déesse de la nature sauvage, de la chasse, des accouchements et une des déesses associées à la Lune avec Hécate et Séléné (par opposition à son frère Apollon, qui est lui, associé au Soleil).
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+ Elle est la fille de Zeus et de Léto et la sœur jumelle d'Apollon (ou simplement sa sœur selon l'hymne homérique qui lui est consacré), avec lequel elle partage beaucoup de traits communs. Elle a le pouvoir de faire naître les épidémies mais également le pouvoir de guérir. Elle est également la cause des morts subites et du mal qui emporte les femmes en couche. Enfin, elle est la protectrice des chemins et des ports, des très jeunes enfants et des jeunes animaux. Ses cultes se rapportaient aux grands moments de la vie d'une femme : sa naissance, sa puberté et sa mort.
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+ Elle a été assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.
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+ Dans l'Antiquité, les auteurs grecs ont proposé plusieurs étymologies populaires au nom d'Artémis. Platon le rapprochait ainsi d'ἀρτεμές / artémès, « intègre, sain et sauf » : « C'est l'intégrité et la décence que son nom paraît signifier, à cause de son amour de la virginité[1] ». Mais ce caractère de « vierge » n'est pas du tout primitif. D'autres ont vu un rapprochement avec ἄρταμος / artamos, « boucher », et Artémis serait ainsi « celle qui tue ou qui massacre ».
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+ Dans plusieurs études modernes, des hellénistes, entre autres Michael V. Pisani, Pierre Chantraine et Jean Richer, ont établi un lien entre son nom et l'ours, animal qui joue un grand rôle dans son culte[2]. Les variantes Arktemis et Arktemisa seraient constituées d’un élément arkt- correspondant à ἄρκτος / árktos « ourse, Grande Ourse », et de θέμις / thémis qui désigne chez les Grecs une grande force, « l'ordre établi par les dieux ». Compte tenu du fait que les signes du zodiaque étaient connus des Grecs, qu'ils ont fait probablement l'objet d'un enseignement religieux à Delphes, et que pour les peuples de l'Antiquité, l'ordre du monde était fondamentalement identique à l'ordre du ciel, Artémis pourrait donc être la Régente de la loi de l'Ourse, constellation qui se confond avec l'ordre même du ciel[3],[4]. On sait que dans le sanctuaire d'Artémis de Brauron, lors de la fête des Brauronies, certaines fillettes, revêtues d'une robe couleur de safran, étaient conduites à la déesse et consacrées pendant cinq ans à Artémis, sous le nom d’ourses ou oursonnes[5].
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+ Elle est la fille de Zeus et de Léto, fille du Titan Céos et de la Titanide Phœbé. Son frère jumeau est Apollon. Victime de la jalousie d'Héra, femme de Zeus, Léto doit se cacher afin de faire naître ses jumeaux.
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+ Il existe plusieurs versions sur l'accouchement :
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+ L'histoire dit qu'un soir Zeus trompa Héra avec Léto. Héra sut ce qu'il s'était passé et jeta une malédiction à Léto, lui interdisant d'accoucher sur terre et en mer. Léto, bien décidée à mettre au monde ses enfants, se réfugia sur une toute petite île, où elle mit au monde Artémis et Apollon. Dans d'autres versions, Hera demande à tous les lieux de lui refuser l'asile, oubliant Délos, petite île perdue dans les flots.
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+ L'accouchement fut difficile car Ilithye, (déesse des accouchements) reçut l'interdiction d'Héra de lui venir en aide. Iris suppliante lui proposa un collier d'or et d'ambre pour qu'elle lui vienne en aide. Elle accepta et finit par l'assister au bout de 9 jours et 9 nuits de supplice. Le premier des jumeaux fut Artémis qui, aussitôt née, aida sa mère à mettre au monde Apollon.
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+ À la suite de cette épreuve et de l'amour inconditionnel qui les lie, les enfants Apollon et Artémis seront dévoués à leur mère. Dictés par l'amour, ils massacrent les fils et les filles d'Amphion et de Niobé, à la suite de l'insolence dont elle fit preuve à l'encontre de Léto. Ils tuent également le géant Tityos qui tenta de la violer. Il est conté qu'à peine nés, ils auraient tué un dragon venant les attaquer.
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23
+ Cet enfantement difficile qui dure neuf jours explique le nom de son hypostase Iphigénie « né de la force ». Le rapport avec l'enfantement se basant sur l'homologie entre la naissance et la production du feu par frottement: « le feu nouveau est assimilé à un enfant nouveau-né ».[pas clair] Artémis serait ainsi un ancien Feu divin féminin comme semblent le prouver différents aspects de son culte[6].
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25
+ L’arbre ci-dessous décrit l’ascendance d’Artémis. Celui-ci est basé sur les écrits du poète grec Hésiode ainsi que sur la Bibliothèque d'Apollodore[7].
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+ Installée sur les genoux de Zeus, alors qu'elle n'a que 3 ans, elle lui demande :
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+ « Accorde, ô mon père ! accorde à ta fille de rester toujours vierge, et de porter assez de noms divers pour que Phébus ne puisse le lui disputer. Donne-moi, comme à Phébus, un arc et des flèches. Que dis-je ?... non, mon père, ce n'est point à toi d'armer ta fille ; les Cyclopes s'empresseront bientôt de me fabriquer des traits, de me forger un carquois. Alors donne-moi l'attribut distinctif de porter des flambeaux et de revêtir une tunique à frange qui ne me descendra que jusqu'aux genoux, pour ne point, m'embarrasser à la cuirasse. Attache à ma suite soixante filles de l'Océan, qui soient toutes à l'âge où l'on ne porte point encore de ceinture. Que vingt autres Nymphes, filles de l'Amnisus, destinées à me servir aux heures où je cesserai de percer les lynx et les cerfs, prennent soin de mes brodequins et de mes chiens fidèles. Cède-moi les montagnes. Je ne demande qu'une ville à ton choix. Diane rarement descendra dans les villes. J'habiterai les monts, et n'approcherai des cités qu'aux moments où les femmes, travaillées des douleurs aiguës de l'enfantement, m'appelleront à leur aide. Tu sais qu'au jour de ma naissance les Parques m'ont imposé la loi de les secourir, parce que le sein qui m'a porté n'a point connu la douleur, et, sans travail, a déposé son fardeau[8]. »
30
+
31
+ Zeus, fier de sa fille, lui accorda ses prières et lui offrit trente villes au lieu d'une seule, des bois sacrés et des autels, ainsi que la protection des chemins et des ports.
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+ À la suite de l'entretien avec son père, Zeus, elle vola jusqu'en Crète pour choisir ses suivantes : vingt nymphes âgées de 9 ans. Puis elle se dirigea sur l'île de Lipari, île des cyclopes qui lui forgèrent un arc, un carquois et des flèches. Elle partit à la rencontre de Pan, dieu de la nature, qui lui offrit six chiens courageux et sept cynosurides (chiens de la race des lévriers). Au pied du Parrhasius, elle captura à elle seule quatre immenses biches aux cornes d'or qui furent attelées à son char. La cinquième biche fut réservée selon le souhait d'Héra pour les futures épreuves d'Héraclès. Elle finit son voyage en se réfugiant sur le mont d'Arcadie.
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35
+ Née sur l'île d'Ortygie (« l'île aux cailles »), appelée plus tardivement Délos, Artémis fait du pays des Hyperboréens sa résidence principale[9], où elle règne en maîtresse de la nature sauvage et des animaux.(dans la mythologie crétoise c’était sur l'île Paximadia)
36
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37
+ « Que toutes les montagnes soient les miennes », déclare-t-elle dans l'hymne de Callimaque de Cyrène. Elle erre aussi dans les agros, les terres en friches, incultes et peu fréquentées. Comme le souligne Jean-Pierre Vernant, elle « a sa place en bordure de mer, dans les zones côtières où entre terre et eau les limites sont indécises[10] ».
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39
+ Coureuse des forêts, sauvageonne insoumise et fière, Artémis appartient avant tout au monde sauvage, alors que son frère Apollon se présente comme un dieu civilisateur. Seule parmi les dieux, à l'exception de Dionysos, elle est constamment entourée d'une troupe d'animaux sauvages, d'où son épiclèse de Ἡγημόνη / Hêgêmónê, « Conductrice ». Elle est aussi à la tête d'une troupe de nymphes (20 nymphes du mont Amnisos, selon Callimaque) et de jeunes mortelles, qu'elle mène à travers les forêts. L'Iliade en parle comme de « l'agreste Artémis […], la dame des fauves (πότνια θηρῶν / pótnia thêrỗn)[11] ».
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+ Surnommée « la Bruyante » (Κελαδεινή / Keladeinế), elle mène sa meute et la pousse de la voix. Artémis possède en effet le double visage de la compagne des animaux sauvages et de la chasseresse. La biche symbolise bien son ambivalence : la bête est sa compagne favorite, et de nombreuses représentations la montrent à son côté. Néanmoins, Artémis est aussi celle qui est réputée pour suivre de ses flèches cerfs et biches, même si peu de textes l'attestent.
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+ La déesse sagittaire est enfin appelée par Homère Artémis khrysêlakatos, « à l’arc d’or », et par Hésiode iokhéairê, « l'archère »[12].
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+ Chez Homère, l'arc se dit βιός / biós, qui se rapproche de βίος / bíos, « la vie ». C'est pourquoi, Artémis, encore appelée « la radiante », est aussi celle qui guide les égarés, les étrangers, ou les esclaves en fuite au cœur de la nuit. Aussi Artémis porte-t-elle en latin le nom de "Trivia", « celle qui éclaire la route aux carrefours de la vie ».
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47
+ Sa dextérité à l'arc est illustrée dans l'épisode nommé "catastérisme" où elle tue par erreur son compagnon de chasse Orion.
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+
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+ Sa fonction de maîtresse des animaux sauvages explique sa passion pour la chasse mais également son hostilité à divers chasseurs, notamment Actéon, Orion, Méléagre qu'elle considère comme des rivaux. De nombreuses légendes de récit de chasse mettent en scène une déesse sauvage. Depuis sa naissance, elle a eu beaucoup d'adversaires et de conflits.
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+ À Calydon, ville d'Etolie, le roi Oenée oublia Artémis et son sacrifice lors d'un culte. Pour se venger, elle envoya un énorme sanglier dans le pays qui ravagea les terres et tua le bétail. Pour éliminer l'animal, le roi fit appel aux plus grands chasseurs. La chasse au sanglier de Calydon est un épisode fort de la mythologie grecque.
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+ Artémis tua :
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+ Armée d'un arc et de flèches offerts par les Cyclopes[14], Artémis assiste son frère Apollon dans son combat contre le serpent Python ainsi que dans la gigantomachie.
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+ Pendant la guerre de Troie, elle est également aux côtés des Troyens. Comme lui, elle pourfend de ses flèches les Niobides. Elle l'aide à se venger de Coronis et de Tityos. De manière générale, elle envoie sur les femmes la mort soudaine, alors qu'Apollon se charge des hommes. Dans l’Iliade, Héra la qualifie ainsi de « lionne pour les femmes ». On lui chante, comme à Apollon, le péan.
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+ Toujours située à la frontière entre le monde civilisé et le monde sauvage, Artémis la chasseresse est aussi une κουροτρόφος / kourotróphos[15], qui préside à l'initiation des petits d'hommes et d'animaux et les accompagne jusqu'au seuil de la vie adulte.
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+ Avec son frère Apollon, elle est la principale divinité qui veille à l'initiation des filles et des garçons, à leur passage à l'état d'adultes car cette initiation s'effectue dans la nature sauvage qui est le domaine de la déesse[16].
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+ Tout comme Athéna et Hestia, Artémis est une déesse « vierge ». Elle a demandé à son père l'autorisation de garder sa virginité pour toujours, à cause de son aversion pour le mariage, que sa mère lui a transmise dès la naissance.
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+ Elle a été improprement considérée par les mythocritiques jusqu'au XIXe siècle comme « chaste », jusqu'à ce que Jean-Pierre Vernant éclaire davantage les adjectifs accolés à son nom. Artémis est parthenos, la vierge qui s'occupe du feu, ou, comme le rapporte Plutarque, celle qui s’abstient de tout commerce sexuel avec des hommes. Elle punit sévèrement les hommes qui tentent de la séduire : « Tristes noces, celles que briguèrent Otos et Orion[17] ».
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+ Artémis exigeait de ses compagnes la même chasteté qu'elle pratiquait elle-même. Lorsque Zeus séduit Callisto, une nymphe d'Artémis, et la mit enceinte, Zeus l'aida et décida de la transformer en ourse mais Artémis la tua d'une flèche.
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+ Plusieurs aspects de son culte évoquent un ancien Feu divin : à Patrai, lors de la fête annuelle d'Artémis Laphria, on jetait dans les flammes d'un grand bûcher des animaux sauvages et domestiques, des oiseaux, des fruits[18]. Ce feu justifie son qualificatif de phōsphóros « qui apporte la lumière ». Le rite grec de l'amphiphôn, offrande entourée de la lumière des torches à Artémis Mounichia rappelle l'effet que le feu exerce sur les bêtes sauvages qu'il attire mais empêche de s'approcher[19]. Au temple d'Artémis Perasia à Castatsala en Cilicie les prêtresses marchent pieds nus sur des charbons ardents sans en souffrir[20].
70
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71
+ Ses sanctuaires : le temple d'Artémis à Éphèse, l'une des Sept Merveilles du monde ; le lac Stymphalia en Arcadie ; sanctuaire d’Olbia (actuelle Hyères) ; sanctuaire d'Artémis Orthia à Sparte ; Brauron, le sanctuaire d’Artémis en Attique ; Mounichie, le sanctuaire d'Artémis au Pirée (principal port d'Athènes); le sanctuaire d'Artémis Tauropole à Halae Araphenides (en) (au nord de Brauron) ; le sanctuaire d'Artémis à Amarynthos sur l'île d'Eubée[21]
72
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73
+ Un sanctuaire dédié à la déesse Artémis a été localisé en 2007 à Amarynthos par l'Ecole suisse d’archéologie[22]. Des fouilles complémentaires réalisées sur le site en 2017 ont permis de confirmer l’existence du sanctuaire, après que des inscriptions au nom d’Artémis aient été retrouvées sur des édifices allant du VIe siècle av. J.-C. au IIe siècle av. J.-C.[23].
74
+
75
+ Des inscriptions datant du IVe siècle av. J.-C. indiquent que le sanctuaire d’ Amarynthos accueillait une fête appelée les Artémisia. D’après le géographe et historien grec Strabon, celle-ci donnait lieu à un grand défilé militaire durant lequel paradait le corps civique représentant les six tribus d’Érétrie : 3 000 hoplites, 600 cavaliers et 60 chars de guerre.
76
+ Artémis était alors honorée par les Erétriens comme la déesse médiatrice (« celle qui se tient au milieu »), comme l’indique un décret officialisant la création d’un concours musical en son honneur en 335 avant J.C.[23].
77
+
78
+ Au IIe siècle av. J.-C., le sanctuaire atteignit son apogée. Des monuments honorifiques furent construits en l’honneur d’Artémis mais également du dieu Apollon et de leur mère Léto[23].
79
+
80
+ D’après l’archéologue Denis Knoepfler, le sanctuaire fut probablement saccagé lors des guerres de Mithridate au Ier siècle av. J.-C. puis fut restauré partiellement sous l’Empire romain au Ier siècle[23].
81
+
82
+ Le sanctuaire d'Artémis en Tauride donna lieu à un culte sanglant. En effet, Artémis vengeresse enleva Iphigénie, fille d'Agamemnon, afin d'en faire sa prêtresse. Tout étranger qui l'abordait était cruellement sacrifié (voir l'article Taures). Ce culte est, dans les vers d'Euripide, ramené en Attique en même temps que la statue de culte en bois d'Artémis volée par Iphigénie et son frère Oreste, et déposée dans le sanctuaire d'Halae Araphenides (en), sanctuaire situé au nord de Brauron sur la côte est[24].
83
+
84
+ Elle y était aussi déesse de la lumière, personnification de la Lune, qui erre dans les montagnes. Elle était représentée conduisant un char tiré par quatre taureaux, couronnée d'un croissant de lune et portant un flambeau.
85
+
86
+ La déesse est souvent représentée en habit de chasse, les cheveux noués par derrière, la robe retroussée avec une seconde ceinture, le carquois sur l'épaule, un chien à ses côtés, et tenant un arc bandé dont elle décoche une flèche. Elle a les jambes ainsi que les pieds nus, et le sein droit découvert. Quelquefois elle est chaussée de brodequins. Souvent elle a un croissant au-dessus du front, symbole de la Lune. On la représentait chassant, ou dans le bain, ou se reposant des fatigues de la chasse.
87
+
88
+ Les statues de l'Artémis d'Éphèse sont assez connues. Elles sont très différentes d'autres représentations connues de la déesse à l'époque classique. L'Artémis d'Éphèse est dépourvue de membres inférieurs. Elle est engoncée de la taille aux pieds dans un fourreau qui descend jusqu'au sol, comme si elle y était plantée. Le corps de la déesse est ordinairement divisé par bandes, en sorte qu'elle paraît pour ainsi dire emmaillotée. Elle porte sur la tête une tour à plusieurs étages ; sur chaque bras, des lions ; sur la poitrine et l'estomac, un grand nombre de kuršaš, sacs de cuir magiques anatoliens mentionnés dans la littérature hittite[25], qui peuvent également être considérées comme des mamelles ou des testicules de taureau selon de nombreuses interprétations. Tout le bas du corps est parsemé de différents animaux, de bœufs ou taureaux, de cerfs, de sphinx, d'abeilles, d'insectes, etc. On y voit même des arbres et différentes plantes, tous symboles de la nature et de ses innombrables productions. Nombre de ces animaux sont de souche locale, comme l'épervier que l'on retrouve souvent perché sur un mât au dessus de la déesse. C'est aussi le cas des poissons, coquillages, crabes, qu'on ne trouve guère que chez l'Ephésienne. Ces diverses représentations de la déesse semblent se rapporter à un culte primitif d'origine asiatique.
89
+
90
+ Artémis d'Éphèse, Vienne, Ephesos Museum (en).
91
+
92
+ Très tôt, les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes, en les ajoutant à leurs propres croyances[26]. En 399 av. J.C. , la déesse Artémis fut ainsi assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.
93
+
94
+ Au Moyen Âge et à la Renaissance, le latin devient la langue dominante en Europe, notamment dans le domaine culturel[27]. Les noms mythologiques apparaissent alors très souvent dans une forme latine. C’est la raison pour laquelle le nom latin de Diane remplace couramment celui d’Artémis dans les représentations artistiques de cette dernière[28].
95
+
96
+ Ainsi les deux déesses, originellement différentes, sont unies dans leur représentation : on produit donc souvent des représentations d'Artémis sous le nom de Diane, de la même façon que le nom de Neptune est associé aux représentations de Poséidon.
97
+
98
+ La mythologie grecque devient un sujet de prédilection pour les peintres pendant la Renaissance, une période marquée par la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité. A la fin du XVIe siècle, le peintre vénitien Titien réalise ainsi pour le compte du roi Philippe II d'Espagne deux toiles représentant le mythe d’Actéon et d’Artémis[29].
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+
100
+ Le premier tableau, Diane et Actéon, réalisé entre 1556 et 1559, représente l'instant où Actéon surprend la déesse Artémis (représentée sous le nom de Diane) en train de prendre un bain en compagnie de ses nymphes[30].
101
+
102
+ Le second, La Mort d'Actéon, représente la vengeance de la déesse. Il décrit le moment où Actéon, transformé en cerf par Artémis, est tué par ses propres chiens[31].
103
+
104
+ Par la suite, d’autres peintres lui emboîtent le pas. A la fin du XVIIIe siècle, le peintre écossais Gavin Hamilton, qui choisit la majorité de ses sujets dans l'Antiquité, représente la déesse Artémis en compagnie de son frère, dans un tableau intitulé Apollon et Artémis[32].
105
+
106
+ En 1772, le français Jacques Louis David met en avant la déesse grecque dans une de ses toiles, intitulée Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé. Le tableau représente le moment où Apollon et Artémis décochent leurs flèches afin de tuer les enfants de Niobé, qui s’était vantée d'avoir eu plus d’enfants que leur mère Léto[33].
107
+
108
+ David présente le tableau au concours du grand Prix de Rome la même année, mais n’obtient pas le premier prix, ce qui déclenchera une polémique entre le peintre et le jury de l’Académie royale de peinture et de sculpture, suite à des accusations de vote arrangé[34].
109
+
110
+ Diane et Actéon par Titien (entre 1556 et 1559)
111
+
112
+ La Mort d'Actéon par Titien (entre 1559 et 1575)
113
+
114
+ Naissance d’Apollon et d’Artémis par Marcantonio Franceschini (vers 1692-1709)
115
+
116
+ Apollon et Artémis par Gavin Hamilton (1770)
117
+
118
+ Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé par Jacques Louis David (1772)
119
+
120
+ Artémis. Vitrail de Géza Maróti (1875-1941). Musée des arts appliqués de Budapest
121
+
122
+ Dans la trilogie de science-fiction Hunger Games, l'héroïne Katniss Everdeen est inspirée de la déesse Artémis[35]. A l'image de cette dernière, elle est armée d'un arc et de flèches[36].
123
+
124
+ Tout comme Artémis, Katniss est une excellente chasseuse. Elle évolue avec facilité dans la nature sauvage, et a appris très tôt à chasser le gibier[37]. Comme elle, elle manifeste également le désir de rester vierge et de ne pas avoir d’enfants[38].
125
+
126
+ Elle n’est pas une guerrière dans l’âme tout comme la déesse grecque. Si elle s’engage dans un conflit, c’est parce qu’elle y est contrainte par les événements. Tout comme Artémis s’implique dans la guerre de Troie par solidarité avec son frère Apollon, Katniss doit s’engager malgré elle dans une révolte afin de sauver son peuple[39].
127
+
128
+ De 2012 à 2015, le cinéma s’empare de l’univers d’Hunger Games au travers de quatre films adaptés de la série de science-fiction. A cette occasion, le chercheur français Fabien Bièvre-Perrin compare l'héroïne Katniss, incarnée par Jennifer Lawrence, à une véritable « Diane moderne »[40]. Il note que le combat final du premier film n’est pas sans rappeler le mythe d’Actéon, que la déesse fait dévorer par ses propres chiens[40].
129
+
130
+ Artémis fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix, en particulier dans le numéro Astérix aux Jeux Olympiques.
131
+
132
+ Dans celui-ci, Astérix et Obélix se rendent en Grèce afin de participer aux célèbres Jeux olympiques. Découragés par cette arrivée inattendue d'adversaires à la force surhumaine, les athlètes romains s'adonnent à une orgie. Les odeurs de nourriture finissent cependant par irriter les athlètes grecs qui sont installés à proximité et qui sont, eux, soumis à un régime strict. L'un deux, s'exclame : « Par Artémis, et si j'ai envie, moi aussi, de décader ? »[41].
133
+
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+ Dans le jeu vidéo Assassin's Creed Odyssey après avoir effectué l'ensemble de missions lié aux filles d'Artemis, le joueur obtient l'armure complète et l'arc de la Déesse. Il est aussi possible sous certaines conditions, d'obtenir la divinité en tant que lieutenant pour le navire.
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+ Artémis est une déesse que l'on peut incarner dans le jeu vidéo SMITE.
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ 1.16 (Version officielle)
4
+ 20w22a (Version de développement)
5
+ 2.1.14403 (Launcher : Linux)
6
+ 2.1.134433 (Launcher : macOS)
7
+ 2.1.14401 (Launcher : Windows)
8
+
9
+ Édition Bedrock :
10
+ 1.14.60 (Android, FireOS, FireTV, Gear VR, iOS, Nintendo Switch, Windows 10, Windows 10 Mobile, Xbox One, PlayStation 4)
11
+ bêta 1.16.0.63 (Version de développement : Android, Windows 10, Xbox One)
12
+
13
+ Édition Éducation:
14
+ 1.12.60 (Windows 10)
15
+ 1.12.60 (macOS)
16
+ 1.12.60 (iOS)
17
+
18
+ Édition Chinoise :
19
+ 1.5.14.16117 (PC)
20
+ 1.15.4.76267 (Android)
21
+ 1.15.0 (iOS)
22
+
23
+ Édition Console :
24
+ 1.0.16 (Nintendo Switch)
25
+ Patch 43 (Wii U)
26
+ CU57 (Xbox One)
27
+ TU74 (Xbox 360)
28
+ 1.83 (PlayStation 3)
29
+ 1.83 (PlayStation Vita)
30
+ 1.14.30 (PlayStation 4)
31
+
32
+ Édition Bedrock :
33
+ 0.9.5 (Samsung Galaxy Apps)
34
+ 0.16.2 (Windows Phone 8.1)
35
+ 1.1.5 (Apple TV)
36
+
37
+ Édition Pi :
38
+ 0.1.1 (Rasberry Pi)
39
+
40
+ Édition New Nintendo 3DS :
41
+ 1.9.19 (New Nintendo 3DS)
42
+
43
+ Minecraft est un jeu vidéo de type « bac à sable » (construction complètement libre) développé par le Suédois Markus Persson, alias Notch, puis par la société Mojang Studios. Il s'agit d'un univers composé de voxels et généré aléatoirement, qui intègre un système d'artisanat axé sur l'exploitation puis la transformation de ressources naturelles (minéralogiques, fossiles, animales et végétales).
44
+
45
+ La Minecon, un congrès en l'honneur de Minecraft, célèbre la sortie officielle du jeu le 18 novembre 2011[1]. Disponible en 95 langues, le jeu vidéo se vend en 8 ans à plus de 100 millions d'exemplaires sur toutes les plateformes, et est également décliné sous plusieurs formes physiques : papercraft (origami), produits dérivés (figurines, vêtements, peluches, etc.) et boîtes de jeu Lego.
46
+
47
+ Minecraft est à l'origine développé pour être un jeu sur navigateur Web[2], puis sur Windows, Mac et Linux (à l'aide de Java[3]). Un portage sur téléphone mobile existe également, Minecraft Pocket Édition (abrégé Minecraft PE), sorti sur les smartphones Android, sur les terminaux iOS[4], les appareils Windows Phone[5] et Windows 10[6]. Une version pour Xbox 360 est sortie le 09 mai 2012, développée par 4 J Studios[7]. Une version PlayStation 3 développée par Mojang est disponible depuis le 18 décembre 2013[8]. La version PS4 est sortie le 4 septembre 2014 sur le PlayStation Store, la version Xbox One est publiée le lendemain[9] tandis que la version Wii U est disponible en téléchargement sur le Nintendo eShop depuis le 17 décembre 2015 et en version physique depuis le 30 juin 2016[10]. La version Nintendo Switch est sortie le 12 mai 2017 et la version New Nintendo 3DS le 14 septembre 2017[11].
48
+
49
+ Le jeu plonge le joueur dans un monde créé dynamiquement, composé de blocs (des cubes) représentant différents matériaux comme de la terre, du sable, de la pierre, de l'eau , de la lave ou des minerais (comme du fer, de l'or, du charbon, etc.) formant diverses structures (arbres, cavernes, montagnes, temples) et des animaux ou monstres tels que des vaches , des moutons , des zombies et des squelettes . Le joueur peut modifier ce monde à volonté en y ajoutant ou supprimant des blocs et en tentant de survivre le plus longtemps possible lui permettant ainsi de bâtir des constructions avec une grande liberté, rappelant ainsi les jeux de création Lego[12].
50
+
51
+ Le joueur est représenté par un personnage, de forme humanoïde[13] sans sexe prédéfini[14], du nom du pseudonyme demandé lors de l'achat du jeu. Son apparence peut être personnalisée sur le site officiel, mais il a par défaut une apparence nommée Steve, possédant un jean bleu et une veste turquoise, ou une nommée Alex, d'un jean marron, une veste verte, et aux cheveux roux longs[15]. La vue par défaut du joueur est à la première personne, qu'il peut faire passer en deuxième personne et troisième personne dans les options[16]. Il possède une jauge de vie de vingt points de vie ainsi qu'une jauge de nourriture[17]. Si sa barre de vie atteint 0, le joueur ressuscite à son emplacement de départ sur la carte où à côté du dernier lit dans lequel il a dormi.
52
+
53
+ Le joueur, par défaut droitier, peut utiliser ses deux mains, mais seule la main de préférence peut effectuer des actions telles que : combattre, casser ou poser des blocs. Il possède un inventaire de 27 cases, chacune pouvant contenir le plus souvent jusqu'à 64 objets d'un même type (un stack)[18], ainsi qu'une barre d'accès rapide de 9 cases (l'inventaire rapide), et une case pour la seconde main. Dans son inventaire, il peut aussi fabriquer des petits objets grâce à une grille de fabrication de 2 cases sur deux ou équiper une armure.
54
+
55
+ Bien que le jeu ne se termine jamais à proprement parler, il possède une fin : il s'agit d'un long dialogue entre deux Endermen qui s'affiche quand le joueur a tué l'Ender Dragon, un boss vivant dans le monde de l'End et qui est réservé aux joueurs chevronnés de par sa difficulté et du fait que l'End n'est accessible qu'après de nombreux prérequis. Après cette scène, le joueur réapparait à la surface et peut continuer à jouer. Il est également possible de « terminer » Minecraft en collectant tous les trophées ou en rassemblant un exemplaire de chaque matière ou chaque objet du jeu, par exemple, selon l'imagination et la patience du joueur.
56
+
57
+ Un des grands intérêts du jeu réside dans la création dynamique du monde : chaque carte est générée aléatoirement au fur et à mesure que le joueur avance[19], selon une graine de monde générée selon l'heure de l'ordinateur[20]. Cependant, les paysages sont cohérents et composés de plusieurs biomes (forêt, prairie, désert, jungle, toundra, taïga, marais, savane, etc.)[12]. Une carte donnée peut devenir très grande au fil de sa génération, étant quasiment infinie (elle mesure 60 millions de blocs par 60 millions de blocs, soit 8 fois la surface de la Terre). Il est possible de jouer seul dans une carte générée dynamiquement, ou en multijoueur sur un serveur existant ou créé pour l'occasion. Une carte est constituée de 256 couches : même s'il est possible d'aller au-dessus ou en dessous de ces limites, le joueur ne pourra pas poser de blocs[21]. Sous la dernière couche, il n'y a que du vide : tomber dedans fait chuter le joueur jusqu'à ce que mort s'ensuive.
58
+
59
+ Le monde principal est composé d'une surface, dépendante de chaque biome, et de souterrains, plus ou moins remplis de pierre, où se génèrent aléatoirement des minerais, des grottes ou des cavernes[22]. Des structures comme des donjons apparaissent également aléatoirement sur la carte, à la surface ou dans les souterrains.
60
+
61
+ Un monde est aussi composé de deux autres dimensions, le Tréfonds (ou Enfer ou Nether) et le Néant (ou Limbes ou End ou Ender). Le Tréfonds est une dimension fermée ressemblant à un enfer, sans nuit ni jour, accessible par un portail que le joueur doit créer. Il est composé essentiellement de lave et peuplé de monstres uniques comme les cochons-zombies ou les ghasts (fantâmes), et est utilisable par les joueurs pour traverser de longues distances sur le monde principal, du fait du rapport 1/8e des distances parcourues dans cette dimension[23]. Le Néant est quant à lui une autre dimension, apparue lors de la sortie officielle du jeu[24], consistant en une île volante, entourée de vide, où se trouvent des endermen et l'Ender Dragon, à tuer pour débloquer la supposée fin du jeu.
62
+
63
+ Le monde contient environ 300 différents types de blocs, la plupart représentant des matériaux de construction ou des éléments de décor. Un bloc fait en général un mètre de côté, et par conséquent 1 m3 de volume. Les blocs peuvent être solides ou non-solides (air, torches, etc.), transparents (verre, glace, etc.) ou opaques, fluides (eau, lave), et nécessitent souvent un outil particulier pour être récupérés (pioche en bois ou plus pour la pierre, mais pioche en diamant pour l'obsidienne...)[25]. La gravité n'affecte pas la quasi-majorité des blocs, hormis les fluides et certaines matières (sable, gravier, etc.).
64
+
65
+ De nombreuses créatures peuplent le monde du jeu. Le joueur peut interagir avec elles pour se défendre ou s'approvisionner en ressources. Il en existe quatre types : les créatures passives qui n'attaquent jamais le joueur (vaches, cochons, poules, etc.)[26], les monstres neutres qui n'attaquent pas à moins qu'on ne les provoque (les cochons-zombies, les loups, les Endermen, etc.), les monstres agressifs qui attaquent le joueur à vue (zombies, Creepers, squelettes, etc.) et les créatures amicales et invoquées comme les golems de fer ou les bonshommes de neige qui accompagnent et aident le joueur. Certains animaux peuvent être apprivoisés grâce à divers objets, tels que l'os pour le loup, le poisson cru pour l'ocelot ou le blé pour le cheval, ce qui leur permet également de se reproduire[27]. Les créatures agressives ainsi que certaines neutres n'apparaissent que dans des zones de faible luminosité (hors difficulté paisible) : grottes, cavernes, ou la nuit[28].
66
+
67
+ Certaines créatures sont devenues emblématiques : les Endermen, de grandes créatures noires pouvant se téléporter, qui n'attaquent que si le joueur les provoque en les regardant dans les yeux ou en les frappant[29], ou encore les Creepers, véritables symboles du jeu[30], qui explosent et détruisent plusieurs blocs quand ils sont suffisamment près du joueur. Le joueur pourra trouver d'autres monstres en explorant diverses biomes comme des sorcières dans les marécages.
68
+
69
+ Minecraft compte aussi deux « boss » principaux : l'Ender Dragon, dragon établi dans une dimension parallèle nommé l'Ender, et le Wither, monstre volant à trois têtes apparu dans la mise à jour 1.4.2[31], que le joueur peut créer en plaçant dans une position particulière du « sable des âmes » et des crânes de Wither squelettes, obtenables en tuant ces derniers, présents dans la dimension du Nether.
70
+
71
+ Pour chaque action, le joueur peut ou doit se munir d'un outil pour l'accomplir, ou accélérer son accomplissement : pioche, hache, pelle, houe, etc. Certains outils peuvent se fabriquer avec différents minéraux ou matériaux, donnant plus ou moins de durabilité et d'efficacité à ceux-ci : respectivement le bois, la pierre, le fer, et le diamant, ainsi que l'or[32]. D'autres ne se fabriquent qu'avec une recette unique, et peuvent effectuer une action impossible sans cette chose (canne à pêche, briquet) ou donner des informations (boussole, horloge).
72
+
73
+ Le joueur peut aussi se fabriquer une épée, afin de donner des attaques plus puissantes lors des combats. Tout comme les principaux outils, elle peut être faite de divers matériaux lui donnant plus ou moins de robustesse et de puissance. Il peut s'équiper d'une armure (composée de quatre pièces : casque, plastron, jambières et bottes) pour se défendre et réduire la puissance des attaques ennemies, dont le matériau utilisé fera varier la résistance aux chocs. Il peut enfin se fabriquer un bouclier, qui permet de stopper n'importe quel type d'attaque (explosions, projectiles, coups…) mais qui ne protège pas des dégâts de potion, de chute ou de feu. Ce bouclier n'existe que sous une seule forme mais peut être personnalisé avec une bannière.
74
+
75
+ La plupart des outils, armures et armes, peuvent être enchantés avec une table d'enchantement, contre de l'expérience récoltée par le joueur en faisant diverses actions (miner des minerais, tuer des créatures, etc.)[33]. Les enchantements donnés sont aléatoires, mais leur puissance et leur fréquence dépend du nombre d'expériences donné, ainsi que du matériau de l'outil[34]. La plupart des enchantements sont réservés à un type d'outil ou d'arme, mais certains peuvent s'appliquer à tous. Certains enchantements ne peuvent également être trouvés que sous forme de livres dans des structures[35],[36].
76
+
77
+ Le jeu inclut une bibliothèque libre, permettant de contourner la censure mise en place par certains pays[37].
78
+
79
+ Le mode créatif permet au joueur de construire et de détruire les blocs instantanément à volonté. Il n'y a pas de fabrication d'objet : la quasi-majorité des blocs et objets est disponible dans l'inventaire du joueur. Il est aussi possible de voler en pressant deux fois de suite la touche de saut (barre d'espace). Ce mode est disponible en solo et en multijoueur. À l'origine, les cartes étaient plus petites et moins diversifiées que celles du mode survie. Il s'agit du premier mode de jeu gratuit disponible à l'origine. Il a été supprimé du jeu lors de la nouvelle version Survival Test[38].
80
+
81
+ À partir de la version 1.8 bêta de Minecraft, ce mode est réintroduit sous forme de mode de jeu appelé mode créatif, en plus du mode Survie. Cependant, dans cette version, les cartes générées en mode créatif sont aussi riches et variées que celles des autres modes de jeu[39]. En mode créatif, les monstres et autres dangers ne blessent pas le joueur, il ne peut mourir, sauf s'il utilise une commande ou tombe dans le vide sous la couche 0 d'une carte[40].
82
+
83
+ Ce mode de jeu peut être choisi lors de la création d'un monde, ou par une commande. Il est très prisé par les architectes et ingénieurs car il permet d'accéder aux ressources de manière illimitée sans avoir à les collecter.
84
+
85
+ Le mode survie plonge le joueur dans un monde peuplé de monstres qui apparaissent dans les endroits sombres, c'est-à-dire la nuit et dans les grottes non éclairées. C'est le mode principal et par défaut des mondes Minecraft.
86
+
87
+ Le joueur doit survivre et être capable de se défendre. Pour cela, il peut fabriquer des outils : par exemple, à partir de bois pour concevoir des planches et des bâtons ; avec des bâtons et de la pierre pour fabriquer une pioche ou bien une épée ; avec une pioche, il peut extraire du charbon et du fer[41]. De certaines matières telles que le fer, le diamant ou encore le cuir, le joueur pourra se faire des armures pour résister aux monstres. Chaque outil est construit à partir d'éléments basiques récoltés. Il est également nécessaire de chasser des animaux ou de cultiver du blé, des pommes de terres ou des carottes afin de s'approvisionner en nourriture.
88
+
89
+ Dernier point remarquable, la redstone permet de concevoir des circuits logiques et de rendre le monde interactif : il est ainsi possible de fabriquer des portes à ouverture automatique, des générateurs de sable ou encore une calculatrice. Le joueur peut également utiliser des circuits de redstone pour automatiser certaines tâches comme l'agriculture ou l'élevage. La redstone n'a presque pas de limite, elle permet même d'accomplir des prouesses informatiques et numériques immenses.
90
+
91
+ Le mode extrême (hardcore) est un mode de jeu similaire au mode survie, mais où le joueur n'a qu'une seule vie et la difficulté est bloquée au niveau maximum. Si le joueur meurt, il ne peut pas ressusciter et le monde sera supprimé à tout jamais[42], il n'a donc pas le droit à l'erreur.
92
+
93
+ Dans ce mode, l'apparence des cœurs de la barre de vie est différente : ils ont deux yeux leur donnant un air diabolique[43]. À la fin de la partie, le score du joueur s'affiche, correspondant aux nombres de monstres tués, et donc à l'expérience acquise au cours du jeu.
94
+
95
+ Apparu dans la version définitive du jeu (1.0.0)[43], il est inspiré d'une série d'articles sur le site PC Gamer[44],[45], où l'auteur s'était fixé comme règle de supprimer son monde à la première mort du personnage, tout en allant le plus loin possible[46].
96
+
97
+ Le mode aventure, apparu dans la version de développement 12w22a (1.3.1)[47], est un mode de jeu similaire au mode survie, mais où il est impossible par défaut de placer ou détruire des blocs. Pour survivre, il doit donc commercer avec les villageois en utilisant des émeraudes comme monnaie d’échange, et prendre ce qu'il y a dans les coffres des donjons, des mines abandonnées et des forges. Entre les versions 1.4.2 et 1.8, le joueur peut utiliser des outils, mais uniquement ceux appropriés dans certaines situations : l’épée contre les monstres, la pioche pour les minerais et la roche, la hache pour le bois, etc.[48] Depuis la version 1.8, les joueurs peuvent détruire les blocs avec l'outil approprié seulement si ce dernier a été modifié avec une commande[49].
98
+
99
+ Ce mode de jeu est souvent utilisé pour les cartes aventures. Les cartes aventures sont des parties enregistrées et partagées sur Internet par des passionnés pour les autres joueurs dont les objectifs, le scénario et les constructions dépendent entièrement du choix du ou des créateurs. Le mode aventure sert alors à empêcher les joueurs de jouer au jeu normalement sur les cartes aventure et de limiter leurs modifications sur les blocs à ce qui est prévu, car cela pourrait gêner le bon déroulement de la partie.
100
+
101
+ Le mode spectateur, apparu dans la version de développement 14w05a pour la version finale 1.8, permet au joueur de traverser les blocs[50] et de se rendre invisible (sauf aux yeux des autres joueurs spectateurs, qui se voient entre eux sous la forme d'une tête flottante semi-transparente). Il ne dispose pas d'ATH (HUD) mais la barre d'inventaire peut être affichée, devenant alors un menu séparé en deux sous-parties : l'une affiche tous les joueurs connectés au serveur, et l'autre trie les joueurs selon leur équipe. Le joueur spectateur peut également voir en vue à la première personne à travers les yeux d'un personnage de son choix en faisant clic gauche. Il ne peut pas interagir ou modifier le monde. Ce mode est surtout utilisé sur serveur multijoueur, pour pouvoir surveiller, et visionner une partie ou un monde, sans pouvoir les modifier[51].
102
+
103
+ Le mode multijoueur est la version serveur du jeu qui permet à plusieurs joueurs d'interagir sur un monde unique. Les joueurs peuvent travailler avec d'autres pour créer des structures, des mines et se combattre : le joueur contre joueur (abrégé en JcJ ou PvP pour Player versus Player).
104
+
105
+ Les utilisateurs peuvent télécharger et exécuter le pack serveur qui permet aux autres joueurs de se connecter à et jouer sur leurs serveurs. Différents modes de jeu peuvent être choisis pour un serveur, parmi lesquels le mode survie, créatif, hardcore, spectateur et aventure. Il convient de noter que les modes de jeu peuvent être attribués individuellement, certains pouvant être en mode créatif et d'autres en mode survie. Les joueurs peuvent également être promus opérateur (avec la commande /op [nom du joueur] (gestionnaire du réseau) par l'administrateur du serveur ou d'autres opérateurs, qui leur donne accès aux commandes console telles que la configuration de l'heure et du temps, la téléportation de joueurs et l'accès au give (commande permettant de donner des ressources à certains joueurs).
106
+
107
+ Mais pour la plus grande majorité des serveurs grand public, Bukkit est utilisé. C'est une plate-forme développée par un groupe indépendant, qui permet d'énormes possibilités. Il permet d'installer des plugins, du code informatique en langage Java ajoutant des fonctionnalités au jeu d'origine : de nouvelles commandes, des permissions, une économie, un système dit « RP », pour Role Play, ou encore des plugins permettant de faire apparaître des personnages non-joueurs. Les possibilités sont infinies, puisque les plugins sont également codés en Java, et aucune restriction n'est imposée par Bukkit.
108
+
109
+ Pour les joueurs ne souhaitant pas rendre leur serveur visible sur internet, il est possible de le lancer sur le réseau local (en utilisant l'adresse IP locale par opposition à une adresse IP globale présentée par le routeur du serveur). Un serveur local n'exige pas la redirection de port, mais devient alors restreint aux seuls joueurs faisant partie du réseau local l'accès du serveur[52]. Cette méthode peut également être utilisée pour améliorer les performances du jeu en solo si le serveur et le client sont deux ordinateurs distincts, en déportant une partie des calculs sur la machine serveur. Les temps de latence ne sont en général pas un problème sur un réseau local.
110
+
111
+ Minecraft comprend une liste de serveurs pour le mode multijoueur dans lequel les utilisateurs peuvent s'enregistrer les serveurs qu'ils visitent. Bien que Minecraft n'ait pas de liste de serveurs pré-remplie directement disponibles à partir du jeu lui-même ou sur le site officiel de Minecraft, des sites de liste de serveur Minecraft existent pour permettre aux joueurs de visiter et de découvrir de nouveaux serveurs. De plus, le lanceur Minecraft autonome supporte l'ajout de serveurs dans la section multijoueur. Cette section permet aux joueurs de voir si un serveur est en ligne, le nombre d'emplacements qu'il a (appelés slots de connexion), et la qualité de la connexion au serveur (temps de ping). Planer au-dessus de l'icône d'état de la connexion dans la liste des serveurs de Minecraft va dire au joueur la vitesse de connexion à ce dernier. La version utilisée par le serveur est également affichée à côté du temps de ping, et depuis la version 1.7, les serveurs ont la possibilité d'afficher leur logo[53]. La liste des serveurs d'un joueur peut être transférée à d'autres joueurs par échange du fichier servers.dat contenu dans le dossier du jeu.
112
+
113
+ Il est possible de changer de pseudo Minecraft depuis le 4 février 2015[54]. Un joueur ne peut changer de pseudo que tous les 30 jours, mais son ancien pseudo est inaccessible aux autres pendant 37 jours au cas où le joueur change d'avis et veut revenir à son ancien pseudo[55]. Au bout de 37 jours, l'ancien pseudo redevient accessible à tous[56].
114
+
115
+ Le jeu est initialement créé le 10 mai 2009 par Notch, de son vrai nom Markus Persson. Il tire son inspiration de jeux plus anciens comme Infiniminer (pour le système de cubes et de création et récupération de ressources)[57], Dwarf Fortress (dont il tire l'aspect de très grande liberté couplée avec une génération d'univers procédurale et reprend nombre des types de blocs), ou encore Dungeon Keeper (qui présente un monde souterrain que l'on doit excaver judicieusement pour y aménager son propre donjon).
116
+
117
+ À ses débuts, le jeu s'appele Cave Game, puis le nom définitif de Minecraft est inventé lors d'un échange sur IRC entre le développeur et des joueurs. Après avoir été nommé Minecraft: Order of the Stone[58] (en référence à un webcomic du nom de Order of the Stick)[59], le nom est finalement raccourci en Minecraft pour plus de simplicité.
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+ Le 17 mai, le jeu est disponible publiquement pour être essayé. Les pré-commandes pour le jeu commencent à être acceptées le 19 juin 2009, pour un prix promotionnel de 9,99 €. Il est à noter que ce prix, valable pour la version Alpha, est porté à 14,99 € pour la version Beta[60]. Minecraft gagne rapidement en popularité, étant la source d'articles sur plusieurs sites internet comme PC Gamer. En avril 2011, le jeu dépasse la barre des deux millions d'exemplaires vendus[61]. Victime de son succès, le site du jeu tombe inaccessible le 20 octobre 2010.
120
+
121
+ Le jeu est en version stable mais continue d'être mis à jour. Les joueurs peuvent actuellement acheter le jeu en version définitive, disponible depuis le 18 novembre 2011, pour y jouer et le tester. En achetant la version définitive, les joueurs peuvent essayer la dernière version disponible du jeu et peuvent, sur le forum du jeu, faire part des bugs ou des nouveaux éléments qu'ils aimeraient voir dans le jeu. Les possesseurs d'une version achetée lors de la phase alpha ou inférieure possèdent la garantie de futures mises à jour gratuites à la suite d'un changement de clause de licence[62].
122
+
123
+ Le 7 avril 2011, Notch annonce une date de sortie prévue pour le 18 novembre 2011, le jour de la Minecon à Las Vegas qui met fin à la phase bêta. La version 1.4.2 de Minecraft sort pour Halloween 2012[63],[64]. Le jeu est depuis le 22 octobre 2018 sous la version 1.13.2[65].
124
+
125
+ Sur le site officiel, Notch précise que lorsque les ventes auront chuté, il pourrait mettre le jeu en open source, soit sous une licence GPL ou une autre licence libre, soit dans le domaine public[66], mais cette mention a été retirée depuis[57].
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+
127
+ Afin de bénéficier de retours de la part de la communauté, les développeurs sortent, entre deux grandes mises à jour, des versions de développement, dites snapshots, contenant les fonctionnalités à venir dans les prochaines versions. Instituées depuis le 9 septembre 2011 avec la snapshot Bêta 1.8-pre1[67], ces versions sont le plus souvent hebdomadaires, sortant en temps normal à une date fixe, devenant ainsi un rendez-vous pour la communauté. Les joueurs peuvent ainsi signaler les bogues (bug) ou tout autre commentaire permettant d'améliorer le jeu, notamment sur le forum Reddit.
128
+
129
+ La bande sonore de Minecraft est composée par le musicien indépendant allemand Daniel Rosenfeld, plus communément appelé C418[68]. Elle est disponible dans les albums Minecraft - Volume Alpha, disponible depuis mars 2011[69], regroupant la plupart des musiques originelles ainsi que d'autres musiques non ajoutées dans le jeu, et Minecraft - Volume Beta, disponible depuis novembre 2013[70], contenant des musiques ajoutées dans le jeu le 13 novembre 2013[71].
130
+
131
+ Une grande variété de contenu créé par la communauté, comme des packs de textures, des mondes customisés, des constructions, des logiciels , etc. est disponible gratuitement sur divers sites internets. Des modifications du code source de Minecraft, appelés mods, ajoutent une diversité de gameplay, de blocs, de créatures hostiles et passives, d'objets ou encore de nouveaux systèmes complets (industrie, mécanique, etc.)[72],[73]. Pour rendre la création et l'installation de mods plus aisé, Mojang a annoncé en novembre 2012 qu'ils allaient ajouter une API officielle, toujours en attente.
132
+
133
+ Des packs de textures permettent de personnaliser les éléments graphiques du jeu. À partir de la version 1.6, les packs de textures ont été remplacés par des packs de ressources. Ceux-ci jouent le même rôle, mais ajoutent la configuration des bruitages et musiques, des polices d'écritures, des crédits et des fichiers de langue. Les mondes personnalisés sont également populaires. Les joueurs peuvent créer leur propres mondes, qui contiennent souvent des défis, des puzzles, des objectifs, et les partager pour que d'autres puissent y jouer. Pour encourager et faciliter cette pratique, les développeurs ont ajouté le « mode aventure » en version 1.3, et les « blocs de commandes » en version 1.4.
134
+
135
+ En plusieurs occasions, le travail de la communauté a influé sur le développement même du jeu. Des éléments développés par des tiers sous forme de mod ont ainsi été intégrés par la suite à la version officielle de Minecraft[74], comme les pistons[75] ou les chevaux.
136
+
137
+ D'autre part, la notoriété du jeu est en majeure partie attribuable à la communauté. L'aspect créatif du jeu a rapidement incité des joueurs de tous horizons à partager leurs créations, notamment par le biais de vidéos sur des sites spécialisés tel YouTube ou Twitch, ce qui a offert une très forte visibilité et popularité au jeu sans aucune intervention de Mojang. L'aspect « jeu de rôle/aventure » du jeu est également à l'origine de machinimas et de fictions, de plus, les graphismes simples du jeu étant faciles à animer, certains amateurs réalisent des dessins animés ou des courts métrages d'animation inspirés du jeu.
138
+
139
+ La première collection de boîtes de jeu Lego, appelée Micro World, est apparue en 2012, d'après une idée soumise à Lego par des fans. Constituées uniquement de petites pièces, et non de figurines complètes, elles représentent divers lieux du jeu. Mojang et Lego renouvelèrent leur partenariat en 2014 pour une nouvelle collection classique, plus proche d'une boîte ordinaire, en impliquant la communauté dans la création des modèles. Ainsi, les joueurs purent proposer leurs idées et donner leur avis aux designers Lego durant la conception des nouvelles boîtes.
140
+
141
+ Le 15 septembre 2014, les diverses rumeurs circulant sur Internet sont confirmées : le studio de développement Mojang, créateur de Minecraft, est racheté par Microsoft pour environ 2,5 milliards de dollars (soit un peu moins de 2 milliards d'euros)[76],[77].
142
+
143
+ Le fondateur, Markus Persson, déclare qu'il quitte totalement le développement de Minecraft pour préserver sa santé mentale (« It’s not about the money. It’s about my sanity. »[78]) tout comme Carl et Jacob. Il annonce qu'il ne veut ni rejoindre Microsoft ni rester chef d'entreprise. Il ajoute que Minecraft restera disponible sur toutes les plateformes.
144
+
145
+ Une adaptation sur Xbox 360 sort le 9 mai 2012 et est actuellement en version TU19. D'après Notch, interrogé par IGN, « le soft devrait être conçu pour mieux marcher sur console, et devrait s'axer sur une façon de jouer propre aux consoles »[79].
146
+
147
+ Une version Xbox One de Minecraft est également disponible depuis le 5 septembre 2014[80]. La version actuelle est la TU1 (1.3.1).
148
+
149
+ Le 20 août 2013, lors de la conférence PlayStation à la Gamescom, les versions PS3, PS4 et PSVita sont dévoilées[81]. La version PS3 du jeu est la première à sortir, le 18 décembre 2013. Elle est similaire à la version Xbox 360. Le jeu est actuellement à la version égale à celle de la 1.8.8 sur PC et Mac.
150
+
151
+ Une version PS Vita est annoncée et confirmée le 4 septembre 2014. Elle est disponible depuis le 15 octobre 2014 sur le PlayStation Store[82]. La version physique est disponible depuis le 19 novembre 2014[83].
152
+
153
+ Une version Playstation 4 est disponible depuis le 4 septembre 2014 sur le PlayStation Store[9]. Il est possible d'importer ses sauvegardes de la version PlayStation 3 en passant par internet.
154
+
155
+ Une version Wii U de Minecraft est disponible depuis le 17 décembre 2015 sur le Nintendo eShop. Elle est catégorisée le 11 novembre 2015 par PEGI[84].
156
+
157
+ Une version Nintendo Switch est disponible depuis le 12 mai 2017 sur le Nintendo eShop[85] et en version physique. Initialement baptisée Minecraft Nintendo Switch Edition, le jeu est renommé simplement Minecraft lors d'une mise à jour[86].
158
+
159
+ Une version New Nintendo 3DS est annoncée le 14 septembre 2017[87].
160
+
161
+ Minecraft Pocket Edition est une édition du jeu pour smartphones et tablettes. La version actuelle est la version 1.2.10. Minecraft Pocket Edition est disponible sur les smartphones Android depuis le 15 juillet 2011 au prix de 6,99 $[88](6,99 €[89]), sur les terminaux iOS[90] au prix de 9,99 $[91](6,99 €[92]) et sur les smartphones Windows Phone au prix de 6,99 $ (6,89 €).
162
+
163
+ Minecraft Pocket Édition n'est pas un portage fidèle de la version PC, des adaptations ont en effet été réalisées pour s'adapter aux supports mobiles. Ainsi, certains blocs présents dans les autres éditions ne sont pas présents, alors que d'autres font leur apparition.
164
+
165
+ Cette version de Minecraft est la plus téléchargée de toutes les éditions, en dépassant à elle seule le total des éditions Xbox (12 millions) et PC (17 millions) pour un total de 30 millions de téléchargements[93].
166
+
167
+ Depuis le 20 décembre 2012, une version de Minecraft est disponible pour Raspberry Pi[94]. Cette édition est la seule à être téléchargeable gratuitement, cependant elle ne fut jamais mise à jour.
168
+
169
+ Le 15 juin 2015, Microsoft dévoile lors de l’E3 2015 une version de Minecraft compatible avec Microsoft HoloLens, le casque à réalité augmentée. Mojang se livre même à une démonstration en direct sur scène[95].
170
+
171
+ Un projet de collaboration entre Mojang et Telltale Games intitulé Minecraft: Story Mode a été annoncé en décembre 2014. Il s'agit d'un jeu vidéo épisodique autonome en point-and-click dont les choix du joueur influencent l'histoire. Le premier épisode, L'Ordre de la Pierre, est sorti sur PC, Mac, iOS, Android, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360 et Xbox One le 13 octobre 2015[96]. La première saison est composée de cinq épisodes principaux et trois épisodes supplémentaires. Une seconde saison est proposée depuis juillet 2017.
172
+
173
+ Le 19 janvier 2016, Mojang annonce le développement d'une nouvelle mouture du jeu, destinée aux écoles : Minecraft: Education Edition[97]. Cette version donne des outils de contrôle de Minecraft aux professeurs[98]. Une version pédagogique de Minecraft avait déjà été développée par le studio TeacherGaming, MinecraftEDU[99], et était utilisée dans près de 40 pays différents[97], et a été rachetée par Microsoft avec l'annonce du jeu[100]. Minecraft: Education Edition est d'abord disponible en accès anticipé — à la manière du jeu original — à partir de juin 2016[101]. Elle sort officiellement en novembre 2016[102].
174
+
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+ Les professeurs peuvent télécharger ou téléverser des cartes pré-faites sur le site officiel[103]. Le jeu est payable par abonnement annuel[104].
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+
177
+ modifier
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+
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+ Minecraft est un très bon succès critique et commercial.
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+ Le jeu est principalement apprécié pour son originalité, la dynamique de son système de jeu, et surtout la liberté créative offerte à ses joueurs. Le mécanisme de jeu développé par Notch, apparemment simpliste, montre le bon équilibre entre ces composantes, afin de créer l'effet d'addiction nécessaire à tout bon jeu. Ceci a fait de Minecraft un succès inattendu de grande envergure.
182
+
183
+ Alors que le jeu est en version alpha, Scott Munro du Daily Record le présente comme « quelque chose de spécial », et encourage les joueurs à l'acheter. Le site Rock, Paper, Shotgun recommande également la version alpha du jeu, le décrivant comme « une sorte de Stalker en Lego 8 bit entièrement généré ». L'émission Good Game lui donne deux notes : 7,5 et 9 sur 10, appréciant sa créativité et ses possibilités, tout en critiquant l'absence de tutoriel. La même émission le sélectionne plus tard comme « meilleur jeu téléchargeable de 2010 ».
184
+
185
+ PC Gamer notamment retient Minecraft comme le quatrième meilleur jeu pour jouer au travail[121].
186
+
187
+ Gamasutra nomme Minecraft comme étant le 8e meilleur jeu de l'année, ainsi que 8e meilleur jeu indépendant de l'année, tandis que Rock, Paper, Shotgun le nomme jeu de l'année. Mod DB récompense le jeu du titre de « jeu indépendant de l'année 2010 », qui est décerné par le vote des visiteurs, ainsi que deux des cinq récompenses « choix de l'éditeur », pour « Jeu le plus innovant » et « Meilleur jeu solo indépendant ». Parmi les récompenses reçues par Minecraft se trouve aussi le titre de « jeu de l'année » de PC Gamer UK, ainsi que les titres de « meilleur premier jeu », « meilleur jeu téléchargeable » et « jeu le plus innovant » au Game Developers Choice Awards 2011, y gagnant ainsi tous les titres pour lesquels il est nommé. S'y ajoutent également des nominations à l'Independent Games Festival de mars 2011, comme « grand prix Seumas McNally », « excellence technologique » et « excellence de conception », ainsi que le « prix de l'audience » voté par la communauté. Le site Jeuxvideo.com lui attribue un 19/20.
188
+
189
+ En septembre 2010, les recettes du jeu s'élèvent à 250 000 USD par jour[122]. Le même mois, Paypal gèle le compte de Notch à cause d'un « retrait ou dépôt suspect ». Ce jour-là, Notch, de son vrai nom Markus Persson, déclare qu'il avait environ 600 000 € sur son compte[123]. Le 12 janvier 2011, le jeu passe la barre du millionième exemplaire vendu[124]. Le 24 avril 2011, le jeu passait la barre des deux millions d'exemplaires vendus, soit seulement 3 mois et demi après le cap du million d'exemplaires. Le 5 août 2011, le jeu dépasse également la barre des 3 millions d'exemplaires vendus. Le 18 février 2012, le jeu s'est officiellement vendu à plus de 5 millions d'exemplaires, pour un total de 22,4 millions de joueurs (versions gratuite et payante confondues)[125]. Le 25 mai 2012, plus de 6 millions de versions officielles ont été vendues. Début novembre 2012, ce sont plus de 9 millions de versions officielles qui ont été vendues sur PC et plus de 4 millions sur Xbox 360, et compte plus de 43 862 100 de comptes au jour du 13 octobre 2012. Le 5 avril 2013, la barre des 10 millions de versions PC vendues est atteinte. Le 25 juin 2014, Minecraft atteint 54 millions d'exemplaires vendus toutes versions confondues, ce qui en fait le deuxième jeu vidéo le plus vendu de l'histoire après Wii Sports. Le 8 juillet 2014, Minecraft dépasse les 16 millions de ventes pour sa version PC et devient le jeu PC le plus vendu au monde, dépassant World of Warcraft. Le 30 juin 2015, Jens Bergensten, développeur en chef du jeu, annonce sur Twitter que le jeu s'est vendu à plus de 20 000 000 d'exemplaires[126]. Début 2016, les ventes atteignent 80 000 000 selon le site officiel[127]. Début juin 2016, l'éditeur annonce que le jeu s'est vendu à plus de 100 millions d'exemplaires, ce qui en fait le jeu vidéo le plus vendu de l'histoire[128]. En décembre 2017, les ventes atteignent 144 millions de copies, toutes versions confondues, alors qu'un nouveau record est réalisé par Microsoft en atteignant 74 millions d’utilisateurs actifs mensuel sur Minecraft[129]. En mai 2019, Microsoft dévoile que le jeu s'est écoulé à plus de 176 millions d'exemplaires toutes plate-formes confondues et que sa version free to play chinoise compte 200 millions d'utilisateurs enregistrés[130].
190
+
191
+ La Minecon est une convention sur le thème de Minecraft, créée et organisée par Mojang depuis 2010[134]. Elle a rassemblé dans sa dernière édition près de 10 000 personnes, la faisant entrer au Guinness World Records, en tant que « plus grande convention pour un seul jeu vidéo »[135],[136]. Depuis 2011, toutes les personnes ayant acheté des billets et ayant validé leur entrée reçoivent une cape sur leur compte, exclusive et rare, portant un motif changeant chaque année. Il n'y a pas eu de Minecon en 2014.
192
+
193
+ Le 5 mai 2011, Minecraft a été choisi comme l'un des 80 jeux affichés au Smithsonian American Art Museum, à l'occasion de l'exposition « L'art des jeux vidéo » du 16 mars 2012[151],[152].
194
+
195
+ Fin juin 2016, le site officiel de Minecraft dévoile l'arrivée d'un film en 3D produit par Warner Bros. nommé Minecraft, le film (Minecraft: The Movie) alors prévu pour le 24 mai 2019[153]. Il est également dévoilé que le film sera réalisé par Rob McElhenney[154]. Selon 20 Minutes, il sera produit par Roy Lee, qui a réalisé l'adaptation du jouet de construction Lego, La Grande Aventure Lego[153]. En avril 2019, la date de sortie du film est repoussée au 4 mars 2022. Il est en outre révélé, quelques mois plus tôt, que Peter Sollett assurera la réalisation du film au lieu de McElhenney[155].
196
+
197
+ Le spectacle du Puy du Fou a donné lieu à une « reconstitution » dans Minecraft [157],[158].
fr/3871.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,197 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ 1.16 (Version officielle)
4
+ 20w22a (Version de développement)
5
+ 2.1.14403 (Launcher : Linux)
6
+ 2.1.134433 (Launcher : macOS)
7
+ 2.1.14401 (Launcher : Windows)
8
+
9
+ Édition Bedrock :
10
+ 1.14.60 (Android, FireOS, FireTV, Gear VR, iOS, Nintendo Switch, Windows 10, Windows 10 Mobile, Xbox One, PlayStation 4)
11
+ bêta 1.16.0.63 (Version de développement : Android, Windows 10, Xbox One)
12
+
13
+ Édition Éducation:
14
+ 1.12.60 (Windows 10)
15
+ 1.12.60 (macOS)
16
+ 1.12.60 (iOS)
17
+
18
+ Édition Chinoise :
19
+ 1.5.14.16117 (PC)
20
+ 1.15.4.76267 (Android)
21
+ 1.15.0 (iOS)
22
+
23
+ Édition Console :
24
+ 1.0.16 (Nintendo Switch)
25
+ Patch 43 (Wii U)
26
+ CU57 (Xbox One)
27
+ TU74 (Xbox 360)
28
+ 1.83 (PlayStation 3)
29
+ 1.83 (PlayStation Vita)
30
+ 1.14.30 (PlayStation 4)
31
+
32
+ Édition Bedrock :
33
+ 0.9.5 (Samsung Galaxy Apps)
34
+ 0.16.2 (Windows Phone 8.1)
35
+ 1.1.5 (Apple TV)
36
+
37
+ Édition Pi :
38
+ 0.1.1 (Rasberry Pi)
39
+
40
+ Édition New Nintendo 3DS :
41
+ 1.9.19 (New Nintendo 3DS)
42
+
43
+ Minecraft est un jeu vidéo de type « bac à sable » (construction complètement libre) développé par le Suédois Markus Persson, alias Notch, puis par la société Mojang Studios. Il s'agit d'un univers composé de voxels et généré aléatoirement, qui intègre un système d'artisanat axé sur l'exploitation puis la transformation de ressources naturelles (minéralogiques, fossiles, animales et végétales).
