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+ Dieu (hérité du latin deus, lui-même issu d'une racine indo-européenne *deiwos, « une divinité », de la base*dei-, « lueur, briller » ; prononciation : Écouter) désigne un être ou force suprême structurant l'univers ; il s'agit selon les croyances soit d'une personne, soit d'un concept philosophique ou religieux. Principe fondateur dans les religions monothéistes, Dieu est l'être suprême, unique, transcendant, universel, créateur de toutes choses, doté d'une perfection absolue, constituant le principe de salut pour l'humanité et qui se révèle dans le déroulement de l'histoire[2]. Comme entité philosophique, Dieu est le principe d'explication et d'unité de l'univers[3].
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+ L'existence réelle d'un être suprême et les implications politiques, philosophiques, scientifiques, sociales et psychologiques qui en découlent font l'objet de nombreux débats à travers l'Histoire, les croyants monothéistes appelant à la foi, tandis qu'elle est contestée sur les terrains philosophique et religieux par les libres-penseurs, agnostiques, athées ou croyants sans Dieu.
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+ La notion de Dieu revêt un considérable impact culturel, notamment dans la musique, la littérature, le cinéma, la peinture, et plus généralement dans les arts. La représentation de Dieu et la façon de nommer Dieu varient en fonction des époques et systèmes de croyances.
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+ Le mot « dieu » vient du latin deus, lui-même issu de la racine indo-européenne dei- « briller » qui, élargie en deiwo- et en dyew-, sert à désigner le ciel lumineux en tant que divinité ainsi que les êtres célestes par opposition aux êtres terrestres, les hommes[4]. Étroitement liée à cette notion de lumière, c'est la plus ancienne dénomination indo-européenne de la divinité qui se retrouve dans le nom du dieu grec Zeus dont le génitif est Dios. De la même racine est issue la désignation de la lumière du jour (diurne) et du jour, lui-même (dies en latin)[5].
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+ Dans la langue française, le mot est attesté dès le tout premier texte français[4], les Serments de Strasbourg, en 842 sous les formes Deo au cas régime et Deus au cas sujet[6],[7]. Dans ce texte, le terme désigne avec une majuscule la divinité du monothéisme chrétien. On trouve ensuite Deu et Dieu aux XIe et XIIe siècles[4]. Il indique également une divinité du polythéisme à partir du XIIe siècle[4]. Considéré comme un nom propre, le nom « Dieu » prend alors une majuscule[8] ainsi que les métonymies ou les pronoms qui s'y substituent[9].
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+ Les termes qui désignent Dieu dans les langues germaniques (𐌲𐌿𐌸 Guþ en gotique, Gott en allemand, God en anglais et en néerlandais, Gud dans les langues scandinaves, Guð en islandais) ont une autre origine, elle aussi indo-européenne, liée à la notion d'« appel » ou d'« invocation »[10]. Sa plus ancienne mention écrite se trouve dans le Codex Argenteus, au VIe siècle. Ce Codex est une copie de la traduction de la Bible effectuée selon l'alphabet inventé par l'évêque Wulfila deux siècles plus tôt.
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+ Les termes qui désignent Dieu dans les langues slaves (Бог en biélorusse, bulgare, macédonien, russe, serbe, ukrainien ; Bog en croate ; Bóg en polonais ; Bůh en tchèque) sont issus du proto-slave bogъ lui-même issu de l'indo-européen bhag-[11].
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+ Dans le Tanakh (la Bible hébraïque), le Nom sacré par excellence s'écrit YHWH et ne se prononce pas[note 1].
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+ Le nom de « Dieu » en arabe est « Allah » (الله) issu de l'arabe préislamique ʾilāh-[12].
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+ Dans le calendrier, le nom dimanche[13] vient du titre « Seigneur » donné dans la plupart des religions chrétiennes aussi bien à Dieu qu'à Jésus. Il est aussi donné indirectement, dans plusieurs langues romanes, au jeudi, jadis consacré à Jupiter[14].
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+ Le concept de Dieu possède des aspects religieux et métaphysiques très divers, ce qui rend particulièrement difficile sa définition[15]. Certains auteurs estiment même que Dieu est si grand qu'il échappe à toute tentative de définition par des mots humains[16]. C'est en particulier le cas de ceux qui s'inscrivent dans une approche apophatique. Ainsi, par exemple, Jean Scot Erigène a pu écrire :
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+ « Nous ne savons pas ce qu'est Dieu. Dieu lui-même ignore ce qu'il est parce qu'il n'est pas quelque chose. Littéralement Dieu n'est pas, parce qu'il transcende l'être. »
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+ Et le Pseudo-Denys l'Aréopagite :
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+ « Là, dans la théologie affirmative, notre discours descendait du supérieur à l'inférieur puis il allait s'élargissant au fur et à mesure de sa descente; mais maintenant que nous remontons de l'inférieur jusqu'au Transcendant, notre discours se réduit à proportion de notre montée. Arrivés au terme nous serons totalement muets et entièrement unis à l'Indicible. »
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+ — Pseudo-Denys l'Aréopagite, De la théologie mystique.
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+ Abordée au XIXe siècle, l'étude de l'évolution religieuse de l'humanité est un champ de recherches longtemps délaissé, victime d'une part de conceptions souvent « évolutionnistes » sous-tendant la démarche — présupposant un « sens » de l'histoire jalonné d'étapes précises, ou fondé sur l'idée de l'accomplissement d’une rationalité immanente — et, paradoxalement, victime de la spécialisation de la recherche au fil de l'accroissement de la connaissance des religions elles-mêmes. Certains grands noms de la sociologie des religions, parmi lesquels Émile Durkheim, Marcel Mauss, Georg Simmel et Max Weber[17], ont cependant jeté les bases de cette étude. Le sociologue des religions Yves Lambert, développant une grille d'analyse avancée par Karl Jaspers, a proposé la poursuite de cette approche par la sociologie historique et comparée des religions afin de présenter des clefs d'analyse pour l'appréhension du « fait » religieux, sans éluder la singularité de chacun des grands ensembles religieux. Jaspers a souligné la contemporanéité de changements radicaux intervenus à travers de grandes aires civilisationnelles — en Iran, en Palestine, en Grèce, en Inde ou en Chine — entre le VIIIe et le IIIe siècle av. J.-C. — particulièrement au VIe siècle av. J.-C. —, permettant l'apparition d'innovations culturelles fondamentales — parmi lesquelles l'unicité et l'universalité de Dieu — dans un processus qualifié par Jaspers de « période axiale »[18].
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+ Suivant Yves Lambert[19], une religion est à considérer comme une « organisation supposant l'existence d'une réalité supra-empirique avec laquelle il est possible de communiquer par des moyens symboliques (prière, rites, méditations, etc.) afin de procurer une maîtrise et un accomplissement dépassant les limites de la réalité objective »[20]. Cinq types de religions peuvent être distingués, qui correspondent à autant de moments « nouveaux » de l'histoire humaine, sans qu'il faille y voir pour autant une forme « évolutive », les modèles émergents n'étant pas exclusifs des précédents : aux premières religions connues — celles des peuples de chasseurs-cueilleurs — succèdent les religions orales agraires corrélatives à la sédentarisation, au développement de l'agriculture et de l'élevage. L'apparition des grandes civilisations antiques s'accompagne de l'émergence des polythéismes après lesquels apparaissent les religions du salut et enfin la transformation de celles-ci à partir de l'époque moderne, au XVIe siècle. L'apparition du concept de « Dieu » s'opère à l'époque de l'« âge axial » qui, suivant Jaspers correspond à « la naissance spirituelle de l'homme »[21].
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+ La religion mésopotamienne se distingue des religions orales agraires par différentes caractéristiques telles que l'apparition d'un panthéon, d'épopées, d'une caste sacerdotale nombreuse et hiérarchisée, de grands édifices religieux, de théodicée, etc. La plus ancienne liste de dieux connue figure sur des tablettes datant du XXVIIe siècle av. J.-C. et compte les noms de 560 dieux[22].
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+ Les dieux locaux perdent peu à peu de leur prestige au fil de la domination étrangère pour constituer progressivement un « polythéisme au seuil du monothéisme »[21]. C'est à cette époque, vers le VIe siècle av. J.-C. qu'apparaît au sein du peuple hébreu la mutation d'une monolâtrie — caractérisée par un aniconisme inédit — au monothéisme[23] et qu'émergent « l'Unicité et la Transcendance absolues de Dieu »[24].
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+ Dès le XIVe siècle av. J.-C., le règne d'Akhenaton est le cadre d'une brève révolution monothéiste fondée sur le culte d'Aton dont la portée réelle est discutée. L'archéologue Alain Zivie souligne que les changements radicaux n'ont peut-être atteint que les élites, la cour royale et les grands temples, « avec de nettes limites géographiques aussi bien que thématiques et conceptuelles »[25]. Ce culte s'effondre dès la disparition de ce pharaon[26]. On a longtemps voulu y puiser l'origine du monothéisme biblique, ce qui est contesté par les historiens actuels[27] : le monothéisme juif n'apparaît que huit siècles plus tard et ne revêt sa forme « exclusive » actuelle qu'au cours du VIe siècle av. J.-C.[28], au retour du peuple juif de l'exil de Babylone[29],[27].
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+ Pour Mireille Hadas-Lebel, l'idée du Dieu unique, à la fois créateur, miséricordieux et tout-puissant, s'est faite au terme d'une lente évolution dans le cas du monothéisme juif, qui était au contact de cultures et d'empires polythéistes[30]. Citant à ce propos Marcel Gauchet, l'historienne souligne la nécessité d'une « extraterritorialité » religieuse pour le peuple juif : celui-ci peut alors s'affranchir du pouvoir impérial et du « culte de souverains puissants aisément divinisés par leurs sujets ».
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+ Le monothéisme judaïque s'élabore dans un contexte plus propice à de telles idées : le roi babylonien Nabonide tente de faire du dieu lunaire Sîn le dieu unique de son empire, en Grèce, les présocratiques défendent l'unicité de la divinité contre le panthéon et les successeurs achéménides de Cyrus II le Grand — considéré lui-même comme un messie de YHWH — influencent le monothéisme judéen en faisant d'Ahura Mazda le dieu officiel de l'empire[31].
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+ Le zoroastrisme est la première religion attestée proposant un salut éternel[32]. Également appelé « mazdéisme », elle doit son nom à Zoroastre ou Zarathustra, apparaissant probablement à une époque que les spécialistes contemporains situent — malgré le silence des textes sacrés à ce sujet[33] — vers le IXe siècle av. J.-C., avant qu'elle devienne la religion officielle du royaume de Darius Ier, vers 520 av. J.-C.[32]. La minceur des sources conservées, composées à peine d'une vingtaine de Gathâs[34], des hymnes en vieil-avestique longtemps transmis oralement[35], pose des problèmes d'interprétations considérables qui partagent les chercheurs entre deux types d'interprétations[36].
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+ La première[32] fait du zoroastrisme la première religion monothéiste faisant état d'un salut dans un autre monde[37]. Ce point de vue se fonde sur deux observations, d'une part le rejet des daivas[38], les dieux traditionnels, et d'autre part l'omniprésence d'un seul dieu dans ces textes, une divinité unique dûment nommée, Ahura Mazda, le Maître attentif[39]. Celui-ci, dont dérive le terme mazdéisme, est le dieu unique et créateur qui se révèle à Zoroastre et dont le règne doit s'établir à l'issue de la lutte dualiste entre le Bien et le Mal, personnifiés par deux agents divins jumeaux créés par Ahura Mazda qui est assisté par six « Immortels bienfaisants », six Entités[40] qu'il a suscitées pour aider l'homme à faire le bien[32].
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+ La seconde[36] y voit le fruit de l'évolution religieuse d'un culte assez proche du védisme, en réformant les dérives ritualistes et sacrificielles mais conservant sa nature polythéiste[41] ; toutefois, cette dernière position peut admettre un processus de monothéisation allant de pair avec un processus de théogenèse qui continue de peupler le panthéon de divinités nouvelles[39].
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+ Si Zoroastre a pu être monothéiste — ou monolâtre[42] —, il apparaît que ses héritiers inclinent vers une re-polythéisation, divinisant les Entités et réintroduisant des divinités antérieures dans une évolution qui peut faire penser à l'Égypte et diverge radicalement de celle du yahwisme judaïque. Cette tendance s'accentue au sein de l'empire perse[43], dans un processus de re-mythologisation qui conserve et accentue le dualisme[44]. L'influence du zoroastrisme est débattue mais il est possible qu'elle ait existé dans une certaine mesure sur le judaïsme à partir de la libération des Israélites de Babylone par Cyrus II en 539 av. J.-C., à une époque où apparaissent les notions de résurrection, de jugement et de royaume de Dieu, sans qu'on puisse toutefois prouver formellement ces possibles emprunts[45].
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+ Quand un monothéisme accepte la coexistence avec le polythéisme ou conçoit sa divinité « nationale »[27],[46] comme simplement « supérieure » à d'autres, on parle plutôt de « monolâtrie » ou d'« hénothéisme »[47], termes de création récente[27].
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+ Dans le judaïsme antique, si un premier yahvisme monôlatrique remonte probablement à la sortie d'Égypte, on ignore comment le dieu Yahvé devient précisément le dieu national des deux royaumes de Juda et d'Israël[48]. Yahvé revêt alors de multiples formes, fonctions et attributs : il est vénéré comme une divinité de l'orage à travers une statue bovine dans les temples de Béthel et de Samarie[49] alors qu'à Jérusalem, il est plutôt vénéré comme un dieu de type solaire[48].
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+ Le Deutéronome — proposant toujours une formulation monolâtrique qui ne nie pas encore les autres dieux[50] — semble avoir été écrit vers 622 av. J.-C. quand le roi Josias entend faire de YHWH le seul Dieu de Juda et empêcher qu'il ne soit vénéré sous différentes manifestations comme cela semble être le cas à Samarie ou à Teman[51], dans l'idée de faire de Jérusalem le seul lieu saint légitime de la divinité nationale[52].
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+ L'émergence du monothéisme judaïque « exclusif » est liée à la crise de l'Exil. En 597 av. J.-C., l'armée babylonienne défait le royaume de Juda, l'occupe et déporte en exil à Babylone la famille royale et les classes supérieures. Dix ans plus tard, les Babyloniens ruinent Jérusalem et détruisent son Temple ; s'ensuit alors une deuxième déportation. C'est au sein de cette élite déportée et de sa descendance que l'on trouve la plupart des rédacteurs des textes vétérotestamentaires qui vont apporter la réponse du monothéisme au terrible choc et la profonde remise en question de la religion officielle engendrés par cette succession de catastrophes[53].
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65
+ Non seulement la défaite n'est pas due à l'abandon par YHWH, mais c'est au contraire l'occasion de le présenter comme seul et unique Dieu : dans les récits que les intellectuels judéens écrivent alors, la destruction de Jérusalem, loin d'être un signe de faiblesse de YHWH, montre la puissance de celui qui a instrumentalisé les Babyloniens pour punir ses rois et son peuple qui n'ont pas respecté ses commandements. YHWH devient dès lors, au-delà de son peuple, le maître des ennemis de Juda[54].
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+ Ainsi les rédacteurs du Deutéronome articulent leur réflexion théologique sur le thème de l'« élection » qui permet de répondre à la question que pose la conception d'un dieu unique de l'univers entier et de sa relation spéciale avec le peuple d'Israël : c'est alors tout le peuple — se substituant au roi — qui devient l'élu de Dieu sur un mode d'exclusion, interdisant parfois le contact avec les peuples idolâtres[55]. Le concept de « communauté d'Israël » apparaît alors et le culte de YHWH devient le ciment de l'identité judéenne[56].
68
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69
+ Suivant Wilfred Monod, « le Dieu des philosophes grecs ne prétend pas rendre raison de l'origine de l'Univers, mais seulement de l'ordre et de la hiérarchie qui s'y découvrent, au-dessus des choses soumises à la génération et à la corruption »[57].
70
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+ La philosophie antique, si elle a largement influencé les réflexions classiques et modernes sur Dieu, ne s'est paradoxalement qu'assez peu intéressée aux questions divines, considérant que le nombre important de dieux — les Grecs nourrissent le sentiment d'un monde tout entier habité par le divin[58] — ne méritait pas un chapitre singulier de la philosophie[59]. Par exemple, dans l'œuvre d'Aristote, qui alimente de manière considérable les réflexions théologiques tant juives que chrétiennes ou musulmanes[60], seule une portion ténue est consacrée à la question du divin[61]. Ainsi, contrairement à la plupart des lectures rétrospectives qui en seront faites, lorsque Aristote évoque le divin (to théon), il s'agit d'un « universel abstrait », un être primordial, autosuffisant mais qui n'est nullement un « Dieu » unique et transcendant au monde[58].
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+ Ce n'est qu'au IIIe siècle, avec le néoplatonisme, lorsqu'une concurrence intellectuelle et morale se produit avec le christianisme émergent, que des philosophes comme Plotin, Porphyre ou Proclus font des questions théologiques l'objet principal de leur réflexion intellectuelle. Plotin (207-270) promeut l'idée du « Un » (en grec : to en), un principe premier transcendant qui domine la réalité[58] et qui n'est connaissable qu'au travers de ses attributs.
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+ Les religions abrahamiques[note 2] voient Dieu comme le principe créateur, selon l'analyse de Mireille Hadas-Lebel : « Chez les Grecs, l’idée d’un principe unique qui anime le monde relevait de la philosophie. Chez les Juifs, il n’y avait peut-être pas de philosophes, mais cette idée de principe unique, cette intuition que l’on appelle monothéisme, était commune à tous, du plus grand au plus humble, et s’accompagnait de l’interdit de la représentation de la divinité, ce qui, dans un environnement idolâtre, paraissait la chose la plus étrange du monde.Ce Dieu n’était cependant pas un principe abstrait, mais une force tutélaire : roi, père, juge qui veillait sur les Hommes et exigeait d’eux un comportement moral dont aucune divinité de l’Olympe ni de l’Orient antique ne pouvait donner l’exemple. Tel est le Dieu que prient encore aujourd’hui les Juifs »[62].
76
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77
+ Il se peut que le culte de YHWH ait été prédominant parmi les Hébreux dès le Xe siècle av. J.-C.[63], opposé à un polythéisme dès lors minoritaire. Cette hypothèse se fonde notamment sur l'étude statistique des occurrences des noms yahvistes[64]. Toutefois, suivant une partie de l'exégèse moderne du début du XXIe siècle, l'idée de YHWH comme étant le Dieu unique apparaît pendant la période perse à la suite d'une réflexion monothéiste qui aboutit à l'affirmation — dans une polémique anti-idolâtrique — de cette unicité que l'on retrouve dans le Livre d'Isaïe[65] rédigé dans une période comprise entre la moitié du VIe et le début du Ve siècle av. J.-C.[66], le seul parmi les livres prophétiques bibliques à affirmer cette unicité[67]. Probablement influencée par les conceptions religieuses des Achéménides[68], cette conception devrait également beaucoup à l'approfondissement de la tradition aniconique, le rejet des images étant un trait fondamental du judaïsme qui semble remonter aux origines de celui-ci[69].
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79
+ Les religions abrahamiques sont monothéistes, elles affirment l'existence d'un Dieu unique et transcendant.
80
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+ Au Moyen Âge, sous l'impulsion de la pensée arabe et grecque, la pensée juive élabore une théologie d'où ressort, entre autres, un principe énoncé par Saadia Gaon : « la pensée humaine, don de Dieu, est valide et source de vérité à l'égal de la Révélation ». Dès lors, la rationalité pour appréhender Dieu est légitimée comme devoir religieux, ce qui trouve un meilleur accueil, à l'époque, que la seule foi. Toutefois des désaccords apparaissent sur la question de savoir si la réflexion rationnelle concernant Dieu constitue ou non une forme suprême d'expérience religieuse. Juda Halevi apporte une réponse négative, affirmant que les preuves logiques ne permettent pas d'aboutir au Dieu d'Abraham, seule une « communication immédiate », une « Révélation divine » le permet[70].
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+ Dans la Bible, Dieu est décrit en termes psychologiques : coléreux, content, triste, déçu, ayant de la pitié, aimant ou haïssant. Depuis Maimonïde, la tradition théologique hébraïque insiste sur la distinction entre le sens littéral des expressions parlant de Dieu et ses qualités : une manière d'en parler convenablement serait de lui attribuer des œuvres et des actions, et non des intentions ou des émotions car l'essence de Dieu est inconnaissable et dépasse l'entendement humain. Toutefois il parait assuré que Dieu et ses « attributs essentiels » ne forment qu'un[70].
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+ La théologie judaïque s'attache à « fonder la croyance qu'il [Dieu] agit dans la nature et dans l'histoire, ce qui le met en relation avec l'homme de telle sorte que celui-ci se sente tenu de répondre »[70].
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87
+ La Kabbale distingue le « Dieu en soi, caché dans la profondeur de son être » et le Dieu révélé qui se manifeste à travers sa création et de qui, seulement, on peut dire quelque chose, tout en mettant l'accent sur l'unité de ces deux aspects. Dans cette tradition, on insiste sur la présence de Dieu dans l'ensemble de sa création, disant que la Torah est l'incarnation vivante de la sagesse divine. La question « comment le monde peut-il exister si Dieu est partout ? » s'est alors posée. Pour y répondre, Isaac Louria a développé la doctrine du tsimtsoum[70].
88
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89
+ À la suite des œuvres de David Hume et de Kant, les théologies judaïques se sont tournées vers la raison pratique et l'idéalisme moral pour parler de Dieu. Au XXe siècle, ont été développées des problématiques déistes modernes : Samson Raphaël Hirsch, Mordecai Kaplan, Franz Rosenzweig, Abraham Joshua Heschel, etc.[70].
90
+
91
+ La conception chrétienne de Dieu s'élabore dans les premiers siècles du christianisme par une hybridation entre la pensée biblique et la pensée grecque notamment le néoplatonisme[71]. Elle est l'œuvre des Pères de l'Église, notamment Augustin d'Hippone. À la différence du Dieu impersonnel des néo-platoniciens, le Dieu chrétien est incarné[72], c'est un Dieu lumière intérieure qui « travaille » les humains au plus intime de leur être. Augustin d'Hippone insiste sur ce point dans Les Confessions III.6, 11 : « Tu autem eras interior intimo meo et superior sumno meo (Mais Toi, tu étais plus profond que le tréfonds de moi et plus haut que le tréhaut de moi) »[73]. Dans le christianisme deux conceptions de Dieu, celle de la religion et celle de la philosophie, tantôt cohabitent comme c'est le cas chez Augustin d'Hippone, tantôt sont séparées. Pour Goulven Madec, Blaise Pascal dans son Mémorial instaure une césure quasi définitive entre le Dieu des philosophes et le Dieu de la Bible en opposant nettement les deux: « Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes et des savants »[74]. La conception de Dieu dans le christianisme doit faire face à un certain nombre de questionnements.
92
+
93
+ Le christianisme va devoir faire face à des questions soulevées par le fait que Jésus-Christ, fils de Dieu s'est fait homme. Au IIe et au IIIe siècle, plusieurs conceptions vont s'affronter : certains considèrent que Jésus est un homme adopté par Dieu, d'autres que Jésus n'a pas réellement souffert, les ariens considèrent que seul le Père est vraiment ancré et que Jésus ne lui est que subordonné, enfin d'autres, les nicéens, considèrent comme cela sera affirmé dans le Credo adopté lors du concile de Nicée de 325 que « Jésus Christ est le Fils unique de Dieu », « Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, engendrée et non pas créée, consubstantiel au Père » (ce terme consubstantiel vient d'un mot grec qui veut dire essence ou substance)[82]. Néanmoins la querelle continue ce qui amène les pères cappadociens Basile de Césarée, Grégoire de Nysse et Grégoire de Nazianze à élaborer la théologie de la Trinité qui veut qu'il y ait un Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit pour reprendre la traduction qu'Augustin d'Hippone a fait du grec[83]. Cette théologie sera adoptée par le concile de Constantinople en 381[84] Actuellement le Credo de Nicée-Constantinople est considéré par les catholiques, une majorité de protestants et les orthodoxes (avec des réserves sur le Saint-Esprit) comme un des fondements du christianisme[84].
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+
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+ Quelques années plus tard, entre 400 et 418, Augustin d'Hippone écrit un livre intitulé De la Trinité qui marque le christianisme latin et qui insiste sur l'unité de la trinité « Unitas Trinitas, Deus Trinitas, Deus Trinitatis »[83]. Par ailleurs, pour Augustin, le mystère de la Trinité est au-delà de ce qu'on peut en dire. Malgré tout la position nicéenne a du mal à s'imposer. Vers 500, à la suite notamment des invasions menées par des peuples professant l'arianisme, seul le royaume franc de Clovis et de Clotilde (465-545) professe le christianisme nicéen[85]. C'est à partir de cette base que le Credo de Nicée-Constantinople gagne l'Europe occidentale au Moyen Âge.
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+ Dans l'iconographie chrétienne ou la peinture d'inspiration chrétienne, il arrive qu'une Colombe représentant le Saint-Esprit fasse le pont entre le Dieu le Père et Dieu le Fils[86]. D'une façon générale, François Bœspflug[87] distingue « six grandes périodes dans l'histoire iconique de Dieu et de la Trinité dans l'art ». La première période, celle du christianisme des deux premiers siècles semble se refuser à la représentation de Dieu[87]. Durant la seconde qui court jusqu'à à la fin du VIIIe siècle, le mystère trinitaire est peu représenté. La troisième période (du IXe siècle au XIe siècle est dominée par l'image « d'un Dieu-Christ siégeant en majesté »[87]. La quatrième période voit l'apparition à côté du Dieu-Christ de gloire d'un « Christ de pitié »[87]. Durant la cinquième période, des motifs nouveaux apparaissent tels que la « compassion du Père ou [le] couronnement de la Vierge »[87] La sixième période voit le déclin de la représentation trinitaire qui disparait pratiquement au XXe siècle[88] au profit du Christ seul.
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+
99
+ À partir des années 1930, Robert Eisler développe la thèse selon laquelle « Jésus aurait été un révolutionnaire politique d'empreinte apocalyptique »[89]. Cette thèse sera complétée en 1967 par celle de Samuel Brandon qui voit Jésus comme un zélote, c'est-à-dire comme un membre d'un mouvement à la fois opposé à la culture hellénistique (grecque) et recourant à la violence politique[89]. Ces thèses seront reprises à la fin des années 1960 et au début des années 1970 par des mouvements que le théologien Joseph Ratzinger qualifie de théologies de la révolution, peut-être pense-t-il à la théologie de la libération[90]. Pour Joseph Ratzinger (théologien, cardinal, puis pape émérite), cette thèse est erronée. En effet, pour lui, Jésus n'était pas un zélote car d'une part, il ne prêchait pas la violence et « a transformé en zèle de la Croix le « zèle » qui voulait servir Dieu par la violence »[91] et d'autre part, sa pensée universaliste ne s'opposait pas à la culture gréco-latine[92].
100
+
101
+ Dans l'islam, Dieu porte le nom d'Allah et constitue le cœur de la foi et de la pratique des croyants musulmans dont chaque aspect de la vie lui est ainsi relié à travers la religion[93]. Traditionnellement dépourvu de genre, c'est un créateur omnipotent, omniscient et omniprésent qui transcende toute sa création. Divinité centrale d'un monothéisme intégral et intransigeant, un et unique, maître des mondes et des destinées, juge du Jugement dernier, il s'est révélé à chaque prophète depuis Adam jusqu'à Mahomet. La sourate 112 — al-ikhlas — rassemble l'essentiel de la conception musulmane de Dieu : « Lui est Allah un, Allah l'impénétrable, Il n'engendre pas, il n'est pas engendré, et nul n'est égal à Lui »[94]. Le Coran affirme également le caractère absolument transcendant de Dieu qui est pourtant tout à la fois d'une grande proximité avec l'homme[95] et sa création dans et par laquelle il se manifeste[93].
102
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103
+ De nature indivisible, insécable, irréductible à une interprétation en termes de trinité à l'instar du christianisme trinitaire, Allah constitue une monade, seule vérité et seule réalité. L'islam insiste très fortement sur la foi en l'unicité d'Allah[96] — le tawhid — et condamne vivement toute atteinte à cette unicité en lui adjoignant des associés. Ainsi, dans l'islam, l'associationnisme (shirk) est la seule faute catégoriquement impardonnable[97].
104
+
105
+ Allah mène les hommes dans une destinée dont ils ignorent et le sens et l'issue ; il peut à la fois les guider et les égarer, les punir et les pardonner. Connaissant leurs moindres pensées, c'est le juge du Jugement dernier qui châtie les pécheurs et les incrédules et récompense les fidèles. Si sa fureur est régulièrement affirmée — il est parfois surnommé « le Terrible »[98] ou « le Redoutable »[99] — sa dimension la plus importante est la miséricorde dont il fait preuve, un trait caractéristique d'une grande intensité et universelle qui est rappelée au début de chaque sourate du Coran[93].
106
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107
+ Le texte coranique donne 99 noms différents à Dieu[100] qui sont parfois répartis en deux catégories par la tradition entre ceux qui décrivent un Dieu proche de l'homme ou de la création et, d'autre part, ceux qui soulignent sa transcendance et son incompatibilité avec cette création[101].
108
+
109
+ Le Coran rapporte en outre des descriptions ou attributs anthropomorphiques de Dieu dont la portée sera disputée dès le début de l'islam[101] : le Coran mentionne sa face[102], ses yeux[103], ses mains[104] ou encore le trône sur lequel il siège[105]. Pour la révélation du texte sacré de l'islam, Dieu s'exprime à travers l'ange Gabriel et le prophète Mahomet qui entend la parole divine mais pas sa voix. Dès le Xe siècle, le théologien sunnite Al Ash'ari considère qu'avec la puissance, la science, la vie, la volonté, la vue, l'ouïe et la durée, cette parole fait partie des éléments anthropomorphiques attributs de l'essence divine là où les premiers mutazilites ne voyaient que des métaphores[106]. À la fois proche et lointain, humain et impénétrable, Dieu tel qu'il est décrit dans l'islam est — suivant le texte coranique — essentiellement un « mystère » (« ghayb »[107]) qui ne saurait être ramené ou comparé à rien de semblable dans la création. C'est la « matrice exclusive de tous les univers »[101] qui enjoint aux croyants, à travers Mahomet, de concentrer sur l'unicité de Dieu dans une affirmation qui devient le dogme fondamental de l’islam[101].
110
+
111
+ Gautama Bouddha a rejeté l'existence d'un dieu créateur[108], a refusé d'approuver de nombreux points de vue sur la création[109], et a déclaré que les questions sur l'origine du monde ne sont pas en fin de compte utiles pour mettre fin à la souffrance.
112
+
113
+ Inspirée entre autres des traditions religieuses hindoue et islamique, le sikhisme connaît lui aussi un Dieu « strictement monothéiste »[110]. Pour cette religion, le Dieu unique est créateur du monde[111], tout puissant[112], transcendant et immanent[111], infini et éternel[112], sans forme[111],[112], juste et plein d'amour[111]. Être personnel, il est inconnaissable dans son essence[111].
114
+
115
+ La Mul Mantra, qui débute le Livre saint du sikhisme, le Guru Granth Sahib, énumère en une formule les attributs de la Divinité[112]. Cette prière commence ainsi : « Une, Énergie créatrice, Manifestée, Vérité est son nom[113]… »
116
+
117
+ Le mysticisme — qui dérive du grec mystikos signifiant « caché »[114] — postule que l'on peut acquérir une connaissance de réalités qui ne sont pas accessibles à la perception sensorielle ou à la pensée rationnelle. C'est un phénomène que l'on retrouve dans de nombreuses cultures, généralement associé à une tradition religieuse[115], caractérisé par une recherche de l'invisible et le témoignage de la présence de l'Absolu — Dieu ou divinité —, dont la révélation finale se fait au terme de dévoilements successifs[116]. L'expérience mystique — caractérisée par le profond impact émotionnel éprouvé par celui qui l'expérimente[117] — est généralement le résultat d'un entraînement spirituel impliquant une combinaison de prières, de méditation, de jeûne, de discipline corporelle et de renoncement aux préoccupations terrestres.
118
+
119
+ Dans les monothéismes abrahamistes - à la différence du bouddhisme et certaines variétés de l'hindouisme où il n'y a pas à proprement parler de figure divine personnifiée - les mystiques décrivent l'expérience mystique comme accordée par Dieu lui-même dont ils affirment souvent ressentir la proximité au cours de celle-ci. Mais l'extase peut également révéler des éléments théologiques plus précis, comme chez certains mystiques chrétiens, une vision de la Trinité[117]. La mystique propose une lecture intériorisée de l'indicible et exprime souvent Dieu en termes de négation : Dieu n'est pas dans le sens où les créatures sont et le seul moyen de s'approcher de son infinie transcendance est, dans un premier temps, d'éprouver ce qu'il n'est pas[118]. La révélation du Dieu invisible nécessite le recours aux images, à un langage métaphorique souvent proche de la poésie, éloigné des spéculations théologiques, et dont la lumière est un élément récurrent. On la retrouve par exemple dans le Sefer HaBahir – le Livre de la Clarté – un texte de la Kabbale du XIIe siècle mais aussi, vers la même époque, chez le grand maître du soufisme Ibn Arabi, dans Tardjumân al-ashwâq - L’interprète des désirs ardents[119].
120
+
121
+ Le déisme — forgé sur le terme latin deus — désigne l'affirmation rationnelle de l'existence de Dieu, proposant une forme religieuse conforme à la raison, exclusive des religions révélées[121], proposant d'arriver à Dieu par des voies exclusivement humaines[122], sans pour autant pouvoir en déterminer les attributs[123]. C'est un Dieu du raisonnement plutôt qu'un Dieu de foi ou de culte, bien que Kant ait proposé « culte de Dieu » ramené à la pratique morale « en esprit et en vérité »[124]. Le concept se développe essentiellement en Angleterre et en France à partir du XVIIe siècle, mais est difficile d'accès et ambigu, car il réfère à plusieurs systèmes distincts[121]. On ne l'utilise plus guère en dehors de ses applications historiques[123].
122
+
123
+ À l'instar du terme « théisme » dont il est assez proche, le mot apparaît en France dans les violentes luttes théologiques et religieuses du XVIe siècle dans un usage péjoratif cherchant à discréditer l'adversaire. Il apparait en relation avec les antitrinitaires sociniens[125] et est attesté pour la première fois sous la plume du pasteur Pierre Viret en 1534 qui y voit des blasphémateurs, des « athéistes » qui s'ignorent. À partir du XVIIe siècle, lorsque, sous l'influence de la science nouvelle et de l'émergence de nouvelles manières de penser, la perception du concept de nature — fondamentale en théologie et en philosophie — se modifie, le déisme évolue vers une forme de religion naturelle[121].
124
+
125
+ Pour leurs critiques apologètes chrétiens, les déistes, prétendant arriver à Dieu sans l'aide de Dieu, en se passant de la Révélation, sont impies et pécheurs. Les déistes ne forment cependant pas un groupe homogène et il existe une grande variété de positions, suivant les auteurs déistes, par rapport à ce qui a trait tant à la nature de Dieu, qu'à la providence ou encore à l'immortalité de l'âme. John Locke développe ainsi un « christianisme raisonnable », tandis que Spinoza est classé ou non, selon les époques, dans leurs rangs. La question centrale est, plutôt que celle de l'existence de Dieu, celle de sa Révélation que les déistes rejettent avec l'immortalité de l'âme, à la différence des théistes[121].
126
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127
+ Le XVIIIe siècle voit l'apparition d'une nouvelle logique des questions philosophiques, qui amène à l'effacement de Dieu comme le personnage central autour duquel s'articule la métaphysique : la question de son existence et de sa nature est désormais disputée, passant du stade de vérité première à celui d'hypothèse bientôt dispensable[126]. Rousseau, suivant lequel la nature est plus éloquente sur Dieu que les subtilités scolastiques, propose le Dieu de la foi déiste comme volontaire et intelligent, mouvant l'univers et animant la nature, tandis que l'homme est libre dans ses actions et doté d'une âme immatérielle. À la différence de Kant, il associe la nature à l'ordre divin, tandis que ce dernier établit une différence ontologique entre les deux. Pour Kant, le déisme envisage Dieu comme la « cause du monde », un principe régulateur qui ne peut satisfaire complètement les attentes de l'homme ; pour le philosophe, le déisme « recourt à Dieu pour penser la science en tant qu'elle progresse »[127]. Plus tôt, Voltaire, admirateur de Newton et de sa mécanique rationnelle du monde, voit en Dieu l'« horloger de l'Univers » et tourne la providence en dérision[128].
128
+
129
+ La difficulté de donner des contours clairs au concept de Dieu et la fragilité et l’ambiguïté de celui-ci dans le déisme ont empêché ce dernier d'avoir une postérité réellement significative en tant que courant religieux. « Effort pour penser sans préjugé et sans dogmatisme le concept de Dieu », des éléments du déisme peuvent cependant être reconnus dans le cadre du renouveau de la théologie naturelle depuis la fin du XXe siècle[128]. Certaines enquêtes montrent d'ailleurs qu'en France, la religion naturelle est une option philosophique — souvent inconsciente — de certains croyants non pratiquants qui envisagent Dieu comme le créateur et le gouverneur du monde, jugeant les individus sur leur conduite morale et rétribuant les mérites, dans une attitude assez proche du déisme[121].
130
+
131
+ En grec ancien, l’adjectif atheos (ἄθεος) composé du mot θεός (dieu) précédé d'un « ἀ- » privatif, signifie « sans-dieu ». La constitution étymologique des mots « athéisme » et « athée » n'est pas sans poser de problème chez les auteurs qui traitent de ce sujet : le « a- » privatif peut être compris de différentes manières, exprimant parfois la négation — l'affirmation que Dieu n'existe pas — parfois la privation — l'accusation de méconnaitre la divinité ou les divinités comme il le faudrait, ainsi que dans l'antiquité gréco-romaine, les Romains en faisaient le reproche aux chrétiens, puis, au Moyen Âge, les courants orthodoxes contre les christianismes hétérodoxes[129]. Ainsi, cette terminologie relativement pauvre pour définir un phénomène complexe est restée longtemps négative, les termes même enfermant les athées « dans la catégorie négative des négatifs négateurs »[130]. Il existe ainsi différents athéismes, variés « dans leurs expressions et dans leurs fondements »[129].
132
+
133
+ Dans l'antiquité grecque, le préfixe « a » indique une absence de dieu revendiquée dès le Ve siècle av. J.-C. et prend le sens de « rompre la relation avec les dieux » ou « nier les dieux » à la place de l’ancien sens asebēs (en grec : ἀσεβής), « impie ». Cette notion — qui suppose l'idée de divinité donc probablement postérieure aux religions[131], mais antérieure aux trois monothéismes — est présente chez les atomistes grecs — au rang desquels on compte Démocrite et Épicure — mais aussi chez les Indiens dès le VIe siècle av. J.-C. avec les Charvakas[132]. Mais il s'agit souvent davantage d'un type d'agnosticisme, voire de laïcité dont la portée est débattue par les chercheurs[131]. On peut identifier un penseur réellement irréligieux avec le poète et philosophe romain Lucrèce qui, prolongeant Épicure, explique au Ier siècle av. J.-C. que l'homme invente des dieux pour expliquer ce qu'il ne comprend pas[133].
134
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135
+ On peut distinguer l’« athéisme pratique » consistant à vivre comme s'il n'y avait pas de dieu — ce qui n'empêche pas par ailleurs de se déclarer croyant, indifférent ou incroyant — et l'« athéisme théorique » qui se fonde sur des spéculations philosophiques, morales ou scientifiques[132].
136
+
137
+ Ce dernier processus a pris du temps et les bases de l'athéisme moderne puis contemporain se posent au cours des XVIe et XVIIe siècles[132]. On trouve notamment chez Baruch Spinoza (1632-1677) — qui ne se dit pas athée — une résurgence de l'inspiration critique et rationaliste de l'Antiquité : celui-ci identifie Dieu et la nature (Deus sive natura, « Dieu ou la nature ») ce d'où découle un naturalisme (la nature est tout, le surnaturel n'existant pas) ou un panthéisme (Dieu est tout)[133], qui sera d'ailleurs longtemps confondu avec l'athéisme[132]. À partir du XVIIIe siècle, l'athéisme — même très minoritaire[134] — se structure autour du refus radical de toute transcendance, de tout surnaturel et même de toute foi. D'Holbach (1723-1789) est ainsi l'auteur d'une œuvre philosophique profondément anticléricale et athée que précède une œuvre radicale mais longtemps peu connue, celle du curé Jean Meslier (1664-1729)[133]. Les arguments relèvent essentiellement de la notion de nature — qui n'obéirait qu'à ses propres lois et non à un créateur imaginaire — et à celle de matière, présentée comme éternelle dotée de son énergie propre. La réflexion porte également sur la notion de mal qui contredit l'existence d'un Dieu bon et omnipotent, un Dieu dont par ailleurs l'adoration et le service s'opposent à la liberté et à la dignité humaines[132].
138
+
139
+ Cette base humaniste de l'athéisme s'épanouit au cours du XIXe siècle — essentiellement dans le monde germanique — et celui-ci cesse d'être une exception philosophique, dans le sillage du philosophe hégélien Ludwig Feuerbach (1804-1872) qui publie en 1841 l’Essence du christianisme. Selon lui, le divin n'est que l'essence de l'homme objectivée et hypostasiée ; « l'homme a créé Dieu à son image » et en toute religion, c'est donc l'homme qu'on adore. L'athéisme devient une « religion de l'homme », postulant Homo homini deus (« L'homme est un dieu pour l'homme »)[135]. Karl Marx poursuit la démarche humaniste de Feuerbach mais en conteste bientôt la dimension religieuse en soulignant sa dimension politique, arguant que « l'essence humaine […] dans sa réalité effective, […] est l'ensemble des rapports sociaux » et non « une abstraction inhérente à l'individu isolé », ajoutant que tout élément poussant au mysticisme devrait trouver « [sa] solution rationnelle dans la pratique humaine ». Chez Marx, pour lequel critique de la religion et critique de la société vont de pair, il ne convient plus d'interpréter différemment le monde mais de le changer[132].
140
+
141
+ Un peu plus tard, Friedrich Nietzsche (1844-1900) — qui déteste le socialisme dont il considère qu'il prolonge le christianisme[135] — confère une radicalité nouvelle à l'athéisme en développant le thème de la « mort de Dieu »[132]. Il explique que l'homme cherche un principe au nom duquel mépriser l'homme, et s'invente un monde imaginaire qui lui permet de calomnier ce monde-ci, ne saisissant qu'un néant dont il fait un Dieu, dans lequel la religion projette toutes les valeurs, dévalorisant de ce fait le monde réel[136].
142
+
143
+ L'athéisme trouve une dimension supplémentaire avec les travaux de Sigmund Freud (1856-1939), notamment dans son ouvrage L'avenir d'une illusion, publié en 1927[132]. Celui qui considère la foi comme un symptôme exprimant la détresse, voit en Dieu un « père transfiguré » — meilleur et plus puissant que l'autre — et en la religion une « névrose obsessionnelle universelle », qui, si elle est souvent utile tant pour l'humanité que pour l'individu, n'en demeure pas moins une illusion : croire en Dieu, c'est prendre ses désirs pour des réalités[136].
144
+
145
+ Un trait commun aux divers courants du New Age est le rejet du dualisme au profit d'une recherche de l'harmonie. Ainsi les adeptes n'opposent pas la matière à l'esprit ou le visible à l'invisible et considèrent que l'ensemble de l'univers est constitué de la même essence divine. Selon ce mouvement, il n'y a pas de véritable séparation entre la Création et son Créateur, dans une approche qui ne correspond pas à celle du Dieu personnel et transcendant des monothéismes : au contraire, cette vision immanente de la divinité se rapproche des conceptions panthéistes. Ainsi, pour certaines franges du New Age « Dieu est en tout et tout est en Dieu » ; Dieu s'apparente alors à un « Grand Être universel » qui n'appartient à aucune religion et qui vibre au plus profond des êtres, le salut passant essentiellement par la transformation de soi[137].
146
+
147
+ Les représentations des dieux, sinon leur existence, ont été très tôt critiquées par les philosophes : « Les Éthiopiens disent que leurs dieux ont le nez camus et le teint foncé, les Thraces voient leurs dieux avec des yeux clairs et une chevelure rousse »[138] ; « C'est d'abord sur terre la crainte qui a créé les dieux »[139]. Les thèses chrétiennes pour critiquer les « faux dieux » païens (sont-ils des personnifications de phénomènes naturels, des grands hommes divinisés, ont-ils des origines linguistiques, etc. ?) se sont appliquées au monothéisme à partir du XVIIIe siècle[140].
148
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149
+ Les philosophes ont conçu la divinité de manières très diverses. Chez certains, le polythéisme n'exclut pas un principe divin suprême à l'instar du logos ou « raison immanente de l'univers » chez les stoïciens, mais il s'agit davantage de principe premier plutôt que de principe unique[58] dans un monde pour lequel, comme le rappelle Platon, « tout est plein de dieux »[141]. Platon voyait une divinité « bonne » et unique comme une cause première[58], créatrice ou démiurge[142] assistée de dieux subalternes, ordonnateur d'une matière qu'il n'a pas créée, et Aristote comme la fin de toutes choses. Descartes le voit comme transcendant infiniment le monde qu'il a créé, Spinoza le pense immanent (Deus sive Natura), une tradition néo-platonicienne avance que Dieu n'est pas car il est au-delà de l’Être (théologie négative), etc.[140].
150
+
151
+ Dans le Vocabulaire technique et critique de la philosophie[143], sous la direction d'André Lalande, Dieu est analysé suivant deux axes principaux :
152
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153
+ Kant est alors un exemple d'une vision de Dieu principalement comme principe explicatif : Dieu existe comme « Idéal de la Raison pure ». La définition de Dieu par Descartes, « Dieu est l'être parfait », malgré son équivoque peut être comprise comme une identification de l'ordre ontologique et de l'ordre moral. La monadologie de Leibniz est un effort de synthèse de toutes ces facettes[144].
154
+
155
+ Au cours de l'histoire de la philosophie de nombreux arguments ont été fournis en faveur et en défaveur de l'existence de Dieu ou de la croyance en cette existence. Les arguments sur l'existence même de Dieu peuvent être des arguments métaphysiques ou empiriques, ceux portant sur la croyance en Dieu sont dits arguments épistémiques.
156
+
157
+ De nombreuses positions existent aussi bien chez les défenseurs de l'existence de Dieu que chez leurs adversaires. On peut les regrouper et distinguer schématiquement les grandes positions suivantes :
158
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159
+ Une discussion détaillée des arguments soutenant ces différentes positions se trouve dans l'article arguments sur l'existence de Dieu. Voici une présentation volontairement limitée des principaux arguments en faveur de l'existence de Dieu et de leur réfutation par Emmanuel Kant.
160
+
161
+ Trois arguments classiques sont a posteriori : partant de l'expérience prise comme conséquence pour remonter à son principe[147].
162
+
163
+ Ces trois arguments sont, comme tous les autres, l'objet d'une vive controverse depuis leur premier énoncé, et de l'avis de la majeure partie des commentateurs aucun ne peut emporter l'adhésion à lui seul. Pascal qui n'acceptait comme arguments en faveur de l'existence de Dieu que les prophéties et les miracles (le pari pascalien n'étant pas présenté comme une preuve)[140], en parle en ces termes : « Les preuves de Dieu métaphysiques sont si éloignées du raisonnement des hommes et si compliquées, qu’elles frappent peu, et quand cela servirait à quelques-uns, cela ne servirait que pendant l’instant qu’ils voient cette démonstration, mais une heure après, ils craignent de s’être trompés »[153].
164
+
165
+ Anselme de Cantorbéry, le premier[147] proposa un argument a priori : l'idée de Dieu, et ses conséquences, rend nécessaire l'existence de Dieu sans qui il ne saurait y avoir d'idée de Dieu. Cet argument se retrouve aussi chez Descartes et Leibniz[147].
166
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167
+ Kant (dans Critique de la raison pratique) et Nédoncelle ont développé des preuves, dites morales, où l'existence de Dieu est seule capable d'expliquer la conscience morale, chez le premier, ou l'ordre des personnes humaines, chez le second[147].
168
+
169
+ L'Église catholique depuis l'encyclique Æterni Patris (1879) réaffirme la validité des Quinque viae, les cinq preuves de Thomas d'Aquin qui utilisent l'argument cosmologique et l'appel au dessein. Ce point de doctrine a été rappelé par le pape Jean-Paul II dans l'encyclique Fides et Ratio et plusieurs déclarations[154]. Lors de son audience du 10 juillet 1985, Jean-Paul II dira que "quand on parle de preuves de l’existence de Dieu, il faut souligner qu’il ne s’agit pas de preuves scientifico-expérimentales." Mais plutôt d'une façon pour l'intelligence humaine de ne pas abdiquer face à la complexité du monde et une stimulation pour la réflexion. Elles sont d'abord un soutien de l'intelligence à la foi des croyants, et non destinée à la conversion des sceptiques.[155]
170
+
171
+ Dans le judaïsme, la question ne se pose pas, non par tabou mais du fait même de la conception de la transcendance : Dieu dépasse totalement l'entendement humain. Vouloir cerner son concept de manière analytique est voué à l'échec par sa nature même. Certains auteurs juifs n'hésitent pas à nier toute possibilité de « parler » de Dieu[156].
172
+
173
+ Au livre II de la Critique de la raison pure, Emmanuel Kant montre que l'argument cosmologique et l'argument téléologique (qu'il nomme argument physico-théologique) se fondent sur l'argument ontologique. En effet, après avoir observé la contingence du monde, l'argument cosmologique doit poser l'existence d'un être nécessaire ; il est alors obligé de recourir à l'argument ontologique, qui déduit du concept de Dieu qu'il existe. Quant à l'argument physico-théologique, à partir de l'observation de fins dans la nature, il en conclut qu'il a fallu un créateur pour que le monde existe (argument cosmologique), et que ce créateur doit exister nécessairement (argument ontologique).
174
+
175
+ Si l'argument ontologique est réfuté, l'argument cosmologique et l'argument téléologique tombent avec d'après Kant. Kant propose donc une réfutation de l'argument ontologique dans l'espoir de ruiner toutes preuves de l'existence de Dieu. Pour Kant, l'existence n'est pas une propriété intrinsèque, on ne peut pas légitimement dire que l'existence appartienne au concept de Dieu : c'est confondre le contenu conceptuel et le prédicat existentiel d'une chose. Ainsi, pour Kant, le concept de Dieu demeure le même, qu'il existe ou pas : ce « concept de Dieu » ne prouve rien, n'indiquant qu'une possibilité[157],[158]. Afin de l'illustrer, Kant prend l'exemple suivant : « Cent thalers réels ne contiennent rien de plus que cent thalers possibles. Car, comme les thalers possibles expriment le concept et les thalers réels, l'objet et sa position en lui-même, au cas où celui-ci contiendrait plus que celui-là, mon concept n'en serait pas le concept adéquat. Mais je suis plus riche avec cent thalers réels qu'avec leur simple concept (c'est-à-dire avec leur possibilité). »
176
+
177
+ En bref : la conséquence du raisonnement ontologique est que l'« idée de Dieu » existe, mais l'existence elle-même de Dieu n'est pas une idée[147].
178
+
179
+ La philosophie des religions, et la question des preuves de l'existence de Dieu, ont connu un grand renouveau dans le sillage de la tradition analytique. Des auteurs tels que Peter Geach, Richard Swinburne[159], Alvin Plantinga, Antony Flew, John Leslie Mackie[160], et Jordan Howard Sobel se demandent quelles raisons nous avons d'affirmer ou de contester l'existence d'un être surnaturel dont dépendrait l'existence du monde.
180
+
181
+ Tandis que les autres philosophes sont soit catholiques, soit protestants, soit anglicans, la caractéristique d'Antony Flew, qui lui a assuré un surcroit de notoriété ces cinq dernières années, consiste à avoir été, des années durant, un éminent philosophe des religions et d'avoir revendiqué son athéisme. Il a fini par considérer, autour de sa 81e année, que non seulement la question de l'existence de Dieu était importante mais encore que l'existence de Dieu[161] était possible selon une variante de l'argument téléologique, que les Anglo-Saxons nomment fine tuning[note 3], en quelque sorte, l'argument du meilleur des mondes possibles[162]. Il considère que, plus la complexité du monde apparaît dans les connaissances humaines, plus cet argument est puissant pour fonder le théisme[note 4],[163]. Quelques militants de la cause de l'athéisme s'en sont trouvés gênés et ont déclaré pour les uns, que cette conversion était un vœu pieux des croyants, en dépit de la lettre de Flew à Philosophy Now et pour les autres que l'auteur était déjà âgé[réf. nécessaire].
182
+
183
+ Depuis Paul Ricœur[164], on nomme habituellement « maîtres du soupçon »[165] les penseurs Marx, Nietzsche et Freud[166].
184
+
185
+ En Occident, à partir de René Descartes, Blaise Pascal et Grotius notamment, l'existence de Dieu est devenue sujette à la démonstration, et de plus en plus exposée à la critique, concomitante à la crise de la religion chrétienne et l'apparition du protestantisme. Les philosophes du XVIIIe siècle sont critiques mais pas athées[note 5].
186
+
187
+ On doit à Friedrich Nietzsche la formule célèbre « Dieu est mort », mais c'est Feuerbach qui ouvre le feu. La théologie de la mort de Dieu le prendra au mot[167]. Ce courant de pensée n'est, d'ailleurs, étranger ni à l'islam[168] ni au judaïsme[169].
188
+
189
+ Ludwig Feuerbach fait écho aux mutations de la société occidentale moderne que sont le scientisme, la théorie de l'évolution de Darwin, le socialisme, partageant, entre autres, une critique des dogmes religieux[note 6], qui ouvre la voie à l'athéisme en considérant la notion de Dieu comme un construct social étranger à la réalité.
190
+ Le concept principalement développé dans l'Essence du christianisme[170] peut se résumer en deux points, à savoir, d'une part, Dieu comme aliénation et, d'autre part, l'athéisme comme religion de l'homme.
191
+
192
+ Ce n'est plus l'homme qui dépend du divin mais le divin qui dépend de l'homme[171] : « le progrès historique des religions consiste en ceci : ce qui dans la religion plus ancienne valait comme objectif, est reconnu comme subjectif, c'est-à-dire, ce qui était contemplé et adoré comme Dieu, est à présent reconnu comme humain […]. Ce que l'homme affirme de Dieu, il l'affirme en vérité de lui-même »[172]. Feuerbach voit ainsi la théologie comme une anthropologie renversée et Dieu comme une sorte de surmoi social, relevant de la sociologie des religions ou de la psychologie individuelle ou collective, en aucun cas de la philosophie[173].
193
+
194
+ « Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »
195
+
196
+ — Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir[174]
197
+
198
+ La théologie du process est le nom sous lequel on rassemble les œuvres de cette métaphysique sur la nature de Dieu[175]. Cette métaphysique, au contraire des précédentes, transcende les frontières des dénominations religieuses. Même si les penseurs chrétiens (protestants avec John B. Cobb ou catholiques avec, d'une certaine façon, Pierre Teilhard de Chardin et Jean-Luc Marion[176], ou encore laïcs avec Henri Bergson) ont publié plus d'ouvrages, on trouve aussi des penseurs du Process dans le judaïsme[177], dans l'hindouisme et dans une moindre mesure dans l'islam. Elle s'est développée autour de deux pôles :
199
+
200
+ Toutefois, le chef de file de cette théologie est le mathématicien Alfred North Whitehead dont le livre Procès et réalité[note 7],[182] semble constituer la théologie systématique qui demeure peu connue en Europe[183] faute de traduction de son œuvre théologique alors que, aux États-Unis, ses textes sont au programme des études secondaires.
201
+
202
+ Si la théologie du process est plus particulièrement développée aux États-Unis, elle trouve néanmoins un certain écho en Europe grâce aux travaux d’André Gounelle qui a donné une introduction aux diverses théologies du process sous le titre Le Dynamisme créateur de Dieu[184].
203
+
204
+ Whitehead ne donne aucune définition[note 8] de Dieu. Il en décrit les trois fonctionnalités[184] :
205
+
206
+ Pour le philosophe chrétien Michel Henry, Dieu n’est rien d’autre que la vie phénoménologique absolue qui donne en permanence chaque ego à lui-même et qui se révèle à nous dans la souffrance comme dans la jouissance de soi[186],[187] :
207
+
208
+ « Dieu est Vie, il est l’essence de la Vie, ou, si l’on préfère, l’essence de la vie est Dieu. Disant cela, nous savons déjà ce qu’est Dieu, nous ne le savons pas par l’effet d’un savoir ou d’une connaissance quelconque, nous ne le savons pas par la pensée, sur le fond de la vérité du monde ; nous le savons et ne pouvons le savoir que dans et par la Vie elle-même. Nous ne pouvons le savoir qu’en Dieu[188]. »
209
+
210
+ Freud considère que la foi est un symptôme qui exprime un besoin d'être protégé et la détresse qui prolonge celle de l'enfant : Dieu représente un père transfiguré, supérieur au vrai père et meilleur que lui[189] : Dieu a été inventé par l'homme comme « substitut psychotique de la protection parentale que l'homme perçoit comme défaillante », inventant un Dieu bon ainsi que la croyance en la vie éternelle[190]. Même s'il considère que la religion a rendu de grands services à la civilisation[191], Freud ne pense pas qu'il faille croire à ce qu'il estime être une « névrose obsessionnelle universelle », croire en Dieu revenant par ailleurs à prendre ses désirs pour des réalités[189]. En 1927, dans L'Avenir d'une illusion, Freud écrit : « Il serait certes très beau qu'il y eût un Dieu créateur du monde et une providence pleine de bonté, un ordre moral de l'univers et une vie après la mort; mais il est cependant très curieux que tout cela soit exactement ce que nous pourrions nous souhaiter à nous-même »[192].
211
+
212
+ Carl Gustav Jung, pour qui un symbole est quelque chose qui « renvoie toujours à un contenu plus vaste que son sens immédiat et évident »[193], dit de Dieu qu'il est « le symbole des symboles »[194]. C'est une expression qui ne se veut pas révolutionnaire, mais au contraire dans la continuité des diverses expressions du divin. Les recherches de Jung, dans l'alchimie ou la philosophie chinoise, tentent de relier ce qui est universel dans le ressenti de Dieu[195]. Ces archétypes communs (qui constituent l'inconscient collectif), seraient exprimés par chaque religion de façon différente, mais toujours pour exprimer cette même symbolisation.
213
+
214
+ L'impossibilité d'associer Dieu et la science est développée par l'agnostique Stephen Jay Gould dans son concept de non-recouvrement des magistères[196]. Des théologiens, tels qu'Alister Edgar McGrath, font également valoir que l'existence de Dieu ne peut être statuée sur le pour ou le contre à l'aide de la méthode scientifique[197].
215
+
216
+ Selon le biologiste athée Richard Dawkins, un scientifique peut porter un regard scientifique sur l'éventuelle gouvernance d'un dieu sur la nature en ce sens qu'un astronome est plus qualifié qu'un théologien à propos des questions cosmologiques[198]. À l'argument qu'on lui oppose de n'être pas suffisamment formé dans les matières qu'il critique, il explique qu'il n'est pas besoin d'étudier la théologie pastafarienne pour ne pas croire au Monstre en Spaghettis volant ni d'être dépositaire d'une particulière érudition pour désavouer les contes de fée ou l'astrologie[199]. Son ouvrage a suscité une controverse nourrissant des critiques souvent issues de milieux confessionnels chrétiens[200] tandis que certains estiment que les publications de Dawkins ouvrent l'ère d'un fondamentalisme athée[201].
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+ Exposant son approche de l'argument cosmologique au cours d'un débat sur la science et Dieu avec John Lennox au Musée d'histoire naturelle de l'université d'Oxford en octobre 2008[202], Dawkins explique que, selon lui, il existe un aspect « inconnaissable » à la création de l'univers que l'on pourrait attribuer à un dieu si on entend par là une « singularité qui aurait donné naissance à son existence ». Selon lui, s'opposant à la vision théiste des miracles auxquels croit John Lennox, un plaidoyer sérieux pourrait être élaboré en faveur d’une explication déiste de l'univers, auquel lui-même ne souscrirait cependant pas[203]. Explicitant Stephen Hawking et la notion d'« esprit de Dieu » qu'il rapproche de la conception d'Albert Einstein, Dawkins voit le terme comme une métaphore, une manière poétique d'exprimer un état ou un moment où les physiciens auraient unifié leurs théories et auraient l'explication et la compréhension de tout. Dieu est ainsi une manière de désigner « ce que nous ne comprenons pas »[204]. Néanmoins, pas plus Hawking qu'Einstein n'ont foi en un Dieu personnel : suivant Dawkins qui partage le même point de vue, ce qu'Einstein appelle « Dieu » correspond aux lois de la nature dont le mystère inspire un sentiment de révérence, que Dawkins se refuse pour sa part à nommer de la sorte[205].
219
+
220
+ À côté du renouveau de la philosophie thomiste (le néothomisme) il s'est développé au tout début du XXe siècle une métaphysique contemporaine qui tient compte du progrès scientifique tel que le représentent la physique quantique, les théories de l'évolution, la psychanalyse[réf. nécessaire].
221
+
222
+ Sur les attributs féminins du Dieu judaïque, voir Thomas Römer, Dieu obscur : le sexe, la cruauté et la violence dans l'Ancien Testament[206].
223
+
224
+ Si Dieu est souvent représenté comme un homme, cette question est objet de débats, notamment chez les philosophes, voir, par exemple, sous la direction de Jacques Maître, Religion et sexualité[207].
225
+
226
+ C'est une difficulté si le Dieu dont on parle relève de la transcendance et si l'on souhaite dépasser le cadre confessionnel.
227
+
228
+ Selon John Hick : « Au premier cercle, nous rencontrons un problème de terminologie auquel aucune solution satisfaisante ne peut être proposée. Comment devons-nous nommer cette réalité transcendante à laquelle nous supposons que la religion constitue la réponse humaine ? On peut pencher initialement pour le rejet de « Dieu », parce que trop théiste - si l'on retient que l'éventail des religions inclut les plus grandes traditions non-théistes comme les théistes - et considérer des alternatives telles que « Le Transcendant », « Le Divin », « Le Dharma », « l'Absolu », « Le Tao », « L'Être en soi-même », « Brahman », « L'ultime réalité divine ». Le fait est que nous ne disposons pas d'un terme parfaitement libre vis-à-vis d'une quelconque tradition ou susceptible de les transcender. C'est pourquoi on en vient à utiliser le terme fourni par l'une de ces traditions, toutefois l'utilisant (ou ayant conscience de mal l'utiliser) d'une façon qui force ses frontières. Comme chrétien, je serais assez d'accord pour utiliser « Dieu » mais je ne l'utiliserais pas dans son sens absolument théiste. C'est donc un danger pour l'auteur comme pour le lecteur de passer sans l'avoir remarqué et de régresser au sens strict et standard de ce terme ; tous deux doivent demeurer vigilants contre cela. Je parlerai donc de Dieu dans ce qui suit, avec cette restriction importante que c'est une question ouverte de savoir, à ce moment du propos, si Dieu est personnel. Nous serons conduits, je le présume, à distinguer Dieu de « Dieu comme il est conçu et perçu par les hommes ». Dieu n'est ni une personne ni un objet mais la réalité transcendante telle qu'elle est conçue et expérimentée par diverses mentalités humaines, notamment soit de façon personnelle, soit de façon non-personnelle »[208]. Dieu peut avoir un nom défini, comme YHWH[note 10] ou Allah, nom que les croyants énoncent souvent avec réserve et déférence, préférant l'usage de ses surnoms ou attributs, qui tendent à approximer son ineffabilité foncière. Certaines religions demandent ou édictent qu'on ne prononce jamais son nom hors d'un contexte rituel et sacré[note 1].
229
+
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+ André Chouraqui décrit Moïse au Buisson Ardent en face à face avec « Celui qui n’a pas de nom », également appelé El ou Allah[209].
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+ Lors de la mutation du monolâtrisme — ou de l'hénotéisme — yahviste vers le début du VIe siècle, le Dieu unique, transcendant, devient « un souverain invisible plus puissant encore » et par là frôle l'idolâtrie[pas clair][210]. On en vient donc à ne pas le représenter, même au moyen d'un objet ou d'un symbole.
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+ Ainsi, les trois monothéismes dits abrahamiques s'accordent pour déclarer Dieu irreprésentable[211], qu'il ne peut exister aucune représentation qui lui ressemble, de par sa nature transcendante. Cependant, la foi en l'Incarnation du Verbe de Dieu en Jésus de Nazareth a singularisé sur ce plan le christianisme : croire que Jésus est Dieu fait homme permet d'affirmer la représentativité de Dieu en Jésus-Christ[212]. Le christianisme, particulièrement latin - est ainsi le seul des trois monothéismes abrahamiques « qui ait toléré, puis accepté, légitimé, suscité et pratiqué une formidable galerie de portraits du Dieu unique »[213].
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+ « Un mot ou une image sont symboliques lorsqu'ils impliquent quelque chose de plus que leur sens évident et immédiat. Ce mot ou cette image ont un aspect "inconscient" plus vaste, qui n'est jamais défini avec précision, ni pleinement expliqué. Personne d'ailleurs ne peut espérer le faire. Lorsque l'esprit entreprend l'exploration d'un symbole, il est amené à des idées qui se situent au-delà de ce que notre raison peut saisir. »
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+ Dans la tradition interprétative de la mythologie grecque, les divinités olympiennes sont les divinités principales du culte. Elle tiennent leur nom du mont Olympe, sur lequel elles sont censées résider, encore que deux d'entre elles, Poséidon et Hadès ont leurs demeures à l'opposé.
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+ Comme dans de nombreuses autres cultures polythéistes, la religion grecque connaît l’existence de panthéons, soit des ensembles de divinités ayant chacune ses caractéristiques propres. En Grèce, le panthéon le plus connu est celui de l'Olympe. Si le nombre de ses divinités est fixé à douze, la liste en est mouvante et il n'existe en la matière aucune orthodoxie. Seules les religions monothéistes construisent au cours de leur histoire une orthodoxie.
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+ La liste traditionnelle comprend :
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+ Mais il arrive aussi qu'Arès et Dionysos soient remplacés par Hadès et Hestia[4]. De même, certains textes font d'Héraclès et Dionysos des Olympiens. La tradition n'explique jamais quels dieux sortent de la liste quand d'autres y entrent.
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+ En gras, les douze (en fait quatorze) divinités olympiennes. En italique, les mortels.
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+ Cette généalogie est cependant très variable selon les auteurs, les traditions et les époques : Homère fait par exemple de Zeus le père de presque tous les autres dieux (et notamment d'Aphrodite, qui est plus souvent considérée comme sa sœur). Des dieux tels qu'Arès et Aphrodite sont absents de certaines listes. Il faut bien se garder de prêter à la religion grecque une quelconque orthodoxie.
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+ Dans la tradition interprétative de la mythologie grecque, les divinités olympiennes sont les divinités principales du culte. Elle tiennent leur nom du mont Olympe, sur lequel elles sont censées résider, encore que deux d'entre elles, Poséidon et Hadès ont leurs demeures à l'opposé.
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+ Comme dans de nombreuses autres cultures polythéistes, la religion grecque connaît l’existence de panthéons, soit des ensembles de divinités ayant chacune ses caractéristiques propres. En Grèce, le panthéon le plus connu est celui de l'Olympe. Si le nombre de ses divinités est fixé à douze, la liste en est mouvante et il n'existe en la matière aucune orthodoxie. Seules les religions monothéistes construisent au cours de leur histoire une orthodoxie.
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+ La liste traditionnelle comprend :
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+ Mais il arrive aussi qu'Arès et Dionysos soient remplacés par Hadès et Hestia[4]. De même, certains textes font d'Héraclès et Dionysos des Olympiens. La tradition n'explique jamais quels dieux sortent de la liste quand d'autres y entrent.
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+ En gras, les douze (en fait quatorze) divinités olympiennes. En italique, les mortels.
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+ Cette généalogie est cependant très variable selon les auteurs, les traditions et les époques : Homère fait par exemple de Zeus le père de presque tous les autres dieux (et notamment d'Aphrodite, qui est plus souvent considérée comme sa sœur). Des dieux tels qu'Arès et Aphrodite sont absents de certaines listes. Il faut bien se garder de prêter à la religion grecque une quelconque orthodoxie.
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+ Mise en garde médicale
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5
+ L'allergie est un phénomène d'exagération pathologique de la réponse immunitaire, en particulier la réaction inflammatoire, face à un antigène généralement étranger à l'organisme—on parle plus précisément d'allergène dans le cas de l'allergie. Il s'agit d'une forme d'hypersensibilité. Les traitements consistant à rendre l'organisme tolérant à la substance incriminée sont dits de « désensibilisation ».
6
+
7
+ Il existe des prédispositions familiales—on parle alors de terrain « atopique ». Ce peut être un facteur aggravant chez certains sujets et fonction des allergies développées. L'allergie est populairement présentée comme une maladie à multiples facettes[1], du fait qu'une première allergie annonce souvent un terrain allergique plus général.
8
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9
+ La branche de la médecine qui étudie les allergies est l'allergologie. Les médecins spécialistes de cette maladie sont les allergologues.
10
+
11
+ Dans un nombre important et toujours croissant de pays industrialisés, l'allergie est un véritable phénomène de société émergent. En 1980, 10 % de la population en souffrait, en 1999 plus de 30 %[2], les prédictions les plus alarmistes montent jusqu'à 50 % d'ici 2025[3] dans les pays industrialisés de l'hémisphère Nord.
12
+
13
+ De nombreux experts estiment qu'il faudrait approfondir la question des allergies croisées et des effets des faibles doses et cocktails de produits, ce qui est rendu difficile par la complexité des interactions entre allergènes et organismes vivants[4].
14
+
15
+ L'évolution est officiellement suivie en France par le Réseau national de surveillance aérobiologique, organisme membre du « Réseau européen EPI » lui-même doté de son propre site[5]. 20 à 25 % de la population générale en France, souffre d’une maladie allergique.
16
+
17
+ Parmi les réactions communément connues du grand public : eczéma, urticaire, rhinite allergique, attaques d'asthme, allergies alimentaires.
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+
19
+ Le choc anaphylactique reste la manifestation la plus grave avec l'œdème de Quincke.
20
+
21
+ Elles se manifestent essentiellement par la rhinite allergique, avec nez bouché, démangeaisons, nez qui coule, éternuements fréquents, perte d'odorat… Il existe deux types de rhinite :
22
+
23
+ Les conséquences :
24
+
25
+ Les allergies respiratoires peuvent également se manifester à travers l'asthme, avec crise d'étouffement et des sifflements. Ces allergies sont essentiellement dues à des contacts respiratoires avec des « allergènes » comme les pollens, les acariens domestiques, les moisissures, les animaux.
26
+
27
+ Les symptômes de l'asthme allergique :
28
+
29
+ La conjonctivite allergique est aussi une forme d'allergie respiratoire. Elle peut être provoquée par les pollens, certains produits comme les gouttes ophtalmiques, les poussières, etc. Elle n'est pas contagieuse. Cette manifestation allergique est souvent associée à d'autres (rhinite ou asthme). Les allergènes en cause sont les acariens, les poils ou plumes d'animaux, fleurs colorées ou plantes à bulbes, certains cosmétiques[6].
30
+
31
+ Les allergies respiratoires concernent un Français sur quatre, chiffre en constante augmentation, depuis 30 ans[Quand ?][6].
32
+
33
+ Elles se manifestent soit sous forme d'urticaire avec des éruptions de plaques rouges ou rosées, lisses entraînant de fortes démangeaisons, soit de l'eczéma avec peau sèche, rougeurs, démangeaisons parfois saignements et croûtes. Lorsque l'urticaire affecte les extrémités corporelles (pieds, mains, etc.), elle a l'aspect d’un gonflement important appelé « œdème de Quincke ».Les causes des urticaires allergiques sont multiples : allergie à des médicaments, à des aliments, au contact de certaines substances animales ou végétales.
34
+
35
+ Pour les eczémas, là aussi les causes sont variées ; soit identiques à celles de l'urticaire, soit liées à des contacts avec certains métaux (bijoux fantaisie), cosmétiques, résines, colles, éventuellement introduits dans la peau (tatouages), etc.
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+ Leurs symptômes sont cutanés (urticaire, œdème, eczéma), respiratoires (asthme), digestifs (diarrhée, douleurs abdominales) ou systémiques et parfois sévères allant jusqu'au « choc anaphylactique» (cf. les réactions anaphylactiques).
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+
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+ Les aliments ou additifs responsables sont nombreux :
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+ Ils font l'objet d'études de plus en plus approfondies. Aux États-Unis, les chercheurs bio-statisticiens constatent que 90 % des allergies alimentaires reconnues peuvent être imputées à huit catégories génériques de produits alimentaires, soit par ordre de fréquence : arachides, blé, lait de vache, noix, fruits de mer, œufs, soja, poissons[7].
42
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+ Presque tous les médicaments peuvent causer des allergies (cutanées, respiratoires, digestives mais aussi parfois atteinte du foie, des poumons, de reins et des cellules sanguines). Citons comme responsables fréquents les antibiotiques, les sulfamides, les anti-inflammatoires, les produits utilisés en radiologie[11] ou en anesthésie[12].
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+
45
+ À mentionner l'allergie au latex (gants des chirurgiens, sondes utilisées) pouvant être responsable d'une allergie au cours d'une intervention chirurgicale[13].
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+
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+ Les venins en cause sont surtout ceux de guêpes, frelons, abeilles. Elles se traduisent souvent par de fortes réactions très localisées autour du point de piqûre, mais peuvent éventuellement déclencher des réactions généralisées sévères. Il importe d'en faire le diagnostic car un traitement par désensibilisation est très efficace.
48
+
49
+ Ce sont les plus graves. Souvent brutales, elles engagent le pronostic vital du patient allergique : œdème, asthme, diarrhée, baisse sévère de la tension artérielle, voire arrêt cardiaque sont observés.
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+
51
+ La prise en charge thérapeutique doit être la plus rapide possible, souvent avec un urticaire local ou « géant », éventuel premier symptôme d'un choc anaphylactique, qui est une réaction allergique extrême, brutale et pouvant conduire à la mort ;
52
+
53
+ Elle résulte à la fois de la nature et fréquence des contacts avec les allergènes, de l'« éducation » du système immunitaire (qui se fait d'abord in utero et dans l'enfance).
54
+
55
+ Des prédispositions génétiques sont probablement parfois aussi en cause.
56
+
57
+ Classification dite « de Gell–Coombs » : les hypersensibilités sont des réponses inappropriées ou excessive de l'organisme à un allergène.
58
+
59
+ En 1963, Gell et Coombs les ont classées en quatre types, correspondant à 4 types de réponse du système immunitaire :
60
+
61
+ Certains auteurs ont proposé d'autres types de réponse[15].
62
+
63
+ Un facteur de protection important est la fréquence et la variété de contacts que peut avoir le nourrisson avec les microbes et son microbiote[16] (le microbiote est l'ensemble des micro-organismes ; bactéries, levures, champignons, virus du microbiome. il est essentiellement composé de la flore intestinale).
64
+
65
+ Chez l'enfant, une plus grande diversité de microbes intestinaux diminue les risques d'allergiques et d’eczéma dans le futur de l'individu précocement exposé à ces antigènes[16],[17] (cela vaut aussi pour certaines maladies auto-immunes et d'autres perturbations de l'immunité telle que le diabète de type 1 par exemple), ce qui expliquerait l'augmentation des allergies dans les pays riches où les enfants vivent dans des environnements plus aseptisés qu'ailleurs, tout en étant exposés à un grand nombre de produits chimiques d'origine anthropiques. Le système immunitaire intestinal du jeune enfant bénéficie de contacts répétés avec une plus grande diversité d'antigènes bactériens[16]. Certaines bactéries pourraient jouer un rôle plus important (Bacteroidetes et Proteobacteria selon une étude récente[16]) ou encore Bifidobacteria et les Clostridia selon des travaux plus anciens[18].
66
+
67
+ Une étude récente[19] a montré que les enfants sensibilisés à des allergènes ont trop de bactéries intestinales du genre Enterobacteriaceae et pas assez de Bacteroides (le taux Enterobacteriaceae/Bacteroides (rapport E/B) était de 1 chez les enfants contrôles, tandis qu'il atteignait 135,5 chez ceux s'avérant sensibilisés 9 mois plus tard)[20].
68
+
69
+ Fonctionnellement, lorsque l'organisme produit une réaction allergique, il libère une substance, l'histamine, responsable majeure des symptômes. L'action de l'histamine est bloquée par des médicaments dits « antihistaminiques ».
70
+
71
+ Composante immunitaire : une compréhension profonde des causes suppose une bonne connaissance du système immunitaire. Les immunoglobulines sont des glycoprotéines riches en ponts disulfures dont tout porte à penser qu'elles dérivent des protéines responsables de l'adhérence cellulaire.
72
+
73
+ Qu'elles soient portées par les globules blancs ou qu'elles soient dissoutes dans les fluides de l'organisme, ces immunoglobulines reconnaissent avec une extrême précision la structure tridimensionnelle des atomes des substances avec lesquelles elles se lient. Par exemple, certaines de ces immunoglobulines, les IgE, sont sécrétées par des globules blancs dans les mucus de l'appareil respiratoire, du système digestif, de l'arbre urinaire… Quand des substances, habituellement présentes dans ces mucus, atteignent d'autres territoires de l'organisme, le système immunitaire devrait les reconnaître comme du non-soi et ses globules blancs devraient synthétiser des immunoglobulines M et G capables de s'y fixer et de provoquer leur destruction.
74
+
75
+ En l'absence de ces immunoglobulines M et G, ces allergènes sont reconnus par les IgE qui se fixent aux mastocytes et déclenchent une réaction allergique en libérant de l'histamine et d'autres molécules qui engendrent un œdème local qui limite la propagation de ces molécules étrangères. L'accumulation de ces mastocytes et l'augmentation de la synthèse des IgE accentuent donc l'allergie. Une prise en charge globale de l'allergie ne se limite pas à ses composantes immunitaires.
76
+
77
+ Ainsi, l'allergie ORL peut provoquer une toux ou des éternuements qui favorisent les remontées de l'acidité de l'estomac jusque dans les bronches, et dans la sphère ORL. L'abrasion des muqueuses provoquée par ces reflux favorise la diffusion des allergènes dans les muqueuses et dans les tissus qui les soutiennent. Les globules blancs qui y demeurent accentuent alors la réaction allergique dont le traitement peut, donc, passer par celui des reflux de l'estomac. Un phénomène similaire, cf. supra, favorise l'allergie aux protéines du lait, et une digestion incomplète de certains aliments laisse subsister, dans l'intestin grêle, des molécules qui y provoquent une allergie car elles ne devraient pas y être.
78
+
79
+ Des faisceaux concordants d'indices laissent penser que synergies, allergies croisées et potentialisations sont possibles, et notamment liées à la pollution routière, de l'air, urbaine et industrielle, ou pollution intérieure (induite par l'usage de parfums, cosmétique, pesticides…) dans l'air intérieur, etc. De plus, les pollens, comme les poussières peuvent adsorber d'autres polluants, éventuellement également allergènes (les nano- ou micro-particules, notamment celles du diesel/mazout, émises par des carburants sales et une mauvaise combustion et des fumées non filtrés, auraient une incidence sur l'allergénicité de nombreux pollens[14], mais d'autres études (japonaises) infirment ce point[réf. nécessaire]). Enfin, certains pollens sont de plus en plus présents dans l'air, devenant des allergènes communs[14].
80
+
81
+ L'augmentation des taux d'ultraviolet, l'air urbain pollué (acide, déshydratant et oxydant) contribuent à éroder la cuticule des pollens dont certains semblent alors devenir plus allergènes, d'autant que les pollinisateurs (dont abeilles) peu présents en ville emportent moins de pollens qu'ils ne le feraient dans la nature à nombre équivalent de fleurs.
82
+
83
+ L'allergie alimentaire semble régulièrement augmenter. Elle touche environ 3 % de la population (8 % pour les enfants). Les principaux allergènes alimentaires sont l'œuf, l'arachide, les rosacées (prune, pomme, cerise, pêche, etc.), les ombellifères (persil, carotte, céleri, fenouil, etc.), les fruits à latex (kiwi, avocat, banane…) les fruits de mer (huîtres), crustacés et les poissons. Il existe également des allergies au café et à certains additifs alimentaires.
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+
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+ Il est souvent difficile, notamment chez les nourrissons, de distinguer les allergies aux protéines du lait de vache et les intolérances au lactose contenu dans ce lait. Car, en abrasant la muqueuse de l'intestin grêle, l'intolérance au lactose permet un contact intempestif des protéines du lait avec le système immunitaire (cf. infra). Et, en abrasant la muqueuse de l'intestin grêle, la réaction d'allergie aux protéines du lait détruit de nombreuses enzymes dont la lactase et favorise, ainsi, l'intolérance au lactose.
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+ Le diagnostic par l'allergologue permet de déterminer à quels allergènes ou groupes d'allergène un individu est sensible.
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+ La gestion efficace des maladies allergiques repose sur un diagnostic précis. Les tests d’allergie, qui évaluent la présence d’IgE spécifiques d'allergènes, aident à confirmer ou infirmer une allergie. Deux types de tests sont utilisés : les tests cutanés ou les tests sanguins. Les deux méthodes sont recommandées et ont une valeur diagnostique similaire.
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+
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+ Un diagnostic correct et des conseils d’évictions basés sur des résultats de tests d’allergie validés contribuent à réduire l'incidence des symptômes, la prise de médicaments, et à améliorer la qualité de vie des patients allergiques.
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+ Un diagnostic précoce et précis évitera également de nombreux coûts : consultations multiples, orientation vers des soins spécialisés injustifiés, erreurs de diagnostic, admissions en urgence.
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+ L’allergie évolue dans le temps. Des tests réguliers permettent de savoir si et comment la prise en charge du patient doit être adaptée afin d’améliorer sa santé et sa qualité de vie. Les tests sont habituellement renouvelés une fois par an pour déterminer si une allergie au lait, à l’œuf, au soja et au blé a guéri, alors que l’intervalle de temps est plutôt de 2 à 3 ans pour le suivi d’une allergie à l’arachide, aux fruits à coque, au poisson et aux crustacés. Les résultats de ces tests de suivi peuvent aider à décider si et comment un aliment peut être réintroduit en toute sécurité dans le régime alimentaire.
96
+
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+ Un test sanguin est rapide et simple, et peut être prescrit par tout médecin, par exemple un allergologue, un médecin généraliste ou un pédiatre. Un test sanguin peut être réalisé quels que soient l’âge du patient, ses symptômes, l’état de sa peau, l’activité de sa maladie et ses traitements médicamenteux en cours.
98
+
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+ Les raisons de prescrire des tests sanguins sont nombreuses, la principale étant que plusieurs autres maladies peuvent avoir des symptômes similaires et sont difficiles à différencier d’une allergie. Par exemple, des symptômes de rhinite typiques peuvent avoir une origine allergique, non allergique ou infectieuse, nécessitant des prises en charge et des traitements différents. Un autre exemple est celui de l’allergie alimentaire souvent confondue avec une maladie cœliaque ou d’autres maladies telles qu’une intolérance alimentaire. Des directives du monde entier recommandent aux cliniciens de réaliser des tests d’allergie chaque fois qu’une allergie est suspectée :
100
+
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+ Les tests sanguins d’allergie sont disponibles dans tout laboratoire d’analyse médicale. Le laboratoire procède à un prélèvement de sang qui est analysé vis-à-vis des allergènes prescrits par le médecin. De très nombreux allergènes peuvent être détectés à partir d’un seul prélèvement.
102
+
103
+ Les tests sanguins d’allergie sont sans danger puisque le patient n’est exposé à aucun allergène au cours de la procédure du test. Le test sanguin mesure la quantité d’IgE spécifiques d’allergènes dans le sang. Son résultat quantitatif améliore l’évaluation de la capacité de différentes substances à déclencher des symptômes. En règle générale, plus la quantité d’IgE mesurées est importante, plus la probabilité d’avoir des symptômes d’allergie est grande. La mesure d’IgE en faibles quantités qui ne déclencheraient pas aujourd’hui de symptômes peut toutefois aider à prédire le développement de symptômes dans le futur.
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+
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+ Le résultat quantitatif d’un test sanguin d’allergie aide à déterminer à quoi est allergique le patient, à prédire et suivre le développement de la maladie, à estimer le risque d’une réaction sévère et expliquer une réactivité croisée.
106
+
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+ Il existe également des tests qui mesurent la quantité d’IgE totales dans le sang. Cependant un faible taux d’IgE totales ne permet pas d’écarter une sensibilisation aux allergènes inhalés courants. De plus, des méthodes statistiques telles que les courbes ROC, les valeurs prédictives, et les rapports de vraisemblance qui examinent la relation entre différentes méthodes de tests ont montré que les patients avec une concentration élevée d’IgE totales ont une forte probabilité de sensibilisation allergique, mais que des investigations plus approfondies avec des tests d’IgE spécifiques pour des allergènes soigneusement choisis est souvent justifiée.
108
+
109
+ Ce sont généralement des tests indolores sur le bras ou dans le dos, basé sur la mise en contact avec le derme de substances potentiellement allergisantes pour l'individu. Après quelques minutes, la réaction immunitaire fait apparaître une marque plus ou moins importante. Plus cette marque est importante par rapport au témoin (de l'histamine), plus l'allergie à la substance est importante.
110
+
111
+ Si le patient a antérieurement connu des réactions fortes (choc anaphylactique), on évite ce type de test ou on le pratique en milieu hospitalier à proximité d'un service de réanimation.
112
+
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+ La médecine propose 4 types de solutions à l'allergie :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Dans la tradition interprétative de la mythologie grecque, les divinités olympiennes sont les divinités principales du culte. Elle tiennent leur nom du mont Olympe, sur lequel elles sont censées résider, encore que deux d'entre elles, Poséidon et Hadès ont leurs demeures à l'opposé.
2
+
3
+ Comme dans de nombreuses autres cultures polythéistes, la religion grecque connaît l’existence de panthéons, soit des ensembles de divinités ayant chacune ses caractéristiques propres. En Grèce, le panthéon le plus connu est celui de l'Olympe. Si le nombre de ses divinités est fixé à douze, la liste en est mouvante et il n'existe en la matière aucune orthodoxie. Seules les religions monothéistes construisent au cours de leur histoire une orthodoxie.
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+
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+ La liste traditionnelle comprend :
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+
7
+ Mais il arrive aussi qu'Arès et Dionysos soient remplacés par Hadès et Hestia[4]. De même, certains textes font d'Héraclès et Dionysos des Olympiens. La tradition n'explique jamais quels dieux sortent de la liste quand d'autres y entrent.
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+
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+ En gras, les douze (en fait quatorze) divinités olympiennes. En italique, les mortels.
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+
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+ Cette généalogie est cependant très variable selon les auteurs, les traditions et les époques : Homère fait par exemple de Zeus le père de presque tous les autres dieux (et notamment d'Aphrodite, qui est plus souvent considérée comme sa sœur). Des dieux tels qu'Arès et Aphrodite sont absents de certaines listes. Il faut bien se garder de prêter à la religion grecque une quelconque orthodoxie.
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1
+ La division est une opération mathématique qui, à deux nombres a et b, associe un troisième nombre (loi de composition interne), appelé quotient ou rapport, et qui peut être notée :
2
+
3
+ Dans une première approche, on peut voir la quantité a÷b comme une séparation de la quantité a en b parts égales. Mais cette approche est surtout adaptée à la division entre nombre entiers, où la notion de quantité est assez intuitive. On distingue couramment la division « exacte » (celle dont on parle ici) de la division « avec reste » (la division euclidienne). D'un point de vue pratique, on peut voir la division comme le produit du premier par l'inverse du second. Si un nombre est non nul, la fonction « division par ce nombre » est la réciproque de la fonction « multiplication par ce nombre ». Cela permet de déterminer un certain nombre de propriétés de l'opération.
4
+
5
+ De manière plus générale, on peut définir le quotient y = a/b comme étant la solution de l'équation b×y = a. Ceci permet d'étendre la définition à d'autres objets mathématiques que les nombres, à tous les éléments d'un anneau.
6
+
7
+ La division sert :
8
+
9
+ La multiplication est également l'expression d'une loi proportionnelle. La division permet donc « d'inverser » cette loi. Par exemple, on sait qu'à un endroit donné, le poids P (force qui tire un objet vers le bas, exprimée en newtons) est proportionnelle à la masse m (quantité fixe, exprimée en kilogrammes), le coefficient de proportionnalité étant appelé « gravité » g :
10
+
11
+ Un pèse-personne mesure la force qui lui est exercée, donc P ; la gravité étant connue, on peut en déduire la masse d'une personne en inversant la loi par une division :
12
+
13
+ Dans le même ordre d'idées, dans le cas d'un mouvement rectiligne uniforme, la distance parcourue d (en kilomètres) est proportionnelle au temps t (en heures), le coefficient étant la vitesse moyenne v (en kilomètres par heure) :
14
+
15
+ On peut inverser cette loi pour déterminer le temps qu'il faut pour parcourir une distance donnée à une vitesse moyenne donnée :
16
+
17
+ De manière plus générale, la division intervient dans l'inversion d'une loi affine, c'est-à-dire du type
18
+
19
+ ce qui donne si a est non nul
20
+
21
+ Par ailleurs, on peut approcher la plupart des lois par une loi affine en faisant un développement limité à l'ordre 1. La division permet donc d'inverser une loi de manière approximative : si l'on connaît la valeur de ƒ et de sa dérivée en un point x0, on peut écrire « autour de ce point »
22
+
23
+ et ainsi inverser la loi :
24
+
25
+ Ceci est par exemple utilisé dans l'algorithme de Newton, qui recherche les zéros d'une fonction :
26
+
27
+ Le symbole actuel de la division est un trait horizontal séparant le numérateur (dividende) du dénominateur (diviseur). Par exemple, a divisé par b se note
28
+
29
+
30
+
31
+
32
+
33
+
34
+ a
35
+ b
36
+
37
+
38
+
39
+
40
+
41
+ {\displaystyle {\dfrac {a}{b}}}
42
+
43
+ .
44
+
45
+ Le dénominateur donne la dénomination et le numérateur énumère :
46
+
47
+
48
+
49
+
50
+
51
+
52
+ 3
53
+ 4
54
+
55
+
56
+
57
+
58
+
59
+ {\displaystyle {\dfrac {3}{4}}}
60
+
61
+ indique qu'il s'agit de quarts, et qu'il y en a trois → trois quarts.
62
+
63
+ Diophante et les Romains, au IVe siècle écrivaient déjà des fractions sous une forme semblable, les Indiens également au XIIe siècle et la notation moderne fut adoptée par les Arabes.
64
+
65
+ Le symbole « : » a été plus tard utilisé par Leibniz.
66
+
67
+ Les fabricants de calculatrices impriment l'obèle ÷ ou la barre oblique / sur la touche « opérateur division ». L'utilisation de ces symboles est plus ambiguë que la barre de fraction, puisqu'elle demande de définir des priorités, mais elle est pratique pour l'écriture « en ligne » utilisée en imprimerie ou sur un écran.
68
+
69
+ Dans les publications scientifiques, on utilise plus volontiers les notations fractionnelles. La notation avec les deux-points est souvent utilisée pour représenter un rapport de quantités entières ou de longueurs.
70
+
71
+ Aujourd'hui en France, en classe de 6e de collège, les notations ÷, : et / sont utilisées, car la division a pour les élèves un statut d'opération. Une nuance de sens est communément admise :
72
+
73
+ On peut diviser une entité en un nombre de parties dont l'addition donne cette entité, par un moyen implicite ou explicite.
74
+
75
+ Ainsi, on peut :
76
+
77
+ On peut également diviser par dichotomie ou par malice, mais diviser par 2 est un concept mathématique :
78
+
79
+ On commence par définir la division « avec reste » entre nombres entiers naturels. Cette division peut s'approcher de manière intuitive par la notion de « partage, distribution équitable », et donne une procédure de calcul.
80
+
81
+ Cette notion permet déjà de mettre en évidence le problème de la division par zéro : comment partager une quantité en 0 part ? Cela n'a pas de sens, il faut au moins une part.
82
+
83
+ Puis, on définit la notion de nombre décimal, et l'on étend la procédure de calcul en l'appliquant de manière récursive au reste, voir la section ci-dessous Division non abrégée. Cela permet de définir la notion de nombre rationnel.
84
+
85
+ La notion de partage convient encore mais est plus difficile à appréhender. On peut imaginer des portions de part, donc diviser par des nombres fractionnaires : diviser une quantité par 0,1 (1/10), c'est dire que la quantité initiale représente 1/10 part, et donc trouver la taille d'une part complète. Diviser une quantité par un nombre négatif, cela revient à calculer la taille d'une part que l'on enlève.
86
+
87
+ Les nombres réels sont construits à partir des rationnels. Un nombre irrationnel ne peut pas se concevoir comme une quantité ; par contre, il peut se voir comme une proportion : le rapport entre la diagonale d'un carré et son côté, le rapport entre le périmètre d'un cercle et son diamètre. Dès lors, la division ne peut plus être définie comme un partage, mais comme la réciproque de la multiplication.
88
+
89
+ Avec cette définition, on ne peut toujours pas diviser par 0 : puisque 0×a = 0 pour tout nombre, il existe une infinité de réciproques. On peut aussi — puisque diviser par un nombre revient à multiplier par son inverse — voir ce problème comme celui de la limite en 0 de la fonction inverse ƒ(x) = 1/x : elle a deux limites, –∞ à gauche et +∞ à droite.
90
+
91
+ Le fait « d'étendre » les nombres réels en incluant des « pseudo-nombres infinis », +∞ et –∞ (droite réelle achevée), ne règle pas le problème, puisque reste le problème du signe.
92
+
93
+ La notion de division est donc fondamentale en algèbre et en analyse.
94
+
95
+ Étant donné un anneau intègre (A, +, ×), la division sur A est la loi de composition :
96
+
97
+
98
+
99
+
100
+ A
101
+
102
+ ×
103
+
104
+ A
105
+
106
+
107
+
108
+ A
109
+
110
+
111
+
112
+ {\displaystyle \mathrm {A} \times \mathrm {A} \to \mathrm {A} }
113
+
114
+ , notée par exemple « ÷ », telle que
115
+
116
+
117
+
118
+
119
+ (
120
+ a
121
+ ,
122
+ b
123
+ ,
124
+ c
125
+ )
126
+
127
+
128
+ A
129
+
130
+ ×
131
+
132
+ A
133
+
134
+ ×
135
+
136
+ A
137
+
138
+
139
+
140
+ {\displaystyle \forall (a,b,c)\in \mathrm {A} \times \mathrm {A} \times \mathrm {A} }
141
+
142
+ ,
143
+
144
+ L'intégrité de l'anneau assure que la division a bien un résultat unique. Par contre, elle n'est définie que sur
145
+
146
+
147
+
148
+
149
+ A
150
+
151
+ ×
152
+ (
153
+
154
+ A
155
+
156
+
157
+ {
158
+ 0
159
+ }
160
+ )
161
+
162
+
163
+ {\displaystyle \mathrm {A} \times (\mathrm {A} -\{0\})}
164
+
165
+ si et seulement si A est un corps commutatif, et en aucun cas définie pour b = 0.
166
+
167
+ Si la division n'est pas définie partout, on peut étendre conjointement la division et l'ensemble A : dans le cas commutatif, on définit sur
168
+
169
+
170
+
171
+
172
+ A
173
+
174
+ ×
175
+
176
+ A
177
+
178
+
179
+
180
+ {\displaystyle \mathrm {A} \times \mathrm {A} }
181
+
182
+ une relation d'équivalence
183
+
184
+
185
+
186
+
187
+
188
+
189
+ {\displaystyle \sim }
190
+
191
+ par
192
+
193
+ et on écrit
194
+
195
+ Cet anneau quotient est un corps dont le neutre est la classe 1 ÷ 1. C'est ainsi que l'on construit
196
+
197
+
198
+
199
+
200
+ Q
201
+
202
+
203
+
204
+ {\displaystyle \mathbb {Q} }
205
+
206
+ en symétrisant
207
+
208
+
209
+
210
+
211
+ Z
212
+
213
+
214
+
215
+ {\displaystyle \mathbb {Z} }
216
+
217
+ pour la multiplication (ou
218
+
219
+
220
+
221
+
222
+ Z
223
+
224
+
225
+
226
+ {\displaystyle \mathbb {Z} }
227
+
228
+ à partir de
229
+
230
+
231
+
232
+
233
+ N
234
+
235
+
236
+
237
+ {\displaystyle \mathbb {N} }
238
+
239
+ en symétrisant l'addition).
240
+
241
+ Cette définition ne recouvre pas celle de division euclidienne, qui se pose de manière analogue mais dont le sens est radicalement différent.
242
+
243
+ Dans l'idée, elle sert aussi à inverser la multiplication (dans a, combien de fois b).
244
+
245
+ Le problème de définition ne se pose plus, puisque
246
+
247
+
248
+
249
+
250
+ (
251
+ a
252
+ ,
253
+ b
254
+ )
255
+
256
+
257
+ N
258
+
259
+ ×
260
+ (
261
+
262
+ N
263
+
264
+
265
+ {
266
+ 0
267
+ }
268
+ )
269
+
270
+
271
+ {\displaystyle \forall (a,b)\in \mathbb {N} \times (\mathbb {N} -\{0\})}
272
+
273
+ ,
274
+
275
+
276
+
277
+ {
278
+ n
279
+
280
+
281
+ N
282
+
283
+  
284
+
285
+ |
286
+
287
+  
288
+ b
289
+ ×
290
+ n
291
+
292
+ a
293
+ }
294
+
295
+
296
+ {\displaystyle \{n\in \mathbb {N} \ |\ b\times n\leqslant a\}}
297
+
298
+ est une partie de
299
+
300
+
301
+
302
+
303
+ N
304
+
305
+
306
+
307
+ {\displaystyle \mathbb {N} }
308
+
309
+ non vide et majorée, qui admet donc un plus grand élément.
310
+
311
+ Cette division, fondamentale en arithmétique, introduit la notion de reste. Néanmoins, comme pour toutes les divisions, le b de la définition ne peut être zéro.
312
+
313
+ La division n'était pas à proprement parler une opération (loi de composition interne, définie partout), ses « propriétés » n'ont pas d'implications structurelles sur les ensembles de nombres, et doivent être comprises comme des propriétés des nombres en écriture fractionnaire.
314
+
315
+ Non-propriétés
316
+
317
+ Remarques
318
+
319
+ L'algorithme de division non abrégée, encore appelé division longue, sert à déterminer une écriture décimale du quotient de deux nombres entiers. C'est une extension de la division euclidienne (voir Poser une division > Généralisation en arithmétique). D'un point de vue pratique, il consiste à continuer la procédure, en « descendant des zéros », les nouveaux chiffres calculés s'ajoutant après la virgule. Cela se justifie par
320
+
321
+ où n est le nombre de décimales que l'on veut. Ainsi, on ajoute n zéros à droite du numérateur, on effectue une division euclidienne classique, puis sur le quotient obtenu, les n derniers chiffres sont après la virgule.
322
+
323
+ Notons que l'on a intérêt à calculer la n + 1e décimale pour savoir dans quel sens faire l'arrondi.
324
+
325
+ Par exemple, pour calculer 23÷6 avec deux décimales, la procédure revient à calculer 2 300÷6 ( = 383, reste 2) puis à diviser le résultat par 100 (ce qui donne 3,83).
326
+
327
+ Cette procédure se généralise au quotient de deux nombres décimaux ; cela se justifie par :
328
+
329
+ où n est un entier positif tel que a×10n et b×10n soient des entiers ; on peut par exemple prendre le plus grand nombre de décimales dans les nombres a et b.
330
+
331
+ Deux situations peuvent se présenter :
332
+
333
+ Dans une division non exacte a÷b, (a et b étant deux nombres entiers, b non nul), si on note
334
+
335
+
336
+
337
+
338
+ q
339
+
340
+ p
341
+
342
+
343
+
344
+
345
+ {\displaystyle q_{p}}
346
+
347
+ et
348
+
349
+
350
+
351
+
352
+ r
353
+
354
+ p
355
+
356
+
357
+
358
+
359
+ {\displaystyle r_{p}}
360
+
361
+ respectivement le quotient et le reste obtenus en poussant les itérations jusqu'à obtenir p chiffres après la virgule du quotient, on obtient un encadrement ou une égalité :
362
+
363
+ et
364
+
365
+ Un nombre irrationnel (réel, sans être rationnel) ne peut s'écrire sous forme de fraction, par définition. C'est par contre la limite d'une suite de nombres rationnels (voir Construction des nombres réels).
366
+
367
+ La division en système binaire est une opération fondamentale pour l'informatique.
368
+
369
+ On considère dans un premier temps des entiers naturels (positifs). La division se fait de la même manière que la division euclidienne.
370
+
371
+ Soient deux nombres a et b de n bits. La notation a(i) désigne le i-ième bit (en partant de la droite, notés de 0 à n - 1), a(i:j) désigne les bits situés entre les positions i et j. La fonction suivante calcule le quotient Q et le reste R, en pseudo-code :
372
+
373
+ On cherche une portion de « bits forts » (chiffres de gauche) de a qui est supérieure à b ; si l'on n'en trouve pas, alors le quotient garde la valeur 0, et le reste R prend la valeur a (puisqu'au final il est constitué de tous les chiffres de a). Si à un certain rang i on a a(n:i) ≥ b, alors du fait du système binaire, la réponse à
374
+
375
+ est nécessairement « une fois » : en base 10, la réponse est entre 1 et 9 = 10 - 1 ; ici, elle est entre 1 et 1 = 2 - 1. On a donc le i-ème bit du quotient qui vaut 1 ; le reste R à cette étape est la différence.
376
+
377
+ Ce pseudo-programme n'est pas optimisé pour des raisons de clarté ; une version plus efficace serait :
378
+
379
+ Cet algorithme marche également avec les nombres décimaux codés en virgule fixe.
380
+
381
+ Pour les nombres décimaux codés en virgule flottante, il suffit de voir que :
382
+
383
+ donc on fait la division des mantisses (qui sont des décimaux codés en virgule fixe) d'un côté, et la différence des exposant (qui sont des entiers).
384
+
385
+ On voit que l'on ne fait appel qu'à des fonctions élémentaires — comparaison, décalage, assignation, soustraction — ce qui permet de le mettre en œuvre de manière simple dans un microprocesseur.
386
+
387
+ Dans la division euclidienne de a par b, pour des nombres représentés en base B (B = 2 en binaire), à l'étape i :
388
+
389
+ Cette construction par récurrence constitue la base des méthodes dites lentes.
390
+
391
+ Connaissant Ri - 1, on suppose que Qn - i = 1, on a alors
392
+
393
+ Si la valeur trouvée est négative, c'est que Qn - i = 0. Par rapport à la procédure euclidienne, plutôt que de prendre les chiffres de gauche du numérateur, on ajout des 0 à droite du dénominateur. À la première étape, on en ajoute autant que le nombre de bits n servant à coder les nombres (il faut donc un espace mémoire double), puis on multiplie le numérateur par 2 jusqu'à vérifier la condition. Cela donne en pseudo-code (on omet le test de division par zéro) :
394
+
395
+ Lorsque l'on optimise l'algorithme pour réduire le nombre d'opérations, on obtient le pseudo-code suivant.
396
+
397
+ Du fait de la dernière instruction de la boucle, on qualifie cette méthode de « division avec restauration ».
398
+
399
+ La méthode peut être améliorée en générant un quotient utilisant les nombres +1 et -1. Par exemple, le nombre codé par les bits
400
+
401
+ correspond en fait au nombre
402
+
403
+ c'est-à- dire à
404
+ 11101010
405
+ -00010101
406
+ ---------
407
+ 11010101
408
+ La méthode est dite « sans restauration » et son pseudo-code est :
409
+
410
+ La méthode de division SRT — du nom de ses inventeurs, Sweeney, Robertson, et Tocher —, est une méthode sans restauration, mais la détermination des bits du quotient se fait en utilisant une table de correspondance ayant pour entrées a et b. C'est un algorithme utilisé dans de nombreux microprocesseurs. Alors que la méthode sans restauration classique ne permet de générer qu'un bit par cycle d'horloge, la méthode SRT permet de générer deux bits par cycle[1].
411
+
412
+ L'erreur de division du Pentium était due à une erreur dans l'établissement de la table de correspondance[2].
413
+
414
+ Les méthodes rapides consistent à évaluer x = 1/b, puis à calculer Q = a×x.
415
+
416
+ La méthode de Newton-Raphson consiste à déterminer 1/b par la méthode de Newton.
417
+
418
+ La méthode de Newton permet de trouver le zéro d'une fonction en connaissant sa valeur et la valeur de sa dérivée en chaque point. Il faut donc trouver une fonction ƒb(x) qui vérifie
419
+
420
+ et telle que l'on puisse effectuer l'itération
421
+
422
+ sans avoir à connaître 1/b. On peut par exemple utiliser
423
+
424
+ ce qui donne
425
+
426
+ Pour des raisons d'économie de calcul, il vaut toutefois mieux utiliser l'écriture
427
+
428
+ Pour initialiser la procédure, il faut trouver une approximation de 1/b. Pour cela, on normalise a et b par des décalages de bits afin d'avoir b compris dans [0,5 ; 1]. On peut ensuite prendre une valeur arbitraire dans cet intervalle — par exemple b ≈ 0,75 donc 1/b ≈ 1,33…, ou encore 1 ≤ 1/b ≤ 2 donc 1/b ≈ 1,5 —, ou bien faire le développement limité de 1/x en un point — par exemple en 0,75 (1/b ≈ 2,66… - 1,77…×b) ou en 1/1,5 (1/b ≈ 3 - 2,25×b). On retient souvent l'approximation affine
429
+
430
+ les valeurs de 48/17 et de 32/17 étant précalculées (stockées « en dur »).
431
+
432
+ Cette méthode converge de manière quadratique. Pour une précision sur p bits, il faut donc un nombre d'étapes s :
433
+
434
+ (arrondi au supérieur), soit trois étapes pour un codage en simple précision et quatre étapes en double précision et double précision étendue (selon la norme IEEE 754).
435
+
436
+ Voici le pseudo-code de l'algorithme.
437
+
438
+ La méthode de Goldschmidt[3] est fondée, elle, sur la considération suivante :
439
+
440
+ donc, il existe un facteur F tel que b×F = 1, et ainsi a×F = Q. Notons que F = 1/b.
441
+
442
+ Le facteur F est évalué par une suite (Fk) :
443
+
444
+ telle que la suite (bk) = Fk×b converge vers 1. Pour cela, on normalise la fraction pour que b se trouve dans ]0 ; 1], et l'on définit
445
+
446
+ Le quotient final vaut
447
+
448
+ Notons que l'on a
449
+
450
+ Cette méthode est notamment utilisée sur les microprocesseurs AMD Athlon et suivants[4],[5].
451
+
452
+ La méthode binomiale est similaire à la méthode de Goldschmidt, mais consiste à prendre pour suite de facteurs fi = 1 + x2i avec x = 1 - b. En effet, on a :
453
+
454
+ suivant la formule du binôme de Newton.
455
+
456
+ Si l'on normalise b pour qu'il soit dans [0,5 ; 1], alors x est dans [0 ; 0,5] et à l'étape n, le dénominateur 1 - x2n est égal à 1 avec une erreur de inférieure à 2-n, ce qui garantit 2n chiffres significatifs.
457
+
458
+ Cette méthode est parfois désignée comme « méthode IBM »[6].
459
+
460
+ On peut donc définir la division x = a/b pour tout ensemble muni d'une multiplication, comme étant la solution de l'équation.
461
+
462
+ Nous allons voir l'exemple des nombres complexes, des polynômes et des matrices.
463
+
464
+ Commençons par la notation polaire. Soient deux nombres complexes z1 = r1eiθ1, z2 = r2eiθ2. La division complexe
465
+
466
+ est donc définie par
467
+
468
+ Si on note x = reiθ, alors l'équation devient
469
+
470
+ soit
471
+
472
+ donc
473
+
474
+ Ceci n'est défini que si r2 ≠ 0 c'est-à-dire z2 ≠ 0
475
+
476
+ On peut donc écrire
477
+
478
+ Voyons maintenant la notation cartésienne. On a z1 = a + b×i et z2 = c + d×i, et x = e + f×i. L'équation de définition
479
+
480
+ devient
481
+
482
+ soit
483
+
484
+ qui est défini si c2 + d2 ≠ 0, c'est-à-dire si |z2| ≠ 0, ce qui équivaut à dire que z2 est non-nul.
485
+
486
+ On peut donc écrire
487
+
488
+ Une mise en informatique « brute » de la méthode de calcul peut mener à des résultats problématiques.
489
+
490
+ Dans un ordinateur, la précision des nombres est limitée par le mode de représentation. Si l'on utilise la double précision selon la norme IEEE 754, la valeur absolue des nombres est limitée à environ [10-307 ; 10308]. Si le calcul génère une valeur absolue supérieure à 10308, le résultat est considéré comme « infini » (Inf, erreur de dépassement) ; et si la valeur absolue est inférieure à 10-307, le résultat est considéré comme nul (soupassement).
491
+
492
+ Or, la formule ci-dessus faisant intervenir des produits et des carrés, on peut avoir un intermédiaire de calcul dépassant les capacités de représentation alors que le résultat final (les nombres e et f) peuvent être représentés. Notons que dans la norme IEEE 754, 1/0 donne Inf (+∞) et -1/0 donne -Inf (-∞), mais en mettant un drapeau indiquant l'erreur « division par zéro » ; le calcul de 1/Inf donne 0.
493
+
494
+ Si par exemple l'on met en œuvre cette formule pour calculer[7]
495
+
496
+ Ces erreurs sont dues au calcul de (10307)2 et de (10-307)2.
497
+
498
+ Pour limiter ces erreurs, on peut utiliser la méthode de Smith[8], qui consiste à factoriser de manière pertinente :
499
+
500
+ En effet, dans le premier cas, |d/c| < 1 donc |x(d/c)| < x (x = a, b, d), donc la méthode est moins sensible aux dépassements.
501
+
502
+ La multiplication matricielle n'étant pas commutative, on définit deux divisions matricielles.
503
+
504
+ Soit A une matrice de dimension m×n et B une matrice de dimension n×p, alors on appelle « division à droite de A par B » et on note
505
+
506
+ la matrice de dimension m×p vérifiant l'équation :
507
+
508
+ Théorème — Si B est une matrice régulière (matrice carrée inversible), alors
509
+
510
+ est équivalent à
511
+
512
+ Il vient immédiatement de
513
+
514
+ que
515
+
516
+ ce qui donne le résultat par associativité.
517
+
518
+ Soit A une matrice de dimension m×n et B une matrice de dimension m×p, alors on appelle « division à gauche de A par B » et on note
519
+
520
+ la matrice de dimension n×p vérifiant l'équation :
521
+
522
+ Si la matrice A n'est pas de rang maximal, la solution n'est pas unique. La matrice A+B, où A+ désigne la matrice pseudo-inverse, est la solution de norme minimale.
523
+
524
+ Théorème — Si A est une matrice régulière (matrice carrée inversible), alors
525
+
526
+ est équivalent à
527
+
528
+ Il vient immédiatement de
529
+
530
+ que
531
+
532
+ ce qui donne le résultat par associativité.
533
+
534
+ On a par ailleurs :
535
+
536
+ On peut défnir la division de polynômes à la manière de la division euclidienne :
537
+
538
+ où Q et R sont des polynômes ; Q est le quotient et R est le reste.
539
+
540
+ On peut également appliquer la méthode de construction des nombres rationnels aux polynômes, ce qui permet de définir de manière formelle une fraction de polynômes. Mais il ne s'agit pas là d'un « calcul » de division, il s'agit de définir un nouvel objet mathématique, un nouvel outil.
541
+
542
+ Sur les autres projets Wikimedia :
543
+
544
+ Élémentaires
545
+
546
+
547
+
548
+ +
549
+
550
+
551
+ {\displaystyle +}
552
+
553
+ Addition
554
+
555
+
556
+
557
+
558
+
559
+
560
+ {\displaystyle -}
561
+
562
+ Soustraction
563
+
564
+
565
+
566
+ ×
567
+
568
+
569
+ {\displaystyle \times }
570
+
571
+ Multiplication
572
+
573
+
574
+
575
+ ÷
576
+
577
+
578
+ {\displaystyle \div }
579
+
580
+ Division
581
+
582
+
583
+
584
+
585
+
586
+
587
+
588
+ ^
589
+
590
+
591
+
592
+
593
+
594
+ {\displaystyle {\hat {}}}
595
+
596
+ Puissance
597
+
598
+ Arithmétiques
599
+
600
+
601
+
602
+
603
+ d
604
+ i
605
+ v
606
+
607
+
608
+
609
+ {\displaystyle \mathrm {div} }
610
+
611
+ Quotient euclidien
612
+
613
+
614
+
615
+
616
+ m
617
+ o
618
+ d
619
+
620
+
621
+
622
+ {\displaystyle \mathrm {mod} }
623
+
624
+ Reste euclidien
625
+
626
+
627
+
628
+
629
+ p
630
+ g
631
+ c
632
+ d
633
+
634
+
635
+
636
+ {\displaystyle \mathrm {pgcd} }
637
+
638
+ PGCD
639
+
640
+
641
+
642
+
643
+ p
644
+ p
645
+ c
646
+ m
647
+
648
+
649
+
650
+ {\displaystyle \mathrm {ppcm} }
651
+
652
+ PPCM
653
+
654
+ Combinatoires
655
+
656
+
657
+
658
+ (
659
+ )
660
+
661
+
662
+ {\displaystyle ()}
663
+
664
+ Coefficient binomial
665
+
666
+
667
+
668
+ A
669
+
670
+
671
+ {\displaystyle A}
672
+
673
+ Arrangement
674
+
675
+ Ensembles de parties
676
+
677
+
678
+
679
+
680
+
681
+
682
+ {\displaystyle \cup }
683
+
684
+ Union
685
+
686
+
687
+
688
+
689
+
690
+
691
+ {\displaystyle \backslash }
692
+
693
+ Différence
694
+
695
+
696
+
697
+
698
+
699
+
700
+ {\displaystyle \cap }
701
+
702
+ Intersection
703
+
704
+
705
+
706
+ Δ
707
+
708
+
709
+ {\displaystyle \Delta }
710
+
711
+ Différence symétrique
712
+
713
+ Ordre total
714
+
715
+
716
+
717
+ min
718
+
719
+
720
+ {\displaystyle \min }
721
+
722
+ Minimum
723
+
724
+
725
+
726
+ max
727
+
728
+
729
+ {\displaystyle \max }
730
+
731
+ Maximum
732
+
733
+ Treillis
734
+
735
+
736
+
737
+
738
+
739
+
740
+ {\displaystyle \wedge }
741
+
742
+ Borne inférieure
743
+
744
+
745
+
746
+
747
+
748
+
749
+ {\displaystyle \vee }
750
+
751
+ Borne supérieure
752
+
753
+ Ensembles
754
+
755
+
756
+
757
+ ×
758
+
759
+
760
+ {\displaystyle \times }
761
+
762
+ Produit cartésien
763
+
764
+
765
+
766
+
767
+
768
+
769
+
770
+ ˙
771
+
772
+
773
+
774
+
775
+
776
+ {\displaystyle {\dot {\cup }}}
777
+
778
+ Somme disjointe
779
+
780
+
781
+
782
+
783
+
784
+
785
+
786
+ ^
787
+
788
+
789
+
790
+
791
+
792
+ {\displaystyle {\hat {}}}
793
+
794
+ Puissance ensembliste
795
+
796
+ Groupes
797
+
798
+
799
+
800
+
801
+
802
+
803
+ {\displaystyle \oplus }
804
+
805
+ Somme directe
806
+
807
+
808
+
809
+
810
+
811
+
812
+ {\displaystyle \ast }
813
+
814
+ Produit libre
815
+
816
+
817
+
818
+
819
+
820
+
821
+ {\displaystyle \wr }
822
+
823
+ Produit en couronne
824
+
825
+ Modules
826
+
827
+
828
+
829
+
830
+
831
+
832
+ {\displaystyle \otimes }
833
+
834
+ Produit tensoriel
835
+
836
+
837
+
838
+
839
+ H
840
+ o
841
+ m
842
+
843
+
844
+
845
+ {\displaystyle \mathrm {Hom} }
846
+
847
+ Homomorphisme
848
+
849
+
850
+
851
+
852
+ T
853
+ o
854
+ r
855
+
856
+
857
+
858
+ {\displaystyle \mathrm {Tor} }
859
+
860
+ Torsion
861
+
862
+
863
+
864
+
865
+ E
866
+ x
867
+ t
868
+
869
+
870
+
871
+ {\displaystyle \mathrm {Ext} }
872
+
873
+ Extension
874
+
875
+ Arbres
876
+
877
+
878
+
879
+
880
+
881
+
882
+ {\displaystyle \vee }
883
+
884
+ Enracinement
885
+
886
+ Variétés connexes
887
+
888
+
889
+
890
+ #
891
+
892
+
893
+ {\displaystyle \#}
894
+
895
+ Somme connexe
896
+
897
+ Espaces pointés
898
+
899
+
900
+
901
+
902
+
903
+
904
+ {\displaystyle \vee }
905
+
906
+ Bouquet
907
+
908
+
909
+
910
+
911
+
912
+
913
+ {\displaystyle \wedge }
914
+
915
+ Smash-produit
916
+
917
+
918
+
919
+
920
+
921
+
922
+ {\displaystyle \ast }
923
+
924
+ Joint
925
+
926
+ Fonctionnelles
927
+
928
+
929
+
930
+
931
+
932
+
933
+ {\displaystyle \circ }
934
+
935
+ Composition de fonctions
936
+
937
+
938
+
939
+
940
+
941
+
942
+ {\displaystyle \ast }
943
+
944
+ Produit de convolution
945
+
946
+ Vectorielles
947
+
948
+
949
+
950
+
951
+
952
+
953
+ {\displaystyle \cdot }
954
+
955
+ Produit scalaire
956
+
957
+
958
+
959
+
960
+
961
+
962
+ {\displaystyle \wedge }
963
+
964
+ Produit vectoriel
965
+
966
+
967
+
968
+ ×
969
+
970
+
971
+
972
+ {\displaystyle \times \,}
973
+
974
+ Produit vectoriel généralisé
975
+
976
+ Algébriques
977
+
978
+
979
+
980
+ [
981
+ ,
982
+ ]
983
+
984
+
985
+ {\displaystyle [,]}
986
+
987
+ Crochet de Lie
988
+
989
+
990
+
991
+ {
992
+ ,
993
+ }
994
+
995
+
996
+ {\displaystyle \{,\}}
997
+
998
+ Crochet de Poisson
999
+
1000
+
1001
+
1002
+
1003
+
1004
+
1005
+ {\displaystyle \wedge }
1006
+
1007
+ Produit extérieur
1008
+
1009
+ Homologiques
1010
+
1011
+
1012
+
1013
+
1014
+
1015
+
1016
+ {\displaystyle \smile }
1017
+
1018
+ Cup-produit
1019
+
1020
+
1021
+
1022
+
1023
+
1024
+
1025
+ {\displaystyle \cdot }
1026
+
1027
+ Produit d'intersection
1028
+
1029
+ Séquentielles
1030
+
1031
+
1032
+
1033
+ +
1034
+
1035
+
1036
+ {\displaystyle +}
1037
+
1038
+ Concaténation
fr/1562.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,1038 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ La division est une opération mathématique qui, à deux nombres a et b, associe un troisième nombre (loi de composition interne), appelé quotient ou rapport, et qui peut être notée :
2
+
3
+ Dans une première approche, on peut voir la quantité a÷b comme une séparation de la quantité a en b parts égales. Mais cette approche est surtout adaptée à la division entre nombre entiers, où la notion de quantité est assez intuitive. On distingue couramment la division « exacte » (celle dont on parle ici) de la division « avec reste » (la division euclidienne). D'un point de vue pratique, on peut voir la division comme le produit du premier par l'inverse du second. Si un nombre est non nul, la fonction « division par ce nombre » est la réciproque de la fonction « multiplication par ce nombre ». Cela permet de déterminer un certain nombre de propriétés de l'opération.
4
+
5
+ De manière plus générale, on peut définir le quotient y = a/b comme étant la solution de l'équation b×y = a. Ceci permet d'étendre la définition à d'autres objets mathématiques que les nombres, à tous les éléments d'un anneau.
6
+
7
+ La division sert :
8
+
9
+ La multiplication est également l'expression d'une loi proportionnelle. La division permet donc « d'inverser » cette loi. Par exemple, on sait qu'à un endroit donné, le poids P (force qui tire un objet vers le bas, exprimée en newtons) est proportionnelle à la masse m (quantité fixe, exprimée en kilogrammes), le coefficient de proportionnalité étant appelé « gravité » g :
10
+
11
+ Un pèse-personne mesure la force qui lui est exercée, donc P ; la gravité étant connue, on peut en déduire la masse d'une personne en inversant la loi par une division :
12
+
13
+ Dans le même ordre d'idées, dans le cas d'un mouvement rectiligne uniforme, la distance parcourue d (en kilomètres) est proportionnelle au temps t (en heures), le coefficient étant la vitesse moyenne v (en kilomètres par heure) :
14
+
15
+ On peut inverser cette loi pour déterminer le temps qu'il faut pour parcourir une distance donnée à une vitesse moyenne donnée :
16
+
17
+ De manière plus générale, la division intervient dans l'inversion d'une loi affine, c'est-à-dire du type
18
+
19
+ ce qui donne si a est non nul
20
+
21
+ Par ailleurs, on peut approcher la plupart des lois par une loi affine en faisant un développement limité à l'ordre 1. La division permet donc d'inverser une loi de manière approximative : si l'on connaît la valeur de ƒ et de sa dérivée en un point x0, on peut écrire « autour de ce point »
22
+
23
+ et ainsi inverser la loi :
24
+
25
+ Ceci est par exemple utilisé dans l'algorithme de Newton, qui recherche les zéros d'une fonction :
26
+
27
+ Le symbole actuel de la division est un trait horizontal séparant le numérateur (dividende) du dénominateur (diviseur). Par exemple, a divisé par b se note
28
+
29
+
30
+
31
+
32
+
33
+
34
+ a
35
+ b
36
+
37
+
38
+
39
+
40
+
41
+ {\displaystyle {\dfrac {a}{b}}}
42
+
43
+ .
44
+
45
+ Le dénominateur donne la dénomination et le numérateur énumère :
46
+
47
+
48
+
49
+
50
+
51
+
52
+ 3
53
+ 4
54
+
55
+
56
+
57
+
58
+
59
+ {\displaystyle {\dfrac {3}{4}}}
60
+
61
+ indique qu'il s'agit de quarts, et qu'il y en a trois → trois quarts.
62
+
63
+ Diophante et les Romains, au IVe siècle écrivaient déjà des fractions sous une forme semblable, les Indiens également au XIIe siècle et la notation moderne fut adoptée par les Arabes.
64
+
65
+ Le symbole « : » a été plus tard utilisé par Leibniz.
66
+
67
+ Les fabricants de calculatrices impriment l'obèle ÷ ou la barre oblique / sur la touche « opérateur division ». L'utilisation de ces symboles est plus ambiguë que la barre de fraction, puisqu'elle demande de définir des priorités, mais elle est pratique pour l'écriture « en ligne » utilisée en imprimerie ou sur un écran.
68
+
69
+ Dans les publications scientifiques, on utilise plus volontiers les notations fractionnelles. La notation avec les deux-points est souvent utilisée pour représenter un rapport de quantités entières ou de longueurs.
70
+
71
+ Aujourd'hui en France, en classe de 6e de collège, les notations ÷, : et / sont utilisées, car la division a pour les élèves un statut d'opération. Une nuance de sens est communément admise :
72
+
73
+ On peut diviser une entité en un nombre de parties dont l'addition donne cette entité, par un moyen implicite ou explicite.
74
+
75
+ Ainsi, on peut :
76
+
77
+ On peut également diviser par dichotomie ou par malice, mais diviser par 2 est un concept mathématique :
78
+
79
+ On commence par définir la division « avec reste » entre nombres entiers naturels. Cette division peut s'approcher de manière intuitive par la notion de « partage, distribution équitable », et donne une procédure de calcul.
80
+
81
+ Cette notion permet déjà de mettre en évidence le problème de la division par zéro : comment partager une quantité en 0 part ? Cela n'a pas de sens, il faut au moins une part.
82
+
83
+ Puis, on définit la notion de nombre décimal, et l'on étend la procédure de calcul en l'appliquant de manière récursive au reste, voir la section ci-dessous Division non abrégée. Cela permet de définir la notion de nombre rationnel.
84
+
85
+ La notion de partage convient encore mais est plus difficile à appréhender. On peut imaginer des portions de part, donc diviser par des nombres fractionnaires : diviser une quantité par 0,1 (1/10), c'est dire que la quantité initiale représente 1/10 part, et donc trouver la taille d'une part complète. Diviser une quantité par un nombre négatif, cela revient à calculer la taille d'une part que l'on enlève.
86
+
87
+ Les nombres réels sont construits à partir des rationnels. Un nombre irrationnel ne peut pas se concevoir comme une quantité ; par contre, il peut se voir comme une proportion : le rapport entre la diagonale d'un carré et son côté, le rapport entre le périmètre d'un cercle et son diamètre. Dès lors, la division ne peut plus être définie comme un partage, mais comme la réciproque de la multiplication.
88
+
89
+ Avec cette définition, on ne peut toujours pas diviser par 0 : puisque 0×a = 0 pour tout nombre, il existe une infinité de réciproques. On peut aussi — puisque diviser par un nombre revient à multiplier par son inverse — voir ce problème comme celui de la limite en 0 de la fonction inverse ƒ(x) = 1/x : elle a deux limites, –∞ à gauche et +∞ à droite.
90
+
91
+ Le fait « d'étendre » les nombres réels en incluant des « pseudo-nombres infinis », +∞ et –∞ (droite réelle achevée), ne règle pas le problème, puisque reste le problème du signe.
92
+
93
+ La notion de division est donc fondamentale en algèbre et en analyse.
