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+Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa[d], dit Nicolas Sarkozy (/ni.kɔ.la saʁ.kɔ.zi/[e] ; Écouter), né le 28 janvier 1955 à Paris, est un homme d'État français. Il est président de la République française du 16 mai 2007 au 15 mai 2012.
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+Il occupe d'abord les fonctions de maire de Neuilly-sur-Seine, député, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement ou encore de président par intérim du Rassemblement pour la République (RPR). À partir de 2002, il est ministre de l'Intérieur (à deux reprises), ministre de l'Économie et des Finances et président du conseil général des Hauts-de-Seine. Il est alors l'un des dirigeants les plus en vue de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), qu'il préside de 2004 à 2007.
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+Élu président de la République en 2007 avec 53,1 % des suffrages face à Ségolène Royal, il inaugure une rupture de style et de communication par rapport à ses prédécesseurs. Il fait voter plusieurs réformes, dont celles des universités en 2007 et des retraites en 2010. Son mandat est également marqué par l'impact de grands événements internationaux tels que la crise économique née en 2008 et la crise de la dette dans la zone euro. Candidat à sa réélection en 2012, il est battu par François Hollande, obtenant 48,4 % des votes exprimés au second tour.
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+Après son départ de la présidence, il siège pendant quelques mois au Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit et à vie. En 2014, il reprend la présidence de l'UMP, qu'il fait renommer Les Républicains. Il quitte la tête du parti en 2016 pour se présenter, sans succès, à la primaire présidentielle de la droite et du centre. Il se met ensuite de nouveau en retrait de la vie politique.
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+Mis en cause dans plusieurs affaires judiciaires, il doit être jugé en octobre 2020 pour « corruption » et « trafic d'influence » dans l’affaire « Paul Bismuth ».
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+Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa naît le 28 janvier 1955 dans le 17e arrondissement de Paris. Il est le fils de Pál (francisé en Paul) Sarközy de Nagy-Bocsa (né en 1928)[f], immigré hongrois, et d'Andrée Mallah (1925-2017). La mère d’Andrée, Adèle Bouvier, est française, née à Lyon (Rhône), et son père, Bénédict Mallah[2], est un juif séfarade de Thessalonique (Empire ottoman)[2].
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+Le ménage a deux autres garçons : Guillaume (1951) et François (1959). Après avoir divorcé, Pál Sarkozy se remarie trois fois. De son troisième mariage avec Christine de Ganay naissent deux autres enfants : Caroline (1967) et Olivier (1969)[3],[4]. Après avoir divorcé, celle-ci se remariera en 1976 avec Frank G. Wisner, fils d'un directeur général de la CIA, alors responsable du département d'État des États-Unis, chez lequel Nicolas Sarkozy fera plusieurs séjours[5],[6],[7].
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+Nicolas Sarkozy s'est marié trois fois et il est père de quatre enfants : Pierre (1985) et Jean (1986), nés de son mariage avec Marie-Dominique Culioli (mariés en 1982, divorcés en 1996), Louis (1997), né de son mariage avec Cécilia Ciganer-Albéniz (mariés en 1996, divorcés en 2007), et Giulia (2011), née de son mariage avec Carla Bruni-Tedeschi (le mariage a eu lieu le 2 février 2008 dans le Salon vert du palais de l'Élysée, sans publication des bans grâce à l'autorisation du procureur de la République, pour ne pas « troubler l'ordre public »[8]). Son couple avec Cécilia fut largement médiatisé, y compris ses problèmes conjugaux en 2005-2007[g],[h],[9],[10].
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+Élève du lycée Chaptal (8e arrondissement de Paris), il quitte cet établissement pour redoubler[11] sa sixième au Cours Saint-Louis de Monceau situé rue de Monceau, dans le même quartier. Nicolas Sarkozy obtient, après un oral de rattrapage, un baccalauréat B en 1973 (selon Claude Lelièvre, il obtient notamment 8/20 à l'épreuve de mathématiques et 7/20 à l'écrit de français)[12]. Hésitant entre la carrière de journaliste et celle d'avocat, il s'inscrit à la faculté de droit de l'université Paris-X Nanterre[13].
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+Étudiant dans cette université, il y obtient une maîtrise de droit privé en 1978. L'année suivante, il obtient un diplôme d'études approfondies (DEA) en sciences politiques, lors de la deuxième session, avec un mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 et il entre à l'Institut d'études politiques de Paris section « Pol.Eco.Soc. » dont il sort, en 1981, non diplômé. Selon Catherine Nay, cet échec est probablement dû à une note éliminatoire en anglais, son point faible, malgré d'excellents résultats dans les autres matières[14]. Il obtient, en 1980, le certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA)[15],[16],[17]. Il a l'habitude de raconter que, pour financer ses études de droit, il a travaillé comme vendeur de glaces, livreur de fleurs et jardinier chez Truffaut pendant deux ans[18].
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+Il effectue son service militaire en 1978, à la base aérienne 117 Paris (place Balard), dans le 15e arrondissement de Paris, où il appartient au Groupe rapide d'intervention, une unité chargée des tâches de propreté[19],[20].
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+Après avoir prêté serment en 1981, il devient stagiaire puis collaborateur de l'avocat Guy Danet[21]. Inscrit au barreau de Paris, il crée en 1987 le cabinet « Leibovici - Claude - Sarkozy » en s'associant avec deux autres avocats : Arnaud Claude, spécialisé dans le droit immobilier, et Michel Leibovici[21]. Nicolas Sarkozy conduit en parallèle sa carrière politique et sa carrière d'avocat. Son élection à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 1983 lui permet de se constituer une clientèle huppée[21]. Après avoir été élu député en 1988, Nicolas Sarkozy continue son activité d'avocat d'affaires et propose des solutions fiscales à l'étranger à des clients fortunés comme Henri Leconte qui en sortira ruiné[21]. En 2015, après sa mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » s'agissant des services apportés à Patrick Balkany, Arnaud Claude transmet la présidence du cabinet et l’usufruit de la plupart de ses parts à son fils Christofer[22]. Le cabinet est rebaptisé Realize en 2019 — selon Mediapart, « après le scandale de l’implication du cabinet dans les magouilles fiscales de leur ami Patrick Balkany »[22].
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+En tant qu'avocat, Nicolas Sarkozy travaille régulièrement pour Arnaud Lagardère, qui le considère comme son « frère »[22]. Celui-ci commence à faire appel aux services de Nicolas Sarkozy après le décès en 2003 de son père Jean-Luc, afin de l’aider à régler le conflit de succession avec sa belle-mère Betty[22]. Le premier dossier lié à Arnaud Lagardère au sein du cabinet Claude et Sarkozy, confié à Nicolas Sarkozy, est ouvert en 2005 et porte sur des questions de droit des sociétés[22]. Selon une enquête publiée en 2013 par France Football, Nicolas Sarkozy demande en novembre 2010 à Tamim ben Hamad Al Thani, prince héritier du Qatar et futur émir, que le Qatar monte au capital du groupe Lagardère, ce qui survient le mois suivant, alors que Guy Wyser-Pratte a tenté quelques mois plus tôt de casser la « commandite », mécanisme juridique qui permet à Arnaud Lagardère de garder le contrôle sur le groupe[22]. Après sa défaite de l'élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy, redevenu avocat, se voit confier deux missions par le groupe Lagardère[22]. En juillet 2013, Arnaud Lagardère fait appel à Nicolas Sarkozy pour l’aider à négocier la vente à Vivendi de sa participation dans Canal+ France[22]. En mai 2020, Nicolas Sarkozy est coopté au sein du conseil d'administration du groupe Lagardère, spécialisé dans les médias, alors qu'Arnaud Lagardère est contesté par Amber Capital, premier actionnaire[23].
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+En septembre 2012, le groupe Bolloré confie deux missions à Nicolas Sarkozy, notamment avec Vivendi comme adversaire[22]. En juin 2014, au lendemain de la nomination de Vincent Bolloré à la présidence du conseil de Vivendi, le groupe Bolloré confie à Nicolas Sarkozy une mission au sujet de Qatar Investment Authority, le fonds souverain du Qatar[22].
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+Nicolas Sarkozy rejoint en février 2017 le conseil d'administration du géant hôtelier AccorHotels, afin d'« accompagner la vision internationale » du groupe. L'ancien chef de l'État, coopté « à l'unanimité » en tant qu'administrateur indépendant, doit présider un comité de « stratégie internationale »[24]. En avril 2019, il rejoint un autre conseil d'administration : celui du groupe Barrière, numéro un français de la gestion de casinos[25].
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+Déjà membre de l'UJP dès son arrivée à la faculté, Nicolas Sarkozy adhère à l'UDR en 1974. Il milite dès son entrée pour l'élection de Jacques Chaban-Delmas à la présidence de la République[26].
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+Devenu délégué départemental des jeunes UDR des Hauts-de-Seine, il participe à ce titre au congrès de Nice de juin 1975, destiné à rallier Valéry Giscard d'Estaing aux gaullistes, alors majoritaires au Parlement. Dans son premier discours, prononcé pourtant bien après ceux des ténors du parti, il est longuement ovationné et remarqué entre autres par Charles Pasqua et Jacques Chirac. L'une de ses déclarations marquantes est : « Être jeune gaulliste, c'est être révolutionnaire[27] ! »
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+En 1976, il adhère au RPR, nouvellement créé, et devient responsable du parti gaulliste dans la section de Neuilly-sur-Seine, puis secrétaire dans la circonscription Neuilly-Puteaux l'année suivante. En 1977, à tout juste 22 ans, il est élu conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, en dernière position sur la liste d'Achille Peretti[28].
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+Il devient, en 1980, président du comité de soutien des jeunes à la candidature présidentielle de Jacques Chirac en vue de l'élection de 1981[29].
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+Le maire de Neuilly-sur-Seine, Achille Peretti, meurt en 1983 d'un arrêt cardiaque lors d'une réception officielle. Nicolas Sarkozy est chargé de préparer la campagne de Charles Pasqua (sénateur et conseiller municipal de Neuilly) qui est considéré comme son mentor en politique[30] et qui a été le témoin de son premier mariage[31]. Il prend ce dernier de court en présentant finalement sa propre candidature, expliquant que « la candidature de Pasqua ne passait pas » et que « ce sont les conseillers municipaux eux-mêmes qui [l]'ont conduit à franchir le pas »[32]. Après le refus de Jacques Chirac de trancher en faveur de Pasqua[33], ce dernier, opéré d'une hernie à la clinique Hartmann, renonce à se présenter. Nicolas Sarkozy est élu maire de Neuilly-sur-Seine le 29 avril 1983, face au centriste Louis-Charles Bary. À 28 ans, il devient ainsi l'un des plus jeunes maires de France et signe son premier succès politique majeur[34].
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+Il est chargé de mission, de 1987 à mai 1988, pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au sein du ministère de l'Intérieur[35],[36].
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+Lors de la campagne présidentielle de 1988, il s'engage à nouveau aux côtés de Jacques Chirac et est chargé d'organiser ses grands meetings. Ses relations nouées au niveau local sont mises au service du candidat gaulliste qui le présente alors à sa fille, Claude Chirac, puis à Édouard Balladur, avec lesquels il se lie d'amitié. Après la défaite de la droite à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy est élu député dans la sixième circonscription des Hauts-de-Seine.
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+Lors de la victoire de la droite aux élections législatives de 1993, Nicolas Sarkozy est réélu député dans la sixième circonscription des Hauts-de-Seine au premier tour de scrutin, avec 64,9 % des voix. Nommé ministre du Budget dans le gouvernement Édouard Balladur le 30 mars 1993, il cumule cette fonction avec celle de porte-parole de gouvernement[37], et commence à se faire connaître du grand public.
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+Parmi les membres de son cabinet, figurent Pierre Mariani (directeur de cabinet), Brice Hortefeux (chef de cabinet), Alexandre de Juniac (directeur adjoint du cabinet), Thierry Gaubert (chef adjoint de cabinet), Frédéric Oudéa (conseiller technique) ou encore François Werner (conseiller technique)[38].
