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+ Okapia johnstoni
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+ Genre
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+ Espèce
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+ Synonymes
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+ Statut de conservation UICN
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+ EN A2abcd+4abcd : En danger
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+ L’okapi (Okapia johnstoni), aussi connu sous le nom de Mondonga, est une espèce de mammifères ruminants de la même famille que la girafe, venant des forêts équatoriales de l'Afrique centrale. Bien que connu par les Pygmées, il est « découvert » en 1901 par Sir Harry Johnston à qui il doit son nom. C’est l'un des derniers grands mammifères à être, tardivement, scientifiquement décrit.
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+
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+ Cet animal dont l’allure rappelle à la fois celle du zèbre et de la girafe vit exclusivement dans une petite région au nord-est de la République démocratique du Congo, la forêt tropicale de l’Ituri, où une réserve lui est spécialement dédiée. Son nom vernaculaire en lingala est mondonga.
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+ L’okapi mesure environ 1,80 m au garrot et pèse au maximum 200 à 230 kg. Sa morphologie est relativement proche de celle de la girafe : son corps est court et massif, ses pattes arrière sont plus courtes que celles de devant (ce qui lui donne l'allure d'avoir la croupe plus basse que les épaules) et sa colonne vertébrale a un axe oblique. Toutefois son cou est moins long et plus épais que celui de la girafe. Le mâle porte des ossicônes, sortes de petites cornes osseuses recouvertes de peau qui se développent entre 1 et 5 ans. Ses oreilles sont larges et particulièrement mobiles. Sa langue préhensile est noire et mesure entre 30 et 50 cm de long : avec elle, il peut saisir sa nourriture mais aussi nettoyer toutes les parties de son corps, y compris ses oreilles.
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+ Son pelage court est d’un brun chocolat sur le corps avec des zébrures noires et blanches sur les pattes et l’arrière-train. La tête est marquée d’une tache blanche au niveau de la joue.
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+ Les pygmées de l’actuelle République démocratique du Congo connaissaient depuis longtemps l’okapi qu’ils prenaient parfois au piège dans des trous camouflés. Ils l’appelaient o’api. En 1890, le journaliste Henry Morton Stanley (1841-1904) venu à la rencontre des pygmées rapporte l’existence d’une sorte d’âne-zèbre broutant des feuilles. Sir Harry Hamilton Johnston (1858-1927), futur gouverneur de l’Ouganda, curieux de cet animal étrange, partit en 1899 à sa recherche et le baptisa Equus johnstoni, pensant qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce de zèbre (du genre Equus). En 1901, il réussit à se procurer la peau entière d’un okapi ainsi que deux crânes. Leur étude révéla qu’il ne s’agissait pas d’un zèbre mais d’une espèce d'un nouveau genre et on changea son nom en Okapia johnstoni.
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+
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+ L’okapi se nourrit de feuilles, de divers végétaux différents (dont l’euphorbe, particulièrement toxique pour l’homme), de bourgeons, de branches tendres, de fruits, de champignons et de fougères. Il cueille sa nourriture à l’aide de sa langue et de ses lèvres préhensiles. Il comble ses besoins en minéraux en mangeant de l’argile sulfureuse qu’il trouve près des rivières ou des graminées poussant sur des sols hautement minéralisés.
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+
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+ L’okapi est un animal discret et solitaire qui ne fréquente ses pairs qu’au moment de la reproduction. On compte généralement deux individus au km². Sédentaire, il vit sur un territoire qu’il marque par des dépôts d’urine et des sécrétions issues de glandes situées entre ses doigts. Il emprunte toujours les mêmes pistes de passage qu’il a ainsi marquées. C’est un animal essentiellement nocturne dont le principal prédateur est le léopard. Ses oreilles très grandes lui permettent d'entendre le moindre bruit en cas d'attaque.
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+
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+ La saison des amours a lieu de mai à juillet. La femelle, qui a déjà signalé sa piste par ses sécrétions odoriférantes, guide le mâle à travers la forêt dense en émettant des appels ressemblant à des toussotements. Il peut y avoir des affrontements entre les mâles convoitant une même femelle. Les deux membres du couple se rejoignent finalement dans une courte parade nuptiale faite de fuites et d’esquives puis s’accouplent. Après une gestation de 15 mois environ, elle donne naissance à un petit d’environ 75 cm au garrot et pesant environ 20 kg. Celui-ci suit sa mère pendant quelques jours jusqu’à trouver un fourré où se cacher. Il y reste la plupart de son temps jusqu’à atteindre l’âge de deux mois, à partir duquel il suit sa mère dans ses déplacements. Le sevrage a lieu entre 6 et 10 mois.
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+ L’okapi figure sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN. En effet, son habitat est de plus en plus restreint. Même à l’intérieur de la réserve, l’okapi est victime du braconnage, surtout dans le parc national de Virunga. Leur population est estimée de 5 000 à 15 000 individus et la tendance est à la baisse. Cet animal est protégé depuis 1933. L'espèce est inscrite sur la liste des espèces en danger depuis décembre 2013[1].
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+ L'acclimatation de l'okapi à la vie en captivité (en zoo) a été difficile. Le premier spécimen ramené en Europe fut donné au zoo d'Anvers en 1918 mais ne survécut que 50 jours. Jusqu’en 1940, toutes les tentatives d’acclimatation de l’okapi en zoo furent des échecs hormis à Anvers où un individu vécut 15 ans à partir de 1928. La première naissance en captivité eut lieu à Anvers en 1954 mais le petit ne vécut qu’une journée. D’autres naissances eurent lieu dans divers zoos mais les petits ne survivaient jamais longtemps. En 1957 eut lieu la première naissance viable, au zoo de Vincennes.
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+ L'Oklahoma (/ˌoʊkləˈhoʊmə/[4] Écouter[5]) est un État du Centre Sud des États-Unis. Il est bordé au nord par le Colorado et le Kansas, à l'est par le Missouri et l'Arkansas, à l'ouest par le Nouveau-Mexique et au sud par le Texas dont il est séparé par la rivière Rouge du Sud. Avec une population estimée à 3 956 971 habitants en 2018[6] et une superficie de 181 195 km2[7], l'Oklahoma est le 28e État le plus peuplé et le 20e plus grand de la Fédération. Le nom de l'État vient des mots chacta okla et homa, signifiant « peuple rouge »[8]. L'Oklahoma est aussi connu par son surnom : The Sooner State. Formé par l'unification du Territoire de l'Oklahoma et du Territoire indien, il est devenu le 46e État des États-Unis le 16 novembre 1907. Ses habitants sont appelés Oklahomans (Okies de façon péjorative) et Oklahoma City est sa capitale ainsi que la ville la plus peuplée.
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+ L'économie de l'Oklahoma est diversifiée : le secteur primaire repose sur l'agriculture, la production de gaz naturel et de pétrole, particulièrement importante depuis l'exploitation du gaz de schiste (en 2015, le secteur pétrolier représente 20 % des emplois de l'État et deux tiers des emplois créés depuis 2010[9]). Les autres activités sont l'aéronautique, les télécommunications et les biotechnologies[10]. Avant la crise économique de 2008-2009, l'État connaissait l'une des plus fortes croissances économiques du pays[11],[12]. Oklahoma City et Tulsa sont les deux principaux centres urbains : en effet, près de 60 % des habitants vivent dans ces deux régions métropolitaines[13]. L'Oklahoma est particulièrement dynamique dans les domaines de l'éducation et de la santé. Ses plus grandes universités participent aux principales associations sportives (NCAA et NAIA).
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+ La majeure partie de l'Oklahoma appartient aux Grandes Plaines avec des paysages variés de prairie, de montagnes moyennes et de forêts à l'est. Le climat est marqué par des phénomènes violents tels que les tornades[14]. D'après le Bureau du recensement des États-Unis, de nombreux habitants déclarent descendre d'ancêtres allemands, irlandais, britanniques et amérindiens. Plus de 25 langues amérindiennes sont parlées, le record de tous les États américains[15]. L'Oklahoma se trouve au carrefour de plusieurs aires culturelles. Il appartient à la Bible Belt où le succès du christianisme évangélique en fait l'un des États les plus conservateurs. Paradoxalement, et malgré les mouvances rigoristes liées à l'évangélisme, c'est aussi l'un des États où la consommation d'alcool est la plus élevée. L'identité de l'État repose sur un folklore vivant (rodéo, western, country, cultures amérindiennes).
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+ Le nom de l'État vient des mots chactas okla et humma, signifiant « peuple rouge ». Le chef choctaw Allen Wright (en) suggéra ce nom en 1866 pendant les négociations entre les Amérindiens et le gouvernement fédéral des États-Unis sur le Territoire indien. L'expression « peuple rouge » désigne les Amérindiens comme un peuple unique. Oklahoma devint plus tard le nom de facto du Territoire de l'Oklahoma et fut approuvé officiellement en 1890, deux ans après que la région fut ouverte à la colonisation blanche[8],[16],[17]. Le mot « Okies » a été popularisé par le roman de John Steinbeck Les Raisins de la colère ; le terme est utilisé de manière positive par les habitants de l'Oklahoma[18]. Enfin, l'expression « Oklahoma is OK » joue sur l'abréviation de l'État (OK)[19].
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+ Les premières traces de la présence humaine en Oklahoma datent de la dernière ère glaciaire lorsque des groupes nomades de Paléoaméricains parcouraient la région en quête de nourriture[20],[21]. Les cultures Folsom et Clovis ont été identifiées en plusieurs endroits[22]. Vers 500 après l'ère commune apparurent les premières céréales cultivées dans la partie orientale, puis des innovations techniques (arc et flèche, céramique, architecture)[23]. La population connut alors une importante croissance. Le plus ancien site occupé de façon permanente par l'Homme est celui de Spiro Mounds, dans l'Est de l'Oklahoma, qui fut habité entre 850 et 1450 après l'E.C.[24]. La civilisation du Mississippi dominait alors le centre de l'Amérique du Nord et laissa de nombreux tertres funéraires ou cultuels[25]. Après la disparition des Mound Builders, la région fut occupée par les Caddos, les Osages et les Wichitas qui chassaient le bison ou pratiquaient l'agriculture (maïs, haricot, courge)[25].
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+ Le conquistador espagnol Francisco Vásquez de Coronado traversa l'Oklahoma en 1541[26]. Puis les explorateurs français sillonnèrent la région pour la traite des fourrures et revendiquèrent la région au XVIIIe siècle[27] qui fit partie de la Louisiane française jusqu'en 1803, lorsque cette dernière fut achetée par les États-Unis[26]. Les années 1800-1820 furent marquées par l'exploration américaine des cours d'eau.
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+ Tout au long du XIXe siècle, plusieurs milliers d'Amérindiens furent contraints de quitter leurs terres pour s'installer en Oklahoma et dans les régions proches. Les Cinq tribus civilisées furent les plus touchées par la déportation comme celle dite de la « Piste des Larmes » (1831-1838). La région, qui était déjà habitée par les tribus osages et quapaws, fut attribuée par le gouvernement américain aux Chactas puis à d'autres peuples déplacés (les Cherokees de Géorgie, les Séminoles de Floride, les Chicachas de Louisiane). Vers 1890, plus de 30 nations et tribus amérindiennes vivaient sur le Territoire indien[28].
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+ Durant la guerre de Sécession, le Territoire indien fut envahi par l'armée confédérée et par celle de l'Union. Dès 1866, de nouveaux traités furent passés entre les Amérindiens et le gouvernement qui amputèrent de moitié le territoire originel des Amérindiens. L'autre moitié servit à parquer des tribus telles que les Outaouais ou les Wichitas. Finalement, le 22 avril 1889, les terres furent ouvertes aux colons[19] qui s'y installèrent en masse (près de 50 000). Le 2 mai 1889, le Territoire de l'Oklahoma fut organisé sur la partie occidentale du Territoire indien, auquel fut adjoint l'Oklahoma Panhandle.
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+ En novembre 1868, en violation du traité de Medicine Lodge, des troupes commandées par le général George Armstrong Custer attaquent de nuit un village situé sur les rives de la Washita. La plupart des habitants furent tués — 103 hommes et un nombre inconnu de femmes et d'enfants, que Custer ne jugea pas dignes d’être comptés[29].
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+ Entre 1866 et 1899[26], la croissance démographique des États-Unis entraîna une augmentation de la consommation de viande. Pour faire face à cette demande, l'élevage se développa au Texas et dans l'Oklahoma. Ce fut la grande époque des cow-boys qui menaient les troupeaux vers les gares du Kansas. En 1881, quatre des cinq chemins de transhumance passaient par le Territoire indien[30].
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+ Avec l'installation de colons blancs dans la région, le gouvernement fédéral établit le Dawes Act en 1887, approfondi par le Curtis Act en 1898. Cette loi distribuait les terres tribales aux familles amérindiennes et encourageait leur mise en valeur agricole. La moitié des terres amérindiennes fut en réalité ouverte à la colonisation ou achetée par les compagnies de chemin de fer[31]. La course à la terre (« Land Run » en anglais), en particulier en 1889, commençait selon le principe du « premier arrivé, premier servi »[32]. Ceux qui ne respectaient pas les règles en entrant dans le Territoire avant le départ officiel étaient appelés les sooners, terme qui devint le surnom de l'Oklahoma[33]. Entre 1889 et 1895, six « courses à la terre » furent organisées[34]. Le 16 novembre 1907, le Territoire de Oklahoma et le Territoire indien furent regroupés au sein de l'« État de l'Oklahoma » qui devint le 46e État de l'Union.
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+ La tentative de créer un État amérindien nommé Oklahoma ou Sequoyah échoua ; mais la Sequoyah Statehood Convention de 1905 posa les fondations de l'Oklahoma Statehood Convention, qui se réunit deux ans plus tard[35]. La découverte du pétrole provoqua l'essor de plusieurs villes à partir de 1896[36] : au début du XXe siècle, Tulsa fut surnommée « la capitale mondiale du pétrole » (Oil Capital of the World). En 1927, l'État atteignait sa production maximale de pétrole[36]. La même année, l'homme d'affaires Cyrus Avery s'engagea en faveur de la création de la Route 66. Il souhaitait que sa région d'adoption, l'Oklahoma, soit au carrefour de plusieurs routes traversant les États-Unis[37].
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+ L'Oklahoma possède également une riche histoire afro-américaine. Plusieurs communautés noires se sont formées au début du XXe siècle pour échapper au racisme qui prévalait notamment dans les États du Sud. Leur installation dans ce qui était alors le Territoire indien a été encouragée par le politicien Edward P. McCabe. Ce dernier essaya même de convaincre le président Theodore Roosevelt que l'Oklahoma deviendrait un État majoritairement noir. Pourtant, de nombreuses communautés afro-américaines sont devenues des villes fantômes, à quelques exceptions près comme Boley et Langston, siège de l'université afro-américaine de Langston).
30
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+ Malgré les lois Jim Crow et la présence du Ku Klux Klan, le quartier noir de Greenwood, connut son heure de prospérité jusqu'aux émeutes raciales de 1921[38]. Le nombre exact de victimes n'est pas connu. Les estimations vont de 36 morts (statistiques officielles de 1921) à 300 (estimation de la Croix-Rouge). Les émeutes font en outre huit mille sans-abris en raison des incendies provoqués par les émeutiers[39],[40]. Aucun des responsables de l'attaque n’est poursuivi. En revanche, plusieurs Noirs accusés d’avoir provoqué les violences sont condamnés, et la plupart des survivants doivent déménager[41]. À la fin des années 1920, l'influence du Ku Klux Klan diminua fortement en Oklahoma[42].
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+ Pendant les années 1930, le Nord-Ouest de l'État fit partie du Dust Bowl, la région des États-Unis touchée par la sécheresse et l'érosion des sols. De nombreux agriculteurs furent contraints de quitter l'Oklahoma pour s'installer à l'ouest du pays[43] : ce sont les Okies. La catastrophe fit également de nombreux morts victimes de maladies respiratoires ou de malnutrition. La population diminua jusque dans les années 1950. Le président américain Franklin Delano Roosevelt ordonna au Civilian Conservation Corps de planter des arbres entre la frontière canadienne et le Texas afin de couper le vent et de maintenir les sols. Les fermiers furent formés aux techniques de préservation du sol et de l'eau[44]. Plusieurs barrages furent aménagés pour les besoins de l'irrigation et pour contrôler les crues. Ainsi, dans les années 1960, on comptait déjà près de 200 lacs artificiels, le record aux États-Unis[14],[45].
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+ La prohibition n'y a été abolie que tardivement en 1959[46].
36
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+ L'économie de l'Oklahoma reprit sa croissance avec la Seconde Guerre mondiale. Les besoins de l'armée américaine stimulèrent la production de pétrole et de biens manufacturés. L'État connut de nouveau la crise dans les années 1980 avec la multiplication des faillites bancaires et la diminution de la production de pétrole[36]. L'attentat d'Oklahoma City eut lieu le 19 avril 1995 contre le bâtiment fédéral Alfred P. Murrah ; il fit 168 morts dont 19 enfants et plus de 800 blessés. Perpétré par Timothy McVeigh et Terry Nichols, attentat le plus meurtrier de l'histoire des États-Unis après ceux du 11 septembre 2001.
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+
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+ L'Oklahoma est le 20e État des États-Unis pour la superficie avec 181 035 km2, dont 177 847 km2 de terres et 3 188 km2 sous l'eau[47]. Il se trouve dans les Grandes Plaines non loin du centre géographique des États-Unis contigus. Il est bordé au nord par le Colorado et le Kansas, à l'est par le Missouri et l'Arkansas, à l'ouest par le Nouveau-Mexique et au sud par le Texas. L'Oklahoma se trouve entre le 33e et le 37e parallèle nord, entre le 94e et le 103e méridien ouest.
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+
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+ L'Oklahoma est situé entre les Grandes Plaines et les monts Ozarks à l'est. L'organisation du relief est simple : plus on se dirige vers l'ouest, plus les altitudes augmentent. L'Ouest de l'État est occupé par de hautes plaines alors que des plaines humides caractérisent le Sud-Ouest[48],[49]. Le point culminant, Black Mesa (1 516 mètres d'altitude), se trouve au nord-ouest, dans le Panhandle. Le point le plus bas (88 mètres d'altitude) se situe sur la Little River près de la frontière sud-est et de la ville d'Idabel[50].
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+
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+ Il existe quatre ensemble de montagnes ou de collines : les Ouachita au sud-est, les Arbuckle au sud, les Wichita au sud-ouest et les monts Ozarks au nord-est[48]. Les monts Ozark et les montagnes Ouachita représentent les seules montagnes entre les Appalaches et les Rocheuses[51]. Une partie des prairies d'herbes hautes des Flint Hills s'étire à travers le centre-nord de l'Oklahoma ; Cavanal Hill, au sud-est de l'État est considérée par le Département du Tourisme et des Loisirs comme la plus haute colline du monde (609 mètres d'altitude)[52]. Le centre est occupé par les Red Bed Plains (région autour d'Oklahoma City[53]). Entre les Red Bed Plains et la frontière avec l'Arkansas se trouvent les Sandstone Hills particulièrement riches en pétrole et en charbon[53]. À l'ouest, les Gypsum Hills sont aussi appelées Glass Mountains en raison de leur aspect minéral[54].
44
+
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+ Le paysage du Nord-Ouest est constitué de mesas, de hautes plaines semi-arides et de plateaux disséqués par des gorges comme dans les Glass Mountains. Le Sud-Ouest est dominé par des plaines coupées par de petites chaînes de montagnes comme les Antelope Hills et les montagnes Wichita. Une zone de transition, située au centre de l'État, offre des étendues de prairies et de bois. Les monts Ozark et les montagnes Ouachita s'élèvent d'ouest en est[49],[55].
46
+
47
+ Le risque sismique est faible en Oklahoma[56]. Le tiers oriental de l'État est affecté par des glissements de terrains[56]. Les rives des cours d'eau vivent sous la menace des inondations.
48
+
49
+ On recense quelque 500 cours d'eau de diverses tailles et 200 lacs formés par les barrages[57] : l'Oklahoma possède le plus grand nombre de réservoirs artificiels du pays[52]. La plus grande partie de l'État appartient à deux bassins hydrographiques : celui de la rivière Rouge et celui de l'Arkansas, deux affluents du fleuve Mississippi qui se jette dans le golfe du Mexique[58]. La Cimarron et la Canadian prennent leurs sources dans les montagnes Rocheuses et se jettent dans la rivière Arkansas. La Washita est un affluent de la rivière Rouge qui forme la frontière avec le Texas au sud. Les cours d'eau venant de l'ouest sont alimentés par la fonte des neiges au printemps mais subissent une forte évaporation dans les Grandes Plaines[59]. Ils sont fortement chargés en alluvions et en sable, en sel à l'ouest[59].
50
+
51
+ Le lac Eufaula (41 278 hectares)[60] et le lac Texoma (36 017 hectares)[61] sont les plus grands lacs artificiels de l'État. C'est à l'est que se concentrent les lacs formés sur un bras-mort d'un cours d'eau[62]. À l'ouest, de nombreux lacs sont temporaires et se remplissent lorsqu'il y a une grosse averse.
52
+
53
+ L'Oklahoma possède d'importantes réserves d'eau dans son sous-sol : les aquifères permettent de couvrir 60 % des besoins en eau de l'État[63]. Les aquifères de l'Ouest, comme celui de Rush Springs, servent à irriguer les terres agricoles.
54
+
55
+ L'Oklahoma se trouve dans la zone tempérée. Son climat est de type continental et la région connaît une forte amplitude thermique annuelle. L'hiver, le blizzard paralyse les réseaux de transport. En janvier et février, les vagues de froid (cold waves) peuvent faire chuter brutalement les températures. Les tornades sont des phénomènes violents et ponctuels qui concernent cette partie de la « Tornado Alley ». Elles naissent de la rencontre de l'air tropical avec l'air plus froid venant du nord[50], particulièrement entre avril et juin[64]. L'État est frappé par 54 tornades par an en moyenne, l'une des fréquences les plus élevées du monde[65]. La tornade de Woodward du 9 avril 1947 fait 107 morts[64]. Celles de 1999 font une quarantaine de morts et plus d'un milliard de dollars de dégâts[64]. La même année, on recense 145 tornades de différentes intensités[64]. Dans le Panhandle, les averses soudaines et brutales provoquent la crue des fleuves. En été, les vents brûlants provoquent des sécheresses et favorisent l'érosion des sols comme lors du Dust Bowl des années 1930. Les orages peuvent par ailleurs provoquer des incendies. Le 20 mai 2013, une importante tornade fait 24 morts dans la ville de Moore près de Oklahoma City.
56
+
57
+ Les températures annuelles évoluent selon un gradient nord/sud, du plus froid au plus chaud. Les précipitations, quant à elles, varient suivant un gradient est/ouest, du plus humide au plus sec. L'est de l'Oklahoma connaît un climat subtropical humide (Cfa selon la classification de Köppen) : cette région subit l'influence des vents du sud qui font remonter des masses d'air chaudes et humides en été depuis le golfe du Mexique. Les hautes plaines de l'ouest ont un climat semi-aride (Bsk selon la classification de Köppen). Au sud-est, la température annuelle moyenne est de 17 °C et la hauteur annuelle moyenne de précipitations est de 1 420 mm[50], alors que le Panhandle connaît des températures moyennes de 14 °C et 430 mm de précipitations[50]. L'ensoleillement dans l'ensemble de l'État est très élevé et varie entre 2 700 à plus de 3 100 heures en moyennes par an en fonction des zones. Lors de la saison estivale les températures peuvent atteindre ou dépasser les 40 °C dans l'ensemble de l'État, l'hiver les températures peuvent approcher les −18 °C dans les zones les plus froides de l'état. La plus haute température record connu dans l'État fut de 49 °C. Cette température fut observé la première fois lors du très chaud été de 1936 : à Alva le 18 juillet, à Altus le 19 juillet et le 12 août, et à Poteau le 10 août. On peut aussi noter que la barre des 49 °C fut atteint à Tishomingo le 26 juillet 1943 et plus récemment à Tipton le 27 juin 1994. La plus basse température fut enregistrée à Nowata avec −35,0 °C le 10 février 2011. En hiver, les chutes de neige varient de moins de 10 cm dans le sud à 51 cm dans le Panhandle[50]. Le centre de prévision des tempêtes (National Storm Prediction Center) du Centre national météorologique se trouve à Norman[66].
58
+
59
+ L'environnement de l'Oklahoma est l'un des plus divers des États-Unis : les spécialistes distinguent onze régions écologiques[14] : huit sont dans la moitié orientale de l'État, trois dans la moitié occidentale[14]. Les symboles de l'État reflètent la richesse de la flore (Gaillardia pulchella, Cercis canadensis, Sorghastrum nutans) et de la faune (tyran à longue queue, Crotaphytus collaris, bar blanc, dindon sauvage, raton laveur, bison, papillon du céleri, ouaouaron, molosse du Brésil).
60
+
61
+ Les forêts occupent 24 % de la superficie de l'Oklahoma[52] et se concentrent à l'est[69] ; la prairie reste le milieu naturel dominant au centre, même si elle s'est considérablement réduite avec la mise en valeur agricole des terres[70]. Dans les régions semi-arides de l'Ouest, la couverture végétale devient moins haute et s'adapte à la sécheresse : c'est le domaine de la prairie basse, des buissons et des arbrisseaux qui forment la steppe. Les rives des cours d'eau sont propices à la croissance du pin parasol, du genévrier et du pin ponderosa[70]. Le Sud-Est (Kiamichi Country) plus chaud et plus humide en été, est le domaine des marais et des forêts de cyprès, de pins et de feuillus ; au nord-est, on trouve des forêts de feuillus (chêne étoilé, orme, caryer) et de conifères (cèdre, pin)[55],[70],[71]. Le centre est constitué d'une flore particulière de forêts de chênes et de hautes herbes appelées Cross Timbers. Le Sud-Est est dominé par les pinèdes[72].
62
+
63
+ L'Oklahoma abrite une importante diversité de mammifères (cerf hémione, cerf de Virginie, coyote, lynx, etc.) et d'oiseaux (caille, Columbidæ, pygargue à tête blanche, buse à queue rousse, Cardinalidæ, faisan, dindon sauvage) que l'on trouve ailleurs aux États-Unis.
64
+
65
+ Dans la prairie, le bison d'Amérique du Nord, le tétras des prairies, le blaireau et le tatou sont fréquents. Le Panhandle possède l'une des plus grandes concentrations de chiens de prairie du pays. Les Cross Timbers, une zone de transition entre les prairies de l'Est et les forêts de l'Est abrite 351 espèces de vertébrés. Les montagnes Ouachita servent d'habitat à l'ours noir, à la loutre de rivière, au renard roux et au renard gris. Le Sud-Est compte quelque 328 espèces de vertébrés, parmi lesquelles l'alligator d'Amérique[70].
66
+
67
+ Au temps de la Louisiane française et espagnole, le castor fut intensément chassé pour sa fourrure et sa viande. Des tentatives de réintroduction de cet animal ont été entreprises à partir des années 1950[73]. L'ours noir avait complètement disparu en 1915 ; il est aujourd'hui réintroduit dans les monts Ozark et les montagnes Ouachitas[73].
68
+
69
+ Aujourd'hui, l'environnement de l'Oklahoma est fragilisé par les activités humaines : l'agriculture et l'élevage ont réduit les milieux naturels. Les industries et les grandes agglomérations polluent l'air et les cours d'eau. Les régions minières longtemps exploitées, doivent aujourd'hui être dépolluées[72].
70
+
71
+ Oklahoma possède 50 parcs d'État[74], six parcs nationaux ou aires protégées[75], deux forêts nationales[76] et un important réseau de réserves naturelles. Six pourcents des 40 000 km2 de forêts sont des terres publiques[71] comme la forêt nationale d'Ouachita, la plus grande et la plus ancienne forêt du Sud des États-Unis[77]. Avec une superficie de 158 km2, la Tallgrass Prairie Preserve au centre-nord de l'Oklahoma est la plus grande prairie naturelle préservée du monde où vivent 2 500 bisons en liberté[78]. La Black Kettle National Grassland s'étend sur 127 km2 de prairie au sud-ouest de l'Oklahoma[79]. Le refuge faunique Wichita Mountains est la plus ancienne (1901) et la plus vaste (238,8 km2) aire sauvage protégée de l'État[80],[81]. La Chickasaw National Recreation Area (18 km2) est la plus grande zone récréative de l'État[82]. Parmi les sites historiques protégés par l'État fédéral, on peut citer le piste de Santa Fe, la piste des Larmes, le fort Smith, le Washita Battlefield National Historic Site et le mémorial national d'Oklahoma City[75].
72
+
73
+ Le département du tourisme de l'Oklahoma (Oklahoma Tourism and Recreation Department) établit officiellement 6 régions dans l'Oklahoma[83],[84] :
74
+
75
+ L'État de l'Oklahoma est divisé en 77 comtés[85].
76
+
77
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini quatre aires métropolitaines et dix-huit aires micropolitaines dans ou en partie dans l'État de l'Oklahoma[86].
78
+
79
+ (280 467)
80
+
81
+ (279 974)
82
+
83
+ (-0,2 %)
84
+
85
+ En 2010, 85,4 % des Oklahomains résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 64,3 % dans une aire métropolitaine et 21,1 % dans une aire micropolitaine. Les aires métropolitaines d'Oklahoma City et de Tulsa regroupaient respectivement 33,4 % et 25,0 % de la population de l'État.
86
+
87
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini quatre aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de l'Oklahoma.
88
+
89
+ (6 817 483)
90
+
91
+ (7 206 144)
92
+
93
+ (5,7 %)
94
+
95
+ (207 366)
96
+
97
+ (207 488)
98
+
99
+ (0,1 %)
100
+
101
+ En 2010, les aires métropolitaines combinées d'Oklahoma City-Shawnee et de Tulsa-Muskogee-Bartlesville regroupaient respectivement 35,3 % et 29,5 % de la population de l'État.
102
+
103
+ L'État de l'Oklahoma compte 590 municipalités[87], dont 14 de plus de 30 000 habitants.
104
+
105
+ Les municipalités d'Oklahoma City et de Tulsa étaient respectivement les 27e et 47e municipalités les plus peuplées des États-Unis en 2013.
106
+
107
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'État de l'Oklahoma à 3 956 971 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 5,48 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 3 751 351 habitants[88]. Depuis 2010, l'État connaît la 21e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
108
+
109
+ Avec 3 751 351 habitants en 2010, l'Oklahoma était le 28e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 1,22 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le comté de Lincoln[89].
110
+
111
+ Avec 21,12 hab./km2 en 2010, l'Oklahoma était le 35e État le plus dense des États-Unis.
112
+
113
+ Le taux d'urbains était de 66,2 % et celui de ruraux de 33,8 %[90].
114
+
115
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 14,2 ‰[91] (13,8 ‰ en 2012[92]) et le taux de mortalité à 9,7 ‰[93] (9,7 ‰ en 2012[94]). L'indice de fécondité était de 2,11 enfants par femme[91] (2,04 en 2012[92]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 7,6 ‰[93] (7,5 ‰ en 2012[94]). La population était composée de 24,78 % de personnes de moins de 18 ans, 10,16 % de personnes entre 18 et 24 ans, 25,80 % de personnes entre 25 et 44 ans, 25,75 % de personnes entre 45 et 64 ans et 13,51 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 36,2 ans[95].
116
+
117
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 99 211) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 50 556) avec un excédent des naissances (170 749) sur les décès (120 193), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 47 198) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 15 866) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 31 332)[96].
118
+
119
+ Selon des estimations de 2013, 93,4 % des Oklahomains étaient nés dans un État fédéré, dont 61,1 % dans l'État de l'Oklahoma et 32,3 % dans un autre État (13,4 % dans le Sud, 9,3 % dans le Midwest, 7,7 % dans l'Ouest, 2,0 % dans le Nord-Est), 0,9 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 5,7 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (61,0 % en Amérique latine, 25,3 % en Asie, 6,4 % en Europe, 4,6 % en Afrique, 1,5 % en Amérique du Nord, 1,3 % en Océanie). Parmi ces derniers, 35,0 % étaient naturalisés américain et 65,0 % étaient étrangers[97],[98].
120
+
121
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 100 000 immigrés illégaux, soit 2,6 % de la population[99].
122
+
123
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 72,16 % de Blancs, 8,58 % d'Amérindiens (3,05 % de Cherokees, 1,37 % de Chactas, 0,76 % de Creeks, 0,45 % de Chicachas), 7,40 % de Noirs, 5,90 % de Métis, 1,73 % d'Asiatiques, 0,12 % d'Océaniens et 4,12 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
124
+
125
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (5,58 %), principalement blanche et amérindienne (3,60 %) et blanche et noire (0,67 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,32 %).
126
+
127
+ Les non hispaniques représentaient 91,15 % de la population avec 68,65 % de Blancs, 8,23 % d'Amérindiens, 7,25 % de Noirs, 5,12 % de Métis, 1,71 % d'Asiatiques, 0,11 % d'Océaniens et 0,08 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 8,85 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (7,12 %)[95].
128
+
129
+ En 2010, l'État de l'Oklahoma avait la 4e plus forte proportion d'Amérindiens après l'Alaska (14,77 %), le Nouveau-Mexique (9,38 %) et le Dakota du Sud (8,82 %).
130
+
131
+ L'État avait également le 2e plus grand nombre d'Amérindiens (321 687) après la Californie (362 801).
132
+
133
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 90,4 %, dont 67,4 % de Blancs, 7,2 % d'Amérindiens, 7,1 % de Noirs, 6,6 % de Métis et 1,8 % d'Asiatiques, et celle des Hispaniques à 9,6 %[101].
134
+
135
+ En 2018, les Oklahomains s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (13,7 %), irlandaise (11,2 %), américaine (9,2 %), anglaise (7,7 %) , mexicaine (4,2 %) et néerlandaise (2%) [102].
136
+
137
+ L'État abrite la 42e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 4 625 Juifs en 2013 (5 940 en 1971), soit 0,1 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations d'Oklahoma City (2 500) et de Tulsa (2 000)[103].
138
+
139
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Cherokees (35,6 %), Chactas (16,0 %), Creeks (8,8 %) et Chicachas (5,2 %)[104].
140
+
141
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (80,4 %) et de Porto Rico (3,7 %)[105]. Composée à 39,6 % de Blancs, 8,8 % de Métis, 3,9 % d'Amérindiens, 1,7 % de Noirs, 0,3 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens et 45,6 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 13,2 % des Métis, 9,0 % des Océaniens, 4,9 % des Blancs, 4,0 % des Amérindiens, 2,0 % des Noirs, 1,4 % des Asiatiques et 98,1 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
142
+
143
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Viêts (25,0 %), Indiens (18,3 %), Chinois (14,0 %), Coréens (9,1 %), Philippins (9,1 %), Hmongs (4,9 %), Japonais (3,2 %) et Pakistanais (3,0 %)[106].
144
+
145
+ L'État comptait le 9e plus grand nombre de Hmongs (3 180).
146
+
147
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (94,6 %), principalement blanche et amérindienne (61,0 %), blanche et noire (11,3 %), blanche et autre (6,5 %), noire et amérindienne (5,8 %) et blanche et asiatique (5,6 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (5,4 %)[107].
148
+
149
+ Oklahoma fait partie de la Bible Belt, littéralement la « ceinture de la Bible », une région du Sud des États-Unis dans laquelle vivent un pourcentage élevé de personnes se réclamant d'un protestantisme rigoriste. L'université Oral Roberts de Tulsa est considérée comme l'épicentre du renouveau charismatique et du fondamentalisme protestant dans l'État. La population de Bible Belt se caractérise par son conservatisme sur les questions de société et de politique : condamnation de l'homosexualité, de l'avortement, de la théorie de l'évolution, etc.
150
+
151
+ D'après le Pew Research Center, plus de 80 % des habitants de l'Oklahoma sont chrétiens. La proportion de catholiques est moitié moins élevée que la moyenne nationale, alors que le pourcentage de personnes pratiquant l'évangélisme est deux fois plus élevée que dans le pays[113]. Les croyants se répartissent dans 73 affiliations religieuses principales et quelque 5 854 congrégations. La Convention baptiste du Sud domine avec 1 578 églises et 967 223 membres ; la Holy Orthodox Church in North America ne compte qu'une église et six membres. L'Église méthodiste unie revendique 322 794 fidèles, l'Église catholique 168 625, les Assemblées de Dieu 88 301 et les Églises du Christ 83 047[114]. En 2000, il y avait environ 5 000 Juifs et 6 000 musulmans, avec dix congrégations pour chaque groupe[114].
152
+
153
+ L'économie de l'Oklahoma repose sur les secteurs de l'aérospatiale, de l'énergie, du matériel de transport, de l'agroalimentaire, de l'électronique et des télécommunications[10]. Au début de l'année 2007, l'Oklahoma comptait 1,7 million d'emplois civils[115]. Le gouvernement est le premier employeur avec 326 000 postes, suivi par le transport (285 000), l'éducation (191 000), les affaires (178 000) et l'industrie (151 000)[115].
154
+
155
+ L'État se classe au deuxième rang national pour la production de gaz naturel[116] et au cinquième pour le blé[117]. En 2007, quatre entreprises du classement Fortune 500 et trois du Fortune 1000 ont leur siège en Oklahoma[118]. L'Oklahoma est attractif pour les entreprises[119] car il se classe au 7e rang pour le faible degré d'imposition[120].
156
+
157
+ Entre 2000 et 2006, le PIB augmente de 50 %, ce qui représente la 5e croissance économique du pays. Entre 2005 et 2006, le PIB passe de 122,5 milliards de dollars à 134,6 milliards de dollars, soit une croissance de 10,8 %[12] ; le PIB/hab. progresse de 5,9 % (36 364 dollars/hab. en 2006 ; 38 516 $/hab. en 2007), c'est-à-dire la troisième meilleure performance aux États-Unis. En 2007, l'Oklahoma se classe 41e sur 50 États américains pour le PIB/hab[121]. Bien que le pétrole domine l'économie pendant la majeure partie du XXe siècle, près de 90 000 emplois liés au secteur énergétique disparaissent entre 1980 et 2000[122]. En décembre 2009, le taux de chômage est de 6,6 %, un taux très inférieur à la moyenne nationale[123].
158
+
159
+ En 2008, les exportations de l'Oklahoma dépassent les 5 milliards de dollars[124]. Les principaux pays importateurs sont le Canada, le Mexique, le Japon, la Chine et Singapour[124]. Les machines, les composants d'avion, les instruments optiques et médicaux représentent la moitié des exportations[124].
160
+
161
+ L'Oklahoma est le 27e État américain pour la production agricole, le cinquième pour le bétail et pour la production de blé[117],[125],[126]. Environ 5,5 % du bœuf américain provient de l'Oklahoma, 6,1 % du blé, 4,2 % de la viande de porc et 2,2 % des produits laitiers[117]. Les autres productions sont le fourrage, le maïs, le soja, le coton, les poulets d'élevage (44,3 millions), les poules pondeuses (3,3 millions).
162
+
163
+ Les rives de la Red River constitue une importante région céréalière alors que la région de la rivière Arkansas est vouée à l'élevage[127]. L'État compte 86 600 exploitations (2008) sur 14 millions d'hectares et qui génèrent 5,8 milliards de dollars de recettes[126]. La taille moyenne des exploitations est de 163,9 hectares[126], mais les plus grandes se trouvent à l'ouest[72].
164
+
165
+ Comme pour le Texas voisin, le secteur pétrolier représente un part importante de l'économie de l'Oklahoma, soit 20 % des emplois en 2015[9], dont une large partie attribuable à l'exploitation récente du gaz de schiste[9]. L'industrie pétrolière représente 23 milliards de dollars du PIB de l'État[129] et les salariés de ce secteur ont un revenu deux fois supérieur aux autres employés[130]. En 2004, 83 750 puits de pétrole à usage commercial étaient recensés sur un total de 750 000[129],[131] pour une production de 178 000 barils de brut par jour[131],[36]. L'Oklahoma se classe au cinquième rang de la production américaine de pétrole[36]. Il existe cinq raffineries, dont deux se trouvent dans l'aire métropolitaine de Tulsa[132]. Enfin, l'État possède la deuxième concentration de foreuses actives du pays[128] et la cinquième réserve de pétrole brut[131].
166
+
167
+ En 2004, la production de gaz représentait 8 % de la production nationale, faisant de l'Oklahoma le troisième producteur des États-Unis[36]. 10 % des besoins américains en gaz naturel sont assurés par l'Oklahoma avec une production de 47,1 km3[131].
168
+
169
+ La multiplication des sites de forage de gaz de schiste et la réinjection dans les formations de schiste des eaux usagées et des produits chimiques utilisés a provoqué une hausse exponentielle des tremblements de terre depuis 2008[9].
170
+
171
+ Ainsi, alors que l'Oklahoma n'avait connu que 21 séismes de magnitude 3 et plus de 1973 à 2008, ce chiffre est monté à plus de 900 en 2015 (soit une moyenne deux séismes et demi par jour)[9].
172
+
173
+ L'attribution à ce phénomène du tremblement de terre de 2011 en Oklahoma (en), de magnitude 5,7, et ressenti dans 17 États a d'abord été très discutée[9],[134], mais après plusieurs années de déni du rapport entre le fracking (l'exploitation du gaz de schiste) et les séismes, la gouverneure de l'État, Mary Fallin, l'Oklahoma Geological Survey et l'Oklahoma Corporation Commission reconnaissent depuis 2015 le lien intrinsèque entre ces deux phénomènes[9],[135]. En 2012, l'Institut d'études géologiques des États-Unis avait déjà annoncé qu'en Oklahoma le nombre annuel de séismes de magnitude supérieure à 3 a été multiplié par 20 entre 2009 et 2011, par rapport au demi-siècle précédent[134]. En 2014, l'Oklahoma a connu 585 séismes équivalent ou supérieurs à une magnitude 3 d'après l'USGS[133]. Et le 3 septembre 2016, un séisme de magnitude 5,6 est survenu à 14 kilomètres au nord-ouest de Pawnee (épicentre : 36.430°N 96.932°W), durant près d'une minute, « a été ressenti dans sept États voisins, depuis le Texas au sud jusqu'à l'Iowa dans le centre, selon les géologues » ; le Gouverneur M. Fallin a déclaré l'état d'urgence pour le Comté de Pawnee[136]. L'Oklahoma Corporation Commission (Agence d'État chargée de réglementer l'industrie du pétrole et du gaz) a ordonné la fermeture immédiate des 37 puits en activité sur une zone de 725 miles2 (1 878 km2), en demandant à l'industrie du gaz de schiste de travailler avec l'Environmental Protection Agency (EPA) qui a la compétence exclusive sur le contrôle de la sécurité des puits dans cette région[136].
174
+
175
+ Selon Forbes, Devon Energy Corporation, Chesapeake Energy Corporation et SandRidge Energy Corporation, dont les sièges sociaux sont à Oklahoma city, sont les plus grands groupes pétroliers privés du pays[137]. Toutes les compagnies classées dans le Fortune 500 appartiennent au secteur de l'énergie[118]. En 2006, Semgroup, une entreprise de transport des hydrocarbures basées à Tulsa, se classait cinquième dans le classement des plus grandes compagnies privées de Forbe de 2008, QuikTrip 46e et Love's Travel Stops & Country Stores 25e[137].
176
+
177
+ L'Oklahoma se classe 11e pour la consommation d'énergie par habitant en 2006[132].
178
+
179
+ L'Oklahoma produit également des pierres, du ciment Portland, du sable, des graviers, du charbon (dans l'Est) et du gypse[138]. Il est le premier producteur américain d'iode, le troisième d'hélium, le cinquième de feldspath[138]. Le gypse et le sel (dans l'Ouest) alimentent l'industrie chimique.
180
+
181
+ L'Oklahoma est le cinquième État américain pour la capacité de production d'énergie éolienne[139], qui se concentre à l'ouest avec par exemple le parc éolien de Rock Falls géré par le français EDF Renouvelables[140]. Cependant, 96 % de l'énergie est produite par des sources non renouvelables : 64 % par le charbon et 32 % par des centrales à gaz[141]. Il existe actuellement neuf grands barrages hydroélectriques, essentiellement situés à l'est, dont le plus grand est celui de Pensacola construit pendant la Grande Dépression[62]. Enfin, l'Oklahoma ne possède aucune centrale nucléaire[132].
182
+
183
+ Le secteur de l'aérospatiale emploie 7,6 % de la population active et 10 % de la production industrielle de l'Oklahoma qui figure parmi les dix premiers États pour ce secteur[10],[124]. Il génère quelque 11 milliards de dollars par an[119]. Tulsa abrite la plus grande base aérienne de maintenance du monde ainsi que le siège social de la compagnie American Airlines[142].
184
+
185
+ Bénéficiant d'une situation géographique centrale aux États-Unis, l'Oklahoma abrite de très nombreux centres de logistique[119]. Il est le premier producteur de pneus d'Amérique du Nord et connaît une rapide croissance des activités de biotechnologies[119]. Les exportations de produits manufacturés représentaient 4,3 milliards de dollars en 2005[143]. L'agroalimentaire, notamment le conditionnement de la viande, et la production d'après-shampooing sont d'autres productions industrielles majeures[144].
186
+
187
+ En 2005, l'Oklahoma est le 21e État américain pour les subventions fédérales en faveur de la santé pour une dépense totale de 7 580 364 dollars. Les principaux investissements concernent la vaccination, la prévention contre le bioterrorisme et l'éducation à la santé[145]. L'Oklahoma se situe dans la moyenne nationale pour la proportion de personnes souffrant d'asthme, de diabète, du cancer et d'hypertension[145].
188
+
189
+ En 2000, l'Oklahoma se classe 45e pour le nombre de médecins par habitant ; en revanche, il se trouve au-dessus de la moyenne nationale pour le nombre moyen de places à l'hôpital[146]. En 2005, un quart des habitants entre 18 et 64 ans n'ont pas d'assurance maladie, l'un des plus forts taux des États-Unis[147]. 30,3 % des habitants sont obèses, soit le cinquième plus fort taux du pays[148].
190
+
191
+ Le principal centre hospitalier est l'Oklahoma Health Center à Oklahoma City, qui regroupe de nombreuses structures de recherche comme l'University of Oklahoma Health Sciences Center[149],[150].
192
+
193
+ Le centre médical régional pour le traitement du cancer à Tulsa est l'une des quatre institutions de ce genre aux États-Unis, et l'une des plus importantes du pays[151]. Dans la même ville, l'Oklahoma State University Medical Center possède la plus grande école d'ostéopathie des États-Unis et l'un des meilleurs établissements spécialisés dans les neurosciences[152],[153].
194
+
195
+ Le gouvernement de l'Oklahoma est une république constitutionnelle qui suit le modèle du Gouvernement fédéral des États-Unis et qui est séparé en trois branches (pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire[154]). L'État est divisé en 77 comtés et six districts congressionnels.
196
+
197
+ De 1908 (date des premières élections présidentielles dans l'Oklahoma) à 1916, les électeurs apportent leurs voix aux démocrates avant d'opter pour le républicain Warren G. Harding (50,11 %) en 1920 puis de nouveau pour le candidat démocrate John W. Davis (48,41 %) en 1924. Après avoir fortement soutenu le républicain Herbert Hoover (63,72 %) en 1928, l'État plébiscite le démocrate Franklin Delano Roosevelt dès 1932 (73,30 %) restant nettement fidèle aux démocrates jusqu'aux élections de 1948 (62,75 % pour Harry S. Truman).
198
+
199
+ Durant la première moitié du XXe siècle, l'Oklahoma est par ailleurs un bastion du Parti socialiste d'Amérique[156], dont les candidats réalisent de très bon scores lors des élections présidentielles de 1908 (8,52 %), 1912 (16,42 %), 1916 (15,45 %) et 1920 (5,29 %)[155].
200
+
201
+ Depuis l'élection présidentielle de 1952 (54,59 % pour Dwight D. Eisenhower), et à l'exception d'une seule fois, les électeurs de l'Oklahoma ont eu tendance à plébisciter les candidats républicains aux élections présidentielles. De fait, les électeurs d'Oklahoma n'ont pas voté pour un candidat démocrate depuis Lyndon B. Johnson en 1964. Ainsi, lors de l'élection présidentielle de 2008, le candidat républicain John McCain remporte tous les comtés de l'Oklahoma et obtient son meilleur score national (66 %) alors qu'il est battu par le démocrate Barack Obama au niveau national[157],[158].Dans la même lancée, le républicain Donald Trump obtient en 2016 65,3 % des votes face à 28,9 % pour la démocrate Hillary Clinton[159].
202
+
203
+ Bien que l'Oklahoma soit considéré lors des élections présidentielles comme l'un des États les plus républicains du pays, une majorité des électeurs continuent d'être enregistrés sur les listes électorales du Parti démocrate[160]. En 2015, les républicains deviennent pour la première fois plus nombreux que les démocrates[161].
204
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205
+ James Inhofe, sénateur depuis 1994.
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+ James Lankford, sénateur depuis 2015.
208
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209
+ Au niveau fédéral, lors du 115e congrès (législature 2017-2019), la délégation de l'Oklahoma au Congrès des États-Unis comprend deux sénateurs républicain (James Inhofe) et James Lankford), et cinq représentants républicains.
210
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211
+ Le Capitole de l'État d'Oklahoma à Oklahoma City.
212
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213
+ La branche exécutive se compose d'un gouverneur et de son équipe ainsi que d'autres personnes élues. Elle élabore le budget, applique les lois, assure la sécurité et l'ordre dans l'État[162]. Le gouverneur, élu pour quatre ans, est le chef du gouvernement et le commandant en chef de la garde nationale de l'Oklahoma. Il possède un droit de veto sur les lois votées par la Législature.
214
+
215
+ La législature de l'Oklahoma est constituée d'un Sénat et d'une Chambre des représentants. Elle détient le pouvoir législatif et vote le budget de l'État. Les 48 sénateurs sont élus pour quatre ans ; la Chambre des représentants compte 101 membres avec un mandat de deux ans. Les élus de la législature ne peuvent rester en charge plus de douze années consécutives pour les deux fonctions[163].
216
+
217
+ Lors de la session 2017-2015, la législature de l'État est largement dominée par les républicains. Au Sénat, 40 républicains font face à huit démocrates tandis que la Chambre des représentants est dominée par une majorité de 73 élus républicains contre 28 démocrates.
218
+
219
+ Le pouvoir judiciaire est assuré par deux cours d'appel : la Cour suprême de l'Oklahoma pour les affaires civiles et l'Oklahoma Court of Criminal Appeals pour les crimes. Cette dernière se prononce sur l'application de la peine de mort. L’État est subdivisé en 77 districts (District Courts), qui correspondent aux 77 comtés. Le système judiciaire comprend également deux cours indépendantes : la Court of Impeachment et l'Oklahoma Court on the Judiciary. Les juges de ces deux cours, ainsi que ceux de la Court of Civil Appeals sont désignés par le gouverneur sur recommandation d'une commission judiciaire (Judicial Nominating Commission) pour six années[164]. Depuis 1976, l'Oklahoma a exécuté 88 personnes, ce qui place cet État au troisième rang derrière le Texas et la Virginie[165].
220
+
221
+ L'Oklahoma est divisé en 77 comtés. Chaque comté est gouverné par un conseil élu de trois personnes (commissioners), un contrôleur des taxes (tax assessor), un clerc (clerk), un court clerk, un trésorier (treasurer) et un shérif[166]. Chaque municipalité possède un gouvernement local indépendant organisé en trois branches (exécutive, législative et judiciaire) ; le gouvernement du comté exerce sa juridiction sur les villes et les zones non-incorporées. Le gouvernement du comté et des municipalités perçoivent des taxes, emploient une police locale, tiennent des élections[167],[168]. Les autres découpages administratifs sont les districts scolaires (school districts), les technology center districts, community college districts, rural fire departments, rural water districts…
222
+
223
+ Il existe en outre 39 gouvernements tribaux amérindiens qui exercent des pouvoirs limités sur certains secteurs de l'Oklahoma, des terres attribuées à l'époque du Territoire indien. En revanche, il n'y a pas de réserves indiennes comme dans le reste des États-Unis. Les gouvernements tribaux détiennent une quasi souveraineté sur les membres et les fonctions de la tribu. Ils sont sous l'autorité du Congrès des États-Unis dans certains domaines, notamment en matière constitutionnelle[169],[170].
224
+
225
+ Du fait de sa position centrale aux États-Unis, de l'impact de son histoire et de son brassage ethnique, l'Oklahoma possède une culture riche mais qui lui est propre. Le Bureau de recensement américain place l'Oklahoma parmi les États du Sud[171] ; mais l'Oklahoma se trouve à la charnière de plusieurs ensembles culturels comme le Midwest et le Sud-Ouest. Certaines régions de l'Oklahoma appartiennent au Sud supérieur et aux Grandes Plaines[172].
226
+
227
+ La culture de l'Oklahoma est marquée par la diversité des influences. Les habitants se réclament de différentes origines, essentiellement allemandes, irlandaises et amérindiennes[173]. 25 langues amérindiennes sont parlées, plus que dans n'importe quel autre État américain[15]. Dans le passé, six gouvernements différents ont revendiqué leur souveraineté sur le territoire de l'Oklahoma[174]. 67 tribus amérindiennes sont présentes[26] et 39 nations reconnues par le pouvoir fédéral[175],[176]. L'afflux de populations amérindiennes dans les siècles précédents, a beaucoup joué sur la personnalité de l'État de l'Oklahoma. Les symboles amérindiens y sont d'ailleurs nombreux, jusque dans le drapeau de l'État sur lequel figure un bouclier traditionnel des plaines sur lequel se croisent une branche d'olivier et un calumet de la paix. Les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l'Oklahoma ont d'ailleurs joué un rôle très important dans ce devoir de mémoire, et dans cette fierté d'appartenir à l'État des Native Americans, c'est-à-dire des Indiens d'Amérique. Cette volonté de conservation s'exprime au travers de la conservation de l'art, de la culture et des croyances amérindiennes dans différents musées et sites spécifiques tels que le musée Tsa-La-Gi de Tahlequah (musée de la civilisation cherokee).
228
+
229
+ La cuisine reflète particulièrement l'appartenance de l'Oklahoma au Sud du pays et sa diversité culturelle. Les plats traditionnels sont ceux de la cuisine du Sud des États-Unis et utilisent des produits comme la cornille, la courge et le maïs. Le barbecue et la tarte aux pacanes figurent parmi les mets incontournables de l'Oklahoma.
230
+
231
+ En 2007, le centenaire de l'Oklahoma fut élu « meilleur événement de l'année » par l'American Bus Association[177]. De nombreux festivals ethniques se tiennent tout au long de l'année au cours desquels les visiteurs peuvent assister à des pow-wows. La foire d'Oklahoma (Oklahoma State Fair) et celle de Tulsa (Tulsa State Fair) se déroulent pendant dix jours et reçoivent chacune près d'un million de visiteurs[178],[179]. En 2006, l'Oktoberfest, une « fête de la bière » qui se tient à Tulsa, a été reconnue comme l'une des plus importantes dans le monde par le quotidien USA Today[180].
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+
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+ Tulsa compte également un grand nombre d'événements culturels : en 2007, le Mayfest festival a attiré quelque 375 000 visiteurs sur quatre jours[181]. Le Dfest est un festival de musique renommé. Rocklahoma est un festival annuel de hard rock se déroulant à Pryor, qui a réuni quelque 100 000 spectateurs en 2007[182]. À Norman se déroule le Norman Music Festival.
234
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235
+ Les premières habitations des colons sont en bois. Les demeures du Sud ressemblent à celles des grands plantations. L'architecture du début du XXe siècle est marquée par l'éclectisme. Les magnats du pétrole se font construire des résidences à la mesure de leur fortune. Les bâtiments publics sont relativement récents. Certains ont été construits par de grands noms de l'architecture comme Frank Lloyd Wright (Price Tower, à Bartlesville). Les campus universitaires et les églises adoptent souvent le style néogothique. Les centres d'affaires sont constitués de gratte-ciel témoignant de la puissance des entreprises.
236
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+ Les premiers peintres blancs qui visitent le territoire de l'Oklahoma représentent les Amérindiens : George Catlin (1796-1872) qui séjourne dans les montagnes Wichita dans les années 1830[183], John Mix Stanley (1814-1872), Frederic Remington (1861-1918), Elbridge Ayer Burbank (1848-1959). Au début du XXe siècle, les magnats de l'industrie et du pétrole investissent leur fortune dans l'art. L'école d'art de l'université de l'Oklahoma commence à rayonner sur la culture de l'état[184]. L'Association of Oklahoma Artists voit le jour en 1916. Pendant l'entre-geux-Guerres, des fresques qont réalisées par des artistes amérindiens sur les murs des bâtiments publics. D'une manière générale, la WPA encourage le développement de la culture durant la Grande Dépression.
238
+
239
+ Le OK Mozart Festival (en) de Bartlesville est l'un des plus importants du Sud des États-Unis[186]. Le Festival of the Arts d'Oklahoma City est également l'un des meilleurs du pays[187]. Cinq ballerines amérindiennes sont originaires de l'État et ont des tournées mondiales : Yvonne Chouteau, les sœurs Marjorie et Maria Tallchief, Rosella Hightower et Moscelyne Larkin, connues sous le nom de Five Moons. Le Tulsa Ballet est considéré par le journal The New York Times comme l'une des meilleures compagnies des États-Unis[187]. Yvonne Chouteau et son époux Miguel Terekhov sont à l'origine de l'Oklhoma City Ballet et de l'University of Oklahoma's dance program en 1962[188],[189],[190]. À Sand Springs, un amphithéâtre en plein air appelé « Discoveryland! » accueille la comédie musicale Oklahoma ![191].
240
+
241
+ Le XIXe siècle fut marqué par la coexistence de traditions musicales différentes : rythmes amérindiens, ballades des cow-boys et des pionniers, Negro spiritual[192]. Le jazz s'est développé dans les grandes villes de l'Oklahoma au début du XXe siècle[187]. L'Oklahoma est le berceau de styles musicaux tels que The Tulsa Sound et Western Swing, qui fut popularisé par le Cain's Ballroom de Tulsa. Le bâtiment appelé « Carnegie Hall of Western Swing »[193] servit de salle de spectacle pour Bob Wills et les Texas Playboys pendant les années 1930[194]. Stillwater est connue comme le foyer de la musique Red Dirt, dont le principal représentant est le groupe Bob Childers.
242
+
243
+ Oklahoma possède plus de 300 musées[187]. Le Philbrook Museum de Tulsa est considéré comme l'un des 50 meilleurs musées des États-Unis[185] et le Sam Noble Oklahoma Museum of Natural History à Norman est l'un des plus grands musées universitaires[187]. Les collections de Thomas Gilcrease sont exposées au Gilcrease Museum de Tulsa, qui abrite également la plus grande collection d'art de l'Ouest américain[195]. L'Oklahoma City Museum of Art est célèbre pour ses collections de Dale Chihuly, les plus importantes du monde[196] ; le National Cowboy and Western Heritage Museum à Oklahoma City expose des objets sur la conquête de l'Ouest[187]. Le Sherwin Miller Museum of Jewish Art de Tulsa possède la plus grande collection judaïque du Sud-Ouest des États-Unis[197].
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245
+ De nombreux films ont été tournés ou se déroulent en Oklahoma. La Ruée vers l'Ouest (1960) puis Horizons lointains (1992) évoquent la course à la terre au XIXe siècle. Oklahoma ! (1955) est l'adaptation en film musical par Fred Zinnemann de la comédie musicale du même titre. Tulsa (1949) se déroule pendant le boom pétrolier. Outsiders de Francis Ford Coppola (1983) fut tourné à Tulsa. Twister a été filmé en Oklahoma et met en scène des chasseurs de tornades[198]. L'Oklahoma est un lieu de passage pour les héros des road movies Macadam à deux voies (1971) et Rain Man (1989). Meurtre à Tulsa (1997) est une adaptation du roman de Bryan Fair Berkey. Le Mystère Silkwood (1983) raconte l'histoire réelle de Karen Silkwood morte dans des circonstances douteuses alors qu'elle enquêtait sur des actes délictueux dans l'usine de plutonium où elle travaillait à Cimarron.
246
+ Bien que dans le film Thelma et Louise (1991), l'action se situe en partie en Oklahoma, ce film a en réalité été tourné en Utah et surtout en Californie qui offre certains paysages similaires à ceux de l'Oklahoma.
247
+
248
+ Les premiers écrits sur l'Oklahoma datent du XVIe siècle. Il s'agit du récit de l'expédition du conquistador Francisco Vásquez de Coronado raconté par Castañeda[199]. Au XIXe siècle, le naturaliste anglais Thomas Nuttall (1786-1859) et l'écrivain américain Washington Irving (1782-1859)[N 1] décrivent la région. En 1835, le missionnaire Samuel Worcester traduit la Bible pour les Cherokees et installe la première presse de l'Oklahoma[200]. Il publie de nombreux textes amérindiens. Entre la guerre de Sécession et le début du XXe siècle, la littérature de l'Oklahoma s'enrichit des témoignages des pionniers et des officiers comme ceux de Thompson Benton Ferguson (1857-1921), futur gouverneur de l'État. La poésie se développa après la Première Guerre mondiale sous l'impulsion de professeurs de l'université de l'Oklahoma tels que Rollie Lynn Riggs (1899-1954) ou Stanley Vestal (1877-1957)[201]. Les poètes Donald Benson Blanding (1894-1957) et John Berryman (1914-1972) eurent des carrières nationales. Benjamin A. Botkin (1901-1975) édite entre 1929 et 1932 la revue Folk-Say sur le folklore américain. En 1945, Marquis James (1891-1955) publie Cherokee Strip: A Tale of an Oklahoma Boyhood ainsi que plusieurs biographies. Plusieurs écrivains de la deuxième moitié du XXe siècle sont originaires de l'Oklahoma : Angie Debo (1890-1988) a écrit de nombreux livres sur l'histoire de l'Oklahoma et sur les Amérindiens. John Joseph Mathews (vers 1894-1979) est l'auteur de romans à succès sur les Osages. L'histoire de l'Oklahoma a donné de nombreuses sources d'inspiration aux écrivains nés dans l'état : par exemple, Matt Braun s'est spécialisé dans le western et a reçu plusieurs récompenses littéraires. Cimarron est un roman d'Edna Ferber publié en 1929 qui évoque la course à la terre. L'Oklahoma est aussi le décor choisi par John Steinbeck pour le début de son roman Les Raisins de la colère dépeignant la grande misère qui a frappé les petits exploitants lors de la Grande Dépression. Enfin cet État, et plus précisément la période de la course à la terre, a inspiré le dessinateur de bandes dessinées Morris dans un album de Lucky Luke intitulé Ruée sur l'Oklahoma.
249
+
250
+ Parmi les aliments les plus représentatifs de l'Oklahoma on retrouve : l'Oklahoma barbecue, le fried onion burger, le chicken fried steak, le fried pies, le fried okra, les calf fries, les sonic tater tots, le fried catfish, le sooner steaks, les biscuits, sausage & gravy, les grits et le cornbread[202],[203].
251
+
252
+ Le système éducatif se compose d'écoles publiques financées par l'État de l'Oklahoma et d'écoles privées indépendantes. En 2006, il comptait 631 337 élèves répartis dans 1 846 établissements primaires et secondaires et 540 school districts[204]. L'Oklahoma compte le plus grand nombre d'élèves amérindiens du pays (120 122 pour l'année scolaire 2005-2006[205]). L'État se classe parmi les derniers pour les dépenses d'éducation (6 614 dollars par élève en 2005)[204] même si celles-ci ont augmenté[206]. En 2004, il était à la 36e place pour le pourcentage d'adultes ayant un diplôme du secondaire (85,2 %, soit l'un des plus forts taux du Sud des États-Unis[207],[208].
253
+
254
+ Il existe au total 43 établissements d'enseignement supérieur dans l'État[176]. Les deux plus grandes universités publiques sont l'université de l'Oklahoma (30 000 étudiants[209]) et l'université d'État de l'Oklahoma (32 760 étudiants pour l'année universitaire 2006-2007[210]). Chacune possède un campus principal et des antennes régionales. L'université d'Oklahoma City (3 800 étudiants[211]), l'université Oral Roberts et l'université de Tulsa (4 187 étudiants[212]) sont les principaux établissements privés.
255
+
256
+ L'Oklahoma possède 11 universités publiques régionales[213]. La Northeastern State University est la deuxième institution d'enseignement supérieur fondée à l'ouest du Mississippi (1851)[214] et possède la seule école d'optométrie de l'Oklahoma[215] et le plus important effectif d'étudiants amérindiens du pays[214],[216].
257
+
258
+ L'Oklahoma possède de nombreuses équipes sportives en basket-ball, football américain, baseball, football et hockey sur glace, dans les villes d'Oklahoma City, Tulsa, Enid, Norman et Lawton. Le Thunder d'Oklahoma City évolue en NBA et est la seule équipe qui joue dans une ligue professionnelle nationale. Les autres équipes appartiennent à des divisions inférieures : Ligue mineure de baseball (les Dodgers d'Oklahoma City, les Drillers de Tulsa), af2 (les Yard Dawgz d'Oklahoma City, les Talons de San Antonio), National Women's Football Association (équipe féminine du Lightning d'Oklahoma City), G League (Blue d'Oklahoma City). Les villes d'Enid et de Lawton possèdent des équipes professionnelles de basket-ball : USBL et CBA. Après le passage de l'ouragan Katrina sur la Louisiane en 2005, le club de basket-ball des Pelicans de La Nouvelle-Orléans fut contraint de s'installer au Ford Center d'Oklahoma City où ils jouèrent pendant deux saisons[217]. En juillet 2008, les SuperSonics de Seattle, propriété d'un groupe d'hommes d'affaires d'Oklahoma City dirigé par Clayton Bennett, furent relocalisés au Ford Center sous le nom du Thunder d'Oklahoma City[218].
259
+
260
+ Le sport universitaire est très populaire dans l'État. Les Sooners de l'Oklahoma (Université de l'Oklahoma) et les Cowboys d'Oklahoma State qui évoluent dans la division sud de la Big 12 Conference. Les derbys entre les deux équipes sont appelés Bedlam Series et sont particulièrement suivis. Le programme de football américain de l'université de l'Oklahoma réunit en moyenne 84 561 spectateurs lorsque l'équipe joue à domicile[219].
261
+
262
+ 11 universités ou colleges sont inscrits à la NCAA, dont quatre appartiennent à la première division : l'université de l'Oklahoma, l'université d'État de l'Oklahoma, l'université de Tulsa et l'université Oral Roberts[220]. Le magazine Sports Illustrated place les équipes de l'Université de l'Oklahoma et l'Université d'État d'Oklahoma parmi les meilleures du pays[221],[222].
263
+
264
+ Douze autres établissements d'enseignement supérieur participent à la National Association of Intercollegiate Athletics, la plupart dans la Sooner Athletic Conference[223]. La finale de l'US Open féminin de golf a été jouée à Muskogee en 1970 et au Cedar Ridge Country Club à Tulsa en 1983. Le championnat de golf masculin s'est déroulé dans plusieurs lieux de l'État : Southern Hills Country Club (Tulsa), Oak Tree Country Club (Oklahoma City) et Cedar Ridge Country Club (Tulsa)[224]. Southern Hills a accueilli quatre championnats de la PGA et trois US Open de golf, le plus récent en 2001[225]. Le rodéo est également un sport populaire en Oklahoma et la ville de Guymon organise le plus important des États-Unis[226].
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+
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+ Les Thunder d'Oklahoma City.
267
+
268
+ Le Memorial Stadium (université d'Oklahoma) accueille les matchs de football américain de la première division de la NCAA.
269
+
270
+ En 2006, l'Oklahoma compte plus de 220 périodiques, dont 177 hebdomadaires et 48 quotidiens[227]. The Oklahoman (Oklahoma City) est le quotidien le plus important de l'État et le 48e du pays. Il est diffusé à 215 102 exemplaires en semaine et 287 505 le dimanche. Le Tulsa World est le deuxième en Oklahoma et le 77e aux États-Unis (189 789 le dimanche et 138 262 en semaine[228]). Le Cherokee Advocate, premier journal de l'Oklahoma, est paru en 1844 ; les articles étaient publiés en langue cherokee et en anglais[227].
271
+
272
+ WKY est la première station à Oklahoma City en 1920, suivie par KRFU à Bristow, qui est transférée par la suite à Tulsa et devint KVOO en 1927[229]. En 2006, il existe plus de 500 stations de radio en Oklahoma[230].
273
+
274
+ Les deux principales radios sont Oklahoma Public Radio et Public Radio International. Lancée en 1955, Oklahoma Public Radio a reçu 271 récompenses pour la qualité de ses programmes[231]. Public Radio International diffuse ses émissions sur dix stations à travers l'État[232].
275
+
276
+ Les débuts de la télévision hertzienne en Oklahoma remontent à 1949 avec la naissance des chaînes KFOR-TV à Oklahoma City et KOTV-TV à Tulsa[233]. Actuellement, tous les réseaux nationaux sont disponibles[234].
277
+
278
+ L'Oklahoma possède quelques chaînes de télévision communautaires à destination des Amérindiens, des Hispaniques et des Asiatiques. Trinity Broadcasting Network est un réseau de télévision chrétienne dont les studios se trouvent à Tulsa.
279
+
280
+ Par sa position centrale aux États-Unis, à équidistance entre New York et Los Angeles, l'Oklahoma est un carrefour de voies de communications et possède un réseau de transport diversifié. L'État est traversé par quatre « autoroutes inter-États » (Interstate highway). À Oklahoma City se croisent l'Interstate 35, l'Interstate 44 et l'Interstate 40, ce qui constitue le plus important carrefour du système autoroutier américain[235]. Le réseau routier a une longueur cumulée de 19 000 km et se compose notamment d'autoroutes gérées par l'État de l'Oklahoma et de dix autoroutes à péage[235]. La célèbre route 66 qui relie Chicago à Los Angeles traverse l'État du nord-est à l'ouest en passant par Tulsa. En 2005, l'Interstate 44 à Oklahoma City était l'autoroute la plus fréquentée de l'Oklahoma avec une moyenne de 131 800 voitures par jour[236].
281
+
282
+ L'aéroport Will Rogers World à Oklahoma City est le plus important aéroport de l'Oklahoma avec environ 3,5 millions de passagers par an[237]. Le deuxième est l'aéroport international de Tulsa, avec trois millions de passagers par an[238]. En termes de trafic, l'aéroport de Riverside-Jones à Tulsa est le plus actif avec 235 039 décollages et atterrissages en 2006[239]. Au total, l'Oklahoma possède plus de 150 aéroports publics[240].
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+ L'Oklahoma ne possède qu'une ligne de chemin de fer pour les passagers : depuis 1999, la Heartland Flyer mesure 332 km entre Fort Worth au Texas et Oklahoma City. Un projet d'extension vers Tulsa est à l'étude depuis 2007[241]. Le port de Muskogee et le Tulsa Port of Catoosa sont situés sur le McClellan-Kerr Arkansas River Navigation System qui est relié au Mississippi et qui constitue l'une des voies navigables les plus actives du monde[242]. Le Tulsa Port of Catoosa a un trafic annuel de plus de deux millions de tonnes[243],[242].
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+ Au début du XXIe siècle, l'athéisme est défini, notamment, comme l'absence[1] ou le refus[2] de toute croyance en quelque divinité que ce soit. Le terme s'oppose donc au théisme et est à distinguer de l'agnosticisme et l'antithéisme.
2
+
3
+ La conception de l'athéisme n'a pas toujours été ainsi, elle change suivant les auteurs et les époques.
4
+
5
+ Les athées sont parfois victimes de discriminations, y compris dans des pays développés et laïques[3].
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+
7
+ Du grec ancien ἄθεος / átheos (littéralement « sans dieu »), qui a donné le terme latin atheos.
8
+
9
+ Dans la Grèce antique, l’adjectif « atheos » (en grec ancien : ἄθεος / átheos, composé du ἀ- privatif + θεός qui veut dire « dieu ») signifie « sans-dieu ». Le préfixe a- indique une absence de dieu revendiquée en Grèce dès le Ve siècle av. J.-C. et prend le sens de « rompre la relation avec les dieux » ou « nier les dieux » à la place de l’ancien sens ἀσεβής / asebḗs) (« impie »).
10
+
11
+ « La plupart [des philosophes] ont dit que les dieux existaient, mais Protagoras était dans le doute, Diagoras de Mélos et Théodore de Cyrène pensaient qu’il n’y en avait aucun. […] Diagoras, appelé άθεος (athée) et plus tard Théodore [de Cyrène] ont ouvertement nié l’existence des dieux. » (Cicéron, De la nature des dieux : I, i, 2 et XXIII, 63).