94
+
95
+ Étant donné un anneau intègre (A, +, ×), la division sur A est la loi de composition :
96
+
97
+
98
+
99
+
100
+ A
101
+
102
+ ×
103
+
104
+ A
105
+
106
+
107
+
108
+ A
109
+
110
+
111
+
112
+ {\displaystyle \mathrm {A} \times \mathrm {A} \to \mathrm {A} }
113
+
114
+ , notée par exemple « ÷ », telle que
115
+
116
+
117
+
118
+
119
+ (
120
+ a
121
+ ,
122
+ b
123
+ ,
124
+ c
125
+ )
126
+
127
+
128
+ A
129
+
130
+ ×
131
+
132
+ A
133
+
134
+ ×
135
+
136
+ A
137
+
138
+
139
+
140
+ {\displaystyle \forall (a,b,c)\in \mathrm {A} \times \mathrm {A} \times \mathrm {A} }
141
+
142
+ ,
143
+
144
+ L'intégrité de l'anneau assure que la division a bien un résultat unique. Par contre, elle n'est définie que sur
145
+
146
+
147
+
148
+
149
+ A
150
+
151
+ ×
152
+ (
153
+
154
+ A
155
+
156
+
157
+ {
158
+ 0
159
+ }
160
+ )
161
+
162
+
163
+ {\displaystyle \mathrm {A} \times (\mathrm {A} -\{0\})}
164
+
165
+ si et seulement si A est un corps commutatif, et en aucun cas définie pour b = 0.
166
+
167
+ Si la division n'est pas définie partout, on peut étendre conjointement la division et l'ensemble A : dans le cas commutatif, on définit sur
168
+
169
+
170
+
171
+
172
+ A
173
+
174
+ ×
175
+
176
+ A
177
+
178
+
179
+
180
+ {\displaystyle \mathrm {A} \times \mathrm {A} }
181
+
182
+ une relation d'équivalence
183
+
184
+
185
+
186
+
187
+
188
+
189
+ {\displaystyle \sim }
190
+
191
+ par
192
+
193
+ et on écrit
194
+
195
+ Cet anneau quotient est un corps dont le neutre est la classe 1 ÷ 1. C'est ainsi que l'on construit
196
+
197
+
198
+
199
+
200
+ Q
201
+
202
+
203
+
204
+ {\displaystyle \mathbb {Q} }
205
+
206
+ en symétrisant
207
+
208
+
209
+
210
+
211
+ Z
212
+
213
+
214
+
215
+ {\displaystyle \mathbb {Z} }
216
+
217
+ pour la multiplication (ou
218
+
219
+
220
+
221
+
222
+ Z
223
+
224
+
225
+
226
+ {\displaystyle \mathbb {Z} }
227
+
228
+ à partir de
229
+
230
+
231
+
232
+
233
+ N
234
+
235
+
236
+
237
+ {\displaystyle \mathbb {N} }
238
+
239
+ en symétrisant l'addition).
240
+
241
+ Cette définition ne recouvre pas celle de division euclidienne, qui se pose de manière analogue mais dont le sens est radicalement différent.
242
+
243
+ Dans l'idée, elle sert aussi à inverser la multiplication (dans a, combien de fois b).
244
+
245
+ Le problème de définition ne se pose plus, puisque
246
+
247
+
248
+
249
+
250
+ (
251
+ a
252
+ ,
253
+ b
254
+ )
255
+
256
+
257
+ N
258
+
259
+ ×
260
+ (
261
+
262
+ N
263
+
264
+
265
+ {
266
+ 0
267
+ }
268
+ )
269
+
270
+
271
+ {\displaystyle \forall (a,b)\in \mathbb {N} \times (\mathbb {N} -\{0\})}
272
+
273
+ ,
274
+
275
+
276
+
277
+ {
278
+ n
279
+
280
+
281
+ N
282
+
283
+  
284
+
285
+ |
286
+
287
+  
288
+ b
289
+ ×
290
+ n
291
+
292
+ a
293
+ }
294
+
295
+
296
+ {\displaystyle \{n\in \mathbb {N} \ |\ b\times n\leqslant a\}}
297
+
298
+ est une partie de
299
+
300
+
301
+
302
+
303
+ N
304
+
305
+
306
+
307
+ {\displaystyle \mathbb {N} }
308
+
309
+ non vide et majorée, qui admet donc un plus grand élément.
310
+
311
+ Cette division, fondamentale en arithmétique, introduit la notion de reste. Néanmoins, comme pour toutes les divisions, le b de la définition ne peut être zéro.
312
+
313
+ La division n'était pas à proprement parler une opération (loi de composition interne, définie partout), ses « propriétés » n'ont pas d'implications structurelles sur les ensembles de nombres, et doivent être comprises comme des propriétés des nombres en écriture fractionnaire.
314
+
315
+ Non-propriétés
316
+
317
+ Remarques
318
+
319
+ L'algorithme de division non abrégée, encore appelé division longue, sert à déterminer une écriture décimale du quotient de deux nombres entiers. C'est une extension de la division euclidienne (voir Poser une division > Généralisation en arithmétique). D'un point de vue pratique, il consiste à continuer la procédure, en « descendant des zéros », les nouveaux chiffres calculés s'ajoutant après la virgule. Cela se justifie par
320
+
321
+ où n est le nombre de décimales que l'on veut. Ainsi, on ajoute n zéros à droite du numérateur, on effectue une division euclidienne classique, puis sur le quotient obtenu, les n derniers chiffres sont après la virgule.
322
+
323
+ Notons que l'on a intérêt à calculer la n + 1e décimale pour savoir dans quel sens faire l'arrondi.
324
+
325
+ Par exemple, pour calculer 23÷6 avec deux décimales, la procédure revient à calculer 2 300÷6 ( = 383, reste 2) puis à diviser le résultat par 100 (ce qui donne 3,83).
326
+
327
+ Cette procédure se généralise au quotient de deux nombres décimaux ; cela se justifie par :
328
+
329
+ où n est un entier positif tel que a×10n et b×10n soient des entiers ; on peut par exemple prendre le plus grand nombre de décimales dans les nombres a et b.
330
+
331
+ Deux situations peuvent se présenter :
332
+
333
+ Dans une division non exacte a÷b, (a et b étant deux nombres entiers, b non nul), si on note
334
+
335
+
336
+
337
+
338
+ q
339
+
340
+ p
341
+
342
+
343
+
344
+
345
+ {\displaystyle q_{p}}
346
+
347
+ et
348
+
349
+
350
+
351
+
352
+ r
353
+
354
+ p
355
+
356
+
357
+
358
+
359
+ {\displaystyle r_{p}}
360
+
361
+ respectivement le quotient et le reste obtenus en poussant les itérations jusqu'à obtenir p chiffres après la virgule du quotient, on obtient un encadrement ou une égalité :
362
+
363
+ et
364
+
365
+ Un nombre irrationnel (réel, sans être rationnel) ne peut s'écrire sous forme de fraction, par définition. C'est par contre la limite d'une suite de nombres rationnels (voir Construction des nombres réels).
366
+
367
+ La division en système binaire est une opération fondamentale pour l'informatique.
368
+
369
+ On considère dans un premier temps des entiers naturels (positifs). La division se fait de la même manière que la division euclidienne.
370
+
371
+ Soient deux nombres a et b de n bits. La notation a(i) désigne le i-ième bit (en partant de la droite, notés de 0 à n - 1), a(i:j) désigne les bits situés entre les positions i et j. La fonction suivante calcule le quotient Q et le reste R, en pseudo-code :
372
+
373
+ On cherche une portion de « bits forts » (chiffres de gauche) de a qui est supérieure à b ; si l'on n'en trouve pas, alors le quotient garde la valeur 0, et le reste R prend la valeur a (puisqu'au final il est constitué de tous les chiffres de a). Si à un certain rang i on a a(n:i) ≥ b, alors du fait du système binaire, la réponse à
374
+
375
+ est nécessairement « une fois » : en base 10, la réponse est entre 1 et 9 = 10 - 1 ; ici, elle est entre 1 et 1 = 2 - 1. On a donc le i-ème bit du quotient qui vaut 1 ; le reste R à cette étape est la différence.
376
+
377
+ Ce pseudo-programme n'est pas optimisé pour des raisons de clarté ; une version plus efficace serait :
378
+
379
+ Cet algorithme marche également avec les nombres décimaux codés en virgule fixe.
380
+
381
+ Pour les nombres décimaux codés en virgule flottante, il suffit de voir que :
382
+
383
+ donc on fait la division des mantisses (qui sont des décimaux codés en virgule fixe) d'un côté, et la différence des exposant (qui sont des entiers).
384
+
385
+ On voit que l'on ne fait appel qu'à des fonctions élémentaires — comparaison, décalage, assignation, soustraction — ce qui permet de le mettre en œuvre de manière simple dans un microprocesseur.
386
+
387
+ Dans la division euclidienne de a par b, pour des nombres représentés en base B (B = 2 en binaire), à l'étape i :
388
+
389
+ Cette construction par récurrence constitue la base des méthodes dites lentes.
390
+
391
+ Connaissant Ri - 1, on suppose que Qn - i = 1, on a alors
392
+
393
+ Si la valeur trouvée est négative, c'est que Qn - i = 0. Par rapport à la procédure euclidienne, plutôt que de prendre les chiffres de gauche du numérateur, on ajout des 0 à droite du dénominateur. À la première étape, on en ajoute autant que le nombre de bits n servant à coder les nombres (il faut donc un espace mémoire double), puis on multiplie le numérateur par 2 jusqu'à vérifier la condition. Cela donne en pseudo-code (on omet le test de division par zéro) :
394
+
395
+ Lorsque l'on optimise l'algorithme pour réduire le nombre d'opérations, on obtient le pseudo-code suivant.
396
+
397
+ Du fait de la dernière instruction de la boucle, on qualifie cette méthode de « division avec restauration ».
398
+
399
+ La méthode peut être améliorée en générant un quotient utilisant les nombres +1 et -1. Par exemple, le nombre codé par les bits
400
+
401
+ correspond en fait au nombre
402
+
403
+ c'est-à- dire à
404
+ 11101010
405
+ -00010101
406
+ ---------
407
+ 11010101
408
+ La méthode est dite « sans restauration » et son pseudo-code est :
409
+
410
+ La méthode de division SRT — du nom de ses inventeurs, Sweeney, Robertson, et Tocher —, est une méthode sans restauration, mais la détermination des bits du quotient se fait en utilisant une table de correspondance ayant pour entrées a et b. C'est un algorithme utilisé dans de nombreux microprocesseurs. Alors que la méthode sans restauration classique ne permet de générer qu'un bit par cycle d'horloge, la méthode SRT permet de générer deux bits par cycle[1].
411
+
412
+ L'erreur de division du Pentium était due à une erreur dans l'établissement de la table de correspondance[2].
413
+
414
+ Les méthodes rapides consistent à évaluer x = 1/b, puis à calculer Q = a×x.
415
+
416
+ La méthode de Newton-Raphson consiste à déterminer 1/b par la méthode de Newton.
417
+
418
+ La méthode de Newton permet de trouver le zéro d'une fonction en connaissant sa valeur et la valeur de sa dérivée en chaque point. Il faut donc trouver une fonction ƒb(x) qui vérifie
419
+
420
+ et telle que l'on puisse effectuer l'itération
421
+
422
+ sans avoir à connaître 1/b. On peut par exemple utiliser
423
+
424
+ ce qui donne
425
+
426
+ Pour des raisons d'économie de calcul, il vaut toutefois mieux utiliser l'écriture
427
+
428
+ Pour initialiser la procédure, il faut trouver une approximation de 1/b. Pour cela, on normalise a et b par des décalages de bits afin d'avoir b compris dans [0,5 ; 1]. On peut ensuite prendre une valeur arbitraire dans cet intervalle — par exemple b ≈ 0,75 donc 1/b ≈ 1,33…, ou encore 1 ≤ 1/b ≤ 2 donc 1/b ≈ 1,5 —, ou bien faire le développement limité de 1/x en un point — par exemple en 0,75 (1/b ≈ 2,66… - 1,77…×b) ou en 1/1,5 (1/b ≈ 3 - 2,25×b). On retient souvent l'approximation affine
429
+
430
+ les valeurs de 48/17 et de 32/17 étant précalculées (stockées « en dur »).
431
+
432
+ Cette méthode converge de manière quadratique. Pour une précision sur p bits, il faut donc un nombre d'étapes s :
433
+
434
+ (arrondi au supérieur), soit trois étapes pour un codage en simple précision et quatre étapes en double précision et double précision étendue (selon la norme IEEE 754).
435
+
436
+ Voici le pseudo-code de l'algorithme.
437
+
438
+ La méthode de Goldschmidt[3] est fondée, elle, sur la considération suivante :
439
+
440
+ donc, il existe un facteur F tel que b×F = 1, et ainsi a×F = Q. Notons que F = 1/b.
441
+
442
+ Le facteur F est évalué par une suite (Fk) :
443
+
444
+ telle que la suite (bk) = Fk×b converge vers 1. Pour cela, on normalise la fraction pour que b se trouve dans ]0 ; 1], et l'on définit
445
+
446
+ Le quotient final vaut
447
+
448
+ Notons que l'on a
449
+
450
+ Cette méthode est notamment utilisée sur les microprocesseurs AMD Athlon et suivants[4],[5].
451
+
452
+ La méthode binomiale est similaire à la méthode de Goldschmidt, mais consiste à prendre pour suite de facteurs fi = 1 + x2i avec x = 1 - b. En effet, on a :
453
+
454
+ suivant la formule du binôme de Newton.
455
+
456
+ Si l'on normalise b pour qu'il soit dans [0,5 ; 1], alors x est dans [0 ; 0,5] et à l'étape n, le dénominateur 1 - x2n est égal à 1 avec une erreur de inférieure à 2-n, ce qui garantit 2n chiffres significatifs.
457
+
458
+ Cette méthode est parfois désignée comme « méthode IBM »[6].
459
+
460
+ On peut donc définir la division x = a/b pour tout ensemble muni d'une multiplication, comme étant la solution de l'équation.
461
+
462
+ Nous allons voir l'exemple des nombres complexes, des polynômes et des matrices.
463
+
464
+ Commençons par la notation polaire. Soient deux nombres complexes z1 = r1eiθ1, z2 = r2eiθ2. La division complexe
465
+
466
+ est donc définie par
467
+
468
+ Si on note x = reiθ, alors l'équation devient
469
+
470
+ soit
471
+
472
+ donc
473
+
474
+ Ceci n'est défini que si r2 ≠ 0 c'est-à-dire z2 ≠ 0
475
+
476
+ On peut donc écrire
477
+
478
+ Voyons maintenant la notation cartésienne. On a z1 = a + b×i et z2 = c + d×i, et x = e + f×i. L'équation de définition
479
+
480
+ devient
481
+
482
+ soit
483
+
484
+ qui est défini si c2 + d2 ≠ 0, c'est-à-dire si |z2| ≠ 0, ce qui équivaut à dire que z2 est non-nul.
485
+
486
+ On peut donc écrire
487
+
488
+ Une mise en informatique « brute » de la méthode de calcul peut mener à des résultats problématiques.
489
+
490
+ Dans un ordinateur, la précision des nombres est limitée par le mode de représentation. Si l'on utilise la double précision selon la norme IEEE 754, la valeur absolue des nombres est limitée à environ [10-307 ; 10308]. Si le calcul génère une valeur absolue supérieure à 10308, le résultat est considéré comme « infini » (Inf, erreur de dépassement) ; et si la valeur absolue est inférieure à 10-307, le résultat est considéré comme nul (soupassement).
491
+
492
+ Or, la formule ci-dessus faisant intervenir des produits et des carrés, on peut avoir un intermédiaire de calcul dépassant les capacités de représentation alors que le résultat final (les nombres e et f) peuvent être représentés. Notons que dans la norme IEEE 754, 1/0 donne Inf (+∞) et -1/0 donne -Inf (-∞), mais en mettant un drapeau indiquant l'erreur « division par zéro » ; le calcul de 1/Inf donne 0.
493
+
494
+ Si par exemple l'on met en œuvre cette formule pour calculer[7]
495
+
496
+ Ces erreurs sont dues au calcul de (10307)2 et de (10-307)2.
497
+
498
+ Pour limiter ces erreurs, on peut utiliser la méthode de Smith[8], qui consiste à factoriser de manière pertinente :
499
+
500
+ En effet, dans le premier cas, |d/c| < 1 donc |x(d/c)| < x (x = a, b, d), donc la méthode est moins sensible aux dépassements.
501
+
502
+ La multiplication matricielle n'étant pas commutative, on définit deux divisions matricielles.
503
+
504
+ Soit A une matrice de dimension m×n et B une matrice de dimension n×p, alors on appelle « division à droite de A par B » et on note
505
+
506
+ la matrice de dimension m×p vérifiant l'équation :
507
+
508
+ Théorème — Si B est une matrice régulière (matrice carrée inversible), alors
509
+
510
+ est équivalent à
511
+
512
+ Il vient immédiatement de
513
+
514
+ que
515
+
516
+ ce qui donne le résultat par associativité.
517
+
518
+ Soit A une matrice de dimension m×n et B une matrice de dimension m×p, alors on appelle « division à gauche de A par B » et on note
519
+
520
+ la matrice de dimension n×p vérifiant l'équation :
521
+
522
+ Si la matrice A n'est pas de rang maximal, la solution n'est pas unique. La matrice A+B, où A+ désigne la matrice pseudo-inverse, est la solution de norme minimale.
523
+
524
+ Théorème — Si A est une matrice régulière (matrice carrée inversible), alors
525
+
526
+ est équivalent à
527
+
528
+ Il vient immédiatement de
529
+
530
+ que
531
+
532
+ ce qui donne le résultat par associativité.
533
+
534
+ On a par ailleurs :
535
+
536
+ On peut défnir la division de polynômes à la manière de la division euclidienne :
537
+
538
+ où Q et R sont des polynômes ; Q est le quotient et R est le reste.
539
+
540
+ On peut également appliquer la méthode de construction des nombres rationnels aux polynômes, ce qui permet de définir de manière formelle une fraction de polynômes. Mais il ne s'agit pas là d'un « calcul » de division, il s'agit de définir un nouvel objet mathématique, un nouvel outil.
541
+
542
+ Sur les autres projets Wikimedia :
543
+
544
+ Élémentaires
545
+
546
+
547
+
548
+ +
549
+
550
+
551
+ {\displaystyle +}
552
+
553
+ Addition
554
+
555
+
556
+
557
+
558
+
559
+
560
+ {\displaystyle -}
561
+
562
+ Soustraction
563
+
564
+
565
+
566
+ ×
567
+
568
+
569
+ {\displaystyle \times }
570
+
571
+ Multiplication
572
+
573
+
574
+
575
+ ÷
576
+
577
+
578
+ {\displaystyle \div }
579
+
580
+ Division
581
+
582
+
583
+
584
+
585
+
586
+
587
+
588
+ ^
589
+
590
+
591
+
592
+
593
+
594
+ {\displaystyle {\hat {}}}
595
+
596
+ Puissance
597
+
598
+ Arithmétiques
599
+
600
+
601
+
602
+
603
+ d
604
+ i
605
+ v
606
+
607
+
608
+
609
+ {\displaystyle \mathrm {div} }
610
+
611
+ Quotient euclidien
612
+
613
+
614
+
615
+
616
+ m
617
+ o
618
+ d
619
+
620
+
621
+
622
+ {\displaystyle \mathrm {mod} }
623
+
624
+ Reste euclidien
625
+
626
+
627
+
628
+
629
+ p
630
+ g
631
+ c
632
+ d
633
+
634
+
635
+
636
+ {\displaystyle \mathrm {pgcd} }
637
+
638
+ PGCD
639
+
640
+
641
+
642
+
643
+ p
644
+ p
645
+ c
646
+ m
647
+
648
+
649
+
650
+ {\displaystyle \mathrm {ppcm} }
651
+
652
+ PPCM
653
+
654
+ Combinatoires
655
+
656
+
657
+
658
+ (
659
+ )
660
+
661
+
662
+ {\displaystyle ()}
663
+
664
+ Coefficient binomial
665
+
666
+
667
+
668
+ A
669
+
670
+
671
+ {\displaystyle A}
672
+
673
+ Arrangement
674
+
675
+ Ensembles de parties
676
+
677
+
678
+
679
+
680
+
681
+
682
+ {\displaystyle \cup }
683
+
684
+ Union
685
+
686
+
687
+
688
+
689
+
690
+
691
+ {\displaystyle \backslash }
692
+
693
+ Différence
694
+
695
+
696
+
697
+
698
+
699
+
700
+ {\displaystyle \cap }
701
+
702
+ Intersection
703
+
704
+
705
+
706
+ Δ
707
+
708
+
709
+ {\displaystyle \Delta }
710
+
711
+ Différence symétrique
712
+
713
+ Ordre total
714
+
715
+
716
+
717
+ min
718
+
719
+
720
+ {\displaystyle \min }
721
+
722
+ Minimum
723
+
724
+
725
+
726
+ max
727
+
728
+
729
+ {\displaystyle \max }
730
+
731
+ Maximum
732
+
733
+ Treillis
734
+
735
+
736
+
737
+
738
+
739
+
740
+ {\displaystyle \wedge }
741
+
742
+ Borne inférieure
743
+
744
+
745
+
746
+
747
+
748
+
749
+ {\displaystyle \vee }
750
+
751
+ Borne supérieure
752
+
753
+ Ensembles
754
+
755
+
756
+
757
+ ×
758
+
759
+
760
+ {\displaystyle \times }
761
+
762
+ Produit cartésien
763
+
764
+
765
+
766
+
767
+
768
+
769
+
770
+ ˙
771
+
772
+
773
+
774
+
775
+
776
+ {\displaystyle {\dot {\cup }}}
777
+
778
+ Somme disjointe
779
+
780
+
781
+
782
+
783
+
784
+
785
+
786
+ ^
787
+
788
+
789
+
790
+
791
+
792
+ {\displaystyle {\hat {}}}
793
+
794
+ Puissance ensembliste
795
+
796
+ Groupes
797
+
798
+
799
+
800
+
801
+
802
+
803
+ {\displaystyle \oplus }
804
+
805
+ Somme directe
806
+
807
+
808
+
809
+
810
+
811
+
812
+ {\displaystyle \ast }
813
+
814
+ Produit libre
815
+
816
+
817
+
818
+
819
+
820
+
821
+ {\displaystyle \wr }
822
+
823
+ Produit en couronne
824
+
825
+ Modules
826
+
827
+
828
+
829
+
830
+
831
+
832
+ {\displaystyle \otimes }
833
+
834
+ Produit tensoriel
835
+
836
+
837
+
838
+
839
+ H
840
+ o
841
+ m
842
+
843
+
844
+
845
+ {\displaystyle \mathrm {Hom} }
846
+
847
+ Homomorphisme
848
+
849
+
850
+
851
+
852
+ T
853
+ o
854
+ r
855
+
856
+
857
+
858
+ {\displaystyle \mathrm {Tor} }
859
+
860
+ Torsion
861
+
862
+
863
+
864
+
865
+ E
866
+ x
867
+ t
868
+
869
+
870
+
871
+ {\displaystyle \mathrm {Ext} }
872
+
873
+ Extension
874
+
875
+ Arbres
876
+
877
+
878
+
879
+
880
+
881
+
882
+ {\displaystyle \vee }
883
+
884
+ Enracinement
885
+
886
+ Variétés connexes
887
+
888
+
889
+
890
+ #
891
+
892
+
893
+ {\displaystyle \#}
894
+
895
+ Somme connexe
896
+
897
+ Espaces pointés
898
+
899
+
900
+
901
+
902
+
903
+
904
+ {\displaystyle \vee }
905
+
906
+ Bouquet
907
+
908
+
909
+
910
+
911
+
912
+
913
+ {\displaystyle \wedge }
914
+
915
+ Smash-produit
916
+
917
+
918
+
919
+
920
+
921
+
922
+ {\displaystyle \ast }
923
+
924
+ Joint
925
+
926
+ Fonctionnelles
927
+
928
+
929
+
930
+
931
+
932
+
933
+ {\displaystyle \circ }
934
+
935
+ Composition de fonctions
936
+
937
+
938
+
939
+
940
+
941
+
942
+ {\displaystyle \ast }
943
+
944
+ Produit de convolution
945
+
946
+ Vectorielles
947
+
948
+
949
+
950
+
951
+
952
+
953
+ {\displaystyle \cdot }
954
+
955
+ Produit scalaire
956
+
957
+
958
+
959
+
960
+
961
+
962
+ {\displaystyle \wedge }
963
+
964
+ Produit vectoriel
965
+
966
+
967
+
968
+ ×
969
+
970
+
971
+
972
+ {\displaystyle \times \,}
973
+
974
+ Produit vectoriel généralisé
975
+
976
+ Algébriques
977
+
978
+
979
+
980
+ [
981
+ ,
982
+ ]
983
+
984
+
985
+ {\displaystyle [,]}
986
+
987
+ Crochet de Lie
988
+
989
+
990
+
991
+ {
992
+ ,
993
+ }
994
+
995
+
996
+ {\displaystyle \{,\}}
997
+
998
+ Crochet de Poisson
999
+
1000
+
1001
+
1002
+
1003
+
1004
+
1005
+ {\displaystyle \wedge }
1006
+
1007
+ Produit extérieur
1008
+
1009
+ Homologiques
1010
+
1011
+
1012
+
1013
+
1014
+
1015
+
1016
+ {\displaystyle \smile }
1017
+
1018
+ Cup-produit
1019
+
1020
+
1021
+
1022
+
1023
+
1024
+
1025
+ {\displaystyle \cdot }
1026
+
1027
+ Produit d'intersection
1028
+
1029
+ Séquentielles
1030
+
1031
+
1032
+
1033
+ +
1034
+
1035
+
1036
+ {\displaystyle +}
1037
+
1038
+ Concaténation
fr/1563.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,1038 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ La division est une opération mathématique qui, à deux nombres a et b, associe un troisième nombre (loi de composition interne), appelé quotient ou rapport, et qui peut être notée :
2
+
3
+ Dans une première approche, on peut voir la quantité a÷b comme une séparation de la quantité a en b parts égales. Mais cette approche est surtout adaptée à la division entre nombre entiers, où la notion de quantité est assez intuitive. On distingue couramment la division « exacte » (celle dont on parle ici) de la division « avec reste » (la division euclidienne). D'un point de vue pratique, on peut voir la division comme le produit du premier par l'inverse du second. Si un nombre est non nul, la fonction « division par ce nombre » est la réciproque de la fonction « multiplication par ce nombre ». Cela permet de déterminer un certain nombre de propriétés de l'opération.
4
+
5
+ De manière plus générale, on peut définir le quotient y = a/b comme étant la solution de l'équation b×y = a. Ceci permet d'étendre la définition à d'autres objets mathématiques que les nombres, à tous les éléments d'un anneau.
6
+
7
+ La division sert :
8
+
9
+ La multiplication est également l'expression d'une loi proportionnelle. La division permet donc « d'inverser » cette loi. Par exemple, on sait qu'à un endroit donné, le poids P (force qui tire un objet vers le bas, exprimée en newtons) est proportionnelle à la masse m (quantité fixe, exprimée en kilogrammes), le coefficient de proportionnalité étant appelé « gravité » g :
10
+
11
+ Un pèse-personne mesure la force qui lui est exercée, donc P ; la gravité étant connue, on peut en déduire la masse d'une personne en inversant la loi par une division :
12
+
13
+ Dans le même ordre d'idées, dans le cas d'un mouvement rectiligne uniforme, la distance parcourue d (en kilomètres) est proportionnelle au temps t (en heures), le coefficient étant la vitesse moyenne v (en kilomètres par heure) :
14
+
15
+ On peut inverser cette loi pour déterminer le temps qu'il faut pour parcourir une distance donnée à une vitesse moyenne donnée :
16
+
17
+ De manière plus générale, la division intervient dans l'inversion d'une loi affine, c'est-à-dire du type
18
+
19
+ ce qui donne si a est non nul
20
+
21
+ Par ailleurs, on peut approcher la plupart des lois par une loi affine en faisant un développement limité à l'ordre 1. La division permet donc d'inverser une loi de manière approximative : si l'on connaît la valeur de ƒ et de sa dérivée en un point x0, on peut écrire « autour de ce point »
22
+
23
+ et ainsi inverser la loi :
24
+
25
+ Ceci est par exemple utilisé dans l'algorithme de Newton, qui recherche les zéros d'une fonction :
26
+
27
+ Le symbole actuel de la division est un trait horizontal séparant le numérateur (dividende) du dénominateur (diviseur). Par exemple, a divisé par b se note
28
+
29
+
30
+
31
+
32
+
33
+
34
+ a
35
+ b
36
+
37
+
38
+
39
+
40
+
41
+ {\displaystyle {\dfrac {a}{b}}}
42
+
43
+ .
44
+
45
+ Le dénominateur donne la dénomination et le numérateur énumère :
46
+
47
+
48
+
49
+
50
+
51
+
52
+ 3
53
+ 4
54
+
55
+
56
+
57
+
58
+
59
+ {\displaystyle {\dfrac {3}{4}}}
60
+
61
+ indique qu'il s'agit de quarts, et qu'il y en a trois → trois quarts.
62
+
63
+ Diophante et les Romains, au IVe siècle écrivaient déjà des fractions sous une forme semblable, les Indiens également au XIIe siècle et la notation moderne fut adoptée par les Arabes.
64
+
65
+ Le symbole « : » a été plus tard utilisé par Leibniz.
66
+
67
+ Les fabricants de calculatrices impriment l'obèle ÷ ou la barre oblique / sur la touche « opérateur division ». L'utilisation de ces symboles est plus ambiguë que la barre de fraction, puisqu'elle demande de définir des priorités, mais elle est pratique pour l'écriture « en ligne » utilisée en imprimerie ou sur un écran.
68
+
69
+ Dans les publications scientifiques, on utilise plus volontiers les notations fractionnelles. La notation avec les deux-points est souvent utilisée pour représenter un rapport de quantités entières ou de longueurs.
70
+
71
+ Aujourd'hui en France, en classe de 6e de collège, les notations ÷, : et / sont utilisées, car la division a pour les élèves un statut d'opération. Une nuance de sens est communément admise :
72
+
73
+ On peut diviser une entité en un nombre de parties dont l'addition donne cette entité, par un moyen implicite ou explicite.
74
+
75
+ Ainsi, on peut :
76
+
77
+ On peut également diviser par dichotomie ou par malice, mais diviser par 2 est un concept mathématique :
78
+
79
+ On commence par définir la division « avec reste » entre nombres entiers naturels. Cette division peut s'approcher de manière intuitive par la notion de « partage, distribution équitable », et donne une procédure de calcul.
80
+
81
+ Cette notion permet déjà de mettre en évidence le problème de la division par zéro : comment partager une quantité en 0 part ? Cela n'a pas de sens, il faut au moins une part.
82
+
83
+ Puis, on définit la notion de nombre décimal, et l'on étend la procédure de calcul en l'appliquant de manière récursive au reste, voir la section ci-dessous Division non abrégée. Cela permet de définir la notion de nombre rationnel.
84
+
85
+ La notion de partage convient encore mais est plus difficile à appréhender. On peut imaginer des portions de part, donc diviser par des nombres fractionnaires : diviser une quantité par 0,1 (1/10), c'est dire que la quantité initiale représente 1/10 part, et donc trouver la taille d'une part complète. Diviser une quantité par un nombre négatif, cela revient à calculer la taille d'une part que l'on enlève.
86
+
87
+ Les nombres réels sont construits à partir des rationnels. Un nombre irrationnel ne peut pas se concevoir comme une quantité ; par contre, il peut se voir comme une proportion : le rapport entre la diagonale d'un carré et son côté, le rapport entre le périmètre d'un cercle et son diamètre. Dès lors, la division ne peut plus être définie comme un partage, mais comme la réciproque de la multiplication.
88
+
89
+ Avec cette définition, on ne peut toujours pas diviser par 0 : puisque 0×a = 0 pour tout nombre, il existe une infinité de réciproques. On peut aussi — puisque diviser par un nombre revient à multiplier par son inverse — voir ce problème comme celui de la limite en 0 de la fonction inverse ƒ(x) = 1/x : elle a deux limites, –∞ à gauche et +∞ à droite.
90
+
91
+ Le fait « d'étendre » les nombres réels en incluant des « pseudo-nombres infinis », +∞ et –∞ (droite réelle achevée), ne règle pas le problème, puisque reste le problème du signe.
92
+
93
+ La notion de division est donc fondamentale en algèbre et en analyse.
94
+
95
+ Étant donné un anneau intègre (A, +, ×), la division sur A est la loi de composition :
96
+
97
+
98
+
99
+
100
+ A
101
+
102
+ ×
103
+
104
+ A
105
+
106
+
107
+
108
+ A
109
+
110
+
111
+
112
+ {\displaystyle \mathrm {A} \times \mathrm {A} \to \mathrm {A} }
113
+
114
+ , notée par exemple « ÷ », telle que
115
+
116
+
117
+
118
+
119
+ (
120
+ a
121
+ ,
122
+ b
123
+ ,
124
+ c
125
+ )
126
+
127
+
128
+ A
129
+
130
+ ×
131
+
132
+ A
133
+
134
+ ×
135
+
136
+ A
137
+
138
+
139
+
140
+ {\displaystyle \forall (a,b,c)\in \mathrm {A} \times \mathrm {A} \times \mathrm {A} }
141
+
142
+ ,
143
+
144
+ L'intégrité de l'anneau assure que la division a bien un résultat unique. Par contre, elle n'est définie que sur
145
+
146
+
147
+
148
+
149
+ A
150
+
151
+ ×
152
+ (
153
+
154
+ A
155
+
156
+
157
+ {
158
+ 0
159
+ }
160
+ )
161
+
162
+
163
+ {\displaystyle \mathrm {A} \times (\mathrm {A} -\{0\})}
164
+
165
+ si et seulement si A est un corps commutatif, et en aucun cas définie pour b = 0.
166
+
167
+ Si la division n'est pas définie partout, on peut étendre conjointement la division et l'ensemble A : dans le cas commutatif, on définit sur
168
+
169
+
170
+
171
+
172
+ A
173
+
174
+ ×
175
+
176
+ A
177
+
178
+
179
+
180
+ {\displaystyle \mathrm {A} \times \mathrm {A} }
181
+
182
+ une relation d'équivalence
183
+
184
+
185
+
186
+
187
+
188
+
189
+ {\displaystyle \sim }
190
+
191
+ par
192
+
193
+ et on écrit
194
+
195
+ Cet anneau quotient est un corps dont le neutre est la classe 1 ÷ 1. C'est ainsi que l'on construit
196
+
197
+
198
+
199
+
200
+ Q
201
+
202
+
203
+
204
+ {\displaystyle \mathbb {Q} }
205
+
206
+ en symétrisant
207
+
208
+
209
+
210
+
211
+ Z
212
+
213
+
214
+
215
+ {\displaystyle \mathbb {Z} }
216
+
217
+ pour la multiplication (ou
218
+
219
+
220
+
221
+
222
+ Z
223
+
224
+
225
+
226
+ {\displaystyle \mathbb {Z} }
227
+
228
+ à partir de
229
+
230
+
231
+
232
+
233
+ N
234
+
235
+
236
+
237
+ {\displaystyle \mathbb {N} }
238
+
239
+ en symétrisant l'addition).
240
+
241
+ Cette définition ne recouvre pas celle de division euclidienne, qui se pose de manière analogue mais dont le sens est radicalement différent.
242
+
243
+ Dans l'idée, elle sert aussi à inverser la multiplication (dans a, combien de fois b).
244
+
245
+ Le problème de définition ne se pose plus, puisque
246
+
247
+
248
+
249
+
250
+ (
251
+ a
252
+ ,
253
+ b
254
+ )
255
+
256
+
257
+ N
258
+
259
+ ×
260
+ (
261
+
262
+ N
263
+
264
+
265
+ {
266
+ 0
267
+ }
268
+ )
269
+
270
+
271
+ {\displaystyle \forall (a,b)\in \mathbb {N} \times (\mathbb {N} -\{0\})}
272
+
273
+ ,
274
+
275
+
276
+
277
+ {
278
+ n
279
+
280
+
281
+ N
282
+
283
+  
284
+
285
+ |
286
+
287
+  
288
+ b
289
+ ×
290
+ n
291
+
292
+ a
293
+ }
294
+
295
+
296
+ {\displaystyle \{n\in \mathbb {N} \ |\ b\times n\leqslant a\}}
297
+
298
+ est une partie de
299
+
300
+
301
+
302
+
303
+ N
304
+
305
+
306
+
307
+ {\displaystyle \mathbb {N} }
308
+
309
+ non vide et majorée, qui admet donc un plus grand élément.
310
+
311
+ Cette division, fondamentale en arithmétique, introduit la notion de reste. Néanmoins, comme pour toutes les divisions, le b de la définition ne peut être zéro.
312
+
313
+ La division n'était pas à proprement parler une opération (loi de composition interne, définie partout), ses « propriétés » n'ont pas d'implications structurelles sur les ensembles de nombres, et doivent être comprises comme des propriétés des nombres en écriture fractionnaire.
314
+
315
+ Non-propriétés
316
+
317
+ Remarques
318
+
319
+ L'algorithme de division non abrégée, encore appelé division longue, sert à déterminer une écriture décimale du quotient de deux nombres entiers. C'est une extension de la division euclidienne (voir Poser une division > Généralisation en arithmétique). D'un point de vue pratique, il consiste à continuer la procédure, en « descendant des zéros », les nouveaux chiffres calculés s'ajoutant après la virgule. Cela se justifie par
320
+
321
+ où n est le nombre de décimales que l'on veut. Ainsi, on ajoute n zéros à droite du numérateur, on effectue une division euclidienne classique, puis sur le quotient obtenu, les n derniers chiffres sont après la virgule.
322
+
323
+ Notons que l'on a intérêt à calculer la n + 1e décimale pour savoir dans quel sens faire l'arrondi.
324
+
325
+ Par exemple, pour calculer 23÷6 avec deux décimales, la procédure revient à calculer 2 300÷6 ( = 383, reste 2) puis à diviser le résultat par 100 (ce qui donne 3,83).
326
+
327
+ Cette procédure se généralise au quotient de deux nombres décimaux ; cela se justifie par :
328
+
329
+ où n est un entier positif tel que a×10n et b×10n soient des entiers ; on peut par exemple prendre le plus grand nombre de décimales dans les nombres a et b.
330
+
331
+ Deux situations peuvent se présenter :
332
+
333
+ Dans une division non exacte a÷b, (a et b étant deux nombres entiers, b non nul), si on note
334
+
335
+
336
+
337
+
338
+ q
339
+
340
+ p
341
+
342
+
343
+
344
+
345
+ {\displaystyle q_{p}}
346
+
347
+ et
348
+
349
+
350
+
351
+
352
+ r
353
+
354
+ p
355
+
356
+
357
+
358
+
359
+ {\displaystyle r_{p}}
360
+
361
+ respectivement le quotient et le reste obtenus en poussant les itérations jusqu'à obtenir p chiffres après la virgule du quotient, on obtient un encadrement ou une égalité :
362
+
363
+ et
364
+
365
+ Un nombre irrationnel (réel, sans être rationnel) ne peut s'écrire sous forme de fraction, par définition. C'est par contre la limite d'une suite de nombres rationnels (voir Construction des nombres réels).
366
+
367
+ La division en système binaire est une opération fondamentale pour l'informatique.
368
+
369
+ On considère dans un premier temps des entiers naturels (positifs). La division se fait de la même manière que la division euclidienne.
370
+
371
+ Soient deux nombres a et b de n bits. La notation a(i) désigne le i-ième bit (en partant de la droite, notés de 0 à n - 1), a(i:j) désigne les bits situés entre les positions i et j. La fonction suivante calcule le quotient Q et le reste R, en pseudo-code :
372
+
373
+ On cherche une portion de « bits forts » (chiffres de gauche) de a qui est supérieure à b ; si l'on n'en trouve pas, alors le quotient garde la valeur 0, et le reste R prend la valeur a (puisqu'au final il est constitué de tous les chiffres de a). Si à un certain rang i on a a(n:i) ≥ b, alors du fait du système binaire, la réponse à
374
+
375
+ est nécessairement « une fois » : en base 10, la réponse est entre 1 et 9 = 10 - 1 ; ici, elle est entre 1 et 1 = 2 - 1. On a donc le i-ème bit du quotient qui vaut 1 ; le reste R à cette étape est la différence.
376
+
377
+ Ce pseudo-programme n'est pas optimisé pour des raisons de clarté ; une version plus efficace serait :
378
+
379
+ Cet algorithme marche également avec les nombres décimaux codés en virgule fixe.
380
+
381
+ Pour les nombres décimaux codés en virgule flottante, il suffit de voir que :
382
+
383
+ donc on fait la division des mantisses (qui sont des décimaux codés en virgule fixe) d'un côté, et la différence des exposant (qui sont des entiers).
384
+
385
+ On voit que l'on ne fait appel qu'à des fonctions élémentaires — comparaison, décalage, assignation, soustraction — ce qui permet de le mettre en œuvre de manière simple dans un microprocesseur.
386
+
387
+ Dans la division euclidienne de a par b, pour des nombres représentés en base B (B = 2 en binaire), à l'étape i :
388
+
389
+ Cette construction par récurrence constitue la base des méthodes dites lentes.
390
+
391
+ Connaissant Ri - 1, on suppose que Qn - i = 1, on a alors
392
+
393
+ Si la valeur trouvée est négative, c'est que Qn - i = 0. Par rapport à la procédure euclidienne, plutôt que de prendre les chiffres de gauche du numérateur, on ajout des 0 à droite du dénominateur. À la première étape, on en ajoute autant que le nombre de bits n servant à coder les nombres (il faut donc un espace mémoire double), puis on multiplie le numérateur par 2 jusqu'à vérifier la condition. Cela donne en pseudo-code (on omet le test de division par zéro) :
394
+
395
+ Lorsque l'on optimise l'algorithme pour réduire le nombre d'opérations, on obtient le pseudo-code suivant.
396
+
397
+ Du fait de la dernière instruction de la boucle, on qualifie cette méthode de « division avec restauration ».
398
+
399
+ La méthode peut être améliorée en générant un quotient utilisant les nombres +1 et -1. Par exemple, le nombre codé par les bits
400
+
401
+ correspond en fait au nombre
402
+
403
+ c'est-à- dire à
404
+ 11101010
405
+ -00010101
406
+ ---------
407
+ 11010101
408
+ La méthode est dite « sans restauration » et son pseudo-code est :
409
+
410
+ La méthode de division SRT — du nom de ses inventeurs, Sweeney, Robertson, et Tocher —, est une méthode sans restauration, mais la détermination des bits du quotient se fait en utilisant une table de correspondance ayant pour entrées a et b. C'est un algorithme utilisé dans de nombreux microprocesseurs. Alors que la méthode sans restauration classique ne permet de générer qu'un bit par cycle d'horloge, la méthode SRT permet de générer deux bits par cycle[1].
411
+
412
+ L'erreur de division du Pentium était due à une erreur dans l'établissement de la table de correspondance[2].
413
+
414
+ Les méthodes rapides consistent à évaluer x = 1/b, puis à calculer Q = a×x.
415
+
416
+ La méthode de Newton-Raphson consiste à déterminer 1/b par la méthode de Newton.
417
+
418
+ La méthode de Newton permet de trouver le zéro d'une fonction en connaissant sa valeur et la valeur de sa dérivée en chaque point. Il faut donc trouver une fonction ƒb(x) qui vérifie
419
+
420
+ et telle que l'on puisse effectuer l'itération
421
+
422
+ sans avoir à connaître 1/b. On peut par exemple utiliser
423
+
424
+ ce qui donne
425
+
426
+ Pour des raisons d'économie de calcul, il vaut toutefois mieux utiliser l'écriture
427
+
428
+ Pour initialiser la procédure, il faut trouver une approximation de 1/b. Pour cela, on normalise a et b par des décalages de bits afin d'avoir b compris dans [0,5 ; 1]. On peut ensuite prendre une valeur arbitraire dans cet intervalle — par exemple b ≈ 0,75 donc 1/b ≈ 1,33…, ou encore 1 ≤ 1/b ≤ 2 donc 1/b ≈ 1,5 —, ou bien faire le développement limité de 1/x en un point — par exemple en 0,75 (1/b ≈ 2,66… - 1,77…×b) ou en 1/1,5 (1/b ≈ 3 - 2,25×b). On retient souvent l'approximation affine
429
+
430
+ les valeurs de 48/17 et de 32/17 étant précalculées (stockées « en dur »).
431
+
432
+ Cette méthode converge de manière quadratique. Pour une précision sur p bits, il faut donc un nombre d'étapes s :
433
+
434
+ (arrondi au supérieur), soit trois étapes pour un codage en simple précision et quatre étapes en double précision et double précision étendue (selon la norme IEEE 754).
435
+
436
+ Voici le pseudo-code de l'algorithme.
437
+
438
+ La méthode de Goldschmidt[3] est fondée, elle, sur la considération suivante :
439
+
440
+ donc, il existe un facteur F tel que b×F = 1, et ainsi a×F = Q. Notons que F = 1/b.
441
+
442
+ Le facteur F est évalué par une suite (Fk) :
443
+
444
+ telle que la suite (bk) = Fk×b converge vers 1. Pour cela, on normalise la fraction pour que b se trouve dans ]0 ; 1], et l'on définit
445
+
446
+ Le quotient final vaut
447
+
448
+ Notons que l'on a
449
+
450
+ Cette méthode est notamment utilisée sur les microprocesseurs AMD Athlon et suivants[4],[5].
451
+
452
+ La méthode binomiale est similaire à la méthode de Goldschmidt, mais consiste à prendre pour suite de facteurs fi = 1 + x2i avec x = 1 - b. En effet, on a :
453
+
454
+ suivant la formule du binôme de Newton.
455
+
456
+ Si l'on normalise b pour qu'il soit dans [0,5 ; 1], alors x est dans [0 ; 0,5] et à l'étape n, le dénominateur 1 - x2n est égal à 1 avec une erreur de inférieure à 2-n, ce qui garantit 2n chiffres significatifs.
457
+
458
+ Cette méthode est parfois désignée comme « méthode IBM »[6].
459
+
460
+ On peut donc définir la division x = a/b pour tout ensemble muni d'une multiplication, comme étant la solution de l'équation.
461
+
462
+ Nous allons voir l'exemple des nombres complexes, des polynômes et des matrices.
463
+
464
+ Commençons par la notation polaire. Soient deux nombres complexes z1 = r1eiθ1, z2 = r2eiθ2. La division complexe
465
+
466
+ est donc définie par
467
+
468
+ Si on note x = reiθ, alors l'équation devient
469
+
470
+ soit
471
+
472
+ donc
473
+
474
+ Ceci n'est défini que si r2 ≠ 0 c'est-à-dire z2 ≠ 0
475
+
476
+ On peut donc écrire
477
+
478
+ Voyons maintenant la notation cartésienne. On a z1 = a + b×i et z2 = c + d×i, et x = e + f×i. L'équation de définition
479
+
480
+ devient
481
+
482
+ soit
483
+
484
+ qui est défini si c2 + d2 ≠ 0, c'est-à-dire si |z2| ≠ 0, ce qui équivaut à dire que z2 est non-nul.
485
+
486
+ On peut donc écrire
487
+
488
+ Une mise en informatique « brute » de la méthode de calcul peut mener à des résultats problématiques.
489
+
490
+ Dans un ordinateur, la précision des nombres est limitée par le mode de représentation. Si l'on utilise la double précision selon la norme IEEE 754, la valeur absolue des nombres est limitée à environ [10-307 ; 10308]. Si le calcul génère une valeur absolue supérieure à 10308, le résultat est considéré comme « infini » (Inf, erreur de dépassement) ; et si la valeur absolue est inférieure à 10-307, le résultat est considéré comme nul (soupassement).
491
+
492
+ Or, la formule ci-dessus faisant intervenir des produits et des carrés, on peut avoir un intermédiaire de calcul dépassant les capacités de représentation alors que le résultat final (les nombres e et f) peuvent être représentés. Notons que dans la norme IEEE 754, 1/0 donne Inf (+∞) et -1/0 donne -Inf (-∞), mais en mettant un drapeau indiquant l'erreur « division par zéro » ; le calcul de 1/Inf donne 0.
493
+
494
+ Si par exemple l'on met en œuvre cette formule pour calculer[7]
495
+
496
+ Ces erreurs sont dues au calcul de (10307)2 et de (10-307)2.
497
+
498
+ Pour limiter ces erreurs, on peut utiliser la méthode de Smith[8], qui consiste à factoriser de manière pertinente :
499
+
500
+ En effet, dans le premier cas, |d/c| < 1 donc |x(d/c)| < x (x = a, b, d), donc la méthode est moins sensible aux dépassements.
501
+
502
+ La multiplication matricielle n'étant pas commutative, on définit deux divisions matricielles.
503
+
504
+ Soit A une matrice de dimension m×n et B une matrice de dimension n×p, alors on appelle « division à droite de A par B » et on note
505
+
506
+ la matrice de dimension m×p vérifiant l'équation :
507
+
508
+ Théorème — Si B est une matrice régulière (matrice carrée inversible), alors
509
+
510
+ est équivalent à
511
+
512
+ Il vient immédiatement de
513
+
514
+ que
515
+
516
+ ce qui donne le résultat par associativité.
517
+
518
+ Soit A une matrice de dimension m×n et B une matrice de dimension m×p, alors on appelle « division à gauche de A par B » et on note
519
+
520
+ la matrice de dimension n×p vérifiant l'équation :
521
+
522
+ Si la matrice A n'est pas de rang maximal, la solution n'est pas unique. La matrice A+B, où A+ désigne la matrice pseudo-inverse, est la solution de norme minimale.
523
+
524
+ Théorème — Si A est une matrice régulière (matrice carrée inversible), alors
525
+
526
+ est équivalent à
527
+
528
+ Il vient immédiatement de
529
+
530
+ que
531
+
532
+ ce qui donne le résultat par associativité.
533
+
534
+ On a par ailleurs :
535
+
536
+ On peut défnir la division de polynômes à la manière de la division euclidienne :
537
+
538
+ où Q et R sont des polynômes ; Q est le quotient et R est le reste.
539
+
540
+ On peut également appliquer la méthode de construction des nombres rationnels aux polynômes, ce qui permet de définir de manière formelle une fraction de polynômes. Mais il ne s'agit pas là d'un « calcul » de division, il s'agit de définir un nouvel objet mathématique, un nouvel outil.
541
+
542
+ Sur les autres projets Wikimedia :
543
+
544
+ Élémentaires
545
+
546
+
547
+
548
+ +
549
+
550
+
551
+ {\displaystyle +}
552
+
553
+ Addition
554
+
555
+
556
+
557
+
558
+
559
+
560
+ {\displaystyle -}
561
+
562
+ Soustraction
563
+
564
+
565
+
566
+ ×
567
+
568
+
569
+ {\displaystyle \times }
570
+
571
+ Multiplication
572
+
573
+
574
+
575
+ ÷
576
+
577
+
578
+ {\displaystyle \div }
579
+
580
+ Division
581
+
582
+
583
+
584
+
585
+
586
+
587
+
588
+ ^
589
+
590
+
591
+
592
+
593
+
594
+ {\displaystyle {\hat {}}}
595
+
596
+ Puissance
597
+
598
+ Arithmétiques
599
+
600
+
601
+
602
+
603
+ d
604
+ i
605
+ v
606
+
607
+
608
+
609
+ {\displaystyle \mathrm {div} }
610
+
611
+ Quotient euclidien
612
+
613
+
614
+
615
+
616
+ m
617
+ o
618
+ d
619
+
620
+
621
+
622
+ {\displaystyle \mathrm {mod} }
623
+
624
+ Reste euclidien
625
+
626
+
627
+
628
+
629
+ p
630
+ g
631
+ c
632
+ d
633
+
634
+
635
+
636
+ {\displaystyle \mathrm {pgcd} }
637
+
638
+ PGCD
639
+
640
+
641
+
642
+
643
+ p
644
+ p
645
+ c
646
+ m
647
+
648
+
649
+
650
+ {\displaystyle \mathrm {ppcm} }
651
+
652
+ PPCM
653
+
654
+ Combinatoires
655
+
656
+
657
+
658
+ (
659
+ )
660
+
661
+
662
+ {\displaystyle ()}
663
+
664
+ Coefficient binomial
665
+
666
+
667
+
668
+ A
669
+
670
+
671
+ {\displaystyle A}
672
+
673
+ Arrangement
674
+
675
+ Ensembles de parties
676
+
677
+
678
+
679
+
680
+
681
+
682
+ {\displaystyle \cup }
683
+
684
+ Union
685
+
686
+
687
+
688
+
689
+
690
+
691
+ {\displaystyle \backslash }
692
+
693
+ Différence
694
+
695
+
696
+
697
+
698
+
699
+
700
+ {\displaystyle \cap }
701
+
702
+ Intersection
703
+
704
+
705
+
706
+ Δ
707
+
708
+
709
+ {\displaystyle \Delta }
710
+
711
+ Différence symétrique
712
+
713
+ Ordre total
714
+
715
+
716
+
717
+ min
718
+
719
+
720
+ {\displaystyle \min }
721
+
722
+ Minimum
723
+
724
+
725
+
726
+ max
727
+
728
+
729
+ {\displaystyle \max }
730
+
731
+ Maximum
732
+
733
+ Treillis
734
+
735
+
736
+
737
+
738
+
739
+
740
+ {\displaystyle \wedge }
741
+
742
+ Borne inférieure
743
+
744
+
745
+
746
+
747
+
748
+
749
+ {\displaystyle \vee }
750
+
751
+ Borne supérieure
752
+
753
+ Ensembles
754
+
755
+
756
+
757
+ ×
758
+
759
+
760
+ {\displaystyle \times }
761
+
762
+ Produit cartésien
763
+
764
+
765
+
766
+
767
+
768
+
769
+
770
+ ˙
771
+
772
+
773
+
774
+
775
+
776
+ {\displaystyle {\dot {\cup }}}
777
+
778
+ Somme disjointe
779
+
780
+
781
+
782
+
783
+
784
+
785
+
786
+ ^
787
+
788
+
789
+
790
+
791
+
792
+ {\displaystyle {\hat {}}}
793
+
794
+ Puissance ensembliste
795
+
796
+ Groupes
797
+
798
+
799
+
800
+
801
+
802
+
803
+ {\displaystyle \oplus }
804
+
805
+ Somme directe
806
+
807
+
808
+
809
+
810
+
811
+
812
+ {\displaystyle \ast }
813
+
814
+ Produit libre
815
+
816
+
817
+
818
+
819
+
820
+
821
+ {\displaystyle \wr }
822
+
823
+ Produit en couronne
824
+
825
+ Modules
826
+
827
+
828
+
829
+
830
+
831
+
832
+ {\displaystyle \otimes }
833
+
834
+ Produit tensoriel
835
+
836
+
837
+
838
+
839
+ H
840
+ o
841
+ m
842
+
843
+
844
+
845
+ {\displaystyle \mathrm {Hom} }
846
+
847
+ Homomorphisme
848
+
849
+
850
+
851
+
852
+ T
853
+ o
854
+ r
855
+
856
+
857
+
858
+ {\displaystyle \mathrm {Tor} }
859
+
860
+ Torsion
861
+
862
+
863
+
864
+
865
+ E
866
+ x
867
+ t
868
+
869
+
870
+
871
+ {\displaystyle \mathrm {Ext} }
872
+
873
+ Extension
874
+
875
+ Arbres
876
+
877
+
878
+
879
+
880
+
881
+
882
+ {\displaystyle \vee }
883
+
884
+ Enracinement
885
+
886
+ Variétés connexes
887
+
888
+
889
+
890
+ #
891
+
892
+
893
+ {\displaystyle \#}
894
+
895
+ Somme connexe
896
+
897
+ Espaces pointés
898
+
899
+
900
+
901
+
902
+
903
+
904
+ {\displaystyle \vee }
905
+
906
+ Bouquet
907
+
908
+
909
+
910
+
911
+
912
+
913
+ {\displaystyle \wedge }
914
+
915
+ Smash-produit
916
+
917
+
918
+
919
+
920
+
921
+
922
+ {\displaystyle \ast }
923
+
924
+ Joint
925
+
926
+ Fonctionnelles
927
+
928
+
929
+
930
+
931
+
932
+
933
+ {\displaystyle \circ }
934
+
935
+ Composition de fonctions
936
+
937
+
938
+
939
+
940
+
941
+
942
+ {\displaystyle \ast }
943
+
944
+ Produit de convolution
945
+
946
+ Vectorielles
947
+
948
+
949
+
950
+
951
+
952
+
953
+ {\displaystyle \cdot }
954
+
955
+ Produit scalaire
956
+
957
+
958
+
959
+
960
+
961
+
962
+ {\displaystyle \wedge }
963
+
964
+ Produit vectoriel
965
+
966
+
967
+
968
+ ×
969
+
970
+
971
+
972
+ {\displaystyle \times \,}
973
+
974
+ Produit vectoriel généralisé
975
+
976
+ Algébriques
977
+
978
+
979
+
980
+ [
981
+ ,
982
+ ]
983
+
984
+
985
+ {\displaystyle [,]}
986
+
987
+ Crochet de Lie
988
+
989
+
990
+
991
+ {
992
+ ,
993
+ }
994
+
995
+
996
+ {\displaystyle \{,\}}
997
+
998
+ Crochet de Poisson
999
+
1000
+
1001
+
1002
+
1003
+
1004
+
1005
+ {\displaystyle \wedge }
1006
+
1007
+ Produit extérieur
1008
+
1009
+ Homologiques
1010
+
1011
+
1012
+
1013
+
1014
+
1015
+
1016
+ {\displaystyle \smile }
1017
+
1018
+ Cup-produit
1019
+
1020
+
1021
+
1022
+
1023
+
1024
+
1025
+ {\displaystyle \cdot }
1026
+
1027
+ Produit d'intersection
1028
+
1029
+ Séquentielles
1030
+
1031
+
1032
+
1033
+ +
1034
+
1035
+
1036
+ {\displaystyle +}
1037
+
1038
+ Concaténation
fr/1564.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,49 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Le Décalogue (en hébreu עֲשֶׂרֶת הַדִּבְּרוֹת : Assereth ha-Dibberoth) — les Dix Paroles pour le judaïsme, traduit par les Dix Commandements pour le christianisme — est un court ensemble écrit d'instructions morales et religieuses reçues, selon les traditions bibliques, de Dieu par Moïse au mont Sinaï.
2
+
3
+ Dans la Torah, il est écrit que la transmission de ces instructions morales sous la forme de tables gravées provient « du doigt de Dieu ». La Bible parle de « dix paroles » (Ex 34:28 ; Dt 4:13), ce que la version des Septante rend par le mot δεκάλογος / dekálogos, d'où le terme français de « Décalogue ».
4
+
5
+ Ces instructions sont données deux fois dans le Pentateuque (la Torah) : dans le Livre de l'Exode (Ex 20,2-17), et dans le Deutéronome (Dt 5,6-21). Des différences mineures existent entre ces deux textes.
6
+
7
+ Le texte de l'Exode est, selon la traduction de Louis Segond, le suivant (Ex 20,2-17) :
8
+
9
+ Le second énoncé, en Dt 5:6–21, est presque identique. Une différence bien connue concerne le commandement sur le Chabbat. Dans l'Exode, il est écrit « souviens-toi (zakhor) du jour du Chabbat » et dans le Deutéronome « observe », ou « garde » (chamor) le jour du chabbat ». La tradition, rappelée à chaque entrée de chabbat[N 1], à l'office du vendredi soir, dans le Lekha Dodi, veut que les deux mots aient été prononcés en même temps.
10
+
11
+ Sept commandements sur dix commencent par la négation « lo », ne pas. Seuls les premier (Je suis l'Éternel), quatrième (Souviens-toi du sabbat) et cinquième (Honore ton père et ta mère) sont positifs.
12
+
13
+ Le texte du Deutéronome est, selon la traduction de Louis Segond, le suivant (Dt 5,6-21) :
14
+
15
+ Les dix commandements de la Torah samaritaine intègrent en dixième commandement le respect du mont Garizim comme centre du culte[1].
16
+
17
+ Les deux versions des dix commandements existant dans le Tanakh hébraïque (celle du Livre de l'Exode et celle du Deutéronome) ont été uniformisées[1].
18
+
19
+ Afin de conserver le nombre des commandements (dix), le 1er commandement juif (« Je suis l'Éternel (Ado-nāï), ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude ») est considéré comme une simple présentation, le premier commandement samaritain étant donc le second commandement juif : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face ». Pour les Samaritains, « les sages juifs ont fait de la présentation un commandement pour maintenir le nombre de ceux-ci à dix (le nombre de commandements est mentionné dans l'Exode, 34.28), après qu'ils ont corrigé leur version en en retirant le dixième »[2] relatif au mont Garizim.
20
+
21
+ À la fin du Ier siècle, dans les Antiquités judaïques, Flavius Josèphe résume ainsi les Dix Paroles[3] :
22
+
23
+ Tous entendent une voix venue d'en haut, elle leur parvient à tous, de manière qu'ils ne perdent aucune de ces dix paroles que Moïse a laissées écrites sur les deux tables. Ces paroles, il ne nous est plus permis de les dire explicitement, en toutes lettres, mais nous en indiquerons le sens.
24
+
25
+ La première parole nous enseigne que Dieu est Un, qu'il ne faut vénérer que lui seul. La deuxième nous commande de ne faire aucune image d'animal pour l'adorer, la troisième de ne pas invoquer Dieu en vain, la quatrième d'observer chaque septième jour en nous abstenant de tout travail, la cinquième d'honorer nos parents, la sixième de nous garder du meurtre, la septième de ne point commettre d'adultère, la huitième de ne point voler, la neuvième de ne pas rendre de faux témoignages, la dixième de ne rien convoiter qui appartienne à autrui.
26
+
27
+ Dans la représentation habituelle des Tables de la Loi des synagogues, les cinq premiers commandements sont en général présentés de haut en bas sur la table de droite, les commandements 6 à 10 sur celle de gauche. On les symbolise souvent par leurs deux premiers mots hébreux, en observant que les commandements 6, 7 et 8 n'ont que deux mots.
28
+
29
+ Les Dix Paroles étant deux fois écrites dans la Torah, elles appartiennent à deux sections hebdomadaires (parachioth) distinctes, Yitro et Va'et'hanan, et sont donc lues à l'office synagogal lorsque viennent les semaines de lecture de ces deux parachioth[4]. Elles sont aussi énoncées lors de l'office de Chavouoth[4], fête qui célèbre depuis les temps rabbiniques le don de la Torah sur le mont Sinaï. Une controverse a parfois été soulevée quant à savoir si les fidèles doivent se lever ou non durant la lecture des Dix Paroles[4] Cela pourrait signifier que les fidèles accordent une plus grande importance à ces Dix Paroles qu'au reste de la Torah. Aussi, souvent est-ce le rabbin et non le hazan ni un fidèle qui lit les Dix Paroles. Ainsi, l'assemblée se lève en signe de respect pour le rabbin et non pour montrer la supériorité des Dix Paroles sur le reste de la Torah[5].
30
+
31
+ De même, il est attesté que dans les temps pré-talmudiques, l'usage était d'énoncer quotidiennement les Dix Paroles dans la prière quotidienne. Toutefois, cet usage a été interdit de peur que des hérétiques disent que seules ces Dix Paroles (et non la Torah tout entière) ont été données à Moïse[6].
32
+
33
+ Même s'il reste des incertitudes sur le rôle que les Dix Commandements ont joué dans le christianisme primitif, il semble qu'ils étaient récités au cours de certains offices et utilisés dans l'instruction religieuse car ils étaient considérés comme un résumé de la Loi de Dieu[7].
34
+
35
+ Article détaillé : Doctrine catholique sur le Décalogue
36
+
37
+ Le Catéchisme de l'Église catholique[8] reprend la tradition de l’Ancien Testament en enseignant tout aussi bien la version de l'Exode, 20, 2–17 que celle issue du Deutéronome, 5, 6–21. Seuls les troisième, quatrième et dixième commandements diffèrent légèrement sur la forme mais impliquent exactement la même chose.
38
+
39
+ Les Dix Commandements font partie des règles qui n'ont pas changé avec l'avènement de la Nouvelle Alliance apportée par le Christ. Le troisième commandement fait l'objet de précisions car mal mis en pratique (Matthieu 12:8, Colossiens 2:16, Marc 2:27 et 28).
40
+
41
+ L'Église catholique souligne que le Décalogue « se comprend d’abord dans le contexte de l’Exode qui est le grand événement libérateur de Dieu au centre de l’Ancienne Alliance[9] ». Ces « dix paroles » permettent aux hommes de construire une vie libérée de l'esclavage, selon le précepte fondamental de l'amour de Dieu et du prochain[9]. Le Décalogue (la Loi) définit une éthique parallèle aux Béatitudes du Sermon sur la montagne (la promesse), ces deux enseignements étant complémentaires l'un de l'autre, et non pas opposés[9].
42
+
43
+ Le théologien et exégète Paul Beauchamp note que le Décalogue accorde une grande importance aux commandements négatifs, puis ajoute : « Mais tout change si l'on comprend que dire ce qu'il faut faire emprisonne plus que dire ce qu'il ne faut pas faire. En lisant le Décalogue, on entend ce que Dieu interdit. Mais l'autre face, corrélative de la première, c'est le fait que Dieu n'oblige pas. Que ne pas faire ? Ces violences qui s'appellent meurtre, adultère, vol, faux témoignage. Par elles, tu prives autrui et te prives toi-même de liberté [...]. Les interdits du Décalogue font le vide devant un espace où Dieu ne demande rien. Il ne demande même pas d'être adoré. Et pourtant, l'espace qui s'ouvre ainsi est un espace d'adoration, un appel silencieux vers le don de soi à Dieu[10]. »
44
+
45
+ Les protestants accordent une grande importance aux dix commandements, considérant d'une part qu'ils occupent une place centrale dans l'Ancien Testament et d'autre part que Jésus s'est abondamment appuyé sur eux, les commentant et les actualisant, notamment dans son sermon sur la montagne (évangile selon saint Matthieu, chapitre 5, évangile selon saint Marc, chapitre 10). Les protestants regroupent en deux sous-ensembles les dix commandements, les quatre premiers étant relatifs à notre relation à Dieu, et les six suivants s'intéressant à notre relation au prochain[11].
46
+
47
+ Logiquement, les catéchismes protestants inspirés par la Réforme protestante commentent et expliquent les dix commandements, qu'ils considèrent comme des éléments fondamentaux de la foi chrétienne ; c’est le cas des catéchismes rédigés par Luther (notamment le Petit Catéchisme, 1529) ou Calvin (« le catéchisme de Genève »[12], 1541), ou par d’autres comme le Catéchisme de Heidelberg (1563)[13].
48
+
49
+ Les protestants s'appuient exclusivement sur les traductions des textes de l'Exode et du Deutéronome exactement comme les catholiques.
fr/1565.html.txt ADDED
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+ Le Décalogue (en hébreu עֲשֶׂרֶת הַדִּבְּרוֹת : Assereth ha-Dibberoth) — les Dix Paroles pour le judaïsme, traduit par les Dix Commandements pour le christianisme — est un court ensemble écrit d'instructions morales et religieuses reçues, selon les traditions bibliques, de Dieu par Moïse au mont Sinaï.
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3
+ Dans la Torah, il est écrit que la transmission de ces instructions morales sous la forme de tables gravées provient « du doigt de Dieu ». La Bible parle de « dix paroles » (Ex 34:28 ; Dt 4:13), ce que la version des Septante rend par le mot δεκάλογος / dekálogos, d'où le terme français de « Décalogue ».
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+ Ces instructions sont données deux fois dans le Pentateuque (la Torah) : dans le Livre de l'Exode (Ex 20,2-17), et dans le Deutéronome (Dt 5,6-21). Des différences mineures existent entre ces deux textes.
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+ Le texte de l'Exode est, selon la traduction de Louis Segond, le suivant (Ex 20,2-17) :
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+ Le second énoncé, en Dt 5:6–21, est presque identique. Une différence bien connue concerne le commandement sur le Chabbat. Dans l'Exode, il est écrit « souviens-toi (zakhor) du jour du Chabbat » et dans le Deutéronome « observe », ou « garde » (chamor) le jour du chabbat ». La tradition, rappelée à chaque entrée de chabbat[N 1], à l'office du vendredi soir, dans le Lekha Dodi, veut que les deux mots aient été prononcés en même temps.
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+
11
+ Sept commandements sur dix commencent par la négation « lo », ne pas. Seuls les premier (Je suis l'Éternel), quatrième (Souviens-toi du sabbat) et cinquième (Honore ton père et ta mère) sont positifs.
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13
+ Le texte du Deutéronome est, selon la traduction de Louis Segond, le suivant (Dt 5,6-21) :
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15
+ Les dix commandements de la Torah samaritaine intègrent en dixième commandement le respect du mont Garizim comme centre du culte[1].
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17
+ Les deux versions des dix commandements existant dans le Tanakh hébraïque (celle du Livre de l'Exode et celle du Deutéronome) ont été uniformisées[1].
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19
+ Afin de conserver le nombre des commandements (dix), le 1er commandement juif (« Je suis l'Éternel (Ado-nāï), ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude ») est considéré comme une simple présentation, le premier commandement samaritain étant donc le second commandement juif : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face ». Pour les Samaritains, « les sages juifs ont fait de la présentation un commandement pour maintenir le nombre de ceux-ci à dix (le nombre de commandements est mentionné dans l'Exode, 34.28), après qu'ils ont corrigé leur version en en retirant le dixième »[2] relatif au mont Garizim.
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+
21
+ À la fin du Ier siècle, dans les Antiquités judaïques, Flavius Josèphe résume ainsi les Dix Paroles[3] :
22
+
23
+ Tous entendent une voix venue d'en haut, elle leur parvient à tous, de manière qu'ils ne perdent aucune de ces dix paroles que Moïse a laissées écrites sur les deux tables. Ces paroles, il ne nous est plus permis de les dire explicitement, en toutes lettres, mais nous en indiquerons le sens.
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25
+ La première parole nous enseigne que Dieu est Un, qu'il ne faut vénérer que lui seul. La deuxième nous commande de ne faire aucune image d'animal pour l'adorer, la troisième de ne pas invoquer Dieu en vain, la quatrième d'observer chaque septième jour en nous abstenant de tout travail, la cinquième d'honorer nos parents, la sixième de nous garder du meurtre, la septième de ne point commettre d'adultère, la huitième de ne point voler, la neuvième de ne pas rendre de faux témoignages, la dixième de ne rien convoiter qui appartienne à autrui.
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27
+ Dans la représentation habituelle des Tables de la Loi des synagogues, les cinq premiers commandements sont en général présentés de haut en bas sur la table de droite, les commandements 6 à 10 sur celle de gauche. On les symbolise souvent par leurs deux premiers mots hébreux, en observant que les commandements 6, 7 et 8 n'ont que deux mots.
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+ Les Dix Paroles étant deux fois écrites dans la Torah, elles appartiennent à deux sections hebdomadaires (parachioth) distinctes, Yitro et Va'et'hanan, et sont donc lues à l'office synagogal lorsque viennent les semaines de lecture de ces deux parachioth[4]. Elles sont aussi énoncées lors de l'office de Chavouoth[4], fête qui célèbre depuis les temps rabbiniques le don de la Torah sur le mont Sinaï. Une controverse a parfois été soulevée quant à savoir si les fidèles doivent se lever ou non durant la lecture des Dix Paroles[4] Cela pourrait signifier que les fidèles accordent une plus grande importance à ces Dix Paroles qu'au reste de la Torah. Aussi, souvent est-ce le rabbin et non le hazan ni un fidèle qui lit les Dix Paroles. Ainsi, l'assemblée se lève en signe de respect pour le rabbin et non pour montrer la supériorité des Dix Paroles sur le reste de la Torah[5].
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+ De même, il est attesté que dans les temps pré-talmudiques, l'usage était d'énoncer quotidiennement les Dix Paroles dans la prière quotidienne. Toutefois, cet usage a été interdit de peur que des hérétiques disent que seules ces Dix Paroles (et non la Torah tout entière) ont été données à Moïse[6].
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+ Même s'il reste des incertitudes sur le rôle que les Dix Commandements ont joué dans le christianisme primitif, il semble qu'ils étaient récités au cours de certains offices et utilisés dans l'instruction religieuse car ils étaient considérés comme un résumé de la Loi de Dieu[7].
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+ Article détaillé : Doctrine catholique sur le Décalogue
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+ Le Catéchisme de l'Église catholique[8] reprend la tradition de l’Ancien Testament en enseignant tout aussi bien la version de l'Exode, 20, 2–17 que celle issue du Deutéronome, 5, 6–21. Seuls les troisième, quatrième et dixième commandements diffèrent légèrement sur la forme mais impliquent exactement la même chose.
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+ Les Dix Commandements font partie des règles qui n'ont pas changé avec l'avènement de la Nouvelle Alliance apportée par le Christ. Le troisième commandement fait l'objet de précisions car mal mis en pratique (Matthieu 12:8, Colossiens 2:16, Marc 2:27 et 28).
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+ L'Église catholique souligne que le Décalogue « se comprend d’abord dans le contexte de l’Exode qui est le grand événement libérateur de Dieu au centre de l’Ancienne Alliance[9] ». Ces « dix paroles » permettent aux hommes de construire une vie libérée de l'esclavage, selon le précepte fondamental de l'amour de Dieu et du prochain[9]. Le Décalogue (la Loi) définit une éthique parallèle aux Béatitudes du Sermon sur la montagne (la promesse), ces deux enseignements étant complémentaires l'un de l'autre, et non pas opposés[9].
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+ Le théologien et exégète Paul Beauchamp note que le Décalogue accorde une grande importance aux commandements négatifs, puis ajoute : « Mais tout change si l'on comprend que dire ce qu'il faut faire emprisonne plus que dire ce qu'il ne faut pas faire. En lisant le Décalogue, on entend ce que Dieu interdit. Mais l'autre face, corrélative de la première, c'est le fait que Dieu n'oblige pas. Que ne pas faire ? Ces violences qui s'appellent meurtre, adultère, vol, faux témoignage. Par elles, tu prives autrui et te prives toi-même de liberté [...]. Les interdits du Décalogue font le vide devant un espace où Dieu ne demande rien. Il ne demande même pas d'être adoré. Et pourtant, l'espace qui s'ouvre ainsi est un espace d'adoration, un appel silencieux vers le don de soi à Dieu[10]. »
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+ Les protestants accordent une grande importance aux dix commandements, considérant d'une part qu'ils occupent une place centrale dans l'Ancien Testament et d'autre part que Jésus s'est abondamment appuyé sur eux, les commentant et les actualisant, notamment dans son sermon sur la montagne (évangile selon saint Matthieu, chapitre 5, évangile selon saint Marc, chapitre 10). Les protestants regroupent en deux sous-ensembles les dix commandements, les quatre premiers étant relatifs à notre relation à Dieu, et les six suivants s'intéressant à notre relation au prochain[11].
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+ Logiquement, les catéchismes protestants inspirés par la Réforme protestante commentent et expliquent les dix commandements, qu'ils considèrent comme des éléments fondamentaux de la foi chrétienne ; c’est le cas des catéchismes rédigés par Luther (notamment le Petit Catéchisme, 1529) ou Calvin (« le catéchisme de Genève »[12], 1541), ou par d’autres comme le Catéchisme de Heidelberg (1563)[13].
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+ Les protestants s'appuient exclusivement sur les traductions des textes de l'Exode et du Deutéronome exactement comme les catholiques.
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+ Dix est l'entier naturel qui suit neuf et qui précède onze.
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+ Dix est le nombre de doigts de mains qu'un être humain possède généralement. Ce nombre occupe une place importante dans le calcul numérique traditionnel et la vie quotidienne car il a été choisi comme base pour le système de numération écrite. Ainsi s'écrit-il, dans le système décimal, 10 ou 1(un)0(zéro), ce qui signifie qu'il est composé d'une dizaine et de zéro unité.
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+ Les caractéristiques anatomiques de l'être humain ont privilégié le regroupement par dix[1] dans les systèmes de comptage puis de numérations orale ou écrite. Dans la numération orale, des noms particuliers ont été donnés aux groupements par dizaines (vingt pour deux dizaines, trente pour trois dizaines, etc.), la dizaine de dizaines est nommée cent et la dizaine de dizaines de dizaines est nommée mille. Le nom des autres nombres se construit alors par un système mixte de multiplications et additions: deux cent trente-six correspond à deux fois une centaine plus une trentaine plus six unités.
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+ Les systèmes de numération écrite ont également accordé une place importante au groupement par dix, que ce soit dans des systèmes mixtes comme dans la numération mésopotamienne, des systèmes additifs comme les numérations égyptienne, grecque ou romaine, ou des systèmes positionnels comme les numérations chinoise, indienne ou arabe.
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+ Dans l'écriture décimale positionnelle, utilisant les symboles 0, 1, 2, … , 9, le nombre dix s'écrit 1(un)0(zéro) pour indiquer qu'il est constitué d'une dizaine et de zéro unité. La valeur d'un symbole est fonction de sa place dans l'écriture du nombre. Ainsi 100 correspond à 102, 1 000 à 103 et 0,1 à 10−1, etc. Le nombre 236,5 correspond alors la somme 2 × 102 + 3 × 10 + 6 + 5 × 10−1. Cette notation positionnelle explique le fait qu'une multiplication (resp. division) d'un nombre par 10 conduit à déplacer dans l'écriture de ce nombre la virgule vers la droite (resp. vers la gauche).
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+ Le rôle de 10 et de ses puissances apparait également de manière évidente dans l'écriture scientifique d'un nombre où la puissance de 10 donne l'ordre de grandeur du nombre.
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+ La notation « 10 » semble simple et toujours associée au nombre dix. En réalité cette association n'est justifiée que dans le système d'écriture décimale positionnelle.
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+ On rencontre la notation « 10 » dans d'autres systèmes de numération. Dans le système de base deux, 1(un)0(zéro) est le nombre constitué d'une paire et de zéro unité. Il correspond au nombre deux et ne doit pas se lire dix. Dans le système octal, 10 correspond au nombre huit, dans le système hexadécimal, 10 correspond au nombre seize et dans le système sexagésimal, 110. Dans ce dernier système, 10 correspond au nombre soixante. De manière générale, 10 est l'écriture de b en numération de base b.
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+ Dix est :
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+ Le nombre « dix » est aussi très présent comme symbole chez de nombreux auteurs, à commencer par ceux de la Bible : les Dix Commandements, les dix plaies d'Égypte et les Dix tribus perdues.
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23
+ Voir aussi le symbolisme de Pythagore, qui pensait que le 10 = 1 + 2 + 3 + 4 symbolise la valeur ultime et nécessaire de la limite et de la forme, opposées à la non-limite et au chaos. Les chiffres précédents de la décade étaient identifiés aux dieux, le « dix » signifiait la somme des pouvoirs divins maintenant la cohésion du Cosmos.
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+ Dix est un nombre que l'on retrouve sous d'autres formes :
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+ D'une manière générale :
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+ Issu du latin « DECEM », il donne suite à de nombreux autres mots :
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+ Une collection de dix articles (plus souvent que 10 jours) est appelée une décade. Exemple, chacune des parties d'un ouvrage composé de dix livres ou chapitres : Les Décades, de Tite-Live.
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+ Il y a dix cents (symbole « ¢ ») dans une dime, elle-même 1⁄10e d'un dollar américain, canadien et australien. Le mot fut raccourci de decime.
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35
+ Dix est le nombre figurant sur la première pièce dorée des centimes d'euros. En France, la semeuse est représentée sur son verso.
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+ Dix est le nombre figurant sur le deuxième billet d'euros.
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+ Aux échecs, chaque côté peut avancer les huit pions pour avoir un total de dix fous, ou de dix cavaliers, ou de dix tours. Notons toutefois que la chose est hautement improbable.
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+ En prenant dix comme base du système décimal, une échelle de 1 à 10 est souvent utilisée pour classer les choses, comme une petite version de l'échelle de 1 à 100 (qui est utilisée dans les pourcentages et dans le titrage des liquides).
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+ Les Chinois expriment couramment le nombre 10 en faisant une croix avec leurs deux index, alors que les Occidentaux, dans la même situation, montrent leurs deux mains grandes ouvertes avec les dix doigts. En japonais, « dormir comme un dix » c'est dormir détendu, les bras en croix.
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+ Dix est :
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+ Dans la culture anglo-saxonne :
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+ Dix est le nombre de doigts de mains qu'un être humain possède généralement. Ce nombre occupe une place importante dans le calcul numérique traditionnel et la vie quotidienne car il a été choisi comme base pour le système de numération écrite. Ainsi s'écrit-il, dans le système décimal, 10 ou 1(un)0(zéro), ce qui signifie qu'il est composé d'une dizaine et de zéro unité.
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+ Les caractéristiques anatomiques de l'être humain ont privilégié le regroupement par dix[1] dans les systèmes de comptage puis de numérations orale ou écrite. Dans la numération orale, des noms particuliers ont été donnés aux groupements par dizaines (vingt pour deux dizaines, trente pour trois dizaines, etc.), la dizaine de dizaines est nommée cent et la dizaine de dizaines de dizaines est nommée mille. Le nom des autres nombres se construit alors par un système mixte de multiplications et additions: deux cent trente-six correspond à deux fois une centaine plus une trentaine plus six unités.
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+ Les systèmes de numération écrite ont également accordé une place importante au groupement par dix, que ce soit dans des systèmes mixtes comme dans la numération mésopotamienne, des systèmes additifs comme les numérations égyptienne, grecque ou romaine, ou des systèmes positionnels comme les numérations chinoise, indienne ou arabe.
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+ Dans l'écriture décimale positionnelle, utilisant les symboles 0, 1, 2, … , 9, le nombre dix s'écrit 1(un)0(zéro) pour indiquer qu'il est constitué d'une dizaine et de zéro unité. La valeur d'un symbole est fonction de sa place dans l'écriture du nombre. Ainsi 100 correspond à 102, 1 000 à 103 et 0,1 à 10−1, etc. Le nombre 236,5 correspond alors la somme 2 × 102 + 3 × 10 + 6 + 5 × 10−1. Cette notation positionnelle explique le fait qu'une multiplication (resp. division) d'un nombre par 10 conduit à déplacer dans l'écriture de ce nombre la virgule vers la droite (resp. vers la gauche).
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+ Voir aussi le symbolisme de Pythagore, qui pensait que le 10 = 1 + 2 + 3 + 4 symbolise la valeur ultime et nécessaire de la limite et de la forme, opposées à la non-limite et au chaos. Les chiffres précédents de la décade étaient identifiés aux dieux, le « dix » signifiait la somme des pouvoirs divins maintenant la cohésion du Cosmos.
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+ Dix est le nombre figurant sur la première pièce dorée des centimes d'euros. En France, la semeuse est représentée sur son verso.
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+ Dix est le nombre figurant sur le deuxième billet d'euros.
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+ Aux échecs, chaque côté peut avancer les huit pions pour avoir un total de dix fous, ou de dix cavaliers, ou de dix tours. Notons toutefois que la chose est hautement improbable.
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+ En prenant dix comme base du système décimal, une échelle de 1 à 10 est souvent utilisée pour classer les choses, comme une petite version de l'échelle de 1 à 100 (qui est utilisée dans les pourcentages et dans le titrage des liquides).
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+ Les Chinois expriment couramment le nombre 10 en faisant une croix avec leurs deux index, alors que les Occidentaux, dans la même situation, montrent leurs deux mains grandes ouvertes avec les dix doigts. En japonais, « dormir comme un dix » c'est dormir détendu, les bras en croix.
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+ Jakarta /d͡ʒaˈkarta/ (en indonésien, Djakarta jusqu'à la réforme orthographique de 1972 ; en français, les deux formes se rencontrent encore) est la capitale de l'Indonésie. Elle constitue une subdivision de 1er niveau de même rang que les provinces sous le nom de territoire spécial de la capitale Jakarta, en indonésien Daerah Khusus Ibukota Jakarta. La ville est familièrement surnommée « le grand Durian », en particulier par les médias anglophones[3], du nom de ce fruit emblématique de l'Indonésie.
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+ Située à l'extrémité nord-ouest de l'île de Java, elle est traversée par le fleuve Ciliwung qui se jette dans la baie de Jakarta. Centre important des royaumes hindou-bouddhiques de Sunda puis de Pajajaran sous le nom de Kalapa, elle devient Jayakarta en 1527 après sa conquête par le sultanat de Banten. Les Néerlandais la rebaptisent Batavia en 1619 et en font la capitale de facto des Indes orientales néerlandaises. Le 17 août 1945, Soekarno et Mohammad Hatta proclament l'indépendance de l'Indonésie, la ville reprend alors le nom de Jakarta — qui à l'époque coloniale était resté dans la toponymie, comme l'indique le nom d'une route, Jacatraweg, « route de Jacatra » — et devient la capitale à la fin de la guerre d'indépendance en 1949.
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7
+ Jakarta est une ville mondiale[4], la ville intra-muros couvre une superficie de 664 km2 pour une population de 9 756 944 habitants en 2012[5] tandis que la conurbation appelée Jabodetabek, qui englobe également les villes voisines de Bogor, Depok, Tangerang et Bekasi, dépassait les 28 millions d'habitants en 2010, ce qui en fait la deuxième métropole la plus peuplée du monde juste derrière Tokyo. C'est à Jakarta que se trouve l'Indonesia Stock Exchange ainsi que le secrétariat général de l'association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN). Le port de Tanjung Priok et l'aéroport international Soekarno-Hatta, troisième aéroport d'Asie[6], complètent la connexion de la métropole aux grands réseaux mondiaux.
8
+
9
+ Jakarta étant fortement menacée par la montée du niveau de la mer sous l'effet du réchauffement climatique et par le pompage excessif des eaux souterraines, le gouvernement annonce en 2019 sa décision de transférer la capitale dans une autre ville[7],[8].
10
+
11
+ Jakarta est située à 902 km au sud-sud-est de Singapour, à 1 188 km au sud-sud-est de Kuala Lumpur, à 1 528 km au sud-ouest de Bandar Seri Begawan, la capitale du sultanat de Brunei, et à 2 725 km à l'ouest-nord-ouest de Darwin, en Australie.
12
+ La ville se trouve sur les bords d'une baie située sur la côte nord de l'île de Java et est arrosée par la Ciliwung.
13
+
14
+ Jakarta est à la fois une métropole qui concentre les fonctions de commandement et une mégapole, une ville géante qui s'étale. L'étalement urbain prend la forme d'interminables banlieues et de kampungs puis de desakota, c'est-à-dire un paysage de ville-village, dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres autour de la ville-centre.
15
+
16
+ La ville est à la fois un îlot de richesse à l'échelle de l'Indonésie et une ville concentrant un très grand nombre de personnes pauvres, en considérant le seuil mondial de pauvreté fixé par l'ONU[7]. La précarité s'observe en particulier dans certains kampungs, ces villages urbains (mais pas tous) sont très défavorisés. Elle se traduit par des difficultés dans l'accès aux services urbains, et particulièrement dans l'accès à l'eau[7].
17
+
18
+ Le nord de la ville construite dans un bassin plat ne s’élève qu’à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer (moyenne de sept mètres d'altitude).
19
+
20
+ Dans certains quartiers, les bâtiments s’enfoncent de 10 à 15 centimètres par an, selon l’Institut technologique de Bandung. La dernière décennie a été marquée par une accélération du phénomène, en particulier dans le nord de la ville, où les habitants sont pauvres. En 2019, plus de la moitié de la ville se trouve sous le niveau de la mer[8].
21
+
22
+ Faute d’accès à l’eau potable (seuls 40 % de la population est reliée au service public de l’eau), les habitants sont contraints de pomper massivement dans les nappes phréatiques. Une pratique interdite mais peu surveillée..En conséquence, le sous-sol se dessèche et tend à s’enfoncer, aggravant les inondations en période de mousson et de crue du fleuve[8].
23
+
24
+ D'après le responsable associatif Nicolas Heeren : « Les autorités indonésiennes ont pris conscience du problème en s’engageant dans un vaste programme de protection et d’aménagement de l’espace métropolitain et de la baie de Jakarta, pour faire barrage à la montée de la mer. Sauf que la croissance démographique et économique perdure. En témoigne le projet de construction de polders (étendues artificielles de terre gagnées sur l’eau), qui doit permettre de poursuivre la croissance urbaine des prochaines décennies. C’est un projet urbanistique gigantesque, mais qui se fait au détriment des petits pêcheurs. Et de l’environnement[8]. »
25
+
26
+ Jakarta possède un climat équatorial, caractérisé par une chaleur humide constante, accentuée entre novembre et mai. Elle se situe sur la trajectoire des vents de mousson, nord-ouest - sud-est dans cette région[7].
27
+
28
+
29
+
30
+ Le plus ancien vestige écrit trouvé à Jakarta est l'inscription dite « de Tugu » trouvée dans le quartier du même nom dans le nord de Jakarta. Cette inscription, écrite en sanskrit et en écriture pallava, mentionne un royaume du nom de Tarumanagara et son roi Purnawarman qui, en cet endroit, a fait construire un canal de 10 km vers la mer. On la date du Ve siècle.
31
+
32
+ Jakarta est située à l'embouchure du fleuve Ciliwung. C'était autrefois l'emplacement d'un port actif nommé Kalapa (« noix de coco » en malais et en soundanais). Kalapa était le principal débouché maritime du royaume hindouiste de Pajajaran dont la capitale, Pakuan, se trouvait en amont du Ciliwung, sur le site de l'actuelle Bogor, 60 km au sud de Jakarta. En 1513, une ambassade portugaise vient à Kalapa. Un traité est signé en 1522 avec Pajajaran, qui autorise les Portugais à construire un entrepôt et un fortin à l'embouchure de la Ciliwung.
33
+
34
+ Pajajaran espérait que la présence de marchands étrangers et de soldats portugais le protégerait de la puissance montante du royaume musulman de Demak dans le centre de Java. Demak avait conquis Cirebon à l'est et Banten à l'ouest. En 1527, Fatahillah, un prince de Banten, conquiert Kalapa et la rebaptise Jayakarta (« acte victorieux » en sanscrit).
35
+
36
+ En 1596, une flottille néerlandaise commandée par Cornelis de Houtman fait escale à Jayakarta. Le prince Jayawikarta, vassal de Banten, les autorise à construire un fort et deux entrepôts. Il fait de même avec les Anglais, ce qui entraîne des heurts entre les deux communautés. Banten, qui désapprouve l'action de son vassal, le destitue.
37
+
38
+ En 1619, Jan Pieterszoon Coen, gouverneur général de la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie ou Compagnie néerlandaise des Indes orientales), installée depuis 1605 à Ambon dans les Moluques, conquiert à son tour Jayakarta. Sur ses ruines, il fonde Batavia.
39
+
40
+ Le sultan Agung, souverain de Mataram dans le centre de Java, attaque deux fois Batavia sans succès, en 1628 et en 1629. Batavia peut résister parce qu'elle est ravitaillée par mer, alors qu'Agung n'a pas de bateaux, parce qu'il a contraint les principautés qu'il a conquises à détruire leurs flottes. En outre, ses alliés javanais le trahissent.
41
+
42
+ Des gravures du XVIIe siècle montrent une Jacatraweg, « route de Jacatra », qui menait à un fortin, Fort Jacatra, construit par les Hollandais en 1656 et démantelé en 1808. Son emplacement était à l'embouchure de la rivière Ciliwung dans le nord de Jakarta. Jacatraweg s'appelle aujourd'hui Jalan Pangeran Jayakarta, « rue du prince Jayakarta » (en fait Jayawikarta, dernier prince de Jayakarta au début du XVIIe siècle).
43
+
44
+ En 1799, la VOC est déclarée en faillite. Le gouvernement néerlandais confisque ses actifs et Batavia devient la capitale des Indes néerlandaises.
45
+
46
+ L'Indonésie indépendante redonne à la ville son nom d'origine de Jakarta.
47
+
48
+ La ville a accueilli à deux reprises les Jeux asiatiques. Pour l'édition de 1962, de nombreuses infrastructures ont été construites, comme le stade Stade Gelora-Bung-Karno, l'Hôtel Indonesia et plusieurs autoroutes. En 2018, pour la 18e édition des Jeux, la construction du métro a été accéléré, ainsi que la réfection des routes ou encore le développement du réseau du TransJakarta. Un village des athlètes a été construit près du complexe sportif GBK et de nouvelles infrastructures sportives y ont été construites.
49
+
50
+ Le 26 août 2019, le président Joko Widodo annonce que la capitale va être transférée dans une autre ville, alors pas encore construite, située sur l'île de Bornéo, à cause des très nombreux problèmes écologiques auxquels est confrontée Jakarta (lire ci-dessous.)
51
+
52
+ L'inscription de Tugu.
53
+
54
+ La tombe du prince Jayakarta à Pulo Gadung.
55
+
56
+ Jayakarta vers 1605-1608.
57
+
58
+ Le fort Jacatra en 1709.
59
+
60
+ L'ancien Stadhuis de Batavia.
61
+
62
+ La Jacatraweg (aujourd'hui Jalan Pangeran Jayakarta) au début de XXe siècle.
63
+
64
+ Le pont-levis dans la vieille ville de Jakarta.
65
+
66
+ Le quartier de Muara Angke dans le nord de Jakarta.
67
+
68
+ Capitale de la République d'Indonésie, Jakarta est le siège de l'Assemblée délibérative du peuple (MPR), du gouvernement et du chef de l'État (palais de l'Indépendance). Du fait de la grande difficulté à restructurer son urbanisme, le gouvernement indonésien envisage de déplacer la capitale à Palangka Raya[10].
69
+
70
+ L'Assemblée délibérative du peuple en session.
71
+
72
+ Le palais de l'Indépendance (palais présidentiel).
73
+
74
+ Le 26 août 2019, le président indonésien, Joko Widodo, annonce que la capitale de l'Indonésie va être transférée dans une autre ville, dont la construction commencera en 2020 au milieu de la jungle tropicale de l'île de Bornéo, dans la province de Kalimantan et le district de Penajam Paser Utara et Kutai Kartanegara, car Jakarta est confrontée à de nombreux problèmes écologiques : expositions aux catastrophes naturelles (plus fréquentes sur l'île de Java où se trouve Jakarta que sur celle de Bornéo), surpopulation (mégapole de 30 millions d'habitants), et surtout énormément de pollution de l'air et des inondations courantes à la fois à cause des pluies, de la montée des océans et de l'affaissement de la ville sous la mer de 18 cm par an en raison de l’épuisement des puits d’eau souterrains[11],[12]. Le nouvel emplacement a été choisi car il est plus à l'abri des catastrophes naturelles et est proche des grandes aires urbaines indonésiennes, mais pose des inquiétudes par rapport à l'impact sur la biodiversité très riche qui se trouve dans ces jungles[11]'[12].
75
+
76
+ Le territoire de Jakarta, en indonésien Daerah Khusus Ibukota, littéralement « territoire spécial de la capitale », a le statut de province et est administrée par un gouverneur élu au suffrage direct depuis 2007. La fonction est occupée par Anies Baswedan depuis 2017.
77
+
78
+ Il est divisé en cinq kota (municipalités) :
79
+
80
+ et un kabupaten (département) :
81
+
82
+ Ces kota et ce kabupaten ont un caractère administratif, c'est-à-dire qu'à la différence des autres kabupaten et kota d'Indonésie, ils ne possèdent pas d'assemblée territoriale.
83
+
84
+ La population de Jakarta, ville cosmopolite depuis des siècles, vient de toutes les régions d'Indonésie.
85
+
86
+ Il existe toutefois une population qui se considère comme « autochtone » de Jakarta : les Betawi, dont le nom vient de Batavia ancien toponyme de Jakarta durant la colonisation néerlandaise, tant à l'époque du comptoir de la compagnie néerlandaise des Indes orientales (1618-1799) que des Indes orientales néerlandaises (1799-1949).
87
+
88
+ En 2000, la ville comptait 8,4 millions d'habitants, 9,2 millions en 2010 et, en 2020, elle devrait atteindre 10,2 millions. (Population de la ville, constatée et projetée par les Nations unies).
89
+
90
+ La capitale de l'Indonésie est particulièrement touchée par la congestion du trafic routier provoquée par les insuffisances des transports en commun qui encourage l'utilisation de véhicules privés (13 millions de motocyclistes et 4,4 millions de voitures en 2018. Tous les jours 2,2 millions de personnes résidant dans l'agglomération se rendent dans la ville pour y travailler. Seulement 20% utilisent les transports en commun[13].
91
+
92
+ Le seul système de transport en commun lourd est le réseau de trains de banlieue KRL Commuterline qui dessert l'aire métropolitaine de Jakarta (Jabodetabek), capitale de l'Indonésie qui compte environ 30 millions habitants. Le réseau, qui comprend 6 lignes totalisant 415 kilomètres de voie sud-africaine (voie étroite) transporte environ 950 000 passagers chaque jour. Il dessert les villes périphériques de Bogor, Depok, Tangerang et Bekasi.
93
+
94
+ Après plusieurs décennies d'hésitation, plusieurs projets de réseau transport lourd ont été lancés au cours de la décennie 2010 et commencent à entrer en service :
95
+
96
+ Jakarta possède un réseau de bus et surtout de minibus, tels ceux de la Kopaja, de MetroMini ou des angkot (taxis collectifs). Depuis 2004, il existe un réseau de bus à haut niveau de service, le TransJakarta. Les taxis sont nombreux. Les prix sont bas et les véhicules en général en bon état.
97
+
98
+ Un tramway à Batavia dans les années 1880.
99
+
100
+ Le réseau de trains de banlieue KRL Jabotabek est en 2019 le seul système de transport en commun lourd déployé : ici la ligne de Bekasi.
101
+
102
+ Dépôt de la ligne 1 du métro de Jakarta à Lebak Bulus.
103
+
104
+ Le métro léger de Jakarta en rodage.
105
+
106
+ Jakarta a également inauguré en 2007 un système de transport fluvial urbain.
107
+
108
+ Les principales gares de grandes lignes sont Gambir et Kota.
109
+
110
+ La circulation dans la ville même est célèbre pour ses embouteillages quasi permanents sur les plus grosses artères de l'agglomération. Les plus petites rues sont elles aussi prises d'assaut par la population de 7 h à 10 h et de 17 h à 20 h.
111
+
112
+ La ville doit faire face à un fléau de taille : le manque de transports en commun. 60 % des habitants ont donc investi dans une voiture. Malgré une taxe embouteillages mise en place au début 2011, proportionnelle au nombre de véhicules possédés, les rues restent très encombrées six heures par jour.
113
+
114
+ Jakarta possède deux ceintures périphériques autoroutières à péage :
115
+
116
+ La ville est le cœur d'un réseau d'autoroutes dans les trois directions : vers l'ouest et le port de Merak, vers le sud et Bogor, vers l'est et Bandung.
117
+
118
+ L'aéroport international Soekarno-Hatta était en 2012 le 9e aéroport mondial en nombre de passagers, et le 3e aéroport asiatique derrière Pékin et Tokyo Haneda.
119
+
120
+ Vol 714 pour Sydney, une aventure de Tintin, parue en 1968, commence sur l'aéroport de Jakarta à l'époque, Kemayoran.
121
+
122
+ Le port de Tanjung Priok, situé à l'est de Jakarta, a été construit par les Hollandais à la fin du XIXe siècle pour remplacer l'ancien port de Kalapa, devenu insuffisant pour accueillir un trafic croissant dû à l'ouverture du canal de Suez.
123
+
124
+ L'écrivain André Brugiroux dans un becak à Jakarta en 1970.
125
+
126
+ Un bajaj.
127
+
128
+ Un taxi de la compagnie Pusaka du groupe Bluebird.
129
+
130
+ Le Transjakarta.
131
+
132
+ Chantier du métro de Jakarta sur la Jalan M. H. Thamrin.
133
+
134
+ L'autoroute de Jakarta vers Cikampek à l'est.
135
+
136
+ L'aérogare 2 de l'aéroport international Soekarno-Hatta.
137
+
138
+ Vue aérienne du port de Tanjung Priok.
139
+
140
+ La salle de spectacle du Taman Ismail Marzuki.
141
+
142
+ Le Museum Nasional.
143
+
144
+ Le Musée du wayang.
145
+
146
+ Le Museum Tekstil.
147
+
148
+ Au cœur de la métropole embouteillée et polluée qui offre peu d'espaces publics qu'est Jakarta, il existe des lieux où les habitants s'efforcent de préserver leur identité betawi ou « bataviens » (Jakartanais de souche). Ils donnent une idée de ce que sont la culture, l'art et l'architecture locaux[18].
149
+
150
+ En dehors de Jakarta mais dans son voisinage immédiat, on trouve également des villages traditionnels :
151
+
152
+ Jakarta possède de nombreuses universités. Les principales sont :
153
+
154
+ C'est à Trisakti qu'a eu lieu la fusillade qui, tuant quatre étudiants, devait provoquer les émeutes qui ont amené à la démission du président Soeharto en mai 1998.
155
+
156
+ Jakarta possède la plus grande mosquée d'Asie du Sud-Est, la mosquée Istiqlal.
157
+
158
+ La ville est le siège de l'Archidiocèse de Jakarta dont la cathédrale est la cathédrale Sainte-Marie de l'Assomption de Jakarta. Depuis le 28 juin 2010, l’archevêque est Mgr Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo.
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+
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+ La mosquée Istiqlal.
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+ La cathédrale Sainte-Marie de l'Assomption de Jakarta.
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+ Le temple chinois Jin De Yuan à Glodok.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ République de Djibouti
2
+
3
+ Jamahuuriyada Jabuuti
4
+
5
+ Gabuutih Ummuuno
6
+
7
+ جمهورية جيبوتي
8
+
9
+ 11° 36′ N, 43° 10′ E
10
+
11
+ modifier
12
+
13
+ Djibouti, en forme longue la république de Djibouti (en arabe : جمهورية جيبوتي (Jībūtī) ; en somali : Jabuuti et Jamhuuriyadda Jabuuti ; en afar : Gabuuti et Gabuutih Ummuuno), est un pays de la Corne de l'Afrique, situé sur la côte ouest du débouché méridional de la mer Rouge. Il est limitrophe de la Somalie (Somaliland) au sud, de l'Éthiopie à l'ouest, de l'Érythrée au nord et a, au travers du détroit Bab-el-Mandeb, une frontière maritime avec le Yémen.
14
+
15
+ La ville de Tadjourah, paraît avoir constitué assez tôt une des rares agglomérations permanentes sans doute liée au sultanat d'Ifat puis d'Adal entre les XIIIe et XVIe siècles. Mais le territoire correspondant à l'actuelle République de Djibouti s'est surtout constitué au fil de l'extension de l'occupation française à partir de 1885 : Territoire d'Obock et dépendances jusqu'en 1896, puis CFS Côte française des Somalis jusqu'en 1967, puis TFAI Territoire français des Afars et des Issas avant de gagner son indépendance le 27 juin 1977 sous le nom de République de Djibouti.
16
+
17
+ La zone de Djibouti est habitée depuis au moins le Néolithique. Selon certains linguistes, les premières populations afro-asiatiques sont arrivées dans la région durant cette période à partir de l'urheimat proposé par la famille (« patrie originelle ») dans la vallée du Nil ou le Proche-Orient, tandis que d'autres chercheurs proposent que la famille afro-asiatique se développe in situ dans la Corne, et que ses locuteurs se dispersent par la suite.
18
+
19
+ Avec la Somalie, et le sud de l'Érythrée, l'actuel territoire djiboutien fait peut-être partie de l'ancien territoire appelé Pays de Pount (ou Ta Netjeru, signifiant « la Terre de Dieu ») par les anciens Égyptiens, dont la première mention remonte au XXVe siècle av. J.-C.
20
+
21
+ Le 4 juin 1859, le commerçant Henri Lambert, ancien agent consulaire de France à Aden, est assassiné dans le golfe de Tadjourah. Une mission conduite par le commandant de la station navale de la Côte orientale alors basée sur l’île de La Réunion, le vicomte Alphonse Fleuriot de Langle, arrête les coupables, remis aux autorités turques[2], puis envoie une délégation de notables afars à Paris. C'est avec un membre de cette délégation, le « représentant » du « sultan de Tadjourah », Dini Ahmed Abou Baker, que le 11 mars 1862, Édouard Thouvenel, alors ministre de Napoléon III, signe un traité de paix et d'amitié perpétuelle[3] par lequel la France achète « les ports, rade et mouillage d'Obock situés près du cap Ras Bir avec la plaine qui s’étend depuis Ras Aly au sud jusqu’à Ras Doumeirah au nord »[4] pour 10 000 thalers de Marie-Thérèse[5].
22
+
23
+ Ce n'est qu'en 1884 qu'une prise de possession réelle a lieu, avec l'arrivée d'un commandant le 1er août : Léonce Lagarde. Il s'agit alors, dans le cadre de l'expansion coloniale française vers Madagascar et l'Indochine, de créer une escale de ravitaillement pour les navires sur une route impériale. Cependant, Léonce Lagarde étend le Territoire d'Obock et dépendances sous souveraineté française à toute la côte nord du golfe de Tadjourah[6], qui est occupée en octobre-novembre 1884.
24
+
25
+ Après un traité sans suite avec le « sultan de Goba'ad » en janvier 1885, le 26 mars 1885, un accord avec les « chefs issas »[7] place la côte sud sous souveraineté française. Un accord territorial avec la Grande-Bretagne, par l'échange de notes des 2 et 9 février 1888, arrête cette expansion[8].
26
+
27
+ C'est la même année, en 1888, qu'est créé le port de Djibouti, qui devient le chef-lieu de la nouvelle Côte française des Somalis en 1896. En 1895, la ville compte 5 000 habitants. Elle est placée sous l'autorité administrative de Bourhan Bey, fils de l'ancien gouverneur (pacha) de Zeilah, Abu Bakr Ibrahim.
28
+
29
+ La construction, entre 1897 et 1917, du chemin de fer entre Djibouti et Addis-Abeba ajoute une nouvelle dimension au territoire, en le consacrant comme une porte maritime de l'Éthiopie moderne.
30
+
31
+ Pendant la Première Guerre mondiale, les autorités coloniales françaises ont du mal à gérer la colonie, qui se retrouve isolée, vu que l'effort militaire se focalise en Europe. En 1915, le gouverneur sollicite une demande d'aide militaire au Somaliland britannique, demande qui est acceptée. Entre 1915 et 1919, la colonie de la côte françaises des Somalis est gérée conjointement par l'armée coloniale française et britannique.
32
+
33
+ Profitant de l'expansion économique qu'apporte cette voie de communication, le port se développe et la ville se bâtit peu à peu. Des ouvriers somalis et afars, construisent ces maisons qui constituent le cœur de la « ville européenne » et que l'on peut encore admirer, conservées dans leur esthétique originelle.
34
+
35
+ Jusqu'en 1939, le pays connaît un important développement économique, autour du port, du chemin de fer et des salines[9]. Une nombreuse main-d'œuvre afflue dans la ville, principalement issue de territoires limitrophes (Éthiopie, Somalie britannique et Yémen principalement). L'invasion de l'Éthiopie par l'Italie en 1936 donne un coup de fouet temporaire à l'activité commerciale.
36
+
37
+ Durant la Seconde Guerre mondiale, les Alliés instaurent un blocus du pays dont les autorités choisissent de soutenir le gouvernement de Vichy. Une partie de la « population indigène » est expulsée de la ville de Djibouti, qui connaît alors une grave crise, voire une véritable famine. Le ralliement du territoire aux Alliés en décembre 1942 permet sa réintégration dans les circuits économiques.
38
+
39
+ À partir de la Seconde Guerre mondiale, la population de la ville de Djibouti croît rapidement, passant officiellement d'environ 17 000 habitants en 1947, à 40 000 au début des années 1960, 62 000 en 1967, 118 000 en 1972 pour dépasser 150 000 habitants au début des années 1980[10].
40
+
41
+ En 1949, Djibouti devient un port franc, sa nouvelle monnaie, le franc Djibouti, est rattaché au dollar américain. La même année, de violents affrontements entre des groupes identifiés comme « issas » et « gadabuursi » causent plusieurs dizaines de morts[9]. Ils sont révélateurs des rivalités pour l'accès à la ressource que représente le travail disponible, en particulier au port. Ces tensions, qui ont déjà commencé avant la Seconde Guerre mondiale, durent jusqu'à la fin de la présence française, marquées par le renvoi des dockers yéménites, puis somalis.
42
+
43
+ Après la manifestation d'une revendication d'indépendance en août 1966, puis des conflits sociaux, un barrage est érigé autour de la ville, officiellement pour contenir les migrations. Cependant les tensions perdurent. Un référendum est organisé le 19 mars 1967 sur le maintien du territoire sous souveraineté française. Après un scrutin entaché de fraudes qu'il est difficile de quantifier[11], officiellement 60,6 % des votants approuvent un changement de la dénomination de la colonie, qui devient le Territoire français des Afars et des Issas (TFAI). Ses structures de gouvernement sont modifiées mais restent sous la tutelle française. Les tensions politiques et sociales restent fortes. En novembre 1975, mois où les dernières colonies portugaises d'Afrique accèdent à l'indépendance, Pierre Messmer annonce un processus devant conduire à l'indépendance du territoire, maintenant dernière colonie européenne du continent. Les listes électorales sont ouvertes aux habitants pour leur permettre de s'exprimer. En juillet 1976, Ali Aref Bourhan, lié aux réseaux gaullistes, démissionne de la présidence du Conseil de gouvernement, il est remplacé par Abdallah Mohamed Kamil.
44
+
45
+ En 1976, des membres du Front de libération de la Côte des Somalis, qui cherchait à obtenir l'indépendance de Djibouti de la France, se sont également affrontés avec le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale au sujet d'un détournement de bus en route vers Loyada. Cet événement, en montrant les difficultés de maintenir la présence coloniale française à Djibouti, est une étape importante dans l'indépendance du territoire. La probabilité qu'un troisième référendum paraisse fructueux pour les Français s'était encore atténuée. Le coût prohibitif du maintien de la colonie, dernier avant-poste de la France sur le continent, est un autre facteur qui oblige les observateurs à douter que les Français tentent de s'accrocher au territoire[12].
46
+
47
+ Le 8 mai 1977, la population, consultée pour la troisième fois (après 1958 et 1967) choisit l'indépendance avec officiellement 98,8 % des suffrages exprimés[13]. Elle est proclamée le 27 juin, avec la naissance de la République de Djibouti. Son premier président est Hassan Gouled Aptidon, et quatre premiers ministres se succèdent en un an et demi. Le dernier, Barkat Gourad Hamadou reste finalement en poste pendant 23 ans. En 1981, est imposé un système de parti unique.
48
+
49
+ À partir de 1991, une guerre oppose le gouvernement au Front pour la restauration de l'unité et la démocratie (FRUD), dirigé par Ahmed Dini, figure emblématique de l'opposition djiboutienne. Après un premier revers, l'armée reprend le contrôle du territoire en 1994. C'est alors qu'un traité est signé entre une partie du FRUD et le gouvernement djiboutien. Une partie plus radicale (le FRUD armé) n'intègre le processus de paix qu'en 2001.
50
+
51
+ En 1992, après le début de l'insurrection, une Constitution est adoptée par référendum. Elle prévoit un multipartisme partiel avec quatre partis.
52
+
53
+ En 1999, Ismaïl Omar Guelleh devient président de la République. Il est réélu en 2005, puis, après une modification de la Constitution, en 2011 et 2016.
54
+
55
+ Au début de 2011, des manifestations inspirées par le Printemps arabe sont réprimées.
56
+
57
+ En 2013, les élections législatives aboutissent à une grave crise électorale et une répression du régime contre l'Union pour le salut national (USN), coalition des sept partis djiboutiens d'opposition. Elle aboutit à la signature entre cette dernière et le gouvernement d'un accord-cadre politique le 30 décembre 2014. Les dix députés de l'opposition qui commencent à siéger peu de temps après sont les premiers depuis l’indépendance[14].
58
+
59
+ En 2017, après les États-Unis, la France et le Japon, la Chine obtient de pouvoir y implanter une base militaire[15].
60
+
61
+ Djibouti est une république depuis son indépendance en 1977, elle organise ses premières élections législatives et élection présidentielle en 1981. Elle connaît un parti unique jusqu'en 1992, date à laquelle est reconnu un multipartisme contrôlé et partiel. Elle suit le « principe » de séparation des pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire.
62
+
63
+ Djibouti est membre de nombreuses organisations internationales, en particulier l'Organisation des Nations unies (ONU) et ses sous ensembles (FAO, OMS, etc.), l'Union africaine (UA), la Ligue arabe, l'Autorité intergouvernementale pour le développement ; en outre elle est membre du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA - Common Market for Eastern and Southern Africa), ainsi que de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD - Intergovernmental Authority on Development), etc.
64
+
65
+ Djibouti est également membre du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale et de l'Organisation de la coopération islamique.
66
+
67
+ Le pays est aussi membre de l'Organisation internationale de la francophonie. Les régions de Dikhil et de Tadjourah sont membres de l'Association internationale des régions francophones[16]. La ville de Djibouti est membre de l'Association internationale des maires francophones[17].
68
+
69
+ Djibouti est subdivisé en six régions administratives :
70
+
71
+ Djibouti est situé dans la Corne de l'Afrique sur le golfe d'Aden et le Bab-el-Mandeb, à l'entrée sud de la mer Rouge. Djibouti a une superficie totale de 23 200 km2. Ses frontières s'étendent sur 506 km, dont 113 km sont partagés avec l'Érythrée, 337 km avec l'Éthiopie, et 58 km avec la Somalie. Le pays comprend 314 km de côtes.
72
+
73
+ Le point culminant de Djibouti est le mont Mousa Alli (2 028 m) à la jonction des frontières avec l'Érythrée et l'Éthiopie, au nord-ouest du pays. Le point le plus bas est le lac Assal, situé à 153 m au-dessous du niveau de la mer et point le plus bas du continent africain.
74
+
75
+ Djibouti possède huit chaînes de montagnes avec des pics de plus de 1 000 m. La chaîne Mousa Alli est considérée comme la plus haute chaîne de montagnes du pays, avec le plus haut sommet à la frontière avec l'Éthiopie et l'Érythrée. Il a une altitude de 2 028 m. Le désert de Grand Bara couvre des parties du sud de Djibouti dans les régions d'Arta, d'Ali Sabieh et de Dikhil. La plus grande partie se trouve à une altitude relativement basse, en dessous de 520 m.
76
+
77
+ Selon les résultats préliminaires du recensement de 2009, la République de Djibouti compte environ 818 159 habitants. La ville de Djibouti même concentre 475 350 habitants (soit environ 58 % de la population du pays).
78
+
79
+ Djibouti bénéficie d'un climat désertique chaud (classification de Köppen BWh). Un climat aride chaud est inhabituel pour des latitudes aussi basses que celle de Djibouti. Les précipitations sont très rares, très faibles, irrégulières et très espacées dans le temps, avec une moyenne annuelle entre 50 et 180 mm qui varie selon les régions du pays. En moyenne, on enregistre entre 5 et 20 jours de pluie par an. Les fortes chaleurs sont constantes et perdurent tout au long de l'année. Les températures moyennes maximales varient de 27 °C durant les mois les plus « frais » à 43 °C durant les mois les plus chauds localement, notamment à Tadjourah. Bien que Djibouti soit un pays désertique et aride, le degré hygrométrique de l'air y est très élevé à cause de la proximité avec la mer et les fortes chaleurs associées à une forte humidité ambiante donnent un ressenti souvent lourd et désagréable. Cependant en s'enfonçant dans les terres, vers l'intérieur du pays, l'air devient plus sec et aussi plus chaud. Durant la saison chaude, un vent très chaud, très sec et parfois poussiéreux, le khamsin, souffle une cinquantaine de jours et est responsable de l'augmentation brutale des températures maximales (souvent supérieures à 45 °C)[18]. Le ciel est généralement clair avec une durée moyenne annuelle d'ensoleillement variant entre 3 200 et 3 600 heures avec une assez faible variation mensuelle. Le climat y est chaud, sec et ensoleillé toute l'année. Le climat désertique de Djibouti est très particulier du fait de sa proximité de l'équateur, ainsi la saisonnalité est réduite et les amplitudes thermiques journalières et annuelles sont anormalement basses pour un tel climat. Cependant, les endroits à altitudes élevées comme Randa par exemple bénéficient d'un climat moins chaud et surtout moins aride que les basses altitudes : celles-ci bénéficient d'un climat semi-aride chaud (classification de Köppen BSh) avec des précipitations supérieures à 250 mm par an et des températures maximales de 23 °C durant les mois les plus « frais » à 37 °C durant les mois les plus chauds.
80
+
81
+ L'estimation des eaux « renouvelables (de surface et de ruissellement) » reçues est de 345 millions de m3 par an. Cette eau, essentiellement en régime de crues, s'évapore rapidement (en partie à partir des lacs temporaires), est absorbée par le sol, ou drainée vers la mer, via un système hydrographique divisé en deux bassins, l'un orienté vers la mer Rouge et le golfe d'Aden (45 %) et l'autre vers les plaines de l'ouest du pays (55 %). Ces eaux de surface sont peu exploitées par les communautés rurales (citernes, petits barrages sur les impluviums), mais doivent l'être dans le futur en raison de la régression et dégradation des nappes. Une « direction des grands travaux » créée en 2007 au sein du ministère chargé de l'agriculture et des ressources hydrauliques doit y contribuer. Son premier chantier est la restauration du barrage en terre de Kourtimaley dans la région d'Arta. Le second est le barrage de l'oued Hamboukto qui doit dériver ses crues vers une dépression voisine. Un troisième projet est une retenue de 10 000 m3 sur le plateau de Digri, dans la région d'Ali Sabieh[19].
82
+
83
+ Le produit intérieur brut par habitant est de l'ordre de 3 200 euros/an (estimation 2008) largement au-dessus de la moyenne africaine.
84
+
85
+ L'économie djiboutienne est très largement dépendante de son secteur tertiaire (82 % du PIB). La principale activité industrielle est le port de Djibouti, et maintenant son extension à Doraleh. En 2015, l'utilisation des ports djiboutiens par l’Éthiopie enclavée génère d'importantes ressources (80 % des importations et exportations éthiopiennes passent par Djibouti en 2015)[14]. Le pays est pauvre en activités industrielles (15 % du PIB) et surtout agricoles (3 % du PIB).
86
+
87
+ Pour ses besoins alimentaires, Djibouti s'approvisionne auprès de ses voisins (Éthiopie, Somalie et Yémen) et, pour ce qui est des produits manufacturés, principalement de la France.
88
+
89
+ L'État est le principal employeur du pays[20], mais le pays connaît officiellement un très important taux de chômage (70 % des actifs).
90
+
91
+ Les loyers versés par plusieurs pays pour l'implantation des bases militaires et, ces dernières années, la venue des soldats américains et l'arrivée de nouvelles banques contribuent à une amélioration de la conjoncture économique.
92
+
93
+ Le pays reçoit également une assistance internationale. La France apporte une aide économique au pays et participe à de nombreuses infrastructures, dont le lycée Joseph-Kessel dans le centre de Djibouti en 1991.
94
+
95
+ La république de Djibouti dispose d'importantes ressources[réf. nécessaire] telles que l'or, le gaz naturel, le cuivre, le zinc, ainsi que le fer et l'aluminium. L'existence de ressources naturelles diversifiées se confirme de plus en plus en République de Djibouti, comme avec la découverte de la présence d'or dans la localité de Hess Daba dans la région de Dikhil en mai 2007.
96
+
97
+ Du début du XXe siècle aux années 1950, la Côte française des Somalis est un important producteur de sel, avec les salines qui entourent la ville de Djibouti. Au début des années 2000 commence une exploitation industrielle du sel du lac Assal[21].
98
+
99
+ Djibouti dispose d'une université et d'un centre d'étude et de recherche (CERD).
100
+
101
+ Les régions reculées ont un faible accès au système de soins alors que le pays doit faire face à diverses maladies :
102
+
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+ L'année 2006 est marquée par un cas humain de grippe aviaire, annoncé le jeudi 11 mai 2006 par Abdallah Abdillahi Miguil, ministre de la Santé, à la suite d'un prélèvement le 27 avril 2006. Le ministre ne précise ni le nom, ni l’état du malade, ni son origine, ni le lieu d’hospitalisation. Par ailleurs, selon la presse, trois poules domestiques sont affectées par le virus. Les tests de laboratoire sont effectués par le centre égyptien de collaboration de l'OMS, le laboratoire de référence de NAMRU III au Caire.
104
+
105
+ Une réforme du secteur de la santé est entrepris avec une loi cadre d'orientation de la politique de santé, un cadre stratégique 2001-2011 et un Plan national de développement sanitaire 2002-2006. Au milieu de 2006, la Banque mondiale prolonge pour cinq ans le financement du Projet de développement du secteur de la santé (PDSS) et du projet de lutte intersectoriel contre le Sida (PLSPT).
106
+
107
+ Selon Abdallah Abdillahi Miguil, ex-ministre de la santé, le Centre de formation du personnel de santé va être transformé en un Institut de formation des cadres de la santé, et une faculté de médecine est prévue à Djibouti pour 2007. L'hôpital Peltier est le plus ancien établissement hospitalier de la ville de Djibouti. Il est complétée par la maternité Dar el Hanan et l'hôpital Paul Faure, spécialisé dans la prise en charge de la tuberculose. Il faut noter aussi la présence de nombreux dispensaires qui tapissent les quartiers de la capitale et les régions. D'autres hôpitaux plus récents sont implantés à Balbala, Arta, Tadjourah notamment. Il existe également de nombreuses structures privées (hôpital Ar-Rahma, hôpital militaire soudanais, Clinique Affi…).
108
+
109
+ On note aussi la présence de l'USAID depuis 2003.
110
+
111
+ Une conférence régionale VIH/SIDA « Vulnérabilité des populations en mobilité » se tient à Djibouti, du 29 juin au 2 juillet 2006. Cependant, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme suspend ses financements en 2009 après avoir constaté d'importants détournements de fonds[22].
112
+
113
+ Une coopération sud-sud avec le Maroc et Cuba permet d'envoyer des étudiants djiboutiens en faculté de médecine au Maroc et à Cuba.
114
+
115
+ Un élément marquant la situation sanitaire de Djibouti est l'importance de la consommation du khat, drogue douce apportée tous les midis par avion des hauts plateaux éthiopiens. Les consommateurs, principalement masculins et de toutes les couches sociales, « broutent » ou « khatent » jusqu'au soir, ce qui les met dans un état d'excitation temporaire avant de provoquer une lourde somnolence. Cette passion locale représente une rentrée d'argent pour l'État par l'intermédiaire de la société concessionnaire mais entraîne une importante sortie de devises et assoupit une grande partie du pays à partir de 13 h.
116
+
117
+ La population est entièrement musulmane. De nombreuses mosquées sont installées dans tout le pays[23]. La capitale comporte également des églises principalement des orthodoxes monophysites et des catholiques qui ont chacun une cathédrale dans le centre-ville de la capitale. Il existe également un temple protestant au centre de Djibouti.
118
+
119
+ Le français et l'arabe sont les langues officielles du pays, utilisées en particulier pour l'éducation et l'administration. L'afar et le somali sont dites «langues nationales». Avec l'oromo et l'amharique dans la ville de Djibouti, ce sont les principales langues de la vie quotidienne.
120
+
121
+ Depuis l'installation d'une base militaire des États-Unis en 2002, l'anglais est plus présent.
122
+
123
+ La Nation, un quotidien gouvernemental, est le journal le plus lu à Djibouti. Il est l'héritier du Réveil de Djibouti, créé en 1943.
124
+
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+ Al Qarn (en arabe : جريدة القرن) est un journal djiboutien de langue arabe. Son nom signifie littéralement « corne » en français, en référence à la Corne de l'Afrique. Il est fondé en 1997.
126
+
127
+ Fondées en 1977, elles sont décomposées en une armée de terre, une armée de l'air ainsi qu'en une marine de guerre et comprennent 13 000 membres actifs et 15 000 réservistes. Les forces armées djiboutiennes sont engagés depuis 2012 à la Mission de l'Union africaine en Somalie avec un contingent de 2 000 soldats.
128
+
129
+ Elles sont principalement équipées par la France, les États-Unis et le Japon.
130
+
131
+ Djibouti, reprenant les traditions françaises, entretient une police nationale et une gendarmerie nationale.
132
+
133
+ Outre la présence de nombreuses ambassades dans le pays, Djibouti accueille depuis son indépendance en 1977 la plus grande base militaire française dans le monde[14], depuis 2002 la seule base américaine en Afrique continentale[14], la première base militaire du Japon à l'étranger depuis la Seconde Guerre mondiale installée en 2011[14], une base militaire italienne à partir de 2012 et une base chinoise depuis 2017. Des contingents espagnol et allemand sont présents sur les sites français. Un accord est signé en 2018 pour une base saoudienne. Des demandes russes et iraniennes sont rejetées[24].
134
+
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+ Ces bases militaires assurent des recettes importantes au pays sous forme de loyers[14] rapportant, en 2017, 128 millions d'euros soit 3 % du PIB.
136
+
137
+ La France est, en 2019, la seule nation ayant une base à Djibouti à avoir un accord de défense envers ce pays. Elle possède d'importantes infrastructures militaires à Djibouti sur 418 hectares dont la base aérienne 188 Djibouti qui accueille les Mirage 2000D et 2000-5F de l'escadron de chasse 3/11 Corse ainsi que le 5e régiment interarmes d'outre-mer (5e RIAOM), un détachement des commandos marine. L'armée de terre anime également le centre d'entraînement au combat d'Arta Plage ainsi que le centre d'aguerrissement et d'instruction au désert de Djibouti. Le 31 juillet 2011, la 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE) quitte Djibouti pour s'implanter à Abou Dabi[25].
138
+
139
+ Fin 2011[26], le dispositif militaire français compte 2 162 militaires dont 750 de l'Armée de terre, 462 de l'Armée de l'air et 209 de la Marine nationale.
140
+
141
+ Au 30 juin 2011[26], sont déployés :
142
+
143
+ Les effectifs sont en début de 2015 de 1 950 personnes. À cette date, on prévoit qu'ils seront de 1 350 personnes à l'été 2017[27].
144
+
145
+ Les États-Unis n'ont qu'une présence militaire et diplomatique, et les familles des soldats restent en général aux États-Unis. Pour les Américains, Djibouti, pays en paix, se situe en « zone de combat », au même titre que l'Irak ou l'Afghanistan. Les attentats contre les ambassades des États-Unis à Nairobi (Kenya) et à Dar es Salam (Tanzanie) en 1998, ainsi que l'attaque du destroyer USS Cole dans le port d'Aden en 2000, conduisent l'administration américaine à ouvrir une importante base militaire à Djibouti en 2002 pour surveiller le détroit de Bab-el-Mandeb.