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+À ce poste, il est chargé de préparer le collectif budgétaire pour 1993 puis les lois de finances pour 1994 et 1995. Il y inscrit certaines mesures fiscales comme la suppression définitive de la règle du décalage d’un mois en matière de taxe sur la valeur ajoutée et la réduction de treize à sept du nombre des tranches barème de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Il hérite également de la mission de réduire le déficit budgétaire afin de mettre la France en conformité avec les critères de convergence prévus par le traité de Maastricht sur l’union économique et monétaire, entré en vigueur le 1er novembre 1993. Il prépare ainsi la loi d’orientation quinquennale des finances publiques publiée le 24 janvier 1994. En matière comptable, il est à l'origine des lois des 2 et 27 décembre 1994 créant le code des juridictions financières qui regroupe l'ensemble des dispositions de droit français relatives au jugement des comptes publics, ainsi qu'à la responsabilité des ordonnateurs, tandis qu'un nouveau plan comptable des communes est mis en place par la loi du 22 juin 1994. Enfin, il participe à la politique de privatisation entreprise par le gouvernement avec celle de la Société d'exploitation industrielle des tabacs et des allumettes (SEITA), dépendant de son ministère, le 6 février 1995. L'Imprimerie nationale pour sa part, partie intégrante de l’administration centrale des finances depuis 1910, est transformée par la loi du 31 décembre 1993 en une société anonyme au capital entièrement détenu par l’État[39].
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+Sa notoriété augmente significativement après son intervention fort médiatisée dans la prise d'otages de la maternelle de Neuilly, un fait divers survenu dans la commune dont il est le maire, quelques jours après son entrée au gouvernement. Le 13 mai 1993, Érick Schmitt, alias « Human Bomb », retient en otage 21 enfants dans une classe d'une école maternelle de Neuilly-sur-Seine. Nicolas Sarkozy négocie directement avec « HB », et obtient la libération d'un enfant sous l'œil des caméras. Le preneur d'otages sera ensuite abattu de trois balles dans la tête, lors de l'assaut du RAID.
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+Lors de l'élection présidentielle de 1995, il préfère Édouard Balladur à Jacques Chirac[40]. Il est alors donné favori pour prendre la tête du gouvernement en cas de victoire d'Édouard Balladur[41]. Le 19 janvier 1995, il abandonne sa fonction de porte-parole du gouvernement pour devenir porte-parole du candidat Balladur. Il conserve néanmoins sa fonction de ministre du Budget et est chargé des fonctions de ministre de la Communication, dont il était déjà chargé à titre provisoire depuis le 19 juillet 1994, à la suite de la démission d'Alain Carignon[42].
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+Édouard Balladur, longtemps favori dans les sondages, arrive en troisième position du premier tour de l'élection présidentielle, avec 18,6 % des suffrages, derrière Jacques Chirac (20,8 %) et Lionel Jospin (23,3 %). Le 5 mai, lors du dernier meeting de Jacques Chirac avant le second tour, Nicolas Sarkozy est sifflé et hué. À la suite de la victoire du maire de Paris, il n'obtient aucune fonction ministérielle dans les gouvernements Alain Juppé. Plusieurs journalistes y voient une vengeance de Chirac qui demanda de ne pas nommer des « traîtres »[43],[44]. Au cours d'un bref passage à une réunion nationale du RPR, le 15 octobre 1995, il est à nouveau conspué. Débute alors une « traversée du désert » qui dure jusqu'en 1997.
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+Pendant l'été 1995, sous le pseudonyme « Mazarin », il publie dans le journal Les Échos une série de lettres intitulées « Les Lettres de mon château » présentées comme la correspondance fictive de Jacques Chirac avec diverses personnalités du monde politique[45]. Il a attendu 2004 pour reconnaître publiquement qu'il était l'auteur de ces articles[46].
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+La victoire législative de la « gauche plurielle », en 1997, lui permet de devenir secrétaire général du RPR, dont Philippe Séguin est le président.
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+À la suite de la soudaine démission de Philippe Séguin de la présidence du parti gaulliste, Nicolas Sarkozy le remplace par intérim, d'avril à décembre 1999. Il conduit alors, conjointement avec Alain Madelin, la liste RPR-DL aux élections européennes de 1999. Ce scrutin est marqué par une sévère défaite pour la droite pro-européenne : la liste qu'il dirige arrive en troisième position avec 12,82 % des suffrages, derrière la liste souverainiste menée par Charles Pasqua et Philippe de Villiers (13,05 %) et celle du Parti socialiste (21,95 %).
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+Il annonce sa démission de sa fonction intérimaire de président du RPR le 14 juin 1999[i], renonce à toute responsabilité au sein du parti et se retire de la politique nationale. Il assiste tout de même, en 2001, au 25e anniversaire de la création du parti gaulliste. Pendant cette période, il rejoint le cabinet d'avocats où il exerce, et publie, en 2001, un ouvrage : Libre.
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+Lors de l'élection présidentielle de 2002, il soutient la candidature de Jacques Chirac, qui est réélu au second tour face à Jean-Marie Le Pen. Alors que Nicolas Sarkozy est longtemps perçu comme possible Premier ministre, Jacques Chirac lui préfère Jean-Pierre Raffarin[41],[47],[48]. Le 7 mai 2002, il est nommé ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales. Dans l'ordre protocolaire, il est numéro deux du gouvernement. Lors des élections législatives de 2002, il est réélu député dans la sixième circonscription des Hauts-de-Seine avec 68,8 % des voix au premier tour, étant ainsi le député le mieux élu lors du scrutin[49]. Il quitte son mandat parlementaire pour rester au gouvernement.
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+À la tête du ministère de l'Intérieur, il déclare faire de la sécurité sa priorité[50]. Par la loi sur la sécurité intérieure de 2003, complétée par la loi Perben II, le Fichier national automatisé des empreintes génétiques, instauré en 1998 et initialement limité aux délinquants sexuels, est étendu à toute personne soupçonnée d'un quelconque délit (sauf délit d'initié ou financier), ce qui permet le fichage génétique de faucheurs d'OGM ou d'étudiants anti-CPE[51]. Le fait de refuser de se laisser ficher constitue un délit passible d'un an de prison ferme et 15 000 € d'amende[52].
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+Nicolas Sarkozy défend à partir de 2003 le principe des peines plancher, importé des États-Unis. En raison des débats sur le sujet au sein de la majorité UMP, une mission parlementaire est créée en mars 2004. Nommé garde des Sceaux en 2005, Pascal Clément défend le projet soutenu par Sarkozy, mais sans retenir les peines plancher dans la loi sur la récidive des infractions pénales. La mesure sera mise en place après l'accession à la présidence de Sarkozy, par la loi Dati de 2007.
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+En décembre 2003, selon Le Monde, Jacques Chirac intervient pour écarter Nicolas Sarkozy et ses conseillers des pourparlers en cours avec des représentants saoudiens en vue d'un contrat sécuritaire estimé à sept milliards d'euros. L'Élysée aurait soupçonné, derrière le contrat, l'existence d'un réseau destiné à recueillir d'importantes commissions[53].
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+Avec Gilles de Robien, ministre des Transports, il organise une politique plus répressive sur les excès de vitesse afin de renforcer la sécurité routière. Cette politique, dont l'aspect le plus emblématique est la multiplication des radars automatiques sur les routes, est mise en œuvre sur une période de baisse notable du nombre d'accidentés, suivant une tendance générale à la baisse des accidents mortels en Europe[54].
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+Malgré sa connaissance du tissu social corse grâce à ses liens familiaux[55], sa politique dans l'île est marquée en 2003 par le rejet de la proposition de réorganisation administrative pour laquelle Nicolas Sarkozy s'était engagé, à l'issue d'une consultation locale (51 % de « non », 49 % de « oui »). Yvan Colonna, recherché dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du préfet Claude Érignac, est arrêté après une cavale de quatre ans, l'avant-veille de cette consultation[55]. Nicolas Sarkozy déclare, le soir de l'arrestation, que la police française vient d'arrêter « l'assassin du préfet Érignac », ce qui lui vaut des reproches pour atteinte à la présomption d'innocence[56],[57]. Colonna sera finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour la troisième fois en 2011[58].
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+Encourageant l'émergence de « l’islam de France », notamment afin d'assurer le calme dans les banlieues, Nicolas Sarkozy contribue en 2003 à la mise en place du Conseil français du culte musulman (CFCM), initiée en 1999 par Jean-Pierre Chevènement[59]. Une partie de la droite lui reproche de permettre à l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) — accusée de prôner un islam radical — de participer au CFCM[59]. En avril 2003, invité d'honneur au congrès de l'UOIF, le ministre de l’Intérieur est applaudi par le public, puis hué lorsqu'il rapelle l'obligation pour les musulmanes de poser tête nue sur les photographies d'identité[60]. L'année suivante, il doit défendre la loi interdisant le port du voile à l’école, à laquelle il était initialement hostile[59]. Libération indique qu'« il alterne le chaud et le froid, les élans ministériels exaltant la tolérance et encourageant « l'islam de France », et les propos musclés » lui assurant des voix « très à droite »[59].
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+Son action contre l'antisémitisme en France est saluée par le Centre Simon-Wiesenthal, qui lui décerne son « prix de la tolérance » en 2003, tandis que le Consistoire central israélite de France, l'institution administrant le culte israélite en France, salue « l'extrême sévérité » dont il fait preuve dans la répression des actes antisémites[61].
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+La XIIe législature est une période d'ascension politique et médiatique pour Nicolas Sarkozy. Dès ses débuts place Beauvau, sa cote de popularité connaît une hausse importante, passant de 43 % en mai 2002 à 59 % en mai 2003 dans le baromètre TNS Sofres, ce qui fait de lui la personnalité politique la plus populaire en France[62]. Lors de ses interventions télévisées, il réalise des records d'audience : en particulier, le 20 novembre 2003, sa participation à l'émission 100 minutes pour convaincre, dans laquelle il débat avec Tariq Ramadan et Jean-Marie Le Pen, est suivie par 6,6 millions de téléspectateurs[63],[64],[65].
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+Il est nommé ministre d'État, de l'Économie, des Finances et de l'Industrie dans le troisième gouvernement Jean-Pierre Raffarin, à la suite du remaniement ministériel de mars 2004. Il axe dans un premier temps sa politique sur la réduction du déficit[66] et annonce en 2005 le respect par la France du pacte de stabilité, avec un déficit de 2,9 % du PIB.
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+Sur le plan industriel, il fait passer la participation de l'État de 50,4 % à 41 % du capital de France Télécom en septembre 2004, conclut le changement de statut d'EDF et GDF, et annonce la privatisation partielle du groupe Areva. Dans le secteur privé, il fait intervenir l'État pour empêcher le dépôt de bilan du groupe Alstom et favorise la fusion Sanofi / Aventis face à Novartis. Ces interventions de l'État français dans le marché aux dépens d'intérêts allemands[67] irritent les dirigeants allemands[68]. Il dénonce également les hausses de prix dans la grande distribution ou les banques, et signe des accords avec les professionnels concernés. Ces accords sont contestés lors de leur signature par les syndicats[69], puisque selon eux, ils ont eu pour conséquence la réduction de postes administratifs et d'encadrement avec la suppression éventuelle de nombreux postes entre 2005 et 2007. Il s'engage dès avril 2004 à ne pas privatiser EDF ou GDF[70]. Il s'opposera en 2006, au sein du gouvernement Dominique de Villepin, à la fusion Suez-GDF[71], avant de la favoriser à l'été 2007, une fois élu Président de la République[72].
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+Concernant la fiscalité de l'épargne, il lance l'exonération des donations jusqu'à 20 000 euros à chaque enfant et petit-enfant (mesure du 10 juin 2004 au 31 mai 2005). Cette mesure, à l'origine temporaire, est finalement prolongée et amplifiée jusqu'au 31 décembre 2005[73].
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+Il décide, avec Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, de vendre « de 500 à 600 tonnes [d'or] sur les 3 000 tonnes détenues par la Banque de France »[74], réduisant ainsi le stock d'or du pays d’un cinquième (-19,5 %)[75]. Cette décision est poursuivie par la Banque de France sur une période de cinq ans, malgré la hausse du cours de l'or et l'abaissement sensible des taux d'intérêt dû à la crise financière. Cette opération est critiquée par la Cour des comptes, qui indique dans son rapport public annuel de 2012 que ces ventes ont permis de dégager des plus-values de cession de 4,67 milliards d'euros alors que l'or aurait valu 19,4 milliards selon le cours fin 2010[75],[76]. Les réinvestissements à partir de ces cessions ayant atteint une valeur de 9,2 milliards en 2010, la différence finale sur cette opération est une perte de 10,2 milliards d'euros.
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+Le 1er avril 2004, à la suite des élections cantonales, il succède à Charles Pasqua à la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine[77]. Entre avril 2005 et janvier 2007, il est président de l'EPAD. Il figure parmi les administrateurs de la Société d'économie mixte de Neuilly (Semine) basée à la mairie de Neuilly-sur-Seine, qui gère des immeubles résidentiels. Il est aussi membre d'honneur du Rotary Club[78] de Neuilly et membre du club Le Siècle[79].
