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La vitamine A est une vitamine liposoluble.
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Dans l'organisme, elle existe sous forme de rétinol, de rétinal, d'acide rétinoïque (trétinoïne) et de phosphate de rétinyle. Ces molécules sont altérées par l'oxygène de l'air, altérations accélérées par la lumière et la chaleur.
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Les aliments d'origine animale (viandes, produits laitiers et surtout foie) contiennent du rétinol et des esters de rétinol alors que les végétaux contiennent essentiellement des carotènes qui sont des précurseurs du rétinol. Une molécule de bêta-carotène, par hydrolyse de la liaison 15-15′ sous l'influence d'un caroténoïde mono-oxygénase (ββ-carotène 15,15′ mono-oxygénase), donne deux molécules de vitamine A. Par contre, les deux autres carotènes (alpha et gamma) ne donnent naissance qu'à une seule molécule de vitamine A.
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Les besoins quotidiens en vitamine A pour un adulte sont estimés à 2 400 UI (femme, femme enceinte exceptée) ou à 3 400 UI (homme) soit de 0,7 à 1 mg environ.
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Une unité internationale de vitamine A correspond à 0,3 μg de rétinol. Le rétinol est considéré comme l'unité de base, le rétinol-équivalent, ce qui permet de comparer l'activité vitaminique des différents dérivés de la vitamine A.
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La vitamine A est impliquée dans la croissance des os et la synthèse de pigments de l'œil. Le rétinol est parfois utilisé dans le traitement des acnés sévères.
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Un sévère déficit en vitamine A peut provoquer une cécité ; il se manifeste par une peau pâle et sèche. Si elle est prolongée, la carence en vitamine A peut être mortelle, tout comme une surdose : le foie de certains animaux, comme celui de l'ours polaire, peut contenir une dose de vitamine A potentiellement toxique pour un être humain.
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La vitamine A est une vitamine importante pour la vision. Grâce à ses différentes formes (rétinol/rétinal all-trans/9-cis/11-cis ; correspondantes à une isomérie de la chaîne isoprénique) aussi appelés vitamères, elle intervient pour former une photopile dans les cellules nerveuses de l'œil : les bâtonnets. Avec l'opsine, le rétinal 11-cis forme la rhodopsine où l'atome d'oxygène est remplacé par un azote protoné lié au reste de la protéine. Les doubles liaisons forment un système conjugué qui absorbe un photon pour se déplier, devenant tous-trans. Le proton lié à l'azote au bout du système conjugué est alors transporté à travers la protéine et déclenche l'influx nerveux. La protéine devient la métarhodopsine II qui se dissocie en opsine et en rétinal all-trans. Après action d'une enzyme appelée déshydrogénase, le rétinal all trans est transformé en rétinol all trans, subit l'action d'une isomérase et enfin d'une seconde déshydrogénase, pour redonner du rétinal 11-cis et boucler ainsi le cycle visuel.
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On trouve de grandes quantités de vitamine A dans le lait, les œufs et le foie. La provitamine A se retrouve dans les carottes, les abricots, les kakis ou les épinards.
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Consommer des aliments riches en vitamine A, comme le foie, la carotte, le melon, l'abricot, la pêche jaune ou la mangue, permettrait[réf. souhaitée] d'obtenir un teint hâlé (brun) tout en favorisant l'hydratation de la peau. Elle stimulerait la production de mélanine qui est le pigment responsable de la couleur de la peau.
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L'absorption se fait par l'intestin et nécessite la présence de graisses et de sels biliaires. La thyroxine la favorise.
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Le stockage s'effectue presque uniquement dans les cellules stellaires (anciennement cellules de Ito) du foie, beaucoup plus accessoirement dans les capsules surrénales, les testicules, les ovaires et les reins.
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La rétinolémie est normalement comprise entre 100 et 120 U.I. par litre dans le sérum. En réalité, ce taux peut subir des élévations passagères, en rapport avec les ingestions alimentaires.
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Au-dessous de 70 U.I., on peut admettre une carence. Cependant, le taux sanguin n'est pas un reflet fidèle du taux viscéral, hépatique en particulier. La protéine transporteuse est le RBP4 ((en)retinol binding protein 4).
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L’excrétion est nulle chez l'individu sain, elle peut apparaître dans l'urine au cours de certaines maladies (pneumonie, néphrite, diabète, anémie), toujours avec albuminurie.
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L'hydrolyse des carotènes avec production de rétinol se ferait classiquement sous l'influence d'une enzyme d'origine hépatique, la caroténase En fait la transformation des carotènes a avant tout un siège intestinal et le rôle du foie, en tout cas secondaire, n'est pas établi
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Pour l'adulte sain, les besoins quotidiens sont de l'ordre de 2 500 à 5 000 U.I. [1] Ces besoins peuvent être accrus au cours de certaines circonstances physiologiques.
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Pour l'enfant, ils sont généralement de 2 000 à 4 500 U.I. de 1 à 12 ans et, pour l'adolescent, de 5 000 à 6 000 U.I. de 13 à 20 ans.
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Pendant la grossesse et l'allaitement, l'apport quotidien doit atteindre 6 000 à 8 000 U.I.[réf. nécessaire]
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La carence d'apport est, le plus souvent, responsable de l'hypovitaminose A, en particulier chez le nourrisson soumis à un régime sans lait. Les adultes peuvent également souffrir d'un apport insuffisant lorsqu'ils se soumettent à des régimes stricts, éliminant de leur diététique : laitages, œufs, graisses, légumes verts.
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À côté de cette carence d'apport il existe également une carence d'utilisation, car le métabolisme de la vitamine A exige l'intégrité des fonctions hépatiques et intestinales. De plus, les troubles du transit intestinal inhibent la transformation du bêta-carotène en vitamine A.
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Les premiers signes de la carence sont la photophobie et la cécité crépusculaire. Il s'ajoute rapidement des troubles divers portant sur la croissance, entraînant la dédifférenciation des épithéliums avec diminution de la résistance aux infections et affectant certaines glandes endocrines et les divers métabolismes.
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En raison de la pauvreté ou d'une alimentation devenue trop industrielle, la population la plus carencée a fortement augmenté dans les pays pauvres du sud[2]. Vers 1995, ces carences causaient des cécités, et une morbidité et mortalité accrues chez environ 200 millions d'enfants. Dans le monde, annuellement, 250 000 à 500 000 enfants devenaient aveugles, 2⁄3 mourant quelques mois plus tard.
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Ils sont beaucoup plus rares et d'origine volontaire (supplémentation excessive). Ils peuvent se compliquer d'une hypertension portale. Le diagnostic est essentiellement fait par l'interrogatoire, le dosage du rétinol sanguin ne reflétant pas l'état des stocks[3].
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Le surdosage en vitamine A peut également être responsable d'hypercalcémies[4].
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L'administration de la vitamine A est indiquée non seulement au cours des symptômes de carence mais aussi contre certains troubles métaboliques et en cas de prédisposition aux infections.
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La vitamine A est également utile à titre prophylactique lors de circonstances physiologiques qui en accroissent les besoins (grossesse car risque d'effet tératogène[5], allaitement, syndrome prémenstruel) mais aussi dans d'autres circonstances telles que : retard de croissance, diminution de la résistance aux infections, photophobie, héméralopie, xérophtalmie, kératomalacie, ichtyose, kératose piliaire, hyperkératose, acné, cheveux secs, ternes et cassants.
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Cependant, elle possède des mises en garde, par exemple lors de grossesses, du fait de malformations de l'enfant (effet tératogène) constatées sur des femmes ayant pris trop de vitamine A.
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La supplémentation systématique chez l'enfant, dans les pays où le déficit est endémique, montre une réduction de la mortalité[6]. Par contre, elle semble être inefficace, et peut-être même délétère chez les filles, lorsque la vitamine A est administrée chez le nouveau-né[7].
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Des recherches menées conjointement par des chercheurs chinois (Université de Chongqing) et canadiens (Université de la Colombie-Britannique) ont montré, sur l'animal, qu’en cas de carence en vitamine A, les rongeurs sont davantage affectés par la formation de plaques amyloïdes, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, et par des troubles cognitifs, concernant en particulier la mémoire[8].
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acide L-(+)-ascorbique
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0,033 g·ml-1 (éthanol 95 %),
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0,02 g·ml-1 (éthanol absolu),
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0,01 g·ml-1 (glycérol USP),
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0,05 g·ml-1 (propylène glycol)[1]
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245 nm (solution acide),
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265 nm (solution neutre)[1]
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+
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[
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α
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+
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16 |
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]
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+
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18 |
+
D
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19 |
+
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20 |
+
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21 |
+
25
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22 |
+
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23 |
+
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24 |
+
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25 |
+
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26 |
+
{\displaystyle \lbrack \alpha \rbrack _{D}^{25}}
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+
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28 |
+
+20,5 à +21,5° (10 g·l-1 eau),
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29 |
+
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30 |
+
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31 |
+
|
32 |
+
|
33 |
+
[
|
34 |
+
α
|
35 |
+
|
36 |
+
]
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37 |
+
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38 |
+
D
|
39 |
+
|
40 |
+
|
41 |
+
23
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42 |
+
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43 |
+
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44 |
+
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45 |
+
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46 |
+
{\displaystyle \lbrack \alpha \rbrack _{D}^{23}}
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+48° (10 g·l-1 méthanol)[1]
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La vitamine C est une vitamine hydrosoluble sensible à la chaleur et à la lumière jouant un rôle important dans le métabolisme de l'être humain et de nombreux autres mammifères. Chimiquement parlant, il s'agit de l'acide L-ascorbique, un des stéréoisomères de l'acide ascorbique, et de ses sels, les ascorbates. Les plus courants sont l'ascorbate de sodium et l'ascorbate de calcium.
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On parle d'acide ascorbique ou acide L-(+)-ascorbique donc dextrogyre de numéro CAS50-81-7 et il est le seul autorisé à porter le nom de « vitamine C ». L'acide ascorbique lévogyre (acide D-(–)-ascorbique) n'a pas d'effet vitaminique suffisant.
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Voir Acide ascorbique.
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La vitamine C est un cofacteur enzymatique impliqué dans un certain nombre de réactions physiologiques (hydroxylation). Elle est requise dans la synthèse du collagène et des globules rouges et contribue au système immunitaire[3]. Elle joue également un rôle dans le métabolisme du fer en tant que promoteur de son absorption ; son utilisation est donc déconseillée chez les patients porteurs d'une surcharge en fer et particulièrement d'une hémochromatose. Sous forme oxydée (acide déshydroascorbique), elle traverse la barrière hémato-encéphalique pour accéder au cerveau[4] et à plusieurs organes à forte concentration en vitamine C. Les muscles squelettiques répondent rapidement à la prise de vitamine C, mais la perdent également rapidement si l'apport de la vitamine est insuffisant[5]. Il s'agit d'un antioxydant, molécule capable de contrer l'action néfaste d'oxydants comme les radicaux. À cet effet, on emploie également l'acide-D-ascorbique qui, à l'inverse de l'acide-L-ascorbique, ne présente pas d'activité vitaminique.
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L'acide ascorbique est un cofacteur enzymatique largement répandu chez les mammifères. Il est utilisé dans la synthèse du collagène. C'est aussi un puissant agent réducteur capable d'éliminer rapidement un certain nombre de dérivés réactifs de l'oxygène. Étant donné que l'ascorbate présente ces fonctions importantes, il peut être surprenant que la capacité de synthèse de cette molécule n'ait pas toujours été conservée au cours de l'évolution. En fait, les primates anthropoïdes (dont l'homme), Cavia porcellus (cobayes), les poissons téléostéens, la plupart des chauves-souris et certains oiseaux passeriformes ont tous indépendamment perdu la capacité de synthétiser la vitamine C dans les reins ou le foie[6],[7]. Dans tous les cas où une analyse génomique a été effectuée sur un auxotrophe de l'acide ascorbique, l'origine du changement s'est avérée être le résultat de mutations de la perte fonctionnelle du gène qui code la L-Gulono-γ-lactone oxydase, l'enzyme qui catalyse la dernière étape de la voie de l'acide ascorbique[8].
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Très fragile en solution, elle est détruite au contact de l'air (par oxydation) ou sous l'exposition à la lumière (par action des ultraviolets) et la chaleur accélère ces processus. La cuisson des aliments détruit progressivement la vitamine C[9],[10], il faut donc privilégier une cuisson courte et à basse température pour la conserver.
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Alors que la plupart des mammifères sont capables de la synthétiser dans leur foie ou dans leurs reins (ce n'est donc pas une vitamine pour eux), la majorité des primates (dont l'être humain), le cochon d'Inde et certains oiseaux et poissons en sont incapables. Ceci serait le résultat d'une mutation génétique, survenue il y a 40 millions d'années, bloquant la transformation du glucose en acide ascorbique. Les animaux dépourvus de cette capacité de synthèse de la vitamine C doivent donc la puiser dans leur alimentation.
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Plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer la perte, chez l'ancêtre de l'humain et des grands singes, de la capacité à produire la vitamine C. Richard J. Johnson, un spécialiste des maladies cardio-vasculaires, et de l'uricémie humaine (une autre erreur génétique pratiquement caractéristique des grands primates, dont l'Humain), suggère que l'acide urique et le manque de vitamine C, deux facteurs pro-inflammatoires, auraient accordé un avantage évolutif en promouvant la rétention des graisses (effet reconnu du stress oxydatif et de l'inflammation), utile durant les famines de l'Éocène tardif et du Miocène moyen, contemporaines de ces mutations génétiques[11].
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Les recommandations européennes conseillent un apport quotidien de 75 mg pour une femme et de 90 mg pour un homme. À titre d'exemple, une orange apporte en moyenne 53 mg de vitamine C (40 à 80 mg par 100 g).
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+
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+
En France, l'AFSSA recommande un apport quotidien de 110 mg pour un adulte de 20 à 60 ans[12]. Les personnes exposées davantage aux effets nocifs des oxydants, comme les fumeurs, ont des besoins accrus en vitamine C (125 mg selon le Conseil supérieur d'hygiène de Belgique)[13]. Certains scientifiques, tenants de la Médecine orthomoléculaire, ont avancé que les apports nutritionnels recommandés devraient être d'au moins 6 000 mg, voire 18 000 mg[14]. Ces théories sont rejetées par la communauté médicale et scientifique, dont les études actuelles prouvent que cette intuition s'est révélée fausse[15],[16],[17].
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+
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Chez les primates en liberté, les analyses nutritionnelles font état d'une consommation quotidienne de 2 000 à 8 000 mg par jour[18] pour des primates d'un poids comparable (chimpanzés) ou légèrement supérieur (gorilles) à celui de l'homme. On recommande 25 mg de vitamine C par kilogramme de poids chez tous les primates en captivité, soit, pour un chimpanzé de poids moyen (70 kg), 1 750 mg par jour[19].
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71 |
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Les vétérinaires des NAC recommandent 20 mg de vitamine C pour les cochons d'Inde dont le poids peut varier entre 500 g et 1,7 kg, et 30 à 60 mg pour les femelles gestantes[20],[21].
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73 |
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On constate donc que les apports recommandés (par kg de masse corporelle) par les médecins nutritionnistes sont sensiblement plus faibles pour l'homme que pour les autres espèces qui en ont besoin.
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Une importante carence en vitamine C, très rare, provoque le scorbut, lorsque l'apport est de moins de 10 mg par jour. Les hypovitaminoses plus discrètes sont très répandues et se traduisent par de l'asthénie, un amaigrissement, des maux de tête, des douleurs osseuses, une plus grande sensibilité aux infections et parfois des problèmes hémorragiques[22].
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La vitamine C est non toxique aux doses usuellement absorbées pour un individu en bonne santé.
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Depuis sa synthèse dans les années 1930, la vitamine C est utilisée à toutes les doses à travers le monde. Les seuls effets secondaires associés à son utilisation et qui soient établis sont la diarrhée bénigne et une action diurétique. Celles-ci surviennent lorsqu'elle est consommée trop rapidement et en trop grande quantité. L'organisme ne pouvant la stocker, il en élimine ainsi l'excès.
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Les symptômes d'un surdosage en vitamine C peuvent être : (et/ou) nausée, vomissements, céphalées, éruptions cutanées, asthénie[23].
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Les autres effets de la vitamine C à haute dose ne sont pas établis, les études étant contradictoires entre elles. Ainsi, certaines études montrent que les calculs rénaux sont favorisés[24],[25] par de hautes doses de vitamine C, d'autres montrent qu'ils n'en sont pas favorisés[26],[27],[28], voire seraient réduits[29].
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La vitamine C n'a pas d'effet mutagène (étude sur des doses allant jusqu’à 5 000 mg par jour)[30],[31]. In vivo les études montrent que la vitamine C, même en présence de métaux de transition n'a pas d'effet mutagène et qu'au contraire elle protège les cellules de l'action mutagène du peroxyde d'hydrogène[32].
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Certains auteurs, comme Thomas Levy, soutiennent l'innocuité de doses plus fortes, 6 à 12 g/j en dose optimale selon les individus[33]. Levy précise que certains symptômes constatés entre 500 mg et 1000 mg/j sont transitoires et dus à des doses sub-optimales et disparaissent à plus forte concentration en soulignant que souvent les études d'impact sont basées sur des doses qualifiées d'élevées mais en réalité sous-optimales (par exemple, pour les risques de cataracte, une étude évoque des doses de vitamine C et E combinées à des valeurs moyennes de 1000 mg et 100 mg respectivement « The most commonly used dose of vitamin C and vitamin E as single supplements was estimated to be ≈1,000 mg and ≈100 mg, respectively » [34] ).
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En tant que traitement médical, la vitamine C a quelques indications reconnues[35] : la prévention ou le traitement du scorbut, l'avitaminose C, la méthémoglobinémie idiopathique du nourrisson et la méthémoglobinémie chez les sujets déficients en G6PD.
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Il s'agit d'une molécule utilisée couramment en automédication : plus de 10 % des Américains en consomment[36].
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En décembre 2007, la cour d'appel de Poitiers a estimé que les produits à base de vitamine C 500 et C 180 devaient être considérés comme des médicaments par fonction, restreignant ainsi leur distribution au sein des officines de pharmacie. Cette décision s'appuyait sur une interprétation de l’article 5111-1 du code français de la santé publique. Cependant, la cour de cassation a annulé cette décision en janvier 2009. En effet, celle-ci a estimé que la cour d'appel avait privé sa décision de base légale en ne procédant pas à l'examen de l’ensemble des caractéristiques du produit, comme l'indique une jurisprudence de la Cour de justice des Communautés européennes[37],[38]. De fait, il n'est pas dit si la vitamine C est un médicament ou pas. Simplement l'arrêt interdisant la commercialisation a été annulé car la détermination de son appartenance à la classe des médicaments n'a pas été faite conformément à la jurisprudence communautaire.
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La vitamine C administrée par voie intraveineuse soulagerait la fatigue en deux heures, effet qui s'est prolongé au moins jusqu'au jour suivant l'administration[réf. souhaitée], ce qui est notable étant donné que la pharmacocinétique de la vitamine C par voie intraveineuse prédit une augmentation des concentrations sanguines de vitamine C pendant seulement quatre à six heures. Le stress oxydatif, tel qu'évalué par la méthode Free Oxygen Radicals Test (FORT), a également diminué[39].
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Par voie orale, une dose modérée de vitamine C (500 mg) pourrait diminuer les sensations de fatigue et d'effort chez des personnes obèses suivant un régime hypocalorique[40].
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Une idée reçue voudrait que la vitamine C empêche de dormir mais cela pourrait se révéler inexact[41].
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C'est la supplémentation ponctuelle suivant un long déficit qui provoquerait cet effet[réf. nécessaire], une supplémentation suffisante à plus long terme aurait même l'effet contraire c'est-à-dire aiderait à s'endormir[réf. souhaitée].
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Dans les années 1970, l'Américain Linus Pauling préconisait 1 g de vitamine C par heure dès les premiers symptômes pour faire régresser l'infection. Cette vitamine est largement utilisée en automédication dans le rhume banal.
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En 2004, des études comme celles de la Collaboration Cochrane concluent que la vitamine C n'empêche pas le rhume (pas d'effet préventif, c'est-à-dire pas de réduction du nombre de cas de rhume) dans la population générale ; mais ces méta-analyses montrent que cette vitamine peut réduire la durée et la sévérité des rhumes, et qu'elle peut se justifier chez les sujets exposés au froid et en effort physique intense[42],[43]. Depuis 2013, au vu des essais randomisés disponibles, le groupe Cochrane estime que l'échec préventif de la vitamine C à réduire l'incidence du rhume en population générale ne justifie pas sa recommandation en routine. Cependant, des essais individuels peuvent être utiles, étant donné le faible coût et les bienfaits potentiels (réduction de la durée et de la sévérité des rhumes). D'autres essais randomisés sont nécessaires[44]. Remarque : l'étude de la Collaboration Cochrane se réfère à des essais à dosage unique journalier, en 4 groupes à dosages croissants, le groupe à dosage plus fort étant de 4 gr par jour et plus. Cela diffère significativement du point de vue pharmacologique du dosage de 1g par heure préconisé par Linus Pauling.
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En 2011, une revue systématique a porté sur les effets d'une supplémentation en vitamine C sur les infections respiratoires de recrues militaires, et d'autres sujets vivant en groupes denses (3 essais concernaient des étudiants en logements surpeuplés) et des sujet soumis à de des efforts physiques intenses (marathoniens). Huit de ces essais étaient à double insu et contrôlés par placebo, et sept ont été randomisés. Cinq petits essais ont conclu à une réduction statistiquement significative (-45 à -91% de cas de rhume dans le groupe supplémenté en vitamine C et soumis à de gros efforts). Trois autres essais ont conclu à une réduction de 80 à 100% de l'incidence de la pneumonie dans le groupe supplémenté en vitamine C.
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Les poumons de ces sportifs et sportives (très sensibles aux infections respiratoires) sont exposés aux chlore des piscines. Un panel de nageur/nageuses adolescent(e)s a été observé durant 3 mois d'hivers suppléments ou non en Vitamine C; dans ce cas, la vitamine C était bénéfique pour les hommes (réduction de la durée et de la gravité des infection principalement), sans effet sur le risque de développer une infection chez les nageurs de compétition.
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Cette différence n'a pas pu être expliquée par l'étude, et elle justifie selon les auteurs des recherches supplémentaires[45].
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Nota : une autre étude a montré que les nageurs manquant de vitamine D3 n'ont pas plus d'infections respiratoires que les autres, mais qu'elles sont plus longues et plus graves[46].
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Puisque la supplémentation en vitamine C semble pouvoir prévenir la gravité d'une pneumonie[47],[48], des études de son effet sur la COVID-19 ont été encouragées[49],[50].
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un essai clinique randomisé sur 167 patients d'une unité de soins intensifs, a conclu que la perfusion intraveineuse de vitamine C à haute dose vs placebo pendant 96 heures n'a entraîné aucune différence significative dans le score modifié d'évaluation de la défaillance d'organe séquentiel à 96 heures ou dans les niveaux de C - protéine réactive et thrombomoduline à 168 heures. Chez les patients atteints de septicémie et de SDRA, ce traitement par rapport au placebo n'a pas significativement réduit les scores de défaillance organique à 96 heures, ni amélioré les niveaux de biomarqueurs à 168 heures[51].
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En 1939, on a signalé que 34 travailleurs ayant absorbé du plomb avaient été traités au moyen de la vitamine C[52]. Récemment, une étude sur des animaux a montré que la vitamine C avait un effet protecteur contre l’intoxication au plomb sur les plans des fonctions nerveuses et musculaires[53]. Chez des fumeurs, l’administration de 1 000 mg de vitamine C a permis une réduction moyenne de 81 % des concentrations sanguines de plomb, tandis que 200 mg sont restés sans effet. Les auteurs ont donc conclu que la supplémentation en vitamine C pourrait représenter une façon économique et pratique de faire baisser les concentrations de plomb dans le sang. Une étude publiée dans le journal de l’association médicale américaine conclut que, si le lien de causalité pouvait être confirmé, la corrélation inverse entre le plomb et la vitamine C dans le sang constatée dans une enquête d’envergure nationale, aurait un impact sur le plan de la santé publique en général[54].
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Une des maladies dont le traitement éventuel par des doses pharmacologiques d’ascorbate est le plus controversé est le SIDA. La controverse dure depuis plus de 16 ans, c’est-à-dire depuis la publication d’une étude tendant à montrer que l’ascorbate, en doses non toxiques pour l’homme, arrêtait la réplication du VIH, dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences des États-Unis[55]. D’autres études des mêmes auteurs ont suivi et ont étayé ces résultats[56],[57],[58], mais aucune étude clinique d’envergure n’a été entreprise.
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Dans le cadre du traitement contre le cancer, Linus Pauling s'inspirant des travaux d'Irwin Stone, donne l'idée d'un apport en acide ascorbique beaucoup plus important que suggéré par les AJR (de l'ordre de 10 à 20 grammes par jour). Un effet favorable semble exister chez les cultures cellulaires ou chez des animaux, en particulier une inhibition de la prolifération cellulaire[59] mais aucune preuve satisfaisante n'existe chez l'être humain à titre curatif[60],[61] ou préventif[62],[63]. La Société suisse de lutte contre le cancer souligne, en particulier, les faiblesses du dossier scientifique de Matthias Rath, autre promoteur de l'usage de la vitamine C contre le cancer[64]. Matthias Rath a de plus été condamné pour essais thérapeutiques non autorisés[65] et accusé d'avoir fait mourir des patients atteints du VIH en utilisant des vitamines comme traitement anti-VIH à la place d'antirétroviraux[66].
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Selon une étude parue en 2008 de l'Institut américain de la santé, l'acide ascorbique injecté par voie intraveineuse à fortes doses réduirait de moitié la croissance des tumeurs de souris de laboratoire[67].
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À l'inverse une étude menée par le docteur Mark Heaney de l'Université Columbia conclut qu'un apport complémentaire en vitamine C pourrait diminuer de 30 à 70 % l'efficacité des traitements de chimiothérapie. Pour Fatima Mechta-Grigoriou, directeur de recherche à l'Inserm et chef de l'équipe stress et cancer à l'Institut Curie, il s'agit, d'une analyse « très préliminaire » qui ne permet en rien de dire quel impact a la vitamine C sur les effets thérapeutiques des anticancéreux[68].
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En 2010, une méta-analyse[69] passant en revue 33 ans de recherches sur la relation entre vitamine C et cancer conclut : « nous devons conclure que nous ne savons toujours pas si la vitamine C a une quelconque activité antitumorale cliniquement significative. Nous ne savons non plus quels types de cancers, s'il y en a, sont susceptibles de réagir à la vitamine C. Enfin, nous ne savons pas quelle est la dose recommandable, si une telle dose existe, afin de produire une réponse antitumorale. »
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Cette analyse fut critiquée par le Dr Andrew W. Saul[70]. Les points principaux de sa réplique sont :
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Ces quelques résultats favorables ne doivent pas occulter tous les autres, défavorables, non cités par Andrew W. Saul, mis en valeur dans la méta-analyse[69].
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Des quantités entre 1 000 mg et 3 000 mg/jour (fractionnées en plusieurs prises du fait d'un risque de toxicité rénale) sont proposées à titre d'essai thérapeutique dans le traitement d'une maladie neurologique héréditaire, la maladie de Charcot-Marie-Tooth type 1A[78]. L'essai clinique mené chez ces patients n'a pu être envisagé qu'après la réalisation d'un essai pré-clinique, mené sur un modèle murin de la maladie montrant des résultats encourageants[79],[80].
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La médecine orthomoléculaire prônée notamment par Linus Pauling, prix Nobel de chimie, recommande une consommation de vitamine C de 2 à 20 g/jour[14] qui peut être augmentée en cas de maladie, en se basant sur les premiers travaux d'Irwin Stone. Linus Pauling a étudié le rôle de la vitamine C dans la prévention du rhume et le traitement du cancer. Cette vitamine, administrée « sous une forme adéquate, au moyen de techniques appropriées, en doses suffisamment fréquentes, en doses suffisamment élevées, en conjonction avec certains agents et pour une période suffisante »[81], serait capable de prévenir voire de guérir un grand nombre de maladies, notamment la grippe[82], le cancer[74],[83] ou les maladies coronariennes[84]. Ces hypothèses n'ont pas été confirmées par d'autres études de plus grande ampleur et plus récentes, que ce soit pour la grippe[85],[86], pour le cancer[87],[88] ou pour les maladies cardio-vasculaires[89].
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Elle pourrait être protectrice au niveau rénal, avec une fréquence moindre d'insuffisance rénale en cas d'injection d'un produit de contraste iodé au cours d'un examen radiologique[90].
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En association avec d'autres antioxydants, elle pourrait contribuer à la prévention de la dégénérescence maculaire liée à l'âge[91], voire, des maladies coronariennes[92].
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La vitamine C pourrait avoir un rôle important dans la régulation de la synthèse du cholestérol[93].
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La prise de vitamine C pourrait diminuer le risque de survenue de goutte[94].
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La vitamine C, injectée précocement par voie intraveineuse, fait partie du traitement de l’intoxication phalloïdienne proposé par le docteur Pierre Bastien[95].
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Les maladies liées à l’âge et les dysfonctionnements immunitaires qui y sont associés pourraient être limités par l’absorption de suppléments de vitamine C[96].
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Chez des hommes infertiles, on a montré qu’un supplément de vitamine C améliorait la qualité du sperme (morphologie et mobilité des spermatozoïdes) et augmentait le nombre de spermatozoïdes[97].
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Le médecin australien Archie Kalokerinos (en), adhérant des thèses de Linus Pauling sur la médecine orthomoléculaire et la vitamine C, émet en 1981 l'hypothèse que la forte mortalité infantile observée chez les enfants aborigènes, et notamment la mort subite du nourrisson, seraient dues à un manque de vitamine C et donc au scorbut. Et que cette mortalité serait de plus aggravée par les vaccinations[98]. Cette hypothèse n'a depuis jamais été validée par la communauté scientifique.
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L'Américain Claus Washington Jungeblut (en) avait émis en 1935 l'hypothèse que la vitamine C puisse inactiver le virus de la poliomyélite. Il publia une série de papiers entre 1936 et 1939 dans lesquels il montrait que l'administration d'acide ascorbique chez des singes infectés diminuait la sévérité de la maladie. Albert Sabin essaya de reproduire ces résultats mais n'y parvint pas, ce qui mit un terme à cette voie de recherche[99]. Le docteur Fred R. Klenner déclara devant l'Association de nutrition appliquée des États-Unis que Sabin avait refusé de suivre les conseils de Jungeblut sur la dose de vitamine C nécessaire et avait imposé à ses singes rhésus une charge virale bien plus importante que dans les expériences initiales. Klenner, quant à lui, annonça des résultats cliniques obtenus notamment lors de l'épidémie de 1948 confirmant les résultats de Jungeblut[100].
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Selon des études réalisées en 1967 et 1993, une supplémentation en vitamine C diminuerait la sévérité des symptômes chez les enfants atteints d’autisme, mais la posologie optimale reste à déterminer[101].
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Le syndrome de défaillance multiviscérale, qui pour les traumatologues est un des principaux signes annonciateurs du décès[102], apparaît moins souvent chez les patients recevant de la vitamine C ; cette vitamine diminue aussi les durées de séjour aux soins intensifs[103].
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La vitamine C aurait un effet protecteur vis-à-vis de la nicotine sur les poumons en formations d'un fœtus. Une supplémentation chez la femme enceinte fumeuse améliore ainsi la fonction respiratoire du nouveau-né et diminue le risque de respiration sifflante[104].
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L'allergie pourrait être causée par des polluants environnementaux qui perturbent le cycle de l'histamine. Plusieurs études ont montré que la prise de vitamine C a réduit ou supprimé les symptômes d'allergies. Elle a aussi un effet contre l'asthme en remplaçant la synthèse de bronchoconstricteur PGF2 par celle du bronchodilatateur PGE2. Enfin, elle protège contre l'accumulation d'histamine[105].
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La tolérance intestinale désigne la quantité de vitamine C qui peut être absorbée par l'intestin dans un temps donné[106]. Lorsque cette quantité est atteinte, la vitamine C non absorbée est éliminée dans les selles. Durant son trajet, elle attire de l'eau dans l'intestin ce qui produit une diarrhée passagère. Ceci est une des raisons pour lesquelles on ne peut pas s'intoxiquer avec de la vitamine C. Certains scientifiques proposent l'hypothèse que la vitamine C étant une vitamine hydrosoluble, une ingestion insuffisante d'eau de dilution au moment de la prise de vitamine C pourrait être à l'origine des troubles intestinaux.
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La production mondiale annuelle d'acide L-ascorbique de synthèse est de 80 000 tonnes[117], dont la moitié est utilisée dans les industries pharmaceutiques et parapharmaceutiques, 25 % dans l'agroalimentaire comme conservateur (E300, E301, E302), 15 % dans la fabrication de boissons, le reste étant utilisé pour la nutrition des animaux.
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Chez les végétaux, la synthèse de la vitamine C a lieu indifféremment dans toutes les cellules de la plante (voir ci-dessous la liste des aliments possédant les plus hautes concentrations de vitamine C). Dans plusieurs régions du monde, notamment en Europe où sa consommation est importante, la pomme de terre, malgré une teneur moyenne très modérée, est la source principale de vitamine C dans le régime alimentaire moyen. Elle représentait ainsi en 1992 de 15 à 20 % de l'apport journalier moyen au Royaume-Uni[118].
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Chez les animaux qui en sont capables, la synthèse a lieu majoritairement dans le foie, mais toutes les autres cellules en ont la capacité, qui reste cependant très limitée.
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Les teneurs ci-dessous sont des valeurs moyennes qui peuvent varier notablement selon les variétés des fruits et légumes indiqués.
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La vitamine C fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en avril 2013)[140].
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Une vitamine est une substance organique, nécessaire en faible quantité (moins de 100 mg/jour - voir tableau ci-dessous) au métabolisme d'un organisme vivant, qui ne peut être synthétisée en quantité suffisante par cet organisme. Chaque organisme a des besoins spécifiques : une molécule peut être une vitamine pour une espèce et ne pas l'être pour un autre. C'est par exemple le cas de la vitamine C indispensable aux primates mais pas à la plupart des autres mammifères.
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Molécules organiques, les vitamines B sont majoritairement des précurseurs de coenzymes (molécules qui participent au site actif d'une enzyme) qui renferment un ou plusieurs radicaux indispensables à la synthèse d'une enzyme ou d'une hormone. Elles doivent être apportées régulièrement et en quantité suffisante par l'alimentation. Chez l'être humain, deux vitamines sont synthétisées par des bactéries intestinales : les vitamines K et B8. Les autres vitamines, par exemple la vitamine D ou la vitamine C jouent des rôles complètement différents, agissant respectivement comme hormone stéroïdienne et comme anti-oxydant (réactions d'oxydo-réduction).
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Un apport insuffisant ou une absence de vitamine provoquent respectivement une hypovitaminose ou une avitaminose qui sont la cause de diverses maladies (scorbut, béribéri, rachitisme, etc.). Un apport excessif de vitamines liposolubles (A et D essentiellement) provoque une hypervitaminose, très toxique pour l'organisme, car l"excès de vitamines liposolubles ne peut être assuré rapidement par les reins et est stocké dans le foie[1].
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Ces vitamines ont été découvertes par le biochimiste polonais Kazimierz Funk qui, le premier, isola la vitamine B1 dans l'enveloppe de riz en 1912. Le terme « vitamine » vient du latin « vita » qui signifie vie et du suffixe amine qui est le nom d'un radical en chimie (toutes les vitamines ne possèdent pas pour autant le radical amine).
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La nécessité de manger certains aliments pour conserver une bonne santé a été reconnue bien avant l'identification des vitamines. Les anciens Égyptiens savaient que consommer du foie aide une personne à lutter contre l'héméralopie, maladie causée par la carence en vitamine A[2]. A la Renaissance, le développement des longs voyages sur les océans a entraîné des périodes prolongées sans fruits ni légumes frais, donc parmi les équipages des maladies dues aux carences en vitamines courantes, notamment le scorbut[3].
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En 1747, le chirurgien écossais James Lind a découvert que les agrumes aidaient à prévenir le scorbut, une maladie particulièrement mortelle qui se caractérise par un arrêt de la synthèse du collagène, provoquant une mauvaise cicatrisation des plaies, des saignements des gencives, une douleur intense et la mort[2].
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En 1753, Lind publie son Traité sur le scorbut, qui recommande d'utiliser des citrons et des limes (citron vert) pour éviter le scorbut, ce qui est adopté par la marine royale britannique (d'où le surnom limey pour les marins britanniques). Cependant, la découverte de Lind n'a pas toujours été acceptée par les explorateurs des expéditions arctiques de la Royal Navy au XIXe siècle : on croyait généralement que le scorbut pouvait être évité en pratiquant une bonne hygiène, en faisant régulièrement de l'exercice et en maintenant le moral de l'équipage à bord, plutôt que par un régime de produits frais[2]. En conséquence, les expéditions dans l'Arctique ont continué de souffrir du scorbut et d'autres maladies de carence. Encore au début du XXe siècle, lorsque Robert Falcon Scott a effectué ses deux expéditions en Antarctique, la théorie médicale dominante était que le scorbut était causé par des aliments en conserve contaminés[2].
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À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, des études de privation alimentaire ont permis aux scientifiques d'isoler et d'identifier un certain nombre de vitamines. Les lipides de l'huile de poisson ont été utilisés pour guérir le rachitisme chez le rat, et le nutriment liposoluble a été appelé « antirachitique A ». Ainsi, la première bioactivité « vitaminique » isolée, qui a permis de guérir le rachitisme, a été initialement appelée « vitamine A ». Cette vitamine a depuis été renommée, devenant aujourd'hui la vitamine D[4].
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En 1881, le médecin russe Nikolaï I. Lunin a étudié les effets du scorbut à l'Université de Tartu. Il a nourri des souris avec un mélange artificiel de tous les constituants séparés du lait connus à l'époque, à savoir les protéines, les graisses, les glucides et les sels. Les souris qui n'ont reçu que les constituants individuels sont mortes, tandis que les souris nourries au lait lui-même se sont développées normalement. Il a conclu qu'« un aliment naturel tel que le lait doit donc contenir, outre ces ingrédients principaux connus, de petites quantités de substances inconnues essentielles à la vie ». Cependant, ses conclusions ont été rejetées par Gustav von Bunge[5]. Un résultat similaire de Cornelius Pekelharing est apparu dans une revue médicale néerlandaise en 1905, mais il n'a pas été largement diffusé[5].
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En Asie de l'Est, où le riz blanc raffiné était l'aliment de base de la classe moyenne, le béribéri résultant d'un manque de vitamine B1 était endémique. En 1884, Takaki Kanehiro, médecin britannique de la marine impériale japonaise, a observé que le béribéri était endémique parmi les équipages subalternes qui ne mangeaient souvent que du riz, mais pas parmi les officiers qui avaient un régime à l'occidentale. Avec le soutien de la marine japonaise, il a expérimenté en utilisant des équipages de deux cuirassés ; un équipage n'a reçu que du riz blanc, tandis que l'autre a été nourri avec de la viande, du poisson, de l'orge, du riz et des haricots. Le groupe qui n'a mangé que du riz blanc a rapporté 161 membres d'équipage atteints de béribéri et 25 décès, tandis que l'autre groupe n'avait que 14 cas de béribéri et aucun décès. Cela a convaincu Takaki et la marine japonaise que le régime alimentaire était la cause du béribéri, mais ils pensaient à tort que des quantités suffisantes de protéines permettraient d'empêcher la maladie[6]. Le fait que des maladies puissent résulter de certaines carences alimentaires a été étudié plus en détail par Christiaan Eijkman, qui a découvert en 1897 que nourrir les poulets avec du riz non raffiné au lieu de la variété raffinée aidait à prévenir une sorte de polynévrite équivalente au béribéri[7]. L'année suivante, Frederick Hopkins a postulé que certains aliments contenaient des « facteurs complémentaires » - en plus des protéines, des glucides, des graisses, etc. - qui sont nécessaires aux fonctions du corps humain[2]. Hopkins et Eijkman ont reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1929 pour leurs découvertes[8].
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En 1910, le premier complexe vitaminique a été isolé par le scientifique japonais Umetaro Suzuki, qui a réussi à extraire un complexe hydrosoluble de micronutriments du son de riz et l'a appelé acide abérique (plus tard Orizanin). Il a publié cette découverte dans une revue scientifique japonaise[9]. Lorsque l'article a été traduit en allemand, la traduction n'a pas indiqué qu'il s'agissait d'un nutriment nouvellement découvert, une allégation formulée dans l'article japonais d'origine, et sa découverte n'a donc pas obtenu de publicité. En 1912, le biochimiste d'origine polonaise Casimir Funk, travaillant à Londres, a isolé le même complexe de micronutriments et a proposé que le complexe soit nommé « vitamine ». Elle devait plus tard être connue sous le nom de vitamine B3 (niacine), bien qu'il l'ait décrite comme « facteur anti-beriberi » (qui serait aujourd'hui appelé thiamine ou vitamine B1). Funk a proposé l'hypothèse que d'autres maladies, telles que le rachitisme, la pellagre, la maladie cœliaque et le scorbut pourraient également être guéries par des vitamines. Max Nierenstein, son ami et lecteur de biochimie à l'Université de Bristol aurait suggéré le nom de « vitamine » (de « amine vitale »)[10],[11]. Le nom est rapidement devenu synonyme des « facteurs complémentaires » de Hopkins et, au moment où il a été démontré que toutes les vitamines ne sont pas des amines, le mot était déjà omniprésent et n'a plus été changé.
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En 1920, Jack Cecil Drummond a proposé que le « e » final soit supprimé pour mettre l'accent sur la référence aux « amines », après que les chercheurs ont commencé à soupçonner que certaines « vitamines » (en particulier, la vitamine A) n'ont pas de composant aminé[6]. En 1930, Paul Karrer a élucidé la structure correcte du bêta-carotène, le principal précurseur de la vitamine A, et a identifié d'autres caroténoïdes. Karrer et Norman Haworth ont confirmé la découverte d'Albert Szent-Györgyi de l'acide ascorbique et ont apporté des contributions importantes à la chimie des flavines, ce qui a conduit à l'identification de la lactoflavine. Pour leurs recherches sur les caroténoïdes, les flavines et les vitamines A et B2, ils ont tous deux reçu le prix Nobel de chimie en 1937[12].
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En 1931, Albert Szent-Györgyi et un collègue chercheur Joseph Svirbely soupçonnaient que l'« acide hexuronique » était en fait de la vitamine C, et a donné un échantillon à Charles Glen King, qui a prouvé son activité anti-scorbutique dans son essai scorbutique de longue date sur le cobaye. En 1937, Szent-Györgyi a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine pour sa découverte. En 1943, Edward Adelbert Doisy et Henrik Dam ont reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine pour leur découverte de la vitamine K et de sa structure chimique. En 1967, George Wald a reçu le prix Nobel (avec Ragnar Granit et Haldan Keffer Hartline) pour sa découverte que la vitamine A pourrait participer directement à un processus physiologique[8]. En 1938, Richard Kuhn a reçu le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur les caroténoïdes et les vitamines, en particulier B2 et B6[13].
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Généralement, on sépare les vitamines en deux groupes : les vitamines hydrosolubles (solubles dans l'eau) et les vitamines liposolubles (solubles dans les graisses).
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Les vitamines liposolubles sont absorbées avec les graisses et, comme celles-ci, sont stockables dans l'organisme (dans les graisses), il est donc difficile de s'en débarrasser. À l'inverse, les vitamines hydrosolubles (à l'exception de la vitamine B12) ne sont pas stockables et les apports excédentaires sont éliminés par la voie urinaire.
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Les vitamines ont deux types de rôles une fois transformées dans l'organisme :
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On peut définir l'action globale des vitamines selon leur intérêt comme le rôle dans l'hématopoièse (acide folique), la perméabilité cellulaire (acide ascorbique)…
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Les acides gras oméga-3 avaient été initialement considérés comme des vitamines (F)[14] mais ne sont plus classés dans cette catégorie aujourd'hui en médecine car la quantité d'apports journaliers nécessaire - entre 2 et 3 grammes par jour en moyenne pour l'adulte - les rend plutôt éligible comme éléments ordinaires de l'alimentation. Le terme de vitamine F reste utilisé sur l'Internet en 2015 à des fins commerciales. Il faut prendre garde à ne jamais consommer d'oméga-3 ayant dépassé leur date de péremption ou mal conservés, car ils se dégradent en éléments présumés carcinogènes[réf. nécessaire].
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Ils sont difficiles à établir car ils varient avec l'âge, la taille, le sexe, l'activité musculaire. Ils augmentent pendant la croissance, pendant les maladies et les états fébriles, et en ce qui concerne les femmes, pendant la grossesse et l'allaitement.
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Les états ont publié des recommandations sur les doses quotidiennes à ne pas dépasser, afin d'assurer la sécurité des consommateurs.
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Le dépassement des doses recommandées dans les pays industrialisés est fréquent pour certaines vitamines en particulier la vitamine C utilisée par l'industrie comme antioxydant (conservateur)[réf. nécessaire]. Les surdosages interviennent également en raison de la consommation de compléments alimentaires et de pilules « anti-vieillissement » ou de bronzage. En effet, de nombreuses personnes consomment des vitamines sous forme de comprimés, en particulier pour leurs effets antioxydants et d'élimination des radicaux libres ; cependant, certaines vitamines ont également un effet pro-oxydant en générant des radicaux libres, comme la vitamine C prise à hautes doses[16],[17]. Selon une étude du Journal of American Medical Association[18], La surconsommation de β-carotène et de vitamines A et E, qui ne sont pas éliminées par les urines, augmente la mortalité de respectivement 7 %, 16 % et 4 %. S'il existe des carences de vitamine dans les populations défavorisées des pays industrialisés, ce sont en revanche les personnes ne présentant pas de carence qui consomment des compléments alimentaires. Rappelons que l'Organisation mondiale de la santé recommande la consommation de 5 à 10 fruits et légumes frais par jour, et que cette consommation suffirait théoriquement à combler les besoins en vitamines sans risque de surdosage. Cependant, des légumes surgelés, stockés longtemps, cuits fortement et fortement modifiés par l'industrie n'apportent pas autant de vitamines qu'un aliment cru, possédant encore sa peau ou faiblement cuit[19]. De plus, la teneur en nutriments des fruits et légumes a dramatiquement baissé entre 1950 et 2015 (voir plus bas).
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La vitamine C est éliminée par les reins dès qu'elle dépasse un certain seuil, et une surdose était donc considérée comme inoffensive. On estime cependant aujourd'hui que cette élimination, si elle est prolongée sur plusieurs mois, peut entraîner des calculs rénaux chez certains sujets[20].
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Une étude montrerait que l'excès de vitamine A augmente les risques de fracture de la hanche. Cet effet dangereux est plus net avec le rétinol (vitamine A proprement dite) qu'avec la β-carotène (provitamine A)[21].
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Au-dessus de 400 mg/jour (au lieu de 2), la vitamine B6 peut causer des lésions nerveuses.[réf. nécessaire]
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Les effets nocifs de la surdose de vitamine D sont connus depuis longtemps : accidents rénaux et cardiaques graves. Cependant, une surdose n'apparaît qu'à partir d'une prise journalière de quantité égale à plus de 100 fois l'apport journalier recommandé et ceci sur plusieurs mois.[réf. nécessaire] La surdose (rare) est définie pour une concentration > 374 nmol/l de sérum[22].
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D'autres risques de surdosage existent avec la vitamine B1 et la vitamine K.[réf. nécessaire]
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(traduction de l'article wikipedia en anglais)
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Une fois découvertes, les vitamines ont été activement promues dans des articles et des publicités dans McCall's, Good Housekeeping et d'autres médias. [29] Les spécialistes du marketing ont promu avec enthousiasme l'huile de foie de morue (source de vitamine D), comme «soleil en bouteille», et les bananes comme «aliment de vitalité naturelle». Ils ont fait la promotion d'aliments tels que les gâteaux de levure (source de vitamine B), sur la base de la valeur nutritionnelle déterminée, plutôt que le goût ou l'apparence. [68] Les chercheurs de la Seconde Guerre mondiale se sont concentrés sur la nécessité d'assurer une nutrition adéquate, en particulier dans les aliments transformés. [29] Robert W. Yoder est crédité d'avoir utilisé pour la première fois le terme de vitamania, en 1942, pour décrire l'intérêt de recourir à des suppléments nutritionnels plutôt qu'à l'obtention de vitamines à partir d'une alimentation variée. Mais le souci constant d'un mode de vie sain a pu conduire à une consommation obsessionnelle d'additifs dont les effets bénéfiques sont discutables [30].
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Plus de 50 % des américains prennent, d'une manière ou d'une autre, des suppléments vitaminiques et cette proportion tend à croître[23]. Alors que certaines critiques affirment que ce sont les personnes en meilleure santé qui prennent le plus de suppléments[24] et qu'il n'existe pas de preuves d'une efficacité de cette mesure quant à la prévention des maladies chroniques[24], l'étude de l'ensemble de la recherche indexée sur PubMed, Embase et Cochrane indique une grande variété de résultats selon les vitamines et minéraux choisis, les pathologies chroniques étudiées, les protocoles, etc[25]. Il n' y a cependant aucun bénéfice démontré chez le patient non dénutri en termes de mortalité globale ou de survenue de maladies cardio-vasculaires[26] ou en prévention du déclin cognitif[27]. Il pourrait exister une discrète diminution du risque de survenue d'un cancer mais uniquement chez les hommes[26].
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La prise de suppléments de vitamines peut être plus efficace que l'éducation à la bonne alimentation pour le maintien de la santé, par exemple chez des patients atteints de la maladie d'Alzheimer, pour prévenir la perte de poids et augmenter les paramètres immunitaires, dans ce cas. En général, les populations âgées semblent bénéficier de différentes manières des suppléments de vitamines et minéraux, dans les études cliniques, bien que cette pratique soit encore relativement peu répandue (autour de 10 %) dans les faits[28].
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Certaines des vitamines peuvent être détruites soit par la chaleur (cuisson), soit par l'air (action de l'oxygène lors de la découpe en petits morceaux) ou la lumière (rayons ultraviolets). Le séchage, la congélation, le réchauffage peuvent aussi entrainer des pertes de vitamine.
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Par ailleurs, les vitamines hydrosolubles partent en grande partie dans l'eau de cuisson. Ainsi, une soupe ou un potage, pour lequel on garde l'eau, ou la cuisson à la vapeur, avec laquelle les aliments ne trempent pas dans l'eau, permettent de garder une plus grande quantité de vitamines.
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égouttage
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Alpha Carotène, Béta carotène,
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Béta Cryptoxanthine, Lycopène,
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Lutéine+Zeaxanthine
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Bien que des sites internet ou des médias populaires indiquent que les conditions de production actuelles influeraient à la baisse sur les concentrations de micronutriments des aliments, une méta-analyse canadienne publiée en 2017[31] explique que les méthodes de comparaison utilisées ne sont pas fiables et que les variations naturelles (terroir, météo) sont beaucoup plus importantes que les variations historiques de certains éléments. Cette étude est corroborée par une publication de l'académie d'agriculture française[32].
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fr/6014.html.txt
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Une vitamine est une substance organique, nécessaire en faible quantité (moins de 100 mg/jour - voir tableau ci-dessous) au métabolisme d'un organisme vivant, qui ne peut être synthétisée en quantité suffisante par cet organisme. Chaque organisme a des besoins spécifiques : une molécule peut être une vitamine pour une espèce et ne pas l'être pour un autre. C'est par exemple le cas de la vitamine C indispensable aux primates mais pas à la plupart des autres mammifères.
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Molécules organiques, les vitamines B sont majoritairement des précurseurs de coenzymes (molécules qui participent au site actif d'une enzyme) qui renferment un ou plusieurs radicaux indispensables à la synthèse d'une enzyme ou d'une hormone. Elles doivent être apportées régulièrement et en quantité suffisante par l'alimentation. Chez l'être humain, deux vitamines sont synthétisées par des bactéries intestinales : les vitamines K et B8. Les autres vitamines, par exemple la vitamine D ou la vitamine C jouent des rôles complètement différents, agissant respectivement comme hormone stéroïdienne et comme anti-oxydant (réactions d'oxydo-réduction).
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Un apport insuffisant ou une absence de vitamine provoquent respectivement une hypovitaminose ou une avitaminose qui sont la cause de diverses maladies (scorbut, béribéri, rachitisme, etc.). Un apport excessif de vitamines liposolubles (A et D essentiellement) provoque une hypervitaminose, très toxique pour l'organisme, car l"excès de vitamines liposolubles ne peut être assuré rapidement par les reins et est stocké dans le foie[1].
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Ces vitamines ont été découvertes par le biochimiste polonais Kazimierz Funk qui, le premier, isola la vitamine B1 dans l'enveloppe de riz en 1912. Le terme « vitamine » vient du latin « vita » qui signifie vie et du suffixe amine qui est le nom d'un radical en chimie (toutes les vitamines ne possèdent pas pour autant le radical amine).
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La nécessité de manger certains aliments pour conserver une bonne santé a été reconnue bien avant l'identification des vitamines. Les anciens Égyptiens savaient que consommer du foie aide une personne à lutter contre l'héméralopie, maladie causée par la carence en vitamine A[2]. A la Renaissance, le développement des longs voyages sur les océans a entraîné des périodes prolongées sans fruits ni légumes frais, donc parmi les équipages des maladies dues aux carences en vitamines courantes, notamment le scorbut[3].
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En 1747, le chirurgien écossais James Lind a découvert que les agrumes aidaient à prévenir le scorbut, une maladie particulièrement mortelle qui se caractérise par un arrêt de la synthèse du collagène, provoquant une mauvaise cicatrisation des plaies, des saignements des gencives, une douleur intense et la mort[2].
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En 1753, Lind publie son Traité sur le scorbut, qui recommande d'utiliser des citrons et des limes (citron vert) pour éviter le scorbut, ce qui est adopté par la marine royale britannique (d'où le surnom limey pour les marins britanniques). Cependant, la découverte de Lind n'a pas toujours été acceptée par les explorateurs des expéditions arctiques de la Royal Navy au XIXe siècle : on croyait généralement que le scorbut pouvait être évité en pratiquant une bonne hygiène, en faisant régulièrement de l'exercice et en maintenant le moral de l'équipage à bord, plutôt que par un régime de produits frais[2]. En conséquence, les expéditions dans l'Arctique ont continué de souffrir du scorbut et d'autres maladies de carence. Encore au début du XXe siècle, lorsque Robert Falcon Scott a effectué ses deux expéditions en Antarctique, la théorie médicale dominante était que le scorbut était causé par des aliments en conserve contaminés[2].
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À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, des études de privation alimentaire ont permis aux scientifiques d'isoler et d'identifier un certain nombre de vitamines. Les lipides de l'huile de poisson ont été utilisés pour guérir le rachitisme chez le rat, et le nutriment liposoluble a été appelé « antirachitique A ». Ainsi, la première bioactivité « vitaminique » isolée, qui a permis de guérir le rachitisme, a été initialement appelée « vitamine A ». Cette vitamine a depuis été renommée, devenant aujourd'hui la vitamine D[4].
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En 1881, le médecin russe Nikolaï I. Lunin a étudié les effets du scorbut à l'Université de Tartu. Il a nourri des souris avec un mélange artificiel de tous les constituants séparés du lait connus à l'époque, à savoir les protéines, les graisses, les glucides et les sels. Les souris qui n'ont reçu que les constituants individuels sont mortes, tandis que les souris nourries au lait lui-même se sont développées normalement. Il a conclu qu'« un aliment naturel tel que le lait doit donc contenir, outre ces ingrédients principaux connus, de petites quantités de substances inconnues essentielles à la vie ». Cependant, ses conclusions ont été rejetées par Gustav von Bunge[5]. Un résultat similaire de Cornelius Pekelharing est apparu dans une revue médicale néerlandaise en 1905, mais il n'a pas été largement diffusé[5].
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En Asie de l'Est, où le riz blanc raffiné était l'aliment de base de la classe moyenne, le béribéri résultant d'un manque de vitamine B1 était endémique. En 1884, Takaki Kanehiro, médecin britannique de la marine impériale japonaise, a observé que le béribéri était endémique parmi les équipages subalternes qui ne mangeaient souvent que du riz, mais pas parmi les officiers qui avaient un régime à l'occidentale. Avec le soutien de la marine japonaise, il a expérimenté en utilisant des équipages de deux cuirassés ; un équipage n'a reçu que du riz blanc, tandis que l'autre a été nourri avec de la viande, du poisson, de l'orge, du riz et des haricots. Le groupe qui n'a mangé que du riz blanc a rapporté 161 membres d'équipage atteints de béribéri et 25 décès, tandis que l'autre groupe n'avait que 14 cas de béribéri et aucun décès. Cela a convaincu Takaki et la marine japonaise que le régime alimentaire était la cause du béribéri, mais ils pensaient à tort que des quantités suffisantes de protéines permettraient d'empêcher la maladie[6]. Le fait que des maladies puissent résulter de certaines carences alimentaires a été étudié plus en détail par Christiaan Eijkman, qui a découvert en 1897 que nourrir les poulets avec du riz non raffiné au lieu de la variété raffinée aidait à prévenir une sorte de polynévrite équivalente au béribéri[7]. L'année suivante, Frederick Hopkins a postulé que certains aliments contenaient des « facteurs complémentaires » - en plus des protéines, des glucides, des graisses, etc. - qui sont nécessaires aux fonctions du corps humain[2]. Hopkins et Eijkman ont reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1929 pour leurs découvertes[8].
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En 1910, le premier complexe vitaminique a été isolé par le scientifique japonais Umetaro Suzuki, qui a réussi à extraire un complexe hydrosoluble de micronutriments du son de riz et l'a appelé acide abérique (plus tard Orizanin). Il a publié cette découverte dans une revue scientifique japonaise[9]. Lorsque l'article a été traduit en allemand, la traduction n'a pas indiqué qu'il s'agissait d'un nutriment nouvellement découvert, une allégation formulée dans l'article japonais d'origine, et sa découverte n'a donc pas obtenu de publicité. En 1912, le biochimiste d'origine polonaise Casimir Funk, travaillant à Londres, a isolé le même complexe de micronutriments et a proposé que le complexe soit nommé « vitamine ». Elle devait plus tard être connue sous le nom de vitamine B3 (niacine), bien qu'il l'ait décrite comme « facteur anti-beriberi » (qui serait aujourd'hui appelé thiamine ou vitamine B1). Funk a proposé l'hypothèse que d'autres maladies, telles que le rachitisme, la pellagre, la maladie cœliaque et le scorbut pourraient également être guéries par des vitamines. Max Nierenstein, son ami et lecteur de biochimie à l'Université de Bristol aurait suggéré le nom de « vitamine » (de « amine vitale »)[10],[11]. Le nom est rapidement devenu synonyme des « facteurs complémentaires » de Hopkins et, au moment où il a été démontré que toutes les vitamines ne sont pas des amines, le mot était déjà omniprésent et n'a plus été changé.
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En 1920, Jack Cecil Drummond a proposé que le « e » final soit supprimé pour mettre l'accent sur la référence aux « amines », après que les chercheurs ont commencé à soupçonner que certaines « vitamines » (en particulier, la vitamine A) n'ont pas de composant aminé[6]. En 1930, Paul Karrer a élucidé la structure correcte du bêta-carotène, le principal précurseur de la vitamine A, et a identifié d'autres caroténoïdes. Karrer et Norman Haworth ont confirmé la découverte d'Albert Szent-Györgyi de l'acide ascorbique et ont apporté des contributions importantes à la chimie des flavines, ce qui a conduit à l'identification de la lactoflavine. Pour leurs recherches sur les caroténoïdes, les flavines et les vitamines A et B2, ils ont tous deux reçu le prix Nobel de chimie en 1937[12].
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En 1931, Albert Szent-Györgyi et un collègue chercheur Joseph Svirbely soupçonnaient que l'« acide hexuronique » était en fait de la vitamine C, et a donné un échantillon à Charles Glen King, qui a prouvé son activité anti-scorbutique dans son essai scorbutique de longue date sur le cobaye. En 1937, Szent-Györgyi a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine pour sa découverte. En 1943, Edward Adelbert Doisy et Henrik Dam ont reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine pour leur découverte de la vitamine K et de sa structure chimique. En 1967, George Wald a reçu le prix Nobel (avec Ragnar Granit et Haldan Keffer Hartline) pour sa découverte que la vitamine A pourrait participer directement à un processus physiologique[8]. En 1938, Richard Kuhn a reçu le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur les caroténoïdes et les vitamines, en particulier B2 et B6[13].
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Généralement, on sépare les vitamines en deux groupes : les vitamines hydrosolubles (solubles dans l'eau) et les vitamines liposolubles (solubles dans les graisses).
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Les vitamines liposolubles sont absorbées avec les graisses et, comme celles-ci, sont stockables dans l'organisme (dans les graisses), il est donc difficile de s'en débarrasser. À l'inverse, les vitamines hydrosolubles (à l'exception de la vitamine B12) ne sont pas stockables et les apports excédentaires sont éliminés par la voie urinaire.
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Le dépassement des doses recommandées dans les pays industrialisés est fréquent pour certaines vitamines en particulier la vitamine C utilisée par l'industrie comme antioxydant (conservateur)[réf. nécessaire]. Les surdosages interviennent également en raison de la consommation de compléments alimentaires et de pilules « anti-vieillissement » ou de bronzage. En effet, de nombreuses personnes consomment des vitamines sous forme de comprimés, en particulier pour leurs effets antioxydants et d'élimination des radicaux libres ; cependant, certaines vitamines ont également un effet pro-oxydant en générant des radicaux libres, comme la vitamine C prise à hautes doses[16],[17]. Selon une étude du Journal of American Medical Association[18], La surconsommation de β-carotène et de vitamines A et E, qui ne sont pas éliminées par les urines, augmente la mortalité de respectivement 7 %, 16 % et 4 %. S'il existe des carences de vitamine dans les populations défavorisées des pays industrialisés, ce sont en revanche les personnes ne présentant pas de carence qui consomment des compléments alimentaires. Rappelons que l'Organisation mondiale de la santé recommande la consommation de 5 à 10 fruits et légumes frais par jour, et que cette consommation suffirait théoriquement à combler les besoins en vitamines sans risque de surdosage. Cependant, des légumes surgelés, stockés longtemps, cuits fortement et fortement modifiés par l'industrie n'apportent pas autant de vitamines qu'un aliment cru, possédant encore sa peau ou faiblement cuit[19]. De plus, la teneur en nutriments des fruits et légumes a dramatiquement baissé entre 1950 et 2015 (voir plus bas).
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La vitamine C est éliminée par les reins dès qu'elle dépasse un certain seuil, et une surdose était donc considérée comme inoffensive. On estime cependant aujourd'hui que cette élimination, si elle est prolongée sur plusieurs mois, peut entraîner des calculs rénaux chez certains sujets[20].
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Une étude montrerait que l'excès de vitamine A augmente les risques de fracture de la hanche. Cet effet dangereux est plus net avec le rétinol (vitamine A proprement dite) qu'avec la β-carotène (provitamine A)[21].
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Au-dessus de 400 mg/jour (au lieu de 2), la vitamine B6 peut causer des lésions nerveuses.[réf. nécessaire]
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Les effets nocifs de la surdose de vitamine D sont connus depuis longtemps : accidents rénaux et cardiaques graves. Cependant, une surdose n'apparaît qu'à partir d'une prise journalière de quantité égale à plus de 100 fois l'apport journalier recommandé et ceci sur plusieurs mois.[réf. nécessaire] La surdose (rare) est définie pour une concentration > 374 nmol/l de sérum[22].
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Une fois découvertes, les vitamines ont été activement promues dans des articles et des publicités dans McCall's, Good Housekeeping et d'autres médias. [29] Les spécialistes du marketing ont promu avec enthousiasme l'huile de foie de morue (source de vitamine D), comme «soleil en bouteille», et les bananes comme «aliment de vitalité naturelle». Ils ont fait la promotion d'aliments tels que les gâteaux de levure (source de vitamine B), sur la base de la valeur nutritionnelle déterminée, plutôt que le goût ou l'apparence. [68] Les chercheurs de la Seconde Guerre mondiale se sont concentrés sur la nécessité d'assurer une nutrition adéquate, en particulier dans les aliments transformés. [29] Robert W. Yoder est crédité d'avoir utilisé pour la première fois le terme de vitamania, en 1942, pour décrire l'intérêt de recourir à des suppléments nutritionnels plutôt qu'à l'obtention de vitamines à partir d'une alimentation variée. Mais le souci constant d'un mode de vie sain a pu conduire à une consommation obsessionnelle d'additifs dont les effets bénéfiques sont discutables [30].
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Plus de 50 % des américains prennent, d'une manière ou d'une autre, des suppléments vitaminiques et cette proportion tend à croître[23]. Alors que certaines critiques affirment que ce sont les personnes en meilleure santé qui prennent le plus de suppléments[24] et qu'il n'existe pas de preuves d'une efficacité de cette mesure quant à la prévention des maladies chroniques[24], l'étude de l'ensemble de la recherche indexée sur PubMed, Embase et Cochrane indique une grande variété de résultats selon les vitamines et minéraux choisis, les pathologies chroniques étudiées, les protocoles, etc[25]. Il n' y a cependant aucun bénéfice démontré chez le patient non dénutri en termes de mortalité globale ou de survenue de maladies cardio-vasculaires[26] ou en prévention du déclin cognitif[27]. Il pourrait exister une discrète diminution du risque de survenue d'un cancer mais uniquement chez les hommes[26].
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La prise de suppléments de vitamines peut être plus efficace que l'éducation à la bonne alimentation pour le maintien de la santé, par exemple chez des patients atteints de la maladie d'Alzheimer, pour prévenir la perte de poids et augmenter les paramètres immunitaires, dans ce cas. En général, les populations âgées semblent bénéficier de différentes manières des suppléments de vitamines et minéraux, dans les études cliniques, bien que cette pratique soit encore relativement peu répandue (autour de 10 %) dans les faits[28].
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Certaines des vitamines peuvent être détruites soit par la chaleur (cuisson), soit par l'air (action de l'oxygène lors de la découpe en petits morceaux) ou la lumière (rayons ultraviolets). Le séchage, la congélation, le réchauffage peuvent aussi entrainer des pertes de vitamine.
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Par ailleurs, les vitamines hydrosolubles partent en grande partie dans l'eau de cuisson. Ainsi, une soupe ou un potage, pour lequel on garde l'eau, ou la cuisson à la vapeur, avec laquelle les aliments ne trempent pas dans l'eau, permettent de garder une plus grande quantité de vitamines.
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Lutéine+Zeaxanthine
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Bien que des sites internet ou des médias populaires indiquent que les conditions de production actuelles influeraient à la baisse sur les concentrations de micronutriments des aliments, une méta-analyse canadienne publiée en 2017[31] explique que les méthodes de comparaison utilisées ne sont pas fiables et que les variations naturelles (terroir, météo) sont beaucoup plus importantes que les variations historiques de certains éléments. Cette étude est corroborée par une publication de l'académie d'agriculture française[32].
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En physique, la vitesse est une grandeur qui mesure le rapport d'une évolution au temps. Exemples : vitesse de sédimentation, vitesse d'une réaction chimique, etc. De manière élémentaire, la vitesse s'obtient par la division d'une mesure d'une variation (de longueur, poids, volume, etc.) durant un certain temps par la mesure de ce temps écoulé.
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En particulier, en cinématique, la vitesse est une grandeur qui mesure pour un mouvement, le rapport de la distance parcourue au temps écoulé.
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La vitesse moyenne est définie par :
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L'unité internationale de la vitesse cinématique est le mètre par seconde (m s−1 ou m/s). Pour les véhicules automobiles, on utilise aussi fréquemment le kilomètre par heure (km h−1 ou km/h) et le système anglo-saxon utilise le mille par heure (mile per hour, mph). Dans la marine, on utilise le nœud, qui vaut un mille marin par heure, soit 0,514 4 m s−1. En aviation, on utilise aussi le nœud , mais on utilise parfois le nombre de Mach, Mach 1 étant la vitesse du son (qui varie en fonction de la température).
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Une définition formelle a longtemps manqué à la notion de vitesse, car les mathématiciens s'interdisaient de faire le quotient de deux grandeurs non homogènes[réf. souhaitée]. Diviser une distance par un temps leur paraissait donc aussi faux que pourrait actuellement paraître la somme de ces deux valeurs. C'est ainsi que pour savoir si un corps allait plus vite qu'un autre, Galilée (1564-1642) comparait le rapport des distances parcourues par ces corps avec le rapport des temps correspondant. Il appliquait pour cela l'équivalence suivante :
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Selon Aristote, tout corps qui tombe possède une certaine vitesse déterminée par la nature, et que l'on ne peut ni accroître ni diminuer, si ce n'est en usant de la violence ou en lui opposant une résistance. Aristote suppose qu'un mobile dix fois plus lourd qu'un autre se meut dix fois plus vite et tombe dès lors dix fois plus rapidement. Tous les corps de l'univers tirent selon lui l'origine de leur mouvement d'un premier moteur, les mouvements étant transmis par contact. À cela s'ajoute l'idée que les objets se meuvent pour atteindre le lieu propre qui leur est destiné, où ils trouveront l'immobilité : le mouvement implique l'action d'une force motrice, d'un moteur attaché au mobile : séparé du premier, le second s'arrête[1].
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Héritier d'Aristote, l'estimation des vitesses fait incontestablement de grands progrès au Moyen Âge, grâce à la conceptualisation de la vitesse comme grandeur intensive et à la précision qui s'ensuit pour l'idée de variation de vitesse. Ce sont les travaux des écoles d'Oxford (les calculateurs d'Oxford) et de l'université de Paris (Nicole Oresme) en lesquels certains auteurs comme Pierre Duhem, Anneliese Maier ou Marshall Clagett ont vu les précurseurs de Galilée[2].
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+
La loi de la chute des corps énoncée dans le De motu de Galilée (1564-1642), détermine que les corps chutent selon un mouvement uniformément accéléré et d'autre-part que tous les corps, grands et petits, lourds et légers, c'est-à-dire quelles que soient leurs dimensions et leurs natures, tombent (du moins dans le vide complet), avec la même vitesse; en d'autres termes, et dans la mesure où Galilée n'a pas connaissance de la pesanteur terrestre, que l'accélération de la chute est une constante universelle[1]. Galilée signe par là, la fin de l'Aristotélicisme.
|
124 |
+
|
125 |
+
La notion de vitesse instantanée est définie formellement pour la première fois par Pierre Varignon (1654-1722) le 5 juillet 1698, comme le rapport d'une longueur infiniment petite dx sur le temps infiniment petit dt mis pour parcourir cette longueur. Il utilise pour cela le formalisme du calcul différentiel mis au point quatorze ans plus tôt par Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716).
|
126 |
+
|
127 |
+
Dans le mode de mesure, il faut distinguer deux types de vitesses :
|
128 |
+
|
129 |
+
D'autre part, la vitesse peut correspondre à des cas d'application assez différents, suivant qu'elle est un vecteur unique ou un champ vectoriel :
|
130 |
+
|
131 |
+
Le cas général est celui du champ vectoriel, puisque même dans le cas de la mécanique du solide, il reste possible de définir la vitesse de la matière en un point particulier de l'espace.
|
132 |
+
|
133 |
+
La vitesse est une grandeur intensive : elle est définie pour un point de l'espace, et un système composé n'additionne pas la vitesse de ses différentes parties.
|
134 |
+
|
135 |
+
Le vecteur vitesse instantanée
|
136 |
+
|
137 |
+
|
138 |
+
|
139 |
+
|
140 |
+
|
141 |
+
|
142 |
+
v
|
143 |
+
→
|
144 |
+
|
145 |
+
|
146 |
+
|
147 |
+
|
148 |
+
|
149 |
+
{\displaystyle {\vec {v}}}
|
150 |
+
|
151 |
+
d'un objet dont la position au temps t est donné par
|
152 |
+
|
153 |
+
|
154 |
+
|
155 |
+
|
156 |
+
|
157 |
+
|
158 |
+
r
|
159 |
+
→
|
160 |
+
|
161 |
+
|
162 |
+
|
163 |
+
(
|
164 |
+
t
|
165 |
+
)
|
166 |
+
|
167 |
+
|
168 |
+
{\displaystyle {\vec {r}}(t)}
|
169 |
+
|
170 |
+
est défini par la dérivée
|
171 |
+
|
172 |
+
|
173 |
+
|
174 |
+
|
175 |
+
|
176 |
+
|
177 |
+
v
|
178 |
+
→
|
179 |
+
|
180 |
+
|
181 |
+
|
182 |
+
=
|
183 |
+
|
184 |
+
|
185 |
+
|
186 |
+
|
187 |
+
d
|
188 |
+
|
189 |
+
|
190 |
+
|
191 |
+
|
192 |
+
r
|
193 |
+
→
|
194 |
+
|
195 |
+
|
196 |
+
|
197 |
+
|
198 |
+
|
199 |
+
|
200 |
+
d
|
201 |
+
|
202 |
+
t
|
203 |
+
|
204 |
+
|
205 |
+
|
206 |
+
|
207 |
+
|
208 |
+
{\displaystyle {\vec {v}}={\frac {\mathrm {d} {\vec {r}}}{\mathrm {d} t}}}
|
209 |
+
|
210 |
+
.
|
211 |
+
|
212 |
+
L'accélération est la dérivée de la vitesse, et la vitesse est la dérivée de la distance, par rapport au temps. L'accélération est le taux de variation de la vitesse d'un objet sur la période. L'accélération moyenne a d'un objet dont la vitesse change à partir de vi à vf pendant une période t est donnée par :
|
213 |
+
|
214 |
+
|
215 |
+
|
216 |
+
a
|
217 |
+
=
|
218 |
+
|
219 |
+
|
220 |
+
|
221 |
+
|
222 |
+
v
|
223 |
+
|
224 |
+
f
|
225 |
+
|
226 |
+
|
227 |
+
−
|
228 |
+
|
229 |
+
v
|
230 |
+
|
231 |
+
i
|
232 |
+
|
233 |
+
|
234 |
+
|
235 |
+
t
|
236 |
+
|
237 |
+
|
238 |
+
|
239 |
+
|
240 |
+
{\displaystyle a={\frac {v_{f}-v_{i}}{t}}}
|
241 |
+
|
242 |
+
.
|
243 |
+
|
244 |
+
Le vecteur d'accélération instantanée
|
245 |
+
|
246 |
+
|
247 |
+
|
248 |
+
|
249 |
+
|
250 |
+
|
251 |
+
a
|
252 |
+
→
|
253 |
+
|
254 |
+
|
255 |
+
|
256 |
+
|
257 |
+
|
258 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}}
|
259 |
+
|
260 |
+
d'un objet dont la position au temps t est donné par
|
261 |
+
|
262 |
+
|
263 |
+
|
264 |
+
|
265 |
+
|
266 |
+
|
267 |
+
r
|
268 |
+
→
|
269 |
+
|
270 |
+
|
271 |
+
|
272 |
+
(
|
273 |
+
t
|
274 |
+
)
|
275 |
+
|
276 |
+
|
277 |
+
{\displaystyle {\vec {r}}(t)}
|
278 |
+
|
279 |
+
est
|
280 |
+
|
281 |
+
|
282 |
+
|
283 |
+
|
284 |
+
|
285 |
+
|
286 |
+
a
|
287 |
+
→
|
288 |
+
|
289 |
+
|
290 |
+
|
291 |
+
=
|
292 |
+
|
293 |
+
|
294 |
+
|
295 |
+
|
296 |
+
d
|
297 |
+
|
298 |
+
|
299 |
+
|
300 |
+
|
301 |
+
v
|
302 |
+
→
|
303 |
+
|
304 |
+
|
305 |
+
|
306 |
+
|
307 |
+
|
308 |
+
|
309 |
+
d
|
310 |
+
|
311 |
+
t
|
312 |
+
|
313 |
+
|
314 |
+
|
315 |
+
=
|
316 |
+
|
317 |
+
|
318 |
+
|
319 |
+
|
320 |
+
|
321 |
+
d
|
322 |
+
|
323 |
+
|
324 |
+
2
|
325 |
+
|
326 |
+
|
327 |
+
|
328 |
+
|
329 |
+
|
330 |
+
r
|
331 |
+
→
|
332 |
+
|
333 |
+
|
334 |
+
|
335 |
+
|
336 |
+
|
337 |
+
|
338 |
+
d
|
339 |
+
|
340 |
+
|
341 |
+
t
|
342 |
+
|
343 |
+
2
|
344 |
+
|
345 |
+
|
346 |
+
|
347 |
+
|
348 |
+
|
349 |
+
|
350 |
+
|
351 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}={\frac {\mathrm {d} {\vec {v}}}{\mathrm {d} t}}={\frac {\mathrm {d} ^{2}{\vec {r}}}{\mathrm {d} t^{2}}}}
|
352 |
+
|
353 |
+
.
|
354 |
+
|
355 |
+
La vitesse finale vf d'un objet démarrant avec la vitesse vi puis accélérant avec un taux constant a pendant un temps t est :
|
356 |
+
|
357 |
+
La vitesse moyenne d'un objet subissant une accélération constante est
|
358 |
+
|
359 |
+
|
360 |
+
|
361 |
+
|
362 |
+
|
363 |
+
|
364 |
+
|
365 |
+
1
|
366 |
+
2
|
367 |
+
|
368 |
+
|
369 |
+
|
370 |
+
|
371 |
+
(
|
372 |
+
|
373 |
+
v
|
374 |
+
|
375 |
+
i
|
376 |
+
|
377 |
+
|
378 |
+
+
|
379 |
+
|
380 |
+
v
|
381 |
+
|
382 |
+
f
|
383 |
+
|
384 |
+
|
385 |
+
)
|
386 |
+
|
387 |
+
|
388 |
+
{\displaystyle {\scriptstyle {\frac {1}{2}}}(v_{i}+v_{f})}
|
389 |
+
|
390 |
+
. Pour trouver le déplacement d d'un tel objet accélérant pendant la période t, substituer cette expression dans la première formule pour obtenir :
|
391 |
+
|
392 |
+
Quand seule la vélocité initiale de l'objet est connue, l'expression
|
393 |
+
|
394 |
+
|
395 |
+
|
396 |
+
d
|
397 |
+
=
|
398 |
+
|
399 |
+
v
|
400 |
+
|
401 |
+
i
|
402 |
+
|
403 |
+
|
404 |
+
|
405 |
+
t
|
406 |
+
+
|
407 |
+
|
408 |
+
|
409 |
+
1
|
410 |
+
2
|
411 |
+
|
412 |
+
|
413 |
+
|
414 |
+
a
|
415 |
+
|
416 |
+
|
417 |
+
t
|
418 |
+
|
419 |
+
2
|
420 |
+
|
421 |
+
|
422 |
+
|
423 |
+
|
424 |
+
{\textstyle d=v_{i}\,t+{\frac {1}{2}}\,a\,t^{2}}
|
425 |
+
|
426 |
+
peut être utilisée. Ces équations de base pour la vélocité finale et déplacement peuvent être combinées pour former une équation qui est indépendante du temps :
|
427 |
+
|
428 |
+
Les équations ci-dessus sont valides pour la mécanique classique mais pas pour la relativité restreinte. En particulier en mécanique classique, tous seront d'accord sur la valeur de t et les règles de transformation pour la position créent une situation dans laquelle tous les observateurs n'accélérant pas décriraient l'accélération d'un objet avec les mêmes valeurs. Ni l'un ni l'autre ne sont vrais pour la relativité restreinte.
|
429 |
+
|
430 |
+
L'énergie cinétique d'un objet se déplaçant en translation est linéaire avec sa masse et le carré de sa vitesse :
|
431 |
+
|
432 |
+
L'énergie cinétique est une quantité scalaire.
|
433 |
+
|
434 |
+
En coordonnées polaires, la vitesse dans le plan peut être décomposée en vitesse radiale,
|
435 |
+
|
436 |
+
|
437 |
+
|
438 |
+
|
439 |
+
|
440 |
+
|
441 |
+
|
442 |
+
d
|
443 |
+
|
444 |
+
r
|
445 |
+
|
446 |
+
|
447 |
+
|
448 |
+
d
|
449 |
+
|
450 |
+
t
|
451 |
+
|
452 |
+
|
453 |
+
|
454 |
+
|
455 |
+
|
456 |
+
{\textstyle {\frac {\mathrm {d} r}{\mathrm {d} t}}}
|
457 |
+
|
458 |
+
, s'éloignant ou allant vers l'origine et la vitesse orthoradiale, dans la direction perpendiculaire (que l'on ne confondra pas avec la composante tangentielle), égale à
|
459 |
+
|
460 |
+
|
461 |
+
|
462 |
+
r
|
463 |
+
|
464 |
+
|
465 |
+
|
466 |
+
|
467 |
+
|
468 |
+
d
|
469 |
+
|
470 |
+
θ
|
471 |
+
|
472 |
+
|
473 |
+
|
474 |
+
d
|
475 |
+
|
476 |
+
t
|
477 |
+
|
478 |
+
|
479 |
+
|
480 |
+
|
481 |
+
|
482 |
+
{\textstyle r\,{\frac {\mathrm {d} \theta }{\mathrm {d} t}}}
|
483 |
+
|
484 |
+
(voir vitesse cinétique).
|
485 |
+
|
486 |
+
Le moment cinétique dans le plan est :
|
487 |
+
|
488 |
+
|
489 |
+
|
490 |
+
|
491 |
+
|
492 |
+
|
493 |
+
L
|
494 |
+
→
|
495 |
+
|
496 |
+
|
497 |
+
|
498 |
+
=
|
499 |
+
m
|
500 |
+
|
501 |
+
|
502 |
+
|
503 |
+
|
504 |
+
r
|
505 |
+
→
|
506 |
+
|
507 |
+
|
508 |
+
|
509 |
+
∧
|
510 |
+
|
511 |
+
|
512 |
+
|
513 |
+
V
|
514 |
+
→
|
515 |
+
|
516 |
+
|
517 |
+
|
518 |
+
=
|
519 |
+
m
|
520 |
+
|
521 |
+
|
522 |
+
r
|
523 |
+
|
524 |
+
2
|
525 |
+
|
526 |
+
|
527 |
+
|
528 |
+
|
529 |
+
|
530 |
+
|
531 |
+
|
532 |
+
d
|
533 |
+
|
534 |
+
θ
|
535 |
+
|
536 |
+
|
537 |
+
|
538 |
+
d
|
539 |
+
|
540 |
+
t
|
541 |
+
|
542 |
+
|
543 |
+
|
544 |
+
|
545 |
+
|
546 |
+
|
547 |
+
|
548 |
+
k
|
549 |
+
→
|
550 |
+
|
551 |
+
|
552 |
+
|
553 |
+
|
554 |
+
|
555 |
+
{\displaystyle {\vec {L}}=m\,{\vec {r}}\wedge {\vec {V}}=m\,r^{2}\,{\frac {\mathrm {d} \theta }{\mathrm {d} t}}\,{\vec {k}}}
|
556 |
+
|
557 |
+
(où
|
558 |
+
|
559 |
+
|
560 |
+
|
561 |
+
∧
|
562 |
+
|
563 |
+
|
564 |
+
{\displaystyle \wedge }
|
565 |
+
|
566 |
+
désigne le produit vectoriel).
|
567 |
+
|
568 |
+
On reconnaît dans
|
569 |
+
|
570 |
+
|
571 |
+
|
572 |
+
|
573 |
+
|
574 |
+
1
|
575 |
+
2
|
576 |
+
|
577 |
+
|
578 |
+
|
579 |
+
|
580 |
+
r
|
581 |
+
|
582 |
+
2
|
583 |
+
|
584 |
+
|
585 |
+
|
586 |
+
|
587 |
+
|
588 |
+
|
589 |
+
|
590 |
+
d
|
591 |
+
|
592 |
+
θ
|
593 |
+
|
594 |
+
|
595 |
+
|
596 |
+
d
|
597 |
+
|
598 |
+
t
|
599 |
+
|
600 |
+
|
601 |
+
|
602 |
+
=
|
603 |
+
|
604 |
+
|
605 |
+
|
606 |
+
|
607 |
+
d
|
608 |
+
|
609 |
+
A
|
610 |
+
(
|
611 |
+
t
|
612 |
+
)
|
613 |
+
|
614 |
+
|
615 |
+
|
616 |
+
d
|
617 |
+
|
618 |
+
t
|
619 |
+
|
620 |
+
|
621 |
+
|
622 |
+
|
623 |
+
|
624 |
+
|
625 |
+
{\displaystyle {\frac {1}{2}}\,r^{2}\,{\frac {\mathrm {d} \theta }{\mathrm {d} t}}={\frac {\mathrm {d} A(t)}{\mathrm {d} t}}\;}
|
626 |
+
|
627 |
+
, la vitesse aréolaire.
|
628 |
+
|
629 |
+
Si la force est centrale (voir mouvement à force centrale), alors la vitesse aréolaire est constante (deuxième loi de Kepler).
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Plus un objet est lourd, plus il faut consommer d'énergie pour lui faire gagner de la vitesse, et ensuite pour lui faire perdre de la vitesse (énergie cinétique). Ceci a d'importantes implications concernant les transports motorisés, la pollution qu'ils émettent et la gravité des accidents qu'ils induisent. Ainsi quand Rotterdam a - en 2002 - limité (de 120 km/h à 80 km/h sur 3,5 km) et surveillé la vitesse sur la section de l'autoroute A13 traversant le quartier d'Overschie, les taux de NOx ont chuté de 15 à 20 %, les PM10 de 25 à 30 % et le monoxyde de carbone (CO) de 21 %. Les émissions de CO2 ont diminué de 15 %, et le nombre d'accidents de 60 % (- 90 % pour le nombre de morts), avec le bruit divisé par 2[3].
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En physique, la vitesse est une grandeur qui mesure le rapport d'une évolution au temps. Exemples : vitesse de sédimentation, vitesse d'une réaction chimique, etc. De manière élémentaire, la vitesse s'obtient par la division d'une mesure d'une variation (de longueur, poids, volume, etc.) durant un certain temps par la mesure de ce temps écoulé.
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+
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En particulier, en cinématique, la vitesse est une grandeur qui mesure pour un mouvement, le rapport de la distance parcourue au temps écoulé.
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La vitesse moyenne est définie par :
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L'unité internationale de la vitesse cinématique est le mètre par seconde (m s−1 ou m/s). Pour les véhicules automobiles, on utilise aussi fréquemment le kilomètre par heure (km h−1 ou km/h) et le système anglo-saxon utilise le mille par heure (mile per hour, mph). Dans la marine, on utilise le nœud, qui vaut un mille marin par heure, soit 0,514 4 m s−1. En aviation, on utilise aussi le nœud , mais on utilise parfois le nombre de Mach, Mach 1 étant la vitesse du son (qui varie en fonction de la température).
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116 |
+
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+
Une définition formelle a longtemps manqué à la notion de vitesse, car les mathématiciens s'interdisaient de faire le quotient de deux grandeurs non homogènes[réf. souhaitée]. Diviser une distance par un temps leur paraissait donc aussi faux que pourrait actuellement paraître la somme de ces deux valeurs. C'est ainsi que pour savoir si un corps allait plus vite qu'un autre, Galilée (1564-1642) comparait le rapport des distances parcourues par ces corps avec le rapport des temps correspondant. Il appliquait pour cela l'équivalence suivante :
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118 |
+
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Selon Aristote, tout corps qui tombe possède une certaine vitesse déterminée par la nature, et que l'on ne peut ni accroître ni diminuer, si ce n'est en usant de la violence ou en lui opposant une résistance. Aristote suppose qu'un mobile dix fois plus lourd qu'un autre se meut dix fois plus vite et tombe dès lors dix fois plus rapidement. Tous les corps de l'univers tirent selon lui l'origine de leur mouvement d'un premier moteur, les mouvements étant transmis par contact. À cela s'ajoute l'idée que les objets se meuvent pour atteindre le lieu propre qui leur est destiné, où ils trouveront l'immobilité : le mouvement implique l'action d'une force motrice, d'un moteur attaché au mobile : séparé du premier, le second s'arrête[1].
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120 |
+
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Héritier d'Aristote, l'estimation des vitesses fait incontestablement de grands progrès au Moyen Âge, grâce à la conceptualisation de la vitesse comme grandeur intensive et à la précision qui s'ensuit pour l'idée de variation de vitesse. Ce sont les travaux des écoles d'Oxford (les calculateurs d'Oxford) et de l'université de Paris (Nicole Oresme) en lesquels certains auteurs comme Pierre Duhem, Anneliese Maier ou Marshall Clagett ont vu les précurseurs de Galilée[2].
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122 |
+
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+
La loi de la chute des corps énoncée dans le De motu de Galilée (1564-1642), détermine que les corps chutent selon un mouvement uniformément accéléré et d'autre-part que tous les corps, grands et petits, lourds et légers, c'est-à-dire quelles que soient leurs dimensions et leurs natures, tombent (du moins dans le vide complet), avec la même vitesse; en d'autres termes, et dans la mesure où Galilée n'a pas connaissance de la pesanteur terrestre, que l'accélération de la chute est une constante universelle[1]. Galilée signe par là, la fin de l'Aristotélicisme.
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124 |
+
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+
La notion de vitesse instantanée est définie formellement pour la première fois par Pierre Varignon (1654-1722) le 5 juillet 1698, comme le rapport d'une longueur infiniment petite dx sur le temps infiniment petit dt mis pour parcourir cette longueur. Il utilise pour cela le formalisme du calcul différentiel mis au point quatorze ans plus tôt par Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716).
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126 |
+
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+
Dans le mode de mesure, il faut distinguer deux types de vitesses :
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128 |
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D'autre part, la vitesse peut correspondre à des cas d'application assez différents, suivant qu'elle est un vecteur unique ou un champ vectoriel :
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130 |
+
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131 |
+
Le cas général est celui du champ vectoriel, puisque même dans le cas de la mécanique du solide, il reste possible de définir la vitesse de la matière en un point particulier de l'espace.
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132 |
+
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La vitesse est une grandeur intensive : elle est définie pour un point de l'espace, et un système composé n'additionne pas la vitesse de ses différentes parties.
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+
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Le vecteur vitesse instantanée
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+
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v
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→
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+
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{\displaystyle {\vec {v}}}
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d'un objet dont la position au temps t est donné par
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r
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{\displaystyle {\vec {r}}(t)}
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est défini par la dérivée
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v
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→
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198 |
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199 |
+
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200 |
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d
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202 |
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t
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203 |
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204 |
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206 |
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207 |
+
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208 |
+
{\displaystyle {\vec {v}}={\frac {\mathrm {d} {\vec {r}}}{\mathrm {d} t}}}
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.
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212 |
+
L'accélération est la dérivée de la vitesse, et la vitesse est la dérivée de la distance, par rapport au temps. L'accélération est le taux de variation de la vitesse d'un objet sur la période. L'accélération moyenne a d'un objet dont la vitesse change à partir de vi à vf pendant une période t est donnée par :
|
213 |
+
|
214 |
+
|
215 |
+
|
216 |
+
a
|
217 |
+
=
|
218 |
+
|
219 |
+
|
220 |
+
|
221 |
+
|
222 |
+
v
|
223 |
+
|
224 |
+
f
|
225 |
+
|
226 |
+
|
227 |
+
−
|
228 |
+
|
229 |
+
v
|
230 |
+
|
231 |
+
i
|
232 |
+
|
233 |
+
|
234 |
+
|
235 |
+
t
|
236 |
+
|
237 |
+
|
238 |
+
|
239 |
+
|
240 |
+
{\displaystyle a={\frac {v_{f}-v_{i}}{t}}}
|
241 |
+
|
242 |
+
.
|
243 |
+
|
244 |
+
Le vecteur d'accélération instantanée
|
245 |
+
|
246 |
+
|
247 |
+
|
248 |
+
|
249 |
+
|
250 |
+
|
251 |
+
a
|
252 |
+
→
|
253 |
+
|
254 |
+
|
255 |
+
|
256 |
+
|
257 |
+
|
258 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}}
|
259 |
+
|
260 |
+
d'un objet dont la position au temps t est donné par
|
261 |
+
|
262 |
+
|
263 |
+
|
264 |
+
|
265 |
+
|
266 |
+
|
267 |
+
r
|
268 |
+
→
|
269 |
+
|
270 |
+
|
271 |
+
|
272 |
+
(
|
273 |
+
t
|
274 |
+
)
|
275 |
+
|
276 |
+
|
277 |
+
{\displaystyle {\vec {r}}(t)}
|
278 |
+
|
279 |
+
est
|
280 |
+
|
281 |
+
|
282 |
+
|
283 |
+
|
284 |
+
|
285 |
+
|
286 |
+
a
|
287 |
+
→
|
288 |
+
|
289 |
+
|
290 |
+
|
291 |
+
=
|
292 |
+
|
293 |
+
|
294 |
+
|
295 |
+
|
296 |
+
d
|
297 |
+
|
298 |
+
|
299 |
+
|
300 |
+
|
301 |
+
v
|
302 |
+
→
|
303 |
+
|
304 |
+
|
305 |
+
|
306 |
+
|
307 |
+
|
308 |
+
|
309 |
+
d
|
310 |
+
|
311 |
+
t
|
312 |
+
|
313 |
+
|
314 |
+
|
315 |
+
=
|
316 |
+
|
317 |
+
|
318 |
+
|
319 |
+
|
320 |
+
|
321 |
+
d
|
322 |
+
|
323 |
+
|
324 |
+
2
|
325 |
+
|
326 |
+
|
327 |
+
|
328 |
+
|
329 |
+
|
330 |
+
r
|
331 |
+
→
|
332 |
+
|
333 |
+
|
334 |
+
|
335 |
+
|
336 |
+
|
337 |
+
|
338 |
+
d
|
339 |
+
|
340 |
+
|
341 |
+
t
|
342 |
+
|
343 |
+
2
|
344 |
+
|
345 |
+
|
346 |
+
|
347 |
+
|
348 |
+
|
349 |
+
|
350 |
+
|
351 |
+
{\displaystyle {\vec {a}}={\frac {\mathrm {d} {\vec {v}}}{\mathrm {d} t}}={\frac {\mathrm {d} ^{2}{\vec {r}}}{\mathrm {d} t^{2}}}}
|
352 |
+
|
353 |
+
.
|
354 |
+
|
355 |
+
La vitesse finale vf d'un objet démarrant avec la vitesse vi puis accélérant avec un taux constant a pendant un temps t est :
|
356 |
+
|
357 |
+
La vitesse moyenne d'un objet subissant une accélération constante est
|
358 |
+
|
359 |
+
|
360 |
+
|
361 |
+
|
362 |
+
|
363 |
+
|
364 |
+
|
365 |
+
1
|
366 |
+
2
|
367 |
+
|
368 |
+
|
369 |
+
|
370 |
+
|
371 |
+
(
|
372 |
+
|
373 |
+
v
|
374 |
+
|
375 |
+
i
|
376 |
+
|
377 |
+
|
378 |
+
+
|
379 |
+
|
380 |
+
v
|
381 |
+
|
382 |
+
f
|
383 |
+
|
384 |
+
|
385 |
+
)
|
386 |
+
|
387 |
+
|
388 |
+
{\displaystyle {\scriptstyle {\frac {1}{2}}}(v_{i}+v_{f})}
|
389 |
+
|
390 |
+
. Pour trouver le déplacement d d'un tel objet accélérant pendant la période t, substituer cette expression dans la première formule pour obtenir :
|
391 |
+
|
392 |
+
Quand seule la vélocité initiale de l'objet est connue, l'expression
|
393 |
+
|
394 |
+
|
395 |
+
|
396 |
+
d
|
397 |
+
=
|
398 |
+
|
399 |
+
v
|
400 |
+
|
401 |
+
i
|
402 |
+
|
403 |
+
|
404 |
+
|
405 |
+
t
|
406 |
+
+
|
407 |
+
|
408 |
+
|
409 |
+
1
|
410 |
+
2
|
411 |
+
|
412 |
+
|
413 |
+
|
414 |
+
a
|
415 |
+
|
416 |
+
|
417 |
+
t
|
418 |
+
|
419 |
+
2
|
420 |
+
|
421 |
+
|
422 |
+
|
423 |
+
|
424 |
+
{\textstyle d=v_{i}\,t+{\frac {1}{2}}\,a\,t^{2}}
|
425 |
+
|
426 |
+
peut être utilisée. Ces équations de base pour la vélocité finale et déplacement peuvent être combinées pour former une équation qui est indépendante du temps :
|
427 |
+
|
428 |
+
Les équations ci-dessus sont valides pour la mécanique classique mais pas pour la relativité restreinte. En particulier en mécanique classique, tous seront d'accord sur la valeur de t et les règles de transformation pour la position créent une situation dans laquelle tous les observateurs n'accélérant pas décriraient l'accélération d'un objet avec les mêmes valeurs. Ni l'un ni l'autre ne sont vrais pour la relativité restreinte.
|
429 |
+
|
430 |
+
L'énergie cinétique d'un objet se déplaçant en translation est linéaire avec sa masse et le carré de sa vitesse :
|
431 |
+
|
432 |
+
L'énergie cinétique est une quantité scalaire.
|
433 |
+
|
434 |
+
En coordonnées polaires, la vitesse dans le plan peut être décomposée en vitesse radiale,
|
435 |
+
|
436 |
+
|
437 |
+
|
438 |
+
|
439 |
+
|
440 |
+
|
441 |
+
|
442 |
+
d
|
443 |
+
|
444 |
+
r
|
445 |
+
|
446 |
+
|
447 |
+
|
448 |
+
d
|
449 |
+
|
450 |
+
t
|
451 |
+
|
452 |
+
|
453 |
+
|
454 |
+
|
455 |
+
|
456 |
+
{\textstyle {\frac {\mathrm {d} r}{\mathrm {d} t}}}
|
457 |
+
|
458 |
+
, s'éloignant ou allant vers l'origine et la vitesse orthoradiale, dans la direction perpendiculaire (que l'on ne confondra pas avec la composante tangentielle), égale à
|
459 |
+
|
460 |
+
|
461 |
+
|
462 |
+
r
|
463 |
+
|
464 |
+
|
465 |
+
|
466 |
+
|
467 |
+
|
468 |
+
d
|
469 |
+
|
470 |
+
θ
|
471 |
+
|
472 |
+
|
473 |
+
|
474 |
+
d
|
475 |
+
|
476 |
+
t
|
477 |
+
|
478 |
+
|
479 |
+
|
480 |
+
|
481 |
+
|
482 |
+
{\textstyle r\,{\frac {\mathrm {d} \theta }{\mathrm {d} t}}}
|
483 |
+
|
484 |
+
(voir vitesse cinétique).
|
485 |
+
|
486 |
+
Le moment cinétique dans le plan est :
|
487 |
+
|
488 |
+
|
489 |
+
|
490 |
+
|
491 |
+
|
492 |
+
|
493 |
+
L
|
494 |
+
→
|
495 |
+
|
496 |
+
|
497 |
+
|
498 |
+
=
|
499 |
+
m
|
500 |
+
|
501 |
+
|
502 |
+
|
503 |
+
|
504 |
+
r
|
505 |
+
→
|
506 |
+
|
507 |
+
|
508 |
+
|
509 |
+
∧
|
510 |
+
|
511 |
+
|
512 |
+
|
513 |
+
V
|
514 |
+
→
|
515 |
+
|
516 |
+
|
517 |
+
|
518 |
+
=
|
519 |
+
m
|
520 |
+
|
521 |
+
|
522 |
+
r
|
523 |
+
|
524 |
+
2
|
525 |
+
|
526 |
+
|
527 |
+
|
528 |
+
|
529 |
+
|
530 |
+
|
531 |
+
|
532 |
+
d
|
533 |
+
|
534 |
+
θ
|
535 |
+
|
536 |
+
|
537 |
+
|
538 |
+
d
|
539 |
+
|
540 |
+
t
|
541 |
+
|
542 |
+
|
543 |
+
|
544 |
+
|
545 |
+
|
546 |
+
|
547 |
+
|
548 |
+
k
|
549 |
+
→
|
550 |
+
|
551 |
+
|
552 |
+
|
553 |
+
|
554 |
+
|
555 |
+
{\displaystyle {\vec {L}}=m\,{\vec {r}}\wedge {\vec {V}}=m\,r^{2}\,{\frac {\mathrm {d} \theta }{\mathrm {d} t}}\,{\vec {k}}}
|
556 |
+
|
557 |
+
(où
|
558 |
+
|
559 |
+
|
560 |
+
|
561 |
+
∧
|
562 |
+
|
563 |
+
|
564 |
+
{\displaystyle \wedge }
|
565 |
+
|
566 |
+
désigne le produit vectoriel).
|
567 |
+
|
568 |
+
On reconnaît dans
|
569 |
+
|
570 |
+
|
571 |
+
|
572 |
+
|
573 |
+
|
574 |
+
1
|
575 |
+
2
|
576 |
+
|
577 |
+
|
578 |
+
|
579 |
+
|
580 |
+
r
|
581 |
+
|
582 |
+
2
|
583 |
+
|
584 |
+
|
585 |
+
|
586 |
+
|
587 |
+
|
588 |
+
|
589 |
+
|
590 |
+
d
|
591 |
+
|
592 |
+
θ
|
593 |
+
|
594 |
+
|
595 |
+
|
596 |
+
d
|
597 |
+
|
598 |
+
t
|
599 |
+
|
600 |
+
|
601 |
+
|
602 |
+
=
|
603 |
+
|
604 |
+
|
605 |
+
|
606 |
+
|
607 |
+
d
|
608 |
+
|
609 |
+
A
|
610 |
+
(
|
611 |
+
t
|
612 |
+
)
|
613 |
+
|
614 |
+
|
615 |
+
|
616 |
+
d
|
617 |
+
|
618 |
+
t
|
619 |
+
|
620 |
+
|
621 |
+
|
622 |
+
|
623 |
+
|
624 |
+
|
625 |
+
{\displaystyle {\frac {1}{2}}\,r^{2}\,{\frac {\mathrm {d} \theta }{\mathrm {d} t}}={\frac {\mathrm {d} A(t)}{\mathrm {d} t}}\;}
|
626 |
+
|
627 |
+
, la vitesse aréolaire.
|
628 |
+
|
629 |
+
Si la force est centrale (voir mouvement à force centrale), alors la vitesse aréolaire est constante (deuxième loi de Kepler).
|
630 |
+
|
631 |
+
Plus un objet est lourd, plus il faut consommer d'énergie pour lui faire gagner de la vitesse, et ensuite pour lui faire perdre de la vitesse (énergie cinétique). Ceci a d'importantes implications concernant les transports motorisés, la pollution qu'ils émettent et la gravité des accidents qu'ils induisent. Ainsi quand Rotterdam a - en 2002 - limité (de 120 km/h à 80 km/h sur 3,5 km) et surveillé la vitesse sur la section de l'autoroute A13 traversant le quartier d'Overschie, les taux de NOx ont chuté de 15 à 20 %, les PM10 de 25 à 30 % et le monoxyde de carbone (CO) de 21 %. Les émissions de CO2 ont diminué de 15 %, et le nombre d'accidents de 60 % (- 90 % pour le nombre de morts), avec le bruit divisé par 2[3].
|
632 |
+
|
633 |
+
Sur les autres projets Wikimedia :
|
fr/6017.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,338 @@
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Vitry-sur-Seine est une commune française située dans le département du Val-de-Marne en Île-de-France, à environ quatre kilomètres au sud de Paris.
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Située sur la rive gauche de la Seine, la commune est traversée par la ligne de chemin de fer Paris - Bordeaux. Faiblement urbanisée au début du XXe siècle, elle connaît une croissance démographique à partir de l'entre-deux-guerres pour atteindre 93 557 habitants en 2017. Historiquement siège de nombreuses carrières et pépinières, notamment pour les lilas, la commune s'est fortement industrialisée au cours du XXe siècle. La commune fait partie de la Ceinture Rouge, avec une municipalité communiste à la tête de la ville depuis 1925. Ses habitants sont appelés les Vitriots[1].
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La commune de Vitry-sur-Seine est la plus grande du Val-de-Marne par sa superficie (11,67 km2) et la première par son nombre d'habitants devant Créteil. Elle est bordée au nord par Ivry-sur-Seine, à l’est par Alfortville, au sud par Choisy-le-Roi et Thiais et à l’ouest par Chevilly-Larue et Villejuif.
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Ses limites géographiques sont la Seine à l’est, l’autoroute A86 au sud, la route nationale 7 à l’ouest, et au nord, en partie, le glacis sud du fort d'Ivry.
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La commune se situe au cœur du bassin parisien, unité géologique constituée de roches relativement jeunes, partout recouverte d’alluvions plus ou moins récentes. La Seine en creusant son lit a formé le plateau de Longboyau, Vitry-sur-Seine étant située au nord de ce plateau[2]. La commune s'étend du plateau jusqu'à la vallée de la Seine.
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Le sous-sol de la commune a été exploité jusqu'au début du XXe siècle pour fournir des matériaux de construction dans toute la région, ce qui explique la présence d’anciennes carrières, notamment sur le plateau[3]. On retrouve du calcaire grossier au nord du territoire communal au niveau du fort d'Ivry et du quartier des Malassis, du gypse au sud, et du sable du lit de la Seine sur la plaine alluviale.
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La ville est bordée à l'est sur 3,8 km par la Seine, dont le régime est relativement régulier. Elle est néanmoins sujette à des crues importantes, dont la dernière remonte à 1956[4]. Depuis la construction en amont de quatre barrages-réservoirs entre 1949 et 1990 le long de la Seine, le nombre de crues petites et moyennes a diminué.
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La crue de la Seine de 1910, considérée comme une crue centennale, a marqué la ville, dévastant 1 500 logements et laissant 8 000 habitants sans abri[4]. Cependant, les inondations par crue et débordement de la Seine sont des phénomènes lents, et en janvier 1910 la montée des eaux n’a pas dépassé un mètre en 24 heures.
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Le barrage éclusé de Port-à-l'Anglais, achevé en 1864, est situé sur la rive gauche, côté Vitry-sur-Seine[5]. L'écluse mesure 180 m de long sur 12 m de large. Face à l'augmentation du trafic, une seconde écluse est construite sur la rive d'Alfortville en 1902. Devenues vétustes, les différentes installations du barrage sont reconstruites entre 1971 et 1973, 60 m plus en amont[6].
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Le climat de Vitry-sur-Seine est de type océanique dégradé. La station d'observation la plus utilisée pour la météorologie à Vitry-sur-Seine est celle de Paris Montsouris[7]. Le climat dans les départements de la petite couronne parisienne est caractérisé par un ensoleillement et des précipitations assez faibles.
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Tableau comparatif des données climatiques de Paris[8]
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Le tableau suivant donne les moyennes mensuelles de température et de précipitations pour la station de Paris Montsouris recueillies sur la période 1981 - 2010 :
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Le réseau routier de Vitry-sur-Seine comprend plusieurs catégories de voies[10]. Une autoroute borde la commune au sud, l'A86 (sortie no 24). Le réseau routier départemental est composé de deux voies magistrales, du nord au sud la D5 (ex-N305) et à l'ouest la D7 (ex-N7), de trois voies principales, d'est en ouest la RD148, du nord au sud la RD152 et du nord-est à l'ouest la RD155, et d'une voie secondaire, du nord au sud la RD274. Au total, Vitry-sur-Seine compte 125 km de voiries, dont 100 km de voies communales[11].
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Le seul franchissement de la Seine entre Vitry-sur-Seine et Alfortville se fait au pont du Port-à-l'Anglais, implanté sur la RD148.
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La ville compte 11 km de pistes cyclables[11], et notamment tout le long de la Seine[12].
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Vitry-sur-Seine est desservie par la ligne C du RER d'Île-de-France grâce à deux stations, les gares de Vitry-sur-Seine et des Ardoines, toutes deux situées sur la ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean et en zone 3 du système de tarification des transports en commun d'Île-de-France. La desserte se fait par les missions origine / destination Massy - Palaiseau (MONA) et Pont de Rungis - Aéroport d'Orly (ROMI). Ce sont des trains qui utilisent la ligne de Choisy-le-Roi à Massy - Verrières, élément de la grande ceinture de Paris. Les trains se dirigeant vers d'autres lignes par Juvisy traversent les deux gares de Vitry-sur-Seine sans arrêt. Pour atteindre Juvisy-sur-Orge ou les gares situées plus au sud, il faut changer de train à Choisy-le-Roi.
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Le temps de parcours Vitry-sur-Seine - Saint-Michel - Notre-Dame (correspondance avec le RER B) est de treize minutes, et la gare de la Bibliothèque François-Mitterrand (correspondance avec la ligne 14 du métro de Paris) peut être rejointe en six minutes. Les trains se succèdent toutes les quinze minutes, tout au long de la journée, quel que soit le jour de la semaine[13]. Les lignes de bus sur le territoire de la commune ne sont pas configurées pour assurer la correspondance avec le RER C, mais avec le métro de Paris (voir ci-dessous).
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Vitry-sur-Seine n'est traversée par aucune ligne de métro, mais le nord et l'ouest de la commune sont toutefois desservies par les deux branches de la ligne 7 du métro de Paris. La ligne de bus RATP no 182 fait la navette entre le terminus Mairie d'Ivry et la gare de Choisy-le-Roi, en traversant Vitry-sur-Seine du nord au sud suivant un itinéraire proche de la voie ferrée. La gare des Ardoines est desservie au passage, mais à une certaine distance. Depuis la mairie d'Ivry-sur-Seine (et la bibliothèque François-Mitterrand), la ligne RATP no 132 se dirige vers la mairie de Vitry-sur-Seine et trouve son terminus à la station « Moulin Vert » de la ligne 7 du tramway d'Île-de-France : c'est l'unique terminus d'une ligne de bus sur le territoire communal. Un second axe d'autobus nord-sud est représenté par la ligne RATP no 183, qui quant à elle fait la navette entre la station Porte de Choisy et l'aéroport de Paris-Orly en passant par la mairie[14].
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Les lignes de bus RATP no 172 et 180 établissent la correspondance avec le métro à Villejuif - Louis Aragon et traversent la commune d'ouest en est. La première se rend à Créteil - L'Échat ; la seconde se rend à Charenton - Écoles ; les deux terminus étant situés sur la ligne 8 du métro de Paris. Les stations de métro Villejuif - Léo Lagrange et Villejuif - Léo Lagrange ne sont éloignées que de quelques centaines de mètres des quartiers nord-ouest de Vitry-sur-Seine. Une troisième liaison ouest-est a son terminus à la gare de Vitry-sur-Seine ; il s'agit de la ligne RATP no 217 vers Mairie d'Alfortville et Hôtel de ville de Créteil. C'est avec la ligne RATP no 180 la seule ligne à desservir la gare de Vitry-sur-Seine. Finalement, les lignes RATP no v7 et 185 traversent le territoire communal en périphérie, sans atteindre le centre-ville[14].
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L'ensemble des lignes de bus mentionnées fonctionnent tous les jours de l'année du matin jusqu'après minuit, et les jours ouvrables, les fréquences minimales en pleine journée ne tombent pas en dessous de quinze minutes. Trois lignes font partie du réseau Mobilien, à savoir les lignes 172, 180 et 183, et proposent aux voyageurs une plus grande fréquence de passage des autobus avec une amplitude de fonctionnement plus importante le matin et le soir[15]. Entre la fin et le début de service des lignes ordinaires, trois lignes Noctilien prennent le relais : la N31 sur l'itinéraire de la ligne RATP no 183, et la N133 sur l'itinéraire de la ligne RATP no 182, avec toutefois des origines et destinations différentes. La N22 ne touche Vitry-sur-Seine qu'en périphérie[16].
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Depuis le 2 mars 2015, la ligne 9 du réseau de bus Bord de l'Eau exploité par Keolis Seine Val-de-Marne[17] (anciennement Athis Cars) est prolongée jusqu’au centre commercial de Vitry-sur-Seine, situé à proximité du Pont du Port à l’Anglais, assurant ainsi une nouvelle desserte de la zone industrielle des Ardoines[18].
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La ligne 7 du tramway d'Île-de-France, mise en service le 16 novembre 2013, longe Vitry-sur-Seine sur sa partie est en suivant le tracé de la route nationale 7[19]. Cette ligne fait la navette entre la station Villejuif - Louis Aragon et la commune d'Athis-Mons, avec deux arrêts en périphérie de Vitry-sur-Seine: « Domaine Chérioux » et « Moulin Vert ».
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Le projet de métro automatique Grand Paris Express prévoit la traversée de Vitry-sur-Seine par la ligne 15 circulaire à l’horizon 2022[20]. Ce projet nécessiterait la création de la gare « Vitry Centre »[21] et l’aménagement de la gare des Ardoines[22],[23],[24].
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Le projet de ligne 9 du tramway permettra le remplacement de la ligne RATP no 183, la plus fréquentée d’Île-de-France avec 57 000 voyageurs par jour et 16 millions de voyageurs par an[25]. Elle sera notamment en correspondance avec la ligne 15 du métro à la gare de Vitry Centre. La mise en œuvre est prévue d'ici 2020.
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La création d'une ligne de bus à haut niveau de service en site propre est à l'étude et deviendrait la ligne 5 du T Zen[26],[27]. Ce projet vise à relier la gare de la Bibliothèque François-Mitterrand à la gare de Choisy-le-Roi via la gare des Ardoines pour une mise en service en 2019. Un autre projet de création de ligne de bus nord/sud devrait aussi voir le jour avec un transport en commun « Arc Sud » reliant la ligne 7 du tramway d'Île-de-France au futur tramway sur la D5, à la gare des Ardoines et à la ligne D du RER d'Île-de-France, en utilisant les ponts des voies ferrées et de la Seine[23]. Enfin, le prolongement de la ligne no 132 de la cité du Moulin Vert vers la ligne 7 du tramway d'Île-de-France est prévu à hauteur de la station « Petite Bretagne »[23].
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Une extension à partir de 2013 de la navette fluviale Voguéo reliant Vitry-sur-Seine aux Invalides jusqu'au pont du Port-à-l'Anglais a été projetée en 2012. Au-delà, le franchissement d'une écluse aurait été un défi pour la qualité de service et ne pouvait donc être envisagé[28].
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Cependant, après la période d'expérimentation menée entre la Gare de Paris-Austerlitz et l'école vétérinaire de Maisons-Alfort de 2008 à 2011[29],[30], l'ensemble du service Voguéo a été abandonné car économiquement non-viable.
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Vitry-sur-Seine est située à proximité de l'aéroport de Paris-Orly. La ligne C du RER permet de rejoindre directement la station Pont de Rungis - Aéroport d'Orly depuis deux gares de la commune sur le RER C : Vitry-sur-Seine et Les Ardoines. Des navettes par autobus relient Pont de Rungis à l'aéroport proprement dit. De même, la ligne de bus RATP no 183 et la ligne 7 du tramway d'Île-de-France permettent de rejoindre directement l'aéroport d'Orly à partir de Vitry-sur-Seine.
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L'histoire du territoire de Vitry est intimement lié à la présence du fleuve[31].
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Le plan local d'urbanisme (PLU) de la commune a été révisé en 2006 à partir des conclusions d'une enquête faite en 2003 auprès des habitants et dont les résultats ont fait l'objet d'un projet d'aménagement et de développement durable (PADD)[33]. L'élaboration de ce PLU s'est achevée par l'adoption du projet définitif lors d'un vote du conseil municipal le 17 mai 2006.
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Plusieurs formes d'habitat se situent à Vitry-sur-Seine, le parc de logements comportant un nombre important de logements sociaux de type HLM (plus de 40 % du parc), et un parc de logements privés comprenant une forte proportion de maisons individuelles (plus de 30 % du parc privé)[34]. Près de 60 % des logements ont été construits entre 1949 et 1974, mais on peut noter que le parc de logements est actuellement en croissance, principalement aux abords de la D5 et le long d’un axe centre ville/gare RER.
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La ville est découpée en onze quartiers selon le redécoupage des comités de quartiers adopté par le conseil municipal le 24 juin 2009[35]. Chacun a pour référent un ou plusieurs élus qui, avec les habitants qui le souhaitent, constituent le conseil de quartier.
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Les espaces verts représentent 25 % de la surface totale de la ville[38], soit 1 168 hectares, dont 80 hectares d'espaces verts municipaux, 100 hectares pour le parc départemental des Lilas et 5 000 jardins privatifs. Il existe trois grands parcs dans la ville, le parc du Coteau-Marcel Rosette, le parc Daniel-Ferry à destination des enfants, et le parc Joliot-Curie. La ville compte également neuf squares, sept places et des promenades.
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Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Victoriacum[réf. nécessaire], puis, au IXe siècle, Vitriacum[39] Vitrii-les-Parisii[Quand ?], Vitri-lèz-Paris[Quand ?][40]. Sur un plan des années 1550, la commune porte le nom Viteri[41]
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Il s'agit d'un type toponymique gallo-roman fréquent basé sur l'anthroponyme latin Victorius (porté par un autochtone, cf. Victor), suivi du suffixe -acum[42] d'origine gauloise, marquant la propriété, d'où le sens global de « domaine de Victorius ».
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Le déterminant complémentaire les-Parisii fait référence, soit aux Parisii, soit à sa situation « près de Paris », -lèz-Paris ayant effectivement ce sens en ancien français.
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Comme pour beaucoup de localités proches de grandes villes, il a été de coutume de faire suivre le Vitry du nom de sa grande voisine, et la fin du XIVe siècle la ville s'est ainsi nommée « Vitry-près-Paris ». Cependant, à partir de la fin du XVIe siècle, les registres paroissiaux ainsi que les actes notariés portent fréquemment la mention de « Vitry-sur-Seine ». Au XVIIe siècle, compte tenu de l'importance prise par les pépiniéristes, la question a été posée de savoir si « Vitry-sur-Seine » ne deviendrait pas « Vitry-aux-Arbres »[43],[40]. En 1897, le conseil municipal opte finalement pour « Vitry-sur-Seine ».
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En 1280, les Langlois, anciens serfs du chapitre Notre-Dame, s'installent au bord de la Seine, construisent une ferme et creusent un port, dénommé « Port à Langlois »[44]. Au cours des siècles, et du fait des déformations successives, le lieu-dit devient « Port-à-l'Anglais », et constitue un des deux villages qui formeront plus tard la ville de Vitry-sur-Seine.
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Durant la Révolution, ce Port-à-l'Anglais porte le nom de Port-de-Marat[45].
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Lors de fouilles archéologiques, un squelette de Palaeotherium, sorte de tapir, datant de l'ère tertiaire et conservé au Muséum national d'histoire naturelle à Paris, et les restes d'un Anoplothérium, lointain parent de l'antilope, ont été retrouvés sur le territoire de la commune[46].
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Des outils paléolithiques et néolithiques ont été retrouvés dispersés un peu partout sur le territoire de la commune, en particulier autour du « Port à l’Anglais » et dans les carrières de Gournay[47]. Des sites datant de l’âge du bronze et de l'âge du fer ont été mis au jour dans le parc des Lilas[48]. Plusieurs fosses complexes, des vestiges de structures de combustion de même qu'un vase entier vieux de 6 500 ans ont été observés à cette occasion, et pourraient indiquer qu'une partie du parc était cultivée dès le néolithique.
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Une sépulture isolée datant du IIIe siècle av. J.-C. a été découverte sur le coteau. Une vaste nécropole de la même période a été découverte dans la plaine de Vitry. La présence de nombreuses épées aux côtés des défunts, dont l’une conservée au musée Carnavalet, démontre l’existence d’une élite de guerriers Parisii sur ce territoire. De même, plusieurs structures agricoles et une inhumation datant d'avant l'invasion romaine ont été fouillées à la fin des années 1990 sur le plateau, au sein du « Parc des Lilas »[48].
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Au cours de la Guerre des Gaules, la direction de la défense de Lutèce fut confiée à Camulogène, cet épisode étant connu comme la « bataille de Lutèce »[49]. Le lieu précis où cette bataille a été donnée a beaucoup préoccupé les érudits, mais de nombreux indices donnent à croire que cette bataille aurait eu lieu dans la plaine de Vitry en 52 av. J.-C.[50],[51]. La bataille oppose les légions romaines commandées par Titus Labienus et une coalition Gauloise composée de Sénons, de Parisii et d'Aulerques Éburovices dirigés par Camulogène, qui sera tué lors de la bataille. À la suite de cette victoire, les Romains se rendent à Agedincum reprendre leurs bagages et rejoignent ensuite César revenant de Gergovie.
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On peut retrouver les marques d'une voie romaine empierrée sous l’avenue de Choisy à Paris et dans une sablière à Orly, qui se poursuivait à l’origine à Vitry-sur-Seine au niveau de la rue Constant Coquelin. Cette ancienne voie royale est devenue la route nationale 305[47].
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La prise de Lutèce par Clovis au Ve siècle entraîne l'installation de fermes sur le territoire de Vitry, au niveau du Port-à-l'Anglais et sur les pentes du plateau[52]. À la mort de Clovis, le royaume est partagé, et le village fait partie du domaine royal du royaume de Neustrie.
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Au IXe siècle les Normands envahissent et brûlent Paris, de même que les campagnes aux alentours, et pillent Vitry en 886 et 887, détruisant l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais[53].
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Au XIIe siècle, on commence à trouver la mention de Vitry sur certains actes. Jusqu'au XIIIe siècle, la presque totalité des biens appartient à des ordres religieux. À la fin du XIVe siècle, Vitry jouit déjà d'une administration municipale. En 1462, une visite archidiaconale indique que les deux paroisses comptent environ 47 feux (47 foyers), soit approximativement 211 habitants. Au XVe siècle, des laïcs commencent à acheter des terres aux communautés religieuses, formant des fiefs appartenant à des seigneurs qui sont dits « en partie seigneurs de Vitry ».
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Lors de la Grande Jacquerie en 1358, les rebelles parisiens unis aux Jacques parcourent la banlieue de Paris pour dévaster les propriétés des conseillers du régent Charles II de Navarre. Au cours de sa lutte avec Étienne Marcel, le dauphin Charles plaça son camp à Charenton afin de resserrer le blocus de Paris, et le Port-à-L'Anglais fut le théâtre de combats sanglants[54]. Vitry est une des localités les plus éprouvées et en réparation de ces dommages, Charles rend le 16 mai 1370 une ordonnance exemptant de prises les habitants.
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En 1434, des combats sont rapportés autour du port entre Armagnacs et Bourguignons, et la ville est mise à sac par des bandes de brigands[55].
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En 1465, la guerre du Bien public entre le roi Louis XI et certains grands seigneurs qui sont venus investir Paris par le sud touche à sa fin. Les Bourguignons assemblent un pont de bateaux au Port-à-L'Anglais pour traverser la Seine, mais ne parviennent pas à débarquer[56].
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En 1572, les réformés tentent de fuir Paris par la Seine lors de la Saint-Barthélemy, mais sont bloqués par un barrage de bateaux au Port-à-l'Anglais par le maître passeur d’eau Nicolas Surgert, agent du duc de Guise[57], et permet le massacre des protestants qui fuyaient Paris.
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Une erreur à éviter : on associe souvent le maréchal-duc de Vitry (Nicolas de L'Hospital) à Vitry-sur-Seine. À la suite de l'assassinat d'Henri IV, c'est le favori de Marie de Médicis, le maréchal Concino Concini qui règne sur la France. Louis XIII de France opéra un coup de force : ne pouvant arrêter Concini qui disposait d’une armée personnelle de plus de 7 000 soldats, le roi fit assassiner le maréchal à coups de pistolet par Nicolas de L'Hospital, alors marquis de Vitry, capitaine des gardes du corps, le 24 avril 1617 dans la cour du Louvre. Louis XIII se serait alors écrié : « Vitry, tu m'as fait roi! »[58]. Pour cette action, Nicolas de Vitry est fait maréchal de France, et plus tard duc de Vitry (cf. Arc et Châteauvillain). Mais en fait il s'agit d'une confusion avec Vitry-en-Brie (ou Vitry-Coubert) à Guignes, qui était un fief familial des L'Hospital.
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Au XVIIe siècle, de terribles épidémies de peste ravagent la population et Vitry, comme d'autres villages d'Île-de-France, est décimée. Une plaque dans l'église Saint-Germain rappelle ce fléau[59] :
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« Icy reposent les corps d'Antoine de La Loevre, vivant seigneur du Malay en Bourbonnais et de La Bretesche en Brie, mort de la peste, le 15e jour d'octobre de l'an 1631, enterré dans le cimetière de Vitry sur Seine, proche de la croix et de très noble dame Loyse Le Camus, sa femme aussi morte de la peste dans le même lieu le 17e jour d'octobre de l'an 1631, deux jours après son mary. Noble homme François de La Loevre, leur fils escuyer procureur en la chambre des comptes de Paris, a fait mettre cette épitaphe pour servir de monument, à la postérité du respect du respect qu'il avait pour leur mémoire. »
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Les guerres de la Fronde amènent leur part de combats autour et dans Vitry. Les « frondeurs » entreprennent en 1649 la conquête de Paris. Les combats à Vitry-sur-Seine et le siège de Paris sont représentés sur une toile de Sauveur Le Conte, Les Actions du Grand Condé, blocus de Paris 1649, conservée au musée Condé[60]. Ce tableau représente les troupes loyalistes emmenées par le Grand Condé pour assurer le blocus de Paris tenu par les « frondeurs ».
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À la fin du XVIIIe siècle, Vitry-sur-Seine est divisée en deux paroisses, celle de Saint-Gervais-et-Saint-Protais et celle de Saint-Germain. Le village compte alors entre deux et trois mille habitants. Le château de Vitry appartient à Jacques-Marie de Vougny, ancien mousquetaire du roi. Comparativement au reste de la France, Vitry-sur-Seine jouit d'une situation favorisée grâce aux pépinières installées sur le territoire de la commune, et de nombreux riches bourgeois parisiens y viennent en villégiature[61].
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Le cahier de doléances de Vitry-sur-Seine comprend 24 articles, signé par une majorité de marchands d'arbres, et s'intéresse principalement aux questions de la fiscalité, s'oppose à la parcellisation de terres et demande une simplification du système des poids et mesures[62],[63].
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Le premier maire de Vitry-sur-Seine est Jean-Honoré Le Fèvre, pépiniériste, qui exerce ses fonctions de premier magistrat de 1790 à 1793, puis de nouveau sous le Directoire de 1796 à 1799[64]. La Révolution assure pour près d'un siècle le pouvoir des pépiniéristes sur la vie municipale. Les départements sont mis en place le 15 janvier 1790, et celui de Paris se divise en trois districts, Vitry-sur-Seine appartenant à celui de Bourg-la-Reine, renommé « Bourg-l'Égalité », d'où le nom de « district de l'Égalité » trouvé dans les documents officiels. Ce district est divisé en huit cantons, Vitry-sur-Seine étant rattaché au canton de Villejuif, malgré les protestations de la municipalité qui souhaite devenir chef-lieu de canton[65].
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Une société populaire, « Les Amis de la constitution », s'ouvre à Vitry-sur-Seine et ce comité, lié aux Jacobins, entretient des contacts étroits avec la commune de Paris, et Danton et Robespierre se rendent plusieurs fois à Vitry. L'église Saint-Germain est utilisée pour les assemblées générales et est renommée temple de la Raison le 3 décembre 1793, puis temple pour le culte de la Raison et de l'Être suprême le 17 mai 1794[66]. La société populaire sera dissoute le 1er juin 1795.
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L'affaire du Petit-Val, tuerie toujours mystérieuse, passionne l'opinion publique durant le Directoire. Dans la nuit du 20 au 21 avril 1796, François-Gaspard Petit de Petit-Val, un riche financier propriétaire du château de Vitry, est assassiné dans sa propriété ainsi que six personnes, sa belle-mère et ses deux sœurs ainsi que deux femmes de chambre[67]. Le mobile reste un mystère, aucun vol n'ayant été commis, et diverse pistes ont été évoquées, comme un crime politique ou une affaire d'héritage familiale.
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Le premier préfet de police de Paris, poste créé au début du Premier Empire, est Louis Nicolas Dubois, propriétaire du château de Vitry, qui occupera la fonction de 1800 à 1811, et deviendra par la suite maire de Vitry-sur-Seine de 1819 à 1821[68].
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Au milieu du XIXe siècle, l'industrialisation de la zone entre la Seine et la ligne de chemin de fer débute à Vitry-sur-Seine avec l'arrivée d'une usine de pâtes alimentaires, suivie en 1854 d'une usine de blanchiment de tissus au chlore[69]. La population augmente fortement, en passant de 1 956 habitants en 1821 à 3 745 habitants en 1866. Le barrage éclusé de Port-à-l'Anglais est construit entre 1861 et 1864 afin d'améliorer la navigabilit�� sur la Seine[5]. La gare de Vitry sur la ligne Paris-Corbeil est ouverte en 1860, bien que la ligne fonctionne depuis déjà près de 20 ans.
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Pendant le siège de Paris, lors de la guerre de 1870, les Prussiens entrent le 11 septembre 1870 dans Vitry, mais onze jours plus tard sous la direction du général Maud'huy (1857-1921), la ville repasse à nouveau sous autorité française, et les positions du Moulin de Saquet sont renforcées[70],[71].
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Après la proclamation de la Commune de Paris, les forts et les redoutes autour de Paris, dont le Moulin de Saquet, sont occupés par la Garde nationale, et passent donc aux mains des communards[71]. L'armée versaillaise tente dès le 1er avril 1871 de reprendre le Moulin de Saquet, mais est repoussée par les fédérés. Le commandement du secteur Sud est confié à Walery Wroblewski, mais la redoute du Moulin de Saquet est reprise par la ruse dans la nuit du 3 mai 1871 par les Versaillais, dans des combats qui feront 150 morts[72]. La répression sera terrible, et quinze mille communards seront jetés dans les fosses communes du fort d'Ivry.
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On peut noter qu'un procédé de transport du courrier vers la ville de Paris, la boule de Moulins, a été testé lors de la guerre de 1870[73]. Afin de rester en contact avec la ville lors du siège de Paris, les boules sont mises à l'eau en amont de Paris, entre Bray-sur-Seine et Montereau et des filets tendus derrière les lignes ennemies, au niveau du Port à l'Anglais, devaient les récupérer. Malheureusement, envasées, arrêtées par des obstacles, ou passant à côté des filets, les boules ne furent pas très efficaces, si bien qu'aucune des 55 boules envoyées du 4 au 29 janvier 1871 ne fut récupérée pendant le siège.
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L'industrialisation de la ville progresse, et celle-ci doit s'organiser afin de pallier les problèmes de logements et de transports. Différentes lignes d'omnibus permettent de rejoindre directement Paris. Durant les années 1890 apparaissent les premiers tramways électriques avec la ligne Concorde-Bonneuil et la ligne Concorde-Choisy-le-Roi[74],[75]. Des écoles et une poste sont créés, le gaz arrive à Vitry-sur-Seine en 1866, le téléphone en 1894 et l'électricité en 1904[76],[77].
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De terribles inondations consécutives à la crue de la Seine de 1910 mettent la ville à rude épreuve. 1 500 logements sont dévastés et 8 000 habitants se retrouvent sans abris, sur une population totale de plus de 14 000 habitants, et la ligne de chemin de fer Paris-Orléans est coupée à Choisy-le-Roi et Vitry-sur-Seine[4],[78]. En 1911-1912, le château de Vitry, qui a subi des dommages par suite des inondations, est démoli à la suite d'un référendum municipal en 1907 concernant son acquisition par la mairie[79].
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L'embauche de main-d’œuvre féminine vient pallier le départ des hommes mobilisés à partir d'août 1914. Les établissements Poulenc frères, installés à Vitry-sur-Seine depuis 1911, voient augmenter leur production de produits chimiques. L'usine d'eau de Javel met au point la fabrication de gaz de combats. Les ateliers Brasier d'Ivry et de Vitry-sur-Seine fabriquent des munitions, les établissements Bidault-Elion, installés en 1917, fondent et emboutissent des métaux non ferreux, et les établissements Chauvière fournissent des hélices à l'Aéronautique militaire. De toutes ces nouvelles installations d'usines, dues à l'occupation ennemie du Nord et de l'Est de la France, il résulte un accroissement de fabrication métallurgique dans les parties du territoire non occupé. L'octroi de Vitry-sur-Seine accuse, entre 1915 et 1917, une moyenne annuelle de traitement de métaux de 97 000 tonnes, soit dix fois supérieure à celle de 1914[80].
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Comme toute ville de France, Vitry-sur-Seine est durement marqué par la guerre, qui coûte la vie à 736 habitants. En souvenir d'eux, un monument aux morts a été élevé en 1921 sur une petite place, en face de l'église Saint-Germain. C'est un obélisque de granite rose de Bretagne et de marbre de Carrare. La rénovation du centre-ville a nécessité son transfert sur l'ancienne place du Jet-d'Eau, maintenant place du 19-Mars-1962[81].
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Le caractère industriel et ouvrier de la ville continue de se renforcer après la Première Guerre et, aux élections municipales de 1925, une liste d'union entre le parti communiste et la SFIO met le pharmacien Pierre Périé à la tête de la ville[82]. À partir de cette date et hormis durant la Seconde Guerre mondiale, un maire communiste l'emporte à chaque élection, la municipalité étant soit communiste, soit d'union de la gauche. Vitry-sur-Seine fait donc partie de la Ceinture Rouge, ensemble des villes à mairie communiste (PCF principalement) qui entourent Paris depuis les années 1930.
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Lors des élections législatives de 1928, Maurice Thorez est candidat dans la circonscription qui recouvre Ivry, Choisy et Vitry, mais il ne peut faire campagne car il est toujours clandestin du fait de son action contre la guerre du Rif. Il arrive en tête du premier tour, mais au second tour, de nombreuses voix socialistes se portent sur le candidat de droite, qui est élu[83]. Maurice Thorez l'emportera toutefois lors des élections législatives de 1932.
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Au début des années 1930, la centrale électrique Arrighi, présentée comme la plus puissante au monde, est mise en service dans le quartier du Port-à-l'Anglais. Elle sera détruite le 16 octobre 1991. Les premiers grands ensembles sont édifiés au milieu des années 1920[84]. Ils préfigurent les cités à venir sur le territoire de la commune. La municipalité met aussi l'accent sur la santé et l'hygiène en créant le premier dispensaire municipal moderne du pays en 1925 sous la direction de Robert Hazemann[85].
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La municipalité élue est remplacée par une délégation spéciale chargée d'appliquer la politique de collaboration avec l'occupant. La Résistance s'organise rapidement, et notamment autour des cheminots des ateliers de Vitry-sur-Seine qui organisent le sabotage de convois militaires allemands[86].
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Le 19 août 1944 un comité de libération composé de résistants s'empare de la mairie. Des combats se poursuivent dans la ville jusqu'à l'arrivée de soldats canadiens le 24 août 1944[87]. Au cours de la guerre, 422 Vitriots, dont une centaine déportés dans les camps de concentration nazis, auront payé de leur vie leurs actions de résistance, de combats ou simplement leur appartenance religieuse.
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L’après-guerre est consacré à la modernisation de la commune. Le 8 mars 1960 est créé la ZUP de Vitry-sur-Seine, sous la direction des architectes Mario Capra et André Remondet, qui prévoit la création de 8 930 logements et se fonde sur une projection de forte croissance démographique pour Vitry-sur-Seine (100 000 à 120 000 habitants)[88]. Entre 1945 et 1975, la population double et atteint près de 88 000 habitants. Le bâti ancien a presque entièrement été remplacé par l’urbanisation pavillonnaire et les grands ensembles.
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Dans les années 1970, les politiques d'aménagement montrent leur limite, à la faveur de la crise qui débouche à Vitry-sur-Seine et son lot de violence dont certaines ont eu un important retentissement médiatique. Dans un contexte où les municipalités communistes accueillent des taux extrêmement élevés de populations immigrées, là où la plupart des communes s'en déchargent de fait, le 24 décembre 1980, la municipalité de Vitry-sur-Seine bloque au bulldozer la construction d'un foyer de travailleurs immigrés devant abriter 300 travailleurs maliens, après que la municipalité de Saint-Maur-des-Fossés a tenté de transférer encore davantage d'immigrés vers Vitry[89]. Le maire Paul Mercieca est soutenu par Georges Marchais puis par une résolution du comité central du PCF. Le retentissement de cette affaire en fera un des événements révélateurs d'une crise de l'immigration en France et marque son entrée dans le débat politique.
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Si les protestations n'ont guère de suite localement, en revanche le meurtre d'Abdelkader Lareiche, un adolescent de 15 ans, tué le 16 février 1980 par un gardien d’immeuble, est l'occasion d'une des premières mobilisations importantes des associations nées à cette époque pour la défense des banlieues et des jeunes issus de l'immigration. L'annonce de la condamnation à cinq ans de prison avec sursis du meurtrier provoque une émeute devant le palais de justice de Créteil[90], des manifestations à Lyon et l'occupation d'un local du PCF.
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Du 26 au 31 décembre 2001, pendant cinq nuits s'affrontent jeunes et forces de police après le décès d'un jeune originaire de Vitry, abattu alors qu'il tentait de braquer une banque de Neuilly-sur-Marne[90]. Plus d'une soixantaine de voitures sont incendiées.
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Le 4 octobre 2002, le meurtre de Sohane Benziane, 17 ans, brûlée vive dans un local à poubelles de la cité « Balzac », par son ex-petit ami de 19 ans, est à l'origine de la première marche de « Ni putes ni soumises »[91]. Le maire de Vitry-sur-Seine a inauguré une esplanade « Sohane Benziane », et un centre d'animation parisien porte également son nom.