146
+
147
+ Le 11 décembre 2002, le secrétaire d'État à la défense Donald Rumsfeld annonce officiellement l'installation de neuf-cents soldats des forces spéciales dans une ancienne base des Troupes de marine françaises, le camp Lemonnier et ses emprises représentent 200 hectares. Parallèlement, la radio Voice of America commence à émettre en arabe comme en anglais. La force militaire américaine compte 1 800 soldats à Djibouti en 2008[28]. Son objectif principal est de sécuriser le détroit de Bab-el-Mandeb avec l'armée française. Depuis quelques années, le Pentagone se sert en outre de cette base militaire pour piloter ses drones ciblant des membres résidant au Yémen et soupçonnés d'appartenir à Al-Qaïda dans la péninsule arabique[29]. Si les opérations semblent avoir été quelque peu délaissées entre 2002 et 2011, elles reprennent en mai 2011 avec l'échec d'une tentative d'assassinat par drone de l'islamiste d'origine américaine Anwar al-Awlaqi[29] finalement tué en septembre 2011.
148
+
149
+ En 2013, l'installation de 46 drones Predator, de 1 100 commandos et d'une vingtaine de F-15 est prévue[30] mais à la suite du manque de moyens devant l'émergence de nouvelles missions, le 60th Expeditionary Reconnaissance Squadron qui opère les drones MQ-1 Predator est dissous en octobre 2015, et ses moyens redéployés. Ceux-ci effectuent une centaine de frappes de 2010 et 2015[31].
150
+
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+ En janvier 2002, Djibouti et l'Allemagne signent un mémorandum sur le statut des troupes allemandes présentes dans le pays dans le cadre de la lutte anti-terroriste[32]. Depuis, l'Allemagne entretient une petite installation militaire.
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+
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+ La lutte contre la piraterie autour de la Corne de l'Afrique incite plusieurs pays à utiliser Djibouti comme base logistique pour leurs flottes. En avril 2010 est annoncée la construction à Djibouti de la première base permanente des Forces japonaises d'autodéfense à l'étranger. Cette base militaire de 12 hectares dont la construction débute durant l'été 2010 coûte 42 millions d'euros. Elle est inaugurée le 7 juillet 2011 et accueille 600 personnes[33],[34]. Il s'agit de la première base militaire du Japon à l’étranger depuis la Seconde Guerre mondiale[14].
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+
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+ Depuis le 1er août 2017, la marine chinoise dispose d'une base navale le long d'un quai du nouveau port de Djibouti[35]. Il est prévu que la nouvelle base chinoise accueille officiellement 400 personnes mais peut abriter jusqu'à 10 000 militaires[36]. Cette base officiellement qualifiée de logistique inscrit Djibouti dans le projet de la « nouvelle route de la soie »[37]. La Chine a besoin de protéger les voies maritimes utilisées pour le transport des matières premières comme le pétrole[37].
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+ Djibouti a pour codes :
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+ Un alliage est la combinaison d'un élément métallique avec un ou plusieurs métaux par fusion.
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+ Les caractéristiques mécaniques des métaux purs sont la plupart du temps relativement faibles. Le fait d'ajouter d'autres éléments permet de « durcir » le métal en augmentant ses caractéristiques mécaniques[1]. Outre les renforcements mécaniques engendrés par déformation, tel que l'écrouissage, il existe des durcissements chimiques par addition d'éléments en solution solide ou par précipitation de phases secondaires durcissantes telles que les carbures. Ces ajouts permettent également de modifier les caractéristiques chimiques, telle que la résistance à la corrosion, ou d'améliorer d'autres caractéristiques, par exemple la coulabilité.
4
+
5
+ Dans un alliage, l'élément métallique majoritaire, c'est-à-dire constituant la plus importante partie du mélange, est appelé « métal de base » ou « base ». Les éléments ajoutés volontairement sont appelés « éléments d'alliage » ou « éléments d'addition » et les éléments non désirés sont appelés « impuretés ».
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+
7
+ Les éléments d'alliage sont le plus souvent des métaux, mais peuvent également être d'autres éléments chimiques tels que le carbone dans l'acier ou la fonte, le silicium dans l'aluminium, etc.
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+
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+ Quand l'élément d'alliage n'est pas un métal, sa teneur reste généralement faible (quelques % massique au maximum). Ainsi, dans un acier la concentration en carbone est inférieure à 2 % massique (inférieure à 7 % massique dans le cas de la fonte), alors qu'il est possible de faire un alliage cuivre-zinc (communément appelé laiton) avec 50 % de chacun des éléments.
10
+
11
+ Il existe également des alliages dits naturels, par exemple l'électrum, alliage d'or et d'argent natifs utilisé dans la Préhistoire et l'Antiquité : Varna, Asie Mineure, Ur, Égypte, entre autres. Au IIIe siècle av. J.-C., dans un ouvrage Sur les Pierres[2], le philosophe Théophraste explique le titre d’un alliage est déterminé en collybos[3], drachmes ou demi-drachme - ou encore en grains d'orge[4].
12
+
13
+ Un alliage homogène est constitué d'une seule phase solide homogène. Pour obtenir un alliage homogène, il faut qu'il y ait miscibilité totale entre les éléments d'alliage. Il y a deux possibilités :
14
+
15
+ Les règles de Hume-Rothery indiquent les conditions pour obtenir un alliage homogène avec solubilité totale à l'état solide.
16
+
17
+ Le bismuth et l'antimoine sont totalement solubles l'un dans l'autre. Ils forment donc une solution solide quelles que soient la composition chimique et la température (à la condition de rester dans l'état solide c'est-à-dire en dessous de la température de solidus). Le diagramme de phase qui en résulte est dans ce cas un diagramme à un fuseau.
18
+
19
+ D'autres couples de métaux présentent une bonne miscibilité permettant d’obtenir des solutions solides homogènes à certaines températures : cuivre-nickel, cuivre-palladium, argent-or, argent-palladium, molybdène-vanadium, molybdène-tungstène, etc.
20
+
21
+ Certains alliages binaires présentent un défaut de solubilité à basses températures. Il apparaît sur le diagramme de phase un secteur où cohabitent deux phases, la première étant constituée d'une solution solide saturée de B dans A, et inversement la deuxième phase étant constituée d'une solution solide saturée de A dans B. C'est le cas par exemple du système cuivre-nickel qui présente en dessous de 322 °C une zone avec deux phases.
22
+
23
+ Un autre type de diagramme de phases relativement commun dans les alliages binaires est un diagramme de phase eutectique. Ce type de diagramme de phase présente un certain nombre de caractéristiques importantes méritant d'être signalées. Tout d'abord, il existe trois régions monophasées qui sont visibles sur le schéma : α, β et liquide. Sur la figure à gauche, la phase α est une solution solide riche en cuivre, qui a pour soluté l'argent et présente une maille de structure CFC (cubique à faces centrées). La phase β (solution solide) est également caractérisée par une structure CFC, mais pour laquelle le cuivre est le soluté.
24
+
25
+ Ainsi, la solubilité de l'élément d'addition dans chacune de ces phases solides est limitée. Autrement dit la concentration d'argent qui peut se dissoudre dans le cuivre (pour la phase α) sans en modifier la structure cristallographique est limitée. Pour la même raison l'addition de cuivre dans l'argent (phase β) est limitée. La limite de solubilité de la phase α correspond à la ligne de démarcation, marquée « CBA ».
26
+
27
+ Pour des températures inférieures à 779 °C (1 434 °F), la ligne correspondant à la limite de solubilité solide qui sépare la région de la phase α et la région de coexistence des phases α + β est appelée une ligne de solvus. La frontière séparant la phase α et la région α + L est la ligne de solidus (AB), tandis que la ligne séparant la région α + L et le domaine liquide est la ligne de liquidus (AE). Pour la partie riche en argent du diagramme de phases, trois lignes existent également : solvus (HG), solidus (GF) et liquidus (EF). La ligne horizontale BEG, qui est parallèle à l'axe des abscisses s'étend entre les maxima de solubilité respectifs des phases α et β. Elle est appelée palier eutectique et peut aussi être considérée comme une ligne de solidus, représentant la température la plus basse à laquelle une phase liquide peut exister à l'équilibre thermodynamique pour tout alliage de cuivre et d'argent.
28
+
29
+ Il y a aussi trois régions de deux phases trouvées dans le système cuivre-argent. Comme l'argent est ajouté au cuivre, la température à laquelle les alliages deviennent totalement liquides diminue au long de la ligne liquidus (ligne AE); ainsi, la température de fusion du cuivre est réduite par l'ajout d'argent. C'est le même principe pour les alliages dont le composé majoritaire est l'argent : l'introduction de cuivre réduit la température de fusion complète au long de la ligne liquidus FE. Ces lignes liquidus répondent au point E sur le diagramme de phase, par le biais de qui passe également la ligne horizontale isotherme BEG. Point E est le point eutectique, qui est désigné par la composition CE et de la température TE; pour le système cuivre-argent, les valeurs de la CE et TE sont 71,9 wt% Ag et 779 °C (1 434 °F), respectivement.
30
+
31
+ Une importante réaction a lieu dans un alliage de composition « CE » cependant elle change la température en passant par TE. Sur le refroidissement, une phase liquide est transformée en deux phases solides (α et β) à la température TE, la réaction inverse se produit sur l'échauffement. C'est ce qu'on appelle une réaction eutectique (eutectique signifie facilement fondu), et CE et TE représentent les composition et température eutectiques, respectivement. Souvent, la ligne solidus horizontale à TE est appelé isotherme eutectique. La réaction eutectique, sur le refroidissement, est similaire à la solidification des composants purs en ce que la réaction à terme à une température constante, ou isométriquement, à TE. Toutefois, le produit solide de la solidification eutectique est toujours deux phases solides, alors que pour un simple composant, une seule phase se forme. À cause de cette réaction eutectique, les diagrammes de phase similaires à ceux de la figure du diagramme Ag-Cu sont qualifiées de diagrammes de phase eutectiques.
32
+
33
+ Dans la construction de diagrammes de phases binaires, il est important de comprendre qu'un ou au maximum deux phases peuvent être en équilibre dans une région de phase. Pour un système eutectique, trois phases (α, β et L) peuvent être en équilibre, mais seulement à points au long de la ligne eutectique[5].
34
+
35
+ Il y a des milliers de combinaisons possibles pour diagrammes de phases avec plusieurs phases. Certaines des principales caractéristiques des diagrammes de phases comprennent points congrus, où une phase solide se transforme directement en liquide. Il y a aussi le point péritectoïde, pour lequel une phase solide se transforme en deux phases solides différentes de la phase solide initiale, lors du chauffage. À l'inverse, si la transformation a lieu lors du refroidissement, on parle de point eutectoïde.
36
+
37
+ Un diagramme de phase complexe d'une grande importance technologique est celle de la fer-carbone système de moins de 7 % de carbone.
38
+
39
+ L'axe des X d'un tel schéma correspond à la concentration variable du mélange. Comme les mélanges sont généralement loin d'affaiblir et leur densité en fonction de la température est généralement inconnu, la mesure préférée est la concentration molaire. Un schéma fondé sur le volume de mesure comme molarité serait déconseillé.
40
+
41
+ Un élément d'addition qui forme une solution solide avec le métal de base peut être localisé soit entre les atomes de l'élément majoritaire (on parle alors d'« insertion »), soit à la place des atomes du métal majoritaire (on parle alors de « substitution »).
42
+
43
+
44
+
45
+ Une substitution peut conduire, soit à un alliage désordonné, où les différents atomes occupent des positions aléatoires, soit à un alliage ordonné, où les atomes de différentes natures suivent une alternance régulière.
46
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47
+
48
+
49
+ Lorsque la teneur en élément d'alliage augmente, on peut avoir formation de deux phases : une phase contenant peu d'éléments d'alliage, et une phase à forte teneur en éléments d'alliage. Les cristallites à forte teneur sont appelés « précipités ».
50
+
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+
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+ Les précipités sont souvent des alliages ordonnés, que l'on appelle « intermétalliques ». Les intermétalliques ainsi formés sont parfois par la suite étudiés en tant qu'alliages propres, comme un nouveau matériau, et on essaie d'en produire en tant que tel et non plus en tant que précipités.
54
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55
+ Ils sont aussi appelés alliages légers compte tenu de la masse volumique de l'aluminium comparée à celle des autres métaux.
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57
+ Pour plus de détail voir les deux articles ci-dessous :
58
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59
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Raphus cucullatus
2
+
3
+ Genre
4
+
5
+ Espèce
6
+
7
+ Répartition géographique
8
+
9
+ Statut de conservation UICN
10
+
11
+ EX  : Éteint
12
+
13
+ Synonymes
14
+
15
+ Le Dronte de Maurice[1] (Raphus cucullatus[2]) est une espèce d'oiseaux de l'ordre des Columbiformes, endémique de l'île Maurice[3], disparue depuis le XVIe siècle. Il est plus connu sous le nom de dodo, nom vernaculaire également utilisé pour désigner le Solitaire de Bourbon, bien que celui-ci appartienne à un autre ordre.
16
+
17
+ Apparenté au Solitaire de Rodrigues et appartenant comme les pigeons à la famille des Columbidae, ce dronte vivait dans les forêts ou les plaines. Il mesurait environ un mètre pour une masse moyenne de 10,2 kilogrammes[4]. Découvert en 1598, il était décrit comme lent, ne fuyant pas l'être humain, gros et presque cubique.
18
+ Son plumage bleu gris était pourvu d'ailes atrophiées jaune et blanc, ainsi que d'un panache de quatre ou cinq plumes de mêmes couleurs en guise de queue.
19
+ Ses pattes jaunes comportaient quatre doigts (trois à l'avant et un à l'arrière) ornés de grands ongles noirs.
20
+ Son bec crochu avait une tache bleue caractéristique à son extrémité et une rouge sur la mandibule inférieure.
21
+ Sa tête noire ou grise possédait deux plis importants à la base du bec.
22
+
23
+ Le dodo s'est éteint moins d'un siècle après sa découverte, à la fin du XVIIe siècle avec l'arrivée des Européens. Il est aujourd'hui souvent cité comme un archétype de l'espèce éteinte car sa disparition, survenue à l'époque moderne, est directement imputable à l'activité humaine.
24
+
25
+ Les premières descriptions connues du dodo ont été faites par les Néerlandais. Ils l'avaient initialement appelé walgvogel (littéralement, « oiseau répugnant »), faisant allusion à son goût. Bien que, par la suite, de nombreux écrits affirmeront que la viande du dodo est mauvaise, les premiers journaux mentionnent uniquement que la viande est ferme mais bonne, bien que pas aussi bonne que celle des pigeons, disponible en abondance[5]. Le nom « walgvogel » a été utilisé pour la première fois dans le journal du vice-amiral Wybrand van Warwijck, qui a visité l'île en 1598 et qui lui a donné son nom actuel, Maurice, en l'honneur du prince néerlandais Maurice de Nassau.
26
+
27
+ L'étymologie du mot dodo n'est pas claire. Il pourrait être issu du néerlandais dodars ou dodoors, qui signifie « paresseux ». Il pourrait aussi provenir du néerlandais dodaars (« fesses nouées »), faisant référence à la forme de nœud que prennent les plumes de l'extrémité postérieure du dodo. La première apparition du terme dodaerse se trouve dans le journal de Willem van Westsanen, en date de 1602[6]. Thomas Herbert a utilisé le mot dodo en 1627[7], mais il n'est pas certain que ce soit la première apparition du mot. Les Portugais avaient déjà visité l'île en 1507, mais dans les écrits que l'on possède actuellement, ils n'avaient pas fait mention de l'oiseau. Néanmoins, selon le dictionnaire Encarta, le Chambers Dictionary et le Van Dale étymologique[8], « dodo » est un mot qui dérive du portugais doudo (actuellement doido), qui signifie fou, stupide[9]. Cependant le mot portugais actuel pour l'oiseau, dodó (ou dodô), dérive du mot utilisé internationalement, dodo.
28
+
29
+ David Quammen avait émis l'hypothèse que « dodo » renvoyait à une approximation de l'onomatopée du cri caractéristique de l'espèce, un son ressemblant à « dou-dou »[10].
30
+
31
+ En 1606, Cornelis Matelief de Jonge a écrit une importante description du dodo ainsi que d'autres oiseaux, plantes et animaux de l'île Maurice[11].
32
+
33
+ Le dodo est un parent proche des pigeons modernes. Les analyses du génome mitochondrial et des séquences d'ADN du dodo[12] suggèrent que ses ancêtres ont divergé de ceux de son plus proche parent connu, le Dronte de Rodrigues (aussi éteint), aux environs de la frontière Paléogène-Néogène. Comme les îles Mascareignes sont d'origine volcanique et sont vieilles de moins de 10 millions d'années, les ancêtres des deux espèces sont probablement restés capables de voler durant un certain temps après la séparation de leurs lignées. La même étude a aussi été interprétée de façon à montrer que le Nicobar à camail est le plus proche parent vivant du dodo[13].
34
+
35
+ Cependant, la phylogénie proposée est légèrement discutable concernant les relations avec les autres taxons[14] et doit donc être considérée comme hypothétique jusqu'à de nouvelles recherches ; en regard des données biogéographiques, il est probable qu'elle soit erronée. Tout ce qu'on peut actuellement affirmer avec certitude est que les ancêtres du dodo et du Dronte de Rodrigues sont des pigeons d'Asie du Sud ou de Wallacea, ce qui s'accorde avec l'origine de la plupart des oiseaux des Mascareignes. On ignore encore si le dodo et le Dronte de Rodrigues sont plus proches du Nicobar à camail ou d'autres groupes de la même lignée telles que les groupes Ducula, Treron ou Goura.
36
+
37
+ Pendant longtemps, le dodo et le Dronte de Rodrigues ont été placés dans une famille qui leur est propre, la famille des Raphidae, car leurs relations avec d'autres groupes d'oiseaux (comme les rallidés) devaient encore être résolues. Depuis peu, il semble plus justifié de voir le dodo et le Dronte de Rodrigues comme formant une sous-famille des columbidés.
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39
+ On suppose désormais que le supposé « dodo blanc » décrit par Willem IJsbrantsz Bontekoe sur La Réunion est basé sur des mauvaises interprétations de l'Ibis de la Réunion, ce qui a conduit à des peintures de dodos en apparence albinos[15], d'autant qu'aucun squelette proche de l'espèce Mauricienne n'a été découvert à La Réunion; la fréquence de l'albinisme ayant tendance à augmenter occasionnellement chez les espèces insulaires.
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+ En octobre 2005, une équipe internationale de chercheurs a effectué des fouilles sur une partie de la Mare aux Songes, le site le plus important de restes de dodos. De nombreux restes ont été trouvés, dont des os des oiseaux à différents stades de maturité[16] et plusieurs os appartenant manifestement au squelette d'un même individu et conservés en position naturelle[9]. Ces résultats ont été rendus publics en décembre 2005 au Naturalis de Leyde. Avant cela, quelques espèces ayant un lien avec le dodo étaient connues, la plupart de ce qu'on dispose d'elles étant composé d'os isolés et dispersés[réf. nécessaire]. Le muséum d'histoire naturelle de Dublin et celui d'Oxford, entre autres, possèdent un modèle de dodo assemblé à partir de ces restes dissociés. Un œuf de dodo est exposé au musée d'East London, en Afrique du Sud[réf. nécessaire]. Un squelette et une reconstitution de dodo sont conservés dans la galerie de Paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle, au Jardin des plantes, à Paris[17].
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+ Jusqu'à récemment, les restes de dodos en meilleur état, actuellement disponibles au muséum d'histoire naturelle d'Oxford, étaient formés d'os de pattes et de crâne, qui contenaient les seuls restes connus de tissus de l'espèce. Le Manchester Museum expose une petite collection d'os de dodos. Une reconstitution d'un dodo, créée par le taxidermiste québécois, Charles-René Bazinet au Biodôme de Montréal, propriété des Cercles des jeunes naturalistes, est visible depuis le 30 mai 2015.
44
+ Les restes du dernier dodo empaillé connu avaient été conservés par l'Ashmolean Museum d'Oxford, mais au milieu du XVIIIe siècle, l'animal a commencé à se détériorer et, vers 1755, le directeur ou le conservateur du musée a ordonné qu'on se débarrasse de celui-ci, à l'exception de ce qu'il en reste aujourd'hui.
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+ En juin 2007, un groupe d'aventuriers explorant une grotte située sur l'île Maurice a trouvé le squelette de dodo le plus complet et le mieux préservé jamais découvert[18].
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+ D'après les illustrations d'artistes du dodo, celui-ci était doté d'un plumage grisâtre, un bec d'environ 23 centimètres avec une extrémité crochue, de très petites ailes, de robustes pattes jaunes et d'une touffe de plumes sur son derrière. Les dodos étaient de très gros oiseaux, pesant environ 23 kilogrammes, donnée remise en cause par une étude scientifique [19]. Le sternum était insuffisant pour permettre le vol ; les dodos ont évolué pour s'adapter à un écosystème insulaire sans prédateurs.
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+ L'image traditionnelle du dodo est celle d'un animal gros, maladroit, d'où le synonyme Didus ineptus ; cependant, plusieurs contestations sont nées récemment sur cette approche de l'oiseau. Les scientifiques d'aujourd'hui avancent l'idée que les représentations anciennes du dodo sont celles de dodos suralimentés vivant en captivité[20]. Étant donné que l'île Maurice connaît des saisons sèches et humides, le dodo s'est probablement engraissé lui-même à la fin de la saison humide afin de pouvoir vivre durant la saison sèche, durant laquelle la nourriture se faisait plus rare ; les rapports contemporains décrivent des oiseaux « voraces » et parfois agressifs. En captivité, où la nourriture est disponible en grande quantité, les dodos se suralimentent très facilement.
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52
+ Plusieurs versions demeurent sur le régime alimentaire du dodo. Au XIXe siècle, Henri de Blainville, pensant que le dodo était proche du vautour, voyait l'alimentation du dodo principalement constituée de chairs d'animaux morts, tandis que Linné ou Cuvier, pour qui il était plus proche des gallinacées, avançaient la possibilité que le dodo se nourrissait de graines. Roelandt Savery pensait quant à lui que le dodo mangeait des coquillages et des escargots. L'hypothèse la plus répandue actuellement avance que l'alimentation du dodo se basait essentiellement sur les graines et les fruits[21].
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+ Les travaux du professeur américain Stanley Temple ont légèrement perturbé les connaissances sur l'alimentation du dodo. Celui-ci défendit l'explication selon laquelle seule l'ingestion des graines du tambalacoque par le dodo pouvait permettre leur germination ; il affirma que l'extinction du dodo était la cause de la disparition progressive des tambalacoques. Il gava dix-sept dindons sauvages de fruits de tambalacoque : trois d'entre eux ont germé. Temple n'a pas essayé de faire germer des graines de fruits non ingérés par les dindons, ce qui rend les résultats de son expérience peu certains. Temple a aussi ignoré les rapports sur la germination des graines de tambalacoque établis par A. W. Hill en 1941 et H. C. King en 1946, d'après lesquels les graines germaient, bien que très rarement, sans nécessiter l'abrasion de la graine dans le gésier du dodo[22],[23],[24],[25].
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+ Comme de nombreux animaux qui ont évolué séparément des prédateurs importants, le dodo n'avait développé aucune peur à l'encontre des êtres humains, et ceci, en plus de son incapacité à voler, en a fait une proie facile pour les hommes[26]. Les journaux de l'époque sont remplis de commentaires concernant le mauvais goût et la viande ferme du dodo, alors que d'autres espèces locales comme la poule rouge étaient appréciées pour leur goût. Cependant, pour les nombreux marins de la région, le Dodo avait l'avantage d'être comestible et d'être proche des routes commerciales. De plus, lorsque les premiers hommes sont arrivés sur l'île Maurice, ils ont aussi apporté avec eux d'autres animaux qui n'étaient pas sur l'île auparavant, dont des chiens, des porcs, des chats, des rats et des macaques crabiers, qui pillèrent les nids de dodos, alors que l'homme détruisait les forêts, que les dodos avaient pris pour foyers[27] ; en fait, l'impact de ces animaux — en particulier celui des porcs et des macaques — sur la population des dodos est considéré comme plus important que celui de la chasse. Les fragments trouvés lors de l'expédition de 2005 sont apparemment ceux d'animaux tués par une crue soudaine ; une telle mortalité aurait menacé d'extinction les espèces déjà vulnérables[28].
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+ Bien qu'il existe des rapports concernant les massacres de dodos par les hommes dans le but d'approvisionner les navires, des fouilles archéologiques ont trouvé jusqu'à présent peu de preuves de la prédation par l'homme de ces oiseaux. Des ossements d'au moins deux dodos ont été trouvés dans des grottes à Baie du Cap, qui étaient utilisées comme abris par des esclaves fugitifs et des détenus du XVIIe siècle, mais en raison de leur isolement, elles n'étaient pas facilement accessibles par les dodos naturellement[29].
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+ La date de l'extinction du dodo est sujette à controverse. Andrew R. Solow et David L. Roberts affirment que « l'extinction du dodo est généralement datée de la dernière observation confirmée d'un représentant de l'espèce, par le marin Volkert Evertsz en 1662 », mais de nombreuses autres sources suggèrent la date plus conjecturale de 1681. Roberts et Solow soulignent que, puisque la dernière observation de dodo antérieure à 1662 remonte à 1638, le dodo se faisait probablement déjà très rare dans les années 1660, et donc un rapport contesté de 1674 ne peut être écarté d'emblée[30]. L'analyse statistique des documents de chasse d'Isaac Johannes Lamotius donne une nouvelle date d'extinction estimée à 1693, avec un intervalle de confiance à 95 % de 1688 à 1715. L'examen d'éléments plus circonstanciés tels que les rapports des voyageurs ou le manque de bons rapports après 1689[29] montre qu'il est probable que le dodo ait disparu avant 1700, le dernier dodo étant mort un peu plus d'un siècle après la découverte de l'espèce en 1581[31].
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+ Peu d'hommes se sont intéressés de près à l'extinction du dodo. Au début du XIXe siècle, beaucoup pensaient que l'espèce n'était qu'un mythe. Avec la découverte des premiers os de dodos dans la Mare aux Songes et les rapports écrits par George Clarke à leur sujet, l'intérêt pour les dodos a été ravivé. Dans la même année que celle où Clarke a commencé à publier ses rapports, l'oiseau est devenu un personnage des Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Grâce à la popularité de l'œuvre, le dodo est devenu un animal célèbre et une icône de l'extinction des animaux facilement identifiable[32].
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+ Les Anglais ont d'ailleurs tiré deux expressions de son extinction :
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+ Il n'est plus connu que par des fossiles et quelques fragments de tête et de pattes existant dans les musées d'Oxford, de Londres, de Copenhague et de Prague. Quelques individus vivants, d’après lesquels on exécuta des peintures, furent apportés en Europe au XVIIe siècle mais ne purent être élevés. En 2002, l'analyse de son ADN a confirmé sa position phylogénétique.
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+ Des scientifiques anglais espèrent extraire de l'ADN de l'oiseau disparu afin de donner vie à un spécimen de cette espèce ou à un cousin très proche. L'équipe de l'université d'Oxford travaille sur des tests d'ADN de pigeons de la région Afrique/océan Indien[34],[35]. Malgré les progrès faits en génétique ces dernières années, le pari reste difficile à réaliser. Parallèlement, des travaux[Lesquels ?] sont effectués pour « recréer » l'ADN du dodo, avec l'espoir de le faire « revivre ».
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+ Des cellules du dodo sont disponibles. Le musée d'histoire naturelle de l'université d'Oxford possède une tête et une patte de dodo, une autre patte se trouve à Londres, et plusieurs os sont également conservés en Angleterre.
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+ Les scientifiques[Qui ?] espèrent en tirer de l'ADN en assez bon état pour le comparer à celui d'autres espèces, très proches, qui existent encore en Afrique ou dans la région océan Indien. Ceci, afin de mieux connaître les origines du dodo et, de là, avoir de meilleures chances de redonner vie à l'espèce. Les scientifiques qui travaillent sur le projet veulent étudier, ainsi, le goura de Victoria (Victoria Crowned Pigeon), de Nouvelle-Guinée, un gros oiseau qui vit au sol et qui vole très peu. Des œufs de ce « cousin » du dodo, après implantation de l'ADN de l'oiseau disparu, pourraient servir à donner le jour à un dodo vivant. L'ADN de ces pigeons pourrait aussi compléter l'ADN endommagé du dodo.
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+ Un autre moyen envisagé[Par qui ?] pour recréer le dodo ou, plus certainement, un animal très proche, est le croisement de différentes espèces de « cousins » du dodo, afin d'obtenir une nouvelle espèce réunissant le maximum de caractéristiques du dodo lui-même.
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+ Le dodo dans la culture est souvent considéré comme un animal stupide. C'est un personnage fréquent dans les films et séries télévisées d'animation, ainsi que dans les jeux vidéo. Il est aussi présent dans la littérature de jeunesse et de science-fiction.
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+ L’image populaire de l’oiseau stupide vient de la célèbre peinture de Roelandt Savery (1589-1654) exposée au musée de l’université d’Oxford, et dont Lewis Carroll s’inspira dans Les Aventures d'Alice au pays des merveilles (1864). En 1990, Andrew Kitchener, biologiste au Royal Museum of Scotland, a créé deux reproductions grandeur nature du Dodo, l’une au musée d’Édimbourg, l’autre au musée d’Oxford. Basées sur des squelettes réels, elles représentent un oiseau plus mince et plus agile que celui de la peinture de Savery, qui avait vraisemblablement vu des individus gavés de biscuits. L'année suivante, la reconstitution de Kitchener a été confirmée lors de la découverte à La Haye des schémas réalisés en 1601 par Wolphart Harmanszoon[36].
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Doha (en arabe : الدوحة / ad-dawḥa, littéralement « le grand arbre » ou « l'arbre collant ») est la capitale du Qatar. Située sur le golfe Persique, avec une corniche de 7 km, elle a en avril 2010 une population de 796 947 habitants[1]. Doha est la plus grande ville du Qatar, abritant avec sa proche banlieue plus de 80 % de la population du pays. Elle est en croissance rapide et est maintenant juxtaposée à la ville d'Al Rayyan (455 623 habitants en avril 2010)[1] située à 9 km à l'intérieur des terres. C'est également le centre économique du pays.
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+ Doha est aussi le siège du gouvernement du Qatar, dirigé par le cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani. Doha est le siège de l'Education City, espace consacré à la recherche et l'éducation.
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+ Doha a été le site de la première réunion au niveau ministériel du cycle de Doha pour le développement des négociations de l'Organisation mondiale du commerce. La ville de Doha a également accueilli les Jeux asiatiques de 2006, le sommet sur le changement climatique du 4 au 8 décembre 2012, la 38e session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO du 15 au 25 juin 2014. Elle abritera plusieurs matchs de la coupe du monde de football de 2022 organisée par le Qatar.
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+ La ville est fondée en 1850 sous le nom de Al-Bida'a, sur un emplacement déjà connu, petit port de pêche et de perles. Situé dans le nord-ouest de la ville contemporaine, le quartier historique de Al-Bida'a fut probablement fondé par des Soudanais ayant fui l’émirat d’Abou Dabi. Après avoir longtemps abrité les pirates qui écumaient le golfe Arabo-Persique, le petit village de Doha est détruit en 1867 lors de la guerre entre Bahreïn (soutenu par Abou Dabi) et le Qatar[2].
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15
+ En imposant la paix en 1868, Londres place à la tête du Qatar Mahammad ibn Thani Al-Thani, cheikh de Doha[3]. Ce dernier accepte de respecter la trêve maritime perpétuelle conclue en 1853, portant ainsi un coup significatif à la piraterie. L’Empire ottoman, souverain d’une grande partie de la péninsule arabique, maintenait de façon sporadique une garnison à Doha[2].
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+ En 1916, le protectorat britannique en fait son centre administratif[2].
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+ La découverte de pétrole en 1949 provoque un développement urbain peu contrôlé.
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+ En septembre 1971, Doha devient la capitale du Qatar indépendant[2].
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23
+ Située sur une bordure de la péninsule arabique, Doha a un climat aride et très chaud.
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25
+ La température maximale moyenne est supérieure à 38 °C (100 °F) de mai à septembre, avec un degré d'humidité variable.
26
+ Le point de rosée peut dépasser 25 °C (77 °F) en été.
27
+ Les pluies sont rares, avec une moyenne annuelle de 75 mm.
28
+ Les hivers sont doux, et la température descend rarement en dessous de 7 °C (45 °F).
29
+ Les températures estivales dépassent fréquemment 50 °C.
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33
+ En 2005, la population de Doha, estimée à 400 000 habitants, en fait la plus forte concentration du Qatar, avec plus de 80 % de la population résidente.
34
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35
+ Doha est le centre économique du Qatar. Il s'y tient les conférences ministérielles du cycle de Doha sous l'égide de l'OMC[5]. Les industries principales sont le gaz, le pétrole et la pêche[6]. Doha héberge un aéroport international, un port, plusieurs hôtels de renommée tels que le Four Seasons ou encore le Ritz-Carlton tous deux situés à l'ouest de la baie. Doha compte aussi des infrastructures sportives. Près de Doha se trouve la Cité de l'éducation, une zone consacrée à la recherche et à l'éducation. Au milieu de la baie, un archipel artificiel entièrement dédié au tourisme est en construction : The Pearl.
36
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37
+ Doha a accueilli les Jeux asiatiques de 2006, qui se déroulèrent en décembre[7]. Chaque année ont lieu l'open de tennis de Doha et l'open du Qatar de tennis de table.
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39
+ Une grande partie du pétrole du Qatar et de la richesse du gaz naturel est visible à Doha, le centre économique du Qatar.
40
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41
+ Doha héberge le siège des plus grandes compagnies pétrolières du pays et les sociétés de gaz, dont Qatar Petroleum, Qatargas et RasGas. L'économie de Doha est basée sur le pétrole et le gaz naturel[Quoi ?], et le gouvernement qatarien cherche à diversifier ses revenus pour échapper à la dépendance au gaz et au pétrole. Le développement rapide de Doha est le résultat du programme de modernisation de Cheikh Hamad bin Khalifa.
42
+
43
+ Contrairement à sa voisine Dubaï, Doha ne vise pas le tourisme. La population de la ville a augmenté de plus de 30 000 habitants entre 2004 et 2006, ce qui a provoqué un boum immobilier. Depuis janvier 2007, Doha est une ville plus chère que Dubaï pour l'immobilier. Le taux de croissance explique les projets comme Lusail City, en cours de construction au nord de Doha, prévu pour accueillir 200 000 personnes. Doha a déjà plus de 50 tours en construction dont 39 nouveaux hôtels, comme le JW Marriott Hotel Tower.
44
+
45
+ Le cœur du Qatar du XXIe siècle bat au parc des Sciences et Technologies de Doha. Ce pôle est un incubateur pour les entreprises et les startups internationales, que l'État finance et dont il aide à commercialiser les innovations. EADS, ExxonMobil, General Electric, Microsoft et Total font déjà partie des privilégiés[8].
46
+
47
+ En octobre 2018, le Qatar alloue 2 milliards de dollars américains pour attirer des entreprises multinationales sur la place financière de Doha, via la Qatar Financial Centre Authority (QFCA). Les entreprises qui établiront un site à Doha bénéficieront de bureaux gratuits et d’incitations fiscales, d’un capital d’amorçage pour couvrir cinq années de dépenses d’exploitation, ceci en échange d’un engagement d’au moins 10 ans[9].
48
+
49
+ Doha abrite aujourd'hui les locaux de la chaîne de télévision Al Jazeera.
50
+
51
+ Doha accueillera la Coupe du monde de football de 2022.
52
+
53
+ La principale société de transport est la société Karwa qui a vu le jour en 2005. La société a mis en place des lignes de bus et a pris en main la gestion des taxis. Avant l'arrivée de Karwa, chaque taxi travaillait pour son compte avec sa propre voiture et un permis de la baladiya (mairie), indépendamment d'une société. Avec l'arrivée de Karwa, les taxis orange sont remplacés par de nouveaux modèles de voitures plus récents : Toyota Camry et Škoda. La tarification a connu une légère augmentation. Cependant, la majorité de la population possède une voiture et n'utilise pas les transports en commun, principalement utilisés par la population immigrée venant du sous-continent indien.
54
+
55
+ Doha a récemment étendu son réseau de transport, avec de nouvelles routes, la construction d'un nouvel aéroport, et le projet de construction d'un système de métro. La croissance massive de Doha en si peu de temps aboutit en effet à la congestion sur les routes.
56
+
57
+ En mars 2012, le coût d'un déplacement en taxi (avec compteur) en centre ville est approximativement de 20 à 30 QR. Chaque hôtel dispose de taxis indépendants à un prix un peu plus élevé mais encore raisonnable, hors événements.
58
+
59
+ Doha dispose d'un réseau routier complet, composé principalement de doubles chaussées à deux ou trois voies, avec voies de service et grands séparateurs centraux. On a remplacé de nombreux ronds-points par des feux tricolores ou des passages inférieurs et supérieurs. De nombreuses grandes artères de la ville ont été transformées en autoroutes.
60
+
61
+ Cinq routes principales relient Doha aux villes voisines.
62
+
63
+ L'autoroute de Doha, également connue sous le nom de route D-Ring, est une double chaussée à trois voies qui relie la ville sur un axe nord-sud. La route D-Ring a été convertie en autoroute entre 2006 et 2010, reliant les districts importants de Doha et le nord du Qatar. Plusieurs extensions sont prévues, vers l'aéroport international de Doha, et Al Wakrah.
64
+ L'autoroute permet aussi d'accéder à la route Al Shamal, au nord, récemment élargie à quatre voies séparées (pour un total de huit couloirs); et doit aussi relier au projet de pont de l'Amitié Qatar-Bahrain, à al-Zubarah, reliant les deux pays du Golfe comme Bahreïn et l'Arabie saoudite.
65
+
66
+ L'autoroute Lusail mène à la nouvelle ville de Lusail, actuellement en construction au nord de Doha, et relie le Pearl à la terre ferme, par un trajet qui longe l'ancienne route de l'Istiqlal, aujourd'hui Saint-Lusail, par une double chaussée à 4 voies.
67
+
68
+ La route ancienne de Dukhan a été reconstruite, élargie, avec de nouveaux échangeurs, jusque dans Doha, avec passages souterrains et aériens.
69
+
70
+ Après élargissement de la route, qui mène à la frontière saoudienne, en autoroute à quatre voies avec échangeurs, il est prévu de développer les passages aériens et souterrains.
71
+
72
+ F-Ring, la sixième rocade de Doha, reliera la Corniche, l'aéroport, l'échangeur de Ras Abu Aboud, et les nouvelles voies, dont l'E-Ring.
73
+
74
+ Le métro de Doha est un système de transport en commun de type métro automatique destiné à desservir la ville de Doha, capitale du Qatar. En 2020, le réseau comprendra trois lignes (rouge, verte et or) et 37 stations. Le 8 mai 2019, une partie de la ligne rouge fut ouverte au public, entre les arrêts Al Qassar et Al Wakra.
75
+
76
+ Les stations entre Al Qassar et la ville nouvelle de Lusail (Katara, Legtaifiya, Qatar University et Lusail), ainsi que celle de l'aéroport international Hamad, doivent ouvrir ultérieurement ; en attendant, aucun train ne circule le week-end ni après 23 h sur la portion ouverte de la ligne rouge, afin de préparer l'ouverture du reste du réseau.
77
+
78
+ Les trois lignes se croiseront à la station de Msheireb (les lignes rouge et verte seront sur une même plateforme, tandis que la ligne jaune passera en-dessous), et les lignes rouge et verte seront également en correspondance à la station d'Al Bidda (au même niveau). Ces stations sont déjà ouvertes, toutefois seuls les trains de la ligne rouge y circulent, et les accès à la ligne jaune sont encore fermés au public.
79
+
80
+ Le métro de Doha sera exploité et maintenu pendant 20 ans par RKH Qitarat, la coentreprise formée par Hamad Group (51 %) et les opérateurs de transport français Keolis et RATP Dev (49 %), pour le compte de Qatar Rail.
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82
+ La société d'État Mowasalat exploite actuellement dans la ville de Doha un vaste réseau d'autobus, principalement utilisé par des groupes à faible revenu.
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84
+ La gare routière principale se trouve dans la zone des souks du centre-ville, et donne accès à toutes les grandes villes du Qatar.
85
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86
+ Mowasalat gère également la totalité des taxis du Qatar sous sa marque Karwa, avec plus d'un millier de taxis opérant dans la capitale.
87
+
88
+ Des taxis sans licence fonctionnent, beaucoup plus nombreux que les Karwa.
89
+
90
+ Le grand port de Doha est situé juste à côté de la Corniche de Doha, donc trop près du centre-ville (trafic, pollution). Une nouvelle infrastructure portuaire est en projet, à proximité de la ville d'Al Wakra, juste au sud de l'aéroport de New Doha.
91
+
92
+ L'aéroport international Hamad est le seul aéroport international du Qatar. La plaque tournante de Qatar Airways est desservie par de nombreuses autres compagnies aériennes internationales.
93
+
94
+ La base aérienne de Al Udeid, importante base aérienne de l'US Air Force, est située au sud-ouest de Doha.
95
+
96
+ L'éducation est une préoccupation majeure du gouvernement du Qatar[réf. nécessaire]. Outre l'Université du Qatar, créée en 1973, le gouvernement a demandé à d'autres universités d'établir des campus à Doha, notamment à l'Education City.
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+
98
+ L'Education City est l'un des principaux projets de l'organisme sans but lucratif Fondation du Qatar pour l'éducation, la science et du développement communautaire ; qui a également lancé le World Innovation Summit pour l'éducation (WISE), un forum mondial qui réunit des acteurs de l'éducation, les leaders d'opinion et les décideurs du monde entier pour discuter des questions d'éducation. La première édition s'est tenue à Doha du 16 au 18 novembre 2009.
99
+
100
+ Un acteur clé dans le domaine de l'éducation au Qatar est le Conseil suprême de la communication et technologies de l'information ictQATAR. Grâce à son programme e-education, ictQATAR réunit la puissance de l'éducation et les TIC au Qatar.
101
+
102
+ Doha abrite également de nombreuses écoles internationales établies pour ses communautés d'expatriés.
103
+
104
+ En 2008, s'ouvre le lycée franco-qatarien nommé Voltaire[10].
105
+
106
+ À Doha à siège la Qatar Charity, ONG créée en 1992 pour soutenir des actions caritatives, notamment des missions de secours aux victimes de catastrophes naturelles, ainsi que des programmes d'éducation et de santé publique.
107
+
108
+ Doha a organisé cinq fois la Coupe du monde des clubs de handball.
109
+
110
+ En décembre 2006, Doha accueille les Jeux asiatiques, mais n'est pas retenue comme ville candidate pour les Jeux olympiques d'été de 2016 par le Comité international olympique.
111
+
112
+ De 2008 à 2010, Doha accueille, chaque année, les Masters féminins, d'une dotation totale de 4,5 millions de dollars.
113
+
114
+ Doha a aussi organisé les championnats du monde de cyclisme sur route 2016.
115
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116
+ Le circuit international de Losail est situé à quelques kilomètres au nord de Doha.
117
+
118
+ La ville accueille également les Championnats du monde d'athlétisme 2019 du samedi 28 septembre au dimanche 6 octobre 2019.
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120
+ L'accueil des touristes est mitigé mais plutôt favorable. Cependant les occidentaux restent rares et les français minoritaires. Doha, la capitale de l'émirat, rassemble 80 % environ de la population avec son million d'habitants.
121
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+ On peut dire que Doha est divisée en deux. D'un côté l'ancienne ville aux immeubles bas (la plupart sans étage), assez pittoresque, et de l'autre la ville des riches ou très riches, composée essentiellement d'immeubles de plusieurs dizaines d'étage (50 à 70), souvent à l'architecture assez tourmentée (City Centre, par exemple). Des immeubles de verre et de béton commencent aussi à pousser dans l'ancienne ville.
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+ Le climat est chaud et sec quasiment toute l'année et les précipitations rares (total annuel en mm d'eau inférieur à un mois de précipitations moyen en France), ce qui fait que la vie urbaine se situe plutôt après 15-16 heures jusqu'à 22 heures (une heure de décalage horaire avec la France en heure d'été). Le coût de la vie à Doha est comparable à celui d'une grande ville française. Un euro vaut environ 4 riyals qatariens et on trouve des hôtels raisonnables dans la partie ancienne de la ville, le City Centre et The Pearl ressemblant plus à des oasis pour milliardaires.
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+ La ville ancienne regorge de petits magasins où l'on trouve surtout des téléphones portables et autres produits de technologie récente, des petites épiceries vendant un peu de tout mais aussi tabac et alcool en vente libre, des magasins de montres, de parfums, de chaussures et articles de sports, des vêtements et tissus locaux. La ville est faite de grandes artères et de toutes petites ruelles très peu éclairées la nuit.
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+ Musée d'art islamique de Doha : ce musée vaut autant pour son architecture que pour son contenu. Il a été conçu par l'architecte américain Ieoh Ming Pei (auteur de la pyramide du Louvre) et inauguré par l'émir en 2008. L'accès est gratuit sauf pour quelques expositions temporaires. Il y est présenté un panorama assez complet de l'art islamique par des pièces parfois rares provenant de l'Espagne mauresque à l'Asie centrale dans un décor assez fascinant.
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+ Le Mathaf : Arab Museum of Modern Art est le plus important musée d'art moderne présentant une collection de la région, situé au cœur de la cité universitaire.
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+ Al Corniche : longue avenue courbe longeant la mer entre le Museum et City Centre. On peut voir ancrés dans le port d'anciens bateaux typiques en bois.
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+ City Centre : quartier entièrement neuf de bâtiments très hauts de verre et de béton, aux formes parfois étranges, abritant des centres commerciaux et des bureaux.
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+ The Pearl : ensemble d'iles artificielles (coût du projet : 10 milliards d'euros). Immeubles neufs de haut standing, marinas et superbes yachts rutilants.
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+ Souk Watif ou « grand souk » : abordable et coloré, ce souk assez étendu est composé de ruelles étroites couvertes pour la plupart ou il fait bon retrouver un peu de fraîcheur. On y trouve de nombreux magasins de tissus ou de vêtements locaux, chaussures, montres, bijouterie. L'artisanat local semble se résumer à de la bijouterie et des objets en bois. En son centre une avenue piétonne plus large avec des restaurants et des cafés très accueillants, très animée le soir. On y mange bien pour un prix raisonnable.
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+ Le dollar des États-Unis ou dollar américain ou dollar US ou USD est la monnaie nationale des États-Unis et de ses territoires d'outre-mer (comme Porto Rico) ; c'est aussi celle de l'Équateur, du Zimbabwe, des États fédérés de Micronésie, des Îles Marshall, des Palaos, du Panama, du Salvador, du Timor oriental, des Îles Turques-et-Caïques, des Îles Vierges britanniques et des Îles BES. Il est divisé en 100 cents.
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+ Son code ISO 4217 est « USD », avec le nom « dollar des États-Unis ». Son symbole est « US$ » ou simplement « $ » (caractère Unicode U+0024). Cependant ce dernier symbole est utilisé localement pour désigner d'autres monnaies nationales (par exemple le peso au Mexique).
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+ Le dollar des États-Unis est la monnaie la plus utilisée au monde pour les transactions[2], et, depuis décembre 2006, la deuxième derrière l'euro en termes de monnaie en circulation[3].
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+ En monnaie scripturale, le dollar est :
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+ Enfin, certes pour des montants beaucoup moins importants, c'est une monnaie fiduciaire d'un usage très répandu dans le monde, et plus de la moitié de son encours en billets est en fait détenu hors de son pays d'origine.
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13
+ La valeur externe du dollar est du ressort exclusif du gouvernement fédéral américain, et c'est le Secrétaire au Trésor qui en a la responsabilité. La banque centrale américaine, la Réserve fédérale des États-Unis, en particulier, ne jouit d'aucun mandat pour communiquer sur la valeur de la devise.
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+ L'appellation « dollar » est une déformation du nom d'une monnaie d'argent européenne, le thaler. Cette pièce avait connu plusieurs variations à partir du Joachimsthaler créé en Bohême au XVe siècle. Le thaler a été utilisé aux XVIe et XVIIe siècles dans divers états allemands[6], jusqu'au thaler de Marie-Thérèse frappé du XVIIIe au XXe siècle[7]. C'est finalement la pièce de huit réaux de l'empire espagnol, inspirée du Joachimsthaler et appelée par les Anglais spanish dollar, qui servira d'étalon pour établir le dollar américain.
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+ Les Français appelleront ces pièces en argent, sensiblement de même titrage et poids, « piastre », terme qui est resté chez les francophones d'Amérique du Nord pour désigner le dollar.
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+ Enfin, aux États-Unis comme dans d'autres pays ayant une monnaie de même nom, l'usage familier préfère souvent au terme « dollar » celui de buck, qui désigne un cervidé mâle (colloquialisme). Cet emploi, attesté dès 1856, vient peut-être d'une abréviation de buckskin, « balle de peaux de cerf », dont l'usage en tant qu'unité de valeur remonte au moins à 1748[8] : en un temps où le numéraire était rare, une balle de peaux pouvait faire office de monnaie dans le commerce colonial entre Amérindiens et Européens ; si cette pratique s'est progressivement éteinte à partir de l'introduction du dollar en 1792, le nom serait resté, passant au nouveau moyen d'échange[9]. Une autre origine possible est un terme de poker[8].
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21
+ Le premier billet à avoir été imprimé sur le sol américain date de 1690, par la colonie britannique du Massachusetts. Il était alors exprimé en livre sterling. De 1709 à 1755, les treize colonies imprimèrent différents types de billets, toujours en livres. Après le début de la guerre d'indépendance des États-Unis, à partir de 1776, sont fabriqués sous l'égide du Congrès continental des billets exprimés en dollars continentaux, le Continental dollar (Continental ou Continental currency dollar), imprimés de façon excessive jusqu'en 1782, et engendrant une quasi banqueroute puis la création de la Banque de l'Amérique du Nord.
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+
23
+ Le dollar est finalement adopté par le Congrès de la Confédération le 6 juillet 1785[10] et devient la monnaie officielle des États-Unis en vertu du Mint Act en 1792. Le système décimal est alors choisi : 1 dollar = 10 dimes = 100 cents = 1000 mills.
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25
+ La valeur faciale des premières pièces de un dollar frappés en 1794 est indexée sur l'argent : 1 dollar équivaut à 26,96 g d'argent au titre de 892/1000e. Ce poids a été calqué sur la pièce espagnole de 8 reales[a], appelée aussi pièce de huit (peso de ocho) pesant 27,067 4 g d'argent au titre de 896/1000e qui était couramment utilisée dans les échanges internationaux au XVIIIe siècle et qui circulait sur le sol américain sous le nom de dollar espagnol (Spanish dollar).
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27
+ En 1800, par comparaison, la pièce de 5 francs français pesait 25 g au titre de 900/1000, la pièce de 1 couronne britannique (5 shillings soit 1/4 de £) pesait 28,275 9 g au titre de 925/1000.
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29
+ En 1861, les premiers billets verts apparaissent. La maxime « In God We Trust » (« En Dieu nous croyons »[11] ou « Nous avons confiance en Dieu ») apparaît pour la première fois en 1864 sur la pièce de 2 cents. Approuvée en 1955 par un acte du Congrès, elle est depuis 1957 systématiquement imprimée sur tous les billets américains.
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+ Les dernières pièces de 1 dollar en argent, dits peace dollar ayant véritablement circulé sont frappés en 1935 et pèsent 26,73 grammes au titre de 900/1000e.
32
+ Les sous-multiples de 1/2 (half dollar) 25 cents (quarter) et 10 cents (dime) furent frappés jusqu'en 1964 au titre de 900/1000e.
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+ Le système monétaire mondial dit du Gold Exchange Standard (étalon de change or) a été mis en place par les accords de Gênes en 1922 jusqu'en 1933 (Roosevelt décide de suspendre la convertibilité du dollar en or pour le dévaluer) puis par les accords de Bretton Woods en 1944 et donne une place prépondérante au dollar. Il repose sur deux piliers principaux :
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+ Si le système fonctionne correctement dans les années 1950, l’accumulation dans les années 1960 des déficits américains encore accrus par les dépenses afférentes à la guerre du Viêt Nam entraînait tout au début de la décennie 1970 de très fortes pressions sur la monnaie américaine. Or sa fonction de monnaie de réserve mondiale gênait fort peu les États-Unis et ne les incitait pas à mieux contrôler leurs déficits.
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+ C’est le 15 août 1971 que le président Richard Nixon décide l’inconvertibilité du dollar par rapport à l’or, à la suite des tensions permanentes sur cette monnaie. Cette décision est prise sans consulter les partenaires (autres pays occidentaux et Japon). Elle s'explique par le danger sérieux et croissant que les autres pays exigent la conversion en or de leurs excédents de dollars, puisque le dollar était convertible en or, tout au moins dans les échanges entre banques centrales.
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+ Avec ce « diktat » américain le système de Bretton Woods est entré en agonie, puisque la valeur de chacune des monnaies y était déterminée par référence à un poids d'or. Les pressions sur le dollar ne pouvaient qu’empirer, ce qui se produisit.
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+
42
+ Plusieurs réunions eurent lieu pour s’accorder sur une dévaluation de la devise américaine et tenter un replâtrage du système. Elles débouchèrent sur les « accords de Washington », dits aussi « accords du Smithsonian Institution », conclus le 18 décembre 1971 par les ministres des finances et banquiers centraux du « Groupe des Dix » (la CEE, la Suède, les États-Unis, le Canada et le Japon) qui établirent des parités centrales et des marges de fluctuation de 2,25 %[12].
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+ C'est de cette époque que date la formule attribuée au secrétaire américain au Trésor, John Connally : « The dollar is our currency and your problem » (« Le dollar est notre monnaie et votre problème »).
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+ Le 13 février 1973, la faiblesse de la monnaie américaine conduisit à un réajustement des parités, le dollar étant dévalué de 10 %, mais cela se révéla immédiatement insuffisant.
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48
+ Le 19 mars 1973, le « Groupe des Dix » décida l’abandon de la fixité des taux de change des diverses monnaies par rapport à l’étalon dollar, ce qui permit aux banques centrales des autres pays de cesser d’acheter du dollar pour maintenir sa parité, selon les règles du jeu du système en vigueur. Un nouveau système monétaire international dit de « changes flottants » a donc vu le jour. Il est toujours en vigueur.
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50
+ Les accords de la Jamaïque entérinèrent formellement cette situation le 8 janvier 1976.
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52
+ De 1973 à 1979, le dollar continue sur sa lancée et se déprécie régulièrement et considérablement par rapport au Deutsche Mark, perdant près de 50 % de sa valeur (cf graphique ci-contre à gauche).
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+ La violente remontée des taux d'intérêt décidée à la fin de 1979 par le nouveau gouverneur de la banque centrale américaine, Paul Volcker, pour combattre — avec succès — l'inflation, inverse la tendance. Le remède est sévère : pour une inflation de l'ordre de 9 % en taux annuel en 1980, les taux d'intérêt à court terme montent jusqu'à 19 %. Les taux d'intérêt réels atteignent des sommets sans précédent et, au prix d'une sévère récession, l'inflation disparaît : en 1983, elle n'est plus qu'à 3,2 % (Cf. graphique ci-contre à droite).
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+ Ces taux d'intérêt réels provoquent un afflux de capitaux aux États-Unis, et le dollar s'apprécie pendant cinq ans, jusqu'à revenir, en mars 1985, à son niveau d'avant 1973, ce qui est manifestement exagéré.
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58
+ À l'hôtel Plaza de New York, le 22 septembre 1985, les pays dits du G5 (c'est-à-dire ceux du G7 moins le Canada et l'Italie) s'entendent publiquement pour intervenir sur le marché des changes et organiser un repli du dollar. 10 milliards de US$ sont ainsi dépensés, avec un effet immédiat et spectaculaire. En à peine quinze mois, le dollar efface tous ses gains par rapport au Deutsche Mark et, fin 1986, il se retrouve à son plus bas niveau historique, celui de 1979.
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+
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+ Désireux d'arrêter la machine infernale qu'ils ont mise en route, les pays du G5, rejoints par le Canada, signent à Paris le 22 février 1987 les accords du Louvre, destinés à enrayer la baisse du dollar. Seulement, cette fois-ci, cela ne marche pas et, après une pause dans le courant de l'année 1987, le dollar va continuer pendant dix ans, tendanciellement, à se déprécier.
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+ De façon fort visible et assez rapide, les déséquilibres nés de la cacophonie des accords du Plaza et du Louvre conduisent à une forte hausse des taux d'intérêt à long terme et au krach conjoint le 19 octobre 1987 des marchés obligataires et des marchés d'actions.
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+ À plus long terme, les conséquences les plus importantes des accords du Plaza ont lieu sur l'économie japonaise : très dépendante des exportations, celle-ci est immédiatement et particulièrement sensible à la baisse du dollar et, pour lutter contre une récession qu'elle juge inévitable, la Banque du Japon baisse 5 fois son taux d'escompte entre janvier 1986 et février 1987, le ramenant de 5,0 à 2,5 %.
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+ Mais l'économie japonaise est également sensible aux modalités de la baisse du dollar : le pays a accumulé une épargne extérieure importante, principalement en dollars, justement, et son rapatriement, tout au long de 1986, alors que les taux d'intérêt domestiques baissent, entraîne une augmentation importante du prix des autres placements disponibles : actions et immobilier. La bulle financière japonaise de la fin des années 1980 est en train de naître.
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+ Depuis l'épisode malheureux et surtout mal maîtrisé de 1986-1987, le G7 est devenu prudent et une intervention concertée sur le marché des changes n'est plus concevable que pour assurer la « stabilité du marché », selon la formule consacrée, et non pour tenter d'inverser une tendance.
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+ En raison de la crise des subprimes, du double déficit des États-Unis, ainsi que de la baisse des taux de la FED, le dollar a baissé au point où 1 euro vaut 1,45[13] dollar américain, le 1er novembre 2007.
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+ En raison de la persistance des troubles conjoncturels cités précédemment, le dollar atteint son plus bas taux historique face à l'euro le 15 juillet 2008 1 € = 1,603 8 $[14]. Depuis cette date, le dollar remonte et le taux de change euro/dollar se stabilise autour de 1 € = 1,45 $ vers la fin de l'année (cf graphique ci-contre).
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74
+ La dégradation de la notation de la dette publique grecque entraîne la baisse de l'euro face au dollar. À la mi-février le taux de change euro/dollar s'établit à 1 € = 1,36 $ pour descendre à 1,191 7 le 7 juin.
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+ Selon la journaliste Myret Zaki, le dollar a perdu 97 % de sa valeur depuis 1913[15]. Comparé à l'or, le dollar perd 98 % de sa valeur entre 1971 et 2010. L'once d'or est passé en 40 ans de 35 à 1 250 dollars[b].
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+ Du 18 décembre 1934 au 9 janvier 1935, des billets de 100 000 $ ont été émis. Ils furent utilisés par les banques de la réserve fédérale pour les transactions entre elles.
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+ Les billets de 500, 1 000, 5 000 et 10 000 dollars n'ont pas été imprimés depuis 1946[16].
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+ Le dollar américain a été utilisé comme symbole de richesse, notamment par Salvador Dalí dans L'Apothéose du dollar.
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+ En 1994, l'artiste français Klaus Guingand transforme le mot dollar en dollart pour créer son oeuvre le 100 $ dollarts billet.
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+ Le dollar des États-Unis ou dollar américain ou dollar US ou USD est la monnaie nationale des États-Unis et de ses territoires d'outre-mer (comme Porto Rico) ; c'est aussi celle de l'Équateur, du Zimbabwe, des États fédérés de Micronésie, des Îles Marshall, des Palaos, du Panama, du Salvador, du Timor oriental, des Îles Turques-et-Caïques, des Îles Vierges britanniques et des Îles BES. Il est divisé en 100 cents.
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+ Son code ISO 4217 est « USD », avec le nom « dollar des États-Unis ». Son symbole est « US$ » ou simplement « $ » (caractère Unicode U+0024). Cependant ce dernier symbole est utilisé localement pour désigner d'autres monnaies nationales (par exemple le peso au Mexique).
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+ Le dollar des États-Unis est la monnaie la plus utilisée au monde pour les transactions[2], et, depuis décembre 2006, la deuxième derrière l'euro en termes de monnaie en circulation[3].
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+ En monnaie scripturale, le dollar est :
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+ Enfin, certes pour des montants beaucoup moins importants, c'est une monnaie fiduciaire d'un usage très répandu dans le monde, et plus de la moitié de son encours en billets est en fait détenu hors de son pays d'origine.
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+ La valeur externe du dollar est du ressort exclusif du gouvernement fédéral américain, et c'est le Secrétaire au Trésor qui en a la responsabilité. La banque centrale américaine, la Réserve fédérale des États-Unis, en particulier, ne jouit d'aucun mandat pour communiquer sur la valeur de la devise.
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+ L'appellation « dollar » est une déformation du nom d'une monnaie d'argent européenne, le thaler. Cette pièce avait connu plusieurs variations à partir du Joachimsthaler créé en Bohême au XVe siècle. Le thaler a été utilisé aux XVIe et XVIIe siècles dans divers états allemands[6], jusqu'au thaler de Marie-Thérèse frappé du XVIIIe au XXe siècle[7]. C'est finalement la pièce de huit réaux de l'empire espagnol, inspirée du Joachimsthaler et appelée par les Anglais spanish dollar, qui servira d'étalon pour établir le dollar américain.
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+ Les Français appelleront ces pièces en argent, sensiblement de même titrage et poids, « piastre », terme qui est resté chez les francophones d'Amérique du Nord pour désigner le dollar.
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+ Enfin, aux États-Unis comme dans d'autres pays ayant une monnaie de même nom, l'usage familier préfère souvent au terme « dollar » celui de buck, qui désigne un cervidé mâle (colloquialisme). Cet emploi, attesté dès 1856, vient peut-être d'une abréviation de buckskin, « balle de peaux de cerf », dont l'usage en tant qu'unité de valeur remonte au moins à 1748[8] : en un temps où le numéraire était rare, une balle de peaux pouvait faire office de monnaie dans le commerce colonial entre Amérindiens et Européens ; si cette pratique s'est progressivement éteinte à partir de l'introduction du dollar en 1792, le nom serait resté, passant au nouveau moyen d'échange[9]. Une autre origine possible est un terme de poker[8].
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+ Le premier billet à avoir été imprimé sur le sol américain date de 1690, par la colonie britannique du Massachusetts. Il était alors exprimé en livre sterling. De 1709 à 1755, les treize colonies imprimèrent différents types de billets, toujours en livres. Après le début de la guerre d'indépendance des États-Unis, à partir de 1776, sont fabriqués sous l'égide du Congrès continental des billets exprimés en dollars continentaux, le Continental dollar (Continental ou Continental currency dollar), imprimés de façon excessive jusqu'en 1782, et engendrant une quasi banqueroute puis la création de la Banque de l'Amérique du Nord.
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+ Le dollar est finalement adopté par le Congrès de la Confédération le 6 juillet 1785[10] et devient la monnaie officielle des États-Unis en vertu du Mint Act en 1792. Le système décimal est alors choisi : 1 dollar = 10 dimes = 100 cents = 1000 mills.
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+ La valeur faciale des premières pièces de un dollar frappés en 1794 est indexée sur l'argent : 1 dollar équivaut à 26,96 g d'argent au titre de 892/1000e. Ce poids a été calqué sur la pièce espagnole de 8 reales[a], appelée aussi pièce de huit (peso de ocho) pesant 27,067 4 g d'argent au titre de 896/1000e qui était couramment utilisée dans les échanges internationaux au XVIIIe siècle et qui circulait sur le sol américain sous le nom de dollar espagnol (Spanish dollar).
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+ En 1800, par comparaison, la pièce de 5 francs français pesait 25 g au titre de 900/1000, la pièce de 1 couronne britannique (5 shillings soit 1/4 de £) pesait 28,275 9 g au titre de 925/1000.
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+ En 1861, les premiers billets verts apparaissent. La maxime « In God We Trust » (« En Dieu nous croyons »[11] ou « Nous avons confiance en Dieu ») apparaît pour la première fois en 1864 sur la pièce de 2 cents. Approuvée en 1955 par un acte du Congrès, elle est depuis 1957 systématiquement imprimée sur tous les billets américains.
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+ Les sous-multiples de 1/2 (half dollar) 25 cents (quarter) et 10 cents (dime) furent frappés jusqu'en 1964 au titre de 900/1000e.
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+ Le système monétaire mondial dit du Gold Exchange Standard (étalon de change or) a été mis en place par les accords de Gênes en 1922 jusqu'en 1933 (Roosevelt décide de suspendre la convertibilité du dollar en or pour le dévaluer) puis par les accords de Bretton Woods en 1944 et donne une place prépondérante au dollar. Il repose sur deux piliers principaux :
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+ Si le système fonctionne correctement dans les années 1950, l’accumulation dans les années 1960 des déficits américains encore accrus par les dépenses afférentes à la guerre du Viêt Nam entraînait tout au début de la décennie 1970 de très fortes pressions sur la monnaie américaine. Or sa fonction de monnaie de réserve mondiale gênait fort peu les États-Unis et ne les incitait pas à mieux contrôler leurs déficits.
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+ C’est le 15 août 1971 que le président Richard Nixon décide l’inconvertibilité du dollar par rapport à l’or, à la suite des tensions permanentes sur cette monnaie. Cette décision est prise sans consulter les partenaires (autres pays occidentaux et Japon). Elle s'explique par le danger sérieux et croissant que les autres pays exigent la conversion en or de leurs excédents de dollars, puisque le dollar était convertible en or, tout au moins dans les échanges entre banques centrales.
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+ Avec ce « diktat » américain le système de Bretton Woods est entré en agonie, puisque la valeur de chacune des monnaies y était déterminée par référence à un poids d'or. Les pressions sur le dollar ne pouvaient qu’empirer, ce qui se produisit.
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+ Plusieurs réunions eurent lieu pour s’accorder sur une dévaluation de la devise américaine et tenter un replâtrage du système. Elles débouchèrent sur les « accords de Washington », dits aussi « accords du Smithsonian Institution », conclus le 18 décembre 1971 par les ministres des finances et banquiers centraux du « Groupe des Dix » (la CEE, la Suède, les États-Unis, le Canada et le Japon) qui établirent des parités centrales et des marges de fluctuation de 2,25 %[12].
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+ C'est de cette époque que date la formule attribuée au secrétaire américain au Trésor, John Connally : « The dollar is our currency and your problem » (« Le dollar est notre monnaie et votre problème »).
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+ Le 13 février 1973, la faiblesse de la monnaie américaine conduisit à un réajustement des parités, le dollar étant dévalué de 10 %, mais cela se révéla immédiatement insuffisant.
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+ Le 19 mars 1973, le « Groupe des Dix » décida l’abandon de la fixité des taux de change des diverses monnaies par rapport à l’étalon dollar, ce qui permit aux banques centrales des autres pays de cesser d’acheter du dollar pour maintenir sa parité, selon les règles du jeu du système en vigueur. Un nouveau système monétaire international dit de « changes flottants » a donc vu le jour. Il est toujours en vigueur.
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+ Les accords de la Jamaïque entérinèrent formellement cette situation le 8 janvier 1976.
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+ De 1973 à 1979, le dollar continue sur sa lancée et se déprécie régulièrement et considérablement par rapport au Deutsche Mark, perdant près de 50 % de sa valeur (cf graphique ci-contre à gauche).
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+ La violente remontée des taux d'intérêt décidée à la fin de 1979 par le nouveau gouverneur de la banque centrale américaine, Paul Volcker, pour combattre — avec succès — l'inflation, inverse la tendance. Le remède est sévère : pour une inflation de l'ordre de 9 % en taux annuel en 1980, les taux d'intérêt à court terme montent jusqu'à 19 %. Les taux d'intérêt réels atteignent des sommets sans précédent et, au prix d'une sévère récession, l'inflation disparaît : en 1983, elle n'est plus qu'à 3,2 % (Cf. graphique ci-contre à droite).
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+ Ces taux d'intérêt réels provoquent un afflux de capitaux aux États-Unis, et le dollar s'apprécie pendant cinq ans, jusqu'à revenir, en mars 1985, à son niveau d'avant 1973, ce qui est manifestement exagéré.
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+ À l'hôtel Plaza de New York, le 22 septembre 1985, les pays dits du G5 (c'est-à-dire ceux du G7 moins le Canada et l'Italie) s'entendent publiquement pour intervenir sur le marché des changes et organiser un repli du dollar. 10 milliards de US$ sont ainsi dépensés, avec un effet immédiat et spectaculaire. En à peine quinze mois, le dollar efface tous ses gains par rapport au Deutsche Mark et, fin 1986, il se retrouve à son plus bas niveau historique, celui de 1979.
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+ Désireux d'arrêter la machine infernale qu'ils ont mise en route, les pays du G5, rejoints par le Canada, signent à Paris le 22 février 1987 les accords du Louvre, destinés à enrayer la baisse du dollar. Seulement, cette fois-ci, cela ne marche pas et, après une pause dans le courant de l'année 1987, le dollar va continuer pendant dix ans, tendanciellement, à se déprécier.
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+ De façon fort visible et assez rapide, les déséquilibres nés de la cacophonie des accords du Plaza et du Louvre conduisent à une forte hausse des taux d'intérêt à long terme et au krach conjoint le 19 octobre 1987 des marchés obligataires et des marchés d'actions.
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+ À plus long terme, les conséquences les plus importantes des accords du Plaza ont lieu sur l'économie japonaise : très dépendante des exportations, celle-ci est immédiatement et particulièrement sensible à la baisse du dollar et, pour lutter contre une récession qu'elle juge inévitable, la Banque du Japon baisse 5 fois son taux d'escompte entre janvier 1986 et février 1987, le ramenant de 5,0 à 2,5 %.
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+ Mais l'économie japonaise est également sensible aux modalités de la baisse du dollar : le pays a accumulé une épargne extérieure importante, principalement en dollars, justement, et son rapatriement, tout au long de 1986, alors que les taux d'intérêt domestiques baissent, entraîne une augmentation importante du prix des autres placements disponibles : actions et immobilier. La bulle financière japonaise de la fin des années 1980 est en train de naître.
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+ Depuis l'épisode malheureux et surtout mal maîtrisé de 1986-1987, le G7 est devenu prudent et une intervention concertée sur le marché des changes n'est plus concevable que pour assurer la « stabilité du marché », selon la formule consacrée, et non pour tenter d'inverser une tendance.
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+ En raison de la crise des subprimes, du double déficit des États-Unis, ainsi que de la baisse des taux de la FED, le dollar a baissé au point où 1 euro vaut 1,45[13] dollar américain, le 1er novembre 2007.
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+ En raison de la persistance des troubles conjoncturels cités précédemment, le dollar atteint son plus bas taux historique face à l'euro le 15 juillet 2008 1 € = 1,603 8 $[14]. Depuis cette date, le dollar remonte et le taux de change euro/dollar se stabilise autour de 1 € = 1,45 $ vers la fin de l'année (cf graphique ci-contre).
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+ La dégradation de la notation de la dette publique grecque entraîne la baisse de l'euro face au dollar. À la mi-février le taux de change euro/dollar s'établit à 1 € = 1,36 $ pour descendre à 1,191 7 le 7 juin.
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+ Selon la journaliste Myret Zaki, le dollar a perdu 97 % de sa valeur depuis 1913[15]. Comparé à l'or, le dollar perd 98 % de sa valeur entre 1971 et 2010. L'once d'or est passé en 40 ans de 35 à 1 250 dollars[b].
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+ Du 18 décembre 1934 au 9 janvier 1935, des billets de 100 000 $ ont été émis. Ils furent utilisés par les banques de la réserve fédérale pour les transactions entre elles.
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+ Les billets de 500, 1 000, 5 000 et 10 000 dollars n'ont pas été imprimés depuis 1946[16].
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+ Le dollar américain a été utilisé comme symbole de richesse, notamment par Salvador Dalí dans L'Apothéose du dollar.
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+ En 1994, l'artiste français Klaus Guingand transforme le mot dollar en dollart pour créer son oeuvre le 100 $ dollarts billet.
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+
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Le dollar ($, Unicode U+0024) est le nom de la monnaie de plusieurs pays, dont l'Australie, le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, certains États des Caraibes, d'Asie et d'Amérique du Sud.
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+ (Aux côtés du Dollar de Singapour)
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+ (SGD)
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+ Cette pièce d'argent, et ses nombreuses copies nationales, devint ainsi dès la fin du XVIe siècle, la monnaie d'échanges commerciaux par excellence. C'est ce qui explique que lorsque l'Espagne colonisa une partie de l' actuel États-Unis, l'actuel Mexique et une partie de l'Amérique du Sud, et mit la main sur ses immenses richesses minières au XVIe siècle et au XVIIe siècle, elle continua de frapper cette monnaie universellement reconnue et appréciée. Le lien entre la Bohême, alors dans le Saint-Empire romain germanique, et l'Espagne, s'explique par le règne d'une dynastie commune, les Habsbourg : dans la première moitié du XVIe siècle le roi de Bohême et de Hongrie, Ferdinand de Habsbourg (futur empereur Ferdinand Ier), avait pour frère aîné l'empereur germanique Charles Quint, également « roi des Espagnes et des Amériques ». Leur mère Jeanne la Folle avait épousé en 1496 Philippe le Beau, fils de l'empereur germanique Maximilien de Habsbourg ; dès 1497 est introduite la pièce de huit réaux d'argent (« de plate », de plata) ou thaler espagnol, calquée en fait sur le thaler germanique, et que les Français appelleront piastre.
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+ On peut rappeler l'immense succès international du thaler germanique sous le nom de thaler de l'impératrice Marie-Thérèse (morte en 1780), du XVIIIe siècle au XXe siècle, jusqu'en Afrique de l'Est et au Proche Orient. En Amérique du Nord, le « thaler », déformé en « daalder » puis en « dollar », est introduit au XVIIe siècle par les Hollandais sur la côte nord-est, et donc dans les colonies britanniques (se rappeler que La Nouvelle-Amsterdam est l'ancêtre de New York) ; il en est donc venu à désigner une puissante monnaie mondialisée. Mais en Amérique latine (soumise donc à la même dynastie que le monde germanique, les Habsbourg), circulait une autre monnaie dominante de l'époque moderne : le réal espagnol (pièce de huit de plate) évoqué plus haut, sorte de thaler ou dollar hispano-américain dont la zone de diffusion mordait sur le sud de l'Amérique anglo-saxonne, concurrençant ainsi les premiers dollars. Les deux monnaies ont donc été souvent assimilées, la pièce de 8 réaux de plate (d'argent : de plata) étant aussi appelée « thaler ou dollar espagnol » (Spanish dollar), ou piastre dans les colonies françaises d'Amérique du Nord (Québec, Acadie, Louisiane, Antilles). Cette confusion des termes s'explique d'autant plus qu'à sa création à la fin du XVe siècle, la pièce de 8 reales s'inspirait du thaler.
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+ La base du système monétaire espagnol était en effet le réal (real), depuis le XIVe siècle : furent donc frappées des pièces d'un réal et d'énormes quantités de pièces à valeur plus élevée de 2, 4 et surtout de 8 reales, la très fameuse « pièce de huit » ou real de a ocho, ou « huit de plate » (« plate », plata, signifie l'argent), ou plus tard peso de plata (« poids d'argent » en espagnol) et encore « piastre » (« jeton, plaque d'argent », de l'italien piastra passé en français). L’Espagne par le biais de ses colonies américaines devint rapidement le monnayeur du monde, ancien et nouveau, aussi bien en monnaie d'argent (pièces de huit et sous-multiples) qu'en monnaie d'or (écus, escudos ou de deux pièces de huit, et surtout du doublon valant 2 écus soit 4 pièces de 8). À la fin du XVIIe siècle, le stock de pièces en métal précieux fut multiplié par huit dans le monde et les monnaies hispaniques étaient massivement absorbées aux Indes, en Chine et en Afrique, avec le développement fulgurant du commerce lointain par les Compagnies des Indes orientales créées aussi bien par les Pays-Bas que par l'Angleterre ou la France.[réf. nécessaire]
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+ Les deux colonnes figuraient les anciennes colonnes d'Hercule qui, dans l'Antiquité, symbolisaient les falaises du détroit de Gibraltar, et donc le passage de Mare nostrum (la Méditerranée) vers l'inconnu atlantique. Chacune des colonnes est entourée d'une banderole (ou phylactère) en forme de « S » où on lit « PLUS » sur l'une et « ULTRA » sur l'autre (« au-delà ») pour montrer qu'eux, les Espagnols, avaient pu franchir ces colonnes du Nec plus ultra (ou « rien au-delà »), et avaient conquis le nouveau monde. Pour l'Espagne, première puissance coloniale et du monde d'alors, ces deux colonnes ouvraient sur l'empire espagnol qui s'étendait sur les deux mondes (symbolisés par les deux planisphères). Par ailleurs, « Plus Oultre », c'est-à-dire Plus Ultra, était la devise personnelle, en français, de l'empereur Charles Quint (dont on sait que « sur son empire, le soleil ne se couchait jamais »).
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+ C'est ce dessin spectaculaire de la pièce de 8 qui va frapper les esprits, non seulement en Europe, dans l'Empire ottoman, en Asie, mais bientôt en Amérique, hispanique d'abord, anglo-saxonne ensuite. En effet le réal espagnol a cohabité avec d'autres monnaies dont le dollar (thaler anglo-américain), dans les treize colonies britanniques jusqu'à l'unification monétaire de 1792 aux États-Unis[2] (Coinage Act), le dollar américain devenant alors la monnaie commune légale de la jeune fédération, au moins officiellement ; mais jusque vers 1857-1860, le 8 reales y circulait encore. Ce dessin constituait en quelque sorte la signature des monnaies les plus répandues pour les échanges commerciaux à travers le monde. Les colonnes et leur banderole en S étaient le graphisme constant et très visuel de l'envers – côté pile – de la pièce de huit, de la piastre, marquant puissamment l'esprit des commerçants (au contraire de l'effigie de l'avers – côté face – qui, elle, changeait avec le monarque espagnol régnant). Ceci est tellement vrai que ce graphisme perdura sur certaines pièces espagnoles jusqu'à nos jours.
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+ C'est ce graphisme caractéristique du revers (côté pile) des piastres qui va être à l'origine du symbole actuel du peso, et bien sûr du dollar américain qui joue dans notre monde contemporain le rôle que joua la pièce espagnole du XVIe au XVIIIe siècle, et même jusqu'au XIXe siècle
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+ Le symbole du dollar américain (qui se représentait avec deux barres verticales jusqu'à une époque très récente)[réf. nécessaire] est une notation « iconique » de la pièce de huit où on retrouve, simplifiées et stylisées pour être facilement écrites à la plume, les deux colonnes d'Hercule (devenues les deux barres du « $ ») et le bandeau d'entourage de chaque colonne, en forme de « S ». Le symbole du dollar américain dérive directement du revers de la pièce de huit reals et ces deux piliers sont tellement essentiels à ce symbole que les pièces de huit de plate fabriquées aux Amériques furent souvent désignées par le terme « Pillar dollars », les colonnes d'Hercule étant ainsi décrites outre-Atlantique : « crowned pillar of Hercules ». Lorsque les colonnes d'Hercule s'ouvraient sur les vagues de l'océan, comme sur certaines pièces frappées à Potosi (Bolivie, grandes mines d'argent), ces dollars espagnols (Spanish dollars) étaient alors nommés « pillar waves ». Mais le successeur mexicain de la pièce de huit, au graphisme très proche, n'utilise qu'une colonne, le « S » banderole de cette colonne n'étant donc barré qu'une fois pour désigner le peso.
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+ Cette dérive graphique entre le revers de la pièce de huit espagnole et le symbole du dollar américain est l'équivalent graphique de la dérive phonétique entre thaler et dollar.[Information douteuse]
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+ Il existe d'autres explications à l'usage du « S » doublement barré comme symbole de la monnaie des États-Unis :
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+ Le premier dollar nord-américain a été imprimé en 1690 par la colonie du Massachusetts, mais son aspect était très différent de ceux d'aujourd'hui. Quand les États-Unis acquirent leur indépendance (1776-1783), ils prirent pour monnaie le dollar, avec le graphisme de la pièce de 8 réaux de plata (aussi appelée « dollar espagnol », c'est-à-dire « thaler espagnol », ou Spanish dollar), comme le Peso le fit à peu près aussi[3]. Depuis, leur puissance économique et financière autant que politique et militaire, a contribué à la propagation du nom dollar dans bien d'autres régions du monde.
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+ Au Canada, dans les régions francophones, le dollar est appelé populairement « loonie »[4] ou « piastre » (habituellement prononcé piasse). La piastre était une unité monétaire qui avait cours au Canada avant l'arrivée des Britanniques. Il s'agissait de pièces équivalentes au dollar, mais qui provenaient d'autres régions du monde, comme l'Empire ottoman et la République de Venise. Dans l'Amérique du Nord britannique, l'usage a été de considérer piastre comme la traduction française de dollar. C'est au début du XXe siècle que le mot dollar a commencé à remplacer piastre en français canadien, sur les billets de banque bilingues et unilingues français. Par exemple, durant les années 1910, certaines banques émettaient des « dix piastres » alors que d'autres émettaient des « dix dollars ».
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+ Le dollar ($, Unicode U+0024) est le nom de la monnaie de plusieurs pays, dont l'Australie, le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, certains États des Caraibes, d'Asie et d'Amérique du Sud.
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+ (Aux côtés du Dollar de Singapour)
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+ Cette pièce d'argent, et ses nombreuses copies nationales, devint ainsi dès la fin du XVIe siècle, la monnaie d'échanges commerciaux par excellence. C'est ce qui explique que lorsque l'Espagne colonisa une partie de l' actuel États-Unis, l'actuel Mexique et une partie de l'Amérique du Sud, et mit la main sur ses immenses richesses minières au XVIe siècle et au XVIIe siècle, elle continua de frapper cette monnaie universellement reconnue et appréciée. Le lien entre la Bohême, alors dans le Saint-Empire romain germanique, et l'Espagne, s'explique par le règne d'une dynastie commune, les Habsbourg : dans la première moitié du XVIe siècle le roi de Bohême et de Hongrie, Ferdinand de Habsbourg (futur empereur Ferdinand Ier), avait pour frère aîné l'empereur germanique Charles Quint, également « roi des Espagnes et des Amériques ». Leur mère Jeanne la Folle avait épousé en 1496 Philippe le Beau, fils de l'empereur germanique Maximilien de Habsbourg ; dès 1497 est introduite la pièce de huit réaux d'argent (« de plate », de plata) ou thaler espagnol, calquée en fait sur le thaler germanique, et que les Français appelleront piastre.
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+ On peut rappeler l'immense succès international du thaler germanique sous le nom de thaler de l'impératrice Marie-Thérèse (morte en 1780), du XVIIIe siècle au XXe siècle, jusqu'en Afrique de l'Est et au Proche Orient. En Amérique du Nord, le « thaler », déformé en « daalder » puis en « dollar », est introduit au XVIIe siècle par les Hollandais sur la côte nord-est, et donc dans les colonies britanniques (se rappeler que La Nouvelle-Amsterdam est l'ancêtre de New York) ; il en est donc venu à désigner une puissante monnaie mondialisée. Mais en Amérique latine (soumise donc à la même dynastie que le monde germanique, les Habsbourg), circulait une autre monnaie dominante de l'époque moderne : le réal espagnol (pièce de huit de plate) évoqué plus haut, sorte de thaler ou dollar hispano-américain dont la zone de diffusion mordait sur le sud de l'Amérique anglo-saxonne, concurrençant ainsi les premiers dollars. Les deux monnaies ont donc été souvent assimilées, la pièce de 8 réaux de plate (d'argent : de plata) étant aussi appelée « thaler ou dollar espagnol » (Spanish dollar), ou piastre dans les colonies françaises d'Amérique du Nord (Québec, Acadie, Louisiane, Antilles). Cette confusion des termes s'explique d'autant plus qu'à sa création à la fin du XVe siècle, la pièce de 8 reales s'inspirait du thaler.
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+ La base du système monétaire espagnol était en effet le réal (real), depuis le XIVe siècle : furent donc frappées des pièces d'un réal et d'énormes quantités de pièces à valeur plus élevée de 2, 4 et surtout de 8 reales, la très fameuse « pièce de huit » ou real de a ocho, ou « huit de plate » (« plate », plata, signifie l'argent), ou plus tard peso de plata (« poids d'argent » en espagnol) et encore « piastre » (« jeton, plaque d'argent », de l'italien piastra passé en français). L’Espagne par le biais de ses colonies américaines devint rapidement le monnayeur du monde, ancien et nouveau, aussi bien en monnaie d'argent (pièces de huit et sous-multiples) qu'en monnaie d'or (écus, escudos ou de deux pièces de huit, et surtout du doublon valant 2 écus soit 4 pièces de 8). À la fin du XVIIe siècle, le stock de pièces en métal précieux fut multiplié par huit dans le monde et les monnaies hispaniques étaient massivement absorbées aux Indes, en Chine et en Afrique, avec le développement fulgurant du commerce lointain par les Compagnies des Indes orientales créées aussi bien par les Pays-Bas que par l'Angleterre ou la France.[réf. nécessaire]
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+ Les deux colonnes figuraient les anciennes colonnes d'Hercule qui, dans l'Antiquité, symbolisaient les falaises du détroit de Gibraltar, et donc le passage de Mare nostrum (la Méditerranée) vers l'inconnu atlantique. Chacune des colonnes est entourée d'une banderole (ou phylactère) en forme de « S » où on lit « PLUS » sur l'une et « ULTRA » sur l'autre (« au-delà ») pour montrer qu'eux, les Espagnols, avaient pu franchir ces colonnes du Nec plus ultra (ou « rien au-delà »), et avaient conquis le nouveau monde. Pour l'Espagne, première puissance coloniale et du monde d'alors, ces deux colonnes ouvraient sur l'empire espagnol qui s'étendait sur les deux mondes (symbolisés par les deux planisphères). Par ailleurs, « Plus Oultre », c'est-à-dire Plus Ultra, était la devise personnelle, en français, de l'empereur Charles Quint (dont on sait que « sur son empire, le soleil ne se couchait jamais »).
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+ C'est ce dessin spectaculaire de la pièce de 8 qui va frapper les esprits, non seulement en Europe, dans l'Empire ottoman, en Asie, mais bientôt en Amérique, hispanique d'abord, anglo-saxonne ensuite. En effet le réal espagnol a cohabité avec d'autres monnaies dont le dollar (thaler anglo-américain), dans les treize colonies britanniques jusqu'à l'unification monétaire de 1792 aux États-Unis[2] (Coinage Act), le dollar américain devenant alors la monnaie commune légale de la jeune fédération, au moins officiellement ; mais jusque vers 1857-1860, le 8 reales y circulait encore. Ce dessin constituait en quelque sorte la signature des monnaies les plus répandues pour les échanges commerciaux à travers le monde. Les colonnes et leur banderole en S étaient le graphisme constant et très visuel de l'envers – côté pile – de la pièce de huit, de la piastre, marquant puissamment l'esprit des commerçants (au contraire de l'effigie de l'avers – côté face – qui, elle, changeait avec le monarque espagnol régnant). Ceci est tellement vrai que ce graphisme perdura sur certaines pièces espagnoles jusqu'à nos jours.
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+ C'est ce graphisme caractéristique du revers (côté pile) des piastres qui va être à l'origine du symbole actuel du peso, et bien sûr du dollar américain qui joue dans notre monde contemporain le rôle que joua la pièce espagnole du XVIe au XVIIIe siècle, et même jusqu'au XIXe siècle
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+ Le symbole du dollar américain (qui se représentait avec deux barres verticales jusqu'à une époque très récente)[réf. nécessaire] est une notation « iconique » de la pièce de huit où on retrouve, simplifiées et stylisées pour être facilement écrites à la plume, les deux colonnes d'Hercule (devenues les deux barres du « $ ») et le bandeau d'entourage de chaque colonne, en forme de « S ». Le symbole du dollar américain dérive directement du revers de la pièce de huit reals et ces deux piliers sont tellement essentiels à ce symbole que les pièces de huit de plate fabriquées aux Amériques furent souvent désignées par le terme « Pillar dollars », les colonnes d'Hercule étant ainsi décrites outre-Atlantique : « crowned pillar of Hercules ». Lorsque les colonnes d'Hercule s'ouvraient sur les vagues de l'océan, comme sur certaines pièces frappées à Potosi (Bolivie, grandes mines d'argent), ces dollars espagnols (Spanish dollars) étaient alors nommés « pillar waves ». Mais le successeur mexicain de la pièce de huit, au graphisme très proche, n'utilise qu'une colonne, le « S » banderole de cette colonne n'étant donc barré qu'une fois pour désigner le peso.
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+ Cette dérive graphique entre le revers de la pièce de huit espagnole et le symbole du dollar américain est l'équivalent graphique de la dérive phonétique entre thaler et dollar.[Information douteuse]
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+ Au Canada, dans les régions francophones, le dollar est appelé populairement « loonie »[4] ou « piastre » (habituellement prononcé piasse). La piastre était une unité monétaire qui avait cours au Canada avant l'arrivée des Britanniques. Il s'agissait de pièces équivalentes au dollar, mais qui provenaient d'autres régions du monde, comme l'Empire ottoman et la République de Venise. Dans l'Amérique du Nord britannique, l'usage a été de considérer piastre comme la traduction française de dollar. C'est au début du XXe siècle que le mot dollar a commencé à remplacer piastre en français canadien, sur les billets de banque bilingues et unilingues français. Par exemple, durant les années 1910, certaines banques émettaient des « dix piastres » alors que d'autres émettaient des « dix dollars ».
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+ Un dolmen est une construction mégalithique préhistorique constituée d'une ou plusieurs grosses dalles de couverture (tables) posées sur des pierres verticales qui lui servent de pieds (les orthostates). Le tout était originellement recouvert, maintenu et protégé par un amas de pierres et de terre nommé tumulus. Les dolmens sont généralement interprétés comme des tombes à chambre, des monuments funéraires ayant abrité des sépultures collectives[1],[2],[3].
2
+
3
+ Les dolmens européens ont été construits entre la fin du Ve millénaire av. J.-C. et la fin du IIIe millénaire av. J.-C., ceux d'Extrême-Orient au Ier millénaire av. J.-C..
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5
+ Pour certains chercheurs, à côté de ces mégalithes, leurs équivalents en bois appelés, faute de terme créé pour les désigner, dolmens en bois, pourraient avoir existé[4].
6
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7
+ Dans leur état actuel de dégradation, les dolmens se présentent souvent sous l'apparence de simples tables. Ils ont longtemps pu faire penser à des autels païens, mais il s'agit bien de chambres sépulcrales et de galeries de tumulus (buttes artificielles), dont la partie meuble (remblai) a été érodée au cours des siècles. Leur architecture comporte parfois un couloir d'accès qui peut être construit en dalles ou en pierres sèches. La chambre sépulcrale, aux formes variables (rectangulaire, polygonale, ovale, circulaire...), peut aussi être précédée d'une antichambre. Dans certains dolmens, l'entrée présente une porte taillée dans une ou plusieurs dalles verticales.
8
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+ La morphologie des dolmens peut varier en fonction des régions ; ainsi observe-t-on, par exemple en Loire-Atlantique, des dolmens dont le couloir central dessert plusieurs chambres, de part et d'autre, formant ainsi un ou deux transepts et compliquant notablement le plan de la sépulture.
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+ En Bretagne, en région parisienne et dans d'autres pays, dans certains dolmens démesurément longs, la chambre et le couloir ont la même largeur et se confondent. Ils sont recouverts de plusieurs tables et sont appelés « allées couvertes ». La complexité et l'importance des monuments peuvent être telles que certains tumuli recouvrent plusieurs dolmens, comme le grand cairn de Barnenez (Finistère, France) qui couvre onze sépultures à couloir, les unes mégalithiques, et d'autres avec voûtes de pierres sèches, en encorbellement…
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13
+ À l'opposé, la région des Cévennes est riche en tombes du genre coffre, souvent en dalles de schiste et pierres sèches, sans couloir, et sous un cairn assez bas, parfois réunis en nombre dans une nécropole de crête.
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+ Les dolmens de plan simple (sans couloir) abondent dans tout le sud de la France avec plusieurs milliers d'unités.
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+ Il semble que Théophile Malo Corret de La Tour d'Auvergne soit le premier à avoir utilisé le terme « dolmen », dans son ouvrage Origines gauloises. Celles des plus anciens peuples de l’Europe, puisées dans leur vraie source ou recherche sur la langue, l’origine et les antiquités des Celto-Bretons de l’Armorique, pour servir à l’histoire ancienne et moderne de ce peuple et à celle des Français, publié entre 1792 et 1796. Le terme « dolmen » est repris par Pierre Jean-Baptiste Legrand d'Aussy (1737-1800) qui propose une interprétation différente de la fonction du dolmen, en y voyant, non plus une table de sacrifice ou un autel comme le pensait Malo Corret, mais bien une sépulture.
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+ Le 25 février 1799, Legrand d’Aussy fait, à l’Institut National des Sciences et Arts, une lecture de son ouvrage, Des sépultures nationales, publié par la suite en 1824 :
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+ « M. Coret, parlant d’une de ces tables que je ferai connaître bientôt, et qu’on voit à Locmariaker, dit qu’en bas-breton on l’appelle dolmin. Je saisis de nouveau cette expression, qui, comme les deux précédentes, m’est nécessaire. Dans un sujet totalement neuf, et dont par conséquent le vocabulaire n’existe pas, je suis forcé de m’en faire un ; et quoique, par mon droit, je fusse autorisé à créer des mots, je préfère néanmoins d’adopter ceux que je trouve existants, surtout quand ils me donnent, comme le bas-breton, l’espoir de représenter les anciennes dénominations gauloises. J’adopte donc le mot dolmine, et je vais l’employer pour désigner les tables dont je parle. »
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+ Le terme semblerait forgé à partir des mots bretons : t(d)aol (apparenté au latin tabula), « table », et men, « pierre ». Cependant, on dit généralement « liac’h ven »[5], « liaven », « lieven » ou « leven » dans les composés.
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+ Certains dictionnaires étymologiques avancent que ce terme aurait été forgé outre-manche, à partir du cornique tolmen, qui aurait désigné à l’origine un cercle de pierres ou une pierre trouée[6].
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+ Il existe trois types fondamentaux de dolmens. Chaque type principal peut se décliner en variantes locales caractérisant une culture néolithique spécifique ou résultant d'une phase transitoire résultant de différentes influences.
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+ Dans les dolmens simples, la chambre ouvre directement sur l'extérieur. Ils sont généralement composés de deux à trois orthostates et d'une dalle de chevet. La chambre ainsi définie est de forme rectangulaire (dolmen dit de «type A») ou polygonale (dolmen dit de «type B»)[7]. Ce type de dolmens est très répandu dans le sud-ouest (Aveyron, Lot) et le centre (Puy-de-Dôme) de la France. Ce type de construction connaît parfois des adaptions spécifiques très localisées :
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+ Les dolmens à couloir, parfois aussi appelés tombes à couloir, ou dolmens à galerie[8] (Passage Grave en anglais), sont des dolmens où l'entrée de la chambre communique avec l'extérieur par un couloir, axial ou non, de dimensions très variables. Ce type de dolmen connaît de nombreuses déclinaisons locales :
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+ Les dolmens en allée couverte se caractérisent par une chambre très allongée, distincte ou non du couloir. L'allée couverte est emblématique de la culture Seine-Oise-Marne mais elle se retrouve avec des adaptations régionales en Bretagne (Côtes-d'Armor) et jusqu'en Provence.
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+ Les dolmens étaient des sépultures collectives à caractère réutilisable. Cela explique que, dans certains dolmens, on ait pu découvrir les restes humains de plusieurs centaines d'individus et du mobilier de périodes différentes (Néolithique, âge du cuivre, du bronze, du fer, ou même périodes plus tardives). Un peu à l'image des caveaux familiaux de l'époque contemporaine, les dolmens pouvaient servir bien plus longtemps qu'aujourd'hui, et il est sûr que certaines tombes ont dû servir durant des siècles. Les ossements pouvaient être superposés en plusieurs couches et, pour faire de la place, subir une réduction ou une évacuation dans les couloirs[9].
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+ L'expression « sépulture collective » n'implique pas forcément qu'il s'agisse d'un tombeau pour tous : au vu de la quantité d'ossements parfois assez faible découverte dans des sépultures de grande taille — monuments prestigieux —, on se demande si certaines n'étaient pas réservées à un groupe de privilégiés de la communauté.
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+ L'interprétation, comme tombeau, ne doit peut-être pas être généralisée. Certains dolmens n'ont pas livré de restes humains de type sépulcral, mais cela peut être une conséquence de phénomènes taphonomiques, de l'érosion, de pillages, de fouilles anciennes peu méthodiques, ou de fouilles clandestines. Lors de son ouverture, le dolmen sous tumulus de Mané-er-Hroeh, à Locmariaquer ne contenait pas de restes humains[10].
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+ Quant au tumulus, il n'avait pas qu'une utilité protectrice de la chambre funéraire, mais sans doute aussi une fonction de signalisation, voire d'ostentation : un grand tumulus, parementé, imposait sa masse au visiteur, devait inspirer le respect du lieu et conférer un prestige certain à la communauté qui l'avait érigé.
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+ Par ailleurs, plusieurs trouvailles archéologiques (offrandes, autel, allées, etc.) font penser que ces monuments funéraires ont pu avoir une fonction religieuse. Même bien après la grande période d'érection des mégalithes en Europe, les peuples celtes les ont, semble-t-il, parfois utilisés à des fins religieuses, mais n'en sont pas pour autant les constructeurs, comme l'affirmèrent les premiers chercheurs celtomanes des XVIIIe siècle et XIXe siècle, qui rattachaient systématiquement les mégalithes aux Gaulois et aux Bretons.
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+ Cinquante mille dolmens auraient été recensés dans le monde, dont vingt mille en Europe.
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+ Ils étaient très nombreux dans certaines régions de France et, si certains ont disparu, il en reste plus de 4 000, disséminés dans une soixantaine de départements. Pour schématiser l'implantation des dolmens en France, on peut partir de l'ouest du pays, avec la Bretagne, les Pays de la Loire, puis en descendant par le Poitou, pour ensuite rejoindre, plus au sud, les causses du Quercy et de l'Aveyron et, enfin, arriver en bord de mer Méditerranée, au Languedoc (voir carte), et en Roussillon ( Campoussy - Arboussols, etc.). Ils sont nombreux en Aveyron (1 000 dolmens), Bretagne, Pays de la Loire, Quercy (800 dolmens), Ardèche (800 dolmens dans ce seul département), Poitou, Charentes et en Languedoc (au moins 700 dolmens). La Provence en compte une centaine.
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+ On en trouve aussi en Irlande, au Pays de Galles avec, notamment, les portal dolmens ou passage graves (Tombe à couloir), dans les comtés anglais du Devon et de Cornouailles. Au Portugal, on recense les sites spectaculaires du Haut-Alentejo, près de la ville d'Evora. Dans le sud de l'Espagne, les sites remarquables d'Antequera, qui comptent parmi les dolmens les plus imposants et les plus anciens au monde.
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+ En Belgique, où l'on recense 120 vestiges de dolmens et de menhirs, tels que ceux d'Oppagne et de Barvaux-sur-Ourthe, les mégalithes du domaine de Wéris, près de Durbuy (dont le dolmen de Weris et les menhirs et cromlechs qui ont subsisté dans la même région), ainsi que des sépultures en grotte sous rocher, les Blancs Cailloux de Mousny, les pierres levées de Neerwinden et de Manderfeld, la tombelle de Tourinnes-Saint-Lambert[11],[12], et jusque dans une commune bruxelloise, avec le Tomberg, tumulus détruit au XVIIIe siècle, mais dont il existe des traces de l'inventaire des objets qu'il contenait.
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+ En Scandinavie, en Allemagne du Nord et aux Pays-Bas, ces vestiges sont appelés hunebed ou hunegraf. L'Afrique du Nord et l'Inde contiennent de tels vestiges et, plus modestement, la Syrie, l'Éthiopie et la Crimée (Ukraine). En Tunisie, la nécropole à dolmens du Djebel Gorra, située près de la petite ville de Thibar, sur la route qui mène à Téboursouk, présente deux à trois cents sépultures mégalithiques bien reconnaissables.
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+
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+ La Corée recèle, à elle seule, 30 000 dolmens, de différents types, élevés durant le Ier millénaire av. J.-C., et selon des techniques évolutives. On en trouve également au Japon, mais de période beaucoup plus récente.[réf. nécessaire]
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+ Sur le continent américain, le livre-référence très détaillé, "Les découvertes des Amériques avant Colomb" de Hans-Joachim Zillmer, détaille les structures mégalithiques telles que les dolmens, menhirs, cromlechs, cairns, et autres tumulus. Celles-ci sont nombreuses sur le territoire nord-américain, principalement dans le Nord-Est, Massachusetts, New Jersey, New-York, Connecticut, et les états côtiers. Des photos d'archives, souvent en noir et blanc, figurent dans l'ouvrage. En Amérique du Sud, ces structures sont aussi présentes, par exemple en Argentine.
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+ Carte postale du dolmen vers 1920.
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+ Dolmen de Kercadoret à Locmariaquer, Morbihan, France.
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+ Le dolmen de Monte Bubbonía (à chambre simple quadrangulaire), Sicile[13].
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+ Le Dolmen de Cava dei Servi (à chambre polygonale), Sicile.
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+ Dolmen du Poitou, France.
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+ Dolmen de Paço das Vinhas, Portugal.
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+ Dolmen de Barrocal, région d'Évora, Portugal.
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+ Dolmen du Djebel Gorra près de Thibar, Tunisie.
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+ Dolmen de Dougga, Tunisie.
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+ Vue intérieure vers l'entrée du dolmen de Gallardet, France.
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+ Dolmen à Roknia, wilaya de Guelma en Algérie.
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+ La domestication d'une espèce, animale ou végétale, est l'acquisition, la perte ou le développement de caractères morphologiques, physiologiques ou comportementaux nouveaux et héréditaires, résultant d’une interaction prolongée, d'un contrôle voire d'une sélection délibérée de la part des communautés humaines. Elle se traduit par une modification plus ou moins profonde du patrimoine génétique de l'espèce, voire la formation d'une espèce génétiquement disjointe (non interféconde avec l'espèce originelle).
2
+
3
+ Les modifications vont de l’isolement de populations (simple isolat de génotypes sauvages reproduits) au changement du génome et jusqu’à la création d’espèces nouvelles. On parle d'espèces domestiquées, de plantes ou d'animaux domestiqués.
4
+
5
+ La domestication est une activité humaine très ancienne, elle précède la sédentarisation et l’agriculture (domestication du chien ou du figuier par les chasseurs paléolithiques[1]). Le terme « domestication » est utilisé par extension aux techniques et aux objets mis au service des besoins humains (domestication d'un fleuve, d'une énergie, etc.). Chez l'animal « domestiquer » s'utilise comme synonyme d'apprivoiser.
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+ La notion de besoin humain s'entend extensivement à toutes les activités humaines, utilitaires ou culturelles, et la domestication porte sur toutes les classes du vivant. Son étude relève de sciences multiples, sachant que la génétique permet depuis le XXIe siècle de mieux connaitre ses étapes et ses processus.
8
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+ On parle aussi de domestication pour des choses, telles la domestication de paysages, pour exprimer les modifications que les humains leur apportent pour qu'elles correspondent à leurs conceptions morales et philosophiques[2].
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+ Se reporter au tableau des dates et foyers par espèce, plus bas.
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+ Les domestications s'étalent du néolithique à nos jours, à l'exception de celle du chien, qui a précédé de plusieurs millénaires l'élevage d'autres espèces et la sédentarisation. Notre époque, à partir du XIXe siècle, est par contre riche en nouvelles espèces élevées, et on peut parler pour plusieurs d'entre elles de domestication.
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+ Les dates et foyers des domestications anciennes ont été estimés par des méthodes essentiellement archéologiques ; il s'agit plus spécialement d'archéozoologie. Ces méthodes consistent à fouiller ou exploiter les résultats de fouilles de sites d'occupation humaine préhistorique. Les restes animaux sont datés selon les méthodes archéologiques : on détermine l'espèce à laquelle ils appartiennent, on estime également l'âge auquel ils sont morts, voire le type d'animaux (d'une forme éventuellement domestique) qu'ils représentent, et on s'appuie sur d'autres indices comme les traces observables d'abattage ou de découpe. L'enjeu est de déterminer si on est en présence d'animaux sauvages ou d'élevage, et plus globalement la nature de leurs relations avec les humains. Ainsi le squelette d'un chat retrouvé auprès d'un tombeau humain indique qu'il s'agissait probablement d'un animal de compagnie[3]. Une certaine homogénéité d'âge des animaux dont on retrouve les restes indique qu'il s'agissait d'un élevage, où l'on abattait les animaux à l'âge optimal.
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+ Les nouvelles techniques et en particulier l'étude de l'ADN mitochondrial permettent de réestimer les dates de domestication de même que l'arbre généalogique des espèces domestiques actuelles ; ces connaissances sont donc toujours en évolution. La lignée du chien en particulier se serait séparée de celle du loup il y a entre 100 000 et 150 000 ans[4]. Il est possible que l'ancêtre du chien se soit à cette époque rapproché et associé aux groupes humains qu'il suivait, pour les restes qu'il pouvait obtenir, en ayant un rôle d'alerte voire d'auxiliaire de chasse. La date de domestication issue des sources archéologiques correspondrait alors à une relation devenue plus étroite et à un contrôle plus fort de l'homme[5].
18
+
19
+ Le processus de domestication et la diffusion des espèces et techniques d'élevage s'étalent sur des périodes longues et loin d'être parfaitement déterminées. On admet pour plusieurs espèces le principe de plusieurs foyers de domestication distincts. Cela n'exclut pas les croisements qui ont suivi et il semble vain de déterminer un ancêtre sauvage pour chaque race d'une espèce domestique.
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21
+ Après celle du chien, le premier foyer de domestication fut le Moyen-Orient, en particulier sa partie qu'on appelle le Croissant fertile. On remarque ensuite l'Asie de l'Est, le bassin méditerranéen et l'Amérique du Sud. Certaines régions du monde n'ont connu aucune domestication d'espèces locales sinon de très récentes comme l'Australie ou l'Afrique australe.
22
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23
+ Le nombre d'espèces domestiques disponibles s'est brusquement accru au XVIe siècle de part et d'autre de l'Atlantique, avec ce qu'on nomme l'échange colombien. Le continent américain abritait alors cinq espèces animales domestiquées, dont seul le chien était connu dans l'Ancien Monde. Les chevaux et bœufs par exemple y sont alors apparus tandis qu'un grand nombre de plantes domestiques américaines, nouvelles en Europe, en Asie et en Afrique y ont été adoptées.
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+
25
+ Plusieurs scénarios ont été proposés comme ayant mené à la domestication des espèces animales.
26
+ La tradition d'adoption de bébés animaux, voire leur allaitement au sein est souvent donnée pour origine de la domestication, étant donné que par le phénomène d'empreinte, il est facile d'obtenir de cette façon des animaux familiarisés par leur contact précoce avec les humains. Pourtant, le processus de domestication implique l'élevage de lignées d'animaux sur de nombreuses générations, ce qui n'est pas le cas si le recrutement se fait en permanence par prélèvement d'animaux sauvages. Par ailleurs cette pratique, toujours observée actuellement, est caractéristique des peuples de chasseurs-cueilleurs qui, précisément, n'ont pas d'animaux domestiques. Ces apprivoisements seraient donc intégrés à une culture basée sur la chasse et non l'élevage, et il y aurait une opposition entre sociétés « apprivoisatrices » et « domesticatrices »[6],[7]. Ce schéma ne paraît donc pas pouvoir être retenu directement comme moyen de domestication. Pourtant si le facteur culturel est sans doute essentiel pour expliquer la domestication voire la non-domestication d'une espèce, le système économique et culturel d'une société n'est pas figé. La plupart des sociétés fondées sur la chasse élève des chiens, pour lequel ce schéma a pu être un élément important de la domestication[8].
27
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28
+ Il est possible que la domestication soit passée par une phase de mutualisme entre ces animaux et l'homme, c'est-à-dire un rapprochement et une aide dans l'intérêt mutuel. En effet, cette relation s'observe toujours chez le chien paria, et on présume qu'elle a été une étape de la domestication du porc.
29
+
30
+ Plusieurs espèces étaient les objets d'une tradition de chasse qui a évolué vers un contrôle des populations, et une gestion de population sauvage devenue raisonnée. Cette chasse a pu devenir sélective, visant par exemple les animaux les plus âgés et les mâles en surnombre, et conduire à un mode d'élevage extensif, puis intensifié. Tous ces stades sont actuellement pratiqués dans le cas du renne, dans des régions différentes. Ce processus semble avoir concerné plusieurs espèces, dont les chèvres et moutons, ainsi que les petits camélidés (lamas)[8].
31
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32
+ Enfin l'élevage a pu simplement commencer avec des animaux capturés puis élevés en stricte captivité. C'est le cas de la plupart des domestications récentes ou contemporaines. C'est dans cette situation que le contrôle et la sélection peuvent être les plus forts, permettant une transformation plus rapide des espèces élevées.
33
+
34
+ Le scénario de domestication d'une espèce peut avoir correspondu à l'un de ces schémas ou en avoir été une combinaison simultanée ou successive. Dans le cas du lapin, les étapes de la domestication à partir de la simple chasse ont été l'établissement de garennes fermées au Moyen Âge, qui constituaient des sortes de réserves de chasse. Dans certaines de ces garennes a été pratiquée une sélection, permise par la capture des animaux vivants grâce aux furets. Cette sélection a abouti à l'apparition des premières variétés de lapin au cours du XVIe siècle, qui se distinguaient par leur coloris et leur taille[9]. L'élevage a ensuite été intensifié et la forte sélection a abouti à une grande variabilité des races domestiques. Le comportement du lapin d'élevage a probablement évolué conjointement, du fait d'une sélection d'animaux moins farouches, celle-ci ayant pu être aussi bien intentionnelle qu'indirecte : les animaux plus difficiles à recapturer ne pouvant pas être donnés à de nouveaux éleveurs.
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+ Les pratiques d'élevage et de sélection qu'on peut observer sur la période historique peuvent donner une idée de celles qui ont produit la domestication. Celles-là sont très variées, ainsi que les connaissances et représentations qu'ont les éleveurs de l'hérédité et de l'influence qu'ils peuvent avoir sur une population animale. Certains d'entre eux opèrent une sélection méthodique au sein d'un cheptel, d'autres ne conçoivent pas l'influence que peut avoir le choix des reproducteurs sur leurs produits, au sein d'une espèce ou variété. Ces éleveurs peuvent croire pourtant à l'intérêt d'acquérir une nouvelle lignée ou d'opérer des croisements avec des animaux de souches différentes de la leur et participer ainsi à leur diffusion.
37
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38
+ La sélection exercée par les éleveurs est d'ailleurs loin d'avoir constamment la même direction, une pratique relevée pour plusieurs espèces et à différentes époques consistant par exemple à sacrifier les animaux ayant eu la croissance la plus forte ou la plus rapide afin de laisser les autres finir leur croissance. Cette pratique qui a vraisemblablement un effet de contre-sélection a d'ailleurs été dénoncée comme telle par des observateurs pour les moutons par exemple, ou en pisciculture d'étang où la pratique du « fond de pêche » consiste à repeupler un étang après sa pêche par vidange en y relâchant les poissons les plus petits. Ainsi, quoique la carpe ait eu une longue tradition d'élevage en France, les performances d'élevage de ce poisson étaient médiocres. Des lignées à croissance nettement plus rapide y ont été réintroduites à partir d'Europe centrale à la fin du XIXe siècle, où un élevage sélectif était pratiqué. Parmi la diversité des pratiques, on relève aussi celle consistant à faire saillir une femelle par des congénères sauvages pour les qualités réelles ou supposées que cela procure aux produits de tels croisements (chien/loup ; porc/sanglier en Europe). Quoique ceci semble aller à l'encontre du processus de domestication, ces hybridations ont pu contribuer à conjuguer les caractères domestiques, en particulier comportementaux d'une espèce avec ceux d'une sous-espèce locale sauvage bien adaptée à son milieu. Cela a probablement été le cas des races de chiens nordiques.
39
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40
+ La domestication d'une espèce est le fruit d'une histoire multiple qu'il est difficile de reconstituer. Ses facteurs importants sont les prédispositions de cette espèce, les pratiques des éleveurs ou proto-éleveurs sur de longues périodes qui opèrent une sélection consciente ou non et les échanges d'animaux qui permettent aux lignées les plus domestiquées de se diffuser.
41
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+ Le processus de domestication commence lorsqu'un nombre restreint d'animaux est isolé de l'espèce sauvage. Cette population peut alors connaître un phénomène de microévolution, en s'adaptant aux conditions d'élevage et du fait de la sélection humaine[10]. Cette évolution est marquée par l'apparition de traits domestiques, c'est-à-dire des nouveaux caractères interprétés comme des mutations génétiques conservées voire sélectionnées alors que les allèles qui les portent seraient restés rares ou auraient été éliminées par sélection naturelle à l'état sauvage. Ce sont des caractères morphologiques comme la taille plus grande ou plus petite que celle de l'espèce sauvage, des coloris nouveaux, le poil long, frisé ou encore la queue enroulée ; ce sont aussi des caractères physiologiques comme l'augmentation de la prolificité, et la précocité de la croissance. On note aussi la perte de caractères physiques comme les cornes pour une partie des races de mouton ou d'aptitudes comme une diminution de la mobilité ; de la vitesse de course ou de l'aptitude au vol, ainsi que la perte d'aptitudes comportementales. Ceci fonde une interprétation de la domestication comme altération du génotype, ce qui est indiscutable dans le cas de l'albinisme. De même et plus tôt, Buffon a décrit la domestication en termes de dégénérescence[11]. La variabilité morphologique est importante chez certaines espèces et beaucoup moins chez d'autres comme le chameau de Bactriane. On interprète également les transformations de la domestication avec la notion de néoténie, selon laquelle des caractères morphologiques comme les oreilles pendantes ou comportementaux comme l'attachement, à l'origine propres aux stades juvéniles, se prolongent à l'état adulte[12].
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+
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+ Si les premières espèces domestiquées sont élevées depuis quelques millénaires, ce temps est-il pour autant indispensable à cette évolution ? Des expériences spécifiques[13] ainsi que les domestications contemporaines montrent qu'avec une forte sélection, les transformations caractéristiques de la domestication peuvent apparaître relativement rapidement, dans l'intervalle d'une dizaine à quelques dizaines de générations.
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+
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+ Du point de vue écologique, certaines espèces sont élevées à l'état domestique dans un milieu identique ou proche de celui de leurs ancêtres sauvages comme le chameau ou le renne. À l'inverse, on remarque que le nombre relativement faible d'espèces domestiques est compensé par leur distribution souvent très large, dans des milieux et sous des climats variés et très différents de ceux d'où l'espèce est originaire. La poule, originaire de régions tropicales est élevée jusqu'au cercle polaire arctique, et le porc, originaire de régions tempérées, est élevé jusqu'en climat équatorial plutôt que d'autres espèces de suidés, originaires de ces climats mais non domestiquées. Le régime alimentaire des espèces domestiques peut varier très fortement du fait de l'accès aux ressources naturelles d'un nouveau milieu, et bien sûr avec l'alimentation artificielle parmi laquelle les céréales cultivées sont primordiales, y compris pour le chien. Il est difficile de déterminer à quel point ces changements de climat et de régime alimentaire se sont accompagnés d'une adaptation physiologique héréditaire vers une éventuelle tolérance des animaux domestiques à ces variations. Certains auteurs ont estimé dans le sens inverse que les espèces domestiques avaient été choisies parmi celles qui sont les moins spécialisées du point de vue alimentaire et écologique[14] (espèces dites Euryèces). Les déplacements et introductions par l'être humain d'espèces domestiques dans des espaces où elles étaient absentes a eu des conséquences importantes sur les équilibres écologiques dès le néolithique[15], puisqu'ils pouvaient constituer des invasions biologiques et entraîner la disparition d'espèces locales.
47
+
48
+ Au Paléolithique inférieur, il y a 2 millions d'années, des restes de loup gris l’ancêtre du chien, ont été retrouvés en association avec des restes d'hominidés. On peut donc en déduire que les loups se sont associés aux humains pour chasser des grandes proies. Cette association a fait évoluer le loup en chien et a conduit à la domestication actuelle du chien. Elle a eu lieu dans plusieurs endroits du globe.
49
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+ Au paléolithique moyen, il y a 125 000 ans, des cranes de loup associés aux restes humains ont été retrouvés dans la Grotte du Lazaret à Nice en France.
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+ Au Paléolithique supérieur, il y a 15 000 ans, des premières traces de chiens ont été découvertes sur des sites magdaléniens comme dans l'abri du Morin en Gironde.
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+
54
+ Au Mésolithique, sur certains sites du Moyen-Orient il y a 8500 ans, des restes archéozoologiques témoignent de la domestication: les aurochs sont devenus des bœufs, les mouflons sont devenus des moutons, et les chèvres sauvages sont devenues des chèvres domestiques.
55
+
56
+ Au Néolithique, 8000 ans en arrière, on a trouvé une tombe qui renfermait les restes d'un homme et d'un chaton. On en a déduit que l'homme a domestiqué le chat pour chasser les souris qui profitaient des stocks de blé à cette époque[16],[17].
57
+
58
+ La domestication est non seulement une modification des caractères physiques d'une espèce, mais aussi de son comportement. Cette évolution consiste en premier lieu en un caractère moins farouche, à une tolérance voire une familiarité plus facile à l'égard des humains et à l'atténuation des comportements potentiellement dangereux à leur égard. C'est aussi une adaptation aux conditions d'élevages, donc aux groupes importants et à la promiscuité, qui peuvent être mal tolérés par les congénères sauvages.
59
+
60
+ L'éthologue Konrad Lorenz a décrit notamment la domestication comme un appauvrissement des comportements sociaux spécialisés, au profit de l'hypertrophie des besoins de base comme la reproduction et l'alimentation[18]. Le comportement social en général paraît en effet plus riche chez les animaux sauvages que chez leurs congénères de races domestiquées[12].
61
+
62
+ Dans le cas du chien, l'évolution comportementale semble beaucoup plus radicale et ne peut en aucun cas être réduite à la perte du caractère farouche ou sauvage. La capacité des chiots à interpréter les signes de communication humains parait ainsi supérieure à celle des loups et des primates[19]. L'attachement qu'un chien porte à son maître et la propension à lui obéir, bien que pouvant être l'objet d'une éducation ou dressage sont des caractères innés issus de la domestication.
63
+
64
+ L'éthologie est aussi évoquée concernant la domestication pour discuter des caractères comportementaux qui permettent ou ont permis à une espèce d'être domestiquée. Le principal d'entre eux serait le caractère social d'une espèce. Le fait qu'elle vive en groupe hiérarchisé (dans l'exemple du chien) aurait permis à l'éleveur d'exercer un contrôle sur ces animaux en prenant la position de l’élément dominant du groupe. La territorialité a pu être déterminante pour certaines espèces (dans l'exemple du chat) : le fait que certains individus d'espèces différentes se côtoient de manière répétée dans le temps a favorisé l'apprivoisement qui a pu déboucher sur la domestication. La communication interspécifique est une branche de l'éthologie qui en est à ses balbutiements. Le sujet est aussi vaste que le nombre d'espèces. Les cas de relation particulière interspécifique commencent à être documentés (lionne solitaire adoptant un bébé oryx, étalon solitaire cohabitant avec un chevreuil…), tendant à montrer que la domestication n'est peut-être qu'un cas particulièrement développé par la culture humaine de processus éthologiques exceptionnels existants.
65
+
66
+ Actuellement, les objectifs intentionnels de la domestication (dans le cas de nouvelles espèces) ou de l'amélioration des races domestiques concernent essentiellement la production (rarement le travail produit par les animaux). Ce sont l'adaptation aux conditions d'élevage, la prolificité, la vitesse de croissance, et souvent la qualité de la chair ou celle d'autres produits comme le lait ou la laine.
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68
+ Les premiers registres découverts qui établissent des listes de lignées, montrant ainsi une formalisation de la sélection des animaux datent du XVIe siècle av. J.-C. en langue Hittite. La sélection moderne des espèces d'élevage fait appel à des outils notamment statistiques appliqués aux notions génétiques. Elle demande une évaluation aussi objective que possible des sujets et une organisation rigoureuse des programmes d'élevages, pour obtenir une amélioration des performances des lignées en fonction d'objectifs déterminés. Ces sélections sont souvent mises en œuvre par des organismes spécialisés.
69
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70
+ La sélection sur des critères étroits de performance est critiquée pour les inconvénients qu'elle amène en termes de fragilité des sujets par exemple[20], et pour la menace qu'elle fait subir à la biodiversité des races domestiques, en leur substituant un nombre réduit de lignées. Elle tend en réponse à intégrer des critères plus larges de sélection, comme la facilité de mise-bas en plus de la performance laitière ou de croissance pour les bovins par exemple. Cette sélection peut tenter également de répondre à des besoins très précis, comme dans le cas du porc une réduction des éléments les plus polluants des déjections des animaux, qui posent problème en situation d'élevage intensif[21]. D'autre-part, les variétés peu sélectionnées ou dites rustiques sont reconnues non seulement en tant que ressources génétiques potentielles, mais aussi pour leur adaptation à certains modes ou systèmes d'élevage de type extensif. Le CNRS estimait en 2005 que 50 % des races d'oiseaux domestiqués sont en voie de disparition[22]. La sélection des animaux paraît donc liée à des objectifs et un type d'élevage précis. En outre, la prise en charge de la sélection par des organismes spécialisés peut réduire l'autonomie des producteurs et les rendre dépendants des orientations de ces organismes, notamment en types de productions.
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72
+ Malgré ces limites, la sélection contemporaine montre une assez grande efficacité. Le « progrès génétique » obtenu peut être très sensible à l'échelle de quelques années, montrant que la transformation des espèces domestiques est loin d'être arrêtée. Les efforts portent également sur des nouvelles espèces d'élevage, en particulier parmi les poissons.
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74
+ La domestication est aussi un phénomène culturel en ce qu'elle a impliqué lors des premiers élevages un bouleversement des rapports de l'homme avec la nature et avec les espèces concernées.
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+ Les systèmes culturels humains et leur évolution semblent être en premier lieu le facteur qui a déterminé la domestication (ou la non domestication) des espèces.
76
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77
+ La liste des espèces domestiques est modulable selon les critères adoptés. On limite en général celle des espèces domestiques les plus répandues et les plus anciennes à une trentaine. Cette liste est complétée par d'autres animaux dont l'élevage est ancien, par les nouvelles espèces domestiques puisque l'ancienneté de l'élevage de plusieurs espèces n'empêche pas que la domestication soit un phénomène contemporain, et par d'autres espèces en fonction de leur lien plus ou moins étroit avec l'homme.
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+ Une partie des espèces dont il existe des variétés domestiquées ont vu leur forme sauvage disparaître à l'époque préhistorique comme pour le dromadaire ou tardivement pour l'auroch. Il existe pourtant des populations sauvages de ces deux espèces ainsi que du cheval par exemple, mais celles-là sont issues exclusivement de marronnage. Le lien de parenté entre une espèce domestique et l'espèce sauvage dont elle est issue est longtemps resté insoupçonné. Sa découverte, qui allait avec celle de la variabilité, au moins morphologique d'une espèce, a contribué à l'établissement des théories de l'évolution. Pour des espèces comme le cochon d'inde ou le mouton, l'espèce sauvage dont elles sont issues n'est toujours pas connue avec certitude, parmi plusieurs espèces proches.
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+
81
+ Plusieurs animaux domestiques ont longtemps été considérés et classifiés comme des espèces distinctes de celles dont elles sont issues, lorsque celles-ci existent toujours à l'état sauvage. Actuellement et dans ce cas, la classification d'une variété domestiquée comme une sous-espèce de l'espèce dont elle est issue tend à s'imposer[23]. Ainsi le nom scientifique du porc a été changé de Sus domesticus à Sus scrofa domesticus, ce qui le désigne comme une sous-espèce du sanglier.
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+ D'autres sources parlent de 15 000 ans[25].
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+ Dans cette liste, les cas du furet et du ver à soie ne font pas consensus : du point de vue légal pour le furet (classé dans certains pays dont la Suisse[35] ou la Californie comme animal sauvage) et en tant qu'insecte qui ne serait pas concerné par la notion d'animal domestique pour le second. Ces deux espèces sont à d'autres points de vue parmi celles dont la domestication est la plus poussée. La carpe et le poisson rouge ne sont pas non plus toujours cités au sein d'une liste restrictive d'espèces domestiques.
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+ Certaines espèces considérées comme distinctes et qui ont été domestiquées séparément sont néanmoins interfécondes. Elles partagent alors le genre. Ce sont par exemple le genre Bos qui réunit bœuf, zébu, yak, gayal et banteng, le genre Camelus : chameau de Bactriane et dromadaire, le genre Lama : lama et alpaga ou le genre Anser (les oies).
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+
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+ Certaines variétés domestiques peuvent alors être issues de l'hybridation de plusieurs espèces : le sanglier des Célèbes (Sus celebensis) a été domestiqué séparément de l'espèce Sus scrofa et ne subsiste probablement à l'état domestique qu'au sein de variétés issues de l'hybridation de ces deux espèces[36].
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+ Le cheval et l'âne (genre Equus) donnent des hybrides stériles : mulet et bardot, ainsi que le canard de Barbarie et les races de canard domestique issues du canard colvert qui produisent le canard mulard.
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+ On peut élargir la liste avec :
94
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+ Les deux premières espèces, malgré l'ancienneté de leur élevage, ne sont en général pas détachées comme populations de celles de leurs congénères sauvages, et leur reproduction n'est pas entièrement contrôlée. Les suivants sont des animaux d'agrément et de volière, parfois opposés à ce titre aux animaux domestiques de rente. Le daim est dans ce cas, son élevage relevé en Égypte antique n'a probablement pas été continu jusqu’à nos jours.
96
+
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+ Les critères qui font qu'une population est perçue ou non comme domestique ne correspondent pas toujours exactement à des faits biologiques ou techniques objectifs et la frontière entre animaux domestiques et sauvages est souvent floue[37].