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+Le 1er septembre 2004, Nicolas Sarkozy déclare officiellement sa candidature à la présidence de l'UMP[80] à la suite de la démission d'Alain Juppé, poursuivi pour « prise illégale d'intérêt ». Jacques Chirac, dans son entretien télévisé du 14 juillet 2004, avait néanmoins mis Nicolas Sarkozy en demeure de choisir entre ce dernier poste et le ministère. À une question à ce propos, le président de la République avait lancé « Je décide, il exécute », phrase mal perçue par les proches de Nicolas Sarkozy.
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+Lors du congrès du 28 novembre 2004 au Bourget, après avoir été élu président de l'UMP par les militants avec 85,09 % des voix contre 9,10 % à Nicolas Dupont-Aignan et 5,82 % à Christine Boutin[81], il déclare : « Je suis prêt comme jamais sans doute je ne l'ai été. Je suis prêt parce qu'au plus profond de moi-même, je sais que la France ne redoute plus le changement, mais qu'elle l'attend, et ce changement, c'est nous qui allons l'incarner »[82]. Le lendemain, il présente sa démission du poste de ministre de l'Économie et est remplacé par Hervé Gaymard.
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+Dès lors, le nouveau président de l'UMP met en œuvre un programme de rénovation du parti, incluant des adhésions gratuites.
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+Il est l’un des promoteurs de la soumission au vote populaire du traité établissant une constitution pour l'Europe, position relevant essentiellement d’une stratégie de séduction des militants UMP[83]. En tant que président du parti, comme la grande majorité de la classe politique française, il se prononce pour le « oui » au référendum et fait campagne pour son adoption[84]. Dans La Cause du Peuple, Patrick Buisson affirme que Sarkozy était contre la constitution mais devait la soutenir par obligation politique[85]. En 2008, près de trois ans après la victoire du « non » au référendum, le traité de Lisbonne — assez proche du projet de constitution refusé[86] — est adopté par voie parlementaire sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy[87],[88],[89],[90].
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+Il occupe une dernière fois la fonction de député du 14 mars au 2 juillet 2005[91]. Dans un communiqué analysant les douze années parlementaires de Nicolas Sarkozy, le député apparenté PS René Dosière fait un bilan très critique de cette période : selon lui, il n'a participé à aucun débat parlementaire, n'a déposé aucun amendement, n'a pris la parole qu'au total une heure pour dix brèves interventions et indique que sur au moins sept années on ne trouve aucune trace de sa présence à l'Assemblée[92].
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+Le 2 juin 2005, après la démission du gouvernement Raffarin III consécutive à la victoire du « non » au référendum sur le traité constitutionnel, Nicolas Sarkozy est nommé ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, dans le gouvernement Dominique de Villepin. Une nouvelle fois, il est « numéro deux du gouvernement ». Il cumule sa fonction ministérielle et la présidence de l'UMP, alors qu'une telle situation avait été jugée impossible par le chef de l'État le 14 juillet 2004[93].
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+De retour au gouvernement, il poursuit sa politique de réaction rapide aux faits médiatiques, en particulier en annonçant un certain nombre de mesures à la suite de faits divers[j],[94],[95]. Il emploie également un vocabulaire direct et « sécuritaire », qui provoque des controverses, y compris au sein du gouvernement[96].
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+Nicolas Sarkozy fait voter en 2005 la loi relative au traitement de la récidive des infractions pénales puis en 2007 la loi relative à la prévention de la délinquance. Ce dernier texte insiste sur la détection des troubles du comportement dès le plus jeune âge et instaure un contrôle des activités sur Internet, comme la diffusion de scènes de violence (happy slapping).
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+En janvier 2006, il fait adopter une loi de lutte contre le terrorisme. Le fait que les données de connexion à Internet des usagers puissent être transmises aux autorités policières sans contrôle judiciaire provoque des critiques de la CNIL et du PS, qui saisit sans succès le Conseil constitutionnel[97] — cette disposition est prorogée jusqu'en 2012 par une loi du gouvernement François Fillon II. À la suite de la sortie du livre Les Mosquées de Roissy de Philippe de Villiers, il décide d'abroger 43 habilitations de bagagistes de l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle soupçonnés d'être des islamistes radicaux[98],[99],[k].
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+En septembre 2005, il prône la fermeté contre ceux qui menacent la sécurité des Français, « en premier lieu les gens du voyage, les jeunes des banlieues, les immigrés illégaux »[100],[101].
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+En 2006, il défend la loi relative à l'immigration et à l'intégration, qui vise à promouvoir une « immigration choisie au lieu d'une immigration subie ». Le texte durcit les conditions de régularisation des sans-papiers et du regroupement familial[l], bien qu'il publie dans le même temps une circulaire permettant dans certains cas la régularisation de parents sans papiers d'enfants scolarisés[102]. La loi prévoit également une politique d'immigration de travailleurs dans plusieurs secteurs de l'économie, ce qui est vu comme une tentative de « pillage des élites » par des dirigeants africains ; dans ce contexte, Nicolas Sarkozy signe avec Abdoulaye Wade un accord sur une politique d'immigration concertée[103].
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+La police évacue en août 2006 le plus grand squat de France, l'ancienne résidence universitaire de Cachan, occupée par plusieurs centaines d'immigrés d'Afrique subsaharienne, majoritairement en situation régulière[104]. Deux mois plus tard, Nicolas Sarkozy confie une médiation à la Licra et à SOS Racisme qui débouche sur la régularisation de 230 d'entre eux[105].
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+Le 20 juin 2005, à la cité des 4000 de La Courneuve, il affirme : « Dès demain, on va nettoyer au Kärcher la cité. On y mettra les effectifs nécessaires et le temps qu'il faudra, mais ça sera nettoyé »[106]. En visite à la cité de La Dalle d'Argenteuil le 25 octobre 2005, il est insulté et victime de jets de pierres de la part d'habitants du quartier[107]. Il déclare alors à un interlocuteur : « Vous en avez assez, hein, vous avez assez de cette bande de racailles ? Eh bien on va vous en débarrasser »[108]. Une partie de la presse y voit une stigmatisation et une des causes des émeutes à venir[109].
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+Deux jours plus tard, le 27 octobre, après la mort de deux adolescents fuyant la police, des émeutes éclatent en banlieues[110]. Nicolas Sarkozy prône lors de la crise la « tolérance zéro » et ordonne d'expulser du territoire tous les étrangers condamnés dans ce cadre[111]. Les émeutes durent trois semaines et engendrent de très importants dégâts matériels. Sa gestion de la crise permet à Nicolas Sarkozy de bénéficier d'une image d'autorité[112]. À la fin des émeutes, un sondage de l'institut Ipsos indique qu'il bénéficie de 68 % d'opinions favorables[113].
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+Son opposition lui reproche de vouloir s'attirer l'électorat du Front national et d'afficher une certaine proximité avec celui-ci, aussi bien au niveau du discours que de sa politique[m]. Dès 1998, Nicolas Sarkozy affirmait que la droite parlementaire devait faire en sorte de convaincre les électeurs du Front national[n], tout en dénonçant les positions de ce parti, comme lors d'un débat avec Jean-Marie Le Pen dans l'émission 100 minutes pour convaincre, diffusée sur France 2 en 2003. Certaines des mesures et positions de Nicolas Sarkozy sont d'ailleurs critiquées par Jean-Marie Le Pen (réforme de la double peine, défense de la discrimination positive, du financement public de mosquées et de quotas d'immigration)[114]. Pour le linguiste Damon Mayaffre, ce rapprochement se fait en tout cas au niveau rhétorique[115],[116],[117].
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+Dans les premiers temps qui suivent sa nomination à Matignon, Dominique de Villepin bénéficie d'une popularité importante et, soutenu par le camp chiraquien, apparaît comme le principal adversaire de Nicolas Sarkozy en vue de l’élection présidentielle de 2007[118].
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+Mais deux événements vont ternir l’image du chef du gouvernement et contribuer à l’écarter de la course à la présidentielle. Le premier est le mouvement contre le contrat première embauche (CPE), un contrat de travail destiné aux moins de 26 ans qu’il défend. Après des semaines de protestations, le président de la République abandonne la mesure. Les sondages montrent que Nicolas Sarkozy, qui se montrait peu enthousiasmé par le CPE, est peu affecté en termes de popularité par la crise, contrairement à Dominique de Villepin[119],[120],[121]. Par ailleurs, le Premier ministre est mis en cause dans le cadre de l'affaire Clearstream, dans laquelle Nicolas Sarkozy était faussement accusé d’avoir disposé de comptes dans une banque suisse. Alors que les résultats innocentant Nicolas Sarkozy n'ont été communiqués que tardivement au juge Renaud Van Ruymbeke, Dominique de Villepin est accusé d'avoir gardé le silence tout en disposant d'informations sur le sujet[122]. Nicolas Sarkozy se porte partie civile en 2006. Dominique de Villepin sera finalement relaxé en 2010, après quoi Nicolas Sarkozy se désistera de sa plainte[123].
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+Il démissionne du gouvernement le 26 mars 2007 pour se consacrer à sa campagne présidentielle[124]. François Baroin prend sa succession. Lors de son départ de la place Beauvau, Le Monde met à son crédit la création de près de 13 500 postes supplémentaires de policiers et gendarmes, la mise en place des groupes d'intervention régionaux (qui ont saisi en cinq ans 2 000 armes et près de 200 tonnes de drogues), l'instauration de l'Observatoire national de la délinquance ainsi que la multiplication par 100 du nombre de profils présents dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques[125]. Mais le quotidien relève des insuffisances dans l'affectation des fonctionnaires et la hausse des violences contre les personnes (« une hausse moindre qu'entre 1997 et 2001, mais tout de même conséquente »)[125].
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+Après plusieurs années de spéculation sur ses ambitions présidentielles, Nicolas Sarkozy annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2007 le 29 novembre 2006, dans un entretien à la presse régionale[126],[127]. Seul candidat à la primaire de son parti, il est désigné candidat de l'UMP par 98,1 % des votants et un taux de participation de 69,1 % des adhérents[128].
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+Ses principaux slogans de campagne sont « travailler plus pour gagner plus », qui fait référence à son souhait de défiscaliser les heures supplémentaires, et la « rupture tranquille », qui illustre son souhait de se démarquer de l’action de la majorité présidentielle sortante[129],[130]. Il axe sa campagne sur les questions économiques mais aussi, sur les conseils de Patrick Buisson, sur les thèmes de l'identité nationale[131]. Le scrutin se déroule dans un contexte d'engouement politique qui permet à l'inscription sur les listes électorales de battre des records[132].
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+Conformément à ce qu'annonçaient les sondages, Nicolas Sarkozy arrive en tête des douze candidats au premier tour, le 22 avril 2007, avec 31,2 % des suffrages exprimés. La candidate socialiste, Ségolène Royal (25,9 %), se qualifie avec lui pour le second tour. Viennent ensuite les candidats de l'UDF, François Bayrou (18,6 %), et du Front national, Jean-Marie Le Pen (10,4 %), dont Nicolas Sarkozy est parvenu à capter une partie de l'électorat grâce à un discours axé sur les questions de sécurité et d'intégration[133],[134]. Dans l’entre-deux tours, il conserve sa position de favori et les enquêtes d'opinion indiquent qu'il sort vainqueur du débat télévisé face à son adversaire[135].
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+Le 6 mai 2007, il est élu président de la République avec 53,06 % des suffrages (19 millions de voix) face à Ségolène Royal (46,94 %, 16,8 millions de voix). À l'annonce des résultats, des rassemblements d'opposants à Nicolas Sarkozy se forment dans plusieurs grandes villes de France et donnent lieu à des violences[136]. Avant de rejoindre la place de la Concorde, où ses partisans l'attendent pour fêter sa victoire, Nicolas Sarkozy passe une partie de la soirée dans un restaurant chic parisien, le Fouquet's, en compagnie de personnalités liées à de grandes entreprises, de personnalités politiques et de célébrités[137]. Cette réception, organisée à l'initiative de Cécilia Sarkozy, associée à un séjour ultérieur sur le yacht de Vincent Bolloré, lui vaut d'être qualifié de « président bling-bling » par ses opposants et écorne son image dans l'opinion[138],[139],[140].
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+Il démissionne de la présidence de l'UMP le 14 mai 2007[141].
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+La passation des pouvoirs avec son prédécesseur Jacques Chirac a lieu le 16 mai 2007[142] : Nicolas Sarkozy devient ainsi le 23e président de la République française et le 6e président de la Ve République.