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La ville est peu touchée par les émeutes du 27 octobre au 16 novembre 2005 dans les banlieues. Ces évènements coïncident avec l'inauguration du MAC/VAL, musée d'art contemporain du Val-de-Marne, le 15 novembre 2005, en l'absence notable du ministre de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres[92],[93].
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Commune essentiellement agricole avant la révolution industrielle, les activités industrielles de Vitry-sur-Seine se limitaient à quelques tisserands et à une plâtrière. À la suite de l'ouverture de la ligne de chemin de fer Paris-Orléans en 1862, de nombreuses industries s'installent autour du Port-à-l'Anglais entre la voie du chemin de fer et la Seine[94]. Les activités concernées sont très diverses (fabrication de briques, une fonderie, une papeterie, etc.). Avec la première Guerre mondiale, on voit apparaître une usine de fabrication d'hélices d'avion et une usine de fabrication d'eau de Javel. En 1933 fût installé par l'office central d'études de matériel de chemins de fer un banc d'essais des locomotives utilisé par la SNCF jusque dans les années 1990, et actuellement siège de l'agence d'essais ferroviaires de la SNCF, partenaire du GIE Eurailtest.
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L'exploitation du sous-sol de Vitry-sur-Seine remonterait aux années 700 avec l'exploitation du gypse sur le plateau, mais le premier document qui représente les plâtrières de Vitry-sur-Seine date de 1675[3]. Des mines d'argile plastique et de calcaire ont de même été exploitées sur le territoire de la commune, principalement durant le XIXe siècle. Certaines galeries ont été utilisées comme champignonnières pour la culture des champignons de Paris, mais celles-ci ont toutes disparu à la fin du XXe siècle.
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L'abandon des carrières et surtout des plâtrières pose encore de sérieux problèmes de sécurité. Certaines galeries n'ayant pas été comblées ont tendance à s'effondrer. Sur le plateau, certains pavillons ayant été construits au-dessus d'anciennes carrières se sont lézardés. La majeure partie des plâtrières est actuellement auto-écrasée et mécaniquement auto-bloquée. La zone située sur le plateau de Vitry est maintenant inconstructible, et le « Parc des Lilas » y a été aménagé.
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Vitry-sur-Seine accueille historiquement de nombreux industriels spécialisés dans la production d'électricité du fait de sa localisation à proximité de la Seine et d'un embranchement ferroviaire. Cinq centrales ont été construites à Vitry-sur-Seine, toutes dans le quartier du Port-à-l'Anglais[95] :
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Antérieurement à la loi du 10 juillet 1964[98], la commune faisait partie du département de la Seine. La réorganisation de la région parisienne en 1964 fit que la commune appartient désormais au département du Val-de-Marne et son arrondissement de Créteil, après un transfert administratif effectif au 1er janvier 1968.
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Pour l'élection des députés, la ville fait partie des neuvième et dixième circonscriptions du Val-de-Marne.
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Elle faisait partie de 1793 à 1893 du canton de Villejuif, année où elle intègre le canton d'Ivry-sur-Seine du département de la Seine. Lors de la mise en place du Val-de-Marne, la ville devient en 1967 le chef-lieu des cantons de Vitry-Est et de Vitry-Ouest et depuis 1984 le troisième canton de Vitry-Nord[99]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune devient le bureau centralisateur des cantons de Vitry-sur-Seine-1 et de Vitry-sur-Seine-2.
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Vitry-sur Seine relève du tribunal d'instance d'Ivry-sur-Seine, du tribunal de grande instance de Créteil, de la cour d'appel de Paris[100], du tribunal pour enfants de Créteil, du conseil de prud'hommes de Créteil, du tribunal de commerce de Créteil, du tribunal administratif de Melun et de la cour administrative d'appel de Paris[101].
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La ville faisait partie de l'association Seine-Amont développement de sa création en 2001 jusqu'à sa disssolution en 2014, aux côtés des communes d'Alfortville, Ivry-sur-Seine, Choisy-le-Roi et Orly[102].
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En janvier 2013, la ville intègre la communauté d'agglomération Seine Amont (CASA) aux côtés des communes de Choisy-le-Roi et d'Ivry-sur-Seine, cette intercommunalité regroupant ainsi plus de 170 000 habitants[103].
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Dans le cadre de la mise en œuvre de la volonté gouvernementale de favoriser le développement du centre de l'agglomération parisienne comme pôle mondial est créée, le 1er janvier 2016, la métropole du Grand Paris (MGP), dont la commune est membre[104].
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La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015 prévoit également la création de nouvelles structures administratives regroupant les communes membres de la métropole, constituées d'ensembles de plus de 300 000 habitants, et dotées de nombreuses compétences, les établissements publics territoriaux (EPT).
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La commune a donc également été intégrée le 1er janvier 2016 à l'Établissement public territorial Grand-Orly Seine Bièvre, qui remplace notamment la CASA[105].
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À l'image du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine voit une forte domination de la gauche, notamment communiste. La droite n’a traditionnellement qu’une audience relativement limitée. Ainsi, si on fait abstraction de la période du régime de Vichy, depuis 1925 Vitry-sur-Seine n'a connu que des maires communistes.
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Le conseil municipal de Vitry-sur-Seine est composé du maire, de quinze maires-adjoints, de six conseillers municipaux délégués, ainsi que de trente et un conseillers municipaux.
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Sept maires se sont succédé depuis 1944[106],[107] :
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En 2016 et pour la troisième année consécutive, Vitry-sur-Seine se voit attribuer la distinction maximale @@@@@ du label national Ville Internet[119], récompensant les « collectivités locales qui mettent en œuvre une politique publique numérique locale[120] ».
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Au 13 mai 2012, Vitry-sur-Seine est jumelée avec[121] :
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Par ailleurs, Vitry-sur-Seine a signé quatre contrats de coopération entre 1995 et 2005 avec[121]:
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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[122],[Note 1].
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En 2017, la commune comptait 93 557 habitants[Note 2], en augmentation de 6,19 % par rapport à 2012 (Val-de-Marne : +3,44 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
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Vitry-sur-Seine est la commune la plus peuplée du Val-de-Marne, devant Créteil.
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La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (16,6 %) est en effet inférieur au taux national (21,8 %) et au taux départemental (17,8 %).
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À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51,4 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,9 %).
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La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2008, la suivante :
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En 2012, la ville administre vingt-trois écoles maternelles et vingt-et-une écoles élémentaires communales, qui accueillent environ 9 000 élèves[126].
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Écoles maternelles
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Écoles élémentaires
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La même année, le département du Val-de-Marne gère huit collèges et la région Île-de-France quatre lycées.
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Collèges
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Lycées
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L'institut universitaire de technologie de Créteil/Vitry est une composante de l'université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC)[127]. Situé sur le site Chérioux, sont proposées des formations supérieures de
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type DUT (chimie ou gestion des télécommunications et réseaux) et licence professionnelle (transformation des métaux option chimie métallurgique, durabilité des métaux et alliages).
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Les lycées Jean-Macé et Adolphe-Chérioux proposent aussi des formations supérieures de type BTS (maintenance industrielle, technico-commercial option génie électrique, réalisation d’ouvrages chaudronnés, comptabilité et gestion des organisations, management des unités commerciales, bâtiment, design d’espace, électrotechnique)[128],[129].
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Deux projets de développement de l’enseignement supérieur sur Vitry-sur-Seine sont à l’étude[130], avec l'implantation d’un troisième département à l’institut universitaire de technologie de Créteil/Vitry, axé sur les métiers du transport et de la logistique, et l'implantation de l’institut supérieur des bio-sciences de Paris sur le secteur des Ardoines.
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Vitry-sur-Seine ne dispose pas de secteur public hospitalier, mais accueille sur son territoire deux cliniques privées, la clinique Pasteur[131], qui assure notamment les urgences (service autorisé par l'A.R.S.), et la clinique des Noriets[132], qui enregistre près de 2 000 naissances par an. Le centre municipal de Santé Pierre-Rouquès fournit un accès aux soins et participe à des campagnes d’information et de prévention[133].
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L’Entente sportive de Vitry (E.S.V.) est le club sportif de Vitry-sur-Seine[134]. Il fait partie de la Fédération sportive et gymnique du travail (F.S.G.T) et de la Fédération Française. L'E.S.V est née en 1946 de la fusion entre le « Club sportif ouvrier de Vitry » (fondé en 1923 et renommé « Club sportif olympique de Vitry » pendant la Seconde Guerre mondiale) et le « Club cycliste de Vitry »[135]. L'association compte aujourd'hui 7 000 adhérents et plus de 600 animateurs et dirigeants bénévoles et permet la pratique de 48 activités sportives. Lors de la saison 2012-2013, le club de football évolue en première division du district de football du Val-de-Marne[136] et le club de handball en championnat de France de Nationale 3[137].
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Le Club athlétique de Vitry (ou CA Vitry) est un club de football créé en 1897 et qui évolue au cours de la saison 2012-2013 en première division du district de football du Val-de-Marne[138]. Plusieurs joueurs devenus professionnels sont passés par ce club, comme Jimmy Briand (Olympique lyonnais) ou Jérémy Ménez (PSG).
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La ville compte huit gymnases, quatre stades, cinq complexes sportifs, trois piscines et une patinoire.
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Différents manifestation se déroulent à Vitry-sur-Seine[139], comme le « Carnaval du printemps » au mois de mai, les « Fêtes du lilas » au mois de juin, le « marché de Noël » sur le mail de l'église Saint-Germain, le « Festival de l’Oh! » organisé par le conseil général du Val-de-Marne[140], ou le festival de théâtre Nous n'irons pas à Avignon[141].
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Le Festi'val de Marne, parcourant plusieurs villes du Val-de-Marne et proposant des artistes musicaux de tous horizons une programmation qui s'étend donc également sur la ville de Vitry chaque année.
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De plus, la ville accueille depuis 2009 le festival « Sur les pointes » qui se déroule au printemps au parc départemental des Lilas[142]. Depuis peu[C'est-à-dire ?], ce festival prend place dans un nouveau lieu aménagé par l'Assoce Kipik et en partenariat avec la mairie de Vitry-Sur-Seine : le Kilowatt.
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La ville diffuse une lettre d'information hebdomadaire ainsi que quatre publications concernant les actualités de la commune[143] : Vitry Hebdo, Vitry le Mensuel (disponible également en version sonore), Le Relais (revue du centre culturel de Vitry) et Vitry Entreprises.
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Le quotidien Le Parisien consacre régulièrement des articles concernant l'actualité de la ville[144] dans son édition consacrée au Val-de-Marne.
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Les Vitriots disposent de plusieurs lieux de cultes catholique, baptiste, israélite et musulman. Le doyenné de Vitry-sur-Seine[145], rattaché au diocèse de Créteil, regroupe cinq paroisses (Saint-Germain de Paris, Saint-Marcel, Saint-Roger, Saint-Paul et Notre-Dame-de-Nazareth). Une église évangélique baptiste[146] regroupant la communauté baptiste est présente à Vitry-sur-Seine. Une synagogue, gérée par l'association consistoriale israélite de Paris, est implantée à Vitry-sur-Seine[147], ainsi que deux mosquées, Er-Rahma[148] et Nour Es-Salam[149].
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En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 27 479 €, ce qui plaçait Vitry-sur-Seine au 18 688e rang parmi les 31 525 communes de plus de 39 ménages en métropole. En 2008, Vitry-sur-Seine se classe 399e sur 416 villes de France de 20 000 habitants et plus au classement des villes pour le nombre de contribuables soumis à l'ISF, soit 0,6 % du nombre total de foyers fiscaux[150].
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La population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 56 264 personnes en 2008 (53 556 en 1999), parmi lesquelles on comptait 72,9 % d'actifs. Ce chiffre se décompose en 62,6 % d'actifs ayant un emploi et 10,3 % de chômeurs[151]. Seulement 22,4 % des actifs ayant un emploi travaillent sur Vitry-sur-Seine même, 28,3 % travaillent dans une autre commune du Val-de-Marne, et 48,6 % travaillent dans un autre département d'Île-de-France[152].
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Le taux d'activité en 2008 est de 41,0 % pour la tranche d'âge 15 - 24 ans (France métropolitaine : 43,0 %), 87,8 % pour la tranche d'âge 25 - 54 ans (France métropolitaine : 89,4 %), et 53,1 % pour la tranche d'âge 55 - 64 ans (France métropolitaine : 41,5 %)[151].
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Répartition de la population active par catégories socioprofessionnelles (recensement de 2008)
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Sur le territoire communal de Vitry-sur-Seine, le recensement de 2008 a révélé la présence de 26 782 emplois, ce qui représente une augmentation de 4,9 % depuis 1999. La population active ayant augmenté davantage que le nombre d'emplois, l'indicateur de concentration d'emploi est par contre passé de 78,6 à 75,4, c'est-à-dire qu'il n'y a que trois emplois pour quatre actifs.
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Les emplois à Vitry-sur-Seine correspondent pour une très large majorité à des emplois salariés. Seulement 8,2 % des emplois sont en effet des emplois non salariés. Parmi les emplois salariés, 42,4 % des postes sont occupés par des femmes, et 11,5 % sont des postes à temps partiel[153]. La répartition des emplois sur les secteurs d'activité se présente comme suit :
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Répartition des emplois par domaines d'activité (recensement de 2008)
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Au 31 décembre 2009, le nombre total d'établissements était de 4 134[154] répartis de la façon suivante par secteur d'activité : 11 (soit 0,3 %) dans le domaine agricole (agriculture, sylviculture et pêche), 211 (soit 5,1 %) dans le domaine de l'industrie, 623 (soit 15,1 %) dans la construction, 2 728 (soit 66,0 %) dans le commerce, transports et services divers dont 853 (soit 20,6 %) dans le commerce et la réparation automobile, enfin 561 (soit 13,6 %) dans les domaines administration publique, enseignement, santé, action sociale.
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Parmi les 4 134 établissements présents, 2 487 (soit 60,2 %) n'avaient aucun salarié, et 1 269 (soit 30,7 %) comptaient un à neuf salariés, ou un peu moins de trois salariés en moyenne. Les 7 % d'établissements de dix à quarante-neuf salariés totalisaient 6 555 emplois salariés, soit 25 % des emplois salariés à Vitry-sur-Seine. Les 2,1 % d'établissements de cinquante salariés et plus totalisaient quant à eux 16 524 emplois salariés, soit 63,2 % des emplois salariés sur la commune. Le secteur primaire n'est pas présent parmi ces plus grands établissements, et le secteur secondaire, donc l'industrie et la construction, n'en représente que 22 % de par le nombre des emplois salariés. Le secteur tertiaire est donc dominant et représente 78 % des emplois des plus grands établissements[153].
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On trouve sur le territoire de la commune de nombreuses industries, comme des entrepôts DHL, FedEx et frigorifiques de STEF, une usine Air liquide, une usine de transformation BP, un centre de recherche Sanofi Aventis[155], une chaudronnerie Ponticelli, une usine de production de chauffage urbain (CPCU), deux centres de traitement de données exploités par Free[156], de nombreuses PME et PMI dans les biotechnologies[157], des industriels spécialisés dans le recyclage de métaux et papiers (CRR Environnement, etc.) ou encore le siège de l'agence d'essais ferroviaires de la SNCF[158].
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Les centrales thermiques EDF ont été stoppées en 2015. Leur déconstruction doit s'achever en 2023[157]. En 2015, les Grandes Ardoines comptent encore 10 000 emplois[157]. Signé en décembre 2013, le contrat de développement territorial des Grandes Ardoines vise à renforcer le caractère productif et innovant du territoire, qui pourrait bénéficier de la création d’un port après la fermeture du dépôt pétrolier vers 2020[157].
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Comme tout village d'Île-de-France, Vitry-sur-Seine a d'abord été un pays de culture. Jusque vers 1700, la vigne recouvrait tout le coteau, avant d'être supplantée par des pépinères[159]. Ainsi, à l'époque révolutionnaire, le blason de Vitry-sur-Seine comportait trois arbres. La ville avait également connu une importante, et étonnamment florissante, culture du figuier. Le remplacement progressif de cette dernière par les pépinières et les lilas est commémoré chaque année en juin lors de la fête des lilas[139].
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Au cours de son histoire, la ville a connu deux églises majeures. L'église Saint-Gervais - Saint-Protais, construite au XIIIe siècle, connait un destin mouvementé : brûlée par les troupes de Charles II de Navarre, reconstruite aux frais de Charles V[160], fermée à la Révolution, elle fut finalement détruite peu après en raison de sa vétusté.
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La construction de l'église Saint-Germain débute au XIIe siècle et est achevée au XIVe siècle, à la même époque que la cathédrale Notre-Dame de Paris. Cette église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[161].
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Un hôtel particulier du XVIIe siècle, 1 rue Édouard-Tremblay, fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 10 février 1962[162]. L'hôtel particulier a d'abord appartenu à Pierre Lamouroux, maire de Vitry-sur-Seine de 1825 à 1861. Il resta propriété d'une famille de pépiniéristes pendant près d'un siècle (de 1874 à 1965), puis la ville s'est portée propriétaire en 1979 et décide en 1984 d'en faire la nouvelle bibliothèque. Les travaux de construction et de restauration dirigés par l'architecte Louis Soria commencent fin 1988 et le bâtiment est inauguré le 5 novembre 1990[163].
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Claude François Paparel, trésorier des guerres de Louis XIV, fait construire un château en 1708[164],[165]. Par la suite, différents propriétaires l’occupent dont le maréchal d’Alègre. Le château est proposé en 1907 comme hôtel de ville à la municipalité, mais l’achat du château est repoussé à la suite d'un référendum. Il est démoli en 1912 et les terres vendues en lotissements. Seul vestige de ce passé, la grille qui se trouvait au bout de l'allée des marronniers existe encore. Elle se trouve en bout de la place des Martyrs de la Déportation.
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La ville applique le 1 % artistique lors de la construction de bâtiments publics, ainsi plus de 100 sculptures d'art contemporain sont implantées dans la ville, notamment dans les établissements d'enseignement public (écoles, collèges et lycées)[166]. Des œuvres de
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Claude Viseux (avenue Henri-Barbusse),
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Pierre Székely (square de l'horloge)[167], de Louis Chavignier (collège Gustave-Monod)[168], Piotr Kowalski (place du Théâtre)[169] ou encore Jean Dubuffet (place de la Libération)[170] font de Vitry-sur-Seine un véritable musée hors les murs.
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Depuis 2009 et l'arrivée du graffeur C215 dans la commune, l'art urbain s'y est développé avec le concours de nombreux autres artistes faisant largement reconnaître les murs de Vitry-sur-Seine une des villes-phares du street art[171],[172].
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Inauguré en 1972, le « Théâtre Jean Vilar » doit son nom à Jean Vilar (°1912 - †1971), acteur, metteur en scène, directeur de théâtre, et créateur du Festival d'Avignon[173],[174]. Son premier directeur a été Jacques Lassalle, qui ensuite dirigera le Théâtre National de Strasbourg et la Comédie française. L’architecte Pierre Braslavsky et l’ingénieur scénographe Bernard Guillaumot ont collaboré à cette réalisation. En 1998, après un an de travaux, le nouveau théâtre rénové et agrandi par l’architecte Jean-Christophe Tougeron, rouvre ses portes. Il accueille depuis sa création de nombreux spectacles de théâtre, de danse et de musique, et la salle de spectacle peut accueillir jusqu'à 1 200 personnes[175].
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Vitry-sur-Seine accueille le musée d'art contemporain du Val-de-Marne (MAC/VAL)[176],[177]. Inauguré le 18 novembre 2005, ce musée propose en outre des ateliers d'arts plastiques, un auditorium et un cinéma d'art et d'essais.
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La galerie municipale Jean-Collet[178], ouverte en 1982, présente en permanence des expositions d'art contemporain. L'espace de 500 m2 a été organisé sur deux niveaux dans les anciens bains-douches.
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En 2009 l'Exploradôme déménage du Jardin d'acclimatation à Vitry-sur-Seine[179]. Musée interactif des sciences, du multimédia et du développement durable, il est situé sur la place du Marché à proximité du MAC VAL[180]. Dans un bâtiment à l'architecture surprenante, l'espace de découverte scientifique invite à la manipulation et à l'expérimentation.
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Vitry-sur-Seine possède une bibliothèque municipale depuis 1879. Elle s'est installée en 1990 dans un ancien hôtel particulier situé rue Édouard-Tremblay et datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle ; il est prolongé par une construction contemporaine créée par l'architecte Louis Soria[163]. La façade et la toiture de l'hôtel particulier font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 10 février 1962[162].
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Sur cinq niveaux, la bibliothèque municipale Nelson-Mandela propose un large fonds de documents[181] : 65 000 livres adultes, 49 000 livres jeunesse, 975 livres audio, 177 abonnements à la presse écrite, 1 000 partitions, 21 000 CD, 4 400 DVD et 230 livres électroniques.
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En 2013 est inauguré le Centre de développement chorégraphique (CDC) du Val-de-Marne à Vitry-sur-Seine sur le site de la Briqueterie[182],[183]. Le projet dirigé par l'architecte Philippe Prost et débuté en 2010 réhabilite une ancienne fabrique de briques construite en 1868[184]. Le bâtiment est inscrit à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 1995[185].
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Les artistes de la ville ont contribué à l’essor du mouvement hip-hop en France depuis la fin des années 1980, et de nombreux artistes et groupes, comme Général Murphy, Lionel D, JND, KMKZ, EJM, le 113, Timide & Sans Complexe (dont Doudou Masta était membre), Mafia K'1 Fry, Rohff, Leck, Six Coups MC, Sté Strausz, les Little (dont Sulee B Wax était membre) ou TLF, sont originaires de Vitry-sur-Seine[196].
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La ville est aussi le siège de l’association Carl-Orff France, représentation française du mouvement international de pédagogie musicale active Orff-Schulwerk. L'association propose tout au long de l'année des stages, publications et conférences. Chaque été, au mois de juillet, l'association organise ses rencontres internationales, où des personnes du monde entier viennent se former à cette pédagogie musicale active originale.
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Outre les maires cités ci-dessus, de nombreuses personnalités sont liées à la commune dont :
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Les armes de Vitry-sur-Seine se blasonnent ainsi :
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D'argent à un arbre accosté de six peupliers, plus petits, rangés trois à dextre, trois à senestre, le tout terrassé de sinople ; à une navette d'or et une canette de gueules passées en sautoir brochant sur le fût de l'arbre.
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Inspiré par le sceau utilisé par le premier maire élu de Vitry-sur-Seine au début de la Révolution, le blason est le symbole de la commune depuis 1942[197],[198]. Il représente sept arbres, pour rappeler les nombreuses pépinières présentes sur le territoire, et une navette et une canette pour rappeler que les tisserands composaient à cette époque la principale industrie de la commune.
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En décembre 1972 la ville choisit un logo sur le thème du V de Vitry, avec six V en étoile suggérant une idée de dynamisme, d'ouverture et de croisement[198].
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La vie est un phénomène naturel observé à ce jour uniquement sur Terre. La vie se manifeste à travers des structures matérielles appelées organismes vivants, ou êtres vivants, reconnaissables par la grande complexité de leur structure interne et leur activité autonome[1].
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La principale caractéristique d’un être vivant, par rapport aux objets inanimés et aux machines, est qu’il est « un corps qui forme lui-même sa propre substance » à partir de celle qu’il puise dans le milieu[2]. De ce phénomène d'assimilation, découlent tous les autres phénomènes propres au vivant : la régénération et le renouvellement de leurs tissus, la reproduction et le développement de l’organisme et enfin l'évolution au cours du temps par acquisition d’organes diversifiés et de facultés plus éminentes. Ils se distinguent également par le fait qu'ils s'écartent durablement de l'équilibre thermodynamique selon un processus appelé homéostasie.
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L'ensemble des organismes vivants forme ce qu'on appelle la biosphère. La présence de la vie sur Terre influence énormément la composition et la structure de la surface terrestre et de l'atmosphère. Par exemple, l'abondance d'oxygène dans l'atmosphère est directement liée à la présence de vie. L'étude du phénomène vivant recoupe donc certains domaines d'études de la Terre elle-même, c'est-à-dire de la géologie.
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La vie est aussi une notion empirique particulièrement importante pour les êtres humains (eux-mêmes des êtres vivants), cependant complexe à circonscrire en une définition (cf. infra). On oppose au phénomène vivant la notion de mort, mais aussi de matière inerte, voire brute. Selon ce point de vue, la notion de vie est associée à la durée s'écoulant entre la naissance et la mort, au contenu événementiel actif et passif de cette période, ainsi qu'à l'approche harmonieuse des relations humaines (voir « question sociale »).
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La conscience d'une transition entre la vie et la mort, exprimée au travers de rites funéraires, fait partie des stades marquants de l'hominisation. La vie, parmi les concepts primordiaux de la pensée, a donné lieu à de nombreuses réflexions et analyses empiriques, philosophiques, scientifiques, etc. C'est également une source de débats souvent reliés aux notions d'esprit et d'intelligence, qu'il s'agisse de considérations éthiques (cf. avortement, euthanasie, « vie éternelle »), environnementales (cf. écologisme, qualité de vie) ou même politiques (chartes ou déclarations des droits de l'Homme, des droits de la Femme, des droits de l'Enfant, des droits de l'Animal, etc.).
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La biologie est la science ayant pour objet l'étude des caractères communs aux différents êtres vivants (selon la définition qu'en a donné le premier Lamarck). Elle s'appuie notamment sur la chimie organique et l'étude de l'évolution des organismes présents ou passés, s'interrogeant sur les conditions d'apparition de la vie (phénomène unique ou au contraire très banal) et sur la possibilité de vie extraterrestre éventuellement évoluée (implicitement des organismes sapiens émotionnellement sensibles, capables de prouesses technologiques comparables à l'humanité).
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Certains théoriciens n'excluent pas d'adopter des définitions pouvant inclure des formes mécaniques ou électromécaniques, et même des formes créées par l'homme en dehors de tout processus reproductif naturel (« vie artificielle » ou cellule artificielle).
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Les formes de vie observées sur Terre sont d'aspect, de structure et de taille extrêmement diverses, mais ont tout de même en commun une organisation dite cellulaire ainsi qu'un répertoire commun de réactions chimiques impliquant de longues molécules à forte teneur en carbone, telles que l'ADN, l'ARN, les protéines et les acides aminés. Parmi ces molécules, l'ADN joue un rôle fondamental dans la mesure où il encode l'information caractéristique de la plupart des formes de vie (l'ARN joue un rôle équivalent pour de rares organismes). Cette information est codée en séquences indivisibles appelés gènes. Un autre point commun consiste dans la présence indispensable d'eau liquide pour le maintien en vie des organismes. L'eau est présente au sein des cellules ainsi que dans le milieu intercellulaire pour les organismes multicellulaires. Elle semble jouer notamment un rôle de solvant pour la plupart des réactions nécessaires à l'homéostasie.
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Les formes de vies peuvent être classées selon une démarche scientifique appelée taxonomie, et dont le plus haut niveau de classification comporte six règnes : archéen, bactérien, protiste, champignon, plante et animal, ces deux derniers étant les règnes les plus visibles aux échelles macroscopiques. La classification taxonomique est accompagnée et le plus souvent confirmée par une étude génétique comparative inférant leur lignée reproductive selon une démarche dite phylogénétique.
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La question du sens de la vie se présente comme, de facto, polysémique :
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La question de la nature du phénomène vivant a longtemps intrigué les physiciens dans la mesure où la vie semble, du moins en apparence, être contraire au second principe de la thermodynamique. Le sujet n'a été abordé sérieusement que récemment cependant : les premiers ouvrages entièrement consacrés au sujet pouvant être tracés au début du vingtième siècle :
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En substance, l'explication développée par Schrödinger consiste à rappeler qu'un système vivant n'est pas un système isolé et que donc s'il parvient à réduire ou maintenir constante son entropie, c'est parce qu'il exporte de l'entropie vers son environnement (typiquement, un organisme vivant produit des déchets par exemple). L'explication de Sidis est plus radicale : il postule la validité aussi bien de la seconde loi de la thermodynamique que de son inverse : la prépondérance de l'une ou de l'autre n'étant que locale, et la vie est l'occurrence ponctuelle de la loi contraire au sein d'une tendance locale.
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Le sujet reste largement ouvert cependant[3],[4], dans la mesure où sa résolution complète requiert une meilleure compréhension des mécanismes vivants fondamentaux, mais aussi parce que certains développements scientifiques récents, notamment en cosmologie et en informatique (par exemple avec des modèles de vie artificielle) soulèvent de nouvelles questions concernant des formes de vie inconnues ou supputées.
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Il arrive aussi que les physiciens, et en particulier les cosmologistes, s'interrogent sur l'aspect téléologique du phénomène vivant, notamment lorsqu'ils sont amenés à statuer sur la possibilité d'une présence de vie extra-terrestre, dont l'actuelle non-observation amène à s'interroger sur l'importance et la place de la Vie dans l'Univers, et en particulier des formes de vie intelligentes. La vie ayant une tendance idiosyncratique à se propager, la question se pose de savoir si à terme elle se propagera à travers la galaxie et si une telle propagation requiert une forme d'intelligence. Si une telle propagation est inévitable, il reste à savoir pourquoi elle n'a pas déjà eu lieu, problème qui constitue le paradoxe de Fermi. Par ailleurs, selon le principe anthropique, l'existence même du phénomène vivant a des conséquences directes concernant les lois physiques.
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Deux grands groupes de définitions sont discutés depuis les débuts de la philosophie : les conceptions idéalistes qui s’appuient sur une séparation plus ou moins nette entre la matière et la vie (cf. la définition phénoménologique, ci-après) et les conceptions matérialistes qui supposent la vie comme une des manifestations émergentes de la matière.
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Historiquement, il existe deux thèses, sans qu'il soit possible de déterminer si l'une est antérieure à l'autre, d'autant qu'elles peuvent faire l'objet de synthèses variées (les deux thèses cohabitant à des degrés divers au sein de théories plus sophistiquées). Elles sont trouvées dans la pensée grecque antique.
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Selon les thèses dites dualistes, la vie est conçue comme fondamentalement différente de la matière : il y a du vivant (spirituel) et de l'inerte (matériel et énergie) comme il y a du fer et de l'eau. La seule difficulté, c'est de « purifier » et « d'isoler » (au sens quasiment chimique) le vivant de l'inerte, séparation d'autant plus difficile qu'elle est, par définition, inaccessible aux méthodes exclusivement matérielles. Ces thèses font appel à des notions diverses : l’âme, le souffle vital, l’élan vital, etc. Cette séparation a donné lieu à diverses théories, comme celle de la génération spontanée, encore vivaces au temps de Louis Pasteur.
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Selon les thèses monistes, au contraire, la vie est une manifestation de la matière, une propriété émergente qui apparaît spontanément dans certaines conditions. Il est alors possible de faire varier la définition de la vie selon les conditions que les individus considèrent comme caractéristiques, ce qui introduit des marges de faux débats (les contradicteurs croyant discuter sur le concept de vie alors que, en adoptant des critères différents, ils s'interdisent a priori tout accord) même si en pratique seuls les objets en marge sont sujet à discussion (les microbes, les virus, les prions, le feu, etc.). La pensée scientifique moderne relève de ce type de thèse, en particulier à la suite des expériences de Pasteur sur la stérilisation : tant qu'il n'a pas été démontré la nécessité de postuler une dualité, il convient de s'en tenir à l'hypothèse moniste. Même si les étapes de l’apparition de la vie, ou de l'organisation des êtres vivants, restent à expliquer, les lois chimiques connues sont pour l'instant suffisantes.
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Les recherches sur les conditions matérielles originelles de notre planète, avec l’espoir de parvenir à croiser ces informations avec celles existant sur d’autres planètes, nous donneront peut-être un jour un ou des scénarios convaincants du passage de la matière inerte à la vie.
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Le philosophe allemand Emmanuel Kant a discuté la différence entre les êtres vivants et les machines dans un passage célèbre:
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Kant, si à son époque ignore tout de la nature de la « force formatrice » que possèdent les êtres vivants, ne semble pas en faire une propriété surnaturelle, mais bien le produit de la nature qui « s’organise elle-même ».
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Le philosophe Michel Henry définit la vie d'un point de vue phénoménologique comme ce qui possède la faculté et le pouvoir « de se sentir et de s'éprouver soi-même en chaque point de son être »[6]. Pour lui, la vie est essentiellement de l'ordre de la force subjective et de l'affectivité[7], elle consiste en une pure expérience subjective de soi qui oscille en permanence entre la souffrance et la joie[8],[9]. Une « force subjective » n’est pas une force impersonnelle, aveugle et insensible comme le sont les forces objectives rencontrées dans la nature, mais une force vivante et sensible éprouvée de l’intérieur et résultant d’un désir subjectif et d’un effort subjectif de la volonté pour le satisfaire[10],[11]. À partir de cette approche phénoménologique de la vie, Michel Henry établit une opposition radicale entre la chair vivante douée de sensibilité et le corps matériel, qui est par principe insensible, dans son livre Incarnation, une philosophie de la chair[12].
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Chaque religion donne sa propre analyse du sens de la vie, selon les convictions.
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Le christianisme, par exemple, insiste sur le caractère inaliénable de la vie en tant que fruit de la création divine. Le livre de la Genèse contient le récit de la Création. Dans les dix commandements, il est écrit qu'il est interdit de tuer. Le décalogue est en quelque sorte un code de vie pour les Israélites et, dans un certain sens, pour les chrétiens également. Dans le Nouveau Testament, Jésus dit « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » (Jn 14, 6). L'Esprit Saint est appelé « souffle de vie ». La vie surnaturelle trouve sa source dans l'union hypostatique de Dieu.
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Le magistère a adressé les encycliques Evangelium vitae et Humanae Vitae, sur le droit à la vie et au respect fondamental qui lui est dû. Ces textes sont le fondement de la doctrine catholique sur l'avortement.
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Claude Bernard, dans la première des Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux (1878), déclare explicitement que l'on n'a pas à se soucier de la notion de vie, car la biologie doit être une science expérimentale et n'a donc pas à donner une définition de la vie ; ce serait là une définition a priori et « la méthode qui consiste à définir et à tout déduire d'une définition peut convenir aux sciences de l'esprit, mais elle est contraire à l'esprit même des sciences expérimentales ». En conséquence, « il suffit que l'on s'entende sur le mot vie pour l'employer » et « il est illusoire et chimérique, contraire à l'esprit même de la science, d'en chercher une définition absolue ».
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C'est apparemment à cette conception que la biologie est restée fidèle, puisqu'elle continue à ignorer la notion de vie et à la remplacer par l'analyse d'objets que le sens commun lui désigne comme vivants. Ainsi, le problème de la spécificité du vivant par rapport aux objets inanimés et aux machines n'est pas encore réglé par la biologie moderne, dont l'objet reste délimité de manière à la fois empirique et conventionnelle. Ce problème est seulement occulté de diverses manières, qui toutes tendent à ramener, faute de mieux, la conception de Descartes de l'être vivant comme plus ou moins semblable à une machine très complexe.
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Toute définition doit tenir compte de la notion de niveaux d'organisation structurels, d'émergence, d'homéostasie, d'entropie (thermodynamique) et de métabolisme pour éviter de se retrouver dans une « zone grise ». Les définitions suivantes semblent limiter ces zones grises :
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Pour Francisco Varela et Humberto Maturana, une entité est vivante si elle peut se reproduire elle-même, si elle est basée sur l'eau, si elle produit des lipides et des protéines, si son métabolisme est basé sur le carbone, si elle se réplique grâce à des acides nucléiques et si elle possède un système permettant de « lire » des protéines. Cette définition a été largement utilisée par Lynn Margulis.
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« Un système de rétrocontrôles négatifs inférieurs subordonnés à un rétrocontrôle positif supérieur. » (J. theor Biol. 2001).
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Dans L'aventure du vivant, le biologiste Joël de Rosnay énumère trois propriétés fondamentales[16] :
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Il faut ajouter à ces trois propriétés la capacité des êtres vivants à évoluer.
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Pour Steven A. Benner (en), pionnier de la biologie de synthèse, pour qu’un système moléculaire puisse être dit vivant, il faut qu'il remplisse cinq critères[17] :
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L’organisme vivant est l’objet d’un processus de développement, la vie, qui le conduit en général par étapes d’un état « embryonnaire » à l’adulte et à la mort, de manière individuelle ou coloniale, libre ou fixée, tout ou partie de sa vie.
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La graine, la spore, le spermatozoïde ou l’ovule sont aussi des formes du vivant, bien qu’ils n’aient en eux-mêmes ni la forme ni les caractéristiques des êtres vivants qu’ils vont devenir. Il est ainsi difficile d’isoler totalement la vie d’un individu de la lignée à laquelle il appartient et de la biosphère. Le vivant naît du vivant : nous ne connaissons pas de vivant émergeant de l'inerte, ce qui rend difficile la reconstitution des étapes prébiotiques.
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En biologie, une entité est traditionnellement considérée comme vivante si elle présente les activités suivantes, au moins une fois durant son existence :
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Discussion sur ces critères :
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D’où le besoin, éprouvé par les biologistes, de compléter ces caractéristiques pour réduire ces ambiguïtés.
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Les organismes vivants comportent au moins une cellule ; c’est-à-dire une membrane fermée séparant du milieu extérieur un milieu intérieur, lequel contient le métabolisme et éventuellement le matériel génétique (les hématies de la plupart des mammifères sont dépourvues de génome). Ces structures cellulaires se composent de molécules complexes telles que : des hydrates de carbone, des lipides, des acides aminés, et des acides nucléiques. Ces molécules complexes ou monomères se polymérisent et s'assemblent afin de former toutes les structures utiles à la cellule. Ces monomères sont en grande partie constitués à base de carbone, toutefois cela peut être perçue comme une vision biaisée des organismes vivants parce que « carbocentrique ». Des formes de vie « pourraient » en théorie être fondées sur le silicium, mais celui-ci ne présente pas la même réactivité que le carbone en conditions expérimentales semblables.
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Il existe des entités proches des organismes vivants, qui ne sont toutefois pas considérés comme tels. Cependant, ces entités partagent avec les organismes vivants la capacité de se répliquer, c'est-à-dire de susciter de la part de leur environnement la production de copies d'elles-mêmes (formulation de David Deutsch) : ce sont des réplicateurs.
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Du fait d'une absence de métabolisme, les prions ne sont pas considérés comme vivants, même s'ils ont indéniablement une activité biologique réplicative. Ces protéines dans leur forme active sont en effet capables de modifier la conformation tertiaire voire quaternaire d'autres prions. Dans certaines pathologies, c'est une forme maligne qui répand sa conformation, induisant des désordres métaboliques pouvant déboucher sur des syndromes parfois létaux comme l'encéphalopathie spongiforme bovine ou « maladie de la vache folle ».
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On rencontre aussi des polymères nucléotidiques indépendants dont le mode de réplication est très proche des virus, sans toutefois avoir recours à une capside ni aucun autre constituant. Du fait de ce fonctionnement, on les appelle « viroïdes » en référence aux virus.
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Autre cas de nucléotides se répliquant de façon indépendante, les transposons sont des séquences ADN capable de se déplacer et se multiplier de manière autonome ou semi-autonome dans un génome, par un mécanisme appelé transposition (un mécanisme qui fait notamment intervenir un intermédiaire ADN).
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Les virus sont une famille particulière de réplicateurs dont la forme matérielle libre, le virion, infecte systématiquement un hôte où il se désagrège et devient une forme dormante ou active du virus (forme active qui détournera tout ou partie de la machinerie hôte au bénéfice de sa réplication). La structure d'un virion peut varier d'un simple ou double brin ADN ou ARN englobé dans une capside (ex. : Rhinovirus) à des super-structures transportant même des éléments métaboliques actifs comme des enzymes, voire un habillage polyosidique complexe (ex. : Megavirus chilensis)[18].
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La taille des virus est déterminante dans leur mode d'infection, et en même temps elle est responsable de la découverte tardive (mimivirus en 2003, mamavirus en 2008)[19] des virus géants, du fait de la définition virologique[20] alors couramment utilisée. Cependant les virus géants, tant dans leur mode d'infection par phagocytose que durant leur phase active, remettent en cause cette non appartenance au phénomène vivant puisqu'ils présenteraient un complexe métabolique unique, l'« usine à virion », dont le fonctionnement semble très similaire à celui d'un noyau de cellule eucaryote.
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Actuellement, seule la biosphère terrienne s'offre à l'étude de la vie par l'Homme, mais le phénomène vivant s'avère particulièrement déroutant tant ses formes sont variées, complexes et finalement adaptables par générations successives. La biosphère s'étend des premiers kilomètres de croûte terrestre[21] aux hautes couches stratosphériques[22]. La majorité de la biomasse se concentre à l'interaction de la croûte terrestre et de l'hydrosphère ou le cas échéant de la troposphère (on connaît des formes de vie dans la roche profonde, dans le pétrole, des extrêmophiles, diverses formes de résistances à des contraintes comme le vide poussé, la radioactivité, de hautes pressions, des pH extrêmes, des températures extrêmes chaudes ou froides, la dessiccation…). Bien qu'en apparence la vie puisse sembler fragile, le phénomène vivant pris dans son ensemble depuis ses toutes premières traces terriennes connues (il y a environ quatre milliards d'années) fait en réalité la preuve d'une remarquable résilience.
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On suppute que de la vie serait potentiellement présente ailleurs dans l'Univers, bien qu'aucun indice décisif n'alimente actuellement cet espoir.
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La vie n'est pas un phénomène épisodique, c'est-à-dire qu'elle ne se manifeste pas de façon clairement délimitée dans le temps, du moins pas pour la borne inférieure. En effet, la mort permet de définir une borne supérieure, mais le commencement de la vie est plus problématique : il est considéré que tout organisme vivant est le résultat de la reproduction d'un ou deux organismes antécesseurs, dit « progéniteurs ». L'hypothèse contraire, dite de génération spontanée, a été formulée pour la première fois par les anciens grecs, et est considérée comme erronée dans le sens où il est de nos jours considéré que tous les organismes vivants actuellement présents sur Terre sont le résultat de la reproduction de leurs progéniteurs, qui eux-mêmes furent le résultat de la reproduction de leur progéniteurs, et ainsi de suite sur des échelles de temps géologique. Le dernier ancêtre commun universel est estimé avoir vécu il y a environ 3,5 milliards d'années.
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Si les formes de vie suivent donc une chaîne de reproduction remontant très loin dans le passé, il est admis cependant qu'il a existé une période pendant laquelle aucune forme de vie n'était présente sur Terre. La transition entre cette période et celle où la vie existe constitue l'énigme scientifique dite de l'origine de la vie.
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L'origine de la vie et les relations entre ses lignées majeures font l'objet de recherches incessantes, sans cesse bouleversées par de nouvelles découvertes scientifiques, en particulier en biologie moléculaire durant ces dernières décennies. Trois principaux règnes sont distingués, les procaryotes, les eucaryotes et les archaeas. Deux organites symbiotiques présents chez les eucaryotes, à savoir la mitochondrie et le chloroplaste, sont considérés comme le résultat de l'endosymbiose de bactéries.
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Afin de comprendre l'organisation, le fonctionnement et l'évolution du vivant, les organismes actuels et passés font l'objet d'un classement. Celui-ci repose sur l'histoire évolutive du monde vivant (sa phylogénie), qui est parfois représenté métaphoriquement par un « arbre de la vie ». Les tenants du cladisme assurent qu'un classement strictement holophylétique est l'approche la plus pertinente, car offrant le minimum de contestations possibles. Tous les groupes reconnus sont alors constitués d'un ancêtre commun et de tous ses descendants. À cela s'opposent les tenants de la systématique évolutionniste qui considèrent que l'exclusion de certains descendants ayant radicalement divergé du plan d'organisation originel permet d'obtenir des groupes plus homogènes et donc plus naturels.
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Plusieurs modèles s'opposent quant à l'allure générale de l'arbre du vivant. Selon l'un d'eux le vivant se divise en trois grandes lignées holophylétiques originels appelés domaines : les archébactéries, les eubactéries et les eucaryotes. Selon un modèle alternatif, le vivant se divise en deux empires : les procaryotes et les eucaryotes, les seconds ayant évolué à partir des premiers il y a seulement environ un milliard d'années.
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Cours du collège de France (2017) : Dynamiques du vivant; Thomas Lecuit ; 27 avril 18:00 19:00 Leçon inaugurale
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Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
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Une bande dessinée (dénomination communément abrégée en BD ou en bédé) est une forme d'expression artistique, souvent désignée comme le « neuvième art », utilisant une juxtaposition de dessins (ou d'autres types d'images fixes, mais pas uniquement photographiques), articulés en séquences narratives et le plus souvent accompagnés de textes (narrations, dialogues, onomatopées). Will Eisner, un des plus grands auteurs de bande dessinée, l'a définie (avant l'émergence d'Internet) comme « la principale application de l'art séquentiel au support papier »[1].
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La bande dessinée peut désigner, selon le contexte, la forme d'expression, c'est-à-dire la technique en tant que telle, mais aussi le médium qui supporte la bande dessinée (livres de différentes formes, support numérique). Son origine est attribuée à Rodolphe Töpffer au XIXe siècle. Richard Felton Outcault avec The Yellow Kid est également un des précurseurs du genre.
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En Amérique du Nord où on l'appelle comics, la bande dessinée devient populaire au début du XXe siècle et un développement important survient dans les années 1930[2] avec l'émergence de la bande dessinée de superhéros dont la tête de pont est Superman, personnage créé en 1938 dans Action Comics. C'est également à l'entre-deux-guerres qu'Hergé crée Les Aventures de Tintin qui reste un classique de la bande dessinée franco-belge au style dit ligne claire. Au Japon, Osamu Tezuka popularise le genre du manga après la Seconde Guerre mondiale.
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Initialement considérée comme un sous-genre de la littérature, ou un art mineur comparativement à la peinture, et destinée avant tout aux enfants, la bande dessinée gagne à partir des années 1960 une légitimité en tant que telle. Ses auteurs exposent, vendent des planches originales comme peuvent le faire d'autres artistes, des festivals drainant des milliers de visiteurs lui sont consacrés à l'instar du festival international de la bande dessinée d'Angoulême inauguré en 1974 en France et une reconnaissance en tant qu'art lui est accordée que ce soit par des prix comme ce fut le cas pour la bande dessinée d'Art Spiegelman Maus récompensée par le prix Pulitzer en 1992 ou par des expositions dans les musées.
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De nouveaux genres émergent, certains auteurs se revendiquent ou sont « catégorisés » comme appartenant à une bande dessinée alternative explorant de nouveaux modes de narration, de nouveaux formats. Des éditeurs décidés à se consacrer spécifiquement à ce segment voient le jour, visant une clientèle plus adulte. Grâce à l'essor d'Internet et au perfectionnement des outils numériques de création, les auteurs de bande dessinée s'emparent de ce nouveau mode de communication, en publiant des bandes dessinées inédites directement sous forme de blogs ou en passant du support papier à la bande dessinée en ligne.
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Si une image unique (une illustration, un dessin d'humour…) peut être narrative, elle ne peut pas relever de la bande dessinée, puisque « le propre de celle-ci est le dévoilement progressif de l’histoire racontée, sa répartition en « paquets narratifs » ou « fragments d’espace-temps » placés les uns à la suite des autres »[3]. Pour autant, il ne suffit pas de juxtaposer des images pour créer une bande dessinée : il faut qu'elles entretiennent entre elles certains rapports de sens ou de temporalité.
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Si la définition du concept de bande dessinée partage encore les critiques et les spécialistes de la bande dessinée, les amateurs de bande dessinée n’ont aucune difficulté à définir dans la pratique le medium bande dessinée.
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Dans la pratique, il est arrivé aux deux genres de coexister chez le même auteur : pour des raisons de format et de qualité d'impression, Marten Toonder fut publié sous forme d'histoire en images dans la presse régionale française ainsi que dans le quotidien La Croix, mais en bande dessinée chez Artima. L'hebdomadaire pour la jeunesse Cœurs vaillants imposa quelque temps à Hergé un format double (bande dessinée de Tintin en Amérique dont chaque case avait une légende sous-jacente), puis y renonça au soulagement du dessinateur[réf. nécessaire].
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Il est de coutume de distinguer « la » bande dessinée et « les » bandes dessinées. Cette distinction est mise en lumière par Francis Lacassin[4]. « La » bande dessinée est le concept, c'est-à-dire l’Art — le 9e[Note 1] » — et la technique permettant la réalisation de cet art. « Les » bandes dessinées sont les médias par lesquels est véhiculé cet art. Cela implique de donner une double définition, celle de la bande dessinée et celle du médium bande dessinée.
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Puisque la bande dessinée est un art, il existe deux grandes perceptions de cet art. La première perception considère la bande dessinée comme un art mineur, la bande dessinée est de l’art. L'autre perception fait de la bande dessinée un art à part entière.
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Au même titre que la musique pop ou le roman policier, la bande dessinée connut le plus grand mal pour acquérir une véritable reconnaissance. D'abord considérée comme un simple outil de divertissement destiné à la jeunesse, la bande dessinée dut s'émanciper de son statut de comic pour asseoir un moyen d'expression artistique nouveau. Certains auteurs contribuèrent largement à cette émancipation, cette reconnaissance, tel Hugo Pratt.
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Ce sentiment semble cependant moins fort aujourd'hui. Ainsi, Vincent Bernière écrit-il en 2008 que « vouloir défendre la bande dessinée japonaise, ou la bande dessinée en général, est un combat d'arrière-garde »[5]. Il exprime ainsi avec confiance son sentiment que l'époque où la bande dessinée était considérée comme un sous-art est désormais révolue même si certains comme Alain Finkielkraut continuent à en parler, par mépris vis-à-vis des livres illustrés, comme d'un « art mineur »[6].
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Si la bande dessinée est « de » l’art, il faut alors que cet art se rattache à toutes les formes picturales qui l’ont précédé. C’est la position de Scott McCloud[7]. Cette façon de percevoir la bande dessinée oblige à la replacer dans le grand courant artistique et culturel qui commence avec les premiers dessins, ceux de l’art pariétal, comme à la grotte de Lascaux, même si aujourd'hui un tel rapprochement est artificiel. A priori les spécialistes s'accordent sur le fait qu'il ne s'agit pas de suites de dessins. De plus, la qualité narrative de ces peintures reste à prouver, de nombreux archéologues, comme le professeur Norbert Aujoulat, responsable du site, penchent pour une interprétation chamanique (les dessins auraient une fonction « magique ».
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Il n'existe donc pas de raison de rattacher les peintures rupestres à la bande dessinée plutôt qu'aux autres arts graphiques au même titre que les bas-reliefs des temples égyptiens[8], les codex précolombiens[9] et les Biblia pauperum[10] de la fin du Moyen Âge. Le philosophe et missionnaire catalan Raymond Lulle fait exécuter, au XIVe siècle des histoires en images juxtaposées mettant en scène ses aventures notamment en terres musulmanes. Les séquences d'images sont dialoguées à l'aide de phylactères[11]. Dans la tradition catalane, les aucas constituaient des séries d'images, accompagnées de textes rimés racontant une histoire. Il faut encore ajouter à cette liste : la Tapisserie de Bayeux, le Rouleau de Josée de la bibliothèque vaticane[12] et les 182 collages de Max Ernst Une semaine de bonté[13]. Ces références artistiques ont toutes en commun la volonté de raconter une histoire comme le fait une bande dessinée ou encore les frises du Parthénon à Athènes, la colonne Trajane à Rome, les bas-reliefs du temple d'Angkor Vat au Cambodge.
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« L'histoire de l'art ne pouvait donc pas reconnaître dans la dimension narrative de ces œuvres le critère d'une discipline autonome au sein des arts visuels[14]. » Cette vision d'un grand courant artistique qui parcourt l’histoire de l’art pour donner ses lettres de noblesse à la bande dessinée est de moins en moins retenue depuis la mise en avant de la bande dessinée, neuvième art.
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Dans le deuxième cas, si la bande dessinée est « un » art, il faut évidemment définir en quoi la bande dessinée est « un » art, il ne suffit pas de l'affirmer. Là encore deux perceptions s’affrontent :
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Si la bande dessinée n'est que graphique regroupant texte et dessin, le texte doit s’inscrire obligatoirement sous une forme graphique dans le dessin au sein d’une bulle : selon H. Filippini, « la bande dessinée est une suite de dessins contant une histoire ; les personnages s’y expriment par des textes inscrits dans des bulles »[19]. Cette définition rejette les auteurs de bandes dessinées appelées alors « histoires en images » comme les Français J-P. Pinchon (Bécassine), Louis Forton (Les Pieds nickelés et Bibi Fricotin), le Néerlandais Marten Toonder (Tom Pouce), les Américains Rudolph Dirks (Katzenjammer Kids ; en français Pim Pam Poum) et Gustave Verbeek (Upside-Downs ; en français Dessus-dessous[20]). Cette définition rejette aussi, peut-être moins catégoriquement, les bandes dessinées sans texte comme celles de l'Américain Otto Soglow (Little King ; en français Le Petit Roi) qui en 1975 ne comportaient toujours pas de texte.
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Les spécialistes de la bande dessinée défendent avec de moins en moins de vigueur cette deuxième vision restrictive de la bande dessinée, même H. Filippini intègre tous les auteurs cités ci-dessus dans son Dictionnaire de la bande dessinée (cf. bibliographie).
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Toutefois ce débat ne peut pas rester celui de spécialistes, ce serait un paradoxe au regard de la popularité du genre… Par exemple la « BD » (une abréviation d'usage précisément populaire mais peu appréciée des amateurs[réf. souhaitée]) est maintenant considérée comme un genre au sein de l'art contemporain, lorsque sur un plan uniquement esthétique (mais pas narratif) elle résulte d'une démarche artistique ; cette reconnaissance conduit des auteurs à exposer et à vendre leurs planches originales, mais il s'agit là d'une démarche artistique dérivée de la bande dessinée considérée comme un art en elle-même puisque dans ce cas ce sont seulement des fragments de bande dessinée.
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Schématiquement on distingue dans le monde plusieurs zones et cultures liées à la bande dessinée[21] :
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Selon les cultures de chaque pays en matière de bande dessinée, on distingue plusieurs appellations pour le médium ou la forme.
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Aux États-Unis :
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Beaucoup de pays ont simplement traduit « bande dessinée » dans leur langue vernaculaire comme les Portugais qui parlent de banda desenhada, ou utilisent le terme américain comic. D’autres comme les Brésiliens utilisent un terme plus imagé et parlent de história em quadrinhos (histoire en petits tableaux). En Argentine, au Chili, en Uruguay, le terme historieta (historiette), est utilisé comme en Espagne. Les jeunes dessinateurs préfèrent souvent utiliser le terme américain comic.
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Les amateurs s'entendent sur un certain nombre de mots et de définitions pour décrire les différents éléments dont sont composées les bandes dessinées :
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Le reste du temps, les histoires sont directement éditées en albums, cette pratique a tendance à se généraliser.
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Même si le format à la française (hauteur supérieure à la largeur) est celui de la majorité des albums, il existe aussi des albums ayant un format plus rare (format à l'italienne où la largeur est supérieure à la hauteur, format carré). De même le format est souvent plus grand que celui d'une feuille A4 mais les petits formats ou les traductions des comics sont plus petits que le A4. Les éditions françaises des mangas prennent un format poche.
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L'essor de la bande dessinée en ligne a permis à cet art de sortir du format classique. Le processus de création s'est démocratisé comme en témoigne la production sur des sites internet comme "grandpapier" et notamment grâce aux logiciels de graphisme sur ordinateur qui permettent à de plus en plus d'auteurs de réaliser l'ensemble des étapes par eux-mêmes. Le mode d'édition peut lui aussi être différent sur Internet : des séries sont désormais publiées sur des sites qui proposent des abonnements avec des nouvelles planches à échéance hebdomadaire, mensuelle ou quotidienne. Cette façon de procéder copiée sur la diffusion d'épisodes de séries télévisées permet de subventionner la création en même temps que celle-ci se fait. Par exemple, Les Autres Gens, réalisé par une trentaine d'auteurs et qui grâce au succès rencontré sur Internet a connu une version papier[22].
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Apparue en Suisse au début des années 1830 avec la parution des premiers albums de Rodolphe Töpffer (voir l'Histoire de monsieur Jabot), la bande dessinée se diffuse au cours du XIXe siècle dans le monde entier via les revues et journaux satiriques (voir notamment en France L'Idée fixe du savant Cosinus de Christophe). Popularisée tout à la fin de ce siècle dans les journaux américains sous la forme du comic strip, la bande dessinée devient alors un médium de masse, assez diversifié aux États-Unis, de plus en plus restreint à l'humour et aux enfants en Europe.
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Dominant de plus en plus la presse enfantine mondiale, via des périodiques spécialisés à partir des années 1930, la bande dessinée touche également les adolescents et certains adultes, dans le cadre du comic book et de strips de qualité aux États-Unis, des « petit format » en Europe. À partir des années 1950, elle connaît un troisième foyer de développement majeur lorsque le Japon se met à en créer massivement sous l'influence d'Osamu Tezuka. Les trois foyers sont alors relativement indépendants, tant dans les œuvres publiées que dans les structures éditoriales, seul le foyer américain pénétrant les deux autres[réf. souhaitée].
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Le genre considéré comme infantile, et vecteur de violence auprès de la jeunesse, a même été contrôlé éditorialement par la loi comme en France avec la loi du 16 juillet 1949[23] qui interdit toute publication destinée à la jeunesse « présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés crimes ou délits ou de nature à démoraliser l'enfance et la jeunesse », et institue « une commission chargée de la surveillance et du contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence ». De même aux États-Unis à la même période naît le Comics Code Authority qui était chargé de vérifier les publications destinées à la jeunesse. Dans les années 1960, parallèlement à l'émergence de courants analytiques comme les cultural studies, la bande dessinée commence à chercher à se légitimer en quittant cette étiquette de « littérature pour enfants », considérée comme une phase de transition vers une littérature pour adultes[24].
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Les créations de Jean-Claude Forest en France, du mouvement gekiga au Japon et de l'underground américain conduisent à de nombreuses remises en question qui permettent l'apparition d'un premier discours critique en Europe et aux États-Unis. Dans les années 1970, les expérimentations se poursuivent derrière Mœbius, tandis que la revendication de la paternité littéraire, de plus en plus patente, explose à la fin de la décennie avec le succès du terme « roman graphique » de Will Eisner ou le concept des « romans en bande dessinée » lancé pour promouvoir Corto Maltese d'Hugo Pratt.
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Si les séries classiques de divertissement dominent toujours les marchés à la fin des années 2000[réf. souhaitée], la bande dessinée a exploré depuis les années 1980 tous les champs abordés par les autres arts narratifs, et s'est vue de plus en plus légitimée, malgré les récriminations récurrentes de ses acteurs sur la lenteur de cette reconnaissance[réf. souhaitée].
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Bien que les étapes de la création d'une bande dessinée dépendent des artistes et des œuvres, un cheminement général peut être évoqué :
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Le champ graphique est vaste en fonction de la technique utilisée qui va des premiers dessins gravés à la pointe sèche jusqu'à l'utilisation de la peinture à l'aérographe par certains auteurs tels Juan Gimenez. Cette dernière méthode (maintenant souvent même remplacée par l'infographie) permet des réalisations qui sont plus proches visuellement de la photo que du dessin avec l’élimination du trait.
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En fonction de l'œuvre et de l'artiste, la même personne peut réaliser tout ou une partie du travail de création : scénario, dessin, encrage. Le plus souvent le travail est partagé entre un scénariste et un dessinateur. Certaines étapes plus spécifiques, telles que le lettrage et la mise en couleur, peuvent être laissées à des spécialistes.
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Enki Bilal, par exemple, est un auteur complet. Scénariste et dessinateur, il travaille en couleur directe. Il a aussi la particularité de dessiner les cases sur des feuilles séparées, ce qui lui permet de les agencer à loisir sur la planche.
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Alors que la bande dessinée évoque en premier un art propre aux peintres, tout en étant vendue comme de la littérature (ou du moins comptabilisée comme telle dans les chiffres du secteur de l'édition), plus nombreux sont les liens entre cinéma et bande dessinée tant dans la technique de réalisation que par les moyens artistiques à mettre en œuvre, qui ont interpénétré les deux modes d'expression.
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Il en est ainsi pour l'écriture et le rythme de l'histoire, la réalisation des décors, l'utilisation des angles de prises de vues (panoramiques, plongées, contre-plongées, gros plans, plans américains, le dessin seul gardant la possibilité de montrer le personnage prenant appui ou marchant sur le bord de l'écran, voire d'en sortir) les montages, les éclairages (avec des outils électroniques de création ou de colorisation maintenant communs aux deux arts), la limitation du champ visuel par l'écran ou la page, la vision 2D, la sonorisation (subjective pour la BD même si certains auteurs tel Cosey font des suggestions d'accompagnements musicaux) avec voix off ou attribuée à l'acteur, les ellipses, retours en arrière et autres jeux sur l'échelle du temps… Mais le dessinateur est, lui, maître de ses acteurs, n'a pas besoin de budget pour des milliers de figurants ou de difficiles décors, et peut refaire toute prise sans limite. Enfin, le dessinateur a la liberté de cadrage (une case peut être horizontale, verticale, etc.) quand le cinéaste est tenu au rapport de l'écran.
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À l'inverse le cinéma utilise la bande dessinée dans sa phase de conception avec ce qu'on appelle le storyboard.
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Un classement rapide permet de distinguer, parmi les éditeurs de langue française :
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Une bande dessinée est réalisée par un auteur qui peut tout faire de A à Z, on parle d'auteur « complet », ou bien par une équipe d'auteurs avec au moins
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L'éditeur se charge ensuite d'assurer la production proprement dite de l'album et sa diffusion dans les librairies.
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Les auteurs complets se trouvent principalement dans la bande dessinée européenne,
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les auteurs américains et asiatiques sont plus souvent organisés en studios de plusieurs personnes avec un auteur principal et des assistants.
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En France en 2015, on recense 1 500 auteurs au sens large c'est-à-dire scénaristes et dessinateurs. Les chiffres de vente par album étant de moins en moins bons depuis les années 2000 - le tirage moyen d'un album a été divisé par cinq, la moitié des auteurs gagne moins que le SMIC[25].
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Le salaire d'un auteur de bande dessinée varie selon ses travaux et les chiffres de vente mais en moyenne un auteur français reçoit entre 150 € et 250 € par planche[26].
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L'association des critiques et des journalistes de bande dessinée (ACBD) publie annuellement un rapport sur le marché francophone de la bande dessinée.
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En 2012, le marché de la bande dessinée francophone vit une situation paradoxale. Depuis seize ans, le nombre de publications n'avait cessé de croître[27] pour atteindre le chiffre de 5 327 livres publiés, dont 72 % étaient des nouveautés (le reste se partageant entre rééditions, artbooks et essais). Cette « bonne santé » économique vient après une période de crise qu'avait subi le secteur durant les années 1980-1990 mais dépassée en 2012[28]. Toutefois, ce succès n'est pas total et seule une centaine d'albums bénéficie de tirages supérieurs à 50 000 exemplaires. De même, dix mangas représentent 50 % de l'ensemble des ventes de ce secteur[29], le marché du manga se stabilisant après avoir longtemps progressé. Si au milieu des années 2000, la production de manga constitue la moitié de la production de bande dessinée[28], il recule ensuite et connaît en 2010 une baisse de près de 14 % en volume et de 7,7 % en valeur[30] et en 2011 une stabilisation.
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Par ailleurs, 310 éditeurs sont alors recensés mais quatre publièrent plus de 43 % des titres[31]. Ces grands groupes se caractérisent par une production diversifiée et un catalogue important alors que les éditeurs plus petits étaient souvent cantonnés à une niche (Panini : comics et manga, Bamboo : humour essentiellement, l'Association : bande dessinée d'auteur…) et possèdent un fonds moins riche. Cela n'empêche pas des succès importants comme Les Profs édités par Bamboo (120 000 exemplaires) ou Les Simpson édités par Jungle (150 000 exemplaires)[32]. La situation était donc contrastée et certains craignaient que la surproduction menace l'équilibre de ce marché[28].
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Dans la revue Caractère, la journaliste Isabelle Calvo-Duval analyse le rapport annuel 2015 réalisé par Gilles Ratier pour l'Association des critiques et journaliste de bande dessinée (ACBD)[33]. L'auteur analyse que, dans les années 1990, le secteur comptait quelque 800 parutions tandis que dans les années 2000, celles-ci se montaient à 1 563 livres publiés. En 2015, 368 éditeurs ont publié 5 255 ouvrages, dont 35,2 % par trois enseignes : Média-Participations (Dargaud, Dupuis, Lombard, Kana , etc.) avec 762 titres, Delcourt (698 titres) et Glénat (392 titres).
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En 2015, la France représente 50 % des ventes de mangas en Europe, tandis que la bande dessinée japonaise emporte 40 % du marché en France. Ce pays est depuis plusieurs années, le deuxième plus grand consommateur de mangas au monde, derrière le Japon au point que certains éditeurs ont décidé – fait unique – de publier simultanément certains volumes dans les deux langues, japonais et français[34].
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Dans Les Échos en octobre 2017[35], les journalistes Michael Mastrangelo et Mélanie Chenouard indiquent que « le secteur de la bande dessinée a connu une croissance de 20% de son chiffre d'affaires ces 10 dernières années », ce qui dans le marché de l'édition française situe les bandes dessinées en troisième position (après la littérature générale et l'édition jeunesse), et ce pour la première fois[36]. Le lectorat est féminin à 53 %.
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Le marché de l'occasion de la bande dessinée est un marché dynamique[réf. souhaitée], en Belgique particulièrement, porté par les différents festivals et par des librairies spécialisées.
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Les éditions originales sont les albums (en nombre limité) édités une première fois. Lorsque l'album a du succès, il peut être réédité de nombreuses fois ; les collectionneurs accordent une valeur parfois très importante aux albums de l'édition d'origine. La valeur varie selon la rareté de l'édition originale, l'état de l'album et la présence d'une dédicace. La bande dessinée qui a été vendue au prix le plus élevé à ce jour est un exemplaire du premier numéro d'Action Comics, qui a été échangé au prix de 3 207 852 dollars (soit environ 2 367 716 euros*) sur eBay le 24 août 2014[37]. D'après Les Échos en 2017[38], le marché de la BD d'investissement (les planches originales) « a décollé depuis 2007 - notamment avec la vente Bilal - et poursuit son ascension, avec des montants parfois stratosphériques » ; en revanche, les prix des objets sont en stagnation.
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Une dédicace est un dessin original exécuté par l'auteur d'une bande dessinée et généralement dédié à un lecteur. Cette dédicace est souvent dessinée sur une des pages blanches qui commencent ou finissent l'album. Les festivals de bandes dessinées prévoient souvent des stands de dédicace nombreux ; la popularité des auteurs est un facteur d'attrait important pour les visiteurs. Les libraires peuvent également inviter des auteurs à dédicacer. En France, les dédicaces sont en règle générale gratuites mais peuvent être attribuées par tirage au sort. Certaines personnes qui revendent, parfois fort cher, leur dédicace fraîchement reçue provoquent l'exaspération des auteurs[39]. Aux États-Unis les dédicaces dessinées sont payantes pour le lecteur ; l'auteur est ainsi rémunéré[40].
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La planche originale est le support (généralement en format A2) sur lequel l'auteur a exécuté son dessin. Les premiers auteurs de bandes dessinées accordaient peu d'importance à ces documents dès lors que l'album était imprimé. Actuellement, les passionnés se disputent ces planches à prix d'or.
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Initialement sans valeur, les planches originales ont vu leur cote grimper au cours des années 1990 et 2000. La première vente aux enchères consacrée à la bande dessinée eut lieu en 1989. Le nombre de ventes atteint en 2015 une quarantaine à l'année[41] ce qui ferait de la bande dessinée un des marchés les plus actifs[42]. Quelques auteurs drainent la majorité des clients des salles d'enchères, à commencer par Hergé, le créateur de la série Les Aventures de Tintin, qui de son vivant offrait ses planches originales, souvent avec une dédicace[43]. Cette flambée des prix amène des pièces qu'on pensait disparues dans les salles de vente[44],[45].
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Proposé par Artcurial, un dessin original de l'album Le Lotus bleu fut vendu début octobre 2015 à Hong Kong pour 1.1 million d'euros[46]. Le même mois, une double planche d'Hergé de l'album Le Sceptre d'Ottokar a été adjugée près d'1.563 million d'euros[47],[48]. Publiée dans Le Petit Vingtième le 6 juillet 1939, cette planche était estimée entre 600 000 et 800 000 euros[49]. Cette double planche est issue d'un collectionneur belge privé, Jean-Arnold Schoofs. Parmi les autres pièces proposées se trouvent des originaux de Spirou et Fantasio, Astérix ou Blake et Mortimer[50].
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Le record absolu est détenu par les pages de garde bleu foncé des albums de Tintin vendues 2,6 millions d'euros en 2014. Une couverture gouachée de Tintin en Amérique fut également adjugée pour 1,3 million d'euros en 2012[42]. Cette couverture fait partie des rares dessins mis en couleur par Hergé[51].
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Les œuvres de Bilal se vendent également dans les 100 000 euros en moyenne[52]. Les autres artistes de bande dessinée sont loin d'atteindre ces prix, les planches de Jean Giraud par exemple étaient à quelques dizaines de milliers d'euros en 2007[53].
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Côté comics, le no 1 d'Action comics, la première revue consacrée à Superman et dont peu d'exemplaires en bon état restent disponibles, fut vendu à environ 1.6 million d'euros en décembre 2011 mais pas via une maison de vente aux enchères[51],[54]. Sur eBay, un exemplaire est parti à 3 millions de dollars[55].
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Les bandes dessinées les plus fameuses inspirent la création de nombreux produits dérivés (figurines, posters…).
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Certains héros de bandes dessinées sont également utilisés sur des articles dits « avec licence » : vêtements, articles de papeterie, personnages ou même reconstitution de scènes d'une bande dessinée à succès tels les personnages de Walt Disney depuis fort longtemps ou, plus récemment de ceux de Tintin, d'Astérix et bien d'autres.
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La bande dessinée, comme tout art parvenu à maturité, possède ses institutions spécialisées. Les plus importants centres incluent :
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La bande dessinée se faisant une place comme un art à part entière, ses auteurs exposent également dans des grands musées autrefois réservés à d'autres formes d'art comme la peinture ou la sculpture. Ainsi Robert Crumb a exposé au Musée d'art moderne de la ville de Paris en 2012, mais aussi Enki Bilal au Musée du Louvre en 2013.
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Le Centre Georges Pompidou propose en mars-mai 2012 une rétrospective « Art Spiegelman : CO-MIX - une rétrospective de bandes dessinées, graphisme et débris divers »[58],[59],[60].
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Les expositions collectives peuvent refléter un thème social et politique. Ainsi, dans Le Monde, le chroniqueur de bandes dessinées Frédéric Potet[61] relève « Témoignages à la première personne, récits fouillés, reportages... La bande dessinée s'est emparée de la crise migratoire ». En effet, en octobre 2013, le Musée national de l'histoire de l'immigration a proposé 500 documents pour étudier les relations entre bande dessinée et « mouvement migratoire »[62]. En juin 2018, le festival Lyon BD organise une exposition appelée Réfugiés pour `étudier « la façon dont le 9e art traite de la situation des réfugiés arrivés en Europe ces dernières années au péril de leur vie, et dans des proportions jamais vues ». L'auteur cite plusieurs artistes engagés sur ce thème à travers leurs œuvres, comme Zep, Alessandro Tota, Ivan Brun, Joe Sacco , etc. En janvier 2017, le mémorial de la Shoah organise l'exposition Shoah et bande dessinée où figure, entre autres, le travail d'Art Spiegelman[63],[64]. En 2018-2019, le Musée du Louvre organise une exposition illustrant « comment le 9e art s’approprie, entre réel et fiction, les découvertes archéologiques à l’origine des collections du Louvre »[65].
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La bande dessinée se fait une place progressivement dans l'enseignement supérieur. Ainsi en novembre 2015, l'université de Lancaster dans le nord-ouest de l'Angleterre annonce que Benoît Peeters sera un de ses professeurs invités pour enseigner « le roman graphique et l'art de la bande dessinée »[66]. Cette première dans le monde de la bande dessinée montre qu'une certaine légitimité en tant qu'art commence à émerger[67].
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À l'instar du cinéma, la bande dessinée a aussi ses festivals. Il s'agit d'événements généralement annuels dédiés à la bande dessinée sur un ou plusieurs jours. Les lecteurs peuvent rencontrer les auteurs et les éditeurs, assister à des conférences ou visiter une exposition de dessins ou de planches originales[68].
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Rencontrer un auteur est également l'occasion de se faire dédicacer son album ; le temps d'attente pour l'obtenir est par contre variable suivant la popularité de l'auteur[69].
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Dans le monde de la bande dessinée américaine et asiatique, le terme de « convention» est également utilisé pour désigner de tels rassemblements à l'image des conventions d'anime comme le Comic Market. L'une des plus célèbres des conventions américaines est le Comic-Con qui se déroule à San Diego et s'est élargi progressivement au-delà de la bande dessinée à d'autres univers comme le cinéma ou les jeux vidéo.
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En France le plus important en termes de fréquentation est le festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) qui est créé en 1974 et se déroule traditionnellement fin janvier. En Italie, le festival de bande dessinée de Lucques fondé en 1965 est un des plus anciens festivals consacrés au genre.
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La plupart des prix sont décernés annuellement et s'accompagnent de la remise d'une somme d'argent ou d'un trophée. Ces prix peuvent également récompenser des dessinateurs, des caricaturistes ou des dessinateurs de presse.
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Il arrive que des prix littéraires généralistes aient des catégories consacrées à la bande dessinée (prix Hugo), ou récompensent les bandes dessinées dans le cadre d'une interprétation large du mot « littéraire » comme « livre ». Dans le monde francophone, aucun prix de bande dessinée n'a l'aura des prix littéraires, le plus connu étant le Grand Prix de la ville d'Angoulême, remis lors du festival d'Angoulême depuis 1974 à un auteur pour l'ensemble de son œuvre.
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La bande dessinée fait l'objet de performances inscrites au livre Guinness des records. Ainsi la plus longue bande dessinée fut réalisée à Lyon à l'occasion du Lyon BD festival en 2016 sur 1,6 km détrônant le précédent record américain de 1,2 km[70].
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La bande dessinée s'est rapidement imposée comme un vecteur de communication efficace sur tous publics :
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Parmi les émissions autour de la bande dessinée, on peut citer en France Tac au tac, diffusé entre 1969 et 1975 sur les chaînes de l'ORTF. Coopérant ou s'affrontant, les invités se livraient à des dessins improvisés, souvent collectifs, encadrés par des contraintes inspirées des jeux surréalistes comme le cadavre exquis. De nombreux dessinateurs de bande dessinée y ont participé, tels que Gotlib, Franquin, Mandryka, Jean Giraud, Claire Bretécher, Hugo Pratt, Uderzo, Morris…
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Autres émissions, La Bande à Bédé, rubrique de l'émission Récré A2, diffusée le mercredi après-midi entre 1980 et 1986 ainsi qu'Un monde de bulles qui fut diffusée sur la chaîne parlementaire Public Sénat, sur le canal 13 de la TNT française de 2005 à 2013. Cette dernière créée par Jean-Pierre Elkabbach et Jean-Philippe Lefèvre, mettait en lumière les auteurs, scénaristes et dessinateurs de bande dessinée, sous forme de reportages, dévoilant ainsi les coulisses, la fabrication et le processus de ce médium. Elle y décryptait aussi les sorties, les rendez-vous spécifiques liés à ce thème tels que les festivals et passait parfois des bandes annonces des films basés d'après ce support.
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Les industries de la bande dessinée et du cinéma sont nées en même temps et ont beaucoup de traits communs (la séquence, la narration, les plans). Des passerelles ont naturellement relié ces deux médiums. Longtemps, les adaptations de bandes dessinées au cinéma (ou en séries télévisées) ont été des productions à petit budget et sans grandes ambitions artistiques (avec quelques exceptions, comme Barbarella) : Lucky Luke, Gros Dégueulasse, Fais gaffe à la gaffe (Gaston Lagaffe), Spiderman. Aux États-Unis, au début des années 1980, de véritables films adaptés de bandes dessinées ont vu le jour, revisitant les classiques du comic-strip : Popeye par Robert Altman, Annie par John Huston, Flash Gordon, Dick Tracy, Superman par Richard Lester, etc.
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À la fin des années 1980, une nouvelle voie est ouverte par Tim Burton avec son Batman : ayant grandi avec les comics et ayant suivi les évolutions récentes du genre (Frank Miller, Alan Moore), Burton filme Batman comme un conte sombre et dramatique. Enfin on prend un super-héros au sérieux. Le progrès des effets spéciaux numériques, au cours des années 1990, a permis de rendre presque crédibles visuellement les effets exubérants autrefois imaginés par Stan Lee et Jack Kirby, ce qui aboutira à la création d'une grande quantité de films inspirés par les comic-books : Spider-Man par Sam Raimi, les X-Men, Daredevil, Catwoman, La Ligue des gentlemen extraordinaires, The Crow, etc.).
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Les héros de bandes dessinées francophones tels que : Astérix, Bécassine et le Trésor viking, Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne, Sur la piste du Marsupilami, Titeuf, le film, Boule et Bill, Largo Winch, Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, Les Schtroumpfs et plus récemment Les Profs, bénéficient de moyens équivalents.
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Vladimir Vladimirovitch Poutine (en russe : Влади́мир Влади́мирович Пу́тин [vɫɐˈdʲimʲɪr vɫɐˈdʲimʲɪrəvʲɪt͡ɕ ˈputʲɪn][1] Écouter), né le 7 octobre 1952 à Léningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg), est un homme d'État russe. Depuis 1999, il est la figure centrale de l’exécutif, alternativement comme président du gouvernement (1999-2000 et 2008-2012) et président de la fédération de Russie (par intérim de 1999 à 2000, et de plein exercice de 2000 à 2008 et depuis 2012).
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Officier du KGB, principal service de renseignement de l'URSS post-stalinienne, en poste à Dresde au moment de la chute du mur, il commence sa carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg, puis devient l'un des plus proches conseillers du président Boris Eltsine, qui fera de lui le directeur du Service fédéral de sécurité en 1998, puis le président du gouvernement de la Russie l'année suivante.
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À partir du 31 décembre 1999, à la suite de la démission de Boris Eltsine, il assure les fonctions de président de la fédération de Russie par intérim. Il devient président de plein exercice le 7 mai 2000, après avoir remporté l'élection présidentielle au premier tour. Confortablement réélu en 2004, il mène une grande politique de réformes marquée par un redressement de l'économie nationale et une politique institutionnelle tournée vers une concentration des pouvoirs présidentiels.
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En 2008, la Constitution lui interdisant de concourir pour un troisième mandat consécutif, il soutient la candidature de Dmitri Medvedev à la présidence. Une fois élu, ce dernier le nomme président du gouvernement. Dans la foulée, Vladimir Poutine prend la direction du parti Russie unie. Fréquemment accusé d'autoritarisme dans son exercice du pouvoir, il est pour la première fois significativement contesté à la suite des élections législatives de 2011.
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Candidat à l'élection présidentielle de 2012 avec le soutien du président Medvedev, il l'emporte au premier tour et retrouve la fonction de président de la fédération de Russie pour un mandat allongé de deux ans en vertu d'un amendement adopté en 2008. Au cours de cette période, il s'efforce de restaurer l'influence russe sur la scène internationale. D'une part, dans le cadre de la guerre du Donbass, à la suite d'un référendum contesté, il permet le rattachement de la péninsule de Crimée à la Russie, acte majoritairement perçu comme une violation du droit international. D'autre part, il implique militairement la Russie dans la guerre civile syrienne, en soutien à Bachar el-Assad.
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Il brigue un nouveau mandat lors de l'élection présidentielle de 2018, qu'il remporte dès le premier tour avec un score jamais atteint par un candidat lors d'un scrutin présidentiel de l'après-communisme (76,7 %).
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Le nom « Poutine » vient du russe « pout' » (путь), qui signifie le « chemin »[2]. Le suffixe « in » (ин) est la marque du génitif singulier des noms propres qui correspond aux prépositions françaises « de » et « du »[3]. Son nom pourrait donc se traduire par « Duchemin »[4].
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Vladimir Poutine est issu d'une famille ouvrière dont il est le troisième enfant. Ses parents, Vladimir Spiridonovitch Poutine (1911-1999) et Maria Ivanovna Poutina, née Chelomova (1911-1998), avaient auparavant eu deux fils, Viktor Poutine et Oleg Poutine, nés dans les années 1930, mais décédés en bas âge. Vladimir Spiridonovitch Poutine était soldat de l'Armée rouge dès 1941 et fut chargé durant la Seconde Guerre mondiale avec sa division de défendre Leningrad le long de la Neva, il fut alors gravement blessé à la jambe gauche. Maria Ivanovna Poutina survécut aux 872 jours du siège de Léningrad durant la guerre, bien qu'un temps laissée pour morte et sauvée par son mari de retour de l'hôpital[5]. Après la guerre, le couple travailla à l'usine ferroviaire de Leningrad.
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Ses grands-parents étaient des paysans du hameau de Pominovo, appartenant au village de Tourguinovo (oblast de Tver), au nord de Moscou, installés là depuis la fondation du village au XVIIe siècle. Selon un biographe de Vladimir Poutine, le grand-père, Spiridon Poutine, fut le premier de la lignée à naître après l'abolition du servage dans l'empire tsariste. Spiridon, dont Vladimir Poutine a dit qu'il était le membre de sa famille qu'il admirait le plus, aurait été cuisinier des Romanov, puis de Lénine et de Staline[6],[7],[8].
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Quelques jours après sa naissance, la mère de Vladimir Poutine demande secrètement que son fils soit baptisé dans la cathédrale de la Transfiguration[9], alors que le baptême peut être sévèrement puni en Union soviétique, État athéiste. Il est un élève médiocre et bagarreur[10][source insuffisante], ce jusqu'à sa rencontre avec une institutrice qui le guide vers la découverte de la culture et des arts, le promenant dans les musées de Leningrad. Cela modifia son ouverture vers le monde. Vladimir Poutine pratique dans sa jeunesse la lutte russe, le sambo et le judo dès l'âge de 11 ans (il est plusieurs fois champion de sambo de Leningrad ; en 1973, il s'est vu conférer le titre de maître des sports de sambo, et en 1975 de judo). Il aime jouer au tennis, faire du ski alpin, de l'équitation et de la natation.
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Poutine suit des études de droit à l’université de Léningrad (aujourd'hui l'université d'État de Saint-Pétersbourg), où il étudie, entre autres, Thomas Hobbes, John Locke et Emmanuel Kant[10]. Il obtient son diplôme en 1975 avec un mémoire sur « Le principe du commerce de la nation la plus favorisée en droit international »[11]. Anatoli Sobtchak, à l’époque professeur à l’université, était son superviseur académique[réf. souhaitée].
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Poutine parle couramment l'allemand, ayant habité et travaillé plusieurs années dans la République démocratique allemande, mais maîtrise très peu l'anglais et préfère utiliser des interprètes en conversant avec des anglophones[N 3].
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D'après son propre récit, Poutine essaie sans succès de se faire embaucher au KGB à l'âge de 16 ans[10]. Après une formation initiale sommaire dont on ne sait pas grand-chose, il entre au service territorial déconcentré du KGB – la Direction du KGB pour la ville de Léningrad et sa région, où il sert pendant plusieurs années d'abord comme subalterne, ensuite comme officier opérationnel dans le service du contre-espionnage local, chargé en particulier de la lutte de la police politique contre les dissidents et autres « éléments antisoviétiques » (sous le patronage de la cinquième direction du KGB).
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Comme tous les autres services spéciaux européens de l'époque, le KGB n'envoie en poste extérieur que des hommes mariés, condition destinée en principe à écarter les homosexuels et à éviter les liaisons avec des étrangères. Poutine se marie en 1983.
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Avec le grade militaire de commandant, il est envoyé en 1984 suivre un cours annuel de formation continue à l’Institut Andropov (ou institut du Drapeau rouge, Krasnoznamenny Institoute - KI) du KGB à Moscou, en principe pour devenir espion. Lors de ses études supérieures à Moscou, il porte le nom de code « Platov » et exerce les fonctions de chef bénévole de son unité d’élèves-officiers.
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À la sortie du KI du KGB, Poutine n’entre pas dans le personnel de l’appareil central du KGB à Moscou, mais revient à Léningrad où une partie de son service se passe dans l’unité locale sous la tutelle de la première direction générale du KGB, le service de renseignements extérieurs. Il passe dans la « réserve active » du KGB pour se préparer à une mission opérationnelle en République démocratique allemande (RDA)[12].
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À partir d'août 1985, il officie, pour son premier poste à l'étranger, à Dresde en RDA, officiellement comme employé consulaire, en fait pour recruter des espions en tant que major des services secrets russes[13]. Il cherche notamment à contraindre un professeur de médecine à lui donner accès à une étude sur des poisons mortels qui ne laissent presque aucune trace, en le faisant chanter avec des éléments pornographiques[13]. Après la chute du mur de Berlin, il empêche des Allemands d'entrer dans les bureaux du KGB afin de les mettre à sac et de piller les dossiers, détruisant lui-même ces documents ensuite[14]. Il est rappelé en février 1990, dans le contexte de la réunification allemande. D'après le média allemand Correctiv, il doit son retour au fait que Werner Grossmann, dernier dirigeant des services d’espionnage à l’étranger de RDA, révèle à ses collègues du KGB que Poutine recrute des agents de RDA dont la couverture a été cassée, ce qui engendre un risque important pour le KGB[13].
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Avec la réunification allemande et le démantèlement des installations du KGB en RDA, le lieutenant-colonel Poutine retourne à Léningrad pour y reprendre son service opérationnel dans la Direction locale du KGB sous la couverture du poste du conseiller aux affaires internationales du recteur de l’Université de Léningrad Anatoli Sobtchak (qui a été son professeur à la faculté de Droit).
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En 1991, Sobtchak, démocratiquement élu à la tête du Soviet de Léningrad (la mairie de la ville), invite Poutine à devenir son conseiller aux affaires internationales. On dit[Qui ?] qu’en août 1991, Poutine joue un rôle dans les négociations délicates entre le KGB de Léningrad et les structures militaires liées aux putschistes du Kremlin. Poutine prétend avoir donné sa démission officielle du KGB le 20 août 1991 lors de ce coup d’État contre Gorbatchev, mais elle n'aurait pas été acceptée[réf. nécessaire].
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C’est à sa propre initiative qu’il accepte alors la proposition d'Anatoli Sobtchak de passer dans son cabinet à la mairie, tout en restant officiellement officier opérationnel supérieur du KGB local. Sa démission du KGB au grade de lieutenant-colonel n’est acceptée que plus tard, mais il n’y a aucun élément officiel qui le prouve sans ambiguïté[réf. nécessaire].
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De 1992 à 1996, Poutine est l’une des personnalités les plus influentes de la politique municipale, l'« éminence grise » du président du Conseil de la ville[réf. nécessaire]. Il est responsable des relations extérieures de la mairie de Saint-Pétersbourg, et, à partir de 1994, premier adjoint du maire Anatoli Sobtchak. Selon l'ancien enquêteur Andreï Zykov, « Anatoli Sobtchak et son adjoint Vladimir Poutine sont en quelque sorte devenus les chefs de la mafia de Saint-Pétersbourg » et c'est à cette époque que naît un « modèle de corruption » autour de Vladimir Poutine, dont l'entourage d'alors le suit par la suite jusqu'au Kremlin[15].
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À l’automne 1995, ce dernier le nomme président de la section locale de Notre maison la Russie (Наш дом – Россия), parti du président du gouvernement Tchernomyrdine. Il est chargé de diriger la campagne des élections législatives dans la région pour le compte de NDR. Il reste fidèle à Sobtchak malgré la défaite de ce dernier à l’élection municipale de 1996, refusant de travailler avec Iakovlev. Il démissionne en 1996.
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En août 1996, il est nommé à Moscou adjoint au directeur des affaires de la Présidence (en russe : Управление делами Президента Российской Федерации), Pavel Borodine. En mars 1997, il entre dans l’administration présidentielle (Администрация Президента Российской Федерации) pour en devenir vice-président moins d’un an plus tard, chargé du Département principal de contrôle (Главное контрольное управление президента Российской Федерации) doté de pouvoirs étendus. Il devient ensuite (à partir de mai 1998) vice-directeur de l'administration présidentielle chargé de la gestion des relations avec les régions, toujours avec une importante influence dans le milieu des pouvoirs. En juillet 1998, il est nommé directeur du FSB, le Service fédéral de sécurité ; un poste qu'il occupera un peu plus d'un an, jusqu’à sa nomination à la fonction de président du gouvernement, le 9 août 1999. Il occupe en parallèle, de mars à août 1999, un poste de secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie (Совет безопасности Российской Федерации).
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À cette période, Boris Eltsine fait face à de nombreuses difficultés : Yuri Skuratov, le procureur général de la fédération de Russie, enquête sur des actifs en Suisse qui lui appartiennent ainsi qu'à ses proches et qui ont été utilisés pour acheter des biens de luxe. Le 18 mars 1999, la télévision diffuse une vidéo sulfureuse sur laquelle on voit un homme ressemblant à Skuratov et ayant des relations sexuelles avec deux jeunes femmes. Celui-ci nie être l'homme en question mais Vladimir Poutine annonce dans une interview télévisée que ses experts ont établi définitivement qu'il s'agit bien de Skuratov. Ce dernier est alors remplacé par Vladimir Ustinov. D'après le média allemand Correctiv, ce scandale aurait été inventé de toutes pièces par Vladimir Poutine et lui aurait permis de mettre la main sur le système judiciaire russe[16].
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En 1999, commence une fulgurante ascension, qui va porter Vladimir Poutine, peu connu et d'apparence plutôt terne, au sommet du pouvoir en Russie. En août, il est nommé président du gouvernement par Boris Eltsine, Stepachine ayant été écarté. Il devient ainsi le deuxième personnage de l'État, et sa nomination est vue en Europe comme la désignation du successeur de Eltsine. Le média allemand CORRECT!V voit dans cette nomination un geste de reconnaissance de Boris Eltsine à l'égard de Vladimir Poutine pour avoir fait échouer l'enquête menée à son sujet par le procureur général[16].
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Le 14 novembre 1999, Vladimir Poutine autorise les services du procureur général de la Fédération de Russie à emprunter 30 millions de dollars à une banque étrangère pour l’acquisition d’un nouveau réseau informatique : Hewlett-Packard (HP) se voit octroyer le contrat en février 2001, bien que son offre ne soit pas la moins chère. En retour, HP destine 7,6 millions d’euros de pots-de-vin à des fonctionnaires russes, notamment des procureurs et des agents des services secrets, ce qui permet à Vladimir Poutine d'asseoir sa domination sur la justice russe. Cette transaction est couverte par une garantie d’exportation d’Euler Hermes, qui appartient au groupe allemand Allianz, et approuvée par le ministère allemand de l’Économie et du Travail[16].
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Lors d'une conférence de presse dans la nouvelle capitale du Kazakhstan, Astana, le nouveau président du gouvernement déclare qu'il faudra « buter les terroristes jusque dans les chiottes ».
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Avec son allié, le Jordanien Habib Abd Ar-Rahman Khattab, le chef de guerre Chamil Bassaïev fait une intrusion armée dans le Daghestan voisin de la Tchétchénie à partir du 7 août 1999 en vue d'y instaurer une république islamique avec 3 000 hommes, qui est repoussée par le District militaire du Caucase du Nord.
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Au début du mois de septembre, des attentats contre des immeubles d'habitation font plusieurs centaines de victimes à Moscou et dans d'autres villes de Russie et sont attribués par les instances judiciaires russes à des terroristes tchétchènes du centre islamiste « Kavkaz »[17]. Ayant été hostile à la première guerre de Tchétchénie, l'opinion russe souhaite de nouvelles opérations militaires pour en finir avec les indépendantistes tchétchènes. Vladimir Poutine, qui bénéficie du soutien du président Eltsine et de l'état-major, ordonne, après ultimatum, la reprise des hostilités en Tchétchénie, pour y « restaurer l'ordre constitutionnel fédéral »[18]. La seconde guerre de Tchétchénie (officiellement appelée « opération antiterroriste ») commence le 1er octobre 1999. Alors qu'il était crédité de seulement 3 % d'intentions de vote en vue de la présidentielle au début de ses fonctions, loin derrière Primakov, il voit les intentions de vote en sa faveur augmenter considérablement.
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Le 31 décembre 1999, après la démission surprise de Boris Eltsine, Poutine, en sa qualité de président du gouvernement, devient président par intérim. Son premier acte officiel est la signature d'un décret présidentiel assurant à son prédécesseur une immunité totale pour toute poursuite judiciaire possible le concernant, ainsi que les membres de sa famille[19].
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Vladimir Poutine est officiellement élu président de la Fédération de Russie le 26 mars 2000 dès le premier tour de l'élection présidentielle anticipée avec 52,52 % des suffrages contre 29,2 % à Guennadi Ziouganov (parti communiste) et 5,8 % à Grigori Iavlinski (parti Iabloko). Quant aux neuf autres candidats, ils recueillent chacun moins de 3 % des voix.
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En septembre 2000, un compte-rendu de la campagne électorale de Vladimir Poutine, basé sur le travail d'investigation de six mois et paru dans le Moscow Times, mettait au jour des preuves de fraude électorale, incluant bourrages et destructions d'urnes et un million trois cent mille « âmes mortes » sur les listes d'émargement[20]. Pour Noam Chomsky et Edward Herman, « son succès électoral reposait en grande partie sur le fait que les puissantes radios et télévisions d'État firent furieusement campagne en sa faveur, dénigrant et privant d'antenne ses opposants »[21].
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Il entre officiellement en fonctions pour son premier mandat le 7 mai 2000. En mars 2004, il est réélu à la tête de la Russie avec 71,22 % des suffrages.
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Vladimir Poutine, déterminé à restaurer ce qu'il appelle « la verticale du pouvoir », gouverne avec un style considéré par certains analystes comme autoritaire, qui aurait mis fin à une libéralisation politique introduite par Gorbatchev avec la perestroïka et la glasnost et qui s'était poursuivie sous Boris Eltsine ; certains médias occidentaux[22] et les opposants politiques[23] parlant à son sujet de néo-tsarisme[24].
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La reprise en main du pays par l'administration de Poutine, après la période de troubles et de laissez-faire qui a prévalu sous Boris Eltsine, satisfait une grande partie de la population, lassée des soubresauts politiques et du capitalisme en transition (la « thérapie de choc ») apparu après la chute du communisme, ainsi que les nostalgiques de la puissance de l'ex-Union soviétique disparue en 1991. Cette reprise en main répond également au risque que fait peser sur l'unité de la Fédération de Russie la montée en puissance des nationalismes dans les républiques ethniquement non-russes et des gouverneurs locaux toujours plus autonomes : l'affaiblissement du pouvoir central et l'effondrement économique et social consécutif à la disparition de l'Union soviétique ont, en effet, contraint les grandes régions russes à chercher à s'auto-administrer au cours des années 1990.
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Au cours de ses deux mandats, le président Poutine n'a cessé de renforcer le poids des services de renseignements dont il est issu, ainsi que ceux de la police et de l'armée, ceux qu'on appelle en russe les Siloviki (les hommes de force) par opposition aux libéraux partisans de l'état de droit et de la démocratie à l'occidentale[25],[26]. En effet, selon le politologue Viatcheslav Avioutskii, les « guébistes » (cadres du FSB (ex-KGB)) perdront provisoirement de leur influence durant la période Eltsine, qui restait très méfiant à l'égard du KGB, mais reviendront en force avec Poutine. D'après lui, ils ont utilisé un réformateur assez mou, Mikhaïl Gorbatchev, pour détruire un système devenu tout bonnement inefficace. Les guébistes se percevaient comme la seule force morale capable d'endiguer la corruption qui avait gagné l'ensemble des dirigeants soviétiques. À leurs yeux, le pouvoir devait rester entre les mains des militaires, au sens large, et dans celles de la sécurité nationale »[27] ». Les siloviki se voient avant tout comme des patriotes soucieux du redressement et du développement de leur pays, par opposition aux oligarques soutenus par l'Occident, animés avant tout par le désir de bâtir une fortune personnelle sur les décombres de l'Union soviétique et peu regardants sur les moyens pour y arriver. En réalité, les cas de prévarication ou de corruption concernent également des représentants des « organes ». Ces derniers et des personnalités influentes venues de Saint-Pétersbourg (les piterskiïé), ville natale de Poutine (et aussi la plus « européenne » des grandes villes russes), sont dorénavant bien présents dans la politique et l’administration présidentielle. Ensemble, ils forment, écrit Macha Lipman, analyste à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, « un système vertical clos ». Le parrainage par Vladimir Poutine de Dmitri Medvedev au poste de chef de l'État (gagnant de l'élection présidentielle de mars 2008), un juriste de réputation libérale et non issu du milieu des siloviki, laisse cependant supposer que ce système politique conserve un certain degré d'ouverture.
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Outre l'instauration d'une plus grande stabilité, un certain nombre de dirigeants occidentaux apprécient le fait que Vladimir Poutine ait favorisé une économie ayant renoué avec la croissance, favorable aux échanges commerciaux et propice aux grands contrats.
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Dès le début de son mandat présidentiel, Vladimir Poutine afficha de façon déterminée son objectif d'instaurer la « dictature de la loi » et de lutter contre la mafia para-étatique et les fraudes fiscales des oligarques industriels et financiers, dont la mainmise sur l'économie russe devenait une préoccupation majeure de la population après une ère de laisser-faire et de complicité de Boris Eltsine dans la création de cette oligarchie.
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Au bout du compte, si la Russie s'est relevée économiquement et si la législation et la réglementation financière et économique ont fait des progrès notables, Vladimir Poutine n'est pas parvenu à éradiquer la corruption au sein de l'appareil étatique, un phénomène qui avait pris une ampleur importante avant même la dissolution de l'Union soviétique. La nation russe passe selon l'indice de perception de la corruption du 79e rang sur 91 en 2001 au 143e rang sur 179 pays en 2007[N 4]. Il n'a pas non plus développé réellement un État de droit[réf. nécessaire] au sens (hégélien) où on l'entend en Europe de l'Ouest (du temps de l'Union soviétique la notion d'État se confond avec l'existence du Parti unique). Il n'a, par contre, jamais remis en question le formalisme démocratique et parlementaire du régime, ainsi que la Constitution, laissant ainsi ouverte la possibilité d'une évolution démocratique du pays selon le modèle occidental.
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L'évincement de plusieurs oligarques des médias qu'ils possédaient (Berezovski, Goussinski et quelques autres) a renforcé le contrôle de l'État sur l'information de masse[31] et a induit une censure de fait nuisible au pluralisme politique en Russie, renforcée par des pressions indirectes sur le reste de la presse indépendante[32],[33]. Toutefois, à côté d'un large soutien de la population à la personne de Vladimir Poutine et malgré une omniprésence de l'appareil médiatique jugé parfois para-étatique, il existe en Russie des opposants déclarés à la politique présidentielle et une fraction des médias conserve un regard critique[34] (y compris des médias comme Kommersant qui fait pourtant, aujourd'hui, partie de la galaxie Gazprom). Mais la liberté de ton reste assez partielle, comme en témoigne le limogeage fin 2011 de deux responsables éditoriaux de Kommersant par l'oligarque Alicher Ousmanov[35]. L'internet russe reste très vivant et contestataire.
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L’académicienne Nina Koulikova, de l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie, présentait, en novembre 2005, un point de vue relativement optimiste sur les résultats de réformes économiques de Poutine. Elle rappelait que l'économie de marché est récente en Russie, qu'elle ne peut se construire qu'avec du temps, et elle indiquait quels devraient être « les futurs axes des réformes ». Considérant le redressement économique de la Russie d'ores et déjà suffisant pour lui permettre de jouer à nouveau un rôle d’équilibre sur la scène internationale, sans offrir pour autant, tant s’en faut, à sa population un niveau de vie comparable à celui de l’Europe occidentale, elle distinguait les différentes phases dans le redressement économique de la Russie après la crise de 1998. Selon Koulikova, à l’arrivée au pouvoir de Poutine, une première étape de « stabilisation s’achevant par la mise en place des bases sur lesquelles le pays pouvait relancer son développement économique » aurait été atteinte.
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Le redressement démarre après la grave crise financière de 1998 marquée par un assainissement des pratiques économiques (réforme fiscale qui voit la mise en place d'un taux unique de 13 % pour l'impôt sur les revenus, introduction d'une taxe sociale unifiée, baisse du taux de la TVA, réduction du taux des impôts sur les sociétés de 35 % à 24 %, ce qui a permis de simplifier la fiscalité et de limiter la fraude et la corruption[réf. souhaitée] ; remonétisation des transactions après de longues années de pratique du troc, paiement des salaires et des retraites en temps et en heure, mise au pas d'oligarques prédateurs peu soucieux d'investir durablement dans le pays[non neutre], élaboration de codes et règles diverses inspirées des pratiques occidentales, répression des pratiques de corruption au sein de l'État, etc.).
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L'essor économique est en outre facilité par la remontée des cours du gaz et du pétrole qui favorise un désendettement général et de grande ampleur de l'État russe (la dette publique est ramenée à 13 % du PIB fin 2007 contre 120 % en 1998), ce qui permet à ce dernier de libérer des ressources budgétaires nécessaires. Le pays se situe à la 7e place mondiale par son PNB. L'économie débute lentement, mais sûrement, un long processus de diversification dans le cadre d'une croissance élevée jusqu'en 2008 (taux de croissance de 10 % en 2000, de 5,7 % en 2001, de 4,9 % en 2002, de 7,3 % en 2003, de 7,1 % en 2004, de 6,5 % en 2005, de 6,7 % en 2006, de 8,1 % en 2007, de 6,8 % budgétés pour 2008) dont la vigueur structurelle (très importants besoins de rééquipement et d'investissements, explosion de la consommation) est plus ou moins protégée par la politique monétaire de la Banque centrale de Russie qui dispose de réserves de change permettant de gérer efficacement le renforcement continu du rouble (réserves de changes de 473 milliards de USD fin 2007 contre 12 milliards USD en 1999), et du Fonds de stabilisation issu des excédents de pétrodollars[36],[37], appelés à servir de « coussin de sécurité » dans le cas où les cours de pétrole diminueraient. Enfin, si la balance commerciale russe reste structurellement excédentaire depuis la disparition de l'Union soviétique (excédent de 68 milliards de dollars US en 2006), les trois quarts des exportations concernent des matières premières (combustibles, minéraux et métaux).
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Certains analystes occidentaux relativisent cependant la solidité structurelle de l'économie russe et parlent d'incertitudes à moyen terme, liées notamment aux éventuelles chutes de prix des matières premières énergétiques (pétrole et gaz)[38]. La diversification en cours de l'économie pourrait réduire, à terme, cette dépendance puisque le secteur pétrogazier ne représenterait que 18,9 % du PIB russe en 2007 et devrait, selon les prévisions du ministère des Finances, tomber à 14,9 % en 2010[39].
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En effet, la croissance aurait été essentiellement une « croissance de rétablissement », reposant sur « le réengagement dans la production des capacités non utilisées pendant la crise ». Cette « croissance de rétablissement » s’épuisant graduellement, au fur et à mesure de l’amoindrissement des capacités de production disponibles et utilisables, le problème serait, depuis 2003, de favoriser une « croissance d’investissement », ce qui dépendrait moins des réformes économiques que du développement des institutions politiques et juridiques, notamment administrative (dérégulation) et judiciaire (indépendance de la justice). L’élite politique et économique de la Russie perçoit de plus en plus la portée de ces problèmes, tandis qu'une attention particulière est accordée à la réforme administrative et judiciaire, assurait-elle. Selon Koulikova, la Russie était entrée en 2005 dans une « étape de développement stable des institutions de marché » et que « grâce à la stabilité acquise, le pays a entrepris de bâtir des institutions économiques propres à la société contemporaine et orientée sur les particularités de la Russie. Sous la présidence de Poutine, la croissance industrielle a augmenté de 75 % et les investissements de 125 % entre 2000 et 2008[40].
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Dès le début de son mandat, Vladimir Poutine engage d'importantes réformes socio-économiques et politiques qui ont sensiblement transformé la Russie.
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Dans le domaine économique[41] :
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Selon le président russe, en 2006, la Russie a enregistré une croissance économique de 6,9 % (plus de 7 % en 2007). Dans une interview accordée à la chaîne de télévision indienne Doordarshan, Vladimir Poutine a déclaré que les réserves de change russes sont à la troisième position dans le monde et sont en constante évolution, avant de se féliciter d'un budget et d'une balance du commerce extérieur excédentaires[42]. Selon le ministre russe du Développement économique et du Commerce Guerman Gref, le PIB russe calculé en dollars a triplé de 2000 à 2006, tandis que la capitalisation boursière a doublé en 2005 et a progressé en 2006 de 53 %[43]. Selon le rapport de l'OCDE de 2004, la hausse des prix de pétrole ne peut, à elle seule, expliquer cette reprise. Cette hausse a contribué à augmenter le PIB en moyenne de 1 % par an, les 4-6 % restants étant attribuables aux succès des réformes structurelles récentes, aux gains de productivité et à la vigueur de la demande intérieure[44].
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Dans le domaine social[45] :
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Selon le président de la Douma Boris Gryzlov, le budget triennal fédéral 2008-2010 donnerait la priorité au relèvement du niveau de vie des Russes, son parti pro-Poutine Russie unie, majoritaire à la Douma, propose d'augmenter de 1,5 fois les salaires réels dans le secteur public et de doubler les retraites[46].
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Dans le domaine politique, les réformes ont été centrées sur la création d'une « verticale du pouvoir » afin de rendre ce dernier plus concentré et efficace (ce processus fut accéléré à la suite de la tragédie de Beslan le 1er septembre 2004) :
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Le succès de ces réformes, couplé à des recettes fiscales extraordinaires issues de la vente des hydrocarbures, ont permis d'assurer selon le gouvernement une hausse substantielle du revenu réel des particuliers (+ 58,5 % entre 1999 et 2002, + 13,55 % en 2004)[49]. Cela a valu à Poutine le soutien d'une grande partie de la population russe, malgré quelques échecs comme un projet de loi controversé sur la monétisation des avantages en nature hérités de l'époque soviétique qui a soulevé, début 2005, un tollé populaire ou encore le naufrage du sous-marin Koursk K-141 sombré en 2000 avec 118 hommes d'équipage à bord (qui pour certains[Qui ?] auraient pu être sauvés mais ce que Poutine aurait refusé de peur d'afficher une faille militaire[réf. nécessaire]) et une libération difficile des otages des commandos tchétchènes du théâtre moscovite en octobre 2002[50].
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La politique étrangère lors de son premier mandat est dans la continuité de la politique de Elstine, il ira même plus loin vu qu'il proposera à l'UE la création d'un marché économique unique et aux États-Unis l'entrée de la Russie dans l'Otan[51],[52], mais les États-Unis refuseront les deux offres. L'arrivée au pouvoir de Poutine est formellement décidée par Boris Eltsine. Elle a lieu à la faveur de la résolution rapide et militaire d'un conflit particulièrement meurtrier dans la république russe de Tchétchénie, elle est favorisée par un discours volontariste revendiquant la restauration de l'État, la lutte contre la corruption (cependant très loin d'être achevée fin 2007) et la renaissance, au moins partielle, du prestige aux yeux des Russes d'une superpuissance déchue.
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Cette politique extérieure se veut le pendant d'une politique intérieure visant à lutter contre la décomposition du pays consécutive à l'effondrement politique, économique et social de 1991 (de 1991 à 1996 le PNB russe s'effondre de 40 %). Après le chaos des années Eltsine, considéré dans l'opinion comme le destructeur de l'ordre ancien et le principal artisan du démantèlement de l'Union soviétique, les succès économiques enregistrés après 1998 et une stabilisation de la vie politique donnent à la politique étrangère russe une nouvelle assurance.
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À la suite de l'Opération Allied Force intervention de l'OTAN dans la République fédérale de Yougoslavie en 1999, qui est ressentie comme une agression par le pouvoir russe, une nouvelle doctrine militaire est élaborée : à l'instar de la doctrine militaire des États-Unis, l'utilisation d'armes nucléaires à des fins tactiques sur le champ de bataille est autorisée ; selon cette doctrine, le renforcement de l'appareil militaire russe doit servir les intérêts géostratégiques de l'État sans se préoccuper des « considérations occidentales ». Ce repositionnement russe présage du fait qu'une entente entre les États-Unis et la Russie ne serait pas parfaite.
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L'attentat terroriste du 11 septembre 2001 a transformé, pour un temps, la donne géostratégique pour la Russie et a donné une impulsion à l'établissement de relations plus rapprochées avec les États-Unis. Le soutien affiché de Poutine à son homologue américain dans sa « lutte contre le terrorisme » établit au début un climat d'une certaine cordialité et une nouvelle entente entre les deux puissances. Une perception pragmatique et réaliste des enjeux internationaux, tant du côté russe que du côté américain, a permis à la Russie de revenir en force sur la scène internationale en jouant un rôle prédominant dans la lutte contre le terrorisme ou en étant associé dans des efforts de médiation dans des dossiers complexes comme ceux du conflit israélo-palestinien, de la Corée du Nord ou de l'Iran.
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Aujourd'hui, la géostratégie russe, telle qu'elle a été conçue par Vladimir Poutine, ne peut être appréhendée sans concevoir l'importance grandissante des fournitures d'énergie (pétrole et gaz naturel) sur le marché mondial compte tenu d'une demande structurellement en hausse pour une offre qui plafonne. Lors de son discours au peuple russe de décembre 2005, le président russe déclare : « Gazprom est un puissant levier d'influence économique et politique sur le reste du monde ». En effet, la Russie est le premier producteur mondial (600 milliards de m3 par an) et le premier exportateur mondial de gaz (200 milliards) et le deuxième producteur (380 millions de tonnes, 10 % de la production mondiale) et exportateur majeur de pétrole. Ses réserves gazières s'élèvent à plus de 25 % des réserves mondiales, ses réserves pétrolières sont les plus importantes exploitables hors OPEP. La Fédération de Russie est, de fait, le premier fournisseur de l'Union européenne (40 % du gaz consommé, 30 % du pétrole) dont la demande est en constante progression. Du fait de ses richesses en gaz et en pétrole (ainsi qu'en beaucoup d'autres matières premières stratégiques d'ailleurs), du contrôle d'un réseau immense et sans équivalent d'oléoducs et de gazoducs (150 000 km de gazoducs) qui irrigue tout le continent européen et dont elle a hérité en 1991, la Russie détient actuellement une position géopolitique de premier plan grâce à laquelle elle tente de renforcer sa place d'acteur majeur dans le « grand jeu » des superpuissances (géopolitique du pétrole).
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Depuis quelques années, grâce au redressement économique, le complexe militaro-industriel russe se renouvelle, se restructure (regroupement et concentration de pôles d'excellence) et délivre de nouvelles générations d'armements (en général plutôt destinés à l'exportation). Cependant, le budget de la Défense russe reste encore modeste (50 milliards de dollars en 2007 officiellement, sûrement 70 milliards pour 2007, contre 8 milliards sous Boris Eltsine) comparé à ceux des principales puissances qui constituent l'OTAN (en 2008 : 648 milliards de dollars pour le budget du Pentagone, 36 milliards d'euros pour la France).
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Par ailleurs, se pose la question de la concurrence américano-russe dans l'ex-Eurasie soviétique, pré carré traditionnel et historique de l'empire russe avant 1917, puis de la Russie de 1991 en tant que puissance géopolitique. Les développements récents laissent supposer une exacerbation des tensions pour les années à venir[53].
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Début 2007, face aux projets d'installation de systèmes d'armes balistiques américains en Pologne et en République tchèque (présentés par les États-Unis comme un « bouclier », une protection anti-missiles contre d'éventuelles attaques nucléaires iraniennes, mais qui de facto affaiblissent la dissuasion nucléaire russe face à l'arsenal américain et sont ressentis comme une menace par la population russe), Poutine hausse le ton dans ses relations avec les États-Unis et l'OTAN. Son discours, prononcé le 10 février 2007 devant la Conférence de Munich sur la sécurité, a expressément fustigé le rapprochement des bases de l'OTAN des frontières de la Russie en violation des promesses faites à Gorbatchev au début des années 1990, ainsi qu'un monde unipolaire avec « Washington pour centre de direction », qui imposerait ses lois intérieures et sa propre vision du monde à l'ensemble de la communauté internationale[54]. Le 4 juin 2007, à la veille du sommet du G8 à Rostock, Vladimir Poutine menace de pointer de nouveaux missiles Iskander vers l'Europe de l’Est (déploiement qui s'accompagnerait de l'installation d'armes nucléaires dans l'enclave russe de Kaliningrad) si les États-Unis déploient aux frontières russes leurs armes balistiques, reprenant ainsi au plus haut niveau des menaces voilées exprimées jusqu'ici par les chefs de l'armée russe.
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Face aux changements de la donne géostratégique en Europe apportés par les États-Unis, la Russie suspend l'application du Traité sur les forces conventionnelles en Europe, le 12 décembre 2007, ce qui crée un remous au sein de l'OTAN et à Washington[55] (les dispositions du Traité n'étaient en fait appliquées jusqu'alors que par la Biélorussie, l'Ukraine et la Fédération de Russie mais non par les membres de l'OTAN).
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Les commentateurs russes considèrent qu'avec la définition d'une politique étrangère autonome de celle du camp occidental, autonomie qui devrait encore se renforcer avec la poursuite du redressement du pays, il est inévitable que les divergences s'accentuent avec les États-Unis, pays qui n'est plus aujourd'hui qualifié de « partenaire stratégique » dans le discours officiel. Pour autant, la politique étrangère russe se veut réaliste et ne prône pas la confrontation[56].
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Lors du sommet de l'OTAN à Bucarest en avril 2008, alors qu'invité pour discuter de l'autorisation du transport logistique de matériel non militaire sur le sol russe, Vladimir Poutine a déclaré que l'élargissement de l'OTAN aux ex-républiques soviétiques d'Ukraine et de Géorgie constituait une menace pour la Russie. En parlant de l'Ukraine, il a notamment précisé que son éventuelle adhésion à l'OTAN ne va pas constituer une garantie pour sa démocratisation[57].
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Alors qu'il approche du terme de son deuxième mandat présidentiel, Vladimir Poutine déclare à plusieurs reprises ne pas avoir l'intention de demander une modification de la Constitution afin de briguer un troisième mandat consécutif en mars 2008.
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Il annonce alors sa volonté de prendre la tête de la campagne électorale de décembre 2007 du parti Russie unie pour briguer la présidence du gouvernement, ce qui lui permettrait de conserver un certain pouvoir tout en respectant la Constitution. Le 2 décembre 2007, Russie unie remporte les élections législatives avec 64 % des voix[58]. Il est à noter que le scrutin de 2007 est le premier à avoir eu lieu en Russie sur un mode totalement proportionnel. Cette victoire offre à Vladimir Poutine un « droit moral », selon ses propres propos, pour continuer à gouverner[59].
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Le 10 décembre 2007, Vladimir Poutine soutient officiellement Dmitri Medvedev pour le remplacer à la présidence. Le même jour, Medvedev devient le candidat à l'élection présidentielle de 2008 désigné par quatre partis : Russie unie, Russie juste, le Parti agraire et Force civile. Dmitri Medvedev, vainqueur de la présidentielle russe du 2 mars 2008, demande à Vladimir Poutine d'occuper le poste de président du gouvernement après son départ du Kremlin. Celui-ci est investi dans ses fonctions à la tête du gouvernement le 7 mai 2008, le jour de la fin de son mandat présidentiel. Le 8 mai 2008, la Douma d'État entérine la nomination de Vladimir Poutine à la tête du gouvernement.
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Vladimir Poutine accepte par ailleurs de prendre la tête de Russie unie, lors de son congrès du 15 avril 2008, sans toutefois y adhérer.
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Selon la Banque mondiale, la crise en Russie commence dans le secteur privé en provoquant trois chocs : la baisse du commerce intérieur, le reflux des capitaux et le gel des emprunts[60]. Les prémices se déclarent en mai 2008, lorsque la tendance de la bourse russe est à la baisse et que la cote s'écroule à la fin du mois de juillet. De plus, le conflit russo-géorgien d'août 2008, les Américains soutenant mollement les Géorgiens, provoque une fuite des capitaux hors de Russie. C'est en septembre-octobre que les premières mesures gouvernementales sont prises, afin de renforcer le système financier russe, à l'instar de ce qui se fait dans les autres pays occidentaux: recapitalisation des banques, limitation du déficit de liquidités des banques en particulier, évitant ainsi la banqueroute. Vladimir Poutine déclare le 1er octobre 2008 que la responsabilité de la crise incombe au gouvernement et au système des États-Unis en soulignant que « tout ce qui se passe aujourd'hui dans la sphère économique et financière a commencé, comme on le sait, aux États-Unis[61] ».
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Le 31 octobre 2008, le chef du gouvernement annonce des réductions budgétaires des monopoles d'État et le fait que le soutien ultérieur au monde des affaires devra s'effectuer sans dépenses additionnelles au budget de l'État. Le 8 novembre 2008, il soutient les mesures présidentielles à l'égard du secteur financier et des secteurs touchés par la crise. Les taxes à l'importation de certains produits agricoles sont momentanément surélevées pour soutenir l'agriculture russe, à partir du 11 décembre 2008. Le 19 décembre 2008, le secteur automobile est aidé par la facilitation du crédit à l'achat de véhicules et l'apport de financements à la production. Le reflux des capitaux est estimé pour l'année 2008-2009 à 191,1 milliards de dollars[62]. Le 5 décembre 2008, les tarifs douaniers sont augmentés dans le secteur automobile pour les véhicules lourds et légers de marques étrangères, ce qui provoque des protestations dans les provinces de Russie d'Extrême-Orient, importatrices d'automobiles asiatiques.
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Vladimir Poutine signe un nouveau programme de mesures anti-crise, le 19 juin 2009, qui ont pour but de soutenir l'aide sociale, le secteur industriel, l'innovation et le secteur financier. Le 10 août 2009, il déclare que plus d'un million de trilliards de roubles sera versé aux régions en 2010. La phase active des mesures anti-crise cesse le 30 décembre 2009.
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En novembre 2009, Vladimir Poutine effectue une visite officielle à Paris et le partenariat entre la France et la Russie se traduit à cette occasion par la signature de nombreux accords commerciaux dans les domaines de l'énergie, de la défense et de l'automobile[N 5].
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La Banque mondiale fait savoir, en mars 2010, que les pertes russes ont été moindres qu'il ne l'avait été prévu au début de la crise[63]. La croissance du premier trimestre 2010 est de 2,9 % et la croissance du secteur industriel est de 5,8 %, faisant de la Russie le second pays derrière le Japon dans le groupe des huit pays industrialisés[64]. Toutefois, pendant le premier trimestre 2010, des dizaines de milliers de personnes bravent les interdictions de manifester d'abord à Kaliningrad, puis dans une cinquantaine de villes, et réclament la démission de Poutine en raison de la hausse du coût de la vie[65],[66],[67].
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Le 24 septembre 2011, lors du congrès de Russie unie, le président Dmitri Medvedev propose la candidature de Vladimir Poutine à l'élection présidentielle du 4 mars 2012. Le même jour, celui-ci confirme à la tribune sa candidature, Dmitri Medvedev devant prendre la tête du gouvernement après sa victoire. Vladimir Poutine est officiellement investi candidat de Russie unie le 27 novembre 2011[68]. Il n'avait pas pu se représenter en 2008 car la Constitution russe impose une limite de deux mandats consécutifs ; en outre, une réforme constitutionnelle a entre-temps fait passer la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans, ce qui lui permettrait de rester à la présidence jusqu'en 2024[69]. À la suite de cette annonce, le ministre des Finances Alexeï Koudrine, longtemps pressenti pour le poste de président du gouvernement dans le cas d'une candidature de Poutine, critique publiquement cette décision, ce qui l'amène à démissionner le 26 septembre 2011[70].
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Lors des élections législatives de décembre 2011, Russie unie obtient 49,32 % des voix, soit 15 points de moins qu'en 2007. Ce recul est, selon les observateurs, en partie imputable à ce qui est qualifié de « tour de passe-passe » avec Medvedev. Ces élections sont rapidement contestées en raison de fraudes présumées en faveur du parti en pouvoir. Alors que d'importantes manifestations ont lieu pour réclamer l'annulation du scrutin, la cote de popularité de Poutine diminue à des niveaux entre 42 et 51 % des sondés[71],[72].
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Si Poutine reste le grand favori dans la course au Kremlin, il fait pourtant figure de dirigeant contesté au sein d'une partie de la population. Ainsi, plusieurs manifestations anti-Poutine ont lieu à Moscou et dans les grandes villes du pays et mobilisent plusieurs milliers, voire dizaine de milliers de personnes[73].
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Le 23 février 2012, il réunit 130 000 personnes venues le soutenir au stade olympique de Moscou. Au cours de cette grande manifestation, le président du gouvernement, candidat, affirme que les partisans de Russie unie sont ici pour affirmer leur « amour de la Russie » et pose « une question sans ambiguïté » à ses opposants, dont la réponse consisterait à savoir « s'ils aiment la Russie ». Le lendemain, un sondage indique que Poutine serait élu dès le premier tour de scrutin, avec 66 % des voix.
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Le 4 mars 2012, Vladimir Poutine est élu pour un mandat de six ans avec 63,6 % des voix au premier tour. Si le résultat est contesté par l'opposition, plusieurs chefs d'État, à l'image du président chinois Hu Jintao, ont félicité le président élu. Le soir même de l'élection, un concert de soutien au président du gouvernement, est organisé devant le Kremlin.
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L'investiture présidentielle de Poutine se tint le 7 mai 2012, lors d'une cérémonie officielle ayant pour théâtre le Kremlin[74]. Le jour même, le nouveau président de la Fédération propose la candidature de son prédécesseur, Dmitri Medvedev, au titre de président du gouvernement ; la décision est étudiée puis approuvée par le Parlement[75].
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Le 12 décembre, Vladimir Poutine, dans la salle des fêtes du Kremlin, prononce son premier discours à la Nation depuis son élection à la présidence. Au cours de cette longue intervention, le chef de l'État russe fait un grand nombre d'annonces, parmi lesquelles la création, notable et prochaine, d'un impôt sur les grandes fortunes ; une réforme annoncée parmi beaucoup d'autres, que Poutine souhaiterait mettre en place pour lutter contre les opérations illégales observées de plus en plus fréquemment dans l‘économie russe[76].
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En 2013, la gestion habile de l'affaire d'écoutes révélée par Edward Snowden, puis les manœuvres diplomatiques de Poutine autour de la Syrie, permettant d'éviter une opération militaire occidentale qui s'annonçait imminente, montrent, selon les observateurs politiques, l'importance et le rôle accru de la Russie sur l’échiquier politique international. La venue des Jeux olympiques à Sotchi l'année suivante accroît également la pression médiatique sur la Russie.
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Dans un même temps, en s'appuyant sur les valeurs chrétiennes et familiales traditionnelles auxquelles la population russe est encore largement fidèle, Vladimir Poutine fustige la légalisation du mariage homosexuel dans plusieurs pays occidentaux. Sous son impulsion, une loi prohibant la « propagande homosexuelle auprès des mineurs »[77],[78] est instaurée. Toutefois, le président Poutine rappelle à plusieurs reprises que l'homosexualité est dépénalisée en Russie depuis 1991 et que la discrimination selon l'orientation sexuelle n'est pas légale[79]. Plusieurs journalistes lui reprochent alors ses liens avec le chef de la République de Tchétchénie — membre de Russie unie, parti de Poutine — Ramzan Kadyrov : ce dernier est accusé d'avoir commandité plusieurs meurtres et d'inciter à la violence et la torture envers les homosexuels, emprisonnés et battus dans des camps[80].
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En décembre 2013, il dissout l'agence de presse officielle RIA Novosti afin de donner naissance à un nouvel organisme, Rossia Segodnia[81]. Ce nouvel organisme diffuse par différents canaux dont l'agence de presse Sputnik et le câble télévisuel RT un point de vue largement pro-russe à l'étranger, non seulement sur les affaires internes à la Russie, mais également propres à d'autres pays. Cependant, différents rapports indiquent que ces rédactions sont financées à perte et qu'elles ne sont pas viables dans leur forme actuelle[réf. nécessaire].
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L'opposant Boris Nemtsov, qui s'apprêtait à publier un rapport intitulé Poutine. La Guerre, est assassiné en 2015 devant le Kremlin, ce qui fait de nouveau descendre des gens dans la rue[82]. Ce rapport traitait de l'invasion de la Crimée par la Russie, illégale en vertu du droit international, et le rôle que joue le gouvernement russe dans la guerre du Donbass en Ukraine, en armant les rebelles de l'est du pays. Ces actions jugées bellicistes par les membres du Groupe des huit valent la suspension de la Russie du cercle économique.
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Dès le début de la guerre civile syrienne, la Russie apporte son soutien militaire au régime syrien. Le 30 septembre 2015, à la demande de Bachar el-Assad, affaibli par plusieurs revers, la Russie intervient directement en Syrie. L'aviation russe commence alors une campagne de frappes aériennes contre les rebelles et l'État islamique[83],[84]. Le 24 novembre 2015, un Soukhoï Su-24 russe est abattu par l'aviation turque près de Lattaquié et un pilote tué, ce qui provoque une crise diplomatique entre la Russie et la Turquie, jusqu'à leur réconciliation à l'été 2016[85],[86],[87]. Cependant, l'intervention des Russes renverse la balance en faveur des loyalistes qui progressent à nouveau sur plusieurs fronts[88]. Des négociations sont menées entre les États-Unis et la Russie pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu entre les rebelles et le régime et un règlement politique du conflit. Des trêves sont proclamées en Syrie en janvier, puis septembre 2016, mais elles ne durent à chaque fois que quelques jours[89],[90]. À la fin de l'année 2016, les interventions militaires russe et iranienne permettent la victoire du camp loyaliste lors de la bataille d'Alep. Cependant, les bombardements russes et syriens provoquent la mort de plusieurs milliers de civils dans les quartiers rebelles ; les hôpitaux et les casernes de la défense civile syrienne sont ciblés à plusieurs reprises jusqu'à leur destruction complète. Les forces aériennes russes utilisent également des bombes « Bunker buster », des bombes à sous-munitions et des bombes incendiaires[91],[92],[93],[94],[95],[96]. À l'automne 2016, le régime syrien et la Russie font alors l'objet d'accusations de crimes de guerre de la part des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de l'Union européenne et d'Amnesty International[97],[98],[99]. Jean-Marc Ayrault condamne la « stratégie de guerre totale » de la Russie[100] alors que Boris Johnson estime que « la communauté internationale a le devoir de protéger » les populations syriennes face à l'« horreur » des frappes russes. Il affirme par ailleurs devant le Parlement britannique : « s'il faut pour cela affronter la puissance aérienne russe [...], alors il faut le faire »[101].
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La mise en place sur le plan intérieur d'un projet visant à inciter plusieurs milliers d'étudiants étrangers à venir étudier en Russie gratuitement est proposée par Poutine[102]. Il annonce également la création d'une garde nationale composée de 400 000 soldats, qui sera notamment chargée de protéger les institutions, et d'assurer le maintien de l'ordre en cas de grands troubles intérieurs en remplacement de l'armée traditionnelle[103].
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Son mandat est marqué par une vague de soutiens parmi les partis d'extrême droite européens[104], mais aussi dans certains partis de gauche ou d'extrême gauche[105].
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Le 27 octobre 2016, le président russe fait un discours à Sotchi, réfutant les affirmations de Barack Obama et Hillary Clinton, selon lesquelles des pirates russes à son ordre seraient les responsables du piratage des bases de données du Parti démocrate américain. Cependant, le président américain se base sur des recherches préliminaires amorcées par le Federal Bureau of Investigation, allant en ce sens. Poutine se déclare neutre quant à la finalité de l'élection présidentielle américaine de 2016 opposant Donald Trump à Hillary Clinton. Il aurait cependant une légère préférence pour une victoire de Trump, qui défendrait selon lui les intérêts des gens « ordinaires » aux États-Unis[106],[107].
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En juin 2017, la chaîne payante américaine Showtime diffuse un documentaire du réalisateur américain Oliver Stone, The Putin Interviews, dans le cadre duquel le chef du Kremlin met en garde contre une recrudescence de l’hostilité entre les États-Unis et la Russie et déclare penser que « personne ne survivrait à un épisode de conflit armé » entre les deux pays. Il ajoute que malgré les tensions actuelles, il « ne désespérait pas d'une restauration des relations avec Washington »[108]. En réaction aux remous causés par l'affaire du Russiagate il a estimé que l'ancien directeur du FBI, James Comey, « n'avait fourni aucune preuve que la Russie avait interféré dans les élections américaines » lors de son témoignage au Sénat[109].
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Vladimir Poutine prête serment pour son nouveau mandat à la présidence de la Russie le 7 mai 2018[110]. Il propose le jour-même la reconduction de Medvedev à la tête du gouvernement[111].
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En octobre 2018, sa popularité atteint l'un de ses plus faibles niveaux, principalement en raison d'une très impopulaire réforme prévoyant un relèvement de cinq ans de l'âge de départ à la retraite[112].
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Le 15 janvier 2020, Vladimir Poutine propose une réforme de la Constitution russe renforçant les pouvoirs du Parlement au détriment du pouvoir présidentiel. Le 14 février suivant, il annonce un amendement de la Constitution, dans le but d'y mentionner « Dieu » et d'y inscrire qu'un mariage n'est possible « qu'entre un homme et une femme »[113]. Le 10 mars 2020, la Douma vote un amendement du projet de révision constitutionnelle qui permettrait à Vladimir Poutine de briguer deux nouveaux mandats consécutifs après 2024, ouvrant la possibilité du maintien au pouvoir du président jusqu’en 2036[114]. Le 14 mars, Vladimir Poutine signe l'amendement de la Constitution lui permettant de briguer deux mandats supplémentaires. Après validation du texte par la Cour constitutionnelle, le président annonce qu'un vote par référendum se tiendra le 22 avril si la « situation sanitaire » — liée à la pandémie de Covid-19 — le permet. Ce n’est pas le cas et Vladimir Poutine annonce le 1er juin 2020 que, finalement, le référendum se tiendra au début du mois suivant[115],[116],[117]. Le 1er juillet 2020, la révision constitutionnelle est adoptée avec 77,9 % des suffrages exprimés[118]. Le 21 juillet 2020, Vladimir Poutine signe un décret qui donne désormais jusqu'en 2030 pour réduire de moitié la pauvreté dans le pays, voulant mener à leur terme « les objectifs de développement de la Russie » d’ici à cette date[119].
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En 1982, Poutine rencontre Lioudmila Alexandrovna Chkrebneva, une jeune hôtesse de l'air, qu'il épouse l'année suivante. Ils ont ensuite deux filles, Maria, née en 1985 à Léningrad, et Ekaterina, née en 1986 à Dresde.
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Le 6 juin 2013, confirmant de nombreuses rumeurs sur leur séparation, démentie à plusieurs reprises par le couple présidentiel, Vladimir et Lioudmila Poutine annoncent leur divorce lors d'un entretien accordé à la chaîne Rossiya 24[120],[121].
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Poutine, encore marié, aurait eu une liaison avec la gymnaste Alina Kabaeva, de trente ans sa cadette, et l'aurait aidée à se faire élire à la Douma d'État en 2007. Ils auraient ensuite eu ensemble trois enfants.
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En 1999, il annonce sa volonté de structurer l'économie russe par un réseau de PME-PMI : « L'État doit agir où et quand on a besoin de lui ; la liberté doit exister où et quand elle est requise »[122]. Le journaliste Frédéric Pons affirme que Vladimir Poutine est « libéral en économie »[122]. Durant ses deux premiers mandats présidentiels, Poutine s'entoure de ministres et de conseillers libéraux, dont Andreï Illarionov.
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Ce dernier estime toutefois que Vladimir Poutine ne peut pas être qualifié de libéral ni sur le plan économique — « il a adopté à l'époque une forme économique neutre, répandue en Occident, ni de gauche ni libérale au sens classique » —, ni sur le plan politique — « ayant développé ses vues au sein du KGB, il a initié une politique qui n'a absolument rien à voir avec le libéralisme » ; il résume le projet de Vladimir Poutine dans la volonté de « construire un système impérial efficace et contemporain, fondé sur une économie de marché ». Pour Alexandre Morozov, « il ne promeut [à cette époque] aucune « voie russe » spécifique, mais une philosophie politique tout à fait européenne ». Plus globalement, il juge que « la philosophie fondamentale de Poutine demeure économico-centriste. Il veut gagner des ressources pour participer au capitalisme mondial avec de nouvelles forces. Mais il ne propose pas de doctrine alternative par rapport au capitalisme financier global. Il ne veut pas le détruire ni proposer autre chose »[123].
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Durant ses deux premiers mandats, le gouvernement russe replace des secteurs économiques stratégiques accaparés par des oligarques, notamment les hydrocarbures, sous le contrôle de l'État. Il entreprend par ailleurs de réduire les dépenses sociales et d'instaurer une fiscalité favorable aux entreprises et aux hauts revenus. Un taux unique d'imposition sur le revenu (13 %) est mis en place en 2001, et un nouveau code du travail plus favorable au patronat est adopté en 2002. Les autorités ajoutent au système de retraite un système par capitalisation obligatoire ; 6 % des cotisations retraite sont ainsi dirigées non vers le financement des retraites en cours, mais vers des intermédiaires financiers ou des fonds de pension privés[124].
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En 2005, à la suite d'un mouvement de protestation sans précédent depuis le début des années 1990 , le gouvernement est amené à introduire certaines réformes sociales, dont notamment le renforcement des allocations familiales. Après la crise économique de 2008, puis les sanctions imposées par les Etats-Unis et l'Union européenne en 2014 qui font entrer la Russie en récession, le gouvernement relance sa politique d'austérité en réduisant certaines dépenses sociales. En matière fiscale, les autorités choisissent d'augmenter les taxes et impôts sur le travail (élévation du taux de l’impôt sur le revenu et de la TVA) et de réduire ceux sur le capital. De nombreuses aides et crédits d’impôt sont octroyés aux grandes entreprises, y compris les plus rentables. D'après la Cour des comptes, ces avantages fiscaux se sont traduits par un manque à gagner de 11 000 milliards de roubles (145 milliards d'euros) pour le budget de l'État[124].
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Dès son arrivée à la présidence, Vladimir Poutine rétablit l'hymne de l'Union soviétique, contre l'opinion d'une partie significative de son administration, en faisant changer les paroles. En 2005, il déclare que la « désintégration de l'URSS a été la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle »[10], mais également : « Celui qui ne regrette pas la dissolution de l’Union soviétique n’a pas de cœur ; celui qui veut ressusciter l’Union soviétique n’a pas de cerveau »[125]. Lors de son discours du 18 mars 2014, prononcé à l'occasion de l'annexion de la Crimée, il persiste : « Ce qui semblait impensable, malheureusement, est devenu réel. L'URSS s'est désintégrée », soutenant ainsi la reconquête de l'ancien territoire soviétique[10].
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En janvier 2016, il accuse Lénine d'avoir fait « exploser la Russie » : « Il faut que les idées aboutissent à de bons résultats, et non pas comme cela a été le cas avec Vladimir Ilitch. »[126]. Partisan d'un État fort, il lui reproche d'avoir imposé le fédéralisme ayant conduit plus de 80 ans après à la dislocation de l'ensemble[127].
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D'après Alexander Morozov, rédacteur en chef du quotidien en ligne Russki Journal, le « schéma cognitif du soviétisme tardif est manifeste dans sa manière d'envisager l'Occident, de mépriser les organisations internationales, d'avoir une attitude méprisante à l'endroit des « petits peuples » voisins de la Russie »[10].
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Également inspiré par Ivan Iline, Vladimir Poutine se veut résolument slavophile après son retour à la présidence en 2012. Lors de son discours de victoire, il déclare : « La politique d'endiguement de la Russie, qui a continué au XVIIIe siècle, XIXe siècle et au XXe siècle, se poursuit aujourd'hui. On essaie toujours de nous repousser dans un coin parce que nous avons une position indépendante ». Alexandre Morozov souligne que depuis cette date sont apparues dans le langage de Vladimir Poutine les expressions de « civilisation russe » et de « code civilisationnel ». Alexandre Prokhanov, journaliste et écrivain russe d'extrême droite et anti-occidental, considère quant à lui, en 2014, que ses idées « commencent à avoir de l'effectivité » parmi les conseillers de Vladimir Poutine, et que ce dernier « restaure, en lui rendant sa forme impériale originelle, l'État sabordé par Boris Eltsine après la chute de l'URSS »[128].
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Les journalistes Vincent Jauvert et Frédéric Pons sont en désaccord sur le fait que Vladimir Poutine aurait renforcé son positionnement conservateur après son retour à la présidence en 2012[129],[122]. Le 12 décembre 2013, Vladimir Poutine appelle, devant l'ensemble des représentants de la nation, à la « défense des valeurs traditionnelles », et qualifie sa position de « conservatrice ». Par ailleurs, il mobilise régulièrement la pensée d'Ivan Iline, dont il a fait rapatrier les restes[130]. Dans cette perspective, l'État russe a implanté à New York et à Paris des « Instituts de la démocratie et de la coopération ». Après des premiers contacts noués par l'Église orthodoxe via les groupes anti-avortement en Europe[129], il tisse également des liens étroits avec des mouvements populistes de droite, dont le Front national en France[131], notamment dans la perspective de « déstabiliser la scène politique européenne » et d'« affaiblir le lien transatlantique »[129].