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+ Animaux de rente
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+ Animaux de compagnie et d'ornement
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+ Animaux d'étude
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+ Les études et expérimentations ont utilisé fréquemment des animaux de différentes espèces domestiques. Certaines de ces espèces comme la souris et le rat semblent avoir été sélectionnées conjointement comme animaux de compagnie et de laboratoire. Une espèce au moins a été domestiquée à des fins uniquement scientifiques : la drosophile, dont la rapidité du cycle d'élevage, a fait un organisme modèle dans la recherche en génétique. Ces animaux augmentés par les biotechnologies dans les laboratoires sont appelés post-animaux.
106
+
107
+ Certaines espèces ont été élevées voire réellement domestiquées, mais ne le sont plus, ayant totalement disparu ou n'existant plus qu'à l'état sauvage. Ces cas sont cependant douteux : le degré de domestication des animaux peut être difficile à déterminer, ainsi Digard relève plusieurs espèces dont l'élevage paraît attesté en Égypte antique (des antilopinés des genres gazella, oryx, addax, ainsi que l'Ouette d'Égypte et la hyène tachetée)[8], quoique leur cas pourrait être qualifié de détention d'espèces sauvages plutôt que de domestication.
108
+ D'après Buffon, la sarcelle était élevée pour sa viande par les Romains[45], tandis que le colvert n'a été domestiqué qu'au cours du Moyen Âge.
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110
+ Pour deux autres cas, c'est l'identification de l'espèce qui n'est pas certaine : l'onagre, Equus hemionus aurait été domestiqué et utilisé notamment attelé dans la civilisation sumérienne (de 5000 à 2000 ans av. J.-C.). Néanmoins, sur les représentations qui paraissent l'attester il pourrait s'agir plutôt d’Equus asinus ; l'âne domestique originaire d'Afrique. En Europe la tourterelle des bois (streptopelia turtur) aurait été couramment élevée au Moyen Âge comme animal de compagnie[8]. Dans ce cas également, il reste à confirmer qu'il s'agissait bien de cette espèce, qui n'existe de nos jours qu'à l'état sauvage, ou bien de la tourterelle domestique, qui n'est pas originaire d'Europe.
111
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112
+ On relève l'utilisation d'éléphants de guerre dès la fin du VIe siècle en Perse sous le règne de Darius Ier qui entreprit une expédition dans la vallée de l'Indus. Ils furent ensuite utilisés à la bataille de Gaugamèles (-331) puis par les troupes carthaginoises durant les Guerres puniques notamment celles d'Hannibal Barca au IIIe siècle avant notre ère, leurs éléphants ayant traversé l'Espagne, les Pyrénées, le sud de la France et les Alpes. Pour ces derniers, il existe trois hypothèses d'identification : celle d'éléphants d'Asie, d'éléphants de forêt d'Afrique vivant dans les forêts d'Afrique du Nord, plus denses qu'actuellement selon Philippe Leveau[46] et Jean-Pascal Jospin[47] et enfin celle d'éléphants d'Afrique du Nord, espèce ou sous-espèce de Loxodonta, ayant supposément existé selon Gilbert Beaubatie[48] bien qu'ils ne soient pas recensés par la taxinomie et qu'aucune étude paléontologique basée sur de potentiels ossements fossiles n'ait fait la preuve de leur existence. Par ailleurs l'éléphant était utilisé dès l'Antiquité lors d’exécutions.
113
+
114
+ Toutes les espèces élevées ou utilisées par l'être humain n'ont pas subi une évolution vers la domestication. Plusieurs d'entre elles font l'objet d'un élevage établi de rente pour la fourrure ou la peau comme le ragondin, le rat musqué, la martre, le crocodile, ou la chair comme la grenouille, l'écrevisse, l'escargot ou le cerf élaphe. Ces espèces sont rarement considérées comme domestiquées pour autant.
115
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116
+ Pour une part d'entre elles, l'élevage durant plusieurs décennies a engendré des modifications qui peuvent être interprétées comme un début de domestication (voir par exemple les expériences de Dimitri Belyaev). C'est le cas des renards et des visons élevés pour leur fourrure, chez lesquels on a vu apparaître de nouveaux coloris au fil des décennies d'élevage. Cependant, ces espèces ont été très peu sélectionnées sur des critères d'apprivoisabilité et d'adaptation aux conditions d'élevage, ce qui pose des problèmes sérieux de stress et comportements pathologiques[49].
117
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118
+ En aquaculture, les espèces de poissons peuvent être élevées sans domestication, soit du fait d'un mode d'élevage extensif laissant peu de prise au contrôle de la reproduction et à la sélection, soit par la limitation de l'élevage au grossissement après capture des juvéniles dans le milieu naturel, ce qui est le cas de l'anguille.
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120
+ Plusieurs espèces de coquillages marins sont l'objet d'un élevage intensif (voir conchyliculture). C'est le cas en particulier de l'huître et de la moule. Il n'y a en général pas de contrôle de la reproduction mais captage du naissain sauvage, donc une perméabilité entre les populations sauvages et de production, ce qui se rapproche du cas des abeilles. La maîtrise de la reproduction et des premiers stades d'élevage, acquise ces dernières années pour l'huître par exemple, est cependant une forme de domestication de ces espèces.
121
+
122
+ On recense plusieurs espèces pour lesquelles il existe ou il a existé une tradition de dressage et d'utilisation, souvent pour la chasse, sans qu'un élevage durable et une sélection aient été pratiqués. La loutre et le grand cormoran ont été employés comme auxiliaires de pêche ; les faucons et de nombreuses espèces de rapaces sont dressées à la chasse, la fauconnerie étant une tradition toujours bien vivante. D'autres animaux comme le caracal au Moyen Âge, et le guépard, de IIIe millénaire av. J.‑C. jusqu’à nos jours sont employés pour la chasse. Le cas des macaques dressés à la cueillette de noix de coco en Thaïlande ne rend pas la liste exhaustive.
123
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124
+ D'autres espèces sont élevées pour l'ornement, en particulier des oiseaux de cage et de volière, des reptiles et amphibiens de terrariophilie et des poissons d'aquariophilie, et ne sont pas les objets d'une sélection durable. Elles restent, biologiquement, légalement ou dans la perception qu'en ont leurs détenteurs, des espèces sauvages détenues ou élevées en captivité.
125
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+ La domestication des plantes est probablement plus importante encore que celle des animaux pour l'espèce humaine. Les premières plantes ont été domestiquées autour de 9000 av. J.-C. dans le Croissant fertile au Moyen-Orient. Il s'agissait d'annuelles à graines ou fruits comme le haricot, l'orge et bien sûr le blé. Le Moyen-Orient a particulièrement convenu à ces espèces ; le climat aux étés secs favorisant le développement des plantes à semer, et les divers étages d'altitude ont permis le développement d'une grande variété d'espèces. Avec la domestication s'est faite la transition d'une société de chasseur-cueilleurs à une société agricole et sédentaire. Ce changement aura mené par la suite, environ 4000 à 5000 ans plus tard, aux premières villes et à l'apparition de véritables civilisations. Dans différentes régions du monde, des espèces très variées ont été domestiquées : en Amérique du Nord, la courge, le maïs, et le haricot ont formé le cœur de l’alimentation des amérindiens alors que le riz et le soja étaient les cultures les plus importantes de l’Asie de l'Est.
127
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+ La domestication autour de la même période a également débuté en Chine avec le riz, au Mexique avec le maïs, en Nouvelle-Guinée avec la canne à sucre et certains légumes-racine, mais aussi dans les Andes avec le piment ou en Équateur avec des légumes de la famille des courges, aubergines et concombres, ce qui remet en cause la théorie de la naissance de l'agriculture uniquement par des nécessités économiques et productives[50].
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+
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+ La domestication des plantes comme celle des animaux est un processus lent et progressif. Après les plantes annuelles, des pluriannuelles et des arbrisseaux et arbustes ont commencé à être domestiqués, parmi lesquels la vigne, le pommier et l'olivier. Quelques plantes n'ont été domestiquées que récemment comme le noyer du Queensland et le pacanier (noix de pécan). Certaines espèces n'ont pas pu être domestiquées malgré des tentatives modernes ; ainsi le colchique, qui contient une molécule d'intérêt médicinal la colchicine, n'a pu être cultivé car les exploitations expérimentales étaient ravagées par le potyvirus Meadow Saffron Breaking Virus dont la diffusion était grandement facilitée par le regroupement des plantes[51].
131
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132
+ On parle de centres d'origine et de centres de diversité (Nikolai Vavilov décrivait en 1926 dix centres de diversité pour l'ensemble des plantes domestiques, dans Études sur l'origine des plantes cultivées).
133
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134
+ Le critère initial de sélection de la domestication d’une céréale est de pouvoir être moissonnée sans que le grain ne se détache de l’épi, tout en conservant son pouvoir germinatif pour servir de semence[52]. Cette difficulté a été résolue progressivement, permettant à la sélection de porter ensuite sur d'autres caractères comme l’adaptation de la plante à son environnement de culture ou sa productivité.
135
+
136
+ Au cours des millénaires, la sélection a rendu beaucoup d’espèces domestiquées très différentes des plantes d'origine. Les épis de maïs font maintenant plusieurs dizaines de fois la taille de ceux de leurs ancêtres sauvages. L'homme a aussi modifié directement les plantes par le greffage et maintenant le transgénisme.
137
+
138
+ Le nombre d’espèces végétales cultivées est beaucoup plus important que celui des espèces animales élevées, et il est plus difficile encore dans le règne végétal de dresser la liste des espèces domestiquées. On trouve ici un tableau des 30 espèces les plus cultivées dans le monde.
139
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140
+ Voir aussi le Portail:Plantes utiles pour accéder à beaucoup d'autres articles concernant ces plantes.
141
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142
+ Les raisons pour lesquelles on a domestiqué des espèces et pour lesquelles on les élève aujourd’hui sont très diverses. Il faut remarquer aussi qu’elles sont probablement distinctes : les interactions avec une espèce animale qui allaient amener à sa domestication n’avaient pas comme but immédiat ni comme projet d’en exploiter certains caractères qui le seront plus tard. L’exemple caractéristique en est la laine du mouton qui est un produit de la domestication, la toison de l’ancêtre du mouton n’ayant pas ces caractéristiques. L’exploitation de la laine s’est donc développée dans un second temps, le mouton ayant été probablement domestiqué pour sa viande.
143
+
144
+ Une vision opposée au mouvement de libération animale (en) propose une thèse qui considère que les animaux ont aussi un intérêt à la domestication selon le processus naturel de l'évolution, l'homme les soustrayant aux prédateurs, leurs prodiguant des soins lorsqu'ils sont malades, favorisant leur reproduction[53].
145
+
146
+ Les animaux domestiques sont élevés pour les produits qu’ils donnent. Ce sont les produits alimentaires : viande, lait, œufs, ou non-alimentaires : laine, fourrure, cuir ainsi que d’autres produits accessoires comme les excréments pour la fertilisation voire comme combustible.
147
+ La production alimentaire est à notre époque la principale raison de l’élevage.
148
+
149
+ Leur fonction est souvent de fournir un travail ou service. C’est en particulier le transport avec les chevaux, ânes, bœufs, chameaux et même le chien. Les animaux ont longtemps été la principale énergie du travail agricole. L’utilisation de la force des animaux pour le transport et l’agriculture s’est développée jusqu’au début du XXe siècle avec le transport sur les canaux, tiré par des chevaux, et les progrès du matériel agricole avant la motorisation.
150
+
151
+ La fonction d’auxiliaire de chasse a certainement été le premier métier du chien domestique. Celui-ci effectue des travaux très variés, de la garde, protection, la conduite de troupeau jusqu’aux fonctions modernes de chien d’aveugle. Certaines espèces fournissent un travail ou service particulier, de communication pour le pigeon voyageur ou un mode de chasse particulier pour le furet.
152
+
153
+ La détention et l’élevage d’animaux domestiques sans objectifs strictement utilitaires ne sont pas récents. Les animaux de compagnie sont particulièrement développés de nos jours, ceux d’ornement ont souvent une longue tradition, quoique de nouvelles espèces soient apparues à l’époque moderne, parmi les poissons notamment. Le combat d’animaux est une activité très ancienne et toujours vivace, qui engendre un élevage spécialisé. Les espèces les plus courantes sont les coqs, le poisson combattant, les chiens, les vaches et taureaux, et même un grillon (Acheta domestica) en Chine[8].
154
+
155
+ Les animaux peuvent être les supports d’une activité sportive, ce qui est le cas des chevaux depuis l’Antiquité (souvent en association avec la chasse). On note encore d’autres destinations des animaux domestiques comme le spectacle.
156
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157
+ L'agriculture et l'activité humaine liée aux espèces domestiques ont conduit à des modifications majeures de l'environnement, notamment par le déboisement, la dégradation des terres, et d'autres biais comme l'émission actuellement non négligeable de méthane, un gaz à effet de serre du fait de l'élevage abondant de ruminants[54].
158
+
159
+ L'agriculture et l'élevage ont permis l'accès à des ressources alimentaires beaucoup plus importantes pour un territoire donné, et par conséquent ont contribué au développement des populations humaines. L’archéologue et généticien Greger Larson explique que « si l’espèce humaine n'avait pas domestiqué les animaux, nous serions probablement aujourd’hui quelques millions sur la planète au maximum »[55].
160
+
161
+ La domestication semble avoir induit chez l'espèce humaine elle-même des adaptations comme la faculté à digérer le lait plus élevée dans les populations d'Europe occidentale et d'Afrique par rapport aux populations asiatiques[56]. La promiscuité avec des espèces animales a également favorisé l'apparition de zoonoses, maladies qui se transmettent de l'animal à l'homme, ainsi que des résistances à ces maladies. C'est également auprès des espèces sauvages que la concentration et les transports d'animaux peuvent devenir un facteur important de transmission voire d'évolution de maladies, alors que ces espèces en étaient à l'abri du fait de barrières naturelles à leur transmission[57].
162
+
163
+ La domestication en tant que relation, interaction ou contrôle humain sur une population animale existe sous différentes formes. Lorsqu’il ne s’agit plus de domestication à proprement parler, on peut employer le terme d’action domesticatoire[58]. Si les modes d’élevage pour lesquels le contrôle humain est fort portent souvent sur des espèces anciennement domestiquées, les deux axes que sont le degré biologique de domestication et le mode d’élevage n’évoluent pas conjointement. Ils peuvent être croisés et faire apparaître autant de situations différentes : certains animaux sauvages peuvent être appropriés sur un territoire, faire l’objet d’un élevage, tandis qu’il existe des animaux domestiques sans propriétaire (pigeons des villes). D’autre part, du point de vue culturel, certains types d’interaction entre humains et animaux, quoique similaires, sont perçus de façon différente.
164
+
165
+ La forme la plus poussée de domestication correspond à l’élevage intensif, où l’éleveur fournit tout ce qui est nécessaire au développement des animaux, pour maximiser leur production ou permettre leur élevage sur des surfaces réduites. Elle correspond à un contrôle maximum sur les animaux. Si l’élevage intensif est a priori celui où l’éleveur a le contact le plus proche avec ses animaux, ce qui est le cas avec l’élevage laitier par exemple, l’intensification qui accompagne la modernisation tend au contraire à amoindrir l’interaction directe entre éleveur et animal. Ce type d’élevage concerne par ailleurs des espèces anciennement domestiquées comme d’autres qui ne le sont pas ou peu, particulièrement en aquaculture.
166
+
167
+ La pression domesticatoire peut être considérée comme moindre dans le cas d’élevage extensif, c’est-à-dire s’appuyant sur de plus grandes surfaces pour la même production, ce qui correspond en général à une plus grande autonomie des animaux.
168
+
169
+ Un élevage de type extensif n’exclut pourtant pas un contact très proche de l’éleveur avec les animaux, notamment dans les systèmes d’élevage traditionnels, non plus qu’une sélection réfléchie et stricte. Celle-ci est cependant souvent moins forte voire inexistante et ces systèmes valorisent en premier lieu l’adaptation des animaux à leur milieu d’élevage.
170
+
171
+ L’interaction des animaux de compagnie avec leurs maîtres est bien sûr particulièrement importante et ils peuvent être intégrés à une cellule familiale, ce qui est habituellement le cas du chien. Ils apportent souvent un soutien affectif, psychologique, voire physique en aidant à la mobilité personnelle et au transport[59].
172
+
173
+ Les activités pratiquées avec ces animaux relèvent souvent du sport ou des loisirs comme l’équitation ou la chasse. Ces activités exigent un apprentissage tant du côté humain qu’animal ainsi qu’un mode de communication particulière et pouvant être très élaboré.
174
+
175
+ L’absence de contraintes strictement utilitaires permet l’apparition de variétés et de types d’animaux très divers, chez les animaux d’ornement en particulier.
176
+
177
+ Le commensalisme est une forme d’interaction entre deux espèces. Plusieurs espèces animales sont commensales de l’homme en ce qu’elles vivent en fonction de son activité, quoique sans être directement contrôlées par lui. L'impact de ces espèces pour les activités humaines va de la nuisance au bénéfice mutuel, en passant par l'absence d'effet sensibles, ce qui correspond au commensalisme au sens strict. Ces relations peuvent être considérées comme des cas limites de la domestication[8].
178
+
179
+ Le qualificatif domestique du nom vernaculaire ou scientifique de plusieurs espèces correspond à cette acception, ce qui est le cas notamment de la mouche domestique (Musca domestica), de la souris domestique (Mus musculus) sauvage (sa forme blanche est réellement domestiquée), ou du moineau domestique (Passer domesticus), dont l'homme ne contrôle pas les populations, mais qui se sont adaptés à son voisinage. On emploie la notion de synanthropie pour décrire l'adaptation qui accompagne cette relation à l'espèce humaine, lorsqu'elle a les caractères d'une véritable microévolution.
180
+
181
+ Le commensalisme concerne également des animaux plus gros, éliminant les déchets voire les charognes jusqu'en ville (vautour fauve, vautour noir en Afrique et en Amérique du Sud, chien paria en Orient[8]) et de nouvelles espèces se sont adaptées aux villes comme la mouette rieuse ou le renard roux, notamment en Angleterre.
182
+
183
+ Le lien de certaines espèces avec l'être humain peut tendre vers le mutualisme lorsque celles-ci sont non seulement tolérées mais considérées comme utiles en tant que prédateurs d'insectes ou rongeurs nuisibles. Ce sont notamment la cigogne, ou l'hirondelle. Ceux-ci peuvent vivre en véritable association avec un système agricole dans lequel ils ont un rôle et une place, et bénéficier sinon de soin, au moins d'une protection de la part de l'homme[60]. On relève des cas de véritables collaborations entre hommes et animaux libres comme celle des dauphins qui rabattent des bancs de poissons vers les filets de pêcheurs côtiers en Mauritanie par exemple, les hommes comme les dauphins ayant ainsi de meilleurs chances de capture[61]. Les dingos australiens, quoique beaucoup plus indépendants des hommes que leurs congénères domestiques, chassaient également en association avec l’homme.
184
+
185
+ Le caractère obligatoire d'une telle relation n'est pas toujours avéré, néanmoins l'extension de l'aire de répartition d'une espèce commensale de l'homme paraît le plus souvent conditionnée à cette relation et donc aux activités humaines. Ainsi la souris domestique de Saint-Kilda a disparu après l'évacuation des habitants de cet archipel[62].
186
+
187
+ Celui-ci représente un paradoxe dans la dualité sauvage/domestique. Au-delà de la détention et de l’élevage occasionnel d’animaux sauvages par des parcs zoologiques, des aquariums, des chercheurs ou des particuliers, qui peut concerner la plupart des espèces, il existe sous des formes et avec des objectifs variés. L’élevage d’animaux sauvages induit en fonction de son type et des espèces concernées des questions particulières, notamment juridiques au titre de la protection des espèces ou à propos de la propriété des animaux.
188
+
189
+ L’élevage conservatoire porte sur une espèce en général rare ou disparue à l’état sauvage, pour sa sauvegarde et éventuellement sa réintroduction. Dans ce cas, on redoute la domestication et on tente d’éviter que cet élevage modifie les caractères originels de l’espèce. La réussite de l’élevage en captivité lui-même et plus encore celle de la réintroduction des animaux dans leur milieu naturel, conditionnent l'atteinte des objectifs de l'élevage conservatoire mais, sous cette réserve, la préservation du patrimoine génétique d'une espèce sauvage est apparue tout à fait possible par un élevage même très artificialisé.
190
+
191
+ On élève des espèces de gibier en conditions artificielles pour produire des animaux sauvages destinés au repeuplement, des produits à chasser directement ou pour la production de viande. Les espèces sont typiquement : le faisan de Colchide ou le sanglier en Europe, et d’autres espèces suivant les régions du monde. Plusieurs espèces sauvages sans lien avec la chasse font également l’objet d’un élevage de production.
192
+
193
+ On appelle gestion de faune sauvage ou gestion cynégétique l’action coordonnée, de la part ou pour le compte de chasseurs, sur une partie des espèces sauvages d’un territoire. Elle comporte par exemple l’aménagement du territoire pour favoriser une espèce, le nourrissage occasionnel, l’apport de sel, la mise à disposition de cultures destinées au gibier, et surtout le choix réfléchi des prélèvements en nombre et en qualité (âge et sexe des animaux) ainsi que des introductions éventuelles (repeuplement). En tant que telle, on peut la qualifier « d’action domesticatoire », sans que cela présume nécessairement une évolution des espèces de gibier qui en sont l’objet en espèces domestiques.
194
+
195
+ Lorsque cette action est orientée vers la production, les anglo-saxons emploient le terme de game ranching qui peut être traduit comme élevage extensif, en milieu naturel, d’espèces sauvages ou de gibier. Cela consiste à gérer des populations, typiquement de grands herbivores comme des antilopes, dans leur milieu naturel et dans une optique de production, ou encore de chasse payante. Cette pratique est connue en Afrique australe, mais existe ou a existé sur les autres continents : en Amérique du Sud, la vigogne par exemple a fait et fait d'ailleurs encore l’objet de captures annuelles, où les animaux sont tondus et pour partie abattus. Cette pratique constitue de fait une action humaine de sélection, même si elle ne se fixe pas d'objectifs, sur les populations qui en sont l'objet. En Europe, le lièvre a fait l'objet d'un élevage de ce type.
196
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197
+ De la même façon, une gestion de faune aquatique ou gestion halieutique est pratiquée pour le compte des pêcheurs dans les milieux aquatiques.
198
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199
+ La gestion halieutique consiste à veiller à l’utilisation durable des ressources aquatiques ainsi qu’à la protection des processus écologiques et de la diversité biologique qui sont essentiels à leur maintien. Elle vise à faire en sorte que ces ressources aquatiques fournissent le maximum d’avantages durables et que la base de la ressource soit maintenue, en mer comme dans les eaux continentales.
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+ Cette gestion de la faune aquatique peut conduire à une action domesticatoire plus ou moins poussée.
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+ Ainsi en France, les espèces élevées en pisciculture d’étang sont peu transformées en dehors de la carpe, et le mode d’élevage correspond à un contrôle humain très faible. Les truites issues d’élevage relâchées en rivières, quoique biologiquement et techniquement plus domestiques, relèvent dans cette situation de la faune sauvage.
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+ Une variante en est le sea ranching ou pacage marin qui consiste à ne contrôler qu’une partie du cycle d’élevage : en général la reproduction ou les premiers stades de développement, puis à relâcher les animaux pour grossissement en pleine mer en vue de leur recapture. Cette technique est appliquée au saumon, à la coquille Saint-Jacques[63].
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+ L'expérience a également été menée avec les tortues de mer, espèces menacées et prisées pour leur chair ou leurs écailles, dont les premiers stades de développement sont sujets à une forte mortalité en milieu naturel. Les résultats sont mitigés, en raison de problèmes comportementaux observés chez certains sujets lorsqu'ils sont nés au sein d'un élevage puis relâchés au bout d'un certain âge, ou d'effondrements de la population sauvage lorsque la reproduction n'est pas réalisée au sein de l'élevage et que le ramassage continu des œufs dans la nature est trop important[64]. Cet élevage controversé pourrait cependant endiguer partiellement le braconnage des tortues de mer, notamment celui de la tortue imbriquée.
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+ L'exploitation d'une espèce à l'état sauvage, comme c'est le cas des cerfs, plutôt que son élevage plus étroitement contrôlé paraît relever de systèmes voire de choix qui comportent des dimensions techniques, biologiques, mais aussi historiques, sociales et culturelles[65].
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+ On observe pour la plupart des espèces domestiques la possibilité de s’affranchir de la tutelle de l’homme, c’est-à-dire de reformer des populations vivant à l’état sauvage. Ce phénomène, appelé marronnage ou féralisation, survient notamment dans des milieux nouveaux pour l'espèce, notamment dans les îles, où celle-là peut se révéler invasive, et provoquer des dégâts écologiques comme la disparition d'espèces locales par prédation ou concurrence. Dans quelques cas, lorsqu'au contraire la forme sauvage de l'espèce est déjà présente, celle-ci peut subir une « pollution génétique » par croisement de ses représentants avec des animaux d'origine domestique.
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+
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+ Le marronnage est probablement un élément de l’histoire de la domestication de plusieurs espèces, celles-ci ayant pu être élevées, puis s’échapper dans un milieu où l’homme les aura introduites, avant d’être à nouveau domestiquées. Cela s’est vu dans la période historique pour les mustangs repris par les Indiens des Plaines.
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+ Le marronnage semble montrer que la domestication d’une espèce n’est pas définitive ni irréversible. Cependant si ces animaux se montrent à nouveau tout à fait adaptés à la vie sauvage, ils gardent en général leurs caractères d’espèces ou de races domestiquées.
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+ La théorie de l'autodomestication humaine[66] avance que l'être humain s'est sélectionné génétiquement, la sélection naturelle laissant place à la sélection culturelle[67].
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+ Louis Bolk avait avancé la théorie de la néoténie ou théorie de la fœtalisation avançant que l'homme est un être juvénile.
220
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221
+ Les traits de néoténie (ou foetalisation) humaine s'expliqueraient ici par la domestication de l'homme par lui-même (ses parents, ses proches, la société)[67].
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223
+ Les expériences sur la domestication de Dmitri Beliaïev sur le renard argenté domestiqué montre que les animaux domestiqués (domestication par sélection génétique en évitant le contact humain) présentent, outre leur docilité, des traits de néoténie[68], une hausse de la sérotonine et une baisse de l'adrénaline, une période de reproduction plus longue[69],[70].
224
+
225
+ Konrad Lorenz avait avancé l'idée de l'autodomestication humaine et postulé que la pression de sélection de l'homme par l'homme aurait conduit à une forme de dégénérescence de l'espèce humaine dont les plus touchées sont les races occidentales. Emil Kraepelin et Ernst Rüdin avançaient aussi cette idée d'autodomestication qui conduit à une dégénérescence de l'espèce[67] (voir Théorie de la dégénérescence).
226
+
227
+ Eugen Fischer, considérant que la blondeur et les yeux bleus sont des signes distinctifs de domestication, a proposé ces traits pour définir qui exterminer[67] lors de la période nazie, alors même que les critères du aryen parfait étaient la blondeur et les yeux bleus.
228
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+ Contrairement à l'eugénisme qui se projette dans l'avenir et a pour objectif d'améliorer le génome humain par diverses méthodes, la théorie de l'autodomestication avance que l'être humain est déjà le résultat d'une sélection génétique par lui-même sans en être conscient.
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+
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+ Une théorie avance que les bonobos pourraient aussi s'être autodomestiqués[71].
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+ Miguel Ruiz aborde dans son livre Les quatre accords toltèques, la domestication de l'homme par la transmission d'informations qui constituent le rêve et les règles du rêve[72]. Notre nature personnelle ayant été perdue lors du processus de domestication.
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+ U. G. Krishnamurti aborde également la domestication de l'homme par la société via l'éducation, la culture et la religion[73]. Cette domestication l'empêchant de se révéler et de s'éveiller dans ce qu'il appelle l'« état naturel ». Mais cette domestication est selon lui physique et pour s'en libérer le corps physique doit subir une mutation physique. Ce n'est pas une libération par l'esprit, mais une libération physique (chaque cellule stockant la connaissance)[73].
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+ « The body has to change. The body has to undergo a mutation. It is not the mind. Every human cell carries the knowledge built from thousands of years »
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+ Les Alliés de la Seconde Guerre mondiale sont l’ensemble des pays qui s’opposèrent formellement aux forces de l’Axe durant la Seconde Guerre mondiale. Lors de la phase finale du conflit, ces pays étaient souvent désignés du nom de Nations unies, mais aujourd’hui ce nom se réfère à l’Organisation des Nations unies qu’ils fondèrent après la guerre. Parmi les rangs des forces alliées on comptait : les États-Unis, l’Union soviétique et le Royaume-Uni, désignés sous le nom collectif de « Trois Grands »[1]. Le président Franklin D. Roosevelt, se référant aux Trois Grands plus la Chine, parlait des « Quatre gendarmes »[2]. Le général De Gaulle parvint, par une diplomatie habile et par la participation de la France libre à l'effort de guerre, à intégrer la France parmi les signataires des actes de capitulation du Troisième Reich le 8 mai 1945, puissances occupantes de l'Allemagne vaincue, et membres du tribunal de Nuremberg.
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+ Toutefois leur participation fut chronologiquement décalée : la France cesse le combat après la défaite de juin 1940 et adopte un régime officiellement neutre, mais collaborant en fait avec l’Axe, ce que les Britanniques considèrent comme une trahison car les deux Alliés s’étaient engagés le 2 septembre 1939 à ne pas conclure d’armistice séparé au nom du « bien de la justice et de la liberté » (for the sake of morale & freedom)[3] : le général De Gaulle partage ce point de vue[4] mais ne sera reconnu comme chef légitime de la France qu’en 1944 ; l’URSS ne fait partie des Alliés qu’à partir du 22 juin 1941, date de l’attaque allemande de l’URSS : avant cette date, depuis le 23 août 1939, l’URSS, officiellement neutre, était en fait liée à l’Allemagne nazie par le Pacte germano-soviétique et avait envahi l’Est de la Pologne à partir de mi-septembre 1939, prenant à revers les troupes polonaises en lutte contre l’armée allemande ; enfin les États-Unis n’entrent officiellement en guerre qu’après l’attaque de Pearl Harbor, en décembre 1941 ; néanmoins, avant cette date, ils apportent une aide importante à leurs alliés « officieux » sous forme matérielle, notamment par les convois d’approvisionnement de la Grande-Bretagne par l’Atlantique nord.
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+ La domestication d'une espèce, animale ou végétale, est l'acquisition, la perte ou le développement de caractères morphologiques, physiologiques ou comportementaux nouveaux et héréditaires, résultant d’une interaction prolongée, d'un contrôle voire d'une sélection délibérée de la part des communautés humaines. Elle se traduit par une modification plus ou moins profonde du patrimoine génétique de l'espèce, voire la formation d'une espèce génétiquement disjointe (non interféconde avec l'espèce originelle).
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+ Les modifications vont de l’isolement de populations (simple isolat de génotypes sauvages reproduits) au changement du génome et jusqu’à la création d’espèces nouvelles. On parle d'espèces domestiquées, de plantes ou d'animaux domestiqués.
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+ La domestication est une activité humaine très ancienne, elle précède la sédentarisation et l’agriculture (domestication du chien ou du figuier par les chasseurs paléolithiques[1]). Le terme « domestication » est utilisé par extension aux techniques et aux objets mis au service des besoins humains (domestication d'un fleuve, d'une énergie, etc.). Chez l'animal « domestiquer » s'utilise comme synonyme d'apprivoiser.
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+ La notion de besoin humain s'entend extensivement à toutes les activités humaines, utilitaires ou culturelles, et la domestication porte sur toutes les classes du vivant. Son étude relève de sciences multiples, sachant que la génétique permet depuis le XXIe siècle de mieux connaitre ses étapes et ses processus.
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+ On parle aussi de domestication pour des choses, telles la domestication de paysages, pour exprimer les modifications que les humains leur apportent pour qu'elles correspondent à leurs conceptions morales et philosophiques[2].
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+ Se reporter au tableau des dates et foyers par espèce, plus bas.
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+ Les domestications s'étalent du néolithique à nos jours, à l'exception de celle du chien, qui a précédé de plusieurs millénaires l'élevage d'autres espèces et la sédentarisation. Notre époque, à partir du XIXe siècle, est par contre riche en nouvelles espèces élevées, et on peut parler pour plusieurs d'entre elles de domestication.
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+ Les dates et foyers des domestications anciennes ont été estimés par des méthodes essentiellement archéologiques ; il s'agit plus spécialement d'archéozoologie. Ces méthodes consistent à fouiller ou exploiter les résultats de fouilles de sites d'occupation humaine préhistorique. Les restes animaux sont datés selon les méthodes archéologiques : on détermine l'espèce à laquelle ils appartiennent, on estime également l'âge auquel ils sont morts, voire le type d'animaux (d'une forme éventuellement domestique) qu'ils représentent, et on s'appuie sur d'autres indices comme les traces observables d'abattage ou de découpe. L'enjeu est de déterminer si on est en présence d'animaux sauvages ou d'élevage, et plus globalement la nature de leurs relations avec les humains. Ainsi le squelette d'un chat retrouvé auprès d'un tombeau humain indique qu'il s'agissait probablement d'un animal de compagnie[3]. Une certaine homogénéité d'âge des animaux dont on retrouve les restes indique qu'il s'agissait d'un élevage, où l'on abattait les animaux à l'âge optimal.
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+
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+ Les nouvelles techniques et en particulier l'étude de l'ADN mitochondrial permettent de réestimer les dates de domestication de même que l'arbre généalogique des espèces domestiques actuelles ; ces connaissances sont donc toujours en évolution. La lignée du chien en particulier se serait séparée de celle du loup il y a entre 100 000 et 150 000 ans[4]. Il est possible que l'ancêtre du chien se soit à cette époque rapproché et associé aux groupes humains qu'il suivait, pour les restes qu'il pouvait obtenir, en ayant un rôle d'alerte voire d'auxiliaire de chasse. La date de domestication issue des sources archéologiques correspondrait alors à une relation devenue plus étroite et à un contrôle plus fort de l'homme[5].
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+ Le processus de domestication et la diffusion des espèces et techniques d'élevage s'étalent sur des périodes longues et loin d'être parfaitement déterminées. On admet pour plusieurs espèces le principe de plusieurs foyers de domestication distincts. Cela n'exclut pas les croisements qui ont suivi et il semble vain de déterminer un ancêtre sauvage pour chaque race d'une espèce domestique.
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+
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+ Après celle du chien, le premier foyer de domestication fut le Moyen-Orient, en particulier sa partie qu'on appelle le Croissant fertile. On remarque ensuite l'Asie de l'Est, le bassin méditerranéen et l'Amérique du Sud. Certaines régions du monde n'ont connu aucune domestication d'espèces locales sinon de très récentes comme l'Australie ou l'Afrique australe.
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23
+ Le nombre d'espèces domestiques disponibles s'est brusquement accru au XVIe siècle de part et d'autre de l'Atlantique, avec ce qu'on nomme l'échange colombien. Le continent américain abritait alors cinq espèces animales domestiquées, dont seul le chien était connu dans l'Ancien Monde. Les chevaux et bœufs par exemple y sont alors apparus tandis qu'un grand nombre de plantes domestiques américaines, nouvelles en Europe, en Asie et en Afrique y ont été adoptées.
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25
+ Plusieurs scénarios ont été proposés comme ayant mené à la domestication des espèces animales.
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+ La tradition d'adoption de bébés animaux, voire leur allaitement au sein est souvent donnée pour origine de la domestication, étant donné que par le phénomène d'empreinte, il est facile d'obtenir de cette façon des animaux familiarisés par leur contact précoce avec les humains. Pourtant, le processus de domestication implique l'élevage de lignées d'animaux sur de nombreuses générations, ce qui n'est pas le cas si le recrutement se fait en permanence par prélèvement d'animaux sauvages. Par ailleurs cette pratique, toujours observée actuellement, est caractéristique des peuples de chasseurs-cueilleurs qui, précisément, n'ont pas d'animaux domestiques. Ces apprivoisements seraient donc intégrés à une culture basée sur la chasse et non l'élevage, et il y aurait une opposition entre sociétés « apprivoisatrices » et « domesticatrices »[6],[7]. Ce schéma ne paraît donc pas pouvoir être retenu directement comme moyen de domestication. Pourtant si le facteur culturel est sans doute essentiel pour expliquer la domestication voire la non-domestication d'une espèce, le système économique et culturel d'une société n'est pas figé. La plupart des sociétés fondées sur la chasse élève des chiens, pour lequel ce schéma a pu être un élément important de la domestication[8].
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+ Il est possible que la domestication soit passée par une phase de mutualisme entre ces animaux et l'homme, c'est-à-dire un rapprochement et une aide dans l'intérêt mutuel. En effet, cette relation s'observe toujours chez le chien paria, et on présume qu'elle a été une étape de la domestication du porc.
29
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30
+ Plusieurs espèces étaient les objets d'une tradition de chasse qui a évolué vers un contrôle des populations, et une gestion de population sauvage devenue raisonnée. Cette chasse a pu devenir sélective, visant par exemple les animaux les plus âgés et les mâles en surnombre, et conduire à un mode d'élevage extensif, puis intensifié. Tous ces stades sont actuellement pratiqués dans le cas du renne, dans des régions différentes. Ce processus semble avoir concerné plusieurs espèces, dont les chèvres et moutons, ainsi que les petits camélidés (lamas)[8].
31
+
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+ Enfin l'élevage a pu simplement commencer avec des animaux capturés puis élevés en stricte captivité. C'est le cas de la plupart des domestications récentes ou contemporaines. C'est dans cette situation que le contrôle et la sélection peuvent être les plus forts, permettant une transformation plus rapide des espèces élevées.
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34
+ Le scénario de domestication d'une espèce peut avoir correspondu à l'un de ces schémas ou en avoir été une combinaison simultanée ou successive. Dans le cas du lapin, les étapes de la domestication à partir de la simple chasse ont été l'établissement de garennes fermées au Moyen Âge, qui constituaient des sortes de réserves de chasse. Dans certaines de ces garennes a été pratiquée une sélection, permise par la capture des animaux vivants grâce aux furets. Cette sélection a abouti à l'apparition des premières variétés de lapin au cours du XVIe siècle, qui se distinguaient par leur coloris et leur taille[9]. L'élevage a ensuite été intensifié et la forte sélection a abouti à une grande variabilité des races domestiques. Le comportement du lapin d'élevage a probablement évolué conjointement, du fait d'une sélection d'animaux moins farouches, celle-ci ayant pu être aussi bien intentionnelle qu'indirecte : les animaux plus difficiles à recapturer ne pouvant pas être donnés à de nouveaux éleveurs.
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36
+ Les pratiques d'élevage et de sélection qu'on peut observer sur la période historique peuvent donner une idée de celles qui ont produit la domestication. Celles-là sont très variées, ainsi que les connaissances et représentations qu'ont les éleveurs de l'hérédité et de l'influence qu'ils peuvent avoir sur une population animale. Certains d'entre eux opèrent une sélection méthodique au sein d'un cheptel, d'autres ne conçoivent pas l'influence que peut avoir le choix des reproducteurs sur leurs produits, au sein d'une espèce ou variété. Ces éleveurs peuvent croire pourtant à l'intérêt d'acquérir une nouvelle lignée ou d'opérer des croisements avec des animaux de souches différentes de la leur et participer ainsi à leur diffusion.
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38
+ La sélection exercée par les éleveurs est d'ailleurs loin d'avoir constamment la même direction, une pratique relevée pour plusieurs espèces et à différentes époques consistant par exemple à sacrifier les animaux ayant eu la croissance la plus forte ou la plus rapide afin de laisser les autres finir leur croissance. Cette pratique qui a vraisemblablement un effet de contre-sélection a d'ailleurs été dénoncée comme telle par des observateurs pour les moutons par exemple, ou en pisciculture d'étang où la pratique du « fond de pêche » consiste à repeupler un étang après sa pêche par vidange en y relâchant les poissons les plus petits. Ainsi, quoique la carpe ait eu une longue tradition d'élevage en France, les performances d'élevage de ce poisson étaient médiocres. Des lignées à croissance nettement plus rapide y ont été réintroduites à partir d'Europe centrale à la fin du XIXe siècle, où un élevage sélectif était pratiqué. Parmi la diversité des pratiques, on relève aussi celle consistant à faire saillir une femelle par des congénères sauvages pour les qualités réelles ou supposées que cela procure aux produits de tels croisements (chien/loup ; porc/sanglier en Europe). Quoique ceci semble aller à l'encontre du processus de domestication, ces hybridations ont pu contribuer à conjuguer les caractères domestiques, en particulier comportementaux d'une espèce avec ceux d'une sous-espèce locale sauvage bien adaptée à son milieu. Cela a probablement été le cas des races de chiens nordiques.
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+ La domestication d'une espèce est le fruit d'une histoire multiple qu'il est difficile de reconstituer. Ses facteurs importants sont les prédispositions de cette espèce, les pratiques des éleveurs ou proto-éleveurs sur de longues périodes qui opèrent une sélection consciente ou non et les échanges d'animaux qui permettent aux lignées les plus domestiquées de se diffuser.
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+ Le processus de domestication commence lorsqu'un nombre restreint d'animaux est isolé de l'espèce sauvage. Cette population peut alors connaître un phénomène de microévolution, en s'adaptant aux conditions d'élevage et du fait de la sélection humaine[10]. Cette évolution est marquée par l'apparition de traits domestiques, c'est-à-dire des nouveaux caractères interprétés comme des mutations génétiques conservées voire sélectionnées alors que les allèles qui les portent seraient restés rares ou auraient été éliminées par sélection naturelle à l'état sauvage. Ce sont des caractères morphologiques comme la taille plus grande ou plus petite que celle de l'espèce sauvage, des coloris nouveaux, le poil long, frisé ou encore la queue enroulée ; ce sont aussi des caractères physiologiques comme l'augmentation de la prolificité, et la précocité de la croissance. On note aussi la perte de caractères physiques comme les cornes pour une partie des races de mouton ou d'aptitudes comme une diminution de la mobilité ; de la vitesse de course ou de l'aptitude au vol, ainsi que la perte d'aptitudes comportementales. Ceci fonde une interprétation de la domestication comme altération du génotype, ce qui est indiscutable dans le cas de l'albinisme. De même et plus tôt, Buffon a décrit la domestication en termes de dégénérescence[11]. La variabilité morphologique est importante chez certaines espèces et beaucoup moins chez d'autres comme le chameau de Bactriane. On interprète également les transformations de la domestication avec la notion de néoténie, selon laquelle des caractères morphologiques comme les oreilles pendantes ou comportementaux comme l'attachement, à l'origine propres aux stades juvéniles, se prolongent à l'état adulte[12].
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+ Si les premières espèces domestiquées sont élevées depuis quelques millénaires, ce temps est-il pour autant indispensable à cette évolution ? Des expériences spécifiques[13] ainsi que les domestications contemporaines montrent qu'avec une forte sélection, les transformations caractéristiques de la domestication peuvent apparaître relativement rapidement, dans l'intervalle d'une dizaine à quelques dizaines de générations.
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+ Du point de vue écologique, certaines espèces sont élevées à l'état domestique dans un milieu identique ou proche de celui de leurs ancêtres sauvages comme le chameau ou le renne. À l'inverse, on remarque que le nombre relativement faible d'espèces domestiques est compensé par leur distribution souvent très large, dans des milieux et sous des climats variés et très différents de ceux d'où l'espèce est originaire. La poule, originaire de régions tropicales est élevée jusqu'au cercle polaire arctique, et le porc, originaire de régions tempérées, est élevé jusqu'en climat équatorial plutôt que d'autres espèces de suidés, originaires de ces climats mais non domestiquées. Le régime alimentaire des espèces domestiques peut varier très fortement du fait de l'accès aux ressources naturelles d'un nouveau milieu, et bien sûr avec l'alimentation artificielle parmi laquelle les céréales cultivées sont primordiales, y compris pour le chien. Il est difficile de déterminer à quel point ces changements de climat et de régime alimentaire se sont accompagnés d'une adaptation physiologique héréditaire vers une éventuelle tolérance des animaux domestiques à ces variations. Certains auteurs ont estimé dans le sens inverse que les espèces domestiques avaient été choisies parmi celles qui sont les moins spécialisées du point de vue alimentaire et écologique[14] (espèces dites Euryèces). Les déplacements et introductions par l'être humain d'espèces domestiques dans des espaces où elles étaient absentes a eu des conséquences importantes sur les équilibres écologiques dès le néolithique[15], puisqu'ils pouvaient constituer des invasions biologiques et entraîner la disparition d'espèces locales.
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+ Au Paléolithique inférieur, il y a 2 millions d'années, des restes de loup gris l’ancêtre du chien, ont été retrouvés en association avec des restes d'hominidés. On peut donc en déduire que les loups se sont associés aux humains pour chasser des grandes proies. Cette association a fait évoluer le loup en chien et a conduit à la domestication actuelle du chien. Elle a eu lieu dans plusieurs endroits du globe.
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+ Au paléolithique moyen, il y a 125 000 ans, des cranes de loup associés aux restes humains ont été retrouvés dans la Grotte du Lazaret à Nice en France.
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+ Au Paléolithique supérieur, il y a 15 000 ans, des premières traces de chiens ont été découvertes sur des sites magdaléniens comme dans l'abri du Morin en Gironde.
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+ Au Mésolithique, sur certains sites du Moyen-Orient il y a 8500 ans, des restes archéozoologiques témoignent de la domestication: les aurochs sont devenus des bœufs, les mouflons sont devenus des moutons, et les chèvres sauvages sont devenues des chèvres domestiques.
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+ Au Néolithique, 8000 ans en arrière, on a trouvé une tombe qui renfermait les restes d'un homme et d'un chaton. On en a déduit que l'homme a domestiqué le chat pour chasser les souris qui profitaient des stocks de blé à cette époque[16],[17].
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+ La domestication est non seulement une modification des caractères physiques d'une espèce, mais aussi de son comportement. Cette évolution consiste en premier lieu en un caractère moins farouche, à une tolérance voire une familiarité plus facile à l'égard des humains et à l'atténuation des comportements potentiellement dangereux à leur égard. C'est aussi une adaptation aux conditions d'élevages, donc aux groupes importants et à la promiscuité, qui peuvent être mal tolérés par les congénères sauvages.
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+ L'éthologue Konrad Lorenz a décrit notamment la domestication comme un appauvrissement des comportements sociaux spécialisés, au profit de l'hypertrophie des besoins de base comme la reproduction et l'alimentation[18]. Le comportement social en général paraît en effet plus riche chez les animaux sauvages que chez leurs congénères de races domestiquées[12].
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+ Dans le cas du chien, l'évolution comportementale semble beaucoup plus radicale et ne peut en aucun cas être réduite à la perte du caractère farouche ou sauvage. La capacité des chiots à interpréter les signes de communication humains parait ainsi supérieure à celle des loups et des primates[19]. L'attachement qu'un chien porte à son maître et la propension à lui obéir, bien que pouvant être l'objet d'une éducation ou dressage sont des caractères innés issus de la domestication.
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+ L'éthologie est aussi évoquée concernant la domestication pour discuter des caractères comportementaux qui permettent ou ont permis à une espèce d'être domestiquée. Le principal d'entre eux serait le caractère social d'une espèce. Le fait qu'elle vive en groupe hiérarchisé (dans l'exemple du chien) aurait permis à l'éleveur d'exercer un contrôle sur ces animaux en prenant la position de l’élément dominant du groupe. La territorialité a pu être déterminante pour certaines espèces (dans l'exemple du chat) : le fait que certains individus d'espèces différentes se côtoient de manière répétée dans le temps a favorisé l'apprivoisement qui a pu déboucher sur la domestication. La communication interspécifique est une branche de l'éthologie qui en est à ses balbutiements. Le sujet est aussi vaste que le nombre d'espèces. Les cas de relation particulière interspécifique commencent à être documentés (lionne solitaire adoptant un bébé oryx, étalon solitaire cohabitant avec un chevreuil…), tendant à montrer que la domestication n'est peut-être qu'un cas particulièrement développé par la culture humaine de processus éthologiques exceptionnels existants.
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66
+ Actuellement, les objectifs intentionnels de la domestication (dans le cas de nouvelles espèces) ou de l'amélioration des races domestiques concernent essentiellement la production (rarement le travail produit par les animaux). Ce sont l'adaptation aux conditions d'élevage, la prolificité, la vitesse de croissance, et souvent la qualité de la chair ou celle d'autres produits comme le lait ou la laine.
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+ Les premiers registres découverts qui établissent des listes de lignées, montrant ainsi une formalisation de la sélection des animaux datent du XVIe siècle av. J.-C. en langue Hittite. La sélection moderne des espèces d'élevage fait appel à des outils notamment statistiques appliqués aux notions génétiques. Elle demande une évaluation aussi objective que possible des sujets et une organisation rigoureuse des programmes d'élevages, pour obtenir une amélioration des performances des lignées en fonction d'objectifs déterminés. Ces sélections sont souvent mises en œuvre par des organismes spécialisés.
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70
+ La sélection sur des critères étroits de performance est critiquée pour les inconvénients qu'elle amène en termes de fragilité des sujets par exemple[20], et pour la menace qu'elle fait subir à la biodiversité des races domestiques, en leur substituant un nombre réduit de lignées. Elle tend en réponse à intégrer des critères plus larges de sélection, comme la facilité de mise-bas en plus de la performance laitière ou de croissance pour les bovins par exemple. Cette sélection peut tenter également de répondre à des besoins très précis, comme dans le cas du porc une réduction des éléments les plus polluants des déjections des animaux, qui posent problème en situation d'élevage intensif[21]. D'autre-part, les variétés peu sélectionnées ou dites rustiques sont reconnues non seulement en tant que ressources génétiques potentielles, mais aussi pour leur adaptation à certains modes ou systèmes d'élevage de type extensif. Le CNRS estimait en 2005 que 50 % des races d'oiseaux domestiqués sont en voie de disparition[22]. La sélection des animaux paraît donc liée à des objectifs et un type d'élevage précis. En outre, la prise en charge de la sélection par des organismes spécialisés peut réduire l'autonomie des producteurs et les rendre dépendants des orientations de ces organismes, notamment en types de productions.
71
+
72
+ Malgré ces limites, la sélection contemporaine montre une assez grande efficacité. Le « progrès génétique » obtenu peut être très sensible à l'échelle de quelques années, montrant que la transformation des espèces domestiques est loin d'être arrêtée. Les efforts portent également sur des nouvelles espèces d'élevage, en particulier parmi les poissons.
73
+
74
+ La domestication est aussi un phénomène culturel en ce qu'elle a impliqué lors des premiers élevages un bouleversement des rapports de l'homme avec la nature et avec les espèces concernées.
75
+ Les systèmes culturels humains et leur évolution semblent être en premier lieu le facteur qui a déterminé la domestication (ou la non domestication) des espèces.
76
+
77
+ La liste des espèces domestiques est modulable selon les critères adoptés. On limite en général celle des espèces domestiques les plus répandues et les plus anciennes à une trentaine. Cette liste est complétée par d'autres animaux dont l'élevage est ancien, par les nouvelles espèces domestiques puisque l'ancienneté de l'élevage de plusieurs espèces n'empêche pas que la domestication soit un phénomène contemporain, et par d'autres espèces en fonction de leur lien plus ou moins étroit avec l'homme.
78
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79
+ Une partie des espèces dont il existe des variétés domestiquées ont vu leur forme sauvage disparaître à l'époque préhistorique comme pour le dromadaire ou tardivement pour l'auroch. Il existe pourtant des populations sauvages de ces deux espèces ainsi que du cheval par exemple, mais celles-là sont issues exclusivement de marronnage. Le lien de parenté entre une espèce domestique et l'espèce sauvage dont elle est issue est longtemps resté insoupçonné. Sa découverte, qui allait avec celle de la variabilité, au moins morphologique d'une espèce, a contribué à l'établissement des théories de l'évolution. Pour des espèces comme le cochon d'inde ou le mouton, l'espèce sauvage dont elles sont issues n'est toujours pas connue avec certitude, parmi plusieurs espèces proches.
80
+
81
+ Plusieurs animaux domestiques ont longtemps été considérés et classifiés comme des espèces distinctes de celles dont elles sont issues, lorsque celles-ci existent toujours à l'état sauvage. Actuellement et dans ce cas, la classification d'une variété domestiquée comme une sous-espèce de l'espèce dont elle est issue tend à s'imposer[23]. Ainsi le nom scientifique du porc a été changé de Sus domesticus à Sus scrofa domesticus, ce qui le désigne comme une sous-espèce du sanglier.
82
+
83
+ D'autres sources parlent de 15 000 ans[25].
84
+
85
+ Dans cette liste, les cas du furet et du ver à soie ne font pas consensus : du point de vue légal pour le furet (classé dans certains pays dont la Suisse[35] ou la Californie comme animal sauvage) et en tant qu'insecte qui ne serait pas concerné par la notion d'animal domestique pour le second. Ces deux espèces sont à d'autres points de vue parmi celles dont la domestication est la plus poussée. La carpe et le poisson rouge ne sont pas non plus toujours cités au sein d'une liste restrictive d'espèces domestiques.
86
+
87
+ Certaines espèces considérées comme distinctes et qui ont été domestiquées séparément sont néanmoins interfécondes. Elles partagent alors le genre. Ce sont par exemple le genre Bos qui réunit bœuf, zébu, yak, gayal et banteng, le genre Camelus : chameau de Bactriane et dromadaire, le genre Lama : lama et alpaga ou le genre Anser (les oies).
88
+
89
+ Certaines variétés domestiques peuvent alors être issues de l'hybridation de plusieurs espèces : le sanglier des Célèbes (Sus celebensis) a été domestiqué séparément de l'espèce Sus scrofa et ne subsiste probablement à l'état domestique qu'au sein de variétés issues de l'hybridation de ces deux espèces[36].
90
+
91
+ Le cheval et l'âne (genre Equus) donnent des hybrides stériles : mulet et bardot, ainsi que le canard de Barbarie et les races de canard domestique issues du canard colvert qui produisent le canard mulard.
92
+
93
+ On peut élargir la liste avec :
94
+
95
+ Les deux premières espèces, malgré l'ancienneté de leur élevage, ne sont en général pas détachées comme populations de celles de leurs congénères sauvages, et leur reproduction n'est pas entièrement contrôlée. Les suivants sont des animaux d'agrément et de volière, parfois opposés à ce titre aux animaux domestiques de rente. Le daim est dans ce cas, son élevage relevé en Égypte antique n'a probablement pas été continu jusqu’à nos jours.
96
+
97
+ Les critères qui font qu'une population est perçue ou non comme domestique ne correspondent pas toujours exactement à des faits biologiques ou techniques objectifs et la frontière entre animaux domestiques et sauvages est souvent floue[37].
98
+
99
+ Animaux de rente
100
+
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+ Animaux de compagnie et d'ornement
102
+
103
+ Animaux d'étude
104
+
105
+ Les études et expérimentations ont utilisé fréquemment des animaux de différentes espèces domestiques. Certaines de ces espèces comme la souris et le rat semblent avoir été sélectionnées conjointement comme animaux de compagnie et de laboratoire. Une espèce au moins a été domestiquée à des fins uniquement scientifiques : la drosophile, dont la rapidité du cycle d'élevage, a fait un organisme modèle dans la recherche en génétique. Ces animaux augmentés par les biotechnologies dans les laboratoires sont appelés post-animaux.
106
+
107
+ Certaines espèces ont été élevées voire réellement domestiquées, mais ne le sont plus, ayant totalement disparu ou n'existant plus qu'à l'état sauvage. Ces cas sont cependant douteux : le degré de domestication des animaux peut être difficile à déterminer, ainsi Digard relève plusieurs espèces dont l'élevage paraît attesté en Égypte antique (des antilopinés des genres gazella, oryx, addax, ainsi que l'Ouette d'Égypte et la hyène tachetée)[8], quoique leur cas pourrait être qualifié de détention d'espèces sauvages plutôt que de domestication.
108
+ D'après Buffon, la sarcelle était élevée pour sa viande par les Romains[45], tandis que le colvert n'a été domestiqué qu'au cours du Moyen Âge.
109
+
110
+ Pour deux autres cas, c'est l'identification de l'espèce qui n'est pas certaine : l'onagre, Equus hemionus aurait été domestiqué et utilisé notamment attelé dans la civilisation sumérienne (de 5000 à 2000 ans av. J.-C.). Néanmoins, sur les représentations qui paraissent l'attester il pourrait s'agir plutôt d’Equus asinus ; l'âne domestique originaire d'Afrique. En Europe la tourterelle des bois (streptopelia turtur) aurait été couramment élevée au Moyen Âge comme animal de compagnie[8]. Dans ce cas également, il reste à confirmer qu'il s'agissait bien de cette espèce, qui n'existe de nos jours qu'à l'état sauvage, ou bien de la tourterelle domestique, qui n'est pas originaire d'Europe.
111
+
112
+ On relève l'utilisation d'éléphants de guerre dès la fin du VIe siècle en Perse sous le règne de Darius Ier qui entreprit une expédition dans la vallée de l'Indus. Ils furent ensuite utilisés à la bataille de Gaugamèles (-331) puis par les troupes carthaginoises durant les Guerres puniques notamment celles d'Hannibal Barca au IIIe siècle avant notre ère, leurs éléphants ayant traversé l'Espagne, les Pyrénées, le sud de la France et les Alpes. Pour ces derniers, il existe trois hypothèses d'identification : celle d'éléphants d'Asie, d'éléphants de forêt d'Afrique vivant dans les forêts d'Afrique du Nord, plus denses qu'actuellement selon Philippe Leveau[46] et Jean-Pascal Jospin[47] et enfin celle d'éléphants d'Afrique du Nord, espèce ou sous-espèce de Loxodonta, ayant supposément existé selon Gilbert Beaubatie[48] bien qu'ils ne soient pas recensés par la taxinomie et qu'aucune étude paléontologique basée sur de potentiels ossements fossiles n'ait fait la preuve de leur existence. Par ailleurs l'éléphant était utilisé dès l'Antiquité lors d’exécutions.
113
+
114
+ Toutes les espèces élevées ou utilisées par l'être humain n'ont pas subi une évolution vers la domestication. Plusieurs d'entre elles font l'objet d'un élevage établi de rente pour la fourrure ou la peau comme le ragondin, le rat musqué, la martre, le crocodile, ou la chair comme la grenouille, l'écrevisse, l'escargot ou le cerf élaphe. Ces espèces sont rarement considérées comme domestiquées pour autant.
115
+
116
+ Pour une part d'entre elles, l'élevage durant plusieurs décennies a engendré des modifications qui peuvent être interprétées comme un début de domestication (voir par exemple les expériences de Dimitri Belyaev). C'est le cas des renards et des visons élevés pour leur fourrure, chez lesquels on a vu apparaître de nouveaux coloris au fil des décennies d'élevage. Cependant, ces espèces ont été très peu sélectionnées sur des critères d'apprivoisabilité et d'adaptation aux conditions d'élevage, ce qui pose des problèmes sérieux de stress et comportements pathologiques[49].
117
+
118
+ En aquaculture, les espèces de poissons peuvent être élevées sans domestication, soit du fait d'un mode d'élevage extensif laissant peu de prise au contrôle de la reproduction et à la sélection, soit par la limitation de l'élevage au grossissement après capture des juvéniles dans le milieu naturel, ce qui est le cas de l'anguille.
119
+
120
+ Plusieurs espèces de coquillages marins sont l'objet d'un élevage intensif (voir conchyliculture). C'est le cas en particulier de l'huître et de la moule. Il n'y a en général pas de contrôle de la reproduction mais captage du naissain sauvage, donc une perméabilité entre les populations sauvages et de production, ce qui se rapproche du cas des abeilles. La maîtrise de la reproduction et des premiers stades d'élevage, acquise ces dernières années pour l'huître par exemple, est cependant une forme de domestication de ces espèces.
121
+
122
+ On recense plusieurs espèces pour lesquelles il existe ou il a existé une tradition de dressage et d'utilisation, souvent pour la chasse, sans qu'un élevage durable et une sélection aient été pratiqués. La loutre et le grand cormoran ont été employés comme auxiliaires de pêche ; les faucons et de nombreuses espèces de rapaces sont dressées à la chasse, la fauconnerie étant une tradition toujours bien vivante. D'autres animaux comme le caracal au Moyen Âge, et le guépard, de IIIe millénaire av. J.‑C. jusqu’à nos jours sont employés pour la chasse. Le cas des macaques dressés à la cueillette de noix de coco en Thaïlande ne rend pas la liste exhaustive.
123
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124
+ D'autres espèces sont élevées pour l'ornement, en particulier des oiseaux de cage et de volière, des reptiles et amphibiens de terrariophilie et des poissons d'aquariophilie, et ne sont pas les objets d'une sélection durable. Elles restent, biologiquement, légalement ou dans la perception qu'en ont leurs détenteurs, des espèces sauvages détenues ou élevées en captivité.
125
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+ La domestication des plantes est probablement plus importante encore que celle des animaux pour l'espèce humaine. Les premières plantes ont été domestiquées autour de 9000 av. J.-C. dans le Croissant fertile au Moyen-Orient. Il s'agissait d'annuelles à graines ou fruits comme le haricot, l'orge et bien sûr le blé. Le Moyen-Orient a particulièrement convenu à ces espèces ; le climat aux étés secs favorisant le développement des plantes à semer, et les divers étages d'altitude ont permis le développement d'une grande variété d'espèces. Avec la domestication s'est faite la transition d'une société de chasseur-cueilleurs à une société agricole et sédentaire. Ce changement aura mené par la suite, environ 4000 à 5000 ans plus tard, aux premières villes et à l'apparition de véritables civilisations. Dans différentes régions du monde, des espèces très variées ont été domestiquées : en Amérique du Nord, la courge, le maïs, et le haricot ont formé le cœur de l’alimentation des amérindiens alors que le riz et le soja étaient les cultures les plus importantes de l’Asie de l'Est.
127
+
128
+ La domestication autour de la même période a également débuté en Chine avec le riz, au Mexique avec le maïs, en Nouvelle-Guinée avec la canne à sucre et certains légumes-racine, mais aussi dans les Andes avec le piment ou en Équateur avec des légumes de la famille des courges, aubergines et concombres, ce qui remet en cause la théorie de la naissance de l'agriculture uniquement par des nécessités économiques et productives[50].
129
+
130
+ La domestication des plantes comme celle des animaux est un processus lent et progressif. Après les plantes annuelles, des pluriannuelles et des arbrisseaux et arbustes ont commencé à être domestiqués, parmi lesquels la vigne, le pommier et l'olivier. Quelques plantes n'ont été domestiquées que récemment comme le noyer du Queensland et le pacanier (noix de pécan). Certaines espèces n'ont pas pu être domestiquées malgré des tentatives modernes ; ainsi le colchique, qui contient une molécule d'intérêt médicinal la colchicine, n'a pu être cultivé car les exploitations expérimentales étaient ravagées par le potyvirus Meadow Saffron Breaking Virus dont la diffusion était grandement facilitée par le regroupement des plantes[51].
131
+
132
+ On parle de centres d'origine et de centres de diversité (Nikolai Vavilov décrivait en 1926 dix centres de diversité pour l'ensemble des plantes domestiques, dans Études sur l'origine des plantes cultivées).
133
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134
+ Le critère initial de sélection de la domestication d’une céréale est de pouvoir être moissonnée sans que le grain ne se détache de l’épi, tout en conservant son pouvoir germinatif pour servir de semence[52]. Cette difficulté a été résolue progressivement, permettant à la sélection de porter ensuite sur d'autres caractères comme l’adaptation de la plante à son environnement de culture ou sa productivité.
135
+
136
+ Au cours des millénaires, la sélection a rendu beaucoup d’espèces domestiquées très différentes des plantes d'origine. Les épis de maïs font maintenant plusieurs dizaines de fois la taille de ceux de leurs ancêtres sauvages. L'homme a aussi modifié directement les plantes par le greffage et maintenant le transgénisme.
137
+
138
+ Le nombre d’espèces végétales cultivées est beaucoup plus important que celui des espèces animales élevées, et il est plus difficile encore dans le règne végétal de dresser la liste des espèces domestiquées. On trouve ici un tableau des 30 espèces les plus cultivées dans le monde.
139
+
140
+ Voir aussi le Portail:Plantes utiles pour accéder à beaucoup d'autres articles concernant ces plantes.
141
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142
+ Les raisons pour lesquelles on a domestiqué des espèces et pour lesquelles on les élève aujourd’hui sont très diverses. Il faut remarquer aussi qu’elles sont probablement distinctes : les interactions avec une espèce animale qui allaient amener à sa domestication n’avaient pas comme but immédiat ni comme projet d’en exploiter certains caractères qui le seront plus tard. L’exemple caractéristique en est la laine du mouton qui est un produit de la domestication, la toison de l’ancêtre du mouton n’ayant pas ces caractéristiques. L’exploitation de la laine s’est donc développée dans un second temps, le mouton ayant été probablement domestiqué pour sa viande.
143
+
144
+ Une vision opposée au mouvement de libération animale (en) propose une thèse qui considère que les animaux ont aussi un intérêt à la domestication selon le processus naturel de l'évolution, l'homme les soustrayant aux prédateurs, leurs prodiguant des soins lorsqu'ils sont malades, favorisant leur reproduction[53].
145
+
146
+ Les animaux domestiques sont élevés pour les produits qu’ils donnent. Ce sont les produits alimentaires : viande, lait, œufs, ou non-alimentaires : laine, fourrure, cuir ainsi que d’autres produits accessoires comme les excréments pour la fertilisation voire comme combustible.
147
+ La production alimentaire est à notre époque la principale raison de l’élevage.
148
+
149
+ Leur fonction est souvent de fournir un travail ou service. C’est en particulier le transport avec les chevaux, ânes, bœufs, chameaux et même le chien. Les animaux ont longtemps été la principale énergie du travail agricole. L’utilisation de la force des animaux pour le transport et l’agriculture s’est développée jusqu’au début du XXe siècle avec le transport sur les canaux, tiré par des chevaux, et les progrès du matériel agricole avant la motorisation.
150
+
151
+ La fonction d’auxiliaire de chasse a certainement été le premier métier du chien domestique. Celui-ci effectue des travaux très variés, de la garde, protection, la conduite de troupeau jusqu’aux fonctions modernes de chien d’aveugle. Certaines espèces fournissent un travail ou service particulier, de communication pour le pigeon voyageur ou un mode de chasse particulier pour le furet.
152
+
153
+ La détention et l’élevage d’animaux domestiques sans objectifs strictement utilitaires ne sont pas récents. Les animaux de compagnie sont particulièrement développés de nos jours, ceux d’ornement ont souvent une longue tradition, quoique de nouvelles espèces soient apparues à l’époque moderne, parmi les poissons notamment. Le combat d’animaux est une activité très ancienne et toujours vivace, qui engendre un élevage spécialisé. Les espèces les plus courantes sont les coqs, le poisson combattant, les chiens, les vaches et taureaux, et même un grillon (Acheta domestica) en Chine[8].
154
+
155
+ Les animaux peuvent être les supports d’une activité sportive, ce qui est le cas des chevaux depuis l’Antiquité (souvent en association avec la chasse). On note encore d’autres destinations des animaux domestiques comme le spectacle.
156
+
157
+ L'agriculture et l'activité humaine liée aux espèces domestiques ont conduit à des modifications majeures de l'environnement, notamment par le déboisement, la dégradation des terres, et d'autres biais comme l'émission actuellement non négligeable de méthane, un gaz à effet de serre du fait de l'élevage abondant de ruminants[54].
158
+
159
+ L'agriculture et l'élevage ont permis l'accès à des ressources alimentaires beaucoup plus importantes pour un territoire donné, et par conséquent ont contribué au développement des populations humaines. L’archéologue et généticien Greger Larson explique que « si l’espèce humaine n'avait pas domestiqué les animaux, nous serions probablement aujourd’hui quelques millions sur la planète au maximum »[55].
160
+
161
+ La domestication semble avoir induit chez l'espèce humaine elle-même des adaptations comme la faculté à digérer le lait plus élevée dans les populations d'Europe occidentale et d'Afrique par rapport aux populations asiatiques[56]. La promiscuité avec des espèces animales a également favorisé l'apparition de zoonoses, maladies qui se transmettent de l'animal à l'homme, ainsi que des résistances à ces maladies. C'est également auprès des espèces sauvages que la concentration et les transports d'animaux peuvent devenir un facteur important de transmission voire d'évolution de maladies, alors que ces espèces en étaient à l'abri du fait de barrières naturelles à leur transmission[57].
162
+
163
+ La domestication en tant que relation, interaction ou contrôle humain sur une population animale existe sous différentes formes. Lorsqu’il ne s’agit plus de domestication à proprement parler, on peut employer le terme d’action domesticatoire[58]. Si les modes d’élevage pour lesquels le contrôle humain est fort portent souvent sur des espèces anciennement domestiquées, les deux axes que sont le degré biologique de domestication et le mode d’élevage n’évoluent pas conjointement. Ils peuvent être croisés et faire apparaître autant de situations différentes : certains animaux sauvages peuvent être appropriés sur un territoire, faire l’objet d’un élevage, tandis qu’il existe des animaux domestiques sans propriétaire (pigeons des villes). D’autre part, du point de vue culturel, certains types d’interaction entre humains et animaux, quoique similaires, sont perçus de façon différente.
164
+
165
+ La forme la plus poussée de domestication correspond à l’élevage intensif, où l’éleveur fournit tout ce qui est nécessaire au développement des animaux, pour maximiser leur production ou permettre leur élevage sur des surfaces réduites. Elle correspond à un contrôle maximum sur les animaux. Si l’élevage intensif est a priori celui où l’éleveur a le contact le plus proche avec ses animaux, ce qui est le cas avec l’élevage laitier par exemple, l’intensification qui accompagne la modernisation tend au contraire à amoindrir l’interaction directe entre éleveur et animal. Ce type d’élevage concerne par ailleurs des espèces anciennement domestiquées comme d’autres qui ne le sont pas ou peu, particulièrement en aquaculture.
166
+
167
+ La pression domesticatoire peut être considérée comme moindre dans le cas d’élevage extensif, c’est-à-dire s’appuyant sur de plus grandes surfaces pour la même production, ce qui correspond en général à une plus grande autonomie des animaux.
168
+
169
+ Un élevage de type extensif n’exclut pourtant pas un contact très proche de l’éleveur avec les animaux, notamment dans les systèmes d’élevage traditionnels, non plus qu’une sélection réfléchie et stricte. Celle-ci est cependant souvent moins forte voire inexistante et ces systèmes valorisent en premier lieu l’adaptation des animaux à leur milieu d’élevage.
170
+
171
+ L’interaction des animaux de compagnie avec leurs maîtres est bien sûr particulièrement importante et ils peuvent être intégrés à une cellule familiale, ce qui est habituellement le cas du chien. Ils apportent souvent un soutien affectif, psychologique, voire physique en aidant à la mobilité personnelle et au transport[59].
172
+
173
+ Les activités pratiquées avec ces animaux relèvent souvent du sport ou des loisirs comme l’équitation ou la chasse. Ces activités exigent un apprentissage tant du côté humain qu’animal ainsi qu’un mode de communication particulière et pouvant être très élaboré.
174
+
175
+ L’absence de contraintes strictement utilitaires permet l’apparition de variétés et de types d’animaux très divers, chez les animaux d’ornement en particulier.
176
+
177
+ Le commensalisme est une forme d’interaction entre deux espèces. Plusieurs espèces animales sont commensales de l’homme en ce qu’elles vivent en fonction de son activité, quoique sans être directement contrôlées par lui. L'impact de ces espèces pour les activités humaines va de la nuisance au bénéfice mutuel, en passant par l'absence d'effet sensibles, ce qui correspond au commensalisme au sens strict. Ces relations peuvent être considérées comme des cas limites de la domestication[8].
178
+
179
+ Le qualificatif domestique du nom vernaculaire ou scientifique de plusieurs espèces correspond à cette acception, ce qui est le cas notamment de la mouche domestique (Musca domestica), de la souris domestique (Mus musculus) sauvage (sa forme blanche est réellement domestiquée), ou du moineau domestique (Passer domesticus), dont l'homme ne contrôle pas les populations, mais qui se sont adaptés à son voisinage. On emploie la notion de synanthropie pour décrire l'adaptation qui accompagne cette relation à l'espèce humaine, lorsqu'elle a les caractères d'une véritable microévolution.
180
+
181
+ Le commensalisme concerne également des animaux plus gros, éliminant les déchets voire les charognes jusqu'en ville (vautour fauve, vautour noir en Afrique et en Amérique du Sud, chien paria en Orient[8]) et de nouvelles espèces se sont adaptées aux villes comme la mouette rieuse ou le renard roux, notamment en Angleterre.
182
+
183
+ Le lien de certaines espèces avec l'être humain peut tendre vers le mutualisme lorsque celles-ci sont non seulement tolérées mais considérées comme utiles en tant que prédateurs d'insectes ou rongeurs nuisibles. Ce sont notamment la cigogne, ou l'hirondelle. Ceux-ci peuvent vivre en véritable association avec un système agricole dans lequel ils ont un rôle et une place, et bénéficier sinon de soin, au moins d'une protection de la part de l'homme[60]. On relève des cas de véritables collaborations entre hommes et animaux libres comme celle des dauphins qui rabattent des bancs de poissons vers les filets de pêcheurs côtiers en Mauritanie par exemple, les hommes comme les dauphins ayant ainsi de meilleurs chances de capture[61]. Les dingos australiens, quoique beaucoup plus indépendants des hommes que leurs congénères domestiques, chassaient également en association avec l’homme.
184
+
185
+ Le caractère obligatoire d'une telle relation n'est pas toujours avéré, néanmoins l'extension de l'aire de répartition d'une espèce commensale de l'homme paraît le plus souvent conditionnée à cette relation et donc aux activités humaines. Ainsi la souris domestique de Saint-Kilda a disparu après l'évacuation des habitants de cet archipel[62].
186
+
187
+ Celui-ci représente un paradoxe dans la dualité sauvage/domestique. Au-delà de la détention et de l’élevage occasionnel d’animaux sauvages par des parcs zoologiques, des aquariums, des chercheurs ou des particuliers, qui peut concerner la plupart des espèces, il existe sous des formes et avec des objectifs variés. L’élevage d’animaux sauvages induit en fonction de son type et des espèces concernées des questions particulières, notamment juridiques au titre de la protection des espèces ou à propos de la propriété des animaux.
188
+
189
+ L’élevage conservatoire porte sur une espèce en général rare ou disparue à l’état sauvage, pour sa sauvegarde et éventuellement sa réintroduction. Dans ce cas, on redoute la domestication et on tente d’éviter que cet élevage modifie les caractères originels de l’espèce. La réussite de l’élevage en captivité lui-même et plus encore celle de la réintroduction des animaux dans leur milieu naturel, conditionnent l'atteinte des objectifs de l'élevage conservatoire mais, sous cette réserve, la préservation du patrimoine génétique d'une espèce sauvage est apparue tout à fait possible par un élevage même très artificialisé.
190
+
191
+ On élève des espèces de gibier en conditions artificielles pour produire des animaux sauvages destinés au repeuplement, des produits à chasser directement ou pour la production de viande. Les espèces sont typiquement : le faisan de Colchide ou le sanglier en Europe, et d’autres espèces suivant les régions du monde. Plusieurs espèces sauvages sans lien avec la chasse font également l’objet d’un élevage de production.
192
+
193
+ On appelle gestion de faune sauvage ou gestion cynégétique l’action coordonnée, de la part ou pour le compte de chasseurs, sur une partie des espèces sauvages d’un territoire. Elle comporte par exemple l’aménagement du territoire pour favoriser une espèce, le nourrissage occasionnel, l’apport de sel, la mise à disposition de cultures destinées au gibier, et surtout le choix réfléchi des prélèvements en nombre et en qualité (âge et sexe des animaux) ainsi que des introductions éventuelles (repeuplement). En tant que telle, on peut la qualifier « d’action domesticatoire », sans que cela présume nécessairement une évolution des espèces de gibier qui en sont l’objet en espèces domestiques.
194
+
195
+ Lorsque cette action est orientée vers la production, les anglo-saxons emploient le terme de game ranching qui peut être traduit comme élevage extensif, en milieu naturel, d’espèces sauvages ou de gibier. Cela consiste à gérer des populations, typiquement de grands herbivores comme des antilopes, dans leur milieu naturel et dans une optique de production, ou encore de chasse payante. Cette pratique est connue en Afrique australe, mais existe ou a existé sur les autres continents : en Amérique du Sud, la vigogne par exemple a fait et fait d'ailleurs encore l’objet de captures annuelles, où les animaux sont tondus et pour partie abattus. Cette pratique constitue de fait une action humaine de sélection, même si elle ne se fixe pas d'objectifs, sur les populations qui en sont l'objet. En Europe, le lièvre a fait l'objet d'un élevage de ce type.
196
+
197
+ De la même façon, une gestion de faune aquatique ou gestion halieutique est pratiquée pour le compte des pêcheurs dans les milieux aquatiques.
198
+
199
+ La gestion halieutique consiste à veiller à l’utilisation durable des ressources aquatiques ainsi qu’à la protection des processus écologiques et de la diversité biologique qui sont essentiels à leur maintien. Elle vise à faire en sorte que ces ressources aquatiques fournissent le maximum d’avantages durables et que la base de la ressource soit maintenue, en mer comme dans les eaux continentales.
200
+
201
+ Cette gestion de la faune aquatique peut conduire à une action domesticatoire plus ou moins poussée.
202
+
203
+ Ainsi en France, les espèces élevées en pisciculture d’étang sont peu transformées en dehors de la carpe, et le mode d’élevage correspond à un contrôle humain très faible. Les truites issues d’élevage relâchées en rivières, quoique biologiquement et techniquement plus domestiques, relèvent dans cette situation de la faune sauvage.
204
+
205
+ Une variante en est le sea ranching ou pacage marin qui consiste à ne contrôler qu’une partie du cycle d’élevage : en général la reproduction ou les premiers stades de développement, puis à relâcher les animaux pour grossissement en pleine mer en vue de leur recapture. Cette technique est appliquée au saumon, à la coquille Saint-Jacques[63].
206
+
207
+ L'expérience a également été menée avec les tortues de mer, espèces menacées et prisées pour leur chair ou leurs écailles, dont les premiers stades de développement sont sujets à une forte mortalité en milieu naturel. Les résultats sont mitigés, en raison de problèmes comportementaux observés chez certains sujets lorsqu'ils sont nés au sein d'un élevage puis relâchés au bout d'un certain âge, ou d'effondrements de la population sauvage lorsque la reproduction n'est pas réalisée au sein de l'élevage et que le ramassage continu des œufs dans la nature est trop important[64]. Cet élevage controversé pourrait cependant endiguer partiellement le braconnage des tortues de mer, notamment celui de la tortue imbriquée.
208
+
209
+ L'exploitation d'une espèce à l'état sauvage, comme c'est le cas des cerfs, plutôt que son élevage plus étroitement contrôlé paraît relever de systèmes voire de choix qui comportent des dimensions techniques, biologiques, mais aussi historiques, sociales et culturelles[65].
210
+
211
+ On observe pour la plupart des espèces domestiques la possibilité de s’affranchir de la tutelle de l’homme, c’est-à-dire de reformer des populations vivant à l’état sauvage. Ce phénomène, appelé marronnage ou féralisation, survient notamment dans des milieux nouveaux pour l'espèce, notamment dans les îles, où celle-là peut se révéler invasive, et provoquer des dégâts écologiques comme la disparition d'espèces locales par prédation ou concurrence. Dans quelques cas, lorsqu'au contraire la forme sauvage de l'espèce est déjà présente, celle-ci peut subir une « pollution génétique » par croisement de ses représentants avec des animaux d'origine domestique.
212
+
213
+ Le marronnage est probablement un élément de l’histoire de la domestication de plusieurs espèces, celles-ci ayant pu être élevées, puis s’échapper dans un milieu où l’homme les aura introduites, avant d’être à nouveau domestiquées. Cela s’est vu dans la période historique pour les mustangs repris par les Indiens des Plaines.
214
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215
+ Le marronnage semble montrer que la domestication d’une espèce n’est pas définitive ni irréversible. Cependant si ces animaux se montrent à nouveau tout à fait adaptés à la vie sauvage, ils gardent en général leurs caractères d’espèces ou de races domestiquées.
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+
217
+ La théorie de l'autodomestication humaine[66] avance que l'être humain s'est sélectionné génétiquement, la sélection naturelle laissant place à la sélection culturelle[67].
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+ Louis Bolk avait avancé la théorie de la néoténie ou théorie de la fœtalisation avançant que l'homme est un être juvénile.
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+ Les traits de néoténie (ou foetalisation) humaine s'expliqueraient ici par la domestication de l'homme par lui-même (ses parents, ses proches, la société)[67].
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223
+ Les expériences sur la domestication de Dmitri Beliaïev sur le renard argenté domestiqué montre que les animaux domestiqués (domestication par sélection génétique en évitant le contact humain) présentent, outre leur docilité, des traits de néoténie[68], une hausse de la sérotonine et une baisse de l'adrénaline, une période de reproduction plus longue[69],[70].
224
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225
+ Konrad Lorenz avait avancé l'idée de l'autodomestication humaine et postulé que la pression de sélection de l'homme par l'homme aurait conduit à une forme de dégénérescence de l'espèce humaine dont les plus touchées sont les races occidentales. Emil Kraepelin et Ernst Rüdin avançaient aussi cette idée d'autodomestication qui conduit à une dégénérescence de l'espèce[67] (voir Théorie de la dégénérescence).
226
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227
+ Eugen Fischer, considérant que la blondeur et les yeux bleus sont des signes distinctifs de domestication, a proposé ces traits pour définir qui exterminer[67] lors de la période nazie, alors même que les critères du aryen parfait étaient la blondeur et les yeux bleus.
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229
+ Contrairement à l'eugénisme qui se projette dans l'avenir et a pour objectif d'améliorer le génome humain par diverses méthodes, la théorie de l'autodomestication avance que l'être humain est déjà le résultat d'une sélection génétique par lui-même sans en être conscient.
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231
+ Une théorie avance que les bonobos pourraient aussi s'être autodomestiqués[71].
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233
+ Miguel Ruiz aborde dans son livre Les quatre accords toltèques, la domestication de l'homme par la transmission d'informations qui constituent le rêve et les règles du rêve[72]. Notre nature personnelle ayant été perdue lors du processus de domestication.
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235
+ U. G. Krishnamurti aborde également la domestication de l'homme par la société via l'éducation, la culture et la religion[73]. Cette domestication l'empêchant de se révéler et de s'éveiller dans ce qu'il appelle l'« état naturel ». Mais cette domestication est selon lui physique et pour s'en libérer le corps physique doit subir une mutation physique. Ce n'est pas une libération par l'esprit, mais une libération physique (chaque cellule stockant la connaissance)[73].
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+ « The body has to change. The body has to undergo a mutation. It is not the mind. Every human cell carries the knowledge built from thousands of years »
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+ Commonwealth de Dominique
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+ (en) Commonwealth of Dominica
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+ 15° 18′ 12″ N, 61° 22′ 58″ O
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+ La Dominique (en anglais Dominica), en forme longue le Commonwealth de Dominique, est un pays et une île de l'archipel des Caraïbes, située entre les îles françaises des Saintes et de Marie-Galante (deux dépendances de la Guadeloupe) au nord, et de la Martinique, au sud. Son nom précolombien est Wai'tu kubuli, qui signifie « Son corps est grand ».
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+ Le premier Européen à l'avoir abordée est Christophe Colomb, lors de son deuxième voyage, en 1493. Avant son indépendance en 1978, la Dominique est un État associé de la couronne britannique (West Indies Associated States (en)) et, avant 1967, une colonie britannique membre de l'éphémère fédération des Indes occidentales (1958-1962). Après avoir renoncé à ce territoire par le traité de Paris de 1763, la France occupe brièvement l'île par la suite, à deux reprises.
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+ L’île avait été initialement peuplée par des Indiens arawaks, puis par des Caraïbes.
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+ Le dimanche 3 novembre 1493, lors de son deuxième voyage aux Amériques, Christophe Colomb longe les rivages de l’île qu'il appelle ainsi Domingo — dimanche en espagnol —, d’où proviennent ses noms actuels, Dominique, en français et Dominica, en anglais.
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+ Les Indiens caraïbes doivent leur survie aux reliefs escarpés de la Dominique, ses forêts denses et sauvages. Venus du nord du Venezuela, ils s'étaient installés sur l'île bien avant que Christophe Colomb ne s'y arrête. Mais c'est ici seulement, cachés dans la nature, qu'ils ont échappé à l'extermination. En 1903, la Couronne britannique leur concéda quelques terres en propriété.
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+ En 1625, lors de la guerre de Trente Ans, les Espagnols laissent la place aux Français puis au cours du XVIIe siècle, Français et Anglais s’affrontent pour gouverner l'île. Deux fois leurs canonnades détruiront totalement Roseau. En 1660, Français et Anglais abandonnent l’île aux Caraïbes et la déclarent zone neutre ; pour mettre fin aux conflits, un traité de paix est signé entre les Français, les Anglais et les Caraïbes.
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+
21
+ Déjà installés à la Martinique et à la Guadeloupe, les Français s'implantent petit à petit à la Dominique en y introduisant la culture du café. Ils importent des esclaves africains pour combler la main-d'œuvre dont ils ont besoin. Mais les Britanniques s'approprient de nouveau l'île en 1759. À l'issue de la guerre de Sept Ans, par le traité de Paris (1763), la France cède la Dominique à l’Angleterre ; mais entre 1772 et 1814, les Français rompent le traité et s’emparent par deux fois de la Dominique. En 1778, c'est sous le commandement du marquis François Claude de Bouillé que les Français reçoivent la capitulation du gouverneur William Stuart. En 1814, après une dernière tentative de reconquête en incendiant de nouveau Roseau, les Français abandonnent définitivement l’île en échange d’une indemnité et cette dernière redevient britannique.
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23
+ L'esclavage est aboli à la Dominique en 1833. Comme il ne le fut qu'en 1848 dans les îles voisines de la Martinique et de la Guadeloupe, de nombreux esclaves s'enfuirent de ces îles pendant cette période, à l'aide de moyens de fortune, pour essayer de trouver refuge à la Dominique.
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+ En 1898, l'île reçoit le statut de Colonie de la Couronne britannique. En 1956, elle acquiert son indépendance au sein de l'éphémère Fédération des Antilles britanniques et, en 1967, elle devient État associé au Commonwealth et entame l’instauration d’un régime démocratique. L’indépendance de la Dominique est déclarée le 3 novembre 1978, lors du 485e anniversaire de sa découverte par Christophe Colomb.
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27
+ Aujourd'hui, les 3 000 descendants des Indiens Caraïbes, derniers héritiers de ces peuples précolombiens, vivent pour la plupart dans le territoire Kalinago, de 1 480 hectares, autour de la petite ville de Salybia, au nord-est de l'île. Malgré les métissages, ils revendiquent leur identité.
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+ Le 19 septembre 2017, suite au passage de l'ouragan Maria, le premier ministre Roosevelt Skerrit déclare : « [les habitants de la Dominique] ont perdu tout ce qui pouvait être perdu »[5].
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31
+ La Dominique est une république démocratique qui combine des aspects du modèle républicain et du « système de Westminster ». Le président est élu par le parlement pour un mandat de cinq ans (art. 18 de la Constitution). En accord avec l'article 59 de la Constitution, il choisit comme Premier ministre un député qui a l'appui d'une majorité au sein du Parlement[6].
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+ Le Commonwealth de la Dominique est membre du Caricom, de l'AEC, de l'OECO, du Commonwealth[7], de l'OEA, de l'ALBA, de l'ONU, et de la Francophonie[8].
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+ Le président actuel de l'île est Charles Savarin[9]. Roosevelt Skerrit est Premier ministre depuis 2004[10].
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+ L’île de la Dominique est située en plein cœur des Petites Antilles, à 41 km au nord-nord-ouest de la Martinique, à 29 km au sud-est des Saintes et autant au sud-sud-ouest de Marie-Galante, ces dernières constituant deux des dépendances de la Guadeloupe. Elle mesure 46 km de longueur, sur 25 km de largeur, pour une superficie de 754 km2.
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+ L'île est composée d'une chaîne de hauts pitons depuis son extrémité septentrionale à sa pointe méridionale ; le plus élevé, le Morne Diablotins, culmine à 1 447 m.
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+
41
+ La Dominique jouit d’un climat tropical avec des pluies abondantes qui alimentent les chutes d’eau. Il y a environ trente chutes d’eau formant des piscines naturelles, des sources d’eaux chaudes, 365 rivières et six sortes de forêts tropicales[réf. souhaitée] dont la Rain Forest (forêt tropicale humide). Le parc national de Morne Trois Pitons est classé au patrimoine mondial naturel par l’UNESCO[11].
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43
+ L'île témoigne d'un volcanisme de type récent, d'intense activité, comme l'attestent les sites du Boiling Lake, lac en ébullition, et de la « vallée de la Désolation ». Cette dernière est constituée de sources chaudes qui empêchent le développement de toute vie végétale[réf. souhaitée], contrastant ainsi avec les forêts tropicales environnantes.
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45
+ Les habitants de l’île, les Dominiquais et Dominiquaises, au nombre de 75 000, sont concentrés essentiellement sur la côte ouest, à Roseau, la capitale, forte de 24 000 habitants, et à Portsmouth (3 634 habitants en 2006), au nord. Il demeure encore 3 000 Indiens, préservant leurs traditions, sur la côte est.
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+ Les richesses écologiques de l'île ont été affectées par le développement de l'agriculture et des bananeraies, ainsi que par l'introduction de nombreuses espèces exogènes, devenant parfois invasives.
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+ Après une économie basée sur l'agriculture et l'exportation de bananes, qui a rendu l'île vulnérable aux catastrophes climatiques et aux crises du marché, la Dominique a souhaité développer un programme d'écotourisme, récompensé par la certification Green Globe 21 validant la qualité écotouristique de cette destination, pour la première fois[Quand ?] attribuée à une île des Caraïbes. La Dominique veut aller plus loin avec, depuis 2007, un programme de dix ans visant à transformer l'île en une « île biologique » par la conjugaison de l’écotourisme, de l’agrotourisme et d'un tourisme de santé, avec la conversion de l'agriculture à la production biologique, un commerce éthique et équitable ne nécessitant pas de consommation excessive des ressources naturelles[12].
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51
+ L'« île nature » a ouvert en janvier 2011 un sentier de randonnée, inédit dans les Caraïbes, le Waitukubuli National Trail (WNT). Long de 185 kilomètres, partagé en quatorze segments, il traverse le territoire du sud au nord en reprenant les chemins tracés par les anciens habitants, explique Edison Henry, le chef du projet. La flore typique comprend manguiers, corossols et gommiers. La faune typique est représentée par le « sisserou » (Amazone impériale), un grand perroquet au ventre pourpre et aux ailes vertes, unique au monde, emblème national de la Dominique.
52
+
53
+ Certaines rivières débouchent sur des chutes d'eau (Victoria, Sari Sari, Middelham…). La Dominique abrite le deuxième plus grand lac bouillonnant de la planète, au cœur du parc national de Morne Trois Pitons, classé au patrimoine mondial[13].
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+ La Dominique est divisée en dix paroisses.
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57
+ L'économie dominiquaise dépend surtout du tourisme et de l'agriculture. En effet, l'agriculture, principalement la banane, représente 18 % du PIB et emploie 28 % de la main-d'œuvre. Les services (dont le tourisme) représentaient 58 % du PIB et 40 % de la main-d'œuvre en 2002. Des réformes ont été entreprises afin de développer les services financiers off-shore à l'instar d'autres îles de la région. C'est également un pavillon de complaisance.
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59
+ À partir de 2003, le gouvernement de la Dominique, les régions Guadeloupe et Martinique, l'Agence française de développement (AFD), l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) ont envisagé de conduire en coopération un projet de développement des ressources géothermales de la Dominique. Il s'agirait d’exporter l'essentiel de la production électrique via des câbles sous-marins vers les deux îles françaises voisines (Guadeloupe et Martinique) qui constituent deux pôles de consommation électrique en forte croissance dans la Caraïbe.
60
+
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+ En 2005, une étude préliminaire de cadrage technique et économique a eu lieu entre la Dominique et EDF pour la France, mais aussi plusieurs intervenants économiques. À partir de 2013, une nouvelle phase s'est ouverte avec le forage des premiers puits. Cette phase de préfiguration de la production doit aboutir à l'évaluation de la production et, par la suite, la mise en place d'une centrale de production.
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+ Les prévisions économiques de 2018 menées par The Economist font de la Dominique le pays à plus forte croissance du PIB par rapport à l'année précédente, avec une progression de 8,8 %[14].
64
+
65
+ La population de la Dominique est de 71 293 habitants selon le recensement de 2011[15]. En 2001, la population s'identifiait à 86,8 % en tant que descendants d'Africains/noirs, 9,1 % se disaient d'origine « mixte », 2,9 % Amérindiens (Kalinago) et 0,8% Caucasiens/blancs, l'île comptait également de petites communautés d'Indiens, de Chinois et de Syriens/Libanais[16],[17]. La population de l'île croît peu, en partie du fait de l'émigration[15]. La population des Kalinagos, comptant 3 000 personnes, est l'une des dernières présences indigènes des Antilles. Ces derniers vivent aujourd'hui dans une réserve créée spécialement pour eux en 1903, le Territoire Kalinago[18],[19].
66
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67
+ Bien que la langue officielle du pays soit l'anglais, 80 % des citoyens s'expriment en créole dominiquais, créole à base lexicale française[19]. D'après les derniers recensements de 2014 (OIF) 10 % de la population parle en tant que langue principale le français (7 000 locuteurs). La Dominique est devenue membre de l'Organisation internationale de la francophonie en décembre 1979[19].
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+ Dans un recensement fait en 2001[16],[17], sur 69 775 habitants, 91,2 % des Dominiquais affirmaient leur appartenance à différentes branches du christianisme, 61,4 % de la population se disaient catholiques, 28,6 % étaient affiliés à différentes églises protestantes (dont 6,7 % se disant protestants évangéliques, 6,1 % adventistes, 5,6 % pentecôtistes, 4,1 % baptistes, 3,7 % méthodistes et 2,4 % d'autres églises protestantes), et 1,2 % déclarait être Témoins de Jéhovah. Par ailleurs, 1,3 % de la population (897 Dominiquais) se revendiquaient du rastafarisme, et l'islam (0,2 %) et l'hindouisme (0,1 %) comptaient quelques dizaines de fidèles[16]. 6,1 % de la population enfin ne revendiquaient aucune affiliation religieuse[16].
70
+ Selon l'institut privé Pew Research Center, en 2010, 94,4 % des habitants de la Dominique étaient chrétiens, principalement répartis entre catholiques (58,1 %) et protestants (35,5 %), et 3,0 % de la population pratiquaient une religion populaire[20].
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+ La Dominique a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ La Dominique (en anglais Dominica), en forme longue le Commonwealth de Dominique, est un pays et une île de l'archipel des Caraïbes, située entre les îles françaises des Saintes et de Marie-Galante (deux dépendances de la Guadeloupe) au nord, et de la Martinique, au sud. Son nom précolombien est Wai'tu kubuli, qui signifie « Son corps est grand ».
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+ Le premier Européen à l'avoir abordée est Christophe Colomb, lors de son deuxième voyage, en 1493. Avant son indépendance en 1978, la Dominique est un État associé de la couronne britannique (West Indies Associated States (en)) et, avant 1967, une colonie britannique membre de l'éphémère fédération des Indes occidentales (1958-1962). Après avoir renoncé à ce territoire par le traité de Paris de 1763, la France occupe brièvement l'île par la suite, à deux reprises.
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+ L’île avait été initialement peuplée par des Indiens arawaks, puis par des Caraïbes.
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+ Le dimanche 3 novembre 1493, lors de son deuxième voyage aux Amériques, Christophe Colomb longe les rivages de l’île qu'il appelle ainsi Domingo — dimanche en espagnol —, d’où proviennent ses noms actuels, Dominique, en français et Dominica, en anglais.
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+ Les Indiens caraïbes doivent leur survie aux reliefs escarpés de la Dominique, ses forêts denses et sauvages. Venus du nord du Venezuela, ils s'étaient installés sur l'île bien avant que Christophe Colomb ne s'y arrête. Mais c'est ici seulement, cachés dans la nature, qu'ils ont échappé à l'extermination. En 1903, la Couronne britannique leur concéda quelques terres en propriété.
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+ En 1625, lors de la guerre de Trente Ans, les Espagnols laissent la place aux Français puis au cours du XVIIe siècle, Français et Anglais s’affrontent pour gouverner l'île. Deux fois leurs canonnades détruiront totalement Roseau. En 1660, Français et Anglais abandonnent l’île aux Caraïbes et la déclarent zone neutre ; pour mettre fin aux conflits, un traité de paix est signé entre les Français, les Anglais et les Caraïbes.
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+ Déjà installés à la Martinique et à la Guadeloupe, les Français s'implantent petit à petit à la Dominique en y introduisant la culture du café. Ils importent des esclaves africains pour combler la main-d'œuvre dont ils ont besoin. Mais les Britanniques s'approprient de nouveau l'île en 1759. À l'issue de la guerre de Sept Ans, par le traité de Paris (1763), la France cède la Dominique à l’Angleterre ; mais entre 1772 et 1814, les Français rompent le traité et s’emparent par deux fois de la Dominique. En 1778, c'est sous le commandement du marquis François Claude de Bouillé que les Français reçoivent la capitulation du gouverneur William Stuart. En 1814, après une dernière tentative de reconquête en incendiant de nouveau Roseau, les Français abandonnent définitivement l’île en échange d’une indemnité et cette dernière redevient britannique.
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+ L'esclavage est aboli à la Dominique en 1833. Comme il ne le fut qu'en 1848 dans les îles voisines de la Martinique et de la Guadeloupe, de nombreux esclaves s'enfuirent de ces îles pendant cette période, à l'aide de moyens de fortune, pour essayer de trouver refuge à la Dominique.
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+ En 1898, l'île reçoit le statut de Colonie de la Couronne britannique. En 1956, elle acquiert son indépendance au sein de l'éphémère Fédération des Antilles britanniques et, en 1967, elle devient État associé au Commonwealth et entame l’instauration d’un régime démocratique. L’indépendance de la Dominique est déclarée le 3 novembre 1978, lors du 485e anniversaire de sa découverte par Christophe Colomb.
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+ Aujourd'hui, les 3 000 descendants des Indiens Caraïbes, derniers héritiers de ces peuples précolombiens, vivent pour la plupart dans le territoire Kalinago, de 1 480 hectares, autour de la petite ville de Salybia, au nord-est de l'île. Malgré les métissages, ils revendiquent leur identité.
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+ Le 19 septembre 2017, suite au passage de l'ouragan Maria, le premier ministre Roosevelt Skerrit déclare : « [les habitants de la Dominique] ont perdu tout ce qui pouvait être perdu »[5].
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+ La Dominique est une république démocratique qui combine des aspects du modèle républicain et du « système de Westminster ». Le président est élu par le parlement pour un mandat de cinq ans (art. 18 de la Constitution). En accord avec l'article 59 de la Constitution, il choisit comme Premier ministre un député qui a l'appui d'une majorité au sein du Parlement[6].
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+ Le Commonwealth de la Dominique est membre du Caricom, de l'AEC, de l'OECO, du Commonwealth[7], de l'OEA, de l'ALBA, de l'ONU, et de la Francophonie[8].
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+ Le président actuel de l'île est Charles Savarin[9]. Roosevelt Skerrit est Premier ministre depuis 2004[10].
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+ L’île de la Dominique est située en plein cœur des Petites Antilles, à 41 km au nord-nord-ouest de la Martinique, à 29 km au sud-est des Saintes et autant au sud-sud-ouest de Marie-Galante, ces dernières constituant deux des dépendances de la Guadeloupe. Elle mesure 46 km de longueur, sur 25 km de largeur, pour une superficie de 754 km2.
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+ L'île est composée d'une chaîne de hauts pitons depuis son extrémité septentrionale à sa pointe méridionale ; le plus élevé, le Morne Diablotins, culmine à 1 447 m.
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+ La Dominique jouit d’un climat tropical avec des pluies abondantes qui alimentent les chutes d’eau. Il y a environ trente chutes d’eau formant des piscines naturelles, des sources d’eaux chaudes, 365 rivières et six sortes de forêts tropicales[réf. souhaitée] dont la Rain Forest (forêt tropicale humide). Le parc national de Morne Trois Pitons est classé au patrimoine mondial naturel par l’UNESCO[11].
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+ L'île témoigne d'un volcanisme de type récent, d'intense activité, comme l'attestent les sites du Boiling Lake, lac en ébullition, et de la « vallée de la Désolation ». Cette dernière est constituée de sources chaudes qui empêchent le développement de toute vie végétale[réf. souhaitée], contrastant ainsi avec les forêts tropicales environnantes.
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+ Les habitants de l’île, les Dominiquais et Dominiquaises, au nombre de 75 000, sont concentrés essentiellement sur la côte ouest, à Roseau, la capitale, forte de 24 000 habitants, et à Portsmouth (3 634 habitants en 2006), au nord. Il demeure encore 3 000 Indiens, préservant leurs traditions, sur la côte est.
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+ Après une économie basée sur l'agriculture et l'exportation de bananes, qui a rendu l'île vulnérable aux catastrophes climatiques et aux crises du marché, la Dominique a souhaité développer un programme d'écotourisme, récompensé par la certification Green Globe 21 validant la qualité écotouristique de cette destination, pour la première fois[Quand ?] attribuée à une île des Caraïbes. La Dominique veut aller plus loin avec, depuis 2007, un programme de dix ans visant à transformer l'île en une « île biologique » par la conjugaison de l’écotourisme, de l’agrotourisme et d'un tourisme de santé, avec la conversion de l'agriculture à la production biologique, un commerce éthique et équitable ne nécessitant pas de consommation excessive des ressources naturelles[12].
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+ L'« île nature » a ouvert en janvier 2011 un sentier de randonnée, inédit dans les Caraïbes, le Waitukubuli National Trail (WNT). Long de 185 kilomètres, partagé en quatorze segments, il traverse le territoire du sud au nord en reprenant les chemins tracés par les anciens habitants, explique Edison Henry, le chef du projet. La flore typique comprend manguiers, corossols et gommiers. La faune typique est représentée par le « sisserou » (Amazone impériale), un grand perroquet au ventre pourpre et aux ailes vertes, unique au monde, emblème national de la Dominique.
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+ Certaines rivières débouchent sur des chutes d'eau (Victoria, Sari Sari, Middelham…). La Dominique abrite le deuxième plus grand lac bouillonnant de la planète, au cœur du parc national de Morne Trois Pitons, classé au patrimoine mondial[13].
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+ La Dominique est divisée en dix paroisses.
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+ L'économie dominiquaise dépend surtout du tourisme et de l'agriculture. En effet, l'agriculture, principalement la banane, représente 18 % du PIB et emploie 28 % de la main-d'œuvre. Les services (dont le tourisme) représentaient 58 % du PIB et 40 % de la main-d'œuvre en 2002. Des réformes ont été entreprises afin de développer les services financiers off-shore à l'instar d'autres îles de la région. C'est également un pavillon de complaisance.
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+ À partir de 2003, le gouvernement de la Dominique, les régions Guadeloupe et Martinique, l'Agence française de développement (AFD), l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) ont envisagé de conduire en coopération un projet de développement des ressources géothermales de la Dominique. Il s'agirait d’exporter l'essentiel de la production électrique via des câbles sous-marins vers les deux îles françaises voisines (Guadeloupe et Martinique) qui constituent deux pôles de consommation électrique en forte croissance dans la Caraïbe.
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+ En 2005, une étude préliminaire de cadrage technique et économique a eu lieu entre la Dominique et EDF pour la France, mais aussi plusieurs intervenants économiques. À partir de 2013, une nouvelle phase s'est ouverte avec le forage des premiers puits. Cette phase de préfiguration de la production doit aboutir à l'évaluation de la production et, par la suite, la mise en place d'une centrale de production.
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+ Les prévisions économiques de 2018 menées par The Economist font de la Dominique le pays à plus forte croissance du PIB par rapport à l'année précédente, avec une progression de 8,8 %[14].
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+ La population de la Dominique est de 71 293 habitants selon le recensement de 2011[15]. En 2001, la population s'identifiait à 86,8 % en tant que descendants d'Africains/noirs, 9,1 % se disaient d'origine « mixte », 2,9 % Amérindiens (Kalinago) et 0,8% Caucasiens/blancs, l'île comptait également de petites communautés d'Indiens, de Chinois et de Syriens/Libanais[16],[17]. La population de l'île croît peu, en partie du fait de l'émigration[15]. La population des Kalinagos, comptant 3 000 personnes, est l'une des dernières présences indigènes des Antilles. Ces derniers vivent aujourd'hui dans une réserve créée spécialement pour eux en 1903, le Territoire Kalinago[18],[19].
66
+
67
+ Bien que la langue officielle du pays soit l'anglais, 80 % des citoyens s'expriment en créole dominiquais, créole à base lexicale française[19]. D'après les derniers recensements de 2014 (OIF) 10 % de la population parle en tant que langue principale le français (7 000 locuteurs). La Dominique est devenue membre de l'Organisation internationale de la francophonie en décembre 1979[19].
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+ Dans un recensement fait en 2001[16],[17], sur 69 775 habitants, 91,2 % des Dominiquais affirmaient leur appartenance à différentes branches du christianisme, 61,4 % de la population se disaient catholiques, 28,6 % étaient affiliés à différentes églises protestantes (dont 6,7 % se disant protestants évangéliques, 6,1 % adventistes, 5,6 % pentecôtistes, 4,1 % baptistes, 3,7 % méthodistes et 2,4 % d'autres églises protestantes), et 1,2 % déclarait être Témoins de Jéhovah. Par ailleurs, 1,3 % de la population (897 Dominiquais) se revendiquaient du rastafarisme, et l'islam (0,2 %) et l'hindouisme (0,1 %) comptaient quelques dizaines de fidèles[16]. 6,1 % de la population enfin ne revendiquaient aucune affiliation religieuse[16].
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+ Selon l'institut privé Pew Research Center, en 2010, 94,4 % des habitants de la Dominique étaient chrétiens, principalement répartis entre catholiques (58,1 %) et protestants (35,5 %), et 3,0 % de la population pratiquaient une religion populaire[20].
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+ Donald Fauntleroy Duck, ou simplement Donald [dɔnald dœk][NB 1] (en anglais : [ˈdɒnəld dʌk][NB 2]), est un personnage de fiction développé, entre autres, par l'animateur Dick Lundy[1] en 1934 pour le compte des studios Disney. Sa première apparition au cinéma a lieu le 9 juin 1934 sous la forme d'un canard en costume marin, dans le film Une petite poule avisée[2] (The Wise Little Hen).
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+
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+ Au début de sa carrière cinématographique, ce canard grincheux et colérique sert de contrepoint au caractère progressivement plus posé de Mickey Mouse. Il devient rapidement héros de sa propre série de dessins animés. Dans la bande dessinée, il s'entoure rapidement d'un nombre important de personnages nouveaux et d'un univers qui lui est propre, sous la plume de grands scénaristes-dessinateurs américains, tels que Al Taliaferro puis Carl Barks. L'importance du personnage lui-même s'efface un peu devant les nombreux autres personnages créés dans l'univers des canards de Disney, tel son oncle Balthazar Picsou.
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7
+ Donald a presque totalement disparu du monde cinématographique. Dans le monde de l'édition, il reste très populaire dans les pays scandinaves et d'Europe du Nord, où il l'est même davantage que Mickey Mouse, ainsi qu'en Italie. En Suède, il est le plus populaire des personnages Disney et possède son propre magazine qui a été publié en 2001 à plus de 400 000 exemplaires[3]. A contrario, c'est Picsou et non Donald qui possède une publication à son nom en France (Picsou Magazine). Les histoires de Donald sont quand même publiées dans ces magazines ou ceux de Mickey. Malgré cette relative absence du devant de la scène, Donald reste très présent dans les produits dérivés de l'univers Disney.
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+
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+ Le nom complet de Donald en anglais, « Donald Fauntleroy Duck », figure sur son avis de mobilisation dans un dessin animé de 1941 lorsque les États-Unis entrent en guerre et est repris dans quelques bandes dessinées.
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11
+ Les animateurs et dessinateurs des studios Disney ont créé plusieurs personnages autour de leur souris-vedette Mickey Mouse. La plupart des amis de Mickey sont d'abord issus des animaux de la ferme. On retrouve ainsi une vache, Clarabelle Cow et un cheval, Horace Horsecollar. Le canard n'avait pas encore été créé.
12
+
13
+ En 1931, un canard nommé « Donald Duck » est cité parmi les amis de la souris dans Mickey's 'Hoozoo' Witswitch, And Wotswot[4], un poème contenu dans un livre de la série The Adventures of Mickey Mouse[5],[6] publié par David McKay de New York[7]. Cette histoire a été republiée en 1932 à Londres et illustrée par Wilfred Haughton, sous la forme des premières versions des Mickey Mouse Annual[4]. Elle permet de voir dans l'angle inférieur gauche un canard aux ailes courtes, vêtu d'un short similaire à celui de Mickey, à la tête noire et découverte[8]. Il ne ressemble pas vraiment à ce qu'il sera quelques années plus tard[NB 3].
14
+
15
+ La création de Donald Duck doit beaucoup à l'évolution de la carrière de Clarence Nash, alors « vendeur de lait » (présentateur de publicité) pour l'Adohr Milk Company[9]. Il avait réalisé les bruitages de chevaux tirant le wagon de lait dans une publicité[9]. En 1933, il décide de déposer ce film publicitaire aux Studios de Disney comme CV[10]. Il auditionne ensuite pour des sons d'animaux. Lors d'une prise de son pour un chevreau dans Marie a un petit agneau, Walt Disney aurait trouvé la voix pour son « canard parlant »[6],[10],[11]. En décembre 1933, Clarence Nash signe un contrat avec les studios Disney pour faire la voix d'un personnage alors à créer[10].
16
+
17
+ Nash a donné sa voix en version originale au canard de 1934 à 1983[12], ce qui l'a fait surnommer Ducky Nash ; mais il a aussi participé à la définition de son caractère[10], le processus de production des films Disney intégrant les dialogues dès les premières phases de création[13]. C'est le personnage de Donald qui a rendu Nash célèbre[14].
18
+ Depuis la mort de Nash en 1985, c'est Tony Anselmo, un animateur des studios, qui a repris le rôle.
19
+
20
+ La première apparition officielle de Donald Duck a lieu dans le film d'animation Une petite poule avisée le 9 juin 1934[15], dans lequel il tient le rôle d'un canard paresseux qu'une mère poule va mettre sur le chemin du travail. Ce film est une Silly Symphony et non un Mickey Mouse. Loin d'avoir le premier rôle, il était plutôt le comparse infortuné de la saga d'origine. Dès cette aventure, il est habillé en costume de marin : pour Disney, le canard rappelle l'eau, donc la marine, de plus le personnage joue La cornemuse du marin. Cette histoire est publiée sous forme de pages dominicales aux États-Unis de septembre à décembre 1934[16], puis en France dans Le Journal de Mickey d'avril à août 1935 et sous forme de livre aux États-Unis en 1935.
21
+
22
+ Graphiquement parlant, Donald Duck est né d'après Flora O'Brien sous les crayons d'Art Babbitt, Dick Huemer et Dick Lundy, les animateurs d'Une petite poule avisée mais c'est ce dernier qui le reprend et le développe dans Le Gala des orphelins (11 août 1934), les deux autres animateurs ayant été placés sur d'autres productions[1]. Pour Russel Merritt and J. B. Kaufman[17], Dick Lundy n'a pas participé à Une petite poule avisée. C'est pour cette raison que John Grant mentionne seulement Babbitt et Huemer comme les deux premiers animateurs de Donald[6].
23
+
24
+ Pour Merritt et Kaufman, Art Babbitt et Dick Huemer ont réalisé les premières séquences avec Donald, Babbitt la scène de danse et Huemer la séquence finale. Mais elles ont été en partie coupées au montage et la scène de danse a été retravaillée par Gilles DeTremauden. Quoi qu'il en soit dans Le Gala des orphelins, l'animateur Dick Lundy donne à Donald des traits plus anguleux (par exemple le bec), un corps plus grossier, des pieds plus grands et surtout des bras anthropomorphes, non plus des ailes.
25
+
26
+ Dans le Gala des Orphelins, dirigé par Burton Gillett, Donald commence une carrière de second rôle aux côtés de Mickey. Il est mis en situation parmi d'autres personnages devant divertir des orphelins. Son numéro est de lire un poème devant un public agité[18]. Mais il a déjà du mal à le déclamer, il est interrompu régulièrement par les enfants qui ne le comprennent pas et le corrigent. Tout cela l'exaspère et le pousse à des accès de colères : signe désormais caractéristique du personnage dans les films suivants. Le poème n'est pas n'importe lequel, c'est Marie a un petit agneau, un clin d'œil à la première séance de Clarence Nash[6]. À la fin du spectacle, il tente de déclamer un autre poème, Little Boy Blue, mais les enfants l'attaquent ce qui provoque sa colère et une crise de furie. Ce caractère volcanique, apparu ici un peu par vengeance, lui sera ensuite associé pendant toute sa carrière, exception faite d'un ou deux films[6].
27
+
28
+ Donald a fait ses débuts en bandes dessinées dès 1934 dans la version papier de la Silly Symphony Une petite poule avisée. Cet épisode, dessiné par Ted Osborne et Al Taliaferro, a été publié dans les bandes dessinées dominicales entre le 16 septembre et le 16 décembre 1934[16].
29
+
30
+ Mais c'est en 1935 que naît réellement le personnage de Donald Duck avec un livre qui lui est directement dédié : une bande dessinée de 14 pages publiée par Whitman Publishing Company[7]. Peu après, Al Taliaferro dessine des comics strips de Donald dans les journaux. Dès le 10 février 1935, Ted Osborne et Floyd Gottfredson, intègrent Donald aux histoires dominicales de Mickey, ce sont des petits gags qui tiennent en trois ou quatre cases se suivant sur de longues périodes. Il apparaît à partir du 4 mars dans le strip quotidien Mickey journaliste (Editor in grief)[19].
31
+ Graphiquement, il est intéressant de noter que Floyd Gottfredson est le seul à lui dessiner un bec presque pointu[20] pendant les deux ou trois années où il le représente en compagnie de Mickey[21].
32
+
33
+ En 1935, le studio commence l'attribution de licences pour les produits dérivés de Donald Duck[22]. En 15 ans plusieurs centaines de produits sont commercialisés, des poupées, des livres, du savon, des jeux, des brosses à dents, un train miniature de Lionel, une montre Ingersoll et diverses nourritures comme des céréales, du popcorn et un jus d'orange[22].
34
+
35
+ Ce n'est qu'à la fin des années 1930, que les auteurs-dessinateurs américains et italiens de Disney se lancent dans des histoires longues de Donald Duck[23].
36
+
37
+ Au cinéma, Donald apparaît ensuite dans plusieurs dessins animés, comme second rôle râleur aux côtés de Mickey. Le premier court métrage de l'année est La Fanfare. John Grant indique qu'il poursuit ici ce qu'il avait commencé dans Le Gala des orphelins : le « vol du rôle vedette »[24]. Il cite pour étayer son propos Helen G Thompson, une journaliste du magazine britannique The Stage[24], peu avare d'éloges :
38
+
39
+ « …Au début du Gala des Orphelins [une erreur], il embarque la maison, avec les briques, les plantes en pot et les autres dépendances.... Il a été dit que personne n'avait été aussi captivant depuis Ben Turpin. Personne n'avait été dégonflé avec une telle finalité depuis que le rouleau compresseur avait aplati le petit Fido[NB 4]. Sa persistance était comparable à celle de Jean Valjean dans Les Misérables. »
40
+
41
+ Dans le script initial Donald aurait dû jouer un saxophoniste mais Walt en décida autrement[25]. Autre élément, Donald se retrouve ici aux prises avec une abeille, fait qui se reproduira 7 fois entre 1948 et 1952[26].
42
+
43
+ Donald commence à apparaître dans d'autres films de la série des Mickey Mouse présentant ensemble Mickey, Dingo, Minnie et Pluto. Dans Mickey's Service Station (16 mars 1935), Donald entame un trio avec Dingo et Mickey. Ce trio sera présent dans la plupart des courts-métrages réalisés par Ben Sharpsteen entre 1935 et 1938.
44
+
45
+ Ce trio est présent dans de nombreux courts-métrages et permet aux scénaristes et animateurs de présenter de nombreuses scènes comiques. Ces courts-métrages sont souvent désign��s comme des classiques de l'animation, comme le rappelle Leonard Maltin[27]. Toutefois en y regardant de plus près, la plupart des gags ne sont centrés que sur l'un des personnages. Le dessin animé se résume alors à la succession de gags, souvent spécifiques à chaque personnage en raison de leurs caractères et leurs caractéristiques physiques (Dingo est naïf et simple d'esprit mais c'est ce qui le rend attachant et amusant, Donald est colérique et peureux mais il est bon, Mickey est petit mais courageux) dans un environnement donné.
46
+
47
+ Après 1938, les trois personnages apparaissent plutôt en solo et sont les stars de leurs propres séries et ce principalement en raison du manque de possibilités pour concevoir des histoires avec Mickey Mouse, son caractère étant devenu trop strict pour lui faire faire des bêtises. Comme signe de cet état de fait, en juin 1938, le court-métrage Trappeurs arctiques ne présente que Donald et Dingo, en duo.
48
+
49
+ Le premier et unique long-métrage mettant en scène les trois personnages sera Mickey, Donald, Dingo : Les Trois Mousquetaires, en 2004.
50
+
51
+ En 1935, un nouveau dessinateur est engagé par les studios Disney, il se nomme Carl Barks. Il travaille sur des courts-métrages et, comme tous ses collègues, il participe aux créations de gags pour les films en préparation. Il imagine six mois plus tard le fameux gag de Donald et du fauteuil de barbier, et empoche une prime de 50 $ pour cela[25]. Walt Disney incite Barks à entrer dans le groupe de scénaristes et à travailler sur Donald Duck, ce fait marque en quelque sorte la naissance de l'univers des canards de Disney[25].
52
+
53
+ La première animation de Barks scénariste est Inventions modernes (1937 avec Jack King) et qui intègre le gag du fauteuil
54
+ [25].
55
+
56
+ Le gag du fauteuil de barbier présente Donald découvrant un fauteuil de barbier robotisé. Il met une pièce attachée au bout d'un fil[NB 5] dans la machine qui commence alors sa coupe. En se levant la machine met Donald la tête en bas. La partie supérieure du robot commence alors à coiffer l'arrière-train du canard, tandis que l'inférieure cire son bec. Donald se retrouve alors avec le visage noir et poli et avec une raie sur les fesses.
57
+ Cette séquence, à une époque où le métier de barbier était encore assez populaire, rendit les spectateurs hystériques de rire, en présentant des scènes jamais osées dans les films comiques[25].
58
+
59
+ Jusqu'en 1941, Carl Barks travaille sur les dessins animés avec Jack King et Jack Hannah. Mais, avec la Seconde Guerre mondiale, Donald fait partie des héros de fiction mobilisés pour la propagande de guerre, alors que Barks préfère l'humour et les gags. Fin 1942, Barks démissionne de Disney mais poursuivra sa carrière avec le canard.
60
+
61
+ Embauché par Western Publishing de 1942 à 1967, il va dessiner des aventures de Donald en bandes dessinées, développant tout son univers, devenant le plus important dessinateur sur Donald et créant de nombreux personnages en plus de ceux inventés après 1942. Beaucoup des personnages les plus célèbres sont de Barks comme Picsou, Gontran Bonheur, Les Rapetou, Géo Trouvetou, Miss Tick, Archibald Gripsou, Crésus Flairsou... et donne aux personnages une ville : Donaldville (Duckburg, la ville des canards dans la version originale). Barks est ainsi devenu l'auteur le plus influent de l'univers des canards de Disney. La vision de cet univers, qu'il développe dans ses histoires, sert de souvent de repère à tous les autres créateurs de séries présentant Donald, contemporains de Barks ou non.
62
+
63
+ Pour son influence, voir la section qui lui est consacrée.
64
+
65
+ L'année 1936 marque le début de la carrière solo de Donald Duck.
66
+
67
+ Côté bande dessinée, Donald domine la production des strips des Silly Symphonies entre le 30 août 1936 et le 12 décembre 1937. Durant cette période, les histoires sont écrites par Ted Osborne et dessinées par Al Taliaferro, mais des études de leurs travaux montrent que Taliaferro participait aussi aux scénarios. L'importance est telle qu'il est alors envisagé de faire de Donald un personnage indépendant des Silly Symphonies.
68
+
69
+ Cette dissociation intervient toutefois d'abord dans l'animation. Le 12 septembre 1936, dans le court-métrage Donald et Pluto de la série Mickey Mouse, Donald obtient un premier rôle aux côtés du chien de Mickey, la souris n'apparaissant pas. Ce film marque le début de la carrière solo de Donald, qui naîtra quelques mois plus tard au début de 1937.
70
+
71
+ L'année 1937 est un grand tournant dans l'histoire de Donald, comme le sera aussi l'année 1947, de nombreuses nouveautés interviennent autour du canard colérique. Tout d'abord Donald obtient sa propre série de dessins animés, suivie peu après par ses propres bandes dessinées. Cette période voit aussi sa vie changée avec l'apparition d'une famille et de nouveaux traits de caractères. Voir pour ce dernier point la section consacrée à l'analyse du caractère du personnage.
72
+
73
+ En 1937, Donald commence sa propre série de courts-métrages avec Don Donald sorti le 9 janvier avec au scénario Carl Barks et Jack Hannah.
74
+
75
+ Dans ce film, le spectateur découvre le personnage sujet de tous les amours de Donald. La cane ne s'appelle pas encore Daisy, mais Donna[25]. Cette période est très chargée pour l' « acteur Donald » qui, en plus de sa propre série, est présent dans plusieurs films de la série des Mickey Mouse au sein du trio Mickey-Donald-Dingo, entame la série Dingo et Donald, et se voit attribuer une fiancée caractérielle et une grande famille.
76
+
77
+ De plus cette même année, le film Inventions modernes est remarquable par le fait que Donald est le seul héros. À la fin du court métrage Donald est « emprisonné » dans un fauteuil de barbier mécanique, le gag de Carl Barks (cf. ci-avant). Nash associe le succès hilarant du film à une anecdote : « Au Canada, un homme riait tellement qu'il aurait perdu son dentier dans le cinéma, derrière lui »[25].
78
+
79
+ En parallèle les productions de Disney changent aussi. On peut noter l'arrêt des Silly Symphonies, le ralentissement des Mickey Mouse par manque de possibilités scénaristiques mais aussi un redéploiement, voulu par Walt, des animateurs en équipes séparées spécialisées sur des personnages[28]. Cette répartition en plus d'être financièrement plus économique permet aussi une meilleure qualité sur chaque personnage, Donald est ainsi confié à Jack Hannah et Jack King, Pluto par Norman Ferguson et Charles August Nichols, Mickey par Bill Roberts et Riley Thompson tandis Jack Kinney prend en charge Dingo[28].
80
+
81
+ Le duo Barks-Hannah réalisera les scénarios de 27 dessins animés entre 1937 et 1947, l'âge d'or de Donald, et la plupart sous la direction de Jack King[1].
82
+
83
+ À cette époque, Donald est parvenu à une apparence « moderne », principalement plus ronde, comme Mickey Mouse avait pu le faire dans les années 1930 sous l'impulsion de David Hand et aussi à partir de 1939 avec celle de Franklin Thomas et Ollie Johnston.
84
+
85
+ Le 7 février 1937, Donald apparaît dans son propre strip au sein d'un journal quotidien. Ces histoires sont dessinées par Al Taliaferro, d'après un scénario de Bob Karp[29].
86
+
87
+ Le 15 mai 1937, Donald intervient pour la première fois dans une histoire spécialement taillée pour un journal à séries. L'histoire fut publiée par l'entreprise anglaise Fleetway et s'intitulait « Donald et Donna »[30].
88
+
89
+ Dans leurs histoires, le duo Osborne-Taliaferro transforme Donald de campagnard en citadin. Ils insérèrent même les premiers membres de la famille des canards : ses neveux Riri, Fifi et Loulou, qui débutèrent le 17 octobre 1937[31]. Ce sont les triplés, fils de Della, la sœur de Donald. Ils sont envoyés à Donald pour qu'il s'occupe d'eux pendant le séjour à l'hôpital du père des triplés, qui lui doit se remette de leurs dernières frasques. Donald devient alors une sorte de père adoptif.
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91
+ Fin 1937, Disney a octroyé les droits de production de série à la maison italienne Mondadori. La série de Federico Pedrocchi s'intitulant Paolino Paperino e il Mistero di Marte est alors publiée entre le 30 décembre 1937 et le 28 avril 1938. Dans cette histoire, Donald et son compère d'Une petite poule avisée Peter Pig vont sur Mars[32],[33]. L'histoire est publiée d'une façon hebdomadaire sur 18 mois. Ceci constitue la première série de longue durée avec Donald et, à la différence des comic-strip de Taliaferro, la première série d'aventures avec Donald. Quand Il Misterio di Marte s'arrêta, une nouvelle série est lancée Paolino Paperino inviato speciale qui dure alors 30 semaines. Cette histoire d'espionnage, inédite en France a depuis été rééditée en suédois en 1988 dans Ma vie comme canard (Mitt liv som anka), sous le titre Donald dans l'incendie (Kalle Anka i elden).
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+
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+ Les débuts de Donald aux États-Unis dans les séries journalistiques ont quant à eux attendu encore quelques années.
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+ À l'instar de Mickey avec Minnie, Donald est doté d'une « fiancée ». Mais contrairement à Mickey qui a toujours connu Minnie, la première fiancée de Donald ne sera pas la bonne. Une cane nommée Donna Duck apparaît en janvier 1937 dans Don Donald. Ce fait en partie anodin marque le début d'une importante histoire familiale parfois inextricable. La fiancée de Donald, Donna Duck sera « définitivement (re-)baptisée » Daisy Duck en 1940 dans L'Entreprenant M. Duck (Mr. Duck Steps Out). Mais ce n'est pas la fin de Donna. Carl Barks en 1953 la transforme en sœur de Daisy et lui donne trois filles, Lili, Lulu et Zizi.