12
+
13
+ Le terme est fréquemment utilisé au cours du débat entre les premiers chrétiens et les païens, chaque camp accusant l'autre d'être « atheos » dans le seul sens péjoratif qui existait à l'époque[5],[6],[7], qui n'est pas celui d'incroyance ou d'hérétique, mais d'impiété ou de vanité. Il existait aussi en grec le terme ἀθεότης (atheotēs), « athéisme », que Cicéron transcrivit par le mot latin, atheos.
14
+
15
+ Avant d’acquérir son sens actuel, le mot « athée » a eu nombre d’usages différents, qui ne sont plus usités. Selon Émile Littré, « les Grecs distinguaient les prénoms athées (par exemple Platon) et les prénoms théophores (par exemple Dionysos) ». Un prénom « athée » est donc simplement un prénom laïque, qui ne se réfère pas à la religion. En 167 apr. J.-C., à Smyrne, un chrétien nommé Polycarpe de Smyrne, refusant de rendre hommage à l’empereur alors divinisé, se vit proposer le choix entre le bûcher ou crier publiquement « Mort aux athées ». Polycarpe s'exécuta, mais en indiquant clairement que c’étaient ses accusateurs qu’il désignait ainsi.
16
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17
+ Les auteurs ont des difficultés à définir de la meilleure façon possible l'athéisme et à en classer les variantes, puisqu'il peut à la fois signifier une simple absence de croyances et un rejet réel et conscient des religions[8]. Plusieurs catégories ont été proposées pour tenter de distinguer ces différentes formes d'athéisme, la plupart le définissant comme « absence de croyances en une ou plusieurs divinités » permettant ainsi de couvrir la variété de ce non-théisme[N 1].[réf. nécessaire]
18
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+ De plus, la diversité des définitions possibles de la divinité engendre des ambiguïtés dans le champ de la notion d'athéisme : une croyance sera compatible ou non avec l'athéisme selon que son objet sera ou pas considéré comme une divinité. « Comme la religion, l'athéisme varie avec le type de civilisation dont il est une des facettes. De même qu'il n'existe pas de religion universelle et immuable, il n'y a pas non plus d'athéisme universel et immuable »[9].
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+ D'après Georges Minois, on peut répertorier diverses formes d’athéismes en Occident[10] :
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+ D'après Jean Vernette, « l'athéisme est la négation de l'existence de Dieu », mais se décline sous de multiples formes[11] :
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+ L'athéisme pragmatique considère la croyance en un ou des dieux comme non nécessaire dans une vie pragmatique et préconise leur rejet. C'est une notion liée et proche de l'apathéisme et l'athéisme pratique[12].
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+ L'athéisme n'adhère pas au théisme (dont le déisme) qui est la croyance en au moins une divinité. Quant à l’agnosticisme, il n'est pas nécessairement vu comme une opposition, mais peut l'être comme une position additionnelle compatible avec le théisme et avec l'athéisme[13],[14],[15], considérant l'existence des dieux comme inconnaissable[16]. Ainsi certains ne savent pas et ne croient pas (les athées agnostiques) alors que d'autres croient sans pour autant élever cette croyance au rang de connaissance (les théistes agnostiques)[17].
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+ L'athéisme est une position philosophique qui admet des fondements divers selon les auteurs.
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+ Les progrès de la science, notamment à partir de la révolution copernicienne, puis à l'époque des Lumières, permettent d'expliquer le monde de manière de plus en plus satisfaisante sans recours à aucun dieu de type biblique, comme le montre l'échange célèbre entre Napoléon et Laplace rapporté par Victor Hugo : « M. Arago avait une anecdote favorite. Quand Laplace eut publié sa Mécanique céleste, disait-il, l'empereur le fit venir. L'empereur était furieux. — Comment, s'écria-t-il en apercevant Laplace, vous faites tout le système du monde, vous donnez les lois de toute la création, et dans tout votre livre vous ne parlez pas une seule fois de l'existence de Dieu ! — Sire, répondit Laplace, je n'avais pas besoin de cette hypothèse »[18]. À l'époque où les connaissances scientifiques en étaient encore à leurs balbutiements, le principe d'économie penchait plutôt en faveur du religieux. C'était le principe même du rasoir d'Ockham. Mais certains historiens soulignent, au contraire, que dès l'Antiquité, les atomistes affirmaient que les mouvements des atomes expliquaient l'ensemble des phénomènes naturels, et que dès lors on n'avait pas besoin de faire intervenir les dieux dans la création et dans le fonctionnement de l'univers. Ainsi les philosophes et les savants n'ont pas attendu le développement de la science moderne pour comprendre que le monde pouvait exister sans dieux[19].
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+ Alors que jusqu'au XVIIe siècle en Europe, la science était censée se conformer à la vision aristotélicienne, validée par le christianisme, qui affirmait l'existence d'un monde sublunaire imparfait, fait de changement, de génération et de corruption, et d'un monde céleste parfait, immobile ou doué d'un mouvement circulaire éternel et parfait, la physique de Galilée affirmait, au contraire, l'existence de taches solaires[20], symboles d'imperfection, et surtout, que le monde céleste obéissait aux mêmes lois que le monde sublunaire. Kepler affirma que la trajectoire des astres était elliptique[21] et non circulaire, ce qui contredisait la vision que Copernic lui-même avait de la perfection céleste divine[22]. Un demi-siècle plus tard, les lois de Newton confirmèrent que l'univers entier obéissait aux mêmes lois, ruinant la division entre un monde céleste divin et un monde humain[23]. Un siècle plus tard, Darwin démontra la fausseté du récit biblique littéral sur la création des espèces. Ces révolutions scientifiques démontraient ainsi le caractère inexact du récit biblique, pris au sens littéral. Pour autant, ces scientifiques ne se disaient pas nécessairement athées. En effet, ils remettaient certes en question la littéralité des textes, mais pas forcément le christianisme lui-même, et à plus forte raison l'existence d'un Dieu. Copernic se défendait de remettre en cause la perfection divine en mettant la Terre en mouvement[24]. Newton croyait en l'existence d'un Dieu auteur de l'univers, et pensait même que Dieu devait intervenir pour maintenir la stabilité du système solaire[25]. C'est cela d'ailleurs qu'aurait voulu dire Laplace avec son célèbre « Je n'ai pas eu besoin de Dieu comme hypothèse ». Cela ne l'empêchait pas de croire en Dieu, selon ses biographes. Darwin, quant à lui, s'avoua agnostique ; l'affirmation explicite de l'athéisme n'était guère possible avant le XVIIIe/XIXe siècle[26].
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+ Les progrès éclatants de la science peuvent amener l'ensemble de la population à croire que l'univers peut se passer de Dieu, mais en réalité on estime généralement depuis Kant (XVIIIe siècle) que la science ou la raison ne peut rien affirmer concernant les questions de la métaphysique. Aussi, s'il est impossible de prouver que Dieu existe, il est également impossible de prouver qu'il n'existe pas. La science s'occupe de l'expérience et répond à la question : « Comment ? », tandis que la métaphysique ou la religion s'occupent des vérités premières comme l'existence de Dieu ou la question : « Pourquoi ? ». Or les questions métaphysiques sont à jamais en dehors du champ de l'expérience possible, et, partant, de toute connaissance scientifique[27],[28]. Plus récemment, le paléontologue Stephen Jay Gould parlait de non empiètement entre la science et la religion, ou « non empiètement des magistères » : « La science couvre le domaine empirique : ce dont est fait l'univers (...). Le magistère de la religion couvre les questions sur le sens ultime et la valeur morale. Ces deux magistères ne se chevauchent pas (...). La science étudie comment fonctionnent les cieux, et la religion comment aller au ciel »[29]. Michel Onfray, qui milite pour l'athéisme, écrit également : « Si je ne m'appuie pas sur une critique scientifique de la religion, c'est que je ne crois pas à la scientificité d'une pareille critique ! Il faut aller au-delà de cette antique, vieille et poussiéreuse antienne de la science qui accule la religion, ça ne marche pas... Je tiens plus pour une démarche nietzschéenne, poétique, lyrique, affirmative que pour cette façon, qui date du XVII° et a fait la preuve de son échec... »[30].
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+ Quant à la plupart des grandes religions, elles reconnaissent maintenant la validité du discours scientifique, à condition qu'il ne sorte pas de son domaine de compétence. Par exemple, l’Église catholique, lors du concile Vatican II[31], déclarait « qu'il existe "deux ordres de savoir distincts", ceux de la foi et de la raison »[32].
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+ Richard Dawkins revendique pourtant un athéisme scientifique, c'est-à-dire fondé sur la science, dans son livre Pour en finir avec Dieu[34]. Il reconnaît que la preuve formelle de la non-existence de Dieu est impossible. Mais selon lui « l’existence de Dieu est une hypothèse scientifique comme une autre »[35] et à ce titre, elle peut être examinée par la science. À défaut d'en tirer une certitude absolue, elle peut en estimer la probabilité. Précisons que le Dieu dont il parle est un Dieu surnaturel[36]. L'hypothèse « Dieu n'existe pas » est selon lui de loin la plus probable. Son argument central est que « loin de désigner un concepteur, l’illusion de dessein dans le monde du vivant s’explique avec bien plus d’économie et avec une élégance irrésistible par la sélection naturelle de Darwin »[37]. Aussi l'existence de Dieu est une hypothèse inutile et improbable. De plus comme le disait Russell, « Beaucoup de croyants orthodoxes parlent comme s’il incombait aux sceptiques de réfuter les dogmes communément admis plutôt qu’aux dogmatiques de les prouver. C’est, bien sûr, une erreur. S’il m’advenait de suggérer qu’entre la Terre et Mars une théière de porcelaine gravite autour du Soleil en orbite elliptique, personne ne serait en mesure de réfuter mes dires à partir du moment où j’ai pris le soin d’ajouter qu’elle est trop petite pour être vue même par nos télescopes les plus puissants. Mais si je devais poursuivre en disant que, cette affirmation étant impossible à réfuter, c’est une prétention intolérable de la raison humaine que d’en douter, on penserait à juste titre que ce que je dis est absurde »[38]. C'est aux croyants qu'il appartient de prouver leurs dogmes, et non l'inverse. L'hypothèse de l'existence de Dieu est donc illégitime. Puisque l'existence de Dieu est très improbable, il faut alors se comporter comme s'il n'existait pas : « je ne peux pas en être certain mais je pense que Dieu est très improbable, et je mène mon existence en me fondant sur le présupposé qu’il n’existe pas »[39], affirme l'auteur. Partant des mêmes prémisses, la conclusion qu'il en tire est donc exactement opposée à celle de Blaise Pascal, dans son célèbre « pari ».
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+ Cette hypothèse comporte, selon lui, plus d'inconvénients que d'avantages. Par exemple elle exacerbe les luttes meurtrières inter-groupes : « Je ne dis pas que les fortes tendances de l’humanité à être loyal dans le groupe et hostile envers le groupe extérieur n’existeraient pas quand même si la religion n’existait pas. Les fans d’équipes rivales de football sont un exemple à petite échelle de ce phénomène (...). Les langues (comme en Belgique), les races et les tribus (en particulier en Afrique) peuvent être d’importantes sources de division. Mais la religion amplifie et exacerbe les dégâts »[40]. Un monde sans Dieu, dit-il, c'est un monde dans lequel il n'y a « pas d’attentats suicides, pas de 11 septembre, pas de 7 juillet, pas de croisades, pas de chasses aux sorcières, pas de conspiration des poudres, pas de partition de l’Inde, pas de guerres israélo-palestiniennes, pas de massacres de musulmans serbo-croates, pas de persécution de juifs « déicides », pas de « troubles » en Irlande du Nord »[41]. Enfin, la morale, la beauté, les émotions n'ont pas besoin de Dieu pour exister : « Ce que croient la plupart des athées, c’est que, bien qu’il n’y ait qu’un seul type de matière dans l’univers et qu’elle soit physique, c’est d’elle que proviennent l’esprit, la beauté, les émotions, les valeurs morales, en somme toute la palette des phénomènes qui donnent à la vie humaine sa richesse »[42], dit-il en citant Julian Baggini dans Atheism.
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+ On peut résumer son propos en 5 points : (1) l'existence d'un Dieu surnaturel est une hypothèse que la science peut évaluer ; (2) cette hypothèse est scientifiquement non nécessaire ; (3) elle est scientifiquement fortement improbable ; (4) elle est nuisible à l'humanité ; (5) la vie morale, émotionnelle et esthétique de l'homme est possible sans référence à une divinité.
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+ La Recherche, citant la revue américaine Science, rapportait en 1997 les positions d'un certain nombre de scientifiques croyants. L'astro-physicien George Smoot aurait émis l'idée que le fond de rayonnement cosmique, l'une des preuves à l'appui de la théorie du « Big Bang », est la « signature de Dieu »[réf. souhaitée]. Le prix Nobel de physique Charles Townes, co-inventeur du laser, prie tous les jours. Le très actif Francis Collins, co-découvreur du gène de la mucoviscidose, se définit comme un chrétien convaincu. Il ne voit pas de contradiction entre la théorie darwinienne de l'évolution et la religion : « Pourquoi Dieu n'aurait-il pas utilisé le mécanisme de l'évolution pour créer ? ». Le Belge Christian de Duve, prix Nobel de biologie 1974, affirme : « Nombre de mes amis scientifiques sont violemment athées, mais l'athéisme n'est ni étayé ni fondé par la science ». Autre Nobel, l'évolutionniste Joshua Lederberg dit : « Rien ne vient infirmer le divin. Il est incontestable que la quête scientifique est mue par un ressort religieux »[réf. souhaitée]. Le physicien John Polkinghorne a été ordonné prêtre anglican. Pour lui : « Dieu peut agir par des voies subtiles, inaccessibles à la physique »[43].
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+ Pour autant, les statistiques montrent que l'incroyance est plus répandue chez les scientifiques que dans le reste de la population. En 1916, le psychologue James Leuba estimait que 40 % des scientifiques américains croyaient en l'existence d'un Dieu personnel, et 50 % à l'immortalité[44]. La proportion était restée stable en 1997 selon La Recherche[45], qui se fonde sur les études de deux chercheurs américains. Seuls 7 % des scientifiques américains élus à la National Academy of Sciences, en 1998, étaient croyants, 20 % étaient agnostiques et le reste pourrait être qualifié d'athées, selon la revue Nature[46]. Il y a donc beaucoup moins de croyants chez les scientifiques que dans la population générale américaine, dans laquelle 76,5 % se disent croyants et 7,1 % se déclarent athées ou agnostiques[47].
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+ En France, la proportion est semblable chez les scientifiques, si l'on en croit une étude menée en 1989 auprès des responsables des unités de recherche en sciences exactes du CNRS. 110 chercheurs se disent croyants, 106 incroyants et 23 agnostiques. 70 % d'entre eux pensent que la science ne pourra jamais exclure ou prouver l'existence de Dieu. Cependant, le Dieu dont ils parlent est très éloigné du Dieu des évangiles, et les scientifiques se sentent très mal à l'aise dans un culte qui continue de prêter à Dieu des sentiments humains, toujours selon cette même étude[48].
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+ Selon Histoire de l'Athéisme[49], de Georges Minois, les présocratiques avaient une propension à l'athéisme. En effet, pour Héraclite, « le monde n'a été fait ni par un ni par des dieux, ni par des hommes ; il a toujours été, il est, et il sera »[49]. Selon Claude Tresmontant, Parménide, qui assimile l'être absolu au monde, « est le père du matérialisme et des matérialistes, puisqu'il professe que le monde physique est l'absolu »[49]. Quant aux atomistes, tel Leucippe, son disciple Démocrite et plus tard Épicure, ils considéraient que les dieux existaient, mais qu'ils étaient fait d'atomes du même type que ceux qui constituent le monde et les humains. Les dieux ne se souciaient pas des hommes et les hommes n'avaient pas à se soucier d'eux, ni à les craindre. Démocrite associe même la croyance religieuse à un phénomène psychologique provoqué par des illusions, phénomène qu'il faut démythifier. Donc soit les dieux sont confondus avec la nature (panthéisme), soit ils n'ont pas de pouvoir particuliers, ne sont pas à l'origine du monde et ne s'occupent pas des hommes. Beaucoup de philosophes pensent que ces présocratiques n'étaient donc pas à proprement parler athées, mais panthéistes. Toutefois l'absence totale d'un projet divin concernant l'homme et le monde détourne ces philosophes du sentiment religieux et de l'existence des Dieux tels qu'on se les représente dans la religion, et donc ces doctrines peuvent être taxées d'athéisme : « Une sorte de consensus paraît réalisé chez les philosophes autour du panthéisme, dont certains aspects pourraient même être qualifiés d'athéisme, tant les dieux sont devenus insignifiants »[49].
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+ Au XVIIIe siècle apparaissent les premiers auteurs qui s'affirment comme athées : le curé Meslier, dont le testament peut-être arrangé a été publié par le baron d'Holbach, Nicolas Antoine Boulanger, La Mettrie qui eut pour émule Jean Paul Marat, Denis Diderot.
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+ À quelques nuances près, la réflexion philosophique occidentale tend en général à naturaliser le divin, à le ramener dans le monde, comme chez Spinoza, pour lequel Dieu est un synonyme de la Nature (« Deus sive Natura », Éthique, Livre IV). Il existe un débat entre panthéisme et athéisme. Chez certains, le panthéisme est en réalité un athéisme déguisé lorsque le Dieu identifié à la nature n'a ni projet ni intentionnalité[50]. Ce panthéisme prépare ainsi la voie à un athéisme philosophique (Sade, Schopenhauer, Nietzsche). Il trouve aussi son origine chez les présocratiques, notamment les atomistes, et s'appuie de plus sur des arguments variés relatifs au relativisme, au rationalisme, au nihilisme, et même à la morale [expliquer]. L'athéisme refuse de postuler l'existence d'entités dont l'existence n'est ni prouvée ni observable, et souligne également l'immoralité éventuelle de cette existence (« La seule excuse de Dieu, c'est qu'il n'existe pas »[51], citation que Prosper Mérimée attribua à Stendhal). Nietzsche reprendra la phrase dans Ecce Homo (Pourquoi je suis si avisé, § 3) en regrettant que Stendhal en ait eu l'idée avant lui[52]. Il n'existe pas d'arguments rationnels valables pour soutenir la croyance en l'existence d'un dieu quelconque, qu'il soit conçu par l'homme (anthropomorphique) ou qu'il soit une abstraction métaphysique.
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+ À partir de l’Humanisme puis des Lumières, qui s'inspirent de l'Antiquité gréco-romaine, et jusqu’à aujourd'hui, plusieurs philosophes parvinrent à disserter avec liberté sur l'hypothèse de l'existence de Dieu ou des dieux, soit pour la remettre entièrement en cause, soit pour la reformuler. L'œuvre de Spinoza constitue l'une des critiques les plus remarquables du phénomène religieux[53].
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+ L'affaire Galilée est sans doute l'une des sources, si ce n'est la principale, de l'athéisme philosophique du XVIIe siècle et des siècles suivants, car elle remit en cause les fondements et la classification des connaissances posés par la scolastique au XIIIe siècle[N 2].[réf. nécessaire]
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+ En 1926, André Lalande écrit, dans son Vocabulaire technique et critique de la philosophie : « Ce terme nous paraît donc ne comporter qu'une valeur historique à déterminer dans chaque cas particulier, plutôt qu'une signification théorique définie ; ce qui, pour l'un, est affirmation de la divinité, peut être athéisme pour l'autre. Il convient donc mieux aux polémiques religieuses qu'à la discussion philosophique, d'où il tend d'ailleurs à disparaître »[54].
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+ L'athéisme philosophique peut aller d'une critique radicale de la religion jusqu’à une attitude de recherche ou d'interrogation constructive sur l'existence de Dieu, ce qui fait partie de la légitime spéculation philosophique. Le Dictionnaire de l'Académie française (8e (1932) et 9e éditions) définit d'ailleurs seulement l'athéisme comme une « doctrine philosophique qui nie l'existence de Dieu ».
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+ Dans le Drame de l'humanisme athée (1944, réédité en 1998), Henri de Lubac identifie quatre philosophes qui, selon lui, ont nié le plus radicalement l'existence de Dieu au cours du XIXe siècle : Auguste Comte, avec sa philosophie et sa religion positivistes, dont la loi des trois états conduit à un monde sans religion, et même sans métaphysique ; Ludwig Feuerbach, « L'homme créa Dieu à son image »[55], Dieu comme projection des désirs de l’homme ; Karl Marx, qui conçoit toutes les croyances religieuses comme « opium du peuple » ; et Friedrich Nietzsche, avec ses concepts d'esprit libre, de surhomme et de volonté de puissance.
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+ Le spiritualisme et l'athéisme ne sont pas forcément opposés. En effet, les systèmes athées peuvent ne mettre en cause que le caractère transcendant du spirituel, et le conserver sous d'autres formes immanentes. L'athéisme n'empêche pas la croyance en d'autres formes de pensée abstraite ou d'émotions mystiques[N 3]. Ainsi, des religions, tel le bouddhisme, dont les dogmes[56] ne font pas intervenir la notion de divinité, peuvent, dans une certaine mesure, être considérées comme athées. Le philosophe français André Comte-Sponville a écrit un essai intitulé L'Esprit de l'Athéisme, introduction à une spiritualité sans Dieu, dans lequel il décrit les possibilités pour un athée de vivre une spiritualité sans notion de divinité.
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+ Selon Michel Onfray, philosophe et fondateur de l'université populaire de Caen, « il n'y a pas d'athéisme au sens contemporain du terme avant le XVIIIe siècle »[N 4] pour cause légale et sociale. Plus avant dans sa conférence d'introduction, il expose que les philosophes antiques que nous nommons aujourd'hui « athées » présentent en fait plusieurs variantes de scepticisme[57]. Pour d'autres historiens, remettant en cause les conclusions de Lucien Febvre, « les plus vieilles civilisations ont connu une part d'athéisme »[58].
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+ Aux temps préhistoriques (qui représentent une durée largement supérieure à celle de l'histoire), l'absence de trace écrite rend aléatoire toute supputation sur la nature des éventuelles préoccupations métaphysiques humaines, et sur la pertinence d'une transposition des notions modernes de croyance religieuse et d'athéisme.
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+ L'anthropologie, l'ethnographie et plus généralement toutes les sciences humaines exposent, à la plupart des époques connues, l'association systématique de concepts religieux extrêmement variés dans la naissance de toutes les sociétés examinées ; le principe religieux et le principe politique ne font alors qu'un[59]. À l'inverse, l'athéisme, qui suppose d'abord une critique, puis éventuellement un rejet de ces concepts religieux, émerge au fil des siècles, dès que ce système religieux ne rend plus compte de la société qui l'a sécrété. Pour l'Occident, d'après Michel Onfray, c'est au XVIIIe siècle[60].
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+ L’athéisme juif tire ses racines de la Haskalah, l'équivalent hébraïque de la Révolution des Lumières, dont il partage les sentiments antireligieux et anticléricaux[61]. Il fait référence aux Juifs laïcs, qui ont choisi d'abandonner la croyance en Dieu mais qui n'ont pas rejeté leur identité juive ou leur attachement au peuple juif[61].
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+ « La Haskalah et le combat pour l'Émancipation conduisirent l'avant-garde des Juifs allemands à rompre à des degrés divers avec la tradition juive et à adopter un mode de vie et de pensée souvent beaucoup plus laïcisé que ne l'avaient anticipé les premiers apôtres de l’Aufklãrung juive »[62].
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+ À l'époque où le christianisme dominait la vie sociale (spirituelle, politique, intellectuelle, scientifique, etc.) d'une grande partie de l'Europe, l'athéisme était généralement considéré comme le rejet de cette religion en particulier. Bien que cela ait été le cas de certains athées humanistes (en opposition notamment aux croisades et à l'Inquisition), l'antichristianisme ne représente qu'une petite frange des athées. Il existe d'ailleurs un lien historique étroit entre christianisme et athéisme, puisque c'est dans les pays de tradition chrétienne que s'est développée le plus largement la pensée athée et la laïcisation des institutions publiques.
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+ La débaptisation n’est nullement nécessaire aux athées puisque ces derniers n'attachent pas d’importance au baptême. Son seul objectif est, pour la personne athée, purement symbolique, et exprime le désir de ne plus se voir recensée parmi les fidèles de l’Église catholique, et marquer ainsi son détachement officiel à cette dernière. En Allemagne, Autriche et Suisse, où l'État prélève un impôt religieux reversé à certaines Églises, il existe une procédure légale de sortie de l'Église (Kirchenaustritt) permettant à quiconque, ayant été baptisé ou ayant autrement déclaré son appartenance à une Église, d'être libéré de l'impôt religieux.
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+ Selon certains versets du Coran, les infidèles persistant dans leur égarement seront condamnés à vivre en Enfer dans l'au-delà[63], sauf miséricorde divine. Toutefois, le Coran ne parle jamais explicitement des individus reniant toute croyance. En effet, la société d'Arabie préislamique était caractérisée par l'adoration d'idoles - pratiquée par la grande majorité des populations arabes[64] à l'exception des Chrétiens et des tribus juives. Dès lors, le Coran, par l'entremise de Mahomet, s'adresse aux associateurs[65], c'est-à-dire aux polythéistes associant des divinités à Allah, mais également aux hypocrites ou aux infidèles[66] sans jamais mentionner l'athéisme. De la sorte, ni le dogme islamique, ni les grands penseurs faisant autorité au sein de la jurisprudence islamique ne font particulièrement référence aux athées, considérés alternativement comme polythéistes, mécréants ou alors simplement ignorés.
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+ L'une des significations qu'il est possible d'assigner à l'athéisme au sein de la pensée islamique est le rejet de la volonté d'Allah dans la création et l'organisation du monde terrestre. Ainsi, comme l'explique le chercheur spécialiste de la sociohistoire islamique Pierre Lory, la croyance en le dahr, répandue parmi certains contemporains de Mahomet, relève de l'athéisme. Pierre Lory définit le dahr comme « le temps infini qui se déroule et gouverne l'univers selon un flux inexorable »[67]. Cette croyance, qui prend le contre-pied des fondements du crédo musulman prônant avant tout la volonté éternelle de Dieu dans la création de l'univers et son intervention dans les affaires des hommes, est donc une forme de refus à la fois du polythéisme et du monothéisme, qui sera plus tard assimilé à une forme d'athéisme par certains historiens contemporains.
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+ Parmi les premiers penseurs réfutant le message de l'islam et, a fortiori, toute religion au nom de la raison et de la science, se trouve notamment le sceptique arabe Ibn al-Râwandî, auteur du Livre de l'émeraude au sein duquel l'écrivain proclame la supériorité de la science profane. Au cours des IXe et Xe siècles, le médecin et chimiste perse Abû Bakr al-Râzi, ancien disciple de savants chiites, incitait à travers ses écrits les hommes à privilégier la philosophie et à rejeter les miracles décrits dans le Coran que le mathématicien considère comme irréalistes.
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+ Dans la plupart des pays à majorité musulmane, l'islam est intégré au tissu même de l'État et de la société. En revanche certains d'entre eux, comme la Turquie, revendiquent une laïcité forte qui provoque des polémiques nombreuses à chaque fois qu'elle est remise en cause. Cependant, dans ce dernier cas, la laïcité consiste en une séparation des institutions politiques et religieuses et n'a souvent rien à voir avec l'athéisme, très peu de Turcs se déclarant athées[68].
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91
+ Au début du XXIe siècle, l'athéisme est réprimé dans des pays dont l'islam est religion d’État : par exemple en Égypte où, malgré le fait que la Constitution égyptienne de 2014 garantisse explicitement la liberté de croyance des individus, les personnes athées subissent des poursuites en justice pour blasphème ou diffamation de la religion, et, fin 2017, le gouvernement projette de criminaliser l’absence de croyance[69].
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+ Au début du XXIe siècle, l'athéisme est, selon certains sociologues, en sensible progression dans les populations traditionnellement musulmanes[70].
94
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95
+ Pour une personne éloignée géographiquement et culturellement de l’Extrême-Orient et du sous-continent indien, la figure de la divinité n’apparaît pas dans les religions de ces régions (bouddhisme, sikhisme, jaïnisme, taoïsme, védanta, etc.) de façon claire et homogène. Certains proposent d’y voir plutôt des philosophies, et les qualifient (le bouddhisme en particulier) d’athées[71].
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+ Les divinités jouent un rôle important dans le taoïsme religieux depuis ses origines. Par contre, le bouddhisme hinayana et le jaïnisme, s'ils admettent l'existence des êtres surnaturels supérieurs aux humains que sont les deva du brahmanisme, ne leur accordent aucun rôle dans le salut. Les bouddhismes mahayanas et vajrayanas accordent, eux, une place importante à des entités surnaturelles (bodhisattvas et bouddhas « transcendants »), en général appelées « déités ». Dans la philosophie mahayana, les différentes déités sont des manifestations de la même nature, qui est aussi celle du pratiquant, et qui distinguent et évoquent donc par voie symbolique les différentes qualités potentiellement présentes en chaque être. La définition de ces systèmes comme athées n’est donc qu’un point de vue possible, qui suppose une certaine analyse philosophique de la part du pratiquant ou de l’observateur.
98
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+ Du point de vue de la pratique, ces philosophies prennent un caractère religieux notamment avec l'existence d'une hiérarchie pyramidale et l'institutionnalisation du statut de « personne éveillée ». Cela rend la qualification de « religion athée » délicate. Cependant il y a davantage dans ces religions l'affirmation d'un Absolu impersonnel (Tao, nirvāna, brahman, etc.) à la fois transcendant et immanent, que d'un dieu créateur transcendant à la façon théiste, affirmation que ces philosophies considèrent comme un anthropomorphisme.
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+ L'athéisme fut instauré comme doctrine officielle de certains États, au XXe siècle, notamment dans la République populaire socialiste d'Albanie d'Enver Hoxha, où l'exercice de toute religion était réprimé et où tout symbole religieux était proscrit. Les monuments religieux ont été soit détruits soit volontairement transformés. Cette situation n'est pas directement liée à la philosophie marxiste proprement dite, mais à la pratique totalitaire de régimes d'inspiration marxiste réelle ou prétendue. Par définition, un régime totalitaire (quelles que soient les doctrines dont il se réclame) considère comme subversive toute croyance en une autorité supérieure à celle de l'État ou du Parti dirigeant ; son propre système idéologique, qui n'est jamais qualifié de religion, tient lieu de religion officielle. En conséquence, les pratiques religieuses, vues comme des comportements déviants, sont soit purement et simplement proscrites, soit tolérées de façon précaire.
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+ L'Union soviétique et ses États satellites ont également fait de l'athéisme d'État l'un des fondements de leur idéologie. Avec plus ou moins de vigueur. L'« athéisme scientifique » faisait partie des matières obligatoires à l'université. Toutes ces pratiques varièrent en intensité tout au long de l'existence de l'Union soviétique. De 1917 à 1924, le régime eut une politique conciliante envers la pratique privée, alors qu'il sécularisait les biens de l'Église orthodoxe russe. Les dirigeants étaient partagés entre la volonté d'enlever « le bandeau qui masquait la vérité au peuple » et la peur de s'aliéner les masses.
104
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105
+ L'accession au pouvoir de Staline mit fin à cette tolérance relative. Jusqu'en 1932, le régime mena une politique répressive, marquée par de multiples destructions d'édifices religieux. Les années trente virent un lent regain de l'organisation religieuse, ralenti par un court regain de répression pendant les Grandes Purges (1937-1938). Le changement de politique fut complet lors de la Grande Guerre Patriotique (1941-1945), qui inaugura une période de détente idéologique. Un clergé officiel fut autorisé et la charge de métropolite, abolie depuis 1925, rétablie, tandis que les musulmans recevaient quatre Directions Spirituelles, autorisées à former des mollahs et à publier régulièrement des fatwas. Après-guerre, la politique de promotion de l'athéisme reprit, mais surtout, elle se combina à un durcissement des Églises officielles (les uniates d'Ukraine furent les premiers à en pâtir). Cette divergence entraîna la création d'une hiérarchie officieuse, les « églises souterraines » et l'« islam parallèle » composé des religieux de confréries soufies. En dépit de l'affirmation constante de son athéisme, l'URSS ne cessa d'emprunter à la liturgie orthodoxe. Staline inaugura cette pratique en confiant les funérailles de Lénine (1924) aux bons soins de Krasine, de la secte des « Constructeurs de Dieu ». L'embaumement du défunt avait une forte résonance orthodoxe : il faisait directement référence à l'imputrescibilité du corps du saint.
106
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107
+ Les pratiques parallèles comme les cultes officiels furent la cible de Khrouchtchev à compter de 1959, qui se positionnait ainsi en rétablisseur de la tradition léniniste face aux errances staliniennes. L'ère Brejnev fut une accalmie : un compromis fut trouvé qui reposait sur le rôle des religieux à l'extérieur, notamment dans les relations avec les pays arabes. En revanche, Gorbatchev relança une politique répressive sur des bases idéologiques similaires à celles de Khrouchtchev. Après la chute du bloc de l’Est et de l'URSS, les cultes orthodoxe (Russie, Ukraine), catholique (Pologne), et musulman (Asie centrale, Caucase et Tatarstan) reprirent de la vigueur. L'expression de la religiosité s'accrut et des personnes nées dans des familles athées se convertirent. Certains des régimes politiques issus de la chute du bloc de l'est continuent cependant la politique religieuse mise en place par l'URSS, ou du moins, à l'instar de l'Ouzbékistan, en ont conservé les méthodes.
108
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109
+ Des philosophes tels que Antony Flew[72] et Michael L. Martin[73] ont décrit les différences entre l'athéisme fort (positif) et l'athéisme faible (négatif). L'athéisme fort est l'affirmation explicite que les divinités sont des inventions humaines. L'athéisme faible inclut toutes les autres formes de non-théisme. D'après cette distinction, toute personne n'étant pas théiste est soit un athée faible soit un athée fort[74]. Les termes « faible » et « fort » sont relativement récents ; cependant, les termes équivalents de « positif » et « négatif » ont été utilisés dans la littérature philosophique[75]. En considérant cette définition de l'athéisme, la plupart des agnostiques peuvent alors se qualifier d'athées faibles.
110
+
111
+ Tandis que l'agnosticisme peut être vu comme une forme d'athéisme faible[76], la plupart des agnostiques envisagent leur point de vue comme différent de l'athéisme. L'incapacité de connaître la vérité quant à l'absence ou à la présence de dieux supposés incitent les agnostiques à un scepticisme plus poussé que les athées, ces derniers niant l'existence de dieux. La réponse habituelle des athées[77] à cet argument d'une nécessité de scepticisme est que les dogmes religieux non fondés méritent aussi peu de croyances et de reconnaissance que n'importe quel autre dogme infondé, et que l'incapacité à prouver l'existence de dieux n'implique pas un argument de même valeur pour les deux partis[78].
112
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+ Certains auteurs populaires comme Richard Dawkins (Pour en finir avec Dieu) préfèrent distinguer théistes, agnostiques et athées par la probabilité accordée à l'existence de Dieu[33].
114
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+ Diverses estimations du nombre d'athées ont été émises.
116
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117
+ Selon une méta-analyse d'une soixantaine d'études scientifiques, les personnes athées ont, en général, des quotients intellectuels (QI) supérieurs aux personnes croyantes ou religieuses[79],[80],[81],[82]. Paradoxalement, les athées ont également une meilleure connaissance des religions que les religieux eux-mêmes[83].
118
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119
+ Le World fact book de la CIA estime, en 2007, le nombre de personnes « sans religion » à 11,77 % de la population mondiale, auquel il rajoute 2,32 % d'athées[84]. Cependant, ces résultats sont à nuancer. Les chiffres de la CIA sont souvent éloignés de la réalité (le nombre de catholiques en France est estimé à 88 % par la CIA, alors que plusieurs sondages indiquent des chiffres autour de 27 % de catholiques croyant en Dieu)[85]. Dans une enquête de l'Eurobaromètre en juin 2005, 52 % des Européens affirment croire en un dieu, et 18 % disent qu'ils ne croient en aucune forme de divinité, d'esprit ou de force supérieure (le plus fort taux étant atteint en France, avec 33 % d'athées). Les personnes indiquant qu'elles croient en un dieu sont minoritaires dans 15 pays de l'Europe des 25. En outre, il existerait une corrélation entre la croyance en un dieu et l'âge, une corrélation inverse avec le niveau d'éducation et les femmes auraient plus tendance à croire en un dieu que les hommes (p. 10)[86].
120
+
121
+ Dans les ouvrages de références, la World Christian Encyclopedia annonce 1 071 millions d'agnostiques et 262 millions d'athées dans le monde en 2000[87]. Selon l'ouvrage de Jean Baubérot (dir.), Religion et laïcité dans l'Europe des 12, 1994, page 259 : au moment de la publication de l'ouvrage, un quart de la population de l'Union européenne était « non religieuse ». 5 % des Européens étaient athées convaincus.
122
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123
+ Une enquête menée dans 21 pays sur 21 000 personnes et publiée en décembre 2004 annonce que 25 % des Européens de l'Ouest se disent athées contre 12 % dans les pays d'Europe centrale et orientale. Toujours selon cette enquête publiée dans The Wall Street Journal (version européenne), 4 % des Roumains et 8 % des Grecs se disent athées. Au contraire, 49 % des Tchèques et 41 % des Néerlandais se déclarent athées[réf. nécessaire]. L'athéisme progresse nettement aux États-Unis (voir sous-section plus bas)[89] : d'après un sondage Pew Forum d'août 2007, 8 % des Américains sont athées, soit 24 millions de personnes. Il indique aussi que les Américains agnostiques, doutant de l'existence de Dieu, constituent 21 % de la population, soit 63 millions de personnes[90]. Selon une enquête d'avril 2009 de l’American Religious Identification Survey (en), le nombre d'Américains sans religion s'établirait à 15 %[89]. Les athées américains s'organisent en associations, parmi lesquelles la Secular Coalition for America est la plus puissante. Dans les universités, la Secular Student Alliance possède quelque 146 bureaux sur les campus du pays[89]. La dernière enquête en date au Canada a eu lieu entre le 22 et le 26 mai 2008, et a été réalisée sur un échantillon de 1 000 personnes par La Presse canadienne-Harris Décima. Elle indique que 23 % des Canadiens sont athées. Le pourcentage d'agnostiques s'élève à 6 %[91]. Un précédent sondage de 2001 comptait 16,5 % d'athées dans la population[92].
124
+
125
+ En France, selon un sondage de l'institut de sondage CSA sur les croyances des Français réalisé en mars 2003, 26 % des personnes interrogées se déclarent « sans religion », et 33 % des personnes estiment que le terme « athée » les définit « très bien » ou « assez bien »[93]. Dans un sondage IFOP du 12 avril 2004[94], 55 % des Français annonçaient croire en un dieu, 44 % affirmaient ne croire en aucun dieu et 1 % ne se prononçaient pas. Un sondage de l'institut Harris Interactive[95], publié par le Financial Times, daté de décembre 2006, dénombre 32 % d'athées et 32 % d'agnostiques en France (sondage réalisé sur les États-Unis, l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni)[96].
126
+
127
+ Le 22 août 2012, le site de la BBC annonce que la nouvelle étude mondiale sur l'évolution des attitudes par rapport aux croyances et à l'athéisme vient de paraître[97]. Cette étude, menée auprès de 51 927 personnes dans 57 pays sur les cinq continents, par 57 Instituts affiliés au groupe WIN-The Gallup Organization, mesure la perception, par les gens eux-mêmes, de leur relation aux croyances — ou non-croyances. Elle est intitulée The Global Religiosity and Atheism Index[N 5].
128
+
129
+ Une première étude avait été publiée en 2005, avec les mêmes questions posées, auprès du même échantillonnage, et dans les mêmes pays, ce qui donne un outil statistique sur l'évolution des attitudes, sur ces sujets-là, dans le monde[N 6].
130
+
131
+ Il ressort de ces comparaisons statistiques que, globalement, en 2012 et dans l'ensemble du monde, l'athéisme déclaré représente 13 % de la population étudiée. De plus, les personnes interrogées se déclarant « sans religion » totalisent 23 % (seules 4 % se déclarent « sans opinion » ou ont refusé de répondre)[98].
132
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133
+ En termes de « régions du monde », les « régions » ayant le plus fort pourcentage de personnes se déclarant « sans religion » sont, par ordre décroissant : l'Extrême-Orient (57 %), l'Amérique du Nord (33 %), l'Europe de l'Ouest (32 %), le Proche-Orient et l'Asie du Nord (ex-æquo à 30 %), l'Europe de l'Est (21 %), suivis par le Monde arabe (18 %), l'Amérique latine (13 %), l'Asie du Sud (11 %) et l'Afrique (7 %)[99].
134
+
135
+ Les « régions » ayant le plus fort pourcentage d'athées sont, par ordre décroissant : l'Asie du Nord (42 %), suivie par l'Europe de l'Ouest (14 %), l'Amérique du Nord (6 %), l'Europe de l'Est (6 %), le Proche-Orient et l'Asie du Sud (ex-æquo à 3 %), et enfin l'Amérique latine, l'Afrique et le Monde arabe (ex-æquo à 2 %)[99].
136
+
137
+ Dans certains pays, l'athéisme a nettement progressé entre 2005 et 2012 : il a augmenté d'un tiers environ au Japon (de 23 % à 31 %), en Tchéquie (de 20 % à 30 %), en Corée du Sud (de 11 % à 15 %), en Allemagne (de 10 % à 15 %), en Islande (de 6 % à 10 %), et au Canada (de 6 % à 9 %). Toujours entre 2005 et 2012, il a doublé aux Pays-Bas (de 7 % à 14 %), et plus que doublé en France (de 14 % à 29 %) ainsi qu'en Pologne (de 2 % à 5 %). Il a plus que triplé en Argentine (de 2 % à 7 %), et quadruplé en Afrique du Sud (de 1 % à 4 %). Enfin, il a quintuplé aux États-Unis, passant de 1 % à 5 %[100].
138
+
139
+ En revanche, l'athéisme a reculé de 1 %, passant de 10 % à 9 % en Espagne, de 7 % à 6 % en Finlande, de 4 % à 3 % en Ukraine, ou encore, de 4 % à 3 % en Inde. Les plus forts taux de recul enregistrés se situent en Bosnie-Herzégovine (-5 %), en Malaisie (-4 %), et en Bulgarie (-3 %)[100].
140
+
141
+ Les pays ayant le plus fort pourcentage d'athées « déclarés » sont : la Chine (47 %), le Japon (31 %), la Tchéquie (30 %), la France (29 %), la Corée du Sud (15 %), l'Allemagne (15 %), les Pays-Bas (14 %), l'Autriche (10 %), l'Islande (10 %), l'Australie (10 %), l'Irlande (10 %), le Canada (9 %), l'Espagne (9 %), la Suisse (9 %), Hong Kong (9 %), la Suède (8 %), la Belgique (8��%), l'Italie (8 %), l'Argentine (7 %), la Russie (6 %), la Finlande (6 %), le Sud-Soudan (6 %), l'Arabie saoudite (5 %), la Moldavie (5 %), les États-Unis (5 %), la Pologne (5 %), et l'Afrique du Sud (4 %)[101].
142
+
143
+ Entre 2005 et 2012, l’étude constate une forte diminution de la religiosité dans certains pays comme le Vietnam (23 points de baisse de 53 % à 30 %) ou la France (21 points de baisse de 58 % à 37 %). La moyenne mondiale est en baisse de 9 points de 77 % à 68 % en 2012.
144
+
145
+ Dans une section titrée « La religiosité est plus forte chez les pauvres », le Global Index remarque : « Il est intéressant [de noter] que la religiosité décline au fur et à mesure que la prospérité matérielle des individus augmente. Alors que les résultats par nations globales sont complexes, les individus interviewés dans un pays spécifique donnent une image révélatrice. Si l'on regroupe les citoyens des 57 pays en cinq strates, depuis les relativement pauvres jusqu'aux relativement riches par rapport au niveau propre de leur pays, [on voit que] plus l'on est riche, moins l'on se définit comme religieux »[102].
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+ Enfin, une autre section est intitulée : « La religiosité diminue chez les personnes ayant eu une éducation universitaire ». Il y est affirmé que « Les personnes ayant été à l'université sont 16 % à être moins religieuses que celles qui n'y sont pas allées. Plus le niveau d'éducation atteint est élevé, moins les personnes se déclarent religieuses ». Le tableau illustratif montre que, globalement, les personnes n'ayant pas atteint le niveau du secondaire sont 68 % à se déclarer religieuses ; celles ayant bénéficié d'une éducation secondaire ne sont plus que 61 % ; enfin, il n'en reste plus que 52 % parmi celles ayant atteint le niveau de l'enseignement supérieur[102].
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+ L'olfaction ou l'odorat est le sens qui permet d'analyser les substances chimiques volatiles (odeurs) présentes dans l’air.
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+ L'olfaction est un sens vital pour de nombreuses espèces[1] ; il est par exemple utile ou nécessaire pour les activités de recherche alimentaire (chasse, recherche de végétaux appétents, etc), l’évitement des prédateurs, la localisation du lieu de nidification, ponte, reproduction, mise bas, etc., pour la reconnaissance et le marquage du territoire, pour la communication entre individus par messages olfactifs, pour la recherche de partenaires sexuels, et pour la pollinisation des fleurs, etc.
4
+
5
+ Ce sens est moins utilisé chez l’être humain que chez de nombreux mammifères pour lesquels il est prépondérant, néanmoins, l'odeur personnelle semble encore jouer un ou plusieurs rôles chez l'humain en termes de communication non verbale[2], à plusieurs âges de la vie, avec des nuances notamment selon le sexe (Homme/Femme)[3], selon l'âge ou selon les contextes socio-culturels[4],[5].
6
+
7
+ L'odorat du requin est le plus développé des animaux.[réf. nécessaire]
8
+
9
+ L'odorat du chat est celui le plus développé des mammifères jusqu'à ce jour.[réf. nécessaire]
10
+
11
+ Des chiens ont été dressés avec succès pour repérer à l'odorat des gouttes de mercure par exemple piégées dans la moquette ou dans les fentes d'un plancher, des instruments contaminés, des puits, des égouts... Deux labradors ont ainsi en Suède pu aider à repérer 1,3 t de mercure collectées, dans les 1 000 écoles ayant participé au projet « Mercurius 98 »[6]. Aux États-Unis, un chien dressé a permis de récupérer 2 t de mercure dans les écoles du Minnesota[7].
12
+
13
+ Chez l'être humain, l'individu est généralement naturellement capable de distinguer sa propre odeur, celle de son partenaire de couple et de certains de ses proches, et celles d'autres personnes[2], mais cette capacité peut être fortement dégradée par l'usage de désodorisant de parfums ou de certaines pratiques d'hygiène corporelle[2]. Le cerveau et d'autres organes (cœur) continuent à réagir à certains stimuli olfactifs durant le sommeil[8]. Au troisième jour, le nouveau-né se montre capable de réagir à l'odeur de sa mère, à celle du lait maternel (ou du lait artificiel s'il a commencé à être nourri avec ce lait précocement) ou de répondre par des mimiques différentes à une odeur agréable (vaniline) ou désagréable (acide butyrique)[9]. La plupart des études ayant comparé les capacités olfactives des hommes et des femmes ont conclu que les femmes sont plus douées que les hommes pour détecter les odeurs, les identifier, les discriminer et les mémoriser[3]. L'imagerie fonctionnelle et les études électrophysiologiques vont dans le même sens (quand des différences de sexe existent)[3]. Le cycle menstruel, la grossesse, la gonadectomie, et l'hormonothérapie substitutive influencent l'olfaction féminine. Bien que l'importance des phéromones soit discutée chez l'être humain, il semble exister une relation complexe entre hormones de la reproduction humaine et la fonction olfactive[3].
14
+
15
+ Certaines odeurs peuvent aussi aider à se concentrer sur une tâche difficile ; On a ainsi expérimentalement montré que la diffusion épisodique d'une odeur telle que celle de la menthe poivrée pouvait améliorer les résultats d'un exercice difficile impliquant une double tâche (Dual-task) complexe, mais n'améliorait pas les résultats à un test facile[10]. Chez de nombreux animaux, l'odorat est bien plus important que pour l'être humain[1]. Ainsi, les corridors biologiques (y compris aquatiques) sont-ils pour de nombreuses espèces des corridors de parfums et d'odeurs. Ils sont d'ailleurs surtout utilisés de nuit ou dans la pénombre le matin et le soir. Le goût, qui permet de détecter les substances chimiques en solution, est un sens proche de celui de l'odorat. Il n'existe d'ailleurs pas de distinction entre goût et odorat en milieu aquatique[11].
16
+
17
+ L'olfaction est plus active ou améliorée dans un air humide, chaud (ou « lourd »), car l'hygrométrie élevée permet aux molécules d'aérosols odorants de se conserver plus longtemps (ex parfums)[12].
18
+
19
+ L’olfaction est la fonction sensorielle qui correspond à la perception des substances odorantes. Il s'agit généralement de la perception consciente, qui peut être sollicitée par voie directe (flairage) ou par voie rétro-nasale. Cette fonction est assurée par la muqueuse olfactive qui couvre environ 10 % soit 2 cm2 de la surface totale de la cavité nasale[11]. Des cellules glandulaires, présentes dans la muqueuse et dans la sous-muqueuse, sécrètent un mucus tapissant l'épithélium olfactif, ce qui assure un lavage permanent de la muqueuse.
20
+
21
+ Cette muqueuse olfactive est composée de neurones olfactifs primaires, bien plus sensibles que les gustatifs[11]. Ces neurones sont des neurones spécialisés bipolaires : ils présentent des cils à l'extrémité des dendrites qui baignent dans la couche de mucus tapissant la cavité nasale et qui aboutissent dans l'épithélium olfactif, un corps cellulaire situé dans le premier tiers de la muqueuse, et un axone communiquant avec le bulbe olfactif. Les neurones olfactifs, comme les neurones gustatifs, et contrairement aux autres neurones[réf. nécessaire], se renouvèlent constamment tous les un ou deux mois[11]. Contrairement à ce qui se passe chez les rongeurs, les cellules nerveuses du bulbe olfactif humain ne se renouvellent pas ou très peu (moins de 1 % en 100 ans) (neurogenèse adulte)[13],[14].
22
+
23
+ Les molécules odorantes arrivent soit directement par diffusion dans le mucus, soit sont prises en charge par des protéines de transport (odor binding protein ou OBP) qui permettent aux molécules hydrophobes - majoritaires - de pénétrer dans le mucus recouvrant l'épithélium, et ainsi d'atteindre les récepteurs membranaires présents sur les cils des neurones olfactifs. On pense que ces protéines de transports concentreraient les molécules odorantes sur les récepteurs membranaires. En tant que ligands, les molécules odorantes se fixent sur des récepteurs membranaires des cils ce qui déclenche une voie de transduction d'un stimulus faisant intervenir des protéines Golf (premier messager), l'enzyme adénylate cyclase, et l'AMPc (second messager). Le second messager provoque l'ouverture de canaux ioniques Ca2+/Na+ présents sur la membrane plasmique du récepteur olfactif, ces deux ions entrent alors dans la cellule. Le Ca2+ provoque l'ouverture d'un canal Cl-, la sortie de cet ion entraîne une dépolarisation de la membrane de sorte que le récepteur olfactif produit des potentiels d'action. Ces influx vont aller directement vers le bulbe olfactif, dans la région préfrontale du cerveau, où ces informations (et celles du goût) sont traitées par l'organisme.
24
+
25
+ Chaque type de récepteur olfactif (400 différents types de protéines de récepteurs olfactif sont répertoriées[15]) semble posséder une sensibilité particulière, qui recouvre partiellement, mais non totalement, celles des autres cellules. Cela signifie qu'une molécule définie active un ensemble unique de récepteurs (chacun de ces récepteurs répondant avec une intensité qui lui est propre). Les axones des neurones olfactifs portant le même récepteur convergent vers une même structure synaptique (glomérule) localisé au sein du bulbe olfactif. Cette activation « géographique » se traduit ensuite par un motif spatiotemporel nerveux particulier au sein du bulbe olfactif et interprétée comme une odeur par le cerveau.
26
+
27
+ Les millions d'odeurs détectables par l'humain sont chacune créées par une substance odorante structuralement distincte des autres. Pour être odorante, la substance doit avoir un poids moléculaire compris entre certaines valeurs et être volatile. Le mécanisme est encore assez mal connu, mais des progrès considérables ont été accomplis ces dernières années dans sa compréhension[16] à la suite de la découverte des gènes (plus de 1 000, soit 3 % des gènes humains[11]) qui codent les protéines réceptrices des odorants. Chaque neurone olfactif n'exprimant qu'un ou quelques-uns de ces gènes, de nombreux récepteurs olfactifs sont donc nécessaires. L'être humain est ainsi capable de percevoir des milliers voire des milliards de composés odorants grâce à un système de codage combinatoire reposant sur la sélectivité limitée des neurones récepteurs olfactifs (en). Ces neurones exprimant un même gène de récepteur olfactif transmettent tous leurs potentiels d'action à une même petite zone du bulbe olfactif[11]. Depuis qu'Homo sapiens existe, 60 % de ses gènes olfactifs ont été perdus par inactivation génique mais il lui en reste encore aujourd'hui 350 à 400 actifs[17].
28
+
29
+ L'odorat humain était considéré comme l'un des sens les moins développés[18]. Au XIXe siècle et jusque dans les années 1970, les neuroanatomistes qualifiaient l'homme de microsmate (faible développement des aires cérébrales associées à l'olfaction) du fait de son utilité moindre pour la survie (système olfactif vestigial, la bipédie ayant éloigné le nez du substrat terrestre), et l'opposaient aux espèces macrosmates (rongeurs, canidés)[19]. La littérature scientifique considérait qu'il pouvait détecter 10 000 odeurs différentes mais les études menées par des éthologues comme Karl von Frisch depuis les années 1970 ont montré que l'homme possède une discrimination qualitative des odeurs fine et multiple, s'effectuant sur des quantités infinitésimales[19]. Une étude en 2014 suggère qu'il peut percevoir plus d'un billion (1 000 milliards) d'odeurs[20]. Ainsi, l'olfaction reste d'une grande importance dans la détermination consciente ou inconsciente de nos comportements. Il existe, en pratique, deux seuils perceptifs. Le plus faible correspond à la détection d'une odeur, mais que le sujet ne peut identifier. Le second seuil correspond à l'identification de l'odeur en question. Certaines molécules, comme les thiols, se détectent à des taux beaucoup plus faibles que d'autres. Certains animaux sont capables de détecter des molécules un milliard de fois plus diluées que le seuil de notre odorat. Enfin, il existe une présomption que certaines molécules (hormones, phéromones) soient détectées par le système olfactif, même si leur perception ne se traduit pas en termes d'odeur « consciente ».
30
+
31
+ La perception d'une odeur résulte d'un stimulus très rapide, presque instantané, qui comporte plusieurs informations, parmi lesquelles l'intensité et la qualité de l'odeur[21]. Au niveau de l'intensité, notre odorat se comporte comme pour la notion de chaud et de froid. L'intensité du signal est importante au début de la perception puis baisse progressivement avec l'adaptation. Sur le plan qualitatif, notre odorat fonctionne comme pour la notion de goût. Nous pouvons reconnaître, apprécier et classer la qualité d'une odeur.
32
+
33
+ Bien qu'empruntant des voies nerveuses distinctes, l'odorat et le goût sont étroitement liés et une grande partie de ce qu'on attribue au goût dépend en fait de l'odorat. Ainsi, si l'organe olfactif est congestionné à cause d'un rhume, les sensations de goût s'en trouvent considérablement réduites.
34
+
35
+ Comme les autres sens, l'odorat peut être exacerbé par l'attention. Son intensité dépend aussi du rythme circadien[22]. Il a ainsi été montré chez le rat de laboratoire que la performance de la réponse neuronales à une odeur varie selon l'heure[23],[22]. Ainsi, chez le rat, une odeur réputée biologiquement neutre (huile de bois de cèdre, ou huile minérale) est un stimulus odorant mieux perçu en période de nuit subjective par l'odorat du rat que de jour subjectif, de même pour une odeur biologiquement pertinente (alarme) telle que celle de l'urine du renard roux, l'un des principaux prédateurs potentiels du rat[22].
36
+
37
+ Dans les années 1960, des recherches menées par le professeur Lipsitt ont permis de démontrer qu'il existe des capacités de détection et d'apprentissage des odeurs chez le nouveau-né. Même in utero, le système olfactif du fœtus est un des premiers sens à se mettre en place entre 11 et 15 semaines[24].
38
+
39
+ L'exposition du fœtus aux substances odorantes transportées par le liquide amniotique lui donne une première expérience olfactive qui est susceptible d'influencer ses préférences après la naissance[25].
40
+
41
+ Au niveau anatomique, le système olfactif est composé de deux structures, le système olfactif principal dont la stimulation induit les sensations d'odeur et le système trigéminal qui induit des sensations somatosensorielles (tactile, thermique, douleur, humidité)[26]. Il existe une troisième partie appelée « organe voméronasal », qui est situé en retrait dans l'orifice des narines. Chez l'homme, l'organe voméronasal reste dans un état rudimentaire car ses afférences nerveuses disparaissent dès la 18e semaine de la vie embryonnaire. Il ne semble pas fonctionnel, mais son implication dans la détection de phéromones fait l’objet d’un vif débat (Giorgi et al., 2000; Foltan et Sedy, 2009; Mast et Samuelsen, 2009). Chez de nombreuses espèces de vertébrés cet organe sensoriel est lié à la perception des phéromones pour sa reproduction ou le marquage de son territoire par exemple.
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+ Les troubles de l'odorat sont appelés dysosmies.
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+ La perte de l'odorat est appelée anosmie, sa diminution substantielle est appelée hyposmie. Elle est le plus souvent due à des traumatismes, à certaines intoxications (saturnisme chronique par exemple pour les personnes âgées[27]) ou à un virus (SARS-CoV-2, responsable de la COVID-19)[28],[29] ou à des infections mal soignées (rhinite aiguë[30], ...), mais peut aussi être d'origine génétique ou congénitale ou faire suite à la prise de certains médicaments[31].
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+ L'anosmie peut concerner toutes les odeurs ou seulement certaines d'entre elles (anosmies spécifiques). Elle est souvent accompagnée d'agueusie (son équivalent lié au goût), quoique cette diminution du goût soit constatée chez les gens ayant perdu l'odorat tardivement. Une perte d'odorat signale parfois que les sinus sont bouchés, notamment dans la maladie polypose naso-sinusienne.
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+ L'anosmie est l'un des signes précurseurs de maladies neurodégénératives, telle la maladie d'Alzheimer ou la maladie de Parkinson, ou d'autres problèmes différents des pertes sensorielles "normales", liées au vieillissement[32]. Il a d'ailleurs été constaté, chez des souris de laboratoires modifiées pour produire naturellement des plaques amyloïdes, reproduisant ainsi ce qu'on observe chez l'homme dans le cas de maladie d'Alzheimer, que la première partie touchée par la dégénérescence du cerveau est celle qui est responsable de l'odorat de la souris (située entre le centre du cerveau et le museau)[32]. Les premiers symptômes sont une chute rapide et sensible de l'olfaction, détectés dès les premières plaques, vers 3 mois (chez la souris modifiée)[32]. Un test olfactif pourrait donc être une des alternatives aux méthodes plus coûteuses (scanner, etc.) de diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer »[32].
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+ La perte d'odorat a des effets variés sur les gens qui en sont atteints : elle induit souvent une période de forte dépression, accompagnée de symptômes divers, dont un amoindrissement de l'appétit et de la libido et de l'excitation sexuelle notamment. Quand elle est sévère elle est associée à un risque accru d'accident domestique[33]
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+ Un test efficace quels que soient l'âge et la culture du patient et n'impliquant pas les capacités de mémoire est basé sur l'inhalation de parfums très désagréables : Une personne normale bloque (par réflexe) sa respiration dès le début de l'inhalation, alors qu'un déficient olfactif inhalera plus longtemps avant de détecter l'odeur ou ne la détectera pas[34].
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+ L'hyperosmie est une augmentation de la capacité olfactive, par exemple avoir la capacité d'identifier la dernière personne à avoir quitté une chaise grâce à son odeur. On retrouve ce symptôme chez les personnes atteintes d'algie vasculaire de la face, de migraines, ou d'insuffisance surrénalienne chronique primaire.
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+ Trouble de l'odorat qui amène les patients à aimer ou percevoir des odeurs fétides, putrides ou réputées désagréables.
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+ La cacosmie peut avoir une origine physiologique (rhinite, sinusite, tumorale) ou psychologique.
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+ Souvent confondu avec la cacostomie qui désigne l'exhalaison d'odeurs désagréables. Celles-ci proviennent de troubles fonctionnels (de la bouche ou du système digestif).
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+ La parosmie est une distorsion d'une odeur vers une autre odeur, généralement désagréable.
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+ La phantosmie (ou fantosmie) est une odeur fantôme qui survient sans qu'une source d'odeur soit présente. Elle peut être agréable ou désagréable.
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+ En France, des opérations « Nez de Cléopâtre » demandant à des citoyens de noter leurs sensations olfactives à la fenêtre ou au balcon une fois par jour, ont permis de mieux suivre le trajet de certaines pollutions dans des villes industrielles (par exemple Calais), en cartographiant ces données, croisées avec celles de la météo[35].
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+ Bioinspiration : Des chercheurs tentent de s'inspirer de l'olfaction animale pour développer un nez artificiel[36].
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+ L’olive est le fruit de l'olivier, un arbre fruitier caractéristique des régions méditerranéennes. Sur le plan botanique, il s'agit d'une drupe, à peau lisse, à mésocarpe charnu riche en matière grasse, renfermant un noyau ligneux, qui contient une graine. Sa forme ovoïde est typique. Sa couleur, d'abord verte, vire au noir à maturité complète chez la plupart des variétés. La maturité est atteinte entre octobre et décembre dans l'hémisphère nord.
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+ Notons par ailleurs que le nom olive de Chine désigne un fruit consommé au Viêt Nam et en Thaïlande, dont la forme rappelle celle de l'olive, et qui provient de l'arbre Canarium album (Burseraceae).
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+ L'olive peut aussi être apparentée à des nuances de couleurs foncées jaune-vert.
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+ Au IIIe siècle av. J.-C., Théophraste fait mention de l'huile appelée « omotribe » dans son traité Sur les odeurs[2], et dit qu'on la tirait d'olives « phaulies »[3], la plus grosse espèce, qui contient beaucoup de chair et dont le noyau est très petit. Les olives sont une garniture fréquente, qu'elles soient crues ou confites[4].
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+ L'olive peut être utilisée comme condiment (olive de table). Elle n'est pas consommable sans traitement préalable. Des traitements permettent en général d'en diminuer l'amertume (voir plus bas). L'olive de table entre dans certaines préparations culinaires comme la tapenade et dans certaines recette de cuisine, comme le canard aux olives.
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+ Son utilisation principale est cependant l'extraction de l'huile d'olive.
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+ La récolte des olives s'effectue dans l'arbre ou au sol, à la main ou avec des peignes, ou bien à l'aide de filets étendus sous les arbres, après avoir fait tomber les olives au moyen d'une longue perche ou d'une machine qui secoue les arbres.
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+ La récolte des olives s'effectue durant l'automne (olives de table) ou entre novembre et février (olives dont on veut extraire l'huile). Le pressage et l'extraction ont lieu de préférence le jour de la cueillette, afin de préserver les fruits de toute transformation chimique (fermentation, oxydation).
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+ Composition des olives : statistiques sur les valeurs moyennes de 60 variétés françaises[réf. nécessaire]
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+ Les olives vertes immangeables en raison de la présence d'un tanin, l'oleuropéine, sont rendues consommables par leurs préparations commerciales qui éliminent ce tanin : olives vertes confites en saumure (rinçage avec une lessive alcaline, puis saumurage qui produit une fermentation lactique bactérienne) ; olives vertes au naturel en saumure (traitées directement à la saumure, sans rinçage à la soude)[8]. Les olives tournantes sont obtenues à partir de fruits de teinte rose, rose vineux ou brune, récoltés à la véraison ou avant complète maturité. Les olives noires sont obtenues à partir de fruits récoltés au moment où ils ont atteint leur complète maturité, ou peu avant, leur coloration pouvant ainsi varier[9].
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+ Ce sont les pays producteurs d'huile d'olive qui sont les principaux consommateurs.
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+ En parts de marché, les pays de l'UE représentent 71 % de la consommation (Italie 30 %, Espagne 20 %, Grèce) et les États-Unis représentent seulement 8 % du marché mondial.[réf. nécessaire]
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+ Sous-produits : ce sont les peaux, la pulpe et les noyaux.
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+
27
+ Les olives (tout particulièrement celles qui n'ont pas été l'objet du processus de saumure de style espagnol) sont riches en antioxydants tels que des actéosides, de l'hydroxytyrosol, du tyrosol et des acides phényl-propioniques. Ces composés ont pour effet direct de limiter le développement initial d'un cancer. L'ajout de gluconate de fer, couramment utilisé dans des conserves d'olives, a malheureusement pour effet de réduire de façon importante les teneurs en composés phénoliques, tout particulièrement l'hydroxytyrosol.
28
+
29
+ L'huile d'olive, tout particulièrement quand elle est extra-vierge, contient des petites quantités d'hydroxytyrosol et de tyrosol, mais contient également des secoiridoïdes et des lignanes en abondance, qui sont associés au ralentissement de la progression du cancer.
30
+
31
+ Aussi bien les olives que l'huile d'olive contiennent des quantités importantes d'autres composés réputés anticancéreux (par exemple le squalène et les terpénoïdes), et contiennent également de l'acide oléique. Il semble probable que la consommation d'olives et d'huile d'olive en Europe du Sud représente une contribution importante aux effets bénéfiques
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+ pour la santé du régime méditerranéen[11],[12].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Les Jeux olympiques (JO), aussi appelés Jeux olympiques modernes, puisqu'ils prolongent la tradition des jeux olympiques de la Grèce antique, sont des événements sportifs internationaux majeurs, regroupant les sports d’été ou d’hiver, auxquels des milliers d’athlètes participent à travers différentes compétitions tous les quatre ans, pour chaque olympiade moderne.
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+ Originellement tenus dans le centre religieux d’Olympie, dans la Grèce antique du VIIIe siècle av. J.-C. au Ve siècle apr. J.-C., les Jeux sont rénovés par le baron français Pierre de Coubertin en 1894 lorsqu’il fonde le Comité international olympique (CIO). Depuis lors, le CIO est devenu l’organisation gouvernant le mouvement olympique dont la structure et les décisions sont définies par la Charte olympique.
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+ Les premiers Jeux olympiques modernes se déroulent en 1896 à Athènes et l'instauration des Jeux olympiques d'hiver date de 1924 à Chamonix. Ils ont lieu la même année tous les quatre ans, les années bissextiles, souvent dans le même pays sous réserves qu'il possède un territoire montagneux, puis sont décalés de deux ans à partir de 1994[n 1]. Annulés en 1916, 1940 et 1944 pour cause de guerres mondiales, les Jeux ont vu leur édition de 2020 reportée d'un an en raison de la pandémie de Covid-19.
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+ Pendant le XXe siècle, le CIO adapte les Jeux à sa perception des changements économiques, politiques et techniques du monde. Ainsi, les Jeux olympiques sont, comme le voulait Pierre de Coubertin, d'abord réservés aux purs amateurs, le règlement du CIO interdisant la participation de sportifs professionnels[3]. Bien que malmenée par les supercheries (notamment l'amateurisme marron) autour du statut faussement « amateur » de nombreux sportifs, l'exclusion du professionnalisme reste en vigueur jusqu'en 1981. Si le passage de l’amateurisme pur au professionnalisme est dans les faits progressif, le XIe Congrès olympique en 1981 marque une révolution pour l'olympisme, avec l'admission des sportifs officiellement professionnels[2],[4]. Une autre évolution importante concerne la féminisation des épreuves, d'aucune femme en compétition en 1896 et un fort déséquilibre par la suite, jusqu'à une quasi parité de nos jours.
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+ Le CIO adapte aussi les Jeux aux changements sociaux qui se produisent au XXe siècle. Certains de ces ajustements incluent l'instauration des Jeux olympiques d’hiver, les Jeux paralympiques ou encore les Jeux olympiques de la jeunesse et la création de nombreuses épreuves mixtes. En outre, l’importante croissance des médias de masse apporte aux Jeux des sources de financement considérables, entraînant parfois des problèmes de corruption[5],[6].
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+ Actuellement, le mouvement olympique comprend les fédérations sportives internationales, les comités nationaux olympiques et la mise sur pieds de comités d'organisation locaux pour chaque édition des Jeux olympiques. La ville hôte est chargée d’organiser les Jeux olympiques de manière qu’ils soient en accord avec la Charte olympique. Le CIO décide aussi des sports présents ou non à chaque édition. La célébration des Jeux inclut de nombreux rituels et des symboles, comme le drapeau olympique et la flamme olympique, le relais de la flamme, ainsi que les cérémonies d’ouverture et de clôture. Les trois meilleurs athlètes ou équipes de chaque compétition reçoivent respectivement une médaille d’or (1re place), d’argent (2e place) et de bronze (3e place). Pour les Jeux d'été, la participation est plafonnée à environ 10 500 athlètes et à 28 sports se déclinant en plus de 300 épreuves.
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+ Les Jeux olympiques sont devenus si importants que presque chaque nation est représentée. Une telle ampleur a causé de nombreux défis, comme le boycott, le dopage, la corruption et le terrorisme. Tous les deux ans, les Jeux et leur exposition médiatique permettent à des athlètes d'acquérir une notoriété nationale, voire mondiale dans certains cas. Les Jeux sont aussi une excellente occasion pour la ville hôte et le pays d'accueil d'assurer leur promotion sur la scène internationale.
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+ Le sportif le plus médaillé des Jeux olympiques, été comme hiver, est le nageur américain Michael Phelps, qui gagne entre 2004 et 2016, vingt-huit médailles dont vingt-trois en or. Aux Jeux d'hiver, la fondeuse norvégienne Marit Bjørgen détient un record de quinze podiums, dont huit médailles d'or.
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+ De nombreuses légendes entourent l'origine des Jeux olympiques antiques. L'une dit qu'Héraclès construisit le stade olympique ainsi que les bâtiments alentour en l'honneur de son père Zeus, après avoir accompli ses douze travaux. Il aurait également défini la longueur du stade olympique en l'arpentant avec la longueur de son pied en avançant de 600 pas.
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+ Les premiers Jeux olympiques sont réputés pour avoir pris place en 776 av. J.-C. sur l'initiative d'Iphitos, roi d'Élide. Cette année marque le début du calendrier olympique, selon lequel les années sont regroupées en olympiades, et l'an 1 du calendrier grec adopté en 260 av. J.-C.. Toutefois, il est probable que les Jeux aient été encore plus anciens, compte tenu de l'abondance des offrandes de l'époque géométrique retrouvées à Olympie. Dès lors, les Jeux gagnèrent en importance dans toute la Grèce antique, mais il existe près de 300 réunions sportives du même type, les agônes. On passe à plus de 500 sous l'Empire romain. Les Jeux olympiques forment, avec les Jeux pythiques, les Jeux néméens, et les Jeux isthmiques, un cycle des jeux sacrés dont l'un revient chaque année. L'athlète qui gagne des prix à ces quatre Jeux panhelléniques est désigné par le titre de « periodonikès », le vainqueur du « Grand Chelem » du sport grec[7].
22
+
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+ Le programme des compétitions comprend des épreuves hippiques (chars à deux ou quatre chevaux) et des épreuves athlétiques dites de gymnastique (course à pied sur plusieurs distances, lancer du disque, saut en longueur, lancer du javelot, pentathlon[8], lutte, pugilat et pancrace). Disque, longueur et javelot ne donnent pas de titre olympique, mais font partie des cinq épreuves du pentathlon avec la course du stade et la lutte[9].
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+
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+ Corèbe d'Élis[10] ouvre le palmarès olympique officiel en remportant la course pédestre du stade en 776 av. J.-C. Parmi les autres principaux athlètes grecs des Jeux antiques, citons Milon de Crotone (lutte, VIe siècle av. J.-C.), Diagoras de Rhodes (boxe, Ve siècle av. J.-C.), Polydamas de Scoutoussa (pancrace, VIe siècle av. J.-C.), Léonidas de Rhodes (course, IIe siècle av. J.-C.) et Mélancomas de Carie (boxe, au Ier siècle). À partir de la septième olympiade (752 av. J.-C.), le champion olympique reçoit une couronne d’olivier sauvage, une branche de palmier et un ruban de laine rouge appelé la tænia. Le Messénien Daikles est le premier champion olympique honoré ainsi.