44
+
45
+ La Minecon, un congrès en l'honneur de Minecraft, célèbre la sortie officielle du jeu le 18 novembre 2011[1]. Disponible en 95 langues, le jeu vidéo se vend en 8 ans à plus de 100 millions d'exemplaires sur toutes les plateformes, et est également décliné sous plusieurs formes physiques : papercraft (origami), produits dérivés (figurines, vêtements, peluches, etc.) et boîtes de jeu Lego.
46
+
47
+ Minecraft est à l'origine développé pour être un jeu sur navigateur Web[2], puis sur Windows, Mac et Linux (à l'aide de Java[3]). Un portage sur téléphone mobile existe également, Minecraft Pocket Édition (abrégé Minecraft PE), sorti sur les smartphones Android, sur les terminaux iOS[4], les appareils Windows Phone[5] et Windows 10[6]. Une version pour Xbox 360 est sortie le 09 mai 2012, développée par 4 J Studios[7]. Une version PlayStation 3 développée par Mojang est disponible depuis le 18 décembre 2013[8]. La version PS4 est sortie le 4 septembre 2014 sur le PlayStation Store, la version Xbox One est publiée le lendemain[9] tandis que la version Wii U est disponible en téléchargement sur le Nintendo eShop depuis le 17 décembre 2015 et en version physique depuis le 30 juin 2016[10]. La version Nintendo Switch est sortie le 12 mai 2017 et la version New Nintendo 3DS le 14 septembre 2017[11].
48
+
49
+ Le jeu plonge le joueur dans un monde créé dynamiquement, composé de blocs (des cubes) représentant différents matériaux comme de la terre, du sable, de la pierre, de l'eau , de la lave ou des minerais (comme du fer, de l'or, du charbon, etc.) formant diverses structures (arbres, cavernes, montagnes, temples) et des animaux ou monstres tels que des vaches , des moutons , des zombies et des squelettes . Le joueur peut modifier ce monde à volonté en y ajoutant ou supprimant des blocs et en tentant de survivre le plus longtemps possible lui permettant ainsi de bâtir des constructions avec une grande liberté, rappelant ainsi les jeux de création Lego[12].
50
+
51
+ Le joueur est représenté par un personnage, de forme humanoïde[13] sans sexe prédéfini[14], du nom du pseudonyme demandé lors de l'achat du jeu. Son apparence peut être personnalisée sur le site officiel, mais il a par défaut une apparence nommée Steve, possédant un jean bleu et une veste turquoise, ou une nommée Alex, d'un jean marron, une veste verte, et aux cheveux roux longs[15]. La vue par défaut du joueur est à la première personne, qu'il peut faire passer en deuxième personne et troisième personne dans les options[16]. Il possède une jauge de vie de vingt points de vie ainsi qu'une jauge de nourriture[17]. Si sa barre de vie atteint 0, le joueur ressuscite à son emplacement de départ sur la carte où à côté du dernier lit dans lequel il a dormi.
52
+
53
+ Le joueur, par défaut droitier, peut utiliser ses deux mains, mais seule la main de préférence peut effectuer des actions telles que : combattre, casser ou poser des blocs. Il possède un inventaire de 27 cases, chacune pouvant contenir le plus souvent jusqu'à 64 objets d'un même type (un stack)[18], ainsi qu'une barre d'accès rapide de 9 cases (l'inventaire rapide), et une case pour la seconde main. Dans son inventaire, il peut aussi fabriquer des petits objets grâce à une grille de fabrication de 2 cases sur deux ou équiper une armure.
54
+
55
+ Bien que le jeu ne se termine jamais à proprement parler, il possède une fin : il s'agit d'un long dialogue entre deux Endermen qui s'affiche quand le joueur a tué l'Ender Dragon, un boss vivant dans le monde de l'End et qui est réservé aux joueurs chevronnés de par sa difficulté et du fait que l'End n'est accessible qu'après de nombreux prérequis. Après cette scène, le joueur réapparait à la surface et peut continuer à jouer. Il est également possible de « terminer » Minecraft en collectant tous les trophées ou en rassemblant un exemplaire de chaque matière ou chaque objet du jeu, par exemple, selon l'imagination et la patience du joueur.
56
+
57
+ Un des grands intérêts du jeu réside dans la création dynamique du monde : chaque carte est générée aléatoirement au fur et à mesure que le joueur avance[19], selon une graine de monde générée selon l'heure de l'ordinateur[20]. Cependant, les paysages sont cohérents et composés de plusieurs biomes (forêt, prairie, désert, jungle, toundra, taïga, marais, savane, etc.)[12]. Une carte donnée peut devenir très grande au fil de sa génération, étant quasiment infinie (elle mesure 60 millions de blocs par 60 millions de blocs, soit 8 fois la surface de la Terre). Il est possible de jouer seul dans une carte générée dynamiquement, ou en multijoueur sur un serveur existant ou créé pour l'occasion. Une carte est constituée de 256 couches : même s'il est possible d'aller au-dessus ou en dessous de ces limites, le joueur ne pourra pas poser de blocs[21]. Sous la dernière couche, il n'y a que du vide : tomber dedans fait chuter le joueur jusqu'à ce que mort s'ensuive.
58
+
59
+ Le monde principal est composé d'une surface, dépendante de chaque biome, et de souterrains, plus ou moins remplis de pierre, où se génèrent aléatoirement des minerais, des grottes ou des cavernes[22]. Des structures comme des donjons apparaissent également aléatoirement sur la carte, à la surface ou dans les souterrains.
60
+
61
+ Un monde est aussi composé de deux autres dimensions, le Tréfonds (ou Enfer ou Nether) et le Néant (ou Limbes ou End ou Ender). Le Tréfonds est une dimension fermée ressemblant à un enfer, sans nuit ni jour, accessible par un portail que le joueur doit créer. Il est composé essentiellement de lave et peuplé de monstres uniques comme les cochons-zombies ou les ghasts (fantâmes), et est utilisable par les joueurs pour traverser de longues distances sur le monde principal, du fait du rapport 1/8e des distances parcourues dans cette dimension[23]. Le Néant est quant à lui une autre dimension, apparue lors de la sortie officielle du jeu[24], consistant en une île volante, entourée de vide, où se trouvent des endermen et l'Ender Dragon, à tuer pour débloquer la supposée fin du jeu.
62
+
63
+ Le monde contient environ 300 différents types de blocs, la plupart représentant des matériaux de construction ou des éléments de décor. Un bloc fait en général un mètre de côté, et par conséquent 1 m3 de volume. Les blocs peuvent être solides ou non-solides (air, torches, etc.), transparents (verre, glace, etc.) ou opaques, fluides (eau, lave), et nécessitent souvent un outil particulier pour être récupérés (pioche en bois ou plus pour la pierre, mais pioche en diamant pour l'obsidienne...)[25]. La gravité n'affecte pas la quasi-majorité des blocs, hormis les fluides et certaines matières (sable, gravier, etc.).
64
+
65
+ De nombreuses créatures peuplent le monde du jeu. Le joueur peut interagir avec elles pour se défendre ou s'approvisionner en ressources. Il en existe quatre types : les créatures passives qui n'attaquent jamais le joueur (vaches, cochons, poules, etc.)[26], les monstres neutres qui n'attaquent pas à moins qu'on ne les provoque (les cochons-zombies, les loups, les Endermen, etc.), les monstres agressifs qui attaquent le joueur à vue (zombies, Creepers, squelettes, etc.) et les créatures amicales et invoquées comme les golems de fer ou les bonshommes de neige qui accompagnent et aident le joueur. Certains animaux peuvent être apprivoisés grâce à divers objets, tels que l'os pour le loup, le poisson cru pour l'ocelot ou le blé pour le cheval, ce qui leur permet également de se reproduire[27]. Les créatures agressives ainsi que certaines neutres n'apparaissent que dans des zones de faible luminosité (hors difficulté paisible) : grottes, cavernes, ou la nuit[28].
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67
+ Certaines créatures sont devenues emblématiques : les Endermen, de grandes créatures noires pouvant se téléporter, qui n'attaquent que si le joueur les provoque en les regardant dans les yeux ou en les frappant[29], ou encore les Creepers, véritables symboles du jeu[30], qui explosent et détruisent plusieurs blocs quand ils sont suffisamment près du joueur. Le joueur pourra trouver d'autres monstres en explorant diverses biomes comme des sorcières dans les marécages.
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+ Minecraft compte aussi deux « boss » principaux : l'Ender Dragon, dragon établi dans une dimension parallèle nommé l'Ender, et le Wither, monstre volant à trois têtes apparu dans la mise à jour 1.4.2[31], que le joueur peut créer en plaçant dans une position particulière du « sable des âmes » et des crânes de Wither squelettes, obtenables en tuant ces derniers, présents dans la dimension du Nether.
70
+
71
+ Pour chaque action, le joueur peut ou doit se munir d'un outil pour l'accomplir, ou accélérer son accomplissement : pioche, hache, pelle, houe, etc. Certains outils peuvent se fabriquer avec différents minéraux ou matériaux, donnant plus ou moins de durabilité et d'efficacité à ceux-ci : respectivement le bois, la pierre, le fer, et le diamant, ainsi que l'or[32]. D'autres ne se fabriquent qu'avec une recette unique, et peuvent effectuer une action impossible sans cette chose (canne à pêche, briquet) ou donner des informations (boussole, horloge).
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+
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+ Le joueur peut aussi se fabriquer une épée, afin de donner des attaques plus puissantes lors des combats. Tout comme les principaux outils, elle peut être faite de divers matériaux lui donnant plus ou moins de robustesse et de puissance. Il peut s'équiper d'une armure (composée de quatre pièces : casque, plastron, jambières et bottes) pour se défendre et réduire la puissance des attaques ennemies, dont le matériau utilisé fera varier la résistance aux chocs. Il peut enfin se fabriquer un bouclier, qui permet de stopper n'importe quel type d'attaque (explosions, projectiles, coups…) mais qui ne protège pas des dégâts de potion, de chute ou de feu. Ce bouclier n'existe que sous une seule forme mais peut être personnalisé avec une bannière.
74
+
75
+ La plupart des outils, armures et armes, peuvent être enchantés avec une table d'enchantement, contre de l'expérience récoltée par le joueur en faisant diverses actions (miner des minerais, tuer des créatures, etc.)[33]. Les enchantements donnés sont aléatoires, mais leur puissance et leur fréquence dépend du nombre d'expériences donné, ainsi que du matériau de l'outil[34]. La plupart des enchantements sont réservés à un type d'outil ou d'arme, mais certains peuvent s'appliquer à tous. Certains enchantements ne peuvent également être trouvés que sous forme de livres dans des structures[35],[36].
76
+
77
+ Le jeu inclut une bibliothèque libre, permettant de contourner la censure mise en place par certains pays[37].
78
+
79
+ Le mode créatif permet au joueur de construire et de détruire les blocs instantanément à volonté. Il n'y a pas de fabrication d'objet : la quasi-majorité des blocs et objets est disponible dans l'inventaire du joueur. Il est aussi possible de voler en pressant deux fois de suite la touche de saut (barre d'espace). Ce mode est disponible en solo et en multijoueur. À l'origine, les cartes étaient plus petites et moins diversifiées que celles du mode survie. Il s'agit du premier mode de jeu gratuit disponible à l'origine. Il a été supprimé du jeu lors de la nouvelle version Survival Test[38].
80
+
81
+ À partir de la version 1.8 bêta de Minecraft, ce mode est réintroduit sous forme de mode de jeu appelé mode créatif, en plus du mode Survie. Cependant, dans cette version, les cartes générées en mode créatif sont aussi riches et variées que celles des autres modes de jeu[39]. En mode créatif, les monstres et autres dangers ne blessent pas le joueur, il ne peut mourir, sauf s'il utilise une commande ou tombe dans le vide sous la couche 0 d'une carte[40].
82
+
83
+ Ce mode de jeu peut être choisi lors de la création d'un monde, ou par une commande. Il est très prisé par les architectes et ingénieurs car il permet d'accéder aux ressources de manière illimitée sans avoir à les collecter.
84
+
85
+ Le mode survie plonge le joueur dans un monde peuplé de monstres qui apparaissent dans les endroits sombres, c'est-à-dire la nuit et dans les grottes non éclairées. C'est le mode principal et par défaut des mondes Minecraft.
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87
+ Le joueur doit survivre et être capable de se défendre. Pour cela, il peut fabriquer des outils : par exemple, à partir de bois pour concevoir des planches et des bâtons ; avec des bâtons et de la pierre pour fabriquer une pioche ou bien une épée ; avec une pioche, il peut extraire du charbon et du fer[41]. De certaines matières telles que le fer, le diamant ou encore le cuir, le joueur pourra se faire des armures pour résister aux monstres. Chaque outil est construit à partir d'éléments basiques récoltés. Il est également nécessaire de chasser des animaux ou de cultiver du blé, des pommes de terres ou des carottes afin de s'approvisionner en nourriture.
88
+
89
+ Dernier point remarquable, la redstone permet de concevoir des circuits logiques et de rendre le monde interactif : il est ainsi possible de fabriquer des portes à ouverture automatique, des générateurs de sable ou encore une calculatrice. Le joueur peut également utiliser des circuits de redstone pour automatiser certaines tâches comme l'agriculture ou l'élevage. La redstone n'a presque pas de limite, elle permet même d'accomplir des prouesses informatiques et numériques immenses.
90
+
91
+ Le mode extrême (hardcore) est un mode de jeu similaire au mode survie, mais où le joueur n'a qu'une seule vie et la difficulté est bloquée au niveau maximum. Si le joueur meurt, il ne peut pas ressusciter et le monde sera supprimé à tout jamais[42], il n'a donc pas le droit à l'erreur.
92
+
93
+ Dans ce mode, l'apparence des cœurs de la barre de vie est différente : ils ont deux yeux leur donnant un air diabolique[43]. À la fin de la partie, le score du joueur s'affiche, correspondant aux nombres de monstres tués, et donc à l'expérience acquise au cours du jeu.
94
+
95
+ Apparu dans la version définitive du jeu (1.0.0)[43], il est inspiré d'une série d'articles sur le site PC Gamer[44],[45], où l'auteur s'était fixé comme règle de supprimer son monde à la première mort du personnage, tout en allant le plus loin possible[46].
96
+
97
+ Le mode aventure, apparu dans la version de développement 12w22a (1.3.1)[47], est un mode de jeu similaire au mode survie, mais où il est impossible par défaut de placer ou détruire des blocs. Pour survivre, il doit donc commercer avec les villageois en utilisant des émeraudes comme monnaie d’échange, et prendre ce qu'il y a dans les coffres des donjons, des mines abandonnées et des forges. Entre les versions 1.4.2 et 1.8, le joueur peut utiliser des outils, mais uniquement ceux appropriés dans certaines situations : l’épée contre les monstres, la pioche pour les minerais et la roche, la hache pour le bois, etc.[48] Depuis la version 1.8, les joueurs peuvent détruire les blocs avec l'outil approprié seulement si ce dernier a été modifié avec une commande[49].
98
+
99
+ Ce mode de jeu est souvent utilisé pour les cartes aventures. Les cartes aventures sont des parties enregistrées et partagées sur Internet par des passionnés pour les autres joueurs dont les objectifs, le scénario et les constructions dépendent entièrement du choix du ou des créateurs. Le mode aventure sert alors à empêcher les joueurs de jouer au jeu normalement sur les cartes aventure et de limiter leurs modifications sur les blocs à ce qui est prévu, car cela pourrait gêner le bon déroulement de la partie.
100
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101
+ Le mode spectateur, apparu dans la version de développement 14w05a pour la version finale 1.8, permet au joueur de traverser les blocs[50] et de se rendre invisible (sauf aux yeux des autres joueurs spectateurs, qui se voient entre eux sous la forme d'une tête flottante semi-transparente). Il ne dispose pas d'ATH (HUD) mais la barre d'inventaire peut être affichée, devenant alors un menu séparé en deux sous-parties : l'une affiche tous les joueurs connectés au serveur, et l'autre trie les joueurs selon leur équipe. Le joueur spectateur peut également voir en vue à la première personne à travers les yeux d'un personnage de son choix en faisant clic gauche. Il ne peut pas interagir ou modifier le monde. Ce mode est surtout utilisé sur serveur multijoueur, pour pouvoir surveiller, et visionner une partie ou un monde, sans pouvoir les modifier[51].
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+
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+ Le mode multijoueur est la version serveur du jeu qui permet à plusieurs joueurs d'interagir sur un monde unique. Les joueurs peuvent travailler avec d'autres pour créer des structures, des mines et se combattre : le joueur contre joueur (abrégé en JcJ ou PvP pour Player versus Player).
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+
105
+ Les utilisateurs peuvent télécharger et exécuter le pack serveur qui permet aux autres joueurs de se connecter à et jouer sur leurs serveurs. Différents modes de jeu peuvent être choisis pour un serveur, parmi lesquels le mode survie, créatif, hardcore, spectateur et aventure. Il convient de noter que les modes de jeu peuvent être attribués individuellement, certains pouvant être en mode créatif et d'autres en mode survie. Les joueurs peuvent également être promus opérateur (avec la commande /op [nom du joueur] (gestionnaire du réseau) par l'administrateur du serveur ou d'autres opérateurs, qui leur donne accès aux commandes console telles que la configuration de l'heure et du temps, la téléportation de joueurs et l'accès au give (commande permettant de donner des ressources à certains joueurs).
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+
107
+ Mais pour la plus grande majorité des serveurs grand public, Bukkit est utilisé. C'est une plate-forme développée par un groupe indépendant, qui permet d'énormes possibilités. Il permet d'installer des plugins, du code informatique en langage Java ajoutant des fonctionnalités au jeu d'origine : de nouvelles commandes, des permissions, une économie, un système dit « RP », pour Role Play, ou encore des plugins permettant de faire apparaître des personnages non-joueurs. Les possibilités sont infinies, puisque les plugins sont également codés en Java, et aucune restriction n'est imposée par Bukkit.
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109
+ Pour les joueurs ne souhaitant pas rendre leur serveur visible sur internet, il est possible de le lancer sur le réseau local (en utilisant l'adresse IP locale par opposition à une adresse IP globale présentée par le routeur du serveur). Un serveur local n'exige pas la redirection de port, mais devient alors restreint aux seuls joueurs faisant partie du réseau local l'accès du serveur[52]. Cette méthode peut également être utilisée pour améliorer les performances du jeu en solo si le serveur et le client sont deux ordinateurs distincts, en déportant une partie des calculs sur la machine serveur. Les temps de latence ne sont en général pas un problème sur un réseau local.
110
+
111
+ Minecraft comprend une liste de serveurs pour le mode multijoueur dans lequel les utilisateurs peuvent s'enregistrer les serveurs qu'ils visitent. Bien que Minecraft n'ait pas de liste de serveurs pré-remplie directement disponibles à partir du jeu lui-même ou sur le site officiel de Minecraft, des sites de liste de serveur Minecraft existent pour permettre aux joueurs de visiter et de découvrir de nouveaux serveurs. De plus, le lanceur Minecraft autonome supporte l'ajout de serveurs dans la section multijoueur. Cette section permet aux joueurs de voir si un serveur est en ligne, le nombre d'emplacements qu'il a (appelés slots de connexion), et la qualité de la connexion au serveur (temps de ping). Planer au-dessus de l'icône d'état de la connexion dans la liste des serveurs de Minecraft va dire au joueur la vitesse de connexion à ce dernier. La version utilisée par le serveur est également affichée à côté du temps de ping, et depuis la version 1.7, les serveurs ont la possibilité d'afficher leur logo[53]. La liste des serveurs d'un joueur peut être transférée à d'autres joueurs par échange du fichier servers.dat contenu dans le dossier du jeu.
112
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113
+ Il est possible de changer de pseudo Minecraft depuis le 4 février 2015[54]. Un joueur ne peut changer de pseudo que tous les 30 jours, mais son ancien pseudo est inaccessible aux autres pendant 37 jours au cas où le joueur change d'avis et veut revenir à son ancien pseudo[55]. Au bout de 37 jours, l'ancien pseudo redevient accessible à tous[56].
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115
+ Le jeu est initialement créé le 10 mai 2009 par Notch, de son vrai nom Markus Persson. Il tire son inspiration de jeux plus anciens comme Infiniminer (pour le système de cubes et de création et récupération de ressources)[57], Dwarf Fortress (dont il tire l'aspect de très grande liberté couplée avec une génération d'univers procédurale et reprend nombre des types de blocs), ou encore Dungeon Keeper (qui présente un monde souterrain que l'on doit excaver judicieusement pour y aménager son propre donjon).
116
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+ À ses débuts, le jeu s'appele Cave Game, puis le nom définitif de Minecraft est inventé lors d'un échange sur IRC entre le développeur et des joueurs. Après avoir été nommé Minecraft: Order of the Stone[58] (en référence à un webcomic du nom de Order of the Stick)[59], le nom est finalement raccourci en Minecraft pour plus de simplicité.
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+ Le 17 mai, le jeu est disponible publiquement pour être essayé. Les pré-commandes pour le jeu commencent à être acceptées le 19 juin 2009, pour un prix promotionnel de 9,99 €. Il est à noter que ce prix, valable pour la version Alpha, est porté à 14,99 € pour la version Beta[60]. Minecraft gagne rapidement en popularité, étant la source d'articles sur plusieurs sites internet comme PC Gamer. En avril 2011, le jeu dépasse la barre des deux millions d'exemplaires vendus[61]. Victime de son succès, le site du jeu tombe inaccessible le 20 octobre 2010.
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+ Le jeu est en version stable mais continue d'être mis à jour. Les joueurs peuvent actuellement acheter le jeu en version définitive, disponible depuis le 18 novembre 2011, pour y jouer et le tester. En achetant la version définitive, les joueurs peuvent essayer la dernière version disponible du jeu et peuvent, sur le forum du jeu, faire part des bugs ou des nouveaux éléments qu'ils aimeraient voir dans le jeu. Les possesseurs d'une version achetée lors de la phase alpha ou inférieure possèdent la garantie de futures mises à jour gratuites à la suite d'un changement de clause de licence[62].
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+ Le 7 avril 2011, Notch annonce une date de sortie prévue pour le 18 novembre 2011, le jour de la Minecon à Las Vegas qui met fin à la phase bêta. La version 1.4.2 de Minecraft sort pour Halloween 2012[63],[64]. Le jeu est depuis le 22 octobre 2018 sous la version 1.13.2[65].
124
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+ Sur le site officiel, Notch précise que lorsque les ventes auront chuté, il pourrait mettre le jeu en open source, soit sous une licence GPL ou une autre licence libre, soit dans le domaine public[66], mais cette mention a été retirée depuis[57].
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+ Afin de bénéficier de retours de la part de la communauté, les développeurs sortent, entre deux grandes mises à jour, des versions de développement, dites snapshots, contenant les fonctionnalités à venir dans les prochaines versions. Instituées depuis le 9 septembre 2011 avec la snapshot Bêta 1.8-pre1[67], ces versions sont le plus souvent hebdomadaires, sortant en temps normal à une date fixe, devenant ainsi un rendez-vous pour la communauté. Les joueurs peuvent ainsi signaler les bogues (bug) ou tout autre commentaire permettant d'améliorer le jeu, notamment sur le forum Reddit.
128
+
129
+ La bande sonore de Minecraft est composée par le musicien indépendant allemand Daniel Rosenfeld, plus communément appelé C418[68]. Elle est disponible dans les albums Minecraft - Volume Alpha, disponible depuis mars 2011[69], regroupant la plupart des musiques originelles ainsi que d'autres musiques non ajoutées dans le jeu, et Minecraft - Volume Beta, disponible depuis novembre 2013[70], contenant des musiques ajoutées dans le jeu le 13 novembre 2013[71].
130
+
131
+ Une grande variété de contenu créé par la communauté, comme des packs de textures, des mondes customisés, des constructions, des logiciels , etc. est disponible gratuitement sur divers sites internets. Des modifications du code source de Minecraft, appelés mods, ajoutent une diversité de gameplay, de blocs, de créatures hostiles et passives, d'objets ou encore de nouveaux systèmes complets (industrie, mécanique, etc.)[72],[73]. Pour rendre la création et l'installation de mods plus aisé, Mojang a annoncé en novembre 2012 qu'ils allaient ajouter une API officielle, toujours en attente.
132
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+ Des packs de textures permettent de personnaliser les éléments graphiques du jeu. À partir de la version 1.6, les packs de textures ont été remplacés par des packs de ressources. Ceux-ci jouent le même rôle, mais ajoutent la configuration des bruitages et musiques, des polices d'écritures, des crédits et des fichiers de langue. Les mondes personnalisés sont également populaires. Les joueurs peuvent créer leur propres mondes, qui contiennent souvent des défis, des puzzles, des objectifs, et les partager pour que d'autres puissent y jouer. Pour encourager et faciliter cette pratique, les développeurs ont ajouté le « mode aventure » en version 1.3, et les « blocs de commandes » en version 1.4.
134
+
135
+ En plusieurs occasions, le travail de la communauté a influé sur le développement même du jeu. Des éléments développés par des tiers sous forme de mod ont ainsi été intégrés par la suite à la version officielle de Minecraft[74], comme les pistons[75] ou les chevaux.
136
+
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+ D'autre part, la notoriété du jeu est en majeure partie attribuable à la communauté. L'aspect créatif du jeu a rapidement incité des joueurs de tous horizons à partager leurs créations, notamment par le biais de vidéos sur des sites spécialisés tel YouTube ou Twitch, ce qui a offert une très forte visibilité et popularité au jeu sans aucune intervention de Mojang. L'aspect « jeu de rôle/aventure » du jeu est également à l'origine de machinimas et de fictions, de plus, les graphismes simples du jeu étant faciles à animer, certains amateurs réalisent des dessins animés ou des courts métrages d'animation inspirés du jeu.
138
+
139
+ La première collection de boîtes de jeu Lego, appelée Micro World, est apparue en 2012, d'après une idée soumise à Lego par des fans. Constituées uniquement de petites pièces, et non de figurines complètes, elles représentent divers lieux du jeu. Mojang et Lego renouvelèrent leur partenariat en 2014 pour une nouvelle collection classique, plus proche d'une boîte ordinaire, en impliquant la communauté dans la création des modèles. Ainsi, les joueurs purent proposer leurs idées et donner leur avis aux designers Lego durant la conception des nouvelles boîtes.
140
+
141
+ Le 15 septembre 2014, les diverses rumeurs circulant sur Internet sont confirmées : le studio de développement Mojang, créateur de Minecraft, est racheté par Microsoft pour environ 2,5 milliards de dollars (soit un peu moins de 2 milliards d'euros)[76],[77].
142
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143
+ Le fondateur, Markus Persson, déclare qu'il quitte totalement le développement de Minecraft pour préserver sa santé mentale (« It’s not about the money. It’s about my sanity. »[78]) tout comme Carl et Jacob. Il annonce qu'il ne veut ni rejoindre Microsoft ni rester chef d'entreprise. Il ajoute que Minecraft restera disponible sur toutes les plateformes.
144
+
145
+ Une adaptation sur Xbox 360 sort le 9 mai 2012 et est actuellement en version TU19. D'après Notch, interrogé par IGN, « le soft devrait être conçu pour mieux marcher sur console, et devrait s'axer sur une façon de jouer propre aux consoles »[79].
146
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147
+ Une version Xbox One de Minecraft est également disponible depuis le 5 septembre 2014[80]. La version actuelle est la TU1 (1.3.1).
148
+
149
+ Le 20 août 2013, lors de la conférence PlayStation à la Gamescom, les versions PS3, PS4 et PSVita sont dévoilées[81]. La version PS3 du jeu est la première à sortir, le 18 décembre 2013. Elle est similaire à la version Xbox 360. Le jeu est actuellement à la version égale à celle de la 1.8.8 sur PC et Mac.
150
+
151
+ Une version PS Vita est annoncée et confirmée le 4 septembre 2014. Elle est disponible depuis le 15 octobre 2014 sur le PlayStation Store[82]. La version physique est disponible depuis le 19 novembre 2014[83].
152
+
153
+ Une version Playstation 4 est disponible depuis le 4 septembre 2014 sur le PlayStation Store[9]. Il est possible d'importer ses sauvegardes de la version PlayStation 3 en passant par internet.
154
+
155
+ Une version Wii U de Minecraft est disponible depuis le 17 décembre 2015 sur le Nintendo eShop. Elle est catégorisée le 11 novembre 2015 par PEGI[84].
156
+
157
+ Une version Nintendo Switch est disponible depuis le 12 mai 2017 sur le Nintendo eShop[85] et en version physique. Initialement baptisée Minecraft Nintendo Switch Edition, le jeu est renommé simplement Minecraft lors d'une mise à jour[86].
158
+
159
+ Une version New Nintendo 3DS est annoncée le 14 septembre 2017[87].
160
+
161
+ Minecraft Pocket Edition est une édition du jeu pour smartphones et tablettes. La version actuelle est la version 1.2.10. Minecraft Pocket Edition est disponible sur les smartphones Android depuis le 15 juillet 2011 au prix de 6,99 $[88](6,99 €[89]), sur les terminaux iOS[90] au prix de 9,99 $[91](6,99 €[92]) et sur les smartphones Windows Phone au prix de 6,99 $ (6,89 €).
162
+
163
+ Minecraft Pocket Édition n'est pas un portage fidèle de la version PC, des adaptations ont en effet été réalisées pour s'adapter aux supports mobiles. Ainsi, certains blocs présents dans les autres éditions ne sont pas présents, alors que d'autres font leur apparition.
164
+
165
+ Cette version de Minecraft est la plus téléchargée de toutes les éditions, en dépassant à elle seule le total des éditions Xbox (12 millions) et PC (17 millions) pour un total de 30 millions de téléchargements[93].
166
+
167
+ Depuis le 20 décembre 2012, une version de Minecraft est disponible pour Raspberry Pi[94]. Cette édition est la seule à être téléchargeable gratuitement, cependant elle ne fut jamais mise à jour.
168
+
169
+ Le 15 juin 2015, Microsoft dévoile lors de l’E3 2015 une version de Minecraft compatible avec Microsoft HoloLens, le casque à réalité augmentée. Mojang se livre même à une démonstration en direct sur scène[95].
170
+
171
+ Un projet de collaboration entre Mojang et Telltale Games intitulé Minecraft: Story Mode a été annoncé en décembre 2014. Il s'agit d'un jeu vidéo épisodique autonome en point-and-click dont les choix du joueur influencent l'histoire. Le premier épisode, L'Ordre de la Pierre, est sorti sur PC, Mac, iOS, Android, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360 et Xbox One le 13 octobre 2015[96]. La première saison est composée de cinq épisodes principaux et trois épisodes supplémentaires. Une seconde saison est proposée depuis juillet 2017.
172
+
173
+ Le 19 janvier 2016, Mojang annonce le développement d'une nouvelle mouture du jeu, destinée aux écoles : Minecraft: Education Edition[97]. Cette version donne des outils de contrôle de Minecraft aux professeurs[98]. Une version pédagogique de Minecraft avait déjà été développée par le studio TeacherGaming, MinecraftEDU[99], et était utilisée dans près de 40 pays différents[97], et a été rachetée par Microsoft avec l'annonce du jeu[100]. Minecraft: Education Edition est d'abord disponible en accès anticipé — à la manière du jeu original — à partir de juin 2016[101]. Elle sort officiellement en novembre 2016[102].
174
+
175
+ Les professeurs peuvent télécharger ou téléverser des cartes pré-faites sur le site officiel[103]. Le jeu est payable par abonnement annuel[104].
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+
177
+ modifier
178
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179
+ Minecraft est un très bon succès critique et commercial.
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181
+ Le jeu est principalement apprécié pour son originalité, la dynamique de son système de jeu, et surtout la liberté créative offerte à ses joueurs. Le mécanisme de jeu développé par Notch, apparemment simpliste, montre le bon équilibre entre ces composantes, afin de créer l'effet d'addiction nécessaire à tout bon jeu. Ceci a fait de Minecraft un succès inattendu de grande envergure.
182
+
183
+ Alors que le jeu est en version alpha, Scott Munro du Daily Record le présente comme « quelque chose de spécial », et encourage les joueurs à l'acheter. Le site Rock, Paper, Shotgun recommande également la version alpha du jeu, le décrivant comme « une sorte de Stalker en Lego 8 bit entièrement généré ». L'émission Good Game lui donne deux notes : 7,5 et 9 sur 10, appréciant sa créativité et ses possibilités, tout en critiquant l'absence de tutoriel. La même émission le sélectionne plus tard comme « meilleur jeu téléchargeable de 2010 ».
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+ PC Gamer notamment retient Minecraft comme le quatrième meilleur jeu pour jouer au travail[121].
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+ Gamasutra nomme Minecraft comme étant le 8e meilleur jeu de l'année, ainsi que 8e meilleur jeu indépendant de l'année, tandis que Rock, Paper, Shotgun le nomme jeu de l'année. Mod DB récompense le jeu du titre de « jeu indépendant de l'année 2010 », qui est décerné par le vote des visiteurs, ainsi que deux des cinq récompenses « choix de l'éditeur », pour « Jeu le plus innovant » et « Meilleur jeu solo indépendant ». Parmi les récompenses reçues par Minecraft se trouve aussi le titre de « jeu de l'année » de PC Gamer UK, ainsi que les titres de « meilleur premier jeu », « meilleur jeu téléchargeable » et « jeu le plus innovant » au Game Developers Choice Awards 2011, y gagnant ainsi tous les titres pour lesquels il est nommé. S'y ajoutent également des nominations à l'Independent Games Festival de mars 2011, comme « grand prix Seumas McNally », « excellence technologique » et « excellence de conception », ainsi que le « prix de l'audience » voté par la communauté. Le site Jeuxvideo.com lui attribue un 19/20.
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+ En septembre 2010, les recettes du jeu s'élèvent à 250 000 USD par jour[122]. Le même mois, Paypal gèle le compte de Notch à cause d'un « retrait ou dépôt suspect ». Ce jour-là, Notch, de son vrai nom Markus Persson, déclare qu'il avait environ 600 000 € sur son compte[123]. Le 12 janvier 2011, le jeu passe la barre du millionième exemplaire vendu[124]. Le 24 avril 2011, le jeu passait la barre des deux millions d'exemplaires vendus, soit seulement 3 mois et demi après le cap du million d'exemplaires. Le 5 août 2011, le jeu dépasse également la barre des 3 millions d'exemplaires vendus. Le 18 février 2012, le jeu s'est officiellement vendu à plus de 5 millions d'exemplaires, pour un total de 22,4 millions de joueurs (versions gratuite et payante confondues)[125]. Le 25 mai 2012, plus de 6 millions de versions officielles ont été vendues. Début novembre 2012, ce sont plus de 9 millions de versions officielles qui ont été vendues sur PC et plus de 4 millions sur Xbox 360, et compte plus de 43 862 100 de comptes au jour du 13 octobre 2012. Le 5 avril 2013, la barre des 10 millions de versions PC vendues est atteinte. Le 25 juin 2014, Minecraft atteint 54 millions d'exemplaires vendus toutes versions confondues, ce qui en fait le deuxième jeu vidéo le plus vendu de l'histoire après Wii Sports. Le 8 juillet 2014, Minecraft dépasse les 16 millions de ventes pour sa version PC et devient le jeu PC le plus vendu au monde, dépassant World of Warcraft. Le 30 juin 2015, Jens Bergensten, développeur en chef du jeu, annonce sur Twitter que le jeu s'est vendu à plus de 20 000 000 d'exemplaires[126]. Début 2016, les ventes atteignent 80 000 000 selon le site officiel[127]. Début juin 2016, l'éditeur annonce que le jeu s'est vendu à plus de 100 millions d'exemplaires, ce qui en fait le jeu vidéo le plus vendu de l'histoire[128]. En décembre 2017, les ventes atteignent 144 millions de copies, toutes versions confondues, alors qu'un nouveau record est réalisé par Microsoft en atteignant 74 millions d’utilisateurs actifs mensuel sur Minecraft[129]. En mai 2019, Microsoft dévoile que le jeu s'est écoulé à plus de 176 millions d'exemplaires toutes plate-formes confondues et que sa version free to play chinoise compte 200 millions d'utilisateurs enregistrés[130].
190
+
191
+ La Minecon est une convention sur le thème de Minecraft, créée et organisée par Mojang depuis 2010[134]. Elle a rassemblé dans sa dernière édition près de 10 000 personnes, la faisant entrer au Guinness World Records, en tant que « plus grande convention pour un seul jeu vidéo »[135],[136]. Depuis 2011, toutes les personnes ayant acheté des billets et ayant validé leur entrée reçoivent une cape sur leur compte, exclusive et rare, portant un motif changeant chaque année. Il n'y a pas eu de Minecon en 2014.
192
+
193
+ Le 5 mai 2011, Minecraft a été choisi comme l'un des 80 jeux affichés au Smithsonian American Art Museum, à l'occasion de l'exposition « L'art des jeux vidéo » du 16 mars 2012[151],[152].
194
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195
+ Fin juin 2016, le site officiel de Minecraft dévoile l'arrivée d'un film en 3D produit par Warner Bros. nommé Minecraft, le film (Minecraft: The Movie) alors prévu pour le 24 mai 2019[153]. Il est également dévoilé que le film sera réalisé par Rob McElhenney[154]. Selon 20 Minutes, il sera produit par Roy Lee, qui a réalisé l'adaptation du jouet de construction Lego, La Grande Aventure Lego[153]. En avril 2019, la date de sortie du film est repoussée au 4 mars 2022. Il est en outre révélé, quelques mois plus tôt, que Peter Sollett assurera la réalisation du film au lieu de McElhenney[155].
196
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+ Le spectacle du Puy du Fou a donné lieu à une « reconstitution » dans Minecraft [157],[158].
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+ Une mine est un gisement exploité de matériaux (par exemple d'or, de charbon, de cuivre, de diamants, de fer, de sel, d'uranium, etc.).
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3
+ Elle peut être à ciel ouvert ou souterraine. Dans les années 1980, environ 20 milliards de tonnes de matériaux étaient extraits annuellement des seules mines à ciel ouvert dans le monde dont plus de la moitié des minerais[1] alors que plus de six milliards de tonnes de charbon, 1,6 milliard de tonnes de minerai de fer, 190 millions de tonnes de minerai d'aluminium sont présumés extraits du sous-sol par des galeries et puits au début du XXIe siècle.
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+ La distinction entre mine et carrière tient à la nature du matériau extrait (stratégique ou précieux pour la mine, de moindre valeur pour la carrière) ; en France, c'est le code minier qui définit cela.
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7
+ Des mines existent depuis la Préhistoire (puits creusés dans la craie pour l'extraction du silex, puits ou galeries d'extraction de différents minerais (fer et cuivre notamment).
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9
+ À partir du XIXe siècle, les progrès techniques et de la géologie ont permis d'exploiter plus rapidement des gisements de plus en plus profonds, jusque sous la mer à partir d'une plate-forme de forage, non sans impacts environnementaux, sociaux et sanitaires directs ou indirects. L'extraction minière est responsable d'un grand nombre de morts, dans les galeries, ou à la suite de la silicose, l'asbestose ou à des cancers dus à la radioactivité. Les déchets, poussières des « stériles minières » sont parfois à l'origine de pollutions graves différées dans l'espace ou le temps (à partir des métaux lourds notamment). Certaines mines ont engendré un phénomène d'acidification du milieu, auto-entretenu (ce phénomène est dit « drainage minier acide »). Des mines abandonnées sont aussi à l'origine d'effondrement du sol superficiel. Des séismes induits peuvent être produits par les grandes mines.
10
+
11
+ En France, il y a eu de très nombreuses mines dans presque toutes les régions. Les gisements de charbon se trouvent dans le Nord-Pas-de-Calais (plus grand réseau de galeries souterraines au monde), en Lorraine (où l'on trouvait également des gisements très importants de minerai de fer), dans le Massif central, en Provence, dans le Sud-Ouest (exemple : Carmaux) mais aussi autour de Saint-Étienne. La Russie possède aussi de nombreux gisements de charbon (exemples : Donbass et Sibérie). Le Royaume-Uni possède quant à lui d'importants gisements de charbon au nord (Lowlands en Écosse), au Pays de Galles, autour de Manchester, dans le centre (Midlands) et dans le Yorkshire.
12
+
13
+ L'exploitation du sous-sol date au moins de la fin du néolithique en Europe[2]. Les hommes creusaient déjà dans la roche des puits et des galeries parfois de plusieurs dizaines de mètres pour la recherche de minéraux variés (silex, ocre, variscite, etc.).
14
+
15
+ La plupart des plus anciennes mines destinées à la métallurgie datent de la Protohistoire, mais certaines ont commencé à se développer dès le Néolithique, au moyen d'outils rustiques mais efficaces tels que des galets de roche dure utilisés comme broyeurs[3].
16
+
17
+ Comme en témoignent certains restes préhistoriques de charbon de bois retrouvés dans d'anciennes petites mines de par le monde, l'homme préhistorique a précocement appris à aussi utiliser le feu et peut-être le feu et l'eau pour disloquer la roche et « ouvrir » des mines[4] (technique confirmée par l'expérimentation et l'archéométrie) ; et même le feu a-t-il été utilisé pour « l'abattage » dans les galeries, notamment dans le sud de la France[4]).
18
+
19
+ Les archéologues ont ainsi retrouvé dans les années 1980 des traces de ces techniques minières préhistoriques[5], plus d'une dizaine de mines de cuivre (avec un peu d'antimoine et d'argent[6]). Ces mines ont été creusées dans la région de Cabrières dans l'Hérault il y a plusieurs milliers d'années (4310 ± 75 BP[7]), à la fin du Néolithique, et étaient considérées à l'époque de leur découverte comme le plus vieux site minier de France[8],[9].
20
+
21
+ Les premières constructions en pierre ont été une origine probable aux premières (carrières, et l'agriculture aux marnières). Il fallait creuser le sol pour extraire de la pierre ayant une qualité suffisante pour bâtir et certaines pierres se taillent plus facilement aussitôt extraites, avant qu'elles ne durcissent[réf. souhaitée].
22
+
23
+ En creusant en profondeur, on atteignait une couche de roche non dégradée par la microfaune et flore du sol, ou les racines d'arbres (une « veine »), puis on creusait horizontalement pour extraire la roche de cette couche (la couche suivant les plis géologiques). Ces puits et couloirs pouvaient ensuite servir à se protéger des agressions[réf. souhaitée].
24
+
25
+ On trouve la trace dès la très haute antiquité de l'exploitation des mines d'argent du Laurion, à une cinquantaine de kilomètres au sud d'Athènes. À l'époque classique, les Athéniens déployèrent une énergie et une inventivité spectaculaires pour en tirer le maximum de minerai. Au XXIe siècle, de nombreux vestiges de ces mines (puits, galeries, ateliers de surface) marquent le paysage de la région.
26
+
27
+ À l'époque romaine de nombreuses et importantes exploitations minières se développent dans certaines régions comme l'Hispanie ainsi que dans les Balkans en Dalmatie et en Mésie et plus tard en Dacie. L'exploitation minière romaine est connue par les textes des auteurs anciens comme Strabon ou Pline l'Ancien, ainsi que par des inscriptions, comme les tables de bronze de Vipasca, règlement d'un district minier situé près de l'actuelle ville d'Aljustrel au Portugal ou encore comme les inscriptions figurant sur les lingots de métal. Les fouilles archéologiques ont aussi révélé différentes techniques d'extraction et le matériel utilisés par les mineurs. Ceux-ci appartenaient à des catégories de population variées : si sous la République la main d'œuvre servile semble avoir dominé, sous l'Empire l'importance des travailleurs salariés locaux semble s'être considérablement accrue. Bien des sites miniers romains sont cependant encore mal connus[10].
28
+
29
+ Le Moyen Âge a vu l'exploitation de mines dans presque tous les pays d'Europe, que ce soit des mines de fer ou de non ferreux. Très abondant à la surface de la planète, le minerai de fer est disponible dans de petits gisements à la surface du sol ou à faible profondeur. Les hommes du Moyen Âge ont surtout exploité les gîtes de ce type qui n'exigeaient pas d'équipements sophistiqués. La diffusion du procédé indirect de réduction du minerai, apparu au XVe, a considérablement transformé les conditions d'extraction. La demande de plus en plus importante, la possibilité de traiter des minerais moins fusibles, ont conduit à rechercher des gisements plus abondants même si leur qualité était moindre.
30
+
31
+ Dans la majorité des cas, les métaux non-ferreux provenaient de mines ouvertes pour produire de l'argent presque à partir de minerais complexes tels que des sulfures de cuivre et de plomb. Pendant longtemps, le plomb argentifère, plus facile à traiter, a fait l'objet de l'extraction la plus intensive. À l'époque carolingienne, les mines de Melle, en Poitou, fournissent la part la plus importante de l'argent produit dans l'Empire. Au XIe siècle, d'autres centres d'extraction apparaissent dans le Harz, en Forêt-Noire et dans les Vosges.
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+
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+ Le XIIe siècle, temps de croissance des échanges et d'instauration de pouvoirs nouveaux, connaît une intense activité minière en Italie, en Europe centrale et en France.
34
+
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+ Au cours du XIIIe siècle, l'Italie continue d'être un producteur important. Cependant, l'Europe centrale, en particulier la Bohême, prend la première place. Les mines françaises connaissent aussi un grand développement : le premier règlement minier français conservé, la charte d'Hierle en Languedoc, date de 1272. Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis, s'attache à développer la production minière dans ses domaines du Midi[11].
36
+
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+ La crise européenne du milieu du XIVe siècle au milieu du XVe siècle conduit à un bouleversement de l'activité minière qui recule en France et en Italie, mais qui reste forte en Europe centrale.
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+
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+ La seconde moitié du XVe voit un nouvel essor de la production dans laquelle s'impliquent les plus grandes fortunes. C'est le cas de Jacques Cœur ou encore de Jacob Fugger. Dans le même temps se met en place un nouveau système d'exploitation fondé sur le transport par roulage et par l'usage de plus en plus important de l'énergie hydraulique.
40
+
41
+ Jacob Fugger, banquier d'Augsbourg, est le plus grand entrepreneur minier de la Renaissance. Il contribue à financer la politique de Charles Quint et prend le contrôle des mines de cuivre de Neusohl en Hongrie (en Slovaquie actuelle) mais doit les abandonner en 1546 en raison des complications nées des guerres austro-turques et des guerres de religion entre catholiques et protestant[12]. Il obtient des Habsbourg le monopole des mines d'argent et de cuivre du Tyrol[13]. Les mines d'argent d'Europe centrale sont la principale source du marché européen : le traité De re metallica ( « Sur les métaux ») publié en 1556 par l'humaniste allemand Georgius Agricola témoigne d'un cycle de production à son apogée au moment où le marché européen commence à sentir l'afflux des métaux précieux causé par la conquête espagnole de l'Amérique[11].
42
+
43
+ Les mines d'argent du Potosi dans la Vice-royauté du Pérou (aujourd'hui en Bolivie) sont exploitées à partir de 1545, et celles de Zacatecas en Nouvelle-Espagne (actuel Mexique), à partir de 1548. Les techniques sont très rudimentaires comparées à celles en usage en Europe centrale et l'exploitation dépend du travail de milliers d'Indiens soumis à la corvée, la mita, au prix d'une forte mortalité[14].
44
+
45
+ Au XVIIe siècle, l’exploitation du fer Oregrounds en Wallonie puis en Suède donne un grand essor à la production d'acier. L'exploitation du charbon de terre, longtemps confinée à quelques régions comme le pays de Liège, se développe au XVIIIe siècle et marque le début de la Révolution industrielle[15].
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+
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+ L’ONU (UNCTAD[16]) distingue[17] trois types d'exploitation :
48
+
49
+ Sur la planète au début du XXIe siècle, 15 millions d'artisans-mineurs environ se livreraient à cette activité. Ce nombre a doublé en dix ans. En Afrique, 4,5 à 6 millions de personnes creusent des mines durant toute ou une partie de l'année, dont 30 % à 40 % sont des femmes. De cette population dépendent environ 40 millions de personnes, soit 1 Africain sur 20[18]. Certains auteurs estiment que ce mouvement va encore s'amplifier dans les zones riches en ressources et que par exemple au Zimbabwe, le nombre d’artisans-mineurs pourrait tripler de 2000 à 2010[19].
50
+
51
+ Les cinq principaux majors dominant la scène mondiale au début du XXIe siècle sont BHP Billiton, Rio Tinto, Vale, Xstrata et Anglo American, ces compagnies qui disposent de la maîtrise technologique et oligopolistique étant de plus en plus en compétition avec les compagnies des pays émergents[20].
52
+
53
+ Plusieurs exploitations minières ou projets miniers font face à des contestations de la part des communautés locales. En plus des permis règlementaires à obtenir, les compagnies doivent aussi s'assurer d'avoir un "permis social d'opération" qui permet aux activités de se dérouler dans un cadre acceptable pour la population touchée[21],[22]
54
+
55
+ L'exploitation des mines pose de nombreux problèmes, et fait donc intervenir de nombreux domaines des sciences. C'est la raison pour laquelle dans la plupart des pays se sont créées des écoles spécifiques d'ingénieurs, les écoles des mines.
56
+
57
+ Les mines de charbon sont organisées par étages à partir desquels on exploite les couches. Chaque mineur creuse une couche pour en extraire le charbon que l'on charge ensuite dans des berlines. Ce travail est très difficile car il faut creuser de façon à ne pas faire effondrer la galerie, en plus de cela, il y règne une chaleur étouffante, car il n'y a quasiment pas d'air qui circule. Le seul moyen trouvé pour créer une ventilation a été de construire au minimum deux puits. Le premier sert à la montée et la descente des mineurs et la montée du charbon. L'autre sert seulement à la ventilation.
58
+
59
+ En remontant une tonne de charbon, on extrait sept tonnes de sous-produits (éventuellement susceptible de contenir des toxiques ou de poser problèmes via la poussière ou la turbidité des eaux de ruissellement) que l'on évacue sur les terrils ou des bassins (ex : bacs à schlams des exploitations de charbon).
60
+
61
+ Elle s'appuie sur les données géologiques et historiques, la découvertes de gîtes minéraux bénéficiant aussi des progrès de la Géochimie, des techniques de sondages (sismiques notamment) et de la modélisation. Des SIGs miniers sont ainsi apparus qui aident les prospecteurs en leur donnant un accès combiné au MNT (Modèle numérique de terrain), à l'imagerie satellitale, aux cartes géologiques (métadonnées), aux données concernant le risque sismique, le volcanisme, aux ressources géothermales connues, aux gisements connus, aux données géochronologiques, flux de chaleur, gravimétrie, tomographie 3D, risques naturels, cadastres, données environnementales (trame verte, pollutions, pédologie...), etc.
62
+
63
+ Il s'appuie sur la Géophysique et la Résistance des matériaux et sur les ressources locales disponibles, en prenant de plus en plus en compte, en amont les besoins de renaturation et restauration écopaysagère du site en fin de vie, voire durant les différentes phases de l'exploitation. Les grands projets font l'objet d'une étude d'impact approfondie, et de mesures compensatoires ou conservatoires.
64
+
65
+ Il existe différents cas de figure pour atteindre le gisement à exploiter et permettre l'évacuation des produits. Si le gisement est relativement horizontal (en plateure) et si la couche de morts-terrains n'est pas trop épaisse, on pourra exploiter à ciel ouvert (voir ci-dessous).
66
+
67
+ Si le gisement affleure dans une zone accidentée, par exemple des collines surplombant une vallée, on pourra atteindre et exploiter le gisement par des galeries horizontales (les fendues du bassin de la Loire) débouchant à flanc de coteau. C'est, par exemple le cas dans le bassin ferrifère de Lorraine pour les mines d'Hussigny-Godbrange, Charles Ferdinand ou Kraemer.
68
+
69
+ Par contre, si le gisement n'affleure pas du tout ou n'affleure pas dans de bonnes conditions il faudra creuser (on dit foncer) des puits afin de l'atteindre. C'est la solution la plus coûteuse pour l'exploitation et la moins rentable, c'est aussi la majorité des cas. Les deux solutions peuvent aussi se combiner (cas des mines de La Mure ou de la mine de fer de Soumont).
70
+
71
+ Le cas de la mine de fer de Saint-Rémy-sur-Orne, en Normandie, est intéressant puisqu'une partie du gisement est au-dessus du carreau de la mine. La majorité des produits sont toutefois descendus au-dessous du niveau du puits, roulée jusqu'au puits pour être remontée au niveau du carreau pour y être traitée, solution moins coûteuse qu'une sortie à flanc de coteau dans une zone pauvre en routes et moyens d'évacuation.
72
+
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+ Le puits dessert les différents étages d'exploitation, chaque niveau s'appelle une recette ou accrochage.
74
+
75
+ On distingue les tailles des travers-bancs. Les tailles servent directement à l'exploitation du gisement. En général pour exploiter un gisement on creuse une galerie de tête la plus haute et une galerie de base la plus basse. Le gisement est découpé en panneaux entre ces deux galeries et délimités par des tailles transversales les joignant. Ces tailles permettent d'exploiter le massif mais aussi d'organiser l'aérage, c'est-à-dire la circulation de l'air dans les travaux. La galerie de base permet également l'évacuation des produits abattus (le déblocage) vers le roulage qui les emmènera ensuite vers le puits d'extraction. Les galeries peuvent être taillées dans le produit exploité (charbon, minerai) en général ou au rocher de part et d'autre de la couche. La galerie de roulage détermine le niveau de la recette du puits. L'ensemble des travaux qui permettent la délimitation d'un panneau s'appellent les travaux préparatoires (ou traçage). Ils sont bien sûr fondamentaux.
76
+
77
+ Les travers-bancs sont presque toujours creusés au rocher ; ils permettent la liaison entre le ou les puits et le gisement exploité (galerie de roulage). En effet en général les puits sont foncés non dans le gisement mais à l'extérieur dans le rocher. Un puits creusé dans le charbon par exemple, entraîne une perte de l'exploitation puisqu'il faudra maintenir autour du puits une zone non exploitée dite stot de sécurité ou investison (de tels stots sont obligatoires sous les zones habitées, les routes, les chemins de fer...).
78
+
79
+ Le même raisonnement vaut pour les mines exploitées à flanc de coteau. Dans ce cas les fendues débouchent directement au jour à flanc du coteau. Depuis la catastrophe de Courrières, il y obligation d'avoir au moins deux débouchés au jour (2 puits ou 1 puits et 1 débouché à flanc de coteau par exemple).
80
+
81
+ Pour relier les différents niveaux d'exploitation entre eux (on parle aussi d'étage) la liaison peut se faire soit par le puits, soit par un bure (ou faux-puits ) soit encore par plan incliné. On appelle bure un puits intérieur ne débouchant pas au jour reliant deux niveaux. Le plan incliné est une galerie ou travers-bancs plus souvent incliné et généralement muni d'un treuil afin de hisser les berlines ou d'un convoyeur à bande.
82
+
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+ La technique du soutènement a pour objet l'ensemble des travaux utiles pour maintenir les excavations souterraines.
84
+
85
+ Le chargement est l'opération qui consiste, juste après l'abattage, à charger manuellement ou mécaniquement le minerai extrait en vue de son évacuation par berlines ou par convoyeurs (voir roulage) vers le puits.
86
+
87
+ Le chargement peut être manuel (pelletage) ou mécanisé (scraper, pelles à godets, chargeuses à pattes de homard)
88
+
89
+ Le roulage est le transport des produits (charbon, minerai mais aussi le stérile) depuis le front de taille (ou plus exactement depuis le point de chargement du système de déblocage des chantiers) jusqu'à la recette inférieure du puits d'extraction, puis éventuellement, depuis la recette supérieure du puits aux ateliers de traitement. Le transport des produits, dans les mines industrialisées, s'effectue dans des bennes (ou berlines) de contenance variée selon les exploitations (de 500 litres à 25 000 litres) traînées à bras dans les exploitations non mécanisées, par un cheval (ou âne ou mulet) puis par locotracteurs, électrique, air comprimé, essence ou diesel ou tout simplement par gravité. Il s'agit en général de voies étroites inférieures à 1 m de large. Le roulage est un facteur fondamental dans l'exploitation d'une mine, il conditionne en effet, avec le puits, la capacité d'extraction.
90
+
91
+ Avant de passer à l'exploitation industrielle souterraine, les régions minières connaissaient souvent une exploitation artisanale de couches affleurantes. Il s'agissait d'exploitation à ciel ouvert connue sous le nom de cayat, cayauderie, perrières (dans le bassin houiller de la Loire). Il est à remarquer que bien que les anciennes régions minières ont toutes de nombreuses rues du cayat, le sens de l'expression s'est perdu.
92
+
93
+ Chevalements 19 et 11 à Loos-en-Gohelle.
94
+
95
+ Terrils du 11-19 à Loos-en-Gohelle.
96
+
97
+ Roue du châssis à molette.
98
+
99
+ Câble tressé à plat pour manœuvrer les cages d'ascenseurs.
100
+
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+ Câble dans son logement dans la salle des machines.
102
+
103
+ L'aérage ou la ventilation est l'alimentation en air frais d'une mine.
104
+
105
+ Les mineurs emportaient autrefois un canari en cage, qui lorsqu'il s'agitait, ou même mourait, ou encore donnait des signes de suffocation était le signe qu'il fallait remonter[réf. nécessaire].
106
+
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+
108
+
109
+ L'étude de l'éclairage ne présente qu'un intérêt secondaire dans les mines exemptes de grisou ou de poussières.
110
+
111
+ L'opération d'abattage consiste à détacher la roche à extraire du massif et �� la réduire en éléments plus petits[réf. nécessaire] pour la manutentionner et la transporter. Cette opération peut être faite de plusieurs manières :
112
+
113
+
114
+
115
+ S'il n'est pas un accident « violent », le feu de mine de charbon est un problème grandissant, notamment en Chine. On estime actuellement qu'environ 1 % de la production de gaz à effet de serre provient de ces feux de mine (20 millions de tonnes de charbon partiraient ainsi en fumée chaque année). A température ambiante, le charbon réagit naturellement et spontanément avec l'oxygène de l'air pour donner du gaz carbonique. Si la chaleur ainsi créée n'est pas évacuée (ex. par ventilation), cette dernière augmente la température du charbon jusqu'à atteindre le seuil de combustion. Le feu de mine est donc très fréquent dans les mines affleurantes ou à ciel ouvert.
116
+
117
+
118
+
119
+ Une mine à ciel ouvert ou open pit[23] consiste à déplacer de grandes quantités de sol et de sous-sol pour ensuite extraire le minerai. On met en place une mine à ciel ouvert lorsque le minerai se trouve relativement proche de la surface. On creuse la roche par dynamitage et le minerai est ensuite chargé sur d’énormes engins pour traitement.
120
+
121
+ Mine de cuivre à ciel ouvert, Chino Copper Mine, Nouveau-Mexique, États-Unis.
122
+
123
+ Mine de charbon à ciel ouvert (Cévennes, France).
124
+
125
+ Mine de charbon à ciel ouvert (Wyoming, États-Unis).
126
+
127
+ Dégradation de la forêt tropicale due à la mine de charbon de Siderópolis (Brésil).
128
+
129
+ Mine à ciel ouvert : extraction de lignite à Garzweiler (Allemagne).
130
+
131
+ Les mines à déplacement du sommet, ou mountain-top removal (MTR) en anglais, sont un type particulier de mine à ciel ouvert, utilisée presque exclusivement dans les montagnes des États-Unis[24]. La végétation est d’abord détruite, puis le sol arraché[24]. Les déblais sont simplement poussés dans les fonds de vallée, ce qui permet de niveler une région accidentée, mais provoque aussi une pollution importante[24].
132
+
133
+ Dans les Appalaches, le colmatage des fonds de vallée fait disparaître 500 montagnes et 200 km de cours d’eau par an, augmentant ainsi le risque d'inondations[24]. Le paysage subsistant est généralement lunaire.
134
+
135
+ L'après-mine est l'ensemble des conséquences de la cessation d'une activité minière.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Un minéral est le plus souvent un solide naturel homogène avec une structure atomique ordonnée et une composition chimique définie[a]. Il peut être décrit, dans la très grande majorité des cas, comme une matière cristallisée caractérisée par sa composition chimique et l'agencement de ses atomes selon une périodicité et une symétrie précises qui se reflètent dans le système cristallin et le groupe d'espace du minéral[1].
2
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+ Par exception historique à l'état solide, le mercure, liquide à température ambiante (il ne forme un cristal qu'en dessous de −39 °C), est aussi considéré comme un minéral de la catégorie des éléments natifs. Quelques solides non cristallisés et amorphes, telles l'opale (minéraloïde composé de différentes phases de silice, assimilable à une roche) et l'ambre (roche organique issue de coulée de sève fossilisée), sont aussi considérés par tradition comme des minéraux, alors que les verres naturels sont exclus. Un minéral doit être macroscopiquement homogène, ce qui n'empêche pas que la détection de mélanges microscopiques de minéraux entraîne ipso facto leur éviction comme minéral global[b]. La composition chimique peut être parfois légèrement variable, ou couvrir de larges gammes de variations compréhensibles par substitution comme dans le cas des solutions solides. Pour régler les dénominations, administrer les débats et les classifications pratiques plus que dogmatiques, il faut un arbitre scientifique international, la plupart des minéralogistes s'accorde sur l'Association internationale de minéralogie[c].
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+ Les minéraux s'associent pour constituer ou former les roches constituant la croûte et le manteau terrestres et, d'une façon plus générale, les planètes telluriques et les astéroïdes (donc aussi les météorites).
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+ Le terme minéral peut être employé :
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+ Un minéral se caractérise par ses propriétés physico-chimiques (test à l'eau, à l'acide chlorhydrique, sa résistance mécanique, ses propriétés optiques...), desquelles s'extraient de manière coutumière et emblématique sa dureté classée sur l'échelle de Mohs de 1 à 10 (sachant que 10 est le plus dur et 1 le moins dur) et sa formule chimique, celle-ci pouvant varier (cf. minéralogie). Dans certains types de site cristallochimique, plusieurs atomes peuvent parfois se remplacer en donnant lieu à des substitutions isomorphes. C'est le cas, par exemple, du fer et du magnésium dans l'olivine ou du sodium et du calcium dans les plagioclases. La composition d'un minéral est alors souvent comprise entre des extrêmes plus ou moins éloignés, tout composé intermédiaire faisant partie de la série. Par exemple, tout mica dont la composition est comprise entre celle de la phlogopite et celle de l'annite est une biotite.
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+ Les variations admises dans la composition font que le minéralogiste considère volontiers les minéraux comme des espèces minérales, se caractérisant certes par ses propriétés physiques — les plus « visibles » ou « facilement observables » étant parfois la symétrie et la géométrie des angles, les clivages, les cassures et les éclats, les duretés, la résistance et les textures, la trace, la couleur, l'éclat, la transparence et l'indice de réfraction, la diaphanité ou l'opacité optique, la réflectance, la fluorescence ou la phosphorescence, la radioactivité naturelle — et chimiques - analyse, essai de chauffage au chalumeau, solvabilité...- , mais ne pouvant a priori pour le minéralogiste se confondre avec les corps simples ou composés chimiques recueillis, purifiés ou artificiellement fabriqués par le chimiste.
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+ Certains critères minéralogiques permettent de décrire les minéraux mais ils sont parfois peu discriminants : couleur (minéraux de teinte claire ou sombre, seule la couleur brune verte de l'olivine étant caractéristique), forme (lorsqu'il présente ses formes cristallines propres, le minéral est dit automorphe, lorsque sa forme est limitée par la croissance de minéraux voisins, il est dit xénomorphe), éclat (éclat gras ou vitreux du quartz, éclat métallique du mica noir, éclat nacré du mica blanc), clivage (plan en feuillet, en gradin, en escalier).
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+ Le nombre des espèces minérales ne cesse d'augmenter avec le perfectionnement des techniques d'analyse. On en compte autour d'une centaine à la fin du XVIIIe siècle, 800 en 1890, le millier est franchi en 1920, les deux mille en 1964, les trois mille vers 1977 et les quatre mille en 2005[3]. En 2016, plus de 4 750 minéraux sont recensés[d]. Ils sont classés principalement d'après des critères chimiques et cristallographiques. Ils peuvent ainsi être classés selon divers systèmes de classification, parmi lesquels la classification de Dana, celle de Strunz ou encore un index chimique de minéraux, tel que le Hey's Chemical Index of Minerals.
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+ Leur composition chimique permet de les grouper en dix classes principales suivant l'ancienne classification de Strunz, 9e éd. de 2001 :
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+ On peut aussi évoquer les faux minéraux, que l'on trouve en nombre croissant aujourd'hui, dont beaucoup sont fabriqués à destination de l'industrie, des bijouteries et du tourisme.