96
+
97
+ En bande dessinée, Donald se voit confier trois neveux fin 1937, Riri, Fifi et Loulou, fils de sa sœur Della Duck, mariée selon Don Rosa au frère de Daisy. Dès le 15 avril 1938, ces « chenapans » apparaissent dans le court-métrage Les Neveux de Donald. Daisy et les trois neveux commencent alors à prendre une part plus importante dans la vie de Donald[25].
98
+
99
+ En 1939, Donald est confronté aux peurs des superstitions dans Donald le chanceux[25]. Il est ensuite gratifié d'un cousin un jars nommé Gus Glouton dans le court métrage au nom très explicite Le Cousin de Donald.
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+
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+ En 1940, Al Taliaferro représente dans un strip hebdomadaire sur une photo, la grand-mère de Donald, simplement surnommée Grand-Mère Donald, officiellement nommée Elvire Duck né Écoutum. Elle deviendra un personnage à part entière en 1943 et sera rejointe dans sa ferme par Gus Glouton, son petit-neveu.
102
+
103
+ John Grant présente Donald cuistot (1941) comme un chef-d'œuvre de Jack King, alors au sommet de sa gloire, en raison de sa simplicité et de son côté très hilarant[34].
104
+
105
+ En 1941, Donald Duck apparaît dans le film Le Dragon récalcitrant à deux reprises. La première permet de montrer les rudiments de l'animation, éléments qui s'assemblent pour devenir un extrait du court métrage Donald fermier (Old MacDonald Duck) alors en production[35] et sorti par la suite le 12 septembre 1941[36].
106
+
107
+ Puis il apparaît sous la forme des personnages des grands tableaux de maîtres[35]. C'est l'extrait d'un court métrage baptisé Museum Keeper (ou Old Masters ou Donald and the Old Masters) entamé fin 1938 sous la direction de Frank Tashlin mais non réalisé[37]. L'un des tableaux représente Donald comme Le Cavalier riant (1624) de Frans Hals[35]. Les chefs-d'œuvre revus et corrigés selon l'univers des canards de Disney ont par la suite été publiés ou copiés à maintes reprises[38]. Seize de ces œuvres ont été reproduites dans le numéro du 16 avril 1945 du Life Magazine[39], à savoir :
108
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109
+ Durant la Seconde Guerre mondiale, le public cherchait des personnages plus volontaires, plus forts, parfois brutaux. Tandis que des personnages comme Minnie participent à l'effort de guerre depuis le « pays », Walt Disney n'accepte pas de transformer Mickey en un personnage de propagande, et de l'envoyer au front. Mais ce ne sera pas le cas de Donald, tout au contraire. Ce n'est pas par hasard si la popularité de personnages comme Bugs Bunny ou Donald monta en flèche. Le canard, après avoir lutté contre de nombreux animaux et végétaux, semble prêt pour d'autres combats[25].
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+ Pendant cette période, la carrière de Donald se sépare en deux axes, les courts métrages de propagande dans lesquels il est souvent un soldat et de l'autre dans deux longs métrages de type compilations, il est un « ambassadeur », un Américain moyen visitant les pays d'Amérique du Sud.
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+ Donald est présent dans deux des quatre séquences du film Saludos Amigos (1942). Ce film est un voyage touristique en Amérique du Sud avec des scènes de vie, de l'art et de la musique de cette région[40] mais il représente aussi une caricature du touriste américain[41]. La présence du personnage de Donald est justifiée par son caractère international, du moins par le fait que même dans sa langue natale, le canard est presque incompréhensible[42]. À cause de cela, les animateurs ont développé pour Donald un langage corporel qui a permis de résoudre le problème de la traduction et de son coût, pour la sortie du film en Amérique du Sud[42]. D'autres personnages ont été évoqués comme Simplet, le nain muet de Blanche-Neige, mais la teneur des émotions de Donald est plus facilement perceptible[42]. A contrario Donald devient l'ambassadeur, le meilleur vendeur du modèle américain, le « propagandiste no 1 » de la société américaine[40].
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+ Dans Les Trois Caballeros (1945), Donald sert de fil conducteur au film. John Grant considère que le film permet à Donald Duck d'offrir un tremplin aux deux autres héros, certains critiques résumant ce constat au seul José Cariocia[43]. Jerry Beck justifie la présence de Donald dans ces deux films latino-américains par son premier amour Donna Duck une cane mexicaine apparue en 1937 dans Don Donald[44].Grant note que dans ce film Donald est semblable à lui-même mais il tombe amoureux de trois sud-américaines, amour qui est loin d'être platonique[43]. Donald joue ici le rôle d'un militaire américain moyen qui profite d'être loin de son pays pour, comme l'indique Panchito, être un « little wolf's in duck's clothings » (petit loup dans des habits de canards)[43]. Il est aussi un prétendant potentiel pour des demoiselles réelles et d'après le Times, un « alarmant cas incongru de vêtements dénudés[45]. » Sébastien Roffat indique que de nombreux critiques ont condamné le film pour son mauvais goût et ont été choqués par la répétition de l'expression de l'attirance sexuelle de Donald pour les jolies filles sud-américaines[46]. Sean Griffin entame son analyse par un rappel que la réaction critique à l'encontre du film exprime l'inconfort de voir Donald dans une « transe » sexuelle courant de filles brésiliennes en filles mexicaines[47]. Le Saturday Review se demande pourquoi Walt Disney et son équipe ont envoyé leurs trois caballeros pour un voyage sur un tapis magique à travers des plages pleines de beautés en maillot de bain[47]. Steven Watts désapprouve les scènes où Donald en canard dévergondé convoite des jeunes femmes aux galbes généreux en chair et en os, ce film est un Disney et cela en a perturbé plus d'un[48]. Le Philadelphia Record note que « la pensée sexuelle est agréable mais indubitablement freudienne... notre vieil ami Donald devient un malard très dévergondé ainsi qu'un coureur de jupon à la Harpo Marx[48]. » Un journaliste du The New Yorker voit dans la scène avec Donald et une jeune fille sur une allée plantée de hauts cactus une image phallique[48],[49],[50] et suggère de demander son avis à la commission Hays[49]. Grant commente ces propos en déclarant simplement que l'intrusion d'une telle promiscuité dans la vie de Donald n'est pas un succès[43].
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+ La production d'autres courts-métrages de ce genre a été entamée pour d'éventuelles compilations mais abandonnée. Ainsi un court-métrage prévu pour juin 1944 avec Donald lépidoptériste, intitulé La Loca Mariposa semble anticiper la scène des insectes du miroir du film Alice au pays des merveilles (1951)[38].
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+ Avant 1941, Donald apparaît dans environ 50 films mais après cette date et jusqu'en 1965, c'est plus d'une centaine de films qui comprennent le personnage. Tandis que la production des Mickey Mouse est stoppée de 1942 à 1947, celle de la série Donald Duck se fait à un rythme de 7 à 10 films par an jusqu'en 1955. En 1949, la popularité de Donald dépasse même celle de Mickey, il est la vedette Disney des temps de guerre[51].
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+ Certains dessins animés de Donald servent à la propagande de guerre : Donald devient ainsi soldat et vit l'enrôlement, les combats dans la jungle. Sa première confrontation à la guerre se fait dans Donald bénévole (The Volunteer Worker, septembre 1940) dans lequel il est l'un des bénévoles donnant à une œuvre caritative pour le soutien aux soldats.
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+ Dans The New Spirit (1942), Donald est sollicité pour payer ses impôts. Le film montre les conséquences de ne payer à temps les taxes et a été réalisé dans un laps de temps très court par Dick Huemer et Joe Grant au début de l'année 1942[52], le scénario aurait été écrit en deux jours[53]. Le film à peine achevé, les deux animateurs se sont envolés pour Washington accompagnés de Walt et Roy Disney pour le présenter au Département du Trésor des États-Unis[52]. Lorsque le secrétaire au trésor Henry Morgenthau montra son désaccord sur la mise au second plan du personnage du fonctionnaire des impôts, Walt Disney répondit que l'usage de Donald Duck équivalait à Clarke CGable pour le studio MGM[52],[54]. Pour Grant, l'effet du film sur la population américaine n'a jamais été calculé, « spécialement sur les payeurs récalcitrants mais il est connu que le film a eu un rôle très significatif »[25]. Les séquences avec Donald ont été dirigées par Wilfred Jackson et celle militaire par Ben Sharpsteen[25]. Les studios Disney ont eu du mal à se faire payer par l'état américain, commanditaire du film, les 80 000 USD de frais de production[25].
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+ Le 1er mai 1942 dans Donald à l'armée (Donald Gets Drafted), Donald reçoit son avis d'incorporation et se voit engagé sous les drapeaux, rattaché au sergent Pat Hibulaire. C'est grâce à cet avis que l'on apprend le second prénom de Donald, Fauntleroy. Le film Donald's Decision (1942) voulait faire acheter des bons canadiens mais il montre clairement que les studios Disney réutilisaient des séquences pour réduire les coûts[25]. Le film reprend en grande partie des séquences de L'Ange gardien de Donald (1938) dont les deux consciences de Donald.
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+ Fin 1942, Carl Barks décide de démissionner des studios Disney pour travailler directement avec l'éditeur des histoires de Donald, Western Publishing.
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+ Dans Der Fuehrer's Face (1943) dirigé par Jack Kinney, il rêve qu'il est un travailleur dans une fabrique de munitions au pays des « Nutzi »[52],[55]. Le Nutziland est une parodie de l'Allemagne nazie, le terme de Nutzi étant un jeu de mot entre « Nut », fou, et « Nazi »[55]. Ce film se termine par l'apparition en ombre de la Statue de la Liberté[56]. Der Fuehrer's Face remporte l'Oscar du meilleur court-métrage animé la même année[55] et est sans conteste la plus grande contribution de Donald à l'effort de guerre[57]. La chanson jouée au début et composée par Oliver Wallace par le groupe nazi devint très populaire[56],[55] et avait même été diffusée à la radio avant la sortie du film[58]. La chanson est vendue par le label Southern Music Publishing à 200 000 dès novembre 1942 et lorsque l'animateur newyorkais Martin Block annonce début octobre 1942 offrir le disque pour toute souscription à bonds de guerre de 30 USD, le soir même 10 000 souscriptions ont été enregistrés[59].
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+ Dans The Spirit of '43, Donald est tiraillé entre deux facettes de sa personnalité : le zazou qui le pousse à dépenser son argent en futilités et l'économe, représenté par un écossais préfigurant Balthazar Picsou, qui l'incite à payer ses impôts afin de soutenir l'effort de guerre[60].
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+ Le dernier film lié à une carrière militaire pour Donald est Commando Duck (1944).
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+ Toutefois ce ne sont pas les seuls films de l'époque. Le caractère râleur et impulsif du canard offre aux animateurs de nombreuses possibilités de le voir contrarié et de faire rire le spectateur.
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+ Après la Seconde guerre mondiale l'univers de Donald ne cesse de s'étendre. Les publications à l'international font grandir le nombre d'histoires et celui des personnages.
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+ En 1947 dans Donald chez les écureuils, Jack Hannah confronte Donald avec les écureuils Tic et Tac qui avaient déjà ennuyé Pluto en 1943 dans Pluto soldat. Dans Le Dilemme de Donald, Jack King « parodie la psychanalyse » et « donne aussi à Daisy la possibilité de jouer les vedettes »[34]. Pour Grant, cette période est marquée de la patte de Jack King qui « associe une progression quasi-logique des événements à une certaine irréalité, permet à de nombreux courts métrages de plaire au public »[34]. King prouve que parfois dans l'animation, « en fonction du contexte, la plus mauvaise blague peut être la plus drôle »[34].
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+ Un autre fait important de l’année 1947 est la création par Carl Barks de l'oncle Balthazar Picsou qui amène ensuite la création d'un énorme arbre généalogique, d'une ribambelle de personnages. On peut aussi noter en 1948 la création de Gontran Bonheur.
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+ En 1948, le groupe danois Egmont (à l'époque « Gutenberghus ») publie en Suède Kalle Anka & C:o. Ces magazines sont étendus rapidement à toute la Scandinavie, tandis que d'autres hebdomadaires du nom de Donald Duck apparaissent en Finlande ou aux Pays-Bas.
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+ Les années 1950 marquent la fin de la série de courts métrages de Donald Duck.
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+ Le 12 juillet 1950, le Groupe Abril lance sa toute première publication, Pato Donald version en portugais de Donald Duck, publiée au Brésil[61].
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+ En 1953 dans le film Les Cacahuètes de Donald, Donald trouve un de ses rares alliés dans la guerre qui l'oppose à Tic et Tac en Dolorès un éléphant de zoo, où Donald travaille comme gardien[62].
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+ En 1953 Romano Scarpa débute à Mondadori, c'est la personne qui se révèle la plus influente des séries Disney. Sa version de Donald a ses racines chez Barks, mais son action sur cinq décennies voit aussi la création de personnages bien à lui. Le personnage le plus connu est Brigitte McBridge, une cane éperdument amoureuse de Picsou. Barks à lui-même commenté Brigitte, et exprima son intérêt positif à son sujet[63].
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+ La vie de Donald se poursuit alors surtout avec la bande dessinée, avant la création de séries télévisées et des jeux vidéo dans les décennies suivantes.
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+ Toutefois en 1959, Donald apparaît dans son premier moyen-métrage Donald au pays des mathémagiques. Donald tient dans ce film un rôle qui sera dévolu à partir de 1969, à un nouveau membre de sa famille, un oncle (très) éloigné, le professeur Donald Dingue. Ce moyen-métrage est la première tentative télévisuelle de Donald[60].
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+ En 1961, le dernier court métrage d'animation avec Donald Duck, The Litterbug sort au cinéma[64].
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+ Côté bande dessinée, les années 1960 sont marquées par une augmentation du nombre de créateurs de séries. Avec le ralentissement des productions américaines c'est surtout au sein de la maison d'édition danoise Egmont et des séries italiennes que Donald évolue.
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+ La maison d'édition Egmont (dont le siège est à Copenhague) commence à exploiter la licence des séries Disney dès 1948 mais c'est à partir des années 1960, à la suite de l'achat de l'éditeur Aschehoug, spécialisé dans les livres que les publications se font plus nombreuses. Le Donald présenté dans ces séries peut se caractériser ainsi :
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+ Donald habite avec ses neveux au 111, rue des pommes du paradis à Donaldville. Il a pour voiture le modèle 1934 de marque la Scrutto, avec une plaque d'immatriculation portant le numéro 313. Il travaille irrégulièrement dans une fabrique de margarine à Donaldville. Picsou oblige souvent Donald à travailler pour lui, ou bien à le suivre pour les chasses au trésor. Lorsqu'il travaille pour son oncle, c'est pour un salaire de misère de 30 centimes de l'heure. Il réalise pour lui des tâches sans intérêt comme nettoyer les milliards de pièces contenues dans son coffre-fort. Malheureusement pour lui, l'argent qu'il voit ne sort jamais d'où il est. Lors des chasses au trésor, les gaffes de Donald sont même au contraire un motif pour Picsou d'allonger les dettes de Donald.
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+ Par contraste les créations italiennes ne sont pas aussi codifiées. Avec le concours du scénariste Guido Martina et du dessinateur Giovan Battista Carpi, la personnalité de Donald est significativement modifiée surtout lorsqu'en 1969 ils créent Fantomiald (Paperinik), l'alter-ego de Donald, un super-héros masqué. Ceci donna à Donald une nouvelle dimension, maintenant il peut :
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+ Plusieurs auteurs ont ensuite critiqué cette nouvelle facette de Donald, car l'intrusion du super-héros a considérablement modifié la personnalité de Donald.
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+ Les années 1970 voient l'essor du Donald moderne, avec par exemple le Donald au look « techno » adopté par Giorgio Cavazzano et qui a été repris par de nombreux auteurs. On peut aussi noter l'apparition de Pulcinella, l'amoureuse de Donald qui est l'une des créations les plus célèbres de la production Disney italienne[65],[66],[67]. Par ailleurs, dans les pays scandinaves, on commence à prendre la mesure de Barks (fanzines) et ses histoires sont rééditées en grand nombre, tandis que Daan Jippes et Freddy Milton s'en emparent pour dessiner des histoires sur ce modèle. Au Danemark, c'est le Chilien Vicar qui est l'un des plus grands maîtres de Donald, et des auteurs anglais (comme Paul Halas) qui reviennent aux « fondamentaux » de Barks.
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+ En 1970, la république de Saint-Marin émet une série timbres en l'honneur de Donald[24]. D'autres pays le feront plus tard comme le Bhoutan en 1984 puis les Maldives et Grenade[24].
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+ En 1979 Disneyland Records édite Mickey Mouse Disco, un album de musique comprenant des versions disco des classiques musicaux de Disney, et dont la promotion est assurée par une compilation de courts métrages d'animation, sorti le 25 juin 1980[68].
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+ Dans les années 1980, Vicar et l'Argentin Daniel Branca, au trait énergique, produisent toujours sur le modèle de Barks, des histoires de Donald comptées parmi les meilleures, qui mettent l'accent sur la vie de tous les jours du canard, tandis que les auteurs italiens sont plus axés sur les grandes aventures et abordent des thèmes de science-fiction et des reprises des grands classiques (avec Massimo De Vita, fils de Pier Lorenzo).
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+ En 1983, Donald réapparaît au cinéma dans Le Noël de Mickey où il joue le rôle du neveu d'Ebenezer Scrooge dans cette adaptation d'Un chant de Noël de Charles Dickens. Mais il ne développe pas dans ce film son tempérament ce qui fait dire à John Grant que cette apparition est à la fois « agréable et décevante »[69].
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+ Les années 1980 marquent également un regain d'intérêt pour l'univers des canards de Disney, ainsi que l'apparition d'une nouvelle « école » pour les canards, l'école française, en plus de l'américaine, de l'italienne et de la scandinave.
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+ Les premières histoires de Donald made in France sont publiées en 1982. La première est Le Papillon qui venait du froid[70] dessinée par Claude Marin et écrite par Louis Cance et Patrice Valli.
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+ L'intérêt pour Donald est en partie ravivé grâce à l'anniversaire de ses 50 ans en 1984 qui coïncide avec l'arrivée d'une nouvelle direction à la tête de la société Disney, menée par Michael Eisner. À cette occasion, un avion nommé Duck One sillonne les États-Unis avec à son bord Clarence Nash, la voix du canard[71]. Le 21 mai 1984, Donald laisse ses empreintes de pas dans le ciment devant le Grauman's Chinese Theatre, aux côtés du nom de Clarence Nash[72].
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+ L'année 1984 marque aussi le premier jeu vidéo produit par Walt Disney Educational Productions avec Donald, Donald Duck's Playground. De nombreux titres de jeu vidéo seront édités principalement au début des années 1990 puis à partir de 2000.
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+ L'année 1985 est marquée par la mort de Clarence Nash[12], Tony Anselmo a ensuite repris la voix de Donald Duck[73].
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+ Le 21 mai 1986, le Français Claude Marin dessine le personnage sous l'apparence d'un bébé dans la série Bébés Disney dont la publication a débuté dans le numéro 1769 du Journal de Mickey[74].
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+ En 1987, paraît la série La Bande à Picsou où Donald apparaît très rarement. Il est un oncle absent en raison de son travail de matelot dans l'armée. Le reste des histoires se concentre surtout sur les personnages de Picsou, de Riri, Fifi et Loulou et de nouveaux personnages. Elles poursuivent le principe lancé par Barks des chasses aux trésors.
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193
+ En 1988, Donald apparaît dans le long métrage Qui veut la peau de Roger Rabbit où il fait un numéro de piano avec et contre Daffy Duck, et pour le plus grand plaisir des spectateurs, il explose de colère[69].
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+ En 1990, Donald apparait dans le film Le Prince et le Pauvre comme le simple valet de Mickey[69].
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+ Dans les années 1990, les histoires hollandaises ont un grand succès (notamment Ben Verhagen, Mau Heymans, Kirsten de Graaf). Ces auteurs reprennent le style de Barks des années 1948-1952. À mentionner aussi Tito Faraci en Italie et Francesco Guerrini.
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+
199
+ Vers le milieu des années 1990, le personnage de Fantomiald, créé en Italie en 1969, est relancé et modernisé dans une publication mensuelle italienne nommée PKNA - Paperinik New Adventures, proche du format des comics de super-héros. Dans ce mensuel, Donald Duck reprend une vie de super-héros assez proche de celle de Fantomiald mais le monde qui l'entoure et son comportement sont plus actuels. Cette série débute le 14 mars 1996 par Evroniani[75]. Dans la version originale, il conserve son pseudonyme de Paperinik mais comme des incohérences apparaissent et aussi pour conserver le symbole PK, le personnage est nommé dans certains pays Powerduck. Toutefois Donald est rarement mentionn�� dans cette version.
200
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+ Fin 1998, Bruno Enna, Diego Fasano et Paola Mulazz crée en Italie, une série intitulée Paperino Paperotto (Donald Junior) narrant l'enfance de Donald Duck. Elle débute le 12 janvier 1999 dans Topolino N.2250 avec une histoire dessinée par Alessandro Barbucci.
202
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+ La fin des années 1990 offre à Donald un rôle comparable à celui de Mickey dans Fantasia (1940). Il joue le rôle de l'assistant de Noé lors du remplissage de l'Arche dans la séquence Pomp and Circumstance de Fantasia 2000.
204
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205
+ Dans les années 2000, Lars Jensen, Flemming Andersen et Casty sont les auteurs les plus renommés[NB 6].
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207
+ En 2001, PKNA est remplacée par une nouvelle version nommée PK² ou Duclair en anglais[76], publiée de février 2001 à août 2002.
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209
+ En août 2002, la série PK² est remplacée par PK en Italie (ou PK - Pikappa) aussi nommée Powerduck en France (code PK3). La première histoire est Superhéros par hasard[77] L'environnement à encore changé par rapport à la version précédente. Donaldville est très différente, l'aspect du héros reste proche mais sa personnalité change comme son arsenal d' « outils/gadgets ». À l'instar des premières versions, l'origine du personnage est racontée dans certains épisodes mais n'a rien à voir avec les précédentes. C'est cette version qui a été adaptée en jeux vidéo sous le nom Donald Duck : Qui est PK ? (2002).
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211
+ Le 10 août 2004, Donald est récompensé par un étoile sur le Walk of Fame à Hollywood[78].
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213
+ Les deux décennies 1990 et 2000 sont surtout marquées par l'informatique, d'un côté avec les nombreux jeux vidéo mettant en scène le Donald colérique et celui simple acolyte de Mickey et de l'autre les images de synthèse avec la série La Maison de Mickey montrant Donald en 3D. Dans cette série le personnage est graphiquement beaucoup plus lissé qu'en bande dessinée. Ses plumes sont ainsi presque non apparentes mais son caractère et son problème d'élocution sont intacts malgré la jeune audience visée par la série.
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215
+ Le 1er juin 2010, Glénat annonce la publication en bande dessinée des œuvres complètes de Mickey Mouse et Donald Duck en 2011 et 2012 ainsi que de nouvelles histoires[79].
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217
+ Donald Duck est apparu dans les 128 courts métrages de la série Donald Duck produite entre 1934 et 1961[80] ainsi que bon nombre de Mickey Mouse. Donald apparait aussi dans la série Donald et Dingo.
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219
+ Rien qu'avec sa propre série, il dépasse les 119 films de Mickey, produits eux entre 1928 et 1953.
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221
+ Donald est aussi à l'affiche de quelques longs et moyens métrages.
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223
+ La filmographie comprend 15 désignations aux Oscars dont une victoire pour Der Fuehrer's Face en 1943[69] :
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225
+ Depuis 1934, Donald Duck est apparu dans plusieurs dizaines de milliers d'histoires ou de gags. Le site INDUCKS recense en 2011 selon les pays et les producteurs[81]:
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227
+ Donald apparaît dans les jeux vidéo suivants :
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229
+ Comme la plupart des personnages vedettes de Disney, Donald a vu apparaître au cours des décennies de nombreux produits dérivés. Toutefois, il reste dans ce domaine un personnage secondaire. Il est souvent associé au groupe Mickey-Minnie-Dingo par exemple dans les produits destinés aux bébés (gamme Disney Baby), aux objets de cuisine, à l'alimentaire (gamme Disney Garden).
230
+
231
+ Steven Watts mentionne dans les années 1930 des « kits de peinture Donald Duck pour œufs de pâques[83]. » La société américaine General Beverage a produit entre 1952 et 1955 un Donald Duck Cola[82],[84].
232
+
233
+ À l'inverse de Mickey ou de Winnie l'ourson, qui possèdent chacun certaines gammes transversales qui leur sont consacrées, Donald Duck reste en marge des produits dérivés, plus justement en position de rôle secondaire.
234
+
235
+ En 1998, le parc Tokyo Disneyland a fêté l'anniversaire de Donald Duck en lançant un ensemble de manifestations nommée Donald's Wacky Kingdom comprenant plusieurs spectacles.
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237
+ Donald est aussi présent dans plusieurs attractions des parcs Disney :
238
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239
+ L'un des éléments caractéristiques de Donald est son phrasé ainsi que la sonorité de sa voix. Cette sonorité a donné à tort son nom à l'effet Donald Duck, fait de parler avec une voix déformée par l'hélium[87]. Mais comme le souligne Neil Sinyard, l'idée du personnage ne vient pas du dessin mais d'une voix, ce qui est assez rare dans l'animation[11].
240
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241
+ Donald est un canard anthropomorphique mais il est plus proche de l'animal que d'autres personnages tels que la souris Mickey Mouse ou le chien Dingo[88].
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+
243
+ Une posture typique de Donald est celle de la pose de combat, qu'il adopte dès 1934 dans Le Gala des orphelins pour tenter de rosser les chenapans qui l'exaspèrent. Cette posture montre la flexibilité du corps du canard, tel que pouvait l'avoir Mickey dans ses premières années mais que Donald conserve et donne aussi à ces ascendants-descendants. Donald, et les autres canards de Disney, peuvent adopter des postures vraiment fantastiques, à tel point que Walt Disney déclare qu'ils ont « une plasticité plus[88] ! » Jack Hannah ajoute que cette plasticité physique n'a d'égal que celle de caractère qui permet à Donald de passer de « l'abattement du condamné au sourire du diable »[88].
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+
245
+ Son physique évolue aussi en 1936 entre Mickey's Grand Opera et Le Déménagement de Mickey :
246
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247
+ Il possède depuis ses débuts une tenue de marin qui évolua peu, elle s'est raccourcie vers 1936 comme le béret associé. Toutefois, certains détails n'ont pas changé comme l'absence de pantalon sauf dans quelques rares scènes de baignades où il porte un maillot intégral. Donald est un vétéran du second conflit mondial, où il sert tour à tour dans la Marine, l'Armée de terre ou l'Armée de l'air américaine. Il est à noter qu'il possédait une tenue de marin avant le second conflit mondial, ayant récupéré son fameux bonnet auprès d'un vrai marin lorsqu'il était enfant (selon une histoire parue dans le journal de Mickey en 1983).
248
+
249
+ Mais l'aspect essentiel de Donald est la très forte interaction de son aspect graphique avec ses expressions. Flora O'Brien déclare que l'âme de Donald et son corps ne font qu'un[89]. Le visage de Donald est déjà très expressif avec ses grands yeux surmontés de sourcils très mobiles, souvent soulignés par des mèches sur sa tête. Mais chaque élément de sa tenue et de son corps réagit en fonction de la situation et accroît la signification. Ainsi le ruban de son béret tombe sur le nez dans un moment de contrariété ou le béret s'envole dans un moment de surprise, tandis que sa veste s'enroule parfois sous le coup de la colère, sa queue devenant même une main pour différentes actions.
250
+
251
+ John Grant[90] fait un parallèle entre l'évolution de Mickey Mouse vue selon une optique anthropologique par le naturaliste Stephen Jay Gould dans un essai publié en mai 1979[91] et celle de Donald. Les deux ayant pour lui rajeunit de la même façon, juste un peu moins pour Donald. Voici ce que disait Gould :
252
+
253
+ « Les transformations de Mickey à travers le temps ont eu en général pour effet de le rendre plus jeune. Le visage de Mickey est devenu à la fois moins espiègle et plus juvénile. La taille de son crâne a augmenté, ainsi que la taille de sa tête par rapport au reste du corps ... ses jambes se sont raccourcies et épaissies, ses yeux se sont proportionnellement beaucoup agrandis. Tous ces développements sont des signes d'accentuation de sa juvénilité. »
254
+
255
+ Donald est involontairement à l'origine d'une énigme assez connue : Pourquoi Donald met une serviette autour de sa taille en sortant de la douche, alors qu'habituellement il ne met jamais de pantalon ou autre ?
256
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257
+ On peut noter l'apparition depuis l'été 2006, d'une gamme de produits nommée Disney Cuties présentant Donald Duck sous un aspect adorable, style graphique inspiré par le manga, et plus particulièrement les personnages d'Hello Kitty et Pucca.
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259
+ Donald Duck possède plusieurs traits de caractère particuliers :
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+ Les traits de Donald sont dus au département des scénarios des studios Disney qui n'accorda que des catastrophes au personnage de Donald afin d'être en adéquation avec son caractère[92]. Le caractère de Donald selon Jack Hannah concentre tout ce que l'être humain peut éprouver comme sentiment : « mignon, malicieux, chaleureux, froid et ce à n'importe quel moment ». La liste des adjectifs pour le qualifier pourrait être sans fin mais pour n'en retenir que quelques-uns : « Crédule, rêveur, persévérant, déterminé voire obstiné, héroïque mais pas téméraire, grincheux, angoissé, fier, égocentrique, hystérique et surtout colérique. »
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263
+ Jack Hannah, cité par John Grant, indique qu'à l'époque des débuts de Donald[24], « il était déjà difficile de trouver des histoires pour Mickey... vous ne pouviez pas trop le bousculer. Et Dingo, vous ne pouviez pas bousculer le simple d'esprit... Donald était très facile à utiliser... Donald pouvait être n'importe quoi. »
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265
+ Son caractère a évolué surtout à partir de 1937, comme Mickey Mouse, Donald était un personnage affecté par la Grande Dépression des années 1930. Il avait ainsi exercé de nombreux emplois, et son tempérament l'a en quelque sorte aidé à s'en sortir. Avec l'année 1937, il retrouve un peu de calme et s'installe dans une maison[93]. En 1938, il prend des cours de self control dans le film justement intitulé Le Sang-froid de Donald (Self Control en anglais), son caractère emporté devient un élément central de sa personnalité[94]. C'est une première étape avant son rôle d'ange gardien dans L'Ange gardien de Donald et la naissance de son côté paternaliste pour Riri, Fifi et Loulou dans Les Neveux de Donald, tous deux aussi de 1938. Il adopte aussi dans les années 1940 un côté libidineux[95].
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+ Cet ensemble de traits est pour John Grant la raison de son succès et son abondante carrière[9]. Mais cela l'a aussi desservi. Il est ainsi d'après lui plus apprécié par les adultes que par les jeunes qui ne retrouvent pas en lui la force du héros, à cause du mauvais caractère[9]. La conséquence est que Donald est très populaire en bandes dessinées, un support lu... plus accessible aux adultes qu'aux enfants.
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+ Mais à l'opposé les animateurs et scénaristes de Disney avaient du mal à traiter le personnage. La limitation des histoires à une succession d'actions et des réactions colériques de Donald a limité les efforts des artistes[6].
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+ En 1944, John Hubley indique simplement[6] : « Donald est venu avec ses caractéristiques […] Le résultat a été une limitation à la fois pour les auteurs, dans leurs tentatives d'élargir le contenu des histoires et pour les animateurs à rendre expressif les actions et réactions du personnage. » Bill Tytla est lui plus critique[6] : « Les canards je n'aime pas, non pas du tout. Les canards je n'ai pas la patience de travailler avec. » John Grant émet la possibilité que graphiquement les canards de Disney sont très, trop, proches des oies au point que Donald soit plus proche de l'oie que du canard, rendant peu aisé pour les animateurs les séances d'étude sur des animaux vivants[6]. Mais cela n'a pas empêché le public d'apprécier Donald[6]. Selon Steven Watts, dans Nettoyeurs de carreaux (1940), Donald le riveur (1940) et Donald groom d'hôtel (1942), Donald Duck est présenté comme un employé urbain mais dans les années 1950, il devient un papa-poule dans un foyer de la classe moyenne[96].
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+ Donald montre dans Donald amoureux (1945) un trait de caractère répréhensible le rendant très humain : il « emprunte » l'argent de ses neveux dans leur cochon tirelire pour emmener en rendez-vous Daisy, habillée à la mode du Old South[34]. Pris de remords, autre trait humain, il remet de l'argent mais averti par le narrateur il tente de reprendre une pièce mise en trop et est pris la main dans la tirelire par ses neveux. Il possède un élément similaire à Pluto, une conscience double à la fois angélique et diabolique qui apparaît sous la forme de réplique miniature de lui-même en forme d'ange ou en forme de diable.
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+ Donald Duck partage de nombreux traits communs avec le canard Daffy Duck : les traits physiques du canard, un caractère colérique, une difficulté à parler (bien que moins prononcée chez Daffy). Ils « joueront » d'ailleurs une scène ensemble (à l'instar de Bugs Bunny et Mickey) dans le film Qui veut la peau de Roger Rabbit (1988).
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+ Donald est le fils d'Hortense Picsou, sœur de Matilda Picsou et de Balthazar Picsou ; Donald en est donc le plus proche héritier avec ses neveux Riri, Fifi et Loulou. Du côté des Duck, il est le fils de Rodolphe Duck et le petit-fils de Grand-Mère Donald, paisible fermière du Calisota.
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+ Il a une sœur, Della, connue uniquement pour les deux lettres qui accompagnent l'arrivée de Riri, Fifi et Loulou chez Donald (dans un dessin animé et dans une bande dessinée). Les trois principaux cousins de Donald sont
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+ Durant les nombreuses histoires de voyages à travers le monde, la famille a vu apparaître de nombreux membres, qui a même tourné à de la généalogie lorsqu'on regarde les histoires de Don Rosa, surtout avec son Arbre généalogique de Donald Duck établi à partir de 1993. Toutefois cet arbre n'est pas stable et de nombreux auteurs ne le suivent pas à la lettre.
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+ Dans l'épisode 2 de la saison 4 du dessin animé éducatif La maison de Mickey, intitulé Donald JR, on découvre que Donald a un fils, qui s'appelle Donald Junior. Il n'est pas le fils de Daisy, mais celle-ci ne semble pas surprise de le découvrir avec son père ce qui suppose qu'elle connaissait son existence au préalable ; Mickey semble gêné. Ce fils est illégitime, c'est certain, puisqu'il n'y est pas fait mention dans l'arbre généalogique officiel, et qu'on ne lui connait pas de compagne antérieure à Daisy.
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+ À l'inverse de Mickey avec Pluto ou Minnie avec Figaro, Donald ne semble pas avoir d'animal de compagnie attitré. Toutefois en cherchant bien, on lui trouve plusieurs animaux de compagnie, principalement dans l'univers de la bande dessinée.
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+ Le seul à vraiment sortir du lot et à apparaître au cinéma est le chien saint-bernard Bolivar. Donald est aussi affublé d'un chat nommé Catmembert.
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+ John Grant, dans son encyclopédie sur les personnages Disney de l'animation, considère Donald avant tout comme un héros de courts métrages d'animation malgré sa présence dans plusieurs longs métrages[97], l'ouvrage n'étudiant pas la bande dessinée.
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+ Autour de Donald, les auteurs ont créé de nombreux éléments inspirés par la réalité. Ainsi comme Mickey et Mickeyville, Donald habite Donaldville, une ville située dans l'État fictif du Calisota. Barks et Rosa situent cet État sur la côte ouest des États-Unis à des endroits différents soit au nord soit au sud de San Francisco.
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+ Pour plus de détail voir la localisation de Donaldville
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+ Pour John Grant (auteur écossais), le Donald américain est moins populaire auprès des enfants que Mickey en raison de son fort caractère et de la prépondérance des supports écrits[9]. Il argue que c'est dû à la conception erronée que « les dessins animés sont pour les enfants et non les adultes. » Il indique que le « public britannique est moins réfractaire car pour lui l'animation est destiné à tous les âges »[9].
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+ Le public américain adulte est toutefois très friand des histoires de Donald, preuve en est le nombre de courts métrages, supérieurs à celui de Mickey[24]. La popularité de Donald est aussi visible dans les 15 désignations aux Oscars dont une nomination pour Der Fuehrer's Face[69]. Un journaliste propose même dans les années 1930 que Donald soit élu membre de l'American Academy of Arts and Letters[98].
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+ Selon l'historien Lewis Jacobs, l'émergence de Donald Duck comme une vedette à partir de 1939 est reliée à celles des gouvernements nationalistes et des conflits dans le monde, le tempérament du canard reflétant plus l'esprit violent de l'époque que Mickey Mouse, alors en déclin[99]. Pour Ariel Dorfman et Armand Mattelart, Donald Duck et les histoires associées aux canards de Disney permettent de retrouver l' « idéologie impérialiste des États-Unis » et consacrent un livre à l'étude des publications Disney américaines republiées en Amérique latine[100]. Pour le psychologue Lawrence Gould, « les courts métrages de Donald et Mickey contiennent un désir collectif d'échapper à la pression de la vie moderne et de revenir à l'enfance[101]. »
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+ Un personnage longtemps assimilé à Donald Duck est devenu la mascotte de l'équipe de l'Université d'Oregon, les Oregon Ducks[102]. En 1947, une photographie montre le canard au côté de Walt Disney[102], l'Oregon Fighting Duck. Mais après la mort de Walt Disney, la société Disney s'aperçoit qu'il n'existe aucun contrat écrit concernant l'usage du personnage[102]. En 1974, Disney et l'université parviennent à un accord pour un usage gratuit du canard nommé Oregon Fighting Duck[103], reprenant la posture de combat de Donald.
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+ En 1979, Disney refuse que l'université puisse accorder une sous-licence sur le personnage[103]. En 1991, un nouveau contrat est signé, accordant une licence à 12 % de la valeur (au lieu du double) pour l'usage du personnage mais limité à un usage « correct » et restreint à la zone géographique de Portland dans l'Oregon[103]. Ces limitations n'ont pas permis à l'université de vendre des articles avec leurs mascottes au niveau national ou international comme l'ont fait d'autres établissements[103]. Le 5 mars 2010, afin de simplifier, la société Disney émet un document spécifiant que le personnage n'est pas assimilable à Donald Duck, accordant ainsi à l'université d'Oregon l'usage de sa mascotte sans restriction[102].
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+ En France, le personnage de Donald Duck est très populaire comme dans de nombreux pays. Toutefois, il est et reste essentiellement un personnage secondaire, un peu éclipsé derrière Mickey Mouse ou l'oncle Picsou.
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+ En France, comme aux États-Unis, le personnage Donald est principalement présent dans le domaine de l'animation, des bandes dessinées et des produits dérivés. Comparons ces différents domaines.
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+ Dans l'animation, Donald est visible grâce aux rediffusions des dessins animés de sa propre série, de la série Mickey Mouse, et par les épisodes des séries La bande à Picsou, Disney's tous en boîte et La Maison de Mickey. En dehors de sa propre série de dessins animées peu diffusées régulièrement, Donald est soit en position de second rôle soit rarement présent.
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+ Dans le domaine littéraire c'est surtout par les bandes dessinées que Donald est présent. On peut noter la publication entre le 23 mars 1947 et le 22 mars 1953, d'un hebdomadaire nommé Hardi présente Donald (souvent abrégé Donald) consacré au canard[104]. Cette publication s'arrêta au bout de 313 parutions. L'univers des canards est quand même repris en 1972 par Picsou Magazine. La présence de ce titre appelé d'après le personnage de Picsou (à l'image de l'Uncle Scrooge américain) montre visiblement que l'oncle de Donald est plus vendeur que celui du brave neveu, bien que plus de la moitié des histoires du magazine le mette en scène. Sa présence est surtout due à l'importance des productions européennes proches de la France comme l'Italie et les pays scandinaves.
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+ Concernant les produits dérivés autour de Donald, on retrouve souvent le canard dans des gammes de produits associées à l'univers de Mickey Mouse soit comme troisième[105] ou quatrième membre[106] de la « bande à Mickey ». Ces gammes se composent essentiellement de produits de la maison : meubles, accessoires de cuisine, vêtements. Il faut toutefois rappeler que le second personnage le plus apprécié de Disney, derrière la mascotte Mickey, est Winnie l'ourson, dont les gammes de produits sont très nombreuses.
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+ On peut donc remarquer que Donald est très souvent présent dans l'univers Disney français et se place dans le peloton de tête des personnages de la société mais il est caractérisé par une place de second, probablement dû à son caractère. Toutefois dans certains pays la popularité de Donald égale, comme c'est le cas en Italie, voire dépasse celle de Mickey, par exemple dans les pays scandinaves tels que la Suède.
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+ Il est doublé depuis 1989 en français par Sylvain Caruso, succédant à Guy Montagné et Michel Elias qui l'avaient interprété dans les années 1980 ou encore à Jacques Bodoin (voix du personnage dans le premier doublage de Coquin de Printemps). Clarence Nash avait également lui-même assuré les dialogues en français du personnage à quelques occasions (notamment dans le premier doublage de Saludos Amigos).
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+ En Italie, la présence de Donald remonte à très loin, ainsi Federico Pedrocchi dessine les séries de Donald dès 1940. L'importance de Donald est surtout marquée par une abondante production d'histoires centrées sur les canards de Disney. Cependant, Mondadori continue à produire beaucoup de séries Disney. Les Italiens entendent quand même marquer les séries de leur empreinte, tout en gardant la qualité supérieure du travail de Barks. Ces séries diffèrent des danoises et des américaines en ce sens où elles sont produites en format de poche : au lieu des 10-15 pages par série, les séries italiennes sont environ de 30 pages.
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320
+ En Suède, Donald fait ses débuts en bande dessinée en 1935 dans le magazine Hemmets veckotidning[NB 7]. C'est ce journal qui publie aussi les strips de Mickey dans son édition du dimanche[NB 8]. Plus tard cette même année, Donald est publié dans le journal de Stockholm, Stockholms Dagblads, toujours dans les séries d'aventures quotidiennes de Mickey[NB 9]. En 1936, Den kloka lilla hönan, la version danoise de la petite poule avisée est publiée dans Svenska Journalen[NB 10].
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322
+ En 1937 le premier numéro du Journal de Mickey est à son tour publié, dans ce journal Donald est dès le départ, un personnage récurrent. Le Journal de Mickey est un élément remarquable, premièrement par le fait d'être historiquement le premier journal de bande dessinée en Suède, deuxièmement pour publier jusqu'à maintenant des séries Disney produites en Suède. La même année 1937, le livre d'images Musses små kusiner (Les petits cousins de Mickey) est publié. Dans cette histoire, Donald a pour mission de s'occuper des neveux de Mickey (appelés alors « cousins de Mickey »). À noter que Donald reçoit ici le nom d'Oncle Magnus. La suite est que le nom suédois complet de Donald se transforme en Karl Magnus Anka. C'est sous ce nom qu'il est présenté dans l'arbre généalogique de Don Rosa. C'est aussi comme cela qu'il est nommé dans la série L'enfance de Donald (Kalle Ankas barndom), publiée dans Kalle Anka & C:o et les Kalle Ankas Pocket depuis 2000.
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+ Les histoires quotidiennes de Donald débutent dans l'édition du 7 avril 1938 du journal Aftonbladet[NB 11]. La publication de ces histoires se poursuit jusqu'en 1977. La page du dimanche est publiée dans le journal hebdomadaire Vårt Hem, soit « Notre Maison », à partir du numéro 14 de 1940[NB 12]. Dans l'article qui lance Donald, celui-ci est nommé Karl Anka (« Canard Karl »). Il faut attendre 1941 pour voir une publication contenir le nom Kalle : Le livre de noël de Donald Duck (« julhäftet Kalle Anka »), histoire qui est de nos jours publiée en fin de chaque année. Cependant il est appelé Kalle Anka dans les séries suivantes (où « Kalle » est apparemment pensé comme un surnom). En septembre 1948, le premier numéro de Kalle Anka & C:o sort, cette série est encore publiée de nos jours.
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+ Les histoires de Donald sont actuellement publiées dans cinq publications suédoises régulières, en dehors des journaux et des livres, qui proposent aussi des histoires. Ces publications sont :
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+ Un parti politique satirique, le Parti de Donald Duck, fondé dans les années 1990, est nommé d'après le héros de Walt Disney.
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+ En Allemagne, juste après la Seconde Guerre mondiale, les instances de la jeune République fédérale hésitent à interdire l'import des comics américains[107]. En 1951, l'éditeur Ehapa est fondé par le groupe danois Gutenberghus (depuis renommé Egmont) et lance le magazine mensuel Micky Maus adaptant les histoires américaines[107]. La directrice d'Ehapa, Erika Fuchs, docteur en histoire, décide d'étoffer les histoires, principalement de Carl Barks, avec des notes historiques afin de faire taire les critiques sur une possible perte du langage à cause des comics[107]. Elle prend aussi le parti d'avoir des noms de personnages plus complexes que les noms américains plus proches de l'onomatopée, des phrases plus construites[107].
331
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+ En 1951, seuls 135 000 exemplaires de Micky Maus sont écoulés sur les 300 000 publiés[107]. La publication devient bimensuelle à partir de janvier 1956 et enfin hebdomadaire à partir de janvier 1959[108] pour satisfaire son lectorat et la publication atteint les 650 000 exemplaires à la fin des années 1960[107].
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+
334
+ Le travail de Fuchs paye et Egmont reste le principal éditeur dans les pays germaniques. Donald Duck est devenu en Allemagne un personnage populaire, proche des gens, auquel on peut s’identifier, enfant comme adulte[107].
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336
+ L'univers de Donald et des canards de Disney a été fortement influencé par quelques auteurs, voici les quatre plus importants.
337
+
338
+ Les strips quotidiens consacrés à Donald furent publiés à partir du 2 février 1938, tandis que la page dominicale débuta le 10 décembre 1939. Ces publications étaient l'œuvre d'Al Taliaferro, le dessinateur et de Bob Karp, le scénariste. Comme il l'avait toujours fait, Taliaferro participe également aux scénarios en termes d'idées. Des études suggèrent que ses idées ont transformé les histoires en de véritables classiques. Taliaferro travailla sur les séries de Donald jusqu'à sa mort le 3 février 1969. Son dernier comic-strip quotidien fut publié le 10 octobre 1968 et sa dernière page du dimanche le 16 février 1969.
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+
340
+ Durant cette période, plusieurs personnages secondaires ont été créés. Même si Taliaferro n'a pas inventé la plupart des personnages mentionnés ci-dessus, il est quand même celui qui développa leur personnalité. Il a posé les fondements pour rendre possible le développement des personnages sous l'ère de Carl Barks et ses suivants :
341
+
342
+ Taliaferro est quand même responsable de l'introduction de la voiture rouge de Donald avec 313 comme plaque d'immatriculation. Cet engin, tombant toujours en rade, est l'objet source de beaucoup de sketchs et d'humour.
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344
+ La première aventure de Donald dans les journaux à séries aux États-Unis s'intitule Le trésor du Capitaine Morgan (Donald Duck Finds Pirate Gold) et est publié en octobre 1942. L'action avait au départ été suggérée par Harry Reeves et Homer Brightman pour un court métrage qui n'a pas vu le jour. Les notes ont été données à Bob Karp qui les utilisa pour concevoir le script de cette histoire. À son tour, il confia le scénario à Carl Barks et les dessins à Jack Hannah. Ils créèrent avec ce scénario une histoire de 64 pages. L'histoire est la suivante :
345
+
346
+ Donald, avec ses neveux, part à la chasse au trésor d'Henry Morgan. Selon le manuscrit, il doit dessiner un port et un bateau à voile.
347
+ Barks, dont c'est l'un des premiers travaux, montre un esprit du détail dans le dessin. Afin d'avoir une meilleure apparence graphique, Barks décida de prendre le magazine National Geographic comme référence.
348
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349
+ Cette histoire a été importante tant pour Carl Barks, qui signe ici sa première série, que pour Donald, qui inaugure un aspect de sa personnalité, celle de chasseur de trésor. Il rejoint ainsi les autres personnages de Disney au rôle récurrent, presque leurs métiers comme le détective Mickey, ou Dingo, le démonstrateur[109].
350
+
351
+ Barks abandonne rapidement son poste d'animateur, principalement sur des courts métrages, au sein des studios de Disney pour travailler chez Western Publishing, société qui a obtenu les droits de production de bandes dessinées avec les personnages Disney.
352
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353
+ Il est payé 12,50 dollars américains la page[110]. Au départ, l'entreprise l'a engagé pour illustrer un manuscrit, dont les instructions étaient : « voilà une histoire de Donald sur 10 pages. J'espère que tu apprécieras. À toi de l'illustrer. Si tu penses pouvoir l'améliorer, ou si quelque chose ne colle pas à la personnalité de Donald, à toi de le modifier ».
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+ Dans la mesure où Barks voulait faire ses propres manuscrits, il change allègrement le script reçu. Le résultat ne contient alors plus grand-chose de l'original. La nouvelle histoire s'appelle The Victory Garden et elle est publiée pour la première fois en avril 1943. Dès lors, Barks est autorisé à écrire et à dessiner ses propres histoires, et non des scénarios déjà écrits.
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+
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+ Le rythme de production annuel de Barks arrive à sa vitesse de croisière à la fin des années 1940 : Il écrit alors huit histoires de 10 pages par mois qui sont publiées dans Walt Disney's Comics and Stories, ainsi qu'une histoire plus longue publiée dans le magazine américain de Donald, au rythme de publication lui plus sporadiquement. La première longue série pour laquelle Barks écrit le scénario, est intitulé The mummy's ring, c'est une histoire de 28 pages.
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+ Les histoires courtes portent principalement sur la vie de tous les jours de Donald et sont axées sur le comique. Les histoires plus longues sont, elles, plus dramatiques et sombres, Donald et ses neveux s'y trouvent confrontés à des situations souvent dangereuses.
360
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361
+ Dans les deux cas, Donald se révèle avoir une personnalité multi-facettes, chacune étant mise en avant en fonction de la situation. Barks dit plus tard : « il était parfois vilain, parfois adorable, mais il était toujours gauche, tout comme un être normal ». Un autre signe réaliste des histoires de Barks est que Donald pouvait sortir comme vainqueur ou perdant. Souvent même, ses victoires étaient plutôt « creuses ».
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363
+ Ses neveux ont également cet aspect multi-facettes. Parfois, et au grand dam de Donald, ils agissent comme des petits malfrats. Parfois, ils se mettent dans le pétrin et Donald doit les sauver. D'autres fois, ils s'avèrent sages et inventifs, et aident même leur oncle dans des situations sensibles. Parfois même, ils montrent de la sensibilité, de la compréhension, ainsi qu'un courage plus marqué que Donald.
364
+
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+ Le premier personnage créé par Barks est Lagrogne (Neighbor Jones), le voisin de Donald Duck. Ce personnage apparaît d'abord comme un simple nom dans l'histoire Le B.A.-BA des B.A., écrite le 24 février 1943 et publiée en juillet 1943[111]. Donald aime bien embêter ce voisin, toutefois d'une façon plus taquine que vile.
366
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367
+ En novembre 1943, Lagrogne intervient comme un personnage à part entière dans Chers voisins, écrite le 22 juin 1943[112]. Dans cette histoire, Donald et Lagrogne ont enterré la hache de guerre, mais interprètent mal une série de comportements maladroits qu'ils ont l'un envers l'autre ce qui débouche sur la reprise des hostilités. Ils en arrivent à pratiquement détruire la maison de l'autre. Les neveux, qui en ont assez, le répètent aux propriétaires respectifs. Ils doivent alors chercher d'autres habitations. Finalement, ils se rendent compte qu'ils sont de nouveaux voisins... Évidemment, la guerre de voisinage continue. La situation avec Lagrogne, qui semble toujours de mauvais poil, et Donald, qui semble toujours parvenir à l'énerver, est la source de nombreuses histoires, souvent longues de plus de dix pages.
368
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369
+ Le personnage suivant produit par Barks est Balthazar Picsou, ou bien Oncle Picsou, qui est le frère de la mère de Donald. Sa première apparition est dans Noël sur le mont Ours, publié en décembre 1947. Gontran apparaît sitôt après et ce, dans l'histoire Un pari ridicule, du 1er janvier 1948[113].
370
+
371
+ À cette date, aucun de ces deux personnages n'a encore sa personnalité caractéristique. Picsou a une barbe et de petites lunettes. Il est un vieillard relativement riche qui utilise sa canne comme appui. Il vit seul dans une grande propriété — une situation qui semble influencée par le film Citizen Kane (1941) d'Orson Welles. Il invite ses neveux à la montagne et passe son temps à les effrayer, ce qui était à cette époque sa façon de s'amuser.
372
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373
+ Gontran est, lui, présenté comme un cousin arrogant prétendant avoir un droit sur la maison de Donald. En effet, il est dit que Gontran avait réussi à faire un pari avec Donald : soit Donald se baigne dans un lac pour Noël, soit Gontran reçoit en gage la maison de Donald. En ce temps-là, il n'était pas encore appelé « le canard le plus chanceux du monde ». Daisy, qui aide Donald à garder sa maison, ne semble pas encore avoir d'intérêts sentimentaux pour Gontran — leur triangle amoureux sera mis en scène plus tard.
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375
+ Les années passent et voient Gontran et Picsou apparaître d'une manière régulière. On voit Gontran défier son cousin Donald dans toute sorte de coups. Sa chance incroyable[114] apparaît dans Donald dans les mers du sud (1949)[115]. Cette histoire voit également pour la première fois concourir ces personnages pour savoir qui serait le favori de Picsou, et donc être éligible à l'héritage. Gontran est aussi le rival de Donald pour Daisy. Ce triangle amoureux a été longtemps l'inspiration des scénaristes.
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377
+ Le développement de Gontran jusqu'à son personnage actuel prend environ une année. Picsou, quant à lui, prend beaucoup plus longtemps. Au départ, Barks ne pense pas utiliser Picsou plus d'une fois. Cependant, il change rapidement d'avis. Picsou apparaît alors comme deuxième personnage phare avec Donald. En 1952, il est si populaire aux États-Unis qu'une publication propre lui est consacrée, le magazine Uncle Scrooge. À partir de ce moment-là, Picsou est la star de Barks dans les histoires longues, et Donald obtient un rôle moins important. Cependant, Donald reste le personnage phare dans les histoires de dix pages.
378
+
379
+ Un auteur contemporain de Donald se distingue de tous : Don Rosa. Il est même appelé « l'héritier de Carl Barks ». Il a non seulement à cœur de converser l'héritage de Donald, trait de caractère qui peut se mesurer à celui de Barks, mais il a aussi le désir de coller à ce qu'a fait Barks. Cela se voit dans la pratique, où beaucoup de ses créations sont les suites directes des aventures les plus célèbres créées par Barks.
380
+
381
+ Néanmoins, Rosa se concentre en priorité sur le personnage de Picsou. Entre autres, il écrit dans les années 1990 la série de 12 épisodes La Jeunesse de Picsou, qui retrace l'histoire de Picsou grâce aux éléments distillés dans ces histoires par Barks. Dans la même période, Rosa compile l'arbre généalogique de Donald Duck.
382
+
383
+ Don Rosa est très populaire au sein des lecteurs pour ses dessins souvent riches et détaillés. Ses séries, réels objets de collection, sortent avec des titres en majuscules, élément qui était alors seulement utilisé pour les séries de Barks.
384
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385
+ Les séries de Rosa ne sont néanmoins pas appréciées de tous. Certains lui reprochent de casser le charme des histoires en prenant à la lettre chaque détail des bandes dessinées de Barks (à la différence de Barks qui n'a jamais cherché à construire un modèle cohérent), ou encore de dénaturer la série en usant par trop du sentimentalisme. Certains signes montrent que Barks n'était pas toujours en accord avec les choix de Don Rosa. Il déclare notamment que Vicar (Victor José Arriagada Ríos) est son dessinateur préféré tandis qu'il choisit William Van Horn en 1994 pour dessiner sa dernière histoire. Cependant, Barks était à l'époque sous l'influence des manageurs Bill et Katy Grandey dont les méthodes ont été fortement critiquées[NB 13].
386
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387
+ Donald Duck est le nom du personnage en anglais, en allemand, en norvégien, en français et en néerlandais. Il existe toutefois d'autres formes selon les pays et les langues :
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+ Donald Fauntleroy Duck, ou simplement Donald [dɔnald dœk][NB 1] (en anglais : [ˈdɒnəld dʌk][NB 2]), est un personnage de fiction développé, entre autres, par l'animateur Dick Lundy[1] en 1934 pour le compte des studios Disney. Sa première apparition au cinéma a lieu le 9 juin 1934 sous la forme d'un canard en costume marin, dans le film Une petite poule avisée[2] (The Wise Little Hen).
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+ Au début de sa carrière cinématographique, ce canard grincheux et colérique sert de contrepoint au caractère progressivement plus posé de Mickey Mouse. Il devient rapidement héros de sa propre série de dessins animés. Dans la bande dessinée, il s'entoure rapidement d'un nombre important de personnages nouveaux et d'un univers qui lui est propre, sous la plume de grands scénaristes-dessinateurs américains, tels que Al Taliaferro puis Carl Barks. L'importance du personnage lui-même s'efface un peu devant les nombreux autres personnages créés dans l'univers des canards de Disney, tel son oncle Balthazar Picsou.
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+ Donald a presque totalement disparu du monde cinématographique. Dans le monde de l'édition, il reste très populaire dans les pays scandinaves et d'Europe du Nord, où il l'est même davantage que Mickey Mouse, ainsi qu'en Italie. En Suède, il est le plus populaire des personnages Disney et possède son propre magazine qui a été publié en 2001 à plus de 400 000 exemplaires[3]. A contrario, c'est Picsou et non Donald qui possède une publication à son nom en France (Picsou Magazine). Les histoires de Donald sont quand même publiées dans ces magazines ou ceux de Mickey. Malgré cette relative absence du devant de la scène, Donald reste très présent dans les produits dérivés de l'univers Disney.
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+ Le nom complet de Donald en anglais, « Donald Fauntleroy Duck », figure sur son avis de mobilisation dans un dessin animé de 1941 lorsque les États-Unis entrent en guerre et est repris dans quelques bandes dessinées.
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+ Les animateurs et dessinateurs des studios Disney ont créé plusieurs personnages autour de leur souris-vedette Mickey Mouse. La plupart des amis de Mickey sont d'abord issus des animaux de la ferme. On retrouve ainsi une vache, Clarabelle Cow et un cheval, Horace Horsecollar. Le canard n'avait pas encore été créé.
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+ En 1931, un canard nommé « Donald Duck » est cité parmi les amis de la souris dans Mickey's 'Hoozoo' Witswitch, And Wotswot[4], un poème contenu dans un livre de la série The Adventures of Mickey Mouse[5],[6] publié par David McKay de New York[7]. Cette histoire a été republiée en 1932 à Londres et illustrée par Wilfred Haughton, sous la forme des premières versions des Mickey Mouse Annual[4]. Elle permet de voir dans l'angle inférieur gauche un canard aux ailes courtes, vêtu d'un short similaire à celui de Mickey, à la tête noire et découverte[8]. Il ne ressemble pas vraiment à ce qu'il sera quelques années plus tard[NB 3].
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+ La création de Donald Duck doit beaucoup à l'évolution de la carrière de Clarence Nash, alors « vendeur de lait » (présentateur de publicité) pour l'Adohr Milk Company[9]. Il avait réalisé les bruitages de chevaux tirant le wagon de lait dans une publicité[9]. En 1933, il décide de déposer ce film publicitaire aux Studios de Disney comme CV[10]. Il auditionne ensuite pour des sons d'animaux. Lors d'une prise de son pour un chevreau dans Marie a un petit agneau, Walt Disney aurait trouvé la voix pour son « canard parlant »[6],[10],[11]. En décembre 1933, Clarence Nash signe un contrat avec les studios Disney pour faire la voix d'un personnage alors à créer[10].
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+ Nash a donné sa voix en version originale au canard de 1934 à 1983[12], ce qui l'a fait surnommer Ducky Nash ; mais il a aussi participé à la définition de son caractère[10], le processus de production des films Disney intégrant les dialogues dès les premières phases de création[13]. C'est le personnage de Donald qui a rendu Nash célèbre[14].
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+ Depuis la mort de Nash en 1985, c'est Tony Anselmo, un animateur des studios, qui a repris le rôle.
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+ La première apparition officielle de Donald Duck a lieu dans le film d'animation Une petite poule avisée le 9 juin 1934[15], dans lequel il tient le rôle d'un canard paresseux qu'une mère poule va mettre sur le chemin du travail. Ce film est une Silly Symphony et non un Mickey Mouse. Loin d'avoir le premier rôle, il était plutôt le comparse infortuné de la saga d'origine. Dès cette aventure, il est habillé en costume de marin : pour Disney, le canard rappelle l'eau, donc la marine, de plus le personnage joue La cornemuse du marin. Cette histoire est publiée sous forme de pages dominicales aux États-Unis de septembre à décembre 1934[16], puis en France dans Le Journal de Mickey d'avril à août 1935 et sous forme de livre aux États-Unis en 1935.
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+ Graphiquement parlant, Donald Duck est né d'après Flora O'Brien sous les crayons d'Art Babbitt, Dick Huemer et Dick Lundy, les animateurs d'Une petite poule avisée mais c'est ce dernier qui le reprend et le développe dans Le Gala des orphelins (11 août 1934), les deux autres animateurs ayant été placés sur d'autres productions[1]. Pour Russel Merritt and J. B. Kaufman[17], Dick Lundy n'a pas participé à Une petite poule avisée. C'est pour cette raison que John Grant mentionne seulement Babbitt et Huemer comme les deux premiers animateurs de Donald[6].
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+ Pour Merritt et Kaufman, Art Babbitt et Dick Huemer ont réalisé les premières séquences avec Donald, Babbitt la scène de danse et Huemer la séquence finale. Mais elles ont été en partie coupées au montage et la scène de danse a été retravaillée par Gilles DeTremauden. Quoi qu'il en soit dans Le Gala des orphelins, l'animateur Dick Lundy donne à Donald des traits plus anguleux (par exemple le bec), un corps plus grossier, des pieds plus grands et surtout des bras anthropomorphes, non plus des ailes.
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+ Dans le Gala des Orphelins, dirigé par Burton Gillett, Donald commence une carrière de second rôle aux côtés de Mickey. Il est mis en situation parmi d'autres personnages devant divertir des orphelins. Son numéro est de lire un poème devant un public agité[18]. Mais il a déjà du mal à le déclamer, il est interrompu régulièrement par les enfants qui ne le comprennent pas et le corrigent. Tout cela l'exaspère et le pousse à des accès de colères : signe désormais caractéristique du personnage dans les films suivants. Le poème n'est pas n'importe lequel, c'est Marie a un petit agneau, un clin d'œil à la première séance de Clarence Nash[6]. À la fin du spectacle, il tente de déclamer un autre poème, Little Boy Blue, mais les enfants l'attaquent ce qui provoque sa colère et une crise de furie. Ce caractère volcanique, apparu ici un peu par vengeance, lui sera ensuite associé pendant toute sa carrière, exception faite d'un ou deux films[6].
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+ Donald a fait ses débuts en bandes dessinées dès 1934 dans la version papier de la Silly Symphony Une petite poule avisée. Cet épisode, dessiné par Ted Osborne et Al Taliaferro, a été publié dans les bandes dessinées dominicales entre le 16 septembre et le 16 décembre 1934[16].
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30
+ Mais c'est en 1935 que naît réellement le personnage de Donald Duck avec un livre qui lui est directement dédié : une bande dessinée de 14 pages publiée par Whitman Publishing Company[7]. Peu après, Al Taliaferro dessine des comics strips de Donald dans les journaux. Dès le 10 février 1935, Ted Osborne et Floyd Gottfredson, intègrent Donald aux histoires dominicales de Mickey, ce sont des petits gags qui tiennent en trois ou quatre cases se suivant sur de longues périodes. Il apparaît à partir du 4 mars dans le strip quotidien Mickey journaliste (Editor in grief)[19].
31
+ Graphiquement, il est intéressant de noter que Floyd Gottfredson est le seul à lui dessiner un bec presque pointu[20] pendant les deux ou trois années où il le représente en compagnie de Mickey[21].
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+ En 1935, le studio commence l'attribution de licences pour les produits dérivés de Donald Duck[22]. En 15 ans plusieurs centaines de produits sont commercialisés, des poupées, des livres, du savon, des jeux, des brosses à dents, un train miniature de Lionel, une montre Ingersoll et diverses nourritures comme des céréales, du popcorn et un jus d'orange[22].
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+ Ce n'est qu'à la fin des années 1930, que les auteurs-dessinateurs américains et italiens de Disney se lancent dans des histoires longues de Donald Duck[23].
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+ Au cinéma, Donald apparaît ensuite dans plusieurs dessins animés, comme second rôle râleur aux côtés de Mickey. Le premier court métrage de l'année est La Fanfare. John Grant indique qu'il poursuit ici ce qu'il avait commencé dans Le Gala des orphelins : le « vol du rôle vedette »[24]. Il cite pour étayer son propos Helen G Thompson, une journaliste du magazine britannique The Stage[24], peu avare d'éloges :
38
+
39
+ « …Au début du Gala des Orphelins [une erreur], il embarque la maison, avec les briques, les plantes en pot et les autres dépendances.... Il a été dit que personne n'avait été aussi captivant depuis Ben Turpin. Personne n'avait été dégonflé avec une telle finalité depuis que le rouleau compresseur avait aplati le petit Fido[NB 4]. Sa persistance était comparable à celle de Jean Valjean dans Les Misérables. »
40
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+ Dans le script initial Donald aurait dû jouer un saxophoniste mais Walt en décida autrement[25]. Autre élément, Donald se retrouve ici aux prises avec une abeille, fait qui se reproduira 7 fois entre 1948 et 1952[26].
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+
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+ Donald commence à apparaître dans d'autres films de la série des Mickey Mouse présentant ensemble Mickey, Dingo, Minnie et Pluto. Dans Mickey's Service Station (16 mars 1935), Donald entame un trio avec Dingo et Mickey. Ce trio sera présent dans la plupart des courts-métrages réalisés par Ben Sharpsteen entre 1935 et 1938.
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+ Ce trio est présent dans de nombreux courts-métrages et permet aux scénaristes et animateurs de présenter de nombreuses scènes comiques. Ces courts-métrages sont souvent désign��s comme des classiques de l'animation, comme le rappelle Leonard Maltin[27]. Toutefois en y regardant de plus près, la plupart des gags ne sont centrés que sur l'un des personnages. Le dessin animé se résume alors à la succession de gags, souvent spécifiques à chaque personnage en raison de leurs caractères et leurs caractéristiques physiques (Dingo est naïf et simple d'esprit mais c'est ce qui le rend attachant et amusant, Donald est colérique et peureux mais il est bon, Mickey est petit mais courageux) dans un environnement donné.
46
+
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+ Après 1938, les trois personnages apparaissent plutôt en solo et sont les stars de leurs propres séries et ce principalement en raison du manque de possibilités pour concevoir des histoires avec Mickey Mouse, son caractère étant devenu trop strict pour lui faire faire des bêtises. Comme signe de cet état de fait, en juin 1938, le court-métrage Trappeurs arctiques ne présente que Donald et Dingo, en duo.
48
+
49
+ Le premier et unique long-métrage mettant en scène les trois personnages sera Mickey, Donald, Dingo : Les Trois Mousquetaires, en 2004.
50
+
51
+ En 1935, un nouveau dessinateur est engagé par les studios Disney, il se nomme Carl Barks. Il travaille sur des courts-métrages et, comme tous ses collègues, il participe aux créations de gags pour les films en préparation. Il imagine six mois plus tard le fameux gag de Donald et du fauteuil de barbier, et empoche une prime de 50 $ pour cela[25]. Walt Disney incite Barks à entrer dans le groupe de scénaristes et à travailler sur Donald Duck, ce fait marque en quelque sorte la naissance de l'univers des canards de Disney[25].
52
+
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+ La première animation de Barks scénariste est Inventions modernes (1937 avec Jack King) et qui intègre le gag du fauteuil
54
+ [25].
55
+
56
+ Le gag du fauteuil de barbier présente Donald découvrant un fauteuil de barbier robotisé. Il met une pièce attachée au bout d'un fil[NB 5] dans la machine qui commence alors sa coupe. En se levant la machine met Donald la tête en bas. La partie supérieure du robot commence alors à coiffer l'arrière-train du canard, tandis que l'inférieure cire son bec. Donald se retrouve alors avec le visage noir et poli et avec une raie sur les fesses.
57
+ Cette séquence, à une époque où le métier de barbier était encore assez populaire, rendit les spectateurs hystériques de rire, en présentant des scènes jamais osées dans les films comiques[25].
58
+
59
+ Jusqu'en 1941, Carl Barks travaille sur les dessins animés avec Jack King et Jack Hannah. Mais, avec la Seconde Guerre mondiale, Donald fait partie des héros de fiction mobilisés pour la propagande de guerre, alors que Barks préfère l'humour et les gags. Fin 1942, Barks démissionne de Disney mais poursuivra sa carrière avec le canard.
60
+
61
+ Embauché par Western Publishing de 1942 à 1967, il va dessiner des aventures de Donald en bandes dessinées, développant tout son univers, devenant le plus important dessinateur sur Donald et créant de nombreux personnages en plus de ceux inventés après 1942. Beaucoup des personnages les plus célèbres sont de Barks comme Picsou, Gontran Bonheur, Les Rapetou, Géo Trouvetou, Miss Tick, Archibald Gripsou, Crésus Flairsou... et donne aux personnages une ville : Donaldville (Duckburg, la ville des canards dans la version originale). Barks est ainsi devenu l'auteur le plus influent de l'univers des canards de Disney. La vision de cet univers, qu'il développe dans ses histoires, sert de souvent de repère à tous les autres créateurs de séries présentant Donald, contemporains de Barks ou non.
62
+
63
+ Pour son influence, voir la section qui lui est consacrée.
64
+
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+ L'année 1936 marque le début de la carrière solo de Donald Duck.
66
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67
+ Côté bande dessinée, Donald domine la production des strips des Silly Symphonies entre le 30 août 1936 et le 12 décembre 1937. Durant cette période, les histoires sont écrites par Ted Osborne et dessinées par Al Taliaferro, mais des études de leurs travaux montrent que Taliaferro participait aussi aux scénarios. L'importance est telle qu'il est alors envisagé de faire de Donald un personnage indépendant des Silly Symphonies.
68
+
69
+ Cette dissociation intervient toutefois d'abord dans l'animation. Le 12 septembre 1936, dans le court-métrage Donald et Pluto de la série Mickey Mouse, Donald obtient un premier rôle aux côtés du chien de Mickey, la souris n'apparaissant pas. Ce film marque le début de la carrière solo de Donald, qui naîtra quelques mois plus tard au début de 1937.
70
+
71
+ L'année 1937 est un grand tournant dans l'histoire de Donald, comme le sera aussi l'année 1947, de nombreuses nouveautés interviennent autour du canard colérique. Tout d'abord Donald obtient sa propre série de dessins animés, suivie peu après par ses propres bandes dessinées. Cette période voit aussi sa vie changée avec l'apparition d'une famille et de nouveaux traits de caractères. Voir pour ce dernier point la section consacrée à l'analyse du caractère du personnage.
72
+
73
+ En 1937, Donald commence sa propre série de courts-métrages avec Don Donald sorti le 9 janvier avec au scénario Carl Barks et Jack Hannah.
74
+
75
+ Dans ce film, le spectateur découvre le personnage sujet de tous les amours de Donald. La cane ne s'appelle pas encore Daisy, mais Donna[25]. Cette période est très chargée pour l' « acteur Donald » qui, en plus de sa propre série, est présent dans plusieurs films de la série des Mickey Mouse au sein du trio Mickey-Donald-Dingo, entame la série Dingo et Donald, et se voit attribuer une fiancée caractérielle et une grande famille.
76
+
77
+ De plus cette même année, le film Inventions modernes est remarquable par le fait que Donald est le seul héros. À la fin du court métrage Donald est « emprisonné » dans un fauteuil de barbier mécanique, le gag de Carl Barks (cf. ci-avant). Nash associe le succès hilarant du film à une anecdote : « Au Canada, un homme riait tellement qu'il aurait perdu son dentier dans le cinéma, derrière lui »[25].
78
+
79
+ En parallèle les productions de Disney changent aussi. On peut noter l'arrêt des Silly Symphonies, le ralentissement des Mickey Mouse par manque de possibilités scénaristiques mais aussi un redéploiement, voulu par Walt, des animateurs en équipes séparées spécialisées sur des personnages[28]. Cette répartition en plus d'être financièrement plus économique permet aussi une meilleure qualité sur chaque personnage, Donald est ainsi confié à Jack Hannah et Jack King, Pluto par Norman Ferguson et Charles August Nichols, Mickey par Bill Roberts et Riley Thompson tandis Jack Kinney prend en charge Dingo[28].
80
+
81
+ Le duo Barks-Hannah réalisera les scénarios de 27 dessins animés entre 1937 et 1947, l'âge d'or de Donald, et la plupart sous la direction de Jack King[1].
82
+
83
+ À cette époque, Donald est parvenu à une apparence « moderne », principalement plus ronde, comme Mickey Mouse avait pu le faire dans les années 1930 sous l'impulsion de David Hand et aussi à partir de 1939 avec celle de Franklin Thomas et Ollie Johnston.
84
+
85
+ Le 7 février 1937, Donald apparaît dans son propre strip au sein d'un journal quotidien. Ces histoires sont dessinées par Al Taliaferro, d'après un scénario de Bob Karp[29].
86
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87
+ Le 15 mai 1937, Donald intervient pour la première fois dans une histoire spécialement taillée pour un journal à séries. L'histoire fut publiée par l'entreprise anglaise Fleetway et s'intitulait « Donald et Donna »[30].
88
+
89
+ Dans leurs histoires, le duo Osborne-Taliaferro transforme Donald de campagnard en citadin. Ils insérèrent même les premiers membres de la famille des canards : ses neveux Riri, Fifi et Loulou, qui débutèrent le 17 octobre 1937[31]. Ce sont les triplés, fils de Della, la sœur de Donald. Ils sont envoyés à Donald pour qu'il s'occupe d'eux pendant le séjour à l'hôpital du père des triplés, qui lui doit se remette de leurs dernières frasques. Donald devient alors une sorte de père adoptif.
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+ Fin 1937, Disney a octroyé les droits de production de série à la maison italienne Mondadori. La série de Federico Pedrocchi s'intitulant Paolino Paperino e il Mistero di Marte est alors publiée entre le 30 décembre 1937 et le 28 avril 1938. Dans cette histoire, Donald et son compère d'Une petite poule avisée Peter Pig vont sur Mars[32],[33]. L'histoire est publiée d'une façon hebdomadaire sur 18 mois. Ceci constitue la première série de longue durée avec Donald et, à la différence des comic-strip de Taliaferro, la première série d'aventures avec Donald. Quand Il Misterio di Marte s'arrêta, une nouvelle série est lancée Paolino Paperino inviato speciale qui dure alors 30 semaines. Cette histoire d'espionnage, inédite en France a depuis été rééditée en suédois en 1988 dans Ma vie comme canard (Mitt liv som anka), sous le titre Donald dans l'incendie (Kalle Anka i elden).
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+ Les débuts de Donald aux États-Unis dans les séries journalistiques ont quant à eux attendu encore quelques années.
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+ À l'instar de Mickey avec Minnie, Donald est doté d'une « fiancée ». Mais contrairement à Mickey qui a toujours connu Minnie, la première fiancée de Donald ne sera pas la bonne. Une cane nommée Donna Duck apparaît en janvier 1937 dans Don Donald. Ce fait en partie anodin marque le début d'une importante histoire familiale parfois inextricable. La fiancée de Donald, Donna Duck sera « définitivement (re-)baptisée » Daisy Duck en 1940 dans L'Entreprenant M. Duck (Mr. Duck Steps Out). Mais ce n'est pas la fin de Donna. Carl Barks en 1953 la transforme en sœur de Daisy et lui donne trois filles, Lili, Lulu et Zizi.
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+ En bande dessinée, Donald se voit confier trois neveux fin 1937, Riri, Fifi et Loulou, fils de sa sœur Della Duck, mariée selon Don Rosa au frère de Daisy. Dès le 15 avril 1938, ces « chenapans » apparaissent dans le court-métrage Les Neveux de Donald. Daisy et les trois neveux commencent alors à prendre une part plus importante dans la vie de Donald[25].
98
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99
+ En 1939, Donald est confronté aux peurs des superstitions dans Donald le chanceux[25]. Il est ensuite gratifié d'un cousin un jars nommé Gus Glouton dans le court métrage au nom très explicite Le Cousin de Donald.
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+ En 1940, Al Taliaferro représente dans un strip hebdomadaire sur une photo, la grand-mère de Donald, simplement surnommée Grand-Mère Donald, officiellement nommée Elvire Duck né Écoutum. Elle deviendra un personnage à part entière en 1943 et sera rejointe dans sa ferme par Gus Glouton, son petit-neveu.
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+ John Grant présente Donald cuistot (1941) comme un chef-d'œuvre de Jack King, alors au sommet de sa gloire, en raison de sa simplicité et de son côté très hilarant[34].
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+ En 1941, Donald Duck apparaît dans le film Le Dragon récalcitrant à deux reprises. La première permet de montrer les rudiments de l'animation, éléments qui s'assemblent pour devenir un extrait du court métrage Donald fermier (Old MacDonald Duck) alors en production[35] et sorti par la suite le 12 septembre 1941[36].
106
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107
+ Puis il apparaît sous la forme des personnages des grands tableaux de maîtres[35]. C'est l'extrait d'un court métrage baptisé Museum Keeper (ou Old Masters ou Donald and the Old Masters) entamé fin 1938 sous la direction de Frank Tashlin mais non réalisé[37]. L'un des tableaux représente Donald comme Le Cavalier riant (1624) de Frans Hals[35]. Les chefs-d'œuvre revus et corrigés selon l'univers des canards de Disney ont par la suite été publiés ou copiés à maintes reprises[38]. Seize de ces œuvres ont été reproduites dans le numéro du 16 avril 1945 du Life Magazine[39], à savoir :
108
+
109
+ Durant la Seconde Guerre mondiale, le public cherchait des personnages plus volontaires, plus forts, parfois brutaux. Tandis que des personnages comme Minnie participent à l'effort de guerre depuis le « pays », Walt Disney n'accepte pas de transformer Mickey en un personnage de propagande, et de l'envoyer au front. Mais ce ne sera pas le cas de Donald, tout au contraire. Ce n'est pas par hasard si la popularité de personnages comme Bugs Bunny ou Donald monta en flèche. Le canard, après avoir lutté contre de nombreux animaux et végétaux, semble prêt pour d'autres combats[25].
110
+
111
+ Pendant cette période, la carrière de Donald se sépare en deux axes, les courts métrages de propagande dans lesquels il est souvent un soldat et de l'autre dans deux longs métrages de type compilations, il est un « ambassadeur », un Américain moyen visitant les pays d'Amérique du Sud.
112
+
113
+ Donald est présent dans deux des quatre séquences du film Saludos Amigos (1942). Ce film est un voyage touristique en Amérique du Sud avec des scènes de vie, de l'art et de la musique de cette région[40] mais il représente aussi une caricature du touriste américain[41]. La présence du personnage de Donald est justifiée par son caractère international, du moins par le fait que même dans sa langue natale, le canard est presque incompréhensible[42]. À cause de cela, les animateurs ont développé pour Donald un langage corporel qui a permis de résoudre le problème de la traduction et de son coût, pour la sortie du film en Amérique du Sud[42]. D'autres personnages ont été évoqués comme Simplet, le nain muet de Blanche-Neige, mais la teneur des émotions de Donald est plus facilement perceptible[42]. A contrario Donald devient l'ambassadeur, le meilleur vendeur du modèle américain, le « propagandiste no 1 » de la société américaine[40].
114
+
115
+ Dans Les Trois Caballeros (1945), Donald sert de fil conducteur au film. John Grant considère que le film permet à Donald Duck d'offrir un tremplin aux deux autres héros, certains critiques résumant ce constat au seul José Cariocia[43]. Jerry Beck justifie la présence de Donald dans ces deux films latino-américains par son premier amour Donna Duck une cane mexicaine apparue en 1937 dans Don Donald[44].Grant note que dans ce film Donald est semblable à lui-même mais il tombe amoureux de trois sud-américaines, amour qui est loin d'être platonique[43]. Donald joue ici le rôle d'un militaire américain moyen qui profite d'être loin de son pays pour, comme l'indique Panchito, être un « little wolf's in duck's clothings » (petit loup dans des habits de canards)[43]. Il est aussi un prétendant potentiel pour des demoiselles réelles et d'après le Times, un « alarmant cas incongru de vêtements dénudés[45]. » Sébastien Roffat indique que de nombreux critiques ont condamné le film pour son mauvais goût et ont été choqués par la répétition de l'expression de l'attirance sexuelle de Donald pour les jolies filles sud-américaines[46]. Sean Griffin entame son analyse par un rappel que la réaction critique à l'encontre du film exprime l'inconfort de voir Donald dans une « transe » sexuelle courant de filles brésiliennes en filles mexicaines[47]. Le Saturday Review se demande pourquoi Walt Disney et son équipe ont envoyé leurs trois caballeros pour un voyage sur un tapis magique à travers des plages pleines de beautés en maillot de bain[47]. Steven Watts désapprouve les scènes où Donald en canard dévergondé convoite des jeunes femmes aux galbes généreux en chair et en os, ce film est un Disney et cela en a perturbé plus d'un[48]. Le Philadelphia Record note que « la pensée sexuelle est agréable mais indubitablement freudienne... notre vieil ami Donald devient un malard très dévergondé ainsi qu'un coureur de jupon à la Harpo Marx[48]. » Un journaliste du The New Yorker voit dans la scène avec Donald et une jeune fille sur une allée plantée de hauts cactus une image phallique[48],[49],[50] et suggère de demander son avis à la commission Hays[49]. Grant commente ces propos en déclarant simplement que l'intrusion d'une telle promiscuité dans la vie de Donald n'est pas un succès[43].
116
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+ La production d'autres courts-métrages de ce genre a été entamée pour d'éventuelles compilations mais abandonnée. Ainsi un court-métrage prévu pour juin 1944 avec Donald lépidoptériste, intitulé La Loca Mariposa semble anticiper la scène des insectes du miroir du film Alice au pays des merveilles (1951)[38].
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119
+ Avant 1941, Donald apparaît dans environ 50 films mais après cette date et jusqu'en 1965, c'est plus d'une centaine de films qui comprennent le personnage. Tandis que la production des Mickey Mouse est stoppée de 1942 à 1947, celle de la série Donald Duck se fait à un rythme de 7 à 10 films par an jusqu'en 1955. En 1949, la popularité de Donald dépasse même celle de Mickey, il est la vedette Disney des temps de guerre[51].
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+ Certains dessins animés de Donald servent à la propagande de guerre : Donald devient ainsi soldat et vit l'enrôlement, les combats dans la jungle. Sa première confrontation à la guerre se fait dans Donald bénévole (The Volunteer Worker, septembre 1940) dans lequel il est l'un des bénévoles donnant à une œuvre caritative pour le soutien aux soldats.
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+ Dans The New Spirit (1942), Donald est sollicité pour payer ses impôts. Le film montre les conséquences de ne payer à temps les taxes et a été réalisé dans un laps de temps très court par Dick Huemer et Joe Grant au début de l'année 1942[52], le scénario aurait été écrit en deux jours[53]. Le film à peine achevé, les deux animateurs se sont envolés pour Washington accompagnés de Walt et Roy Disney pour le présenter au Département du Trésor des États-Unis[52]. Lorsque le secrétaire au trésor Henry Morgenthau montra son désaccord sur la mise au second plan du personnage du fonctionnaire des impôts, Walt Disney répondit que l'usage de Donald Duck équivalait à Clarke CGable pour le studio MGM[52],[54]. Pour Grant, l'effet du film sur la population américaine n'a jamais été calculé, « spécialement sur les payeurs récalcitrants mais il est connu que le film a eu un rôle très significatif »[25]. Les séquences avec Donald ont été dirigées par Wilfred Jackson et celle militaire par Ben Sharpsteen[25]. Les studios Disney ont eu du mal à se faire payer par l'état américain, commanditaire du film, les 80 000 USD de frais de production[25].
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+ Le 1er mai 1942 dans Donald à l'armée (Donald Gets Drafted), Donald reçoit son avis d'incorporation et se voit engagé sous les drapeaux, rattaché au sergent Pat Hibulaire. C'est grâce à cet avis que l'on apprend le second prénom de Donald, Fauntleroy. Le film Donald's Decision (1942) voulait faire acheter des bons canadiens mais il montre clairement que les studios Disney réutilisaient des séquences pour réduire les coûts[25]. Le film reprend en grande partie des séquences de L'Ange gardien de Donald (1938) dont les deux consciences de Donald.
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+ Fin 1942, Carl Barks décide de démissionner des studios Disney pour travailler directement avec l'éditeur des histoires de Donald, Western Publishing.
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+ Dans Der Fuehrer's Face (1943) dirigé par Jack Kinney, il rêve qu'il est un travailleur dans une fabrique de munitions au pays des « Nutzi »[52],[55]. Le Nutziland est une parodie de l'Allemagne nazie, le terme de Nutzi étant un jeu de mot entre « Nut », fou, et « Nazi »[55]. Ce film se termine par l'apparition en ombre de la Statue de la Liberté[56]. Der Fuehrer's Face remporte l'Oscar du meilleur court-métrage animé la même année[55] et est sans conteste la plus grande contribution de Donald à l'effort de guerre[57]. La chanson jouée au début et composée par Oliver Wallace par le groupe nazi devint très populaire[56],[55] et avait même été diffusée à la radio avant la sortie du film[58]. La chanson est vendue par le label Southern Music Publishing à 200 000 dès novembre 1942 et lorsque l'animateur newyorkais Martin Block annonce début octobre 1942 offrir le disque pour toute souscription à bonds de guerre de 30 USD, le soir même 10 000 souscriptions ont été enregistrés[59].
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+ Dans The Spirit of '43, Donald est tiraillé entre deux facettes de sa personnalité : le zazou qui le pousse à dépenser son argent en futilités et l'économe, représenté par un écossais préfigurant Balthazar Picsou, qui l'incite à payer ses impôts afin de soutenir l'effort de guerre[60].
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+ Le dernier film lié à une carrière militaire pour Donald est Commando Duck (1944).
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+ Toutefois ce ne sont pas les seuls films de l'époque. Le caractère râleur et impulsif du canard offre aux animateurs de nombreuses possibilités de le voir contrarié et de faire rire le spectateur.
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+ Après la Seconde guerre mondiale l'univers de Donald ne cesse de s'étendre. Les publications à l'international font grandir le nombre d'histoires et celui des personnages.
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+ En 1947 dans Donald chez les écureuils, Jack Hannah confronte Donald avec les écureuils Tic et Tac qui avaient déjà ennuyé Pluto en 1943 dans Pluto soldat. Dans Le Dilemme de Donald, Jack King « parodie la psychanalyse » et « donne aussi à Daisy la possibilité de jouer les vedettes »[34]. Pour Grant, cette période est marquée de la patte de Jack King qui « associe une progression quasi-logique des événements à une certaine irréalité, permet à de nombreux courts métrages de plaire au public »[34]. King prouve que parfois dans l'animation, « en fonction du contexte, la plus mauvaise blague peut être la plus drôle »[34].
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+ Un autre fait important de l’année 1947 est la création par Carl Barks de l'oncle Balthazar Picsou qui amène ensuite la création d'un énorme arbre généalogique, d'une ribambelle de personnages. On peut aussi noter en 1948 la création de Gontran Bonheur.
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+ En 1948, le groupe danois Egmont (à l'époque « Gutenberghus ») publie en Suède Kalle Anka & C:o. Ces magazines sont étendus rapidement à toute la Scandinavie, tandis que d'autres hebdomadaires du nom de Donald Duck apparaissent en Finlande ou aux Pays-Bas.
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+ Les années 1950 marquent la fin de la série de courts métrages de Donald Duck.
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+ Le 12 juillet 1950, le Groupe Abril lance sa toute première publication, Pato Donald version en portugais de Donald Duck, publiée au Brésil[61].
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+ En 1953 dans le film Les Cacahuètes de Donald, Donald trouve un de ses rares alliés dans la guerre qui l'oppose à Tic et Tac en Dolorès un éléphant de zoo, où Donald travaille comme gardien[62].
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+ En 1953 Romano Scarpa débute à Mondadori, c'est la personne qui se révèle la plus influente des séries Disney. Sa version de Donald a ses racines chez Barks, mais son action sur cinq décennies voit aussi la création de personnages bien à lui. Le personnage le plus connu est Brigitte McBridge, une cane éperdument amoureuse de Picsou. Barks à lui-même commenté Brigitte, et exprima son intérêt positif à son sujet[63].
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+ La vie de Donald se poursuit alors surtout avec la bande dessinée, avant la création de séries télévisées et des jeux vidéo dans les décennies suivantes.
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+ Toutefois en 1959, Donald apparaît dans son premier moyen-métrage Donald au pays des mathémagiques. Donald tient dans ce film un rôle qui sera dévolu à partir de 1969, à un nouveau membre de sa famille, un oncle (très) éloigné, le professeur Donald Dingue. Ce moyen-métrage est la première tentative télévisuelle de Donald[60].
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+ En 1961, le dernier court métrage d'animation avec Donald Duck, The Litterbug sort au cinéma[64].
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+ Côté bande dessinée, les années 1960 sont marquées par une augmentation du nombre de créateurs de séries. Avec le ralentissement des productions américaines c'est surtout au sein de la maison d'édition danoise Egmont et des séries italiennes que Donald évolue.
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+ La maison d'édition Egmont (dont le siège est à Copenhague) commence à exploiter la licence des séries Disney dès 1948 mais c'est à partir des années 1960, à la suite de l'achat de l'éditeur Aschehoug, spécialisé dans les livres que les publications se font plus nombreuses. Le Donald présenté dans ces séries peut se caractériser ainsi :
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+ Donald habite avec ses neveux au 111, rue des pommes du paradis à Donaldville. Il a pour voiture le modèle 1934 de marque la Scrutto, avec une plaque d'immatriculation portant le numéro 313. Il travaille irrégulièrement dans une fabrique de margarine à Donaldville. Picsou oblige souvent Donald à travailler pour lui, ou bien à le suivre pour les chasses au trésor. Lorsqu'il travaille pour son oncle, c'est pour un salaire de misère de 30 centimes de l'heure. Il réalise pour lui des tâches sans intérêt comme nettoyer les milliards de pièces contenues dans son coffre-fort. Malheureusement pour lui, l'argent qu'il voit ne sort jamais d'où il est. Lors des chasses au trésor, les gaffes de Donald sont même au contraire un motif pour Picsou d'allonger les dettes de Donald.
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+ Par contraste les créations italiennes ne sont pas aussi codifiées. Avec le concours du scénariste Guido Martina et du dessinateur Giovan Battista Carpi, la personnalité de Donald est significativement modifiée surtout lorsqu'en 1969 ils créent Fantomiald (Paperinik), l'alter-ego de Donald, un super-héros masqué. Ceci donna à Donald une nouvelle dimension, maintenant il peut :
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+ Plusieurs auteurs ont ensuite critiqué cette nouvelle facette de Donald, car l'intrusion du super-héros a considérablement modifié la personnalité de Donald.
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+ Les années 1970 voient l'essor du Donald moderne, avec par exemple le Donald au look « techno » adopté par Giorgio Cavazzano et qui a été repris par de nombreux auteurs. On peut aussi noter l'apparition de Pulcinella, l'amoureuse de Donald qui est l'une des créations les plus célèbres de la production Disney italienne[65],[66],[67]. Par ailleurs, dans les pays scandinaves, on commence à prendre la mesure de Barks (fanzines) et ses histoires sont rééditées en grand nombre, tandis que Daan Jippes et Freddy Milton s'en emparent pour dessiner des histoires sur ce modèle. Au Danemark, c'est le Chilien Vicar qui est l'un des plus grands maîtres de Donald, et des auteurs anglais (comme Paul Halas) qui reviennent aux « fondamentaux » de Barks.
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+
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+ En 1970, la république de Saint-Marin émet une série timbres en l'honneur de Donald[24]. D'autres pays le feront plus tard comme le Bhoutan en 1984 puis les Maldives et Grenade[24].
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+ En 1979 Disneyland Records édite Mickey Mouse Disco, un album de musique comprenant des versions disco des classiques musicaux de Disney, et dont la promotion est assurée par une compilation de courts métrages d'animation, sorti le 25 juin 1980[68].
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+
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+ Dans les années 1980, Vicar et l'Argentin Daniel Branca, au trait énergique, produisent toujours sur le modèle de Barks, des histoires de Donald comptées parmi les meilleures, qui mettent l'accent sur la vie de tous les jours du canard, tandis que les auteurs italiens sont plus axés sur les grandes aventures et abordent des thèmes de science-fiction et des reprises des grands classiques (avec Massimo De Vita, fils de Pier Lorenzo).
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+ En 1983, Donald réapparaît au cinéma dans Le Noël de Mickey où il joue le rôle du neveu d'Ebenezer Scrooge dans cette adaptation d'Un chant de Noël de Charles Dickens. Mais il ne développe pas dans ce film son tempérament ce qui fait dire à John Grant que cette apparition est à la fois « agréable et décevante »[69].
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+ Les années 1980 marquent également un regain d'intérêt pour l'univers des canards de Disney, ainsi que l'apparition d'une nouvelle « école » pour les canards, l'école française, en plus de l'américaine, de l'italienne et de la scandinave.
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+ Les premières histoires de Donald made in France sont publiées en 1982. La première est Le Papillon qui venait du froid[70] dessinée par Claude Marin et écrite par Louis Cance et Patrice Valli.
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+ L'intérêt pour Donald est en partie ravivé grâce à l'anniversaire de ses 50 ans en 1984 qui coïncide avec l'arrivée d'une nouvelle direction à la tête de la société Disney, menée par Michael Eisner. À cette occasion, un avion nommé Duck One sillonne les États-Unis avec à son bord Clarence Nash, la voix du canard[71]. Le 21 mai 1984, Donald laisse ses empreintes de pas dans le ciment devant le Grauman's Chinese Theatre, aux côtés du nom de Clarence Nash[72].
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+ L'année 1984 marque aussi le premier jeu vidéo produit par Walt Disney Educational Productions avec Donald, Donald Duck's Playground. De nombreux titres de jeu vidéo seront édités principalement au début des années 1990 puis à partir de 2000.
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+ L'année 1985 est marquée par la mort de Clarence Nash[12], Tony Anselmo a ensuite repris la voix de Donald Duck[73].
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+ Le 21 mai 1986, le Français Claude Marin dessine le personnage sous l'apparence d'un bébé dans la série Bébés Disney dont la publication a débuté dans le numéro 1769 du Journal de Mickey[74].
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+
191
+ En 1987, paraît la série La Bande à Picsou où Donald apparaît très rarement. Il est un oncle absent en raison de son travail de matelot dans l'armée. Le reste des histoires se concentre surtout sur les personnages de Picsou, de Riri, Fifi et Loulou et de nouveaux personnages. Elles poursuivent le principe lancé par Barks des chasses aux trésors.
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+ En 1988, Donald apparaît dans le long métrage Qui veut la peau de Roger Rabbit où il fait un numéro de piano avec et contre Daffy Duck, et pour le plus grand plaisir des spectateurs, il explose de colère[69].
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+ En 1990, Donald apparait dans le film Le Prince et le Pauvre comme le simple valet de Mickey[69].
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+ Dans les années 1990, les histoires hollandaises ont un grand succès (notamment Ben Verhagen, Mau Heymans, Kirsten de Graaf). Ces auteurs reprennent le style de Barks des années 1948-1952. À mentionner aussi Tito Faraci en Italie et Francesco Guerrini.
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+ Vers le milieu des années 1990, le personnage de Fantomiald, créé en Italie en 1969, est relancé et modernisé dans une publication mensuelle italienne nommée PKNA - Paperinik New Adventures, proche du format des comics de super-héros. Dans ce mensuel, Donald Duck reprend une vie de super-héros assez proche de celle de Fantomiald mais le monde qui l'entoure et son comportement sont plus actuels. Cette série débute le 14 mars 1996 par Evroniani[75]. Dans la version originale, il conserve son pseudonyme de Paperinik mais comme des incohérences apparaissent et aussi pour conserver le symbole PK, le personnage est nommé dans certains pays Powerduck. Toutefois Donald est rarement mentionn�� dans cette version.
200
+
201
+ Fin 1998, Bruno Enna, Diego Fasano et Paola Mulazz crée en Italie, une série intitulée Paperino Paperotto (Donald Junior) narrant l'enfance de Donald Duck. Elle débute le 12 janvier 1999 dans Topolino N.2250 avec une histoire dessinée par Alessandro Barbucci.
202
+
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+ La fin des années 1990 offre à Donald un rôle comparable à celui de Mickey dans Fantasia (1940). Il joue le rôle de l'assistant de Noé lors du remplissage de l'Arche dans la séquence Pomp and Circumstance de Fantasia 2000.
204
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205
+ Dans les années 2000, Lars Jensen, Flemming Andersen et Casty sont les auteurs les plus renommés[NB 6].
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207
+ En 2001, PKNA est remplacée par une nouvelle version nommée PK² ou Duclair en anglais[76], publiée de février 2001 à août 2002.
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209
+ En août 2002, la série PK² est remplacée par PK en Italie (ou PK - Pikappa) aussi nommée Powerduck en France (code PK3). La première histoire est Superhéros par hasard[77] L'environnement à encore changé par rapport à la version précédente. Donaldville est très différente, l'aspect du héros reste proche mais sa personnalité change comme son arsenal d' « outils/gadgets ». À l'instar des premières versions, l'origine du personnage est racontée dans certains épisodes mais n'a rien à voir avec les précédentes. C'est cette version qui a été adaptée en jeux vidéo sous le nom Donald Duck : Qui est PK ? (2002).
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211
+ Le 10 août 2004, Donald est récompensé par un étoile sur le Walk of Fame à Hollywood[78].
212
+
213
+ Les deux décennies 1990 et 2000 sont surtout marquées par l'informatique, d'un côté avec les nombreux jeux vidéo mettant en scène le Donald colérique et celui simple acolyte de Mickey et de l'autre les images de synthèse avec la série La Maison de Mickey montrant Donald en 3D. Dans cette série le personnage est graphiquement beaucoup plus lissé qu'en bande dessinée. Ses plumes sont ainsi presque non apparentes mais son caractère et son problème d'élocution sont intacts malgré la jeune audience visée par la série.
214
+
215
+ Le 1er juin 2010, Glénat annonce la publication en bande dessinée des œuvres complètes de Mickey Mouse et Donald Duck en 2011 et 2012 ainsi que de nouvelles histoires[79].
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217
+ Donald Duck est apparu dans les 128 courts métrages de la série Donald Duck produite entre 1934 et 1961[80] ainsi que bon nombre de Mickey Mouse. Donald apparait aussi dans la série Donald et Dingo.
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+
219
+ Rien qu'avec sa propre série, il dépasse les 119 films de Mickey, produits eux entre 1928 et 1953.
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221
+ Donald est aussi à l'affiche de quelques longs et moyens métrages.
222
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223
+ La filmographie comprend 15 désignations aux Oscars dont une victoire pour Der Fuehrer's Face en 1943[69] :
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225
+ Depuis 1934, Donald Duck est apparu dans plusieurs dizaines de milliers d'histoires ou de gags. Le site INDUCKS recense en 2011 selon les pays et les producteurs[81]:
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227
+ Donald apparaît dans les jeux vidéo suivants :
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229
+ Comme la plupart des personnages vedettes de Disney, Donald a vu apparaître au cours des décennies de nombreux produits dérivés. Toutefois, il reste dans ce domaine un personnage secondaire. Il est souvent associé au groupe Mickey-Minnie-Dingo par exemple dans les produits destinés aux bébés (gamme Disney Baby), aux objets de cuisine, à l'alimentaire (gamme Disney Garden).
230
+
231
+ Steven Watts mentionne dans les années 1930 des « kits de peinture Donald Duck pour œufs de pâques[83]. » La société américaine General Beverage a produit entre 1952 et 1955 un Donald Duck Cola[82],[84].
232
+
233
+ À l'inverse de Mickey ou de Winnie l'ourson, qui possèdent chacun certaines gammes transversales qui leur sont consacrées, Donald Duck reste en marge des produits dérivés, plus justement en position de rôle secondaire.
234
+
235
+ En 1998, le parc Tokyo Disneyland a fêté l'anniversaire de Donald Duck en lançant un ensemble de manifestations nommée Donald's Wacky Kingdom comprenant plusieurs spectacles.
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237
+ Donald est aussi présent dans plusieurs attractions des parcs Disney :
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239
+ L'un des éléments caractéristiques de Donald est son phrasé ainsi que la sonorité de sa voix. Cette sonorité a donné à tort son nom à l'effet Donald Duck, fait de parler avec une voix déformée par l'hélium[87]. Mais comme le souligne Neil Sinyard, l'idée du personnage ne vient pas du dessin mais d'une voix, ce qui est assez rare dans l'animation[11].
240
+
241
+ Donald est un canard anthropomorphique mais il est plus proche de l'animal que d'autres personnages tels que la souris Mickey Mouse ou le chien Dingo[88].
242
+
243
+ Une posture typique de Donald est celle de la pose de combat, qu'il adopte dès 1934 dans Le Gala des orphelins pour tenter de rosser les chenapans qui l'exaspèrent. Cette posture montre la flexibilité du corps du canard, tel que pouvait l'avoir Mickey dans ses premières années mais que Donald conserve et donne aussi à ces ascendants-descendants. Donald, et les autres canards de Disney, peuvent adopter des postures vraiment fantastiques, à tel point que Walt Disney déclare qu'ils ont « une plasticité plus[88] ! » Jack Hannah ajoute que cette plasticité physique n'a d'égal que celle de caractère qui permet à Donald de passer de « l'abattement du condamné au sourire du diable »[88].
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+
245
+ Son physique évolue aussi en 1936 entre Mickey's Grand Opera et Le Déménagement de Mickey :
246
+
247
+ Il possède depuis ses débuts une tenue de marin qui évolua peu, elle s'est raccourcie vers 1936 comme le béret associé. Toutefois, certains détails n'ont pas changé comme l'absence de pantalon sauf dans quelques rares scènes de baignades où il porte un maillot intégral. Donald est un vétéran du second conflit mondial, où il sert tour à tour dans la Marine, l'Armée de terre ou l'Armée de l'air américaine. Il est à noter qu'il possédait une tenue de marin avant le second conflit mondial, ayant récupéré son fameux bonnet auprès d'un vrai marin lorsqu'il était enfant (selon une histoire parue dans le journal de Mickey en 1983).
248
+
249
+ Mais l'aspect essentiel de Donald est la très forte interaction de son aspect graphique avec ses expressions. Flora O'Brien déclare que l'âme de Donald et son corps ne font qu'un[89]. Le visage de Donald est déjà très expressif avec ses grands yeux surmontés de sourcils très mobiles, souvent soulignés par des mèches sur sa tête. Mais chaque élément de sa tenue et de son corps réagit en fonction de la situation et accroît la signification. Ainsi le ruban de son béret tombe sur le nez dans un moment de contrariété ou le béret s'envole dans un moment de surprise, tandis que sa veste s'enroule parfois sous le coup de la colère, sa queue devenant même une main pour différentes actions.
250
+
251
+ John Grant[90] fait un parallèle entre l'évolution de Mickey Mouse vue selon une optique anthropologique par le naturaliste Stephen Jay Gould dans un essai publié en mai 1979[91] et celle de Donald. Les deux ayant pour lui rajeunit de la même façon, juste un peu moins pour Donald. Voici ce que disait Gould :
252
+
253
+ « Les transformations de Mickey à travers le temps ont eu en général pour effet de le rendre plus jeune. Le visage de Mickey est devenu à la fois moins espiègle et plus juvénile. La taille de son crâne a augmenté, ainsi que la taille de sa tête par rapport au reste du corps ... ses jambes se sont raccourcies et épaissies, ses yeux se sont proportionnellement beaucoup agrandis. Tous ces développements sont des signes d'accentuation de sa juvénilité. »
254
+
255
+ Donald est involontairement à l'origine d'une énigme assez connue : Pourquoi Donald met une serviette autour de sa taille en sortant de la douche, alors qu'habituellement il ne met jamais de pantalon ou autre ?
256
+
257
+ On peut noter l'apparition depuis l'été 2006, d'une gamme de produits nommée Disney Cuties présentant Donald Duck sous un aspect adorable, style graphique inspiré par le manga, et plus particulièrement les personnages d'Hello Kitty et Pucca.
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+
259
+ Donald Duck possède plusieurs traits de caractère particuliers :
260
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261
+ Les traits de Donald sont dus au département des scénarios des studios Disney qui n'accorda que des catastrophes au personnage de Donald afin d'être en adéquation avec son caractère[92]. Le caractère de Donald selon Jack Hannah concentre tout ce que l'être humain peut éprouver comme sentiment : « mignon, malicieux, chaleureux, froid et ce à n'importe quel moment ». La liste des adjectifs pour le qualifier pourrait être sans fin mais pour n'en retenir que quelques-uns : « Crédule, rêveur, persévérant, déterminé voire obstiné, héroïque mais pas téméraire, grincheux, angoissé, fier, égocentrique, hystérique et surtout colérique. »
262
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263
+ Jack Hannah, cité par John Grant, indique qu'à l'époque des débuts de Donald[24], « il était déjà difficile de trouver des histoires pour Mickey... vous ne pouviez pas trop le bousculer. Et Dingo, vous ne pouviez pas bousculer le simple d'esprit... Donald était très facile à utiliser... Donald pouvait être n'importe quoi. »
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265
+ Son caractère a évolué surtout à partir de 1937, comme Mickey Mouse, Donald était un personnage affecté par la Grande Dépression des années 1930. Il avait ainsi exercé de nombreux emplois, et son tempérament l'a en quelque sorte aidé à s'en sortir. Avec l'année 1937, il retrouve un peu de calme et s'installe dans une maison[93]. En 1938, il prend des cours de self control dans le film justement intitulé Le Sang-froid de Donald (Self Control en anglais), son caractère emporté devient un élément central de sa personnalité[94]. C'est une première étape avant son rôle d'ange gardien dans L'Ange gardien de Donald et la naissance de son côté paternaliste pour Riri, Fifi et Loulou dans Les Neveux de Donald, tous deux aussi de 1938. Il adopte aussi dans les années 1940 un côté libidineux[95].
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+
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+ Cet ensemble de traits est pour John Grant la raison de son succès et son abondante carrière[9]. Mais cela l'a aussi desservi. Il est ainsi d'après lui plus apprécié par les adultes que par les jeunes qui ne retrouvent pas en lui la force du héros, à cause du mauvais caractère[9]. La conséquence est que Donald est très populaire en bandes dessinées, un support lu... plus accessible aux adultes qu'aux enfants.
268
+
269
+ Mais à l'opposé les animateurs et scénaristes de Disney avaient du mal à traiter le personnage. La limitation des histoires à une succession d'actions et des réactions colériques de Donald a limité les efforts des artistes[6].
270
+ En 1944, John Hubley indique simplement[6] : « Donald est venu avec ses caractéristiques […] Le résultat a été une limitation à la fois pour les auteurs, dans leurs tentatives d'élargir le contenu des histoires et pour les animateurs à rendre expressif les actions et réactions du personnage. » Bill Tytla est lui plus critique[6] : « Les canards je n'aime pas, non pas du tout. Les canards je n'ai pas la patience de travailler avec. » John Grant émet la possibilité que graphiquement les canards de Disney sont très, trop, proches des oies au point que Donald soit plus proche de l'oie que du canard, rendant peu aisé pour les animateurs les séances d'étude sur des animaux vivants[6]. Mais cela n'a pas empêché le public d'apprécier Donald[6]. Selon Steven Watts, dans Nettoyeurs de carreaux (1940), Donald le riveur (1940) et Donald groom d'hôtel (1942), Donald Duck est présenté comme un employé urbain mais dans les années 1950, il devient un papa-poule dans un foyer de la classe moyenne[96].
271
+
272
+ Donald montre dans Donald amoureux (1945) un trait de caractère répréhensible le rendant très humain : il « emprunte » l'argent de ses neveux dans leur cochon tirelire pour emmener en rendez-vous Daisy, habillée à la mode du Old South[34]. Pris de remords, autre trait humain, il remet de l'argent mais averti par le narrateur il tente de reprendre une pièce mise en trop et est pris la main dans la tirelire par ses neveux. Il possède un élément similaire à Pluto, une conscience double à la fois angélique et diabolique qui apparaît sous la forme de réplique miniature de lui-même en forme d'ange ou en forme de diable.
273
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274
+ Donald Duck partage de nombreux traits communs avec le canard Daffy Duck : les traits physiques du canard, un caractère colérique, une difficulté à parler (bien que moins prononcée chez Daffy). Ils « joueront » d'ailleurs une scène ensemble (à l'instar de Bugs Bunny et Mickey) dans le film Qui veut la peau de Roger Rabbit (1988).
275
+
276
+ Donald est le fils d'Hortense Picsou, sœur de Matilda Picsou et de Balthazar Picsou ; Donald en est donc le plus proche héritier avec ses neveux Riri, Fifi et Loulou. Du côté des Duck, il est le fils de Rodolphe Duck et le petit-fils de Grand-Mère Donald, paisible fermière du Calisota.
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278
+ Il a une sœur, Della, connue uniquement pour les deux lettres qui accompagnent l'arrivée de Riri, Fifi et Loulou chez Donald (dans un dessin animé et dans une bande dessinée). Les trois principaux cousins de Donald sont
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280
+ Durant les nombreuses histoires de voyages à travers le monde, la famille a vu apparaître de nombreux membres, qui a même tourné à de la généalogie lorsqu'on regarde les histoires de Don Rosa, surtout avec son Arbre généalogique de Donald Duck établi à partir de 1993. Toutefois cet arbre n'est pas stable et de nombreux auteurs ne le suivent pas à la lettre.
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282
+ Dans l'épisode 2 de la saison 4 du dessin animé éducatif La maison de Mickey, intitulé Donald JR, on découvre que Donald a un fils, qui s'appelle Donald Junior. Il n'est pas le fils de Daisy, mais celle-ci ne semble pas surprise de le découvrir avec son père ce qui suppose qu'elle connaissait son existence au préalable ; Mickey semble gêné. Ce fils est illégitime, c'est certain, puisqu'il n'y est pas fait mention dans l'arbre généalogique officiel, et qu'on ne lui connait pas de compagne antérieure à Daisy.
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+ À l'inverse de Mickey avec Pluto ou Minnie avec Figaro, Donald ne semble pas avoir d'animal de compagnie attitré. Toutefois en cherchant bien, on lui trouve plusieurs animaux de compagnie, principalement dans l'univers de la bande dessinée.
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+ Le seul à vraiment sortir du lot et à apparaître au cinéma est le chien saint-bernard Bolivar. Donald est aussi affublé d'un chat nommé Catmembert.
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+ John Grant, dans son encyclopédie sur les personnages Disney de l'animation, considère Donald avant tout comme un héros de courts métrages d'animation malgré sa présence dans plusieurs longs métrages[97], l'ouvrage n'étudiant pas la bande dessinée.
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+ Autour de Donald, les auteurs ont créé de nombreux éléments inspirés par la réalité. Ainsi comme Mickey et Mickeyville, Donald habite Donaldville, une ville située dans l'État fictif du Calisota. Barks et Rosa situent cet État sur la côte ouest des États-Unis à des endroits différents soit au nord soit au sud de San Francisco.
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+
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+ Pour plus de détail voir la localisation de Donaldville
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294
+ Pour John Grant (auteur écossais), le Donald américain est moins populaire auprès des enfants que Mickey en raison de son fort caractère et de la prépondérance des supports écrits[9]. Il argue que c'est dû à la conception erronée que « les dessins animés sont pour les enfants et non les adultes. » Il indique que le « public britannique est moins réfractaire car pour lui l'animation est destiné à tous les âges »[9].
295
+
296
+ Le public américain adulte est toutefois très friand des histoires de Donald, preuve en est le nombre de courts métrages, supérieurs à celui de Mickey[24]. La popularité de Donald est aussi visible dans les 15 désignations aux Oscars dont une nomination pour Der Fuehrer's Face[69]. Un journaliste propose même dans les années 1930 que Donald soit élu membre de l'American Academy of Arts and Letters[98].
297
+
298
+ Selon l'historien Lewis Jacobs, l'émergence de Donald Duck comme une vedette à partir de 1939 est reliée à celles des gouvernements nationalistes et des conflits dans le monde, le tempérament du canard reflétant plus l'esprit violent de l'époque que Mickey Mouse, alors en déclin[99]. Pour Ariel Dorfman et Armand Mattelart, Donald Duck et les histoires associées aux canards de Disney permettent de retrouver l' « idéologie impérialiste des États-Unis » et consacrent un livre à l'étude des publications Disney américaines republiées en Amérique latine[100]. Pour le psychologue Lawrence Gould, « les courts métrages de Donald et Mickey contiennent un désir collectif d'échapper à la pression de la vie moderne et de revenir à l'enfance[101]. »
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300
+ Un personnage longtemps assimilé à Donald Duck est devenu la mascotte de l'équipe de l'Université d'Oregon, les Oregon Ducks[102]. En 1947, une photographie montre le canard au côté de Walt Disney[102], l'Oregon Fighting Duck. Mais après la mort de Walt Disney, la société Disney s'aperçoit qu'il n'existe aucun contrat écrit concernant l'usage du personnage[102]. En 1974, Disney et l'université parviennent à un accord pour un usage gratuit du canard nommé Oregon Fighting Duck[103], reprenant la posture de combat de Donald.
301
+
302
+ En 1979, Disney refuse que l'université puisse accorder une sous-licence sur le personnage[103]. En 1991, un nouveau contrat est signé, accordant une licence à 12 % de la valeur (au lieu du double) pour l'usage du personnage mais limité à un usage « correct » et restreint à la zone géographique de Portland dans l'Oregon[103]. Ces limitations n'ont pas permis à l'université de vendre des articles avec leurs mascottes au niveau national ou international comme l'ont fait d'autres établissements[103]. Le 5 mars 2010, afin de simplifier, la société Disney émet un document spécifiant que le personnage n'est pas assimilable à Donald Duck, accordant ainsi à l'université d'Oregon l'usage de sa mascotte sans restriction[102].
303
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+ En France, le personnage de Donald Duck est très populaire comme dans de nombreux pays. Toutefois, il est et reste essentiellement un personnage secondaire, un peu éclipsé derrière Mickey Mouse ou l'oncle Picsou.
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+ En France, comme aux États-Unis, le personnage Donald est principalement présent dans le domaine de l'animation, des bandes dessinées et des produits dérivés. Comparons ces différents domaines.
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+ Dans l'animation, Donald est visible grâce aux rediffusions des dessins animés de sa propre série, de la série Mickey Mouse, et par les épisodes des séries La bande à Picsou, Disney's tous en boîte et La Maison de Mickey. En dehors de sa propre série de dessins animées peu diffusées régulièrement, Donald est soit en position de second rôle soit rarement présent.
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+
310
+ Dans le domaine littéraire c'est surtout par les bandes dessinées que Donald est présent. On peut noter la publication entre le 23 mars 1947 et le 22 mars 1953, d'un hebdomadaire nommé Hardi présente Donald (souvent abrégé Donald) consacré au canard[104]. Cette publication s'arrêta au bout de 313 parutions. L'univers des canards est quand même repris en 1972 par Picsou Magazine. La présence de ce titre appelé d'après le personnage de Picsou (à l'image de l'Uncle Scrooge américain) montre visiblement que l'oncle de Donald est plus vendeur que celui du brave neveu, bien que plus de la moitié des histoires du magazine le mette en scène. Sa présence est surtout due à l'importance des productions européennes proches de la France comme l'Italie et les pays scandinaves.
311
+
312
+ Concernant les produits dérivés autour de Donald, on retrouve souvent le canard dans des gammes de produits associées à l'univers de Mickey Mouse soit comme troisième[105] ou quatrième membre[106] de la « bande à Mickey ». Ces gammes se composent essentiellement de produits de la maison : meubles, accessoires de cuisine, vêtements. Il faut toutefois rappeler que le second personnage le plus apprécié de Disney, derrière la mascotte Mickey, est Winnie l'ourson, dont les gammes de produits sont très nombreuses.
313
+
314
+ On peut donc remarquer que Donald est très souvent présent dans l'univers Disney français et se place dans le peloton de tête des personnages de la société mais il est caractérisé par une place de second, probablement dû à son caractère. Toutefois dans certains pays la popularité de Donald égale, comme c'est le cas en Italie, voire dépasse celle de Mickey, par exemple dans les pays scandinaves tels que la Suède.
315
+
316
+ Il est doublé depuis 1989 en français par Sylvain Caruso, succédant à Guy Montagné et Michel Elias qui l'avaient interprété dans les années 1980 ou encore à Jacques Bodoin (voix du personnage dans le premier doublage de Coquin de Printemps). Clarence Nash avait également lui-même assuré les dialogues en français du personnage à quelques occasions (notamment dans le premier doublage de Saludos Amigos).
317
+
318
+ En Italie, la présence de Donald remonte à très loin, ainsi Federico Pedrocchi dessine les séries de Donald dès 1940. L'importance de Donald est surtout marquée par une abondante production d'histoires centrées sur les canards de Disney. Cependant, Mondadori continue à produire beaucoup de séries Disney. Les Italiens entendent quand même marquer les séries de leur empreinte, tout en gardant la qualité supérieure du travail de Barks. Ces séries diffèrent des danoises et des américaines en ce sens où elles sont produites en format de poche : au lieu des 10-15 pages par série, les séries italiennes sont environ de 30 pages.
319
+
320
+ En Suède, Donald fait ses débuts en bande dessinée en 1935 dans le magazine Hemmets veckotidning[NB 7]. C'est ce journal qui publie aussi les strips de Mickey dans son édition du dimanche[NB 8]. Plus tard cette même année, Donald est publié dans le journal de Stockholm, Stockholms Dagblads, toujours dans les séries d'aventures quotidiennes de Mickey[NB 9]. En 1936, Den kloka lilla hönan, la version danoise de la petite poule avisée est publiée dans Svenska Journalen[NB 10].
321
+
322
+ En 1937 le premier numéro du Journal de Mickey est à son tour publié, dans ce journal Donald est dès le départ, un personnage récurrent. Le Journal de Mickey est un élément remarquable, premièrement par le fait d'être historiquement le premier journal de bande dessinée en Suède, deuxièmement pour publier jusqu'à maintenant des séries Disney produites en Suède. La même année 1937, le livre d'images Musses små kusiner (Les petits cousins de Mickey) est publié. Dans cette histoire, Donald a pour mission de s'occuper des neveux de Mickey (appelés alors « cousins de Mickey »). À noter que Donald reçoit ici le nom d'Oncle Magnus. La suite est que le nom suédois complet de Donald se transforme en Karl Magnus Anka. C'est sous ce nom qu'il est présenté dans l'arbre généalogique de Don Rosa. C'est aussi comme cela qu'il est nommé dans la série L'enfance de Donald (Kalle Ankas barndom), publiée dans Kalle Anka & C:o et les Kalle Ankas Pocket depuis 2000.
323
+
324
+ Les histoires quotidiennes de Donald débutent dans l'édition du 7 avril 1938 du journal Aftonbladet[NB 11]. La publication de ces histoires se poursuit jusqu'en 1977. La page du dimanche est publiée dans le journal hebdomadaire Vårt Hem, soit « Notre Maison », à partir du numéro 14 de 1940[NB 12]. Dans l'article qui lance Donald, celui-ci est nommé Karl Anka (« Canard Karl »). Il faut attendre 1941 pour voir une publication contenir le nom Kalle : Le livre de noël de Donald Duck (« julhäftet Kalle Anka »), histoire qui est de nos jours publiée en fin de chaque année. Cependant il est appelé Kalle Anka dans les séries suivantes (où « Kalle » est apparemment pensé comme un surnom). En septembre 1948, le premier numéro de Kalle Anka & C:o sort, cette série est encore publiée de nos jours.
325
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326
+ Les histoires de Donald sont actuellement publiées dans cinq publications suédoises régulières, en dehors des journaux et des livres, qui proposent aussi des histoires. Ces publications sont :
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328
+ Un parti politique satirique, le Parti de Donald Duck, fondé dans les années 1990, est nommé d'après le héros de Walt Disney.
329
+
330
+ En Allemagne, juste après la Seconde Guerre mondiale, les instances de la jeune République fédérale hésitent à interdire l'import des comics américains[107]. En 1951, l'éditeur Ehapa est fondé par le groupe danois Gutenberghus (depuis renommé Egmont) et lance le magazine mensuel Micky Maus adaptant les histoires américaines[107]. La directrice d'Ehapa, Erika Fuchs, docteur en histoire, décide d'étoffer les histoires, principalement de Carl Barks, avec des notes historiques afin de faire taire les critiques sur une possible perte du langage à cause des comics[107]. Elle prend aussi le parti d'avoir des noms de personnages plus complexes que les noms américains plus proches de l'onomatopée, des phrases plus construites[107].
331
+
332
+ En 1951, seuls 135 000 exemplaires de Micky Maus sont écoulés sur les 300 000 publiés[107]. La publication devient bimensuelle à partir de janvier 1956 et enfin hebdomadaire à partir de janvier 1959[108] pour satisfaire son lectorat et la publication atteint les 650 000 exemplaires à la fin des années 1960[107].
333
+
334
+ Le travail de Fuchs paye et Egmont reste le principal éditeur dans les pays germaniques. Donald Duck est devenu en Allemagne un personnage populaire, proche des gens, auquel on peut s’identifier, enfant comme adulte[107].
335
+
336
+ L'univers de Donald et des canards de Disney a été fortement influencé par quelques auteurs, voici les quatre plus importants.
337
+
338
+ Les strips quotidiens consacrés à Donald furent publiés à partir du 2 février 1938, tandis que la page dominicale débuta le 10 décembre 1939. Ces publications étaient l'œuvre d'Al Taliaferro, le dessinateur et de Bob Karp, le scénariste. Comme il l'avait toujours fait, Taliaferro participe également aux scénarios en termes d'idées. Des études suggèrent que ses idées ont transformé les histoires en de véritables classiques. Taliaferro travailla sur les séries de Donald jusqu'à sa mort le 3 février 1969. Son dernier comic-strip quotidien fut publié le 10 octobre 1968 et sa dernière page du dimanche le 16 février 1969.
339
+
340
+ Durant cette période, plusieurs personnages secondaires ont été créés. Même si Taliaferro n'a pas inventé la plupart des personnages mentionnés ci-dessus, il est quand même celui qui développa leur personnalité. Il a posé les fondements pour rendre possible le développement des personnages sous l'ère de Carl Barks et ses suivants :
341
+
342
+ Taliaferro est quand même responsable de l'introduction de la voiture rouge de Donald avec 313 comme plaque d'immatriculation. Cet engin, tombant toujours en rade, est l'objet source de beaucoup de sketchs et d'humour.
343
+
344
+ La première aventure de Donald dans les journaux à séries aux États-Unis s'intitule Le trésor du Capitaine Morgan (Donald Duck Finds Pirate Gold) et est publié en octobre 1942. L'action avait au départ été suggérée par Harry Reeves et Homer Brightman pour un court métrage qui n'a pas vu le jour. Les notes ont été données à Bob Karp qui les utilisa pour concevoir le script de cette histoire. À son tour, il confia le scénario à Carl Barks et les dessins à Jack Hannah. Ils créèrent avec ce scénario une histoire de 64 pages. L'histoire est la suivante :
345
+
346
+ Donald, avec ses neveux, part à la chasse au trésor d'Henry Morgan. Selon le manuscrit, il doit dessiner un port et un bateau à voile.
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+ Barks, dont c'est l'un des premiers travaux, montre un esprit du détail dans le dessin. Afin d'avoir une meilleure apparence graphique, Barks décida de prendre le magazine National Geographic comme référence.
348
+
349
+ Cette histoire a été importante tant pour Carl Barks, qui signe ici sa première série, que pour Donald, qui inaugure un aspect de sa personnalité, celle de chasseur de trésor. Il rejoint ainsi les autres personnages de Disney au rôle récurrent, presque leurs métiers comme le détective Mickey, ou Dingo, le démonstrateur[109].
350
+
351
+ Barks abandonne rapidement son poste d'animateur, principalement sur des courts métrages, au sein des studios de Disney pour travailler chez Western Publishing, société qui a obtenu les droits de production de bandes dessinées avec les personnages Disney.
352
+
353
+ Il est payé 12,50 dollars américains la page[110]. Au départ, l'entreprise l'a engagé pour illustrer un manuscrit, dont les instructions étaient : « voilà une histoire de Donald sur 10 pages. J'espère que tu apprécieras. À toi de l'illustrer. Si tu penses pouvoir l'améliorer, ou si quelque chose ne colle pas à la personnalité de Donald, à toi de le modifier ».
354
+
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+ Dans la mesure où Barks voulait faire ses propres manuscrits, il change allègrement le script reçu. Le résultat ne contient alors plus grand-chose de l'original. La nouvelle histoire s'appelle The Victory Garden et elle est publiée pour la première fois en avril 1943. Dès lors, Barks est autorisé à écrire et à dessiner ses propres histoires, et non des scénarios déjà écrits.
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+
357
+ Le rythme de production annuel de Barks arrive à sa vitesse de croisière à la fin des années 1940 : Il écrit alors huit histoires de 10 pages par mois qui sont publiées dans Walt Disney's Comics and Stories, ainsi qu'une histoire plus longue publiée dans le magazine américain de Donald, au rythme de publication lui plus sporadiquement. La première longue série pour laquelle Barks écrit le scénario, est intitulé The mummy's ring, c'est une histoire de 28 pages.
358
+
359
+ Les histoires courtes portent principalement sur la vie de tous les jours de Donald et sont axées sur le comique. Les histoires plus longues sont, elles, plus dramatiques et sombres, Donald et ses neveux s'y trouvent confrontés à des situations souvent dangereuses.
360
+
361
+ Dans les deux cas, Donald se révèle avoir une personnalité multi-facettes, chacune étant mise en avant en fonction de la situation. Barks dit plus tard : « il était parfois vilain, parfois adorable, mais il était toujours gauche, tout comme un être normal ». Un autre signe réaliste des histoires de Barks est que Donald pouvait sortir comme vainqueur ou perdant. Souvent même, ses victoires étaient plutôt « creuses ».