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+Dans l'après-midi, le nouveau président rend hommage, à la cascade du bois de Boulogne, aux 35 jeunes Français résistants assassinés en août 1944 par les nazis, comme Guy Môquet, communiste de 17 ans, fusillé à Châteaubriant, en octobre 1941. Il se rend ensuite à Berlin pour rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel[143].
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+Le 17 mai 2007, Nicolas Sarkozy nomme François Fillon au poste de Premier ministre. Ce dernier forme le lendemain un gouvernement réduit à 15 ministres (huit hommes et sept femmes), auxquels s'ajoutent quatre secrétaires d'État et un haut-commissaire. Le gouvernement est formé de personnalités de gauche, du centre droit et de la société civile. Le ministère de l'Économie et des Finances est scindé en deux, l'un chargé du budget de l'État, l'autre de la stratégie économique et du développement. Conformément au Pacte écologique signé par Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle, Alain Juppé prend la tête d'un grand ministère alliant l'écologie, l'aménagement territorial et le transport. Le ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, sujet à polémiques, est créé.
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+À l'issue du second tour des élections législatives de juin 2007, l'UMP conserve la majorité absolue à l'Assemblée nationale, avec 313 élus sur 577. Conformément à la tradition, François Fillon remet sa démission au président de la République le 18 juin 2007, qui le reconduit dans sa fonction pour former un nouveau gouvernement, sans Alain Juppé, seul ministre battu dans sa circonscription.
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+En ao��t 2007, la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), défendue par Valérie Pécresse, est définitivement adoptée par le Parlement. Cette réforme de l'enseignement supérieur donne plus d'autonomie aux universités françaises, afin qu'elles puissent « gérer leurs filières d'enseignement, recruter leurs élèves et leurs enseignants, les rémunérer comme elles l'entendent, utiliser leur patrimoine immobilier et signer des partenariats industriels ou scientifiques ». Critiquée par les syndicats d'enseignants-chercheurs et d'étudiants, elle est présentée par la droite comme l'un des succès du quinquennat de Nicolas Sarkozy puisque 90 % des universités ont opté pour la gestion autonome au 1er janvier 2011. Un rapport d'information sénatorial[144] estime que la mise en œuvre de cette loi a « renforcé l'attractivité des postes administratifs des universités » et permis le recrutement de professeurs étrangers renommés, tel George Fitzgerald Smoot.
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+La loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (TEPA), qui prévoit entre autres la défiscalisation des heures supplémentaires, l'allègement des droits de succession, la déduction fiscale sur les intérêts d'emprunt immobilier, l'abaissement du bouclier fiscal, est votée en août 2007. Au premier mois de son entrée en vigueur, en octobre 2007, une enquête de l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) indique que 40 % des entreprises de plus de dix salariés ont déclaré une exonération relative à la loi TEPA et que 75 % des entreprises de plus de dix salariés ont l'intention d'utiliser cette mesure[145].
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+Durant les mois suivants, plusieurs lois sont votées pour limiter l'immigration clandestine (loi du 20 novembre 2007, controversée en raison de l'établissement d'un dispositif sur les tests génétiques — l'amendement « Mariani » —, ainsi que de l'autorisation d'effectuer des statistiques ethniques — cette dernière disposition a été censurée par le Conseil constitutionnel). Le bilan des régularisations des immigrés clandestins de la présidence Sarkozy sera, en dépit de ces mesures, très proche des résultats de ses prédécesseurs avec 124 440 régularisations entre 2007 et 2011[146].
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+En matière judiciaire, la loi sur la récidive d'août 2007, instaure des peines-plancher. Elle est complétée par la loi du 25 février 2008 relative à la rétention de sûreté qui est adoptée en procédure d'urgence (article 49-3) puis partiellement censurée par le Conseil constitutionnel).
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+Fin 2007, le service minimum dans les transports et les écoles est institué. Un service minimum d'accueil dans les établissements scolaires est imposé aux mairies, mais ce dispositif rencontre de nombreuses difficultés de mise en œuvre du fait de mauvaises volontés politique ou de réels problèmes d'organisation notamment dans les petites communes rurales[147]. À la fin de l'année 2007, est également votée la réforme des régimes spéciaux de retraite, visant à harmoniser les principaux paramètres de ces régimes avec ceux de la fonction publique. Face aux grèves, Nicolas Sarkozy demande dès le 22 novembre au ministre du Travail, Xavier Bertrand, de signer un accord avec les syndicats[148]. Selon le sénateur UMP d'Indre-et-Loire, Dominique Leclerc et la Cour des comptes, le gain cumulé de la réforme des régimes spéciaux de retraite sera nul au regard du coût des mesures d'accompagnement concédées par le gouvernement[149]. Très vite, les observateurs de la vie politique font le constat que les réformes promises par Sarkozy ne se feront pas, l'« intransigeance verbale » du Président se transformant dans les faits en « une gestion très chiraquienne des compromis »[150].
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+Une franchise médicale sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires entre en vigueur le 1er janvier 2008[151]. En parallèle, Nicolas Sarkozy met en place le plan Alzheimer, doté de 1,6 milliard d'euros sur cinq ans[152].
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+Recevant le titre de chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran le 20 décembre 2007, Nicolas Sarkozy prononce un discours dans lequel il fait référence à l'encyclique Spe Salvi du pape Benoît XVI, rappelle les liens qui unissent la France et le Saint-Siège et appelle à une laïcité moins rigide, qu'il nomme « laïcité positive[153] ». Se définissant comme un catholique non pratiquant, il est considéré comme le premier président de la Ve République, au XXIe siècle, à donner des signes publics de pratique religieuse : il publie en 2004 un livre d'entretien avec un prêtre dominicain ; s'affiche aux côtés de Mgr André Vingt-Trois ; s’engage, s’il est élu président de la République, à se retirer quelques jours dans un monastère ; est le seul président de la Ve République à se signer lors d'une cérémonie officielle — ce qu'il faisait déjà comme ministre d'État (2004-2007)[154],[155],[156],[157],[158].
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+Après la défaite de la droite aux élections municipales et cantonales, Nicolas Sarkozy procède, le 18 mars 2008, à un remaniement ministériel, faisant entrer six nouveaux secrétaires d'État dans le gouvernement. Dans le même temps, il appelle à la création d'un « comité de liaison pour renforcer les liens à l'intérieur de la majorité et préparer les futures échéances politiques[159] » : le Comité de liaison de la majorité présidentielle voit officiellement le jour en juin de l'année suivante.
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+En avril 2008, est lancée la première étape de la révision générale des politiques publiques (RGPP), qui a pour objectif la réforme de l'État, la baisse des dépenses publiques et l'amélioration des politiques publiques.
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+La loi Chatel, qui doit favoriser la libre concurrence et la baisse des prix, et la loi de modernisation de l'économie (LME), qui crée notamment le statut d'auto-entrepreneur, sont adoptées en 2008. Au 31 décembre 2009, l'INSEE comptabilise 320 019 demandes de création en auto-entrepreneur[160] et l'objectif d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires est atteint[161].
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+Conformément à ses engagements de campagne, Nicolas Sarkozy abaisse la TVA dans la restauration de 19,6 à 5,5 % pour favoriser l'emploi et relancer la consommation. En 2015, la Cour des comptes fait un bilan très mitigé de cette mesure, qu'elle considère comme « coûteuse pour les finances de l’État et inefficace économiquement »[162].
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+Une réforme de la Constitution est adoptée par le Congrès du Parlement le 21 juillet 2008 à deux voix de majorité[163]. Critiquée par une grande partie de l'opposition, elle limite notamment le nombre de mandats consécutifs du président de la République à deux, permet à celui-ci de pouvoir s'exprimer devant le Congrès, donne des pouvoirs supplémentaires au Parlement en matière législative et de contrôle, crée le poste de défenseur des droits.
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+Devant la crise financière mondiale qui commence en 2007 et menace l'économie française, il met en place, en octobre 2008, un plan de sauvetage des banques françaises, dans le but de « ne pas avoir à faire supporter aux Français le coût exorbitant qu’aurait une défaillance de tout le système bancaire ». Ce plan prévoit la garantie par l'État des prêts interbancaires à hauteur de 320 milliards d’euros et dans la limite de cinq ans, ainsi que la recapitalisation des banques en difficulté à hauteur de 40 milliards d’euros, Nicolas Sarkozy indiquant que « l’État ne laissera aucune banque faire faillite ». Dans un discours prononcé à Toulon, le 25 septembre 2008, Nicolas Sarkozy déclare : « Au fond, c'est une certaine idée de la mondialisation qui s'achève avec la fin du capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l'économie et avait contribué à la pervertir. L'idée de la toute-puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, cette idée de la toute-puissance du marché était une idée folle. »[164] Décrit par le journaliste Franz-Olivier Giesbert comme un « opportuniste, assez étatiste, vaguement social et plutôt libéral », Nicolas Sarkozy ne pouvait selon lui « être pris de court par la crise financière, comme les idéologues à la Bush » et ne pouvait que retomber « sur un de ses pieds »[165].
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+Cette crise financière, la plus importante depuis 1929, entraîne un recul important de l'activité et une hausse considérable des endettements publics dans les pays industrialisés. Ainsi, en France, le chômage progresse de deux points entre fin 2007 et fin 2009. Pour relancer l'économie française, Nicolas Sarkozy annonce, en décembre 2008, un plan de relance d'un montant de 26 milliards d'euros, notamment pour assurer le financement des PME[166]. Après avoir atteint 10 % début 2010, le chômage baisse légèrement ou stagne sur les trois semestres suivants, la croissance s'améliorant en 2010. Le chômage repart ensuite à la hausse, et il y aura plus de 1 100 000 chômeurs en plus, toutes catégories confondues, sur l'ensemble du quinquennat[167].
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+En octobre 2008, il intervient, sous l'influence de son épouse Carla Bruni-Sarkozy, auprès des autorités italiennes en faveur de Marina Petrella, une ancienne membre du groupe italien d'extrême gauche des Brigades rouges, condamnée à la prison à perpétuité pour sa participation à des crimes, notamment pour sa participation à l'enlèvement d'Aldo Moro, l'assassinat d'un commissaire de police (avec refus de donner l'identité des complices), la séquestration d'un magistrat, et quatre autres agressions. De nombreux intellectuels italiens, par exemple Claudio Magris, ont critiqué cette décision comme étant « indigne d'un état de droit »[168]. Sa décision de ne pas extrader Marina Petrella est perçue comme un signe de l'arrogance française[169].
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+À la suite des élections européennes de 2009, qui voient les listes de la majorité présidentielle (UMP-NC-LGM) arriver largement devant les autres listes, le gouvernement François Fillon II est remanié le 23 juin : huit membres du gouvernement quittent leurs fonctions, autant font leur entrée (l'« ouverture » est poursuivie, avec l'arrivée de Frédéric Mitterrand et Michel Mercier) et quatorze voient leurs attributions modifiées. Nicolas Sarkozy poursuit sa politique d'« ouverture » en nommant le divers gauche Michel Charasse membre du Conseil constitutionnel et le socialiste Didier Migaud à la présidence de la Cour des comptes en février 2010[170].
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+Début 2009, il annonce la création du Conseil de la création artistique, qu'il préside avec Christine Albanel, Marin Karmitz étant nommé délégué général. Cahiers du cinéma voit en cette organisation la manière d'infliger un camouflet au ministère de la Culture[171]. La même année, il annonce la création d'une « Maison de l’Histoire de France ». Cette décision suscite le scepticisme chez plusieurs historiens, qui y voient une instrumentalisation de l'écriture de Histoire par le Politique[172]. Le montage administratif, le projet éditorial, les conséquences d'un tel projet sur les autres musées nationaux, font polémique[173]. Le projet est abandonné en 2012 par le gouvernement de gauche.
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+Le 1er juin 2009, la généralisation du revenu de solidarité active (RSA), qui remplace le RMI et l'API, est saluée par une partie de l'opposition[174].
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+À la suite de la tenue du Grenelle Environnement, ensemble de rencontres politiques, à l'automne 2007, la loi Grenelle I est définitivement adoptée le 23 juillet 2009 et promulguée le 3 août suivant. Il s'agit de mesures destinées à lutter contre le réchauffement climatique, pour la protection de la biodiversité et pour la réduction des pollutions. La loi Grenelle II, qui complète et applique la première, est votée en juillet 2010.