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+ Le substantif minéral semble provenir du mot latin minera, signifiant minière ou mine. Il passe en français par l'adjectif minéral, e, aux qui qualifie le monde souterrain, minier. Il décrit globalement les multiples corps présents à la surface de la terre ou à faible profondeur (moins de quelques kilomètres). Il faut distinguer l'usage des chimistes qui ont qualifié encore tardivement bien après la révolution lavoisienne de matière minérale les corps inorganiques caractéristiques de ce milieu souterrain et minier. Une expression comme « charbon minéral » opposé à « charbon animal » (calcination des os avec parfois des chairs) maintient une opposition vitaliste, entre règne minéral et règne vital. L'analyse précoce des eaux minérales est responsable de cette frontière indécise, les (bi)carbonates et autres oxalates, l'acide carbonique et les ferrocyanures étant rangés en dehors de la chimie organique, supposée être celle de l'élément carbone.
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+ Un minéral est le plus souvent un solide naturel homogène avec une structure atomique ordonnée et une composition chimique définie[a]. Il peut être décrit, dans la très grande majorité des cas, comme une matière cristallisée caractérisée par sa composition chimique et l'agencement de ses atomes selon une périodicité et une symétrie précises qui se reflètent dans le système cristallin et le groupe d'espace du minéral[1].
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+ Par exception historique à l'état solide, le mercure, liquide à température ambiante (il ne forme un cristal qu'en dessous de −39 °C), est aussi considéré comme un minéral de la catégorie des éléments natifs. Quelques solides non cristallisés et amorphes, telles l'opale (minéraloïde composé de différentes phases de silice, assimilable à une roche) et l'ambre (roche organique issue de coulée de sève fossilisée), sont aussi considérés par tradition comme des minéraux, alors que les verres naturels sont exclus. Un minéral doit être macroscopiquement homogène, ce qui n'empêche pas que la détection de mélanges microscopiques de minéraux entraîne ipso facto leur éviction comme minéral global[b]. La composition chimique peut être parfois légèrement variable, ou couvrir de larges gammes de variations compréhensibles par substitution comme dans le cas des solutions solides. Pour régler les dénominations, administrer les débats et les classifications pratiques plus que dogmatiques, il faut un arbitre scientifique international, la plupart des minéralogistes s'accorde sur l'Association internationale de minéralogie[c].
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+ Les minéraux s'associent pour constituer ou former les roches constituant la croûte et le manteau terrestres et, d'une façon plus générale, les planètes telluriques et les astéroïdes (donc aussi les météorites).
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+ Le terme minéral peut être employé :
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+ Un minéral se caractérise par ses propriétés physico-chimiques (test à l'eau, à l'acide chlorhydrique, sa résistance mécanique, ses propriétés optiques...), desquelles s'extraient de manière coutumière et emblématique sa dureté classée sur l'échelle de Mohs de 1 à 10 (sachant que 10 est le plus dur et 1 le moins dur) et sa formule chimique, celle-ci pouvant varier (cf. minéralogie). Dans certains types de site cristallochimique, plusieurs atomes peuvent parfois se remplacer en donnant lieu à des substitutions isomorphes. C'est le cas, par exemple, du fer et du magnésium dans l'olivine ou du sodium et du calcium dans les plagioclases. La composition d'un minéral est alors souvent comprise entre des extrêmes plus ou moins éloignés, tout composé intermédiaire faisant partie de la série. Par exemple, tout mica dont la composition est comprise entre celle de la phlogopite et celle de l'annite est une biotite.
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+ Les variations admises dans la composition font que le minéralogiste considère volontiers les minéraux comme des espèces minérales, se caractérisant certes par ses propriétés physiques — les plus « visibles » ou « facilement observables » étant parfois la symétrie et la géométrie des angles, les clivages, les cassures et les éclats, les duretés, la résistance et les textures, la trace, la couleur, l'éclat, la transparence et l'indice de réfraction, la diaphanité ou l'opacité optique, la réflectance, la fluorescence ou la phosphorescence, la radioactivité naturelle — et chimiques - analyse, essai de chauffage au chalumeau, solvabilité...- , mais ne pouvant a priori pour le minéralogiste se confondre avec les corps simples ou composés chimiques recueillis, purifiés ou artificiellement fabriqués par le chimiste.
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+ Certains critères minéralogiques permettent de décrire les minéraux mais ils sont parfois peu discriminants : couleur (minéraux de teinte claire ou sombre, seule la couleur brune verte de l'olivine étant caractéristique), forme (lorsqu'il présente ses formes cristallines propres, le minéral est dit automorphe, lorsque sa forme est limitée par la croissance de minéraux voisins, il est dit xénomorphe), éclat (éclat gras ou vitreux du quartz, éclat métallique du mica noir, éclat nacré du mica blanc), clivage (plan en feuillet, en gradin, en escalier).
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+ Le nombre des espèces minérales ne cesse d'augmenter avec le perfectionnement des techniques d'analyse. On en compte autour d'une centaine à la fin du XVIIIe siècle, 800 en 1890, le millier est franchi en 1920, les deux mille en 1964, les trois mille vers 1977 et les quatre mille en 2005[3]. En 2016, plus de 4 750 minéraux sont recensés[d]. Ils sont classés principalement d'après des critères chimiques et cristallographiques. Ils peuvent ainsi être classés selon divers systèmes de classification, parmi lesquels la classification de Dana, celle de Strunz ou encore un index chimique de minéraux, tel que le Hey's Chemical Index of Minerals.
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+ Leur composition chimique permet de les grouper en dix classes principales suivant l'ancienne classification de Strunz, 9e éd. de 2001 :
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+ On peut aussi évoquer les faux minéraux, que l'on trouve en nombre croissant aujourd'hui, dont beaucoup sont fabriqués à destination de l'industrie, des bijouteries et du tourisme.
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+ Le substantif minéral semble provenir du mot latin minera, signifiant minière ou mine. Il passe en français par l'adjectif minéral, e, aux qui qualifie le monde souterrain, minier. Il décrit globalement les multiples corps présents à la surface de la terre ou à faible profondeur (moins de quelques kilomètres). Il faut distinguer l'usage des chimistes qui ont qualifié encore tardivement bien après la révolution lavoisienne de matière minérale les corps inorganiques caractéristiques de ce milieu souterrain et minier. Une expression comme « charbon minéral » opposé à « charbon animal » (calcination des os avec parfois des chairs) maintient une opposition vitaliste, entre règne minéral et règne vital. L'analyse précoce des eaux minérales est responsable de cette frontière indécise, les (bi)carbonates et autres oxalates, l'acide carbonique et les ferrocyanures étant rangés en dehors de la chimie organique, supposée être celle de l'élément carbone.
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+ Un ministre est un agent du pouvoir gouvernemental qui est à la tête d'un ministère ou d'un département ministériel, tel que les finances, la défense ou la santé. Il dirige les départements ministériels qui sont sous ses ordres, représente l'État pour ce qui concerne son ministère (ou département ministériel) et représente son administration au sein du gouvernement. Il agit généralement sous la direction d'un Premier ministre (en France, au Canada ou en Grande-Bretagne par exemple), d'un président du Conseil (en Italie), d'un chancelier fédéral (en Allemagne et en Autriche) ou d'un président (aux États-Unis). Il est généralement responsable devant le pouvoir législatif de la bonne exécution des services qu'il dirige.
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+ Le substantif masculin[1],[2],[3],[4] ministre est un emprunt[1],[2] au latin minister[1],[2],[3],[4], adjectif[5] dérivé de minus[3],[5] qui signifie « serviteur ». En français, ministre est attesté depuis le XIIe siècle[1] : d'après le Trésor de la langue française informatisé, sa plus ancienne occurrence connue se trouve dans le Psautier d'Oxford, daté de la première moitié du XIIe siècle[2]. Dans la Vie de saint Thomas de Cantorbéry, composée par Guernes de Pont-Sainte-Maxence vers 1174-1176, ministre désigne « celui qui est au service du roi » ou « en détient quelque chose »[2]. Dans la Légende des Vénitiens de Jean Lemaire de Belges, parue en 1509, ministre désigne un « conseiller d'un souverain »[2].
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5
+ La désignation de ministres et la création de ministères sont liées à la construction de l'État en Europe. Les premiers ministres sont à la fois des exécutants au service du souverain dans certains domaines, et ses conseillers proches. À ce titre ils forment le « Conseil » du roi, de qui ils tirent leurs pouvoirs. Ceux-ci s'exercent en matière de police, finances, relations étrangères par exemple. Avec la séparation des pouvoirs, les ministres sont devenus des agents du pouvoir exécutif, généralement responsables devant le pouvoir législatif, même si ce contrôle se passe parfois à travers le chef de l'exécutif, comme aux États-Unis.
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7
+ Les premiers ministères, administrations chargées de seconder le ministre dans l'exercice de ses fonctions, apparaissent entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle[réf. souhaitée], dans les fonctions dites « régaliennes »: celles qui assurent les missions premières de l'État, telle que la sécurité, la politique extérieure et la conduite des intérêts généraux de la Nation. Dans ces premiers départements ministériels, on note ainsi essentiellement les Finances, l'Intérieur, les Affaires étrangères, la Défense et la Justice.
8
+ L'extension des tâches incombant au gouvernement, notamment avec l'apparition de l'État-providence, suscite l'apparition de nouveaux postes ministériels et des ministères en rapport.
9
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10
+ Un ministre plénipotentiaire est un diplomate. En France, c’est un fonctionnaire faisant partie des agents diplomatiques et consulaires[6].
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12
+ En France, le statut de Ministre découle des dispositions contenues dans le Constitution et du Droit Coutumier.
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14
+ Chaque ministre est nommé par le Président de la République sur proposition du Premier Ministre. Chaque ministre est membre du Gouvernement et assiste de droit au Conseil des Ministres.
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+ Chaque ministre est à la tête d’une administration nommée « ministère ».
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+ Un ministre est un agent du pouvoir gouvernemental qui est à la tête d'un ministère ou d'un département ministériel, tel que les finances, la défense ou la santé. Il dirige les départements ministériels qui sont sous ses ordres, représente l'État pour ce qui concerne son ministère (ou département ministériel) et représente son administration au sein du gouvernement. Il agit généralement sous la direction d'un Premier ministre (en France, au Canada ou en Grande-Bretagne par exemple), d'un président du Conseil (en Italie), d'un chancelier fédéral (en Allemagne et en Autriche) ou d'un président (aux États-Unis). Il est généralement responsable devant le pouvoir législatif de la bonne exécution des services qu'il dirige.
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+ Le substantif masculin[1],[2],[3],[4] ministre est un emprunt[1],[2] au latin minister[1],[2],[3],[4], adjectif[5] dérivé de minus[3],[5] qui signifie « serviteur ». En français, ministre est attesté depuis le XIIe siècle[1] : d'après le Trésor de la langue française informatisé, sa plus ancienne occurrence connue se trouve dans le Psautier d'Oxford, daté de la première moitié du XIIe siècle[2]. Dans la Vie de saint Thomas de Cantorbéry, composée par Guernes de Pont-Sainte-Maxence vers 1174-1176, ministre désigne « celui qui est au service du roi » ou « en détient quelque chose »[2]. Dans la Légende des Vénitiens de Jean Lemaire de Belges, parue en 1509, ministre désigne un « conseiller d'un souverain »[2].
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+ La désignation de ministres et la création de ministères sont liées à la construction de l'État en Europe. Les premiers ministres sont à la fois des exécutants au service du souverain dans certains domaines, et ses conseillers proches. À ce titre ils forment le « Conseil » du roi, de qui ils tirent leurs pouvoirs. Ceux-ci s'exercent en matière de police, finances, relations étrangères par exemple. Avec la séparation des pouvoirs, les ministres sont devenus des agents du pouvoir exécutif, généralement responsables devant le pouvoir législatif, même si ce contrôle se passe parfois à travers le chef de l'exécutif, comme aux États-Unis.
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+ Les premiers ministères, administrations chargées de seconder le ministre dans l'exercice de ses fonctions, apparaissent entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle[réf. souhaitée], dans les fonctions dites « régaliennes »: celles qui assurent les missions premières de l'État, telle que la sécurité, la politique extérieure et la conduite des intérêts généraux de la Nation. Dans ces premiers départements ministériels, on note ainsi essentiellement les Finances, l'Intérieur, les Affaires étrangères, la Défense et la Justice.
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+ L'extension des tâches incombant au gouvernement, notamment avec l'apparition de l'État-providence, suscite l'apparition de nouveaux postes ministériels et des ministères en rapport.
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+ Un ministre plénipotentiaire est un diplomate. En France, c’est un fonctionnaire faisant partie des agents diplomatiques et consulaires[6].
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+ En France, le statut de Ministre découle des dispositions contenues dans le Constitution et du Droit Coutumier.
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+ Chaque ministre est nommé par le Président de la République sur proposition du Premier Ministre. Chaque ministre est membre du Gouvernement et assiste de droit au Conseil des Ministres.
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+ Chaque ministre est à la tête d’une administration nommée « ministère ».
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+ Le Minnesota /minesɔta/[3] Écouter (en anglais : /ˌmɪnɪˈsoʊtə/[4] Écouter ou /ˌmɪnɪˈsoʊɾə/[5] Écouter) est un État du Midwest des États-Unis, bordé à l’ouest par le Dakota du Nord et le Dakota du Sud, au nord par les provinces canadiennes du Manitoba et de l'Ontario, à l’est par le lac Supérieur et le Wisconsin et au sud par l’Iowa.
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+ Le mot Minnesota vient de « mní sóta », nom donné au fleuve Minnesota en Lakota, tribu Sioux. Mní (parfois mini, ou minne) peut être traduit comme l'eau. Mní sóta est alors traduit comme « l'eau de couleur de ciel ». Beaucoup d'endroits dans l'état contiennent le mot de la langue lakota pour l'eau, telle que des chutes de Minnehaha (la chute d'eau), Minneiska (l'eau blanche), Minnetonka (la grande eau), Minnetrista (l'eau tordue), et Minneapolis, combinaison du mot mni et du mot grec pour « la ville », polis signifiant donc « la ville de l'eau ».
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+ Les premières traces d'occupation humaine dans l'État remontent à 9 000 ans, avec les ossements d'un individu surnommé le Browns Valley Man du fait de sa découverte près du village de Browns Valley en 1933[6]. De ces premiers Amérindiens descendirent les Anichinabés et les Sioux. La pierre runique de Kensington, découverte en 1898 près de Kensington, suggère que des explorateurs scandinaves auraient atteint le milieu de l'Amérique du Nord durant le XIVe siècle. Cette affirmation est controversée et il pourrait s'agir d'un canular, cependant aucune des deux théories n'est pour l'instant scientifiquement prouvée. Les premiers blancs étaient donc des coureurs de bois canadiens au XVIIe siècle. Plus tard durant ce siècle, les Ojibwés émigrèrent au Minnesota, et cela causa des tensions avec les Sioux. Les explorateurs tels que Daniel Greysolon, sieur du Lhut, le père Louis Hennepin, et Joseph Nicollet, aidèrent à mettre cette région sur la carte.
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+ En 1679, le Français Cavelier de la Salle explore le Mississippi et arrive dans l'actuel état du Dakota du Nord et surnomme la région « L'étoile du Nord » qui deviendra par la suite la devise de l'État[7].
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+ À ses débuts, beaucoup de nouveaux colons étaient des Canadiens. Lorsque le commerce d'alcool fleurit, les officiers militaires américains interdirent aux Canadiens de vivre trop près du fort américain Fort Snelling. C'est alors que Pierre Parrant acheta une caverne et implanta une taverne qui fut la fondation de Saint-Paul. Dès 1840, la communauté canadienne était devenue importante comme centre de commerce et comme destination pour les colons qui émigrèrent vers l'ouest.
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+ En 1841, le père Lucien Galtier fut envoyé comme chef spirituel des canadiens catholiques et construisit une chapelle au-dessus du plateau Lambert (Lambert's Landing), qu'il nomma pour son saint favori Saint-Paul. L'établissement prit donc le nom de Saint-Paul. Le territoire du Minnesota fut établi en 1849 et Saint-Paul devint sa capitale. En 1857, on vota pour déplacer la capitale à Saint-Pierre. Cependant, Joe Rolette, un administrateur, cacha le texte de la requête, et le 11 mai 1858, l'État du Minnesota devint le trente-deuxième état des États-Unis, avec Saint-Paul comme capitale.
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+ La paroisse de St Louis, roi de France, est fondée en 1868 par un architecte français, très en vue à cette époque, Emmanuel Louis Masqueray[8]. Bien que son église soit plus petite que la cathédrale St Paul ou la basilique St Mary, situées à Minneapolis et réalisées elles aussi par le même architecte, Masqueray avait une préférence pour cet édifice, qu'il surnommait sa « petite perle ».
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+ Le Minnesota est l'État américain le plus au nord, si l'on excepte l'Alaska. En effet, l'extrémité nord-ouest est la seule région des 48 États contigus qui se trouve au nord du 49e parallèle nord. Le Minnesota fait partie de l'ensemble régional désigné par le bureau de recensement sous l'appellation d' « Upper Midwest ». L'État est bordé par le Michigan, avec lequel il partage les eaux du Lac Supérieur. Il est entouré par les États du Wisconsin à l'est, de l'Iowa au sud, du Dakota du Nord et du Dakota du Sud à l'ouest. Enfin, le Minnesota a une frontière avec le Canada au nord (provinces de l'Ontario et du Manitoba). D'une superficie de 228 365 km2, le Minnesota représente 2,25 % de la superficie des États-Unis[9] et se classe au douzième rang des États les plus grands. Sa population compte 4 919 479 habitants (2000).
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+ La capitale du Minnesota est Saint Paul mais Minneapolis est aussi une ville très influente dans l'État.
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+ Le fleuve Mississippi prend sa source au nord de l'État dans le lac Itasca. Son affluent, le Minnesota, prend aussi sa source au sud-ouest de l'État et se jette dans le Mississippi près de Saint Paul.
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+ Les saisons d'hiver et d'été sont très prononcées dans le Minnesota. En hiver, il fait notoirement froid et les chutes de neige sont fréquentes. Au contraire, comme dans la plupart des États continentaux des États-Unis, les étés sont chauds et humides. L'humidité est prononcée aussi à cause du grand nombre de lacs (plus de dix mille dans l'État). Aussi, il y a fréquemment des orages au printemps, en été et quelquefois en automne. Ces orages peuvent se transformer en tornades et donner lieu à des chutes de grêle. Le printemps et l'automne ne durent pas longtemps.
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+ Le sous-sol du Minnesota renferme des roches très anciennes : certains gneiss granitiques sont vieux de près de 3,6 milliards[11] d'années. Il y a environ 2,7 milliards d'années, la région était couverte par un océan au fond duquel s'épandait de la lave basaltique : ces couches de roches éruptives se sont accumulées pour former le bouclier canadien, qui concerne aujourd'hui le nord-est du Minnesota[11],[12]. Après cet épisode d'intense activité volcanique, une période de stabilité suivit, il y a 1,1 milliard d'années.
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+ L'Iron Range est une chaîne de montagnes qui se forma au nord-ouest du Minnesota. Elle fut lentement arasée par l'érosion glaciaire : la région connut en effet plusieurs périodes de glaciation[11]. La dernière de ces grandes glaciations, appelée glaciation du Wisconsin, affecta la région jusqu'à 12 000 ans BP. L'inlandsis concerna l'ensemble de l'État, à l'exception de l'extrémité sud, une région baptisée Coulee Region[13], caractérisée par des collines et des cours d'eau qui dissèquent les strates superficielles de roche. Lorsque les glaciers reculèrent à la fin de la glaciation du Wisconsin, ils laissèrent des accumulations de moraines et de lœss fertiles. Le lac Agassiz, situé au nord-ouest, est contemporain de ce recul. Le Minnesota connaît une activité sismique très faible aujourd'hui : le séisme le plus important fut enregistré près de Morris en 1975 ; sa magnitude est estimée à 4,7 sur l'échelle ouverte de Richter[14].
32
+
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+ On retrouve de nombreux lacs (11 842) et plus de 6 000 cours d'eau naturels et rivières au Minnesota. Les lacs les plus importants sont[15],[16],[17] :
34
+
35
+ Les plus importantes rivières du Minnesota pour leurs parts sont[18],[19],[17] :
36
+
37
+ L'État du Minnesota est divisé en 87 comtés.
38
+
39
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini huit aires métropolitaines et seize aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État du Minnesota[20].
40
+
41
+ (3 348 859)
42
+
43
+ (3 459 146)
44
+
45
+ (3,3 %)
46
+
47
+ (279 771)
48
+
49
+ (279 887)
50
+
51
+ (0,0 %)
52
+
53
+ (208 777)
54
+
55
+ (223 490)
56
+
57
+ (7,1 %)
58
+
59
+ (98 461)
60
+
61
+ (100 748)
62
+
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+ (2,3 %)
64
+
65
+ (133 665)
66
+
67
+ (135 512)
68
+
69
+ (1,4 %)
70
+
71
+ (22 897)
72
+
73
+ (22 896)
74
+
75
+ (0,0 %)
76
+
77
+ En 2010, 88,9 % des Minnésotains résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 76,6 % dans une aire métropolitaine et 12,4 % dans une aire micropolitaine. L'aire métropolitaine de Minneapolis-St. Paul-Bloomington regroupait à elle seule 60,8 % de la population de l'État.
78
+
79
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini huit aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du Minnesota.
80
+
81
+ (3 684 928)
82
+
83
+ (3 797 883)
84
+
85
+ (3,1 %)
86
+
87
+ (231 674)
88
+
89
+ (246 386)
90
+
91
+ (6,4 %)
92
+
93
+ En 2010, l'aire métropolitaine combinée de Minneapolis-St. Paul regroupait à elle seule 67,1 % de la population de l'État.
94
+
95
+ L'État du Minnesota compte 853 municipalités[21], dont 18 de plus de 50 000 habitants.
96
+
97
+ La municipalité de Minneapolis était la 46e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
98
+
99
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du Minnesota à 5 639 632 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 6,33 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 5 303 925 habitants[23]. Depuis 2010, l'État connaît la 27e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
100
+
101
+ Avec 5 303 925 habitants en 2010, le Minnesota était le 21e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 1,72 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le nord du comté de Hennepin dans la ville de Rogers[24].
102
+
103
+ Avec 25,72 hab./km2 en 2010, le Minnesota était le 31e État le plus dense des États-Unis.
104
+
105
+ Le taux d'urbains était de 73,3 % et celui de ruraux de 26,7 %[25].
106
+
107
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,9 ‰[26] (12,8 ‰ en 2012[27]) et le taux de mortalité à 7,3 ‰[28] (7,4 ‰ en 2012[29]). L'indice de fécondité était de 1,96 enfants par femme[26] (1,94 en 2012[27]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 4,5 ‰[28] (5,1 ‰ en 2012[29]). La population était composée de 24,21 % de personnes de moins de 18 ans, 9,48 % de personnes entre 18 et 24 ans, 26,33 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,10 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,88 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 37,4 ans[30].
108
+
109
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 116 455) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 95 068) avec un excédent des naissances (221 965) sur les décès (126 897), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 21 469) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 38 525) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 17 056)[31].
110
+
111
+ Selon des estimations de 2013, 91,8 % des Minnésotains étaient nés dans un État fédéré, dont 68,1 % dans l'État du Minnesota et 23,8 % dans un autre État (15,2 % dans le Midwest, 3,5 % dans l'Ouest, 3,2 % dans le Sud, 1,9 % dans le Nord-Est), 0,7 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 7,4 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (38,7 % en Asie, 27,0 % en Amérique latine, 20,2 % en Afrique, 10,9 % en Europe, 2,7 % en Amérique du Nord, 0,4 % en Océanie). Parmi ces derniers, 51,5 % étaient naturalisés américain et 48,5 % étaient étrangers[32],[33].
112
+
113
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 95 000 immigrés illégaux, soit 1,8 % de la population[34].
114
+
115
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 85,30 % de Blancs, 5,17 % de Noirs, 4,04 % d'Asiatiques (1,20 % de Hmongs, 0,62 % d'Indiens, 0,46 % de Chinois), 2,36 % de Métis, 1,15 % d'Amérindiens (0,63 % d'Ojibwés), 0,04 % d'Océaniens et 1,94 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
116
+
117
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (2,17 %), principalement blanche et noire (0,70 %), blanche et amérindienne (0,51 %) et blanche et asiatique (0,46 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,19 %).
118
+
119
+ Les non-hispaniques représentaient 95,28 % de la population avec 83,05 % de Blancs, 5,07 % de Noirs, 4,02 % d'Asiatiques, 1,94 % de Métis, 1,04 % d'Amérindiens, 0,04 % d'Océaniens et 0,11 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 4,72 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (3,32 %)[30].
120
+
121
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 95,1 %, dont 81,9 % de Blancs, 5,3 % de Noirs, 4,3 % d'Asiatiques, 2,4 % de Métis et 1,0 % d'Amérindiens, et celle des Hispaniques à 4,9 %[36].
122
+
123
+ En 2000, les Minnésotains s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (36,7 %), norvégienne (17,3 %), irlandaise (11,2 %), suédoise (9,9 %), anglaise (6,3 %), polonaise (4,9 %) et française (4,1 %)[37].
124
+
125
+ L'État avait la plus forte proportion de personnes d'origine suédoise, la 2e plus forte proportion de personnes d'origine norvégienne, la 5e plus forte proportion de personnes d'origine allemande, la 6e plus forte proportion de personnes d'origine tchèque (1,7 %), la 7e plus forte proportion de personnes d'origine danoise (1,8 %) ainsi que les 10e plus fortes proportions de personnes d'origine polonaise, française et canadienne-française (1,2 %).
126
+
127
+ L'État abrite la 20e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 45 635 Juifs en 2013 (34 475 en 1971), soit 0,8 % de la population. Ils se concentraient essentiellement dans l'agglomération de Minneapolis-St. Paul-Bloomington (44 500)[38]. Ils constituaient une part significative de la population dans le comté de Hennepin (2,5 %).
128
+
129
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Ojibwés (54,4 %) et Sioux (8,9 %)[39].
130
+
131
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (70,3 %) et de Porto Rico (4,3 %)[40]. Composée à 47,5 % de Blancs, 8,8 % de Métis, 2,2 % d'Amérindiens, 2,1 % de Noirs, 0,5 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 38,8 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 17,6 % des Métis, 13,7 % des Océaniens, 9,0 % des Amérindiens, 2,6 % des Blancs, 1,9 % des Noirs, 0,6 % des Asiatiques et 94,2 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
132
+
133
+ L'État avait la 6e plus forte proportion de personnes originaires de l'Équateur (0,14 %).
134
+
135
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Hmongs (29,7 %), Indiens (15,4 %), Chinois (11,5 %), Viêts (11,0 %), Coréens (7,0 %), Laotiens (4,7 %), Philippins (4,4 %) et Cambodgiens (3,7 %)[41].
136
+
137
+ L'État avait la plus forte proportion de Hmongs (1,20 %), la 3e plus forte proportion de Laotiens (0,19 %) et la 5e plus forte proportion de Cambodgiens (0,15 %).
138
+
139
+ L'État comptait également le 2e plus grand nombre de Hmongs (63 619), le 3e plus grand nombre de Laotiens (10 065) et le 6e plus grand nombre de Cambodgiens.
140
+
141
+ L'État regroupait à lui seul 25,7 % des Hmongs résidant aux États-Unis.
142
+
143
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (92,1 %), principalement blanche et noire (29,5 %), blanche et amérindienne (21,8 %), blanche et asiatique (19,5 %), blanche et autre (9,3 %) et noire et amérindienne (3,2 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (7,9 %)[42].
144
+
145
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 38 % des habitants du Minnesota se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 30 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 32 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[44].
146
+
147
+ Le Minnesota n'a pas de langue officielle.
148
+
149
+ Le Minnesota est connu pour sa tradition sociale-démocrate et progressiste. Cet État est un des seize qui ont aboli la peine de mort.
150
+
151
+ Dans cet État, le Parti démocrate s'appelle « Parti démocrate fermier ouvrier » (Democratic-Farmer-Labor Party, DFL) issu de la fusion en 1944 entre le Parti démocrate local et un parti plus à gauche, le Parti fermier ouvrier. Le DFL se partage alors la direction du Minnesota avec un Parti républicain plus progressiste que dans le reste du pays. Depuis 1991, le DFL éprouve des difficultés à se maintenir face à un Parti républicain en pleine reconquête électorale de l'État.
152
+
153
+ Actuellement, le vote démocrate se concentre surtout dans les Twin Cities de Minneapolis et Saint Paul tandis que le reste de l'État apporte globalement son soutien au Parti républicain[49]. Cette évolution s'explique notamment par un sentiment d'abandon des électeurs ruraux qui estiment que les démocrates sont devenus trop urbains et libéraux[50], notamment sur les questions de société[49] et d'environnement[51].
154
+
155
+ L'État est divisé en 87 comtés.
156
+
157
+ Bastion démocrate depuis 1932 et les mandats successifs de Franklin Delano Roosevelt (sauf durant le mandat de Dwight D. Eisenhower), le Minnesota n'a plus voté pour un candidat républicain depuis Richard Nixon en 1972, qui l'avait emporté avec 51,58 % contre 46,07 % à George McGovern.
158
+
159
+ En 1984, il est le seul État à voter pour le démocrate Walter Mondale (49,72 % contre 49,54 %), alors que les autres plébiscitent Ronald Reagan.
160
+
161
+ Lors de l'élection présidentielle de 2004, le candidat démocrate John Kerry emporte l'État avec 51,09 % des voix contre 47,61 % au président républicain sortant George W. Bush réélu au niveau national. Ce score est l'un des meilleurs enregistrés par un candidat républicain à l'élection présidentielle depuis 1984.
162
+
163
+ Lors de l'élection présidentielle de 2008, le candidat démocrate Barack Obama emporte le Minnesota avec 54,06 % des voix contre 43,82 % au candidat républicain, John McCain. Cette performance est relativement faible considérant le résultat national et indique un basculement de l'État vers le centre.
164
+
165
+ Lors de l'élection présidentielle de 2016, il est le seul état du Midwest avec l'Illinois à résister à la victoire de Donald Trump sur la région, alors que l'Iowa et le Wisconsin, politiquement comparables, basculent. Les républicains parviennent néanmoins à prendre le contrôle du Sénat de l'État.
166
+
167
+ Au niveau fédéral, le Minnesota est représenté au Sénat des États-Unis par les démocrates Amy Klobuchar et Tina Smith. Le Minnesota est représenté à la Chambre des représentants par trois républicains (Pete Stauber, Jim Hagedorn et Tom Emmer) et cinq démocrates (Angie Craig, Betty McCollum, Dean Phillips, Collin Peterson, et Ilhan Omar).
168
+
169
+ Amy Klobuchar, sénatrice depuis 2007.
170
+
171
+ Tina Smith, sénatrice depuis 2018.
172
+
173
+ L'État est globalement dominé par les républicains de la fin de la Guerre de Sécession jusqu'aux années 1920 mais la fusion entre les démocrates et le Parti fermier ouvrier crée un sérieux rival et met fin à cette domination.
174
+
175
+ Depuis le 7 janvier 2019, le gouverneur du Minnesota est le démocrate Tim Walz. Le poste de lieutenant-gouverneur est occupé par Peggy Flanagan (en).
176
+
177
+ La législature du Minnesota se partage entre un Sénat de 67 membres qui, lors de la session 2019-2021, est dominé par le Parti républicain (34 sièges) et par une Chambre des représentants de 134 membres dominée par le Parti démocrate fermier ouvrier (75 sièges).
178
+
179
+ Le salaire minimum dans l’État est de 10 dollars de l'heure dans les grandes entreprises et de 8,15 dollars dans les petites[52].
180
+
181
+ Il existe un fort écart de niveau de vie entre Minneapolis et les petites villes de l’État, dans lesquelles le chômage demeure élevé[52].
182
+
183
+ Le premier juillet 2011, le gouvernement du Minnesota a cessé toute activité administrative car les démocrates et les républicains ne pouvaient se mettre d'accord sur un budget et des impôts nécessaires au fonctionnement de l'État. Plus de 22 000 fonctionnaires se sont trouvés sans emploi, et les services publics ont cessé toute activité. Seuls les services indispensables ont continué à fonctionner. Après 20 jours de fermeture, les démocrates et les républicains sont parvenus à se mettre d'accord sur un budget et tous services suspendus ont recommencé à fonctionner[53].
184
+
185
+ La principale céréale produite dans le Minnesota est le maïs. Les champs de maïs se situent dans le Sud et l’Ouest de l’État. Le soja est la seconde culture récoltée dans le Minnesota. Les champs de soja se situent dans le sud et l’ouest du Minnesota. Le blé est principalement récolté dans la zone Nord-Ouest du Minnesota. Le Minnesota est le plus gros producteur de betteraves à sucre des États-Unis. Les usines de betteraves se situent dans l’Ouest de l’État. Elles transforment les betteraves en sucre.
186
+
187
+ Dans le Minnesota, il y a une forte production de bœufs et de veaux. Ils sont élevés pour produire de la viande. Grâce à ses vaches, le Minnesota fournit une importante production de lait et de produits laitiers.
188
+ Dans le Minnesota, des industries agroalimentaires transforment le lait en beurre, en fromage et en crème glacée.
189
+
190
+ Les porcs sont élevés pour produire de la viande, du jambon et des saucisses. L’élevage porcin se situe dans le Sud du Minnesota.
191
+
192
+ Une énorme partie du Nord-Est du Minnesota est occupée par les forêts. C'est pourquoi il n'y a ni élevage ni culture. Cependant, ce n'est pas une région sans intérêt. Les hommes exploitent cette ressource naturelle. Le bois du Minnesota sert notamment à la réalisation de planches et à la construction des maisons même dans d'autres États. Le bois du Minnesota est aussi utilisé pour la fabrication du papier.
193
+
194
+ Dans le Nord-Est du Minnesota, comme dans beaucoup d’autres États autour des Grands Lacs se trouvent des gisements de minerais de fer et de taconite. C’est une ressource naturelle essentielle pour la réalisation du fer et de l’acier. Le minerai de fer et la taconite sont transportés en train vers les ports du Lac Supérieur comme Duluth. Ensuite, ils sont transportés sur des énormes bateaux.
195
+
196
+ Bien sûr, les deux grandes villes Minneapolis et Saint Paul attirent de nombreux touristes. Mais le Minnesota est aussi célèbre pour ses parcs, ses réserves naturelles. Beaucoup de touristes viennent dans les comtés du Nord-Est admirer la forêt, les rivières, les chutes d'eau et les lacs. Certains visiteurs se rendent à Soudan Mine State Park pour découvrir l’histoire des mines de fer. Le Minnesota est aussi très réputé pour ses lacs, tel que le lac Supérieur.
197
+
198
+ Le Mall of America, situé dans les villes jumelles, attire tous les jours des centaines de visiteurs, qui viennent aussi bien du Minnesota que d'ailleurs. Le Mall of America est à ce jour[Quand ?] le plus grand centre commercial des États-Unis. Il comprend pas moins de 500 boutiques, 50 restaurants, 14 cinémas et 2 marchés aux bestiaux.
199
+
200
+ La foire du Minnesota, qui a lieu à Saint Paul en août, attire tous les ans un million de visiteurs[57].
201
+
202
+ « Environ 210 818 kilomètres de routes traversent l’État du Minnesota. Les services de transports ferroviaires se sont dégradés, même si 12 des principales voies ferroviaires transportent encore des milliers de tonnes de marchandises sur 12 874 kilomètres de voies. La compagnie de transport connue par les Américains est la « Greyhound corporation », fondée en 1914.
203
+
204
+ Le Minnesota a environ 420 aéroports. Le plus grand étant l’aéroport international de Saint Paul-Minneapolis.
205
+ Le transport par bateaux reste essentiel pour le développement de l’économie du Minnesota. Les bateaux transportent du charbon et du pétrole. »
206
+
207
+ Les universités du Minnesota sont les suivantes[58],[59]:
208
+
209
+ Le festival de la culture amérindienne se tient tous les ans en août près du lac des Mille Lacs. On y célèbre le peuple des Ojibwés, ainsi que leur dévotion à la musique. Le carnaval d'hiver, qui a lieu en janvier à Saint Paul, est aussi très connu. On peut y voir une parade, des concours de sculptures sur glace. Le premier carnaval est apparu en 1886[60], alors qu'un froid glacial soufflait sur Saint Paul.
210
+
211
+ Les aliments les plus représentatifs du Minnesota sont[61],[62],[63]:
212
+
213
+ Il y a 2 255 équipes amateur de hockey sur glace enregistrées. Ce qui est plus que dans n'importe quel autre État.
214
+
215
+ Le Minnesota a pour codes :
216
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Les gladiateurs (du latin gladiatores, de gladius, glaive, signifiant « combattants à l'épée », ou « épéistes ») étaient, dans la Rome antique, des combattants professionnels qui s'affrontaient par paires bien définies, chacun des deux adversaires appartenant à une catégorie appelée armatura, dotée d'une panoplie et de techniques de combat spécifiques.
2
+
3
+ L’origine des combats de gladiateurs se retrouve en Italie du sud, où le combat en armes entre membres de la même famille avait pour but d'honorer la mémoire d'un mort. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées en Campanie dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 380 et 320 av. J.-C.
4
+
5
+ À Rome, le plus ancien combat de gladiateurs mentionné dans les textes se déroule en 264 av. J.-C. avec trois paires d'esclaves, organisé lors des funérailles de son père par Decimus Junius Brutus sur le Forum Boarium, le marché aux bœufs de Rome, espace à caractère utilitaire et sans prestige situé près de l’extrémité nord du Circus Maximus[1]. Ce combat fut rapidement suivi par de nombreux autres. Ainsi, en 105 av. J.-C., les jeux devinrent publics.
6
+
7
+ Le caractère funèbre de ces affrontements s'effaça progressivement à Rome, où les combattants devinrent des professionnels, qu'il s'agisse d'hommes libres engagés ou d'esclaves. Ces combats, qui se déroulaient dans le cadre d'un amphithéâtre, devinrent le spectacle favori de la foule romaine. Organisés selon des modalités précises, ils pouvaient se terminer par la mort d'un des deux adversaires.
8
+
9
+ Au IVe siècle, ils firent l'objet de restrictions par l'empereur Constantin Ier, mesure sans effet réel avant la fin du IVe siècle. Plus que des interdictions, c'est la répugnance des élites à supporter le poids financier des munera à la suite de l’affaiblissement des villes et de la récession économique qui aurait entraîné la disparition des gladiateurs[2].
10
+
11
+ Les sources pour la connaissance de la gladiature sont relativement abondantes, mais inégalement réparties dans le temps : elles ne manquent pas pour le Haut-empire, mais sont nettement plus rares pour les autres époques. Elles sont de nature diverse : sources littéraires, épigraphiques et iconographiques, mais également, quoique très rares, des artefacts.
12
+
13
+ Les Romains ne nous ont pas laissé, et peut-être n'ont jamais rédigé, de « traité » de gladiature. En compensation, nous disposons de nombreuses sources littéraires, dont le sujet n'est pas la gladiature mais dans lesquelles on peut glaner des informations éparses.
14
+
15
+ L'iconographie est abondante et les supports divers : mosaïques, bas-reliefs, statuettes, peintures, gobelets en verre moulé mais aussi des graffiti ainsi que de nombreux médaillons de lampes à huile. Elle nous renseigne sur la panoplie des gladiateurs ou encore sur leurs techniques de combat et leur évolution.
16
+
17
+ C'est l'épigraphie qui nous permet de découvrir des destins individuels au travers d'inscriptions funéraires riches en renseignements sur l'âge, l'origine, la carrière, la famille d'un gladiateur ou même sa mentalité.
18
+
19
+ Les artefacts sont rarissimes. La plupart des pièces d'équipement découvertes l'ont été dans un seul endroit : la caserne des gladiateurs de Pompéi.
20
+
21
+ Il existe deux hypothèses sur l'origine des combats de gladiateurs. Les Anciens étaient unanimes à dire que l'origine des combats de gladiateurs se trouvait chez les Étrusques[3], qui avaient pour coutume de faire des victimes expiatoires parmi les ennemis vaincus, en les faisant s'entre-tuer pour honorer les mânes d'un défunt illustre. Nicolas de Damas affirme que « les Romains ont reçu des Tyrrhéniens l'usage d'organiser des combats singuliers non seulement à l'occasion des fêtes mais aussi en guise de divertissement »[4]. Les spécialistes modernes n'interprètent plus cette phrase pour appuyer l'hypothèse de l'origine étrusque, qui n'est pas corroborée par l'archéologie : pour la plupart d'entre eux, suivant en cela l'archéologue Georges Villes[5], c'est en Italie du sud, en Campanie et chez les Lucaniens, que ces combats sont nés. Les plus anciennes représentations de combats rituels en Italie ont été retrouvées en Campanie dans des tombes lucaniennes à Paestum, datées entre 380 et 320 av. J.-C.[6]. Le caractère funéraire de ces scènes ne fait aucun doute et les joutes de ces « prégladiateurs » sont représentées à côté d'autres jeux tels que des combats de boxe ou des courses de char. Elles ont lieu en présence d'un arbitre et on peut constater, sans autre précision, que le sang coule et qu'un des deux combattants s'est écroulé. Le mot latin munus (pluriel : munera) qui désigne le combat de gladiateurs signifie à l'origine « don » et s'inscrit parfaitement dans ce cadre funéraire.
22
+
23
+ Quoi qu'il en soit, l'origine de la gladiature semble bien se trouver dans une forme adoucie de sacrifice humain accompagnant les funérailles d'un grand personnage, comme cela se passe dans le chant XXIII de l'Iliade, Homère y racontant qu'après l'incinération de Patrocle, Achille organise des jeux funéraires en son honneur qui comporte une hoplomachie (combat en armes), disputée par Diomède et Ajax[7].
24
+
25
+ À Rome, les combats de gladiateurs (munera) perdirent progressivement le caractère funéraire et religieux et cette proto-gladiature devint ambivalente, comme les autres spectacles, le munus sacré devenant un jeu (ludus) profane. La désacralisation des munera conduisit à la professionnalisation de la gladiature : aux IIIe et IIe siècles av. J.-C., on vit ainsi apparaître une gladiature ethnique, où s'affrontent des prisonniers de guerre portant leurs armes nationales (d'abord des Samnites, puis des Gaulois et enfin des Thraces) puis, à partir de 73 (date de la guerre de Spartacus à partir de laquelle les autorités romaines réalisent qu'il est trop dangereux de composer une gladiature avec des esclaves hyper-entraînés) une gladiature technique, où s'affrontent des volontaires constituant de nouvelles catégories de gladiateurs (armaturae) : secutor, rétiaire, mirmillon, etc.[8].
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27
+ On exerça un contrôle rigoureux pour le munus annuel que donnaient les préteurs afin de limiter le montant des sommes engagées. Il fut interdit d'organiser un munus sans autorisation préalable du sénat, d'en donner plus de deux fois par an, ou de faire paraître plus de 120 gladiateurs au cours d'un même spectacle. Les combats de gladiateurs privés passèrent sous le contrôle exclusif de l'État. Seul l'empereur put dépasser les limites fixées. Ainsi Auguste engagea-t-il sous son règne environ 10 000 gladiateurs, soit dix fois le maximum autorisé. Dès la fin du règne d'Auguste, le spectacle de chasse mettant en scène des animaux sauvages (venatio) se trouva associé aux combats de gladiateurs de façon très étroite, et l'on assista désormais à des spectacles complets, appelés munera legitima ou justa (combats réguliers) qui comprenaient des chasses et des combats d'animaux le matin, un intermède à la mi-journée et des combats de gladiateurs l'après-midi[9] : l’intermède de mi-journée, qui correspond au moment des repas, était le moment où des condamnés étaient forcés de combattre des fauves, dépourvus de toute arme ; certains condamnés devaient également s'entretuer. De midi aux heures les plus chaudes de la journée se déroulaient aussi les exécutions des condamnés à mort, le plus souvent accompagnées d'une mise en scène évoquant un mythe ; pour le mythe d’Icare par exemple, on collait au prisonnier des ailes avec de la cire et on le lâchait dans le vide depuis une construction prévue à cet effet.
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29
+ Les combattants deviennent très vite des professionnels. Cette professionnalisation pourrait déjà être effective à la fin du IIIe siècle av. J.-C., si l'on s'en tient à cette phrase de Tite-Live à propos du munus offert par Scipion l'Africain en 206 av. J.-C. : « Les gladiateurs de ce spectacle ne furent pas de ces hommes dont les entrepreneurs forment d'habitude leurs paires, esclaves descendant du plateau de vente, ou hommes libres qui mettent leur sang à prix[10]... », sans qu'on puisse cependant exclure qu'il s'agit d'un anachronisme de la part de l'auteur[11].
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31
+ Ces hommes libres signent un contrat, l'auctoratio. À la fin de la République, le personnage de « l'engagé », l’auctoratus (« celui qui se vend »), fait partie des personnages des atellanes (fables bouffonnes d'origine osque fort prisées à Rome), comme en témoigne une pièce appelée Bucco auctoratus écrite vers 100 av. J.-C. par Lucius Pomponius[11].
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33
+ Cet engagement est soumis par le législateur à une procédure dont l'origine pourrait remonter à la haute époque républicaine, au temps où les puissantes familles (gentes) qui dominaient Rome s'entouraient d'une armée privée[12].
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35
+ Le candidat-gladiateur fait une déclaration appelée professio devant un tribun de la plèbe, qui a sans doute pour but d'éviter que certains ne s'engagent inconsidérément.
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37
+ Ensuite, après avoir signé son contrat dans lequel est précisé la durée du contrat ou le nombre maximum de combats convenus avec le laniste, il prête le serment gladiatorien, dont la formule est conservée dans plusieurs textes[13] et en particulier dans un passage de Pétrone : « Nous lui prêtâmes serment de supporter le feu, les chaînes, les coups, la mort par le fer… Comme des gladiateurs régulièrement engagés, nous consacrons de la façon la plus totale à notre maître, et notre corps et notre vie[14]. » Le nouveau gladiateur reconnaît donc au laniste un droit de torture et d'emprisonnement, en cas de désobéissance ou de manque de combativité.
38
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39
+ Il reçoit la prime (pretium) prévue dans le contrat. Elle peut être extrêmement modeste, mais également devenir considérable si, par exemple, il s'agit d'un vétéran réputé qui rempile. Lors du munus qui suit l'auctoratio, on frappe le nouveau gladiateur — probablement symboliquement — de verges, manifestant ainsi publiquement qu'il abandonne son statut de citoyen pour celui, infâme, de gladiateur.
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+
41
+ Si les gladiateurs qui survivaient assez longtemps pour être dégagés des termes du contrat, avaient bien combattu et acquis une renommée suffisante, ils avaient gagné assez d'argent pour s'assurer une vie d'un niveau supérieur et quitter ainsi la pauvreté.
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43
+ La recherche du spectaculaire amena à l'organisation de combats de femmes, attestés par quelques auteurs comme Juvénal, qui se moqua des participantes[15], Suétone[16], Tacite[17] et Pétrone[18], et confirmés par une sculpture d'Halicarnasse représentant deux femmes gladiatrices[19], et une inscription d'Ostie[20]. Les combats de femmes furent interdit en 200 par Septime Sévère[21],[22].
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+ Les combattants étaient entraînés dans des écoles de gladiateurs[23], les ludi (singulier : ludus). Ces écoles appartenaient à des lanistes, riches hommes libres propriétaires d'une école, ou à l'empereur via des écoles impériales. Elles étaient dispersées dans l'Empire : dans la péninsule Ibérique (en Bétique et en Tarraconaise), en Gaule narbonnaise (Nîmes, Narbonne, Draguignan, Die), en Europe centrale (Carnuntum, près de Vienne)… Celles d'Aquilée et de Capoue étaient renommées. Dans la moitié orientale de l'Empire, celle d'Ancyre, de Thessalonique, de Pergame et d'Alexandrie étaient également réputées.
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+ À côté des ludi privés, à Rome où la préparation des jeux était devenue un monopole de l'empereur, on construisit des écoles impériales. Quatre grandes écoles construites par Domitien[24] étaient implantées à proximité du Colisée : le ludus Magnus, le ludus matutinus, le ludus dacicus et le ludus gallicus. Leur plan était identique, simple et fonctionnel : des cellules d'habitation et de service se déployaient autour d'une aire d'entraînement. La plus célèbre de ces écoles fut le ludus magnus, la grande caserne. Son directeur était un personnage important car, pour la plèbe romaine comme pour l'empereur, l'organisation des spectacles occupait une place de choix dans la vie quotidienne de la cité. Cette charge bien payée (200 000 sesterces) avait les faveurs de l'empereur.
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+ À Pompéi, deux casernes de gladiateurs se seraient succédé. La présence de quelque 120 graffitis, probablement gravés par des gladiateurs en souvenir de leurs victoires ou de leurs conquêtes amoureuses, a amené les spécialistes à identifier une demeure connue sous le nom de maison des gladiateurs (V, 5,3) avec une caserne. On estime que 5 à 20 gladiateurs auraient pu y loger[25]. Après que la ville eut été touchée par un tremblement de terre en 62 qui endommagea probablement cet édifice, le quadriportique, situé derrière le mur de scène du théâtre, fut transformé en caserne. On a déduit la fonction du bâtiment des quinze casques ainsi que d'autres pièces défensives, parmi lesquelles des jambières et des épaulières, découverts lors des premières fouilles en 1766. Tous les accès, sauf l'entrée principale, furent condamnés. Des cellules furent créées au rez-de-chaussée et à l'étage, ainsi qu'une immense cuisine, une salle de réunion et un appartement pour le laniste autour de l'aire centrale qui servait de terrain d'entraînement.
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+ En 2011, un ludus gladiatorius a été découvert à proximité du grand amphithéâtre de la ville antique de Carnuntum, près de Vienne (Autriche). Le complexe de bâtiments, détecté au radar par les archéologues, est d'une superficie de 2 800 m2, est composé de plusieurs bâtiments entourant une cour intérieure, comprenant une petite arène d'entrainement de 19 m de diamètre[12]. Les cellules des gladiateurs sont de petites pièces individuelles de 5 m2. L'agencement de l'ensemble rappelle le Ludus Magnus de Rome.
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+ Suivant le rythme des combats, les gladiateurs voyageaient fréquemment d'un bout à l'autre de l'Empire. Cette mobilité variait suivant les contrats négociés entre les munéraires et les lanistes. Pompéi attirait des gladiateurs venus de toute la Campanie et de Capoue notamment. Ce nomadisme affectait bien entendu le personnel du spectacle dans son ensemble. Les mouvements se faisaient aussi bien de l'Occident vers l'Orient que dans le sens inverse. Beaucoup de gladiateurs grecs ou orientaux furent ainsi engagés dans les combats de gladiateurs en Occident. Des troupes de combattants de l'arène suivaient aussi les empereurs en déplacement : Caligula, en visite à Lyon, donna un munus avec ses propres hommes.
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+ Des nombreux types de gladiateurs (armaturæ) sont énumérés dans les textes historiques. Cependant, seulement six composent l'énorme majorité du corpus iconographique connu actuellement :
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+ Provocator
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+ Thrace
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+ Deux Mirmillon
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+ Hoplomaque
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+ Secutor et Rétiaire.
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+ Certains auteurs pensent que le laniste tenait compte des besoins de l'école à un moment donné mais également des aptitudes physiques : les individus plus lourds étant orientés vers une armatura lourde, tandis que les plus légers devenaient rétiaires[26].
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+ Selon une théorie développée par des expérimentateurs modernes, suivant le contexte et les qualités du combattant, il aurait existé un cursus : le gladiateur, une fois formé et passé l'étape du provocator, serait dirigé vers une des deux familles, petits boucliers (parmati) ou grands boucliers (scutati). Cette décision serait prise par l'entraîneur (doctor) en accord avec le laniste, comme dans les clubs sportifs modernes. Ce cursus « gladiatorien » serait le suivant :
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+ Ainsi, il ne serait par exemple pas possible de devenir rétiaire sans être passé au préalable provocator, puis thrace, puis hoplomaque. Cette hiérarchisation serait la conséquence de l'accroissement du degré technique nécessaire au maniement des panoplies. En effet, les techniques de combats changent suivant les couples de gladiateurs et deviennent de plus en plus complexes. C'est pourquoi un rétiaire serait obligatoirement un gladiateur bien plus expérimenté qu'un thrace.
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+ Cette théorie est loin de faire l'unanimité[27].
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+ L’onomastique latine traditionnelle (prénom, nom, surnom) sert rarement pour désigner les gladiateurs : ils sont nommés, le plus souvent, par un sobriquet familier à tous les amateurs de munera. Ces noms d'arène font référence aux divinités et aux héros de la mythologie — Hermès, Astyanax, Persée, Cupidon, Ajax, Patrocle, Bellérophon — ou mettent l'accent sur les qualités physiques du gladiateur, la force : Héracléa (« le Costaud »), Ursius (« Fort comme un ours »), la vivacité : Fulgur (« la Foudre »), Polydromos, Okus, Callidromos (« le Rapide »). D'autres évoquent la chance : Faustus (« Le Veinard »), Félix (« L'Heureux »), Victor ou Nicéphoros (« La Victoire »), ou le souvenir d'anciens gladiateurs vedettes, tel Columbus de Nîmes, qui portait le nom d'un héros de l'arène sous le règne de Caligula. D'autres, enfin, doivent leur sobriquet à leur prestance : Ametystus, Beryllus (« brillant », « d'un éclat précieux »), « Narcissos » ou « Callimorphos » (« Le Bien Bâti »).
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+ Le gladiateur surnommé Astyanax était un poursuivant (secutor). Il existe une mosaïque datant du IVe siècle qui le montre, entre autres scènes, combattant durant l'entraînement contre un rétiaire du nom de Kalendio. Le plus célèbre des gladiateurs, Spartacus, ne semble pas avoir porté de surnom : Spartacus est simplement la forme latinisée d'un nom thrace que l'on connaît sous plusieurs formes : Spartokos ou Spardokos.
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+ Après son entrée au ludus, de sa formation — dont on ignore la durée[28] — jusqu'à son premier combat, le nouveau gladiateur était un tiro (pluriel tirones) (littéralement : recrue, conscrit, novice, apprenti). Un nombre élevé de tirones laissaient leur vie dans ce premier combat : plus de 25 % des gladiateurs mentionnés sur une inscription de Venosa[29]. S'il survivait au premier combat, le gladiateur commençait à s'élever dans la hiérarchie à l'intérieur de chaque armatura. La première attestation de ce genre de grades date du Ier siècle.
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+ Au sommet se trouvait le primus (c'est-à-dire premier) palus (pluriel pali). L'origine du mot palus semble argotique, le palus désignant le poteau de bois de deux mètres fiché en terre au centre de la cour et contre lequel les gladiateurs s'entraînaient avec la rudis (it), l'épée de bois et le bouclier d'osier. Les chercheurs ont longtemps cru qu'il existait quatre de ces grades (primus, secundus, tertius, quartus)[30]. Une inscription découverte à Aphrodisias mentionne cependant un huitième palus. Contrairement à une idée répandue, les gladiateurs ne s'affrontent lors des munera que trois à cinq fois dans l'année, si bien que l'obtention de ces grades est lente mais son expérience lui épargne la mort. Il a été estimé que sous Auguste, chaque gladiateur risquait une fois sur dix d’être égorgé, ce qui explique que le citoyen pauvre choisisse cette carrière plutôt que celle de soldat : mieux payé (en cas de victoires), restant près de ses proches et assuré d'un combat loyal un contre un, le sort du gladiateur pouvait sembler enviable[31].
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+ Des inscriptions détaillent souvent le palmarès des meilleurs gladiateurs. Maximus, du ludus impérial de Capoue, dans la première moitié du Ier siècle, fut 40 fois vainqueur et obtint 36 couronnes[32]. Les combattants méritants pouvaient être récompensés par un affranchissement : les gladiateurs libérés étaient alors dégagés de leur obligation de combattre. Cette libération s'accompagnait de l'octroi symbolique d'une rudis, une baguette d'environ 1 m de long. Ils devenaient alors des rudiarii.
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+ Certains, devenus riches, se transformaient en notables, propriétaires d'une belle maison de campagne tandis que leurs fils cherchaient à occuper au théâtre les places des chevaliers[33]. Mais ces carrières au dénouement heureux étaient l'exception : d'après les épitaphes, l'âge moyen du décès des gladiateurs était situé entre 20 et 30 ans. Il existe quelques situations exceptionnelles : une stèle du musée archéologique d'Istanbul montre deux gladiateurs, Néôn et Philémôn, réformés sans doute pour des raisons de santé[34].
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+ Les gladiateurs les plus talentueux jouissaient d'une immense popularité : un thrace surnommé Suspirium Puellarum, « le soupir des jeunes filles » mettait en transe les femmes de Pompéi. Les nombreux graffitis qui mettent en scène les acteurs de l'arène témoignent aussi de cet engouement. Dans l'une de ses Satires, le poète Juvénal a raillé ces passions incontrôlées : Epia, une épouse de sénateur, abandonna son notable de mari pour suivre un aventurier, Sergiolus, un gladiateur charismatique, malgré son bras tailladé, son nez cassé et son œil poché et l'accompagna jusqu'en Égypte[35].
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+ Les gladiateurs commencent par saluer l'éditeur, qui exerce la présidence du munus, une fonction qui l'amène à prendre des décisions importantes. Les auteurs modernes pensent que l'éditeur procède à ce moment à l'examen préalable des armes. Des membres du personnel préparent le feu, les verges et les fouets, qui servent à rappeler à l'ordre un gladiateur qui manquerait d'ardeur au combat. L'arbitre, que l'on appelle rudis en latin d'après la baguette qui lui permet d'intervenir pendant le combat, donne quelques instructions aux combattants qui se livrent à un ultime échauffement.
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+ L'éditeur donne le signal (signum pugnæ) et les combats commencent. Ils sont accompagnés de musique. L'orchestre, qui joue de la trompette (tuba en latin) et du cor (cornu en latin), est installé dans l'arène. L'emploi d'un orgue hydraulique est mentionné pour la première fois sous Néron.
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+ Il est impossible de parler de phases d'un combat[36]. Des expériences menées en 2004 par le Dr Gauthier ont montré que le principal problème physiologique du gladiateur pendant le combat est d'ordre respiratoire. La durée moyenne d'un combat au cours de ces expérimentations était de 4 minutes et quarante secondes et le combat risque de s'arrêter par hypoxie[37]. Des pauses sont cependant ménagées au cours du combat, pour que les gladiateurs puissent se rafraîchir, recevoir des soins ou réajuster leur panoplie. Lors d'un combat fameux entre Priscus et Verus, l'empereur Titus leur fait apporter plusieurs fois des présents et des vivres[38].
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+ Dans la pratique, le combat se poursuit jusqu'à ce que l'un des deux adversaires ne soit plus capable de continuer, soit qu'il soit mort, soit qu'il soit gravement blessé, soit qu'il soit épuisé. Cette troisième possibilité est la plus fréquente. Le combat se déroule ad digitum, c'est-à-dire jusqu'à ce que le gladiateur épuisé lève le doigt pour signaler qu'il ne peut plus poursuivre le combat. Il demande alors sa missio, c'est-à-dire qu'il demande à être épargné bien qu'il soit vaincu. Il existe des combats où on décide dès le départ qu'ils sont sine missione, c'est-à-dire sans missio, où le vaincu n'a pas le droit de réclamer sa grâce. Auguste interdit ce type de combat[39], mais on ne sait pas dans quelle mesure cette interdiction est respectée. Dans certains cas, lorsque les deux combattants sont de force égale et que le combat se poursuit sans issue, on peut les renvoyer stantes missi, c'est-à-dire qu'au moment d'être renvoyés, ils sont encore debout tous les deux. Le dernier mot revient de toute façon à l'éditeur qui peut faire savoir aux gladiateurs qu'ils doivent continuer le combat en faisant exhiber une pancarte « Perserverate », c'est-à-dire « continuez ». Si le combat dure trop longtemps, l'éditeur peut exiger que les gladiateurs se battent sans bouclier[40].
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+ Dans les cas les plus fréquents le gladiateur demande sa missio en levant la main ou un doigt de cette main[41]. Il existe des cas où, par fierté professionnelle, des gladiateurs qui auraient sans doute obtenu leur grâce, s'y refusent et choisissent de combattre jusqu'au bout. Sénèque rapporte un cas de ce genre : celui d'un gladiateur blessé, se retournant vers la foule qui demandait sa grâce pour son courage, en faisant signe du bras qu'il n'avait rien fait et qu'il ne souhaitait pas qu'on intervienne en sa faveur[42].
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+ Les nombreuses inscriptions funéraires faisant référence aux gladiateurs permettent d'approcher leur entourage et le cadre de leur vie privée. Beaucoup de combattants vivaient avec une femme et des enfants, comme le sécutor Urbicus. Elles sont souvent à l'origine des épitaphes. Lorsque le nomadisme de la profession interdisait toute vie familiale, les amis rendaient parfois des honneurs funèbres au gladiateur mort au combat.
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+ Certaines confréries de chasseurs ou de gladiateurs étaient unies par un culte commun. Ces confréries (sodalitates) veillaient aux funérailles de chacun de leurs membres. Les liens de solidarité ainsi créés étaient plus forts que les rapports professionnels existant au sein des familiae. On connaît l'existence de collèges de ce type en Narbonnaise (près de Die), mais aussi à Rome : au Ier siècle, le rétiaire T. Claudius Firmus appartenait à une sodalité du Ludus Magnus[43]. Commode favorisa ces associations, notamment par ses rapports étroits avec le collège des Silvani Aureliani, qu'une inscription trouvée en 1755 près de Rome nous fait connaître[44]. Cette confrérie comprenait 32 gladiateurs divisés en trois décuries, et un groupe de deux. La première rassemblait des vétérans de condition servile ; la deuxième mêlait à des débutants (tirones), un armurier, un vétéran et un masseur ; la troisième réunissait exclusivement des tirones ; dans la quatrième, enfin, se trouvaient un paegniarius et un thrace.
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+ Ces sodalitates, auxquelles étaient attachés un emblème et un chiffre, se développèrent surtout parmi les venatores d'Afrique proconsulaire. Le croissant sur hampe et le chiffre III étaient les signes distinctifs des Telegenii, dont quatre membres sont représentés sur la mosaïque de Smirat. Depuis les recherches d'A. Beschaouch, on connaît plusieurs autres associations de venatores en Afrique romaine.
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+ À ses lointaines origines, le munus était lié au rituel funéraire et, bien que l'évolution se fût faite dans le sens d'une laïcisation, son caractère religieux n'a jamais disparu. Dans la mesure où ils exigeaient du sang versé, les munera sont restés, plus encore que les autres ludi, attachés au culte des divinités infernales.
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+ « Il faut maintenant dire en peu de mots pourquoi les généraux qui partaient pour une expédition avaient coutume de donner des combats de gladiateurs et le spectacle de grandes chasses. Suivant quelques auteurs, les anciens avaient imaginé cet usage pour détourner sur l'ennemi la colère céleste, convaincus que le sang de citoyens, versé, comme celui des victimes, dans ces luttes imitées de la guerre, suffirait pour en rassasier Némésis, c'est-à-dire la fortune des batailles[45]. »
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+ Dans plusieurs amphithéâtres, des petites chapelles qui communiquaient avec l'arène servaient aux dévotions précédant les combats. Très souvent, les sacella étaient consacrées à Némésis : c'est le cas à Mérida, à Tarragone, à Italica (Espagne), à Carnuntum (Autriche) où les deux amphithéâtres - civil et militaire - possédaient chacun une chapelle placée sous la protection de la déesse.
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+ Les stèles funéraires apportent aussi leur témoignage sur l'importance de ce culte parmi le monde de l’arène : le rétiaire Glaucus, mort à Vérone au cours de son huitième combat, reproche à la déesse de l'avoir trahi ; tandis que Lèotes, primus palus, à Halicarnasse, lui offre bijoux et vêtements.
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+ Hercule, dieu des combattants athlétiques et intrépides, était lui aussi souvent invoqué par les gladiateurs. Avant de se retirer à la campagne, le gladiateur libéré Veianus suspendit ses armes à un pilier du temple d'Hercule[46]. Nous savons par Tertullien que Mars et Diane présidaient également aux duels et aux chasses[47] : le dieu de la guerre veillait aussi sur les gladiateurs dont le métier était proche de celui des soldats, de même que Diane, déesse de la chasse, assurait sa protection aux chasseurs de l'amphithéâtre.