362
+
363
+ Ses neveux ont également cet aspect multi-facettes. Parfois, et au grand dam de Donald, ils agissent comme des petits malfrats. Parfois, ils se mettent dans le pétrin et Donald doit les sauver. D'autres fois, ils s'avèrent sages et inventifs, et aident même leur oncle dans des situations sensibles. Parfois même, ils montrent de la sensibilité, de la compréhension, ainsi qu'un courage plus marqué que Donald.
364
+
365
+ Le premier personnage créé par Barks est Lagrogne (Neighbor Jones), le voisin de Donald Duck. Ce personnage apparaît d'abord comme un simple nom dans l'histoire Le B.A.-BA des B.A., écrite le 24 février 1943 et publiée en juillet 1943[111]. Donald aime bien embêter ce voisin, toutefois d'une façon plus taquine que vile.
366
+
367
+ En novembre 1943, Lagrogne intervient comme un personnage à part entière dans Chers voisins, écrite le 22 juin 1943[112]. Dans cette histoire, Donald et Lagrogne ont enterré la hache de guerre, mais interprètent mal une série de comportements maladroits qu'ils ont l'un envers l'autre ce qui débouche sur la reprise des hostilités. Ils en arrivent à pratiquement détruire la maison de l'autre. Les neveux, qui en ont assez, le répètent aux propriétaires respectifs. Ils doivent alors chercher d'autres habitations. Finalement, ils se rendent compte qu'ils sont de nouveaux voisins... Évidemment, la guerre de voisinage continue. La situation avec Lagrogne, qui semble toujours de mauvais poil, et Donald, qui semble toujours parvenir à l'énerver, est la source de nombreuses histoires, souvent longues de plus de dix pages.
368
+
369
+ Le personnage suivant produit par Barks est Balthazar Picsou, ou bien Oncle Picsou, qui est le frère de la mère de Donald. Sa première apparition est dans Noël sur le mont Ours, publié en décembre 1947. Gontran apparaît sitôt après et ce, dans l'histoire Un pari ridicule, du 1er janvier 1948[113].
370
+
371
+ À cette date, aucun de ces deux personnages n'a encore sa personnalité caractéristique. Picsou a une barbe et de petites lunettes. Il est un vieillard relativement riche qui utilise sa canne comme appui. Il vit seul dans une grande propriété — une situation qui semble influencée par le film Citizen Kane (1941) d'Orson Welles. Il invite ses neveux à la montagne et passe son temps à les effrayer, ce qui était à cette époque sa façon de s'amuser.
372
+
373
+ Gontran est, lui, présenté comme un cousin arrogant prétendant avoir un droit sur la maison de Donald. En effet, il est dit que Gontran avait réussi à faire un pari avec Donald : soit Donald se baigne dans un lac pour Noël, soit Gontran reçoit en gage la maison de Donald. En ce temps-là, il n'était pas encore appelé « le canard le plus chanceux du monde ». Daisy, qui aide Donald à garder sa maison, ne semble pas encore avoir d'intérêts sentimentaux pour Gontran — leur triangle amoureux sera mis en scène plus tard.
374
+
375
+ Les années passent et voient Gontran et Picsou apparaître d'une manière régulière. On voit Gontran défier son cousin Donald dans toute sorte de coups. Sa chance incroyable[114] apparaît dans Donald dans les mers du sud (1949)[115]. Cette histoire voit également pour la première fois concourir ces personnages pour savoir qui serait le favori de Picsou, et donc être éligible à l'héritage. Gontran est aussi le rival de Donald pour Daisy. Ce triangle amoureux a été longtemps l'inspiration des scénaristes.
376
+
377
+ Le développement de Gontran jusqu'à son personnage actuel prend environ une année. Picsou, quant à lui, prend beaucoup plus longtemps. Au départ, Barks ne pense pas utiliser Picsou plus d'une fois. Cependant, il change rapidement d'avis. Picsou apparaît alors comme deuxième personnage phare avec Donald. En 1952, il est si populaire aux États-Unis qu'une publication propre lui est consacrée, le magazine Uncle Scrooge. À partir de ce moment-là, Picsou est la star de Barks dans les histoires longues, et Donald obtient un rôle moins important. Cependant, Donald reste le personnage phare dans les histoires de dix pages.
378
+
379
+ Un auteur contemporain de Donald se distingue de tous : Don Rosa. Il est même appelé « l'héritier de Carl Barks ». Il a non seulement à cœur de converser l'héritage de Donald, trait de caractère qui peut se mesurer à celui de Barks, mais il a aussi le désir de coller à ce qu'a fait Barks. Cela se voit dans la pratique, où beaucoup de ses créations sont les suites directes des aventures les plus célèbres créées par Barks.
380
+
381
+ Néanmoins, Rosa se concentre en priorité sur le personnage de Picsou. Entre autres, il écrit dans les années 1990 la série de 12 épisodes La Jeunesse de Picsou, qui retrace l'histoire de Picsou grâce aux éléments distillés dans ces histoires par Barks. Dans la même période, Rosa compile l'arbre généalogique de Donald Duck.
382
+
383
+ Don Rosa est très populaire au sein des lecteurs pour ses dessins souvent riches et détaillés. Ses séries, réels objets de collection, sortent avec des titres en majuscules, élément qui était alors seulement utilisé pour les séries de Barks.
384
+
385
+ Les séries de Rosa ne sont néanmoins pas appréciées de tous. Certains lui reprochent de casser le charme des histoires en prenant à la lettre chaque détail des bandes dessinées de Barks (à la différence de Barks qui n'a jamais cherché à construire un modèle cohérent), ou encore de dénaturer la série en usant par trop du sentimentalisme. Certains signes montrent que Barks n'était pas toujours en accord avec les choix de Don Rosa. Il déclare notamment que Vicar (Victor José Arriagada Ríos) est son dessinateur préféré tandis qu'il choisit William Van Horn en 1994 pour dessiner sa dernière histoire. Cependant, Barks était à l'époque sous l'influence des manageurs Bill et Katy Grandey dont les méthodes ont été fortement critiquées[NB 13].
386
+
387
+ Donald Duck est le nom du personnage en anglais, en allemand, en norvégien, en français et en néerlandais. Il existe toutefois d'autres formes selon les pays et les langues :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ Dans le sport, le dopage est la pratique consistant à absorber des substances chimiques ou à utiliser des actes médicaux définis par des organismes ad hoc afin d'augmenter les performances physiques et mentales d'un sportif.
2
+
3
+ Le dopage est une pratique ancienne, qui semble être née en même temps que les premières compétitions sportives. Dans les Jeux olympiques antiques[1], l'alcool était prohibé[2]. Un juge placé à l'entrée des stades reniflait l'haleine des compétiteurs[3].
4
+
5
+ Le premier cas moderne avéré remonte à 1865 : des nageurs à Amsterdam. À la même époque, le vin Mariani est conseillé aux sportifs. Il est « aromatisé » avec des feuilles de coca. Le premier mort à cause du dopage est Arthur Linton, en 1896.
6
+
7
+ Au début du XXe siècle, les médecins prescrivent « ouvertement des stimulants aux sportifs : phosphore, alcool, arsenic, morphine, association de strychnine et de camphre, ou préparations enrichies en protéines[4]. »
8
+
9
+ On considère que le dopage s'est professionnalisé et généralisé dans certains sports à la fin des années 1950 et au début des années 1960 avec l'arrivée des sympathicomimétiques, de produits à activité hormonale comme l'hormone de croissance, ou des corticoïdes. Sur l'épreuve d'athlétisme du 100 mètres, dans les années 1960, les performances connaissent un bond avant de se stabiliser dans les années 1970-80. Mais les performances redécollent à partir des années 1980, soit au moment où l'EPO et de nouvelles hormones, anabolisants et produits masquant indétectables sont mis sur le marché.
10
+
11
+ Le terme anglais « doping » fut largement employé avant que le Comité du langage scientifique n'impose une francisation en 1958.
12
+
13
+ À la suite du décès de Knud Enemark Jensen aux JO de Rome en 1960, la fédération internationale de cyclisme effectue des contrôles officieux sur les cyclistes sélectionnés aux Jeux de Tokyo en 1964. Ces résultats n'ont jamais été divulgués mais, à Mexico, lors des Jeux olympiques d'été de 1968 le CIO officialise les contrôles anti-dopage et oblige les femmes à se soumettre à des tests de féminité. Pour éviter les contrôles positifs aux JO de Montréal, les Soviétiques installent sur le Saint-Laurent, un bateau laboratoire, dont l'objectif était de vérifier les échantillons d'urine des sportifs soviétiques avant de les engager dans les compétitions. Il faudra attendre 1989, pour que le CIO mette en place les contrôles inopinés.
14
+
15
+ En 1996, la fédération internationale d'haltérophilie annule tous les records du monde en changeant les catégories de poids, car il était avéré qu'ils avaient tous été obtenus par dopage.
16
+
17
+ En 1998, un scandale (affaire Festina) éclabousse le Tour de France. Le soigneur de l'équipe cycliste Festina Willy Voet, à laquelle appartient Richard Virenque est interpellé à la frontière en possession de 500 doses de produits dopants et stupéfiants dont 235 ampoules d'EPO. Bruno Roussel, directeur sportif de l'équipe, avoue l'existence d'une « gestion concertée de l'approvisionnement des coureurs en produits dopants ». Le grand public découvre alors l'étendue de ces pratiques dopantes. Dans la publication des recherches (2000) menées sur les échantillons d'urine congelés des coureurs du Tour de France 1998, le laboratoire national de dépistage du dopage estime qu'« il est hautement vraisemblable que nous pourrions retrouver les traces d'une prise d'EPO sur un nombre élevé des 102 échantillons, peut-être même sur tous ». À la suite de cette affaire, les contrôles sont renforcés et la France se dote d'une loi antidopage plus contraignante.
18
+
19
+ Plusieurs affaires de dopage suivront notamment en Italie avec le Blitz du Giro 2001, le procès de la Juventus, le procès du docteur Michele Ferrari (conseiller médical et ami de Lance Armstrong) ou l'affaire des veuves du Calcio et aux États-Unis avec l'affaire Balco (voir Tim Montgomery).
20
+
21
+ En 2005, le journal L'Équipe, se basant sur des tests urinaires du laboratoire de Châtenay-Malabry, accuse Lance Armstrong d'avoir pris de l'EPO en 1999[5].
22
+
23
+ Associé aux contrôles inopinés, le suivi longitudinal des sportifs semblait être l'arme la plus efficace pour lutter contre le dopage et ses pratiques masquantes, puisqu'il permet non plus de détecter les produits dopants, mais une modification anormale de la physiologie du sportif.
24
+
25
+ À noter que plusieurs sportifs affirment avoir été dopés à leur insu ; le centre de recherche de prévention du dopage de Cologne met en garde contre la présence de produits dopants dans des préparations dénommées compléments alimentaires[6] où on peut retrouver de l'ephedra sinica, de la sibutramine ou de la méthylhexanamine, parfois des stéroïdes anabolisants (stanazolole, oxandrolone, etc.) dans des tablettes de vitamine C. Il est fortement conseillé de ne pas se fier à l'étiquetage et de se renseigner auprès de centres de référence[7],[8],[9],[10].
26
+
27
+ Après la chute du mur de Berlin et l'ouverture des archives de la Stasi un vaste programme de dopage des sportifs de la RDA a été mis en évidence. Les injections de testostérone et d'anabolisants étaient pratique courante, voire systématique, y compris chez des enfants. Une étude universitaire publiée en août 2013[réf. nécessaire] rend également compte du dopage en Allemagne de l'Ouest dans les années 1970 afin de battre sa voisine de l'Est, constat pourtant rejeté par les responsables politiques et sportifs de l'époque encore vivants, déclarant pour leur part qu'il s'agissait seulement de « recherche sur le dopage à la demande du gouvernement »[11].
28
+
29
+ Aux États-Unis, à la suite de l'affaire de blanchiment de contrôles positifs par la Fédération américaine d'athlétisme révélée par le cas de Jerome Young en 2003, le Comité olympique américain a reconnu en 2003 que, depuis les années 1980, 24 athlètes ont gagné des médailles olympiques après un contrôle positif laissé sans suite. Il faut y ajouter les neuf contrôles positifs mystérieusement disparus lors des Jeux olympiques d'été de 1984 à Los Angeles.[réf. nécessaire]
30
+
31
+ Dans les années 1990, les résultats des Chinois en natation surprennent. Une trentaine de nageurs chinois furent contrôlés positifs par la découverte, le 8 janvier 1998, par les douanes australiennes, de somatotropine (hormone de croissance indétectable) dans les bagages de la nageuse Yuan Yuan[12].
32
+
33
+ En 2016, un rapport de l'AMA, publié en deux parties, le 18 juillet et le 9 décembre, révèle l'existence d'un véritable dopage d'état en Russie. Selon le rapport, avant, durant et après les Jeux olympiques de Sotchi, les Russes auraient mis en place un système d'échange, d'escamotage et de manipulation frauduleuse d'échantillons positifs et de données qui se serait également étendu à toutes les grandes compétitions internationales tenues entre 2011 et 2015, sans qu'il soit possible de savoir « jusqu'où et depuis quand remonte cette conspiration ». Suite à ces révélations l'AMA « appelle le mouvement sportif à empêcher la participation des athlètes russes aux compétitions internationales, y compris les JO de Rio, tant que (la Russie) n'aura pas réalisé un "changement de culture" »[13],[14],[15].
34
+
35
+ Les difficultés auxquelles se heurte aujourd’hui la lutte contre le dopage relève notamment de la nature des produits dopants et des modalités mêmes de la lutte contre le dopage.
36
+
37
+ En effet, l’Académie nationale de médecine indique que certaines substances utilisées comme produits dopants correspondent en fait à des substances naturellement présentes dans l’organisme comme l'EPO et l'hormone de croissance. En conséquence, la distinction entre l’origine endogène et exogène de ces produits, pour la plupart issus du génie génétique, est particulièrement difficile à établir. La détection du dopage par auto-transfusion pose un problème identique non encore résolu. A contrario, les accords conclus entre l'agence mondiale antidopage et la grande industrie pharmaceutique devraient permettre aux ONAD d’être informées précocement des molécules en phase d’étude clinique, dès lors qu’elles sont susceptibles d’avoir une influence positive sur la performance sportive[16].
38
+
39
+ Pour l'économiste du sport Jean-François Bourg, le dopage est profondément lié au sport de haut niveau. La lutte contre le dopage est limitée à ce qui est nécessaire pour offrir l'image d'un sport "propre"[17].
40
+
41
+ Les firmes qui sponsorisent les athlètes jouent aussi un rôle. Ainsi Marion Jones, Marta Dominguez et Justin Gatlin ont continué d'être parrainés par l'entreprise Nike après avoir été suspendus pour dopage pour un temps[17].
42
+
43
+ Les pratiques dopantes sont généralement complémentaires et associées les unes aux autres augmentant par la même occasion les risques et les inconnues quant aux effets à long terme du dopage sur la santé.
44
+
45
+ Les connaissances quant aux effets dopants sont essentiellement empiriques et les études scientifiques restent rares à ce sujet[18].
46
+
47
+ Les hormones de croissance permettent de jouer sur la morphologie du sportif dans les disciplines où la taille est déterminante (par exemple : basket-ball, volley-ball et natation). En RDA l'hormone de croissance était administrée très tôt dans la formation du sportif (à l'âge de 14 ans dans le cas de Petra Schneider, médaillée d'or du 400 m 4 nages en 1980).
48
+
49
+ L'intérêt d'une masse musculaire plus importante semble évident : la puissance du sportif sera plus grande, ainsi que dans une certaine mesure sa résistance à l'effort.
50
+
51
+ Familles de produits permettant d'augmenter la masse musculaire :
52
+
53
+ Le salbutamol est très utilisé dans tous les sports : environ 70 % des sportifs des JO de Lillehammer, en 1994, avaient un certificat médical qui les autorisait à prendre ce médicament afin de soigner leur asthme[23],[24] (de même que 87 % des sprinteurs aux JO d’Atlanta, alors qu’il n’y a que 2,7 % d’asthmatiques dans la population globale) ; on retrouve les mêmes proportions dans de nombreux autres sports, dont le cyclisme. Elle permet d'améliorer le passage de l'oxygène dans le sang, et donc d'en apporter plus aux muscles.
54
+
55
+ Le stage en altitude permet d'accroître le nombre de globules rouges dans le sang et, par conséquent, assure une meilleure oxygénation. Toutefois, cet effet bénéfique est perdu rapidement au retour à une altitude normale. Il est possible de prélever du sang au cours du séjour en altitude ou d'une cure d'EPO. Le sang est stocké jusqu'au déroulement des épreuves sportives. À ce moment-là, il est transfusé au sportif pour qu'il bénéficie à nouveau de l'avantage d'un plus grand nombre de globules rouges dans le sang. Une autre technique consiste à placer le sportif dans un caisson hypobare pour recréer artificiellement les conditions d'altitude et stimuler ainsi la production de globules rouges.
56
+
57
+ L'érythropoïétine (EPO) est une hormone naturelle stimulant la production de globules rouges, qui sont produits par la moelle osseuse. L'effet d'augmentation du nombre d'hématies se mesure par une élévation du taux d'hémoglobine et de l'hématocrite dans le sang. Une quantité élevée de transporteurs d'oxygène permet d'augmenter l'apport en O₂ aux tissus. L'inconvénient réside dans l'augmentation outrancière de l'hématocrite, pouvant provoquer des complications cardiovasculaires. Il a été intensivement utilisé dans le cyclisme – et probablement l'ensemble des sports d'endurance – dans les années 1990.
58
+
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+ Les perfluorocarbures (PFC) sont des transporteurs d'oxygène qui n'augmentent pas l'hématocrite, mais ces produits sont très dangereux. Ils ont pourtant été utilisés par l'Équipe Festina.
60
+
61
+ L'hémoglobine animale modifiée commercialisée depuis 1998 n'augmente pas non plus l'hématocrite et présente l'avantage de fonctionner dès l'absorption sans augmenter la viscosité du sang. Cela ne diminue pas pour autant les risques d'œdèmes pulmonaires ou cérébraux et d'hémorragies graves.
62
+
63
+ La transfusion homologue consiste à transfuser le sang d'un donneur au groupe sanguin et rhésus compatibles. Cette méthode est facilement détectable[25] et a été mise en place aux JO de 2004 à Athènes[26].
64
+
65
+ La transfusion autologue est basée sur le même principe que la transfusion homologue, mais utilise le sang de la personne dopée qui a été préalablement retiré et congelé en vue de son stockage. Il n'existe en 2007 pas de méthode de test permettant de déceler ce dopage. Le sang stocké nécessite un appareillage très lourd car il faut passer le sang dans une centrifugeuse afin d'éliminer le sérum du sang exploitable.
66
+
67
+ Amphétamines, alcool, bêta-bloquants sont utilisés pour vaincre le stress de la compétition ou augmenter la concentration du sportif, par exemple le propranolol.
68
+
69
+ C'est dans la classe des narcotiques que l'on trouve les produits pour oublier la douleur, certains produits comme l'héroïne faisaient partie du « pot belge ». Les substances interdites les plus connues sont l'héroïne, la morphine et la méthadone.
70
+
71
+ Pour vaincre la sensation de fatigue :
72
+
73
+ L'usage militaire des amphétamines est bien connu, mais cet usage peut aussi être utile dans les disciplines demandant un important maintien de vigilance (Paris-Dakar, course de voile en solitaire…). Ils peuvent être associés aux benzodiazépines pour faciliter le sommeil après l'épreuve.
74
+
75
+ Les diurétiques permettent de perdre rapidement du poids par l'urine. Cela est très utile dans les sports où rentrent en compte les catégories de poids comme la boxe ou lorsque celui-ci est un handicap (aviron, équitation). Les diurétiques sont également de très bons masquants : ils permettent de diminuer la concentration des produits dopants détectés dans les urines. Mais leur usage n'est pas sans risque : problèmes cardiaques, rénaux, déshydratation, crampes…
76
+
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+ La Ventoline (salbutamol), outre ses vertus dopantes, masque les amphétamines.
78
+
79
+ Le probénécide, utilisé en thérapeutique comme urico-éliminateur, favorise l'élimination de nombreuses substances. Certains grands champions cyclistes (Pedro Delgado, leader du Tour de France en 1988) échappèrent à la sanction, car ce produit n'était pas interdit par leur fédération.
80
+
81
+ De plus, le Propecia, sert également à masquer la prise de stéroïdes. Cependant, sa véritable utilité est d'empêcher la chute de cheveux causée par la calvitie. Il a été prouvé que le gardien de but de la LNH (hockey), José Théodore, en prenait. Il avait cependant une autorisation d'un médecin et de la ligue.
82
+
83
+ Certaines drogues sont également considérées d'un point de vue légal comme des produits dopants même si les bénéfices sur les capacités physiques sont nuls. C'est ainsi que certains sportifs sont positifs au contrôle antidopage après avoir fumé du cannabis. Même si la consommation en est interdite aux sportifs pour des raisons morales, leur effet relaxant peut, dans une certaine mesure, être dopant.
84
+
85
+ Pendant un temps, l'alcool a fait partie de la liste des produits interdits. Aujourd'hui, il n'est plus interdit que dans quelques sports avec un seuil de tolérance : aéronautique (0,20 g/l), automobile (0,10 g/l), boules (0,10 g/l), karaté (0,10 g/l), motocyclisme (0,10 g/l), motonautique (0,30 g/l), pentathlon moderne (0,10 g/l) pour les épreuves comprenant du tir, tir à l'arc (0,10 g/l).
86
+
87
+ Le dopage met en danger la santé du dopé. Plusieurs coureurs cyclistes qui ont avoué avoir pris de l'EPO, ont raconté que leurs soigneurs les réveillaient la nuit pour leur faire faire de l'exercice. L'objectif est d'éviter un arrêt cardiaque à cause d'un effet secondaire du produit dopant. En effet, l'amélioration de l'oxygénation des muscles s'obtient grâce à une augmentation du nombre des globules rouges, ce qui épaissit le sang. Quand le cœur, au repos, ralentit, le sang devient de moins en moins fluide, et peut arrêter le cœur. Cela entraîne la fatigue du sportif, et une prise de produits dopant pour l'effacer.
88
+
89
+ Dans son ouvrage le dopage en question, Jean-François Bourg indique que l'espérance de vie d'un joueur professionnel de football américain ne dépassait pas 55 ans dans les années 1990. Selon le docteur Jean-Pierre de Mondenard, qui a étudié les dossiers médicaux des participants du Tour de France depuis 1947, pour les coureurs le risque de décès cardiaque avant 45 ans est cinq fois supérieur à la moyenne.
90
+
91
+ Depuis 2006, l'Agence française de lutte contre le dopage, est chargée des contrôles. Depuis 2012, l'article 445-1-1 du Code pénal[27] punit le dopage de 5 ans de prison.
92
+
93
+ Certains cas célèbres sont présentés dans Dopage sur le Tour de France
94
+
95
+ Le Code mondial antidopage révisé, officiellement adopté en clôture de la Conférence de Madrid le 17 novembre 2007, prévoit la possibilité d’infliger des sanctions financières aux sportifs convaincus de dopage, selon Richard W. Pound, juriste rédacteur de ce texte. Chaque fédération internationale ou organisation nationale antidopage pourra, au terme de l’article 10.12 du nouveau Code, intégrer dans son règlement la possibilité d’infliger de telles sanctions et leurs modalités. Cependant, les « amendes » ne pourront en aucun cas être « considérées comme une raison de réduire une période de suspension ou une autre sanction » — comme une annulation de résultat —, prévoit la version révisée du Code mondial. L’imposition de sanctions financières était l’une des demandes des sportifs eux-mêmes et du Comité international olympique (CIO)[28].
96
+
97
+ Sans que cela ne soit directement législatif, mais plutôt une nouveauté jurisprudentielle, un tribunal américain a condamné pour la première fois une sportive, Marion Jones, à 6 mois de prison ferme, non pas directement pour son dopage illicite, mais pour parjure durant l'enquête dans l'affaire Balco, ainsi qu'au remboursement de 800 000 $ de primes à l'AAF.
98
+
99
+ Alors qu'ils n'étaient plus pratiqués depuis 2006[pourquoi ?], la Fédération internationale de natation a décidé de réintroduire les contrôles sanguins[29].
100
+
101
+ Le nombre et le type de contrôles anti-dopage varie d'un sport à l'autre. Le cyclisme est la discipline la plus surveillée, alors que les sports collectifs sont généralement moins contrôlés[30].
102
+
103
+ En 2012, les Kényans ont été les athlètes les plus contrôlés par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Ils ont subi pas moins de 348 tests, soit 14,7 % du total des contrôles demandés l'année dernière par l'IAAF. Le deuxième pays le plus contrôlé est la Russie (336 tests, 14,2 % de l'ensemble). Suivent les États-Unis (222 tests, 9,4 %), l'Éthiopie (171 tests, 7,2 %) et la Jamaïque (126 tests, 5,3 %). Ces statistiques ne concernent que les contrôles demandés par l'IAAF et ne tiennent pas compte de ceux organisés par les fédérations nationales. L'IAAF précise également que son groupe cible comprenait 525 athlètes en 2012, sélectionnés à partir du Top 20 de chaque discipline[31].
104
+ En juillet 2015 un documentaire de la chaîne allemande ARD allemand et un article de l'hebdomadaire anglais The Sunday Times indiquent que les analyses sanguines effectuées sur 5 000 athlètes, 800 sont jugés anormaux. Les athlètes incriminés sont principalement originaires du Kenya et de Russie. Les championnes russes Mariya Savinova et Anastasia Bazdireva ont reconnu la prise d'hormones de croissance et d'anabolisants[32],[33] tout comme la Kényane Rita Jeptoo contrôlée positive à l'EPO[34] en septembre 2014. Vitaly Mutko, ministre russe des Sports, a toutefois réfuté toutes les accusations de dopage visant les athlètes russes[35] malgré l'inquiétude de l'Agence mondiale antidopage[36]
105
+
106
+ Le Mouvement pour un cyclisme crédible alerte en 2019 sur la forte hausse des cas de dopage dans le cyclisme professionnel. Les cas de dopage sont au plus haut depuis au moins six ans, le cyclisme repasse ainsi du 13e au 5e rang des sports les plus cités dans les affaires de dopage[37].
107
+
108
+ L'Allemagne de l'Est a imposé à ses nageuses des produits dopants dans les années 70 (Barbara Krause, Birgit Meineke, Birgit Treiber, Kornelia Ender, ...) [38].
109
+
110
+ Le Tunisien Oussama Mellouli a été contrôlé positif aux amphétamines le 30 novembre 2006. Une suspension de 18 mois lui est infligée[39].
111
+
112
+ En 2010 Frédéric Bousquet est contrôlé positif suite à une substitution médicamenteuse et écope d'une suspension de 2 mois[40].
113
+
114
+ Cesar Cielo ainsi que 3 autres nageurs brésiliens contrôlés positifs à un diurétique interdit écope d'un simple avertissement par sa fédération. L'appel interjeté par la FINA auprès du TAS, mais il est rejeté, permettant au nageur de participer aux mondiaux de ShangaI[41].
115
+
116
+ Malgré avoir été contrôlée positive au meldonium, Yulya Efimova participe en 2016 aux Jeux Olympiques de Rio où elle fait l'objet de sifflets et de déclarations houleuses, notamment de Michael Phelps[42].
117
+
118
+ En 2018, Ryan Lochte écope d'une suspension de 14 mois pour avoir reçu une injection prohibée de "vitamines"[43].
119
+
120
+ En 2020, le chinois Sun Yang est suspendu 8 ans par le Tribunal Arbitral du Sport pour avoir détruit en 2018 des échantillons prélevés dans le cadre d'un contrôle anti-dopage. (Il a fait appel de cette décision.) Il avait déja été suspendu 3 mois par la fédération chinoise en 2014[44] .
121
+
122
+ Les statistiques restent difficiles, la pratique étant souvent cachée. Elles reposent le plus souvent sur des questionnaires anonymes. Selon une étude publiée par l'Université d'Utrecht, combinant des questionnaires et des modèles de paramètres biologiques, le dopage sportif toucherait entre 14% et 39% des athlètes élites[45].
123
+ Les stéroïdes anabolisants auraient été utilisés par un à trois millions d'Américains[46]. D'autres sondages montrent qu'entre 1 à 5 % des adolescents américains ont pris occasionnellement des stéroïdes dans un but de dopage[47]. Ces chiffres peuvent dépasser 10 % dans certains types de population (utilisateurs de salles de sports allemands[48]).
124
+
125
+ Un autre moyen indirect d'estimer l'importance de sa pratique est d'analyser les demandes individuelles de renseignements auprès d'organismes spécialisés dans l'information sur le dopage : en Suède, près d'un tiers des questions émanent de gymnastes à propos des stéroïdes[49].
126
+
127
+ Dans le cyclisme, un des rares sports où les contrôles sont fréquents, près de 1 000 coureurs professionnels ayant été impliqués dans des affaires de dopage ont été répertoriés[50].
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+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/1587.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,139 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Taxons concernés
2
+
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+ Et parmi des familles disputées :
4
+
5
+ modifier
6
+
7
+ Dauphin est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certains mammifères marins et fluviaux appartenant à l'ordre des Cétacés.
8
+
9
+ Le substantif masculin « dauphin » (/do.ˈfɛ̃/) est issu, par l'intermédiaire d'un latin vulgaire *dalphinus, du latin classique delphinus, lui-même issu du grec δελφίς / delphís[1],[2],[3], peut-être lui-même issu de δελφὐς / delphús, « utérus[4] » ou apparenté à delphax, le porc, qui partage une couche de graisse analogue[4],[N 1].
10
+
11
+ L'ancien français daufin est attesté au milieu[2] du XIIe siècle[1] : d'après le Trésor de la langue française informatisé, sa plus ancienne occurrence connue se trouve dans un manuscrit du Roman d'Alexandre[2].
12
+
13
+ « Dauphin » désigne en français de nombreux cétacés à dents (odontocètes) de moins de cinq mètres généralement dotés d'un rostre long même si l'espèce la plus familière de dauphins, celle que l'on trouve en majorité dans les delphinariums, est le grand dauphin, dont le nom signifie en latin « à nez tronqué ». Les espèces concernées sont :
14
+
15
+ Sous le terme dauphin, on regroupe beaucoup d'espèces très différentes. Aussi bien au niveau comportemental qu'au niveau physique aussi les généralités propres à tous les dauphins sont communes à tous les odontocètes, appelés « dauphins » ou non.
16
+
17
+ Certains cétacés sont parfois appelés incorrectement « dauphins » par exemple ceux avec un rostre court ou à peine existant tels que le narval et le béluga, deux animaux plus grands que les dauphins classiques, mais surtout les marsouins qui sont, eux, beaucoup plus petits.
18
+
19
+ Liste alphabétique des noms vulgaires ou des noms vernaculaires attestés[5] de cétacés appelés « dauphin ».
20
+
21
+ Note : certaines espèces ont plusieurs noms et les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l'espèce la plus connue des francophones.
22
+
23
+ Les caractéristiques générales des dauphins sont celles des Cétacés, avec des différences pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations, notamment sur leur constitution physique et leur mode de vie respectifs.
24
+
25
+ Comme les autres cétacés, leur front bombé contient le « melon », une cavité remplie de diverticules du système respiratoire qui communiquent entre eux par des valves. C'est en envoyant de l'air d'un diverticule à l'autre qu'ils émettent des sons. Pour repérer leurs proies, les dauphins utilisent leur sonar. Ils dirigent les sons qu'ils émettent dans la direction de leurs futures victimes, le son ricoche et revient avec un son modifié jusqu'à l'oreille du dauphin.
26
+
27
+ Le dauphin se propulse hors de l'eau grâce à sa nageoire caudale.
28
+
29
+ Comme les baleines et les autres cétacés, les ancêtres des dauphins ont perdu leurs pattes arrières, il y a environ 35 millions d'années. Au début de la gestation, l'embryon dauphin a quatre pattes qui se développent puis les pattes arrières se rétractent et disparaissent[9].
30
+
31
+ Généralement, les dauphins chassent en groupes serrés. On parle de coopération. Ils peuvent vivre en moyenne une quarantaine d'années. Lorsqu'un dauphin marin repère un banc de poissons, il avertit le reste du groupe qui se rapproche alors jusqu'à encercler les proies tout en les contraignant à se rassembler vers la surface. Une fois les poissons pris au piège et affolés, les dauphins n'ont plus qu'à traverser le banc l'un après l'autre en ouvrant une large gueule. On sait aussi que certains dauphins poursuivent les bancs de sardines jusqu'à les faire échouer sur le sable pour les attraper ensuite en s'échouant eux-mêmes à demi. Dans quelques cas, les dauphins peuvent s'associer aux thons et même aux requins pour des séances de chasse commune. Le dauphin a une excellente vision et possède également un sonar.
32
+
33
+ Chez les dauphins, la gestation dure 12 mois. Pour mettre bas, la femelle effectue des flexions de sa nageoire caudale puis s'étire au maximum. Le petit dauphin sort la nageoire caudale en premier. Un dauphin est sexuellement mature entre 5 et 7 ans pour les femelles et vers 10–12 ans pour les mâles. La sexualité de certaines espèces de dauphins est, comme pour d'autres espèces évoluées tels les bonobos, en relation avec leurs interactions sociales ; ils peuvent en particulier manifester des comportements bisexuels[10],[11].
34
+
35
+ Les dauphins présentent un caractère social, mais les individus de certaines espèces sont solitaires, hormis au moment de la reproduction et durant la période d'élevage des petits[12]. Au sein des grands dauphins (Tursiops truncatus), espèce sociale[13], les individus ont des personnalités marquées, certains étant plus grégaires, d'autres solitaires, ou recherchant parfois le contact avec les humains[14],[15].
36
+
37
+ Une femelle peut confier son petit aux autres femelles quand elle part chasser. Il semble que quand une femelle de grand dauphin veut appeler ses petits ou attirer leur attention, elle ne les appelle pas par l'équivalent d'un prénom individuel, mais par une vocalise qui la désigne elle-même[16].
38
+
39
+ Ces animaux sont populaires car certaines de ces espèces se laissent approcher par les humains et se montrent affectueuses. Certains dauphins sont connus pour avoir sauvé des humains[17], le mythe d'Arion de Méthymne conte une aventure de ce type. En 2013, au large de Kona, à Hawaï, un dauphin demande l'aide d'un plongeur pour libérer sa nageoire pectorale gauche coincée dans une ligne de pêche[18]. L'espèce est pour cette raison parfois utilisée pour des thérapies[19] et ces comportements ont probablement contribué au développement d'une véritable industrie des delphinariums et d'un tourisme de l'observation des mammifères marins sauvages[20].
40
+
41
+ Dans la nature, les dauphins peuvent vivre jusqu'à 50–60 ans pour les mâles (en moyenne 31 ans s'ils ont dépassé la petite enfance), et 70–80 ans (en moyenne 46 ans) pour les femelles. En captivité ils ne vivent généralement qu'une vingtaine d'années (quelques orques dépassent 30 ans, et l'on en connaît deux qui ont la quarantaine).[réf. nécessaire]
42
+
43
+ En septembre 2017, des chercheurs de l’université d’Oxford publient une étude rapportant la découverte de plaques et d’enchevêtrements de protéines, habituellement considérés comme les signes révélateurs de la maladie d’Alzheimer chez l’Homme, dans le cerveau de dauphins sauvages retrouvés morts[21]. C'est la première fois que la maladie est observée chez un animal sauvage[22].
44
+
45
+ Les dauphins sont présents dans l'iconographie de la Grèce antique. Une des plus anciennes fresques grecques connues, datée du XVe siècle av. J.-C., se trouve dans la salle de bain de la reine à Knossos. L'Odyssée fait également référence aux dauphins et les représente joviaux et bouffons. Les Grecs semblent beaucoup s'être intéressés à ces animaux : les dauphins sont représentés également sur des mosaïques, des pièces de monnaie, des bijoux, des vases et sous forme de statues. Souvent, les dauphins sont représentés en bande.
46
+
47
+ Les dauphins apparaissent fréquemment dans la mythologie grecque et sont réputés être l'animal favori de Poséidon et incarnation du dieu solaire Apollon qui, paré d'une vertu pacifique et joviale, est alors un guide pour un autre monde. D'après Hérodote, Poséidon convainc Amphitrite de l’épouser en lui envoyant un dauphin. Lorsque Minos met au défi Thésée de prouver qu’il est bien le fils de Poséidon, il est escorté jusqu’au palais des Néréides par des dauphins. Arion de Méthymne est un autre fils de Poséidon. Apollon aurait pris la forme de cet animal pour sauver les marins crétois dirigés par Icarios[Lequel ?] et chargés d'instaurer son culte sur les pentes du mont Parnasse, à l'oracle de Delphes. Aulu-Gelle, dans ses Nuits attiques[23] évoque l'attachement d'un dauphin pour un enfant : « Les dauphins sont voluptueux et enclins à l'amour, ainsi que l'attestent des exemples anciens et même récents. En effet, sous les premiers Césars, dans la mer de Pouzzoles, selon le récit d'Apion, et plusieurs siècles auparavant, près de Naupacte, comme le rapporte Théophraste, on a vu, de manière à n'en pouvoir douter, plusieurs de ces animaux donnant des marques évidentes de l'amour le plus passionné. »
48
+
49
+ Le même Aulu-Gelle rapporte l'anecdote suivante à propos d'Arion de Méthymne[24] :
50
+
51
+ « Ce musicien fameux, qui vivait dans les premiers âges du monde, naquit à Méthymne, et passa les premières années de sa vie, dans l'île de Lesbos. Périandre, roi de Corinthe, plein d'admiration pour son talent, lui témoigna de la bienveillance et même de l'affection. Toutefois le célèbre artiste s'éloigna de sa personne, dans le dessein de visiter la Sicile et l'Italie, pays de tous temps renommés. Dans ces contrées, il enchanta tous les habitants des villes qu'il parcourut, par la beauté de ses vers et la douceur de ses accords. Après être devenu les délices et l'amour de ces charmants pays, et y avoir amassé d'immenses richesses, Arion forma le dessein de retourner à Corinthe. Il choisit donc un vaisseau dont les matelots étaient de cette ville, croyant pouvoir leur confier avec plus de sûreté sa fortune. Mais les Corinthiens, après l'avoir pris à bord, et avoir gagné la pleine mer, forment le dessein de se défaire de lui, pour s'emparer de ses trésors. Arion s'étant aperçu du danger qui le menaçait, offre aux matelots de leur distribuer tout ce qu'il possède, et les prie de lui laisser seulement la vie. Tout l'effet que ses supplications et de ses larmes produisirent sur le cœur de ces barbares, fut d’obtenir qu'ils ne tremperaient pas leurs mains dans son sang, à condition que, sur l'heure, il se précipiterait lui-même dans les flots. Consterné de ce qu'il entend, et perdant toute espérance de sauver ses jours, Arion sollicita une dernière grâce : qu'on lui permette de se revêtir de ses habits les plus précieux, de prendre sa lyre, et de mourir en chantant son malheur. Ces marins féroces et insensibles eurent cependant la curiosité de l'entendre, et lui accordèrent sa demande. Aussitôt, s'étant paré, comme il avait coutume de le faire dans des jours bien différents de celui-ci, de ce qu'il avait de plus élégant et de plus brillant dans ses habillements, il se place au haut de la poupe, entonne une chanson d'un son de voix éclatant et militaire ; et en finissant, se précipite dans la mer avec ses ornements et sa lyre. Les matelots, bien persuadés qu'il a péri, poursuivent tranquillement leur route. Mais un incident, non moins singulier que digne d'admiration, sauva Arion d'une manière vraiment surprenante. Pendant qu'il luttait contre les vagues, un dauphin vient, le reçoit sur son dos, le tient élevé au-dessus des eaux, et le porte en nageant jusqu'au promontoire de Ténare, dans la Laconie, où il le dépose sain et sauf avec tous ses ornements. Arion se rendit de là droit à Corinthe, et alla aussitôt se présenter au roi Périandre, tel qu'il avait été laissé sur le rivage par le dauphin. Il raconta au prince son aventure ; mais celui-ci, la regardant comme une fable, le fit mettre en prison. Cependant, ayant soin de tenir l'arrivée d'Arion secrète, il fait venir les matelots aussitôt après leur débarquement, et leur demande ce qu'on disait de lui dans le pays qu'ils venaient de quitter ? Ils répondent qu'ils l'ont laissé en Italie, jouissant d'une bonne santé, admiré et chéri de toutes les villes, comblé d'honneur et nageant dans l'opulence. À peine ont-ils achevé ces mots, qu'on voit paraître Arion jouant sa lyre et revêtu des mêmes habits avec lesquels il s'était précipité dans la mer. Alors les matelots, interdits et convaincus, sont obligés d'avouer leur crime. Cette histoire se répandit dans Corinthe, dans toute l'île de Lesbos ; elle fournit le sujet d'un groupe d'airain qu'on voyait au promontoire de Ténare et qui représentait un dauphin nageant et portant un homme sur son dos. »
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+ Comme beaucoup d'autres figures de la mythologie grecque, le Dauphin est une constellation du ciel nocturne, située près du Triangle d'été.
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+ Les Romains utilisent souvent une figure plus stylistique pour représenter les dauphins, souvent plus proches d'une représentation de poisson.
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+ Dans la mythologie hindoue, les dauphins d'eau douce sont des avatars de Gangâ, le dieu du Gange. Les dauphins roses de l'Amazone, une autre espèce de dauphin d'eau douce, sont, dans les mythologies locales, capables de se transformer en hommes, de séduire les jeunes femmes, voire les enlever.
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+
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+ Dans l'Antiquité, les peuples marins leur prêtaient de multiples exploits comme de guider les bateaux égarés dans la tempête ou de sauver les naufragés… Ils sont d'ailleurs très souvent cités dans la littérature grecque et étaient l'emblème de la ville de Corinthe (Grèce).
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+
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+ Comme l'ensemble du règne animal, les enlumineurs du Moyen Âge ont représenté le dauphin comme un monstre marin. Il est alors utilisé dans certaines armoiries, notamment celle des Dauphins de France et des Dauphins de Viennois, et représenté comme un poisson, le dauphin, tout comme la baleine, étant héraldiquement un poisson.
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+ Le Dauphin est un symbole mythique de l'élément « eau ». Il est associé aux dieux antiques autour de la Méditerranée, on le trouve sur des représentations picturales et des sculptures plus des objets tels que des agrafes et broches. Il figure ainsi aussi bien dans l'art classique que dans l'art visuel contemporain. Il fait partie des éléments d'architecture recensés[25] (comme le triton la naïade ou la sirène). Il fait partie des éléments d'exportation de culture sur tous les continents par les biais des circuits commerciaux dans l'Histoire avant le XXe siècle, autant que par le tourisme exotique nouveau…
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+
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+ Civilisation mycénienne restes de mosaïque murale d'origine, figure reconstituée
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+ Akrotiri (Santorin) pot XVIe siècle av. J.-C.
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+ Akrotiri (Santorin) table d'offrandes XVIIe siècle av. J.-C.
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+ Rhodes sculpture gréco-romaine
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+ Les restes de broches romaines
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+ Neptune avec son trident sur un dauphin, monnaie du Ier siècle av. J.-C.
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+ Pompéi Dragon des mers suivi d'un dauphin Ier siècle
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+ Caldarium en Catalogne Espagne, détail de mosaïque
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+ Sousse tunisie, Cupidon chevauche un dauphin IIIe siècle
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+ Bague du XIIe siècle (Guigues VIII du Dauphiné, nom de province venant du titre du fils du Roi de France)
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+ Héraldique, blason avant Renaissance
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+ Palais des Doges Venise XIVe siècle, joueur de vielle chevauchant un dauphin (...monstre?)
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+ Arion le poëte chevauche un dauphin, Dürer vers 1514
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+
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+ Château de Nagoya (Aichi) 1518 Japon, le faîte qui doit se prolonger vers le ciel est terminé par deux Dauphins (restauration 2009)
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+ Fontaine des Quatre Dauphins, Aix-en-Provence, 1667
94
+
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+ Dauphin[25] de rejet des eaux pluviales, fonte, après XVIIIe siècle
96
+
97
+ Beaulieu sur mer, élément d'architecture intérieure d'une reconstitution par l'« esprit » de l'Antiquité: Palais de Théodore Reinach; c'est un mouvement présent dans tout l'occident.
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+
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+ Illustration de 1900
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+ Italie, billet 1965
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+
103
+ Union Soviétique, timbre 1971
104
+
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+ Knossos, mural reconstitué actuellement
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+
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+ sculpture de parc actuelle
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+
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+ Street art actuel
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+ Costume de scène actuel
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+
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+ Le dauphin est l'emblème de la province du Dauphiné (d'or sur fond d'azur), en France. Le gouvernement de cette province ayant été confié au XIVe siècle au fils ainé du roi de France, celui-ci a pris le titre de dauphin. Il est aussi porté sur le blason du Forez et par élargissement sur les armes des Comtes de Forez (d'or sur fond de gueules).
114
+
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+ Le dauphin (ainsi que les autres cétacés) est héraldiquement considéré comme un poisson.
116
+
117
+ Les Japonais consomment du dauphin. Le documentaire The Cove, la baie de la honte, récompensé par un Oscar en 2010, dénonce la chasse annuelle aux dauphins dans la baie de Taiji pour la consommation humaine[26].
118
+
119
+ Certains dauphins peuvent tenter d'avoir des relations sexuelles avec des humains, et devenir alors extrêmement dangereux pour eux, car ils sont capables de les entraîner à de grandes profondeurs. Le dauphin est un animal très fort, qui peut se montrer agressif[27].
120
+
121
+ Examinant des dauphins dans l'objectif de concevoir des missiles plus efficaces, l'armée américaine s'aperçoit que ces animaux peuvent être apprivoisés à des fins militaires et lance en 1960 le Programme de mammifères marins de l’U.S. Navy (U.S. Navy Marine Mammal Program, NMMP), basé à San Diego[28]. Ce programme concerne également l'emploi de l’otarie de Californie[réf. nécessaire]. L'armée américaine a déployé ses dauphins lors d'un combat de la guerre du Vietnam, pendant la guerre Iran-Irak et à l'occasion de la Convention nationale républicaine de 1996 à San Diego[28]. Le programme compte, en 2016, 85 grands dauphins, contre plus de 150 dauphins et bélugas entraînés et près de 50 lions de mer en 1995[28]. Elle se sert des dauphins pour trouver des mines sous-marines et repérer la présence de plongeurs ennemis, la qualité de leur sonar dépassant amplement celle des sonars fabriqués par l'Homme[28]. Si les États-Unis ont toujours démenti entraîner des dauphins à tuer, certains anciens dresseurs de la Marine ont affirmé le contraire[28]. Avant d'apprivoiser le dauphin, l'armée américaine avait utilisé des orques, des baleines blanches et des bélugas, qui s'avèrent moins précis[28]. Des activistes des droits des animaux ont intenté un procès en 1989 à la Marine pour avoir fait travailler des dauphins, habitués aux courants chauds, dans une eau quasi gelée à Puget Sound, causant ainsi la mort d’un des cétacés. La Marine a réglé le litige à l’amiable en s’engageant à suspendre le projet et à ne plus capturer de dauphins sauvages[28]. Le programme de mammifères marins de l’U.S. Navy a été supprimé en 2017[29].
122
+
123
+ Après avoir espionné l'armée américaine, l'Union Soviétique a lancé en 1965 un programme de formation de mammifères aquatiques, dont des dauphins pour des missions de combat à partir de 1973[28],[30][réf. non conforme]. D'après un colonel retraité de l'armée soviétique, celle-ci utilisait des dauphins pour accomplir des missions telles que détecter des sous-marins, repérer des mines ou encore protéger des bateaux et des ports[28]. La marine soviétique avait 70 grands dauphins. Le centre d'entraînement basé en Crimée a par la suite été géré par la marine ukrainienne, lequel disposait d'environ 25 dauphins en 2000[31], puis a été récupéré par la Russie lors de l'annexion de la Crimée en mars 2014[32]. En mars 2016, le gouvernement russe a annoncé qu’il cherchait à acquérir cinq dauphins de combat[28].
124
+
125
+ Aristote leur a consacré plusieurs pages dans Histoire des animaux et a également consigné ses méthodes d'observation, ce qui marque la naissance de la cétologie. Il a observé notamment le dauphin commun et le grand dauphin, mais aussi les grands cachalots. De nos jours plusieurs études sont réalisées sur les dauphins en liberté ou en captivité[33],[34].
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+
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+ Les delphinariums sont des aquariums artificiels présentant notamment des dauphins. Le plus souvent, les spécimens vivent dans un ensemble de bassins permettant leur élevage, leur dressage, leur entraînement, des performances publiques et, parfois, des activités de recherche. Le plus souvent, ils prennent place à l'intérieur de parcs zoologiques ou de parcs d'attraction.
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+
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+ L’élevage des dauphins au sein de delphinariums a plusieurs finalités : les faire découvrir au public, générer des revenus et, dans une moindre mesure, favoriser la recherche scientifique.
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+
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+ Le samedi 30 août 2014, les membres de l’association Réseau-Cétacé se sont mobilisés à la journée mondiale pour la protection des dauphins. Cette organisation défend les mammifères marins qui souffrent d'atrocité par les chasseurs. Cette journée s'est passée à Paris et à Nice, où ils menaient des actions publiques. Ils dénoncent le port de Taiji (Japon) et les îles Féroé (Danemark), où les dauphins sont harponnés en masse[35].
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+
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+ Le but principal et très lucratif de cette chasse de Taiji est de capturer des nourrissons pour les dresser et les vendre à des delphinariums, le prix d'un dauphin entrainé peut se négocier en centaines de milliers de dollars. Pour pouvoir capturer quelques nourrissons, un groupe entier de plusieurs dizaines de dauphins est attiré au fond d'une baie et massacré au harpon. Les cétacés adultes et ceux qui sont trop vieux pour être dressés sont tués pour vendre leur chair, malgré des concentrations très dangereuses de mercure[36].
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+ L'association Réseau-Cétacé proposait à Paris, des stands, des boutiques, projection du documentaire The Cove dans le but d'informer et sensibiliser le public[37].
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+ Par analogie, quelques poissons sont aussi qualifiés de dauphins :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ La douleur est une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable »[1], une sensation subjective normalement liée à un message, un stimulus nociceptif transmis par le système nerveux. D'un point de vue biologique et évolutif, la douleur est une information permettant à la conscience de faire l'expérience de l'état de son corps pour pouvoir y répondre[2]. On distingue principalement deux types de douleur, aiguë et chronique :
4
+
5
+ Cette sensation, de désagréable à insupportable, n'est pas nécessairement exprimée. Pour l'identifier chez autrui on peut faire le diagnostic de la douleur en se référant à des effets observables, par exemple les mouvements réflexes de retrait au niveau des membres et des extrémités pour les douleurs aiguës, ou des changements de comportement, d'attitudes et de positions du corps pour les douleurs chroniques.
6
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7
+ Les traitements de la douleur sont multiples, les études sur le sujet pour une meilleure compréhension se poursuivent, en particulier pour la reconnaître quand elle n'est pas exprimée. Ainsi la douleur de l'enfant ne l'est pas toujours[3], la douleur chez le nouveau-né étant même officiellement inexistante jusqu'à la démonstration du contraire en 1987[Note 1], et son identification dans le Règne animal reste un sujet de recherche.
8
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9
+ Une définition de référence de la douleur a été donnée en 1979[4] par L'IASP (International Association for the Study of Pain) :
10
+
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+ « La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en termes d'une telle lésion[1],[Note 2] »
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+
13
+ La douleur apparait ainsi comme une expérience subjective. C'est un événement neuropsychologique pluridimensionnel[5]. Il convient alors de distinguer :
14
+
15
+ Beecher en 1956[7] a démontré l’influence de la signification accordée à la maladie sur le niveau d’une douleur. En étudiant comparativement deux groupes de blessés, militaires et civils, qui présentaient des lésions identiques en apparence, il a observé que les militaires réclamaient moins d’analgésiques. En effet, le traumatisme et son contexte revêtent des significations tout à fait différentes : comparativement positives pour les militaires (vie sauve, fin des risques du combat, bonne considération du milieu social, etc.), elles sont négatives pour les civils (perte d’emploi, pertes financières, désinsertion sociale, etc.) ;
16
+
17
+ En 1994 L'IASP propose cinq critères distincts de classification [8] :
18
+
19
+ Dans les voies nerveuses de la nociception on distingue le circuit de la perception et celui de la régulation :
20
+
21
+ Le rôle de ces circuits descendant est le rétrocontrôle, ici la régulation de l’intensité du message sensitif afin de moduler la sensation douloureuse[9]. Ce mécanisme inhibiteur est aussi appelé théorie de la porte ou gate control et est notamment utilisé dans le contrôle inhibiteur diffus.
22
+
23
+ Ces voies nociceptives transmettent l'information du stimulus nociceptif grâce à des mécanismes électrobiochimiques faisant intervenir de nombreuses molécules, dont des acides aminés. La douleur est véhiculée en premier lieu par les fibres A-delta qui conduisent le message nocicepteur à une vitesse de 15 à 30 m/s.
24
+ La vulnérabilité à la douleur ou la sensibilité à l'« effet placebo » dépendent en partie de facteurs génétiques qui contrôlent le système dopaminergique du cerveau, lequel est en cause dans l'anticipation de la douleur et de la confiance en la guérison. De même pour la production par le cerveau lui-même de certains opiacés naturels (les endorphines) jouant un rôle de neurotransmetteur[10].
25
+
26
+ La douleur compte trois grands mécanismes de genèse (qui peuvent se combiner) : la douleur de nociception, la douleur neurogène et la douleur psychogène.
27
+
28
+ Outre le sentiment de souffrance, la douleur peut provoquer un malaise vagal par stimulation des nerfs vagues (nerfs pneumogastriques). Les symptômes de cette excitation vagale sont tout ou partie des signes incluant notamment une baisse du débit sanguin par bradycardie et hypotension ; une syncope ; un myosis (diminution du diamètre des pupilles par contraction de l'iris) ; une transpiration aux extrémités des membres ; une sécrétion excessive de salive ; une hyperchlorhydrie (excès de sécrétion d'acide chlorhydrique par la muqueuse de l'estomac) ; une constipation ou des diarrhées ; des spasmes et des troubles de la respiration.
29
+
30
+ La douleur prolongée est inhibée par le corps par sécrétion d'endorphines (ou endomorphines). La production d'endorphine se fait initialement aux niveaux des nerfs proches du siège de la douleur ; lorsque cette production ne suffit plus (douleur prolongée), c'est un site plus proche du cerveau qui prend le relais dans la sécrétion. La douleur revient ainsi par vagues.
31
+
32
+ Les états de douleur sont le résultat de la sélection naturelle. La souffrance peut être un trait adaptatif et améliorer la capacité de survie d’un individu.
33
+
34
+ L'évaluation et le diagnostic de la douleur étant complexe, l'IASP précise que « L'incapacité à communiquer verbalement n'infirme pas la possibilité que l'individu éprouve de la douleur et nécessite un traitement approprié pour soulager la douleur. La douleur est toujours subjective[Note 5]… » L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) le précise bien dans ces recommandations en ce qui concerne la douleur chez l'enfant[13] car elle est communément sous estimée[3].
35
+
36
+ Divers organismes définissent le cadre sémantique, répertorient les connaissances physiologiques, et livrent des recommandations de traitement souvent liées aux différentes classes d'âges.
37
+ Par exemple dans la francophonie ou peut citer l'INSERM sur l'aspect scientifique[14], le CNRD pour l'archivage des informations[15], la SFETD pour l’exploration médicale des voies de traitement[16], ou encore l'AQDC au sujet de la douleur chronique[17]
38
+
39
+ Cependant, malgré l'émergence de moyens techniques, le diagnostic reste malaisé car il existe une tendance naturelle[Information douteuse] à se protéger de la perception de la douleur d'autrui[réf. nécessaire], c'est entre autres la raison de la mise en place d'échelles d'évaluation de la douleur.
40
+
41
+ En 2014, un moyen technique pour « mesurer » la douleur relativement à la dilatation réflexe de la pupille est en cours d'évaluation. La pupillométrie permettrait d'adapter au mieux les traitements anti-douleur, en particulier chez les personnes endormies où la dilatation de la pupille n'est pas sensible à d'autres facteurs, comme le stress, mais son évaluation sur les enfants semble donner de bons résultats[18].
42
+
43
+ D'après Nicolas Danziger[Note 6] la vision de la douleur chez l'autre crée une « émotion aversive » par un mécanisme dit de « résonance émotionnelle ». Mais il précise que ce mécanisme connaît des lacunes, par exemple en cas de différence ethnique ou religieuse, que d'autre part il peut donner lieu à « une volonté de fuite ou d’éloignement de celui qui souffre », et que « de nombreux travaux scientifiques ont démontré, ces dernières années, que le corps médical avait encore tendance à mésestimer la douleur des patients »[19].
44
+
45
+ On trouve ainsi aisément les preuves d'un déni collectif de la douleur chez autrui en particulier en ce qui concerne la douleur chez l'enfant qui est largement sous-estimée en milieu hospitalier[3]. Daniel Annequin affirme même : « Chez l'enfant on revient de loin, pendant des années on a voulu ignorer que l'enfant ressentait de la douleur […] On disait que les fibres C n’étaient pas myélinisées, mais elles ne sont jamais myélinisées, on avait comme ça tout une série d'argumentaires pseudo-scientifiques[20] ». Et en effet la démonstration scientifique de la capacité du nourrisson à ressentir la douleur n'a été faite qu'en 1987[Note 1], et donc sa prise en charge au préalable n'existait qu’exceptionnellement, même pour les interventions les plus lourdes[21].
46
+
47
+ Ce relatif refus de voir la douleur de l'autre n'est ni propre au milieu médical ni universel comme le montre une étude issue du plan douleur 2006 qui distingue deux types d'attitudes réparties aussi bien chez les soignants que chez les parents : les « réservés » et les « sensibilisés », chacun reprochant respectivement à l'autre groupe le trop ou le trop peu de prise en charge, par « sensiblerie » ou par « déni ». Cette distinction entre en résonance avec celle d'une autre étude sociologique qui divise les médecins également en deux groupes : les « compatissants » et les « négateurs »[22],[Note 7].
48
+
49
+ La perception de la douleur, de son intensité, est subjective. Le même phénomène (traumatisme, maladie) sera ressenti différemment selon la personne et selon la situation. La douleur peut aller d'une simple incommodation jusqu'à un malaise, voire la mise en danger du pronostic vital ou psychiatrique de la personne.
50
+
51
+ L'évaluation pour l'autre est donc complexe, c'est pourquoi on s'appuie de préférence sur le témoignage grâce à un support d'auto-évaluation et des échelles d'évaluation de la douleur spécifiques quand c'est impossible ou insuffisant.
52
+
53
+ L'auto-évaluation consiste à demander directement à la personne souffrante le niveau de sa douleur. Elle nécessite une coopération et une bonne compréhension, et s'appuie sur des échelles médicales standardisées (numériques, visuelles analogiques, verbales simples et verbales relatives…)[23].
54
+
55
+ L'auto-évaluation n'est pas qu'une évaluation de la douleur, c'est également une manière de communiquer avec l'équipe médicale. Dans le cas de douleurs chroniques notamment, la cotation de la douleur n'indique pas uniquement la douleur ressentie, mais globalement l'altération de la qualité de vie et la détresse émotionnelle[24].
56
+
57
+ Il existe aussi des échelles d'évaluation spécifiques fondées sur l'observation du comportement du patient. Contrairement aux échelles d'auto-évaluation elles ne nécessitent pas la participation du patient et sont de ce fait recommandées dans l'évaluation de la douleur chez les personnes chez qui l'auto-évaluation pose problèmes pour différentes raisons.
58
+
59
+ En plus du témoignage de l'entourage qui peut évaluer les différences au quotidien, les changements survenus, il existe des échelles d'évaluations spécifiques comme l'échelle San Salvadour[25].
60
+
61
+ Le signe habituel de l'expression de la douleur pour le petit enfant est le cri que le ou les parents arrivent souvent à distinguer des autres cris (peur, faim…), mais à un stade supérieur de douleur, le nourrisson est souvent prostré.
62
+
63
+ Plusieurs échelles existent, bien que peu utilisées en pratique, il s'agit de la grille DESS (Douleur enfant San Salvadour), de l'échelle NCCPC (Non communicating children’s pain checklist) ou GED-DI (Grille d’évaluation de la douleur déficience intellectuelle) et de l'échelle EDINN (Échelle de douleur et d'inconfort du nouveau-né et du nourrisson). Le problème principal de ces échelles et qu'elles comportent des items longs à répertorier et ne sont pas utilisables en urgence.
64
+
65
+ Chez les personnes âgées, et notamment atteintes de troubles cognitifs comme la maladie d'Alzheimer, on peut utiliser l’échelle Algoplus[26], et fréquemment utilisée, l'échelle ECPA[27].
66
+
67
+ Il existe deux grands types de douleurs : les douleurs par excès de nociception, et les douleurs neuropathiques.
68
+
69
+ La douleur par excès de nociception est déclenchée par une stimulation des récepteurs nociceptifs[28]. L'examen neurologique est par ailleurs normal.
70
+
71
+ La douleur neuropathique est une douleur causée par une lésion des voies sensitives du système nerveux, central ou périphérique[28]. Elle est généralement associée à une dysesthésie et une allodynie. Il peut exister une zone gâchette déclenchant les douleurs. Les douleurs neuropathiques peuvent être à type de brûlure, de froid, ou de sensations de piqûres, et s'accompagner de sensations de fourmillement[29].
72
+
73
+ On parle de douleur discrète ou aiguë, éventuellement chronique ou récidivante, mais « habituellement, la douleur est divisée en deux catégories en fonction de la durée »[14].
74
+
75
+ La douleur aiguë est une douleur vive immédiate, et généralement brève. Elle est causée par une stimulation nociceptive de l'organisme, telle une lésion tissulaire, pouvant se produire sous la forme d'un stimulus thermique (contact de la peau avec du feu) ou mécanique (un pincement, un coup). « La douleur aiguë joue donc un rôle d’alarme qui va permettre à l’organisme de réagir et de se protéger face à un stimulus mécanique, chimique ou thermique[14]. »
76
+
77
+ Sa fonction d'alerte est alors justifiée, ce qui n'est plus nécessairement le cas avec une douleur chronique.
78
+
79
+ « La douleur est dite chronique ou pathologique, lorsque la sensation douloureuse excède trois mois et devient récurrente[14]. »
80
+
81
+ La douleur chronique est une maladie grave et invalidante[8]. Les conséquences des douleurs chroniques sont autant organiques (hypertension artérielle secondaire, atrophie musculaire) que psychologiques, avec une modification comportementale pouvant aller de l'anxiodépression jusqu'à des troubles de la dépersonnalisation avec risque suicidaire accru[30].
82
+
83
+ Plusieurs sociétés savantes, dont la Société française d'étude et de traitement de la douleur[31] (SFETD), l'Association internationale d'étude de la douleur[32] ou la Société internationale de neuromodulation[33], soulèvent l'importance de la douleur chronique dans la population générale ; de 15 à 25 % de la population seraient victimes de douleurs chroniques[14].
84
+
85
+ Les douleurs chroniques sont principalement des douleurs neuropathiques dans le cadre de maladies générales avec une atteinte du système nerveux. Par exemple le diabète insulinique génère principalement une destruction des nerfs périphériques avec une hypoesthésie, mais dans certains cas, l'atteinte des nerfs périphériques va tendre vers un état d'hyperesthésie. Les atteintes post-opératoires des nerfs périphériques sont aussi parmi les principales causes de douleurs neuropathiques. En fait, toute atteinte d'un nerf périphérique ou atteinte d'une structure du système nerveux central peut s'exprimer par des douleurs neuropathiques chroniques. Le mécanisme de ces douleurs est actuellement basé sur la perte du gate control (Le gate control est schématiquement l'inhibition des voies nociceptives Aδ et C par les grosses fibres sensitives-motrices).
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+
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+ Il est difficile de dresser une liste complète des syndromes douloureux chroniques[34] comptant par exemple :
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+ Par exemple on dénombre 150 000 personnes en France qui souffrent de migraines réfractaires ou rebelles au traitement[37] et à peu près le même nombre de personnes souffrant de céphalées cervicogéniques[38].
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+ Les autres mécanismes de douleur chronique sont
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+ Les douleurs chroniques, quelles que soient leurs origines qui peuvent être multiples, vont amputer de façon plus ou moins profonde et intense la sphère comportementale par atteinte de l'activité physique, le sommeil, la concentration et les fonctions cognitives[réf. souhaitée] (schématiquement par manque de sommeil réparateur). Progressivement le comportement va être modifié vers des signes de dépression avec anxiété, agressivité envers l'entourage, pouvant aller jusqu'à de réels troubles dépressifs majeurs et une dépersonnalisation de la personne. Parallèlement la personne atteinte de douleur chronique peut se désocialiser (arrêts de travail itératifs, fin de droits…) tout en ayant éventuellement l'image de quelqu'un ayant acquis certains « bénéfices secondaires » durant la période de chronicisation de la douleur.
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+
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+ Une autre forme de douleur dite chronique est la « douleur cancéreuse » qui est liée soit au cancer lui-même soit aux conséquences des traitements, qui peuvent induire des douleurs neuropathiques ou compressives en fonction du mécanisme.
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+ La forme la plus rare de douleur chronique est la douleur sine materia qui est un diagnostic d'élimination. C'est une douleur qui n'a pas d'origine organique apparente. Ce diagnostic ne devrait être évoqué que devant une douleur dont les explorations complémentaires morphologiques (IRM, TDM) et neurophysiologiques (électromyogrammes, électroneurogrammes, potentiels évoqués somesthésiques) sont et restent normales.
97
+
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+ Lors de l'examen médical des muscles, en particulier en médecine du sport, ces différents temps de l'examen permettent de faire la distinction entre les différentes pathologies possibles.
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+
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+ Le médecin examinant recherchera par l'interrogatoire ainsi que par l'examen clinique à individualiser certains types particuliers de douleurs musculaires qui peuvent orienter vers leurs causes qui peuvent être des accidents sportifs, ou bien certaines maladies bien individualisées qui se manifestent par différentes types de douleurs musculaires[39].
101
+
102
+ Si la douleur musculaire est présente à l'effort. L'arrêt de l'effort physique ou la baisse de son intensité fait diminuer ou disparaître la douleur. Elle est présente au repos, lorsque les muscles sont "froids". La palpation du muscle concerné provoque ou augmente la douleur : rictus douloureux sur le visage du sujet examiné, réaction de retrait. La contraction volontaire provoque ou augmente la douleur. L'étirement du muscle provoque ou augmente la douleur[réf. nécessaire].
103
+
104
+ L'inflammation : la douleur inflammatoire est plus importante le soir et en début de nuit (lorsque le taux sanguin de cortisol naturel est au plus bas). Elle diminue ou disparaît après échauffement et à l'effort (activité professionnelle ou sportive) : douleur de dérouillage.
105
+
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+ La douleur mécanique est constante, ne diminue pas voire s'accentue à l'effort. Elle n'augmente pas le soir, ni en début de nuit, et diminue lorsque la mobilisation s'arrête.
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+ Certaines toxines bactériennes, végétales, fongiques ou animales (venins) peuvent être sources de vives douleurs[40]
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+
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+ Il existe différents types de traitements tels que médicamenteux, chirurgicaux, psychologiques.
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+
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+ Le traitement inadéquat de la douleur est très répandu à travers le domaine chirurgical et dans le domaine hospitalier et d'urgence en général[41],[42],[43],[44],[45],[46],[47]. Cette négligence s'étend depuis toute époque[48]. Les Africains et Latino-américains seraient les plus nombreux à souffrir entre les mains d'un médecin[49],[50]; et la douleur chez les femmes est moins traitée que chez les hommes[51]. Quant à la douleur chez l'enfant, et en particulier chez les plus petits, elle a été niée officiellement et scientifiquement jusqu’au milieu des années 1980, ces derniers étant régulièrement opérés sans anesthésie[52].
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+
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+ La réaction à la douleur est utilisée pour évaluer l'état neurologique d'un patient, et notamment son état de conscience. Il fait partie du bilan des secouristes ainsi que de l'échelle de Glasgow. Si la victime n'a pas de réaction spontanée, ni au bruit ou au toucher, sa réaction à la douleur est testée. Il convient d'exercer une stimulation qui ne cause pas de blessure ni d'aggravation de l'état. Plusieurs méthodes peuvent être employées.
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+
116
+ Un pincement de la peau a longtemps été pratiqué ; celui-ci doit être évité. Sur une personne consciente, un léger pincement aux extrémités est utilisé (dos de la main ou dessus du pied, face interne du bras) pour vérifier si la personne ressent ce qui lui est fait, mais pas comme méthode de stimulation d'une personne sans réaction. Une pression avec les doigts sur l'arrière de la mâchoire inférieure (nomenclature internationale = mandibule), sous les oreilles et une pression appuyée au niveau sus-orbitaire.
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+
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+ La douleur est la principale cause de visite dans les milieux hospitaliers dans 50 % des cas[53], est une pratique de visite présente dans 30 % des familles[54]. De nombreuses études épidémiologiques de différents pays rapportent une prévalence élevée de douleur chronique présente chez 12-80 % de la population[55]. Elle devient plus évidente à l'approche du décès chez les individus. Une étude de 4 703 patients affirme que 26 % des patients souffrant de douleurs durant les deux dernières années de leur vie, guérissent à 46 % le mois d'après[56].
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+ Une enquête de 6 636 enfants (âgés entre 0–18 ans) affirme que, sur 5 424 enfants interrogés, 54 % ont fait l'expérience de douleurs durant les trois derniers mois. Un quart d'entre eux rapportent qu'ils font l'expérience de douleurs présentes ou prolongées depuis trois mois voire plus, et un tiers d'entre eux rapportent qu'ils font l'expérience de douleurs fréquentes et intenses. L'intensité des douleurs chroniques était plus élevée chez les filles, et la douleur chronique augmente chez les filles âgées entre 12 et 14 ans[57].
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+ La perception de la douleur peut être augmentée ou diminuée par certains médicaments. Sans médication, elle dépend fortement du type de douleur, du contexte et de la culture du patient. Dans un contexte rassurant, ou au contraire très difficile (situation de guerre) l'intensité de la douleur peut diminuer. Par exemple, expérimentalement, la simple présence de plantes vertes dans une chambre diminue l’intensité perçue d'une douleur[58] et de l'état psychologique du patient.
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+ La douleur n’est pas du tout considérée ni prise en compte de la même manière selon les cultures ou les religions. Chaque peuple a sa propre conception de la douleur, et plus généralement de la souffrance. Cette notion s’applique aussi bien aux bénéficiaires de soins qu’aux valeurs des soignants. En effet, « ce ne sont pas seulement les malades qui intègrent leur douleur dans leur vision du monde, mais également les médecins et les infirmières qui projettent leurs valeurs, et souvent leurs préjugés, sur ce que vivent les patients dont ils ont la charge. »[59].
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+ La prise en charge de la douleur peut s’expliquer par le fait que « (…) la pratique quotidienne d’actes douloureux oblige le soignant à mettre en œuvre un certain nombre de mécanismes de défense visant à le protéger, à le prémunir contre l’enlisement et la contamination par la souffrance de l’autre… » Un aspect intéressant de l’écho que peut produire la douleur de l’enfant est noté chez le soignant : le déni. « Reconnaître, admettre la réalité de la douleur de l’enfant est un exercice difficile pour beaucoup d’équipes accueillant des enfants. D’autant que la non-reconnaissance de la douleur est plus facile chez l’enfant car ses moyens d’expression sont plus limités. » (…) « Ce déni est souvent le reflet d’un malaise chez les soignants, d’une incompréhension de l’attitude de l’enfant, d’un dysfonctionnement au sein d’un service. » . Dans les services[Lesquels ?], il est dit que : « Ce n’est pas de la douleur, c’est de la peur ou de l’anxiété… », ou bien : « C’est de la douleur mais il oubliera… », ou bien encore : « C’est dans la tête, c’est psychologique… ».
129
+ Le déni de la réalité est un mécanisme de défense des soignants qui nient totalement une part plus ou moins importante de la réalité externe. « Le déni est un mécanisme psychologique où la personne réagit comme si sa pensée était toute puissante et qu’il suffisait de refuser la pensée d’une chose pour que cette chose n’existe pas. Mécanisme pathologique quand il est prévalent et rigide mais qui se retrouve sous une forme atténuée chez tout un chacun sous la forme : « il ne faut pas penser au malheur, à la mort, etc. » ; héritage de la pensée magique chez les jeunes enfants. Dans la relation de soin, ce déni se manifeste rarement de façon ouverte mais plutôt de manière inconsciente qui peut se traduire par la persistance d’attitudes nocives (le déni favorise les conduites à risque)… ».
130
+ Il existe une autre notion qui peut entrer en ligne de compte dans ce déni des soignants face à la douleur de l’enfant : le concept d’amnésie infantile qui fait partie du développement psychologique de l’enfant. Il est vrai « que nous avons tous été des enfants ». Mais cette période de notre vie que nous avons tous en commun est recouverte « d’un voile d’étrangeté », peu, voire aucun souvenir de cette époque ne nous revient consciemment à la mémoire. « Qu’il est donc difficile de comprendre ce que veut, ce que cherche, ce que demande un enfant ! » : cela explique cette facilité des soignants à ne pas prendre en compte la douleur de l’enfant qu’il soigne, ne se souvenant pas eux-mêmes de ce qu’ils ont ressenti et vécu à cette période de leur vie. Un autre concept intéressant concernant le vécu de la douleur par les soignants est le transfert. Les soignants adultes résistent mieux à la douleur en général, et donc transfèrent leurs ressentis et leurs émotions sur la personne qu’ils soignent. Ils pensent que l’enfant supporte la douleur de la même façon qu’ils le feraient[réf. nécessaire].
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+ Pousser un juron peut également avoir un effet anti-douleur[60].
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+ Il existe une association internationale pour l'étude de la douleur (International Association for the Study of Pain ou IASP)[61], basée à Seattle puis à Washington. Elle soutient la recherche dans ce domaine, publie une lettre mensuelle[62] et a notamment publié une nouvelle classification des douleurs chroniques[63] pour permettre aux chercheurs et cliniciens traitant la douleur d'utiliser un vocabulaire commun, codifié et approuvé, incluant une taxonomie des formes de la douleur et leurs abréviations[64] (en 1986, actualisé en 1994 2011). Cette classification inclut des syndromes douloureux régionaux complexes (SDRC) et des sections spécialisées sur la douleur abdominale, pelvienne, et urogénitales (révisée en 2012).
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+ Les connaissances concernant la nociception et la douleur chez les animaux invertébrés sont encore très fragmentaires[65].
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+ L'une des méthodes pour repérer la douleur chez les humains est de poser une question : une personne peut exprimer une douleur qui ne peut être détectée par des mesures physiologiques connues. Cependant, comme chez les nourrissons, les animaux non-humains ne peuvent poser de question sur ce qu'ils ressentent ; ainsi les critères définis aux humains ne peuvent être attribués aux animaux. Les philosophes et scientifiques se sont penchés sur ces difficultés d'expression. René Descartes, par exemple, explique que les animaux manquent de conscience et font l'expérience d'une douleur différente de celle ressentie par les humains[66]. Bernard Rollin (en) de l'Université d'État du Colorado, principal auteur de deux lois fédérales concernant la douleur animale[67], rédige que les chercheurs, durant les années 1980, restaient incertains concernant l'expérience de la douleur ressentie par les animaux, et que les vétérinaires, formés aux États-Unis avant 1989, apprenaient à ignorer la douleur chez les animaux[68]. Lors de ses discussions avec des scientifiques et autres vétérinaires, il lui était demandé de « prouver » que les animaux sont conscients et de fournir des preuves « scientifiquement acceptables » qui permettraient de mettre en avant la douleur animale[68]. Carbone rédige que la perception dans laquelle les animaux souffrent différemment des humains reste peu répandue. La capacité des espèces invertébrées chez les animaux, telles que les insectes, à ressentir la douleur et la souffrance reste également incertaine[69],[70].
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+ La présence de la douleur chez les animaux reste incertaine pour quelques-uns, mais elle peut être repérée à l'aide de réactions comportementales ou physiques[71]. Les spécialistes croient actuellement que tout animal vertébré peut ressentir la douleur, et que certains invertébrés, comme la pieuvre, le peuvent également[72],[73]. Quant aux autres animaux, plantes et autres entités, la capacité physique à ressentir la douleur reste une énigme dans la communauté scientifique, car aucun mécanisme par lequel la douleur peut être ressentie n'a été détecté. En particulier, il n'existe aucun nocicepteur connu dans des groupes tels que les plantes, champignons et la plupart des insectes[74].
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+ L'évaluation relève parfois de la gageure. Suivant l'espèce animale et le type de douleur, l'évaluation peut être relativement facile ou impossible.
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+ En général, les douleurs chroniques sont silencieuses et se manifestent par des troubles fonctionnels plus ou moins marqués (position antalgique, comportements d'évitement, irritabilité, anorexie et parfois apathie). Les douleurs aiguës sont plus visibles et faciles à mettre en évidence par une palpation-manipulation appropriée.
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+ Il existe des grilles de notations pour certaines affections et espèces mais elles sont surtout employées en recherche.
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+ La douleur animale a longtemps été négligée pour diverses raisons : sous médicalisation de plusieurs espèces, un sondage Insee a donné il y a quelques années un taux de médicalisation des chiens de 50 % et de 30 % pour les chats[réf. nécessaire]; ignorance plus ou moins volontaire, les animaux n'exprimant pas toujours leur douleur par des moyens compréhensibles par des humains inattentifs ; la prise en charge de la douleur exige un certain investissement pas toujours compatible avec les exigences de l'élevage ou du budget du ménage. Les médicaments ne sont pas toujours dépourvus d'effets secondaires. Les posologies de ces médicaments ne sont pas toujours connues pour toutes les espèces. Parfois, la suppression de la douleur peut mener à des complications : entorse dégénérant en luxation parce que l'animal, ne souffrant plus, a forcé l'articulation fragilisée[réf. nécessaire]. Mais plusieurs études récentes[Lesquelles ?] montrent l'intérêt de la prise en charge dans diverses affections, par exemple arthrose du chien et récupération post-opératoire dans plusieurs espèces. De plus, chaque jour de nouveaux médicaments et leurs posologies sont disponibles que ce soit en publication ou moins souvent sous une forme commerciale. Toutes les thérapies humaines sont applicables aux animaux mais certaines doivent encore être adaptées. L'ostéopathie a démontré ses vertus chez le cheval, le chien et le chat. La kinésithérapie fait son apparition sur la scène des thérapies vétérinaires, le plus souvent sous forme de conseils au propriétaire de l'animal mais quelques personnes se lancent dans diverses physiothérapies plus ou moins efficaces. L'acupuncture commence aussi à faire ses preuves. Le problème de ces thérapies est qu'il y a encore peu de gens réellement compétents et qu'il y a encore du travail de recherche à faire dans les indications et adaptations des traitements[réf. nécessaire].
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+ Les Travaux d'Héraclès — ou d'Hercule chez les Romains —, également appelés Douze Travaux (en grec ancien Δωδέκαθλος / Dôdékathlos), sont les exploits exécutés par le héros Héraclès sur l'ordre d'Eurysthée. Ils constituent l'un des épisodes les plus célèbres de la mythologie grecque ainsi qu'une source iconographique majeure de l'art occidental.
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+ Fils de Zeus et d’Alcmène, Héraclès est poursuivi depuis sa naissance par la haine d'Héra, furieuse d'avoir été trompée par son mari. Une nuit, la déesse envoie deux serpents pour tuer l'enfant, nommé Alcide. Celui-ci découvre alors sa force extraordinaire et se débarrasse des deux vipères. Afin d'apaiser sa femme, Zeus décide de le renommer Héraclès, ce qui signifie « gloire d’Héra ». Dans un moment de folie inspirée par celle-ci, Héraclès tue sa femme Mégara et ses fils. Revenu à la raison, il consulte la Pythie pour savoir comment expier sa faute : après avoir changé son nom en Héraclès (« gloire à Héra »), elle lui ordonne de se mettre au service d'Eurysthée, son plus vieil ennemi, et d'accomplir les tâches qu'il lui ordonnerait : ce seront les douze travaux. Au départ, il y aurait dû n'y en avoir que dix, mais Eurysthée estima que le combat contre l'hydre de Lerne (deuxième tâche) n'était pas valide car Héraclès avait été aidé par Iolaos ; de même pour le nettoyage des écuries d'Augias car il avait demandé à être payé par Augias pour accomplir cette tâche.
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+ Homère évoque déjà, dans l’Iliade et l’Odyssée, des « travaux » accomplis par Héraclès sur l'ordre d'Eurysthée, dont la descente aux Enfers pour aller capturer Cerbère[1]. La Théogonie d'Hésiode cite également la victoire contre le lion de Némée et l'hydre de Lerne, ainsi que le vol des bœufs de Géryon[2]. Pisandre ajoute à la liste la biche de Cérynie et les oiseaux du lac Stymphale. Outre les travaux déjà cités, la peinture sur vases à figures noires représente les épisodes du sanglier d'Érymanthe, du taureau de Crète, des juments de Diomède, du combat contre les Amazones et de la quête des pommes d'or du jardin des Hespérides[3].
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+ À ce stade, la liste des travaux n'en compte donc que onze. Sur ce nombre, seuls deux — la descente aux Enfers et le sanglier d'Erymanthe — sont explicitement rattachés à Eurysthée[3]. Il est possible qu'à cette étape de la constitution du mythe, Héraclès ait entrepris les autres travaux de lui-même[3].
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+ Les travaux d'Héraclès sont tous cités et résumés dans la Bibliothèque du Pseudo-Apollodore[4].
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+ Dans la version de Diodore de Sicile, ces travaux doivent être accomplis pour qu'Héraclès atteigne l'immortalité ; en effet, promis par Zeus à posséder le royaume des Persides, Héra empêche sa naissance le jour prévu (alors que Zeus avait destiné le royaume des Persides à l'enfant qui naîtrait un jour précis, Héra hâte la naissance d'Eurysthée et retarde celle d'Héraclès) et Eurysthée se trouve en possession du royaume. Sans s'estimer parjure [sic], Zeus demande à Héraclès d'accomplir les douze travaux qui lui ont été prophétisés par l'oracle de Delphes, et lui promet en échange l'immortalité[5].
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+ La liste canonique des douze travaux est fixée à l'époque hellénistique, en se référant à la liste des travaux représentés sur les douze métopes sculptés du temple de Zeus à Olympie, datant de la première moitié du Ve siècle av. J.-C.. Elle comprend deux séries : les travaux effectués dans le Péloponnèse et ceux qui prennent place dans le reste du monde[6].
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+ Note : l'ordre des travaux varie selon les sources. Ainsi Diodore de Sicile mentionne le sanglier d'Erymanthe (3), la biche de Cérynie (4), les oiseaux du lac Stymphale (5), les écuries d'Augias (6), la capture de Cerbère (11) et les pommes d'or des Hespérides (12).
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+ Il fallut dix années à Héraclès pour terminer ces douze travaux. Il connut cependant de nombreuses autres aventures, tant lors de leur accomplissement qu'après — notamment lors de son séjour près d'Omphale : certaines d'entre elles sont désignées sous le nom de « travaux mineurs ».
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+ Héraclès est également cité dans la liste des Argonautes. Il se serait embarqué avec son éromène, Hylas, qu'il perdit au cours de l'aventure. Un jour que les Argonautes faisaient escale près de la ville de Cios, en Bithynie près des côtes de Mysie, Héra fit tomber les nymphes des lieux amoureuses du bel Hylas alors de corvée d'eau, en leur soufflant l'idée de l'entraîner avec elles dans les tréfonds de leur demeure aquatique, le noyant du même coup, et ce afin de faire souffrir davantage son beau-fils. Héraclès toujours à sa recherche, ne revenant pas de la chasse pour laquelle il avait quitté l’Argo, fut laissé en arrière par les Argonautes, incapables de le retrouver et désireux de poursuivre leur route vers la Colchide tandis que le fils de Zeus gémissait dans la forêt sur la disparition de son ami qui restait introuvable.
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+ Les douze travaux d'Hercule sont racontés par Édouard Cour (scénario et dessin) dans les albums Herakles aux éditions Akileos. Les huit premiers travaux dans le tome 1 (160 p., 2012), les quatre derniers dans le tome 2 (160 p., 2014).
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+ Morvan transpose les travaux dans le futur pour sa BD Hercule[7], dessinée par Looky. De prime abord déroutant, le concept reprend néanmoins tous les éléments clefs de la légende.
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+ Les Travaux d'Héraclès ont également inspiré René Goscinny et Albert Uderzo dans le film d'animation Les Douze Travaux d'Astérix sorti en 1976. Astérix et Obélix se confrontent à douze épreuves à la suite d'un défi lancé par Jules César.
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+ L'un des premiers courts-métrages d'animation mettant en scène Hercule est Les Douze Travaux d'Hercule, réalisé par le cinéaste français Émile Cohl en 1910, qui montre successivement les douze travaux. Par la suite, de nombreux films en prises de vue réelles ou en animation mettent en scène le héros, souvent dans des aventures inspirées par ses travaux.
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+ Les Alliés de la Seconde Guerre mondiale sont l’ensemble des pays qui s’opposèrent formellement aux forces de l’Axe durant la Seconde Guerre mondiale. Lors de la phase finale du conflit, ces pays étaient souvent désignés du nom de Nations unies, mais aujourd’hui ce nom se réfère à l’Organisation des Nations unies qu’ils fondèrent après la guerre. Parmi les rangs des forces alliées on comptait : les États-Unis, l’Union soviétique et le Royaume-Uni, désignés sous le nom collectif de « Trois Grands »[1]. Le président Franklin D. Roosevelt, se référant aux Trois Grands plus la Chine, parlait des « Quatre gendarmes »[2]. Le général De Gaulle parvint, par une diplomatie habile et par la participation de la France libre à l'effort de guerre, à intégrer la France parmi les signataires des actes de capitulation du Troisième Reich le 8 mai 1945, puissances occupantes de l'Allemagne vaincue, et membres du tribunal de Nuremberg.
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+ Toutefois leur participation fut chronologiquement décalée : la France cesse le combat après la défaite de juin 1940 et adopte un régime officiellement neutre, mais collaborant en fait avec l’Axe, ce que les Britanniques considèrent comme une trahison car les deux Alliés s’étaient engagés le 2 septembre 1939 à ne pas conclure d’armistice séparé au nom du « bien de la justice et de la liberté » (for the sake of morale & freedom)[3] : le général De Gaulle partage ce point de vue[4] mais ne sera reconnu comme chef légitime de la France qu’en 1944 ; l’URSS ne fait partie des Alliés qu’à partir du 22 juin 1941, date de l’attaque allemande de l’URSS : avant cette date, depuis le 23 août 1939, l’URSS, officiellement neutre, était en fait liée à l’Allemagne nazie par le Pacte germano-soviétique et avait envahi l’Est de la Pologne à partir de mi-septembre 1939, prenant à revers les troupes polonaises en lutte contre l’armée allemande ; enfin les États-Unis n’entrent officiellement en guerre qu’après l’attaque de Pearl Harbor, en décembre 1941 ; néanmoins, avant cette date, ils apportent une aide importante à leurs alliés « officieux » sous forme matérielle, notamment par les convois d’approvisionnement de la Grande-Bretagne par l’Atlantique nord.
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+ Les Travaux d'Héraclès — ou d'Hercule chez les Romains —, également appelés Douze Travaux (en grec ancien Δωδέκαθλος / Dôdékathlos), sont les exploits exécutés par le héros Héraclès sur l'ordre d'Eurysthée. Ils constituent l'un des épisodes les plus célèbres de la mythologie grecque ainsi qu'une source iconographique majeure de l'art occidental.
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+ Fils de Zeus et d’Alcmène, Héraclès est poursuivi depuis sa naissance par la haine d'Héra, furieuse d'avoir été trompée par son mari. Une nuit, la déesse envoie deux serpents pour tuer l'enfant, nommé Alcide. Celui-ci découvre alors sa force extraordinaire et se débarrasse des deux vipères. Afin d'apaiser sa femme, Zeus décide de le renommer Héraclès, ce qui signifie « gloire d’Héra ». Dans un moment de folie inspirée par celle-ci, Héraclès tue sa femme Mégara et ses fils. Revenu à la raison, il consulte la Pythie pour savoir comment expier sa faute : après avoir changé son nom en Héraclès (« gloire à Héra »), elle lui ordonne de se mettre au service d'Eurysthée, son plus vieil ennemi, et d'accomplir les tâches qu'il lui ordonnerait : ce seront les douze travaux. Au départ, il y aurait dû n'y en avoir que dix, mais Eurysthée estima que le combat contre l'hydre de Lerne (deuxième tâche) n'était pas valide car Héraclès avait été aidé par Iolaos ; de même pour le nettoyage des écuries d'Augias car il avait demandé à être payé par Augias pour accomplir cette tâche.
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+ Homère évoque déjà, dans l’Iliade et l’Odyssée, des « travaux » accomplis par Héraclès sur l'ordre d'Eurysthée, dont la descente aux Enfers pour aller capturer Cerbère[1]. La Théogonie d'Hésiode cite également la victoire contre le lion de Némée et l'hydre de Lerne, ainsi que le vol des bœufs de Géryon[2]. Pisandre ajoute à la liste la biche de Cérynie et les oiseaux du lac Stymphale. Outre les travaux déjà cités, la peinture sur vases à figures noires représente les épisodes du sanglier d'Érymanthe, du taureau de Crète, des juments de Diomède, du combat contre les Amazones et de la quête des pommes d'or du jardin des Hespérides[3].
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+ À ce stade, la liste des travaux n'en compte donc que onze. Sur ce nombre, seuls deux — la descente aux Enfers et le sanglier d'Erymanthe — sont explicitement rattachés à Eurysthée[3]. Il est possible qu'à cette étape de la constitution du mythe, Héraclès ait entrepris les autres travaux de lui-même[3].
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+ Les travaux d'Héraclès sont tous cités et résumés dans la Bibliothèque du Pseudo-Apollodore[4].
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+ Dans la version de Diodore de Sicile, ces travaux doivent être accomplis pour qu'Héraclès atteigne l'immortalité ; en effet, promis par Zeus à posséder le royaume des Persides, Héra empêche sa naissance le jour prévu (alors que Zeus avait destiné le royaume des Persides à l'enfant qui naîtrait un jour précis, Héra hâte la naissance d'Eurysthée et retarde celle d'Héraclès) et Eurysthée se trouve en possession du royaume. Sans s'estimer parjure [sic], Zeus demande à Héraclès d'accomplir les douze travaux qui lui ont été prophétisés par l'oracle de Delphes, et lui promet en échange l'immortalité[5].
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+ La liste canonique des douze travaux est fixée à l'époque hellénistique, en se référant à la liste des travaux représentés sur les douze métopes sculptés du temple de Zeus à Olympie, datant de la première moitié du Ve siècle av. J.-C.. Elle comprend deux séries : les travaux effectués dans le Péloponnèse et ceux qui prennent place dans le reste du monde[6].
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+ Note : l'ordre des travaux varie selon les sources. Ainsi Diodore de Sicile mentionne le sanglier d'Erymanthe (3), la biche de Cérynie (4), les oiseaux du lac Stymphale (5), les écuries d'Augias (6), la capture de Cerbère (11) et les pommes d'or des Hespérides (12).
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+ Il fallut dix années à Héraclès pour terminer ces douze travaux. Il connut cependant de nombreuses autres aventures, tant lors de leur accomplissement qu'après — notamment lors de son séjour près d'Omphale : certaines d'entre elles sont désignées sous le nom de « travaux mineurs ».
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+ Héraclès est également cité dans la liste des Argonautes. Il se serait embarqué avec son éromène, Hylas, qu'il perdit au cours de l'aventure. Un jour que les Argonautes faisaient escale près de la ville de Cios, en Bithynie près des côtes de Mysie, Héra fit tomber les nymphes des lieux amoureuses du bel Hylas alors de corvée d'eau, en leur soufflant l'idée de l'entraîner avec elles dans les tréfonds de leur demeure aquatique, le noyant du même coup, et ce afin de faire souffrir davantage son beau-fils. Héraclès toujours à sa recherche, ne revenant pas de la chasse pour laquelle il avait quitté l’Argo, fut laissé en arrière par les Argonautes, incapables de le retrouver et désireux de poursuivre leur route vers la Colchide tandis que le fils de Zeus gémissait dans la forêt sur la disparition de son ami qui restait introuvable.
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+ Les douze travaux d'Hercule sont racontés par Édouard Cour (scénario et dessin) dans les albums Herakles aux éditions Akileos. Les huit premiers travaux dans le tome 1 (160 p., 2012), les quatre derniers dans le tome 2 (160 p., 2014).
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23
+ Morvan transpose les travaux dans le futur pour sa BD Hercule[7], dessinée par Looky. De prime abord déroutant, le concept reprend néanmoins tous les éléments clefs de la légende.
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25
+ Les Travaux d'Héraclès ont également inspiré René Goscinny et Albert Uderzo dans le film d'animation Les Douze Travaux d'Astérix sorti en 1976. Astérix et Obélix se confrontent à douze épreuves à la suite d'un défi lancé par Jules César.
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27
+ L'un des premiers courts-métrages d'animation mettant en scène Hercule est Les Douze Travaux d'Hercule, réalisé par le cinéaste français Émile Cohl en 1910, qui montre successivement les douze travaux. Par la suite, de nombreux films en prises de vue réelles ou en animation mettent en scène le héros, souvent dans des aventures inspirées par ses travaux.
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+ Les Travaux d'Héraclès — ou d'Hercule chez les Romains —, également appelés Douze Travaux (en grec ancien Δωδέκαθλος / Dôdékathlos), sont les exploits exécutés par le héros Héraclès sur l'ordre d'Eurysthée. Ils constituent l'un des épisodes les plus célèbres de la mythologie grecque ainsi qu'une source iconographique majeure de l'art occidental.
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+ Fils de Zeus et d’Alcmène, Héraclès est poursuivi depuis sa naissance par la haine d'Héra, furieuse d'avoir été trompée par son mari. Une nuit, la déesse envoie deux serpents pour tuer l'enfant, nommé Alcide. Celui-ci découvre alors sa force extraordinaire et se débarrasse des deux vipères. Afin d'apaiser sa femme, Zeus décide de le renommer Héraclès, ce qui signifie « gloire d’Héra ». Dans un moment de folie inspirée par celle-ci, Héraclès tue sa femme Mégara et ses fils. Revenu à la raison, il consulte la Pythie pour savoir comment expier sa faute : après avoir changé son nom en Héraclès (« gloire à Héra »), elle lui ordonne de se mettre au service d'Eurysthée, son plus vieil ennemi, et d'accomplir les tâches qu'il lui ordonnerait : ce seront les douze travaux. Au départ, il y aurait dû n'y en avoir que dix, mais Eurysthée estima que le combat contre l'hydre de Lerne (deuxième tâche) n'était pas valide car Héraclès avait été aidé par Iolaos ; de même pour le nettoyage des écuries d'Augias car il avait demandé à être payé par Augias pour accomplir cette tâche.
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+ Homère évoque déjà, dans l’Iliade et l’Odyssée, des « travaux » accomplis par Héraclès sur l'ordre d'Eurysthée, dont la descente aux Enfers pour aller capturer Cerbère[1]. La Théogonie d'Hésiode cite également la victoire contre le lion de Némée et l'hydre de Lerne, ainsi que le vol des bœufs de Géryon[2]. Pisandre ajoute à la liste la biche de Cérynie et les oiseaux du lac Stymphale. Outre les travaux déjà cités, la peinture sur vases à figures noires représente les épisodes du sanglier d'Érymanthe, du taureau de Crète, des juments de Diomède, du combat contre les Amazones et de la quête des pommes d'or du jardin des Hespérides[3].
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+ À ce stade, la liste des travaux n'en compte donc que onze. Sur ce nombre, seuls deux — la descente aux Enfers et le sanglier d'Erymanthe — sont explicitement rattachés à Eurysthée[3]. Il est possible qu'à cette étape de la constitution du mythe, Héraclès ait entrepris les autres travaux de lui-même[3].
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+ Les travaux d'Héraclès sont tous cités et résumés dans la Bibliothèque du Pseudo-Apollodore[4].
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+ Dans la version de Diodore de Sicile, ces travaux doivent être accomplis pour qu'Héraclès atteigne l'immortalité ; en effet, promis par Zeus à posséder le royaume des Persides, Héra empêche sa naissance le jour prévu (alors que Zeus avait destiné le royaume des Persides à l'enfant qui naîtrait un jour précis, Héra hâte la naissance d'Eurysthée et retarde celle d'Héraclès) et Eurysthée se trouve en possession du royaume. Sans s'estimer parjure [sic], Zeus demande à Héraclès d'accomplir les douze travaux qui lui ont été prophétisés par l'oracle de Delphes, et lui promet en échange l'immortalité[5].
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+ La liste canonique des douze travaux est fixée à l'époque hellénistique, en se référant à la liste des travaux représentés sur les douze métopes sculptés du temple de Zeus à Olympie, datant de la première moitié du Ve siècle av. J.-C.. Elle comprend deux séries : les travaux effectués dans le Péloponnèse et ceux qui prennent place dans le reste du monde[6].
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+ Note : l'ordre des travaux varie selon les sources. Ainsi Diodore de Sicile mentionne le sanglier d'Erymanthe (3), la biche de Cérynie (4), les oiseaux du lac Stymphale (5), les écuries d'Augias (6), la capture de Cerbère (11) et les pommes d'or des Hespérides (12).
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+ Il fallut dix années à Héraclès pour terminer ces douze travaux. Il connut cependant de nombreuses autres aventures, tant lors de leur accomplissement qu'après — notamment lors de son séjour près d'Omphale : certaines d'entre elles sont désignées sous le nom de « travaux mineurs ».
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+ Héraclès est également cité dans la liste des Argonautes. Il se serait embarqué avec son éromène, Hylas, qu'il perdit au cours de l'aventure. Un jour que les Argonautes faisaient escale près de la ville de Cios, en Bithynie près des côtes de Mysie, Héra fit tomber les nymphes des lieux amoureuses du bel Hylas alors de corvée d'eau, en leur soufflant l'idée de l'entraîner avec elles dans les tréfonds de leur demeure aquatique, le noyant du même coup, et ce afin de faire souffrir davantage son beau-fils. Héraclès toujours à sa recherche, ne revenant pas de la chasse pour laquelle il avait quitté l’Argo, fut laissé en arrière par les Argonautes, incapables de le retrouver et désireux de poursuivre leur route vers la Colchide tandis que le fils de Zeus gémissait dans la forêt sur la disparition de son ami qui restait introuvable.
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+ Les douze travaux d'Hercule sont racontés par Édouard Cour (scénario et dessin) dans les albums Herakles aux éditions Akileos. Les huit premiers travaux dans le tome 1 (160 p., 2012), les quatre derniers dans le tome 2 (160 p., 2014).
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+ Morvan transpose les travaux dans le futur pour sa BD Hercule[7], dessinée par Looky. De prime abord déroutant, le concept reprend néanmoins tous les éléments clefs de la légende.
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+ Les Travaux d'Héraclès ont également inspiré René Goscinny et Albert Uderzo dans le film d'animation Les Douze Travaux d'Astérix sorti en 1976. Astérix et Obélix se confrontent à douze épreuves à la suite d'un défi lancé par Jules César.
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+ L'un des premiers courts-métrages d'animation mettant en scène Hercule est Les Douze Travaux d'Hercule, réalisé par le cinéaste français Émile Cohl en 1910, qui montre successivement les douze travaux. Par la suite, de nombreux films en prises de vue réelles ou en animation mettent en scène le héros, souvent dans des aventures inspirées par ses travaux.
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+ Drago Lucius Malefoy (Draco Malfoy en anglais) est un des personnages principaux de la série littéraire Harry Potter écrite par l'écrivain J. K. Rowling.
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+ Le personnage est interprété par Tom Felton au cinéma et par Alex Price dans la pièce de théâtre Harry Potter et l'Enfant maudit.
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7
+ Drago Malefoy, né le 5 juin 1980[1], est le fils unique de Lucius Malefoy et de Narcissa Malefoy — née Black — et unique héritier de la famille Malefoy. Il est donc le petit cousin de Sirius Black, et le cousin de Nymphadora Tonks. Il est régulièrement accompagné de Vincent Crabbe[3], Gregory Goyle[3], Pansy Parkinson[4] et Blaise Zabini[4]. Hors des périodes scolaires, il vit en compagnie de ses parents dans le manoir familial[5], situé dans le Wiltshire.
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9
+ Drago Malefoy est le premier élève que rencontre Harry Potter (chez Madame Guipure, au chemin de Traverse), avant même sa première rentrée[6].
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+ À Poudlard, le garçon est envoyé dans la maison Serpentard[7]. Il devient l'ennemi de Harry Potter et son premier « rival », par jalousie vis-à-vis de sa célébrité et de ses talents au Quidditch. Malefoy n'a pas davantage de sympathie envers Hermione Granger (qu'il traite régulièrement de « Sang-de-Bourbe » à partir de leur deuxième année[8]) et Ronald Weasley, issu d'une famille pauvre et considérée comme « traître à son Sang » car aimant et protégeant les Moldus. Les Weasley étant, de surcroît, très proches de Harry.
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13
+ Il dénonce Harry et Hermione lorsque ces derniers emmènent Norbert, le dragon du garde-chasse Hagrid, en haut d'une tour du château en pleine nuit. Il obtient, à la suite de cet événement, une retenue infligée par le professeur McGonagall pour être sorti lui aussi à une heure tardive[9].
14
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15
+ Drago devient attrapeur de l'équipe de Quidditch de Serpentard à partir du deuxième tome, à la suite d'un don généreux de son père qui a offert des balais Nimbus 2001 à toute l'équipe[10]. La même année, il est soupçonné par le trio principal d'être l'héritier de Serpentard[11]. Grâce au polynectar préparé par Hermione, permettant à Harry et à Ron de prendre temporairement l'apparence de Crabbe et Goyle[12], Drago est piégé et interrogé à propos de la Chambre des secrets[13]. Le professeur Lockhart décide, avec l'accord du professeur Dumbledore, d'ouvrir un club de duel afin de former les élèves à l'utilisation de sortilèges défensifs. En étant confronté à Harry Potter, Drago constate que son ennemi est un Fourchelangue[14], tout comme Voldemort.
16
+
17
+ En troisième année, un hippogriffe lui lacère légèrement le bras, de par son comportement insultant envers la créature. Il utilise cet incident comme prétexte pour apitoyer les autres Serpentard sur son sort[15]. Cet incident lui permet aussi d'intenter un procès contre Hagrid, devenu professeur de soins aux créatures magiques, qu'il dénigre depuis sa première année.
18
+
19
+ En cinquième année, il devient préfet de Serpentard[16] et fait partie de la Brigade Inquisitoriale instaurée par Dolores Ombrage[17].
20
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21
+ Au cours de l'été qui précède la sixième année de Drago à Poudlard, Voldemort appose la marque des Ténèbres sur son bras et lui confie la mission de tuer Dumbledore. Cette mission est vécue comme une torture pour ses parents, punis après les événements au Ministère de la Magie au mois de juin 1996 au cours desquels Lucius Malefoy et les autres Mangemorts furent incapables de ramener à leur maître la prophétie qu'il convoitait. Voldemort suppose effectivement que Drago échouera[18] et le menace de le tuer[19]. Bien que cette mission soit une chance de réhabiliter sa famille aux yeux de Voldemort (en cas d'un succès peu probable), Drago a beaucoup de difficultés à s'y résoudre et échafaude de nombreuses stratégies : le collier ensorcelé supposé parvenir au directeur[20], la bouteille d'hydromel empoisonnée[20] que Slughorn aurait dû offrir à Dumbledore pour Noël. Sous la pression, Drago se réfugie régulièrement dans les toilettes de Mimi Geignarde. Il raconte ses problèmes et pleure plusieurs fois devant le fantôme qui hante les toilettes[19]. Il est surpris par Harry Potter. Il s'ensuit un combat entre les deux garçons, à l'issue duquel Drago est blessé par le sortilège Sectumsempra[21]. Severus Rogue vient les retrouver et intervient pour sauver Drago[21].
22
+
23
+ Le lecteur découvre également que Drago a des prédispositions à l'occlumancie, fermant son esprit à Rogue lui-même ; il a appris cela de sa tante Bellatrix Lestrange[22].
24
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25
+ Par l'idée ingénieuse de deux « armoires à disparaître » (l'une dans la Salle sur Demande de Poudlard et l'autre dans le magasin Barjow & Beurk), Drago parvient à faire pénétrer les Mangemorts dans l'école[23]. Cependant, faisant face à Dumbledore, avec qui il s'entretient quelques minutes, il renonce et abaisse sa baguette[24]. Il contraint Severus Rogue à tenir la promesse faite à Narcissa Malefoy sous le serment inviolable : accomplir sa tâche dans le cas où il échouerait. Rogue tue ainsi Dumbledore[25] et prend la fuite avec Drago, échappant aux membres de l'Ordre du Phénix[26]. Dans le tome sept, le lecteur apprend cependant la véritable allégeance de Rogue et le fait que Dumbledore était au courant de la mission de Drago. Le directeur souhaitait lui-même que Rogue le tue, afin d'empêcher Drago, encore jeune, de commettre un meurtre[27].
26
+
27
+ L'orgueil de Drago et de son père paraît singulièrement rabattu au cours du dernier roman : en semi-disgrâce auprès de Voldemort, apeurés, ils n'ont plus guère de rôle actif et montrent moins de zèle à soutenir le Seigneur des Ténèbres. Lorsque les Mangemorts capturent Harry, Ron et Hermione et les amènent au manoir Malefoy - dont leur maître a fait son quartier général -, Drago prétend ne pas être certain de les reconnaître[28].
28
+
29
+ Drago est pourtant rappelé par Voldemort pour la Bataille de Poudlard et se charge de faire obstacle à Harry lorsque celui-ci recherche un horcruxe dans la Salle sur Demande. Il n'est cependant pas agressif envers Harry, et cherche même à empêcher ses deux acolytes de le tuer[29]. C'est d'ailleurs à ce moment que Crabbe se révolte et refuse d'obéir à Malefoy, libérant du Feudeymon. Harry sauve la vie de Drago et de Goyle, Crabbe étant perdu[30]. Malefoy va tenter de se remettre du côté des Mangemorts, mais le Mangemort qu'il implore ne le croit pas. Harry va donc lui sauver la vie une deuxième fois[31]. Par ailleurs, quand Harry Potter se rend à Voldemort pour qu'il le tue dans la forêt interdite, et que ce dernier ne fait que détruire l'horcruxe qu'il avait involontairement placée dans le jeune homme, Narcissa Malefoy, à qui le seigneur des ténèbres a demandé de vérifier qu'il était bien mort, choisit de lui mentir. Constatant que Harry, à terre, est bien vivant, elle lui demande simplement de lui signifier si Drago est encore en vie. Harry répond par l'affirmative et Narcissa annonce son décès à Voldemort.
30
+
31
+ Drago et ses parents assistent en spectateurs muets à la victoire finale contre Voldemort et aux réjouissances qui s'ensuivent dans le grand hall de Poudlard. Ils ne semblent plus songer qu'à leurs retrouvailles et se serrent les uns contre les autres, dans un coin de la salle[32].
32
+
33
+ Drago Malefoy est présent 19 ans plus tard sur le quai de King's Cross au départ du Poudlard Express, avec son fils Scorpius Hyperion (né en 2006)[33] et sa femme, que l'auteur a révélé dans une interview ultérieure être Astoria Greengrass[34] (la plus jeune fille de la famille Greengrass, née en 1982)[35]. Le signe de tête bref qu'il adresse de loin à Harry laisse soupçonner, sinon une amitié, du moins une relation correcte entre les deux anciens ennemis.
34
+
35
+ Dans Harry Potter et l'Enfant maudit, une rumeur dit qu'avec un remonte temps, Astoria Greengrass aurait donné un fils à Voldemort: Scorpius Malefoy[36]. Pour faire cesser ce bruit, qui perturbe son fils, Drago demande à Harry Potter d'affirmer que le ministère de la Magie a détruit tous les retourneurs de temps. Mais Harry refuse (un retourneur de temps est dans le bureau d'Hermione Granger) et cela conduit à un conflit qui s’aggrave lorsqu'Hermione, ministre de la magie, demande publiquement aux ex-mangemorts s'ils ont des renseignements sur une activité nouvelle de Voldemort. La disparition commune de Scorpius et d'Albus Potter (échappés de Poudlard) oppose puis réconcilie les deux hommes qui recherchent ensemble la fille de Voldemort, nommée Delphini, se faisant passer pour la nièce d'Amos Diggory[37].
36
+
37
+ Il ressemble beaucoup à son père, aussi bien physiquement que mentalement. Il est très prétentieux et se moque de toute personne n'étant pas de son avis ou de sa condition. Il est convaincu de la supériorité des sorciers de Sang-Pur et voue une grande admiration à son père. Il respecte énormément les préceptes que lui a inculqués sa famille, soit entre autres, le mépris envers les personnes de « Sang-Mêlé », d'ascendance « Moldue », ou n'ayant pas de pouvoirs magiques. Son père avait envisagé de l'envoyer à Durmstrang, mais sa mère a insisté pour qu'il aille à Poudlard parce qu'elle voulait être près de son fils.
38
+
39
+ Drago Malefoy a la peau pâle et des yeux gris clair[38]. Ses cheveux courts et très clairs (presque blancs[38]) et son nez en pointe sont caractéristiques de la lignée des Malefoy. Son visage possède des traits fins et très aristocrates. Il affiche souvent un petit sourire malsain et figé.
40
+
41
+ La famille Malefoy est également un descendant de Brutus Malefoy, le rédacteur du Sorcier en Guerre, journal anti-moldu montrant bien que les idées de sang-pur sont dans la famille Malefoy depuis très longtemps, il est le petit-fils d'Abraxas Malefoy décédé de la dragoncelle, comme le fait référence la scène avec Slughorn dans le tome 6[39].
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+ « Malefoy » (ou « mal foy » en ancien français) signifie « mauvaise foi ». « Draco » vient du latin pour dire « dragon ».
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45
+ Même si le lecteur connait l'attachement de la famille Malefoy pour la pureté du sang des sorciers ou l'admiration que Drago Malefoy porte à l'égard de son père dès le début de l'histoire, sa personnalité se montre au fil des romans un peu plus complexe et il semble éprouver des hésitations. Le garçon n'a jamais été naturellement mauvais, comme le souligne J.K.Rowling sur le site Pottermore[41]. En effet, son père lui a toujours fait peur et est même son épouvantard. Il est donc soumis par sa famille et jaloux de Harry Potter. Le garçon choisit de se démarquer et de se laisser convaincre par l'influence de son père. Mais à la fin de Harry Potter et les Reliques de la Mort, il s'enfuit avec sa mère et renonce à son avenir de mangemort.
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47
+ Drago Malefoy est interprété par l'acteur Tom Felton.
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+ : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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+ Théâtre
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+ Autre
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ L'école des sorciers (1997)
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+ La Chambre des secrets (1998)
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+ Le Prisonnier d'Azkaban (1999)
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+ La Coupe de feu (2000)
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+ L'Ordre du Phénix (2003)
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+
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+ Le Prince de sang-mêlé (2005)
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+ Les Reliques de la Mort (2007)
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+ L'Enfant maudit (2016)
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+ Autre
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+ ChronologieLieuxObjetsPersonnagesPlanètesTechniques
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+ Dr SlumpDragon BallDragon Ball ZDragon Ball Z KaiDragon Ball GTDragon Ball SuperSuper Dragon Ball Heroes
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+ Jaco The Galactic Patrolman
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+ Dragon BallDragon Ball, le film : La Légende des sept boules de cristalDragonball Evolution
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+ Liste des jeux vidéo
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+ Dragon Ball (ドラゴンボール, Doragon Bōru?, litt. Dragon Ball) est une série de mangas créée par Akira Toriyama, celui-ci s'inspirant librement du roman de Wu Cheng'en La Pérégrination vers l'Ouest. Elle est publiée pour la première fois dans le magazine Weekly Shōnen Jump de 1984 à 1995 et éditée en albums de 1985 à 1995 par Shūeisha. Glénat publie l'édition française depuis février 1993.
16
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+ C'est chronologiquement la quatorzième histoire d'Akira Toriyama[1]. L'action se déroule dans un univers imaginaire ayant des ressemblances avec la Terre, The World, dans lequel se situent d'autres œuvres du même mangaka. Ainsi, l'auteur intègre parfois des personnages appartenant à une histoire différente, en signe de connivence avec le lecteur. Dragon Ball raconte le parcours de Son Goku, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Accompagné de nombreux personnages, il cherche à plusieurs reprises les sept Dragon Balls. Il s'agit de boules de cristal magiques qui permettent, si elles sont réunies, de faire apparaître le dragon Shenron, capable d'exaucer le souhait que quiconque prononce face à lui, grâce à une formule spécifique. Tout au long de sa vie, Son Goku est amené à combattre des adversaires de plus en plus forts, dont certains deviennent des alliés.
18
+
19
+ Avec plus de 230 millions d'exemplaires écoulés en 2013[2],[3], ce shōnen est donc l'une des bandes dessinées les plus vendues à travers le monde[4],[5] et le deuxième manga le plus vendu au monde derrière One Piece (en 2018)[6]. C'est aussi un titre majeur au moment de l'éclosion du manga en Europe, à la fin des années 1980[7]. Dragon Ball s'inscrit dans la culture de masse en tant que phénomène culturel ; de nombreux films, jeux vidéo et autres produits dérivés[8] en sont issus.
20
+
21
+ Contrairement au manga, l'anime se divise en deux parties distinctes. Celles-ci sont séparées en fonction de l'évolution du personnage principal : Dragon Ball pour la jeunesse et Dragon Ball Z pour l'âge adulte. Si la première a une tonalité globale rocambolesque et loufoque (en dépit de moments tragiques), la seconde, en revanche, met l'accent sur la violence physique et le développement psychologique des différents protagonistes[9], ne conservant que de très occasionnelles pauses humoristiques. Il existe quatre autres anime : Dragon Ball GT qui est une suite alternative, Dragon Ball Z Kai qui se présente comme une nouvelle version animée de Dragon Ball Z, expurgée des longueurs et des passages qui ne figuraient pas dans le manga original (faisant passer le compte de 291 à 167 épisodes), et Dragon Ball Super qui est une suite directe au manga. Super Dragon Ball Heroes ne rentre pas dans la continuité avec le manga original.
22
+
23
+ En 2007, les Japonais classent Dragon Ball « troisième meilleur manga de tous les temps » à l'occasion du dixième anniversaire du Festival d'art japonais de l'Agence des affaires Culturelles, derrière Slam Dunk et JoJo's Bizarre Adventure[10].
24
+
25
+ En France, l'adaptation en série animée, en particulier la deuxième série Dragon Ball Z, suscita la controverse. La violence omniprésente dans cette série et quelques autres (Les Chevaliers du Zodiaque, Nicky Larson, et surtout Ken le survivant) fit débat, alors que celles-ci étaient diffusées dans une émission destinées aux enfants, le Club Dorothée sur TF1 – de 1988 à 1994 pour Dragon Ball et de 1990 à 1996 pour Dragon Ball Z (au Japon, la série était plus orientée vers un public adolescent). Dans une moindre mesure, la polémique se poursuivit à son arrivée sur le marché de la bande dessinée, la France ayant la particularité d'avoir d'abord connu la série télévisée[11].
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+ L'histoire de Dragon Ball suit la vie de Son Goku, un garçon à la queue de singe inspiré du conte traditionnel chinois La Pérégrination vers l'Ouest. Son Goku est un jeune garçon simple d'esprit et pur doté d'une queue de singe et d'une force extraordinaire. Il vit seul, après la mort de son grand-père adoptif, sur une montagne et en pleine nature, dans un paysage ayant les caractéristiques d'une forêt sauvage. Un jour, il rencontre Bulma, une jeune fille de la ville, très intelligente mais immature et impulsive. Elle est à la recherche des sept boules de cristal légendaires appelées Dragon Balls. Dispersées sur la Terre, ces Dragon Balls, une fois réunies, font apparaître Shenron, le Dragon sacré, qui exauce le souhait de la personne l'ayant invoqué. Son Goku accepte d'aider Bulma car son grand-père adoptif Son Gohan lui avait dit d'être gentil avec les filles ; de plus le vieil homme lui avait confié l'une des quatre boules (celle à quatre étoiles), que le jeune garçon a perdue et souhaite retrouver en son souvenir. Au cours de leur parcours initiatique, ils font de nombreuses rencontres. Son Goku, qui n'était jamais sorti de sa forêt, est amené à suivre un apprentissage auprès de maîtres comme Maître Muten Roshi ou Maître Karin et à participer à plusieurs championnats du monde d'arts martiaux (Tenkaichi Budokai). Il mène de nombreuses batailles et finit par devenir (vraisemblablement) le plus puissant artiste martial de l'univers. Il n’est cependant pas sans aide : le manga présente une vaste galerie d'artistes martiaux, alliés ou d'ennemis, fournissant le conflit qui anime chaque arc de la saga.
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+ Après le succès de son précédent manga Dr. Slump, Akira Toriyama a voulu rompre avec les influences occidentales courantes dans ses autres séries. Quand il a commencé à travailler sur Dragon Ball, il a décidé de s’inspirer du roman chinois classique La Pérégrination vers l'Ouest.
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+ Dragon Ball est à l'origine une version remaniée et étoffée de son manga Dragon Boy, laquelle a été initialement publiée en feuilleton dans Fresh Jump puis publiée en un volume unique de tankōbon en 1983. Ce court travail combinait le style comique de Dr Slump avec une intrigue plus orientée vers l'action, et rendait hommage au célèbre acteur d'arts martiaux Jackie Chan. Toriyama note que son objectif pour la série était de raconter une histoire « non conventionnelle et contradictoire ».[réf. nécessaire]
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+ Alors que ce nouveau manga est initialement peu populaire au moment de sa sortie, après l'arc du Roi Pilaf, Toriyama décida de décrire un tournoi mondial d'arts martiaux, un motif alors récurrent et très populaire dans le monde du manga. Son éditeur, Kazuhiko Torishima, avait également confié à Akira Toriyama que Goku était considéré comme « assez fade », incitant l'auteur à lui développer des traits de personnalité plus pittoresques.
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+ Un élément unificateur de l'intrigue qui accompagne la progression de Goku en tant qu'artiste martial est sa recherche des Dragon Balls éponymes. Ces boules magiques sont une composante de l'univers narratif, mais ne sont toutefois pas au centre de toutes les intrigues (leur importance tend à décroître au fil du récit, et plus encore l'élément de surprise associé au souhait qui sera formulé, puisqu'elles finissent par simplement faire office de « bouton reset » en ressuscitant les personnages morts au cours de la bataille précédente). Les Dragon Balls sont sept sphères de cristal de couleur orange et portant chacune de une à sept étoiles en guise de numérotation, dispersées à travers le monde. Une fois réunies, elles permettent d'invoquer Shenron, un dragon immatériel ayant le pouvoir d'exaucer n'importe quel souhait. Une fois le souhait exaucé, les Dragon Balls sont à nouveau dispersés dans le monde entier et deviennent inertes pendant un an. Autrefois, il fallait des générations pour parcourir le monde et rassembler les Dragon Balls. Au début de l'histoire, cependant, une jeune fille géniale de 16 ans, nommée Bulma, invente un radar spécial pour détecter les Dragon Balls, ce qui rend la quête beaucoup moins pénible.
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+ L'histoire de Dragon Ball se déroule progressivement au cours de 11 années de publication. Le ton et le style des histoires changent progressivement pour refléter les goûts des lecteurs et des éditeurs de Shōnen Jump au Japon. Les premiers volumes du manga (chapitres 1-134) sont avant tout des histoires fantastiques et humoristiques, mais contenant quelques éléments mineurs de science-fiction, un peu comme Dr Slump. Parmi les éléments fantastiques notables figurent non seulement le garçon-singe Goku et les Dragon Balls éponymes, mais également de nombreux personnages d'animaux parlants, des techniques d'arts martiaux improbables et l'identification des personnages en tant que dieux et démons. Malgré les éléments fantastiques, le monde de la série contient des éléments de science-fiction, avec des objets quasi magiques présentés comme des innovations technologiques (illustrant la troisième loi de Clarke selon laquelle une technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie), notamment des capsules hoi-poi, des capsules compactes mais pouvant stocker presque tous les objets, même d'un volume considérable (y compris une voiture, une maison, un avion...). L’ambiance générale des premiers volumes est légère, avec peu de morts et un accent sur l’aventure et l’humour.
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+ Un changement d'humeur subtil mais significatif commence avec l'arc du roi Piccolo (chapitres 135-194), dans lequel le manga prend une tonalité plus sombre qu'au cours des volumes précédents, en particulier à partir de la mort de Krillin, plus proche ami de Goku (le premier de nombreux décès dans cet arc). Cet arc établit le schéma général et les éléments récurrents qui vont ensuite structurer les arcs ultérieurs.
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+ Dragon Ball achève de se transformer radicalement en un manga basé sur l'action et les combats de plus en plus violents au d��but de l'arc Saiyan (chapitres 195-241) : il s'agit, dans l'adaptation télévisuelle, du passage de « Dragon Ball » à « Dragon Ball Z ». À partir de l'introduction du premier fils de Goku (Gohan), les intrigues commencent à prendre une approche beaucoup plus sérieuse et résolument orientée vers la science-fiction. Par un procédé systématique de continuité rétroactive, de nombreux personnages initialement supposés avoir des origines surnaturelles, notamment Goku et Piccolo, se révèlent être des extraterrestres venus de lointaines planètes. Dès lors, les voyages intersidéraux, les menaces extra-terrestres et celles de puissants cyborgs et androïdes vont occuper une place centrale, supplantant les ennemis humains et les animaux parlants de la première série.
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+ Après la défaite de Végéta et la conclusion de l’arc des Saiyans, les survivants de la violente attaque de la planète Saiyan se rendent sur la planète Namek pour ressusciter leurs amis. Ceci commence l'arc de Freezer (chapitres 242-329). Cet arc est remarquable pour avoir présenté le premier Super Saiyan (Goku présentant une chevelure dorée après avoir intensifié son aura jusqu'à son paroxysme, déployant alors un potentiel combatif insoupçonné), concept faisant désormais partie des éléments emblématiques de la série. Cette partie donne également le ton des évolutions ultérieures en présentant des personnages dont la puissance croît de façon exponentielle, avec la généralisation de la quantification du « potentiel de combat » (mesure fictive de la vitesse et de la force d’un combattant, matérialisée à l'origine par un détecteur oculaire dont sont équipés les Saiyans).
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+ L'arc Android (chapitres 330 à 420) présente Trunks, un mystérieux combattant mi-Saiyan mi-humain issu d'un futur alternatif post-apocalyptique dans lequel tous les combattants ont été tués par des machines de guerre diaboliques, apparemment invincibles, appelées cyborgs, dont l'énigmatique et vil Cell, cyborg constitué à partir des cellules de la plupart des héros ainsi que certains de leurs plus puissants adversaires. Cet arc est remarquable pour être le seul dans lequel Goku ne vainc pas l'ennemi principal : c'est en effet son fils Gohan qui vainc Cell, alors que Goku s'est sacrifié et le guide sous la forme d'un ange. Dans cet arc, Gohan dépasse le niveau de Super Saiyan et atteint le stade de Super Saiyan 2 afin de vaincre Cell.
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+ Après la mort de Goku, celui-ci est autorisé à garder son corps et à s'entraîner dans l'Autre Monde. Sept ans passent et Goku devient plus fort, tandis que la puissance de Gohan diminue, celui-ci se concentrant sur ses études. Baba la Voyante permet à Goku de revenir sur Terre un seul jour, marquant le début de l’arc Majin (chapitres 421-519), le dernier arc du manga. Le début de cet arc final se concentre sur un Gohan adolescent. Tous les Saiyans parviennent au moins à atteindre le niveau de Super Saiyan. Gohan peut toujours atteindre le niveau Super Saiyan 2, tandis que Goku et Vegeta parviennent également à déclencher cette transformation. Un niveau supérieur, Super Saiyan 3, est atteint par Goku, puis par Gotenks, fusion entre Son Goten (deuxième fils de Son Goku) et le jeune Trunks. Le concept de fusion fait son apparition dans la série, permettant de générer des personnages transitoires à la puissance encore considérablement accrue : ainsi Goten et Trunks fusionnent pour former Gotenks, tandis que la fusion entre Goku et Vegeta constitue le personnage le plus puissant de Dragon Ball : l’invincible Vegito. Au cours de cette partie, le déjà surpuissant Majin Buu parvient encore à augmenter son pouvoir en absorbant Gotenks, Piccolo et Gohan. Majin Buu réussit également là où les précédents ennemis Végéta, Frieza et Cell avaient précédemment échoué, en détruisant la Terre pour de bon. La Terre et tous les êtres qui s'y trouvaient au moment de sa destruction sont par la suite restaurés à l'aide des Dragon Ball Namekian, et Kid Buu est détruit par la bombe spirituelle de Goku.
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+ Kid Buu est réincarné en un être humain de pur bien appelé Uub. Goku, Végéta et M. Satan sont téléportés sur Terre pour retrouver leurs amis et leurs familles. Dix ans plus tard, Goku demande au « bon Buu » de tricher pour que Goku et Uub puissent s'affronter en duel. Après le duel, Goku décide d'aller au village d'Uub et de former Uub à son potentiel, afin qu'un jour ils puissent avoir un nouveau duel pour décider qui est le plus fort combattant de l'univers (actuellement Goku). Le village d'Uub reçoit plus tard de l'argent de M. Satan. En conclusion du manga, la plupart des personnages réunis (à l'exception de personnages mineurs) adressent un signe aux lecteurs et un grand panneau « THE END » est visible.
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+ Après avoir terminé cette série, Toriyama a fait une pause avant de réaliser le manga comique appelé Nekomajin. Cette histoire contient de nombreux éléments récurrents et quelques personnages de Dragon Ball, notamment Majin Buu, Vegeta et Goku. Toriyama a ensuite réalisé le manga Jaco the Galactic Patrolman, préquelle à Dragon Ball. On y croise notamment le Docteur Brief, sa femme et leurs deux filles, Bulma et Tights.