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+Un grand emprunt, préparé par la commission Juppé-Rocard, est lancé en 2010 sur les marchés financiers. Il doit permettre d'investir dans les secteurs de l'enseignement supérieur et de la formation, de la recherche, de industrie et des PME, du numérique et du développement durable. Sur les 35 milliards d'euros d'investissements, 22 milliards doivent être levés sur les marchés financiers et 13 milliards doivent provenir des aides remboursées à l'État par les banques à la suite du plan de sauvetage de 2008. Parmi les projets financés figure notamment la création du cluster technologique Paris-Saclay, au sud-ouest de la capitale, qui doit concentrer 350 000 emplois et 25 % de la recherche publique française en 2020[175].
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+Lors du sommet social du 10 mai 2010, alors que la dette publique de la France dépasse les 80 % du PIB, Nicolas Sarkozy annonce son intention de « redresser [les] finances publiques »[176]. Le 26 juin suivant, à l'occasion du G20 de Toronto, il manifeste son opposition à un plan de rigueur sévère en France et en Allemagne, se prononçant pour des ajustements budgétaires « progressifs » à partir de 2011, avec « pas trop d'impôts », afin de ne pas stopper le début de reprise économique[177]. À la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, la dette publique de la France aura finalement augmenté de 500 milliards d'euros[178].
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+Suivant une recommandation du Conseil constitutionnel, Nicolas Sarkozy annonce le 13 juillet 2010 le dépôt d'un projet de loi permettant aux anciens combattants africains de « bénéficier désormais des mêmes prestations de retraite que leurs frères d'armes français ». Cette mesure est saluée par les dirigeants de 13 anciennes colonies françaises en Afrique invités à l'Élysée[179].
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+Alors que le rapport de la Cour des comptes portant sur l'année 2008 jugeait « exorbitantes » certaines dépenses de l’Élysée, Nicolas Sarkozy propose plus de transparence[180]. Le 15 juillet 2010, la Cour des comptes publie un rapport sur les comptes et la gestion des services de la présidence de la République , qui souligne « un sérieux effort », entre autres sur le coût des sondages[181],[182]. L'année suivante, en juillet 2011, la Cour des comptes constate que « la gestion des services de la présidence s'est améliorée de manière ininterrompue » de 2008 à 2010, tout en notant que d'autres économies sont encore possibles[183],[184].
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+Le président de la République présente, le 27 juillet 2010, ses grands axes pour réorganiser la filière nucléaire française, qui avait manqué en décembre 2009 un important appel d'offres pour la construction de quatre réacteurs à Abou Dabi. S'inspirant des conclusions du rapport commandé à François Roussely, il annonce ainsi une coopération renforcée entre EDF et Areva. Dans le cadre de cet accord stratégique, l'éventualité d’une prise de participation d'EDF dans le capital d'Areva « sera examinée »[185].
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+Le 30 juillet 2010, en déplacement à Grenoble, Nicolas Sarkozy annonce sa volonté de mettre en place un ensemble de mesures destinées à lutter contre la grande délinquance et les agressions contre les membres des forces de l'ordre. Ces mesures prévoient l'élargissement des possibilités de déchéance de la nationalité française aux personnes d'origine étrangère « qui porterait volontairement atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme, d'un militaire », l'acquisition de la nationalité par un mineur délinquant ne serait plus automatique au moment de sa majorité civile, l'extension des peines plancher « à toutes les formes de violences aggravées », ainsi qu'un débat au Parlement sur une peine de prison incompressible de trente ans pour les assassins de policiers ou de gendarmes[186]. Ce « discours de Grenoble » est suivi de nombreux éloignements de Roms en situation irrégulière, et lui attire de nombreuses critiques, dont celle de favoriser la montée du racisme en France[187]. Les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy, sont traduites au niveau législatif en septembre 2010, par le dépôt de plusieurs amendements à la loi (Loppsi 2)[188].
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+Nicolas Sarkozy confie la gestion politique de la réforme des retraites, qui prévoit notamment le relèvement de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans, au Premier ministre François Fillon, le ministre du Travail Éric Woerth étant considéré comme affaibli par l'affaire Woerth-Bettencourt[189]. Le 8 septembre 2010, au lendemain d'une journée de mobilisation contre cette réforme, il annonce quelques aménagements, parmi lesquels la possibilité pour les personnes présentant un taux d'incapacité d'au moins 10 % (et non plus 20) de continuer à partir à la retraite dès 60 ans et l'aménagement des fins de carrière des salariés exposés à des facteurs de pénibilité[190].
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+À partir de décembre 2010, il collabore avec le prince Louis de Bourbon pour la réinhumation de la tête du roi Henri IV dans la nécropole royale de la basilique Saint-Denis. Selon Jean-Pierre Babelon, Nicolas Sarkozy prévoit initialement une cérémonie pour mai 2012[191]. Cependant, la controverse autour de la relique et la campagne présidentielle repoussent la date de la célébration et le projet est ensuite abandonné par François Hollande[192].
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+Les élections cantonales de mars 2011 provoquent, dans 200 circonscriptions, des duels au second tour entre le FN et le PS, l'UMP étant éliminée au premier tour. Nicolas Sarkozy indique aux cadres de l'UMP une stratégie du « ni FN, ni PS », sans préciser explicitement l'abstention ou le vote blanc ou nul[193]. Un débat se crée alors dans la majorité présidentielle[194]. Une enquête TNS Sofres publiée après le second tour[195] indique que 49 % des sympathisants de droite des cantons concernés ont trouvé la consigne claire, avec une prise en compte effective dans 20 % des cas.
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+En août et novembre 2011, il demande au gouvernement de préparer deux plans d'économie, de successivement douze et sept milliards d'euros. Le premier prévoit, entre autres, l'instauration d'une taxe exceptionnelle sur les revenus fiscaux supérieurs à 500 000 euros par an, une modification de la taxation des plus-values immobilières, une hausse des prélèvements sociaux sur les revenus du capital[196], tandis que le second doit notamment permettre l'accélération du calendrier de transition vers l'âge de départ à la retraite à 62 ans, la mise en place d'un taux intermédiaire de TVA à 7 %, la désindexation partielle des prestations sociales, une réduction des dépenses de la Sécurité sociale et des ministères[197]. Certains observateurs, y compris dans son propre camp, considèrent qu'au début de sa présidence, les recettes de l'État ont baissé. Le rapport annuel 2010 de la Cour des comptes signale que « la perte potentielle pour l'État au titre de l'impôt sur les sociétés [s'élève] à 50 milliards fin 2009 ». Pour sa part, le rapporteur UMP de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Gilles Carrez, la chiffre à 36 milliards[198],[199]. De son côté, le ministère de Budget indique que, pour 2011, les recettes sont en hausse, la part des dépenses publiques dans le PIB en baisse et que le déficit de l'État a été ramené de 7,1 % du PIB en 2010 à 5,2 %[200]. Selon le laboratoire d'idées de gauche Terra Nova, le quinquennat de Nicolas Sarkozy a été marqué par une augmentation sans précédent de la dette[201], indiquant que de 2007 à 2010, la dette des administrations publiques a connu une hausse de près de 50 %, passant de 1 100 milliards d’euros en 2007 à 1 700 milliards d'euros en 2011 et plus de 1 800 milliards d'euros en 2012. Selon la Cour des comptes, un tiers de l'accroissement de la dette est dû à la crise, le reste étant le fruit de choix politiques, notamment fiscaux avec la loi TEPA, votée en 2007[202]. Par ailleurs, de 2008 à 2011, en grande partie sous l'effet de la crise, le niveau de vie des 10 % les plus aisés de la population a progressé alors que celui des 30 % les plus pauvres a baissé, tandis que le nombre de pauvres est passé de 7,8 millions à 8,7 millions[203],[204],[205],[206].
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+Au début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy jouit d'une importante popularité, qui varie de 65 % à 70 % d'opinions positives[207]. À partir du second semestre 2007, son image s'effrite dans l'opinion en raison, selon plusieurs sondeurs, d'un style jugé trop « bling-bling »[208]. Dans le même temps, la cote de popularité de son Premier ministre, François Fillon, demeure à un niveau élevé, Nicolas Sarkozy gouvernant en « omniprésident » et prenant ainsi sur lui l'impopularité d'habitude réservée au chef du gouvernement. Cette situation atteint son paroxysme en mars 2010, lorsque Nicolas Sarkozy envisage de changer de Premier ministre ; après avoir envisagé de placer Jean-Louis Borloo à la tête du gouvernement, il renonce finalement à cette idée[209]. Au cours de l'année 2010, la courbe d'impopularité de Nicolas Sarkozy dépasse le seuil des 70 %[210]. À plusieurs reprises, le président revient à la politique intérieure et au « thème refuge » de l'insécurité afin de ressouder son électorat, d'après les commentateurs politiques[211].
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+Philip Gourevitch (en), journaliste pour le New York Times et observateur de la politique française, estime que « ce qui rebute les Français chez Nicolas Sarkozy, ce n'est pas tant sa politique que son style[212]. » Le « style » de Nicolas Sarkozy semble en effet être un élément important de sa baisse de popularité durant son quinquennat[213]. À titre d'exemple, les événements étant intervenus dans sa vie privée (le divorce avec son épouse Cécilia, son remariage avec Carla Bruni) ont pu embarrasser les personnes âgées, plus conservatrices et généralement soutien de la droite[213]. L'Encyclopædia Universalis note à ce propos que « le style présidentiel, se voulant résolument plus décontracté, moins guindé, voire un peu familier, a été discrètement corrigé après avoir franchi les limites du supportable aux yeux de l'opinion lors de certains voyages privés[214]. » Son interventionnisme en matière de politique étrangère, et notamment ses efforts pour sauver l'Union européenne de la crise, n'augmente pas durablement sa cote de confiance. L'impopularité du président apparaît progressivement comme s'étant cristallisée, en particulier à la suite des difficultés économiques de longue durée rencontrées à la suite de la crise financière[215].
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+En décembre 2008, le Time Magazine le classe au troisième rang des personnalités de l'année, juste derrière Barack Obama et Henry Paulson[216]. Il est également classé au troisième rang des personnalités les plus puissantes du monde pour l'année 2009 par le magazine Newsweek, après Barack Obama et Hu Jintao[217].
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+Les débuts de la politique internationale de Nicolas Sarkozy sont marqués par un interventionnisme prononcé.
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+Nicolas Sarkozy avait émis le souhait, durant sa campagne présidentielle, que la France prenne la défense des femmes, et notamment celle d'Íngrid Betancourt, otage des FARC en Colombie, et des infirmières bulgares prisonnières en Libye[réf. souhaitée]. Il finalise la libération des infirmières bulgares, sur laquelle la Commission européenne a travaillé plusieurs années, envoyant son épouse Cécilia les chercher. En possible contrepartie de cette libération, il signe, au lendemain de cette libération, une série de contrats avec Mouammar Kadhafi, qu'il reçoit par ailleurs au palais de l'Élysée en décembre 2007[218].
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+Au début du mois d'août 2008, le président géorgien Mikheil Saakachvili lance une offensive militaire pour reprendre le contrôle de l'Ossétie du Sud, aux mains des séparatistes pro-russes. L'armée russe riposte, puis avance vers la capitale de la Géorgie, Tbilissi. Le 12 août 2008, Nicolas Sarkozy se rend à Moscou pour faire cesser les combats, bien que le président américain George W. Bush le lui ait déconseillé. Il va ensuite à Tbilissi, où le président Saakachvili signe l'accord de paix formulé par Nicolas Sarkozy et Dmitri Medvedev, ce qui empêche selon les commentateurs l'annexion pure et simple de la Géorgie par la Russie. Dans Le Monde, Arnaud Leparmentier estime que le président français a fait preuve d'un « activisme inédit en Europe » et que la médiation aurait sans doute échoué « si les Français avaient travaillé dans les règles de l'art, convoquant d'abord une réunion de leurs ministres des Affaires étrangères, comme cela avait été initialement envisagé[219]. »
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+Son nomination à la Présidence est saluée par les diplomates américains qui voient en lui l'un des dirigeants français les plus atlantistes[220]. De fait, son mandat se caractérise par un fort prisme en faveur des États-Unis et par un atlantisme affirmé[220],[221],[222], atlantisme déjà jugé « lamentable » par son prédécesseur avant son accession au pouvoir[223]. Il regrette néanmoins le refus de Washington de signer un accord de coopération bilatérale sur le renseignement, refus que les diplomates français attribuent au « souhait des États-Unis de continuer à espionner la France ». En 2012, il est révélé que Nicolas Sarkozy lui-même avait été placé sur écoute par les États-Unis[224].