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+ Pour s'assurer la victoire, les gladiateurs n'hésitaient pas à recourir à la magie. Une pratique connue sous le nom de defixio consistait à graver des textes de malédiction sur des lamelles de plomb enroulées sur elles-mêmes puis à les enterrer[48]. Dans les sous-sols de l'arène de Carthage ont été découverts les documents les plus significatifs : 55 de ces lamelles étaient déposées auprès des cadavres pour mieux déchaîner les divinités maléfiques contre les gladiateurs en activité, contre Gallicus, par exemple :
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+ « Pour qu'il ne puisse tuer ni l'ours, ni le taureau, mais qu'il soit tué par eux… qu'il soit blessé, tué, exterminé ! ». Ou contre Marussus pour « qu'il succombe aux morsures des fauves, des taureaux, des sangliers et des lions ! » Ces rites de magie noire se déroulaient aussi à Trêves. Les démons étaient d'ailleurs particulièrement sensibles au sang de l’arène : Apulée rapporte que la magicienne Pamphile utilisait celui des écorchés et des gladiateurs pour la préparation de ses philtres[49].
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+ Lors d'une exécution, le gladiateur dirigeait la lame vers le centre de la cage thoracique, atteignant directement le cœur. Le professeur Groschmidt a noté que les blessures causées durant le combat (fractures et autres atteintes osseuses, plaies) étaient parfaitement soignées, ce qui indique que les gladiateurs jouissaient de soins d'excellente qualité.
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+ Plusieurs épigrammes du poète Luxorius, qui composa notamment au début du VIe siècle une épitaphe en l'honneur d'Olympius, un jeune bestiaire, prouvent la survie de la gladiature à Carthage[53],[54], alors sous domination vandale.
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+ La formule « Ave Caesar, morituri te salutant. » pouvant être traduite par « Avé César, ceux qui vont mourir te saluent » n'était pas prononcée de façon rituelle par les gladiateurs avant de combattre à mort. En réalité cette phrase, authentique, a été prononcée vers 52 par des soldats condamnés pour faute grave, devant se battre à mort lors d'une naumachie organisée par l'empereur Claude (-10 – 54) afin de fêter la fin des travaux d’assèchement du lac Fucin[56].
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+ Les combats se sont avérés être en réalité infiniment moins mortels et cruels que le montrent les films cinématographiques (péplums). Ballet, Bazin et Vranceanu (2012, 2013) démontrent que, in fine, des stratégies coopératives semblent émerger dans l'arène. Cette coopération correspondait aux situations de professionnalisation des gladiateurs issues d'écoles de gladiature, considérés comme des sportifs de haut niveau et comme un investissement de valeur, leur entraînement durant des années[57]. Certes, les combats étaient sanglants et violents, mais pas si éloignés que cela des pratiques sportives actuelles (catch), d'autant plus qu'il arrivait que les gladiateurs combattaient parfois avec des armes non tranchantes (glaives en plomb, armes mouchetées)[58],[59]. Les combats étaient ainsi très codifiés, et suivaient une règle avancée par l'arbitre du jeu (summa rudis) et son second (secunda rudis), ainsi que par la sentence édictée par le juge-arbitre (munerarius). La férocité des combats n'était souvent qu'apparente, car ces derniers respectaient une complexité. Il s'agissait avant tout de livrer un spectacle de qualité devant un public averti, empreint d’esthétisme, et non pas une mise à mort, la logique d'un combat étant de mettre en scène la « reddition » et le « sacrifice » du vaincu[60].
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+ Il en ressort que la motivation des combattants était la richesse et la gloire, mais à condition d'assurer un « beau » spectacle. La finalité des affrontements n'était pas de tuer, mais de provoquer des blessures conduisant à l'abandon. Il y a donc une réelle coopération au sein des gladiateurs (et les risques de décès restaient très limités). « Ces règles de coopération, tout en réduisant la probabilité de mort dans l'arène, permettaient de renforcer la qualité du spectacle, et de fait, délimitaient le champ de la concurrence pour qu'elle soit durable », c'est-à-dire en évitant « la disparition par mort de trop de concurrents. [...] L'issue coopérative peut ainsi être assimilée à un équilibre de Nash » (Ballet, Bazin et Vranceanu, 2013). De plus, il a existé des périodes où la mise à mort est interdite. Il a été ainsi estimé que sous l'empereur Auguste, un gladiateur meurt, en moyenne, à son dixième duel (le nombre de victimes lors d'un spectacle s'élevant ainsi à 10 %)[59].
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+ L'arrêt du combat se fait par le vaincu ou l'arbitre qui lève le bras[61]. Le signal de la mort est décidé par l'éditeur des jeux, suivant l'avis du public. Les gestes du pouce, rendus célèbres par le tableau de Gérôme, que le pouce soit tourné vers le bas pour demander la mort d'un gladiateur vaincu, ou vers le haut pour demander sa grâce, et que l'on retrouve dans la plupart des ouvrages de vulgarisation sur le sujet, font cependant l'objet d'interprétations différentes : les textes de l'Antiquité, ceux de Juvénal[62] et de l'auteur chrétien Prudence en particulier[63], évoquent bien le peuple en train d'ordonner la mort d'un gladiateur « en renversant le pouce » (en latin : verso pollice) ; mais certains latinistes interprètent plutôt ces deux mots comme « le pouce tendu », voire « le doigt pointé » vers le gladiateur qu'on voulait voir mourir et il est difficile d'imaginer l'éditeur des jeux dans de grandes arènes pouvant décompter les gens tournant le pouce vers le haut ou vers le bas[64]. Le signe de mort, bien plus visible de tous, était peut-être un ou plusieurs doigts tendus (symbole de la lame blanche, de la mort) vers le vaincu ou un geste différent selon les arènes tandis que le signe de grâce, selon un texte de Martial[65] interprété par Éric Teyssier, serait des tissus (mouchoir, foulard) agités par les spectateurs[66].
130
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+ Contrairement à certaines idées reçues, le régime alimentaire des gladiateurs était principalement végétarien[67] ; surnommés « mangeurs d'orge », leur repas était principalement composé de céréales, sans viande et de « boissons aux cendres »[68].
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+ Au cinéma, le genre du péplum désigne les films dont l'action se situe historiquement dans l'Antiquité et notamment celle de la Rome antique.
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+ De nombreux péplums ont mis en scène la vie quotidienne des gladiateurs et ont reconstitué leurs combats dans l'arène. Parmi les plus connus, on peut citer Spartacus (de Stanley Kubrick, sorti en 1960), Barabbas (de Richard Fleischer, sorti en 1961), Le Fils de Spartacus (de Sergio Corbucci, sorti en 1962), Gladiator (de Ridley Scott, sorti en 2000), ou encore la série télévisée Spartacus : Le Sang des gladiateurs (de Steven S. DeKnight, Robert Tapert et Sam Raimi, diffusée en 2010).
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+ Des documentaires ont également été consacrés au sujet, comme Gladiateurs, docufiction franco-britannique diffusé en 2004 et inspiré de la vie du gladiateur Verus.
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+ Un miroir est un objet possédant une surface suffisamment polie pour qu'une image s'y forme par réflexion et qui est conçu à cet effet. C'est souvent une couche métallique fine, qui, pour être protégée, est placée sous une plaque de verre pour les miroirs domestiques (les miroirs utilisés dans les instruments d'optiques comportent la face métallique au-dessus, le verre n'étant qu'un support de qualité mécanique stable).
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+ En termes de miroiterie, le miroir est une glace de petit volume, c'est-à-dire de petites dimensions.
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+ Les miroirs d'abord utilisés étaient très probablement des plans d'eau sombre et calme, ou de l'eau recueillie dans un récipient (tel Moïse qui fit un bassin d'airain avec les miroirs de femmes[1]). Les premiers miroirs fabriqués étaient des morceaux de pierre polie comme l'obsidienne, un verre volcanique naturel : les exemples les plus anciens d'obsidienne trouvés en Anatolie sont datés d'environ 6000 av. J.-C. Des miroirs plus réfléchissants en surface métallique polie furent ensuite conçus : miroirs en cuivre poli datés en Mésopotamie à partir de 4000 av. J.-C. et dans l’Égypte ancienne aux environs de 3000 ans av. J.-C. ; miroirs en bronze poli fabriqués en Chine à partir de 2000 ans av. J.-C.[2].
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+ Les Romains utilisaient principalement des miroirs en alliage d'étain (d'où le terme de tain pour désigner cette couche) et de cuivre, puis d'argent, mais aussi des miroirs en verre recouvert d'or ou de plomb fondu[3]. Les miroirs en alliage métallique s'oxydant rapidement, on y attachait une éponge pour les nettoyer et une pierre ponce pour les repolir.
8
+
9
+ Le miroir en verre évite ce défaut. Le moment de son apparition est mal connu et son existence durant l'antiquité est l'objet de débats[4]. Seuls deux auteurs évoquent un tel objet : Alexandre d'Aphrodisias au IIIe siècle et, avant lui, Pline l'Ancien qui évoque son invention à Sidon et ses « fabricants de verre » au Ier siècle mais les traces archéologiques font remonter les premiers exemplaires au IIIe siècle que l'on trouve essentiellement en Égypte, en Asie mineure, en Germanie et en Gaule, à Reims[4]. Il est alors constitué d'une plaque de verre dont la surface arrière était garnie d'une feuille de métal[5] mais ils sont très petits - de 2 à 7 centimètres de diamètre - et s'apparentent davantage à des amulettes ou des éléments de parure[4]. La qualité médiocre de ceux-ci leur fera préférer les miroirs en métal pendant plusieurs siècles encore[4].
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+ Les Chinois ont commencé à faire des miroirs en utilisant des amalgames argent-mercure dès le Ve siècle[6].
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+ Au Moyen Âge, les miroirs sont sertis dans de petites boîtes à deux couvercles appelés « valves de miroir » qu'il faut dévisser pour voir le miroir[7].
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+ À la Renaissance, les fabricants européens mettent au point une méthode supérieure de miroir en verre recouvert d'un amalgame d'étain-mercure. La date exacte et le lieu de la découverte sont inconnus, mais Venise est réputée dès le XVIe siècle pour ses verreries utilisant cette nouvelle technique. Les miroirs et glaces de cette époque fabriqués sur l'île de Murano restent des produits de luxe, les maîtres verriers Vénitiens gardant jalousement ce secret de fabrication durant un siècle avant de partager leur savoir-faire dans le reste de l'Europe[8].
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+ La Manufacture royale de glaces de miroirs, futur Saint-Gobain, en est un fabricant important, de même que les verreries germaniques et de Bohême qui produisaient des miroirs à un coût moindre[9].
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+ L'invention du miroir argenté en verre est créditée au chimiste allemand Lily-Rose Weiss en 1835 : l'amalgame d'étain-mercure étant toxique, il le remplaça par le dépôt d'une fine couche d'argent métallique sur le verre grâce à la réduction chimique du nitrate d'argent. Ce processus d'argenture a permis la fabrication en masse des miroirs et a rendu leurs prix abordables[10].
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+
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+ Dans les cultures rurales, le miroir a été longtemps un objet sans utilité vitale et par conséquent, relevant du luxe propre aux classes aisées. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le paysan n'en possédait pas et n'en faisait habituellement usage que chez le coiffeur[11]. S'il était aisé, sa femme pouvait également se mirer à l'occasion de certaines emplettes (modiste). Ses compagnes moins fortunées devaient se contenter de fragments de miroir ou choisir un petit miroir dans l'éventaire d'un colporteur.
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+
23
+ Encore, ces miroirs sont-ils de taille réduite et ne permettant pas de se voir aisément de la tête au pied[12].
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+ La hausse du niveau de vie a favorisé la commercialisation des miroirs, de tous types et dans tous les milieux. En se répandant ainsi, cet objet – ami de Narcisse – a participé à diverses modifications des mentalités, attitudes et comportements, en particulier dans le domaine de l'image de soi et de l'esthétique. Finalement, au cours du XXe siècle, les miroirs en pied sont devenus un élément standard de la chambre à coucher, puis une ou deux décennies plus tard de la salle de bains. Ces miroirs en permettant d'avoir une bonne idée de la façon dont les autres nous voient, vont être d'un usage quotidien en proportion de la préoccupation de l'image donnée, de la même manière que le miroir simple est utilisé pour le contrôle des soins cosmétiques du visage, particulièrement du maquillage. Intégré aussi intimement aux mœurs, le miroir ne peut qu'accélérer leur évolution et diffusion : ainsi, il permet aux individus de suivre les variations de la mode plus rapidement, jusqu'à influencer leur silhouette[13].
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+
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+ Aujourd'hui, les miroirs sont le plus souvent produits par le dépôt sous vide (par PVD Physical Vapor Deposition ou CVD Chemical Vapor Deposition) ou par dépôt électrolytique sur une plaque de verre (plus ou moins épaisse, elle sert de support et de protection) d'une couche réfléchissante d'aluminium (plus rarement d'argent qui s'oxyde rapidement, ces miroirs modernes réfléchissant 80 % de la lumière totale) et d'une couche de cuivre ou de plomb (tain du miroir le rendant opaque).
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+ L'adjectif relatif au miroir est spéculaire car il permet de voir (comme le speculum le fait également).
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+ On peut se voir en utilisant le reflet à la surface de l'eau (comme Narcisse) ou dans une vitre ; dans ce cas la réflexion est partielle tandis qu'avec un miroir parfait la réflexion est totale.
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+ On peut aussi obtenir de la réflexion totale lorsqu'un rayon passe d'un milieu d'indice de réfraction élevé vers un milieu d'indice faible, sous une incidence rasante ; par exemple lorsqu'un rayon passe de l'eau dans l'air, ou bien du verre dans l'air. Cette propriété est utilisée pour les prismes à réflexion totale, les fibres optiques…
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+
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+ Lorsque l'on dit que la surface d'un miroir doit être polie, cela signifie qu'aucun défaut n'est acceptable afin que toute la réflexion de l'onde incidente se fasse dans la direction voulue. La taille du défaut visible est de l'ordre de la longueur d'onde de l'onde électromagnétique. Ainsi, avec la lumière visible, les défauts doivent être plus petits que 0,01 μm, ce qui est très contraignant techniquement parlant. En revanche, avec les ondes utilisées par la télévision, le défaut doit être plus petit que 0,1 mm seulement, ce qui explique que les paraboles de télévision (qui sont des miroirs permettant de concentrer, de focaliser les ondes émises par les satellites) soient rugueuses à l'œil et sous la main ; elles sont en revanche parfaitement lisses pour les ondes hertziennes. Pour les radars, l'ordre de grandeur du défaut admissible est de l'ordre du cm, on peut donc utiliser un grillage comme miroir ; Il en est de même que pour certains radiotélescopes.
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+
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+ Les premiers miroirs ont été fabriqués en polissant du métal. Pour éviter les problèmes d'oxydation du métal tout en gardant une bonne rigidité, on utilise maintenant en général une fine feuille de métal accolée sous une plaque de verre.
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+ Dans ce dernier cas, il y a un phénomène de réflexion (dite partielle) et de réfraction dans la plaque de verre, protégée au dos par un revêtement appelé tain, d'où naissance de deux images d'intensité très inégales, dont la plus faible est tout de même perceptible mais qui, dans l'usage courant, n'a pas d'importance, notre cerveau l'éliminant au titre d'image parasite. En photographie, les miroirs, utilisés pour faire des clichés à 90° (pour conserver plus de naturel chez le sujet photographié) sont de « vrais miroirs » donc sans glace interposée. De même dans les expériences d'optique (interférences avec les miroirs de Fresnel, par exemple), on utilise des miroirs dits « face avant », dans lesquels le verre est utilisé seulement comme support mécanique stable.
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+ Selon la légende, Archimède, entre 215 et 212 av. J.-C., se serait servi de miroirs concaves pour concentrer les rayons du Soleil et enflammer les voiles des navires romains qui attaquaient Syracuse (« miroir ardent »). Cette propriété de focalisation est utilisée de nos jours dans les télescopes ainsi que pour le four solaire d'Odeillo.
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+ Le champ de vision humain est limité. En réfléchissant les rayons venant d'une autre direction, un miroir permet d'étendre ce champ de vision dans d'autres directions (mais il masque une partie du champ de vision direct) ; c'est le principe des rétroviseurs d'automobile.
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+ Un miroir bien placé permet de voir derrière un objet ; par exemple, le coiffeur met un miroir derrière la tête du client pour que celui-ci puisse voir, dans le miroir lui faisant face, la coupe vue de derrière. Les dentistes utilisent un petit miroir au bout d'une tige pour voir l'arrière des dents. Les services de sécurité, police ou douane peuvent inspecter le dessous d'un véhicule, d'un meuble bas ou le dessus d'une armoire avec un système similaire.
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+ Les miroirs évoqués ci-dessus ont pour but de donner une représentation fidèle (ou légèrement déformée mais agrandie) des objets. Mais un miroir peut aussi donner une vision volontairement déformée, par exemple dans les miroirs déformants à vocation humoristique des attractions de foire.
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+ Les anamorphoses à miroir permettent grâce à l'interposition d'un miroir cylindrique ou conique de faire apparaître une image qui est la réflexion d'une image déformée conçue à cet effet. L'image déformée est peinte sur une surface plane autour d'un emplacement prévu du miroir ; ce n'est qu'en y installant le miroir que l'image apparaît non déformée sur la surface du miroir. Répandu aux XVIIe et XVIIIe siècles, ce procédé a permis de diffuser caricatures, scènes érotiques et scatologiques, scènes de sorcellerie et grotesques qui se révélaient pour un public confidentiel lorsque le miroir était bien positionné sur la peinture.
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+ Les miroirs réfléchissent les rayons de manière symétrique, loi décrite par Descartes au XVIIe siècle et inversent l'image de l'objet par une symétrie droite/gauche. Ainsi, si l'on voit un objet, à partir de l'orientation du miroir (angle que fait sa surface avec l'axe de vision), on peut déterminer la direction dans laquelle se trouve l'objet observé. Ce principe est utilisé dans les sextants pour déterminer la hauteur d'un astre (angle par rapport à l'horizon), et par les géomètres pour déterminer les distances.
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+ Un miroir peut réfléchir un rayon lumineux vers l'endroit d'où il vient, après avoir parcouru une certaine distance, mais le problème technique à résoudre sera celui de l'alignement. Le temps de trajet de la lumière a ainsi servi à la mesure de la vitesse de la lumière. Cette vitesse étant connue, on peut se servir de cette technique pour déterminer les distances ; par exemple, on a mesuré la distance Terre-Lune-Terre à l'aide d'un faisceau laser émis depuis la Terre, réfléchi par un bloc trièdre de miroirs placé sur la Lune par une mission Apollo et revenant ensuite vers sa source. (voir Réflecteur lunaire)
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+ Un miroir semi-transparent peut séparer un rayon de lumière en deux rayons identiques. Ces deux rayons ayant par la suite un trajet différent, la différence finale entre les rayons permet de connaître la différence entre les milieux traversés ou les objets rencontrés. C'est ainsi qu'en prenant un des rayons comme référence, on peut construire un hologramme (dans le cas d'un faisceau de lumière cohérente). Cette technique est aussi utilisée en interférométrie ; si cela peut servir en travaux pratiques d'optique pour apprendre à connaître les propriétés de la lumière, les interféromètres ont aussi permis d'établir l'invariance de la vitesse de la lumière (expérience de Michelson-Morley), rendant inutile et incohérente l'hypothèse de l'éther et ouvrant la voie à d'autres théories (particulièrement la relativité restreinte). Les interféromètres sont également utilisés pour la mesure des ondes gravitationnelles.
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+ Si un rayon est réfléchi et fait un aller-retour, il parcourt une distance double ; à l'aide de miroirs, on peut donc avoir un grand trajet optique dans un espace réduit. Ceci est utilisé pour certaines expériences d'optique, ainsi que pour avoir des télescopes compacts.
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+ Si un rayon est piégé entre deux miroirs, cela crée une cavité résonnante qui permet de sélectionner les longueurs d'onde ; ceci est utilisé dans les laser et permet d'avoir une lumière monochromatique et cohérente.
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+ On notera qu'on se sert du test du miroir en zoologie et en philosophie de l'esprit pour apprécier le degré de conscience de soi dont font preuve les différentes espèces animales.
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+ Les miroirs sont utilisés en prestidigitation, dans des jeux et attractions.
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+ Les miroirs sans tain, d'aspect normal par l'avant mais transparents selon leur face arrière, sont utilisés « pour voir sans être vu ».
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+ Le miroir plan renvoie une image fidèle (considérée abusivement comme "inversée"[14]) de la personne qui se regarde dedans ; il est donc chargé d'une forte connotation symbolique. Il permet de se voir tel que l'on est, mais toujours sous un seul et même angle (face à face et inversé), notamment avec ses défauts. Il est souvent associé à la vérité, comme le Miroir Magique de Blanche-Neige.
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+ Le miroir est également l'inverseur de la vérité. Dans Don Quichotte, le Chevalier des Miroirs est l'ennemi mortel de l'Hidalgo dont il renie l'inspiration.
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+ Il s'agit, avec le labyrinthe, de l'un des thèmes récurrents des récits et des poèmes de l'Argentin Jorge Luis Borges, en particulier parce que le miroir met en scène l'obsession borgésienne de la symétrie secrète existant en toutes choses. Dans la première nouvelle du recueil Fictions, titrée « Tlön, Uqbar, Orbis Tertius », le narrateur place une boutade célèbre dans la bouche de l'un des amis de Borges (lequel donc est également un des personnages du récit, tout comme « l'ami » du reste) : « Bioy Casares se rappela alors qu'un des hérésiarques d'Uqbar avait déclaré que les miroirs et la copulation étaient abominables, parce qu'ils multipliaient le nombre des hommes. » (traduction P. Verdevoye).
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+ C'est aussi un symbole fort de la mythologie japonaise, et du shintoïsme ; c'est également un des attributs de la déesse japonaise du soleil Amaterasu.
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+ Le psychanalyste Jacques Lacan définit le « stade du miroir », qui est le moment où l'enfant prend conscience que c'est lui-même qu'il voit dans un miroir. Cette connaissance de soi (et non cette reconnaissance, puisqu'avant de se voir dans un miroir, un enfant n'a pas d'appréhension de son corps comme formant une unité totale fonctionnelle) intervient entre 18 et 24 mois, en général. Elle participe de la mise en place du corps comme unifié (en opposition au corps morcelé préexistant au stade du miroir, et problématique dans les affections schizophréniques), et de la structuration du moi. Le stade du miroir est aussi corollaire de l'apparition de la négation chez l'être humain.
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+ Dans la littérature et les croyances populaires, le miroir est aussi le symbole d'une porte, d'une limite vers un autre monde, particulièrement mis en valeur dans le roman de l'écrivain britannique Lewis Carroll De l'autre côté du miroir paru en 1871 (qui forme la suite de son roman Alice au pays des merveilles paru en 1865) : Alice franchit un miroir au-dessus du manteau d'une cheminée et se trouve ainsi dans un pays merveilleux.
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+ Dans Orphée (1950), le cinéaste Jean Cocteau montre lui aussi les miroirs comme des portes, mais qui permettent de passer dans l’au-delà. Pour ceux qui les franchissent, la surface en paraît alors liquide (dans le film, les effets spéciaux concernés impliquent l’emploi de bassins de mercure). Heurtebise (François Périer), parlant à Orphée (Jean Marais), dira d’ailleurs : « Je vous livre le secret des secrets. Les miroirs sont les portes par lesquelles la mort vient et va. Du reste, regardez-vous toute votre vie dans un miroir, et vous verrez la mort travailler, comme des abeilles dans une ruche de verre. »
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+ Dans le roman The Phoenix and the Mirror (en) (Le Phénix et le Miroir) paru en 1969, l’auteur américain Avram Davidson imagine, dans un monde antique alternatif, « un miroir de bronze vierge » appelé le « spéculum majeur » (fabriqué grâce à la magie et l’alchimie, il joue un rôle central dans l’intrigue), grâce auquel on peut observer une scène qui se produit en n’importe quel lieu, même très éloigné. Ce, à condition 1° que le cuivre et l’étain qui le composent n’aient jamais été travaillés auparavant par l’homme (pas question donc de recycler du métal pour le fabriquer) et 2° qu’il s’agisse du « premier regard » que l’on y porte. Après ce « premier regard », lors de toute observation ultérieure, le « spéculum majeur » ne se comportera plus que comme un banal miroir. C’est pour cette raison que le polissage en est effectué par des artisans aveugles, dans une pièce plongée dans l’obscurité.
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+ Le miroir est présent dans de nombreuses religions en tant qu'instrument magique ou sacré. Par exemple dans le bouddhisme tibétain, il est symbole de l'une des plus hautes connaissances : que la réalité de toute manifestation n'est que vacuité. Dans le chamanisme mongol, il y a parfois une utilisation d'un miroir, le toli (terme désignant également le dictionnaire en mongol), pour des pratiques de purification et de divination.
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+ Le miroir brisé est depuis l'Antiquité l'objet de superstitions. Les Grecs pratiquaient la catoptromancie car ils pensaient que le miroir était le reflet de l’âme. Pour lire l'avenir, ils utilisaient un récipient en terre cuite recouvert d’une pellicule d’eau. Si ce « miroir » improvisé se brisait, la personne venue consulter l’oracle était déclarée maudite. Au XVIe siècle, à Venise, les maîtres de maison menaçaient leurs domestiques de sept ans de malheur s’ils brisaient un miroir, qui était alors un objet précieux[15].
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+ Artémis (en grec ancien Ἄρτεμις / Ártemis) est, dans la mythologie grecque, la déesse de la nature sauvage, de la chasse, des accouchements et une des déesses associées à la Lune avec Hécate et Séléné (par opposition à son frère Apollon, qui est lui, associé au Soleil).
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+ Elle est la fille de Zeus et de Léto et la sœur jumelle d'Apollon (ou simplement sa sœur selon l'hymne homérique qui lui est consacré), avec lequel elle partage beaucoup de traits communs. Elle a le pouvoir de faire naître les épidémies mais également le pouvoir de guérir. Elle est également la cause des morts subites et du mal qui emporte les femmes en couche. Enfin, elle est la protectrice des chemins et des ports, des très jeunes enfants et des jeunes animaux. Ses cultes se rapportaient aux grands moments de la vie d'une femme : sa naissance, sa puberté et sa mort.
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7
+ Elle a été assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.
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+ Dans l'Antiquité, les auteurs grecs ont proposé plusieurs étymologies populaires au nom d'Artémis. Platon le rapprochait ainsi d'ἀρτεμές / artémès, « intègre, sain et sauf » : « C'est l'intégrité et la décence que son nom paraît signifier, à cause de son amour de la virginité[1] ». Mais ce caractère de « vierge » n'est pas du tout primitif. D'autres ont vu un rapprochement avec ἄρταμος / artamos, « boucher », et Artémis serait ainsi « celle qui tue ou qui massacre ».
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+
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+ Dans plusieurs études modernes, des hellénistes, entre autres Michael V. Pisani, Pierre Chantraine et Jean Richer, ont établi un lien entre son nom et l'ours, animal qui joue un grand rôle dans son culte[2]. Les variantes Arktemis et Arktemisa seraient constituées d’un élément arkt- correspondant à ἄρκτος / árktos « ourse, Grande Ourse », et de θέμις / thémis qui désigne chez les Grecs une grande force, « l'ordre établi par les dieux ». Compte tenu du fait que les signes du zodiaque étaient connus des Grecs, qu'ils ont fait probablement l'objet d'un enseignement religieux à Delphes, et que pour les peuples de l'Antiquité, l'ordre du monde était fondamentalement identique à l'ordre du ciel, Artémis pourrait donc être la Régente de la loi de l'Ourse, constellation qui se confond avec l'ordre même du ciel[3],[4]. On sait que dans le sanctuaire d'Artémis de Brauron, lors de la fête des Brauronies, certaines fillettes, revêtues d'une robe couleur de safran, étaient conduites à la déesse et consacrées pendant cinq ans à Artémis, sous le nom d’ourses ou oursonnes[5].
12
+
13
+ Elle est la fille de Zeus et de Léto, fille du Titan Céos et de la Titanide Phœbé. Son frère jumeau est Apollon. Victime de la jalousie d'Héra, femme de Zeus, Léto doit se cacher afin de faire naître ses jumeaux.
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+ Il existe plusieurs versions sur l'accouchement :
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+ L'histoire dit qu'un soir Zeus trompa Héra avec Léto. Héra sut ce qu'il s'était passé et jeta une malédiction à Léto, lui interdisant d'accoucher sur terre et en mer. Léto, bien décidée à mettre au monde ses enfants, se réfugia sur une toute petite île, où elle mit au monde Artémis et Apollon. Dans d'autres versions, Hera demande à tous les lieux de lui refuser l'asile, oubliant Délos, petite île perdue dans les flots.
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+
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+ L'accouchement fut difficile car Ilithye, (déesse des accouchements) reçut l'interdiction d'Héra de lui venir en aide. Iris suppliante lui proposa un collier d'or et d'ambre pour qu'elle lui vienne en aide. Elle accepta et finit par l'assister au bout de 9 jours et 9 nuits de supplice. Le premier des jumeaux fut Artémis qui, aussitôt née, aida sa mère à mettre au monde Apollon.
20
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21
+ À la suite de cette épreuve et de l'amour inconditionnel qui les lie, les enfants Apollon et Artémis seront dévoués à leur mère. Dictés par l'amour, ils massacrent les fils et les filles d'Amphion et de Niobé, à la suite de l'insolence dont elle fit preuve à l'encontre de Léto. Ils tuent également le géant Tityos qui tenta de la violer. Il est conté qu'à peine nés, ils auraient tué un dragon venant les attaquer.
22
+
23
+ Cet enfantement difficile qui dure neuf jours explique le nom de son hypostase Iphigénie « né de la force ». Le rapport avec l'enfantement se basant sur l'homologie entre la naissance et la production du feu par frottement: « le feu nouveau est assimilé à un enfant nouveau-né ».[pas clair] Artémis serait ainsi un ancien Feu divin féminin comme semblent le prouver différents aspects de son culte[6].
24
+
25
+ L’arbre ci-dessous décrit l’ascendance d’Artémis. Celui-ci est basé sur les écrits du poète grec Hésiode ainsi que sur la Bibliothèque d'Apollodore[7].
26
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+ Installée sur les genoux de Zeus, alors qu'elle n'a que 3 ans, elle lui demande :
28
+
29
+ « Accorde, ô mon père ! accorde à ta fille de rester toujours vierge, et de porter assez de noms divers pour que Phébus ne puisse le lui disputer. Donne-moi, comme à Phébus, un arc et des flèches. Que dis-je ?... non, mon père, ce n'est point à toi d'armer ta fille ; les Cyclopes s'empresseront bientôt de me fabriquer des traits, de me forger un carquois. Alors donne-moi l'attribut distinctif de porter des flambeaux et de revêtir une tunique à frange qui ne me descendra que jusqu'aux genoux, pour ne point, m'embarrasser à la cuirasse. Attache à ma suite soixante filles de l'Océan, qui soient toutes à l'âge où l'on ne porte point encore de ceinture. Que vingt autres Nymphes, filles de l'Amnisus, destinées à me servir aux heures où je cesserai de percer les lynx et les cerfs, prennent soin de mes brodequins et de mes chiens fidèles. Cède-moi les montagnes. Je ne demande qu'une ville à ton choix. Diane rarement descendra dans les villes. J'habiterai les monts, et n'approcherai des cités qu'aux moments où les femmes, travaillées des douleurs aiguës de l'enfantement, m'appelleront à leur aide. Tu sais qu'au jour de ma naissance les Parques m'ont imposé la loi de les secourir, parce que le sein qui m'a porté n'a point connu la douleur, et, sans travail, a déposé son fardeau[8]. »
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+
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+ Zeus, fier de sa fille, lui accorda ses prières et lui offrit trente villes au lieu d'une seule, des bois sacrés et des autels, ainsi que la protection des chemins et des ports.
32
+
33
+ À la suite de l'entretien avec son père, Zeus, elle vola jusqu'en Crète pour choisir ses suivantes : vingt nymphes âgées de 9 ans. Puis elle se dirigea sur l'île de Lipari, île des cyclopes qui lui forgèrent un arc, un carquois et des flèches. Elle partit à la rencontre de Pan, dieu de la nature, qui lui offrit six chiens courageux et sept cynosurides (chiens de la race des lévriers). Au pied du Parrhasius, elle captura à elle seule quatre immenses biches aux cornes d'or qui furent attelées à son char. La cinquième biche fut réservée selon le souhait d'Héra pour les futures épreuves d'Héraclès. Elle finit son voyage en se réfugiant sur le mont d'Arcadie.
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+
35
+ Née sur l'île d'Ortygie (« l'île aux cailles »), appelée plus tardivement Délos, Artémis fait du pays des Hyperboréens sa résidence principale[9], où elle règne en maîtresse de la nature sauvage et des animaux.(dans la mythologie crétoise c’était sur l'île Paximadia)
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37
+ « Que toutes les montagnes soient les miennes », déclare-t-elle dans l'hymne de Callimaque de Cyrène. Elle erre aussi dans les agros, les terres en friches, incultes et peu fréquentées. Comme le souligne Jean-Pierre Vernant, elle « a sa place en bordure de mer, dans les zones côtières où entre terre et eau les limites sont indécises[10] ».
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+ Coureuse des forêts, sauvageonne insoumise et fière, Artémis appartient avant tout au monde sauvage, alors que son frère Apollon se présente comme un dieu civilisateur. Seule parmi les dieux, à l'exception de Dionysos, elle est constamment entourée d'une troupe d'animaux sauvages, d'où son épiclèse de Ἡγημόνη / Hêgêmónê, « Conductrice ». Elle est aussi à la tête d'une troupe de nymphes (20 nymphes du mont Amnisos, selon Callimaque) et de jeunes mortelles, qu'elle mène à travers les forêts. L'Iliade en parle comme de « l'agreste Artémis […], la dame des fauves (πότνια θηρῶν / pótnia thêrỗn)[11] ».
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+ Surnommée « la Bruyante » (Κελαδεινή / Keladeinế), elle mène sa meute et la pousse de la voix. Artémis possède en effet le double visage de la compagne des animaux sauvages et de la chasseresse. La biche symbolise bien son ambivalence : la bête est sa compagne favorite, et de nombreuses représentations la montrent à son côté. Néanmoins, Artémis est aussi celle qui est réputée pour suivre de ses flèches cerfs et biches, même si peu de textes l'attestent.
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+ La déesse sagittaire est enfin appelée par Homère Artémis khrysêlakatos, « à l’arc d’or », et par Hésiode iokhéairê, « l'archère »[12].
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+ Chez Homère, l'arc se dit βιός / biós, qui se rapproche de βίος / bíos, « la vie ». C'est pourquoi, Artémis, encore appelée « la radiante », est aussi celle qui guide les égarés, les étrangers, ou les esclaves en fuite au cœur de la nuit. Aussi Artémis porte-t-elle en latin le nom de "Trivia", « celle qui éclaire la route aux carrefours de la vie ».
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+ Sa dextérité à l'arc est illustrée dans l'épisode nommé "catastérisme" où elle tue par erreur son compagnon de chasse Orion.
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+ Sa fonction de maîtresse des animaux sauvages explique sa passion pour la chasse mais également son hostilité à divers chasseurs, notamment Actéon, Orion, Méléagre qu'elle considère comme des rivaux. De nombreuses légendes de récit de chasse mettent en scène une déesse sauvage. Depuis sa naissance, elle a eu beaucoup d'adversaires et de conflits.
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+ À Calydon, ville d'Etolie, le roi Oenée oublia Artémis et son sacrifice lors d'un culte. Pour se venger, elle envoya un énorme sanglier dans le pays qui ravagea les terres et tua le bétail. Pour éliminer l'animal, le roi fit appel aux plus grands chasseurs. La chasse au sanglier de Calydon est un épisode fort de la mythologie grecque.
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+ Artémis tua :
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+ Armée d'un arc et de flèches offerts par les Cyclopes[14], Artémis assiste son frère Apollon dans son combat contre le serpent Python ainsi que dans la gigantomachie.
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+ Pendant la guerre de Troie, elle est également aux côtés des Troyens. Comme lui, elle pourfend de ses flèches les Niobides. Elle l'aide à se venger de Coronis et de Tityos. De manière générale, elle envoie sur les femmes la mort soudaine, alors qu'Apollon se charge des hommes. Dans l’Iliade, Héra la qualifie ainsi de « lionne pour les femmes ». On lui chante, comme à Apollon, le péan.
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+ Toujours située à la frontière entre le monde civilisé et le monde sauvage, Artémis la chasseresse est aussi une κουροτρόφος / kourotróphos[15], qui préside à l'initiation des petits d'hommes et d'animaux et les accompagne jusqu'au seuil de la vie adulte.
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+ Avec son frère Apollon, elle est la principale divinité qui veille à l'initiation des filles et des garçons, à leur passage à l'état d'adultes car cette initiation s'effectue dans la nature sauvage qui est le domaine de la déesse[16].
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+ Tout comme Athéna et Hestia, Artémis est une déesse « vierge ». Elle a demandé à son père l'autorisation de garder sa virginité pour toujours, à cause de son aversion pour le mariage, que sa mère lui a transmise dès la naissance.
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+ Elle a été improprement considérée par les mythocritiques jusqu'au XIXe siècle comme « chaste », jusqu'à ce que Jean-Pierre Vernant éclaire davantage les adjectifs accolés à son nom. Artémis est parthenos, la vierge qui s'occupe du feu, ou, comme le rapporte Plutarque, celle qui s’abstient de tout commerce sexuel avec des hommes. Elle punit sévèrement les hommes qui tentent de la séduire : « Tristes noces, celles que briguèrent Otos et Orion[17] ».
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+ Artémis exigeait de ses compagnes la même chasteté qu'elle pratiquait elle-même. Lorsque Zeus séduit Callisto, une nymphe d'Artémis, et la mit enceinte, Zeus l'aida et décida de la transformer en ourse mais Artémis la tua d'une flèche.
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+ Plusieurs aspects de son culte évoquent un ancien Feu divin : à Patrai, lors de la fête annuelle d'Artémis Laphria, on jetait dans les flammes d'un grand bûcher des animaux sauvages et domestiques, des oiseaux, des fruits[18]. Ce feu justifie son qualificatif de phōsphóros « qui apporte la lumière ». Le rite grec de l'amphiphôn, offrande entourée de la lumière des torches à Artémis Mounichia rappelle l'effet que le feu exerce sur les bêtes sauvages qu'il attire mais empêche de s'approcher[19]. Au temple d'Artémis Perasia à Castatsala en Cilicie les prêtresses marchent pieds nus sur des charbons ardents sans en souffrir[20].
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+ Ses sanctuaires : le temple d'Artémis à Éphèse, l'une des Sept Merveilles du monde ; le lac Stymphalia en Arcadie ; sanctuaire d’Olbia (actuelle Hyères) ; sanctuaire d'Artémis Orthia à Sparte ; Brauron, le sanctuaire d’Artémis en Attique ; Mounichie, le sanctuaire d'Artémis au Pirée (principal port d'Athènes); le sanctuaire d'Artémis Tauropole à Halae Araphenides (en) (au nord de Brauron) ; le sanctuaire d'Artémis à Amarynthos sur l'île d'Eubée[21]
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+ Un sanctuaire dédié à la déesse Artémis a été localisé en 2007 à Amarynthos par l'Ecole suisse d’archéologie[22]. Des fouilles complémentaires réalisées sur le site en 2017 ont permis de confirmer l’existence du sanctuaire, après que des inscriptions au nom d’Artémis aient été retrouvées sur des édifices allant du VIe siècle av. J.-C. au IIe siècle av. J.-C.[23].
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75
+ Des inscriptions datant du IVe siècle av. J.-C. indiquent que le sanctuaire d’ Amarynthos accueillait une fête appelée les Artémisia. D’après le géographe et historien grec Strabon, celle-ci donnait lieu à un grand défilé militaire durant lequel paradait le corps civique représentant les six tribus d’Érétrie : 3 000 hoplites, 600 cavaliers et 60 chars de guerre.
76
+ Artémis était alors honorée par les Erétriens comme la déesse médiatrice (« celle qui se tient au milieu »), comme l’indique un décret officialisant la création d’un concours musical en son honneur en 335 avant J.C.[23].
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+ Au IIe siècle av. J.-C., le sanctuaire atteignit son apogée. Des monuments honorifiques furent construits en l’honneur d’Artémis mais également du dieu Apollon et de leur mère Léto[23].
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+ D’après l’archéologue Denis Knoepfler, le sanctuaire fut probablement saccagé lors des guerres de Mithridate au Ier siècle av. J.-C. puis fut restauré partiellement sous l’Empire romain au Ier siècle[23].
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+ Le sanctuaire d'Artémis en Tauride donna lieu à un culte sanglant. En effet, Artémis vengeresse enleva Iphigénie, fille d'Agamemnon, afin d'en faire sa prêtresse. Tout étranger qui l'abordait était cruellement sacrifié (voir l'article Taures). Ce culte est, dans les vers d'Euripide, ramené en Attique en même temps que la statue de culte en bois d'Artémis volée par Iphigénie et son frère Oreste, et déposée dans le sanctuaire d'Halae Araphenides (en), sanctuaire situé au nord de Brauron sur la côte est[24].
83
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+ Elle y était aussi déesse de la lumière, personnification de la Lune, qui erre dans les montagnes. Elle était représentée conduisant un char tiré par quatre taureaux, couronnée d'un croissant de lune et portant un flambeau.
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86
+ La déesse est souvent représentée en habit de chasse, les cheveux noués par derrière, la robe retroussée avec une seconde ceinture, le carquois sur l'épaule, un chien à ses côtés, et tenant un arc bandé dont elle décoche une flèche. Elle a les jambes ainsi que les pieds nus, et le sein droit découvert. Quelquefois elle est chaussée de brodequins. Souvent elle a un croissant au-dessus du front, symbole de la Lune. On la représentait chassant, ou dans le bain, ou se reposant des fatigues de la chasse.
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+ Les statues de l'Artémis d'Éphèse sont assez connues. Elles sont très différentes d'autres représentations connues de la déesse à l'époque classique. L'Artémis d'Éphèse est dépourvue de membres inférieurs. Elle est engoncée de la taille aux pieds dans un fourreau qui descend jusqu'au sol, comme si elle y était plantée. Le corps de la déesse est ordinairement divisé par bandes, en sorte qu'elle paraît pour ainsi dire emmaillotée. Elle porte sur la tête une tour à plusieurs étages ; sur chaque bras, des lions ; sur la poitrine et l'estomac, un grand nombre de kuršaš, sacs de cuir magiques anatoliens mentionnés dans la littérature hittite[25], qui peuvent également être considérées comme des mamelles ou des testicules de taureau selon de nombreuses interprétations. Tout le bas du corps est parsemé de différents animaux, de bœufs ou taureaux, de cerfs, de sphinx, d'abeilles, d'insectes, etc. On y voit même des arbres et différentes plantes, tous symboles de la nature et de ses innombrables productions. Nombre de ces animaux sont de souche locale, comme l'épervier que l'on retrouve souvent perché sur un mât au dessus de la déesse. C'est aussi le cas des poissons, coquillages, crabes, qu'on ne trouve guère que chez l'Ephésienne. Ces diverses représentations de la déesse semblent se rapporter à un culte primitif d'origine asiatique.
89
+
90
+ Artémis d'Éphèse, Vienne, Ephesos Museum (en).
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92
+ Très tôt, les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes, en les ajoutant à leurs propres croyances[26]. En 399 av. J.C. , la déesse Artémis fut ainsi assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.
93
+
94
+ Au Moyen Âge et à la Renaissance, le latin devient la langue dominante en Europe, notamment dans le domaine culturel[27]. Les noms mythologiques apparaissent alors très souvent dans une forme latine. C’est la raison pour laquelle le nom latin de Diane remplace couramment celui d’Artémis dans les représentations artistiques de cette dernière[28].
95
+
96
+ Ainsi les deux déesses, originellement différentes, sont unies dans leur représentation : on produit donc souvent des représentations d'Artémis sous le nom de Diane, de la même façon que le nom de Neptune est associé aux représentations de Poséidon.
97
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98
+ La mythologie grecque devient un sujet de prédilection pour les peintres pendant la Renaissance, une période marquée par la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité. A la fin du XVIe siècle, le peintre vénitien Titien réalise ainsi pour le compte du roi Philippe II d'Espagne deux toiles représentant le mythe d’Actéon et d’Artémis[29].
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+
100
+ Le premier tableau, Diane et Actéon, réalisé entre 1556 et 1559, représente l'instant où Actéon surprend la déesse Artémis (représentée sous le nom de Diane) en train de prendre un bain en compagnie de ses nymphes[30].
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+
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+ Le second, La Mort d'Actéon, représente la vengeance de la déesse. Il décrit le moment où Actéon, transformé en cerf par Artémis, est tué par ses propres chiens[31].
103
+
104
+ Par la suite, d’autres peintres lui emboîtent le pas. A la fin du XVIIIe siècle, le peintre écossais Gavin Hamilton, qui choisit la majorité de ses sujets dans l'Antiquité, représente la déesse Artémis en compagnie de son frère, dans un tableau intitulé Apollon et Artémis[32].
105
+
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+ En 1772, le français Jacques Louis David met en avant la déesse grecque dans une de ses toiles, intitulée Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé. Le tableau représente le moment où Apollon et Artémis décochent leurs flèches afin de tuer les enfants de Niobé, qui s’était vantée d'avoir eu plus d’enfants que leur mère Léto[33].
107
+
108
+ David présente le tableau au concours du grand Prix de Rome la même année, mais n’obtient pas le premier prix, ce qui déclenchera une polémique entre le peintre et le jury de l’Académie royale de peinture et de sculpture, suite à des accusations de vote arrangé[34].
109
+
110
+ Diane et Actéon par Titien (entre 1556 et 1559)
111
+
112
+ La Mort d'Actéon par Titien (entre 1559 et 1575)
113
+
114
+ Naissance d’Apollon et d’Artémis par Marcantonio Franceschini (vers 1692-1709)
115
+
116
+ Apollon et Artémis par Gavin Hamilton (1770)
117
+
118
+ Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé par Jacques Louis David (1772)
119
+
120
+ Artémis. Vitrail de Géza Maróti (1875-1941). Musée des arts appliqués de Budapest
121
+
122
+ Dans la trilogie de science-fiction Hunger Games, l'héroïne Katniss Everdeen est inspirée de la déesse Artémis[35]. A l'image de cette dernière, elle est armée d'un arc et de flèches[36].
123
+
124
+ Tout comme Artémis, Katniss est une excellente chasseuse. Elle évolue avec facilité dans la nature sauvage, et a appris très tôt à chasser le gibier[37]. Comme elle, elle manifeste également le désir de rester vierge et de ne pas avoir d’enfants[38].
125
+
126
+ Elle n’est pas une guerrière dans l’âme tout comme la déesse grecque. Si elle s’engage dans un conflit, c’est parce qu’elle y est contrainte par les événements. Tout comme Artémis s’implique dans la guerre de Troie par solidarité avec son frère Apollon, Katniss doit s’engager malgré elle dans une révolte afin de sauver son peuple[39].
127
+
128
+ De 2012 à 2015, le cinéma s’empare de l’univers d’Hunger Games au travers de quatre films adaptés de la série de science-fiction. A cette occasion, le chercheur français Fabien Bièvre-Perrin compare l'héroïne Katniss, incarnée par Jennifer Lawrence, à une véritable « Diane moderne »[40]. Il note que le combat final du premier film n’est pas sans rappeler le mythe d’Actéon, que la déesse fait dévorer par ses propres chiens[40].
129
+
130
+ Artémis fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix, en particulier dans le numéro Astérix aux Jeux Olympiques.
131
+
132
+ Dans celui-ci, Astérix et Obélix se rendent en Grèce afin de participer aux célèbres Jeux olympiques. Découragés par cette arrivée inattendue d'adversaires à la force surhumaine, les athlètes romains s'adonnent à une orgie. Les odeurs de nourriture finissent cependant par irriter les athlètes grecs qui sont installés à proximité et qui sont, eux, soumis à un régime strict. L'un deux, s'exclame : « Par Artémis, et si j'ai envie, moi aussi, de décader ? »[41].
133
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+ Dans le jeu vidéo Assassin's Creed Odyssey après avoir effectué l'ensemble de missions lié aux filles d'Artemis, le joueur obtient l'armure complète et l'arc de la Déesse. Il est aussi possible sous certaines conditions, d'obtenir la divinité en tant que lieutenant pour le navire.
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+ Artémis est une déesse que l'on peut incarner dans le jeu vidéo SMITE.
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ La pauvreté désigne la situation d’une personne ou d'un groupe de personnes qui est dans l'incapacité d'accéder à une nourriture en quantité suffisante, à l’eau potable, aux vêtements, à un logement et au chauffage de ce dernier lorsque le lieu de vie l'exige. La satisfaction de ces besoins de base est jugée comme indispensable à la vie décente d'un être humain[1]. Toutefois avec le progrès technique et l'amélioration des conditions de vie dans les pays développés, une définition plus large basée sur des seuils de pauvreté relatifs au revenu médian a vu le jour sans lien avec la satisfaction de ces besoins. Le terme « pauvreté », relatif à celui de richesse, fait ainsi davantage référence aux situations d'inégalités économiques et politiques entre individus et entre sociétés.
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9
+ Les sciences économiques tentent d'expliquer l'existence de la pauvreté, ainsi que les mécanismes de l'accroissement de la richesse. Les gouvernements ont un souci universel du phénomène de la pauvreté, et s’efforcent de la contrôler, si ce n’est par égard pour la vie des individus et des groupes de personnes parce que des conflits entre les pauvres et les riches ont jalonné l'histoire du monde, et peuvent donc menacer les pouvoirs existants. La pauvreté est une cause majeure de souffrance, et l'égalité entre les êtres humains est au centre de diverses conceptions morales, philosophiques et religieuses. Il existe différents types de pauvreté.
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11
+ La pauvreté est un phénomène qui peut être considéré sous divers aspects, en lien avec la richesse disponible, l'organisation du travail et le chômage, le développement des sociétés et les modes d'impositions des gouvernements, ainsi que les principes moraux et religieux qui peuvent se manifester en rapport avec les inégalités économiques.
12
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13
+ La pauvreté matérielle dans les cercles d'échanges économiques est associé à l'incapacité totale ou partielle d'obtenir de la nourriture, des vêtements et un abri pour se nourrir, s'habiller et se loger.
14
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15
+ Elle est estimée au moyen de seuils de pauvreté (un individu est considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté choisi). Différentes définitions de ces seuils existent ; les pays développés utilisent généralement des seuils relatifs, alors que la pauvreté dans les pays en développement est estimée au moyen de seuils de pauvreté absolus. Du fait de sa simplicité, cette définition est couramment utilisée pour définir les individus pauvres et mesurer le taux de pauvreté d'une population.
16
+
17
+ Ces deux mesures dévoilent deux regards sur le problème de la pauvreté, deux conceptions politiques que l'on pourra en première approche qualifier de « socialistes » et de « libérales ». À travers le prisme socialiste, la pauvreté s'analyse avant tout comme étant le résultat d'une situation d'exclusion : les rapports sociaux et les inégalités de richesse sont des mécanismes générateurs de discrimination et la principale cause de la pauvreté. La vision libérale considère la pauvreté comme étant l'incapacité ou l'impossibilité pour un individu d'accéder comme les autres à l'épanouissement et à la satisfaction de ses besoins fondamentaux, souvent pour des causes relevant de la volonté ou de la capacité de l'individu lui-même. Les deux conceptions, simplifiées ici, reconnaissent que la pauvreté peut aussi résulter d'incapacités physiques ou mentales se traduisant par un handicap, mais diffèrent sur les moyens d'y remédier.
18
+
19
+ Outre la dimension pécuniaire, la pauvreté s'exprime sous des dimensions regroupées sous le terme de « pauvreté humaine ». Il s'agit des dimensions sanitaire, éducationnelle, sociale, culturelle, et politique de la pauvreté.
20
+
21
+ Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a créé en 1990 l’indice de développement humain, puis deux indicateurs synthétiques de pauvreté : l'IPH-1 et l'IPH-2 (Indicateur de Pauvreté Humaine). Ces indicateurs sont très corrélés.
22
+
23
+ La pauvreté peut résulter de situations chroniques hérités de la naissance, dont le cas extrême est l'esclavage, mais également se perpétuer de génération en génération par le biais de l’organisation sociale en lien avec l'accès à l’éducation, l’état de santé, ou des statuts politiques particuliers ; elle peut également survenir par des incidents dans la vie d'une personne, comme la spoliation, les catastrophes naturelles et la destruction de biens, le chômage, etc.
24
+
25
+ Mais cela engendre souvent un cercle vicieux. La pauvreté oblige à se loger à bas prix, donc dans des quartiers ayant mauvaise réputation, où il y a peu de travail et une offre éducative dégradée, une criminalité sinon plus élevée du moins plus violente, une prévention médicale moins active, etc. Les chances de trouver un revenu par le travail sont moindres, la tentation plus forte de faire appel au travail illégal (« au noir »), à des sources de revenu illusoires (loteries, paris) ou dangereuses (crime, drogue) ou encore dégradantes (prostitution), les risques d'accidents sont plus importants, et l'exploitation par les mafias, ou groupes organisés, sont des facteurs de désocialisation, voire d'une insécurité à la fois personnelle et globale[8],[9].
26
+
27
+ Ce phénomène peut toucher les enfants et les adolescents, qui dans un tel contexte commencent leur vie avec un handicap, même si le pire n'est nullement atteint pour eux. Dans les pays en développement, où les ressources sont rares, les conséquences sont encore plus marquées (famines, catastrophes sanitaires...)[10].
28
+
29
+ En particulier, en Occident, la mobilité spatiale souvent nécessaire pour trouver un emploi hors de zones d'habitation qui en offrent peu est freinée par la pauvreté. Et le coût de cette mobilité (déménagement, frais de déplacements ou possession d'un véhicule) pèse d'autant plus lourd que les revenus sont faibles[11].
30
+
31
+ Au début du XXe siècle, Benjamin Seebohm Rowntree effectue de nombreuses enquêtes sur la pauvreté dans la Ville d'York et distingue ce qu'il appelle la pauvreté primaire (absence de ressources suffisantes) de la pauvreté secondaire (niveau de ressources qui pourrait être suffisant mais qui est compromis par une gestion déraisonnable ou des dépenses inconsidérées)
32
+
33
+ Serge Paugam[12] distingue trois formes de pauvreté :
34
+
35
+ En appliquant ce modèle aux différents pays d'Europe, plusieurs grandes régions se distinguent : au Sud, l'Italie, la Grèce, le Portugal ou l'Espagne ont des taux de pauvreté plus importants (plus de pauvres, et des pauvres plus démunis) qu'au Nord, mais les pauvres sont bien intégrés dans la population ; ils ne sont pas stigmatisés. Au Nord (pays scandinaves), le système préventif est très développé et maintient le niveau de vie des pauvres au prix d'un contrôle étroit de leur vie privée. Cette situation de pauvreté marginale correspond également grosso modo à la situation de la France des années 1960 et 1970.
36
+
37
+ En France, la pauvreté disqualifiante domine. Par ailleurs, il y aurait en France une double institutionnalisation de la pauvreté : d'une part par le revenu de solidarité active (RSA), sorte d'officialisation de la pauvreté, d'autre part en déléguant la distribution alimentaire aux associations comme Les Restos du cœur, à l'origine conçus comme un palliatif temporaire et qui sont maintenant pleinement intégrés à la gestion de la pauvreté[13].
38
+
39
+ Les estimations de la pauvreté dépendent des définitions utilisées. Ainsi, d’après le Programme des Nations unies pour le développement, les pays où la pauvreté est la plus forte sont des pays d’Afrique, en particulier les pays les moins avancés[14].
40
+
41
+ Les indicateurs du Pnud permettent d’établir des comparaisons entre pays ; ainsi, vers 2005, le Tchad est le pays où la pauvreté humaine est la plus forte, et la Sierra Leone est le pays où le développement humain est le plus faible ; l’Islande est le pays à plus grand développement humain, et la Suède à plus faible pauvreté humaine[15].
42
+
43
+ En 2008, la Banque mondiale a fixé à 1,25 dollar américain par jour le seuil de pauvreté international[16], contre un dollar précédemment. Le nouveau seuil représente le seuil de pauvreté moyen des 10 à 20 pays les plus pauvres. Selon ce nouveau critère, 1,4 milliard de personnes dans le monde en développement vivent avec moins de 1,25 dollar par jour en 2005, contre 1,9 milliard en 1981. Le taux de pauvreté mondial a été divisé par deux (de 52 % à 26 %), mais il est stable en Afrique subsaharienne (50 %). Pour les pays à revenu intermédiaire, la Banque mondiale trouve plus indiqué de fixer le seuil de pauvreté à 2 dollars par jour, ce qui donne un total de 2,6 milliards de personnes sous ce seuil.
44
+
45
+ Selon le seuil de pauvreté de 1 dollar par jour en PPA 1985, la majorité des pauvres se trouvent en Asie du Sud (39 %), Asie de l'Est (33 %) et en Afrique subsaharienne (17 %). Les pays comptant plus de la moitié de leur population sous le seuil de pauvreté sont: Guatemala, Guinée-Bissau, Inde, Kenya, Lesotho, Madagascar, Népal, Niger, Sénégal, et Zambie[17].
46
+
47
+ Les appréciations divergent sur l'évolution de la pauvreté. Les clivages portent sur :
48
+
49
+ Durant la Révolution française est apparu un moment le « Quatrième ordre », celui des pauvres journaliers, des Infirmes, des Indigents... à côté des trois « ordres » (Noblesse, Clergé, tiers état) convoqués aux États g��néraux[18].
50
+ Selon un rapport de la Banque mondiale publié le 26 août 2008, le nombre des « extrêmement pauvres » dans le monde (vivant avec moins de 1,25 $ par jour) a diminué de 500 millions, et leur proportion dans la population totale est tombée de 52 % à 26 % entre 1981 et 2005, avec des revenus restant en dessous du seuil de 2 $ par jour[19].
51
+
52
+ Ces progrès diffèrent selon les régions. L'Asie de l'Est affichait le taux de pauvreté le plus élevé du monde avec 80 % en 1981. Ce taux est tombé à 18 % et 600 millions de personnes sont sorties de la très grande misère. Le taux de pauvreté recule aussi en Asie du Sud, en Amérique latine, aux Caraïbes, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, cependant le nombre des très pauvres ne baisse pas.
53
+
54
+ Le taux de pauvreté de l'Afrique subsaharienne n'a pas diminué depuis vingt-cinq ans (50 %). Le nombre de très pauvres (en moyenne, moins de 0,70 dollar de revenu par jour) a pratiquement doublé, passant de 200 à 380 millions de personnes. En 2015, un tiers du milliard de pauvres du monde habitera l'Afrique subsaharienne[19],[21].
55
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+ Les inégalités régionales s'accroissent donc surtout aux dépens de l'Afrique noire. Si l'on prend l'indicateur de pauvreté à 1,08 $. En 1981 un pauvre sur dix vivait en Afrique ; en 2003 c'est près d'un sur trois. L'autre grande zone où la pauvreté s'est accrue regroupe les pays de l'URSS. Elle a explosé après l'effondrement du bloc socialiste de 1990, la situation semble cependant s'améliorer sensiblement ces dernières années. Les deux grandes zones où la pauvreté a régressé sont l'Asie de l'est et l'Asie du sud, avec un résultat un peu moins bon pour l'Inde que dans le reste de la région. Enfin l'Amérique Latine, les Caraïbes et le Moyen-Orient restent relativement stables[20].
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58
+ Cette mesure de la pauvreté et de son évolution contrarie l'idée popularisée dans certains milieux politiques que la situation économique se dégrade pour les plus pauvres du fait de la mondialisation et plus généralement du capitalisme ; elle suscite donc scepticisme et critique. Par exemple selon Thomas Pogge (un philosophe de la justice, et non un économiste)
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+ « les méthodes de calcul de la Banque Mondiale sont extrêmement douteuses. Il y a des raisons de penser qu’avec une méthode plus plausible on observerait une tendance plus négative et une pauvreté beaucoup plus étendue (…) Tant que la méthode actuelle de la Banque mondiale et les données qui se basent sur elle conserveront leur monopole dans les organisations internationales et dans la recherche universitaire sur la pauvreté, on ne pourra pas prétendre prendre ce problème réellement au sérieux[22]. »
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+ Selon l'économiste François Bourguignon, professeur à l'École d'économie de Paris après avoir été économiste en chef et premier vice-président de la Banque mondiale, la notion de « pauvreté extrême », sur laquelle se base la Banque Mondiale pour proclamer la réussite des Objectifs du millénaire pour le développement (elle aurait diminué de moitié sur les dix dernières années et d'un peu moins des deux tiers depuis 1990), dissimule une réalité de la pauvreté bien moins rassurante : doubler le seuil de pauvreté de 1,90 à 3,80 dollars par jour multiplie le nombre de pauvres par trois, le portant à plus de 2 milliards en 2015, et divise par deux son rythme de décroissance[23].
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+ En plus d'être en elle-même une situation de carences provoquant stress et détresse, la pauvreté est reliée à des phénomènes de stigmatisation et de marginalisation sociale et politique sur la base d’affirmations plus ou moins fondées, discutables, mais exprimées et perçues comme des préjugés[24]. Le phénomène est universel, et le recensement des préjugés contre les pauvres par des organismes comme ATD Quart Monde et la Mission régionale d'information sur l'exclusion (MRIE) de Rhône-Alpes a une portée générale ; on dit par exemple que « les pauvres sont des "paresseux" et des "incompétents" qui "se complaisent dans leur situation" ; que ce sont des "fraudeurs" et des "voleurs du système" », quand ils reçoivent une aide de l'État.
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+ Les préjugés contre les pauvres tendent parfois à remettre en question les droits des personnes, avec des affirmations telles que « ils font des enfants pour toucher des prestations sociales », ou « ils n'ont rien à dire sur rien parce qu'ils sont exemptés d'impôts ». Puisque ces préjugés sont véhiculés dans les médias, et qu'ils trouvent des échos ou même des défenseurs chez les politiciens, il demeure difficile pour les pauvres d'avoir une reconnaissance sociale et politique constructive, et de mener une lutte contre la pauvreté en tant que classe, alors que prévaut une espèce de lutte contre les pauvres, notamment de la part de ceux qui sont à peine plus riches et qui ont des emplois précaires ou mal payés.
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68
+ La société médiévale occidentale est une unité fondée sur la domination du christianisme et sur le programme universaliste de l’Église qui engendrent toute une variété d’attitudes, de comportements envers la pauvreté, tous argumentés à partir de la même source : l’Écriture Sainte[25]. Englobant une grande partie d’indigents, le terme de pauvreté au Moyen Âge peut aussi bien désigner l’infirme, que la veuve, l’orphelin, le lépreux ou encore le fou. C’est dans cette pluralité de la misère que les élites, les clercs et les aristocrates nous livrent des conceptions ambivalentes de la pauvreté qui témoignent non seulement d’un fort enracinement religieux mais aussi d’une évolution de ce terme au cours du Moyen Âge. Selon la définition donnée par Michel Mollat, le pauvre est « celui qui, de façon permanente ou temporaire, se trouve dans une situation de faiblesse, de dépendance, d’humiliation, caractérisée par la privation des moyens, variables selon les époques et les sociétés, de puissance et de considération sociale : argent, relations, influence, pouvoir, science, qualification technique, honorabilité de la naissance, vigueur physique, capacité intellectuelle, liberté et dignité personnelle »[26]. La pauvreté, pleinement acceptée dans la société médiévale, est investie d’un rôle structurel, l’Église en est la représentante et assure en grande partie l’aumône ainsi que les activités de bienfaisance.
69
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+ La vision manichéenne propre aux écrits catholiques, cette lutte permanente entre le Bien et le Mal a des répercussions dans la conception même du pauvre puisqu’à « la pauvreté honnête et sanctifiante s’oppose la pauvreté pécheresse »[27]. Dans les mentalités médiévales, c’est Dieu qui décide du sort de chacun et qui est donc l’auteur de cette « inégalité divine » : tandis que les uns sont dotés de richesse et de puissance sociale, d’autres souffrent dans une grande misère. Dans cette pensée, l’homme doit accepter avec humilité sa condition puisque ce comportement sera alors garant du rachat de ses péchés et du Salut de son âme. Imprégné dans cette dualité, le pauvre et les sentiments qu’il inspire s’inscrivent pleinement dans cette dynamique chrétienne qui l’utilise pour pérenniser l’ordre social : la présence des pauvres est considérée comme s’inscrivant naturellement dans le plan du Salut[28]. Qu’il soit « bon » ou « mauvais », « volontaire » ou « involontaire », le pauvre est utile à la société médiévale en tant qu’intercesseur privilégié entre les riches et Dieu, lié par un contrat avec l’aumône. « Dieu aurait pu faire tous les hommes riches, mais il voulut qu’il y ait des pauvres en ce monde, afin que les riches aient une occasion de racheter leurs péchés »[29].