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+ Réservés d'abord aux seuls citoyens grecs masculins et riches, les Jeux entraînent une trêve olympique. Cette dernière n'arrête pas les conflits, mais autorise les athlètes et spectateurs à traverser librement des zones de guerre sans être inquiétés[11]. La portée d'un titre olympique est considérable. Les champions sont d'authentiques héros populaires et sont couverts de cadeaux et d'honneurs à leur retour dans leur cité. Ils sont de plus pleinement professionnels[12] depuis le Ve siècle av. J.-C. et peuvent décider de défendre les couleurs d'une autre cité. Ces changements d'allégeance provoquent souvent des troubles, parfois importants, dans la cité « trahie ». On peut ainsi citer le cas de Astylos de Crotone (6 titres olympiques), qui passe de Crotone à Syracuse en 484 av. J.-C., provoquant de graves troubles à Crotone.
28
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29
+ Un serment olympique en quatorze points[13] régit l'organisation des Jeux depuis 338 av. J.-C. Le Xe point concerne les cas de tricheries qui sont nombreux et durement sanctionnés.
30
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31
+ À la suite de l'invasion romaine, les Jeux s'ouvrent aux non-Grecs. Le prestige des Jeux est tel que plusieurs empereurs y prennent part. Sur les conseils de l'évêque Ambroise de Milan, l'empereur Théodose Ier interdit les Jeux en 393-394 en raison de leur caractère païen. Cette interdiction ne vise d'ailleurs pas spécifiquement les Jeux olympiques mais de façon générale les Jeux du cirque dont ceux-là sont un événement particulier.
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+ Les Jeux olympiques connaissent quelques timides tentatives de rénovation entre la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle on découvre les ruines des sites d'Olympie, et la fin du XIXe siècle. Citons ainsi l'Olympiade de la République qui se tient à Paris en 1796, 1797 et 1798. Esprit-Paul De Laffont-Poulotti réclame même le rétablissement des Jeux olympiques. Il va jusqu'à présenter un projet à la municipalité parisienne, qui rejette l’idée. Le CIO honora la mémoire de ce visionnaire en 1924. Parmi les autres tentatives, citons les Jeux du petit séminaire du Rondeau à Grenoble à partir de 1832, les Jeux scandinaves (en 1834 et 1836), les festivals olympiques britanniques (depuis 1849) comme les Jeux de Much Wenlock, les Jeux athlétiques disputés à Montréal (Canada) en 1843 et qui sont rebaptisés Jeux olympiques pour les éditions 1844 et 1845 et les jeux olympiques de Zappas à Athènes en 1859 et 1870. L'Allemagne tient également un rôle important dans cette rénovation en étant déterminante en matière de fouilles archéologiques menées par Ernst Curtius sur le site d'Olympie et en devenant, très tôt, favorable à la rénovation[14].
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35
+ Il faut préciser que la rénovation des Jeux olympiques n'est pas seulement inspirée par les Jeux antiques. L'actualité de cette fin de XIXe siècle influence nettement l'esprit de ceux qui vont lancer le nouveau mouvement olympique : la défaite grecque contre les turcs en 1897, celle des Français contre les Allemands en 1870 incitent les gouvernements à réformer l'éducation de leur jeunesse en favorisant le sport et l'éducation physique pour endurcir les corps, fortifier les esprits et préparer cette jeunesse à combattre pour la revanche[15]. C'est cependant la volonté de Pierre de Coubertin de favoriser les interactions culturelles entre les pays et de promouvoir les valeurs éducatives et universelles du pays qui l'oriente vers son projet de rénover les Jeux[16]. De même, l'inspiration puise également ses sources dans des pratiques profondément ancrées dans la culture européenne comme celle des joutes chevaleresques médiévales[17]. Cette tradition nobiliaire explique que les Jeux olympiques attendent de leurs athlètes qu'ils aient l'étoffe d'aristocrates en cultivant le fair-play des gentlemen, les attitudes gestuelles et l'amateurisme éthique (seuls les athlètes issus des classes les plus favorisées pouvant consacrer leur temps à faire du sport, notamment l'escrime, le yachting, le tennis ou l'équitation, épreuves phares des premiers Jeux olympiques) qui se développe en réaction à la professionnalisation du sport par les classes populaires, le « shamateurisme » (de shame, « la honte », et d'amateurisme) des sportifs roturiers étant perçu comme une subversion[18] des codes de l'amateurisme[19],[20].
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+ La fédération omnisports française d'athlétisme USFSA fête son cinquième anniversaire le 25 novembre 1892 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. À cette occasion, Pierre de Coubertin appelle à la rénovation des Jeux olympiques. Deux ans plus tard, du 16 au 23 juin 1894, se tient également à la Sorbonne le « Congrès pour le rétablissement des Jeux olympiques ». Devant l’absence de réactions à son appel deux ans plus tôt, Pierre de Coubertin parvient à convaincre les représentants britanniques et américains, mais aussi d'autres nations, notamment la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande ou la Suède. Plus de 2 000 personnes représentant douze nations assistent finalement au congrès, qui vote à l’unanimité la rénovation des Jeux olympiques. L'autre décision importante prise à l’occasion de ce Congrès est la condamnation des règlements sportifs de certaines fédérations (britanniques notamment) excluant les ouvriers et les artisans au nom d’un élitisme social qui allait à l’encontre des idéaux égalitaires français.
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+ À l'origine, les Jeux sont exclusivement estivaux. Le patinage artistique et le hockey sur glace font ainsi des apparitions au programme olympique avant même la création de Jeux d'hiver, en 1924.
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+ Après le succès initial des épreuves à Athènes en 1896, les olympiades de Paris en 1900 (qui virent pour la première fois des femmes participer aux épreuves, Charlotte Cooper étant la première championne olympique) et de Saint Louis en 1904 sont noyées dans les programmes des expositions universelles. Le premier athlète noir à participer, à remporter une médaille et à être champion olympique est l'Haïtien d'origine Constantin Henriquez, en 1900.
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+ Les Jeux olympiques intercalaires de 1906 d'Athènes, non reconnus ultérieurement par le CIO, marquèrent un regain d'intérêt du public et des athlètes, avec une participation très internationale alors que 80 % des sportifs ayant pris part aux Jeux de Saint-Louis étaient américains. Les nations européennes avaient en effet renoncé à faire le long et coûteux déplacement outre-Atlantique.
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+ De 241 athlètes de quatorze nations en 1896[21], les Jeux passent à 10 568 sportifs représentant 204 délégations lors des Jeux olympiques de Londres en 2012. C'est désormais l'un des événements les plus médiatisés. Les Jeux de Sydney en 2000 réunissent ainsi plus de 16 000 journalistes et diffuseurs. La dimension de l'épreuve est telle que cela pose des problèmes aux villes hôtes, que le sponsoring ne couvre que partiellement. Les villes hôtes profitent en effet des Jeux pour s'équiper notamment en transports en commun et autres équipements sportifs. À titre d'exemple, le budget estimé des Jeux de Londres en 2012 est de 9 milliards de livres sterling.
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+ Sous la tutelle du CIO ont également lieu des jeux régionaux. Les plus anciens sont les Jeux d'Amérique centrale et des Caraïbes, tenus pour la première fois à Mexico en 1926[22].
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+ Localisation des éditions des Jeux olympiques modernes
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+ Le programme des compétitions se met progressivement en place. Lors de la première édition des Jeux (776 av. J.-C.), une seule épreuve est disputée : c'est la course pédestre du stade (environ 192 m). En 724 av. J.-C., la course pédestre du double stade (diaulos) est introduite dans le programme, puis quatre ans plus tard, la première épreuve de fond fait son apparition : le dolichos, soit 24 stades (environ 4 600 m). Le pentathlon est introduit au programme olympique en 708 av. J.-C. en même temps que la lutte. Le pugilat arrive en 688 av. J.-C. et le pancrace en 648 av. J.-C. La course d’hoplites (course pédestre en tenue militaire) fait son entrée au programme en 520 av. J.-C.
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+ Du côté des courses hippiques, les courses de quadriges (quatre chevaux) figurent au programme olympique depuis 680 av. J.C.. Les courses montées se disputent depuis 648 av. J.-C.
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+ Des épreuves de course et de lutte réservées aux juniors sont ajoutées au programme olympique en 632 av. J.-C. Un concours de pentathlon (628 av. J.-C.) et un autre de pugilat (616 av. J.-C.) viennent ensuite compléter le programme olympique des juniors.
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+ En plus de ce programme sportif, des concours culturels étaient organisés. Platon est ainsi sacré deux fois « olympionique ».
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+ En ce qui concerne les épreuves, les femmes ne pouvaient pas participer. On retrouve tout de même des noms de femmes dans les palmarès des vainqueurs de courses de chars. Cela tient au fait qu'on n'inscrivait pas le nom du conducteur, mais celui du propriétaire de l'attelage.
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+ La nudité des athlètes lors des épreuves est parfois expliquée comme une conséquence de la victoire d'une femme lors d'une olympiade, alors que les participants concouraient encore vêtus. Cette pratique serait donc une solution pour exclure à coup sûr les femmes des épreuves. Mais aucune explication sérieuse sur ce sujet n'a encore été donnée, les Grecs se contentant eux-mêmes d'anecdotes peu convaincantes[23].
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+ Contrairement aux Jeux antiques, le programme olympique moderne est beaucoup moins stable. Chaque édition des Jeux apporte ainsi son lot de nouveautés, nouvelles disciplines et nouvelles catégories.
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+ Conservateur et colonialiste convaincu, Pierre de Coubertin n'imagine pas des Jeux olympiques valorisant le corps de l'athlète noir ou celui de la femme[24],[25] mais ses convictions sont initialement peu appliquées car le CIO a le contrôle de la doctrine mais pas de l'organisation des premiers Jeux qui est déléguée à des entrepreneurs de spectacle[26].
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+ Le CIO est devenu progressivement le seul décisionnaire sur l'admission d'une discipline au programme olympique. En 1919, Alice Milliat demande au Comité international olympique d'inclure des épreuves féminines lors des prochains Jeux olympiques, mais sa demande est refusée. Les femmes sont finalement admises aux épreuves athlétiques des Jeux olympiques d'été de 1928 à Amsterdam[27].
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+ Le CIO doit désormais composer avec les Fédérations internationales gérant les disciplines. Le programme des compétitions sportives ne propose pas l'ensemble des disciplines sportives, ni même la totalité des différentes épreuves possibles. Les Jeux d'été comptent 302 podiums, et c'est un plafond que le CIO ne souhaite pas dépasser. Ainsi, nombre de sports sont écartés du programme, comme c'est le cas du baseball et du softball après les Jeux de 2008, tandis que d'autres disciplines souhaitant profiter de la vitrine olympique sont priées d'attendre. Les Jeux mondiaux rassemblent certains de ces sports non-olympiques mais dont les fédérations internationales sont reconnues par le CIO. Jusqu'en 1996, ces sports pouvaient profiter du statut de sport de démonstration.
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+ Le nombre des participants aux Jeux olympiques d'hiver est plus modeste avec environ 2 500 athlètes à Turin en 2006. Et du côté du programme, on cherche plutôt à l'étoffer. Certaines disciplines de salle ont été approchées pour passer des JO d'été à ceux d'hiver mais les fédérations internationales concernées ont refusé.
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+ Afin de contenir l'expansion, le nombre d'athlètes participants aux Jeux est désormais plafonné à 10 500 en été et les participants doivent désormais réaliser des minima dans les disciplines chiffrées ou profiter de quotas olympiques gagnés lors des grandes compétitions précédant les Jeux. Pour permettre à toutes les nations de participer, les minima sont à géométrie variable selon les nations et un Comité olympique n'ayant aucun athlète qualifié aux Jeux profite d'invitations, généralement en athlétisme, natation, judo ou haltérophilie pour les Jeux d'été.
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+ Nota
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+ Nota : le fond bleu indique les épreuves disputées à l'occasion des Jeux olympiques d'été.
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+ En 1948, Sir Ludwig Guttman, fermement décidé à promouvoir la réhabilitation des soldats de la Seconde Guerre mondiale, organisa une compétition sportive entre différents hôpitaux au même moment que les Jeux olympiques d'été de 1948 à Londres. Cette compétition, connue alors sous le nom de Jeux de Stoke Mandeville, devint annuelle. Durant les douze années suivantes, Guttman et d’autres continuèrent d’utiliser le sport comme thérapie de guérison. Aux Jeux olympiques d'été de 1960 à Rome, Guttman réunit 400 athlètes pour concourir dans les « Jeux olympiques parallèles » et devinrent les premiers Jeux paralympiques. Depuis, les Paralympiques ont lieu chaque année olympique et se déroulent dans la même ville que les Jeux olympiques depuis les Jeux de Séoul en 1988[29].
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+ À partir de 2010, les Jeux olympiques accueillent les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), où les athlètes ont entre 14 et 18 ans. Les JOJ sont créés par Jacques Rogge, président du CIO, en 2001. La décision est approuvée pendant le 119e Congrès du CIO[30],[31]. Les Jeux olympiques de la jeunesse d'été de 2010 se tiennent à Singapour et ceux d’hiver en 2012, à Innsbruck en Autriche[32]. Ces Jeux durent moins longtemps que les Jeux olympiques traditionnels. Ceux d’été durent douze jours et ceux d’hiver, neuf jours[33]. 3 500 athlètes et 875 officiels vont participer aux JO d’été de 2010, et 970 athlètes et 580 officiels aux JO d’hiver[34],[35]. Les sports au programme coïncident avec ceux des Jeux olympiques traditionnels, cependant le nombre de disciplines et d’épreuves est diminué[36].
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+ Le CIO est fondé lors du Congrès olympique de 1894 à Paris. Il a pour mission d'organiser les Jeux. Composé de 115 membres qui se réunissent au moins une fois par an, et élisent un président pour une durée de huit ans. Le mouvement olympique regroupe un grand nombre d’organisations et de fédérations sportives nationales et internationales, de partenaires médiatiques reconnus, d’athlètes, d’officiels, et juges et toutes les personnes et institutions qui sont d’accord pour respecter les règles de la Charte olympique[37]. Organisation de coordination du mouvement olympique, le CIO est responsable du choix de la ville hôte, la négociation des partenaires et des droits de diffusion, de superviser le programme du déroulement des Jeux olympiques, actualiser et approuver le programme sportif[38].
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+ Le CIO reconnaît 206 comités nationaux, selon des critères différents de ceux définissant un État au sens du droit international. De nombreuses dépendances prennent ainsi part aux Jeux sous leur propre drapeau, tel que les Bermudes, Porto Rico ou Hong Kong, alors qu'elles sont légalement parties intégrante d'un autre État. Depuis 1980, Taïwan participe sous le nom de Chine de Taipei, la République populaire de Chine refusant sa propre participation si Taïwan était présent sous le nom de République de Chine. Les Îles Marshall ont quant à elles été reconnues par le CIO le 9 février 2003.
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+ Le mouvement olympique regroupe trois grands éléments :
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+ Le français et l’anglais sont les langues officielles du mouvement olympique. La langue du pays organisateur des Jeux olympiques est aussi utilisée. Toutes les annonces (comme celle du nom du pays lors du défilé des nations pendant la cérémonie d’ouverture) sont déclarées dans ces trois langues, dans cet ordre[40].
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+ Le CIO a souvent été critiqué car c’est une organisation intraitable, avec plusieurs de ses membres élus à vie. Les directions de Avery Brundage et Juan Antonio Samaranch furent en particulier controversées. Brundage fut président du CIO pendant plus de 20 ans. Pendant sa présidence, il protégea les Jeux olympiques de toutes implications politiques préjudiciables[41]. Il fut accusé de racisme pour sa gestion du problème de l’apartheid avec la délégation Sud-Africaine et d’antisémitisme[42]. Samaranch fut accusé de népotisme et de corruption[43]. Les liens qu’entretenait Samaranch avec le régime de Franco furent aussi une source de vives critiques[44]. En 1998, on révéla que plusieurs membres du CIO avaient reçu des pots de vin de la part du comité d’organisation de Salt Lake City pour s’assurer que leurs votes iraient en leur faveur. Le CIO entama une enquête qui aboutit à la démission de 4 membres et à l’exclusion de 6 autres. Le scandale eut aussi pour conséquence la mise en place de réformes pour la sélection des villes organisatrices afin d’éviter ce genre de cas à l’avenir[45].
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+ Un documentaire de la BBC intitulé Panorama: Buying the Games diffusé en août 2004, retrace l’enquête qui eut lieu sur les pots de vin lors de la sélection de la ville organisatrice pour les Jeux olympiques d'été de 2012[46]. Le documentaire montra qu’il était possible d’acheter les membres du CIO afin qu’ils votent pour une ville en particulier. Après la défaite de Paris pour les Jeux de 2012[47], Bertrand Delanoë accusa en particulier Tony Blair, Premier Ministre Anglais, et le comité londonien (dont Sebastian Coe était à la tête) d’enfreindre les règles des votes. Il cita comme témoin Jacques Chirac[48]. La sélection de Turin pour les Jeux olympiques d'hiver de 2006 fut aussi controversée. Marc Hodler, éminent membre du CIO, et en faveur de la ville concurrente de Sion en Suisse, affirma que certains membres du CIO avaient été achetés par le Comité d’organisation de Turin. Ces accusations menèrent à une enquête et desservirent la candidature de Sion en faveur de Turin[49].
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+ Le calendrier olympique, le déroulement des cérémonies et leur symbolique est le résultat d'une évolution. Ainsi, il n'y a pas de cérémonie d'ouverture en 1900 à Paris. Le drapeau olympique dessiné par Coubertin en 1913 apparaît aux Jeux de 1920 tout comme le serment olympique. La flamme olympique, symbolisant le lien entre Jeux antiques et Jeux modernes, est en usage depuis 1928. Depuis 1936 elle effectue un parcours sous forme de relais avant la tenue des Jeux. Cette dernière innovation fut créée par Goebbels. Un hymne olympique existe depuis 1896. Cette pièce de musique grecque est officiellement hymne olympique depuis 1960. Le défilé des athlètes est la plus longue des séquences des cérémonies d'ouverture et de clôture. Le défilé est toujours ouvert par la délégation grecque et le pays qui accueille les Jeux ferme la marche.
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+ Entre les cérémonies d'ouverture et de clôtures, deux semaines de compétitions se tiennent sur différents sites, parfois assez éloignés. Les athlètes sont logés dans un village olympique exclusivement réservé aux athlètes et aux entraîneurs. Les journalistes sont regroupés au sein d'un centre médias et ont un accès limité au village olympique des athlètes. L'organisation fait appel à des milliers de volontaires bénévoles afin d'assister les athlètes, les officiels, les journalistes et les spectateurs. L'une des traditions typiques des Jeux est l'échange de Pin's entre délégations et médias. Les volontaires terminent souvent les Jeux couverts de ces épinglettes.
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+ La mascotte olympique apparaît officiellement pendant les Jeux d'hiver de 1968 à Grenoble. Depuis, chaque édition crée sa propre mascotte afin de symboliser les valeurs de l'olympisme.
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+ La devise latine des Jeux olympiques est, depuis 1894, année du premier congrès olympique : citius, altius, fortius… (plus vite, plus haut, plus fort…). C'est Pierre de Coubertin qui proposa cette devise, empruntée à son ami dominicain, l'abbé Henri Didon, ancien vainqueur en 1855 des jeux olympiques du petit séminaire du Rondeau de Grenoble.
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+ Les langues en usage pendant les Jeux sont, dans cet ordre, le français, l'anglais et la langue locale. À l'usage, le français recule pourtant clairement devant l'anglais au niveau de la signalisation sur les sites olympiques tandis que l'anglais est privilégié dans les discours des cérémonies d'ouverture et de clôture. C'est pourtant bien en français que débute la cérémonie de remise des médailles, comme le prévoit le protocole olympique.
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+ L'extinction de la flamme olympique marque la fin de la parenthèse olympique.
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+ Conçu en 1913 par Pierre de Coubertin, il fut présenté officiellement au congrès olympique de Paris en juin 1914. Mais c’est seulement en 1920 aux Jeux d’Anvers qu’on le voit flotter pour la première fois.
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+ Le baron Pierre de Coubertin expliquait lui-même[50] :
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+ « Le drapeau olympique, on le sait, est tout blanc avec, au centre, cinq anneaux enlacés : bleu, jaune, noir, vert, rouge ; l’anneau bleu en haut et à gauche à côté de la hampe. Ainsi dessiné, il est symbolique ; il représente les cinq parties du monde unies par l’Olympisme et ses cinq couleurs d’autre part reproduisent celles de tous les drapeaux nationaux qui flottent à travers l’univers de nos jours. »
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+ — Coubertin (1931), Textes choisis
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+ Les équipes ou athlètes qui se classent en première, deuxième ou troisième place dans chaque épreuve reçoivent des médailles. Les vainqueurs de l'épreuve reçoivent des médailles d'or, qui étaient en or massif jusqu'en 1912, puis en argent doré et maintenant en argent plaqué or. Chaque médaille d'or doit toutefois contenir au moins six grammes d'or pur[51]. Les finalistes recevront des médailles d'argent et pour la troisième place les athlètes sont récompensés par une médaille de bronze. Dans les épreuves contestées par un tournoi à élimination directe (comme la boxe), la troisième place ne pourrait être déterminée et les deux perdants des demi-finales reçoivent des médailles de bronze. Aux Jeux olympiques de 1896, seulement les deux premiers ont reçu une médaille, l'argent pour le premier et le cuivre pour le deuxième. Le format actuel de trois médailles a été introduit aux Jeux olympiques de 1904[52]. Depuis 1948, les athlètes classés quatrièmes, cinquièmes et sixièmes ont reçu des certificats dont le nom est aujourd'hui diplôme olympique. En 1984, le diplôme est élargi aux septième et huitième places. Lors des Jeux de 1896 à Athènes, les médaillés ont reçu des diplômes ainsi qu’un rameau d’olivier pour les premiers et une branche de lauriers pour les deuxièmes. Lors des Jeux suivants ayant lieu à Athènes, en 2004, les athlètes médaillés recevaient également une couronne d'olivier[53] en souvenir de ces premiers Jeux. Le CIO ne tient pas de statistiques pour les médailles remportées, mais les comités nationaux olympiques et les médias tiennent des statistiques concernant les médailles et les records pour mesurer les succès des différentes nations participantes[54].
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+ Au départ, le CIO trouvait ses fonds grâce à des sociétés partenaires. C’est lorsque Avery Brundage partit en retraite en 1972 que le CIO commença à explorer le potentiel de la télévision et le marché lucratif de la publicité qui s’offraient à eux[55]. Sous la présidence de Juan Antonio Samaranch, les Jeux commencèrent à s’intéresser aux sponsors internationaux qui cherchaient à associer leurs produits à la marque olympique[56].
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+ Dans la première moitié du XXe siècle, le CIO avait un petit budget[56],[57]. Président du CIO de 1952 à 1972, Avery Brundage rejeta toutes les tentatives de lier les Jeux aux intérêts commerciaux[55]. Il pensait que le lobby des intérêts des sociétés influencerait les décisions du CIO[55]. Lorsqu’il prit sa retraite, le CIO avait 2 millions de dollars d’actifs. Huit ans plus tard, les coffres du CIO atteignirent 45 millions de dollars[55]. Ce fut d’abord dû au changement d’idéologie qui prôna l’expansion des Jeux grâce aux sponsors de sociétés et la vente des droits audiovisuels[55]. Lorsque Juan Antonio Samaranch fut élu à la tête du CIO en 1980, il désirait rendre le CIO financièrement indépendant[57].
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+ Les Jeux olympiques d'été de 1984 à Los Angeles restent une étape clé dans l’histoire olympique. Le comité d’organisation de Los Angeles, dirigé par Peter Ueberroth réussit à engranger un surplus de 225 millions de dollars, résultat sans précédent à l’époque[58]. Le comité d’organisation réussit à créer un tel surplus en partie grâce à la vente des droits exclusifs des sponsors à certaines sociétés[58]. Le CIO cherchait à avoir le contrôle de ces droits. Samaranch prit part à l’élaboration du programme olympique en 1985 afin de créer une marque olympique[56]. Il créa en 1988 le programme TOP (The Olympic Partners) : faire partie de ce programme olympique de sponsorship est très exclusif et onéreux. Les frais sont de 50 millions de dollars pour 4 ans d’adhésion[57]. Les membres du programme olympique reçoivent des droits de publicité exclusifs et l’utilisation du symbole olympique, les anneaux olympiques, dans leurs publications et leurs publicités[59].
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+ Actuellement, les revenus du CIO ont quatre sources[60] : principalement les droits télévisés (4 milliards de dollars sur l'olympiade 2009-2012), le programme de sponsorship TOP (1 milliard de dollars sur la même période) et dans une moindre mesure la billetterie et les licences pour l'exploitation des produits dérivés. Le CIO garde 10 % de ces revenus et en redistribue 90 % aux comités nationaux olympiques, fédérations sportives internationales et au Comité d'Organisation des Jeux Olympiques (COJO) du pays hôte.
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+ Les Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin furent les premiers Jeux à passer à la télévision bien que localement[61]. Les Jeux olympiques d'été de 1956 furent les premiers Jeux à être diffusés internationalement[62] et les Jeux d’hiver suivants virent leurs droits audiovisuels vendus pour la première fois. CBS déboursa 394 000 dollars pour avoir les droits américains[63] et l’Union européenne de radio-télévision 660 000 dollars[56]. Les Jeux olympiques d'été de 1964 de Tokyo sont les premiers JO diffusés en direct, grâce notamment au satellite[64].
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+ Durant les décennies suivantes, les Jeux devinrent l’un des terrains idéologiques de la Guerre froide. Les grandes puissances manœuvrèrent pour prendre le pouvoir politique et le CIO décida de prendre l’avantage de cet intérêt grâce aux médias[63]. La vente des droits audiovisuels permit au CIO de bien plus exposer au Monde les Jeux olympiques, et ainsi leur donner plus d’intérêt, ce qui eut pour conséquence d’attirer les sponsors qui achetèrent des plages publicitaires. Cela permit au CIO d’augmenter les tarifs de ces droits[63]. Par exemple, CBS déboursa 375 millions de dollars pour les droits de retransmission des Jeux olympiques d'hiver de 1998 à Nagano[65], tandis que NBC dépensa 3,5 milliards pour les droits de retransmission pour tous les Jeux olympiques de 2000 à 2008[56]. Le nombre de téléspectateurs a beaucoup augmenté depuis les années 1960, notamment grâce à l’utilisation de satellite en 1964 et l’apparition de la télévision couleur en 1968[66]. Les coûts pour retransmettre les Jeux étant très élevés, la pression d’internet, plus une concurrence rude au niveau du câble, le lobby de la télévision exigea que le CIO stimule les cotes[67]. À la suite de cela, le CIO fit certains changements dans le programme olympique. Pour les Jeux d’été, les épreuves de gymnastique passèrent de sept à neuf soirées et un gala en fin de compétition fut ajouté[68]. Les programmes de natation et plongeon furent aussi développés[68]. Enfin, le lobby de la télévision américaine réussit à imposer la date de certaines épreuves pour qu’elles soient diffusées en première partie de soirée aux États-Unis[69].
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+ La vente de la marque olympique prête à des controverses. Le débat tourne autour du fait que les Jeux ne se distinguent plus des autres compétitions sportives commercialisées[59]. Certaines critiques furent lancées contre le CIO à cause de la saturation du marché pendant les Jeux de 1996 à Atlanta et 2000 à Sydney. Les deux villes étaient envahies par des sociétés et des marchands qui tentaient de vendre des marchandises en rapport avec les Jeux[70].
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+ Une autre critique vient du fait que les Jeux sont financés par la ville organisatrice et le pays. Le CIO ne prend rien en charge et pourtant il contrôle tout et tire profit des symboles olympiques. Le CIO prend aussi un pourcentage de tous les bénéfices des sponsors et des émissions[59]. Les villes organisatrices continuent à rivaliser pour accueillir les Jeux, même si elles ne sont pas sûres de récupérer leurs investissements financiers[71].
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+ La politique de redistribution du CIO soulève également des critiques : depuis les Jeux olympiques d'été de 1984 à Los Angeles, le comité olympique américain reçoit à lui seul autant que les 201 autres comités nationaux. Cette redistribution s'explique par la prédominance historique des sponsors américains (Coca-Cola, Dow Chemical, Procter & Gamble, General Electric, McDonald's, VISA). Un nouveau contrat signé en 2012, s'appliquant de 2021 à 2040, prévoit que le comité olympique américain ne percevra plus que 7 % des droits télévisés (contre 12,5 % actuellement) et 10 % des revenus de sponsoring (contre 20 %)[72].
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+ Une autre critique majeure concerne le gigantisme présumé des infrastructures construites dans l'optique des Jeux par les villes-hôtes. Le cas des Jeux d'Athènes en 2004 et de ceux de Rio en 2016 ont mis en lumière la difficulté pour des pays faisant face à des difficultés économiques de gérer sur le long terme et de trouver une réaffectation à une telle quantité de sites[73],[74].
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+ Au début du XXe siècle, de nombreux athlètes olympiques ont commencé à utiliser des drogues pour améliorer et augmenter leurs capacités athlétiques. En 1967, le CIO a interdit l'utilisation de drogues améliorant la performance dans la compétition olympique. Lors des Jeux olympiques d'été de 1968 ; le CIO officialise les contrôles anti-dopage et oblige les femmes à se soumettre à des tests de féminité. En 1989, le CIO met en place les contrôles inopinés.
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+ Le premier athlète olympique contrôlé positif pour utilisation de drogues améliorant la performance est Hans-Gunnar Liljenwall, un athlète suédois pratiquant le Pentathlon moderne. Lors des Jeux olympiques d'été de 1968, il perd sa médaille de bronze pour consommation d'alcool[75]. Il est le seul athlète à être contrôlé positif pour une substance interdite aux Jeux olympiques de 1968.
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+ Malgré les vœux de Coubertin, les deux Guerres mondiales empêchèrent la tenue du rendez-vous olympique. Les Jeux de 1916 furent ainsi annulés pendant la Première Guerre mondiale, et ceux de 1940 et 1944 pendant la Seconde.
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+ La politique s'empare parfois du symbole olympique. D'abord opposé à la tenue des Jeux olympiques en Allemagne, Adolf Hitler utilise cette manifestation à des fins de propagande. C'est également le cas à Moscou en 1980. L'Union soviétique entra pourtant tardivement au sein du mouvement olympique. C'est en 1952 que l'URSS reprendra les compétitions sportives internationales en participant aux Jeux olympiques d'été à Helsinki. Au fil des années, ces Jeux connaîtront un nouvel engouement pour le monde entier car on assistera à une guerre des médailles entre les États-Unis et l'URSS.
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+ En 1956, les Jeux de Melbourne sont boycottés par les Pays-Bas, l'Espagne et la Suisse qui manifestent ainsi leur désaccord avec la répression soviétique de l'époque en Hongrie. Lors de ces mêmes Jeux, l'Italie, l'Égypte, l'Irak et le Liban furent absents en raison de la crise de Suez.
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+ En 1968, 1972 et 1976, de nombreux pays africains boycottent les Jeux afin de protester contre le régime d'apartheid sud-africain. L'exclusion de la Nouvelle-Zélande est également réclamée, car son équipe de rugby s'était rendue en Afrique du Sud pour y jouer des matches. À Montréal, 21 pays africains et le Guyana manquent à l'appel. Précisons que le Président Senghor (alors Président d'honneur de la Fédération Mondiale des Cités Unies) avait célébré le jumelage symbolique du village olympique avec toutes les villes du monde pour en faire un village de paix et de fraternité, quatre ans après l'assassinat des athlètes Israéliens dans le village olympique de Munich. Il avait souhaité que la politique soit exclue des JO, c'est pourquoi le Sénégal et la Côte d'Ivoire sont restés et ont participé aux JO de Montréal. C'est aussi lors de ces Jeux que pour la première fois des athlètes ont été reçus chez l'habitant et que le soir, ils étaient célébrés par les municipalités du Québec - fait unique dans l'histoire des jeux olympiques.
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+ En 1972, lors des Jeux de Munich, un commando de terroristes palestiniens prit en otage onze membres de la délégation israélienne dans le village olympique et les assassina. Depuis ce crime, les polices des pays occidentaux comprennent des sections antiterroristes très pointues. De plus, la sécurité est renforcée autour des grands événements comme les Jeux olympiques. Le village olympique est parfois comparé à un bunker.
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+ En 1980, les États-Unis et 64 autres délégations boycottent les Jeux de Moscou en raison de l'intervention soviétique en Afghanistan. La France ou encore le Royaume-Uni ne se sont pas solidarisés avec ce mouvement et se rendent à Moscou avec quatorze autres nations occidentales. Le Comité olympique américain (USOC) tente de passer outre l'ordre de boycott donné par la Maison Blanche. Il faut que le président américain Carter menace les athlètes d'interdiction de sortie de territoire pour faire plier l'USOC. En réplique à ce boycott, l'URSS et quatorze de ses pays satellites boycottent les Jeux de Los Angeles quatre ans plus tard sous prétexte que la sécurité des délégations n'était pas garantie et à cause de l'installation de fusées Pershing américaines en Europe de l’Ouest. Cependant, la Roumanie se distingue du bloc de l'Est en se rendant à Los Angeles.
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+ En 1988, Cuba, l'Éthiopie et le Nicaragua boycottent les Jeux de Séoul pour protester contre la mise à l'écart de la Corée du Nord dans l'organisation des Jeux.
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+ En 1996, lors des Jeux olympiques d'Atlanta, une bombe explose sur la place principale de la ville, tuant deux personnes et en blessant cent onze.
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+ Avant 2008, un mouvement de protestation, mené par Reporters sans frontières, tente de convaincre le plus de pays possible de boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin en 2008 pour protester contre le bafouement des droits de l'homme en République populaire de Chine. Ce mouvement de protestation se manifeste particulièrement durant le passage de la flamme olympique autour du monde et notamment à Paris.
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+ Dans la tradition interprétative de la mythologie grecque, les divinités olympiennes sont les divinités principales du culte. Elle tiennent leur nom du mont Olympe, sur lequel elles sont censées résider, encore que deux d'entre elles, Poséidon et Hadès ont leurs demeures à l'opposé.
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+ Comme dans de nombreuses autres cultures polythéistes, la religion grecque connaît l’existence de panthéons, soit des ensembles de divinités ayant chacune ses caractéristiques propres. En Grèce, le panthéon le plus connu est celui de l'Olympe. Si le nombre de ses divinités est fixé à douze, la liste en est mouvante et il n'existe en la matière aucune orthodoxie. Seules les religions monothéistes construisent au cours de leur histoire une orthodoxie.
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+ La liste traditionnelle comprend :
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+ Mais il arrive aussi qu'Arès et Dionysos soient remplacés par Hadès et Hestia[4]. De même, certains textes font d'Héraclès et Dionysos des Olympiens. La tradition n'explique jamais quels dieux sortent de la liste quand d'autres y entrent.
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+ En gras, les douze (en fait quatorze) divinités olympiennes. En italique, les mortels.
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+ Cette généalogie est cependant très variable selon les auteurs, les traditions et les époques : Homère fait par exemple de Zeus le père de presque tous les autres dieux (et notamment d'Aphrodite, qui est plus souvent considérée comme sa sœur). Des dieux tels qu'Arès et Aphrodite sont absents de certaines listes. Il faut bien se garder de prêter à la religion grecque une quelconque orthodoxie.
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+ Sultanat d'Oman
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+ سلطنة عُمان / salṭanat ʿumān
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+ 23° 36′ N, 58° 37′ E
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+ Oman (prononcé [ɔːmɑ̃][Information douteuse] ou [ɔːman][Information douteuse], en arabe : عمان / ʿumān [ʊman]), en forme longue le sultanat d'Oman (arabe : سلطنة عمان / salṭanat ʿumān), est un pays du Moyen-Orient, situé au sud de la péninsule arabique, sur les bords du golfe d'Oman et de la mer d'Arabie.
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+ Comptant 4 613 241 habitants lors du recensement de 2017, il est entouré par les Émirats arabes unis au nord, l'Arabie saoudite à l'ouest et le Yémen au sud-ouest. Sa capitale est Mascate. Monarchie indépendante depuis le milieu du XVIIIe siècle, Oman est gouvernée par un sultan, Haïtham ben Tariq, depuis 2020. Selon les classifications de l'indice de démocratie, le pays a un régime autoritaire. L'économie omanaise est particulièrement dépendante de l'extraction de ses ressources de pétrole. Son indice de développement humain (IDH) est élevé, autour du 50e rang mondial. En ce qui concerne le produit intérieur brut (PIB), pour l'année 2017, Oman se classe autour du 25e rang par habitant et vers le 70e rang en nominal.
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+ Oman est dans l'Antiquité un prolongement du territoire yéménite et plus précisément de Hadramout. La région d'Oman est connue à l'époque sumérienne sous le nom de Magan. Dans l'Antiquité, la péninsule devient une productrice majeure d'encens, et elle entretient une activité commerciale importante avec la Mésopotamie, l'Égypte, la Perse, l'Inde et l'île de Dilmun. Oman constitue l'une des satrapies de l'Empire perse lorsqu'elle y est incorporée, vers 536 av. J.-C.
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+ Oman est islamisé du vivant de Mahomet, au VIIe siècle. Au VIIIe siècle, à la suite du schisme entre sunnites et chiites, Oman est une des rares régions à emprunter une autre voie, le kharidjisme, et devient bientôt la principale région d'obédience ibadite.
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+ L’histoire d’Oman ne commence véritablement qu'en l'an 751 de notre ère, avec l’élection du premier imam ibadite à Nizwa. Tout en conservant ses imams ibatides comme autorité religieuse, la région est plusieurs fois dominée par de grandes puissances étrangères durant le Moyen Âge, notamment par intermittence par les Qarmates de 931 à 934, puis par les Bouyides de 967 à 1053, et enfin par l'empire Seljouk de 1053 à 1154. En 1154, la dynastie omanaise des Nabhânides prend le contrôle du pays, et le conserve jusqu'en 1470 (malgré une interruption de 1406 à 1443).
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+ Alliés des Bûyides et tournée vers le détroit d’Ormuz et la rive persane du Golfe, les Nabhânides donnent une impulsion nouvelle à l’expansion maritime du pays.
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+ Zheng He, dans son expédition de 1413-1415, visite la région.
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+ Le pays est partiellement occupé par les Portugais de 1507 à 1650. En 1649-1650, les Omanais désormais menés par la dynastie Yaroubide chassent les Portugais et s'emparent à leurs dépens des principaux ports swahilis de la côte est-africaine : Mombasa, Kilwa, Zanzibar et Pemba, ce qui leur permet de contrôler une partie du très lucratif commerce d'esclaves. En 1719, Saif ibn Sultan II est élu à la succession dynastique. Sa candidature fut à l'origine d'une fracture dans l'ulama et fit éclater une guerre civile entre les deux tribus majeures, les Hinawi et les Ghafiri, les Ghafiri soutenant Saif ibn Sultan II. Celui-ci conserve le pouvoir en 1748 après que les leaders des deux factions ont été tués dans la bataille, mais cela ne suffit pas à éteindre la querelle, cette division en factions jouant le jeu des Iraniens, qui occupent partiellement le pays de 1737 à 1744 (notamment Mascate et Sohar). Après l'expulsion de ces derniers, Ahmed ibn Saïd est élu imam en 1749, fondant ainsi la dynastie actuelle. C'est le début d'un âge d'or pour le sultanat d'Oman, qui confirme son influence sur l'océan indien occidental jusqu'à Madagascar.
23
+
24
+ Au début du XIXe siècle, Oman est devenu le centre d'un véritable empire colonial, qui s'étend du Baloutchistan à Zanzibar. Le sultanat est placé de fait sous protectorat britannique de 1891 à 1971, tout en conservant nominalement son indépendance. De 1965 à 1976, le pays est le théâtre d'une violente insurrection communiste, dite guerre du Dhofar, provoquée par les mauvaises conditions socioéconomiques d'une partie de la population : ce soulèvement est réduit avec l'aide des forces britanniques et iraniennes[5].
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+ En 1970, le sultan Saïd ibn Taimour, d'une nature despotique, est évincé par son fils, Qabus ibn Saïd, vraisemblablement dans un coup d'État planifié par le Royaume-Uni[6]. Qabus entreprend depuis l'amélioration économique du pays, tout en maintenant la paix avec tous les autres pays du Moyen-Orient. L'ONU classe le sultanat parmi les dix pays ayant connu le plus fort développement depuis 1970. En 1980, un accord est signé pour une base militaire des États-Unis sur l'île Masirah, utilisée ensuite pour des opérations dans le golfe Persique. En 1981, il fait adhérer son pays au Conseil de coopération du Golfe (GCC).
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+
28
+ En 1996, le sultan promulgue un décret clarifiant les règles de succession, instituant un conseil bicaméral doté de certains pouvoirs législatifs, un premier ministre et garantissant des libertés civiles de base pour les citoyens omanais. En 2003, la chambre basse du conseil est librement élue pour la première fois.
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+
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+ Aujourd'hui (2011), le sultanat est prospère. Le revenu par habitant atteint 25 000 $ par an. Selon le rapport de l'ONU (2010), les secteurs de la santé et de l'éducation ont nettement progressé : 85 % de la population est alphabétisée et éduquée.
31
+
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+ Oman est située à l'extrême sud-est de la péninsule d'Arabie. Le pays est bordé par la mer d'Arabie au sud et au sud-est, le golfe d'Oman au nord-est, les Émirats arabes unis au nord, l'Arabie saoudite à l'ouest et le Yémen au sud-ouest.
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+
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+ Une vaste plaine désertique couvre la majeure partie du centre du pays et plusieurs chaînes de hautes montagnes (Jebel ach-Chams, 3 009 m) s'étendent le long de ses côtes nord et sud-est, où la plupart des villes sont situées : Mascate, la capitale, Matrah et Sour au nord, Salalah au sud. La principale ville située à l'intérieur des terres est Nizwa, ancienne capitale du sultanat. Le climat d'Oman est chaud et sec à l'intérieur des terres, mais humide au bord de la mer. Dans les montagnes, de nombreuses oasis tempérées utilisent les eaux souterraines et des systèmes de falajs pour leurs cultures en terrasses.
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+
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+ De la mer d'Oman au sud, contiguë au Yémen, au golfe d'Oman au nord, face à l'Iran, la côte omanaise compte 1 300 km de plages. La côte omanaise est parsemée de milliers de criques désertes[réf. nécessaire]. Au sud, se trouve la grande île de Masirah.
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+ La péninsule de Moussandam, stratégiquement placée à l'entrée du détroit d'Ormuz, est séparée du reste du territoire par les Émirats arabes unis (les frontières d'Oman avec les Émirats ne sont pas toutes bien définies). Oman possède en plus une enclave à l'intérieur du territoire des Émirats, la ville de Madha. L'île de Masirah, au large du Ramal al Kabir, abrite une importante station émettrice de la BBC et sert de base à la septième flotte des États-Unis.
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+ Le cyclone Gonu est le premier de classe 3 à atteindre la mer d'Oman en juin 2007.
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+ Wadi Bani Khalid.
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+ Désert omanais.
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+ Depuis le redécoupage d'octobre 2011, Oman est divisé en 11 gouvernorats (mouhafadhat ; au singulier - mouhafadha), à leur tour divisés en districts plus petits (wilayas).
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+ Le chef de l'État et du gouvernement est le sultan (Haïtham ben Tariq depuis 2020), qui désigne un cabinet pour l'assister.
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+ Dans les années 1990, le sultan Qabus ibn Saïd (1940-2020) institua un comité consultatif nommé Majlis ach-Choura, élu au suffrage censitaire.
51
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+ Il institua également le suffrage universel direct pour les Omanais de plus de 21 ans le 4 octobre 2003. Plus de 190 000 personnes (74 % des inscrits) votèrent pour élire 83 représentants. Deux femmes furent élues.
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+
54
+ Plusieurs femmes siègent au gouvernement.
55
+
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+ N'ayant ni enfant ni frères, le sultan Qabus ibn Saïd a établi une règle de succession visant à garantir la continuité de la dynastie. Le 11 janvier 2020, suite à son décès, son cousin Haïtham ben Tariq lui succède.
57
+
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+ L'économie d'Oman est dominée par sa dépendance au pétrole. Une coentreprise appelée IPC fora un grand nombre de puits de sondage à partir de 1956 malgré des problèmes de logistique causés par un manque d'infrastructures pour le transport.
59
+
60
+ Aujourd'hui, Oman, via sa compagnie nationale Petroleum Development of Oman (PDO), produit environ 600 000 barils par jour. Le pays dispose d'une raffinerie qui ne satisfait pas les besoins du pays en hydrocarbures.
61
+ Une nouvelle étape est franchie depuis 2005 avec le lancement de l'exploitation des réserves de gaz effectuée par la compagnie nationale Oman LNG. Celle-ci dispose d'une usine de traitement au nord de la ville de Sur.
62
+
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+ Les réserves d'or noir ne sont pas énormes : le stock, évalué à 5,5 milliards de barils, représente une broutille en comparaison des 320 milliards contenus dans le sous-sol de l'Arabie saoudite. D'ici à 2020, les prévisions du ministère de l'Information n'évaluent plus la part du pétrole brut dans le PNB qu'à 9 %, celle du gaz à 10 %.
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+
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+ Plus de 65 % du PIB dépend de l'extraction du pétrole, viennent ensuite le tourisme (région de Mascate et Salalah) et l'agriculture (autour de la ville de Sohar).
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+ Le pays s'oriente vers le développement de son secteur touristique avec la construction de complexes hôteliers. En moins de dix ans, le nombre d'hôtels aux normes internationales est passé de 200 à plus de 6 000. Conséquence logique, le nombre de touristes augmente chaque année de 30 %, selon le ministère du Tourisme.
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+ Sur le plan des transports, Oman s'est retiré en 2007 du capital de la compagnie aérienne Gulf Air (Bahreïn) pour se concentrer sur l'expansion de sa compagnie nationale Oman Air qui ouvre à la fin 2007 des lignes directes vers l'Europe et l'Asie (Londres, Paris, Francfort-sur-le-Main et Bangkok). Le principal aéroport est l'aéroport international de Mascate.
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+
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+ Pour diversifier son économie, Oman s'est lancé dans un programme de construction d'une usine d'aluminium basée à Sohar. Il investit dans les semi-conducteurs et la robotique, consolide ses acquis dans les mines de cuivre et de marbre, les infrastructures portuaires... et mise beaucoup sur le tourisme de luxe.
72
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+ Oman, en alliance avec l'Iran, développe un projet ambitieux : la construction d'un pipeline sous-marin de 1 400 km s'étirant jusqu'aux côtes indiennes. Il devrait également traverser le Pakistan, mais l'Iran et l'Inde doutent qu'Islamabad aura les moyens financiers pour sa part de travaux. Les travaux devaient s'achever en 2017[7]. Mais à cause de nombreux conflits géopolitiques, l'achèvement de ce pipeline connait plusieurs difficultés à la suite des complications des relations avec l'Inde.
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+ [réf. nécessaire]
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76
+ Oman est le pays arabe le plus oriental. La majorité des Omanais sont arabes, mais il existe une importante minorité baloutche, un peuple originaire du sous-continent indien. Au sud, les Jabalis, d'origine et de langue sud-arabique, forment la majeure partie de la population du Dhofar. Comme dans la plupart des autres pays arabes du Golfe, un grand nombre de travailleurs étrangers vivent dans le pays et sont principalement originaires d'Inde, du Pakistan et d'Iran. La langue officielle est l'arabe, mais les minorités parlent leur propre langue.
77
+
78
+ La population d'Oman est estimée à 4 000 345 habitants au 31 mars 2014[8]. La population augmente rapidement en raison d'un taux d'immigration élevé. Lors du recensement de 2010, la population était estimée à 2 694 094 habitants [9].
79
+
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+ L'islam, tout particulièrement le mouvement ibadite au nord, est la principale religion d'Oman ; un certain nombre des immigrés d'origine indienne pratiquent l'hindouisme.
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+
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+ La population est à majorité ibadite avec quelques villages au nord-ouest à majorité chiite.
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+
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+ L'arabe est la langue officielle d'Oman. Le dialecte arabe parlé est l'arabe omanais.
85
+
86
+ La religion officielle du sultanat d'Oman est l'islam ibadite, une branche de l'islam souvent rapprochée du kharidjisme. C'est aussi la religion de la famille royale, ce qui en fait le seul pays musulman dont le courant dominant n'est ni le sunnisme ni le chiisme.[réf. nécessaire].
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+
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+ Les Chrétiens et les Hindous sont surtout des étrangers.
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+
90
+ Il y avait avant 1960 une petite communauté juive, dont la population comprenait entre 5 000 et 10 000 membres, et qui souvent, avait des liens avec les Juifs du Yémen voisin. Entre 1947 et 1960, la quasi-totalité de la communauté est partie en Israël.
91
+
92
+ L'UNESCO a retenu quatre sites omanais sur la liste du patrimoine mondial :
93
+
94
+ Le sanctuaire de l'oryx arabe, bien naturel inscrit en 1994, a été déclassé de cette liste par l'UNESCO en 2007, après que le gouvernement a pris la décision d'en diminuer la superficie de 90 % pour prospecter du pétrole dans le sous-sol. Une petite partie subsiste cependant toujours et accueille une faible population d'Oryx d'Arabie.
95
+
96
+ Le pays compte de nombreux autres édifices d'exception, notamment des mosquées, des palais (comme le palais royal de Mascate), des forts (château de Jabrin, fort Nakhal…), des vieilles villes (Mascate, Salalah, Sohar), de vieux ports…
97
+
98
+ Le sultanat d'Oman compte près d'un millier de châteaux, de tours de guet et de forteresses de pierre et de boue séchée, témoignages de son importance stratégique à l'embouchure du golfe Persique[10].
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+
100
+ Fort de Matrah.
101
+
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+ Tombeau d'Al Ayn.
103
+
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+ Murailles caractéristiques du château de Jabrin.
105
+
106
+ Le fort Nakhal (région d'Al-Batina).
107
+
108
+ Le sport est relativement peu développé à Oman.[réf. nécessaire]
109
+
110
+ L'équipe masculine de football participe depuis 1990 aux tours préliminaires de la coupe du monde de football, sans jamais parvenir à se qualifier pour la phase finale. Oman a remporté la Coupe du Golfe des nations de football en 2009 après en avoir été finaliste en 2004 et 2007.
111
+
112
+ Depuis 2010, le Tour d'Oman, une course cycliste annuelle organisée par Amaury Sport Organisation, se déroule dans le pays en janvier.
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+
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+ Oman a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
117
+
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+ Asie centrale
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+ Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie �� Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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+ L'ombre est la zone sombre que crée l'interposition d'un objet opaque entre une source de lumière et une surface qu'elle éclaire. Elle se matérialise par une silhouette sans épaisseur.
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+ L'ombre propre d'un objet est la partie que la lumière principale n'atteint pas en plein, et qui est donc plus sombre. L'ombre portée est la partie d'un autre objet que celui qui fait écran prive de lumière.
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+ La représentation des ombres est un problème technique en dessin, notamment en dessin d'architecture, et une question esthétique en peinture.
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+ Source lointaine.
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+ Source proche.
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+ Source étendue : ombre et pénombre
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+ La forme et la taille des ombres est un problème classique de géométrie projective. Lorsque la source lumineuse est très lointaine, l'ombre résulte de rayons incidents parallèles comme ceux du soleil. Cette lumière crée une ombre portée par l'objet sur les autres objets. S'il est posé sur un plan, l'ombre est une projection parallèle de sa forme sur ce plan.
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+ La luminosité de l'objet, si celui-ci est un diffuseur de lumière comme c'est le cas pour la plupart — mais pas pour l'eau ou les glaces — dépend de l'angle d'incidence de la lumière. S'il n'y a pas d'arête, elle décroît progressivement jusqu'au point où aucune lumière ne parvient plus de la source. La partie que la lumière principale ne touche pas s'appelle l'ombre propre. L'intensité des ombres, tant propres que portées, dépend de la quantité de lumière apportée par les sources secondaires, principalement par les réflexions diffuses sur les objets environnants.
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+ Dans l'éclairage artificiel, plusieurs sources contribuent à la formation d'ombres. Les flux lumineux s'ajoutent. La distance de la source à l'objet est trop courte pour qu'on puisse considérer les rayons comme parallèles. L'ombre de l'objet sur un plan résulte d'une projection centrale. La taille de l'ombre portée dépend de distance de la source de lumière[1].
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+ Pour des sources non ponctuelles, on distingue des zones d'ombre et de pénombre. Plus la source est étendue et plus le support de l'ombre est éloigné de l'objet qui masque la lumière, plus la zone de pénombre est étendue et plus le contour de l'ombre est estompé.
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+ En physique, l'ombre et la pénombre se définissent comme dans le langage courant[2], mais « lumière » renvoie souvent à tout type de rayonnement électromagnétique, visible ou non.
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23
+ En télécommunications, une zone d'ombre est un espace où des obstacles empêchent la réception du signal d'un émetteur donné.
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25
+ La situation dans laquelle un astre porte son ombre sur un autre entre en astronomie dans la catégorie des éclipses, si elle donne lieu à l'occultation de l'astre, c'est-à-dire que le diamètre apparent de l'astre opaque est similaire à celui qui est la source lumineuse[3]. Dans le cas où la l'ombre la Lune de la Terre obscurcit le Soleil dans une occultation solaire, la taille apparente des deux astres est presque identique. La distance de la Terre à la Lune est suffisante pour qu'on ne puisse considérer le Soleil comme une source ponctuelle. Dans une large zone de pénombre, la Lune n'occulte que partiellement le Soleil[4]. Le cas d'une éclipse lunaire où l'ombre de la Terre se projette sur la Lune est plus complexe. La pénombre, région où, du point de vue de la Lune, la Terre n'occulte que partiellement le Soleil, est bien plus considérable. À la surface de la Lune, l'ombre de la Terre n'a pas de bord ; la transition est progressive de l'éclairage maximal au minimum.
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+ Selon les régions et les pays, les architectes, depuis l'antiquité, cherchent à diminuer ou augmenter les parties de la maison ou de la cité qui seront à l'ombre. De même l'agriculture traditionnelle et le nomadisme ont-ils conservé des haies et des arbres pour que leurs troupeaux puissent se protéger de l'ardeur du Soleil à leur ombre. En Afrique, l'activité humaine rurale a besoin d'ombre autant que d'eau[5]. L'ombrelle permet de marcher sous une ombre portative.
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+ Dans les régions de montagne, l'ombre du relief refroidit les ubacs par rapport aux adrets.
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+ Pour un atelier d'artiste, on préfère en principe une exposition au Nord (dans l'hémisphère Nord) afin que les ouvertures soient à l'ombre du matin au soir, donnant une lumière plus uniforme.
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+ Le cadran solaire utilise depuis l'antiquité l'ombre d'une barre exposée au Soleil pour mesurer le passage du temps selon la position du Soleil.
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+ Sur une photographie verticale aérienne ou satellitaire géoréférencée et horodatée, la taille des bâtiments ou d'objets divers (pylônes, ponts, arbres..) peut être déterminée à partir de celle de leur ombre. L'analyse comparée de photos prises à des heures différentes donne également une indication de leur forme générale.
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+ Une utilisation célèbre de l'ombre a été faite par Thalès pour mesurer la taille des pyramides[6] (voir l'article sur le Théorème de Thalès).
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+ Le théâtre, au-delà du théâtre d'ombres, a rarement utilisé les ombres jusqu'à l'époque moderne, faute de moyens techniques.
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+ La photographie et le cinéma, qui, tant qu'ils étaient en noir et blanc, ne connaissaient que les lumières et les ombres, s'en sont préoccupés extrêmement.
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+
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+ L'histoire du cinéma a connu tout d'abord aux États-Unis et en Europe une accentuation des éclairages contrastés, tout en particulier dès les années quarante et cinquante et que l'on a appelé le film noir. Dans l'adaptation de Le procès par Orson Welles, la maîtrise de l'ombre est une des principales forces de l'image.
44
+
45
+ Pline l'ancien met une ombre portée à l'origine du relief. Callirhoé, fille du potier Boutadès, serait à l'origine du dessin ayant tracé, sur un mur, le contour de l'ombre portée de son amant qui allait quitter la ville. Son père aurait eu l'idée d'y appliquer de l'argile et de le mettre au feu avec les poteries. Ce mythe a une vaste répercussion dans la peinture en Europe classique[7]
46
+
47
+ La représentation des ombres, dédaignée par les peintures d'Extrême-Orient, apparaît dans la peinture européenne progressivement à partir de la fin du XVe siècle[8]. Si l'ombre propre ou intrinsèque, composante importante du modelé, cause essentielle de la perception des valeurs compte tenu du ton local de l'objet, et sources des difficultés du clair-obscur, est l'objet de nombreuses réflexions dès la Renaissance, y compris des préconisations sur la disposition des ateliers d'artistes, l'ombre portée ou relative, qui participe à la description de la perspective des lieux[9], est cependant souvent atténuée ou omise, de peur, comme le note Léonard de Vinci, que ses lignes perturbent la perception de celles du contour des figures (Gombrich 2014). Dans le domaine des arts plastiques, de l'architecture et parfois du dessin technique, le dessin de l'ombre portée est un des éléments, qui avec la perspective confèrent du réalisme au dessin si elle est fidèlement dessinée[10]. Au contraire l'artiste peut créer des effets poétiques ou plastiques particuliers si elle est portée d'une manière non conforme à ce qu'elle serait en réalité.
48
+
49
+ La couleur des ombres a fait l'objet d'un bon nombre d'écrits. Une véritable théorie des ombres se transmet et s'écrit à l'époque classique[11]. Il ne suffit pas de mélanger du noir à la couleur, ni même de réaliser un glacis noir pour obtenir des ombres satifaisantes. Les réflexions de la lumière sur les objets avoisinants modifient la couleur de l'objet. À partir de la fin du XIXe siècle, certains peintres, après Paul Cézanne ont utilisé des couleurs vives pour peindre les ombres dans leurs représentations de paysages, d'animaux, natures mortes ou de personnages, c'est le cas par exemple des fauvistes.
50
+
51
+ En dessin technique et d'architecture, et de façon conventionnelle, on accepte que l'ombre soit le résultat de rayons incidents parallèles comme le sont ceux du soleil sur les petits objets. Par convention également, la source est à gauche, à 45° au dessus de l'horizon. Pour s'épargner le travail d'une construction complète des ombres, on se contente souvent de renforcer le trait qui sépare une zone éclairée d'une zone sombre, du côté droit[12].
52
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+ En infographie tridimensionnelle, on calcule, à partir des coordonnées d'un objet, des ombres douces qui renforcent la crédibilité de l'image, mais les temps de calculs et leur complexité augmentent beaucoup. L'ombrage de celluloïd représente schématiquement l'ombre propre. L'ombrage de Gouraud, puis l'ombrage de Phong, ont fourni un modèle informatique de l'éclairage d'un objet, tenant compte des caractéristiques de sa surface.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ L'ombre est la zone sombre que crée l'interposition d'un objet opaque entre une source de lumière et une surface qu'elle éclaire. Elle se matérialise par une silhouette sans épaisseur.
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+ L'ombre propre d'un objet est la partie que la lumière principale n'atteint pas en plein, et qui est donc plus sombre. L'ombre portée est la partie d'un autre objet que celui qui fait écran prive de lumière.
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+ La représentation des ombres est un problème technique en dessin, notamment en dessin d'architecture, et une question esthétique en peinture.
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+ La forme et la taille des ombres est un problème classique de géométrie projective. Lorsque la source lumineuse est très lointaine, l'ombre résulte de rayons incidents parallèles comme ceux du soleil. Cette lumière crée une ombre portée par l'objet sur les autres objets. S'il est posé sur un plan, l'ombre est une projection parallèle de sa forme sur ce plan.
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+ La luminosité de l'objet, si celui-ci est un diffuseur de lumière comme c'est le cas pour la plupart — mais pas pour l'eau ou les glaces — dépend de l'angle d'incidence de la lumière. S'il n'y a pas d'arête, elle décroît progressivement jusqu'au point où aucune lumière ne parvient plus de la source. La partie que la lumière principale ne touche pas s'appelle l'ombre propre. L'intensité des ombres, tant propres que portées, dépend de la quantité de lumière apportée par les sources secondaires, principalement par les réflexions diffuses sur les objets environnants.
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+ Dans l'éclairage artificiel, plusieurs sources contribuent à la formation d'ombres. Les flux lumineux s'ajoutent. La distance de la source à l'objet est trop courte pour qu'on puisse considérer les rayons comme parallèles. L'ombre de l'objet sur un plan résulte d'une projection centrale. La taille de l'ombre portée dépend de distance de la source de lumière[1].
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+ Pour des sources non ponctuelles, on distingue des zones d'ombre et de pénombre. Plus la source est étendue et plus le support de l'ombre est éloigné de l'objet qui masque la lumière, plus la zone de pénombre est étendue et plus le contour de l'ombre est estompé.
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+ En physique, l'ombre et la pénombre se définissent comme dans le langage courant[2], mais « lumière » renvoie souvent à tout type de rayonnement électromagnétique, visible ou non.
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+ En télécommunications, une zone d'ombre est un espace où des obstacles empêchent la réception du signal d'un émetteur donné.
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+ La situation dans laquelle un astre porte son ombre sur un autre entre en astronomie dans la catégorie des éclipses, si elle donne lieu à l'occultation de l'astre, c'est-à-dire que le diamètre apparent de l'astre opaque est similaire à celui qui est la source lumineuse[3]. Dans le cas où la l'ombre la Lune de la Terre obscurcit le Soleil dans une occultation solaire, la taille apparente des deux astres est presque identique. La distance de la Terre à la Lune est suffisante pour qu'on ne puisse considérer le Soleil comme une source ponctuelle. Dans une large zone de pénombre, la Lune n'occulte que partiellement le Soleil[4]. Le cas d'une éclipse lunaire où l'ombre de la Terre se projette sur la Lune est plus complexe. La pénombre, région où, du point de vue de la Lune, la Terre n'occulte que partiellement le Soleil, est bien plus considérable. À la surface de la Lune, l'ombre de la Terre n'a pas de bord ; la transition est progressive de l'éclairage maximal au minimum.
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+ Selon les régions et les pays, les architectes, depuis l'antiquité, cherchent à diminuer ou augmenter les parties de la maison ou de la cité qui seront à l'ombre. De même l'agriculture traditionnelle et le nomadisme ont-ils conservé des haies et des arbres pour que leurs troupeaux puissent se protéger de l'ardeur du Soleil à leur ombre. En Afrique, l'activité humaine rurale a besoin d'ombre autant que d'eau[5]. L'ombrelle permet de marcher sous une ombre portative.
28
+
29
+ Dans les régions de montagne, l'ombre du relief refroidit les ubacs par rapport aux adrets.
30
+
31
+ Pour un atelier d'artiste, on préfère en principe une exposition au Nord (dans l'hémisphère Nord) afin que les ouvertures soient à l'ombre du matin au soir, donnant une lumière plus uniforme.
32
+
33
+ Le cadran solaire utilise depuis l'antiquité l'ombre d'une barre exposée au Soleil pour mesurer le passage du temps selon la position du Soleil.
34
+
35
+ Sur une photographie verticale aérienne ou satellitaire géoréférencée et horodatée, la taille des bâtiments ou d'objets divers (pylônes, ponts, arbres..) peut être déterminée à partir de celle de leur ombre. L'analyse comparée de photos prises à des heures différentes donne également une indication de leur forme générale.
36
+
37
+ Une utilisation célèbre de l'ombre a été faite par Thalès pour mesurer la taille des pyramides[6] (voir l'article sur le Théorème de Thalès).
38
+
39
+ Le théâtre, au-delà du théâtre d'ombres, a rarement utilisé les ombres jusqu'à l'époque moderne, faute de moyens techniques.
40
+
41
+ La photographie et le cinéma, qui, tant qu'ils étaient en noir et blanc, ne connaissaient que les lumières et les ombres, s'en sont préoccupés extrêmement.
42
+
43
+ L'histoire du cinéma a connu tout d'abord aux États-Unis et en Europe une accentuation des éclairages contrastés, tout en particulier dès les années quarante et cinquante et que l'on a appelé le film noir. Dans l'adaptation de Le procès par Orson Welles, la maîtrise de l'ombre est une des principales forces de l'image.
44
+
45
+ Pline l'ancien met une ombre portée à l'origine du relief. Callirhoé, fille du potier Boutadès, serait à l'origine du dessin ayant tracé, sur un mur, le contour de l'ombre portée de son amant qui allait quitter la ville. Son père aurait eu l'idée d'y appliquer de l'argile et de le mettre au feu avec les poteries. Ce mythe a une vaste répercussion dans la peinture en Europe classique[7]
46
+
47
+ La représentation des ombres, dédaignée par les peintures d'Extrême-Orient, apparaît dans la peinture européenne progressivement à partir de la fin du XVe siècle[8]. Si l'ombre propre ou intrinsèque, composante importante du modelé, cause essentielle de la perception des valeurs compte tenu du ton local de l'objet, et sources des difficultés du clair-obscur, est l'objet de nombreuses réflexions dès la Renaissance, y compris des préconisations sur la disposition des ateliers d'artistes, l'ombre portée ou relative, qui participe à la description de la perspective des lieux[9], est cependant souvent atténuée ou omise, de peur, comme le note Léonard de Vinci, que ses lignes perturbent la perception de celles du contour des figures (Gombrich 2014). Dans le domaine des arts plastiques, de l'architecture et parfois du dessin technique, le dessin de l'ombre portée est un des éléments, qui avec la perspective confèrent du réalisme au dessin si elle est fidèlement dessinée[10]. Au contraire l'artiste peut créer des effets poétiques ou plastiques particuliers si elle est portée d'une manière non conforme à ce qu'elle serait en réalité.
48
+
49
+ La couleur des ombres a fait l'objet d'un bon nombre d'écrits. Une véritable théorie des ombres se transmet et s'écrit à l'époque classique[11]. Il ne suffit pas de mélanger du noir à la couleur, ni même de réaliser un glacis noir pour obtenir des ombres satifaisantes. Les réflexions de la lumière sur les objets avoisinants modifient la couleur de l'objet. À partir de la fin du XIXe siècle, certains peintres, après Paul Cézanne ont utilisé des couleurs vives pour peindre les ombres dans leurs représentations de paysages, d'animaux, natures mortes ou de personnages, c'est le cas par exemple des fauvistes.
50
+
51
+ En dessin technique et d'architecture, et de façon conventionnelle, on accepte que l'ombre soit le résultat de rayons incidents parallèles comme le sont ceux du soleil sur les petits objets. Par convention également, la source est à gauche, à 45° au dessus de l'horizon. Pour s'épargner le travail d'une construction complète des ombres, on se contente souvent de renforcer le trait qui sépare une zone éclairée d'une zone sombre, du côté droit[12].
52
+
53
+ En infographie tridimensionnelle, on calcule, à partir des coordonnées d'un objet, des ombres douces qui renforcent la crédibilité de l'image, mais les temps de calculs et leur complexité augmentent beaucoup. L'ombrage de celluloïd représente schématiquement l'ombre propre. L'ombrage de Gouraud, puis l'ombrage de Phong, ont fourni un modèle informatique de l'éclairage d'un objet, tenant compte des caractéristiques de sa surface.
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+
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1
+ Une espèce est dite omnivore — du latin omni (tout) et vorare (manger, avaler) — quand son appareil digestif lui permet d'absorber des aliments d'origines végétale et animale[1]. Cette caractéristique permet aux espèces omnivores d'adopter une alimentation « opportuniste », variable en fonction de la disponibilité des aliments.
2
+
3
+ Le régime omnivore est un régime alimentaire, plus ou moins opportuniste, qui facilite l'adaptation et la survie de l'espèce, avec des tendances variables selon les espèces, les lieux, les saisons ou les individus.
4
+
5
+ Le Renard roux est par exemple un omnivore opportuniste bien que classé dans l'ordre des Carnivora. À la bonne saison, comme les carnivores, il se nourrit en effet de préférence de petits mammifères et d’oiseaux, mais il mange aussi grenouilles, lézards, insectes ou poissons et, quand ils sont murs, des fruits, baies ou céréales pour, quand vient la mauvaise saison, finir par vivre de charognes et divers détritus[2].
6
+
7
+ De son côté, le hérisson commun est classé dans les Insectivora mais c'est un omnivore à tendance insectivore. Il se nourrit d'un peu de tout, mais recherche avant tout insectes, vers ou escargots.
8
+
9
+ L'homme moderne (Homo sapiens), comme ses ancêtres du genre Homo, est omnivore. En effet, son système digestif est adapté à la consommation de produits animaux, végétaux et de champignons même si la base de son alimentation est principalement constituée de produits végétaux : céréales, fruits, graines, légumes, racines, feuilles, etc. Toutefois, ses goûts propres, les famines, les modes, les convenances sociales, les considérations éthiques ou morales, les connaissances scientifiques ou les croyances peuvent influencer ses choix alimentaires[3],[4].
10
+
11
+ Certains reptiles consomment aussi à la fois des arthropodes et des végétaux, mais parfois de petits reptiles ou mammifères.
12
+ De nombreux poissons sont omnivores dont le poisson rouge et la carpe koï.
13
+
14
+ Quelques animaux omnivores :
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1
+ Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation réversible des propriétés physiques locales du milieu. Elle se déplace avec une vitesse déterminée qui dépend des caractéristiques du milieu de propagation.
2
+
3
+ Il existe trois principaux types d'ondes :
4
+
5
+ Ces trois types varient en longueur d'onde et comprennent, pour les ondes mécaniques, les infrasons, les sons et les ultrasons ; et pour les ondes électromagnétiques les ondes radio, les micro-ondes, le rayonnement infrarouge, la lumière visible, le rayonnement ultraviolet, les rayons X et les rayons gamma.
6
+
7
+ Physiquement parlant, une onde est un champ, c'est-à-dire une zone de l'espace dont les propriétés sont modifiées. On affecte alors à chaque point de l'espace des grandeurs physiques scalaires ou vectorielles.
8
+
9
+ Comme tout concept unificateur, l'onde recouvre une grande variété de situations physiques très différentes.
10
+
11
+ D'autre part, la mécanique quantique a montré que les particules élémentaires pouvaient être assimilées à des ondes, et vice versa, ce qui explique le comportement parfois ondulatoire et parfois corpusculaire de la lumière : le photon peut être considéré à la fois comme une onde et comme une particule (voir Dualité onde-corpuscule); inversement l'onde sonore (vibration mécanique) peut être considérée comme une particule (voir phonon).
12
+
13
+
14
+
15
+ Illustrons la notion de « transport d'énergie sans transport de matière ». Dans le cas d'une onde mécanique, on observe de petits déplacements locaux et éphémères des éléments du milieu qui supportent cette onde, mais pas de transport global de ces éléments. Il en est ainsi pour une vague marine qui correspond à un mouvement approximativement elliptique des particules d'eau qui, en particulier, agite un bateau en mer. Dans ce contexte, un déplacement horizontal de matière est un courant ; or, on peut avoir une vague sans courant, voire une vague allant à contre-courant. La vague transporte horizontalement l'énergie du vent qui lui a donné naissance au large et, ce indépendamment du transport global de l'eau.
16
+
17
+ Dans les instruments de musique à corde la perturbation est apportée de différentes manières : archet (violon), marteau (piano), doigt (guitare). Sous l'effet de l'excitation appliquée transversalement, tous les éléments des cordes de ces instruments vibrent transversalement autour d'une position d'équilibre qui correspond à la corde au repos. L'énergie de vibration des cordes se transforme en son car les mouvements transverses des cordes mettent en mouvement l'air qui les baigne. Un son correspond à la propagation dans l'air d'une onde de pression de cet air. En un point de l'espace, la pression de l'air oscille autour de la valeur de sa pression au repos, elle croît et elle décroît alternativement autour de cette valeur. Dans une onde sonore le mouvement local des molécules d'air se fait dans la même direction que la propagation de l'énergie, l'onde est longitudinale. Les directions longitudinales et transverses se réfèrent à la direction de propagation de l'énergie qui est prise comme direction longitudinale.
18
+
19
+ Les ondes électromagnétiques sont des ondes qui sont transversales dans le vide ou dans des milieux homogènes. En revanche, dans des milieux particuliers, par exemple le plasma, les ondes électromagnétiques peuvent être longitudinales, transversales ou parfois les deux à la fois[1],[2]. L'optique est un cas particulier de propagation dans des milieux diélectriques, tandis que la propagation dans un métal correspond à un courant électrique en mode alternatif.
20
+
21
+ Le signal transmis de proche en proche peut quant à lui être illustré à l'aide des dominos: ces derniers reçoivent un signal et le transmettent en tombant sur le domino suivant.
22
+ Une file de voiture avançant au signal d'un feu vert ne constitue pas un exemple de transmission de proche en proche.