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+Bien qu'il ait suggéré un retrait des troupes françaises présentes dans le cadre de la force internationale d'assistance et de sécurité sous l'égide de l'OTAN et mandaté par le Conseil de sécurité des Nations unies pendant la campagne électorale de 2005, Nicolas Sarkozy annonce en novembre 2007 un renforcement des effectifs militaires français, précisant que « l'échec n'est pas une option »[225],[226].
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+Le 12 juillet 2011, en visite à Kaboul, il déclare qu'« il faut savoir finir une guerre » et annonce le retrait d'un quart des effectifs français, soit un millier de soldats, d'ici fin 2012. Il confirme qu'en 2014, tous les soldats français seront partis d'Afghanistan[227].
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+En conformité avec le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale de 2008, il réduit les effectifs de l'armée française et l'engagement militaire permanent en Afrique et ouvre avec l'Implantation militaire française aux Émirats arabes unis la première base militaire française à l'étranger depuis cinquante ans.
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+Annoncée fin 2008, la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN devient effective en avril 2009. Cette réintégration est critiquée par une partie de la classe politique française, qui dénonce un rapprochement avec les États-Unis et considère qu'il s'agit-là d'une trahison de l'héritage du général de Gaulle, tandis que la majorité présidentielle souligne les contreparties obtenues et estime que cette décision permet de mettre fin à une hypocrisie[228].
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+Quelques semaines après son élection, Nicolas Sarkozy effectue deux voyages en Afrique, l'un en Libye, l'autre en Afrique de l'Ouest. Il prononce notamment, en juillet 2007, un long discours[229] à l'Université Cheikh Anta Diop à Dakar. Dans ce discours, rédigé par Henri Guaino, le président français déclare notamment que la colonisation fut une faute tout en estimant que le problème principal de l'Afrique venait du fait que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. […] Le problème de l'Afrique, c'est qu'elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance[230]. » Ce discours suscite de nombreuses réactions en France et dans le monde[231],[232],[233]. Quelques mois après le discours de Dakar, il prononce un autre discours, à Constantine (Algérie), en octobre 2007, où il affirme que le « système colonial […] ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d’asservissement et d’exploitation. »
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+Nicolas Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, organisent la conférence de Paris, réunissant une vingtaine de pays[234], afin de relancer le processus sur le Darfour le 25 juin 2007. Bernard Kouchner lance l'idée d'un corridor humanitaire. À la suite de la réunion, la création d'une force hybride de 20 000 hommes devant être déployée au Darfour, force comportant des membres de l'Union africaine et de l'ONU, est annoncée[235]. Le 31 juillet 2007, l'ONU approuve à l'unanimité l'envoi de troupes au Darfour[236].
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+Nicolas Sarkozy est réputé proche du Qatar[237], dont il utilise la médiation en 2007 lors de l'affaire des infirmières bulgares et qui aurait payé la rançon[238]. En 2008, il signe avec l'émirat arabe une convention fiscale qui fait de la France une destination accueillante pour les investissements qataris[238]. Elle exonère notamment la famille royale de tout impôt sur ses plus-values immobilières[237]. Selon l'universitaire Frédéric Pichon, c'est sur l'insistance du Qatar que Nicolas Sarkozy aurait invité Bachar el-Assad la même année au défilé du 14 juillet[238]. Toujours selon lui, lors de la Première Guerre civile libyenne, il fait fournir des armes au Qatar qui auraient ensuite été transmis aux groupes islamistes libyens[238]. Dans leur livre Une France sous influence, Vanessa Ratignier et Pierre Péan notent que Nicolas Sarkozy a participé à faire du Qatar une puissance incontournable du Moyen-Orient. Habitué des tribunes VIP du club de football du PSG (possédé par le Qatar), il effectue après sa présidence de régulières conférences très bien rémunérées dans le pays[239].
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+L'Union pour la Méditerranée, qui compte 44 membres (dont les 27 membres de l'UE), est officiellement fondée le 13 juillet 2008 et est coprésidée par Nicolas Sarkozy. L'UPM est un projet d'union politique proposé aux pays riverains de la mer Méditerranée par le président français Nicolas Sarkozy qui fait le constat de l'échec du processus de Barcelone. Ce projet avait pour but de renforcer la coopération entre les pays des deux rives, dans les domaines de l'énergie, de l'environnement, de l'immigration, et d'amener Israël et les pays arabes à s'asseoir à la même table. Les promoteurs de l'UPM pensaient que la Turquie verrait ce projet comme une alternative à son adhésion à l'Union européenne. À la fin du mandat de Nicolas Sarkozy, il apparaît que l'UPM n'a pas atteint ses objectifs[240].
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+Devant la crise politique qui suit l'élection présidentielle ivoirienne de 2010 (le président sortant Laurent Gbagbo et son adversaire Alassane Ouattara revendiquent tous deux la victoire), la France participe aux opérations de l'ONUCI visant à détruire les armes lourdes utilisées contre des civils par les partisans de Laurent Gbagbo. Celui-ci est arrêté le 11 avril 2011 par les forces d'Alassane Ouattara, soutenues par l'ONUCI et la France.
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+En mars 2011, après avoir été critiqué pour sa lenteur à soutenir les révolutions tunisienne et égyptienne[241], Nicolas Sarkozy est au premier rang des chefs d'États demandant le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui réprime violemment une révolte dans son pays. À la demande notamment de la France, la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies est adoptée, ce qui permet la création d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, le gel des avoirs de Kadhafi, ainsi que « les mesures nécessaires » à la protection des civils. Nicolas Sarkozy annonce le 19 mars 2011 le début d'une intervention militaire contre la Jamahiriya arabe libyenne, à laquelle la France participe. Les interventions de Nicolas Sarkozy, qui est par ailleurs le premier chef d'État à reconnaître le Conseil national de transition, sont saluées par une grande partie de la classe politique française[242]. Le 1er septembre 2011, à la suite de la prise de Tripoli par les rebelles, il préside au palais de l'Élysée une conférence qui réunit les délégations de 63 pays et qui prévoit notamment la levée des avoirs libyens gelés[243]. Deux semaines plus tard, le 15 septembre, il se rend en Libye, en compagnie d'Alain Juppé, du Premier ministre anglais David Cameron et du philosophe Bernard-Henri Lévy[244] ; il dit, ce jour-là, sa « grande émotion » de venir dans une Libye « libérée », puis, devant une foule de plusieurs milliers de personnes réunies sur la place de la Liberté à Benghazi, il plaide pour une Libye unie et assure les Libyens du soutien de la France[245],[246].
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+Une deuxième guerre civile libyenne éclate en 2014 dans le Nord de la Libye. L'année suivante, en 2015, les anciens ministres Bernard Kouchner[247] et Michèle Alliot-Marie[248] se montrent critiques sur l'intervention en Libye et estiment que le départ des migrants de Libye était mieux contrôlé sous Kadhafi. Xavier Bertrand considère pour sa part que « la responsabilité de la communauté internationale est collective »[247]. Revenant en 2016 sur ces événements, Barack Obama explique l'attitude de Nicolas Sarkozy par sa volonté de se mettre en avant et critique son suivi des opérations[249],[250]. En 2016, une commission des affaires étrangères du Parlement britannique dirigée par le député conservateur Crispin BluntCrispin Blunt publie un rapport affirmant que l'intervention militaire « fut fondée sur des postulats erronés », que la menace d’un massacre de populations civiles a été « surévaluée » et que la coalition n'a pas « vérifié la menace réelle pour les civils » ; il estime également que les véritables motivations de Nicolas Sarkozy étaient de servir les intérêts français et d'« améliorer sa situation politique en France »[251].
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+Dans le même sens, des e-mails d'un conseiller de l'ancienne secrétaire d'État Hillary Clinton (rendus publics par le département d'État américain) révèlent que ce conseiller estimait que la véritable raison de cette intervention militaire occidentale était avant tout liée à des préoccupations d'ordre économiques et géostratégiques et non à des considérations humanitaires, telles que la protection des civils ou l'établissement de la démocratie en Libye, et que le soulèvement libyen aurait été orchestré de toutes pièces par des services secrets extérieurs, notamment français[252],[253]. Par ailleurs, des médias européens tels que le Daily Telegraph ou le Corriere della Sera envisagent l'hypothèse que Nicolas Sarkozy ait pu commanditer la mort du colonel Kadhafi afin d'étouffer de potentielles révélations sur le financement de sa campagne présidentielle de 2007[254],[255].
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+En 2007, Nicolas Sarkozy donne son accord à la candidature du socialiste Dominique Strauss-Kahn au poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI), puis le soutient personnellement durant sa campagne. L'appui à cette candidature est présenté comme une poursuite de la politique d'« ouverture ». Dominique Strauss-Kahn devient directeur général du FMI en novembre 2007.
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+À la suite de la démission de Dominique Strauss-Kahn, inculpé à New York pour agression sexuelle, Nicolas Sarkozy défend pour prendre la tête du FMI la candidature de Christine Lagarde, ministre française de l'Économie, notamment lors du sommet du G8 de Deauville[256]. La désignation de cette dernière est présentée comme un succès pour Nicolas Sarkozy, les médias considérant qu'il a, pour la deuxième fois, réussi à faire désigner le candidat de la France à la tête d'une des principales institutions mondiales[257].
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+En 2011, Nicolas Sarkozy préside le G20, qu'il a contribué à réunir pour la première fois, avec Gordon Brown, en novembre 2008[258].
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+Nicolas Sarkozy est le premier président français à poser avec le drapeau européen pour sa photographie officielle[259].
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+Lors du sommet européen du 8 au 10 juin 2007 présidé par l'Allemagne, Nicolas Sarkozy défend l'idée d'un « traité simplifié » entre les partenaires européens, reprenant en grande partie les articles du projet de constitution européenne, notamment la partie institutionnelle. Après de longues négociations, avec en particulier le président polonais Lech Kaczyński, ce projet est adopté le 23 juin 2007[260]. Le traité de Lisbonne est adopté par le Parlement français en février 2008 et entre en application en décembre 2009.
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+De juillet à décembre 2008, la France assure la présidence du Conseil européen. Le Conseil européen des 15 et 16 octobre 2008 adopte le Pacte européen sur l'immigration et l'asile, proposé par Nicolas Sarkozy, et approuvé par le Conseil justice et affaires intérieures le 25 septembre. Ce texte prévoit « l'harmonisation des politiques d'asile et d'immigration » au sein de l'Union européenne et interdit les régularisations massives de sans-papiers.
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+En 2007, éclate une crise financière mondiale, conséquence d'un endettement privé excessif dû aux dérèglements du système financier américain. En octobre 2008, après la faillite de la banque Lehman Brothers, une réunion de l'Eurogroupe se tient au palais de l'Élysée. Les représentants de la zone euro et le Premier ministre britannique Gordon Brown mettent au point un plan qui mobilise près de 1 700 milliards d'euros sous forme de garanties et qui parvient à rassurer les marchés. L'action de Nicolas Sarkozy pendant cette période de crise est jugée déterminante. Martin Schulz, président du groupe socialiste au Parlement européen, affirme qu'il a « bien agi et pris les mesures qui s'imposent »[261]. Pour Franz-Olivier Giesbert, il « a fait preuve, pendant cette période, d'un esprit de décision et d'une aptitude impressionnante à la négociation » et « a pris à cette occasion une dimension historique »[262].
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+Pour faire face à la crise de la dette publique grecque qui menace la stabilité financière de la zone euro, Nicolas Sarkozy contribue, en 2010, à la mise en place d'un plan d'aide UE-FMI à la Grèce de 110 milliards d'euros. Le président français plaide pour plus de gouvernance économique au niveau européen[263].
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+Lors de la réunion de l'Eurogroupe du 21 juillet 2011, il participe à la négociation d'un second plan de sauvetage financier de la Grèce, de 158,6 milliards d'euros, dans le but d'alléger le poids du stock de dettes et de ses intérêts, en prévoyant notamment la contribution du secteur financier privé et le soutien à hauteur de 109 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI[264],[265]. Le 16 août 2011, à la suite de la dégradation de la note des États-Unis par l'agence Standard & Poor's et de la baisse des bourses mondiales, il tient une réunion avec la chancelière allemande Angela Merkel, à l'issue de laquelle tous deux se prononcent pour « un véritable gouvernement de la zone euro », pour l'adoption par les 17 États membres de la zone euro, avant l'été 2012, de la « règle d'or » sur l'équilibre budgétaire et pour une taxe sur les transactions financières[266].
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+Le 27 octobre 2011, Nicolas Sarkozy participe à Bruxelles à un sommet européen qui aboutit à un accord avec les banques créancières de la Grèce. Celles-ci devront effacer la moitié des dettes qu'elles détiennent en Grèce, ce qui permettra de réduire de 100 milliards d'euros (sur 350 milliards) la dette de ce pays. En échange, un accord est trouvé pour recapitaliser les banques qui en auraient besoin[267].