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Lors du sommet du G20 de 2019, Vladimir Poutine déclare que « le libéralisme est obsolète » et que les valeurs libérales entrent « en conflit avec l'intérêt de la majorité écrasante de la population », développant son propos en particulier sur le thème des migrants.[132],[133]
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À la fin des années 1990, Vladimir Poutine fréquente un cercle d'études consacré à Lev Goumilev, l'un des derniers représentants historiques de l'eurasisme[134]. S'il tente de se rapprocher de l'Otan dans les années 2000, proposant notamment une grande alliance aux États-Unis au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, l’intégration dans l'OTAN de pays de l'ancien bloc de l'Est le pousse à abandonner cette intention et explique notamment sa réaction face aux tentatives d'intégrer la Géorgie et l'Ukraine dans l'Otan[122],[135]. Lors de son discours du 12 décembre 2013, il cite Lev Goumilev en évoquant son concept de « passionarité » ou « énergie intérieure » du peuple russe, et qualifie le développement de la Sibérie et de l'Extrême-Orient russe de « priorité nationale pour tout le XXIe siècle ». Le projet d'« Union économique eurasiatique », qui naîtra en 2015, s'inscrit dans cette perspective[134]. Il s'explique également par le désintérêt de l'Europe occidentale pour sa proposition d’une « Europe de Lisbonne à Vladivostok ». Pour Frédéric Pons, « ces immenses marchés offrent à la Russie des relais de croissance et une intéressante profondeur stratégique »[122]. D'après Alexandre Terletzski, « le nouveau Tsar, comme on aime à l’appeler, se veut le grand défenseur d’un monde multipolaire encore rejeté par les États-Unis »[125].
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Sa cote de popularité atteint près de 60 % en 2008, au plus fort de la guerre avec la Géorgie[136]. En août 2011, elle tombe à 39 %, mais il reste l'homme politique le plus populaire du pays, selon une enquête du Centre analytique Levada, qui souligne que « les gens ont tendance à tenir Medvedev responsable des problèmes du pays [alors que] Poutine est plutôt considéré comme le leader national qui résout les crises »[136].
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La crise de Crimée augmente nettement sa cote de confiance, qui atteint 87 % en août 2014 d'après Levada[137],[138],[137]. En mars 2016, selon un sondage publié au Washington Post, 83 % des Russes approuvent son action[139]. RTL explique cette popularité par le « patriotisme qui anime la Nation russe »[140]. Le patriotisme qui anime la Nation russe selon RTL est considéré comme une des raisons de la popularité de Vladimir Poutine. D’après l’analyse faite par RTL, il représente le retour de la puissante Russie, imposante forte et impitoyable. Il est comme « un second père pour eux »[141]. Il représente le changement et le progrès pour eux. C’est pour cette raison que les jeunes l’admirent autant. Ils le considèrent comme le flambeau qui représente la Russie aux yeux du monde entier et qu’ils peuvent brandir[141]. Comme lui-même le dit dans sa campagne électorale de 2018, « strong president [means] strong Russia. »[142]. D’une certaine manière, c’est donc l’imagerie que Poutine renvoie en Russie qui lui permet de faire croître sa popularité. Par son image d’homme fort et sportif, il forge ce personnage charismatique et imposant. Pour se faire connaître et aimer de tous, il mit entre autres, des portraits et des peintures de lui dans les établissements scolaires[143]. De cette manière, il est arrivé à se faire aimer particulièrement des jeunes. Quant aux personnes qui ne l’admirent pas, il a utilisé le moyen de la crainte pour obtenir le respect. L’imagerie, ainsi que l’histoire de Poutine a aussi pour but d’installer la crainte. Ancien membre du KGB, les individus ne peuvent que le craindre.[réf. nécessaire]
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Un climat de crainte règne en Russie[réf. nécessaire]. Notamment parce que certains citoyens anti Kremlin ou anti Poutine ont été assassinés[144]. Qu’il s’agisse de crimes organisés par les services d’intelligences russes comme le pense Sergey Markov[145] ou par Poutine lui-même selon certains opposants[145], cette culture mystérieuse qui entoure ces décès favorise ce sentiment de crainte autour de Poutine[réf. nécessaire]. De plus, beaucoup de médias font objet de censure, en particulier les médias sociaux qui servent de moyen de diffusion pour l’opposition[146]. En Russie, « les médias demeurent fortement surveillés par l’État par divers moyens »[147]
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En 2017, sa cote de popularité en Russie se situe autour de 85 %[148]. Mais en 2018, sa popularité chute de vingt points, principalement en raison de la réforme contestée des retraites et de la baisse du pouvoir d’achat[149].Au début de la carrière politique de Poutine, en particulier après son élection à la présidence de la Russie en 2000[147], Poutine est admiré par plusieurs. Après près de 19 années au commandement de la Russie, la popularité de Poutine commence à baisser. Après des années au pouvoir, malgré les contestations et les théories du complot présentés par l’opposition, Vladimir avait jusqu’à présent réussi à se maintenir dans une bonne position par rapport à l’avis des russes. En 2019, il entreprend des reformes pour reporter l’âge de la retraite[150] qui ne seront pas appréciés des citoyens. Le Centre analytique Levada annonce que 40 % de citoyens russes sont insatisfaits de Poutine. Il est donc passé de 80 % d’approbation en février 2010 à 64 % en février 2019[151]. Face au mécontentement des Russes, Poutine veut rétablir l’ordre et faire remonter sa cote. Il va prendre parole dans son interview annuelle en « ligne directe »[152] sur RT. Il explique la raison de sa baisse de popularité par une baisse du niveau de la vie russe et promet une amélioration de cette dernière. Cette interview qui a eu lieu en direct en juin 2019 a apporté une remontée des opinions des Russes par rapport à Poutine. En octobre 2019, il remonte à 70 % d’approbation[151].
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En mars 2015, d'après une étude du Pew Research Center, les pays étrangers qui plébiscitent le plus Vladimir Poutine sont le Viêt Nam (70 %) et la Chine (54 %)[153],[154]. En octobre 2015, à la suite de l'intervention russe en Syrie, la popularité de Vladimir Poutine explose en Irak[155],[156]. D'une manière ou d’une autre, Poutine a réussi à se faire respecter en Russie. Néanmoins, pour consolider son image, il a besoin de se présenter dans le monde entier. Poutine a toujours tenu à préserver son image d'homme fort et indépendant, en un seul mot un homme capable. Pour préserver cette image qui est sa marque de fabrique, il doit donc prendre en main certaines situations. L'image de Vladimir Poutine est mitigée dans le monde. En se positionnant fermement dans un conflit ou aidant certains pays, la Russie a réussi à former des alliances et Poutine à accroître sa popularité. Grâce à l'intervention de la Russie en Syrie en 2015, les pays du Moyen-Orient et/ou les pays communistes ont vu la Russie comme une alliée. Mohammed Karim Nihaya, un peintre irakien affirme que les « les Russes obtiennent des résultats »[157] contrairement aux « États-Unis et leurs alliés [qui] eux bombardent depuis un an sans parvenir qui que ce soit »[157]. Cette situation par exemple, est un des phénomènes qui contribuent à la perception de Vladimir Poutine comme un homme d'action. La popularité de Poutine continue de s'accroître dans ces pays tandis qu'elle reste mitigée dans les pays européens et d'Amérique du Nord. Nina Bachkatov dira donc à ce sujet que Poutine est « l’homme que l’occident aime haïr »[158]
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Les Allemands sont seulement 12 % à faire plus confiance à Vladimir Poutine qu'à Angela Merkel, mais ils sont 23 % dans les Länder qui composent l'ex-RDA[159]. En France, un sondage BVA réalisé en 2014 indique que 84 % des Français ont une mauvaise opinion de Vladimir Poutine et que 14 % en ont une bonne[160]. Selon l'Ifop, Vladimir Poutine recueille parmi les Français 20 % d'opinions positives et 80 % d'opinions négatives en 2013 et 27 % d'opinions positives et 73 % d'opinions négatives en 2018[161]. C'est parmi les sympathisants d'extrême gauche, de la droite et d'extrême droite, qu'il recueille le plus d'opinions favorables[161],[162]. En 2017, l’Ifop indique que 53 % des Français sondés préfèrent Vladimir Poutine, contre 25 % qui préfèrent Donald Trump[163].
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Selon un sondage Gallup, sa cote de popularité auprès des électeurs républicains américains a triplé entre 2015 et 2017[164].
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Vladimir Poutine a su dès ses débuts cultiver cette image forte. Il a basé sa carrière politique sur son image en se servant du culte de la personnalité. Que ce soit les simples apparitions dans les magazines où s'il n’est pas présenté comme un président puissant, l'est comme un sportif invétéré. Du judo au karaté, en passant par le ski[165], il s’assure toujours d'avoir une image héroïque en public[166]. En plus de son image sévère, les différentes couvertures de magazines qui le glorifient[non neutre] ont permis de renforcer son image outre-mer.
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Il est l'homme le plus influent du monde selon le classement 2008 du magazine Vanity Fair[167], l'homme le plus puissant du monde selon le classement 2013 du magazine Forbes[168](il était deuxième en 2011)[169], le premier selon le classement 2012 de Foreign Policy[170].
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Outre les accusations de fraudes électorales lors des élections de 2000[171], de 2008[172], de 2011[173],[174], de 2012[175], de 2016[176], de 2018[177], certains analystes considèrent qu'il existe une dérive autoritaire du pouvoir de Vladimir Poutine. En octobre 2006, Marie Mendras, chercheuse au CERI et enseignante à l'Institut d'études politiques de Paris connue pour son opposition à Vladimir Poutine, jugeait qu'en Russie, « il n'y a plus ni Parlement ni Cour constitutionnelle dignes de ce nom, le gouvernement est court-circuité par l'administration présidentielle, les juges sont soumis au pouvoir politique dès qu'une affaire devient délicate. Cela nous ramène au problème de la violence et de l'impunité [...]. Désinstitutionnalisation du régime, opacité des décisions, montée de l'arbitraire et des méthodes expéditives : tout cela traduit une agitation croissante des cercles dirigeants »[178].
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Cependant, plusieurs acteurs publics et experts ont une opinion plus favorable. L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, actuellement président du Conseil de surveillance du consortium gazier germano-russe North-European Gas Pipeline Co (détenu à 51 % par Gazprom), met en garde, le 18 janvier 2007, contre « les erreurs typiques commises dans l'appréciation de la Russie et de son président en Occident ». Selon lui, « le président russe a réussi à élever substantiellement le niveau de vie dans le pays et à rétablir l’État », et il aurait « le mérite historique d'avoir engagé la Russie sur la voie de la stabilité et de la fiabilité en tant que partenaire ». Reconnaissant que, dans de nombreux domaines, la Russie « n'est qu'au début d'un chemin long et difficile », Gerhard Schröder a invité les adversaires de la Russie à ne pas rechercher des défauts dans ses actions et des insuffisances du point de vue de la démocratie occidentale, mais à soutenir ses efforts déployés dans sa progression vers la démocratie. « Certes, la Russie a des insuffisances, mais nul ne les connaît mieux que les dirigeants russes et nul ne pourra les surmonter mieux qu'eux », a souligné l'ex-chancelier[179]. Interrogée par le Huffington Post, la journaliste et historienne Galia Ackerman affirme qu’ « Il a participé à la stabilisation du pays, c'est tout à fait vrai ». Concédant que « le niveau de vie a fortement augmenté », elle souligne cependant qu’il « en a profité pour améliorer davantage le niveau de vie des fonctionnaires et dans les secteurs proches de l'État comme la sécurité ou la justice. »[180].
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Vladimir Poutine est nommé personnalité de l'année selon le Time en 2007[181], chose controversée du fait de l'assassinat en 2006 à Londres d'Alexandre Litvinenko, que plusieurs journalistes et enquêteurs britanniques imputent au pouvoir russe[182]. Le titre de l'édition en ligne du Time Magazine tente de synthétiser l'essence de la politique intérieure du président russe : « Choisir l'ordre avant la liberté »[183]. L'arrestation, le procès et l'emprisonnement des membres du groupe féministe militant Pussy Riot est donné en exemple.
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Pour le journal Vedomosti, « le niveau croissant de la criminalité et du nombre de verdicts bizarres et étrangement cléments ne font que renforcer le sentiment d'injustice au sein de la société russe[184] ». Cependant, le taux d'homicides volontaires a diminué sous la présidence de Vladimir Poutine[185],[186]. Sous Boris Eltsine, environ 19 personnes sur 100 000 habitants décèdent de mort violente, contre 10,2 pour 100 000 en 2010. Les associations de défense des droits de l'homme, dont, en Russie, Memorial, fondée par Andreï Sakharov, de même qu'une minorité d'opposants, estiment que l'État de droit est menacé dans le pays et dénoncent l'autocensure des médias. Plusieurs titres de presse indépendants, ainsi que la chaine de télévision NTV, rachetés par Gazprom et par d'autres structures contrôlées par l'État, semblent avoir réduit leur regard critique[réf. nécessaire].
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Depuis 2005, une partie de l'opposition s'est regroupée à plusieurs reprises pour organiser des manifestations, telles que La Marche du désaccord, Stratégie-31, Poutine doit partir, auxquelles cependant les partis les plus importants de l'opposition à la Douma (Parti Communiste, Rodina, LDPR), ne participent pas. Ce mouvement regroupe des courants politiques hétéroclites, dont des libéraux, L'Autre Russie ou jusque 2006 le Parti national-bolchevique. Parmi ses chefs de file, on retrouve le champion d'échecs Garry Kasparov, le dissident Édouard Limonov, l'ancien premier-ministre Mikhaïl Kassianov, l'avocat Alexeï Navalny, le militant Sergueï Oudaltsov ou l'homme d'état Boris Nemtsov. Ces manifestations sont souvent interdites pour diverses raisons par les autorités, les militants sont arrêtés, emprisonnés ou subissent des pressions[187],[188],[189],[190]. La candidature de opposants ces opposants est fréquemment rejetée pour des motifs divers[191]. Certains militants anti-Poutine notables ont été assassinés, comme Iouri Tchervotchkine ou Boris Nemtsov[192], d'autres ont subi des tentatives d'assassinat, comme Vladimir Vladimirovich Kara-Murza[193],[194],[195],[196].
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Alors que la chute de l'URSS permet l'avènement de la liberté de la presse, les présidences de Vladimir Poutine auraient réintégré certaines formes de censure — à l'image des œuvres de l'artiste Konstantin Altounine, qui expose en 2013 une peinture représentant Poutine en sous-vêtements féminins, ce qui provoque la fermeture du musée et la fuite d'Altounine — et la propagande. Les chaînes officielles diffusent ainsi un discours antiaméricain prononcé, en discréditant, selon Pierre Avril du Figaro, avec l'aide de vidéos fournies par les services secrets, les adversaires du pouvoir, alors que le Kremlin, selon le même journaliste, paie des internautes afin de poster à la chaîne des commentaires dithyrambiques pro-Poutine et des attaques contre les membres de l'opposition. De nombreux journalistes critiques du régime et de son président ont été assassinés, sans que leur assassinat soit clairement élucidé, tels que Paul Klebnikov, Anna Politkovskaïa, Stanislav Markelov ou Natalia Estemirova. Enfin, plusieurs médias indépendants créés dans les années 1990, tels que ceux de Vladimir Goussinski et Boris Berezovsky, sont sanctionnés, jusqu'à devoir être cédés au pouvoir ou fermer[197], tendance qui perdure[198].
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Plusieurs allégations ou accusations sont portées à l'encontre de Vladimir Poutine concernant une immense fortune personnelle clandestine qui aurait été amassée par le biais de proches ou d'anciens camarades ; toutefois, « il y a peu de preuves solides, sinon aucune, pour soutenir ces rumeurs et spéculations[199] » affirme le journaliste Peter Baker, du New York Times - ce qui ne permet pas d'évaluer précisément sa fortune. L'affaire des « Panama Papers » a tout de même permis de déterminer que l'entourage proche de Poutine a pu amasser plusieurs centaines de millions d'euros puisés dans l'argent public[200].
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Sergueï Kolesnikov est un homme d'affaires qui est chargé par Poutine, alors adjoint du maire de Saint-Petersbourg, de codiriger une société de matériel médical Petromed. Kolesnikov soutient que Poutine, une fois arrivé au Kremlin, aurait proposé de gros contrats à Petromed, à condition de verser en retour 35 % des recettes à Lirus, une société basée au Luxembourg et dont Poutine détiendrait 90 % des parts[réf. nécessaire]. Cinq cents millions de dollars auraient ainsi atterri sur les comptes de Lirus et auraient permis à Poutine de faire construire un complexe immobilier, dit « palais de Poutine », de 12 000 m2 sur les bords de la mer Noire[201]. Aujourd'hui cette résidence appartient à un proche de Poutine, l'homme d'affaires Alexandre Ponomarenko[202].
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Le politologue russe Stanislav Belkovski affirme en 2007 que Poutine est l'homme le plus riche d'Europe, qu'il possède quarante milliards de dollars en actions de compagnies de gaz (4,5 % de Gazprom) et de pétrole (50 % de Gunvor)[203].
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Boris Nemtsov, ancien ministre de Boris Eltsine, affirme dans un rapport de 2012 que Poutine détiendrait des palais, des villas, des dizaines d'avions et d'hélicoptères d'une valeur totale d'un milliard de dollars ainsi que des yachts, des centaines d'automobiles et une collection de montres. Le porte-parole de Poutine a déclaré que tout est propriété de l’État et que Poutine en a seulement l'usage[204]. Boris Nemtsov ajoute que deux cents milliards de dollars d'actifs de compagnies du secteur gazier auraient été détournés vers des holdings détenues par des hommes de paille au service de Poutine tels Youri Kovaltchuk, les frères Arcadi et Boris Rotenberg ou Guennadi Timchenko[201]. Cependant, selon le Washington Post, il n'y a pas l'ombre d'une preuve pour appuyer ces accusations[205].
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Officiellement, Vladimir Poutine possède un appartement de soixante-quinze mètres carrés, un studio à Moscou, deux voitures Volga et une somme de cent trente-cinq mille euros[201]. En 2012, Vladimir Poutine a déclaré cent mille euros de revenus[206].
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En mars 2014, dans le cadre de sanctions financières prises contre des personnalités russes en représailles au référendum de 2014 en Crimée qui la voit rattachée à la Russie, un communiqué du gouvernement américain affirme que « Poutine a des investissements dans Gunvor et pourrait avoir accès à des fonds de Gunvor »[207],[208].
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Cependant, selon le Washington Post, ces allégations sont dénuées de tout fondement. Dans son édition du 20 février 2015, le journal indique qu’ « il n’y a même pas l’ombre d’un indice pour étayer ces estimations de la fortune de Poutine »[209].
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En 2016, dans le dossier Panama Papers, Sergueï Roldouguine, un proche du président Vladimir Poutine[210], est directement cité[200]. En réaction à ces révélations, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, considère qu'« il s'agit de déstabiliser le pays. [...] Je sais qu'il y a d'autres noms — incriminés dans l'enquête — mais il est clair que la cible principale de ces attaques est notre pays et son président [...] Il n'y a rien de concret ou de nouveau sur Poutine, il n'y a pas de détails, et tout le reste se fonde sur des spéculations »[211].
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Le 14 avril, Vladimir Poutine admet publiquement que les informations des Panama Papers concernant ses proches sont vraies mais ajoute qu'elles ne contiennent rien d'illégal. Il accuse les États-Unis d'être à l'origine de ces provocations et défend Roldouguine en expliquant que ce dernier a « dépensé tout l'argent qu'il a gagné pour acheter des instruments de musique » et s'est « endetté auprès des fonds par lesquels il les a achetés[212] ». Le lendemain, il rend publique sa déclaration de revenus selon laquelle il a gagné 8,9 millions de roubles, soit 118 200 euros, en 2015. Il possèderait un appartement de 77 mètres carrés, un garage, trois voitures datant de l'époque soviétique et une caravane[213].
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Lors d'une déclaration faite le 27 juillet 2017 devant le Comité judiciaire du Sénat des États-Unis Bill Browder, cofondateur de Hermitage Capital Management, affirme que Vladimir Poutine serait à la tête d'une fortune de deux cents milliards de dollars qu'il aurait obtenue en forçant les oligarques russes à lui céder une partie de leurs avoirs[214]. Cette somme, qui ne représente pas moins de 10 % du PIB de la Russie, se trouverait en Suisse, où elle constituerait ainsi 10 % du montant total des dépôts bancaires étrangers.
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Vladimir Poutine est récipiendaire de nombreuses décorations et ordres étrangers. Il est notamment titulaire de l'ordre du Libérateur du Venezuela[215], de l'ordre de l'Aigle d'or du Kazakhstan[167], de l'ordre de Zayed des Émirats arabes unis, de la médaille d'or du Sénat et du Congrès du Royaume d'Espagne[216], de l'ordre du roi Abdul-Aziz d'Arabie saoudite[217], de l'ordre de Ho Chi Minh du Viêt Nam, de la médaille de l'Amitié (Chine)[218]entre autres. Il est également grand-croix de la Légion d'honneur, remise personnellement par Jacques Chirac en 2006[219].
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VLC media player (VLC) est un lecteur multimédia français, libre et gratuit issu du projet VideoLAN. Ce logiciel est multiplateforme et fonctionne sous Windows, GNU/Linux, BSD, macOS, iOS, Android, soit en tout près de 20 plates-formes. Il est distribué sous licence GNU GPL.
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Le logiciel est intégré à la liste des logiciels libres préconisés par l’État français dans le cadre de la modernisation globale de ses systèmes d’informations (S.I.).
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Un des grands atouts de VLC est qu'il intègre les codecs nécessaires à la lecture de la plupart des formats audio et vidéo. Cela lui permet de lire, mais aussi de convertir un format dans un autre, ou par exemple extraire le son d'une vidéo. De plus, le lecteur est capable de lire un grand nombre de flux réseaux. Il se montre par ailleurs très tolérant avec les flux légèrement endommagés, allant jusqu'à les réparer de son mieux.
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VLC est en 2019 l'un des principaux lecteurs multimédias, est utilisé par plus de 400 millions de personnes et a été téléchargé plus de 3 milliards de fois, principalement en Europe, Inde et États-Unis.
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VLC media player est un lecteur multimédia français libre et gratuit issu du projet VideoLAN[3]. Ce logiciel est multiplateforme puisqu'il fonctionne sous Windows, toutes les tendances GNU/Linux, BSD, macOS, iOS, BeOS, Solaris, Android[4], QNX et Pocket PC soit en tout près de 20 plates-formes. Il est distribué sous licence GNU GPL.
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VLC media player, ou à l'origine VideoLAN Client, était au début le client pour le projet VideoLAN qui avait pour but la création d'un logiciel permettant la diffusion de vidéos à travers un réseau informatique de l'École centrale Paris[5],[6] et a été publié pour la première fois le 1er février 2001 sous licence GNU GPL[5]. Il est aujourd'hui développé par des contributeurs du monde entier. Le cœur du développement de VLC n'est toutefois assuré que par une dizaine de personnes, dont seulement quatre développeurs très actifs[7].
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L'icône en forme de cône de Lübeck de VLC media player a légèrement changé en novembre 2005[8]. Depuis la version 2.0, l'interface a été légèrement revue, tout en restant aussi sobre, avec le minimum de boutons possible.
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Le 10 mai 2012, le logiciel dépasse le milliard de téléchargements depuis les débuts du logiciel en 2001[9],[10].
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L'auteur principal du projet, Jean-Baptiste Kempf, dit avoir reçu des propositions de plusieurs dizaines de millions d'euros en échange de l'insertion de publicité et de logiciels malicieux[11]. Il rappelle que le logiciel est à la fois ciblé par la NSA et la CIA, deux services de renseignements des États-Unis, dans certaines versions, ce qu'avait déjà démontré Wikileaks, ce qui l'a obligé à déployer des fonctionnalités spéciales anti-CIA[12] en mai 2017. La faille n'était exploitable que sous Microsoft Windows, XP ou supérieur[13].
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En octobre 2017, VLC est utilisé par plus de cent millions de personnes à travers le monde, principalement par les Américains. Les Allemands, les Italiens et les Français représentant moins de 5 %[14].
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En janvier 2019, plus de 400 millions de personnes utilisent VLC qui compte plus de trois milliards de téléchargements[15], principalement en Europe, Inde et États-Unis[16],[17].
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VLC est très populaire pour sa capacité à lire des vidéos incomplètes ou endommagées. Ceci permet de prévisualiser des vidéos avant de les avoir téléchargées entièrement.
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Exemple : avec eMule, il permet de vérifier la qualité du fichier téléchargé et de vérifier si on a affaire à un
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faux fichier (fake) ou pas.
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Une autre caractéristique intéressante est la capacité de VLC à utiliser la bibliothèque libcdio pour lire les fichiers .iso pour que l'utilisateur puisse lire les fichiers sur une image de disque, même si le système d'exploitation de l'utilisateur n'a pas la capacité de travailler directement avec les fichiers .iso.
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VLC supporte tous les codecs et tous les formats de fichier supportés par FFmpeg.
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Le lecteur multimédia VLC a des filtres de distorsion, de rotation, d'inversion, de désentrelacement, d'ajustement, de duplication, d'agrandissement ou de redimensionnement.
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Sous Windows, VLC supporte également DirectShow.
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Contrairement à des logiciels comme Daum PotPlayer ou Cyberlink PowerDVD, VLC ne prend pas en charge la 3D stéréoscopique[18],[19].
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VLC peut lire la TNT (DVB-T) reçue à partir d'un décodeur TNT. Un moyen simple pour regarder la télévision est alors d'ouvrir avec VLC un fichier texte, nommé channels.conf[20][réf. obsolète] par exemple, contenant une ligne de texte par chaine TV.
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En France, VLC est utilisé pour lire sur la télévision des flux vidéo depuis l'ordinateur transmis par la Freebox, la Livebox ou la box de SFR, cela est possible par le fait que la télévision est raccordée à la box qui transporte le flux vidéo lu sur l'ordinateur.
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VLC est disponible en 69 langues dans la version 1.1.x[21] afrikaans, allemand, albanais, anglais britannique, arabe, basque, biélorusse, bengali, bulgare, birman, catalan, cingalais, chinois simplifié, chinois traditionnel, coréen, corse, croate, danois, espagnol, estonien, finnois, français, frioulan, galicien, géorgien, grec moderne, hébreu, hindi, hongrois, indonésien, italien, japonais, kazakh, khmer, kurmandji, lituanien, letton, malais, malayalam, macédonien, mongol, néerlandais, népalais, norvégien, nynorsk norvégien, occitan, pachtou, persan, polonais, portugais, portugais du Brésil, punjabi, roumain, russe, serbe, slovaque, slovène, sorani, suédois, tagalog, tamoul, tetum, thaï, tchèque, turc, ukrainien, vietnamien et wallon.
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La langue du programme peut être changée à tout moment dans le menu « préférences » mais le programme doit être redémarré pour que ce changement soit pris en compte.
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L'équipe de VideoLAN voyant le projet VideoLAN Server (abrégé VLS) de plus en plus délaissé, a décidé d'implémenter les fonctionnalités du logiciel dans VLC. Ce qui a permis à VLC de pouvoir être utilisé comme serveur de streaming. Pour cela deux fonctions de VLC sont des plus utiles :
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Toutes les options de VLC peuvent être activées en mode console, ce qui permet de distribuer des vidéos sans interface graphique.
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Pour contrôler VLC media player à distance, il est possible d'utiliser les interfaces HTTP et Telnet. La commande par interface HTTP se fait grâce au serveur HTTP fourni avec VLC media player et qui permet de contrôler le logiciel depuis un navigateur Web.
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Avec la version 0.9.X, l'interface de VLC media player a très largement été modifiée en abandonnant la bibliothèque wxWidgets de Windows et Linux pour la version 4 de Qt. Mac OS X utilise Cocoa et BeOS lui utilise Be API. Tous ces environnements donnent une interface standard similaire. Cependant, de nombreuses options de configuration rendent le logiciel très attirant.
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Cette interface permet d'utiliser des skins afin de personnaliser l'interface du lecteur. Les skins sont téléchargeables sur le site de VideoLAN[23] et une documentation pour en créer de nouvelles est disponible[24].
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Malheureusement il arrive que quelques skins soient mal configurés ce qui peut désactiver quelques fonctionnalités.
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Ce module, activé par défaut, permet de contrôler le logiciel à l'aide de raccourcis clavier, librement paramétrables. Ceci permet une utilisation plus aisée et plus rapide du lecteur, notamment en mode plein écran.
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Cette interface permet de contrôler le logiciel à l'aide de mouvements de souris. Malheureusement à l'heure actuelle (1.1.X), seules quatre fonctions sont contrôlables ainsi.
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Il est à noter que depuis la version 1.1.0, les versions successives de VLC media player ont été nommées d'après des personnages issus des annales du disque-monde, de Terry Pratchett.
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Codecs audio : Ulead DV, Indeo Audio Coder et RealAudio Lossless3
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Accélération hardware pour les formats MP4/MOV, MKV et raw H264
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Reprise de la vidéo à la dernière lecture
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Prise en charge améliorée des formats UltraHD tels que VP9 et H265
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Accélération hardware également disponible sur Linux, Android, et Raspberry Pi
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Extension FireFox pour télécharger les vidéos sur le bureau
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Optimisation du HDR
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Correction de bug.
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Ajout du support de lecture pour ProRes 444 XQ
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Correction de bug.
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Liste des flux supportés[39],[note 1] :
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Liste des formats conteneurs supportés[39],[note 1] :
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Liste des formats audio supportés[40],[note 1] :
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Liste des formats vidéo supportés[41],[note 1] :
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Liste des Formats de sous-titres supportés[42],[note 1] :
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Liste des formats de métadonnées supportés[42],[note 1] :
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Il existe plusieurs API qui peuvent se connecter à VLC et utiliser ses fonctionnalités :
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Une voie ferrée est un chemin de roulement pour trains constitué de deux files de rails dont l'écartement est maintenu constant par une fixation sur des traverses, reposant elles-mêmes sur du ballast.
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Voie ferrée - Composants, construction et maintenance, Pierre Chapas, ouvrage non sourcé, autoédité, 10 novembre 2012
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Une voie en impasse se termine par un heurtoir (également appelé butoir).
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Les changements de voies se font généralement par des appareils de voie : un train ne choisit pas sa direction, à de rares exceptions près. Les ponts-tournants sont utilisés pour le garage des locomotives dans des rotondes.
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Les voies sont classées en plusieurs grandes catégories, chacune sous-entendant une vitesse maximale et une charge à l'essieu. On distingue ainsi :
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La distinction entre les voies de service et de garage n'est pas toujours évidente. Ces voies peuvent faire partie de réseaux plus globaux incluant le ferroutage dans le cadre de l'intermodalité des transports.
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Les paramètres principaux qui caractérisent une voie ferrée sont :
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Il existe plusieurs normes d'écartement des rails :
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Le gestionnaire de la voie doit surveiller et veiller à assurer en toutes circonstances la sécurité et la régularité des circulations ainsi que, pour les lignes parcourues par des trains de voyageurs, le confort.
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Pour ce faire, il doit s'assurer que l'état d'usure des différents constituants de la voie reste dans une fourchette acceptable en regard des sollicitations auxquelles ils sont soumis.
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Lorsque survient une défaillance ponctuelle de l'un des constituants (par exemple une rupture de rail), celui-ci est remplacé ponctuellement.
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En revanche, lorsque l'état général d'un des constituants n'est plus satisfaisant et risque d'entraîner un nombre de réparations ponctuelles trop important, l'ensemble des constituants de ce type sera remplacé en totalité (par exemple, usure générale des traverses alors que les rails sont toujours bons, ou inversement).
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+
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Si tous les constituants de la voie apparaissent en fin de vie, la voie sera remplacée par une voie neuve, ballast, rails et traverses. En France, une telle opération de remplacement, lourde, s'appelle Renouvellement Voie Ballast (RVB).
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L'état géométrique de la voie (dévers et profil en long) a une grande incidence sur le confort ressenti par les passagers, mais aussi, dans certains cas, vis-à-vis de la sécurité.
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Il doit donc être maintenu dans une fourchette acceptable en fonction du type de trains circulant sur la voie, avec circulation ou non de trains de voyageurs, et de la vitesse des trains les plus rapides sur le tronçon concerné.
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La surveillance régulière et l'entretien doivent aussi porter sur l'ensemble des ouvrages d'art et des ouvrages de soutien comme les remblais ou tranchées ouvertes servant à l'établissement de la ligne.
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Lorsque ces opérations d'entretien ne peuvent être menées à bien, une solution provisoire est appliquée en abaissant la vitesse autorisée sur la section en mauvais état, afin de continuer à garantir la sécurité.
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Si l'absence d'entretien venait à persister, la seule solution, extrême, garantissant la sécurité est de fermer la ligne à tout trafic.
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Le gestionnaire de la voie doit par ailleurs veiller également à ce que la végétation n'endommage pas la voie ni les équipements qui lui sont liés (installations de signalisation ou de traction électrique, par exemple), que des feuilles mortes ne s'accumulent pas sur les rails (car elles font obstacle à une bonne adhérence de la roue sur le rail, nuisant à l'accélération comme au freinage et entraînant, entre autres, des problèmes de régularité).
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Pour ne pas polluer les nappes phréatiques (autour des zones de Vittel, Volvic ou Évian en France par exemple, exploitées pour leur eaux), les voies peuvent être désherbées thermiquement ou manuellement, au lieu d'épandre des pesticides désherbants.
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fr/6024.html.txt
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Une voie ferrée est un chemin de roulement pour trains constitué de deux files de rails dont l'écartement est maintenu constant par une fixation sur des traverses, reposant elles-mêmes sur du ballast.
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Une voie en impasse se termine par un heurtoir (également appelé butoir).
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Les changements de voies se font généralement par des appareils de voie : un train ne choisit pas sa direction, à de rares exceptions près. Les ponts-tournants sont utilisés pour le garage des locomotives dans des rotondes.
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Les voies sont classées en plusieurs grandes catégories, chacune sous-entendant une vitesse maximale et une charge à l'essieu. On distingue ainsi :
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La distinction entre les voies de service et de garage n'est pas toujours évidente. Ces voies peuvent faire partie de réseaux plus globaux incluant le ferroutage dans le cadre de l'intermodalité des transports.
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Les paramètres principaux qui caractérisent une voie ferrée sont :
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Il existe plusieurs normes d'écartement des rails :
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Le gestionnaire de la voie doit surveiller et veiller à assurer en toutes circonstances la sécurité et la régularité des circulations ainsi que, pour les lignes parcourues par des trains de voyageurs, le confort.
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Pour ce faire, il doit s'assurer que l'état d'usure des différents constituants de la voie reste dans une fourchette acceptable en regard des sollicitations auxquelles ils sont soumis.
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Lorsque survient une défaillance ponctuelle de l'un des constituants (par exemple une rupture de rail), celui-ci est remplacé ponctuellement.
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En revanche, lorsque l'état général d'un des constituants n'est plus satisfaisant et risque d'entraîner un nombre de réparations ponctuelles trop important, l'ensemble des constituants de ce type sera remplacé en totalité (par exemple, usure générale des traverses alors que les rails sont toujours bons, ou inversement).
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Si tous les constituants de la voie apparaissent en fin de vie, la voie sera remplacée par une voie neuve, ballast, rails et traverses. En France, une telle opération de remplacement, lourde, s'appelle Renouvellement Voie Ballast (RVB).
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L'état géométrique de la voie (dévers et profil en long) a une grande incidence sur le confort ressenti par les passagers, mais aussi, dans certains cas, vis-à-vis de la sécurité.
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Il doit donc être maintenu dans une fourchette acceptable en fonction du type de trains circulant sur la voie, avec circulation ou non de trains de voyageurs, et de la vitesse des trains les plus rapides sur le tronçon concerné.
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La surveillance régulière et l'entretien doivent aussi porter sur l'ensemble des ouvrages d'art et des ouvrages de soutien comme les remblais ou tranchées ouvertes servant à l'établissement de la ligne.
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Lorsque ces opérations d'entretien ne peuvent être menées à bien, une solution provisoire est appliquée en abaissant la vitesse autorisée sur la section en mauvais état, afin de continuer à garantir la sécurité.
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Si l'absence d'entretien venait à persister, la seule solution, extrême, garantissant la sécurité est de fermer la ligne à tout trafic.
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Le gestionnaire de la voie doit par ailleurs veiller également à ce que la végétation n'endommage pas la voie ni les équipements qui lui sont liés (installations de signalisation ou de traction électrique, par exemple), que des feuilles mortes ne s'accumulent pas sur les rails (car elles font obstacle à une bonne adhérence de la roue sur le rail, nuisant à l'accélération comme au freinage et entraînant, entre autres, des problèmes de régularité).
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Pour ne pas polluer les nappes phréatiques (autour des zones de Vittel, Volvic ou Évian en France par exemple, exploitées pour leur eaux), les voies peuvent être désherbées thermiquement ou manuellement, au lieu d'épandre des pesticides désherbants.
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fr/6025.html.txt
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@@ -0,0 +1,177 @@
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Localisation dans la constellation : Sagittaire
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La Voie lactée, aussi nommée la Galaxie (avec une majuscule), est une galaxie spirale barrée qui comprend de 200 à 400 milliards d'étoiles et au minimum 100 milliards de planètes. Son diamètre est estimé à environ 100 000 à 120 000 années-lumière, voire à 150 000 ou à 200 000 années-lumière bien que le nombre d'étoiles au-delà de 120 000 années-lumière soit très faible. Elle et son cortège de galaxies satellites font partie du Groupe local, lui-même rattaché au superamas de la Vierge appartenant lui-même à Laniakea. Le Système solaire, qui en fait partie, se situe à environ 27 000 années-lumière du centre de la Voie lactée, lequel est constitué d'un trou noir supermassif.
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Observée de la Terre, la Galaxie ressemble à une bande blanchâtre. Bande parce que le Système solaire est situé sur le bord de sa structure en forme de disque. Blanchâtre en raison de l'accumulation d'une multitude d’étoiles que l'on ne peut distinguer à l’œil nu, comme l'avaient déjà avancé Démocrite et Anaxagore. C'est grâce à sa lunette astronomique que Galilée démontre le premier, en 1610, que cette bande est due à la présence de nombreuses étoiles. L'astronome Thomas Wright élabore, en 1750, un modèle de la Galaxie, qui sera repris par le philosophe Emmanuel Kant, qui avance que les nébuleuses observées dans le ciel sont des « univers-îles ». Dans les années 1920, l'astronome Edwin Hubble prouve qu'elle n'est qu'une galaxie parmi plusieurs et clôt ainsi le Grand Débat qui porte notamment sur la nature des nébuleuses. C'est à partir des années 1930 que le modèle actuel de galaxie spirale avec un bulbe central s'impose pour la Voie lactée.
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Les plus anciennes étoiles de la Galaxie sont apparues après les âges sombres du Big Bang ; elles sont donc presque aussi âgées que l'Univers même. Par exemple, l'âge de HE 1523-0901, la plus vieille étoile de la Voie lactée, est de 13,2 milliards d'années. Selon des référentiels cosmologiques, l'ensemble de la Galaxie se déplace à une vitesse d'environ 600 km/s. Les étoiles et les gaz qui se trouvent à une grande distance de son centre galactique se déplacent à environ 220 km/s par rapport à ce centre. Les lois de Kepler ne pouvant expliquer cette vitesse constante, il est apparu nécessaire d'envisager que la majorité de la masse de la Voie lactée n'émet ni n'absorbe de rayonnement électromagnétique et est donc constituée d'une substance hypothétique, la matière noire.
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Le nom de « Voie lactée » est emprunté, par l'intermédiaire du latin via lactea, au grec ancien γαλαξίας κύκλος / galaxías kýklos signifiant littéralement « cercle galactique », « cercle lacté » ou « cercle laiteux »[2],[3],[4]. Galaxía désignait une offrande de flan au lait selon Garnet et Boulanger[5]. Elle fait partie des onze cercles que les anciens Grecs ont identifiés dans le ciel : le zodiaque, le méridien, l'horizon, l'équateur, les tropiques du Capricorne et du Cancer, les cercles arctique et antarctique et les deux colures passant par les deux pôles célestes[6].
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Cette désignation trouve son origine dans la mythologie grecque : dans le récit le plus courant, Zeus, désirant rendre Héraclès immortel, lui fait téter le sein d'Héra alors endormie. Celle-ci essaye d'arracher Héraclès de son sein, et y parvient en laissant une giclée de lait s'épandre dans le ciel, formant la Voie lactée[7]. Selon une seconde version, peu de temps après la naissance d’Héraclès, Hermès enlève l’enfant et le place dans le lit d’Héra endormie : aucun des fils de Zeus ne peut devenir immortel s'il n'a tété au sein de la déesse[8]. Affamé, le bébé s'approche de celle-ci et commence à téter. Se réveillant, Héra aperçoit l'enfant et, indignée, le repousse ; le lait divin se répand dans le ciel en une traînée blanchâtre, la Voie lactée[9]. Dans une troisième version, Alcmène abandonne son enfant par crainte de la vengeance d'Héra. Athéna convainc cette dernière d'allaiter le bébé, mais Héraclès tète trop goulûment et Athéna doit le rendre à sa mère[10]. Si les interprétations mythologiques de la Voie lactée sont nombreuses et diverses, la Galaxie est presque toujours considérée comme une rivière ou un chemin : « Fleuve » des Arabes, « Rivière de lumière » des Hébreux, « Rivière céleste » des Chinois, « Lit du Gange » dans la tradition sanskrite[11].
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Le mot en grec ancien γαλαξίας, formé de la racine γαλακτ-, dérivée du mot γάλα (« lait »), et du suffixe adjectival -ίας, est aussi la racine étymologique de galaxias, traduit en français par « galaxie », nom de notre galaxie (la Galaxie, avec majuscule[12]) puis, plus tard, de tous les ensembles d'étoiles[2],[13],[4],[14],[15].
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Dans l'Antiquité, les premières observations des comètes donnent naissance à de nombreuses mythologies de la Voie lactée puis à des interprétations issues de la philosophie naturelle grecque. Aristote dans son traité Du ciel divise le cosmos en monde céleste, composé d'éléments sphériques parfaits, et monde sublunaire avec ses objets imparfaits. Dans son traité des Météorologiques, il considère la Voie lactée comme un phénomène atmosphérique placé dans la moyenne région sublunaire[16]. Selon Macrobe, Théophraste, disciple d'Aristote, regarde la Voie lactée comme le point de suture des deux hémisphères qui réunit et forme la sphère céleste ; là où les hémisphères se rejoignent, elle est selon lui plus brillante qu'ailleurs[17]. Mais Démocrite et Anaxagore, bien plus anciens, jugent que cette blancheur céleste doit être produite par une multitude d’étoiles, trop petites pour les distinguer à l’œil nu[18]. Cette conception stellaire de la Voie lactée apparaît d'abord en Inde[19].
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Claude Ptolémée synthétise 500 ans d'observations dans son Almageste rédigé au IIe siècle. Il propose un modèle mathématique où la Terre est au centre de l'Univers (il épouse donc la vision philosophique d'Aristote) et les autres objets célestes tournent autour selon des parcours circulaires. L'influence aristotélicienne, grâce à l’Almageste de Ptolémée, reste prédominante en Occident jusqu'au XVe siècle[20]. Cependant, le philosophe néoplatonicien Olympiodore le Jeune dès le VIe siècle réfute cette conception météorologique par deux arguments principaux : des planètes passent parfois devant la Voie lactée et elle n'a aucun effet sur la parallaxe[21].
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Tandis que plusieurs astronomes arabes et perses du Moyen Âge penchent pour son origine stellaire, Al-Biruni, astronome perse du début du XIe siècle, décrit la Galaxie comme un rassemblement de nombreuses étoiles nébuleuses. Alhazen réfute la théorie d’Aristote en opérant une tentative d’observation et de mesure de la parallaxe[22] et ainsi « détermina que parce que la Voie lactée n’a pas de parallaxe, elle est très éloignée de la Terre et n’appartient pas à son atmosphère[23] ». Au début du XIIe siècle, l'astronome andalou Avempace est d’avis que la Voie lactée est faite d’un grand nombre d’étoiles, mais que la réfraction de l’atmosphère terrestre lui donne l’aspect d'un « voile continu ». Pour appuyer sa thèse, il étudie la conjonction de Mars et de Jupiter de février 1117 : elle a l'aspect d'une figure élancée malgré l’aspect circulaire des deux planètes[24].
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L’observation à l’œil nu de la Voie lactée ne permet de distinguer qu’une très faible partie des étoiles dont elle se compose. Avec sa lunette astronomique, Galilée découvre dès 1610 que la Voie lactée est un « amas de toutes petites étoiles »[25] mais considère à tort qu'elle n'est pas constituée de gaz[26],[27] (alors qu'il s'avérera qu'elle regorge de nombreuses nébuleuses).
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Dans son Opera philosophica & mineralia (1734), le philosophe suédois Emanuel Swedenborg avance que les galaxies sont des univers-îles[28]. En 1750, l'astronome Thomas Wright, dans son ouvrage An Original Theory or New Hypothesis of the Universe, étudie la structure de la Galaxie et imagine qu’elle forme un nuage aplati, disque parsemé d’étoiles parmi lesquelles se trouve le Soleil[29]. L’apparence de la Voie lactée est « un effet optique dû à l’immersion de la Terre dans une couche plate composée d’étoiles de faible luminosité », écrit-il[30]. Le philosophe Jean-Henri Lambert parvient à des conclusions identiques en 1761[31],[28]. Dans un traité de 1755, le philosophe Emmanuel Kant, s'appuyant sur les travaux de Wright[32], spécule correctement que la Voie lactée pourrait être un corps en rotation composé d'un nombre immense d'étoiles retenues par la gravitation, de la même façon que le Soleil retient les planètes du Système solaire, mais à une échelle nettement plus vaste[33]. Le disque d'étoiles ainsi formé serait observé comme une bande dans le ciel depuis la Terre (qui se trouve à l'intérieur du disque). Il conjecture aussi que des nébuleuses, visibles dans le ciel nocturne, seraient des « galaxies » semblables à la nôtre. Il qualifie la Voie lactée et les « nébuleuses extragalactiques » d'« univers-îles »[34],[35],[36],[37].
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Dans son Exposition du système du monde, ouvrage de vulgarisation publié en 1796, Pierre-Simon de Laplace fait l'hypothèse que de « nombreuses « nébuleuses » [...] sont en réalité des galaxies très éloignées, formées de myriades d'étoiles »[38].
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La première tentative de décrire la forme de la Voie lactée et la position du Soleil au sein de celle-ci est effectuée par William Herschel en 1785 en dénombrant les étoiles dans différentes régions du ciel. Il construit un schéma mettant le Soleil près du centre de la Voie lactée[39] (hypothèse fausse selon les données actuelles). Ne connaissant pas la distance des étoiles, il suppose pour élaborer son modèle quantitatif cinq hypothèses de base dont plusieurs se révéleront fausses : toutes les étoiles ont une même luminosité intrinsèque, leur distance décroît en proportion de leur magnitude apparente et absence d'extinction interstellaire[19].
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En 1845, William Parsons construit un télescope plus puissant qui permet de différencier les galaxies elliptiques des galaxies spirales. Son instrument permet d'observer des sources de lumière distinctes dans quelques nébuleuses, ce qui conforte la conjecture de Kant[40],[41].
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En 1917, Heber Curtis observe la nova S Andromedae dans la « Grande nébuleuse d'Andromède ». En analysant les archives photographiques d'Andromède, il découvre onze novas, et calcule qu'elles sont, en moyenne, 10 fois moins lumineuses que celles de la Voie lactée. Il établit la distance des novas de la galaxie d'Andromède à 150 kpc. Il devient un partisan de la théorie des univers-îles, qui avance entre autres que les nébuleuses spirales sont des galaxies indépendantes[42]. En 1920, Harlow Shapley et Heber Curtis engagent le Grand Débat, qui concerne la nature de la Voie lactée, les nébuleuses spirales et la taille de l'Univers. Pour soutenir l'hypothèse que la grande nébuleuse d'Andromède est une galaxie extérieure, Curtis note la présence de bandes sombres (dark lanes) rappelant les nuages de poussières de la Voie lactée et un décalage Doppler élevé[43].
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33 |
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Les premiers travaux quantitatifs relatifs à la structure détaillée de notre Galaxie remontent à 1918 avec Harlow Shapley. En étudiant la répartition sur la sphère céleste des amas globulaires, il parvient à l’image selon laquelle notre Galaxie est une structure symétrique de part et d’autre de son disque visible, et que son centre est situé dans la direction de la constellation du Sagittaire aux coordonnées approximatives de 17h 30m,
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δ
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{\displaystyle \delta }
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= -30°[44],[45]. Ainsi est-il établi que le Soleil ne peut être situé au centre de la Voie lactée[46],[47]. Une dizaine d’années plus tard, Bertil Lindblad puis Jan Oort montrent indépendamment que les étoiles de la Voie lactée tournent autour du centre, mais selon une rotation différentielle (c’est-à-dire que leur période orbitale dépend de leur distance au centre), et qu’un amas globulaire et certaines étoiles ne tournent pas à la même vitesse que le disque, suggérant fortement une structure en spirale[48],[49],[50].
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44 |
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Grâce à la résolution optique du télescope Hooker de 2,5 mètres de l'observatoire du Mont Wilson, l'astronome Edwin Hubble produit des photographies astronomiques qui montrent des étoiles individuelles dans les parties externes de quelques nébuleuses spirales. Il découvre aussi quelques céphéides, dont une dans la nébuleuse d'Andromède (M31 du catalogue de Messier) qui lui sert de repère pour estimer la distance à la nébuleuse (selon ses calculs, elle se trouve à 275 kpc du Soleil, trop éloignée pour faire partie de la Voie lactée[51]). Toujours dans les années 1920, il publie des articles qui rapportent l'existence d'autres galaxies. Ses travaux mettent fin au Grand Débat[52],[53].
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46 |
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Une des conséquences du Grand Débat est la tentative de déterminer la nature elliptique ou spirale de la Voie lactée qui fait alors l'objet d'une quarantaine de modèles différents. Jacobus Kapteyn, en utilisant un raffinement de la méthode d’Herschel, propose un modèle en 1920 à l’image d’une petite galaxie elliptique d’environ 15 kpc de diamètre, avec le Soleil près du centre. La mise en évidence du phénomène de rotation galactique par Jacobus Kapteyn en 1922 et d'extinction interstellaire par Robert Jules Trumpler en 1930 aboutissent à l'élaboration dans les années 1930 du modèle actuel de galaxie spirale avec un bulbe central[19].
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48 |
+
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49 |
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Observée de la Terre, la Voie lactée ressemble à une bande blanchâtre qui forme un arc d'environ 30° dans le ciel[54]. Toutes les étoiles que l'on peut discerner à l'œil nu font partie de la Voie lactée[55] ; les étoiles indiscernables à l'œil nu ainsi que d'autres objets célestes dans la direction du plan galactique sont à la source de la lumière diffuse de cette bande. Dans les régions sombres de la bande, telles que le Grand Rift et le Sac de charbon, la lumière des étoiles lointaines est absorbée par la poussière cosmique. La partie du ciel occultée par la Voie lactée est appelée la zone d'évitement[56].
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50 |
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51 |
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« Les plus lumineuses des galaxies connues sont environ cent fois plus brillantes que la Voie lactée, qui brille elle-même comme dix milliards de soleils[57]. »
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52 |
+
Pourtant, la brillance de surface de la Voie lactée est relativement faible. Sa visibilité est significativement réduite en présence de pollution lumineuse ou lorsque la Lune éclaire le ciel. La luminosité du ciel doit être plus faible qu'environ 20,2 magnitude par seconde d'arc au carré (mag/as2) pour pouvoir observer la Galaxie[58]. Elle est en général visible quand la magnitude limite visuelle est d'environ +5.1 ou mieux ; plusieurs détails sont visibles lorsqu'elle atteint +6.1[59]. En conséquence, elle est difficile à observer depuis les milieux urbains éclairés de nuit, mais relativement facile à observer dans un milieu rural si la Lune se trouve sous l'horizon[note 6]. Plus d'un tiers de la population humaine ne pourrait observer la Voie lactée à cause de la pollution lumineuse[60].
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53 |
+
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54 |
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Observée de la Terre, la région visible du plan galactique de la Voie lactée comprend 30 constellations[61],[note 7].
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55 |
+
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56 |
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Le plan galactique est incliné d'environ 60° par rapport à l'écliptique (le plan de l'orbite terrestre)[62]. Relativement à l'équateur céleste, il s'étend au nord jusqu'à la constellation de Cassiopée et au sud jusqu'à la constellation de la Croix du Sud, ce qui démontre, relativement au plan galactique, la grande inclinaison du plan équatorial de la Terre et du plan de l'écliptique[63]. Le pôle Nord galactique est proche de β Comae Berenices, alors que le pôle Sud galactique est proche d'α Sculptoris[64]. À cause de cette grande inclinaison, l'arc de la Voie lactée peut apparaître très bas ou très haut dans le ciel nocturne selon le moment de l'année et de la nuit. Pour les observateurs à la surface de la Terre situés entre 65° nord et 65° sud, la Voie lactée passe deux fois par jour au-dessus de leur tête[65].
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57 |
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58 |
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L'existence de la Voie lactée a débuté sous la forme d'une ou plusieurs petites masses de densité supérieure à la moyenne peu après le Big Bang. Quelques-unes de ces masses ont fait office de germes pour les amas globulaires où leurs plus vieilles étoiles restantes font maintenant partie du halo galactique de la Voie lactée. Quelques milliards d'années après la naissance des premières étoiles, la masse de la Voie lactée était suffisamment grande pour entretenir une vitesse tangentielle élevée. À cause de la conservation du moment cinétique, le milieu interstellaire gazeux s'est aplati, passant de la forme d'un sphéroïde à un disque. C'est dans ce disque que se sont formées ultérieurement les étoiles. La plupart des jeunes étoiles de la Voie lactée, y compris le Soleil, se trouvent dans le disque galactique[66],[67].
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59 |
+
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60 |
+
À la suite de la formation des premières étoiles, la Voie lactée a grandi à la fois par fusion de galaxies (particulièrement dans ses premières années de croissance) et par accrétion du gaz présent dans le halo galactique[67]. À l'heure actuelle, grâce au courant magellanique, elle attire des matériaux de deux galaxies satellitaires, les Petit et Grand nuages de Magellan[68],[69]. Des caractéristiques de la Galaxie, tels la masse stellaire, le moment cinétique et la métallicité des régions très éloignées, laissent penser qu'elle n'a fusionné avec aucune grande galaxie dans les derniers 10 milliards d'années. Cette absence de fusions récentes est inhabituelle parmi les galaxies spirales[70],[71].
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61 |
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Toutefois la Voie lactée a semble-t-il fusionné avec une autre galaxie il y a, justement, 10 milliards d'années environ. Durant les 22 premiers mois d’observation du télescope spatial Gaia, l’étude de sept millions d’étoiles a permis de découvrir que 30 000 d’entre elles font partie d'un groupe d’étoiles vieilles se déplaçant toutes sur des trajectoires allongées dans la direction opposée à la majorité des autres étoiles de la galaxie, y compris le Soleil. Elles se distinguent également dans le diagramme H-R, ce qui indique qu’elles appartiennent à une population stellaire distincte. Leurs caractéristiques sont en accord avec les simulations informatiques de fusions de galaxies. Des centaines d'étoiles variables et 13 amas globulaires de la Voie lactée suivent des trajectoires similaires, indiquant qu'elles faisaient aussi partie de la galaxie disparue, dénommée Gaia-Enceladus. Les simulations indiquent qu'elle était dix fois plus petite que la Voie lactée actuelle (donc de la taille d'un nuage de Magellan), mais il y a 10 milliards d'années la Voie lactée était elle-même beaucoup plus petite qu'aujourd'hui (peut-être d'un facteur 40 %), ce qui fait de cette fusion un événement majeur de l'histoire de notre galaxie[72],[73].
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Selon des études récentes, la Voie lactée et la galaxie d'Andromède se trouvent dans ce qui est surnommé la « vallée verte » du diagramme couleur-magnitude des galaxies. Cette région est peuplée de galaxies faisant un transit du « nuage bleu » (des galaxies qui créent régulièrement des étoiles) à la « séquence rouge » (des galaxies qui ne créent plus d'étoiles). La naissance d'étoiles dépend de la présence de gaz interstellaire susceptible de servir de matériau. Dans la vallée verte, ce gaz est de moins en moins présent. L'observation de galaxies similaires à la Voie lactée montre qu'elle est parmi les plus rouges et les plus brillantes de toutes les galaxies spirales qui continuent de créer des étoiles et qu'elle est légèrement plus bleue que les galaxies bleues de la séquence rouge[74]. Des simulations numériques indiquent que la formation d'étoiles dans la Voie lactée cessera dans 5 Ga (milliards d'années), après un sursaut de création d'étoiles à la suite de la collision avec la galaxie d'Andromède, d'ici 4 Ga[75].
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Les amas globulaires sont parmi les plus vieux objets de la Galaxie, ce qui permet de fixer une limite inférieure à l'âge de la Voie lactée. L'âge des étoiles peut être déduit en mesurant l'abondance des radioisotopes de longue demi-vie, tels le thorium 232 et l'uranium 238, puis comparer ces résultats à des estimations de leur abondance originelle. Selon cette technique, l'âge de BPS CS 31082-0001 (étoile dite de « Cayrel »), serait 12,5 ± 3 Ga[77], alors qu'il serait de 13,8 ± 4 Ga pour BD +17° 3248[78]. Une autre technique de calcul s'appuie sur l'étude des naines blanches. Lorsqu'elles se forment, elles se refroidissent par émissions de radiations et leur surface refroidit régulièrement. En comparant la température des naines blanches les plus froides aux températures théoriques initiales, il est possible d'estimer leur âge. Selon cette technique, l'âge de l'amas globulaire M4 a été estimé à 12,7 ± 0,7 Ga[79].
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L'âge de plusieurs étoiles solitaires du halo galactique est près de l'âge de l'Univers, soit 13,8 Ga. Par exemple, HE 1523-0901 (une étoile géante rouge[80]) serait âgée de 13,2 Ga. C'est l'étoile la plus âgée de la Galaxie selon les observations de 2007 ; c'est donc l'âge maximal de la Galaxie[81]. Une autre étoile, HD 140283 (une étoile sous-géante[82] dite « étoile-Mathusalem »[83]), serait âgée de 14,46 ± 0,8 Ga ; elle est donc apparue au plus tôt voici 13,66 Ga[84],[85] (en raison de l'incertitude, l'âge de l'étoile n'est pas contradictoire avec l'âge de l'Univers).
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Le disque mince de la Voie lactée se serait formé voici 8,8 ± 1,7 Ga. Les mesures effectuées laissent penser qu'il y aurait eu un hiatus de presque 5 Ga entre les créations du halo galactique et du disque mince[86]. Des scientifiques, après avoir étudié la signature chimique de milliers d'étoiles, ont suggéré que la création stellaire a diminué d'un ordre de grandeur voisin de 10 à 8 Ga. Cette diminution serait survenue au moment où le disque mince se formait, suggérant que le disque et la structure barrée ont brassé le gaz interstellaire au point de le rendre trop chaud pour soutenir le rythme de création des étoiles[87].
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Le chercheur britannique Lynden-Bell démontre en 1976 que les galaxies satellitaires de la Voie lactée ne sont pas distribuées aléatoirement ; leur répartition serait la conséquence du bris d'un système plus grand qui aurait produit une structure annulaire d'un diamètre de 500 000 a.l. et épaisses de 50 000 a.l. Les quasi-collisions entre galaxies, comme celle anticipée avec la galaxie d'Andromède dans 4 Ga, génèrent d'énormes masses de gaz interstellaire qui, sur une longue durée, se contractent de façon à former des galaxies naines perpendiculaires au disque principal[88]. En 2005, des chercheurs, après avoir analysé la répartition des amas globulaires et les minces traces laissées à la suite de la désagrégation des galaxies naines, déterminent qu'ils participent aussi à la création de tels anneaux de matière[89]. En 2013, un autre chercheur démontre qu'un tel anneau existe aussi autour de la galaxie d'Andromède, faisant partie d'une structure en rotation, ce qui suggère qu'elle a été précédemment en contact avec la Voie lactée. Cependant, cette hypothèse est invalide même en tenant compte de l'existence d'un halo de matière noire. Si la théorie MOND était vraie, alors il serait plausible que les deux galaxies soient entrées en contact voici de 11 à 7 Ga[90]. Un chercheur avance que si l'existence de la matière noire implique un condensat de Bose-Einstein superfluide, alors la théorie MOND serait vraie pour certains états de la matière[91].
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Par ailleurs, la Galaxie entrera en collision avec le Grand Nuage de Magellan dans environ un milliard d'années, bien avant la collision anticipée avec la galaxie d'Andromède[92],[93].
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La Voie lactée est la deuxième plus grande galaxie du Groupe local, derrière la galaxie d'Andromède. Le diamètre de son disque est le plus souvent estimé entre 100 000 et 120 000 années-lumière[94].
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Après avoir étudié les données spectroscopiques de LAMOST et de SDSS, des scientifiques indiquent que son diamètre peut atteindre 200 000 années-lumière, même si le nombre d'étoiles au-delà de 120 000 années-lumière est très faible[95],[96].
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L'épaisseur de la Galaxie est en moyenne de 1 000 années-lumière (a.l.)[97],[98]. À titre comparatif, si le Système solaire jusqu'à l'orbite de Neptune était de la taille d'une pièce de monnaie de 25 mm, la Voie lactée aurait la taille des États-Unis[99]. L'anneau de la Licorne, filament d'étoiles qui entoure la Voie lactée en ondulant au-dessus et au-dessous du plan galactique, pourrait appartenir à la Galaxie[100]. Si c'est le cas, le diamètre de la Voie lactée serait plutôt de 150 000 à 180 000 a.l.[100],[101]
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L'estimation de la masse de la Voie lactée varie selon la méthode et les données utilisées. La plus faible valeur est de 5,8 × 1011 M☉ (masses solaires), significativement moins que la galaxie d'Andromède[102],[103],[104]. Les mesures prises par le Very Long Baseline Array en 2009 ont permis d'établir des vitesses aussi élevées que 254 km/s pour des étoiles se trouvant au bord de la Galaxie[105]. Puisque ces vitesses orbitales dépendent de la masse contenue à l'intérieur du rayon orbital, il faut envisager que la masse de la partie s'étendant jusqu'à 160 000 a.l. du centre égale à peu près celle de la galaxie d'Andromède, soit 7 × 1011 M☉[106]. En 2010, une mesure de la vitesse radiale des étoiles du halo galactique a déterminé que la masse à l'intérieur d'une sphère de 80 kpc égale 7 × 1011 M☉[107]. Une autre étude, publiée en 2014, avance une masse de 8,5 × 1011 M☉ pour toute la Galaxie[108], ce qui représente environ la moitié de la masse totale de la galaxie d'Andromède[108]. En 2019, une étude basée sur des observations de Gaia et Hubble a estimé la masse de la Voie lactée dans un rayon de 129 000 a.l. autour du bulbe galactique à entre 1,10 × 1012 et 2,29 × 1012 M☉[109], c'est-à-dire approximativement 1 500 milliards de masses solaires[110]. Mais les incertitudes, notamment sur la masse de la matière noire, restent très grandes et, selon la quantité de cette substance hypothétique, la masse de la Voie lactée pourrait atteindre 2 300 milliards de masses solaires[111].
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Selon le modèle ΛCDM, la majorité de la masse de Galaxie serait constituée de matière noire, une forme de matière hypothétique à la fois invisible et sensible à la gravitation[112]. Le halo de matière noire s'étendrait uniformément jusqu'à une distance d'au moins 100 kpc du centre galactique. En tenant compte de cette hypothèse, les modèles mathématiques avancent une masse totale entre 1 et 1,5 × 1012 M☉[113]. Une étude publiée en 2013 avance une masse aussi élevée que 4,5 × 1012 M☉[114], alors qu'une étude publiée en 2014 avance une masse moindre, 0,8 × 1012 M☉[115].
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La masse de toutes les étoiles de la Voie lactée est approximativement de 4,6 × 1010 M☉[116] ou de 6,43 × 1010 M☉[113]. Les gaz interstellaires forment une partie non négligeable de la Galaxie ; ils sont composés à 90 % d'hydrogène et à 10 % d'hélium par la masse[117]. La masse du gaz interstellaire représente entre 10 %[118] et 15 %[117] de la masse totale des étoiles de la Voie lactée. La poussière interstellaire représente 1 % de la masse totale du gaz[117].
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Malgré sa taille et sa masse, la Galaxie est microscopique à l'échelle de l'Univers. Des observations menées avec des instruments modernes ont permis d'estimer le nombre de galaxies de l'Univers observable à 200 milliards[52],[119]. Une étude publiée en 2016, s'appuyant sur les données recueillies par le télescope spatial Hubble, avance plutôt une quantité dix fois plus élevée, soit 2 000 milliards de galaxies[120].
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Les étoiles de la Voie lactée sont plongées dans le milieu interstellaire, un mélange de gaz, de poussières et de rayons cosmiques. Ce milieu, en forme de disque, s'étend jusqu'à des centaines d'a.l. pour les gaz les plus froids, et jusqu'à des milliers d'a.l. pour les gaz les plus chauds[121],[122]. La concentration d'étoiles dans le disque diminue graduellement en s'éloignant du centre galactique. Au-delà d'un rayon d'environ 40 000 a.l. du centre galactique, pour des raisons inconnues, la densité des étoiles décroît plus rapidement en s'éloignant du centre[123]. Le centre du disque est entouré d'un halo galactique sphérique composé d'étoiles et d'amas globulaires dont la taille est limitée par deux satellites de la Voie lactée, le Grand et le Petit nuage de Magellan, dont les apsides vis-à-vis du centre galactique sont distantes d'environ 180 000 a.l.[124]. À cette distance ou plus loin, l'orbite de la plupart des objets du halo serait sensiblement modifiée par les nuages de Magellan. Dès lors, ces objets échapperaient probablement à l'influence de la Voie lactée[125],[126].
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La Galaxie comprend au moins 100 milliards de planètes[127],[128],[129] et de 200 à 400 milliards d'étoiles[130],[131],[132] (à titre comparatif, la galaxie d'Andromède comprend environ 1 000 milliards d'étoiles[133]). Les quantités exactes dépendent du nombre d'étoiles de masses très faibles, qui sont difficiles à détecter — particulièrement à des distances supérieures à 300 a.l. du Soleil[133]. L'observation de microlentilles gravitationnelles et de transit astronomiques laisse penser qu'il y aurait au moins autant de planètes liées à des étoiles qu'il y a d'étoiles dans la Voie lactée[127],[134] ; l'observation de microlentilles amène à conclure qu'il y a plus d'objets libres de masse planétaire qui ne font pas partie de systèmes planétaires qu'il n'y a d'étoiles[135],[136]. Selon une étude publiée en janvier 2013, qui se base sur des observations du télescope spatial Kepler, il y aurait au minimum une planète par étoile dans la Galaxie, ce qui permet de prédire de 100 à 400 milliards de planètes pour l'ensemble de la Voie lactée[128]. Le nombre de nébuleuses planétaires s'élève à environ 3 000[137].
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Une autre analyse des données de Kepler, aussi publiée en janvier 2013, mentionne un minimum de 17 milliards d'exoplanètes de la taille de la Terre[138]. En novembre 2013, des astronomes annoncent que, selon les données recueillies par Kepler, la Voie lactée pourrait contenir plus de 40 milliards de planètes de la taille de la Terre qui orbiteraient dans la zone habitable de systèmes planétaires centrés sur un jumeau du Soleil ou une naine rouge[139],[140],[141]. 11 milliards de ces planètes seraient en orbite autour d'un jumeau du Soleil[142]. Des scientifiques avancent qu'une planète de ce type se trouverait à 12 a.l. de notre Système solaire[139],[140]. Des exocomètes (comètes hors du Système solaire) ont aussi été observées et pourraient même être courantes dans la Voie lactée[143].
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Dans la Galaxie, 20 étoiles voyagent à près de 2 millions de km/h ; parmi celles-ci, 13 proviennent de l'extérieur de la Galaxie[144] ; leur origine est inconnue en 2018[145].
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La Voie lactée comprend une barre centrale entourée d'un disque composé de gaz, de poussières et d'étoiles. Ces trois types d'objets astronomiques forment des structures en forme de bras, chacun ressemblant grossièrement à une spirale logarithmique. La distribution de la masse est de type Sbc selon la séquence de Hubble et typique des galaxies spirales avec des bras courbes relativement lâches[147]. C'est dans les années 1990 que les astronomes commencent à soupçonner que la Voie lactée est une galaxie spirale barrée, plutôt qu'une galaxie spirale[148]. Leurs soupçons ont été confirmés en 2005 grâce aux observations du télescope spatial Spitzer[149] qui montrent que la barre centrale de la Galaxie est plus prononcée que ne le pensaient les spécialistes. Selon la classification de Vaucouleurs, il s'agit donc d'une galaxie SB(rs)bc II[150].
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On peut diviser la Voie lactée en quatre secteurs circulaires appelés « quadrants galactiques ». Dans la pratique astronomique courante, le Soleil est situé au pôle Nord galactique dans le système de coordonnées galactiques[151]. Les quadrants sont identifiés à l'aide d'un nombre : « 1er quadrant galactique »[152], « 2d quadrant galactique »[153] ou « 3e quadrant de la Voie lactée »[154]. La demi-droite qui part du pôle Nord galactique, donc du Soleil, et qui joint le centre galactique fait par convention un angle de 0°. Les quadrants sont alors définis ainsi :
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La distance séparant le Soleil du centre galactique se situe dans une fourchette allant de 26 000 à 28 000 a.l. Elle est établie en ayant recours à des méthodes géométriques ou en s'appuyant sur la luminosité des chandelles standards, les résultats variant selon la méthode retenue[156],[157],[158],[159],[160]. Le bulbe galactique, assimilé à une sphère d'environ 10 000 a.l. centrée sur le centre galactique, comprend une concentration particulièrement élevée de vieilles étoiles[161]. Quelques scientifiques pensent que la Voie lactée ne possède pas de bulbe galactique, mais plutôt un assemblage de pseudo-bulbes galactiques qui aurait été formé à la suite de fusions galactiques, ce qui pourrait expliquer la présence d'une barre centrale[162].
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Plusieurs études ont démontré que les galaxies dites normales sont centrées sur un trou noir supermassif[163],[164].
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Le centre galactique comprend une radiosource intense appelée Sagittarius A*, découverte en 1974, dont le diamètre est de 45 millions de kilomètres[165].
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En octobre 2018, l'Observatoire européen austral (ESO) annonce que la radiosource comprend un trou noir supermassif[166],[167],[168],[169].
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Il pèserait entre 4,1 et 4,5 millions de fois la masse solaire[157].
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En janvier 2015, la NASA rapporte avoir observé un jet de rayons X 400 fois plus brillant que la normale (un record) dont la source est Sagittarius A*. Ce jet aurait pu être causé par la désintégration d'un astéroïde tombant dans un trou noir ou par le confinement des lignes magnétiques des gaz circulant dans Sagittarius A*[170].
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La nature de la barre de la Galaxie est sujette à débat, l'estimation de sa demi-longueur allant de 3 000 à 16 000 a.l., alors que son inclinaison, relativement à la ligne de vue reliant la Terre au centre galactique, va de 10 à 50°[159],[160],[171]. Certains scientifiques avancent que la Galaxie comprend deux barres, l'une nichée dans l'autre[172]. Cependant, les étoiles variables de type RR Lyrae ne forment pas avec certitude une barre galactique[160],[173],[174]. La barre pourrait être entourée de ce qui est appelé l'« anneau de 5 kpc » (16 000 a.l.) qui contient une grande partie de l'hydrogène moléculaire présent dans la Voie lactée ; elle est aussi le siège de la majorité des phénomènes menant à la naissance des étoiles. Si la Voie lactée était observée de la galaxie d'Andromède, la barre en serait la région la plus lumineuse[175]. Les émissions de rayons X en provenance de son cœur sont alignées sur les étoiles qui entourent la barre centrale[176] et la crête galactique[177].
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En 2010, le Fermi Gamma-ray Space Telescope a permis de découvrir deux gigantesques bulles, sièges de puissantes émissions électromagnétiques, au nord et au sud du cœur galactique. Le diamètre de chaque « bulle de Fermi[178] » est d'environ 25 000 a.l. ; dans le ciel de l'hémisphère sud de la Terre, elles couvrent plus de la moitié du ciel visible, s'étendant de la constellation de la Vierge jusqu'à celle de la Grue[179],[180]. Par la suite, les observations du radiotélescope de Parkes ont permis d'identifier des émissions polarisées typiques des bulles de Fermi. Ce phénomène serait la conséquence d'un flux magnétique sortant consécutif à la formation d'étoiles à l'intérieur d'une sphère de 640 a.l. entourant le centre de la Voie lactée[181].
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Dans les régions éloignées de l'influence gravitationnelle de la barre centrale, les astronomes organisent le plus souvent la structure stellaire et le milieu interstellaire du disque de la Voie lactée en quatre bras spiraux[182]. Ces bras sont constitués d'un mélange de gaz et de poussières habituellement plus dense que la moyenne galactique ; ils comprennent aussi une plus grande concentration de pouponnières d'étoiles (des régions HII)[183],[184] et de nuages moléculaires[185].
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La structure en spirale de la Voie lactée est hypothétique et aucun consensus ne s'est dégagé sur la nature des bras spiraux[146]. Le modèle d'une spirale logarithmique parfaite n'approxime que très grossièrement les structures proches du Système solaire[184],[186] parce que les bras galactiques peuvent, de façon imprévisible, se diviser, fusionner et se tordre ; de plus, ils présentent souvent des aspects irréguliers[160],[186],[187]. Selon un scénario crédible, le Soleil se trouve d'ailleurs à l'intérieur d'un éperon ou d'un bras local[184] ; ce scénario se répète peut-être ailleurs dans la Galaxie[186].
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Comme dans la plupart des galaxies spirales, chaque bras suit grossièrement une loi logarithmique. L'angle d'inclinaison, relativement au disque galactique, se situe dans une fourchette allant de 7 à 25°[188],[189]. Il y aurait quatre bras spiraux dont l'origine se trouve à proximité du centre galactique[190] :
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La position des bras spiraux Écu-Croix et Sagittaire-Carène fait qu'on peut tracer à partir du Soleil des droites tangentes à ces bras. Si ces bras contenaient une surdensité d'étoiles comparativement au disque galactique, ces surdensités se manifesteraient, sur la voûte céleste, plus particulièrement aux points déterminés par ces droites. Deux études dans l'infrarouge, sensible aux étoiles géantes rouges mais pas à l'extinction causée par la poussière, ont démontré la surdensité dans le bras Écu-Croix mais pas dans Sagittaire-Carène : le premier comprend environ 30 % plus de géantes rouges que ce qui est calculé lorsqu'un bras spiral est absent[189],[192]. En 2008, l'astrophysicien Robert Benjamin s'est appuyé sur cette étude pour suggérer que la Voie lactée ne comprend que deux bras stellaires majeurs : de Persée et Écu-Croix. Les autres bras comprennent un excédent de gaz, mais pas de vieilles étoiles[146]. En décembre 2013, des astronomes, après avoir établi la distribution des jeunes étoiles et des pouponnières d'étoiles, ont conclu que la Galaxie comprend quatre bras spiraux[193],[194],[195]. Deux bras spiraux auraient donc été construits par de vieilles étoiles, et quatre bras par du gaz et de jeunes étoiles. Cette différence est encore inexpliquée en 2013[195].
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Le bras de 3 kpc proche a été découvert dans les années 1950 par l'astronome H. van Woerden et ses collaborateurs grâce à l'analyse de la raie à 21 centimètres de l'hydrogène atomique[196],[197]. Il s'éloigne du bulbe galactique à plus de 50 km/s. Il se trouve dans le 4e quadrant galactique à une distance d'environ 5,2 kpc du Soleil et à 3,3 kpc du centre galactique. Le bras de 3 kpc lointain a été découvert en 2008 par l'astronome Tom Dame du CfA. Il est situé dans le 1er quadrant galactique à une distance d'environ 3 kpc du centre galactique[197],[198].
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Les résultats d'une simulation publiés en 2011 laissent penser que les bras spiraux de la Voie lactée sont le résultat de multiples collisions avec la galaxie naine du Sagittaire[199].
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À la suite d'une simulation numérique, des spécialistes ont suggéré que la Galaxie comprend deux motifs en spirale : une structure interne (composée du bras du Sagittaire) qui pivote rapidement (à l'échelle astronomique) et une structure externe (comprenant les bras de la Carène et de Persée) de vitesse angulaire moindre et dont les bras sont étroitement enroulés. Selon ce scénario, le motif externe mènerait à la création d'un pseudo-anneau selon la classification de Vaucouleurs[200] et ces deux motifs seraient reliés par le bras du Cygne[201].
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L'anneau de la Licorne (ou anneau extérieur) est formé de gaz et d'étoiles arrachés d'autres galaxies voici des milliards d'années. Cependant, des scientifiques avancent que ce n'est qu'une région plus dense produite par un évasement et une torsion du disque épais de la Voie lactée[202]. Un scientifique avance plutôt que ce serait la composante d'un courant stellaire issu de la fusion d'une galaxie avec la Voie lactée[203].
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Le disque galactique est entouré d'un halo sphéroïdal composé de vieilles étoiles et d'amas globulaires, dont 90 % se trouvent à moins de 100 000 a.l. du centre galactique[204]. Cependant, quelques amas globulaires ont été découverts à des distances plus grandes, tels que PAL 4 et AM1 à plus de 200 000 a.l. du centre galactique. Environ 40 % des amas de la Galaxie suivent une orbite rétrograde, et donc tournent en sens inverse de la Voie lactée[205]. Les amas globulaires peuvent suivre une rosette de Klemperer autour de la Voie lactée (alors que les planètes suivent une orbite elliptique autour d'une étoile)[206].
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Même si le disque contient de la poussière qui absorbe certaines longueurs d'onde, ce qui masque des objets célestes, le halo est transparent. La création des étoiles se déroule dans le disque (plus particulièrement dans les bras spiraux, plus denses en jeunes étoiles), mais pas dans le halo parce qu'il comprend trop peu de gaz suffisamment froid, condition essentielle à la naissance des étoiles[207]. Les amas ouverts sont surtout situés dans le disque[208].
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Les découvertes au début du XXIe siècle ont permis de mieux comprendre la structure de la Voie lactée. Après avoir découvert que la galaxie d'Andromède est plus vaste que les études antérieures ne le laissaient supposer[209], il est apparu raisonnable d'avancer que la Voie lactée soit également plus vaste, hypothèse soutenue par la découverte d'une extension au bras du Cygne[191],[210] et d'une extension au bras Écu-Croix[211].
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En janvier 2006, l'astronome Mario Jurić et des collaborateurs annoncent que les observations du SDSS ont mis au jour une énorme structure diffuse — elle occupe une surface 5 000 fois plus grande que la pleine lune — que les modèles actuels ne peuvent expliquer. Cet ensemble d'étoiles s'élève presque perpendiculairement au plan des bras spiraux. Cette structure pourrait être la conséquence d'une fusion entre la Voie lactée et une galaxie naine. Elle se situe dans la direction de la constellation de la Vierge à environ 30 000 a.l. de la Terre et a reçu temporairement le nom de courant stellaire de la Vierge[212].
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Les observations du télescope spatial Chandra, de l'observatoire spatial XMM-Newton et du télescope spatial Suzaku laissent penser que la Voie lactée est entourée d'un halo constitué d'une grande quantité de gaz chauds. Il s'étend sur des centaines de milliers d'années-lumière, notablement plus loin que le halo stellaire, jusqu'à proximité du Petit et du Grand nuages de Magellan. Ce halo gazeux pèse presque autant que la Voie lactée[213],[214],[215]. La température de son gaz se situe entre 1 million et 2,5 millions kelvin[216].
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L'étude de galaxies lointaines permet de conclure que l'Univers contenait six fois moins de matière baryonique (ordinaire) que de matière noire quand il était âgé de quelques milliards d'années. Aujourd'hui, les observations des galaxies proches, telle la Voie lactée, ne permettent que de décompter la moitié de ces baryons[217]. Si l'hypothèse de l'égalité des masses du halo et de la Voie lactée est confirmée, les baryons manquants seraient décomptés[217].
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Le Soleil se trouve dans le Nuage interstellaire local de la bulle locale, près du côté intérieur du bras spiral d'Orion et près de la ceinture de Gould, à 27 200 ± 1 100 a.l. du centre galactique[156],[157],[218]. Il est à une distance de 16 à 98 al du plan principal du disque galactique[219]. Le bras local et le bras le plus proche, celui de Persée, sont distants d'environ 6 500 a.l.[220]. Le Système solaire est situé à l'intérieur de la zone habitable galactique.
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La magnitude absolue de la Voie lactée est de -20,5[221]. Environ 208 étoiles sont plus brillantes que 8,5 en magnitude absolue à l'intérieur d'une sphère d'un rayon de 49 a.l. centrée sur le Soleil, soit une étoile par 2 360 a.l.3. Par ailleurs, 64 étoiles de toute magnitude, mais en excluant 4 naines brunes, se trouvent dans un rayon de 16 al du Soleil, soit 1 étoile par 284 a.l.3. Ces deux calculs montrent qu'il y a notablement plus d'étoiles de faible luminosité que d'étoiles de grande luminosité. Dans tout le ciel terrestre, environ 500 étoiles ont une magnitude apparente supérieure ou égale à 4 alors que 15,5 millions d'étoiles ont une magnitude apparente d'au moins 14[222].
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Le Soleil emprunterait une orbite elliptique qui est perturbée par les bras spiraux et la répartition inégale de la masse dans la Galaxie. De plus, relativement au plan galactique, la trajectoire du Soleil oscille environ 2,7 fois par orbite. Des scientifiques ont posé l'hypothèse que ces oscillations coïncidaient avec des extinctions massives du vivant[223], mais l'analyse du transit du Soleil dans les structures spirales n'a trouvé aucune corrélation[224].
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Le Système solaire complète une orbite autour de la Voie lactée en 240 millions d'années environ (soit une année galactique)[207]. Le Soleil aurait donc accompli de 18 à 20 orbites galactiques depuis sa naissance. La vitesse orbitale du Système solaire autour du centre galactique est d'environ 220 km/s. Le Soleil se déplace dans l'héliosphère à 84 000 km/h. À cette vitesse, il parcourt une année-lumière en 1 400 ans ou encore, il lui suffit de 8 jours pour parcourir une UA (unité astronomique)[225]. Le Système solaire se dirige vers la constellation du Scorpion, qui se trouve sur l'écliptique[226].
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Les étoiles et le gaz de la Voie lactée effectuent une rotation différentielle autour du centre galactique, ce qui signifie que la période de rotation varie selon la position. Comme dans les autres galaxies spirales, la vitesse orbitale de la plupart des étoiles de la Voie lactée ne dépend pas fortement de la distance au centre. À une distance éloignée du bulbe galactique et du bord extérieur, la vitesse orbitale des étoiles se situe entre 210 et 240 km/s[227]. Dans le Système solaire, l'attraction gravitationnelle entre deux corps célestes domine la mécanique céleste : la vitesse d'un corps change selon l'orbite qu'il parcourt. La courbe de rotation galactique de la Voie lactée permet d'observer que les vitesses orbitales près du centre sont trop faibles par rapport à la vitesse théorique, alors qu'à une distance supérieure à 7 kpc (environ 25 000 a.l.), les vitesses sont trop élevées. Ces différences ne peuvent être expliquées par la loi universelle de la gravitation[112],[228],[229].
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Selon les lois de Kepler, si un corps céleste orbite autour d'un corps plus massif, sa vitesse orbitale diminue lorsque la distance entre les deux corps augmente. Selon ces lois, la masse de la Voie lactée, constituée d'étoiles, de gaz interstellaire et de matière ordinaire (baryonique), ne peut expliquer les vitesses orbitales des corps célestes lointains. Puisque la courbe des vitesses observées est relativement plate, ces lois nécessitent d'envisager la présence d'une masse supplémentaire formée d'une matière qui n'émet ni n'absorbe d'ondes électromagnétiques : elle a été appelée « matière noire »[112]. La courbe de rotation de la Voie lactée n'obéit à la loi universelle de rotation des galaxies spirales, que si l'influence de la matière noire est incluse. Cependant, quelques astronomes adoptent d'autres théories, telle que la théorie MOND, qui modifie la loi de la gravitation universelle tout en rejetant l'existence de la matière noire parce qu'elle n'a pas encore été détectée avec certitude[230].
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La Voie lactée et la galaxie d'Andromède appartiennent à un ensemble de 50 galaxies rapprochées qui forment le Groupe local[231],[232], lui-même partie du superamas de la Vierge. Ce dernier appartient à une structure plus grande, le superamas de Laniakea[233],[234].
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Deux petites galaxies et un certain nombre de galaxies naines du Groupe local orbitent autour de la Voie lactée. Le diamètre de la plus grande, le Grand Nuage de Magellan, est de 14 000 années-lumière. Son proche compagnon est le Petit Nuage de Magellan, une galaxie irrégulière. Un pont de matière composé essentiellement de gaz d'hydrogène atomique neutre (non ionisé), le courant magellanique, s'étend sur environ 140 degrés de la sphère céleste et relie la Voie lactée aux deux nuages de Magellan. Les forces de marée s'exerçant entre ces trois galaxies seraient la cause première de l'existence du pont[235]. Des galaxies naines orbitent autour de la Voie lactée, dont le Grand Chien, la galaxie naine du Sagittaire, la Petite Ourse, la galaxie naine du Sculpteur, la galaxie naine du Sextant, la galaxie naine du Fourneau et Lion I. Le diamètre des plus petites galaxies naines de la Voie lactée, la galaxie naine de la Carène, la galaxie naine du Dragon et Lion II, atteignent 500 a.l. D'autres galaxies naines sont peut-être dynamiquement rattachées à la Galaxie, hypothèse soutenue par l'observation en 2015 de neuf satellites inconnus de la Voie lactée[236]. Elle a aussi absorbé des galaxies naines, telle Omega Centauri[237]
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En 2006, des chercheurs rapportent avoir expliqué une déformation du disque de la Voie lactée. Elle est causée par le déplacement des nuages de Magellan, lesquels provoquent des vibrations lorsqu'ils passent près des bords du disque. À cause de leur masse relativement faible, environ 2 % de la masse de la Voie lactée, les scientifiques jugeaient leur influence insignifiante. Selon un modèle informatique, le mouvement de ces deux galaxies crée un sillage de matière noire qui amplifie leur influence sur la Voie lactée[238].
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En 2014, des scientifiques rapportent que la majorité des galaxies satellitaires de la Voie lactée se trouvent à l'intérieur d'un énorme disque, la plupart se déplaçant dans la même direction[239]. Cette découverte remet en question le modèle cosmologique standard qui avance qu'elles se forment dans les halos de matière noire, sont distribuées au hasard et se déplacent dans n'importe quelle direction[240].
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La Galaxie se déplace en direction du Grand attracteur et d'autres amas de galaxies, dont le superamas de Shapley[241]. Des observations complétées en 2014 laissent penser que la galaxie d'Andromède se rapproche de la Voie lactée à une vitesse comprise entre 100 et 140 km/s. D'ici 3 à 4 milliards d'années, les deux pourraient entrer en collision, sauf si d'autres objets célestes ne viennent modifier leur course. Si elles entrent en collision, les probabilités de collisions stellaires sont extrêmement faibles. Il est plus probable que les deux galaxies fusionnent pour former une galaxie elliptique ou peut-être une immense galaxie à disque[242] en l'espace d'environ un milliard d'années[243].
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Même si la relativité restreinte[244] et la relativité générale[245] affirment qu'il ne faut préférer aucun référentiel inertiel, il est utile d'analyser le déplacement de la Voie lactée relativement à un référentiel cosmologique.
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Le flux de Hubble, c'est-à-dire le mouvement apparent des galaxies causé par l'expansion de l'Univers, constitue l'un de ces référentiels cosmologiques. Chaque galaxie, y compris la Voie lactée, est animée d'une vitesse propre, qui diffère du flux de Hubble. Pour comparer la vitesse de la Voie lactée au flux de Hubble, il faut observer un volume suffisamment grand pour que l'influence de l'expansion de l'Univers surpasse celle des déplacements aux échelles galactiques. À cette échelle, le déplacement moyen des galaxies dans ce volume égale le flux de Hubble. Après avoir soustrait le flux de Hubble, des astronomes ont estimé la vitesse de la Voie lactée à 630 km/s[246]. Comparativement au fond diffus cosmologique, un autre référentiel, la vitesse moyenne de la Voie lactée est de 631 ± 20 km/s[247]. Selon les observations des satellites Cosmic Background Explorer (COBE) et Wilkinson Microwave Anisotropy Probe (WMAP), elle se déplace à la vitesse de 552 ± 6 km/s [248]. L'effet conjugué de l'attracteur Shapley et du Répulseur du dipôle expliquerait la vitesse de la Galaxie[247],[249].
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Une toile du Tintoret, L'Origine de la Voie lactée, est dévoilée en 1570[250]. La Fuite en Égypte (1609) du peintre allemand Adam Elsheimer est l'une des premières représentations réalistes et détaillées de la Voie lactée[251]. L'Origine de la Voie lactée est un tableau de Pierre Paul Rubens, peint entre 1636 et 1638[252].
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Abîme - La Voie lactée est un poème de Victor Hugo publié dans le recueil La Légende des siècles (1855-1876)[253]. La Voie lactée est un long poème de Théodore de Banville[254] chantant la gloire des poètes (dans le recueil Les Cariatides publié en 1842[255]). Dans sa Chanson du mal-aimé (parue dans le recueil Alcools en 1913), Guillaume Apollinaire évoque longuement la Voie lactée[256].
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La Voie lactée est le sujet de centaines, sinon de milliers, de photos publiées dans le Web[257]. Des groupes de médias et des particuliers publient des photos de la Voie lactée. Par exemple, le blogue du journal Le Monde publie des photos de la Galaxie[258], alors qu'un photographe amateur publie huit photos de la Voie lactée[259] et un autre se rend à la plaine saline d'Uyuni pour photographier la Galaxie[260]. Par ailleurs, les magazines scientifiques, principalement d'astronomie, publient régulièrement des photos de la Voie lactée. Par exemple, le magazine National Geographic publie des clichés longue exposition pris de nuit où la Voie lactée forme des figures géométriques[261].
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Des associations et des institutions publient des vidéos montrant la Voie lactée. Par exemple, le Réseau canadien d'information sur le patrimoine publie une vidéo sur la Voie lactée[262]. Le magazine National Geographic publie la vidéo Au cœur de la Voie lactée, un voyage imaginaire dans notre Galaxie[263]. Le site YouTube publie des vidéos provenant de tout horizon[264],[265].
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Localisation dans la constellation : Sagittaire
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La Voie lactée, aussi nommée la Galaxie (avec une majuscule), est une galaxie spirale barrée qui comprend de 200 à 400 milliards d'étoiles et au minimum 100 milliards de planètes. Son diamètre est estimé à environ 100 000 à 120 000 années-lumière, voire à 150 000 ou à 200 000 années-lumière bien que le nombre d'étoiles au-delà de 120 000 années-lumière soit très faible. Elle et son cortège de galaxies satellites font partie du Groupe local, lui-même rattaché au superamas de la Vierge appartenant lui-même à Laniakea. Le Système solaire, qui en fait partie, se situe à environ 27 000 années-lumière du centre de la Voie lactée, lequel est constitué d'un trou noir supermassif.
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Observée de la Terre, la Galaxie ressemble à une bande blanchâtre. Bande parce que le Système solaire est situé sur le bord de sa structure en forme de disque. Blanchâtre en raison de l'accumulation d'une multitude d’étoiles que l'on ne peut distinguer à l’œil nu, comme l'avaient déjà avancé Démocrite et Anaxagore. C'est grâce à sa lunette astronomique que Galilée démontre le premier, en 1610, que cette bande est due à la présence de nombreuses étoiles. L'astronome Thomas Wright élabore, en 1750, un modèle de la Galaxie, qui sera repris par le philosophe Emmanuel Kant, qui avance que les nébuleuses observées dans le ciel sont des « univers-îles ». Dans les années 1920, l'astronome Edwin Hubble prouve qu'elle n'est qu'une galaxie parmi plusieurs et clôt ainsi le Grand Débat qui porte notamment sur la nature des nébuleuses. C'est à partir des années 1930 que le modèle actuel de galaxie spirale avec un bulbe central s'impose pour la Voie lactée.
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Les plus anciennes étoiles de la Galaxie sont apparues après les âges sombres du Big Bang ; elles sont donc presque aussi âgées que l'Univers même. Par exemple, l'âge de HE 1523-0901, la plus vieille étoile de la Voie lactée, est de 13,2 milliards d'années. Selon des référentiels cosmologiques, l'ensemble de la Galaxie se déplace à une vitesse d'environ 600 km/s. Les étoiles et les gaz qui se trouvent à une grande distance de son centre galactique se déplacent à environ 220 km/s par rapport à ce centre. Les lois de Kepler ne pouvant expliquer cette vitesse constante, il est apparu nécessaire d'envisager que la majorité de la masse de la Voie lactée n'émet ni n'absorbe de rayonnement électromagnétique et est donc constituée d'une substance hypothétique, la matière noire.
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Le nom de « Voie lactée » est emprunté, par l'intermédiaire du latin via lactea, au grec ancien γαλαξίας κύκλος / galaxías kýklos signifiant littéralement « cercle galactique », « cercle lacté » ou « cercle laiteux »[2],[3],[4]. Galaxía désignait une offrande de flan au lait selon Garnet et Boulanger[5]. Elle fait partie des onze cercles que les anciens Grecs ont identifiés dans le ciel : le zodiaque, le méridien, l'horizon, l'équateur, les tropiques du Capricorne et du Cancer, les cercles arctique et antarctique et les deux colures passant par les deux pôles célestes[6].
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Cette désignation trouve son origine dans la mythologie grecque : dans le récit le plus courant, Zeus, désirant rendre Héraclès immortel, lui fait téter le sein d'Héra alors endormie. Celle-ci essaye d'arracher Héraclès de son sein, et y parvient en laissant une giclée de lait s'épandre dans le ciel, formant la Voie lactée[7]. Selon une seconde version, peu de temps après la naissance d’Héraclès, Hermès enlève l’enfant et le place dans le lit d’Héra endormie : aucun des fils de Zeus ne peut devenir immortel s'il n'a tété au sein de la déesse[8]. Affamé, le bébé s'approche de celle-ci et commence à téter. Se réveillant, Héra aperçoit l'enfant et, indignée, le repousse ; le lait divin se répand dans le ciel en une traînée blanchâtre, la Voie lactée[9]. Dans une troisième version, Alcmène abandonne son enfant par crainte de la vengeance d'Héra. Athéna convainc cette dernière d'allaiter le bébé, mais Héraclès tète trop goulûment et Athéna doit le rendre à sa mère[10]. Si les interprétations mythologiques de la Voie lactée sont nombreuses et diverses, la Galaxie est presque toujours considérée comme une rivière ou un chemin : « Fleuve » des Arabes, « Rivière de lumière » des Hébreux, « Rivière céleste » des Chinois, « Lit du Gange » dans la tradition sanskrite[11].
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Le mot en grec ancien γαλαξίας, formé de la racine γαλακτ-, dérivée du mot γάλα (« lait »), et du suffixe adjectival -ίας, est aussi la racine étymologique de galaxias, traduit en français par « galaxie », nom de notre galaxie (la Galaxie, avec majuscule[12]) puis, plus tard, de tous les ensembles d'étoiles[2],[13],[4],[14],[15].
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Dans l'Antiquité, les premières observations des comètes donnent naissance à de nombreuses mythologies de la Voie lactée puis à des interprétations issues de la philosophie naturelle grecque. Aristote dans son traité Du ciel divise le cosmos en monde céleste, composé d'éléments sphériques parfaits, et monde sublunaire avec ses objets imparfaits. Dans son traité des Météorologiques, il considère la Voie lactée comme un phénomène atmosphérique placé dans la moyenne région sublunaire[16]. Selon Macrobe, Théophraste, disciple d'Aristote, regarde la Voie lactée comme le point de suture des deux hémisphères qui réunit et forme la sphère céleste ; là où les hémisphères se rejoignent, elle est selon lui plus brillante qu'ailleurs[17]. Mais Démocrite et Anaxagore, bien plus anciens, jugent que cette blancheur céleste doit être produite par une multitude d’étoiles, trop petites pour les distinguer à l’œil nu[18]. Cette conception stellaire de la Voie lactée apparaît d'abord en Inde[19].
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Claude Ptolémée synthétise 500 ans d'observations dans son Almageste rédigé au IIe siècle. Il propose un modèle mathématique où la Terre est au centre de l'Univers (il épouse donc la vision philosophique d'Aristote) et les autres objets célestes tournent autour selon des parcours circulaires. L'influence aristotélicienne, grâce à l’Almageste de Ptolémée, reste prédominante en Occident jusqu'au XVe siècle[20]. Cependant, le philosophe néoplatonicien Olympiodore le Jeune dès le VIe siècle réfute cette conception météorologique par deux arguments principaux : des planètes passent parfois devant la Voie lactée et elle n'a aucun effet sur la parallaxe[21].
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Tandis que plusieurs astronomes arabes et perses du Moyen Âge penchent pour son origine stellaire, Al-Biruni, astronome perse du début du XIe siècle, décrit la Galaxie comme un rassemblement de nombreuses étoiles nébuleuses. Alhazen réfute la théorie d’Aristote en opérant une tentative d’observation et de mesure de la parallaxe[22] et ainsi « détermina que parce que la Voie lactée n’a pas de parallaxe, elle est très éloignée de la Terre et n’appartient pas à son atmosphère[23] ». Au début du XIIe siècle, l'astronome andalou Avempace est d’avis que la Voie lactée est faite d’un grand nombre d’étoiles, mais que la réfraction de l’atmosphère terrestre lui donne l’aspect d'un « voile continu ». Pour appuyer sa thèse, il étudie la conjonction de Mars et de Jupiter de février 1117 : elle a l'aspect d'une figure élancée malgré l’aspect circulaire des deux planètes[24].
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L’observation à l’œil nu de la Voie lactée ne permet de distinguer qu’une très faible partie des étoiles dont elle se compose. Avec sa lunette astronomique, Galilée découvre dès 1610 que la Voie lactée est un « amas de toutes petites étoiles »[25] mais considère à tort qu'elle n'est pas constituée de gaz[26],[27] (alors qu'il s'avérera qu'elle regorge de nombreuses nébuleuses).
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Dans son Opera philosophica & mineralia (1734), le philosophe suédois Emanuel Swedenborg avance que les galaxies sont des univers-îles[28]. En 1750, l'astronome Thomas Wright, dans son ouvrage An Original Theory or New Hypothesis of the Universe, étudie la structure de la Galaxie et imagine qu’elle forme un nuage aplati, disque parsemé d’étoiles parmi lesquelles se trouve le Soleil[29]. L’apparence de la Voie lactée est « un effet optique dû à l’immersion de la Terre dans une couche plate composée d’étoiles de faible luminosité », écrit-il[30]. Le philosophe Jean-Henri Lambert parvient à des conclusions identiques en 1761[31],[28]. Dans un traité de 1755, le philosophe Emmanuel Kant, s'appuyant sur les travaux de Wright[32], spécule correctement que la Voie lactée pourrait être un corps en rotation composé d'un nombre immense d'étoiles retenues par la gravitation, de la même façon que le Soleil retient les planètes du Système solaire, mais à une échelle nettement plus vaste[33]. Le disque d'étoiles ainsi formé serait observé comme une bande dans le ciel depuis la Terre (qui se trouve à l'intérieur du disque). Il conjecture aussi que des nébuleuses, visibles dans le ciel nocturne, seraient des « galaxies » semblables à la nôtre. Il qualifie la Voie lactée et les « nébuleuses extragalactiques » d'« univers-îles »[34],[35],[36],[37].
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Dans son Exposition du système du monde, ouvrage de vulgarisation publié en 1796, Pierre-Simon de Laplace fait l'hypothèse que de « nombreuses « nébuleuses » [...] sont en réalité des galaxies très éloignées, formées de myriades d'étoiles »[38].
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La première tentative de décrire la forme de la Voie lactée et la position du Soleil au sein de celle-ci est effectuée par William Herschel en 1785 en dénombrant les étoiles dans différentes régions du ciel. Il construit un schéma mettant le Soleil près du centre de la Voie lactée[39] (hypothèse fausse selon les données actuelles). Ne connaissant pas la distance des étoiles, il suppose pour élaborer son modèle quantitatif cinq hypothèses de base dont plusieurs se révéleront fausses : toutes les étoiles ont une même luminosité intrinsèque, leur distance décroît en proportion de leur magnitude apparente et absence d'extinction interstellaire[19].
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En 1845, William Parsons construit un télescope plus puissant qui permet de différencier les galaxies elliptiques des galaxies spirales. Son instrument permet d'observer des sources de lumière distinctes dans quelques nébuleuses, ce qui conforte la conjecture de Kant[40],[41].
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En 1917, Heber Curtis observe la nova S Andromedae dans la « Grande nébuleuse d'Andromède ». En analysant les archives photographiques d'Andromède, il découvre onze novas, et calcule qu'elles sont, en moyenne, 10 fois moins lumineuses que celles de la Voie lactée. Il établit la distance des novas de la galaxie d'Andromède à 150 kpc. Il devient un partisan de la théorie des univers-îles, qui avance entre autres que les nébuleuses spirales sont des galaxies indépendantes[42]. En 1920, Harlow Shapley et Heber Curtis engagent le Grand Débat, qui concerne la nature de la Voie lactée, les nébuleuses spirales et la taille de l'Univers. Pour soutenir l'hypothèse que la grande nébuleuse d'Andromède est une galaxie extérieure, Curtis note la présence de bandes sombres (dark lanes) rappelant les nuages de poussières de la Voie lactée et un décalage Doppler élevé[43].
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Les premiers travaux quantitatifs relatifs à la structure détaillée de notre Galaxie remontent à 1918 avec Harlow Shapley. En étudiant la répartition sur la sphère céleste des amas globulaires, il parvient à l’image selon laquelle notre Galaxie est une structure symétrique de part et d’autre de son disque visible, et que son centre est situé dans la direction de la constellation du Sagittaire aux coordonnées approximatives de 17h 30m,
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δ
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{\displaystyle \delta }
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= -30°[44],[45]. Ainsi est-il établi que le Soleil ne peut être situé au centre de la Voie lactée[46],[47]. Une dizaine d’années plus tard, Bertil Lindblad puis Jan Oort montrent indépendamment que les étoiles de la Voie lactée tournent autour du centre, mais selon une rotation différentielle (c’est-à-dire que leur période orbitale dépend de leur distance au centre), et qu’un amas globulaire et certaines étoiles ne tournent pas à la même vitesse que le disque, suggérant fortement une structure en spirale[48],[49],[50].
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Grâce à la résolution optique du télescope Hooker de 2,5 mètres de l'observatoire du Mont Wilson, l'astronome Edwin Hubble produit des photographies astronomiques qui montrent des étoiles individuelles dans les parties externes de quelques nébuleuses spirales. Il découvre aussi quelques céphéides, dont une dans la nébuleuse d'Andromède (M31 du catalogue de Messier) qui lui sert de repère pour estimer la distance à la nébuleuse (selon ses calculs, elle se trouve à 275 kpc du Soleil, trop éloignée pour faire partie de la Voie lactée[51]). Toujours dans les années 1920, il publie des articles qui rapportent l'existence d'autres galaxies. Ses travaux mettent fin au Grand Débat[52],[53].
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Une des conséquences du Grand Débat est la tentative de déterminer la nature elliptique ou spirale de la Voie lactée qui fait alors l'objet d'une quarantaine de modèles différents. Jacobus Kapteyn, en utilisant un raffinement de la méthode d’Herschel, propose un modèle en 1920 à l’image d’une petite galaxie elliptique d’environ 15 kpc de diamètre, avec le Soleil près du centre. La mise en évidence du phénomène de rotation galactique par Jacobus Kapteyn en 1922 et d'extinction interstellaire par Robert Jules Trumpler en 1930 aboutissent à l'élaboration dans les années 1930 du modèle actuel de galaxie spirale avec un bulbe central[19].
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Observée de la Terre, la Voie lactée ressemble à une bande blanchâtre qui forme un arc d'environ 30° dans le ciel[54]. Toutes les étoiles que l'on peut discerner à l'œil nu font partie de la Voie lactée[55] ; les étoiles indiscernables à l'œil nu ainsi que d'autres objets célestes dans la direction du plan galactique sont à la source de la lumière diffuse de cette bande. Dans les régions sombres de la bande, telles que le Grand Rift et le Sac de charbon, la lumière des étoiles lointaines est absorbée par la poussière cosmique. La partie du ciel occultée par la Voie lactée est appelée la zone d'évitement[56].
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« Les plus lumineuses des galaxies connues sont environ cent fois plus brillantes que la Voie lactée, qui brille elle-même comme dix milliards de soleils[57]. »
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Pourtant, la brillance de surface de la Voie lactée est relativement faible. Sa visibilité est significativement réduite en présence de pollution lumineuse ou lorsque la Lune éclaire le ciel. La luminosité du ciel doit être plus faible qu'environ 20,2 magnitude par seconde d'arc au carré (mag/as2) pour pouvoir observer la Galaxie[58]. Elle est en général visible quand la magnitude limite visuelle est d'environ +5.1 ou mieux ; plusieurs détails sont visibles lorsqu'elle atteint +6.1[59]. En conséquence, elle est difficile à observer depuis les milieux urbains éclairés de nuit, mais relativement facile à observer dans un milieu rural si la Lune se trouve sous l'horizon[note 6]. Plus d'un tiers de la population humaine ne pourrait observer la Voie lactée à cause de la pollution lumineuse[60].
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Observée de la Terre, la région visible du plan galactique de la Voie lactée comprend 30 constellations[61],[note 7].
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Le plan galactique est incliné d'environ 60° par rapport à l'écliptique (le plan de l'orbite terrestre)[62]. Relativement à l'équateur céleste, il s'étend au nord jusqu'à la constellation de Cassiopée et au sud jusqu'à la constellation de la Croix du Sud, ce qui démontre, relativement au plan galactique, la grande inclinaison du plan équatorial de la Terre et du plan de l'écliptique[63]. Le pôle Nord galactique est proche de β Comae Berenices, alors que le pôle Sud galactique est proche d'α Sculptoris[64]. À cause de cette grande inclinaison, l'arc de la Voie lactée peut apparaître très bas ou très haut dans le ciel nocturne selon le moment de l'année et de la nuit. Pour les observateurs à la surface de la Terre situés entre 65° nord et 65° sud, la Voie lactée passe deux fois par jour au-dessus de leur tête[65].
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L'existence de la Voie lactée a débuté sous la forme d'une ou plusieurs petites masses de densité supérieure à la moyenne peu après le Big Bang. Quelques-unes de ces masses ont fait office de germes pour les amas globulaires où leurs plus vieilles étoiles restantes font maintenant partie du halo galactique de la Voie lactée. Quelques milliards d'années après la naissance des premières étoiles, la masse de la Voie lactée était suffisamment grande pour entretenir une vitesse tangentielle élevée. À cause de la conservation du moment cinétique, le milieu interstellaire gazeux s'est aplati, passant de la forme d'un sphéroïde à un disque. C'est dans ce disque que se sont formées ultérieurement les étoiles. La plupart des jeunes étoiles de la Voie lactée, y compris le Soleil, se trouvent dans le disque galactique[66],[67].
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À la suite de la formation des premières étoiles, la Voie lactée a grandi à la fois par fusion de galaxies (particulièrement dans ses premières années de croissance) et par accrétion du gaz présent dans le halo galactique[67]. À l'heure actuelle, grâce au courant magellanique, elle attire des matériaux de deux galaxies satellitaires, les Petit et Grand nuages de Magellan[68],[69]. Des caractéristiques de la Galaxie, tels la masse stellaire, le moment cinétique et la métallicité des régions très éloignées, laissent penser qu'elle n'a fusionné avec aucune grande galaxie dans les derniers 10 milliards d'années. Cette absence de fusions récentes est inhabituelle parmi les galaxies spirales[70],[71].
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Toutefois la Voie lactée a semble-t-il fusionné avec une autre galaxie il y a, justement, 10 milliards d'années environ. Durant les 22 premiers mois d’observation du télescope spatial Gaia, l’étude de sept millions d’étoiles a permis de découvrir que 30 000 d’entre elles font partie d'un groupe d’étoiles vieilles se déplaçant toutes sur des trajectoires allongées dans la direction opposée à la majorité des autres étoiles de la galaxie, y compris le Soleil. Elles se distinguent également dans le diagramme H-R, ce qui indique qu’elles appartiennent à une population stellaire distincte. Leurs caractéristiques sont en accord avec les simulations informatiques de fusions de galaxies. Des centaines d'étoiles variables et 13 amas globulaires de la Voie lactée suivent des trajectoires similaires, indiquant qu'elles faisaient aussi partie de la galaxie disparue, dénommée Gaia-Enceladus. Les simulations indiquent qu'elle était dix fois plus petite que la Voie lactée actuelle (donc de la taille d'un nuage de Magellan), mais il y a 10 milliards d'années la Voie lactée était elle-même beaucoup plus petite qu'aujourd'hui (peut-être d'un facteur 40 %), ce qui fait de cette fusion un événement majeur de l'histoire de notre galaxie[72],[73].
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Selon des études récentes, la Voie lactée et la galaxie d'Andromède se trouvent dans ce qui est surnommé la « vallée verte » du diagramme couleur-magnitude des galaxies. Cette région est peuplée de galaxies faisant un transit du « nuage bleu » (des galaxies qui créent régulièrement des étoiles) à la « séquence rouge » (des galaxies qui ne créent plus d'étoiles). La naissance d'étoiles dépend de la présence de gaz interstellaire susceptible de servir de matériau. Dans la vallée verte, ce gaz est de moins en moins présent. L'observation de galaxies similaires à la Voie lactée montre qu'elle est parmi les plus rouges et les plus brillantes de toutes les galaxies spirales qui continuent de créer des étoiles et qu'elle est légèrement plus bleue que les galaxies bleues de la séquence rouge[74]. Des simulations numériques indiquent que la formation d'étoiles dans la Voie lactée cessera dans 5 Ga (milliards d'années), après un sursaut de création d'étoiles à la suite de la collision avec la galaxie d'Andromède, d'ici 4 Ga[75].
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Les amas globulaires sont parmi les plus vieux objets de la Galaxie, ce qui permet de fixer une limite inférieure à l'âge de la Voie lactée. L'âge des étoiles peut être déduit en mesurant l'abondance des radioisotopes de longue demi-vie, tels le thorium 232 et l'uranium 238, puis comparer ces résultats à des estimations de leur abondance originelle. Selon cette technique, l'âge de BPS CS 31082-0001 (étoile dite de « Cayrel »), serait 12,5 ± 3 Ga[77], alors qu'il serait de 13,8 ± 4 Ga pour BD +17° 3248[78]. Une autre technique de calcul s'appuie sur l'étude des naines blanches. Lorsqu'elles se forment, elles se refroidissent par émissions de radiations et leur surface refroidit régulièrement. En comparant la température des naines blanches les plus froides aux températures théoriques initiales, il est possible d'estimer leur âge. Selon cette technique, l'âge de l'amas globulaire M4 a été estimé à 12,7 ± 0,7 Ga[79].
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L'âge de plusieurs étoiles solitaires du halo galactique est près de l'âge de l'Univers, soit 13,8 Ga. Par exemple, HE 1523-0901 (une étoile géante rouge[80]) serait âgée de 13,2 Ga. C'est l'étoile la plus âgée de la Galaxie selon les observations de 2007 ; c'est donc l'âge maximal de la Galaxie[81]. Une autre étoile, HD 140283 (une étoile sous-géante[82] dite « étoile-Mathusalem »[83]), serait âgée de 14,46 ± 0,8 Ga ; elle est donc apparue au plus tôt voici 13,66 Ga[84],[85] (en raison de l'incertitude, l'âge de l'étoile n'est pas contradictoire avec l'âge de l'Univers).
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Le disque mince de la Voie lactée se serait formé voici 8,8 ± 1,7 Ga. Les mesures effectuées laissent penser qu'il y aurait eu un hiatus de presque 5 Ga entre les créations du halo galactique et du disque mince[86]. Des scientifiques, après avoir étudié la signature chimique de milliers d'étoiles, ont suggéré que la création stellaire a diminué d'un ordre de grandeur voisin de 10 à 8 Ga. Cette diminution serait survenue au moment où le disque mince se formait, suggérant que le disque et la structure barrée ont brassé le gaz interstellaire au point de le rendre trop chaud pour soutenir le rythme de création des étoiles[87].
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Le chercheur britannique Lynden-Bell démontre en 1976 que les galaxies satellitaires de la Voie lactée ne sont pas distribuées aléatoirement ; leur répartition serait la conséquence du bris d'un système plus grand qui aurait produit une structure annulaire d'un diamètre de 500 000 a.l. et épaisses de 50 000 a.l. Les quasi-collisions entre galaxies, comme celle anticipée avec la galaxie d'Andromède dans 4 Ga, génèrent d'énormes masses de gaz interstellaire qui, sur une longue durée, se contractent de façon à former des galaxies naines perpendiculaires au disque principal[88]. En 2005, des chercheurs, après avoir analysé la répartition des amas globulaires et les minces traces laissées à la suite de la désagrégation des galaxies naines, déterminent qu'ils participent aussi à la création de tels anneaux de matière[89]. En 2013, un autre chercheur démontre qu'un tel anneau existe aussi autour de la galaxie d'Andromède, faisant partie d'une structure en rotation, ce qui suggère qu'elle a été précédemment en contact avec la Voie lactée. Cependant, cette hypothèse est invalide même en tenant compte de l'existence d'un halo de matière noire. Si la théorie MOND était vraie, alors il serait plausible que les deux galaxies soient entrées en contact voici de 11 à 7 Ga[90]. Un chercheur avance que si l'existence de la matière noire implique un condensat de Bose-Einstein superfluide, alors la théorie MOND serait vraie pour certains états de la matière[91].
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Par ailleurs, la Galaxie entrera en collision avec le Grand Nuage de Magellan dans environ un milliard d'années, bien avant la collision anticipée avec la galaxie d'Andromède[92],[93].
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La Voie lactée est la deuxième plus grande galaxie du Groupe local, derrière la galaxie d'Andromède. Le diamètre de son disque est le plus souvent estimé entre 100 000 et 120 000 années-lumière[94].
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Après avoir étudié les données spectroscopiques de LAMOST et de SDSS, des scientifiques indiquent que son diamètre peut atteindre 200 000 années-lumière, même si le nombre d'étoiles au-delà de 120 000 années-lumière est très faible[95],[96].
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L'épaisseur de la Galaxie est en moyenne de 1 000 années-lumière (a.l.)[97],[98]. À titre comparatif, si le Système solaire jusqu'à l'orbite de Neptune était de la taille d'une pièce de monnaie de 25 mm, la Voie lactée aurait la taille des États-Unis[99]. L'anneau de la Licorne, filament d'étoiles qui entoure la Voie lactée en ondulant au-dessus et au-dessous du plan galactique, pourrait appartenir à la Galaxie[100]. Si c'est le cas, le diamètre de la Voie lactée serait plutôt de 150 000 à 180 000 a.l.[100],[101]
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L'estimation de la masse de la Voie lactée varie selon la méthode et les données utilisées. La plus faible valeur est de 5,8 × 1011 M☉ (masses solaires), significativement moins que la galaxie d'Andromède[102],[103],[104]. Les mesures prises par le Very Long Baseline Array en 2009 ont permis d'établir des vitesses aussi élevées que 254 km/s pour des étoiles se trouvant au bord de la Galaxie[105]. Puisque ces vitesses orbitales dépendent de la masse contenue à l'intérieur du rayon orbital, il faut envisager que la masse de la partie s'étendant jusqu'à 160 000 a.l. du centre égale à peu près celle de la galaxie d'Andromède, soit 7 × 1011 M☉[106]. En 2010, une mesure de la vitesse radiale des étoiles du halo galactique a déterminé que la masse à l'intérieur d'une sphère de 80 kpc égale 7 × 1011 M☉[107]. Une autre étude, publiée en 2014, avance une masse de 8,5 × 1011 M☉ pour toute la Galaxie[108], ce qui représente environ la moitié de la masse totale de la galaxie d'Andromède[108]. En 2019, une étude basée sur des observations de Gaia et Hubble a estimé la masse de la Voie lactée dans un rayon de 129 000 a.l. autour du bulbe galactique à entre 1,10 × 1012 et 2,29 × 1012 M☉[109], c'est-à-dire approximativement 1 500 milliards de masses solaires[110]. Mais les incertitudes, notamment sur la masse de la matière noire, restent très grandes et, selon la quantité de cette substance hypothétique, la masse de la Voie lactée pourrait atteindre 2 300 milliards de masses solaires[111].
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Selon le modèle ΛCDM, la majorité de la masse de Galaxie serait constituée de matière noire, une forme de matière hypothétique à la fois invisible et sensible à la gravitation[112]. Le halo de matière noire s'étendrait uniformément jusqu'à une distance d'au moins 100 kpc du centre galactique. En tenant compte de cette hypothèse, les modèles mathématiques avancent une masse totale entre 1 et 1,5 × 1012 M☉[113]. Une étude publiée en 2013 avance une masse aussi élevée que 4,5 × 1012 M☉[114], alors qu'une étude publiée en 2014 avance une masse moindre, 0,8 × 1012 M☉[115].
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La masse de toutes les étoiles de la Voie lactée est approximativement de 4,6 × 1010 M☉[116] ou de 6,43 × 1010 M☉[113]. Les gaz interstellaires forment une partie non négligeable de la Galaxie ; ils sont composés à 90 % d'hydrogène et à 10 % d'hélium par la masse[117]. La masse du gaz interstellaire représente entre 10 %[118] et 15 %[117] de la masse totale des étoiles de la Voie lactée. La poussière interstellaire représente 1 % de la masse totale du gaz[117].
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Malgré sa taille et sa masse, la Galaxie est microscopique à l'échelle de l'Univers. Des observations menées avec des instruments modernes ont permis d'estimer le nombre de galaxies de l'Univers observable à 200 milliards[52],[119]. Une étude publiée en 2016, s'appuyant sur les données recueillies par le télescope spatial Hubble, avance plutôt une quantité dix fois plus élevée, soit 2 000 milliards de galaxies[120].
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Les étoiles de la Voie lactée sont plongées dans le milieu interstellaire, un mélange de gaz, de poussières et de rayons cosmiques. Ce milieu, en forme de disque, s'étend jusqu'à des centaines d'a.l. pour les gaz les plus froids, et jusqu'à des milliers d'a.l. pour les gaz les plus chauds[121],[122]. La concentration d'étoiles dans le disque diminue graduellement en s'éloignant du centre galactique. Au-delà d'un rayon d'environ 40 000 a.l. du centre galactique, pour des raisons inconnues, la densité des étoiles décroît plus rapidement en s'éloignant du centre[123]. Le centre du disque est entouré d'un halo galactique sphérique composé d'étoiles et d'amas globulaires dont la taille est limitée par deux satellites de la Voie lactée, le Grand et le Petit nuage de Magellan, dont les apsides vis-à-vis du centre galactique sont distantes d'environ 180 000 a.l.[124]. À cette distance ou plus loin, l'orbite de la plupart des objets du halo serait sensiblement modifiée par les nuages de Magellan. Dès lors, ces objets échapperaient probablement à l'influence de la Voie lactée[125],[126].
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La Galaxie comprend au moins 100 milliards de planètes[127],[128],[129] et de 200 à 400 milliards d'étoiles[130],[131],[132] (à titre comparatif, la galaxie d'Andromède comprend environ 1 000 milliards d'étoiles[133]). Les quantités exactes dépendent du nombre d'étoiles de masses très faibles, qui sont difficiles à détecter — particulièrement à des distances supérieures à 300 a.l. du Soleil[133]. L'observation de microlentilles gravitationnelles et de transit astronomiques laisse penser qu'il y aurait au moins autant de planètes liées à des étoiles qu'il y a d'étoiles dans la Voie lactée[127],[134] ; l'observation de microlentilles amène à conclure qu'il y a plus d'objets libres de masse planétaire qui ne font pas partie de systèmes planétaires qu'il n'y a d'étoiles[135],[136]. Selon une étude publiée en janvier 2013, qui se base sur des observations du télescope spatial Kepler, il y aurait au minimum une planète par étoile dans la Galaxie, ce qui permet de prédire de 100 à 400 milliards de planètes pour l'ensemble de la Voie lactée[128]. Le nombre de nébuleuses planétaires s'élève à environ 3 000[137].
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Une autre analyse des données de Kepler, aussi publiée en janvier 2013, mentionne un minimum de 17 milliards d'exoplanètes de la taille de la Terre[138]. En novembre 2013, des astronomes annoncent que, selon les données recueillies par Kepler, la Voie lactée pourrait contenir plus de 40 milliards de planètes de la taille de la Terre qui orbiteraient dans la zone habitable de systèmes planétaires centrés sur un jumeau du Soleil ou une naine rouge[139],[140],[141]. 11 milliards de ces planètes seraient en orbite autour d'un jumeau du Soleil[142]. Des scientifiques avancent qu'une planète de ce type se trouverait à 12 a.l. de notre Système solaire[139],[140]. Des exocomètes (comètes hors du Système solaire) ont aussi été observées et pourraient même être courantes dans la Voie lactée[143].
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Dans la Galaxie, 20 étoiles voyagent à près de 2 millions de km/h ; parmi celles-ci, 13 proviennent de l'extérieur de la Galaxie[144] ; leur origine est inconnue en 2018[145].
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La Voie lactée comprend une barre centrale entourée d'un disque composé de gaz, de poussières et d'étoiles. Ces trois types d'objets astronomiques forment des structures en forme de bras, chacun ressemblant grossièrement à une spirale logarithmique. La distribution de la masse est de type Sbc selon la séquence de Hubble et typique des galaxies spirales avec des bras courbes relativement lâches[147]. C'est dans les années 1990 que les astronomes commencent à soupçonner que la Voie lactée est une galaxie spirale barrée, plutôt qu'une galaxie spirale[148]. Leurs soupçons ont été confirmés en 2005 grâce aux observations du télescope spatial Spitzer[149] qui montrent que la barre centrale de la Galaxie est plus prononcée que ne le pensaient les spécialistes. Selon la classification de Vaucouleurs, il s'agit donc d'une galaxie SB(rs)bc II[150].
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On peut diviser la Voie lactée en quatre secteurs circulaires appelés « quadrants galactiques ». Dans la pratique astronomique courante, le Soleil est situé au pôle Nord galactique dans le système de coordonnées galactiques[151]. Les quadrants sont identifiés à l'aide d'un nombre : « 1er quadrant galactique »[152], « 2d quadrant galactique »[153] ou « 3e quadrant de la Voie lactée »[154]. La demi-droite qui part du pôle Nord galactique, donc du Soleil, et qui joint le centre galactique fait par convention un angle de 0°. Les quadrants sont alors définis ainsi :
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La distance séparant le Soleil du centre galactique se situe dans une fourchette allant de 26 000 à 28 000 a.l. Elle est établie en ayant recours à des méthodes géométriques ou en s'appuyant sur la luminosité des chandelles standards, les résultats variant selon la méthode retenue[156],[157],[158],[159],[160]. Le bulbe galactique, assimilé à une sphère d'environ 10 000 a.l. centrée sur le centre galactique, comprend une concentration particulièrement élevée de vieilles étoiles[161]. Quelques scientifiques pensent que la Voie lactée ne possède pas de bulbe galactique, mais plutôt un assemblage de pseudo-bulbes galactiques qui aurait été formé à la suite de fusions galactiques, ce qui pourrait expliquer la présence d'une barre centrale[162].
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Plusieurs études ont démontré que les galaxies dites normales sont centrées sur un trou noir supermassif[163],[164].
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Le centre galactique comprend une radiosource intense appelée Sagittarius A*, découverte en 1974, dont le diamètre est de 45 millions de kilomètres[165].
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En octobre 2018, l'Observatoire européen austral (ESO) annonce que la radiosource comprend un trou noir supermassif[166],[167],[168],[169].
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Il pèserait entre 4,1 et 4,5 millions de fois la masse solaire[157].
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En janvier 2015, la NASA rapporte avoir observé un jet de rayons X 400 fois plus brillant que la normale (un record) dont la source est Sagittarius A*. Ce jet aurait pu être causé par la désintégration d'un astéroïde tombant dans un trou noir ou par le confinement des lignes magnétiques des gaz circulant dans Sagittarius A*[170].
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La nature de la barre de la Galaxie est sujette à débat, l'estimation de sa demi-longueur allant de 3 000 à 16 000 a.l., alors que son inclinaison, relativement à la ligne de vue reliant la Terre au centre galactique, va de 10 à 50°[159],[160],[171]. Certains scientifiques avancent que la Galaxie comprend deux barres, l'une nichée dans l'autre[172]. Cependant, les étoiles variables de type RR Lyrae ne forment pas avec certitude une barre galactique[160],[173],[174]. La barre pourrait être entourée de ce qui est appelé l'« anneau de 5 kpc » (16 000 a.l.) qui contient une grande partie de l'hydrogène moléculaire présent dans la Voie lactée ; elle est aussi le siège de la majorité des phénomènes menant à la naissance des étoiles. Si la Voie lactée était observée de la galaxie d'Andromède, la barre en serait la région la plus lumineuse[175]. Les émissions de rayons X en provenance de son cœur sont alignées sur les étoiles qui entourent la barre centrale[176] et la crête galactique[177].
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En 2010, le Fermi Gamma-ray Space Telescope a permis de découvrir deux gigantesques bulles, sièges de puissantes émissions électromagnétiques, au nord et au sud du cœur galactique. Le diamètre de chaque « bulle de Fermi[178] » est d'environ 25 000 a.l. ; dans le ciel de l'hémisphère sud de la Terre, elles couvrent plus de la moitié du ciel visible, s'étendant de la constellation de la Vierge jusqu'à celle de la Grue[179],[180]. Par la suite, les observations du radiotélescope de Parkes ont permis d'identifier des émissions polarisées typiques des bulles de Fermi. Ce phénomène serait la conséquence d'un flux magnétique sortant consécutif à la formation d'étoiles à l'intérieur d'une sphère de 640 a.l. entourant le centre de la Voie lactée[181].
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Dans les régions éloignées de l'influence gravitationnelle de la barre centrale, les astronomes organisent le plus souvent la structure stellaire et le milieu interstellaire du disque de la Voie lactée en quatre bras spiraux[182]. Ces bras sont constitués d'un mélange de gaz et de poussières habituellement plus dense que la moyenne galactique ; ils comprennent aussi une plus grande concentration de pouponnières d'étoiles (des régions HII)[183],[184] et de nuages moléculaires[185].
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La structure en spirale de la Voie lactée est hypothétique et aucun consensus ne s'est dégagé sur la nature des bras spiraux[146]. Le modèle d'une spirale logarithmique parfaite n'approxime que très grossièrement les structures proches du Système solaire[184],[186] parce que les bras galactiques peuvent, de façon imprévisible, se diviser, fusionner et se tordre ; de plus, ils présentent souvent des aspects irréguliers[160],[186],[187]. Selon un scénario crédible, le Soleil se trouve d'ailleurs à l'intérieur d'un éperon ou d'un bras local[184] ; ce scénario se répète peut-être ailleurs dans la Galaxie[186].
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Comme dans la plupart des galaxies spirales, chaque bras suit grossièrement une loi logarithmique. L'angle d'inclinaison, relativement au disque galactique, se situe dans une fourchette allant de 7 à 25°[188],[189]. Il y aurait quatre bras spiraux dont l'origine se trouve à proximité du centre galactique[190] :
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La position des bras spiraux Écu-Croix et Sagittaire-Carène fait qu'on peut tracer à partir du Soleil des droites tangentes à ces bras. Si ces bras contenaient une surdensité d'étoiles comparativement au disque galactique, ces surdensités se manifesteraient, sur la voûte céleste, plus particulièrement aux points déterminés par ces droites. Deux études dans l'infrarouge, sensible aux étoiles géantes rouges mais pas à l'extinction causée par la poussière, ont démontré la surdensité dans le bras Écu-Croix mais pas dans Sagittaire-Carène : le premier comprend environ 30 % plus de géantes rouges que ce qui est calculé lorsqu'un bras spiral est absent[189],[192]. En 2008, l'astrophysicien Robert Benjamin s'est appuyé sur cette étude pour suggérer que la Voie lactée ne comprend que deux bras stellaires majeurs : de Persée et Écu-Croix. Les autres bras comprennent un excédent de gaz, mais pas de vieilles étoiles[146]. En décembre 2013, des astronomes, après avoir établi la distribution des jeunes étoiles et des pouponnières d'étoiles, ont conclu que la Galaxie comprend quatre bras spiraux[193],[194],[195]. Deux bras spiraux auraient donc été construits par de vieilles étoiles, et quatre bras par du gaz et de jeunes étoiles. Cette différence est encore inexpliquée en 2013[195].
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Le bras de 3 kpc proche a été découvert dans les années 1950 par l'astronome H. van Woerden et ses collaborateurs grâce à l'analyse de la raie à 21 centimètres de l'hydrogène atomique[196],[197]. Il s'éloigne du bulbe galactique à plus de 50 km/s. Il se trouve dans le 4e quadrant galactique à une distance d'environ 5,2 kpc du Soleil et à 3,3 kpc du centre galactique. Le bras de 3 kpc lointain a été découvert en 2008 par l'astronome Tom Dame du CfA. Il est situé dans le 1er quadrant galactique à une distance d'environ 3 kpc du centre galactique[197],[198].
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Les résultats d'une simulation publiés en 2011 laissent penser que les bras spiraux de la Voie lactée sont le résultat de multiples collisions avec la galaxie naine du Sagittaire[199].
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À la suite d'une simulation numérique, des spécialistes ont suggéré que la Galaxie comprend deux motifs en spirale : une structure interne (composée du bras du Sagittaire) qui pivote rapidement (à l'échelle astronomique) et une structure externe (comprenant les bras de la Carène et de Persée) de vitesse angulaire moindre et dont les bras sont étroitement enroulés. Selon ce scénario, le motif externe mènerait à la création d'un pseudo-anneau selon la classification de Vaucouleurs[200] et ces deux motifs seraient reliés par le bras du Cygne[201].
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L'anneau de la Licorne (ou anneau extérieur) est formé de gaz et d'étoiles arrachés d'autres galaxies voici des milliards d'années. Cependant, des scientifiques avancent que ce n'est qu'une région plus dense produite par un évasement et une torsion du disque épais de la Voie lactée[202]. Un scientifique avance plutôt que ce serait la composante d'un courant stellaire issu de la fusion d'une galaxie avec la Voie lactée[203].
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Le disque galactique est entouré d'un halo sphéroïdal composé de vieilles étoiles et d'amas globulaires, dont 90 % se trouvent à moins de 100 000 a.l. du centre galactique[204]. Cependant, quelques amas globulaires ont été découverts à des distances plus grandes, tels que PAL 4 et AM1 à plus de 200 000 a.l. du centre galactique. Environ 40 % des amas de la Galaxie suivent une orbite rétrograde, et donc tournent en sens inverse de la Voie lactée[205]. Les amas globulaires peuvent suivre une rosette de Klemperer autour de la Voie lactée (alors que les planètes suivent une orbite elliptique autour d'une étoile)[206].
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Même si le disque contient de la poussière qui absorbe certaines longueurs d'onde, ce qui masque des objets célestes, le halo est transparent. La création des étoiles se déroule dans le disque (plus particulièrement dans les bras spiraux, plus denses en jeunes étoiles), mais pas dans le halo parce qu'il comprend trop peu de gaz suffisamment froid, condition essentielle à la naissance des étoiles[207]. Les amas ouverts sont surtout situés dans le disque[208].
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Les découvertes au début du XXIe siècle ont permis de mieux comprendre la structure de la Voie lactée. Après avoir découvert que la galaxie d'Andromède est plus vaste que les études antérieures ne le laissaient supposer[209], il est apparu raisonnable d'avancer que la Voie lactée soit également plus vaste, hypothèse soutenue par la découverte d'une extension au bras du Cygne[191],[210] et d'une extension au bras Écu-Croix[211].
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En janvier 2006, l'astronome Mario Jurić et des collaborateurs annoncent que les observations du SDSS ont mis au jour une énorme structure diffuse — elle occupe une surface 5 000 fois plus grande que la pleine lune — que les modèles actuels ne peuvent expliquer. Cet ensemble d'étoiles s'élève presque perpendiculairement au plan des bras spiraux. Cette structure pourrait être la conséquence d'une fusion entre la Voie lactée et une galaxie naine. Elle se situe dans la direction de la constellation de la Vierge à environ 30 000 a.l. de la Terre et a reçu temporairement le nom de courant stellaire de la Vierge[212].
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Les observations du télescope spatial Chandra, de l'observatoire spatial XMM-Newton et du télescope spatial Suzaku laissent penser que la Voie lactée est entourée d'un halo constitué d'une grande quantité de gaz chauds. Il s'étend sur des centaines de milliers d'années-lumière, notablement plus loin que le halo stellaire, jusqu'à proximité du Petit et du Grand nuages de Magellan. Ce halo gazeux pèse presque autant que la Voie lactée[213],[214],[215]. La température de son gaz se situe entre 1 million et 2,5 millions kelvin[216].
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L'étude de galaxies lointaines permet de conclure que l'Univers contenait six fois moins de matière baryonique (ordinaire) que de matière noire quand il était âgé de quelques milliards d'années. Aujourd'hui, les observations des galaxies proches, telle la Voie lactée, ne permettent que de décompter la moitié de ces baryons[217]. Si l'hypothèse de l'égalité des masses du halo et de la Voie lactée est confirmée, les baryons manquants seraient décomptés[217].
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Le Soleil se trouve dans le Nuage interstellaire local de la bulle locale, près du côté intérieur du bras spiral d'Orion et près de la ceinture de Gould, à 27 200 ± 1 100 a.l. du centre galactique[156],[157],[218]. Il est à une distance de 16 à 98 al du plan principal du disque galactique[219]. Le bras local et le bras le plus proche, celui de Persée, sont distants d'environ 6 500 a.l.[220]. Le Système solaire est situé à l'intérieur de la zone habitable galactique.
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La magnitude absolue de la Voie lactée est de -20,5[221]. Environ 208 étoiles sont plus brillantes que 8,5 en magnitude absolue à l'intérieur d'une sphère d'un rayon de 49 a.l. centrée sur le Soleil, soit une étoile par 2 360 a.l.3. Par ailleurs, 64 étoiles de toute magnitude, mais en excluant 4 naines brunes, se trouvent dans un rayon de 16 al du Soleil, soit 1 étoile par 284 a.l.3. Ces deux calculs montrent qu'il y a notablement plus d'étoiles de faible luminosité que d'étoiles de grande luminosité. Dans tout le ciel terrestre, environ 500 étoiles ont une magnitude apparente supérieure ou égale à 4 alors que 15,5 millions d'étoiles ont une magnitude apparente d'au moins 14[222].
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Le Soleil emprunterait une orbite elliptique qui est perturbée par les bras spiraux et la répartition inégale de la masse dans la Galaxie. De plus, relativement au plan galactique, la trajectoire du Soleil oscille environ 2,7 fois par orbite. Des scientifiques ont posé l'hypothèse que ces oscillations coïncidaient avec des extinctions massives du vivant[223], mais l'analyse du transit du Soleil dans les structures spirales n'a trouvé aucune corrélation[224].
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Le Système solaire complète une orbite autour de la Voie lactée en 240 millions d'années environ (soit une année galactique)[207]. Le Soleil aurait donc accompli de 18 à 20 orbites galactiques depuis sa naissance. La vitesse orbitale du Système solaire autour du centre galactique est d'environ 220 km/s. Le Soleil se déplace dans l'héliosphère à 84 000 km/h. À cette vitesse, il parcourt une année-lumière en 1 400 ans ou encore, il lui suffit de 8 jours pour parcourir une UA (unité astronomique)[225]. Le Système solaire se dirige vers la constellation du Scorpion, qui se trouve sur l'écliptique[226].
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Les étoiles et le gaz de la Voie lactée effectuent une rotation différentielle autour du centre galactique, ce qui signifie que la période de rotation varie selon la position. Comme dans les autres galaxies spirales, la vitesse orbitale de la plupart des étoiles de la Voie lactée ne dépend pas fortement de la distance au centre. À une distance éloignée du bulbe galactique et du bord extérieur, la vitesse orbitale des étoiles se situe entre 210 et 240 km/s[227]. Dans le Système solaire, l'attraction gravitationnelle entre deux corps célestes domine la mécanique céleste : la vitesse d'un corps change selon l'orbite qu'il parcourt. La courbe de rotation galactique de la Voie lactée permet d'observer que les vitesses orbitales près du centre sont trop faibles par rapport à la vitesse théorique, alors qu'à une distance supérieure à 7 kpc (environ 25 000 a.l.), les vitesses sont trop élevées. Ces différences ne peuvent être expliquées par la loi universelle de la gravitation[112],[228],[229].