23
+
24
+ Pour que des ondes se propagent dans un milieu il faut que celui-ci soit stable: sous l'action d'une perturbation extérieure, le milieu doit développer un mécanisme de rappel le ramenant vers sa position d'équilibre. La nature et les propriétés de l'onde dépendent de la manière dont ce mécanisme agit. Ainsi, par exemple, pour les vagues, ce mécanisme de rappel est la pesanteur tendant à ramener la surface libre vers une position d'équilibre. Pour les ondes sonores, le mécanisme de rappel est la tendance d'un fluide à uniformiser sa pression. Pour les ondes de torsion (comme sur un violon joué à l'archet), le mécanisme de rappel est le couple exercé par la corde.
25
+
26
+ Soient
27
+
28
+
29
+
30
+
31
+
32
+ u
33
+
34
+
35
+
36
+
37
+
38
+ {\displaystyle {\overrightarrow {u}}}
39
+
40
+ le déplacement de l'énergie et
41
+
42
+
43
+
44
+
45
+
46
+ v
47
+
48
+
49
+
50
+
51
+
52
+ {\displaystyle {\overrightarrow {v}}}
53
+
54
+ la vitesse de l'onde :
55
+
56
+ Exemple : Ressort à boudin. Si on déplace brutalement une spire d'un tel ressort tendu entre deux supports on voit se former une onde de compression des spires. Dans ce cas le mouvement des spires se fait dans la même direction que la propagation de l'énergie, suivant la droite que constitue l'axe de symétrie du ressort. Il s'agit d'une onde longitudinale à une dimension.
57
+
58
+ Exemples : Lorsqu'on frappe un tambour, on crée sur sa peau une onde transverse à deux dimensions, comme dans le cas de la surface de l'eau.
59
+
60
+ Lorsqu'on déplace des charges électriques, les champs magnétiques et électriques locaux varient pour s'adapter à la variation de position des charges produisant une onde électromagnétique. Cette onde est transverse et peut se propager dans les trois directions de l'espace. Dans ce cas, l'onde n'est pas un déplacement de matière.
61
+
62
+ Le cas le plus simple d'onde progressive périodique est une onde dite « monochromatique » et « unidimensionnelle »
63
+
64
+ Si l'on prend un cliché du milieu à un moment donné, on voit que les propriétés du milieu varient de manière sinusoïdale en fonction de la position. On a donc une périodicité spatiale ; la distance entre deux maxima est appelée longueur d'onde, et est notée λ. Si l'on prend des photographies successives, on voit que ce « profil » se déplace à une vitesse nommée vitesse de phase.
65
+
66
+ Si l'on se place à un endroit donné et que l'on relève l'intensité du phénomène en fonction du temps, on voit que cette intensité varie selon une loi, elle aussi sinusoïdale. Le temps qui s'écoule entre deux maxima est appelé période et est noté T.
67
+
68
+ Une onde progressive unidimensionnelle se modélise par une fonction
69
+
70
+
71
+
72
+ A
73
+ (
74
+
75
+ x
76
+
77
+ ,
78
+ t
79
+ )
80
+
81
+
82
+ {\displaystyle A(\mathbf {x} ,t)}
83
+
84
+ , d'amplitude
85
+
86
+
87
+
88
+ A
89
+
90
+
91
+
92
+ {\displaystyle A\,}
93
+
94
+ ,
95
+
96
+
97
+
98
+
99
+ x
100
+
101
+
102
+
103
+ {\displaystyle \mathbf {x} }
104
+
105
+ étant la position dans l'espace (vecteur) et
106
+
107
+
108
+
109
+ t
110
+
111
+
112
+
113
+ {\displaystyle t\,}
114
+
115
+ l'instant considéré.
116
+
117
+ Une très grande famille des solutions d'équations de propagation des ondes est celle des fonctions sinusoïdales, sinus et cosinus (elles ne sont pas les seules). On montre également que tout phénomène périodique continu peut se décomposer en fonctions sinusoïdales (série de Fourier), et de manière générale toute fonction continue (transformée de Fourier). Les ondes sinusoïdales sont donc un objet d'étude simple et utile.
118
+
119
+ Dans ce cadre, une onde sinusoïdale peut s'écrire :
120
+
121
+ On appelle
122
+
123
+ La phase absolue d'une onde n'est pas mesurable. La lettre grecque
124
+
125
+
126
+
127
+ ω
128
+
129
+
130
+
131
+ {\displaystyle \omega \,}
132
+
133
+ , désigne la pulsation de l'onde ; on note qu'elle est donnée par la dérivée de la phase par rapport au temps :
134
+
135
+ Le vecteur k est le vecteur d'onde. Lorsque l'on se place sur un seul axe, ce vecteur est un scalaire et est appelé nombre d'onde : c'est le nombre d'oscillations que l'on dénombre sur 2
136
+
137
+
138
+
139
+ π
140
+
141
+
142
+ {\displaystyle \pi }
143
+
144
+ unités de longueur.
145
+
146
+ On a pour la norme du vecteur d'onde :
147
+
148
+ La pulsation s'écrit en fonction de la fréquence
149
+
150
+
151
+
152
+ ν
153
+
154
+
155
+
156
+ {\displaystyle \nu \,}
157
+
158
+  :
159
+
160
+ La vitesse de phase vaut enfin :
161
+
162
+ Une autre écriture permet de ne faire apparaître que la période temporelle
163
+
164
+
165
+
166
+ T
167
+
168
+
169
+
170
+ {\displaystyle T\,}
171
+
172
+ et la période spatiale
173
+
174
+
175
+
176
+ λ
177
+
178
+
179
+
180
+ {\displaystyle \lambda \,}
181
+
182
+ On distingue plusieurs catégories d'ondes :
183
+
184
+ Le milieu de propagation d'une onde peut être tridimensionnel (onde sonore, lumineuse, etc.), bidimensionnel (onde à la surface de l'eau), ou unidimensionnel (onde sur une corde vibrante).
185
+
186
+ Une onde peut posséder plusieurs géométries : plane, sphérique, etc. Elle peut également être progressive, stationnaire ou évanescente (voir Propagation des ondes). Elle est progressive lorsqu'elle s'éloigne de sa source. Elle s'en éloigne indéfiniment si le milieu est infini, si le milieu est borné elle peut se réfléchir sur les bords, sur la sphère (comme la Terre par exemple) les ondes peuvent revenir au point de départ en faisant un tour complet.
187
+
188
+ D'un point de vue plus formel, on distingue également les ondes scalaires qui peuvent être décrites par un nombre variable dans l'espace et dans le temps (le son dans les fluides par exemple), et les ondes vectorielles qui nécessitent un vecteur à leur description (la lumière par exemple), voire des ondes tensorielles (d'ordre 2) pour les ondes gravitationnelles de la relativité générale.
189
+
190
+ Si l'on définit les ondes comme associées à un milieu matériel, les ondes électromagnétiques sont exclues. Pour éviter de les exclure on peut définir les ondes comme des perturbations d'un milieu, au sens large, matériel ou vide. Dans ce dernier cas c'est une perturbation électromagnétique qui peut se propager dans le vide (de matière).
191
+
192
+ Une onde monochromatique est caractérisée par une pulsation
193
+
194
+
195
+
196
+ ω
197
+
198
+
199
+ {\displaystyle \omega }
200
+
201
+ et un nombre d'onde
202
+
203
+
204
+
205
+ k
206
+
207
+
208
+ {\displaystyle k}
209
+
210
+ . Ces deux quantités sont liées par la relation de dispersion. À chaque exemple d'onde mentionné ci-dessus correspond une certaine relation de dispersion.
211
+
212
+ Deux vitesses peuvent être associées à une onde : les vitesse de phase et vitesse de groupe. La première est la vitesse à laquelle se propage la phase de l'onde, tandis que la deuxième correspond à la vitesse de propagation de l'enveloppe (éventuellement déformée au cours du temps). La vitesse de groupe correspond à ce qu'on appelle la célérité de l'onde.
213
+
214
+ Pour un milieu non dispersif on a
215
+
216
+
217
+
218
+
219
+ c
220
+
221
+ g
222
+
223
+
224
+ =
225
+
226
+ c
227
+
228
+ ϕ
229
+
230
+
231
+
232
+
233
+ {\displaystyle c_{g}=c_{\phi }}
234
+
235
+ Pour une onde progressive périodique, on a une double périodicité : à un instant donné, la grandeur considérée est spatialement périodique, et à un endroit donné, la grandeur oscille périodiquement au cours du temps. Fréquence
236
+
237
+
238
+
239
+ ν
240
+
241
+
242
+ {\displaystyle \nu }
243
+
244
+ et période T sont liées par la relation
245
+
246
+
247
+
248
+ T
249
+ =
250
+ 1
251
+
252
+ /
253
+
254
+ ν
255
+
256
+
257
+ {\displaystyle T=1/\nu }
258
+
259
+ .
260
+ Pour une onde progressive se propageant avec la célérité c, la longueur d'onde correspondante
261
+
262
+
263
+
264
+ λ
265
+
266
+
267
+ {\displaystyle \lambda }
268
+
269
+ est alors déterminée par la relation :
270
+
271
+
272
+
273
+ λ
274
+ =
275
+ c
276
+
277
+ /
278
+
279
+ ν
280
+
281
+
282
+ {\displaystyle \lambda =c/\nu }
283
+
284
+
285
+
286
+
287
+
288
+ λ
289
+
290
+
291
+ {\displaystyle \lambda }
292
+
293
+ est en m,
294
+
295
+
296
+
297
+ ν
298
+
299
+
300
+ {\displaystyle \nu }
301
+
302
+ en hertz (Hz), et c en m⋅s−1.
303
+
304
+
305
+
306
+
307
+ λ
308
+
309
+
310
+ {\displaystyle \lambda }
311
+
312
+ est la période spatiale de l'onde.
313
+
314
+ La célérité des ondes dépend des propriétés du milieu. Par exemple, le son dans l'air à 15 °C et à 1 bar se propage à 340 m s−1.
315
+
316
+ De façon générale, la célérité dans un milieu dépend aussi de la fréquence de l'onde : de tels milieux sont qualifiés de dispersifs. Les autres, ceux pour lesquels la célérité est la même quelle que soit la fréquence, sont dits non-dispersifs.Par exemple, l'air est un milieu non dispersif pour nos ondes sonores !
317
+ En ce qui concerne la lumière, le phénomène de dispersion est également à l'origine de l'arc-en-ciel : les différentes couleurs se propagent différemment dans l'eau, ce qui permet de décomposer la lumière du soleil suivant ses différentes composantes. La dispersion par un prisme est également classiquement utilisée : en décomposant la lumière, on peut ainsi faire de la spectroscopie (les méthodes interférentielles donnent cependant maintenant des résultats beaucoup plus précis).
318
+
319
+ La notion d'onde monochromatique est centrale pour la compréhension du phénomène mais toutes les ondes ne sont pas monochromatiques. Considérons les ondes sonores: une onde monochromatique serait une note pure (si sa fréquence tombe juste). Une note d'instrument est composée d'une note pure (le fondamental de pulsation
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+
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+
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+
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+ ω
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+
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+
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+ {\displaystyle \omega }
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+
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+ ) plus des harmoniques (des ondes dont la pulsation est un multiple de
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+
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+
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+
332
+ ω
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+
334
+
335
+ {\displaystyle \omega }
336
+
337
+ ). Si on considère une musique, la structure de l'onde est compliquée, elle est constituée d'une somme d'ondes monochromatiques. Si maintenant on considère le son d'un coup sec alors l'onde n'est plus du tout monochromatique, une représentation en paquet d'onde est beaucoup plus judicieuse.
338
+
339
+ Une onde monochromatique n'a d'ailleurs pas d'existence physique : sa largeur spectrale étant nulle, son extension temporelle devrait alors être infinie (En effet, leur produit doit être plus grand que 1/2 par le théorème parfois nommé Inégalité de Heisenberg Temps-Énergie), c'est-à-dire qu'elle devrait exister pendant un temps infiniment long. Une onde monochromatique est donc utilisée pour obtenir des informations sur les ondes réelles, qui sont une superposition (continue) d'ondes monochromatiques (si le système est linéaire).
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+ One Direction est un boys band anglo-irlandais, formé à Londres en 2010, composé de cinq membres : Harry Styles, Louis Tomlinson, Niall Horan, Liam Payne et Zayn Malik. Ils terminent à la troisième place de la septième saison du X Factor britannique et signent par la suite un contrat avec le label Syco Music[1]. Ils publient 5 albums : Up All Night, Take Me Home, Midnight Memories, Four et Made in the A.M. qui se classent tous en première place.
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+ Le groupe gagne environ 200 awards tels que : Brit Awards, MTV Video Music Awards, American Music Awards, Teen Choice Awards, Billboard Music Awards.
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+ Zayn Malik quitte le groupe le 25 mars 2015[2]. Le 23 août 2015, le groupe annonce faire une pause pour quelques mois à partir de décembre 2015, afin que chacun des membres se concentre sur des projets personnels[3].
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+ En 2010, Niall Horan, Harry Styles, Zayn Malik, Liam Payne et Louis Tomlinson auditionnent en solo pour la 7e saison de l'émission The X Factor[4]. Ils progressent chacun dans la catégorie « garçons » jusqu'au bootcamp (camp d'entraînement). Simon Cowell et Nicole Scherzinger prennent la décision de les réunir afin qu'ils forment ensemble un groupe[5],[4]. Ensuite ils ont deux semaines pour apprendre à se connaître et s'entraîner en groupe[6]. C'est Harry Styles qui trouve le nom du groupe : One Direction[7]. Pour se qualifier dans la maison des juges, ils interprètent en version acoustique la chanson Torn reprise par Natalie Imbruglia[8].
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+ Cowell admet dans une interview que le groupe est « confiant, comme un groupe d'amis et sans craintes »[9]. Ils vont en finale et terminent 3e de la compétition mais gagnent en popularité au Royaume-Uni[9].
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+ Après l'émission, le groupe signe un contrat d'environ 2 millions £ avec le label Syco Music[10].
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+ Après X Factor, One Direction signe un contrat avec le label Syco Music. One Direction et neuf candidats de l'émission de télé-réalité X Factor participent à la tournée X Factor Live qui comprend l'Angleterre et l'Irlande de février à avril 2011.
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+ Ils apparaissent dans l'émission The Alan Titchmarsh Show le 4 avril 2011 et confirme sur le plateau que leur premier single sera disponible en juin 2011. Le 29 juillet 2011, ils sont invités sur le plateau de l'émission Alan Carr: Chatty Man[11].
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+ Pour leur premier album, Up All Night, les One Direction collabore avec Savan Kotecha. Leur premier single What Makes You Beautiful sort en septembre 2011 et c'est un succès autant commercial qu'international[12]. Leurs singles suivants, Gotta Be You et One Thing atteignent le top 10 dans le classement UK Singles[13]. En novembre 2011, ils signent un contrat avec Columbia Records en Amérique du Nord[14]. Le même mois, ils sortent leur premier album Up All Night et débute une tournée au Royaume-Uni en décembre 2011[15].
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+ En février 2012, le groupe part en tournée aux États-Unis faire la première partie du groupe Big Time Rush[16]. Le même mois, ils annoncent une tournée en Océanie[17]. Leur premier single atteint la 28e place dans le classement Billboard Hot 100, devenant le meilleur début d'un groupe britannique depuis 1998[18]. L'album Up All Night est vendu à l'international en mars 2012 et One Direction devient le premier groupe britannique à avoir son premier album atteindre la première place des classements aux États-Unis[19]. Ce record est dans le Livre Guinness des records[20]. En août 2012, ils annoncent une tournée en Amérique du Nord[21].
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+ Up All Night Tour comprend 62 concerts et les billets se vendent en quelques minutes[22],[23]. Up All Night : Live tour, le DVD de la tournée est vendu en mai 2012[24]. En août 2012, ils chantent lors de la cérémonie de fermeture des Jeux Olympiques d'été 2012 à Londres[25]. En septembre 2012, le groupe est le grand gagnant des MTV Video Music Awards en remportant 3 trophées[26].
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27
+ En septembre 2012, le groupe sort un single intitulé Live While We're Young. Le titre atteint rapidement le top 10 des classements mondiaux[27]. Un second single est annoncé, Little Things, et devient le second single du groupe à se classer premier au Royaume-Uni[28]. En novembre 2012, leur second album, Take Me Home est sorti[29]. One direction devient le premier groupe à avoir deux albums, dans le haut du classement Billboard 200[30]. L'album est enregistré en mai 2012 à Stockholm[31]. La couverture de l'album présente les 5 garçons autour d'une cabine téléphonique rouge, typiquement anglaise[32].
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29
+ Ils chantent leur titre Little Things lors de la Royal Variety Performance, en présence de la reine Élisabeth II[33]. Le 3 décembre 2012, ils affichent complet pour leur premier concert au Madison Square Garden à New York[34].
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+ En février 2013, les One Direction publient One Way or Another (Teenage Kicks), une reprise des titres One Way or Another de Blondie et Teenage Kicks de The Understones, pour le comic relief[35]. Le même mois, ils entament leur tournée Take Me Home Tour, donnant au total 123 concerts à travers le monde[36].
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+ Best Song Ever, le premier single de leur troisième album est sorti le 22 juillet 2013[37]. Le clip du single a battu le record des « vidéos les plus vues en moins de 24 heures » avec 10,9 millions de vues sur Youtube[38]. C'est le deuxième titre du groupe a battre ce record, le premier étant Live While We're Young, avec 8,2 millions de vues[38]. Un documentaire sur le groupe, This Is Us, réalisé par Morgan Spurlock, sort dans les salles de cinéma du monde entier entre le 28 août 2013 et le 30 août 2013[39].
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+ Le 16 mai 2013, le groupe annonce leur première tournée dans les stades ainsi appelée Where We Are Tour. Les tickets se vendent en quelques minutes et des dates supplémentaires sont ajoutées dues à d'énormes demandes[40]. Le 23 novembre 2013, un jour dédié aux fans, le 1D Day est organisé par le groupe, qui est une sorte d'émission, diffusée en direct sur Youtube pendant 7h[41].
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+ Leur troisième album, Midnight Memories est commercialisé le 25 novembre 2013 dans le monde entier. Il se classe rapidement en 1e place au Royaume-Uni et aux États-Unis[42]. Afin de promouvoir l'album, le groupe chante sur les plateaux de l'émission The X Factor UK et US[43]. En décembre 2013, la sortie en DVD du film This Is Us bat des records de ventes au Royaume-Uni, dépassant le film posthume de Michael Jackson[44].
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+ Ils partent en tournée, le Where We Are Tour, qui débute le 25 avril 2014 et se termine le 5 octobre 2014 avec un total de 69 concerts dans des stades[45].
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+ Le 21 juillet 2014, One direction annonce qu'un concert, filmé à San Siro pendant la tournée le 28 juin 2014, sort au cinéma en octobre 2014 et publié en DVD en novembre 2014[46].
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43
+ En novembre, leur nouvel album Four est commercialisé dans le monde entier[47]. Après avoir annoncé en septembre leur nouvel album, le premier single Fireproof est publié en téléchargement gratuit sur toutes les plateformes pendant 24 heures[48]. Le deuxième single Steal My Girl est publié fin septembre et leur troisième single Night Changes est publié avant la sortie de l'album.
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45
+ En février 2015, le groupe part pour leur deuxième tournée des stades On the Road Again Tour[49]. Le 25 mars 2015, un communiqué officiel est publié sur le site internet du groupe, annonçant le départ de Zayn Malik[50]. Le groupe apparaîtra pour la première fois à quatre depuis le départ de Malik pendant l'émission The Late Late Show with James Corden[51]. La tournée se poursuit jusqu'à la fin sans Zayn[52].
46
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47
+ Le 31 juillet 2015, Drag Me Down, le premier single du cinquième album des One Direction apparaît sur les plateformes de musiques sans publicité ni promotion[53]. Leur cinquième album, Made in the A.M. est commercialisé le 13 novembre 2015 en même temps que l'album Purpose de Justin Bieber[54]. C'est le premier album du groupe depuis le départ de Malik[55]. Après la sortie de l'album, le groupe annonce faire une pause[56]. Ils font une dernière apparition en groupe en décembre 2015 lors de l'émission The X Factor et publient le clip du single History, retraçant l'histoire du groupe depuis leur début[56],[57].
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+
49
+ En 2017, le groupe gagne l'award de la vidéo de l'année lors des Brit Awards et Liam Payne reçoit le prix pour le groupe[58].
50
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51
+ Niall James Horan, né le 13 septembre 1993 à Mullingar en Irlande. Il auditionne pour l'émission The X Factor le 15 avril 2010 et interprète I'm Yours mais Simon Cowell, l'ayant beaucoup entendu lors des auditions, lui demande de chanter une autre chanson[59]. Il reprend la chanson So Sick, chanson de Ne-Yo[60]. Il échoue lors du bootcamp et rejoint les One Direction.
52
+
53
+ En octobre 2017, il sort son premier album solo Flicker et effectue une tournée mondiale éponyme[61].
54
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55
+ En mars 2020, il sort son deuxième album solo Heartbreak Weather[62].
56
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57
+ Liam James Payne, né le 29 août 1993 à Wolverhampton en Angleterre. Il auditionne pour l'émission The X Factor, une première fois en 2008 et interprète Fly Me to the Moon de Frank Sinatra[63]. Il ne sera malheureusement retenu car trop jeune pour l'émission mais revient deux ans plus tard, en 2010 et interprète Cry Me a River[64]. Il échoue lors du bootcamp et rejoint les One Direction.
58
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59
+ En août 2018, il sort un EP intitulé First Time[65].
60
+
61
+ En décembre 2019, il sort son premier album LP1[66].
62
+
63
+ Harry Edward Styles est né le 1er février 1994 à Redditch en Angleterre. Il auditionne pour l'émission The X Factor en 2010 et interprète Isn't She Lovely?[67]. Il échoue lors du bootcamp et rejoint les One Direction.
64
+
65
+ En mai 2017, il sort son premier album en solo Harry Styles et effectue une tournée Harry Styles : Live on Tour[68].
66
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67
+ En décembre 2019, il sort son deuxième album Fine Line et annonce une tournée pour 2020 : Love on tour[69],[70].
68
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69
+ Louis William Tomlinson né sous le nom de Louis Troy Austin, le 24 décembre 1991 à Doncaster, en Angleterre. Il auditionne pour l'émission The X Factor en 2010 et interprète Hey There Delilah[71]. Il échoue lors du bootcamp et rejoint les One Direction.
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71
+ En 2018, Louis Tomlinson est juge dans la 15e saison de l'émission The X factor[72].
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73
+ Il sort son premier album en solo, Walls, en janvier 2020[73].
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75
+ Il effectue une tournée la même année, Louis Tomlinson World Tour[74].
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+ Zain Javadd Malik, né le 12 janvier 1993 à Bradford, en Angleterre. Il auditionne pour l'émission The X Factor en 2010 et interprète Let me love you de Mario[75]. Il échoue lors du bootcamp et rejoint les One Direction.
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+ Il quitte le groupe pour des raisons personnelles en 2015[76].
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+ En 2016, il sort son premier album en solo, Mind of Mine[77].
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+ Son deuxième album solo, Icarus Falls, sort en 2018[78].
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+ Les One Direction ont gagné leur tout premier prix le 21 février 2012. Ils ont reçu le Brit Award du single britannique de l'année grâce à What Makes You Beautiful[79]. Les garçons ont gagné plus de 115 récompenses en 3 ans sur 150 nominations.
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+ Lors des NRJ Music Awards 2014, ils sont nominés dans deux catégories « Clip de l'année » (Best Song Ever) et « Groupe/duo international de l'année », et en sortent gagnants à chaque fois.
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+ En 2011, One Direction font de la publicité pour le jeu Pokémon Noir et Blanc[80]. Ils font également la promotion des téléphones Nokia C3 et Nokia C2-02[81].
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+ En 2012, ils s'associent à la marque Colgate et vendent une brosse à dent électrique « One Direction Colgate MaxFresh Power Toothbrush », une brosse à dent manuelle « One Direction Colgate Maxfresh Manual Toothbrush » et un dentifrice « One Direction Colgate MaxFresh Toothpaste »[82]. Ils tournent une pub, avec le joueur Drew Brees de la NFL, pour la marque Pepsi[83]. Des poupées à l'effigie du groupe sont vendus par la marque Hasbro seulement aux États-Unis[84]. En octobre de la même année, ils collaborent avec la marque de vêtements philippines Penshoppe[85].
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+ En 2013, le groupe annonce des magasins éphémères à travers le monde, vendant des produits exclusifs dont : des cartes postales, des coques de téléphones, des t-shirts et des onesies[86],[87]. Ils font la promotion du véhicule Toyota VIOS[88]. Leur premier parfum, « our moment » est vendu exclusivement dans le magasin Harrods ainsi que sur leur site web[89]. Une publicité, qui annonce le parfum, est mise en ligne le 24 août 2013[90]. Le parfum sera la meilleure vente pour Noël 2013, battant les ventes des parfums Lady Gaga Fame, Nicki Minaj Pink Friday et Britney Spears Fantasy[91]. Liam Payne a avoué en interview que l'idée de faire un parfum provenait d'une fan qui avait lancé une pétition[92].
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+ En 2014, au vu du succès de leur premier parfum, le groupe vend un second parfum, « that moment » en mars 2014, accompagné d'un gel douche et d'une lotion pour le corps[93]. Une vidéo de 6 minutes est dévoilée pour annoncer la sortie de ce parfum sur les réseaux sociaux[94]. Un autre parfum, « You & I », se commercialise le 6 août 2014[95].
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+ En 2015, le groupe fait une apparition dans une nouvelle publicité, pour Toyota, diffusée uniquement en Thaïlande[96]. Un nouveau parfum, « Between Us » est dévoilé le 24 juin 2015[97]. Le groupe apparaît dans la publicité pour le véhicule Honda Civic et leur tournée en Amérique du Nord est sponsorisée par Honda[98].
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+ En avril 2012, le groupe britannique One Direction est poursuivi en justice par un groupe américain éponyme pour « contrefaçon de marque commerciale »[99]. D'après la loi, le groupe américain utilisait le nom One Direction depuis 2009, ont enregistré 2 albums et ont déposé une demande d'enregistrement du nom comme marque aux Etats-Unis en février 2011[99]. Le groupe américain réclame au groupe britannique 1 milliard $ de dommages et intérêts[99]. Syco et Sony Music préfèrent ignorer les droits des plaignants après avoir réalisé en 2011 qu'ils partageaient le même nom[99]. Le groupe américain change de nom pour Uncharted Shores en septembre 2012[100]. Les deux groupes sont contents d'avoir trouvé un compromis[100].
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+ Athéna ou Athéné (en attique Ἀθηνᾶ / Athênâ ou en ionien Ἀθήνη / Athếnê) est une déesse de la mythologie grecque, identifiée à Minerve chez les Romains. Elle est également appelée « Pallas Athéna », déesse de la sagesse, de la stratégie militaire, des artisans[4], des artistes et des maîtres d'école.
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+ Athéna était considérée comme la patronne et protectrice de plusieurs villes de Grèce, notamment celle d’Athènes. Elle est généralement montrée dans l'art portant un casque et tenant une lance. Ses principaux symboles incluent les chouettes, les oliviers, les serpents et le Gorgonéion.
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+
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+ Athéna, avec Aphrodite et Héra, est l'une des trois déesses dont la querelle provoque la guerre de Troie. Elle joue un rôle actif dans l’Iliade, dans laquelle elle assiste les Achéens et, dans l’Odyssée, elle est la conseillère divine d’Ulysse.
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+
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+ Athéna est également la déesse protectrice de l'effort héroïque ; elle aurait notamment aidé les héros Persée, Héraclès, Bellérophon et Jason.
10
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11
+ Le Parthénon sur l'Acropole athénienne lui est dédié, ainsi que de nombreux autres temples et monuments. En tant que patronne de l'artisanat et du tissage, Athéna était connue sous le nom d'Ergane. Elle est également une déesse guerrière et on pensait qu'elle menait des soldats au combat sous le nom d'Athéna Promachos. Son festival principal à Athènes était le Panathenaia, célébré pendant le mois de Hékatombaion en plein été et qui était le festival le plus important du calendrier athénien.
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+ Le nom d’Athéna, attesté en mycénien, n'a pas d'étymologie certaine[5].
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+
15
+ Une première hypothèse est que le nom Athéna tiendrait son origine de la ville d’Athènes[6]. Le nom de la ville en grec ancien est Ἀθῆναι (Athenai). Ce nom désigne le lieu où, selon le mythe, la déesse a présidé l'Athenai, une fraternité consacrée à son culte[7]. L'Acropole située au sommet de la colline du même nom, constituait probablement le « noyau fondateur » de cette ville, dont Athéna était devenue la protectrice. Des témoignages provenant de différentes villes de la Grèce antique attestent que des déesses étaient également adorées dans d'autres villes. Comme Athéna, elles tiraient leur nom des villes où elles étaient adorées. A Mycènes, il y avait par exemple une déesse appelée Mykene, tandis qu'à Thèbes une divinité analogue était appelée Thebe[7].
16
+
17
+ Une autre hypothèse est donnée par le philosophe grec Platon. Dans le Cratyle, celui-ci avance une autre explication originale du nom Athéna :
18
+
19
+ « Je crois que les anciens ont eu sur Athéné la même idée que ceux qui se piquent aujourd’hui de bien entendre Homère. La plupart d’entre eux disent que leur auteur a fait de cette divinité la pensée et l’intelligence même. […] Peut-être aussi ne l’a-t-il appelée Théonoé que parce qu’elle possède excellemment la connaissance des choses divines, θεῖα νοούση. Il n’est pas impossible non plus qu’on ait voulu l’appeler Êthonoé, comme étant la raison, l’intelligence dans les mœurs, νοήσις ἐν τῷ ἤθει[8]. »
20
+
21
+ Dans cet extrait, Platon reprend les mots d’un autre philosophe, Socrate, pour qui il est possible de nommer les choses au travers de leur nature[9]. Athéna aurait été nommée ainsi car elle serait la personnification de l'intelligence parmi les dieux[10].
22
+
23
+ Selon d’autres sources, l'origine de son nom, viendrait de la racine indo-européenne ath- qui signifierait « tête » ou « sommet », car née de la tête de Zeus[11].
24
+
25
+ Athéna est la fille de Zeus et de Métis (une Océanide), déesse de la raison, de la prudence, de la stratégie militaire et de la sagesse. Ouranos, le Ciel étoilé, prévient Zeus qu'un fils né de Métis lui prendrait son trône (car il est le roi des dieux). Par conséquent, dès qu'il apprend que Métis est enceinte, Zeus prend le parti de l'avaler[12]. Mais quelques mois plus tard, il ressent de terribles maux de tête sur les bords du lac Triton[13],[14]. Il demande alors à Héphaïstos de lui ouvrir le crâne d'un coup de hache, pour le libérer de ce mal : c'est ainsi qu'Athéna jaillit, brandissant sa lance et son bouclier, de la tête de Zeus, en poussant un puissant cri de guerre. Par la suite, Athéna est considérée comme la fille de Zeus seul. Ainsi, chez Eschyle, déclare-t-elle : « Je n'ai pas eu de mère pour me donner la vie[15]. » Il semble que la mythologie soit en conflit avec sa propre chronologie : Héphaïstos est le fils de Zeus et d’Héra, qui s'unirent bien après la naissance d'Athéna[16].
26
+
27
+ Très vite, elle rejoint les dieux de l'Olympe, où elle prend une place importante. L’Iliade, l’Odyssée et les Hymnes homériques la représentent comme la favorite de Zeus, celle à qui il ne peut rien refuser. Tout comme Zeus, elle tient l'égide et peut lancer la foudre et le tonnerre. On invoque son nom à côté de ceux de Zeus et Apollon dans les serments solennels. Elle est la déesse de la Cité, mais c'est en tant que déesse de la sagesse, représentée par la chouette et par l'olivier, qu'elle s'impose et en vient à symboliser la civilisation grecque au cours des siècles, jusqu'à nos jours.
28
+
29
+ À l'instar d'Hestia et d'Artémis, Athéna est une déesse vierge, à qui on ne connaît pas d'aventures. Pour autant, elle est l'objet des avances d'Héphaïstos ; alors que celui-ci la poursuit, son sperme se répand sur la cuisse de la déesse qui l'essuie avec de la laine (ἔριον / érion) qu'elle jette à terre (χθών / khthốn) ; la terre ainsi fécondée donne naissance à Érichthonios, qu'Athéna recueille et élève[17].
30
+
31
+ L’arbre ci-dessous décrit l’ascendance d’Athéna. Celui-ci est basé sur les écrits du poète grec Hésiode ainsi que sur la Bibliothèque d'Apollodore. Selon Homère, Athéna aurait par ailleurs adopté un fils nommé Érichthonios, né de la semence d’Héphaïstos et de la terre Gaïa[18].
32
+
33
+ Poussée par Héra, on la fait participer au complot visant à ligoter Zeus pour son orgueil. Héra et elle sont elles-mêmes sanctionnées et ligotées à leur tour par Zeus, tandis que les autres comploteurs, Poséidon et Apollon, sont contraints de travailler pour le roi Laomédon et bâtir le mur de Troie[19],[20].
34
+
35
+ Selon la légende de Cécrops, Athéna et Poséidon se sont disputé la possession de l'Attique. Ils choisissent comme arbitre Cécrops, le premier roi du territoire. Poséidon frappe l'Acropole de son trident et en fait jaillir un étalon noir invincible au combat, ou dans d'autres légendes, une source d'eau salée. Athéna, elle, offre un olivier symbolisant la sagesse. Cécrops juge le présent de la déesse bien plus utile pour son peuple, et c'est elle qui devient protectrice d'Athènes.
36
+
37
+ Selon Varron[21], Cécrops demande aux habitants d'Athènes (les femmes comprises) de choisir eux-mêmes leur protecteur. Les hommes préfèrent le cheval, susceptible de leur apporter la victoire dans la bataille. Les femmes quant à elles préfèrent l'olivier. Les femmes, plus nombreuses d'une voix, font pencher la balance en faveur d'Athéna. Furieux, Poséidon submerge l'Attique sous les flots. Pour apaiser sa colère, les Athéniens doivent imposer aux femmes trois punitions : elles n'auront plus le droit de vote ; aucun enfant ne portera le nom de sa mère ; et, enfin, elles ne seront plus appelées Athéniennes.
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+
39
+ Par la suite, Athéna élève un autre roi mythique, Érichthonios. Il lui dresse l'Érechthéion, le plus ancien sanctuaire de l'Acropole, dont les premières prêtresses ne sont autres que les filles de Cécrops, Aglaure, Pandrose et Hersé, c'est-à-dire respectivement le beau temps, la rosée et la pluie, tous trois dons d'Athéna. Il crée également en son honneur les Panathénées, destinées à fêter l'anniversaire de la déesse, la plus grande fête religieuse d'Athènes. En tant que divinité civilisatrice, les Athéniens la vénèrent également pour leur avoir appris à utiliser l'araire, et l'attelage des bœufs. Au total, Athéna est la divinité poliade (Πολιάς / Poliás, « protectrice de la cité ») d'Athènes, et c'est ainsi qu'on la retrouve sur les monnaies de cette ville.
40
+
41
+ Athéna est, comme Hestia, vierge, et tient beaucoup à sa virginité ; elle fut donc surnommée Parthénos (jeune fille) d'où le nom du grand monument d'Athènes sur l'Acropole, le Parthénon.[réf. nécessaire]
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+
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+ Athéna du Varvakeion, copie de l'Athéna chryséléphantine de Phidias.
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+ Statue d'Athéna du Parthénon de Nashville.
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+ Illustration d'Athéna Parthénos.
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+ Comme Hermès, son demi-frère, Athéna se charge souvent de protéger les héros. Elle et Héra sont les deux alliées de Jason et des Argonautes dans leur quête de la toison d'or relatée dans les épopées des Argonautiques (la plus ancienne conservée étant les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes qui date du IIIe siècle av. J.-C.). Athéna conseille les Argonautes par l'intermédiaire de la figure de proue de l’Argo.
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+
51
+ Dans le mythe de la guerre de Troie relaté par le cycle troyen, Athéna fait partie des trois déesses qui convoitent la pomme d'or d'Éris (la Discorde), mais Pâris remet la pomme à Aphrodite lors de son jugement du mont Ida. Au cours de la guerre de Troie, Athéna prend parti pour les Achéens contre les Troyens. Elle protège tout particulièrement Diomède. Après la guerre, elle protège Ulysse et surtout Télémaque, sous les traits de Mentor. Elle apaise la colère des Érinyes et fait acquitter Oreste par l'Aréopage.
52
+
53
+ Athéna aide également Persée à tuer Méduse, dont la tête coupée orne ensuite son égide. C'est elle qui conseille Cadmos, le fondateur de Thèbes, lui enjoignant de tuer le dragon puis de semer ses dents pour susciter une armée hors de terre. Elle indique à Bellérophon comment dompter Pégase. Athéna aide parfois Héraclès (Hercule) à accomplir ses douze travaux.
54
+
55
+ Il peut sembler étrange que la déesse de la Sagesse naisse en armes et soit également la déesse du Combat. Pourtant, ses épiclèses le montrent : elle est Athéna Πρόμαχος / Prómakhos, celle qui combat au premier rang, ou encore Athéna Νίκη / Níkê, déesse de la Victoire — bien des représentations la montrent d'ailleurs tenant Nikê, personnification de la Victoire, dans la main, tout comme c'est le cas de Zeus. L’Hymne homérique à Athéna indique ainsi :
56
+
57
+ « Je chanterai Pallas Athènaiè, puissante protectrice des villes, et qui s'occupe, avec Arès, des travaux guerriers, des villes saccagées, des clameurs et des mêlées. Elle protège les peuples qui vont au combat ou qui en reviennent. Salut, Déesse ! Donne-moi la bonne destinée et la félicité[22]. »
58
+
59
+ Ce sont ses conseils qui guident les dieux lors de la Gigantomachie. Selon certaines traditions, c'est au cours de cet affrontement qu'elle tue elle-même le Géant Pallas, dont elle utilisera la peau comme armure, et, parfois, orne ses épaules des ailes du géant vaincu. Ceci lui aurait valu son nom de « Pallas Athéna ».
60
+
61
+ Il n'est pas anodin que les sages grecs aient revêtu Athéna d'attributs guerriers : la guerre est omniprésente dans le monde des cités grecques ; la sagesse implique que la cité soit protégée non seulement spirituellement, mais aussi physiquement. Athéna, par son côté guerrier représente davantage l'art de bien se protéger et de prévoir les combats à venir, que l'art du combat lui-même, incarné par Arès dans sa sauvagerie meurtrière. Athéna incarne l'aspect plus ordonné de la guerre, la guerre qui obéit à des règles, celle qui se fait en certains lieux, à certaines périodes, et entre les citoyens.[réf. souhaitée]
62
+
63
+ Enfin, Athéna est une déesse civilisatrice, comme nous l'avons vu à Athènes, qui la vénère entre autres pour le don de techniques agricoles. C'est elle toujours qui montre à Érichthonios comment fabriquer un char[23], et à Danaos, à Rhodes, comment concevoir un navire à cinquante rames — son rôle est similaire dans la légende des Argonautes, c'est elle qui montre comment construire l’Argo. Elle est la protectrice des artisans et des travailleurs sous son épithète d'Ἐργάνη / Ergánê, « la travailleuse ». Tout ce qui est filé ou cousu est de son domaine, comme le montre par ailleurs la fable d'Arachné[24].
64
+
65
+ Dans son livre VI des Métamorphoses, le poète latin Ovide raconte l’histoire d’Athéna et d’une jeune tisseuse nommée Arachné[25].
66
+
67
+ Arachné était une jeune Lydienne qui s’était fait connaître pour ses talents de fileuse. La qualité de ses toiles forçait l’admiration de tous, à tel point que certains se demandaient si elle n’était pas l’élève d’Athéna. « Qu’elle vienne se mesurer avec moi » déclara Arachné[25].
68
+
69
+ Intriguée par la réputation grandissante d’Arachné, Athéna se déguisa en vieille femme et décida de lui rendre visite. Elle demanda à Arachné de rester modeste et de ne pas offenser une déesse. Refusant d’écouter ce conseil, Arachné lui affirma qu’elle était la meilleure tisseuse du monde et qu’elle était prête à défier n’importe qui. Athéna abandonna alors ses traits de vieille femme et révéla à Arachné qui elle était réellement. Nullement intimidée, Arachné lui proposa alors de se mesurer à elle dans un concours de tissage. Athéna accepta. Arachné réalisa une toile représentant les fautes commises par les dieux, comme les amours de Zeus, tandis qu’Athéna représenta l’assemblée des Dieux sur l’Olympe assistant à l’invention de l’olivier[24].
70
+
71
+ Lorsqu’elle se rendit compte que la tapisserie d’Arachné dépassait de loin la sienne, la déesse explosa de rage. Elle déchira la toile d’Arachné et la frappa. Dévastée, Arachné se pendit avec un lacet. Prenant pitié pour elle, la déesse décida alors de la transformer en araignée afin qu’elle puisse continuer à tisser sa toile pour l’éternité[25].
72
+
73
+ Le conte d’Arachné inspira le monde artistique. De nombreuses représentations la montrent tenant un fuseau ou un rouet[26].
74
+
75
+ Très tôt, les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes, en les ajoutant à leurs propres croyances[36]. La déesse Athéna fut ainsi assimilée à la déesse Minerve chez les Romains[37].
76
+
77
+ Au Moyen Âge et à la Renaissance, le latin devient la langue dominante en Europe, notamment dans le domaine culturel[38]. Les noms mythologiques apparaissent alors très souvent dans une forme latine[39]. C’est la raison pour laquelle le nom latin de Minerve remplace couramment celui d’Athéna dans les représentations artistiques de cette dernière. Ainsi les deux déesses, originellement différentes, sont couramment unies dans leur représentation.
78
+
79
+ Pour autant qu'ils proposent une interprétation d'Athéna, presque tous les philosophes et allégoristes de l'Antiquité identifient la déesse à la Sagesse ou l'Intelligence personnifiée ; c'est le cas, entre autres, de Platon, Cornutus, Héraclide du Pont, Plutarque, Porphyre, Julien et Apulée[40]. Cette assimilation est maintenue au Moyen Âge, notamment par Psellos, Tzétzès et Eustathe, ainsi qu'à la Renaissance, par des humanistes et des alchimistes comme Rabelais, de Vigenère[41] et Maïer, ce dernier voyant en elle « la sagesse du magistère »[42] ; enfin, plus récemment par Pernety et d'Hooghvorst[43]. L'helléniste Félix Buffière base cette unanimité sur le texte même d'Homère : « Il est certain que l'auteur de l'Odyssée concevait déjà Athéna comme une sorte de personnage allégorique, la sagesse personnifiée. Cela est surtout frappant dans la Télémachie[44] ».
80
+
81
+ La mythologie grecque devient un sujet de prédilection pour les peintres pendant la Renaissance, une période marquée par la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité. En 1502, l’italien Andrea Mantegna peint Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu . Comme pour marquer la fin du Moyen-Age, la déesse y est peinte en train de chasser les vices du médiévalisme qui ont envahi le jardin de la Vertu et de la connaissance[45],[46].
82
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+ Personnification de l'apprentissage gréco-romain, Athéna est également utilisée par les peintres de l’époque pour marquer la victoire de la chrétienté sur l’islam. Peu après la bataille de Lépante en 1571, le peintre vénitien Titien réalise L'Espagne accourant au secours de la Religion. Dans celui-ci, le peintre représente l’Espagne sous la forme d’une jeune femme possédant certains attributs de la déesse Athéna. Elle tient dans sa main gauche une lance, et dans sa main droite un bouclier, à l’image de celui de la statut d’Athéna Parthénos de Phidias[47]. Le tableau fait écho à une autre composition de Titien, restée inachevée, qui représentait un homme s’inclinant devant Athéna mais qui est désormais perdue[48].
84
+
85
+ Peu à peu, les dieux grecs deviennent les sujets principaux des œuvres des artistes. Allégorie de la vertu, Athéna incarne le triomphe de la raison et de la sagesse dans l’esprit peintres de la Renaissance. Dans son tableau, Pallas et le Centaure, le peintre italien Sandro Botticelli présente ainsi la déesse, vêtue d’une robe fleurie et armée d’une hallebarde, en train de dompter un centaure, un animal censé représenter la barbarie et les bas instincts[49]. Dans la même lignée, Bartholomeus Spranger lui dédit également un tableau intitulé Le triomphe de la sagesse ou Minerve victorieuse de l'ignorance[45].
86
+
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+ Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu par Andrea Mantegna (entre 1499 et 1502)
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+ L'Espagne accourant au secours de la Religion par Titien (vers 1572-1575)
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+
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+ Pallas et le Centaure par Botticelli (1482)
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+ Le triomphe de la sagesse ou Minerve victorieuse de l'ignorance par Bartholomeus Spranger (vers 1591)
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+
95
+ Minerve repousse Mars loin de la Paix et de la Prospérité, par Le Tintoret (entre 1576 et 1577)
96
+
97
+ Athéna repoussant les avances d'Héphaïstos, par Paris Bordone (vers 1555-1560)
98
+
99
+ Au XVIIe siècle, le peintre flamand Pierre Rubens s’empare du personnage d’Athéna dans une série de peintures consacrée à Marie de Médicis. Dans celle-ci, Rubens présente Athéna comme le mécène et mentor de la reine de France. La peinture finale de la série va même encore plus loin en faisant de Marie de Médicis l'incarnation mortelle de la déesse elle-même[50].
100
+
101
+ Le peintre flamand est également l’auteur de plusieurs tableaux représentant Le Jugement de Paris. Cette scène représente le moment où le prince troyen Paris offre la pomme d’or à Aphrodite, au détriment d’Athéna et d’Héra. Rubens est l’auteur d’au moins six versions de ce même tableau. Dans sa dernière version, datée de 1639, le peintre représente les trois déesses, toutes dénudées. Athéna se trouve à gauche, identifiée par ses armes qu'elle a déposées à terre[51]. Elle semble réaliser une sorte de révérence accompagné d’un pas de danse afin de convaincre Paris de la choisir, mais sans succès. Le peintre a choisi, ici, de représenter la déesse sous les traits de sa propre femme, Hélène Fourment[52].
102
+
103
+ En 1630, le traité de paix mettant fin à la guerre anglo-espagnole est l’occasion pour Rubens d’utiliser Athéna comme symbole de son attachement à la paix. Dans l’Allégorie de la Paix et de la Guerre, la déesse est présente en arrière-plan. Elle repousse les assauts du dieu de la guerre, Mars, et protège la paix représentée sous les traits d’une jeune femme en train de presser son sein pour nourrir un enfant[53]. Quelques années auparavant, le peintre vénitien Jacopo Tintoret avait, lui aussi, réalisé une allégorie similaire dans son tableau Minerve repousse Mars loin de la Paix et de la Prospérité[54].
104
+
105
+ Au cours du XVIIIe siècle, les mythes de l’Illiade et de l’Odyssée font l’objet de plusieurs tableaux, dont certains mettent en avant le rôle joué par Athéna. C’est le cas notamment du tableau La dispute d’Achille et d’Agamemnon de Johann Heinrich Tischbein. Dans celui-ci, le peintre retranscrit le moment où Achille s’apprête à dégainer son épée pour tuer le roi. Descendant de l’Olympe, Athéna murmure à l’oreille du héros des mots apaisants qui range alors son arme[55].
106
+
107
+ En 1771, le peintre français Jacques-Louis David réalise le Combat de Mars contre Minerve, une toile elle aussi inspirée de l’Illiade et qui obtient le second prix lors du concours du Prix de Rome lors de la même année[56].
108
+
109
+ Personnage central de l’Odyssée durant laquelle elle assiste le héros Ulysse, la déesse fait également l’objet de deux tableaux du peintre italien Giuseppe Bottani qui illustrent son soutien au héros dans l’œuvre d’Homère : Athéna révélant Ithaque à Ulysse et Athéna transforme Ulysse en vieillard lors de son retour à Ithaque[57].
110
+
111
+ Dans la lignée des artistes de Renaissance, certains peintres perpétuent par ailleurs l’image d’Athéna comme l’allégorie de la Vertu, par opposition à la déesse Aphrodite, symbole de la tentation. Ce constat est particulièrement frappant dans le tableau Hercule à la croisée des chemins entre le Vice et la Vertu de l’italien Pompeo Batoni. Dans celui-ci, le héros Hercule est assis entre les deux déesses. Assise à côté de lui, Aphrodite lui propose un chemin à priori facile mais parsemé de pièges. De l’autre se trouve Athéna, debout et reconnaissable à son casque d’or. Elle lui montre un chemin plus difficile mais qui le mènera jusqu’à l’Acropole[58].
112
+
113
+ Marie de Médicis par Pierre Paul Rubens, la présentant comme l’incarnation d’Athéna[59] (1622)
114
+
115
+ L’Allégorie de la Paix et de la Guerre (Minerve protégeant la Paix et éloignant la Guerre) par Rubens (1629)
116
+
117
+ Le Jugement de Pâris, par Pierre Paul Rubens (vers 1639)
118
+
119
+ La dispute d’Achille et d’Agmemnon par Johann Heinrich Tischbein (1776)
120
+
121
+ Combat de Mars contre Minerve par Jacques-Louis David (1771)
122
+
123
+ Athéna révélant Ithaque à Ulysse par Giuseppe Bottani (XVIIIe siècle)
124
+
125
+ Athéna transforme Ulysse en vieillard, lors de son retour à Ithaque, par Giuseppe Bottani (1775)[60]
126
+
127
+ Hercule à la croisée des chemins entre le Vice et la Vertu, par Pompeo Batoni (1750-1753)
128
+
129
+ Pallas Athena par Rembrandt (vers 1655-1659)
130
+
131
+ A la fin du XIXe siècle, un groupe d’artistes organise un mouvement de contestation envers l’art académique officiel classique, appelé la Sécession viennoise[61]. Athéna devient alors un des sujets privilégiés par ces artistes pour représenter leur mouvement. En 1898, Gustav Klimt lui dédit ainsi un tableau intitulé Pallas Athéna. La déesse y est dessinée en gros plan et occupe l’ensemble de l’espace de la toile[62]. La même année, Franz von Stuck brosse également le portrait d’Athéna dans un tableau du même nom. Dans ce dernier, le peintre demande à son épouse de lui servir de modèle afin de dessiner les traits physiques de la déesse[63].
132
+
133
+ Athéna est une des 1 038 femmes représentées dans l'œuvre contemporaine de Judy Chicago, The Dinner Party, aujourd'hui exposée au Brooklyn Muséum. Cette œuvre se présente sous la forme d'une table triangulaire de 39 convives (13 par côté). Chaque convive étant une femme, figure historique ou mythique. Les noms des 999 autres femmes figurent sur le socle de l'œuvre. Le nom d'Athéna figure sur le socle, elle y est associée à la déesse serpent, cinquième convive de l'aile I de la table[64].
134
+
135
+ Pallas Athéna par Gustav Klimt (1898).
136
+
137
+ Pallas Athena par Franz von Stuck (1898).
138
+
139
+ En 1774, le sculpteur allemand Jean-Pierre-Antoine Tassaert réalise un buste de l’impératrice russe Catherine II, intitulé Catherine la Grande en Minerve. Ce dernier est une allusion au surnom de l’impératrice, également appelée « la Minerve des arts[66] », en référence à son image de souveraine éclairée[45].
140
+
141
+ Pendant la Révolution française, les statues de dieux païens sont démolies dans toute la France, à l’exception de celles d'Athéna[50]. Durant cette période, Athéna devient en effet la personnification de la liberté et de la république. Une statue de la déesse se tenait d’ailleurs au centre de la place de la Révolution à Paris[50].
142
+
143
+ Pendant plus d'un siècle, une réplique à grande échelle du Parthénon se tenait également à Nashville dans le Tennessee[67]. En 1990, les conservateurs ajoutent une réplique dorée de 12,5 m de haut de la statue d’Athéna Parthénos de Phidias, construite en béton et en fibre de verre[67].
144
+
145
+ Aujourd’hui, une statue d'Athéna se dresse devant le bâtiment du Parlement autrichien à Vienne[68]. La déesse étant associée à la liberté et à la démocratie, ses représentations ont influencé celles d’autres symboles de la liberté en Occident, comme la statue de la Liberté et celles de Britannia[68].
146
+
147
+ Avec l’essor du christianisme durant les premiers siècles de notre ère, les divinités grecques et romaines sont peu à peu oubliées, voir dénigrées par les auteurs. Les premiers écrivains chrétiens, comme Clément d'Alexandrie et Firmicus, décrivent ainsi Athéna comme une déesse « impudique et immorale »[69]. Pour eux, elle représente tout ce qui est détestable dans le paganisme[69].
148
+
149
+ L’image d’Athéna évolue cependant au Moyen Âge. Certaines maisons nobles utilisent son image pour décorer leurs emblèmes familiaux[70]. Durant cette période, de nombreux attributs d’Athéna sont par ailleurs donnés à la Vierge Marie. Au IVe siècle, plusieurs représentations de la Vierge Marie la montrent portant le Gorgoneion (le masque de Méduse qu’Athéna portait sur son égide)[69].
150
+
151
+ Certains auteurs font d’ailleurs de la Vierge Marie une vierge guerrière, à l’image d’Athéna[69]. Une anecdote raconte que lorsque Constantinople fut assiégée par les Avars en 626, la Vierge Marie serait apparue sur les murs de la ville en tenant une lance et encourageant le peuple à se battre[71].
152
+
153
+ Au cours des XVIe siècle et XVIIe siècle, la déesse est couramment utilisée comme symbole pour désigner certaines femmes dirigeantes[72]. Dans son livre « A Revelation of the True Minerva » publié en 1582, Thomas Blennerhassett décrit la reine d’Angleterre Élisabeth Ire comme la « nouvelle Minerve » et « la plus grande déesse du monde sur terre »[72].
154
+
155
+ A la même époque, Athéna, alias Minerve, apparaît dans Les Aventures de Télémaque, un roman publié en 1699 et rédigé par l’abbé Fénélon. Athéna étant un symbole de l’opposition à la tyrannie, Fénélon voit en celle-ci la figure parfaite pour critiquer la politique de Louis XIV. Dans le roman, la déesse met ainsi en garde Télémaque contre ce qui est néfaste pour le gouvernement des peuples : « la première est une autorité injuste et trop violente dans les rois ; la seconde est le luxe qui corrompt les mœurs ». Athéna devient ainsi la porte-parole des idées humanistes qui se développeront plus tard durant le siècle des Lumières[73].
156
+
157
+ Plus récemment, Athéna est apparue fréquemment dans les romans de fantasy inspirés de la mythologie grecque. Dans les années 2000, la déesse a notamment été mise en lumière dans la suite romanesque Percy Jackson de Rick Riordan, qui imagine les aventures d'adolescents confrontés à une guerre entre les dieux grecs et les Titans dans les États-Unis contemporains[74].
158
+
159
+ Athéna apparaît tout d'abord dans des mangas. Dans la série Saint Seiya de Masami Kurumada, publiée en français sous le titre Les Chevaliers du Zodiaque en 1986, Athéna apparaît sous les traits d’une jeune femme nommée Saori Kido. Celle-ci occupe un rôle très important parmi les principaux personnages de l'intrigue. En effet, les chevaliers liés aux différentes constellations ont été créés dans l'Antiquité pour la servir et la protéger, et c'est elle qui les dirige[75].
160
+
161
+ La déesse fait également partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix, en particulier dans le numéro Astérix aux Jeux Olympiques. Dans celui-ci, Astérix et Obélix se rendent en Grèce afin de participer aux célèbres Jeux olympiques. Après avoir pris leurs quartiers à Athènes, les gaulois visitent le temple d'Athéna Nikè. La célèbre statue en or d’Athéna suscite l’admiration d’Astérix[76].
162
+
163
+ Athéna apparaît dans la série La Sagesse des Mythes scénarisée par Clotilde Bruneau et publié depuis 2016, qui consiste en adaptations de mythes grecs en bandes dessinées[77],[78].
164
+
165
+ Dans les années 1950-1960, la mythologie grecque suscite l’intérêt des cinéastes qui y consacrent plusieurs films. Néanmoins, le personnage d’Athéna n’y apparaît pas encore. Son rôle est remplacé par celui d’autres dieux. En 1963, le péplum américain Jason et les Argonautes de Don Chaffey adapte ainsi librement le mythe des Argonautes. Alors que dans l’œuvre d’Apollonios de Rhodes, Jason et ses compagnons peuvent prévoir l’avenir grâce à une poutre construite par Athéna, dans le film ceux-ci sont guidés par une figure de proue animée par laquelle leur parle la déesse Héra[74].
166
+
167
+ Il faut attendre 1981 et la sortie du film Le Choc des Titans de Desmond Davis pour voir Athéna occuper un rôle notable. Dans celui-ci, Zeus ordonne à sa fille de donner sa chouette préférée au héros Persée afin de l’assister dans sa quête pour sauver la belle Andromède. La déesse, interprétée par l’actrice écossaise Susan Fleetwood, refuse. Souhaitant cependant aider Persée, elle demande à Héphaïstos de construire une chouette mécanique, nommée Bubo, qu’elle confie au héros et qui l’aidera dans les moments difficiles[74].
168
+
169
+ En 1997, le réalisateur Andreï Konchalovsky accorde une place centrale à la déesse dans la mini-série L'Odyssée, inspirée de l’œuvre écrite par Homère. L’actrice italienne Isabella Rossellini y incarne une déesse bienveillante. Dotée de pouvoirs surnaturels, elle protège Ulysse durant ses aventures et inspire courage à ses proches[74].
170
+
171
+ En 2010, la déesse apparaît dans le film Percy Jackson : Le Voleur de foudre, adaptation du premier volet de la série Percy Jackson écrite par Rick Riordan. Le rôle est alors confié à l’actrice Melina Kanakaredes[79].
172
+
173
+ En 2012, le péplum Les Immortels de Tarsem Singh, qui s'inspire des mythes de la Titanomachie et de Thésée, donne un rôle secondaire notable à Athéna aux côtés du héros. La déesse y est incarnée par l'actrice Isabel Lucas[80].
174
+
175
+ La déesse apparaît enfin dans le film d'animation japonais Les Chevaliers du Zodiaque : La Légende du Sanctuaire sorti en 2014. Transportée dans l’époque moderne, la déesse s’est réincarnée sous les traits d’une jeune japonaise nommée Saori Kido qui a le pouvoir de guérir ceux qu’elle touche[74].
176
+
177
+ Dans sa série documentaire « Les grands mythes » diffusée en 2016, la chaîne Arte lui consacre un épisode intitulé « Athéna, la sagesse armée »[81].
178
+
179
+ Athéna apparaît dans le jeu vidéo homonyme Athena développé et édité par SNK en 1986. Elle intègre ensuite la psycho team au sein de la série The King of Fighters. Un autre jeu à son nom sort également au Japon en mars 1999 sur PS1.
180
+
181
+ Athéna fait partie des personnages de God of War, jeu d'aventure et d'action de fantasy à décor antique développé par SIE Santa Monica Studio et édité par Sony Interactive Entertainment en 2005. Elle est la principale alliée du héros fictif Kratos dans sa quête du pouvoir. Athéna réapparaît dans plusieurs autres jeux de la même série.
182
+
183
+ Athéna est l'un des personnages jouables du jeu vidéo Smite, un jeu d'Arène de bataille en ligne multijoueur développé et édité par Hi-Rez Studios en 2014 où les joueurs incarnent des personnages inspirés des divinités de diverses religions du monde, la plupart antiques ou médiévales. Athéna y est décrite comme « déesse de la Sagesse » et est de classe « gardien ».
184
+
185
+ Dans Assassin's Creed Odyssey, une série de quêtes de la mission Contes Perdu de la Grèce : Intervention Divine [82] sont données par un Pnj laissant penser à l'incarnation de la Déesse, que l'on peut retrouver aussi en tant que lieutenant [83] pour le navire Adrestia.
186
+
187
+ Il est aussi possible d'obtenir un pack d'équipement [84] via contenu téléchargeable inspiré d'Athéna ainsi que sa lance [85] après avoir terminé les missions confiés par le général athénien Demosthenes et le général Lysandre de Sparte.
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+ La déesse est l'éponyme des astéroïdes (2) Pallas et (881) Athéné.
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+ Ongulés
2
+
3
+ Clade
4
+
5
+ Les ongulés — du grec onykos, puis du latin ungula, « ongle » — forment une division traditionnelle des mammifères placentaires. Bon nombre de ces espèces possèdent un ou plusieurs sabots à l'extrémité de leurs membres. Le sabot est alors une formation cornée (telle que l'ongle chez les primates) très développée, et qui enveloppe le ou les doigts reposant sur le sol lors de la marche.
6
+
7
+ En fonction des auteurs et des époques, le taxon des Ungulata a connu des définitions diverses. Proposé par Linné pour rassembler les espèces marchant sur le bout des doigts, comme les ruminants, les porcins, les chevaux, les rhinocéros ou les éléphants, le groupe s'est peu à peu élargi pour englober des animaux dénués de ces caractéristiques : lamantins, oryctéropes, damans, baleines et dauphins.
8
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9
+ Les avancées de la biologie moléculaire, dès la fin du XXe siècle, ont montré que ce rapprochement était désuet et polyphylétique. Plusieurs auteurs continuent néanmoins de l'utiliser dans une définition plus réduite, celle des Euungulata, ou « ongulés vrais ». Ce clade réunit les périssodactyles (équidés, rhinocéros et tapirs) et les cétartiodactyles (ruminants, chameaux, porcins, hippopotames et cétacés).
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+ Le terme d'ongulé fait son apparition en zoologie dans la 12e édition du « Systema Naturae » de Carl von Linné. Le naturaliste suédois, père de la nomenclature binominale, y propose trois grandes divisions pour ses sept ordres de mammifères[1] :
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+ Dans le sillon tracé par Linné, le concept évolue au fur et à mesure du développement de la classification des mammifères. Cuvier considère deux ordres d'ongulés : les Ruminants et les Pachydermes[2]. Parmi ces derniers, il ajoute aux Belluae de Linné les éléphants, les tapirs, les damans, ainsi que plusieurs mammifères fossiles (Anoplotherium et Palaeotherium).
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+ En 1848, le paléontologue britannique Richard Owen propose de séparer les ongulés en fonction du nombre de leurs doigts. Il crée à cette fin l'ordre des Artiodactyla et celui des Perissodactyla[3]. Le premier réunit les ongulés au nombre pair de doigts : ruminants et camélidés (deux), porcins et hippopotames (quatre). Le second comprend ceux qui en ont un nombre impair : chevaux (un), tapirs, damans et rhinocéros (trois). Les éléphants, avec leurs cinq doigts, forment un troisième groupe à part en raison de leur nombreuses particularités : les proboscidiens (Proboscidea).
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+ Blainville est le premier à observer un rapprochement entre les siréniens et les proboscidiens, qu'il regroupe dans un ordre des « Gravigrades ». Ces similarités ne sont formalisées qu'au début du XXe siècle par Gregory. Ce dernier instaure un super-ordre des Ungulata qui rassemble les Perissodactyla, les Proboscidea, les Sirenia et les Hyracoidea (damans), ainsi que plusieurs ordres fossiles, mais exclut les Artiodactyla. Il émet également l'hypothèse que les oryctéropes (ordre des Tubulidentata), alors classés parmi les édentés, font peut-être partie des ongulés.
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+
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+ En 1945, le paléontologue américain George Simpson révolutionne la classification des mammifères et crée la cohorte des Ferungulata, par rapprochement entre les ongulés et les carnivores. Au sein de ce nouveau groupe, il propose un super-ordre des Paenungulata (« presque ongulés »), qui comprend les Proboscidea, les Sirenia et les Hyracoidea. Les Tubulidentata sont quant à eux assignés à un groupe isolé, les Protoungulata (« ongulés primitifs »).
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+ L'étape finale de ce mouvement est atteint dans les années 1970 avec l'inclusion des cétacés.
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+ Selon la taxonomie moderne, ce groupe est discutable. Pendant les années 1960, on a d'abord pensé que le groupe était monophylétique, une fois inclus les cétacés comme septième ordre avec les artiodactyles (formant ainsi les cétartiodactyles). En excluant les cétacés, ce groupe était dit paraphylétique, ne comprenant pas toutes les espèces qui sont issues d'une ou plusieurs espèces du groupe.
24
+
25
+ Les récentes analyses génétiques montrent que les proboscidiens, siréniens, hyracoïdes sont relativement éloignés. Le taxon des ongulés est alors totalement artificiel et l'on pourrait le qualifier de polyphylétique, car il regrouperait des descendants d'ancêtres distincts. De plus, les deux groupes (cétartiodactyles, périssodactyles) seraient étrangers au sein d'un taxon regroupant aussi les chiroptères, les carnivores et les pholidotes.
26
+
27
+ Les ongulés s'embranchent dans les Laurasiatheria.
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+
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+ Phylogénie des ordres actuels de laurasiathériens, d'après Zhou et al., 2011[4] :
30
+
31
+ Euarchontoglires   (primates, dermoptères, toupayes, rongeurs, lapins)
32
+
33
+ Eulipotyphla   (hérissons, musaraignes, taupes, solénodontes)
34
+
35
+ Chiroptera   (chauves-souris)
36
+
37
+ Pholidota   (pangolins)
38
+
39
+ Carnivora   (chats, hyènes, chiens, ours, phoques, etc.)
40
+
41
+ Perissodactyla   (chevaux, tapirs, rhinocéros, etc.)
42
+
43
+ Cetartiodactyla   (chameaux, porcs, ruminants, hippopotames, baleines, etc.)
44
+
45
+ La phylogénie des ongulés est la suivante[5][6] :
46
+
47
+ Le maintien d'animaux sauvages, et d'ongulés est soumis en France et dans de nombreux pays à une réglementation spécifique. En 2009, l'ONCFS et le CNERA ont mis en œuvre en France un inventaire national des ongulés sauvages en captivité pour compléter l'enquête de 1991 (qui avait recensé 2164 installations closes) et évaluer les risques éventuels d’installation de nouvelles populations ou de pollution génétique par fuite d’animaux dans la nature[7],[8]. Lors de cette seconde enquête, il y avait en 2010 environ « 3371 structures closes détenant près de 90 000 ongulés sur 174 100 hectares », mais toutes n'ont pas pu être recensées. En réalité, l'ONCFS évalue à 4 100 le nombre de structures closes qui abriteraient environ 120 000 ongulés en France métropolitaine. Ce sont des enclos ou des parcs de chasse qui doivent respectivement respecter l’article L. 424-3-I et L. 424-3 du Code de l'environnement, des « établissements de catégorie A » soumis à des arrêtés spécifiques[9], des établissements de catégorie B (destinés à produire de la viande), soumis à plusieurs arrêtés[10], mais aussi des élevages d’agrément régis par un arrêté de 2004[11] ou des parcs de vision et zoos, soumis à un autre arrêté[12].
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1
+ Le rêve est une « disposition de l'esprit généralement nocturne, survenant au cours du sommeil, et qui procure à l'individu éveillé des souvenirs nommés eux aussi rêves ».
2
+
3
+ Au cours de l'histoire et des civilisations, le rêve a été un moyen de s'affranchir du temps et de l'espace ordinaire, pour accéder au surnaturel, aux ancêtres, au divin, ou encore comme un moyen de guérison, de connaissance et de révélation.
4
+
5
+ L'approche rationnelle et scientifique en fait un processus ancré dans le corps et lié à l'activité cérébrale au cours du sommeil. Le rêve pose toujours la question de son sens et de sa signification, ou de son rôle et de sa fonction (approches philosophique, psychodynamique, neurobiologique...).
6
+
7
+ Dans les arts et la littérature, le rêve représente la « vie rêvée » au sens de projet chimérique ou de représentation d'un autre possible. Ce peut être aussi bien de l'agir (espoir, recherche...) que du pâtir (errance, déception...).
8
+
9
+ Le mot « rêve » apparaît en 1674 chez Malebranche dans De la recherche de la vérité, comme déverbal dérivé de rêver[1].
10
+
11
+ Le verbe « rêver », anciennement orthographié « resver » (vers 1130) ou « reever » (1240) signifiait « radoter, divaguer ». Son origine est discutée. Il viendrait de l'ancien français desver «perdre le sens », d'un gallo-roman esvo «vagabond », du latin tardif exvagus de même sens[2], et enfin du latin classique vagus qui a donné aussi l'adjectif vague et le verbe divaguer[3].
12
+
13
+ Selon Pierre Guiraud, le terme « rêver » serait à rattacher d'un hypothétique latin populaire reexvadere (re- et exvadare évader), d'où plusieurs significations sur le thème de l'évasion répétée (imaginer, méditer, souhaiter fortement…)[3].
14
+
15
+ Jusqu'au XVIIe siècle, « rêver » a eu le sens de radoter, délirer, déraisonner (ce sens a été repris au XXe siècle dans le langage familier). Il perd alors son sens péjoratif pour entrer en concurrence avec « songer » qu'il finit par remplacer au XIXe siècle, pour désigner l'activité psychique du sommeil[3].
16
+
17
+ Le terme « rêve » est rare avant le XIXe siècle, il garde plus longtemps une connotation négative (délire) tout en prenant aussi une valeur poétique au XVIIIe siècle avec Rousseau[1] dans Les Rêveries du promeneur solitaire.
18
+
19
+ Le rêve est un fait vécu qui se caractérise par une suite, organisée ou non, d'images et de représentations mentales qui se présentent à l'esprit au cours du sommeil[4]. Commun à de nombreuses espèces animales, il est également perceptible par ses manifestations physiques externes. Chez l'être humain, le rêve se distingue de certaines hallucinations (comme l'état de rêve ou onirisme) et de la rêverie qui, eux, sont vécus à l’état éveillé.
20
+
21
+ Vécu avec émotions et sensations par le psychisme, le rêve est aussi une disposition de l'esprit qui « procure à l'individu éveillé des souvenirs nommés eux-aussi rêves »[5]. Ainsi, lorsque l'on parle de rêve il s'agit souvent du souvenir du rêve dont il est question. Dès lors, il s'agit de distinguer le rêve (fait biologique objectivable), du rêve vécu subjectivement (fait intra-psychique), de son souvenir (fait mémoriel plus ou moins clair et précis, souvent déformé), et du récit qui en est fait au réveil (fait langagier), le récit du rêve, qui, lui-même, peut être transcrit ou non sous formes de textes écrits (fait scripturaire, voire littéraire)[6].
22
+
23
+ Du rêve « en soi » aux traces écrites (ou dessinées) il y aurait cinq étapes à ne pas confondre entre elles.
24
+
25
+ L'ensemble des savoirs sur le rêve est appelé « onirologie », terme repris par le neurobiologiste Michel Jouvet De la Science et des rêves, mémoires d'un onirologue ; l'étude scientifique du sommeil et de ses perturbations étant l'hypnologie.
26
+
27
+ Il convient de distinguer le rêve, fait neurobiologique, des différents sens, représentations ou significations du rêve selon les cultures et civilisations au cours des siècles[4] ; ou encore la pratique interprétative (interprétation des rêves) traditionnelle (oniromancie) aussi bien que moderne des récits de rêve (onirocritique).
28
+
29
+ Le contenu des mythes est fréquemment associé aux rêves. Le rêve est alors un invariant humain universellement conçu comme un moyen de s'affranchir du temps et de l'espace ordinaires, ou d'accéder au surnaturel[7].
30
+
31
+ Le songe prophétique est bien connu dans de nombreuses sociétés de l'Antiquité dont chez les Sémites, comme en témoigne l'Ancien Testament[8]. On s'intéressait déjà aux rêves à Sumer vers -3000, et dans l'Égypte ancienne (-2500). Les découvertes archéologiques témoignent que les Égyptiens de la Xe dynastie croyaient qu'un rêve pouvait révéler l'avenir et avaient recours à des « clés des songes »[9]. Ces rêves prémonitoires étaient considérés comme se manifestant le plus souvent sous une forme non immédiatement compréhensible, d'où le recours à un art spécial d'interprétation[7].
32
+
33
+ Le songe comme message divin existe également dans la mythologie grecque, à travers les rêves que Zeus envoie à Agamemnon ou les visions qu'accorde Apollon à Delphes, notamment à Oreste[10]. Dans l'orphisme et l'école de Pythagore on enseigne que la communication avec le Ciel s'effectue uniquement pendant le sommeil, moment où l'âme s'éveille. Ces rêves peuvent être dits « fastes » ou « néfastes », « véridiques » ou « trompeurs »[7].
34
+
35
+ Au IIe siècle av. J.-C., Artémidore de Daldis développe un système d'interprétation des rêves très élaboré, l’Onirocriticon (Ỏνειροκριτικόν). Pour Artémidore, « Le songe est un mouvement ou un modelage polymorphe de l'âme qui signifie les événements bons ou mauvais à venir »[11].