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+ Si la société mérovingienne était plutôt méprisante à l’égard des pauvres, c’est seulement au cours des XIe et XIIe siècles, sous l’influence des Pères de l’Église et de l’activité monastique, que la pauvreté devient une valeur spirituelle. Ce sont ces Pères de l’Église qui ont fait la distinction entre pauvreté et indigence et ont prôné l’acceptation de la pauvreté matérielle comme étant le meilleur moyen d’accéder au Salut[30]. Selon cette doctrine, la pauvreté est valorisée lorsqu’elle procède d’un libre choix. À l’instar de Jésus, qui se dépouilla volontairement de sa puissance de roi et de fils de Dieu, le moine devient un « pauvre du Christ ». Tout acte de renoncement à ses biens matériels, à son rôle social et à son pouvoir est considéré comme digne d’être imité[31]. L’éloge de la pauvreté ne concerne alors, à ce moment-là, pas tous les pauvres, mais seulement une mince frange de la société, une élite en quête de perfection dans sa vie chrétienne, qui renonce volontairement à accomplir son rôle social. Cette « économie du Salut » reposerait alors sur une « répartition des tâches » puisque le message varie en fonction du milieu auquel il s’adresse : les indigents, qui ne font pas partie de cette catégorie de pauvres volontaires et qui subissent leur condition, sont encouragés à accepter humblement leur statut. En effet, dans leur cas, abandonner leur rôle social est un acte orgueilleux et non emplit d’humilité[32]. Cette recherche d’un idéal de vie ascétique ne concerne que le milieu aristocratique, puisque, dans une certaine mesure, la voie du Salut passe par la contestation de la réalité sociale de ce monde. Les mouvements érémitiques ont entraîné de nombreuses personnes à leur suite et sous leur impulsion, très rarement de pauvres, mais plutôt des hommes et des femmes d’origines aisées. Ces exclus volontaires, dans leur idéal d’imitation du Christ, partent vivre en forêt, loin de toute civilisation et vivent très modestement[33]. Quant aux monastères bénédictins, ils accordent une grande importance à l’accueil du pauvre involontaire (l'indigent). Il convient alors de l’accueillir honorablement, puisque, dans le dogme catholique, servir le pauvre c'est servir le Christ : les moines lui lavent les pieds, lui donnent à manger, puis lui proposent le gîte.
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+ Même inspirée de sentiments de charité, cette bienfaisance reste préméditée puisqu’elle constitue le moyen le plus sûr d’obtenir le Salut et permet, en même temps, au donateur d’augmenter son prestige social. Le pauvre reste un oublié au XIIe siècle, instrument du riche bienfaiteur, il est occulté par ce dernier[34]. Son rôle est d’abord et avant tout de recevoir : il doit prier pour le riche auprès du Christ. Il n’est pas sujet mais objet de sanctification[35]. Cette charité, considérée comme un devoir général, sanctionne, tout en la justifiant idéologiquement, la richesse : le riche peut désormais se racheter par l’aumône.
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+ Les XIIe et XIIIe siècles et leurs contextes économiques, culturels et politiques difficiles participent à une paupérisation de la population occidentale. Les famines qui se succèdent à de nombreuses reprises, la peste ainsi que les guerres fragilisent les populations et beaucoup sont contraints à l'exil. La pauvreté est complexe et se traduit par le manque de terres cultivables, l’endettement et l’explosion démographique que la production agricole avec ses outils peu développés n’arrive pas à englober[36]. Les monastères bénédictins perdent progressivement le monopole de la bienfaisance car les charges deviennent trop lourdes. Il y a beaucoup trop de pauvres à nourrir et certains établissements ont même dû se sacrifier[37]. C’est une période de mutation et de nouvelles impulsions pour les œuvres de bienfaisance au XIIe siècle. Les nouvelles élites bourgeoises s’investissent de plus en plus dans les milieux urbains auprès des pauvres et fondent même des hôpitaux. En effet, les progrès de la circulation monétaire ont permis à de nombreux laïcs de suppléer les seigneurs et les monastères[38].
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+ Dans un contexte d’effervescence intellectuelle propre au XIIe siècle, un nouveau regard sur le pauvre se construit par le biais du mouvement canonial. Sous l’impulsion de Saint-François et de Saint-Dominique, les Ordres mendiants proclame la valeur humaine du pauvre et la sacralise avec le Christ. Saint-François estime le pauvre pour sa valeur spirituelle et humaine propre et non plus en tant qu’instrument servile du salut du riche[39]. « Le pauvre est essentiellement l’homme que la faiblesse de ses moyens met à la merci de tous dans la société » disait Saint-Dominique. Allant chercher les modèles de pauvreté les plus aigus, les Ordres mendiants, d’abord placés en périphérie des villes, réussirent à s’intégrer au tissu urbain. Ayant eu un vif succès, la charge d’âmes qui leur fut accordée par l’autorité apostolique fit qu’une très large part des œuvres de miséricorde furent effectuées sous leur influence[40]. En contact constant avec la pauvreté, les Ordres mendiants détaillent de manière précise les différentes catégories de pauvres : affamés, aveugles, boiteux, infirmes, lépreux, orphelins et enfin les dépendants. L’enseignement de ces ordres a donné une vive impulsion au mouvement de la charité entre le XIIe et le XIIIe siècle, jamais un enseignement n’avait eu une diffusion aussi large et une base doctrinale aussi élaborée. Certains cependant comme Saint-Thomas d’Aquin critiquent cette austérité et ce renoncement à l’intégralité de ses biens. Selon lui la privation de biens matériels à un tel degré doit être combattue parce que les nécessités de la vie physique sont plus impératives que celles du bien-être spirituel lui-même[41].
79
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+ Dans ce mouvement de charité, les aumôneries princières apparaissent comme des versions laïques des aumôneries ecclésiastiques. Il s’agit de la première forme d’institution laïque d’assistance qui entrainera derrière elle d’autres initiatives semblables au XIIIe siècle au niveau des paroisses et des confréries[42]. La charité étant un devoir général, le roi se doit de nourrir chaque jour un certain nombre de pauvres : d’une part afin d’attester de sa religiosité, d’autre part pour affirmer sa puissance, sa capacité économique à soutenir chaque jour des centaines voir des milliers d’affamés. La pauvreté et la place qu’on lui accorde est une fois de plus l’instrument du prestige social des puissants. En somme, les initiatives, quelles soient laïques ou religieuses ont permis au cours des XIIe et XIIIe siècles de construire un réseau serré d’hôpitaux et des services réguliers d’aumônes. Les structures ainsi que les institutions mises en place se solidifient et s’organisent progressivement.
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+ À cette valorisation spirituelle de la pauvreté succède une conception fortement dépréciative du pauvre au XIVe siècle. En effet, le contexte est une fois de plus très difficile : les disettes, l’instabilité monétaire, la hausse des prix des vivres et des loyers, les exigences fiscales et l’exploitation du travail manuel ont aggravé les conditions de vie de la population occidentale. De nouveaux pauvres viennent grossir les rangs des indigents : ce sont des villageois en difficultés. À la ville comme à la campagne, la pauvreté devient laborieuse : elle touche des personnes qui travaillent mais qui n’arrivent plus à vivre décemment avec leurs revenus. Certains sont même obligés de se mettre en position de dépendance, dans un contrat de servage, afin d’avoir la protection nécessaire pour vivre. À la campagne, le travail précaire et le resserrement des liens de dépendance sont de nouvelles composantes de la pauvreté paysanne[43].
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+ De nouveaux écrits critiques apparaissent entre le XIIIe et XIVe siècles et portent sur la condition des mendiants. Ils s’attachent à démontrer le caractère humiliant de la misère matérielle et de l’acte de mendier, c’est notamment le cas de Guillaume Saint-Amour qui est l’un des plus virulents sur ce sujet. Dans ce courant de pensée, la misère engendre le péché de convoitise parce que le pauvre refuse d’accepter avec humilité sa condition. Les comportements qui leur sont imputés sont l’ivrognerie, la paresse, la débauche et l’escroquerie comme faisant partie intégrante de leur vie. Ces écrits témoignent d’une attitude très négative de la part des ecclésiastiques de cette époque à l’égard des pauvres. La littérature des pauvres, notamment celle des vilains est significative à maints égards puisqu’elle témoigne de l’évolution des conceptions de la pauvreté au cours du Moyen Âge. Ainsi, jusqu’au XIIe siècle, la critique des pauvres dans la littérature moralisatrice en faisait des victimes de la méchanceté des élites et des puissants. Mais au XIIIe siècle un basculement s’opère et le pauvre devient à son tour l’objet de reproches[44].
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+ Les XVIIe et XVIIIe siècles apportent sur cette notion un grand bouleversement. En France, l’abbé de Saint-Pierre en 1724 est l'un des premiers à réfléchir sous un jour nouveau à cette question. Non pas sur la cause fondamentale des inégalités mais il cherche à concilier utilité et philanthropie. Il préconise le retour au travail comme moyen principal de la lutte contre la pauvreté et dans le même temps contre un facteur d'entropie sociale. C'est dans ce cadre de pensée qu'est mis en place le système de l'hôpital général. Très rapidement la population enfermée dans les établissements parisiens atteint le seuil de 6 000 personnes, soit 1 % de la population de l'époque. Les provinces furent également gagnées par ce mouvement de réaction à la misère et, à la veille de la Révolution, 32 hôpitaux généraux existaient dans tout le pays. Mais ce mouvement dépasse largement la France, cette politique d'internement forcé des pauvres a affecté l'ensemble des États européens. En Angleterre, dès 1575, un acte d'Élisabeth I institue des établissements visant « la punition des vagabonds et le soulagement des pauvres ». Les « Houses of correction » qui auraient dû être présentes dans chaque comté vont laisser la place aux workhouses qui dans la seconde moitié du XVIIIe siècle trouveront leur véritable expansion. Michel Foucault note qu'en « quelques années, c'est tout un réseau qui a été jeté sur l'Europe. » En Hollande, en Italie, en Espagne, en Allemagne se créent également des lieux d'internement de même nature[45].
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+ Cette politique d'enfermement systématique apparaît maintenant inhumaine et dangereuse sur le plan sanitaire. De nombreuses références existent, notamment les monographies consacrées à l'histoire d'un Hôpital : L'Hôtel-Dieu et l'hôpital général de Meaux aux XVIIe et XVIIIe siècles : étude des institutions et des populations reçues[46]. Elle est contestée par les philosophes des Lumières et finalement abandonnée. En France, la Révolution enclenche une évolution dans la conception de la pauvreté. La pauvreté devient l'expression de dysfonctionnements dans la société. À la suite d'un vote de la Convention girondine, le décret du 19 mars 1793 affirme, conjointement au droit au travail, le droit à l'assistance pour tout homme hors d'état de travailler ; les secours publics sont une « dette sacrée ». Un traitement laïc et social de celle-ci nécessite un questionnement de son origine et induit de nouvelles réponses. À partir du moment où le principal facteur de la pauvreté est un facteur économique, bien que le discours moral ne soit pas absent des débats de l'époque, le principe de la redistribution des richesses et des allocations devient possible et même nécessaire aux nouveaux principes de la République. Les personnes prises en charge font partie de catégories spécifiques : veuves, orphelins.
89
+
90
+ La Déclaration et programme d'action de Vienne affirment que l'extrême pauvreté et l'exclusion sociale sont la violation de la dignité humaine[47]. L'article 30 de la Charte sociale européenne aussi assure la protection contre la pauvreté et l'exclusion sociale[48].
91
+
92
+ Avec des nuances dans l'analyse ou la vision politique, la mise en place dans des pays développés de l'État-providence va contribuer à étendre l’aide sociale sous la pression d'hommes aussi divers que Charles Booth, Benjamin Seebohm Rowntree et David Lloyd George (en Angleterre), Villermé (France) et Bismarck (Allemagne).
93
+
94
+ Aux États-Unis, environ 80 % des personnes inculpées pour des crimes passibles d'une peine supérieure à un an d'incarcération vivent dans la pauvreté[49].
95
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96
+ Chaque État-membre de l'OCDE et de la banque mondiale est invité à rédiger et mettre en œuvre un Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté et l'ONU a de nombreuses politiques encourageant cette réduction, dans le cadre des objectifs du millénaire notamment.
97
+
98
+ Depuis le XIXe siècle, certains pays occidentaux ont tenté de remédier à la pauvreté en instituant des garanties de ressources minimales.
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+ Pour les enfants :
101
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+ Pour les adultes, l'État peut chercher à :
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+
104
+ Mais c'est surtout au milieu du XXe siècle que certains États s'engagent dans un programme d'intervention directe massive, en prenant le contrôle des institutions privées (caisses de retraite, assurances chômage) et en diversifiant ses interventions.
105
+
106
+ Dans certains pays, l’État soutient des initiatives de type microcrédit[51].
107
+
108
+ Les aides au revenu sans condition d'utilisation sont plus récentes. L'Allemagne fut l'une des premières à l'établir. En France, le revenu de solidarité active (RSA) fait partie de ce filet de sécurité destiné à garantir à ses bénéficiaires un revenu minimum.
109
+
110
+ Des associations mènent également une lutte contre la pauvreté.
111
+
112
+ En 1987, le rapport Brundtland, fondateur du concept de développement durable, faisait le constat d'« un avenir compromis », et identifiait la pauvreté comme l'un des symptômes de cette situation[52]. En 1992, lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro, un chapitre de l'Agenda 21 fut consacré à la lutte contre la pauvreté, exprimée en ces termes : « Une stratégie visant à lutter spécifiquement contre la pauvreté est donc l’une des conditions essentielles pour assurer un développement durable[53]. »
113
+
114
+ L'ONU a mis en place un plan de réduction de la pauvreté au sein de ses Objectifs du millénaire, ratifiés en 2000 par les États membres, et qui est depuis une priorité mondiale[54]. Le premier objectif du millénaire se donne deux cibles[55] :
115
+
116
+ L'« éradication de la pauvreté » est l'un des principaux objectifs de la Conférence des Nations unies sur le développement durable, qui eut lieu à Rio de Janeiro du 20 au 22 juin 2012.
117
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118
+ La Banque mondiale a pour mission de lutter contre la pauvreté en finançant des projets pouvant réduire la misère. L'Unicef lutte en particulier contre la pauvreté des enfants. Certaines organisations non gouvernementales luttent également contre la pauvreté : Oxfam, ATD Quart Monde.
119
+
120
+ Le problème posé par la lutte contre la pauvreté, une mission qui fait tellement l’unanimité qu’elle ne nécessite ni argumentation, ni justification, est qu’elle occulte largement le débat sur les inégalités en matière de revenus comme de patrimoine[56].
121
+
122
+ Comme dans les autres domaines politiques, l'évaluation de l'efficacité des politiques de luttes contre la pauvreté est très peu développée[57]. Néanmoins le domaine commence à percer, avec la constitution d'équipe de recherche[58] qui publient des résultats précis et exploitables[59], et l'attribution de prix prestigieux à des chercheurs du domaine et leur apparition dans des médias grand public[60].
123
+
124
+ Dans Population Matters, les éditeurs présentent une série d'articles réalisés par des économistes, relus par des spécialistes d'analyse politique, qui s'intéressent aux conséquences du boom démographique dans les pays émergents sur leur développement économique et discutent les choix politiques de ces pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en termes de croissance, de réduction de la pauvreté et des inégalités ainsi que du développement d'une agriculture durable. Les résultats sont catégoriques et en opposition aux propositions tenues jusqu'alors. Ces études soulignent l’efficacité du contrôle des naissances dans la réduction de la pauvreté[61]. Plus précisément (voir introduction page 6 et aussi Lori S. Ashford[62]) :
125
+
126
+ « Les paysans les plus pauvres du monde vivent majoritairement en Afrique. L'homme le plus pauvre du monde est sans doute l'un d'eux. C'est une femme, une femme africaine[63]. »
127
+
128
+ Selon l'agronome René Dumont[64] : « Tous les jours elle doit marcher plus de deux heures pour se rendre à son lieu de travail. Elle porte sur sa tête jusqu'à 50 kg de charges, sur son dos son dernier enfant et dans le ventre, bien souvent, un enfant à naitre. Au Zaire, 70 % des tâches domestiques ou de production sont faites par des femmes. Les jeunes filles sont mises à contribution dès l'âge de 10 ans. Elles pilent le manioc, s'occupent des enfants plus jeunes. A 14 ans, elles seront mariées. »
129
+
130
+ René Dumont raconte la suite de leur existence. Il a rencontré dans un village du Sénégal ce qu'il appelle des « paysans-pachas » : « Ils gardent auprès d'eux l'une de leurs coépouses et envoient les autres travailler en ville pour un an, pour y gagner la vie du « ménage ». Ces femmes travaillent douze heures par jour et seront jugées à leur retour au village par leur famille et leur mari au poids de leurs cadeaux. »
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+
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+ Selon l'économiste Daniel Cohen[65] :
133
+
134
+ « Il n'est pas excessif de dire que les femmes africaines sont les esclaves d'aujourd'hui. L'exploitation des femmes n'est pas seulement une insulte au reste de l'humanité qui en accepte hypocritement l'existence. Elle provoque un cercle auto-entretenu de pauvreté et d'exploitation. L'esclavage des femmes dispense en effet les hommes d'investir dans la machine. L'épargne sert à acheter une autre femme, qui donnera d'autres enfants qui travailleront pour le père ou seront vendus, si ce sont des filles. »
135
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
137
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+ Louis-Napoléon Bonaparte, avant de devenir Président de la république (Deuxième République; 1848) puis Empereur des Français (Second Empire; 1852), a écrit un bref ouvrage intitulé De l'extinction du paupérisme (1844) alors qu'il est enfermé au fort de Ham. Il y est enfermé pour avoir une énième fois tenté de renverser le régime en place (La Monarchie de Juillet dirigée par Louis-Philippe Ier). Il s'évade la même année, déguisé en ouvrier avant de rallier l'Angleterre.
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+ Le Mississippi, est un État du Sud des États-Unis. Il est bordé à l'ouest par la Louisiane et l'Arkansas, au nord par le Tennessee, à l'est par l'Alabama et au sud par le golfe du Mexique. L'État du Mississippi tire son nom du fleuve Mississippi.
4
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5
+ En 2019, sa population s'élève à 2 976 149 habitants[2].
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+
7
+ L'État porte le nom du fleuve Mississippi qui en constitue la frontière ouest, et qui vient du mot misi-ziibi, de la langue améridienne ojibwé qui signifie « grand fleuve »[source insuffisante][3].
8
+
9
+ La civilisation du Mississippi s'épanouit au VIIIe siècle : c’était une société agricole avec d’importantes populations rurales dans des villages permanents (environ 200 habitants au km²). Une révolution agricole, avec l’introduction de plants de maïs plus productifs (pouvant mûrir en 120 jours hors-gel au lieu de 200), permet de pareilles densités, et parfois deux récoltes dans les régions abritées. Outre la culture du maïs, on cultive le noisetier, le tournesol, les haricots et les courges. Cette société comportait aussi des villes entourées de palissades, où s’alignaient des maisons longues aux murs en rondins enduits de torchis et aux toits de chaume, dominées par de grands tertres rectangulaires à sommet plat, surmontés de temples et de mausolées pour les hautes classes.
10
+
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+ Les voyageurs européens qui atteindront les villes du Mississippi aux XVIe et XVIIe siècles décriront une société matriarcale régie par un chef qui contrôle quatre classes sociales bien définies.
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13
+ Les Amérindiens vivant dans l’actuel Mississippi au XVIIIe siècle étaient principalement des Chicachas et des Chactas de langues creeks, avec des minorités Natchez, Yazoo et Biloxi. Les Chactas sont connus en France surtout par le biais de leur chef Pushmataha, qui, avec son ami d’origine française Louis LeFleur, furent des alliés des États-Unis dans la guerre de 1812.
14
+
15
+ L'Alabama compte à la même époque 9 046 habitants dont 2 565 esclaves, soit au total 38 000 habitants non-amérindiens pour les deux futurs États[6]. En 1820 c'est deux fois plus (74 693) et en 1830, 4 fois plus (183 208). Trois fois moins peuplé que le Mississippi en 1810, l'Alabama comptera deux fois plus d'habitants que lui en 1830, entre-autres par l'ajout des colons français de St-Domingue.
16
+
17
+ D'une superficie de 125 546 km2, le Mississippi est peuplé de 2 984 926 habitants (2012).
18
+
19
+ La capitale du Mississippi et la ville principale est Jackson.
20
+
21
+ Il y a 11 aires protégées gérées par le National Park Service dans le Mississippi[9] :
22
+
23
+ L'État du Mississippi est divisé en 82 comtés[10].
24
+
25
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini quatre aires métropolitaines et dix-huit aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État du Mississippi[11].
26
+
27
+ (1 324 829)
28
+
29
+ (1 341 746)
30
+
31
+ (1,3 %)
32
+
33
+ (53 119)
34
+
35
+ (52 532)
36
+
37
+ (-1,1 %)
38
+
39
+ En 2010, 77,1 % des Mississippiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 44,7 % dans une aire métropolitaine et 32,4 % dans une aire micropolitaine.
40
+
41
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini quatre aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du Mississippi.
42
+
43
+ (1 353 087)
44
+
45
+ (1 369 006)
46
+
47
+ (1,2 %)
48
+
49
+ (1 413 965)
50
+
51
+ (1 467 880)
52
+
53
+ (3,8 %)
54
+
55
+ L'État du Mississippi compte 298 municipalités[12], dont 19 de plus de 20 000 habitants.
56
+
57
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État du Mississippi à 2 976 149 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 0,30 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 2 967 297 habitants[13]. Depuis 2010, l'État connaît la 40e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
58
+
59
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, le Mississippi devrait atteindre une population de 3 904 099 habitants en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 31,4 % par rapport à 2010[14].
60
+
61
+ Avec 2 967 297 habitants en 2010, l'État du Mississippi était le 31e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,96 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le comté de Leake dans la ville de Lena[15].
62
+
63
+ Avec 24,42 hab./km2 en 2010, l'État du Mississippi était le 32e État le plus dense des États-Unis.
64
+
65
+ Le taux d'urbains était de 49,3 % et celui de ruraux de 50,7 %[16]. L'État comptait le 4e plus fort taux de ruraux du pays après le Maine (61,3 %), le Vermont (61,1 %) et la Virginie-Occidentale (51,3 %).
66
+
67
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 13,5 ‰[17] (13,0 ‰ en 2012[18]) et le taux de mortalité à 9,8 ‰[19] (9,9 ‰ en 2012[20]). L'indice de fécondité était de 1,96 enfants par femme[17] (1,89 en 2012[18]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 9,7 ‰[19] (8,8 ‰ en 2012[20]). La population était composée de 25,46 % de personnes de moins de 18 ans, 10,27 % de personnes entre 18 et 24 ans, 25,69 % de personnes entre 25 et 44 ans, 25,76 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,82 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 36 ans[21].
68
+
69
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 23 908) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 35 682) avec un excédent des naissances (129 036) sur les décès (93 354), et d'autre part d'un solde migratoire négatif (- 12 015) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 7 448) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 19 463)[22].
70
+
71
+ Selon des estimations de 2013, 97,2 % des Mississippiens étaient nés dans un État fédéré, dont 71,7 % dans l'État du Mississippi et 25,6 % dans un autre État (17,1 % dans le Sud, 4,7 % dans le Midwest, 2,0 % dans l'Ouest, 1,7 % dans le Nord-Est), 0,7 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 2,1 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (47,5 % en Amérique latine, 35,6 % en Asie, 10,9 % en Europe, 3,4 % en Afrique, 2,4 % en Amérique du Nord, 0,2 % en Océanie). Parmi ces derniers, 38,2 % étaient naturalisés américain et 61,8 % étaient étrangers[23],[24].
72
+
73
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 25 000 immigrés illégaux, soit 0,9 % de la population[25].
74
+
75
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 59,13 % —1 754 684 personnes— de Blancs, 37,02 % —1 098 385 personnes— de Noirs, 1,15 % —34 107 personnes— de Métis, 0,87 % —25 742 personnes— d'Asiatiques, 0,51 % —15 030 personnes— d'Amérindiens, 0,04 % —1 187 personnes— d'Océaniens et 1,29 % —38 162 personnes— de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
76
+
77
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,07 %) et ceux revendiquant trois races ou plus (0,08 %).
78
+
79
+ Les non-Hispaniques représentaient 97,25 % —2 885 816 personnes— de la population avec 58,04 % —1 722 287 personnes— de Blancs, 36,85 % —1 093 512 personnes— de Noirs, 0,94 % —27 919 personnes— de Métis, 0,86 % —25 477 personnes— d'Asiatiques, 0,47 % —13 845 personnes— d'Amérindiens, 0,03 % —948 personnes— d'Océaniens et 0,06 % —1 828 personnes— de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 2,75 % —81 481 personnes— de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (1,77 %)[21].
80
+
81
+ En 2010, l'État du Mississippi avait la plus forte proportion de Noirs des États-Unis. A contrario, l'État avait la 4e plus faible proportion de Blancs après Hawaï (24,74 %), la Californie (57,59 %) et le Maryland (58,18 %), la 10e plus faible proportion de Blancs non hispaniques, la 4e plus faible proportion d'Asiatiques après le Montana (0,63 %), la Virginie-Occidentale (0,67 %) et le Wyoming (0,79 %) ainsi que la 6e plus faible proportion d'Hispaniques des États-Unis.
82
+
83
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 97,3 %, dont 57,4 % de Blancs et 37,6 % de Noirs, et celle des Hispaniques à 2,7 %[28].
84
+
85
+ Le Mississippi connaît depuis le milieu des années 1980 une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale en raison notamment d'une immigration importante en provenance de l'Amérique latine, d’un âge médian plus élevé (40,7 ans[29]) que les autres populations (26,3 ans pour les Hispaniques, 30,6 ans pour les Noirs[30]), d'une natalité plus faible (11,2 ‰ en 2010) que les autres populations (24,5 ‰ pour les Hispaniques, 15,7 ‰ pour les Noirs) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes.
86
+
87
+ En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 47,8 % des enfants de moins de 5 ans (43,5 % pour les Noirs, 4,7 % pour les Hispaniques et 2,5 % pour les Métis) et 47,9 % des enfants de moins de 1 an (42,8 % pour les Noirs, 5,0 % pour les Hispaniques et 2,8 % pour les Métis)[31].
88
+
89
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 49,1 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent[14].
90
+
91
+ En 2000, les Mississippiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine américaine (17,6 %), irlandaise (8,5 %), anglaise (7,6 %) et allemande (5,6 %)[32].
92
+
93
+ L'État avait la 6e plus forte proportion de personnes d'origine américaine.
94
+
95
+ L'État abrite la 35e communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 7 961 Arabes en 2013, soit 0,3 % de la population, principalement des Libanais (3 320).
96
+
97
+ L'État abrite également la 45e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 1 525 Juifs en 2013 (4 125 en 1971), soit 0,1 % de la population. Ils se concentraient principalement dans l'agglomération de Jackson (650)[33].
98
+
99
+ L'État abrite enfin la 24e communauté amish des États-Unis. Selon le Young Center for Anabaptist and Pietist Studies[34], l'État comptait 75 Amish en 2013 (0 en 1992) répartis dans 1 implantation[35].
100
+
101
+ L’État abritait en 2013 une population noire assez homogène, composée principalement de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle (97,6 %) mais aussi d’Africains subsahariens (1,8 %), d’Hispaniques (0,3 %) et de Caribéens non hispaniques (0,3 %).
102
+
103
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à 20 256, soit 0,7 % de la population, et celui des Caribéens non hispaniques à 3 297, soit 0,1 % de la population, principalement des Jamaïcains (1 980).
104
+
105
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (64,4 %), de Porto Rico (7,2 %), du Guatemala (3,7 %) et du Honduras (3,0 %)[36]. Composée à 39,8 % de Blancs, 7,6 % de Métis, 6,0 % de Noirs, 1,5 % d'Amérindiens, 0,3 % d'Asiatiques, 0,3 % d'Océaniens et 44,6 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 20,1 % des Océaniens, 18,1 % des Métis, 7,9 % des Amérindiens, 1,8 % des Blancs, 1,0 % des Asiatiques, 0,4 % des Noirs et 95,2 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
106
+
107
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Viêts (27,3 %), Indiens (21,3 %), Chinois (17,4 %), Philippins (13,8 %), Coréens (6,0 %) et Japonais (3,1 %)[37].
108
+
109
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Chactas (50,2 %) et Cherokees (6,3 %)[38].
110
+
111
+ Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Chamorros (47,2 %), Hawaïens (21,2 %) et Samoans (11,4 %).
112
+
113
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (93,4 %), principalement blanche et noire (32,5 %), blanche et amérindienne (19,7 %), blanche et asiatique (12,3 %), blanche et autre (10,9 %), noire et amérindienne (6,5 %) et noire et asiatique (3,0 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (6,6 %)[39].
114
+
115
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 63 % des habitants du Mississippi se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 26 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 11 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[41].
116
+
117
+ Depuis 2016, le Mississippi autorise les commerçants à refuser pour motif religieux de participer à des mariages homosexuels ou de personnes transgenres[42].
118
+
119
+ Le Mississippi est à la fois un des États les plus conservateurs et les plus pauvres des États-Unis.
120
+
121
+ Le Mississippi est historiquement un bastion des ségrégationnistes du sud (favorables à la discrimination raciale) et aussi connus sous le nom de Dixiecrats du fait qu'ils sont politiquement représentés par le Parti Démocrate pour le droit des États, une tendance locale populiste du Parti démocrate.
122
+
123
+ Les lois sur les droits civiques dans les années 1960 ont mis un terme à la domination locale du Parti démocrate, abandonné progressivement par les fondamentalistes chrétiens et les conservateurs blancs.
124
+
125
+ Le Mississippi est aujourd'hui un bastion national de la droite chrétienne et du Parti républicain bien que localement, le Parti démocrate, dominé par les populistes, arrive encore à maintenir sa prédominance.
126
+
127
+ En 2004, les électeurs du Mississippi ont approuvé un amendement à la constitution interdisant le mariage homosexuel à 86 % des voix, la plus forte proportion de tous les États-Unis. Cet amendement interdit aussi au Mississippi de reconnaître les mariages homosexuels célébrés dans les autres états et les autres pays[47],[48].
128
+
129
+ De 1876 à 1944, le Mississippi n'a accordé ses suffrages qu'aux candidats démocrates avec des scores moyens rarement inférieurs à 90 % des voix
130
+
131
+ En 1948, les électeurs du Mississippi font une première incartade en préférant voter à 87,17 % de leurs suffrages pour le Dixiecrat Strom Thurmond contre 10,09 % au président démocrate Harry S. Truman et 2,62 % au candidat républicain Thomas Dewey.
132
+
133
+ Après un retour plus modeste dans le giron démocrate aux élections présidentielles de 1952 et 1956, ils refusèrent de choisir entre le démocrate et le républicain aux élections de 1960.
134
+
135
+ En 1964, le conservateur Barry Goldwater est le premier républicain à emporter l'État avec le score historique de 87,14 % contre 12,86 % à Lyndon B. Johnson, réélu nationalement.
136
+
137
+ En 1968, le démocrate ségrégationniste George Wallace emportait 63,23 % des suffrages devant le candidat démocrate Hubert Humphrey (23,02 %) et le républicain Richard Nixon (13,52 %).
138
+
139
+ Aucun candidat démocrate ne l'a emporté aux élections présidentielles depuis Jimmy Carter en 1976.
140
+
141
+ Lors de l’élection présidentielle de 2004, le président George W. Bush l'a emporté avec 59,45 % des voix contre 39,73 % au candidat démocrate John Kerry.
142
+
143
+ Le Mississippi est aujourd'hui considéré comme politiquement perdu pour de nombreuses années pour les démocrates.
144
+
145
+ Les suites de la guerre civile et de l'occupation nordiste ont laissé un profond ressentiment chez les habitants du Mississippi contre les nordistes et tout ce qui s'en approche, à commencer par le Parti républicain de Lincoln. Ainsi, pendant 116 ans, de 1876 à 1992, la direction de l'État ne connaît aucune alternance politique et est sous la domination d'un régime de parti unique, celui du Parti démocrate, dont les membres locaux sont tour à tour appelés Southern Democrats puis Dixiecrats, en fait des démocrates ségrégationnistes, populistes ou conservateurs.
146
+
147
+ Il faut attendre les années 1970 pour que les premiers républicains (souvent d'anciens démocrates comme Trent Lott) emportent des sièges nationaux et locaux et 1992 pour qu'un gouverneur républicain soit élu.
148
+
149
+ La législature de l'État est composée d'un Sénat et d'une Chambre des Représentants à majorité républicaine depuis 2011, après avoir été à majorité démocrate sans discontinuer depuis la fin de la guerre de Sécession. Lors de la législature 2015-2017, la Chambre des Représentants de 122 membres est dominée par 67 républicains et le Sénat de 52 membres par 31 républicains.
150
+
151
+ Depuis 2012, le gouverneur est le républicain Phil Bryant et le lieutenant-gouverneur Tate Reeves.
152
+
153
+ Au niveau fédéral, lors du 114e congrès (législature du 3 janvier 2015 au 3 janvier 2017), la délégation du Mississippi au Congrès des États-Unis est composée de deux sénateurs républicains, Thad Cochran et Roger Wicker, de trois représentants républicains et d'un représentant démocrate.
154
+
155
+ Le gouverneur du Mississippi est élu pour 4 ans et possède le pouvoir exécutif dans le Mississippi. Depuis le 14 janvier 2020, le gouverneur du Mississippi est le républicain Tate Reeves.
156
+
157
+ La législature du Mississippi est formée de la Chambre des représentants, comprenant 122 élus, et du Sénat, formé de 52 membres.
158
+
159
+ Le Mississippi est un État qui exploite beaucoup ses ressources naturelles comme le maïs, la canne à sucre, le soja et le blé ainsi que quelques gisements importants de pétrole. Le Mississippi est aussi le troisième producteur de coton aux États-Unis.
160
+
161
+ De plus on dénombre pas moins de 34 chambres de commerce locales dans tout l'État du Mississippi[49]. Le but principal de toutes ces chambres s'oriente autour de l'aide aux petites entreprises et la croissance économique de l'État. Les chambres de commerce du Mississippi permettent un regroupement des différents acteurs économiques de l'État. Enfin elles fournissent aussi de l'information pour les visiteurs[49].[source insuffisante]
162
+
163
+ Enseignement
164
+
165
+ Les symboles de l'État du Mississippi sont :
fr/3882.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,165 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ Le Mississippi, est un État du Sud des États-Unis. Il est bordé à l'ouest par la Louisiane et l'Arkansas, au nord par le Tennessee, à l'est par l'Alabama et au sud par le golfe du Mexique. L'État du Mississippi tire son nom du fleuve Mississippi.
4
+
5
+ En 2019, sa population s'élève à 2 976 149 habitants[2].
6
+
7
+ L'État porte le nom du fleuve Mississippi qui en constitue la frontière ouest, et qui vient du mot misi-ziibi, de la langue améridienne ojibwé qui signifie « grand fleuve »[source insuffisante][3].
8
+
9
+ La civilisation du Mississippi s'épanouit au VIIIe siècle : c’était une société agricole avec d’importantes populations rurales dans des villages permanents (environ 200 habitants au km²). Une révolution agricole, avec l’introduction de plants de maïs plus productifs (pouvant mûrir en 120 jours hors-gel au lieu de 200), permet de pareilles densités, et parfois deux récoltes dans les régions abritées. Outre la culture du maïs, on cultive le noisetier, le tournesol, les haricots et les courges. Cette société comportait aussi des villes entourées de palissades, où s’alignaient des maisons longues aux murs en rondins enduits de torchis et aux toits de chaume, dominées par de grands tertres rectangulaires à sommet plat, surmontés de temples et de mausolées pour les hautes classes.
10
+
11
+ Les voyageurs européens qui atteindront les villes du Mississippi aux XVIe et XVIIe siècles décriront une société matriarcale régie par un chef qui contrôle quatre classes sociales bien définies.
12
+
13
+ Les Amérindiens vivant dans l’actuel Mississippi au XVIIIe siècle étaient principalement des Chicachas et des Chactas de langues creeks, avec des minorités Natchez, Yazoo et Biloxi. Les Chactas sont connus en France surtout par le biais de leur chef Pushmataha, qui, avec son ami d’origine française Louis LeFleur, furent des alliés des États-Unis dans la guerre de 1812.
14
+
15
+ L'Alabama compte à la même époque 9 046 habitants dont 2 565 esclaves, soit au total 38 000 habitants non-amérindiens pour les deux futurs États[6]. En 1820 c'est deux fois plus (74 693) et en 1830, 4 fois plus (183 208). Trois fois moins peuplé que le Mississippi en 1810, l'Alabama comptera deux fois plus d'habitants que lui en 1830, entre-autres par l'ajout des colons français de St-Domingue.
16
+
17
+ D'une superficie de 125 546 km2, le Mississippi est peuplé de 2 984 926 habitants (2012).
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+
19
+ La capitale du Mississippi et la ville principale est Jackson.
20
+
21
+ Il y a 11 aires protégées gérées par le National Park Service dans le Mississippi[9] :
22
+
23
+ L'État du Mississippi est divisé en 82 comtés[10].
24
+
25
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini quatre aires métropolitaines et dix-huit aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État du Mississippi[11].
26
+
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+ (1 324 829)
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+
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+ (1 341 746)
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+ (1,3 %)
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+ (53 119)
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+ (52 532)
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+
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+ (-1,1 %)
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+
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+ En 2010, 77,1 % des Mississippiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 44,7 % dans une aire métropolitaine et 32,4 % dans une aire micropolitaine.
40
+
41
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini quatre aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du Mississippi.
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+
43
+ (1 353 087)
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+ (1 369 006)
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+ (1,2 %)
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+ (1 413 965)
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+ (1 467 880)
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+ L'État du Mississippi compte 298 municipalités[12], dont 19 de plus de 20 000 habitants.
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+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État du Mississippi à 2 976 149 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 0,30 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 2 967 297 habitants[13]. Depuis 2010, l'État connaît la 40e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
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+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, le Mississippi devrait atteindre une population de 3 904 099 habitants en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 31,4 % par rapport à 2010[14].
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+ Avec 2 967 297 habitants en 2010, l'État du Mississippi était le 31e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,96 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le comté de Leake dans la ville de Lena[15].
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+ Avec 24,42 hab./km2 en 2010, l'État du Mississippi était le 32e État le plus dense des États-Unis.
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+ Le taux d'urbains était de 49,3 % et celui de ruraux de 50,7 %[16]. L'État comptait le 4e plus fort taux de ruraux du pays après le Maine (61,3 %), le Vermont (61,1 %) et la Virginie-Occidentale (51,3 %).
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67
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 13,5 ‰[17] (13,0 ‰ en 2012[18]) et le taux de mortalité à 9,8 ‰[19] (9,9 ‰ en 2012[20]). L'indice de fécondité était de 1,96 enfants par femme[17] (1,89 en 2012[18]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 9,7 ‰[19] (8,8 ‰ en 2012[20]). La population était composée de 25,46 % de personnes de moins de 18 ans, 10,27 % de personnes entre 18 et 24 ans, 25,69 % de personnes entre 25 et 44 ans, 25,76 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,82 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 36 ans[21].
68
+
69
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 23 908) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 35 682) avec un excédent des naissances (129 036) sur les décès (93 354), et d'autre part d'un solde migratoire négatif (- 12 015) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 7 448) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 19 463)[22].
70
+
71
+ Selon des estimations de 2013, 97,2 % des Mississippiens étaient nés dans un État fédéré, dont 71,7 % dans l'État du Mississippi et 25,6 % dans un autre État (17,1 % dans le Sud, 4,7 % dans le Midwest, 2,0 % dans l'Ouest, 1,7 % dans le Nord-Est), 0,7 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 2,1 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (47,5 % en Amérique latine, 35,6 % en Asie, 10,9 % en Europe, 3,4 % en Afrique, 2,4 % en Amérique du Nord, 0,2 % en Océanie). Parmi ces derniers, 38,2 % étaient naturalisés américain et 61,8 % étaient étrangers[23],[24].
72
+
73
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 25 000 immigrés illégaux, soit 0,9 % de la population[25].
74
+
75
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 59,13 % —1 754 684 personnes— de Blancs, 37,02 % —1 098 385 personnes— de Noirs, 1,15 % —34 107 personnes— de Métis, 0,87 % —25 742 personnes— d'Asiatiques, 0,51 % —15 030 personnes— d'Amérindiens, 0,04 % —1 187 personnes— d'Océaniens et 1,29 % —38 162 personnes— de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
76
+
77
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,07 %) et ceux revendiquant trois races ou plus (0,08 %).
78
+
79
+ Les non-Hispaniques représentaient 97,25 % —2 885 816 personnes— de la population avec 58,04 % —1 722 287 personnes— de Blancs, 36,85 % —1 093 512 personnes— de Noirs, 0,94 % —27 919 personnes— de Métis, 0,86 % —25 477 personnes— d'Asiatiques, 0,47 % —13 845 personnes— d'Amérindiens, 0,03 % —948 personnes— d'Océaniens et 0,06 % —1 828 personnes— de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 2,75 % —81 481 personnes— de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (1,77 %)[21].
80
+
81
+ En 2010, l'État du Mississippi avait la plus forte proportion de Noirs des États-Unis. A contrario, l'État avait la 4e plus faible proportion de Blancs après Hawaï (24,74 %), la Californie (57,59 %) et le Maryland (58,18 %), la 10e plus faible proportion de Blancs non hispaniques, la 4e plus faible proportion d'Asiatiques après le Montana (0,63 %), la Virginie-Occidentale (0,67 %) et le Wyoming (0,79 %) ainsi que la 6e plus faible proportion d'Hispaniques des États-Unis.
82
+
83
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 97,3 %, dont 57,4 % de Blancs et 37,6 % de Noirs, et celle des Hispaniques à 2,7 %[28].
84
+
85
+ Le Mississippi connaît depuis le milieu des années 1980 une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale en raison notamment d'une immigration importante en provenance de l'Amérique latine, d’un âge médian plus élevé (40,7 ans[29]) que les autres populations (26,3 ans pour les Hispaniques, 30,6 ans pour les Noirs[30]), d'une natalité plus faible (11,2 ‰ en 2010) que les autres populations (24,5 ‰ pour les Hispaniques, 15,7 ‰ pour les Noirs) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes.
86
+
87
+ En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 47,8 % des enfants de moins de 5 ans (43,5 % pour les Noirs, 4,7 % pour les Hispaniques et 2,5 % pour les Métis) et 47,9 % des enfants de moins de 1 an (42,8 % pour les Noirs, 5,0 % pour les Hispaniques et 2,8 % pour les Métis)[31].
88
+
89
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 49,1 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent[14].
90
+
91
+ En 2000, les Mississippiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine américaine (17,6 %), irlandaise (8,5 %), anglaise (7,6 %) et allemande (5,6 %)[32].
92
+
93
+ L'État avait la 6e plus forte proportion de personnes d'origine américaine.
94
+
95
+ L'État abrite la 35e communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 7 961 Arabes en 2013, soit 0,3 % de la population, principalement des Libanais (3 320).
96
+
97
+ L'État abrite également la 45e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 1 525 Juifs en 2013 (4 125 en 1971), soit 0,1 % de la population. Ils se concentraient principalement dans l'agglomération de Jackson (650)[33].
98
+
99
+ L'État abrite enfin la 24e communauté amish des États-Unis. Selon le Young Center for Anabaptist and Pietist Studies[34], l'État comptait 75 Amish en 2013 (0 en 1992) répartis dans 1 implantation[35].
100
+
101
+ L’État abritait en 2013 une population noire assez homogène, composée principalement de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle (97,6 %) mais aussi d’Africains subsahariens (1,8 %), d’Hispaniques (0,3 %) et de Caribéens non hispaniques (0,3 %).
102
+
103
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à 20 256, soit 0,7 % de la population, et celui des Caribéens non hispaniques à 3 297, soit 0,1 % de la population, principalement des Jamaïcains (1 980).
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+
105
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (64,4 %), de Porto Rico (7,2 %), du Guatemala (3,7 %) et du Honduras (3,0 %)[36]. Composée à 39,8 % de Blancs, 7,6 % de Métis, 6,0 % de Noirs, 1,5 % d'Amérindiens, 0,3 % d'Asiatiques, 0,3 % d'Océaniens et 44,6 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 20,1 % des Océaniens, 18,1 % des Métis, 7,9 % des Amérindiens, 1,8 % des Blancs, 1,0 % des Asiatiques, 0,4 % des Noirs et 95,2 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
106
+
107
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Viêts (27,3 %), Indiens (21,3 %), Chinois (17,4 %), Philippins (13,8 %), Coréens (6,0 %) et Japonais (3,1 %)[37].
108
+
109
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Chactas (50,2 %) et Cherokees (6,3 %)[38].
110
+
111
+ Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Chamorros (47,2 %), Hawaïens (21,2 %) et Samoans (11,4 %).
112
+
113
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (93,4 %), principalement blanche et noire (32,5 %), blanche et amérindienne (19,7 %), blanche et asiatique (12,3 %), blanche et autre (10,9 %), noire et amérindienne (6,5 %) et noire et asiatique (3,0 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (6,6 %)[39].
114
+
115
+ Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 63 % des habitants du Mississippi se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 26 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 11 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[41].
116
+
117
+ Depuis 2016, le Mississippi autorise les commerçants à refuser pour motif religieux de participer à des mariages homosexuels ou de personnes transgenres[42].
118
+
119
+ Le Mississippi est à la fois un des États les plus conservateurs et les plus pauvres des États-Unis.
120
+
121
+ Le Mississippi est historiquement un bastion des ségrégationnistes du sud (favorables à la discrimination raciale) et aussi connus sous le nom de Dixiecrats du fait qu'ils sont politiquement représentés par le Parti Démocrate pour le droit des États, une tendance locale populiste du Parti démocrate.
122
+
123
+ Les lois sur les droits civiques dans les années 1960 ont mis un terme à la domination locale du Parti démocrate, abandonné progressivement par les fondamentalistes chrétiens et les conservateurs blancs.
124
+
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+ Le Mississippi est aujourd'hui un bastion national de la droite chrétienne et du Parti républicain bien que localement, le Parti démocrate, dominé par les populistes, arrive encore à maintenir sa prédominance.
126
+
127
+ En 2004, les électeurs du Mississippi ont approuvé un amendement à la constitution interdisant le mariage homosexuel à 86 % des voix, la plus forte proportion de tous les États-Unis. Cet amendement interdit aussi au Mississippi de reconnaître les mariages homosexuels célébrés dans les autres états et les autres pays[47],[48].
128
+
129
+ De 1876 à 1944, le Mississippi n'a accordé ses suffrages qu'aux candidats démocrates avec des scores moyens rarement inférieurs à 90 % des voix
130
+
131
+ En 1948, les électeurs du Mississippi font une première incartade en préférant voter à 87,17 % de leurs suffrages pour le Dixiecrat Strom Thurmond contre 10,09 % au président démocrate Harry S. Truman et 2,62 % au candidat républicain Thomas Dewey.
132
+
133
+ Après un retour plus modeste dans le giron démocrate aux élections présidentielles de 1952 et 1956, ils refusèrent de choisir entre le démocrate et le républicain aux élections de 1960.
134
+
135
+ En 1964, le conservateur Barry Goldwater est le premier républicain à emporter l'État avec le score historique de 87,14 % contre 12,86 % à Lyndon B. Johnson, réélu nationalement.
136
+
137
+ En 1968, le démocrate ségrégationniste George Wallace emportait 63,23 % des suffrages devant le candidat démocrate Hubert Humphrey (23,02 %) et le républicain Richard Nixon (13,52 %).
138
+
139
+ Aucun candidat démocrate ne l'a emporté aux élections présidentielles depuis Jimmy Carter en 1976.
140
+
141
+ Lors de l’élection présidentielle de 2004, le président George W. Bush l'a emporté avec 59,45 % des voix contre 39,73 % au candidat démocrate John Kerry.
142
+
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+ Le Mississippi est aujourd'hui considéré comme politiquement perdu pour de nombreuses années pour les démocrates.
144
+
145
+ Les suites de la guerre civile et de l'occupation nordiste ont laissé un profond ressentiment chez les habitants du Mississippi contre les nordistes et tout ce qui s'en approche, à commencer par le Parti républicain de Lincoln. Ainsi, pendant 116 ans, de 1876 à 1992, la direction de l'État ne connaît aucune alternance politique et est sous la domination d'un régime de parti unique, celui du Parti démocrate, dont les membres locaux sont tour à tour appelés Southern Democrats puis Dixiecrats, en fait des démocrates ségrégationnistes, populistes ou conservateurs.
146
+
147
+ Il faut attendre les années 1970 pour que les premiers républicains (souvent d'anciens démocrates comme Trent Lott) emportent des sièges nationaux et locaux et 1992 pour qu'un gouverneur républicain soit élu.
148
+
149
+ La législature de l'État est composée d'un Sénat et d'une Chambre des Représentants à majorité républicaine depuis 2011, après avoir été à majorité démocrate sans discontinuer depuis la fin de la guerre de Sécession. Lors de la législature 2015-2017, la Chambre des Représentants de 122 membres est dominée par 67 républicains et le Sénat de 52 membres par 31 républicains.
150
+
151
+ Depuis 2012, le gouverneur est le républicain Phil Bryant et le lieutenant-gouverneur Tate Reeves.
152
+
153
+ Au niveau fédéral, lors du 114e congrès (législature du 3 janvier 2015 au 3 janvier 2017), la délégation du Mississippi au Congrès des États-Unis est composée de deux sénateurs républicains, Thad Cochran et Roger Wicker, de trois représentants républicains et d'un représentant démocrate.
154
+
155
+ Le gouverneur du Mississippi est élu pour 4 ans et possède le pouvoir exécutif dans le Mississippi. Depuis le 14 janvier 2020, le gouverneur du Mississippi est le républicain Tate Reeves.
156
+
157
+ La législature du Mississippi est formée de la Chambre des représentants, comprenant 122 élus, et du Sénat, formé de 52 membres.
158
+
159
+ Le Mississippi est un État qui exploite beaucoup ses ressources naturelles comme le maïs, la canne à sucre, le soja et le blé ainsi que quelques gisements importants de pétrole. Le Mississippi est aussi le troisième producteur de coton aux États-Unis.
160
+
161
+ De plus on dénombre pas moins de 34 chambres de commerce locales dans tout l'État du Mississippi[49]. Le but principal de toutes ces chambres s'oriente autour de l'aide aux petites entreprises et la croissance économique de l'État. Les chambres de commerce du Mississippi permettent un regroupement des différents acteurs économiques de l'État. Enfin elles fournissent aussi de l'information pour les visiteurs[49].[source insuffisante]
162
+
163
+ Enseignement
164
+
165
+ Les symboles de l'État du Mississippi sont :
fr/3883.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,183 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Le Mississippi (Mississippi River en anglais) est un fleuve situé en Amérique du Nord traversant la partie centrale des États-Unis. Il coule du nord du Minnesota au golfe du Mexique et son cours a une orientation méridienne. Le Mississippi a une longueur de 3 780 km : seul l'un de ses affluents, le Missouri, est plus long en Amérique du Nord. La longueur cumulée de ces deux cours d'eau, qui dépasse les 6 800 km, et la superficie du bassin versant font du Mississippi l'un des fleuves les plus importants du monde et du Missouri-Mississippi l'un des bassins fluviaux les plus grands du monde[4],[1],[5]. Pendant l'époque précolombienne, le Mississippi constitue déjà une voie de navigation dont le cours supérieur est appelé par les Ojibwés misi-ziibi, qui signifie « grand fleuve »[6], repris en 1666 en français sous la forme Messipi. Supervisé par la Mississippi Valley Division et une commission fédérale créée en 1879, le fleuve reste encore aujourd'hui un élément fondamental de l'économie et de la culture américaine.
4
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5
+ Le nom Mississippi est d'origine amérindienne. Le fleuve était appelé Missisipioui en miami-illinois, emprunté à l'ojibwé Misi-ziibi « grand fleuve »[6]. L'ancien nom Meschacebé en est probablement dérivé. Il était en revanche appelé Ne tongo par les Sioux.
6
+
7
+ Durant la période de la Louisiane française (qui englobait l'intégralité de son cours), plusieurs noms ont été utilisés pour désigner le fleuve : le fleuve de l’Immaculée Conception[7], le fleuve Colbert, la rivière ou fleuve Saint-Louis[8],[9], Meschacebé[10], Messipi ou Mississippi (orthographié Missisipi[9] ou Mississipi[11],[8]). En français, la graphie « Mississipi » a été régulièrement utilisée encore au XXe siècle : La Sirène du Mississipi (film de 1969) ou Le Pont sur le Mississipi (livre de 1994).
8
+
9
+ Le Mississippi a comme particularité que son embouchure est plus éloignée du centre de la Terre que sa source[12],[13]. La source est plus près de 5 km du centre de la terre que l'embouchure[12]. Cette « anomalie » est parfaitement explicable par les lois de la gravité. Ce n'est pas la distance au centre de la Terre qui détermine la direction de l'écoulement mais le gradient de pesanteur. La gravité est moins importante à la source qu'à l'embouchure en raison de la rotation de la Terre et des inhomogénéités de la croûte et du manteau terrestre[12].
10
+
11
+ La source du Mississippi est située à l'extrémité nord du lac Itasca[14] (au nord du Minnesota), à 450 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le fleuve atteint rapidement les 220 mètres après les chutes de Saint Anthony près de Minneapolis. Il est rejoint par l'Illinois et le Missouri, à Saint-Louis et par l'Ohio à Cairo.
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13
+ On peut diviser le cours du fleuve en deux parties :
14
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+ Éventuellement, une troisième partie, le « Mississippi moyen » (Middle Mississippi), formée par la section aval du « Mississippi supérieur », peut s'insérer entre les deux premières, entre le confluent avec le Missouri et celui avec l'Ohio.
16
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17
+ Le fleuve décrit de nombreux méandres, en particulier entre Memphis et le delta. La plupart appartiennent à la catégorie des méandres de plaine alluviale[15] : cela signifie qu'ils se déploient dans le lit majeur du fleuve de façon irrégulière et divaguent librement dans la plaine[16] ; il s'agit de méandres très mobiles qui concernent des secteurs humides ou abandonnés comme les bayous dans le Sud[17]. En plusieurs endroits, certains méandres se sont recoupés et ont laissé des bras morts[18] ou lacs de bras morts[19].
18
+
19
+ La partie inférieure du Mississippi est complexe : bayous, lacs, défluents, affluents…
20
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21
+ Le bassin hydrographique du Mississippi est le plus grand d'Amérique du Nord et le troisième du monde, derrière celui de l'Amazone et du Congo. Sa superficie totale est de 3 238 000 km2[1], soit un tiers du territoire américain et plus de six fois celui de la France métropolitaine. Le bassin-versant du Mississippi englobe complètement 31 États américains et deux provinces canadiennes[20]. Il est divisé en six sous-bassins, qui correspondent aux cours inférieur et supérieur, ainsi qu'aux affluents les plus longs : le Missouri (4 370 km), l'Arkansas, l'Ohio, etc. Enfin, la plaine inondable du système fluvial mesure environ 90 000 km2[1]. Plus de 72 millions de personnes vivent dans le bassin du Mississippi[21], soit un Américain sur quatre.
22
+
23
+ Le Mississippi s'écoule dans la plus grande partie de la zone comprise entre les montagnes Rocheuses et les Appalaches, sauf la partie proche des Grands Lacs. Il traverse ou longe dix États — Minnesota, Wisconsin, Iowa, Illinois, Missouri, Kentucky, Arkansas, Tennessee, Mississippi et Louisiane — avant de se jeter dans le golfe du Mexique, 160 km à l'aval de La Nouvelle-Orléans. Une goutte de pluie tombant dans le lac Itasca met environ 90 jours à rejoindre le golfe du Mexique.
24
+
25
+ Le Mississippi est un fleuve au débit important et aux crues puissantes, compte tenu de la nature du bassin qu'il arrose[22]. Ce dernier appartient en effet à la zone tempérée et non à la zone intertropicale comme l'Amazone ou le Congo. Ces fleuves ont un débit bien supérieur à celui du Mississippi, ce qui s'explique par l'abondance des précipitations qui tombent sur leur bassin.
26
+
27
+ Le régime hydrologique du Mississippi est complexe car le fleuve est alimenté par des affluents très différents : le cours supérieur connaît un régime pluvio-nival tandis que le cours inférieur traverse une région subtropicale humide[2]. Le Mississippi reçoit les eaux du Missouri qui sont gonflées par la fonte des neiges des montagnes Rocheuses au printemps. Sa partie inférieure est alimentée par des pluies abondantes en été et au début de l'automne, avec des risques cycloniques sur la partie la plus méridionale.
28
+
29
+ Par conséquent, le débit du Mississippi se caractérise par de grandes variations en fonction du lieu et de la saison : il est généralement compris entre 8 000 m3/s, et 50 000 m3/s. À l'embouchure, le débit moyen est de 18 000 m3/s[1],[2], ce qui est beaucoup pour un fleuve situé dans la zone tempérée : le Mississippi se place au sixième rang mondial pour le débit[23]. Mais en période de crue, le débit peut monter facilement à 70 000 m3/s, voire 300 000 m3/s, mesurés au moment de la crue de 1927[24]. La rivière Ohio contribue pour plus de la moitié au débit total du Mississippi (8 000 m3/s[1],[2]). Mentionnons enfin que le module spécifique du Mississippi, rapporté à l'étendue de son bassin hydrographique, est de 5,9 litres par seconde et par km²[1].
30
+
31
+ Le Mississippi charrie des alluvions, des sables et des graviers qui proviennent en grande partie des montagnes Rocheuses[25]. La charge solide déversée dans le golfe du Mexique est comprise entre 312 et 450 millions de tonnes par an[26]. C'est par ces matériaux que se forment les nombreuses îles et le delta du Mississippi. Sur la plus grande partie du Mississippi, la pente est moyenne ou faible, si bien que les dépôts sédimentaires sont relativement importants. Cette charge est mixte, composée de particules en suspension et de charge de fond. Au total et sur une année, le fleuve transporte 131 millions de tonnes de matières en suspension dans l'eau, soit deux fois moins que l'Amazone.
32
+
33
+ Le fleuve Mississippi et sa plaine alluviale abritent une faune et une flore très riches qui composent le plus grand système continu de marécages du continent nord-américain. Au moins 260 espèces de poissons soit un quart de toutes les espèces vivant en Amérique du Nord[27]. Le fleuve sert de couloir de migration pour de nombreux oiseaux. Sur le cours inférieur du Mississippi, on a pu dénombrer 60 espèces différentes de moules. Le cours supérieur abrite plus de 50 espèces de mammifères et 145 espèces d'amphibiens et de reptiles[27] (dont le célèbre alligator dont l'espèce prospère à nouveau après avoir été menacée d'extinction au milieu du XXe siècle). Dans toute la vallée du Mississippi et sous toutes les latitudes, on trouve des mammifères à fourrure tels que le castor, le raton laveur, la loutre de rivière, le vison d'Amérique, le renard roux, le rat musqué ou encore la mouffette rayée. D'autres animaux sont communs en Amérique du Nord : le coyote, le cerf de Virginie, l'écureuil gris, le tamia rayé, le petit polatouche ou encore le lynx.[réf. nécessaire]
34
+
35
+ Raton laveur
36
+
37
+ Loutre de rivière
38
+
39
+ Tamia rayé
40
+
41
+ Tatou à neuf bandes
42
+
43
+ De nombreuses portions du fleuve sont préservées grâce à des réserves naturelles et beaucoup d'espaces sont encore boisés et inondés[28]. L’écosystème du cours supérieur du Mississippi est protégé par l’Upper Mississippi River National Wildlife and Fish Refuge qui s’étend de Wabasha (Minnesota) à Rock Island (Illinois) sur un parcours de près de 500 km. Cette réserve couvre environ 80 000 hectares sur quatre États différents. Elle préserve des milieux très divers (marais, zones humides de bras de décharge, lacs, forêts de plaine alluviale, plages de sable et versants).
44
+
45
+ Cependant, l’environnement fluvial a été transformé par l’Homme pour les nécessités de la navigation et du développement économique : une grande partie de la plaine alluviale est intensivement cultivée et les affluents déversent d’importantes quantités d’alluvions, d’engrais et de pesticides dans le Mississippi. Les agglomérations et les zones industrielles riveraines représentent aussi une source de pollution. Cependant, selon une étude menée par l'USGS, les rejets d'eaux usées ont diminué en amont de Saint-Louis depuis l'adoption du Clean Water Act en 1972[29]. La situation est moins satisfaisante à Saint-Louis où les concentrations de coliformes sont importantes. Les concentrations de pesticides et d'herbicides viennent de l'activité agricole : elles augmentent en aval de la confluence avec le Missouri, ce dernier drainant la région céréalière des Grandes Plaines. L'EDTA, utilisé dans de l'industrie du papier, la photographie ou l'agro-alimentaire, est moins présent dans le Mississippi que dans les grands fleuves d'Europe[29]. Les PCB persistent dans les sédiments malgré leur interdiction. Une partie de l'azote et du phosphore présents dans le cours inférieur provient de l'Ohio qui draine des régions industrielles et agricoles.
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+ Le secteur du Mississippi situé en amont de Minneapolis, dans le Minnesota, est proche de la source du fleuve[30]. Le fleuve naît au nord du lac Itasca à environ 450 mètres d'altitude. Le climat de cette région est marqué par la continentalité et l'influence des masses d'air polaire en hiver. Le Mississippi est donc souvent gelé en hiver. À sa source, le Mississippi n’est qu’une petite rivière aux eaux claires ; mais à mesure qu’il s’éloigne, le fleuve grandit, se charge en alluvions et en particules organiques pour devenir brun rougeâtre. Il perd progressivement son caractère naturel et sauvage. Cette première partie du fleuve descend le plus grand dénivelé de son parcours. Elle traverse des zones marécageuses, des lacs et des rapides peuplés de nombreuses espèces de poissons, d'oiseaux et de mammifères à fourrure. La végétation de ce secteur inclut des pins, des aulnes, du riz sauvage et des colonies de massettes. Entre les villes d’Aitkin et de Brainerd, le cours d’eau traverse une région de collines, de reliefs morainiques couverts de forêts, de plaines d’origine glaciaire et des secteurs dunaires et marécageux. Avant leur exploitation par l’Homme, les forêts de conifères recouvraient cette région.
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+ Le cours supérieur du Mississippi (Upper Mississippi River) va des chutes de Saint Anthony (à Minneapolis) à l’embouchure de l’Ohio, près de la ville de Cairo dans l’État de l’Illinois. Il parcourt 1 462 km en suivant globalement une direction sud-est. Le régime du fleuve est pluvio-nival avec des crues au printemps et des pluies orageuses en été[2]. Le lit s’élargit considérablement après la confluence du Minnesota. Le fleuve traverse une vallée profonde creusée dans des couches sédimentaires dans une région qui n’a pas été affectée par les glaciers du Wisconsin. Le lac Pépin, qui s’est formé il y a environ 9 500 ans, s’étend sur 35 km de long pour une profondeur moyenne de cinq mètres. Il a la capacité de retenir une partie des sédiments et de la pollution venant de l’amont.
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+ Juste au nord de Saint-Louis, le Missouri se jette dans le Mississippi en venant l’ouest. Les eaux du Missouri sont chargées en sédiments et en particules arrachées par l’érosion. Dans les années 1950-1960, la construction de grands barrages dans le bassin hydrographique du Missouri a formé des réservoirs qui piègent les alluvions. Les aménagements humains ont grandement affecté le Mississippi supérieur et sa plaine alluviale.
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+ Le fleuve a reçu plus de sédiments, tandis que le ruissellement a augmenté du fait de l’urbanisation et du drainage des marais. L’endiguement et la canalisation ont accru la sédimentation du lit fluvial. La plaine alluviale a également été transformée par l’érection de levées afin de protéger les installations humaines des inondations. Les terres agricoles ont depuis longtemps supplanté les zones marécageuses et les forêts ; ces dernières sont désormais restreintes aux rives du fleuve, aux îles et ne mesurent plus que quelques kilomètres de large. Cependant, les efforts pour classer des portions des rives en réserve naturelle protégée ont permis de sauvegarder 800 km2 de la vallée du cours supérieur du Mississippi[31]. Les principales essences d’arbres sont : l’érable argenté, le frêne vert, l’orme blanc, le saule noir, le liard, l’érable à giguère, le bouleau noir, le micocoulier, etc. La végétation aquatique comprend les massettes, le potamot, l’élodée, l’herbe à la barbotte, etc. La salicaire commune est une plante d’origine européenne, introduite au début XXe siècle sur les rives du Mississippi.