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Selon les lois de Kepler, si un corps céleste orbite autour d'un corps plus massif, sa vitesse orbitale diminue lorsque la distance entre les deux corps augmente. Selon ces lois, la masse de la Voie lactée, constituée d'étoiles, de gaz interstellaire et de matière ordinaire (baryonique), ne peut expliquer les vitesses orbitales des corps célestes lointains. Puisque la courbe des vitesses observées est relativement plate, ces lois nécessitent d'envisager la présence d'une masse supplémentaire formée d'une matière qui n'émet ni n'absorbe d'ondes électromagnétiques : elle a été appelée « matière noire »[112]. La courbe de rotation de la Voie lactée n'obéit à la loi universelle de rotation des galaxies spirales, que si l'influence de la matière noire est incluse. Cependant, quelques astronomes adoptent d'autres théories, telle que la théorie MOND, qui modifie la loi de la gravitation universelle tout en rejetant l'existence de la matière noire parce qu'elle n'a pas encore été détectée avec certitude[230].
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La Voie lactée et la galaxie d'Andromède appartiennent à un ensemble de 50 galaxies rapprochées qui forment le Groupe local[231],[232], lui-même partie du superamas de la Vierge. Ce dernier appartient à une structure plus grande, le superamas de Laniakea[233],[234].
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Deux petites galaxies et un certain nombre de galaxies naines du Groupe local orbitent autour de la Voie lactée. Le diamètre de la plus grande, le Grand Nuage de Magellan, est de 14 000 années-lumière. Son proche compagnon est le Petit Nuage de Magellan, une galaxie irrégulière. Un pont de matière composé essentiellement de gaz d'hydrogène atomique neutre (non ionisé), le courant magellanique, s'étend sur environ 140 degrés de la sphère céleste et relie la Voie lactée aux deux nuages de Magellan. Les forces de marée s'exerçant entre ces trois galaxies seraient la cause première de l'existence du pont[235]. Des galaxies naines orbitent autour de la Voie lactée, dont le Grand Chien, la galaxie naine du Sagittaire, la Petite Ourse, la galaxie naine du Sculpteur, la galaxie naine du Sextant, la galaxie naine du Fourneau et Lion I. Le diamètre des plus petites galaxies naines de la Voie lactée, la galaxie naine de la Carène, la galaxie naine du Dragon et Lion II, atteignent 500 a.l. D'autres galaxies naines sont peut-être dynamiquement rattachées à la Galaxie, hypothèse soutenue par l'observation en 2015 de neuf satellites inconnus de la Voie lactée[236]. Elle a aussi absorbé des galaxies naines, telle Omega Centauri[237]
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En 2006, des chercheurs rapportent avoir expliqué une déformation du disque de la Voie lactée. Elle est causée par le déplacement des nuages de Magellan, lesquels provoquent des vibrations lorsqu'ils passent près des bords du disque. À cause de leur masse relativement faible, environ 2 % de la masse de la Voie lactée, les scientifiques jugeaient leur influence insignifiante. Selon un modèle informatique, le mouvement de ces deux galaxies crée un sillage de matière noire qui amplifie leur influence sur la Voie lactée[238].
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En 2014, des scientifiques rapportent que la majorité des galaxies satellitaires de la Voie lactée se trouvent à l'intérieur d'un énorme disque, la plupart se déplaçant dans la même direction[239]. Cette découverte remet en question le modèle cosmologique standard qui avance qu'elles se forment dans les halos de matière noire, sont distribuées au hasard et se déplacent dans n'importe quelle direction[240].
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La Galaxie se déplace en direction du Grand attracteur et d'autres amas de galaxies, dont le superamas de Shapley[241]. Des observations complétées en 2014 laissent penser que la galaxie d'Andromède se rapproche de la Voie lactée à une vitesse comprise entre 100 et 140 km/s. D'ici 3 à 4 milliards d'années, les deux pourraient entrer en collision, sauf si d'autres objets célestes ne viennent modifier leur course. Si elles entrent en collision, les probabilités de collisions stellaires sont extrêmement faibles. Il est plus probable que les deux galaxies fusionnent pour former une galaxie elliptique ou peut-être une immense galaxie à disque[242] en l'espace d'environ un milliard d'années[243].
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Même si la relativité restreinte[244] et la relativité générale[245] affirment qu'il ne faut préférer aucun référentiel inertiel, il est utile d'analyser le déplacement de la Voie lactée relativement à un référentiel cosmologique.
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Le flux de Hubble, c'est-à-dire le mouvement apparent des galaxies causé par l'expansion de l'Univers, constitue l'un de ces référentiels cosmologiques. Chaque galaxie, y compris la Voie lactée, est animée d'une vitesse propre, qui diffère du flux de Hubble. Pour comparer la vitesse de la Voie lactée au flux de Hubble, il faut observer un volume suffisamment grand pour que l'influence de l'expansion de l'Univers surpasse celle des déplacements aux échelles galactiques. À cette échelle, le déplacement moyen des galaxies dans ce volume égale le flux de Hubble. Après avoir soustrait le flux de Hubble, des astronomes ont estimé la vitesse de la Voie lactée à 630 km/s[246]. Comparativement au fond diffus cosmologique, un autre référentiel, la vitesse moyenne de la Voie lactée est de 631 ± 20 km/s[247]. Selon les observations des satellites Cosmic Background Explorer (COBE) et Wilkinson Microwave Anisotropy Probe (WMAP), elle se déplace à la vitesse de 552 ± 6 km/s [248]. L'effet conjugué de l'attracteur Shapley et du Répulseur du dipôle expliquerait la vitesse de la Galaxie[247],[249].
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Une toile du Tintoret, L'Origine de la Voie lactée, est dévoilée en 1570[250]. La Fuite en Égypte (1609) du peintre allemand Adam Elsheimer est l'une des premières représentations réalistes et détaillées de la Voie lactée[251]. L'Origine de la Voie lactée est un tableau de Pierre Paul Rubens, peint entre 1636 et 1638[252].
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Abîme - La Voie lactée est un poème de Victor Hugo publié dans le recueil La Légende des siècles (1855-1876)[253]. La Voie lactée est un long poème de Théodore de Banville[254] chantant la gloire des poètes (dans le recueil Les Cariatides publié en 1842[255]). Dans sa Chanson du mal-aimé (parue dans le recueil Alcools en 1913), Guillaume Apollinaire évoque longuement la Voie lactée[256].
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La Voie lactée est le sujet de centaines, sinon de milliers, de photos publiées dans le Web[257]. Des groupes de médias et des particuliers publient des photos de la Voie lactée. Par exemple, le blogue du journal Le Monde publie des photos de la Galaxie[258], alors qu'un photographe amateur publie huit photos de la Voie lactée[259] et un autre se rend à la plaine saline d'Uyuni pour photographier la Galaxie[260]. Par ailleurs, les magazines scientifiques, principalement d'astronomie, publient régulièrement des photos de la Voie lactée. Par exemple, le magazine National Geographic publie des clichés longue exposition pris de nuit où la Voie lactée forme des figures géométriques[261].
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Des associations et des institutions publient des vidéos montrant la Voie lactée. Par exemple, le Réseau canadien d'information sur le patrimoine publie une vidéo sur la Voie lactée[262]. Le magazine National Geographic publie la vidéo Au cœur de la Voie lactée, un voyage imaginaire dans notre Galaxie[263]. Le site YouTube publie des vidéos provenant de tout horizon[264],[265].
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Un voilier est un bateau à voiles (pièces de tissu), propulsé par la force du vent. Historiquement, le voilier a été le premier moyen de transport à moyenne et longue distance. Les voiliers transportaient les marchandises, les passagers, le courrier. Ils étaient utilisés pour la pêche en mer, les activités militaires et les batailles navales.
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À partir de la Révolution industrielle du XIXe siècle, la propulsion à voile disparaît progressivement pour le transport utilitaire, remplacée par les bateaux à vapeur .
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Les voiliers restent utilisés à des fins récréatives : la voile sportive et la navigation de plaisance.
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Les voiliers possèdent tous certaines caractéristiques communes : une ou plusieurs coques, un gréement constitué d'au moins un mât qui porte la ou les voiles servant à la propulsion.
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À travers l'histoire, la navigation à voile a été l'instrument du développement des civilisations, apportant à l'humanité une meilleure mobilité que le déplacement terrestre, pour le commerce, le transport, la guerre et pour les possibilités de pêche.
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Le peuplement de l'Océanie, particulièrement de l'Océanie éloignée (Micronésie, Mélanésie, Polynésie) qui débute entre 6000 et 3500 avant notre ère, s'est vraisemblablement fait par des déplacements à la voile, pour les longues traversées de centaines ou milliers de kilomètres en pleine mer. Aucune trace ou récit ne permet de connaitre ces voiliers antiques. Il demeure la connaissance des embarcations du XVIIIe siècle découvertes à l'arrivée des premiers voyageurs occidentaux[1] :
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La plus ancienne représentation d'un bateau à voile est une peinture sur disque trouvé dans la région de l'actuel Koweït, datée de la fin du Ve millénaire avant notre ère[2]. Dès cette époque en Mésopotamie, des bateaux à voile et rames auraient navigué sur les grands fleuves (Tigre, Euphrate), créant des routes commerciales entre les cités. Des bateaux auraient transporté des marchandises jusqu'à Oman et peut-être jusqu'à la vallée de l'Indus (actuelle Inde). Les textes et l'iconographie ne permettent pas de détailler ces bateaux avec précision. Il apparait qu'en plus de techniques primitives (roseaux, monoxyles) des techniques de constructions avancées existaient à cette époque.
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L'iconographie d'un navire montre un assemblage de planches sur toute la longueur de coque, avec un pont carré et des formes très incurvées aux extrémités (à l'identique des barques égyptiennes plus tardives). Un autre navire transporte du bétail, dispose d'une cabine, d'un chef et de deux appendices (rames) à la poupe du navire[3].
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Peut-être dès le IIIe millénaire av. J.-C. avant notre ère, plus certainement à la fin du IIe millénaire av. J.-C., la Mer Arabique devient une importante route de commerce pour des voiliers naviguant le long des côtes, et jusqu'à l'époque plus récente dite de l’Âge de la voile (en Orient).
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Dès le troisième millénaire avant notre ère, les Égyptiens utilisaient des voiliers, comme l'attestent les gravures sur un brûleur à encens trouvé dans les tombes pharaoniques de Qustul (Nubie, vers -3100 : y sont représentés, trois bateaux navigant à la voile[4]. Ces bateaux à voile (et à rames) étaient utilisés notamment pour se déplacer le long du fleuve Nil, sur la mer Méditerranée et la mer Rouge.
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Au-delà des embarcations primitives (roseaux liés), les techniques de charpenterie nécessaires à la construction de coques en planches assemblées (à l'exemple de la barque solaire) seraient postérieures à l'an -3000 (Nagada). L'influence mésopotamienne sur la construction navale est sujet à débats. Les bateaux à voile avaient généralement un seul mât et une grande voile carrée en lin.
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Une représentation de l'époque d'Akhenaton (vers -1350) atteste d'un nouveau type de gréement : les voiles carguées[5]. Apparaissent aussi des deux-mâts et des voiles triangulaires, ensuite abandonnées. D'autres formes de coques apparaissent, vraisemblablement inspirées de la civilisation égéenne[6].
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Dès le VIIe siècle av. J.-C., des vaisseaux de combat à voile et à rame sont utilisés par les Assyriens, les Perses et les Grecs. La trière (trois rangs de rameurs) développée à partir du pentécontère, devient dès le Ve siècle av. J.-C. le vaisseau de combat le plus efficace. Durant l'époque hellénistique a lieu une course au gigantisme avec les quadrirèmes puis les quinquérèmes, se faisant, Alexandre le Grand les équipera de catapultes.
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La jonque désigne tous les types de bateaux à voile traditionnels d'Asie. Les jonques furent utilisées pour le transport maritime au long cours au moins dès le IIe siècle de notre ère.
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Le gréement de jonque est composé d'une ou plusieurs voiles entièrement lattées et « compensées » ; la voile est à côté du mât et dépasse légèrement en avant de celui-ci. Ce qui distingue le gréement de jonque des gréements occidentaux est l'utilisation de lattes relativement lourdes sur toute la longueur de la toile, la divisant ainsi en panneaux. Ces lattes (généralement en bambous), qui sont tenues au mât, raidissent la voile, tiennent sa forme et encaissent les efforts sur la voile. Chaque latte a sa propre écoute. De nombreuses innovations techniques des jonques furent incorporées ultérieurement aux bateaux occidentaux.
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On désigne par cogue (en vieil allemand der Koggen) un type de bateau utilisé en mer du Nord au cours du Moyen Âge.
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Il s'agit d'un voilier de commerce qui fut utilisé puis armé contre la piraterie pour les échanges entre les ports de la Hanse. Il pouvait être armé de canons. Il possédait un mât et une voile carrée. Il y avait une nacelle de vigie juste sous la pointe du mât. Les cogues présentaient dès l'origine un château à l'étambot ; au cours du XIVe siècle, on leur adjoignit un château à l'avant du pont, ou gaillard d'avant[7].
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Une des premières caractéristiques du bateau viking est d'être quasiment symétrique entre l'avant et l'arrière qui se répondent de part et d'autre du mât, ce qui lui permet de pouvoir se déplacer indifféremment en avant et en arrière de la même manière (amphidrome)[8].
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Sa quille tient en un seul tenant, ce qui requiert de très grands arbres. Il dispose également d'un gouvernail constitué par une sorte d'aviron court à très large pelle, fixé par des attaches de cuir à tribord arrière. Son fond plat et son faible tirant d'eau lui permettaient également de naviguer par petits fonds et de s'échouer directement sur une plage lors d'un raid. La coque était constituée de planches superposées (construction à clins) qui diminuaient son enfoncement quand il était à pleine charge. Il possède un grand mât facile à dresser et à abattre qui supporte une voile rectangulaire qui lui permet de remonter au vent[9].
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La caraque ou nef est un grand navire, de la fin du Moyen Âge, caractérisé par sa coque arrondie et ses deux hauts châteaux avant et arrière. Elle fut l'un des premiers types de navires européens à pouvoir s'aventurer en haute mer. Les Espagnols l'appelaient nao (navire) et les Portugais nau, elle fut avec la caravelle, le navire des grands explorateurs de ces pays. La caraque dérive des cogues qui servaient au commerce et la guerre, en Mer du Nord et dans la mer Baltique, en particulier dans les flottes de la Hanse, depuis le XIe siècle environ. Lors des croisades (XIe et XIIe siècles), certains cogues durent traverser la Méditerranée, et durent s'adapter par l'apport d'éléments traditionnels. Ils mesuraient alors trente mètres de longueur, huit mètres de largeur, portaient deux mâts et un total de six voiles.
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Une flûte (fluit en néerlandais) est un navire de charge néerlandais équipé de trois mâts aux voiles carrées apparu à la fin du XVIe siècle[10]. Optimisé pour le transport, peu coûteux à produire, la flûte fut un facteur important dans l'essor du commerce maritime des Pays-Bas aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le navire, très solide, navigue sur toutes les mers du monde et connait aussi des utilisations militaires dans la marine néerlandaise ou pour la Compagnie des Indes. Au XVIIIe siècle, la flûte conserve son rôle commercial mais son utilité militaire s'efface au profit des vaisseaux de ligne « armés en flûte » pour le transport de troupes. Au XIXe siècle, on désigne ce navire sous le nom de corvette de charge dans la marine française.
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La Caravelle (du portugais caravela) est un navire à voiles à hauts bords inventé par les Portugais au début du XVe siècle pour les voyages d'exploration au long cours. Évolution marine de la caraque du Moyen Âge, la caravelle s'en distingue par une taille plus élevée, entre 20 et 30 mètres, un tonnage moindre d'environ 200 tonnes et un tirant d'eau allongé. La caravelle dispose de plusieurs mâts sur lesquels sont fixées des voiles triangulaires aptes à capter la direction du vent et des voiles carrées favorables à la propulsion avec vent arrière. Les voiles latines tournant autour des mâts, grâces à de longues vergues désolidarisées du mât permettent de naviguer contre le vent. La crainte d'un retour difficile par des vents et des courants qui avaient été favorables à l'aller disparait et les explorateurs portugais se permettent alors toutes les audaces.
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Un galion, à l'origine galeon, présent en 1600 de la mer Noire à la Méditerranée, désigne un navire à plusieurs ponts, mu à la fois à la voile et aux rames comme les autres galères, qui évolua en pur voilier, utilisé en Europe et particulièrement en Espagne du XVIe siècle au XVIIIe siècle.
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Possédant de 3 à 5 mâts, il constitue une évolution mêlant les techniques de la caraque nordique aux galeons méditerranéens, dans laquelle sont introduites des caractéristiques de la caravelle lusitanienne, comme la poupe carrée qui supplante celle ronde des caraques. La coque est allongée et plus fine, ce qui le rend plus rapide et l'abaissement du château le rend plus stable en diminuant le poids dans les hauts.
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Il est, par contre, généralement plus petit que la caraque, dont certaines dépassaient 1000 tonnes ; les galions étaient généralement en dessous des 500 tonnes, quoique de plus gros aient existé, comme celui de 1200 tonneaux commandé par l'amiral ottoman Zemis Aga, dont la capture par les galères de l'Ordre de Malte devant Rhodes le 28 septembre 1644, à bord duquel se trouvait la sultane et l'héritier, fut le déclencheur la Guerre de Candie.
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Le chebec ou chebek est un petit bateau méditerranéen armé de canons, très fin, naviguant à la voile et à l'aviron. Il est gréé en trois-mâts avec des voiles latines. D’après ce qu'on constate de l'évolution de la navigation en Méditerranée, le chébec est une embarcation maure, pêchant au filet et allant à la rame : le jebega tel qu’on le voit jusqu’au milieu du XXe siècle en Espagne, sur les plages de Malaga[11]. Son type, assez archaïque, comporte aviron de gouverne et forts capions de proue et de poupe. Après le départ des Arabes de la péninsule (1492), l’embarcation et son nom survivent, mais le chébec, sous sa forme définitive, n’apparait qu’au XVIIe siècle chez les raïs barbaresques. Il y remplace la galère et le brigantin pour la course mais, n’ayant pas d’installations permanentes de vogue (rames), il peut porter des canons en batterie. Il devint ainsi beaucoup plus puissant que ces deux navires[11]. Un chébec d’une quarantaine de mètres peut porter une vingtaine de canons servis par 280 hommes d’équipages, ce qui fait du navire une solide unité de guerre et lui permet d’attaquer à l’abordage[12], action encore possible en Méditerranée au XVIIIe siècle.
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L'histoire des voiliers est marquée par la Révolution industrielle du XIXe, apportant les machines à vapeur et la construction métallique (fer, acier), qui fit progressivement disparaitre la voile pour le transport utilitaire, au profit des bateaux à vapeur puis à moteurs diesels. À la même époque se développe une pratique récréative de la voile, à l'origine des voiliers modernes de sport et de plaisance.
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Les premiers voiliers baptisés ainsi furent les clippers de Virginie (appelés ensuite clippers de Baltimore) vers 1815, et étaient issus des plans de voiliers négriers, avec un gréement de brick-goélette ou brigantin. Ils mesuraient environ 30 mètres de long, avec des beauprés extrêmement longs. L'allongement de leurs coques les a poussés à devenir majoritairement des trois-mâts carrés.
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Les clippers étaient des voiliers de taille modeste (environ 60 à 70 mètres de long) mais très rapides (vitesse de plus de 9 nœuds) et manœuvrables, construits généralement en bois au milieu du XIXe siècle et équipés progressivement de structures métalliques résistantes et bénéficiant de toutes les évolutions techniques de l’époque.
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De formes très marines, menés par des équipages pléthoriques (parfois plus de 80 hommes[13]) qui autorisaient à attendre le dernier moment pour réduire la toile, ils étaient performants et ont fait l’objet de défis homériques entre capitaines essentiellement sur la route du thé, de la Chine à l'Angleterre, du coton d’Australie ou sur la route du cap Horn de la côte est à la côte ouest des États-Unis.
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Les clippers disparurent à partir des années 1870, remplacés par les grands voiliers en fer (transport lourd) et les navires à vapeur.
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Dans la seconde moitié du XIXe siècle la construction navale, profitant des avancées technologiques, a vu le développement de la construction en fer pour les plus grandes unités. Cette construction, basée sur le rivetage de plaques sur des membrures en fer ployé, a permis d'augmenter considérablement la longueur des navires tout en maîtrisant les délais de construction et leur volume utile. Les mâtures, très divisées, étaient simplifiées autant que faire se pouvait, en ayant plusieurs mâts identiques afin de limiter le nombre de marins nécessaires à la manœuvre. Bien que leur port en lourd ait été deux fois, cinq fois, voire dix fois plus élevé que celui des clippers, leur équipage, officiers compris, était parfois inférieur à 20 hommes.
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Rapidement concurrencés par les navires à vapeur pour le transport de passagers, les grands voiliers en fer subsistèrent jusqu'à la première moitié du XXe siècle pour le transport au long cours de marchandises lourdes et peu coûteuses (charbon, nickel). Les deux guerres mondiales, les lois sociales, la fiabilisation des bateaux à moteur (vapeur puis Diesel) et leur facilité d'approvisionnement dans les ports ont sonné le glas de ces beaux voiliers.
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Les premières expérimentations de bateau à vapeur datent des années 1780 (Pyroscaphe), mais les faibles performances des premières machines à vapeur et de la roue à aube restreignent ce type de propulsion aux seuls bateaux fluviaux[14].
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Puis apparaissent des navires destinés au transport côtier et au cabotage, équipés de voiles et de chaudières à vapeur, à roues à aube (puis à hélices). La coque et les formes de ces bateaux reprenaient généralement les formes traditionnelles des voiliers. Les voiles étaient utilisées comme propulsion principale[14]. À partir des années 1850, les navires militaires à voile sont équipés progressivement de machines à vapeur, comme propulsion auxiliaire. À l'exemple des premiers navires mixtes de la Royal Navy Ajax, Horatio et Nelson (en) — ou pour la Marine française du Sphinx (1829) et du premier cuirassé océanique Gloire (1859). De même les bateaux mixtes se généralisent pour le transport transatlantique de passagers, concurrencés par les rapides Clippers américains[14].
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Puis la vapeur devient le moyen de propulsion principal des nouveaux bateaux ; la voile devenant une propulsion auxiliaire ou de secours (en cas de panne des machines), avant d'être définitivement abandonnée. En 1845 est construit le Great Britain, qui inaugure l'époque des navires à coque en fer, sans voile, propulsés par hélices[14].
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En Europe, les premiers yachts, petits voiliers construits pour la navigation récréative (de la noblesse et la bourgeoisie maritime) remontent au moins au XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre, aux Pays-Bas et en Russie[15] et la première régate à voile serait celle organisée en Angleterre en 1662, remportée par le sloop Jamaïe du roi Charles II[16].
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Mais l'engouement véritable pour le yachting naît au Royaume-Uni et aux États-Unis, au milieu du XIXe siècle, au sein des yacht clubs de la bourgeoisie. La construction de ces yachts s'inspire des voiliers utilitaires les plus rapides de l'époque et aux bonnes qualités nautiques : les cotres pilotes européens, et les petites goélettes américaines de pêche ou de courrier. On retrouve ainsi sur ces yachts les mêmes plans de voilure, et les coques (en bois) des bateaux de cette époque : un avant très large (maitre-bau avancé), un arrière effilé (poupe) et une quille longue et peu profonde.
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La propulsion à voile étant abandonnée progressivement pour le transport utilitaire, le yachting devient une source importante d'évolutions techniques des voiliers. À partir des années 1850, à l'initiative de l'ingénieur naval John Scott Russell, les formes de coques sont inversées : l'avant devient effilé et allégé, alors que l'arrière est élargi[17]. Le yacht America construit en 1851 démontra en course les meilleures performances de ce type de carène, adoptée ensuite par tous les voiliers.
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Jusqu'aux années 1900, la surface mouillée des yachts est progressivement réduite, afin de réduire les frottements de l'eau et augmenter ainsi la vitesse. De 1900 à 1970, la quille devient progressivement plus courte (distance horizontale) et plus profonde (vers le fond de l'eau), jusqu'à aboutir à sa version moderne : un aileron vertical au bout duquel est fixé un lest. Le safran est progressivement séparé de la quille, afin d'améliorer la manœuvrabilité du bateau (au détriment de sa stabilité) : sur les petits bateaux à partir de 1900, puis sur les grands voiliers vers 1960[17].
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Le gréement évolue peu, sinon par la démesure (parfois dangereuse) des voiles pour les bateaux de courses. Vers 1880 est inventé le spinnaker (symétrique), voile légère et très creuse (en forme de ballon) améliorant fortement les performances des voiliers dans les allures portantes. Le yacht américain Reliance, vainqueur de la Coupe de l'America de 1903, fut le premier voilier de course équipé de winchs (double vitesse, fixés sur le pont).
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À la fin du XXe siècle, le gréement sloop (une grand voile et une seule voile d'avant) devient le standard pour tous les voiliers modernes, en raison de son meilleur rendement aérodynamique (allures de près). Les avantages de la division de voilure (maniabilité, flexibilité) des anciens gréements (cotre, ketch, goélette) sont compensés par les innovations d'accastillage (winchs, enrouleurs de voile, tissus synthétiques) et le haubanage moderne (Marconi) permettant un unique mât de grande hauteur.
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Le bois est totalement abandonné pour la construction des coques modernes, remplacé principalement par des plastiques et sandwich de fibres synthétiques. Les formes de coque sont héritées de l'évolution des yachts traditionnels, avec un avant affiné, une quille profonde (à bulbe) et un safran (à aileron) séparé.
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À partir des années 1960-1970, l'architecture et les techniques de construction divergent entre les voiliers de plaisance et les voiliers de course. Les voiliers de plaisance s'orientent vers des techniques de construction industrialisées et à coûts raisonnables (monotypie, coque en plastique), avec un souci du confort (programme de croisière, facilité à manœuvrer). À l'inverse, la construction de voiliers de course utilise des technologies innovantes et coûteuses (prototypes, nouvelles matières) pour répondre au souci de performance et à la professionnalisation de la course.
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Les nouvelles techniques de construction popularisent à partir des années 1980 les multicoques modernes, appréciés pour leur vitesse en course et leur confort en plaisance.
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La forme de la coque (carène) est optimisée, avec notamment une surface mouillée minimum et une étrave droite : en course, pour profiter au mieux des limites de jauges (maximiser longueur de flottaison), et en plaisance pour augmenter le volume habitable pour une longueur donnée (marketing, prix des places de port).
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La course est aussi vecteur d'innovations techniques intégrées progressivement à la construction de plaisance : le catamaran (Amaryllis, 1876), les carènes larges facilitant le déjaugeage (navigation au planing), le mât tournant profilé (Lady Helmsman, 1966), les voiles lattées (Hellcat, 1961), le spinnaker asymétrique, la quille pendulaire, les voiles en matières composites, les foils, les doubles safrans, le mât sur vérin hydraulique, le pilote automatique, le routage informatisé, la crash box d'étrave...
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Les expérimentations les plus notoires de propulsion éolienne sans voile sont : la turbovoile (1920), les ailes volantes (kitesurf, kiteboat, etc), le ballon dirigeable et les voiles (ou ailes) rigides utilisées en compétition depuis la Coupe de l'America 2013.
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Le XXIe siècle montre l'aboutissement des hommes à faire voler les bateaux, suite des travaux entrepris depuis plus d'un siècle par leur prédécesseurs. Le XXe siècle a démontré les principes de vol des navires au travers de nombreux projets prototypes et d'hommes comme Éric Tabarly qui lancera le concept d'hydroptère à voile avec son trimaran Paul Ricard, le navire a battu le record de vitesse de l'atlantique, sans avoir pu décoller du fait de sa masse trop importante[18]. Le projet sera repris et abouti par Alain Thébault avec son hydroptère.
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Il existe de nombreux voiliers utilisant des hydrofoils pour sustenter la coque hors de l'eau. en France les travaux sur l'hydroptère ont démontré ce principe de navigation qui prend un essor économique au travers de navire de course, comme les moth à foils ou les foilers de class AC72, Imoca et ceux de la Coupe de l'America.
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La classe AC75 ouvre les portes d' une technologie aboutie qui permet aux navires de course de voler sur l'eau grâce à leur hydrofoil [19],[20],[21].
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L'objectif d'équiper un navire de foil est de pouvoir lui offrir plus de puissance et moins de trainée. Le foil va porter la coque en la faisant sortir hors d'eau pour supprimer les frottements de l'eau sur la coque[22].
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À partir des années 2000 ou 2010, le développement et la miniaturisation de l'informatique embarquée et l'amélioration des capacités de géolocalisation ont motivé des projets de « drones-voiliers » ou « voiliers sans humain » ou « voilier robot ». Ces engins propulsés à la voile sont capables de se déplacer sur l'océan de manière autonome ou semi-dirigée et de collecter des informations d'intérêt océanographique, environnemental ou pédagogique[23], ou de contribuer à nettoyer la mer de certains déchets ou polluants (microplastiques[24], marée noire par exemple[25]).
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Barque catalane, Pointu, Rafiot, Corallière (Italie), Dromon (Grèce), Djeme d'Alexandrie, Felouque, Boutre ou Dhow
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les voiliers ont évolué au fil du temps par le nombre de coques, la naissance des multicoques apparait dans les années soixante sous la forme catamaran. Le XXIe siècle donnera naissance aux voiliers sans coque[26].
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Les voiliers sans coque apparaissent avec la naissance des hydrofoils afin de faire sustenter le navire. C 'est la naissance du zérocoque[26].
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Le terme populaire automobile[a] (simplification historique de l'expression « voiture légère automobile ») désigne un véhicule à roues, motorisé et destiné au transport terrestre de quelques personnes et de leurs bagages[1]. L'abréviation populaire « voiture » est assez courante, bien que ce terme désigne de nombreux types de véhicules qui ne sont pas tous motorisés[2].
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L'automobile s'est progressivement imposée dans les pays développés comme le principal mode de transport pour la circulation des individus et des marchandises. Son industrie a été l'un des secteurs les plus importants et les plus influents depuis le début du XXe siècle.
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L'automobile a révolutionné le transport et a entraîné de profonds changements sociaux, en particulier dans le rapport des individus à l'espace. Elle a favorisé le développement des échanges économiques et culturels et conduit au développement massif de nouvelles infrastructures. Tout un univers culturel s'est construit à partir de sa diffusion comme objet de consommation grand public et elle représente aujourd'hui — à l'instar d'autres inventions du XXe siècle comme la radio, la télévision ou le réfrigérateur — un équipement largement considéré comme indispensable dans les foyers des pays développés. À la fois moyen de distinction sociale et instrument de loisir, l'automobile occupe une place éminente dans le mode de vie contemporain.
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L'industrie automobile est, par métonymie, un secteur économique important pour les pays possédant des constructeurs.
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L'automobile est un moyen de transport privé parmi les plus répandus. Sa capacité est généralement de deux à cinq personnes, mais peut varier de une à neuf places.
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L'usage limite l'emploi du terme automobile aux véhicules possédant quatre roues, ou plus rarement trois ou six roues, de dimensions inférieures à celle des autobus et des camions, mais englobe parfois les camionnettes. Bien qu'étant des « véhicules automobiles », les motocyclettes ne sont pas habituellement classées dans cette catégorie.
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Le terme « automobile » est un adjectif issu de la concaténation du préfixe grec αὐτός (soi-même) et du suffixe latin mobilis (mobile). Il a été créé, initialement, pour désigner les voitures automobiles lors de l'invention des premières « voitures sans chevaux », qui étaient munies d'un moteur avec source d'énergie embarquée[3]. Le terme permettait de faire la distinction d'avec les autres voitures alors tractées, notamment diligences, calèches, carrioles, chariots. Ces autres voitures étaient mues par des animaux de trait (généralement des chevaux, avec les voitures hippomobiles, ou des bœufs) et plus tard le chemin de fer.
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Le substantif « automobile » est attesté vers 1890, mais son genre, aujourd'hui seulement féminin, a fait pour les linguistes l'objet de débats[4]: le féminin fait référence à la notion de voiture automobile, alors que le masculin fait référence à la notion de véhicule automobile[5]. L'Académie française s'est ainsi prononcée dès 1901 pour le genre féminin[6], mais la polémique ne s'est éteinte que bien après, le masculin étant attesté ponctuellement jusqu'en 1944[4],[réf. nécessaire].
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Pour parler d'un véhicule de tourisme, les termes automobiles et voiture peuvent être utilisés, toutefois avec la réglementation du secteur des définitions parfois différentes ont été utilisées, notamment dans la convention de Vienne sur la circulation routière. Dans les accords internationaux la catégorie de véhicule qui se rapproche le plus de la voiture est la catégorie M1.
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Le terme véhicule automobile est plus large que le terme voiture automobile, il couvre l'ensemble des véhicules motorisés d'au moins quatre roues ainsi, dès 1956, Chapelain note que : « De par leur destination les véhicules automobiles sont classés en: − voitures de tourisme; − véhicules utilitaires; − véhicules spéciaux[7] »
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En France, le code de la route définit la voiture particulière comme un véhicule de catégorie M1, quatre roues, neuf places au plus, ne répondant pas à la définition du véhicule de la catégorie L6e ou L7e et ayant un poids total autorisé en charge inférieur ou égal à 3,5 tonnes[8]. Aujourd'hui, en France on désigne une Voiture de tourisme souvent comme une « voiture », et parfois comme une « auto », mais très rarement « automobile », pas assez spécifique et devenu désuet. Le terme automobile reste employé comme adjectif.
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Au Québec, le code de la sécurité routière définit le «véhicule automobile» comme « un véhicule routier motorisé qui est adapté essentiellement pour le transport d’une personne ou d’un bien »
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En Suisse, la loi définit les véhicules automobiles dans son article 7:
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« 1 Est réputé véhicule automobile au sens de la présente loi tout véhicule pourvu d’un propre dispositif de propulsion lui permettant de circuler sur terre sans devoir suivre une voie ferrée.
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2 Les trolleybus et véhicules analogues sont soumis à la présente loi dans la mesure prévue par la législation sur les entreprises de trolleybus. »
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Dans l'union européenne, les différentes notions nationales ont été harmonisées dans le but du marché commun par la directive 70/156/CEE du Conseil, du 6 février 1970, qui base l'alignement sur les définitions des accords internationaux :
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En raison de sa large diffusion et de son usage dans les milieux les plus variés, la voiture automobile est aujourd'hui appelée par de nombreux noms familiers, comme « auto », « bagnole », ou « char »[9] en Amérique du nord francophone, et argotiques, comme « tacot », « caisse », « tire »[10], « guimbarde », « chignole », « charrette » en Europe, ainsi que « minoune » au Canada[réf. souhaitée].
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Le principe de l'automobile consiste à placer sur un châssis roulant un groupe motopropulseur et tous les accessoires nécessaires à son fonctionnement. Ces éléments sont contrôlés par le conducteur via des commandes, le plus souvent sous la forme d'un volant de direction et de pédales commandant l'accélération, le freinage et souvent l'embrayage.
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Un châssis ou une carrosserie autoporteuse supporte et réunit tous les composants de l'automobile. Le châssis est monté sur quatre roues, dont deux sont directrices ou plus rarement les quatre, permettant sa mobilité. Des suspensions réalisent quant à elles une liaison élastique entre le châssis et les roues. Une carrosserie, en partie vitrée, constituant un habitacle fermé muni de sièges, permet le transport de personnes assises, par tout temps tandis que les cabriolets reçoivent une capote ou un toit escamotable.
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Les automobiles sont généralement propulsées par un moteur à combustion interne, mais un ou plusieurs moteurs électriques peuvent également fonctionner de concert avec le moteur thermique, voire le remplacer. La puissance mécanique fournie par le moteur est transmise aux roues par l'intermédiaire des organes de transmission dont une boîte de vitesses. Un réservoir permet le stockage du carburant nécessaire au fonctionnement du moteur thermique, tandis qu'une batterie, rechargée par un alternateur entrainé par le moteur, alimente en électricité tous les organes et accessoires le nécessitant.
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Les instruments de contrôle et les commandes tels que le volant, les pédales, l'indicateur de vitesse ou le tachymètre, permettent la conduite de l'automobile. Enfin, les éléments de confort (chauffage, ventilation, climatisation, autoradio, etc.) et de sécurité (éclairage, ABS, etc.) sont des accessoires en nombre toujours croissant.
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Le premier véhicule automobile fonctionnel a été inventé en 1769 par Nicolas Joseph Cugnot sous le nom de fardier de Cugnot[11] mais il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle et les progrès liés à la révolution industrielle pour que les véhicules automobiles personnels se développent et prennent finalement leur nom actuel d'automobile.
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La naissance de l'automobile s'est faite par l'adaptation d'une machine à vapeur sur un châssis autonome mais des problèmes techniques et sociaux ont retardé son développement. L'encombrement de la chaudière, les matériaux inadaptés aux hautes pressions et les châssis supportant mal les vibrations furent les principaux obstacles techniques et la dangerosité perçue et réelle de ces engins sur les routes à l'époque a conduit à des législations contraignantes, comme le Locomotive Act au Royaume-Uni[12].
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L'aventure automobile a commencé dans la vallée d'Aoste (Italie), où les premières expériences réussies ont eu lieu en 1864. Ce fut Innocent Manzetti d'Aoste qui réalisa une voiture à vapeur qui pouvait circuler le long des rues[13]. Les journaux d'Aoste et de Turin en parlèrent entre 1869 et 1870[14].
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En France, les premières automobiles produites et commercialisées sont à vapeur (L'Obéissante d'Amédée Bollée en 1873[15]) et, les premiers prototypes utilisant les nouveaux moteurs à explosion moins encombrants au milieu des années 1880 sous l'impulsion d'un ingénieur français Édouard Delamare-Deboutteville et d'un ingénieur allemand Gottlieb Daimler. En 1881, Charles Jeantaud sort sa première voiture automobile électrique, équipée de batteries d'accumulateurs Faure, la Tilbury.
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Très rapidement ce genre de prototypes a connu le succès grâce à d'autres réalisateurs et conduit à ce qu'en 1895 environ 350 automobiles circulaient sur le territoire français, contre 75 en Allemagne, et seulement 80 aux États-Unis.[réf. nécessaire] En 1900 la France est le premier producteur mondial d’automobiles avec près de 50 % de la production. C'était une époque où on ne parlait pas vraiment de fabricants d'automobiles, mais plutôt de carrossiers car le châssis était acheté séparément.
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Le développement des connaissances liées à l'électricité mène à la réalisation des premières voitures électriques : on a donc trois modes de propulsion en concurrence au tournant du XXe siècle. La vapeur est rapidement supplantée et le développement rapide des performances des voitures électriques est stoppé par l'absence de progrès notable dans le stockage de l'énergie, c'est donc le moteur à explosion qui l'emporte sur les autres modes de propulsion. Cette époque est celle de la course à la vitesse, et c'est d'abord la voiture électrique qui s'y illustre (La Jamais contente est la première à franchir la barre des 100 km/h, en 1899[16]) avant d'être supplantée par la voiture à moteur à explosion. C'est aussi la période de naissance des premières compétitions automobiles, telle Paris-Rouen en 1894. L'automobile reste alors un produit de luxe, à l'usage contraignant, utilisé sur des infrastructures totalement inadaptées.
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L'histoire de la voiture a fait naître et vivre différents métiers. À ce moment de l'histoire, construire une voiture était une affaire collective dans laquelle carrossiers, mais aussi charrons, serruriers, malletier, selliers-garnisseurs, bourreliers, plaqueurs et peintres étaient impliqués ensemble. Tout était fait sur mesure, des carrosseries qui s'adaptaient aux châssis, en passant par les sièges ou les bagages arrimés à l'arrière pour les premiers voyages.
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Deux facteurs vont contribuer à son développement : le revêtement progressif des routes en ville puis en campagne afin de faciliter l'usage des bicyclettes et des voitures, et le développement de nouvelles méthodes de production (taylorisme, fordisme, toyotisme), qui mènent à la première voiture de grande série, la Ford T. Celle-ci pose définitivement l'empreinte de l'automobile sur la société du XXe siècle. Les innovations se succèdent ensuite, mais sans changement fondamental conceptuel. Les grandes lignes de l'automobile de série actuelle sont tracées par Lancia en 1922 avec la Lambda à carrosserie autoporteuse et suspension avant indépendante, Chrysler en 1934 avec la Airflow qui introduit l'aérodynamique dans l'automobile de série, Citroën et le développement de la Traction Avant à partir de 1934, puis l'introduction des freins à disque sur la DS en 1955, ou encore par Porsche et la boîte de vitesses à synchroniseurs coniques de la 356[17]. Après la guerre, la société de consommation contribue aussi au succès de l'automobile. Selon l'historien J-C Daumas, c'est dans les années 1950-1960 que beaucoup de salariés acquièrent leur première voiture[18].
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L'automobile a connu dans tous les pays une longue période d'engouement ; le temps moyen passé au volant a connu une forte croissance avec aux États-Unis un driving boom ; de 1970 à 2004, la distance parcourue au volant par un Américain moyen a presque doublé (+ 85 %), passant de 8 700 à 16 100 km/an. Ensuite cette tendance s'est stabilisée jusqu'en 2011 et une légère diminution en 2012 (1 000 km/an en moins par conducteur)[19]. Sur cette base, un scénario prospectif dit « Ongoing Decline » a postulé en 2013 que par imitation de la jeune génération actuelle, le déclin de l'appétence pour l'automobile pourrait se poursuivre[20]. Dans plusieurs pays, le désir de posséder une voiture ou un permis de conduire semble s'atténuer, dans les zones urbaines notamment. Ce mouvement est le plus marqué chez la génération Y : les 16-34 ans prennent moins le volant ; -23 % de 2001 à 2009 du nombre de km/an parcourus[20].
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En occident, le rythme le plus rapide de croissance du marché a été lié à l'engouement pour la voiture des « années folles ». Il fut ensuite marqué par des crises (krach de 1929, Seconde Guerre mondiale, crises de l'énergie...) qui ont plusieurs fois redistribué les cartes industrielles, favorisant les regroupements, et provoqué le retour en grâce des petites automobiles ; l'apogée de ce phénomène étant atteinte en Allemagne dans les années 1950 avec les micro-voitures telles l'Isetta.
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Les Trente Glorieuses ont relancé l'essor de tous les secteurs automobiles, traduit par une augmentation du choix, de la production et de l'accession à l'automobile, via l'ouverture du recours au crédit dans les années 1960[21], élan stoppé par le premier choc pétrolier. Celui-ci, conjugué à la hausse de l'insécurité routière, aura des conséquences durables sur la relation entre l'automobile et la société, conduisant en particulier à une forte vague de réglementation de la vitesse.
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Puis les aspects socioenvironnementaux (écologie, sécurité routière) sont devenus des enjeux, tant pour la conception des automobiles et des transports à la fin de XXe siècle, que pour les choix des consommateurs, conduisant à des innovations telles que le downsizing, la motorisation hybride lancée sur la Toyota Prius (1997) puis la Honda Insight (1999) et, le retour de la voiture tout électrique Renault Zoé, Tesla tous modèles.
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L'industrie automobile prend une place importante dans l'industrie de plusieurs grands pays industrialisés. Elle prend parfois un aspect stratégique compte tenu à la fois de sa proximité historique avec les industries militaires, de l'importance qu'elle peut prendre dans le produit intérieur brut et l'emploi de certains pays (États-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne) et de l'image que l'automobile peut donner d'un pays auprès de l'extérieur (le design italien, l'american way of life, la mécanique allemande, le zéro défaut japonais, l'innovation française, etc.).
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Le secteur de l'industrie automobile est aujourd'hui organisé en grands groupes d'assembleurs finaux qui utilisent des pièces en provenance d'un grand nombre de fournisseurs et de sous-traitants, mais qui maintiennent généralement en interne les activités industrielles les plus lourdes comme la tôlerie ou la production des moteurs.
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En 2013, la production globale s'élève à 83 millions de voitures particulières, soit 20 % de plus qu'en 2008[25].
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Les équipementiers, dont le chiffre d'affaires est supérieur à 10 milliards d'euros, sont Denso, Delphi, Visteon, Valeo, Faurecia, Magna International, Bosch.
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En date de 2012, les principaux producteurs mondiaux d'automobiles, par groupe, en 2010 (VP) incluent :
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La vente d'automobiles représente aussi un important secteur économique. La diffusion de la production automobile est généralement assurée par un réseau d'entreprises indépendantes, pour les constructeurs nationaux, ou via un importateur, avec le même type de réseau, pour les autres. L'importateur peut ne pas être une filiale du fabricant. Le réseau est généralement assuré d'une exclusivité régionale. Ce schéma classique de distribution a été mis à mal par les règles de libre concurrence s'exerçant dans de nombreux pays, et a conduit au développement des mandataires automobiles.
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En outre, la consommation automobile représente la part la plus importante du volume des crédits à la consommation, avec, en France en 2001, 37 % du volume de crédit affecté à l'achat de voitures neuves, et 66 % si on y ajoute les voitures d'occasion[26].
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Dès sa naissance, l'automobile a été perçue comme une invention dangereuse. Son évolution, destinée à répondre à la problématique soulevée par la prévention et la sécurité routières telles qu'elle était perçue au cours des années, a été tortueuse. Hormis la gestion du réseau routier ou du comportement des usagers, les problèmes soulevés sont ceux de la sécurité passive — la protection des occupants en cas d'accident de la route — et de la sécurité active — la prévention afin d'éviter l'accident. Historiquement, seul ce dernier aspect a continûment été amélioré ; L'amélioration de la sécurité passive n'a commencé que dans les années 1970, période de recrudescence des accidents mortels.
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Les premières voitures allaient à la vitesse du cheval mais contrairement à lui, étaient incapables d'être stoppées rapidement, surtout sur un réseau routier inadapté. La difficulté de leur conduite et la peur de cet engin nouveau ont conduit certains pays à légiférer très strictement en la matière, en imposant aux voitures d'êtres précédées d'un homme à pied (« Locomotive Act » au Royaume-Uni par exemple)[27].
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Le changement de perception par le grand public s'est produit lorsque l'automobile s'est démocratisée. Des années 1920 aux années 1960, la sécurité routière, ou son absence, n'émeuvent personne. La vitesse est libre hors agglomération et les comportements inciviques banals. En France, l'hécatombe a connu un sommet en 1972 avec 16 548 morts cette année-là, qui est marquée par la création de l'organisme interministériel de la sécurité routière[28]. Une baisse significative a été obtenue par la suite grâce à l'amélioration des véhicules, à la mise en place des limitations de vitesse, de l'obligation de port de la ceinture de sécurité, grâce à l'extension des autoroutes et à la réduction de la consommation de psychotropes et notamment l'alcool, pour arriver à environ 6 000 tués en France au début des années 2000.
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Cette évolution observable dans les pays développés est loin d'être généralisée. L'augmentation extrêmement rapide du nombre de véhicules en circulation dans les pays en développement (Chine, Inde, etc.) ou l'absence d'intervention pour la sécurité routière dans d'autres (Russie, Iran, etc.), conduit à une mortalité routière toujours en hausse à l'échelle mondiale, et pourrait devenir une des trois premières causes de mortalité[29]. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié en juin 2009 le premier rapport mondial sur la sécurité routière de 178 pays qui conclut que les accidents de la route font chaque année 1,2 million de morts et 20 à 50 millions de traumatismes non mortels. Plus de 90 % des accidents ont lieu dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires, qui comptent moins de la moitié du parc automobile mondial[30].
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Les évolutions des suspensions, des pneumatiques et l'apport de systèmes électroniques de contrôle de stabilité et d'autres aides à la conduite ont permis des progrès intéressants en matière de tenue de route des automobiles, favorisant la sécurité routière. Les automobiles dont la tenue de route est considérée comme dangereuse par les journalistes automobiles sont devenues rarissimes, alors que leur fréquence dans les années 1960 était plus significative.
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Il semble que les prochaines améliorations en matière de sécurité porteront moins sur la limitation des dégâts causés par les accidents que sur la réduction de leur nombre et de leur impact. En effet, les avancées de l'électronique et les efforts des constructeurs et équipementiers ont donné le jour à des équipements très sophistiqués qui se sont ou devraient progressivement se généraliser sur tous les véhicules. Le plus connu d'entre eux est l'ABS, permettant d'éviter le blocage des roues lors d'un freinage important du véhicule, et qui permet de conserver le contrôle de sa trajectoire[31]. Plus récemment, les constructeurs automobiles tentent de s'attaquer au problème primordial du comportement du conducteur, en intégrant des systèmes actifs destinés à pallier les défaillances de celui-ci, soit en le sollicitant directement (systèmes détectant le niveau de vigilance du conducteur), soit en le remplaçant (par exemple via des systèmes anti-collision pouvant freiner sans l'intervention du conducteur ou des voitures complètement autonomes).
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Les systèmes proposés par Mobileye (composés d’une caméra intelligente et d’un écran LED posé sur le tableau de bord) proposent plusieurs types d’alertes sonores et visuelles en temps réel d’aide à la conduite.
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Les systèmes de sécurité actifs ou passifs précédemment décrits contribuent à produire des voitures plus sûres. L'efficacité de ces systèmes est testée et mesurée lors d'essais de choc (ou crash tests) par des organismes internationaux comme l'EuroNCAP pour la communauté européenne. Une voiture sûre pour ses passagers constitue désormais un argument de vente pour les constructeurs automobiles qui font de gros efforts sur la question.
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De véritables progrès ont été faits depuis quelques années, notamment en ce qui concerne les « airbags » (coussins gonflables de sécurité) ou les ceintures à prétensionneurs évitant un choc violent du conducteur sur le volant. Sur les cabriolets, des arceaux situés derrière les sièges remontent très rapidement lorsque le calculateur estime qu'il y a un risque de retournement. Les constructeurs automobiles travaillent également sur des systèmes encore plus performants. Un important progrès dans ce domaine réside dans le fait que le nombre de coussins gonflables est passé de deux à huit en quelques années. Désormais plus aucune voiture ne sort sans en être équipée.
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Si les passagers sont de mieux en mieux protégés, ce n'était en revanche pas forcément le cas des piétons. Les nouvelles normes de sécurité prennent en compte les dommages portés à ceux-ci lors d'un choc frontal. Ces changements ont amené les constructeurs à développer des capots et des boucliers avant capables d'absorber une partie de l'énergie du choc afin de limiter les dégâts infligés aux piétons. Certains véhicules sont ainsi équipés de déclencheurs pyrotechniques qui soulèvent de quelques centimètres le capot lors d'un accident, pouvant éviter ou limiter le choc d'un piéton avec le bloc moteur.
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Le rapport entre l'automobile et la sécurité routière ne consiste pas seulement à évaluer la sécurité du véhicule considéré seul, mais aussi à étudier l'interaction entre les véhicules et les accidents. De ce point de vue, les 4x4, SUV, camionnettes et monospaces sont fréquemment critiqués en raison de l'obstruction du champ visuel des autres conducteurs qu'ils causent. Mais c'est surtout leur dangerosité en cas de collision avec une automobile légère ou un usager vulnérable qui leur est reprochée.
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Lors d'une collision entre deux véhicules, ceux-ci doivent dissiper la totalité de leur énergie cinétique, sous forme d'énergie mécanique (déformation des véhicules) ou cinétique (rebond possible d'un des véhicules). L'énergie cinétique étant proportionnelle à la masse, ces véhicules lourds provoquent des dégâts bien supérieurs à ceux d'un véhicule plus léger à vitesse égale. La dangerosité de ce type de véhicule pour les usagers vulnérables, en particulier les piétons, est liée à deux aspects : d'une part leur comportement routier inférieur (capacité d'évitement inférieure, distances de freinage plus longues) augmente le risque de collision avec un piéton dans les zones urbaines où la vitesse est inférieure à 60 km/h, et d'autre part la conception de ces véhicules est plus dangereuse pour les piétons lors d'accidents dans des zones où la vitesse est inférieure à 60 km/h[32].
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Ce problème avéré de conception est mis en évidence par les tests EuroNCAP de choc avec un piéton, et parfois accentué par un accessoire à l'utilité discutable, le pare-buffle. Les propriétaires de ces voitures sont donc considérés par certains comme mettant en danger la vie d'autrui, et faisant le choix de leur sécurité propre au détriment de la sécurité des autres usagers de la route, idée contredite par certaines statistiques d'accidents[33]. À l'opposé, les défenseurs de ce genre de véhicule font valoir qu'une moyenne de comportement ne condamne pas l'ensemble des conducteurs. On ne peut juger un individu coupable par défaut, surtout de rouler dans un véhicule homologué. S'il y a une insuffisance, elle serait alors à chercher dans les objectifs que se fixent les administrations dont le rôle est d'assurer la sécurité de la population.
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La première course automobile est créée en 1894, reliant Paris à Rouen (distance de 130 km)[34]. Ces compétitions se multiplient et l'on voit émerger divers types d'épreuves mettant en œuvre des véhicules très différents.
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Certaines de ces compétitions voient s'affronter des modèles standards commercialisés à grande échelle, mais plus ou moins lourdement modifiés, par exemple les rallyes ou le supertourisme, alors que d'autres mettent en scène des véhicules spécialement conçus pour la course, comme la Formule 1, ou les Sport-prototypes qui participent aux 24 Heures du Mans. Le succès dans ces sports dépend tout autant du véhicule et de l'équipe qui le prépare que du pilote. Certaines catégories couronnent d'ailleurs à la fois le meilleur pilote et le meilleur constructeur ou la meilleure écurie.
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La compétition automobile peut être extrêmement physique (accélération centrifuge en courbe, en phases d'accélération et aux freinages), en F1, il n'est pas rare de dépasser les 4 g. Un pilote peut perdre jusqu'à cinq kilos lors d'un Grand Prix ou d'une course d'endurance (déshydratation).
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Les confrontations entre constructeurs ou contre la montre sont aussi les deux moyens permettant l'innovation et le développement technologique. C'est notamment pour tester la fiabilité des moteurs thermiques qu'ont été créés les premiers rallyes au début du XXe siècle. C'est dans cette même optique qu'en 2014 est lancé un championnat de formule électrique ou que sont construits des démonstrateurs de technologies tels que la Venturi VBB 2.5 véhicule le plus rapide du monde, flashé à 495 km/h[35] par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) en 2010.
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L'organisation du sport automobile est chapeautée par la Fédération internationale de l'automobile, qui collabore avec des fédérations sportives nationales, dont la Fédération française du sport automobile, qui compte 70 000 licenciés. Il existe une variété de compétitions amateur et professionnelles, du karting aux formules monoplaces, ou du slalom au rallye, en passant par la course de côte, ainsi que des filières permettant la progression compétitive des jeunes pilotes.
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L'entretien et la réparation des automobiles occupe une part importante dans le nombre d'emplois, mais surtout dans le nombre d'entreprises, liées à la filière de l'automobile. Ce sont l'ensemble des concessionnaires, garages, réseaux de vente de pièces détachées et d'accessoires (centres auto ou démolisseurs), pour la plupart des PME. C'est aussi, sur la durée de vie d'un véhicule, un coût financier non négligeable. Enfin, lorsqu'une réparation n'est plus possible ou souhaitée, on trouve dans cette filière les professionnels du recyclage des véhicules en fin de vie. Les réseaux d'entretien et de ventes d'accessoires sont aussi associés au phénomène du tuning, qui a eu pour effet de donner naissance à des rassemblements durant lesquels les voitures concourent pour leur technique ou leur aspect esthétique.
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Dans le cadre de la sécurité routière, de nombreux pays ont estimé nécessaire d'introduire un contrôle technique des véhicules automobiles, afin d'améliorer l'état du parc roulant et à en faire sortir les véhicules dangereux ou trop polluants. Un premier contrôle est effectué après 3 ou 4 ans, puis tous les ans ou tous les 2 ans selon les pays. Le coût du contrôle est très variable ; au Japon par exemple, son coût d'au minimum 70 000 ¥, soit 600 €, incite les usagers à se débarrasser de leur véhicule avant l'échéance[36].
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Dès ses débuts, l'automobile a posé un problème de cohabitation avec les autres usagers des rues et des routes. Aussi dès la fin du XIXe siècle, les responsables de la sécurité ont commencé à réglementer son usage[37], d'abord par des permis de conduire, puis par le Code de la route, apparu en France en 1921[38]. Aujourd'hui, un permis de conduire est requis dans pratiquement tous les pays du monde, mais son obtention, et l'apprentissage de la conduite en général peuvent prendre des formes très différentes. Un âge minimal est requis, souvent celui de la majorité, donc compris entre 16 et 21 ans, pour conduire seul une automobile. L'apprentissage est généralement effectué dans une auto-école, mais il reste, en France, légalement possible d'apprendre la conduite sans passer par ce type d'organismes. En France un nouveau permis de conduire sera délivré à partir de lundi 16 septembre 2013[39], ce nouveau permis doté d’une carte à puce électronique et d’une bande MRZ est ultra-sécurisé et quasiment infalsifiable. Les statistiques de la sécurité routière ayant montré la prépondérance des jeunes conducteurs parmi les accidentés de la route, des mesures spécifiques pour les premières années après l'obtention du permis sont prises dans beaucoup de pays : identification visible des jeunes conducteurs (A en France, L en Allemagne, Suisse, Royaume-Uni...), limitations de vitesses abaissées pour eux, ou encore limitation du rapport poids-puissance des véhicules (cas de l'Italie).
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En raison de son importance économique, le secteur de l'automobile, comprenant aussi bien la production que l'entretien, est un très gros employeur. Le seul secteur de la conception et de la production emploie environ 1,9 million de personnes en l'Europe des quinze, et 1,1 million aux États-Unis, soit jusqu'à plus de 10 % de la population active dans le cas de l'Allemagne[40].
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En 2012, l'industrie automobile en France emploie directement 583 000 personnes (matières premières, construction, équipements) et 2,351 millions au sens large, ce qui comprend les emplois dans l'industrie, dans l'usage de l'automobile (vente, maintenance, assurances, auto-écoles, presse, vente de carburants...) et les transports (transport routier de marchandises et de voyageurs, construction et entretien des routes...), soit environ 9 % de la population active[41]. Cette importance économique nécessite une filière de formation adaptée.
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En France, celle-ci part du CAP pour aller jusqu'aux écoles d'ingénieurs généralistes telles que les Écoles centrales, ou spécialisées comme l'ESTACA, l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs ou l'ISAT, en passant par des BEP, baccalauréats professionnels et des BTS dont celui de d'après-vente automobile.
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Reflets d'un secteur économique, les salons sont pour ses entreprises l'occasion de rivaliser en grandeur, innovations, etc. Dans le cas de l'automobile, cela se traduit entre autres par la production de concept-cars. Les principaux salons sont[42] :
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En France il existe de nombreux magazines automobiles, aussi bien destinés aux professionnels qu'au grand public. Une partie des journalistes spécialisés sont regroupés au sein de l'association française de la presse automobile (AFPA). Les magazines automobiles francophones généralistes hors de France sont beaucoup plus rares. Ce secteur se distingue outre ses journaux d'actualité, par un grand nombre de magazines consacrés aux véhicules de collection en général, on bien à un type de véhicule précis (spécialité du groupe Michel Hommell), et enfin quelques magazines de tuning. Les plus lus sont Auto Moto, L'Automobile Magazine et Auto Plus[43].
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Parmi les principaux magazines d'actualités, on retrouve :
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Et parmi les magazines spécialisés :
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Parmi les principaux sites internet, on retrouve :
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Le rôle de la publicité est de présenter un produit sous un angle le plus positif possible, en faisant abstraction des défauts ou en déformant la réalité pour qu’il soit vendu le plus possible auprès des consommateurs, et il en va ainsi de tous les produits de consommation. Dans le cas des publicités pour les automobiles, il y a grand écart entre l’image qui est présentée et la réalité, car l’'élément récurrent pour promouvoir l'automobile, outre le modèle en lui-même, concerne les sentiments de liberté et d'indépendance que pourrait procurer l'automobile. Pour créer ces impressions auprès des consommateurs, les publicitaires mettent en avant dans les publicités télévisées, les magazines, les journaux, l'automobile dans un contexte idéal, où l'automobile (et ses occupants) est quasi systématiquement seule sur les routes, pour éviter certes de montrer d’autres marques, mais aussi dans un contexte où il n'y a aucun obstacle à son parcours, où il n'y a jamais d'embouteillage, de feu de circulation, de panneau de stop, de panneau de cédez-le-passage, de radar de contrôle routier, ou d'accident de la route notamment. Dans les publicités télévisées, une automobile s’arrête pour ainsi dire uniquement pour mettre en avant les performances de freinage. L'automobile évolue également souvent dans un environnement verdoyant ou en osmose avec la nature, alors qu'elle est l'une des principales sources de pollution de l'air qui se répercute sur la faune et la flore, y compris les voitures dites « vertes », car pour fabriquer et entretenir des voitures « vertes », il faut aussi extraire des matières premières qui sont source de pollution, ainsi que par sa contribution au mitage du territoire, par la création et l'entretien de routes, d'autoroutes ou de voies d'accès.[interprétation personnelle]
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L'automobile a eu une place centrale dans de nombreux romans ou nouvelles et de nombreux films (notamment américains).
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La généralisation de l'automobile à l'échelle planétaire depuis la fin du siècle dernier pose des problèmes quant au réchauffement climatique, à la pollution, à la sécurité et à la santé des personnes et en particulier des plus faibles (piétons, cyclistes, enfants, personnes âgées, etc.), à l'utilisation des ressources naturelles et en particulier à l'épuisement des réserves de pétrole.
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L'impact sur l'environnement s'accroît avec l'augmentation du poids de l'automobile. En effet un véhicule lourd a un besoin en énergie plus important qu'un petit. L'aérodynamisme du véhicule devient prépondérant lorsque la vitesse augmente, les véhicules à surface frontale élevée sont alors défavorisés.
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La recherche d'améliorations sur les moteurs est guidée par deux objectifs contradictoires : les pouvoirs publics imposent des normes environnementales de plus en plus sévères, qui vont à l'encontre de la diminution de la consommation. Par exemple, les obstacles à l'échappement (pot catalytique, filtre à particules) entraînent une augmentation de la consommation. Depuis la prise de conscience publique de l'impact environnemental des automobiles, le niveau de compromis est passé progressivement d'une forte volonté de réduire les polluants locaux, sources directes de maladies et de décès, durant les années 1970 à 1990, à une réglementation axée aujourd'hui vers une diminution des émissions de CO2. L'aspect des polluants locaux est traité à l'échelle européenne par les normes successives d'émissions (normes dites « Euro » 1 à 6), tandis que l'aspect des émissions de CO2 est pour l'instant traité par l'intermédiaire des objectifs globaux des constructeurs, ou via des législations fiscales nationales.
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Au cours de sa fabrication, de sa maintenance et de son recyclage, l'automobile, comme de nombreux autres produits manufacturés, génère de la pollution, contribue à la raréfaction des ressources non renouvelables et consomme de l'énergie, dite énergie grise.
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Autour de l'automobile, il faut prendre en compte l'infrastructure et la logistique nécessaire pour la fabrication, le transport, la maintenance, la réparation, le recyclage, la publicité ou l'organisation de salons automobiles ou dans un autre registre, pour soigner les blessés lors des accidents ou pour le contrôle policier des automobilistes lors de leurs déplacements. Cela comprend notamment, la fabrication et l'entretien d'usines, de garages, de stations-service, de stations de lavage, d'ateliers de réparation automobiles, de machines, d'outils, de pièces de rechange, de produits d'entretien ou de nettoyage, et du transport pour acheminer ces différents éléments du lieu d'extraction des matières premières tout au long de la chaîne de valeur jusqu'au lieu de vente du produit fini. La production de ces différents produits et services nécessite à son tour d'autres consommations intermédiaires.
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L'impact environnemental le plus connu est la pollution atmosphérique due aux gaz d'échappements, qui peut aggraver les maladies respiratoires[44]. Avec les appareils de chauffage domestique, l'automobile est devenue le principal responsable de la pollution urbaine et du smog[réf. nécessaire], situation chronique dans la plupart des grandes villes surtout en période anticyclonique[interprétation personnelle]. Selon l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET), la pollution atmosphérique aux particules fines, liée pour près d'un tiers aux rejets polluants des voitures[45], serait responsable chaque année du décès prématuré de 6 500 à 9 500 personnes en France[46].
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Par ailleurs, une étude européenne de 2005 estime que les particules en suspension, produites notamment par les véhicules diesel et par d'autres secteurs économiques (chauffage, industrie, agriculture), ont causé 42 090 décès prématurés en 2000 en France[47],[48].
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Les principaux rejets des pots d'échappement automobiles sont[49] :
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Ces rejets sont soumis à réglementations dans différents pays, par exemple les normes européennes d'émission pour l'Union européenne. Ces normes sont attachées à des cycles de conduite normalisés, comme le nouveau cycle européen de conduite ou ses homologues américains censés représenter un comportement routier typique. Les seuils adoptés par ces réglementations baissent régulièrement au cours des années.
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Pour un modèle donné, une voiture à essence consomme un plus grand volume de carburant qu'une fonctionnant au Diesel car l'essence a une énergie volumique plus faible que le gazole. Mais aussi, le rendement thermodynamique d'un moteur essence est inférieur[réf. à confirmer][55]. La quasi-totalité des conducteurs observent des consommations supérieures à celles mesurées selon les normes dans des cycles de conduite fixés, qui sont pourtant celles utilisées commercialement[réf. à confirmer][56].
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L'automobile a d'autres effets négatifs sur l'environnement :
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La massification de l'automobile dans les soci��tés occidentales au cours du XXe siècle a eu des conséquences sociales nombreuses et profondes. Elle a contribué notamment au développement des banlieues puis de la périurbanisation, et au succès du modèle de la grande distribution. Les automobiles ont nécessité une adaptation et un développement considérable du réseau routier.
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Les infrastructures routières nécessitent d'importants investissements[59],[60] et dépenses de fonctionnement. Elles fragmentent les paysages, morcellent les forêts, dénaturent le territoire et endommagent les écosystèmes et la santé. Selon les « détracteurs » de l'automobile comme les partisans du mouvement international Carfree, cet argent, investi dans des moyens de transports alternatifs ou plus communautaires permettrait un service de transport plus efficace, plus soutenable et durable et moins émetteur de gaz à effet de serre[61]. Pour certains, l'automobile renforce certaines inégalités sociales : les personnes pauvres et vulnérables ont moins d'accès à certains services tout en étant plus directement exposées aux nuisances de l'automobile et routières (bruits, pollution de l'air, accidents, détours imposés aux piétons et aux cyclistes, relégation urbaine, etc.).
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L'automobile génère ainsi en amont et en aval de son usage[62] des coûts cachés (externalités, environnementales notamment) estimés par l'université technique de Dresde en 2012[63] à 373 milliards d'euros par an pour l'Europe (UE-27), pour les coûts évaluables. Chaque voiture immatriculée génère ainsi en moyenne 1 600 euros de coûts sociaux et environnementaux impayés (soit au total environ 3 % du PIB européen)[64]. La plupart des scénarios de prospective envisagent une augmentation des transports à horizon 2050, éventuellement au profit d'alternatives (dont « décarbonées »[65]) à la voiture dans les zones urbaines et périurbaines, selon les choix individuels et collectifs qui seront faits[66].
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Si l'automobile est critiquée, pour d'autres elle est au contraire un formidable objet technologique qui évolue en permanence et est de moins en moins polluant[réf. nécessaire]. Elle est indispensable à de nombreuses personnes pour travailler et se déplacer ; l'industrie automobile, dans laquelle l'Europe et la France continuent d'occuper une place importante au niveau mondial, fournit directement ou indirectement un emploi à des millions de personnes. Enfin, conduire et avoir une voiture peut être un plaisir et doit pour certains rester une liberté qui, pour l'immense majorité des automobilistes, qui sont aussi des piétons ou des utilisateurs d'autres modes de transport, s'exerce dans le respect d'autrui.
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La liberté de déplacement (en horaire et en itinéraire) qu'octroie la voiture personnelle la rend en effet plus souple que les transports collectifs. Au demeurant, ceux-ci ne peuvent répondre à tous les besoins, notamment dans les endroits éloignés des centres urbains, ou pour tout transport de charges ne serait-ce que modérément lourdes ou volumineuses.
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Une autre approche, tenant compte de certains reproches formulées à l'encontre de la voiture personnelle, est en développement depuis le début des années 1990. On a vu se développer les solutions du covoiturage, de l'autopartage, ou plus simplement de la location de voiture, qui toutes optimisent l'usage d'un véhicule donné.
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Face à ces controverses, mais aussi face à la pression financière ou légale exercée par les États, des associations de défense de l'automobile et des automobilistes sont nées, qu'elles soient historiques ou récentes. Les plus importantes historiquement sont les Automobile Club, nés autour de 1900, dont l'Automobile Club de l'Ouest, l'Automobile Club, ou l'ADAC allemand, qui, avec 20 millions de membres, est sans doute le plus important à l'échelle mondiale. Leur travail concerne aussi bien la défense politique que pratique, la promotion du sport automobile ou l'assistance routière, tout particulièrement pour l'ADAC ou le Touring Club Suisse. Plus récemment, en France, face à la montée de la répression des associations plus revendicatives sont apparues, comme 40 millions d'automobilistes ou la Ligue de Défense des Conducteurs[67].
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« Sources that were identified as being common key categories for six of the seven main pollutants were Road transportation, Manufacturing industries and construction, National navigation (shipping) Agriculture/forestry/fishing and Residential. The importance of the Road transportation category in terms of the contribution it makes to total EU‑27 emissions is clear — it is the most significant source of NOX, CO, and NMVOCs, and the second most important source for PM10 and PM2.5 emissions. »
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Le terme populaire automobile[a] (simplification historique de l'expression « voiture légère automobile ») désigne un véhicule à roues, motorisé et destiné au transport terrestre de quelques personnes et de leurs bagages[1]. L'abréviation populaire « voiture » est assez courante, bien que ce terme désigne de nombreux types de véhicules qui ne sont pas tous motorisés[2].
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L'automobile s'est progressivement imposée dans les pays développés comme le principal mode de transport pour la circulation des individus et des marchandises. Son industrie a été l'un des secteurs les plus importants et les plus influents depuis le début du XXe siècle.
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L'automobile a révolutionné le transport et a entraîné de profonds changements sociaux, en particulier dans le rapport des individus à l'espace. Elle a favorisé le développement des échanges économiques et culturels et conduit au développement massif de nouvelles infrastructures. Tout un univers culturel s'est construit à partir de sa diffusion comme objet de consommation grand public et elle représente aujourd'hui — à l'instar d'autres inventions du XXe siècle comme la radio, la télévision ou le réfrigérateur — un équipement largement considéré comme indispensable dans les foyers des pays développés. À la fois moyen de distinction sociale et instrument de loisir, l'automobile occupe une place éminente dans le mode de vie contemporain.
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L'industrie automobile est, par métonymie, un secteur économique important pour les pays possédant des constructeurs.
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L'automobile est un moyen de transport privé parmi les plus répandus. Sa capacité est généralement de deux à cinq personnes, mais peut varier de une à neuf places.
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L'usage limite l'emploi du terme automobile aux véhicules possédant quatre roues, ou plus rarement trois ou six roues, de dimensions inférieures à celle des autobus et des camions, mais englobe parfois les camionnettes. Bien qu'étant des « véhicules automobiles », les motocyclettes ne sont pas habituellement classées dans cette catégorie.
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Le terme « automobile » est un adjectif issu de la concaténation du préfixe grec αὐτός (soi-même) et du suffixe latin mobilis (mobile). Il a été créé, initialement, pour désigner les voitures automobiles lors de l'invention des premières « voitures sans chevaux », qui étaient munies d'un moteur avec source d'énergie embarquée[3]. Le terme permettait de faire la distinction d'avec les autres voitures alors tractées, notamment diligences, calèches, carrioles, chariots. Ces autres voitures étaient mues par des animaux de trait (généralement des chevaux, avec les voitures hippomobiles, ou des bœufs) et plus tard le chemin de fer.
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Le substantif « automobile » est attesté vers 1890, mais son genre, aujourd'hui seulement féminin, a fait pour les linguistes l'objet de débats[4]: le féminin fait référence à la notion de voiture automobile, alors que le masculin fait référence à la notion de véhicule automobile[5]. L'Académie française s'est ainsi prononcée dès 1901 pour le genre féminin[6], mais la polémique ne s'est éteinte que bien après, le masculin étant attesté ponctuellement jusqu'en 1944[4],[réf. nécessaire].
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Pour parler d'un véhicule de tourisme, les termes automobiles et voiture peuvent être utilisés, toutefois avec la réglementation du secteur des définitions parfois différentes ont été utilisées, notamment dans la convention de Vienne sur la circulation routière. Dans les accords internationaux la catégorie de véhicule qui se rapproche le plus de la voiture est la catégorie M1.
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Le terme véhicule automobile est plus large que le terme voiture automobile, il couvre l'ensemble des véhicules motorisés d'au moins quatre roues ainsi, dès 1956, Chapelain note que : « De par leur destination les véhicules automobiles sont classés en: − voitures de tourisme; − véhicules utilitaires; − véhicules spéciaux[7] »
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En France, le code de la route définit la voiture particulière comme un véhicule de catégorie M1, quatre roues, neuf places au plus, ne répondant pas à la définition du véhicule de la catégorie L6e ou L7e et ayant un poids total autorisé en charge inférieur ou égal à 3,5 tonnes[8]. Aujourd'hui, en France on désigne une Voiture de tourisme souvent comme une « voiture », et parfois comme une « auto », mais très rarement « automobile », pas assez spécifique et devenu désuet. Le terme automobile reste employé comme adjectif.
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Au Québec, le code de la sécurité routière définit le «véhicule automobile» comme « un véhicule routier motorisé qui est adapté essentiellement pour le transport d’une personne ou d’un bien »
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En Suisse, la loi définit les véhicules automobiles dans son article 7:
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« 1 Est réputé véhicule automobile au sens de la présente loi tout véhicule pourvu d’un propre dispositif de propulsion lui permettant de circuler sur terre sans devoir suivre une voie ferrée.
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2 Les trolleybus et véhicules analogues sont soumis à la présente loi dans la mesure prévue par la législation sur les entreprises de trolleybus. »
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Dans l'union européenne, les différentes notions nationales ont été harmonisées dans le but du marché commun par la directive 70/156/CEE du Conseil, du 6 février 1970, qui base l'alignement sur les définitions des accords internationaux :
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En raison de sa large diffusion et de son usage dans les milieux les plus variés, la voiture automobile est aujourd'hui appelée par de nombreux noms familiers, comme « auto », « bagnole », ou « char »[9] en Amérique du nord francophone, et argotiques, comme « tacot », « caisse », « tire »[10], « guimbarde », « chignole », « charrette » en Europe, ainsi que « minoune » au Canada[réf. souhaitée].
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Le principe de l'automobile consiste à placer sur un châssis roulant un groupe motopropulseur et tous les accessoires nécessaires à son fonctionnement. Ces éléments sont contrôlés par le conducteur via des commandes, le plus souvent sous la forme d'un volant de direction et de pédales commandant l'accélération, le freinage et souvent l'embrayage.
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Un châssis ou une carrosserie autoporteuse supporte et réunit tous les composants de l'automobile. Le châssis est monté sur quatre roues, dont deux sont directrices ou plus rarement les quatre, permettant sa mobilité. Des suspensions réalisent quant à elles une liaison élastique entre le châssis et les roues. Une carrosserie, en partie vitrée, constituant un habitacle fermé muni de sièges, permet le transport de personnes assises, par tout temps tandis que les cabriolets reçoivent une capote ou un toit escamotable.
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Les automobiles sont généralement propulsées par un moteur à combustion interne, mais un ou plusieurs moteurs électriques peuvent également fonctionner de concert avec le moteur thermique, voire le remplacer. La puissance mécanique fournie par le moteur est transmise aux roues par l'intermédiaire des organes de transmission dont une boîte de vitesses. Un réservoir permet le stockage du carburant nécessaire au fonctionnement du moteur thermique, tandis qu'une batterie, rechargée par un alternateur entrainé par le moteur, alimente en électricité tous les organes et accessoires le nécessitant.
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Les instruments de contrôle et les commandes tels que le volant, les pédales, l'indicateur de vitesse ou le tachymètre, permettent la conduite de l'automobile. Enfin, les éléments de confort (chauffage, ventilation, climatisation, autoradio, etc.) et de sécurité (éclairage, ABS, etc.) sont des accessoires en nombre toujours croissant.
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Le premier véhicule automobile fonctionnel a été inventé en 1769 par Nicolas Joseph Cugnot sous le nom de fardier de Cugnot[11] mais il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle et les progrès liés à la révolution industrielle pour que les véhicules automobiles personnels se développent et prennent finalement leur nom actuel d'automobile.
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La naissance de l'automobile s'est faite par l'adaptation d'une machine à vapeur sur un châssis autonome mais des problèmes techniques et sociaux ont retardé son développement. L'encombrement de la chaudière, les matériaux inadaptés aux hautes pressions et les châssis supportant mal les vibrations furent les principaux obstacles techniques et la dangerosité perçue et réelle de ces engins sur les routes à l'époque a conduit à des législations contraignantes, comme le Locomotive Act au Royaume-Uni[12].
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L'aventure automobile a commencé dans la vallée d'Aoste (Italie), où les premières expériences réussies ont eu lieu en 1864. Ce fut Innocent Manzetti d'Aoste qui réalisa une voiture à vapeur qui pouvait circuler le long des rues[13]. Les journaux d'Aoste et de Turin en parlèrent entre 1869 et 1870[14].
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En France, les premières automobiles produites et commercialisées sont à vapeur (L'Obéissante d'Amédée Bollée en 1873[15]) et, les premiers prototypes utilisant les nouveaux moteurs à explosion moins encombrants au milieu des années 1880 sous l'impulsion d'un ingénieur français Édouard Delamare-Deboutteville et d'un ingénieur allemand Gottlieb Daimler. En 1881, Charles Jeantaud sort sa première voiture automobile électrique, équipée de batteries d'accumulateurs Faure, la Tilbury.
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Très rapidement ce genre de prototypes a connu le succès grâce à d'autres réalisateurs et conduit à ce qu'en 1895 environ 350 automobiles circulaient sur le territoire français, contre 75 en Allemagne, et seulement 80 aux États-Unis.[réf. nécessaire] En 1900 la France est le premier producteur mondial d’automobiles avec près de 50 % de la production. C'était une époque où on ne parlait pas vraiment de fabricants d'automobiles, mais plutôt de carrossiers car le châssis était acheté séparément.
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Le développement des connaissances liées à l'électricité mène à la réalisation des premières voitures électriques : on a donc trois modes de propulsion en concurrence au tournant du XXe siècle. La vapeur est rapidement supplantée et le développement rapide des performances des voitures électriques est stoppé par l'absence de progrès notable dans le stockage de l'énergie, c'est donc le moteur à explosion qui l'emporte sur les autres modes de propulsion. Cette époque est celle de la course à la vitesse, et c'est d'abord la voiture électrique qui s'y illustre (La Jamais contente est la première à franchir la barre des 100 km/h, en 1899[16]) avant d'être supplantée par la voiture à moteur à explosion. C'est aussi la période de naissance des premières compétitions automobiles, telle Paris-Rouen en 1894. L'automobile reste alors un produit de luxe, à l'usage contraignant, utilisé sur des infrastructures totalement inadaptées.
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L'histoire de la voiture a fait naître et vivre différents métiers. À ce moment de l'histoire, construire une voiture était une affaire collective dans laquelle carrossiers, mais aussi charrons, serruriers, malletier, selliers-garnisseurs, bourreliers, plaqueurs et peintres étaient impliqués ensemble. Tout était fait sur mesure, des carrosseries qui s'adaptaient aux châssis, en passant par les sièges ou les bagages arrimés à l'arrière pour les premiers voyages.
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Deux facteurs vont contribuer à son développement : le revêtement progressif des routes en ville puis en campagne afin de faciliter l'usage des bicyclettes et des voitures, et le développement de nouvelles méthodes de production (taylorisme, fordisme, toyotisme), qui mènent à la première voiture de grande série, la Ford T. Celle-ci pose définitivement l'empreinte de l'automobile sur la société du XXe siècle. Les innovations se succèdent ensuite, mais sans changement fondamental conceptuel. Les grandes lignes de l'automobile de série actuelle sont tracées par Lancia en 1922 avec la Lambda à carrosserie autoporteuse et suspension avant indépendante, Chrysler en 1934 avec la Airflow qui introduit l'aérodynamique dans l'automobile de série, Citroën et le développement de la Traction Avant à partir de 1934, puis l'introduction des freins à disque sur la DS en 1955, ou encore par Porsche et la boîte de vitesses à synchroniseurs coniques de la 356[17]. Après la guerre, la société de consommation contribue aussi au succès de l'automobile. Selon l'historien J-C Daumas, c'est dans les années 1950-1960 que beaucoup de salariés acquièrent leur première voiture[18].
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L'automobile a connu dans tous les pays une longue période d'engouement ; le temps moyen passé au volant a connu une forte croissance avec aux États-Unis un driving boom ; de 1970 à 2004, la distance parcourue au volant par un Américain moyen a presque doublé (+ 85 %), passant de 8 700 à 16 100 km/an. Ensuite cette tendance s'est stabilisée jusqu'en 2011 et une légère diminution en 2012 (1 000 km/an en moins par conducteur)[19]. Sur cette base, un scénario prospectif dit « Ongoing Decline » a postulé en 2013 que par imitation de la jeune génération actuelle, le déclin de l'appétence pour l'automobile pourrait se poursuivre[20]. Dans plusieurs pays, le désir de posséder une voiture ou un permis de conduire semble s'atténuer, dans les zones urbaines notamment. Ce mouvement est le plus marqué chez la génération Y : les 16-34 ans prennent moins le volant ; -23 % de 2001 à 2009 du nombre de km/an parcourus[20].
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En occident, le rythme le plus rapide de croissance du marché a été lié à l'engouement pour la voiture des « années folles ». Il fut ensuite marqué par des crises (krach de 1929, Seconde Guerre mondiale, crises de l'énergie...) qui ont plusieurs fois redistribué les cartes industrielles, favorisant les regroupements, et provoqué le retour en grâce des petites automobiles ; l'apogée de ce phénomène étant atteinte en Allemagne dans les années 1950 avec les micro-voitures telles l'Isetta.
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Les Trente Glorieuses ont relancé l'essor de tous les secteurs automobiles, traduit par une augmentation du choix, de la production et de l'accession à l'automobile, via l'ouverture du recours au crédit dans les années 1960[21], élan stoppé par le premier choc pétrolier. Celui-ci, conjugué à la hausse de l'insécurité routière, aura des conséquences durables sur la relation entre l'automobile et la société, conduisant en particulier à une forte vague de réglementation de la vitesse.
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Puis les aspects socioenvironnementaux (écologie, sécurité routière) sont devenus des enjeux, tant pour la conception des automobiles et des transports à la fin de XXe siècle, que pour les choix des consommateurs, conduisant à des innovations telles que le downsizing, la motorisation hybride lancée sur la Toyota Prius (1997) puis la Honda Insight (1999) et, le retour de la voiture tout électrique Renault Zoé, Tesla tous modèles.
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L'industrie automobile prend une place importante dans l'industrie de plusieurs grands pays industrialisés. Elle prend parfois un aspect stratégique compte tenu à la fois de sa proximité historique avec les industries militaires, de l'importance qu'elle peut prendre dans le produit intérieur brut et l'emploi de certains pays (États-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne) et de l'image que l'automobile peut donner d'un pays auprès de l'extérieur (le design italien, l'american way of life, la mécanique allemande, le zéro défaut japonais, l'innovation française, etc.).
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Le secteur de l'industrie automobile est aujourd'hui organisé en grands groupes d'assembleurs finaux qui utilisent des pièces en provenance d'un grand nombre de fournisseurs et de sous-traitants, mais qui maintiennent généralement en interne les activités industrielles les plus lourdes comme la tôlerie ou la production des moteurs.
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En 2013, la production globale s'élève à 83 millions de voitures particulières, soit 20 % de plus qu'en 2008[25].
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Les équipementiers, dont le chiffre d'affaires est supérieur à 10 milliards d'euros, sont Denso, Delphi, Visteon, Valeo, Faurecia, Magna International, Bosch.
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En date de 2012, les principaux producteurs mondiaux d'automobiles, par groupe, en 2010 (VP) incluent :
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La vente d'automobiles représente aussi un important secteur économique. La diffusion de la production automobile est généralement assurée par un réseau d'entreprises indépendantes, pour les constructeurs nationaux, ou via un importateur, avec le même type de réseau, pour les autres. L'importateur peut ne pas être une filiale du fabricant. Le réseau est généralement assuré d'une exclusivité régionale. Ce schéma classique de distribution a été mis à mal par les règles de libre concurrence s'exerçant dans de nombreux pays, et a conduit au développement des mandataires automobiles.
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En outre, la consommation automobile représente la part la plus importante du volume des crédits à la consommation, avec, en France en 2001, 37 % du volume de crédit affecté à l'achat de voitures neuves, et 66 % si on y ajoute les voitures d'occasion[26].
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Dès sa naissance, l'automobile a été perçue comme une invention dangereuse. Son évolution, destinée à répondre à la problématique soulevée par la prévention et la sécurité routières telles qu'elle était perçue au cours des années, a été tortueuse. Hormis la gestion du réseau routier ou du comportement des usagers, les problèmes soulevés sont ceux de la sécurité passive — la protection des occupants en cas d'accident de la route — et de la sécurité active — la prévention afin d'éviter l'accident. Historiquement, seul ce dernier aspect a continûment été amélioré ; L'amélioration de la sécurité passive n'a commencé que dans les années 1970, période de recrudescence des accidents mortels.
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Les premières voitures allaient à la vitesse du cheval mais contrairement à lui, étaient incapables d'être stoppées rapidement, surtout sur un réseau routier inadapté. La difficulté de leur conduite et la peur de cet engin nouveau ont conduit certains pays à légiférer très strictement en la matière, en imposant aux voitures d'êtres précédées d'un homme à pied (« Locomotive Act » au Royaume-Uni par exemple)[27].
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Le changement de perception par le grand public s'est produit lorsque l'automobile s'est démocratisée. Des années 1920 aux années 1960, la sécurité routière, ou son absence, n'émeuvent personne. La vitesse est libre hors agglomération et les comportements inciviques banals. En France, l'hécatombe a connu un sommet en 1972 avec 16 548 morts cette année-là, qui est marquée par la création de l'organisme interministériel de la sécurité routière[28]. Une baisse significative a été obtenue par la suite grâce à l'amélioration des véhicules, à la mise en place des limitations de vitesse, de l'obligation de port de la ceinture de sécurité, grâce à l'extension des autoroutes et à la réduction de la consommation de psychotropes et notamment l'alcool, pour arriver à environ 6 000 tués en France au début des années 2000.
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Cette évolution observable dans les pays développés est loin d'être généralisée. L'augmentation extrêmement rapide du nombre de véhicules en circulation dans les pays en développement (Chine, Inde, etc.) ou l'absence d'intervention pour la sécurité routière dans d'autres (Russie, Iran, etc.), conduit à une mortalité routière toujours en hausse à l'échelle mondiale, et pourrait devenir une des trois premières causes de mortalité[29]. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié en juin 2009 le premier rapport mondial sur la sécurité routière de 178 pays qui conclut que les accidents de la route font chaque année 1,2 million de morts et 20 à 50 millions de traumatismes non mortels. Plus de 90 % des accidents ont lieu dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires, qui comptent moins de la moitié du parc automobile mondial[30].
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Les évolutions des suspensions, des pneumatiques et l'apport de systèmes électroniques de contrôle de stabilité et d'autres aides à la conduite ont permis des progrès intéressants en matière de tenue de route des automobiles, favorisant la sécurité routière. Les automobiles dont la tenue de route est considérée comme dangereuse par les journalistes automobiles sont devenues rarissimes, alors que leur fréquence dans les années 1960 était plus significative.
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Il semble que les prochaines améliorations en matière de sécurité porteront moins sur la limitation des dégâts causés par les accidents que sur la réduction de leur nombre et de leur impact. En effet, les avancées de l'électronique et les efforts des constructeurs et équipementiers ont donné le jour à des équipements très sophistiqués qui se sont ou devraient progressivement se généraliser sur tous les véhicules. Le plus connu d'entre eux est l'ABS, permettant d'éviter le blocage des roues lors d'un freinage important du véhicule, et qui permet de conserver le contrôle de sa trajectoire[31]. Plus récemment, les constructeurs automobiles tentent de s'attaquer au problème primordial du comportement du conducteur, en intégrant des systèmes actifs destinés à pallier les défaillances de celui-ci, soit en le sollicitant directement (systèmes détectant le niveau de vigilance du conducteur), soit en le remplaçant (par exemple via des systèmes anti-collision pouvant freiner sans l'intervention du conducteur ou des voitures complètement autonomes).
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Les systèmes proposés par Mobileye (composés d’une caméra intelligente et d’un écran LED posé sur le tableau de bord) proposent plusieurs types d’alertes sonores et visuelles en temps réel d’aide à la conduite.
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Les systèmes de sécurité actifs ou passifs précédemment décrits contribuent à produire des voitures plus sûres. L'efficacité de ces systèmes est testée et mesurée lors d'essais de choc (ou crash tests) par des organismes internationaux comme l'EuroNCAP pour la communauté européenne. Une voiture sûre pour ses passagers constitue désormais un argument de vente pour les constructeurs automobiles qui font de gros efforts sur la question.
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De véritables progrès ont été faits depuis quelques années, notamment en ce qui concerne les « airbags » (coussins gonflables de sécurité) ou les ceintures à prétensionneurs évitant un choc violent du conducteur sur le volant. Sur les cabriolets, des arceaux situés derrière les sièges remontent très rapidement lorsque le calculateur estime qu'il y a un risque de retournement. Les constructeurs automobiles travaillent également sur des systèmes encore plus performants. Un important progrès dans ce domaine réside dans le fait que le nombre de coussins gonflables est passé de deux à huit en quelques années. Désormais plus aucune voiture ne sort sans en être équipée.
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Si les passagers sont de mieux en mieux protégés, ce n'était en revanche pas forcément le cas des piétons. Les nouvelles normes de sécurité prennent en compte les dommages portés à ceux-ci lors d'un choc frontal. Ces changements ont amené les constructeurs à développer des capots et des boucliers avant capables d'absorber une partie de l'énergie du choc afin de limiter les dégâts infligés aux piétons. Certains véhicules sont ainsi équipés de déclencheurs pyrotechniques qui soulèvent de quelques centimètres le capot lors d'un accident, pouvant éviter ou limiter le choc d'un piéton avec le bloc moteur.
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Le rapport entre l'automobile et la sécurité routière ne consiste pas seulement à évaluer la sécurité du véhicule considéré seul, mais aussi à étudier l'interaction entre les véhicules et les accidents. De ce point de vue, les 4x4, SUV, camionnettes et monospaces sont fréquemment critiqués en raison de l'obstruction du champ visuel des autres conducteurs qu'ils causent. Mais c'est surtout leur dangerosité en cas de collision avec une automobile légère ou un usager vulnérable qui leur est reprochée.
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Lors d'une collision entre deux véhicules, ceux-ci doivent dissiper la totalité de leur énergie cinétique, sous forme d'énergie mécanique (déformation des véhicules) ou cinétique (rebond possible d'un des véhicules). L'énergie cinétique étant proportionnelle à la masse, ces véhicules lourds provoquent des dégâts bien supérieurs à ceux d'un véhicule plus léger à vitesse égale. La dangerosité de ce type de véhicule pour les usagers vulnérables, en particulier les piétons, est liée à deux aspects : d'une part leur comportement routier inférieur (capacité d'évitement inférieure, distances de freinage plus longues) augmente le risque de collision avec un piéton dans les zones urbaines où la vitesse est inférieure à 60 km/h, et d'autre part la conception de ces véhicules est plus dangereuse pour les piétons lors d'accidents dans des zones où la vitesse est inférieure à 60 km/h[32].
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Ce problème avéré de conception est mis en évidence par les tests EuroNCAP de choc avec un piéton, et parfois accentué par un accessoire à l'utilité discutable, le pare-buffle. Les propriétaires de ces voitures sont donc considérés par certains comme mettant en danger la vie d'autrui, et faisant le choix de leur sécurité propre au détriment de la sécurité des autres usagers de la route, idée contredite par certaines statistiques d'accidents[33]. À l'opposé, les défenseurs de ce genre de véhicule font valoir qu'une moyenne de comportement ne condamne pas l'ensemble des conducteurs. On ne peut juger un individu coupable par défaut, surtout de rouler dans un véhicule homologué. S'il y a une insuffisance, elle serait alors à chercher dans les objectifs que se fixent les administrations dont le rôle est d'assurer la sécurité de la population.
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La première course automobile est créée en 1894, reliant Paris à Rouen (distance de 130 km)[34]. Ces compétitions se multiplient et l'on voit émerger divers types d'épreuves mettant en œuvre des véhicules très différents.
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Certaines de ces compétitions voient s'affronter des modèles standards commercialisés à grande échelle, mais plus ou moins lourdement modifiés, par exemple les rallyes ou le supertourisme, alors que d'autres mettent en scène des véhicules spécialement conçus pour la course, comme la Formule 1, ou les Sport-prototypes qui participent aux 24 Heures du Mans. Le succès dans ces sports dépend tout autant du véhicule et de l'équipe qui le prépare que du pilote. Certaines catégories couronnent d'ailleurs à la fois le meilleur pilote et le meilleur constructeur ou la meilleure écurie.
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La compétition automobile peut être extrêmement physique (accélération centrifuge en courbe, en phases d'accélération et aux freinages), en F1, il n'est pas rare de dépasser les 4 g. Un pilote peut perdre jusqu'à cinq kilos lors d'un Grand Prix ou d'une course d'endurance (déshydratation).
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Les confrontations entre constructeurs ou contre la montre sont aussi les deux moyens permettant l'innovation et le développement technologique. C'est notamment pour tester la fiabilité des moteurs thermiques qu'ont été créés les premiers rallyes au début du XXe siècle. C'est dans cette même optique qu'en 2014 est lancé un championnat de formule électrique ou que sont construits des démonstrateurs de technologies tels que la Venturi VBB 2.5 véhicule le plus rapide du monde, flashé à 495 km/h[35] par la Fédération internationale de l'automobile (FIA) en 2010.
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L'organisation du sport automobile est chapeautée par la Fédération internationale de l'automobile, qui collabore avec des fédérations sportives nationales, dont la Fédération française du sport automobile, qui compte 70 000 licenciés. Il existe une variété de compétitions amateur et professionnelles, du karting aux formules monoplaces, ou du slalom au rallye, en passant par la course de côte, ainsi que des filières permettant la progression compétitive des jeunes pilotes.
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L'entretien et la réparation des automobiles occupe une part importante dans le nombre d'emplois, mais surtout dans le nombre d'entreprises, liées à la filière de l'automobile. Ce sont l'ensemble des concessionnaires, garages, réseaux de vente de pièces détachées et d'accessoires (centres auto ou démolisseurs), pour la plupart des PME. C'est aussi, sur la durée de vie d'un véhicule, un coût financier non négligeable. Enfin, lorsqu'une réparation n'est plus possible ou souhaitée, on trouve dans cette filière les professionnels du recyclage des véhicules en fin de vie. Les réseaux d'entretien et de ventes d'accessoires sont aussi associés au phénomène du tuning, qui a eu pour effet de donner naissance à des rassemblements durant lesquels les voitures concourent pour leur technique ou leur aspect esthétique.
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Dans le cadre de la sécurité routière, de nombreux pays ont estimé nécessaire d'introduire un contrôle technique des véhicules automobiles, afin d'améliorer l'état du parc roulant et à en faire sortir les véhicules dangereux ou trop polluants. Un premier contrôle est effectué après 3 ou 4 ans, puis tous les ans ou tous les 2 ans selon les pays. Le coût du contrôle est très variable ; au Japon par exemple, son coût d'au minimum 70 000 ¥, soit 600 €, incite les usagers à se débarrasser de leur véhicule avant l'échéance[36].
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Dès ses débuts, l'automobile a posé un problème de cohabitation avec les autres usagers des rues et des routes. Aussi dès la fin du XIXe siècle, les responsables de la sécurité ont commencé à réglementer son usage[37], d'abord par des permis de conduire, puis par le Code de la route, apparu en France en 1921[38]. Aujourd'hui, un permis de conduire est requis dans pratiquement tous les pays du monde, mais son obtention, et l'apprentissage de la conduite en général peuvent prendre des formes très différentes. Un âge minimal est requis, souvent celui de la majorité, donc compris entre 16 et 21 ans, pour conduire seul une automobile. L'apprentissage est généralement effectué dans une auto-école, mais il reste, en France, légalement possible d'apprendre la conduite sans passer par ce type d'organismes. En France un nouveau permis de conduire sera délivré à partir de lundi 16 septembre 2013[39], ce nouveau permis doté d’une carte à puce électronique et d’une bande MRZ est ultra-sécurisé et quasiment infalsifiable. Les statistiques de la sécurité routière ayant montré la prépondérance des jeunes conducteurs parmi les accidentés de la route, des mesures spécifiques pour les premières années après l'obtention du permis sont prises dans beaucoup de pays : identification visible des jeunes conducteurs (A en France, L en Allemagne, Suisse, Royaume-Uni...), limitations de vitesses abaissées pour eux, ou encore limitation du rapport poids-puissance des véhicules (cas de l'Italie).
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En raison de son importance économique, le secteur de l'automobile, comprenant aussi bien la production que l'entretien, est un très gros employeur. Le seul secteur de la conception et de la production emploie environ 1,9 million de personnes en l'Europe des quinze, et 1,1 million aux États-Unis, soit jusqu'à plus de 10 % de la population active dans le cas de l'Allemagne[40].
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En 2012, l'industrie automobile en France emploie directement 583 000 personnes (matières premières, construction, équipements) et 2,351 millions au sens large, ce qui comprend les emplois dans l'industrie, dans l'usage de l'automobile (vente, maintenance, assurances, auto-écoles, presse, vente de carburants...) et les transports (transport routier de marchandises et de voyageurs, construction et entretien des routes...), soit environ 9 % de la population active[41]. Cette importance économique nécessite une filière de formation adaptée.
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En France, celle-ci part du CAP pour aller jusqu'aux écoles d'ingénieurs généralistes telles que les Écoles centrales, ou spécialisées comme l'ESTACA, l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs ou l'ISAT, en passant par des BEP, baccalauréats professionnels et des BTS dont celui de d'après-vente automobile.
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Reflets d'un secteur économique, les salons sont pour ses entreprises l'occasion de rivaliser en grandeur, innovations, etc. Dans le cas de l'automobile, cela se traduit entre autres par la production de concept-cars. Les principaux salons sont[42] :
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En France il existe de nombreux magazines automobiles, aussi bien destinés aux professionnels qu'au grand public. Une partie des journalistes spécialisés sont regroupés au sein de l'association française de la presse automobile (AFPA). Les magazines automobiles francophones généralistes hors de France sont beaucoup plus rares. Ce secteur se distingue outre ses journaux d'actualité, par un grand nombre de magazines consacrés aux véhicules de collection en général, on bien à un type de véhicule précis (spécialité du groupe Michel Hommell), et enfin quelques magazines de tuning. Les plus lus sont Auto Moto, L'Automobile Magazine et Auto Plus[43].
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Parmi les principaux magazines d'actualités, on retrouve :
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Et parmi les magazines spécialisés :
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Parmi les principaux sites internet, on retrouve :
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Le rôle de la publicité est de présenter un produit sous un angle le plus positif possible, en faisant abstraction des défauts ou en déformant la réalité pour qu’il soit vendu le plus possible auprès des consommateurs, et il en va ainsi de tous les produits de consommation. Dans le cas des publicités pour les automobiles, il y a grand écart entre l’image qui est présentée et la réalité, car l’'élément récurrent pour promouvoir l'automobile, outre le modèle en lui-même, concerne les sentiments de liberté et d'indépendance que pourrait procurer l'automobile. Pour créer ces impressions auprès des consommateurs, les publicitaires mettent en avant dans les publicités télévisées, les magazines, les journaux, l'automobile dans un contexte idéal, où l'automobile (et ses occupants) est quasi systématiquement seule sur les routes, pour éviter certes de montrer d’autres marques, mais aussi dans un contexte où il n'y a aucun obstacle à son parcours, où il n'y a jamais d'embouteillage, de feu de circulation, de panneau de stop, de panneau de cédez-le-passage, de radar de contrôle routier, ou d'accident de la route notamment. Dans les publicités télévisées, une automobile s’arrête pour ainsi dire uniquement pour mettre en avant les performances de freinage. L'automobile évolue également souvent dans un environnement verdoyant ou en osmose avec la nature, alors qu'elle est l'une des principales sources de pollution de l'air qui se répercute sur la faune et la flore, y compris les voitures dites « vertes », car pour fabriquer et entretenir des voitures « vertes », il faut aussi extraire des matières premières qui sont source de pollution, ainsi que par sa contribution au mitage du territoire, par la création et l'entretien de routes, d'autoroutes ou de voies d'accès.[interprétation personnelle]
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L'automobile a eu une place centrale dans de nombreux romans ou nouvelles et de nombreux films (notamment américains).
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La généralisation de l'automobile à l'échelle planétaire depuis la fin du siècle dernier pose des problèmes quant au réchauffement climatique, à la pollution, à la sécurité et à la santé des personnes et en particulier des plus faibles (piétons, cyclistes, enfants, personnes âgées, etc.), à l'utilisation des ressources naturelles et en particulier à l'épuisement des réserves de pétrole.
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L'impact sur l'environnement s'accroît avec l'augmentation du poids de l'automobile. En effet un véhicule lourd a un besoin en énergie plus important qu'un petit. L'aérodynamisme du véhicule devient prépondérant lorsque la vitesse augmente, les véhicules à surface frontale élevée sont alors défavorisés.
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La recherche d'améliorations sur les moteurs est guidée par deux objectifs contradictoires : les pouvoirs publics imposent des normes environnementales de plus en plus sévères, qui vont à l'encontre de la diminution de la consommation. Par exemple, les obstacles à l'échappement (pot catalytique, filtre à particules) entraînent une augmentation de la consommation. Depuis la prise de conscience publique de l'impact environnemental des automobiles, le niveau de compromis est passé progressivement d'une forte volonté de réduire les polluants locaux, sources directes de maladies et de décès, durant les années 1970 à 1990, à une réglementation axée aujourd'hui vers une diminution des émissions de CO2. L'aspect des polluants locaux est traité à l'échelle européenne par les normes successives d'émissions (normes dites « Euro » 1 à 6), tandis que l'aspect des émissions de CO2 est pour l'instant traité par l'intermédiaire des objectifs globaux des constructeurs, ou via des législations fiscales nationales.
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Au cours de sa fabrication, de sa maintenance et de son recyclage, l'automobile, comme de nombreux autres produits manufacturés, génère de la pollution, contribue à la raréfaction des ressources non renouvelables et consomme de l'énergie, dite énergie grise.
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Autour de l'automobile, il faut prendre en compte l'infrastructure et la logistique nécessaire pour la fabrication, le transport, la maintenance, la réparation, le recyclage, la publicité ou l'organisation de salons automobiles ou dans un autre registre, pour soigner les blessés lors des accidents ou pour le contrôle policier des automobilistes lors de leurs déplacements. Cela comprend notamment, la fabrication et l'entretien d'usines, de garages, de stations-service, de stations de lavage, d'ateliers de réparation automobiles, de machines, d'outils, de pièces de rechange, de produits d'entretien ou de nettoyage, et du transport pour acheminer ces différents éléments du lieu d'extraction des matières premières tout au long de la chaîne de valeur jusqu'au lieu de vente du produit fini. La production de ces différents produits et services nécessite à son tour d'autres consommations intermédiaires.
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L'impact environnemental le plus connu est la pollution atmosphérique due aux gaz d'échappements, qui peut aggraver les maladies respiratoires[44]. Avec les appareils de chauffage domestique, l'automobile est devenue le principal responsable de la pollution urbaine et du smog[réf. nécessaire], situation chronique dans la plupart des grandes villes surtout en période anticyclonique[interprétation personnelle]. Selon l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET), la pollution atmosphérique aux particules fines, liée pour près d'un tiers aux rejets polluants des voitures[45], serait responsable chaque année du décès prématuré de 6 500 à 9 500 personnes en France[46].
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Par ailleurs, une étude européenne de 2005 estime que les particules en suspension, produites notamment par les véhicules diesel et par d'autres secteurs économiques (chauffage, industrie, agriculture), ont causé 42 090 décès prématurés en 2000 en France[47],[48].
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Les principaux rejets des pots d'échappement automobiles sont[49] :
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Ces rejets sont soumis à réglementations dans différents pays, par exemple les normes européennes d'émission pour l'Union européenne. Ces normes sont attachées à des cycles de conduite normalisés, comme le nouveau cycle européen de conduite ou ses homologues américains censés représenter un comportement routier typique. Les seuils adoptés par ces réglementations baissent régulièrement au cours des années.
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Pour un modèle donné, une voiture à essence consomme un plus grand volume de carburant qu'une fonctionnant au Diesel car l'essence a une énergie volumique plus faible que le gazole. Mais aussi, le rendement thermodynamique d'un moteur essence est inférieur[réf. à confirmer][55]. La quasi-totalité des conducteurs observent des consommations supérieures à celles mesurées selon les normes dans des cycles de conduite fixés, qui sont pourtant celles utilisées commercialement[réf. à confirmer][56].
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L'automobile a d'autres effets négatifs sur l'environnement :
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La massification de l'automobile dans les soci��tés occidentales au cours du XXe siècle a eu des conséquences sociales nombreuses et profondes. Elle a contribué notamment au développement des banlieues puis de la périurbanisation, et au succès du modèle de la grande distribution. Les automobiles ont nécessité une adaptation et un développement considérable du réseau routier.
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Les infrastructures routières nécessitent d'importants investissements[59],[60] et dépenses de fonctionnement. Elles fragmentent les paysages, morcellent les forêts, dénaturent le territoire et endommagent les écosystèmes et la santé. Selon les « détracteurs » de l'automobile comme les partisans du mouvement international Carfree, cet argent, investi dans des moyens de transports alternatifs ou plus communautaires permettrait un service de transport plus efficace, plus soutenable et durable et moins émetteur de gaz à effet de serre[61]. Pour certains, l'automobile renforce certaines inégalités sociales : les personnes pauvres et vulnérables ont moins d'accès à certains services tout en étant plus directement exposées aux nuisances de l'automobile et routières (bruits, pollution de l'air, accidents, détours imposés aux piétons et aux cyclistes, relégation urbaine, etc.).
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L'automobile génère ainsi en amont et en aval de son usage[62] des coûts cachés (externalités, environnementales notamment) estimés par l'université technique de Dresde en 2012[63] à 373 milliards d'euros par an pour l'Europe (UE-27), pour les coûts évaluables. Chaque voiture immatriculée génère ainsi en moyenne 1 600 euros de coûts sociaux et environnementaux impayés (soit au total environ 3 % du PIB européen)[64]. La plupart des scénarios de prospective envisagent une augmentation des transports à horizon 2050, éventuellement au profit d'alternatives (dont « décarbonées »[65]) à la voiture dans les zones urbaines et périurbaines, selon les choix individuels et collectifs qui seront faits[66].
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Si l'automobile est critiquée, pour d'autres elle est au contraire un formidable objet technologique qui évolue en permanence et est de moins en moins polluant[réf. nécessaire]. Elle est indispensable à de nombreuses personnes pour travailler et se déplacer ; l'industrie automobile, dans laquelle l'Europe et la France continuent d'occuper une place importante au niveau mondial, fournit directement ou indirectement un emploi à des millions de personnes. Enfin, conduire et avoir une voiture peut être un plaisir et doit pour certains rester une liberté qui, pour l'immense majorité des automobilistes, qui sont aussi des piétons ou des utilisateurs d'autres modes de transport, s'exerce dans le respect d'autrui.
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La liberté de déplacement (en horaire et en itinéraire) qu'octroie la voiture personnelle la rend en effet plus souple que les transports collectifs. Au demeurant, ceux-ci ne peuvent répondre à tous les besoins, notamment dans les endroits éloignés des centres urbains, ou pour tout transport de charges ne serait-ce que modérément lourdes ou volumineuses.
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Une autre approche, tenant compte de certains reproches formulées à l'encontre de la voiture personnelle, est en développement depuis le début des années 1990. On a vu se développer les solutions du covoiturage, de l'autopartage, ou plus simplement de la location de voiture, qui toutes optimisent l'usage d'un véhicule donné.
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Face à ces controverses, mais aussi face à la pression financière ou légale exercée par les États, des associations de défense de l'automobile et des automobilistes sont nées, qu'elles soient historiques ou récentes. Les plus importantes historiquement sont les Automobile Club, nés autour de 1900, dont l'Automobile Club de l'Ouest, l'Automobile Club, ou l'ADAC allemand, qui, avec 20 millions de membres, est sans doute le plus important à l'échelle mondiale. Leur travail concerne aussi bien la défense politique que pratique, la promotion du sport automobile ou l'assistance routière, tout particulièrement pour l'ADAC ou le Touring Club Suisse. Plus récemment, en France, face à la montée de la répression des associations plus revendicatives sont apparues, comme 40 millions d'automobilistes ou la Ligue de Défense des Conducteurs[67].
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« Sources that were identified as being common key categories for six of the seven main pollutants were Road transportation, Manufacturing industries and construction, National navigation (shipping) Agriculture/forestry/fishing and Residential. The importance of the Road transportation category in terms of the contribution it makes to total EU‑27 emissions is clear — it is the most significant source of NOX, CO, and NMVOCs, and the second most important source for PM10 and PM2.5 emissions. »
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Un volcan est une structure géologique qui résulte de la montée d'un magma puis de l'éruption de matériaux (gaz et lave) issus de ce magma, à la surface de la croûte terrestre ou d'un autre astre. Il peut être aérien ou sous-marin.
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La Smithsonian Institution compte 1432 volcans actifs dans le monde[1], dont une soixantaine en éruption chaque année[2]. Mais cela ne tient pas compte de la plupart des volcans sous-marins qui ne sont pas accessibles à l'observation, qui sont plus nombreux. Un grand nombre a été mis en évidence ailleurs dans le système solaire.
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500 à 600 millions de personnes vivent sous la menace d'une éruption. Environ dix pour cent des humains sont menacés par les activités volcaniques[3]. Pour prévenir ce risque naturel, il faut comprendre la formation des volcans et le mécanisme des éruptions. C'est le sujet de la volcanologie. On peut dire vulcanologie.
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Le magma provient de la fusion partielle du manteau et exceptionnellement de la croûte terrestre. L'éruption peut se manifester, de manière plus ou moins combinée, par des émissions de lave, par des émanations ou des explosions de gaz, par des projections de tephras, par des phénomènes hydromagmatiques, etc. Les laves refroidies et les retombées de tephras constituent des roches éruptives qui peuvent s'accumuler et atteindre des milliers de mètres d'épaisseur formant ainsi des montagnes ou des îles. Selon la nature des matériaux, le type d'éruption, la fréquence d'éruption et l'orogenèse, les volcans prennent des formes variées, la plus typique étant celle d'une montagne conique couronnée par un cratère ou une caldeira. La définition de ce qu'est un volcan a évolué au cours des derniers siècles en fonction de la connaissance que les géologues en avaient et de la représentation qu'ils pouvaient en donner[4].
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Les volcans sont souvent des édifices complexes qui ont été construits par une succession d'éruptions et qui, dans la même période, ont été partiellement démolis par des phénomènes d'explosion, d'érosion ou d'effondrement. Il est ainsi fréquent d'observer diverses structures superposées ou emboîtées.
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Au cours de l'histoire d'un volcan, les types d'éruptions peuvent varier, entre deux types opposés :
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Les bases de données scientifiques classifient le plus souvent les volcans par leur morphologie et/ou leur structure. La classification par type d'éruption reste difficile même si elle peut apparaître chez quelques auteurs français.
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Le substantif masculin « volcan » est un emprunt à l'espagnol volcán, substantif masculin de même sens[5], issu, par l'intermédiaire de l'arabe burkān, du latin Vulcanus, nom de Vulcain, le dieu romain du feu, et de Vulcano, une des îles Éoliennes, archipel volcanique au large de la Sicile[6].
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Un volcan est formé de différentes structures que l'on retrouve en général chez chacun d'eux :
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Tous les volcans en activité émettent des gaz, mais pas toujours des matériaux solides (laves, tephra). C'est le cas du Dallol qui n'émet que des gaz chauds.
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Les gaz volcaniques sont principalement composés de[8] :
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Puis viennent d'autres éléments volatils comme le monoxyde de carbone, le chlorure d'hydrogène, le dihydrogène, le sulfure d'hydrogène, etc. Le dégazage du magma en profondeur peut se traduire à la surface par la présence de fumerolles autour desquelles des cristaux, le plus souvent de soufre, peuvent se former.
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Ces émissions proviennent d'un magma qui contient ces gaz dissous. Le dégazage des magmas qui progresse sous la surface du sol est un phénomène déterminant dans le déclenchement d'une éruption et dans le type éruptif. Le dégazage fait monter le magma le long de la cheminée volcanique ce qui peut donner le caractère explosif et violent d'une éruption en présence d'un magma visqueux.
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Selon que le magma provient de la fusion du manteau ou d'une partie de la lithosphère, il n'aura ni la même composition minérale, ni la même teneur en eau ou en gaz volcaniques, ni la même température. De plus, selon le type de terrain qu'il traverse pour remonter à la surface et la durée de son séjour dans la chambre magmatique, il va soit se charger soit se décharger en minéraux, en eau et/ou en gaz et va plus ou moins se refroidir. Pour toutes ces raisons, les tephras et les laves ne sont jamais exactement les mêmes d'un volcan à un autre, ni même parfois d'une éruption à une autre sur le même volcan, ni au cours d'une éruption, qui voit généralement la lave la plus transformée et donc la plus légère émise au début.
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Les matériaux émis par les volcans sont généralement des roches composées de microlites noyés dans un verre volcanique. Dans le basalte, les minéraux les plus abondants sont la silice, les pyroxènes et les feldspaths alors que l'andésite est plus riche en silice et en feldspaths. La structure de la roche varie également : si les cristaux sont fréquemment petits et peu nombreux dans les basaltes, ils sont en revanche gén��ralement plus grands et plus nombreux dans les andésites, signe que le magma est resté plus longtemps dans la chambre magmatique[9]. 95 % des matériaux émis par les volcans sont des basaltes ou des andésites.
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Le matériau le plus connu émis par les volcans est la lave sous forme de coulées. De type basaltique provenant de la fusion du manteau dans le cas d'un volcanisme de point chaud, de dorsale ou de rift[10] ou andésitique provenant de la fusion de la lithosphère dans le cas d'un volcanisme de subduction[11], plus rarement de type carbonatique[12], elles sont formées de laves fluides qui s'écoulent le long des flancs du volcan. La température de la lave est comprise entre 700 et 1 200 °C[13] et les coulées peuvent atteindre des dizaines de kilomètres de longueur, une vitesse de cinquante kilomètres par heure et progresser dans des tunnels de lave. Elles peuvent avoir un aspect lisse et satiné, appelée alors « lave pāhoehoe » ou « lave cordée », ou un aspect rugueux et coupant, appelée alors « lave ʻaʻā ». Les coulées de ces laves, faisant parfois plusieurs mètres d'épaisseur, peuvent mettre des dizaines d'années à se refroidir totalement[14]. Dans certains cas exceptionnels, de la lave en fusion peut remplir le cratère principal ou un cratère secondaire et former un lac de lave. La survie des lacs de lave résulte d'un équilibre entre apport de lave venant de la chambre magmatique et débordement à l'extérieur du cratère associé à un brassage permanent par des remontées de gaz volcaniques afin de limiter le durcissement de la lave. Ces lacs de lave ne naissent que lors d'éruptions hawaïennes, la grande fluidité de la lave permettant la formation et le maintien de ces phénomènes. Le Kīlauea à Hawaï et le Piton de la Fournaise à La Réunion sont deux volcans qui possèdent des lacs de lave lors de certaines de leurs éruptions. L'Erta Ale en Éthiopie et le mont Erebus en Antarctique sont parmi les seuls volcans au monde à posséder un lac de lave de manière quasi permanente. Lors de certaines éruptions de l'Erta Ale, son lac de lave se vide ou au contraire son niveau remonte jusqu'à déborder et former des coulées sur les pentes du volcan[15].
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Le plus souvent, les matériaux volcaniques sont composés de tephras ; ce sont les cendres volcaniques, les lapilli, les scories, les pierres ponces, les bombes volcaniques, les blocs rocheux ou basaltiques, les obsidiennes, etc. Il s'agit de magma et de morceaux de roche arrachés du volcan qui sont pulvérisés et projetés parfois jusqu'à des dizaines de kilomètres de hauteur dans l'atmosphère. Les plus petits étant les cendres, il leur arrive de faire le tour de la Terre, portées par les vents dominants. Les bombes volcaniques, les éjectas les plus gros, peuvent avoir la taille d'une maison et retombent en général à proximité du volcan. Lorsque les bombes volcaniques sont éjectées alors qu'elles sont encore en fusion, elles peuvent prendre une forme en fuseau lors de leur trajet dans l'atmosphère, en bouse de vache lors de leur impact au sol ou en croûte de pain en présence d'eau[16]. Les lapilli, qui ressemblent à de petits cailloux, peuvent s'accumuler en épaisses couches et former ainsi la pouzzolane. Les pierres ponces, véritable mousse de lave, sont si légères et contiennent tellement d'air qu'elles peuvent flotter sur l'eau. Enfin quand de fines gouttes de laves sont éjectées et portées par les vents, elles peuvent s'étirer en de longs filaments appelés « cheveux de Pélé ».
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Les matériaux émis proviennent d'un magma. Le magma est de la roche fondue située dans le sous-sol et contenant des gaz dissous qui seront libérés lors de la progression du liquide et à cause de la baisse de pression qui en découle. Lorsque le magma arrive en surface et perd ses gaz, on parle de lave.
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Le magma a une consistance fluide à visqueuse. Il s'est formé à partir de la fusion partielle du manteau ou plus rarement de la croûte. L'origine peut être :
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Généralement, ce magma remonte vers la surface en raison de sa densité plus faible et se stocke dans la lithosphère en formant une chambre magmatique. Dans cette chambre, il peut subir une cristallisation totale ou partielle et/ou un dégazage qui commence à le transformer en lave. Si la pression et la cohésion des terrains qui le recouvrent deviennent insuffisantes pour le contenir, il remonte le long d'une cheminée volcanique (où la baisse de pression due à la remontée produit un dégazage qui diminue encore la densité de l'émulsion résultante) pour être émis sous forme de lave, c'est-à-dire totalement ou partiellement dégazé[17].
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La présence d'eau dans le magma modifie significativement, voire complètement, le dynamisme volcanique et les propriétés rhéologiques des magmas. Elle abaisse notamment le seuil de mélange de près de 200 °C entre des magmas saturés en eau et son exsolution (formation de bulles lorsqu'il remonte vers la surface) entraîne une réduction significative des viscosités. Les magmas terrestres peuvent contenir jusqu'à 10 % de leur poids en eau (principalement dans leurs minéraux sous forme hydroxylée supercritique, du type amphibole) et il y a, selon les modèles, l'équivalent d'un à sept océans terrestres dans le manteau, si bien que les volcanologues parlent de plus en plus d'hydrovolcanisme et d'hydrovolcanologie[18].
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Il existe plusieurs manières de classer les volcans mais leur diversité est tellement grande qu'il y a toujours des exceptions ou des intermédiaires entre plusieurs catégories[19]. Les classifications les plus courantes distinguent des types de volcans suivant la morphologie[20], la structure[8] et parfois le type d'éruption :
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Comme toute classification de phénomènes naturels, beaucoup de cas sont intermédiaires entre les types purs : l'Etna ressemble à un stratovolcan posé sur un volcan bouclier, Hekla est à la fois un stratovolcan et un volcan fissural. Dans Volcanoes of the World, Tom Simkin and Lee Siebert listent 26 types morphologiques[19].
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Si on considère des zones plus larges comportant souvent plusieurs volcans, on peut distinguer :
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Cette classification simpliste à 2 ou 3 catégories, absente de la littérature scientifique, peut être utilisée pour une première approche pédagogique scolaire. Selon l'université de l'Oregon[26], une classification à 3 catégories est « mauvaise ». Il faudrait 6 catégories pour englober plus de 90% des volcans. Les volcans peuvent être classés selon le type d'éruptions les plus récentes ou les plus fréquentes, alors que l'histoire d'un volcan s'étend souvent sur plusieurs milliers d'années, avec des éruptions de types différents.
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Cela donne deux types différents:
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Dans le cadre de la vulgarisation[27], quelques auteurs français simplifient parfois, en expliquant qu'il existe deux types de volcans. Cette classification est contestée[28],[29] :
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La « naissance » d'un volcan correspond à sa première éruption volcanique qui le fait sortir de la lithosphère. La naissance d'un nouveau volcan est un phénomène qui se produit plusieurs fois par siècle. Il a pu être observé en 1943 avec le Paricutín : une fracture laissant s'échapper des gaz volcaniques et de la lave dans un champ a donné naissance à un volcan de 460 mètres de haut en neuf mois. En 1963, le volcan sous-marin de Surtsey émergea au sud de l'Islande formant ainsi une nouvelle île et un nouveau volcan terrestre.
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Il n'y a pas de consensus chez les volcanologues quant à la définition de l'activité d'un volcan[30].
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Un volcan est qualifié d'éteint lorsque sa dernière éruption remonte à plus de 10 000 ans, d'endormi lorsqu'il a connu sa dernière éruption entre 10 000 ans et il y a quelques centaines d’années et d'actif lorsque sa dernière éruption remonte à quelques décennies au maximum[31].
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De manière générale, les volcans subissent plusieurs éruptions au cours de leur vie. Mais leur fréquence est très variable selon le volcan : certains ne connaissent qu'une éruption en plusieurs centaines de milliers d'années comme le supervolcan de Yellowstone, tandis que d'autres sont en éruption permanente comme le Stromboli en Italie ou le Merapi en Indonésie.
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Il arrive que des volcans ne se forment qu'en une seule éruption. Il s'agit de volcans monogéniques. Les volcans de la Chaîne des Puys dans le Massif central se sont formés entre 11500 av. J.-C. et 5000 av. J.-C. au cours d'une seule éruption pour chaque édifice volcanique et n'ont plus jamais montré de signe d'activité.
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La fréquence des éruptions permet d'évaluer l'aléa, c'est-à-dire la probabilité qu'une zone puisse subir une des manifestations d'une éruption. Cet aléa, combiné avec le type de manifestation volcanique et la présence de populations et sa vulnérabilité, permet d'évaluer le risque volcanique.
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D'après le modèle de la tectonique des plaques, le volcanisme est intimement lié aux mouvements des plaques tectoniques. En effet, c'est en général à la frontière entre deux plaques que les conditions sont réunies pour la formation de volcans.
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Dans le rift des dorsales, l'écartement de deux plaques tectoniques amincit la lithosphère, entraînant une remontée de roches du manteau. Celles-ci, déjà très chaudes à environ 1 200 °C, se mettent à fondre partiellement en raison de la décompression. Cela donne du magma qui s'infiltre par des failles normales. Entre les deux bords du rift, des traces d'activités volcaniques telle que des pillow lava ou « laves en coussin » se forment par une émission de lave fluide dans une eau froide. Ces roches volcaniques constituent ainsi une partie de la croûte océanique.
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Dans les rifts continentaux, il se produit le même processus, à ceci près que la lave ne s'écoule pas sous l'eau et ne donne pas de laves en coussins. C'est le cas du volcanisme de la dépression de l'Afar.
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Lorsque deux plaques tectoniques se chevauchent, la lithosphère océanique, glissant sous l'autre lithosphère océanique ou continentale, plonge dans le manteau et subit des transformations minéralogiques. L'eau contenue dans la lithosphère plongeante s'en échappe alors et vient hydrater le manteau, provoquant sa fusion partielle en abaissant son point de fusion. Ce magma remonte et traverse la lithosphère chevauchante, créant des volcans. Si la lithosphère chevauchante est océanique, un arc volcanique insulaire se formera, les volcans donnant naissance à des îles. C'est le cas des Aléoutiennes, du Japon ou des Antilles. Si la lithosphère chevauchante est continentale, les volcans se situeront sur le continent, en général dans une cordillère. C'est le cas des volcans des Andes ou de la chaîne des Cascades. Ces volcans sont en général des volcans gris, explosifs et dangereux. Cela est dû à leur lave visqueuse car riche en silice, qui a du mal à s'écouler ; de plus les magmas qui remontent sont riches en gaz dissous (eau et dioxyde de carbone), dont la libération soudaine peuvent former des nuées ardentes. La « ceinture de feu du Pacifique » est formée en quasi majorité de ce type de volcan.
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Il arrive parfois que des volcans naissent loin de toute limite de plaque lithosphérique (il pourrait y avoir plus de 100 000 montagnes sous-marines de plus de 1 000 mètres[32]). Ils sont en général interprétés comme des volcans de point chaud. Les points chauds sont des panaches de magma venant des profondeurs du manteau et perçant les plaques lithosphériques. Les points chauds étant fixes, alors que la plaque lithosphérique se déplace sur le manteau, des volcans se créent successivement et s'alignent alors, le plus récent étant le plus actif car à l'aplomb du point chaud. Lorsque le point chaud débouche sous un océan, il va donner naissance à un chapelet d'îles alignées comme c'est le cas pour l'archipel d'Hawaï ou des Mascareignes. Si le point chaud débouche sous un continent, il va alors donner naissance à une série de volcans alignés. C'est le cas du mont Cameroun et de ses voisins. Cas exceptionnel, il arrive qu'un point chaud débouche sous une limite de plaque lithosphérique. Dans le cas de l'Islande, l'effet d'un point chaud se combine à celui de la dorsale médio-atlantique, donnant ainsi naissance à un immense empilement de lave permettant l'émersion de la dorsale. Les Açores ou les Galápagos sont d'autres exemples de points chauds débouchant sous une limite de plaque lithosphérique, en l'occurrence des dorsales[33].
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Néanmoins de nombreux volcans intra-plaque ne se présentent pas sur des alignements permettant d'identifier des points chauds profonds et permanents[34].
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Une éruption volcanique survient lorsque la chambre magmatique sous le volcan est mise sous pression avec l'arrivée de magma venant du manteau. Elle peut alors éjecter plus ou moins de gaz volcaniques qu'elle contenait selon son remplissage en magma. La mise sous pression est accompagnée d'un gonflement du volcan et de séismes très superficiels localisés sous le volcan, signes que la chambre magmatique se déforme. Le magma remonte généralement par la cheminée principale et subit en même temps un dégazage ce qui provoque un trémor, c'est-à-dire une vibration constante et très légère du sol. Ceci est dû à des petits séismes dont les foyers sont concentrés le long de la cheminée.
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Au moment où la lave atteint l'air libre, selon le type de magma, elle s'écoule sur les flancs du volcan ou s'accumule au lieu d'émission, formant un bouchon de lave qui peut donner des nuées ardentes et/ou des panaches volcaniques lorsque celui-ci explose. Selon la puissance de l'éruption, la morphologie du terrain, la proximité de la mer, etc il peut survenir d'autres phénomènes accompagnant l'éruption : séismes importants, glissements de terrain, tsunamis, etc.
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La présence éventuelle d'eau sous forme solide comme une calotte glaciaire, un glacier, de la neige ou liquide comme un lac de cratère, une nappe phréatique, un cours d'eau, une mer ou un océan va provoquer au contact des matériaux ignés tels que le magma, la lave ou les tephras leur explosion ou augmenter leur pouvoir explosif. En fragmentant les matériaux et en augmentant brutalement de volume en se transformant en vapeur, l'eau agit comme un multiplicateur du pouvoir explosif d'une éruption volcanique qui sera alors qualifiée de phréatique ou de phréato-magmatique. La fonte de glace ou de neige par la chaleur du magma peut également provoquer des lahars lorsque l'eau entraîne des tephras[35] ou des jökulhlaups comme ce fut le cas pour le Grímsvötn en 1996.
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L'éruption se termine lorsque la lave n'est plus émise. Les coulées de lave, cessant d'être alimentées, s'immobilisent et commencent à se refroidir et les cendres, refroidies dans l'atmosphère, retombent à la surface du sol. Mais les changements dans la nature des terrains par le recouvrement des sols par la lave et les tephras parfois sur des dizaines de mètres d'épaisseur peuvent créer des phénomènes destructeurs et meurtriers. Ainsi les cendres tombées sur des cultures les détruisent et stérilisent la terre pour quelques mois à quelques années, une coulée de lave bloquant une vallée peut créer un lac qui noiera des régions habitées ou cultivées, des pluies tombant sur les cendres peuvent les emporter dans les rivières et créer des lahars, etc.
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Une éruption volcanique peut durer de quelques heures à plusieurs années et éjecter des volumes de magma de plusieurs centaines de kilomètres cubes. La durée moyenne d'une éruption est d'un mois et demi mais de nombreuses ne durent qu'une journée. Le record absolu est celui du Stromboli qui est quasiment en éruption depuis environ 2 400 ans[36].
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Lors des débuts de la volcanologie, l'observation de quelques volcans a été à l'origine de la création de catégories basées sur l'aspect des éruptions et le type de lave émise. Chaque type est nommé selon le volcan référent. Le grand défaut de cette classification est d'être assez subjectif et de mal tenir compte des changements de type d'éruption d'un volcan.
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Le terme de « cataclysmique » peut être ajouté lorsque la puissance de l'éruption entraîne de lourds dégâts environnementaux et/ou humains comme ce fut le cas pour le Santorin vers 1600 av. J.-C. qui aurait contribué à la chute de la civilisation minoenne, le Vésuve en 79 qui détruisit Pompéi, le Krakatoa en 1883 qui engendra un tsunami de quarante mètres de hauteur, le mont Saint Helens en 1980 qui rasa des hectares de forêt, etc.
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Afin d'introduire une notion de comparaison entre les différentes éruptions volcaniques, l'indice d'explosivité volcanique, aussi appelée échelle VEI, fut mis au point par deux volcanologues de l'Université d'Hawaï en 1982[37]. L'échelle, ouverte et partant de zéro, est définie selon le volume des matériaux éjectés, la hauteur du panache volcanique et des observations qualitatives[38].
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Il existe deux grands types d'éruptions volcaniques dépendant du type de magma émis : effusives associées aux « volcans rouges » et explosives associées aux « volcans gris »[39]. Les éruptions effusives sont les éruptions hawaïenne et strombolienne tandis que les explosives sont les vulcanienne, péléenne et plinienne. Ces éruptions peuvent se dérouler en présence d'eau et prennent alors les caractéristiques d'éruptions phréatique, phréato-magmatique, surtseyenne, sous-glaciaire, sous-marine et limnique.
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Outre le volcan en lui-même, différentes formations géologiques sont directement ou indirectement liées à l'activité volcanique.
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Certains reliefs ou paysages résultent du produit direct des éruptions. Il s'agit des cônes volcaniques en eux-mêmes formant des montagnes ou des îles, des dômes et des coulées de lave solidifiée, des tunnels de lave, des « pillow lavas » et les guyots des volcans sous-marins, des trapps formant des plateaux, des accumulations de tephras en tufs, des cratères et des maars laissés par la sortie de la lave, etc.
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D'autres reliefs résultent d'une érosion ou d'une évolution des produits des éruptions. C'est le cas des dykes, necks, sills, roches intrusives, mesas et planèzes dégagés par l'érosion, des caldeiras et cirques résultant de l'effondrement d'une partie du volcan, des lacs de cratère ou formés en amont d'un barrage constitué des produits de l'éruption, des atolls coralliens entourant les vestiges d'un volcan sous-marin effondré, etc.
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Certaines activités géothermiques peuvent précéder, accompagner ou suivre une éruption volcanique. Ces activités sont en général présentes lorsqu'une chaleur résiduelle provenant d'une chambre magmatique réchauffe de l'eau phréatique parfois jusqu'à l'ébullition. En surface se produisent alors geysers, fumerolles, mares de boues, mofettes, solfatares ou encore dépôts de minéraux[40]. Ces phénomènes peuvent être regroupés dans des « champs volcaniques ». Ces champs volcaniques se forment lorsque l'eau des nappes phréatiques est réchauffée par des réservoirs de magma situés à faible profondeur. C'est le cas des supervolcans comme Yellowstone aux États-Unis et des Champs Phlégréens en Italie ou des champs géothermiques comme à Haukadalur en Islande.
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Au niveau des dorsales océaniques, l'eau de mer s'infiltre dans les anfractuosités du plancher océanique, se réchauffe, se charge en minéraux et ressort au fond des océans sous la forme de fumeurs noirs ou de fumeurs blancs.
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Dans un cratère possédant une activité de dégazage et de fumerolles, un lac acide peut se former par recueil des eaux de pluies. L'eau du lac est très acide avec un pH de 4 à 1, parfois très chaude avec une température de 20 à 85 °C et seules des cyanobactéries sont capables de vivre dans ces eaux alors teintées en bleu-vert. Ce type de lac est courant au niveau des grandes chaînes de volcans comme la ceinture de feu du Pacifique et dans la vallée du grand rift.
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Le volcanisme est né en même temps que la Terre, lors de la phase d'accrétion de sa formation il y a 4,6 milliards d'années. À partir d'une certaine masse, les matériaux au centre de la Terre subissent d'importantes pressions, créant ainsi de la chaleur. Cette chaleur, accentuée par la dégradation des éléments radioactifs, provoque la fusion de la Terre qui dissipe vingt fois plus de chaleur qu'aujourd'hui. Après quelques millions d'années, une pellicule solide se forme à la surface de la Terre. Elle est déchirée en de nombreux endroits par des flots de lave et par de grandes masses granitoïdes qui donneront les futurs continents. Par la suite, les plaques lithosphériques nouvellement créées se déchireront préférentiellement à des endroits précis où se formeront les volcans. Pendant cent millions d'années, les volcans rejetteront dans la maigre atmosphère de l'époque de grandes quantités de gaz : diazote, dioxyde de carbone, vapeur d'eau, oxyde de soufre, acide chlorhydrique, acide fluorhydrique, etc. Il y a 4,2 milliards d'années, malgré les 375 °C et la pression 260 fois supérieure à celle d'aujourd'hui, la vapeur d'eau se condense et donne naissance aux océans.
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Le rôle de la formation des premières molécules organiques et de l'apparition de la vie sur Terre peut être imputé aux volcans. En effet, les sources chaudes sous-marines ou les solfatares et autres geysers offrent des conditions propices à l'apparition de la vie : de l'eau qui a lessivé des molécules carbonées, des minéraux, de la chaleur et de l'énergie. Une fois la vie répandue et diversifiée à la surface de la Terre, les volcans auraient pu provoquer à l'inverse de grandes extinctions : l'âge des grandes extinctions du vivant coïncide avec l'âge des trapps. Ces trapps auraient pu être provoqués par la chute de météorites ou l'éruption exceptionnelle de points chauds. Les effets combinés des gaz volcaniques et particules dispersés dans l'atmosphère auraient provoqué la disparition de nombreuses espèces par un hiver volcanique suivi d'une hausse de l'effet de serre par les changements dans la composition gazeuse de l'atmosphère.
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Une des théories les plus acceptées pour l'apparition de l'homme serait l'ouverture du rift africain : uniformément humide au niveau de l'équateur, le climat africain se serait asséché à l'est du rift qui arrête les nuages venant de l'Ouest. Les hominidés, s'adaptant à leur nouveau milieu formé d'une savane, auraient développé la bipédie pour échapper à leurs prédateurs.
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Encore de nos jours, les volcans participent à l'évacuation de la chaleur interne de la Terre et au cycle biogéochimique mondial en libérant les gaz, la vapeur d'eau et les minéraux engloutis dans le manteau au niveau des fosses de subduction.
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Depuis l'apparition de l'agriculture et la sédentarisation des sociétés, les hommes ont toujours côtoyé les volcans. Les louant pour les terres fertiles qu'ils offrent, ils les craignent aussi pour leurs éruptions et les morts qu'ils provoquent. Rapidement, par méconnaissance d'un phénomène naturel, les volcans sont craints, déifiés, considérés comme l'entrée du royaume des morts, des enfers et des mondes souterrains peuplés d'esprits malfaisants et sont l'objet de légendes et de mythes suivant les différentes cultures.
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Dans les tribus d'Asie, d'Océanie et d'Amérique vivant à proximité de la ceinture de feu du Pacifique, les éruptions volcaniques sont considérées comme étant les manifestations de forces surnaturelles ou divines. Dans la mythologie māori, les volcans Taranaki et Ruapehu tombèrent tous deux amoureux du volcan Tongariro et une violente dispute éclata entre les deux. C'est la raison pour laquelle aucun Māori ne vit entre les deux volcans colériques, de peur de se retrouver pris au milieu de la dispute.
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Parmi d'autres mythes et légendes, on peut signaler celui du Devils Tower qui se serait dressé pour sauver sept jeunes filles amérindiennes d'ours qui auraient griffé les parois rocheuses ou encore l'histoire de la déesse Pélé qui, chassée de Tahiti par sa sœur Namakaokahai, trouva refuge dans le Kīlauea et depuis, de rage, déverse des flots de lave d'un simple coup de talon.