36
+
37
+ Il distingue :
38
+
39
+ Il précise en outre que[12] :
40
+
41
+ « […] l'onirocrite doit être bien équipé de son propre fond et se servir de sa jugeotte, et de ne pas s'en tenir aux livres […] car, si l'on a erré dès le principe, plus on avance, plus on erre. »
42
+
43
+ L'incubation, du latin incubatio signifiant « être couché dans un temple », consistait à s'endormir près d'un lieu consacré (grotte, sanctuaire, tombe…...)[7],[13]
44
+
45
+ Dans le Livre de la Genèse (XXVIII, 36) Jacob s'endort dans une « maison de Dieu » pour communiquer avec lui. Le jeune Thoutmôsis IV s'endort entre les pattes du Sphinx de Gizeh où il reçoit en rêve, la promesse de succéder à son père.
46
+
47
+ Dans la mythologie grecque, les songes ont leurs propres divinités, les Oneiroi, la plus connue est Morphée. Dans l'incubation thérapeutique, les malades se rendaient dans un temple dédié au dieu de la médecine et s'étendaient sur une peau d'animal, dans l'adyton, pour y dormir, après avoir reçu les instructions des prêtres leur recommandant d'être particulièrement attentifs à l'aspect qu'aurait le visage du dieu si celui-ci leur apparaissait en rêve. Cette iatromantique se pratiquait dans les temples d'Asclépios[7] tel celui d'Épidaure.
48
+
49
+ Dans les sociétés pratiquant le culte des ancêtres le rite d'incubation pouvait se pratiquer sur le tombe de l'ancêtre décédé, par exemple dans les sociétés pré-islamiques du Proche-Orient. Au Moyen Âge, les pèlerins malades allaient dormir près des tombeaux des saints, comme celui de saint Martin dans la basilique de Tours[7].
50
+
51
+ Au début du XXIe siècle, l'incubation est toujours pratiquée par des pèlerins musulmans qui dorment près des tombeaux de marabouts, ou encore par des pèlerins chrétiens dans certaines églises d'Italie[7].
52
+
53
+ Le rêve est également important dans les pratiques chamaniques. Par exemple, une croyance répandue chez les peuples sibériens est que l'homme porterait en lui une sorte de double, une âme-esprit qui habite et anime le corps. Ce double peut abandonner le corps un temps et aller à l'aventure, en particulier durant le sommeil[14].
54
+
55
+ Au cours de ce voyage, l'âme peut être exposée à des accidents ou dangers de toute sorte, par exemple si le dormeur est réveillé subitement alors que son âme est au loin, ou si l'âme est capturée par des esprits mauvais, ou si, à l'état de veille, elle est arrachée de force au corps par des démons ou des sorciers[14]. Ainsi, en guise d'exemple supplémentaire, chez les Khantys et les Mansis, on dessine un tétras sur les berceaux des nourrissons, afin que l'âme de celui-ci ne s'en aille pas trop loin. Si elle se fait prendre par les esprits, la mort du nouveau-né est inéluctable, à moins que le chaman n'intervienne à temps. Ce départ ou absence de l'âme peut aussi être attribuée à d'autres états proches du rêve comme l'ivresse, la maladie, une peur violente ou encore la folie.
56
+
57
+ Dans les sociétés chamaniques, certains types de rêves apportent de la chance au chasseur. Par exemple, si un chasseur rêve de la fille de l'esprit de la Forêt (et des Eaux aussi pour les Selkoupes), c'est-à-dire du donneur de gibier (donneur de chance), sa chasse sera couronnée de succès. Cette fameuse fille peut apparaître différente à chaque rêve, en vertu de la « pluralité d'entités particulières, localisées »[15]. Les chamans sibériens voient aussi en rêve l'élan ou le renne dont la peau va lui servir à confectionner son tambour. Le rêve lui permet de savoir où le trouver et comment le reconnaître. Il ne lui restera plus qu'à faire part de ces renseignements au chasseur pour que celui-ci aille le tuer. Cette recherche peut durer une année entière.
58
+
59
+ Le rêve-voyage peut être aussi un rêve d'élévation ou de destination. En Chine ancienne, l'âme hún quitte le corps au moment du rêve pour s'échapper au ciel sous forme d'un oiseau ; chez les Mélanésiens, le rêve est aussi une aventure de l'âme hors du corps sous forme d'un animal (souris, serpent, oiseau…) ; chez les Kanaks, les rêveurs peuvent voyager dans l'au-delà et contacter les morts[16].
60
+
61
+ Les rêves peuvent s'inscrire dans le cadre d'une initiation. Le futur chamane acquiert son pouvoir de guérison du fait d'avoir été malade et, par la qualité de ses rêves, il obtient savoirs, pouvoirs et statut social de chamane. L'âme du futur chamane est ainsi forgée dans un monde-autre, soumises aux épreuves du rêve : rencontres avec des figures divines (Dame des Eaux, Seigneur des Enfers, Dame des animaux), esprits-guides, révélations sur les maladies et leur traitement, dépeçage et cuisson du corps du chamane[17],[18].
62
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63
+ On connaît de nombreuses sociétés « à rêves », c'est-à-dire de peuples où la connaissance des mythes, croyances, pratiques rituelles comme le chant, sont censées s'acquérir par le rêve. C'est le cas des Mojaves d'Arizona, largement décrits par Georges Devereux. Si les Mohaves croient que leurs mythes proviennent de leurs rêves, l'ethnologue estime lui que ce sont les Mohaves qui rêvent leurs mythes, dont ils font l'apprentissage à l'état de veille. Rêver le mythe confère une efficacité surnaturelle à la récitation du mythe[19].
64
+
65
+ Le chant est alors un équivalent rêvé, condensé du mythe. Les variantes du chant selon les chamanes correspondent aux différences entre les rêves réels des chanteurs respectifs. Ces différences établissent une compétition entre chamanes dont le statut social dépend de leurs pouvoirs reconnus et acceptés par leur société[20].
66
+
67
+ C'est aussi le cas des Zápara d'Amazonie équatorienne, étudiés par Anne-Gaël Bilhaut[21], et qui sont moins connus du grand public.
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69
+ Les références aux songes (somnium) et aux visions (visio) prophétiques occupent une place importante dans l'Ancien et le Nouveau Testament[22]. Jacques Le Goff liste 43 rêves dans l'Ancien Testament et seulement 9 dans le Nouveau[23].
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+
71
+ Le rêve est en effet un instrument privilégié du divin pour communiquer avec les hommes : « S'il y a parmi vous un prophète, c'est en vision que je me révèle à lui, c'est dans un songe que je lui parle »[24]. Bien que les visions ne soient pas subordonnées au sommeil, comme c'est le cas dans les songes, il n'est pas toujours aisé de différencier les deux dans les textes bibliques. La prophétie est cependant contraignante et expose le prophète[25]. Inversement, lorsque la prophétie fait défaut, les songes ne sont plus habités par Dieu : ainsi Saül se plaint « Et Dieu m'a abandonné et ne me répond plus, ni par les prophètes ni par les songes »[26].
72
+
73
+ Le Goff note qu'il n'y a pas d'apparition de morts ou de démons dans les songes bibliques. Si Dieu envoie des rêves vrais, il existe de nombreux rêves mensongers et trompeurs envoyés par de faux prophètes. Le temps et l'au-delà n'appartiennent qu'à Dieu et le rêveur humain n'y a accès que par ce que Dieu lui révèle[23].
74
+
75
+ Selon Maïmonide, toutes les prophéties et manifestations révélées aux prophètes se font en songe ou en vision, apportées ou non par un ange, que les voies et moyens utilisés soient mentionnés ou non. Selon lui, les révélations s'obtiennent dans une vision, et le prophète en saisit la signification dès son réveil. Les prophètes sont les interlocuteurs privilégiés de Dieu, ils sont choisis par Lui. L'état de sommeil permet la suppression des sens corporels, et c'est une des théories fournie par Maïmonide pour expliquer la réception de l'émanation envoyée par Dieu. Sur la base d'une faculté imaginative très développée, la prophétie est une perfection acquise, mais qui peut être troublée par la tristesse, la colère et la fatigue.
76
+
77
+ D'après lui, Moïse seul fit exception à la règle qui veut que Dieu communique sa volonté à ses prophètes par les songes et les visions : « Il n'en est pas ainsi de mon serviteur Moïse, toute ma maison lui est confiée. Je lui parle face à face dans l'évidence, non en énigmes »[27]. Bien que les songes ordinaires soient considérés comme des vanités, trompeurs et impurs, dans la vision apocalyptique du livre de Joël, la descente sur terre de l'Esprit se répandra sur tous : « vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, vos jeunes gens des visions »[28]. La loi biblique récuse pourtant la divination par les songes : « Vous ne pratiquerez ni divination ni incantation ». Le Deutéronome ordonne de se méfier des faux prophètes : « Si quelque prophète ou faiseur de songes surgit [...] tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ni les songes de ce songeur »[29]. Jérémie y consacre également un livret[30], et il revient sur ce sujet au ch. 29, v. 8 et 9 : « Car ainsi parle Yahweh : Ne vous laissez pas séduire par vos prophètes qui sont au milieu de vous, ni par vos devins, et n’écoutez pas les songes que vous vous donnez. C’est faussement qu’ils vous prophétisent en mon nom ; je ne les ai pas envoyés, dit Yahweh. »
78
+
79
+ Alors qu'il dormait dans la grotte de Hira, le prophète Mahomet reçoit de la part d'un ange, la parole incréée du Coran[7].
80
+
81
+ Ibn Sīrīn, du VIIe siècle est le premier auteur d'oniromancie musulmane avec son recueil Rêves et Interprétations. Selon lui, il existe trois sortes de rêves : le rêve véridique (rahmani), le rêve représentant un désir personnel (nafsani) et le rêve provenant du diable (shaitani). Il développe également une liste non exhaustive qui offre une interprétation possible de différentes visions.
82
+
83
+ Pour l'historien arabe Ibn Khaldoun (1332-1406), il existe trois sortes de songes : ceux qui viennent de Dieu, ceux qui viennent des anges, et ceux qui viennent du diable[31].
84
+
85
+ « Les rêves clairs sont d'origine divine. Les songes allégoriques, qui doivent être interprétés sont d'origine angélique. Et les « rêves confus » sont d'origine démoniaque, parce qu'ils sont vains, et que Satan est la source de la vanité. »
86
+
87
+ — Ibn Khaldoun, Discours sur l'histoire universelle
88
+
89
+ Pour Ibn Khaldoun, la science de la clef des songes (ta'bîr ar-ru'yâ) fait partie des sciences de la Loi religieuse[31].
90
+
91
+ Avec la « Raison grecque », les philosophes et médecins grecs s'intéressent aux rêves et à leurs significations, autres que sacrées ou divines.
92
+
93
+ Pour Démocrite, le rêve est une image émanant d'objets ou de personnes (pensées ou formes extérieures) éloignées, et déformée par cette transmission à distance[32]. Selon Platon (428 - 427 av. J.-C.), Socrate (Ve siècle av. J.-C.) définit le rêve comme un lieu où les désirs honteux, réprimés le jour, se réalisent[33].
94
+
95
+ Aristote (-384 à -322) traite les rêves dans son Petits Traités d’histoire naturelle (titre latin : Parva naturalia)[34]. Il les considère comme un phénomène somatique lié au vécu de la journée. Le rêve provient d'une fausse perception du corps durant le sommeil, analogue au reflet d'une image dans une eau agitée.
96
+
97
+ Le médecin grec Hippocrate (460 av. J.-C.-370 av. J.-C.) développe une théorie médicale du rêve dans le traité Du Régime, livre IV. Ce texte a fait l'objet de publications à part sous des titres tels que Traité d'hygiène d'Hippocrate ou l'Art de prévoir les maladies du corps humain par l'état du sommeil[35].
98
+
99
+ Hippocrate distingue deux catégories de rêves, les rêves divins qu'il laisse aux « interprètes qui possèdent l'art exact de traiter ces choses »[36], et les rêves d'origine corporelle qui relèvent du médecin. Le modèle médical hippocratique fait du corps, « la demeure [domicile fixe] de l'âme ». À l'état de veille, l'âme est au service du corps, partagée entre différentes tâches (perceptions, mouvements) tournées vers le monde extérieur. Durant le sommeil, l'âme reste active, régnant sans partage, repliée sur le seul fonctionnement interne du corps[37].
100
+
101
+ Dès lors, le rêve et le contenu du rêve peuvent refléter l'état du corps, indiquer ou annoncer l'état de santé ou de maladie. Les matériaux du rêve doivent être agréables, ordonnés, clairs et limpides, plutôt que pénibles, désordonnés, disproportionnés ou confus. Hippocrate interprète ainsi la vision rêvée de phénomènes célestes, de phénomènes terrestres, et de mise en scène de personnes.
102
+
103
+ Par exemple, le rêve d'une lune en juste position céleste dans un ciel clair est signe de santé, alors que la vision d'une lune dans le brouillard, ou disproportionnée annonce une maladie. De même si l'on rêve d'une inondation plutôt que d'une rivière habituelle, si l'on court aisément sur un sol ferme ou si l'on grimpe péniblement une montagne ; si l'on se voit soi-même bien habillé et bien chaussé ou au contraire nu ou vêtu de noir, avec un corps déformé. Le médecin devient un nouveau spécialiste du rêve, celui qui les interprète pour soigner le corps (orienter le régime alimentaire en fonction du contenu du rêve)[37].
104
+
105
+ « Ce n'est pas un rejet des dieux, mais une délimitation des sphères d'action efficaces ». Ainsi, rêver dans un temple et adresser des prières aux Dieux reste utile, mais grâce au médecin prescripteur de régime, l'homme par ses rêves peut aussi s'aider lui-même[36].
106
+
107
+ Provenant d'originaux byzantins, les textes païens antiques comme l'Oneirocriticon d'Artémidore (IIe siècle) ou la Clef des songes du Pseudo-Daniel (IVe siècle) seront portés à la connaissance de l'Occident chrétien médiéval dans leurs traductions latines. Le traité le plus achevé sur les rêves est celui de Macrobe (fin du IVe siècle) Commentaire au songe de Scipion, où il distingue cinq types de rêves : groupés en rêves prémonitoires (clairs ; énigmatiques ; envoyés par la divinité) et les rêves non prémonitoires (symboles du passé ou du quotidien ; illusion pure par impression extérieure)[38].
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+ Le premier théologien chrétien du rêve est Tertullien qui rédige, vers 210-215, un De anima qui contient un traité sur les rêves[39]. Dans De genesi ad litteram, Saint Augustin (354-430) se pose la question de savoir si l'homme est responsable de ses rêves sexuels[40]. Quant à Grégoire le Grand, pape en 590, il distingue trois grands types de rêves : ceux dus à la nourriture et à la faim, ceux envoyés par les démons et ceux d'origine divine. C'est la première vue d'ensemble d'une onirologie chrétienne, où l'on retrouve une pratique christianisée d'incubation : on dort près du tombeau d'un saint, mais le songe lui-même peut aussi faire retrouver la tombe d'un martyr[41].
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+ Au XIIe siècle, le moine cistercien Alcher de Clairvaux, dans son ouvrage Liber de spiritu et anima (L'Esprit et l'âme), présente une typologie des rêves, assez proche de celle de Macrobe :
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+ D'après Jacques Le Goff, on voit apparaître à la fin de l'Antiquité tardive une « démocratisation du rêve », où la connaissance du rêve tend à diffuser dans tout le corps social en instituant une « hiérarchie traditionnelle de rêveurs », aux dépens des spécialistes du rêve (devins, oniromanciens...)[42]. Avec l'instauration du christianisme, si chacun devient capable d'interpréter ses rêves (tout le monde rêve), les vrais rêves prémonitoires envoyés par Dieu sont réservés à une élite tels que les rois, les saints, ou encore les moines. Le rêve-contact divin permet au pouvoir royal de s'affirmer[43].
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+ En contrepartie l'Église tend à interdire l'oniromancie, et limiter l'incubation, comme pratiques païennes. Elle s'efforce de détourner les chrétiens de l'interprétation des rêves. Le Goff décrit un processus contradictoire, où le rêve est d'abord surveillé, bloqué, diabolisé (rêves sexuels), car le chrétien ordinaire (celui qui n'est ni roi, ni saint) ne peut avoir accès direct à Dieu par ses rêves, mais uniquement par l'intermédiaire de l'Église[44].
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+ En réaction à cette méfiance ou peur des rêves, il se crée un contre-système culturel basé sur le rêve (les courants hérétiques sont fascinés par le rêve). De même, le milieu monastique devient un milieu de producteurs de rêves où les rêves sont copiés, lus, médités et commentés. Cette production est surveillée, filtrée et diffusée en partie au dehors. Avec la révolution urbaine, la réforme grégorienne, la création des ordres mendiants, les rêves monastiques entrent en libre circulation. C'est la première vague de libération des rêves (à partir du XIIe siècle) où de plus en plus on désigne le corps comme origine « naturelle » des rêves du commun des mortels[45], les rois et les saints pouvant avoir des rêves divins, et les possédés ou hérétiques des rêves diaboliques.
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+ Jérôme Cardan (1501-1560) fait du rêve un guide véritable. Avertissement ou sollicitation, le rêve peut être prophétique ou jouer un rôle de garde-fou[46]. Comme lui, Caspar Peucer (de)(1525-1602), auteur du De somniis[47], l'abbé Richard (XVIIIe s.) et sa Théorie des songes[48], Franz Splittgerber (Schlaf und Tod, 1866) se situent dans une continuation des conceptions médiévales (le sens ou le pouvoir du rêve).
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+ Selon Le Goff, le XVIIe siècle connaît des « épidémies de rêves », où le rêve devient une des voies principales par où l'individu s'affirme. Le rêve est un phénomène collectif, d'abord lié au voyage dans l'au-delà, puis au jugement individuel après la mort, il devient aussi univers singulier de l'individu-rêveur[45].
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+ À partir du XVIIe siècle, des philosophes rationalistes estiment que c'est le corps lui-même qui est seul responsable des rêves, s'inspirant ainsi d'un courant antique représenté par Aristote ou Hippocrate. Descartes (1595-1656) souligne l'association mécanique des idées entre l'âme et le corps. Spinoza (1632-1677) n'a pas besoin d'un esprit pour savoir ce que peut le corps. Pour Locke (1632-1704), rien ne peut être pensé ou rêvé sans avoir fait l'objet d'une expérience sensible[49]. Selon Locke[49] :
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+ « les songes d'un homme endormi ne sont composés, à mon avis, que des idées que cet homme a eues en veillant, quoique pour la plupart jointes bizarrement ensemble »
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+ — John Locke, Essai philosophique concernant l'entendement humain
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+ Pour Leibnitz (1646-1716), le songe montre l'activité constante de la pensée et des sensations, en défendant l'idée d'une continuité entre l'état de veille et l'état de sommeil. Même en dormant, on a quelque perception de ce qui se passe au-dehors, « quoique ce sentiment ne soit pas toujours assez fort pour causer le réveil »[49].
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+ Les neurophysiologistes et psychologues du XIXe siècle vont s'engager dans cette voie matérialiste.
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+ Elle se caractérise par une profusion d'études sur le mécanisme onirique, ainsi que par un développement des théories, soit biologiques, soit métaphysiques.
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+ Karl Albert Scherner (en)(1825-1889) distingue deux types de symboles dans La Vie des rêves (1861) : ceux sexuels évoquant soit le pénis soit le vagin, et ceux somatiques renseignant sur l'état physiologique du corps. Il est selon Freud le « véritable découvreur de la symbolique onirique ».
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+ Hervey de St-Denys (1822-1892) compile ses rêves depuis l'âge de treize ans. Dans Les rêves et les moyens de les diriger (1867) il tente une approche du rêve lucide qui préfigure les méthodes de conditionnement modernes. Selon lui le rêve s'apparente à un rébus, logique et signifiant, et que le dormeur doit décoder.
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+ W. Robert (Der Traum als Naturnotwendigkeit erklärt, 1886) considère que le rêve est un processus vital qui permet au cerveau de ne conserver que les données et images importantes, les rêves sont donc des fragments des images en processus d’élimination. Il montre que si l'on prive le dormeur de la capacité de rêver, celui-ci peut en décéder. Robert parle même du « travail du rêve », concept repris par la psychanalyse.
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+ Parmi les nombreux scientifiques s'étant intéressés à la question du rêve, il y a encore le médecin russe Marie de Manaceine qui, en 1897, dans Sleep: its physiology, pathology, hygiene, and psychology[50] pense que le rêve permet de se connecter à un imaginaire collectif.
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+ Dans Le Sommeil et les rêves (1861), Alfred Maury réalise une série d’études expérimentales[51], exposant le dormeur à des stimuli externes pour observer si ceux-ci influencent le contenu onirique. Il est le principal représentant d’une théorie organique du rêve. Jusqu'alors le rêve n'avait pas de structure temporelle au sein du sommeil. En réveillant des sujets à intervalles réguliers il remarqua que les souvenirs de rêve étaient rares, infirmant l'idée qu'ils survenaient de façon permanente pendant le sommeil. Il fit l'hypothèse que le rêve était un phénomène épisodique ou aléatoire survenant à des moments particuliers : pendant l'endormissement, sous l'influence de stimuli externes ou internes ou avant le réveil[52].
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+ Par la suite plusieurs groupes de chercheurs ont tenté de refaire les expériences de Maury, en vain. L’intégration de stimuli externes dans le rêve était au mieux partielle, souvent nulle. Dans aucun cas le stimulus ne devint le sujet central d'un rêve. Cette difficulté de détourner l’attention du rêveur de sa création interne a été nommée par Allan Rechtschaffen (en) le « processus monomaniaque » (« single-minded process »)[53]. En 1998, des chercheurs comme Peretz Lavie (en) considèrent que Maury n'étudiait pas les rêves, car les expériences se faisaient juste après son endormissement, mais des hallucinations hypnagogiques[54].
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+ Des savants se sont, avant la psychanalyse, et souvent dans des termes proches, intéressés aux rêves comme productions sensées de l'esprit. Leur approche est celle de la psychologie expérimentale, qui apparaît à la fin du XIXe siècle. Les principaux sont le médecin allemand Carl Gustav Carus et le naturaliste Gotthilf Heinrich von Schubert[55]. Les premières expériences de privation de sommeil ont cependant été réalisées en 1894 par Marie de Manacéïne chez des poussins. Elle montre que ceux-ci mouraient après 4 à 6 jours sans sommeil[56],[57].
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+ Dans son ouvrage Le Rêve (1920) le biologiste français Yves Delage étudie les images oniriques provenant d’actions ou de perceptions de la journée. Il expérimente le rêve lucide également. Selon lui le rêve met en jeu deux phénomènes : la fusion de représentations dans une image et l’attribution d’un acte à un autre sujet.
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+ En 1928, la découverte du premier outil technologique de neuroscience, l'électroencéphalographie (EEG) permet d'étudier l'activité électrique cérébrale. La correspondance entre rêve et cerveau n'était qu'une hypothèse plausible, elle devient une évidence. Les premières études permettent de distinguer, non pas deux états de fonctionnement cérébral (sommeil et éveil) mais trois : vigilance, sommeil et rêve[58].
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+ En 1937, l'Allemand Klaue fit la différence chez le chat entre deux activités corticales au sein du sommeil, l'une rapide, l'autre lente, sans les associer à une activité onirique. En 1944, l'Allemand Ohlmeyer décrivit des cycles d'érections pendant le sommeil, qui correspondent en fait aux périodes de rêve, mais sans relier les unes aux autres[52].
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+ Les études menées entre 1928 et 1953 réfutent la théorie de la continuité : le rêve n'est pas la conséquence (résultat passif) d'un demi-sommeil ou d'une diminution de l'attention, c'est une activité cérébrale en elle-même. Le rêve est alors perçu aussi différent du sommeil, que le sommeil l'est de l'éveil[58].
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+ Deux principales écoles de psychologie accordent une importance cruciale à l'interprétation des rêves : la psychanalyse de Sigmund Freud et la psychologie analytique de Carl Gustav Jung. Au XXe siècle, le psychanalyste Sigmund Freud voit dans le rêve l’accomplissement d’un désir. Pour Carl Gustav Jung, le rêve a pour rôle de rétablir l’équilibre du psychisme. Par la suite, de nombreux psychanalystes ont étudié le rêve en se référant à Freud ou à Jung : Géza Róheim (1891-1953), Medard Boss (1903-1990), Masud Khan (1924-1989) et James Hillman (1926-2011).
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+ La publication en 1900 du livre Die Traumdeutung (L'Interprétation du rêve) par Sigmund Freud marque un tournant dans la compréhension du rêve.
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+ Au niveau épistémologique, pense Paul-Laurent Assoun, le geste de Freud consiste à réintroduire la production onirique dans la psychologie[59].
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+ Selon Freud, l'« interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l'inconscient »[60]. Le rêve, loin d'être un phénomène absurde ou magique, possède un sens : il est « l'accomplissement d'un désir »[61]. Freud écrit en effet au chapitre III de L'interprétation du rêve intitulé dans la traduction des OCF.P « Le rêve est un accomplissement de souhait » que le rêve « n'est pas dénué de sens ni absurde », qu'il est « un phénomène psychique à part entière et pour tout dire un accomplissement de souhait »[62]. L'interprétation d'un rêve consiste à élucider son contenu latent, c'est-à-dire les pensées latentes que le rêveur a refoulées dans son inconscient et que le travail du rêve[63], en contournant la « censure », transforme en contenu manifeste du rêve, tel que celui-ci peut apparaître dans le « récit du rêve » dont un patient dans son souvenir peut l'adresser au psychanalyste.
164
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+ En clinique, le cas de « l'Homme aux loups » analysé par Freud dans À partir de l'histoire d'une névrose infantile (1918 [1914]), fournit « d'un point de vue technique » un « exemple de l'analyse extrêmement élaborée d'un rêve » dans le cadre d'une cure psychanalytique[64].
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+ Dès 1916 Carl Gustav Jung publie la première ébauche de sa propre façon d'interpréter le rêve dans une revue anglaise The Psychology of Dreams[65]. Par la suite, il développe sa conception et sa théorie du rêve dans deux ouvrages: L'Homme à la découverte de son âme[66] et Sur l'interprétation des rêves[67].
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+ Pour lui, le rêve est aussi une porte ouverte sur l'inconscient, mais il élargit sa fonction par rapport à Freud. Son interprétation et son rôle dans la psyché diffèrent de la perspective freudienne. Jung explique en effet que « la fonction générale des rêves est d'essayer de rétablir notre équilibre psychologique à l'aide d'un matériel onirique qui, d'une façon subtile, reconstitue l'équilibre total de notre psychisme tout entier. »[68]. C'est ce qu'il appelle la fonction compensatrice (ou complémentaire) des rêves dans notre constitution psychique. En ce sens, le rêve participe du développement de la personnalité, en même temps qu'il lie le sujet au vaste réservoir imaginaire qu'est l'inconscient collectif. Le rêve est par conséquent au cœur de la psychothérapie jungienne qui vise, par son étude et par la méthode de l'amplification, à rapporter chacun des motifs oniriques à l'imaginaire humain, et ainsi à en développer le sens pour le rêveur.
170
+
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+ En ethnopsychiatrie, discipline récente[69] représentée en France par l'anthropologue et psychiatre Georges Devereux[70] puis par Tobie Nathan[71] qui forme à son tour Marie Rose Moro, pionnière de la consultation transculturelle, les rêves et cauchemars[72] de patients migrants ou non-occidentaux sont, entre autres, entendus et respectés, comme sous l'arbre à palabres, selon les critères spécifiques de leur tradition et croyances ethniques ou culturelles dans une perspective d'anthropologie de la santé[73]. Tobie Nathan, fondateur en France du Centre Georges-Devereux, a notamment publié ses travaux dans les revues Ethnopsychiatrica et Nouvelle Revue d'ethnopsychiatrie.
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+ La neurophysiologie du rêve se distingue des théories psychologiques en ce sens qu'elle permet l'étude descriptive et fonctionnelle de l'activité du cerveau qui rêve, aux niveaux biochimique, biologique et anatomique.
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+ Les travaux de Nathaniel Kleitman (en) et son ouvrage important de 1939 Sleep and wakefulness[74] aboutiront à la découverte des mouvements oculaires rapides (MOR) (avec Eugene Aserinsky (en)). Leur élève, William C. Dement, également psychiatre et psychanalyste, entreprendra l'étude expérimentale de la fonction du rêve, notamment chez le chat.
176
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+ À partir des années 1950, débute véritablement la neurophysiologie des rêves chez l'homme. Dement découvre que les mouvements oculaires, appelés aussi sommeil paradoxal, s'accompagnaient d'une activité de rêve (récit de rêve si réveil provoqué à ce moment là). Dement constata que 80 % des dormeurs réveillés pendant les phases MOR se rappelaient leurs rêves, contre 7 % seulement pendant les périodes de sommeil profond[75],[76]. Le rêve survenait par périodes de 20 à 25 min, séparées par des intervalles de 90 minutes, et caractérisé par une activité corticale similaire à celle de l'endormissement et des mouvements oculaires rapides[52].
178
+
179
+ Ces travaux furent confirmés par Michel Jouvet chez le chat. Il découvrit en outre que pendant les phases MOR existait une disparition du tonus musculaire axial, associée à une activité cérébrale intense, proche de l'éveil les yeux ouverts, et de l'endormissement les yeux fermés (soit une durée de 6 min toutes les 25 min chez le chat). C'est ce qui le conduisit à introduire la notion de sommeil paradoxal, faisant ainsi du rêve le troisième état physiologique du cerveau. Ces critères d'atonie, d'activité cérébrale[77], et des mouvements oculaires se retrouvèrent également chez l'homme[75].
180
+
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+ Les réveils provoqués interrompant le rêve étaient suivis d'une augmentation compensatoire du sommeil paradoxal. Dement en déduisit que le rêve était un besoin physiologique. Toutefois il n’existe aucune certitude scientifique sur la question de l'utilité objective (besoin physiologique) du rêve[76].
182
+
183
+ Michel Jouvet, neurobiologiste français, et d'autres chercheurs ont montré que chez les rats et les souris certaines fonctions que l’on croyait héréditaires ne le sont pas. Si l’on met le souriceau dans une nouvelle famille, il se comportera comme celle-ci. M. Jouvet en déduit que ces adaptations doivent se faire pendant le sommeil paradoxal et que celui-ci sert donc à la programmation de l’individuation, c’est-à-dire la différenciation des individus[78]. En outre, le moi conscient n’est actif que pendant l’éveil (attention volontaire, prendre une décision, etc.). Ce moi ne contrôle plus le cerveau pendant le sommeil. Celui qui regarde les images des rêves n’est pas le moi conscient, mais d’après lui : « C’est ton soi, ou ton inconscient, qui te rêve en dehors de ta volonté »[79]. Pour ce neurobiologiste, le rêve n'est ni du sommeil, ni de l'éveil, mais un troisième état du cerveau aussi différent du sommeil que celui-ci hors de l'éveil[80].
184
+
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+ En 1962, le psychologue cognitiviste David Foulkes se rend compte que tout le monde ne comprend pas la même chose si on lui demande au réveil « avez-vous rêvé ? ». Il y a par exemple des gens qui, s’ils ont rêvé d’un fait quotidien, ne considèrent pas cela comme un rêve et répondront donc par la négative à la question. La question a donc été reformulée de manière plus neutre « quelque chose vous a-t-il traversé l’esprit avant votre réveil ? ». En analysant les récits obtenus dans les laboratoires de sommeil, il devint alors évident que les rêves des stades de sommeil autres que le sommeil paradoxal étaient plus fragmentés, plus proches d’une simple pensée. « J’ai pensé à mon examen de math. » Tandis que le même thème pendant le sommeil paradoxal est plus développé avec une intrigue ou des détails[81].
186
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187
+ Par la reformulation, Foulkes peut montrer que la fréquence de récits de rêves de sujets réveillés pendant un sommeil lent profond peut atteindre plus de 70 %. Tous les stades du sommeil sont donc propices à la production de rêves. Toutefois, la faculté de mémorisation est supérieure lorsque le sujet est réveillé en période de sommeil paradoxal, ce qui permet d'ailleurs d'obtenir des récits de rêve auprès de presque toutes les personnes (soit 80 %), y compris celles qui prétendent ne jamais rêver, et ces rêves sont les plus vifs et les plus riches en images. En revanche, la remémoration est très difficile après un réveil en sommeil lent. Dans tous les cas, le rêve qui survient le plus aisément à la conscience est celui qui précède immédiatement le réveil.
188
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+ Le rêve intervient ainsi dans tous les stades du sommeil mais dans des proportions différentes[82].
190
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+ Dans son laboratoire du sommeil à Haïfa en Israël, Peretz Lavie a étudié la quantité de rêves de trois groupes : un groupe de survivants de la Shoah bien adaptés à la vie après leur libération, un groupe de survivants ayant toujours des problèmes et des cauchemars, et un groupe d’Israéliens nés en Israël. Les dormeurs étaient toujours réveillés lorsque les enregistrements électriques montraient une période de sommeil paradoxal.
192
+
193
+ Si le troisième groupe avait un nombre de rêves proche de la moyenne, c'est-à-dire 78 %, ce nombre baissait à 55 % pour le deuxième groupe et n’était que de 33 % pour les personnes s’étant bien réadaptées à la vie quotidienne. La seule différence concernant le sommeil des différents groupes concernait sa profondeur. Les personnes ayant subi un traumatisme disposaient d'un sommeil plus profond que les personnes en bonne santé[83].
194
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+ Le rêve désigne un ensemble de phénomènes psychiques éprouvés au cours du sommeil. Au réveil, le souvenir du rêve est souvent lacunaire, et parfois même inexistant. Il est cependant possible d’entraîner la remémoration onirique. On observe que les rêves les plus élaborés émergent pendant les phases de sommeil paradoxal.
196
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197
+ En 1999, les scientifiques issus de l'Académie américaine de médecine et de l'Association internationale pour l'étude des rêves se sont accordés pour reconnaître que le sommeil paradoxal n'était pas l'équivalent du rêve. La définition exacte du rêve varie selon les rêveurs, les scientifiques, les pays et les cultures. Aussi, pour les besoins de la recherche, il a été convenu de ne plus employer le terme de rêve, et de le remplacer par « activité mentale liée au sommeil », cette activité onirique étant présente à tous les stades du sommeil[82].
198
+
199
+ Cette activité mentale consciente, mais labile, résulte de l'auto-stimulation du cerveau déconnecté du monde extérieur lors des sommeils profond et paradoxal. Ses caractéristiques varient continuellement du sommeil lent au sommeil paradoxal. Le rêve s'apparente à toute pensée, sensation ou émotion d'un état de veille lors du sommeil profond, puis devenant de plus en plus comparable à un état hallucinatoire sensori-moteur lors du sommeil paradoxal[84]. Toutefois le rêve se distingue de l’hallucination et de la rêverie qui, eux, sont vécus à l’état éveillé.
200
+
201
+ Le rêve n'est pas généré par des stimulations sensorielles. En étudiant l'activité cérébrale par tomographie à positons lors du sommeil paradoxal, les rêves seraient à relier à des processus cycliques d'activation et de désactivation de différentes régions du cerveau : activation de régions (du tronc cérébral comme la formation réticulée ; ou encore thalamus, amygdale...), inactivation d'autres comme le cortex préfrontal[82].
202
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203
+ Ces processus expliqueraient l'étrangeté des rêves, l'importance des émotions et de la vision d'images, et la rareté des rêves comportant des actions telles que lire, écrire ou compter. Cependant il faut rester prudent en cherchant des corrélations entre circuits neuronaux et contenus du rêve[82].
204
+
205
+ La fonction éventuelle du rêve reste débattue entre ceux qui n'y voient qu'une manifestation épiphénoménale du sommeil paradoxal, dépourvue de toute fonction propre, et ceux qui supposent que le rêve reflète un processus d'abstraction des représentations mentales[85] ou de régulation émotionnelle. Les chercheurs en neurosciences qui étudient le rêve divergent quant aux fonctions ou à l'absence de fonction des rêves.
206
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207
+ Le thérapeute comportementaliste Jacques Montangero constate : « Aujourd'hui encore certains neurobiologistes admettent avec difficulté l'existence de ces faits [càd la présence de rêves en sommeil lent], car en décrivant ce qui se passe au niveau du cerveau pendant le sommeil paradoxal, ils aimeraient convaincre qu'ils décrivent les bases biologiques du rêve »[86].
208
+
209
+ Souvent, une typologie des rêves est utilisée pour les distinguer suivant leur forme et contenu[réf. souhaitée] :
210
+
211
+ Le cauchemar est un rêve à forte charge anxieuse qui survient durant la seconde partie de la nuit, habituellement associé au sommeil paradoxal, et dont on garde le souvenir ; et qui se différencie des terreurs nocturnes qui surviennent durant le premier tiers de la nuit, liées à une mauvaise stabilité du sommeil lent profond, avec amnésie quasi-constante[87],[88].
212
+
213
+ Il s'agit d'un rêve duquel le sujet tire une nouveauté : idée d'une œuvre artistique, invention d'un nouveau concept ou réponse à un questionnement. L'induction des rêves créatifs rappelle le procédé d'incubation de l'Antiquité, mais dans le but d'une création artistique ou de la résolution d'un problème plutôt que dans celui de la guérison. De nombreux créateurs ont trouvé l'inspiration en rêve par hasard. Mais il est possible de la provoquer volontairement.
214
+
215
+ L'induction des rêves créatifs se fait selon un processus similaire au processus créatif en général, tel que décrit par Don Fabun[89]. Ce processus s'élabore grâce à une motivation suffisante, une préparation adéquate et une manipulation intensive. Une forte implication affective est nécessaire. Les étapes d'incubation, de pressentiment de la solution et d'illumination peuvent alors survenir dans le rêve, ou juste après l'éveil[90]. L'étape de vérification permet d'évaluer si la solution est correcte.
216
+
217
+ De nombreux écrivains ou scientifiques se sont inspirés de rêves créatifs : Howard Phillips Lovecraft s'inspira très souvent de ses rêves afin de rédiger ses nouvelles (l'exemple le plus frappant est la nouvelle intitulée La Tombe, qui est une retranscription quasi-exacte d'un rêve), l'œuvre Kubla Khan de Samuel Taylor Coleridge a été entièrement élaborée en rêve, William Blake a mis en œuvre un procédé de gravure sur cuivre que lui indiqua en rêve son frère cadet décédé, la Sonate des trilles du Diable composée par Giuseppe Tartini fut, d'après lui, une reproduction moins réussie que celle entendue en rêve, et enfin Friedrich Kekulé von Stradonitz rêva la structure cyclique du benzène et révolutionna la chimie moderne.
218
+
219
+ Dans le rêve lucide, il y a comme une irruption de la conscience éveillée dans le déroulement du processus onirique habituel. Le rêveur sait que le monde qui l'entoure n'est qu'une construction de son esprit et peut ainsi analyser et réagir de façon plus ou moins rationnelle selon son degré de « lucidité ». Cette prise de conscience, involontaire ou obtenue par certaines techniques, peut permettre au rêveur de contrôler le contenu et le déroulement du rêve[91].
220
+
221
+ Rêves jugés prophétiques, qui n'ont pas forcément de lien avec la vie privée du rêveur et annoncent un événement futur censé se réaliser.
222
+
223
+ 8 % des rêves ont un contenu sexuel dont la nature est, dans l'ordre : propositions sexuelles, baisers, fantasmes divers et variés, masturbation. Dans 4 % des cas les sujets (hommes et femmes confondus) disent avoir éprouvé un orgasme[92]. Chez l'homme, d'après le rapport 1948 Kinsey[93] : 83 % des hommes de 45 ans déclarent avoir connu des éjaculations nocturnes. La fréquence annuelle des rêves sexuels avec éjaculation nocturne varie de 4 à 11 % chez les hommes de 20 à 35 ans et de 3 à 5 % chez les hommes plus âgés. 5 % des sujets étudiés connaissent ce type de rêve plus d'une fois par semaine, avec un maximum entre l'adolescence et 30 ans. La fréquence annuelle des rêves érotiques avec orgasme est de 3 à 4 %, 1 % en ayant plus d'un par semaine. L'incidence des orgasmes oniriques est maximale à la quarantaine.
224
+
225
+ D'après le psychologue Abraham Maslow[94] les rêves sexuels explicites sont plutôt le fait des femmes confiantes en elles-mêmes, posées, indépendantes et généralement actives. En cas de peu d'estime de soi ou d'inhibition, les rêves sexuels sont plutôt de type symboliques. Ces résultats sont corroborés par Joseph Adelson[95], mais plutôt sur le critère de la créativité d'un groupe de jeunes filles.
226
+
227
+ Le rêve sexuel n'a généralement pas de lien avec l’érection nocturne[96].
228
+
229
+ Les mammifères placentaires, les marsupiaux et les oiseaux connaissent le mouvement oculaire rapide et le sommeil paradoxal[97], et suivent les mêmes phases du sommeil que l'humain[98].
230
+
231
+ Les rapports du rêve et de la réalité sont un aspect des philosophies orientales qui mettent en doute la capacité de la raison analytique à rendre compte du monde tel qu'il est. L'exemple taoïste le plus célèbre est le philosophe chinois Zhuangzi ou Tchouang-Tseu (vers 370-300 av. J.C.) avec son fameux « rêve de Zhou »[99] :
232
+
233
+ « Un jour, Zhuang Zhou rêvait qu'il était un papillon : il en était tout aise, d'être papillon ; quelle liberté ! quelle fantaisie ! Il en avait oublié qu'il était Zhou. Soudain il se réveille, et se retrouve tout ébaubi dans la peau de Zhou. Mais il ne sait plus si c'est Zhou qui a rêvé qu'il était papillon, ou s'il n'est pas un papillon qui rêve d'être Zhou. »
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+
235
+ Le propos de Zhuangzi n'est pas de prétendre que tout est rêve, mais qu'il n'y a pas de moyen de savoir si ce qu'on pense connaître est une connaissance ou une ignorance. « Il n'y a que les sots qui se croient éveillés, ils en sont même parfaitement certains. Princes, bergers, tous unis dans cette même certitude ! Confucius et vous, ne faites que rêver ; et moi qui dis que vous rêvez, je suis aussi en rêve »[99].
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237
+ Cette même idée se retrouve dans les Pensées de Blaise Pascal (1623-1662)[99] :
238
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239
+ « Ne se peut-il faire que cette moitié de vie n'est elle-même qu'un songe, sur lesquels les autres sont entés [greffés], dont nous nous éveillons à la mort ? (...) Qui sait si cette autre moitié de la vie où nous pensons veiller n'est pas un autre sommeil un peu différent du premier ? »
240
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241
+ En écho à la thématique de la veille et du rêve, le concept bouddhique d'éveil ou illumination (Bodhi ou wu en chinois ou satori en japonais)) désigne un état de « non-pensée », réalisant une unité indifférenciée de la veille et du rêve. L'esprit vide de toute pensée, de toute notion et de toute opposition peut alors se contempler lui-même, par révélation de sa vérité intérieure[100].
242
+
243
+ En philosophie occidentale, le rêve illustre le problème des rapports du cerveau et de la conscience, de l'être conscient et de son inconscient, du principe de plaisir et du principe de réalité[101],[102].
244
+
245
+ Le rêve constitue un sujet pour tous les arts que ce soit la littérature, la musique, la peinture et sculpture ou le film, car sa dimension est ici celle de la « vie rêvée » au sens de projet chimérique ou de représentation d'un autre possible. Il comporte des dimensions d'attente, d'espoir, d'anticipation, d'entreprise ou de recherche (l'agir), mais aussi d'errance, d'illusion, de vanité et de déception (le pâtir)[103].
246
+
247
+ Dans les œuvres de fiction, on trouve fréquemment des rêves comme élément du récit. Toutefois, il est plus rare qu'il soit un thème central. On peut cependant citer La Nouvelle rêvée (Traumnovelle, 1926) d'Arthur Schnitzler, écrite en 1925.
248
+
249
+ Le rêve semble plus présent encore dans les œuvres poétiques, soit comme source du poème pour les images qui y abondent (voir Surréalisme), soit comme objet d'un questionnement approfondi - lequel se distingue toutefois de l'interprétation psychanalytique - (voir par exemple Façons d'éveillé, façons d'endormi d'Henri Michaux), ou encore comme moteur principal d'un récit. Parmi les textes contemporains on peut citer Bascule, de Pierre Guéry, publié en 2006; un long poème procédant de ces trois approches et dans lequel toutes les limites entre cauchemar, rêve lucide et somnambulisme semblent abolies pour laisser place à un univers indéterminé, flottant, et dans lequel la parole devient progressivement nekuia, rituel d'évocation et de convocation des morts.
250
+
251
+ Avec Hamlet, Shakespeare pose le problème du rêve comme trame de l'existence et de l'au-delà (to be or not to be) « Mourir —Dormir—Dormir ? Rêver peut-être »[103].
252
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253
+ Des hommes de lettres comme René Descartes[104] ont noté leurs rêves. Étonnamment, c'est lors d'une nuit mémorable où il a vécu plusieurs rêves marquants que Descartes se pose pour la première fois la question du cogito.
254
+
255
+ Le rêve est l'emblème du narcissisme et de l'enfermement sur soi, comme chez Verlaine « Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant / D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime » (Poèmes saturniens)[103].
256
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257
+ Avec les préromantiques, la rêverie a valeur de liberté dans l'imaginaire, comme chez Jean-Jacques Rousseau (Les rêveries du promeneur solitaire).
258
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259
+ À la fin du XVIIIe siècle, le rêve devient une composante de l'« âme romantique » avec sa part de nuit et d'ombre, où la vie s'objective par des affects qui pourraient bien être des « ombres de rêves ou des rêves d'ombres » comme chez le poète britannique Shelley[105].
260
+
261
+ L'œuvre de Jean Paul comporte beaucoup de récits oniriques. En outre il écrit trois textes sur le sujet. La magie naturelle de l'imagination (1795), Sur le rêve (1798) et Coup d'œil sur le monde des rêves (1813). Le poète anglais Samuel Taylor Coleridge écrit en 1816 son poème Les souffrances du sommeil. En France, on peut citer Gérard de Nerval : Aurélia ou le rêve et la vie (1855). Le public de l'époque avait un goût pour le rêve, l'occultisme et le fantastique. Les clés des songes se référaient aux clés plus anciennes[106]. Le fragment Heinrich von Ofterdingen (Henri d'Ofterdingen) de Novalis commence avec le rêve de la fleur bleue qui devient le visage d'une jeune fille. À son réveil, Heinrich se met à la recherche de cette fleur. Par la suite la fleur bleue devient un symbole du romantisme allemand.
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+ Le roman anglais Les Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll de 1865.
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+ Comme le romantisme, le symbolisme et le surréalisme remettent en cause la raison comme limitation appauvrissante du monde. L'imagination s'appuie sur les songes, le rêve est investi dans la création esthétique. Le rêve littéraire, narratif ou poétique « transgresse les lois naturelles, mais respecte le spectre des tonalités affectives de la veille (...) et porte sur la nature du réel et de l'expérience vécue »[105].
266
+
267
+ L'origine du rêve surréaliste se trouve dans les années de formation d'André Breton. Étudiant en médecine, il est mobilisé au cours de la première guerre mondiale dans un service de psychiatrie militaire. Il eut à traiter un homme qui, sous les obus ennemis, s'exposait debout avec de grands gestes comme s'il réglait leur circulation. Fasciné qu'on puisse vivre dans un monde aussi fantastique, il s'intéresse alors aux travaux de Pierre Janet et de Sigmund Freud[107].
268
+
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+ Après la guerre, Breton renonce à ses études médicales, pour se joindre aux Dadaïstes, avant de fonder son propre mouvement littéraire. Il voit dans le rêve et l'état hypnagogique une source de création poétique. Ceci le conduira à mettre en pratique l'automatisme verbal, la parole automatique ou l'écriture automatique comme moyens d'accéder à un « discours intérieur ». Ce discours est censé provenir d'un moi profond relié à des forces cosmiques créatrices d'où naissent toutes les formes d'art, nouvelles et inconnues[107].
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+ Quelques exemples à travers les siècles :
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+ Simone Martini, Le rêve de saint Martin (1322-1326).
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+ Un démon féminin s'entretient avec un roi, illustration d'un manuscrit de 1602.
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+ Giovanni Battista Tiepolo, 1757.
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+ Francisco de Goya.
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+ Paul Gauguin, Le Rêve (1897).
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ L'Ontario (/ɔ̃.ta.ʁjo/[2] ; en anglais : /ˌɑn.ˈtɛə.ɹi.oʊ/[3]) est la province la plus peuplée du Canada, comptant près de 13,5 millions d'habitants en 2016[4]. Elle se trouve dans la partie centre-est du pays et a pour capitale Toronto (également la plus grande ville canadienne), située dans le sud de la province. Vers le sud et le sud-ouest, le territoire de la province partage une longue frontière avec les États-Unis (États du Minnesota, du Michigan, de l'Ohio, de la Pennsylvanie et de New York), dont une grande partie est constituée par les lacs Supérieur, Huron, Érié et Ontario. À l'ouest, la province est bordée par le Manitoba tandis qu'à l'est, elle partage une frontière avec le Québec.
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+ Ottawa, capitale fédérale du Canada, se situe sur son territoire, à la confluence de la rivière des Outaouais. Si le Sud est très urbanisé avec la Golden Horseshoe, le Nord et l'Ouest de la province sont en revanche assez ruraux.
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+ La province fut nommée d'après le lac Ontario, un terme dérivant de Ontarí:io, mot venant de la langue huronne et signifiant « grand lac » ou bien « belle eau scintillante ».
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+ Avant l'arrivée des Européens, la région, sans villages, était habitée par les peuples algonquiens (les Saulteux, les Cris et les Algonquins) et iroquoïens (les Iroquois, les Hurons et les Neutres).
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+ L'explorateur français Étienne Brûlé explora une partie de la région de la baie Georgienne de 1610 à 1612. L'explorateur anglais Henry Hudson navigua sur la baie d'Hudson et la baie James en 1611, ce qui permit à l'Angleterre de revendiquer les alentours, tandis que l'explorateur français Samuel de Champlain atteignit le lac Huron en 1615 et les missionnaires français commencèrent à établir des missions aux abords des Grands Lacs. L'exploration française fut entravée par les hostilités avec les Iroquois, qui s'allièrent plus tard aux Anglais.
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+ La Grande-Bretagne établit des comptoirs à la baie d'Hudson vers la fin du XVIIe siècle, commençant une lutte pour la domination de l'Ontario. Le traité de Paris, signé officiellement le 10 février 1763, mit fin à la guerre de Sept Ans en cédant presque tout l'Empire français en Amérique (nommé textuellement « le Canada » à l'article 4 du Traité, ceci correspondant alors à l'usage courant tant en France que dans la colonie; il est à noter que l'expression la Nouvelle-France n'y est pas utilisée) aux Britanniques et aux Espagnols. La région aujourd'hui appelée Ontario fut annexée à la Province de Québec en 1774. Cette Province de Québec a été créée par le souverain britannique George III, à la suite de sa Proclamation royale du 7 octobre 1763, à peine huit mois après le Traité de Paris; un des buts était de faire disparaître le nom « Canada », alors complètement associé à l'histoire de la France. À la suite de la guerre d'indépendance des États-Unis, plusieurs colons américains demeurés loyaux, loyalistes à la couronne britannique vont immigrer dans la Province de Québec. Ces derniers, désirant vivre selon les coutumes britanniques vont revendiquer des amendements à l'acte de Québec de 1774. La loi constitutionnelle de 1791 remit sur la carte le « Canada » et scinda la Province en deux parties, les haut et bas Canadas :
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+ Dès l'époque de la Nouvelle-France, le territoire actuel de l'Ontario est parsemé d'implantations françaises qui sont à l'origine de nombreuses agglomérations ontariennes aujourd'hui.
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+ On retrouve plusieurs types d'implantation en Ontario : des religieuses, des militaires et des civiles.
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+ Militairement, on retrouve entre autres le Fort Niagara, le Fort Douville, le Fort Frontenac, le Fort Portneuf, le Fort Rouillé, le Fort Saint-Louis, le Fort Caministigoyan, le Fort Sainte-Anne, le Fort Michipicoton, le Fort Saint-Pierre et le Fort Tourette[5].
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+ Du point de vue religieux, le meilleur exemple d'implantation est la mission jésuite française de Sainte-Marie-du-Sault qui s'établit en 1668[6].
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+ À cela il faut ajouter des implantations telles le Fort Pontchartrain du Détroit fondé en 1701 par le Sieur Cadillac sur les rives de la rivière Détroit. Pour le côté ontarien, on verra en 1748 la rive canadienne étendre ainsi cette implantation française.
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+ Ces implantations françaises en Ontario sont devenues, sous le régime anglais et donc au Canada, des villes telles Windsor, Sault-Sainte-Marie, Niagara Falls et plusieurs autres[7],[6].
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+ Les troupes américaines de la guerre anglo-américaine de 1812 incendièrent Toronto en 1813. Après la guerre, beaucoup d'immigrants britanniques vinrent s'installer en Haut-Canada, et commencèrent à s'irriter contre l'aristocratique Family Compact qui gouvernait la région, de même que la Clique du Château gouvernait au Bas-Canada. Alors, la rébellion en faveur du gouvernement responsable se leva aux deux régions, sous Louis-Joseph Papineau par les Patriotes canadiens-français au Bas-Canada, et sous William Lyon Mackenzie au Haut-Canada par les « Patriots �� écossais.
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+ Bien que les deux rébellions fussent écrasées, le gouvernement britannique envoya John George Lambton pour enquêter sur les causes des émeutes. Il recommanda l'octroi d'autonomie politique et la refusion des colonies afin d'assimiler les Canadiens (le terme canadien-français va apparaître plus tard car les anglophones se considéraient encore comme des Anglais), en leur rendant impossible une majorité en chambre par la fusion des deux assemblées législatives. Les deux colonies furent alors fusionnées, par l'acte d'Union, dans la province du Canada en 1840, avec l'Ontario sous le nom de Canada-Ouest (la région du Haut-Canada par sa vrai appellation). Le gouvernement parlementaire autonome fut octroyé en 1848.
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+
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+ Craignant une possible agression américaine causée par la fin de la guerre de Sécession et les idées expansionniste de certains dirigeants américains mais aussi à cause de l'instabilité politique dans la colonie et le besoin de créer un marché intérieur à la suite du non-renouvellement du traité de réciprocité avec les États-Unis (1854-1864), le Canada-Uni, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse décidèrent de fusionner en 1867 pour former un pays, à savoir le Canada. Le conflit soutenu entre les deux parties de la province du Canada causa leur séparation : elles entrèrent elles aussi dans la fédération (nommée à tort confédération) comme deux provinces distinctes, l'Ontario et le Québec.
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+ À la fin du XIXe siècle, la partie du Nord-Ouest fut attribuée à l'Ontario, mais il y reste un fort courant séparatiste qui voudrait qu'elle soit rattachée au Manitoba.
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+ Commençant avec la construction du chemin de fer transcontinental à travers les Grandes Plaines jusqu'à la Colombie-Britannique, l'industrie ontarienne connut un grand essor. L'exploitation minière commença au début du XXe siècle. Le mouvement nationaliste au Québec poussa plusieurs sociétés commerciales à migrer vers l'Ontario. Toronto remplaça alors Montréal comme métropole et centre économique du Canada.
36
+
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+ Les partis politiques provinciaux principaux sont les progressistes-conservateurs, les libéraux, et les néo-démocrates. Les droitistes progressistes-conservateurs de Mike Harris détrônèrent les gauchistes néo-démocrates en 1995 ; le gouvernement Harris mit en œuvre un programme libéral de coupures dans les dépenses sociales et d'abaissement des taxes (la « Révolution du bon sens »). Cette politique équilibra le budget mais fut dénoncée pour avoir entraîné une hausse de la souffrance et de la pauvreté, surtout à Toronto. En particulier, les critiques de ce gouvernement blâment les coupures au ministère de l'Environnement pour son manque de surveillance, responsable de la « tragédie de Walkerton », une épidémie d'E. coli causée par l'eau contaminée à Walkerton, qui causa plusieurs morts et maladies en mai 2000. Harris quitta son poste en 2002 et fut remplacé par Ernie Eves. Les conservateurs furent défaits l'année suivante par le Parti libéral aux élections de 2003 avec comme Premier ministre actuel Dalton McGuinty. Réélu en 2006, il démissionna en janvier 2013 et fut remplacé par Kathleen Wynne.
38
+
39
+ L'Ontario est bordé au nord par la baie d'Hudson, à l'est par le Québec, à l'ouest par le Manitoba et au sud par les États américains du Minnesota, Michigan, Ohio, Pennsylvanie et New York. La plus grande partie de la frontière américaine se trouve dans les quatre Grands Lacs limitrophes : le lac Supérieur, le lac Huron (incluant la baie Georgienne), le lac Érié et le lac Ontario, qui donna à la province son nom ; ainsi que dans le fleuve Saint-Laurent.
40
+
41
+ La capitale de l'Ontario et sa métropole est Toronto, le composant principal de la conurbation dite le « Golden Horseshoe » (le Croissant d'or) autour de l'extrémité ouest du lac Ontario. La capitale du pays, Ottawa, se trouve à l'extrême est de la province, sur la rivière des Outaouais, qui constitue la plus grande partie de la frontière québécoise.
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+ La ville de Niagara Falls et les chutes du Niagara se trouvent sur la frontière new-yorkaise, près de Buffalo (New York, États-Unis).
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45
+ La province est constituée de trois régions géographiques principales : le Bouclier canadien aux portions occidentale et centrale, une région majoritairement infertile, riche en minéraux et parsemée de lacs et de rivières ; la basse-terre de la baie d'Hudson au nord-est, principalement marécageuse et boisée ; et la région la plus populeuse (90 %) et tempérée, la vallée des Grands-Lacs et du Saint-Laurent, au sud-est. L'industrie et l'agriculture se concentrent dans cette région, avec son accès à l'océan Atlantique assuré par la voie maritime du Saint-Laurent. Le point culminant de la province est la crête Ishpatina (693 m) dans le district de Sudbury[8].
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+ Le premier Premier ministre de l'Ontario a été le libéral Georges William Ross (libéral) de 1899 jusqu'en 1905[9].
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+ La Premier ministre actuel de l'Ontario est Doug Ford.
50
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51
+ La politique de l'Ontario est gouvernée par une législature monocamérale, l'Assemblée législative de l'Ontario, qui opère dans un style de gouvernement de type Westminster. Normalement, le parti politique qui gagne le plus grand nombre de sièges dans la législature forme le gouvernement, et le chef de ce parti devient le Premier ministre de la province (c'est-à-dire le chef du gouvernement).
52
+
53
+ Les fonctions de la reine, la Reine Élisabeth II, sont exercées par le lieutenant-gouverneur de l'Ontario. Le lieutenant-gouverneur est nommé par le gouverneur général du Canada sous la recommandation du Premier ministre du Canada.
54
+
55
+ Le Parlement ontarien compte 107 sièges et les élections y sont tenues à date fixe. Lors de la dernière élection le 12 juin 2014 le Parti libéral, conduit par Kathleen Wynne, a obtenu un quatrième mandat consécutif, avec une majorité gouvernementale formée de 58 députés.
56
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57
+ Le pouvoir judiciaire en Ontario s'oriente autour de trois tribunaux officiels[10] :
58
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59
+ L'Ontario fait partie de l'Assemblée parlementaire de la francophonie. Le ministère des Affaires francophones s'assure de son côté de l'accessibilité des ressources gouvernementales en français sur le territoire ontarien dans le respect du patrimoine linguistique et culturel des francophones de l’Ontario[11].
60
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61
+ L'Ontario est représentée au Parlement du Canada par 120 députés[12] et par 21 Sénateurs[13].
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+ L'industrie principale de la province est la fabrication, se localisant particulièrement au Golden Horseshoe, la région la plus industrialisée du pays. Des produits d'importance particulière incluent les automobiles, le fer, l'acier, la nourriture, les appareils électriques, la machinerie, les produits chimiques et le papier. Le secteur haute-technologie est aussi important, surtout dans les régions de Waterloo et d'Ottawa. L'agriculture est aussi signifiante dans le Sud-Ouest et la vallée du Saint-Laurent, et l'industrie minière, surtout autour de Sudbury, est importante dans le Bouclier canadien. Les rivières de l'Ontario le rendent riche en énergie hydroélectrique. La filière Candu des centrales nucléaires, en difficulté, ne permet pas de fermer les énormes centrales au charbon dont celle de Nanticoke.
64
+
65
+ Le budget de 2017-2018 de l'Ontario est de 141,2 milliards de dollars. Ce budget prévoit entre autres une augmentation de 145,0 millions de dollars accordés dans le cadre de l’accord bilatéral sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants[14],[15].
66
+
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+ En 2016, la population de l'Ontario est de 13 448 494 habitants[4]. La croissance démographique annuelle est de 1,1 %. L'espérance de vie est de 83,6 ans pour les femmes et 79,2 ans pour les hommes.
68
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+ Près de six millions de personnes vivent dans la région métropolitaine de Toronto.
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+ La religion chrétienne est la religion la plus importante dans la province de l'Ontario. Par contre il faut diviser environ en deux le nombre de chrétiens si on veut les répartir selon le mode catholique (3 911 760) ou protestant (3 935 745).
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+ La présence de protestants en Ontario, comme partout au Canada, impose aussi une dualité historique entre l'Église anglicane et catholique en Ontario.
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+ Ainsi les catholiques sont représentés par l'Assemblée des évêques catholiques de l’Ontario et les anglicans par le Diocèse anglican de l'Ontario[24],[25],[26].
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77
+ Au niveau des aliments, on retrouve beaucoup de légumes et de fruits (tomates, pêches, fraises, cerises et raisins ) en Ontario. On retrouve aussi de la viande, du poisson, du fromage et des produits laitiers. Enfin le vin est pour sa part une boisson propre à la province.
78
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79
+ Parmi les plats les plus représentatifs de l'Ontario on peut noter le rosbif et les tartes au beurre[27],[28],[29].
80
+
81
+ La province de l'Ontario a une forte prédominance anglaise, selon les études de Statistique Canada effectuées sur la période 1971-2006, 69,1 % des Ontariens déclarent avoir pour langue maternelle l'anglais, 4,2 % le français et 26,6 % des tierces langues (italien, allemand, russe, arabe, pendjabi). Selon Statistique Canada en 2011, 11 % de la population ontarienne parle anglais et français[30].
82
+
83
+ Plus de 548 940 francophones[31] (Franco-Ontariens) habitent la province, la plus grande communauté francophone canadienne hors du Québec en nombre absolu mais pas en pourcentage (les francophones ne représentent que 3 à 4 % de la population ontarienne, à comparer aux 33 % de francophones du Nouveau-Brunswick, province officiellement bilingue). Seulement 62 % (recensement 2001) des Franco-Ontariens utilisent encore le français comme langue d'usage, soit environ 340 000 personnes « effectivement » francophones (les autres, soit 38 %, ont adopté l'anglais comme langue d'usage[31]).
84
+
85
+ La population de langue française se trouve surtout concentrée dans les régions situées à proximité de la frontière avec le Québec, c'est-à-dire dans l'Est ontarien (le long de la rivière des Outaouais) et le Nord-Est ontarien. Dans un seul comté de l'Ontario, celui de Prescott-Russell (jouxtant le Québec), les francophones sont numériquement majoritaires (à environ 66 %[32]), ce qui constitue un cas unique pour toutes les provinces du Canada se trouvant à l'ouest de la rivière des Outaouais.
86
+
87
+ La communauté francophone a le droit aux écoles et aux conseils scolaires en français, institutions gérées par les Franco-Ontariens eux-mêmes[citation nécessaire]. Au niveau de l'enseignement supérieur, il y a cinq universités bilingues où le français est une langue officielle : l'université d'Ottawa, l'université Saint-Paul, toutes deux situées à Ottawa, le collège universitaire Glendon (de l'université York) à Toronto, l'université Laurentienne à Sudbury et le collège militaire royal du Canada à Kingston. De plus, l'université de Hearst, affiliée à l'université Laurentienne, offre des cours en français dans une variété de programmes à ses campus de Hearst, Kapuskasing et Timmins.
88
+
89
+ Depuis 1986, la Loi sur les services en français garantit au public le droit de recevoir en français les services du gouvernement provincial. En cela, le Gouvernement de l'Ontario a fait des efforts considérables et réels pour améliorer et renforcer le statut du français en Ontario.
90
+
91
+ De plus, il a tenu compte de l'influence et de la ténacité des organismes franco-ontariens pour veiller à respecter les droits linguistiques effectifs des francophones : par exemple, dans l'affaire de l'hôpital Montfort, unique hôpital francophone de la région d'Ottawa et institution très importante pour les Franco-Ontariens, que le Gouvernement ontarien avait prévu de fermer à la fin des années 1990, les autorités provinciales ont dû renoncer en raison de la mobilisation de l'ensemble de la communauté et des poursuites judiciaires, ce qui a permis à l'hôpital Montfort de demeurer ouvert aujourd'hui[33].
92
+
93
+ De nombreux étudiants anglophones qui habitent dans la province ont une connaissance scolaire du français (voire des connaissances approfondies), et la langue est apprise comme langue seconde (après leur langue maternelle, qui est l'anglais) par plusieurs milliers d'Ontariens anglophones, surtout à l'est de la province (proche du Québec). Comme partout au Canada anglophone, le français est la langue seconde privilégiée dans le système éducatif : si une minorité d'anglophones ontariens sont parfaitement bilingues (bien que ce nombre et le pourcentage augmentent, en revanche la très grande majorité des Ontariens apprennent le français à l'école et sont donc généralement capables de lire, de comprendre et de parler la langue dans le cadre de conversations simples[citation nécessaire].
94
+
95
+ Cependant, une nouvelle définition de la francophonie ontarienne, entrée depuis peu en vigueur, augmente le nombre de francophones de 52 000 : cela tient à l'élargissement de la définition provinciale de ce qu'est un francophone. Un francophone ontarien sera donc, désormais, une personne qui a le français pour langue maternelle, pour langue d'usage, ou qui le connaît sans l'avoir pour langue maternelle. Ceci afin de ne plus exclure des statistiques les immigrants haïtiens, congolais, algériens... qui s'installaient en Ontario. En vertu de cette nouvelle définition, l'Ontario compte 580 000 francophones, ce qui correspond à 4,8 % de la population de la province[34].
96
+
97
+ Les médias de l’Ontario se répartissent entre presse, télévison et radio[35],[36],[37] :
98
+
99
+ Parmi ses chaînes de télévision, l'Ontario compte :
100
+
101
+ Parmi les chaînes ontariennes de radio on trouve notamment CHIN radio (en), un radiodiffuseur plurilingue.
102
+
103
+ La devise de l'Ontario est Ut incepit fidelis sic permanet (Fidèle elle commença, fidèle elle restera).
104
+
105
+ L'emblème de l'Ontario est la fleur provinciale : le trille blanc, Trillium grandiflorum. L'oiseau provincial est le plongeon huard (Gavia immer), comme le Canada ; l'arbre provincial est le pin blanc (Pinus strobus), et le minéral provincial est l'améthyste.
106
+
107
+ Le tartan officiel (en) de la province, qui est un tissu de laine à carreau typique des peuples celtes et symbole au Canada, du Régime anglais, a été dessiné en 1965 par Rotex Ltd et adopté officiellement en l'an 2000.
108
+
109
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+ Seuls l'anglais et le français sont les langues de travail
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+ L’Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale regroupant 193 États. La Charte des Nations unies est adoptée le 26 juin 1945 par 51 États, en remplacement de la Société des Nations. Elle entre officiellement en vigueur le 24 octobre 1945.
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+ Les objectifs premiers de l'organisation sont le maintien de la paix et la sécurité internationale. Pour les accomplir, elle promeut la protection des droits de l'homme, la fourniture de l'aide humanitaire, le développement durable et la garantie du droit international.
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+ La Charte définit six organes principaux : l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, le Conseil de tutelle, la Cour internationale de justice et le Secrétariat. Le système des Nations unies inclut plus largement des programmes, fonds, institutions spécialisées et apparentées.
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+ Les six langues officielles sont l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le français, le mandarin et le russe. Le Secrétariat des Nations unies ne reconnait que l'anglais et le français comme langue de travail, le Conseil économique et social des Nations unies reconnait l'anglais, l'espagnol et le français, et le reste des organes de l'ONU utilisent les six langues officielles.
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+ Depuis 2017, le secrétaire général des Nations unies est le Portugais António Guterres.
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+ Avant l'ONU, d'autres organisations internationales ont œuvré pour la paix dans le monde. L'action de l'Union interparlementaire, créée en 1889, et du Bureau international de la paix, créé en 1891, a contribué à l'instauration de la Cour permanente d'arbitrage (tribunal de La Haye) en 1899[3]. Après la guerre, elles soutiennent la création de l'Organisation internationale du travail et de la Société des Nations.
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+ La Société des Nations est fondée en 1919 avec la signature du traité de Versailles : son but est de conserver la paix. Elle est active entre 1919 et 1939 (de jure jusqu'en 1946). Mais sa crédibilité est éprouvée par la Seconde Guerre mondiale. Pour pallier cet échec, et afin d'institutionnaliser un nouvel espace de dialogue international, le président américain Franklin Delano Roosevelt souhaite la création d'une nouvelle organisation.
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+ Les premières bases de l'architecture internationale d'après-guerre sont posées le 14 août 1941 avec la signature de la Charte de l'Atlantique par le président des États-Unis et le premier ministre du Royaume-Uni. Les deux dirigeant « sont convaincus que toutes les nations du monde […] devront finir par renoncer à l'usage de la violence. […] En attendant l'institution d'un système permanent de sécurité générale établi sur des bases plus larges, il est essentiel de désarmer ces nations »[4]. Cette déclaration est complétée en septembre par la signature de neuf États européens[Note 1] occupés ou en guerre contre l'Allemagne nazie, ainsi que par les Forces françaises libres.
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+ La Déclaration des Nations unies fut signée le 1er janvier 1942 à Washington DC par 26 États[Note 2] se battant contre les forces de l'Axe. C'est la première fois que l'expression « Nations unies », dont la paternité est attribuée à Roosevelt, est utilisée ; elle désigne alors l'engagement des signataires à contribuer ensemble à l'effort de guerre et à ne pas signer de paix séparée avec l'Axe[5].
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+ Mais ça n'est qu'avec les conférences de Moscou et Téhéran que la Chine, les États-Unis, l'Union soviétique et le Royaume-Uni reconnaissent formellement « la nécessité d'établir aussitôt que possible, en vue de la paix et de la sécurité internationales, une organisation internationale fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous les États pacifiques »[6]. Les quatre États se rencontrèrent ensuite à deux reprises, lors des conférences de Dumbarton Oaks et de Yalta, afin d'adopter une proposition de traité. Pour ne pas reproduire l'échec de la Société des Nations, il fut convenu que la nouvelle organisation devait être structurée autour d'un noyau dur d'États détenant une puissance objective et disposant d'un droit de véto[7]. Finalement, ces cinq pays furent ceux considérés comme les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : les États-Unis, la France, l'URSS (remplacée par la Russie en 1991), la Chine[Note 3] et le Royaume-Uni.
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+ Le 21 juin 1945, les États ayant signé la Déclaration des Nations unies et déclaré la guerre à l'Allemagne et au Japon avant mars 1945 sont invités à participer à la conférence de San Francisco[5]. La rencontre s'achève le 26 juin avec la signature de la Charte des Nations unies.
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+ L'ONU a été officiellement fondée à San Francisco le 24 octobre 1945 avec la ratification de la Charte des Nations unies[8]. Elle réunit des États pour prévenir les conflits armés et se préserver des violences de la Première et la Seconde Guerres mondiales qui « deux fois en l'espace d'une vie humaine ont infligé à l'humanité d'indicibles souffrances »[9].
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+ Le siège provisoire des Nations unies était situé à Londres ; l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité s'y réunissent pour la première fois en janvier 1946. Le 1er février, le Norvégien Trygve Lie devient le premier Secrétaire général des Nations unies. La première résolution, adoptée le 24 janvier, est relative à la découverte de l'atome : l'Assemblée générale recommande d'en éliminer l'usage militaire et d'en développer l'usage civil[10].
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+ Le conflit israélo-palestinien fut l'un des premiers dossiers majeurs de l'organisation. En 1946, le transfert du mandat d'administration britannique de la Palestine aux Nations unies donne lieu à la première mission d'observation de l'organisation avec l'envoi du médiateur Folke Bernadotte en Palestine. Assassiné en septembre 1947 à Jérusalem, il est remplacé par son bras-droit Ralph Bunche. Le mois suivant, l'Assemblée générale adopte le plan de partage de la Palestine, refusé par les États arabes. La première guerre israélo-arabe, faisant suite à la proclamation d'indépendance d'Israël, s'achève après la signature d'un cessez-le-feu entre Israël et les États arabes le 7 janvier 1949 sous les auspices de Ralph Bunche. La trêve donne lieu à la première opération de maintien de la paix des Nations unies qui est déployée en 1949 avec l'ONUST.