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+ Le cours inférieur (Lower Mississippi River) coule au sud de la confluence avec le Missouri. Le Mississippi continue sa trajectoire vers le sud-ouest, puis le sud après la confluence avec l'Arkansas. La plaine alluviale se caractérise par de nombreux méandres chargés de vase qui multiplient par trois la longueur du cours[1]. Il s’agit d’un secteur relativement large, en pente douce vers le golfe du Mexique, dominé par des terrasses alluviales peu élevées. Les altitudes sont faibles, en général quelques dizaines de mètres au-dessus du niveau moyen de la mer. En dehors des secteurs défrichés, il subsiste de grandes zones de marais et de forêts. On trouve également de nombreux lacs de bras mort et des méandres de grande amplitude. Au sud de Cairo, la plaine alluviale s’élargit et devient moins profonde à cause de l’érosion des couches tertiaires appelées « écores » (angl. bluffs)[1]. Dans le bas-Mississippi, de nombreux affluents coulent parallèlement au fleuve sur une assez grande distance, avant de se jeter finalement dans le fleuve. Le sud du Mississippi est soumis à un climat tropical marqué par les cyclones à la fin de l'été et au début de l'automne. Le gel hivernal épargne généralement cette région. Le paysage se caractérise par des zones humides et marécageuses, souvent insalubres, dans le delta du Mississippi et le bayou : il s'agit de bras et de méandres abandonnés par le fleuve et qui forment de longues voies d'eau stagnante et constituent un réseau navigable de plusieurs milliers de kilomètres.
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+ Le delta du Mississippi couvre une superficie de 75 000 km2 (plus de 400 km de largeur d'est en ouest, plus de 200 km de profondeur du nord au sud[32]), sur laquelle vivent quelque 2,2 millions d’habitants, la plupart vivant dans l’agglomération de La Nouvelle-Orléans[33]. Pourtant, comparé à d’autres deltas, la densité de la région est relativement faible.
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+ L'embouchure du Mississippi s'est déplacée plusieurs fois. En 5 000 ans, le fleuve a changé neuf fois d'embouchures et l'actuelle ne date que du Xe siècle. Quand un canal a été construit au début du XIXe siècle, le fleuve a cherché à rejoindre le lit et l'embouchure de la rivière Atchafalaya, à 95 km de La Nouvelle-Orléans.
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+ Dans les années 1950 et 1960, une structure de régulation appelée structure de régulation des eaux d'Old River (Old River Control Structure) fut construite par l'US Army Corps of Engineers au défluent du Mississippi et de l'Atchafalaya afin de préserver la distribution de l'eau entre les deux cours, à 70 % et 30 %, respectivement. L'ouvrage a été conçu pour arrêter l'augmentation du débit coulant depuis le Mississippi dans l'Atchafalaya, en raison du trajet plus court, au dénivelé de plus en plus grand, de ce dernier vers le golfe du Mexique. Le complexe est situé à 506 km en amont de l'embouchure dans le golfe du Mexique.
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+ Le delta du Mississippi progresse environ de 100 mètres par an, alimenté par les 730 millions de tonnes d'alluvions qu'il dépose à raison de 60 centimètres par an sur le fond de son lit, ce qui nécessite un dragage constant pour assurer la navigation. Ces dépôts forment un immense cône de déjection qui gagne facilement sur les eaux du golfe du Mexique en raison de la faible profondeur des eaux et de la faible amplitude des marées[1]. La vase et les argiles empêchent le fleuve de serpenter[34].
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+ La plaine deltaïque du Mississippi inclut les marécages côtiers de la Louisiane et couvre 28 568 km2[35]. Elle se caractérise par un réseau complexe de bras et de levées naturelles qui rayonnent à partir du fleuve en aval de Bâton-Rouge.
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+ Les grands travaux d'aménagement du Mississippi et de ses affluents ont un triple objectif : limiter les inondations, favoriser la navigation et lutter contre l'érosion des berges. Dès 1879, à la fin de la période de reconstruction après la guerre de Sécession, la Mississippi River Commission fut établie, chargée des aménagements du fleuve, de la lutte contre les inondations, et de favoriser le commerce et la navigation.
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+ Le Mississippi a malgré cela connu plusieurs inondations causant des dégâts majeurs, dont notamment la crue de 1927 et, en amont et touchant également l'un des affluents, le Missouri, la crue de 1993. Au printemps 2011, une nouvelle crue majeure (en), durant plusieurs mois, toucha le fleuve[36].
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+ Les projets visant à réduire les effets des débordements du Mississippi sont anciens et nombreux. Au début du XIXe siècle, l’idée d’un endiguement du fleuve est prépondérante : fondé dès 1775, le Corps des ingénieurs de l’armée des États-Unis (United States Army Corps of Enginneers) entreprend plusieurs études et de grands travaux en 1812-1815. Il faut attendre les années 1860 pour voir naître un débat entre ceux qui veulent endiguer le Mississippi (James Buchanan Eads par exemple) et ceux qui ne veulent pas (Andrew Humphrey (en)) ; la première option l’emporte finalement. De grands travaux sont entrepris entre 1875 et 1880 dans la région du delta. Aujourd'hui, le Corps des ingénieurs de l'armée américaine entretient ces digues pour conserver le cours habituel du fleuve. Pourtant, le surhaussement des digues se révèle inefficace lorsque le niveau du fleuve augmente.
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+ La crue de 1927 fait prendre conscience du problème : on décide de transférer une partie des eaux du Mississippi sur son affluent la rivière Atchafalaya (Project Flood). Des travaux visent également à déverser le trop plein d'eau dans les lacs du delta. Un système de stations permet également de surveiller le niveau du fleuve et donner l'alerte en cas de problème.
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+ Le lit supérieur a été aménagé avec 37 barrages et écluses (la plupart construits dans les années 1930), afin de maintenir un chenal de trois mètres de profondeur pour le trafic fluvial. Les lacs artificiels ainsi créés sont également utilisés pour la pêche et d'autres loisirs nautiques. Les barrages n'ont en revanche pas vocation à réguler le cours du fleuve. En période de crue, ils sont simplement ouverts et cessent de fonctionner. En aval de Saint-Louis le cours du fleuve est moins contraint, bien qu'il soit souvent entouré de digues. Des déversoirs ont aussi été aménagés, afin d'évacuer, en cas de crue, une partie du débit vers le bassin de l'Atchafalaya. Construit lors du Mississippi River and Tributaries Project (en) à la suite du Flood Control Act de 1928 (en), le déversoir de Morganza (en) a ainsi été ouvert en 1973 et 2011.
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+ D'autres changements sont intervenus à la suite de tremblements de terre le long de la faille de New Madrid, proche de Memphis et Saint-Louis. En 1811 et 1812, des séismes, connus sous le nom de tremblements de terre de New Madrid, atteignirent une magnitude de 8, et l'on prétend qu'ils ont pour un moment inversé le courant du fleuve. Ces cataclysmes ont également créé le lac Reelfoot, dans le Tennessee. À l'exception de Davenport, la plupart des villes bordant le fleuve sont protégées par des quais surélevés ou des digues.
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+ Si le Mississippi a fait l’objet de travaux d’aménagement colossaux, c’est bien parce qu’il est une voie de communication essentielle au pays. Dix pour cent des marchandises des États-Unis sont transportés sur son cours. Depuis l’époque précolombienne, le Mississippi est une route majeure pour le transport des marchandises. Son orientation méridienne en fait un axe de pénétration essentiel à l’intérieur du continent nord-américain et une voie d’accès aux Grands Lacs. Située au débouché du Mississippi, La Nouvelle-Orléans s’est développée grâce à cette situation. Aujourd’hui, environ la moitié du Missouri-Mississippi est navigable. Des bateaux de 2,70 mètres de tirant d’eau y ont accès et peuvent remonter jusqu’à Minneapolis[37].
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+ À partir de 1878, 29 écluses sont construites entre Minneapolis et Saint-Louis afin de faire remonter les navires jusqu’à Minneapolis[38],[39]. Entre 1929 et 1942, 16 coupures de méandre ont été réalisées sur le cours inférieur pour raccourcir le parcours des bateaux d'environ 240 km[40],[41]. Les conséquences de ces travaux sont une augmentation de la pente et de la capacité d'érosion en amont, la sédimentation en aval.
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+ Enfin, l’ensemble du réseau hydrographique du Mississippi et de ses affluents représente 8 000 km[42]. Un canal de jonction relie le Mississippi aux Grands Lacs de Saint-Louis à Chicago[43]. Un autre permet de relier l'Illinois au grand fleuve (Illinois Waterway). Au sud, le Mississippi est en connexion avec la Floride et le Texas par l’intermédiaire d'un canal latéral à grand gabarit (Gulf Intracoastal Waterway). Plusieurs autoroutes relient les centres urbains du Mississippi aux différentes façades maritimes du pays.
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+ Dès l’installation des Français à La Nouvelle-Orléans, d’importants travaux d’endiguement sont réalisés. En 1726, un ensemble de digues hautes d’un à deux mètres, appelées « levées », est mis en place afin de protéger la ville des crues brutales du « Père des eaux ».
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+ Les principales activités économiques de la vallée du Mississippi sont l'industrie, le tourisme, l'agriculture et l'aquaculture.
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+ Le secteur primaire comprend les activités liées à la pêche fluviale et à l'aquaculture (écrevisses, poisson-chat, huîtres, etc.) dans les états du sud. Le port d'Empire-Venice sur le delta est le premier de la région en volume et le sixième des États-Unis en valeur[45]. En milieu marin, les principales espèces pêchées sont le crabe, la crevette et l'alose tyran, dont le biotope dépend étroitement du Mississippi.
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+ La production de bois pour le papier ou comme matériau de construction est importante surtout en Louisiane, dans l'État du Mississippi et de l'Arkansas. Les forêts du cours supérieur sont davantage préservées. Le braconnage et la chasse sont des activités anciennes, mais encore pratiquées dans la vallée du Mississippi : elles visent les animaux à fourrure (ratons laveurs, rats musqués, ragondins), mais aussi les alligators dont la prise a été de nouveau légalisée en 1972. La Louisiane a produit un total de 32 500 peaux en 2002.
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+ Les produits cultivés dans la vallée du Mississippi varient en fonction de la latitude : au sud, le climat subtropical autorise la culture du riz, de la canne à sucre[46] et du coton. Dans certains secteurs (Arkansas), le recours à l'irrigation est nécessaire. Mais d'une manière générale, les comtés entourant le Mississippi se consacrent à la céréaliculture, en particulier le soja et le maïs[47]. Les récoltes sont facilement exportées par la voie d'eau. La partie centrale du bassin du Mississippi est également une région d'élevage, une activité qui est source de pollution (nitrates).
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+ Les ressources minérales et en hydrocarbures se concentrent dans le sud : la Louisiane est l'un des premiers producteurs de pétrole, de gaz naturel et de sel aux États-Unis. Les 23 000 puits de la paroisse de Plaquemines (delta du Mississippi) ont ainsi produit plus de 21 millions de barils de pétrole brut en 2001. La plaine du Mississippi fournit également de l'argile (Louisiane, Missouri), du sable, du gravier. Dans les régions du cours supérieur, on exploite également du minerai de fer (Minnesota) et des gisements de charbon bitumeux et d'anthracites (Illinois)[48].
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+ Les centrales électriques de la vallée du Mississippi fonctionnent pour la plupart au charbon. Les unités les plus importantes se trouvent près des grands centres urbains. Elles se servent des eaux du fleuve pour leur refroidissement. Sur le cours inférieur du Mississippi, on dénombre 92 centrales utilisant des énergies fossiles, 14 pour la biomasse et trois centrales nucléaires. La centrale hydroélectrique de Keokuk (Iowa) est la seule de ce type sur tout le Mississippi[1] : elle fut construite en 1913 et produit chaque année 105 Mégawatts.
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+ L'industrie est la première activité économique en valeur et en nombre de salariés. Les principaux foyers industriels se trouvent dans les grandes agglomérations. Le Mississippi joue un rôle majeur dans la localisation des industries : il permet l'acheminement des matières premières et le transport des produits finis ou semi-finis. De plus, l'eau est utilisée dans de nombreuses activités telles que la fabrication de papier (Memphis et Bâton-Rouge) ou le raffinage. Sur le cours inférieur du fleuve, les principales industries sont la chimie (première industrie en valeur ; ex : plastiques, engrais), l'agro-alimentaire (premier secteur en nombre de salariés ; ex : produits de la mer, produits dérivés du soja, boisson), la transformation du pétrole et les transports (construction navale à Avondale (Louisiane)[49]). 75 installations pétrochimiques et raffineries[38] (Shell à Norco (Louisiane) et à St. Rose (Louisiane)) sont localisées dans le couloir entre Bâton-Rouge et La Nouvelle-Orléans, engendrant une importante pollution.
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+ Le secteur tertiaire est dominé par le tourisme, les loisirs et la navigation commerciale : en 1996, à l'écluse de Dresbach dans le Wisconsin, le trafic total était de 13,9 millions de tonnes, dont 9,5 millions de tonnes de produits agricoles[50]. Les bateaux transportent des pondéreux (céréales, charbon, pétrole) ou des biens de consommation transportés en conteneurs, des machines ainsi que des produits chimiques. Le trafic fluvial ne cesse de croître : il est passé de 70 millions de tonnes en 1960 à 500 millions de tonnes en 2000[38]. Ce dynamisme est remarquable en comparaison avec le trafic d'autres fleuves.
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+ Plusieurs ports fluviaux se sont développés sur les sites de confluence ou aux points de rupture de charge entre différents modes de transport. Les plus modestes ne disposent que de quelques murs de quais. Les grands complexes industrialo-portuaires se trouvent dans les grandes agglomérations. Les principaux terminaux fluvio-maritimes sont aménagés à La Nouvelle-Orléans et à Bâton-Rouge[51]. Ces ports exportent des céréales. L'arrière-pays du Mississippi représente 23 000 km de réseau navigable desservi par 800 entreprises[52]. 100 000 barges[52] passent par le port de La Nouvelle-Orléans chaque année. Certains convois de barges peuvent atteindre les 15 000 tonnes[53]. 60 % des céréales exportés par les États-Unis sont transportés sur le Mississippi vers les ports de La Nouvelle-Orléans et de Louisiane du Sud[54] : le trafic total de ces deux ports est respectivement de 49 millions de tonnes et de 98 millions de tonnes en 2000[55]. LaPlace est un autre grand port sur le Mississippi.
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+ Les nombreux parcs d'état et réserves naturelles de la vallée du Mississippi attirent les touristes et les citadins de la région. La diversité du patrimoine historique (sites préhistoriques, forts, bateaux, plantations, Vieux carré de La Nouvelle-Orléans), font venir de nombreux visiteurs et stimulent l'économie de la région. Le patrimoine culturel constitue enfin l'une des richesses de la vallée du Mississippi : traditions amérindiennes, cuisine de la Louisiane, héritage musical à Memphis (blues), etc. La route touristique appelée The Great River Road longe le fleuve sur plusieurs centaines de kilomètres. Il est également possible de parcourir le fleuve en croisière, par exemple sur le Delta Queen. Les rives comptent également plusieurs casinos (à Tunica par exemple) qui rapportent chaque année plusieurs centaines de millions de dollars et fournissent des milliers d'emplois.
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+ Les premières traces d’occupation amérindiennes sont anciennes : les archéologues ont retrouvé des vestiges amérindiens dans le delta qui datent d’au moins 11 000 ans[56]. La civilisation mississippienne, assimilée à la culture des Mound Builders, est connue pour ses grands tertres funéraires (Poverty Point, Jaketown Site (en)) — appelés « buttes des sauvages » par les colons — que les Natchez utilisaient encore au moment de la colonisation française de la Louisiane. Mais la plus grande cité était Cahokia qui comptait au XIIe siècle quelque 15 000[57] à 30 000 habitants[58]. Les spécialistes savent que le Mississippi servait de voie de communication avant l'arrivée des Européens : les Amérindiens le parcouraient à bord de pirogues en écorce ; ils transportaient les troncs par flottage. À Cahokia étaient échangés du cuivre, de la nacre, de la viande de bison et de wapiti. Le fleuve et ses affluents fournissaient aussi du poisson.
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+ Lorsque les Français explorent le Mississippi, ils rencontrent plusieurs peuples amérindiens : les Sioux au nord, les Quapaws à l'embouchure de l'Arkensas, les Tamarois (en) au confluent du Missouri, les Chactas sur le Mississippi inférieur ou encore les Bayagoulas (en) dans le delta.
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+ Le 8 mai 1541, Hernando de Soto fut le premier Européen à atteindre le Mississippi, qu'il baptisa río del Espíritu Santo, « fleuve du Saint-Esprit ». À partir des années 1660, la France s'engage dans une politique d'expansion en Amérique du Nord, depuis le Canada. Les objectifs sont de trouver un passage vers la Chine (passage du Nord-Ouest), d'exploiter les richesses naturelles des territoires conquis (fourrures, minerais) et d'évangéliser de nouveaux autochtones.
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+ Le 17 mai 1673, les Français Louis Jolliet et Jacques Marquette se lancent dans l'exploration du Mississippi, qu'ils connaissaient sous le nom sioux ne tongo, « grand fleuve », et qu'ils appellent « fleuve de l'Immaculée Conception »[7]. Ils atteignent l'embouchure de l'Arkansas puis remontent le fleuve après avoir appris qu'il coulait vers le golfe du Mexique et non vers la mer de Californie (océan Pacifique). Quelque temps plus tard, en 1682, Cavelier de la Salle et Henri de Tonti descendent à leur tour le Mississippi jusqu’à son delta. Ils construisent Fort Prud'homme qui devient plus tard la ville de Memphis. En avril 1682, l'expédition arrive à l'embouchure du Mississippi ; Cavelier de La Salle y fait dresser une croix et une colonne portant les armes du roi de France : la souveraineté française s'étend désormais sur l'ensemble de la vallée du Mississippi, nommée « Louisiane » en l'honneur du roi Louis XIV, et le fleuve s'appelle désormais « fleuve Colbert ». L'expédition repart par le même chemin vers le Canada et La Salle retourne à Versailles. Là, ce dernier convainc le ministre de la marine de lui accorder le commandement de la Louisiane. Il fait croire que celle-ci est proche de la Nouvelle-Espagne en dessinant une carte sur laquelle le Mississippi paraît beaucoup plus à l'ouest que son cours réel. Il met sur pied une nouvelle expédition, mais celle-ci tourne au désastre : Cavelier de La Salle ne parvient pas à retrouver le delta du Mississippi et se fait assassiner en 1687[59].
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+ En 1698, Pierre LeMoyne d'Iberville explore à son tour l'embouchure du Mississippi. Vingt ans plus tard, son frère Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville commande une nouvelle expédition en Louisiane. Celui-ci fonde la ville de La Nouvelle-Orléans, baptisée en hommage au Régent, le duc d’Orléans, ainsi qu'un fort à proximité de l'actuelle Baton-Rouge. Au début du XVIIIe siècle, John Law crée la Compagnie d'Occident ou « Compagnie du Mississippi ». Des esclaves noirs sont transportés depuis les Antilles pour travailler dans les plantations. D'autres villes sont fondées par les Français telles que Saint-Louis (1764).
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+ Progressivement, les Français imposent leur présence en construisant des forts ou des postes de traite sur les positions stratégiques du fleuve : Fort Beauharnois sur le cours supérieur du fleuve, Cahokia à la confluence avec le Missouri, Fort de Chartres à celle du Meramec. La zone d'influence française s'étend considérablement et les voyages sur les affluents du Mississippi jettent les bases de la reconnaissance du Far West.
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+ Les traités d'Utrecht (1713) mettent fin à la guerre de Succession d'Espagne en Europe. Ils consacrent le recul de la puissance française. La Louisiane reste française, mais s'inquiète de l'influence croissante des colonies britanniques. Le roi cherche désormais à contenir cette influence à l'est des Appalaches. Il tente un rapprochement avec la Nouvelle-Espagne, située à l'ouest de la Louisiane. Cette politique est motivée par ses liens familiaux mais aussi par l'espoir d'accéder aux mines et au commerce des colonies espagnoles.
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+ Le traité de Paris (1763) met fin à la guerre de Sept Ans et cède à l'Angleterre toute la partie de la vallée à l'est du Mississippi, à l'Espagne les terres occidentales. Dès la fin de la guerre d'indépendance américaine, la région est le théâtre du scandale de Yazoo Land, intense spéculation sur les sociétés achetant les « terres à tabac » du canton de Natchez, la future zone cotonnière du Mississippi.
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+ Cependant, la France renégocie secrètement avec l'Espagne et recouvre la Louisiane par le traité de San Ildefonso en 1800, avant de la revendre en 1803 aux États-Unis pour 60 millions de francs (traité de vente de la Louisiane). À l'est, les États-Unis prévoient déjà de se lancer à la conquête de l'Ouest : en 1795, le navigation commerciale sur le Mississippi est ouverte aux Américains ou aux réfugiés français[60]. En 1805, l'armée américaine construit le Fort Snelling à l'emplacement actuelle de la ville de Minneapolis.
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+ Au XIXe siècle, le Mississippi est connu pour ses bandits qui écument les alentours, dont le meurtrier John Murrell, voleur de chevaux et trafiquant d'esclaves à ses heures, qui a son quartier général sur une île. Sa notoriété est telle que Mark Twain lui consacre un chapitre de son livre La vie sur le Mississippi. Ce livre retrace également les courses de bateaux à vapeur (steamboats ou steamers) entre les années 1830 et 1870. Le premier navire à vapeur ayant navigué entre la confluence de l'Ohio et La Nouvelle-Orléans est le New Orleans en 1811, pendant la série de tremblements de terre de la Nouvelle-Madrid.
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+ L'économie de plantation esclavagiste se développe dans la première moitié du XIXe siècle et produit du coton et de la canne à sucre dans le Sud. Les riches propriétaires fonciers se font construire de belles demeures, certaines sont surélevées sur des piliers de brique pour prévenir les risques d'inondation du fleuve.
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+ Pendant la guerre de Sécession, le contrôle du fleuve représente un enjeu majeur. Le 4 juillet 1863, après un siège de quarante jours, Vicksburg est prise par le Maj. Gen. Ulysses S. Grant, ceci permettait à l'Union de contrôler la totalité du fleuve Mississippi et de diviser la Confédération en deux.
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+ Avec l’avènement du chemin de fer, la voie du Mississippi connaît une concurrence sérieuse : le train permet de relier les côtes atlantique et pacifique des États-Unis. Le trafic des ports de l'Est dépasse désormais celui de La Nouvelle-Orléans[53].
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+ Lors de la grande crue du printemps 1927, le fleuve sortit de son lit en 145 endroits et inonda 73 000 km2 de terres[1], jusqu’à une hauteur de 10 m et une largeur de 30 km. À Cairo, les eaux se sont élevées de 17 mètres[1]. Les inondations provoquèrent la mort de 200 personnes[1] et le déplacement forcé de 500 000 autres[53].
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+ Cependant, c'est en 1993 que les États-Unis connurent l'inondation la plus dévastatrice et la plus coûteuse (12 milliards de dollars[61]) jusqu’à cette époque. Des précipitations exceptionnelles durant le printemps et l'été de cette année firent grossir le Mississippi et son principal affluent, le Missouri. Certaines villes furent inondées pendant plus de 200 jours. Le débit du fleuve dépassa les 70 000 m3/s à Saint-Louis[61].
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+ En 2002, le nageur slovène Martin Strel (en) a descendu le Mississippi sur toute sa longueur en 68 jours.
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+ Un grand nombre de surnoms a été attribué au fleuve depuis l’époque précolombienne :
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+ Les premières descriptions écrites du Mississippi sont faites dans les récits de voyage des Européens en Amérique du Nord. L'écrivain français François-René de Chateaubriand (1768-1848) a voyagé en Amérique du Nord à la fin du XVIIIe siècle et a écrit plusieurs œuvres en rapport avec la région du Mississippi : Les Natchez, Atala (1801) et René (1802) se déroulent parmi les Amérindiens de Louisiane.
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+ En littérature, le Mississippi est indissociable de l'œuvre de l'écrivain américain Mark Twain (1835-1910). De son vrai nom Samuel Langhorne Clemens, il a d'abord été pilote de bateau à vapeur sur le fleuve. C'est de cette époque que vient son pseudonyme : alors qu'il tire la corde de sondage pour vérifier la profondeur du fleuve, son capitaine lui crie : « Mark Twain !, Mark Twain ! », c'est-à-dire : « Marque deux sondes ! »[62] L'un de ses premiers livres est intitulé La Vie sur le Mississippi (Life on the Mississippi). Quant aux Aventures de Tom Sawyer et aux Aventures de Huckleberry Finn, elles se situent en grande partie sur les rives de ce cours d'eau. Le Mississippi a inspiré un autre écrivain du XIXe siècle américain, Herman Melville (1819-1891) : dans sa nouvelle The Confidence-Man, les passagers d'un bateau à vapeur se racontent des histoires tout en descendant le fleuve.
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+ Le deuxième chapitre (intitulé Le maître du Mississippi) de la série de comics La Jeunesse de Picsou écrit par Don Rosa se déroule sur le fleuve. Picsou y travaille sur un bateau à aubes et rencontre pour la première fois les Rapetou.
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+ En remontant le Mississippi est le 16e album mettant en scène le personnage de Lucky Luke, sorti en 1961. Les dessins sont de Morris sur un scénario de René Goscinny.
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+ Le Pont sur le Mississipi est la cent-deuxième histoire de la série Lucky Luke par Morris et Xavier Fauche et Jean Léturgie.
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+ Avec sa multitude d'îles, ses nombreux méandres, ses forêts et sa faune, le Mississippi offre de nombreux thèmes d’inspiration aux artistes : le naturaliste John James Audubon (1785-1851) a descendu le fleuve et peint les oiseaux de cette région. George Catlin (1796-1872) s’intéresse aux sociétés amérindiennes et à l’exploration du Mississippi[63]. Les paysages du cours supérieur du Mississippi constituent une partie de l’œuvre d’Edwin Whitefield (1816-1892) alors que la navigation à vapeur apparaît chez d’autres peintres. Toujours au XIXe siècle, George Caleb Bingham (1811-1879), représente des scènes de chasse et de vie quotidienne sur le Mississippi : son tableau Mississippi Boatman (1850) fait partie d’une série consacrée aux bateliers. Cette tradition est reprise par les photographes du XXe siècle tels que Walker Evans (1903-1975), Arthur Rothstein (1915 -1985) ou encore Robert Frank (1924-).
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+ Le Mississippi et son delta sont connus pour être le berceau du blues. Le delta blues est un style qui fait directement référence à cette région : les musiciens avaient l'habitude de voyager à travers les différents États du delta comme le Mississippi, l'Arkansas, la Louisiane, le Texas et le Tennessee. Beaucoup d'entre eux sont nés sur les rives du fleuve. On peut citer James Cotton, Muddy Waters, Skip James et Robert Johnson.
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+ Au XXe siècle, la comédie musicale The Show Boat, composée par Jerome Kern, a pour cadre l'univers des bateaux à aubes. Ferde Grofé a composé une Mississippi Suite. La chanson de Johnny Cash Big River fait également allusion au Mississippi. La chanson When the Levee Breaks (Lorsque les digues se rompent) est une chanson de blues écrite en 1929 par Kansas Joe McCoy et Memphis Minnie. Elle prend pour thème la grande crue de 1927. Elle a été reprise par le groupe de rock Led Zeppelin en 1971. Enfin, le 29 mai 1997, le chanteur et guitariste Jeff Buckley s'est noyé dans le fleuve.
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+ On peut également ajouter la chanson country Louisiana Woman, Mississippi Man chantée par le duo Conway Twitty - Loretta Lynn : cette chanson évoque le barrage que le fleuve tente de dresser face à l'amour d'un homme du Mississippi et d'une fille de Louisiane.
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+ Le Mississippi a été pris pour cadre dans de nombreux films : trois films musicaux appelés show Boat ont été adaptés du roman d'Edna Ferber, en 1929, 1936 et 1951. La version de 1951, tournée par George Sidney avec Ava Gardner, connut un vif succès auprès des spectateurs américains. Les romans de Mark Twain ont été plusieurs fois portés à l'écran : par exemple, les studios Disney ont produit un long métrage sur les Aventures de Huckleberry Finn en 1993. Ils ont également sorti en 2009 un film d'animation musical, La Princesse et la Grenouille, qui a pour cadre La Nouvelle-Orléans et les bayous du Mississippi.
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+ Le film d'Anthony Quinn Les Boucaniers de 1958 (réadaptation des Flibustiers de 1938) retrace la contribution militaire, pendant la guerre anglo-américaine de 1812, du célèbre flibustier Jean Lafitte, établi dans l'île de Barataria, dans le delta du Mississippi. Il contribua, avec son apport en munitions et en combattants, à la victoire décisive du général Jackson sur les Anglais lors de l'ultime bataille de La Nouvelle-Orléans.
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+ En revanche, le film de François Truffaut de 1969, La Sirène du Mississipi (avec un seul p), se déroule sur l'île de La Réunion.
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+ Le film Mud : Sur les rives du Mississippi de Jeff Nichols, sorti en 2013, se déroule en grande partie sur le fleuve Mississippi.
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+ Plusieurs villes se sont implantées à proximité des sites de confluence : Saint Paul sur le Minnesota, Cairo (Illinois) sur l'Ohio, Saint-Louis sur le Missouri, Vicksburg sur le Yazoo.
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+ Les principaux affluents du Mississippi, à partir de la source.
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+ Le rang de Strahler du Mississippi est de dix[3].
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+ Le Missouri (en anglais : /mɨˈzɝi/ ou /məˈzɝə/) est un État du Midwest des États-Unis, juste à l'ouest du fleuve Mississippi qui marque sa frontière orientale. Le Missouri est bordé à l'ouest par le Kansas, au nord par l'Iowa, au nord-ouest par le Nebraska, à l'est par l'Illinois, au sud-est par le Kentucky et le Tennessee, au sud par l'Arkansas et au sud-ouest par l'Oklahoma. Il tient son nom de la rivière Missouri, le plus important affluent du Mississippi et qui traverse l'État d'ouest en est.
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5
+ Ses deux plus grandes villes sont Kansas City (qui partage son agglomération avec le Kansas) et Saint-Louis (qui partage son agglomération avec l'Illinois). La capitale de l'État est Jefferson City.
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+ En 2019, sa population s'élève à 6 137 428 habitants[2].
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9
+ Le nom de l'État provient de la rivière Missouri. Cet hydronyme a été tiré à son tour du nom de la tribu des Missouris parlant une langue siouane, dont l'ethnonyme en miami-illinois, ouemessourita, signifie « ceux qui ont des canots ». La Confédération des Illinois fut les premiers Amérindiens à être rencontrés par des Européens dans la région, d'où l'adoption de la désignation illinoise plutôt que missourie[3].
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+
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+ À l'arrivée des premiers Européens, la région était peuplée par des tribus indiennes, pour la plupart des Algonquins et des Sioux. Elle fut explorée pour la première fois par Louis Jolliet et Jacques Marquette, en 1673, puis incorporée dans le vaste territoire français de la Louisiane. La fondation de Sainte-Geneviève, en 1732, par les Français marqua le début de la colonisation, favorisée par l'exploitation des mines de plomb. À l'issue du traité de Paris de 1763, la Louisiane occidentale (à l'ouest du Mississippi) fut cédée à l'Espagne. En 1764 fut fondé le poste commercial de Saint Louis.
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+ La Louisiane occidentale fut rendue à la France en 1800, puis vendue aux États-Unis en 1803. Le Missouri fut érigé en territoire en 1812. L'immigration augmenta alors rapidement. En 1816, le premier bateau à vapeur atteignit Saint Louis. Lorsque le Missouri demanda à entrer dans l'Union comme État esclavagiste, il se heurta à l'opposition des États du Nord, partisans de l'abolition de l'esclavage. Ceux-ci refusaient de voir rompre en leur défaveur l'équilibre entre États libres et États esclavagistes. L'admission du Missouri, longtemps retardée, fut finalement acceptée grâce au Compromis du Missouri (1820). Le Missouri intégra l'Union comme État esclavagiste le 10 août 1821.
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+
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+ Bien qu'esclavagiste, le Missouri resta fidèle à l'Union pendant la guerre de Sécession. Toutefois, l'État en fut profondément divisé. De nombreuses sympathies envers la Confédération y favorisèrent les guérillas sudistes. L'industrialisation et le commerce se développèrent à partir de la fin du XIXe siècle et surtout au XXe siècle. Kansas City et Saint Louis devinrent d'importants ports fluviaux. La production industrielle, notamment dans le domaine militaire, connut une forte croissance pendant et après la Seconde Guerre mondiale.
16
+
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+ D'une superficie de 180 515 km2, le Missouri est peuplé de 5 988 927 habitants (2010).
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+ La capitale du Missouri est Jefferson City.
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+
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+ L'État du Missouri est divisé en 114 comtés et une ville indépendante[4].
22
+
23
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini neuf aires métropolitaines et dix-neuf aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État du Missouri[5].
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+
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+ (2 787 701)
26
+
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+ (2 810 056)
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+
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+ (0,8 %)
30
+
31
+ (2 009 342)
32
+
33
+ (2 054 473)
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+
35
+ (2,3 %)
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+
37
+ (127 329)
38
+
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+ (127 767)
40
+
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+ (0,3 %)
42
+
43
+ (96 275)
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+
45
+ (97 439)
46
+
47
+ (1,2 %)
48
+
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+ (463 204)
50
+
51
+ (491 966)
52
+
53
+ (6,2 %)
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+
55
+ (77 314)
56
+
57
+ (77 282)
58
+
59
+ (-0,0 %)
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+
61
+ (62 105)
62
+
63
+ (61 210)
64
+
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+ (-1,4 %)
66
+
67
+ En 2010, 85,9 % des Missouriens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 73,9 % dans une aire métropolitaine et 11,9 % dans une aire micropolitaine. Les aires métropolitaines de St. Louis et Kansas City regroupaient respectivement 34,8 % et 19,9 % de la population de l'État.
68
+
69
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini sept aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du Missouri.
70
+
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+ (2 892 497)
72
+
73
+ (2 905 893)
74
+
75
+ (0,5 %)
76
+
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+ (2 343 008)
78
+
79
+ (2 393 623)
80
+
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+ (2,2 %)
82
+
83
+ (207 366)
84
+
85
+ (207 488)
86
+
87
+ (0,1 %)
88
+
89
+ (135 466)
90
+
91
+ (136 729)
92
+
93
+ (0,9 %)
94
+
95
+ (116 262)
96
+
97
+ (116 378)
98
+
99
+ (0,1 %)
100
+
101
+ En 2010, les aires métropolitaines combinées de St. Louis-St. Charles-Farmington et Kansas City-Overland Park-Kansas City regroupaient respectivement 35,9 % et 22,7 % de la population de l'État.
102
+
103
+ L'État du Missouri compte 954 municipalités[6], dont 21 de plus de 30 000 habitants.
104
+
105
+ La municipalité de Kansas City était la 37e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
106
+
107
+ L'État du Missouri comprend 12 parcs nationaux[7] :
108
+
109
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État du Missouri à 6 137 428 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 2,48 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 5 988 927 habitants[8]. Depuis 2010, l'État connaît la 39e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
110
+
111
+ Avec 5 988 927 habitants en 2010, l'État du Missouri était le 18e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 1,94 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud du comté de Cole[9].
112
+
113
+ Avec 33,64 hab./km2 en 2010, l'État du Missouri était le 28e État le plus dense des États-Unis.
114
+
115
+ Le taux d'urbains était de 70,4 % et celui de ruraux de 29,6 %[10].
116
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117
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,8 ‰[11] (12,5 ‰ en 2012[12]) et le taux de mortalité à 9,2 ‰[13] (9,3 ‰ en 2012[14]). L'indice de fécondité était de 1,94 enfants par femme[11] (1,89 en 2012[12]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 6,6 ‰[13] (6,6 ‰ en 2012[14]). La population était composée de 23,80 % de personnes de moins de 18 ans, 9,84 % de personnes entre 18 et 24 ans, 25,45 % de personnes entre 25 et 44 ans, 26,91 % de personnes entre 45 et 64 ans et 14,00 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 37,9 ans[15].
118
+
119
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 55 248) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 67 751) avec un excédent des naissances (246 651) sur les décès (178 900), et d'autre part d'un solde migratoire négatif (- 11 701) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 23 960) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 35 661)[16].
120
+
121
+ Selon des estimations de 2013, 95,5 % des Missouriens étaient nés dans un État fédéré, dont 66,2 % dans l'État du Missouri et 29,3 % dans un autre État (13,9 % dans le Midwest, 8,6 % dans le Sud, 4,7 % dans l'Ouest, 2,1 % dans le Nord-Est), 0,6 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 3,9 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (37,6 % en Asie, 30,0 % en Amérique latine, 21,3 % en Europe, 7,3 % en Afrique, 2,6 % en Amérique du Nord, 1,2 % en Océanie). Parmi ces derniers, 37,5 % étaient naturalisés américain et 62,5 % étaient étrangers[17],[18].
122
+
123
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 65 000 immigrés illégaux, soit 1,1 % de la population[19].
124
+
125
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 82,80 % de Blancs, 11,58 % de Noirs, 2,08 % de Métis, 1,64 % d'Asiatiques, 0,46 % d'Amérindiens, 0,10 % d'Océaniens et 1,34 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
126
+
127
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,94 %), principalement blanche et noire (0,65 %) et blanche et amérindienne (0,56 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,14 %).
128
+
129
+ Les non-Hispaniques représentaient 96,45 % de la population avec 81,00 % de Blancs, 11,47 % de Noirs, 1,77 % de Métis, 1,62 % d'Asiatiques, 0,40 % d'Amérindiens, 0,10 % d'Océaniens et 0,09 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 3,55 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (2,46 %)[15].
130
+
131
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 96,2 %, dont 80,4 % de Blancs, 11,4 % de Noirs, 2,2 % de Métis et 1,7 % d'Asiatiques, et celle des Hispaniques à 3,8 %[21].
132
+
133
+ En 2000, les Missouriens s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (23,5 %), irlandaise (12,7 %), américaine (10,5 %), anglaise (9,5 %), française (3,5 %) et italienne (3,2 %)[22].
134
+
135
+ L'État abrite la 18e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 59 175 Juifs en 2013 (84 325 en 1971), soit 1,0 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de St. Louis (54 000) et de Kansas City (4 000)[23]. Ils constituaient une part significative de la population dans le comté de St. Louis (5,0 %).
136
+
137
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Cherokees (29,5 %), Chactas (4,2 %) et Sioux (3,0 %)[24].
138
+
139
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (69,3 %), de Porto Rico (5,8 %) et du Guatemala (3,1 %)[25]. Composée à 50,8 % de Blancs, 8,7 % de Métis, 2,9 % de Noirs, 1,6 % d'Amérindiens, 0,4 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 35,3 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 14,8 % des Métis, 12,1 % des Amérindiens, 8,0 % des Océaniens, 2,2 % des Blancs, 0,9 % des Noirs, 0,9 % des Asiatiques et 93,3 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
140
+
141
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (23,7 %), Chinois (22,5 %), Viêts (14,8 %), Philippins (11,1 %), Coréens (9,4 %), Pakistanais (3,3 %) et Japonais (3,2 %)[26].
142
+
143
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (93,5 %), principalement blanche et noire (31,3 %), blanche et amérindienne (27,1 %), blanche et asiatique (14,9 %), blanche et autre (8,6 %) et noire et amérindienne (3,7 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (6,5 %)[27].
144
+
145
+ À noter la survivance très précaire d’un dialecte français datant de l’installation de Canadiens français aux XVIIe et XVIIIe siècle dans le comté de Sainte-Geneviève, le français du Missouri connu localement sous le nom de Paw Paw French. Faute de transmission générationnelle, son usage est en déclin depuis les années 1980.
146
+
147
+ De 1904 à 2004, les électeurs du Missouri ont toujours apporté la majorité de leurs suffrages au vainqueur national de l'élection présidentielle[32], à l'exception de l'élection de 1956, où ils votent à 50,11 % pour le démocrate Adlai Stevenson contre 49,89 % pour Dwight D. Eisenhower.
148
+
149
+ Cependant, depuis les années 1990, l'État amorce un virage plus à droite. Ses comtés ruraux, ouvriers et conservateurs, ont basculé du Parti démocrate vers le Parti républicain. Cette évolution s'explique également par une croissance démographique moins importante des bastions démocrates de Kansas City et Saint-Louis au profit des régions républicaines, comme le sud-ouest évangélique de l'État et les banlieues de Saint-Louis[32].
150
+
151
+ En 2008, les électeurs du Missouri votent à 49,5 % pour le républicain John McCain et à 49,3 % pour Barack Obama soit 3 632 voix de différence (0,12 %) sur plus de 2,9 millions de bulletins. En 2012, ils votent pour le républicain Mitt Romney.
152
+
153
+ En 2016, le républicain Donald Trump remporte le Missouri avec 56,4% des votes contre 37,9 % pour la démocrate Hillary Clinton[33].
154
+
155
+ Le Missouri est un État partagé entre démocrates et républicains bien qu'il soit globalement très conservateur. L'exécutif de l'État est dominé par les démocrates entre 1875 et 1909 et entre 1945 et 1973.
156
+
157
+ La constitution actuelle date de 1945.
158
+
159
+ Depuis 2018, le gouverneur est le républicain Mike Parson, ancien lieutenant-gouverneur qui a succédé à Eric Greitens, élu en 2016 et démissionnaire. Trois des quatre autres postes élus de l'exécutif sont détenus par des républicains, et un seul par une démocrate, par ailleurs seule femme de l'exécutif de l'État.
160
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161
+ La législature locale est composée d'une Chambre des représentants de 163 élus contrôlée, lors de la législature 2017-2019, par 121 républicains et d'un Sénat de 34 élus dominé par 24 républicains (contre 9 démocrates).
162
+
163
+ Au niveau fédéral, lors du 115e congrès des États-Unis (législature 2017-2019), la délégation du Missouri au Congrès des États-Unis se compose du sénateur républicain Roy Blunt, de la sénatrice démocrate Claire McCaskill, de six représentants républicains et de deux représentants démocrates.
164
+
165
+ Roy Blunt a la particularité d'être le père de Matt Blunt, ancien gouverneur du Missouri (2005-2009).
166
+
167
+ L'entreprise américaine aéronautique Boeing emploie quelque 15 000 personnes dans l'État du Missouri[34].
168
+
169
+ Le sobriquet officieux du Missouri est le Show-Me State, par exemple sur les plaques d'immatriculation. L'origine de cette appellation n'est pas connue avec certitude. Certains pensent qu'elle est due à un politicien du Missouri, le U.S. Congressman Willard Duncan Vandiver qui aurait, dans un discours, exprimé son incrédulité en citant d'où il venait et en concluant qu'on « devait le lui montrer » (show me). D'autres sont d'opinion que l'appellation est due à un sarcasme populaire envers des briseurs de grève dans le Missouri, qui n'auraient pas été familiers avec les techniques minières du Colorado : « il vient du Missouri, donc on doit lui montrer [comment on fait] ». Les actuels habitants du Missouri l'interprètent comme reflétant leur vigueur, conservatisme et incrédulité[35].
170
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171
+ L'État possède deux grands musées d'art : le musée d'art Nelson-Atkins à Kansas City et le musée d'Art de Saint-Louis à Saint-Louis.
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+ Une idée de la vie dans les monts Ozarks dans le Missouri est décrite dans Une année à la campagne, de Sue Hubbell.
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+ En 2019, le Parlement du Missouri approuve à une large majorité un texte qui interdit d’avorter après huit semaines de grossesse même en cas de viol ou d’inceste[36]. Le gouverneur Mike Parson décide cette même année de ne pas renouveler la licence de la dernière clinique à pratiquer des avortements dans le Missouri[37].
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+ Le Missouri (en anglais : /mɨˈzɝi/ ou /məˈzɝə/) est un État du Midwest des États-Unis, juste à l'ouest du fleuve Mississippi qui marque sa frontière orientale. Le Missouri est bordé à l'ouest par le Kansas, au nord par l'Iowa, au nord-ouest par le Nebraska, à l'est par l'Illinois, au sud-est par le Kentucky et le Tennessee, au sud par l'Arkansas et au sud-ouest par l'Oklahoma. Il tient son nom de la rivière Missouri, le plus important affluent du Mississippi et qui traverse l'État d'ouest en est.
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+
5
+ Ses deux plus grandes villes sont Kansas City (qui partage son agglomération avec le Kansas) et Saint-Louis (qui partage son agglomération avec l'Illinois). La capitale de l'État est Jefferson City.
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+ En 2019, sa population s'élève à 6 137 428 habitants[2].
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9
+ Le nom de l'État provient de la rivière Missouri. Cet hydronyme a été tiré à son tour du nom de la tribu des Missouris parlant une langue siouane, dont l'ethnonyme en miami-illinois, ouemessourita, signifie « ceux qui ont des canots ». La Confédération des Illinois fut les premiers Amérindiens à être rencontrés par des Européens dans la région, d'où l'adoption de la désignation illinoise plutôt que missourie[3].
10
+
11
+ À l'arrivée des premiers Européens, la région était peuplée par des tribus indiennes, pour la plupart des Algonquins et des Sioux. Elle fut explorée pour la première fois par Louis Jolliet et Jacques Marquette, en 1673, puis incorporée dans le vaste territoire français de la Louisiane. La fondation de Sainte-Geneviève, en 1732, par les Français marqua le début de la colonisation, favorisée par l'exploitation des mines de plomb. À l'issue du traité de Paris de 1763, la Louisiane occidentale (à l'ouest du Mississippi) fut cédée à l'Espagne. En 1764 fut fondé le poste commercial de Saint Louis.
12
+
13
+ La Louisiane occidentale fut rendue à la France en 1800, puis vendue aux États-Unis en 1803. Le Missouri fut érigé en territoire en 1812. L'immigration augmenta alors rapidement. En 1816, le premier bateau à vapeur atteignit Saint Louis. Lorsque le Missouri demanda à entrer dans l'Union comme État esclavagiste, il se heurta à l'opposition des États du Nord, partisans de l'abolition de l'esclavage. Ceux-ci refusaient de voir rompre en leur défaveur l'équilibre entre États libres et États esclavagistes. L'admission du Missouri, longtemps retardée, fut finalement acceptée grâce au Compromis du Missouri (1820). Le Missouri intégra l'Union comme État esclavagiste le 10 août 1821.
14
+
15
+ Bien qu'esclavagiste, le Missouri resta fidèle à l'Union pendant la guerre de Sécession. Toutefois, l'État en fut profondément divisé. De nombreuses sympathies envers la Confédération y favorisèrent les guérillas sudistes. L'industrialisation et le commerce se développèrent à partir de la fin du XIXe siècle et surtout au XXe siècle. Kansas City et Saint Louis devinrent d'importants ports fluviaux. La production industrielle, notamment dans le domaine militaire, connut une forte croissance pendant et après la Seconde Guerre mondiale.
16
+
17
+ D'une superficie de 180 515 km2, le Missouri est peuplé de 5 988 927 habitants (2010).
18
+
19
+ La capitale du Missouri est Jefferson City.
20
+
21
+ L'État du Missouri est divisé en 114 comtés et une ville indépendante[4].
22
+
23
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini neuf aires métropolitaines et dix-neuf aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État du Missouri[5].
24
+
25
+ (2 787 701)
26
+
27
+ (2 810 056)
28
+
29
+ (0,8 %)
30
+
31
+ (2 009 342)
32
+
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+ (2 054 473)
34
+
35
+ (2,3 %)
36
+
37
+ (127 329)
38
+
39
+ (127 767)
40
+
41
+ (0,3 %)
42
+
43
+ (96 275)
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+
45
+ (97 439)
46
+
47
+ (1,2 %)
48
+
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+ (463 204)
50
+
51
+ (491 966)
52
+
53
+ (6,2 %)
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+
55
+ (77 314)
56
+
57
+ (77 282)
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+
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+ (-0,0 %)
60
+
61
+ (62 105)
62
+
63
+ (61 210)
64
+
65
+ (-1,4 %)
66
+
67
+ En 2010, 85,9 % des Missouriens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 73,9 % dans une aire métropolitaine et 11,9 % dans une aire micropolitaine. Les aires métropolitaines de St. Louis et Kansas City regroupaient respectivement 34,8 % et 19,9 % de la population de l'État.
68
+
69
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini sept aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État du Missouri.
70
+
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+ (2 892 497)
72
+
73
+ (2 905 893)
74
+
75
+ (0,5 %)
76
+
77
+ (2 343 008)
78
+
79
+ (2 393 623)
80
+
81
+ (2,2 %)
82
+
83
+ (207 366)
84
+
85
+ (207 488)
86
+
87
+ (0,1 %)
88
+
89
+ (135 466)
90
+
91
+ (136 729)
92
+
93
+ (0,9 %)
94
+
95
+ (116 262)
96
+
97
+ (116 378)
98
+
99
+ (0,1 %)
100
+
101
+ En 2010, les aires métropolitaines combinées de St. Louis-St. Charles-Farmington et Kansas City-Overland Park-Kansas City regroupaient respectivement 35,9 % et 22,7 % de la population de l'État.
102
+
103
+ L'État du Missouri compte 954 municipalités[6], dont 21 de plus de 30 000 habitants.
104
+
105
+ La municipalité de Kansas City était la 37e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
106
+
107
+ L'État du Missouri comprend 12 parcs nationaux[7] :
108
+
109
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État du Missouri à 6 137 428 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 2,48 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 5 988 927 habitants[8]. Depuis 2010, l'État connaît la 39e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
110
+
111
+ Avec 5 988 927 habitants en 2010, l'État du Missouri était le 18e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 1,94 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud du comté de Cole[9].
112
+
113
+ Avec 33,64 hab./km2 en 2010, l'État du Missouri était le 28e État le plus dense des États-Unis.
114
+
115
+ Le taux d'urbains était de 70,4 % et celui de ruraux de 29,6 %[10].
116
+
117
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,8 ‰[11] (12,5 ‰ en 2012[12]) et le taux de mortalité à 9,2 ‰[13] (9,3 ‰ en 2012[14]). L'indice de fécondité était de 1,94 enfants par femme[11] (1,89 en 2012[12]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 6,6 ‰[13] (6,6 ‰ en 2012[14]). La population était composée de 23,80 % de personnes de moins de 18 ans, 9,84 % de personnes entre 18 et 24 ans, 25,45 % de personnes entre 25 et 44 ans, 26,91 % de personnes entre 45 et 64 ans et 14,00 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 37,9 ans[15].
118
+
119
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 55 248) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 67 751) avec un excédent des naissances (246 651) sur les décès (178 900), et d'autre part d'un solde migratoire négatif (- 11 701) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 23 960) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- 35 661)[16].
120
+
121
+ Selon des estimations de 2013, 95,5 % des Missouriens étaient nés dans un État fédéré, dont 66,2 % dans l'État du Missouri et 29,3 % dans un autre État (13,9 % dans le Midwest, 8,6 % dans le Sud, 4,7 % dans l'Ouest, 2,1 % dans le Nord-Est), 0,6 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 3,9 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (37,6 % en Asie, 30,0 % en Amérique latine, 21,3 % en Europe, 7,3 % en Afrique, 2,6 % en Amérique du Nord, 1,2 % en Océanie). Parmi ces derniers, 37,5 % étaient naturalisés américain et 62,5 % étaient étrangers[17],[18].
122
+
123
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 65 000 immigrés illégaux, soit 1,1 % de la population[19].
124
+
125
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 82,80 % de Blancs, 11,58 % de Noirs, 2,08 % de Métis, 1,64 % d'Asiatiques, 0,46 % d'Amérindiens, 0,10 % d'Océaniens et 1,34 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
126
+
127
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,94 %), principalement blanche et noire (0,65 %) et blanche et amérindienne (0,56 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,14 %).
128
+
129
+ Les non-Hispaniques représentaient 96,45 % de la population avec 81,00 % de Blancs, 11,47 % de Noirs, 1,77 % de Métis, 1,62 % d'Asiatiques, 0,40 % d'Amérindiens, 0,10 % d'Océaniens et 0,09 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 3,55 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (2,46 %)[15].
130
+
131
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 96,2 %, dont 80,4 % de Blancs, 11,4 % de Noirs, 2,2 % de Métis et 1,7 % d'Asiatiques, et celle des Hispaniques à 3,8 %[21].
132
+
133
+ En 2000, les Missouriens s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (23,5 %), irlandaise (12,7 %), américaine (10,5 %), anglaise (9,5 %), française (3,5 %) et italienne (3,2 %)[22].
134
+
135
+ L'État abrite la 18e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 59 175 Juifs en 2013 (84 325 en 1971), soit 1,0 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de St. Louis (54 000) et de Kansas City (4 000)[23]. Ils constituaient une part significative de la population dans le comté de St. Louis (5,0 %).
136
+
137
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Cherokees (29,5 %), Chactas (4,2 %) et Sioux (3,0 %)[24].
138
+
139
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (69,3 %), de Porto Rico (5,8 %) et du Guatemala (3,1 %)[25]. Composée à 50,8 % de Blancs, 8,7 % de Métis, 2,9 % de Noirs, 1,6 % d'Amérindiens, 0,4 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 35,3 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 14,8 % des Métis, 12,1 % des Amérindiens, 8,0 % des Océaniens, 2,2 % des Blancs, 0,9 % des Noirs, 0,9 % des Asiatiques et 93,3 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
140
+
141
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Indiens (23,7 %), Chinois (22,5 %), Viêts (14,8 %), Philippins (11,1 %), Coréens (9,4 %), Pakistanais (3,3 %) et Japonais (3,2 %)[26].
142
+
143
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (93,5 %), principalement blanche et noire (31,3 %), blanche et amérindienne (27,1 %), blanche et asiatique (14,9 %), blanche et autre (8,6 %) et noire et amérindienne (3,7 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (6,5 %)[27].
144
+
145
+ À noter la survivance très précaire d’un dialecte français datant de l’installation de Canadiens français aux XVIIe et XVIIIe siècle dans le comté de Sainte-Geneviève, le français du Missouri connu localement sous le nom de Paw Paw French. Faute de transmission générationnelle, son usage est en déclin depuis les années 1980.
146
+
147
+ De 1904 à 2004, les électeurs du Missouri ont toujours apporté la majorité de leurs suffrages au vainqueur national de l'élection présidentielle[32], à l'exception de l'élection de 1956, où ils votent à 50,11 % pour le démocrate Adlai Stevenson contre 49,89 % pour Dwight D. Eisenhower.
148
+
149
+ Cependant, depuis les années 1990, l'État amorce un virage plus à droite. Ses comtés ruraux, ouvriers et conservateurs, ont basculé du Parti démocrate vers le Parti républicain. Cette évolution s'explique également par une croissance démographique moins importante des bastions démocrates de Kansas City et Saint-Louis au profit des régions républicaines, comme le sud-ouest évangélique de l'État et les banlieues de Saint-Louis[32].
150
+
151
+ En 2008, les électeurs du Missouri votent à 49,5 % pour le républicain John McCain et à 49,3 % pour Barack Obama soit 3 632 voix de différence (0,12 %) sur plus de 2,9 millions de bulletins. En 2012, ils votent pour le républicain Mitt Romney.
152
+
153
+ En 2016, le républicain Donald Trump remporte le Missouri avec 56,4% des votes contre 37,9 % pour la démocrate Hillary Clinton[33].
154
+
155
+ Le Missouri est un État partagé entre démocrates et républicains bien qu'il soit globalement très conservateur. L'exécutif de l'État est dominé par les démocrates entre 1875 et 1909 et entre 1945 et 1973.
156
+
157
+ La constitution actuelle date de 1945.
158
+
159
+ Depuis 2018, le gouverneur est le républicain Mike Parson, ancien lieutenant-gouverneur qui a succédé à Eric Greitens, élu en 2016 et démissionnaire. Trois des quatre autres postes élus de l'exécutif sont détenus par des républicains, et un seul par une démocrate, par ailleurs seule femme de l'exécutif de l'État.
160
+
161
+ La législature locale est composée d'une Chambre des représentants de 163 élus contrôlée, lors de la législature 2017-2019, par 121 républicains et d'un Sénat de 34 élus dominé par 24 républicains (contre 9 démocrates).
162
+
163
+ Au niveau fédéral, lors du 115e congrès des États-Unis (législature 2017-2019), la délégation du Missouri au Congrès des États-Unis se compose du sénateur républicain Roy Blunt, de la sénatrice démocrate Claire McCaskill, de six représentants républicains et de deux représentants démocrates.
164
+
165
+ Roy Blunt a la particularité d'être le père de Matt Blunt, ancien gouverneur du Missouri (2005-2009).
166
+
167
+ L'entreprise américaine aéronautique Boeing emploie quelque 15 000 personnes dans l'État du Missouri[34].
168
+
169
+ Le sobriquet officieux du Missouri est le Show-Me State, par exemple sur les plaques d'immatriculation. L'origine de cette appellation n'est pas connue avec certitude. Certains pensent qu'elle est due à un politicien du Missouri, le U.S. Congressman Willard Duncan Vandiver qui aurait, dans un discours, exprimé son incrédulité en citant d'où il venait et en concluant qu'on « devait le lui montrer » (show me). D'autres sont d'opinion que l'appellation est due à un sarcasme populaire envers des briseurs de grève dans le Missouri, qui n'auraient pas été familiers avec les techniques minières du Colorado : « il vient du Missouri, donc on doit lui montrer [comment on fait] ». Les actuels habitants du Missouri l'interprètent comme reflétant leur vigueur, conservatisme et incrédulité[35].
170
+
171
+ L'État possède deux grands musées d'art : le musée d'art Nelson-Atkins à Kansas City et le musée d'Art de Saint-Louis à Saint-Louis.
172
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173
+ Une idée de la vie dans les monts Ozarks dans le Missouri est décrite dans Une année à la campagne, de Sue Hubbell.
174
+
175
+ En 2019, le Parlement du Missouri approuve à une large majorité un texte qui interdit d’avorter après huit semaines de grossesse même en cas de viol ou d’inceste[36]. Le gouverneur Mike Parson décide cette même année de ne pas renouveler la licence de la dernière clinique à pratiquer des avortements dans le Missouri[37].
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1
+
2
+
3
+ Le mètre, de symbole m, est l'unité de longueur du Système international (SI). C'est l'une de ses sept unités de base, à partir desquelles sont construites les unités dérivées (les unités SI de toutes les autres grandeurs physiques).
4
+
5
+ Première unité de mesure du système métrique initial, le mètre (du grec μέτρον / métron, « mesure »[1]) a d'abord été défini comme la 10 000 000e partie d'une moitié de méridien terrestre[a], puis comme la longueur d'un mètre étalon international, puis comme un multiple d'une certaine longueur d'onde et enfin, depuis 1983, comme « la longueur du trajet parcouru par la lumière dans le vide pendant une durée d'un 299 792 458e de seconde »[2].
6
+
7
+ « Nous fixons l'unité de mesure à la dix-millionième partie du quart du méridien et nous la nommons mètre ».
8
+ Le 11 juillet 1792, dans leur rapport à l'Académie des Sciences sur la nomenclature des mesures linéaires et superficielles[3], Borda, Lagrange, Condorcet et Laplace, définissent pour la première fois ce qui deviendra près d'un siècle plus tard l'unité de mesure internationale de référence des longueurs.
9
+
10
+ Le mot « mètre » était déjà utilisé dans la langue française depuis plus d'un siècle dans des mots composés comme thermomètre (1624, Leurechon[4]) ou baromètre (1666)[5].
11
+
12
+ Le 26 mars 1791, l'Assemblée Nationale, sur la demande de Talleyrand et au vu du rapport de l'Académie des sciences[6], avait voté l'exécution de la mesure d'un arc de méridien de Dunkerque à Barcelone pour donner une base objective à la nouvelle unité de mesure.
13
+
14
+ Les opérations de mesure du méridien entamées en 1792 par Delambre et Méchain n'étant pas encore achevées, en 1793, un premier mètre provisoire doit être adopté. Fondé sur les calculs du méridien par Nicolas-Louis de Lacaille en 1758 et d'une longueur de 3 pieds 11 lignes 44 centièmes, soit 443,44 lignes de la Toise de Paris[7], ce mètre provisoire est proposé en janvier 1793 par Borda, Lagrange, Condorcet et Laplace[8] et adopté par décret le 1er août 1793 par la Convention[9].
15
+
16
+ Avec le décret du 18 Germinal an III (7 avril 1795)[10], la Convention institue le système métrique décimal et poursuit les mesures du méridien terrestre qui avaient été interrompues fin 1793 par le Comité de Salut public.
17
+
18
+ Le 4 messidor an 7 (22 juin 1799), un mètre-étalon en platine[11] conforme aux nouveaux calculs du méridien est déposé aux Archives de l'Empire et un autre à l'Observatoire Impérial.
19
+
20
+ La loi du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799)[12] édictée au début du Consulat, institue le mètre définitif.
21
+ Le mètre provisoire fixé dans les lois du 1er août 1793 et du 18 germinal an III est révoqué. Il est remplacé par le mètre définitif, dont la longueur fixée par les mesures du méridien par Delambre et Méchain est de 3 pieds 11 lignes 296 millièmes[13].
22
+
23
+ La République helvétique adopte le système métrique en 1803, peu avant son effondrement. Le 2 avril 1807, Ferdinand Rudolph Hassler soumet sa candidature à la réalisation du relevé côtier des États-Unis, où il avait amené une copie du mètre des Archives en 1805[14],[15],[16],[17].
24
+
25
+ Les Pays-Bas adoptent le mètre à partir de 1816, premier pays à établir durablement le système métrique, suivi par la Grèce en 1836[14].
26
+
27
+ En 1832, Carl Friedrich Gauss qui effectue des travaux sur le champ magnétique terrestre propose d'ajouter la seconde aux unités fondamentales que sont le mètre et le kilogramme sous la forme du système CGS (centimètre, gramme, seconde)[18],[19].
28
+
29
+ La loi du 4 juillet 1837[20] interdit en France à partir de 1840 tous poids et mesures autres que ceux établis par les lois du 18 germinal an III (7 avril 1795) et du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799) constitutives du système métrique décimal.
30
+
31
+ Le 28 juillet 1866, le Congrès des États-Unis autorise l'utilisation du système métrique sur tout le territoire des États-Unis[21],[22].
32
+
33
+ En 1889, la première Conférence générale des poids et mesures (CGPM) redéfinit le mètre comme étant la distance entre deux points sur une barre d'un alliage de 90% de platine et 10% d'iridium. Le mètre étalon est une barre en "X" de 20 x 20 mm de côté et 102 cm de long. Les graduations donnent la longueur du mètre avec une précision de 10 puissance -7, soit un degré de précision trois fois plus grand que celui du mètre des archives de 1799[23].
34
+ Cette barre étalon est conservée au BIPM à Saint-Cloud en France. Trente copies numérotées sont fabriquées et envoyées aux différents pays membres. Cela implique la mise au point d'un appareillage spécial permettant la comparaison des nouveaux étalons entre eux et avec le Mètre des Archives et la définition d'une échelle de température reproductible. Ces travaux donneront lieu à l'invention de l'invar qui vaudra à Charles-Édouard Guillaume, directeur du Bureau international des poids et mesures le prix Nobel de physique en 1920[24].
35
+
36
+ En 1960, la 11e Conférence générale des poids et mesures (CGPM)[25] abroge la définition du mètre en vigueur depuis 1889, fondée sur le prototype international en platine iridié. Elle définit le mètre, unité de longueur du Système international (SI), comme égal à 1 650 763,73 longueurs d'onde dans le vide de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux 2p10 et 5d5 de l'atome de krypton 86.
37
+
38
+ En 1983, la définition du mètre fondée sur l'atome de krypton 86 en vigueur depuis 1960 est abrogée. Le mètre, unité de longueur du SI, est défini par la 17e CGPM[26] comme étant la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/299 792 458 de seconde.
39
+
40
+ A compter du 20 mai 2019, la définition du mètre adoptée à la 26e réunion de la CGPM[27] de novembre 2018 est :
41
+ « Le mètre, symbole m, est l'unité de longueur du SI. Il est défini en prenant la valeur numérique fixée de la vitesse de la lumière dans le vide, c, égale à 299 792 458 lorsqu'elle est exprimée en m s–1, la seconde étant définie en fonction de ΔνCs ».
42
+ Dans cette définition, ΔνCs est la fréquence de la transition hyperfine de l’état fondamental de l’atome de césium 133 non perturbé égale à 9 192 631 770 Hz .
43
+
44
+ Le 8 mai 1790, l'Assemblée nationale constituante se prononce pour la création d'un système de mesure stable, uniforme et simple. Le 19 mai 1790, Condorcet met sur pied une commission, comprenant, outre lui-même, Jean-Charles de Borda, Coulomb, Joseph Louis de Lagrange, Laplace, Lavoisier et Tillet. La commission étudie trois possibilités de mesure :
45
+
46
+ Elle rend son rapport en octobre 1790. La mesure au pendule est abandonnée d'une part à cause des variations de la gravitation terrestre, d'autre part à cause de l'interférence du facteur temps dans la détermination de l’unité de longueur avec le pendule.
47
+
48
+ Le 16 février 1791, sur la proposition de Borda - l'inventeur du pendule et du « cercle répétiteur » qui portent son nom - une commission chargée de fixer la base de l'unité des mesures est constituée. La commission est composée de Borda, Condorcet, Laplace, Lagrange et Monge. Des appareils de mesure géodésique précis et fiables sont nécessaires comme la règle pour les longueurs et le cercle répétiteur pour les angles, avec une précision d'une seconde d'arc, dont Borda est l'inventeur avec Etienne Lenoir.