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Chez les Incas, les caprices du Misti lui ont valu d'avoir son cratère obstrué par un bouchon de glace, punition infligée par le Soleil. Les Chagas de Tanzanie raconte que le Kilimandjaro, excédé par son voisin le volcan Mawensi, le frappa à grand coup de pilon, ce qui lui valut son sommet découpé. Chez les amérindiens de l'Oregon, le mont Mazama était la demeure du dieu maléfique du feu et le mont Shasta celle du dieu bénéfique de la neige. Un jour les deux divinités sont entrées en conflit et le dieu du feu fut vaincu et décapité, créant ainsi le Crater Lake en signe de défaite.
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Les volcans furent même le lieu de sacrifices humains : enfants jetés dans le cratère du Bromo en Indonésie, chrétiens sacrifiés pour le mont Unzen au Japon, vierges précipitées dans le lac de lave du Masaya au Nicaragua, enfants jetés dans un lac de cratère pour calmer le volcan sous-lacustre d'Ilopango au Salvador, etc.
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Chez les Grecs et les Romains, les volcans sont le lieu de vie de Vulcain / Héphaïstos. Les éruptions sont expliquées comme étant une manifestation divine (colère des Dieux, présages, forges de Vulcain / Héphaïstos en activité, etc). Aucune explication scientifique ou ne faisant pas intervenir les Dieux n'était retenue. Pour les Romains, les forges de Vulcain se trouvaient sous Vulcano tandis que pour les Grecs, celles d'Héphaïstos étaient situées sous l'Etna. Les cyclopes grecs pourraient être une allégorie des volcans avec leur cratère sommital tandis que le nom d'Héraclès dérive de hiera ou etna, le mot grec servant à désigner les volcans.
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Parmi les mythes grecs mettant en scène des volcans, le plus célèbre est celui narré par Platon dans le Timée et le Critias. Ces récits relatent la disparition de l'Atlantide, engloutie par les flots dans un gigantesque tremblement de terre suivi d'un tsunami. Ne mettant pas directement en jeu un volcan, ce mythe semble avoir trouvé son origine dans l'éruption du Santorin vers 1600 av. J.-C. qui détruisit presque entièrement l'île et qui pourrait avoir provoqué ou participé à la chute de la civilisation minoenne. Cependant aucune observation de l'éruption du Santorin ne fut consignée et ce n'est qu'au début du XXe siècle que l'on se rendit compte de l'importance de l'éruption[43].
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Le poète romain Virgile, s'inspirant des mythes grecs, rapporta que lors de la gigantomachie, Encelade, en fuite, fut enseveli sous l'Etna par Athéna en guise de punition pour sa désobéissance aux Dieux. Les grondements de l'Etna constituant ainsi les pleurs d'Encelade, les flammes sa respiration et le trémor ses tentatives de se libérer. Mimas, un autre géant, fut quant à lui englouti sous le Vésuve par Héphaïstos et le sang des autres géants vaincus jailli des Champs Phlégréens à proximité.
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Dans le Christianisme populaire, malgré quelques tentatives d'explications pré-scientifiques, les volcans étaient souvent considérés comme l'œuvre de Satan et les éruptions comme des signes de la colère de Dieu. Un certain nombre de miracles attribués à certains Saints sont associés dans la tradition catholique à des éruptions : Ainsi en 253, la ville de Catane fut épargnée lorsque les flots de lave de l'Etna se scindèrent en deux devant la procession transportant les reliques de sainte Agathe. Mais en 1669, la procession avec les mêmes reliques ne put éviter la destruction de la grande majorité de la ville.
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En 1660, l'éruption du Vésuve fit pleuvoir aux alentours des cristaux de pyroxène noirs. La population les prit pour des crucifix et attribua ce signe à saint Janvier qui devint saint patron et protecteur de Naples. Depuis à chaque éruption, une procession défile dans Naples pour implorer la protection du Saint. De plus, trois fois par an a lieu le phénomène de la liquéfaction du sang de saint Janvier qui, selon la tradition, s'il se produit, protège la ville de toute éruption du Vésuve.
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Encore aujourd'hui des processions religieuses sont associées aux volcans et à leur activité. À chaque éruption du Vésuve, des processions catholiques prient saint Janvier, à Hawaï les habitants vénèrent encore Pélé et le mont Fuji est la montagne sacrée du Shintoïsme de même que le Bromo pour les hindouistes indonésiens.
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Les objectifs de la volcanologie sont de comprendre l'origine et le fonctionnement des volcans et des phénomènes assimilés afin d'établir un diagnostic sur les risques et les dangers encourus par les populations et les activités humaines. Les prévisions volcanologiques nécessitent la mise en œuvre d'instruments (la naissance de la volcanologie instrumentale date de 1980 lors de l'éruption du mont Saint Helens ; le volcan fut entièrement instrumenté à cette époque[44]) et le savoir de plusieurs disciplines scientifiques. Les connaissances actuelles ne permettent aujourd'hui que de prédire le type des éruptions, sans avoir en revanche, à plus de que quelques heures à l'avance, quand elles auront lieu, combien de temps elles dureront et surtout leurs importances (volume de lave, intensité des dégagements, etc).
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De plus en plus, la tendance est à la surveillance en continu les volcans actifs réputés dangereux à l'aide d'appareils télécommandés alimentés par piles solaires. À cet égard, l'équipement du Piton de la Fournaise, à La Réunion, pourtant réputé non dangereux, est exemplaire. Les mesures sont transmises par télémétrie à l'observatoire et toutes les dilatations, les tremblements et les variations de température sont enregistrés.
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Les sécurités civiles des pays touchés tentent alors de trouver les justes compromis entre les risques et les précautions inutiles. Dans bon nombre de cas, les autorités se sont montrées peu attentives[45]. Il y eut cependant certains succès comme en 1991 pour l'éruption du Pinatubo où les experts ont convaincu le gouvernement philippin d'organiser l'évacuation de 300 000 personnes. Malgré 500 victimes, 15 000 vies ont ainsi pu être épargnées.
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Depuis 1600, les volcans ont fait 300 000 morts dans le monde, ce qui représente en 2011[44] :
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Contrairement à la croyance populaire, les coulées de lave font en général plus de dégâts matériels que de victimes (cf. les 0,3 % ci-dessus) car même si elles peuvent être très rapides avec plusieurs dizaines de kilomètres par heure, leur comportement est généralement prévisible, laissant le temps aux populations d'évacuer. En 2002, le lac de lave du cratère du Nyiragongo se vide à la faveur de failles qui se sont ouvertes dans le volcan : deux coulées atteignent la ville de Goma au Congo démocratique, font 147 morts et détruisent 18 % de la ville. Ces fleuves de matière en fusion laissent peu de chance à la végétation et aux constructions se trouvant sur leur passage, les consumant et les ensevelissant dans une gangue de roche.
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Appelées aussi coulées pyroclastiques, les nuées ardentes sont des nuages gris qui dévalent les pentes des volcans à plusieurs centaines de kilomètres par heure, atteignent les 600 °C et parcourent des kilomètres avant de s'arrêter. Nés de l'effondrement d'un dôme ou d'une aiguille de lave, ces nuages composés de gaz volcaniques et de tephras glissent sur le sol, franchissent des crêtes et consument tout sur leur passage. Les empilements des matériaux transportés par les nuées ardentes peuvent s'accumuler sur des dizaines de mètres d'épaisseur et sont à l'origine des étendues d'ignimbrites. Les plus meurtrières sont celles du Krakatoa en 1883 qui ont fait 36 000 morts. Une de ces coulées pyroclastiques née de la montagne Pelée en Martinique a rasé la ville de Saint-Pierre en 1902 et tué ses 29 000 habitants. Plus récemment, le réveil de la Soufrière de Montserrat a provoqué la destruction de Plymouth, la capitale de l'île, et classé inhabitable la grande majorité de l'île à cause des passages répétés de nuées ardentes.
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Expulsées par des panaches volcaniques, les cendres volcaniques peuvent retomber et recouvrir des régions entières sous une épaisseur de plusieurs mètres, provoquant la destruction des cultures et l'apparition de famines comme ce fut le cas après l'éruption du Laki de 1783 en Islande, l'effondrement des toits des habitations sur leurs occupants, la formation de lahars en cas de pluies, etc.
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Les séismes peuvent être provoqués à la suite de la vidange de la chambre magmatique lorsque le volcan s'effondre sur lui-même et forme une caldeira. Les multiples glissements des parois du volcan génèrent alors des séismes qui provoquent l'effondrement des bâtiments parfois fragilisés par des chutes de cendre volcanique.
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Les tsunamis peuvent être générés de multiples manières lors d'une éruption volcanique comme avec l'explosion d'un volcan sous-marin ou à fleur d'eau, la chute de parois ou de nuées ardentes dans la mer, l'effondrement du volcan sur lui-même mettant en contact direct l'eau avec le magma de la chambre magmatique, des mouvements de terrains liés à la vidange de la chambre magmatique, etc. En 1883, l'explosion du Krakatoa généra un tsunami qui, associé aux nuées ardentes, fit 36 000 victimes, en 1792 celle du mont Unzen en fit 15 000.
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À la manière des nuées ardentes, les glissements de terrain peuvent provoquer des avalanches meurtrières. Dans de rares cas, c'est une grande partie ou la majorité du volcan qui se désagrège sous la pression de la lave. En 1980, le mont Saint Helens a surpris les volcanologues du monde entier lorsque la moitié du volcan s'est disloquée. Certains scientifiques, se croyant à l'abri sur des collines environnantes, se sont fait piéger et ont péri dans la gigantesque nuée ardente qui a suivi.
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Les gaz volcaniques sont le danger le plus sournois des volcans. Ils sont parfois émis sans aucun autre signe d'activité volcanique lors d'une éruption limnique. En 1986, au Cameroun, une nappe de dioxyde de carbone est sortie du lac Nyos. Étant plus lourd que l'air, ce gaz a dévalé les pentes du volcan et a tué 1 800 villageois et plusieurs milliers de têtes de bétail dans leur sommeil par asphyxie.
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Les lahars sont des coulées boueuses formées d'eau, de tephras en majorité de cendres volcaniques froides ou brûlantes, très denses et lourdes et charriant quantité de débris tels des blocs rocheux, des troncs d'arbres, des restes de bâtiments, etc. Les lahars se forment lorsque des pluies importantes survenant lors de cyclones ou des pluies prolongées s'abattent sur des cendres volcaniques. Ils peuvent survenir des années après une éruption volcanique tant que des cendres peuvent être entraînées. En 1985, 24 000 habitants de la ville colombienne d'Armero furent engloutis sous un lahar né sur les pentes du Nevado del Ruiz.
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Le jökulhlaup est un type de crue particulièrement puissant et brutal. Il se forme lorsqu'une éruption volcanique survient sous un glacier ou une calotte glaciaire et que la chaleur du magma ou de la lave parvient à faire fondre de grandes quantités de glace. Si l'eau de fonte ne peut s'évacuer, elle forme un lac qui peut se vider lorsque la barrière qui le retient formée par une paroi rocheuse ou un glacier se rompt. Un flot mêlant lave, tephras, boue, glace et blocs rocheux s'échappe alors du glacier, emportant tout sur son passage. Les jökulhlaup les plus fréquents se déroulent en Islande, autour du Vatnajökull.
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L'acidification des lacs est une autre conséquence possible de la présence d'un volcan. L'acidification a pour effet d'éliminer toute forme de vie des eaux et de leurs abords et peut même constituer un danger pour les populations riveraines. Ce phénomène survient lorsque des émanations de gaz volcaniques débouchent au fond d'un lac, celui-ci va alors les piéger par dissolution ce qui acidifie les eaux.
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Les cendres, gaz volcaniques et gouttelettes d'acide sulfurique et d'acide fluorhydrique expulsées dans l'atmosphère par des panaches volcaniques peuvent provoquer des pluies acides et des « Hivers volcaniques » qui abaissent les températures et peuvent provoquer des famines, des hivers rigoureux ou des étés froids à l'échelle mondiale comme ce fut le cas pour les éruptions du Samalas en 1257, du Tambora en 1815 et du Krakatoa en 1883.
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Des recherches récentes montrent que les éruptions volcaniques ont un impact significatif sur le climat mondial et doivent être considérées comme des phénomènes catalytiques essentiels pour expliquer les changements écologiques et les bouleversements historiques[47].
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Par certains aspects, l'homme peut tirer profit de la présence des volcans avec :
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Un volcan contribue aussi au tourisme en proposant un panorama, des destinations de randonnée, du thermalisme ou même un lieu de pèlerinage aux visiteurs.
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Même dans le domaine artistique, leur influence se fait sentir : certaines éruptions fortement émettrices de cendres volcaniques comme celle du Tambora en 1815 ont généré des couchers de soleil spectaculaires durant plusieurs années. Certains peintres comme Turner ont su capter cette lumière à travers des œuvres originales qui annoncent l'Impressionnisme.
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La volcanologie ou (beaucoup plus rarement) vulcanologie est la science qui étudie les phénomènes volcaniques, leurs produits et leurs mises en place : volcans, geysers, fumerolles, éruptions volcaniques, magmas, laves, tephras, etc. Un volcanologue ou vulcanologue est le scientifique spécialiste de cette discipline liée à la géophysique, à la sismologie et à la géologie dont elle est une spécialité.
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Les objectifs de cette science sont de comprendre l'origine et le fonctionnement des volcans et des phénomènes assimilés afin d'établir un diagnostic, pour une période déterminée, des risques et des dangers encourus par les populations et les activités humaines. Les études et les recherches se déroulent dans un premier temps sur le terrain afin de procéder à des collectes d'informations sous la forme d'observations, de mesures et d'échantillonnages et dans un second temps en laboratoire afin d'analyser et d'interpréter les données et les échantillons. En effet, la gestion des effets même d'une éruption une fois qu'elle se produit est impossible. Seules quelques opérations de détournement de coulée de lave ont réussi sur l'Etna en Italie et à Heimaey en Islande.
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Seule la prévention permet de limiter ou d'éviter les effets d'une éruption volcanique. Cette prévention passe par une observation du volcan et des signes avant-coureurs d'une éruption : émissions de gaz volcaniques, gonflement et dégonflement du volcan, séismes mineurs, anomalies thermiques, etc. L'évacuation de manière temporaire et dans l'urgence des zones en danger est le moyen de prévention le plus employé. Néanmoins, il existe des moyens de prévention à long terme comme l'évacuation totale des zones les plus exposées aux risques volcaniques, l'élaboration de plans de prévention, d'évacuation, de secours et de sensibilisation des populations, etc.
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Les volcans sous-marins sont les plus nombreux sur Terre. On estime que 75 % des volcans et des matériaux ignés émis par les volcans le sont au niveau des dorsales océaniques[49]. Les volcans faille se trouvent en grande majorité le long des dorsales océaniques où ils émettent des laves fluides. Ces laves, soumises aux eaux froides comprises entre un et deux degré Celsius et à la forte pression, prennent la forme de boules : ce sont les « pillow lavas ».
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Les autres volcans situés le long des fosses de subduction et ceux formés par un point chaud donnent naissance à une montagne sous-marine à sommet plat et à pente très raide : un guyot. Lorsqu'un volcan sous-marin parvient à atteindre la surface, il émerge dans une éruption de type surtseyenne. Deux volcans sous-marins sont célèbres et surveillés : le Lōʻihi qui sera le prochain volcan d'Hawaï à émerger de l'océan Pacifique et le Kick-'em-Jenny au nord de l'île de la Grenade dans les Antilles et qui est très proche de la surface et a une activité explosive.
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Le massif Tamu est un volcan bouclier sous-marin considéré comme le plus vaste volcan de la Terre et l'un des plus grands du système solaire[50].
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La Terre n'est pas la seule planète du Système solaire à connaître une activité volcanique.
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Vénus connaît un intense volcanisme avec 500 000 édifices volcaniques, Mars comporte l'Olympus Mons, un volcan considéré comme éteint et haut de 22,5 kilomètres faisant de lui le plus haut sommet du Système solaire, la Lune est couverte par les « maria lunaires », d'immenses champs de basalte.
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Des volcans existent aussi sur des satellites de Jupiter et de Neptune, notamment Io et Triton. La sonde Voyager 1 a permis de photographier en mars 1979 une éruption sur Io, tandis que Voyager 2 a fait découvrir sur Triton en août 1989 des traces de cryovolcanisme et des geysers. Encelade, satellite de Saturne, est le siège de cryovolcans (voir l'article Encelade, section Cryovolcanisme). La composition chimique variant considérablement entre les planètes et les satellites, le type d'éjecta est très différent de ceux émis sur Terre tel du soufre, de la glace d'azote, etc.
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L'éruption d'un volcan à proximité d'une zone peuplée est très souvent vécue comme un événement majeur dans la vie d'un pays car, outre le caractère spectaculaire et inattendu d'une éruption, celle-ci nécessite une surveillance et, parfois, l'évacuation et la prise en charge des personnes en danger.
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Les volcans sont parfois les acteurs principaux de certains films catastrophes comme Le Pic de Dante et Volcano ou le docu-fiction Supervolcan de la BBC et de Discovery Channel qui met en scène le réveil du supervolcan de Yellowstone dans une éruption d'indice d'explosivité volcanique de 8. Le film Stromboli raconte l'histoire d'une femme étrangère qui ne parvient pas à s'intégrer sur l'île volcanique Stromboli, en raison de différences de mentalité avec ses habitants, y compris son mari qu'elle a épousé dans la précipitation dans un camp de prisonnier.
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Plus couramment, les volcans font l'objet de nombreux documentaires télévisés scientifiques, informatifs ou de vulgarisation.
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Un volcan est une structure géologique qui résulte de la montée d'un magma puis de l'éruption de matériaux (gaz et lave) issus de ce magma, à la surface de la croûte terrestre ou d'un autre astre. Il peut être aérien ou sous-marin.
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La Smithsonian Institution compte 1432 volcans actifs dans le monde[1], dont une soixantaine en éruption chaque année[2]. Mais cela ne tient pas compte de la plupart des volcans sous-marins qui ne sont pas accessibles à l'observation, qui sont plus nombreux. Un grand nombre a été mis en évidence ailleurs dans le système solaire.
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500 à 600 millions de personnes vivent sous la menace d'une éruption. Environ dix pour cent des humains sont menacés par les activités volcaniques[3]. Pour prévenir ce risque naturel, il faut comprendre la formation des volcans et le mécanisme des éruptions. C'est le sujet de la volcanologie. On peut dire vulcanologie.
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Le magma provient de la fusion partielle du manteau et exceptionnellement de la croûte terrestre. L'éruption peut se manifester, de manière plus ou moins combinée, par des émissions de lave, par des émanations ou des explosions de gaz, par des projections de tephras, par des phénomènes hydromagmatiques, etc. Les laves refroidies et les retombées de tephras constituent des roches éruptives qui peuvent s'accumuler et atteindre des milliers de mètres d'épaisseur formant ainsi des montagnes ou des îles. Selon la nature des matériaux, le type d'éruption, la fréquence d'éruption et l'orogenèse, les volcans prennent des formes variées, la plus typique étant celle d'une montagne conique couronnée par un cratère ou une caldeira. La définition de ce qu'est un volcan a évolué au cours des derniers siècles en fonction de la connaissance que les géologues en avaient et de la représentation qu'ils pouvaient en donner[4].
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Les volcans sont souvent des édifices complexes qui ont été construits par une succession d'éruptions et qui, dans la même période, ont été partiellement démolis par des phénomènes d'explosion, d'érosion ou d'effondrement. Il est ainsi fréquent d'observer diverses structures superposées ou emboîtées.
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Au cours de l'histoire d'un volcan, les types d'éruptions peuvent varier, entre deux types opposés :
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Les bases de données scientifiques classifient le plus souvent les volcans par leur morphologie et/ou leur structure. La classification par type d'éruption reste difficile même si elle peut apparaître chez quelques auteurs français.
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Le substantif masculin « volcan » est un emprunt à l'espagnol volcán, substantif masculin de même sens[5], issu, par l'intermédiaire de l'arabe burkān, du latin Vulcanus, nom de Vulcain, le dieu romain du feu, et de Vulcano, une des îles Éoliennes, archipel volcanique au large de la Sicile[6].
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Un volcan est formé de différentes structures que l'on retrouve en général chez chacun d'eux :
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Tous les volcans en activité émettent des gaz, mais pas toujours des matériaux solides (laves, tephra). C'est le cas du Dallol qui n'émet que des gaz chauds.
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Les gaz volcaniques sont principalement composés de[8] :
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Puis viennent d'autres éléments volatils comme le monoxyde de carbone, le chlorure d'hydrogène, le dihydrogène, le sulfure d'hydrogène, etc. Le dégazage du magma en profondeur peut se traduire à la surface par la présence de fumerolles autour desquelles des cristaux, le plus souvent de soufre, peuvent se former.
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Ces émissions proviennent d'un magma qui contient ces gaz dissous. Le dégazage des magmas qui progresse sous la surface du sol est un phénomène déterminant dans le déclenchement d'une éruption et dans le type éruptif. Le dégazage fait monter le magma le long de la cheminée volcanique ce qui peut donner le caractère explosif et violent d'une éruption en présence d'un magma visqueux.
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Selon que le magma provient de la fusion du manteau ou d'une partie de la lithosphère, il n'aura ni la même composition minérale, ni la même teneur en eau ou en gaz volcaniques, ni la même température. De plus, selon le type de terrain qu'il traverse pour remonter à la surface et la durée de son séjour dans la chambre magmatique, il va soit se charger soit se décharger en minéraux, en eau et/ou en gaz et va plus ou moins se refroidir. Pour toutes ces raisons, les tephras et les laves ne sont jamais exactement les mêmes d'un volcan à un autre, ni même parfois d'une éruption à une autre sur le même volcan, ni au cours d'une éruption, qui voit généralement la lave la plus transformée et donc la plus légère émise au début.
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Les matériaux émis par les volcans sont généralement des roches composées de microlites noyés dans un verre volcanique. Dans le basalte, les minéraux les plus abondants sont la silice, les pyroxènes et les feldspaths alors que l'andésite est plus riche en silice et en feldspaths. La structure de la roche varie également : si les cristaux sont fréquemment petits et peu nombreux dans les basaltes, ils sont en revanche gén��ralement plus grands et plus nombreux dans les andésites, signe que le magma est resté plus longtemps dans la chambre magmatique[9]. 95 % des matériaux émis par les volcans sont des basaltes ou des andésites.
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Le matériau le plus connu émis par les volcans est la lave sous forme de coulées. De type basaltique provenant de la fusion du manteau dans le cas d'un volcanisme de point chaud, de dorsale ou de rift[10] ou andésitique provenant de la fusion de la lithosphère dans le cas d'un volcanisme de subduction[11], plus rarement de type carbonatique[12], elles sont formées de laves fluides qui s'écoulent le long des flancs du volcan. La température de la lave est comprise entre 700 et 1 200 °C[13] et les coulées peuvent atteindre des dizaines de kilomètres de longueur, une vitesse de cinquante kilomètres par heure et progresser dans des tunnels de lave. Elles peuvent avoir un aspect lisse et satiné, appelée alors « lave pāhoehoe » ou « lave cordée », ou un aspect rugueux et coupant, appelée alors « lave ʻaʻā ». Les coulées de ces laves, faisant parfois plusieurs mètres d'épaisseur, peuvent mettre des dizaines d'années à se refroidir totalement[14]. Dans certains cas exceptionnels, de la lave en fusion peut remplir le cratère principal ou un cratère secondaire et former un lac de lave. La survie des lacs de lave résulte d'un équilibre entre apport de lave venant de la chambre magmatique et débordement à l'extérieur du cratère associé à un brassage permanent par des remontées de gaz volcaniques afin de limiter le durcissement de la lave. Ces lacs de lave ne naissent que lors d'éruptions hawaïennes, la grande fluidité de la lave permettant la formation et le maintien de ces phénomènes. Le Kīlauea à Hawaï et le Piton de la Fournaise à La Réunion sont deux volcans qui possèdent des lacs de lave lors de certaines de leurs éruptions. L'Erta Ale en Éthiopie et le mont Erebus en Antarctique sont parmi les seuls volcans au monde à posséder un lac de lave de manière quasi permanente. Lors de certaines éruptions de l'Erta Ale, son lac de lave se vide ou au contraire son niveau remonte jusqu'à déborder et former des coulées sur les pentes du volcan[15].
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Le plus souvent, les matériaux volcaniques sont composés de tephras ; ce sont les cendres volcaniques, les lapilli, les scories, les pierres ponces, les bombes volcaniques, les blocs rocheux ou basaltiques, les obsidiennes, etc. Il s'agit de magma et de morceaux de roche arrachés du volcan qui sont pulvérisés et projetés parfois jusqu'à des dizaines de kilomètres de hauteur dans l'atmosphère. Les plus petits étant les cendres, il leur arrive de faire le tour de la Terre, portées par les vents dominants. Les bombes volcaniques, les éjectas les plus gros, peuvent avoir la taille d'une maison et retombent en général à proximité du volcan. Lorsque les bombes volcaniques sont éjectées alors qu'elles sont encore en fusion, elles peuvent prendre une forme en fuseau lors de leur trajet dans l'atmosphère, en bouse de vache lors de leur impact au sol ou en croûte de pain en présence d'eau[16]. Les lapilli, qui ressemblent à de petits cailloux, peuvent s'accumuler en épaisses couches et former ainsi la pouzzolane. Les pierres ponces, véritable mousse de lave, sont si légères et contiennent tellement d'air qu'elles peuvent flotter sur l'eau. Enfin quand de fines gouttes de laves sont éjectées et portées par les vents, elles peuvent s'étirer en de longs filaments appelés « cheveux de Pélé ».
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Les matériaux émis proviennent d'un magma. Le magma est de la roche fondue située dans le sous-sol et contenant des gaz dissous qui seront libérés lors de la progression du liquide et à cause de la baisse de pression qui en découle. Lorsque le magma arrive en surface et perd ses gaz, on parle de lave.
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Le magma a une consistance fluide à visqueuse. Il s'est formé à partir de la fusion partielle du manteau ou plus rarement de la croûte. L'origine peut être :
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Généralement, ce magma remonte vers la surface en raison de sa densité plus faible et se stocke dans la lithosphère en formant une chambre magmatique. Dans cette chambre, il peut subir une cristallisation totale ou partielle et/ou un dégazage qui commence à le transformer en lave. Si la pression et la cohésion des terrains qui le recouvrent deviennent insuffisantes pour le contenir, il remonte le long d'une cheminée volcanique (où la baisse de pression due à la remontée produit un dégazage qui diminue encore la densité de l'émulsion résultante) pour être émis sous forme de lave, c'est-à-dire totalement ou partiellement dégazé[17].
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La présence d'eau dans le magma modifie significativement, voire complètement, le dynamisme volcanique et les propriétés rhéologiques des magmas. Elle abaisse notamment le seuil de mélange de près de 200 °C entre des magmas saturés en eau et son exsolution (formation de bulles lorsqu'il remonte vers la surface) entraîne une réduction significative des viscosités. Les magmas terrestres peuvent contenir jusqu'à 10 % de leur poids en eau (principalement dans leurs minéraux sous forme hydroxylée supercritique, du type amphibole) et il y a, selon les modèles, l'équivalent d'un à sept océans terrestres dans le manteau, si bien que les volcanologues parlent de plus en plus d'hydrovolcanisme et d'hydrovolcanologie[18].
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Il existe plusieurs manières de classer les volcans mais leur diversité est tellement grande qu'il y a toujours des exceptions ou des intermédiaires entre plusieurs catégories[19]. Les classifications les plus courantes distinguent des types de volcans suivant la morphologie[20], la structure[8] et parfois le type d'éruption :
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Comme toute classification de phénomènes naturels, beaucoup de cas sont intermédiaires entre les types purs : l'Etna ressemble à un stratovolcan posé sur un volcan bouclier, Hekla est à la fois un stratovolcan et un volcan fissural. Dans Volcanoes of the World, Tom Simkin and Lee Siebert listent 26 types morphologiques[19].
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Si on considère des zones plus larges comportant souvent plusieurs volcans, on peut distinguer :
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Cette classification simpliste à 2 ou 3 catégories, absente de la littérature scientifique, peut être utilisée pour une première approche pédagogique scolaire. Selon l'université de l'Oregon[26], une classification à 3 catégories est « mauvaise ». Il faudrait 6 catégories pour englober plus de 90% des volcans. Les volcans peuvent être classés selon le type d'éruptions les plus récentes ou les plus fréquentes, alors que l'histoire d'un volcan s'étend souvent sur plusieurs milliers d'années, avec des éruptions de types différents.
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Cela donne deux types différents:
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Dans le cadre de la vulgarisation[27], quelques auteurs français simplifient parfois, en expliquant qu'il existe deux types de volcans. Cette classification est contestée[28],[29] :
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La « naissance » d'un volcan correspond à sa première éruption volcanique qui le fait sortir de la lithosphère. La naissance d'un nouveau volcan est un phénomène qui se produit plusieurs fois par siècle. Il a pu être observé en 1943 avec le Paricutín : une fracture laissant s'échapper des gaz volcaniques et de la lave dans un champ a donné naissance à un volcan de 460 mètres de haut en neuf mois. En 1963, le volcan sous-marin de Surtsey émergea au sud de l'Islande formant ainsi une nouvelle île et un nouveau volcan terrestre.
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Il n'y a pas de consensus chez les volcanologues quant à la définition de l'activité d'un volcan[30].
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Un volcan est qualifié d'éteint lorsque sa dernière éruption remonte à plus de 10 000 ans, d'endormi lorsqu'il a connu sa dernière éruption entre 10 000 ans et il y a quelques centaines d’années et d'actif lorsque sa dernière éruption remonte à quelques décennies au maximum[31].
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De manière générale, les volcans subissent plusieurs éruptions au cours de leur vie. Mais leur fréquence est très variable selon le volcan : certains ne connaissent qu'une éruption en plusieurs centaines de milliers d'années comme le supervolcan de Yellowstone, tandis que d'autres sont en éruption permanente comme le Stromboli en Italie ou le Merapi en Indonésie.
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Il arrive que des volcans ne se forment qu'en une seule éruption. Il s'agit de volcans monogéniques. Les volcans de la Chaîne des Puys dans le Massif central se sont formés entre 11500 av. J.-C. et 5000 av. J.-C. au cours d'une seule éruption pour chaque édifice volcanique et n'ont plus jamais montré de signe d'activité.
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La fréquence des éruptions permet d'évaluer l'aléa, c'est-à-dire la probabilité qu'une zone puisse subir une des manifestations d'une éruption. Cet aléa, combiné avec le type de manifestation volcanique et la présence de populations et sa vulnérabilité, permet d'évaluer le risque volcanique.
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D'après le modèle de la tectonique des plaques, le volcanisme est intimement lié aux mouvements des plaques tectoniques. En effet, c'est en général à la frontière entre deux plaques que les conditions sont réunies pour la formation de volcans.
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Dans le rift des dorsales, l'écartement de deux plaques tectoniques amincit la lithosphère, entraînant une remontée de roches du manteau. Celles-ci, déjà très chaudes à environ 1 200 °C, se mettent à fondre partiellement en raison de la décompression. Cela donne du magma qui s'infiltre par des failles normales. Entre les deux bords du rift, des traces d'activités volcaniques telle que des pillow lava ou « laves en coussin » se forment par une émission de lave fluide dans une eau froide. Ces roches volcaniques constituent ainsi une partie de la croûte océanique.
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Dans les rifts continentaux, il se produit le même processus, à ceci près que la lave ne s'écoule pas sous l'eau et ne donne pas de laves en coussins. C'est le cas du volcanisme de la dépression de l'Afar.
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Lorsque deux plaques tectoniques se chevauchent, la lithosphère océanique, glissant sous l'autre lithosphère océanique ou continentale, plonge dans le manteau et subit des transformations minéralogiques. L'eau contenue dans la lithosphère plongeante s'en échappe alors et vient hydrater le manteau, provoquant sa fusion partielle en abaissant son point de fusion. Ce magma remonte et traverse la lithosphère chevauchante, créant des volcans. Si la lithosphère chevauchante est océanique, un arc volcanique insulaire se formera, les volcans donnant naissance à des îles. C'est le cas des Aléoutiennes, du Japon ou des Antilles. Si la lithosphère chevauchante est continentale, les volcans se situeront sur le continent, en général dans une cordillère. C'est le cas des volcans des Andes ou de la chaîne des Cascades. Ces volcans sont en général des volcans gris, explosifs et dangereux. Cela est dû à leur lave visqueuse car riche en silice, qui a du mal à s'écouler ; de plus les magmas qui remontent sont riches en gaz dissous (eau et dioxyde de carbone), dont la libération soudaine peuvent former des nuées ardentes. La « ceinture de feu du Pacifique » est formée en quasi majorité de ce type de volcan.
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Il arrive parfois que des volcans naissent loin de toute limite de plaque lithosphérique (il pourrait y avoir plus de 100 000 montagnes sous-marines de plus de 1 000 mètres[32]). Ils sont en général interprétés comme des volcans de point chaud. Les points chauds sont des panaches de magma venant des profondeurs du manteau et perçant les plaques lithosphériques. Les points chauds étant fixes, alors que la plaque lithosphérique se déplace sur le manteau, des volcans se créent successivement et s'alignent alors, le plus récent étant le plus actif car à l'aplomb du point chaud. Lorsque le point chaud débouche sous un océan, il va donner naissance à un chapelet d'îles alignées comme c'est le cas pour l'archipel d'Hawaï ou des Mascareignes. Si le point chaud débouche sous un continent, il va alors donner naissance à une série de volcans alignés. C'est le cas du mont Cameroun et de ses voisins. Cas exceptionnel, il arrive qu'un point chaud débouche sous une limite de plaque lithosphérique. Dans le cas de l'Islande, l'effet d'un point chaud se combine à celui de la dorsale médio-atlantique, donnant ainsi naissance à un immense empilement de lave permettant l'émersion de la dorsale. Les Açores ou les Galápagos sont d'autres exemples de points chauds débouchant sous une limite de plaque lithosphérique, en l'occurrence des dorsales[33].
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Néanmoins de nombreux volcans intra-plaque ne se présentent pas sur des alignements permettant d'identifier des points chauds profonds et permanents[34].
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Une éruption volcanique survient lorsque la chambre magmatique sous le volcan est mise sous pression avec l'arrivée de magma venant du manteau. Elle peut alors éjecter plus ou moins de gaz volcaniques qu'elle contenait selon son remplissage en magma. La mise sous pression est accompagnée d'un gonflement du volcan et de séismes très superficiels localisés sous le volcan, signes que la chambre magmatique se déforme. Le magma remonte généralement par la cheminée principale et subit en même temps un dégazage ce qui provoque un trémor, c'est-à-dire une vibration constante et très légère du sol. Ceci est dû à des petits séismes dont les foyers sont concentrés le long de la cheminée.
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Au moment où la lave atteint l'air libre, selon le type de magma, elle s'écoule sur les flancs du volcan ou s'accumule au lieu d'émission, formant un bouchon de lave qui peut donner des nuées ardentes et/ou des panaches volcaniques lorsque celui-ci explose. Selon la puissance de l'éruption, la morphologie du terrain, la proximité de la mer, etc il peut survenir d'autres phénomènes accompagnant l'éruption : séismes importants, glissements de terrain, tsunamis, etc.
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La présence éventuelle d'eau sous forme solide comme une calotte glaciaire, un glacier, de la neige ou liquide comme un lac de cratère, une nappe phréatique, un cours d'eau, une mer ou un océan va provoquer au contact des matériaux ignés tels que le magma, la lave ou les tephras leur explosion ou augmenter leur pouvoir explosif. En fragmentant les matériaux et en augmentant brutalement de volume en se transformant en vapeur, l'eau agit comme un multiplicateur du pouvoir explosif d'une éruption volcanique qui sera alors qualifiée de phréatique ou de phréato-magmatique. La fonte de glace ou de neige par la chaleur du magma peut également provoquer des lahars lorsque l'eau entraîne des tephras[35] ou des jökulhlaups comme ce fut le cas pour le Grímsvötn en 1996.
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L'éruption se termine lorsque la lave n'est plus émise. Les coulées de lave, cessant d'être alimentées, s'immobilisent et commencent à se refroidir et les cendres, refroidies dans l'atmosphère, retombent à la surface du sol. Mais les changements dans la nature des terrains par le recouvrement des sols par la lave et les tephras parfois sur des dizaines de mètres d'épaisseur peuvent créer des phénomènes destructeurs et meurtriers. Ainsi les cendres tombées sur des cultures les détruisent et stérilisent la terre pour quelques mois à quelques années, une coulée de lave bloquant une vallée peut créer un lac qui noiera des régions habitées ou cultivées, des pluies tombant sur les cendres peuvent les emporter dans les rivières et créer des lahars, etc.
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Une éruption volcanique peut durer de quelques heures à plusieurs années et éjecter des volumes de magma de plusieurs centaines de kilomètres cubes. La durée moyenne d'une éruption est d'un mois et demi mais de nombreuses ne durent qu'une journée. Le record absolu est celui du Stromboli qui est quasiment en éruption depuis environ 2 400 ans[36].
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Lors des débuts de la volcanologie, l'observation de quelques volcans a été à l'origine de la création de catégories basées sur l'aspect des éruptions et le type de lave émise. Chaque type est nommé selon le volcan référent. Le grand défaut de cette classification est d'être assez subjectif et de mal tenir compte des changements de type d'éruption d'un volcan.
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Le terme de « cataclysmique » peut être ajouté lorsque la puissance de l'éruption entraîne de lourds dégâts environnementaux et/ou humains comme ce fut le cas pour le Santorin vers 1600 av. J.-C. qui aurait contribué à la chute de la civilisation minoenne, le Vésuve en 79 qui détruisit Pompéi, le Krakatoa en 1883 qui engendra un tsunami de quarante mètres de hauteur, le mont Saint Helens en 1980 qui rasa des hectares de forêt, etc.
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Afin d'introduire une notion de comparaison entre les différentes éruptions volcaniques, l'indice d'explosivité volcanique, aussi appelée échelle VEI, fut mis au point par deux volcanologues de l'Université d'Hawaï en 1982[37]. L'échelle, ouverte et partant de zéro, est définie selon le volume des matériaux éjectés, la hauteur du panache volcanique et des observations qualitatives[38].
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Il existe deux grands types d'éruptions volcaniques dépendant du type de magma émis : effusives associées aux « volcans rouges » et explosives associées aux « volcans gris »[39]. Les éruptions effusives sont les éruptions hawaïenne et strombolienne tandis que les explosives sont les vulcanienne, péléenne et plinienne. Ces éruptions peuvent se dérouler en présence d'eau et prennent alors les caractéristiques d'éruptions phréatique, phréato-magmatique, surtseyenne, sous-glaciaire, sous-marine et limnique.
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Outre le volcan en lui-même, différentes formations géologiques sont directement ou indirectement liées à l'activité volcanique.
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Certains reliefs ou paysages résultent du produit direct des éruptions. Il s'agit des cônes volcaniques en eux-mêmes formant des montagnes ou des îles, des dômes et des coulées de lave solidifiée, des tunnels de lave, des « pillow lavas » et les guyots des volcans sous-marins, des trapps formant des plateaux, des accumulations de tephras en tufs, des cratères et des maars laissés par la sortie de la lave, etc.
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D'autres reliefs résultent d'une érosion ou d'une évolution des produits des éruptions. C'est le cas des dykes, necks, sills, roches intrusives, mesas et planèzes dégagés par l'érosion, des caldeiras et cirques résultant de l'effondrement d'une partie du volcan, des lacs de cratère ou formés en amont d'un barrage constitué des produits de l'éruption, des atolls coralliens entourant les vestiges d'un volcan sous-marin effondré, etc.
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Certaines activités géothermiques peuvent précéder, accompagner ou suivre une éruption volcanique. Ces activités sont en général présentes lorsqu'une chaleur résiduelle provenant d'une chambre magmatique réchauffe de l'eau phréatique parfois jusqu'à l'ébullition. En surface se produisent alors geysers, fumerolles, mares de boues, mofettes, solfatares ou encore dépôts de minéraux[40]. Ces phénomènes peuvent être regroupés dans des « champs volcaniques ». Ces champs volcaniques se forment lorsque l'eau des nappes phréatiques est réchauffée par des réservoirs de magma situés à faible profondeur. C'est le cas des supervolcans comme Yellowstone aux États-Unis et des Champs Phlégréens en Italie ou des champs géothermiques comme à Haukadalur en Islande.
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Au niveau des dorsales océaniques, l'eau de mer s'infiltre dans les anfractuosités du plancher océanique, se réchauffe, se charge en minéraux et ressort au fond des océans sous la forme de fumeurs noirs ou de fumeurs blancs.
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Dans un cratère possédant une activité de dégazage et de fumerolles, un lac acide peut se former par recueil des eaux de pluies. L'eau du lac est très acide avec un pH de 4 à 1, parfois très chaude avec une température de 20 à 85 °C et seules des cyanobactéries sont capables de vivre dans ces eaux alors teintées en bleu-vert. Ce type de lac est courant au niveau des grandes chaînes de volcans comme la ceinture de feu du Pacifique et dans la vallée du grand rift.
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Le volcanisme est né en même temps que la Terre, lors de la phase d'accrétion de sa formation il y a 4,6 milliards d'années. À partir d'une certaine masse, les matériaux au centre de la Terre subissent d'importantes pressions, créant ainsi de la chaleur. Cette chaleur, accentuée par la dégradation des éléments radioactifs, provoque la fusion de la Terre qui dissipe vingt fois plus de chaleur qu'aujourd'hui. Après quelques millions d'années, une pellicule solide se forme à la surface de la Terre. Elle est déchirée en de nombreux endroits par des flots de lave et par de grandes masses granitoïdes qui donneront les futurs continents. Par la suite, les plaques lithosphériques nouvellement créées se déchireront préférentiellement à des endroits précis où se formeront les volcans. Pendant cent millions d'années, les volcans rejetteront dans la maigre atmosphère de l'époque de grandes quantités de gaz : diazote, dioxyde de carbone, vapeur d'eau, oxyde de soufre, acide chlorhydrique, acide fluorhydrique, etc. Il y a 4,2 milliards d'années, malgré les 375 °C et la pression 260 fois supérieure à celle d'aujourd'hui, la vapeur d'eau se condense et donne naissance aux océans.
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Le rôle de la formation des premières molécules organiques et de l'apparition de la vie sur Terre peut être imputé aux volcans. En effet, les sources chaudes sous-marines ou les solfatares et autres geysers offrent des conditions propices à l'apparition de la vie : de l'eau qui a lessivé des molécules carbonées, des minéraux, de la chaleur et de l'énergie. Une fois la vie répandue et diversifiée à la surface de la Terre, les volcans auraient pu provoquer à l'inverse de grandes extinctions : l'âge des grandes extinctions du vivant coïncide avec l'âge des trapps. Ces trapps auraient pu être provoqués par la chute de météorites ou l'éruption exceptionnelle de points chauds. Les effets combinés des gaz volcaniques et particules dispersés dans l'atmosphère auraient provoqué la disparition de nombreuses espèces par un hiver volcanique suivi d'une hausse de l'effet de serre par les changements dans la composition gazeuse de l'atmosphère.
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Une des théories les plus acceptées pour l'apparition de l'homme serait l'ouverture du rift africain : uniformément humide au niveau de l'équateur, le climat africain se serait asséché à l'est du rift qui arrête les nuages venant de l'Ouest. Les hominidés, s'adaptant à leur nouveau milieu formé d'une savane, auraient développé la bipédie pour échapper à leurs prédateurs.
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Encore de nos jours, les volcans participent à l'évacuation de la chaleur interne de la Terre et au cycle biogéochimique mondial en libérant les gaz, la vapeur d'eau et les minéraux engloutis dans le manteau au niveau des fosses de subduction.
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Depuis l'apparition de l'agriculture et la sédentarisation des sociétés, les hommes ont toujours côtoyé les volcans. Les louant pour les terres fertiles qu'ils offrent, ils les craignent aussi pour leurs éruptions et les morts qu'ils provoquent. Rapidement, par méconnaissance d'un phénomène naturel, les volcans sont craints, déifiés, considérés comme l'entrée du royaume des morts, des enfers et des mondes souterrains peuplés d'esprits malfaisants et sont l'objet de légendes et de mythes suivant les différentes cultures.
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Dans les tribus d'Asie, d'Océanie et d'Amérique vivant à proximité de la ceinture de feu du Pacifique, les éruptions volcaniques sont considérées comme étant les manifestations de forces surnaturelles ou divines. Dans la mythologie māori, les volcans Taranaki et Ruapehu tombèrent tous deux amoureux du volcan Tongariro et une violente dispute éclata entre les deux. C'est la raison pour laquelle aucun Māori ne vit entre les deux volcans colériques, de peur de se retrouver pris au milieu de la dispute.
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Parmi d'autres mythes et légendes, on peut signaler celui du Devils Tower qui se serait dressé pour sauver sept jeunes filles amérindiennes d'ours qui auraient griffé les parois rocheuses ou encore l'histoire de la déesse Pélé qui, chassée de Tahiti par sa sœur Namakaokahai, trouva refuge dans le Kīlauea et depuis, de rage, déverse des flots de lave d'un simple coup de talon.
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Chez les Incas, les caprices du Misti lui ont valu d'avoir son cratère obstrué par un bouchon de glace, punition infligée par le Soleil. Les Chagas de Tanzanie raconte que le Kilimandjaro, excédé par son voisin le volcan Mawensi, le frappa à grand coup de pilon, ce qui lui valut son sommet découpé. Chez les amérindiens de l'Oregon, le mont Mazama était la demeure du dieu maléfique du feu et le mont Shasta celle du dieu bénéfique de la neige. Un jour les deux divinités sont entrées en conflit et le dieu du feu fut vaincu et décapité, créant ainsi le Crater Lake en signe de défaite.
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Les volcans furent même le lieu de sacrifices humains : enfants jetés dans le cratère du Bromo en Indonésie, chrétiens sacrifiés pour le mont Unzen au Japon, vierges précipitées dans le lac de lave du Masaya au Nicaragua, enfants jetés dans un lac de cratère pour calmer le volcan sous-lacustre d'Ilopango au Salvador, etc.
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Chez les Grecs et les Romains, les volcans sont le lieu de vie de Vulcain / Héphaïstos. Les éruptions sont expliquées comme étant une manifestation divine (colère des Dieux, présages, forges de Vulcain / Héphaïstos en activité, etc). Aucune explication scientifique ou ne faisant pas intervenir les Dieux n'était retenue. Pour les Romains, les forges de Vulcain se trouvaient sous Vulcano tandis que pour les Grecs, celles d'Héphaïstos étaient situées sous l'Etna. Les cyclopes grecs pourraient être une allégorie des volcans avec leur cratère sommital tandis que le nom d'Héraclès dérive de hiera ou etna, le mot grec servant à désigner les volcans.
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Parmi les mythes grecs mettant en scène des volcans, le plus célèbre est celui narré par Platon dans le Timée et le Critias. Ces récits relatent la disparition de l'Atlantide, engloutie par les flots dans un gigantesque tremblement de terre suivi d'un tsunami. Ne mettant pas directement en jeu un volcan, ce mythe semble avoir trouvé son origine dans l'éruption du Santorin vers 1600 av. J.-C. qui détruisit presque entièrement l'île et qui pourrait avoir provoqué ou participé à la chute de la civilisation minoenne. Cependant aucune observation de l'éruption du Santorin ne fut consignée et ce n'est qu'au début du XXe siècle que l'on se rendit compte de l'importance de l'éruption[43].
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Le poète romain Virgile, s'inspirant des mythes grecs, rapporta que lors de la gigantomachie, Encelade, en fuite, fut enseveli sous l'Etna par Athéna en guise de punition pour sa désobéissance aux Dieux. Les grondements de l'Etna constituant ainsi les pleurs d'Encelade, les flammes sa respiration et le trémor ses tentatives de se libérer. Mimas, un autre géant, fut quant à lui englouti sous le Vésuve par Héphaïstos et le sang des autres géants vaincus jailli des Champs Phlégréens à proximité.
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Dans le Christianisme populaire, malgré quelques tentatives d'explications pré-scientifiques, les volcans étaient souvent considérés comme l'œuvre de Satan et les éruptions comme des signes de la colère de Dieu. Un certain nombre de miracles attribués à certains Saints sont associés dans la tradition catholique à des éruptions : Ainsi en 253, la ville de Catane fut épargnée lorsque les flots de lave de l'Etna se scindèrent en deux devant la procession transportant les reliques de sainte Agathe. Mais en 1669, la procession avec les mêmes reliques ne put éviter la destruction de la grande majorité de la ville.
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En 1660, l'éruption du Vésuve fit pleuvoir aux alentours des cristaux de pyroxène noirs. La population les prit pour des crucifix et attribua ce signe à saint Janvier qui devint saint patron et protecteur de Naples. Depuis à chaque éruption, une procession défile dans Naples pour implorer la protection du Saint. De plus, trois fois par an a lieu le phénomène de la liquéfaction du sang de saint Janvier qui, selon la tradition, s'il se produit, protège la ville de toute éruption du Vésuve.
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Encore aujourd'hui des processions religieuses sont associées aux volcans et à leur activité. À chaque éruption du Vésuve, des processions catholiques prient saint Janvier, à Hawaï les habitants vénèrent encore Pélé et le mont Fuji est la montagne sacrée du Shintoïsme de même que le Bromo pour les hindouistes indonésiens.
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Les objectifs de la volcanologie sont de comprendre l'origine et le fonctionnement des volcans et des phénomènes assimilés afin d'établir un diagnostic sur les risques et les dangers encourus par les populations et les activités humaines. Les prévisions volcanologiques nécessitent la mise en œuvre d'instruments (la naissance de la volcanologie instrumentale date de 1980 lors de l'éruption du mont Saint Helens ; le volcan fut entièrement instrumenté à cette époque[44]) et le savoir de plusieurs disciplines scientifiques. Les connaissances actuelles ne permettent aujourd'hui que de prédire le type des éruptions, sans avoir en revanche, à plus de que quelques heures à l'avance, quand elles auront lieu, combien de temps elles dureront et surtout leurs importances (volume de lave, intensité des dégagements, etc).
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De plus en plus, la tendance est à la surveillance en continu les volcans actifs réputés dangereux à l'aide d'appareils télécommandés alimentés par piles solaires. À cet égard, l'équipement du Piton de la Fournaise, à La Réunion, pourtant réputé non dangereux, est exemplaire. Les mesures sont transmises par télémétrie à l'observatoire et toutes les dilatations, les tremblements et les variations de température sont enregistrés.
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Les sécurités civiles des pays touchés tentent alors de trouver les justes compromis entre les risques et les précautions inutiles. Dans bon nombre de cas, les autorités se sont montrées peu attentives[45]. Il y eut cependant certains succès comme en 1991 pour l'éruption du Pinatubo où les experts ont convaincu le gouvernement philippin d'organiser l'évacuation de 300 000 personnes. Malgré 500 victimes, 15 000 vies ont ainsi pu être épargnées.
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Depuis 1600, les volcans ont fait 300 000 morts dans le monde, ce qui représente en 2011[44] :
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Contrairement à la croyance populaire, les coulées de lave font en général plus de dégâts matériels que de victimes (cf. les 0,3 % ci-dessus) car même si elles peuvent être très rapides avec plusieurs dizaines de kilomètres par heure, leur comportement est généralement prévisible, laissant le temps aux populations d'évacuer. En 2002, le lac de lave du cratère du Nyiragongo se vide à la faveur de failles qui se sont ouvertes dans le volcan : deux coulées atteignent la ville de Goma au Congo démocratique, font 147 morts et détruisent 18 % de la ville. Ces fleuves de matière en fusion laissent peu de chance à la végétation et aux constructions se trouvant sur leur passage, les consumant et les ensevelissant dans une gangue de roche.
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Appelées aussi coulées pyroclastiques, les nuées ardentes sont des nuages gris qui dévalent les pentes des volcans à plusieurs centaines de kilomètres par heure, atteignent les 600 °C et parcourent des kilomètres avant de s'arrêter. Nés de l'effondrement d'un dôme ou d'une aiguille de lave, ces nuages composés de gaz volcaniques et de tephras glissent sur le sol, franchissent des crêtes et consument tout sur leur passage. Les empilements des matériaux transportés par les nuées ardentes peuvent s'accumuler sur des dizaines de mètres d'épaisseur et sont à l'origine des étendues d'ignimbrites. Les plus meurtrières sont celles du Krakatoa en 1883 qui ont fait 36 000 morts. Une de ces coulées pyroclastiques née de la montagne Pelée en Martinique a rasé la ville de Saint-Pierre en 1902 et tué ses 29 000 habitants. Plus récemment, le réveil de la Soufrière de Montserrat a provoqué la destruction de Plymouth, la capitale de l'île, et classé inhabitable la grande majorité de l'île à cause des passages répétés de nuées ardentes.
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Expulsées par des panaches volcaniques, les cendres volcaniques peuvent retomber et recouvrir des régions entières sous une épaisseur de plusieurs mètres, provoquant la destruction des cultures et l'apparition de famines comme ce fut le cas après l'éruption du Laki de 1783 en Islande, l'effondrement des toits des habitations sur leurs occupants, la formation de lahars en cas de pluies, etc.
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Les séismes peuvent être provoqués à la suite de la vidange de la chambre magmatique lorsque le volcan s'effondre sur lui-même et forme une caldeira. Les multiples glissements des parois du volcan génèrent alors des séismes qui provoquent l'effondrement des bâtiments parfois fragilisés par des chutes de cendre volcanique.
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Les tsunamis peuvent être générés de multiples manières lors d'une éruption volcanique comme avec l'explosion d'un volcan sous-marin ou à fleur d'eau, la chute de parois ou de nuées ardentes dans la mer, l'effondrement du volcan sur lui-même mettant en contact direct l'eau avec le magma de la chambre magmatique, des mouvements de terrains liés à la vidange de la chambre magmatique, etc. En 1883, l'explosion du Krakatoa généra un tsunami qui, associé aux nuées ardentes, fit 36 000 victimes, en 1792 celle du mont Unzen en fit 15 000.
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À la manière des nuées ardentes, les glissements de terrain peuvent provoquer des avalanches meurtrières. Dans de rares cas, c'est une grande partie ou la majorité du volcan qui se désagrège sous la pression de la lave. En 1980, le mont Saint Helens a surpris les volcanologues du monde entier lorsque la moitié du volcan s'est disloquée. Certains scientifiques, se croyant à l'abri sur des collines environnantes, se sont fait piéger et ont péri dans la gigantesque nuée ardente qui a suivi.
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Les gaz volcaniques sont le danger le plus sournois des volcans. Ils sont parfois émis sans aucun autre signe d'activité volcanique lors d'une éruption limnique. En 1986, au Cameroun, une nappe de dioxyde de carbone est sortie du lac Nyos. Étant plus lourd que l'air, ce gaz a dévalé les pentes du volcan et a tué 1 800 villageois et plusieurs milliers de têtes de bétail dans leur sommeil par asphyxie.
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Les lahars sont des coulées boueuses formées d'eau, de tephras en majorité de cendres volcaniques froides ou brûlantes, très denses et lourdes et charriant quantité de débris tels des blocs rocheux, des troncs d'arbres, des restes de bâtiments, etc. Les lahars se forment lorsque des pluies importantes survenant lors de cyclones ou des pluies prolongées s'abattent sur des cendres volcaniques. Ils peuvent survenir des années après une éruption volcanique tant que des cendres peuvent être entraînées. En 1985, 24 000 habitants de la ville colombienne d'Armero furent engloutis sous un lahar né sur les pentes du Nevado del Ruiz.
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Le jökulhlaup est un type de crue particulièrement puissant et brutal. Il se forme lorsqu'une éruption volcanique survient sous un glacier ou une calotte glaciaire et que la chaleur du magma ou de la lave parvient à faire fondre de grandes quantités de glace. Si l'eau de fonte ne peut s'évacuer, elle forme un lac qui peut se vider lorsque la barrière qui le retient formée par une paroi rocheuse ou un glacier se rompt. Un flot mêlant lave, tephras, boue, glace et blocs rocheux s'échappe alors du glacier, emportant tout sur son passage. Les jökulhlaup les plus fréquents se déroulent en Islande, autour du Vatnajökull.
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L'acidification des lacs est une autre conséquence possible de la présence d'un volcan. L'acidification a pour effet d'éliminer toute forme de vie des eaux et de leurs abords et peut même constituer un danger pour les populations riveraines. Ce phénomène survient lorsque des émanations de gaz volcaniques débouchent au fond d'un lac, celui-ci va alors les piéger par dissolution ce qui acidifie les eaux.
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Les cendres, gaz volcaniques et gouttelettes d'acide sulfurique et d'acide fluorhydrique expulsées dans l'atmosphère par des panaches volcaniques peuvent provoquer des pluies acides et des « Hivers volcaniques » qui abaissent les températures et peuvent provoquer des famines, des hivers rigoureux ou des étés froids à l'échelle mondiale comme ce fut le cas pour les éruptions du Samalas en 1257, du Tambora en 1815 et du Krakatoa en 1883.
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Des recherches récentes montrent que les éruptions volcaniques ont un impact significatif sur le climat mondial et doivent être considérées comme des phénomènes catalytiques essentiels pour expliquer les changements écologiques et les bouleversements historiques[47].
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Par certains aspects, l'homme peut tirer profit de la présence des volcans avec :
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Un volcan contribue aussi au tourisme en proposant un panorama, des destinations de randonnée, du thermalisme ou même un lieu de pèlerinage aux visiteurs.
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Même dans le domaine artistique, leur influence se fait sentir : certaines éruptions fortement émettrices de cendres volcaniques comme celle du Tambora en 1815 ont généré des couchers de soleil spectaculaires durant plusieurs années. Certains peintres comme Turner ont su capter cette lumière à travers des œuvres originales qui annoncent l'Impressionnisme.
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La volcanologie ou (beaucoup plus rarement) vulcanologie est la science qui étudie les phénomènes volcaniques, leurs produits et leurs mises en place : volcans, geysers, fumerolles, éruptions volcaniques, magmas, laves, tephras, etc. Un volcanologue ou vulcanologue est le scientifique spécialiste de cette discipline liée à la géophysique, à la sismologie et à la géologie dont elle est une spécialité.
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Les objectifs de cette science sont de comprendre l'origine et le fonctionnement des volcans et des phénomènes assimilés afin d'établir un diagnostic, pour une période déterminée, des risques et des dangers encourus par les populations et les activités humaines. Les études et les recherches se déroulent dans un premier temps sur le terrain afin de procéder à des collectes d'informations sous la forme d'observations, de mesures et d'échantillonnages et dans un second temps en laboratoire afin d'analyser et d'interpréter les données et les échantillons. En effet, la gestion des effets même d'une éruption une fois qu'elle se produit est impossible. Seules quelques opérations de détournement de coulée de lave ont réussi sur l'Etna en Italie et à Heimaey en Islande.
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Seule la prévention permet de limiter ou d'éviter les effets d'une éruption volcanique. Cette prévention passe par une observation du volcan et des signes avant-coureurs d'une éruption : émissions de gaz volcaniques, gonflement et dégonflement du volcan, séismes mineurs, anomalies thermiques, etc. L'évacuation de manière temporaire et dans l'urgence des zones en danger est le moyen de prévention le plus employé. Néanmoins, il existe des moyens de prévention à long terme comme l'évacuation totale des zones les plus exposées aux risques volcaniques, l'élaboration de plans de prévention, d'évacuation, de secours et de sensibilisation des populations, etc.
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Les volcans sous-marins sont les plus nombreux sur Terre. On estime que 75 % des volcans et des matériaux ignés émis par les volcans le sont au niveau des dorsales océaniques[49]. Les volcans faille se trouvent en grande majorité le long des dorsales océaniques où ils émettent des laves fluides. Ces laves, soumises aux eaux froides comprises entre un et deux degré Celsius et à la forte pression, prennent la forme de boules : ce sont les « pillow lavas ».
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Les autres volcans situés le long des fosses de subduction et ceux formés par un point chaud donnent naissance à une montagne sous-marine à sommet plat et à pente très raide : un guyot. Lorsqu'un volcan sous-marin parvient à atteindre la surface, il émerge dans une éruption de type surtseyenne. Deux volcans sous-marins sont célèbres et surveillés : le Lōʻihi qui sera le prochain volcan d'Hawaï à émerger de l'océan Pacifique et le Kick-'em-Jenny au nord de l'île de la Grenade dans les Antilles et qui est très proche de la surface et a une activité explosive.
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Le massif Tamu est un volcan bouclier sous-marin considéré comme le plus vaste volcan de la Terre et l'un des plus grands du système solaire[50].
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La Terre n'est pas la seule planète du Système solaire à connaître une activité volcanique.
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Vénus connaît un intense volcanisme avec 500 000 édifices volcaniques, Mars comporte l'Olympus Mons, un volcan considéré comme éteint et haut de 22,5 kilomètres faisant de lui le plus haut sommet du Système solaire, la Lune est couverte par les « maria lunaires », d'immenses champs de basalte.
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Des volcans existent aussi sur des satellites de Jupiter et de Neptune, notamment Io et Triton. La sonde Voyager 1 a permis de photographier en mars 1979 une éruption sur Io, tandis que Voyager 2 a fait découvrir sur Triton en août 1989 des traces de cryovolcanisme et des geysers. Encelade, satellite de Saturne, est le siège de cryovolcans (voir l'article Encelade, section Cryovolcanisme). La composition chimique variant considérablement entre les planètes et les satellites, le type d'éjecta est très différent de ceux émis sur Terre tel du soufre, de la glace d'azote, etc.
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L'éruption d'un volcan à proximité d'une zone peuplée est très souvent vécue comme un événement majeur dans la vie d'un pays car, outre le caractère spectaculaire et inattendu d'une éruption, celle-ci nécessite une surveillance et, parfois, l'évacuation et la prise en charge des personnes en danger.
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Les volcans sont parfois les acteurs principaux de certains films catastrophes comme Le Pic de Dante et Volcano ou le docu-fiction Supervolcan de la BBC et de Discovery Channel qui met en scène le réveil du supervolcan de Yellowstone dans une éruption d'indice d'explosivité volcanique de 8. Le film Stromboli raconte l'histoire d'une femme étrangère qui ne parvient pas à s'intégrer sur l'île volcanique Stromboli, en raison de différences de mentalité avec ses habitants, y compris son mari qu'elle a épousé dans la précipitation dans un camp de prisonnier.
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Plus couramment, les volcans font l'objet de nombreux documentaires télévisés scientifiques, informatifs ou de vulgarisation.
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Un volcan est une structure géologique qui résulte de la montée d'un magma puis de l'éruption de matériaux (gaz et lave) issus de ce magma, à la surface de la croûte terrestre ou d'un autre astre. Il peut être aérien ou sous-marin.
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La Smithsonian Institution compte 1432 volcans actifs dans le monde[1], dont une soixantaine en éruption chaque année[2]. Mais cela ne tient pas compte de la plupart des volcans sous-marins qui ne sont pas accessibles à l'observation, qui sont plus nombreux. Un grand nombre a été mis en évidence ailleurs dans le système solaire.
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500 à 600 millions de personnes vivent sous la menace d'une éruption. Environ dix pour cent des humains sont menacés par les activités volcaniques[3]. Pour prévenir ce risque naturel, il faut comprendre la formation des volcans et le mécanisme des éruptions. C'est le sujet de la volcanologie. On peut dire vulcanologie.
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Le magma provient de la fusion partielle du manteau et exceptionnellement de la croûte terrestre. L'éruption peut se manifester, de manière plus ou moins combinée, par des émissions de lave, par des émanations ou des explosions de gaz, par des projections de tephras, par des phénomènes hydromagmatiques, etc. Les laves refroidies et les retombées de tephras constituent des roches éruptives qui peuvent s'accumuler et atteindre des milliers de mètres d'épaisseur formant ainsi des montagnes ou des îles. Selon la nature des matériaux, le type d'éruption, la fréquence d'éruption et l'orogenèse, les volcans prennent des formes variées, la plus typique étant celle d'une montagne conique couronnée par un cratère ou une caldeira. La définition de ce qu'est un volcan a évolué au cours des derniers siècles en fonction de la connaissance que les géologues en avaient et de la représentation qu'ils pouvaient en donner[4].
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Les volcans sont souvent des édifices complexes qui ont été construits par une succession d'éruptions et qui, dans la même période, ont été partiellement démolis par des phénomènes d'explosion, d'érosion ou d'effondrement. Il est ainsi fréquent d'observer diverses structures superposées ou emboîtées.
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Au cours de l'histoire d'un volcan, les types d'éruptions peuvent varier, entre deux types opposés :
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Les bases de données scientifiques classifient le plus souvent les volcans par leur morphologie et/ou leur structure. La classification par type d'éruption reste difficile même si elle peut apparaître chez quelques auteurs français.
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Le substantif masculin « volcan » est un emprunt à l'espagnol volcán, substantif masculin de même sens[5], issu, par l'intermédiaire de l'arabe burkān, du latin Vulcanus, nom de Vulcain, le dieu romain du feu, et de Vulcano, une des îles Éoliennes, archipel volcanique au large de la Sicile[6].
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Un volcan est formé de différentes structures que l'on retrouve en général chez chacun d'eux :
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Tous les volcans en activité émettent des gaz, mais pas toujours des matériaux solides (laves, tephra). C'est le cas du Dallol qui n'émet que des gaz chauds.
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Les gaz volcaniques sont principalement composés de[8] :
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Puis viennent d'autres éléments volatils comme le monoxyde de carbone, le chlorure d'hydrogène, le dihydrogène, le sulfure d'hydrogène, etc. Le dégazage du magma en profondeur peut se traduire à la surface par la présence de fumerolles autour desquelles des cristaux, le plus souvent de soufre, peuvent se former.
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Ces émissions proviennent d'un magma qui contient ces gaz dissous. Le dégazage des magmas qui progresse sous la surface du sol est un phénomène déterminant dans le déclenchement d'une éruption et dans le type éruptif. Le dégazage fait monter le magma le long de la cheminée volcanique ce qui peut donner le caractère explosif et violent d'une éruption en présence d'un magma visqueux.
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Selon que le magma provient de la fusion du manteau ou d'une partie de la lithosphère, il n'aura ni la même composition minérale, ni la même teneur en eau ou en gaz volcaniques, ni la même température. De plus, selon le type de terrain qu'il traverse pour remonter à la surface et la durée de son séjour dans la chambre magmatique, il va soit se charger soit se décharger en minéraux, en eau et/ou en gaz et va plus ou moins se refroidir. Pour toutes ces raisons, les tephras et les laves ne sont jamais exactement les mêmes d'un volcan à un autre, ni même parfois d'une éruption à une autre sur le même volcan, ni au cours d'une éruption, qui voit généralement la lave la plus transformée et donc la plus légère émise au début.
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Les matériaux émis par les volcans sont généralement des roches composées de microlites noyés dans un verre volcanique. Dans le basalte, les minéraux les plus abondants sont la silice, les pyroxènes et les feldspaths alors que l'andésite est plus riche en silice et en feldspaths. La structure de la roche varie également : si les cristaux sont fréquemment petits et peu nombreux dans les basaltes, ils sont en revanche gén��ralement plus grands et plus nombreux dans les andésites, signe que le magma est resté plus longtemps dans la chambre magmatique[9]. 95 % des matériaux émis par les volcans sont des basaltes ou des andésites.
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Le matériau le plus connu émis par les volcans est la lave sous forme de coulées. De type basaltique provenant de la fusion du manteau dans le cas d'un volcanisme de point chaud, de dorsale ou de rift[10] ou andésitique provenant de la fusion de la lithosphère dans le cas d'un volcanisme de subduction[11], plus rarement de type carbonatique[12], elles sont formées de laves fluides qui s'écoulent le long des flancs du volcan. La température de la lave est comprise entre 700 et 1 200 °C[13] et les coulées peuvent atteindre des dizaines de kilomètres de longueur, une vitesse de cinquante kilomètres par heure et progresser dans des tunnels de lave. Elles peuvent avoir un aspect lisse et satiné, appelée alors « lave pāhoehoe » ou « lave cordée », ou un aspect rugueux et coupant, appelée alors « lave ʻaʻā ». Les coulées de ces laves, faisant parfois plusieurs mètres d'épaisseur, peuvent mettre des dizaines d'années à se refroidir totalement[14]. Dans certains cas exceptionnels, de la lave en fusion peut remplir le cratère principal ou un cratère secondaire et former un lac de lave. La survie des lacs de lave résulte d'un équilibre entre apport de lave venant de la chambre magmatique et débordement à l'extérieur du cratère associé à un brassage permanent par des remontées de gaz volcaniques afin de limiter le durcissement de la lave. Ces lacs de lave ne naissent que lors d'éruptions hawaïennes, la grande fluidité de la lave permettant la formation et le maintien de ces phénomènes. Le Kīlauea à Hawaï et le Piton de la Fournaise à La Réunion sont deux volcans qui possèdent des lacs de lave lors de certaines de leurs éruptions. L'Erta Ale en Éthiopie et le mont Erebus en Antarctique sont parmi les seuls volcans au monde à posséder un lac de lave de manière quasi permanente. Lors de certaines éruptions de l'Erta Ale, son lac de lave se vide ou au contraire son niveau remonte jusqu'à déborder et former des coulées sur les pentes du volcan[15].
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Le plus souvent, les matériaux volcaniques sont composés de tephras ; ce sont les cendres volcaniques, les lapilli, les scories, les pierres ponces, les bombes volcaniques, les blocs rocheux ou basaltiques, les obsidiennes, etc. Il s'agit de magma et de morceaux de roche arrachés du volcan qui sont pulvérisés et projetés parfois jusqu'à des dizaines de kilomètres de hauteur dans l'atmosphère. Les plus petits étant les cendres, il leur arrive de faire le tour de la Terre, portées par les vents dominants. Les bombes volcaniques, les éjectas les plus gros, peuvent avoir la taille d'une maison et retombent en général à proximité du volcan. Lorsque les bombes volcaniques sont éjectées alors qu'elles sont encore en fusion, elles peuvent prendre une forme en fuseau lors de leur trajet dans l'atmosphère, en bouse de vache lors de leur impact au sol ou en croûte de pain en présence d'eau[16]. Les lapilli, qui ressemblent à de petits cailloux, peuvent s'accumuler en épaisses couches et former ainsi la pouzzolane. Les pierres ponces, véritable mousse de lave, sont si légères et contiennent tellement d'air qu'elles peuvent flotter sur l'eau. Enfin quand de fines gouttes de laves sont éjectées et portées par les vents, elles peuvent s'étirer en de longs filaments appelés « cheveux de Pélé ».
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Les matériaux émis proviennent d'un magma. Le magma est de la roche fondue située dans le sous-sol et contenant des gaz dissous qui seront libérés lors de la progression du liquide et à cause de la baisse de pression qui en découle. Lorsque le magma arrive en surface et perd ses gaz, on parle de lave.
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Le magma a une consistance fluide à visqueuse. Il s'est formé à partir de la fusion partielle du manteau ou plus rarement de la croûte. L'origine peut être :
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Généralement, ce magma remonte vers la surface en raison de sa densité plus faible et se stocke dans la lithosphère en formant une chambre magmatique. Dans cette chambre, il peut subir une cristallisation totale ou partielle et/ou un dégazage qui commence à le transformer en lave. Si la pression et la cohésion des terrains qui le recouvrent deviennent insuffisantes pour le contenir, il remonte le long d'une cheminée volcanique (où la baisse de pression due à la remontée produit un dégazage qui diminue encore la densité de l'émulsion résultante) pour être émis sous forme de lave, c'est-à-dire totalement ou partiellement dégazé[17].
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La présence d'eau dans le magma modifie significativement, voire complètement, le dynamisme volcanique et les propriétés rhéologiques des magmas. Elle abaisse notamment le seuil de mélange de près de 200 °C entre des magmas saturés en eau et son exsolution (formation de bulles lorsqu'il remonte vers la surface) entraîne une réduction significative des viscosités. Les magmas terrestres peuvent contenir jusqu'à 10 % de leur poids en eau (principalement dans leurs minéraux sous forme hydroxylée supercritique, du type amphibole) et il y a, selon les modèles, l'équivalent d'un à sept océans terrestres dans le manteau, si bien que les volcanologues parlent de plus en plus d'hydrovolcanisme et d'hydrovolcanologie[18].
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Il existe plusieurs manières de classer les volcans mais leur diversité est tellement grande qu'il y a toujours des exceptions ou des intermédiaires entre plusieurs catégories[19]. Les classifications les plus courantes distinguent des types de volcans suivant la morphologie[20], la structure[8] et parfois le type d'éruption :
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Comme toute classification de phénomènes naturels, beaucoup de cas sont intermédiaires entre les types purs : l'Etna ressemble à un stratovolcan posé sur un volcan bouclier, Hekla est à la fois un stratovolcan et un volcan fissural. Dans Volcanoes of the World, Tom Simkin and Lee Siebert listent 26 types morphologiques[19].
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Si on considère des zones plus larges comportant souvent plusieurs volcans, on peut distinguer :
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Cette classification simpliste à 2 ou 3 catégories, absente de la littérature scientifique, peut être utilisée pour une première approche pédagogique scolaire. Selon l'université de l'Oregon[26], une classification à 3 catégories est « mauvaise ». Il faudrait 6 catégories pour englober plus de 90% des volcans. Les volcans peuvent être classés selon le type d'éruptions les plus récentes ou les plus fréquentes, alors que l'histoire d'un volcan s'étend souvent sur plusieurs milliers d'années, avec des éruptions de types différents.
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Cela donne deux types différents:
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Dans le cadre de la vulgarisation[27], quelques auteurs français simplifient parfois, en expliquant qu'il existe deux types de volcans. Cette classification est contestée[28],[29] :
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La « naissance » d'un volcan correspond à sa première éruption volcanique qui le fait sortir de la lithosphère. La naissance d'un nouveau volcan est un phénomène qui se produit plusieurs fois par siècle. Il a pu être observé en 1943 avec le Paricutín : une fracture laissant s'échapper des gaz volcaniques et de la lave dans un champ a donné naissance à un volcan de 460 mètres de haut en neuf mois. En 1963, le volcan sous-marin de Surtsey émergea au sud de l'Islande formant ainsi une nouvelle île et un nouveau volcan terrestre.
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Il n'y a pas de consensus chez les volcanologues quant à la définition de l'activité d'un volcan[30].
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Un volcan est qualifié d'éteint lorsque sa dernière éruption remonte à plus de 10 000 ans, d'endormi lorsqu'il a connu sa dernière éruption entre 10 000 ans et il y a quelques centaines d’années et d'actif lorsque sa dernière éruption remonte à quelques décennies au maximum[31].
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De manière générale, les volcans subissent plusieurs éruptions au cours de leur vie. Mais leur fréquence est très variable selon le volcan : certains ne connaissent qu'une éruption en plusieurs centaines de milliers d'années comme le supervolcan de Yellowstone, tandis que d'autres sont en éruption permanente comme le Stromboli en Italie ou le Merapi en Indonésie.
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Il arrive que des volcans ne se forment qu'en une seule éruption. Il s'agit de volcans monogéniques. Les volcans de la Chaîne des Puys dans le Massif central se sont formés entre 11500 av. J.-C. et 5000 av. J.-C. au cours d'une seule éruption pour chaque édifice volcanique et n'ont plus jamais montré de signe d'activité.
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La fréquence des éruptions permet d'évaluer l'aléa, c'est-à-dire la probabilité qu'une zone puisse subir une des manifestations d'une éruption. Cet aléa, combiné avec le type de manifestation volcanique et la présence de populations et sa vulnérabilité, permet d'évaluer le risque volcanique.
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D'après le modèle de la tectonique des plaques, le volcanisme est intimement lié aux mouvements des plaques tectoniques. En effet, c'est en général à la frontière entre deux plaques que les conditions sont réunies pour la formation de volcans.
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Dans le rift des dorsales, l'écartement de deux plaques tectoniques amincit la lithosphère, entraînant une remontée de roches du manteau. Celles-ci, déjà très chaudes à environ 1 200 °C, se mettent à fondre partiellement en raison de la décompression. Cela donne du magma qui s'infiltre par des failles normales. Entre les deux bords du rift, des traces d'activités volcaniques telle que des pillow lava ou « laves en coussin » se forment par une émission de lave fluide dans une eau froide. Ces roches volcaniques constituent ainsi une partie de la croûte océanique.
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Dans les rifts continentaux, il se produit le même processus, à ceci près que la lave ne s'écoule pas sous l'eau et ne donne pas de laves en coussins. C'est le cas du volcanisme de la dépression de l'Afar.
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Lorsque deux plaques tectoniques se chevauchent, la lithosphère océanique, glissant sous l'autre lithosphère océanique ou continentale, plonge dans le manteau et subit des transformations minéralogiques. L'eau contenue dans la lithosphère plongeante s'en échappe alors et vient hydrater le manteau, provoquant sa fusion partielle en abaissant son point de fusion. Ce magma remonte et traverse la lithosphère chevauchante, créant des volcans. Si la lithosphère chevauchante est océanique, un arc volcanique insulaire se formera, les volcans donnant naissance à des îles. C'est le cas des Aléoutiennes, du Japon ou des Antilles. Si la lithosphère chevauchante est continentale, les volcans se situeront sur le continent, en général dans une cordillère. C'est le cas des volcans des Andes ou de la chaîne des Cascades. Ces volcans sont en général des volcans gris, explosifs et dangereux. Cela est dû à leur lave visqueuse car riche en silice, qui a du mal à s'écouler ; de plus les magmas qui remontent sont riches en gaz dissous (eau et dioxyde de carbone), dont la libération soudaine peuvent former des nuées ardentes. La « ceinture de feu du Pacifique » est formée en quasi majorité de ce type de volcan.
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Il arrive parfois que des volcans naissent loin de toute limite de plaque lithosphérique (il pourrait y avoir plus de 100 000 montagnes sous-marines de plus de 1 000 mètres[32]). Ils sont en général interprétés comme des volcans de point chaud. Les points chauds sont des panaches de magma venant des profondeurs du manteau et perçant les plaques lithosphériques. Les points chauds étant fixes, alors que la plaque lithosphérique se déplace sur le manteau, des volcans se créent successivement et s'alignent alors, le plus récent étant le plus actif car à l'aplomb du point chaud. Lorsque le point chaud débouche sous un océan, il va donner naissance à un chapelet d'îles alignées comme c'est le cas pour l'archipel d'Hawaï ou des Mascareignes. Si le point chaud débouche sous un continent, il va alors donner naissance à une série de volcans alignés. C'est le cas du mont Cameroun et de ses voisins. Cas exceptionnel, il arrive qu'un point chaud débouche sous une limite de plaque lithosphérique. Dans le cas de l'Islande, l'effet d'un point chaud se combine à celui de la dorsale médio-atlantique, donnant ainsi naissance à un immense empilement de lave permettant l'émersion de la dorsale. Les Açores ou les Galápagos sont d'autres exemples de points chauds débouchant sous une limite de plaque lithosphérique, en l'occurrence des dorsales[33].
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Néanmoins de nombreux volcans intra-plaque ne se présentent pas sur des alignements permettant d'identifier des points chauds profonds et permanents[34].
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Une éruption volcanique survient lorsque la chambre magmatique sous le volcan est mise sous pression avec l'arrivée de magma venant du manteau. Elle peut alors éjecter plus ou moins de gaz volcaniques qu'elle contenait selon son remplissage en magma. La mise sous pression est accompagnée d'un gonflement du volcan et de séismes très superficiels localisés sous le volcan, signes que la chambre magmatique se déforme. Le magma remonte généralement par la cheminée principale et subit en même temps un dégazage ce qui provoque un trémor, c'est-à-dire une vibration constante et très légère du sol. Ceci est dû à des petits séismes dont les foyers sont concentrés le long de la cheminée.
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Au moment où la lave atteint l'air libre, selon le type de magma, elle s'écoule sur les flancs du volcan ou s'accumule au lieu d'émission, formant un bouchon de lave qui peut donner des nuées ardentes et/ou des panaches volcaniques lorsque celui-ci explose. Selon la puissance de l'éruption, la morphologie du terrain, la proximité de la mer, etc il peut survenir d'autres phénomènes accompagnant l'éruption : séismes importants, glissements de terrain, tsunamis, etc.
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La présence éventuelle d'eau sous forme solide comme une calotte glaciaire, un glacier, de la neige ou liquide comme un lac de cratère, une nappe phréatique, un cours d'eau, une mer ou un océan va provoquer au contact des matériaux ignés tels que le magma, la lave ou les tephras leur explosion ou augmenter leur pouvoir explosif. En fragmentant les matériaux et en augmentant brutalement de volume en se transformant en vapeur, l'eau agit comme un multiplicateur du pouvoir explosif d'une éruption volcanique qui sera alors qualifiée de phréatique ou de phréato-magmatique. La fonte de glace ou de neige par la chaleur du magma peut également provoquer des lahars lorsque l'eau entraîne des tephras[35] ou des jökulhlaups comme ce fut le cas pour le Grímsvötn en 1996.
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L'éruption se termine lorsque la lave n'est plus émise. Les coulées de lave, cessant d'être alimentées, s'immobilisent et commencent à se refroidir et les cendres, refroidies dans l'atmosphère, retombent à la surface du sol. Mais les changements dans la nature des terrains par le recouvrement des sols par la lave et les tephras parfois sur des dizaines de mètres d'épaisseur peuvent créer des phénomènes destructeurs et meurtriers. Ainsi les cendres tombées sur des cultures les détruisent et stérilisent la terre pour quelques mois à quelques années, une coulée de lave bloquant une vallée peut créer un lac qui noiera des régions habitées ou cultivées, des pluies tombant sur les cendres peuvent les emporter dans les rivières et créer des lahars, etc.
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Une éruption volcanique peut durer de quelques heures à plusieurs années et éjecter des volumes de magma de plusieurs centaines de kilomètres cubes. La durée moyenne d'une éruption est d'un mois et demi mais de nombreuses ne durent qu'une journée. Le record absolu est celui du Stromboli qui est quasiment en éruption depuis environ 2 400 ans[36].
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Lors des débuts de la volcanologie, l'observation de quelques volcans a été à l'origine de la création de catégories basées sur l'aspect des éruptions et le type de lave émise. Chaque type est nommé selon le volcan référent. Le grand défaut de cette classification est d'être assez subjectif et de mal tenir compte des changements de type d'éruption d'un volcan.
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Le terme de « cataclysmique » peut être ajouté lorsque la puissance de l'éruption entraîne de lourds dégâts environnementaux et/ou humains comme ce fut le cas pour le Santorin vers 1600 av. J.-C. qui aurait contribué à la chute de la civilisation minoenne, le Vésuve en 79 qui détruisit Pompéi, le Krakatoa en 1883 qui engendra un tsunami de quarante mètres de hauteur, le mont Saint Helens en 1980 qui rasa des hectares de forêt, etc.
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Afin d'introduire une notion de comparaison entre les différentes éruptions volcaniques, l'indice d'explosivité volcanique, aussi appelée échelle VEI, fut mis au point par deux volcanologues de l'Université d'Hawaï en 1982[37]. L'échelle, ouverte et partant de zéro, est définie selon le volume des matériaux éjectés, la hauteur du panache volcanique et des observations qualitatives[38].
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Il existe deux grands types d'éruptions volcaniques dépendant du type de magma émis : effusives associées aux « volcans rouges » et explosives associées aux « volcans gris »[39]. Les éruptions effusives sont les éruptions hawaïenne et strombolienne tandis que les explosives sont les vulcanienne, péléenne et plinienne. Ces éruptions peuvent se dérouler en présence d'eau et prennent alors les caractéristiques d'éruptions phréatique, phréato-magmatique, surtseyenne, sous-glaciaire, sous-marine et limnique.
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Outre le volcan en lui-même, différentes formations géologiques sont directement ou indirectement liées à l'activité volcanique.
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Certains reliefs ou paysages résultent du produit direct des éruptions. Il s'agit des cônes volcaniques en eux-mêmes formant des montagnes ou des îles, des dômes et des coulées de lave solidifiée, des tunnels de lave, des « pillow lavas » et les guyots des volcans sous-marins, des trapps formant des plateaux, des accumulations de tephras en tufs, des cratères et des maars laissés par la sortie de la lave, etc.
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D'autres reliefs résultent d'une érosion ou d'une évolution des produits des éruptions. C'est le cas des dykes, necks, sills, roches intrusives, mesas et planèzes dégagés par l'érosion, des caldeiras et cirques résultant de l'effondrement d'une partie du volcan, des lacs de cratère ou formés en amont d'un barrage constitué des produits de l'éruption, des atolls coralliens entourant les vestiges d'un volcan sous-marin effondré, etc.
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Certaines activités géothermiques peuvent précéder, accompagner ou suivre une éruption volcanique. Ces activités sont en général présentes lorsqu'une chaleur résiduelle provenant d'une chambre magmatique réchauffe de l'eau phréatique parfois jusqu'à l'ébullition. En surface se produisent alors geysers, fumerolles, mares de boues, mofettes, solfatares ou encore dépôts de minéraux[40]. Ces phénomènes peuvent être regroupés dans des « champs volcaniques ». Ces champs volcaniques se forment lorsque l'eau des nappes phréatiques est réchauffée par des réservoirs de magma situés à faible profondeur. C'est le cas des supervolcans comme Yellowstone aux États-Unis et des Champs Phlégréens en Italie ou des champs géothermiques comme à Haukadalur en Islande.
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Au niveau des dorsales océaniques, l'eau de mer s'infiltre dans les anfractuosités du plancher océanique, se réchauffe, se charge en minéraux et ressort au fond des océans sous la forme de fumeurs noirs ou de fumeurs blancs.
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Dans un cratère possédant une activité de dégazage et de fumerolles, un lac acide peut se former par recueil des eaux de pluies. L'eau du lac est très acide avec un pH de 4 à 1, parfois très chaude avec une température de 20 à 85 °C et seules des cyanobactéries sont capables de vivre dans ces eaux alors teintées en bleu-vert. Ce type de lac est courant au niveau des grandes chaînes de volcans comme la ceinture de feu du Pacifique et dans la vallée du grand rift.
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Le volcanisme est né en même temps que la Terre, lors de la phase d'accrétion de sa formation il y a 4,6 milliards d'années. À partir d'une certaine masse, les matériaux au centre de la Terre subissent d'importantes pressions, créant ainsi de la chaleur. Cette chaleur, accentuée par la dégradation des éléments radioactifs, provoque la fusion de la Terre qui dissipe vingt fois plus de chaleur qu'aujourd'hui. Après quelques millions d'années, une pellicule solide se forme à la surface de la Terre. Elle est déchirée en de nombreux endroits par des flots de lave et par de grandes masses granitoïdes qui donneront les futurs continents. Par la suite, les plaques lithosphériques nouvellement créées se déchireront préférentiellement à des endroits précis où se formeront les volcans. Pendant cent millions d'années, les volcans rejetteront dans la maigre atmosphère de l'époque de grandes quantités de gaz : diazote, dioxyde de carbone, vapeur d'eau, oxyde de soufre, acide chlorhydrique, acide fluorhydrique, etc. Il y a 4,2 milliards d'années, malgré les 375 °C et la pression 260 fois supérieure à celle d'aujourd'hui, la vapeur d'eau se condense et donne naissance aux océans.
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Le rôle de la formation des premières molécules organiques et de l'apparition de la vie sur Terre peut être imputé aux volcans. En effet, les sources chaudes sous-marines ou les solfatares et autres geysers offrent des conditions propices à l'apparition de la vie : de l'eau qui a lessivé des molécules carbonées, des minéraux, de la chaleur et de l'énergie. Une fois la vie répandue et diversifiée à la surface de la Terre, les volcans auraient pu provoquer à l'inverse de grandes extinctions : l'âge des grandes extinctions du vivant coïncide avec l'âge des trapps. Ces trapps auraient pu être provoqués par la chute de météorites ou l'éruption exceptionnelle de points chauds. Les effets combinés des gaz volcaniques et particules dispersés dans l'atmosphère auraient provoqué la disparition de nombreuses espèces par un hiver volcanique suivi d'une hausse de l'effet de serre par les changements dans la composition gazeuse de l'atmosphère.
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Une des théories les plus acceptées pour l'apparition de l'homme serait l'ouverture du rift africain : uniformément humide au niveau de l'équateur, le climat africain se serait asséché à l'est du rift qui arrête les nuages venant de l'Ouest. Les hominidés, s'adaptant à leur nouveau milieu formé d'une savane, auraient développé la bipédie pour échapper à leurs prédateurs.
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Encore de nos jours, les volcans participent à l'évacuation de la chaleur interne de la Terre et au cycle biogéochimique mondial en libérant les gaz, la vapeur d'eau et les minéraux engloutis dans le manteau au niveau des fosses de subduction.
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Depuis l'apparition de l'agriculture et la sédentarisation des sociétés, les hommes ont toujours côtoyé les volcans. Les louant pour les terres fertiles qu'ils offrent, ils les craignent aussi pour leurs éruptions et les morts qu'ils provoquent. Rapidement, par méconnaissance d'un phénomène naturel, les volcans sont craints, déifiés, considérés comme l'entrée du royaume des morts, des enfers et des mondes souterrains peuplés d'esprits malfaisants et sont l'objet de légendes et de mythes suivant les différentes cultures.
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Dans les tribus d'Asie, d'Océanie et d'Amérique vivant à proximité de la ceinture de feu du Pacifique, les éruptions volcaniques sont considérées comme étant les manifestations de forces surnaturelles ou divines. Dans la mythologie māori, les volcans Taranaki et Ruapehu tombèrent tous deux amoureux du volcan Tongariro et une violente dispute éclata entre les deux. C'est la raison pour laquelle aucun Māori ne vit entre les deux volcans colériques, de peur de se retrouver pris au milieu de la dispute.
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Parmi d'autres mythes et légendes, on peut signaler celui du Devils Tower qui se serait dressé pour sauver sept jeunes filles amérindiennes d'ours qui auraient griffé les parois rocheuses ou encore l'histoire de la déesse Pélé qui, chassée de Tahiti par sa sœur Namakaokahai, trouva refuge dans le Kīlauea et depuis, de rage, déverse des flots de lave d'un simple coup de talon.
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Chez les Incas, les caprices du Misti lui ont valu d'avoir son cratère obstrué par un bouchon de glace, punition infligée par le Soleil. Les Chagas de Tanzanie raconte que le Kilimandjaro, excédé par son voisin le volcan Mawensi, le frappa à grand coup de pilon, ce qui lui valut son sommet découpé. Chez les amérindiens de l'Oregon, le mont Mazama était la demeure du dieu maléfique du feu et le mont Shasta celle du dieu bénéfique de la neige. Un jour les deux divinités sont entrées en conflit et le dieu du feu fut vaincu et décapité, créant ainsi le Crater Lake en signe de défaite.
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Les volcans furent même le lieu de sacrifices humains : enfants jetés dans le cratère du Bromo en Indonésie, chrétiens sacrifiés pour le mont Unzen au Japon, vierges précipitées dans le lac de lave du Masaya au Nicaragua, enfants jetés dans un lac de cratère pour calmer le volcan sous-lacustre d'Ilopango au Salvador, etc.
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Chez les Grecs et les Romains, les volcans sont le lieu de vie de Vulcain / Héphaïstos. Les éruptions sont expliquées comme étant une manifestation divine (colère des Dieux, présages, forges de Vulcain / Héphaïstos en activité, etc). Aucune explication scientifique ou ne faisant pas intervenir les Dieux n'était retenue. Pour les Romains, les forges de Vulcain se trouvaient sous Vulcano tandis que pour les Grecs, celles d'Héphaïstos étaient situées sous l'Etna. Les cyclopes grecs pourraient être une allégorie des volcans avec leur cratère sommital tandis que le nom d'Héraclès dérive de hiera ou etna, le mot grec servant à désigner les volcans.
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Parmi les mythes grecs mettant en scène des volcans, le plus célèbre est celui narré par Platon dans le Timée et le Critias. Ces récits relatent la disparition de l'Atlantide, engloutie par les flots dans un gigantesque tremblement de terre suivi d'un tsunami. Ne mettant pas directement en jeu un volcan, ce mythe semble avoir trouvé son origine dans l'éruption du Santorin vers 1600 av. J.-C. qui détruisit presque entièrement l'île et qui pourrait avoir provoqué ou participé à la chute de la civilisation minoenne. Cependant aucune observation de l'éruption du Santorin ne fut consignée et ce n'est qu'au début du XXe siècle que l'on se rendit compte de l'importance de l'éruption[43].
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Le poète romain Virgile, s'inspirant des mythes grecs, rapporta que lors de la gigantomachie, Encelade, en fuite, fut enseveli sous l'Etna par Athéna en guise de punition pour sa désobéissance aux Dieux. Les grondements de l'Etna constituant ainsi les pleurs d'Encelade, les flammes sa respiration et le trémor ses tentatives de se libérer. Mimas, un autre géant, fut quant à lui englouti sous le Vésuve par Héphaïstos et le sang des autres géants vaincus jailli des Champs Phlégréens à proximité.
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Dans le Christianisme populaire, malgré quelques tentatives d'explications pré-scientifiques, les volcans étaient souvent considérés comme l'œuvre de Satan et les éruptions comme des signes de la colère de Dieu. Un certain nombre de miracles attribués à certains Saints sont associés dans la tradition catholique à des éruptions : Ainsi en 253, la ville de Catane fut épargnée lorsque les flots de lave de l'Etna se scindèrent en deux devant la procession transportant les reliques de sainte Agathe. Mais en 1669, la procession avec les mêmes reliques ne put éviter la destruction de la grande majorité de la ville.
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En 1660, l'éruption du Vésuve fit pleuvoir aux alentours des cristaux de pyroxène noirs. La population les prit pour des crucifix et attribua ce signe à saint Janvier qui devint saint patron et protecteur de Naples. Depuis à chaque éruption, une procession défile dans Naples pour implorer la protection du Saint. De plus, trois fois par an a lieu le phénomène de la liquéfaction du sang de saint Janvier qui, selon la tradition, s'il se produit, protège la ville de toute éruption du Vésuve.
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Encore aujourd'hui des processions religieuses sont associées aux volcans et à leur activité. À chaque éruption du Vésuve, des processions catholiques prient saint Janvier, à Hawaï les habitants vénèrent encore Pélé et le mont Fuji est la montagne sacrée du Shintoïsme de même que le Bromo pour les hindouistes indonésiens.
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Les objectifs de la volcanologie sont de comprendre l'origine et le fonctionnement des volcans et des phénomènes assimilés afin d'établir un diagnostic sur les risques et les dangers encourus par les populations et les activités humaines. Les prévisions volcanologiques nécessitent la mise en œuvre d'instruments (la naissance de la volcanologie instrumentale date de 1980 lors de l'éruption du mont Saint Helens ; le volcan fut entièrement instrumenté à cette époque[44]) et le savoir de plusieurs disciplines scientifiques. Les connaissances actuelles ne permettent aujourd'hui que de prédire le type des éruptions, sans avoir en revanche, à plus de que quelques heures à l'avance, quand elles auront lieu, combien de temps elles dureront et surtout leurs importances (volume de lave, intensité des dégagements, etc).
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De plus en plus, la tendance est à la surveillance en continu les volcans actifs réputés dangereux à l'aide d'appareils télécommandés alimentés par piles solaires. À cet égard, l'équipement du Piton de la Fournaise, à La Réunion, pourtant réputé non dangereux, est exemplaire. Les mesures sont transmises par télémétrie à l'observatoire et toutes les dilatations, les tremblements et les variations de température sont enregistrés.
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Les sécurités civiles des pays touchés tentent alors de trouver les justes compromis entre les risques et les précautions inutiles. Dans bon nombre de cas, les autorités se sont montrées peu attentives[45]. Il y eut cependant certains succès comme en 1991 pour l'éruption du Pinatubo où les experts ont convaincu le gouvernement philippin d'organiser l'évacuation de 300 000 personnes. Malgré 500 victimes, 15 000 vies ont ainsi pu être épargnées.
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Depuis 1600, les volcans ont fait 300 000 morts dans le monde, ce qui représente en 2011[44] :
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Contrairement à la croyance populaire, les coulées de lave font en général plus de dégâts matériels que de victimes (cf. les 0,3 % ci-dessus) car même si elles peuvent être très rapides avec plusieurs dizaines de kilomètres par heure, leur comportement est généralement prévisible, laissant le temps aux populations d'évacuer. En 2002, le lac de lave du cratère du Nyiragongo se vide à la faveur de failles qui se sont ouvertes dans le volcan : deux coulées atteignent la ville de Goma au Congo démocratique, font 147 morts et détruisent 18 % de la ville. Ces fleuves de matière en fusion laissent peu de chance à la végétation et aux constructions se trouvant sur leur passage, les consumant et les ensevelissant dans une gangue de roche.
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Appelées aussi coulées pyroclastiques, les nuées ardentes sont des nuages gris qui dévalent les pentes des volcans à plusieurs centaines de kilomètres par heure, atteignent les 600 °C et parcourent des kilomètres avant de s'arrêter. Nés de l'effondrement d'un dôme ou d'une aiguille de lave, ces nuages composés de gaz volcaniques et de tephras glissent sur le sol, franchissent des crêtes et consument tout sur leur passage. Les empilements des matériaux transportés par les nuées ardentes peuvent s'accumuler sur des dizaines de mètres d'épaisseur et sont à l'origine des étendues d'ignimbrites. Les plus meurtrières sont celles du Krakatoa en 1883 qui ont fait 36 000 morts. Une de ces coulées pyroclastiques née de la montagne Pelée en Martinique a rasé la ville de Saint-Pierre en 1902 et tué ses 29 000 habitants. Plus récemment, le réveil de la Soufrière de Montserrat a provoqué la destruction de Plymouth, la capitale de l'île, et classé inhabitable la grande majorité de l'île à cause des passages répétés de nuées ardentes.
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Expulsées par des panaches volcaniques, les cendres volcaniques peuvent retomber et recouvrir des régions entières sous une épaisseur de plusieurs mètres, provoquant la destruction des cultures et l'apparition de famines comme ce fut le cas après l'éruption du Laki de 1783 en Islande, l'effondrement des toits des habitations sur leurs occupants, la formation de lahars en cas de pluies, etc.
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Les séismes peuvent être provoqués à la suite de la vidange de la chambre magmatique lorsque le volcan s'effondre sur lui-même et forme une caldeira. Les multiples glissements des parois du volcan génèrent alors des séismes qui provoquent l'effondrement des bâtiments parfois fragilisés par des chutes de cendre volcanique.
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Les tsunamis peuvent être générés de multiples manières lors d'une éruption volcanique comme avec l'explosion d'un volcan sous-marin ou à fleur d'eau, la chute de parois ou de nuées ardentes dans la mer, l'effondrement du volcan sur lui-même mettant en contact direct l'eau avec le magma de la chambre magmatique, des mouvements de terrains liés à la vidange de la chambre magmatique, etc. En 1883, l'explosion du Krakatoa généra un tsunami qui, associé aux nuées ardentes, fit 36 000 victimes, en 1792 celle du mont Unzen en fit 15 000.
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À la manière des nuées ardentes, les glissements de terrain peuvent provoquer des avalanches meurtrières. Dans de rares cas, c'est une grande partie ou la majorité du volcan qui se désagrège sous la pression de la lave. En 1980, le mont Saint Helens a surpris les volcanologues du monde entier lorsque la moitié du volcan s'est disloquée. Certains scientifiques, se croyant à l'abri sur des collines environnantes, se sont fait piéger et ont péri dans la gigantesque nuée ardente qui a suivi.
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Les gaz volcaniques sont le danger le plus sournois des volcans. Ils sont parfois émis sans aucun autre signe d'activité volcanique lors d'une éruption limnique. En 1986, au Cameroun, une nappe de dioxyde de carbone est sortie du lac Nyos. Étant plus lourd que l'air, ce gaz a dévalé les pentes du volcan et a tué 1 800 villageois et plusieurs milliers de têtes de bétail dans leur sommeil par asphyxie.
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Les lahars sont des coulées boueuses formées d'eau, de tephras en majorité de cendres volcaniques froides ou brûlantes, très denses et lourdes et charriant quantité de débris tels des blocs rocheux, des troncs d'arbres, des restes de bâtiments, etc. Les lahars se forment lorsque des pluies importantes survenant lors de cyclones ou des pluies prolongées s'abattent sur des cendres volcaniques. Ils peuvent survenir des années après une éruption volcanique tant que des cendres peuvent être entraînées. En 1985, 24 000 habitants de la ville colombienne d'Armero furent engloutis sous un lahar né sur les pentes du Nevado del Ruiz.
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Le jökulhlaup est un type de crue particulièrement puissant et brutal. Il se forme lorsqu'une éruption volcanique survient sous un glacier ou une calotte glaciaire et que la chaleur du magma ou de la lave parvient à faire fondre de grandes quantités de glace. Si l'eau de fonte ne peut s'évacuer, elle forme un lac qui peut se vider lorsque la barrière qui le retient formée par une paroi rocheuse ou un glacier se rompt. Un flot mêlant lave, tephras, boue, glace et blocs rocheux s'échappe alors du glacier, emportant tout sur son passage. Les jökulhlaup les plus fréquents se déroulent en Islande, autour du Vatnajökull.
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L'acidification des lacs est une autre conséquence possible de la présence d'un volcan. L'acidification a pour effet d'éliminer toute forme de vie des eaux et de leurs abords et peut même constituer un danger pour les populations riveraines. Ce phénomène survient lorsque des émanations de gaz volcaniques débouchent au fond d'un lac, celui-ci va alors les piéger par dissolution ce qui acidifie les eaux.
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Les cendres, gaz volcaniques et gouttelettes d'acide sulfurique et d'acide fluorhydrique expulsées dans l'atmosphère par des panaches volcaniques peuvent provoquer des pluies acides et des « Hivers volcaniques » qui abaissent les températures et peuvent provoquer des famines, des hivers rigoureux ou des étés froids à l'échelle mondiale comme ce fut le cas pour les éruptions du Samalas en 1257, du Tambora en 1815 et du Krakatoa en 1883.
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Des recherches récentes montrent que les éruptions volcaniques ont un impact significatif sur le climat mondial et doivent être considérées comme des phénomènes catalytiques essentiels pour expliquer les changements écologiques et les bouleversements historiques[47].
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Par certains aspects, l'homme peut tirer profit de la présence des volcans avec :
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Un volcan contribue aussi au tourisme en proposant un panorama, des destinations de randonnée, du thermalisme ou même un lieu de pèlerinage aux visiteurs.
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Même dans le domaine artistique, leur influence se fait sentir : certaines éruptions fortement émettrices de cendres volcaniques comme celle du Tambora en 1815 ont généré des couchers de soleil spectaculaires durant plusieurs années. Certains peintres comme Turner ont su capter cette lumière à travers des œuvres originales qui annoncent l'Impressionnisme.
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La volcanologie ou (beaucoup plus rarement) vulcanologie est la science qui étudie les phénomènes volcaniques, leurs produits et leurs mises en place : volcans, geysers, fumerolles, éruptions volcaniques, magmas, laves, tephras, etc. Un volcanologue ou vulcanologue est le scientifique spécialiste de cette discipline liée à la géophysique, à la sismologie et à la géologie dont elle est une spécialité.
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Les objectifs de cette science sont de comprendre l'origine et le fonctionnement des volcans et des phénomènes assimilés afin d'établir un diagnostic, pour une période déterminée, des risques et des dangers encourus par les populations et les activités humaines. Les études et les recherches se déroulent dans un premier temps sur le terrain afin de procéder à des collectes d'informations sous la forme d'observations, de mesures et d'échantillonnages et dans un second temps en laboratoire afin d'analyser et d'interpréter les données et les échantillons. En effet, la gestion des effets même d'une éruption une fois qu'elle se produit est impossible. Seules quelques opérations de détournement de coulée de lave ont réussi sur l'Etna en Italie et à Heimaey en Islande.
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Seule la prévention permet de limiter ou d'éviter les effets d'une éruption volcanique. Cette prévention passe par une observation du volcan et des signes avant-coureurs d'une éruption : émissions de gaz volcaniques, gonflement et dégonflement du volcan, séismes mineurs, anomalies thermiques, etc. L'évacuation de manière temporaire et dans l'urgence des zones en danger est le moyen de prévention le plus employé. Néanmoins, il existe des moyens de prévention à long terme comme l'évacuation totale des zones les plus exposées aux risques volcaniques, l'élaboration de plans de prévention, d'évacuation, de secours et de sensibilisation des populations, etc.
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Les volcans sous-marins sont les plus nombreux sur Terre. On estime que 75 % des volcans et des matériaux ignés émis par les volcans le sont au niveau des dorsales océaniques[49]. Les volcans faille se trouvent en grande majorité le long des dorsales océaniques où ils émettent des laves fluides. Ces laves, soumises aux eaux froides comprises entre un et deux degré Celsius et à la forte pression, prennent la forme de boules : ce sont les « pillow lavas ».
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Les autres volcans situés le long des fosses de subduction et ceux formés par un point chaud donnent naissance à une montagne sous-marine à sommet plat et à pente très raide : un guyot. Lorsqu'un volcan sous-marin parvient à atteindre la surface, il émerge dans une éruption de type surtseyenne. Deux volcans sous-marins sont célèbres et surveillés : le Lōʻihi qui sera le prochain volcan d'Hawaï à émerger de l'océan Pacifique et le Kick-'em-Jenny au nord de l'île de la Grenade dans les Antilles et qui est très proche de la surface et a une activité explosive.
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Le massif Tamu est un volcan bouclier sous-marin considéré comme le plus vaste volcan de la Terre et l'un des plus grands du système solaire[50].
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La Terre n'est pas la seule planète du Système solaire à connaître une activité volcanique.
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Vénus connaît un intense volcanisme avec 500 000 édifices volcaniques, Mars comporte l'Olympus Mons, un volcan considéré comme éteint et haut de 22,5 kilomètres faisant de lui le plus haut sommet du Système solaire, la Lune est couverte par les « maria lunaires », d'immenses champs de basalte.
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Des volcans existent aussi sur des satellites de Jupiter et de Neptune, notamment Io et Triton. La sonde Voyager 1 a permis de photographier en mars 1979 une éruption sur Io, tandis que Voyager 2 a fait découvrir sur Triton en août 1989 des traces de cryovolcanisme et des geysers. Encelade, satellite de Saturne, est le siège de cryovolcans (voir l'article Encelade, section Cryovolcanisme). La composition chimique variant considérablement entre les planètes et les satellites, le type d'éjecta est très différent de ceux émis sur Terre tel du soufre, de la glace d'azote, etc.
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L'éruption d'un volcan à proximité d'une zone peuplée est très souvent vécue comme un événement majeur dans la vie d'un pays car, outre le caractère spectaculaire et inattendu d'une éruption, celle-ci nécessite une surveillance et, parfois, l'évacuation et la prise en charge des personnes en danger.
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Les volcans sont parfois les acteurs principaux de certains films catastrophes comme Le Pic de Dante et Volcano ou le docu-fiction Supervolcan de la BBC et de Discovery Channel qui met en scène le réveil du supervolcan de Yellowstone dans une éruption d'indice d'explosivité volcanique de 8. Le film Stromboli raconte l'histoire d'une femme étrangère qui ne parvient pas à s'intégrer sur l'île volcanique Stromboli, en raison de différences de mentalité avec ses habitants, y compris son mari qu'elle a épousé dans la précipitation dans un camp de prisonnier.
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Plus couramment, les volcans font l'objet de nombreux documentaires télévisés scientifiques, informatifs ou de vulgarisation.
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Le volley-ball, ou volleyball[1], est un sport collectif mettant en jeu deux équipes de 6 joueurs[2] séparés par un filet, qui s'affrontent avec un ballon sur un terrain rectangulaire de 18 mètres de long sur 9 mètres de large. Avec 269 millions de pratiquants en 2007, il s'agit d'un des sports les plus pratiqués dans le monde[3],[4].
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Le volley-ball a été inventé le 9 février 1895 aux États-Unis par un professeur d’éducation physique des UCJG (YMCA), à Holyoke dans le Massachusetts, William G. Morgan (1870-1942), afin d'occuper les athlètes pendant l'hiver. C'est en s'inspirant à la fois du basket-ball et également du tennis, mais surtout du badminton (qui fournit le premier modèle de filet)[5], qu'est née la « mintonette »[6], le 2 décembre 1895. Un autre sport de salle, le basket-ball, a été inventé seulement dix miles (seize kilomètres) plus loin dans la ville de Springfield (Massachusetts), seulement quatre années auparavant. La mintonette se devait d'être un sport de salle moins violent que le basket-ball, pour les membres les plus âgés du Young Men's Christian Association, tout en exigeant toujours un minimum d'effort physique.
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Les premières règles, écrites par William G. Morgan, instauraient un filet de 1,98 m de hauteur, un terrain de 7,6 par 15,2 m, et un nombre de joueurs illimité. Un match était composé de neuf tours avec trois services pour chaque équipe dans chaque tour, avec un nombre de contacts avec la balle illimité pour chaque équipe avant son renvoi à l'adversaire. En cas d'une erreur de service, un deuxième essai était permis. Le fait de frapper la balle dans le filet était considéré comme une faute (avec la perte du point ou d'un temps-mort) sauf si cela se passait à la première tentative de service[réf. nécessaire].
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Après avoir observé ce sport, Alfred Halstead remarqua la nature de « volée » dans le jeu à son premier match d'exhibition en 1896. Joué à l'International YMCA Training School (aujourd'hui appelé Springfield College), le jeu fut rapidement connu sous le nom de volley-ball (il a été à l'origine orthographié en deux mots: « volley ball »). Les règles du volley-ball furent légèrement modifiées par l'International YMCA Training School et la propagation du jeu dans les UCJG (YMCA) différents[7],[8].
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La nature du premier ballon officiel utilisé au volley-ball est contestée ; plusieurs sources disent que Spalding a créé le premier ballon officiel en 1896. Les règles ont évolué au cours du temps. En 1916, l'attaque est introduite, et trois années plus tard, la règle des trois touches est instaurée. En 1917, le set passe de 21 à 25 points. En 1919, environ 16 000 ballons de volley-ball sont distribués par l'American Expeditionary Forces à leurs troupes et leurs alliés, ce qui suscite la croissance de volley-ball dans de nouveaux pays[9],[10].
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Le premier pays, en dehors des États-Unis, à adopter le volley-ball est le Canada en 1900. Une fédération internationale, la Fédération internationale de volley-ball (FIVB), est fondée à Paris en 1947, et le premier championnat du monde se tient en 1949 pour les hommes et en 1952 pour les femmes. Le sport est aujourd'hui populaire au Brésil, en Europe (les équipes d'Italie, des Pays-Bas et des pays de l'Europe de l'Est sont des équipes de premier plan depuis la fin des années 1980), en Russie, et dans d'autres pays incluant la Chine et le reste de l'Asie, aussi bien qu'aux États-Unis[11],[8].
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Le beach-volley, une variante du jeu joué sur le sable avec seulement deux joueurs par équipe, intègre la FIVB en 1987 et devient un sport olympique aux jeux de 1996[12],[11].
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L'histoire du volley-ball aux Jeux olympiques remonte aux Jeux olympiques d'été de 1924 à Paris, où il est pratiqué dans le cadre d'un événement de démonstration sportif américain[13]. Après la fondation de la FIVB et de quelques confédérations continentales, on commence à envisager son inclusion officielle. En 1957, un tournoi spécial se tient à la 53e session du Comité international olympique à Sofia (Bulgarie), pour soutenir une telle demande. La compétition est un succès et le sport est officiellement inclus dans le programme pour les Jeux olympiques d'été de 1964[12].
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Le tournoi de volley-ball Olympique était à l'origine une compétition simple, dont le format est semblable à celui toujours employé dans la Coupe du Monde : toutes les équipes jouent l'une contre l'autre et sont ensuite cl par les victoires, la moyenne de set, et la moyenne de point. Un inconvénient de ce système de round-robin est que les vainqueurs de médaille pourraient être déterminés avant la fin des jeux, entraînant une perte d'audience pour le résultat des matches restants. Pour changer cette situation, la compétition fut composée de deux phases avec l'addition d'une « final round », un tournoi d'élimination se composant des quarts de finale, des demi-finales et des finales en 1972. Le nombre d'équipes impliquées au tournoi Olympique a grandi progressivement depuis 1964. Depuis 1996, les événements masculins et féminins comptent douze nations participantes. Chacune des cinq confédérations de volley-ball continentales a au moins une fédération nationale affiliée impliquée dans les Jeux olympiques.
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L'URSS remporte deux médailles d'or dans la compétition masculine en 1964 et 1968. Après avoir remporté le bronze en 1964 et l'argent en 1968, le Japon remporte finalement l'or chez les garçons en 1972. Chez les femmes, l'or est revenu aux Japonaises en 1964, qui ont reproduit la même performance en 1976. La même année, l'introduction d'une nouvelle adresse offensive a permis à la Pologne de gagner la compétition masculine sur les Soviétiques dans un match très serré de cinq sets. Depuis que les plus fortes équipes masculines de volley-ball appartenaient aux pays de l'Est, le boycott américain n'avait pas autant d'effet sur ces événements que sur la compétition féminine. L'URSS remporte son troisième titre olympique chez les hommes en battant en finale la Bulgarie 3 sets à 1 (même résultat pour l'équipe féminine qui remporte son troisième titre). Avec le boycott de l'URSS aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles, les États-Unis ont balayé le Brésil dans les finales pour la médaille d'or des hommes. L'Italie remporte sa première médaille (le bronze chez les garçons) en 1984.
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Aux jeux de 1988, Karch Kiraly et Steve Timmons conduisent les États-Unis à un deuxième titre olympique de suite après celui de 1984. En 1992, le Brésil contrarie les Pays-Bas et l'Italie dans la compétition masculine pour remporter sa première médaille d'or. Second, les Pays-Bas, médaillés d'argent chez les hommes en 1992, reviennent emmenés par leurs leaders, Ron Zwerver et Olof van der Meulen, aux jeux de 1996 pour un match de cinq sets en battant l'Italie et remportent le tournoi. Médaillée de bronze masculin en 1996, la Serbie-et-Monténégro (jouant en 1996 et 2000 en tant que République fédérale de Yougoslavie) bat la Russie en finale en 2000, remportant sa première médaille d'or. En 2004, le Brésil remporte un deuxième titre olympique masculin en battant l'Italie en finale. En 2008, après vingt années de disette, la sélection américaine remporte son troisième titre olympique aux dépens du Brésil. C'est son premier succès mondial depuis sa domination des années 1980.
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Le matériel nécessaire se compose des éléments suivants :
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Le volley-ball se pratique le plus souvent en salle. Le terrain a une forme rectangulaire de 18 mètres de longueur sur 9 mètres de largeur. Les lignes de délimitation sont à l'intérieur du terrain. Une ligne centrale s'étend sous le filet sur toute la largeur du terrain et sépare les deux camps. Une ligne d'attaque est peinte au sol dans chaque moitié de terrain, à 3 mètres du filet ; elle est communément appelée « ligne des 3 mètres ».
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Les dimensions du terrain de volley ne varient jamais.
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Voir la photo du terrain à droite.
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La taille du terrain est plus petite chez les poussin(ne)s (9-10 ans) ou les benjamin(ne)s (11-12 ans)
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Pour le public scolaire, la dimension du terrain et le nombre de joueurs sur le terrain diminue.
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Chaque équipe occupe une moitié du terrain séparée de l'autre par un filet d'un mètre de haut, dont la partie supérieure est placée à une hauteur variable en fonction de la catégorie d'âge des joueurs ou joueuses :
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Deux antennes (barres verticales également appelées « mires ») sont accrochées au filet à hauteur des limites du terrain (le filet est généralement plus large que ce dernier). Le ballon doit passer entre ces antennes lors des échanges (sauf exceptions) entre équipes lors des phases de jeu. Deux bandes blanches, accolées aux antennes, sont situées sur le filet à la verticale des lignes de côté.
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Le ballon de volley-ball est plus souple et plus léger que celui de football. Il doit avoir une circonférence comprise entre 65 et 67 cm, une masse comprise entre 260 et 280 g et une pression comprise entre 0,300 et 0,325 7 bars. Depuis 1978, pour diminuer le temps de jeu, trois ballons sont utilisés lors des rencontres internationales et nationales. Finies les pertes de temps pour le récupérer au service, puisque quatre ramasseurs de balles sont placés autour du terrain. Ce système a permis une diminution d'environ 20 % du temps de jeu.
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Les points sont marqués soit en faisant tomber le ballon sur le terrain de l'équipe adverse, soit quand l'adversaire commet une faute. La première équipe à atteindre 25 points (avec 2 points d'écart minimum) gagne le set et la première équipe qui gagne trois sets gagne le match. Dans le cas d'un score à 2 sets partout, les équipes jouent un 5e set décisif. La première équipe ayant marqué 15 points (avec 2 points d'écart minimum) remporte le 5e set et le match.
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Chaque équipe peut toucher le ballon jusqu'à trois fois (en plus d'un éventuel contre) avant que le ballon ne retraverse le filet, et les contacts consécutifs doivent être faits par des joueurs différents. Le ballon est d'habitude joué avec les mains, bras ou les poings mais les joueurs ont le droit de toucher le ballon avec n'importe quelle autre partie du corps (y compris les pieds).
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Le but du volley-ball est d'éviter de faire tomber la balle dans son propre camp. Pour éviter cela, quatre problèmes majeurs se posent; il faut récupérer la balle, l'envoyer dans les 3 mètres, la garder dans les 3 mètres, et l'envoyer chez l'adversaire. De plus les deux équipes sont séparées par un filet, il s'agit donc de communiquer avec son équipe et perturber verbalement l'autre équipe. Enfin, pour agresser l'adversaire il est préférable de frapper la balle, c'est pourquoi la gestion de son corps et la gestion de la pression temporelle sont importantes.
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Une équipe de volley-ball se compose de six joueurs sur le terrain : trois avants et trois arrières. La position des joueurs est généralement désignée par un numéro de 1 à 6 : 1 étant le joueur arrière droit (défenseur droit ou serveur), 2 l'avant droit (attaquant), 3 l'avant centre (attaquant central), 4 l'avant gauche (attaquant), 5 l'arrière gauche (défenseur gauche), et 6 l'arrière centre (défenseur central), ce qui donne cette configuration :
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Cette numérotation correspond à l'ordre de service lors du début de set. Le poste 1 est occupé par le premier joueur à servir. Le poste 2 correspond au joueur qui servira en deuxième, et ainsi de suite.
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Chaque joueur est tenu d'être à sa position lors de la mise en jeu de la balle. En revanche, dès la balle mise en jeu, les joueurs sont libres de se déplacer sur le terrain à leur guise, mais les joueurs arrière ne peuvent attaquer qu'en dehors des trois mètres et ne peuvent contrer ; en fait, dès qu'ils sont dans la zone d'attaque, ils ne peuvent pas renvoyer une balle de l'autre côté si le contact a lieu avec la balle entièrement au-dessus du filet.
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Les joueurs de l'équipe qui récupèrent le service font une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre. Le joueur P2 devient P1, etc.
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Les phases de jeu sont les suivantes :
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L'échange continue alors jusqu'à ce qu'une des deux équipes commette une faute. Les fautes les plus courantes sont les suivantes :
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Un point est alors marqué et l'équipe ayant marqué ce point gagne (ou conserve) le service. Si cette équipe n'avait pas le service, les joueurs de cette équipe effectuent alors une rotation sur le terrain dans le sens des aiguilles d'une montre (le 1 prend la place du 6, qui prend la place du 5, etc.). Le service est effectué alors par le joueur passant du poste 2 au poste 1.
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Les règles du volley-ball ont été largement remaniées entre 1998 et 2000 et autorisent désormais de toucher la balle avec toutes les parties du corps : autrefois, seules les parties au-dessus de la ceinture étaient autorisées. Le principe de comptage des points a été modifié : les sets se jouaient en 15 points, une équipe ne marquait de point que si elle avait le service. Lors du service, le ballon ne devait pas toucher le filet. Enfin, un joueur particulier a été introduit : le libéro, spécialiste en défense, qui ne peut ni attaquer, ni contrer ni servir.
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Lors de certaines compétitions comme la ligue mondiale, il est possible de faire appel à l'arbitrage vidéo, appelé challenge (utilisé pour la première fois en 2012 lors de la Ligue mondiale)[15]. Les équipes ne peuvent demander le "challenge vidéo" qu'à la fin d'un échange et sur la dernière action. Les équipes gardent leur droit de demander un autre "challenge vidéo" si leur demande est justifiée, avec une limite de deux "challenge vidéo" non validés par set[16].
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Pour jouer au volley-ball, le joueur peut avoir des tennis qui tiennent très bien la cheville. Les chaussures sont à semelle plates pour mieux adhérer au terrain. La plupart des joueurs plus avancés se procurent des chevillères car les blessures à la cheville sont fréquentes. Certains portent du « strap » pour soutenir une blessure ou pour se durcir les doigts et renforcer la frappe. Les joueurs ont besoin de genouillères pour bien protéger leurs genoux au sol et d'un maillot d'équipe portant un numéro pouvant aller de 1 à 99.
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Ces deux joueurs attaquent à l'aile (en position 2 ou 4) et aux trois mètres en position 6. À l'arrière, le complet est, avec le libéro, prioritaire pour faire la réception.
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NB : les joueurs appelés « complets » sont parfois aussi ceux qui sont choisis pour être en opposition au passeur, dans les équipes sans pointu. À ce moment-là, ce joueur doit être capable de réceptionner, d'attaquer, de bloquer, de servir. Lorsqu'il reste en position arrière, il peut aussi attaquer derrière les trois mètres. Cette attaque est couramment appelée "pipe". Elle se distingue de l'attaque de l'opposite en étant une balle plus rapide et souvent moins haute que l'attaque classique des trois mètres.
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Aussi appelé « joueur à la technique » ou opposite, c'est le joueur placé à l'opposé du passeur. Il attaque généralement en poste 2 sauf en phase de réception lorsque lui-même est sur la position 4 afin d'éviter des rotations inutiles. Il attaque alors en 4. Lorsqu'il est arrière, le pointu est déchargé de la réception afin de pouvoir attaquer aux trois mètres (le plus souvent en poste 1). Pointus et complets peuvent être regroupés sous l'appellation « ailiers ».
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À un niveau moins élevé, le pointu devient un « relanceur », et, son rôle consiste à prendre énormément la réception, et, le cas échéant, à remplacer le passeur, puisqu'il lui reste opposé. Lorsque le passeur est en réception *, c'est au pointu de prendre la passe, c'est en quelque sort un second passeur.
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Les joueurs au centre sont ceux qui se placent en position 3 et 5. En poste 3, les centraux ont pour principale fonction d'attaquer en fixe (passe courte et rapide du passeur) et en décalée (passe rapide où le central se trouve à 2 m du passeur) ou, dans le cas d'une feinte d'attaque, de « fixer » (attirer) la défense adverse (le contre ou mur) pour l'empêcher d'aller contrer un attaquant ailier. Le central sort souvent sur les postes arrière pour laisser sa place au libéro (car c'est un poste très épuisant). Il sort après avoir servi en position 1 et rentre en 4. Les centraux servent aussi a bloquer la balle de l'adversaire qui attaque.
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bloque du joueur en violet
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Selon le système tactique mis en place, il y a un passeur (système 5-1) ou deux passeurs (système 4-2). Dans un système 5-1 (5 attaquants et 1 passeur), le passeur se place après le service généralement :
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C'est le système le plus utilisé à haut-niveau, il y a un seul passeur et les autres postes sont relativement spécialisés. Cela permet une grande incertitude sur les possibilités à l'attaque, et les permutations entre les joueurs permettent de les placer là où ils sont les plus performants. En revanche, ce système nécessite des déplacements importants du passeur.
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Dans un système 4-2 (4 attaquants et 2 passeurs), les deux passeurs sont sur des positions opposées (quand un passeur est devant, l'autre est derrière), ainsi il y a toujours un passeur devant, c'est lui qui fait la passe. La position de chaque passeur après le service fonctionne sur le même principe qu'avec un seul passeur.
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Quand les deux passeurs attaquent également (le passeur sur les positions avant attaque sur des passes faites par le passeur sur les positions arrière) on parle d'un système en « faux 4-2 », en « 4-2 amélioré », ou en 6-2 qui permet d'avoir toujours 3 attaquants sur les postes avant. Dans ce système de jeu, c'est le passeur arrière qui fait toujours la passe (sauf s'il défend). Les passeurs peuvent aussi réaliser des deuxièmes mains : lorsque la réception est très bien effectuée et qu'il est près du filet, il peut sauter et placer la balle directement de l'autre côté. À haut niveau, le passeur peut sauter sur chaque balle afin d'attirer lui aussi le bloc adverse, et donc pouvoir alléger le travail des ailiers qui n'attaqueront que face à un seul bloc.
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Le rôle du passeur est de mener le jeu et de distribuer les balles aux attaquants en fonction du jeu adverse; c'est lui qui est responsable en grande partie de l'efficacité du système offensif de son équipe. Les points fort d'un passeur sont la précision, la rapidité, et la bonne lecture de jeu.
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Le joueur libéro est différent des autres joueurs. Il a pour fonction de faire des réceptions de service, des défenses et des relances vers le passeur. Il se doit donc d'exceller dans la première touche de balle de l'équipe. L'échange de joueurs entre libéro et central par exemple dans ce cas particulier n'a pas besoin d'être noté par l'arbitre. Il ne peut rentrer que sur les trois positions de la ligne arrière et il lui est interdit de servir et d'attaquer le ballon lorsque celui-ci est entièrement au-dessus du plan haut du filet et même de participer au contre. De plus, s'il transmet le ballon à un attaquant en effectuant une touche haute (ou à 10 doigts) et qu'il se trouve à l'intérieur de la zone des 3 mètres, l'attaquant ne peut attaquer ou passer le ballon chez l'adversaire que si le ballon est redescendu sous le plan haut du filet matérialisé par une bande blanche. Il peut par contre transmettre le ballon en manchette sans restriction : celui-ci peut être attaqué normalement.
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Il est le point fort du secteur réception-défense. Pour un schéma tactique traditionnel, il rentre sur chacun des centraux, après leur position de service, et tourne sur les trois positions arrière. Sur le terrain, il porte un maillot différent des autres joueurs de son équipe. L'équipe peut nommer deux libéros mais il ne peut en avoir qu'un sur le terrain.
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C'est la touche de base. Le geste consiste à toucher la balle devant soi, au-dessus du front, avec la pulpe des doigts répartis de part et d'autre du ballon. Contrairement à ce qui est visible, le mouvement des bras sert essentiellement à amortir le contact avec la balle, mieux la maîtriser et assurer la direction de la passe. La puissance et la portée de la passe vient des appuis, de la poussée des jambes au moment du contact.
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Rappelons qu'un contact prolongé avec le ballon est interdit au volley. C'est le seul sport collectif ayant cette caractéristique.
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La passe étant plus précise que la manchette, elle est de plus en plus utilisée lors de la réception des services flottants (smashés ou non). On différencie trois types de passes; premièrement la "passe avant" qui a été décrite précédemment, où le but est d'envoyer la balle vers l'avant (ou devant soi). Le deuxième type de passe est la passe arrière; le passeur est situé sous le ballon, on a une extension du tronc vers l'arrière. Les bras s'étendent dans le prolongement du tronc et les poignets sont tirés vers l'arrière. Ce type de passe permet d'envoyer la balle derrière soi. Enfin, il existe la passe en suspension, c'est-à-dire au moment du contact avec la balle le joueur se trouve en extension et en parfait équilibre. C'est la même technique que la passe avant mais elle permet d’accélérer le temps de jeu.
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C'est le mouvement utilisé lorsque la balle est basse ou rapide (réception de service, défense sur un smash). Le plan de contact s'effectue au niveau de l'intérieur des avant-bras, les bras étant tendus et étant plus bas que les épaules, formant un angle avec le buste, cet angle étant variable selon la distance par rapport au passeur. La poussée se fait au niveau des jambes, tout en gardant l'angle entre le buste et les bras. La manchette sert à amener la balle au passeur qui lui va faire une passe.
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Il est important de bien placer les bras droits pour obtenir une manchette efficace (qui ne passera pas en ligne droite de l'autre côté du filet) et de les garder parallèle au sol.
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Souvent spectaculaire, la Corse est le geste défensif utilisé en ultime recours, lorsque le défenseur se trouve en « crise de temps ». Elle consiste à plonger vers l'avant pour glisser sa main, paume plaquée au sol, sous le ballon au moment du rebond, en sorte que ce dernier ne touche pas le sol. L'origine de cette appellation pourrait venir du fait que la position du corps (allongé bras tendu) ressemble à la Corse et au Cap Corse; l'expression pourrait aussi être « une allusion au goût supposé des insulaires pour la sieste »[17].
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En Belgique francophone, le terme utilisé pour ce geste est « sprawl ». Ce mot vient de l'anglais sprawl qui signifie « s'étendre », « s'étaler ».
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Les anglophones utilisent eux le terme de pancake[18].
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C'est la touche d'attaque. Il s'agit d'un geste très technique, la balle étant frappée par le joueur alors qu'il est en suspension. Il existe différents types d'attaques :
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Les attaques se font sur les postes avant, c'est-à-dire les postes 4, 2 et 3 (central) et sur les postes arrière, généralement sur les postes 1 et 6 (attaques aux trois mètres). Dans ce cas le joueur arrière prend son appel derrière la ligne des trois mètres sans la toucher pour attaquer le ballon au-dessus du filet.
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Le libéro ne peut attaquer ni dans la zone avant ni dans la zone arrière. Il est le seul joueur qui ne peut pas attaquer au-dessus du filet.
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Pour surprendre l'adversaire, le smash peut être remplacé par une feinte. Le ballon n'est pas frappé, mais poussé avec trois doigts. L'élan est exactement le même que celui du smash, et le geste permet de placer la balle précisément, en visant un trou. Le but est de prendre de vitesse la défense, qui s'attend à une attaque franche.
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Sur les balles difficiles, il est possible d'attaquer pieds au sol. Ce type d'attaque est très prévisible. Une alternative est de faire un "hammershot", en frappant la balle avec les deux poings joints au-dessus de la tête. Ce geste, puissant et précis, est de plus en plus utilisé dans les équipes masculines de haut niveau.
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C'est un mouvement défensif (en salle, il n'est pas compté parmi les trois touches autorisées. A contrario, il est compté comme une touche de balle en beach-volley). Son objectif est d'empêcher le ballon de passer dans son camp tout en faisant tomber le ballon dans le terrain adverse. Dans certaines options tactiques, il peut être « défensif » afin de conserver le ballon dans son camp en facilitant le jeu des défenseurs pour enchaîner sur une phase d'attaque. L'objectif ici est de couvrir une zone et de ralentir une attaque puissante pour faciliter la reconstruction. Le bloc peut aussi être offensif, c'est-à-dire essayer d’empêcher la balle de franchir le filet. Lorsqu'un joueur fait un contre et que le ballon retombe moins d'un mètre derrière le filet, chez l'adversaire, ce contre est alors appelé une « équerre », c'est la plus belle façon de contrer. Le contre est le travail principal du centre. Le libéro ne peut ni contrer, ni effectuer une tentative de contre (c’est-à-dire sauter lors d'un contre seul ou à plusieurs sans intention réelle de contrer). Un joueur arrière ne peut pas contrer ou participer à un contre effectif. Enfin, un service ne peut être contré.
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C'est la touche d'engagement. C'est toujours le joueur en poste 1 qui sert. Le serveur doit se placer derrière la ligne de fond de son terrain (sans marcher dessus), où il le souhaite en profondeur, mais rester dans les limites du terrain en largeur. Il doit frapper la balle à une main. Avant la frappe, le ballon doit être lancé ou lâché (il ne peut être tenu). Si le ballon touche le filet, mais passe dans le camp adverse, le service est validé. Au moment du service, les joueurs doivent respecter leur position pour la rotation en cours sous peine de faute. Il n'y a pas d'erreur quant à la position du serveur par rapport aux autres joueurs lors du service. À l'exception du serveur, tous les joueurs doivent être entièrement à l'intérieur du terrain lors du service : ils ne doivent pas toucher le terrain à l'extérieur des lignes. Une fois la balle frappée, les joueurs peuvent sortir du terrain et changer de poste (les joueurs aux postes 1, 5 et les joueurs aux postes 2, 3 et 4 entre eux).
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Il existe plusieurs types de services :
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C'est le service utilisé habituellement par les débutants. Il consiste à prendre le ballon de la main gauche (pour un droitier), de tendre ce bras en avant à hauteur du bassin, lancer légèrement le ballon en hauteur et de le frapper par-dessous avec la main droite pour le faire « voler » en avant.
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Ce type de service ne nécessite pas l'utilisation des jambes. Le joueur lance sa balle en hauteur et la frappe en utilisant le geste caractéristique de l'attaque, sans toutefois rabattre sa main totalement. Le geste est arrêté au moment précis de l'impact entre ballon et main ferme. Le joueur peut également effectuer un contre poids avec son corps pour augmenter la puissance de la frappe. La balle suivra une trajectoire flottante qui rend incertain l'endroit précis où la balle est censée toucher le sol. Ce flottement met donc le réceptionneur en difficulté.
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Le service smashé est le type de service pratiqué le plus fréquemment par les professionnels. Ce service nécessite l'utilisation des membres inférieurs. Pour ce faire, le joueur doit se placer un peu après la limite du terrain, lancer très haut son ballon et effectuer une petite course d'élan (même course que celle de l'attaque) pour frapper sa balle lors de la suspension. Ce type de service très puissant nécessite une position de réception parfaite, néanmoins il est assez simple à réceptionner car la balle tournante et très rapide rebondit sur les bras du réceptionneur, qui n'a pas besoin de faire d'efforts pour la ramener en l'air.
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Ce service est très utilisé par les professionnelles féminines, mais également de plus en plus par les masculins. Il consiste à prendre une course d'élan (moins grande que pour le smashé). Cependant, contrairement au smashé, ce n'est qu'une fois le joueur en mouvement qu'il lance son ballon (beaucoup moins haut que pour un smashé), et au lieu de le frapper à la manière d'une attaque, il claque juste sa balle. La balle au lieu de tourner aura un effet dit flottant, c'est-à-dire qu'elle va faire de petits mouvements gauche droite tout le long de sa course. L'amplitude de ce mouvement peut être de 50 cm pour un service bien effectué. De ce fait, la réception nécessite une grande stabilité du geste de réception (très souvent en manchette).
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Afin de surprendre l'équipe adverse, diverses tactiques ou combinaisons peuvent être mises au point. Il en existe un grand nombre qui correspondent à un signe propre selon le club. Elles sont le plus souvent annoncée par le passeur. Dans les combinaisons on peut citer :
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Un joueur joue dans une équipe selon sa catégorie d'âge, un club peut avoir plusieurs équipes de différentes et de même catégorie.
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Les clubs peuvent aussi surclasser par exemple un minime en cadet car le club sait que le jeune ne progressera pas s'il reste la ou le niveau n'est pas adapté.
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Jeux africains
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La RSEQ au Québec qui comporte de nombreuses compétitions
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Ligue des champions masculine de volley-ball
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/6034.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,138 @@
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Le volley-ball, ou volleyball[1], est un sport collectif mettant en jeu deux équipes de 6 joueurs[2] séparés par un filet, qui s'affrontent avec un ballon sur un terrain rectangulaire de 18 mètres de long sur 9 mètres de large. Avec 269 millions de pratiquants en 2007, il s'agit d'un des sports les plus pratiqués dans le monde[3],[4].
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Le volley-ball a été inventé le 9 février 1895 aux États-Unis par un professeur d’éducation physique des UCJG (YMCA), à Holyoke dans le Massachusetts, William G. Morgan (1870-1942), afin d'occuper les athlètes pendant l'hiver. C'est en s'inspirant à la fois du basket-ball et également du tennis, mais surtout du badminton (qui fournit le premier modèle de filet)[5], qu'est née la « mintonette »[6], le 2 décembre 1895. Un autre sport de salle, le basket-ball, a été inventé seulement dix miles (seize kilomètres) plus loin dans la ville de Springfield (Massachusetts), seulement quatre années auparavant. La mintonette se devait d'être un sport de salle moins violent que le basket-ball, pour les membres les plus âgés du Young Men's Christian Association, tout en exigeant toujours un minimum d'effort physique.
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Les premières règles, écrites par William G. Morgan, instauraient un filet de 1,98 m de hauteur, un terrain de 7,6 par 15,2 m, et un nombre de joueurs illimité. Un match était composé de neuf tours avec trois services pour chaque équipe dans chaque tour, avec un nombre de contacts avec la balle illimité pour chaque équipe avant son renvoi à l'adversaire. En cas d'une erreur de service, un deuxième essai était permis. Le fait de frapper la balle dans le filet était considéré comme une faute (avec la perte du point ou d'un temps-mort) sauf si cela se passait à la première tentative de service[réf. nécessaire].
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Après avoir observé ce sport, Alfred Halstead remarqua la nature de « volée » dans le jeu à son premier match d'exhibition en 1896. Joué à l'International YMCA Training School (aujourd'hui appelé Springfield College), le jeu fut rapidement connu sous le nom de volley-ball (il a été à l'origine orthographié en deux mots: « volley ball »). Les règles du volley-ball furent légèrement modifiées par l'International YMCA Training School et la propagation du jeu dans les UCJG (YMCA) différents[7],[8].
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La nature du premier ballon officiel utilisé au volley-ball est contestée ; plusieurs sources disent que Spalding a créé le premier ballon officiel en 1896. Les règles ont évolué au cours du temps. En 1916, l'attaque est introduite, et trois années plus tard, la règle des trois touches est instaurée. En 1917, le set passe de 21 à 25 points. En 1919, environ 16 000 ballons de volley-ball sont distribués par l'American Expeditionary Forces à leurs troupes et leurs alliés, ce qui suscite la croissance de volley-ball dans de nouveaux pays[9],[10].