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+ C'est le début de la guerre civile grecque en 1947 qui démontre rapidement les dissensions au sein du Conseil de sécurité. Les antagonismes entre les États-Unis et l'URSS verrouillent son action[11]. En 1948, le bloc soviétique s'abstient sur le vote de la déclaration universelles des droits de l'homme et, à partir de 1949, l'ambassadeur russe auprès des Nations unies pratique la politique de la chaise vide pour contester la reconnaissance de la Chine nationaliste (gouvernement de Taïwan) au lieu de la Chine communiste (gouvernement de Pékin). Or, le Conseil de Sécurité adopte le 27 juin 1950 une résolution autorisant à soutenir par la force la Corée du Sud contre l'invasion du Nord ; la séance, qui a lieu en l'absence de l'URSS, ouvre la voie à des opérations militaires sans réserves[12]. Cet évènement marque une évolution dans la pratique du droit de véto : l'absence d'un membre permanent du Conseil de sécurité ne bloque pas de facto l'adoption d'une résolution, il faut que son ambassadeur vote formellement contre. L'URSS s'est donc rendu compte qu'il était dans son intérêt de siéger.
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+ En 1952, le siège des Nations unies est déménagé à New York. L'année suivante, le Suédois Dag Hammarskjöld est élu Secrétaire général par l'Assemblée Générale : son mandat débute le 10 avril 1953 et s'achève à sa mort le 18 septembre 1961.
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+ Son mandat est marqué par une importante évolution des opérations de maintien de la paix avec l'introduction d'instruments coercitifs. En 1956, le déploiement de la Force d'urgence des Nations unies (FUNU) en Égypte pour endiguer la crise du canal de Suez marque ainsi un premier tournant : c'est la première mission d'interposition armée[13]. Dans ce prolongement, le déploiement de l'Opération des Nations unies au Congo (ONUC) est d'une plus grande envergure : 20 000 casques bleus sont mobilisés au Congo, contre 6 000 en Égypte[14],[15]. Le mandat de l'ONUC est le premier à briser le principe de neutralité du maintien de la paix et les Nations unies rencontrent des difficultés tactiques, financières et humaines sur le terrain : 250 membres du personnel sont tués, dont le Secrétaire général. L'expérience est un traumatisme pour l'institution, autant chez les fonctionnaires que les États-membres, et laisse place à une période relativement non-interventionniste jusqu'en 1989[16].
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+ La fin du mandat d'Hammarskjöld est également marquée par la décolonisation et l'élargissement significatif des Nations unies[17]. Le 30 septembre 1960 passe ainsi de 82 à 99 États membres : sur les 17 nouveaux entrants, 16 sont des États africains nouvellement indépendants. En tout, entre 1960 et 1970, 46 nouveaux États-membres rejoignent l'organisation. En pleine guerre froide, ces derniers contribuent largement à fonder le mouvement des non-alignés et le groupe des 77.
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+ En 1964, U-Thant supervise le déploiement des casques bleus à Chypre. L'UNFICYP, toujours active, est la plus longue opération de maintien de la paix de l'histoire des Nations unies.
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+ En 1965, l'Assemblée générale vote la création du Programme des Nations unies pour le développement et, en 1972, celle du Programme des Nations unies pour l'environnement.
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+ Néanmoins, l'ONU est restée pendant très longtemps paralysée durant la guerre froide. Les deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS, paralysèrent l'Organisation des Nations unies en usant de leur droit de veto (il fut utilisé 242 fois en 45 ans). Pour tenter de contrer cette paralysie, la résolution Acheson fut adoptée à l'initiative des États-Unis ; elle permettait à l'Assemblée d'émettre des recommandations aux États membres de l'ONU. Cependant, celle-ci ne fut que très peu utilisée en pratique[18],[19].
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+ Le 3 décembre 1991, l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali est élu Secrétaire général par l'Assemblée Générale des Nations unies. Son mandat débute le 1er janvier 1992 et s'achève le 31 décembre 1996. Pour la première fois de l'histoire onusienne, il invite les chefs d'États et de gouvernements à siéger à la place de leur représentants pour une réunion du Conseil de sécurité le 31 janvier 1992. Ce sommet permet de préparer l'Agenda pour la paix, publié le 17 juin 1992 : il s'agit d'un plan présentant la diplomatie préventive, de rétablissement et de maintien de la paix de l'ONU rénovée.
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+ La décennie des années 1990 est marquée par la fin de la guerre froide et l'éclatement du bloc de l'Est : 30 nouveaux États membres intègrent l'organisation. Pour endiguer des conflits naissants, des mandats sont votés pour déployer des opérations de maintien de la paix en Yougoslavie, au Rwanda, en Somalie et en Angola.
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+ Le 17 décembre 1996, Kofi Annan est élu secrétaire général par l'Assemblée générale. Sous son mandat, les États-membres adoptent les objectifs du millénaire pour le développement et les statuts de la Cour pénale internationale.
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+ À l'occasion du Sommet mondial de 2005, les États-membres réaffirment l'importance accordée par l'ONU à la promotion du développement, du maintien de la paix, des droits de l'homme et de la sécurité mondiale. Ils adoptent également le principe de la responsabilité de protéger : elle est mobilisée pour la première fois par le Conseil de sécurité en 2011, pour répondre à la guerre civile libyenne.
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+ Le 16 octobre 2006, Ban-Ki Moon est élu secrétaire général par l'Assemblée générale : son mandat débute le 1er janvier 2008 et s'achève le 31 décembre 2016. Les objectifs du développement durable sont adoptés en 2015 et succèdent aux objectifs du millénaire pour le développement.
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+ Depuis 2012 et l'adhésion du Soudan du Sud, l'ONU compte 193 États membres. La même année, la Palestine se voit octroyer le statut d'observateur.
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+ Depuis 2017, le secrétaire général des Nations unies est le Portugais António Guterres.
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+ Alors que la Société des Nations n'était qu'un espace de dialogue où les diplomates pouvaient se rencontrer pour établir des consensus, l'ONU peut, avec le Conseil de sécurité, prendre des décisions concrètes. Celles-ci peuvent déboucher, par exemple, sur l'autorisation d'employer une force armée – les « Casques bleus » – pour maintenir ou rétablir la paix.
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+ Selon l'article 1 de sa Charte, l'ONU s'efforce d'être un lieu où se construit un avenir meilleur pour tous les êtres humains, et ce à travers quatre objectifs[20] :
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+ L'ONU n'est pas un gouvernement mondial et ne légifère donc pas. Cependant, ses résolutions donnent une légitimité aux interventions des États et sont de plus en plus appliquées dans le droit national et international. Toutes ces actions se pérennisent au travers de la signature de traités ou conventions internationales entre les nations.[incompréhensible]
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+ Le 10 décembre 1948, l'Assemblée générale adopte la déclaration universelle des droits de l'homme. Il ne s'agit pas d'un traité : le texte n'a pas une valeur juridique en soi. Néanmoins, il constitue une source d'inspiration pour la promotion, le développement et l'exercice des droits de l'homme[22]. C'est-à-dire qu'elle a produit des effets politiques.
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+ Ainsi, la déclaration a inspiré neuf principaux traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, et dont l'application est surveillée par un comité d'experts onusien[23] : la ratification par un État l'engage à en appliquer les dispositions[20].
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+ Ce bloc est complété par neuf protocoles facultatifs[23].
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+ Sous l'influence du Rapport sur les limites de la croissance et à l'issue de la Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm en juin 1972, l'Assemblée générale vote la création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Son siège est à Nairobi au Kenya.
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+ En 1983, le Secrétariat général mandate une Commission mondiale sur l’environnement et le développement, présidée par l'ancienne première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland[24]. Son rapport, publié en 1987, définit le développement durable comme la capacité à satisfaire les besoins présents tout en en garantissant les besoins futurs : il est caractérisé par une dimension économique, sociale et environnementale[24].
76
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+ Ces travaux préparent le sommet de la Terre de Rio de 1992 à l'issue duquel les États membres adoptent la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP). Le protocole de Kyoto est adopté à la COP3, en 1997, et l'accord de Paris sur le climat est adopté à la COP21, en 2015.
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+ L'Organisation des Nations unies comprend six organes principaux[25] :
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+ Le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) est placé sous l'égide de l'Assemblée générale et a un rôle consultatif concernant les questions de coopération économique et sociale internationales ; deux types de commissions : les Commissions techniques, comme la commission du développement durable ; les Commissions régionales, comme la CEE-ONU, (UNECE), qui participe à des travaux de standardisation comme les spécifications techniques sur le commerce électronique.
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83
+ En plus de ces six organes principaux, l'ONU compte 15 agences spécialisées[26].
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85
+ Enfin, elle compte 5 organisations apparentées[26] :
86
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87
+ L'ensemble forme le système des Nations unies.
88
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89
+ Depuis l'adhésion du Monténégro en 2006 et de la République du Soudan du Sud en 2011, l'ONU compte désormais la quasi-totalité des États du monde, soit 193 sur les 197 qu'elle reconnaît – les quatre États reconnus mais non membres étant la Palestine (depuis le 29 novembre 2012) et le Vatican (à travers le Saint-Siège) qui ont un statut d'observateur, ainsi que les îles Cook et Nioué[Note 4]. Le Vatican est toutefois le seul État pleinement souverain et reconnu par les Nations unies bien qu'il n'en soit pas membre, et il n'existe aucun obstacle à son adhésion si les autorités vaticanes souhaitent un jour rejoindre l'organisation.
90
+
91
+ Cependant, certaines entités prétendant à un statut d'État (principalement la République de Chine ayant pour territoire Taïwan, le Kosovo et la République sahraouie qui ne sont reconnus que par certains pays, et le Somaliland ou le Tibet qui ne sont officiellement reconnus par aucun État), ou formant des nations (comme l'Autorité palestinienne avant le 30 novembre 2012) ne sont pas représentées à l'ONU. Ainsi, contrairement à sa dénomination, c'est le statut d'État et non de Nation qui permet l'accès à l'Organisation.
92
+
93
+ Il existe six langues officielles utilisées par l'Organisation des Nations unies. Il s'agit de l'anglais, de l'arabe, du chinois (mandarin), de l'espagnol, du français et du russe[27]. Ces langues sont utilisées lors des réunions des différents organes de l'ONU, en particulier à l'Assemblée générale (Article 51 de son règlement intérieur) et au Conseil de sécurité. Les six langues officielles servent également à la diffusion de documents officiels. Tant que les documents ne sont pas disponibles dans les six langues officielles, ils ne sont pas publiés. Cependant, le Secrétariat des Nations unies n'utilise que deux langues de travail : l'anglais et le français.
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+
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+ Le financement de l'Organisation des Nations unies et de ses agences spécialisées est assuré par 3 types d'instruments[28] :
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+ Le budget ordinaire des Nations unies (environ 5 milliards d'euros en 2013-2014[29]), est établi tous les deux ans, sur les contributions obligatoires fixées par l'Assemblée générale. À la demande des États-Unis, le niveau maximum de la plus grosse contribution a été fixé à 22 % (le seuil minimal est quant à lui 0,001 % du budget global)[30]. Tous les trois ans, le barème des contributions est révisé par l'Assemblée générale.
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+ Depuis plusieurs années les Nations unies connaissent des problèmes financiers. Ils sont principalement dus aux arriérés de paiement des États membres parmi lesquels le plus grand débiteur est les États-Unis avec 61 % du total en 1999[31]. Les contributions obligatoires ne sont pas toujours remplies à temps par les autres États membres. Seuls 31 États sur 192 l'ont fait en février 2007[32]. L'ONU étant de plus en plus souvent engagée dans des opérations de maintien de la paix dans le monde (objectifs qui n'étaient pas formellement prévus dans sa Charte), cela a un impact important sur son budget en raison du coût élevé de ces interventions. Néanmoins il s'agit d'un budget séparé du budget ordinaire. Dans ce domaine également les États-Unis partagent 62 % de la dette avec un autre pays. Cet état de fait a été évoqué dans un bulletin de session du sénat belge en 1998[33] ainsi que dans la section « affaires étrangères » d'un projet de loi de finances du sénat français en 2001[34]. De nombreux États souhaitent une réforme en profondeur des Nations unies[réf. souhaitée].
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+ Selon le barème 2013-2015[35], les principaux contributeurs sont : les États-Unis (22 %), le Japon (10,833 %), la France (8,593 %), l'Allemagne (7,1741 %), le Royaume-Uni (5,179 %), la République populaire de Chine (5,148 %), l'Italie (4,448 %), le Canada (2,984 %), l'Espagne (2,973 %) et le Brésil (2,934 %).
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+
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+ Selon le barème 2016-2018[35], adopté par la résolution 70/245 de l'Assemblée générale, les principaux États contributeurs sont : les États-Unis (22 %), le Japon (9,68 %), la République populaire de Chine (7,921 %), l'Allemagne (6,389 %), la France (4,859 %), le Royaume-Uni (4,463 %), le Brésil (3,823 %), la Fédération de Russie (3,088 %), le Canada (2,921 %) et l'Australie (2,337 %).
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+ Le siège des Nations unies est à New York et bénéficie du régime d'extraterritorialité. C'est-à-dire que, par exemple, aucun membre de la sécurité américaine ne peut y entrer sans la permission du Secrétaire général.
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+ À la demande des parlementaires américains, il fut construit à New York le long de l'East River sur un terrain acquis grâce à une donation de John Davison Rockefeller Junior. Il a été inauguré le 9 janvier 1951.
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+ Cinq des six organes principaux de l'ONU sont situés à New York : seule la Cour internationale de justice (CIJ) siège à La Haye aux Pays-Bas. Il existe trois sièges subsidiaires des Nations unies à Genève (ouvert en 1946), Vienne (ouvert en 1980) et Nairobi (ouvert en 1996).
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+ De nombreuses agences importantes des Nations unies ont leur siège à Genève, siège européen de l'ONU qui a hérité du siège de l'ancienne Société des Nations (SDN), où se déroulent toujours deux tiers des activités du système des Nations unies[réf. nécessaire] :
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+
113
+ À Berne, en Suisse, se trouve l'Union postale universelle (UPU).
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+ D'autres agences sont situées ailleurs dans le monde, dont :
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+ Dans son ouvrage No Enchanted Palace. The End of Empire and the Ideological Origins of United Nations, l'historien anglais Mark Mazower défend soutient que les Nations Unies, comme la Société des Nations avant elle, ne sont pas sorties d'une vision libérale immaculée des droits universels, mais sont plutôt une manifestation de « l'internationalisme impérial » de l'époque victorienne, une extension organisationnelle et idéologique de l'Empire britannique. Il prend pour exemples notamment Jan Smuts, l'homme politique sud-africain, qu'il décrit comme un partisan de la supériorité raciale blanche, et Sir Alfred Zimmern, la principale voix britannique de l'internationalisme libéral. Tous deux appartenaient à un groupe plus large d'élites qui tentaient de « consolider un ordre mondial libéral compatible avec l'empire et l'hégémonie anglo-américaine ». Selon Mazower, Smuts croyait que la ligue assurerait « le leadership blanc du monde », agirait comme un instrument pour une « mission civilisatrice mondiale » et soutiendrait le leadership impérial britannique[36].
118
+
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+ Néanmoins, le fait de s'appuyer sur d'anciennes figures de l'époque de la Société des Nations signifie, pour G. John Ikenberry, passer à côté de l'évolution de l'ONU alors que les rébellions coloniales des années 50 et 60 ont transformé l'Assemblée générale en la voix du « Sud global ». D'autres participants aux origines des Nations unies étaient mus par des buts différents et la Charte des Nations Unies a finalement affirmé l'égalité raciale et des aspirations similaires ont été énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948[36].
120
+
121
+ En novembre 2001, le mensuel Le Monde diplomatique publie un article de l'écrivain et journaliste néo-zélandais Nicky Hager (en), expliquant notamment la façon dont les États-Unis ont profité de la localisation de la Conférence de San Francisco (acte fondateur de l'organisation en avril 1945) sur leur territoire pour espionner massivement les diplomates présents dans leurs communications avec leur capitale respective. « Recueillis par les compagnies télégraphiques, leurs télégrammes, cryptés, furent décodés par des officiers opérant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, puis transmis aux négociateurs américains. Ce fut un succès total... »[37].
122
+
123
+ L'avenir de l'ONU passe de plus en plus par une réforme en profondeur de son fonctionnement. Jusqu'à maintenant, elle fut repoussée, mais le problème du budget, en particulier de sa dette, et celui du fonctionnement du Conseil de sécurité avec l'arrivée de nouveaux membres permanents et l'extension de son domaine de compétence, deviennent de plus en plus pressants. Durant son mandat, l'ancien secrétaire général, Kofi Annan, a commandé de nombreuses études sur les voies à suivre pour réformer l'organisation. Mais, par manque de consensus au sein des membres permanents du Conseil de sécurité, elles sont pour l'instant restées lettre morte. En particulier, John R. Bolton, représentant permanent des États-Unis en août 2005, soutient une position ne faisant pas l'unanimité et gèle ainsi les possibilités de réforme.
124
+
125
+ Le 7 mars 2006, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a proposé, dans un rapport à l'Assemblée générale, aux États membres une vaste réforme de l'administration de l'ONU, attendue par les dirigeants mondiaux après que l'Organisation eut été secouée par une série de scandales. M. Annan a présenté une série de mesures allant de la délocalisation de certains services au renforcement du système de passation des marchés. Celui-ci a été ces dernières années mis à mal par le scandale du programme « pétrole contre nourriture » de l'ONU en Irak et lorsqu'une enquête interne a découvert des pratiques contestables dans le secteur du maintien de la paix, ayant occasionné des dizaines de millions de dollars de pertes pour l'Organisation.
126
+
127
+ Intitulé « Investir dans l'Organisation des Nations unies pour lui donner les moyens de sa vocation mondiale », ce rapport de 48 pages reconnaît l'inadaptation des structures administratives actuelles aux défis que l'ONU est censée relever chaque jour, 61 ans après sa création. Il souligne l'augmentation vertigineuse, depuis la fin de la guerre froide, des activités de terrain de l'ONU, notamment des opérations de maintien de la paix, qui représentent plus de 50 % des dépenses totales de l'ONU (en 2004-2005), soit presque de 10 milliards de dollars américains (près de trois fois le budget ordinaire)[38], sans tenir compte des agences onusiennes (Unicef, PAM, PNUD…), qui ont leur propre budget. M. Annan propose de « refondre complètement l'ensemble du secrétariat, ses règles, sa structure, ses rouages, pour qu'il soit mieux adapté aux réalités d'aujourd'hui » et de « remettre entièrement à neuf » l'ensemble de l'organisation.
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+ L'organisation s'est montrée largement impuissante lors de drames récents : échec de la prévention et de la protection en 1994 au Rwanda lors du terrible génocide des Tutsis qui s'est soldé par 800 000 morts. Incapacité également de prévenir et de stopper les conflits en ex-Yougoslavie de 1991 à 1995, et particulièrement d'assurer la protection des enclaves musulmanes de Bosnie-Herzégovine. Le massacre de Srebrenica (juillet 1995), pour lequel la qualification de génocide est en débat, s'est déroulé dans l'incapacité des 400 Casques bleus néerlandais d'intervenir.
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+
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+ En 2010, lorsqu'un séisme provoqua un désastre humanitaire à Haïti, l'ONU s'est montrée incapable de coordonner l'aide rapidement, c'est finalement l'armée américaine qui jouera un rôle clé. L'organisation internationale avait été dépassée à peine un mois auparavant lors de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, les États-Unis et la Chine avaient alors conclu des accords seuls[39].
132
+
133
+ L'ONU est très souvent critiquée pour son inaction, certains conflits se produisant sans aucune intervention de sa part. Dans une interview menée par ARTE, la journaliste Celhia de Lavarène, ancienne employée de l'organisation, dénonce les raisons de cet immobilisme, parmi lesquelles les nominations de personnes non compétentes et les copinages avec des pays enfreignant les droits de l'homme[40].
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+ D'après la spécialiste en relations internationales Anne-Cécile Robert, les principes fondateurs des Nations unies sont violés par des pays siégeant au conseil de sécurité de l'ONU, notamment dans les cas de la Yougoslavie, de l'Irak et de la Libye[41].
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+ En 2009, d'après des câbles émanant du département d’État révélés par Wikileaks, les États-Unis ont massivement collecté des informations relatives à des diplomates de l'ONU, en particulier nord-coréens, cubains et syriens : emails, mots de passe Internet et intranet, numéros de cartes bancaires, numéros de cartes de fidélité de compagnies aériennes, plannings de travail, empreintes digitales, portraits, ADN, scanners de l'iris, etc[42].
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+ En tant qu'organisation internationale majeure, l'ONU apparait régulièrement dans de nombreuses œuvres. De plus, la Journée des Nations unies est célébrée le 24 octobre de chaque année[43].
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+ Seuls l'anglais et le français sont les langues de travail
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+ L’Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale regroupant 193 États. La Charte des Nations unies est adoptée le 26 juin 1945 par 51 États, en remplacement de la Société des Nations. Elle entre officiellement en vigueur le 24 octobre 1945.
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+ Les objectifs premiers de l'organisation sont le maintien de la paix et la sécurité internationale. Pour les accomplir, elle promeut la protection des droits de l'homme, la fourniture de l'aide humanitaire, le développement durable et la garantie du droit international.
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+ La Charte définit six organes principaux : l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, le Conseil de tutelle, la Cour internationale de justice et le Secrétariat. Le système des Nations unies inclut plus largement des programmes, fonds, institutions spécialisées et apparentées.
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+ Les six langues officielles sont l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le français, le mandarin et le russe. Le Secrétariat des Nations unies ne reconnait que l'anglais et le français comme langue de travail, le Conseil économique et social des Nations unies reconnait l'anglais, l'espagnol et le français, et le reste des organes de l'ONU utilisent les six langues officielles.
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+ Depuis 2017, le secrétaire général des Nations unies est le Portugais António Guterres.
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+ Avant l'ONU, d'autres organisations internationales ont œuvré pour la paix dans le monde. L'action de l'Union interparlementaire, créée en 1889, et du Bureau international de la paix, créé en 1891, a contribué à l'instauration de la Cour permanente d'arbitrage (tribunal de La Haye) en 1899[3]. Après la guerre, elles soutiennent la création de l'Organisation internationale du travail et de la Société des Nations.
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+ La Société des Nations est fondée en 1919 avec la signature du traité de Versailles : son but est de conserver la paix. Elle est active entre 1919 et 1939 (de jure jusqu'en 1946). Mais sa crédibilité est éprouvée par la Seconde Guerre mondiale. Pour pallier cet échec, et afin d'institutionnaliser un nouvel espace de dialogue international, le président américain Franklin Delano Roosevelt souhaite la création d'une nouvelle organisation.
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+ Les premières bases de l'architecture internationale d'après-guerre sont posées le 14 août 1941 avec la signature de la Charte de l'Atlantique par le président des États-Unis et le premier ministre du Royaume-Uni. Les deux dirigeant « sont convaincus que toutes les nations du monde […] devront finir par renoncer à l'usage de la violence. […] En attendant l'institution d'un système permanent de sécurité générale établi sur des bases plus larges, il est essentiel de désarmer ces nations »[4]. Cette déclaration est complétée en septembre par la signature de neuf États européens[Note 1] occupés ou en guerre contre l'Allemagne nazie, ainsi que par les Forces françaises libres.
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21
+ La Déclaration des Nations unies fut signée le 1er janvier 1942 à Washington DC par 26 États[Note 2] se battant contre les forces de l'Axe. C'est la première fois que l'expression « Nations unies », dont la paternité est attribuée à Roosevelt, est utilisée ; elle désigne alors l'engagement des signataires à contribuer ensemble à l'effort de guerre et à ne pas signer de paix séparée avec l'Axe[5].
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23
+ Mais ça n'est qu'avec les conférences de Moscou et Téhéran que la Chine, les États-Unis, l'Union soviétique et le Royaume-Uni reconnaissent formellement « la nécessité d'établir aussitôt que possible, en vue de la paix et de la sécurité internationales, une organisation internationale fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous les États pacifiques »[6]. Les quatre États se rencontrèrent ensuite à deux reprises, lors des conférences de Dumbarton Oaks et de Yalta, afin d'adopter une proposition de traité. Pour ne pas reproduire l'échec de la Société des Nations, il fut convenu que la nouvelle organisation devait être structurée autour d'un noyau dur d'États détenant une puissance objective et disposant d'un droit de véto[7]. Finalement, ces cinq pays furent ceux considérés comme les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : les États-Unis, la France, l'URSS (remplacée par la Russie en 1991), la Chine[Note 3] et le Royaume-Uni.
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+ Le 21 juin 1945, les États ayant signé la Déclaration des Nations unies et déclaré la guerre à l'Allemagne et au Japon avant mars 1945 sont invités à participer à la conférence de San Francisco[5]. La rencontre s'achève le 26 juin avec la signature de la Charte des Nations unies.
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27
+ L'ONU a été officiellement fondée à San Francisco le 24 octobre 1945 avec la ratification de la Charte des Nations unies[8]. Elle réunit des États pour prévenir les conflits armés et se préserver des violences de la Première et la Seconde Guerres mondiales qui « deux fois en l'espace d'une vie humaine ont infligé à l'humanité d'indicibles souffrances »[9].
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+ Le siège provisoire des Nations unies était situé à Londres ; l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité s'y réunissent pour la première fois en janvier 1946. Le 1er février, le Norvégien Trygve Lie devient le premier Secrétaire général des Nations unies. La première résolution, adoptée le 24 janvier, est relative à la découverte de l'atome : l'Assemblée générale recommande d'en éliminer l'usage militaire et d'en développer l'usage civil[10].
30
+
31
+ Le conflit israélo-palestinien fut l'un des premiers dossiers majeurs de l'organisation. En 1946, le transfert du mandat d'administration britannique de la Palestine aux Nations unies donne lieu à la première mission d'observation de l'organisation avec l'envoi du médiateur Folke Bernadotte en Palestine. Assassiné en septembre 1947 à Jérusalem, il est remplacé par son bras-droit Ralph Bunche. Le mois suivant, l'Assemblée générale adopte le plan de partage de la Palestine, refusé par les États arabes. La première guerre israélo-arabe, faisant suite à la proclamation d'indépendance d'Israël, s'achève après la signature d'un cessez-le-feu entre Israël et les États arabes le 7 janvier 1949 sous les auspices de Ralph Bunche. La trêve donne lieu à la première opération de maintien de la paix des Nations unies qui est déployée en 1949 avec l'ONUST.
32
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33
+ C'est le début de la guerre civile grecque en 1947 qui démontre rapidement les dissensions au sein du Conseil de sécurité. Les antagonismes entre les États-Unis et l'URSS verrouillent son action[11]. En 1948, le bloc soviétique s'abstient sur le vote de la déclaration universelles des droits de l'homme et, à partir de 1949, l'ambassadeur russe auprès des Nations unies pratique la politique de la chaise vide pour contester la reconnaissance de la Chine nationaliste (gouvernement de Taïwan) au lieu de la Chine communiste (gouvernement de Pékin). Or, le Conseil de Sécurité adopte le 27 juin 1950 une résolution autorisant à soutenir par la force la Corée du Sud contre l'invasion du Nord ; la séance, qui a lieu en l'absence de l'URSS, ouvre la voie à des opérations militaires sans réserves[12]. Cet évènement marque une évolution dans la pratique du droit de véto : l'absence d'un membre permanent du Conseil de sécurité ne bloque pas de facto l'adoption d'une résolution, il faut que son ambassadeur vote formellement contre. L'URSS s'est donc rendu compte qu'il était dans son intérêt de siéger.
34
+
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+ En 1952, le siège des Nations unies est déménagé à New York. L'année suivante, le Suédois Dag Hammarskjöld est élu Secrétaire général par l'Assemblée Générale : son mandat débute le 10 avril 1953 et s'achève à sa mort le 18 septembre 1961.
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37
+ Son mandat est marqué par une importante évolution des opérations de maintien de la paix avec l'introduction d'instruments coercitifs. En 1956, le déploiement de la Force d'urgence des Nations unies (FUNU) en Égypte pour endiguer la crise du canal de Suez marque ainsi un premier tournant : c'est la première mission d'interposition armée[13]. Dans ce prolongement, le déploiement de l'Opération des Nations unies au Congo (ONUC) est d'une plus grande envergure : 20 000 casques bleus sont mobilisés au Congo, contre 6 000 en Égypte[14],[15]. Le mandat de l'ONUC est le premier à briser le principe de neutralité du maintien de la paix et les Nations unies rencontrent des difficultés tactiques, financières et humaines sur le terrain : 250 membres du personnel sont tués, dont le Secrétaire général. L'expérience est un traumatisme pour l'institution, autant chez les fonctionnaires que les États-membres, et laisse place à une période relativement non-interventionniste jusqu'en 1989[16].
38
+
39
+ La fin du mandat d'Hammarskjöld est également marquée par la décolonisation et l'élargissement significatif des Nations unies[17]. Le 30 septembre 1960 passe ainsi de 82 à 99 États membres : sur les 17 nouveaux entrants, 16 sont des États africains nouvellement indépendants. En tout, entre 1960 et 1970, 46 nouveaux États-membres rejoignent l'organisation. En pleine guerre froide, ces derniers contribuent largement à fonder le mouvement des non-alignés et le groupe des 77.
40
+
41
+ En 1964, U-Thant supervise le déploiement des casques bleus à Chypre. L'UNFICYP, toujours active, est la plus longue opération de maintien de la paix de l'histoire des Nations unies.
42
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43
+ En 1965, l'Assemblée générale vote la création du Programme des Nations unies pour le développement et, en 1972, celle du Programme des Nations unies pour l'environnement.
44
+
45
+ Néanmoins, l'ONU est restée pendant très longtemps paralysée durant la guerre froide. Les deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS, paralysèrent l'Organisation des Nations unies en usant de leur droit de veto (il fut utilisé 242 fois en 45 ans). Pour tenter de contrer cette paralysie, la résolution Acheson fut adoptée à l'initiative des États-Unis ; elle permettait à l'Assemblée d'émettre des recommandations aux États membres de l'ONU. Cependant, celle-ci ne fut que très peu utilisée en pratique[18],[19].
46
+
47
+ Le 3 décembre 1991, l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali est élu Secrétaire général par l'Assemblée Générale des Nations unies. Son mandat débute le 1er janvier 1992 et s'achève le 31 décembre 1996. Pour la première fois de l'histoire onusienne, il invite les chefs d'États et de gouvernements à siéger à la place de leur représentants pour une réunion du Conseil de sécurité le 31 janvier 1992. Ce sommet permet de préparer l'Agenda pour la paix, publié le 17 juin 1992 : il s'agit d'un plan présentant la diplomatie préventive, de rétablissement et de maintien de la paix de l'ONU rénovée.
48
+
49
+ La décennie des années 1990 est marquée par la fin de la guerre froide et l'éclatement du bloc de l'Est : 30 nouveaux États membres intègrent l'organisation. Pour endiguer des conflits naissants, des mandats sont votés pour déployer des opérations de maintien de la paix en Yougoslavie, au Rwanda, en Somalie et en Angola.
50
+
51
+ Le 17 décembre 1996, Kofi Annan est élu secrétaire général par l'Assemblée générale. Sous son mandat, les États-membres adoptent les objectifs du millénaire pour le développement et les statuts de la Cour pénale internationale.
52
+
53
+ À l'occasion du Sommet mondial de 2005, les États-membres réaffirment l'importance accordée par l'ONU à la promotion du développement, du maintien de la paix, des droits de l'homme et de la sécurité mondiale. Ils adoptent également le principe de la responsabilité de protéger : elle est mobilisée pour la première fois par le Conseil de sécurité en 2011, pour répondre à la guerre civile libyenne.
54
+
55
+ Le 16 octobre 2006, Ban-Ki Moon est élu secrétaire général par l'Assemblée générale : son mandat débute le 1er janvier 2008 et s'achève le 31 décembre 2016. Les objectifs du développement durable sont adoptés en 2015 et succèdent aux objectifs du millénaire pour le développement.
56
+
57
+ Depuis 2012 et l'adhésion du Soudan du Sud, l'ONU compte 193 États membres. La même année, la Palestine se voit octroyer le statut d'observateur.
58
+
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+ Depuis 2017, le secrétaire général des Nations unies est le Portugais António Guterres.
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+
61
+ Alors que la Société des Nations n'était qu'un espace de dialogue où les diplomates pouvaient se rencontrer pour établir des consensus, l'ONU peut, avec le Conseil de sécurité, prendre des décisions concrètes. Celles-ci peuvent déboucher, par exemple, sur l'autorisation d'employer une force armée – les « Casques bleus » – pour maintenir ou rétablir la paix.
62
+
63
+ Selon l'article 1 de sa Charte, l'ONU s'efforce d'être un lieu où se construit un avenir meilleur pour tous les êtres humains, et ce à travers quatre objectifs[20] :
64
+
65
+ L'ONU n'est pas un gouvernement mondial et ne légifère donc pas. Cependant, ses résolutions donnent une légitimité aux interventions des États et sont de plus en plus appliquées dans le droit national et international. Toutes ces actions se pérennisent au travers de la signature de traités ou conventions internationales entre les nations.[incompréhensible]
66
+
67
+ Le 10 décembre 1948, l'Assemblée générale adopte la déclaration universelle des droits de l'homme. Il ne s'agit pas d'un traité : le texte n'a pas une valeur juridique en soi. Néanmoins, il constitue une source d'inspiration pour la promotion, le développement et l'exercice des droits de l'homme[22]. C'est-à-dire qu'elle a produit des effets politiques.
68
+
69
+ Ainsi, la déclaration a inspiré neuf principaux traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, et dont l'application est surveillée par un comité d'experts onusien[23] : la ratification par un État l'engage à en appliquer les dispositions[20].
70
+
71
+ Ce bloc est complété par neuf protocoles facultatifs[23].
72
+
73
+ Sous l'influence du Rapport sur les limites de la croissance et à l'issue de la Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm en juin 1972, l'Assemblée générale vote la création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Son siège est à Nairobi au Kenya.
74
+
75
+ En 1983, le Secrétariat général mandate une Commission mondiale sur l’environnement et le développement, présidée par l'ancienne première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland[24]. Son rapport, publié en 1987, définit le développement durable comme la capacité à satisfaire les besoins présents tout en en garantissant les besoins futurs : il est caractérisé par une dimension économique, sociale et environnementale[24].
76
+
77
+ Ces travaux préparent le sommet de la Terre de Rio de 1992 à l'issue duquel les États membres adoptent la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP). Le protocole de Kyoto est adopté à la COP3, en 1997, et l'accord de Paris sur le climat est adopté à la COP21, en 2015.
78
+
79
+ L'Organisation des Nations unies comprend six organes principaux[25] :
80
+
81
+ Le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) est placé sous l'égide de l'Assemblée générale et a un rôle consultatif concernant les questions de coopération économique et sociale internationales ; deux types de commissions : les Commissions techniques, comme la commission du développement durable ; les Commissions régionales, comme la CEE-ONU, (UNECE), qui participe à des travaux de standardisation comme les spécifications techniques sur le commerce électronique.
82
+
83
+ En plus de ces six organes principaux, l'ONU compte 15 agences spécialisées[26].
84
+
85
+ Enfin, elle compte 5 organisations apparentées[26] :
86
+
87
+ L'ensemble forme le système des Nations unies.
88
+
89
+ Depuis l'adhésion du Monténégro en 2006 et de la République du Soudan du Sud en 2011, l'ONU compte désormais la quasi-totalité des États du monde, soit 193 sur les 197 qu'elle reconnaît – les quatre États reconnus mais non membres étant la Palestine (depuis le 29 novembre 2012) et le Vatican (à travers le Saint-Siège) qui ont un statut d'observateur, ainsi que les îles Cook et Nioué[Note 4]. Le Vatican est toutefois le seul État pleinement souverain et reconnu par les Nations unies bien qu'il n'en soit pas membre, et il n'existe aucun obstacle à son adhésion si les autorités vaticanes souhaitent un jour rejoindre l'organisation.
90
+
91
+ Cependant, certaines entités prétendant à un statut d'État (principalement la République de Chine ayant pour territoire Taïwan, le Kosovo et la République sahraouie qui ne sont reconnus que par certains pays, et le Somaliland ou le Tibet qui ne sont officiellement reconnus par aucun État), ou formant des nations (comme l'Autorité palestinienne avant le 30 novembre 2012) ne sont pas représentées à l'ONU. Ainsi, contrairement à sa dénomination, c'est le statut d'État et non de Nation qui permet l'accès à l'Organisation.
92
+
93
+ Il existe six langues officielles utilisées par l'Organisation des Nations unies. Il s'agit de l'anglais, de l'arabe, du chinois (mandarin), de l'espagnol, du français et du russe[27]. Ces langues sont utilisées lors des réunions des différents organes de l'ONU, en particulier à l'Assemblée générale (Article 51 de son règlement intérieur) et au Conseil de sécurité. Les six langues officielles servent également à la diffusion de documents officiels. Tant que les documents ne sont pas disponibles dans les six langues officielles, ils ne sont pas publiés. Cependant, le Secrétariat des Nations unies n'utilise que deux langues de travail : l'anglais et le français.
94
+
95
+ Le financement de l'Organisation des Nations unies et de ses agences spécialisées est assuré par 3 types d'instruments[28] :
96
+
97
+ Le budget ordinaire des Nations unies (environ 5 milliards d'euros en 2013-2014[29]), est établi tous les deux ans, sur les contributions obligatoires fixées par l'Assemblée générale. À la demande des États-Unis, le niveau maximum de la plus grosse contribution a été fixé à 22 % (le seuil minimal est quant à lui 0,001 % du budget global)[30]. Tous les trois ans, le barème des contributions est révisé par l'Assemblée générale.
98
+
99
+ Depuis plusieurs années les Nations unies connaissent des problèmes financiers. Ils sont principalement dus aux arriérés de paiement des États membres parmi lesquels le plus grand débiteur est les États-Unis avec 61 % du total en 1999[31]. Les contributions obligatoires ne sont pas toujours remplies à temps par les autres États membres. Seuls 31 États sur 192 l'ont fait en février 2007[32]. L'ONU étant de plus en plus souvent engagée dans des opérations de maintien de la paix dans le monde (objectifs qui n'étaient pas formellement prévus dans sa Charte), cela a un impact important sur son budget en raison du coût élevé de ces interventions. Néanmoins il s'agit d'un budget séparé du budget ordinaire. Dans ce domaine également les États-Unis partagent 62 % de la dette avec un autre pays. Cet état de fait a été évoqué dans un bulletin de session du sénat belge en 1998[33] ainsi que dans la section « affaires étrangères » d'un projet de loi de finances du sénat français en 2001[34]. De nombreux États souhaitent une réforme en profondeur des Nations unies[réf. souhaitée].
100
+
101
+ Selon le barème 2013-2015[35], les principaux contributeurs sont : les États-Unis (22 %), le Japon (10,833 %), la France (8,593 %), l'Allemagne (7,1741 %), le Royaume-Uni (5,179 %), la République populaire de Chine (5,148 %), l'Italie (4,448 %), le Canada (2,984 %), l'Espagne (2,973 %) et le Brésil (2,934 %).
102
+
103
+ Selon le barème 2016-2018[35], adopté par la résolution 70/245 de l'Assemblée générale, les principaux États contributeurs sont : les États-Unis (22 %), le Japon (9,68 %), la République populaire de Chine (7,921 %), l'Allemagne (6,389 %), la France (4,859 %), le Royaume-Uni (4,463 %), le Brésil (3,823 %), la Fédération de Russie (3,088 %), le Canada (2,921 %) et l'Australie (2,337 %).
104
+
105
+ Le siège des Nations unies est à New York et bénéficie du régime d'extraterritorialité. C'est-à-dire que, par exemple, aucun membre de la sécurité américaine ne peut y entrer sans la permission du Secrétaire général.
106
+
107
+ À la demande des parlementaires américains, il fut construit à New York le long de l'East River sur un terrain acquis grâce à une donation de John Davison Rockefeller Junior. Il a été inauguré le 9 janvier 1951.
108
+
109
+ Cinq des six organes principaux de l'ONU sont situés à New York : seule la Cour internationale de justice (CIJ) siège à La Haye aux Pays-Bas. Il existe trois sièges subsidiaires des Nations unies à Genève (ouvert en 1946), Vienne (ouvert en 1980) et Nairobi (ouvert en 1996).
110
+
111
+ De nombreuses agences importantes des Nations unies ont leur siège à Genève, siège européen de l'ONU qui a hérité du siège de l'ancienne Société des Nations (SDN), où se déroulent toujours deux tiers des activités du système des Nations unies[réf. nécessaire] :
112
+
113
+ À Berne, en Suisse, se trouve l'Union postale universelle (UPU).
114
+
115
+ D'autres agences sont situées ailleurs dans le monde, dont :
116
+
117
+ Dans son ouvrage No Enchanted Palace. The End of Empire and the Ideological Origins of United Nations, l'historien anglais Mark Mazower défend soutient que les Nations Unies, comme la Société des Nations avant elle, ne sont pas sorties d'une vision libérale immaculée des droits universels, mais sont plutôt une manifestation de « l'internationalisme impérial » de l'époque victorienne, une extension organisationnelle et idéologique de l'Empire britannique. Il prend pour exemples notamment Jan Smuts, l'homme politique sud-africain, qu'il décrit comme un partisan de la supériorité raciale blanche, et Sir Alfred Zimmern, la principale voix britannique de l'internationalisme libéral. Tous deux appartenaient à un groupe plus large d'élites qui tentaient de « consolider un ordre mondial libéral compatible avec l'empire et l'hégémonie anglo-américaine ». Selon Mazower, Smuts croyait que la ligue assurerait « le leadership blanc du monde », agirait comme un instrument pour une « mission civilisatrice mondiale » et soutiendrait le leadership impérial britannique[36].
118
+
119
+ Néanmoins, le fait de s'appuyer sur d'anciennes figures de l'époque de la Société des Nations signifie, pour G. John Ikenberry, passer à côté de l'évolution de l'ONU alors que les rébellions coloniales des années 50 et 60 ont transformé l'Assemblée générale en la voix du « Sud global ». D'autres participants aux origines des Nations unies étaient mus par des buts différents et la Charte des Nations Unies a finalement affirmé l'égalité raciale et des aspirations similaires ont été énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948[36].
120
+
121
+ En novembre 2001, le mensuel Le Monde diplomatique publie un article de l'écrivain et journaliste néo-zélandais Nicky Hager (en), expliquant notamment la façon dont les États-Unis ont profité de la localisation de la Conférence de San Francisco (acte fondateur de l'organisation en avril 1945) sur leur territoire pour espionner massivement les diplomates présents dans leurs communications avec leur capitale respective. « Recueillis par les compagnies télégraphiques, leurs télégrammes, cryptés, furent décodés par des officiers opérant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, puis transmis aux négociateurs américains. Ce fut un succès total... »[37].
122
+
123
+ L'avenir de l'ONU passe de plus en plus par une réforme en profondeur de son fonctionnement. Jusqu'à maintenant, elle fut repoussée, mais le problème du budget, en particulier de sa dette, et celui du fonctionnement du Conseil de sécurité avec l'arrivée de nouveaux membres permanents et l'extension de son domaine de compétence, deviennent de plus en plus pressants. Durant son mandat, l'ancien secrétaire général, Kofi Annan, a commandé de nombreuses études sur les voies à suivre pour réformer l'organisation. Mais, par manque de consensus au sein des membres permanents du Conseil de sécurité, elles sont pour l'instant restées lettre morte. En particulier, John R. Bolton, représentant permanent des États-Unis en août 2005, soutient une position ne faisant pas l'unanimité et gèle ainsi les possibilités de réforme.
124
+
125
+ Le 7 mars 2006, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a proposé, dans un rapport à l'Assemblée générale, aux États membres une vaste réforme de l'administration de l'ONU, attendue par les dirigeants mondiaux après que l'Organisation eut été secouée par une série de scandales. M. Annan a présenté une série de mesures allant de la délocalisation de certains services au renforcement du système de passation des marchés. Celui-ci a été ces dernières années mis à mal par le scandale du programme « pétrole contre nourriture » de l'ONU en Irak et lorsqu'une enquête interne a découvert des pratiques contestables dans le secteur du maintien de la paix, ayant occasionné des dizaines de millions de dollars de pertes pour l'Organisation.
126
+
127
+ Intitulé « Investir dans l'Organisation des Nations unies pour lui donner les moyens de sa vocation mondiale », ce rapport de 48 pages reconnaît l'inadaptation des structures administratives actuelles aux défis que l'ONU est censée relever chaque jour, 61 ans après sa création. Il souligne l'augmentation vertigineuse, depuis la fin de la guerre froide, des activités de terrain de l'ONU, notamment des opérations de maintien de la paix, qui représentent plus de 50 % des dépenses totales de l'ONU (en 2004-2005), soit presque de 10 milliards de dollars américains (près de trois fois le budget ordinaire)[38], sans tenir compte des agences onusiennes (Unicef, PAM, PNUD…), qui ont leur propre budget. M. Annan propose de « refondre complètement l'ensemble du secrétariat, ses règles, sa structure, ses rouages, pour qu'il soit mieux adapté aux réalités d'aujourd'hui » et de « remettre entièrement à neuf » l'ensemble de l'organisation.
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+
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+ L'organisation s'est montrée largement impuissante lors de drames récents : échec de la prévention et de la protection en 1994 au Rwanda lors du terrible génocide des Tutsis qui s'est soldé par 800 000 morts. Incapacité également de prévenir et de stopper les conflits en ex-Yougoslavie de 1991 à 1995, et particulièrement d'assurer la protection des enclaves musulmanes de Bosnie-Herzégovine. Le massacre de Srebrenica (juillet 1995), pour lequel la qualification de génocide est en débat, s'est déroulé dans l'incapacité des 400 Casques bleus néerlandais d'intervenir.
130
+
131
+ En 2010, lorsqu'un séisme provoqua un désastre humanitaire à Haïti, l'ONU s'est montrée incapable de coordonner l'aide rapidement, c'est finalement l'armée américaine qui jouera un rôle clé. L'organisation internationale avait été dépassée à peine un mois auparavant lors de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, les États-Unis et la Chine avaient alors conclu des accords seuls[39].
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133
+ L'ONU est très souvent critiquée pour son inaction, certains conflits se produisant sans aucune intervention de sa part. Dans une interview menée par ARTE, la journaliste Celhia de Lavarène, ancienne employée de l'organisation, dénonce les raisons de cet immobilisme, parmi lesquelles les nominations de personnes non compétentes et les copinages avec des pays enfreignant les droits de l'homme[40].
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+ D'après la spécialiste en relations internationales Anne-Cécile Robert, les principes fondateurs des Nations unies sont violés par des pays siégeant au conseil de sécurité de l'ONU, notamment dans les cas de la Yougoslavie, de l'Irak et de la Libye[41].
136
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137
+ En 2009, d'après des câbles émanant du département d’État révélés par Wikileaks, les États-Unis ont massivement collecté des informations relatives à des diplomates de l'ONU, en particulier nord-coréens, cubains et syriens : emails, mots de passe Internet et intranet, numéros de cartes bancaires, numéros de cartes de fidélité de compagnies aériennes, plannings de travail, empreintes digitales, portraits, ADN, scanners de l'iris, etc[42].
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+ En tant qu'organisation internationale majeure, l'ONU apparait régulièrement dans de nombreuses œuvres. De plus, la Journée des Nations unies est célébrée le 24 octobre de chaque année[43].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Chronologie des versions
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+ Apache OpenOffice
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+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
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+
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+ OpenOffice.org est un projet né le 13 octobre 2000 à l'initiative de Sun Microsystems en vue de produire une suite bureautique libre et gratuite fondée sur StarOffice. Le produit résultant est diffusé sous le même nom et sous plusieurs licences (la LGPL et, jusqu’à la version 2.0 beta 2 incluse, la SISSL), et fonctionne sur plusieurs plates-formes dont Windows, de nombreux Unix : Linux, Solaris, ou Apple Mac OS X. Le but énoncé est d'offrir une alternative à la suite bureautique propriétaire Microsoft Office à laquelle OpenOffice prendra une part de marché significative.
8
+
9
+ Dans le cadre de sa politique de transparence, le format de stockage utilisé par OOo sera dès la version 2.0 conforme au format ouvert OpenDocument, adopté par l’organisme de normalisation OASIS, puis par l’ISO, comme format bureautique de référence. OOo permet également l'export au format PDF. Afin de faciliter l'interopérabilité, OOo permet l'import des formats Microsoft.
10
+
11
+ À partir de la version 3.3.0, le projet original s'est scindé en deux branches distinctes :
12
+
13
+ Star Division, une entreprise allemande fondée au milieu des années 1980 publie les versions successives de sa suite bureautique multiplateforme et multilingue StarOffice, jusqu’à sa version 5.1 en 1999, année de son acquisition par la société Sun Microsystems. Le 19 juin 2000, alors que la version 5.2 est éditée, Sun annonce que le code source sera désormais disponible sous licence GNU General Public Licence et géré par CollabNet. Le projet OpenOffice.org est alors créé en ayant pour but d’héberger le code et les outils nécessaires au développement. Le nom OpenOffice.org désigne l’ensemble du projet, y compris l’application elle-même, qui ne peut s’appeler simplement OpenOffice, nom déjà déposé. Le code source est rendu disponible le 13 octobre 2000 sous GNU LGPL et SISSL, permettant à Sun Microsystems de bâtir les futures versions de sa suite propriétaire StarOffice à compter de la 6.0, sur la base d’OpenOffice.org, à l’instar de la relation entre les logiciels Mozilla et Netscape.
14
+
15
+ Le projet OpenOffice.org francophone[7] est lancé en mode test en avril 2001 et entraîne avec succès une extension alors originale du mode de développement communautaire : les projets « native-lang »[8]. Une structure hiérarchisée permet aux communautés de développeurs et utilisateurs dans le monde de préparer leurs travaux dans leur langue natale, pour plus de fluidité et d’autonomie; les résultats les plus aboutis sont ensuite avalisés par le projet racine en langue anglaise et intégrés à la version distribuée du logiciel.
16
+
17
+ À partir de la version 3.0.0, le logiciel est passé de la licence GNU LGPL 2.1 à la licence GNU LGPL 3[9].
18
+
19
+ À partir de la version 3.2.1, OpenOffice.org est développé par Oracle, à la suite du rachat de Sun Microsystems par Oracle.
20
+
21
+ En avril 2011, Oracle annonce son retrait du projet OpenOffice.org. Peu après, Oracle cède le projet à la fondation Apache et OpenOffice.org rejoint l'incubateur de projets Apache.
22
+
23
+ La dernière version de la suite bureautique publiée sous le nom OpenOffice.org est la 3.3.0 est sortie le 26 janvier 2011. Les versions suivantes ont été publiées sous le nom Apache OpenOffice pour la branche Apache et LibreOffice pour la branche The Document Foundation.
24
+
25
+ De fait, le projet original s'est scindé en deux branches :
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+
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28
+
29
+ L’adoption de OOo par un nombre croissant de grandes entreprises[11], de PME et d'organismes publics (gouvernements, écoles, universités, etc.) montre que OOo s'est positionné comme concurrent sérieux à Microsoft sur le marché des suites bureautiques.
30
+
31
+ Bien que Microsoft Office garde la plus large part du marché général, OpenOffice.org assurait plus de 14 % du marché des grandes entreprises en 2004[12]. Le site web d’OpenOffice.org rapporte que près de cent millions de téléchargements ont été effectués[13]. Maintenant, OpenOffice.org possède une réelle base d'utilisateurs car c'est la 2e suite bureautique en termes de part de marché avec, par exemple en France, 19 % d'utilisateurs[14].
32
+
33
+ Les utilisateurs d’OpenOffice.org à grande échelle incluent le ministère de la défense de Singapour, et le Bristol City Council au Royaume-Uni.
34
+
35
+ En France, OpenOffice.org a attiré l’attention des administrations locales et nationales souhaitant rationaliser l'utilisation de leurs ressources consacrées à l'achat de logiciels et utiliser des formats de fichiers stables et standards pour l'archivage. Le groupe de Mutualisation interMinistérielle pour OpenOffice.org (MiMOOo) est créé en 2005 pour faciliter les migrations. En 2006, la suite OpenOffice.org équipe officiellement les douanes françaises et la gendarmerie française[15]. L’administration française a également annoncé la migration, pour le courant de 2007, de 400 000 postes sous OpenOffice.org, en particulier au Ministère des Finances[16],[17]. La migration du Ministère de la Culture (France) est en cours depuis début 2006. Un communiqué[18] du 22 novembre 2006 de l’Assemblée nationale indique que les députés utiliseront OpenOffice.org à compter de la législature suivante, au début de l’été 2007. À la suite de la création de la fondation The Document Foundation et de la création de la branche LibreOffice, le groupe décide d'élargir ses missions à l'ensemble du domaine bureautique et prend le nom de Mutualisation interministérielle pour une bureautique ouverte (MIMO). À la même date, le groupe décide de préconiser la branche LibreOffice.
36
+
37
+ En Belgique, certaines communes ont également annoncé la migration totale vers la suite bureautique[19], après que le service informatique de la région de Bruxelles-Capitale eut expérimenté la suite bureautique.
38
+
39
+ En octobre 2005, Sun et Google ont annoncé un partenariat stratégique. Selon cet accord, Sun prévoit d’ajouter une barre de recherche Google dans OpenOffice.org, Sun et Google devraient s’engager dans des activités communes de marketing et de recherche et développement, et Google contribuer à distribuer OpenOffice.org[20].
40
+
41
+ Sur l'ensemble StarOffice de Sun, se greffent un certain nombre de produits dérivés commerciaux d’OpenOffice.org. La plupart d’entre eux sont développés sous licences SISSL (qui est valide jusqu’à OpenOffice.org 2.0 Beta 2). En général, ils ciblent un marché local ou de niche, avec des greffons propriétaires tels que des modules de reconnaissance de la parole, des connexions automatiques à des bases de données, ou une meilleure prise en charge des caractères typographiques asiatiques CJC (CJK)[21].
42
+
43
+ Le 29 octobre 2009, le logiciel a franchi la barre des 100 millions de téléchargements depuis le lancement de la version 3.0, soit un peu plus d'un an auparavant[22].
44
+
45
+ À partir de 2011, du fait de l’arrêt des évolutions d'OpenOffice.org, la part de marché de cette branche a rapidement diminué, notamment au profit des souches filles Apache OpenOffice et LibreOffice.
46
+
47
+ Précisément numérotées en Builds en interne, la suite bureautique est connue sous des numéros de versions différents auprès des utilisateurs. Le principe de numérotation publique des versions sur trois chiffres est le suivant :
48
+
49
+ Liste des versions :
50
+
51
+ Les projets Apache OpenOffice et LibreOffice poursuivent chacun de leur côté le développement de leur propre branche qui suivent la numérotation du tronc commun.
52
+
53
+ OpenOffice.org est une suite bureautique, c’est-à-dire un ensemble de modules pouvant interagir entre eux pour créer et modifier des documents bureautiques, tels que des articles, des lettres, des tableaux de chiffres, ou des présentations.
54
+
55
+ Ces modules sont :
56
+
57
+ OpenOffice.org comporte également d'autres modules, tels qu'un éditeur HTML pour la création de pages web (Writer/Web), un éditeur de formulaires XML (XML Form Document), un éditeur de code source pour composer des macrocommandes, un utilitaire pour mettre du texte en relief Fontwork, etc.
58
+
59
+ Ancien logo de Writer
60
+
61
+ Ancien logo de Calc
62
+
63
+ Ancien logo de Impress
64
+
65
+ Ancien logo de Base
66
+
67
+ Ancien logo de Draw
68
+
69
+ Ancien logo de Math
70
+
71
+ OpenOffice.org représente un document comme un ensemble d’objets sur lesquels sont appliqués des styles. Un style est une collection de propriétés à la fois structurelles et de mise en forme. Une utilisation courante d’OpenOffice.org consiste donc à alterner entre la rédaction de texte et l’application de styles sur celui-ci. L’interface d’OpenOffice.org présente le styliste, une palette consacrée à la gestion des styles.
72
+
73
+ Les styles s’appliquent sur toutes sortes d’objets : paragraphes, cadres, page, caractères, numérotations, etc. Les propriétés qu’ils définissent sont entre autres : le type d’un texte (standard, titre, note de bas de page, etc.), les caractéristiques visuelles d’un texte (choix de la fonte, la taille, l’alignement, la couleur, etc.), le type d’un compteur, l’ombrage d’une image, le nombre de colonnes d’une page, le sens d’écriture d’un cadre (par exemple, pour écrire du japonais à la verticale), etc. Les styles peuvent être créés pour toutes sortes d’usages, et même avoir des propriétés conditionnelles. Pour les usages ponctuels de mise en forme, des styles automatiques, dépourvus de sens sémantique, sont générés par le programme. L’abus de ces styles automatiques est considéré comme une erreur d’utilisation, surchargeant inutilement le document.
74
+
75
+ La fenêtre navigateur permet de rapidement naviguer à travers le document et manipuler sa structure. Les styles fournissent l’information structurelle nécessaire, permettant au navigateur de proposer des fonctionnalités comme le déplacement de sections, le changement de leur niveau hiérarchique, la pose de signets, etc.
76
+
77
+ Les primitives d’objets, spécifiques au module utilisé sont accessibles dans une barre d’instruments dont les boutons donnent accès aux fonctionnalités les plus couramment utilisées, tandis que les plus occasionnelles sont organisées en menus déroulants. Parmi celles-ci, la création et gestion de documents modèles et les auto-pilotes permettent de composer dans un cadre déjà établi précédemment ; les variables, compteurs, et auto-texte permettent d’automatiser les champs et valeurs récurrents dans un document, et les fonctions de macro-commandes peuvent servir à programmer dans OpenOffice.org.
78
+
79
+ L’interface d’OpenOffice.org est disponible dans un grand nombre de langues, dont le français, et permet de composer des documents multilingues, notamment grâce au support des langues asiatiques, à écriture horizontale ou verticale, et boustrophédons, à écriture bidirectionnelle, alternant entre droite-gauche et gauche-droite. S'y ajoute un vérificateur d’orthographe[25] aux niveaux d’avancement divers selon la langue.
80
+
81
+ Le site web OpenOffice.org est l'endroit de fédération pour les communautés, codes sources, programmes exécutables, forums[26], listes de diffusions[27], système de rapports de bugs, des ressources pour les utilisateurs (extensions[28], modèles[29], documentations internes et externes[30], manuels d'utilisateurs, ...) organisation d’événements, relations publiques et, de manière plus générale, toute activité en relation avec le projet.
82
+
83
+ OpenOffice.org, le projet général, compte plus d’une vingtaine de sous-projets répartis en trois catégories principales. Accepted, comprenant les projets les plus techniques, Incubator, regroupant les projets expérimentaux et les essais, et Native-Lang fournissant les ressources dans une langue particulière.
84
+ Un projet OpenOffice.org s’organise comme un groupe de développeurs autour d’un chef de projet.
85
+ Chaque catégorie comporte de nombreux projets et sous-projets. Parmi les Accepted, on trouve des projets
86
+
87
+ D’autres projets sont en développement dans la catégorie Incubator, comme Distribution, BizDev (relation business), ou KDE.
88
+
89
+ Les projets de langues visent à « représenter, coordonner et étendre à travers le monde les communautés linguistiques d’utilisateurs, de développeurs et de marketing ». Ces projets permettent aux communautés de dialoguer et travailler dans leur langue originale en restant hébergées par le site OpenOffice.org, et de proposer toutes sortes d’informations pour les utilisateurs des pays correspondants. Une trentaine de langues ont ainsi un espace consacré sur le site. Certaines langues ont des projets très avancés, comme le projet français, d’autres moins.
90
+
91
+ 29 langues sont proposées en téléchargement[31] sur les 89 projets de traduction du logiciel dans une langue[32] (octobre 2009).
92
+
93
+ Le projet est administré par le Community Council élu par les membres de la Communauté. Ce conseil est responsable de la médiation des conflits, suggère des objectifs dans le projet, et, plus généralement, fournit un forum pour remédier aux points problématiques du projet. Il est composé de neuf membres élus, dont cinq chefs de projets, deux représentants des projets Native-lang, un représentant des utilisateurs, et un membre du Staff Sun.
94
+ Tout le monde peut participer à OpenOffice.org, et les responsabilités vont croissant avec l’implication dans le projet. Au niveau le moins élevé, l’« utilisateur » peut faire des suggestions ou rapporter des bugs. Un «contributeur» est quelqu’un qui contribue au projet en écrivant du code ou de la documentation. Un «développeur» est un contributeur régulier qui a obtenu les droits d’écriture dans le projet après avoir été parrainé par un autre développeur. Au niveau le plus haut, un « responsable de projet », nommé par les développeurs, donne les directives pour son projet.
95
+
96
+ Plusieurs milliers de personnes de par le monde contribuent à OpenOffice.org avec divers degrés d’implication. La plupart des contributeurs sont des individus ou des sociétés intéressés au succès d’une suite bureautique libre. Le plus important soutien vient de la part de Sun Microsystems (rachetée par Oracle), qui confie à plusieurs dizaines de ses salariés de travailler au projet.
97
+
98
+ Du fait de sa licence libre, Openoffice.org a servi de base à d'autres projets :
99
+
100
+ Framasoft propose dans ses packs Framakey, une version portable d'OOo[33] pouvant se lancer d'une clé USB dans un environnement Windows. C'est la version française de celle proposée par PortableApps.com. Il n'existe pas à l'heure actuelle de version pouvant se lancer sous Mac OS X et Linux (la version Windows peut se lancer via Wine sous Linux).
101
+
102
+ NeoOffice est une version d'OOo sous GPL. Initialement pour Solaris, Linux ainsi que Mac OS X, elle n'est plus développée que pour ce dernier. Les versions de la branche 2 demandaient d'utiliser X11 pour fonctionner sous Mac OS X. NeoOffice se proposait alors de réaliser une intégration native d'OOo sous l'interface Aqua et d'utiliser au mieux les spécificités de Mac OS X.
103
+
104
+ Créé par l'association EducOOo (elle-même issue du projet Éducation[34]), OOo4Kids se propose de fournir un logiciel de bureautique orienté vers les 7-12 ans[35]. Il existe actuellement des versions dans dix-sept langues (dont allemand, anglais, espagnol, français, italien, néerlandais, portugais et mandarin), portées sous trois systèmes d'exploitation différents, et pour plusieurs architectures de microprocesseurs : Intel, PowerPC, Mips et ARM)[35].
105
+
106
+ OOoLight[36] est une version très proche de OOo4Kids, disponible sous Windows, Linux et Mac OS X. Il est fondé sur les mêmes codes sources. La partie graphique est différente, et il est possible de créer des feuilles de Calcul allant jusqu'à 1024 lignes et 128 colonnes (contre 256 lignes et 64 colonnes maxi pour OOo4Kids)
107
+
108
+ À la suite du rachat de Sun Microsystems par Oracle, la communauté d'OOo s'est détachée de son nouveau propriétaire et a créé une fondation indépendante, The Document Foundation, pour continuer à développer une suite bureautique libre dérivée de OOo, LibreOffice, disponible sous Windows, Linux et Mac OS X.
109
+ La première version est la 3.3 car la branche LibreOffice est dérivée de la version 3.2 de OOo (dernière version du tronc commun).
110
+
111
+ À la suite de la cession du nom de marque OpenOffice.org par Oracle à la fondation Apache, celle-ci édite sa suite bureautique sous le nom Apache OpenOffice tout en ayant conservé la propriété du site Internet sous le nom OpenOffice.org.
112
+
113
+ Du fait de sa nature open source, le fonctionnement interne d’OpenOffice.org est connu, et les technologies utilisées sont accessibles et documentées. La suite bureautique s’organise en plusieurs couches, employant chacune des technologies spécifiques. La couche application, la plus haute, comprend les modules visibles par l’utilisateur (Writer, Draw, etc.). La couche framework contient les parties en commun de ces modules, tels que la gestion des documents, ou les boîtes de dialogue communes, à travers les modules sfx2 et offmgr. La couche infrastructure contient divers modules comme UNO, le modèle de composants internes, ou GSL, la couche d’objets scientifiques, y compris les widgets de l’interface via VCL. Aux couches les plus basses, des modules d’abstraction du système comme SAL garantissent sa portabilité à OpenOffice.org.
114
+
115
+ Le moyen le plus simple de programmer le logiciel, à un niveau plus avancé que celui d’une simple Macro utilisateur, est d’utiliser UNO. Universal Network Object est le modèle de composants d’OpenOffice.org. Il offre l’interopérabilité entre différents langages de programmation, différents modèles d’objets, différentes architectures et différents processus, de manière locale, en réseau ou par Internet. Ces composants sont instanciés par un gestionnaire de service, et communiquent entre eux aux travers de ponts (bridges), en utilisant des interfaces précises définies avec le langage UNO IDL, similaires au même concept CORBA. Les ponts permettent de standardiser la communication entre des interfaces implémentées dans des langages différents. Il existe à l’heure actuelle des bindings pour C, C++, Java et Python permettant de développer de nouveaux composants, ou d’accéder aux fonctionnalités de ceux existant dans ces langages.
116
+
117
+ L’héritage de StarOffice est très visible dans les premières versions d’OpenOffice.org, notamment sur les plates-formes GNU/Linux et Solaris, où la politique de ressemblance au widget près à Microsoft Office est moins pertinente. Les versions suivantes (1.1.x) visent à apporter de plus en plus un look & feel natif à OpenOffice.org, c’est-à-dire de fournir un logiciel au graphisme et au comportement familier sur toutes les plates-formes. Sun et Novell (Ximian) fournissent des distributions d’OpenOffice.org dans leurs bureaux GNOME respectifs Java Desktop et Ximian Desktop. L’intégration graphique d’OpenOffice.org dans GNOME prend la forme d’un jeu d’icônes adapté, et de couleurs fonctions du thème graphique utilisateur. L’environnement de bureau KDE intègre lui aussi OpenOffice.org via des projets comme Cuckooo (OOo dans un Kparts) ou KDE vlcplug (utiliser Qt pour dessiner les widgets).
118
+
119
+ Le port Mac OS X a pour objectif de se dispenser du serveur X Window, (voir section « Intégration MacOSX »), tandis que le fork (logiciel dérivé) NeoOffice vise déjà ce but en parallèle.
120
+
121
+ Les vendeurs distribuant OpenOffice.org, comme les vendeurs de distributions GNU/Linux commerciales, appliquent souvent leur propre thème graphique pour intégrer OpenOffice.org à leurs produits. C’est notamment le cas de Red Hat Fedora, Novell SUSE, et Mandriva Linux. L’intégration du toolkit graphique vise aussi souvent à simuler le feel, c’est-à-dire le comportement des widgets.
122
+
123
+ La suite OpenOffice.org 1.0 a été critiquée pour ne pas avoir l'aspect et le comportement des applications natives de la plate-forme sur laquelle elle est en fonctionnement. À partir de la version 2.0, OpenOffice.org utilise le Native Widget Framework widget toolkit, les icônes, les bibliothèques de rendu de fontes, pour une variété de plates-formes, afin de coller au mieux à l'aspect d’une application native tout en offrant plus d'attrait à l’utilisateur.
124
+
125
+ Cette question d'intégration a été particulièrement mise en évidence sur Apple Mac OS X, où l’interface d'utilisation est singulièrement différente des autres plates-formes, et demande par ailleurs l’utilisation d’outils de programmation non familiers pour la plupart des développeurs d’OpenOffice.org.
126
+
127
+ Il y a deux implémentations d’OpenOffice.org disponibles sous Mac OS X :
128
+
129
+ Le format de documents utilisé nativement par OpenOffice.org à partir de sa version 2, donc depuis octobre 2005, est OpenDocument.
130
+
131
+ OpenDocument est fondé sur le XML. Ce format permet de refléter la structure interne du document et de séparer le contenu et la mise en forme. Il a été admis comme standard par l’OASIS, puis normalisé ISO 26300.
132
+
133
+ Sa nature normalisée, claire, concise et librement utilisable, facilite grandement sa manipulation par de nombreux outils externes, ou même des utilisateurs expérimentés. Connaître le format de stockage OpenDocument est utile non seulement pour les programmeurs bénévoles d’OpenOffice.org, mais aussi pour les développeurs d’outils de traitements de données documentaires.
134
+
135
+ Cela amène aussi les professionnels à considérer OpenDocument comme le format préférentiel d'archivage de documents, car il rend le fichier indépendant du logiciel choisi. Pour de nombreuses administrations et entreprises, il constitue la première motivation de l’adoption d’OpenOffice.org.
136
+
137
+ Concrètement, les fichiers produits par OpenOffice.org sont des archives compressées « zip » de plusieurs fichiers XML, organisés comme suit :
138
+
139
+ En plus de ces fichiers, tous les objets intégrés au document sont sauvegardés dans leur format original, XML pour des objets OpenOffice.org, et binaires pour la plupart des autres objets, placés dans des répertoires consacrés, dans l’archive zip.
140
+
141
+ Le « x » central de la branche 1.x est remplacé par un « t » lorsqu’il s’agit d’un modèle (template en anglais). De même, le « d » central de OpenDocument est remplacé également par un « t » lorsqu’il s’agit des modèles.
142
+
143
+ Toutes les versions d'OpenOffice.org permettent l'import des documents enregistrés dans les anciens formats binaires (extensions en .doc, .xls, .ppt), et disposent également d'une option d'enregistrement dans ces mêmes formats afin de permettre l'interopérabilité avec les utilisateurs ne disposant pas d'une suite bureautique compatible OpenDocument. Microsoft Office 2010 supporte aussi ce format.
144
+
145
+ À partir de sa version 3, OpenOffice.org permet également l'import des documents enregistrés au format Microsoft Office 2007 (extensions en .docx, .xlsx, .pptx).
146
+
147
+ Les macros VBA ne sont pas compatibles. Un redéveloppement des fonctionnalités VBA dans le langage de programmation d'OOo permet une migration partielle des fonctions sans réécriture.
148
+
149
+ Il existe des incompatibilités entre les différentes familles d'OpenOffice.
150
+ En effet, les feuilles de calculs créées avec l'OpenOffice d'IBM (Symphony) donnent des résultats différents lues avec celle d'Oracle, qui est la plus diffusée[38].
151
+
152
+ S’agissant d’une solution open-source, laquelle prend de l’ampleur, la question de la sécurité se pose comme pour n’importe quel autre logiciel. La seule différence tient au fait que le système étant totalement ouvert, l’analyse de sécurité est grandement facilitée.
153
+
154
+ En juin 2006, la société Kaspersky a déclaré avoir détecté un virus pour OpenOffice, dénommé StarDust. Un communiqué officiel d’OpenOffice semble cependant indiquer que le code en question ne serait pas réellement un virus, n’ayant pas de caractère auto-reproducteur[39],[40].
155
+
156
+ Début juillet 2006, trois failles de sécurité ont été découvertes et les correctifs publiés. Cependant, sur le plan du développement, la suite d’OpenOffice est considérée d’une excellente qualité[réf. nécessaire], avec très peu de failles critiques détectées à ce jour et qui ont été corrigées dans les heures suivant leur découverte[41].
157
+
158
+ Logo jusqu'à la version 3.2
159
+
160
+ Logo depuis la version 3.2.1
161
+
162
+ Logo des versions 2
163
+
164
+ Logo de la version 3.0 à 3.2
165
+
166
+ Logo depuis la version 3.2.1
167
+
168
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Chronologie des versions
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+ Apache OpenOffice
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+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
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+ OpenOffice.org est un projet né le 13 octobre 2000 à l'initiative de Sun Microsystems en vue de produire une suite bureautique libre et gratuite fondée sur StarOffice. Le produit résultant est diffusé sous le même nom et sous plusieurs licences (la LGPL et, jusqu’à la version 2.0 beta 2 incluse, la SISSL), et fonctionne sur plusieurs plates-formes dont Windows, de nombreux Unix : Linux, Solaris, ou Apple Mac OS X. Le but énoncé est d'offrir une alternative à la suite bureautique propriétaire Microsoft Office à laquelle OpenOffice prendra une part de marché significative.
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+
9
+ Dans le cadre de sa politique de transparence, le format de stockage utilisé par OOo sera dès la version 2.0 conforme au format ouvert OpenDocument, adopté par l’organisme de normalisation OASIS, puis par l’ISO, comme format bureautique de référence. OOo permet également l'export au format PDF. Afin de faciliter l'interopérabilité, OOo permet l'import des formats Microsoft.