49
+
50
+ La mesure du cercle équatorial n'est pas retenue. C'est la grandeur du quart du méridien terrestre qui servira de base au nouveau système de mesure. Le rapport final sur le choix d’une unité de mesure présenté le 19 mars 1791 par Condorcet à l’Académie propose que l’unité de longueur, baptisée « mètre », soit égale à la dix millionième partie du quart du méridien terrestre. Il propose que l’on ne mesure pas le quart de méridien tout entier, mais seulement, sur le 45° parallèle et au niveau de la mer, l'arc de neuf degrés et demi qui sépare Dunkerque de Barcelone.
51
+
52
+ Alors que Galilée affirmait l'isochronisme des pendules, Huygens[28] trouve que la période du pendule dépend de l’amplitude de son mouvement pour les grandes oscillations. S'inspirant des recherches de Christopher Wren sur le cycloïde, il munit ses pendules d'arc cycloïdaux qui garantissent l'isochronisme des vibrations en rendant la période indépendante de l’amplitude[29]. Huygens détermine la longueur du pendule qui bat la seconde à 3 pieds, 3 pouces et 3/10 d’un pouce d’Angleterre.
53
+ En 1659, Huygens introduit un paramètre supplémentaire dans le calcul de la période d'un pendule, la pesanteur, dont le pendule devient aussi un instrument de mesure[30].
54
+
55
+ En 1668, le philosophe anglais John Wilkins propose une mesure universelle à unités décimales fondée sur une corrélation entre la longitude et une mesure du temps d'une seconde au pendule. Sa longueur fondamentale était de 38 pouces de Prusse soit de 993,7 mm (1 pouce de Prusse étant égal à 26,15 mm)[31].
56
+
57
+ En 1670 Gabriel Mouton propose un système de mesure décimal utilisant comme unité de mesure une fraction de la circonférence terrestre plutôt que la longueur d'un pendule ou les mesures du corps humain. Sa « virgula geometrica » avait comme longueur la six-cent-millième partie d'un degré d'un arc de méridien (environ 0,18m). Son multiple, la « virga » avait environ la taille de la toise (1,80m)[32].
58
+
59
+ En 1670, Jean Picard fait des mesures identiques de 440 lignes 1/2 d'un pendule battant la seconde à l’île de Heune, Lyon, Bayonne et Sète. En 1671, dans son livre Mesure de la terre, il propose d'abandonner les étalons de mesure matériels comme la toise pour se référer à un original invariable et universel issu de la nature et prouvé par calcul. Il préconise une unité de longueur universelle, le « Rayon astronomique », à savoir la longueur d'un pendule à secondes[33].
60
+
61
+ Mais en 1672, Jean Richer observe à Cayenne, soit à 4 à 5 degrés de l'équateur, qu'un pendule qui bat les secondes y est plus court qu'à Paris d'une ligne et un quart. L'observation est reprise pas Huygens pour qui, si la pesanteur varie en fonction de la latitude, l'étalon de longueur défini par Picard ne peut pas être universel.
62
+
63
+ En 1675, le savant italien Tito Livio Burattini publie Misura Universale, ouvrage dans lequel il renomme la mesure universelle de Wilkins en mètre universel « metro cattolico » et la redéfinit comme étant la longueur d'un pendule qui oscille avec une demi-période d'une seconde, soit environ 993,9 mm actuels.
64
+
65
+ En 1735 M. de Mairan trouve à 1/90 près, la même mesure que Picard, soit 440 lignes 17/30[34].
66
+ En 1747, La Condamine présente à l'Académie des Sciences un Nouveau projet d'une mesure invariable propre à servir de mesure commune à toutes les nations. Constatant que la longueur de la demi-toise est presque la même, à sept lignes près, que celle du pendule qui bat la seconde à l'équateur, il propose d'adopter la longueur du pendule comme demi-toise, le changement étant à peine sensible dans l'usage ordinaire selon lui [35].
67
+
68
+ En 1780, le mathématicien Alexis-Jean-Pierre Paucton publie une Métrologie ou Traité des mesures, poids et monnaies. Au sein d'un système décimal, il détermine une unité de mesure comme 400 000 ème partie d'un degré de méridien et la baptise « métrétes linéaire » en adaptant à la mesure des longueurs le nom d'une unité de mesure grecque et romaine des volumes de liquides[36].
69
+
70
+ L'étude de la Terre précède la physique et contribuera à l'élaboration de ses méthodes. Celle-ci n'est alors qu'une philosophie naturelle dont l'objet est l'observation de phénomènes comme le champ magnétique terrestre, la foudre et la pesanteur[37]. De plus, la détermination de la figure de la Terre constitue à son origine un problème de la plus haute importance en astronomie, dans la mesure où le diamètre de la Terre est l'unité à laquelle toutes les distances célestes doivent être référées[38].
71
+
72
+ En 1667 sous Louis XIV, l’Académie des Sciences conçoit l’idée d’un méridien de départ des longitudes qui passerait au centre des bâtiments du futur observatoire. L'Observatoire royal est situé en dehors de Paris pour faciliter les observations astronomiques. Les académiciens fixent son orientation nord–sud et établissent son axe de symétrie par observation du passage du Soleil pour devenir le méridien de référence pour la France.
73
+ Pour mesurer une partie du méridien, la méthode utilisée depuis la Renaissance, est celle de la triangulation. Au lieu de mesurer des milliers de kilomètres, on mesure les angles d’une suite de triangles adjacents. La longueur d’un seul côté d’un seul triangle, que les arpenteurs appellent "base", permet de connaître toutes les longueurs de tous les triangles. Des opérations géométriques permettent ensuite de déterminer la longueur du méridien[39].
74
+
75
+ En 1669, Jean Picard mesure le premier le rayon terrestre par triangulation. L’arc de méridien de 1°, 11’ et 57”, choisi entre Sourdon et Malvoisine, mesure 68,430 toises de Paris soit 135Km. Rapportée à un degré, cette mesure permet d’établir la longueur d’un méridien par l’abbé Picard pour qui «cette mesure, prise 360 fois donnerait la circonférence entière d’un méridien terrestre».
76
+ Dans son mémoire du 8 février 1681 à Colbert sur la cartographie de la France, Picard propose une mesure sur toute la France de la méridienne de l'Observatoire. Cette mesure devait servir à la fois à mesurer plus exactement la circonférence de la terre qu'à établir une plus juste de la France[40]. Au lieu de cartographier les provinces et assembler ensuite les différentes cartes, Picard propose un châssis général de triangulation de la France qu'on remplirait ensuite avec des cartes plus détaillées. Pour construire ce châssis, Picard propose de reprendre la voie du méridien qu'il avait commencé à mesurer et de mesurer l'axe Dunkerque-Perpignan passant par Paris.
77
+ Picard meurt l'année suivante, fin 1682.
78
+
79
+ Jean-Dominique Cassini reprend le projet en 1683 et se lance dans les mesures de la méridienne entre Dunkerque et Collioure. Mais Colbert meurt en septembre 1683 et Louvois, qui lui succède, arrête les travaux de mesure de Cassini. Il meurt à son tour en 1691. Cassini reprend ses travaux en 1700-1701 sans pouvoir les achever.
80
+ Son fils Jacques Cassini (Cassini II), effectuera cette mesure entre 1713 et 1718. La mesure de l'arc porte sur une distance cinq fois plus longue que celle effectuée par l’abbé Picard, elle est plus précise et sera provisoirement retenue en 1795 par la Convention pour la définition du mètre, la dix millionième partie du quart du méridien terrestre.
81
+
82
+ Dans ses Principia de 1687, Newton affirme que la Terre est aplatie aux pôles de 1/230. En 1690, à cause de sa conception différente de la gravité, Huygens trouve un aplatissement de 1/578 seulement, plus faible que celui de Newton[41].
83
+ Pour vérifier ces théories, l'Académie des Sciences de Paris envoie, sur ordre du roi, deux expéditions géodésiques, l'une au Pérou en 1735-1744 avec La Condamine, Bouguer, Godin et Jussieu[42], et l'autre en Laponie en 1736-1737 avec Maupertuis, Celsius, et Clairaut. La mesure de longueurs d'arcs de méridien à des latitudes différentes doit permettre de déterminer la forme de la Terre. Les mesures de Maupertuis donnent un aplatissement de 1/178, proche de la valeur donnée par Newton et validant, un demi-siècle après la loi de la gravitation, le système newtonien de l'attraction universelle[43].
84
+
85
+ En 1739, César-François Cassini de Thury (Cassini III) effectue une nouvelle mesure du méridien de Paris[44] permettant la mise à jour des cartes de France et d'Europe. En 1784, il établit par triangulation, une carte précise de la France[45].
86
+
87
+ Dans son célèbre ouvrage Théorie de la Figure de la Terre, Tirée des Principes de l'Hydrostatique publié en 1743, Alexis Claude Clairaut (1713–1765) fait une synthèse des rapports existant entre la pesanteur et la forme de la Terre. Clairaut y expose son théorème qui établit une relation entre la pesanteur mesurée à différentes latitudes et l'aplatissement de la Terre considérée comme un sphéroïde composé de couches concentriques de densités variables[46],[47]. Vers la fin du XVIIIe siècle, les géodésiens cherchent à concilier les valeurs de l'aplatissement tirées des mesures d'arcs méridiens avec celui que donne le sphéroïde de Clairaut tiré de la mesure de la pesanteur[48]. En 1789, Pierre-Simon de Laplace obtient par un calcul prenant en compte les mesures d'arcs méridiens connues à l'époque un aplatissement de 1/279. La gravimétrie lui donne un aplatissement de 1/359. Adrien-Marie Legendre quant à lui trouve à la même époque un aplatissement de 1/305. La Commission des Poids et Mesures adoptera en 1799 un aplatissement de 1/334 en combinant l'arc du Pérou et les données de la méridienne de Delambre et Méchain[48].
88
+
89
+ Le 26 mars 1791, un projet de décret inspiré par Lagrange, Borda, Laplace, Monge et Gondorcet est proposé par Talleyrand. Celui-ci prévoit la mesure d'un arc de méridien de Dunkerque à Barcelone. Six commissaires doivent être nommés à l'Académie des Science pour mener à bien le projet. L'Assemblée adopte ce principe de la grandeur du quart du méridien terrestre comme base du nouveau système de mesures qui sera décimal. Elle mandate la mesure d'un arc de méridien depuis Dunkerque jusqu'à Barcelone.
90
+
91
+ En mai 1792 commence la fabrication des cercles répétiteurs de Borda et Lenoir. À la fin du mois de juin 1792, les deux commissaires Jean-Baptiste Joseph Delambre et Pierre Méchain et leurs opérateurs commencent la mesure du méridien. Elle est divisée en deux zones avec une jonction à Rodez : la partie Nord, de Dunkerque à Rodez était mesurée par Delambre et la partie sud, en remontant de Barcelone à Rodez, par Méchain. Pour les mesures de longueurs des bases des triangles, Delambre et Méchain utilisent les règles de Borda mises au point par Etienne Lenoir. En laiton et en platine, elles sont ajustées sur une toise et mesurent 12 pieds (environ 4m). Pour mesurer les angles, c'est le cercle répétiteur mis au point par Borda et Étienne Lenoir en 1784 qui est utilisé. On mesure la longueur d’un côté du triangle reposant sur un terrain plat, puis on établit par visées les mesures des angles du triangle pour obtenir par des calculs trigonométriques la longueur de tous les côtés du triangle et par projection la distance réelle. La détermination des positions (longitude et latitude) des extrémités du segment de méridien est faite par une mesure astronomique[49].
92
+ Le 25 novembre 1792, un rapport de l'Académie des sciences à la Convention Nationale donne l'état des travaux en cours[50].
93
+
94
+ À cause des conditions politiques, le travail de mesure du méridien sera retardé et exécuté en deux temps de 1792 à 1793 et de 1795 à 1798. En août 1793, le Comité de Salut Public souhaitant en effet « donner le plus tôt possible l'usage des nouvelles mesures à tous les citoyens en profitant de l'impulsion révolutionnaire », la Convention nationale avait émis un décret instaurant un mètre fondé sur les anciens résultats des mesures de La Condamine en 1735 au Pérou, Maupertuis en 1736 en Laponie et Cassini en 1740 de Dunkerque à Perpignan.
95
+
96
+ Les opérations de mesure du méridien de Delambre et Méchain sont suspendues fin 1793 par le Comité de Salut public. Celui-ci ne voulant donner de fonctions qu'à des hommes « dignes de confiance par leurs vertus républicaines et leur haine du roi », le 23 décembre 1793 (3 nivose an 2), Borda, Lavoisier, Laplace et Delambre sont exclus de la Commission des poids et mesures[51].
97
+ Condorcet, secrétaire de l'Académie Royale des sciences et instigateur du nouveau système de mesure, est arrêté et meurt en prison le 29 mars 1794. Lavoisier est guillotiné le 8 mai 1794.
98
+ Mais, à la faveur de la loi du 18 germinal an III (7 avril 1795) portée par Prieur de la Côte d'Or, Delambre et Méchain seront à nouveau nommés commissaires chargés des mesures de la méridienne et les travaux pourront reprendre et s'achèveront en 1798[52].
99
+
100
+ Le résultat des mesures de Delambre et Méchain est précis : 551 584,7 toises, avec une erreur remarquable de seulement 8 millionièmes. La longueur du quart de méridien calculée est alors égal à 5 130 740 toises et le mètre égal à 443,295936 lignes.
101
+ La commission spéciale pour le quart du méridien et la longueur du mètre rédige son rapport le 6 floréal an 7 (25 avril 1799)[53].
102
+ Le 4 messidor, l'Institut présente au corps législatif les étalons du mètre et du kilogramme en platine qui sont déposés aux Archives en exécution de l'article II de la loi du 18 germinal an 3 (7 avril 1795).
103
+
104
+ Avec la loi du 19 frimaire an 8 (10 décembre 1799) édictée sous le Consulat, la longueur du mètre provisoire ordonnée dans les lois du 1er août 1793 et du 18 germinal an III (3 pieds 11 lignes 44 centièmes) est remplacée par la longueur définitive fixée par les mesures du méridien par Delambre et Méchain. Elle est désormais de 3 pieds 11 lignes 296 millièmes.
105
+ Le mètre en platine déposé le 4 Messidor précédent au Corps législatif par l’Institut national des Sciences et des Arts est confirmé et devient l'étalon de mesure définitif des mesures de longueur dans toute la République.
106
+
107
+ Le début du XIXe siècle est marqué par l'internationalisation de la géodésie[48]. L'unité de longueur dans laquelle sont mesurées toutes les distances du relevé côtier des États-Unis est le mètre français, dont une copie authentique est conservée dans les archives du Coast Survey Office. Il est la propriété de la Société philosophique américaine, à qui il a été offert par Ferdinand Rudolph Hassler, qui l'avait reçu de Johann Georg Tralles, délégué de la République helvétique au comité international chargé d'établir l'étalon du mètre par comparaison avec la toise, l'unité de longueur utilisée pour la mesure des arcs méridiens en France et au Pérou. Il possède toute l'authenticité de tout mètre d'origine existant, portant non seulement le cachet du Comité mais aussi la marque originale par laquelle il se démarquait des autres étalons lors de l'opération de normalisation. Il est désigné comme le Mètre des Archives[54],[55],[15].
108
+
109
+ Entre 1853 et 1855, le Gouvernement espagnol fait réaliser à Paris par Jean Brunner, un fabricant d'instruments de précision d'origine suisse, une règle géodésique calibrée sur le mètre pour la carte d'Espagne. La traçabilité métrologique entre la toise et le mètre est assurée par la comparaison de la règle géodésique espagnole avec la règle numéro 1 de Borda qui sert de module de comparaison avec les autres étalons géodésiques (voir plus haut la section : les mesures de Delambre et Méchain)[56],[57],[58],[18]. Des copies de la règle espagnole sont effectuées pour la France et l'Allemagne. Ces étalons géodésiques seront employés pour les opérations les plus importantes de la géodésie européenne[59]. En effet, Louis Puissant avait déclaré le 2 mai 1836 devant l'Académie des sciences que Delambre et Méchain avaient commis une erreur dans la mesure de la méridienne de France[60]. C'est pourquoi de 1861 à 1866, Antoine Yvon Villarceau vérifie les opérations géodésiques en huit points de la méridienne. Quelques-unes des erreurs dont étaient entachées les opérations de Delambre et Méchain sont alors corrigées. Entre 1870 et 1894, François Perrier, puis Jean-Antonin-Léon Bassot procèdent à la mesure de la nouvelle méridienne de France[61].
110
+
111
+ Friedrich Wilhelm Bessel est à l'origine des investigations effectuées au XIXe siècle sur la figure de la Terre au moyen de la détermination de l'intensité de la pesanteur par le pendule et de l'utilisation du théorème de Clairaut. Les études qu'il conduit de 1825 à 1828 et sa détermination de la longueur du pendule simple battant la seconde à Berlin sept ans plus tard marquent le début d'une nouvelle ère de la géodésie[62]. En effet, le pendule réversible tel qu'il est utilisé par les géodésiens à la fin du XIXe siècle est en grande partie dû aux travaux de Bessel, car ni Johann Gottlieb Friedrich von Bohnenberger, son inventeur, ni Kater qui l'utilise dès 1818 ne lui apportent les perfectionnements qui résulteront des précieuses indications de Bessel, et qui le convertiront en l'un des plus admirables instruments qu'il sera donné aux scientifiques du XIXe siècle d'employer[62]. De plus, la coordination de l'observation des phénomènes géophysiques dans différents points du globe revêt une importance primordiale et est à l'origine de la création des premières associations scientifiques internationales. Carl Friedrich Gauss, Alexander von Humbolt et Wilhelm Eduard Weber créent le Magnetischer Verein en 1836. La création de cette association est suivie par la fondation de l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe centrale en 1863 à l'initiative du général Johann Jacob Baeyer[37]. Le pendule réversible construit par les frères Repsold est utilisé en Suisse dès 1865 par Émile Plantamour pour la mesure de la pesanteur dans six stations du réseau géodésique helvétique. Suivant l'exemple donné par ce pays et sous le patronage de l'Association géodésique internationale, l'Autriche, la Bavière, la Prusse, la Russie et la Saxe entreprennent des déterminations de la pesanteur sur leurs territoires respectifs[62].
112
+
113
+ Le Prototype international du mètre constituera la base du nouveau système international d'unités, mais il n'aura plus aucune relation avec les dimensions de la Terre que les géodésiens s'efforcent de déterminer au XIXe siècle. Il ne sera plus que la représentation matérielle de l'unité du système. Si la métrologie de précision a profité des progrès de la géodésie, celle-ci ne peut continuer à prospérer sans le concours de la métrologie. En effet, toutes les mesures d'arcs terrestres et toutes les déterminations de la pesanteur par le pendule doivent impérativement être exprimées dans une unité commune. La métrologie se doit donc de créer une unité adoptée et respectée par toutes les nations de façon à pouvoir comparer avec la plus grande précision toutes les règles ainsi que tous les battants des pendules employés par les géodésiens. Ceci de manière à pouvoir combiner les travaux effectués dans les différentes nations afin de mesurer la Terre[62].
114
+
115
+ Au XIXe siècle, les unités de longueurs sont définies par des étalons métalliques. En conséquence la question de l'expansion du volume d'un corps sous l'effet de son réchauffement est fondamentale. En effet, les erreurs de température sont proportionnelles à la dilatation thermique de l'étalon. Ainsi, les efforts constamment renouvelés des métrologues pour protéger leurs instruments de mesure contre l'influence perturbatrice de la température révèlent clairement l'importance qu'ils attachent aux erreurs induites par les changements de température. Ce problème a constamment dominé toutes les idées concernant la mesure des bases géodésiques. Les géodésiens sont occupés par la préoccupation constante de déterminer avec précision la température des étalons de longueur utilisés sur le terrain. La détermination de cette variable, dont dépend la longueur des instruments de mesure, a de tout temps été considérée comme si complexe et si importante qu'on pourrait presque dire que l'histoire des étalons géodésiques correspond à celle des précautions prises pour éviter les erreurs de température[63],[59].
116
+
117
+ En 1866, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero offre à la Commission permanente de l'Association géodésique réunie à Neuchâtel deux de ses ouvrages traduits en français par Aimé Laussedat. Il s'agit des rapports des comparaisons de deux règles géodésiques construites pour l'Espagne et l'Egypte, calibrées sur le mètre, entre elles et avec la règle N° 1 de la double-toise de Borda qui sert de module de comparaison avec les autres étalons géodésiques et est alors la référence pour la mesure de toutes les bases géodésiques en France. À la suite de l'adhésion de l'Espagne et du Portugal, l'Association géodésique deviendra l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe. Le général Johann Jacob Baeyer, Adolphe Hirsch et Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero étant tombés d'accord, ils décident, pour rendre comparables toutes les unités, de proposer à l'Association de choisir le mètre pour unité géodésique, de créer un Mètre prototype international différant aussi peu que possible du Mètre des Archives, de doter tous les pays d'étalons identiques et de déterminer de la manière la plus exacte les équations de tous les étalons employés en géodésie, par rapport à ce prototype ; enfin, pour réaliser ces résolutions de principe, de prier les gouvernements de réunir à Paris une Commission internationale du Mètre[64],[58],[65],[18],[66],[67],[68],[69].
118
+
119
+ L'année suivante la seconde Conférence générale de l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe réunie à Berlin recommande de construire un nouveau mètre prototype européen et de créer une commission internationale. Napoléon III crée par décret en 1869 une Commission internationale du mètre qui deviendra la Conférence générale des poids et mesure (CGPM) et lance des invitations aux pays étrangers. Vingt-six pays répondent favorablement. Cette Commission sera en effet convoquée en 1870 ; mais, forcée par la guerre franco-allemande de suspendre ses séances, elle ne pourra les reprendre utilement qu'en 1872[70],[71],[18],[69].
120
+
121
+ Lors de la séance du 12 octobre 1872, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero est élu président du Comité permanent de la Commission internationale du mètre qui deviendra le Comité international des poids et mesures (CIPM)[72],[18]. La présidence du géodésien espagnol sera confirmée lors de la première séance du Comité international des poids et mesures, le 19 avril 1875[73]. Trois autres membres du Comité, Wilhelm Foerster, Heinrich von Wild et Adolphe Hirsch comptent également au nombre des principaux architectes de la Convention du Mètre[18],[69],[74],[75],[76],[77].
122
+
123
+ Le 20 mai 1875, dix-sept états signent à Paris la Convention du Mètre[78] dans le but d'établir une autorité mondiale dans le domaine de la métrologie.
124
+
125
+ Dans ce but, trois structures sont créées. La Convention délègue ainsi à la Conférence générale des poids et mesures (CGPM), au Comité international des poids et mesures (CIPM) et au Bureau international des poids et mesures (BIPM) l'autorité pour agir dans le domaine de la métrologie, en assurant une harmonisation des définitions des différentes unités des grandeurs physiques. Ces travaux mènent à la création en 1960 du Système international d’unités (SI)[19].
126
+
127
+ La Convention est modifiée en 1921. En 2016, elle regroupait 58 États membres et 41 États associés à la conférence générale, comprenant la majorité des pays industrialisés.
128
+
129
+ Le Comité international des poids et mesures (CIPM) est composé de dix-huit personnes, chacune issue d'un État membre différent de la Convention. Sa fonction est de promouvoir l'usage d'unités de mesures uniformes et de soumettre des projets de résolution allant en ce sens à la CGPM. Pour ce faire, elle s'appuie sur les travaux de comités consultatifs.
130
+
131
+ La Conférence générale des poids et mesures (CGPM) est formée de délégués des États membres de la convention et se réunit tous les quatre ans en moyenne pour réviser les définitions des unités de base du Système international d’unités (SI) dont le mètre[79].
132
+
133
+ Le Bureau international des poids et mesures (BIPM), basé à Sèvres non loin de Paris, a pour charge, sous la surveillance du CIPM, la conservation des prototypes internationaux des étalons de mesure, ainsi que la comparaison et l'étalonnage de ceux-ci avec les prototypes nationaux. En effet, lors de la création du BIPM, la comparaison des étalons de platine iridié entre eux et avec le Mètre des Archives implique le développement d'instruments de mesure spéciaux et la définition d'une échelle de température reproductible. Confronté aux conflits provoqués par les difficultés liées à la fabrication des étalons, le président du CIPM, Carlos Ibáñez e Ibáñez de Ibero intervient auprès de l'Académie des sciences pour éviter qu'elles n'empêchent la création en France d'un organisme international doté des moyens scientifiques nécessaires pour redéfinir les unités du système métrique en fonction du progrès des sciences[80],[81].
134
+
135
+ Il existe une relation entre l'unité de mesure (mètre), l'unité de masse (kilogramme), les unités de surface (mètre carré) et les unités de volume (mètre cube et litre, souvent utilisés pour désigner des volumes ou des quantités de liquides) :
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+
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+ Dans certains métiers (archives, terrassement, de construction, etc.), on parle de « mètre linéaire (noté : « ml »). Il s'agit d'un pléonasme, puisque le mètre désigne précisément une longueur de ligne et que la norme NF X 02-003[82] précise qu'on ne doit pas affecter les noms d'unités de qualificatifs qui devraient se rapporter à la grandeur correspondante. Par ailleurs, le symbole mℓ ou mL correspond dans le SI à millilitre, ce qui n'a rien à voir avec une longueur et est une source de confusion. Toutefois, dans ces métiers, l'adjectif « linéaire » est ajouté pour signifier « en ligne droite » ou « horizontalement ».
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+
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+ On emploie usuellement pour les gaz le normo mètre cube, anciennement noté « mètre cube normal », qui correspond au volume mesuré en mètres cubes dans des conditions normales de température et de pression. Cette unité n'est pas reconnue par le BIPM. Sa définition varie selon les pays et selon les professions qui l'utilisent.
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+
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+ En fait, et de façon générale, « le symbole de l’unité ne doit pas être utilisé pour fournir des informations spécifiques sur la grandeur en question et il ne doit jamais être la seule source d’information sur la grandeur. Les unités ne doivent jamais servir à fournir des informations complémentaires sur la nature de la grandeur ; ce type d’information doit être attaché au symbole de la grandeur et non à celui de l’unité[83]. » (ici le volume). On doit donc dire « volume mesuré en mètres cubes dans les conditions normales de température et de pression », abrégé en « volume normal en mètres cubes ». Tout comme : Ueff = 500 V et non U = 500 Veff (« tension efficace exprimée en volts » et non « volts efficaces »).
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+ Le mètre correspond à :
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+ De fait, au-delà du milliard de kilomètres on utilise rarement l'unité standard : on lui préfère l'unité astronomique (ua), d'où est déduite l'unité dérivée, le parsec : ceci était nécessaire pour ne pas dénaturer les mesures précises de distance de parallaxe par une réévaluation de l'ua, liée à la valeur de la constante gravitationnelle (G). Cette situation peu œcuménique a été levée par les mesures directes par écho radar sur les planètes.
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+ Un jeu de rôle en ligne massivement multijoueur[1],[2] (en anglais, massively multiplayer online role-playing game, MMORPG[a], parfois JDRMM en français[3]) est un genre de jeux vidéo[4] associant le jeu de rôle et le jeu en ligne massivement multijoueur, permettant à un grand nombre de personnes d'interagir simultanément dans un monde virtuel. Ce type de jeu, par la persistance de l'environnement et l'implication qu'il demande, crée des rapports sociaux entre joueurs particulièrement forts, avec l'apparition de phénomènes inédits, comme les communautés virtuelles de joueurs et les risques de dépendance ludique.
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+ Le joueur est représenté par un avatar, personnage qu'il crée puis fait progresser dans un monde virtuel d'inspiration fantastique, de science-fiction ou de super-héros, riche en aventures. Ce faisant, il interagit avec l'environnement contrôlé par le programme et avec les autres joueurs.
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+ Les MMORPG sont une source de profits importants. En 2006, le marché mondial des jeux en ligne massivement multijoueur, représentait plus de 13 millions[5] d'abonnements payants et un chiffre d'affaires de 2,5 milliards USD[6],[7].
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+ Le terme MMORPG aurait été utilisé pour la première fois en 1996 par Trip Hawkins, le fondateur d'Electronic Arts, à la suite de l'usage répété des expressions « massivement multijoueur » (massively multiplayer) et « univers persistant en 3D » (3D persistent world), pour tenter de décrire aux médias son nouveau jeu, Meridian 59[8].
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+ Même si les MMORPG tels qu'on les connait depuis ont été créés au début des années 1990, leur origine remonte en fait à la fin des années 1970.
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+ La majorité des MMORPG (du moins les plus anciens) ont pour thème le médiéval-fantastique, comme l'univers décrit dans l'ancêtre des jeux de rôle, Donjons et Dragons. Les genres de la fantasy ou de l’heroic fantasy, étroitement mêlés sont également très présents. Ces MMORPG se déroulent dans des mondes parallèles mythiques de type médiéval ou antique où cohabitent généralement héros, guerriers, créatures imaginaires, magie et sorcellerie, cultures anciennes et éléments surnaturels. Ce thème a été utilisé dans des MMORPG tels que Ultima Online, Lineage, EverQuest, Rappelz, World of Warcraft, Metin2 ou encore ArchLord.
12
+
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+ D'autres utilisent en plus des éléments futuristes de science-fiction, tels que Anarchy Online, Eve Online ou Star Wars Galaxies.
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+
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+ Une tendance actuelle est d'utiliser une franchise populaire, qui garantit un certain succès en utilisant un monde déjà bien connu du public. C'est le cas par exemple de World of Warcraft qui reprend l'univers de Warcraft, de Star Wars Galaxies qui reprend celui de Star Wars, du Seigneur des Anneaux Online qui reprend le thème développé dans le livre Le Seigneur des anneaux ou de City of Heroes qui propose au joueur d'incarner un super-héros dans la lignée des comics américains de Marvel Comics ou DC Comics.
16
+
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+ Dans la plupart des MMORPG, le principal but est de faire progresser son personnage. Il existe différentes manières de faire progresser son personnage. Durant la progression du scénario, le personnage progresse dans le monde virtuel selon un scénario prédéfini. Contrairement au jeu de rôle classique sur papier, le scénario d'un jeu vidéo est régi par des algorithmes. Cela rend les scénarios des jeux vidéo plus rigides que ceux généralement pratiqués sur papier. Néanmoins certains MMORPG permettent à leurs joueurs de faire de nombreux choix de carrière, d'autres sont réputés très rigides. Lors de la progression de l'équipement, au cours de ses diverses péripéties, le joueur sera amené à progresser et s'améliorer par l'acquisition de nouvelles pièces d'équipement.
18
+
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+ Lors de la progression par expérience, beaucoup de MMORPG reprennent le concept des points d'expériences, afin d'atteindre de nouveaux niveaux ou compétences permettant à son personnage de devenir meilleur en de nombreux points. Cette progression se fait de deux manières distinctes. Soit en accomplissant des quêtes, c'est-à-dire des missions données par un PNJ, soit en tuant des monstres gérés par l'environnement. Ces deux actions rapporteront des points d'expérience (XP), le plus souvent en quantité proportionnelle à la difficulté de la tâche.
20
+
21
+ La communication se passe dans les MMORPG principalement par le biais du texte à la manière de discussion sur IRC, mettant en place différents dispositifs selon le jeu. Certains jeux vont ainsi proposer un fil de discussion à destination des personnages géographiquement proches, à destination de tous les joueurs du serveur, à destination de tous les joueurs de la guilde à laquelle le joueur appartient. Le langage se rapproche parfois du langage SMS, pour une communication plus rapide, reprenant de nombreux termes anglais.
22
+
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+ À partir de 2005 environ, les logiciels de messagerie instantanée et de voix sur réseau IP (par ex. TeamSpeak, Ventrilo ou encore Mumble) permettent des conversations vocales entre un nombre important de joueurs. L'efficacité tactique des groupes de joueurs utilisant ce mode de communication se voit fortement renforcée, par rapport à ceux n'utilisant que le mode texte, dans les phases de jeu collectif particulièrement délicates. Il n'est alors pas rare que les opérations prennent un aspect quasi-militaire, dans lequel les ordres sont donnés vocalement par certains joueurs seulement, reconnus pour leur expérience des tactiques du jeu, ainsi que leur capacité de commandement.
24
+
25
+ La plupart des MMORPG fonctionnent sur une architecture client–serveur et un système de communication entre plusieurs ordinateurs au sein d'un réseau et qui permet un échange d'information réciproque entre les « clients » et le serveur. Ainsi le logiciel qui génère le monde virtuel tourne de façon continue sur un serveur et les joueurs s'y connectent via le logiciel du jeu installé sur leur ordinateur personnel.
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+
27
+ Selon le nombre de joueurs et le type d'architecture système, un MMORPG peut nécessiter de tourner sur plusieurs serveurs, chacun créant un monde virtuel indépendant unique, les joueurs d'un serveur ne pouvant interagir avec ceux d'un autre serveur.
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+ La première forme de monde virtuel persistant est le multi-user dungeon (plus connu sous le sigle de MUD) qui apparaît en 1979 dans des universités américaines. Les premiers MUD ne sont au départ que de simples interfaces textuelles permettant aux différents joueurs de se déplacer dans différents lieux virtuels. Plusieurs joueurs peuvent alors se connecter en même temps, communiquer ensemble au moyen d'un système de dialogue basique, se mouvoir dans les différents lieux disponibles et interagir entre eux. Le programme utilise une base de données d'objets utilisables par les joueurs au moyen d'une dizaine de commandes, le tout entièrement géré via une interface textuelle similaire à un questionnaire à choix multiple où chaque réponse implique une nouvelle question.
30
+
31
+ En 1984, sur Bitnet, un réseau universitaire mondial gratuit, deux étudiants de l'École des Mines de Paris (FREMP11 sur BITNET), Bruno Chabrier et Vincent Lextrait, mirent en service MAD pour Multi Access Dungeon. Bientôt, 10 % des nœuds de BITNET dans le monde jouaient à MAD, jusqu'à ce que les administrateurs de BITNET, effrayés par le succès du jeu, demandent à l'École des Mines de le faire arrêter, après un peu moins de deux ans de fonctionnement. MAD fut installé sur plusieurs autres nœuds dans le monde, jusqu'au moment de son interdiction complète, conséquence de l'engouement dont il était l'objet, qui avait amené à plusieurs reprises BITNET à la saturation. MAD était écrit en REXX, et proposait plusieurs labyrinthes multi-étages, peuplés de robots (personnages non-joueurs) mobiles communicants qui portaient irrévérencieusement les noms de professeurs de l'ENSMP. Il permettait également aux joueurs de dialoguer entre eux[réf. souhaitée][9].
32
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+ En 1985, pour le compte de Lucasfilm Games, Chip Morningstar et Randall Farmer mettent au point Habitat et font évoluer le genre en proposant un univers virtuel persistant, non plus en « mode texte » comme les MUD, mais en « mode graphique ». Doté d'une interface graphique en 2D (s'inspirant ici des graphismes de bandes dessinées) et d'un rendu en 3D isométrique, le projet Habitat est un pionnier du genre et ne verra pas le jour[10].
34
+
35
+ En 1991, America Online (AOL) lance Neverwinter Nights, le premier MMORPG entièrement graphique[11]. Bien loin des MUDs avec quelques graphismes et une interface textuelle, il repose sur le moteur de jeu Gold Box développé par Strategic Simulations, Inc. pour Pool of Radiance en 1988 et ensuite repris sur une quinzaine de titres, notamment Curse of the Azure Bonds, Secret of the Silver Blades et Pools of Darkness. Ses règles sont donc dérivées de celles de Advanced Dungeons & Dragons et l’univers médiéval-fantastique est celui des Royaumes oubliés. Au lancement du jeu, la connexion est très chère, avec un coût de 6 dollars par heure de jeu. Par la suite, le jeu deviendra gratuit et fera partie des services AOL (restant donc limité aux abonnés). Quand les serveurs ferment, en 1997, il y a 115 000 joueurs abonnés, et aux heures d’affluence plus de 2 000 connexions simultanées, soit une augmentation de 4 000 % par rapport au lancement du jeu en 1991[12].
36
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37
+ En 1996 sort Dark Sun Online: Crimson Sands. SSI, fier de son travail sur Neverwinter Nights pour AOL renouvelle l’expérience, s’appuyant cette fois sur le moteur plus moderne qu’ils ont développé pour Dark Sun: Shattered Lands, Dark Sun: Wake of the Ravager et Al-Qadim: The Genie's Curse. À la base c’est AT&T qui commande le jeu pour concurrencer AOL sur le terrain de Neverwinter Nights mais en cours de route la commande est annulée. Finalement Total Entertainment Network (TEN) prend le relais et sort le jeu. Les serveurs de Crimson Sands ferment finalement en 1998 quand Total Entertainment Network disparaît, racheté par Pogo.com.
38
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39
+ Le 27 septembre 1996, 3DO lance Meridian 59. Le jeu, développé par Archetype Interactive, s’inspire du phénomène de plus en plus populaire des MUD et du succès de Neverwinter Nights. Il se distingue de ses prédécesseurs par sa modélisation graphique en 3D avec une vision subjective directement inspirée de Wolfenstein 3D et de Doom. Malgré des graphismes déjà dépassés pour l’époque, Meridian 59, offre une nouvelle expérience pour les joueurs qui découvrent directement l’univers virtuel au travers des yeux de leur avatar. On peut y voir une volonté d’immersion. L’ordinateur n’est plus un simple moyen d’accès à un univers virtuel, il devient une fenêtre donnant sur le monde fictif où l’utilisateur devient son personnage. Dès la bêta publique, initiée en 1995, ce sont plus de 25 000 joueurs qui se retrouvent sur les serveurs de Meridian 59.
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41
+ Ultima Online (UO) sort le 30 septembre 1997, édité par la société Origin Systems. Il est souvent considéré comme le premier grand succès du MMORPG. Il immerge les joueurs dans l’univers médiéval-fantastique de la série Ultima. Comme dans Dark Sun: Shattered Lands', le monde est représenté à l’aide d’une vue isométrique à la troisième personne. Le succès du jeu est sans précédent puisqu’à son apogée, en 2003, il compte plus de 250 000 joueurs. C’est aussi le premier MMORPG à dépasser 100 000 abonnés payants (Neverwinter Nights en avait autant au lancement de Ultima Online, mais il était devenu gratuit). En juin 2006, il représente encore 1,1 % des parts du marché du MMORPG[13].
42
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43
+ Le 16 mars 1999, EverQuest est lancé aux États-Unis. Avant la fin de l’année il a dépassé le nombre d’abonné d’Ultima Online, se positionnant ainsi en leader du marché. Développé et édité par Sony Online Entertainment, il marque une étape importante dans l’histoire du MMORPG. Le développement d’EverQuest démarre en 1996 à la suite du succès de Meridian 59 et The Realm Online, tous deux en 3D. Les elfes, les orques, les trolls, les nains, les gnomes, les halfelins sans oublier les humains et bien d’autres, se côtoient dans un univers médiéval-fantastique très classique. Le succès d’EverQuest réside dans la grandeur du monde en ligne. Des milliers de kilomètres virtuels sont à parcourir où la faune et la flore sont particulièrement abondantes et diversifiées. Le jeu est aussi à la pointe de la technologie avec un moteur 3D performant qui connaîtra par la suite de nombreuses mises à jour. En janvier 2004, le jeu comptait plus de 430 000 abonnés[14].
44
+
45
+ Actuellement[Quand ?], le développement des mondes persistants en ligne conduit à l'apparition de véritables sociétés culturelles virtuelles, riches de contenu et de relations sociales où tous les types de joueurs et de personnes se croisent et se lient. Plusieurs millions d'individus interagissent quotidiennement dans ces mondes virtuels, selon des règles dynamiques et évolutives. Les nouveaux mondes persistants ne constituent pas uniquement de nouveaux espaces de jeu. Ils s'accompagnent d'une culture propre, de la formation de sociétés réelles évoluant au rythme des joueurs.
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+
47
+ Les MMORPG actuellement n'utilisent pas les dernières techniques en matière de rendu 3D disponible pour les jeux vidéo (pour qu'un grand nombre de joueurs puissent avoir la possibilité de faire tourner le jeu sur leur ordinateur), mais une tendance se dégage (comme pour les jeux de tir à la première personne) vers des graphismes réalistes.
48
+
49
+ Les MMORPG sont très populaires et sont une source de profits importants. Ainsi, en 2006, le marché mondial du MMORPG représentait plus de 13 millions[5] d'abonnements payants et un chiffre d'affaires de 2,5 milliards USD[6].
50
+
51
+ Ce marché est en pleine expansion et les prévisions sur le nombre de joueurs et les profits engendrés sont prometteurs pour les éditeurs. [réf. nécessaire] En 2010, ce marché avoisinait les 5,5 milliards USD, doublant ainsi en 4 ans, et enregistrant chaque année une croissance à deux chiffres. Le chiffre d'affaires des logiciels de jeux vidéo pourrait s'élever à 30,5 milliards USD et le chiffre d'affaires des logiciels des MMOG pourrait représenter plus de 10 % de ce marché[6].
52
+
53
+ Le modèle économique des MMORPG repose principalement autour de quatre éléments : l'achat du jeu lui-même, l'achat d'extensions, le règlement d'un abonnement pour participer au jeu, et enfin l'achat dans le jeu d'élément facultatifs virtuels. Ces éléments s'agencent différemment selon les jeux. Communément un joueur paye le jeu puis un abonnement, pour certains jeux il n'y a pas d'abonnement mais des extensions régulières et payantes sont quasi indispensables. Ce revenu est investi dans le développement du jeu, l'infrastructure réseau, le service après vente et l'organisation d’évènements dans le jeu.
54
+
55
+ L'achat du jeu se fait généralement par le système de distribution classique du jeu vidéo. Certains éditeurs offrent également la possibilité de télécharger le jeu et d'acheter sur Internet la clé nécessaire à la création d'un compte de jeu afin de réduire les coûts et d'éviter au joueur de s'encombrer avec des boites de jeux.
56
+
57
+ De manière générale les systèmes d'abonnement sont mensuels et nécessitent aux joueurs de payer entre 5 et 15 € par mois. La pratique courante est d'obtenir une période gratuite à l'achat du logiciel, après quoi il est nécessaire de s'abonner au service pour pouvoir continuer à en profiter.
58
+
59
+ Afin de fidéliser leurs clients, les éditeurs se doivent d'apporter constamment de nouvelles modifications au jeu. Cela peut consister en de nouvelles zones de jeu avec de nouvelles quêtes, de nouvelles armes, de nouveaux monstres, des modifications du système de jeu ou du gameplay. Les petites retouches sont faites par des patchs et sont gratuites. Les grosses modifications, les extensions, sont payantes. Elles ne sont généralement pas obligatoires pour continuer de jouer, mais sans, le joueur aura plus de mal à côtoyer les autres joueurs en ayant fait l'acquisition.
60
+
61
+ Le dernier mode de financement repose sur la vente de biens virtuels aux joueurs. Ils sont notamment destinés à personnaliser et améliorer les avatars. Le modèle économique de ce genre repose sur un jeu gratuit et sans abonnement (aussi appelé free to play[19]), ainsi que sur la masse d'utilisateurs inscrits susceptible d'acquérir des options non-obligatoires mais payantes.
62
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63
+ Le marché des MMORPG connaissant une forte croissance, des services en ligne permettant d'acheter des objets « virtuels » avec de l'argent « réel » sont apparus. C'est la base d'une économie parallèle qui se développe généralement à la marge des services proposés par les exploitants des jeux. Le marché est principalement alimenté par des détrousseurs de monstres (gold farmers) qui se servent d'un MMORPG comme d'une source d'objets virtuels, créant une économie par la revente de ces objets hors du jeu. C'est-à-dire que des joueurs travaillent en indépendants dans le jeu pour fournir à d'autres joueurs moyennant finance des contenus du jeu qu'ils ont récoltés. On estime que 100 000 Chinois vivent de cette activité[20].
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+
65
+ Ces pratiques sont globalement réprouvées par les exploitants des jeux, d'une part les détrousseurs de monstres pillent des zones entières déséquilibrant le jeu pour les autres utilisateurs ; d'autre part elles créent un déséquilibre social entre les joueurs, facilitant l'avancement à ceux qui peuvent payer.
66
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+ Ainsi des sites indépendants vendent des objets et des avatars, instaurent des bourses d'échange entre les jeux. Ces services se servent d'une ambiguïté dans la licence des jeux pour éviter les poursuites. Un site comme eBay, qui a longtemps servi de passerelle à cette activité, l'interdit aujourd'hui. Certains éditeurs ont également mis en place eux-mêmes un service encadré d'achat d'objets mais cela reste rare. C'est le cas de Sony Online Entertainment qui a mis en place un tel système en 2005 pour le jeu EverQuest II sur quelques serveurs dédiés.
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+
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+ Le MMORPG regroupe un nombre important de joueurs sur une période importante. Les développeurs de MMORPG ont intérêt à répondre à leurs besoins pour accrocher le plus de joueurs possible.
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+
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+ Richard Bartle, pionnier des jeux massivement multijoueurs, est le premier à proposer une classification des joueurs de MMORPG selon les quatre attentes suivantes : exploration, performance, sociabilité, domination[21]. La série de questions Bartle Test[22] permet de se positionner autour de ces catégories.
72
+
73
+ Nick Yee, chercheur dans les jeux en ligne et les réalités virtuelles immersives, se base en 2002 sur les réponses de 3 000 joueurs pour proposer un nouveau découpage : socialisation, immersion, perturbateur, leadership, achievement (accomplissement, aller au bout du jeu)[21]. Modèle empirique qu'il fait évoluer autour de trois comportements (achievement, social, immersion) et d'une dizaine de raffinements[23].
74
+
75
+ Une troisième taxonomie est proposée en 2004 par Nicole Lazzaro, présidente de XEODesign, une entreprise consultante en game design[24]. Cette classification qui ne se limite pas aux MMORPG utilise les quatre thèmes suivants : l'expérience intérieure, le challenge et la stratégie, l'immersion et le divertissement, l'expérience sociale[21].
76
+
77
+ Dès lors qu’une personne entre dans un monde virtuel, la notion d’avatar est présente. La personne désirant accéder à ce monde, ne peut pas le faire physiquement, d’où la nécessité de « se construire » un personnage qui deviendra son avatar, l’incarnation de sa propre personne au sein du jeu[25].
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+ Certains joueurs vont jusqu’à se rencontrer dans la vie réelle (l'appellation qui désigne cet évènement est « faire une IRL » pour In Real Life). On a même noté certains mariages après de véritables rencontres[26].
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+ Le principe même du MMORPG fait que les joueurs jouent avec une majorité d'inconnus ou au moins de personnes qu'ils n'ont pas rencontré physiquement. Cependant ce type de jeux est à l'origine de nombreuses relations entre les joueurs qui sortent du simple cadre du jeu puisqu'on observe des mariages entre joueurs[26] et que 40 %[27] des joueurs estiment que leurs amis rencontrés sur ces jeux sont comparables à ceux rencontrés dans la vraie vie.
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+ L’explication de ce phénomène pourrait être le côté anonyme du jeu qui les amène à se confier. De plus l'intérêt commun du MMORPG facilite les premiers échanges.
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+
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+ L’interaction au sein des mondes persistants étant très importante, il est normal que les joueurs cherchent à se regrouper pour assister à ce qui pourrait être qualifié d'événements virtuels. Ces événements sont aussi divers que des combats organisés de gladiateurs, des pèlerinages pour lutter contre une créature, un tyran, etc.
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+ Deux types d’événements principaux sont à connaître.
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+ D'autres types de rassemblements existent, ils sont cependant plus rares, mais tout aussi remarquables.
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+ Il peut arriver que certaines personnes influent sur le monde virtuel en créant ces événements particuliers. Parfois l’opérateur du monde est même obligé d’entrer dans le jeu ainsi créé par les personnages afin de faire évoluer l’histoire du monde. Lors de ces regroupements, personne ne connaît à l’avance ni le déroulement ni la fin de l’histoire.
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+ L’e-sport[28], ou sport électronique, est une discipline aujourd’hui reconnue et pratiquée dans le monde entier.
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+ Outre son aspect compétitif, l’e-sport est un marché prospère qui génère des millions d’euros chaque année. Il suscite un engouement certain de la part d’un public de plus en plus large et une professionnalisation bien encadrée. Son potentiel marchand attise la convoitise des créateurs de MMORPG[29] qui opèrent une transformation du genre. Le but étant de continuer à satisfaire les amateurs de jeu de rôle massivement multijoueur, tout en proposant un aspect compétitif pour occuper la scène e-sport.
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+ Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
2
+
3
+ Le transport est le déplacement d'objets, de marchandises, ou d'individus (humains ou animaux) d'un endroit à un autre. Les modes de transport incluent l'aviation, le chemin de fer, le transport routier, le transport maritime, le transport par câble, l'acheminement par pipeline et le transport spatial. Le mode dépend également du type de véhicule ou d'infrastructure utilisé. Les moyens de transport peuvent inclure les véhicules à propulsion humaine, l'automobile, la moto, le scooter, le bus, le métro, le tramway, le train, le camion, la marche à pied, l'ascenseur, l'hélicoptère, le bateau ou l'avion, etc. Le type de transport peut se caractériser par son appartenance au secteur public ou privé.
4
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5
+ Le déplacé peut être : quelque chose de nombrable, dénombrable ou discret (ex. : des conteneurs) ; quelque chose de continu (ex. : matériau extrudé ou fluide) ; ou un animal, un humain ou un groupe d'individus (morts ou vivants). Lors du parcours, les points départ et d'arrivée peuvent être choisis ou imposés par un prestataire du transport. Pour l'arrivée, le mot (« destination ») est plus précis et utilisé quasi uniquement dans ce secteur.
6
+
7
+ Un mobile, support ou contenant de transport est le plus souvent nécessaire ; il s'agit généralement d'un véhicule, sauf dans les tuyaux de transport par exemple. Des infrastructures lourdes sont toujours nécessaires (port, gares, routes, canaux, ligne de chemin de fer, circuit, piste, etc.). On peut les séparer en catégories : infrastructures de voies de communication, infrastructures de destination, infrastructures de triage et d'intermodalité. Le pilotage peut être individuel, automatique, centralisé, semi-automatique. Le parcours peut-être figé, captif ou prisonnier d'une voie, ou libre (bateau, avion). Il peut également être uni-séquentiel ou multi-séquentiel (il suppose alors des temps imposés d'attente). L'énergie consommée peut être contenue dans le mobile (autonomie énergétique continue ou partielle), semi-autonome, ou dépendant énergétiquement de l'extérieur (cabines de téléphérique, trains électriques, etc). Les combinaisons sont aussi de mise. L'apport énergétique nécessite un réseau énergétique d'approvisionnement.
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+
9
+ Dans un même mobile de transport, plusieurs sources d'énergie peuvent être utilisées de manière simultanée (conjointes), séquentielle, alternative, transitoire (accélérations, décélérations). L'énergie cinétique peut faire l'objet de récupérations partielles. L'énergie interne n'est pas toujours utilisable sous forme primaire. Elle nécessite alors un système de conversion d'énergie (exemple : moteur Diesel). L'interface entre voie et mobile est souvent constituée d'une ou de plusieurs roues. Le secteur du transport est une composante économique majeure. Il engloutit à lui seul 32 % de l'énergie totale[3] consommée en France en 2011[4].
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+ Par assimilation, des actions de déplacement et de conduction ont été dénommées « transports », comme le transport d'électricité (qui s'effectue sur des réseaux de câbles électriques), de gaz, de pétrole (au travers de conduites, les pipelines). En ce qui concerne le « transport » d'informations et les télécommunications, il vaut mieux utiliser le mot « transmission »[5].
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+ L'article qui suit concerne par conséquent, non seulement le transport per se, mais aussi ce qui conduit (oléoducs, gazoducs, câbles électriques), transmet (les courants forts ou les courants faibles tels que les signaux, messages, informations…), fournit et approvisionne (gaz, électricité, eau, pétrole…)[Lequel ?].
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+ Les voies de communication font partie des infrastructures et réseaux de transport, comme les ouvrages d'art (ponts, tunnels..) et les bâtiments (gares, parkings…) associés. Elles contribuent au phénomène dit de fragmentation écopaysagère que la Trame verte et bleue cherche à compenser en France. Le transport motorisé est par ailleurs une des sources majeures de pollution ; par exemple, en France, il représente environ 30 % des émissions de gaz à effet de serre[6].
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+ Le transport est un service (public ou privé selon les cas) nécessaire ou utile pour de nombreux actes et activités de la vie courante. Le type de transport et son caractère plus ou moins intermodal ont des conséquences en matière de consommation d'espace et d'énergie, ainsi qu'en matière d'émissions de polluants et de gaz à effet de serre (et donc en matière de santé environnementale). Il est aussi devenu un secteur économique lié à l'industrie du transport qui s'est développée simultanément dans les domaines public et privé depuis la révolution industrielle. Ce développement a contribué au phénomène de mondialisation, ainsi qu'au développement du tourisme de destinations lointaines.
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+ Le transport est un enjeu stratégique majeur, fragilisé par la montée rapide des coûts énergétiques et la raréfaction de certaines ressources (foncières notamment). Les investissements énormes qui y sont liés, sont à mettre en perspective des services rendus dans le modèle économique global où la mobilité joue un rôle majeur. Les transitions énergétiques attendues semblent imposer avant tout une utilisation économe des ressources, ce qui implique d'inventer des transports du futur innovants, aux rendements globaux améliorés[7], pour ne pas mettre en péril jusqu'aux ressources nécessaires à la transition (on parle[Qui ?] de « transport intelligent » et « dé-carboné »). Un des enjeux est sa durabilité qui implique aussi une opinion publique informée et consciente des enjeux globaux et locaux du transport[réf. souhaitée].
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21
+ Les moyens techniques ont permis l'invention de quatre types de transport, s'ajoutant donc à celui assuré par l'humain ou l'animal. Chacun de ces types de transport, incluant transport de personnes et de marchandises, peut être subdivisé en deux sous-types :
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+ Un être humain parcourt actuellement en moyenne 4 500 kilomètres par an, contre 1 500 il y a 150 ans[8][réf. non conforme].
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25
+ L'utilisation de l'énergie animale ne s'est pas faite en même temps que sa domestication. On estime que l'homme a commencé à atteler des bovins à des araires ou des véhicules à roues durant le IVe millénaire av. J.-C. Ces techniques inventées dans le croissant fertile ou en Ukraine ont par la suite connu un développement mondial[9].
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+ Avant la domestication, le transport des marchandises est géré par les humains. Les termes utilisés dans ce cas sont le port, le portage… L'homme tire, il pousse et il propulse (une brouette, une bicyclette, un pousse-pousse...) dès lors qu'il invente la roue. La roue demeurera toutefois inconnue en Amérique précolombienne, jusqu'à la colonisation.
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+ À partir de la domestication, l'animal devient le système de « portage » (Bête de somme avec un bât), de propulsion ou de traction, d'une « charge », ou d'un « véhicule » (chars, charrettes, chariots, carrioles, voiturettes, voitures...). Si le véhicule est tiré par un cheval, il s'agit d'un véhicule hippomobile. Historiquement, la propulsion animale a été prédominante pendant des millénaires, et retrouve des utilisations justifiées. Dans un autre registre, les pigeons ont été élevés par des Colombophilie, pour transporter des messages, ou des mammifères marins par l'armée pour récupérer des objets.
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+
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+ Dans les pays industrialisés, l'utilisation des animaux de trait a fortement régressé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale avec le développement de la mécanisation (moteur à combustion interne et électricité), et garde une place marginale dans le tourisme mais, la traction animale garde toute son importance en Afrique subsaharienne où elle se développe.
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+ À la fin du XXe siècle, les véhicules à propulsion humaine atteignent des records.
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+ Les cours d'eau permettent les échanges avec la force du courant, et l'itinéraire de la rivière. La marine à voile a longtemps assuré une part importante du commerce. Le vent contribue avec les insectes et notamment les abeilles la pollinisation, en transportant le pollen ou à déplacer les planeurs.
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+ À l'époque romaine, le transport se faisait soit par voie terrestre, soit par voie navigable. Le transport sur eau pouvait se réaliser par la mer ou sur des fleuves ou rivières navigables. Certaines villes, comme Saragosse (Caesare Augusta) étaient dotées d'un port fluvial. Avant la première guerre punique, la marine romaine est insignifiante. La marine romaine n'est pas d'inspiration grecque, c'est la menace de la flotte carthaginoise équipée de quinquérèmes[10] qui a poussé les romains à copier ceux-ci pour les combattre. La tradition raconte qu'ils y sont parvenus grâce à l'aide des grecs (socii) installés dans le sud de l'Italie. Rome préféra les trirèmes. En 261 av. J.-C, les Romains réussirent à en construire cent en deux mois.
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+ Les ports antiques sont les premières installations portuaires apparues avec le développement de la marine. Ils sont attestés chez les Grecs et les Romains, mais aussi chez les Puniques, chez les Minoens, en Égypte antique... À la suite de Richard Lefebvre des Noëttes qui niait toute possibilité pour la marine antique de pouvoir naviguer loin des côtes et d’avoir un tonnage d’une certaine importance, on a longtemps pensé que les premiers ports n’étaient que de simples plages d’échouage, les bateaux étant chaque soir tirés au sec. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. Très tôt, on cherche à aménager des abris naturels afin d’en augmenter les qualités : protection contre les fureurs du large, bonne exposition par rapport aux vents pour faciliter l’entrée et la sortie des navires. Ces dispositions naturelles sont donc essentielles dans le choix d’un site, tout comme les conditions économiques (proximité d’une grande ville et de voies terrestres et fluviales). Aussi, les Anciens n’hésitent pas à créer des ports artificiels qui, avec l’augmentation des capacités nautiques, répondent aux nécessités économiques. Les ports fluviaux doivent répondre à deux impératifs : abriter les bateaux des dangers naturels de la rivière (crues, embâcles) et offrir de bonnes dispositions pour le transit des marchandises.
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+ Le terme centuriation indique un système de morcellement du territoire, typique du procédé de mise en culture que la civilisation romaine appliquait dans les régions sous sa domination. Aux phases de déboisement et de bonification, si nécessaire, succédait un processus de répartition des terrains en grands quadrilatères d’environ 700 m de côté, délimité par des voies d’accès le plus souvent parallèles à de grands fossés de drainage. Un des exemples de centuriation romaine les mieux conservés d’Europe est celui de la région de Cesena.
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+ Les voies romaines sont les voies du réseau routier créé par les Romains. Souvent en ligne droite, elles permettaient de parcourir plus rapidement qu'avant l’ensemble de l’Empire à partir de l’Urbs, Rome.
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+ Elles reliaient entre elles les cités de tous les points de l’Italie puis de l’Empire avec les centres de décision politiques ou économiques. Elles permettaient des déplacements plutôt aisés pour l'époque, que ce soit pour l'usage des troupes en campagne ou les marchands et courriers. Elles permirent l’expansion économique de l’Empire puis sa fin en facilitant les grandes invasions.
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+ Le mot carrefour vient du bas latin quadrifurcus, qui a quatre fourches ou divisions, lui-même venant de quadri, quatre, et furca, fourche. Les romains réalisaient déjà des carrefours où les axes étaient perpendiculaires. Par exemple lorsqu'il existait un Decumanus et un Cardo maximus. Des monuments marquaient parfois ces croisements.
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+ Le flottage du bois ou la drave[11],[12] (au Canada) est l'une des plus anciennes méthodes de transport sur de longues distances. Du Moyen Âge jusqu’à la fin du XIXe siècle, en Europe occidentale, le flottage est le mode de transport le plus courant et le moins onéreux pour le bois. Cette technique était également connue des romains. Elle a pu être utilise sur certains fleuves comme la Garonne.
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+ C'est le résultat de l'invention de la chaudière à vapeur et de la machine à vapeur (Denis Papin), puis de la locomotive, de l'automobile... dès lors que la vapeur est utilisée pour mouvoir un véhicule ; en même temps, différents types de carburants sont inventés ou utilisés, pour améliorer la puissance des moteurs, plus tard pour les rendre moins gourmands : le gaz, l'essence et le pétrole dans le moteur à combustion interne utilisé sur les véhicules automobiles, l'électricité de la pile électrique, la pile nucléaire dans de rares sous-marins, la pile à combustible, pour fournir de l'électricité au travers de turbines ou directement à un bobinage (moteur électrique), enfin déjà ou dans le futur, de l'hydrogène.
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+ Le transport de personnes et le transport de marchandises se distinguent. Le transport de personnes, comme le transport de marchandises, peut être effectué pour compte propre, lorsqu'il n'a pas pour objet de transporter autrui dans un but lucratif, ni ses marchandises. Il est dénommé transport pour compte d'autrui, ou « transport public », dès lors que ce ne sont plus ses propres biens qui sont transportés. Le transport de personne peut être « individuel » ou « collectif », dans le cas des transports en commun. Toutes ces catégories de transports se combinent entre elles, et contribuent à la description d'un des métiers du transport : par exemple le transport collectif de personnes (autocaristes), ou son transport individuel (taxi) ; le transport de marchandises pour compte d'autrui (transporteur de marchandises) ou le transport de marchandises pour compte propre (« louageur »)... Les personnes physiques, comme les personnes morales ou les états (au travers de leurs services publics) peuvent exercer ces activités réglementées de transporteurs.
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+ En France en 2014, selon l'ADEME, 83 % du trafic voyageur se fait en voiture particulière, bien qu'elle soit « le mode de déplacement le moins efficace d’un point de vue énergétique ». « Lors d’une journée normale, 72 % des déplacements se font en voiture ; la façon dont on achète et on utilise les véhicules » a changé (ex. : le poids moyen du véhicule a augmenté de « 330 kg en 30 ans »)[13].
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+ On distingue souvent les transports urbains des grands axes interurbains et périurbains[13].
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+ En Europe, au milieu des années 1990, les transports urbains consommaient environ 30 % de l'énergie totale utilisée dans la plupart des villes ; et 80 % des transports urbains par véhicules à moteur étaient encore effectués en voiture[15].
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+ En France, selon un rapport de l'Insee de 1999 :
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+ Le 13 décembre 1968 a été signée �� Paris la Convention européenne sur la protection des animaux en transport international, qui réglemente le transport des animaux[16].
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+ Le 22 décembre 2004, l'Union européenne a effectué une refonte totale des règles en matière de bien-être des animaux pendant leur transport. Dans cette nouvelle réglementation, elle identifie tous les intervenants et leurs responsabilités respectives, elle renforce les mesures de surveillance et prévoit des règles plus strictes pour les longs trajets et les véhicules utilisés[17],[18].
66
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+ L'union européenne a également mit en place un système appelé TRACES, (TRAde Control and Expert System) qui assure la traçabilité et le contrôle de l'ensemble des produits d'origine animale et des animaux vivants lors de leurs mouvements et importations en Europe. Néanmoins, certaines organisations de protection des animaux, notamment le PMAF, dénoncent les conditions de transports des animaux sur de longues distances, parfois d'un pays à un autre pour des raisons économiques, pour être engraissés ou abattus[19].
68
+
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+ Toutes les armées (force terrestre, force aérienne, marine, gendarmerie) disposent de différents moyens pour transporter leurs personnels, leurs armes et leurs munitions. Outre leurs moyens propres, le service du train et le génie interviennent dans la logistique (transports, entreposage) pour stocker, transporter et détruire, améliorer ou construire des infrastructures.
70
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+ Le transport sanitaire est l'opération qui consiste à transporter un malade ou un blessé dont l'état justifie le recours à un transport adapté et assisté.
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73
+ Les modes de transport sont généralement classifiés selon les voies de communication utilisées : transports terrestres (routier et ferroviaire ou guidés), les transports maritime et fluvial, le transport aérien. Le choix d'un mode de transport peut être effectué en fonction de la disponibilité du moyen de transport, de ses qualités (capacité, rapidité, sécurité, conformité au réglementations applicables aux marchandises, au commerce...), et de son coût, par exemple. Pour le transport de marchandises dangereuses ou sensibles, la notion de sûreté est aussi prise en compte.
74
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+ Pour aller d'un point à un autre, il est souvent nécessaire de combiner ces différents modes de transport. Il s'agit alors de transport multimodal, ou intermodal, ou plurimodal, ou combiné. L'expression transport intermodal désigne surtout le transport de marchandise, pour le transport de voyageurs on utilisera la notion plus générale d'intermodalité ou de multimodalité. Cette combinaison de plusieurs modes de transports s'est nettement modifiée grâce à l'arrivée d'internet et des technologies de l'information (TIC) mobiles comme le téléphone portable. En effet, l'enchaînement de plusieurs modes nécessite la connaissance de nombreuses données (horaires, localisations, correspondances) qui peuvent être apportées par les TIC. Il y a alors un décloisonnement possible de toutes les solutions de mobilité : covoiturage, autopartage, transport public, vélos en libre-service. Cette « nouvelle » mobilité est parfois appelée 2.0 ou 3e mode (après le transport public et la voiture individuelle privée)[20],[21].