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+Alors qu'il n'a pas encore annoncé sa décision de se représenter, Nicolas Sarkozy est critiqué pour plusieurs déplacements en province dont les coûts sont pris en charge par les services de l'État[268],[o]. Nicolas Sarkozy officialise sa candidature à un second mandat, pressentie depuis 2009, au journal de 20 heures de TF1 du 15 février 2012. Les commentateurs, au vu des résultats défavorables des sondages, jugent sa réélection très difficile, voire impossible[271],[272]. Il est même donné éliminé au premier tour de scrutin entre mars et juin 2011[273]. Il déclare à cette occasion un patrimoine de 2,7 millions d'euros (2,1 millions d'euros en 2007)[274].
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+Le slogan de sa campagne est « La France forte ». La stratégie de la campagne est dirigée par Patrick Buisson, tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet est nommée porte-parole[275]. Il dévoile son programme dans une Lettre au peuple français, s'inspirant ouvertement de la Lettre à tous les Français de François Mitterrand en 1988. Nicolas Sarkozy chiffre son programme de campagne à 5,5 milliards d'euros. Pour les financer et respecter son objectif de retour à l'équilibre budgétaire en 2016, il estime qu'un effort de 53,5 milliards d'euros doit être fourni en plus des mesures déjà votées. Il prévoit que cet effort repose aux trois quarts sur des réductions de dépenses et pour un quart sur des hausses d'impôts.
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+Le début de la campagne officielle coïncide avec une série d'assassinats touchant des militaires français, puis des civils, en Midi-Pyrénées. Nicolas Sarkozy interrompt et d’autres candidats interrompent leur campagne[276]. Il préside l'enterrement des militaires assassinés, en présence de la majorité des autres candidats à la présidentielle[277],[278].
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+Après la tenue d'un grand meeting de campagne à Villepinte, le 11 mars 2012, les intentions de vote en faveur de Nicolas Sarkozy augmentent de manière significative, même s'il reste devancé au second tour[279]. Quelques jours avant le premier tour, alors qu'il connait une baisse dans les sondages, il affirme que son discours est devenu « inaudible » et que « la conception de l'égalité à la française, c'est neuf contre un », la règle fixée par le CSA ne lui permettant de bénéficier que d'un dixième du temps de parole et d'antenne accordé aux candidats dans les médias audiovisuels[280]. Continuant sa campagne, il enchaîne au total 42 meetings, qui sont organisés par les sociétés Bygmalion et Event & Cie et qui drainent une affluence considérable, en dépit de chiffres contestés[281],[282],[283],[284]. Deux plus tard, en mai 2014, la révélation d'une double facturation des coûts de ces meetings provoquera la démission de la direction de l'UMP et le début de l'« affaire Bygmalion »[282],[283],[284].
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+Totalisant 27,2 % des voix au premier tour, Nicolas Sarkozy se qualifie pour le second tour, derrière le candidat socialiste, François Hollande (28,6 %)[285],[286]. Il est le premier président de la République sortant à ne pas arriver en tête au premier tour de scrutin[287]. Dans l'entre-deux tours, il maintient sa stratégie, récuse les accusations de « pétainisme » et s'attaque François Hollande sur la maîtrise des déficits[288],[289]. Le 29 avril 2012, lors d'un discours prononcé à Toulouse, il fait l'éloge des frontières et de la Nation[290]. Le 1er mai, il tient place du Trocadéro, à Paris, un rassemblement, pour lequel il revendique 200 000 participants et qu'il présente comme étant « la vraie fête du travail »[291]. Le parti pris supposé des médias contre Nicolas Sarkozy est critiqué par plusieurs dirigeants de la droite et du centre et suscite l'hostilité des militants UMP à leur égard[292],[293],[294],[295].
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+Le 6 mai 2012, Nicolas Sarkozy est battu par François Hollande, recueillant 48,36 % des suffrages exprimés. Il s'agit de la deuxième élection présidentielle la plus serrée de l'histoire après celle de 1974[296]. C'est également la deuxième fois qu'un président briguant un second mandat est battu lors d'une élection présidentielle sous la Ve République[297]. Les analystes politiques estiment que François Hollande a été élu « par défaut », essentiellement en raison de l'impopularité de Nicolas Sarkozy, qui a cependant obtenu un score honorable au vu des sondages d'opinion[298],[299],[300]. Pour une partie des commentateurs, la « ligne Buisson », résolument axée à droite, lui a permis de réaliser un bon score, tandis que pour une autre partie, ce discours n'a pas été suffisamment rassembleur[301],[302].
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+Au soir du second tour, dans un discours prononcé à la maison de la Mutualité, à Paris, Nicolas Sarkozy souhaite bonne chance au président élu et déclare : « Cela fait dix ans que chaque seconde, je vis pour les responsabilités gouvernementales au plus haut niveau ; après cinq ans à la tête de l'État, mon engagement dans la vie de mon pays sera désormais différent »[303]. Nicolas Sarkozy avait annoncé avant le scrutin son intention de quitter la vie politique en cas de défaite[304],[305]. Il confirme cette décision à son comité de campagne au lendemain du second tour[306].
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+Nicolas Sarkozy fait part de sa décision de quitter la vie politique[306]. Le 8 mai 2012, sur invitation du président sortant, François Hollande participe à ses côtés aux commémorations du 8 mai 1945[307]. Nicolas Sarkozy quitte ses fonctions le 15 mai suivant[308].
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+Nicolas Sarkozy siège pour la première fois au Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit depuis son départ de la présidence de la République, le 19 juin 2012[309],[310].
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+En raison de ses anciennes fonctions politiques, il est rémunéré par l'État à hauteur de 2,2 millions d'euros par an, dépenses de fonctionnement et rémunération de ses collaborateurs incluses[311]. Il s'installe dans des bureaux situés dans le 8e arrondissement de Paris, au 77 rue de Miromesnil. Il touche d'importants cachets pour intervenir lors de conférences à l'étranger sur l'économie et la finance à l'invitation de banques ou d'organisations diverses[312],[313],[314].
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+Le 7 août 2012, il publie avec Abdel Basset Sayda, président du Conseil national syrien, un communiqué commun appelant à une action rapide de la communauté internationale dans le conflit syrien[315]. Au fil des mois, alors que sa cote de popularité reste forte à droite, notamment parmi les sympathisants UMP, son retour en politique et l'hypothèse d'une candidature à l'élection présidentielle de 2017 sont évoqués par la presse et la classe politique, notamment en raison de l'absence de chef incontesté à droite à la suite du congrès de l'UMP de 2012[316],[317],[318].
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+La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques rejette le 21 décembre 2012 ses comptes de campagne pour l'élection présidentielle de 2012. Le recours de Nicolas Sarkozy contre cette décision est ensuite rejeté par le Conseil constitutionnel, qui estime que ses dépenses électorales ont excédé de 2 % le plafond autorisé[p][319],[320]. Nicolas Sarkozy annonce alors qu'il « démissionne immédiatement du Conseil constitutionnel afin de retrouver sa liberté de parole », bien que le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, indique que les anciens chefs de l'État ne peuvent formellement démissionner[q],[321]. La souscription nationale lancée dans la foulée par Jean-François Copé permet à l’UMP de recueillir 11 millions d'euros de dons privés[322],[323],[324].
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+Il accepte l'invitation de François Hollande à se rendre, le 15 décembre 2013, aux obsèques de Nelson Mandela en Afrique du Sud[325].
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+Nicolas Sarkozy effectue son retour en politique le 19 septembre 2014, en annonçant sa candidature à la présidence de l’UMP[326],[327],[328]. Opposé à Bruno Le Maire et Hervé Mariton, il l'emporte dès le premier tour, le 29 novembre 2014, avec 64,5 % des 156 000 suffrages d'adhérents[329].
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+Après le succès de la droite aux élections départementales de 2015, Nicolas Sarkozy réitère son souhait, formulé pendant sa campagne de 2014, de changer le nom de l'UMP, dont l'image a été dégradée à la suite de la crise interne de 2012-2013 puis à la révélation de l'affaire Bygmalion. C'est finalement la dénomination « Les Républicains » (LR) qui est retenue et officialisée le 30 mai 2015, après un vote favorable des adhérents du parti[330]. En pleine multiplication des attentats islamistes en France, Nicolas Sarkozy se montre critique envers le gouvernement et propose l’ouverture de centres de déradicalisation, l’expulsion des personnes étrangères fichées S et le placement en centre de rétention ou sous bracelet électronique de celles présentant un risque de radicalisation[331]. À cette occasion, certains de ses opposants lui reprochent d'avoir supprimé la double peine en 2003, ce qui aurait selon eux permis d'éviter plusieurs attentats[332].
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+Le 22 août 2016, il officialise sa candidature à la primaire présidentielle des Républicains en vue de l'élection présidentielle de 2017[333],[334]. Le lendemain, il démissionne de la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez lui succédant[335],[336],[337]. En même temps que sa candidature, il annonce la sortie d'un livre programme, Tout pour la France, qui se classe parmi les meilleures ventes d'ouvrages[338],[339]. Ses principaux thèmes de campagne sont l'immigration, l'islam, la sécurité, la défense de l'identité française et la compétitivité économique[340]. Il propose notamment de baisser les impôts de 40 milliards d'euros et de réduire la dépense publique de 100 milliards[341]. Dans les sondages, il est le plus souvent devancé par son ancien ministre Alain Juppé, qui bénéficie du soutien de la frange modérée de l’électorat de la droite et du centre[342],[343],[344].
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+À l'issue du vote de 4,3 millions d'électeurs le 20 novembre 2016, Nicolas Sarkozy obtient 20,7 % des suffrages, étant devancé par Alain Juppé (28,6 %) et par François Fillon (44,1 %), qui a bénéficié d'une inattendue montée dans les sondages de fin de campagne[345],[346]. Nicolas Sarkozy reconnaît aussitôt sa défaite et annonce qu'il votera au second tour pour François Fillon[347]. Il déclare notamment : « Il est temps pour moi d'aborder une vie avec plus de passion privée et moins de passion publique », ce qu'une partie des médias interprète comme l'annonce d'une mise en retrait de la vie politique[348]. Il appelle à voter François Fillon pour le premier tour de l'élection présidentielle, puis Emmanuel Macron en vue du second tour[349].
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+En vue des élections législatives de 2017, il propose des candidats à Emmanuel Macron, pour qui il a appelé à voter entre les deux tours de l'élection présidentielle, contrairement à Laurent Wauquiez[350]. Il rencontre ensuite régulièrement le nouveau chef de l’État, ainsi que certains de ses conseillers et ministres, en particulier ceux venus de LR[350],[351],[352]. En décembre 2018, dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes, Nicolas Sarkozy aurait convaincu le président de la République de reprendre deux mesures adoptées sous sa présidence : la défiscalisation des heures supplémentaires et la prime exceptionnelle aux salariés[353],[354],[355]. En novembre 2019, l'exécutif annonce l’instauration de « quotas » pour l’immigration professionnelle en fonction de la branche d’activité, reprenant ainsi un marqueur de la ligne politique de Nicolas Sarkozy[356].
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+Le président de la République lui confie le soin de représenter la France lors de plusieurs cérémonies officielles à l'étranger : en décembre 2018, lors de la cérémonie d’investiture de la présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili[357],[358] ; en octobre 2019, pour l’intronisation de Naruhito, nouvel empereur du Japon ; en janvier 2020, pour la cérémonie d’hommage à Qabus ibn Saïd, défunt sultan d’Oman[359]. En mars 2019, il est invité par Emmanuel Macron à la célébration du 75e anniversaire des combats du plateau des Glières, contrairement à François Hollande[360].
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+Cependant, Nicolas Sarkozy réaffirme plusieurs fois son soutien aux Républicains, appelant à voter pour le parti aux élections européennes de 2019[361]. Il décline peu auparavant la proposition de Laurent Wauquiez de se présenter à la présidence de la Commission européenne[351]. En vue du congrès des Républicains de 2019, il soutient la candidature de Christian Jacob, qui est élu[362]. L'année suivante, il participe au meeting de fin de campagne de Rachida Dati, candidate LR aux élections municipales à Paris[363].
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+À la fin des années 2010, il reste très nettement la personnalité politique la plus populaire auprès des sympathisants de droite[364]. En août 2019, en un mois, son ouvrage autobiographique Passions s'écoule à plus de 220 000 exemplaires, ce qui constitue un niveau exceptionnel pour un livre politique — deux fois plus que Les Leçons du pouvoir (2018) de François Hollande en quatre mois — et conduit par la suite à plusieurs réimpressions[365],[366],[367].