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+
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+ À partir de la version 3.3.0, le projet original s'est scindé en deux branches distinctes :
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+ Star Division, une entreprise allemande fondée au milieu des années 1980 publie les versions successives de sa suite bureautique multiplateforme et multilingue StarOffice, jusqu’à sa version 5.1 en 1999, année de son acquisition par la société Sun Microsystems. Le 19 juin 2000, alors que la version 5.2 est éditée, Sun annonce que le code source sera désormais disponible sous licence GNU General Public Licence et géré par CollabNet. Le projet OpenOffice.org est alors créé en ayant pour but d’héberger le code et les outils nécessaires au développement. Le nom OpenOffice.org désigne l’ensemble du projet, y compris l’application elle-même, qui ne peut s’appeler simplement OpenOffice, nom déjà déposé. Le code source est rendu disponible le 13 octobre 2000 sous GNU LGPL et SISSL, permettant à Sun Microsystems de bâtir les futures versions de sa suite propriétaire StarOffice à compter de la 6.0, sur la base d’OpenOffice.org, à l’instar de la relation entre les logiciels Mozilla et Netscape.
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+
15
+ Le projet OpenOffice.org francophone[7] est lancé en mode test en avril 2001 et entraîne avec succès une extension alors originale du mode de développement communautaire : les projets « native-lang »[8]. Une structure hiérarchisée permet aux communautés de développeurs et utilisateurs dans le monde de préparer leurs travaux dans leur langue natale, pour plus de fluidité et d’autonomie; les résultats les plus aboutis sont ensuite avalisés par le projet racine en langue anglaise et intégrés à la version distribuée du logiciel.
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+
17
+ À partir de la version 3.0.0, le logiciel est passé de la licence GNU LGPL 2.1 à la licence GNU LGPL 3[9].
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+ À partir de la version 3.2.1, OpenOffice.org est développé par Oracle, à la suite du rachat de Sun Microsystems par Oracle.
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+
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+ En avril 2011, Oracle annonce son retrait du projet OpenOffice.org. Peu après, Oracle cède le projet à la fondation Apache et OpenOffice.org rejoint l'incubateur de projets Apache.
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+
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+ La dernière version de la suite bureautique publiée sous le nom OpenOffice.org est la 3.3.0 est sortie le 26 janvier 2011. Les versions suivantes ont été publiées sous le nom Apache OpenOffice pour la branche Apache et LibreOffice pour la branche The Document Foundation.
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+ De fait, le projet original s'est scindé en deux branches :
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+
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+ L’adoption de OOo par un nombre croissant de grandes entreprises[11], de PME et d'organismes publics (gouvernements, écoles, universités, etc.) montre que OOo s'est positionné comme concurrent sérieux à Microsoft sur le marché des suites bureautiques.
30
+
31
+ Bien que Microsoft Office garde la plus large part du marché général, OpenOffice.org assurait plus de 14 % du marché des grandes entreprises en 2004[12]. Le site web d’OpenOffice.org rapporte que près de cent millions de téléchargements ont été effectués[13]. Maintenant, OpenOffice.org possède une réelle base d'utilisateurs car c'est la 2e suite bureautique en termes de part de marché avec, par exemple en France, 19 % d'utilisateurs[14].
32
+
33
+ Les utilisateurs d’OpenOffice.org à grande échelle incluent le ministère de la défense de Singapour, et le Bristol City Council au Royaume-Uni.
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+
35
+ En France, OpenOffice.org a attiré l’attention des administrations locales et nationales souhaitant rationaliser l'utilisation de leurs ressources consacrées à l'achat de logiciels et utiliser des formats de fichiers stables et standards pour l'archivage. Le groupe de Mutualisation interMinistérielle pour OpenOffice.org (MiMOOo) est créé en 2005 pour faciliter les migrations. En 2006, la suite OpenOffice.org équipe officiellement les douanes françaises et la gendarmerie française[15]. L’administration française a également annoncé la migration, pour le courant de 2007, de 400 000 postes sous OpenOffice.org, en particulier au Ministère des Finances[16],[17]. La migration du Ministère de la Culture (France) est en cours depuis début 2006. Un communiqué[18] du 22 novembre 2006 de l’Assemblée nationale indique que les députés utiliseront OpenOffice.org à compter de la législature suivante, au début de l’été 2007. À la suite de la création de la fondation The Document Foundation et de la création de la branche LibreOffice, le groupe décide d'élargir ses missions à l'ensemble du domaine bureautique et prend le nom de Mutualisation interministérielle pour une bureautique ouverte (MIMO). À la même date, le groupe décide de préconiser la branche LibreOffice.
36
+
37
+ En Belgique, certaines communes ont également annoncé la migration totale vers la suite bureautique[19], après que le service informatique de la région de Bruxelles-Capitale eut expérimenté la suite bureautique.
38
+
39
+ En octobre 2005, Sun et Google ont annoncé un partenariat stratégique. Selon cet accord, Sun prévoit d’ajouter une barre de recherche Google dans OpenOffice.org, Sun et Google devraient s’engager dans des activités communes de marketing et de recherche et développement, et Google contribuer à distribuer OpenOffice.org[20].
40
+
41
+ Sur l'ensemble StarOffice de Sun, se greffent un certain nombre de produits dérivés commerciaux d’OpenOffice.org. La plupart d’entre eux sont développés sous licences SISSL (qui est valide jusqu’à OpenOffice.org 2.0 Beta 2). En général, ils ciblent un marché local ou de niche, avec des greffons propriétaires tels que des modules de reconnaissance de la parole, des connexions automatiques à des bases de données, ou une meilleure prise en charge des caractères typographiques asiatiques CJC (CJK)[21].
42
+
43
+ Le 29 octobre 2009, le logiciel a franchi la barre des 100 millions de téléchargements depuis le lancement de la version 3.0, soit un peu plus d'un an auparavant[22].
44
+
45
+ À partir de 2011, du fait de l’arrêt des évolutions d'OpenOffice.org, la part de marché de cette branche a rapidement diminué, notamment au profit des souches filles Apache OpenOffice et LibreOffice.
46
+
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+ Précisément numérotées en Builds en interne, la suite bureautique est connue sous des numéros de versions différents auprès des utilisateurs. Le principe de numérotation publique des versions sur trois chiffres est le suivant :
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+
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+ Liste des versions :
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+
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+ Les projets Apache OpenOffice et LibreOffice poursuivent chacun de leur côté le développement de leur propre branche qui suivent la numérotation du tronc commun.
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+
53
+ OpenOffice.org est une suite bureautique, c’est-à-dire un ensemble de modules pouvant interagir entre eux pour créer et modifier des documents bureautiques, tels que des articles, des lettres, des tableaux de chiffres, ou des présentations.
54
+
55
+ Ces modules sont :
56
+
57
+ OpenOffice.org comporte également d'autres modules, tels qu'un éditeur HTML pour la création de pages web (Writer/Web), un éditeur de formulaires XML (XML Form Document), un éditeur de code source pour composer des macrocommandes, un utilitaire pour mettre du texte en relief Fontwork, etc.
58
+
59
+ Ancien logo de Writer
60
+
61
+ Ancien logo de Calc
62
+
63
+ Ancien logo de Impress
64
+
65
+ Ancien logo de Base
66
+
67
+ Ancien logo de Draw
68
+
69
+ Ancien logo de Math
70
+
71
+ OpenOffice.org représente un document comme un ensemble d’objets sur lesquels sont appliqués des styles. Un style est une collection de propriétés à la fois structurelles et de mise en forme. Une utilisation courante d’OpenOffice.org consiste donc à alterner entre la rédaction de texte et l’application de styles sur celui-ci. L’interface d’OpenOffice.org présente le styliste, une palette consacrée à la gestion des styles.
72
+
73
+ Les styles s’appliquent sur toutes sortes d’objets : paragraphes, cadres, page, caractères, numérotations, etc. Les propriétés qu’ils définissent sont entre autres : le type d’un texte (standard, titre, note de bas de page, etc.), les caractéristiques visuelles d’un texte (choix de la fonte, la taille, l’alignement, la couleur, etc.), le type d’un compteur, l’ombrage d’une image, le nombre de colonnes d’une page, le sens d’écriture d’un cadre (par exemple, pour écrire du japonais à la verticale), etc. Les styles peuvent être créés pour toutes sortes d’usages, et même avoir des propriétés conditionnelles. Pour les usages ponctuels de mise en forme, des styles automatiques, dépourvus de sens sémantique, sont générés par le programme. L’abus de ces styles automatiques est considéré comme une erreur d’utilisation, surchargeant inutilement le document.
74
+
75
+ La fenêtre navigateur permet de rapidement naviguer à travers le document et manipuler sa structure. Les styles fournissent l’information structurelle nécessaire, permettant au navigateur de proposer des fonctionnalités comme le déplacement de sections, le changement de leur niveau hiérarchique, la pose de signets, etc.
76
+
77
+ Les primitives d’objets, spécifiques au module utilisé sont accessibles dans une barre d’instruments dont les boutons donnent accès aux fonctionnalités les plus couramment utilisées, tandis que les plus occasionnelles sont organisées en menus déroulants. Parmi celles-ci, la création et gestion de documents modèles et les auto-pilotes permettent de composer dans un cadre déjà établi précédemment ; les variables, compteurs, et auto-texte permettent d’automatiser les champs et valeurs récurrents dans un document, et les fonctions de macro-commandes peuvent servir à programmer dans OpenOffice.org.
78
+
79
+ L’interface d’OpenOffice.org est disponible dans un grand nombre de langues, dont le français, et permet de composer des documents multilingues, notamment grâce au support des langues asiatiques, à écriture horizontale ou verticale, et boustrophédons, à écriture bidirectionnelle, alternant entre droite-gauche et gauche-droite. S'y ajoute un vérificateur d’orthographe[25] aux niveaux d’avancement divers selon la langue.
80
+
81
+ Le site web OpenOffice.org est l'endroit de fédération pour les communautés, codes sources, programmes exécutables, forums[26], listes de diffusions[27], système de rapports de bugs, des ressources pour les utilisateurs (extensions[28], modèles[29], documentations internes et externes[30], manuels d'utilisateurs, ...) organisation d’événements, relations publiques et, de manière plus générale, toute activité en relation avec le projet.
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+
83
+ OpenOffice.org, le projet général, compte plus d’une vingtaine de sous-projets répartis en trois catégories principales. Accepted, comprenant les projets les plus techniques, Incubator, regroupant les projets expérimentaux et les essais, et Native-Lang fournissant les ressources dans une langue particulière.
84
+ Un projet OpenOffice.org s’organise comme un groupe de développeurs autour d’un chef de projet.
85
+ Chaque catégorie comporte de nombreux projets et sous-projets. Parmi les Accepted, on trouve des projets
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+
87
+ D’autres projets sont en développement dans la catégorie Incubator, comme Distribution, BizDev (relation business), ou KDE.
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89
+ Les projets de langues visent à « représenter, coordonner et étendre à travers le monde les communautés linguistiques d’utilisateurs, de développeurs et de marketing ». Ces projets permettent aux communautés de dialoguer et travailler dans leur langue originale en restant hébergées par le site OpenOffice.org, et de proposer toutes sortes d’informations pour les utilisateurs des pays correspondants. Une trentaine de langues ont ainsi un espace consacré sur le site. Certaines langues ont des projets très avancés, comme le projet français, d’autres moins.
90
+
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+ 29 langues sont proposées en téléchargement[31] sur les 89 projets de traduction du logiciel dans une langue[32] (octobre 2009).
92
+
93
+ Le projet est administré par le Community Council élu par les membres de la Communauté. Ce conseil est responsable de la médiation des conflits, suggère des objectifs dans le projet, et, plus généralement, fournit un forum pour remédier aux points problématiques du projet. Il est composé de neuf membres élus, dont cinq chefs de projets, deux représentants des projets Native-lang, un représentant des utilisateurs, et un membre du Staff Sun.
94
+ Tout le monde peut participer à OpenOffice.org, et les responsabilités vont croissant avec l’implication dans le projet. Au niveau le moins élevé, l’« utilisateur » peut faire des suggestions ou rapporter des bugs. Un «contributeur» est quelqu’un qui contribue au projet en écrivant du code ou de la documentation. Un «développeur» est un contributeur régulier qui a obtenu les droits d’écriture dans le projet après avoir été parrainé par un autre développeur. Au niveau le plus haut, un « responsable de projet », nommé par les développeurs, donne les directives pour son projet.
95
+
96
+ Plusieurs milliers de personnes de par le monde contribuent à OpenOffice.org avec divers degrés d’implication. La plupart des contributeurs sont des individus ou des sociétés intéressés au succès d’une suite bureautique libre. Le plus important soutien vient de la part de Sun Microsystems (rachetée par Oracle), qui confie à plusieurs dizaines de ses salariés de travailler au projet.
97
+
98
+ Du fait de sa licence libre, Openoffice.org a servi de base à d'autres projets :
99
+
100
+ Framasoft propose dans ses packs Framakey, une version portable d'OOo[33] pouvant se lancer d'une clé USB dans un environnement Windows. C'est la version française de celle proposée par PortableApps.com. Il n'existe pas à l'heure actuelle de version pouvant se lancer sous Mac OS X et Linux (la version Windows peut se lancer via Wine sous Linux).
101
+
102
+ NeoOffice est une version d'OOo sous GPL. Initialement pour Solaris, Linux ainsi que Mac OS X, elle n'est plus développée que pour ce dernier. Les versions de la branche 2 demandaient d'utiliser X11 pour fonctionner sous Mac OS X. NeoOffice se proposait alors de réaliser une intégration native d'OOo sous l'interface Aqua et d'utiliser au mieux les spécificités de Mac OS X.
103
+
104
+ Créé par l'association EducOOo (elle-même issue du projet Éducation[34]), OOo4Kids se propose de fournir un logiciel de bureautique orienté vers les 7-12 ans[35]. Il existe actuellement des versions dans dix-sept langues (dont allemand, anglais, espagnol, français, italien, néerlandais, portugais et mandarin), portées sous trois systèmes d'exploitation différents, et pour plusieurs architectures de microprocesseurs : Intel, PowerPC, Mips et ARM)[35].
105
+
106
+ OOoLight[36] est une version très proche de OOo4Kids, disponible sous Windows, Linux et Mac OS X. Il est fondé sur les mêmes codes sources. La partie graphique est différente, et il est possible de créer des feuilles de Calcul allant jusqu'à 1024 lignes et 128 colonnes (contre 256 lignes et 64 colonnes maxi pour OOo4Kids)
107
+
108
+ À la suite du rachat de Sun Microsystems par Oracle, la communauté d'OOo s'est détachée de son nouveau propriétaire et a créé une fondation indépendante, The Document Foundation, pour continuer à développer une suite bureautique libre dérivée de OOo, LibreOffice, disponible sous Windows, Linux et Mac OS X.
109
+ La première version est la 3.3 car la branche LibreOffice est dérivée de la version 3.2 de OOo (dernière version du tronc commun).
110
+
111
+ À la suite de la cession du nom de marque OpenOffice.org par Oracle à la fondation Apache, celle-ci édite sa suite bureautique sous le nom Apache OpenOffice tout en ayant conservé la propriété du site Internet sous le nom OpenOffice.org.
112
+
113
+ Du fait de sa nature open source, le fonctionnement interne d’OpenOffice.org est connu, et les technologies utilisées sont accessibles et documentées. La suite bureautique s’organise en plusieurs couches, employant chacune des technologies spécifiques. La couche application, la plus haute, comprend les modules visibles par l’utilisateur (Writer, Draw, etc.). La couche framework contient les parties en commun de ces modules, tels que la gestion des documents, ou les boîtes de dialogue communes, à travers les modules sfx2 et offmgr. La couche infrastructure contient divers modules comme UNO, le modèle de composants internes, ou GSL, la couche d’objets scientifiques, y compris les widgets de l’interface via VCL. Aux couches les plus basses, des modules d’abstraction du système comme SAL garantissent sa portabilité à OpenOffice.org.
114
+
115
+ Le moyen le plus simple de programmer le logiciel, à un niveau plus avancé que celui d’une simple Macro utilisateur, est d’utiliser UNO. Universal Network Object est le modèle de composants d’OpenOffice.org. Il offre l’interopérabilité entre différents langages de programmation, différents modèles d’objets, différentes architectures et différents processus, de manière locale, en réseau ou par Internet. Ces composants sont instanciés par un gestionnaire de service, et communiquent entre eux aux travers de ponts (bridges), en utilisant des interfaces précises définies avec le langage UNO IDL, similaires au même concept CORBA. Les ponts permettent de standardiser la communication entre des interfaces implémentées dans des langages différents. Il existe à l’heure actuelle des bindings pour C, C++, Java et Python permettant de développer de nouveaux composants, ou d’accéder aux fonctionnalités de ceux existant dans ces langages.
116
+
117
+ L’héritage de StarOffice est très visible dans les premières versions d’OpenOffice.org, notamment sur les plates-formes GNU/Linux et Solaris, où la politique de ressemblance au widget près à Microsoft Office est moins pertinente. Les versions suivantes (1.1.x) visent à apporter de plus en plus un look & feel natif à OpenOffice.org, c’est-à-dire de fournir un logiciel au graphisme et au comportement familier sur toutes les plates-formes. Sun et Novell (Ximian) fournissent des distributions d’OpenOffice.org dans leurs bureaux GNOME respectifs Java Desktop et Ximian Desktop. L’intégration graphique d’OpenOffice.org dans GNOME prend la forme d’un jeu d’icônes adapté, et de couleurs fonctions du thème graphique utilisateur. L’environnement de bureau KDE intègre lui aussi OpenOffice.org via des projets comme Cuckooo (OOo dans un Kparts) ou KDE vlcplug (utiliser Qt pour dessiner les widgets).
118
+
119
+ Le port Mac OS X a pour objectif de se dispenser du serveur X Window, (voir section « Intégration MacOSX »), tandis que le fork (logiciel dérivé) NeoOffice vise déjà ce but en parallèle.
120
+
121
+ Les vendeurs distribuant OpenOffice.org, comme les vendeurs de distributions GNU/Linux commerciales, appliquent souvent leur propre thème graphique pour intégrer OpenOffice.org à leurs produits. C’est notamment le cas de Red Hat Fedora, Novell SUSE, et Mandriva Linux. L’intégration du toolkit graphique vise aussi souvent à simuler le feel, c’est-à-dire le comportement des widgets.
122
+
123
+ La suite OpenOffice.org 1.0 a été critiquée pour ne pas avoir l'aspect et le comportement des applications natives de la plate-forme sur laquelle elle est en fonctionnement. À partir de la version 2.0, OpenOffice.org utilise le Native Widget Framework widget toolkit, les icônes, les bibliothèques de rendu de fontes, pour une variété de plates-formes, afin de coller au mieux à l'aspect d’une application native tout en offrant plus d'attrait à l’utilisateur.
124
+
125
+ Cette question d'intégration a été particulièrement mise en évidence sur Apple Mac OS X, où l’interface d'utilisation est singulièrement différente des autres plates-formes, et demande par ailleurs l’utilisation d’outils de programmation non familiers pour la plupart des développeurs d’OpenOffice.org.
126
+
127
+ Il y a deux implémentations d’OpenOffice.org disponibles sous Mac OS X :
128
+
129
+ Le format de documents utilisé nativement par OpenOffice.org à partir de sa version 2, donc depuis octobre 2005, est OpenDocument.
130
+
131
+ OpenDocument est fondé sur le XML. Ce format permet de refléter la structure interne du document et de séparer le contenu et la mise en forme. Il a été admis comme standard par l’OASIS, puis normalisé ISO 26300.
132
+
133
+ Sa nature normalisée, claire, concise et librement utilisable, facilite grandement sa manipulation par de nombreux outils externes, ou même des utilisateurs expérimentés. Connaître le format de stockage OpenDocument est utile non seulement pour les programmeurs bénévoles d’OpenOffice.org, mais aussi pour les développeurs d’outils de traitements de données documentaires.
134
+
135
+ Cela amène aussi les professionnels à considérer OpenDocument comme le format préférentiel d'archivage de documents, car il rend le fichier indépendant du logiciel choisi. Pour de nombreuses administrations et entreprises, il constitue la première motivation de l’adoption d’OpenOffice.org.
136
+
137
+ Concrètement, les fichiers produits par OpenOffice.org sont des archives compressées « zip » de plusieurs fichiers XML, organisés comme suit :
138
+
139
+ En plus de ces fichiers, tous les objets intégrés au document sont sauvegardés dans leur format original, XML pour des objets OpenOffice.org, et binaires pour la plupart des autres objets, placés dans des répertoires consacrés, dans l’archive zip.
140
+
141
+ Le « x » central de la branche 1.x est remplacé par un « t » lorsqu’il s’agit d’un modèle (template en anglais). De même, le « d » central de OpenDocument est remplacé également par un « t » lorsqu’il s’agit des modèles.
142
+
143
+ Toutes les versions d'OpenOffice.org permettent l'import des documents enregistrés dans les anciens formats binaires (extensions en .doc, .xls, .ppt), et disposent également d'une option d'enregistrement dans ces mêmes formats afin de permettre l'interopérabilité avec les utilisateurs ne disposant pas d'une suite bureautique compatible OpenDocument. Microsoft Office 2010 supporte aussi ce format.
144
+
145
+ À partir de sa version 3, OpenOffice.org permet également l'import des documents enregistrés au format Microsoft Office 2007 (extensions en .docx, .xlsx, .pptx).
146
+
147
+ Les macros VBA ne sont pas compatibles. Un redéveloppement des fonctionnalités VBA dans le langage de programmation d'OOo permet une migration partielle des fonctions sans réécriture.
148
+
149
+ Il existe des incompatibilités entre les différentes familles d'OpenOffice.
150
+ En effet, les feuilles de calculs créées avec l'OpenOffice d'IBM (Symphony) donnent des résultats différents lues avec celle d'Oracle, qui est la plus diffusée[38].
151
+
152
+ S’agissant d’une solution open-source, laquelle prend de l’ampleur, la question de la sécurité se pose comme pour n’importe quel autre logiciel. La seule différence tient au fait que le système étant totalement ouvert, l’analyse de sécurité est grandement facilitée.
153
+
154
+ En juin 2006, la société Kaspersky a déclaré avoir détecté un virus pour OpenOffice, dénommé StarDust. Un communiqué officiel d’OpenOffice semble cependant indiquer que le code en question ne serait pas réellement un virus, n’ayant pas de caractère auto-reproducteur[39],[40].
155
+
156
+ Début juillet 2006, trois failles de sécurité ont été découvertes et les correctifs publiés. Cependant, sur le plan du développement, la suite d’OpenOffice est considérée d’une excellente qualité[réf. nécessaire], avec très peu de failles critiques détectées à ce jour et qui ont été corrigées dans les heures suivant leur découverte[41].
157
+
158
+ Logo jusqu'à la version 3.2
159
+
160
+ Logo depuis la version 3.2.1
161
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162
+ Logo des versions 2
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+ Logo de la version 3.0 à 3.2
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+
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+ Logo depuis la version 3.2.1
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+ Chronologie des versions
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+ Apache OpenOffice
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+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
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7
+ OpenOffice.org est un projet né le 13 octobre 2000 à l'initiative de Sun Microsystems en vue de produire une suite bureautique libre et gratuite fondée sur StarOffice. Le produit résultant est diffusé sous le même nom et sous plusieurs licences (la LGPL et, jusqu’à la version 2.0 beta 2 incluse, la SISSL), et fonctionne sur plusieurs plates-formes dont Windows, de nombreux Unix : Linux, Solaris, ou Apple Mac OS X. Le but énoncé est d'offrir une alternative à la suite bureautique propriétaire Microsoft Office à laquelle OpenOffice prendra une part de marché significative.
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9
+ Dans le cadre de sa politique de transparence, le format de stockage utilisé par OOo sera dès la version 2.0 conforme au format ouvert OpenDocument, adopté par l’organisme de normalisation OASIS, puis par l’ISO, comme format bureautique de référence. OOo permet également l'export au format PDF. Afin de faciliter l'interopérabilité, OOo permet l'import des formats Microsoft.
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+ À partir de la version 3.3.0, le projet original s'est scindé en deux branches distinctes :
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+ Star Division, une entreprise allemande fondée au milieu des années 1980 publie les versions successives de sa suite bureautique multiplateforme et multilingue StarOffice, jusqu’à sa version 5.1 en 1999, année de son acquisition par la société Sun Microsystems. Le 19 juin 2000, alors que la version 5.2 est éditée, Sun annonce que le code source sera désormais disponible sous licence GNU General Public Licence et géré par CollabNet. Le projet OpenOffice.org est alors créé en ayant pour but d’héberger le code et les outils nécessaires au développement. Le nom OpenOffice.org désigne l’ensemble du projet, y compris l’application elle-même, qui ne peut s’appeler simplement OpenOffice, nom déjà déposé. Le code source est rendu disponible le 13 octobre 2000 sous GNU LGPL et SISSL, permettant à Sun Microsystems de bâtir les futures versions de sa suite propriétaire StarOffice à compter de la 6.0, sur la base d’OpenOffice.org, à l’instar de la relation entre les logiciels Mozilla et Netscape.
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15
+ Le projet OpenOffice.org francophone[7] est lancé en mode test en avril 2001 et entraîne avec succès une extension alors originale du mode de développement communautaire : les projets « native-lang »[8]. Une structure hiérarchisée permet aux communautés de développeurs et utilisateurs dans le monde de préparer leurs travaux dans leur langue natale, pour plus de fluidité et d’autonomie; les résultats les plus aboutis sont ensuite avalisés par le projet racine en langue anglaise et intégrés à la version distribuée du logiciel.
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+ À partir de la version 3.0.0, le logiciel est passé de la licence GNU LGPL 2.1 à la licence GNU LGPL 3[9].
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+ À partir de la version 3.2.1, OpenOffice.org est développé par Oracle, à la suite du rachat de Sun Microsystems par Oracle.
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21
+ En avril 2011, Oracle annonce son retrait du projet OpenOffice.org. Peu après, Oracle cède le projet à la fondation Apache et OpenOffice.org rejoint l'incubateur de projets Apache.
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+ La dernière version de la suite bureautique publiée sous le nom OpenOffice.org est la 3.3.0 est sortie le 26 janvier 2011. Les versions suivantes ont été publiées sous le nom Apache OpenOffice pour la branche Apache et LibreOffice pour la branche The Document Foundation.
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+ De fait, le projet original s'est scindé en deux branches :
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+ L’adoption de OOo par un nombre croissant de grandes entreprises[11], de PME et d'organismes publics (gouvernements, écoles, universités, etc.) montre que OOo s'est positionné comme concurrent sérieux à Microsoft sur le marché des suites bureautiques.
30
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31
+ Bien que Microsoft Office garde la plus large part du marché général, OpenOffice.org assurait plus de 14 % du marché des grandes entreprises en 2004[12]. Le site web d’OpenOffice.org rapporte que près de cent millions de téléchargements ont été effectués[13]. Maintenant, OpenOffice.org possède une réelle base d'utilisateurs car c'est la 2e suite bureautique en termes de part de marché avec, par exemple en France, 19 % d'utilisateurs[14].
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33
+ Les utilisateurs d’OpenOffice.org à grande échelle incluent le ministère de la défense de Singapour, et le Bristol City Council au Royaume-Uni.
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35
+ En France, OpenOffice.org a attiré l’attention des administrations locales et nationales souhaitant rationaliser l'utilisation de leurs ressources consacrées à l'achat de logiciels et utiliser des formats de fichiers stables et standards pour l'archivage. Le groupe de Mutualisation interMinistérielle pour OpenOffice.org (MiMOOo) est créé en 2005 pour faciliter les migrations. En 2006, la suite OpenOffice.org équipe officiellement les douanes françaises et la gendarmerie française[15]. L’administration française a également annoncé la migration, pour le courant de 2007, de 400 000 postes sous OpenOffice.org, en particulier au Ministère des Finances[16],[17]. La migration du Ministère de la Culture (France) est en cours depuis début 2006. Un communiqué[18] du 22 novembre 2006 de l’Assemblée nationale indique que les députés utiliseront OpenOffice.org à compter de la législature suivante, au début de l’été 2007. À la suite de la création de la fondation The Document Foundation et de la création de la branche LibreOffice, le groupe décide d'élargir ses missions à l'ensemble du domaine bureautique et prend le nom de Mutualisation interministérielle pour une bureautique ouverte (MIMO). À la même date, le groupe décide de préconiser la branche LibreOffice.
36
+
37
+ En Belgique, certaines communes ont également annoncé la migration totale vers la suite bureautique[19], après que le service informatique de la région de Bruxelles-Capitale eut expérimenté la suite bureautique.
38
+
39
+ En octobre 2005, Sun et Google ont annoncé un partenariat stratégique. Selon cet accord, Sun prévoit d’ajouter une barre de recherche Google dans OpenOffice.org, Sun et Google devraient s’engager dans des activités communes de marketing et de recherche et développement, et Google contribuer à distribuer OpenOffice.org[20].
40
+
41
+ Sur l'ensemble StarOffice de Sun, se greffent un certain nombre de produits dérivés commerciaux d’OpenOffice.org. La plupart d’entre eux sont développés sous licences SISSL (qui est valide jusqu’à OpenOffice.org 2.0 Beta 2). En général, ils ciblent un marché local ou de niche, avec des greffons propriétaires tels que des modules de reconnaissance de la parole, des connexions automatiques à des bases de données, ou une meilleure prise en charge des caractères typographiques asiatiques CJC (CJK)[21].
42
+
43
+ Le 29 octobre 2009, le logiciel a franchi la barre des 100 millions de téléchargements depuis le lancement de la version 3.0, soit un peu plus d'un an auparavant[22].
44
+
45
+ À partir de 2011, du fait de l’arrêt des évolutions d'OpenOffice.org, la part de marché de cette branche a rapidement diminué, notamment au profit des souches filles Apache OpenOffice et LibreOffice.
46
+
47
+ Précisément numérotées en Builds en interne, la suite bureautique est connue sous des numéros de versions différents auprès des utilisateurs. Le principe de numérotation publique des versions sur trois chiffres est le suivant :
48
+
49
+ Liste des versions :
50
+
51
+ Les projets Apache OpenOffice et LibreOffice poursuivent chacun de leur côté le développement de leur propre branche qui suivent la numérotation du tronc commun.
52
+
53
+ OpenOffice.org est une suite bureautique, c’est-à-dire un ensemble de modules pouvant interagir entre eux pour créer et modifier des documents bureautiques, tels que des articles, des lettres, des tableaux de chiffres, ou des présentations.
54
+
55
+ Ces modules sont :
56
+
57
+ OpenOffice.org comporte également d'autres modules, tels qu'un éditeur HTML pour la création de pages web (Writer/Web), un éditeur de formulaires XML (XML Form Document), un éditeur de code source pour composer des macrocommandes, un utilitaire pour mettre du texte en relief Fontwork, etc.
58
+
59
+ Ancien logo de Writer
60
+
61
+ Ancien logo de Calc
62
+
63
+ Ancien logo de Impress
64
+
65
+ Ancien logo de Base
66
+
67
+ Ancien logo de Draw
68
+
69
+ Ancien logo de Math
70
+
71
+ OpenOffice.org représente un document comme un ensemble d’objets sur lesquels sont appliqués des styles. Un style est une collection de propriétés à la fois structurelles et de mise en forme. Une utilisation courante d’OpenOffice.org consiste donc à alterner entre la rédaction de texte et l’application de styles sur celui-ci. L’interface d’OpenOffice.org présente le styliste, une palette consacrée à la gestion des styles.
72
+
73
+ Les styles s’appliquent sur toutes sortes d’objets : paragraphes, cadres, page, caractères, numérotations, etc. Les propriétés qu’ils définissent sont entre autres : le type d’un texte (standard, titre, note de bas de page, etc.), les caractéristiques visuelles d’un texte (choix de la fonte, la taille, l’alignement, la couleur, etc.), le type d’un compteur, l’ombrage d’une image, le nombre de colonnes d’une page, le sens d’écriture d’un cadre (par exemple, pour écrire du japonais à la verticale), etc. Les styles peuvent être créés pour toutes sortes d’usages, et même avoir des propriétés conditionnelles. Pour les usages ponctuels de mise en forme, des styles automatiques, dépourvus de sens sémantique, sont générés par le programme. L’abus de ces styles automatiques est considéré comme une erreur d’utilisation, surchargeant inutilement le document.
74
+
75
+ La fenêtre navigateur permet de rapidement naviguer à travers le document et manipuler sa structure. Les styles fournissent l’information structurelle nécessaire, permettant au navigateur de proposer des fonctionnalités comme le déplacement de sections, le changement de leur niveau hiérarchique, la pose de signets, etc.
76
+
77
+ Les primitives d’objets, spécifiques au module utilisé sont accessibles dans une barre d’instruments dont les boutons donnent accès aux fonctionnalités les plus couramment utilisées, tandis que les plus occasionnelles sont organisées en menus déroulants. Parmi celles-ci, la création et gestion de documents modèles et les auto-pilotes permettent de composer dans un cadre déjà établi précédemment ; les variables, compteurs, et auto-texte permettent d’automatiser les champs et valeurs récurrents dans un document, et les fonctions de macro-commandes peuvent servir à programmer dans OpenOffice.org.
78
+
79
+ L’interface d’OpenOffice.org est disponible dans un grand nombre de langues, dont le français, et permet de composer des documents multilingues, notamment grâce au support des langues asiatiques, à écriture horizontale ou verticale, et boustrophédons, à écriture bidirectionnelle, alternant entre droite-gauche et gauche-droite. S'y ajoute un vérificateur d’orthographe[25] aux niveaux d’avancement divers selon la langue.
80
+
81
+ Le site web OpenOffice.org est l'endroit de fédération pour les communautés, codes sources, programmes exécutables, forums[26], listes de diffusions[27], système de rapports de bugs, des ressources pour les utilisateurs (extensions[28], modèles[29], documentations internes et externes[30], manuels d'utilisateurs, ...) organisation d’événements, relations publiques et, de manière plus générale, toute activité en relation avec le projet.
82
+
83
+ OpenOffice.org, le projet général, compte plus d’une vingtaine de sous-projets répartis en trois catégories principales. Accepted, comprenant les projets les plus techniques, Incubator, regroupant les projets expérimentaux et les essais, et Native-Lang fournissant les ressources dans une langue particulière.
84
+ Un projet OpenOffice.org s’organise comme un groupe de développeurs autour d’un chef de projet.
85
+ Chaque catégorie comporte de nombreux projets et sous-projets. Parmi les Accepted, on trouve des projets
86
+
87
+ D’autres projets sont en développement dans la catégorie Incubator, comme Distribution, BizDev (relation business), ou KDE.
88
+
89
+ Les projets de langues visent à « représenter, coordonner et étendre à travers le monde les communautés linguistiques d’utilisateurs, de développeurs et de marketing ». Ces projets permettent aux communautés de dialoguer et travailler dans leur langue originale en restant hébergées par le site OpenOffice.org, et de proposer toutes sortes d’informations pour les utilisateurs des pays correspondants. Une trentaine de langues ont ainsi un espace consacré sur le site. Certaines langues ont des projets très avancés, comme le projet français, d’autres moins.
90
+
91
+ 29 langues sont proposées en téléchargement[31] sur les 89 projets de traduction du logiciel dans une langue[32] (octobre 2009).
92
+
93
+ Le projet est administré par le Community Council élu par les membres de la Communauté. Ce conseil est responsable de la médiation des conflits, suggère des objectifs dans le projet, et, plus généralement, fournit un forum pour remédier aux points problématiques du projet. Il est composé de neuf membres élus, dont cinq chefs de projets, deux représentants des projets Native-lang, un représentant des utilisateurs, et un membre du Staff Sun.
94
+ Tout le monde peut participer à OpenOffice.org, et les responsabilités vont croissant avec l’implication dans le projet. Au niveau le moins élevé, l’« utilisateur » peut faire des suggestions ou rapporter des bugs. Un «contributeur» est quelqu’un qui contribue au projet en écrivant du code ou de la documentation. Un «développeur» est un contributeur régulier qui a obtenu les droits d’écriture dans le projet après avoir été parrainé par un autre développeur. Au niveau le plus haut, un « responsable de projet », nommé par les développeurs, donne les directives pour son projet.
95
+
96
+ Plusieurs milliers de personnes de par le monde contribuent à OpenOffice.org avec divers degrés d’implication. La plupart des contributeurs sont des individus ou des sociétés intéressés au succès d’une suite bureautique libre. Le plus important soutien vient de la part de Sun Microsystems (rachetée par Oracle), qui confie à plusieurs dizaines de ses salariés de travailler au projet.
97
+
98
+ Du fait de sa licence libre, Openoffice.org a servi de base à d'autres projets :
99
+
100
+ Framasoft propose dans ses packs Framakey, une version portable d'OOo[33] pouvant se lancer d'une clé USB dans un environnement Windows. C'est la version française de celle proposée par PortableApps.com. Il n'existe pas à l'heure actuelle de version pouvant se lancer sous Mac OS X et Linux (la version Windows peut se lancer via Wine sous Linux).
101
+
102
+ NeoOffice est une version d'OOo sous GPL. Initialement pour Solaris, Linux ainsi que Mac OS X, elle n'est plus développée que pour ce dernier. Les versions de la branche 2 demandaient d'utiliser X11 pour fonctionner sous Mac OS X. NeoOffice se proposait alors de réaliser une intégration native d'OOo sous l'interface Aqua et d'utiliser au mieux les spécificités de Mac OS X.
103
+
104
+ Créé par l'association EducOOo (elle-même issue du projet Éducation[34]), OOo4Kids se propose de fournir un logiciel de bureautique orienté vers les 7-12 ans[35]. Il existe actuellement des versions dans dix-sept langues (dont allemand, anglais, espagnol, français, italien, néerlandais, portugais et mandarin), portées sous trois systèmes d'exploitation différents, et pour plusieurs architectures de microprocesseurs : Intel, PowerPC, Mips et ARM)[35].
105
+
106
+ OOoLight[36] est une version très proche de OOo4Kids, disponible sous Windows, Linux et Mac OS X. Il est fondé sur les mêmes codes sources. La partie graphique est différente, et il est possible de créer des feuilles de Calcul allant jusqu'à 1024 lignes et 128 colonnes (contre 256 lignes et 64 colonnes maxi pour OOo4Kids)
107
+
108
+ À la suite du rachat de Sun Microsystems par Oracle, la communauté d'OOo s'est détachée de son nouveau propriétaire et a créé une fondation indépendante, The Document Foundation, pour continuer à développer une suite bureautique libre dérivée de OOo, LibreOffice, disponible sous Windows, Linux et Mac OS X.
109
+ La première version est la 3.3 car la branche LibreOffice est dérivée de la version 3.2 de OOo (dernière version du tronc commun).
110
+
111
+ À la suite de la cession du nom de marque OpenOffice.org par Oracle à la fondation Apache, celle-ci édite sa suite bureautique sous le nom Apache OpenOffice tout en ayant conservé la propriété du site Internet sous le nom OpenOffice.org.
112
+
113
+ Du fait de sa nature open source, le fonctionnement interne d’OpenOffice.org est connu, et les technologies utilisées sont accessibles et documentées. La suite bureautique s’organise en plusieurs couches, employant chacune des technologies spécifiques. La couche application, la plus haute, comprend les modules visibles par l’utilisateur (Writer, Draw, etc.). La couche framework contient les parties en commun de ces modules, tels que la gestion des documents, ou les boîtes de dialogue communes, à travers les modules sfx2 et offmgr. La couche infrastructure contient divers modules comme UNO, le modèle de composants internes, ou GSL, la couche d’objets scientifiques, y compris les widgets de l’interface via VCL. Aux couches les plus basses, des modules d’abstraction du système comme SAL garantissent sa portabilité à OpenOffice.org.
114
+
115
+ Le moyen le plus simple de programmer le logiciel, à un niveau plus avancé que celui d’une simple Macro utilisateur, est d’utiliser UNO. Universal Network Object est le modèle de composants d’OpenOffice.org. Il offre l’interopérabilité entre différents langages de programmation, différents modèles d’objets, différentes architectures et différents processus, de manière locale, en réseau ou par Internet. Ces composants sont instanciés par un gestionnaire de service, et communiquent entre eux aux travers de ponts (bridges), en utilisant des interfaces précises définies avec le langage UNO IDL, similaires au même concept CORBA. Les ponts permettent de standardiser la communication entre des interfaces implémentées dans des langages différents. Il existe à l’heure actuelle des bindings pour C, C++, Java et Python permettant de développer de nouveaux composants, ou d’accéder aux fonctionnalités de ceux existant dans ces langages.
116
+
117
+ L’héritage de StarOffice est très visible dans les premières versions d’OpenOffice.org, notamment sur les plates-formes GNU/Linux et Solaris, où la politique de ressemblance au widget près à Microsoft Office est moins pertinente. Les versions suivantes (1.1.x) visent à apporter de plus en plus un look & feel natif à OpenOffice.org, c’est-à-dire de fournir un logiciel au graphisme et au comportement familier sur toutes les plates-formes. Sun et Novell (Ximian) fournissent des distributions d’OpenOffice.org dans leurs bureaux GNOME respectifs Java Desktop et Ximian Desktop. L’intégration graphique d’OpenOffice.org dans GNOME prend la forme d’un jeu d’icônes adapté, et de couleurs fonctions du thème graphique utilisateur. L’environnement de bureau KDE intègre lui aussi OpenOffice.org via des projets comme Cuckooo (OOo dans un Kparts) ou KDE vlcplug (utiliser Qt pour dessiner les widgets).
118
+
119
+ Le port Mac OS X a pour objectif de se dispenser du serveur X Window, (voir section « Intégration MacOSX »), tandis que le fork (logiciel dérivé) NeoOffice vise déjà ce but en parallèle.
120
+
121
+ Les vendeurs distribuant OpenOffice.org, comme les vendeurs de distributions GNU/Linux commerciales, appliquent souvent leur propre thème graphique pour intégrer OpenOffice.org à leurs produits. C’est notamment le cas de Red Hat Fedora, Novell SUSE, et Mandriva Linux. L’intégration du toolkit graphique vise aussi souvent à simuler le feel, c’est-à-dire le comportement des widgets.
122
+
123
+ La suite OpenOffice.org 1.0 a été critiquée pour ne pas avoir l'aspect et le comportement des applications natives de la plate-forme sur laquelle elle est en fonctionnement. À partir de la version 2.0, OpenOffice.org utilise le Native Widget Framework widget toolkit, les icônes, les bibliothèques de rendu de fontes, pour une variété de plates-formes, afin de coller au mieux à l'aspect d’une application native tout en offrant plus d'attrait à l’utilisateur.
124
+
125
+ Cette question d'intégration a été particulièrement mise en évidence sur Apple Mac OS X, où l’interface d'utilisation est singulièrement différente des autres plates-formes, et demande par ailleurs l’utilisation d’outils de programmation non familiers pour la plupart des développeurs d’OpenOffice.org.
126
+
127
+ Il y a deux implémentations d’OpenOffice.org disponibles sous Mac OS X :
128
+
129
+ Le format de documents utilisé nativement par OpenOffice.org à partir de sa version 2, donc depuis octobre 2005, est OpenDocument.
130
+
131
+ OpenDocument est fondé sur le XML. Ce format permet de refléter la structure interne du document et de séparer le contenu et la mise en forme. Il a été admis comme standard par l’OASIS, puis normalisé ISO 26300.
132
+
133
+ Sa nature normalisée, claire, concise et librement utilisable, facilite grandement sa manipulation par de nombreux outils externes, ou même des utilisateurs expérimentés. Connaître le format de stockage OpenDocument est utile non seulement pour les programmeurs bénévoles d’OpenOffice.org, mais aussi pour les développeurs d’outils de traitements de données documentaires.
134
+
135
+ Cela amène aussi les professionnels à considérer OpenDocument comme le format préférentiel d'archivage de documents, car il rend le fichier indépendant du logiciel choisi. Pour de nombreuses administrations et entreprises, il constitue la première motivation de l’adoption d’OpenOffice.org.
136
+
137
+ Concrètement, les fichiers produits par OpenOffice.org sont des archives compressées « zip » de plusieurs fichiers XML, organisés comme suit :
138
+
139
+ En plus de ces fichiers, tous les objets intégrés au document sont sauvegardés dans leur format original, XML pour des objets OpenOffice.org, et binaires pour la plupart des autres objets, placés dans des répertoires consacrés, dans l’archive zip.
140
+
141
+ Le « x » central de la branche 1.x est remplacé par un « t » lorsqu’il s’agit d’un modèle (template en anglais). De même, le « d » central de OpenDocument est remplacé également par un « t » lorsqu’il s’agit des modèles.
142
+
143
+ Toutes les versions d'OpenOffice.org permettent l'import des documents enregistrés dans les anciens formats binaires (extensions en .doc, .xls, .ppt), et disposent également d'une option d'enregistrement dans ces mêmes formats afin de permettre l'interopérabilité avec les utilisateurs ne disposant pas d'une suite bureautique compatible OpenDocument. Microsoft Office 2010 supporte aussi ce format.
144
+
145
+ À partir de sa version 3, OpenOffice.org permet également l'import des documents enregistrés au format Microsoft Office 2007 (extensions en .docx, .xlsx, .pptx).
146
+
147
+ Les macros VBA ne sont pas compatibles. Un redéveloppement des fonctionnalités VBA dans le langage de programmation d'OOo permet une migration partielle des fonctions sans réécriture.
148
+
149
+ Il existe des incompatibilités entre les différentes familles d'OpenOffice.
150
+ En effet, les feuilles de calculs créées avec l'OpenOffice d'IBM (Symphony) donnent des résultats différents lues avec celle d'Oracle, qui est la plus diffusée[38].
151
+
152
+ S’agissant d’une solution open-source, laquelle prend de l’ampleur, la question de la sécurité se pose comme pour n’importe quel autre logiciel. La seule différence tient au fait que le système étant totalement ouvert, l’analyse de sécurité est grandement facilitée.
153
+
154
+ En juin 2006, la société Kaspersky a déclaré avoir détecté un virus pour OpenOffice, dénommé StarDust. Un communiqué officiel d’OpenOffice semble cependant indiquer que le code en question ne serait pas réellement un virus, n’ayant pas de caractère auto-reproducteur[39],[40].
155
+
156
+ Début juillet 2006, trois failles de sécurité ont été découvertes et les correctifs publiés. Cependant, sur le plan du développement, la suite d’OpenOffice est considérée d’une excellente qualité[réf. nécessaire], avec très peu de failles critiques détectées à ce jour et qui ont été corrigées dans les heures suivant leur découverte[41].
157
+
158
+ Logo jusqu'à la version 3.2
159
+
160
+ Logo depuis la version 3.2.1
161
+
162
+ Logo des versions 2
163
+
164
+ Logo de la version 3.0 à 3.2
165
+
166
+ Logo depuis la version 3.2.1
167
+
168
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/4278.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,168 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Chronologie des versions
2
+
3
+ Apache OpenOffice
4
+
5
+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
6
+
7
+ OpenOffice.org est un projet né le 13 octobre 2000 à l'initiative de Sun Microsystems en vue de produire une suite bureautique libre et gratuite fondée sur StarOffice. Le produit résultant est diffusé sous le même nom et sous plusieurs licences (la LGPL et, jusqu’à la version 2.0 beta 2 incluse, la SISSL), et fonctionne sur plusieurs plates-formes dont Windows, de nombreux Unix : Linux, Solaris, ou Apple Mac OS X. Le but énoncé est d'offrir une alternative à la suite bureautique propriétaire Microsoft Office à laquelle OpenOffice prendra une part de marché significative.
8
+
9
+ Dans le cadre de sa politique de transparence, le format de stockage utilisé par OOo sera dès la version 2.0 conforme au format ouvert OpenDocument, adopté par l’organisme de normalisation OASIS, puis par l’ISO, comme format bureautique de référence. OOo permet également l'export au format PDF. Afin de faciliter l'interopérabilité, OOo permet l'import des formats Microsoft.
10
+
11
+ À partir de la version 3.3.0, le projet original s'est scindé en deux branches distinctes :
12
+
13
+ Star Division, une entreprise allemande fondée au milieu des années 1980 publie les versions successives de sa suite bureautique multiplateforme et multilingue StarOffice, jusqu’à sa version 5.1 en 1999, année de son acquisition par la société Sun Microsystems. Le 19 juin 2000, alors que la version 5.2 est éditée, Sun annonce que le code source sera désormais disponible sous licence GNU General Public Licence et géré par CollabNet. Le projet OpenOffice.org est alors créé en ayant pour but d’héberger le code et les outils nécessaires au développement. Le nom OpenOffice.org désigne l’ensemble du projet, y compris l’application elle-même, qui ne peut s’appeler simplement OpenOffice, nom déjà déposé. Le code source est rendu disponible le 13 octobre 2000 sous GNU LGPL et SISSL, permettant à Sun Microsystems de bâtir les futures versions de sa suite propriétaire StarOffice à compter de la 6.0, sur la base d’OpenOffice.org, à l’instar de la relation entre les logiciels Mozilla et Netscape.
14
+
15
+ Le projet OpenOffice.org francophone[7] est lancé en mode test en avril 2001 et entraîne avec succès une extension alors originale du mode de développement communautaire : les projets « native-lang »[8]. Une structure hiérarchisée permet aux communautés de développeurs et utilisateurs dans le monde de préparer leurs travaux dans leur langue natale, pour plus de fluidité et d’autonomie; les résultats les plus aboutis sont ensuite avalisés par le projet racine en langue anglaise et intégrés à la version distribuée du logiciel.
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17
+ À partir de la version 3.0.0, le logiciel est passé de la licence GNU LGPL 2.1 à la licence GNU LGPL 3[9].
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19
+ À partir de la version 3.2.1, OpenOffice.org est développé par Oracle, à la suite du rachat de Sun Microsystems par Oracle.
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21
+ En avril 2011, Oracle annonce son retrait du projet OpenOffice.org. Peu après, Oracle cède le projet à la fondation Apache et OpenOffice.org rejoint l'incubateur de projets Apache.
22
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23
+ La dernière version de la suite bureautique publiée sous le nom OpenOffice.org est la 3.3.0 est sortie le 26 janvier 2011. Les versions suivantes ont été publiées sous le nom Apache OpenOffice pour la branche Apache et LibreOffice pour la branche The Document Foundation.
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25
+ De fait, le projet original s'est scindé en deux branches :
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28
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29
+ L’adoption de OOo par un nombre croissant de grandes entreprises[11], de PME et d'organismes publics (gouvernements, écoles, universités, etc.) montre que OOo s'est positionné comme concurrent sérieux à Microsoft sur le marché des suites bureautiques.
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31
+ Bien que Microsoft Office garde la plus large part du marché général, OpenOffice.org assurait plus de 14 % du marché des grandes entreprises en 2004[12]. Le site web d’OpenOffice.org rapporte que près de cent millions de téléchargements ont été effectués[13]. Maintenant, OpenOffice.org possède une réelle base d'utilisateurs car c'est la 2e suite bureautique en termes de part de marché avec, par exemple en France, 19 % d'utilisateurs[14].
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33
+ Les utilisateurs d’OpenOffice.org à grande échelle incluent le ministère de la défense de Singapour, et le Bristol City Council au Royaume-Uni.
34
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35
+ En France, OpenOffice.org a attiré l’attention des administrations locales et nationales souhaitant rationaliser l'utilisation de leurs ressources consacrées à l'achat de logiciels et utiliser des formats de fichiers stables et standards pour l'archivage. Le groupe de Mutualisation interMinistérielle pour OpenOffice.org (MiMOOo) est créé en 2005 pour faciliter les migrations. En 2006, la suite OpenOffice.org équipe officiellement les douanes françaises et la gendarmerie française[15]. L’administration française a également annoncé la migration, pour le courant de 2007, de 400 000 postes sous OpenOffice.org, en particulier au Ministère des Finances[16],[17]. La migration du Ministère de la Culture (France) est en cours depuis début 2006. Un communiqué[18] du 22 novembre 2006 de l’Assemblée nationale indique que les députés utiliseront OpenOffice.org à compter de la législature suivante, au début de l’été 2007. À la suite de la création de la fondation The Document Foundation et de la création de la branche LibreOffice, le groupe décide d'élargir ses missions à l'ensemble du domaine bureautique et prend le nom de Mutualisation interministérielle pour une bureautique ouverte (MIMO). À la même date, le groupe décide de préconiser la branche LibreOffice.
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37
+ En Belgique, certaines communes ont également annoncé la migration totale vers la suite bureautique[19], après que le service informatique de la région de Bruxelles-Capitale eut expérimenté la suite bureautique.
38
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39
+ En octobre 2005, Sun et Google ont annoncé un partenariat stratégique. Selon cet accord, Sun prévoit d’ajouter une barre de recherche Google dans OpenOffice.org, Sun et Google devraient s’engager dans des activités communes de marketing et de recherche et développement, et Google contribuer à distribuer OpenOffice.org[20].
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41
+ Sur l'ensemble StarOffice de Sun, se greffent un certain nombre de produits dérivés commerciaux d’OpenOffice.org. La plupart d’entre eux sont développés sous licences SISSL (qui est valide jusqu’à OpenOffice.org 2.0 Beta 2). En général, ils ciblent un marché local ou de niche, avec des greffons propriétaires tels que des modules de reconnaissance de la parole, des connexions automatiques à des bases de données, ou une meilleure prise en charge des caractères typographiques asiatiques CJC (CJK)[21].
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+
43
+ Le 29 octobre 2009, le logiciel a franchi la barre des 100 millions de téléchargements depuis le lancement de la version 3.0, soit un peu plus d'un an auparavant[22].
44
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45
+ À partir de 2011, du fait de l’arrêt des évolutions d'OpenOffice.org, la part de marché de cette branche a rapidement diminué, notamment au profit des souches filles Apache OpenOffice et LibreOffice.
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+ Précisément numérotées en Builds en interne, la suite bureautique est connue sous des numéros de versions différents auprès des utilisateurs. Le principe de numérotation publique des versions sur trois chiffres est le suivant :
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+ Liste des versions :
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51
+ Les projets Apache OpenOffice et LibreOffice poursuivent chacun de leur côté le développement de leur propre branche qui suivent la numérotation du tronc commun.
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53
+ OpenOffice.org est une suite bureautique, c’est-à-dire un ensemble de modules pouvant interagir entre eux pour créer et modifier des documents bureautiques, tels que des articles, des lettres, des tableaux de chiffres, ou des présentations.
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55
+ Ces modules sont :
56
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57
+ OpenOffice.org comporte également d'autres modules, tels qu'un éditeur HTML pour la création de pages web (Writer/Web), un éditeur de formulaires XML (XML Form Document), un éditeur de code source pour composer des macrocommandes, un utilitaire pour mettre du texte en relief Fontwork, etc.
58
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59
+ Ancien logo de Writer
60
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61
+ Ancien logo de Calc
62
+
63
+ Ancien logo de Impress
64
+
65
+ Ancien logo de Base
66
+
67
+ Ancien logo de Draw
68
+
69
+ Ancien logo de Math
70
+
71
+ OpenOffice.org représente un document comme un ensemble d’objets sur lesquels sont appliqués des styles. Un style est une collection de propriétés à la fois structurelles et de mise en forme. Une utilisation courante d’OpenOffice.org consiste donc à alterner entre la rédaction de texte et l’application de styles sur celui-ci. L’interface d’OpenOffice.org présente le styliste, une palette consacrée à la gestion des styles.
72
+
73
+ Les styles s’appliquent sur toutes sortes d’objets : paragraphes, cadres, page, caractères, numérotations, etc. Les propriétés qu’ils définissent sont entre autres : le type d’un texte (standard, titre, note de bas de page, etc.), les caractéristiques visuelles d’un texte (choix de la fonte, la taille, l’alignement, la couleur, etc.), le type d’un compteur, l’ombrage d’une image, le nombre de colonnes d’une page, le sens d’écriture d’un cadre (par exemple, pour écrire du japonais à la verticale), etc. Les styles peuvent être créés pour toutes sortes d’usages, et même avoir des propriétés conditionnelles. Pour les usages ponctuels de mise en forme, des styles automatiques, dépourvus de sens sémantique, sont générés par le programme. L’abus de ces styles automatiques est considéré comme une erreur d’utilisation, surchargeant inutilement le document.
74
+
75
+ La fenêtre navigateur permet de rapidement naviguer à travers le document et manipuler sa structure. Les styles fournissent l’information structurelle nécessaire, permettant au navigateur de proposer des fonctionnalités comme le déplacement de sections, le changement de leur niveau hiérarchique, la pose de signets, etc.
76
+
77
+ Les primitives d’objets, spécifiques au module utilisé sont accessibles dans une barre d’instruments dont les boutons donnent accès aux fonctionnalités les plus couramment utilisées, tandis que les plus occasionnelles sont organisées en menus déroulants. Parmi celles-ci, la création et gestion de documents modèles et les auto-pilotes permettent de composer dans un cadre déjà établi précédemment ; les variables, compteurs, et auto-texte permettent d’automatiser les champs et valeurs récurrents dans un document, et les fonctions de macro-commandes peuvent servir à programmer dans OpenOffice.org.
78
+
79
+ L’interface d’OpenOffice.org est disponible dans un grand nombre de langues, dont le français, et permet de composer des documents multilingues, notamment grâce au support des langues asiatiques, à écriture horizontale ou verticale, et boustrophédons, à écriture bidirectionnelle, alternant entre droite-gauche et gauche-droite. S'y ajoute un vérificateur d’orthographe[25] aux niveaux d’avancement divers selon la langue.
80
+
81
+ Le site web OpenOffice.org est l'endroit de fédération pour les communautés, codes sources, programmes exécutables, forums[26], listes de diffusions[27], système de rapports de bugs, des ressources pour les utilisateurs (extensions[28], modèles[29], documentations internes et externes[30], manuels d'utilisateurs, ...) organisation d’événements, relations publiques et, de manière plus générale, toute activité en relation avec le projet.
82
+
83
+ OpenOffice.org, le projet général, compte plus d’une vingtaine de sous-projets répartis en trois catégories principales. Accepted, comprenant les projets les plus techniques, Incubator, regroupant les projets expérimentaux et les essais, et Native-Lang fournissant les ressources dans une langue particulière.
84
+ Un projet OpenOffice.org s’organise comme un groupe de développeurs autour d’un chef de projet.
85
+ Chaque catégorie comporte de nombreux projets et sous-projets. Parmi les Accepted, on trouve des projets
86
+
87
+ D’autres projets sont en développement dans la catégorie Incubator, comme Distribution, BizDev (relation business), ou KDE.
88
+
89
+ Les projets de langues visent à « représenter, coordonner et étendre à travers le monde les communautés linguistiques d’utilisateurs, de développeurs et de marketing ». Ces projets permettent aux communautés de dialoguer et travailler dans leur langue originale en restant hébergées par le site OpenOffice.org, et de proposer toutes sortes d’informations pour les utilisateurs des pays correspondants. Une trentaine de langues ont ainsi un espace consacré sur le site. Certaines langues ont des projets très avancés, comme le projet français, d’autres moins.
90
+
91
+ 29 langues sont proposées en téléchargement[31] sur les 89 projets de traduction du logiciel dans une langue[32] (octobre 2009).
92
+
93
+ Le projet est administré par le Community Council élu par les membres de la Communauté. Ce conseil est responsable de la médiation des conflits, suggère des objectifs dans le projet, et, plus généralement, fournit un forum pour remédier aux points problématiques du projet. Il est composé de neuf membres élus, dont cinq chefs de projets, deux représentants des projets Native-lang, un représentant des utilisateurs, et un membre du Staff Sun.
94
+ Tout le monde peut participer à OpenOffice.org, et les responsabilités vont croissant avec l’implication dans le projet. Au niveau le moins élevé, l’« utilisateur » peut faire des suggestions ou rapporter des bugs. Un «contributeur» est quelqu’un qui contribue au projet en écrivant du code ou de la documentation. Un «développeur» est un contributeur régulier qui a obtenu les droits d’écriture dans le projet après avoir été parrainé par un autre développeur. Au niveau le plus haut, un « responsable de projet », nommé par les développeurs, donne les directives pour son projet.
95
+
96
+ Plusieurs milliers de personnes de par le monde contribuent à OpenOffice.org avec divers degrés d’implication. La plupart des contributeurs sont des individus ou des sociétés intéressés au succès d’une suite bureautique libre. Le plus important soutien vient de la part de Sun Microsystems (rachetée par Oracle), qui confie à plusieurs dizaines de ses salariés de travailler au projet.
97
+
98
+ Du fait de sa licence libre, Openoffice.org a servi de base à d'autres projets :
99
+
100
+ Framasoft propose dans ses packs Framakey, une version portable d'OOo[33] pouvant se lancer d'une clé USB dans un environnement Windows. C'est la version française de celle proposée par PortableApps.com. Il n'existe pas à l'heure actuelle de version pouvant se lancer sous Mac OS X et Linux (la version Windows peut se lancer via Wine sous Linux).
101
+
102
+ NeoOffice est une version d'OOo sous GPL. Initialement pour Solaris, Linux ainsi que Mac OS X, elle n'est plus développée que pour ce dernier. Les versions de la branche 2 demandaient d'utiliser X11 pour fonctionner sous Mac OS X. NeoOffice se proposait alors de réaliser une intégration native d'OOo sous l'interface Aqua et d'utiliser au mieux les spécificités de Mac OS X.
103
+
104
+ Créé par l'association EducOOo (elle-même issue du projet Éducation[34]), OOo4Kids se propose de fournir un logiciel de bureautique orienté vers les 7-12 ans[35]. Il existe actuellement des versions dans dix-sept langues (dont allemand, anglais, espagnol, français, italien, néerlandais, portugais et mandarin), portées sous trois systèmes d'exploitation différents, et pour plusieurs architectures de microprocesseurs : Intel, PowerPC, Mips et ARM)[35].
105
+
106
+ OOoLight[36] est une version très proche de OOo4Kids, disponible sous Windows, Linux et Mac OS X. Il est fondé sur les mêmes codes sources. La partie graphique est différente, et il est possible de créer des feuilles de Calcul allant jusqu'à 1024 lignes et 128 colonnes (contre 256 lignes et 64 colonnes maxi pour OOo4Kids)
107
+
108
+ À la suite du rachat de Sun Microsystems par Oracle, la communauté d'OOo s'est détachée de son nouveau propriétaire et a créé une fondation indépendante, The Document Foundation, pour continuer à développer une suite bureautique libre dérivée de OOo, LibreOffice, disponible sous Windows, Linux et Mac OS X.
109
+ La première version est la 3.3 car la branche LibreOffice est dérivée de la version 3.2 de OOo (dernière version du tronc commun).
110
+
111
+ À la suite de la cession du nom de marque OpenOffice.org par Oracle à la fondation Apache, celle-ci édite sa suite bureautique sous le nom Apache OpenOffice tout en ayant conservé la propriété du site Internet sous le nom OpenOffice.org.
112
+
113
+ Du fait de sa nature open source, le fonctionnement interne d’OpenOffice.org est connu, et les technologies utilisées sont accessibles et documentées. La suite bureautique s’organise en plusieurs couches, employant chacune des technologies spécifiques. La couche application, la plus haute, comprend les modules visibles par l’utilisateur (Writer, Draw, etc.). La couche framework contient les parties en commun de ces modules, tels que la gestion des documents, ou les boîtes de dialogue communes, à travers les modules sfx2 et offmgr. La couche infrastructure contient divers modules comme UNO, le modèle de composants internes, ou GSL, la couche d’objets scientifiques, y compris les widgets de l’interface via VCL. Aux couches les plus basses, des modules d’abstraction du système comme SAL garantissent sa portabilité à OpenOffice.org.
114
+
115
+ Le moyen le plus simple de programmer le logiciel, à un niveau plus avancé que celui d’une simple Macro utilisateur, est d’utiliser UNO. Universal Network Object est le modèle de composants d’OpenOffice.org. Il offre l’interopérabilité entre différents langages de programmation, différents modèles d’objets, différentes architectures et différents processus, de manière locale, en réseau ou par Internet. Ces composants sont instanciés par un gestionnaire de service, et communiquent entre eux aux travers de ponts (bridges), en utilisant des interfaces précises définies avec le langage UNO IDL, similaires au même concept CORBA. Les ponts permettent de standardiser la communication entre des interfaces implémentées dans des langages différents. Il existe à l’heure actuelle des bindings pour C, C++, Java et Python permettant de développer de nouveaux composants, ou d’accéder aux fonctionnalités de ceux existant dans ces langages.
116
+
117
+ L’héritage de StarOffice est très visible dans les premières versions d’OpenOffice.org, notamment sur les plates-formes GNU/Linux et Solaris, où la politique de ressemblance au widget près à Microsoft Office est moins pertinente. Les versions suivantes (1.1.x) visent à apporter de plus en plus un look & feel natif à OpenOffice.org, c’est-à-dire de fournir un logiciel au graphisme et au comportement familier sur toutes les plates-formes. Sun et Novell (Ximian) fournissent des distributions d’OpenOffice.org dans leurs bureaux GNOME respectifs Java Desktop et Ximian Desktop. L’intégration graphique d’OpenOffice.org dans GNOME prend la forme d’un jeu d’icônes adapté, et de couleurs fonctions du thème graphique utilisateur. L’environnement de bureau KDE intègre lui aussi OpenOffice.org via des projets comme Cuckooo (OOo dans un Kparts) ou KDE vlcplug (utiliser Qt pour dessiner les widgets).
118
+
119
+ Le port Mac OS X a pour objectif de se dispenser du serveur X Window, (voir section « Intégration MacOSX »), tandis que le fork (logiciel dérivé) NeoOffice vise déjà ce but en parallèle.
120
+
121
+ Les vendeurs distribuant OpenOffice.org, comme les vendeurs de distributions GNU/Linux commerciales, appliquent souvent leur propre thème graphique pour intégrer OpenOffice.org à leurs produits. C’est notamment le cas de Red Hat Fedora, Novell SUSE, et Mandriva Linux. L’intégration du toolkit graphique vise aussi souvent à simuler le feel, c’est-à-dire le comportement des widgets.
122
+
123
+ La suite OpenOffice.org 1.0 a été critiquée pour ne pas avoir l'aspect et le comportement des applications natives de la plate-forme sur laquelle elle est en fonctionnement. À partir de la version 2.0, OpenOffice.org utilise le Native Widget Framework widget toolkit, les icônes, les bibliothèques de rendu de fontes, pour une variété de plates-formes, afin de coller au mieux à l'aspect d’une application native tout en offrant plus d'attrait à l’utilisateur.
124
+
125
+ Cette question d'intégration a été particulièrement mise en évidence sur Apple Mac OS X, où l’interface d'utilisation est singulièrement différente des autres plates-formes, et demande par ailleurs l’utilisation d’outils de programmation non familiers pour la plupart des développeurs d’OpenOffice.org.
126
+
127
+ Il y a deux implémentations d’OpenOffice.org disponibles sous Mac OS X :
128
+
129
+ Le format de documents utilisé nativement par OpenOffice.org à partir de sa version 2, donc depuis octobre 2005, est OpenDocument.
130
+
131
+ OpenDocument est fondé sur le XML. Ce format permet de refléter la structure interne du document et de séparer le contenu et la mise en forme. Il a été admis comme standard par l’OASIS, puis normalisé ISO 26300.
132
+
133
+ Sa nature normalisée, claire, concise et librement utilisable, facilite grandement sa manipulation par de nombreux outils externes, ou même des utilisateurs expérimentés. Connaître le format de stockage OpenDocument est utile non seulement pour les programmeurs bénévoles d’OpenOffice.org, mais aussi pour les développeurs d’outils de traitements de données documentaires.
134
+
135
+ Cela amène aussi les professionnels à considérer OpenDocument comme le format préférentiel d'archivage de documents, car il rend le fichier indépendant du logiciel choisi. Pour de nombreuses administrations et entreprises, il constitue la première motivation de l’adoption d’OpenOffice.org.
136
+
137
+ Concrètement, les fichiers produits par OpenOffice.org sont des archives compressées « zip » de plusieurs fichiers XML, organisés comme suit :
138
+
139
+ En plus de ces fichiers, tous les objets intégrés au document sont sauvegardés dans leur format original, XML pour des objets OpenOffice.org, et binaires pour la plupart des autres objets, placés dans des répertoires consacrés, dans l’archive zip.
140
+
141
+ Le « x » central de la branche 1.x est remplacé par un « t » lorsqu’il s’agit d’un modèle (template en anglais). De même, le « d » central de OpenDocument est remplacé également par un « t » lorsqu’il s’agit des modèles.
142
+
143
+ Toutes les versions d'OpenOffice.org permettent l'import des documents enregistrés dans les anciens formats binaires (extensions en .doc, .xls, .ppt), et disposent également d'une option d'enregistrement dans ces mêmes formats afin de permettre l'interopérabilité avec les utilisateurs ne disposant pas d'une suite bureautique compatible OpenDocument. Microsoft Office 2010 supporte aussi ce format.
144
+
145
+ À partir de sa version 3, OpenOffice.org permet également l'import des documents enregistrés au format Microsoft Office 2007 (extensions en .docx, .xlsx, .pptx).
146
+
147
+ Les macros VBA ne sont pas compatibles. Un redéveloppement des fonctionnalités VBA dans le langage de programmation d'OOo permet une migration partielle des fonctions sans réécriture.
148
+
149
+ Il existe des incompatibilités entre les différentes familles d'OpenOffice.
150
+ En effet, les feuilles de calculs créées avec l'OpenOffice d'IBM (Symphony) donnent des résultats différents lues avec celle d'Oracle, qui est la plus diffusée[38].
151
+
152
+ S’agissant d’une solution open-source, laquelle prend de l’ampleur, la question de la sécurité se pose comme pour n’importe quel autre logiciel. La seule différence tient au fait que le système étant totalement ouvert, l’analyse de sécurité est grandement facilitée.
153
+
154
+ En juin 2006, la société Kaspersky a déclaré avoir détecté un virus pour OpenOffice, dénommé StarDust. Un communiqué officiel d’OpenOffice semble cependant indiquer que le code en question ne serait pas réellement un virus, n’ayant pas de caractère auto-reproducteur[39],[40].
155
+
156
+ Début juillet 2006, trois failles de sécurité ont été découvertes et les correctifs publiés. Cependant, sur le plan du développement, la suite d’OpenOffice est considérée d’une excellente qualité[réf. nécessaire], avec très peu de failles critiques détectées à ce jour et qui ont été corrigées dans les heures suivant leur découverte[41].
157
+
158
+ Logo jusqu'à la version 3.2
159
+
160
+ Logo depuis la version 3.2.1
161
+
162
+ Logo des versions 2
163
+
164
+ Logo de la version 3.0 à 3.2
165
+
166
+ Logo depuis la version 3.2.1
167
+
168
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/4279.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,168 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Chronologie des versions
2
+
3
+ Apache OpenOffice
4
+
5
+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
6
+
7
+ OpenOffice.org est un projet né le 13 octobre 2000 à l'initiative de Sun Microsystems en vue de produire une suite bureautique libre et gratuite fondée sur StarOffice. Le produit résultant est diffusé sous le même nom et sous plusieurs licences (la LGPL et, jusqu’à la version 2.0 beta 2 incluse, la SISSL), et fonctionne sur plusieurs plates-formes dont Windows, de nombreux Unix : Linux, Solaris, ou Apple Mac OS X. Le but énoncé est d'offrir une alternative à la suite bureautique propriétaire Microsoft Office à laquelle OpenOffice prendra une part de marché significative.
8
+
9
+ Dans le cadre de sa politique de transparence, le format de stockage utilisé par OOo sera dès la version 2.0 conforme au format ouvert OpenDocument, adopté par l’organisme de normalisation OASIS, puis par l’ISO, comme format bureautique de référence. OOo permet également l'export au format PDF. Afin de faciliter l'interopérabilité, OOo permet l'import des formats Microsoft.
10
+
11
+ À partir de la version 3.3.0, le projet original s'est scindé en deux branches distinctes :
12
+
13
+ Star Division, une entreprise allemande fondée au milieu des années 1980 publie les versions successives de sa suite bureautique multiplateforme et multilingue StarOffice, jusqu’à sa version 5.1 en 1999, année de son acquisition par la société Sun Microsystems. Le 19 juin 2000, alors que la version 5.2 est éditée, Sun annonce que le code source sera désormais disponible sous licence GNU General Public Licence et géré par CollabNet. Le projet OpenOffice.org est alors créé en ayant pour but d’héberger le code et les outils nécessaires au développement. Le nom OpenOffice.org désigne l’ensemble du projet, y compris l’application elle-même, qui ne peut s’appeler simplement OpenOffice, nom déjà déposé. Le code source est rendu disponible le 13 octobre 2000 sous GNU LGPL et SISSL, permettant à Sun Microsystems de bâtir les futures versions de sa suite propriétaire StarOffice à compter de la 6.0, sur la base d’OpenOffice.org, à l’instar de la relation entre les logiciels Mozilla et Netscape.