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+ Dragon Ball est riche d'une foisonnante galerie de personnages. L'apparition progressive de nouveaux personnages se fait souvent au détriment de plus anciens qui passent au second plan voire disparaissent (en particulier quand le niveau de puissance des adversaires se met à croître très au-delà de leurs capacités de simples Terriens). Quelques-uns cependant tiennent une place importante tout au long de l'histoire.
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+ Son Goku est le personnage principal de toutes les séries confondues de Dragon Ball[9]. Jeune enfant robuste mais naïf au début de l'aventure, il n'a de cesse de dépasser ses limites et acquiert en grandissant de formidables pouvoirs ainsi qu'un immense orgueil de combattant (caractéristique de sa race) qui l'amène parfois à prendre des risques inconsidérés pour savourer la joie d'affronter un adversaire extraordinaire ayant atteint son plein potentiel. Il se révèle être un extraterrestre, un « Saiyan », peuple essentiellement constitué de guerriers redoutables, ayant la capacité de se transformer en prenant l'apparence de singes géants au pouvoir destructeur considérable. Au début de l'histoire, il fait la rencontre de Bulma, une jeune adolescente surdouée mais impulsive, qui permet à Son Goku de découvrir le monde en partant à la recherche des Dragon Balls ; bien que ne sachant pas se battre, elle garde une place importante tout au long de l'aventure grâce à ses talents d'inventeur. Les deux font par la suite connaissance de Kamé Sennin (dit Maître des Tortues ou « Tortue Géniale »), qui devient le premier maître de Son Goku. Celui-ci gardera jusqu'à la fin de l'histoire la tunique distinctive de l'école des tortues, en signe de respect. Kamé Sennin est le créateur de la technique principale de Goku : le Kamé Hamé Ha, qui consiste à concentrer son Ki puis à projeter une vague d'énergie avec les mains. Son Goku suit un entraînement très rigoureux avec un autre jeune disciple, Krilin, qui deviendra son plus proche ami tout au long de l'histoire. Des années plus tard, Son Goku et son épouse Chichi donnent naissance à leur premier fils nommé Son Gohan. D'abord timide et pacifiste, celui-ci gagne en importance et en combativité au fil du récit, jusqu'à devenir quasiment le personnage principal de certains arcs tardifs de la série[9].
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+ Des personnages importants, au départ adversaires puis progressivement alliés lors de la progression de l'aventure, incluent Piccolo, le fils de la partie démoniaque d'un extraterrestre originaire de la planète Namek devenu le Tout-Puissant c'est-à-dire le dieu de la Terre ; et Vegeta, le prince des Saiyans, de nature cruelle et violente de prime abord, devenu un allié de circonstance, puis définitivement intégré dans le groupe des héros jusqu'à s'unir avec Bulma. Il entretient tout au long de l'histoire une rivalité avec Son Goku qu'il considère comme un rival à dépasser. Freezer, Cell et Boo sont les trois principaux adversaires de la seconde partie de la série. Cependant, le Boo « gentil » se rangera du côté des protagonistes après avoir été physiquement séparé de sa part de vice, tandis que le Boo maléfique sera vaincu par Son Goku et réincarné en Oob, petit garçon gentil, timide et puissant que Son Goku prendra pour disciple.
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+ Les personnages évoluent sur une représentation fictive de la planète Terre (le nom « Terre » est plusieurs fois prononcé dans les mangas) ainsi que dans divers lieux de l'univers, et également dans des lieux mystiques comme le séjour des morts. On aperçoit brièvement la Lune dans les premiers tomes, mais le premier lieu insolite que l'on rencontre est en effet l'au-delà. Son Goku s'y retrouve après son combat contre Raditz, à l'issue duquel il s'est sacrifié. C'est dans le palais du roi Enma, sorte de Purgatoire, où les âmes sont dirigées vers le Paradis ou l'Enfer. Son Goku sera privilégié, puisqu'il ira ailleurs : il empruntera le chemin du serpent, voie longue d'un million de kilomètres qui passe juste au-dessus de l'Enfer, pour se rendre chez Maître Kaio du Nord, un des quatre Kaio cardinaux, sous la protection duquel se trouve la Terre. La planète de Maître Kaio est un tout petit rocher rond, d'une centaine de mètres de circonférence environ, mais dont la gravité est dix fois plus élevée que sur la Terre. Il y vit avec Bubbles, son chimpanzé, et Grégory, son criquet (ce dernier n'est présent que dans l'anime).
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+ Après la victoire de Son Goku, Son Gohan, Krilin et Yajirobé face à Vegeta, les héros se rendent sur la planète Namek, terre d'origine de Piccolo et du Tout-Puissant. C'est une planète très peu peuplée, éclairée par plusieurs soleils, sur laquelle il ne fait jamais nuit (sauf lorsqu'est invoqué le dragon Porunga, homologue du dragon Shenron). Le ciel est vert, et sa couleur se reflète dans les grandes étendues d'eau, donnant une étrange atmosphère à la planète. La végétation est très éparse, et du peu que l'on en voit, la faune est surtout aquatique (poissons géants semblables a des baleines, grenouilles dotées d'antennes). La planète sera détruite par Freezer, mais les Nameks trouveront refuge sur une planète très semblable, que l'on pourra voir dans l'OAV 6 et plus tard dans l'histoire lorsque Son Goku viendra chercher Dendé pour qu'il occupe le poste de dieu de la Terre.
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+ Durant la saga Boo, Son Goku et Vegeta se battront contre le Boo originel au Kaioshinkai, le royaume des Kaio shins, situé au-dessus du Paradis, où normalement aucun mortel ne peut se rendre. Ce monde présente peu voire pas de végétation, si ce n'est l'herbe au sol, et son ciel est pourpre.
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+ En dehors de ces lieux, de nombreux mondes n'apparaissent que dans le dessin animé. Ainsi, si dans le manga Son Goku ne fait qu'une brève visite aux Nameks sur leur nouvelle planète, le film 6 y consacre une aventure entière. Le film 8 nous montre la nouvelle planète Vegeta, une planète d'apparence luxuriante mais qui n'est en réalité qu'un désert stérile et rocailleux. Le film 10 montre la planète Vegeta, mais aussi, brièvement, la planète Milt et la planète Kanasa. Le film 11 se passe sur la Terre, mais à une époque différente. Le film 12 nous montre en détail l'enfer, puisque Vegeta et Son Goku y combattent Janemba. Et enfin, le film 13 laisse brièvement entrevoir Konut, la planète natale de Tapion. Quant à la troisième série animée, Dragon Ball GT, elle se déroule dans une multitude de mondes différents.
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+ Publié pour la première fois en France à partir de février 1993 en demi-volumes en kiosque puis à partir du 17 mai 1993 en librairie aux éditions Glénat[12], Dragon Ball est l'un des mangas les plus populaires au monde. À la fin 2009, ses 42 volumes se sont vendus à 300 millions d'exemplaires à travers le monde dont 18 millions en France, en faisant l'un des plus grands succès de l'histoire de la bande dessinée dans ce pays[2], dépassant notamment les 225 millions totalisés par les 24 tomes que comptent Les Aventures de Tintin. Une nouvelle édition française retravaillée et retraduite a été publiée de 2003 à 2008, visant à se rapprocher de l'édition originale japonaise. Outre les éditions presse en 85 volumes et l'édition en 21 volumes doubles, Glénat édite les 34 kanzenban à partir de février 2009[13]. Cette édition luxueuse, baptisée Perfect Edition par l'éditeur ou Ultimate Edition dans l'ouvrage en lui-même, propose les planches en couleurs dans une nouvelle pagination en grand format, de nouvelles couvertures dessinées par l'auteur et les derniers correctifs de la traduction utilisée dans l'édition en coffret pour offrir une version française optimale : correction des noms encore erronés, élimination de toute influence japonaise superflue dans la langue française (accents inhabituels, suffixes inexistants…), rectifications de certaines répliques pour un meilleur impact, nombreuses notes ajoutées, police d'écriture adaptée au contexte (narration, dialogue, chuchotement…). De plus, la fin du dernier tome est légèrement différente des précédentes traductions ; en effet, le personnage de Oob se voit attribuer le Kinto-un par Son Goku : cette scène n'apparaît pas dans les précédentes éditions.
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+ Une adaptation en manga de Dragon Ball : Salut ! Son Gokû et ses amis sont de retour !! écrit par Naho Ōishi, a été publié le 21 mars 2009 et le 21 avril 2009 dans le magazine mensuel japonais V Jump[15].
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+ Un autre manga dérivé intitulé Dragon Ball SD, également écrit par Naho Ōishi, est publié dans le magazine Saikyō Jump de Shūeisha depuis début 2010[16]. Cinq volumes sont commercialisés en février 2018[17]. La version française est publiée par Glénat depuis novembre 2015[18]. Réalisé en couleur, le manga rescénarise l'histoire du manga original avec des personnages SD et des éléments inédits[19].
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+ Dragon Ball: Episode of Bardock est un manga en trois chapitres, encore une fois écrit par Naho Ōishi, publié dans le magazine V Jump entre août et octobre 2011. Ce manga est la suite du téléfilm de 1990 intitulé Baddack contre Freezer avec certains changements significatifs. Comme le titre l'indique, le manga relate l'histoire alternative de Bardock / Baddack, le père de Son Goku, qui aurait en fait survécu à l'assaut de Freezer contre la planète des Saiyans, combattant ses ennemis sous la forme d'un Super Saiyan. Le concept de Bardock apparaissant sous la forme de Super Saiyan est basé sur les cartes Dragon Ball Heroes qui le montrent en tant que Super Saiyan[20].
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+ Dragon Ball SSSS[21], pour Dragon Ball Saikyō Super Saiyan Secret (également appelé Dragon Ball: Force Project), est un projet développé pour englober les nouvelles adaptations basées sur la série Dragon Ball. C’est un projet lancé par Bandai en collaboration avec les magazines V Jump et Saikyō Jump en novembre 2011.
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+ Un manga dériv�� intitulé Dragon Ball – Extra: Comment je me suis réincarné en Yamcha ! (DRAGON BALL外伝 転生したらヤムチャだった件?) est dessiné par Dragon Garow Lee et publié dans le magazine Shōnen Jump+ entre décembre 2016 et août 2017[22],[23]. Le volume relié est ensuite publié par Shūeisha le 2 novembre 2017 au Japon, et en France le 6 février 2019.
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+ Parallèlement à la diffusion de l'anime, Dragon Ball est adapté au cinéma, dès décembre 1986. Ces films sont généralement des moyens-métrages d'une cinquantaine de minutes, qui sortent dans le cadre des Toeï Anime Fair semestriels. Ces films s'insèrent difficilement dans la continuité de l'intrigue de la série classique et mettent en scène de nouveaux ennemis. Entre 1986 et juillet 1995, ce sont trois films de Dragon Ball et treize films de Dragon Ball Z qui sont réalisés, suivis par un film anniversaire de Dragon Ball, au graphisme modernisé, en 1996.
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+ En France et en Belgique, ces films sont directement édités en vidéo, à l'exception des quatre derniers de la saga Dragon Ball Z, réunis en deux longs métrages sortis en salles en 1995 et 1996 et distribués par AB Productions, société responsable de la diffusion de l’anime dans le Club Dorothée.
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+ À la télévision, trois téléfilms sont réalisés pour la chaîne Fuji TV : L'Histoire de Trunks, Baddack contre Freezer et Cent ans après. La société Bandaï produit également une OAV, pour clore le jeu vidéo Dragon Ball Z : Le Plan d'anéantissement des Saïyens (1993). À l'occasion des quarante ans du Weekly Shōnen Jump, la Shūeisha a concocté un nouveau film de Dragon Ball intitulé Dragon Ball : Salut ! Son Gokû et ses amis sont de retour !! diffusé sur le site officiel de la Shūeisha fin novembre 2008[24].
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+ En juillet 2012, la Shūeisha annonce dans le Weekly Shōnen Jump un nouveau film Dragon Ball, nommé Dragon Ball Z: Battle of Gods et réalisé par Hiroshima Hosoda, pour une sortie le 30 mars 2013 au Japon. L'intrigue se situe avant les évènements de Dragon Ball GT[25]. Pour la première fois Akira Toriyama est totalement impliqué dans l'écriture du scénario ainsi qu'à la réalisation du film, et non plus en tant que consultant ou character designer comme il en avait l'habitude lors des précédents projets. Il déclare alors dans un message venant confirmer sa participation lors de l'annonce du film dans le Weekly Shōnen Jump[réf. nécessaire] :
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+ « C’est rare, ou devrais-je plutôt dire la première fois, que je sois autant impliqué dans l’écriture d’un film d’animation. Comme ça fait longtemps, j’ai déjà oublié un tas de choses, mais en tant que créateur et auteur de l'œuvre originale, j’ai rapidement pu me remettre dans le bain. Pour ce film, nous avons ajouté une touche de modernité, mais en prenant soin de laisser l’atmosphère originale intacte. Je pense donc qu’on va bien s’amuser, comme à l’époque. »
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+ Akira Toriyama est également aux commandes du film Dragon Ball Z : La Résurrection de ‘F’, sorti en avril 2015.
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+ En décembre 2017, lors de la Jump Festa, il est annoncé qu'un vingtième film Dragon Ball arrivera dans les salles japonaises fin 2018. Intitulé Dragon Ball Super: Broly, il est sorti le 14 décembre 2018. Le film se déroule après les événements de Dragon Ball Super[26] et raconte les origines de la puissance des Saiyans[27] et marque le retour de Broly, cette fois-ci avec son père Paragus.
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+ Un film intitulé Dragon Ball, le film : La Légende des sept boules de cristal, adapté de la série Dragon Ball, a été diffusé à Taïwan en 1989[28]. Le scénario met en scène un groupe mené par Son Goku tentant d'arrêter le maléfique Roi Cornu avant que celui-ci utilise les sept boules de cristal dans le but de dominer le monde. En décembre 1990, la version coréenne non officielle intitulée Dragon Ball est diffusée. Le film met en avant l'histoire originale de Dragon Ball tout en se basant sur le scénario de Dragon Ball, le film : La Légende des sept boules de cristal. Cette adaptation sans licence et à faible budget, très éloignée de sa source, est de piètre qualité ; sa relative popularité en France est principalement due à sa recension sur le site de critiques sarcastiques Nanarland[29].
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+ Des projets amateurs ont également vu le jour grâce à l'essor des plates-formes de diffusion vidéo telles que YouTube et de la démocratisation des logiciels d'effets spéciaux. Voir section suivante ("Adaptations de fans (non-officielles)") pour les films de fans.
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+ En mars 2002, la compagnie 20th Century Fox acquiert les droits des films adaptés de la franchise Dragon Ball[30] et débute la réalisation d'un film live intitulé Dragonball Evolution[31]. Ben Ramsey est engagé pour écrire le scénario basé sur Dragon Ball Z[32]. Réalisé par James Wong et Stephen Chow[31], le film est commercialisé aux États-Unis le 10 avril 2009[33]. Le film est néanmoins un échec tant du point de vue des critiques que des fans de la série animée d'origine[34] ; les revenus au box-office ont été estimés à 57 millions de dollars[35].
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+ L'histoire ne respecte pas le manga : ainsi, dans le film, les Dragon Balls ont été créés par 7 sages pour contrer le démon Piccolo, ce dernier étant accompagné d'un Oozaru ; Goku est lycéen, Tortue Géniale a des cheveux courts et noirs et n'a pas de barbe. La qualité extrêmement faible de cette adaptation, aux effets spéciaux bas de gamme et au scénario dénaturant l'esprit du manga originel, ont suscité la colère de la communauté des fans et d'abondantes moqueries, comme sur le site français Nanarland[29] ou sur la chaîne YouTube des critiques français Sébastien Rassiat et Frédéric Molas, alias « Le Joueur du Grenier »[36].
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+ Des projets amateurs ont également vu le jour de 2012 jusqu'à maintenant, grâce à la popularité de plates-formes telles que YouTube et de la démocratisation des logiciels d'effets spéciaux. Certains de ces courts métrages ainsi réalisés ont parfois été jugés beaucoup plus convaincants que les films « officiels » par les fans du manga :
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+ En mai 2008 le scénariste "Salagir" et le dessinateur "Gogeta JR" (fans de la série) sortent le premier chapitre de Dragon Ball Multiverse ou DBM, en français et en anglais[43]. Depuis, plus d'une centaine de contributeurs sont entrés dans le projet [43], et les plus de 1700 planches réparties en 74 chapitres (au mois d'avril 2020) ont été traduite en 36 langues [44]. L'histoire se déroule après l'arc Buu ("La finale contre les Majins") pour poursuivre la fin du manga officiel [44], et est incompatible avec les événements de Dragon Ball GT[43] et Dragon Ball Super (qu'il précède d'ailleurs, car pas de transformation "God" ni "Blue").
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+ Le scénario se base sur la théorie physique des multivers (voir aussi ses aspects fiction) ou univers parallèles, avec une référence assumée à Sliders[43]. Ainsi des légères différences dans les événements de Dragon Ball et Dragon Ball Z créent une bifurcation d'univers : de multiples réalités cohabitent alors en parallèle, élargissant ainsi le principe introduit par le retour dans le temps de Trunks du futur [44]. Par exemple, il existe un univers où Son Goku ne se cogne pas la tête étant enfant (conduisant à l'extermination totale des humains), un autre où Freezer et sa famille ont été éliminés très tot (laissant place aux Sayans), un autre où Trunks n'est jamais retourné dans le futur avec sa machine (laissant place aux cyborgs), ou encore un autre où Buu a réussi à absorber Goku et Vegeta et à gagner (il domine cet univers) [44]. Ces univers existent en parallèle de l'univers "canon" du manga (nommé n°18), et de delui de Trunks du futur (nommé n°12) [44]. L'intrigue principale tourne, dès le début du manga, autour d'un tournoi d'arts martiaux organisé entre ces différents univers. Les planches du manga alternent entre les péripéties de ce tournoi et des apartés pour décrire les différents univers, comment ils sont apparus, et comment ils ont évolués jusqu'au tournoi[45]. Le manga a reçu un succès critique en France et à l'international [46],[43].
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+ Outre les jeux vidéo, Dragon Ball est aussi décliné en une multitude de produits, à partir de la diffusion japonaise de l'anime, en 1986. De nombreuses séries de cartes à collectionner sont éditées (Carddass, cartes à collectionner, etc.), ainsi que de nombreux modèles de figurines (Chara Puchi, etc.). L'univers de Dragon Ball est également adapté pour des jeux de société, des jeux de combats, des casquettes, des vêtements, des sets de table, des peluches, mais aussi des bonbons et snacks.
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+ Plus de 33 ans après sa création, Dragon Ball est encore la source de nombreuses conversions vidéo-ludiques sur toutes les générations de consoles de jeux. Ils sont pour la plupart des jeux de combat. Suivant généralement la trame du manga, il arrive que certains jeux apportent des aventures inédites : en 1993, Dragon Ball Z Gaiden, uniquement commercialisé au Japon, apporte en bonus deux OAV inédits en plus du jeu lui-même (cf. Dragon Ball Z : Le Plan d'anéantissement des Saïyens). Ces OAV seront en bonus remasterisés plus tard dans Dragon Ball: Raging Blast 2 en 2010[47].
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+ Il existe deux séries d'artbooks. La première s'intitule Dragon Ball – The Complete Illustrations, initialement commercialisée au Japon en 1995[48] qui a été traduite et imprimée aux États-Unis par VIZ Media en 2008. Elle contient toutes les 264 illustrations à colorier d'Akira Toriyama qui ont été publiées en couverture dans le magazine Weekly Shōnen Jump, des bonus et les couvertures des 42 tomes. Elle inclut également une entrevue avec Akira Toriyama sur ses travaux. Au Japon, elle a été commercialisée en sept volumes. Sa traduction, intitulée Le Grand livre de Dragon Ball (ISBN 978-2-7234-2252-9), est commercialisée en France en octobre 1996[49].
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+ L'autre est intitulée Dragon Ball GT – Perfect Files, commercialisée en mai 1997 et décembre 1997 par Jump Comics Selection de Shueisha. Elle inclut des informations concernant l'œuvre, des galeries d'illustration et plus encore. Elles ont été publiées depuis de nombreuses années[évasif] et de nouveau en avril 2006[50],[51].
113
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114
+ Cet article contient une ou plusieurs listes. Ces listes gagneraient à être rédigées sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture, les listes pouvant être aussi introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items.
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+ Une nouvelle collection de bande dessinée, nommée Dragon Ball Z, a été lancée par Shūeisha en novembre 2005[68], et s'est achevée en juillet 2010[69]. Elle reprend des images de la série animée, montées en cases tel un manga. Dans la mesure du possible, l'anime comics reprend souvent exactement les positions et angles de vue de chaque case du manga. Des passages sont rajoutés ou légèrement modifiés pour la série télévisée qui ne sont pas présents dans l'œuvre originale. La répartition par chapitres est plus espacée, il y en a trois ou quatre par volume contre une dizaine pour le manga. La série a été répartie en arcs pour son adaptation en anime comics, il n'y a donc pas de titres pour les volumes, seulement le nom de l'arc exploré et le numéro du volume concernant cette partie.
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+ En France, cette collection a été lancée en avril 2008 par Glénat[70]. Les sept premières parties ont été éditées en intégralité. Pour une plus grande cohérence entre ce format et le manga, la même traductrice a été mise à contribution.
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+ Dragon Ball trouve sa première inspiration dans le conte chinois tao-bouddhiste La Pérégrination vers l'Ouest[71]. La série conserve plusieurs éléments comme le nom du héros : Son Goku (référence au roi des singes de la légende[71]) et les objets magiques comme le nuage de transport (Kinto-un), le bâton de combat extensible (Nyoï-Bô) et l'éventail (Basshô). Dragon Ball, ou tout du moins Son Goku, existe dans l'esprit d'Akira Toriyama depuis très longtemps : les premières ébauches de l'adaptation de ce conte, nommées Gum Gum Punch Songoku! et Journey to West, ont été réalisées alors qu'il n'était pas encore un mangaka confirmé. Bulma et Oolong, figurent déjà dans ces histoires. Dragon Boy et Tongpoo, des histoires courtes réalisées juste avant Dragon Ball, sont aussi assez proches des aventures de Son Goku.
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+ Passionné par les films de Jackie Chan, Akira Toriyama a en tête d'écrire une histoire fondée sur le kung-fu[réf. nécessaire]. En juin 1983, il imagine un court manga du nom de Dragon Boy, racontant l'histoire d'un jeune guerrier qui escorte une princesse et qui est aidé par un petit dragon sortant d'une boule de cristal. Le succès de ce manga l'incite à mettre un terme à Dr Slump[72] et l'inspire pour créer une nouvelle série Dragon Ball[73].
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+ Akira Toriyama n'est pas le premier auteur à s'être inspiré du conte La Pérégrination vers l'Ouest. Osamu Tezuka, mangaka, sortit effectivement La Légende de Songoku en 1952. On y retrouve notamment des éléments similaires, comme le personnage à la queue de singe, le nuage volant ou encore le bâton magique télescopique. Au-delà de ces éléments et quelques autres, les deux séries restent très différentes l'une de l'autre.
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+ En 1996, la série laisse un grand vide dans le cœur de ceux qui l'ont suivie depuis plus de dix ans, si bien que la Toei décide de donner une suite à Dragon Ball Z. Dragon Ball GT prolonge les aventures des personnages créés par Akira Toriyama pendant 64 épisodes qui ne sont pas adaptés du manga. Akira Toriyama n'en écrit pas l'histoire mais participe néanmoins au graphisme de certains personnages. De ce fait Dragon Ball GT ne fait pas partie de la chronologie officielle de l'œuvre, il s'agit d'une sorte de suite alternative au manga. L'auteur quant à lui conçoit des incursions des personnages de Dragon Ball qu'il affectionne le plus dans sa nouvelle œuvre Neko Majin, puis réalise, en 2006, Cross Epoch, un mélange entre Dragon Ball et One Piece, en collaboration avec Eiichirō Oda.
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+ En 2008, l'anime Dragon Ball : Salut ! Son Gokû et ses amis sont de retour !! célèbre le retour des personnages à l'écran pour une aventure inédite, en guise d'amuse-bouche avant Dragonball Evolution, l'adaptation cinématographique américaine du manga, réalisée par James Wong et sortie le 1er avril 2009, mais surtout à Dragon Ball Z Kai, réadaptation de Dragon Ball Z. En effet, une nouvelle version de la série animée Dragon Ball Z est créée cette même année : Dragon Ball Z Kai. Cette dernière diffère de l'original, d'abord techniquement en étant réalisée en format HD, mais aussi en se voulant le plus fidèle possible au manga d'origine, étant expurgée de toutes les longueurs rajoutées par la production lors de l'adaptation (faisant ainsi passer le nombre d'épisodes de 291 à 165). Sous la pression des diffuseurs américains de la série,[réf. nécessaire] cette dernière a été légèrement censurée lors des premiers épisodes, dès la sortie japonaise. Toutefois, cette censure semble avoir disparu dans les épisodes plus récents. Cette absence de censure lors des sagas Freezer et les cyborgs est perceptible.[réf. nécessaire]
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+ La véritable suite du manga et de la série animée d'origine est Dragon Ball Super (malgré les derniers épisodes de Dragon Ball Z). Cette série, dont le scénario est écrit par Akira Toriyama, est diffusée depuis le 5 juillet 2015 au Japon et le 17 janvier 2017 en France.
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+ Le succès international de Dragon Ball a permis à Akira Toriyama de devenir l'un des mangakas les mieux payés du Japon[74]. Selon le critique Daizaburo Okumoto, le style original et immédiatement reconnaissable de Toriyama dans la façon de faire se mouvoir des animaux à la manière d'humains est unique[75]. De plus, un grand nombre de mangakas de la génération actuelle ont été inspirés à des degrés divers par Dragon Ball, ou Akira Toriyama de manière générale. C'est ainsi qu'Eiichirō Oda, Masashi Kishimoto, Tite Kubo, Hiro Mashima ou encore Masakazu Katsura, pour ne citer qu'eux, ont laissé entendre qu'ils étaient fans de l'œuvre de Toriyama.[réf. souhaitée]
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+ Dragon Ball a été traduit dans un grand nombre de langues, notamment en coréen, italien, chinois, français, catalan et espagnol. Les anglophones ont été les derniers à découvrir ce manga. C'est néanmoins grâce au très grand succès de la série télévisée Dragon Ball Z que Toriyama a acquis une énorme renommée internationale[73].
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+ Lors de la création de la série, Akira Toriyama travaille pour l'éditeur Shūeisha[73]. La prépublication de Dragon Ball débute le 20 novembre 1984 dans le no 51 de la revue japonaise Weekly Shōnen Jump[73]. Le caractère authentique des personnages et l'atmosphère pittoresque contribuent au succès considérable de ce récit. C'est en septembre 1985 que sort le premier tankōbon, et une adaptation télévisée de la série apparaît sur Fuji TV le 26 février 1986. Rapidement, Son Goku devient la vedette de spots publicitaires et Akira Toriyama est invité dans bon nombre d'émissions télévisées japonaises. Cependant, n'existant plus que par et pour Dragon Ball, Toriyama étouffe. Pour pouvoir s'échapper de ses obligations, l'auteur dessine quelques courts récits parallèles à l'univers de Dragon Ball. Mais ces récits sont de plus en plus difficiles à réaliser. Le temps manque et, malgré l'aide de ses collaborateurs du Studio Bird, Toriyama est obligé de se consacrer exclusivement aux aventures de Son Goku[76]. Toriyama décide de mettre fin à sa série après cinq ans de succès. Il commence par vieillir les personnages et leur fait vivre une ultime aventure où ils combattent le Mal incarné sous la forme du démon Piccolo Daimaô. Mais Shūeisha, l'éditeur de Dragon Ball, refuse l'arrêt de la série. Toriyama finit par céder à la pression et conçoit une suite, mais celle-ci n'est pas produite suffisamment vite pour que Toeï Animation, producteur de la série animée Dragon Ball, en réalise l'adaptation. La série Dragon Ball s'arrête au 153e épisode et une nouvelle série intitulée Dragon Ball Z commence le 26 avril 1989, toujours sur Fuji TV. Grâce au tournant Dragon Ball Z, le manga connait un succès phénoménal et confère à Toriyama une notoriété internationale[76]. La série évolue et on constate qu'entre les animes Dragon Ball et Dragon Ball Z, l'approche est radicalement différente : Dragon Ball, racontant la jeunesse de Son Goku, présente un ton essentiellement léger et loufoque (en dépit de moments tragiques), tandis que Dragon Ball Z, mettant en scène Son Goku adulte et père de famille, se focalise plus sur une surenchère de combats spectaculaires, la dimension humoristique étant désormais cantonnée à de brefs intermèdes.
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+ Malgré ce succès, Toriyama n'en est pas moins lassé des aventures de ses héros. Ainsi, il alourdit les intrigues, faisant de l'arc Freezer le plus lent de la saga Dragon Ball. La série chute peu à peu dans les sondages[76]. Toriyama lance en parallèle une nouvelle série, Cashman, mais celle-ci est loin de connaître le succès de Dragon Ball. L'auteur retrouve un second souffle et la série aussi : l'arc des cyborgs de l'armée du Ruban rouge est un des plus complexes et des plus réussis. Mais à nouveau la créativité connaît un déclin, tandis qu'il reprend les mêmes schémas narratifs d'un arc à l'autre, puis introduit des concepts de plus en plus extravagants et incongrus lors de l'arc final. En 1992, Toriyama songe à conclure Dragon Ball à l'issue du combat contre Cell mais l'échec éditorial de Cashman le décide de nouveau à poursuivre les aventures de Son Goku. Finalement, Toriyama mène Dragon Ball tambour battant jusqu'en mai 1995. La pré-publication du manga se termine dans le no 25 Weekly Shōnen Jump. Le quarante-deuxième et dernier volume relié du manga sort en août 1995[76].
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+ La saga Dragon Ball a été le premier grand succès commercial et le premier succès planétaire du manga[77]. Selon Olivier Richard, auteur d'une biographie d'Akira Toriyama[78], Dragon Ball est le « symbole du triomphe international de la bande dessinée japonaise »[79]. Le journal Le Figaro précise que Dragon Ball fait office de titre historique trente ans après sa création et demeure « l'une des plus grandes épopées de la bande dessinée, un véritable mythe moderne, le Star Wars du manga », selon les propos d'Olivier Richard[77]. À l'image de Star Wars, l'univers de Dragon Ball est la source d'inspiration de nombreuses créations dérivées, à caractère professionnel ou amateur, allant de la fan fiction au film live[37],[39],[40],[42] en passant par de nombreux doujinshis[80],[81].
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+ Pour le quarantième anniversaire du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, en janvier 2013, Akira Toriyama reçoit un prix honorifique après être pourtant arrivé en tête du vote des auteurs concernant le Grand prix de la ville d'Angoulême ; cela provoque une polémique lors du palmarès[82],[83], car l’Académie devait choisir son lauréat en tenant compte du vote. En 2018, à l'occasion des 48 heures de la bande dessinée, la Maison de la BD à Blois organise une série de manifestations autour de la genèse de Dragon Ball[84].
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+ Livre : Dragon Ball
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+ Varanus komodoensis
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+ Espèce
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+ Statut de conservation UICN
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+ VU B1+2cde : Vulnérable
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+ Statut CITES
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+ Le Dragon de Komodo ou Varan de Komodo (Varanus komodoensis[1]) est une espèce de varan qui se rencontre dans les îles de Komodo, Rinca, Florès, Gili Motang et Gili Dasami en Indonésie centrale[2]. Membre de la famille des varanidés, c'est la plus grande espèce vivante de lézard, avec une longueur moyenne de 2 à 3 mètres et une masse d'environ 70 kg. Sa taille inhabituelle est parfois attribuée au gigantisme insulaire car il n'existe pas, dans son habitat naturel, d'autres animaux carnivores pouvant occuper ou partager sa niche écologique, ainsi qu'à ses faibles besoins en énergie[3],[4]. Il est possible que cet animal soit au contraire une forme naine du Mégalania, un varan géant de 8 mètres de long ayant vécu en Australie au moins jusqu'à l'arrivée des premiers aborigènes. En raison de leur taille, ces varans, avec l'aide de bactéries symbiotiques, dominent les écosystèmes dans lesquels ils vivent[5]. Bien que les dragons de Komodo mangent surtout des charognes, ils se nourrissent également d'animaux qu'ils chassent (invertébrés, oiseaux ou mammifères).
12
+
13
+ L'accouplement des dragons a lieu entre mai et juin et les œufs sont pondus en septembre. La femelle pond une vingtaine d'œufs dans des nids abandonnés de mégapodes où ils incubent pendant sept à huit mois. L'éclosion a lieu en avril, quand les insectes sont les plus abondants. Les jeunes sont vulnérables et doivent se réfugier dans les arbres, à l'abri des adultes cannibales. Ils mettent environ trois à cinq ans pour atteindre l'âge adulte et peuvent vivre jusqu'à cinquante ans. Ils sont parmi les rares vertébrés capables de parthénogenèse, mode de reproduction dans lequel les femelles peuvent pondre des œufs viables en l'absence de mâles[6]. Toutefois, la parthénogenèse existe également chez d'autres lézards.
14
+
15
+ Les dragons de Komodo ont été découverts par les scientifiques occidentaux en 1910. Leur grande taille et leur réputation d'animaux redoutables les ont rendus populaires dans les zoos. Dans la nature, leur aire de distribution s'est vue réduite en raison des activités humaines et ils sont considérés par l'UICN comme menacés. Ils sont protégés par la loi indonésienne et un parc national, le parc national de Komodo, a été fondé pour favoriser leur protection.
16
+
17
+ Dans la nature, un dragon de Komodo adulte mesure entre 2 et 3 mètres et pèse environ 70 kg[7] mais les spécimens vivant en captivité atteignent souvent une masse plus élevée. Le plus grand spécimen sauvage contrôlé faisait 3,13 mètres de long et pesait 166 kg, y compris les aliments non digérés encore présents dans son estomac[2]. Il est de couleur vert foncé, gris ou noir, ce qui lui permet de se fondre dans son environnement et de s'approcher discrètement de ses proies pour les surprendre. La peau du Dragon de Komodo est renforcée par des plaques munies de petits os appelés ostéodermes, qui forment une sorte de cotte de maille[8]. Cette particularité rend la peau de l'animal peu appropriée pour la confection de cuir. Le Dragon de Komodo possède une queue aussi longue que son corps. Sa mâchoire présente près de 60 dents cannelées. Celles-ci tombent pour être régulièrement remplacées et peuvent mesurer jusqu'à 2,5 centimètres de long. Les deux mâchoires sont reliées par un ligament très élastique qui lui permet d'ouvrir la gueule de manière très importante[9]. Sa salive est souvent teintée de son propre sang car les dents sont presque entièrement recouvertes de tissu gingival qui se déchire naturellement lorsque l'animal s'alimente[10]. Cela crée un milieu idéal pour la croissance des souches de bactéries qui colonisent sa bouche[11]. Il possède une longue langue jaune profondément fourchue[2]. Ses pattes se terminent par de longues griffes courbes.
18
+
19
+ Le Dragon de Komodo ne dispose pas d'une ouïe particulièrement développée, en dépit de ses conduits auditifs bien visibles, et n'est capable de percevoir que les sons dont la fréquence est située entre 400 et 2 000 Hz [12],[2] (à titre de comparaison, l'oreille humaine perçoit les sons d'une fréquence entre 20 et 20 000 Hz). On pensait même qu'il était sourd après qu'une étude avait montré son absence de réaction à la voix murmurée, à la voix posée ou à la voix criée. Cette théorie fut mise à mal lorsqu'un employé du jardin zoologique de Londres, Joan Proctor, dressa un spécimen du parc à sortir pour se nourrir au son de sa voix, alors que lui-même restait caché[13].
20
+
21
+ Le varan de Komodo est capable de voir jusqu'à 300 mètres. Cependant, ses rétines ne contenant que des cônes, on pense que sa vision de nuit est faible. Il est en mesure de distinguer les couleurs mais il souffre d'une faible discrimination visuelle des objets immobiles[14].
22
+
23
+ Comme beaucoup d'autres reptiles, le Dragon de Komodo utilise sa langue pour reconnaître les stimuli gustatifs et olfactifs, (organe voméro-nasal ou organe de Jacobson) ; c'est sa langue qui l'aiderait à se déplacer dans l'obscurité[11]jusqu'à 4, voire 9,5 kilomètres de distance[10],[14].
24
+
25
+ Ses narines ne lui sont pas d'une grande utilité pour analyser les odeurs car l'animal ne possède pas de diaphragme permettant de contrôler sa respiration et ainsi de pouvoir renifler avec précision les odeurs[10],[11]. De plus sans diaphragme, il ne peut pas aspirer l'eau pour la boire ni la laper avec sa langue, donc il recueille l'eau dans sa gueule puis relève la tête pour la faire couler dans sa gorge[10].
26
+
27
+ Il ne dispose que de peu de papilles gustatives au fond de sa gorge[11].
28
+
29
+ Ses écailles, qui sont ossifiées, possèdent pour certaines des plaques sensorielles innervées qui accentuent son sens du toucher. Les écailles autour des oreilles, des lèvres, du menton, et de la plante des pattes peuvent présenter trois fois plus de plaques sensorielles que les autres[10].
30
+
31
+ Le Dragon de Komodo apprécie les lieux chauds et secs et vit en général dans des zones de prairies, de savanes ou de forêts tropicales à basse altitude. En tant qu'animal poïkilotherme, il est plus actif dans la journée, même s'il présente une certaine activité nocturne. Il est très souvent solitaire, se rapprochant des autres seulement pour s'accoupler et manger. Il peut courir jusqu'à 20 km/h sur de courtes distances, plonger jusqu'à 4,5 m de profondeur, grimper dans les arbres lorsqu'il est jeune en utilisant ses griffes puissantes[7]. Pour attraper des proies hors de portée, il peut se dresser sur ses pattes postérieures en utilisant sa queue comme point d'appui[13]. Lorsque le Dragon de Komodo arrive à l'âge adulte, il utilise les griffes de ses pattes antérieures pour creuser des galeries qui peuvent atteindre 1,3 m de large[15]. En raison de sa grande taille et de son habitude de dormir sous terre, il est capable de conserver la chaleur de son corps tout au long de la nuit et de minimiser sa période de réchauffement matinale[16]. Le Dragon de Komodo chasse généralement l'après-midi, mais reste à l'ombre dans les racines traçantes d'un arbre pendant les heures les plus chaudes de la journée. Ses lieux de repos sont généralement situés sur des corniches balayées par une brise de mer fraîche, marquées par ses déjections et débarrassées de toute végétation. Elles servent également d'emplacements stratégiques à partir desquels ils peuvent tendre une embuscade à un cerf[14].
32
+
33
+ Les dragons de Komodo sont carnivores. Les adultes, bien qu'ils se nourrissent essentiellement de charognes[3], peuvent également tuer des animaux dont ils s'approchent furtivement. Arrivés à proximité d'elles, ils les attaquent soudainement et les mordent au ventre ou à la gorge[10] ou, si elles ne sont pas de trop grande taille, leur brisent la colonne vertébrale d'un coup de gueule. On a vu des varans de Komodo assommer des cerfs ou des porcs d'un coup de queue[17]. On a toujours cru que ces lézards possédaient une puissante morsure, mais les calculs informatiques de la force de la mâchoire, à partir de la forme des os et de la taille des muscles, montrent dans le cas de Varanus komodoensis des résultats qui sont en dessous des espérances, avec une mâchoire 6,5 fois moins puissante que celle du crocodile marin[18]. La mâchoire serait en revanche plus adaptée au déchiquetage des proies pour effectuer des tractions arrière violentes.
34
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35
+ Les dragons de Komodo mangent de grands morceaux de chair qu'ils avalent tout rond en maintenant la carcasse avec leurs pattes avant. Pour des proies plus petites (jusqu'à la taille d'une chèvre), leurs mâchoires élastiques, leur crâne souple et leur estomac extensible leur permettent d'avaler l'animal entier. Ils évitent de consommer les végétaux contenus dans l'estomac et les intestins de leurs proies[11]. Ils produisent une grande quantité de salive qui leur permet de lubrifier leur nourriture, mais la déglutition est toujours un processus long (il leur faut quinze à vingt minutes pour avaler une chèvre entière). Ils peuvent accélérer le processus en appuyant la carcasse contre un arbre pour la forcer à s'enfoncer dans leur gorge, poussant parfois avec une telle force que l'arbre tombe[19]. Pour ne pas s'étouffer en avalant leur proie, ils respirent à l'aide d'un conduit placé sous la langue et relié aux poumons[10]. Après avoir mangé jusqu'à 80 % de leur propre poids en un repas[5], ils s'installent dans un endroit ensoleillé pour accélérer la digestion, afin d'éviter que la nourriture ne pourrisse et les empoisonne. En raison de leur métabolisme lent, les grands dragons peuvent survivre avec un repas par mois[10]. À la fin de la digestion, les dragons de Komodo régurgitent les cornes, poils et dents de leurs proies (bézoard) entourés d'un mucus malodorant. Après s'être débarrassés de ces phanères indigestes, ils se frottent la gueule dans la terre ou sur les buissons environnants pour enlever le mucus restant, ce qui donne à penser qu'ils n'apprécient guère l'odeur de leurs propres déjections[10].
36
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37
+ Lorsqu'ils mangent en groupe, les plus gros dragons mangent généralement en premier tandis que les plus petits suivent dans un ordre hiérarchique. Le plus grand des mâles affirme sa position dominante et les subalternes affichent leur soumission par des attitudes corporelles, des sifflements et des grondements. Les dragons de même taille peuvent avoir recours à la « lutte ». Généralement, les perdants battent en retraite mais ils peuvent aussi être tués et mangés par les vainqueurs[10].
38
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39
+ Le Dragon de Komodo a un régime alimentaire très varié, qui comprend des invertébrés, d'autres reptiles (y compris de petits dragons de Komodo), des oiseaux, des œufs d'oiseaux, de petits mammifères, des singes, des sangliers, des chèvres, des cerfs, des chevaux et des buffles[20]. Les jeunes dragons mangent des insectes, des œufs, des geckos et de petits mammifères[3]. Parfois, ils s'attaquent aux êtres humains (surtout aux enfants qui vivent à proximité et oublient le danger) et aux cadavres humains en creusant les tombes pour les déterrer[13]. Cette habitude de s'attaquer aux morts a obligé les villageois de Komodo à déplacer leurs tombes des sols sablonneux vers des sols argileux et à les recouvrir de tas de pierres pour dissuader les dragons de creuser[11]. Le Dragon de Komodo pourrait avoir évolué vers le gigantisme pour se nourrir de l'éléphant nain local, le Stégodon aujourd'hui disparu qui vivait sur l'île de Flores il y a encore 12 000 ans, selon le biologiste évolutionniste Jared Diamond[21].
40
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41
+ Les biologistes, comme Walter Auffenberg, qui ont étudié les dragons de Komodo dans les années 1970 et 1980, ont remarqué que les buffles d'eau qui s'échappaient après une première morsure de dragon, mouraient ensuite par septicémie à la suite de l'infection de leur plaie. Ils en avaient conclu que la salive des dragons de Komodo contenait des bactéries mortelles qui tuaient leurs proies. Cette hypothèse semblait confirmée par l'identification dans la salive de dragon de plus de 28 souches gram-négatif et 29 souches gram-positif[22]. Des études plus récentes ont démontré que ces bactéries sont communes à la plupart des prédateurs, et en trop faible quantité pour jouer un rôle significatif dans l'infection des plaies dues aux morsures. Les buffles d'eau sont des occupants récents des îles de Komodo, et leur taille est inhabituelle par rapport aux proies présentes dans l'environnement dans lequel les dragons ont évolué. Ceci explique leur survie à l'attaque des dragons, contrairement aux porcs et cerfs, autres habitants récents des îles, mais de tailles proches des proies habituelles des dragons. Mais le buffle d'eau se réfugie d'instinct dans les cours d'eau et étangs, or ces eaux sur les îles de Komodo sont stagnantes et servent d'habitats à de nombreuses bactéries qui infectent les blessures subies par les buffles. Les dragons se nourrissent ensuite simplement des bêtes qui ont succombé à une septicémie[23],[24],[25].
42
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43
+ Fin 2005, des chercheurs de l'université de Melbourne sont arrivés à la conclusion que le varan Perenti (Varanus giganteus), d'autres espèces de varans et certains Agamidae pouvaient être légèrement venimeux. L'équipe de chercheurs a démontré que les effets immédiats des morsures de ces reptiles étaient causés par une envenimation locale. En observant les effets des morsures de doigts chez l'être humain par un varan bigarré (V. varius), un dragon de Komodo et un Varanus scalariset, on a constaté pour les trois types de morsure la survenue de symptômes similaires : apparition rapide d'un œdème du bras, perturbation de la coagulation sanguine locale, douleurs s'étendant au coude, certains des symptômes persistant plusieurs heures[26]. On suppose que tous les squamates, venimeux ou non, y compris les serpents, ont en commun un ancêtre venimeux[26].
44
+
45
+ En 2009, le scientifique Brian Grieg Fry et son équipe de spécialistes du Venomics Research Laboratory de l'université de Melbourne[18] ont découvert des glandes à venin, grâce à une imagerie médicale (spectroscopie RMN) faite sur un spécimen vivant en captivité, malade et en fin de vie. Cet animal a été sacrifié pour pouvoir analyser ses glandes au spectromètre de masse, ce qui a permis de se rendre compte que ce venin ressemble beaucoup à celui des serpents et à celui du monstre de Gila. Les glandes à venin comptent six compartiments, et sont capables de produire plusieurs protéines. Elles ne sont pas placées au-dessus de la mâchoire comme chez les serpents mais en dessous[27]. La sécrétion du venin se fait dès la première morsure : lorsque l'animal ferme sa gueule, des muscles pressent sur les glandes, faisant sortir le venin. Chez l'animal mordu, le venin provoque une forte chute de pression artérielle.
46
+
47
+ Il n'existe pas d'antivenin spécifique à la morsure d'un dragon de Komodo, mais on peut généralement traiter la plaie par nettoyage de la zone blessée et par administration de fortes doses d'antibiotiques. Si la plaie n'est pas traitée au plus tôt, une nécrose locale peut rapidement se développer, pouvant nécessiter l'exérèse de la zone nécrosée, voire l'amputation du membre touché.
48
+
49
+ Les varans de Komodo s'accouplent entre mai et août et la ponte des œufs a lieu en septembre[2]. Durant la saison des amours, les mâles s'affrontent pour la conquête des femelles et d'un territoire en se dressant sur leurs pattes postérieures, puis en maintenant le plus faible au sol. Les mâles peuvent vomir ou déféquer lors de leur préparation au combat[13]. Le vainqueur de la lutte ira alors lécher la femelle de sa langue pour obtenir des informations sur sa réceptivité sexuelle[5]. Les femelles sont opposantes et résistent avec leurs griffes et leurs dents au cours des préliminaires sexuels. Par conséquent, le mâle enserre la femelle pendant le coït pour éviter d'être blessé. Une autre méthode de cour consiste pour le mâle à frotter son menton sur la femelle, à lui gratter fort le dos et à la lécher[11]. La copulation se produit lorsque le mâle insère l'un de ses hémipénis dans le cloaque de la femelle[14]. Les dragons de Komodo sont monogames et forment des couples, un comportement rare chez les reptiles[13].
50
+
51
+ La femelle pond ses œufs dans des terriers à flanc de colline ou dans les nids abandonnés de mégapodes de Reinwardt avec une préférence pour la seconde méthode[28]. Les portées contiennent une moyenne de 20 œufs qui ont une période d'incubation de 7 à 8 mois[13]. La femelle se place sur les œufs pour les couver et les protéger jusqu'à ce qu'ils éclosent vers le mois d'avril, à la fin de la saison des pluies, lorsque les insectes sont nombreux. L'éclosion est un effort épuisant pour les jeunes varans, qui sortent de leur coquille en la perçant avec leur diamant (une petite excroissance pointue sur le museau qui disparaît peu après). Après avoir cassé leur coquille, les nouveau-nés doivent se reposer pendant des heures avant de sortir du nid. Ces petits sont sans défense, et nombreux sont ceux qui sont mangés par des prédateurs[10].
52
+
53
+ Les jeunes dragons de Komodo passent une grande partie de leurs premières années dans les arbres, où ils sont relativement à l'abri des prédateurs, y compris des adultes cannibales, pour qui les jeunes dragons représentent 10 % de l'alimentation[13]. Selon David Attenborough, l'habitude de cannibalisme peut être avantageuse dans le maintien de la grande taille des adultes[17]. Quand les jeunes sont menacés par un adulte, ils s'enduisent de matières fécales ou se cachent dans des intestins d'animaux éviscérés afin de se protéger[13]. Il faut environ trois à cinq ans aux dragons de Komodo pour arriver à maturité, et ils peuvent vivre jusqu'à 50 ans[15].
54
+
55
+ Un dragon de Komodo femelle du zoo de Londres, nommé Sungai, a pondu à la fin de 2005 après avoir été prêté par le zoo de Thoiry et séparé de la compagnie de tout mâle depuis plus de deux ans. Les scientifiques ont d'abord cru qu'elle avait été en mesure de stocker le sperme de sa première rencontre avec un mâle, un type particulier de superfécondation[29]. Le 20 décembre 2006, Flore, un autre dragon de Komodo vivant en captivité au zoo de Chester en Angleterre, a également pondu des œufs non fécondés, onze œufs au total, dont sept ont éclos pour donner naissance à des mâles. Les scientifiques de l'université de Liverpool en Angleterre ont effectué des tests génétiques sur trois œufs avortés après les avoir placés dans un incubateur et vérifié que Flore n'avait eu aucun rapport sexuel avec un dragon mâle. Après cette découverte sur les œufs de Flore, les tests sur ceux de Sungai confirmèrent qu'ils n'avaient pas non plus été fécondés[29].
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+ Les dragons de Komodo sont porteurs de chromosomes sexuels WZ contrairement aux mammifères porteurs du système XY. Dans ce système, les mâles possèdent deux chromosomes sexuels ou gonosomes ZZ identiques, alors que la femelle a deux gonosomes différents WZ. On suppose à l'heure actuelle qu'au moment de la deuxième division de la méiose, lors de l'anaphase, les chromosomes simples brins restent dans un des deux ovocytes, le second dégénérant de sorte que les individus seront porteurs des mêmes gonosomes WW ou ZZ. Or les individus WW ne sont pas viables, le chromosome W étant déficient en un certain nombre de gènes indispensables à la vie (un peu comme le YY) et donc seuls les individus ZZ (des mâles) seront viables[30],[31].
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+ On suppose que ce mode de reproduction permet à une femelle vivant seule dans une niche écologique isolée d'assurer sa descendance dans un premier temps par parthénogénèse en lui permettant de donner la vie à de futurs mâles reproducteurs, dans un deuxième temps en s'accouplant avec les mâles procréés afin d'obtenir une nouvelle génération possédant mâles et femelles[30]. Malgré les avantages d'une telle adaptation, les zoos ont été avertis que la parthénogenèse pouvait être préjudiciable à la diversité génétique de l'espèce[6].
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+ Le 31 janvier 2008, le zoo du comté de Sedgwick à Wichita, au Kansas, est devenu le premier zoo américain à observer une reproduction par parthénogenèse de dragons de Komodo. Le zoo a deux femelles adultes de dragons de Komodo, l'une d'elles a pondu 17 œufs les 19 et 20 mai 2007. Seuls deux œufs ont été incubés et ont éclos pour des questions de place, le premier est né le 31 janvier 2008, tandis que le second est né le 1er février. Les deux nouveau-nés étaient des mâles[32].
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+ Cette espèce est endémique d'Indonésie. Elle n'est présente que dans les îles de Gili Motang (environ 100 individus), Gili Dasami (environ 100), Rinca (environ 1 300), Komodo (environ 1 700)[2] et Florès (peut-être 2 000)[33].
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+ L'évolution du Dragon de Komodo remonte à l'apparition des premiers varans en Asie, il y a environ 40 millions d'années, varans qui ont émigré vers l'Australie. Il y a environ 15 millions d'années, une collision entre l'Australie et l'Asie du Sud-est a permis aux varans de passer vers ce qui est aujourd'hui l'archipel indonésien. On pense que le Dragon de Komodo est apparu il y a 4 millions d'années, se différenciant de ses ancêtres australiens et élargissant son territoire jusqu'à l'île de Timor, à l'est. Une baisse importante du niveau de la mer au cours de la dernière période glaciaire a découvert de vastes étendues du plateau continental que le Dragon de Komodo a colonisées, puis il s'est retrouvé isolé sur ces îles lorsque le niveau de la mer est lentement remonté[2].
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+ Le nom du genre, Varanus, est une latinisation du mot waran qui signifie « avertisseur » en arabe égyptien[34].
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+ Le nom d'espèce, issu de Komodo avec le suffixe du génitif latin -ensis (« de, qui vit dans, qui habite »), a été donné à Varanus komodoensis en référence au lieu de sa découverte.
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+ Dans les îles de Flores et de Rinca les natifs l'appellent Buaja darat (« Crocodile terrestre »), un nom erroné car il ne s'agit pas d'un crocodile mais bien d'un varan. Sur l'île de Komodo les habitants le nomment Ora. En Indonésie on l'appelle Biawak raksasa[35] (« Varan géant »). La communauté scientifique le nomme « Varan de Komodo » ou simplement « Komodo ».
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+ Selon Reptarium Reptile database il existe plusieurs taxons, mais aucune sous-espèce :
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+ Les dragons de Komodo sont connus depuis toujours par les habitants des îles. L’existence du Dragon de Komodo est rapportée pour la première fois au début du XXe siècle par deux pêcheurs de perles néerlandais, messieurs Kock et Aldégon qui, lors d’un voyage en Indonésie, seraient tombés nez à nez avec ce « monstre ». Pour des Européens, la surprise était totale mais les indigènes apprirent aux pêcheurs que l'animal qu’ils avaient rencontré s’appelait « ora » dans la langue locale et qu’il était si féroce qu’il pouvait terrasser un bœuf et même s’attaquer à un humain.
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+ En 1910, d'autres pêcheurs transmirent des propos inquiétants au gouverneur de la région, le lieutenant Van Steyn Hensbroek de l'administration coloniale néerlandaise, qui rapporta des rumeurs de l'existence d'un crocodile terrestre dans la région[36]. La connaissance s'est généralisée après 1912, lorsque Peter Ouwens, le directeur du musée zoologique à Bogor sur l’île de Java, publia un article sur le sujet après avoir reçu du lieutenant une photo et une peau, ainsi que deux autres spécimens provenant d'un collectionneur[37]. Par la suite, la découverte du Dragon de Komodo fut le facteur déterminant pour l'organisation d'une expédition sur l'île de Komodo par W. Douglas Burden en 1926. Il revint avec douze spécimens préservés et deux animaux vivants. Cette expédition fut à l'origine de l'inspiration du film King Kong en 1933[37]. Burden fut également à l'origine du nom commun « Dragon de Komodo ». Trois de ces spécimens furent empaillés et sont encore visibles au Musée américain d'histoire naturelle[38].
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+ Les Néerlandais, réalisant le nombre limité d'individus disponibles dans la nature, en ont interdit la chasse et ont fortement limité le nombre de prélèvements autorisé pour l'étude scientifique. Les expéditions de collecte ont été arrêtées au début de la Seconde Guerre mondiale, pour ne reprendre que dans les années 1950 et 1960, lorsqu'on a lancé des études sur le Dragon de Komodo pour connaître son comportement alimentaire, son mode de reproduction et la régulation de sa température corporelle. À cette époque, une expédition a été planifiée pour organiser une étude à long terme du Dragon de Komodo. Cette tâche a été confiée à la famille Auffenberg, qui est restée sur l'île de Komodo pendant onze mois en 1969. Au cours de leur séjour, Walter Auffenberg et son assistant Putra Sastrawan ont capturé et marqué plus de cinquante dragons de Komodo[39]. Les recherches de l'expédition se révéleront extrêmement importantes pour l'élevage de dragons de Komodo en captivité[2]. Les recherches qui ont suivi celles d'Auffenberg avec des biologistes, tels que Claudio Ciofi et qui continuent à étudier les dragons ont apporté plus de lumière sur la connaissance de l'animal[40]. Le premier homme à avoir élevé un dragon de Komodo en France est Jackie Verrier.
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+ Le Dragon de Komodo est une espèce vulnérable et figure sur la liste rouge de l'UICN[41]. En 2002, Il y avait entre 4 000 et 5 000 dragons de Komodo vivant à l'état sauvage. Toutefois, il ne semblait plus exister que 350 femelles reproductrices[42]. Pour répondre à une telle préoccupation, le Parc national de Komodo a été créé en 1980 pour protéger les populations de dragons de Komodo, y compris sur les îles de Komodo, Rinca et Padar[43]. Plus tard, les réserves de Wae Wuul et Wolo Tado ont été ouvertes sur l'île de Flores pour aider à la conservation du Dragon de Komodo[40]. On a prouvé que les dragons de Komodo sont de plus en plus habitués à la présence humaine, car ils sont souvent nourris des carcasses d'animaux sur plusieurs stations d'alimentation implantées pour les touristes[3].
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+ L'activité volcanique, les tremblements de terre, la perte d'habitat, le feu (la population à Padar a été presque détruite par un feu de forêt et a mystérieusement disparu depuis[40],[10]), la diminution du nombre de proies, le tourisme et le braconnage ont tous contribué à la vulnérabilité du Dragon de Komodo. En vertu de l'Annexe I de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction), le commerce de peaux ou de spécimens est illégal[11],[44].
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+ Le biologiste australien Tim Flannery a suggéré que l'écosystème australien pourrait bénéficier de l'introduction de dragons de Komodo, qui pourrait occuper en partie le grand créneau carnivore laissé vacant par l'extinction du varanidé géant Megalania. Toutefois, Flannery plaide pour la plus grande prudence et une extension progressive de ces expériences, en particulier car « le problème de la prédation des grands varanidés sur l'homme ne doit pas être sous-estimé ». Il se sert de l'exemple de la réussite de la coexistence des humains avec les crocodiles d'eau salée au nord de l'Australie comme preuve que les Australiens peuvent s'adapter avec succès à une telle expérience[45].
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+ Bien que les attaques contre les humains soient très rares, les dragons de Komodo peuvent tuer. Le 4 juin 2007, un dragon de Komodo a attaqué, sur l'île de Komodo, un garçon de huit ans qui est mort des suites d'une hémorragie massive. C'était la première attaque meurtrière en 33 ans[46]. Les autochtones ont reproché l'attaque aux écologistes, qui ne vivent pas sur l'île, car ils interdisent les sacrifices de chèvres, ce qui provoque un manque de sources de nourriture pour les dragons et les oblige à errer dans les territoires habités à la recherche de nourriture. Pour les indigènes de l'île de Komodo, les dragons de Komodo sont en fait la réincarnation de concitoyens décédés et sont donc traités avec respect[47].
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+ Les dragons de Komodo ont longtemps constitué des attractions importantes pour les zoos, où leur taille et leur réputation les rendaient populaires. Rares dans ces espaces, ils ne se reproduisent pas facilement en captivité[42].
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+ Le premier dragon de Komodo a été exposé en 1934 au parc zoologique national de Washington, aux États-Unis, mais il a vécu pendant deux ans seulement. Plusieurs autres tentatives d'exposition de dragons de Komodo ont été faites par la suite, mais la durée de vie de ces créatures a été très courte, avec une moyenne de cinq ans pour le zoo de Washington. Les études réalisées par Walter Auffenberg, qui ont été rapportées dans son livre The Behavioral Ecology of the Komodo Monitor, ont ensuite permis d'élever avec plus de succès et de faire se reproduire des dragons en captivité[2].
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+ On a observé que de nombreux dragons s'apprivoisent rapidement en captivité. On a signalé de nombreuses fois que des gardiens avaient fait sortir des animaux captifs de leur enclos pour venir parmi les visiteurs, y compris de jeunes enfants, sans aucun incident[48],[49]. Les dragons sont également capables de reconnaître les individus. Ruston Hartdegen du zoo de Dallas (en) rapporte que leurs dragons de Komodo réagissaient différemment en présence de leur gardien habituel, d'un gardien moins familier ou d'un gardien totalement inconnu[50].
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+ Les recherches sur les dragons de Komodo en captivité ont également fourni la preuve qu'ils se livrent au jeu. Une étude a porté sur un dragon qui poussait une pelle abandonnée par son propriétaire, apparemment pour écouter le bruit de la pelle sur les cailloux. Une jeune femelle dragon du zoo de Washington récupérait différents objets comme des statues, des canettes, des anneaux en plastique et des couvertures pour les secouer. Elle insérait également sa tête dans des boîtes, des chaussures et d'autres objets. Elle ne confondait pas ces objets avec de la nourriture, comme elle se contentait de les avaler s'ils étaient couverts de sang de rat. Ce jeu social est comparable au jeu chez les mammifères[5].
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+ Une autre façon de jouer a été étudiée par l'université du Tennessee, où un jeune dragon de Komodo nommé Kraken s'amusait avec différents objets qu'il poussait, attrapait puis prenait dans sa gueule. Elle les traitait différemment de son alimentation. Le chercheur Gordon Burghardt a donc réfuté le point de vue décrivant ce mode de jeu comme étant « motivé par le comportement prédateur du dragon ». Kraken a été le premier dragon de Komodo né en captivité en dehors de l'Indonésie. Il est né au zoo de Washington le 13 septembre 1992[51],[2].
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+ Même dociles en apparence, les dragons sont imprévisibles et peuvent devenir agressifs, surtout lorsque l'animal voit son territoire envahi par un inconnu. En juin 2001, un dragon de Komodo a gravement blessé Phil Bronstein, rédacteur en chef du San Francisco Chronicle, quand il est entré dans le parc de l'animal au zoo de Los Angeles après y avoir été invité par son gardien. Bronstein a été mordu au pied, car le gardien lui avait demandé de retirer ses chaussures blanches, ce qui aurait pu exciter le dragon de Komodo[52],[53]. Bien qu'il s'en soit sorti, il a subi une intervention chirurgicale pour réparer ses tendons endommagés[54].
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+ Varanus komodoensis
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+ Espèce
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+ Statut de conservation UICN
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+ VU B1+2cde : Vulnérable
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+ Statut CITES
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+ Le Dragon de Komodo ou Varan de Komodo (Varanus komodoensis[1]) est une espèce de varan qui se rencontre dans les îles de Komodo, Rinca, Florès, Gili Motang et Gili Dasami en Indonésie centrale[2]. Membre de la famille des varanidés, c'est la plus grande espèce vivante de lézard, avec une longueur moyenne de 2 à 3 mètres et une masse d'environ 70 kg. Sa taille inhabituelle est parfois attribuée au gigantisme insulaire car il n'existe pas, dans son habitat naturel, d'autres animaux carnivores pouvant occuper ou partager sa niche écologique, ainsi qu'à ses faibles besoins en énergie[3],[4]. Il est possible que cet animal soit au contraire une forme naine du Mégalania, un varan géant de 8 mètres de long ayant vécu en Australie au moins jusqu'à l'arrivée des premiers aborigènes. En raison de leur taille, ces varans, avec l'aide de bactéries symbiotiques, dominent les écosystèmes dans lesquels ils vivent[5]. Bien que les dragons de Komodo mangent surtout des charognes, ils se nourrissent également d'animaux qu'ils chassent (invertébrés, oiseaux ou mammifères).
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+
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+ L'accouplement des dragons a lieu entre mai et juin et les œufs sont pondus en septembre. La femelle pond une vingtaine d'œufs dans des nids abandonnés de mégapodes où ils incubent pendant sept à huit mois. L'éclosion a lieu en avril, quand les insectes sont les plus abondants. Les jeunes sont vulnérables et doivent se réfugier dans les arbres, à l'abri des adultes cannibales. Ils mettent environ trois à cinq ans pour atteindre l'âge adulte et peuvent vivre jusqu'à cinquante ans. Ils sont parmi les rares vertébrés capables de parthénogenèse, mode de reproduction dans lequel les femelles peuvent pondre des œufs viables en l'absence de mâles[6]. Toutefois, la parthénogenèse existe également chez d'autres lézards.
14
+
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+ Les dragons de Komodo ont été découverts par les scientifiques occidentaux en 1910. Leur grande taille et leur réputation d'animaux redoutables les ont rendus populaires dans les zoos. Dans la nature, leur aire de distribution s'est vue réduite en raison des activités humaines et ils sont considérés par l'UICN comme menacés. Ils sont protégés par la loi indonésienne et un parc national, le parc national de Komodo, a été fondé pour favoriser leur protection.
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+ Dans la nature, un dragon de Komodo adulte mesure entre 2 et 3 mètres et pèse environ 70 kg[7] mais les spécimens vivant en captivité atteignent souvent une masse plus élevée. Le plus grand spécimen sauvage contrôlé faisait 3,13 mètres de long et pesait 166 kg, y compris les aliments non digérés encore présents dans son estomac[2]. Il est de couleur vert foncé, gris ou noir, ce qui lui permet de se fondre dans son environnement et de s'approcher discrètement de ses proies pour les surprendre. La peau du Dragon de Komodo est renforcée par des plaques munies de petits os appelés ostéodermes, qui forment une sorte de cotte de maille[8]. Cette particularité rend la peau de l'animal peu appropriée pour la confection de cuir. Le Dragon de Komodo possède une queue aussi longue que son corps. Sa mâchoire présente près de 60 dents cannelées. Celles-ci tombent pour être régulièrement remplacées et peuvent mesurer jusqu'à 2,5 centimètres de long. Les deux mâchoires sont reliées par un ligament très élastique qui lui permet d'ouvrir la gueule de manière très importante[9]. Sa salive est souvent teintée de son propre sang car les dents sont presque entièrement recouvertes de tissu gingival qui se déchire naturellement lorsque l'animal s'alimente[10]. Cela crée un milieu idéal pour la croissance des souches de bactéries qui colonisent sa bouche[11]. Il possède une longue langue jaune profondément fourchue[2]. Ses pattes se terminent par de longues griffes courbes.
18
+
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+ Le Dragon de Komodo ne dispose pas d'une ouïe particulièrement développée, en dépit de ses conduits auditifs bien visibles, et n'est capable de percevoir que les sons dont la fréquence est située entre 400 et 2 000 Hz [12],[2] (à titre de comparaison, l'oreille humaine perçoit les sons d'une fréquence entre 20 et 20 000 Hz). On pensait même qu'il était sourd après qu'une étude avait montré son absence de réaction à la voix murmurée, à la voix posée ou à la voix criée. Cette théorie fut mise à mal lorsqu'un employé du jardin zoologique de Londres, Joan Proctor, dressa un spécimen du parc à sortir pour se nourrir au son de sa voix, alors que lui-même restait caché[13].
20
+
21
+ Le varan de Komodo est capable de voir jusqu'à 300 mètres. Cependant, ses rétines ne contenant que des cônes, on pense que sa vision de nuit est faible. Il est en mesure de distinguer les couleurs mais il souffre d'une faible discrimination visuelle des objets immobiles[14].
22
+
23
+ Comme beaucoup d'autres reptiles, le Dragon de Komodo utilise sa langue pour reconnaître les stimuli gustatifs et olfactifs, (organe voméro-nasal ou organe de Jacobson) ; c'est sa langue qui l'aiderait à se déplacer dans l'obscurité[11]jusqu'à 4, voire 9,5 kilomètres de distance[10],[14].
24
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25
+ Ses narines ne lui sont pas d'une grande utilité pour analyser les odeurs car l'animal ne possède pas de diaphragme permettant de contrôler sa respiration et ainsi de pouvoir renifler avec précision les odeurs[10],[11]. De plus sans diaphragme, il ne peut pas aspirer l'eau pour la boire ni la laper avec sa langue, donc il recueille l'eau dans sa gueule puis relève la tête pour la faire couler dans sa gorge[10].
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+
27
+ Il ne dispose que de peu de papilles gustatives au fond de sa gorge[11].
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+
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+ Ses écailles, qui sont ossifiées, possèdent pour certaines des plaques sensorielles innervées qui accentuent son sens du toucher. Les écailles autour des oreilles, des lèvres, du menton, et de la plante des pattes peuvent présenter trois fois plus de plaques sensorielles que les autres[10].
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31
+ Le Dragon de Komodo apprécie les lieux chauds et secs et vit en général dans des zones de prairies, de savanes ou de forêts tropicales à basse altitude. En tant qu'animal poïkilotherme, il est plus actif dans la journée, même s'il présente une certaine activité nocturne. Il est très souvent solitaire, se rapprochant des autres seulement pour s'accoupler et manger. Il peut courir jusqu'à 20 km/h sur de courtes distances, plonger jusqu'à 4,5 m de profondeur, grimper dans les arbres lorsqu'il est jeune en utilisant ses griffes puissantes[7]. Pour attraper des proies hors de portée, il peut se dresser sur ses pattes postérieures en utilisant sa queue comme point d'appui[13]. Lorsque le Dragon de Komodo arrive à l'âge adulte, il utilise les griffes de ses pattes antérieures pour creuser des galeries qui peuvent atteindre 1,3 m de large[15]. En raison de sa grande taille et de son habitude de dormir sous terre, il est capable de conserver la chaleur de son corps tout au long de la nuit et de minimiser sa période de réchauffement matinale[16]. Le Dragon de Komodo chasse généralement l'après-midi, mais reste à l'ombre dans les racines traçantes d'un arbre pendant les heures les plus chaudes de la journée. Ses lieux de repos sont généralement situés sur des corniches balayées par une brise de mer fraîche, marquées par ses déjections et débarrassées de toute végétation. Elles servent également d'emplacements stratégiques à partir desquels ils peuvent tendre une embuscade à un cerf[14].
32
+
33
+ Les dragons de Komodo sont carnivores. Les adultes, bien qu'ils se nourrissent essentiellement de charognes[3], peuvent également tuer des animaux dont ils s'approchent furtivement. Arrivés à proximité d'elles, ils les attaquent soudainement et les mordent au ventre ou à la gorge[10] ou, si elles ne sont pas de trop grande taille, leur brisent la colonne vertébrale d'un coup de gueule. On a vu des varans de Komodo assommer des cerfs ou des porcs d'un coup de queue[17]. On a toujours cru que ces lézards possédaient une puissante morsure, mais les calculs informatiques de la force de la mâchoire, à partir de la forme des os et de la taille des muscles, montrent dans le cas de Varanus komodoensis des résultats qui sont en dessous des espérances, avec une mâchoire 6,5 fois moins puissante que celle du crocodile marin[18]. La mâchoire serait en revanche plus adaptée au déchiquetage des proies pour effectuer des tractions arrière violentes.
34
+
35
+ Les dragons de Komodo mangent de grands morceaux de chair qu'ils avalent tout rond en maintenant la carcasse avec leurs pattes avant. Pour des proies plus petites (jusqu'à la taille d'une chèvre), leurs mâchoires élastiques, leur crâne souple et leur estomac extensible leur permettent d'avaler l'animal entier. Ils évitent de consommer les végétaux contenus dans l'estomac et les intestins de leurs proies[11]. Ils produisent une grande quantité de salive qui leur permet de lubrifier leur nourriture, mais la déglutition est toujours un processus long (il leur faut quinze à vingt minutes pour avaler une chèvre entière). Ils peuvent accélérer le processus en appuyant la carcasse contre un arbre pour la forcer à s'enfoncer dans leur gorge, poussant parfois avec une telle force que l'arbre tombe[19]. Pour ne pas s'étouffer en avalant leur proie, ils respirent à l'aide d'un conduit placé sous la langue et relié aux poumons[10]. Après avoir mangé jusqu'à 80 % de leur propre poids en un repas[5], ils s'installent dans un endroit ensoleillé pour accélérer la digestion, afin d'éviter que la nourriture ne pourrisse et les empoisonne. En raison de leur métabolisme lent, les grands dragons peuvent survivre avec un repas par mois[10]. À la fin de la digestion, les dragons de Komodo régurgitent les cornes, poils et dents de leurs proies (bézoard) entourés d'un mucus malodorant. Après s'être débarrassés de ces phanères indigestes, ils se frottent la gueule dans la terre ou sur les buissons environnants pour enlever le mucus restant, ce qui donne à penser qu'ils n'apprécient guère l'odeur de leurs propres déjections[10].
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37
+ Lorsqu'ils mangent en groupe, les plus gros dragons mangent généralement en premier tandis que les plus petits suivent dans un ordre hiérarchique. Le plus grand des mâles affirme sa position dominante et les subalternes affichent leur soumission par des attitudes corporelles, des sifflements et des grondements. Les dragons de même taille peuvent avoir recours à la « lutte ». Généralement, les perdants battent en retraite mais ils peuvent aussi être tués et mangés par les vainqueurs[10].
38
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39
+ Le Dragon de Komodo a un régime alimentaire très varié, qui comprend des invertébrés, d'autres reptiles (y compris de petits dragons de Komodo), des oiseaux, des œufs d'oiseaux, de petits mammifères, des singes, des sangliers, des chèvres, des cerfs, des chevaux et des buffles[20]. Les jeunes dragons mangent des insectes, des œufs, des geckos et de petits mammifères[3]. Parfois, ils s'attaquent aux êtres humains (surtout aux enfants qui vivent à proximité et oublient le danger) et aux cadavres humains en creusant les tombes pour les déterrer[13]. Cette habitude de s'attaquer aux morts a obligé les villageois de Komodo à déplacer leurs tombes des sols sablonneux vers des sols argileux et à les recouvrir de tas de pierres pour dissuader les dragons de creuser[11]. Le Dragon de Komodo pourrait avoir évolué vers le gigantisme pour se nourrir de l'éléphant nain local, le Stégodon aujourd'hui disparu qui vivait sur l'île de Flores il y a encore 12 000 ans, selon le biologiste évolutionniste Jared Diamond[21].
40
+
41
+ Les biologistes, comme Walter Auffenberg, qui ont étudié les dragons de Komodo dans les années 1970 et 1980, ont remarqué que les buffles d'eau qui s'échappaient après une première morsure de dragon, mouraient ensuite par septicémie à la suite de l'infection de leur plaie. Ils en avaient conclu que la salive des dragons de Komodo contenait des bactéries mortelles qui tuaient leurs proies. Cette hypothèse semblait confirmée par l'identification dans la salive de dragon de plus de 28 souches gram-négatif et 29 souches gram-positif[22]. Des études plus récentes ont démontré que ces bactéries sont communes à la plupart des prédateurs, et en trop faible quantité pour jouer un rôle significatif dans l'infection des plaies dues aux morsures. Les buffles d'eau sont des occupants récents des îles de Komodo, et leur taille est inhabituelle par rapport aux proies présentes dans l'environnement dans lequel les dragons ont évolué. Ceci explique leur survie à l'attaque des dragons, contrairement aux porcs et cerfs, autres habitants récents des îles, mais de tailles proches des proies habituelles des dragons. Mais le buffle d'eau se réfugie d'instinct dans les cours d'eau et étangs, or ces eaux sur les îles de Komodo sont stagnantes et servent d'habitats à de nombreuses bactéries qui infectent les blessures subies par les buffles. Les dragons se nourrissent ensuite simplement des bêtes qui ont succombé à une septicémie[23],[24],[25].
42
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43
+ Fin 2005, des chercheurs de l'université de Melbourne sont arrivés à la conclusion que le varan Perenti (Varanus giganteus), d'autres espèces de varans et certains Agamidae pouvaient être légèrement venimeux. L'équipe de chercheurs a démontré que les effets immédiats des morsures de ces reptiles étaient causés par une envenimation locale. En observant les effets des morsures de doigts chez l'être humain par un varan bigarré (V. varius), un dragon de Komodo et un Varanus scalariset, on a constaté pour les trois types de morsure la survenue de symptômes similaires : apparition rapide d'un œdème du bras, perturbation de la coagulation sanguine locale, douleurs s'étendant au coude, certains des symptômes persistant plusieurs heures[26]. On suppose que tous les squamates, venimeux ou non, y compris les serpents, ont en commun un ancêtre venimeux[26].
44
+
45
+ En 2009, le scientifique Brian Grieg Fry et son équipe de spécialistes du Venomics Research Laboratory de l'université de Melbourne[18] ont découvert des glandes à venin, grâce à une imagerie médicale (spectroscopie RMN) faite sur un spécimen vivant en captivité, malade et en fin de vie. Cet animal a été sacrifié pour pouvoir analyser ses glandes au spectromètre de masse, ce qui a permis de se rendre compte que ce venin ressemble beaucoup à celui des serpents et à celui du monstre de Gila. Les glandes à venin comptent six compartiments, et sont capables de produire plusieurs protéines. Elles ne sont pas placées au-dessus de la mâchoire comme chez les serpents mais en dessous[27]. La sécrétion du venin se fait dès la première morsure : lorsque l'animal ferme sa gueule, des muscles pressent sur les glandes, faisant sortir le venin. Chez l'animal mordu, le venin provoque une forte chute de pression artérielle.
46
+
47
+ Il n'existe pas d'antivenin spécifique à la morsure d'un dragon de Komodo, mais on peut généralement traiter la plaie par nettoyage de la zone blessée et par administration de fortes doses d'antibiotiques. Si la plaie n'est pas traitée au plus tôt, une nécrose locale peut rapidement se développer, pouvant nécessiter l'exérèse de la zone nécrosée, voire l'amputation du membre touché.
48
+
49
+ Les varans de Komodo s'accouplent entre mai et août et la ponte des œufs a lieu en septembre[2]. Durant la saison des amours, les mâles s'affrontent pour la conquête des femelles et d'un territoire en se dressant sur leurs pattes postérieures, puis en maintenant le plus faible au sol. Les mâles peuvent vomir ou déféquer lors de leur préparation au combat[13]. Le vainqueur de la lutte ira alors lécher la femelle de sa langue pour obtenir des informations sur sa réceptivité sexuelle[5]. Les femelles sont opposantes et résistent avec leurs griffes et leurs dents au cours des préliminaires sexuels. Par conséquent, le mâle enserre la femelle pendant le coït pour éviter d'être blessé. Une autre méthode de cour consiste pour le mâle à frotter son menton sur la femelle, à lui gratter fort le dos et à la lécher[11]. La copulation se produit lorsque le mâle insère l'un de ses hémipénis dans le cloaque de la femelle[14]. Les dragons de Komodo sont monogames et forment des couples, un comportement rare chez les reptiles[13].
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51
+ La femelle pond ses œufs dans des terriers à flanc de colline ou dans les nids abandonnés de mégapodes de Reinwardt avec une préférence pour la seconde méthode[28]. Les portées contiennent une moyenne de 20 œufs qui ont une période d'incubation de 7 à 8 mois[13]. La femelle se place sur les œufs pour les couver et les protéger jusqu'à ce qu'ils éclosent vers le mois d'avril, à la fin de la saison des pluies, lorsque les insectes sont nombreux. L'éclosion est un effort épuisant pour les jeunes varans, qui sortent de leur coquille en la perçant avec leur diamant (une petite excroissance pointue sur le museau qui disparaît peu après). Après avoir cassé leur coquille, les nouveau-nés doivent se reposer pendant des heures avant de sortir du nid. Ces petits sont sans défense, et nombreux sont ceux qui sont mangés par des prédateurs[10].
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+ Les jeunes dragons de Komodo passent une grande partie de leurs premières années dans les arbres, où ils sont relativement à l'abri des prédateurs, y compris des adultes cannibales, pour qui les jeunes dragons représentent 10 % de l'alimentation[13]. Selon David Attenborough, l'habitude de cannibalisme peut être avantageuse dans le maintien de la grande taille des adultes[17]. Quand les jeunes sont menacés par un adulte, ils s'enduisent de matières fécales ou se cachent dans des intestins d'animaux éviscérés afin de se protéger[13]. Il faut environ trois à cinq ans aux dragons de Komodo pour arriver à maturité, et ils peuvent vivre jusqu'à 50 ans[15].
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+ Un dragon de Komodo femelle du zoo de Londres, nommé Sungai, a pondu à la fin de 2005 après avoir été prêté par le zoo de Thoiry et séparé de la compagnie de tout mâle depuis plus de deux ans. Les scientifiques ont d'abord cru qu'elle avait été en mesure de stocker le sperme de sa première rencontre avec un mâle, un type particulier de superfécondation[29]. Le 20 décembre 2006, Flore, un autre dragon de Komodo vivant en captivité au zoo de Chester en Angleterre, a également pondu des œufs non fécondés, onze œufs au total, dont sept ont éclos pour donner naissance à des mâles. Les scientifiques de l'université de Liverpool en Angleterre ont effectué des tests génétiques sur trois œufs avortés après les avoir placés dans un incubateur et vérifié que Flore n'avait eu aucun rapport sexuel avec un dragon mâle. Après cette découverte sur les œufs de Flore, les tests sur ceux de Sungai confirmèrent qu'ils n'avaient pas non plus été fécondés[29].
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+ Les dragons de Komodo sont porteurs de chromosomes sexuels WZ contrairement aux mammifères porteurs du système XY. Dans ce système, les mâles possèdent deux chromosomes sexuels ou gonosomes ZZ identiques, alors que la femelle a deux gonosomes différents WZ. On suppose à l'heure actuelle qu'au moment de la deuxième division de la méiose, lors de l'anaphase, les chromosomes simples brins restent dans un des deux ovocytes, le second dégénérant de sorte que les individus seront porteurs des mêmes gonosomes WW ou ZZ. Or les individus WW ne sont pas viables, le chromosome W étant déficient en un certain nombre de gènes indispensables à la vie (un peu comme le YY) et donc seuls les individus ZZ (des mâles) seront viables[30],[31].
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+ On suppose que ce mode de reproduction permet à une femelle vivant seule dans une niche écologique isolée d'assurer sa descendance dans un premier temps par parthénogénèse en lui permettant de donner la vie à de futurs mâles reproducteurs, dans un deuxième temps en s'accouplant avec les mâles procréés afin d'obtenir une nouvelle génération possédant mâles et femelles[30]. Malgré les avantages d'une telle adaptation, les zoos ont été avertis que la parthénogenèse pouvait être préjudiciable à la diversité génétique de l'espèce[6].
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+ Le 31 janvier 2008, le zoo du comté de Sedgwick à Wichita, au Kansas, est devenu le premier zoo américain à observer une reproduction par parthénogenèse de dragons de Komodo. Le zoo a deux femelles adultes de dragons de Komodo, l'une d'elles a pondu 17 œufs les 19 et 20 mai 2007. Seuls deux œufs ont été incubés et ont éclos pour des questions de place, le premier est né le 31 janvier 2008, tandis que le second est né le 1er février. Les deux nouveau-nés étaient des mâles[32].
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+ Cette espèce est endémique d'Indonésie. Elle n'est présente que dans les îles de Gili Motang (environ 100 individus), Gili Dasami (environ 100), Rinca (environ 1 300), Komodo (environ 1 700)[2] et Florès (peut-être 2 000)[33].
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+ L'évolution du Dragon de Komodo remonte à l'apparition des premiers varans en Asie, il y a environ 40 millions d'années, varans qui ont émigré vers l'Australie. Il y a environ 15 millions d'années, une collision entre l'Australie et l'Asie du Sud-est a permis aux varans de passer vers ce qui est aujourd'hui l'archipel indonésien. On pense que le Dragon de Komodo est apparu il y a 4 millions d'années, se différenciant de ses ancêtres australiens et élargissant son territoire jusqu'à l'île de Timor, à l'est. Une baisse importante du niveau de la mer au cours de la dernière période glaciaire a découvert de vastes étendues du plateau continental que le Dragon de Komodo a colonisées, puis il s'est retrouvé isolé sur ces îles lorsque le niveau de la mer est lentement remonté[2].
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+ Le nom du genre, Varanus, est une latinisation du mot waran qui signifie « avertisseur » en arabe égyptien[34].
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+ Le nom d'espèce, issu de Komodo avec le suffixe du génitif latin -ensis (« de, qui vit dans, qui habite »), a été donné à Varanus komodoensis en référence au lieu de sa découverte.
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+ Dans les îles de Flores et de Rinca les natifs l'appellent Buaja darat (« Crocodile terrestre »), un nom erroné car il ne s'agit pas d'un crocodile mais bien d'un varan. Sur l'île de Komodo les habitants le nomment Ora. En Indonésie on l'appelle Biawak raksasa[35] (« Varan géant »). La communauté scientifique le nomme « Varan de Komodo » ou simplement « Komodo ».
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+ Selon Reptarium Reptile database il existe plusieurs taxons, mais aucune sous-espèce :
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+ Les dragons de Komodo sont connus depuis toujours par les habitants des îles. L’existence du Dragon de Komodo est rapportée pour la première fois au début du XXe siècle par deux pêcheurs de perles néerlandais, messieurs Kock et Aldégon qui, lors d’un voyage en Indonésie, seraient tombés nez à nez avec ce « monstre ». Pour des Européens, la surprise était totale mais les indigènes apprirent aux pêcheurs que l'animal qu’ils avaient rencontré s’appelait « ora » dans la langue locale et qu’il était si féroce qu’il pouvait terrasser un bœuf et même s’attaquer à un humain.
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+ En 1910, d'autres pêcheurs transmirent des propos inquiétants au gouverneur de la région, le lieutenant Van Steyn Hensbroek de l'administration coloniale néerlandaise, qui rapporta des rumeurs de l'existence d'un crocodile terrestre dans la région[36]. La connaissance s'est généralisée après 1912, lorsque Peter Ouwens, le directeur du musée zoologique à Bogor sur l’île de Java, publia un article sur le sujet après avoir reçu du lieutenant une photo et une peau, ainsi que deux autres spécimens provenant d'un collectionneur[37]. Par la suite, la découverte du Dragon de Komodo fut le facteur déterminant pour l'organisation d'une expédition sur l'île de Komodo par W. Douglas Burden en 1926. Il revint avec douze spécimens préservés et deux animaux vivants. Cette expédition fut à l'origine de l'inspiration du film King Kong en 1933[37]. Burden fut également à l'origine du nom commun « Dragon de Komodo ». Trois de ces spécimens furent empaillés et sont encore visibles au Musée américain d'histoire naturelle[38].
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+ Les Néerlandais, réalisant le nombre limité d'individus disponibles dans la nature, en ont interdit la chasse et ont fortement limité le nombre de prélèvements autorisé pour l'étude scientifique. Les expéditions de collecte ont été arrêtées au début de la Seconde Guerre mondiale, pour ne reprendre que dans les années 1950 et 1960, lorsqu'on a lancé des études sur le Dragon de Komodo pour connaître son comportement alimentaire, son mode de reproduction et la régulation de sa température corporelle. À cette époque, une expédition a été planifiée pour organiser une étude à long terme du Dragon de Komodo. Cette tâche a été confiée à la famille Auffenberg, qui est restée sur l'île de Komodo pendant onze mois en 1969. Au cours de leur séjour, Walter Auffenberg et son assistant Putra Sastrawan ont capturé et marqué plus de cinquante dragons de Komodo[39]. Les recherches de l'expédition se révéleront extrêmement importantes pour l'élevage de dragons de Komodo en captivité[2]. Les recherches qui ont suivi celles d'Auffenberg avec des biologistes, tels que Claudio Ciofi et qui continuent à étudier les dragons ont apporté plus de lumière sur la connaissance de l'animal[40]. Le premier homme à avoir élevé un dragon de Komodo en France est Jackie Verrier.
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+ Le Dragon de Komodo est une espèce vulnérable et figure sur la liste rouge de l'UICN[41]. En 2002, Il y avait entre 4 000 et 5 000 dragons de Komodo vivant à l'état sauvage. Toutefois, il ne semblait plus exister que 350 femelles reproductrices[42]. Pour répondre à une telle préoccupation, le Parc national de Komodo a été créé en 1980 pour protéger les populations de dragons de Komodo, y compris sur les îles de Komodo, Rinca et Padar[43]. Plus tard, les réserves de Wae Wuul et Wolo Tado ont été ouvertes sur l'île de Flores pour aider à la conservation du Dragon de Komodo[40]. On a prouvé que les dragons de Komodo sont de plus en plus habitués à la présence humaine, car ils sont souvent nourris des carcasses d'animaux sur plusieurs stations d'alimentation implantées pour les touristes[3].
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+ L'activité volcanique, les tremblements de terre, la perte d'habitat, le feu (la population à Padar a été presque détruite par un feu de forêt et a mystérieusement disparu depuis[40],[10]), la diminution du nombre de proies, le tourisme et le braconnage ont tous contribué à la vulnérabilité du Dragon de Komodo. En vertu de l'Annexe I de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction), le commerce de peaux ou de spécimens est illégal[11],[44].
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+ Le biologiste australien Tim Flannery a suggéré que l'écosystème australien pourrait bénéficier de l'introduction de dragons de Komodo, qui pourrait occuper en partie le grand créneau carnivore laissé vacant par l'extinction du varanidé géant Megalania. Toutefois, Flannery plaide pour la plus grande prudence et une extension progressive de ces expériences, en particulier car « le problème de la prédation des grands varanidés sur l'homme ne doit pas être sous-estimé ». Il se sert de l'exemple de la réussite de la coexistence des humains avec les crocodiles d'eau salée au nord de l'Australie comme preuve que les Australiens peuvent s'adapter avec succès à une telle expérience[45].
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+ Bien que les attaques contre les humains soient très rares, les dragons de Komodo peuvent tuer. Le 4 juin 2007, un dragon de Komodo a attaqué, sur l'île de Komodo, un garçon de huit ans qui est mort des suites d'une hémorragie massive. C'était la première attaque meurtrière en 33 ans[46]. Les autochtones ont reproché l'attaque aux écologistes, qui ne vivent pas sur l'île, car ils interdisent les sacrifices de chèvres, ce qui provoque un manque de sources de nourriture pour les dragons et les oblige à errer dans les territoires habités à la recherche de nourriture. Pour les indigènes de l'île de Komodo, les dragons de Komodo sont en fait la réincarnation de concitoyens décédés et sont donc traités avec respect[47].
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+ Les dragons de Komodo ont longtemps constitué des attractions importantes pour les zoos, où leur taille et leur réputation les rendaient populaires. Rares dans ces espaces, ils ne se reproduisent pas facilement en captivité[42].
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91
+ Le premier dragon de Komodo a été exposé en 1934 au parc zoologique national de Washington, aux États-Unis, mais il a vécu pendant deux ans seulement. Plusieurs autres tentatives d'exposition de dragons de Komodo ont été faites par la suite, mais la durée de vie de ces créatures a été très courte, avec une moyenne de cinq ans pour le zoo de Washington. Les études réalisées par Walter Auffenberg, qui ont été rapportées dans son livre The Behavioral Ecology of the Komodo Monitor, ont ensuite permis d'élever avec plus de succès et de faire se reproduire des dragons en captivité[2].
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93
+ On a observé que de nombreux dragons s'apprivoisent rapidement en captivité. On a signalé de nombreuses fois que des gardiens avaient fait sortir des animaux captifs de leur enclos pour venir parmi les visiteurs, y compris de jeunes enfants, sans aucun incident[48],[49]. Les dragons sont également capables de reconnaître les individus. Ruston Hartdegen du zoo de Dallas (en) rapporte que leurs dragons de Komodo réagissaient différemment en présence de leur gardien habituel, d'un gardien moins familier ou d'un gardien totalement inconnu[50].
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95
+ Les recherches sur les dragons de Komodo en captivité ont également fourni la preuve qu'ils se livrent au jeu. Une étude a porté sur un dragon qui poussait une pelle abandonnée par son propriétaire, apparemment pour écouter le bruit de la pelle sur les cailloux. Une jeune femelle dragon du zoo de Washington récupérait différents objets comme des statues, des canettes, des anneaux en plastique et des couvertures pour les secouer. Elle insérait également sa tête dans des boîtes, des chaussures et d'autres objets. Elle ne confondait pas ces objets avec de la nourriture, comme elle se contentait de les avaler s'ils étaient couverts de sang de rat. Ce jeu social est comparable au jeu chez les mammifères[5].
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+ Une autre façon de jouer a été étudiée par l'université du Tennessee, où un jeune dragon de Komodo nommé Kraken s'amusait avec différents objets qu'il poussait, attrapait puis prenait dans sa gueule. Elle les traitait différemment de son alimentation. Le chercheur Gordon Burghardt a donc réfuté le point de vue décrivant ce mode de jeu comme étant « motivé par le comportement prédateur du dragon ». Kraken a été le premier dragon de Komodo né en captivité en dehors de l'Indonésie. Il est né au zoo de Washington le 13 septembre 1992[51],[2].
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+ Même dociles en apparence, les dragons sont imprévisibles et peuvent devenir agressifs, surtout lorsque l'animal voit son territoire envahi par un inconnu. En juin 2001, un dragon de Komodo a gravement blessé Phil Bronstein, rédacteur en chef du San Francisco Chronicle, quand il est entré dans le parc de l'animal au zoo de Los Angeles après y avoir été invité par son gardien. Bronstein a été mordu au pied, car le gardien lui avait demandé de retirer ses chaussures blanches, ce qui aurait pu exciter le dragon de Komodo[52],[53]. Bien qu'il s'en soit sorti, il a subi une intervention chirurgicale pour réparer ses tendons endommagés[54].
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+ Varanus komodoensis
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+ Espèce
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+ Statut de conservation UICN
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+ VU B1+2cde : Vulnérable
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+ Statut CITES
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+ Le Dragon de Komodo ou Varan de Komodo (Varanus komodoensis[1]) est une espèce de varan qui se rencontre dans les îles de Komodo, Rinca, Florès, Gili Motang et Gili Dasami en Indonésie centrale[2]. Membre de la famille des varanidés, c'est la plus grande espèce vivante de lézard, avec une longueur moyenne de 2 à 3 mètres et une masse d'environ 70 kg. Sa taille inhabituelle est parfois attribuée au gigantisme insulaire car il n'existe pas, dans son habitat naturel, d'autres animaux carnivores pouvant occuper ou partager sa niche écologique, ainsi qu'à ses faibles besoins en énergie[3],[4]. Il est possible que cet animal soit au contraire une forme naine du Mégalania, un varan géant de 8 mètres de long ayant vécu en Australie au moins jusqu'à l'arrivée des premiers aborigènes. En raison de leur taille, ces varans, avec l'aide de bactéries symbiotiques, dominent les écosystèmes dans lesquels ils vivent[5]. Bien que les dragons de Komodo mangent surtout des charognes, ils se nourrissent également d'animaux qu'ils chassent (invertébrés, oiseaux ou mammifères).
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+
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+ L'accouplement des dragons a lieu entre mai et juin et les œufs sont pondus en septembre. La femelle pond une vingtaine d'œufs dans des nids abandonnés de mégapodes où ils incubent pendant sept à huit mois. L'éclosion a lieu en avril, quand les insectes sont les plus abondants. Les jeunes sont vulnérables et doivent se réfugier dans les arbres, à l'abri des adultes cannibales. Ils mettent environ trois à cinq ans pour atteindre l'âge adulte et peuvent vivre jusqu'à cinquante ans. Ils sont parmi les rares vertébrés capables de parthénogenèse, mode de reproduction dans lequel les femelles peuvent pondre des œufs viables en l'absence de mâles[6]. Toutefois, la parthénogenèse existe également chez d'autres lézards.
14
+
15
+ Les dragons de Komodo ont été découverts par les scientifiques occidentaux en 1910. Leur grande taille et leur réputation d'animaux redoutables les ont rendus populaires dans les zoos. Dans la nature, leur aire de distribution s'est vue réduite en raison des activités humaines et ils sont considérés par l'UICN comme menacés. Ils sont protégés par la loi indonésienne et un parc national, le parc national de Komodo, a été fondé pour favoriser leur protection.
16
+
17
+ Dans la nature, un dragon de Komodo adulte mesure entre 2 et 3 mètres et pèse environ 70 kg[7] mais les spécimens vivant en captivité atteignent souvent une masse plus élevée. Le plus grand spécimen sauvage contrôlé faisait 3,13 mètres de long et pesait 166 kg, y compris les aliments non digérés encore présents dans son estomac[2]. Il est de couleur vert foncé, gris ou noir, ce qui lui permet de se fondre dans son environnement et de s'approcher discrètement de ses proies pour les surprendre. La peau du Dragon de Komodo est renforcée par des plaques munies de petits os appelés ostéodermes, qui forment une sorte de cotte de maille[8]. Cette particularité rend la peau de l'animal peu appropriée pour la confection de cuir. Le Dragon de Komodo possède une queue aussi longue que son corps. Sa mâchoire présente près de 60 dents cannelées. Celles-ci tombent pour être régulièrement remplacées et peuvent mesurer jusqu'à 2,5 centimètres de long. Les deux mâchoires sont reliées par un ligament très élastique qui lui permet d'ouvrir la gueule de manière très importante[9]. Sa salive est souvent teintée de son propre sang car les dents sont presque entièrement recouvertes de tissu gingival qui se déchire naturellement lorsque l'animal s'alimente[10]. Cela crée un milieu idéal pour la croissance des souches de bactéries qui colonisent sa bouche[11]. Il possède une longue langue jaune profondément fourchue[2]. Ses pattes se terminent par de longues griffes courbes.
18
+
19
+ Le Dragon de Komodo ne dispose pas d'une ouïe particulièrement développée, en dépit de ses conduits auditifs bien visibles, et n'est capable de percevoir que les sons dont la fréquence est située entre 400 et 2 000 Hz [12],[2] (à titre de comparaison, l'oreille humaine perçoit les sons d'une fréquence entre 20 et 20 000 Hz). On pensait même qu'il était sourd après qu'une étude avait montré son absence de réaction à la voix murmurée, à la voix posée ou à la voix criée. Cette théorie fut mise à mal lorsqu'un employé du jardin zoologique de Londres, Joan Proctor, dressa un spécimen du parc à sortir pour se nourrir au son de sa voix, alors que lui-même restait caché[13].
20
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21
+ Le varan de Komodo est capable de voir jusqu'à 300 mètres. Cependant, ses rétines ne contenant que des cônes, on pense que sa vision de nuit est faible. Il est en mesure de distinguer les couleurs mais il souffre d'une faible discrimination visuelle des objets immobiles[14].
22
+
23
+ Comme beaucoup d'autres reptiles, le Dragon de Komodo utilise sa langue pour reconnaître les stimuli gustatifs et olfactifs, (organe voméro-nasal ou organe de Jacobson) ; c'est sa langue qui l'aiderait à se déplacer dans l'obscurité[11]jusqu'à 4, voire 9,5 kilomètres de distance[10],[14].
24
+
25
+ Ses narines ne lui sont pas d'une grande utilité pour analyser les odeurs car l'animal ne possède pas de diaphragme permettant de contrôler sa respiration et ainsi de pouvoir renifler avec précision les odeurs[10],[11]. De plus sans diaphragme, il ne peut pas aspirer l'eau pour la boire ni la laper avec sa langue, donc il recueille l'eau dans sa gueule puis relève la tête pour la faire couler dans sa gorge[10].
26
+
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+ Il ne dispose que de peu de papilles gustatives au fond de sa gorge[11].
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+ Ses écailles, qui sont ossifiées, possèdent pour certaines des plaques sensorielles innervées qui accentuent son sens du toucher. Les écailles autour des oreilles, des lèvres, du menton, et de la plante des pattes peuvent présenter trois fois plus de plaques sensorielles que les autres[10].
30
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31
+ Le Dragon de Komodo apprécie les lieux chauds et secs et vit en général dans des zones de prairies, de savanes ou de forêts tropicales à basse altitude. En tant qu'animal poïkilotherme, il est plus actif dans la journée, même s'il présente une certaine activité nocturne. Il est très souvent solitaire, se rapprochant des autres seulement pour s'accoupler et manger. Il peut courir jusqu'à 20 km/h sur de courtes distances, plonger jusqu'à 4,5 m de profondeur, grimper dans les arbres lorsqu'il est jeune en utilisant ses griffes puissantes[7]. Pour attraper des proies hors de portée, il peut se dresser sur ses pattes postérieures en utilisant sa queue comme point d'appui[13]. Lorsque le Dragon de Komodo arrive à l'âge adulte, il utilise les griffes de ses pattes antérieures pour creuser des galeries qui peuvent atteindre 1,3 m de large[15]. En raison de sa grande taille et de son habitude de dormir sous terre, il est capable de conserver la chaleur de son corps tout au long de la nuit et de minimiser sa période de réchauffement matinale[16]. Le Dragon de Komodo chasse généralement l'après-midi, mais reste à l'ombre dans les racines traçantes d'un arbre pendant les heures les plus chaudes de la journée. Ses lieux de repos sont généralement situés sur des corniches balayées par une brise de mer fraîche, marquées par ses déjections et débarrassées de toute végétation. Elles servent également d'emplacements stratégiques à partir desquels ils peuvent tendre une embuscade à un cerf[14].
32
+
33
+ Les dragons de Komodo sont carnivores. Les adultes, bien qu'ils se nourrissent essentiellement de charognes[3], peuvent également tuer des animaux dont ils s'approchent furtivement. Arrivés à proximité d'elles, ils les attaquent soudainement et les mordent au ventre ou à la gorge[10] ou, si elles ne sont pas de trop grande taille, leur brisent la colonne vertébrale d'un coup de gueule. On a vu des varans de Komodo assommer des cerfs ou des porcs d'un coup de queue[17]. On a toujours cru que ces lézards possédaient une puissante morsure, mais les calculs informatiques de la force de la mâchoire, à partir de la forme des os et de la taille des muscles, montrent dans le cas de Varanus komodoensis des résultats qui sont en dessous des espérances, avec une mâchoire 6,5 fois moins puissante que celle du crocodile marin[18]. La mâchoire serait en revanche plus adaptée au déchiquetage des proies pour effectuer des tractions arrière violentes.
34
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35
+ Les dragons de Komodo mangent de grands morceaux de chair qu'ils avalent tout rond en maintenant la carcasse avec leurs pattes avant. Pour des proies plus petites (jusqu'à la taille d'une chèvre), leurs mâchoires élastiques, leur crâne souple et leur estomac extensible leur permettent d'avaler l'animal entier. Ils évitent de consommer les végétaux contenus dans l'estomac et les intestins de leurs proies[11]. Ils produisent une grande quantité de salive qui leur permet de lubrifier leur nourriture, mais la déglutition est toujours un processus long (il leur faut quinze à vingt minutes pour avaler une chèvre entière). Ils peuvent accélérer le processus en appuyant la carcasse contre un arbre pour la forcer à s'enfoncer dans leur gorge, poussant parfois avec une telle force que l'arbre tombe[19]. Pour ne pas s'étouffer en avalant leur proie, ils respirent à l'aide d'un conduit placé sous la langue et relié aux poumons[10]. Après avoir mangé jusqu'à 80 % de leur propre poids en un repas[5], ils s'installent dans un endroit ensoleillé pour accélérer la digestion, afin d'éviter que la nourriture ne pourrisse et les empoisonne. En raison de leur métabolisme lent, les grands dragons peuvent survivre avec un repas par mois[10]. À la fin de la digestion, les dragons de Komodo régurgitent les cornes, poils et dents de leurs proies (bézoard) entourés d'un mucus malodorant. Après s'être débarrassés de ces phanères indigestes, ils se frottent la gueule dans la terre ou sur les buissons environnants pour enlever le mucus restant, ce qui donne à penser qu'ils n'apprécient guère l'odeur de leurs propres déjections[10].
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37
+ Lorsqu'ils mangent en groupe, les plus gros dragons mangent généralement en premier tandis que les plus petits suivent dans un ordre hiérarchique. Le plus grand des mâles affirme sa position dominante et les subalternes affichent leur soumission par des attitudes corporelles, des sifflements et des grondements. Les dragons de même taille peuvent avoir recours à la « lutte ». Généralement, les perdants battent en retraite mais ils peuvent aussi être tués et mangés par les vainqueurs[10].
38
+
39
+ Le Dragon de Komodo a un régime alimentaire très varié, qui comprend des invertébrés, d'autres reptiles (y compris de petits dragons de Komodo), des oiseaux, des œufs d'oiseaux, de petits mammifères, des singes, des sangliers, des chèvres, des cerfs, des chevaux et des buffles[20]. Les jeunes dragons mangent des insectes, des œufs, des geckos et de petits mammifères[3]. Parfois, ils s'attaquent aux êtres humains (surtout aux enfants qui vivent à proximité et oublient le danger) et aux cadavres humains en creusant les tombes pour les déterrer[13]. Cette habitude de s'attaquer aux morts a obligé les villageois de Komodo à déplacer leurs tombes des sols sablonneux vers des sols argileux et à les recouvrir de tas de pierres pour dissuader les dragons de creuser[11]. Le Dragon de Komodo pourrait avoir évolué vers le gigantisme pour se nourrir de l'éléphant nain local, le Stégodon aujourd'hui disparu qui vivait sur l'île de Flores il y a encore 12 000 ans, selon le biologiste évolutionniste Jared Diamond[21].
40
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41
+ Les biologistes, comme Walter Auffenberg, qui ont étudié les dragons de Komodo dans les années 1970 et 1980, ont remarqué que les buffles d'eau qui s'échappaient après une première morsure de dragon, mouraient ensuite par septicémie à la suite de l'infection de leur plaie. Ils en avaient conclu que la salive des dragons de Komodo contenait des bactéries mortelles qui tuaient leurs proies. Cette hypothèse semblait confirmée par l'identification dans la salive de dragon de plus de 28 souches gram-négatif et 29 souches gram-positif[22]. Des études plus récentes ont démontré que ces bactéries sont communes à la plupart des prédateurs, et en trop faible quantité pour jouer un rôle significatif dans l'infection des plaies dues aux morsures. Les buffles d'eau sont des occupants récents des îles de Komodo, et leur taille est inhabituelle par rapport aux proies présentes dans l'environnement dans lequel les dragons ont évolué. Ceci explique leur survie à l'attaque des dragons, contrairement aux porcs et cerfs, autres habitants récents des îles, mais de tailles proches des proies habituelles des dragons. Mais le buffle d'eau se réfugie d'instinct dans les cours d'eau et étangs, or ces eaux sur les îles de Komodo sont stagnantes et servent d'habitats à de nombreuses bactéries qui infectent les blessures subies par les buffles. Les dragons se nourrissent ensuite simplement des bêtes qui ont succombé à une septicémie[23],[24],[25].
42
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43
+ Fin 2005, des chercheurs de l'université de Melbourne sont arrivés à la conclusion que le varan Perenti (Varanus giganteus), d'autres espèces de varans et certains Agamidae pouvaient être légèrement venimeux. L'équipe de chercheurs a démontré que les effets immédiats des morsures de ces reptiles étaient causés par une envenimation locale. En observant les effets des morsures de doigts chez l'être humain par un varan bigarré (V. varius), un dragon de Komodo et un Varanus scalariset, on a constaté pour les trois types de morsure la survenue de symptômes similaires : apparition rapide d'un œdème du bras, perturbation de la coagulation sanguine locale, douleurs s'étendant au coude, certains des symptômes persistant plusieurs heures[26]. On suppose que tous les squamates, venimeux ou non, y compris les serpents, ont en commun un ancêtre venimeux[26].
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+ En 2009, le scientifique Brian Grieg Fry et son équipe de spécialistes du Venomics Research Laboratory de l'université de Melbourne[18] ont découvert des glandes à venin, grâce à une imagerie médicale (spectroscopie RMN) faite sur un spécimen vivant en captivité, malade et en fin de vie. Cet animal a été sacrifié pour pouvoir analyser ses glandes au spectromètre de masse, ce qui a permis de se rendre compte que ce venin ressemble beaucoup à celui des serpents et à celui du monstre de Gila. Les glandes à venin comptent six compartiments, et sont capables de produire plusieurs protéines. Elles ne sont pas placées au-dessus de la mâchoire comme chez les serpents mais en dessous[27]. La sécrétion du venin se fait dès la première morsure : lorsque l'animal ferme sa gueule, des muscles pressent sur les glandes, faisant sortir le venin. Chez l'animal mordu, le venin provoque une forte chute de pression artérielle.
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+ Il n'existe pas d'antivenin spécifique à la morsure d'un dragon de Komodo, mais on peut généralement traiter la plaie par nettoyage de la zone blessée et par administration de fortes doses d'antibiotiques. Si la plaie n'est pas traitée au plus tôt, une nécrose locale peut rapidement se développer, pouvant nécessiter l'exérèse de la zone nécrosée, voire l'amputation du membre touché.
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+ Les varans de Komodo s'accouplent entre mai et août et la ponte des œufs a lieu en septembre[2]. Durant la saison des amours, les mâles s'affrontent pour la conquête des femelles et d'un territoire en se dressant sur leurs pattes postérieures, puis en maintenant le plus faible au sol. Les mâles peuvent vomir ou déféquer lors de leur préparation au combat[13]. Le vainqueur de la lutte ira alors lécher la femelle de sa langue pour obtenir des informations sur sa réceptivité sexuelle[5]. Les femelles sont opposantes et résistent avec leurs griffes et leurs dents au cours des préliminaires sexuels. Par conséquent, le mâle enserre la femelle pendant le coït pour éviter d'être blessé. Une autre méthode de cour consiste pour le mâle à frotter son menton sur la femelle, à lui gratter fort le dos et à la lécher[11]. La copulation se produit lorsque le mâle insère l'un de ses hémipénis dans le cloaque de la femelle[14]. Les dragons de Komodo sont monogames et forment des couples, un comportement rare chez les reptiles[13].
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+
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+ La femelle pond ses œufs dans des terriers à flanc de colline ou dans les nids abandonnés de mégapodes de Reinwardt avec une préférence pour la seconde méthode[28]. Les portées contiennent une moyenne de 20 œufs qui ont une période d'incubation de 7 à 8 mois[13]. La femelle se place sur les œufs pour les couver et les protéger jusqu'à ce qu'ils éclosent vers le mois d'avril, à la fin de la saison des pluies, lorsque les insectes sont nombreux. L'éclosion est un effort épuisant pour les jeunes varans, qui sortent de leur coquille en la perçant avec leur diamant (une petite excroissance pointue sur le museau qui disparaît peu après). Après avoir cassé leur coquille, les nouveau-nés doivent se reposer pendant des heures avant de sortir du nid. Ces petits sont sans défense, et nombreux sont ceux qui sont mangés par des prédateurs[10].
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53
+ Les jeunes dragons de Komodo passent une grande partie de leurs premières années dans les arbres, où ils sont relativement à l'abri des prédateurs, y compris des adultes cannibales, pour qui les jeunes dragons représentent 10 % de l'alimentation[13]. Selon David Attenborough, l'habitude de cannibalisme peut être avantageuse dans le maintien de la grande taille des adultes[17]. Quand les jeunes sont menacés par un adulte, ils s'enduisent de matières fécales ou se cachent dans des intestins d'animaux éviscérés afin de se protéger[13]. Il faut environ trois à cinq ans aux dragons de Komodo pour arriver à maturité, et ils peuvent vivre jusqu'à 50 ans[15].
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+ Un dragon de Komodo femelle du zoo de Londres, nommé Sungai, a pondu à la fin de 2005 après avoir été prêté par le zoo de Thoiry et séparé de la compagnie de tout mâle depuis plus de deux ans. Les scientifiques ont d'abord cru qu'elle avait été en mesure de stocker le sperme de sa première rencontre avec un mâle, un type particulier de superfécondation[29]. Le 20 décembre 2006, Flore, un autre dragon de Komodo vivant en captivité au zoo de Chester en Angleterre, a également pondu des œufs non fécondés, onze œufs au total, dont sept ont éclos pour donner naissance à des mâles. Les scientifiques de l'université de Liverpool en Angleterre ont effectué des tests génétiques sur trois œufs avortés après les avoir placés dans un incubateur et vérifié que Flore n'avait eu aucun rapport sexuel avec un dragon mâle. Après cette découverte sur les œufs de Flore, les tests sur ceux de Sungai confirmèrent qu'ils n'avaient pas non plus été fécondés[29].
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+
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+ Les dragons de Komodo sont porteurs de chromosomes sexuels WZ contrairement aux mammifères porteurs du système XY. Dans ce système, les mâles possèdent deux chromosomes sexuels ou gonosomes ZZ identiques, alors que la femelle a deux gonosomes différents WZ. On suppose à l'heure actuelle qu'au moment de la deuxième division de la méiose, lors de l'anaphase, les chromosomes simples brins restent dans un des deux ovocytes, le second dégénérant de sorte que les individus seront porteurs des mêmes gonosomes WW ou ZZ. Or les individus WW ne sont pas viables, le chromosome W étant déficient en un certain nombre de gènes indispensables à la vie (un peu comme le YY) et donc seuls les individus ZZ (des mâles) seront viables[30],[31].
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+ On suppose que ce mode de reproduction permet à une femelle vivant seule dans une niche écologique isolée d'assurer sa descendance dans un premier temps par parthénogénèse en lui permettant de donner la vie à de futurs mâles reproducteurs, dans un deuxième temps en s'accouplant avec les mâles procréés afin d'obtenir une nouvelle génération possédant mâles et femelles[30]. Malgré les avantages d'une telle adaptation, les zoos ont été avertis que la parthénogenèse pouvait être préjudiciable à la diversité génétique de l'espèce[6].
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61
+ Le 31 janvier 2008, le zoo du comté de Sedgwick à Wichita, au Kansas, est devenu le premier zoo américain à observer une reproduction par parthénogenèse de dragons de Komodo. Le zoo a deux femelles adultes de dragons de Komodo, l'une d'elles a pondu 17 œufs les 19 et 20 mai 2007. Seuls deux œufs ont été incubés et ont éclos pour des questions de place, le premier est né le 31 janvier 2008, tandis que le second est né le 1er février. Les deux nouveau-nés étaient des mâles[32].
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+ Cette espèce est endémique d'Indonésie. Elle n'est présente que dans les îles de Gili Motang (environ 100 individus), Gili Dasami (environ 100), Rinca (environ 1 300), Komodo (environ 1 700)[2] et Florès (peut-être 2 000)[33].
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+ L'évolution du Dragon de Komodo remonte à l'apparition des premiers varans en Asie, il y a environ 40 millions d'années, varans qui ont émigré vers l'Australie. Il y a environ 15 millions d'années, une collision entre l'Australie et l'Asie du Sud-est a permis aux varans de passer vers ce qui est aujourd'hui l'archipel indonésien. On pense que le Dragon de Komodo est apparu il y a 4 millions d'années, se différenciant de ses ancêtres australiens et élargissant son territoire jusqu'à l'île de Timor, à l'est. Une baisse importante du niveau de la mer au cours de la dernière période glaciaire a découvert de vastes étendues du plateau continental que le Dragon de Komodo a colonisées, puis il s'est retrouvé isolé sur ces îles lorsque le niveau de la mer est lentement remonté[2].
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+ Le nom du genre, Varanus, est une latinisation du mot waran qui signifie « avertisseur » en arabe égyptien[34].
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+ Le nom d'espèce, issu de Komodo avec le suffixe du génitif latin -ensis (« de, qui vit dans, qui habite »), a été donné à Varanus komodoensis en référence au lieu de sa découverte.
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+ Dans les îles de Flores et de Rinca les natifs l'appellent Buaja darat (« Crocodile terrestre »), un nom erroné car il ne s'agit pas d'un crocodile mais bien d'un varan. Sur l'île de Komodo les habitants le nomment Ora. En Indonésie on l'appelle Biawak raksasa[35] (« Varan géant »). La communauté scientifique le nomme « Varan de Komodo » ou simplement « Komodo ».
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+ Selon Reptarium Reptile database il existe plusieurs taxons, mais aucune sous-espèce :
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+ Les dragons de Komodo sont connus depuis toujours par les habitants des îles. L’existence du Dragon de Komodo est rapportée pour la première fois au début du XXe siècle par deux pêcheurs de perles néerlandais, messieurs Kock et Aldégon qui, lors d’un voyage en Indonésie, seraient tombés nez à nez avec ce « monstre ». Pour des Européens, la surprise était totale mais les indigènes apprirent aux pêcheurs que l'animal qu’ils avaient rencontré s’appelait « ora » dans la langue locale et qu’il était si féroce qu’il pouvait terrasser un bœuf et même s’attaquer à un humain.
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+ En 1910, d'autres pêcheurs transmirent des propos inquiétants au gouverneur de la région, le lieutenant Van Steyn Hensbroek de l'administration coloniale néerlandaise, qui rapporta des rumeurs de l'existence d'un crocodile terrestre dans la région[36]. La connaissance s'est généralisée après 1912, lorsque Peter Ouwens, le directeur du musée zoologique à Bogor sur l’île de Java, publia un article sur le sujet après avoir reçu du lieutenant une photo et une peau, ainsi que deux autres spécimens provenant d'un collectionneur[37]. Par la suite, la découverte du Dragon de Komodo fut le facteur déterminant pour l'organisation d'une expédition sur l'île de Komodo par W. Douglas Burden en 1926. Il revint avec douze spécimens préservés et deux animaux vivants. Cette expédition fut à l'origine de l'inspiration du film King Kong en 1933[37]. Burden fut également à l'origine du nom commun « Dragon de Komodo ». Trois de ces spécimens furent empaillés et sont encore visibles au Musée américain d'histoire naturelle[38].
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+ Les Néerlandais, réalisant le nombre limité d'individus disponibles dans la nature, en ont interdit la chasse et ont fortement limité le nombre de prélèvements autorisé pour l'étude scientifique. Les expéditions de collecte ont été arrêtées au début de la Seconde Guerre mondiale, pour ne reprendre que dans les années 1950 et 1960, lorsqu'on a lancé des études sur le Dragon de Komodo pour connaître son comportement alimentaire, son mode de reproduction et la régulation de sa température corporelle. À cette époque, une expédition a été planifiée pour organiser une étude à long terme du Dragon de Komodo. Cette tâche a été confiée à la famille Auffenberg, qui est restée sur l'île de Komodo pendant onze mois en 1969. Au cours de leur séjour, Walter Auffenberg et son assistant Putra Sastrawan ont capturé et marqué plus de cinquante dragons de Komodo[39]. Les recherches de l'expédition se révéleront extrêmement importantes pour l'élevage de dragons de Komodo en captivité[2]. Les recherches qui ont suivi celles d'Auffenberg avec des biologistes, tels que Claudio Ciofi et qui continuent à étudier les dragons ont apporté plus de lumière sur la connaissance de l'animal[40]. Le premier homme à avoir élevé un dragon de Komodo en France est Jackie Verrier.
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+ Le Dragon de Komodo est une espèce vulnérable et figure sur la liste rouge de l'UICN[41]. En 2002, Il y avait entre 4 000 et 5 000 dragons de Komodo vivant à l'état sauvage. Toutefois, il ne semblait plus exister que 350 femelles reproductrices[42]. Pour répondre à une telle préoccupation, le Parc national de Komodo a été créé en 1980 pour protéger les populations de dragons de Komodo, y compris sur les îles de Komodo, Rinca et Padar[43]. Plus tard, les réserves de Wae Wuul et Wolo Tado ont été ouvertes sur l'île de Flores pour aider à la conservation du Dragon de Komodo[40]. On a prouvé que les dragons de Komodo sont de plus en plus habitués à la présence humaine, car ils sont souvent nourris des carcasses d'animaux sur plusieurs stations d'alimentation implantées pour les touristes[3].
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+ L'activité volcanique, les tremblements de terre, la perte d'habitat, le feu (la population à Padar a été presque détruite par un feu de forêt et a mystérieusement disparu depuis[40],[10]), la diminution du nombre de proies, le tourisme et le braconnage ont tous contribué à la vulnérabilité du Dragon de Komodo. En vertu de l'Annexe I de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction), le commerce de peaux ou de spécimens est illégal[11],[44].
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+ Le biologiste australien Tim Flannery a suggéré que l'écosystème australien pourrait bénéficier de l'introduction de dragons de Komodo, qui pourrait occuper en partie le grand créneau carnivore laissé vacant par l'extinction du varanidé géant Megalania. Toutefois, Flannery plaide pour la plus grande prudence et une extension progressive de ces expériences, en particulier car « le problème de la prédation des grands varanidés sur l'homme ne doit pas être sous-estimé ». Il se sert de l'exemple de la réussite de la coexistence des humains avec les crocodiles d'eau salée au nord de l'Australie comme preuve que les Australiens peuvent s'adapter avec succès à une telle expérience[45].
86
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87
+ Bien que les attaques contre les humains soient très rares, les dragons de Komodo peuvent tuer. Le 4 juin 2007, un dragon de Komodo a attaqué, sur l'île de Komodo, un garçon de huit ans qui est mort des suites d'une hémorragie massive. C'était la première attaque meurtrière en 33 ans[46]. Les autochtones ont reproché l'attaque aux écologistes, qui ne vivent pas sur l'île, car ils interdisent les sacrifices de chèvres, ce qui provoque un manque de sources de nourriture pour les dragons et les oblige à errer dans les territoires habités à la recherche de nourriture. Pour les indigènes de l'île de Komodo, les dragons de Komodo sont en fait la réincarnation de concitoyens décédés et sont donc traités avec respect[47].
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89
+ Les dragons de Komodo ont longtemps constitué des attractions importantes pour les zoos, où leur taille et leur réputation les rendaient populaires. Rares dans ces espaces, ils ne se reproduisent pas facilement en captivité[42].
90
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91
+ Le premier dragon de Komodo a été exposé en 1934 au parc zoologique national de Washington, aux États-Unis, mais il a vécu pendant deux ans seulement. Plusieurs autres tentatives d'exposition de dragons de Komodo ont été faites par la suite, mais la durée de vie de ces créatures a été très courte, avec une moyenne de cinq ans pour le zoo de Washington. Les études réalisées par Walter Auffenberg, qui ont été rapportées dans son livre The Behavioral Ecology of the Komodo Monitor, ont ensuite permis d'élever avec plus de succès et de faire se reproduire des dragons en captivité[2].
92
+
93
+ On a observé que de nombreux dragons s'apprivoisent rapidement en captivité. On a signalé de nombreuses fois que des gardiens avaient fait sortir des animaux captifs de leur enclos pour venir parmi les visiteurs, y compris de jeunes enfants, sans aucun incident[48],[49]. Les dragons sont également capables de reconnaître les individus. Ruston Hartdegen du zoo de Dallas (en) rapporte que leurs dragons de Komodo réagissaient différemment en présence de leur gardien habituel, d'un gardien moins familier ou d'un gardien totalement inconnu[50].
94
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95
+ Les recherches sur les dragons de Komodo en captivité ont également fourni la preuve qu'ils se livrent au jeu. Une étude a porté sur un dragon qui poussait une pelle abandonnée par son propriétaire, apparemment pour écouter le bruit de la pelle sur les cailloux. Une jeune femelle dragon du zoo de Washington récupérait différents objets comme des statues, des canettes, des anneaux en plastique et des couvertures pour les secouer. Elle insérait également sa tête dans des boîtes, des chaussures et d'autres objets. Elle ne confondait pas ces objets avec de la nourriture, comme elle se contentait de les avaler s'ils étaient couverts de sang de rat. Ce jeu social est comparable au jeu chez les mammifères[5].
96
+
97
+ Une autre façon de jouer a été étudiée par l'université du Tennessee, où un jeune dragon de Komodo nommé Kraken s'amusait avec différents objets qu'il poussait, attrapait puis prenait dans sa gueule. Elle les traitait différemment de son alimentation. Le chercheur Gordon Burghardt a donc réfuté le point de vue décrivant ce mode de jeu comme étant « motivé par le comportement prédateur du dragon ». Kraken a été le premier dragon de Komodo né en captivité en dehors de l'Indonésie. Il est né au zoo de Washington le 13 septembre 1992[51],[2].
98
+
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+ Même dociles en apparence, les dragons sont imprévisibles et peuvent devenir agressifs, surtout lorsque l'animal voit son territoire envahi par un inconnu. En juin 2001, un dragon de Komodo a gravement blessé Phil Bronstein, rédacteur en chef du San Francisco Chronicle, quand il est entré dans le parc de l'animal au zoo de Los Angeles après y avoir été invité par son gardien. Bronstein a été mordu au pied, car le gardien lui avait demandé de retirer ses chaussures blanches, ce qui aurait pu exciter le dragon de Komodo[52],[53]. Bien qu'il s'en soit sorti, il a subi une intervention chirurgicale pour réparer ses tendons endommagés[54].
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+ Le dragon (du grec drákōn, δράκων) est une créature légendaire représentée comme une sorte de gigantesque reptile, ailes déployées et pattes armées de griffes[1]. Dans de nombreuses mythologies à travers le monde, on retrouve des créatures reptiliennes possédant des caractéristiques plus ou moins similaires, désignées comme dragons[2].
2
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3
+ Par son apparence reptilienne, le dragon est intimement lié à la terre. Cependant, il se détache du monde terrestre par sa capacité à voler, ce qui le distingue des rampants, à l'image des serpents (le plus souvent malfaisants) que l'on retrouve de par le monde (nâga, aspic…)[3]. Ces derniers s'opposent, au contraire, aux créatures aériennes, physiquement ou symboliquement : en Égypte, Horus dieu faucon fils d'Osiris l'adversaire d'Apophis le serpent, en Asie, Garuda aigle géant combattant les serpents nâga…
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+
5
+ Ses représentations varient cependant énormément en fonction des civilisations. Symbole de vie et de puissance en Chine, protecteur en Indonésie, protecteur de trésors en Grèce antique ou encore maléfique et ravisseur de princesses en Europe médiévale.
6
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7
+ Une distinction principale est à faire entre les dragons occidentaux et les dragons orientaux, comme les ryuu (竜) japonais ou lóng (龍trad. 龙simpl.) chinois.
8
+
9
+ Le mot dragon existe en vieux français et vient du latin latin : draco qui signifie "grand serpent, dragon", du grec ancien δράκων, drákōn (genitif δράκοντος, drákontos) "serpent, grand animal marin".[5][6]. Les termes grec et latin font référence à tout grand serpent, pas nécessairement mythologique[5].
10
+ Le mot grec δράκων est vraisemblablement dérivé du verbe grec δέρκομαι (dérkomai) qui signifie "je vois", dont l'aoriste est ἔδρακον (édrakon)[6].
11
+
12
+ Le terme est entré dans la langue anglaise au début du treizième siècle à partir du vieux français.
13
+
14
+ Il est difficile de déterminer une origine géographique ou historique aux dragons. Leur apparition semble dater des premières civilisations, peut-être même du Paléolithique supérieur. En appliquant des outils statistiques à divers types de dragons à travers le monde[7], puis à divers récits racontant le combat contre le monstre[8], Julien d'Huy a en effet pu montrer l'existence d'un signal phylogénétique très similaire pour les dragons et pour les récits de combat, ces deux ensembles s'organisant en une progression géographique qui laisse supposer une origine africaine du motif. Parti d'Afrique, le motif aurait ensuite atteint l'Asie du Sud-Est, avant de se diffuser en Australie puis en Amérique et, dans une dernière vague, vers l'Europe paléolithique[9].