76
+
77
+ Certaines marques telles que Tictactrip se positionnent depuis peu dans ce secteur, en prônant l'intermodalité.
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+ Les réseaux de transport tendent à suivre les réseaux urbains.
80
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+ Des réseaux d'aqueducs pour la collecte et la distribution d'eau potable et d'irrigation existent depuis les temps historiques les plus anciens.
82
+ Selon le produit transporté, les pipelines portent des noms spécifiques : aqueduc, gazoduc, oléoduc, saumoduc, oxyduc, hydrogène, hydrogénoduc, éthylénoducse, etc.
83
+
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+ La vitesse de circulation, variable, est en soi un facteur de risque qui fait de la sécurité des transports un enjeu important. Les questions de sécurité sont complexes et prennent en compte l'ensemble des éléments constituant un transport : le véhicule, le conducteur, la marchandise, les personnes transportées, les animaux et les infrastructures.
85
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+ Le Transport de matières dangereuses est réglementé, pour des raisons de sécurité. Au-delà, et depuis le 11 septembre, l'ouvrage de référence, réglementant le transport de marchandises dangereuses (A.D.R.)[23] aborde aussi les questions de sûreté, afin de limiter les risques d'attentats perpétrés avec des matières et des produits détournés de leur moyen de transport. Sur tous les véhicules qui transportent des matières dangereuses, figurent sur une plaque orange un code d'identification du danger, appelé parfois code Kemler et un numéro ONU qui indiquent quels types de matières est transportées dans le véhicule.
87
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+ Avec les conquêtes et colonisations, et surtout après l'invention des transports motorisés, alors que les transports consomment de plus en plus de ressources, une économie des transports s'est progressivement institutionnalisée en devenant l'une des sciences de gouvernement[24]. Des économistes spécialisés donnent des conseils qui prennent une importance croissante face aux choix et décisions publiques[24]. Dans l'administration centrale et décentralisée (de l'équipement et de l'Industrie notamment), les ingénieurs-économistes conseillent le prince et les collectivités sur les choix modaux, intermodaux et la planification des réseaux d'infrastructures de transports[24] (en France au XXe siècle, autour notamment des corps des mines et du corps des ponts et chaussées et des directions de l'équipement et du ministère de l'Équipement) alors qu'une expertise universitaire et citoyenne associative se développent également. Le secteur des carrières et granulats et celui de la construction (BTP en France) jouant aussi un rôle important, y compris en matière de lobby[réf. nécessaire].
89
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+ En France existe un site Données et Statistiques du Ministère du transport, de l'équipement, du tourisme et de la mer[25] fournit des données chiffrées sur les activités du transport de marchandises[26].
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+ En termes d'investissements publics, la route reste surfavorisée ; par exemple, en France, 64 % des investissements faits en 2004 en transports ont concerné la route, contre 15 % pour le rail et 1 % pour la voie d'eau[27].
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+ Le secteur des transports forme l'un des plus gros secteurs d'utilisation de l'énergie principalement sous forme de pétrole.
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+ En 2015, le secteur des transports (Selon les données de l'Agence internationale de l'énergie, il est constitué par l'aviation domestique, les routes, le rail, les transports par canalisation, la navigation domestique , etc. ; les carburants maritimes internationaux et ceux de l'aviation internationale sont déduits de la consommation intérieure d'énergie primaire et ne sont donc pas inclus dans le transport dans le cadre de la consommation finale) consommait mondialement 2 491 mégatonnes équivalent pétrole (Mtep) sous forme de pétrole. La consommation était de 1 044 Mtep en 1975. Pour rappel, pour ces mêmes années la consommation globale d'énergie était de 9 384 Mtep et 4 701 Mtep[28]. Pour 2015, les autres types d'énergie, électricité (36 Mtep), gaz naturel (98 Mtep), biocarburants (76 Mtep) restent minoritaires.
97
+
98
+ Aux États-Unis, en 2015, le secteur des transports qui comprend selon l'Energy Information Administration tous les véhicules dont le but principal est de transporter des personnes et/ou des biens d'un endroit physique à un autre - inclus les automobiles ; camions ; autobus ; motocyclettes ; trains, métros et autres véhicules ferroviaires ; avions ; et navires, barges et autres véhicules sur l'eau (Les véhicules dont l'objet principal n'est pas le transport - par exemple grues et bulldozers de construction, véhicules agricoles, tracteurs d'entrepôt et chariots élévateurs à fourche - sont classés dans le secteur de leur utilisation principale[29].) a consommé 27,391 PBtu (ou quads soit 690 Mtep) d'énergie totale. En 1950, cette même consommation était de 8,492 PBtu (quads, soit 213 Mtep). En 2015, la consommation globale aux États-Unis était de 97,728 PBtu (quads, soit 2 455 Mtep)[30].
99
+
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+ Le transport consomme la plus grande part du pétrole mondial[réf. nécessaire], en produisant du dioxyde de carbone et de nombreux produits nocifs, pour certains responsables de la détérioration de la couche d'ozone et de l'effet de serre. C'est pourquoi, des politiques d'économies d'énergie liées aux transports sont mises en œuvre, parfois avec difficultés, au niveau mondial.
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+ Selon l'OCDE les transports génèrent[réf. nécessaire] :
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+ La quantité de dioxyde de carbone émise pour un même trajet diffère selon le mode de transport. Par exemple, pour un trajet Londres-Édimbourg (600 km), le département britannique des transports[31] a calculé des quantités d'émissions moyennes par modes de transports et par passager suivantes :
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106
+ Pour les villes françaises, selon l'ADEME (France), un kilogramme équivalent pétrole (kep) permet de déplacer une personne :
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108
+ La consommation d’énergie en France par mode de transport en 2017, d'après le Service de la donnée et des études Statistiques (SDES, service du gouvernement français)[32], se répartissait comme suit :
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110
+ Les stratégies d'économies d'énergies sont techniques, elles reposent sur l'utilisation de sources d'énergie alternatives (comme l'électricité, le gaz naturel pour véhicules, le GPL, les bioénergies...) mais nécessitent de mettre au point des systèmes adaptés.
111
+
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+ Pour l'électricité, il s'agit d'améliorer les capacités de stockage de l'électricité (s’effectuant généralement dans des batteries) par rapport à la densité énergétique, le volume et le poids des batteries pour créer des véhicules viables. Des progrès ont déjà été faits en matière d'autonomie des batteries et aujourd'hui il existe déjà des applications de la technologie électrique au transport, tant au niveau du fret (des camions électriques actuellement commercialisées ont des autonomies et capacités de contenance suffisantes pour être utilisés au transport de marchandises[33]) qu'au niveau du transport de personnes (transport individuel avec des voitures électriques ou transport en commun avec par exemple des bus électriques[34]).
113
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+ Pour les énergies de type gaz naturel ou GPL, la difficulté d'application de cette énergie dans les transports fut la garantie de sécurité par rapport aux risques qu'ils pouvaient comporter, risques aujourd'hui canalisés dans les systèmes de technologie récente. Pour les bioénergies la question se pose plus par rapport à la possibilité de produire à partir de la biomasse suffisamment et de manière renouvelable l'énergie nécessaire au transport. L'économie d'énergie est aussi basée sur des stratégies de réduction de la consommation en énergie des véhicules, et aussi, indirectement, sur la réduction de la vitesse autorisée (voir réglementation routière, en France). D'autres stratégies consistent à réduire le poids de véhicules en utilisant des matériaux plus légers (matériaux composites), comme ceux utilisés dans l'aéronautique.
115
+
116
+ Les stratégies comportementales visent au transfert modal vers le transport actif, non motorisé. La réintroduction de la propulsion humaine en particulier le vélo en ville est développée dans plusieurs pays d'Europe depuis les années 1970, en particulier aux Pays-Bas. La marche à pied, les déplacements en roller ou trottinette, à vélo permettent le transfert d'un temps subi de transport passif, vers un temps choisi d'activité physique bénéfique pour la santé.
117
+
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+ Divers États et collectivités encouragent aussi le transport intermodal et l'utilisation des transports en commun, soit par l'incitation (campagnes dites de « sensibilisation »), soit par la dissuasion : péages, réduction du stationnement et des voies de circulation automobiles (à Paris, par exemple).
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+ Des progrès ont été accomplis en matière de carburants (désoufré, agrocarburant), filtres et pots catalytiques, et de nombreux pays ont interdit l'essence plombée, mais ces efforts ne compensent pas les effets de l'augmentation du nombre de véhicules dans le monde. Les transports terrestres motorisés et par voies d'eau sont aussi, par les infrastructures qu'ils requièrent, le premier facteur de fragmentation écologique des paysages, reconnu comme un des premiers facteurs de recul de la biodiversité. La pollution lumineuse et la mortalité animale due aux véhicules induite s'y ajoutent.
121
+
122
+ Les progrès environnementaux sont rendus difficiles par le fait que les décisions relatives aux politiques de transport et aux formes urbaines se manifestent sur un pas de temps très long et sont confrontées à une inertie structurelle (il est rare qu'on supprime une route existante) : qu'il s'agisse d'infrastructures nouvelles à implanter, d'organisation de la vie économique et sociale à faire évoluer, d'impacts environnementaux à maîtriser, on raisonne au moins en décennies et non en années[réf. souhaitée].
123
+
124
+ Le transport est source de 14 % des émissions de CO2[Contradiction][35], dont 73 % proviennent du transport routier[36]. Alors que l'engagement des entreprises pour des transports moins polluants est encore limité, la réduction de l'empreinte carbone directement liée au transport des personnes et des marchandises est aujourd'hui une source d'opportunité[pourquoi ?]. Dans le transport de marchandises, en particulier, les mesures possibles sont nombreuses, le retour sur investissement est rapide et le passage au numérique permettrait des optimisations (gérer les tournées, mieux livrer en baissant la fréquence, etc.)[37].
125
+
126
+ En France en 2014, selon l'ADEME, les transports sont responsables de 32 % de la consommation d’énergie finale et de 35 % des émissions de CO2[13]
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+ Une branche de la géographie étudie les transports aussi bien routiers et ferroviaires que maritimes[38], fluviaux, aériens ou par moyens de télécommunications.
129
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+ Le transport est un composant important de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, notamment par la problématique du désenclavement.
131
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132
+ Se pose ainsi la question de savoir où diriger les investissements : pour augmenter la capacité des axes saturés ou pour desservir les zones les moins bien reliées au reste du territoire. La première option permet de répondre aux besoins de la population mais au risque d'aggraver les déséquilibres territoriaux. Le deuxième choix peut être vu comme un investissement à plus long terme pour induire une « revitalisation » de ces zones délaissées mais le risque d'échec est important, l'effet d’entraînement des infrastructures ayant rarement été probant lors des précédentes opérations de ce type[39].
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+
134
+ Le droit au transport suppose que l'individu peut exiger une action effective de l’État ou de la société pour satisfaire ses besoins vitaux en déplacement. La liberté de circulation des personnes est une des libertés fondamentales, reconnue notamment par la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il ne doit cependant pas contredire ou compromettre d'autres droits, dont à la santé, sécurité et à un environnement sain. Il implique donc un transport durable, et en particulier que le transport ne conduise pas aux pollutions chroniques et aux embouteillages par embolie urbaine causée par un nombre croissant ou excessif de véhicules, ou au morcellement croissant des habitats naturels induit par les routes.
135
+
136
+ L'accessibilité dans les transports définit par exemple la possibilité pour tous d'accéder aux systèmes de transport qui renvoie en partie à la question des personnes à mobilité réduite (voir l'article Accessibilité aux personnes handicapées) et des pays en développement où le modèle routier du XXe siècle pose de graves problèmes dans les conurbations parfois de millions à dizaines de millions d'habitants, en Afrique, Inde, Indonésie et Chine notamment[40] ; si la Chine atteint seulement 50 % du taux de motorisation français (+/- 300 voitures pour 1 000 habitants), avant 2050 la chine devrait supporter 500 millions de voitures en circulation, et il faudrait environ 3 milliards de voitures si le monde entier devait s'aligner sur les Français (à comparer au 880 millions de véhicules estimées en circulation dans le monde en 2005)[41]. Le transport pose des problèmes d'inégalités (subies ou voulues, géographiques, écologiques et sociales)[42] : tous les territoires ne sont pas desservis de la même manière par les réseaux de transport, ni touchés par leurs conséquences négatives (bruits, pollution, accident, emprises, etc). Les réseaux de transports sont dangereux pour les enfants, personnes âgées et handicapés.Le droit au transport questionne aussi le coût du transport pour les personnes à faible revenu. Certains groupes comme le « collectif sans ticket » militent pour la gratuité des transports en commun. Plusieurs études (dont de l'Ademe en 2007 en France, dans le cadre du PREDIT) et diverses expériences ont conclu que la gratuité des transports en commun présentait un intérêt social, mais aussi environnemental et sanitaire[43]. Par exemple :
137
+
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+ .
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+
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+ Le contrat de transport de marchandises pour compte d'autrui (ou transport public) est un contrat commercial tel que défini par les articles 1101 et suivants du Code civil. Il est matérialisé par un document dénommé différemment selon le mode de transport. Ce document va faire référence un contrat conclu entre les parties : Donneur d'ordre, transporteur, expéditeur, destinataire, remettant, réceptionnaire et pour l'international on ajoutera, le vendeur, l'acheteur, l'exportateur et l'importateur. Exemple : une entreprise (donneur d'ordre), demande à une société de transport (transporteur) de charger des marchandises chez son fournisseur (expéditeur) pour les livrer sur une base logistique (réceptionnaire) qui fait de l'entreposage pour une grande enseigne commerciale (destinataire). En France, le contenu de ce contrat est libre, toutefois il ne doit pas être léonin (déséquilibré) ainsi que réalisable. De ce contrat vont naître des obligations pour les parties qui sont régies par des textes, décrets ou des conventions.
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+ En transport routier de marchandises : deux possibilités :
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+
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+ En transport aérien de marchandises, le document se nomme lettre de transports aérien abrégée par LTA. Airwaybil en anglais soit AWB. Il existe trois conventions. La plus ancienne est la convention de Varsovie, mais il y a aussi la convention de Montréal et la convention IATA, Association internationale du transport aérien. En transport maritime de marchandises, le document se nomme un connaissement, ou bill of lading, en anglais.
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+ Le contrat de transport de marchandises est matérialisé par un document qui doit mentionner la date à laquelle il a été établi, le nom et adresse du transporteur (+siret ou ID TVA) et nom et adresse du commissionnaire de transport, le nom et adresse de l'expéditeur (ou du remettant), le nom et adresse du destinataire, la date de prise en charge, ce qui est transporté (nombre de colis, nature des marchandises, poids, volumes, ou mètres linéaires), des mentions concernant la dangerosité, les sommes à encaisser, des instructions particulières de livraison, les incoterms...
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+ Selon l'appartenance des moyens de transport (véhicule, conducteur), le type du transport de marchandises est différent. Le transport de marchandises est dénommé :
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+ Le transport de marchandises mobilise des intervenants spécialisés, généralement commerçants :
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+ La gestion d'un outil de transport s'appelle « exploitation ». Lorsque l'exploitant gère le véhicule et l'infrastructure, le transport est dit « intégré ». Par exemple, jusqu'à récemment, le chemin de fer français était géré par la SNCF (Société nationale des chemins de fer français) dans son intégralité (moyens et infrastructure). Pour désendetter l'entreprise publique, l'état a depuis séparé la fonction exploitation, tenue par la S.N.C.F. et la gestion des infrastructures, qui a été confiée au Réseau ferr�� de France.
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+ L'exploitation des moyens de transport n'est donc pas la gestion des l'infrastructure (voies de navigation, voies de circulation, voies aériennes). Elle nécessite souvent des compétences particulières, et conduit à la spécialisation des organisations dont elle est à la charge : ainsi, la RATP (Régie autonome des transports parisiens) exploite le métropolitain ou métro, le R.E.R. (Réseau express régional), le tramway parisien, et les autobus de la capitale et de sa banlieue, alors que les infrastructures sont entretenues par la S.N.C.F., la commune, la communauté de commune, le département, la région ou l'état, et par des sociétés sous-traitantes.
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+ La mode (ou les modes), et plus précisément la mode vestimentaire, désigne la manière de se vêtir, conformément au goût d'une époque dans une région donnée. C'est un phénomène impliquant le collectif via la société, le regard qu'elle renvoie, les codes qu'elle impose et le goût individuel.
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+ La mode est l'une des plus puissantes industries du monde : elle représente 6 % de la consommation mondiale et elle est en croissance constante[1].
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5
+ La mode concerne non seulement le vêtement mais aussi les accessoires, le maquillage, le parfum et même les modifications corporelles.
6
+ Les facteurs déterminant la mode sont parfois une recherche esthétique (notamment pour les grands créateurs). Néanmoins, la mode est aussi déterminée par d'autres facteurs, pour ceux qui la suivent : un moyen d'affirmer son rang social, son groupe social, son pouvoir d'achat et sa personnalité ; ou bien pour les créateurs qui imitent, un moyen commode de gagner de l'argent et du succès.
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+ L'une de ses caractéristiques vient de son changement incessant, incitant par là même à renouveler le vêtement avant que celui-ci ne soit usé ou inadapté.
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10
+ La notion de mode ne saurait être appréhendée sous un angle utilitariste, elle dépasse amplement la nécessité de se vêtir. La mode existe depuis l'Antiquité. Le terme romain « modus » signifie à peu près la même chose qu'aujourd'hui et au Moyen Âge le mot « mode » est déjà présent avec notamment une définition liée à l'habillement, comme aujourd'hui.
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+ Le XVIIIe siècle marque la naissance des premiers magazines de mode, notamment des gazettes peu illustrées, mais les livres sur la mode sont déjà présents avant. La Galerie des modes et costumes français est ainsi publiée dès 1778. Livres, gravures, poupées de mode pandores[2] sont quelques moyens permettant aux nouvelles tendances de se répandre. Les poupées de France sont des figurines habillées que les dames prennent plaisir à se présenter et à s'échanger entre elles à l'occasion de rencontres afin de découvrir et de faire découvrir la mode qui ne dispose pas encore de canaux de diffusion à grande échelle.
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+ Au début du XIXe siècle, les premiers magasins de vêtements à prix réduit voient le jour.
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+ Tous les livres sérieux sur l'histoire de la mode remontent à la plus haute Antiquité, comme Histoire du Costume de François Boucher (1965). Charles Frederick Worth aurait le premier eu l'idée, vers 1858, de faire défiler ses modèles sur de vraies femmes (alors appelées « sosies ») dans des salons où les clientes venaient choisir.
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18
+ Depuis des siècles, chaque génération possède sa nouvelle mode vestimentaire et ses élégants : fringants, coqueplumets, mignons, précieuses, muguets, petits-maîtres, merveilleuses, incroyables, dandys, gommeux, garçonnes, zazous, branchés, etc.[3].
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20
+ Le vêtement, lui, est apparu pour des raisons initialement fonctionnelles : de nouveau pour se protéger des intempéries et des agressions extérieures mais également pour protéger son corps du regard des autres en respectant la pudeur et en ménageant les attitudes de séduction. Puis, au fur et à mesure, il a été étoffé, décoré, et accompagné d'accessoires. On va commencer à porter des bijoux, à se maquiller et à se parfumer ; c'est à ce moment qu'on ne parle plus seulement de vêtement, qui a d'abord un but fonctionnel, mais de mode, qui a des fins plus séductrices.
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+ À la fin du XIXe siècle, l'essor de la mode est en grande partie lié à trois principaux facteurs constitutifs de la société de consommation contemporaine :
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+ La mode est un phénomène multifactoriel. Elle combine des aspects créatifs, médiatiques, industriels et commerciaux, ce qui en fait un élément complexe de la société. Avec le développement des moyens de communications et des transports, toutes les créations dans le domaine de l'habillement sont accessibles à la majorité des gens, tous groupes sociaux confondus.
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26
+ Depuis le milieu du XXe siècle, la mode s'est petit à petit construit une image de phénomène de société incontournable. Les couturiers, tel Paul Poiret au début du siècle évoqué, puis Madeleine Vionnet, Cristóbal Balenciaga, Christian Dior, Yves Saint Laurent, Hubert de Givenchy, Pierre Cardin et Coco Chanel ou André Courrèges, Nina Ricci et, plus récemment, Thierry Mugler, Giorgio Armani, Gianni Versace, Christian Lacroix, Helmut Lang, Miuccia Prada, Jean-Paul Gaultier ou Tom Ford, sont devenus des personnages publics. Ils se sont progressivement transformés en créateurs de tendances pour les grands noms de la distribution internationale. Leur rôle est ainsi devenu plus proche du public consommateur ordinaire. Le paradoxe restant que leur notoriété les classe parmi les célébrités.
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28
+ Dans les pays tempérés, la mode est renouvelée selon un système de saisons couvrant une période de six mois : Automne/Hiver et Printemps/Été. Avant que les collections n'arrivent dans les boutiques, un gros travail d'équipe est fourni. Les collections sont conçues six à huit mois à l'avance.
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+ De plus en plus de compagnies font même jusqu'à quatre collections par an : Automne/Hiver, Holliday (collection des fêtes), croisière ou Early Spring et finalement Printemps/Été. Cela permet d'augmenter les ventes.
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+ La première étape consiste à chercher des indices, à flairer la mode de demain. Avec ce regroupement d'informations, un carnet de tendance est monté, plus communément appelé par son nom anglais « trend book ».
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+ Pour cette chasse aux idées, il existe plusieurs terrains incontournables. Il y a d'abord les salons de mode tels que Première Vision et Tex World à Paris, Pitti Uomo et Pitti Immagine à Florence et à Milan où il y a un nombre incroyable de salons. Il y a aussi les défilés de mode. Mais le moyen le plus accessible est le « lèche-vitrine » et regarder les gens dans les rues. Pour cela, les détails intéressants de vêtements des passants peuvent être photographiés, ou même des fashion buyers vont acheter des vêtements et accessoires dans diverses boutiques.
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+ Ensuite, un compte rendu des différents éléments trouvés est établi, et les regroupements d'idées se mettent en place : les thèmes. Chacun de ces thèmes comprend différentes matières, différentes formes de vêtements et des détails particuliers.
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+ Ainsi, chaque page d'un carnet de tendances sera munie d'un échantillon textile, de dessins techniques détaillés, d'une illustration de mode (figurine) et, éventuellement, de photos références. Ils seront exposés dans les salons de mode des saisons suivantes ou vendus directement à des marques. Ces trend books peuvent anticiper la mode sur deux à trois saisons, c’est-à-dire qu'en automne/hiver 2005, les trend books printemps/été 2006 sont présentés, ceux d'automne/hiver 2006/2007 sont en cours de finition et les recherches pour printemps/été 2007 ont commencé.
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+ Un trend book est un regroupement d'idées, aucune collection n'y est créée. Le styliste l'utilise pour créer sa propre collection en ne s'inspirant que des éléments qui l'intéressent.
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+ Exemple de créateurs de trend books : NellyRodi, PeclersParis ou Promostyl (Paris), Les Garçons - 2G2L (Paris) A+A (Milan).
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+ Une fois que les idées et thèmes ont été choisis, les stylistes vont créer leurs collections avec une saison d'avance, voire deux. Il faut sélectionner les idées et tissus définitifs, prévoir les imprimés ou broderies, et les petits accessoires (attaches, boutons, clips, etc.). Ils vont ensuite monter une collection qui comprend comme dans le trend books plusieurs groupes différents. Par exemple, pour un thème sur la magie, une dizaine de pièces (vêtements) sera réalisée avec pour idée la sorcellerie, une autre partie sur les fées, une autre sur les baguettes magiques, etc. Dans une collection, selon l'ampleur de la marque, il peut y avoir deux à six groupes.
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+ Les stylistes s'assurent que la collection est équilibrée (les différents éléments sont coordonnés et il y a un peu plus de hauts que de bas).
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+ Chaque modèle est représenté par un dessin technique indiquant clairement tous les détails, avec une vue de face et de dos, voire de côté quand il a des éléments à préciser.
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+ Une fois ce travail terminé, la présentation sera faite sous forme de dessins techniques accompagnés pour chacun d'un échantillon textile ou de la référence du tissu choisi. Chaque groupe est illustré pour véhiculer l'état d'esprit.
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+ Le modéliste prend à son compte les dessins techniques afin de réaliser un patronage du vêtement. À cette étape se produisent de fréquents allers-retours entre le modéliste et le styliste afin d'ajuster le souhait aux contraintes de la réalité.
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+ Enfin, le modéliste monte les prototypes qui permettent de voir si les modèles ont le rendu voulu. Il est alors encore possible de les améliorer. La partie création est terminée une fois que les dernières modifications sont faites.
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+ Une fois que le patron de chaque prototype a été réalisé par le modéliste, une phase d'industrialisation intervient. Il s'agit le plus souvent du travail du patronnier et du gradeur.
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+ Le patronnier est chargé, à partir du patron comportant les pièces principales du vêtement, de créer l'ensemble des pièces techniques annexes telles que les doublures, certains thermocollants, ainsi que les gabarits de montage.
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+ Le gradeur est chargé de dériver du modèle réalisé dans une taille de référence, la taille de base, un modèle décrit dans toutes les tailles à produire.
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+ Une fois que le patron de chaque modèle a été industrialisé, le vêtement est produit en plus ou moins grande quantité selon la distribution prévue. C'est la « confection de vêtement ». Les vêtements sont ensuite emballés et expédiés dans les différents points de vente.
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+ Certains modèles peuvent avoir été créés spécialement pour un défilé de mode afin de mettre en avant la collection de la marque en question. Dans une collection, environ 20 % des modèles ne seront jamais commercialisés.
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+ La mode et l'habillement mettent en exergue les inégalités et les paradoxes Nord / Sud.
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+ La plupart des produits textiles sont fabriqués dans le Tiers monde, et particulièrement en Asie. Certains matériaux utilisés sont parmi les plus polluants du monde. La culture du coton, par exemple, utilise 28 % des pesticides mondiaux, alors qu’il ne représente pas plus de 2,5 % des terres cultivées.
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+ Cette situation soulève de graves problèmes, tant au regard de l'impact environnemental local qu'au niveau des conséquences humaines et sanitaires sur les populations concernées.
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+ Les industries textiles du Tiers-Monde font largement appel au travail des enfants[4]. Selon l'Organisation internationale du travail, un enfant sur six travaille à travers le monde. Les enfants qui travaillent dans les usines de textile sont exposés aux produits chimiques. Dans l'industrie du tapis ou du tissage, les enfants sont entassés dans des lieux sombres et pollués de poussières de laine. Ils abîment leurs yeux et leurs poumons. Les enfants chiffonniers sont souvent atteints de maladie de peau.
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+ La mode a une responsabilité dans les principaux enjeux sociaux et environnementaux. En Europe, des créateurs ont pris conscience de ces enjeux et proposent de plus en plus de créations plus respectueuses de l'homme et de l'environnement, par exemple Misericordia, les baskets Veja, Ideo... Le boycott des produits fabriqués par des enfants pourrait être un outil de pression pour encourager un pays à signer des traités contre le travail des enfants dans les usines de textile.
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+ La mode est devenue aujourd'hui une discipline à part entière, et pour maîtriser cet art, un bon nombre de stylistes sont passés par des écoles de mode. Pourtant, à Paris capitale de la mode, 300 diplômés sortent des écoles spécialisées tous les ans mais moins de dix — par décennie — resteront sur le devant de la scène[5].
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+ Une artère (du grec ἀρτηρία, artêria) est un vaisseau sanguin qui conduit le sang du cœur aux autres tissus de l'organisme.
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+ La quasi-totalité des artères conduisent le sang oxygéné vers les organes (par opposition aux veines), sauf pour les artères pulmonaires qui conduisent un sang pauvre en oxygène vers les poumons.
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+ Une artère est constituée de plusieurs couches concentriques :
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+
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+ qui sont plus ou moins visibles en microscopie.
10
+
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+ À la différence des veines, les artères ne disposent pas de valves.
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+ Les veines sont roses et flasques.
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+
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+ Les artères distribuent un sang à haute pression éjecté des ventricules cardiaques vers les différents tissus du corps. Les artères doivent s'accommoder des grandes variations de la pression artérielle engendrées par l'activité cardiaque.
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+ Pour y parvenir, elles sont entourées de fibres musculaires lisses capables de se contracter (vasoconstriction) ou de se détendre (vasodilatation) en fonction des signaux nerveux et hormonaux reçus.
16
+
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+ Il existe 2 grands types d'artères : les artères pulmonaires et les artères systémiques.
18
+
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+ Chez l'embryon, les artères qui se constituent dès le début du développement embryonnaire pour conduire le sang du cœur vers les organes périphériques guident aussi les veines qui en assurent le retour vers le cœur[1].
20
+
21
+ L'artère principale est l'aorte ; gros vaisseau, naissant du cœur, en continuité avec le ventricule gauche, qui commence par monter en haut et à droite, tourne vers la droite, pour se diriger du côté de l'hémithorax gauche (crosse de l'aorte), puis redescend vers l'ombilic, où elle se divise en deux artères iliaques primitives ou communes.
22
+
23
+ Pendant la période fœtale, les artères se divisent en six arc branchiaux droit et gauche, et qui évolueront (ou disparaîtront) :
24
+
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+ On appelle artériopathie une maladie des artères ou des artérioles.
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+
27
+ L'embolie pulmonaire est une maladie à part.
28
+
29
+ Les planches anatomiques anciennes montrent que le réseau sanguin moyen et fin (veineux ou artériel) est resté longtemps méconnu, notamment au niveau de la peau et de certains organes complexes où de nombreuses anastomoses complexifient le réseau artériel, le rendant plus résilient et adaptables aux pressions externes et aux mouvements du corps.
30
+
31
+ Ce sont les dissections anatomiques et les chirurgiens des armées qui ont commencé à préciser la connaissance du réseau artériel (topographie, densité, variations individuelles naturelles ou liées à des pathologies) identification de zones hyper- ou hypo vascularisées.
32
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+ Puis dans la première moitié du XXe siècle, l'invention de la radiographie (et notamment la découverte des rayons X par Wilhelm Röntgen en 1895) associée à l'utilisation de produits d'injection opaques aux rayons X (liquides et/ou capables de se solidifier) ont permis, sur des cadavre ou des morceaux de cadavres[2], d'améliorer la précision des études.
34
+
35
+ Concernant les artères de la peau, apparemment les plus accessibles à notre connaissance, mais en réalité longtemps méconnues, l'anatomiste strasbourgeois Manchot a consacré une partie de sa vie à l'étude de la vascularisation de la peau (sur des cadavres humains)[2].
36
+
37
+ Le Pr Dieulafé a montré l'importance de l'irrigation artérielle de la peau, puis Mme Bellocq (dans sa thèse) a utilisé la radiographie pour étudier la géographie du réseau artériel[2].
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39
+ Près de cinquante ans après les travaux de Manchot, Michel Salmon a complété[2] l'étude anatomique de ce réseau, avec la grosse anatomie (« origine, trajet, rapports, variations, distribution macroscopique des artère cutanées »), et la fine anatomie qui précise ce travail dans le détail (en particulier concernant les anastomoses). Il a réalisé ce travail principalement à partir de la dissection de quinze cadavres adultes ayant subi de lentes injections réplétives (via la carotide gauche) d'un mélange d'huile de lin (600 g), de colophane pilée et chauffée sans ébullition (1 000 g), d'acide phénique pilé et fondu (500 g) et de minium de plomb (2 000 g), dilué dans de l'éther sulfurique pour le fluidifier. Ce mélange se solidifie en vingt-quatre heures et permet des dissections fines et la radiographie. L'acide phénique joue aussi un rôle de conservateur permettant de conserver le cadavre « un mois en saison froide » (p 6). Il a aussi utilisé quatre membres séparés du corps, et six têtes pour pouvoir leur appliquer des injections sous plus haute pression afin d'être certain d'identifier tout le réseau des artérioles de la peau[2].
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+ Par extension, le mot « artère » est aussi utilisé pour qualifier de grandes infrastructures pour la circulation automobile ou le transport du gaz.
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+ La mode (ou les modes), et plus précisément la mode vestimentaire, désigne la manière de se vêtir, conformément au goût d'une époque dans une région donnée. C'est un phénomène impliquant le collectif via la société, le regard qu'elle renvoie, les codes qu'elle impose et le goût individuel.
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+ La mode est l'une des plus puissantes industries du monde : elle représente 6 % de la consommation mondiale et elle est en croissance constante[1].
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+ La mode concerne non seulement le vêtement mais aussi les accessoires, le maquillage, le parfum et même les modifications corporelles.
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+ Les facteurs déterminant la mode sont parfois une recherche esthétique (notamment pour les grands créateurs). Néanmoins, la mode est aussi déterminée par d'autres facteurs, pour ceux qui la suivent : un moyen d'affirmer son rang social, son groupe social, son pouvoir d'achat et sa personnalité ; ou bien pour les créateurs qui imitent, un moyen commode de gagner de l'argent et du succès.
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+ L'une de ses caractéristiques vient de son changement incessant, incitant par là même à renouveler le vêtement avant que celui-ci ne soit usé ou inadapté.
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+ La notion de mode ne saurait être appréhendée sous un angle utilitariste, elle dépasse amplement la nécessité de se vêtir. La mode existe depuis l'Antiquité. Le terme romain « modus » signifie à peu près la même chose qu'aujourd'hui et au Moyen Âge le mot « mode » est déjà présent avec notamment une définition liée à l'habillement, comme aujourd'hui.
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+ Le XVIIIe siècle marque la naissance des premiers magazines de mode, notamment des gazettes peu illustrées, mais les livres sur la mode sont déjà présents avant. La Galerie des modes et costumes français est ainsi publiée dès 1778. Livres, gravures, poupées de mode pandores[2] sont quelques moyens permettant aux nouvelles tendances de se répandre. Les poupées de France sont des figurines habillées que les dames prennent plaisir à se présenter et à s'échanger entre elles à l'occasion de rencontres afin de découvrir et de faire découvrir la mode qui ne dispose pas encore de canaux de diffusion à grande échelle.
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+ Au début du XIXe siècle, les premiers magasins de vêtements à prix réduit voient le jour.
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+ Tous les livres sérieux sur l'histoire de la mode remontent à la plus haute Antiquité, comme Histoire du Costume de François Boucher (1965). Charles Frederick Worth aurait le premier eu l'idée, vers 1858, de faire défiler ses modèles sur de vraies femmes (alors appelées « sosies ») dans des salons où les clientes venaient choisir.
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+ Depuis des siècles, chaque génération possède sa nouvelle mode vestimentaire et ses élégants : fringants, coqueplumets, mignons, précieuses, muguets, petits-maîtres, merveilleuses, incroyables, dandys, gommeux, garçonnes, zazous, branchés, etc.[3].
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+ Le vêtement, lui, est apparu pour des raisons initialement fonctionnelles : de nouveau pour se protéger des intempéries et des agressions extérieures mais également pour protéger son corps du regard des autres en respectant la pudeur et en ménageant les attitudes de séduction. Puis, au fur et à mesure, il a été étoffé, décoré, et accompagné d'accessoires. On va commencer à porter des bijoux, à se maquiller et à se parfumer ; c'est à ce moment qu'on ne parle plus seulement de vêtement, qui a d'abord un but fonctionnel, mais de mode, qui a des fins plus séductrices.
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+ À la fin du XIXe siècle, l'essor de la mode est en grande partie lié à trois principaux facteurs constitutifs de la société de consommation contemporaine :
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+ La mode est un phénomène multifactoriel. Elle combine des aspects créatifs, médiatiques, industriels et commerciaux, ce qui en fait un élément complexe de la société. Avec le développement des moyens de communications et des transports, toutes les créations dans le domaine de l'habillement sont accessibles à la majorité des gens, tous groupes sociaux confondus.
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+ Depuis le milieu du XXe siècle, la mode s'est petit à petit construit une image de phénomène de société incontournable. Les couturiers, tel Paul Poiret au début du siècle évoqué, puis Madeleine Vionnet, Cristóbal Balenciaga, Christian Dior, Yves Saint Laurent, Hubert de Givenchy, Pierre Cardin et Coco Chanel ou André Courrèges, Nina Ricci et, plus récemment, Thierry Mugler, Giorgio Armani, Gianni Versace, Christian Lacroix, Helmut Lang, Miuccia Prada, Jean-Paul Gaultier ou Tom Ford, sont devenus des personnages publics. Ils se sont progressivement transformés en créateurs de tendances pour les grands noms de la distribution internationale. Leur rôle est ainsi devenu plus proche du public consommateur ordinaire. Le paradoxe restant que leur notoriété les classe parmi les célébrités.
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+ Dans les pays tempérés, la mode est renouvelée selon un système de saisons couvrant une période de six mois : Automne/Hiver et Printemps/Été. Avant que les collections n'arrivent dans les boutiques, un gros travail d'équipe est fourni. Les collections sont conçues six à huit mois à l'avance.
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+ De plus en plus de compagnies font même jusqu'à quatre collections par an : Automne/Hiver, Holliday (collection des fêtes), croisière ou Early Spring et finalement Printemps/Été. Cela permet d'augmenter les ventes.
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+ La première étape consiste à chercher des indices, à flairer la mode de demain. Avec ce regroupement d'informations, un carnet de tendance est monté, plus communément appelé par son nom anglais « trend book ».
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+ Pour cette chasse aux idées, il existe plusieurs terrains incontournables. Il y a d'abord les salons de mode tels que Première Vision et Tex World à Paris, Pitti Uomo et Pitti Immagine à Florence et à Milan où il y a un nombre incroyable de salons. Il y a aussi les défilés de mode. Mais le moyen le plus accessible est le « lèche-vitrine » et regarder les gens dans les rues. Pour cela, les détails intéressants de vêtements des passants peuvent être photographiés, ou même des fashion buyers vont acheter des vêtements et accessoires dans diverses boutiques.
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+ Ensuite, un compte rendu des différents éléments trouvés est établi, et les regroupements d'idées se mettent en place : les thèmes. Chacun de ces thèmes comprend différentes matières, différentes formes de vêtements et des détails particuliers.
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+ Ainsi, chaque page d'un carnet de tendances sera munie d'un échantillon textile, de dessins techniques détaillés, d'une illustration de mode (figurine) et, éventuellement, de photos références. Ils seront exposés dans les salons de mode des saisons suivantes ou vendus directement à des marques. Ces trend books peuvent anticiper la mode sur deux à trois saisons, c’est-à-dire qu'en automne/hiver 2005, les trend books printemps/été 2006 sont présentés, ceux d'automne/hiver 2006/2007 sont en cours de finition et les recherches pour printemps/été 2007 ont commencé.
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+ Un trend book est un regroupement d'idées, aucune collection n'y est créée. Le styliste l'utilise pour créer sa propre collection en ne s'inspirant que des éléments qui l'intéressent.
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+ Exemple de créateurs de trend books : NellyRodi, PeclersParis ou Promostyl (Paris), Les Garçons - 2G2L (Paris) A+A (Milan).
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+ Une fois que les idées et thèmes ont été choisis, les stylistes vont créer leurs collections avec une saison d'avance, voire deux. Il faut sélectionner les idées et tissus définitifs, prévoir les imprimés ou broderies, et les petits accessoires (attaches, boutons, clips, etc.). Ils vont ensuite monter une collection qui comprend comme dans le trend books plusieurs groupes différents. Par exemple, pour un thème sur la magie, une dizaine de pièces (vêtements) sera réalisée avec pour idée la sorcellerie, une autre partie sur les fées, une autre sur les baguettes magiques, etc. Dans une collection, selon l'ampleur de la marque, il peut y avoir deux à six groupes.
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+ Les stylistes s'assurent que la collection est équilibrée (les différents éléments sont coordonnés et il y a un peu plus de hauts que de bas).
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+ Chaque modèle est représenté par un dessin technique indiquant clairement tous les détails, avec une vue de face et de dos, voire de côté quand il a des éléments à préciser.
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+ Une fois ce travail terminé, la présentation sera faite sous forme de dessins techniques accompagnés pour chacun d'un échantillon textile ou de la référence du tissu choisi. Chaque groupe est illustré pour véhiculer l'état d'esprit.
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+ Le modéliste prend à son compte les dessins techniques afin de réaliser un patronage du vêtement. À cette étape se produisent de fréquents allers-retours entre le modéliste et le styliste afin d'ajuster le souhait aux contraintes de la réalité.
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+ Enfin, le modéliste monte les prototypes qui permettent de voir si les modèles ont le rendu voulu. Il est alors encore possible de les améliorer. La partie création est terminée une fois que les dernières modifications sont faites.
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+ Une fois que le patron de chaque prototype a été réalisé par le modéliste, une phase d'industrialisation intervient. Il s'agit le plus souvent du travail du patronnier et du gradeur.
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+ Le patronnier est chargé, à partir du patron comportant les pièces principales du vêtement, de créer l'ensemble des pièces techniques annexes telles que les doublures, certains thermocollants, ainsi que les gabarits de montage.
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+ Une fois que le patron de chaque modèle a été industrialisé, le vêtement est produit en plus ou moins grande quantité selon la distribution prévue. C'est la « confection de vêtement ». Les vêtements sont ensuite emballés et expédiés dans les différents points de vente.
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+ Certains modèles peuvent avoir été créés spécialement pour un défilé de mode afin de mettre en avant la collection de la marque en question. Dans une collection, environ 20 % des modèles ne seront jamais commercialisés.
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+ La mode et l'habillement mettent en exergue les inégalités et les paradoxes Nord / Sud.
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+ La plupart des produits textiles sont fabriqués dans le Tiers monde, et particulièrement en Asie. Certains matériaux utilisés sont parmi les plus polluants du monde. La culture du coton, par exemple, utilise 28 % des pesticides mondiaux, alors qu’il ne représente pas plus de 2,5 % des terres cultivées.
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+ Cette situation soulève de graves problèmes, tant au regard de l'impact environnemental local qu'au niveau des conséquences humaines et sanitaires sur les populations concernées.
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+ Les industries textiles du Tiers-Monde font largement appel au travail des enfants[4]. Selon l'Organisation internationale du travail, un enfant sur six travaille à travers le monde. Les enfants qui travaillent dans les usines de textile sont exposés aux produits chimiques. Dans l'industrie du tapis ou du tissage, les enfants sont entassés dans des lieux sombres et pollués de poussières de laine. Ils abîment leurs yeux et leurs poumons. Les enfants chiffonniers sont souvent atteints de maladie de peau.
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+ La mode a une responsabilité dans les principaux enjeux sociaux et environnementaux. En Europe, des créateurs ont pris conscience de ces enjeux et proposent de plus en plus de créations plus respectueuses de l'homme et de l'environnement, par exemple Misericordia, les baskets Veja, Ideo... Le boycott des produits fabriqués par des enfants pourrait être un outil de pression pour encourager un pays à signer des traités contre le travail des enfants dans les usines de textile.
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+ La mode est devenue aujourd'hui une discipline à part entière, et pour maîtriser cet art, un bon nombre de stylistes sont passés par des écoles de mode. Pourtant, à Paris capitale de la mode, 300 diplômés sortent des écoles spécialisées tous les ans mais moins de dix — par décennie — resteront sur le devant de la scène[5].
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+ Moelle épinière
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+ Discutez-en ou améliorez-le ! Pour de plus amples informations, voir le Guide contre l'anthropocentrisme.
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+ La moelle spinale (selon la nouvelle nomenclature), ou moelle épinière (dans l’ancienne nomenclature), désigne la partie du système nerveux central qui prolonge la moelle allongée appartenant au tronc cérébral. Elle est contenue dans le canal rachidien (canal formé par la juxtaposition des foramens intervertébraux), qui la soutient et la protège.
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+ Elle est constituée de neurones et de cellules gliales. Sa fonction principale est la transmission des messages nerveux entre le cerveau et le reste du corps. Elle contient également des circuits neuronaux indépendants qui contrôlent certains réflexes.
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+ La moelle spinale dérive du tube neural mis en place chez l'humain à la 4e semaine de développement grâce à la neurulation, en arrière du rhombencéphale.
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+ Lorsque le tube neural se développe, la notochorde sous-jacente produit un facteur connu sous le nom de sonic hedgehog ou SHH. En réaction, la partie inférieure du tube se met également à sécréter du SHH et induit le développement des motoneurones. Dans le même temps, l'ectoderme supérieur secrète du BMP, pour « bone morphogenetic protein » (protéine morphogénétique de l'os), qui, à l'inverse, induira le développement des neurones sensoriels. C'est ce couple de facteurs antagonistes, diffusant depuis des zones opposées, qui sera à l'origine de la régionalisation dorso-ventrale de la moelle spinale.
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+ Ils instruisent alors, de façon dépendante de la dose, chacun des progéniteurs neuraux à adopter une identité particulière en fonction de sa position le long de l’axe dorso-ventral du tube neural. Cette information de position se traduit par l’expression d’une combinatoire spécifique de facteurs de transcriptions qui régulent ensuite l’expression de gènes cibles spécifiques, responsables de leur engagement vers une voie de différenciation particulière. Ils permettent ainsi la différenciation progressive et ordonnée des différents types de neurones et de cellules gliales qui la constituent.
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+ Au troisième mois du développement humain, la moelle spinale remplit entièrement le canal vertébral. Mais la croissance différentielle du rachis osseux et du système nerveux central, nommée croissance allométrique, aboutit à un arrêt de la moelle à l'étage L1-L2.
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+ Chez un humain adulte, elle mesure en moyenne 44 cm.
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+ La moelle spinale présente un aspect cylindrique et aplati d'avant en arrière pour une taille de 43 cm et une masse de 30 grammes.
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+ On lui distingue de haut en bas une région cervicale, thoracique, lombaire, sacrée et coccygienne. Les repères utilisés sont ceux des vertèbres de la colonne vertébrale (attention, en raison de la croissance allométrique, les régions ne correspondent pas forcément entre la colonne et celles de la moelle).
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+ La moelle spinale présente deux renflements :
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+ En coupe transversale, on peut distinguer deux régions distinctes :
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+ Cette dernière région entoure le canal épendymaire, qui constitue l'extension des ventricules cérébraux et contient un liquide dénommé liquide cérébrospinal, ou liquide céphalo-rachidien selon l'ancienne nomenclature (LCS ou LCR).
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+ La moelle spinale a une forme qui parait compressée dorso-ventralement, ce qui lui donne une forme ellipsoïde. Elle possède un creux sur sa face dorsale (le sillon médian) et un autre sur sa face ventrale (la fissure médiane).
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+ Les trois méninges qui recouvrent et protègent la moelle spinale s'appellent la dure-mère (sur la face externe), l'arachnoïde et la pie-mère (au contact de la moelle) et sont un prolongement des méninges du cerveau. De même que dans le cerveau, l'espace sous-arachnoïdien (entre l'arachnoïde et la pie mère) contient du liquide cérébrospinal, liquide qui peut être prélevé durant un examen appelé ponction lombaire. Enfin, la moelle spinale est stabilisée à l'aide de ligaments dentelés qui s'étendent de la pie-mère latéralement au niveau des racines ventrales et dorsales des nerfs spinaux.
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+
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+ Chez l'humain, la moelle spinale est divisée en 31 segments appelés segments médullaires. La grenouille en possède 10. À chaque segment se forme une paire de nerfs spinaux (à droite et à gauche), chacun contenant des motoneurones et des neurones sensoriels ; ce sont des nerfs mixtes, présentant des connexions entrantes (neurones sensoriels) et sortantes (motoneurones).
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+ Ces deux branches se rejoignent à distance de la moelle pour finalement former les nerfs spinaux.
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+ La frontière entre le système nerveux central et le système nerveux périphérique se situe à proximité de l'émergence des racines ventrales et dorsales. Ces zones de transition sont traversées par les axones des neurones ; elles permettent d'assurer le maintien des différences cellulaires (cellules gliales) entre les deux systèmes.
40
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+ Dans la partie supérieure de la moelle spinale, les nerfs spinaux quittent directement la colonne, alors que, dans la partie inférieure, les nerfs longent la moelle sur une courte distance avant de quitter la colonne un peu plus bas.
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+ La partie terminale de la moelle est appelée le cône médullaire. La pie-mère se poursuit dans une extension appelée le filum terminal qui accroche la moelle spinale au coccyx. La collection de nerfs qui se poursuivent après le cône médullaire (pour rejoindre leur point de sortie de la colonne plus bas/caudalement) est appelée la "queue de cheval".
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+ La moelle spinale a trois circuits majeurs :
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+ Elle renferme des réseaux de neurones agissant tels des centres de contrôle pour la marche, la miction, la défécation ou l'éjaculation.
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+ Les neurones spinaux fonctionnent selon des processus plus proches de ceux du cortex cérébral que ce qu’on a cru jusqu’au début des années 2000. Vers 2006-2007, il fut montré qu'un même mouvement précisément reproduit pouvait être généré par un réseau différent de neurones à chaque reproduction du mouvement. Les réseaux neuronaux spinaux ont donc une activité aléatoire et non simplement mécanique. Celui impliqué dans le contrôle de la marche, ou réseau locomoteur spinal (aussi appelé « central pattern generator » ou CPG en anglais), peut fonctionner de manière quasi autonome dans certaines conditions expérimentales. À la suite de la transmission de signaux déclencheurs provenant du cerveau (ex. : cortex moteur ou région mésencéphalique locomotrice, MLR en anglais) ou à une activation par des moyens pharmacologiques, les travaux de Pierre A. Guertin chez la souris et Sten Griller avant lui chez le chat ont montré que le CPG peut générer à lui seul une activité locomotrice de base[1]
50
+
51
+ La moelle apparaît ainsi de moins en moins comme une gaine de câbles et de plus en plus comme un prolongement complexe du cerveau[2].
52
+
53
+ Il y a encore 10 ou 20 ans[Quand ?], il était clairement établi que la moelle ne pouvait cicatriser après avoir été sectionnée ou blessée. Des progrès récents mettent ce schéma en doute. De nouvelles approches pharmacologiques visant plutôt la restauration fonctionnelle partielle par l'entremise d'une réactivation de neurones non-lésés localisés (ex. CPGs) sous la lésion sont aussi en développement.
54
+
55
+ Essais cliniques réalisés ou en cours sur les lésions aiguës ou sub-aiguës :
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+ Essais cliniques réalisés ou en cours sur les lésions chroniques :
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+ En triperie, la moelle spinale des animaux d'élevage s'appelle amourettes[3].
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+ Le monachisme est l'état et le mode de vie de personnes qui ont prononcé des vœux religieux et font partie d’un ordre dont les membres vivent sous une règle commune, séparés du monde, les moines (moniales au féminin). Le mot vient du grec ancien monos qui signifie « solitaire » et plus particulièrement « célibataire ». La première institution connue du monachisme est celle du bouddhisme theravada, il y a vingt-cinq siècles. Dans le bouddhisme, le monachisme est l'un des trois refuges, particulièrement propice à la méditation qui constitue le cœur de la pratique.
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+ Dans le christianisme, selon la tradition, le monachisme apparaît autour de Pacôme le Grand, vers 329 en Égypte, à proximité de Nag Hammadi. Avec la persécution de Dioclétien en 306, nombreux avaient été les Alexandrins à se réfugier dans le désert. Même si elle diffère nettement de la vision chrétienne du monachisme, l'Égypte ancienne connut une tradition de reclus (« katochoi ») autour du temple de Sérapis. La naissance du monachisme chrétien en Égypte se situerait donc dans la continuité d'une tradition locale d'ascèse. Selon Philon d'Alexandrie, les Therapeutae seraient les précurseurs des premiers ordres monastiques chrétiens.
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+ Le monachisme chrétien en tant que tel apparaît en Orient dès le IIIe siècle, en particulier vers 270, avec la retraite d'Antoine le Grand dans le désert égyptien. Son rayonnement attire autour de lui, et malgré lui, de nombreux disciples qui mènent, comme lui une vie érémitique (anachorètes), donc solitaire, ou qui se regroupent en petites communautés (cénobites) que Pacôme le Grand, tout en s'inspirant d'Antoine le Grand, régule de manière méthodique en Haute-Égypte[1]. La règle de Pacôme, codifiée au IVe siècle par Basile de Césarée, influencera tout le monachisme futur. Dès le IVe siècle également, il se développe en Occident notamment sous l'impulsion d'Ambroise de Milan en Italie, de Martin de Tours en Gaule et de Colomban en Irlande, toujours sur le modèle égyptien de Pacôme et selon la spiritualité d'Antoine le Grand. Mais c'est la Règle de saint Benoît, équilibrant vie spirituelle (prière, ascèse, chasteté, pauvreté), travail manuel et culture intellectuelle qui, dès le début du VIe siècle, sert de référence définitive à l'ensemble de la tradition monastique occidentale jusqu'à aujourd'hui.
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7
+ Il existe des religieux des deux sexes, appelés moines et moniales, et les communautés étaient en général séparées. L'ordre monastique particulier qui les régit suit en général une règle, dont les plus anciennes sont la règle de saint Basile (aujourd’hui presque uniquement observée par les moines d'Orient) et la règle de saint Benoît, suivie par plus de 30 000 moines et moniales, particulièrement en Occident[2].
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+ La vie monastique, le plus souvent au sein d'un monastère ou d'un couvent, qui peut être une abbaye lorsqu'il est dirigé par un abbé, varie entre formes cénobitiques (en communauté) et érémitisme.
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+ Le bouddhisme possède sa propre forme de monachisme.
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+ Le terme bhikkhu (littéralement mendiant) ne possède pas d’équivalent à connotation religieuse dans les langues occidentales (le mot « prêtre » ne doit jamais être utilisé étant donné qu'il n'y a pas de sacerdoce bouddhiste); une traduction moins erronée en serait celle de « moine », bien qu'il soit également impropre. Quant au terme « bonze », issu du japonais bozu, il reste largement utilisé, bien que lui aussi inadéquat[réf. nécessaire].
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+ Le terme bhikkhu (littéralement « celui qui recueille les aumônes »), féminin bhikkhuni, désigne les membres de la Communauté monastique bouddhique, pleinement ordonnés, vivant uniquement de ce qui est offert et observant les préceptes définissant une vie de renoncement et de simplicité. Ils ne sont pas autorisés à utiliser de l’argent et ne peuvent manger que ce qui est offert.
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17
+ Voici un passage du Coran concernant le monachisme : (sourate 57, verset 27)
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19
+ « 27. Ensuite, sur leurs traces, Nous avons fait suivre Nos (autres) messagers, et Nous les avons fait suivre de Jésus fils de Marie et lui avons apporté l'évangile, et avons mis dans les coeurs de ceux qui le suivirent douceur et miséricorde. Et le monachisme qu'ils inventèrent, Nous ne le leur avons nullement prescrit, (Ils devaient) seulement rechercher l'agrément d'Allah. Mais ils ne l'observèrent pas (ce monachisme) comme il se devait. Nous avons alors donné leur récompense à ceux d'entre eux qui crurent. Mais beaucoup d'entre eux (furent des) pervers. »
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21
+ Ainsi le Coran affirme que Dieu n'a jamais prescrit aux chrétiens le monachisme qu'ils inventèrent. En islam, il n'existe pas de monachisme. Et le prophète de l'islam, dans un célèbre hadith[Lequel ?], a mis un point d'honneur à préciser que quiconque pratique le monachisme n'est pas des siens. Quant au courant soufiste en soi, rien n'y évoque le monachisme tel qu'il s'est développé dans le christianisme occidental et oriental.
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+ Le monachisme est l'état et le mode de vie de personnes qui ont prononcé des vœux religieux et font partie d’un ordre dont les membres vivent sous une règle commune, séparés du monde, les moines (moniales au féminin). Le mot vient du grec ancien monos qui signifie « solitaire » et plus particulièrement « célibataire ». La première institution connue du monachisme est celle du bouddhisme theravada, il y a vingt-cinq siècles. Dans le bouddhisme, le monachisme est l'un des trois refuges, particulièrement propice à la méditation qui constitue le cœur de la pratique.
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+ Dans le christianisme, selon la tradition, le monachisme apparaît autour de Pacôme le Grand, vers 329 en Égypte, à proximité de Nag Hammadi. Avec la persécution de Dioclétien en 306, nombreux avaient été les Alexandrins à se réfugier dans le désert. Même si elle diffère nettement de la vision chrétienne du monachisme, l'Égypte ancienne connut une tradition de reclus (« katochoi ») autour du temple de Sérapis. La naissance du monachisme chrétien en Égypte se situerait donc dans la continuité d'une tradition locale d'ascèse. Selon Philon d'Alexandrie, les Therapeutae seraient les précurseurs des premiers ordres monastiques chrétiens.
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+ Le monachisme chrétien en tant que tel apparaît en Orient dès le IIIe siècle, en particulier vers 270, avec la retraite d'Antoine le Grand dans le désert égyptien. Son rayonnement attire autour de lui, et malgré lui, de nombreux disciples qui mènent, comme lui une vie érémitique (anachorètes), donc solitaire, ou qui se regroupent en petites communautés (cénobites) que Pacôme le Grand, tout en s'inspirant d'Antoine le Grand, régule de manière méthodique en Haute-Égypte[1]. La règle de Pacôme, codifiée au IVe siècle par Basile de Césarée, influencera tout le monachisme futur. Dès le IVe siècle également, il se développe en Occident notamment sous l'impulsion d'Ambroise de Milan en Italie, de Martin de Tours en Gaule et de Colomban en Irlande, toujours sur le modèle égyptien de Pacôme et selon la spiritualité d'Antoine le Grand. Mais c'est la Règle de saint Benoît, équilibrant vie spirituelle (prière, ascèse, chasteté, pauvreté), travail manuel et culture intellectuelle qui, dès le début du VIe siècle, sert de référence définitive à l'ensemble de la tradition monastique occidentale jusqu'à aujourd'hui.
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+ Il existe des religieux des deux sexes, appelés moines et moniales, et les communautés étaient en général séparées. L'ordre monastique particulier qui les régit suit en général une règle, dont les plus anciennes sont la règle de saint Basile (aujourd’hui presque uniquement observée par les moines d'Orient) et la règle de saint Benoît, suivie par plus de 30 000 moines et moniales, particulièrement en Occident[2].
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+ La vie monastique, le plus souvent au sein d'un monastère ou d'un couvent, qui peut être une abbaye lorsqu'il est dirigé par un abbé, varie entre formes cénobitiques (en communauté) et érémitisme.
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+ Le bouddhisme possède sa propre forme de monachisme.
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+ Le terme bhikkhu (littéralement mendiant) ne possède pas d’équivalent à connotation religieuse dans les langues occidentales (le mot « prêtre » ne doit jamais être utilisé étant donné qu'il n'y a pas de sacerdoce bouddhiste); une traduction moins erronée en serait celle de « moine », bien qu'il soit également impropre. Quant au terme « bonze », issu du japonais bozu, il reste largement utilisé, bien que lui aussi inadéquat[réf. nécessaire].
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+ Le terme bhikkhu (littéralement « celui qui recueille les aumônes »), féminin bhikkhuni, désigne les membres de la Communauté monastique bouddhique, pleinement ordonnés, vivant uniquement de ce qui est offert et observant les préceptes définissant une vie de renoncement et de simplicité. Ils ne sont pas autorisés à utiliser de l’argent et ne peuvent manger que ce qui est offert.
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+ Voici un passage du Coran concernant le monachisme : (sourate 57, verset 27)
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+ « 27. Ensuite, sur leurs traces, Nous avons fait suivre Nos (autres) messagers, et Nous les avons fait suivre de Jésus fils de Marie et lui avons apporté l'évangile, et avons mis dans les coeurs de ceux qui le suivirent douceur et miséricorde. Et le monachisme qu'ils inventèrent, Nous ne le leur avons nullement prescrit, (Ils devaient) seulement rechercher l'agrément d'Allah. Mais ils ne l'observèrent pas (ce monachisme) comme il se devait. Nous avons alors donné leur récompense à ceux d'entre eux qui crurent. Mais beaucoup d'entre eux (furent des) pervers. »
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+ Ainsi le Coran affirme que Dieu n'a jamais prescrit aux chrétiens le monachisme qu'ils inventèrent. En islam, il n'existe pas de monachisme. Et le prophète de l'islam, dans un célèbre hadith[Lequel ?], a mis un point d'honneur à préciser que quiconque pratique le monachisme n'est pas des siens. Quant au courant soufiste en soi, rien n'y évoque le monachisme tel qu'il s'est développé dans le christianisme occidental et oriental.
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+ Dans la mythologie grecque, les Moires (en grec ancien Μοῖραι / Moîrai) sont trois divinités du Destin : Clotho (« la Fileuse »), Lachésis (« la Répartitrice ») et Atropos (« l'Inflexible »). Elles deviendront les Parques, dans la mythologie romaine.
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+ Leur ascendance est confuse : la Théogonie se contredit elle-même en citant Nyx seule au vers 217 (comme dans l’Hymne orphique qui leur est consacré et Les Euménides d'Eschyle), mais Zeus et Thémis plus loin (v. 904, repris par le pseudo-Apollodore). Cet attachement à Nyx se retrouve d'ailleurs chez les auteurs latins — dans la Préface d'Hygin et chez Cicéron — qui citent Érèbe pour père. D'autres traditions existent, qui toutes les rattachent à des divinités primordiales (Ouranos et Gaïa) d'après des fragments de Lycophron et d'Athénée, ou Chaos chez Quintus de Smyrne). Quant au poète crétois Épiménide, il les suppose, dans une tradition isolée, nées de Cronos et d'Évonymé et sœurs à la fois d'Aphrodite et des Euménides.
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+ Dans sa République, Platon en fait les filles d'Ananké, déesse de la Nécessité[1].
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+ Elles sont désignées sous le nom d'αἶσα / aîsa dans l’Iliade[2], et ne sont citées qu'une seule fois sous le nom collectif de Μοῖραι / Moîrai (XXIV, 49). Au vers 209 du même chant XXIV, le terme Moîra est employé au singulier pour désigner une déesse unique. L’Odyssée[3] associe quant à elle aisa et κλῶθες / klỗthes (« fileuses ») ; ce dernier terme est une référence probable aux Moires, même si cette épithète ne se rencontre nulle part ailleurs. Toujours dans l’Odyssée, il semble que le rôle de fileuses du destin ne leur soit pas réservé : Zeus[4] ou même les dieux tous ensemble[5] peuvent être impliqués. De manière générale, si le terme de moïra (« destinée ») est très présent dans les épopées homériques, celle-ci n'est que rarement personnifiée sous des traits divins.
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+ Elles apparaissent individuellement chez Hésiode, qui dénombre trois Moires qui « donnent d'avoir le bien et le mal »[6] :
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+ Dans le premier passage de la Théogonie[8], leur rôle est en outre de « [poursuivre] les crimes des hommes et des dieux et [de] ne [déposer] leur terrible colère qu'après avoir exercé sur le coupable une cruelle vengeance ». Cependant, l'enchaînement des vers 218 et 219, jugé maladroit, et le fait que cette mention suive une référence donnée aux Kères, divinités chargées de traquer les criminels, font écarter ce passage comme une interpolation par plusieurs spécialistes[Qui ?] ; Martin Litchfield West l'a supprimé de son édition de la Théogonie.
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+ On peut se représenter leur travail de filage comme achevé au moment de la naissance ou se poursuivant pendant toute la vie jusqu'au moment où tout le fil a été entièrement dévidé de la quenouille. Les images employées par les poètes varient. Leur origine complexe traduit en fait le lien des Moires avec la naissance comme la mort et finalement avec le cycle complet de la vie dans une forme de cadencement du monde[9]. Dans la mythologie grecque, le Destin est parfois personnifié de façon distincte de Zeus, parfois confondu avec lui. Mais en général, Zeus et les autres dieux paraissent soumis au Destin, comme l'affirme Eschyle dans Prométhée enchaîné.
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+ Les Moires sont présentes lors de plusieurs grands événements : lors de la gigantomachie (où elles tuent Agrios et Thoas) ; lors du mariage de Pélée et de Thétis (au cours duquel elles chantent) ; pour ramener la paix dans l'Olympe, lorsque les dieux à l'unisson réclament à Zeus l'immortalité pour leurs conjoints ou leurs enfants mortels[réf. nécessaire].
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+ Lachésis, fille d'Ananké (la Nécessité), possède en outre une fonction spécifique dans la République de Platon, livre X (voir le Mythe d'Er le Pamphylien), qui lui attribue le rôle d'avoir sur ses « genoux des sorts et des modèles de vie » qui sont distribués lors d'une cérémonie à l'issue de laquelle les âmes des défunts sur le point de revenir sur terre se voient présenter les « sorts » correspondant à leur réincarnation future en hommes ou en animaux.
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+ Les Moires pouvaient être honorées comme déesses de la naissance ; les jeunes mariées athéniennes leur offraient des boucles de cheveux, et les femmes les invoquaient en prêtant serment.
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