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+Après sa défaite lors de l'élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy reprend ses activités au sein du cabinet d'avocat Claude & Sarkozy, dont il détient 34 % des parts[22]. Selon Mediapart, son retour conduit à une hausse du chiffre d’affaires du cabinet de de 23 % l’année suivante, pour atteindre 5,1 millions d’euros[22]. Nicolas Sarkozy est personnellement « responsable » des missions confiées au cabinet à partir de 2014 et au moins jusqu'en 2016 par le groupe AccorHotels[22], ainsi que d’une consultation juridique confiée à partir de 2012 par Arnaud Lagardère en lien avec Qatar Investment Authority (QIA)[22].
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+Peu après sa défaite lors de l'élection présidentielle de 2012, il s'associe à Stéphane Courbit pour créer le fonds d'investissement Columbia, un fonds d’investissement dans lequel QIA s'engage à investir 200 millions d’euros à son lancement, soit 40 % de la somme nécessaire pour le lancement[22]. Le projet de fonds échoue quelques mois plus tard en raison de la mise en examen dans l’affaire Bettencourt de Stéphane Courbit, selon une déclaration de son avocat à l’AFP à l’époque[22].
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+Trois mois après sa défaite à la primaire de 2016, Nicolas Sarkozy rejoint le conseil d'administration du géant hôtelier AccorHotels[368],[369]. Le journaliste Vincent Jauvert relève qu'il est officiellement choisi pour son indépendance et « son expertise internationale », mais que « le cabinet d'avocats d'affaires Claude et Sarkozy, dont il est l'un des trois associés, est employé par la société, ce qui laisse planer un doute sur sa qualité d'administrateur indépendant »[368]. Dans son rapport annuel, le conseil d'administration estime que Nicolas Sarkozy est un administrateur « indépendant » selon les critères du code de bonne gouvernance Afep/Medef, au motif que les honoraires versés par Accor pèsent « moins de 1 % du chiffre d’affaires du cabinet Claude & Sarkozy » (soit 55 000 euros en 2017) et que « Monsieur Sarkozy ne fournit lui-même aucune prestation de conseil juridique au groupe »[22]. AccorHotels précise que le cabinet bénéficiait d’une convention de « fourniture de services de conseils » assortie d’un « montant forfaitaire annuel d’honoraires », à laquelle le groupe « a mis fin […] lors de l’entrée de Nicolas Sarkozy au conseil d’administration en février 2017 »[22]. Accor ajoute avoir continué à travailler « occasionnellement » avec Claude & Sarkozy par la suite, dans des « conditions normales », et l’avoir mentionné dans son rapport annuel[22]. Selon Vincent Jauvert, Nicolas Sarkozy perçoit 86 000 euros de jetons de présence en 2017 et 79 000 euros en 2018, « pour une douzaine de séances de quatre heures »[368]. Président du « comité de la stratégie internationale » d'AccorHotels, il facilite notamment les relations entre le groupe et la Côte d'Ivoire, dont le président Alassane Ouattara est un ami et où Accor veut établir une plate-forme de correspondance (hub)[370].
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+En avril 2019, il entre au conseil d'administration du groupe des casinos Barrière[368]. En mai 2020, il est coopté au sein du conseil d'administration du groupe Lagardère, spécialisé dans les médias, alors que son dirigeant, Arnaud Lagardère, proche de l’ancien chef de l’État, est contesté par Amber Capital, premier actionnaire[23].
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+Par ailleurs, il tente de concilier l'homme d'affaires Beny Steinmetz et le président guinéen, Alpha Condé, qui a privé ce dernier de la mine de Simandou (en), la plus grande réserve au monde de minerai de fer[371].
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+S’impliquant en outre dans les questions de relations internationales, il s'inquiète de la perte d’influence des pays occidentaux, auxquels il reproche par ailleurs de s’opposer systématiquement à Vladimir Poutine[351]. En mai 2019, il réitère cette vision en s'alarmant de la « disparition de l'Occident », affirmant que « ce n'est pas être un décliniste que de dire que l'axe du monde est oriental »[372],[373]. En 2019, il prend la défense de son « ami » le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, après que le parti de celui-ci, le Fidesz, a été suspendu du Parti populaire européen, plaidant pour le « rassemblement » et le « compromis » au sein de l'Union européenne[374].
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+Le texte peut changer fréquemment, n’est peut-être pas à jour et peut manquer de recul.
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+Le titre et la description de l'acte concerné reposent sur la qualification juridique retenue lors de la rédaction de l'article et peuvent évoluer en même temps que celle-ci.
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+N’hésitez pas à participer de manière neutre et objective, en citant vos sources et en n'oubliant pas que, dans nombre de systèmes judiciaires, toute personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement et définitivement établie.La dernière modification de cette page a été faite le 28 juillet 2020 à 18:11.
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+En mars 2014, des écoutes judiciaires effectuées dans le cadre de l'affaire Sarkozy-Kadhafi révèlent la tenue de conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog sur des téléphones mobiles enregistrés sous de faux noms ; l'avocat de Nicolas Sarkozy admet avoir ouvert une ligne pour son client au nom de Paul Bismuth, déclarant avoir utilisé le « premier nom qui lui serait passé par la tête », dans l'espoir de sécuriser les conversations qu'il avait avec l'ancien chef de l'État[375],[376]. Dans le cadre de cette affaire, Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, est suspecté d'avoir renseigné Nicolas Sarkozy des avancées de la procédure judiciaire concernant l'affaire Woerth-Bettencourt en échange d'un possible appui à sa candidature à un poste judiciaire convoité à Monaco, poste qu'il n'obtiendra jamais[377],[r],[378],[379],[380],[s].
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+Thierry Herzog dénonce les écoutes judiciaires, qui sont selon lui illégales. Il reçoit le soutien de 3 000 pénalistes pour lesquels l'écoute judiciaire d'un avocat, même sur une ligne détenue sous une fausse identité, constitue une grave atteinte au secret professionnel[381]. Nicolas Sarkozy se plaint alors que « le droit au respect de la vie privée est bafoué par des écoutes téléphoniques » et met en doute l'impartialité d'une partie de la justice, relevant notamment le fait que l'une des juges de l'affaire est membre du Syndicat de la magistrature, classé à gauche de l'échiquier politique[382]. Dans une tribune libre[383], il compare ces écoutes à celle de la Stasi. Ses propos indignent la gauche et plusieurs spécialistes[384]. Les médias notent que les écoutes ont été autorisées dans le cadre des lois Perben II de 2004 et LOPPSI 2 de 2011, votées alors qu'il était ministre de l'Intérieur puis président[385],[386],[387],[388].
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+Le 2 juillet 2014, Nicolas Sarkozy est mis en examen pour « corruption active », « trafic d'influence » et « recel de violation du secret professionnel », à l'instar des décisions prises précédemment à l'encontre de Thierry Herzog et de Gilbert Azibert[389],[390]. Le 18 juin 2019, la Cour de cassation rejette les derniers recours formés par l'ancien chef de l'État, son avocat Thierry Herzog et l'ex-haut magistrat Gilbert Azibert, ce qui doit conduire à la tenue d'un procès[391]. C'est la première fois sous la Ve République qu'un ancien président sera jugé pour corruption[392]. Le procès doit se tenir du 5 au 22 octobre 2020[393].
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+En 2014, une information judiciaire est ouverte contre X pour « faux et usage de faux », « abus de confiance », « tentative d'escroquerie » et « complicité et recel de ces délits »[394]. Pour rendre invisibles des dépassements de frais de campagne, la société Bygmalion aurait facturé auprès de l'UMP des sommes réellement dépensées pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
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+Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est mis en examen le 16 février 2016, pour « financement illégal de campagne électorale », et se voit placé sous le statut de témoin assisté pour les autres chefs d’accusation[395],[396]. En février 2017, le juge d'instruction Serge Tournaire renvoie Nicolas Sarkozy et 13 autres personnes devant le tribunal correctionnel pour « financement illégal de campagne électorale »[397]. La question prioritaire de constitutionnalité et le pourvoi en cassation formés par la défense de Nicolas Sarkozy sont rejetés en 2019[398],[399]. L’ancien président pourrait ainsi être jugé en 2020 avec les 13 autres personnes également mises en examen[400],[401].
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+Le 16 mars 2011, trois jours avant le déclenchement de l'intervention militaire française en Libye qui va déboucher sur le renversement de son père du pouvoir, Saïf al-Islam Kadhafi fait état, sans fournir de preuves, d'un financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par le régime libyen[402]. Par la suite, pendant la campagne de 2012, le journal en ligne Mediapart relaie ces accusations. Nicolas Sarkozy dépose plainte contre Mediapart pour « faux et usage de faux », « recel de faux » et « publication de fausses nouvelles », puis Mediapart dépose plainte à son tour contre Nicolas Sarkozy pour « dénonciation calomnieuse »[403],[404]. Le 30 mai 2016, les magistrats rendent une ordonnance de non-lieu au bénéfice de Mediapart[405].
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+Dans l'ouvrage Avec les compliments du guide, paru en octobre 2017 et faisant suite à six années d'enquête, les journalistes Fabrice Arfi et Karl Laske révèlent que le Libanais Ziad Takieddine, mis en examen dans le dossier libyen, affirme qu’il a lui-même convoyé cinq millions d’euros destinés à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy.
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+Le 20 mars 2018, Nicolas Sarkozy est placé en garde à vue par l'Office anticorruption (OCLCIFF) dans les locaux de la Police judiciaire de Nanterre[406]. Le lendemain, il est mis en examen pour « corruption passive, financement illicite de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens[407] ».
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+En 2004, le juge Renaud Van Ruymbeke reçoit des courriers anonymes et des listes selon lesquelles des personnalités ont reçu des commissions dans l’affaire des frégates de Taïwan et que celles-ci ont été versées sur des comptes de la banque Clearstream. Le juge va ainsi enquêter sur des comptes en Italie supposés appartenir à Nicolas Sarkozy (ministre du Budget en 1993). Il apparaît rapidement qu’il s’agit d’une tentative de manipulation : les listes de comptes occultes envoyées par le corbeau auraient été trafiquées afin d’impliquer des personnalités étrangères à l’affaire des frégates[408],[409],[410].
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+Nicolas Sarkozy est le plus fréquemment présenté en victime de l’affaire Clearstream 2, mais parfois aussi comme ayant favorisé sa propre victimisation[t].
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+En 2010, un éventuel financement illégal de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy par le couple Bettencourt est évoqué[411],[412]. Nicolas Sarkozy est placé sous le statut de témoin assisté le 22 novembre 2012[413],[414]. Le 21 mars 2013, il est mis en examen pour abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt[415]. Une décision de non-lieu est finalement rendue en sa faveur le 7 octobre 2013[416].
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+Cette affaire concerne la commande d'études d'opinion par la présidence de la République à partir de 2008[417]. Elle commence en 2009 avec la publication d'un rapport de la Cour des comptes pointant des irrégularités dans les marchés conclus entre l'Élysée et neuf instituts de sondage. Nicolas Sarkozy n'est pas inquiété du fait de l’irresponsabilité pénale dont jouit le chef de l'État, mais six personnes, dont Claude Guéant et Patrick Buisson, sont renvoyés en correctionnelle en 2019, notamment pour favoritisme et détournements de fonds publics[418].
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+Nicolas Sarkozy est une cible privilégiée des caricaturistes, et ce avant même son élection à la présidence de la République. Ainsi, sa taille et son apparente nervosité, puis son supposé manque de culture et son côté « bling-bling »[440] (autant d'accrocs supposés à la « dignité présidentielle ») sont des thèmes fréquents de caricature anti-sarkoziste[441].
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+Outre les nombreuses caricatures et dessins humoristiques parus dans la presse, certains ouvrages de bande dessinée ou recueils de caricatures ont pris Nicolas Sarkozy comme personnage principal ou majeur.
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+Les œuvres de Nicolas Sarkozy sont gérées par l'agent littéraire Andrew Wylie[452] :
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+Sur les autres projets Wikimedia :
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+« Les médias nous avaient déjà fait le coup avec les partisans du « non » à la Constitution européenne en les décrivant comme des moins que rien, des zombies. C'est une des raisons qui m'aurait poussé à voter « non », si je n'avais pas été politiquement obligé de me prononcer pour le « oui ». Car les Français peuvent avoir une opinion tranchée, mais vouloir, en même temps, que le président de la République incarne une tout autre position. »
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