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Le premier pays, en dehors des États-Unis, à adopter le volley-ball est le Canada en 1900. Une fédération internationale, la Fédération internationale de volley-ball (FIVB), est fondée à Paris en 1947, et le premier championnat du monde se tient en 1949 pour les hommes et en 1952 pour les femmes. Le sport est aujourd'hui populaire au Brésil, en Europe (les équipes d'Italie, des Pays-Bas et des pays de l'Europe de l'Est sont des équipes de premier plan depuis la fin des années 1980), en Russie, et dans d'autres pays incluant la Chine et le reste de l'Asie, aussi bien qu'aux États-Unis[11],[8].
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Le beach-volley, une variante du jeu joué sur le sable avec seulement deux joueurs par équipe, intègre la FIVB en 1987 et devient un sport olympique aux jeux de 1996[12],[11].
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L'histoire du volley-ball aux Jeux olympiques remonte aux Jeux olympiques d'été de 1924 à Paris, où il est pratiqué dans le cadre d'un événement de démonstration sportif américain[13]. Après la fondation de la FIVB et de quelques confédérations continentales, on commence à envisager son inclusion officielle. En 1957, un tournoi spécial se tient à la 53e session du Comité international olympique à Sofia (Bulgarie), pour soutenir une telle demande. La compétition est un succès et le sport est officiellement inclus dans le programme pour les Jeux olympiques d'été de 1964[12].
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Le tournoi de volley-ball Olympique était à l'origine une compétition simple, dont le format est semblable à celui toujours employé dans la Coupe du Monde : toutes les équipes jouent l'une contre l'autre et sont ensuite cl par les victoires, la moyenne de set, et la moyenne de point. Un inconvénient de ce système de round-robin est que les vainqueurs de médaille pourraient être déterminés avant la fin des jeux, entraînant une perte d'audience pour le résultat des matches restants. Pour changer cette situation, la compétition fut composée de deux phases avec l'addition d'une « final round », un tournoi d'élimination se composant des quarts de finale, des demi-finales et des finales en 1972. Le nombre d'équipes impliquées au tournoi Olympique a grandi progressivement depuis 1964. Depuis 1996, les événements masculins et féminins comptent douze nations participantes. Chacune des cinq confédérations de volley-ball continentales a au moins une fédération nationale affiliée impliquée dans les Jeux olympiques.
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L'URSS remporte deux médailles d'or dans la compétition masculine en 1964 et 1968. Après avoir remporté le bronze en 1964 et l'argent en 1968, le Japon remporte finalement l'or chez les garçons en 1972. Chez les femmes, l'or est revenu aux Japonaises en 1964, qui ont reproduit la même performance en 1976. La même année, l'introduction d'une nouvelle adresse offensive a permis à la Pologne de gagner la compétition masculine sur les Soviétiques dans un match très serré de cinq sets. Depuis que les plus fortes équipes masculines de volley-ball appartenaient aux pays de l'Est, le boycott américain n'avait pas autant d'effet sur ces événements que sur la compétition féminine. L'URSS remporte son troisième titre olympique chez les hommes en battant en finale la Bulgarie 3 sets à 1 (même résultat pour l'équipe féminine qui remporte son troisième titre). Avec le boycott de l'URSS aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles, les États-Unis ont balayé le Brésil dans les finales pour la médaille d'or des hommes. L'Italie remporte sa première médaille (le bronze chez les garçons) en 1984.
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Aux jeux de 1988, Karch Kiraly et Steve Timmons conduisent les États-Unis à un deuxième titre olympique de suite après celui de 1984. En 1992, le Brésil contrarie les Pays-Bas et l'Italie dans la compétition masculine pour remporter sa première médaille d'or. Second, les Pays-Bas, médaillés d'argent chez les hommes en 1992, reviennent emmenés par leurs leaders, Ron Zwerver et Olof van der Meulen, aux jeux de 1996 pour un match de cinq sets en battant l'Italie et remportent le tournoi. Médaillée de bronze masculin en 1996, la Serbie-et-Monténégro (jouant en 1996 et 2000 en tant que République fédérale de Yougoslavie) bat la Russie en finale en 2000, remportant sa première médaille d'or. En 2004, le Brésil remporte un deuxième titre olympique masculin en battant l'Italie en finale. En 2008, après vingt années de disette, la sélection américaine remporte son troisième titre olympique aux dépens du Brésil. C'est son premier succès mondial depuis sa domination des années 1980.
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Le matériel nécessaire se compose des éléments suivants :
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Le volley-ball se pratique le plus souvent en salle. Le terrain a une forme rectangulaire de 18 mètres de longueur sur 9 mètres de largeur. Les lignes de délimitation sont à l'intérieur du terrain. Une ligne centrale s'étend sous le filet sur toute la largeur du terrain et sépare les deux camps. Une ligne d'attaque est peinte au sol dans chaque moitié de terrain, à 3 mètres du filet ; elle est communément appelée « ligne des 3 mètres ».
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Les dimensions du terrain de volley ne varient jamais.
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Voir la photo du terrain à droite.
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La taille du terrain est plus petite chez les poussin(ne)s (9-10 ans) ou les benjamin(ne)s (11-12 ans)
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Pour le public scolaire, la dimension du terrain et le nombre de joueurs sur le terrain diminue.
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Chaque équipe occupe une moitié du terrain séparée de l'autre par un filet d'un mètre de haut, dont la partie supérieure est placée à une hauteur variable en fonction de la catégorie d'âge des joueurs ou joueuses :
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Deux antennes (barres verticales également appelées « mires ») sont accrochées au filet à hauteur des limites du terrain (le filet est généralement plus large que ce dernier). Le ballon doit passer entre ces antennes lors des échanges (sauf exceptions) entre équipes lors des phases de jeu. Deux bandes blanches, accolées aux antennes, sont situées sur le filet à la verticale des lignes de côté.
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Le ballon de volley-ball est plus souple et plus léger que celui de football. Il doit avoir une circonférence comprise entre 65 et 67 cm, une masse comprise entre 260 et 280 g et une pression comprise entre 0,300 et 0,325 7 bars. Depuis 1978, pour diminuer le temps de jeu, trois ballons sont utilisés lors des rencontres internationales et nationales. Finies les pertes de temps pour le récupérer au service, puisque quatre ramasseurs de balles sont placés autour du terrain. Ce système a permis une diminution d'environ 20 % du temps de jeu.
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Les points sont marqués soit en faisant tomber le ballon sur le terrain de l'équipe adverse, soit quand l'adversaire commet une faute. La première équipe à atteindre 25 points (avec 2 points d'écart minimum) gagne le set et la première équipe qui gagne trois sets gagne le match. Dans le cas d'un score à 2 sets partout, les équipes jouent un 5e set décisif. La première équipe ayant marqué 15 points (avec 2 points d'écart minimum) remporte le 5e set et le match.
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Chaque équipe peut toucher le ballon jusqu'à trois fois (en plus d'un éventuel contre) avant que le ballon ne retraverse le filet, et les contacts consécutifs doivent être faits par des joueurs différents. Le ballon est d'habitude joué avec les mains, bras ou les poings mais les joueurs ont le droit de toucher le ballon avec n'importe quelle autre partie du corps (y compris les pieds).
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Le but du volley-ball est d'éviter de faire tomber la balle dans son propre camp. Pour éviter cela, quatre problèmes majeurs se posent; il faut récupérer la balle, l'envoyer dans les 3 mètres, la garder dans les 3 mètres, et l'envoyer chez l'adversaire. De plus les deux équipes sont séparées par un filet, il s'agit donc de communiquer avec son équipe et perturber verbalement l'autre équipe. Enfin, pour agresser l'adversaire il est préférable de frapper la balle, c'est pourquoi la gestion de son corps et la gestion de la pression temporelle sont importantes.
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Une équipe de volley-ball se compose de six joueurs sur le terrain : trois avants et trois arrières. La position des joueurs est généralement désignée par un numéro de 1 à 6 : 1 étant le joueur arrière droit (défenseur droit ou serveur), 2 l'avant droit (attaquant), 3 l'avant centre (attaquant central), 4 l'avant gauche (attaquant), 5 l'arrière gauche (défenseur gauche), et 6 l'arrière centre (défenseur central), ce qui donne cette configuration :
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Cette numérotation correspond à l'ordre de service lors du début de set. Le poste 1 est occupé par le premier joueur à servir. Le poste 2 correspond au joueur qui servira en deuxième, et ainsi de suite.
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Chaque joueur est tenu d'être à sa position lors de la mise en jeu de la balle. En revanche, dès la balle mise en jeu, les joueurs sont libres de se déplacer sur le terrain à leur guise, mais les joueurs arrière ne peuvent attaquer qu'en dehors des trois mètres et ne peuvent contrer ; en fait, dès qu'ils sont dans la zone d'attaque, ils ne peuvent pas renvoyer une balle de l'autre côté si le contact a lieu avec la balle entièrement au-dessus du filet.
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Les joueurs de l'équipe qui récupèrent le service font une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre. Le joueur P2 devient P1, etc.
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Les phases de jeu sont les suivantes :
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L'échange continue alors jusqu'à ce qu'une des deux équipes commette une faute. Les fautes les plus courantes sont les suivantes :
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Un point est alors marqué et l'équipe ayant marqué ce point gagne (ou conserve) le service. Si cette équipe n'avait pas le service, les joueurs de cette équipe effectuent alors une rotation sur le terrain dans le sens des aiguilles d'une montre (le 1 prend la place du 6, qui prend la place du 5, etc.). Le service est effectué alors par le joueur passant du poste 2 au poste 1.
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Les règles du volley-ball ont été largement remaniées entre 1998 et 2000 et autorisent désormais de toucher la balle avec toutes les parties du corps : autrefois, seules les parties au-dessus de la ceinture étaient autorisées. Le principe de comptage des points a été modifié : les sets se jouaient en 15 points, une équipe ne marquait de point que si elle avait le service. Lors du service, le ballon ne devait pas toucher le filet. Enfin, un joueur particulier a été introduit : le libéro, spécialiste en défense, qui ne peut ni attaquer, ni contrer ni servir.
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Lors de certaines compétitions comme la ligue mondiale, il est possible de faire appel à l'arbitrage vidéo, appelé challenge (utilisé pour la première fois en 2012 lors de la Ligue mondiale)[15]. Les équipes ne peuvent demander le "challenge vidéo" qu'à la fin d'un échange et sur la dernière action. Les équipes gardent leur droit de demander un autre "challenge vidéo" si leur demande est justifiée, avec une limite de deux "challenge vidéo" non validés par set[16].
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Pour jouer au volley-ball, le joueur peut avoir des tennis qui tiennent très bien la cheville. Les chaussures sont à semelle plates pour mieux adhérer au terrain. La plupart des joueurs plus avancés se procurent des chevillères car les blessures à la cheville sont fréquentes. Certains portent du « strap » pour soutenir une blessure ou pour se durcir les doigts et renforcer la frappe. Les joueurs ont besoin de genouillères pour bien protéger leurs genoux au sol et d'un maillot d'équipe portant un numéro pouvant aller de 1 à 99.
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Ces deux joueurs attaquent à l'aile (en position 2 ou 4) et aux trois mètres en position 6. À l'arrière, le complet est, avec le libéro, prioritaire pour faire la réception.
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NB : les joueurs appelés « complets » sont parfois aussi ceux qui sont choisis pour être en opposition au passeur, dans les équipes sans pointu. À ce moment-là, ce joueur doit être capable de réceptionner, d'attaquer, de bloquer, de servir. Lorsqu'il reste en position arrière, il peut aussi attaquer derrière les trois mètres. Cette attaque est couramment appelée "pipe". Elle se distingue de l'attaque de l'opposite en étant une balle plus rapide et souvent moins haute que l'attaque classique des trois mètres.
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Aussi appelé « joueur à la technique » ou opposite, c'est le joueur placé à l'opposé du passeur. Il attaque généralement en poste 2 sauf en phase de réception lorsque lui-même est sur la position 4 afin d'éviter des rotations inutiles. Il attaque alors en 4. Lorsqu'il est arrière, le pointu est déchargé de la réception afin de pouvoir attaquer aux trois mètres (le plus souvent en poste 1). Pointus et complets peuvent être regroupés sous l'appellation « ailiers ».
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À un niveau moins élevé, le pointu devient un « relanceur », et, son rôle consiste à prendre énormément la réception, et, le cas échéant, à remplacer le passeur, puisqu'il lui reste opposé. Lorsque le passeur est en réception *, c'est au pointu de prendre la passe, c'est en quelque sort un second passeur.
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Les joueurs au centre sont ceux qui se placent en position 3 et 5. En poste 3, les centraux ont pour principale fonction d'attaquer en fixe (passe courte et rapide du passeur) et en décalée (passe rapide où le central se trouve à 2 m du passeur) ou, dans le cas d'une feinte d'attaque, de « fixer » (attirer) la défense adverse (le contre ou mur) pour l'empêcher d'aller contrer un attaquant ailier. Le central sort souvent sur les postes arrière pour laisser sa place au libéro (car c'est un poste très épuisant). Il sort après avoir servi en position 1 et rentre en 4. Les centraux servent aussi a bloquer la balle de l'adversaire qui attaque.
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bloque du joueur en violet
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Selon le système tactique mis en place, il y a un passeur (système 5-1) ou deux passeurs (système 4-2). Dans un système 5-1 (5 attaquants et 1 passeur), le passeur se place après le service généralement :
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C'est le système le plus utilisé à haut-niveau, il y a un seul passeur et les autres postes sont relativement spécialisés. Cela permet une grande incertitude sur les possibilités à l'attaque, et les permutations entre les joueurs permettent de les placer là où ils sont les plus performants. En revanche, ce système nécessite des déplacements importants du passeur.
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Dans un système 4-2 (4 attaquants et 2 passeurs), les deux passeurs sont sur des positions opposées (quand un passeur est devant, l'autre est derrière), ainsi il y a toujours un passeur devant, c'est lui qui fait la passe. La position de chaque passeur après le service fonctionne sur le même principe qu'avec un seul passeur.
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Quand les deux passeurs attaquent également (le passeur sur les positions avant attaque sur des passes faites par le passeur sur les positions arrière) on parle d'un système en « faux 4-2 », en « 4-2 amélioré », ou en 6-2 qui permet d'avoir toujours 3 attaquants sur les postes avant. Dans ce système de jeu, c'est le passeur arrière qui fait toujours la passe (sauf s'il défend). Les passeurs peuvent aussi réaliser des deuxièmes mains : lorsque la réception est très bien effectuée et qu'il est près du filet, il peut sauter et placer la balle directement de l'autre côté. À haut niveau, le passeur peut sauter sur chaque balle afin d'attirer lui aussi le bloc adverse, et donc pouvoir alléger le travail des ailiers qui n'attaqueront que face à un seul bloc.
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Le rôle du passeur est de mener le jeu et de distribuer les balles aux attaquants en fonction du jeu adverse; c'est lui qui est responsable en grande partie de l'efficacité du système offensif de son équipe. Les points fort d'un passeur sont la précision, la rapidité, et la bonne lecture de jeu.
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Le joueur libéro est différent des autres joueurs. Il a pour fonction de faire des réceptions de service, des défenses et des relances vers le passeur. Il se doit donc d'exceller dans la première touche de balle de l'équipe. L'échange de joueurs entre libéro et central par exemple dans ce cas particulier n'a pas besoin d'être noté par l'arbitre. Il ne peut rentrer que sur les trois positions de la ligne arrière et il lui est interdit de servir et d'attaquer le ballon lorsque celui-ci est entièrement au-dessus du plan haut du filet et même de participer au contre. De plus, s'il transmet le ballon à un attaquant en effectuant une touche haute (ou à 10 doigts) et qu'il se trouve à l'intérieur de la zone des 3 mètres, l'attaquant ne peut attaquer ou passer le ballon chez l'adversaire que si le ballon est redescendu sous le plan haut du filet matérialisé par une bande blanche. Il peut par contre transmettre le ballon en manchette sans restriction : celui-ci peut être attaqué normalement.
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Il est le point fort du secteur réception-défense. Pour un schéma tactique traditionnel, il rentre sur chacun des centraux, après leur position de service, et tourne sur les trois positions arrière. Sur le terrain, il porte un maillot différent des autres joueurs de son équipe. L'équipe peut nommer deux libéros mais il ne peut en avoir qu'un sur le terrain.
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C'est la touche de base. Le geste consiste à toucher la balle devant soi, au-dessus du front, avec la pulpe des doigts répartis de part et d'autre du ballon. Contrairement à ce qui est visible, le mouvement des bras sert essentiellement à amortir le contact avec la balle, mieux la maîtriser et assurer la direction de la passe. La puissance et la portée de la passe vient des appuis, de la poussée des jambes au moment du contact.
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Rappelons qu'un contact prolongé avec le ballon est interdit au volley. C'est le seul sport collectif ayant cette caractéristique.
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La passe étant plus précise que la manchette, elle est de plus en plus utilisée lors de la réception des services flottants (smashés ou non). On différencie trois types de passes; premièrement la "passe avant" qui a été décrite précédemment, où le but est d'envoyer la balle vers l'avant (ou devant soi). Le deuxième type de passe est la passe arrière; le passeur est situé sous le ballon, on a une extension du tronc vers l'arrière. Les bras s'étendent dans le prolongement du tronc et les poignets sont tirés vers l'arrière. Ce type de passe permet d'envoyer la balle derrière soi. Enfin, il existe la passe en suspension, c'est-à-dire au moment du contact avec la balle le joueur se trouve en extension et en parfait équilibre. C'est la même technique que la passe avant mais elle permet d’accélérer le temps de jeu.
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C'est le mouvement utilisé lorsque la balle est basse ou rapide (réception de service, défense sur un smash). Le plan de contact s'effectue au niveau de l'intérieur des avant-bras, les bras étant tendus et étant plus bas que les épaules, formant un angle avec le buste, cet angle étant variable selon la distance par rapport au passeur. La poussée se fait au niveau des jambes, tout en gardant l'angle entre le buste et les bras. La manchette sert à amener la balle au passeur qui lui va faire une passe.
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Il est important de bien placer les bras droits pour obtenir une manchette efficace (qui ne passera pas en ligne droite de l'autre côté du filet) et de les garder parallèle au sol.
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Souvent spectaculaire, la Corse est le geste défensif utilisé en ultime recours, lorsque le défenseur se trouve en « crise de temps ». Elle consiste à plonger vers l'avant pour glisser sa main, paume plaquée au sol, sous le ballon au moment du rebond, en sorte que ce dernier ne touche pas le sol. L'origine de cette appellation pourrait venir du fait que la position du corps (allongé bras tendu) ressemble à la Corse et au Cap Corse; l'expression pourrait aussi être « une allusion au goût supposé des insulaires pour la sieste »[17].
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En Belgique francophone, le terme utilisé pour ce geste est « sprawl ». Ce mot vient de l'anglais sprawl qui signifie « s'étendre », « s'étaler ».
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Les anglophones utilisent eux le terme de pancake[18].
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C'est la touche d'attaque. Il s'agit d'un geste très technique, la balle étant frappée par le joueur alors qu'il est en suspension. Il existe différents types d'attaques :
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Les attaques se font sur les postes avant, c'est-à-dire les postes 4, 2 et 3 (central) et sur les postes arrière, généralement sur les postes 1 et 6 (attaques aux trois mètres). Dans ce cas le joueur arrière prend son appel derrière la ligne des trois mètres sans la toucher pour attaquer le ballon au-dessus du filet.
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Le libéro ne peut attaquer ni dans la zone avant ni dans la zone arrière. Il est le seul joueur qui ne peut pas attaquer au-dessus du filet.
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Pour surprendre l'adversaire, le smash peut être remplacé par une feinte. Le ballon n'est pas frappé, mais poussé avec trois doigts. L'élan est exactement le même que celui du smash, et le geste permet de placer la balle précisément, en visant un trou. Le but est de prendre de vitesse la défense, qui s'attend à une attaque franche.
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Sur les balles difficiles, il est possible d'attaquer pieds au sol. Ce type d'attaque est très prévisible. Une alternative est de faire un "hammershot", en frappant la balle avec les deux poings joints au-dessus de la tête. Ce geste, puissant et précis, est de plus en plus utilisé dans les équipes masculines de haut niveau.
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C'est un mouvement défensif (en salle, il n'est pas compté parmi les trois touches autorisées. A contrario, il est compté comme une touche de balle en beach-volley). Son objectif est d'empêcher le ballon de passer dans son camp tout en faisant tomber le ballon dans le terrain adverse. Dans certaines options tactiques, il peut être « défensif » afin de conserver le ballon dans son camp en facilitant le jeu des défenseurs pour enchaîner sur une phase d'attaque. L'objectif ici est de couvrir une zone et de ralentir une attaque puissante pour faciliter la reconstruction. Le bloc peut aussi être offensif, c'est-à-dire essayer d’empêcher la balle de franchir le filet. Lorsqu'un joueur fait un contre et que le ballon retombe moins d'un mètre derrière le filet, chez l'adversaire, ce contre est alors appelé une « équerre », c'est la plus belle façon de contrer. Le contre est le travail principal du centre. Le libéro ne peut ni contrer, ni effectuer une tentative de contre (c’est-à-dire sauter lors d'un contre seul ou à plusieurs sans intention réelle de contrer). Un joueur arrière ne peut pas contrer ou participer à un contre effectif. Enfin, un service ne peut être contré.
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C'est la touche d'engagement. C'est toujours le joueur en poste 1 qui sert. Le serveur doit se placer derrière la ligne de fond de son terrain (sans marcher dessus), où il le souhaite en profondeur, mais rester dans les limites du terrain en largeur. Il doit frapper la balle à une main. Avant la frappe, le ballon doit être lancé ou lâché (il ne peut être tenu). Si le ballon touche le filet, mais passe dans le camp adverse, le service est validé. Au moment du service, les joueurs doivent respecter leur position pour la rotation en cours sous peine de faute. Il n'y a pas d'erreur quant à la position du serveur par rapport aux autres joueurs lors du service. À l'exception du serveur, tous les joueurs doivent être entièrement à l'intérieur du terrain lors du service : ils ne doivent pas toucher le terrain à l'extérieur des lignes. Une fois la balle frappée, les joueurs peuvent sortir du terrain et changer de poste (les joueurs aux postes 1, 5 et les joueurs aux postes 2, 3 et 4 entre eux).
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Il existe plusieurs types de services :
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C'est le service utilisé habituellement par les débutants. Il consiste à prendre le ballon de la main gauche (pour un droitier), de tendre ce bras en avant à hauteur du bassin, lancer légèrement le ballon en hauteur et de le frapper par-dessous avec la main droite pour le faire « voler » en avant.
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Ce type de service ne nécessite pas l'utilisation des jambes. Le joueur lance sa balle en hauteur et la frappe en utilisant le geste caractéristique de l'attaque, sans toutefois rabattre sa main totalement. Le geste est arrêté au moment précis de l'impact entre ballon et main ferme. Le joueur peut également effectuer un contre poids avec son corps pour augmenter la puissance de la frappe. La balle suivra une trajectoire flottante qui rend incertain l'endroit précis où la balle est censée toucher le sol. Ce flottement met donc le réceptionneur en difficulté.
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Le service smashé est le type de service pratiqué le plus fréquemment par les professionnels. Ce service nécessite l'utilisation des membres inférieurs. Pour ce faire, le joueur doit se placer un peu après la limite du terrain, lancer très haut son ballon et effectuer une petite course d'élan (même course que celle de l'attaque) pour frapper sa balle lors de la suspension. Ce type de service très puissant nécessite une position de réception parfaite, néanmoins il est assez simple à réceptionner car la balle tournante et très rapide rebondit sur les bras du réceptionneur, qui n'a pas besoin de faire d'efforts pour la ramener en l'air.
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Ce service est très utilisé par les professionnelles féminines, mais également de plus en plus par les masculins. Il consiste à prendre une course d'élan (moins grande que pour le smashé). Cependant, contrairement au smashé, ce n'est qu'une fois le joueur en mouvement qu'il lance son ballon (beaucoup moins haut que pour un smashé), et au lieu de le frapper à la manière d'une attaque, il claque juste sa balle. La balle au lieu de tourner aura un effet dit flottant, c'est-à-dire qu'elle va faire de petits mouvements gauche droite tout le long de sa course. L'amplitude de ce mouvement peut être de 50 cm pour un service bien effectué. De ce fait, la réception nécessite une grande stabilité du geste de réception (très souvent en manchette).
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Afin de surprendre l'équipe adverse, diverses tactiques ou combinaisons peuvent être mises au point. Il en existe un grand nombre qui correspondent à un signe propre selon le club. Elles sont le plus souvent annoncée par le passeur. Dans les combinaisons on peut citer :
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Un joueur joue dans une équipe selon sa catégorie d'âge, un club peut avoir plusieurs équipes de différentes et de même catégorie.
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Les clubs peuvent aussi surclasser par exemple un minime en cadet car le club sait que le jeune ne progressera pas s'il reste la ou le niveau n'est pas adapté.
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Jeux africains
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La RSEQ au Québec qui comporte de nombreuses compétitions
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Ligue des champions masculine de volley-ball
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/6035.html.txt
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Le volley-ball, ou volleyball[1], est un sport collectif mettant en jeu deux équipes de 6 joueurs[2] séparés par un filet, qui s'affrontent avec un ballon sur un terrain rectangulaire de 18 mètres de long sur 9 mètres de large. Avec 269 millions de pratiquants en 2007, il s'agit d'un des sports les plus pratiqués dans le monde[3],[4].
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Le volley-ball a été inventé le 9 février 1895 aux États-Unis par un professeur d’éducation physique des UCJG (YMCA), à Holyoke dans le Massachusetts, William G. Morgan (1870-1942), afin d'occuper les athlètes pendant l'hiver. C'est en s'inspirant à la fois du basket-ball et également du tennis, mais surtout du badminton (qui fournit le premier modèle de filet)[5], qu'est née la « mintonette »[6], le 2 décembre 1895. Un autre sport de salle, le basket-ball, a été inventé seulement dix miles (seize kilomètres) plus loin dans la ville de Springfield (Massachusetts), seulement quatre années auparavant. La mintonette se devait d'être un sport de salle moins violent que le basket-ball, pour les membres les plus âgés du Young Men's Christian Association, tout en exigeant toujours un minimum d'effort physique.
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Les premières règles, écrites par William G. Morgan, instauraient un filet de 1,98 m de hauteur, un terrain de 7,6 par 15,2 m, et un nombre de joueurs illimité. Un match était composé de neuf tours avec trois services pour chaque équipe dans chaque tour, avec un nombre de contacts avec la balle illimité pour chaque équipe avant son renvoi à l'adversaire. En cas d'une erreur de service, un deuxième essai était permis. Le fait de frapper la balle dans le filet était considéré comme une faute (avec la perte du point ou d'un temps-mort) sauf si cela se passait à la première tentative de service[réf. nécessaire].
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Après avoir observé ce sport, Alfred Halstead remarqua la nature de « volée » dans le jeu à son premier match d'exhibition en 1896. Joué à l'International YMCA Training School (aujourd'hui appelé Springfield College), le jeu fut rapidement connu sous le nom de volley-ball (il a été à l'origine orthographié en deux mots: « volley ball »). Les règles du volley-ball furent légèrement modifiées par l'International YMCA Training School et la propagation du jeu dans les UCJG (YMCA) différents[7],[8].
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La nature du premier ballon officiel utilisé au volley-ball est contestée ; plusieurs sources disent que Spalding a créé le premier ballon officiel en 1896. Les règles ont évolué au cours du temps. En 1916, l'attaque est introduite, et trois années plus tard, la règle des trois touches est instaurée. En 1917, le set passe de 21 à 25 points. En 1919, environ 16 000 ballons de volley-ball sont distribués par l'American Expeditionary Forces à leurs troupes et leurs alliés, ce qui suscite la croissance de volley-ball dans de nouveaux pays[9],[10].
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Le premier pays, en dehors des États-Unis, à adopter le volley-ball est le Canada en 1900. Une fédération internationale, la Fédération internationale de volley-ball (FIVB), est fondée à Paris en 1947, et le premier championnat du monde se tient en 1949 pour les hommes et en 1952 pour les femmes. Le sport est aujourd'hui populaire au Brésil, en Europe (les équipes d'Italie, des Pays-Bas et des pays de l'Europe de l'Est sont des équipes de premier plan depuis la fin des années 1980), en Russie, et dans d'autres pays incluant la Chine et le reste de l'Asie, aussi bien qu'aux États-Unis[11],[8].
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Le beach-volley, une variante du jeu joué sur le sable avec seulement deux joueurs par équipe, intègre la FIVB en 1987 et devient un sport olympique aux jeux de 1996[12],[11].
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L'histoire du volley-ball aux Jeux olympiques remonte aux Jeux olympiques d'été de 1924 à Paris, où il est pratiqué dans le cadre d'un événement de démonstration sportif américain[13]. Après la fondation de la FIVB et de quelques confédérations continentales, on commence à envisager son inclusion officielle. En 1957, un tournoi spécial se tient à la 53e session du Comité international olympique à Sofia (Bulgarie), pour soutenir une telle demande. La compétition est un succès et le sport est officiellement inclus dans le programme pour les Jeux olympiques d'été de 1964[12].
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Le tournoi de volley-ball Olympique était à l'origine une compétition simple, dont le format est semblable à celui toujours employé dans la Coupe du Monde : toutes les équipes jouent l'une contre l'autre et sont ensuite cl par les victoires, la moyenne de set, et la moyenne de point. Un inconvénient de ce système de round-robin est que les vainqueurs de médaille pourraient être déterminés avant la fin des jeux, entraînant une perte d'audience pour le résultat des matches restants. Pour changer cette situation, la compétition fut composée de deux phases avec l'addition d'une « final round », un tournoi d'élimination se composant des quarts de finale, des demi-finales et des finales en 1972. Le nombre d'équipes impliquées au tournoi Olympique a grandi progressivement depuis 1964. Depuis 1996, les événements masculins et féminins comptent douze nations participantes. Chacune des cinq confédérations de volley-ball continentales a au moins une fédération nationale affiliée impliquée dans les Jeux olympiques.
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L'URSS remporte deux médailles d'or dans la compétition masculine en 1964 et 1968. Après avoir remporté le bronze en 1964 et l'argent en 1968, le Japon remporte finalement l'or chez les garçons en 1972. Chez les femmes, l'or est revenu aux Japonaises en 1964, qui ont reproduit la même performance en 1976. La même année, l'introduction d'une nouvelle adresse offensive a permis à la Pologne de gagner la compétition masculine sur les Soviétiques dans un match très serré de cinq sets. Depuis que les plus fortes équipes masculines de volley-ball appartenaient aux pays de l'Est, le boycott américain n'avait pas autant d'effet sur ces événements que sur la compétition féminine. L'URSS remporte son troisième titre olympique chez les hommes en battant en finale la Bulgarie 3 sets à 1 (même résultat pour l'équipe féminine qui remporte son troisième titre). Avec le boycott de l'URSS aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles, les États-Unis ont balayé le Brésil dans les finales pour la médaille d'or des hommes. L'Italie remporte sa première médaille (le bronze chez les garçons) en 1984.
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Aux jeux de 1988, Karch Kiraly et Steve Timmons conduisent les États-Unis à un deuxième titre olympique de suite après celui de 1984. En 1992, le Brésil contrarie les Pays-Bas et l'Italie dans la compétition masculine pour remporter sa première médaille d'or. Second, les Pays-Bas, médaillés d'argent chez les hommes en 1992, reviennent emmenés par leurs leaders, Ron Zwerver et Olof van der Meulen, aux jeux de 1996 pour un match de cinq sets en battant l'Italie et remportent le tournoi. Médaillée de bronze masculin en 1996, la Serbie-et-Monténégro (jouant en 1996 et 2000 en tant que République fédérale de Yougoslavie) bat la Russie en finale en 2000, remportant sa première médaille d'or. En 2004, le Brésil remporte un deuxième titre olympique masculin en battant l'Italie en finale. En 2008, après vingt années de disette, la sélection américaine remporte son troisième titre olympique aux dépens du Brésil. C'est son premier succès mondial depuis sa domination des années 1980.
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Le matériel nécessaire se compose des éléments suivants :
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Le volley-ball se pratique le plus souvent en salle. Le terrain a une forme rectangulaire de 18 mètres de longueur sur 9 mètres de largeur. Les lignes de délimitation sont à l'intérieur du terrain. Une ligne centrale s'étend sous le filet sur toute la largeur du terrain et sépare les deux camps. Une ligne d'attaque est peinte au sol dans chaque moitié de terrain, à 3 mètres du filet ; elle est communément appelée « ligne des 3 mètres ».
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Les dimensions du terrain de volley ne varient jamais.
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Voir la photo du terrain à droite.
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La taille du terrain est plus petite chez les poussin(ne)s (9-10 ans) ou les benjamin(ne)s (11-12 ans)
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Pour le public scolaire, la dimension du terrain et le nombre de joueurs sur le terrain diminue.
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Chaque équipe occupe une moitié du terrain séparée de l'autre par un filet d'un mètre de haut, dont la partie supérieure est placée à une hauteur variable en fonction de la catégorie d'âge des joueurs ou joueuses :
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Deux antennes (barres verticales également appelées « mires ») sont accrochées au filet à hauteur des limites du terrain (le filet est généralement plus large que ce dernier). Le ballon doit passer entre ces antennes lors des échanges (sauf exceptions) entre équipes lors des phases de jeu. Deux bandes blanches, accolées aux antennes, sont situées sur le filet à la verticale des lignes de côté.
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Le ballon de volley-ball est plus souple et plus léger que celui de football. Il doit avoir une circonférence comprise entre 65 et 67 cm, une masse comprise entre 260 et 280 g et une pression comprise entre 0,300 et 0,325 7 bars. Depuis 1978, pour diminuer le temps de jeu, trois ballons sont utilisés lors des rencontres internationales et nationales. Finies les pertes de temps pour le récupérer au service, puisque quatre ramasseurs de balles sont placés autour du terrain. Ce système a permis une diminution d'environ 20 % du temps de jeu.
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Les points sont marqués soit en faisant tomber le ballon sur le terrain de l'équipe adverse, soit quand l'adversaire commet une faute. La première équipe à atteindre 25 points (avec 2 points d'écart minimum) gagne le set et la première équipe qui gagne trois sets gagne le match. Dans le cas d'un score à 2 sets partout, les équipes jouent un 5e set décisif. La première équipe ayant marqué 15 points (avec 2 points d'écart minimum) remporte le 5e set et le match.
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Chaque équipe peut toucher le ballon jusqu'à trois fois (en plus d'un éventuel contre) avant que le ballon ne retraverse le filet, et les contacts consécutifs doivent être faits par des joueurs différents. Le ballon est d'habitude joué avec les mains, bras ou les poings mais les joueurs ont le droit de toucher le ballon avec n'importe quelle autre partie du corps (y compris les pieds).
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Le but du volley-ball est d'éviter de faire tomber la balle dans son propre camp. Pour éviter cela, quatre problèmes majeurs se posent; il faut récupérer la balle, l'envoyer dans les 3 mètres, la garder dans les 3 mètres, et l'envoyer chez l'adversaire. De plus les deux équipes sont séparées par un filet, il s'agit donc de communiquer avec son équipe et perturber verbalement l'autre équipe. Enfin, pour agresser l'adversaire il est préférable de frapper la balle, c'est pourquoi la gestion de son corps et la gestion de la pression temporelle sont importantes.
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Une équipe de volley-ball se compose de six joueurs sur le terrain : trois avants et trois arrières. La position des joueurs est généralement désignée par un numéro de 1 à 6 : 1 étant le joueur arrière droit (défenseur droit ou serveur), 2 l'avant droit (attaquant), 3 l'avant centre (attaquant central), 4 l'avant gauche (attaquant), 5 l'arrière gauche (défenseur gauche), et 6 l'arrière centre (défenseur central), ce qui donne cette configuration :
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Cette numérotation correspond à l'ordre de service lors du début de set. Le poste 1 est occupé par le premier joueur à servir. Le poste 2 correspond au joueur qui servira en deuxième, et ainsi de suite.
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Chaque joueur est tenu d'être à sa position lors de la mise en jeu de la balle. En revanche, dès la balle mise en jeu, les joueurs sont libres de se déplacer sur le terrain à leur guise, mais les joueurs arrière ne peuvent attaquer qu'en dehors des trois mètres et ne peuvent contrer ; en fait, dès qu'ils sont dans la zone d'attaque, ils ne peuvent pas renvoyer une balle de l'autre côté si le contact a lieu avec la balle entièrement au-dessus du filet.
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Les joueurs de l'équipe qui récupèrent le service font une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre. Le joueur P2 devient P1, etc.
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Les phases de jeu sont les suivantes :
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L'échange continue alors jusqu'à ce qu'une des deux équipes commette une faute. Les fautes les plus courantes sont les suivantes :
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Un point est alors marqué et l'équipe ayant marqué ce point gagne (ou conserve) le service. Si cette équipe n'avait pas le service, les joueurs de cette équipe effectuent alors une rotation sur le terrain dans le sens des aiguilles d'une montre (le 1 prend la place du 6, qui prend la place du 5, etc.). Le service est effectué alors par le joueur passant du poste 2 au poste 1.
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Les règles du volley-ball ont été largement remaniées entre 1998 et 2000 et autorisent désormais de toucher la balle avec toutes les parties du corps : autrefois, seules les parties au-dessus de la ceinture étaient autorisées. Le principe de comptage des points a été modifié : les sets se jouaient en 15 points, une équipe ne marquait de point que si elle avait le service. Lors du service, le ballon ne devait pas toucher le filet. Enfin, un joueur particulier a été introduit : le libéro, spécialiste en défense, qui ne peut ni attaquer, ni contrer ni servir.
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Lors de certaines compétitions comme la ligue mondiale, il est possible de faire appel à l'arbitrage vidéo, appelé challenge (utilisé pour la première fois en 2012 lors de la Ligue mondiale)[15]. Les équipes ne peuvent demander le "challenge vidéo" qu'à la fin d'un échange et sur la dernière action. Les équipes gardent leur droit de demander un autre "challenge vidéo" si leur demande est justifiée, avec une limite de deux "challenge vidéo" non validés par set[16].
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Pour jouer au volley-ball, le joueur peut avoir des tennis qui tiennent très bien la cheville. Les chaussures sont à semelle plates pour mieux adhérer au terrain. La plupart des joueurs plus avancés se procurent des chevillères car les blessures à la cheville sont fréquentes. Certains portent du « strap » pour soutenir une blessure ou pour se durcir les doigts et renforcer la frappe. Les joueurs ont besoin de genouillères pour bien protéger leurs genoux au sol et d'un maillot d'équipe portant un numéro pouvant aller de 1 à 99.
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Ces deux joueurs attaquent à l'aile (en position 2 ou 4) et aux trois mètres en position 6. À l'arrière, le complet est, avec le libéro, prioritaire pour faire la réception.
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NB : les joueurs appelés « complets » sont parfois aussi ceux qui sont choisis pour être en opposition au passeur, dans les équipes sans pointu. À ce moment-là, ce joueur doit être capable de réceptionner, d'attaquer, de bloquer, de servir. Lorsqu'il reste en position arrière, il peut aussi attaquer derrière les trois mètres. Cette attaque est couramment appelée "pipe". Elle se distingue de l'attaque de l'opposite en étant une balle plus rapide et souvent moins haute que l'attaque classique des trois mètres.
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Aussi appelé « joueur à la technique » ou opposite, c'est le joueur placé à l'opposé du passeur. Il attaque généralement en poste 2 sauf en phase de réception lorsque lui-même est sur la position 4 afin d'éviter des rotations inutiles. Il attaque alors en 4. Lorsqu'il est arrière, le pointu est déchargé de la réception afin de pouvoir attaquer aux trois mètres (le plus souvent en poste 1). Pointus et complets peuvent être regroupés sous l'appellation « ailiers ».
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À un niveau moins élevé, le pointu devient un « relanceur », et, son rôle consiste à prendre énormément la réception, et, le cas échéant, à remplacer le passeur, puisqu'il lui reste opposé. Lorsque le passeur est en réception *, c'est au pointu de prendre la passe, c'est en quelque sort un second passeur.
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Les joueurs au centre sont ceux qui se placent en position 3 et 5. En poste 3, les centraux ont pour principale fonction d'attaquer en fixe (passe courte et rapide du passeur) et en décalée (passe rapide où le central se trouve à 2 m du passeur) ou, dans le cas d'une feinte d'attaque, de « fixer » (attirer) la défense adverse (le contre ou mur) pour l'empêcher d'aller contrer un attaquant ailier. Le central sort souvent sur les postes arrière pour laisser sa place au libéro (car c'est un poste très épuisant). Il sort après avoir servi en position 1 et rentre en 4. Les centraux servent aussi a bloquer la balle de l'adversaire qui attaque.
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bloque du joueur en violet
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Selon le système tactique mis en place, il y a un passeur (système 5-1) ou deux passeurs (système 4-2). Dans un système 5-1 (5 attaquants et 1 passeur), le passeur se place après le service généralement :
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C'est le système le plus utilisé à haut-niveau, il y a un seul passeur et les autres postes sont relativement spécialisés. Cela permet une grande incertitude sur les possibilités à l'attaque, et les permutations entre les joueurs permettent de les placer là où ils sont les plus performants. En revanche, ce système nécessite des déplacements importants du passeur.
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Dans un système 4-2 (4 attaquants et 2 passeurs), les deux passeurs sont sur des positions opposées (quand un passeur est devant, l'autre est derrière), ainsi il y a toujours un passeur devant, c'est lui qui fait la passe. La position de chaque passeur après le service fonctionne sur le même principe qu'avec un seul passeur.
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Quand les deux passeurs attaquent également (le passeur sur les positions avant attaque sur des passes faites par le passeur sur les positions arrière) on parle d'un système en « faux 4-2 », en « 4-2 amélioré », ou en 6-2 qui permet d'avoir toujours 3 attaquants sur les postes avant. Dans ce système de jeu, c'est le passeur arrière qui fait toujours la passe (sauf s'il défend). Les passeurs peuvent aussi réaliser des deuxièmes mains : lorsque la réception est très bien effectuée et qu'il est près du filet, il peut sauter et placer la balle directement de l'autre côté. À haut niveau, le passeur peut sauter sur chaque balle afin d'attirer lui aussi le bloc adverse, et donc pouvoir alléger le travail des ailiers qui n'attaqueront que face à un seul bloc.
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Le rôle du passeur est de mener le jeu et de distribuer les balles aux attaquants en fonction du jeu adverse; c'est lui qui est responsable en grande partie de l'efficacité du système offensif de son équipe. Les points fort d'un passeur sont la précision, la rapidité, et la bonne lecture de jeu.
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Le joueur libéro est différent des autres joueurs. Il a pour fonction de faire des réceptions de service, des défenses et des relances vers le passeur. Il se doit donc d'exceller dans la première touche de balle de l'équipe. L'échange de joueurs entre libéro et central par exemple dans ce cas particulier n'a pas besoin d'être noté par l'arbitre. Il ne peut rentrer que sur les trois positions de la ligne arrière et il lui est interdit de servir et d'attaquer le ballon lorsque celui-ci est entièrement au-dessus du plan haut du filet et même de participer au contre. De plus, s'il transmet le ballon à un attaquant en effectuant une touche haute (ou à 10 doigts) et qu'il se trouve à l'intérieur de la zone des 3 mètres, l'attaquant ne peut attaquer ou passer le ballon chez l'adversaire que si le ballon est redescendu sous le plan haut du filet matérialisé par une bande blanche. Il peut par contre transmettre le ballon en manchette sans restriction : celui-ci peut être attaqué normalement.
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Il est le point fort du secteur réception-défense. Pour un schéma tactique traditionnel, il rentre sur chacun des centraux, après leur position de service, et tourne sur les trois positions arrière. Sur le terrain, il porte un maillot différent des autres joueurs de son équipe. L'équipe peut nommer deux libéros mais il ne peut en avoir qu'un sur le terrain.
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C'est la touche de base. Le geste consiste à toucher la balle devant soi, au-dessus du front, avec la pulpe des doigts répartis de part et d'autre du ballon. Contrairement à ce qui est visible, le mouvement des bras sert essentiellement à amortir le contact avec la balle, mieux la maîtriser et assurer la direction de la passe. La puissance et la portée de la passe vient des appuis, de la poussée des jambes au moment du contact.
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Rappelons qu'un contact prolongé avec le ballon est interdit au volley. C'est le seul sport collectif ayant cette caractéristique.
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La passe étant plus précise que la manchette, elle est de plus en plus utilisée lors de la réception des services flottants (smashés ou non). On différencie trois types de passes; premièrement la "passe avant" qui a été décrite précédemment, où le but est d'envoyer la balle vers l'avant (ou devant soi). Le deuxième type de passe est la passe arrière; le passeur est situé sous le ballon, on a une extension du tronc vers l'arrière. Les bras s'étendent dans le prolongement du tronc et les poignets sont tirés vers l'arrière. Ce type de passe permet d'envoyer la balle derrière soi. Enfin, il existe la passe en suspension, c'est-à-dire au moment du contact avec la balle le joueur se trouve en extension et en parfait équilibre. C'est la même technique que la passe avant mais elle permet d’accélérer le temps de jeu.
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C'est le mouvement utilisé lorsque la balle est basse ou rapide (réception de service, défense sur un smash). Le plan de contact s'effectue au niveau de l'intérieur des avant-bras, les bras étant tendus et étant plus bas que les épaules, formant un angle avec le buste, cet angle étant variable selon la distance par rapport au passeur. La poussée se fait au niveau des jambes, tout en gardant l'angle entre le buste et les bras. La manchette sert à amener la balle au passeur qui lui va faire une passe.
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Il est important de bien placer les bras droits pour obtenir une manchette efficace (qui ne passera pas en ligne droite de l'autre côté du filet) et de les garder parallèle au sol.
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Souvent spectaculaire, la Corse est le geste défensif utilisé en ultime recours, lorsque le défenseur se trouve en « crise de temps ». Elle consiste à plonger vers l'avant pour glisser sa main, paume plaquée au sol, sous le ballon au moment du rebond, en sorte que ce dernier ne touche pas le sol. L'origine de cette appellation pourrait venir du fait que la position du corps (allongé bras tendu) ressemble à la Corse et au Cap Corse; l'expression pourrait aussi être « une allusion au goût supposé des insulaires pour la sieste »[17].
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En Belgique francophone, le terme utilisé pour ce geste est « sprawl ». Ce mot vient de l'anglais sprawl qui signifie « s'étendre », « s'étaler ».
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Les anglophones utilisent eux le terme de pancake[18].
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C'est la touche d'attaque. Il s'agit d'un geste très technique, la balle étant frappée par le joueur alors qu'il est en suspension. Il existe différents types d'attaques :
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Les attaques se font sur les postes avant, c'est-à-dire les postes 4, 2 et 3 (central) et sur les postes arrière, généralement sur les postes 1 et 6 (attaques aux trois mètres). Dans ce cas le joueur arrière prend son appel derrière la ligne des trois mètres sans la toucher pour attaquer le ballon au-dessus du filet.
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Le libéro ne peut attaquer ni dans la zone avant ni dans la zone arrière. Il est le seul joueur qui ne peut pas attaquer au-dessus du filet.
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Pour surprendre l'adversaire, le smash peut être remplacé par une feinte. Le ballon n'est pas frappé, mais poussé avec trois doigts. L'élan est exactement le même que celui du smash, et le geste permet de placer la balle précisément, en visant un trou. Le but est de prendre de vitesse la défense, qui s'attend à une attaque franche.
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Sur les balles difficiles, il est possible d'attaquer pieds au sol. Ce type d'attaque est très prévisible. Une alternative est de faire un "hammershot", en frappant la balle avec les deux poings joints au-dessus de la tête. Ce geste, puissant et précis, est de plus en plus utilisé dans les équipes masculines de haut niveau.
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C'est un mouvement défensif (en salle, il n'est pas compté parmi les trois touches autorisées. A contrario, il est compté comme une touche de balle en beach-volley). Son objectif est d'empêcher le ballon de passer dans son camp tout en faisant tomber le ballon dans le terrain adverse. Dans certaines options tactiques, il peut être « défensif » afin de conserver le ballon dans son camp en facilitant le jeu des défenseurs pour enchaîner sur une phase d'attaque. L'objectif ici est de couvrir une zone et de ralentir une attaque puissante pour faciliter la reconstruction. Le bloc peut aussi être offensif, c'est-à-dire essayer d’empêcher la balle de franchir le filet. Lorsqu'un joueur fait un contre et que le ballon retombe moins d'un mètre derrière le filet, chez l'adversaire, ce contre est alors appelé une « équerre », c'est la plus belle façon de contrer. Le contre est le travail principal du centre. Le libéro ne peut ni contrer, ni effectuer une tentative de contre (c’est-à-dire sauter lors d'un contre seul ou à plusieurs sans intention réelle de contrer). Un joueur arrière ne peut pas contrer ou participer à un contre effectif. Enfin, un service ne peut être contré.
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C'est la touche d'engagement. C'est toujours le joueur en poste 1 qui sert. Le serveur doit se placer derrière la ligne de fond de son terrain (sans marcher dessus), où il le souhaite en profondeur, mais rester dans les limites du terrain en largeur. Il doit frapper la balle à une main. Avant la frappe, le ballon doit être lancé ou lâché (il ne peut être tenu). Si le ballon touche le filet, mais passe dans le camp adverse, le service est validé. Au moment du service, les joueurs doivent respecter leur position pour la rotation en cours sous peine de faute. Il n'y a pas d'erreur quant à la position du serveur par rapport aux autres joueurs lors du service. À l'exception du serveur, tous les joueurs doivent être entièrement à l'intérieur du terrain lors du service : ils ne doivent pas toucher le terrain à l'extérieur des lignes. Une fois la balle frappée, les joueurs peuvent sortir du terrain et changer de poste (les joueurs aux postes 1, 5 et les joueurs aux postes 2, 3 et 4 entre eux).
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Il existe plusieurs types de services :
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C'est le service utilisé habituellement par les débutants. Il consiste à prendre le ballon de la main gauche (pour un droitier), de tendre ce bras en avant à hauteur du bassin, lancer légèrement le ballon en hauteur et de le frapper par-dessous avec la main droite pour le faire « voler » en avant.
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Ce type de service ne nécessite pas l'utilisation des jambes. Le joueur lance sa balle en hauteur et la frappe en utilisant le geste caractéristique de l'attaque, sans toutefois rabattre sa main totalement. Le geste est arrêté au moment précis de l'impact entre ballon et main ferme. Le joueur peut également effectuer un contre poids avec son corps pour augmenter la puissance de la frappe. La balle suivra une trajectoire flottante qui rend incertain l'endroit précis où la balle est censée toucher le sol. Ce flottement met donc le réceptionneur en difficulté.
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Le service smashé est le type de service pratiqué le plus fréquemment par les professionnels. Ce service nécessite l'utilisation des membres inférieurs. Pour ce faire, le joueur doit se placer un peu après la limite du terrain, lancer très haut son ballon et effectuer une petite course d'élan (même course que celle de l'attaque) pour frapper sa balle lors de la suspension. Ce type de service très puissant nécessite une position de réception parfaite, néanmoins il est assez simple à réceptionner car la balle tournante et très rapide rebondit sur les bras du réceptionneur, qui n'a pas besoin de faire d'efforts pour la ramener en l'air.
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Ce service est très utilisé par les professionnelles féminines, mais également de plus en plus par les masculins. Il consiste à prendre une course d'élan (moins grande que pour le smashé). Cependant, contrairement au smashé, ce n'est qu'une fois le joueur en mouvement qu'il lance son ballon (beaucoup moins haut que pour un smashé), et au lieu de le frapper à la manière d'une attaque, il claque juste sa balle. La balle au lieu de tourner aura un effet dit flottant, c'est-à-dire qu'elle va faire de petits mouvements gauche droite tout le long de sa course. L'amplitude de ce mouvement peut être de 50 cm pour un service bien effectué. De ce fait, la réception nécessite une grande stabilité du geste de réception (très souvent en manchette).
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Afin de surprendre l'équipe adverse, diverses tactiques ou combinaisons peuvent être mises au point. Il en existe un grand nombre qui correspondent à un signe propre selon le club. Elles sont le plus souvent annoncée par le passeur. Dans les combinaisons on peut citer :
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Un joueur joue dans une équipe selon sa catégorie d'âge, un club peut avoir plusieurs équipes de différentes et de même catégorie.
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Les clubs peuvent aussi surclasser par exemple un minime en cadet car le club sait que le jeune ne progressera pas s'il reste la ou le niveau n'est pas adapté.
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La RSEQ au Québec qui comporte de nombreuses compétitions
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Le comte Alessandro Giuseppe Antonio Anastasio Volta, né à Côme le 18 février 1745 et mort dans cette même ville le 5 mars 1827, est un physicien et chimiste lombard.
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Il est connu pour ses travaux sur l'électricité et pour l'invention de la première pile électrique, appelée pile voltaïque[1]. Son nom est à l'origine de l'unité de tension électrique.
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Issu d'une famille aristocratique de Côme (par sa mère, Donna Maddalena, il était lié à la famille des Inzaghis[2]), Volta épousa en 1794 une femme de sa condition, Teresa Peregrini. Ils auront trois fils : Zanino, Flaminio et Luigi.[1]
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En 1774, il fut nommé professeur de physique de l’École royale de Côme. L'année suivante, il simplifiait la fabrication de l’électrophore, machine électrostatique décrite en 1762 par le physicien suédois Johan Wilcke[3],[4]. Volta fit une telle publicité à cet appareil qu'il en passe pour l'inventeur. En 1777, il voyagea en Suisse et s'y lia d'amitié avec H.-B. de Saussure.
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Intrigué par des gaz inflammables qui s'échappent dans les marais proches de sa maison (l’« air inflammable » de Benjamin Franklin), Volta s’intéresse en 1776 à la chimie des gaz : c'est ainsi qu’en novembre 1776, il préleva des capsules de miasmes des zones marécageuses de l'îlet Partegora du lac Majeur[5] et en isola la fraction inflammable, le méthane[6] dont il comprend qu'il est issu de la putréfaction des plantes[7]. Il conçut ses propres expériences, notamment le protocole d’ignition du méthane par une étincelle électrique dans un tube obturé. Volta étudia l’électrisation des solides, en s'efforçant de mesurer séparément la tension électrique (V) et la charge électrique (Q) : c’est ainsi qu’il découvrit que pour un corps donné, ils sont proportionnels (« loi de capacitance[8] »), et c’est en hommage à ce chercheur que l’unité de tension électrique s’appelle le volt.
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En 1779, il fut appelé à la chaire de physique expérimentale à l’université de Pavie, qu’il conserva pendant près de 40 ans[9].
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Luigi Galvani avait découvert un phénomène qu’il qualifiait d’« électricité animale » : lorsque l'on connecte deux disques métalliques de métaux différents par une patte de grenouille, celle-ci se contracte, indiquant le passage d'un courant électrique. Volta eut l'idée de substituer à la patte de l’animal un buvard imbibé de saumure, et ses méthodes d’étude de la charge électrique lui permirent de montrer que, dans les deux cas, il y avait échange de charge électrique et apparition d’une tension entre les deux métaux.
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Il introduit ainsi la notion de « couple électrochimique », et formule la loi selon laquelle la force électromotrice (fem) d'une pile galvanique, réalisée par mise en contact de deux électrodes métalliques via un électrolyte, est la différence entre deux « potentiels d’électrode », qui ne dépendent que de la nature du métal constitutif : il s'ensuit que deux électrodes d’un même métal ne peuvent développer de tension.
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En 1800, un différend professionnel à propos de l’interprétation biologique de Galvani poussa Volta à inventer la pile voltaïque, une pile électrique primitive débitant un courant électrique à peu près stable[10]. Volta savait que l'accouplement de métaux le plus efficace pour produire de l'électricité est le couple zinc-argent. Il fit d'abord l'essai de deux piles branchées en série ; chacune de ces piles était un gobelet de vin rempli de saumure, dans laquelle trempaient les électrodes ; puis il remplaça les gobelets par des lamelles de carton imbibées de saumure, interposées entre les rondelles de zinc et d'argent empilées alternativement.
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Plusieurs chercheurs ont étudié le phénomène de la pile de Volta et ont essayé de l'améliorer. Certains ont découvert l'illumination à arc qui démontre que l'électricité provoque une sorte d'éclair. Ils ont démontré le phénomène en reliant les deux bornes de la pile à un morceau de charbon.
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Le 2 mai 1800, deux chimistes britanniques, William Nicholson (1753-1815) et Sir Anthony Carlisle (1768-1840) réalisent la première électrolyse (celle de l'eau) en utilisant la pile de Volta comme générateur, permettant ainsi d'identifier les deux constituants de l'eau, oxygène et hydrogène. Cette découverte ouvre la porte à toutes sortes d'électrolyses dont celle de l'aluminium et du cuivre.
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Les premières batteries étaient composées de plusieurs piles voltaïques réunies.
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Un des principaux défauts de la pile de Volta était son manque d'étanchéité ; la saumure dans laquelle étaient plongés les morceaux de carton coulait de la pile. Ce problème est maintenant résolu car on remplace la saumure par un gel plus consistant.
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En 1820, Hans Christian Ørsted découvrit que les phénomènes électriques étaient de près reliés aux phénomènes magnétiques. Il remarqua que l'aiguille de sa boussole changeait de direction lorsqu'il la déplaçait autour d'un fil relié à la pile de Volta ; tout dépendant de sa position, la boussole n'indiquait pas la même direction.
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En 1836, John Daniell mit au point la première pile impolarisable.
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Alessandro Volta est devenu membre de la Royal Society le 5 mai 1791. Celle-ci lui décerna la médaille Copley en 1794.
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Napoléon Bonaparte lui décerna le titre de comte du Royaume en 1810 ; en 1815, l'empereur d'Autriche le nomma professeur de philosophie à Padoue.
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Alessandro Volta est enterré dans la ville de Côme, en Italie ; le temple Volta, près du lac de Côme est consacré à son travail ; ses instruments et papiers originaux y sont présentés. Le bâtiment est apparu, ainsi que son portrait, sur la devise italienne de 10 000 lires.
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En 1881, l'unité de tension électrique, le Volt, est nommée en son honneur.
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Le constructeur automobile Toyota a donné le nom d'Alessandro Volta à un concept-car présenté en 2004 au Salon de l'automobile de Genève.
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Écartelé : au I, du quartier des comtes sénateurs du royaume d'Italie ; au II d'azur, au cygne d'argent, surmonté d'un arc de voute du même ; au III de gueules, à une pile voltaïque et au condensateur d'argent ; au IV, de sinople à deux barres d'argent.[11],[12],[13]
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Le volt (symbole : V) est une unité, de force électromotrice et de différence de potentiel (ou tension) et dérivée du SI.
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Ce nom a été donné en hommage à Alessandro Volta, inventeur italien de la pile voltaïque en 1800.
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Le volt correspond à la différence de potentiel électrique entre deux points d'un circuit composé d'une résistance d'un ohm, lorsque ce même circuit est parcouru par un courant constant de 1 ampère la puissance dissipée entre ces deux points est égale à 1 watt[1].
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Autrement dit, le volt est la différence de potentiel électrique qui accélère une charge électrique de 1 coulomb en lui donnant une énergie de 1 joule[2],[3]. Il en résulte que le volt est ce qui déplace une charge de 1 coulomb avec une force de 1 newton sur une longueur de 1 mètre.
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Il peut être défini à partir des unités de base du Système international, dont il est une des unités dérivées[4] :
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Selon la norme du Système international d'unités, tous les noms d'unités sont des noms communs et s'écrivent donc en minuscules ; le symbole associé est en minuscules, sauf quand le nom de l'unité provient d'un nom de personne, auquel cas le symbole commence par une majuscule (d'où : « volt », nom commun écrit en minuscules[5] ; mais comme ce nom dérive de celui d'Alessandro Volta, le symbole est « V » majuscule).
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En 1800, Alessandro Volta développe la pile voltaïque, un précurseur de la pile alcaline, qui produit une tension électrique continue. Volta détermine que la meilleure paire de différents métaux pour produire de l'électricité est une paire de zinc et d'argent.
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Dans les années 1880, le Congrès international d'électricité, actuellement la Commission électrotechnique internationale (CEI), approuve le volt comme unité de force électromotrice. Dans le même temps, la tension est définie comme « la différence de potentiel à travers un conducteur quand un courant d'un ampère dissipe une puissance d'un watt ».
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Dans un circuit, la tension s'explique par la différence de potentiel entre les deux pôles électriques, c'est-à-dire par un surplus de charges négatives. Cette différence crée un champ électrique qui entraîne le déplacement des charges jusqu'à ce que celles-ci se soient équilibrées des deux côtés[6].
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Le volt est l'unité de différence de potentiel et de tension.
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L'analogie avec l'hydraulique est souvent utilisée pour expliquer la tension et l'intensité dans les circuits électriques ; ils sont comparés à des tuyaux remplis d'eau. Pour avoir une meilleure image de ce qu'est la pression de l'eau, on peut imaginer de l'eau sortant d'un robinet, d'un tuyau d'arrosage ou une chute d'eau causée par un barrage : plus la pression est élevée et plus l'eau qui sort du tuyau a un débit élevé.
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La pression correspond d'après cette analogie à la tension électrique.
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Les tensions nominales de différentes sources :
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Dans tous les réseaux électriques, du fait de la résistance de chaque matériau qui les composent, en particulier des conducteurs, il existe une chute de tension proportionnelle à la longueur des câbles. Les lignes à haute tension permettent de réduire relativement les pertes. Lesquelles sont principalement dues à l'effet Joule (chaleur dissipée) et sont proportionnelles au produit de la résistance par le carré de l'intensité (P = RI2) ; la puissance acheminée étant égale au produit de la tension par l'intensité (P = UI), élever la tension permet, pour une puissance donnée, de réduire significativement les pertes dans les réseaux câblés. La recherche continue sur les matériaux supraconducteurs qui ont une résistance nulle. Ils permettraient en effet d'éliminer non seulement les pertes dans le câble mais aussi le besoin d'équipement de transformation pour élever et abaisser la tension, avec les pertes qui y sont associées.
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Le tableau ci-dessous détaille les multiples et sous-multiples du volt dans le Système international ; toutes ces unités ne sont pas utilisées.
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1999 : Volvo AB vend sa branche automobile Volvo Cars à Ford qui la revend en 2010 au chinois Geely
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Volvo, fondée en 1927 en Suède avec l'aide de la société SKF, est un conglomérat industriel suédois de fabrication de camions, d'autocars et d'autobus, d'engins de chantier et de moteurs marins et industriels. En latin, volvo — première personne du présent de l'indicatif du verbe volvere — signifie « je roule ».
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À l'origine détenues par AB Volvo depuis 1927, les activités automobiles grand public réalisées sous la dénomination Volvo Cars, appartiennent depuis 2010 au groupe automobile chinois Geely, après avoir appartenu à Ford durant onze ans.
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Volvo produit des camions, des autobus et autocars depuis 1928. AB Volvo est aujourd'hui l'un des principaux constructeurs de camions, d'autobus, d'autocars, d'engins de chantier, de moteurs marins et industriels dans le monde. Il est le deuxième constructeur mondial de poids lourds. Au début de 2002, AB Volvo a restructuré son secteur camions en le divisant en trois sociétés distinctes : Renault Trucks, Mack Trucks Inc. et Volvo Trucks. Enfin, UD Trucks a rejoint le groupe en 2006, afin notamment d'augmenter sa présence en Asie.
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AB Volvo produit également des groupes électrogènes et des moteurs destinés à l'industrie navale (Volvo Penta) ainsi que des engins de chantier (Volvo Construction Equipment). Dans ce dernier département, la firme est célèbre pour ses dumpers articulés. Le groupe Volvo intègre également plusieurs Business Units tels que Volvo Powertrain pour ses moteurs de camion, ou Volvo Information Technology pour ses solutions et services informatiques. Certaines de ces entités sont également amenées à servir des clients externes au groupe.
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Dans l'industrie automobile, les évolutions se sont succédé rapidement dans les années 1920, Assar Gabrielsson, directeur des ventes chez SKF, envisageait en effet d'ouvrir une usine destinée à accueillir la production d'automobiles pour lesquelles SKF fournirait des roulements à billes et des rotules à rouleaux. Il prit donc contact avec le designer Gustaf Larsson, qui s'attela à la conception d'une voiture.
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Les plans furent achevés au printemps 1925, et Assar Gabrielsson et Gustaf Larsson réalisèrent la production de dix voitures. Une fois ces exemplaires préparés, il fut décidé en 1926 que Volvo, filiale de SKF, poursuivrait la production automobile. Cette société fabriquait auparavant un roulement à une rangée de billes dénommé « Volvo » (dérivé du latin, signifiant « je roule ») - un nom qui convenait également parfaitement aux nouveaux produits. Le logo fut choisi pour représenter la force suédoise et à l'origine copia l'ancienne représentation de l’élément fer[2].
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La production en série du modèle décapotable (ÖV4 "Jakob") fut inaugurée en 1927. Plus tard, une version à conduite intérieure fut ajoutée à la gamme, contribuant à élever les ventes de véhicules, mais la société ne fut viable qu'à compter de 1930. Depuis cette époque, la société Volvo a connu une évolution dynamique, et est devenue la plus importante entreprise de Scandinavie.
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En 1971, le club des quatre est formé : L'Euro Truck Development Group Saviem, DAF, Volvo et Magirus-Deutz s'entendent pour produire en commun un modèle de classe "médium" à partir d'une cellule et d'une cabine basculante commune, ce qui a permis de réduire les coûts de développement, mais cette association prit fin après l'introduction des cabines sur les camions.
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Les années 1980 voient une relative remise en cause du travail à la chaîne, probable effet secondaire de mai 68[3]. Ainsi, pour tenter de briser la monotonie du travail à la chaîne, on instaure la rotation des postes. Celle-ci est encore en cours, particulièrement, par exemple, à l'usine Volvo de Gand, en Belgique[4].
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En 1995, Volvo acquiert une partie des actifs des autobus Prévost (Prévost Car Inc.) en Amérique du Nord et neuf ans plus tard, Volvo prend la totalité des actifs de cette entreprise qui se spécialise dans la fabrication des autobus de grand tourisme.
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En 1999, le groupe Volvo AB cède sa branche automobile au groupe Ford pour 6,5 milliards de dollars[5].
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En 2010, l'américain Ford vend l'ancienne branche automobile de Volvo au chinois Geely pour 1,8 milliard de dollars. La transaction a été finalisée en juillet 2010[6].
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En décembre 2012, Renault, principal actionnaire du groupe, cède ses 6,5 % de participation dans l'entreprise Volvo AB pour 1,5 milliard d'euros[7].
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En décembre 2013, Volvo vend sa filiale de location de véhicule en Amérique du Nord pour 1,1 milliard de dollars[8].
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En décembre 2017, Geely annonce prendre une participation minoritaire de 8,2 %, lui donnant droit à 15,6 % des droits de votes, dans Volvo pour 3,25 milliards d'euros[9]. En décembre 2019, Volvo annonce la vente de sa filiale japonaise UD Trucks à Isuzu Motors pour 2,3 milliards de dollars[10].
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Liste des principaux actionnaires au 31 octobre 2019[11].
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AB Volvo ou Volvo Group fabrique principalement des engins de transport. Après avoir été actionnaire principal, le groupe Renault a vendu toutes ses parts en décembre 2012. Ses filiales sont :
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Le groupe exerce aussi des activités liées à ses produits :
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Le conseil d'administration du groupe compte quatorze membres :
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En novembre 2013, Volvo Trucks fait appel à Jean-Claude Van Damme afin de réaliser un grand écart entre deux camions en marche arrière. Le but de cette campagne intitulée "Epic Split" étant de démontrer la stabilité et la précision de leur modèle "Dynamic Steering"[15]. En à peine 3 semaines, la vidéo fait le buzz et engendre plus de 61 millions de vues sur Youtube[16].
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Deux ans après l'Epic Split, Volvo Trucks veut encore démontrer la résistance d'un de ces camions et confie alors les commandes d'un d'entre eux à une fillette de 4 ans, Sophie. Imaginé par l'agence suédoise Forsman and Bodenfors, le clip vidéo largement diffusé met alors en scène la fillette équipée d'une télécommande et pilotant l'engin à distance au travers de différents obstacles[17].
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En avril 2015, l'agence Grey et Volvo lancent la campagne "Volvo life paint" afin de sensibiliser les cyclistes britanniques, proposant ainsi une bombe de peinture visible la nuit grâce à la réflexion des phares de voiture[18].
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Le référendum[a] est un procédé par lequel une autorité politique consulte l'ensemble des citoyens d'une collectivité donnée sur une proposition concernant « une mesure qu'une autre autorité a prise ou envisage de prendre[1] ».
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Le plus souvent, les citoyens doivent répondre par « oui » ou « non » à une question dont l'autorité consultante a défini les termes. La décision d'organiser un référendum peut émaner du pouvoir exécutif de la collectivité, d'un groupe participant au pouvoir législatif, ou d'une démarche pétitionnaire dans le cas d'une initiative populaire.
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Souvent, les processus d'indépendance politique, constituant un nouvel État par sécession d'un ensemble plus grand, impliquent une consultation des citoyens concernés dans un référendum d'autodétermination.
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Le référendum a pour objet de légitimer une décision politique par consultation des personnes concernées. La définition des participants est en général celle du corps électoral, quoique un référendum puisse élargir ou restreindre ce champ, avec un critère de résidence.
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Le plébiscite était une procédure de la République romaine dans l'Antiquité. Son rapport avec le césarisme, volonté d'imposer le pouvoir personnel d'un homme fort, reste à l'origine de nombreuses critiques contre le référendum[2].
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Le reférendum territorial, concernant le rattachement d'une collectivité à une autre, a existé dès 1552 pour le rattachement de la ville de Metz au royaume de France. Ce type de référendum s'associe au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes [3].
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Si la plupart des démocraties contemporaines ont organisé des référendums au cours de leur histoire, peu de pays l'ont institué comme un mode de gouvernement régulier. La moitié des 800 référendums environ organisés au niveau national dans le monde jusqu'à la fin de 1993, l'ont été en Suisse[4]. Dans la plupart des pays, la décision d'organiser un référendum émanait des partis politiques au pouvoir dans le but de valider leurs orientations. L'usage du référendum a surtout progressé en Suisse[5], en Italie et dans certains États des États-Unis[6].
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Le référendum appartient au domaine du droit : on ne peut décider par référendum que des lois. Dans les régimes de démocratie représentative, des parlementaires discutent et amendent les lois. Le référendum, selon les conceptions du juriste Raymond Carré de Malberg, a pour objet de limiter et de contrôler ce pouvoir. Si « la loi est l'expression générale », il est sain que le compromis que les parlementaires ont trouvé entre les divers intérêts et opinions soit soumis au corps électoral. La place du référendum dans la hiérarchie des pouvoirs pose un problème pratique. Les lois sont soumises à un contrôle de conformité à la Constitution, qui notamment protège les minorités. Comment le référendum se place-t-il par rapport à cette norme [7] ?
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Les techniques de mise en œuvre du référendum réagissent sur son effet. Le mode de déclenchement de la consultation, la rédaction de la question, le corum et la majorité qualifiée éventuels, la fréquence de son usage, en font soit un outil de pouvoir disponible pour les représentants élus, soit un instrument de limitation et de contrôle par le corps électoral [8]. Les techniques d'influence des votes et de perversion des résultats s'appliquent aussi bien au référendum [9].
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Un référendum peut être consultatif ou décisionnel, local, national ou fédéral s'il y a lieu, conventionnel s'il concerne la ratification d'un traité international, ou de transfert territorial s'il s'agit de modifier les limites d'une collectivité. La Constitution rend parfois son organisation obligatoire ; dans d'autre cas, il faut qu'une demande ait recueilli sous forme pétitionnaire un certain nombre de signatures valides [10].
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L'opinion publique est constamment sollicitée, au XXIe siècle, par des sondages d'opinion. Le référendum s'en démarque par son caractère public et, pour les personnes interrogées, prévisible. Alors que le sondage recueille sans préavis ni information préalable un avis, le référendum est précédé d'une campagne[3]. Cette préparation informe les opinions indivituelles, mais laisse se former des prises de position collectives, le plus souvent autour de personnalités établies, ce qui le rapproche du système représentatif.
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La pratique de cette méthode liée à la démocratie directe montre un certain nombre de limites qu'on peut résumer en quatre points :
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L'initiative populaire est le produit d'une pensée politique dans lequel l'idéal est la démocratie directe, par opposition à la démocratie représentative. Les tenants de la démocratie directe considèrent les choix politiques comme essentiellement des choix moraux, pour lesquels chacun est compétent, alors que les partisans de la démocratie représentative estiment que la législation et le gouvernement exigent des compétences, ce qui implique des professionnels, que choisisent les électeurs.
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L'initiative populaire comprend un temps pétitionnaire, pendant lequel les promoteurs recueillent des signatures certifiées de citoyens. Quand l'initiative populaire fait partie des institutions, la loi prévoit le seuil de signatures qualifiées pour déclencher un référendum, et les délais pour les recueillir. Ces conditions remplies, l'exécutif est tenu d'organiser un référendum [15].
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Comme les décisions politiques ne manquent pas d'avoir un aspect moral et un aspect technique, se pose la question de pourquoi on vote. Une préférence morale, un objectif vague, laissent une grande latitude au législateur, qui peut frustrer les attentes du corps électoral. Une rédaction légale détaillée, alors qu'il n'y a pas eu de vérification approfondie des conséquences légistiques et autres, ni discussion ou négotiation avec les parties les plus concernées, court le risque dêtre contre-productive ou d'être rejetée alors que le son principe réunirait une majorité. Les pays ou l'initiative populaire fait partie des institutions ont adopté des solutions diverses, selon leurs traditions politiques.
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D'après le renvoi Referendum and Initiative Act[16] de 1919, le Parlement ne peut pas renoncer à la souveraineté parlementaire au moyen de référendums. Cette règle constitutionnelle empêche le Parlement de cesser d'être souverain par une abdication volontaire de son autorité souveraine. Dans ce renvoi, les tribunaux ont jugé qu'une loi manitobaine qui obligeait le lieutenant-gouverneur de la province à accepter des référendums d'initative populaire était une abdication inconstitutionnelle de la souveraineté. Par conséquent, en droit constitutionnel canadien, un referendum n'est pas un moyen de faire échec à la souveraineté parlementaire, il n'est pas automatiquement contraignant. Ne pas respecter les résultats d'un référendum pourrait vraisemblablement engendrer des conséquences politiques pour un gouvernement, mais cela ne serait pas une violation de la règle de droit.
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Cela dit, dans le Renvoi relatif à la sécession du Québec[17], la Cour suprême du Canada a jugé que dans un référendum sur la sécession d'une province, une majorité claire en faveur de la sécession crée une obligation de négocier des modifications constitutionnelles. Cela ne dicte pas d'avance le résultat des négociations et cela ne contraint pas le Parlement à entériner le résultat des négociations menées par l'exécutif, il s'agit seulement d'une obligation pour l'exécutif d'agir de bonne foi en négociant les conséquences d'un référendum en faveur de la sécession.
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Le Parti québécois a organisé deux référendums pour lancer les négociations pour la souveraineté du Québec. Il a déposé à l'Assemblée nationale du Québec le Livre Blanc sur le projet de souveraineté-association. Le premier référendum, le 20 mai 1980, fut une défaite pour le Parti québécois de René Lévesque, le « non » recueillant près de 60 % des voix. Néanmoins, les Québécois donnèrent à nouveau la majorité au Parti québécois lors de l'élection suivante, le 13 avril 1981.
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Dans le deuxième référendum sur la souveraineté, le 30 octobre 1995, le « non » fut majoritaire, avec moins d'un point d'écart (50,5 %) (54 288 votes). Le lendemain, le Premier ministre du Québec Jacques Parizeau remit sa démission.
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Les États-Unis ignorent le référendum à l'échelon fédéral ; à l'échelon des États, seul le Delaware ignore le référendum[18].
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Durant l’ère progressiste, plusieurs États des États-Unis se sont dotés de procédures de législation directe telles que le référendum, l'initiative populaire et la procédure référendaire de destitution[c]. « La première initiative présentée aux électeurs date de 1904 dans l'Oregon (l'État qui avec la Californie verra être déposées le plus grand nombre d'initiatives) »[19]. Cependant, ce mouvement s'est surtout développé à l'Ouest : « Parmi les États de la côte Est, seuls le Maine et le Massachusetts ont adopté l'initiative et le référendum populaire, alors que c'est le cas de tous les États de la côté pacifique »[20]. Six procédures du genre existent aux États-Unis :
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Dans sept États permettant la loi d'initiative populaire, l'initiative est « indirecte », ce qui signifie que le référendum n'aura pas lieu si la législature adopte la proposition, même avec des amendements. Si elle la soumet à référendum, elle peut également y soumettre un contre-projet. Dans deux États, l'amendement constitutionnel d'initiative populaire est également indirect.
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Les articles 103 et 104 de la constitution colombienne de 1991 font du référendum un moyen d'expression de la souveraineté du peuple, au résultat légalement contraignant. L'article 155 permet ainsi à un projet de loi dont celui d'un référendum d'être porté au parlement s'il réunit les signatures d'au moins 5 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Un porte parole peut être désigné pour être entendu par le parlement à n'importe quelle étape du processus[24].
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Une initiative populaire franchissant cette étape est automatiquement considérée comme prioritaire au niveau parlementaire, l'article 163 imposant un délai maximum de 30 jours pour sa prise en compte s'il s'agit d'un simple projet de loi. Dans le cas d'une proposition de référendum, seul le vote favorable du Sénat est obligatoire au niveau parlementaire sans qu'il soit nécessaire de consulter la Chambre des représentants, ainsi que la décision du président du Président de la Colombie approuvée en conseil des ministres[24].
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Le projet de loi est alors soumis à référendum à une date indépendante de tout autre scrutin électoral. Comme l'ensemble de ces derniers en Colombie, les référendums sont soumis à l'article 41 de la loi électorale, qui impose une participation minimale d'un tiers (33,3 %) des inscrits est requise pour que le résultat, approuvé ou rejeté à la majorité absolue (50 % +1) des voix soit déclaré valide[24],[25].
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En 2007, la junte militaire de la Thaïlande a organisé un référendum approuvé pour sa nouvelle constitution devant permettre le retour de la démocratie.
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Dans son livre La Question du référendum (Presses de Sciences-Po, 2019), la chercheuse Laurence Morel décrit une augmentation des consultations référendaires en Europe depuis 2016 (sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, sur l'indépendance de la Catalogne, sur les forages dans la mer Adriatique en Italie, sur l'accès à l'avortement en Irlande, sur les services secrets aux Pays-Bas, sur le mariage homosexuel et la justice anticorruption en Roumanie), ce qu'elle perçoit comme « la manifestation d’un désir référendaire qui s’est emparé de nos sociétés et qui s’inscrit dans une aspiration plus générale à un exercice direct de la citoyenneté dans des démocraties représentatives jugées trop éloignées du peuple »[26].
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La Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne ne prévoit de référendum que pour le changement de tracé des frontières des Länder, leur fusion ou leur scission. Le référendum a lieu dans les territoires concernés. Cependant, en fonction des législations des différents Länder et communes, des référendums locaux sont autorisés, de même que l’initiative populaire.
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En 1978, les Autrichiens rejettent l'appel lancé par le Gouvernement pour la mise en marche de la première centrale nucléaire privée en Autriche (à Zwentendorf). Le programme nucléaire est abandonné.
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Oui, en 1994 sur l'adhésion à l'Union européenne.
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Lors d'un référendum organisé en mai 1919, au lendemain du premier conflit mondial et du subséquent démantèlement de l'Empire austro-hongrois, 81 % des habitants du Vorarlberg souhaitèrent leur rattachement à la Suisse[27].
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La constitution belge ne prévoit pas la possibilité d'un référendum et est en fait généralement interprétée comme excluant la possibilité du référendum ou d'une autre forme de consultation directe de la population, du moins pour ce qui concerne les matières attribuées par la constitution.
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En 1891, Léopold II a tenté d'introduire le principe du référendum royal dans la constitution, mais cette proposition est rejetée par la Chambre.
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Exceptionnellement, en 1950 dans le cadre de la Question royale, une consultation populaire a été organisée simultanément dans chaque province du pays au sujet du retour du roi Léopold III sur le trône.
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Le fait que cette consultation n'ait apporté aucune solution aux problèmes qu'elle était censée résoudre a notamment souligné le peu de pertinence d'un référendum dans un pays où les avis pouvait se cliver entre deux communautés.
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À diverses occasions, des projets de consultation populaire ont été soumis au Conseil d'État. En 2004, une proposition de loi pour l'organisation d'une consultation populaire dans le cadre de l'approbation du traité établissant une constitution pour l'Europe lui fut soumise pour en examiner la compatibilité avec la constitution. L'avis de l'assemblée générale de la section de législation du Conseil, basé sur l'article 33 de la constitution, fut négatif. Le Conseil expose que l'article 33 dit que « Tous les pouvoirs [...] sont exercés de la manière établie par la constitution », ce qui implique que tous les pouvoirs sont exercés par les organes qui représentent la nation et seulement par ceux-ci. Cet article exclut donc expressément tout autre mode d’exercice des pouvoirs et l’instauration de toute procédure de consultation populaire – qu’elle soit permanente ou qu’elle porte sur un sujet déterminé – nécessite la révision préalable de la constitution[28].
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Dans les matières non réglées par la constitution, toutefois, des pouvoirs locaux par exemple (communes et provinces) peuvent organiser des « consultations populaires », purement consultatives, sur des sujets d'intérêt local.
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Un référendum a été organisé le 24 avril 2004 dans les deux parties de l'île de Chypre pour se prononcer sur le plan de paix proposé par les Nations unies qui vise à la réunification du pays après trente ans de divisions et de négociations inabouties entre les deux communautés grecque et turque de l’île.
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Les Chypriotes grecs ont voté « non » à 76 %. En revanche, 65 % des Chypriotes turcs ont voté « oui » au plan des Nations unies.
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Oui, en 1972 (adhésion), 1986 (Acte unique), 1992 (deux fois sur le traité de Maastricht), 1998 (traité d'Amsterdam), 2000 (Euro). Un projet de référendum sur la Constitution européenne n'a jamais abouti.
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Selon l'article 92 de la constitution de 1978, « les décisions politiques d'une importance particulière pourront être soumises à tous les citoyens par la voie d'un référendum consultatif » moyennant autorisation préalable du Congrès des députés.
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Cet article a été appliqué deux fois :
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Voir l'article consacré à la Constitution européenne et les articles Référendum sur la constitution européenne et Référendum espagnol sur la constitution européenne.
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Oui en 2003 sur l'adhésion à l'Union européenne.
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Depuis 1958, le référendum est reconnu, avec le mode représentatif, comme l'une des deux modalités d'expression de la souveraineté nationale. Le principe en est posé à l'article 3 de la constitution de la Cinquième République. En pratique, l'initiative est exclusivement le fait de l'exécutif.
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Il existe deux principaux types de référendums en France :
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La Hongrie a fait un référendum en 2003 pour son adhésion à l'Union européenne.
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Le référendum est nécessaire pour modifier la Constitution (21 sur 25 depuis 1972 ont été approuvés). Un référendum était prévu sur la Constitution européenne, mais a finalement été annulé. Le 12 juin 2008, l'Irlande rejette le Traité de Lisbonne, avant de l'approuver par un nouveau référendum le 2 octobre 2009, période où le gouvernement irlandais profite de la crise économique et financière pour arguer que sans ce traité, l'Irlande ne pourrait s'en sortir.
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L’utilisation du référendum comme procédé de consultation du corps électoral afin qu’il se prononce sur une question par une réponse affirmative ou négative peut concerner des normes juridiques de rang divers. Si le recours au référendum est généralement admis en matière constituante, encore qu’il soit peu utilisé en France, il est loin d’être couramment accepté en matière législative. De plus, la France exige qu’il soit assorti d’une initiative du pouvoir exécutif. Le CE dans son rapport 1993 (EDCE no 45, p. 140) a précisé que l’initiative populaire constituait une procédure « contraire à la tradition constitutionnelle française ». Or, cette position à l’égard du référendum n’est pas partagée par les constituants italiens qui ont instauré un contre-pouvoir législatif à travers le référendum abrogatif d’initiative populaire. La Cour Constitutionnelle italienne a joué un rôle important pour encadrer cette pratique en instituant un contrôle a posteriori.
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L’article 75 de la Constitution italienne du 27 décembre 1947 précise qu’« un référendum populaire est fixé pour décider de l’abrogation, totale ou partielle, d’une loi ou d’un acte ayant valeur de loi, quand le demandent cinq cent mille électeurs ou cinq Conseils régionaux. Le référendum n’est pas autorisé pour les lois fiscales et budgétaires, d’amnistie et de remise de peine, d’autorisation de ratifier les traités internationaux. Tous les citoyens appelés à élire la Chambre des députés ont le droit de participer au référendum. La proposition soumise au référendum est approuvée si la majorité des électeurs a participé au vote et si la majorité des suffrages exprimés favorablement a été atteinte. La loi détermine les modalités de mise en œuvre du référendum ». La loi constitutionnelle du 11 mars 1953 relative aux normes complémentaires de la Constitution concernant la Cour constitutionnelle ajoute dans son article 2 une compétence de contrôle de l’admissibilité des demandes de référendum[29].
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Ainsi, en même temps qu’il y a contre-pouvoir législatif, il y a également sauvegarde d’une certaine sécurité juridique en soustrayant au référendum la possibilité d’abroger des lois qui pourraient mettre en péril la gestion de l’État, en exigeant la participation de la majorité des électeurs et en instituant un contrôle des demandes. Cependant, le Parlement a essayé de bloquer le vote de la loi nécessaire à la mise en œuvre du référendum abrogatif qui ne fut adoptée que le 25 mai 1970, puis a tenté d’introduire des dispositions lui permettant de contrôler le déroulement du référendum. En effet, l’article 39 de la loi précitée dispose que « lorsque avant la date du déroulement du référendum, la loi ou l’acte ayant force de loi ou leurs dispositions particulières auxquelles le référendum se réfère, ont été abrogées, le Bureau central pour le référendum déclare que les opérations relatives n’ont plus cours ».
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Cette loi permettait au législateur d’abroger formellement la loi qui faisait l’objet du référendum et d’y substituer de nouvelles dispositions de même rang dans la hiérarchie des normes. La Cour constitutionnelle italienne a corrigé l’orientation donnée par le législateur à l’initiative référendaire dans sa décision no 68 de 1978 (contrôle a posteriori impossible en France) où elle estime que cet article est illégal car ne prévoyant pas des moyens adéquats pour défendre les signataires des demandes de référendum abrogatif. Ne pouvant pas annuler la loi, car cela aurait paralysé l’institution référendaire, les juges adoptent une décision additive : ils ajoutent au texte contrôlé une norme fixant les conditions d’intervention du législateur sur les normes faisant l’objet d’un référendum abrogatif. Ainsi, si la loi est abrogée avant référendum et remplacée par d’autres dispositions de même nature et ayant le même objet, le référendum aura lieu sur les nouvelles dispositions législatives. Enfin, la Cour constitutionnelle a instauré l’interdiction du rétablissement par le législateur de la norme abrogée dans sa décision no 468 de 1990, estimant que « le référendum manifeste une volonté définitive et ne pouvant être retirée ».
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La Cour a donc protégé l’institution référendaire contre l’activisme du parlement mais elle a également encadré l’utilisation du référendum. En effet, la demande de référendum subit un contrôle de légalité devant le Bureau pour le référendum auprès de la Cour de cassation (respect de la procédure législative) et un contrôle d’admissibilité devant la Cour constitutionnelle (appréciation du respect par les demandes des prescriptions constitutionnelles établies par l’article 75 de la Constitution). Ce contrôle a donné lieu a une importante jurisprudence (106 décisions entre 1972 et 2000) visant à exclure du champ référendaire les lois reliées aux lois visées par l’article 75 et celles dont la force normative est supérieure à celle des lois ordinaires ainsi que celles dont le contenu normatif ne peut être modifié sans porter atteinte aux dispositions constitutionnelles qu’elles mettent en œuvre. La Cour contrôle les conditions de forme des questions référendaires afin de permettre un vote conscient des électeurs mais examine également la finalité poursuivie par l’abrogation référendaire (effet normatif visé, effet non manipulatif c’est-à-dire non créateur d’une nouvelle réglementation).
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Ainsi, par sa jurisprudence audacieuse, la Cour constitutionnelle italienne a su maîtriser l’usage abusif du référendum abrogatif[30] tout en protégeant son effectivité. Ainsi le Parlement est non seulement incité à améliorer la qualité de sa production normative mais également à être plus attentif aux attentes des citoyens qui l’ont élu. C’est un bon exemple d’une plus grande participation effective des citoyens à la vie politique nationale.
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L'article 138 de la Constitution prévoit la possibilité de soumettre une loi constitutionnelle à un référendum. Les trois référendums de ce type ont eu lieu en 2001, 2006 et 2016 : voir Référendum constitutionnel de 2006 en Italie.
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Par ailleurs, en application de l'article 132 de la Constitution, un référendum peut décider de la fusion de régions ou de la création de nouvelles régions.
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Oui, en 2003 sur l'adhésion à l'Union européenne.
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Non, en 2012 sur l'adoption du russe comme langue officielle.
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Des référendums facultatifs sont régulièrement organisés.
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Oui, en 2003 sur l'adhésion à l'Union européenne.
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Le Luxembourg a connu quatre référendums.
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Le Référendum luxembourgeois de 1919 posait plusieurs questions. La première partie demandait aux électeurs et électrices de faire leur choix entre la nouvelle grande-duchesse Charlotte déjà intronisée, une autre grande-duchesse de la même famille régnante, un souverain issu d'une autre maison régnante, ou la république. Le peuple plébiscita la grande-duchesse Charlotte à hauteur d'environ 80 % des suffrages exprimés. Dans la deuxième partie, les citoyens devaient choisir entre la France et la Belgique pour former une nouvelle union économique, le Luxembourg ayant dénoncé son appartenance au Zollverein allemand quelques semaines après l'armistice du 11 novembre 1918. Les Luxembourgeois se prononcèrent à environ 73 % pour la France qui refusa une union économique franco-luxembourgeoise, si bien que le Grand-Duché adopta finalement l'Union économique belgo-luxembourgeoise.
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Le Référendum luxembourgeois de 1937, rejeta de justesse une loi déjà votée par la Chambre des députés, visant à surveiller ou à mettre à l'écart les élus, fonctionnaires, syndicalistes, journalistes... représentant la gauche plus radicale (communistes, certains socialistes...). Joseph Bech, chef du gouvernement et auteur de la loi en question, démissionna logiquement de son poste de chef du gouvernement mais conserva les Affaires étrangères.
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Le Référendum luxembourgeois sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe de juillet 2005 consulta le corps électoral sur la Constitution européenne, approuvée à plus de 60 %.
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Le Référendum luxembourgeois de 2015 portait sur trois questions : l'octroi du droit de vote dès l'âge de 16 ans, l'octroi aux résidents étrangers du droit de vote aux élections législatives e la limitation de la durée des fonctions ministérielles à un mandat renouvelable une fois. Bien que le scrutin ne soit que consultatif, le gouvernement s'engageait à en faire appliquer le résultat. Les trois propositions furent rejetée massivement avec autour de 80 % de voix contre.
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Un référendum sur l'adhésion à l'Union européenne a eu lieu en 2003.
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À deux reprises, en 1973 et en 1993, le peuple norvégien a été consulté sur l’adhésion à l’Union européenne (anciennement Communauté économique européenne). Dans les deux cas, le scrutin a débouché sur un refus de l’adhésion.
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Un référendum consultatif sur la Constitution européenne a eu lieu le 1er juin 2005. Résultat : rejet à près de 61 % des suffrages.
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La loi du 1er juillet 2015 permet de déclencher un référendum consultatif a posteriori sur chaque loi votée par le Parlement néerlandais (à l’exception des textes concernant la maison royale, le budget, ou encore la Constitution), à condition de réunir 300 000 signatures, soit 1,7 % de la population. Le référendum n'est valable que si au moins 30 % des électeurs se déplacent aux urnes. Cette loi est mise en application pour la première fois avec le référendum du 6 avril 2016 sur l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne, pour lequel une majorité du Parlement s’est exprimée en faveur du respect du résultat[31].
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Oui, en 2003 sur l'adhésion à l'Union européenne. Un référendum consultatif sur la Constitution européenne était prévu en 2005 mais a été annulé.
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Un référendum consultatif sur la Constitution européenne a aussi été annulé. En 2007, un référendum sur l'interruption volontaire de grossesse.
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Oui, en 2003 sur l'adhésion à l'Union européenne.
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Depuis 1973 (référendum en Irlande du Nord), la procédure du référendum devient de plus en plus habituelle au Royaume-Uni. Il y a eu des référendums dans les pays constituants du Royaume-Uni, ainsi que dans des régions et villes.
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Il n'y a eu à la date du 26 juin 2016 que trois référendums à l'échelle du Royaume-Uni : le premier a eu lieu en 1975 sur la question du maintien au sein de la CEE, les britanniques ont dû répondre à la question « Do you think the UK should stay in the European Community (Common Market)? », soit en français « Pensez-vous que le Royaume-Uni doive rester au sein de la Communauté européenne (Marché commun)? ». Le second a eu lieu le 5 mai 2011 et portait sur l'introduction d'un mode de scrutin baptisé « vote alternatif ». Enfin le 3e a eu lieu le 26 juin 2016, et portait sur le maintien ou la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (« Should the United Kingdom remain a member of the European Union or leave the European Union? » soit en français « Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l'Union européenne ou quitter l'Union européenne ? ») : la sortie a été approuvée par près de 52 % des suffrages exprimés, la participation étant de 72 %.
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Oui, en 2003 sur l'adhésion à l'Union européenne.
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Oui, en 2003 sur l'adhésion à l'Union européenne. La constitution de la Slovénie (dans sa rédaction en vigueur au 8 juin 2011) prévoit un recours possible au référendum pour les révisions constitutionnelles (art. 170), la promulgation d'une loi (art. 90) ou l'adhésion à une organisation internationale (art. 3a). Le 5 juin 2011 un référendum législatif sur le recul de l'âge de départ à la retraite a eu lieu (rejet du projet). L'organisation de referendums d'initiative populaire est possible en accord avec les articles 90-1, 97 et 99 de la constitution slovène, permettant cette forme de démocratie directe lorsqu'un minimum de 2 500 signatures est réunie, puis au moins 40 000 dans un délai d'un mois, à l'encontre d'une loi votée par le parlement.
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Oui, 6 depuis 1922.
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Au niveau fédéral, il existe 2 types de référendum : le référendum obligatoire, qui concerne toute révision de la Constitution, l'adhésion à des organisations de sécurité collective ou à des communautés supranationales et les arrêtés fédéraux urgents dépourvus de base constitutionnelle et dont la durée de validité dépasse une année, et le référendum facultatif, qui concerne tout acte fédéral pour lequel 8 cantons ou 50 000 citoyens suisses ont demandé une votation[32].
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La même possibilité de référendum facultatif existe également au niveau des cantons et des communes, avec toutefois un nombre requis de signatures plus faible. Dans certains cantons et certaines communes, un « référendum fiscal » ou « référendum constructif » est obligatoire pour toutes les lois introduisant des dépenses nouvelles (c'est-à-dire non prévues par le budget annuel) supérieures à un montant défini.
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La Suisse connait également un droit d'initiative populaire au niveau fédéral (initiative populaire fédérale) permettant aux citoyens de proposer une modification de la Constitution fédérale. Au niveau cantonal et communal, il existe aussi parfois le droit d’initiative législative populaire.
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Oui, nécessaire pour modifier la Constitution (8 sur 43 depuis 1909 ont été approuvés).
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Beatrix (en néerlandais, Beatrix der Nederlanden, francisé en Béatrix, ou plus rarement en Béatrice), née le 31 janvier 1938 au palais de Soestdijk (Baarn), est reine des Pays-Bas du 30 avril 1980 au 30 avril 2013.
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Fille aînée de la reine Juliana et du prince Bernhard des Pays-Bas, Beatrix est née princesse des Pays-Bas, d’Orange-Nassau et de Lippe-Biesterfeld. Devenue reine par l’abdication de sa mère le 30 avril 1980, elle abdique à son tour le 30 avril 2013, après 33 ans de règne, en faveur de son fils aîné, Willem-Alexander, prince d’Orange. Elle reprend alors le titre de princesse.
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La princesse Beatrix naît le 31 janvier 1938 au palais de Soestdijk à Baarn, aux Pays-Bas. Elle est l'aînée des petites-filles de la reine Wilhelmine, étant la fille aînée de la princesse héritière Juliana et du prince Bernhard zur Lippe-Biesterfeld. Dès sa naissance, elle est seconde dans l'ordre de succession, après sa mère.
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En effet, la princesse Juliana et le prince Bernhard auront encore trois filles : Irene, née en 1939, Marguerite (Margriet), née en exil au Canada en 1943, et Christine (Christina), née en 1947. La princesse Beatrix reçoit deux parrains — le roi Léopold III de Belgique et le duc Adolphe-Frédéric de Mecklembourg — et trois marraines : la princesse Alice, la comtesse d'Athlone, la princesse Elisabeth de Waldeck-Pyrmont et la comtesse Allene de Kotzebue.
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Quand les Pays-Bas sont envahis en mai 1940, la famille royale néerlandaise se réfugie à Londres. La reine Wilhelmine devient l'âme de la résistance à l'occupant. Un mois plus tard, le Blitz pousse la princesse Juliana à se réfugier à Ottawa, au Canada, avec ses deux filles. Une troisième fille naît en 1943. La famille revient aux Pays-Bas le 2 août 1945.
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Béatrix est scolarisée à l'école primaire progressive Werkplaats à Bilthoven. Sa troisième sœur Christina naît en 1947. Le 6 septembre 1948, sa mère Juliana succède à sa grand-mère Wilhelmine et Béatrix devient alors l'héritière présomptive au trône des Pays-Bas à l'âge de dix ans.
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En avril 1950, la princesse Beatrix entre à l'Incrementum, une partie du Baarnsch Lyceum, où, en 1956, elle passe ses examens et reçoit un diplôme dans les domaines art et littérature antique. Le 31 janvier 1956, la princesse Beatrix célèbre son dix-huitième anniversaire. À cette date, conformément à la Constitution des Pays-Bas, elle a le droit d'assumer la Prérogative royale. Elle intègre alors le Conseil d'État. La même année, elle commence ses études à l'université de Leyde. Pendant ses premières années à l'université, elle étudie la sociologie, la jurisprudence, l'économie, l'histoire parlementaire et le droit constitutionnel. Au cours de ses études, elle suit aussi des cours sur les cultures du Suriname et les Antilles néerlandaises, la Charte du Royaume des Pays-Bas, les affaires internationales, les lois internationales, l'histoire et les lois européennes. La princesse visite également des organisations européennes et internationales diverses à Genève, Strasbourg, Paris et Bruxelles. Elle est par ailleurs un membre actif du VVSL (Union féminine des Étudiantes de Leiden). À l'été 1959, elle passe ses examens préliminaires en loi dont elle obtient le diplôme en juillet 1961.
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Son apparition sur la scène politique est presque immédiatement marquée par la controverse. En 1962, la princesse fait la rencontre d'un membre de la petite noblesse allemande Klaus-Georg von Amsberg, diplomate travaillant pour le ministère des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne. L'année suivante, il emménage avec elle à Lage Vuursche, dans la commune de Baarn, au château de Drakensteyn, qu'elle a acheté quatre ans auparavant[1]. Ils y vivent jusqu'en 1981. Un photographe prend secrètement une photographie du couple en 1965 et fait publier le cliché dans la presse. La princesse Beatrix annonce alors publiquement son intention d'épouser le jeune homme. À peine vingt ans après la guerre et l'occupation, le choix est impopulaire. Le prince Claus a servi dans les Jeunesses hitlériennes et la Wehrmacht et est associé par une partie de la population néerlandaise avec le nazisme. Tandis que la rue s'agite, des débats houleux ont lieu aux États généraux avant qu'un historien démontre que le jeune homme n'a pas participé de façon active aux exactions nazies.
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Cependant, le mariage est l'objet de nombreuses protestations durant le jour des noces à la Westerkerk à Amsterdam le 10 mars 1966. Parmi les protestations sont écrits des slogans tels que « Claus eruit ! » (« Claus dégage ! ») et « Mijn fiets terug ! » (« Rends-moi mon vélo ! »), une référence aux soldats allemands confisquant les bicyclettes hollandaises durant l'occupation du pays. Une bombe fumigène est jetée sur le carrosse royal par un groupe de Provos, ce qui cause de violents affrontements avec la police. Avec le temps cependant, le prince Claus devient l'un des membres les plus populaires de la monarchie néerlandaise et sa mort, en 2002, est largement pleurée dans tout le pays.
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Le couple donne le jour à trois fils, titrés princes avec prédicat d'altesse royale :
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La reine Juliana abdique le 30 avril 1980 laissant le trône à Beatrix âgée de 42 ans. À cette occasion, des émeutes encore plus violentes que le jour de son mariage se produisent durant la cérémonie d'intronisation. Quelques personnes, y compris des squatters socialistes, profitent de l'occasion pour protester contre les mauvaises conditions de logement aux Pays-Bas et contre la monarchie en général. Ces événements sont aujourd'hui considérés comme l'un des pires épisodes d'émeutes ayant eu lieu en temps de paix dans l'histoire du pays[2]. La nouvelle reine travaille au palais Noordeinde, autrement dit « la Vieille Cour », mais réside au Huis ten Bosch, près de La Haye depuis 1981. En 1996, elle reçoit le prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle pour ses efforts pour l'unification de l'Europe. Elle est membre honoraire de l'association humaniste du Club de Rome[3]. Les médias néerlandais notent durant les années 1990 qu'elle se rapproche de plus en plus du peuple d'où sa très forte popularité.
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La reine perd son mari en 2002 puis ses deux parents en 2004. Elle est hospitalisée le 30 décembre 2005 à l'hôpital Haga de La Haye pour y subir une opération : pose de prothèse du genou gauche. En 2005, elle fête à l'âge de 67 ans son jubilé d'argent (25 ans de règne), journée nationale aux Pays-Bas. Le pays est transformé pour l'occasion en gigantesque brocante. Le Jubilé est célébré par la reine et sa famille à Scheveningen, une station balnéaire de La Haye, puis par une tournée dans douze provinces des Pays-Bas et de l'outre-mer néerlandais. Le 17 février 2012, le prince Johan Friso, deuxième fils de la reine, est victime d'une avalanche alors qu'il skie en Autriche en compagnie d'un ami dans la station de Lech. Plongé dans un profond coma duquel il ne sort jamais, il est transféré le 1er mars 2012 dans un hôpital de Londres où demeurent son épouse et ses enfants. Il y décède le 12 août 2013.
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Les deux précédentes reines des Pays-Bas, Wilhelmine et Juliana, ont toutes deux abdiqué après leurs longs règnes respectifs. Le 28 janvier 2013, lors d'un discours radiotélévisé[4], la reine Beatrix annonce officiellement abdiquer le 30 avril 2013 (fête de la Reine aux Pays-Bas et date anniversaire de son accession au trône en 1980), en faveur de son fils ainé, le prince Guillaume-Alexandre[5],[6]. En 2009, la date du 30 avril est déjà évoquée mais le projet d'abdication est reporté sine die, en raison du drame survenu lors de l'attentat contre le convoi royal au cours des festivités la même année[7]. L'année suivante, en 2014, elle réemménage au château de Drakensteyn à Lage Vuursche (Baarn), où elle a vécu avec le prince Claus et leurs fils entre 1963 et 1981.
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Selon le professeur de droit des migrations Ulli d'Oliveira, la reine des Pays-Bas a deux nationalités. Du fait qu'elle descend de l’électrice Sophie de Hanovre, elle est automatiquement citoyenne britannique. Celle-ci découle de The Act for the Naturalization of the Most Excellent Princess Sophia, Electress and Duchess Dowager of Hanover, and the Issue of her Body, de 1705. Cette loi n'est plus en vigueur depuis 1948 (ses descendants n'ont donc pas la double nationalité), mais Beatrix est née en 1938[8].
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La Maison royale a publié un communiqué[9] sur les conséquences de l'abdication de la reine : « Son Altesse royale le prince d’Orange deviendra, dès l’instant de l’abdication, le roi Willem-Alexander. Son Altesse royale la princesse Máxima des Pays-Bas deviendra dès cet instant la reine Máxima. Leur traitement sera celui de Majesté. La reine Beatrix, dès son abdication, sera appelée « Son Altesse royale la princesse Beatrix des Pays-Bas, princesse d’Orange-Nassau, etc. ». À partir de l’accession au trône du prince d’Orange, sa fille aînée, Son Altesse royale la princesse Catharina-Amalia des Pays-Bas, deviendra première dans l’ordre de succession et, par conséquent, princesse héritière. Elle deviendra dès cet instant princesse d’Orange (art. 7 de la loi d’appartenance à la maison royale). Les titres et dénominations des autres membres de la famille royale demeureront inaltérés après l’abdication de la reine Beatrix. Les changements porteront, en revanche, sur la composition de la maison royale et de l’ordre de succession. Dès l’instant de l’abdication s’ouvrira l’ordre de succession de Sa Majesté le roi : Son Altesse royale la princesse d’Orange, Son Altesse royale la princesse Alexia et Son Altesse royale la princesse Ariane. Son Altesse royale le prince Constantijn et ses enfants, ainsi que Son Altesse royale la princesse Margriet, demeurent successeurs potentiels. Dès l’instant de l’abdication, les enfants de Son Altesse royale la princesse Margriet et du professeur Pieter van Vollenhoven ne seront plus successibles au trône. Ils ne seront ainsi plus membres de la famille royale. »
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Vulpes est un genre de mammifère carnivores de la famille des canidés qui regroupe des animaux appelés renards. Ce genre a été créé en 1775 par Just Leopold Frisch.
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Ils se distinguent du genre Canis notamment par leurs pupilles ovales.
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La position du fennec dans le genre Vulpes n'est pas acceptée pour tous les auteurs. Il avait tout d'abord été placé dans un genre particulier Fennecus compte tenu de ses particularités morphologiques. Certains auteurs en font un membre du genre Canis.
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Même chose pour le renard polaire, qui est encore souvent nommé Alopex lagopus, au lieu de Vulpes lagopus.
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Le latin Vulpes vient de l'indo-européen commun h₂wl(o)p ~ h₂ulp qui désigne déjà le renard[1].
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Le genre compte douze espèces actuelles :
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(Renard du Bengale)
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(Shaw, 1800)
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(Renard de Blanford)
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Blanford, 1877
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(Renard du Cap)
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(A. Smith, 1833)
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(Renard corsac)
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(Linnaeus, 1768)
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(Renard du Tibet)
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Hodgson, 1842
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(Renard polaire)
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(Renard nain)
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Merriam, 1888
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(Renard pâle)
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(Cretzschmar, 1827)
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(Renard de Rüppell)
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(Schinz, 1825)
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(Renard véloce)
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(Say, 1823)
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(Renard roux)
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(Linnaeus, 1758)
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(Fennec)
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(Zimmermann, 1780)
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Et peut-être dix espèces fossiles :
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Kaup, 1829
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Forsyth Major, 1877
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Thenius, 1954
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Ginsburg, 1998
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Geraads, 2011[2]
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Tivadar Kormos, 1932
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Hartstone-Rose et al., 2013
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La Schutzstaffel (de l'allemand « escadron de protection » — de genre féminin en allemand), plus communément désignée par son sigle SS, est une des principales organisations du régime national-socialiste.
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Fondée en avril 1925[1], initialement chargée de la protection rapprochée d'Adolf Hitler, la SS devient au fil des années un État dans l'État, accumulant les compétences et les missions et passant du stade de groupuscule à celui d'une énorme organisation.
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Progressivement, ses domaines d'activité se multiplient. Elle a une fonction politique, notamment au travers de l’Allgemeine SS, répressive avec le RSHA et le contrôle des camps de concentration, idéologique et raciale au travers du Lebensborn et de l'Ahnenerbe, militaire après la création en 1934 de la SS-VT (connue sous le nom de Waffen-SS à compter de 1940), et devient également un empire économique.
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Elle est aussi le principal organisateur et exécutant de l'extermination des Juifs d'Europe, que cela soit lors des opérations mobiles de tuerie perpétrées en Pologne et en Union soviétique par les Einsatzgruppen que par la mise en place des camps d'extermination.
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Entièrement dévouée à Hitler, elle est dirigée pendant la quasi-totalité de son existence par Heinrich Himmler.
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Traversée par de profondes rivalités internes, en conflit permanent avec d'autres organismes (notamment la Wehrmacht) ou diverses personnalités du Troisième Reich, dotée d'une organisation complexe, mouvante, accumulant les doubles emplois et les contradictions, elle n'en est pas moins l'un des instruments les plus efficaces et les plus meurtriers de la terreur nazie.
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Lors du procès de Nuremberg, elle est déclarée organisation criminelle.
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Les débuts de la SS sont particulièrement ordinaires et rien ne la distingue à sa naissance de la myriade de groupuscules nationalistes, pangermanistes et völkisch qui agitent la république de Weimar au début des années 1920.
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En mars 1923, Adolf Hitler, président du NSDAP depuis 1921, s'entoure d'une première garde rapprochée, la Stabswache (corps de garde), composée de huit militants de la première heure, dont Rudolf Hess. Après à peine deux mois d'existence et à la suite de conflits internes et du départ d'une partie de ses membres, la Stabswache disparaît pour renaître immédiatement sous le nom de Stosstrupp Hitler (peloton de choc Hitler), qui ne comporte toujours qu'une poignée de membres.
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En 1925, après l'échec du putsch de la Brasserie et l'interdiction du parti nazi, de la SA et de toutes leurs composantes qui suit cette tentative avortée de coup d'État, Hitler confie à son chauffeur, Julius Schreck, ancien membre de la Stosstrupp, la création d'une nouvelle garde personnelle, sous la dénomination de Schutzstaffel : la SS est née.
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Ne comportant à ce moment que quelques membres, la SS s'étend à partir du 21 septembre 1925, date à laquelle ordre est donné à chaque section du parti nazi de mettre sur pied une escouade de protection de dix hommes, sauf à Berlin où le nombre maximum de chaque escouade est porté à vingt membres. Hitler autorise la même année l'existence d'une association de membres bienfaiteurs de la SS, et l'interdit pour la SA l'année suivante. En avril 1926, Joseph Berchtold, ancien papetier et ancien commandant de la Stosstrupp revient d'Autriche, où il s'était réfugié après la tentative de putsch et prend le commandement de la SS. Le rôle de celle-ci est reconnu par Hitler le 4 juillet 1926, lorsqu'il lui remet solennellement le Blutfahne (drapeau de sang), l'emblème des putschistes de 1923.
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Pendant toutes ces années, la SS est en conflit ouvert avec la SA qui comporte plusieurs milliers de membres et se veut la seule troupe de choc du parti : en 1928, la SS est limitée à 280 hommes et est strictement subordonnée à la SA qui essaie de la cantonner dans des rôles subalternes.
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En mars 1927, Berchtold démissionne ; il est remplacé par Erhard Heiden, dont le rôle est également éphémère.
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Le 6 janvier 1929, Hitler nomme un nouveau Reichsführer SS : Heinrich Himmler.
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Les débuts de la SS sont plutôt discrets : contrairement à la SA ses membres ne se mêlent pas aux discussions politiques et font preuve d'une discipline appréciée par la police de Munich.
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En 1929, celle-ci mentionne dans un rapport qu'« au premier manquement aux ordres courants en vigueur à la SS, même minime, ils encourent des amendes ou le retrait de leur brassard pour une durée déterminée ou une suspension de leurs fonctions. Une importance particulière est accordée au comportement individuel et à la tenue vestimentaire[2]. »
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Le 28 août 1930, la SS est utilisée pour la première fois pour protéger un membre du parti contre les violences et les exigences politiques des SA. Menacé par les SA lors d'un rassemblement politique au palais des sports de Berlin, Joseph Goebbels fait appel à la protection de la SS locale, commandée par Kurt Daluege. Deux jours plus tard, la SA réagit en s'attaquant aux SS de garde devant le Gauleitung, ce qui nécessite l'intervention personnelle d'Adolf Hitler pour ramener le calme.
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En 1931, le chef de la SA de Berlin, Walter Stennes, exige à nouveau l'attribution de mandats politiques aux responsables de la SA et tente de prendre le pouvoir au sein du parti nazi. Démis de ses fonctions par Hitler, sa tentative de putsch s'enlise faute de moyens financiers. La SS, restée fidèle au chef du parti nazi, gagne durablement la confiance de celui-ci.
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Himmler déploie toute son énergie pour augmenter les effectifs de la SS : des 280 inscrits au moment de sa nomination comme Reichsführer SS en 1929, le nombre des membres est décuplé fin 1930 et atteint près de 15 000 hommes en 1931. Pour se démarquer de la SA, Himmler met en place des critères de sélection drastiques, notamment en exigeant des preuves de l'appartenance des postulants à la race aryenne. Il se préoccupe aussi des projets de mariage de ses hommes. Après le 21 décembre 1931, il soumet les fiancées des membres de la SS à une vérification de leur généalogie et à l'examen de leur aryanité sur base de photographies et d'un contrôle médical[3].
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En août 1931, il charge Reinhard Heydrich, qui vient de s'affilier à la SS, de créer un service de renseignement interne, le futur SD, chargé de débusquer les agents de la république de Weimar infiltrés au sein du parti nazi, de dresser des listes d'opposants internes ou extérieurs au parti, mais aussi de collecter toutes les informations possibles sur les dignitaires de la SA et du NSDAP.
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À l'automne 1932, Himmler marque aussi sa différence en commandant un nouvel uniforme noir pour la SS, dont les membres deviennent immédiatement identifiables en tant que tels et ne peuvent plus être confondus avec les chemises brunes de la SA. Les nouveaux uniformes sont réalisés et confectionnés par Hugo Boss, qui réalisa également l'uniforme des Jeunesses hitlériennes.
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Le 30 janvier 1933, Hitler accède au pouvoir et est nommé chancelier. La SS compte à ce moment 52 000 membres, contre trois millions pour la SA[4]. Les membres bienfaiteurs de la SS, qui contribuent financièrement sans acquitter de service actif, sont eux 167 272 en 1933.
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Alors que la terreur de rue des SA n'a plus de raison d'être après la prise du pouvoir, que le nouveau chancelier doit concilier l'appui des milieux conservateurs, de l'armée et des industriels, la violence de la SA se déchaîne à travers toute l'Allemagne, notamment avec la création sauvage, en mars 1933, du camp de concentration d'Oranienburg, ou les exactions commises dans le quartier berlinois de Köpenick.
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En matière de répression des opposants, la SS n'est pas en reste et les fiches du SD se révèlent fort efficaces : elles servent notamment à peupler le camp de Dachau, fondé par la police bavaroise en mars 1933, mais dont la responsabilité est transférée, le 2 avril 1933, à la SS par Himmler, devenu commandant de la police politique bavaroise. Fin juin 1933, Theodor Eicke, futur inspecteur général des camps, est nommé commandant de Dachau, ce qui marque le début de l'organisation du système concentrationnaire nazi.
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En 1933 et 1934, la SA accumule les démonstrations de force, les défilés de masse qui rassemblent jusqu'à 80 000 participants à Breslau ; elle multiplie aussi ses exigences afin de disposer de postes de responsabilités au sein du régime nazi, continue à proclamer que la révolution n'a pas encore commencé et entre en conflit ouvert avec la Reichswehr qu'elle entend remplacer par une armée populaire.
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Pendant ce temps, la SS noue de précieux contacts avec des industriels, des officiers, des scientifiques et intellectuels, de grands propriétaires terriens, au sein du Cercle des amis du Reichsführer SS. Elle reste fidèle à Adolf Hitler et donne des gages de respectabilité. Fin 1933, ce dernier donne à sa garde personnelle le titre officiel de Leibstandarte SS Adolf Hitler.
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En 1934, Heinrich Himmler et son adjoint direct Reinhard Heydrich sont, avec Hermann Göring, les artisans de la nuit des Longs Couteaux qui débouche sur l'élimination de la SA en tant que force politique et permet à la SS de dépendre directement du Führer.
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Avec plus de quatre millions de membres, totalement dévouée à son chef, Ernst Röhm, la SA exige des réformes sociales et économiques, effrayant les milieux d'affaires et les partis conservateurs traditionnels ; sa volonté de prendre le contrôle de l'armée suscite l'opposition des dirigeants militaires dont Hitler a un pressant besoin.
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Après avoir inventé de toutes pièces un complot de Röhm visant à prendre le pouvoir et reçu l'approbation de Hitler, les 30 juin et 1er juillet 1934, les membres de la SS décapitent la SA.
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L'épuration fait une centaine de victimes dont Röhm lui-même (assassiné par le SS Michel Lippert, accompagné de Theodor Eicke, commandant du camp de concentration de Dachau), de nombreux responsables de la SA mais aussi des opposants à Hitler, opposants internes comme Gregor Strasser, ou externes comme l'ancien chancelier von Schleicher, ou Erich Klausener, directeur de l'Action catholique et fonctionnaire au ministère des Transports. Une partie des exécutions a lieu dans la cour de la prison de Stadelheim, à Munich, le peloton d'exécution étant commandé par Sepp Dietrich, futur commandant de la 1re division SS « Leibstandarte SS Adolf Hitler »[5].
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La SS élimine ainsi l'influence politique d'une organisation rivale dont elle dépendait encore formellement, en tuant les membres les plus capables et les plus ambitieux de son appareil dirigeant.
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À compter de 1929, et jusqu'à la chute du IIIe Reich, le chef de la SS, ou Reichsführer-SS, fut Heinrich Himmler (7 octobre 1900, Munich - 23 mai 1945, Lüneburg). À ce poste, il fut l'un des dignitaires les plus puissants du Troisième Reich. Il était le maître absolu de la SS et le chef de toutes les polices allemandes (Chef der Deutschen Polizei), dont la Gestapo, particulièrement chargée de la liquidation de l'opposition aux nazis en Allemagne et dans les pays occupés. Les camps de concentration et les camps d'extermination dépendaient directement de son autorité, et il mit en œuvre la « Solution finale ».
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Pour reprendre les termes de George H. Stein, les membres de l'Allgemeine SS, soit 250 000 hommes en 1939, « n'avaient aucune obligation spécifique à remplir hormis celle de demeurer en état d'alerte permanent comme pendant la lutte pour le pouvoir »[6].
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De nombreux membres de l'Allgemeine SS sont affectés à la garde des camps de concentration ; dotés nominalement d'un grade dans la Waffen-SS, ils servent dans les unités à tête de mort, placés sous l'autorité directe des commandants des camps, puis rattachés au département (Amt.) B de l'Office central SS pour l'économie et l'administration (Wirtschafts-Verwaltungshauptamt ou WVHA) à partir du 3 mars 1942[7].
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Créé en 1931 par Reinhard Heydrich sur ordre de Heinrich Himmler, le Sicherheitsdienst (SD) devient en 1934 le seul service de renseignement du parti nazi et de la SS. En 1939, il est intégré au Reichssicherheitshauptamt (RSHA), dirigé par Heydrich puis, après le décès de celui-ci, par Ernst Kaltenbrunner. Le RSHA regroupe le SD, organisme du parti qui comporte notamment les deux cellules opérationnelles (SD-Inland et SD-Ausland) mais aussi la Sicherheitspolizei (Sipo), organisme d'État qui regroupe la Gestapo et la Kriminalpolizei ou Kripo.
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À la Gestapo Heinrich Müller, âgé de 36 ans en 1936, et, à la Kripo Artur Nebe, 42 ans, sont tous deux des policiers de métier qui ont commencé leur carrière au début des années 1920. Müller sert fidèlement la république de Weimar pour laquelle il a pourchassé indifféremment nazis et communistes ; il ne s'inscrit d'ailleurs au NSDAP que le 31 mai 1939. Par contre, Nebe est militant du parti depuis 1931. Si Müller est un bourreau, Nebe l'est également en prenant la tête de l'Einsatzgruppe B qui éliminait Juifs, malades mentaux ainsi que les opposants réels ou imaginaires de l'Allemagne nazie.
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Au SD, Otto Ohlendorf, 29 ans, et Walter Schellenberg, 26 ans, ont des profils plus intellectuels. Ohlendorf est diplômé en droit et en économie des universités de Leipzig et Göttingen, Schellenberg a étudié la médecine puis le droit à l'université de Bonn. Seules la date, et sans doute la profondeur de leur engagement politique les séparent : Ohlendorf est membre du NSDAP depuis 1925 et de la SS depuis 1926 ; Schellenberg ne s'inscrit au parti qu'en 1933, peu avant son recrutement comme juriste au Sicherheitsdienst.
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La Gestapo, police politique, se charge de traquer, d'interner ou d'éliminer les opposants alors que la Kripo a un rôle de police criminelle traditionnel.
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Le SD-Inland a notamment pour tâche d'établir des rapports sur l'intégration de la conception du monde nationale-socialiste, la Weltanschaaung dans la sphère individuelle, de déterminer si elle suscite de l'opposition, et dans ce cas, d'identifier les opposants.
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Le SD-Ausland, en dehors de ses missions d'espionnage classiques, dresse des listes de personnalités à éliminer, notamment en Autriche, et élabore des « solutions aux problèmes tchèque et russe ».
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Dès l’Anschluss, soit l'annexion de l'Autriche à l'Allemagne le 13 mars 1938, Heydrich, qui a participé activement à sa préparation, utilise son outil répressif contre les opposants autrichiens avec la même vigueur qu'il avait déployée en Allemagne. Après avoir rempli le camp de concentration de Dachau, c'est au tour de Mauthausen. Depuis 1935, le SD dispose en outre d'un nouvel outil de répression, la détention préventive (Schutzhaft) qui lui permet d'interner qui bon lui semble sans aucune procédure devant les tribunaux et dont il fait un large usage en Allemagne et dans tous les territoires occupés.
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À partir du 7 décembre 1941, la Schutzhaft est plus terrible encore, avec l'entrée en vigueur du décret « Nuit et brouillard » qui impose que les prisonniers disparaissent sans laisser de trace et interdit de donner le moindre renseignement à leurs proches sur leur sort ou leur lieu de détention.
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Créée en 1936 par le ministre de l'Intérieur Wilhelm Frick, l’Ordnungspolizei regroupe toutes les unités de la police régulière en uniforme chargées du maintien de l'ordre sous ses différents aspects. Commandée par l’Oberst-Gruppenführer Kurt Daluege, nazi de la première heure, elle dépend directement de l'autorité de Heinrich Himmler, à la fois Reichsführer-SS et Chef der Deutschen Polizei.
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Dirigée par le Hauptamt Ordnungspolizei, un des bureaux principaux de la SS, elle comporte douze sections qui assurent le maintien de l'ordre, au sens classique du terme dans tous les domaines.
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L’Ordnungspolizei dispose également d’unités militaires, indépendantes des structures policières à l’intérieur du Reich, les bataillons de police, destinés au maintien de l’ordre dans les territoires occupés et à la lutte contre les partisans. Ils sont placés sous les ordres des Höheren SS und Polizeiführer. Ils fournissent une grande partie du personnel des Einsatzgruppen, en fonction des besoins. Ils combattent également sur le front de l’Est lors de la retraite de l’Armée allemande.
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Ce sont également des membres de l’Ordnungspolizei qui composent, par un système de rotation entre police et Waffen-SS, la 4e division SS Polizei, essentiellement utilisée comme unité d’arrière-garde ou de réserve. À la fin de la guerre, de nombreux régiments de police de l’Orpo sont transférés à la Waffen-SS et forment la 35e division SS de grenadiers de police.
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L’Ordnungspolizei a son propre système d’insignes et de grades. Tout policier peut être membre de la SS, sans que cette affiliation ne soit obligatoire. Les officiers supérieurs de police également membres de la SS sont, durant la guerre, systématiquement désignés par leurs deux grades : par exemple, un Generalleutnant de police également membre de la SS sera mentionné en tant que SS Gruppenführer und Generalleutnant der Polizei.
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La Waffen-SS[8] est la composante militaire de la SS.
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Dès la prise du pouvoir par les nazis, celle-ci se dote de commandos armés, les Politische Bereitschaften, dont la mission est de pourchasser les opposants. Après la nuit des Longs Couteaux, ces commandos sont regroupés en une seule unité, la SS-Verfügungstruppe (SS-VT), malgré les réticences de la Reichswehr. La SS-VT est élevée au rang de division (la future 2e division SS « Das Reich »), par un décret d’Adolf Hitler en 1938.
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La VT et les unités « Totenkopf », formées des gardiens de camps de concentration, participent à la campagne de Pologne. Elle s’y signalent par leur brutalité, dénoncée par le général de la Wehrmacht, Johannes Blaskowitz.
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Dès lors que la Waffen-SS est créée au début du printemps de 1940, les unités existantes de la SS-VT y sont progressivement transférée, au cours de l'année 1940, à la suite de décrets de Hitler.
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La Waffen-SS prend ensuite part à la campagne de France, avec trois divisions et demie. Si ces divisions ont l’avantage d’être entièrement motorisées, elles ne jouent aucun rôle décisif.
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En 1941, cinq divisions de la Waffen-SS sont engagées dans l'opération Barbarossa. Dotée de divisions blindées à partir de 1942, la Waffen-SS acquiert une redoutable réputation de combativité et de férocité sur le front de l’Est, surtout à partir de 1943. « Pendant les deux dernières années du conflit, les divisions [blindées] de la Waffen SS ralentirent fréquemment et arrêtèrent souvent d'une façon temporaire l'avance inexorable des Soviétiques »[9].
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La Waffen-SS constitue l’ossature de la défense allemande lors de la bataille de Normandie et le fer de lance de l’offensive allemande lors de la bataille des Ardennes. Elle fait partie du dernier carré des défenseurs du régime nazi lors de la bataille de Berlin.
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À la fin du conflit, la Waffen-SS comporte 38 divisions et près de 900 000 hommes, de qualité fort variable et aux origines les plus diverses, des Volksdeutschen (personnes d’origine allemande ou germanique habitant hors du Reich) aux volontaires français ou belges, des Baltes aux musulmans bosniaques. À cette époque, la Waffen-SS des origines, avec ses critères de recrutement physiques, raciaux et idéologiques particulièrement stricts et son entraînement exigeant et éprouvant, n’est plus qu’un lointain souvenir.
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Tout au long de son périple, la Waffen-SS se singularise par le nombre des exactions et des tueries dont nombre de ses unités sont responsables. Ses crimes de guerre sont légion, de l’assassinat de prisonniers lors de la campagne de France en 1940 et lors de la bataille des Ardennes, du meurtre de 14 000 civils en Ukraine en 1941 à ceux commis en Italie ou en France en 1944.
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La SS-Totenkopfverbände était chargée de la surveillance et de l'organisation des camps de concentration. Voir aussi Aufseherin, les gardiennes SS.
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Bien avant l'arrivée de Speer au ministère de l'Armement en 1942, les industriels allemands font appel à la main d’œuvre concentrationnaire. Ainsi, au début de l'année 1941, sous l'influence de Göring, les dirigeants de l'IG Farben s'adressent à Himmler pour obtenir de lui de la main-d’œuvre dans le cadre du projet de caoutchouc synthétique, le Buna[10] : cette demande coïncide avec la décision de Himmler, prise l'année suivante de développer systématiquement une nouvelle orientation pour les populations des camps de concentration, aussi bien en Allemagne qu'en Pologne : le travail esclave au profit des entreprises allemandes engagées dans l'effort de guerre[11]. Au cours des discussions qui suivent, un tarif journalier est établi, 4 ou 6 Reichsmarks par jour (16 heures de travail) et par déporté, selon le niveau de qualification[11], à charge pour la SS de faire venir, de nourrir, d'encadrer et de soigner la main-d’œuvre. Cet accord de 1942 reprend en réalité les termes de l'accord conclu en 1940 pour la construction du camp établi en 1940 à proximité de l'usine d'Horowitz, près d'Auschwitz, petite ville de Silésie. Au cours de la construction de l'usine, 35 000 détenus ont travaillé à l'édification de l'usine, 23 000 sont morts gazés[12].
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Sur le modèle des accords passés avec l'IG Farben, d'autres transactions sont passées avec des entreprises du secteur de l'armement à un rythme tel qu'il devient rapidement indispensable d'ouvrir des sous-camps dans toute l'Europe, à proximité des chantiers situés à plus d'une journée de marche du camp de base : certains de ces sous-camps sont implantés au cœur des villes allemandes, comme à Wolfsbourg, pour fournir 7 000 déportés employés à l'usine Volkswagen, ou à Hambourg, pour les besoins des chantiers navals Blohm u. Voss[13]. Cette conception utilitaire des déportés incite les commandants de camps à donner des consignes strictes visant à encourager l'extermination des prisonniers inaptes au travail, mais elle entre en conflit avec la rage exterminatrice des gardiens de camps SS[14].
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La SS, non contente de louer de la main-d'œuvre aux industriels engagés dans l'effort de guerre allemand, joue aussi un rôle important dans la surveillance, et le cas échéant, la répression des travailleurs étrangers employés dans l'industrie de guerre allemande : sur dénonciation des entreprises, la SS traque et arrête les ouvriers qui ne reviennent pas de permission[15].
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Rapidement, sur l'insistance de Hitler[16], la SS s'intéresse aux armes nouvelles. Ainsi, au printemps 1943, la SS fournit à l'entreprise Mittelwerk, qui produit les missiles V1 et V2, non seulement 1 400 déportés du camp de Buchenwald, pour son usine de Peenemünde, mais aussi les 60 gardes SS, chargés de leur encadrement[11]. Suivant dans un premier temps cette affaire de loin, Himmler s'implique personnellement dans la production des missiles V1 et V2 après le raid du 17-18 aout 1943, et devient avant la fin du mois d'août responsable de la gestion de ce programme, qu'il confie au SS-Brigadeführer Hans Kammler ; à ce titre, il déménage l'usine de production dans le Harz, sous les montagnes[17].
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Le site choisi dans le Harz, la montagne de Kohnstein (en), comporte, lors de l'installation de l'usine, deux tunnels longs de 1 600 mètres, utilisés jusqu'alors, l'un pour une voie ferrée, l'autre pour le stockage de matières dangereuses ; inadapté pour l'activité à laquelle il est destiné, il est aménagé par des milliers de détenus (8 000 en novembre 1943) venus des camps voisins, qui travaillent jusqu'à l'épuisement dans un contexte de rare violence[18]. Les survivants rapportent l'extrême brutalité des surveillants SS, approuvée par leur supérieur[18], pour accélérer les cadences et les conditions éprouvantes de travail, tout d'abord dans les tunnels à creuser et à aménager[19], puis dans les installations proprement dites[20].
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De plus, la SS fournit le terrain d'essai destiné à tester les effets des fusées montées dans le Harz : le champ de manœuvre de Blizna, à l'ouest de Cracovie, dans le Gouvernement général de Pologne, est mis à la disposition de l'armée : lors de ces essais, les artilleurs doivent non seulement se former, mais aussi tenter de remédier aux failles de ces nouveaux types d'armements[21].
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À ces armes technologiquement avancées, s'ajoutent les armes miracles, dont le développement est placé sous la responsabilité du Reichsführer-SS, Heinrich Himmler, dont l'influence croît sans cesse au fil du conflit[22]. À partir du 20 juillet 1944, ce dernier dispose de crédits et d'une influence illimitées dans la recherche scientifique, développant en dilettante au mieux des gadgets scientifiques, au pire, des délires insensés, comme l'extraction d'huile de géranium, pour le transformer en essence, ou la récupération de résine de sapin, destinée à devenir du carburant, comme le rapporte, amusé, Albert Speer ; de plus, à chaque objection d'un responsable de programme, ou d'un technicien, ce dernier est systématiquement relevé de ses fonctions par Oswald Pohl, à la demande expresse de Himmler, pour « attitude négative »[23].
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La recherche SS en électronique n'est pas en reste dans cette avalanche de programmes, les proches de Himmler développent ainsi dans les camps des instituts de recherche dans ce domaine : ainsi, à Dachau par exemple, est créée une agence du Reich sur les hautes fréquences, destinée à mettre au point un système permettant d'abattre un avion en rendant non opérationnels ses circuits électriques ou de contrôler celui-ci à distance[24].
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Le RuSHA, acronyme de Rasse- und Siedlungshauptamt (« Bureau pour la race et le peuplement », à ne pas confondre avec le RSHA de Reinhard Heydrich) était l'organisme nazi chargé de contrôler la pureté idéologique et raciale de tous les membres de la Schutzstaffel (SS).
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Créé fin décembre 1931 et dirigé initialement par le SS-Obergruppenführer Walther Darré, c'est l'une des trois premières sections de la SS. Principale autorité en matière de généalogie, chargée de délivrer attestations de pureté raciale et permis de mariage aux membres de la SS, le RuSHA fut en outre responsable de l'exécution de la politique de colonisation des territoires annexés à l'est.
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Le terme Lebensborn est un néologisme formé à partir de Leben (« vie ») et Born (« fontaine », en allemand ancien). Marc Hillel l'a traduit en français par « Fontaines de vie ».
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Le Lebensborn e. V. (de l'allemand Lebensborn Eingetragener Verein, en français « Association enregistrée Lebensborn ») était une association gérée par la SS, dont le but était d'augmenter le taux de naissance d'enfants aryens en permettant à des filles-mères d'accoucher anonymement et de remettre leur nouveau né à la SS qui en assurerait la charge puis l'adoption.
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Bien qu'au départ il s'agisse de foyers et de crèches, la SS aurait rapidement transformé ces centres en lieu de rencontre afin de permettre à des femmes allemandes considérées comme des aryennes de concevoir des enfants avec des SS. Le but de ces lieux était la création et le développement d'une race aryenne parfaitement pure et dominante. Les femmes accouchaient dans le plus grand secret. Les enfants nés dans les Lebensborn étaient pris en charge par la SS en vue de constituer l'élite du futur « Empire de 1 000 ans ».
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L'Ahnenerbe[25], Studiengesellschaft für Geistesurgeschichte (« Héritage des ancêtres, société pour l'étude des idées premières »), est créée par Heinrich Himmler le 1er juillet 1935.
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L'institut avait son siège dans le château de Wewelsburg en Westphalie et se consacrait à la recherche en archéologie et anthropologie raciale, ainsi qu'à l'histoire culturelle de la race aryenne.
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Son but était de prouver la validité des théories nazies sur la supériorité raciale des Aryens.
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Sa présidence est d'abord confiée à un préhistorien renommé, Herman Wirth, puis, après le désaveu public infligé à celui-ci par Adolf Hitler, au doyen de l'université de Munich, Walther Wüst, spécialiste de littérature et des religions de l'Inde, le 1er février 1937.
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Les premières recherches de l'institut sont menées sous la houlette de Wirth en 1936, dans le Bohusland, région du Sud-Ouest de la Suède particulièrement riche en art pariétal et en art rupestre. Parmi plus de 5 000 symboles gravés à l'époque de l'âge du bronze, les pétroglyphes, Wirth est persuadé d'avoir découvert les vestiges de la première écriture au monde, créée selon lui par une antique civilisation nordique. Il fait remonter cette civilisation à près de deux millions d'années et la situe en Atlantide, continent disparu s'étendant de l'Islande aux Açores. Plus de vingt tonnes de plâtre sont utilisées pour réaliser des moulages des gravures.
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Toujours en 1936, l'Ahnenerbe monte une petite expédition en Carélie, région de la Finlande, afin d'étudier et d'enregistrer les chants et incantations des sorciers locaux. Pour Himmler, ces incantations ont une base historique et il espère que leur analyse permettra de recréer le marteau de Thor, qui est d'après lui la plus puissante des armes conçues par les anciennes peuplades nordiques.
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Wilhelm Richard Wagner [ˈʁɪçaʁt ˈvaːɡnɐ] Écouter, né le 22 mai 1813 à Leipzig et mort le 13 février 1883 à Venise, est un compositeur, directeur de théâtre, écrivain, chef d'orchestre et polémiste allemand de la période romantique, particulièrement connu pour ses quatorze opéras et drames lyriques, dont les dix principaux sont régulièrement joués lors du Festival annuel qu'il a créé en 1876 et qui se déroule chaque été dans l'opéra de Bayreuth, conçu par lui-même pour l'exécution de ses œuvres. Il est aussi l'auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages philosophiques et théoriques.
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Il compose lui-même la musique et le livret de ses opéras, dont Tristan und Isolde, considéré comme le point de départ des principales avancées que connaîtra la musique au XXe siècle[1], et L'Anneau du Nibelung, festival scénique en un prologue (L'Or du Rhin) et trois journées (La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des dieux), dont la conception bouscule délibérément les habitudes de l'époque pour aller, selon les propres termes de Wagner, vers un « art total », une œuvre d'art totale, un spectacle complet qui mêle danse, théâtre, poésie et arts plastiques, dans une mélodie continue utilisant des leitmotivs.