15
+
16
+ Le proto-dragon, tel qu'il a pu être statistiquement reconstruit, était en partie serpent ; il gardait les sources et autres points d’eau, pouvait voler et apparaissait lorsque la pluie et le soleil s’interpénètrent. Il possédait des écailles et des cornes, ainsi qu’une pilosité humaine. Il s'opposait à la foudre et au tonnerre. Enfin, il pouvait provoquer des inondations et des tornades. Il est intéressant de noter que cet ensemble de traits se retrouve encore dans les mythologies — et dans les arts rupestres, pour certains très vieux — du monde entier[9], ce qui laisse supposer que cette reconstruction serait au moins partiellement vraie.
17
+
18
+ Les plus anciennes traces connues de représentations du dragon remontent quant à elles à la Mongolie au Néolithique[10], et au IVe millénaire av. J.-C., dans une tombe néolithique de Xishuipo, site archéologique de la province du Henan, en Chine : formée de coquillages, sa forme se détache nettement aux côtés du défunt. La découverte de cette tombe date des années 1980[11]. Une autre représentation, vieille de 2 500 ans, constituée de briques de couleur, fut découverte sur les murs de la porte d'Ishtar, une des monumentales portes de Babylone.
19
+
20
+ Il s'agit là d'une figure religieuse imaginaire, tout comme le sont le sphinx, les sirènes ou toute autre créature fabuleuse. Celles-ci s'appuient davantage sur des espèces animales existantes, que l'homme hybride à sa fantaisie, que sur la découverte d'un squelette gigantesque (il est d'ailleurs décrit comme « un animal fantastique […] avec des griffes de lions, des ailes et une queue de serpent » dans le Larousse[12]). On trouve ainsi des monstres aux formes semblables, mais néanmoins différents, dans presque toutes les cultures antiques, et ces mythes se sont par la suite « contaminés » les uns les autres, pour s'approcher de la figure actuelle, désormais universelle.
21
+
22
+ Une filiation avec les grands reptiles disparus au Crétacé est controversée[3]. Bien entendu, il faut exclure le fait que les premiers hommes aient côtoyé les dinosaures non-aviens (comme cela est parfois représenté dans la fiction), plusieurs dizaines de millions d'années les séparant.
23
+
24
+ L'hypothèse selon laquelle les fondateurs des premières civilisations auraient trouvé des ossements de dinosaures est également débattue. Il est en effet assez rare de trouver ces fossiles à l'air libre, dégagés par l'érosion. Cela n'expliquerait donc pas l'universalité du mythe. Néanmoins, des cas sont attestés : ainsi, des ossements découverts à Wucheng sont attribués à un dragon par l'historien Chang Qu, vers 300 av. J.-C.[13],[14].
25
+
26
+ De grand reptiles, en particulier les crocodiles, pourraient avoir contribué significativement à l'universalité du mythe. En effet, il arrivait que le crocodile du Nil, dont l'aire de répartition était beaucoup plus importante à l'époque antique, atteigne la rive nord de la Méditerranée[14].
27
+
28
+ Le Varan de Komodo et des cousins comme le Megalania prisca (éteint mais qui a probablement côtoyé l'homme), peuvent également avoir inspiré des légendes de dragons.
29
+
30
+ Dans La Gloire du Duché de Carniole (Die Ehre dess Hertzogthums Crain), Janez Vajkard Valvasor décrit les mythes et légendes slovènes faisant du Protée anguillard un bébé dragon. En effet, lors des crues, cet animal cavernicole est expulsé des grottes où il vit. Les populations locales en concluaient que de grands dragons vivent sous la croute terrestre et que ce petit animal en est la larve[15].
31
+
32
+ Dans la tradition occidentale (mythologie grecque, celtique et nordique), il s'agit d'une créature reptilienne ailée et soufflant le feu, que nombre de héros ou dieux devront combattre afin d'établir l'ordre sur le monde. Ce sont avant tout des créatures liées à la terre et au feu, symbole de la puissance des forces naturelles. Ils rejoignent par ces caractéristiques les anciennes créatures chthoniennes à l'allure de serpent des mythologies indo-européennes : Apollon combattait Python[16], Krishna rivalisait avec Kaliya[17], Rê luttait contre Apophis…
33
+
34
+ Ils garderont par la suite cet aspect sauvage à des fins plus matérielles la plupart du temps associées à la surveillance de quelque chose. Cette caractéristique est inscrite dans le nom même du dragon : l'origine du mot grec drákōn (δράκων) dérive de drakeîn (δρακεῖν), aoriste du verbe dérkomai (δέρκομαι) signifiant « voir, regarder d’un regard perçant ».
35
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36
+ Le christianisme fait du dragon le symbole du mal, de la Bête de l'Apocalypse, l'incarnation de Satan et du paganisme. L'Apocalypse de Jean décrit le combat du Dragon contre le Messie. La légende dorée, les histoires des saints sauroctones évoquent de nombreux saints, martyrs et archanges triomphant du dragon qui est l'incarnation du mal.
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+
38
+ Dans la région est-méditerranéenne, de nombreuses mythologies ont équipé d'ailes des créatures telles que les Phénix, dragons, sphinx grecs, Pégase.
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+
40
+ Cette symbolique se retrouve par la suite dans la mythologie chrétienne puisque les anges sont représentés équipés d'ailes d'oiseaux, alors que les démons sont équipés d'ailes de chauves-souris, animal nocturne en Occident.
41
+
42
+ Contrairement à leurs homologues européens, les dragons asiatiques, bien qu'associés aux forces de la nature, sont dangereux mais pas vraiment hostiles. Ils ne montrent pas le caractère souvent violent des dragons occidentaux. Ils diffèrent aussi de par leur apparence : ils sont plus fins et aériens et ne possèdent pas spécialement d'ailes.
43
+
44
+ On retrouve une représentation fort semblable du dragon notamment en Chine, au Japon, en Corée et au Viêt Nam. Ses caractéristiques physiques et symboliques ne varient que de façon minime entre ces civilisations : esprits associés au climat, ils sont puissants et vénérés. On les associe régulièrement au pouvoir en place.
45
+
46
+ La mythologie amérindienne ne semble pas faire part de légendes concernant les dragons au sens où nous les concevons. Dans la croyance des Aztèques le serpent bénéficiait d'un statut important de par, entre autres, sa capacité à muer. On retrouve la racine coatl (serpent en nahuatl) dans le nom de plusieurs divinités : Cihuacóatl (femme serpent) ou Coatlicue (la dame aux serpents) mais également Quetzalcóatl (serpent à plumes, aussi présent dans la mythologie maya par exemple, sous le nom de Kukulkan) ou Mixcoatl (serpent de nuages) dans lesquels se remarque un caractère beaucoup plus aérien par les qualificatifs employés.
47
+
48
+ Dans un cadre cryptozoologique, plusieurs théories ont été émises, tentant d'expliquer les particularités morpho-physiologiques des dragons tel que décrit dans la littérature, en fonction des savoirs scientifiques actuels, et éventuellement d'en prouver l'existence. Elles ne sont toutefois que supposées, ne reposant sur aucune recherche de preuves réelles comme c'est le cas pour l'existence d'autres cryptides tel que le Yéti. Ces hypothèses sont souvent regroupées sous le terme de dracologie ou dragonologie.
49
+
50
+ Il existe cependant un lézard, appelé dragon volant, de la famille des Agamidae qui plane d'arbre en arbre dans les forêts primaires de Bornéo. Ils ne possèdent pas d'ailes mais l'ouverture de ses côtes lui permet d'étendre la peau de sa cage thoracique comme des voiles et passer ainsi d'arbre en arbre.
51
+
52
+ Certaines questions sont récurrentes dans ce genre de projets, telles que :
53
+
54
+ Le dragon a été repris dans la littérature moderne et le cinéma, ainsi que dans les jeux de rôle (essentiellement ceux d'inspiration médiévale-fantastique).
55
+
56
+ La littérature de fantasy donne souvent une part importante aux dragons. Le plus souvent l'image qui en ressort est en adéquation avec celle donnée par les mythes et le folklore européen. En ce sens les histoires modernes le représentent comme extrêmement intelligent, doué de parole et parfois associé à la magie. Le sang du dragon possède également des propriétés magiques comme dans l'opéra Siegfried, celui-ci devient capable de comprendre les oiseaux de la forêt. Il est généralement le gardien d'un trésor caché dans une citadelle ou une grotte (voire d'une princesse dans les contes).
57
+
58
+ Cependant avec l'engouement du public pour les mangas et la culture asiatique, les dragons orientaux ont tendance à entrer dans l'imaginaire collectif occidental. Par exemple le roman de l'écrivain allemand Michael Ende, L'Histoire sans fin, adapté en film par la suite, étonna les lecteurs occidentaux en montrant un sage dragon dénué d'ailes et possédant une gueule de lion dans le livre, et de chien dans le film.
59
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+ Dans l'univers de la Terre du Milieu de l'écrivain J. R. R. Tolkien, les dragons sont des créatures maléfiques nées des œuvres de Morgoth au cours du Premier Âge en Angband. Le premier d'entre eux, surnommé le « Père des Dragons » s'appelle Glaurung. Ils sont parfois appelés vers, car les premiers dragons étaient aptères (sans ailes) et se déplaçaient en rampant (par exemple, Glaurung laisse une traînée de cendres derrière lui) ; le mot est resté pour décrire les dragons, même ailés - lesquels ne sont apparus que lors de la guerre de la Grande Colère, à la fin du Premier Âge.
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+ L'antagoniste principal du roman Le Hobbit est le dragon Smaug, qui a spolié les nains de leur royaume sous la Montagne Solitaire et a volé leur trésor.
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+ Les dragons de Tolkien allient une avarice prodigieuse à une grande ruse. Ils aiment à amasser des richesses pour s'en faire un lit et dormir dessus, tel Glaurung à Nargothrond ou Smaug en Erebor.
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+ Dans la série de romans La Ballade de Pern d'Anne McCaffrey, les dragons sont les protecteurs d'une société du futur, sur une autre planète ayant régressé à une organisation féodale. Ils sont créés par les humains à partir de créatures indigènes, grâce à l'ingénierie génétique.
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+ Le cinéma (et par extension tout support audiovisuel) est un vecteur important de l'imaginaire collectif moderne, et les dragons n'y font pas exception. Ils y apparaissent fréquemment, a fortiori depuis l'avènement des effets spéciaux élaborés et l'engouement du public pour les films fantastiques à grand budget.
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+ De par la puissance qu'ils inspirent, les dragons sont une figure récurrente dans l'univers ludique, qu'il se déroule sur papier ou par l'intermédiaire d'un support audiovisuel. Bien que dans plusieurs jeux ils n'occupent qu'une place secondaire au sein d'un bestiaire, la majeure partie du temps ce sont des créatures impressionnantes faisant partie intégrante du scénario et du toile de fond du jeu. La présence de dragons dans les jeux vidéo se remarque d'autant plus que ceux-ci possèdent souvent un nom éponyme.
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+ Dans Monster Hunter, des monstres fantastiques sont les principaux adversaires des chasseurs. Toutefois, ces monstres sont en grande majorité des wyvernes et non pas des dragons (pas de pattes antérieures) : Rathalos, Rathian, Diablos et Astalos sont quelques exemples. On trouve également quelques léviathans : des reptiles similaires aux dragons (pattes antérieures et postérieures) mais sans ailes et avec un corps allongé. L'Agnaktor et le Lagiacrus constituent deux exemples de cette catégorie. Enfin, il existe tout de même quelques vrais dragons dans la série, mais il faut les chercher du côté des monstres les plus puissants, dits "dragons anciens" (cette appellation ne regroupe pas que des dragons) : Kushala Daora, Teostra et Chameleos sont trois exemples.
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+ Dans Donjons et Dragons, le dragon est l'une des figures les plus emblématiques de ce jeu de rôle, à la fois de par la puissance qu'il dégage et du développement de son histoire (un ouvrage entier, le Draconomicon, est consacré au dragon). Puissance parfois quasi-divine, les dragons participent souvent aux grands changements des différents mondes constituant le multivers de Donjons et Dragons. Il existe trois types de dragons d'alignements différents, chromatiques (mauvais) et métalliques (bons) et les dragons de gemmes (neutres). Des dragons plus particuliers existent par ailleurs.
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+ Dans Drakkhen, une diégèse vidéoludique, les dragons sont présentés comme des puissances guerrières et mystiques assurant la stabilité du monde et l'efficience de la magie. Le jeu débute lorsque le dernier dragon du monde humain est assassiné, et propose aux joueurs de restaurer l'ordre perdu en se rendant sur une île gouvernée par des princes dragons, s'apparentant chacun à un élément (terre, eau, air et feu). Les créatures mythologiques seront le centre d'un puzzle politique, pouvant rendre, une fois résolu, le fragile équilibre de l'univers.
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+ Dans la série Fire Emblem, les dragons occupent une place de choix, généralement dotés d'une puissance considérable. Ils sont à la fois le symbole de force et pouvoir et le moyen de l'obtenir. Ils représentent un peuple neutre, souvent désireux de ne pas se mêler des conflits entre peuples Laguz et Humains. Naga, le Dragon Divin, est depuis toujours le protecteur des Humains, tandis que la résurrection dans Fire Emblem: Awakening de Grima, le Dragon Déchu, manque de provoquer la fin du monde et de la race humaine.
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+ Dans Prophecy, les dragons sont les premières créatures sorties du néant primordial. Ce seront eux qui donneront naissance au monde, humains compris. Ils font figures de divinités pour ceux-ci.
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+ Dans Scales, les dragons sont des créatures ancestrales regroupées en familles et se livrant à une guerre secrète au sein de l'humanité ignorante, un peu à la façon de Vampire : La Mascarade avec les vampires. D'autres créatures mythologiques ou féériques les côtoient également.
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+ Dans la mythologie du jeu de rôle Rêve de Dragon, le monde entier est issu du rêve des dragons, même les créatures vivantes.
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+ Dans Warcraft, les dragons ne sont non pas les créateurs, mais les gardiens du monde, à son commencement. Ils sont, comme souvent, dotés d'une extrême puissance. Il y a 5 volées des Dragons avec Neltharion chef du vol noir, Alexstrasza reine du vol rouge, Nozdormu chef du vol de bronze, Malygos chef du vol bleu et Ysera reine du vol vert.
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+ Les proto-dragons sont une forme plus ancienne et primitive des dragons, notamment présents sous le règne de Galakrond, un proto-dragon titanesque dont les restes sont encore visibles en jeu dans la Désolation des Dragons en Norfendre.
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+ Dans Dofus' et Wakfu, l'objectif présenté est de retrouver les précieux Dofus, des œufs de dragon aux pouvoirs magiques. Il existe différents types de Dragons. La plupart venant du peuple Eliatrope, et les autres venant des Deux premiers Dragons créés par le Dieu Osamodas.
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+ Dans le jeu de bataille Warhammer, les dragons font partie des premières créatures amenées par les anciens lors de la création. Les bouleversements causés par l'effondrement de la porte des Anciens a conduit cette espèce sur la voie de l'extinction. Ils servent parfois de montures aux différents peuples lors de leurs combats.
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+ [réf. nécessaire]Dans Pokémon, l'un des types de créatures est le Dragon. Les pokémon de type Dragon sont rares et très puissants, bien que plus long à entraîner et à faire évoluer. Le type Dragon est efficace contre lui-même, et est faible face aux types Glace, Fée, et Dragon. Un peu moins de la moitié des Pokémon légendaires sont du type Dragon[20].
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+ Dans The Elder Scrolls V: Skyrim, les dragons occupent une place très importante dans l'histoire. Ce sont d'anciennes créatures très puissantes ramenées à la vie par Alduin, un dragon venu du passé[21]. Le héros incarné est un mortel à l'âme de dragon, appelé Dovahkiin, dont la destinée est de vaincre Alduin[22]. Dans le DLC Dragonborn (extension payante), le héros peut même chevaucher un de ces dragons.
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+ Cependant, même s'ils sont nommés ainsi, du fait qu'ils n'ont pas de pattes supérieures, ils s'apparentent davantage aux vouivres.
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+ Liste non exhaustive d'autres jeux dont les dragons sont le thème principal :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Le dragon (du grec drákōn, δράκων) est une créature légendaire représentée comme une sorte de gigantesque reptile, ailes déployées et pattes armées de griffes[1]. Dans de nombreuses mythologies à travers le monde, on retrouve des créatures reptiliennes possédant des caractéristiques plus ou moins similaires, désignées comme dragons[2].
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+ Par son apparence reptilienne, le dragon est intimement lié à la terre. Cependant, il se détache du monde terrestre par sa capacité à voler, ce qui le distingue des rampants, à l'image des serpents (le plus souvent malfaisants) que l'on retrouve de par le monde (nâga, aspic…)[3]. Ces derniers s'opposent, au contraire, aux créatures aériennes, physiquement ou symboliquement : en Égypte, Horus dieu faucon fils d'Osiris l'adversaire d'Apophis le serpent, en Asie, Garuda aigle géant combattant les serpents nâga…
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+ Ses représentations varient cependant énormément en fonction des civilisations. Symbole de vie et de puissance en Chine, protecteur en Indonésie, protecteur de trésors en Grèce antique ou encore maléfique et ravisseur de princesses en Europe médiévale.
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+ Une distinction principale est à faire entre les dragons occidentaux et les dragons orientaux, comme les ryuu (竜) japonais ou lóng (龍trad. 龙simpl.) chinois.
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+ Le mot dragon existe en vieux français et vient du latin latin : draco qui signifie "grand serpent, dragon", du grec ancien δράκων, drákōn (genitif δράκοντος, drákontos) "serpent, grand animal marin".[5][6]. Les termes grec et latin font référence à tout grand serpent, pas nécessairement mythologique[5].
10
+ Le mot grec δράκων est vraisemblablement dérivé du verbe grec δέρκομαι (dérkomai) qui signifie "je vois", dont l'aoriste est ἔδρακον (édrakon)[6].
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+
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+ Le terme est entré dans la langue anglaise au début du treizième siècle à partir du vieux français.
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14
+ Il est difficile de déterminer une origine géographique ou historique aux dragons. Leur apparition semble dater des premières civilisations, peut-être même du Paléolithique supérieur. En appliquant des outils statistiques à divers types de dragons à travers le monde[7], puis à divers récits racontant le combat contre le monstre[8], Julien d'Huy a en effet pu montrer l'existence d'un signal phylogénétique très similaire pour les dragons et pour les récits de combat, ces deux ensembles s'organisant en une progression géographique qui laisse supposer une origine africaine du motif. Parti d'Afrique, le motif aurait ensuite atteint l'Asie du Sud-Est, avant de se diffuser en Australie puis en Amérique et, dans une dernière vague, vers l'Europe paléolithique[9].
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+
16
+ Le proto-dragon, tel qu'il a pu être statistiquement reconstruit, était en partie serpent ; il gardait les sources et autres points d’eau, pouvait voler et apparaissait lorsque la pluie et le soleil s’interpénètrent. Il possédait des écailles et des cornes, ainsi qu’une pilosité humaine. Il s'opposait à la foudre et au tonnerre. Enfin, il pouvait provoquer des inondations et des tornades. Il est intéressant de noter que cet ensemble de traits se retrouve encore dans les mythologies — et dans les arts rupestres, pour certains très vieux — du monde entier[9], ce qui laisse supposer que cette reconstruction serait au moins partiellement vraie.
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+ Les plus anciennes traces connues de représentations du dragon remontent quant à elles à la Mongolie au Néolithique[10], et au IVe millénaire av. J.-C., dans une tombe néolithique de Xishuipo, site archéologique de la province du Henan, en Chine : formée de coquillages, sa forme se détache nettement aux côtés du défunt. La découverte de cette tombe date des années 1980[11]. Une autre représentation, vieille de 2 500 ans, constituée de briques de couleur, fut découverte sur les murs de la porte d'Ishtar, une des monumentales portes de Babylone.
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+ Il s'agit là d'une figure religieuse imaginaire, tout comme le sont le sphinx, les sirènes ou toute autre créature fabuleuse. Celles-ci s'appuient davantage sur des espèces animales existantes, que l'homme hybride à sa fantaisie, que sur la découverte d'un squelette gigantesque (il est d'ailleurs décrit comme « un animal fantastique […] avec des griffes de lions, des ailes et une queue de serpent » dans le Larousse[12]). On trouve ainsi des monstres aux formes semblables, mais néanmoins différents, dans presque toutes les cultures antiques, et ces mythes se sont par la suite « contaminés » les uns les autres, pour s'approcher de la figure actuelle, désormais universelle.
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+ Une filiation avec les grands reptiles disparus au Crétacé est controversée[3]. Bien entendu, il faut exclure le fait que les premiers hommes aient côtoyé les dinosaures non-aviens (comme cela est parfois représenté dans la fiction), plusieurs dizaines de millions d'années les séparant.
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+ L'hypothèse selon laquelle les fondateurs des premières civilisations auraient trouvé des ossements de dinosaures est également débattue. Il est en effet assez rare de trouver ces fossiles à l'air libre, dégagés par l'érosion. Cela n'expliquerait donc pas l'universalité du mythe. Néanmoins, des cas sont attestés : ainsi, des ossements découverts à Wucheng sont attribués à un dragon par l'historien Chang Qu, vers 300 av. J.-C.[13],[14].
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+ De grand reptiles, en particulier les crocodiles, pourraient avoir contribué significativement à l'universalité du mythe. En effet, il arrivait que le crocodile du Nil, dont l'aire de répartition était beaucoup plus importante à l'époque antique, atteigne la rive nord de la Méditerranée[14].
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+ Le Varan de Komodo et des cousins comme le Megalania prisca (éteint mais qui a probablement côtoyé l'homme), peuvent également avoir inspiré des légendes de dragons.
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+ Dans La Gloire du Duché de Carniole (Die Ehre dess Hertzogthums Crain), Janez Vajkard Valvasor décrit les mythes et légendes slovènes faisant du Protée anguillard un bébé dragon. En effet, lors des crues, cet animal cavernicole est expulsé des grottes où il vit. Les populations locales en concluaient que de grands dragons vivent sous la croute terrestre et que ce petit animal en est la larve[15].
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+ Dans la tradition occidentale (mythologie grecque, celtique et nordique), il s'agit d'une créature reptilienne ailée et soufflant le feu, que nombre de héros ou dieux devront combattre afin d'établir l'ordre sur le monde. Ce sont avant tout des créatures liées à la terre et au feu, symbole de la puissance des forces naturelles. Ils rejoignent par ces caractéristiques les anciennes créatures chthoniennes à l'allure de serpent des mythologies indo-européennes : Apollon combattait Python[16], Krishna rivalisait avec Kaliya[17], Rê luttait contre Apophis…
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+ Ils garderont par la suite cet aspect sauvage à des fins plus matérielles la plupart du temps associées à la surveillance de quelque chose. Cette caractéristique est inscrite dans le nom même du dragon : l'origine du mot grec drákōn (δράκων) dérive de drakeîn (δρακεῖν), aoriste du verbe dérkomai (δέρκομαι) signifiant « voir, regarder d’un regard perçant ».
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+ Le christianisme fait du dragon le symbole du mal, de la Bête de l'Apocalypse, l'incarnation de Satan et du paganisme. L'Apocalypse de Jean décrit le combat du Dragon contre le Messie. La légende dorée, les histoires des saints sauroctones évoquent de nombreux saints, martyrs et archanges triomphant du dragon qui est l'incarnation du mal.
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+ Dans la région est-méditerranéenne, de nombreuses mythologies ont équipé d'ailes des créatures telles que les Phénix, dragons, sphinx grecs, Pégase.
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+ Cette symbolique se retrouve par la suite dans la mythologie chrétienne puisque les anges sont représentés équipés d'ailes d'oiseaux, alors que les démons sont équipés d'ailes de chauves-souris, animal nocturne en Occident.
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+ Contrairement à leurs homologues européens, les dragons asiatiques, bien qu'associés aux forces de la nature, sont dangereux mais pas vraiment hostiles. Ils ne montrent pas le caractère souvent violent des dragons occidentaux. Ils diffèrent aussi de par leur apparence : ils sont plus fins et aériens et ne possèdent pas spécialement d'ailes.
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+ On retrouve une représentation fort semblable du dragon notamment en Chine, au Japon, en Corée et au Viêt Nam. Ses caractéristiques physiques et symboliques ne varient que de façon minime entre ces civilisations : esprits associés au climat, ils sont puissants et vénérés. On les associe régulièrement au pouvoir en place.
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+ La mythologie amérindienne ne semble pas faire part de légendes concernant les dragons au sens où nous les concevons. Dans la croyance des Aztèques le serpent bénéficiait d'un statut important de par, entre autres, sa capacité à muer. On retrouve la racine coatl (serpent en nahuatl) dans le nom de plusieurs divinités : Cihuacóatl (femme serpent) ou Coatlicue (la dame aux serpents) mais également Quetzalcóatl (serpent à plumes, aussi présent dans la mythologie maya par exemple, sous le nom de Kukulkan) ou Mixcoatl (serpent de nuages) dans lesquels se remarque un caractère beaucoup plus aérien par les qualificatifs employés.
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+ Dans un cadre cryptozoologique, plusieurs théories ont été émises, tentant d'expliquer les particularités morpho-physiologiques des dragons tel que décrit dans la littérature, en fonction des savoirs scientifiques actuels, et éventuellement d'en prouver l'existence. Elles ne sont toutefois que supposées, ne reposant sur aucune recherche de preuves réelles comme c'est le cas pour l'existence d'autres cryptides tel que le Yéti. Ces hypothèses sont souvent regroupées sous le terme de dracologie ou dragonologie.
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+ Il existe cependant un lézard, appelé dragon volant, de la famille des Agamidae qui plane d'arbre en arbre dans les forêts primaires de Bornéo. Ils ne possèdent pas d'ailes mais l'ouverture de ses côtes lui permet d'étendre la peau de sa cage thoracique comme des voiles et passer ainsi d'arbre en arbre.
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+ Certaines questions sont récurrentes dans ce genre de projets, telles que :
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+ Le dragon a été repris dans la littérature moderne et le cinéma, ainsi que dans les jeux de rôle (essentiellement ceux d'inspiration médiévale-fantastique).
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+ La littérature de fantasy donne souvent une part importante aux dragons. Le plus souvent l'image qui en ressort est en adéquation avec celle donnée par les mythes et le folklore européen. En ce sens les histoires modernes le représentent comme extrêmement intelligent, doué de parole et parfois associé à la magie. Le sang du dragon possède également des propriétés magiques comme dans l'opéra Siegfried, celui-ci devient capable de comprendre les oiseaux de la forêt. Il est généralement le gardien d'un trésor caché dans une citadelle ou une grotte (voire d'une princesse dans les contes).
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+ Cependant avec l'engouement du public pour les mangas et la culture asiatique, les dragons orientaux ont tendance à entrer dans l'imaginaire collectif occidental. Par exemple le roman de l'écrivain allemand Michael Ende, L'Histoire sans fin, adapté en film par la suite, étonna les lecteurs occidentaux en montrant un sage dragon dénué d'ailes et possédant une gueule de lion dans le livre, et de chien dans le film.
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+ Dans l'univers de la Terre du Milieu de l'écrivain J. R. R. Tolkien, les dragons sont des créatures maléfiques nées des œuvres de Morgoth au cours du Premier Âge en Angband. Le premier d'entre eux, surnommé le « Père des Dragons » s'appelle Glaurung. Ils sont parfois appelés vers, car les premiers dragons étaient aptères (sans ailes) et se déplaçaient en rampant (par exemple, Glaurung laisse une traînée de cendres derrière lui) ; le mot est resté pour décrire les dragons, même ailés - lesquels ne sont apparus que lors de la guerre de la Grande Colère, à la fin du Premier Âge.
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+ L'antagoniste principal du roman Le Hobbit est le dragon Smaug, qui a spolié les nains de leur royaume sous la Montagne Solitaire et a volé leur trésor.
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+ Les dragons de Tolkien allient une avarice prodigieuse à une grande ruse. Ils aiment à amasser des richesses pour s'en faire un lit et dormir dessus, tel Glaurung à Nargothrond ou Smaug en Erebor.
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+ Dans la série de romans La Ballade de Pern d'Anne McCaffrey, les dragons sont les protecteurs d'une société du futur, sur une autre planète ayant régressé à une organisation féodale. Ils sont créés par les humains à partir de créatures indigènes, grâce à l'ingénierie génétique.
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+ Le cinéma (et par extension tout support audiovisuel) est un vecteur important de l'imaginaire collectif moderne, et les dragons n'y font pas exception. Ils y apparaissent fréquemment, a fortiori depuis l'avènement des effets spéciaux élaborés et l'engouement du public pour les films fantastiques à grand budget.
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+ De par la puissance qu'ils inspirent, les dragons sont une figure récurrente dans l'univers ludique, qu'il se déroule sur papier ou par l'intermédiaire d'un support audiovisuel. Bien que dans plusieurs jeux ils n'occupent qu'une place secondaire au sein d'un bestiaire, la majeure partie du temps ce sont des créatures impressionnantes faisant partie intégrante du scénario et du toile de fond du jeu. La présence de dragons dans les jeux vidéo se remarque d'autant plus que ceux-ci possèdent souvent un nom éponyme.
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+ Dans Monster Hunter, des monstres fantastiques sont les principaux adversaires des chasseurs. Toutefois, ces monstres sont en grande majorité des wyvernes et non pas des dragons (pas de pattes antérieures) : Rathalos, Rathian, Diablos et Astalos sont quelques exemples. On trouve également quelques léviathans : des reptiles similaires aux dragons (pattes antérieures et postérieures) mais sans ailes et avec un corps allongé. L'Agnaktor et le Lagiacrus constituent deux exemples de cette catégorie. Enfin, il existe tout de même quelques vrais dragons dans la série, mais il faut les chercher du côté des monstres les plus puissants, dits "dragons anciens" (cette appellation ne regroupe pas que des dragons) : Kushala Daora, Teostra et Chameleos sont trois exemples.
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+ Dans Donjons et Dragons, le dragon est l'une des figures les plus emblématiques de ce jeu de rôle, à la fois de par la puissance qu'il dégage et du développement de son histoire (un ouvrage entier, le Draconomicon, est consacré au dragon). Puissance parfois quasi-divine, les dragons participent souvent aux grands changements des différents mondes constituant le multivers de Donjons et Dragons. Il existe trois types de dragons d'alignements différents, chromatiques (mauvais) et métalliques (bons) et les dragons de gemmes (neutres). Des dragons plus particuliers existent par ailleurs.
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+ Dans Drakkhen, une diégèse vidéoludique, les dragons sont présentés comme des puissances guerrières et mystiques assurant la stabilité du monde et l'efficience de la magie. Le jeu débute lorsque le dernier dragon du monde humain est assassiné, et propose aux joueurs de restaurer l'ordre perdu en se rendant sur une île gouvernée par des princes dragons, s'apparentant chacun à un élément (terre, eau, air et feu). Les créatures mythologiques seront le centre d'un puzzle politique, pouvant rendre, une fois résolu, le fragile équilibre de l'univers.
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+ Dans la série Fire Emblem, les dragons occupent une place de choix, généralement dotés d'une puissance considérable. Ils sont à la fois le symbole de force et pouvoir et le moyen de l'obtenir. Ils représentent un peuple neutre, souvent désireux de ne pas se mêler des conflits entre peuples Laguz et Humains. Naga, le Dragon Divin, est depuis toujours le protecteur des Humains, tandis que la résurrection dans Fire Emblem: Awakening de Grima, le Dragon Déchu, manque de provoquer la fin du monde et de la race humaine.
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+ Dans Warcraft, les dragons ne sont non pas les créateurs, mais les gardiens du monde, à son commencement. Ils sont, comme souvent, dotés d'une extrême puissance. Il y a 5 volées des Dragons avec Neltharion chef du vol noir, Alexstrasza reine du vol rouge, Nozdormu chef du vol de bronze, Malygos chef du vol bleu et Ysera reine du vol vert.
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+ Les proto-dragons sont une forme plus ancienne et primitive des dragons, notamment présents sous le règne de Galakrond, un proto-dragon titanesque dont les restes sont encore visibles en jeu dans la Désolation des Dragons en Norfendre.
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+ Dans Dofus' et Wakfu, l'objectif présenté est de retrouver les précieux Dofus, des œufs de dragon aux pouvoirs magiques. Il existe différents types de Dragons. La plupart venant du peuple Eliatrope, et les autres venant des Deux premiers Dragons créés par le Dieu Osamodas.
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+ Dans le jeu de bataille Warhammer, les dragons font partie des premières créatures amenées par les anciens lors de la création. Les bouleversements causés par l'effondrement de la porte des Anciens a conduit cette espèce sur la voie de l'extinction. Ils servent parfois de montures aux différents peuples lors de leurs combats.
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+ [réf. nécessaire]Dans Pokémon, l'un des types de créatures est le Dragon. Les pokémon de type Dragon sont rares et très puissants, bien que plus long à entraîner et à faire évoluer. Le type Dragon est efficace contre lui-même, et est faible face aux types Glace, Fée, et Dragon. Un peu moins de la moitié des Pokémon légendaires sont du type Dragon[20].
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+ Dans The Elder Scrolls V: Skyrim, les dragons occupent une place très importante dans l'histoire. Ce sont d'anciennes créatures très puissantes ramenées à la vie par Alduin, un dragon venu du passé[21]. Le héros incarné est un mortel à l'âme de dragon, appelé Dovahkiin, dont la destinée est de vaincre Alduin[22]. Dans le DLC Dragonborn (extension payante), le héros peut même chevaucher un de ces dragons.
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1
+ Un drapeau est une pièce d’étoffe attachée à une hampe qui représente la « personne morale » d'un groupe ou d'une communauté : nation, territoire, ville, organisation, compagnie commerciale ou régiment. De formes et de proportions très variées, c'est cependant fréquemment un rectangle de deux unités de hauteur pour trois de largeur. Il est la forme figurée de l'entité représentée et peut se décliner en un blason, un sceau ou une livrée. Il permet, grâce à ses couleurs et à son emblème, de se distinguer d'autres identités équivalentes ou concurrentes dans le cadre de rassemblements pacifiques ou guerriers. Sa destruction ou sa prise signifient la dissolution ou la capture, réelle ou pensée, de l'identité qu'il représente. Les plus anciennes représentations de « drapeaux » connues sont chinoises. Elles dateraient du deuxième millénaire avant notre ère. C'est aussi aux Chinois qu'est attribuée l'invention de la soie tissée, et donc des premiers véritables drapeaux semblables à ceux d'aujourd'hui[1].
2
+
3
+ La notion de drapeau s’est étendue à toutes les étoffes ayant valeur de signal ou de marque. Par exemple, la couleur des drapeaux sur les plages indique que la baignade est soit interdite (rouge), soit dangereuse (orange), soit autorisée (vert), le drapeau blanc signalant un banc de méduse. De même les drapeaux en sport ont leur signification de sécurité et d’avertissement.
4
+
5
+ Certains drapeaux ont des significations presque universelles, comme le drapeau blanc brandi vers l’ennemi qui signifie la reddition ou une demande de trêve.
6
+
7
+ Le vocabulaire maritime utilise le terme « pavillon » en lieu et place de « drapeau » quand celui-ci est hissé dans la mâture ou à l'arrière d'un navire, qu’il soit pavillon national ou pavillon du code international des signaux, et également les termes « marque » et « flamme » pour des pavillons particuliers[2].
8
+
9
+ L'étude des drapeaux et pavillons est le domaine de la vexillologie.
10
+
11
+ Il existe différents protocoles observés lors de l’exhibition des drapeaux. Il est parfois considéré comme un manque de considération que de laisser un drapeau flotter la nuit, à moins qu’il ne soit équipé d’un éclairage approprié, ou lorsque les conditions météorologiques ne s’y prêtent pas. Enfin, il est universellement condamné, par la loi ou du moins par la morale et la fierté d’appartenance ou de représentation à une nation ou une organisation, de laisser flotter un pavillon dégradé, décoloré, sale ou qui s’est enroulé autour de son mât. Par respect pour ce qu'il représente, le drapeau ne doit jamais toucher le sol. Il est souvent d’usage de saluer le drapeau lorsqu’on le hisse sur son mât dans des contextes officiels ou militaires.
12
+
13
+ La mise en berne d’un drapeau est une coutume visant à rendre un hommage, lors du décès d’une personnalité d’importance nationale ou étatique, d’un membre du gouvernement ou de la famille royale. Les drapeaux sont également parfois mis en berne la nuit ou selon un code établi par les autorités des organisations et États qu’ils représentent.
14
+
15
+ Il n'est pas d'usage de superposer des drapeaux sur un même mât car l’organisation ou l’État représenté par un drapeau ne peut pas prendre le dessus sur un autre. Il existe des exceptions, en ce qui concerne par exemple, le drapeau d'un pays, pouvant flotter au-dessus de celui d'un de ses États ou d'une de ses provinces.
16
+
17
+ Certains drapeaux flottant à l’envers (tête en bas) peuvent signifier que la base ou les bâtiments où ils flottent sont passés aux mains de l’ennemi. C'est également un signe de détresse, mais peut aussi être un signe de contestation ou de rébellion.
18
+
19
+ Il existe pour les usages officiels, un protocole sur la façon de plier un drapeau.
20
+
21
+ Les cercueils de soldats morts en territoire étranger sont souvent recouverts ou enveloppés d'un pavillon lors de leur rapatriement.
22
+
23
+ On distingue également le drapeau du pavillon. Le drapeau est conçu pour être porté à la main, et dispose d'une hampe le plus souvent en pvc ; alors que le pavillon est une étoffe qui est conçue pour être montée sur les mâts. Dans le langage courant, nous utilisons à tort le mot drapeau pour désigner les drapeaux et les pavillons.
24
+
25
+ Les drapeaux de Chypre et du Kosovo sont les seuls drapeaux d'État souverain représentant une carte de leur territoire. Ces deux drapeaux ne sont pas à proprement parler « nationaux » : dans ces deux États, les drapeaux grecs, turcs ou albanais sont couramment utilisés comme drapeaux nationaux. Une proposition de drapeau de l'Antarctique contient également une carte du continent (qui n’est ni un État, ni une nation). Le drapeau officiel des Nations unies a pour motif central, entouré de rameaux d'olivier symbolisant la paix, une carte du monde formée par une projection équidistante azimutale centrée sur le pôle Nord. Enfin, le premier drapeau du Bangladesh a possédé une représentation du pays nouvellement indépendant entre 1971 et 1972, qui fut abandonnée par la suite.
26
+
27
+ Drapeau de Chypre.
28
+
29
+ Drapeau du Kosovo.
30
+
31
+ Drapeau de l'organisation des Nations unies.
32
+
33
+ Proposition de Graham Bartram (en) pour un drapeau de l'Antarctique.
34
+
35
+ Premier drapeau du Bangladesh (1971-1972)
36
+
37
+ Cinq pays arborent la représentation d'un bâtiment sur leur drapeau : Afghanistan (mosquée), Cambodge (Angkor Vat), Espagne (armoiries représentant un château), Portugal (armoiries représentant sept châteaux) et Saint-Marin (armoiries représentant trois tours)
38
+
39
+ Drapeau de l'Afghanistan.
40
+
41
+ Drapeau du Cambodge.
42
+
43
+ Drapeau de l'Espagne.
44
+
45
+ Drapeau du Portugal.
46
+
47
+ Drapeau de Saint-Marin.
48
+
49
+ Le drapeau du Népal est le seul drapeau national qui ne soit pas un quadrilatère, il est formé de deux triangles. C'est également le seul drapeau national à être plus haut que large
50
+
51
+ Drapeau du Népal.
52
+
53
+ Les drapeaux de la Suisse et du Vatican sont les deux seuls drapeaux nationaux de forme carrée. À l'inverse, le drapeau du Qatar est 2,54 fois plus large que haut, ce qui en fait le drapeau national le plus long.
54
+
55
+ Drapeau de la Suisse.
56
+
57
+ Drapeau du Vatican.
58
+
59
+ Drapeau du Qatar.
60
+
61
+ Les anciens drapeaux de Mascate et Oman et de la Libye furent les seuls drapeaux nationaux unicolores.
62
+
63
+ Drapeau de Mascate et Oman (1820-1970).
64
+
65
+ Drapeau de la Jamahiriya arabe libyenne (1977-2011).
66
+
67
+ Le drapeau du Paraguay est le seul drapeau national à avoir un symbole différent sur chacune de ses faces. Sur l'endroit on peut observer les armoiries du pays, alors que sur l'envers on trouve un lion assis de profil devant une pique surmontée du bonnet phrygien, le tout entouré par la devise nationale Paz y Justicia (« Paix et Justice »). Par le passé, les drapeaux de Moldavie (1990-2010), des Philippines (1898-1901) et de l'Union soviétique (1923-1991) dont certains symboles n'étaient pas reproduits au revers ont donc eu deux faces distinctes, mais pas un symbole différent sur chaque face.
68
+
69
+ Drapeau du Paraguay (endroit).
70
+
71
+ Drapeau du Paraguay (envers).
72
+
73
+ Drapeau de la Moldavie (endroit, 1990-2010).
74
+
75
+ Drapeau de la Moldavie (envers, 1990-2010).
76
+
77
+ Drapeau des Philippines (endroit, 1898-1901).
78
+
79
+ Drapeau des Philippines (envers, 1898-1901).
80
+
81
+ Drapeau de l'Union soviétique (endroit, 1923-1991)
82
+
83
+ Drapeau de l'Union soviétique (envers, 1923-1991)
84
+
85
+ Le drapeau européen est celui de l'Union européenne et également celui du Conseil de l'Europe.
86
+
87
+ Drapeau de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe
88
+
89
+ Le drapeau olympique : de couleurs bleu, jaune, noir, vert et rouge, représente tous les pays du monde car tous les drapeaux nationaux possèdent au moins une de ces six couleurs (en comptant le blanc pour la couleur du fond). Le nombre des anneaux représente les cinq continents, sans pour autant apparenter chaque anneau à un continent précis.
90
+
91
+ Drapeau olympique.
92
+
93
+ Le drapeau officiel de l'Organisation Internationale de la Francophonie représente un cercle, subdivisé en cinq arcs de couleurs différentes.
94
+ De la même manière que le drapeau olympique, il représente les cinq continents habités. Les couleurs sont identiques à l’exception du noir remplacé par le violet.
95
+
96
+ Drapeau de la Francophonie.
97
+
98
+ Initialement, les neuf couleurs les plus fréquemment utilisées étaient celles héritées de l'héraldique européenne[5] : bleu, rouge, noir, vert, jaune, blanc, orange, violet et brun. Depuis le dernier quart du XXe siècle, la « révolution numérique » a abouti à l'adoption d'une palette de couleurs bien plus large issue des normes ISO concernant la chromatique et les palettes graphiques, elles-mêmes issues des codes Pantone et/ou du web, de sorte que les divers drapeaux qui auparavant affichaient par exemple un même bleu, peuvent aujourd'hui en afficher une huitaine allant du bleu ciel à l'indigo presque noir[6].
99
+
100
+ Le bleu, le blanc et le rouge sont présents dans les drapeaux de beaucoup de pays slaves, des pays d'Europe de l'Ouest mais aussi d'Asie ou des Amériques :
101
+
102
+ Drapeau de la Russie.
103
+
104
+ Drapeau de la Slovaquie.
105
+
106
+ Drapeau de la Slovénie.
107
+
108
+ Drapeau de la Serbie.
109
+
110
+ Drapeau de la Croatie.
111
+
112
+ Drapeau de la République tchèque.
113
+
114
+ Drapeau de la France.
115
+
116
+ Drapeau du Luxembourg.
117
+
118
+ Drapeau des Pays-Bas.
119
+
120
+ Drapeau du Paraguay.
121
+
122
+ Drapeau des Philippines.
123
+
124
+ Drapeau du Costa Rica.
125
+
126
+ Drapeau de Cuba.
127
+
128
+ Drapeau du Porto Rico.
129
+
130
+ Drapeau du Panama.
131
+
132
+ Drapeau de la République dominicaine.
133
+
134
+ Drapeau du Chili.
135
+
136
+ Drapeau du Royaume-Uni.
137
+
138
+ Drapeau des États-Unis.
139
+
140
+ Drapeau du Liberia.
141
+
142
+ Drapeau de l’Islande.
143
+
144
+ Drapeau de la Norvège.
145
+
146
+ Drapeau du Cap-Vert.
147
+
148
+ Drapeau de la Thaïlande.
149
+
150
+ Drapeau du Laos.
151
+
152
+ Drapeau du Cambodge.
153
+
154
+ Drapeau de la Corée du Nord.
155
+
156
+ Le rouge, le jaune et le vert, les couleurs panafricaines, sont surtout présentes dans les drapeaux des pays africains.
157
+
158
+ Drapeaux arborant les couleurs panafricaines :
159
+
160
+ Drapeau du Mali.
161
+
162
+ Drapeau du Sénégal.
163
+
164
+ Drapeau de la Guinée.
165
+
166
+ Drapeau du Cameroun.
167
+
168
+ Drapeau de l’Éthiopie.
169
+
170
+ Drapeau du Ghana.
171
+
172
+ Drapeau du Congo (Brazzaville).
173
+
174
+ Drapeau de Sao Tomé-et-Principe.
175
+
176
+ Drapeau du Burkina Faso.
177
+
178
+ Drapeau du Bénin.
179
+
180
+ Drapeau de la Guinée-Bissau.
181
+
182
+ Drapeau du Togo.
183
+
184
+ Drapeaux arborant les mêmes couleurs rouge, jaune et vert sans pour autant se réclamer du panafricanisme :
185
+
186
+ Drapeau de la Birmanie.
187
+
188
+ Drapeau de la Bolivie.
189
+
190
+ Drapeau de la Grenade.
191
+
192
+ Drapeau du Guyana.
193
+
194
+ Drapeau du Kurdistan.
195
+
196
+ Drapeau de la Lituanie.
197
+
198
+ Drapeau du Portugal.
199
+
200
+ Drapeau de Saint-Christophe-et-Niévès.
201
+
202
+ Drapeaux de pays africains utilisant le rouge-noir-vert, ou une combinaison incluant des couleurs panafricaines :
203
+
204
+ Drapeau du Kenya.
205
+
206
+ Drapeau du Malawi.
207
+
208
+ Drapeau de l’Angola.
209
+
210
+ Drapeau de l’Ouganda.
211
+
212
+ Drapeau du Zimbabwe.
213
+
214
+ Drapeau du Mozambique.
215
+
216
+ Drapeau de la République centrafricaine.
217
+
218
+ Drapeau de l’Afrique du Sud.
219
+
220
+ Drapeau du Soudan du Sud.
221
+
222
+ Drapeau de la Zambie.
223
+
224
+ Les combinaisons des couleurs panarabes sont présentes dans les drapeaux de pays arabes ou majoritairement musulmans. Les combinaisons peuvent faire ressortir de une à quatre de ces couleurs, accompagnées ou non de symboles d'astres (lune, étoile à 5 branches surtout) ou d'une écriture arabe :
225
+
226
+ Drapeau du Yémen.
227
+
228
+ Drapeau de l'Égypte.
229
+
230
+ Drapeau de la Syrie.
231
+
232
+ Drapeau de l'Irak.
233
+
234
+ Drapeau du Soudan.
235
+
236
+ Drapeau de la Libye.
237
+
238
+ Drapeau de l'Etat palestinien.
239
+
240
+ Drapeau de la Jordanie.
241
+
242
+ Drapeau des Émirats arabes unis.
243
+
244
+ Drapeau du Koweït.
245
+
246
+ Ce sont des drapeaux à bandes horizontales : celle du haut reprend la couleur qui occupe la place d'honneur sur le blason (par exemple le noir de l'aigle d'Allemagne), la suivante reprend la deuxième couleur du blason (le rouge du bec et des serres), la troisième reprend la troisième couleur (le fond jaune).
247
+
248
+ Drapeau de l'Allemagne.
249
+
250
+ Armoiries de l'Allemagne.
251
+
252
+ Il en va également ainsi pour le drapeau tricolore du grand-duché de Luxembourg : le lion rampant, de gueules, a donné sa couleur à la bande horizontale supérieure, rouge, les burelles du champ, alternativement d'argent et d'azur ont fourni la bande intermédiaire blanche et la bande inférieure bleue.
253
+
254
+ Drapeau de la Pologne.
255
+
256
+ Armoiries de la Pologne.
257
+
258
+ Drapeau de la Hongrie.
259
+
260
+ Armoiries de la Hongrie.
261
+
262
+ Drapeau de la Slovaquie.
263
+
264
+ Armoiries de la Slovaquie.
265
+
266
+ Drapeau de Saint-Marin.
267
+
268
+ Armoiries de Saint-Marin.
269
+
270
+ On compte parmi eux les plus anciens drapeaux nationaux encore utilisés. En particulier, les pays scandinaves qui utilisent la croix scandinave sur leur drapeau.
271
+
272
+ Drapeau du Danemark.
273
+
274
+ Drapeau de la Finlande.
275
+
276
+ Drapeau de la Norvège.
277
+
278
+ Drapeau de la Suède.
279
+
280
+ Drapeau de l'Islande.
281
+
282
+ Drapeau d'Åland.
283
+
284
+ Drapeau des Îles Féroé.
285
+
286
+ Le drapeau du Royaume-Uni est une combinaison des trois croix de saint Georges (drapeau de l'Angleterre), de saint André (drapeau de l'Écosse) et de saint Patrick (qui est saint patron de l’Irlande, et donc de l’Irlande du Nord) ; il est présent sur les drapeaux nationaux de plusieurs nations du Commonwealth, ainsi que sur celui d'Hawaï, archipel qui n'a cependant jamais été lié au Royaume-Uni.
287
+
288
+ Drapeau du Royaume-Uni.
289
+
290
+ Drapeau des Tuvalu.
291
+
292
+ Drapeau des Fidji.
293
+
294
+ Drapeau de la Nouvelle-Zélande.
295
+
296
+ Drapeau de l'Australie.
297
+
298
+ Drapeau de Niue
299
+
300
+ Drapeau des îles Cook
301
+
302
+ Drapeau d'Anguilla
303
+
304
+ Drapeau de l'île de l'Ascension
305
+
306
+ Drapeau des îles Caïmans
307
+
308
+ Drapeau des Bermudes
309
+
310
+ Drapeau de la Géorgie du Sud-et-les îles Sandwich du Sud
311
+
312
+ Drapeau des îles Malouines
313
+
314
+ Drapeau de Montserrat
315
+
316
+ Drapeau des îles Pitcairn
317
+
318
+ Drapeau de Sainte-Hélène
319
+
320
+ Drapeau de Tristan da Cunha
321
+
322
+ Drapeau du Territoire britannique de l'océan Indien
323
+
324
+ Drapeau des Îles Turques-et-Caïques
325
+
326
+ Drapeau des îles Vierges britanniques
327
+
328
+ Drapeau d'Hawaï
329
+
330
+ Les drapeaux suivants arborent également des croix :
331
+
332
+ Drapeau des Tonga.
333
+
334
+ Drapeau de Malte.
335
+
336
+ Drapeau de la Géorgie.
337
+
338
+ Drapeau de la Grèce.
339
+
340
+ Drapeau de la Suisse.
341
+
342
+ Drapeau de la République dominicaine.
343
+
344
+ Drapeau de la Jamaïque.
345
+
346
+ Drapeau du Burundi.
347
+
348
+ Drapeau de la Dominique.
349
+
350
+ On retrouve le croissant et l’étoile sur de nombreux drapeaux de pays musulmans.
351
+
352
+ Drapeau de l'Algérie.
353
+
354
+ Drapeau de l'Azerbaïdjan.
355
+
356
+ Drapeau des Comores.
357
+
358
+ Drapeau de la Libye.
359
+
360
+ Drapeau de la Malaisie.
361
+
362
+ Drapeau de la Mauritanie.
363
+
364
+ Drapeau de l'Ouzbékistan.
365
+
366
+ Drapeau du Pakistan.
367
+
368
+ Drapeau du Turkménistan.
369
+
370
+ Drapeau de la Tunisie.
371
+
372
+ Drapeau de la Turquie.
373
+
374
+ Les drapeaux à canton sont généralement des drapeaux issus d'un pavillon de marine[réf. nécessaire].
375
+
376
+ Drapeau des États-Unis.
377
+
378
+ Drapeau de la Grèce.
379
+
380
+ Drapeau de la Malaisie.
381
+
382
+ Drapeau du Liberia.
383
+
384
+ Drapeau du Chili.
385
+
386
+ Drapeau des Samoa.
387
+
388
+ Drapeau de la République de Chine (Taïwan).
389
+
390
+ Drapeau des Tonga.
391
+
392
+ Drapeau de l'Uruguay.
393
+
394
+ Drapeau de l'Australie.
395
+
396
+ Drapeau des Fidji.
397
+
398
+ Drapeau de la Nouvelle-Zélande.
399
+
400
+ Drapeau des Tuvalu.
401
+
402
+ Drapeau des Bahamas.
403
+
404
+ Drapeau des Comores.
405
+
406
+ Drapeau de Cuba.
407
+
408
+ Drapeau de Djibouti.
409
+
410
+ Drapeau de la Guinée équatoriale.
411
+
412
+ Drapeau du Guyana.
413
+
414
+ Drapeau de la Jordanie.
415
+
416
+ Drapeau du Mozambique.
417
+
418
+ Drapeau de la Palestine.
419
+
420
+ Drapeau panarabe.
421
+
422
+ Drapeau des Philippines.
423
+
424
+ Drapeau de Porto Rico.
425
+
426
+ Drapeau de la République tchèque.
427
+
428
+ Drapeau de Sao Tomé-et-Principe.
429
+
430
+ Drapeau du Soudan.
431
+
432
+ Drapeau du Soudan du Sud.
433
+
434
+ Drapeau du Timor oriental.
435
+
436
+ Drapeau du Zimbabwe.
437
+
438
+ Ce modèle à trois bandes verticales fut inauguré par la France en février 1794. Le dessin est dû au peintre Jacques-Louis David.
439
+
440
+ Drapeau de la France.
441
+
442
+ Drapeau de l'Italie.
443
+
444
+ Drapeau de la Belgique.
445
+
446
+ Drapeau de l'Irlande.
447
+
448
+ Drapeau de la Roumanie.
449
+
450
+ Drapeau de la Guinée.
451
+
452
+ Drapeau du Mali.
453
+
454
+ Drapeau du Sénégal.
455
+
456
+ Drapeau du Tchad.
457
+
458
+ Drapeau du Nigeria.
459
+
460
+ Drapeau du Cameroun.
461
+
462
+ Drapeau de la Côte d'Ivoire.
463
+
464
+ Drapeau de la Barbade.
465
+
466
+ Drapeau de la France libre.
467
+
468
+ Pavillon de l'Italie.
469
+
470
+ Drapeau du Mexique.
471
+
472
+ Drapeau du Guatemala.
473
+
474
+ Drapeau du Pérou.
475
+
476
+ Drapeau de l'Andorre.
477
+
478
+ Drapeau de la Moldavie.
479
+
480
+ Drapeau de l'Afghanistan.
481
+
482
+ On retrouve aussi, sur quelques drapeaux du monde, des disques. Dans certains cas, ces disques représentent le Soleil ou la Lune.
483
+
484
+ Drapeau de la Corée du Sud.
485
+
486
+ Drapeau du Japon.
487
+
488
+ Drapeau du Kazakhstan.
489
+
490
+ Drapeau du Bangladesh.
491
+
492
+ Drapeau des Palaos.
493
+
494
+ Il existe dans le monde des drapeaux de nations diverses qui présentent de fortes ressemblances ou sont identiques. Ces similitudes sont soit le fruit d'une histoire commune, soit complètement fortuites. En voici quelques exemples :
495
+
496
+ Drapeau de Monaco.
497
+
498
+ Drapeau de l'Indonésie.
499
+
500
+ Drapeau de Singapour.
501
+
502
+ Drapeau du Royaume de Madagascar.
503
+
504
+ Drapeau de la Pologne.
505
+
506
+ Drapeau de la Tunisie.
507
+
508
+ Drapeau de la Turquie.
509
+
510
+ Drapeau du Luxembourg.
511
+
512
+ Drapeau des Pays-Bas.
513
+
514
+ Drapeau de la Roumanie.
515
+
516
+ Drapeau du Tchad.
517
+
518
+ Drapeau de la Moldavie.
519
+
520
+ Drapeau d'Andorre.
521
+
522
+ Drapeau du Mali.
523
+
524
+ Drapeau du Sénégal.
525
+
526
+ Drapeau du Niger.
527
+
528
+ Drapeau de l'Inde.
529
+
530
+ Drapeau du Mexique.
531
+
532
+ Drapeau de l'Italie.
533
+
534
+ Drapeau d'Haïti.
535
+
536
+ Drapeau du Liechtenstein.
537
+
538
+ Drapeau de la Slovénie.
539
+
540
+ Drapeau de la Slovaquie.
541
+
542
+ Drapeau de la Russie.
543
+
544
+ Drapeau de la Colombie.
545
+
546
+ Drapeau de l'Équateur.
547
+
548
+ Drapeau du Venezuela.
549
+
550
+ Drapeau de l'Arménie.
551
+
552
+ Drapeau de l'Argentine.
553
+
554
+ Drapeau du Nicaragua.
555
+
556
+ Drapeau du Honduras.
557
+
558
+ Drapeau du Salvador.
559
+
560
+ Drapeau de l’Australie.
561
+
562
+ Drapeau de la Nouvelle-Zélande.
563
+
564
+ Drapeau du Kurdistan.
565
+
566
+ Drapeau du Tadjikistan.
567
+
568
+ Drapeau de la Hongrie.
569
+
570
+ Drapeau de l'Iran.
571
+
572
+ Drapeau de la Bulgarie.
573
+
574
+ Un drapeau peut représenter une langue spécifique. Tels sont les cas des drapeaux de l’OIF, du peuple hispanique, de l’espéranto, du pandunia
575
+
576
+ Drapeau de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
577
+
578
+ Drapeau de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).
579
+
580
+ Drapeau de l'hispanité d'Amérique (« Bandera de la Raza (es)» ou « de la Hispanidad »).
581
+
582
+ Drapeau de l’espéranto.
583
+
584
+ Drapeau du pandunia.
585
+
586
+ Un drapeau peut représenter une communauté linguistique bilingue spécifique aussi. Tel est le cas du drapeau officieux de la francophonie espérantiste.
587
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588
+ Drapeau franco-espérantiste.
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+ L'abricot est le fruit d'un arbre généralement de petite taille appelé abricotier, de la famille des Rosaceae. Le nom scientifique de l'abricotier est Prunus armeniaca (prune d'Arménie). Il appartient au sous-genre des Prunus, section Armeniaca avec les quatre autres abricotiers du monde.
2
+
3
+ Attesté dès le XVIe siècle, le mot est passé de l'arabe au français via le catalan « albercoc », l’espagnol « albaricoque » ou le portugais « albricoque »[1]. Le terme arabe أَلْبَرْقُوق ʾ(« āl-barkuk »)est lui même issu du grec πραικόκιον, praikókion, qui vient du latin « praecoquum », c’est-à-dire « (le fruit) précoce »[1].
4
+
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+
6
+
7
+ C'est un fruit charnu, une drupe, de forme arrondie, possédant un noyau dur contenant une seule grosse graine, ou amande.
8
+
9
+ La chair est sucrée, peu juteuse, jaune orangé et ferme — la teneur en carotène ou provitamine A est élevée, c’est elle qui donne la couleur orangée et l’abricot est riche en pectines qui se gonflent facilement d’eau et qui lui confèrent son côté moelleux. L'abricot se sépare aisément en suivant le sillon médian.
10
+
11
+ La peau veloutée, dont la couleur peut aller du jaune au rouge, est parfois piquetée de « taches de rousseur » et se mange. La couleur rouge n’est pas gage de maturité (le degré de maturité est apprécié par le parfum et la souplesse du fruit) et l'abricot mûrit après sa cueillette : il est climactérique.
12
+
13
+ L'abricot est, comme la pêche, un fruit à noyau du genre Prunus originaire de Chine[2].
14
+
15
+ Des abricotiers sauvages poussent dans la chaîne de montagnes des Tian shan, d'Asie centrale (Kirghizstan et Xinjiang en Chine) et dans diverses régions de Chine (Gansu, Hebei, Henan, Jiangsu, Liaoning, Nei Mongol, Ningxia, Qinghai, Shaanxi, Shandong, Shanxi, Sichuan) ainsi qu'en Corée et au Japon[3].
16
+
17
+ L'abricotier est cultivé en Chine depuis 2 000 ans[4]. En raison de cette culture ancienne sur de vastes zones à l'ouest et au nord du territoire chinois, il est difficile de déterminer sa distribution d'origine exacte, car on ne peut savoir quelles sont les formes vraiment sauvages et celles échappées des cultures. Toutefois, les dernières études de la structure génétique des populations permet à Yuan et al.[5] (2007), d'affirmer que le centre de diversité de l'abricotier se trouve dans le Xinjiang. Ses ressources génétiques y sont très abondantes.
18
+
19
+ L'introduction de l'abricotier au Proche-Orient s'est faite à travers l'Iran (« abricot » se dit en persan « zerdalou ») et l'Arménie[6], aux alentours du Ier siècle avant notre ère[7]. Les Grecs puis les Romains ne prirent connaissance de l'abricotier qu'à cette époque. Inconnu du temps de Théophraste, ce n'est qu'au Ier siècle qu'on trouve des mentions de ce fruit dans les textes : le médecin grec Dioscoride l'appelle Mailon armeniacon « pomme d'Arménie » et Pline fait une allusion obscure à une variété portant le nom de praecocium (précoce).
20
+
21
+ La dénomination en latin scientifique de armeniaca a été utilisée la première fois par le naturaliste suisse Gaspard Bauhin (dans Pinax Theatri Botanici). La croyance en une origine arménienne fut entérinée par Linné qui baptisa l'espèce Prunus armeniaca (1753). D'après de Candolle (Origine des plantes cultivées, 1882), ce serait le botaniste Joseph Decaisne qui serait le premier à avoir soupçonné l'origine chinoise de l'arbre. Il avait reçu des échantillons du Dr Bretschneider d'abricots sauvages « des montagnes de Pékin »(« Le fruit est petit ... sa chair est jaune rougeâtre, d'une saveur acide, mais mangeable ») et d'abricots cultivés aux environs de Pékin, deux fois plus gros et semblables à nos abricots.
22
+
23
+ Au début de notre ère, quelques centaines d'années après son arrivée en Arménie, la culture de l'abricotier était bien établie en Syrie, Turquie, Grèce et Italie[7].
24
+
25
+ L'abricotier aurait été introduit en France par deux voies[8] :
26
+
27
+ Les descendants des abricotiers de la vallée de la Loire, cultivés dans le Vaucluse et la vallée du Rhône, présentent les caractéristiques du phylum européen : une amande douce, l'autofertilité et une faible exigence au greffage. Les descendants de la population d'abricots du Roussillon possèdent eux les caractéristiques du phylum nord-africain : une amande amère, l'autostérilité et de fortes exigences au greffage[9].
28
+
29
+ La culture de l'abricotier ne s'établira véritablement en France que trois siècles plus tard ; c'est à peu près à la même époque que les missionnaires espagnols l’implanteront dans le sud de la Californie, où il sera rapidement adopté.
30
+
31
+ En Afrique du Nord, on retrouve plusieurs variétés, deux (paviot et rosé) en Algérie dans le seul massif de l'Aurès, l'une à N'Gaous, ouest de l'Aurès, l'autre à Menaa au centre de l'Aurès (wilaya de Batna). La variété de Menaa est unique au monde par sa blancheur et sa tache rouge. La fête de l'abricot est célébrée à N'Gaous chaque 19 juin[10]. N'Gaous a démarré dans les années 1970 une industrie de jus d'abricot qui, face à l'insuffisance de l'arboriculture, s'est reconvertie dans un ensemble plus large de jus de fruits, surtout d'orange, dont le nom « N'Gaous » est devenu synonyme (dans les années 2000).
32
+
33
+ L'abricot est un fruit climactérique qui, comme la tomate ou la banane, présente une crise respiratoire durant sa maturation, caractérisée par une forte augmentation de la respiration, accompagnée par une production d'éthylène[11]. Lorsque le fruit est encore sur l'arbre, la vitesse de maturation est corrélée avec le dégagement d'éthylène. Dès que le dégagement d'éthylène se produit, le fruit évolue rapidement vers la maturité.
34
+
35
+ Parmi les nombreuses variétés existantes, on peut citer les plus couramment produites en France, par ordre d'arrivée sur les étals :
36
+
37
+ D'autres variétés particulièrement appréciées sont plus adaptées au verger d'amateur, comme Royal du Luxembourg, ou Pêche de Nancy (sic).
38
+
39
+ La production mondiale est dominée par la Turquie, et plus particulièrement la région de Malatya, avec environ 695 300 tonnes d'abricots produits en 2009, suivie de l'Iran avec 397 700 tonnes. La majeure partie de la production turque est destinée au séchage.
40
+
41
+ La récolte débute en juin et se poursuit jusqu’au mois d’août avec un pic de production à la fin du mois de juillet. La première variété récoltée est Early Blush, suivie de Orangered, Jumbocot-Goldrich puis Tomcot.
42
+
43
+ La France est le deuxième pays producteur d’abricots de l'union Européenne. En 2007, la production française a été de 166 900 tonnes contre 514 065 tonnes pour l’ensemble de l’Europe, soit une part de 32,5 %. Au niveau européen, la France se retrouve, en tonnage, après l’Italie et devant l’Espagne et la Grèce.
44
+ En En 2017 la production française est de 159 347 tonnes[12]. La surface cultivée est de 12 197 hectares, soit un rendement de 13,1 tonnes à l'hectare. Les principaux départements producteurs sont la Drôme, le Gard, les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées-Orientales, l'Ardèche. Le commerce extérieur est excédentaire ː 56 412 tonnes produites sont exportées et 20 790 tonnes sont importées.
45
+
46
+ Production en tonnes. Chiffres 2017 Données de FAOSTAT (FAO)
47
+
48
+ Les principales maladies de l'abricotier sont :
49
+
50
+ On consomme l'abricot frais, mais aussi séché (abricot sec) ou préparé de diverses façons : compote, confiture, tartes, abricots au sirop (en conserves), ainsi que dans des plats salés, comme le lapin aux abricots et aux panais, une recette anglaise.
51
+
52
+ L'abricot se consomme également en nectars, préparés à base de purée d'abricot (environ 50 %), d'eau et de sucre. Le nectar d'abricot, appelé à tort jus d'abricot, peut parfois être légèrement coupé avec du nectar de pêche pour adoucir l'acidité naturelle de l'abricot.
53
+
54
+ Dans certains pays, comme le Pakistan, on consomme également l'amande située dans le noyau de l'abricot. Cependant, il faut préciser que celui-ci contient une substance cyanogénétique appelée amygdaline, qui après hydrolyse, libère de l'acide cyanhydrique (cyanure d'hydrogène). Cette activation se produit seulement après l'ingestion. Concrètement, l'ingestion de quelques amandes de noyau d'abricot est sans danger, mais le fait d'en manger plusieurs dizaines fait courir un risque mortel[13].
55
+
56
+ Dans les variétés commercialisées dans les pays occidentaux, cette amande est consommée en huile (huile d'abricot) et entre dans la composition du persipan en Europe du Nord (à la différence du marzipan, dans lequel figurent des amandes), des fameux biscuits amaretti et de la liqueur douce-amère amaretto en Italie. L'abricotine est une eau-de-vie d'abricots élaborée dans le centre du Valais. La plus renommée provient d'une très vieille variété, le Luizet. En Hongrie, la pálinka peut se préparer à base d'abricots, sous le nom de barack.
57
+
58
+ Parmi les régions célèbres pour leurs abricots séchés : le Ladakh, en Inde, l'Aurès, en Algérie (abricot sec se dit « afermas » en chaoui). La kamardine, pâte d'abricots séchée qui entre dans la composition d'une boisson du même nom, est une spécialité de Syrie.
59
+
60
+ En Chine, les abricots sauvages étaient récoltés pour extraire l'huile de leur amandes[14]. Certaines variétés d'abricotier furent aussi sélectionnées pour leur amandes.
61
+
62
+ Depuis l'Antiquité, l'amande d'abricot est traditionnellement prescrite contre la toux et la constipation. Le plus ancien ouvrage de matière médicale (datant du début de notre ère), le Shennong bencao jing, indique que l'amande d'abricot, xinghe ou xingren 杏仁, « sert principalement à traiter la toux, à s'opposer au qi ascendant, à traiter les gargouillis tonitruants [de l'intestin], les maux de gorge ».
63
+
64
+ L'amande amère d'abricot, semen armeniacae amarum (en chinois xingren 杏仁) est décrite actuellement en médecine chinoise traditionnelle (Chen[15], 2003, 2008) comme :
65
+
66
+ En médecine chinoise, l'abricot sec est conseillé pour traiter l'anémie, l'asthme et les sensations de gorge sèche ou de soif.
67
+
68
+ L'amande amère d'abricot contient de l'amygdaline[17], de l'émulsine, et de nombreuses enzymes (amygdaline, prunase etc.). Elle contient aussi des acides gras (acide oléique, acide linoléique les deux constituents principaux et de l'acide palmitique, stéarique et linolénique), du cholestérol, de l'estrone, alpha-estradiol. L'hydrolyse de l'agmygdaline conduit au benzaldéhyde et à l'acide cyanhydrique.
69
+
70
+ Les abricots sont une bonne source de fibres alimentaires (pectines), de potassium et une très bonne source de bêta-carotène (vitamine A) et de vitamine C[18].
71
+
72
+
73
+
74
+
75
+
76
+ L'abricot frais contient des composés phénoliques qui contribuent à son activité antioxydante.
77
+ On trouve principalement des acides phénols (acides caféique, férulique et p-coumarique et des acides chlorogéniques) et des flavonoïdes.
78
+
79
+ Il n'y a pas de mesure absolue de l'activité antioxydante des aliments mais diverses méthodes qui lorsqu'elles sont appliquées à des listes de produits, permettent de faire des comparaisons significatives. Ainsi, le Nutrient Data Laboratory de Beltsville[24] donne dans sa table de 2010, le classement suivant le score ORAC :
80
+
81
+ Abricot est également un mot d'argot désignant le sexe féminin (voir Idiotisme botanique).
82
+
83
+ Citation : « Qu'est-ce qui se passe, dit Jourdan. Tout est vide, partout. Est-ce qu'il y a des gens malades par ici ? » La petite secoua la tête et baragouina quelques mots de patois, mais le cheval semblait l'intéresser bien plus que toutes ces questions, et s'approchant, elle lui caressa le chanfrein en lui roucoulant à l'oreille des amabilités, à croire qu'ils étaient tous les deux de vieilles connaissances ou gens du même bord. Après quoi, sans accorder un gramme d'attention au conducteur, elle attrapa lestement son panier de linge, et le collant encore ruisselant sous son bras, elle s'en alla, pieds nus et déhanchée, un bout de chanson aux lèvres, en tortillant son abricot, déjà hardi sous les plis de sa jupe. Il y avait, dans ce petit corps de quinze ou seize ans, dans son agilité, dans son insouciance, quelque chose d'implacable et de décidé qui le subjugua littéralement, et il suivit des yeux la petite paysanne jusqu'à ce qu'elle disparaisse, obliquant dans une traverse, sans avoir daigné gratifier d'un regard ce vieillard de quarante-deux ans[25].
84
+
85
+ Dans le calendrier républicain français, le 13e jour du mois de Thermidor est dénommé jour de l'Abricot[26].
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
2
+
3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
4
+
5
+ Genre
6
+
7
+ Les alligators (Alligator) forment un genre de crocodiliens de la famille des Alligatoridés. Ce terme constitue à la fois un nom vernaculaire et un nom scientifique.
8
+
9
+ Selon Reptarium Reptile Database (15 juil. 2011)[1] :
10
+
11
+ Espèces fossiles :
12
+
13
+ Le terme alligator proviendrait de l'espagnol el lagarto signifiant « le lézard ». C'est ainsi que les Conquistadores auraient désigné ce reptile.
14
+
15
+ Le mot lagarto aurait été déformé par les colons britanniques pour enfin aboutir à sa forme actuelle : alligator.
16
+
17
+ Les alligators sont caractérisés par un museau plus large que celui des crocodiles. Les deux espèces qui existent ont également tendance à être de couleur plus sombre, souvent presque noire, mais la couleur dépend beaucoup de l'eau. Les eaux chargées en algues produisent des alligators verts ; les alligators venant d'eaux contenant beaucoup d'acide tannique en provenance des arbres qui les surplombent sont souvent plus sombres (mais l'alligator chinois présente un dessin assez clair). De plus, chez les alligators, seules les dents supérieures sont visibles quand ils ferment les mâchoires, au contraire des crocodiles, dont on peut voir les dents supérieures et inférieures. Toutefois, de nombreux individus présentent des difformités dans les mâchoires, ce qui complique ce moyen d'identification.
18
+
19
+ En moyenne, le poids d'un alligator d'Amérique est de 360 kg et sa longueur de 4 mètres.
20
+
21
+ Selon le site web du Parc national des Everglades, le plus grand alligator jamais répertorié en Floride mesurait 5,3 m de long, bien que, selon le site web de la Florida Fish and Wildlife Conservation Commission, le record de longueur pour l'État de Floride revienne à un mâle de 4,39 m (14 pieds 5/8 pouces) du lac Monroe dans le comté de Seminole. En Floride, le record de poids est de 473,05 kg (1.043 livres) dans le Lac Orange du comté d'Alachua. Le plus gros alligator jamais enregistré dans l'Alabama pesait près de 450 kg et mesurait un peu plus de 4,5 m de long[2]. Le record absolu mesuré est de 5,8 m et a été trouvé sur la Grosse-Île-du-Vermillion en Louisiane. Peu de spécimens géants ont été pesés, mais les plus grands pourraient avoir dépassé une tonne. L'alligator chinois, plus petit, dépasse rarement 2 m de longueur.
22
+
23
+ La durée de vie habituelle d'un alligator est estimée à environ 50 ans ou plus. Un spécimen nommé Muja qui vit au zoo de Belgrade en Serbie depuis 1937, a au moins 80 ans[3]. Un autre spécimen, Čabulītis, mort en 2007 au zoo de Riga en Lettonie avait dépassé 72 ans.
24
+
25
+ Un alligator blanc ou albinos est un alligator atteint de leucisme ou d'albinisme en raison d'une mutation génétique. C'est un animal rare (moins d'un sur un million) et incapable de survivre dans le milieu naturel[4].
26
+
27
+ L'animal est albinos uniquement si ses deux parents sont porteurs des gènes responsables de l'albinisme[4]. La conséquence de cette transmission est que leur présence en captivité est due au croisement du premier alligator albinos avec ses parents, puis ses enfants, afin de pérenniser la souche, notamment chez Shawn Heflick[5]. Cette consanguinité, très décriée, affaiblit la résistance des animaux pour un but lucratif.
28
+
29
+ La peau est très pâle en raison de l'absence de mélanine dans les mélanocytes[4]. L'iris est de couleur bleu à gris, le reflet tirant sur le rouge[4].
30
+
31
+ Leur espérance de vie en milieu naturel est limitée à 24 heures[6] : en effet, le soleil provoque de graves brûlures ; de plus, leur mauvaise vue et la dépigmentation de leur peau en font des proies faciles
32
+ [7].
33
+
34
+ Les alligators ne sont indigènes que dans trois pays : les États-Unis, le Mexique et la République populaire de Chine.
35
+
36
+ Les alligators américains se trouvent dans le sud-est subtropical : la totalité de la Floride et de la Louisiane, les parties méridionales de la Géorgie, de l'Alabama et du Mississippi; les régions côtières de la Caroline du Sud et de la Caroline du Nord, le sud-est du Texas et l'extrême Sud-Est de l'Oklahoma et de l'Arkansas. La majorité des alligators américains se situent en Floride et en Louisiane, avec plus d'un million d'individus dans chaque État. Cette espèce est aussi présente dans le nord du Mexique.
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+ Les alligators américains vivent dans des environnements d'eau douce, comme les étangs, les marais, les marécages, les rivières et les lacs, ainsi que dans les milieux saumâtres. La Floride du Sud est le seul endroit où coexistent alligators et crocodiles.
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+ Actuellement, l'alligator chinois se trouve uniquement dans la vallée du fleuve Yangzi Jiang et il est extrêmement menacé ; on pense qu'il n'y en a plus que quelques douzaines à vivre à l'état sauvage. De fait, on peut trouver bien plus d'alligators chinois dans des zoos à travers le monde que dans la nature. Par exemple, le Rockefeller Wildlife Refuge dans le sud de la Louisiane en a plusieurs en captivité pour essayer de préserver l'espèce.
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+ Les grands alligators mâles sont des animaux solitaires et territoriaux. Les alligators plus petits se trouvent souvent en grand nombre tout près les uns des autres. Les plus gros de l'espèce (mâles et femelles), défendent leur territoire proche ; les petits montrent une tolérance plus grande à l'égard des autres alligators d'une taille voisine de la leur.
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+ Bien que les alligators aient un corps pesant et des métabolismes lents, ils sont capables de courtes pointes de vitesse, en particulier pour une attaque rapide. Leurs proies favorites sont les petits animaux qu'ils peuvent tuer et avaler d'une seule bouchée ; ils peuvent cependant tuer des proies plus grandes, en les attrapant et en les tirant dans l'eau pour qu'elles se noient. Les alligators consomment de la nourriture qui ne peut être mangée en une seule bouchée en la laissant pourrir ou bien en la mordant et en l'agitant sauvagement jusqu'à en arracher des morceaux.
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+ Dans une mâchoire d'alligator, la plupart des muscles sont faits pour mordre les proies et les agripper. Les muscles qui referment les mâchoires sont d'une puissance exceptionnelle, mais ceux qui les ouvrent sont en comparaison relativement faibles. C'est ainsi qu’un homme adulte peut à mains nues tenir un alligator la mâchoire fermée. En général, une bande de ruban adhésif suffit pour empêcher un adulte d'ouvrir ses mâchoires. C'est une des méthodes les plus couramment utilisées quand des alligators doivent être capturés et transportés, ou quand, pour toute autre raison, on doit les empêcher de mordre.
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+ Les alligators sont généralement craintifs devant les humains et ont tendance à s'en aller ou à se jeter à l'eau, si l'on s'approche. Cette attitude conduit malheureusement certaines personnes à s'approcher des alligators et de leurs nids d'une façon qui peut inciter ces animaux à attaquer. Dans plusieurs endroits il existe des lois fédérales qui interdisent de nourrir les alligators là où ils se trouvent, ce qui ne veut pas dire que tout le monde respecte l'interdiction. Quand ils sont nourris, en effet, les alligators finissent par perdre leur crainte devant l'homme et ils peuvent donc décider de s'approcher des habitations humaines plutôt que de s'éloigner.
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+ Animal amphibie, l'alligator passe de très longs séjours dans l'eau, soit qu'il chasse à l'affut, soit tout simplement qu'il dorme. Il peut rester totalement immergé environ une heure. Puis, tout en chauffant le dessus de son crâne au soleil, il se dissimule habilement dans l'eau. Son immobilité, son aspect, le font passer pour un bois flottant.
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+ Jeunes, ils mangent des poissons, des insectes, des escargots, des grenouilles et des crustacés. À mesure qu'ils grandissent, ils prennent des proies de plus en plus importantes, y compris des poissons plus gros comme des lépisostéidés ; ils mangent aussi des tortues, divers mammifères, des oiseaux, des antilopes et d'autres reptiles. Leurs estomacs contiennent souvent des gastrolithes. Poussés par la faim ils consomment jusqu'à des charognes. Les alligators adultes peuvent prendre de grands sangliers et des cerfs et sont bien connus pour tuer et manger des alligators plus petits. Dans certains cas, on a rapporté que de grands alligators s'en sont pris à l'ours et à la panthère de Floride, ce qui fait d'eux des super-prédateurs dans toute la distribution. Comme les humains empiètent sur leur habitat, les attaques contre l'homme, si elles sont rares, ne sont pas impossibles. À la différence des grands crocodiles, les alligators ne considèrent pas automatiquement un humain comme une proie, mais ils peuvent toujours attaquer pour se défendre s'ils se sentent en danger.
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+ Les morts d'hommes dues à des alligators sont peu nombreuses. Il n'y avait eu, aux États-Unis, que neuf attaques meurtrières entre 1970 et 2000, onze personnes ont été tuées par des alligators en cinq ans seulement, entre 2001 et 2006.
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+ C'est que, si les alligators ont tendance à se méfier de l'homme, un excès de confiance conduit au contraire certaines personnes à pénétrer dans le territoire des animaux, ce qui provoque l'agression.
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+ De 1948 à 2011, aux États-Unis, 224 personnes ont été mordues par des alligators, ce qui a entraîné 22 décès[8]
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+ Très souvent, la mort n'est pas causée par une attaque effectuée par un alligator, mais à cause des bactéries qui s'accumulent dans leur gueules : lorsqu'un alligator attaque, les plaies effectuées sont immédiatement remplies de bactéries.
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62
+ À leur maturité les alligators atteignent généralement une longueur de 1,80 m. L'accouplement se fait au printemps. La femelle construit un nid de végétation dont la décomposition fournit la chaleur nécessaire à l'incubation des œufs.
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+
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+ Le sexe de la descendance dépend de la température dans le nid et se détermine dans les 7 à 21 jours qui suivent le début de l'incubation. À des températures de 30 °C ou moins celle-ci produit une ponte de femelles ; à 34 °C ou plus il n'y a que des mâles. Les nids établis sur les levées de terre sont plus chauds que ceux qui sont construits dans l'humidité des marais, et donc les premiers ont tendance à produire des mâles et les seconds des femelles. Le ratio sexuel normal à l'éclosion est de cinq femelles pour un mâle, les premières pesant beaucoup plus que les seconds.
65
+
66
+ La mère défend le nid contre les prédateurs et aide les nouveau-nés dans l'eau. Elle assure une protection aux jeunes pendant près d'un an s'ils restent à proximité. La plus grande menace pour les jeunes sont les alligators adultes dont la prédation peut causer un taux de mortalité atteignant jusqu'à cinquante pour cent la première année. Dans le passé, immédiatement après l'autorisation de la chasse aux alligators, le chiffre des populations rebondissait rapidement du fait qu'il y avait moins d'adultes à s'attaquer aux jeunes, ce qui accroissait les chances de survie de ces derniers.
67
+
68
+ L'élevage des alligators est en pleine expansion en Floride, au Texas et en Louisiane. À eux trois ces États produisent annuellement un total de quelque 45 000 peaux d'alligator. Cette peau, utilisée en maroquinerie, atteint des prix élevés et peut pour une longueur de 1,8 à 2 m se vendre à 300 $ pièce, même si les cours peuvent varier considérablement d'une année à l'autre. Le marché de la viande d'alligator est en plein essor et on en produit chaque année environ 140 tonnes. Selon le Département d'Agriculture de Floride, la viande d'alligator crue contient environ 240 calories pour 100 g, dont 32 provenant de matières grasses.
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+ Quoique les alligators soient souvent confondus avec les crocodiles, ils appartiennent à deux familles taxonomiques bien distinctes.
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+ Les alligators diffèrent des crocodiles surtout par leur tête plus large et plus courte, et leur museau plus obtus, leurs dents ne ressortent pas lorsqu'ils ferment leur gueule ; ils ne possèdent pas la bordure irrégulière que l'on voit sur les pattes et les pieds arrière du crocodile, et les palmes entre les orteils des pattes arrière ne dépassent pas la moitié des intervalles ; supportant mal la salinité ils préfèrent nettement l'eau douce, tandis que les crocodiles peuvent tolérer l'eau salée, possédant des glandes spécialisées dans la filtration du sel.
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+ En général, les crocodiles présentent plus de danger pour les hommes que les alligators. [réf. souhaitée]
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+ Quant à leur aspect, une règle généralement fiable est que les alligators ont une tête en forme de U, tandis que les crocodiles l'ont en forme de V. Les crocodiles ont un museau plus étroit, avec des yeux plus en avant. Les crocodiles ont plutôt des yeux verts et les alligators des yeux bruns.
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+
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+ Une autre distinction peut être faite d'après les mâchoires. Celles des crocodiles, beaucoup plus étroites, servent à déchirer les proies et à bien les tenir. En revanche, celles des alligators sont faites pour broyer les os, et elles peuvent développer une contrainte de morsure jusqu'à 3 000 psi (20 MPa), bien que certaines grandes espèces de crocodiles peuvent en fait mordre avec une contrainte de 5 000 psi[réf. nécessaire].
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+ Les crocodiles sont plus grands que les alligators et les caïmans
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+ Les caïmans (terme qui désigne les genres Caiman, Melanosuchus et Paleosuchus) vivent en Amérique centrale et en Amérique du Sud, et diffèrent par l'absence d'un septum osseux entre les narines.
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+
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+ Le sang des alligators contient des protéines antimicrobiennes[9]. Le système immunitaire de ces reptiles contient des globules blancs « tueurs » qui peuvent combattre sélectivement les microorganismes comme les champignons, virus et bactéries sans avoir auparavant été en contact avec eux.
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+ Les protéines extraites de ces globules blancs se sont révélées efficaces contre une grande variété de bactéries dont le fameux Staphylocoque doré ainsi que contre six souches sur huit de Candida albicans.
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+ Les scientifiques pensent avoir isolé au moins quatre protéines particulièrement prometteuses dont ils espèrent tirer, d’ici une petite dizaine d’années, des médicaments classés dans une nouvelle famille : celle des « alligacines ». Ils envisagent notamment la mise sur le marché de crèmes antibiotiques pouvant être utilisées sur les plaies ulcérantes des diabétiques ou sur le derme des grands brûlés.
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+ Northern Ireland (en)Tuaisceart Éireann (ga)Norlin Airlann (sco-ulster)
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+ L’Irlande du Nord[Note 3] (en anglais : Northern Ireland ; en irlandais : Tuaisceart Éireann ; en scots d'Ulster : Norlin Airlann) est l'une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni, occupant le nord-est de l'île d'Irlande qu'elle partage avec l'État d'Irlande indépendant. Elle se compose de six des neuf comtés de la province irlandaise d'Ulster. Elle couvre 14 139 km2, soit environ un sixième de l'île entière et 5 % du Royaume-Uni. Peuplée de 1 810 863 habitants d'après le recensement du Royaume-Uni de 2011, elle représente entre un quart et un tiers de la population de l'île et 3 % de celle du Royaume-Uni. La capitale et plus grande ville d'Irlande du Nord est Belfast.
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7
+ L'Irlande du Nord est créée le 3 mai 1921 en application du Government of Ireland Act 1920 qui divise l'Irlande entre Irlande du Nord et Irlande du Sud. Le 6 décembre 1922, l'Irlande du Nord est devenue une région du nouvel État irlandais indépendant, l'État libre d'Irlande, mais dès le lendemain, le parlement d'Irlande du Nord décide de quitter le nouvel État pour rester au sein du Royaume-Uni[1].
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+ Les deux communautés du territoire se sont affrontées dans le cadre du conflit nord-irlandais de la fin des années 1960 jusqu'à la fin des années 1990. Les minoritaires nationalistes, presque tous catholiques, motivés par un désir d'égalité des droits et de réunification de l'Irlande s'opposaient aux majoritaires unionistes, presque tous protestants, descendants des colons installés au XVIIe siècle, partisans du statu quo. Des troubles publics à la fin des années 1960 se sont mués à l'orée des années 1970 en une campagne paramilitaire contre l'État britannique en Irlande du Nord. L'actrice principale était l'Armée républicaine irlandaise provisoire (IRA) qui a lutté contre la police royale de l'Ulster (RUC), l'ex-force de police en Irlande du Nord. Mais, dans cette guerre sont aussi intervenus des paramilitaires unionistes, l'armée britannique et d'autres paramilitaires nationalistes. En 1998, un accord a été conclu entre les principaux partis politiques, et en 2007, un accord de gouvernement a été conclu. Il a eu l'appui de tous les partis majeurs de l'État. Le conflit a laissé des traces psychosociologiques très profondes dans la vie culturelle et politique en Irlande du Nord. Les divisions entre les deux communautés sont encore très présentes[2].
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+
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+ Le lin, qui était une industrie importante dans l'histoire de cette province, en est devenu symbole, accepté par les deux communautés. La main rouge de l'Ulster ou l’Ulster Banner sont moins consensuels, puisqu'ils représentent depuis 1972 le mouvement unioniste irlandais, surtout la frange loyaliste.
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+ L'Irlande du Nord était couverte de glaciers pendant la majorité de la dernière ère glaciaire et durant les périodes froides précédentes. On en retrouve des traces visibles dans plusieurs drumlins dans les comtés de Fermanagh, Armagh, Antrim et surtout dans le Down[3]. La géographie de l'Irlande du Nord est marquée par le Lough Neagh, le plus grand lac d'eau douce des îles Britanniques[3] (et troisième plus grand lac d'Europe occidentale) avec 392 km2 de superficie, est situé presque au centre du territoire. Deux autres lacs importants se trouvent sur le cours du fleuve Erne dans le Fermanagh : les Lough Erne inférieur et supérieur. La plus grande île et également la seule île habitée dépendant de l'Irlande du Nord est l'île de Rathlin, au large du côté d'Antrim. Strangford Lough, avec 58 km2 est la plus grande baie des îles Britanniques est.
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15
+ Les montagnes Sperrins possèdent des altitudes relativement importantes avec une altitude maximale de 678 m. Elles sont une extension des montagnes plissées de la chaîne calédonienne. Elles recèlent des gisements importants d'or[4]. Il est également possible d'en trouver dans les montagnes granitiques de Mourne et dans le plateau basaltique d'Antrim, ainsi qu'au sein des chaînes plus petites dans le sud d'Armagh et sur la frontière de Fermanagh et Tyrone. Les collines sont peu élevées, le Slieve Donard, dans les montagnes de Mourne est le plus haut sommet avec 848 m[5]. L'activité volcanique qui est à l'origine du plateau d'Antrim a aussi formé la Chaussée des Géants sur la côte nord d'Antrim. Au nord d'Antrim, se trouvent aussi le pont de corde de Carrick-a-Rede, le temple de Mussenden et les Glens d'Antrim.
16
+
17
+ La haute et la basse rivière Bann, ainsi que la rivière Blackwater forment des basses terres fertiles et cultivées de manière extensive. Il y a de même de bonnes terres arables dans le nord et l'est du Down, mais la plus grande partie des collines n'est exploitable que pour l'élevage d'animaux. Le climat humide et la déforestation aux XVIe et XVIIe siècles ont créé beaucoup de prairies dans la région.
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+ La vallée de la rivière Lagan est dominée par Belfast. Sa zone métropolitaine inclut un tiers de la population de l'Irlande du Nord. Elle est fortement industrialisée le long de vallée Lagan et des deux côtés du Lac de Belfast.
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21
+ Le climat de l'Irlande du Nord est tempéré océanique, plus humide à l'ouest qu'à l'est, mais la présence d'une couverture nuageuse est fréquente partout dans la région à cause des reliefs. Les pluies y sont fréquentes et particulièrement d’août à janvier. Le temps est imprévisible pendant tout l'année et, bien que les saisons soient distinctes, elles sont moins prononcées que sur l'Europe continentale ou l'est de l'Amérique du Nord. La température maximale moyenne à Belfast est 6,5 °C en janvier et 17,5 °C en juillet. La température la plus haute enregistrée fut 30,8 °C à Knockarevan, dans le Fermanagh le 30 juin 1976 et à Belfast le 12 juillet 1983. La plus basse était −17,5 °C à Magherally, dans le Down le 1er janvier 1979.
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+ L'histoire de l'Irlande du Nord commence en 1920 lorsque l'île d'Irlande est scindée en Irlande du Sud (qui deviendra l'État d'Irlande indépendant que l'on connaît aujourd'hui) et Irlande du Nord.
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27
+ Le gouvernement britannique libéral du Premier ministre Herbert Asquith, dépendant du soutien du Parti parlementaire irlandais (PPI, nationaliste) à la Chambre des communes du Parlement du Royaume-uni, entend au début des années 1910 conférer un statut d'autonomie à l'île d'Irlande. Ce projet rencontre une très vive hostilité de la part de la communauté unioniste de l'Ulster. En 1912, un demi-million de protestants y signent le Covenant d'Ulster, jurant de lutter par les armes si nécessaires contre leur subordination à un éventuel gouvernement autonome catholique à Dublin.
28
+
29
+ Pour autant, le Parlement britannique adopte en 1914 la loi d'autonomie pour l'Irlande. Sa mise en œuvre est retardée par le début de la Première guerre mondiale. La « Grande guerre » permet de mettre un temps de côté les désaccords entre les communautés en Irlande : les nationalistes catholiques, tout comme les protestants de l'Ulster, sont nombreux à se porter volontaires pour rejoindre les forces armées britanniques. En 1916 toutefois, avec le soutien clandestin de l'Allemagne, une minorité radicale du mouvement nationaliste irlandais orchestre l'insurrection de Pâques à Dublin. Cette révolte violente, condamnée avec dégoût par le PPI et par la majorité du mouvement nationaliste, est réprimée dans le sang par les autorités britanniques, ce qui radicalise l'opinion publique irlandaise. En 1919, la guerre d'indépendance irlandaise débute avec la création de l'Armée républicaine irlandaise (IRA) par les nationalistes radicaux, le Sinn Féin. Dans le nord, certains des unionistes sont constitués en une milice armée appelée « Volontaires de l'Ulster », pour y résister. Par ailleurs, les sacrifices des unionistes pendant la Première Guerre mondiale rendent inconcevable pour Londres de les soumettre contre leur gré à un gouvernement du Sinn Féin.
30
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+ Les négociations entre le gouvernement britannique de David Lloyd George et le Sinn Féin, représenté principalement par Michael Collins, aboutissent à un traité en décembre 1921. Celui-ci partage l'île d'Irlande en deux entités politiques ayant chacune ses propres institutions :
32
+
33
+ En 1922, comme le prévoit l'accord signé avec Londres, les nationalistes proclament la création d'un État libre d'Irlande dans la partie méridionale, possédant Parlement et ministères, en échange d'un serment d'allégeance symbolique à la Couronne britannique et de son adhésion en tant que Dominion indépendant au Commonwealth des nations. Cet accord ne fait pas l'unanimité chez les nationalistes et ce désaccord interne au Sinn Féin sera à l'origine de la guerre civile irlandaise qui débute en 1922 et déchire le camp nationaliste. Dans le même temps, dans la partie septentrionale de l'île, le Parti unioniste d'Ulster a largement remporté les élections législatives de 1921 et a été ainsi porté au pouvoir par la majorité protestante de la population. Cette victoire permet aux unionistes d'obtenir le maintien de l'Irlande du Nord dans le Royaume-Uni, avec un statut d'autonomie politique[6]. Le parti unioniste domina continuellement la région jusqu'en 1972 (quand l’Irlande du Nord repasse sous le contrôle direct de Londres). À chaque élection, le parti parvenait à rassembler une majorité de suffrages protestants, quitte à attiser les tensions religieuses afin que le clivage interconfessionnel demeure prioritaire. La plupart de ses dirigeants étaient issus de l’ordre d’Orange, une puissante association maçonnique fondée dans le but de contrer la propagation du catholicisme[7].
34
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35
+ Les premiers mouvements de contestation d'ampleur de la communauté catholique, notamment en août 1968, demandaient l'égalité des droits et la fin de la discrimination instituée par la majorité protestante unioniste : droit de vote basé sur la propriété des moyens de production détenu majoritairement par les protestants, découpage électoral inéquitable, attribution de logement inéquitable, etc. Ce mouvement ressemblait en cela à celui pour les droits civiques des citoyens noirs aux États-Unis. Mais le courant unioniste vit dans ces demandes une menace envers son existence et ses intérêts (justice, police, logement, etc.). Les rassemblements furent interdits tandis que les policiers (majoritairement des protestants) réprimaient de plus en plus violemment les manifestations.
36
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37
+ L’administration de l’Irlande du Nord fut déstabilisée par de violents affrontements entre catholiques et protestants à Derry/Londonderry[Note 4], notamment lors du Bloody Sunday (30 janvier 1972), où les commandos de parachutistes britanniques tirèrent sur des manifestants non armés et pacifiques. Les affrontements s’étendirent à Belfast. Là, des familles catholiques durent fuir leurs maisons qui étaient incendiées par les policiers et la foule protestante opposée au changement (Ardoyne, Nord de Belfast, 1969). Les quartiers nationalistes catholiques se trouvaient à la merci des émeutiers protestants et des forces de l’ordre. Les insurgés irlandais s’armèrent et commencèrent par défendre les quartiers avant de passer à l'offensive. L’IRA se réorganisa spontanément pour permettre la défense de sa communauté.
38
+
39
+ Une nouvelle notion entra dans l’équation du conflit : la réunification des deux Irlandes. Les catholiques en firent un leitmotiv. Tandis que les protestants percevaient une Irlande unifiée comme une menace, notamment sur le plan religieux (Intervention du Vatican)[réf. nécessaire].
40
+
41
+ En 1969, Londres envoya l’armée britannique pour séparer les deux communautés et rétablir le calme. Mais les soldats, au début perçus par les catholiques comme des protecteurs, devinrent l'instrument du gouvernement en place et les troupes pratiquèrent la même répression que les policiers. L’IRA tourna alors ses activités contre l’armée britannique. Le but avoué des nationalistes devint la libération de l’Irlande du joug britannique. Des milices paramilitaires protestantes se formèrent pour défendre les intérêts du peuple protestant. L’Ulster Volunteer Force, la Loyalist Volunteer Force et l’Ulster Defence Association prirent pour cible des membres de l’IRA, du Sinn Féin (aile politique de l’IRA) et les civils de la communauté catholique.
42
+ S’ensuivit un conflit de type guérilla, appelé avec pudeur « troubles » où explosions, fusillades et autres actes de guerre furent commis par les différents protagonistes.
43
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44
+ Plusieurs tentatives pour mettre fin au conflit furent tentées. Mais elles échouèrent toutes durant les années 1970 et 1980.
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+ Dans les années 1990, Londres tente de mettre en place un cessez-le-feu et d'ouvrir des pourparlers avec le Sinn Féin[8]
47
+
48
+ Un changement de cadres au sein des partis facilita les négociations qui ont culminé en 1998 avec l'accord du Vendredi saint (ou Accord de Belfast). Cet accord entre les partis de l’Irlande du Nord et les gouvernements du Royaume-Uni et de la République d’Irlande prévoyait : un parlement autonome dans la province ; des garanties en matière de droits humains ; des conseils administratifs transfrontaliers en matière d'environnement et de tourisme, des langues régionales (l’irlandais et le scots d’Ulster) ; un conseil britannico-irlandais pour rassembler les gouvernements des îles Britanniques (de l'Angleterre, de la République d’Irlande, de l'Irlande du Nord, de l'Écosse, du Pays de Galles, de Jersey, de Guernesey et de l'Île de Man).
49
+
50
+ L'accord permet la mise en place d'un système de gouvernement local et de partage du pouvoir entre unionistes et nationalistes. Il fonctionne, sans difficultés, jusqu'en 2002. David Trimble est alors Premier ministre de l'Irlande du Nord. Le 14 octobre 2002, le fonctionnement du parlement autonome est interrompu alors qu'éclate un scandale d'espionnage[réf. souhaitée] de l'état-major de l'IRA. Ce retour au contrôle direct de Londres dure quatre ans.
51
+
52
+ En 2006, de nouvelles négociations aboutissent à l'accord de Saint-Andrews qui permettent l'organisation de nouvelles élections en mars 2007, la reprise du fonctionnement de l'assemblée le 7 avril de la même année et finalement la mise en place le 8 mai d'un gouvernement impliquant pour la première fois Ian Paisley, le leader du Parti unioniste démocrate. Il devient Premier ministre d'Irlande du Nord. Le vice-premier ministre est Martin McGuinness. Les deux hommes ont célébré la réouverture du Stormont (le parlement nord irlandais) le 29 mai.
53
+
54
+ À la suite de la victoire des partisans de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (le Brexit) lors du référendum du 23 juin 2016, les Nord-irlandais ont montré leurs sentiments europhiles en se prononçant en majorité pour le maintien au sein de l'UE, avec 55,8 % des suffrages exprimés. Les habitants de la région redoutent en effet qu'une sortie de l'Union européenne n'entraîne une fermeture de la frontière avec la République d'Irlande ce qui aurait des effets désastreux sur l'économie encore fragile de l'Irlande du Nord qui a pu s'épanouir grâce aux échanges avec sa voisine depuis l'accord de paix. Dès le lendemain de la consultation, les nationalistes du Sinn Féin ont plaidé pour la tenue d'un nouveau référendum portant, cette fois, sur l'unification des deux Irlandes et donc la rupture avec le Royaume-Uni[9].
55
+
56
+ L'Irlande du Nord est un des pays appartenant au Royaume-Uni, dont le gouvernement siège à Stormont et est représenté par l'Assemblée d'Irlande du Nord. L'assemblée a la mainmise complète sur les affaires dites « de transfert » : (transfer matters : administration des services publics, éducation, santé, culture, industrie locale…), un pouvoir partiel sur les affaires réservées, soumises à l'approbation du secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord nommé par Londres (reserved matters : police, commerce, aviation…) et aucune emprise sur les affaires extérieures (appelées excepted matters : diplomatie, défense, impôts centraux)[10].
57
+
58
+ 108 députés (M.L.A.s) sont élus tous les cinq ans, via les mêmes circonscriptions que les élections du Parlement du Royaume-Uni. L'électorat est composé de 1 169 423[11] votants. En font partie tous les citoyens de plus de dix-huit ans, inscrits sur liste électorale. Les élections de l'Assemblée se déroulent selon un scrutin proportionnel plurinominal. Après l'élection, un premier ministre et un vice-premier ministre doivent se présenter conjointement et recueillir l'appui des deux communautés. Le premier et le vice-premier ministre choisissent conjointement les ministres, selon l'importance des partis politiques[12]. Actuellement, le premier ministre nord-irlandais est Arlene Foster, appartenant au DUP et est accompagné de Martin McGuinness de Sinn Féin comme vice-premier ministre. Le 9 janvier 2017, elle est néanmoins poussée à la démission avec la défection du Vice-Premier ministre Martin McGuiness.
59
+
60
+ Après les élections législatives anticipées de 2017, elle échoue à former un gouvernement de coalition avec le Sinn Féin, ouvrant la voie à une crise politique inédite en Irlande du Nord.
61
+
62
+ L'Irlande du Nord élit 18 députés (M.P.s) à la Chambre des communes du Royaume-Uni sur un total de 650[13]. Un député est élu pour chaque circonscription, par un scrutin uninominal majoritaire à un tour.
63
+
64
+ Pour les élections européennes, l'Irlande du Nord est considérée comme une circonscription du Royaume-Uni, qui élit trois députés. Depuis 2014, les députés sont Diane Dodds du DUP, Martina Anderson de Sinn Féin et Jim Nicholson de l'UUP[14]. Ce sont les seules circonscriptions du Royaume-Uni qui procèdent par scrutin à vote unique transférable.
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+ La politique de l'Irlande du Nord est en grande partie orientée par la religion et le sentiment national. Par exemple, 55 des députés de l'Assemblée sont unionistes et 44 nationalistes, ce qui reflète plus ou moins la division religieuse[15]. Une enquête du Northern Ireland Life and Times montre que 20 % des catholiques en Irlande du Nord sont satisfaits du fait que l'Irlande du Nord demeure au sein du Royaume-Uni[16] ; malgré cela, seulement 5 % déclarent qu'ils voteraient pour les partis unionistes ou pour les sans étiquette[17].
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+ L'Irlande du Nord possède six comtés traditionnels. Ils ne sont pas pris en compte actuellement par l'administration. En revanche, ils sont mentionnés sur les passeports irlandais, qui présentent un champ « comté de naissance », et ils sont également mentionnés sur les cartes délivrées par le gouvernement. Ils jouent également un rôle dans d'autres domaines : en sport, par exemple, les équipes de l'Association athlétique gaélique sont toujours réparties par comté.
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+ Les six comtés sont :
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+ L'Irlande du Nord est également divisée en onze districts à des fins d'administration locale. À leur tête se trouvent des conseils locaux dont les pouvoirs sont moins étendus que dans le reste du Royaume-Uni. Ces onze districts, qui ont remplacé les vingt-six anciens districts en avril 2015, sont :
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+ L'Irlande du Nord est encore divisée en dix-huit circonscriptions électorales pour les élections de la Chambre des communes du Royaume-Uni et de l'Assemblée d'Irlande du Nord. Ces dix-huit circonscriptions sont :
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+ Il y a trois juridictions légales au Royaume-Uni, Angleterre et le Pays de Galles, l'Écosse et l'Irlande du Nord. La loi de l'Irlande du Nord est basée majoritairement sur le common law anglais, mais il y a aussi des différences qui viennent de la période d'autonomie nord-irlandaise. Il y a aussi des similitudes entre la loi nord-irlandaise et la loi de la république d'Irlande, à cause du parlement d'Irlande, qui a eu juridiction sur toute l'île d'Irlande jusqu'à 1800.
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+ Le système de justice criminelle a été complètement revu après la signature de l'accord du Vendredi saint. Le gouvernement du Royaume-Uni, a alors introduit la « Loi sur justice (Irlande du Nord) » 2002 et 2004 pour les faits[18]. Les cours en Irlande du Nord sont administrées par le Service des cours nord-irlandais[19].
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+ En ce moment, la Cour la plus importante de l'Irlande du Nord est la Cour suprême du Royaume-Uni, créée en octobre 2009 avec la « Loi sur la réforme de la constitution 2005 » (Constitutional Reform Act 2005). Lui est subordonnée la « Cour suprême de justice », qui est composée de la « Cour des appels », la « Haute cour » et la « Cour de la couronne[19] ». Autrefois, avant l’entrée en vigueur de la Loi sur la réforme de la Constitution 2005, en octobre 2009, la Cour la plus puissante était celle de la « Commission judiciaire de la Chambre des lords ».
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+ La « Cour des appels » est la plus puissante après celle de la Chambre des lords. Elle s'occupe des appels des autres cours. La « Haute Cour » est divisée en trois entités, la « Division de la magistrature de la Reine » (ou roi quand le monarque est un homme), la « Division de la chancellerie » et la « Division familiale ». La division de la magistrature de la Reine s'occupe du contentieux des contrats et des dommages corporels. La division de la chancellerie s'occupe des affaires commerciales, de dépôt, de succession et de tutelle, et foncières. Elle s'occupe aussi de la propriété intellectuelle. La « Division familiale » s'occupe des divorces, des enfants et des traitements médicaux. La « Cour de la couronne » s'occupe des affaires criminelles sérieuses[19].
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+ À un niveau subalterne, les « Cours de Comtés », s'occupent des procès et des demandes commerciales. Il y a sept Cours de Comtés en Irlande du Nord. Il existe aussi des « Cours de magistrats » qui s'occupent des affaires criminelles mineures ainsi que des audiences préliminaires relatives aux affaires criminelles sérieuses[19].
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+ L'Irlande du Nord est traditionnellement une économie industrielle, avec des chantiers navals et des usines textiles. Aujourd'hui, l'économie est majoritairement tournée vers les services. Le chômage a considérablement diminué ces dernières années, et est à environ 6 % dans les années 2010, contre un pic à plus de 17 % en 1986[20],[21]. C'est le chômage à longue durée et celui des jeunes qui est descendu le plus rapidement. Le taux d'inactivité de la population active est 28 %, soit le plus bas du Royaume-Uni[22].
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+ Historiquement, le gouvernement poursuivit une politique de discrimination économique contre la communauté catholique. L'accès au travail était facilité pour les protestants et rendu plus complexe pour les catholiques. Cela a entraîné un taux de chômage plus important dans cette dernière communauté[23]. Les industries majeures étaient la construction navale, l'industrie textile et la fabrication de cordages. Pendant les années 1950, la croissance économique en Irlande du Nord fut plus forte qu'en Irlande.
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+ Pendant les années 1950, le gouvernement travailliste introduisit une politique d'État-providence, donnant accès à tous au droit à l'éducation et aux soins de santé. Grâce à cette politique, beaucoup de catholiques d'Irlande du Nord ont reçu une formation qu'ils n'auraient jamais pu obtenir autrement. À partir de ce moment, une classe de catholiques éduqués a réclamé des droits civils et économiques. La classe dominante protestante a refusé de prendre en compte ces réclamations, ce qui a envenimé la situation. Devant l'amplification des revendications, Londres introduisit le gouvernement direct.
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+ La période du conflit nord-irlandais, ou Troubles, a fortement influencé l'économie. La campagne violente de l'IRA était aussi une guerre économique, puisqu'elle ciblait des banques, des industries, des chefs d'entreprise, etc. Le but était de rendre économiquement impossible la gestion du nord de l'Irlande par le gouvernement britannique, ou tout au moins, de faire de l'Irlande du Nord un investissement à pertes pour Londres. À long terme, l'économie a périclité et le chômage a augmenté.
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+ Avec la signature de l'accord du Vendredi saint et la fin du conflit, l'économie a redémarré, avec un retour des investissements et une baisse du chômage. L'industrie lourde n'est plus le composant essentiel de l'économie nord-irlandais, remplacée par les services. Par exemple, l'entreprise d'industrie lourde Harland and Wolff a dépéri alors que le secteur touristique s'accroissait avec vitalité. En 2008, une conférence d'investisseurs américains à Belfast s'est tenue afin d'encourager les hommes d'affaires venant des États-Unis à investir en Irlande du Nord. Cela étant, l'Irlande du Nord possède encore le plus bas niveau de PIB du Royaume-Uni, et reçoit encore des subventions de Londres[24].
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+ L’Irlande du Nord bénéficie de fonds européens importants à travers la politique agricole commune, qui représentent 85 % des revenus de ses agriculteurs en moyenne, et des fonds structurels[7].
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+ La population de l'Irlande du Nord était en 2004 de 1 710 300 habitants. La majeure partie de la population possède des origines irlandaises ou britanniques, et quasiment toute la population est d'origine européenne, bien qu'il existe de petites communautés d'immigrés. Durant la Préhistoire, le nord de l'Irlande était habité par des tribus de culture néolithique. Par la suite, les Celtes envahirent l'île et y installèrent leur langue et leur culture, sans beaucoup se mélanger avec la population autochtone[réf. nécessaire]. À partir du XIIIe siècle, les Anglais prennent progressivement le contrôle de l'île. Au nord de l'Irlande, les colons anglais et écossais immigrèrent en Ulster, à la faveur de la création des plantations d'Ulster, sous le règne de Jacques Ier d'Angleterre. Cet événement a fortement marqué les populations locales, et la majorité des Irlandais du Nord se reconnaissent actuellement comme britanniques.
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+ Lors du recensement de 2011, 82,4 % de la population se déclarait chrétienne. Une courte majorité est protestante, 41,6 % d'après le recensement (dont 19,1 % de presbytériens et 13,7 % appartenant à l'Église d'Irlande anglicane). 40,8 % se reconnaissent comme catholiques, 16,9 % sans religion et 0,8 % appartiennent à d'autres cultes.
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+ La religion est souvent vue comme une manière d'afficher son appartenance à l'une ou l'autre des communautés nationaliste ou unioniste, car la majorité des nationalistes est catholique et les unionistes sont essentiellement protestants. D'après une enquête[réf. nécessaire], 85 % des protestants préféreraient que l'Irlande du Nord demeure britannique, alors que 50 % des catholiques souhaiteraient la réunification de l'île. Les identités ont tendance à se complexifier maintenant, du fait de la tendance globale au recul des religions.
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+ La législation a profondément évolué, et garantit à l'heure actuelle l'égalité théorique entre les deux religions[25], car la discrimination des catholiques par la majorité protestante a profondément marqué l'histoire de l'Irlande du Nord.
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+ Évolution de la part des différentes religions en Irlande du Nord entre 2001 et 2011[26] :
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+ La population nord-irlandaise (en) est plutôt divisée entre ceux qui se considèrent comme irlandais et ceux qui se considèrent comme britanniques. Il existe toute une gamme de positions entre ces extrêmes. Ceux qui se considèrent irlandais sont majoritairement catholiques, et ceux qui s'affirment britanniques sont surtout protestants. Beaucoup d'enquêtes corroborent cette tendance[27],[28],[29],[30],[31],[32],[33].
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+ En majorité, les protestants souhaitent demeurer dans le Royaume-Uni. Chez les catholiques, la moitié souhaite la réunification, une minorité soutient le statu quo, et nombreux sont ceux qui n'ont pas d'opinion particulière. Malgré cela, seulement 7 % des catholiques disent qu'ils voteraient pour les partis unionistes ou sans étiquette[34].
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+ D'après un sondage réalisé en 2005, 40 % de la population d'Irlande du Nord se définissent comme « unioniste », 22 % se définissent comme « nationalistes » (pour la réunification), et 35 % n'appartiennent à aucun de ces deux courants[35].
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+ Les personnes nées en Irlande du Nord sont automatiquement des citoyens britanniques, comme toutes personnes nées dans le reste du Royaume-Uni, mais la République d'Irlande étend ses lois de citoyenneté à tous les natifs de l'île du Nord ainsi qu'au sud de la frontière, de sorte que certaines personnes en Irlande du Nord peuvent simplement garder la double nationalité ou choisir d'avoir soit un passeport irlandais seulement, soit un passeport britannique (Droit reconnu par l'accord du Vendredi saint.). [réf. nécessaire]
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+ Comme la plupart des affaires culturelles nord-irlandaises, la question de la langue est controversée et complexe. Presque toute l'Irlande du Nord parle anglais, mais l'usage de l'irlandais est encouragé par les nationalistes. Dans les quartiers nationalistes, les enseignes de rue sont souvent bilingues irlandais-anglais. La reconnaissance et l'usage officiel de l'irlandais fait partie des doléances régulières des nationalistes.
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+ L'attrait pour l'irlandais n'est pas limité aux nationalistes. Certains unionistes pratiquent cette langue et reprochent au Sinn Féin d'en faire un enjeu de différenciation. La première organisation consacrée à la promotion de l'irlandais fut la Ligue gaélique, créée à Dublin en 1893. À sa création, ce mouvement était ouvert aux deux communautés irlandaises ; le premier chef, Douglas Hyde, était protestant. Avec le temps, les nationalistes ont inséré dans les buts de l'organisation le soutien à l'établissement d'une république irlandaise. À partir de ce moment, l'utilisation de l'irlandais a pu être perçue comme un acte de nationalisme.
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+ D'après le recensement de 2001, 10 % de la population connaît un peu d'irlandais et 4,7 % peut le « parler, lire, écrire et comprendre[36] ». D'après une autre enquête, 1 % de la population parle irlandais à domicile[37]. Il y a 32 écoles gaélophones en Irlande du Nord, soit 7,3 % du total.
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+ Un dialecte coexiste avec l'irlandais, le scots d'Ulster, dont l'emploi est plus controversé encore. Certains dénient au scots d'Ulster le statut de langue et de dialecte, et soutiennent que c'est une construction des unionistes destinée à rivaliser avec l'irlandais. Certains le considèrent comme une langue à part entière, d'autres comme un dialecte. D'après le linguiste Aodán Mac Poilín, « Alors que la plupart des gens soutiennent que le scots d'Ulster est un dialecte ou une variante du Scots, certains soutiennent que c'est une langue différente du scots. Les arguments qui soutiennent que le scots d'Ulster est une langue, formés lorsque le statut du scots était débattu, sont si étranges qu'il est peu probable qu'ils aient une légitimité linguistique. »[38] D'après Póilín, « le scots d'Ulster est, pour quelqu'un de langue maternelle anglaise, très accessible et dans certains cas, aisé à comprendre à l'aide d'un glossaire »[38]. L'accord de Saint-Andrews dispose qu'il est nécessaire d'améliorer et développer la langue, l'héritage et la culture des scots d'Ulster.
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+ D'après une enquête, 2 % de la population parle le scots d'Ulster[39], mais personne n'a déclaré le parler chez soi[37]. Il existe de nos jours des cours de scots d'Ulster dans les universités[40].
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+ Deux langues des signes coexistent en Irlande du Nord. La plus répandue est la langue des signes britannique, mais comme il semblait normal aux nationalistes d'envoyer leurs enfants faire leurs études à Dublin, notamment aux St. Joseph's Institute for Deaf Boys et St. Mary's Institute for Deaf Girls, il existe également une langue des signes irlandaise répandue principalement dans les communautés nationalistes. D'après le site internet du département nord-irlandais de la culture, des arts et loisirs, il y a 3 500 utilisateurs de la BSL et 1 500 de l'ISL[41]. Les deux langages ne sont pas liés, le langage des signes britannique provenant de la famille britannique et le langage des signes irlandais étant issu de la famille française.
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+ Il existe aussi des langues étrangères minoritaires apportées en Irlande du Nord par les immigrés, comme le chinois et le polonais.
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+ La culture de l'Irlande du Nord est un mélange entre celle d'Irlande et celle de Grande-Bretagne. À cause des divisions entre les deux communautés, il semble qu'il y ait deux cultures qui existent parallèlement. Toutefois il est des institutions où elles s'entremêlent sans anicroche[réf. souhaitée].
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+ Le cinéma de l'Irlande du Nord n'a pas produit beaucoup de films. L'industrie cinématographique reste pour la plupart du temps dans l'ombre du Royaume-Uni et de l'Irlande. Toutefois, ce cinéma a eu des succès notamment avec les films comme The Mighty Celt, Man About Dog et Bloody Sunday ; ces deux derniers films ont été réalisés respectivement par un Irlandais du Sud et un Américain[Qui ?]. L'institution Northern Ireland Screen encourage la réalisation, la location et la production de films en Irlande du Nord[42]. Les films de l'Irlande du Nord traitent souvent des problèmes du conflit nord-irlandais. Néanmoins, le réalisateur nord-irlandais le plus connu reste Kenneth Branagh, metteur en scène de Dead Again et Hamlet. Il a aussi dernièrement joué dans Valkyrie.
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+ Plus connus sont ses acteurs. Liam Neeson et Stephen Rea ont été nommés pour des Oscars du cinéma, Stephen Boyd a gagné un Golden Globe. D'autres acteurs bien connus sont Ciarán Hinds, Bronagh Gallagher, Patrick Magee, Siobhán Nic Cionnaith et Jamie Dornan. L'Académie irlandaise de film et télévision (IFTA) a pour but, dans toute l'île, la « stimulation du travail de production originale et créative et l'encouragement vers l'excellence par les biais de la reconnaissance, de la formation et de la direction dans les œuvres cinématographiques et télévisuelles. »[43]
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+ L'Irlande du Nord est plus connue pour ses musiciens que pour ses réalisateurs. Van Morrison est un des chanteurs les plus célèbres, il figure dans le Rock and Roll Hall of Fame et le Songwriters Hall of Fame. Snow Patrol a vendu plus de 7 millions disques dans le monde. Dana a gagné le Concours Eurovision de la chanson pour l'Irlande. D'autres chanteurs et groupes célèbres viennent de l'Irlande du Nord : Stiff Little Fingers, Ash, The Divine Comedy et The Undertones.
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+ Partie intégrante de la tradition celtique, la musique traditionnelle irlandaise est réputée. Elle est connue pour ses ballades, mais aussi pour ses rythmes rapides, ceux qu'utilisent les gigues et les reels. Il existe aussi une forte tradition de musique scots d'Ulster. Cela est mis en évidence pendant la saison des marches nord-irlandaises. Ce style de musique est basé sur un rythme de marche. L'instrument le plus connu est le tambour Lambeg.
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+ Dans le domaine de la littérature, l'Irlande du Nord, comme le reste de l'Irlande, a une tradition forte, avec des auteurs tels que C. S. Lewis, Brian Friel et Flann O'Brien. Seamus Heaney a reçu le prix Nobel de littérature. La littérature de l'Irlande gaélique a beaucoup influencé l'écriture des gens d'Irlande du Nord, les écrivains ont ainsi participé au renouveau littéraire gaélique. L'Écosse a, elle aussi, eu une influence notable sur les écrivains d'expression scots d'Ulster. Plus tard, la littérature en scots d'Ulster s'est diversifiée. Comme dans les autres domaines artistiques, le conflit a beaucoup influencé les écrivains d'Irlande du Nord.
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+ Le folklore en Irlande du Nord est le même que celui de la République Irlandaise. Alors qu'une grande partie de la mythologie irlandaise n'a pas subi la conversion au christianisme, beaucoup d'histoires ont toutefois été rendues compatibles avec le dogme chrétien. Ce qui a pu subsister est divisé en quatre « cycles », le Cycle d'Ulster, le Cycle mythologique, le Cycle fenian et le Cycle historique. Beaucoup d'histoires ne sont pas incluses dans un cycle mais font participer des personnages à ces dits-cycles.
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+ Le folklore irlandais raconte l'histoire de l'Irlande depuis les premières invasions de l'île. D'après les textes, l'Irlande fut envahie plusieurs fois par différents peuples et dieux. Les textes parlent de l'histoire du peuple gaélique. Ils racontent ainsi les exploits des dieux et des héros qui sont venus d'Irlande, comme les Tuatha Dé Danann, Cúchulainn et le Fianna. Les textes plus récents racontent aussi les généalogies des rois irlandais historiques. Les contes relatent des histoires merveilleuses de grands voyages vers un autre monde ou à travers les mers et océans de notre globe. D'autres histoires ne parlent pas de héros mais bien plutôt de gens du pays tout à fait ordinaires et d'évènements typiquement locaux.
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+ L'Irlande du Nord partage beaucoup de traditions gastronomiques avec le reste de l'Irlande, notamment l'utilisation courante de la pomme de terre et de la viande de mouton. Le repas traditionnel en Irlande du Nord était composé de pommes de terre avec du chou et d'un morceau de viande pour les plus aisés.
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+ Traditionnellement, les fermiers se levaient à 6 heures du matin pour traire les vaches et travailler sur la ferme, donc ils mangeaient un petit peu au lever, mais le repas le plus important était à midi, quand on mangeait un Ulster fry, le plat le plus connu de l'Irlande du Nord. Cela consistait en des tranches de saucisson, des œufs, du pain au lait, du pain de pommes de terre et des tomates, une variante d'un petit déjeuner complet. Le cheddar de Coleraine était lui souvent consommé en en-cas avant de se coucher.
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+ D'après les chiffres de fréquentation[44], le football gaélique est le sport le plus pratiqué en Irlande du Nord. En termes de popularité le football est lui aussi très populaire, mais ce sont les matchs du championnat d'Angleterre qui sont le plus suivis à la télévision. Viennent ensuite le hurling et le rugby à XV. Les autres sports très présents en Irlande du Nord sont le hockey sur gazon, le basket-ball, le cricket, le handball gaélique, etc.
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+ Le football gaélique est organisé sur une base qui inclut toute l'Irlande. Tous les comtés traditionnels d'Irlande du Nord sont tous représentés dans les compétitions organisées à l'échelle de l'île d'Irlande. C'est en football gaélique que les équipes de l'Irlande du Nord ont les meilleurs résultats avec Tyrone GAA deux fois vainqueur du Championnat d'Irlande de football gaélique lors des dernières années.
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+ En hurling, les équipes de l'Irlande du Nord ont plus de difficultés à rivaliser avec les équipes traditionnelles plus fortes. Seul Antrim GAA a une équipe capable de rivaliser avec les équipes de Cork ou de Kilkenny.
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+ Comme les autres nations constituantes du Royaume-Uni, Le football nord-irlandais possède sa propre structure. Depuis l'indépendance de l'État d'Irlande, le football possède sa propre fédération reconnue par la FIFA. L'Irlande du Nord est une nation mineure du football mondial même si elle a participé à quelques phases finales de coupes du monde de 1958 et de 1986, elle a atteint les quarts de finale. C'est d'ailleurs la région la plus petite à avoir disputé un quart de finale de la coupe de monde. En 2015, elle s'est également qualifiée pour sa première phase finale d'un Euro, l'Euro 2016 se déroulant en France. Le championnat national regroupe douze équipes professionnelles depuis 1890. Le football de club n'est classé qu'à la 49e place (au 21 juillet 2009) au niveau européen. il est dominé par les deux clubs de Belfast Linfield FC et Glentoran FC. Tous les meilleurs joueurs jouent dans les championnats anglais et écossais.
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+ Le rugby, exactement comme les sports gaéliques, bénéficie d'une organisation transnationale regroupant l'État d'Irlande et l'Irlande du Nord. Les joueurs nord-irlandais jouent donc sous les couleurs de l'île d'Irlande unifiée. L'Équipe d'Irlande de rugby à XV est une des meilleures équipes dans le monde, placée dans le premier niveau mondial d'après l'International Rugby Board. À 2016, elle a remporté 13 fois le tournoi des Six Nations dont deux grands chelems, le dernier en 2009. L'IRFU existe depuis 1880. L'��quipe d'Ulster, représente une aire géographique comprenant l'Irlande du Nord et les autres comtés d'Ulster de la république d'Irlande. Elle dispute la ligue celtique et la coupe d'Europe de rugby à XV (coupe Heineken). L'Ulster a gagné cette dernière en 1998-1999.
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+ En hockey sur glace, les Belfast Giants de l'Irlande du Nord disputent l'Elite League, la ligue professionnelle de hockey britannique (et seule ligue à regrouper Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord), compétition qu'ils ont gagnée deux fois, la dernière victoire remontant à la saison 2005-2006. En cricket aussi, la base de l'organisation est transnationale : l'Irlande s'est qualifiée pour la Coupe du monde de cricket en éliminant l'équipe du Pakistan. Quant au golf, l'actuel no 1 mondial est le Nord-irlandais Rory McIlroy.
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+ Pour les Jeux olympiques, grâce à un accord entre les comités olympiques irlandais et britannique et avec la permission du Comité international olympique, les sportifs originaires d'Irlande du Nord ont la possibilité de concourir soit pour la Grande-Bretagne, soit pour l'Irlande.
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+ Enfin, l'Irlande du Nord envoie sa propre délégation d'athlètes aux Jeux du Commonwealth (la République d'Irlande ne faisant pas partie du Commonwealth).
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+ L'Irlande du Nord n'a pas d'hymne national mais Londonderry Air est joué quand l'Irlande du Nord participe à certaines rencontres sportives (notamment les Jeux du Commonwealth). Officiellement, God Save the Queen, l'hymne du Royaume-Uni, est aussi l'hymne de l'Irlande du Nord, et est employé par l'équipe d'Irlande du Nord de football, mais il est parfois vu comme un chant partisan unioniste. L'équipe irlandaise de rugby, qui comprend la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, utilise un hymne spécialement composé, Ireland's Call, mais on chante aussi l'hymne national de la République, Amhrán na bhFiann, quand on joue à Dublin.
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