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Sa vie bohème et fantasque lui fait endosser de multiples habits : révolutionnaire sans le sou, fugitif traqué par la police, homme à femmes, confident intime du roi Louis II de Bavière, critique et analyste musical, intellectuel travaillé par l'antisémitisme de son époque qui sera utilisé, après sa mort et dans un contexte entièrement différent, par les nazis ; son comportement et ses œuvres laissent peu de gens indifférents. Aussi doué pour nouer des amitiés dans les cercles artistiques et intellectuels que pour les transformer en inimitiés, sachant créer le scandale comme l'enthousiasme, il suscite des avis partagés et souvent enflammés de la part de ses contemporains. Ses conceptions artistiques avant-gardistes ont eu une influence déterminante dans l'évolution de la musique dès le milieu de sa vie.
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Richard Wagner est considéré comme l'un des plus grands compositeurs d'opéras du XIXe siècle et occupe une place importante dans l'histoire musicale occidentale.
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Richard Wagner naît le 22 mai 1813 au no 3 de la rue Brühl (en) au deuxième étage de l'hôtel Zum roten und weißen Löwen (« l'Hôtel du Lion Rouge et Blanc ») dans le quartier juif de Leipzig, seconde ville du royaume de Saxe. Il est le neuvième enfant du couple formé en 1798 par Carl Friedrich Wagner (1770 – 1813), greffier de la police municipale de Leipzig, homme cultivé, acteur et amateur de théâtre, et de Johanna Rosine Paetz (1774 – 1848), fille d'un boulanger, dénuée de culture mais ouverte intellectuellement[2]. De famille protestante, il est baptisé à l’église Saint-Thomas de Leipzig le 16 août 1813 sous le nom de Wilhelm Richard Wagner. Son père meurt du typhus, séquelles de la bataille de Leipzig, six mois après sa naissance. Le 28 août 1814, sa mère épouse probablement[3] l'ami de Carl Friedrich, l'acteur et dramaturge Ludwig Geyer. La famille Wagner emménage à Dresde dans le domicile de Geyer qui meurt en 1821, non sans avoir transmis au jeune Wagner sa passion pour le théâtre ainsi que son nom que Richard porte jusqu'à ses 14 ans, aussi pense-t-il certainement durant son enfance que Geyer est son père biologique[4]. Dans le premier jet manuscrit de ses Mémoires, Mein Leben (« Ma Vie »), Wagner se présentait comme le fils de Ludwig Geyer. Par une initiative de Cosima Wagner cette mention du père fut, par la suite et dans la version imprimée (1880 pour la première édition), supprimée et remplacée par le nom de Friedrich Wagner[5]. Dans Le Cas Wagner, le philosophe allemand Friedrich Nietzsche le considère comme fils adultérin de Geyer avec des origines juives (Geyer étant considéré comme un patronyme juif en Allemagne)[6], au point que, du vivant du compositeur, les humoristes viennois le qualifieront de « grand rabbin de Bayreuth »[7]. Ainsi, l'antisémitisme de Richard Wagner pourrait provenir de ce douloureux secret de famille qu'il connaissait, l'enfant ayant développé une haine inconsciente envers son beau-père Ludwig Geyer, à l'instar de Mime, personnage de son opéra Der Ring des Nibelungen et figure du mauvais père[8],[9].
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Richard suit une scolarité chaotique, sa famille déménageant au gré des engagements de sa sœur Rosalie (1803 – 1837), actrice : Leipzig, Dresde, Prague[10]. Son oncle Adolf Wagner (1774 – 1835), philologue, exerce une forte influence sur sa formation intellectuelle, Richard y lisant dans sa bibliothèque les œuvres d'Homère, de Shakespeare, Dante, Gœthe[11]. Il nourrit d'abord l'ambition de devenir dramaturge. En 1827, la famille Wagner retourne à Leipzig où Richard prend entre 1828 et 1831 des leçons d'harmonie avec le professeur de musique Christian Gottlieb Müller[12]. Ayant commencé à apprendre la musique, il décide de l'étudier en s'inscrivant le 23 février 1831 à l'université de Leipzig où il trouve en Christian Theodor Weinlig (1780 – 1842), alors Thomaskantor de l'église Saint-Thomas, le mentor selon ses vœux. Parmi les compositeurs qui exercent sur lui à cette époque une influence notable, on peut citer Carl Maria von Weber, Ludwig van Beethoven[13] et Franz Liszt[14].
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En 1833, Wagner achève l'un de ses premiers opéras, Les Fées. Cette œuvre, dans laquelle l'influence de Carl Maria von Weber est importante[15], ne sera pas jouée avant plus d'un demi-siècle, en 1888. À la même époque, Wagner réussit à décrocher un poste de directeur musical à l'opéra de Wurtzbourg puis à celui de Magdebourg, ce qui le sort de quelques ennuis pécuniaires. En 1836, il compose La défense d'aimer, ou la Novice de Palerme, un opéra inspiré d'une pièce de William Shakespeare, Mesure pour mesure. L'œuvre est accueillie avec peu d'enthousiasme.
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La même année, le 24 novembre 1836[16], Wagner épouse l'actrice Minna Planer. Le couple emménage alors à Königsberg puis à Riga, où Wagner occupe le poste de directeur musical. Après quelques semaines, Minna le quitte, avec sa fille Nathalie qu'elle avait eue à l'âge de 15 ans, le 31 mai 1837 pour un autre homme qui la laisse bientôt sans le sou[17]. Elle retourne alors auprès de Wagner, mais leur mariage entre dans un délitement qui se termine dans la souffrance trente ans plus tard.
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Avant même 1839, le couple est criblé de dettes et doit fuir Riga pour échapper aux créanciers (les ennuis d'argent tourmenteront Wagner le restant de ses jours). Pendant sa fuite à Londres, le couple est pris dans une tempête, ce qui inspire à Wagner Le Vaisseau fantôme. Le couple vit ensuite quelques années à Paris (Maison Wagner à Meudon) où Wagner gagne sa vie en réorchestrant les opéras d'autres compositeurs[13].
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En 1840, Wagner achève l'opéra Rienzi, le dernier des Tribuns. Il retourne en Allemagne avec Minna deux ans plus tard pour le faire jouer à Dresde, où il rencontre un succès considérable. Pendant six ans, Wagner exerce avec brio le métier de chef d'orchestre du grand théâtre de la ville et compose et met en scène Le Vaisseau fantôme et Tannhäuser et le tournoi des chanteurs à la Wartburg, ses premiers chefs-d'œuvre.
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Le séjour dresdois du couple prend fin en raison de l'engagement de Wagner dans les milieux anarchistes. Dans les États allemands indépendants de l'époque, un mouvement nationaliste commence en effet à faire entendre sa voix, réclamant davantage de libertés ainsi que l'unification de la nation allemande. Wagner, qui met beaucoup d'enthousiasme dans son engagement, reçoit fréquemment chez lui des anarchistes, tels le Russe Bakounine[13].
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Le mécontentement populaire contre le gouvernement saxon, largement répandu, entre en ébullition en avril 1849, quand le roi Frédéric-Auguste II de Saxe décide de dissoudre le parlement et de rejeter la nouvelle constitution que le peuple lui présente. En mai, une insurrection éclate (Wagner y participe, se dressant sur les barricades[18]). La révolution naissante est rapidement écrasée par les troupes saxonnes et prussiennes et de nombreuses interpellations de révolutionnaires ont lieu. Le 16 mai 1849, la police de Dresde lance un mandat d'arrêt contre Wagner[19] qui réussit à fuir, grâce à un passeport périmé fourni par un ami, d'abord à Paris, puis à Zurich[20].
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C'est en exil que Wagner passe les douze années suivantes. Ayant achevé Lohengrin avant l'insurrection de Dresde, il sollicite son ami Franz Liszt, le priant de veiller à ce que cet opéra soit joué en son absence. Liszt, en bon ami, dirige lui-même la première à Weimar, le 28 août 1850[21].
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Wagner se trouve néanmoins dans une situation très précaire, à l'écart du monde musical allemand, sans revenu et avec peu d'espoir de pouvoir faire représenter les œuvres qu'il compose. Sa femme Minna, qui a peu apprécié ses derniers opéras, s'enfonce peu à peu dans une profonde dépression.
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Pendant les premières années qu'il passe à Zurich, Wagner produit des essais (L'Œuvre d'art de l'avenir, Opéra et Drame) ainsi qu'un ouvrage antisémite, Le Judaïsme dans la musique. Avec L'Œuvre d'art de l'avenir, il présente une nouvelle conception de l'opéra, la Gesamtkunstwerk ou « œuvre d'art totale ». Il s'agit de mêler de façon indissociable la musique, le chant, la danse, la poésie, le théâtre et les arts plastiques.
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Au cours des années qui suivent, Wagner utilise trois sources d'inspiration indépendantes pour mener à bien son opéra révéré entre tous, Tristan et Isolde.
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Musicalement, il est influencé en particulier par son ami Liszt, ce qu'il refusera toujours de reconnaître publiquement. Ainsi, en juin et août 1859, peu après les premières auditions du prélude de Tristan et Isolde, le musicologue Richard Pohl fait paraître un panégyrique dans lequel il attribue directement à Liszt la substance harmonique de l’œuvre. Le 7 octobre, Wagner écrit à Bülow : « Il y a nombre de sujets sur lesquels nous sommes tout à fait francs entre nous ; par exemple que je traite l’harmonie de manière tout à fait différente depuis que je me suis familiarisé avec les compositions de Liszt. Mais quand l’ami Pohl le révèle au monde entier, qui plus est en tête d’une notice sur mon prélude, c’est pour moi une indiscrétion ; ou dois-je penser que c’est une indiscrétion autorisée[22] »
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Philosophiquement, la première source d'inspiration de Wagner est Schopenhauer. Wagner prétendra plus tard que cette expérience est le moment le plus important de sa vie[réf. nécessaire]. La philosophie de Schopenhauer, axée sur une vision pessimiste de la condition humaine, est très vite adoptée par Wagner. Ses difficultés personnelles ne sont vraisemblablement pas étrangères à cette adhésion. Il restera toute sa vie un fervent partisan de Schopenhauer, même quand sa situation personnelle sera moins critique.
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Selon Schopenhauer, la musique joue un rôle central parmi les arts car elle est le seul d'entre eux qui n'ait pas trait au monde matériel[23]. Cette opinion trouve un écho en Wagner qui l'adopte très vite, malgré l'incompatibilité apparente avec ses propres idées selon lesquelles c'est la musique qui est au service du drame. Quoi qu'il en soit, de nombreux aspects de la doctrine de Schopenhauer transparaîtront dans ses livrets ultérieurs : Hans Sachs, le poète cordonnier des Maîtres chanteurs, est une création typiquement schopenhauerienne[précision nécessaire].
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C'est sous l'influence de Schopenhauer (fortement influencé par la philosophie indienne, le védanta et le bouddhisme[24]) que Richard Wagner devient végétarien et défenseur de la cause animale dont il développera une apologie dans Art et Religion[25]. Il transmettra plus tard, mais temporairement, ce point de vue à Nietzsche.
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L'autre source d'inspiration de Wagner pour Tristan et Isolde est le poète et écrivain Mathilde Wesendonck, femme du riche marchand Otto Wesendonck. Il rencontre le couple à Zurich en 1852. Otto, grand admirateur de Wagner, met à sa disposition en avril 1857 une petite maison de sa propriété, « l’Asile »[26]. Au bout de quelques années, Wagner s'éprend de Mathilde mais, bien qu'elle partage ses sentiments, elle n'a pas l'intention de compromettre son mariage. Aussi tient-elle son mari informé de ses contacts avec Wagner[réf. nécessaire]. On ne sait pas néanmoins si cette liaison a été uniquement platonique. Wagner n'en laisse pas moins de côté, brusquement, la composition de la Tétralogie — qu'il ne reprend que douze ans plus tard — pour commencer à travailler sur Tristan et Isolde. Cette œuvre, issue d'une crise psychosomatique déclenchée par cet amour non réalisable, correspond à la perfection au modèle romantique d'une création inspirée par des sentiments contrariés. Du reste, deux des Wesendonck-Lieder, Träume et Im Treibhaus, composés d'après les poèmes de Mathilde, seront repris, étoffés, dans l'opéra. Träume donnera « Descend sur nous nuit d'extase » et Im Treibhaus l'inquiétant prélude du troisième acte et ses sombres accords confiés aux violoncelles et contrebasses.
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Le 7 avril 1858, Minna intercepte une lettre enflammée de Wagner à Mathilde. Le couple décide de se séparer : Minna est envoyée faire une cure aux eaux de Brestenberg, les Wesendonck quittent Zurich pour Venise tandis que Wagner reste à Zurich pour continuer son Tristan et Isolde. Minna et les époux Wesendonck revenus, les tensions entre les deux couples deviennent trop fortes dans « l’Asile », aussi Minna quitte le domicile familial pour Dresde et Richard part à son tour pour Venise, sa course s'achevant au palais Giustinian (it) qu'il a loué pour quelques jours[27]. L'année suivante, il retourne à Paris afin de superviser le montage d’une nouvelle version de Tannhäuser, en français, à l’opéra Le Peletier. Trois représentations, en mars 1861, provoquent un scandale mémorable : Wagner annule les suivantes et quitte la ville[13].
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Quand il peut enfin retourner en Allemagne, Wagner s’installe à Biebrich, où il commence à travailler sur Les Maîtres chanteurs de Nuremberg. Cet opéra est de loin son œuvre la plus joyeuse. Sa seconde femme, Cosima, écrira plus tard : « Puissent les générations futures, en cherchant du rafraîchissement dans cette œuvre unique, avoir une petite pensée pour les larmes qui ont mené à ces sourires ! [réf. nécessaire] ». En 1862, Wagner se sépare de Minna, mais il continue de la soutenir financièrement jusqu’à sa mort, en 1866 (ou du moins ses créanciers le feront-ils).
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La carrière de Wagner prend un virage spectaculaire en 1864, lorsque le roi Louis II accède au trône de Bavière, à l'âge de 18 ans. Le jeune roi, qui admire les opéras de Wagner depuis son enfance, décide en effet de faire venir le compositeur à Munich : leur rencontre le 4 mai 1864 au palais de la Résidence met fin aux soucis financiers de Wagner qui ne parvenait toujours pas à vivre de ses droits d’auteur, le roi devenant son mécène[28]. Le journal du roi[29] ainsi que des lettres[30] montrent son homosexualité et son adoration passionnée de Wagner dont il est probablement amoureux[31], sans qu'on puisse en conclure à une liaison entre les deux hommes[32]. Il règle ses dettes considérables (son amour du luxe et des femmes fait qu'il accumule continuellement les dettes) et s'arrange pour que son nouvel opéra, Tristan et Isolde, puisse être monté. Malgré les énormes difficultés rencontrées lors des répétitions, la première a lieu le 10 juin 1865 et rencontre un succès retentissant.
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Wagner se trouve ensuite mêlé à un scandale du fait de sa liaison avec Cosima von Bülow. Il s'agit de la femme de Hans von Bülow, un fervent partisan de Wagner, qui a œuvré comme chef d'orchestre pour Tristan et Isolde. Cosima est la fille de Franz Liszt et de la comtesse Marie d'Agoult, et est de vingt-quatre ans la cadette de Wagner. En avril 1865, elle accouche d'une fille naturelle qui est prénommée Isolde. La nouvelle s'ébruite rapidement et scandalise tout Munich. Pour ne rien arranger, Wagner tombe en disgrâce auprès des membres de la Cour qui le soupçonnent d'influencer le jeune roi. En décembre 1865, Louis II est contraint de demander au compositeur de quitter Munich. En effet, la population munichoise pense que le roi dépense trop d'argent pour Wagner, se rappelant la relation dispendieuse qu'avait le grand-père du roi, Louis Ier de Bavière, avec sa maîtresse Lola Montez. Cela vaut à Wagner d'être surnommé « Lolus » par les Munichois. Louis II caresse l'idée d'abdiquer pour suivre son héros en exil, mais Wagner l'en aurait rapidement dissuadé[33].
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Wagner part s'installer à Tribschen, près de Lucerne, sur les bords du lac des Quatre-Cantons. Son opéra Les Maîtres chanteurs de Nuremberg est achevé en 1867 et présenté à Munich le 21 juin de l'année suivante. En octobre, Cosima convainc son mari de divorcer. Le 25 août 1870[34], elle épouse Wagner qui, deux mois plus tard, compose l’Idylle de Siegfried pour son anniversaire. Ce second mariage dure jusqu'à la mort du compositeur. Ils ont une autre fille, Eva, et un fils prénommé Siegfried, qui doit son nom à l'opéra Siegfried, auquel travaille Wagner au moment de sa naissance.
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Une fois installé dans sa nouvelle vie de famille, Wagner met toute son énergie à terminer la Tétralogie. Devant l'insistance de Louis II, on donne à Munich des représentations séparées (première de L'Or du Rhin le 22 septembre 1869 et première de La Walkyrie le 26 juin 1870). Mais Wagner tient à ce que le cycle complet soit réuni dans un opéra spécialement conçu à cet effet.
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En 1871, il choisit la petite ville de Bayreuth pour accueillir sa nouvelle salle d'opéra. Les Wagner s'y rendent l'année suivante et la première pierre du Festspielhaus (« Palais des festivals ») est posée. Louis II et la baronne Marie von Schleinitz, une des proches amies des Wagner, s'investissent pour aider à financer le bâtiment. Afin de rassembler les fonds pour la construction, Wagner entreprend également une tournée de concerts à travers l'Allemagne et diverses associations de soutien sont créées dans plusieurs villes. Il faut cependant attendre une donation du roi Louis II en 1874 pour que l'argent nécessaire soit enfin rassemblé. Un peu plus tard dans l'année, les Wagner emménagent à Bayreuth dans une villa que Richard surnomme Wahnfried (« Paix des illusions »).
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Le Palais des festivals ouvre ses portes le 13 août 1876, à l'occasion de la représentation de L'Or du Rhin, début d'exécution de trois cycles complets de la Tétralogie. D'illustres invités sont conviés à ce premier festival : l'empereur Guillaume Ier, l'empereur Pierre II du Brésil, le roi Louis II – qui reste incognito –, ainsi que les compositeurs Bruckner, Grieg, Augusta Holmès, Vincent d'Indy, Liszt, Saint-Saëns, Tchaïkovski et Charles-Marie Widor.
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D'un point de vue artistique, ce festival est un succès remarquable. Tchaïkovski, qui y a assisté en tant que correspondant russe, écrit : « Ce qui s'est passé à Bayreuth restera dans la mémoire de nos petits-enfants et de leur descendance [réf. nécessaire] ». Financièrement, c'est toutefois un désastre absolu. Wagner doit renoncer à organiser un second festival l'année suivante et tente de réduire le déficit en donnant une série de concerts à Londres.
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En 1877, Wagner s'attelle à son dernier opéra, Parsifal, qu'il finit à Palerme pendant l'hiver 1881-82. Il loge dans la villa des Whitaker, futur Grand Hotel et des Palmes. Pendant la composition, il écrit également une série d'essais sur la religion et l'art.
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Il met la dernière main à Parsifal en janvier 1882, et le présente lors du second Festival de Bayreuth. Pendant l'acte III de la seizième et dernière représentation, le 29 août, le chef Hermann Levi est victime d'un malaise. Wagner entre alors discrètement dans la fosse d'orchestre, prend la baguette et dirige l'œuvre jusqu'à son terme[réf. souhaitée].
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À la fin de sa vie, Wagner est gravement malade du cœur mais continue de mener ses activités habituelles. Après le Festival de Bayreuth, il se rend à Venise avec sa famille pour y passer l'hiver. Le 13 février 1883, au palais Vendramin, dont il avait pris en location l'étage noble, il est emporté par une crise d'angine de poitrine plus violente que celles qu'il avait déjà éprouvées. Sa dépouille mortelle est rapatriée en Allemagne, au cours de funérailles grandioses tant à Venise que sur le chemin du retour. Il est inhumé dans les jardins de sa maison Wahnfried, à Bayreuth.
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Richard Wagner laisse un catalogue de 43 œuvres musicales achevées. Une cinquantaines de partitions sont soit perdues (13), esquissées ou inachevées (22), ou sont des arrangements d'œuvres d'autres compositeurs (16). Le reste est constitué, par exemple, de mélodies et de pages d'albums pour piano.
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Wagner a composé 14 opéras. On peut schématiquement les séparer en deux groupes : 4 opéras de jeunesse, et 10 opéras de maturité, inscrits au répertoire du festival de Bayreuth.
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Parmi les opéras de jeunesse on trouve Die Hochzeit (Les Noces, inachevé et jamais représenté), Die Feen (Les Fées), Das Liebesverbot (La Défense d'aimer) et Rienzi. Ils sont rarement joués.
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Puis Wagner écrit ses premiers grands opéras romantiques : Le Vaisseau fantôme (Der fliegende Holländer), Tannhäuser et Lohengrin.
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La période suivante voit la composition de Tristan et Isolde (Tristan und Isolde), puis Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (Die Meistersinger von Nürnberg).
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L'Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen), surnommé la Tétralogie, est un ensemble de quatre opéras inspirés des mythologies allemandes et scandinaves. Ce gigantesque ensemble est écrit et composé sur une longue période de trente ans, débutant avant l'écriture de Tristan et Isolde et finissant en 1874[35].
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Le dernier opéra de Wagner, Parsifal, est une œuvre contemplative tirée de la légende chrétienne du saint Graal.
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À travers ses œuvres et ses essais théoriques, Wagner exerça une grande influence dans l'univers de la musique lyrique. Mariant le théâtre et la musique pour créer le « drame musical », il se fit le défenseur d'une conception nouvelle de l'opéra, dans laquelle l'orchestre occupe une place au moins aussi importante que celle des chanteurs. L'expressivité de l'orchestre est accrue par l'emploi de leitmotivs (petits thèmes musicaux d'une grande puissance dramatique qui évoquent un personnage, un élément de l'intrigue, un sentiment…)[36], dont l'évolution et l'enchevêtrement complexe éclairent la progression du drame avec une richesse infinie.
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Wagner a écrit lui-même ses livrets, empruntant la plupart de ses arguments à des légendes et mythologies européennes, le plus souvent germaniques, mais parfois indiennes. Par sa lecture de l’Introduction à l’histoire du bouddhisme indien d'Eugène Burnouf, il sera en effet influencé par les légendes bouddhiques et les râgas de la musique classique indienne (ces références sont présentes dans Die Sieger (en), Parsifal)[37]. Ses œuvres acquièrent de ce fait une unité profonde ou parfois plus complexe, dans laquelle se rejoignent le bouddhisme, le christianisme, les mythologies païennes, la philosophie et la tradition médiévale.
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Des extraits des opéras sont fréquemment joués en concert comme des pièces à part entière, dans des versions éventuellement légèrement modifiées. Par exemple :
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À côté de ses opéras, qui constituent l'essentiel de son œuvre musicale, Wagner a écrit un certain nombre de pièces diverses, qui occupent environ cent numéros du catalogue de ses œuvres, le Wagner Werk-Verzeichnis (WWV).
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Il a composé un certain nombre de pièces pour piano, parmi lesquelles on peut citer :
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Il n'a pratiquement pas abordé la musique de chambre. Citons néanmoins l'Idylle de Siegfried (Siegfried-Idyll), une pièce pour treize instrumentistes écrite pour l'anniversaire de sa seconde femme Cosima. Wagner en écrivit ensuite la version orchestrale, la plus souvent interprétée de nos jours. Ce morceau réunit plusieurs motifs (leitmotive) de Siegfried. Le compositeur Christophe Looten en a réalisé une transcription pour quatuor à cordes [1].
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Wagner est un écrivain extrêmement prolifique. On compte à son actif des centaines de livres, poèmes et articles, en plus de sa volumineuse correspondance. Ses écrits couvrent un large éventail de sujets, comme la politique, la philosophie, ou encore l'analyse de ses propres opéras. Parmi les essais les plus significatifs, on peut citer Oper und Drama (Opéra et Drame, 1851) et Das Kunstwerk der Zukunft (L'Œuvre d'art de l'avenir, 1849). Il a également écrit une autobiographie, Ma vie (1880)[45]. Une partie de ces écrits a ��té traduite et annotée par Christophe Looten dans son ouvrage Dans la tête de Richard Wagner, archéologie d'un génie, Fayard, 2011.
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Wagner est à l'origine de plusieurs innovations théâtrales, telles que la conception et la construction du Festspielhaus de Bayreuth, inauguré en 1876. Ce bâtiment à l'acoustique légendaire a été spécialement construit pour y jouer ses propres œuvres. Chaque été, des milliers d'amateurs d'opéra viennent du monde entier assister au célèbre Festival de Bayreuth. Pendant les représentations, le public est plongé dans l'obscurité et l'orchestre joue dans une fosse, hors de la vue des spectateurs.
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Dans sa jeunesse, Wagner aurait voulu être Shakespeare avant d'être Beethoven[46]. Wagner était l'auteur de ses livrets d'opéra, cas fort rare dans l'histoire de la musique de scène. Toutefois, Wagner ne souhaitait pas que sa poésie fût appréciée pour elle-même, mais qu'elle soit toujours considérée en relation avec la musique[47].
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Richard Wagner a entièrement transformé la conception de l'opéra à partir de 1850, le concevant non plus comme un divertissement, mais comme une dramaturgie sacrée. Les quatre opéras de L'Anneau du Nibelung illustrent cette réforme wagnérienne à la perfection. Dans la Tétralogie, chaque personnage (l'Anneau y compris) est associé à un thème musical autonome dont les variations indiquent dans quel climat psychologique ce personnage évolue : c'est le fameux « leitmotiv » (en allemand : motif conducteur), procédé préexistant que Wagner a poussé aux limites ultimes de la dramaturgie sonore. Ainsi lorsque Wotan évoque l'Anneau, les thèmes musicaux associés se mêlent en une nouvelle variation. On peut y voir une manifestation de « l'art total » au travers d'une musique reflétant à la fois les personnages et leurs sentiments, tout en soutenant le chant et soulignant l'action scénique.
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Mais l'apport de Richard Wagner à la musique sur le plan technique (harmonie et contrepoint) est tout aussi considérable, sinon plus encore[48]. C'est principalement dans son œuvre la plus déterminante à cet égard, à savoir Tristan et Isolde, que Wagner innove de manière radicale. Conçu dans des circonstances psychologiques très particulières, plus rapidement que les autres opéras, Tristan constitue une singularité, et aussi une charnière tant dans l'œuvre de Wagner que dans l'histoire de l'harmonie et du contrepoint[49].
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Certes, comme le dit Wilhelm Furtwängler, il n'est pas dans Tristan un seul accord qui ne puisse être analysé tonalement, et cela a été démontré par le musicologue français Jacques Chailley dans une très précise et très fouillée analyse du fameux “Prélude”, où tous les accords et modulations sont ramenés, une fois éliminées les notes de passage, les appoggiatures, les échappées et autres broderies, à des enchaînements harmoniques parfaitement répertoriés. Il s'agissait il est vrai pour Chailley de faire un sort aux analyses qu'il trouvait tendancieuses de Arnold Schönberg et plus tard de Pierre Boulez[réf. nécessaire].
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Cela ne retire rien au génie de Wagner, bien au contraire, puisqu'il a su justement faire du neuf avec du vieux : si presque tous ses accords peuvent se retrouver dans les chorals de Johann Sebastian Bach ou chez Wolfgang Amadeus Mozart, leur emploi de manière isolée et expressive est une nouveauté géniale. Ainsi, le célébrissime « accord de Tristan », qui intervient dès les premières mesures du Prélude, peut être interprété de diverses façons, toutes finalement relativement traditionnelles : il s'apparente à un accord de neuvième sans fondamentale, mais on peut aussi l'analyser comme une septième d'espèce, ou encore, voulant échapper à une tradition française ne considérant que la verticalité, comme une sixte augmentée « à la française » avec appoggiature/note de passage du sol# conduisant au la, préparant traditionnellement, depuis le « style classique » du XVIIIe siècle, l'accord de dominante. En effet, chez Wagner, le contrepoint influence l'harmonie et non le contraire, technique germanique qu'il importe de Carl Maria von Weber et surtout de l'abbé Vogler.
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Wagner va cependant, avec des audaces moins connues, bien plus loin : résolution d'une neuvième mineure par sa forme majeure, appoggiature de neuvième mineure formant dissonance avec la tierce (formule dont le jazz fait un fréquent usage), emploi simultané d'appoggiatures, broderies et autres notes étrangères amenant aux limites de l'analyse de l'accord réel[réf. nécessaire], etc.
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Par ailleurs, l'analyse de Tristan montre l'influence de Bach[réf. nécessaire], notamment de son L'Art de la fugue, dont les formules contrapuntiques se retrouvent dans les enchaînements harmoniques du prélude de Tristan. Bach attaque dans le “Contrapunctus IV” une neuvième mineure sans préparation (“Contrapunctus IV”, mesure 79) cent ans avant Tristan. Wagner a certes, peu pratiqué la fugue, mais en réalité les entrées fuguées, camouflées ou non, sont nombreuses dans Tristan, et permettent de plus grandes audaces harmoniques encore que les agrégations harmoniques « inédites ».
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Wagner est également réputé pour avoir innové de façon décisive sur le plan de l'orchestration : certes, c'est d'abord son génie proprement musical qui fait vibrer l'orchestre tel que Beethoven le laisse à la fin de sa vie (IXe Symphonie et Missa Solemnis) d'une sonorité jamais entendue jusqu'alors. Wagner doit certaines formules à Gluck, à Beethoven et à Weber, l'ensemble sonnant pourtant… comme du Wagner. Wagner étire en effet des accords sur lesquels ses devanciers ne restent que deux notes, il utilise massivement des combinaisons que Beethoven n'a fait qu'employer une ou deux fois, son emploi des redoublements voire triplements de timbre qu'il reprend de Gluck[réf. nécessaire] et même de Haydn[réf. nécessaire] devient systématique, avec l'effet « magique » bien connu qui souvent se révèle, à la lecture de la partition, obtenu avec une étonnante économie de moyens. L'innovation s'observe également dans son orchestration des mélodies, qui, doublées extensivement, changent imperceptiblement d'un instrument à l'autre, certainement à l'origine de la Klangfarbenmelodie que Schönberg étendra[réf. nécessaire].
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Wagner était, il faut l'avoir constamment à l'esprit, un autodidacte qui a toute sa vie acquis du métier en innovant. Comme tous les autodidactes efficaces[précision nécessaire], il a su être très conventionnel à ses débuts afin d'apprendre les ficelles de son art et faire éclore son génie. On a été jusqu'à affirmer que le génie de Wagner venait de ses lacunes mêmes. Et de fait, Wagner n'a jamais réussi à créer de musique de chambre ou de musique instrumentale : ses essais dans ces domaines se sont soldés par de piètres résultats. Seul un motif scénique l'inspirait. Et pourtant, paradoxalement, transcrites pour piano seul ou petit ensemble, ses pages symphoniques de scènes conservent intacte leur magie : mystère insondable de tous les créateurs…
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On ne peut négliger ce qui fait encore une spécificité de Wagner, à savoir l'influence considérable qu'il a eue sur ses successeurs, et notamment le plus illustre, Arnold Schönberg.
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Schönberg, par son génie même, est sans doute le responsable d'un grand malentendu. Seul Schönberg a su à ses débuts pasticher, ou plutôt continuer Wagner, avec un niveau égal de qualité. La poignante Nuit transfigurée, les monumentaux Gurre-Lieder et le génial poème symphonique (dévalué de manière contestable par René Leibowitz) Pelleas und Melisande sont les seuls véritables exemples de continuation, non de Wagner, mais des techniques inventées par lui dans Tristan, avec un génie équivalent à celui du maître. Schönberg en a déduit qu'une tendance évolutive était à l'œuvre dans l'harmonie moderne, et c'est bien Schönberg, mais aussi des compositeurs comme Anton Bruckner, Hugo Wolf, Gustav Mahler et Richard Strauss qui ont cru pouvoir faire progresser une tradition musicale exclusivement germanique, de Wagner vers, en ce qui concerne des compositeurs comme Hauer ou Schönberg, l'atonalité et le dodécaphonisme.
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Cet aspect de la personnalité de Wagner a donné lieu à une abondante littérature polémique, largement alimentée tant par la récupération de sa musique par le régime national-socialiste que par l'amitié de l'épouse de son fils Siegfried, Winifred, avec Adolf Hitler[7].
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L'antisémitisme de Wagner n'a rien d'exceptionnel : il s'agit en fait d'un antijudaïsme dont les préjugés étaient très courants au cours du XIXe siècle. Mais ces thèses étaient combattues : Nietzsche, par exemple, se brouille avec Wagner, en partie pour ses opinions à l'égard des juifs[50]. L'antijudaïsme était donc un débat central à l'époque, y compris aux yeux mêmes de nombreux intellectuels juifs. Entre pogrom et assimilation, les discussions entre penseurs juifs faisaient rage. Dans sa prime jeunesse, Wagner n'était pas antisémite. Il l'est devenu au fil du temps. Le premier amour de Richard Wagner est une certaine Leah David, une jeune fille juive, fille d'un banquier juif de Leipzig et amie de sa sœur Luise, ainsi que le compositeur en témoigne dans son autobiographie. Lors de son séjour à Paris, de 1840 à 1842, Wagner était en contact avec de nombreux artistes juifs dont le poète Heinrich Heine. Il a notamment bénéficié de l'aide du célèbre musicien Giacomo Meyerbeer, qui lui écrivait des lettres de recommandation. Mais devant l'insuccès de ses œuvres et ses difficultés pécuniaires, Wagner finit par nourrir une rancœur tenace à l'endroit de Meyerbeer[51]. Dans ses conversations, dans ses écrits, Richard Wagner n'a cessé d'émettre des opinions « anti-judaïques », en ce qui le concernait, pas sur des préjugés raciaux mais sur le reproche adressé aux juifs de « demeurer juifs » et donc de n'être pas allemands, ou de ne pas vouloir le devenir. Selon Warshaw cet antijudaïsme est donc fort différent de l'antisémitisme qui repose sur des distinctions raciales. Par conséquent, ce serait une injustice, un anachronisme, et une méconnaissance de la réalité objective de confondre l'antijudaïsme traditionnel, tel que le manifestait Wagner comme nombre de ses contemporains, avec l'antisémitisme racialiste des nazis durant le siècle suivant. Wagner préconisait sincèrement l'assimilation des Juifs à la culture germanique, tandis que les nazis n'admettront pas cette assimilation et la combattront systématiquement. Par ailleurs, l'assimilation était aussi un sujet de débat intense entre les intellectuels juifs eux-mêmes[7].
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Le premier essai de Wagner, Das Judenthum in der Musik, est publié en 1850 dans la revue Neue Zeitschrift für Musik sous le pseudonyme de « K. Freigedank » (« libre pensée »). Wagner s'est donné pour but d'expliquer la prétendue « aversion populaire » envers la musique des compositeurs juifs tels que Felix Mendelssohn ou Giacomo Meyerbeer. Il écrit notamment que le peuple allemand est « repoussé » par les Juifs en raison « de leur aspect et de leur comportement d'étrangers » ; les Juifs « sont des anomalies de la nature » jasant « de leurs voix grinçantes, couinantes et bourdonnantes ». Wagner allègue que les musiciens juifs, n'étant pas en relation avec l'esprit authentique du peuple allemand, ne peuvent qu'écrire une musique artificielle, sans aucune profondeur, et rabâcher la vraie musique à la manière des perroquets. L'article attire peu l'attention. Cependant, après que Wagner l'a publié de nouveau en 1869 sous la forme d'un pamphlet signé de son véritable nom, de vives protestations s’élèvent dans le public lors d'une représentation des Maîtres chanteurs.
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Wagner a également manifesté son antisémitisme dans d'autres essais ; dans Qu'est-ce qui est allemand ? (1879), il écrit, par exemple :
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« Les Juifs [tiennent] le travail intellectuel allemand entre leurs mains. Nous pouvons ainsi constater un odieux travestissement de l'esprit allemand, présenté aujourd'hui à ce peuple comme étant sa prétendue ressemblance. Il est à craindre qu'avant longtemps la nation prenne ce simulacre pour le reflet de son image. Alors, quelques-unes des plus belles dispositions de l'espèce humaine s'éteindraient, peut-être à tout jamais. »
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En dépit de tels écrits controversés, Wagner avait plusieurs amis juifs[7]. Le plus représentatif d'entre eux fut sans doute le chef d'orchestre Hermann Levi, un Juif pratiquant que Wagner choisit pour diriger la première représentation de Parsifal. Le compositeur souhaita d'abord que Levi se fît baptiser, mais il renonça finalement à cette exigence. Cependant, lorsqu'il analyse le détail des péripéties de cette valse-hésitation telles que les rapporte Carl Glasenapp[52], Theodor W. Adorno, dans son Essai sur Wagner[53], résume en ces termes cet épisode, qui relèvait, selon lui, du côté « démoniaque » de Wagner :
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« Une envie sadique d'humilier [Levi], une humeur conciliante et sentimentale, et surtout la volonté de s'attacher affectivement le maltraité, se réunissent dans la casuistique du comportement de Wagner. » De son côté, Levi maintint toujours ses relations amicales avec Wagner et porta même son cercueil lors de ses funérailles. Un autre de ces amis fut Joseph Rubinstein. »
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Notons enfin que l'antijudaïsme de Wagner n'est presque jamais évoqué, dans ses abondants écrits, par son plus fervent admirateur, le viennois Arnold Schoenberg (1874-1951), fils de commerçants juifs convertis, qui allait réembrasser la foi judaïque dans les années 1930.
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Cependant, après la mort de Wagner à Venise en 1883, Bayreuth allait devenir le lieu de rassemblement d'un groupe antisémite, soutenu par Cosima et formé d'admirateurs zélés du compositeur, notamment du théoricien racialiste Houston Stewart Chamberlain[54]. À la mort de Cosima et de Siegfried en 1930, la responsabilité du festival échoit à la veuve de ce dernier, Winifred, amie personnelle d'Adolf Hitler. Hitler est lui-même un zélateur de Wagner, donnant une lecture national-socialiste à un antisémitisme retiré de son contexte, et aux thèmes germaniques qui jalonnent l'œuvre, censée inscrire le maître de Bayreuth dans l'idéologie nazie. Les nazis font un usage courant de sa musique et la jouent lors de leurs grands rassemblements. Il n'est pas le seul compositeur qu'ils voudront « enrôler » : Bruckner, et même Beethoven seront aussi récupérés par le régime[7].
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Eu égard à cette polémique historique, les œuvres de Wagner continuent à ne pas être représentées, en public, en Israël (largement influencée, à l'origine, par des Juifs d'Europe centrale imprégnés de civilisation germanique), ainsi il n'est pas inscrit dans le répertoire de l'Orchestre philharmonique d'Israël ; cependant, la musique de Wagner est couramment diffusée par des stations de radio et des chaînes de télévision israéliennes, tout comme partout dans le monde. En revanche, jusqu'à présent, toutes les tentatives de représentation publique directe (notamment par le pianiste et chef d'orchestre Daniel Barenboim, qui a dirigé le prélude de Tristan et Isolde à Tel Aviv en 2001), ont déclenché les plus vives protestations, certains auditeurs ayant même quitté la salle. Ce n'est que depuis le début du XXIe siècle que de nombreux Israéliens soutiennent qu'il est possible d'apprécier le génie musical de Wagner, sans que cela implique l'acceptation de ses idées politiques ou sociales. En 2010, un avocat israélien mélomane, Jonathan Livny, fonde une « Société wagnérienne israélienne » afin de mettre fin au boycott de l'œuvre du compositeur dans son pays[55].
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L'éditeur exclusif de Wagner est la maison Schott à Mayence.
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Nietzsche, décriant tout ce qu'il pressent de particulièrement dérangeant non tant chez Wagner en soi que chez les admirateurs de Wagner, écrit cependant :
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« J'aime Wagner. »
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— Ecce homo, « Pourquoi j'écris de si bons livres, Le Cas Wagner, I »
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L'adjectif « wagnérien », dérivé de « Wagner », est entré dans la langue courante depuis 1861, et comme substantif depuis 1873 sous la plume d'Alphonse Daudet dans son recueil Contes du lundi[56].
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La musique de Wagner a été très utilisée par l'industrie cinématographique, telle l'attaque des hélicoptères rythmée par la Chevauchée des Walkyries dans Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979), ou le prélude de Lohengrin au son duquel Charlie Chaplin, déguisé en Hitler, joue avec un globe dans Le Dictateur (1940). La Chevauchée des Walkyries accompagne également Marcello Mastroianni dans ses fantasmes lorsqu'il s'imagine coursant et fouettant des femmes dans une ronde infernale, dans Huit et demi de Federico Fellini (1963). On en retrouve également les notes dans La Horde sauvage, thème musical d'Ennio Morricone illustrant la charge de 150 cavaliers sans foi ni loi dans Mon nom est Personne (1973). En 2018, le thème de Tristan et Isolde est utilisé dans l´épilogue de l'adaptation cinématographique de Chien, de Samuel Benchetrit.
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1956 : What's Opera, Doc ?, dessin animé réalisé par Chuck Jones, parodie d'opéra de Richard Wagner.
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En 1965, Yukio Mishima accomplit le rituel du seppuku aux sons du Liebestod de Tristan et Isolde dans Yūkoku (Patriotisme), film de trente minutes, longtemps interdit à la projection par la veuve de l'écrivain. Ce Liebestod avait déjà été utilisé en 1929 par Luis Buñuel et Salvador Dalí dans Un chien andalou et, un an plus tard, dans L'Âge d'or. C'est la musique de Tristan qui accompagne le traquenard qui conclut La Monstrueuse Parade (Freaks) de Tod Browning (1932) ; elle apparaît aussi dans les arrangements de Bernard Herrmann pour Sueurs froides (1958) et dans The Milkman collector, un sketch des Monty Python. Le prélude de Tristan et Isolde constitue la musique de l'introduction du film Melancholia de Lars von Trier (2011).
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Excalibur de John Boorman est rythmé par la musique du Ring, tandis qu'une scène du Nosferatu de Werner Herzog (1979) s'ouvre avec le prélude de L'Or du Rhin que l'on peut entendre aussi dans Le Nouveau Monde de Terrence Malick (2005), ainsi que dans La Belle Captive d'Alain Robbe-Grillet (1983), où il accompagne les scènes où le personnage de Sarah Zeitgeist (interprété par Cyrielle Clair) conduit une moto.
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En 2017, dans Alien: Covenant de Ridley Scott, L'entrée des dieux au Valhalla, composante de la scène 4 de L'Or du Rhin, joue un rôle important pour l'un des personnages, David, et donc, ouvre et ferme le film.
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Entre autres sources d'inspiration (revendiquée) pour Star Wars de George Lucas figure la Tétralogie : Luke Skywalker et Leia Organa partagent avec Siegmund et Sieglinde la gémellité amoureuse. Leur père, Dark Vador, est proche de Wotan dans sa volonté de pouvoir contrariée par ses propres enfants. Le leitmotiv de Dark Vador évoque celui des Géants et, symboliquement, il est immolé sur un bûcher pour clore le cycle.
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De nombreux musiciens hollywoodiens ont été influencés par Wagner : Erich Wolfgang Korngold, Max Steiner…
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Voir la Liste des œuvres en prose de Richard Wagner. On distingue particulièrement :
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Wales (en)Cymru (cy)
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Le pays de Galles (en anglais : Wales, en gallois : Cymru) est une nation constitutive du Royaume-Uni située dans l'Ouest de l'île de Grande-Bretagne. Il partage une frontière avec l'Angleterre à l'est et est bordé par la mer d'Irlande au nord et à l'ouest et le canal de Bristol au sud.
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Le pays de Galles s'étend sur environ 20 779 km2 et son relief, majoritairement montagneux, culmine à 1 085 m d'altitude avec le mont Snowdon. Sa capitale et plus grande ville est Cardiff avec 315 000 habitants.
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Politiquement, le pays de Galles est une nation constitutive du Royaume-Uni, au même titre que l'Angleterre, l'Écosse et l'Irlande du Nord. Dans le cadre de la dévolution du pouvoir au Royaume-Uni, le pays de Galles dispose d'un organe législatif, le Parlement gallois, et d'un Premier ministre, poste actuellement occupé par Mark Drakeford.
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Jusqu'à sa conquête en 1284 par Édouard Ier, le pays de Galles était constitué de nombreuses principautés indépendantes. Les Laws in Wales Acts de 1535 et 1542 intègrent le système juridique gallois à celui du royaume d'Angleterre. En 1998, le Government of Wales Act (en) met en place la dévolution du pouvoir et crée l'Assemblée nationale et le poste de Premier ministre.
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Culturellement, le pays de Galles est l'une des six nations celtiques. Depuis 1301, il est traditionnel pour le monarque du Royaume-Uni de sacrer son fils aîné prince de Galles, même si ce n'est pas automatique puisque le titre est octroyé lors d'une cérémonie ad hoc[Note 1].
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Le nom anglais, Wales, est issu du mot germanique Walh, qui signifie « parlant une langue celtique ou romane ». Il a donné Galles en français car le W germanique est devenu G en français (ex. : Wilhelm = Guillaume, Walho = pays gallo). On retrouve ce terme dans d'autres langues et dans d'autres régions pour désigner soit des populations parlant une langue celtique ou romane, soit les terres qu'ils habitent (Walcheren, Wallonie, Welche, Valachie…).
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Le nom gallois, Cymru, signifie « compatriote ».
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Le pays de Galles est situé sur une péninsule dans le Centre-Ouest de la Grande-Bretagne. Sa superficie est d'environ 20 779 km2, soit environ le quart de la superficie de l'Écosse. Il a une longueur de 270 km du nord au sud et 97 km d'est en ouest. Le pays de Galles est bordé par l'Angleterre à l'est et par la mer dans les trois autres directions. Au total, le pays de Galles a plus de 1 200 km de littoral.
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Il existe plusieurs îles au large de son littoral (la plus importante étant Ynys Môn (Anglesey), au nord-ouest). La plupart de la population et les principales zones industrielles sont en Galles du Sud, composées des villes de Cardiff (Caerdydd), Swansea (Abertawe) et Newport (Casnewydd) et ses environs ; un important foyer de peuplement existe également dans le Nord-Est autour de Wrexham (Gwrecsam). La plus grande partie du territoire de Galles est montagneuse, en particulier dans le Nord et les régions centrales. Les plus hautes montagnes du pays de Galles se situent en Snowdonia (Eryri), et particulièrement le mont Snowdon (Yr Wyddfa), qui culmine à 1 085 m et qui est le sommet le plus élevé du pays de Galles. Le pays de Galles compte trois parcs nationaux : Snowdonia (Eryri), Brecon Beacons (Bannau Brycheiniog) et Pembrokeshire Coast (Arfordir Sir Benfro). Il dispose également de quatre zones de beauté naturelle exceptionnelle.
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Les Romains ont établi quelques places fortes dans le Sud du pays et dans sa partie occidentale, comme à Caerfyrddin/Carmarthen (Moridunum). Ils ont également bâti la grande forteresse de Caerleon (Isca), où se trouve l'amphithéâtre le mieux préservé de Grande-Bretagne.
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Les Saxons ont toujours échoué à conquérir le pays de Galles, tant en raison du terrain montagneux que de la résistance acharnée du peuple gallois. L'un des rois saxons, Offa de Mercie, finit par ériger un grand mur de terre, « Offa's Dyke », à la frontière de son pays, pour délimiter la partie de la région du Powys qu'il venait de conquérir. Certains vestiges de cette construction sont encore visibles. Les Normands finissent par dominer le pays, mais cette domination fut plus progressive que la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066. Commencée par les Saxons, au VIe siècle, la conquête du pays de Galles ne s'acheva qu'en 1282 sur un champ de bataille, avec la victoire d'Édouard Ier sur Llywelyn le Dernier, le dernier prince indépendant. Pour asseoir sa domination, Édouard bâtit dans la région plusieurs grands châteaux, dont celui de Caernarfon, celui de Conwy et celui d'Harlech.
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Le pays est resté celtique et l'usage de la langue galloise s'est toujours perpétué, alors même qu'en Angleterre et en Écosse, l'usage des langues celtiques s'est perdu ou a largement diminué.
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Le pays de Galles est une principauté depuis le XIIIe siècle, sous le prince gallois, Llywelyn le Grand, et son petit-fils, Llywelyn le Dernier, qui prit le nom de Prince des Gallois aux environs de 1258 et a été reconnu par les rois anglais par le traité d'Aberconwy en 1277.
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Depuis 1999, la principauté dispose d'institutions spécifiques dans le cadre d'une dévolution du pouvoir au sein du Royaume-Uni : un Parlement gallois (située à Cardiff) et un gouvernement local. Le pays de Galles fait partie du Royaume-Uni, reconnaissant la reine Élisabeth II comme chef de l'État et son chef du gouvernement comme Premier ministre[5].
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Le bureau pour le pays de Galles est un organe qui veille à la représentation du pays de Galles au sein du gouvernement du Royaume-Uni.
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Le Premier ministre du pays de Galles est le chef du gouvernement du pays de Galles. Il est désigné par le roi d'Angleterre qui suit les recommandations de l'Assemblée. Ses bureaux officiels sont situés à Cardiff[6].
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L'espérance de vie au pays de Galles est en moyenne inférieure d'un an à celle constatée en Angleterre. En 2014, elle est de 78,3 ans pour les hommes et de 82,3 ans pour les femmes[7]. Une étude publiée en 2013 révèle qu'une femme vivant dans une des régions les plus pauvres du pays de Galles peut vivre 10 ans de moins qu'une femme vivant dans une région plus aisée[8].
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Le bureau pour le pays de Galles est un organe du gouvernement du Royaume-Uni dont un des rôles est de veiller à la sécurité du budget gallois.
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La Chambre de commerce de Galles du Sud est la voix des petites et moyennes entreprises au pays de Galles. La chambre est axée sur ses membres, est dirigée par ses membres et vise à soutenir les entreprises locales. Sa mission est de renforcer les entreprises membres et de stimuler la prospérité commerciale du pays de Galles[9].
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La première langue parlée aujourd'hui est l'anglais. La deuxième langue est le gallois, langue historique du pays de Galles, de la famille des langues celtiques et plus précisément de la branche brittonique, proche parente du breton continental et du cornique.
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Depuis 1993, une loi reconnait l'égalité entre les deux langues. Apparurent dès lors nombre d'informations et de documents bilingues, ainsi que la signalisation routière en double forme anglaise/galloise. D'après le recensement de population de 1991, il y avait 508 098 personnes parlant gallois au pays de Galles. Une enquête ultérieure, réalisée en 1992 par le ministère des Affaires galloises (Bureau gallois), a cependant estimé que le nombre de personnes parlant gallois s'élevait à 930 200, dont 467 300 parlant un peu gallois, 94 900 le parlant relativement couramment et 368 000 personnes le parlant couramment.
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Au début du XXe siècle, 50 % de la population parlait gallois dans la vie courante. La proportion était tombée à 20 % à la fin du siècle. Grâce à l'intégration du gallois dans l'enseignement, elle est remontée à 23 % en 2001 et poursuit sa progression. Aujourd'hui, le gallois est, après l'irlandais, la deuxième langue celtique la plus parlée au monde, avec plus de 580 000 locuteurs recensés au pays de Galles[10] et 133 000 en Angleterre. Il existe une chaîne de télévision qui émet exclusivement dans cette langue (S4C), une station de radio nationale (BBC Radio Cymru), et d'autres stations locales diffusent régulièrement des émissions en gallois. Tous les panneaux indicateurs sont libellés à la fois en anglais et en gallois.
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Dans l'enseignement, environ 20 % des enfants sont scolarisés uniquement en gallois ; pour le reste, l'étude du gallois comme deuxième langue est obligatoire jusqu'à l'âge de seize ans. Par conséquent, c'est dans les classes d'âge les plus jeunes que l'on trouve le plus de gallophones. Dans les régions de l'Ouest et du Nord du pays, où le gallois est la langue maternelle de la majorité, les collèges et les lycées sont plutôt bilingues, pour que ceux qui ne parlent pas le gallois couramment puissent l'apprendre.
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Le dragon rouge (Y ddraig goch en gallois) symbolise la lutte entre les Saxons et les Celtes. Une légende raconte que le roi Uther Pendragon (père du roi Arthur) voulait construire un château mais la terre tremblait et en détruisait sans arrêt les fondations. Merlin, appelé Myrddin en gallois, qui avait le don de voyance, comprit que ce tumulte était causé par deux dragons : l'un, le dragon blanc, avait pris la place de l'autre, le dragon rouge, dans sa caverne. Le dragon rouge, qui représente métaphoriquement les Bretons, finirait par l'emporter sur l'envahisseur saxon. On connaît quelques poèmes, probablement apocryphes, de Merlin. Il est l'insigne royal du pays de Galles depuis 1901 et, depuis 1959, sur ordre de la reine, le drapeau le représentant sur un fond vert et blanc est le drapeau gallois officiel.
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Le 1er mars est la fête de saint David, évangélisateur du pays de Galles.
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En l'honneur du saint patron du pays de Galles, il est de tradition de porter un poireau le 1er mars. De nos jours, le poireau cenhinen, (pl. cennin) est souvent remplacé par la jonquille, qui porte presque le même nom en gallois : cenhinen Bedr.
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L'origine du poireau comme symbole remonte à une bataille qui se déroula dans un champ de poireaux, où saint David conseilla aux combattants gallois de s'en munir pour se distinguer de leurs assaillants. Ce fut une grande victoire galloise. Pour d'autres auteurs, le symbole originel ne serait pas un poireau, mais un bouquet de plumes d'autruche (également un trophée guerrier), vite interprété comme un poireau, objet plus familier.
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Aujourd'hui encore, chaque 1er mars, le plus jeune membre du régiment des Gardes gallois mange un poireau cru sous les acclamations de ses pairs.
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Et, de même, la pièce galloise de 1 sterling porte sur une face un poireau, et sur sa tranche la devise : « pleidiol wyf i'm gwlad » (« Je suis fidèle à mon pays »). À noter également que l'équipe du pays de Galles de rugby à XV est familièrement appelée par ses supporters « le XV du poireau ».
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Le badge héraldique du Parlement gallois reprend le blason du prince médiéval Llywelyn le Grand, entouré de la devise Pleidiol Wyf I'm Gwlad et des emblèmes végétaux des nations constitutives du Royaume-Uni : la rose anglaise, le poireau gallois, le trèfle irlandais et le chardon écossais.
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Le dragon rouge qui figure sur le drapeau du pays de Galles.
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L'emblème du prince de Galles, avec les plumes d'autruche.
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Le badge héraldique du Parlement gallois.
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Le druidisme, fondement de la civilisation celtique a progressivement disparu du pays de Galles, avec la romanisation et le massacre des druides par les légions romaines en 61 apr. J.-C. Le christianisme s'est implanté au VIe siècle : saint David (Dewi Sant 515-589), le saint patron du pays, est célèbre pour être allé en pèlerinage à Rome et avoir à son retour institué le diocèse du pays de Galles, avant même qu'Augustin de Cantorbéry ne fonde le diocèse de Canterbury et n'entreprenne d'évangéliser l'Angleterre. Le pays de Galles a développé et maintenu un christianisme teinté de pratiques et croyances plus anciennes. Cependant, pour les mouvements contemporains qui se prévalent aujourd'hui de la tradition druidique, comme le « Gorsedd » ou assemblée des bardes, il est généralement admis que ceux-ci n'ont pas de continuité historique avec les druides de l'époque romaine, mais sont des réinventions de lettrés du XVIIIe siècle.
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De nos jours, le taux d'assistance aux célébrations religieuses au pays de Galles est de 8,6 %, soit le plus bas du Royaume-Uni. Les deux organisations religieuses les plus répandues du pays sont l'Église anglicane du pays de Galles (Yr Eglwys yng Nghymru / The Church in Wales) et l'Église catholique. Cette dernière est majoritairement composée de personnes originaires d'autres pays européens, surtout l'Irlande. Il existe aussi un grand nombre d'églises indépendantes (les chapels) — issues de la forte tradition non conformiste galloise — dont la plupart sont regroupées en trois fédérations : l'Église presbytérienne du pays de Galles (Eglwys Bresbyteraidd Cymru / The Presbyterian Church of Wales) — environ 38 000 adhérents ; l'Union des indépendants gallois (Undeb yr Annibynwyr Cymraeg / The Union of Welsh Independents) — 36 000 ; l'Union baptiste du pays de Galles (Undeb Bedyddwyr Cymru / The Baptist Union of Wales) — 25 000.
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Évolution de la part des différentes religions entre 2001 et 2011[11] :
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L'hymne officiel du pays de Galles est Hen Wlad fy Nhadau (« L'ancienne terre de mes Pères »), tandis que God Save the Queen est l'hymne officiel du Royaume-Uni. Le pays de Galles est réputé pour le nombre et la qualité de ses chorales et fanfares. La musique traditionnelle est aussi en pleine renaissance. Parmi les airs traditionnels gallois, on peut citer Llwyn Onn.
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L'agneau est au premier rang des mets servis au pays de Galles. Les calws sont aussi servies au pays de Galles : il s'agit de soupes épaisses dont la composition varie selon les saisons. Les saucisses de Glamorgan (Glamorgan sausages), qui sont faites à partir de pain, de fromage, de poireaux et d'oignons sont des saucisses sans viande qu'on retrouve dans la gastronomie locale. Les Welsh faggots, petites boulettes de foie et d'oignons et les Welsh rarebits qui sont des toasts tartinés de fromage et de lait complétés par des tomates ou un œuf sont aussi des plats typiques.
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D'autres spécialités forment la gastronomie du pays de Galles comme le cawl cenni, les buns et le laverbread.
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Enfin côté dessert, on retrouve surtout un gâteau aux fruits, le bara brith, et les gâteaux gallois (Welsh cakes), des petits gâteaux aux raisins[12].
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Le sport le plus populaire au pays de Galles est le rugby à XV. L'équipe du pays de Galles, aussi appelé XV du Poireau bien que ce soient les trois plumes d'Autruche qui sont représentées sur le logo de l'équipe, participe chaque année au tournoi des Six Nations, compétition qu'elle a gagnée 23 fois dont dix grands chelems. Depuis 1987, le pays de Galles participe à la coupe du monde de rugby, elle a été demi-finaliste en 1987, 2011 et 2019. Le rugby à XV au pays de Galles est un sport plus prolétaire que dans le reste des îles Britanniques. Quatre équipes galloises participent au Pro12, compétition regroupant des équipes irlandaises, écossaises et italiennes : les Ospreys, les Llanelli Scarlets, les Cardiff Blues et les Newport Gwent Dragons, ainsi qu'à la coupe d'Europe de rugby à XV. Ces clubs sont le fruit de fusion de clubs gallois, les équipes historiques sont par exemple Neath RFC, Newport RFC, Llanelli RFC, Swansea RFC ou encore Cardiff RFC. Ces équipes disputent maintenant le championnat de rugby à XV du pays de Galles, qui est un championnat semi-professionnel.
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Après le rugby, le sport populaire du pays de Galles est le football. Avant sa qualification pour l'Euro 2016, l'équipe de football du pays de Galles n'a participé qu'à une seule phase finale d'un grand tournoi international : la Coupe du monde de football 1958, dont elle atteint les quarts de finale. Elle atteint également les quarts de finale de l'Euro 1976, à une époque où la phase finale ne débute qu'à l'étape suivante. Les clubs de football du pays de Galles participent, avec les clubs anglais, à la Barclays Premier League. Au cours de l'édition 2015-2016, le seul club gallois jouant en première division est le Swansea City Association Football Club. Des joueurs se sont illustrés toutefois dans ce Championnat tels que John Charles, Ian Rush ou Ryan Giggs, ce dernier est le joueur ayant disputé le plus de matchs dans l'histoire de la Premier League avec le club de Manchester. Le gallois Gareth Bale est de plus en 2017, le deuxième joueur le plus cher de l'histoire du football, avec un transfert de 100 millions d'euros vers le Real de Madrid en 2013.
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Le stade le plus important du pays de Galles est le Millenium Stadium de Cardiff, stade construit en 1999 et qui a une capacité de 74 500 places. Les équipes de rugby et de football jouent leurs matchs internationaux dans ce stade. Avant les matchs internationaux, les équipes galloises de football et de rugby chantent l'hymne Hen Wlad fy Nhadau (qui signifie en français : vieux pays de mes ancêtres).
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Le pays de Galles est, selon les paroles de l'hymne officiel, gwlad beirdd a chantorion, un « pays de bardes et de chanteurs ». On peut en citer un certain nombre.
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Le pays de Galles a pour codes :
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fr/6044.html.txt
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@@ -0,0 +1,93 @@
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Le pays de Galles (en anglais : Wales, en gallois : Cymru) est une nation constitutive du Royaume-Uni située dans l'Ouest de l'île de Grande-Bretagne. Il partage une frontière avec l'Angleterre à l'est et est bordé par la mer d'Irlande au nord et à l'ouest et le canal de Bristol au sud.
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Le pays de Galles s'étend sur environ 20 779 km2 et son relief, majoritairement montagneux, culmine à 1 085 m d'altitude avec le mont Snowdon. Sa capitale et plus grande ville est Cardiff avec 315 000 habitants.
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Politiquement, le pays de Galles est une nation constitutive du Royaume-Uni, au même titre que l'Angleterre, l'Écosse et l'Irlande du Nord. Dans le cadre de la dévolution du pouvoir au Royaume-Uni, le pays de Galles dispose d'un organe législatif, le Parlement gallois, et d'un Premier ministre, poste actuellement occupé par Mark Drakeford.
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Jusqu'à sa conquête en 1284 par Édouard Ier, le pays de Galles était constitué de nombreuses principautés indépendantes. Les Laws in Wales Acts de 1535 et 1542 intègrent le système juridique gallois à celui du royaume d'Angleterre. En 1998, le Government of Wales Act (en) met en place la dévolution du pouvoir et crée l'Assemblée nationale et le poste de Premier ministre.
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Culturellement, le pays de Galles est l'une des six nations celtiques. Depuis 1301, il est traditionnel pour le monarque du Royaume-Uni de sacrer son fils aîné prince de Galles, même si ce n'est pas automatique puisque le titre est octroyé lors d'une cérémonie ad hoc[Note 1].
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Le nom anglais, Wales, est issu du mot germanique Walh, qui signifie « parlant une langue celtique ou romane ». Il a donné Galles en français car le W germanique est devenu G en français (ex. : Wilhelm = Guillaume, Walho = pays gallo). On retrouve ce terme dans d'autres langues et dans d'autres régions pour désigner soit des populations parlant une langue celtique ou romane, soit les terres qu'ils habitent (Walcheren, Wallonie, Welche, Valachie…).
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Le nom gallois, Cymru, signifie « compatriote ».
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Le pays de Galles est situé sur une péninsule dans le Centre-Ouest de la Grande-Bretagne. Sa superficie est d'environ 20 779 km2, soit environ le quart de la superficie de l'Écosse. Il a une longueur de 270 km du nord au sud et 97 km d'est en ouest. Le pays de Galles est bordé par l'Angleterre à l'est et par la mer dans les trois autres directions. Au total, le pays de Galles a plus de 1 200 km de littoral.
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Il existe plusieurs îles au large de son littoral (la plus importante étant Ynys Môn (Anglesey), au nord-ouest). La plupart de la population et les principales zones industrielles sont en Galles du Sud, composées des villes de Cardiff (Caerdydd), Swansea (Abertawe) et Newport (Casnewydd) et ses environs ; un important foyer de peuplement existe également dans le Nord-Est autour de Wrexham (Gwrecsam). La plus grande partie du territoire de Galles est montagneuse, en particulier dans le Nord et les régions centrales. Les plus hautes montagnes du pays de Galles se situent en Snowdonia (Eryri), et particulièrement le mont Snowdon (Yr Wyddfa), qui culmine à 1 085 m et qui est le sommet le plus élevé du pays de Galles. Le pays de Galles compte trois parcs nationaux : Snowdonia (Eryri), Brecon Beacons (Bannau Brycheiniog) et Pembrokeshire Coast (Arfordir Sir Benfro). Il dispose également de quatre zones de beauté naturelle exceptionnelle.
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Les Romains ont établi quelques places fortes dans le Sud du pays et dans sa partie occidentale, comme à Caerfyrddin/Carmarthen (Moridunum). Ils ont également bâti la grande forteresse de Caerleon (Isca), où se trouve l'amphithéâtre le mieux préservé de Grande-Bretagne.
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Les Saxons ont toujours échoué à conquérir le pays de Galles, tant en raison du terrain montagneux que de la résistance acharnée du peuple gallois. L'un des rois saxons, Offa de Mercie, finit par ériger un grand mur de terre, « Offa's Dyke », à la frontière de son pays, pour délimiter la partie de la région du Powys qu'il venait de conquérir. Certains vestiges de cette construction sont encore visibles. Les Normands finissent par dominer le pays, mais cette domination fut plus progressive que la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066. Commencée par les Saxons, au VIe siècle, la conquête du pays de Galles ne s'acheva qu'en 1282 sur un champ de bataille, avec la victoire d'Édouard Ier sur Llywelyn le Dernier, le dernier prince indépendant. Pour asseoir sa domination, Édouard bâtit dans la région plusieurs grands châteaux, dont celui de Caernarfon, celui de Conwy et celui d'Harlech.
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Le pays est resté celtique et l'usage de la langue galloise s'est toujours perpétué, alors même qu'en Angleterre et en Écosse, l'usage des langues celtiques s'est perdu ou a largement diminué.
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Le pays de Galles est une principauté depuis le XIIIe siècle, sous le prince gallois, Llywelyn le Grand, et son petit-fils, Llywelyn le Dernier, qui prit le nom de Prince des Gallois aux environs de 1258 et a été reconnu par les rois anglais par le traité d'Aberconwy en 1277.
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Depuis 1999, la principauté dispose d'institutions spécifiques dans le cadre d'une dévolution du pouvoir au sein du Royaume-Uni : un Parlement gallois (située à Cardiff) et un gouvernement local. Le pays de Galles fait partie du Royaume-Uni, reconnaissant la reine Élisabeth II comme chef de l'État et son chef du gouvernement comme Premier ministre[5].
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Le bureau pour le pays de Galles est un organe qui veille à la représentation du pays de Galles au sein du gouvernement du Royaume-Uni.
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Le Premier ministre du pays de Galles est le chef du gouvernement du pays de Galles. Il est désigné par le roi d'Angleterre qui suit les recommandations de l'Assemblée. Ses bureaux officiels sont situés à Cardiff[6].
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L'espérance de vie au pays de Galles est en moyenne inférieure d'un an à celle constatée en Angleterre. En 2014, elle est de 78,3 ans pour les hommes et de 82,3 ans pour les femmes[7]. Une étude publiée en 2013 révèle qu'une femme vivant dans une des régions les plus pauvres du pays de Galles peut vivre 10 ans de moins qu'une femme vivant dans une région plus aisée[8].
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Le bureau pour le pays de Galles est un organe du gouvernement du Royaume-Uni dont un des rôles est de veiller à la sécurité du budget gallois.
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La Chambre de commerce de Galles du Sud est la voix des petites et moyennes entreprises au pays de Galles. La chambre est axée sur ses membres, est dirigée par ses membres et vise à soutenir les entreprises locales. Sa mission est de renforcer les entreprises membres et de stimuler la prospérité commerciale du pays de Galles[9].
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La première langue parlée aujourd'hui est l'anglais. La deuxième langue est le gallois, langue historique du pays de Galles, de la famille des langues celtiques et plus précisément de la branche brittonique, proche parente du breton continental et du cornique.
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Depuis 1993, une loi reconnait l'égalité entre les deux langues. Apparurent dès lors nombre d'informations et de documents bilingues, ainsi que la signalisation routière en double forme anglaise/galloise. D'après le recensement de population de 1991, il y avait 508 098 personnes parlant gallois au pays de Galles. Une enquête ultérieure, réalisée en 1992 par le ministère des Affaires galloises (Bureau gallois), a cependant estimé que le nombre de personnes parlant gallois s'élevait à 930 200, dont 467 300 parlant un peu gallois, 94 900 le parlant relativement couramment et 368 000 personnes le parlant couramment.
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Au début du XXe siècle, 50 % de la population parlait gallois dans la vie courante. La proportion était tombée à 20 % à la fin du siècle. Grâce à l'intégration du gallois dans l'enseignement, elle est remontée à 23 % en 2001 et poursuit sa progression. Aujourd'hui, le gallois est, après l'irlandais, la deuxième langue celtique la plus parlée au monde, avec plus de 580 000 locuteurs recensés au pays de Galles[10] et 133 000 en Angleterre. Il existe une chaîne de télévision qui émet exclusivement dans cette langue (S4C), une station de radio nationale (BBC Radio Cymru), et d'autres stations locales diffusent régulièrement des émissions en gallois. Tous les panneaux indicateurs sont libellés à la fois en anglais et en gallois.
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Dans l'enseignement, environ 20 % des enfants sont scolarisés uniquement en gallois ; pour le reste, l'étude du gallois comme deuxième langue est obligatoire jusqu'à l'âge de seize ans. Par conséquent, c'est dans les classes d'âge les plus jeunes que l'on trouve le plus de gallophones. Dans les régions de l'Ouest et du Nord du pays, où le gallois est la langue maternelle de la majorité, les collèges et les lycées sont plutôt bilingues, pour que ceux qui ne parlent pas le gallois couramment puissent l'apprendre.
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Le dragon rouge (Y ddraig goch en gallois) symbolise la lutte entre les Saxons et les Celtes. Une légende raconte que le roi Uther Pendragon (père du roi Arthur) voulait construire un château mais la terre tremblait et en détruisait sans arrêt les fondations. Merlin, appelé Myrddin en gallois, qui avait le don de voyance, comprit que ce tumulte était causé par deux dragons : l'un, le dragon blanc, avait pris la place de l'autre, le dragon rouge, dans sa caverne. Le dragon rouge, qui représente métaphoriquement les Bretons, finirait par l'emporter sur l'envahisseur saxon. On connaît quelques poèmes, probablement apocryphes, de Merlin. Il est l'insigne royal du pays de Galles depuis 1901 et, depuis 1959, sur ordre de la reine, le drapeau le représentant sur un fond vert et blanc est le drapeau gallois officiel.
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Le 1er mars est la fête de saint David, évangélisateur du pays de Galles.
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En l'honneur du saint patron du pays de Galles, il est de tradition de porter un poireau le 1er mars. De nos jours, le poireau cenhinen, (pl. cennin) est souvent remplacé par la jonquille, qui porte presque le même nom en gallois : cenhinen Bedr.
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L'origine du poireau comme symbole remonte à une bataille qui se déroula dans un champ de poireaux, où saint David conseilla aux combattants gallois de s'en munir pour se distinguer de leurs assaillants. Ce fut une grande victoire galloise. Pour d'autres auteurs, le symbole originel ne serait pas un poireau, mais un bouquet de plumes d'autruche (également un trophée guerrier), vite interprété comme un poireau, objet plus familier.
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Aujourd'hui encore, chaque 1er mars, le plus jeune membre du régiment des Gardes gallois mange un poireau cru sous les acclamations de ses pairs.
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Et, de même, la pièce galloise de 1 sterling porte sur une face un poireau, et sur sa tranche la devise : « pleidiol wyf i'm gwlad » (« Je suis fidèle à mon pays »). À noter également que l'équipe du pays de Galles de rugby à XV est familièrement appelée par ses supporters « le XV du poireau ».
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Le badge héraldique du Parlement gallois reprend le blason du prince médiéval Llywelyn le Grand, entouré de la devise Pleidiol Wyf I'm Gwlad et des emblèmes végétaux des nations constitutives du Royaume-Uni : la rose anglaise, le poireau gallois, le trèfle irlandais et le chardon écossais.
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Le dragon rouge qui figure sur le drapeau du pays de Galles.
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L'emblème du prince de Galles, avec les plumes d'autruche.
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Le badge héraldique du Parlement gallois.
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Le druidisme, fondement de la civilisation celtique a progressivement disparu du pays de Galles, avec la romanisation et le massacre des druides par les légions romaines en 61 apr. J.-C. Le christianisme s'est implanté au VIe siècle : saint David (Dewi Sant 515-589), le saint patron du pays, est célèbre pour être allé en pèlerinage à Rome et avoir à son retour institué le diocèse du pays de Galles, avant même qu'Augustin de Cantorbéry ne fonde le diocèse de Canterbury et n'entreprenne d'évangéliser l'Angleterre. Le pays de Galles a développé et maintenu un christianisme teinté de pratiques et croyances plus anciennes. Cependant, pour les mouvements contemporains qui se prévalent aujourd'hui de la tradition druidique, comme le « Gorsedd » ou assemblée des bardes, il est généralement admis que ceux-ci n'ont pas de continuité historique avec les druides de l'époque romaine, mais sont des réinventions de lettrés du XVIIIe siècle.
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De nos jours, le taux d'assistance aux célébrations religieuses au pays de Galles est de 8,6 %, soit le plus bas du Royaume-Uni. Les deux organisations religieuses les plus répandues du pays sont l'Église anglicane du pays de Galles (Yr Eglwys yng Nghymru / The Church in Wales) et l'Église catholique. Cette dernière est majoritairement composée de personnes originaires d'autres pays européens, surtout l'Irlande. Il existe aussi un grand nombre d'églises indépendantes (les chapels) — issues de la forte tradition non conformiste galloise — dont la plupart sont regroupées en trois fédérations : l'Église presbytérienne du pays de Galles (Eglwys Bresbyteraidd Cymru / The Presbyterian Church of Wales) — environ 38 000 adhérents ; l'Union des indépendants gallois (Undeb yr Annibynwyr Cymraeg / The Union of Welsh Independents) — 36 000 ; l'Union baptiste du pays de Galles (Undeb Bedyddwyr Cymru / The Baptist Union of Wales) — 25 000.
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Évolution de la part des différentes religions entre 2001 et 2011[11] :
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L'hymne officiel du pays de Galles est Hen Wlad fy Nhadau (« L'ancienne terre de mes Pères »), tandis que God Save the Queen est l'hymne officiel du Royaume-Uni. Le pays de Galles est réputé pour le nombre et la qualité de ses chorales et fanfares. La musique traditionnelle est aussi en pleine renaissance. Parmi les airs traditionnels gallois, on peut citer Llwyn Onn.
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L'agneau est au premier rang des mets servis au pays de Galles. Les calws sont aussi servies au pays de Galles : il s'agit de soupes épaisses dont la composition varie selon les saisons. Les saucisses de Glamorgan (Glamorgan sausages), qui sont faites à partir de pain, de fromage, de poireaux et d'oignons sont des saucisses sans viande qu'on retrouve dans la gastronomie locale. Les Welsh faggots, petites boulettes de foie et d'oignons et les Welsh rarebits qui sont des toasts tartinés de fromage et de lait complétés par des tomates ou un œuf sont aussi des plats typiques.
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D'autres spécialités forment la gastronomie du pays de Galles comme le cawl cenni, les buns et le laverbread.
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Enfin côté dessert, on retrouve surtout un gâteau aux fruits, le bara brith, et les gâteaux gallois (Welsh cakes), des petits gâteaux aux raisins[12].
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Le sport le plus populaire au pays de Galles est le rugby à XV. L'équipe du pays de Galles, aussi appelé XV du Poireau bien que ce soient les trois plumes d'Autruche qui sont représentées sur le logo de l'équipe, participe chaque année au tournoi des Six Nations, compétition qu'elle a gagnée 23 fois dont dix grands chelems. Depuis 1987, le pays de Galles participe à la coupe du monde de rugby, elle a été demi-finaliste en 1987, 2011 et 2019. Le rugby à XV au pays de Galles est un sport plus prolétaire que dans le reste des îles Britanniques. Quatre équipes galloises participent au Pro12, compétition regroupant des équipes irlandaises, écossaises et italiennes : les Ospreys, les Llanelli Scarlets, les Cardiff Blues et les Newport Gwent Dragons, ainsi qu'à la coupe d'Europe de rugby à XV. Ces clubs sont le fruit de fusion de clubs gallois, les équipes historiques sont par exemple Neath RFC, Newport RFC, Llanelli RFC, Swansea RFC ou encore Cardiff RFC. Ces équipes disputent maintenant le championnat de rugby à XV du pays de Galles, qui est un championnat semi-professionnel.
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Après le rugby, le sport populaire du pays de Galles est le football. Avant sa qualification pour l'Euro 2016, l'équipe de football du pays de Galles n'a participé qu'à une seule phase finale d'un grand tournoi international : la Coupe du monde de football 1958, dont elle atteint les quarts de finale. Elle atteint également les quarts de finale de l'Euro 1976, à une époque où la phase finale ne débute qu'à l'étape suivante. Les clubs de football du pays de Galles participent, avec les clubs anglais, à la Barclays Premier League. Au cours de l'édition 2015-2016, le seul club gallois jouant en première division est le Swansea City Association Football Club. Des joueurs se sont illustrés toutefois dans ce Championnat tels que John Charles, Ian Rush ou Ryan Giggs, ce dernier est le joueur ayant disputé le plus de matchs dans l'histoire de la Premier League avec le club de Manchester. Le gallois Gareth Bale est de plus en 2017, le deuxième joueur le plus cher de l'histoire du football, avec un transfert de 100 millions d'euros vers le Real de Madrid en 2013.
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Le stade le plus important du pays de Galles est le Millenium Stadium de Cardiff, stade construit en 1999 et qui a une capacité de 74 500 places. Les équipes de rugby et de football jouent leurs matchs internationaux dans ce stade. Avant les matchs internationaux, les équipes galloises de football et de rugby chantent l'hymne Hen Wlad fy Nhadau (qui signifie en français : vieux pays de mes ancêtres).
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Le pays de Galles est, selon les paroles de l'hymne officiel, gwlad beirdd a chantorion, un « pays de bardes et de chanteurs ». On peut en citer un certain nombre.
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Le pays de Galles a pour codes :
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Le wallaby (du darug walabi[1],[2]) est un nom vernaculaire donné à un ensemble de marsupiaux semblables à des kangourous de petite taille. Il n'y a pas de définition stricte du mot : on appelle wallaby tout macropodidé qui est considéré comme n'étant pas assez grand pour faire partie des kangourous au sens strict ou qui n'a pas reçu une autre dénomination. Les espèces du genre Macropus (tel le wallaby de Bennett) constituent le groupe principal au sein des wallabys aux côtés des lièvre-wallabys, des pétrogales (ou wallabies des rochers), et des thylogales (ou pademelons, wallabies nains et forestiers). Le wallaby bicolore est l'unique représentant du genre Wallabia. En théorie, on exclut des wallabies, les wallaroos (Macropus robustus) dont la taille est intermédiaire entre les kangourous et les wallabies.
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Le wallaby peut être vu dans de nombreux parcs zoologiques français et européens. Le climat océanique de sa provenance d'origine (Australie orientale et Tasmanie) est très proche du climat européen, ce qui explique en grande partie pourquoi le wallaby de Bennet est celui qui s'est le mieux adapté au continent européen. Grâce à son épaisse fourrure, il peut en effet supporter des températures relativement basses. De plus, il se reproduit relativement bien. En France, depuis le début des années 1970, des wallabys de Bennett échappés du parc zoologique de Sauvage, situé à Émancé, colonisent le sud de la forêt de Rambouillet[3].
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Le terme wallaby est directement importé de l'anglais où il est apparu comme emprunt de walabi, mot qui désigne ces animaux dans la langue aborigène Darug[1],[2], que parlaient les premiers occupants des environs de Sydney.
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Le pluriel de wallaby est wallabys ou, si l'on choisit de suivre la graphie anglaise, wallabies[4],[5],[6].
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À l'arrêt, en position assise, les wallabys se tiennent en appui sur trois points : leurs deux pieds aux 4e et 5e doigts bien développés et leur longue queue.
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Pour se déplacer lentement, ils prennent appui sur leurs longs pieds et sur leurs mains.
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Pour se déplacer rapidement, ils sautent par bonds, grâce à la détente par appui sur leurs longs pieds, leur queue servant de balancier.
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Ils se servent de leurs petites mains pour saisir et manger les aliments, se toiletter en peignant leur pelage et en se grattant derrière les oreilles comme pourrait le faire un primate.
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Les mâles sont très agressifs entre eux, en particulier quand il y a des femelles. Quand ils se battent, ils cherchent à se saisir par les mains puis se donnent de forts coups de pieds.
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Les wallabies et les autres grands marsupiaux mettent bas un ou deux petits au maximum et les portent dans une vaste poche, caractéristique des marsupiaux. Même complètement sevrés, les petits continuent à dormir ou à se laisser transporter dans la poche.
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La mère procède à un nettoyage de la poche marsupiale avant la mise bas, l'embryon, encore aveugle et sourd, détruit son enveloppe, sort, grimpe par reptation sur le ventre le long d'une piste tracée par la mère. Sitôt dans la poche il attrape une mamelle et commence à s'allaiter. Il reste environ 5 mois à l'abri dans cette poche.Tous comme son cousin, le kangourous à lui aussi une poche pour mettre son petit.
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Les wallabys, se déplacent par petits bonds à une vitesse de croisière de 15 km/h environ mais en cas de danger, ils bondissent plus rapidement et atteignent une vitesse de pointe de 30 à 40 km/h en moyenne et de 50 à 60 km/h au maximum (selon les espèces). Ils peuvent faire des bonds impressionnant avec de l'élan, jusqu'à 1,80 mètre de hauteur et jusqu'à 7 mètres en longueur au maximum. Mais en général, leurs bonds sont petits ou aussi moyen, dans ce cas ils sautent le plus souvent à 1 mètre de haut et 3 mètres en longueur.
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Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques peuvent avoir un autre synonyme valide.
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Voici la liste des espèces qu'on a l'habitude d'appeler wallaby avec leurs noms vernaculaires attestés en français et leur dénomination scientifique correspondante, classée par genre d'abord puis par ordre alphabétique du nom binomial de l'espèce :
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Bien qu'il ne fasse pas partie de la sous-famille des Macropodinae qui comprend l'ensemble des espèces vivantes des wallabys mentionnées ci-dessus, ainsi que les kangourous et les autres espèces plésiomorphes, on inclut aussi parmi les wallabys le :
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L'équipe d'Australie de rugby à XV est surnommée les "Wallabies" et a pour logo un wallaby de couleur jaune.
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Wallaby est un totem scout classique.
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Le wallaby a inspiré le choix de la mascotte des parcs d'attraction "Walibi".
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Un groupe d'échassiers urbains à Namur en Belgique se nomme "Wallabia".
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fr/6046.html.txt
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Le wallaby (du darug walabi[1],[2]) est un nom vernaculaire donné à un ensemble de marsupiaux semblables à des kangourous de petite taille. Il n'y a pas de définition stricte du mot : on appelle wallaby tout macropodidé qui est considéré comme n'étant pas assez grand pour faire partie des kangourous au sens strict ou qui n'a pas reçu une autre dénomination. Les espèces du genre Macropus (tel le wallaby de Bennett) constituent le groupe principal au sein des wallabys aux côtés des lièvre-wallabys, des pétrogales (ou wallabies des rochers), et des thylogales (ou pademelons, wallabies nains et forestiers). Le wallaby bicolore est l'unique représentant du genre Wallabia. En théorie, on exclut des wallabies, les wallaroos (Macropus robustus) dont la taille est intermédiaire entre les kangourous et les wallabies.
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Le wallaby peut être vu dans de nombreux parcs zoologiques français et européens. Le climat océanique de sa provenance d'origine (Australie orientale et Tasmanie) est très proche du climat européen, ce qui explique en grande partie pourquoi le wallaby de Bennet est celui qui s'est le mieux adapté au continent européen. Grâce à son épaisse fourrure, il peut en effet supporter des températures relativement basses. De plus, il se reproduit relativement bien. En France, depuis le début des années 1970, des wallabys de Bennett échappés du parc zoologique de Sauvage, situé à Émancé, colonisent le sud de la forêt de Rambouillet[3].
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Le terme wallaby est directement importé de l'anglais où il est apparu comme emprunt de walabi, mot qui désigne ces animaux dans la langue aborigène Darug[1],[2], que parlaient les premiers occupants des environs de Sydney.
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Le pluriel de wallaby est wallabys ou, si l'on choisit de suivre la graphie anglaise, wallabies[4],[5],[6].
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À l'arrêt, en position assise, les wallabys se tiennent en appui sur trois points : leurs deux pieds aux 4e et 5e doigts bien développés et leur longue queue.
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Pour se déplacer lentement, ils prennent appui sur leurs longs pieds et sur leurs mains.
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Pour se déplacer rapidement, ils sautent par bonds, grâce à la détente par appui sur leurs longs pieds, leur queue servant de balancier.
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Ils se servent de leurs petites mains pour saisir et manger les aliments, se toiletter en peignant leur pelage et en se grattant derrière les oreilles comme pourrait le faire un primate.
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Les mâles sont très agressifs entre eux, en particulier quand il y a des femelles. Quand ils se battent, ils cherchent à se saisir par les mains puis se donnent de forts coups de pieds.
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Les wallabies et les autres grands marsupiaux mettent bas un ou deux petits au maximum et les portent dans une vaste poche, caractéristique des marsupiaux. Même complètement sevrés, les petits continuent à dormir ou à se laisser transporter dans la poche.
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La mère procède à un nettoyage de la poche marsupiale avant la mise bas, l'embryon, encore aveugle et sourd, détruit son enveloppe, sort, grimpe par reptation sur le ventre le long d'une piste tracée par la mère. Sitôt dans la poche il attrape une mamelle et commence à s'allaiter. Il reste environ 5 mois à l'abri dans cette poche.Tous comme son cousin, le kangourous à lui aussi une poche pour mettre son petit.
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Les wallabys, se déplacent par petits bonds à une vitesse de croisière de 15 km/h environ mais en cas de danger, ils bondissent plus rapidement et atteignent une vitesse de pointe de 30 à 40 km/h en moyenne et de 50 à 60 km/h au maximum (selon les espèces). Ils peuvent faire des bonds impressionnant avec de l'élan, jusqu'à 1,80 mètre de hauteur et jusqu'à 7 mètres en longueur au maximum. Mais en général, leurs bonds sont petits ou aussi moyen, dans ce cas ils sautent le plus souvent à 1 mètre de haut et 3 mètres en longueur.
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Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques peuvent avoir un autre synonyme valide.
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Voici la liste des espèces qu'on a l'habitude d'appeler wallaby avec leurs noms vernaculaires attestés en français et leur dénomination scientifique correspondante, classée par genre d'abord puis par ordre alphabétique du nom binomial de l'espèce :
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Bien qu'il ne fasse pas partie de la sous-famille des Macropodinae qui comprend l'ensemble des espèces vivantes des wallabys mentionnées ci-dessus, ainsi que les kangourous et les autres espèces plésiomorphes, on inclut aussi parmi les wallabys le :
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L'équipe d'Australie de rugby à XV est surnommée les "Wallabies" et a pour logo un wallaby de couleur jaune.
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Wallaby est un totem scout classique.
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Le wallaby a inspiré le choix de la mascotte des parcs d'attraction "Walibi".
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Un groupe d'échassiers urbains à Namur en Belgique se nomme "Wallabia".
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La Région wallonne, communément appelée Wallonie, est l'une des trois régions de la Belgique. Elle est constituée, comme le dispose l'article 5 de la Constitution belge, des provinces du Brabant wallon, de Hainaut, de Liège, de Luxembourg et de Namur. Au 1er janvier 2019, la Région couvre une superficie de 16 901 km2[3] pour 3 630 093 habitants[4], ce qui représente 55,07 % de la superficie belge, 31,80 % de la population belge et une densité de population de 214,78 habitants au km2.
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Créée en 1970 à la suite des revendications du Mouvement wallon pour une reconnaissance politique de la Wallonie, elle acquiert un pouvoir décrétal et un pouvoir exécutif avec la loi spéciale du 8 août 1980, pouvoirs respectivement exercés par le Conseil régional wallon et l'Exécutif de la Région wallonne, renommés depuis le 16 juillet 1993 en « Parlement wallon » et « gouvernement wallon »[5]. Elle se dote d'une capitale avec Namur le 11 décembre 1986[6],[7],[8].
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Sur le territoire de la Région wallonne se trouvent également deux régions linguistiques de Belgique : la région de langue française, aussi appelée communément Wallonie, et la région de langue allemande. La Région wallonne recouvre une grande partie du territoire de la communauté française de Belgique (qui inclut aussi la population francophone de la Région de Bruxelles-Capitale) mais entièrement celui de la communauté germanophone.
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Le territoire de la Région wallonne est défini par la Constitution belge de la manière suivante :
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« Art 5. La Région wallonne comprend les provinces suivantes : le Brabant wallon, le Hainaut, Liège, le Luxembourg et Namur. […] »
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La Région wallonne est donc un territoire sans accès direct à la mer dans la partie sud de la Belgique.
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Elle s'étend entre 50°48' et 49°30' de latitude nord, et entre 2°50' et 6°24' de longitude est. D'une surface de 16 901 km2, la Région wallonne est la 1re Région de Belgique par la taille. Sa largeur maximale d'est en ouest est d'environ 215 km mais se prolonge à l'ouest par la commune de Comines-Warneton, une exclave entre la Région flamande et la France. Elle est située dans le fuseau horaire de l'Europe centrale (UTC+1 en hiver et UTC+2 en été).
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La Région wallonne est bordée au Nord par la Région flamande et les Pays-Bas, au sud et l'ouest par la France et à l'est par l'Allemagne et le Grand-Duché du Luxembourg.
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De dimension modeste, avec un relief modéré, la Région wallonne occupe la partie la plus élevée de la Belgique. On retrouve sur son territoire les trois principales zones de relief belges. La basse Belgique située principalement à l'ouest dans le Tournaisis avec le début de la plaine limoneuse flamande. La moyenne Belgique qui s'élève progressivement vers les vallées de la Sambre et de la Meuse est composée des bas-plateaux hennuyer, brabançon et hesbignon. La haute Belgique commence au sud du sillon Sambre-et-Meuse par le haut-plateau de l'Ardenne avec son point culminant à 694 m au lieu-dit « signal de Botrange » et se termine par la Lorraine belge tout au sud.
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Malgré son territoire restreint, la Région wallonne offre un ensemble topographique et de paysages naturels varié. D'ouest en est et du nord au sud, on retrouve la plaine flamande au Nord de Tournai, les bas-plateaux hennuyer et brabançon, la Hesbaye, le plateau du Condroz et l'Entre-Vesdre-et-Meuse, la Fagne-Famenne, l'Ardenne et la Lorraine belge.
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Le réseau hydrographique wallon est dense, avec les canaux qui s'ajoutent aux cours d'eau. Deux grands fleuves traversent la Région wallonne, la Meuse et l'Escaut qui se jettent tous deux dans la Mer du Nord aux Pays-Bas. La Meuse est le bassin hydrographique principal, avec 12 276,3 km2 (72,8 % du territoire)[9], suivi de l'Escaut avec 3 775,7 km2 (22,4 %)[10] et l'on trouve également sur le territoire le sous-bassin de la Moselle appartenant au Bassin versant du Rhin dans sa partie extrême-orientale avec 767,4 km2 (4,5 %)[11], ainsi que le sous-bassin de l’Oise appartenant au bassin de la Seine au sud de la botte du Hainaut dans la région de Momignies avec 80,1 km2 (0,4 %)[9]. Cette partie du Hainaut est la seule partie faisant partie du bassin maritime de la Manche, le reste de la Région est de celui de la Mer du Nord.
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Au niveau géologique, le sous-sol wallon est en grande partie formé de couches sédimentaires marines, avec peu de sédiments continentaux et quelques intrusions magmatiques relativement mineures. Les formations géologiques présentes sur le territoire s'étagent du Cambrien au Quaternaire « avec seulement quelques brefs hiatus » selon le professeur Frédéric Boulvain[12]. Le même scientifique dans son ouvrage Pierres et marbres en Wallonie considère le sous-sol riche géologiquement mais également d'« une fabuleuse richesse archéologique et patrimoniale dans l'utilisation exceptionnellement variée qui en a été faite, depuis l'époque romaine jusqu'à nos jours»[13].
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Le climat de la Région wallonne comme dans le reste du pays est océanique, c'est-à-dire qu'il est influencé par le voisinage de la mer, et en raison de sa latitude (50e parallèle) est dans la zone tempérée. Il est également influencé par la prédominance des vents d'Ouest et Sud-Ouest et dans une moindre mesure par son relief ce qui donne en moyenne des précipitations plus élevées et des températures plus basses, notamment dues à l'éloignement par rapport à la mer et à l'altitude plus élevée[14]. Le climat de la Belgique est fortement influencé par l’anticyclone des Açores, mais également par le Gulf stream comme le reste de l’Europe de l'Ouest[15]. Le réchauffement climatique global que connaît la Terre est perceptible en Région wallonne, notamment de par l'augmentation des précipitations[16].
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La Région wallonne est administrativement découpée en 5 provinces, qui définissent son territoire selon la Constitution belge. Ces provinces sont pratiquement un décalque des anciens départements créés durant l'occupation française le 14 fructidor an III[17] (31 août 1795) mais à l'époque du Royaume-Uni des Pays-Bas ont pris un nom qui correspond plus ou moins aux territoires d’anciennes principautés ou d’anciennes provinces précédant la Révolution française. Les provinces sont divisées en arrondissements administratifs. Ces arrondissements administratifs, vingt au total, sont eux-mêmes divisés en communes. On compte 262 communes en Région wallonne, dont 65 portent le titre de Ville.
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Le taux d'urbanisation en Région wallonne est important, selon le Rapport sur l'état de l'environnement wallon en 2014, les zones urbanisables inscrite aux Plans de Secteur représentent en 2012 15 % du territoire, soit 253 878 ha. La même source donne ensuite pour les principales zones qui ont vocation à être non artificialisées 836 779 ha de zones agricoles (49,5 % du territoire) ; 492 544 ha de zones forestières (29,1 %) et 60 533 ha de zone d'espaces verts et zones naturelles (4,9 %)[18]. Le niveau de fragmentation sur base de l’indice de Jaeger[N 3] est très élevé, avec une valeur moyenne de l’indice de 85 ha et une valeur médiane de 15 ha. Le territoire est particulièrement fragmenté dans les régions limoneuses et sable-limoneuses avec une moyenne respective de 8 ha et 10 ha[19].
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Selon les dernières études sur la hiérarchie urbaine belge faites en 1997, la Région wallonne a deux grandes villes, Charleroi et Liège, sur les cinq que compte le pays et six villes régionales sur les 17 villes régionales de Belgique : Namur, Mons, Tournai, Verviers, La Louvière et Arlon[20]. En plus de la hiérarchie urbaine, la Région wallonne dispose de régions urbaines (agglomération + banlieue)[N 4]. Elles sont au nombre de six régions urbaines — Liège, Charleroi, Mons, Namur, Verviers et Tournai — auxquelles il faut ajouter la région urbaine bruxelloise qui s'étend largement au Brabant wallon[21]. Charleroi est la commune wallonne la plus peuplée mais en termes d'agglomérations c'est Liège qui est largement la plus peuplée avec près de 500 000 habitants. La région urbaine de cette ville englobe pas moins de 35 communes[22]. Au premier janvier 2017, ces régions urbaines accueillent 54 % de la population de la Région wallonne mais leur poids en termes de population va en diminuant depuis au moins les années 1980 (à l'époque 56,9 %) au profit des territoires hors régions urbaines qui connaissent une croissance plus poussée.
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Le réseau de transport terrestre en Région wallonne est un des plus denses d'Europe, avec 502 km de routes principales (autoroutes, routes régionales) et 99 km de voies ferrées pour 1 000 km2. Même si 85 % des routes recouvertes sont communales et à vocation locale, le gros du trafic routier se fait sur le réseau à destination de la grande circulation qui est de plus en plus forte. Entre 1990 et 2010, la grande circulation a augmenté de 95 %, alors que la longueur de son réseau n'a augmenté que d'environ 15 %[23].
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L'infrastructure du réseau ferroviaire est gérée par Infrabel, une entreprise publique autonome détenue par l'État belge. Le transport intérieur de voyageurs et le transport de marchandise est géré dans l'ensemble du pays par la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) tandis qu'en territoire wallon le transport international de voyageurs par trains classiques ou par trains à grande vitesse est aussi géré par la SNCB mais en partenariat avec la Société nationale des chemins de fer français vers la France et avec la Deutsche Bahn vers l'Allemagne. Les lignes à grande vitesse présentes sur le territoire wallon sont trois : la LGV 1 entre la frontière française à Tournai et Bruxelles, la LGV 2 entre Louvain et Ans, et la LGV 3 entre Chênée à Liège et Walhorn.
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La Région wallonne possède la Société régionale wallonne du transport, connue commercialement sous le nom de TEC, qui gère les transports en commun. Il s'agit principalement d'un réseau d'autobus sur l'ensemble de la Région et d'un métro léger à Charleroi, le seul de la Région. La SRWT projette de créer un réseau de tramway à Liège pour 2022. Il existe aussi trois lignes de tramway touristique en Région wallonne et qui sont gérées par le privé : le tramway touristique de l'Aisne, le tramway de Han et le tramway Lobbes Thuin.
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Du côté du transport aérien, deux aéroports sont importants avec deux vocation différentes — l'aéroport de Charleroi-Bruxelles-Sud destiné au transport de passagers et l'aéroport de Liège pour le fret aérien — et qui connaissent depuis de nombreuses années une forte croissance. Le transport de passagers à Charleroi a été multiplié par 30 entre 1998 et 2013, dont une augmentation de 129 % entre 2008 et 2013[24]. Sur la même période, le fret aérien à Liège a augmenté de 242 %, ce qui met l'aéroport de Liège en 8ème position au niveau européen pour le transport de marchandises en 2012[25].
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Les voies navigables en Région wallonne représentent un réseau de 450 km de voies utilisés couramment pour la navigation commerciale, avec quatre ports autonomes : port autonome de Liège, le port autonome de Namur, le port autonome de Charleroi et le port autonome du Centre et de l'Ouest. Le port de Liège avec un trafic annuel de plus de 21 millions de tonnes est le troisième port intérieur d'Europe[26]. La densité du réseau des voies navigables exploitées est d'environ 27 km pour 1 000 km2, un peu plus de la moitié de la moyenne nationale (50 km) mais trois fois plus que la moyenne européenne (9 km)[23]. Le réseau des voies navigables est également ouvert à la navigation de plaisance.
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En 2011, le transport de marchandises hors fret aérien représente 24,9 milliards de t/km, avec 82 % de transport routier, 11 % de transport ferroviaire et 7 % de transport fluvial[27].
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La Région wallonne apparaît dans la constitution belge le 24 décembre 1970 avec l'article 107 quater qui stipule dans son premier alinéa que la Belgique compte « trois régions : la région wallonne, la région flamande et la région bruxelloise » mais il faut attendre la « loi spéciale de réformes institutionnelles » du 8 août 1980 pour que cet article soit appliqué[28]. Néanmoins la Région wallonne est précédée par des organismes, à la fois propres au mouvement wallon mais aussi par la suite dans un cadre institutionnel.
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Le premier est le Conseil économique wallon, créé juste avant la Seconde Guerre mondiale en 1938. Copié sur le Vlaams Economisch Verbond, organisation patronale flamande elle-même créée en 1926 comme contrepoids au Comité Central Industriel considéré comme trop francophone et libéral[29], l'association a « la défense de la région wallonne au point de vue économique » dans ses statuts élaborés par la Ligue d'action wallonne de Liège[30]. Passé dans la clandestinité durant la guerre, il obtient une reconnaissance en 1945 quand le gouvernement lui confie la mission d'analyser les causes du déclin de l'économie wallonne.
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Le rapport est déposé au gouvernement le 20 mai 1947, il met en évidence un déséquilibre croissant entre les économies du Nord et du Sud du pays et recommande à la fois de décentraliser et « d'établir un plan d'ensemble de redressement de l'économie wallonne ». Si ce rapport reste « lettre morte » selon Paul Delforge[31], Charles Bricman considère qu'il a donné une dynamique nouvelle au mouvement wallon en y ajoutant une dimension socio-économique et que cette dernière prend avec l'impulsion de l'extrême-gauche d'André Renard le parti du keynesianisme et de l'économie planifiée[32].
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C'est la même volonté d'interventionnisme économique qui fait naître le Conseil économique de la Région wallonne, prédécesseur de l'assemblée législative de la Région wallonne[33]. À la suite de la proposition du ministre Freddy Terwagne dans le gouvernement Eyskens qui révise la Constitution en décembre 1970, les deux chambres votent en juillet 1970, la loi de planification et de décentralisation économique, dite Loi Terwagne. Cette loi prévoit en plus des conseils économiques régionaux, des Sociétés de Développement régionaux dont la wallonne est finalisée en 1975 et des sections régionales du Bureau de programmation économique renommé en Bureau du Plan[34].
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Au niveau du gouvernement de l'État belge, la région wallonne est représentée par un ministre des affaires wallonnes, par la suite appelé ministre de la Région wallonne, accompagné d'un ou plusieurs secrétaires d'état.
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Ne disposant pas d'une majorité qualifiée pour faire voter une loi spéciale, le Gouvernement Tindemans II fait voter la Loi Perin-Vandekerckhove du 1er aout 1974 pour créer « des institutions régionales, à titre préparatoire à l'application de l'article 107 quater de la constitution »[35]. La loi fixe le territoire de la Région wallonne.
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Une tentative de régionalisation effective de la Belgique, avec le Pacte d'Egmont en 1977 et les accords du Stuyvenberg en 1978, est avortée à la suite d'une opposition flamande[36]. Elle se fait finalement durant l'été 1980 avec la quatrième révision de la Constitution sous le gouvernement Martens III, coalition d'union nationale de courte durée. Cette révision et le vote de deux importantes lois de réformes institutionnelles entraînent la deuxième réforme de l'État[37]. Le Constituant de 1980 introduit un article 26 bis qui confère aux régions le pouvoir de prendre des décrets ayant force de loi.
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Le 23 avril 1993, la Belgique est devenue un État fédéral qui se compose de trois entités territoriales (appelées régions dans la constitution belge et qui ont les attributs d'une entité fédérée) : la Région wallonne, la Région flamande et la Région de Bruxelles-Capitale. D'autre part, selon les termes de l'article 2 de la Constitution, la Belgique est également composée de trois communautés (française, flamande et germanophone).
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La Région wallonne possède son parlement, composé de 75 députés élus directement au suffrage universel. Le Parlement de Wallonie est établi à Namur. Son rôle est de débattre des thèmes pour lesquels la Région est compétente et de contrôler le Gouvernement wallon. Les 75 députés wallons[N 5] forment également, avec 19 députés francophones du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, le Parlement de la Communauté française de Belgique, établi à Bruxelles. La Communauté française est l'entité fédérée qui a autorité sur la partie francophone de la Région wallonne en matière d'enseignement, de culture, de sport et de contrôle des médias publics. La Communauté germanophone exerce la même autorité sur la partie germanophone de la Région wallonne (2 % de la population, 5 % du territoire).
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Le 1er août 2008, le Ministère de la Région wallonne MRW et le Ministère de l'Équipement et des Transports MET ont fusionné pour créer le Service public de Wallonie SPW, l'administration de la Région wallonne.
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Comme le Québec, la Catalogne, la Flandre, la Californie ou la Bavière, elle bénéficie en matière de politique internationale, « de plus de ressources que de nombreux pays souverains »[38].
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L'habitude des juristes belges de langue française est d'utiliser le terme « entités » pour désigner les différentes communautés et régions. Cependant, certains experts plaident pour que l'on utilise le terme « État » comme le militant wallon Jean-Marie Klinkenberg, membre du Conseil supérieur de la langue française, le faisait déjà en 1992 dans la revue Toudi[39], toutes ces suggestions ayant été finalement acceptées sauf celle-là. C'est aussi le cas de Jean Beaufays[40].
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L'emblème de la Région wallonne est le même que celui adopté par le Mouvement wallon : coq hardi (au combat) de gueules (rouge) sur fond d'or (jaune), et cela dès 1913, lorsqu'il fut considéré par un Congrès wallon regroupant la majorité des parlementaires wallons comme l'emblème national de la Wallonie.
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Le 1er avril 2010, le Gouvernement wallon a concrétisé les principes spécifiés dans une note[43], écrite par le ministre-président Rudy Demotte, pour le développement d'une conscience wallonne et a consacré le terme « Wallonie » à la place du terme « Région wallonne »[44]. Par ce communiqué, le gouvernement wallon marque sa volonté de promouvoir, dans un souci de développement d’une conscience collective wallonne décomplexée, et dans les limites permises par la constitution, l’usage du terme Wallonie de préférence au terme Région wallonne.
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Dans une optique de visibilité renforcée, le Gouvernement a décidé d’unifier ses visuels et de « rationaliser la visibilité des institutions régionales wallonnes autour d’un logo unique consacrant le coq, emblème le plus identifiant de la Wallonie ». Désormais, ce logo sera utilisé pour les actes officiels du Gouvernement wallon et la « papeterie » de ses membres, remplacera le W fléché « Région wallonne » par un logo coq avec le terme « Wallonie » comme logo officiel unique de la Région et constituera le logo de communication unique pour le Gouvernement, ses membres et l’administration régionale. Ce communiqué officialise ainsi l’intégration du coq, symbole de la Wallonie, dans le logo des administrations de la Région wallonne. Le 23 juillet 1998, le Parlement wallon définit que « l’emblème floral de la Région wallonne est la gaillarde ou gaillardia, rouge et jaune »[45].
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Logo de promotion de la Wallonie (2013).
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Logo unifié de la Région (2010).
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La gaillarde est le symbole floral de la Wallonie, en référence aux couleurs du drapeau wallon.
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En Wallonie comme dans toute la Belgique, le football est le sport qui est de loin le plus populaire. Les Wallons possèdent quatre clubs évoluant en Jupiler Pro League : le Standard de Liège, qui a remporté dix fois le championnat, le R Charleroi SC, le Royal Excel Mouscron et le KAS Eupen. En deuxième division de football professionnel, la Wallonie compte 1 club actif, l'AFC Tubize.
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En sports collectifs, les principales équipes de la région wallonne sont :
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Animateur Scénariste Producteur Acteur Présentateur de télévision Réalisateur Homme d'affaires
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Walter Elias Disney dit Walt Disney [ˈwɔːlt ˈdɪzni][NB 1] est un producteur, réalisateur, scénariste et animateur américain, né le 5 décembre 1901 à Chicago (Illinois) et mort le 15 décembre 1966 à Burbank (Californie). Il est l'un des pionniers de l'animation et est une icône du XXe siècle.
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Il fonde en 1923 la société Walt Disney Company et devient progressivement l'un des producteurs de films les plus célèbres. Walt Disney est aussi le créateur du premier « parc à thèmes », inventant ce concept. Connu pour avoir été un conteur d'histoire et une vedette de télévision, lui et son équipe ont créé un bon nombre des personnages animés les plus connus au monde, dont l'un est considéré à la suite d'une interprétation romantique de plusieurs journalistes comme son alter ego[1] : Mickey Mouse.
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Cinq décennies après sa mort, avec un total de 22 récompenses pour 59 nominations, il est encore à ce jour l’artiste individuel ayant remporté le plus d’Oscars[2].
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Walt Disney est né à Chicago le 5 décembre 1901, c'est le quatrième fils d'Elias Disney d'origine irlandaise et Flora Call[3],[4],[5]. Il portait en deuxième prénom celui de son père, et en premier, celui d'un proche ami de son père : Walter Parr, un pasteur de l'église congrégationaliste Saint-Paul[5],[6]. Walt est baptisé le 8 juin 1902 dans l'église du révérend Parr et par celui-ci. En décembre 1903 naît la sœur de Walt, Ruth Flora Disney. La famille vit à l'époque sur Tripp Avenue, des revenus de l'entreprise de bâtiment d'Elias qui exerce principalement le métier de charpentier depuis qu'il a travaillé en 1893 sur les chantiers de la World Columbian Exposition[7],[8]. Selon un essai biographique écrit par Elias Disney probablement en 1939[9], le nom Disney aurait pour origine une anglicisation du nom français D'Isigny, qu'auraient porté deux soldats normands Hughes d'Isigny et son fils Robert partis à la conquête de l'Angleterre aux côtés de Guillaume le Conquérant, et restés dans le pays après la victoire de 1066[10]. Une branche de la famille Disney émigre en Irlande au XVIIe siècle. Plus tard, Arundel Elias Disney, arrière-grand-père de Walt, son frère Robert et leurs familles s'embarquent en 1834 à destination de l'Amérique du Nord. Ils arrivent à New York le 3 octobre 1834. Robert s'installe dans une ferme du Midwest tandis qu'Arundel décide de s'établir à Goderich Township dans le comté d'Huron, province de l'Ontario au Canada[11].
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En 1906, en raison d'une crise dans le bâtiment, Elias ne peut plus mener son entreprise de construction[4],[12]. La famille de Walt déménage en avril dans une ferme de 48 acres (19,4 ha) à Marceline[3],[4],[5], au Missouri, acquise pour 3 000 dollars et proche de celle de l'oncle Robert[7]. Walt doit attendre l'âge de huit ans pour rejoindre les bancs de l'école primaire de Marceline afin d'y aller en même temps que sa sœur, d'un an sa cadette. Elias tombe malade et ne peut plus assumer les travaux de ferme[13]. Il décide alors de vendre la propriété en 1909 et la famille doit vivre dans une maison louée[4]. En 1910, elle déménage alors à Kansas City[3] afin de retrouver les frères aînés de Walt, Herbert et Raymond[4],[14]. La famille s'installe au 3028 Bellefontaine[13]. Walt est alors âgé de neuf ans et découvre une ville très active loin de la campagne qu'il idéalisera petit à petit. Il découvre aussi les parcs d'attractions à travers le jardin Fairmont installé à deux pâtés de maisons[15].
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Walt et son frère Roy travaillent durant leur temps libre dans l'entreprise paternelle de diffusion de journaux afin d'arrondir les fins de mois de la famille[3],[4]. Ils se lèvent à 3 h 30 du matin pour livrer le Kansas City Star[4]. Les deux aînés ont déjà quitté la maison familiale pour échapper à la violence de leur père Elias, autocrate sadique qui n'hésite pas à utiliser le martinet sur Roy ou Walt qui se rebelle à quatorze ans[16],[17]. Selon les archives de l'école publique régionale de Kansas City, Walt Disney suit les cours de l'école secondaire de Benton[3] à partir de 1911, et il obtient son diplôme le 8 juin 1917. Il y rencontre un jeune garçon nommé Walt Pfeiffer avec lequel il fera un duo de vaudeville[13]. En septembre 1917, la famille retourne à Chicago[8],[18]. Walt Disney est inscrit à la William McKinley High School et en parallèle dans une des classes du Chicago Art Institute où il apprend les rudiments du dessin le samedi matin, grâce à une des rares indulgences de son père[4]. Alors qu'il rentre avec sa sœur au collège, Roy doit, lui, travailler à la ferme de l'oncle Robert puis dans une banque pour subvenir aux besoins de sa famille. Walt trouve à l'époque deux petits emplois : remplaçant facteur et portier en uniforme à la station de métro aérien de la 35e rue[8].
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En 1917, la Première Guerre mondiale fait rage en Europe et Elias décide d'acheter une fabrique de gelée à Chicago[4]. Walt préfère rester à Kansas City avec son frère Roy[19],[20]. Le 22 juin 1917 Roy est incorporé à la Navy et en raison de son âge Walt ne peut pas s'engager[21]. Il semble que ce soit durant cet été de 1917, grâce à Roy et son oncle Michael Martin, ingénieur dans les chemins de fer, que Walt trouve un travail de vendeur dans les trains, ce qui lui permet de « voir du pays »[22],[20]. Il occupe un poste de vendeur à bord des trains de la Missouri Pacific Railroad et, vêtu d'un uniforme de la compagnie, propose aux voyageurs des journaux, des bonbons, des fruits et des sodas[21]. Dave Smith et Steven Clack pensent que c'est à cette époque qu'il se découvre une passion pour les trains à vapeur[19].
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À l'automne, Walt rejoint sa famille à Chicago à la faveur d'une mutation. Il entre ensuite au lycée McKinley[3] où il illustre le magazine des élèves intitulé The Voices. Durant l'été, il distribue des journaux et du courrier pour la poste et sort avec des filles le soir au cinéma. Un sujet l'obsède : « gagner la guerre »[23]. Walt quitte alors l'école à l'âge de seize ans et souhaite s'engager dans l'armée.
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Bien qu'âgé de 16 ans, il pense pouvoir faire plus vieux, mais pas assez pour les 18 ans nécessaires pour entrer dans l'armée[24]. Il découvre alors qu'il est possible de s'engager à la Croix-Rouge dès 17 ans[21].
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N'ayant pas non plus l'âge requis de 17 ans pour entrer dans le corps des conducteurs volontaires d'ambulances de la Croix-Rouge américaine, il trouve une solution : falsifier son passeport avec l'aide d'un ami pour porter sa date de naissance à 1900[24]. Il est accepté le 16 septembre 1918 et commence un entraînement à Sound Beach (en) dans le Connecticut[25].
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Incorporé à la division des ambulances de la Croix-Rouge américaine en France[3], il fait son entrée dans la Première Guerre mondiale, le lendemain de l'armistice, le 12 novembre 1918. Débarqué au Havre, il est d'abord installé près de Saint-Cyr-l'École, puis est assigné à la conduite d'ambulances pour l'hôpital d'évacuation no 5 à Paris[24] et enfin affecté à un camp de la Croix-Rouge à Neufchâteau, nœud ferroviaire situé dans les Vosges. Sur sa route il tomba en panne et fut hébergé par un garde-barrière non loin de Paris, à quelques kilomètres de la future ville de Marne-la-Vallée et du site de construction de Disneyland Paris[26].
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Il reste en France une année[27] jusqu'à fin septembre 1919[24]. Walt retrouve sa famille à l'automne, à Chicago[13] puis rejoint son frère Roy, démobilisé de la Navy, à Kansas City. C'est là qu'il souhaite entamer une carrière de dessinateur publicitaire malgré l'emploi proposé par son père à Chicago[21].
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À son retour aux États-Unis, Disney cherche un emploi et malgré celui proposé par son père il préfère postuler pour des emplois dans le dessin publicitaire[21]. Comme il a toujours voulu réaliser des films il postule pour de nombreux emplois dont un auprès de Charlie Chaplin. Il obtient un premier travail au « Pesman-Rubin Commercial Art Studio » pour 50 dollars par mois[28]. Il y réalise la couverture du programme hebdomadaire du Newman Theater[29].
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Lors de ce premier engagement, il rencontre un jeune animateur de son âge, Ubbe Ert Iwerks (qui changera plus tard son nom en Ub Iwerks), avec lequel il fonde en janvier 1920 la société « Iwerks-Disney Commercial Artists ». La société périclite mais le duo est bientôt engagé par la « Kansas City Film Ad Company » (société de film publicitaire de Kansas City)[13], à la suite d'une offre d'emploi dans le Kansas City Star, et travaille sur des animations publicitaires primitives pour les cinémas locaux[30].
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Les animations publicitaires ne suffisent plus à satisfaire Walt ; pendant ses loisirs, il commence à créer ses propres films qu'il vend, en 1922 à la « Newman Theater Company ». Ces films d'une minute, appelés Newman Laugh-O-Grams[31], parfois critiques, traitent des problèmes locaux et, pour cette raison, plaisent au public.
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Le 23 mai 1922, Disney lance Laugh-O-Gram, Inc., qui produit des courts métrages animés basés sur les contes de fées populaires et des histoires pour enfants[29]. Parmi ses employés, on retrouve Iwerks, Hugh Harman, Rudolf Ising, Carman Maxwell et Friz Freleng[29],[32]. Les productions de la jeune société sont bien accueillies dans la région de Kansas City, mais les coûts dépassent les revenus. Une société locale baptisée Pictorial Club leur propose un contrat de onze mille dollars pour quelques films. Après avoir réalisé plusieurs films, Disney et son équipe ne sont pas payés par leur partenaire[33], en raison d'une faillite[29],[34].
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Après un dernier court-métrage, le film en animation et prise de vue réelle Alice's Wonderland, le studio dépose le bilan en juillet 1923[32]. Roy Oliver, un frère de Walt invite ce dernier à venir à Hollywood. Disney travaille alors comme photographe indépendant et réussit à rassembler assez d'argent pour acheter un aller simple en train pour la Californie et emmène avec lui Alice’s Wonderland qui vient d'être achevé, laissant derrière lui son équipe[35]. Christopher Finch rapporte qu'il serait parti avec seulement 40 dollars en poche et qu'il aurait promis à l'équipe de les aider à venir en Californie[20].
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À Hollywood, Disney monte une « affaire » d'animation avec son frère Roy. Ainsi débutent les Disney Brothers Studio dans le garage de leur oncle Robert. Ils obtiennent un contrat de distribution avec Margaret J. Winkler, distributeur de droits de New York, fiancée de Charles B. Mintz. Winkler et Mintz distribuent déjà la série Félix le Chat. Virginia Davis, la vedette des prises de vue réelles d'Alice’s Wonderland, est « extirpée » du Kansas, ainsi qu'Ub Iwerks à la demande de Mintz et Winkler. Le 16 octobre 1923 Disney signe avec eux un contrat pour réaliser douze films[36]. Cette date marque la création des studios Disney.
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Le 6 juillet 1925, Walt verse un acompte de 400 dollars pour acheter un terrain au 2719 Hyperion Avenue afin d'accueillir tous les animateurs[37]. Peu de temps après le 13 juillet 1925[38], Lillian Bounds, une des employées du studio travaillant comme peintre intervalliste et secrétaire, devient la femme de Walt Disney. Leur idylle aurait débuté parce que Walt ramenait souvent la jeune femme le soir avec sa voiture. Les jeunes mariés font une courte lune de miel au mont Rainier et à Seattle[39].
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Les Alice Comedies qui mêlent animation et prise de vue réelle rencontrent un succès raisonnable. En raison d'un chèque impayé, les parents de Virginia Davis la retirent de la série Alice. Elle est alors remplacée par Dawn O'Day puis par Margie Gay.
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En 1926, les Disney Brothers Studio sont rebaptisés Walt Disney Studio. Lois Hardwick assume aussi brièvement le rôle d'Alice. Jusqu'à la fin de la série en 1927, les sujets sont davantage centrés sur les personnages animés, en particulier un chat nommé Julius qui évoque Félix le Chat, plutôt que sur le personnage d'Alice. La série se rapproche de plus en plus des autres productions sans prises de vue réelle.
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Walt Disney n'était pas un grand dessinateur et a souvent admis ne pas avoir contribué à un seul dessin après 1926, se consacrant plutôt au domaine des idées[40].
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En 1927, Charles Mintz se marie à Margaret Winkler et prend le contrôle de la société de sa femme. Il décide de mettre en production une nouvelle série de dessins animés qui serait distribuée par Universal Pictures. La nouvelle série, Oswald le lapin chanceux (Oswald the Lucky Rabbit), est un succès relatif, et le personnage d'Oswald devient une icône populaire. Les studios Disney s'agrandissent, et Walt embauche Harman, Ising, Maxwell et Freleng venus de Kansas City.
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En février 1928, Disney se rend à New York pour négocier une part de revenus plus importante pour chaque film avec Mintz. Mais il est abasourdi quand l'homme d'affaires lui annonce que non seulement il réduit sa part, mais qu'en plus il prend sous contrat la plupart de ses principaux animateurs, dont Harman, Ising, Maxwell et Freleng. Mintz menace Disney de créer son propre studio s'il n'accepte pas de réduire ses coûts de production. En outre, c'est Universal, et non pas Disney, qui détient, grâce au précédent contrat, la marque commerciale sur Oswald le Lapin, ce qui signifie qu'il peut très bien se passer de lui pour faire ces films[41].
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Disney refuse et perd la majeure partie de son équipe d'animation. Lui, Iwerks et quelques fidèles commencent alors à travailler secrètement sur un nouveau personnage pour remplacer Oswald le Lapin. Walt n'oubliera jamais ce revers et prendra à l'avenir soin d'assurer ses droits d'auteur sur chaque création[42]. Le nom Walt Disney Productions est adopté cette même année 1928.
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Les animateurs qui quittèrent Disney devinrent le noyau dur des studios Winkler, dirigés par Mintz et son beau-frère George Winkler. Plus tard, les studios Winkler disparurent après qu'Universal décida de faire produire les dessins animés d'Oswald le Lapin par une division interne dirigée par Walter Lantz. Mintz concentra son attention sur les studios produisant les films de Krazy Kat, qui devint plus tard Screen Gems. Harman, Ising, Maxwell et Freleng décidèrent de suivre leur propre voie et formèrent Arabian Nights Cartoon Studio puis Harman-Ising Studio. Ils vendirent un personnage ressemblant à Oswald le Lapin nommé Bosko à Leon Schlesinger et à la Warner Bros. Puis ils commencèrent à travailler sur les premiers épisodes de la série Looney Tunes[43].
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La petite histoire voudrait que Walt dessine, dans le train le ramenant de New York à Los Angeles, un personnage reprenant le graphisme d'Oswald, sans les oreilles pendantes, avec des oreilles rondes et une simple queue d'un coup de crayon et donc plus facile à dessiner. Plus tard, il réalise un personnage proche d'une souris. Ub Iwerks, quant à lui, aurait simplement retravaillé le dessin pour aboutir à celui que l'on connaît. Il semble cependant que ce soit Ub qui ait développé l'apparence du personnage tandis que Walt Disney se serait contenté d'insuffler son caractère[46],[47],[48].
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Le personnage est baptisé Mortimer Mouse avant d'être rebaptisé Mickey Mouse par Lillian Disney. Le personnage fait ses débuts dans un court-métrage nommé Plane Crazy, qui est comme toutes les précédentes œuvres de Disney, un film muet. Après avoir échoué dans la recherche d'un distributeur intéressé par Plane Crazy ou sa suite, The Gallopin' Gaucho, Disney remarque que ces films manquent d'une chose.
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L'automne précédent 1927, Warner Bros. a sorti un film révolutionnaire, Le Chanteur de jazz, le cinéma avait cessé d'être muet. Disney lance la création d'un dessin animé de Mickey, avec du son, intitulé Steamboat Willie. Disney doit vendre sa voiture afin d'obtenir l'argent nécessaire à son film. Un homme d'affaires nommé Pat Powers fournit à Disney la distribution et le Cinephone, un système de synchronisation sonore obtenu par contrebande. Le 18 novembre 1928 au Colony Theater de New York, Steamboat Willie est projeté au public, c'est le premier dessin animé avec son synchronisé. Cette date marque la naissance de Mickey Mouse, mais aussi de Minnie Mouse et Pat Hibulaire. Steamboat Willie devient un succès.
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Plane Crazy et The Gallopin' Gaucho ressortent avec du son et tous les dessins animés suivants de Mickey sont accompagnés d'une bande sonore. Disney lui-même fournit les effets vocaux des premiers dessins animés. Il est aussi la voix anglaise de Mickey Mouse jusqu'en 1947[49]. Afin de ne plus avoir de problème avec les distributeurs, Walt dépose un dossier de marque pour Mickey Mouse avec le logotype visible dans les films (dès le 21 mai 1928) qui sera accepté le 18 septembre 1928[50], d'autres marques seront déposées en 1933 pour le dessin[51] et en 1934 pour les comics strips[52].
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En 1929, fort du succès de la série Mickey Mouse, Walt décide de produire une nouvelle série. Après le recrutement du compositeur Carl W. Stalling, ancienne connaissance de Kansas City, et, de par son influence, le thème des courts métrages change pour devenir des dessins animés musicaux qui s'appellent Silly Symphonies[53]. Cette série débute avec la Danse macabre (The Skeleton Dance) inspirée du morceau de Camille Saint-Saëns. La même année Disney autorise l'utilisation de ses créations, principalement Mickey pour des produits dérivés dont des blocs-notes. Walt Disney Entreprises est créée afin de gérer les produits dérivés. Bien que les deux séries connaissent un grand succès, les studios Disney ne voient pas augmenter leur part des profits récoltés par Pat Powers avec la série Mickey Mouse, les Silly Symphonies étant distribuée par Columbia Pictures[54]. C'est la production d'une seconde série de courts métrages qui différencie Walt Disney de ses concurrents de l'époque[54], de plus elle ouvre de nombreuses possibilités scénaristiques.
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En 1930, Disney abandonne le distributeur Powers et signe un nouveau contrat de distribution avec Columbia Pictures pour les Mickey Mouse. Mais le divorce est assez difficile et Walt a besoin de l'aide d'un avocat, ce sera Gunther Lessing, qu'il engage comme directeur du département légal[55],[56]. Côté produits dérivés, Walt engage Charlotte Clark une jeune femme de Burbank qui vient de réaliser une poupée de Mickey que Walt trouve très réussie. La poupée est réalisée en série et présentée à chaque événement promotionnel[57], en parallèle, Ub Iwerks quitte les studios après avoir été tenté par un contrat d'exclusivité avec Powers. Ce dernier pense que le succès des studios est dû en grande partie au talent de Iwerks[58].
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Iwerks prend la tête du Iwerks Studio financé par Powers et rencontre un succès mitigé. Après un passage chez Columbia Pictures, il retournera chez Disney en 1940 dans le département recherche et développement des studios. Il sera dans ce service l'un des pionniers d'un grand nombre de processus cinématographiques et de technologies spécialisées d'animation.
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À la fin de l'année 1930, le personnage de Mickey devient une star internationale sous le nom, entre autres, de « Topolino » en Italie et « Miki Kuchi » au Japon.
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En 1931, Mickey apparaît dans douze films, produits par une équipe de plus de quarante animateurs[59], dont Le Chasseur d'élan (The Moose Hunt), où Pluto adopte son nom définitif. Quant aux Silly Symphonies, on découvre dans Une petite poule avisée (The Wise Little Hen), l'ébauche du futur Donald Duck[60]. Toutefois chaque court-métrage de 8 minutes réalisé par les studios Disney coûte 13 000 dollars alors que les autres studios dépassent rarement des budgets de 2 500 dollars[61].
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En 1932, Mickey Mouse devient le personnage le plus populaire de dessin animé à l'écran et de nombreux studios concurrents tels que Van Beuren Studios et Screen Gems créent des clones de Mickey Mouse dans l'espoir de surfer sur la vague du succès de Disney.
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Après être passé de Columbia à United Artists en 1932, Walt commence à produire les Silly Symphonies avec le tout nouveau procédé Technicolor, qui permet d'utiliser tout le spectre de l'arc-en-ciel, transformant les publicités d'alors en un monde coloré. Le premier dessin animé en couleur est la Silly Symphony, Des arbres et des fleurs (Flowers and Trees) qui venait juste d'être terminée, mais en noir et blanc. Disney négocie avec Technicolor une exclusivité de deux ans sur son procédé de couleur afin de pouvoir, espère-t-il, rentrer dans ses frais, très élevés en raison du coût exorbitant de ses productions, encore décuplé par le nouveau procédé[62],[63].
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Des Arbres et des Fleurs gagne le premier Oscar du meilleur court métrage d'animation en 1932. La même année, Disney reçoit un Oscar d'honneur pour la création de Mickey Mouse, dont la série passera en couleur seulement en 1935. Au niveau sonore, la Parade des nommés aux Oscars 1932 (18 novembre 1932) est le premier court métrage de Disney à utiliser le système RCA Photophone, suivi par L'Atelier du Père Noël (10 décembre 1932, première Silly Symphony)[64] et Bâtissons (« Building a Building », 7 janvier 1933, premier Mickey Mouse).
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Disney lance rapidement d'autres séries, consacrées aux personnages de Donald Duck, Dingo ou Pluto. Il autorise sous la direction de Kay Kamen, un vendeur émérite, la vente de nombreux produits dérivés dont les bandes dessinées sur Mickey qui deviennent des pleines pages puis des petits journaux, le premier journal de Mickey apparaît en Italie à la fin de 1932.
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À partir de 1930, Walt multiplie les réussites cinématographiques et commerciales, mais la nécessité de recourir à de nouvelles techniques ne permet pas de résorber les dettes contractées par Walt et Roy Oliver. Il faut rappeler que les studios ont dû s'agrandir de 150 à 2 000 m² entre 1927 et 1931[65].
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Walt fait une dépression en 1931 et sur le conseil d'un médecin, il part en voyage avec Lilly, sa femme. Il revient reposé après avoir visité Washington et fait une croisière passant par La Havane et le canal de Panama[63]. À son retour il s'inscrit à l'Athletic Club d'Hollywood où il pratique l'équitation et le golf[63]. En 1932, il pousse ses collaborateurs à jouer au baseball et certains le suivent dans sa passion, le polo. Walt s'est ainsi entouré de ses amis et employés pour jouer des matchs souvent disputés au Riviera Country Club[66]. Il a aussi eu un haras de sept poneys nommés June, Slim, Nava, Arrow, Pardner, Tacky et Tommy[66]. Il passe aussi plusieurs week-ends par an avec ses filles et sa femme dans un cottage du Smoke Tree Ranch à Palm Springs[67]. Il revendra cette résidence secondaire dans les années 1950 pour financer son parc à thème[68].
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Cocréateur et producteur de Mickey, Disney est aussi célèbre que son fameux personnage de souris, mais sa vie privée est en revanche moins connue. Un de ses plus grands espoirs est d'avoir un enfant, un garçon si possible, comme son frère Roy Oliver et sa femme Edna qui donnent naissance le 10 janvier 1930 à Roy Edward Disney. Lillian accouche finalement d'une fille, Diane Marie Disney, le 19 décembre 1933 et le couple prend la décision d'en adopter une seconde, Sharon Mae Disney, née le 21 décembre 1936.
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Les studios continuent à produire à un rythme effréné des courts métrages, la série Mickey Mouse et les Silly Symphonies sont deux des séries les plus connues du cinéma. Les revenus de ses séries restent juste satisfaisants pour Disney. Il peut faire tourner les studios, mais sans générer de réels bénéfices[69].
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Afin de rendre ses studios bénéficiaires, Walt décide de produire un long métrage d'animation et un soir de 1934, il visionne avec ses animateurs un film muet de 1916 qu'il a vu dans sa jeunesse : Blanche-Neige avec Marguerite Clark. Son long métrage sera basé sur cette histoire. L'industrie du cinéma a bientôt vent du projet de Disney. Ses concurrents ne tardent pas à prédire la faillite à ce qu'ils appellent la « folie de Disney ». Lillian et Roy, tous les deux, essayent d'amener Walt à renoncer à son projet, mais celui-ci persiste à travailler dessus.
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Entre 1934 et 1937, les studios Disney utilisent principalement les Silly Symphonies pour tester les techniques nécessaires à Blanche-Neige[70]. Les expérimentations portent sur l'animation réaliste des êtres humains, l'animation de personnages distincts, les effets spéciaux, et l'utilisation de procédés spécialisés et particuliers pour l'animation. Ainsi Le Vieux Moulin (The Old Mill) est le premier film réalisé avec la caméra multiplane inventée par Bill Garity[71], technicien des studios Disney et qui permet de donner un vrai effet de profondeur aux dessins animés. Ce sont surtout les équipes normalement attelées aux Silly Symphonies qui travaillent sur Blanche-Neige ce qui les oblige à consacrer moins de temps à la série. De fait, elle ne tarde pas à disparaître.
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Afin d'aider ses animateurs, Walt lance plusieurs projets internes aux studios, destinés à affiner les talents et sources d'inspirations de chacun.
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À partir de 1931, Ben Sharpsteen et David Hand deviennent les responsables d'équipes d'apprentis principalement sur les Silly Symphonies et sont concernés à ce titre comme les premiers formateurs des animateurs des studios Disney[72]. Cela permet de former les nombreux animateurs récemment engagés. Voyant que certains se réunissent chez les plus expérimentés d'entre eux pour se perfectionner, Walt engage en 1932 un professeur de dessin du Chouinard Art Institute, Don Graham[73], qui va superviser le soir des séances internes de formation et d'entraînement pour les membres des studios.
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En parallèle, Walt regroupe de nombreuses œuvres littéraires et des dessins de tous horizons au sein de la Disney Animation Library. Durant l'été 1935, un voyage en Europe permet d'acheter 350 livres supplémentaires d'auteurs européens, élargissant les sources d'inspiration[74]. Ces développements et formations permettent d'élever la qualité des studios et de donner au long métrage la qualité voulue par Walt.
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Blanche-Neige et les Sept Nains, est produit entre 1935 et l'été 1937, quand les studios tombent à court d'argent. Afin de trouver des fonds pour le terminer, Disney doit présenter un extrait non finalisé du film aux responsables financiers de la Bank of America. L'argent est obtenu. Le film terminé est présenté pour sa première au Carthay Circle Theater d'Hollywood le 21 décembre 1937. À la fin de la représentation, le public donne à Blanche-Neige et les Sept Nains une « standing ovation ».
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C'est le premier film long métrage animé (en anglais), Blanche-Neige est diffusé en février 1938 sous le nouveau contrat de distribution avec la RKO Radio Pictures[75]. Le film devient le plus rentable de l'année 1938 et rapporte plus de huit millions de dollars de l'époque (aujourd'hui 98 millions USD) lors de sa diffusion initiale. Il sera le plus important succès du cinéma jusqu'à la sortie de Autant en emporte le vent (1939)[76].
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La même année, la première émission de radio produite par Disney, Mickey Mouse Theater of the Air, est diffusée sur NBC avec Mickey interprété par Walt[77].
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D'après Leonard Mosley, le frère de Walt Disney, Roy Disney, parti en Allemagne pour assurer la distribution de Blanche Neige, est reçu par Joseph Goebbels[78]. Le film est projeté à Hitler dans son cinéma privé d'Obersalzberg. Selon Roger Faligot, le film devient le film d'animation préféré de Hitler : « Blanche-Neige, adaptée à l'écran d'après le conte de Jacob et Wilhelm Grimm, originaires de Hesse, n'est-elle pas l'archétype de la beauté nordique et aryenne issue de la littérature allemande ? Et la sorcière au nez crochu, un symbole de l'esprit malfaisant, donc sûrement juif[79] ? » Selon William Hakvaag, directeur d'un musée militaire norvégien, des dessins signés A Hitler ou A H semblent attester que Hitler, dans les derniers moments de la guerre, dessinait des personnages de Walt Disney[80].
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Le succès de Blanche-Neige permet à Disney de construire un nouveau complexe bâti sous la forme d'un campus, pour les Walt Disney Studios à Burbank[76]. Ils ouvrent le 24 décembre 1939[81]. Les anciens studios d'Hyperion Avenue vendus puis détruits font place à un supermarché. L'équipe d'animation qui vient juste d'achever Pinocchio, poursuit le travail sur Fantasia et Bambi, tandis que les équipes de courts métrages travaillent sur les séries de Mickey Mouse, Donald Duck, Dingo et Pluto, ainsi que les dernières Silly Symphonies.
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Pinocchio et Fantasia succèdent à Blanche-Neige dans les cinémas en 1940. Tous deux sont des déceptions financières (Pinocchio a coûté deux fois plus cher à produire que Blanche-Neige). La sortie de Pinocchio, le 7 février à New York, est très bien accueillie par le public. Néanmoins, la guerre en Europe et les pressions financières sur le marché américain ne permettent pas de dégager suffisamment de bénéfices. Fantasia sort, lui, le 13 novembre 1940 au Colony Theater de Broadway. Souvent qualifié de chef-d'œuvre du studio, il permet surtout au travail des studios Disney, d'obtenir une reconnaissance artistique[82],[83].
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En 1941, Disney est approché par le département d'État, supervisé par Nelson Rockefeller, dans le but de représenter les États-Unis en Amérique latine et de « lutter contre le nazisme » au travers de la Good Neighbor Policy[84]. Disney n'apprécie pas vraiment qu'on lui demande de faire un voyage diplomatique, « d'aller serrer des mains même pour une bonne cause »[84],[85]. Il accepte pourtant. Il décolle avec quelques-uns de ses artistes le 17 août 1941 pour une visite de l'Argentine, du Brésil et du Chili[84]. Cette mission est l'occasion de maintenir l'activité de ses artistes et découvrir de nouvelles sources d'inspiration. Le résultat de ce voyage est notamment visible dans les compilations de courts métrages Saludos Amigos (1942) et Les Trois Caballeros (1944) ainsi que quelques courts métrages « éducatifs »[84]. Le succès de ces deux compilations a permis à Disney de refuser la compensation financière promise par le gouvernement avant son départ[84].
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Pour satisfaire la curiosité du public, Disney produit Le Dragon récalcitrant (Reluctant Dragon) sur les coulisses de ses films d'animation. Il s'agit d'un documentaire mêlant images réelles et dessins animés[86]. C'est encore là, l'occasion de fournir du travail à ses équipes aux États-Unis. En 1941, Disney décide de participer à l'effort de guerre. En association avec Lockheed Martin, les studios réalisent un dessin animé sur les méthodes de rivetages des avions à destination des nouveaux employés des usines[87], c'est Four Methods of Flush Riveting resté pendant longtemps classé top secret. La popularité des studios ne cesse de croître, de nombreux régiments ou escadrilles américains demandent aux studios de leur produire des personnages Disney pour notamment décorer le fuselage des avions[88].
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Le film Dumbo, peu coûteux, est produit dans l'objectif d'être vite rentabilisé[89]. Durant la production de ce nouveau film, la plupart des membres de l'équipe d'animation présentent des revendications sur leurs conditions de travail et entament la première grève des studios. Walt Disney, opposé à la syndicalisation sous toutes ses formes car il juge leurs activités subversives, soupçonne le Parti communiste américain d'avoir fomenté cette grève et se montre dès lors inflexible[90]. En dépit de ces difficultés, la production est menée à son terme, la sortie du film a lieu en octobre 1941. Dumbo est un succès, mais les États-Unis entrent dans la Seconde Guerre mondiale. L'armée américaine réquisitionne la plupart des bâtiments des studios Disney et demande aux équipes de créer des films d'entraînement et d'instruction pour les militaires, aussi bien que des films de propagande tels que Der Fuehrer's Face ou le long-métrage Victory Through Air Power, tous deux sortis en 1943[76],[91]. Pour autant, les films militaires rapportent peu, et Bambi n'obtient pas les résultats escomptés quand il sort en avril 1942.
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Disney revoit sa stratégie commerciale. Il ressort avec succès Blanche-Neige en 1944, établissant une tradition de réédition, tous les sept ans, des films Disney aux États-Unis[92]. Il réalise des compilations de courts métrages. Les plus notables sont celles issues de la tournée en Amérique latine, Saludos Amigos (1942), sa suite Les Trois Caballeros (1945) ainsi que Mélodie du Sud (le premier film Disney contenant de vrais acteurs, sorti en 1946). On peut aussi ajouter Danny, le petit mouton noir en 1948 et Le Crapaud et le Maître d'école (1949). Ce dernier contient seulement deux parties : la première basée sur la Légende de Sleepy Hollow par Washington Irving et la seconde, intitulé La Mare aux grenouilles, basée sur un extrait du Vent dans les saules de Kenneth Grahame.
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En 1947, durant les sombres premières années de la guerre froide, Walt Disney témoigne devant la « Chambre du comité des activités non-américaines ». À cette occasion[93], il dénonce trois de ses anciens employés auxquels il prête des opinions communistes : Herbert Sorrell, David Hilberman (en) et William Pomerance (en). L'accusation est grave dans le contexte tendu de l'après-guerre. Ce simulacre de procès est annonciateur du maccarthysme qui, quelques années plus tard, marquera très profondément la conscience américaine. Walt Disney profite de son témoignage pour s'enorgueillir de vertus patriotiques et se donner l'image d'un Américain irréprochable (son studio a participé, notamment par le biais de la propagande, à l'effort de guerre) ; cela donne davantage de poids à sa parole et lui vaut les félicitations du juge qui l'auditionne[94].
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Les trois hommes mis en cause, tous trois syndicalistes, démentiront plus tard les propos de leur ancien patron. Il semble surtout que ce témoignage à charge soit la conséquence de leur rôle dans les grèves de 1941 qui ont affecté les studios (certains biographes de Disney, dont Dave Smith[85], pensent précisément que le témoignage de Disney est animé par un fort ressentiment qui date de cet épisode). Ce chapitre de la vie de Disney sera la source de plusieurs rumeurs ou exagérations le concernant.
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Dès 1946, le médecin de la famille Disney conseille à Walt de se trouver un hobby[95], le plus connu est la construction de modèles réduits de trains[96]. Ainsi Walt s'accorde plus de temps pour lui-même, se consacrant à des hobbys, et pour sa famille ; avec un voyage de treize semaines en Europe[97] en 1949[98].
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À la fin des années 1940, la firme retrouve assez d'argent et d'animateurs pour continuer la production de longs métrages tels qu'Alice au pays des merveilles ou encore Peter Pan, interrompu durant les années de guerre. Les studios reprennent le travail de Cendrillon et entament une série de documentaires animaliers, intitulée True-Life Adventures (premier sorti en 1948), dont un épisode, L'Île aux phoques (On Seal Island), a été inspiré à Walt lors d'un voyage en août 1948 en Alaska[99]. C'est durant ce voyage qu'il rencontre Alfred Milotte, propriétaire d'un magasin d'appareils photo, et sa femme institutrice Elma et qu'ils engagent une discussion sur les documentaires consacrés à l'Alaska dont le résultat sera le poste de photographe sur la série True-Life Adventures[100]. En décembre 1948, il se rend en Irlande et annonce la production de Darby O'Gill et les Farfadets (1959)[101].
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En 1949, il emménage dans une nouvelle maison à Holmby Hills, Los Angeles, la Walt Disney Estate, manoir de 527 m2, comportant dix-sept chambres conçue par James Dolena[102],[103],[104].
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Entre 1949 et 1955, de nombreux changements surviennent pour le studio et l'entreprise Disney en général. Les produits dérivés vendus par Kay Kermen sont en pleine expansion, mais Kermen meurt dans un accident d'avion en 1949. Walt Disney décide de créer une division en interne pour la gestion des produits dérivés, Walt Disney Enterprises[105]. De même que la Walt Disney Music Company est fondée le 1er octobre. L'une des principales remarques est que Walt Disney s'éloigne petit à petit de l'animation, il participe encore aux réunions de travail des longs métrages jusqu'à celles du film Les 101 Dalmatiens (1961), mais depuis 1952 avec la production de La Belle et le Clochard (1955) il est, d'après Marc Davis, « difficile de l'avoir sous la main »[106].
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En 1950, Disney lance un long métrage après les quelques films composites (assemblage de moyens métrages) : Cendrillon. Ce film est suivi en 1951 par Alice au Pays des Merveilles et en 1953 par Peter Pan.
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Les studios Disney, avec certaines séquences des films produits durant la guerre comme les composites et la série de Walt Disney, s'aperçoivent qu'ils peuvent produire des films en prises de vue réelles. En 1950, l'Île au trésor (Treasure Island) est leur premier film d'action entièrement tourné en prises de vues réelles, rapidement suivi par des succès tels que Vingt Mille Lieues sous les mers (en CinemaScope, 1954), The Shaggy Dog (1959), et La Fiancée de papa (1960). Grâce, entre autres, à Cendrillon et L'Île au trésor, le studio retrouve les succès financiers[76].
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Les Walt Disney Studios sont parmi les premiers à prendre toute la mesure du potentiel du tout nouveau média qu'est alors la télévision. À la demande de Coca-Cola, ils produisent leur première émission One Hour in Wonderland, diffusée pour Noël en 1950. La première série télévisuelle quotidienne du studio, le populaire Mickey Mouse Club, commencée en 1955, continuera dans de nombreuses versions jusqu'aux années 1990. Sur ABC, Walt Disney présente lui-même une série hebdomadaire d'anthologie, Disneyland, d'après le nom du parc. Dans cette émission il montre des extraits des productions Disney précédentes, fait faire le tour des studios, et familiarise le public avec le parc Disneyland en construction à Anaheim en Californie. Après 1955, l'émission télévisuelle prend le nom de Walt Disney Presents, et quand le noir et blanc cède la place à la couleur en 1961, le nom change en Le Monde Merveilleux en couleur de Walt Disney pour évoluer vers ce qui est connu aujourd'hui sous le nom Le Monde merveilleux de Disney. Elle continue à être diffusée sur ABC jusqu'en 2005.
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Comme le studio s'élargit et se diversifie dans d'autres médias, Disney accorde de moins en moins d'attention au département d'animation, abandonnant la plupart des activités aux animateurs clés, qu'il surnomme Les Neuf Sages.
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La production de courts métrages conserve son rythme jusqu'en 1956[107], date à laquelle la société liquide la division concernée. Les projets spéciaux de courts métrages continuent à être produits pour le reste de la durée des studios de façon irrégulière. Ces productions sont toutes distribuées par la nouvelle filiale de Disney, Buena Vista Distribution, qui assume ce rôle repris à RKO en 1955.
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L'année 1955 est une date clé de la vie de Walt Disney. L'ouverture du parc Disneyland, le 17 juillet 1955, change le statut de Walt Disney qui n'est plus seulement l'homme d'animation. Les Walt Disney Productions, société fondée par Walt et son frère Roy, sont devenus un empire de média et réussissent dans quasiment tous les domaines où ils sont présents. Le succès des films, de la télévision, du parc et des produits dérivés permet à la fois à la société d'être un empire commercial, mais aussi à Walt de mener à bien plusieurs projets[76].
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Walt est un homme aux multiples passions et depuis la fin de la guerre plusieurs projets le détournent de son métier d'origine, l'animation. Voici par ordre chronologique, quelques-uns des projets qui occupent Walt durant les onze années précédant sa mort.
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En 1949, Disney et sa famille déménagent dans une nouvelle maison (conçu par James Dolena) avec une grande parcelle de terrain dans le district d'Holmby Hills de Los Angeles[108],[109],[110]. Disney peut assouvir une de ses passions : les miniatures ferroviaires. Cette passion découle d'un conseil médical de trouver un hobby pour réduire la pression professionnelle[111]. Avec l'aide de ses amis Ward Kimball et sa femme Betty, propriétaires de leur propre train dans leur jardin, Walt Disney conçoit les plans et construit un train miniature dans son jardin. Le nom du chemin de fer, Carolwood Pacific Railroad, provient de l'ancienne adresse de Walt située dans la rue Carolwood Drive. Il donne à la locomotive à vapeur construite par Roger E. Broggie, membre des studios Disney, le nom de Lilly Belle en l'honneur de sa femme[112],[113]. Cette réalisation préfigure sans doute la nouvelle orientation des studios Disney.
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Dès la fin des années 1940, lors d'un voyage d'affaires à Chicago, Disney élabore l'esquisse d'un parc de loisirs au pied des studios où il prévoit que ses employés passent du temps avec leurs enfants. Le Parc Mickey comprend tout d'abord un jardin, une ville du Far West et un espace forain. Les idées qu'il développe deviennent un concept de plus grande envergure et prennent le nom de Disneyland[114]. Le 27 mars 1952, le journal de Burbank annonce l'ouverture de Disneyland sur le terrain du studio, mais les idées sorties de l'imagination de Walt sont trop nombreuses pour cet espace étroit. Walt crée une nouvelle filiale à sa société, appelée WED Entreprises, afin de développer et construire le parc. Cette filiale est constituée d'un petit groupe des employés des studios Disney qui rejoignent le projet de développement de Disneyland en tant qu'ingénieurs et planificateurs, et sont surnommés « Imagineers ».
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Quand Walt présente son plan aux Imagineers, il dit « Je veux que Disneyland soit le plus merveilleux endroit de la terre, et qu'un train en fasse le tour » — le Carolwood Pacific Railroad qui remportait un vif succès auprès de ses filles avait inspiré à Disney l'idée d'inclure un chemin de fer dans ses plans pour Disneyland, le Disneyland Railroad.
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Disneyland, l'un des premiers parcs à thème au monde, ouvre finalement le 17 juillet 1955 et devient rapidement un succès. Les visiteurs du monde entier viennent visiter Disneyland, qui comprend des attractions adaptées de nombreux films ou franchises à succès de Disney. De nombreuses attractions ouvrent régulièrement dans le parc depuis son inauguration.
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À partir du milieu des années 1950, Disney produit un grand nombre de films éducatifs sur le programme spatial américain avec la collaboration du concepteur de la fusée de la NASA Wernher von Braun : Man in Space et Man and the Moon en 1955, puis Mars and Beyond en 1957. Ces films attirent l'attention non seulement du public, mais aussi du programme spatial russe[115].
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En 1957, Disney rencontre le créateur des Muppets, Jim Henson, et ils commencent à créer les premiers personnages des Muppets qui comportent de nombreuses similitudes avec Mickey Mouse, notamment Kermit la grenouille. Les personnages apparaissent avec l'intermède Muppet Magic dans The Ed Sullivan Show entre 1958 et 1962.
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La fin des années 1950 voit se poursuivre les productions télévisées familiales dont Zorro diffusées sur ABC à partir de 1957[115] et le Mickey Mouse Club.
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La société WED Entreprises est engagée en 1960 par le CIO pour organiser les cérémonies d'ouverture et de fermeture des Jeux olympiques d'hiver de 1960[116].
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Au début des années 1960, l'empire Disney, les Walt Disney Productions, est devenu le premier producteur au monde de divertissements familiaux. Après des décennies de vaines tentatives, Disney obtient enfin les droits du livre de Pamela L. Travers, sur une nounou magique, et Mary Poppins sort en 1964, c'est le film de Disney des années 1960 qui connait le plus grand succès. De nombreuses personnes saluent cette habile combinaison de film d'animation et de prises de vue réelles parvenue à la plus grande perfection.
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La même année, Disney ouvre quatre attractions dans les pavillons de l'Exposition mondiale de New York de 1964-1965, comprenant des Audio-animatronics, attractions intégrées plus tard à Disneyland. Elles confortent Disney dans son projet d'un nouveau parc sur la côte Est, auquel il avait déjà pensé peu après l'ouverture de Disneyland.
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En 1964, Walt Disney Productions commence discrètement à acheter des terrains dans le centre de la Floride, au sud-ouest d'Orlando dans une zone largement rurale de plantations d'oranges pour son mystérieux « Projet Floride. » La société acquiert plus de 11 000 ha (109 km2) de terrain sous le couvert de sociétés écrans, et fait modifier favorablement la législation de l'État afin de s'octroyer un contrôle quasi-gouvernemental sans précédent sur la zone. Le projet sera réellement développé à partir de 1966, avec la fondation du Reed Creek Improvement District. Walt Disney et son frère Roy Oliver annoncent ensuite les plans de ce qui sera appelé plus tard « Walt Disney World Resort ».
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Disney World doit comprendre une version plus large, plus élaborée de Disneyland qui sera appelée Magic Kingdom (« royaume enchanté »), il comprend aussi plusieurs parcours de golf et des hôtels. Le cœur de Disney World doit être l'Experimental Prototype City (or Community) of Tomorrow (Epcot), ou Cité prototype expérimentale de demain. EPCOT est conçue comme une ville opérationnelle où les habitants peuvent vivre, travailler et interagir en utilisant des technologies expérimentales ou avancées pendant que des scientifiques développent et testent d'autres nouvelles technologies afin d'améliorer la vie et la santé de l'homme.
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En parallèle Walt travaille sur le projet du Disney's Mineral King Ski Resort qu'il révèle à la presse le 19 septembre 1966. L'homme paraît pâle et fébrile lors de ce qui sera sa dernière conférence de presse.
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L'investissement personnel de Walt Disney dans Disney World cesse à l'automne suivant quand sa santé se détériore. Une tumeur cancéreuse est diagnostiquée durant l'été dans le poumon gauche de ce grand fumeur[117] qui est suivi à l'hôpital St. Joseph situé juste de l'autre côté de la rue du complexe des studios Disney. Les médecins de l'hôpital St. Joseph prononcent sa mort le 15 décembre 1966 vers 9 heures 30, soit deux semaines après avoir célébré son soixante-cinquième anniversaire[118],[119]. Décédé d'un cancer du poumon, sa crémation a lieu le 16 décembre et ses cendres reposent dans la crypte familiale au cimetière Forest Lawn Memorial Park de Glendale en Californie[120]. L'absence d'une cérémonie funéraire digne d'une telle personnalité et l'inhumation dans la stricte intimité familiale ont fait naître des rumeurs à Hollywood affirmant notamment que le cinéaste aurait été cryogénisé, conformément à ses dernières volontés[121].
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Roy Disney mène à bien le projet Floride, insistant pour que le nom devienne Walt Disney World en l'honneur de son frère. Toutefois, Roy meurt à son tour le 20 décembre 1971, trois mois après l'ouverture du Magic Kingdom[NB 2].
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Walt Disney a été immortalisé de nombreuses fois par ses émissions télévisées, ses projets, mais aussi par une statue intitulée Partners et exposée dans plusieurs parcs Disney.
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Le nom Walt Disney est devenu une marque déposée, portant la référence 1141312[122] auprès de l'United States Patent and Trademark Office (USPTO). Elle est utilisée depuis le 19 janvier 1933, mais n'a été déposée par Walt Disney Productions qu'en 1979 et validée par l'USPTO le 11 novembre 1980[122]. Mais un problème de droit survient le 8 juillet 1981, ce qui oblige Walt Disney Productions à acheter à la société Retlaw Enterprises, détenue par la famille Disney (sa veuve et ses 2 filles), les droits sur le nom « Disney » pour 46,2 millions de $[123].
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D'après la désignation de la marque déposée auprès d'USPTO, le nom Walt Disney est considéré comme une marque standard de personnage (code 4)[122].
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Walt Disney n'a pas réalisé beaucoup de dessins d'animation, pourtant de nombreuses œuvres comportent sa signature. Celle-ci a été confiée à des artistes du studio qui ont ainsi réalisé des cartes, posters et autres objets « dédicacés ». Le premier à être autorisé est Hank Porter[124], puis plusieurs autres dont Bob Moore[125].
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Les studios d'animation et production ainsi que les parcs à thèmes de Walt Disney se sont développés en une société multinationale, multimilliardaire, de télévision, cinéma, destination de vacances et autres médias qui portent son nom. La Walt Disney Company possède aujourd'hui entre autres, quatre complexes de vacances, onze parcs à thèmes, deux parcs aquatiques, trente-deux hôtels, huit studios de cinéma, six labels de disques, onze réseaux de télévision par câble et un réseau de télévision terrestre.
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Ce qui était initialement connu comme le Projet Floride est actuellement la plus grande et la plus populaire destination touristique privée de la terre. Depuis la statue Partners au Magic Kingdom jusqu'au Tree of Life d'Animal Kingdom, Walt Disney est toujours à l'honneur et sa vision perpétuée. Sa fascination pour les transports de masse prend vie dans le monorail de Walt Disney World Resort[126] qui fonctionne entre deux parcs à thèmes et quatre hôtels. Son rêve du futur prend lui vie à Epcot dans des attractions et des expositions à la pointe de la technologie.
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Quand la seconde phase de Walt Disney World est construite, EPCOT est transformé par les héritiers de Walt Disney en un parc à thème EPCOT Center, qui ouvre en 1982. Le parc Epcot qui existe encore actuellement est essentiellement une foire internationale et seulement une infime partie de la ville fonctionnelle envisagée par Walt. Toutefois, la ville de Celebration[127] construite par la Walt Disney Company et adjacente à Walt Disney World Resort rattrape un peu la vision d'EPCOT.
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Disneyland, d'un parc à thème étriqué s'est transformé en un domaine de loisirs avec deux parcs à thèmes, trois hôtels et un large complexe de boutiques. Walt Disney World Resort est une destination favorite pour les vacances pour les touristes du monde, et Tokyo Disneyland est le parc à thème le plus visité au monde (le Tokyo DisneySea du même domaine est le second). Le Parc Disneyland, en dépit de divers problèmes économiques qui ont émaillé le parc depuis son ouverture, est toujours le lieu le plus visité d'Europe. Il comprend lui aussi un second parc, le parc Walt Disney Studios, inauguré le 16 mars 2002. En septembre 2005, la Walt Disney Company a aussi ouvert le Hong Kong Disneyland Resort en Chine.
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Pour les 100 ans de la naissance de Walt Disney, Disney a organisé 100 ans de magie une cérémonie centrée sur les parcs de Floride, mais avec aussi d'autres initiatives des différentes filiales du groupe[128]. Le 5 mai 2005, la Walt Disney Company entame la fête de Retour au pays le plus heureux de la terre devant le château de la Belle au bois dormant de Disneyland, conçu par Walt, célébrant les cinquante ans du plus connu des parcs à thèmes. Les parcs de Walt Disney Parks and Resorts sont renommés de par le monde pour la minutie de leurs détails, l'hygiène et leurs standards, tous définis par Walt Disney pour Disneyland.
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Après la mort de Walt, le studio a poursuivi la production de films d'animation, essentiellement des longs métrages. Les courts métrages ont été eux remplacés dans les années 1980 par des séries télévisées. Au milieu des années 1990, les studios se sont associés à Pixar pour produire des longs métrages en animation de synthèse, perpétuant en quelque sorte l'héritage d'innovation de Walt.
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Entre 2000 et 2006, une période sombre a obscurci le studio. L'animation traditionnelle à la main, avec laquelle Walt Disney avait construit le succès de sa société, ne devait plus exister aux studios de Walt Disney Feature Animation. À la fin du XXe siècle, après une période de longs métrages animés traditionnels au succès mitigé, les deux studios satellites à Paris et Orlando sont fermés et le principal studio à Burbank est converti en un studio d'animation de synthèse. En 2004, la Walt Disney Company annonce la production de son dernier film long métrage en animation traditionnelle : La ferme se rebelle. Les studios DisneyToon en Australie continuent toutefois de produire des films à petit budget en animation traditionnelle, principalement les suites des succès passés, avant de fermer à la fin de l'année 2006.
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À la suite du rachat de Pixar par Disney, John Lasseter, promu directeur de l'animation, a décidé de renouer avec l'animation traditionnelle et annonce la sortie pour 2010 de La Princesse et la Grenouille.
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Walt Disney accorde un temps substantiel dans ses dernières années à fonder le California Institute of the Arts (CalArts), qui est fondé en 1961 grâce à la fusion du Los Angeles Conservatory of Music et du Chouinard Art Institute, qui avait contribué à former les équipes d'animation durant les années 1930. Quand Walt meurt, CalArts hérite d'un quart de ses biens, ce qui constitue une manne substantielle qui est affectée à la construction de nouveaux bâtiments sur son campus. Walt lègue par ailleurs 38 acres (154 000 m2) du ranch de Golden Oak à Valencia pour que l'école puisse y être construite. CalArts déménage au campus de Valencia en 1971.
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Lillian Disney, veuve de Walt, consacre une grande partie de son temps à suivre CalArts et organiser des centaines d'événements de récoltes de fonds pour l'université par respect des dernières volontés de son mari. Elle s'investit également dans le Walt Disney Symphony Hall de Los Angeles). Après la mort de Lillian à la fin de l'année 1997, l'héritage de cette tradition perdure avec sa fille Diane et son mari Ron. CalArts est aujourd'hui l'une des plus grandes universités indépendantes en Californie, principalement grâce aux contributions des Disney.
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Walt Disney est à l'affiche de nombreuses productions principalement des animations de ses propres studios comme producteur essentiellement, mais aussi en tant qu'acteur, réalisateur ou scénariste.
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Principaux films cités :
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Pour les productions après la mort de Walt Disney, voir Walt Disney Pictures.
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Walt Disney détient le record des récompenses aux Oscars du cinéma avec 22 dans des catégories en compétition et 4 en l'honneur de ses contributions :
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Walt Disney a été distingué par une étoile sur le Hollywood Walk of Fame le 8 février 1960[129].
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Walt Disney a été la première personne distinguée par une étoile sur l'Anaheim Walk of Stars (en). Cette étoile a été décernée en l'honneur des contributions significatives de Walt à la ville d'Anaheim où a été construit le parc de Disneyland, devenu le Disneyland Resort. Elle est située à l'entrée piétonne du Disneyland Resort sur Harbor Boulevard.
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En raison de l'investissement de Walt Disney dans le Sugar Bowl Resort de Tahoe City, une montagne a été rebaptisée Disney Mountain[135].
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Le 6 décembre 2006, le gouverneur californien Arnold Schwarzenegger et la première dame Maria Shriver intronisèrent Walt Disney au sein du California Hall of Fame (en) situé dans le Musée de Californie (en)[136].
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L'œuvre de Walt Disney est perçue de différentes manières, qui vont du « génie du divertissement » selon Judith Pinkerton Josephson[137] à l'artiste de « mauvais goût » comme l'écrivent Georges Sadoul et Émile Breton dans leur Dictionnaire des cinéastes : « Après l'échec artistique du très ambitieux Fantasia, le créateur [Walt Disney] déclina, le brio technique ne compensa plus le foisonnement du mauvais goût (déjà latent dans les Silly Symphonies) »[138] en passant par l'« ami de la famille » pour Leonard Maltin[139].
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Pour Dave Smith, fondateur et responsable des Walt Disney Archives, Walt était « un génie qui savait ce que voulait le public en matière de divertissement familial », un « innovateur (mais) pas un suiveur », il « embrassait totalement les nouveaux concepts ou procédés qui l'intéressaient et leur donnait une chance souvent à la défaveur de ses conseillers financiers, mais le temps prouvait qu'il avait raison »[76]. La liste des innovations est longue[76] : premier court métrage d'animation avec son synchronisé, le storyboard, le système Fantasound (salle de cinéma stéréophonique), le CinemaScope, le Circle-Vision 360°, le procédé Xerox, les séries de documentaires animaliers, les parcs à thèmes, la première émission télévisée en stéréo…
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L'univers créé par Walt Disney est connu comme un vecteur de la culture américaine et de nombreux stéréotypes. D'après une étude d'Elena Gianini Belotti, Du côté des petites filles[140], « les contes originaux desquels sont tirés la plupart des productions Disney mettent en scène des personnages féminins inaptes à quoi que ce soit. Les fées et magiciennes, pour celles qui ne sont pas maléfiques, ne tiennent leur pouvoir que de puissances supérieures et donc extérieures à elles. Cet univers magique constitue donc un support de transmission aux enfants des règles qui cloisonneront plus tard une vision différenciée des sexes, de leurs capacités et de leurs rôles… »
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Jan Švankmajer, le réalisateur surréaliste tchèque connu notamment pour ses films d'animation, dit à son sujet lors d'une interview à Positif en 1995[141] : « Walt Disney est un des liquidateurs les plus importants de la culture européenne ; le plus important peut-être, car il l'a détruite dans l'œuf, c'est-à-dire dans l'âme des enfants. Walt Disney appartient à la pop'culture décadente qui embrasse tout, et qui, ayant remporté la « Troisième Guerre mondiale », inonde le monde vaincu. »
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Un musée, le Walt Disney Family Museum a été ouvert le 1er octobre 2009 dans le quartier Presidio à San Francisco.
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Richard Schickel liste quelques chiffres sur la fortune de Walt Disney. En 1961, Walt Disney se verse un salaire de 182 000 USD plus une rente hebdomadaire de 2 500 USD pour payer sa maison[142]. Depuis 1953, il a fait valider une option d'achat jusqu'à 25 % des intérêts de n'importe quel long métrage produit par le studio à condition de le faire au début de la production[143]. Il a exercé cette option sur la quasi-totalité des films, mais avec un taux de 10 %, ce qui lui permit de récolter un million de dollars en 1965 pour Mary Poppins[143]. Une option similaire avec un taux de 1 % a été accordée à quelques directeurs[143].
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En 1966 à la mort de Walt Disney, Walt détenait 262 941 actions de Walt Disney Productions soit 13,4 %, cotées à 69 USD[142]. Sa femme détenait 26 444 actions supplémentaires, sa fille Diane et son gendre Ron Miller 43 977 actions, tandis que Roy Disney détenait 99 881 actions directement et 50 573 au travers de ce qui deviendra Shamrock Holdings[142]. Une société commune à Walt et Roy nommée Disney Foundation détenait en plus 52 964 actions tandis que Sharon la seconde fille de Walt et des arrières enfants détenaient des sommes non déterminées, mais inférieures totalisant pour l'ensemble des Disney près de 34 % de la société[142].
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La majorité des sommes récoltées par Walt Disney étaient investies dans son fonds d'investissements personnels Retlaw Enterprises[143]. L'autre fonction de cette société était de récupérer une redevance sur l'usage du nom « Walt Disney » soit 292 349 USD payés par Walt Disney Productions en 1965[143]. Le contrat était que si le studio utilisait le nom Walt Disney, une redevance de 5 % était due sur les bénéfices de produits dérivés, pouvant aller jusqu'à 15 % en cas de participation de Retlaw et 10 % dans les autres cas[143].
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Plusieurs légendes ou rumeurs existent sur Walt Disney. La plupart ont été regroupées par Marc Eliot dans son livre Hollywood's Dark Prince[148]. En voici quelques-unes :
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Beatrix (en néerlandais, Beatrix der Nederlanden, francisé en Béatrix, ou plus rarement en Béatrice), née le 31 janvier 1938 au palais de Soestdijk (Baarn), est reine des Pays-Bas du 30 avril 1980 au 30 avril 2013.
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Fille aînée de la reine Juliana et du prince Bernhard des Pays-Bas, Beatrix est née princesse des Pays-Bas, d’Orange-Nassau et de Lippe-Biesterfeld. Devenue reine par l’abdication de sa mère le 30 avril 1980, elle abdique à son tour le 30 avril 2013, après 33 ans de règne, en faveur de son fils aîné, Willem-Alexander, prince d’Orange. Elle reprend alors le titre de princesse.
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La princesse Beatrix naît le 31 janvier 1938 au palais de Soestdijk à Baarn, aux Pays-Bas. Elle est l'aînée des petites-filles de la reine Wilhelmine, étant la fille aînée de la princesse héritière Juliana et du prince Bernhard zur Lippe-Biesterfeld. Dès sa naissance, elle est seconde dans l'ordre de succession, après sa mère.
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En effet, la princesse Juliana et le prince Bernhard auront encore trois filles : Irene, née en 1939, Marguerite (Margriet), née en exil au Canada en 1943, et Christine (Christina), née en 1947. La princesse Beatrix reçoit deux parrains — le roi Léopold III de Belgique et le duc Adolphe-Frédéric de Mecklembourg — et trois marraines : la princesse Alice, la comtesse d'Athlone, la princesse Elisabeth de Waldeck-Pyrmont et la comtesse Allene de Kotzebue.
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Quand les Pays-Bas sont envahis en mai 1940, la famille royale néerlandaise se réfugie à Londres. La reine Wilhelmine devient l'âme de la résistance à l'occupant. Un mois plus tard, le Blitz pousse la princesse Juliana à se réfugier à Ottawa, au Canada, avec ses deux filles. Une troisième fille naît en 1943. La famille revient aux Pays-Bas le 2 août 1945.
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Béatrix est scolarisée à l'école primaire progressive Werkplaats à Bilthoven. Sa troisième sœur Christina naît en 1947. Le 6 septembre 1948, sa mère Juliana succède à sa grand-mère Wilhelmine et Béatrix devient alors l'héritière présomptive au trône des Pays-Bas à l'âge de dix ans.
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En avril 1950, la princesse Beatrix entre à l'Incrementum, une partie du Baarnsch Lyceum, où, en 1956, elle passe ses examens et reçoit un diplôme dans les domaines art et littérature antique. Le 31 janvier 1956, la princesse Beatrix célèbre son dix-huitième anniversaire. À cette date, conformément à la Constitution des Pays-Bas, elle a le droit d'assumer la Prérogative royale. Elle intègre alors le Conseil d'État. La même année, elle commence ses études à l'université de Leyde. Pendant ses premières années à l'université, elle étudie la sociologie, la jurisprudence, l'économie, l'histoire parlementaire et le droit constitutionnel. Au cours de ses études, elle suit aussi des cours sur les cultures du Suriname et les Antilles néerlandaises, la Charte du Royaume des Pays-Bas, les affaires internationales, les lois internationales, l'histoire et les lois européennes. La princesse visite également des organisations européennes et internationales diverses à Genève, Strasbourg, Paris et Bruxelles. Elle est par ailleurs un membre actif du VVSL (Union féminine des Étudiantes de Leiden). À l'été 1959, elle passe ses examens préliminaires en loi dont elle obtient le diplôme en juillet 1961.
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Son apparition sur la scène politique est presque immédiatement marquée par la controverse. En 1962, la princesse fait la rencontre d'un membre de la petite noblesse allemande Klaus-Georg von Amsberg, diplomate travaillant pour le ministère des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne. L'année suivante, il emménage avec elle à Lage Vuursche, dans la commune de Baarn, au château de Drakensteyn, qu'elle a acheté quatre ans auparavant[1]. Ils y vivent jusqu'en 1981. Un photographe prend secrètement une photographie du couple en 1965 et fait publier le cliché dans la presse. La princesse Beatrix annonce alors publiquement son intention d'épouser le jeune homme. À peine vingt ans après la guerre et l'occupation, le choix est impopulaire. Le prince Claus a servi dans les Jeunesses hitlériennes et la Wehrmacht et est associé par une partie de la population néerlandaise avec le nazisme. Tandis que la rue s'agite, des débats houleux ont lieu aux États généraux avant qu'un historien démontre que le jeune homme n'a pas participé de façon active aux exactions nazies.
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Cependant, le mariage est l'objet de nombreuses protestations durant le jour des noces à la Westerkerk à Amsterdam le 10 mars 1966. Parmi les protestations sont écrits des slogans tels que « Claus eruit ! » (« Claus dégage ! ») et « Mijn fiets terug ! » (« Rends-moi mon vélo ! »), une référence aux soldats allemands confisquant les bicyclettes hollandaises durant l'occupation du pays. Une bombe fumigène est jetée sur le carrosse royal par un groupe de Provos, ce qui cause de violents affrontements avec la police. Avec le temps cependant, le prince Claus devient l'un des membres les plus populaires de la monarchie néerlandaise et sa mort, en 2002, est largement pleurée dans tout le pays.
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Le couple donne le jour à trois fils, titrés princes avec prédicat d'altesse royale :
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La reine Juliana abdique le 30 avril 1980 laissant le trône à Beatrix âgée de 42 ans. À cette occasion, des émeutes encore plus violentes que le jour de son mariage se produisent durant la cérémonie d'intronisation. Quelques personnes, y compris des squatters socialistes, profitent de l'occasion pour protester contre les mauvaises conditions de logement aux Pays-Bas et contre la monarchie en général. Ces événements sont aujourd'hui considérés comme l'un des pires épisodes d'émeutes ayant eu lieu en temps de paix dans l'histoire du pays[2]. La nouvelle reine travaille au palais Noordeinde, autrement dit « la Vieille Cour », mais réside au Huis ten Bosch, près de La Haye depuis 1981. En 1996, elle reçoit le prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle pour ses efforts pour l'unification de l'Europe. Elle est membre honoraire de l'association humaniste du Club de Rome[3]. Les médias néerlandais notent durant les années 1990 qu'elle se rapproche de plus en plus du peuple d'où sa très forte popularité.
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La reine perd son mari en 2002 puis ses deux parents en 2004. Elle est hospitalisée le 30 décembre 2005 à l'hôpital Haga de La Haye pour y subir une opération : pose de prothèse du genou gauche. En 2005, elle fête à l'âge de 67 ans son jubilé d'argent (25 ans de règne), journée nationale aux Pays-Bas. Le pays est transformé pour l'occasion en gigantesque brocante. Le Jubilé est célébré par la reine et sa famille à Scheveningen, une station balnéaire de La Haye, puis par une tournée dans douze provinces des Pays-Bas et de l'outre-mer néerlandais. Le 17 février 2012, le prince Johan Friso, deuxième fils de la reine, est victime d'une avalanche alors qu'il skie en Autriche en compagnie d'un ami dans la station de Lech. Plongé dans un profond coma duquel il ne sort jamais, il est transféré le 1er mars 2012 dans un hôpital de Londres où demeurent son épouse et ses enfants. Il y décède le 12 août 2013.
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Les deux précédentes reines des Pays-Bas, Wilhelmine et Juliana, ont toutes deux abdiqué après leurs longs règnes respectifs. Le 28 janvier 2013, lors d'un discours radiotélévisé[4], la reine Beatrix annonce officiellement abdiquer le 30 avril 2013 (fête de la Reine aux Pays-Bas et date anniversaire de son accession au trône en 1980), en faveur de son fils ainé, le prince Guillaume-Alexandre[5],[6]. En 2009, la date du 30 avril est déjà évoquée mais le projet d'abdication est reporté sine die, en raison du drame survenu lors de l'attentat contre le convoi royal au cours des festivités la même année[7]. L'année suivante, en 2014, elle réemménage au château de Drakensteyn à Lage Vuursche (Baarn), où elle a vécu avec le prince Claus et leurs fils entre 1963 et 1981.
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Selon le professeur de droit des migrations Ulli d'Oliveira, la reine des Pays-Bas a deux nationalités. Du fait qu'elle descend de l’électrice Sophie de Hanovre, elle est automatiquement citoyenne britannique. Celle-ci découle de The Act for the Naturalization of the Most Excellent Princess Sophia, Electress and Duchess Dowager of Hanover, and the Issue of her Body, de 1705. Cette loi n'est plus en vigueur depuis 1948 (ses descendants n'ont donc pas la double nationalité), mais Beatrix est née en 1938[8].
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La Maison royale a publié un communiqué[9] sur les conséquences de l'abdication de la reine : « Son Altesse royale le prince d’Orange deviendra, dès l’instant de l’abdication, le roi Willem-Alexander. Son Altesse royale la princesse Máxima des Pays-Bas deviendra dès cet instant la reine Máxima. Leur traitement sera celui de Majesté. La reine Beatrix, dès son abdication, sera appelée « Son Altesse royale la princesse Beatrix des Pays-Bas, princesse d’Orange-Nassau, etc. ». À partir de l’accession au trône du prince d’Orange, sa fille aînée, Son Altesse royale la princesse Catharina-Amalia des Pays-Bas, deviendra première dans l’ordre de succession et, par conséquent, princesse héritière. Elle deviendra dès cet instant princesse d’Orange (art. 7 de la loi d’appartenance à la maison royale). Les titres et dénominations des autres membres de la famille royale demeureront inaltérés après l’abdication de la reine Beatrix. Les changements porteront, en revanche, sur la composition de la maison royale et de l’ordre de succession. Dès l’instant de l’abdication s’ouvrira l’ordre de succession de Sa Majesté le roi : Son Altesse royale la princesse d’Orange, Son Altesse royale la princesse Alexia et Son Altesse royale la princesse Ariane. Son Altesse royale le prince Constantijn et ses enfants, ainsi que Son Altesse royale la princesse Margriet, demeurent successeurs potentiels. Dès l’instant de l’abdication, les enfants de Son Altesse royale la princesse Margriet et du professeur Pieter van Vollenhoven ne seront plus successibles au trône. Ils ne seront ainsi plus membres de la famille royale. »
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Andy Warhol [ˈændi ˈwɔːrhɒl][1], né Andrew Warhola le 6 août 1928 à Pittsburgh, Pennsylvanie[2], États-Unis, et mort le 22 février 1987 à New York, est un artiste américain, l'un des principaux représentants du pop art.
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Warhol est connu dans le monde entier par son travail de peintre, de producteur musical, d'auteur, par ses films d'avant-garde, et par ses liens avec les intellectuels, les célébrités d'Hollywood ou les riches aristocrates. Bien que le travail de Warhol reste controversé, il a été le sujet de multiples expositions, de livres, et de films depuis sa mort. Andy Warhol est généralement reconnu comme l'un des plus grands artistes du XXe siècle.
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Andy Warhol[3], de son vrai nom Andrew Warhola, Jr, est né de parents ruthènes originaires du village de Miková au nord-est de l'actuelle Slovaquie alors partie de l'Autriche-Hongrie[2]. Il est le quatrième fils de la famille (le cadet décédera avant d’emménager aux États-Unis). Son père, Ondrej Varhola, américanisé en Andrew Warhola, Sr. (1889-1942), émigre aux États-Unis en 1914, alors que sa mère, Julia (née Zavacká, 1892-1972), n'arrive qu'en 1921, après la mort de ses parents. Dans une interview accordée à László Károly, les deux frères d'Andy, Paul et John, racontent que leur mère n'avait jamais appris l'anglais et parlait un mélange de hongrois et de ruthène. Andrew Warhola travaille alors en tant que mineur de charbon. La famille vit au 55 Beleen Street, et plus tard au 3252 Dawson Street à Oakland (en), une localité proche de Pittsburgh. L'enfance pauvre d'Andy a été modelée par l'environnement pollué de cette banlieue, les privations de sa famille qui souffre de la Grande Dépression, mais aussi par l'iconographie byzantine dans laquelle baigne la famille Warhola chrétienne membre de l'Église grecque-catholique ruthène très pratiquante[4]. En 1933 il commence sa scolarité à l'école primaire où il se sent mal-aimé. Atteint de chorée de Sydenham[5] en 1937, il reste souvent alité ; soigné par sa mère, il dessine, écoute la radio et collectionne des photos de stars de cinéma. Warhol décrira plus tard, l'importance de cette période pour son développement personnel et celui de ses goûts. En mai 1942, Andrew, son père meurt après trois ans de maladie, son fils n'a que 14 ans[6]. La scolarité d'Andrew se clôt en 1945 avec la remise du diplôme du lycée.
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Entre 1945 et 1949, Andy étudie au Carnegie Institute of Technology de Pittsburgh où il obtient le Bachelor of Fine Arts (Licence). C'est au cours de ses études qu'il adopte la technique du dessin tamponné. À l'été 1949, il s'installe à New York, et cette même année, commence à travailler comme dessinateur publicitaire pour le magazine Glamour, à cette occasion apparaît pour la première fois son nom simplifié en Andy Warhol. Il travaille ensuite pour Vogue, et pour Harper's Bazaar et crée ses premiers croquis pour le fabricant de chaussures I. Miller ; il décore aussi des vitrines pour le grand magasin Bronwit Teller. Rêvant de devenir artiste, il traîne souvent dans le bar-restaurant Serendipity 3 (en) fréquenté par des artistes comme Marilyn Monroe, il est remarqué par le patron qui accepte d'accrocher ses premiers dessins[7].
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C'est en 1952 qu'a lieu sa première exposition à la Hugo Gallery (New York). Entre 1953 et 1955, Andy devient créateur de costumes dans une troupe de théâtre, il s'affuble alors de la perruque couleur platine qui va le caractériser[8]. Il ne cessa de mener cette double vie : « J'ai commencé dans l'art commercial et je veux terminer avec une entreprise d'art... être bon en affaire, c'est la forme d'art la plus fascinante... gagner de l'argent est un art, travailler est un art, et les affaires bien conduites sont le plus grand des arts » dit-il[9]. En 1954, sa première exposition à la Loft Gallery de New York a lieu. En 1955, il réalise bon nombre de publicités, allant même jusqu'à fabriquer des cartes de Noël pour divers magasins, comme Tiffany's. Certaines de ces cartes de Noël sont disponibles dans le livre Greetings from Andy (Warhol) Christmas at Tiffany's. En 1956, une exposition exclusive a lieu à la Bodley Gallery, de plus il expose aussi sur Madison Avenue. Durant cette même année, il fait le tour du monde. Sa publicité pour Miller obtient la médaille du Thirty Fifth Annual Art Director's Club Award's. En 1957, il obtient un autre prix pour ses publicités, l'Art Director's Club medal. Il fonde la même année une société gérant les commandes publicitaires. Il sera l'égérie publicitaire de la marque Vidal Sassoon, en posant pour une publicité pour de la laque en 1985[10].
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En février-mai 1961, il réalise ses cinq premiers tableaux (Advertisement, Before and After, Little King, Saturday's Popeye et Superman) inspirés des comics, dont il expose la plupart dans la semaine du 11 ou du 18 avril 1961 à la devanture du magasin Bonwit Teller, qui l'employait pour des illustrations commerciales[11] ; tandis que Roy Lichtenstein présentera ses premiers comics (Girl with ball) le 22 septembre 1961, lors d'une exposition collective de la galerie Léo Castelli, après avoir réalisé sa première œuvre de ce type, Look Mickey, fin juin 1961. Il est d'ailleurs possible que Lichtenstein ait vu en avril les œuvres de Warhol exposées chez Bonwit Teller, voire que tous deux aient été stimulés par celles des artistes de l'avant-garde européenne exposés à New York en 1960 et 1961, notamment à l'exposition « New Forms - New Media » tenue à la « Martha Jackson Gallery », du 6 au 24 juin et du 28 septembre au 22 octobre 1960 ; tandis que James Rosenquist réalise ses premières peintures pop dès 1960.
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Fin 1961, Irving Blum de la Ferus Gallery de Los Angeles, qui vit probablement les œuvres de Lichtenstein lors de l'exposition collective de septembre 1961 chez Castelli, visita l'atelier de Warhol sur les conseils de David Herbert qui travaillait notamment pour Betty Parsons et la Sidney Janis Gallery. Puis après une autre visite chez Castelli et de l'atelier de Warhol en mai 1962, au cours de laquelle ce dernier lui présente sa nouvelle série de Campbell's Soup Can initiée en février 1962, Blum décide immédiatement de l'exposer sur la côte Ouest. Blum déclara plus tard avoir été également chez Castelli juste avant l'exposition personnelle que ce dernier consacra ensuite à Lichtenstein le 10 février 1962 et avoir eu sa première rencontre avec Warhol six mois plus tôt, ce qui placerait la première visite de son atelier au moment même de l'exposition collective chez Castelli de septembre 1961. Une lettre de Blum à Warhol datée du 9 juin 1962 fixa les dates de sa première exposition collective en qualité d'artiste peintre, présentant 32 Campbell's Soup can, à la Ferus Gallery, du 9 juillet au 1er août 1962, après que plusieurs d’entre elles aient été retournées en juin à l'artiste par la Martha Jackson Gallery de New York.
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La même année, Warhol, qui y expose à nouveau des Campbell's Soup Can, participe avec Roy Lichtenstein et des artistes français (Yves Klein décédé 5 mois plus tôt, Niki de Saint Phalle, etc), italiens, anglais et suédois à la première manifestation majeure du Pop Art aux États-Unis, organisée en commun avec le Nouveau réalisme et intitulée The New Realists, tenue du 31 octobre au 1er décembre 1962 à la Sidney Janis Gallery de New York. Cette exposition faisait notamment écho à l’exposition « Motion in Vision - Vision in Motion » réunissant l'avant-garde européenne du Groupe ZERO, organisée par Tinguely au printemps 1959 à Anvers, suivie de celle tenue au Stedelijk Museum d'Amsterdam en mars 1962. Comme en 1960, lors de l'exposition « New forms - New Media », des œuvres de Klein sont notamment présentées à l'exposition The New Realists, suite à son propre séjour à New York en avril 1961 pour son exposition Yves Klein le Monochrome tenue du 11 au 29 avril 1961[12] à la Galerie Leo Castelli, mais où il sera amené, face à l'accueil hostile non seulement de la critique mais aussi des artistes américains, à justifier sa démarche par le Manifeste de l’hôtel Chelsea, exposition reprise du 29 mai au 24 juin 1961 à la Dwan Gallery de Los Angeles, où Irvin Blum l'a probablement également vue.
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En mars 1962, Warhol peint ses premiers Dollars en utilisant la sérigraphie et compose aussi ses premières séries sur les stars américaines, comme Marilyn Monroe en août 1962, au moment de son décès, Elvis Presley en octobre 1962, etc. Sa première exposition personnelle a lieu à la Eleanor Ward Stable Gallery à New York du 6 au 24 novembre 1962[13].
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L'artiste commence ses séries sur la mort et sur les catastrophes. Puis, à la suite d'une commande du magazine Harper's Bazaar, il entreprend une série de portraits d'acteurs, célébrités, musiciens et personnages du monde de l'art en les faisant poser dans un Photomaton[14]. En janvier 1964, Warhol ouvre la Factory dans un loft sur la 47e rue. C'est une sorte d'atelier artistique qui sert en même temps de studio d'enregistrement pour ses œuvres cinématographiques et de lieu de rencontre pour son entourage. C'est là qu'il tourne plusieurs films expérimentaux, largement improvisés, sans sujet ni scénario. À la manière de ses toiles, ces films procèdent par la duplication d'un même motif, comme dans Sleep (tourné dans l'appartement de Giorno), où l'on voit le poète John Giorno dans son sommeil pendant cinq heures et 21 minutes : Warhol filme à l'aide d'une caméra Bolex film 16 mm (bobines noir et blanc de 30 mètres) des plans fixes de son modèle dans des axes de prise de vue différents, ces plans muets étant dupliqués[15],[16].
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De mai à juin 1963, les autorités américaines présentent pour la première fois en Europe, à l'American Center de Paris, l'exposition « De A à Z » regroupant 31 artistes de la jeune scène américaine du Pop art, dont Warhol, Lichtenstein, etc. En 1964 a lieu sa première exposition personnelle en Europe. Pour l'Exposition universelle de New York, Warhol crée le panneau mural Thirteen Most Wanted Men, œuvre qui devra être recouverte d'un drap noir car cette toile, représentant des criminels, est choquante à l'époque. Il commence ses sérigraphies en 3D en reproduisant des boîtes de ketchup Heinz ou de tampons à récurer Brillo (en).
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En 1965, il annonce officiellement qu'il abandonne l'art pictural pour des œuvres cinématographiques, mais n'arrêtera jamais en fait. Entre 1966 et 1968 son importante production cinématographique[17] conjuguée au soutien pour le Velvet Underground, font de lui un artiste complet. Il découvre le Velvet en décembre 1965 et en devient le producteur[18],[19]. Le groupe se produit souvent à la Factory. En 1968, la Factory déménage au 33 Union Square West.
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Le 3 juin 1968, il échappe de peu à la mort quand Valerie Solanas, militante féministe, qui avait confié le manuscrit d'une pièce de théâtre à Warhol, (celui-ci jugea la pièce trop obscène et perdit la seule copie existante) vide le chargeur d’un pistolet sur lui dans le hall de la Factory. Les coups tirés lui transpercent le poumon, la rate, l'estomac, le foie et l'œsophage. Elle tire aussi sur le critique d'art et compagnon d'Andy, Mario Amaya, et essaie également de tuer son impresario, Fred Hughes, avant que l'arme ne s'enraye. Déclaré pendant un temps cliniquement mort, Warhol s'en tire de justesse, mais il ne récupérera jamais vraiment et devra porter un corset jusqu'à la fin de ses jours[20]. Solanas plaide coupable à son procès et ne fait que trois ans de prison. Warhol a refusé de témoigner contre elle.
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Cette tentative d'assassinat a une profonde répercussion sur la vie de Warhol — qui décide de renforcer la sécurité de la Factory — et sur son art[21].
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En 1969, baignant à la fois dans le milieu underground et VIP de l'époque, Warhol publie les premiers exemplaires de son magazine Interview, créé avec Gerard Malanga, avec des articles illustrés sur les célébrités du moment, qui influencera notablement le monde de la presse et dont la toute première version trimestrielle des Inrockuptibles reprendra le concept[22]. Durant les années 1969 et 1972, il réalise quelques œuvres sur commande, pour des amis ou des directeurs de galerie.
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En 1972, il fait un retour à la peinture avec des portraits sérigraphiés, comme ceux de Mao Zedong, tableaux retouchés de manière très gestuelle tout en réalisant des œuvres d'art abstrait et en utilisant la peinture à l'oxydation. Warhol est alors submergé par les commandes. Parmi celles-ci, il a peint une œuvre en 1975 représentant le visage du propriétaire du domaine viticole Mouton Rothschild en accentuant certains traits de son visage avec des couleurs. Cette œuvre a eu droit à sa place sur une étiquette de vin écoulé à plus de 250 000 bouteilles[23].
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En 1976, les séries Skulls et Still Life (marteaux et faucilles) sont produites.
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Entre 1979 et 1980, Warhol commence les grandes séries rétrospectives, séries reprenant les motifs les plus connus de son œuvre (Campbell's Soup, U.S. dollar Sign, flowers...).
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Entre 1979 et 1981, il est l'invité du collectionneur et galeriste napolitain Lucio Amelio (1921-1994) : ce dernier lui fait rencontrer à Naples Joseph Beuys, puis, il compose une suite de 14 toiles autour du Vésuve et trois tableaux pour l'exposition « Terrae Motus » (1984), où 66 artistes furent invités à créer des œuvres en hommage aux victimes du tremblement de terre de novembre 1980[24].
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Durant l'année 1980, Warhol produit des clips vidéos et ouvre la chaîne de télévision câblée Andy Warhol TV. Il fait aussi paraître le livre POPsim, The Warhol's 60s.
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Entre 1982 et 1986, il réalise les dernières séries reprenant des peintures célèbres, comme la Naissance de Vénus de Botticelli ou La Cène de Vinci. En 1986 viennent les derniers Selfportraits et la série de portraits de Lénine.
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Pendant ses dernières années, il n'hésite pas non plus à user de sa notoriété pour mettre en avant de jeunes artistes de New York comme Jean-Michel Basquiat ou encore Keith Haring.
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Après avoir longtemps repoussé une opération de la vésicule biliaire qui avait été à l'origine de la mort de son père, Andy Warhol subit cette intervention banale au New York Hospital le 21 février 1987. Il semble bien s'en remettre, mais il meurt dans son sommeil d'une attaque cardiaque le 22 février 1987 à New York, probablement victime de ses excès (prise régulière de produits anorexigènes pour perdre du poids mais aussi d'amphétamines comme l'obetrol (en) pour réduire le sommeil)[25]. Sa mort est prononcée à 6 h 31[26].
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Au début des années 1960, Andy Warhol, publicitaire reconnu, utilise dans ses dessins publicitaires une technique directe : dessinant ses créations sur du papier hydrofuge, il repasse les contours d'encre encore humide sur des feuilles de papier absorbant, sur le principe du buvard. À cette époque, beaucoup d'artistes peintres sont aussi illustrateurs publicitaires, mais le font discrètement. Warhol, par contre, est tellement connu en tant que dessinateur publicitaire que le reste de son travail artistique n'est pas pris au sérieux.
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Il présente dans une galerie quelques-unes de ses œuvres, utilisant ces techniques, mais c'est un échec. Reconsidérant son travail alimentaire et son travail de peintre, plutôt que de les opposer, il pense à les réunir. Il a l'idée d'élever les images de la culture populaire au rang de l'art élitiste, rejoignant ainsi les artistes du pop art, mouvement lancé à Londres au milieu des années 1950 par Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi, qui l'expérimentent indépendamment les uns des autres. Si Roy Lichtenstein et Jasper Johns en sont les pionniers, Andy Warhol sera le Pope of the Pop, le « pape du pop » et en est considéré comme le maître.
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En 1963, il adopte la technique qu'il utilisera pour ses œuvres les plus célèbres : la photographie sérigraphiée sur toile. Les photographies simplifiées en noir et blanc, sans gris, sont imprimées en sérigraphie sur la toile peinte de grands aplats de couleurs. Le motif est parfois reproduit plusieurs fois sur la toile, comme un motif de papier peint. C'est le stéréotype du pop art[11] :
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« Grâce au procédé sérigraphique, qui laisse la trace de la trame lors de l'impression, Warhol restitue un aspect essentiel des documents qu'il utilise : leur nature d'images déjà imprimées et divulguées par la grande presse, leur nature de cliché, dans tous les sens du mot et en fin de parcours, en les transposant sur la toile, l'artiste accentue encore l'aspect cliché de ces images et la multiplication achève de leur faire perdre leur sens. »
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Les motifs de prédilection seront des noms de marques déposées, le symbole du dollar, les visages de célébrités. Le ton, à la fois populaire et iconoclaste, s'inspire de la culture populaire. Le thème des Comics, qui avait d'abord intéressé l'artiste, était déjà pris par le peintre Roy Lichtenstein qui en avait fait sa marque de fabrique. Jasper Johns avait choisi la typographie. Pour se démarquer, Warhol comprit qu'il devait lui aussi trouver sa marque. Ses amis lui conseillèrent de peindre ce qu'il adorait le plus. Ainsi, pour sa première exposition majeure, il choisit de représenter les conserves de Campbell's Soup. Les boîtes de Campbell's Soup ouvertes ou neuves, rouillées, aux étiquettes déchirées, uniques ou multipliées, en séries, en damiers, seront le thème récurrent de Warhol.
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Chez Warhol, l'image, son pouvoir au sein de la société de consommation, est en lien avec la mort. La répétition de la figure se rapporte souvent à son exténuation. Le choix des sujets est en rapport avec cette obsession de la mort, y compris pour les toiles célèbres sérigraphiées de Marilyn Monroe (peintes après sa mort, notamment les Diptyque Marilyn) ou de Liz Taylor (peinte alors que l'actrice était gravement malade), icônes reproductibles à l'infini qui deviennent des images de consommation. Dans les dernières années de son œuvre, Warhol presque peintre officiel, appliquera son style à de nombreux portraits de commande, tout en continuant à expérimenter d'autres techniques picturales dans ses séries Shadows, Oxydation paintings, et ses reprises de toiles de Botticelli ou de Léonard de Vinci.
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Les sérigraphies d'Andy Warhol ont orné de nombreuses pochettes de disque, les plus célèbres sont la banane pelable du premier disque des Velvet Underground, The Velvet Underground & Nico (1967), et celle de l'album Sticky Fingers des Rolling Stones (1971), le haut d'un jean porté par un homme, dont on peut ouvrir la braguette...
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Entre 1974 et 1987, Warhol collectionne toutes sortes d'objets éphémères de sa vie quotidienne dont il n'a plus l'utilité dans son atelier — correspondance, journaux, souvenirs, objets d'enfance, billets d'avion, même utilisés, nourriture, etc. — qu'il scelle dans de simples boîtes en carton ondulé, les « time capsule » (capsule temporelle). À sa mort, il a ainsi collecté 612 « capsules » datées individuellement, actuellement conservées au Andy Warhol Museum of Pittsburgh (Pennsylvanie)[28],[29].
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Au moment du décès de l'artiste, des milliers de films ont été retrouvés à son domicile, son atelier et autres lieux de travail[30]. Ils s'ajoutent à son travail comme réalisateur, production et acteur dans la constitution de son catalogue raisonné, un projet mené conjointement par The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, le MoMA et le Whitney Museum of American Art[31].
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Warren Gamaliel Harding, né le 2 novembre 1865 dans le comté de Morrow (Ohio) et mort le 2 août 1923 à San Francisco (Californie), est un homme d'État américain. Il est président des États-Unis du 4 mars 1921 au 2 août 1923.
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Membre du Parti républicain, il est sénateur des États-Unis pour l’Ohio à partir de 1915.
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Ayant remporté l’élection présidentielle de 1920 sur un programme conservateur, il freine les réformes progressistes de ses prédécesseurs. Son mandat est également marqué par des scandales impliquant son gouvernement et son entourage. Il meurt d'une pneumonie avant de pouvoir terminer son mandat.
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Warren Gamaliel Harding naît le 2 novembre 1865 à Blooming Grove, dans l'État de l'Ohio[1]. Ses parents, George Harding et Phoebe Dickerson[2] sont tous deux médecins, sa mère ayant elle aussi obtenu le titre, rare à cette époque, grâce à son expérience de sage-femme. Il est l'aîné de six enfants et ses héros d'enfance sont Alexander Hamilton et Napoléon. Après ses études secondaires au « Central College » de l'Ohio, il commence à travailler et finit, à 19 ans, par racheter un journal local dont il est rédacteur pendant les cinq années suivantes.
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À l’âge de 24 ans, Harding est sujet à une dépression nerveuse et passe plusieurs semaines dans un hôpital psychiatrique. Deux ans plus tard, il épouse Florence « Flossie » Mabel Kling DeWolfe[3], âgée de 30 ans, divorcée et mère d’un enfant. Florence DeWolfe avait hérité l’entêtement et le sens des affaires de son père et avait poursuivi Warren de ses ardeurs jusqu’à obtenir satisfaction. Son père était opposé au mariage et n’adressa pas la parole au couple pendant plusieurs années. Leur mariage n’est pas un exemple de passion amoureuse, Harding prêtant plus d’attention au poker et aux autres femmes qu’à la sienne.
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Warren Harding est admis dans la franc-maçonnerie en 1901 mais, du fait de certaines inimitiés personnelles, son avancement au sein de sa loge est retardé jusqu'à sa nomination à la candidature présidentielle en 1920[4],[5].
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Pendant des années, la rumeur persiste sur les relations extra-conjugales du président, mais ce n’est qu’en 1963 qu’un auteur découvre les lettres d’amour qu’il a envoyées à la femme de son ami, sa maîtresse pendant quinze ans. Carrie Fulton Phillips (en) avait dix ans de moins que Harding. À partir de 1915, elle tente de le convaincre de quitter sa femme et, devant son refus, elle quitte son mari et part vivre à Berlin avec sa fille. Comme les États-Unis s’apprêtent à participer à la Première Guerre mondiale, elle revient aux États-Unis où la liaison reprend. Harding est alors sénateur de l’Ohio et le vote sur l’entrée en guerre contre l’Allemagne se profile.
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Madame Phillips le menace de révéler leur liaison à l’opinion publique s’il vote pour la déclaration de guerre. Il ne cède pas et elle ne dira rien. Lorsqu'Harding se présente à l’élection présidentielle de 1920, le Parti républicain n’est pas au fait de l'affaire. Il est trop tard pour changer de candidat et, afin d’éviter un scandale, le parti paye plus de 50 000 $ et envoie Madame Phillips et sa famille en voyage au Japon. Elle recevra ensuite une allocation mensuelle, devenant ainsi la seule personne connue pour avoir réussi un chantage contre un des partis politiques majeurs.
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En même temps que Carrie Phillips, Harding entretenait une autre liaison avec Nan Britton (en), une jeune femme de 30 ans de moins que lui. Selon Nan Britton, ils auraient conçu leur fille dans son bureau du Sénat en janvier 1919. Harding ne rencontra jamais sa fille mais il versa de grosses sommes au titre de sa pension alimentaire. Selon la rumeur, Harding et Britton continuèrent leur liaison pendant sa présidence, utilisant une petite pièce près du Bureau ovale. Après la mort d'Harding, Britton tenta sans succès d’obtenir une part de l’héritage et elle publia un livre, La fille du Président (The President’s Daughter), qui dévoile tout[6], s'attirant toutefois les critiques de la presse. En 2015, des tests ADN ont établi que Harding est bien le père de la fille de Nan Britton, Ellizabeth Ann Blaesing[7]·[8].
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Son influence en tant qu’éditeur de journal lui permet d’être élu au Sénat américain en 1899, puis lieutenant-gouverneur de l’Ohio (1903-1905)[9]. Dans les deux cas, ses états de service passent relativement inaperçus et il retourne à une vie normale en 1905.
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Il se présente de nouveau au Sénat en 1914 et reste sénateur jusqu’en 1921, devenant ainsi le premier sénateur en fonction à être élu président des États-Unis.
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Comme au cours de son premier mandat de sénateur, il ne se distingue pratiquement que par ses absences lors des deux tiers des votes à main levée dont celui du XIXe amendement donnant le droit de vote aux femmes.
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W. Harding était quasiment inconnu hors de son État et il n’obtient la nomination en tant que candidat du Parti républicain que grâce aux manœuvres de ses amis, en particulier les magnats du pétrole Harry Ford Sinclair et Edward L. Doheny qui corrompent les délégués à la convention républicaine de juin 1920, « afin de leur faire désigner un improbable candidat, qui se traîne en queue de peloton parmi les candidats républicains »[10]. Questionné sur son passé pour s’assurer qu’il n’existait pas un épisode malencontreux que ses concurrents pourraient utiliser contre lui, Harding répond non à tout alors que ses études supérieures sont limitées, qu’il a souffert d’une dépression et passé plusieurs années en psychiatrie, que ses relations avec son épouse sont difficiles (il l’appelle « la duchesse »), qu’il était pendant longtemps l’amant de la femme d’un de ses amis et qu’il buvait de l’alcool pendant la Prohibition (ce qu'il continuera à faire à la Maison-Blanche[11]). L’opposition va mettre au jour ces insuffisances pendant sa présidence.
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Le candidat démocrate aux élections de 1920, est le gouverneur de l’Ohio, James Middleton Cox (dont le colistier est Franklin Delano Roosevelt). En fait, ces élections sont un référendum sur la continuation ou non de la politique progressiste de Woodrow Wilson. Le programme d’Harding de « retour à la normale » (Return to normalcy), est isolationniste, centré sur les WASP et sur la non-intervention de l’État fédéral dans les affaires intérieures.
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Pendant la campagne électorale, la rumeur prétend que le trisaïeul de W. Harding est un Noir des Caraïbes et que d’autres Noirs se cachent dans son arbre généalogique. En réponse, le responsable de sa campagne annonce qu' « Aucune famille de l’État de l’Ohio n’a un passé aussi clair et honorable que les Harding, des pionniers aux yeux bleus et au sang pur issus de la Nouvelle-Angleterre et de la Pennsylvanie ». En privé, W. Harding admettra toutefois la possibilité qu’un de ses ancêtres ait pu franchir la barrière des couleurs.
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Warren G. Harding est élu très facilement. Dans l'ensemble, son programme, basé sur le « retour à la normale » (sous-entendu, à l'isolationnisme après les ingérences de Woodrow Wilson dans la politique européenne), recueille l'adhésion d'une opinion publique qui n'a pas apprécié l'interventionnisme américain durant la Première Guerre mondiale. Eugene Victor Debs, le candidat du Parti socialiste, en prison pendant le vote, obtient quant à lui 3 % des suffrages.
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Investi le 4 mars en tant que vingt-neuvième président des États-Unis, Harding commence son mandat par des lois qui isolent les USA. Sur le plan intérieur, il favorise la politique du laissez-faire et les trusts, entame une politique contre les drogues et alcool, mais se laisse surtout déborder par de multiples scandales l'impliquant par son entourage proche. C'est en voulant faire une tournée dans le pays pour améliorer son image qu'il tombe malade et meurt avant d'achever son mandat.
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En raison de la brièveté de son mandat et de son manque d’intérêt pour la politique étrangère, Harding n’a laissé que peu de marque dans ce domaine. Sa présidence marque tout de même une nette rupture avec la phase d’interventionnisme Wilsonnien.
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Ainsi, dès le 19 mai 1920, il signe une loi restreignant l’immigration annuelle en fonction de la nationalité. Cette loi gêne l’immigration en provenance des pays d’Europe du Sud et d’Europe centrale favorisant du coup les pays du Nord de l'Europe. Une semaine plus tard, le Congrès augmente les droits de douane afin de protéger l’économie. En juillet, sans avoir réglé la question de la réparation des dommages de guerre, il signe une résolution déclarant officiellement la fin de la guerre avec l’Allemagne, et, inaugure la Tombe d'un soldat inconnu au cimetière national d'Arlington prélevé dans un cimetière français, le 11 novembre 1921. Il laisse la main à son secrétaire d'Etat, ministre des affaires étrangères (Charles Evans Hughes) qui négocie, à la conférence navale de Washington de 1921-1922, une limitation des flottes militaires en vue de réduire les tensions existantes entre les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon dans le Pacifique, et il met fin le 10 janvier 1923, à l’occupation américaine en Allemagne.
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Là encore, il limite ses initiatives et semble se laisser déborder par son entourage affairiste. (on dit que c'est sa femme qui aurait écrit son discours d'investiture).
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Une fois élu, W. Harding nomme de nombreux alliés et amis aux plus hautes fonctions politiques. Connus sous le nom de « gang de l’Ohio », certains d’entre eux profitent de leurs pouvoirs pour voler le gouvernement. La corruption est endémique dans le gouvernement Harding sans qu’on sache exactement si ce dernier était réellement au courant des agissements illégaux de ses amis. L’un des plus célèbres scandales est celui du Teapot Dome qui choquera les Américains bien des années encore après la mort de Harding. Ce scandale impliquait son secrétaire à l'Intérieur (Albert B. Fall) sénateur du Nouveau-Mexique, nommé le 31 mai 1919, qui fut finalement reconnu coupable d’avoir concédé des terres fédérales à des intérêts privés en échange de prêts personnels: alors que l'administration démocrate du président Woodrow Wilson refusait toutes leurs demandes de concessions pétrolières[10], Fall avait par décret le contrôle des réserves de pétrole de la Marine à l’Intérieur et l'exploitation de ces champs pétrolifères avait été sous-traitée à des compagnies pétrolières dont les propriétaires avaient offert à Fall reçoit un prêt à taux zéro de 100 000 $. Ce scandale du Teapot Dome, du nom d'un de ces champs pétrolifères, dans le Wyoming dura plus de deux ans, et, en 1931, Fall devient le premier membre d’un gouvernement à être envoyé en prison. On compte aussi Charles R. Forbes, ami du président nommé à la tête du Bureau des anciens combattants, arrêté pour fraude et envoyé huit mois en prison. Il n’existe pas de preuve démontrant l’implication de W. Harding dans ces affaires, mais il ne semble pas qu’il ait pu les en empêcher. Harding dira : « Mon Dieu, ce boulot est infernal ! Je n’ai pas de problèmes avec mes ennemis, mais ce sont mes fichus amis qui me rendent insomniaque ». En fait, W. Harding préfère jouer au golf et au poker deux fois par semaine et, bien qu’ayant voté en faveur de la Prohibition quand il était sénateur de l’Ohio, il maintient à la Maison-Blanche un bon stock d’alcools de contrebande. Il assiste régulièrement aux matchs de baseball, et son image se dégrade très vite. On lui doit toutefois la création du « Bureau du Budget », ce qui accroît les pouvoirs du président en lui donnant la responsabilité du budget fédéral global plutôt que ministère par ministère.
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Warren G. Harding prend des mesures conservatrices, mais limitée (interdiction aux médecins de prescrire de la bière ou des spiritueux pour soigner un malade - novembre 1921) ou « Jones-Miller Act » qui crée le Bureau fédéral de contrôle des substances narcotiques (en).Narcotic Drugs Import and Export Act (en).
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L’économie de guerre a permis aux femmes d’acquérir des postes qui leur étaient jusque-là interdits. Elles ont voté, pour la première fois, aux élections de 1920 et deviennent une force politique à qui il faut faire des concessions d’où le passage de lois finançant les soins prénataux, par exemple (23 novembre 1921).
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La minorité noire reste défavorisée : au retour de la guerre, les Noirs, en particulier au Sud, ne veulent pas reprendre « leur place ». Beaucoup d’entre eux émigrent vers le Nord qui, s’il n’est pas égalitaire, ne pratique pas ouvertement la discrimination.
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Premier président à prononcer un discours radiodiffusé (le 14 juin 1922) Harding souhaite rétablir son image, très ternie par les scandales et il entame, le 20 juin 1923, avec sa femme, un « voyage de compréhension » (de communication en d’autres termes) afin de rencontrer les Américains et de leur expliquer sa politique pour tenter de ramener la confiance malgré les scandales qui éclatent quasi quotidiennement dans la presse. Il devient le premier président américain à visiter l’Alaska. À la fin de juillet, au retour d’Alaska, Harding est épuisé par une pneumonie naissante en arrivant au Palace Hotel (en) de San Francisco et il meurt dans la soirée du 2 août 1923, âgé de 57 ans[12].
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Dans le climat de scandales à répétition qui entoure le président et son gouvernement, le bruit court qu’il a été empoisonné, mais aucune preuve ne viendra étayer cette rumeur. Les médecins militaires émirent plusieurs diagnostics : congestion cérébrale, intoxication alimentaire, crise cardiaque. Mme Harding refusa l’autopsie de son époux[13]. Le vice-président Calvin Coolidge succède au défunt président et le corps de Warren G. Harding est rapatrié à la Maison-Blanche en l’attente de funérailles nationales.
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Un livre de 1931 appelé « La mort étrange du Président Harding » (d'après les souvenirs et le journal de Gaston B. Means et écrit par Dixon Thacker May) émit l’idée qu’il y avait de nombreuses personnes, y compris sa femme, qui auraient pu vouloir assassiner le président, mais rien ne fut jamais prouvé. En 2018, le témoignage de Richard Sharon, descendant de la propriétaire du Palace Hotel de San Francisco, relance la thèse de l'empoisonnement[14].
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Warren G. Harding repose au Harding Memorial Park (en) de Marion dans l'état de l'Ohio[15].
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Après sa mort subite, le nouveau président Calvin Coolidge, en profite pour écarter définitivement du pouvoir les politiciens véreux du « Gang de l'Ohio » ayant été mêlés aux divers scandales financiers, dont Albert B. Fall. Les historiens américains considèrent parfois Warren Harding comme le pire président de leur histoire, à cause de la corruption qui régnait dans son administration[16]. Cependant, avec le temps, la vision que les historiens ont de lui évolue et son image paraît moins négative[réf. nécessaire]. En effet, il n'a eu aucune responsabilité juridique avérée dans les scandales financiers qui ont terni sa présidence et sa mort prématurée l'a empêché de donner la juste mesure de ses éventuels talents politiques[réf. nécessaire].
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Warren G. Harding repose au Harding Memorial Park (en) de Marion dans l'état de l'Ohio[15]. Son nom a été donné au lac Harding, dans l'Alaska intérieur.
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Warren Gamaliel Harding, né le 2 novembre 1865 dans le comté de Morrow (Ohio) et mort le 2 août 1923 à San Francisco (Californie), est un homme d'État américain. Il est président des États-Unis du 4 mars 1921 au 2 août 1923.
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Membre du Parti républicain, il est sénateur des États-Unis pour l’Ohio à partir de 1915.
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Ayant remporté l’élection présidentielle de 1920 sur un programme conservateur, il freine les réformes progressistes de ses prédécesseurs. Son mandat est également marqué par des scandales impliquant son gouvernement et son entourage. Il meurt d'une pneumonie avant de pouvoir terminer son mandat.
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Warren Gamaliel Harding naît le 2 novembre 1865 à Blooming Grove, dans l'État de l'Ohio[1]. Ses parents, George Harding et Phoebe Dickerson[2] sont tous deux médecins, sa mère ayant elle aussi obtenu le titre, rare à cette époque, grâce à son expérience de sage-femme. Il est l'aîné de six enfants et ses héros d'enfance sont Alexander Hamilton et Napoléon. Après ses études secondaires au « Central College » de l'Ohio, il commence à travailler et finit, à 19 ans, par racheter un journal local dont il est rédacteur pendant les cinq années suivantes.
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À l’âge de 24 ans, Harding est sujet à une dépression nerveuse et passe plusieurs semaines dans un hôpital psychiatrique. Deux ans plus tard, il épouse Florence « Flossie » Mabel Kling DeWolfe[3], âgée de 30 ans, divorcée et mère d’un enfant. Florence DeWolfe avait hérité l’entêtement et le sens des affaires de son père et avait poursuivi Warren de ses ardeurs jusqu’à obtenir satisfaction. Son père était opposé au mariage et n’adressa pas la parole au couple pendant plusieurs années. Leur mariage n’est pas un exemple de passion amoureuse, Harding prêtant plus d’attention au poker et aux autres femmes qu’à la sienne.
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Warren Harding est admis dans la franc-maçonnerie en 1901 mais, du fait de certaines inimitiés personnelles, son avancement au sein de sa loge est retardé jusqu'à sa nomination à la candidature présidentielle en 1920[4],[5].
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Pendant des années, la rumeur persiste sur les relations extra-conjugales du président, mais ce n’est qu’en 1963 qu’un auteur découvre les lettres d’amour qu’il a envoyées à la femme de son ami, sa maîtresse pendant quinze ans. Carrie Fulton Phillips (en) avait dix ans de moins que Harding. À partir de 1915, elle tente de le convaincre de quitter sa femme et, devant son refus, elle quitte son mari et part vivre à Berlin avec sa fille. Comme les États-Unis s’apprêtent à participer à la Première Guerre mondiale, elle revient aux États-Unis où la liaison reprend. Harding est alors sénateur de l’Ohio et le vote sur l’entrée en guerre contre l’Allemagne se profile.
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Madame Phillips le menace de révéler leur liaison à l’opinion publique s’il vote pour la déclaration de guerre. Il ne cède pas et elle ne dira rien. Lorsqu'Harding se présente à l’élection présidentielle de 1920, le Parti républicain n’est pas au fait de l'affaire. Il est trop tard pour changer de candidat et, afin d’éviter un scandale, le parti paye plus de 50 000 $ et envoie Madame Phillips et sa famille en voyage au Japon. Elle recevra ensuite une allocation mensuelle, devenant ainsi la seule personne connue pour avoir réussi un chantage contre un des partis politiques majeurs.
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En même temps que Carrie Phillips, Harding entretenait une autre liaison avec Nan Britton (en), une jeune femme de 30 ans de moins que lui. Selon Nan Britton, ils auraient conçu leur fille dans son bureau du Sénat en janvier 1919. Harding ne rencontra jamais sa fille mais il versa de grosses sommes au titre de sa pension alimentaire. Selon la rumeur, Harding et Britton continuèrent leur liaison pendant sa présidence, utilisant une petite pièce près du Bureau ovale. Après la mort d'Harding, Britton tenta sans succès d’obtenir une part de l’héritage et elle publia un livre, La fille du Président (The President’s Daughter), qui dévoile tout[6], s'attirant toutefois les critiques de la presse. En 2015, des tests ADN ont établi que Harding est bien le père de la fille de Nan Britton, Ellizabeth Ann Blaesing[7]·[8].
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Son influence en tant qu’éditeur de journal lui permet d’être élu au Sénat américain en 1899, puis lieutenant-gouverneur de l’Ohio (1903-1905)[9]. Dans les deux cas, ses états de service passent relativement inaperçus et il retourne à une vie normale en 1905.
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Il se présente de nouveau au Sénat en 1914 et reste sénateur jusqu’en 1921, devenant ainsi le premier sénateur en fonction à être élu président des États-Unis.
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Comme au cours de son premier mandat de sénateur, il ne se distingue pratiquement que par ses absences lors des deux tiers des votes à main levée dont celui du XIXe amendement donnant le droit de vote aux femmes.
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W. Harding était quasiment inconnu hors de son État et il n’obtient la nomination en tant que candidat du Parti républicain que grâce aux manœuvres de ses amis, en particulier les magnats du pétrole Harry Ford Sinclair et Edward L. Doheny qui corrompent les délégués à la convention républicaine de juin 1920, « afin de leur faire désigner un improbable candidat, qui se traîne en queue de peloton parmi les candidats républicains »[10]. Questionné sur son passé pour s’assurer qu’il n’existait pas un épisode malencontreux que ses concurrents pourraient utiliser contre lui, Harding répond non à tout alors que ses études supérieures sont limitées, qu’il a souffert d’une dépression et passé plusieurs années en psychiatrie, que ses relations avec son épouse sont difficiles (il l’appelle « la duchesse »), qu’il était pendant longtemps l’amant de la femme d’un de ses amis et qu’il buvait de l’alcool pendant la Prohibition (ce qu'il continuera à faire à la Maison-Blanche[11]). L’opposition va mettre au jour ces insuffisances pendant sa présidence.
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Le candidat démocrate aux élections de 1920, est le gouverneur de l’Ohio, James Middleton Cox (dont le colistier est Franklin Delano Roosevelt). En fait, ces élections sont un référendum sur la continuation ou non de la politique progressiste de Woodrow Wilson. Le programme d’Harding de « retour à la normale » (Return to normalcy), est isolationniste, centré sur les WASP et sur la non-intervention de l’État fédéral dans les affaires intérieures.
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Pendant la campagne électorale, la rumeur prétend que le trisaïeul de W. Harding est un Noir des Caraïbes et que d’autres Noirs se cachent dans son arbre généalogique. En réponse, le responsable de sa campagne annonce qu' « Aucune famille de l’État de l’Ohio n’a un passé aussi clair et honorable que les Harding, des pionniers aux yeux bleus et au sang pur issus de la Nouvelle-Angleterre et de la Pennsylvanie ». En privé, W. Harding admettra toutefois la possibilité qu’un de ses ancêtres ait pu franchir la barrière des couleurs.
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Warren G. Harding est élu très facilement. Dans l'ensemble, son programme, basé sur le « retour à la normale » (sous-entendu, à l'isolationnisme après les ingérences de Woodrow Wilson dans la politique européenne), recueille l'adhésion d'une opinion publique qui n'a pas apprécié l'interventionnisme américain durant la Première Guerre mondiale. Eugene Victor Debs, le candidat du Parti socialiste, en prison pendant le vote, obtient quant à lui 3 % des suffrages.
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Investi le 4 mars en tant que vingt-neuvième président des États-Unis, Harding commence son mandat par des lois qui isolent les USA. Sur le plan intérieur, il favorise la politique du laissez-faire et les trusts, entame une politique contre les drogues et alcool, mais se laisse surtout déborder par de multiples scandales l'impliquant par son entourage proche. C'est en voulant faire une tournée dans le pays pour améliorer son image qu'il tombe malade et meurt avant d'achever son mandat.
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En raison de la brièveté de son mandat et de son manque d’intérêt pour la politique étrangère, Harding n’a laissé que peu de marque dans ce domaine. Sa présidence marque tout de même une nette rupture avec la phase d’interventionnisme Wilsonnien.
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Ainsi, dès le 19 mai 1920, il signe une loi restreignant l’immigration annuelle en fonction de la nationalité. Cette loi gêne l’immigration en provenance des pays d’Europe du Sud et d’Europe centrale favorisant du coup les pays du Nord de l'Europe. Une semaine plus tard, le Congrès augmente les droits de douane afin de protéger l’économie. En juillet, sans avoir réglé la question de la réparation des dommages de guerre, il signe une résolution déclarant officiellement la fin de la guerre avec l’Allemagne, et, inaugure la Tombe d'un soldat inconnu au cimetière national d'Arlington prélevé dans un cimetière français, le 11 novembre 1921. Il laisse la main à son secrétaire d'Etat, ministre des affaires étrangères (Charles Evans Hughes) qui négocie, à la conférence navale de Washington de 1921-1922, une limitation des flottes militaires en vue de réduire les tensions existantes entre les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon dans le Pacifique, et il met fin le 10 janvier 1923, à l’occupation américaine en Allemagne.
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Là encore, il limite ses initiatives et semble se laisser déborder par son entourage affairiste. (on dit que c'est sa femme qui aurait écrit son discours d'investiture).
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Une fois élu, W. Harding nomme de nombreux alliés et amis aux plus hautes fonctions politiques. Connus sous le nom de « gang de l’Ohio », certains d’entre eux profitent de leurs pouvoirs pour voler le gouvernement. La corruption est endémique dans le gouvernement Harding sans qu’on sache exactement si ce dernier était réellement au courant des agissements illégaux de ses amis. L’un des plus célèbres scandales est celui du Teapot Dome qui choquera les Américains bien des années encore après la mort de Harding. Ce scandale impliquait son secrétaire à l'Intérieur (Albert B. Fall) sénateur du Nouveau-Mexique, nommé le 31 mai 1919, qui fut finalement reconnu coupable d’avoir concédé des terres fédérales à des intérêts privés en échange de prêts personnels: alors que l'administration démocrate du président Woodrow Wilson refusait toutes leurs demandes de concessions pétrolières[10], Fall avait par décret le contrôle des réserves de pétrole de la Marine à l’Intérieur et l'exploitation de ces champs pétrolifères avait été sous-traitée à des compagnies pétrolières dont les propriétaires avaient offert à Fall reçoit un prêt à taux zéro de 100 000 $. Ce scandale du Teapot Dome, du nom d'un de ces champs pétrolifères, dans le Wyoming dura plus de deux ans, et, en 1931, Fall devient le premier membre d’un gouvernement à être envoyé en prison. On compte aussi Charles R. Forbes, ami du président nommé à la tête du Bureau des anciens combattants, arrêté pour fraude et envoyé huit mois en prison. Il n’existe pas de preuve démontrant l’implication de W. Harding dans ces affaires, mais il ne semble pas qu’il ait pu les en empêcher. Harding dira : « Mon Dieu, ce boulot est infernal ! Je n’ai pas de problèmes avec mes ennemis, mais ce sont mes fichus amis qui me rendent insomniaque ». En fait, W. Harding préfère jouer au golf et au poker deux fois par semaine et, bien qu’ayant voté en faveur de la Prohibition quand il était sénateur de l’Ohio, il maintient à la Maison-Blanche un bon stock d’alcools de contrebande. Il assiste régulièrement aux matchs de baseball, et son image se dégrade très vite. On lui doit toutefois la création du « Bureau du Budget », ce qui accroît les pouvoirs du président en lui donnant la responsabilité du budget fédéral global plutôt que ministère par ministère.
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Warren G. Harding prend des mesures conservatrices, mais limitée (interdiction aux médecins de prescrire de la bière ou des spiritueux pour soigner un malade - novembre 1921) ou « Jones-Miller Act » qui crée le Bureau fédéral de contrôle des substances narcotiques (en).Narcotic Drugs Import and Export Act (en).
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L’économie de guerre a permis aux femmes d’acquérir des postes qui leur étaient jusque-là interdits. Elles ont voté, pour la première fois, aux élections de 1920 et deviennent une force politique à qui il faut faire des concessions d’où le passage de lois finançant les soins prénataux, par exemple (23 novembre 1921).
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La minorité noire reste défavorisée : au retour de la guerre, les Noirs, en particulier au Sud, ne veulent pas reprendre « leur place ». Beaucoup d’entre eux émigrent vers le Nord qui, s’il n’est pas égalitaire, ne pratique pas ouvertement la discrimination.
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Premier président à prononcer un discours radiodiffusé (le 14 juin 1922) Harding souhaite rétablir son image, très ternie par les scandales et il entame, le 20 juin 1923, avec sa femme, un « voyage de compréhension » (de communication en d’autres termes) afin de rencontrer les Américains et de leur expliquer sa politique pour tenter de ramener la confiance malgré les scandales qui éclatent quasi quotidiennement dans la presse. Il devient le premier président américain à visiter l’Alaska. À la fin de juillet, au retour d’Alaska, Harding est épuisé par une pneumonie naissante en arrivant au Palace Hotel (en) de San Francisco et il meurt dans la soirée du 2 août 1923, âgé de 57 ans[12].
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Dans le climat de scandales à répétition qui entoure le président et son gouvernement, le bruit court qu’il a été empoisonné, mais aucune preuve ne viendra étayer cette rumeur. Les médecins militaires émirent plusieurs diagnostics : congestion cérébrale, intoxication alimentaire, crise cardiaque. Mme Harding refusa l’autopsie de son époux[13]. Le vice-président Calvin Coolidge succède au défunt président et le corps de Warren G. Harding est rapatrié à la Maison-Blanche en l’attente de funérailles nationales.
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Un livre de 1931 appelé « La mort étrange du Président Harding » (d'après les souvenirs et le journal de Gaston B. Means et écrit par Dixon Thacker May) émit l’idée qu’il y avait de nombreuses personnes, y compris sa femme, qui auraient pu vouloir assassiner le président, mais rien ne fut jamais prouvé. En 2018, le témoignage de Richard Sharon, descendant de la propriétaire du Palace Hotel de San Francisco, relance la thèse de l'empoisonnement[14].
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Warren G. Harding repose au Harding Memorial Park (en) de Marion dans l'état de l'Ohio[15].
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Après sa mort subite, le nouveau président Calvin Coolidge, en profite pour écarter définitivement du pouvoir les politiciens véreux du « Gang de l'Ohio » ayant été mêlés aux divers scandales financiers, dont Albert B. Fall. Les historiens américains considèrent parfois Warren Harding comme le pire président de leur histoire, à cause de la corruption qui régnait dans son administration[16]. Cependant, avec le temps, la vision que les historiens ont de lui évolue et son image paraît moins négative[réf. nécessaire]. En effet, il n'a eu aucune responsabilité juridique avérée dans les scandales financiers qui ont terni sa présidence et sa mort prématurée l'a empêché de donner la juste mesure de ses éventuels talents politiques[réf. nécessaire].
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Warren G. Harding repose au Harding Memorial Park (en) de Marion dans l'état de l'Ohio[15]. Son nom a été donné au lac Harding, dans l'Alaska intérieur.
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Washington (/ˈwɑʃ.ɪŋ.tən/[2] Écouter) est un État des États-Unis situé à l'extrême nord-ouest du Mainland, soit les États-Unis contigus, (l'Alaska étant l'État à l'extrême nord-ouest de tous les États-Unis).
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Il est bordé au nord par la province canadienne de la Colombie-Britannique, à l'est par l'Idaho, au sud par l'Oregon et à l'ouest par l'océan Pacifique.
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Il ne faut pas confondre l'État de Washington et la capitale des États-Unis, Washington (district de Columbia), située à l'est du pays, qui tiennent tous les deux leurs noms du président américain George Washington.
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L'État de Washington a été nommé d'après George Washington, premier président des États-Unis.
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Avant l'arrivée des Européens, la côte Pacifique est habitée par de nombreuses tribus d'Amérindiens de cultures très variées, vivant de la pêche de saumons et de baleines. Ils sont aujourd'hui connus pour leurs totems et leurs canoës.
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Le capitaine espagnol don Bruno de Heceta découvre la région en 1775 et revendique au nom de l'Espagne toutes les terres allant jusqu'aux possessions russes au nord. En 1778 l'explorateur James Cook navigue jusqu'aux alentours du cap Flattery, à l'entrée du détroit de Juan de Fuca, mais ce dernier n'est exploré qu'à partir de 1789 par Charles W. Barkley, puis par des navigateurs espagnols et le britannique George Vancouver en 1792.
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À l'issue de la convention de Nootka de 1790, le territoire du Nord-Ouest est ouvert aux trappeurs et explorateurs britanniques et américains. Le capitaine Robert Gray, qui a donné son nom au comté de Grays Harbor, découvre l'embouchure de la Columbia, et donne au fleuve le nom de son bateau, le Columbia. Les premiers colons à s'installer et à découvrir cette région sont Lewis et Clark. Ceux-ci ont découvert la région par voie terrestre.
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Durant la première moitié du XIXe siècle, la région fait partie de l’Oregon Country que se disputent Britanniques et Américains. Le Traité de l'Oregon en 1846 fixe définitivement la frontière terrestre dans la région sur le 49e parallèle nord. Deux ans plus tard, le Territoire de l'Oregon est organisé. En 1853, celui-ci est scindé en deux : sa partie située sur la rive droite du cours inférieur du fleuve Columbia (la « Columbia River ») et au nord du 46e parallèle constitue le Territoire de Washington. En 1863, la création du Territoire de l'Idaho à l'est de la Snake River et du 117e méridien donne au futur état ses frontières terrestre actuelles.
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Le 11 novembre 1889, Par l’Enabling Act[3] voté par le Congrès, le Territoire de Washington devient le 42e État des États-Unis. Dans les années 1850, l'État nomma deux de ses comtés Pierce et King, en hommage au président Franklin Pierce et à son vice-président William Rufus DeVane King. Depuis, le second a été officiellement renommé en l'honneur de Martin Luther King.
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L'État de Washington est bordé par l'océan Pacifique à l'ouest, l'État de l'Oregon au sud (dont le fleuve Columbia longe les frontières), l'État de l'Idaho à l'est et par la Colombie-Britannique (Canada) au nord.
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De hautes montagnes surplombent la côte et des forêts vertes à longueur de l'année. Son emplacement côtier et les ports du Puget Sound lui confèrent un rôle majeur dans le commerce avec l'Alaska, le Canada et les pays du Pacific Rim.
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Plusieurs îles du Puget Sound sont desservies par le plus important trafic maritime aux États-Unis.
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Washington est une terre de contrastes. Les profondes forêts de la péninsule Olympique sont parmi les endroits les plus pluvieux au monde et on peut y admirer des forêts typiques des climats très océaniques, notamment la forêt humide de Hoh, pourtant les plateaux semi désertiques s'étendent à l'est de la chaîne des Cascades sur de longues distances avec aucun arbre. De hauts pics de montagne enneigés surgissent, entourés de piémonts et de plaines. Le mont Rainier, point culminant de l'État se situe au sud-est de Seattle et de Tacoma. La partie est de l'État peut être divisée en deux régions: Okanagan Highland (en) et bassin du Columbia.
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La chaîne des Cascades coupe l'État de Washington en deux régions : à l’ouest, la côte est une zone humide et fraîche : le climat est qualifié d'« océanique doux »[4] ou de « breton »[5]. La population, essentiellement urbaine y est attachée aux valeurs libérales et hédonistes. L’économie repose sur les nouvelles technologies. À l’est des montagnes, les terres sont plus chaudes et sèches en été. Les mentalités sont davantage marquées par les valeurs chrétiennes et conservatrices. Les habitants appellent la chaîne des Cascades « le rideau de fer », par allusion à la division de l’Europe à l’époque de la guerre froide[6].
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Les régions naturelles de l'État
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Virgin Lake (en), dans l'État de Washington
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Hemlock Forest
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Le climat de l'État varie considérablement de l'ouest où domine un climat océanique doux, à l'est de la chaîne des Cascades, beaucoup plus sec.
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La chaîne des Cascades :
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Les Montagnes Olympiques :
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L'État comprend plusieurs parcs nationaux : le Parc national du mont Rainier, le Parc national des North Cascades et le Parc national Olympique.
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On peut y trouver aussi de nombreuses National Forests : Colville National Forest, Gifford Pinchot National Forest, Mount Baker-Snoqualmie National Forest, Okanogan National Forest, Olympic National Forest, et Wenatchee National Forest, entre autres.
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Fort Lewis, la McChord Field, la Naval Base Kitsap, le Complexe nucléaire de Hanford et le Yakima Training Center sont les principaux centres militaires de l'État.
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La vallée de Methow, longue d’une centaine de kilomètres, a une population de 2 500 personnes et abrite plus de 25 000 daims[6]. En mai, ils gagnent les alpages des montagnes et en redescendent au mois d’octobre.
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L'État de Washington est divisé en 39 comtés[7].
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53 |
+
Le Bureau de la gestion et du budget a défini treize aires métropolitaines et neuf aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État de Washington[8].
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54 |
+
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55 |
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(2 226 009)
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56 |
+
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(2 314 554)
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58 |
+
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59 |
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(4,0 %)
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60 |
+
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61 |
+
(60 888)
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62 |
+
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63 |
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(62 025)
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64 |
+
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65 |
+
(1,9 %)
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66 |
+
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67 |
+
En 2010, 97,7 % des Washingtoniens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 89,5 % dans une aire métropolitaine et 8,2 % dans une aire micropolitaine. L'aire métropolitaine de Seattle-Tacoma-Bellevue regroupait à elle seule 51,2 % de la population de l'État.
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68 |
+
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69 |
+
Le Bureau de la gestion et du budget a également défini cinq aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de Washington.
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70 |
+
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71 |
+
(2 921 408)
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72 |
+
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73 |
+
(3 022 178)
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74 |
+
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75 |
+
(3,5 %)
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76 |
+
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77 |
+
(666 247)
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78 |
+
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79 |
+
(679 989)
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80 |
+
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81 |
+
(2,1 %)
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82 |
+
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83 |
+
(82 020)
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84 |
+
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85 |
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(84 648)
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86 |
+
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87 |
+
(3,2 %)
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88 |
+
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89 |
+
En 2010, l'aire métropolitaine combinée de Seattle-Tacoma regroupait 63,6 % de la population de l'État.
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90 |
+
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+
L'État de Washington compte 281 municipalités[9], dont 26 de plus de 40 000 habitants.
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92 |
+
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93 |
+
La municipalité de Seattle était la 21e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
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94 |
+
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95 |
+
Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État de Washington à 7 614 893 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 13,24 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 6 724 540 habitants[1]. Depuis 2010, l'État connaît la 7e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
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96 |
+
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97 |
+
Avec 6 724 540 habitants en 2010, l'État de Washington était le 13e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 2,18 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud-est du comté de King[10].
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98 |
+
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99 |
+
Avec 39,07 hab./km2 en 2010, l'État de Washington était le 25e État le plus dense des États-Unis.
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100 |
+
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+
Le taux d'urbains était de 84,0 % et celui de ruraux de 16,0 %[11].
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102 |
+
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103 |
+
En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,9 ‰[12] (12,7 ‰ en 2012[13]) et le taux de mortalité à 7,2 ‰[14] (7,3 ‰ en 2012[15]). L'indice de fécondité était de 1,91 enfants par femme[12] (1,88 en 2012[13]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 4,5 ‰[14] (5,2 ‰ en 2012[15]). La population était composée de 23,52 % de personnes de moins de 18 ans, 9,67 % de personnes entre 18 et 24 ans, 27,39 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,12 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,31 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 37,3 ans[16].
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104 |
+
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105 |
+
Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 246 863) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 120 067) avec un excédent des naissances (282 772) sur les décès (162 705), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 126 307) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 68 105) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 58 202)[17].
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106 |
+
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107 |
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Selon des estimations de 2013, 84,8 % des Washingtoniens étaient nés dans un État fédéré, dont 47,4 % dans l'État de Washington et 37,4 % dans un autre État (19,1 % dans l'Ouest, 8,4 % dans le Midwest, 6,1 % dans le Sud, 3,8 % dans le Nord-Est), 1,7 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 13,5 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (41 % en Asie, 30,5 % en Amérique latine, 16,2 % en Europe, 5,9 % en Afrique, 4,9 % en Amérique du Nord, 1,6 % en Océanie). Parmi ces derniers, 46,3 % étaient naturalisés américain et 53,7 % étaient étrangers[18],[19].
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108 |
+
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109 |
+
Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 230 000 immigrés illégaux, soit 3,3 % de la population[20].
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110 |
+
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111 |
+
Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 77,27 % de Blancs, 7,15 % d'Asiatiques (1,40 % de Chinois, 1,36 % de Philippins, 0,99 % de Viêts, 0,93 % de Coréens, 0,91 % d'Indiens, 0,52 % de Japonais), 4,65 % de Métis, 3,57 % de Noirs, 1,54 % d'Amérindiens, 0,60 % d'Océaniens et 5,20 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
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112 |
+
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113 |
+
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (4,20 %), principalement blanche et asiatique (1,25 %), blanche et amérindienne (0,99 %), blanche et noire (0,77 %) et blanche et autre (0,51 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,45 %).
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114 |
+
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115 |
+
Les non-hispaniques représentaient 88,76 % de la population avec 72,52 % de Blancs, 7,07 % d'Asiatiques, 3,68 % de Métis, 3,41 % de Noirs, 1,32 % d'Amérindiens, 0,58 % d'Océaniens et 0,18 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 11,24 % de la population, essentiellement des personnes originaires du Mexique (8,95 %)[16].
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116 |
+
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117 |
+
En 2010, l'État de Washington avait la 5e plus forte proportion d'Océaniens après Hawaï (9,96 %), l'Alaska (1,04 %), l'Utah (0,89 %) et le Nevada (0,62 %) ainsi que la 6e plus forte proportion d'Asiatiques et la 9e plus forte proportion d'Amérindiens des États-Unis.
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118 |
+
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119 |
+
L'État comptait également le 3e plus grand nombre d'Océaniens (40 475) après la Californie (144 386) et Hawaï (135 422) ainsi que le 7e plus grand nombre d'Asiatiques (481 067) et le 9e plus grand nombre d'Amérindiens (103 869) des États-Unis.
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120 |
+
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121 |
+
À l'instar des autres États du pays, l'État de Washington connaît depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 1990 en raison notamment d'une immigration importante en provenance du Mexique et de l'Asie, d’un âge médian plus élevé (41,6 ans[22]) que les autres populations (23,7 ans pour les Hispaniques[23]), d'une plus forte natalité des populations hispanique, noire et asiatique et d'une augmentation substantielle des unions mixtes. En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 57,0 % des enfants de moins de 5 ans (21,7 % pour les Hispaniques, 8,6 % pour les Métis, 6,4 % pour les Asiatiques, 3,9 % pour les Noirs et 1,5 % pour les Amérindiens) et 56,4 % des enfants de moins de 1 an (22,2 % pour les Hispaniques, 9,1 % pour les Métis, 6,1 % pour les Asiatiques, 3,8 % pour les Noirs, 1,4 % pour les Amérindiens)[24].
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122 |
+
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123 |
+
En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 88,1 %, dont 70,9 % de Blancs, 7,6 % d'Asiatiques, 4,1 % de Métis, 3,6 % de Noirs et 1,2 % d'Amérindiens, et celle des Hispaniques à 11,9 %[25].
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124 |
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+
En 2000, les Washingtoniens s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (18,7 %), anglaise (12,0 %), irlandaise (11,4 %), norvégienne (6,2 %), mexicaine (5,6 %), américaine (5,4 %), française (3,6 %), suédoise (3,6 %), italienne (3,2 %) et écossaise (3,0 %)[26].
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126 |
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127 |
+
L'État avait les 6e plus fortes proportions de personnes d'origine norvégienne et suédoise, les 8e plus fortes proportions de personnes d'origine écossaise et basque, la 9e plus forte proportion de personnes d'origine néerlandaise ainsi que les 10e plus fortes proportions de personnes d'origine anglaise et scot d'Ulster.
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128 |
+
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129 |
+
L'État abrite la 19e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 45 885 Juifs en 2013 (15 230 en 1971), soit 0,7 % de la population. Ils se concentraient essentiellement dans l'agglomération de Seattle-Tacoma-Bellevue (38 900)[27].
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130 |
+
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131 |
+
Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Salishs du Puget Sound (12 %), Yakamas (7,1 %), Colvilles (6,7 %), Cherokees (4,3 %), Amérindiens du Mexique (3,4 %), Ojibwés (2,9 %), Tlingits-Haidas (2,9 %) et Lummis (2,9 %)[28].
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132 |
+
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133 |
+
Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (79,6 %) et de Porto Rico (3,4 %)[29]. Composée à 42,3 % de Blancs, 8,7 % de Métis, 2,0 % d'Amérindiens, 1,4 % de Noirs, 0,7 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 44,7 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 21,0 % des Métis, 14,6 % des Amérindiens, 6,1 % des Blancs, 4,3 % des Noirs, 4,2 % des Océaniens, 1,1 % des Asiatiques et 96,6 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[30].
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134 |
+
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135 |
+
L'État comptait le 7e plus grand nombre de personnes originaires du Mexique (601 768) et le 9e plus grand nombre de personnes originaires d'Espagne (15 567).
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136 |
+
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137 |
+
Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Chinois (19,6 %), Philippins (19,0 %), Viêts (13,8 %), Coréens (13,0 %), Indiens (12,7 %), Japonais (7,3 %), et Cambodgiens (4,0 %)[31].
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138 |
+
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139 |
+
L'État avait la 2e plus forte proportion de Viêts (0,99 %), les 3e plus fortes proportions de Japonais (0,52 %) et de Cambodgiens (0,28 %), la 4e plus forte proportion de Coréens (0,93 %), la 5e plus forte proportion de Philippins (1,36 %), la 6e plus forte proportion de Chinois (1,40 %) ainsi que la 7e plus forte proportion de Laotiens (0,14 %).
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140 |
+
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141 |
+
L'État comptait également les 3e plus grands nombres de Viêts (66 575) et de Cambodgiens (19 101), les 4e plus grands nombres de Japonais (35 008) et de Laotiens (9 333), le 6e plus grand nombre de Coréens (62 374), les 7e plus grands nombres de Chinois (94 198) et de Thaïs (6 154) ainsi que le 8e plus grand nombre de Philippins (91 367).
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142 |
+
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143 |
+
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (90,2 %), principalement blanche et asiatique (26,8 %), blanche et amérindienne (21,3 %), blanche et noire (16,5 %), blanche et autre (11,0 %) et blanche et océanienne (3,1 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (9,8 %)[32].
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144 |
+
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145 |
+
Les Hispaniques se concentraient principalement dans les agglomérations de Seattle-Tacoma-Bellevue (40,9 %), Yakima (14,5 %) et Kennewick-Richland (9,6 %). Très implantés dans les comtés agricoles du centre de l'État dans le bassin du Columbia, ils étaient majoritaires dans les comtés d'Adams (59,3 %) et Franklin (51,2 %) et constituaient une part significative de la population dans les comtés de Yakima (45,0 %), Grant (38,3 %), Douglas (28,7 %), Chelan (25,8 %), Walla Walla (19,7 %), Benton (18,7 %), Okanogan (17,6 %) et Skagit (16,9 %)[33].
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146 |
+
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147 |
+
Les Asiatiques se concentraient principalement dans l'agglomération de Seattle-Tacoma-Bellevue (81,7 %), dont 58,6 % dans le seul comté de King. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés bordant le Puget Sound tels que les comtés de King (14,6 %), Snohomish (8,9 %), Pierce (6,0 %) et Thurston (5,2 %), ainsi que dans le comté de Whitman (7,8 %) dans l'Est de l'État[34].
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148 |
+
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149 |
+
Dans l’agglomération de Seattle-Tacoma-Bellevue, les Asiatiques constituaient une part significative de la population dans les municipalités de Bellevue (27,6 %), Redmond (25,4 %), Newcastle (24,7 %), Renton (21,2 %), Sammamish (19,3 %), Tukwila (19,0 %), Issaquah (17,5 %), Lynnwood (17,3 %), Mukilteo (17,1 %), Mill Creek (16,7 %), Mercer Island (15,9 %), Fife (15,5 %), Shoreline (15,2 %) et Kent (15,2 %) ainsi que dans les census-designated places de Bryn Mawr-Skyway (27,1 %), East Hill-Meridian (23,5 %), White Center (22,9 %), North Lynnwood (20,4 %), Mill Creek East (19,8 %), Fairwood (17,6 %) et Martha Lake (15,4 %). À Seattle, ils constituaient une part significative de la population dans le sud de la ville dans les districts de Beacon Hill, Delridge et Rainier Valley, et dans une moindre mesure dans le centre de la ville dans le quartier d'International District où se situent Chinatown et Little Saigon et dans le nord de la ville dans le district d'University District où se situe l'université de Washington.
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150 |
+
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151 |
+
Les Noirs se concentraient principalement dans l'agglomération de Seattle-Tacoma-Bellevue (80,0 %), dont 49,9 % dans le comté de King et 22,5 % dans le comté de Pierce. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés de Pierce (6,8 %) et King (6,2 %)[35].
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152 |
+
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153 |
+
Les Amérindiens se concentraient principalement dans la partie de l'agglomération de Seattle-Tacoma-Bellevue non intégrée aux réserves indiennes de Tulalip, Puyallup, Muckleshoot, Sauk-Suiattle, Nisqually, Snoqualmie et Stillaguamish (30,6 %), dans les réserves indiennes de l'État (27,2 %), dont 7,0 % dans la réserve de la Nation Yakama, et dans la partie de l'agglomération de Spokane-Spokane Valley non intégrée aux réserves indiennes de Spokane et Kalispel (8,0 %). Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés de Ferry (16,7 %) et Okanogan (11,4 %)[36].
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154 |
+
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155 |
+
Selon une enquête annuelle effectuée par l'institut The Gallup Organization en 2013[38], 29,9 % des Washingtoniens se considéraient comme « très religieux », soit 10,7 points de moins que la moyenne nationale (40,6 %), 26,4 % comme « modérément religieux » et 43,7 % comme « non religieux », soit 13,4 points de plus que la moyenne nationale (30,3 %).
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156 |
+
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157 |
+
Selon l'United States Conference of Catholics Bishops (USCCB)[39], les catholiques représentaient 11,5 % de la population en 2008.
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158 |
+
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159 |
+
Selon des estimations effectuées par le docteur en géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État comptait 0,6 % de Musulmans en 2000[40].
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160 |
+
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161 |
+
Les catholiques de l'État sont représentés par trois diocèses et par neuf évêques au sein de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis[41]. Les anglicans sont pour leurs part réunis au sein du Diocese of the West de l'Église anglicane en Amérique[42].
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162 |
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Le Gouvernement fédéral a défini vingt-sept réserves indiennes dans l'État de Washington.
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En 2010, 126 305 Washingtoniens résidaient dans une réserve indienne, soit 1,9 % de la population de l'État.
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166 |
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167 |
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Les réserves indiennes de la Nation Yakama (5 666,89 km2) et de Colville (5 659,65 km2) sont respectivement les 15e et 16e réserves les plus vastes des États-Unis.
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168 |
+
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169 |
+
Les réserves indiennes de Puyallup (46 816 habitants), de la Nation Yakama (31 272 habitants) et de Tulalip (10 631 habitants) étaient respectivement les 3e, 4e et 20e réserves les plus peuplées des États-Unis en 2010.
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170 |
+
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171 |
+
L'État de Washington est un État très partagé entre sa partie orientale rurale et conservatrice et la région très libérale de Seattle[46]. Depuis le milieu des années 1980, le déséquilibre démographique entre le comté de King (englobant la ville de Seattle) et les comtés de l'ouest, ainsi que le positionnement plus conservateur des républicains au niveau national[46], font nettement pencher l'État du côté du Parti démocrate.
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172 |
+
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173 |
+
Au début des années 2000 et plus encore après l'élection contestée du gouverneur démocrate Christine Gregoire, acquise grâce aux seules voix du comté de King, de nombreux élus des comtés de l'est de l'État ont commencé à militer pour la création d'un nouvel État séparé de la région de Seattle.
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174 |
+
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175 |
+
Des années 1880 au milieu du XXe siècle, l'État de Washington est considéré comme un swing state, penchant légèrement en faveur des républicains[46]. En 1968, l'État de Washington est cependant le seul État de l'ouest à apporter majoritairement ses voix au démocrate Hubert Humphrey. Le dernier républicain à avoir emporté l'État lors d’une élection présidentielle est Ronald Reagan en 1984. Depuis 1988, l'État penche clairement en faveur des démocrates[46].
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176 |
+
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177 |
+
À l’élection présidentielle de 2004, le candidat démocrate John Kerry l'a emporté avec 52,82 % des voix contre 45,64 % au président et candidat républicain George W. Bush.
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178 |
+
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179 |
+
En 2016, la tendance ne change pas. Face à Donald Trump qui récolte 36,8 % des voix dans l'État, la démocrate Hillary Clinton rassemble 52,5 % des voix[47].
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180 |
+
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181 |
+
En 2004, l'élection du gouverneur se joua à quelques centaines de voix près. Après deux décomptes favorables au candidat républicain Dino Rossi (en), c'est un troisième et dernier décompte qui donna la victoire par 129 voix en provenance du comté de King à la démocrate Christine Gregoire.
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182 |
+
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183 |
+
Cette victoire sur le fil, dans des conditions peu claires quant à la régularité du dernier recomptage dans le comté englobant la ville de Seattle, amena le candidat républicain à retourner devant les tribunaux pour demander une nouvelle élection pour novembre 2006, soutenu par les sondages indiquant qu'une franche majorité de ses concitoyens de l'État pensait qu'il avait été injustement privé de sa victoire.
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184 |
+
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185 |
+
Ce n'est qu'en juin 2005 que Dino Rossi accepta de reconnaître la victoire de Christine Gregoire après avoir échoué à apporter la preuve des fraudes électorales de ses adversaires démocrates.
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187 |
+
Quatre démocrates, trois républicains et un non-partisan se partagent les autres postes de l'exécutif.
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188 |
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Le congrès local est composé d'un sénat de 49 sièges et d'une chambre de représentants de 98 sièges. Lors de la session 2007-2008, le sénat est contrôlé par une majorité de 32 démocrates et la chambre par une majorité de 63 démocrates.
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190 |
+
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191 |
+
Au niveau fédéral, les deux sénateurs de l'État de Washington sont les démocrates Maria Cantwell et Patty Murray alors que six démocrates et trois républicains représentent l'État à la chambre des représentants.
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192 |
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193 |
+
Le gouverneur de l'État de Washington détient le pouvoir exécutif dans l'État en plus d'être le plus haut bureau de l'État. Actuellement et depuis 2012, le gouverneur est Jay Inslee[48].
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194 |
+
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195 |
+
La Législature de l'État de Washington est composée de la Chambre des représentants et du Sénat. La Chambre est formée de 98 représentants et le Sénat de 49 sénateurs. Chaque district de l'État correspond à un sénateur et deux représentants[49].
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196 |
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197 |
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Les deux Sénateurs de Washington au niveau fédéral sont actuellement Patty Murray et Maria Cantwell[50].
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198 |
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La Sénatrice Patty Murray
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201 |
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La Sénatrice Maria Cantwell
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202 |
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203 |
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Le siège social de Microsoft se trouve à Redmond.
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204 |
+
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Le siège social et la principale usine de production du géant de l'aéronautique Boeing sont situés à Seattle et en banlieue, à Everett. L'entreprise emploie quelque 75 500 personnes soit près de la moitié de l'effectif total[51].
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206 |
+
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207 |
+
Cultivé sur les hauts plateaux de la chaîne des Cascades, le blé constitue, avec le maïs, les principales céréales produites dans l'État de Washington. Fortement mécanisée, l'agriculture a des rendements élevés ; vendues sur le marché intérieur américain, les céréales sont également exportées.
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208 |
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209 |
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Le système fiscal de l’État est l'un des plus régressif des États-Unis. La part du revenu des riches consacrée aux impôts et taxes est inférieure à celle acquittée par les pauvres[52].
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210 |
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Seattle a joué un rôle important dans l'histoire de la musique rock 'n' roll. Elle est le lieu de naissance du guitariste Jimi Hendrix, mais surtout le centre de la scène grunge qui a renouvelé le rock américain dans les années 1990. Les groupes Nirvana, Pearl Jam, Alice in Chains et Soundgarden, entre autres, y ont fait leur début. La ville demeure encore aujourd'hui un centre important du rock alternatif autour de groupes tels Modest Mouse ou Death Cab for Cutie. C'est aussi la ville dans laquelle le label Sub Pop a été créé. Le chanteur et bassiste de reggae Clinton Fearon, ancien membre des Gladiators, est basé à Seattle depuis 1987.
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La ville d'Olympia est aussi une ville très active en matière de rock indépendant. Elle est le centre de la scène Riot grrrl et est la ville des labels indépendants K Records et Kill Rock Stars.
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Washington (/ˈwɑʃ.ɪŋ.tən/[2] Écouter) est un État des États-Unis situé à l'extrême nord-ouest du Mainland, soit les États-Unis contigus, (l'Alaska étant l'État à l'extrême nord-ouest de tous les États-Unis).
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Il est bordé au nord par la province canadienne de la Colombie-Britannique, à l'est par l'Idaho, au sud par l'Oregon et à l'ouest par l'océan Pacifique.
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Il ne faut pas confondre l'État de Washington et la capitale des États-Unis, Washington (district de Columbia), située à l'est du pays, qui tiennent tous les deux leurs noms du président américain George Washington.
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L'État de Washington a été nommé d'après George Washington, premier président des États-Unis.
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Avant l'arrivée des Européens, la côte Pacifique est habitée par de nombreuses tribus d'Amérindiens de cultures très variées, vivant de la pêche de saumons et de baleines. Ils sont aujourd'hui connus pour leurs totems et leurs canoës.
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Le capitaine espagnol don Bruno de Heceta découvre la région en 1775 et revendique au nom de l'Espagne toutes les terres allant jusqu'aux possessions russes au nord. En 1778 l'explorateur James Cook navigue jusqu'aux alentours du cap Flattery, à l'entrée du détroit de Juan de Fuca, mais ce dernier n'est exploré qu'à partir de 1789 par Charles W. Barkley, puis par des navigateurs espagnols et le britannique George Vancouver en 1792.
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À l'issue de la convention de Nootka de 1790, le territoire du Nord-Ouest est ouvert aux trappeurs et explorateurs britanniques et américains. Le capitaine Robert Gray, qui a donné son nom au comté de Grays Harbor, découvre l'embouchure de la Columbia, et donne au fleuve le nom de son bateau, le Columbia. Les premiers colons à s'installer et à découvrir cette région sont Lewis et Clark. Ceux-ci ont découvert la région par voie terrestre.
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Durant la première moitié du XIXe siècle, la région fait partie de l’Oregon Country que se disputent Britanniques et Américains. Le Traité de l'Oregon en 1846 fixe définitivement la frontière terrestre dans la région sur le 49e parallèle nord. Deux ans plus tard, le Territoire de l'Oregon est organisé. En 1853, celui-ci est scindé en deux : sa partie située sur la rive droite du cours inférieur du fleuve Columbia (la « Columbia River ») et au nord du 46e parallèle constitue le Territoire de Washington. En 1863, la création du Territoire de l'Idaho à l'est de la Snake River et du 117e méridien donne au futur état ses frontières terrestre actuelles.
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Le 11 novembre 1889, Par l’Enabling Act[3] voté par le Congrès, le Territoire de Washington devient le 42e État des États-Unis. Dans les années 1850, l'État nomma deux de ses comtés Pierce et King, en hommage au président Franklin Pierce et à son vice-président William Rufus DeVane King. Depuis, le second a été officiellement renommé en l'honneur de Martin Luther King.
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L'État de Washington est bordé par l'océan Pacifique à l'ouest, l'État de l'Oregon au sud (dont le fleuve Columbia longe les frontières), l'État de l'Idaho à l'est et par la Colombie-Britannique (Canada) au nord.
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De hautes montagnes surplombent la côte et des forêts vertes à longueur de l'année. Son emplacement côtier et les ports du Puget Sound lui confèrent un rôle majeur dans le commerce avec l'Alaska, le Canada et les pays du Pacific Rim.
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Plusieurs îles du Puget Sound sont desservies par le plus important trafic maritime aux États-Unis.
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Washington est une terre de contrastes. Les profondes forêts de la péninsule Olympique sont parmi les endroits les plus pluvieux au monde et on peut y admirer des forêts typiques des climats très océaniques, notamment la forêt humide de Hoh, pourtant les plateaux semi désertiques s'étendent à l'est de la chaîne des Cascades sur de longues distances avec aucun arbre. De hauts pics de montagne enneigés surgissent, entourés de piémonts et de plaines. Le mont Rainier, point culminant de l'État se situe au sud-est de Seattle et de Tacoma. La partie est de l'État peut être divisée en deux régions: Okanagan Highland (en) et bassin du Columbia.
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+
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La chaîne des Cascades coupe l'État de Washington en deux régions : à l’ouest, la côte est une zone humide et fraîche : le climat est qualifié d'« océanique doux »[4] ou de « breton »[5]. La population, essentiellement urbaine y est attachée aux valeurs libérales et hédonistes. L’économie repose sur les nouvelles technologies. À l’est des montagnes, les terres sont plus chaudes et sèches en été. Les mentalités sont davantage marquées par les valeurs chrétiennes et conservatrices. Les habitants appellent la chaîne des Cascades « le rideau de fer », par allusion à la division de l’Europe à l’époque de la guerre froide[6].
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+
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Les régions naturelles de l'État
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Virgin Lake (en), dans l'État de Washington
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Hemlock Forest
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Le climat de l'État varie considérablement de l'ouest où domine un climat océanique doux, à l'est de la chaîne des Cascades, beaucoup plus sec.
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+
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La chaîne des Cascades :
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+
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Les Montagnes Olympiques :
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+
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L'État comprend plusieurs parcs nationaux : le Parc national du mont Rainier, le Parc national des North Cascades et le Parc national Olympique.
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+
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On peut y trouver aussi de nombreuses National Forests : Colville National Forest, Gifford Pinchot National Forest, Mount Baker-Snoqualmie National Forest, Okanogan National Forest, Olympic National Forest, et Wenatchee National Forest, entre autres.
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46 |
+
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+
Fort Lewis, la McChord Field, la Naval Base Kitsap, le Complexe nucléaire de Hanford et le Yakima Training Center sont les principaux centres militaires de l'État.
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+
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+
La vallée de Methow, longue d’une centaine de kilomètres, a une population de 2 500 personnes et abrite plus de 25 000 daims[6]. En mai, ils gagnent les alpages des montagnes et en redescendent au mois d’octobre.
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50 |
+
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51 |
+
L'État de Washington est divisé en 39 comtés[7].
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52 |
+
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+
Le Bureau de la gestion et du budget a défini treize aires métropolitaines et neuf aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État de Washington[8].
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54 |
+
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55 |
+
(2 226 009)
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56 |
+
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57 |
+
(2 314 554)
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58 |
+
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59 |
+
(4,0 %)
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60 |
+
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61 |
+
(60 888)
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62 |
+
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63 |
+
(62 025)
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64 |
+
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65 |
+
(1,9 %)
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66 |
+
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67 |
+
En 2010, 97,7 % des Washingtoniens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 89,5 % dans une aire métropolitaine et 8,2 % dans une aire micropolitaine. L'aire métropolitaine de Seattle-Tacoma-Bellevue regroupait à elle seule 51,2 % de la population de l'État.
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68 |
+
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69 |
+
Le Bureau de la gestion et du budget a également défini cinq aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de Washington.
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70 |
+
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71 |
+
(2 921 408)
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72 |
+
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73 |
+
(3 022 178)
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74 |
+
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75 |
+
(3,5 %)
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76 |
+
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77 |
+
(666 247)
|
78 |
+
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79 |
+
(679 989)
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80 |
+
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81 |
+
(2,1 %)
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82 |
+
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83 |
+
(82 020)
|
84 |
+
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85 |
+
(84 648)
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86 |
+
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87 |
+
(3,2 %)
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88 |
+
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89 |
+
En 2010, l'aire métropolitaine combinée de Seattle-Tacoma regroupait 63,6 % de la population de l'État.
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90 |
+
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91 |
+
L'État de Washington compte 281 municipalités[9], dont 26 de plus de 40 000 habitants.
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92 |
+
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93 |
+
La municipalité de Seattle était la 21e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
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94 |
+
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95 |
+
Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État de Washington à 7 614 893 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 13,24 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 6 724 540 habitants[1]. Depuis 2010, l'État connaît la 7e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
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96 |
+
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97 |
+
Avec 6 724 540 habitants en 2010, l'État de Washington était le 13e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 2,18 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le sud-est du comté de King[10].
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98 |
+
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99 |
+
Avec 39,07 hab./km2 en 2010, l'État de Washington était le 25e État le plus dense des États-Unis.
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100 |
+
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101 |
+
Le taux d'urbains était de 84,0 % et celui de ruraux de 16,0 %[11].
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102 |
+
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103 |
+
En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,9 ‰[12] (12,7 ‰ en 2012[13]) et le taux de mortalité à 7,2 ‰[14] (7,3 ‰ en 2012[15]). L'indice de fécondité était de 1,91 enfants par femme[12] (1,88 en 2012[13]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 4,5 ‰[14] (5,2 ‰ en 2012[15]). La population était composée de 23,52 % de personnes de moins de 18 ans, 9,67 % de personnes entre 18 et 24 ans, 27,39 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,12 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,31 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 37,3 ans[16].
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104 |
+
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105 |
+
Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 246 863) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 120 067) avec un excédent des naissances (282 772) sur les décès (162 705), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 126 307) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 68 105) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 58 202)[17].
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106 |
+
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107 |
+
Selon des estimations de 2013, 84,8 % des Washingtoniens étaient nés dans un État fédéré, dont 47,4 % dans l'État de Washington et 37,4 % dans un autre État (19,1 % dans l'Ouest, 8,4 % dans le Midwest, 6,1 % dans le Sud, 3,8 % dans le Nord-Est), 1,7 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 13,5 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (41 % en Asie, 30,5 % en Amérique latine, 16,2 % en Europe, 5,9 % en Afrique, 4,9 % en Amérique du Nord, 1,6 % en Océanie). Parmi ces derniers, 46,3 % étaient naturalisés américain et 53,7 % étaient étrangers[18],[19].
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108 |
+
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109 |
+
Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 230 000 immigrés illégaux, soit 3,3 % de la population[20].
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110 |
+
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111 |
+
Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 77,27 % de Blancs, 7,15 % d'Asiatiques (1,40 % de Chinois, 1,36 % de Philippins, 0,99 % de Viêts, 0,93 % de Coréens, 0,91 % d'Indiens, 0,52 % de Japonais), 4,65 % de Métis, 3,57 % de Noirs, 1,54 % d'Amérindiens, 0,60 % d'Océaniens et 5,20 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
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112 |
+
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113 |
+
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (4,20 %), principalement blanche et asiatique (1,25 %), blanche et amérindienne (0,99 %), blanche et noire (0,77 %) et blanche et autre (0,51 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,45 %).
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114 |
+
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115 |
+
Les non-hispaniques représentaient 88,76 % de la population avec 72,52 % de Blancs, 7,07 % d'Asiatiques, 3,68 % de Métis, 3,41 % de Noirs, 1,32 % d'Amérindiens, 0,58 % d'Océaniens et 0,18 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 11,24 % de la population, essentiellement des personnes originaires du Mexique (8,95 %)[16].
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116 |
+
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117 |
+
En 2010, l'État de Washington avait la 5e plus forte proportion d'Océaniens après Hawaï (9,96 %), l'Alaska (1,04 %), l'Utah (0,89 %) et le Nevada (0,62 %) ainsi que la 6e plus forte proportion d'Asiatiques et la 9e plus forte proportion d'Amérindiens des États-Unis.
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118 |
+
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119 |
+
L'État comptait également le 3e plus grand nombre d'Océaniens (40 475) après la Californie (144 386) et Hawaï (135 422) ainsi que le 7e plus grand nombre d'Asiatiques (481 067) et le 9e plus grand nombre d'Amérindiens (103 869) des États-Unis.
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120 |
+
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121 |
+
À l'instar des autres États du pays, l'État de Washington connaît depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 1990 en raison notamment d'une immigration importante en provenance du Mexique et de l'Asie, d’un âge médian plus élevé (41,6 ans[22]) que les autres populations (23,7 ans pour les Hispaniques[23]), d'une plus forte natalité des populations hispanique, noire et asiatique et d'une augmentation substantielle des unions mixtes. En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 57,0 % des enfants de moins de 5 ans (21,7 % pour les Hispaniques, 8,6 % pour les Métis, 6,4 % pour les Asiatiques, 3,9 % pour les Noirs et 1,5 % pour les Amérindiens) et 56,4 % des enfants de moins de 1 an (22,2 % pour les Hispaniques, 9,1 % pour les Métis, 6,1 % pour les Asiatiques, 3,8 % pour les Noirs, 1,4 % pour les Amérindiens)[24].
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122 |
+
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123 |
+
En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 88,1 %, dont 70,9 % de Blancs, 7,6 % d'Asiatiques, 4,1 % de Métis, 3,6 % de Noirs et 1,2 % d'Amérindiens, et celle des Hispaniques à 11,9 %[25].
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124 |
+
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125 |
+
En 2000, les Washingtoniens s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (18,7 %), anglaise (12,0 %), irlandaise (11,4 %), norvégienne (6,2 %), mexicaine (5,6 %), américaine (5,4 %), française (3,6 %), suédoise (3,6 %), italienne (3,2 %) et écossaise (3,0 %)[26].
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126 |
+
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127 |
+
L'État avait les 6e plus fortes proportions de personnes d'origine norvégienne et suédoise, les 8e plus fortes proportions de personnes d'origine écossaise et basque, la 9e plus forte proportion de personnes d'origine néerlandaise ainsi que les 10e plus fortes proportions de personnes d'origine anglaise et scot d'Ulster.
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128 |
+
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129 |
+
L'État abrite la 19e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 45 885 Juifs en 2013 (15 230 en 1971), soit 0,7 % de la population. Ils se concentraient essentiellement dans l'agglomération de Seattle-Tacoma-Bellevue (38 900)[27].
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130 |
+
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131 |
+
Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Salishs du Puget Sound (12 %), Yakamas (7,1 %), Colvilles (6,7 %), Cherokees (4,3 %), Amérindiens du Mexique (3,4 %), Ojibwés (2,9 %), Tlingits-Haidas (2,9 %) et Lummis (2,9 %)[28].
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132 |
+
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133 |
+
Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (79,6 %) et de Porto Rico (3,4 %)[29]. Composée à 42,3 % de Blancs, 8,7 % de Métis, 2,0 % d'Amérindiens, 1,4 % de Noirs, 0,7 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 44,7 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 21,0 % des Métis, 14,6 % des Amérindiens, 6,1 % des Blancs, 4,3 % des Noirs, 4,2 % des Océaniens, 1,1 % des Asiatiques et 96,6 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[30].
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134 |
+
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135 |
+
L'État comptait le 7e plus grand nombre de personnes originaires du Mexique (601 768) et le 9e plus grand nombre de personnes originaires d'Espagne (15 567).
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136 |
+
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137 |
+
Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Chinois (19,6 %), Philippins (19,0 %), Viêts (13,8 %), Coréens (13,0 %), Indiens (12,7 %), Japonais (7,3 %), et Cambodgiens (4,0 %)[31].
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138 |
+
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139 |
+
L'État avait la 2e plus forte proportion de Viêts (0,99 %), les 3e plus fortes proportions de Japonais (0,52 %) et de Cambodgiens (0,28 %), la 4e plus forte proportion de Coréens (0,93 %), la 5e plus forte proportion de Philippins (1,36 %), la 6e plus forte proportion de Chinois (1,40 %) ainsi que la 7e plus forte proportion de Laotiens (0,14 %).
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140 |
+
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141 |
+
L'État comptait également les 3e plus grands nombres de Viêts (66 575) et de Cambodgiens (19 101), les 4e plus grands nombres de Japonais (35 008) et de Laotiens (9 333), le 6e plus grand nombre de Coréens (62 374), les 7e plus grands nombres de Chinois (94 198) et de Thaïs (6 154) ainsi que le 8e plus grand nombre de Philippins (91 367).
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142 |
+
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143 |
+
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (90,2 %), principalement blanche et asiatique (26,8 %), blanche et amérindienne (21,3 %), blanche et noire (16,5 %), blanche et autre (11,0 %) et blanche et océanienne (3,1 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (9,8 %)[32].
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144 |
+
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145 |
+
Les Hispaniques se concentraient principalement dans les agglomérations de Seattle-Tacoma-Bellevue (40,9 %), Yakima (14,5 %) et Kennewick-Richland (9,6 %). Très implantés dans les comtés agricoles du centre de l'État dans le bassin du Columbia, ils étaient majoritaires dans les comtés d'Adams (59,3 %) et Franklin (51,2 %) et constituaient une part significative de la population dans les comtés de Yakima (45,0 %), Grant (38,3 %), Douglas (28,7 %), Chelan (25,8 %), Walla Walla (19,7 %), Benton (18,7 %), Okanogan (17,6 %) et Skagit (16,9 %)[33].
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146 |
+
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147 |
+
Les Asiatiques se concentraient principalement dans l'agglomération de Seattle-Tacoma-Bellevue (81,7 %), dont 58,6 % dans le seul comté de King. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés bordant le Puget Sound tels que les comtés de King (14,6 %), Snohomish (8,9 %), Pierce (6,0 %) et Thurston (5,2 %), ainsi que dans le comté de Whitman (7,8 %) dans l'Est de l'État[34].
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148 |
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Dans l’agglomération de Seattle-Tacoma-Bellevue, les Asiatiques constituaient une part significative de la population dans les municipalités de Bellevue (27,6 %), Redmond (25,4 %), Newcastle (24,7 %), Renton (21,2 %), Sammamish (19,3 %), Tukwila (19,0 %), Issaquah (17,5 %), Lynnwood (17,3 %), Mukilteo (17,1 %), Mill Creek (16,7 %), Mercer Island (15,9 %), Fife (15,5 %), Shoreline (15,2 %) et Kent (15,2 %) ainsi que dans les census-designated places de Bryn Mawr-Skyway (27,1 %), East Hill-Meridian (23,5 %), White Center (22,9 %), North Lynnwood (20,4 %), Mill Creek East (19,8 %), Fairwood (17,6 %) et Martha Lake (15,4 %). À Seattle, ils constituaient une part significative de la population dans le sud de la ville dans les districts de Beacon Hill, Delridge et Rainier Valley, et dans une moindre mesure dans le centre de la ville dans le quartier d'International District où se situent Chinatown et Little Saigon et dans le nord de la ville dans le district d'University District où se situe l'université de Washington.
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Les Noirs se concentraient principalement dans l'agglomération de Seattle-Tacoma-Bellevue (80,0 %), dont 49,9 % dans le comté de King et 22,5 % dans le comté de Pierce. Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés de Pierce (6,8 %) et King (6,2 %)[35].
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Les Amérindiens se concentraient principalement dans la partie de l'agglomération de Seattle-Tacoma-Bellevue non intégrée aux réserves indiennes de Tulalip, Puyallup, Muckleshoot, Sauk-Suiattle, Nisqually, Snoqualmie et Stillaguamish (30,6 %), dans les réserves indiennes de l'État (27,2 %), dont 7,0 % dans la réserve de la Nation Yakama, et dans la partie de l'agglomération de Spokane-Spokane Valley non intégrée aux réserves indiennes de Spokane et Kalispel (8,0 %). Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés de Ferry (16,7 %) et Okanogan (11,4 %)[36].
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Selon une enquête annuelle effectuée par l'institut The Gallup Organization en 2013[38], 29,9 % des Washingtoniens se considéraient comme « très religieux », soit 10,7 points de moins que la moyenne nationale (40,6 %), 26,4 % comme « modérément religieux » et 43,7 % comme « non religieux », soit 13,4 points de plus que la moyenne nationale (30,3 %).
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Selon l'United States Conference of Catholics Bishops (USCCB)[39], les catholiques représentaient 11,5 % de la population en 2008.
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Selon des estimations effectuées par le docteur en géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État comptait 0,6 % de Musulmans en 2000[40].
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Les catholiques de l'État sont représentés par trois diocèses et par neuf évêques au sein de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis[41]. Les anglicans sont pour leurs part réunis au sein du Diocese of the West de l'Église anglicane en Amérique[42].
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Le Gouvernement fédéral a défini vingt-sept réserves indiennes dans l'État de Washington.
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En 2010, 126 305 Washingtoniens résidaient dans une réserve indienne, soit 1,9 % de la population de l'État.
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Les réserves indiennes de la Nation Yakama (5 666,89 km2) et de Colville (5 659,65 km2) sont respectivement les 15e et 16e réserves les plus vastes des États-Unis.
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Les réserves indiennes de Puyallup (46 816 habitants), de la Nation Yakama (31 272 habitants) et de Tulalip (10 631 habitants) étaient respectivement les 3e, 4e et 20e réserves les plus peuplées des États-Unis en 2010.
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L'État de Washington est un État très partagé entre sa partie orientale rurale et conservatrice et la région très libérale de Seattle[46]. Depuis le milieu des années 1980, le déséquilibre démographique entre le comté de King (englobant la ville de Seattle) et les comtés de l'ouest, ainsi que le positionnement plus conservateur des républicains au niveau national[46], font nettement pencher l'État du côté du Parti démocrate.
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Au début des années 2000 et plus encore après l'élection contestée du gouverneur démocrate Christine Gregoire, acquise grâce aux seules voix du comté de King, de nombreux élus des comtés de l'est de l'État ont commencé à militer pour la création d'un nouvel État séparé de la région de Seattle.
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Des années 1880 au milieu du XXe siècle, l'État de Washington est considéré comme un swing state, penchant légèrement en faveur des républicains[46]. En 1968, l'État de Washington est cependant le seul État de l'ouest à apporter majoritairement ses voix au démocrate Hubert Humphrey. Le dernier républicain à avoir emporté l'État lors d’une élection présidentielle est Ronald Reagan en 1984. Depuis 1988, l'État penche clairement en faveur des démocrates[46].
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À l’élection présidentielle de 2004, le candidat démocrate John Kerry l'a emporté avec 52,82 % des voix contre 45,64 % au président et candidat républicain George W. Bush.
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En 2016, la tendance ne change pas. Face à Donald Trump qui récolte 36,8 % des voix dans l'État, la démocrate Hillary Clinton rassemble 52,5 % des voix[47].
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En 2004, l'élection du gouverneur se joua à quelques centaines de voix près. Après deux décomptes favorables au candidat républicain Dino Rossi (en), c'est un troisième et dernier décompte qui donna la victoire par 129 voix en provenance du comté de King à la démocrate Christine Gregoire.
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Cette victoire sur le fil, dans des conditions peu claires quant à la régularité du dernier recomptage dans le comté englobant la ville de Seattle, amena le candidat républicain à retourner devant les tribunaux pour demander une nouvelle élection pour novembre 2006, soutenu par les sondages indiquant qu'une franche majorité de ses concitoyens de l'État pensait qu'il avait été injustement privé de sa victoire.
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Ce n'est qu'en juin 2005 que Dino Rossi accepta de reconnaître la victoire de Christine Gregoire après avoir échoué à apporter la preuve des fraudes électorales de ses adversaires démocrates.
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Quatre démocrates, trois républicains et un non-partisan se partagent les autres postes de l'exécutif.
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Le congrès local est composé d'un sénat de 49 sièges et d'une chambre de représentants de 98 sièges. Lors de la session 2007-2008, le sénat est contrôlé par une majorité de 32 démocrates et la chambre par une majorité de 63 démocrates.
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Au niveau fédéral, les deux sénateurs de l'État de Washington sont les démocrates Maria Cantwell et Patty Murray alors que six démocrates et trois républicains représentent l'État à la chambre des représentants.
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Le gouverneur de l'État de Washington détient le pouvoir exécutif dans l'État en plus d'être le plus haut bureau de l'État. Actuellement et depuis 2012, le gouverneur est Jay Inslee[48].
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La Législature de l'État de Washington est composée de la Chambre des représentants et du Sénat. La Chambre est formée de 98 représentants et le Sénat de 49 sénateurs. Chaque district de l'État correspond à un sénateur et deux représentants[49].
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Les deux Sénateurs de Washington au niveau fédéral sont actuellement Patty Murray et Maria Cantwell[50].
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La Sénatrice Patty Murray
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La Sénatrice Maria Cantwell
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Le siège social de Microsoft se trouve à Redmond.
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Le siège social et la principale usine de production du géant de l'aéronautique Boeing sont situés à Seattle et en banlieue, à Everett. L'entreprise emploie quelque 75 500 personnes soit près de la moitié de l'effectif total[51].
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Cultivé sur les hauts plateaux de la chaîne des Cascades, le blé constitue, avec le maïs, les principales céréales produites dans l'État de Washington. Fortement mécanisée, l'agriculture a des rendements élevés ; vendues sur le marché intérieur américain, les céréales sont également exportées.
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Le système fiscal de l’État est l'un des plus régressif des États-Unis. La part du revenu des riches consacrée aux impôts et taxes est inférieure à celle acquittée par les pauvres[52].
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Seattle a joué un rôle important dans l'histoire de la musique rock 'n' roll. Elle est le lieu de naissance du guitariste Jimi Hendrix, mais surtout le centre de la scène grunge qui a renouvelé le rock américain dans les années 1990. Les groupes Nirvana, Pearl Jam, Alice in Chains et Soundgarden, entre autres, y ont fait leur début. La ville demeure encore aujourd'hui un centre important du rock alternatif autour de groupes tels Modest Mouse ou Death Cab for Cutie. C'est aussi la ville dans laquelle le label Sub Pop a été créé. Le chanteur et bassiste de reggae Clinton Fearon, ancien membre des Gladiators, est basé à Seattle depuis 1987.
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La ville d'Olympia est aussi une ville très active en matière de rock indépendant. Elle est le centre de la scène Riot grrrl et est la ville des labels indépendants K Records et Kill Rock Stars.
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Le nom Washington est dérivé d'un nom de lieu d'origine incertaine. Les exemples les plus anciens d'Angleterre sont :
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Washington est un nom de famille notamment porté par :
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George Washington
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Le Washington's Birthday, jour férié en l'honneur des présidents américains.
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Washington est un nom de lieu notamment porté par :
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Washington est le nom de plusieurs villes des États-Unis :
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Washington est un nom porté par des ponts:
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Washington est un titre d'œuvre notamment porté par :
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