14
+
15
+ Le projet OpenOffice.org francophone[7] est lancé en mode test en avril 2001 et entraîne avec succès une extension alors originale du mode de développement communautaire : les projets « native-lang »[8]. Une structure hiérarchisée permet aux communautés de développeurs et utilisateurs dans le monde de préparer leurs travaux dans leur langue natale, pour plus de fluidité et d’autonomie; les résultats les plus aboutis sont ensuite avalisés par le projet racine en langue anglaise et intégrés à la version distribuée du logiciel.
16
+
17
+ À partir de la version 3.0.0, le logiciel est passé de la licence GNU LGPL 2.1 à la licence GNU LGPL 3[9].
18
+
19
+ À partir de la version 3.2.1, OpenOffice.org est développé par Oracle, à la suite du rachat de Sun Microsystems par Oracle.
20
+
21
+ En avril 2011, Oracle annonce son retrait du projet OpenOffice.org. Peu après, Oracle cède le projet à la fondation Apache et OpenOffice.org rejoint l'incubateur de projets Apache.
22
+
23
+ La dernière version de la suite bureautique publiée sous le nom OpenOffice.org est la 3.3.0 est sortie le 26 janvier 2011. Les versions suivantes ont été publiées sous le nom Apache OpenOffice pour la branche Apache et LibreOffice pour la branche The Document Foundation.
24
+
25
+ De fait, le projet original s'est scindé en deux branches :
26
+
27
+
28
+
29
+ L’adoption de OOo par un nombre croissant de grandes entreprises[11], de PME et d'organismes publics (gouvernements, écoles, universités, etc.) montre que OOo s'est positionné comme concurrent sérieux à Microsoft sur le marché des suites bureautiques.
30
+
31
+ Bien que Microsoft Office garde la plus large part du marché général, OpenOffice.org assurait plus de 14 % du marché des grandes entreprises en 2004[12]. Le site web d’OpenOffice.org rapporte que près de cent millions de téléchargements ont été effectués[13]. Maintenant, OpenOffice.org possède une réelle base d'utilisateurs car c'est la 2e suite bureautique en termes de part de marché avec, par exemple en France, 19 % d'utilisateurs[14].
32
+
33
+ Les utilisateurs d’OpenOffice.org à grande échelle incluent le ministère de la défense de Singapour, et le Bristol City Council au Royaume-Uni.
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35
+ En France, OpenOffice.org a attiré l’attention des administrations locales et nationales souhaitant rationaliser l'utilisation de leurs ressources consacrées à l'achat de logiciels et utiliser des formats de fichiers stables et standards pour l'archivage. Le groupe de Mutualisation interMinistérielle pour OpenOffice.org (MiMOOo) est créé en 2005 pour faciliter les migrations. En 2006, la suite OpenOffice.org équipe officiellement les douanes françaises et la gendarmerie française[15]. L’administration française a également annoncé la migration, pour le courant de 2007, de 400 000 postes sous OpenOffice.org, en particulier au Ministère des Finances[16],[17]. La migration du Ministère de la Culture (France) est en cours depuis début 2006. Un communiqué[18] du 22 novembre 2006 de l’Assemblée nationale indique que les députés utiliseront OpenOffice.org à compter de la législature suivante, au début de l’été 2007. À la suite de la création de la fondation The Document Foundation et de la création de la branche LibreOffice, le groupe décide d'élargir ses missions à l'ensemble du domaine bureautique et prend le nom de Mutualisation interministérielle pour une bureautique ouverte (MIMO). À la même date, le groupe décide de préconiser la branche LibreOffice.
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37
+ En Belgique, certaines communes ont également annoncé la migration totale vers la suite bureautique[19], après que le service informatique de la région de Bruxelles-Capitale eut expérimenté la suite bureautique.
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39
+ En octobre 2005, Sun et Google ont annoncé un partenariat stratégique. Selon cet accord, Sun prévoit d’ajouter une barre de recherche Google dans OpenOffice.org, Sun et Google devraient s’engager dans des activités communes de marketing et de recherche et développement, et Google contribuer à distribuer OpenOffice.org[20].
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41
+ Sur l'ensemble StarOffice de Sun, se greffent un certain nombre de produits dérivés commerciaux d’OpenOffice.org. La plupart d’entre eux sont développés sous licences SISSL (qui est valide jusqu’à OpenOffice.org 2.0 Beta 2). En général, ils ciblent un marché local ou de niche, avec des greffons propriétaires tels que des modules de reconnaissance de la parole, des connexions automatiques à des bases de données, ou une meilleure prise en charge des caractères typographiques asiatiques CJC (CJK)[21].
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43
+ Le 29 octobre 2009, le logiciel a franchi la barre des 100 millions de téléchargements depuis le lancement de la version 3.0, soit un peu plus d'un an auparavant[22].
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45
+ À partir de 2011, du fait de l’arrêt des évolutions d'OpenOffice.org, la part de marché de cette branche a rapidement diminué, notamment au profit des souches filles Apache OpenOffice et LibreOffice.
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47
+ Précisément numérotées en Builds en interne, la suite bureautique est connue sous des numéros de versions différents auprès des utilisateurs. Le principe de numérotation publique des versions sur trois chiffres est le suivant :
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49
+ Liste des versions :
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51
+ Les projets Apache OpenOffice et LibreOffice poursuivent chacun de leur côté le développement de leur propre branche qui suivent la numérotation du tronc commun.
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53
+ OpenOffice.org est une suite bureautique, c’est-à-dire un ensemble de modules pouvant interagir entre eux pour créer et modifier des documents bureautiques, tels que des articles, des lettres, des tableaux de chiffres, ou des présentations.
54
+
55
+ Ces modules sont :
56
+
57
+ OpenOffice.org comporte également d'autres modules, tels qu'un éditeur HTML pour la création de pages web (Writer/Web), un éditeur de formulaires XML (XML Form Document), un éditeur de code source pour composer des macrocommandes, un utilitaire pour mettre du texte en relief Fontwork, etc.
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+
59
+ Ancien logo de Writer
60
+
61
+ Ancien logo de Calc
62
+
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+ Ancien logo de Impress
64
+
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+ Ancien logo de Base
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+
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+ Ancien logo de Draw
68
+
69
+ Ancien logo de Math
70
+
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+ OpenOffice.org représente un document comme un ensemble d’objets sur lesquels sont appliqués des styles. Un style est une collection de propriétés à la fois structurelles et de mise en forme. Une utilisation courante d’OpenOffice.org consiste donc à alterner entre la rédaction de texte et l’application de styles sur celui-ci. L’interface d’OpenOffice.org présente le styliste, une palette consacrée à la gestion des styles.
72
+
73
+ Les styles s’appliquent sur toutes sortes d’objets : paragraphes, cadres, page, caractères, numérotations, etc. Les propriétés qu’ils définissent sont entre autres : le type d’un texte (standard, titre, note de bas de page, etc.), les caractéristiques visuelles d’un texte (choix de la fonte, la taille, l’alignement, la couleur, etc.), le type d’un compteur, l’ombrage d’une image, le nombre de colonnes d’une page, le sens d’écriture d’un cadre (par exemple, pour écrire du japonais à la verticale), etc. Les styles peuvent être créés pour toutes sortes d’usages, et même avoir des propriétés conditionnelles. Pour les usages ponctuels de mise en forme, des styles automatiques, dépourvus de sens sémantique, sont générés par le programme. L’abus de ces styles automatiques est considéré comme une erreur d’utilisation, surchargeant inutilement le document.
74
+
75
+ La fenêtre navigateur permet de rapidement naviguer à travers le document et manipuler sa structure. Les styles fournissent l’information structurelle nécessaire, permettant au navigateur de proposer des fonctionnalités comme le déplacement de sections, le changement de leur niveau hiérarchique, la pose de signets, etc.
76
+
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+ Les primitives d’objets, spécifiques au module utilisé sont accessibles dans une barre d’instruments dont les boutons donnent accès aux fonctionnalités les plus couramment utilisées, tandis que les plus occasionnelles sont organisées en menus déroulants. Parmi celles-ci, la création et gestion de documents modèles et les auto-pilotes permettent de composer dans un cadre déjà établi précédemment ; les variables, compteurs, et auto-texte permettent d’automatiser les champs et valeurs récurrents dans un document, et les fonctions de macro-commandes peuvent servir à programmer dans OpenOffice.org.
78
+
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+ L’interface d’OpenOffice.org est disponible dans un grand nombre de langues, dont le français, et permet de composer des documents multilingues, notamment grâce au support des langues asiatiques, à écriture horizontale ou verticale, et boustrophédons, à écriture bidirectionnelle, alternant entre droite-gauche et gauche-droite. S'y ajoute un vérificateur d’orthographe[25] aux niveaux d’avancement divers selon la langue.
80
+
81
+ Le site web OpenOffice.org est l'endroit de fédération pour les communautés, codes sources, programmes exécutables, forums[26], listes de diffusions[27], système de rapports de bugs, des ressources pour les utilisateurs (extensions[28], modèles[29], documentations internes et externes[30], manuels d'utilisateurs, ...) organisation d’événements, relations publiques et, de manière plus générale, toute activité en relation avec le projet.
82
+
83
+ OpenOffice.org, le projet général, compte plus d’une vingtaine de sous-projets répartis en trois catégories principales. Accepted, comprenant les projets les plus techniques, Incubator, regroupant les projets expérimentaux et les essais, et Native-Lang fournissant les ressources dans une langue particulière.
84
+ Un projet OpenOffice.org s’organise comme un groupe de développeurs autour d’un chef de projet.
85
+ Chaque catégorie comporte de nombreux projets et sous-projets. Parmi les Accepted, on trouve des projets
86
+
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+ D’autres projets sont en développement dans la catégorie Incubator, comme Distribution, BizDev (relation business), ou KDE.
88
+
89
+ Les projets de langues visent à « représenter, coordonner et étendre à travers le monde les communautés linguistiques d’utilisateurs, de développeurs et de marketing ». Ces projets permettent aux communautés de dialoguer et travailler dans leur langue originale en restant hébergées par le site OpenOffice.org, et de proposer toutes sortes d’informations pour les utilisateurs des pays correspondants. Une trentaine de langues ont ainsi un espace consacré sur le site. Certaines langues ont des projets très avancés, comme le projet français, d’autres moins.
90
+
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+ 29 langues sont proposées en téléchargement[31] sur les 89 projets de traduction du logiciel dans une langue[32] (octobre 2009).
92
+
93
+ Le projet est administré par le Community Council élu par les membres de la Communauté. Ce conseil est responsable de la médiation des conflits, suggère des objectifs dans le projet, et, plus généralement, fournit un forum pour remédier aux points problématiques du projet. Il est composé de neuf membres élus, dont cinq chefs de projets, deux représentants des projets Native-lang, un représentant des utilisateurs, et un membre du Staff Sun.
94
+ Tout le monde peut participer à OpenOffice.org, et les responsabilités vont croissant avec l’implication dans le projet. Au niveau le moins élevé, l’« utilisateur » peut faire des suggestions ou rapporter des bugs. Un «contributeur» est quelqu’un qui contribue au projet en écrivant du code ou de la documentation. Un «développeur» est un contributeur régulier qui a obtenu les droits d’écriture dans le projet après avoir été parrainé par un autre développeur. Au niveau le plus haut, un « responsable de projet », nommé par les développeurs, donne les directives pour son projet.
95
+
96
+ Plusieurs milliers de personnes de par le monde contribuent à OpenOffice.org avec divers degrés d’implication. La plupart des contributeurs sont des individus ou des sociétés intéressés au succès d’une suite bureautique libre. Le plus important soutien vient de la part de Sun Microsystems (rachetée par Oracle), qui confie à plusieurs dizaines de ses salariés de travailler au projet.
97
+
98
+ Du fait de sa licence libre, Openoffice.org a servi de base à d'autres projets :
99
+
100
+ Framasoft propose dans ses packs Framakey, une version portable d'OOo[33] pouvant se lancer d'une clé USB dans un environnement Windows. C'est la version française de celle proposée par PortableApps.com. Il n'existe pas à l'heure actuelle de version pouvant se lancer sous Mac OS X et Linux (la version Windows peut se lancer via Wine sous Linux).
101
+
102
+ NeoOffice est une version d'OOo sous GPL. Initialement pour Solaris, Linux ainsi que Mac OS X, elle n'est plus développée que pour ce dernier. Les versions de la branche 2 demandaient d'utiliser X11 pour fonctionner sous Mac OS X. NeoOffice se proposait alors de réaliser une intégration native d'OOo sous l'interface Aqua et d'utiliser au mieux les spécificités de Mac OS X.
103
+
104
+ Créé par l'association EducOOo (elle-même issue du projet Éducation[34]), OOo4Kids se propose de fournir un logiciel de bureautique orienté vers les 7-12 ans[35]. Il existe actuellement des versions dans dix-sept langues (dont allemand, anglais, espagnol, français, italien, néerlandais, portugais et mandarin), portées sous trois systèmes d'exploitation différents, et pour plusieurs architectures de microprocesseurs : Intel, PowerPC, Mips et ARM)[35].
105
+
106
+ OOoLight[36] est une version très proche de OOo4Kids, disponible sous Windows, Linux et Mac OS X. Il est fondé sur les mêmes codes sources. La partie graphique est différente, et il est possible de créer des feuilles de Calcul allant jusqu'à 1024 lignes et 128 colonnes (contre 256 lignes et 64 colonnes maxi pour OOo4Kids)
107
+
108
+ À la suite du rachat de Sun Microsystems par Oracle, la communauté d'OOo s'est détachée de son nouveau propriétaire et a créé une fondation indépendante, The Document Foundation, pour continuer à développer une suite bureautique libre dérivée de OOo, LibreOffice, disponible sous Windows, Linux et Mac OS X.
109
+ La première version est la 3.3 car la branche LibreOffice est dérivée de la version 3.2 de OOo (dernière version du tronc commun).
110
+
111
+ À la suite de la cession du nom de marque OpenOffice.org par Oracle à la fondation Apache, celle-ci édite sa suite bureautique sous le nom Apache OpenOffice tout en ayant conservé la propriété du site Internet sous le nom OpenOffice.org.
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+
113
+ Du fait de sa nature open source, le fonctionnement interne d’OpenOffice.org est connu, et les technologies utilisées sont accessibles et documentées. La suite bureautique s’organise en plusieurs couches, employant chacune des technologies spécifiques. La couche application, la plus haute, comprend les modules visibles par l’utilisateur (Writer, Draw, etc.). La couche framework contient les parties en commun de ces modules, tels que la gestion des documents, ou les boîtes de dialogue communes, à travers les modules sfx2 et offmgr. La couche infrastructure contient divers modules comme UNO, le modèle de composants internes, ou GSL, la couche d’objets scientifiques, y compris les widgets de l’interface via VCL. Aux couches les plus basses, des modules d’abstraction du système comme SAL garantissent sa portabilité à OpenOffice.org.
114
+
115
+ Le moyen le plus simple de programmer le logiciel, à un niveau plus avancé que celui d’une simple Macro utilisateur, est d’utiliser UNO. Universal Network Object est le modèle de composants d’OpenOffice.org. Il offre l’interopérabilité entre différents langages de programmation, différents modèles d’objets, différentes architectures et différents processus, de manière locale, en réseau ou par Internet. Ces composants sont instanciés par un gestionnaire de service, et communiquent entre eux aux travers de ponts (bridges), en utilisant des interfaces précises définies avec le langage UNO IDL, similaires au même concept CORBA. Les ponts permettent de standardiser la communication entre des interfaces implémentées dans des langages différents. Il existe à l’heure actuelle des bindings pour C, C++, Java et Python permettant de développer de nouveaux composants, ou d’accéder aux fonctionnalités de ceux existant dans ces langages.
116
+
117
+ L’héritage de StarOffice est très visible dans les premières versions d’OpenOffice.org, notamment sur les plates-formes GNU/Linux et Solaris, où la politique de ressemblance au widget près à Microsoft Office est moins pertinente. Les versions suivantes (1.1.x) visent à apporter de plus en plus un look & feel natif à OpenOffice.org, c’est-à-dire de fournir un logiciel au graphisme et au comportement familier sur toutes les plates-formes. Sun et Novell (Ximian) fournissent des distributions d’OpenOffice.org dans leurs bureaux GNOME respectifs Java Desktop et Ximian Desktop. L’intégration graphique d’OpenOffice.org dans GNOME prend la forme d’un jeu d’icônes adapté, et de couleurs fonctions du thème graphique utilisateur. L’environnement de bureau KDE intègre lui aussi OpenOffice.org via des projets comme Cuckooo (OOo dans un Kparts) ou KDE vlcplug (utiliser Qt pour dessiner les widgets).
118
+
119
+ Le port Mac OS X a pour objectif de se dispenser du serveur X Window, (voir section « Intégration MacOSX »), tandis que le fork (logiciel dérivé) NeoOffice vise déjà ce but en parallèle.
120
+
121
+ Les vendeurs distribuant OpenOffice.org, comme les vendeurs de distributions GNU/Linux commerciales, appliquent souvent leur propre thème graphique pour intégrer OpenOffice.org à leurs produits. C’est notamment le cas de Red Hat Fedora, Novell SUSE, et Mandriva Linux. L’intégration du toolkit graphique vise aussi souvent à simuler le feel, c’est-à-dire le comportement des widgets.
122
+
123
+ La suite OpenOffice.org 1.0 a été critiquée pour ne pas avoir l'aspect et le comportement des applications natives de la plate-forme sur laquelle elle est en fonctionnement. À partir de la version 2.0, OpenOffice.org utilise le Native Widget Framework widget toolkit, les icônes, les bibliothèques de rendu de fontes, pour une variété de plates-formes, afin de coller au mieux à l'aspect d’une application native tout en offrant plus d'attrait à l’utilisateur.
124
+
125
+ Cette question d'intégration a été particulièrement mise en évidence sur Apple Mac OS X, où l’interface d'utilisation est singulièrement différente des autres plates-formes, et demande par ailleurs l’utilisation d’outils de programmation non familiers pour la plupart des développeurs d’OpenOffice.org.
126
+
127
+ Il y a deux implémentations d’OpenOffice.org disponibles sous Mac OS X :
128
+
129
+ Le format de documents utilisé nativement par OpenOffice.org à partir de sa version 2, donc depuis octobre 2005, est OpenDocument.
130
+
131
+ OpenDocument est fondé sur le XML. Ce format permet de refléter la structure interne du document et de séparer le contenu et la mise en forme. Il a été admis comme standard par l’OASIS, puis normalisé ISO 26300.
132
+
133
+ Sa nature normalisée, claire, concise et librement utilisable, facilite grandement sa manipulation par de nombreux outils externes, ou même des utilisateurs expérimentés. Connaître le format de stockage OpenDocument est utile non seulement pour les programmeurs bénévoles d’OpenOffice.org, mais aussi pour les développeurs d’outils de traitements de données documentaires.
134
+
135
+ Cela amène aussi les professionnels à considérer OpenDocument comme le format préférentiel d'archivage de documents, car il rend le fichier indépendant du logiciel choisi. Pour de nombreuses administrations et entreprises, il constitue la première motivation de l’adoption d’OpenOffice.org.
136
+
137
+ Concrètement, les fichiers produits par OpenOffice.org sont des archives compressées « zip » de plusieurs fichiers XML, organisés comme suit :
138
+
139
+ En plus de ces fichiers, tous les objets intégrés au document sont sauvegardés dans leur format original, XML pour des objets OpenOffice.org, et binaires pour la plupart des autres objets, placés dans des répertoires consacrés, dans l’archive zip.
140
+
141
+ Le « x » central de la branche 1.x est remplacé par un « t » lorsqu’il s’agit d’un modèle (template en anglais). De même, le « d » central de OpenDocument est remplacé également par un « t » lorsqu’il s’agit des modèles.
142
+
143
+ Toutes les versions d'OpenOffice.org permettent l'import des documents enregistrés dans les anciens formats binaires (extensions en .doc, .xls, .ppt), et disposent également d'une option d'enregistrement dans ces mêmes formats afin de permettre l'interopérabilité avec les utilisateurs ne disposant pas d'une suite bureautique compatible OpenDocument. Microsoft Office 2010 supporte aussi ce format.
144
+
145
+ À partir de sa version 3, OpenOffice.org permet également l'import des documents enregistrés au format Microsoft Office 2007 (extensions en .docx, .xlsx, .pptx).
146
+
147
+ Les macros VBA ne sont pas compatibles. Un redéveloppement des fonctionnalités VBA dans le langage de programmation d'OOo permet une migration partielle des fonctions sans réécriture.
148
+
149
+ Il existe des incompatibilités entre les différentes familles d'OpenOffice.
150
+ En effet, les feuilles de calculs créées avec l'OpenOffice d'IBM (Symphony) donnent des résultats différents lues avec celle d'Oracle, qui est la plus diffusée[38].
151
+
152
+ S’agissant d’une solution open-source, laquelle prend de l’ampleur, la question de la sécurité se pose comme pour n’importe quel autre logiciel. La seule différence tient au fait que le système étant totalement ouvert, l’analyse de sécurité est grandement facilitée.
153
+
154
+ En juin 2006, la société Kaspersky a déclaré avoir détecté un virus pour OpenOffice, dénommé StarDust. Un communiqué officiel d’OpenOffice semble cependant indiquer que le code en question ne serait pas réellement un virus, n’ayant pas de caractère auto-reproducteur[39],[40].
155
+
156
+ Début juillet 2006, trois failles de sécurité ont été découvertes et les correctifs publiés. Cependant, sur le plan du développement, la suite d’OpenOffice est considérée d’une excellente qualité[réf. nécessaire], avec très peu de failles critiques détectées à ce jour et qui ont été corrigées dans les heures suivant leur découverte[41].
157
+
158
+ Logo jusqu'à la version 3.2
159
+
160
+ Logo depuis la version 3.2.1
161
+
162
+ Logo des versions 2
163
+
164
+ Logo de la version 3.0 à 3.2
165
+
166
+ Logo depuis la version 3.2.1
167
+
168
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/428.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,191 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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3
+ Athéna ou Athéné (en attique Ἀθηνᾶ / Athênâ ou en ionien Ἀθήνη / Athếnê) est une déesse de la mythologie grecque, identifiée à Minerve chez les Romains. Elle est également appelée « Pallas Athéna », déesse de la sagesse, de la stratégie militaire, des artisans[4], des artistes et des maîtres d'école.
4
+
5
+ Athéna était considérée comme la patronne et protectrice de plusieurs villes de Grèce, notamment celle d’Athènes. Elle est généralement montrée dans l'art portant un casque et tenant une lance. Ses principaux symboles incluent les chouettes, les oliviers, les serpents et le Gorgonéion.
6
+
7
+ Athéna, avec Aphrodite et Héra, est l'une des trois déesses dont la querelle provoque la guerre de Troie. Elle joue un rôle actif dans l’Iliade, dans laquelle elle assiste les Achéens et, dans l’Odyssée, elle est la conseillère divine d’Ulysse.
8
+
9
+ Athéna est également la déesse protectrice de l'effort héroïque ; elle aurait notamment aidé les héros Persée, Héraclès, Bellérophon et Jason.
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11
+ Le Parthénon sur l'Acropole athénienne lui est dédié, ainsi que de nombreux autres temples et monuments. En tant que patronne de l'artisanat et du tissage, Athéna était connue sous le nom d'Ergane. Elle est également une déesse guerrière et on pensait qu'elle menait des soldats au combat sous le nom d'Athéna Promachos. Son festival principal à Athènes était le Panathenaia, célébré pendant le mois de Hékatombaion en plein été et qui était le festival le plus important du calendrier athénien.
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+ Le nom d’Athéna, attesté en mycénien, n'a pas d'étymologie certaine[5].
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+ Une première hypothèse est que le nom Athéna tiendrait son origine de la ville d’Athènes[6]. Le nom de la ville en grec ancien est Ἀθῆναι (Athenai). Ce nom désigne le lieu où, selon le mythe, la déesse a présidé l'Athenai, une fraternité consacrée à son culte[7]. L'Acropole située au sommet de la colline du même nom, constituait probablement le « noyau fondateur » de cette ville, dont Athéna était devenue la protectrice. Des témoignages provenant de différentes villes de la Grèce antique attestent que des déesses étaient également adorées dans d'autres villes. Comme Athéna, elles tiraient leur nom des villes où elles étaient adorées. A Mycènes, il y avait par exemple une déesse appelée Mykene, tandis qu'à Thèbes une divinité analogue était appelée Thebe[7].
16
+
17
+ Une autre hypothèse est donnée par le philosophe grec Platon. Dans le Cratyle, celui-ci avance une autre explication originale du nom Athéna :
18
+
19
+ « Je crois que les anciens ont eu sur Athéné la même idée que ceux qui se piquent aujourd’hui de bien entendre Homère. La plupart d’entre eux disent que leur auteur a fait de cette divinité la pensée et l’intelligence même. […] Peut-être aussi ne l’a-t-il appelée Théonoé que parce qu’elle possède excellemment la connaissance des choses divines, θεῖα νοούση. Il n’est pas impossible non plus qu’on ait voulu l’appeler Êthonoé, comme étant la raison, l’intelligence dans les mœurs, νοήσις ἐν τῷ ἤθει[8]. »
20
+
21
+ Dans cet extrait, Platon reprend les mots d’un autre philosophe, Socrate, pour qui il est possible de nommer les choses au travers de leur nature[9]. Athéna aurait été nommée ainsi car elle serait la personnification de l'intelligence parmi les dieux[10].
22
+
23
+ Selon d’autres sources, l'origine de son nom, viendrait de la racine indo-européenne ath- qui signifierait « tête » ou « sommet », car née de la tête de Zeus[11].
24
+
25
+ Athéna est la fille de Zeus et de Métis (une Océanide), déesse de la raison, de la prudence, de la stratégie militaire et de la sagesse. Ouranos, le Ciel étoilé, prévient Zeus qu'un fils né de Métis lui prendrait son trône (car il est le roi des dieux). Par conséquent, dès qu'il apprend que Métis est enceinte, Zeus prend le parti de l'avaler[12]. Mais quelques mois plus tard, il ressent de terribles maux de tête sur les bords du lac Triton[13],[14]. Il demande alors à Héphaïstos de lui ouvrir le crâne d'un coup de hache, pour le libérer de ce mal : c'est ainsi qu'Athéna jaillit, brandissant sa lance et son bouclier, de la tête de Zeus, en poussant un puissant cri de guerre. Par la suite, Athéna est considérée comme la fille de Zeus seul. Ainsi, chez Eschyle, déclare-t-elle : « Je n'ai pas eu de mère pour me donner la vie[15]. » Il semble que la mythologie soit en conflit avec sa propre chronologie : Héphaïstos est le fils de Zeus et d’Héra, qui s'unirent bien après la naissance d'Athéna[16].
26
+
27
+ Très vite, elle rejoint les dieux de l'Olympe, où elle prend une place importante. L’Iliade, l’Odyssée et les Hymnes homériques la représentent comme la favorite de Zeus, celle à qui il ne peut rien refuser. Tout comme Zeus, elle tient l'égide et peut lancer la foudre et le tonnerre. On invoque son nom à côté de ceux de Zeus et Apollon dans les serments solennels. Elle est la déesse de la Cité, mais c'est en tant que déesse de la sagesse, représentée par la chouette et par l'olivier, qu'elle s'impose et en vient à symboliser la civilisation grecque au cours des siècles, jusqu'à nos jours.
28
+
29
+ À l'instar d'Hestia et d'Artémis, Athéna est une déesse vierge, à qui on ne connaît pas d'aventures. Pour autant, elle est l'objet des avances d'Héphaïstos ; alors que celui-ci la poursuit, son sperme se répand sur la cuisse de la déesse qui l'essuie avec de la laine (ἔριον / érion) qu'elle jette à terre (χθών / khthốn) ; la terre ainsi fécondée donne naissance à Érichthonios, qu'Athéna recueille et élève[17].
30
+
31
+ L’arbre ci-dessous décrit l’ascendance d’Athéna. Celui-ci est basé sur les écrits du poète grec Hésiode ainsi que sur la Bibliothèque d'Apollodore. Selon Homère, Athéna aurait par ailleurs adopté un fils nommé Érichthonios, né de la semence d’Héphaïstos et de la terre Gaïa[18].
32
+
33
+ Poussée par Héra, on la fait participer au complot visant à ligoter Zeus pour son orgueil. Héra et elle sont elles-mêmes sanctionnées et ligotées à leur tour par Zeus, tandis que les autres comploteurs, Poséidon et Apollon, sont contraints de travailler pour le roi Laomédon et bâtir le mur de Troie[19],[20].
34
+
35
+ Selon la légende de Cécrops, Athéna et Poséidon se sont disputé la possession de l'Attique. Ils choisissent comme arbitre Cécrops, le premier roi du territoire. Poséidon frappe l'Acropole de son trident et en fait jaillir un étalon noir invincible au combat, ou dans d'autres légendes, une source d'eau salée. Athéna, elle, offre un olivier symbolisant la sagesse. Cécrops juge le présent de la déesse bien plus utile pour son peuple, et c'est elle qui devient protectrice d'Athènes.
36
+
37
+ Selon Varron[21], Cécrops demande aux habitants d'Athènes (les femmes comprises) de choisir eux-mêmes leur protecteur. Les hommes préfèrent le cheval, susceptible de leur apporter la victoire dans la bataille. Les femmes quant à elles préfèrent l'olivier. Les femmes, plus nombreuses d'une voix, font pencher la balance en faveur d'Athéna. Furieux, Poséidon submerge l'Attique sous les flots. Pour apaiser sa colère, les Athéniens doivent imposer aux femmes trois punitions : elles n'auront plus le droit de vote ; aucun enfant ne portera le nom de sa mère ; et, enfin, elles ne seront plus appelées Athéniennes.
38
+
39
+ Par la suite, Athéna élève un autre roi mythique, Érichthonios. Il lui dresse l'Érechthéion, le plus ancien sanctuaire de l'Acropole, dont les premières prêtresses ne sont autres que les filles de Cécrops, Aglaure, Pandrose et Hersé, c'est-à-dire respectivement le beau temps, la rosée et la pluie, tous trois dons d'Athéna. Il crée également en son honneur les Panathénées, destinées à fêter l'anniversaire de la déesse, la plus grande fête religieuse d'Athènes. En tant que divinité civilisatrice, les Athéniens la vénèrent également pour leur avoir appris à utiliser l'araire, et l'attelage des bœufs. Au total, Athéna est la divinité poliade (Πολιάς / Poliás, « protectrice de la cité ») d'Athènes, et c'est ainsi qu'on la retrouve sur les monnaies de cette ville.
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+ Athéna est, comme Hestia, vierge, et tient beaucoup à sa virginité ; elle fut donc surnommée Parthénos (jeune fille) d'où le nom du grand monument d'Athènes sur l'Acropole, le Parthénon.[réf. nécessaire]
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+ Athéna du Varvakeion, copie de l'Athéna chryséléphantine de Phidias.
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+ Statue d'Athéna du Parthénon de Nashville.
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+ Illustration d'Athéna Parthénos.
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+
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+ Comme Hermès, son demi-frère, Athéna se charge souvent de protéger les héros. Elle et Héra sont les deux alliées de Jason et des Argonautes dans leur quête de la toison d'or relatée dans les épopées des Argonautiques (la plus ancienne conservée étant les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes qui date du IIIe siècle av. J.-C.). Athéna conseille les Argonautes par l'intermédiaire de la figure de proue de l’Argo.
50
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51
+ Dans le mythe de la guerre de Troie relaté par le cycle troyen, Athéna fait partie des trois déesses qui convoitent la pomme d'or d'Éris (la Discorde), mais Pâris remet la pomme à Aphrodite lors de son jugement du mont Ida. Au cours de la guerre de Troie, Athéna prend parti pour les Achéens contre les Troyens. Elle protège tout particulièrement Diomède. Après la guerre, elle protège Ulysse et surtout Télémaque, sous les traits de Mentor. Elle apaise la colère des Érinyes et fait acquitter Oreste par l'Aréopage.
52
+
53
+ Athéna aide également Persée à tuer Méduse, dont la tête coupée orne ensuite son égide. C'est elle qui conseille Cadmos, le fondateur de Thèbes, lui enjoignant de tuer le dragon puis de semer ses dents pour susciter une armée hors de terre. Elle indique à Bellérophon comment dompter Pégase. Athéna aide parfois Héraclès (Hercule) à accomplir ses douze travaux.
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+
55
+ Il peut sembler étrange que la déesse de la Sagesse naisse en armes et soit également la déesse du Combat. Pourtant, ses épiclèses le montrent : elle est Athéna Πρόμαχος / Prómakhos, celle qui combat au premier rang, ou encore Athéna Νίκη / Níkê, déesse de la Victoire — bien des représentations la montrent d'ailleurs tenant Nikê, personnification de la Victoire, dans la main, tout comme c'est le cas de Zeus. L’Hymne homérique à Athéna indique ainsi :
56
+
57
+ « Je chanterai Pallas Athènaiè, puissante protectrice des villes, et qui s'occupe, avec Arès, des travaux guerriers, des villes saccagées, des clameurs et des mêlées. Elle protège les peuples qui vont au combat ou qui en reviennent. Salut, Déesse ! Donne-moi la bonne destinée et la félicité[22]. »
58
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+ Ce sont ses conseils qui guident les dieux lors de la Gigantomachie. Selon certaines traditions, c'est au cours de cet affrontement qu'elle tue elle-même le Géant Pallas, dont elle utilisera la peau comme armure, et, parfois, orne ses épaules des ailes du géant vaincu. Ceci lui aurait valu son nom de « Pallas Athéna ».
60
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+ Il n'est pas anodin que les sages grecs aient revêtu Athéna d'attributs guerriers : la guerre est omniprésente dans le monde des cités grecques ; la sagesse implique que la cité soit protégée non seulement spirituellement, mais aussi physiquement. Athéna, par son côté guerrier représente davantage l'art de bien se protéger et de prévoir les combats à venir, que l'art du combat lui-même, incarné par Arès dans sa sauvagerie meurtrière. Athéna incarne l'aspect plus ordonné de la guerre, la guerre qui obéit à des règles, celle qui se fait en certains lieux, à certaines périodes, et entre les citoyens.[réf. souhaitée]
62
+
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+ Enfin, Athéna est une déesse civilisatrice, comme nous l'avons vu à Athènes, qui la vénère entre autres pour le don de techniques agricoles. C'est elle toujours qui montre à Érichthonios comment fabriquer un char[23], et à Danaos, à Rhodes, comment concevoir un navire à cinquante rames — son rôle est similaire dans la légende des Argonautes, c'est elle qui montre comment construire l’Argo. Elle est la protectrice des artisans et des travailleurs sous son épithète d'Ἐργάνη / Ergánê, « la travailleuse ». Tout ce qui est filé ou cousu est de son domaine, comme le montre par ailleurs la fable d'Arachné[24].
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+ Dans son livre VI des Métamorphoses, le poète latin Ovide raconte l’histoire d’Athéna et d’une jeune tisseuse nommée Arachné[25].
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+ Arachné était une jeune Lydienne qui s’était fait connaître pour ses talents de fileuse. La qualité de ses toiles forçait l’admiration de tous, à tel point que certains se demandaient si elle n’était pas l’élève d’Athéna. « Qu’elle vienne se mesurer avec moi » déclara Arachné[25].
68
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+ Intriguée par la réputation grandissante d’Arachné, Athéna se déguisa en vieille femme et décida de lui rendre visite. Elle demanda à Arachné de rester modeste et de ne pas offenser une déesse. Refusant d’écouter ce conseil, Arachné lui affirma qu’elle était la meilleure tisseuse du monde et qu’elle était prête à défier n’importe qui. Athéna abandonna alors ses traits de vieille femme et révéla à Arachné qui elle était réellement. Nullement intimidée, Arachné lui proposa alors de se mesurer à elle dans un concours de tissage. Athéna accepta. Arachné réalisa une toile représentant les fautes commises par les dieux, comme les amours de Zeus, tandis qu’Athéna représenta l’assemblée des Dieux sur l’Olympe assistant à l’invention de l’olivier[24].
70
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71
+ Lorsqu’elle se rendit compte que la tapisserie d’Arachné dépassait de loin la sienne, la déesse explosa de rage. Elle déchira la toile d’Arachné et la frappa. Dévastée, Arachné se pendit avec un lacet. Prenant pitié pour elle, la déesse décida alors de la transformer en araignée afin qu’elle puisse continuer à tisser sa toile pour l’éternité[25].
72
+
73
+ Le conte d’Arachné inspira le monde artistique. De nombreuses représentations la montrent tenant un fuseau ou un rouet[26].
74
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+ Très tôt, les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes, en les ajoutant à leurs propres croyances[36]. La déesse Athéna fut ainsi assimilée à la déesse Minerve chez les Romains[37].
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+
77
+ Au Moyen Âge et à la Renaissance, le latin devient la langue dominante en Europe, notamment dans le domaine culturel[38]. Les noms mythologiques apparaissent alors très souvent dans une forme latine[39]. C’est la raison pour laquelle le nom latin de Minerve remplace couramment celui d’Athéna dans les représentations artistiques de cette dernière. Ainsi les deux déesses, originellement différentes, sont couramment unies dans leur représentation.
78
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79
+ Pour autant qu'ils proposent une interprétation d'Athéna, presque tous les philosophes et allégoristes de l'Antiquité identifient la déesse à la Sagesse ou l'Intelligence personnifiée ; c'est le cas, entre autres, de Platon, Cornutus, Héraclide du Pont, Plutarque, Porphyre, Julien et Apulée[40]. Cette assimilation est maintenue au Moyen Âge, notamment par Psellos, Tzétzès et Eustathe, ainsi qu'à la Renaissance, par des humanistes et des alchimistes comme Rabelais, de Vigenère[41] et Maïer, ce dernier voyant en elle « la sagesse du magistère »[42] ; enfin, plus récemment par Pernety et d'Hooghvorst[43]. L'helléniste Félix Buffière base cette unanimité sur le texte même d'Homère : « Il est certain que l'auteur de l'Odyssée concevait déjà Athéna comme une sorte de personnage allégorique, la sagesse personnifiée. Cela est surtout frappant dans la Télémachie[44] ».
80
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81
+ La mythologie grecque devient un sujet de prédilection pour les peintres pendant la Renaissance, une période marquée par la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité. En 1502, l’italien Andrea Mantegna peint Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu . Comme pour marquer la fin du Moyen-Age, la déesse y est peinte en train de chasser les vices du médiévalisme qui ont envahi le jardin de la Vertu et de la connaissance[45],[46].
82
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+ Personnification de l'apprentissage gréco-romain, Athéna est également utilisée par les peintres de l’époque pour marquer la victoire de la chrétienté sur l’islam. Peu après la bataille de Lépante en 1571, le peintre vénitien Titien réalise L'Espagne accourant au secours de la Religion. Dans celui-ci, le peintre représente l’Espagne sous la forme d’une jeune femme possédant certains attributs de la déesse Athéna. Elle tient dans sa main gauche une lance, et dans sa main droite un bouclier, à l’image de celui de la statut d’Athéna Parthénos de Phidias[47]. Le tableau fait écho à une autre composition de Titien, restée inachevée, qui représentait un homme s’inclinant devant Athéna mais qui est désormais perdue[48].
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+ Peu à peu, les dieux grecs deviennent les sujets principaux des œuvres des artistes. Allégorie de la vertu, Athéna incarne le triomphe de la raison et de la sagesse dans l’esprit peintres de la Renaissance. Dans son tableau, Pallas et le Centaure, le peintre italien Sandro Botticelli présente ainsi la déesse, vêtue d’une robe fleurie et armée d’une hallebarde, en train de dompter un centaure, un animal censé représenter la barbarie et les bas instincts[49]. Dans la même lignée, Bartholomeus Spranger lui dédit également un tableau intitulé Le triomphe de la sagesse ou Minerve victorieuse de l'ignorance[45].
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+ Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu par Andrea Mantegna (entre 1499 et 1502)
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+ L'Espagne accourant au secours de la Religion par Titien (vers 1572-1575)
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+ Pallas et le Centaure par Botticelli (1482)
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+ Le triomphe de la sagesse ou Minerve victorieuse de l'ignorance par Bartholomeus Spranger (vers 1591)
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+ Minerve repousse Mars loin de la Paix et de la Prospérité, par Le Tintoret (entre 1576 et 1577)
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+ Athéna repoussant les avances d'Héphaïstos, par Paris Bordone (vers 1555-1560)
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+ Au XVIIe siècle, le peintre flamand Pierre Rubens s’empare du personnage d’Athéna dans une série de peintures consacrée à Marie de Médicis. Dans celle-ci, Rubens présente Athéna comme le mécène et mentor de la reine de France. La peinture finale de la série va même encore plus loin en faisant de Marie de Médicis l'incarnation mortelle de la déesse elle-même[50].
100
+
101
+ Le peintre flamand est également l’auteur de plusieurs tableaux représentant Le Jugement de Paris. Cette scène représente le moment où le prince troyen Paris offre la pomme d’or à Aphrodite, au détriment d’Athéna et d’Héra. Rubens est l’auteur d’au moins six versions de ce même tableau. Dans sa dernière version, datée de 1639, le peintre représente les trois déesses, toutes dénudées. Athéna se trouve à gauche, identifiée par ses armes qu'elle a déposées à terre[51]. Elle semble réaliser une sorte de révérence accompagné d’un pas de danse afin de convaincre Paris de la choisir, mais sans succès. Le peintre a choisi, ici, de représenter la déesse sous les traits de sa propre femme, Hélène Fourment[52].
102
+
103
+ En 1630, le traité de paix mettant fin à la guerre anglo-espagnole est l’occasion pour Rubens d’utiliser Athéna comme symbole de son attachement à la paix. Dans l’Allégorie de la Paix et de la Guerre, la déesse est présente en arrière-plan. Elle repousse les assauts du dieu de la guerre, Mars, et protège la paix représentée sous les traits d’une jeune femme en train de presser son sein pour nourrir un enfant[53]. Quelques années auparavant, le peintre vénitien Jacopo Tintoret avait, lui aussi, réalisé une allégorie similaire dans son tableau Minerve repousse Mars loin de la Paix et de la Prospérité[54].
104
+
105
+ Au cours du XVIIIe siècle, les mythes de l’Illiade et de l’Odyssée font l’objet de plusieurs tableaux, dont certains mettent en avant le rôle joué par Athéna. C’est le cas notamment du tableau La dispute d’Achille et d’Agamemnon de Johann Heinrich Tischbein. Dans celui-ci, le peintre retranscrit le moment où Achille s’apprête à dégainer son épée pour tuer le roi. Descendant de l’Olympe, Athéna murmure à l’oreille du héros des mots apaisants qui range alors son arme[55].
106
+
107
+ En 1771, le peintre français Jacques-Louis David réalise le Combat de Mars contre Minerve, une toile elle aussi inspirée de l’Illiade et qui obtient le second prix lors du concours du Prix de Rome lors de la même année[56].
108
+
109
+ Personnage central de l’Odyssée durant laquelle elle assiste le héros Ulysse, la déesse fait également l’objet de deux tableaux du peintre italien Giuseppe Bottani qui illustrent son soutien au héros dans l’œuvre d’Homère : Athéna révélant Ithaque à Ulysse et Athéna transforme Ulysse en vieillard lors de son retour à Ithaque[57].
110
+
111
+ Dans la lignée des artistes de Renaissance, certains peintres perpétuent par ailleurs l’image d’Athéna comme l’allégorie de la Vertu, par opposition à la déesse Aphrodite, symbole de la tentation. Ce constat est particulièrement frappant dans le tableau Hercule à la croisée des chemins entre le Vice et la Vertu de l’italien Pompeo Batoni. Dans celui-ci, le héros Hercule est assis entre les deux déesses. Assise à côté de lui, Aphrodite lui propose un chemin à priori facile mais parsemé de pièges. De l’autre se trouve Athéna, debout et reconnaissable à son casque d’or. Elle lui montre un chemin plus difficile mais qui le mènera jusqu’à l’Acropole[58].
112
+
113
+ Marie de Médicis par Pierre Paul Rubens, la présentant comme l’incarnation d’Athéna[59] (1622)
114
+
115
+ L’Allégorie de la Paix et de la Guerre (Minerve protégeant la Paix et éloignant la Guerre) par Rubens (1629)
116
+
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+ Le Jugement de Pâris, par Pierre Paul Rubens (vers 1639)
118
+
119
+ La dispute d’Achille et d’Agmemnon par Johann Heinrich Tischbein (1776)
120
+
121
+ Combat de Mars contre Minerve par Jacques-Louis David (1771)
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+
123
+ Athéna révélant Ithaque à Ulysse par Giuseppe Bottani (XVIIIe siècle)
124
+
125
+ Athéna transforme Ulysse en vieillard, lors de son retour à Ithaque, par Giuseppe Bottani (1775)[60]
126
+
127
+ Hercule à la croisée des chemins entre le Vice et la Vertu, par Pompeo Batoni (1750-1753)
128
+
129
+ Pallas Athena par Rembrandt (vers 1655-1659)
130
+
131
+ A la fin du XIXe siècle, un groupe d’artistes organise un mouvement de contestation envers l’art académique officiel classique, appelé la Sécession viennoise[61]. Athéna devient alors un des sujets privilégiés par ces artistes pour représenter leur mouvement. En 1898, Gustav Klimt lui dédit ainsi un tableau intitulé Pallas Athéna. La déesse y est dessinée en gros plan et occupe l’ensemble de l’espace de la toile[62]. La même année, Franz von Stuck brosse également le portrait d’Athéna dans un tableau du même nom. Dans ce dernier, le peintre demande à son épouse de lui servir de modèle afin de dessiner les traits physiques de la déesse[63].
132
+
133
+ Athéna est une des 1 038 femmes représentées dans l'œuvre contemporaine de Judy Chicago, The Dinner Party, aujourd'hui exposée au Brooklyn Muséum. Cette œuvre se présente sous la forme d'une table triangulaire de 39 convives (13 par côté). Chaque convive étant une femme, figure historique ou mythique. Les noms des 999 autres femmes figurent sur le socle de l'œuvre. Le nom d'Athéna figure sur le socle, elle y est associée à la déesse serpent, cinquième convive de l'aile I de la table[64].
134
+
135
+ Pallas Athéna par Gustav Klimt (1898).
136
+
137
+ Pallas Athena par Franz von Stuck (1898).
138
+
139
+ En 1774, le sculpteur allemand Jean-Pierre-Antoine Tassaert réalise un buste de l’impératrice russe Catherine II, intitulé Catherine la Grande en Minerve. Ce dernier est une allusion au surnom de l’impératrice, également appelée « la Minerve des arts[66] », en référence à son image de souveraine éclairée[45].
140
+
141
+ Pendant la Révolution française, les statues de dieux païens sont démolies dans toute la France, à l’exception de celles d'Athéna[50]. Durant cette période, Athéna devient en effet la personnification de la liberté et de la république. Une statue de la déesse se tenait d’ailleurs au centre de la place de la Révolution à Paris[50].
142
+
143
+ Pendant plus d'un siècle, une réplique à grande échelle du Parthénon se tenait également à Nashville dans le Tennessee[67]. En 1990, les conservateurs ajoutent une réplique dorée de 12,5 m de haut de la statue d’Athéna Parthénos de Phidias, construite en béton et en fibre de verre[67].
144
+
145
+ Aujourd’hui, une statue d'Athéna se dresse devant le bâtiment du Parlement autrichien à Vienne[68]. La déesse étant associée à la liberté et à la démocratie, ses représentations ont influencé celles d’autres symboles de la liberté en Occident, comme la statue de la Liberté et celles de Britannia[68].
146
+
147
+ Avec l’essor du christianisme durant les premiers siècles de notre ère, les divinités grecques et romaines sont peu à peu oubliées, voir dénigrées par les auteurs. Les premiers écrivains chrétiens, comme Clément d'Alexandrie et Firmicus, décrivent ainsi Athéna comme une déesse « impudique et immorale »[69]. Pour eux, elle représente tout ce qui est détestable dans le paganisme[69].
148
+
149
+ L’image d’Athéna évolue cependant au Moyen Âge. Certaines maisons nobles utilisent son image pour décorer leurs emblèmes familiaux[70]. Durant cette période, de nombreux attributs d’Athéna sont par ailleurs donnés à la Vierge Marie. Au IVe siècle, plusieurs représentations de la Vierge Marie la montrent portant le Gorgoneion (le masque de Méduse qu’Athéna portait sur son égide)[69].
150
+
151
+ Certains auteurs font d’ailleurs de la Vierge Marie une vierge guerrière, à l’image d’Athéna[69]. Une anecdote raconte que lorsque Constantinople fut assiégée par les Avars en 626, la Vierge Marie serait apparue sur les murs de la ville en tenant une lance et encourageant le peuple à se battre[71].
152
+
153
+ Au cours des XVIe siècle et XVIIe siècle, la déesse est couramment utilisée comme symbole pour désigner certaines femmes dirigeantes[72]. Dans son livre « A Revelation of the True Minerva » publié en 1582, Thomas Blennerhassett décrit la reine d’Angleterre Élisabeth Ire comme la « nouvelle Minerve » et « la plus grande déesse du monde sur terre »[72].
154
+
155
+ A la même époque, Athéna, alias Minerve, apparaît dans Les Aventures de Télémaque, un roman publié en 1699 et rédigé par l’abbé Fénélon. Athéna étant un symbole de l’opposition à la tyrannie, Fénélon voit en celle-ci la figure parfaite pour critiquer la politique de Louis XIV. Dans le roman, la déesse met ainsi en garde Télémaque contre ce qui est néfaste pour le gouvernement des peuples : « la première est une autorité injuste et trop violente dans les rois ; la seconde est le luxe qui corrompt les mœurs ». Athéna devient ainsi la porte-parole des idées humanistes qui se développeront plus tard durant le siècle des Lumières[73].
156
+
157
+ Plus récemment, Athéna est apparue fréquemment dans les romans de fantasy inspirés de la mythologie grecque. Dans les années 2000, la déesse a notamment été mise en lumière dans la suite romanesque Percy Jackson de Rick Riordan, qui imagine les aventures d'adolescents confrontés à une guerre entre les dieux grecs et les Titans dans les États-Unis contemporains[74].
158
+
159
+ Athéna apparaît tout d'abord dans des mangas. Dans la série Saint Seiya de Masami Kurumada, publiée en français sous le titre Les Chevaliers du Zodiaque en 1986, Athéna apparaît sous les traits d’une jeune femme nommée Saori Kido. Celle-ci occupe un rôle très important parmi les principaux personnages de l'intrigue. En effet, les chevaliers liés aux différentes constellations ont été créés dans l'Antiquité pour la servir et la protéger, et c'est elle qui les dirige[75].
160
+
161
+ La déesse fait également partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix, en particulier dans le numéro Astérix aux Jeux Olympiques. Dans celui-ci, Astérix et Obélix se rendent en Grèce afin de participer aux célèbres Jeux olympiques. Après avoir pris leurs quartiers à Athènes, les gaulois visitent le temple d'Athéna Nikè. La célèbre statue en or d’Athéna suscite l’admiration d’Astérix[76].
162
+
163
+ Athéna apparaît dans la série La Sagesse des Mythes scénarisée par Clotilde Bruneau et publié depuis 2016, qui consiste en adaptations de mythes grecs en bandes dessinées[77],[78].
164
+
165
+ Dans les années 1950-1960, la mythologie grecque suscite l’intérêt des cinéastes qui y consacrent plusieurs films. Néanmoins, le personnage d’Athéna n’y apparaît pas encore. Son rôle est remplacé par celui d’autres dieux. En 1963, le péplum américain Jason et les Argonautes de Don Chaffey adapte ainsi librement le mythe des Argonautes. Alors que dans l’œuvre d’Apollonios de Rhodes, Jason et ses compagnons peuvent prévoir l’avenir grâce à une poutre construite par Athéna, dans le film ceux-ci sont guidés par une figure de proue animée par laquelle leur parle la déesse Héra[74].
166
+
167
+ Il faut attendre 1981 et la sortie du film Le Choc des Titans de Desmond Davis pour voir Athéna occuper un rôle notable. Dans celui-ci, Zeus ordonne à sa fille de donner sa chouette préférée au héros Persée afin de l’assister dans sa quête pour sauver la belle Andromède. La déesse, interprétée par l’actrice écossaise Susan Fleetwood, refuse. Souhaitant cependant aider Persée, elle demande à Héphaïstos de construire une chouette mécanique, nommée Bubo, qu’elle confie au héros et qui l’aidera dans les moments difficiles[74].
168
+
169
+ En 1997, le réalisateur Andreï Konchalovsky accorde une place centrale à la déesse dans la mini-série L'Odyssée, inspirée de l’œuvre écrite par Homère. L’actrice italienne Isabella Rossellini y incarne une déesse bienveillante. Dotée de pouvoirs surnaturels, elle protège Ulysse durant ses aventures et inspire courage à ses proches[74].
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+
171
+ En 2010, la déesse apparaît dans le film Percy Jackson : Le Voleur de foudre, adaptation du premier volet de la série Percy Jackson écrite par Rick Riordan. Le rôle est alors confié à l’actrice Melina Kanakaredes[79].
172
+
173
+ En 2012, le péplum Les Immortels de Tarsem Singh, qui s'inspire des mythes de la Titanomachie et de Thésée, donne un rôle secondaire notable à Athéna aux côtés du héros. La déesse y est incarnée par l'actrice Isabel Lucas[80].
174
+
175
+ La déesse apparaît enfin dans le film d'animation japonais Les Chevaliers du Zodiaque : La Légende du Sanctuaire sorti en 2014. Transportée dans l’époque moderne, la déesse s’est réincarnée sous les traits d’une jeune japonaise nommée Saori Kido qui a le pouvoir de guérir ceux qu’elle touche[74].
176
+
177
+ Dans sa série documentaire « Les grands mythes » diffusée en 2016, la chaîne Arte lui consacre un épisode intitulé « Athéna, la sagesse armée »[81].
178
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179
+ Athéna apparaît dans le jeu vidéo homonyme Athena développé et édité par SNK en 1986. Elle intègre ensuite la psycho team au sein de la série The King of Fighters. Un autre jeu à son nom sort également au Japon en mars 1999 sur PS1.
180
+
181
+ Athéna fait partie des personnages de God of War, jeu d'aventure et d'action de fantasy à décor antique développé par SIE Santa Monica Studio et édité par Sony Interactive Entertainment en 2005. Elle est la principale alliée du héros fictif Kratos dans sa quête du pouvoir. Athéna réapparaît dans plusieurs autres jeux de la même série.
182
+
183
+ Athéna est l'un des personnages jouables du jeu vidéo Smite, un jeu d'Arène de bataille en ligne multijoueur développé et édité par Hi-Rez Studios en 2014 où les joueurs incarnent des personnages inspirés des divinités de diverses religions du monde, la plupart antiques ou médiévales. Athéna y est décrite comme « déesse de la Sagesse » et est de classe « gardien ».
184
+
185
+ Dans Assassin's Creed Odyssey, une série de quêtes de la mission Contes Perdu de la Grèce : Intervention Divine [82] sont données par un Pnj laissant penser à l'incarnation de la Déesse, que l'on peut retrouver aussi en tant que lieutenant [83] pour le navire Adrestia.
186
+
187
+ Il est aussi possible d'obtenir un pack d'équipement [84] via contenu téléchargeable inspiré d'Athéna ainsi que sa lance [85] après avoir terminé les missions confiés par le général athénien Demosthenes et le général Lysandre de Sparte.
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+ La déesse est l'éponyme des astéroïdes (2) Pallas et (881) Athéné.
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+ modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
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7
+ Opera est un navigateur web gratuit et multiplateforme développé par la société norvégienne Opera Software, qui propose plusieurs logiciels relatifs à Internet.
8
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9
+ Opera est un navigateur relativement peu utilisé par rapport aux autres navigateurs web, totalisant environ 4 %[4] de parts de marché selon StatCounter, et environ 6,5 %[5] en environnement mobile. Depuis sa version 15 en 2013, Opera utilise le moteur de rendu HTML Blink (contre Presto précédemment).
10
+
11
+ Personnalisable et portable, il est ou a été disponible pour de nombreuses architectures et plates-formes, de Windows à OS/2, en passant par Linux, FreeBSD, Solaris et macOS, tant sur les architectures x86 que SPARC et sur les matériels Twin de l'opérateur ADSL Neuf, la Nintendo DS, la Wii, Wii U et le Nokia N800.
12
+
13
+ Opera est par ailleurs traduit en de très nombreuses langues.
14
+
15
+ En 1992, Jon Stephenson von Tetzchner et Geir Ivarsøy étaient membres d'un groupe de recherche à Televerket, la compagnie publique norvégienne de télécommunications (désormais nommée Telenor).
16
+ Le groupe prit part au développement de ODA, un système basé sur des standards pour le stockage et la recherche de documents, d'images et d'autres contenus numériques.
17
+ Le système ODA ne fut jamais utilisé à grande échelle malgré son efficacité et fut abandonné.
18
+ Le groupe de recherche créa également le premier serveur Internet norvégien et leurs premières pages personnelles en 1993.
19
+
20
+ Les membres du groupe pensaient toutefois que le navigateur NCSA Mosaic avait une structure trop « plate » pour être efficace dans la navigation sur le Web.
21
+ Sur la base de ces constatations, le groupe s'intéressa au principe de développer un nouveau navigateur de documents en partant de rien.
22
+ Inspirés par le projet ODA, ils virent le potentiel du développement d'un navigateur plus adapté aux multiples facettes de la structure du Web.
23
+ Leur compagnie mère Televerket leur donna le feu vert et fin 1993, le premier prototype était réalisé et fonctionnel.
24
+
25
+ En 1994, Televerket devint une société anonyme où l'État était actionnaire majoritaire, et von Tetzchner et Ivarsøy furent autorisés à continuer le développement par eux-mêmes dans les locaux de Televerket.
26
+
27
+ Fin 1995, Televerket changea de nom pour Telenor, et l'entreprise Opera Software fut alors créée dans les mêmes locaux qu'auparavant.
28
+ Leur produit était initialement connu sous le nom de MultiTorg Opera et fut rapidement reconnu par la communauté des internautes pour son interface multidocuments (MDI) et sa « hotlist » (barre latérale) qui facilitait la consultation de plusieurs pages à la fois.
29
+
30
+ Toutefois, Televerket se trouvait face à un dilemme : une dérégulation totale du marché norvégien des télécommunications était prévue pour l'année 1998, ce qui signifiait qu'elle devait se préparer à la concurrence.
31
+ Il n'était pas sûr que le navigateur correspondrait à son cœur de métier.
32
+
33
+ L'année 2000 marque le lancement de la version Opera 4.0[6].
34
+
35
+ Des versions 4 à 6, Opera utilisa le moteur de rendu HTML Elektra et changea de moteur lors de la sortie d'Opera 7, le 28 janvier 2003.
36
+
37
+ Le moteur de rendu HTML Presto permet d'améliorer la gestion des feuilles de style CSS, de l'interpréteur JavaScript et du support de DOM.
38
+ Le support de ce dernier, couplé à JavaScript permet de rendre l'interprétation des pages dynamiques.
39
+ Ainsi, certains éléments se voient réinterprétés et le contenu peut bouger en réagissant à toutes sortes d'événements dictés par l'utilisateur ou définis par le concepteur de la page Web.
40
+ Le passage à Presto a également permis la correction de nombreux bugs.
41
+
42
+ Opera Software a décidé de vendre des licences d'utilisation de son moteur Presto à plusieurs entreprises ; c'est ainsi qu'il est utilisé par Adobe Dreamweaver MX et Adobe Creative Suite 2 et suivant[7].
43
+
44
+ Avec l'arrivée de Opera 15 en 2013, WebKit, puis Blink, remplacent Presto.
45
+
46
+ En août 2004 débuta une phase restreinte de tests préliminaires de Opera 7.6.
47
+ Cette version proposa un support plus abouti des standards, et introduisit le support de la voix pour Opera, et le support de Voice XML.
48
+ Opera annonça également un nouveau navigateur pour la télévision numérique, lequel incluait l'option Fit to Width (« ajustement à la largeur ») créée pour Opera 8.
49
+ C'est une technologie propriétaire qui combine la puissance du CSS, avec la technologie interne d'Opera.
50
+ Les pages sont redimensionnées de manière dynamique, en diminuant la taille des images ou du texte et même en supprimant les images de taille spécifique, pour l'ajuster à la largeur de n'importe quel écran, améliorant ainsi grandement son utilisation sur de petits écrans.
51
+ Opera 7.6 ne fut jamais distribuée en tant que version finale.
52
+
53
+ Le 19 avril 2005, sortie de la version 8.0.
54
+ En plus du support de SVG Tiny, des fonctionnalités multimodales et de User JavaScript (scripts JavaScript créés par l'utilisateur), l'interface utilisateur fut nettoyée et simplifiée.
55
+ La page de démarrage par défaut est un portail de recherche amélioré.
56
+ Cela suggère que le navigateur vise une cible commerciale plus générale, plutôt que des utilisateurs expérimentés.
57
+ Ceci, toutefois, n'a pas été bien accueilli par certains des utilisateurs, car quelques paramètres avancés sont désormais cachés.
58
+ Le 6 juillet 2005, la version de démonstration technologique d'Opera 8.02 inclut, pour la première fois, un client BitTorrent simple qui fut introduit dans la version 9.0 d'Opera.
59
+
60
+ Le 20 septembre 2005 marque un tournant dans la stratégie d'Opera Software avec la version 8.5. Aucune nouvelle fonctionnalité n'apparaît dans cette version, mais le navigateur devient un produit gratuit. Auparavant, Opera se déclinait en deux versions : une version payante au prix de 34 € et une version gratuite qui incluait une bannière de publicité. Toutefois, le logiciel reste payant pour certaines plates-formes (Opera pour Windows Mobile, par exemple).
61
+
62
+ Maintenant, la société Opera tire ses revenus des versions pour appareils mobiles (comme les assistants personnels et les téléphones mobiles) du navigateur, les autres versions (pour Windows, Linux et Mac OS) servant de vitrines technologiques.
63
+
64
+ Le 15 février 2006, Opera et Nintendo annoncent leur partenariat pour l'intégration du navigateur sur la console de jeu portable DS, illustrant l'orientation de plus en plus marquée d'Opera vers les systèmes embarqués.
65
+ Le 10 mai 2006, Nintendo a également annoncé qu'Opera serait le navigateur qui équiperait la Wii, leur nouvelle console de salon, navigateur qui est maintenant disponible dans sa version finale.
66
+
67
+ Le 20 juin 2006, Opera lance officiellement la version 9.0 de son navigateur.
68
+ Cette version intègre les téléchargements par fichiers BitTorrent.
69
+ Elle intègre également des widgets permettant de personnaliser le navigateur (en y ajoutant une calculatrice, une horloge...) fournis par la communauté.
70
+
71
+ Cette nouvelle version accepte de faire apparaître les éditeurs WYSIWYG disponibles sur différents sites Web.
72
+ Elle passe avec succès le test Acid2, qui vise à tester la qualité de l'implémentation de certaines fonctionnalités de CSS 2 et d'autres standards du Web du moteur de rendu.
73
+
74
+ Le 18 décembre 2006, la version 9.10 d'Opera est lancée.
75
+ Elle propose notamment un filtre anti-hameçonnage fourni par GeoTrust ou encore PhishTank.
76
+
77
+ Le 11 avril 2007, la version 9.20 est publiée.
78
+ Celle-ci corrige quelques bogues et apporte plusieurs nouvelles fonctionnalités dont l'appel rapide, qui consiste à afficher une miniature de 9 sites, choisis par l'utilisateur, lorsque celui-ci ouvre un onglet vierge.
79
+ Il peut ainsi accéder rapidement et visuellement à ses sites favoris en deux clics.
80
+
81
+ En mars 2008, Opera annonce, en même temps que WebKit, atteindre deux des trois objectifs du test Acid3, à savoir le score de 99/100[8],[9] et le rendu parfait au pixel près[10].
82
+
83
+ Le 12 juin 2008, sortie de la version 9.50 build 10063 finale. Il inclut un nouveau mode de défilement de page appelé Drag to Scroll. Cette fonction, à l'aide d'un raccourcis clavier (Control+Alt) et d'un clic gauche permet « d'empoigner » une page (ou une zone de la page s'il s'agit d'une zone de texte ou d'une frame/iframe) de manière plus rapide et précise, à l'instar de l'outil « main » que l'on retrouve dans de nombreux logiciels de traitement d'images. Opera propose la synchronisation des signets et des notes en ligne, avec le site communautaire My Opera.
84
+
85
+ Le 8 octobre 2008, sortie de la version 9.6 build 10447.
86
+
87
+ Le 16 juin 2009, Opera présente et sort par la même occasion une fonctionnalité innovante : Opera Unite[11].
88
+
89
+ Le 1er septembre 2009, Opera sort la version 10.00. Voici quelques-unes de ses nouveautés :
90
+
91
+ Le 23 novembre 2009, Opera sort la version 10.10. Elle inclut la version finale d'Opera Unite.
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+
93
+ En 2010 sort la version finale d'Opera 11. Cette version ajoute le support des extensions du navigateur, à la manière de Google Chrome ou Mozilla Firefox.
94
+
95
+ Le 12 avril 2011, Opera sort la version 11.10. Cette nouvelle version du navigateur apporte la mise à jour du moteur de rendu Presto en 2.8, la prise en charge du format d'image WebP développé par Google, l'installation silencieuse des plugins externes et la mise en place du SpeedDial 2.0
96
+
97
+ Le 3 mai 2011, Opera lance son nouveau channel de développement : Opera Next[12] et propose dans la foulée une version alpha de Opera 11.50 baptisée Swordfish.
98
+
99
+ Le 31 mai 2011, Opera publie la version beta d'Opera 11.50 (Swordfish)[13] sur son channel de développement Opera Next. Cette version beta propose des extensions dans le speed dial, une amélioration notable d'Opera Link pour le transfert des données personnelles et enfin un meilleur support du HTML5 et du format SVG. Peu après sort la version d'Opera 11.50.
100
+
101
+ Le 24 juin 2011, Jon Stephenson von Tetzchner, fondateur d'Opera annonce son départ de la société dans un courriel adressé aux employés.
102
+
103
+ Le 12 février 2013, Opera annonce sa transition vers Chromium. Le moteur de rendu HTML passant alors de Presto à WebKit[14],[15], puis de facto Blink[16].
104
+
105
+ En février 2016, Opera fait l'objet d'une offre d'acquisition par un groupe d'investisseurs chinois pour un montant de 1,2 milliard de dollars, offre qui est approuvée par la direction de l'entreprise[17]. L'offre échoue par la non-validation de l'opération par les autorités de la concurrence américaine. À la place de cette offre le consortium chinois propose de n'acquérir qu'une partie des activités d'Opera, dans le but d'avoir l'approbation de l'autorité de la concurrence américaine pour 600 millions de dollars[18].
106
+
107
+ Dans le but d'avoir l'aval des autorités de concurrence américaines, Le navigateur Opera a été sorti de ce consortium chinois qui avait racheté Opera Software. Opera tout court est aujourd'hui norvégien[19].
108
+
109
+ La dernière version de cette série est la 12.18 pour Windows[20] ou 12.16 pour Mac OS X et Linux[21],[22].
110
+
111
+ Navigateur
112
+
113
+ JavaScript
114
+
115
+ de rendu
116
+
117
+ La version actuelle de cette série est la 70.0.3728.71[21],[23].
118
+
119
+ JavaScript
120
+
121
+ de rendu
122
+
123
+ Chromium
fr/4281.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,97 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Un opéra est une œuvre musicale et théâtrale pour un orchestre et des chanteurs, bâtie sur un livret qui met en scène des personnages et leur histoire, où les rôles sont chantés. L'opéra est l’une des formes de l'art lyrique du théâtre musical occidental.
2
+
3
+ L'œuvre, chantée par des interprètes possédant un registre vocal déterminé en fonction du rôle et accompagnés par un orchestre, parfois symphonique, parfois de chambre, parfois destiné au seul répertoire d'opéra, est constituée d'un livret mis en musique sous forme d'airs, de récitatifs, de chœurs, d'intermèdes souvent précédés d'une ouverture et parfois agrémentés de ballets.
4
+
5
+ Le genre musical est décliné selon les pays et les époques et recouvre des œuvres d’appellations et de formes différentes. Aujourd’hui, les œuvres sont jouées dans des salles d’opéra spécifiquement affectées ou tout simplement sur des scènes de théâtre ou dans des salles de concerts, voire en plein air.
6
+
7
+ Les représentations sont organisées par des institutions du secteur public ou privé, parfois désignées sous le vocable de « maison d'opéra », qui peuvent regrouper les compagnies d’artistes (orchestre, chœur et ballet) et les services administratifs et techniques nécessaires à l’organisation des saisons culturelles.
8
+
9
+ Selon Serge Dorny, directeur de l'Opéra de Lyon, « il y a en tout dans le répertoire 6000 opéras, dont 100 seulement sont joués régulièrement »[1].
10
+
11
+ L’opéra occidental est né en Italie à Florence au XVIIe siècle. Parmi les ancêtres de l'opéra figurent les madrigaux italiens, qui mirent en musique des situations avec des dialogues mais sans jeu de scène. Les mascarades, les ballets de cour, les intermezzi, ainsi que d'autres spectacles de cour de la Renaissance, faisant intervenir des figurants, de la musique et de la danse, sont autant de précurseurs. L’opéra proprement dit émane d’un groupe de musiciens et d'intellectuels humanistes florentins qui s'étaient donnés le nom de Camerata (« salon » en florentin). La Camerata, appelée aussi Camerata fiorentina ou encore Camerata de' Bardi, du nom de son principal mécène, s’était fixé deux objectifs principaux : faire revivre le style musical du théâtre grec antique et s’opposer au style contrapuntique de la musique de la Renaissance. En particulier, ils souhaitaient que les compositeurs s'attachent à ce que la musique reflète, simplement et mot pour mot, la signification des textes, les mette en valeur et non les rende incompréhensibles par la complexité des architectures sonores de son accompagnement. La Camerata pensait reprendre en cela les caractéristiques de la musique grecque antique. Pour atteindre ce but, on utilise la monodie accompagnée par la basse continue, les chœurs madrigalesques et les ritournelles et danses instrumentales.
12
+
13
+ En 1598 à Mantoue, Jacopo Peri écrit Dafne (en), que l'on considère alors comme l'un des premiers opéras (on parle à cette époque de dramma per musica). L'Orfeo (1607) de Claudio Monteverdi est également cité de nos jours.
14
+
15
+ Le premier grand compositeur d’opéras fut Claudio Monteverdi. Ses opéras (L'Orfeo, 1607 ; Ariane, 1608 ; Le Retour d'Ulysse dans sa patrie, 1640 ; Le Couronnement de Poppée, 1642) appliquaient les bases de l’opéra, définies à Florence par la Camerata de Bardi à la fin du XVIe siècle, en réaction contre les excès de la polyphonie de la Renaissance. Si Claudio Monteverdi n'est pas le premier compositeur à traduire ce programme (le premier opéra, Dafne, étant attribué à Jacopo Peri en 1598 chez le comte Bardi), c'est lui qui porta dès ses débuts l'opéra à un état de perfection qui suscita l'émulation des autres musiciens et la faveur du public.
16
+
17
+ L’opéra se répandit rapidement dans toute l’Italie, mais assez vite, les intentions initiales des créateurs de l'opéra sont dévoyées, le chant prenant progressivement la primauté sur la déclamation. La diffusion du nouveau type de spectacle touche d'abord Rome (Stefano Landi, Luigi Rossi) et plus encore Venise devenue le principal centre de l’opéra en Italie au milieu et à la fin du XVIIe siècle (Cavalli, Cesti, Legrenzi, plus tard Caldara, Lotti, Vivaldi, etc.). En 1637, dans cette ville, l'ouverture pour la première fois du théâtre San Cassiano à un public payant a eu pour conséquence d'élargir l'audience de l'opéra au-delà des cours fréquentées uniquement par la noblesse et d'accroître son importance artistique et sociale. L'opéra de tradition vénitienne mêle souvent aspects tragiques et comiques voire burlesques, fait intervenir magie et merveilleux, multiplie les personnages et les genres musicaux. La dernière école à apparaître est celle de Naples, elle finira par imposer son style à toute la péninsule italienne et à presque toute l'Europe. L'opéra napolitain va être l'objet d'une lutte d'influence continuelle entre librettistes, musiciens et chanteurs. Les librettistes considèrent que la musique doit être au service du texte, les musiciens, que seule la musique donne vie et consistance à l'œuvre ; les chanteurs usent de leur étonnante virtuosité pour imposer l'évolution de l'opéra vers une simple succession d'arias, les récitatifs n'étant que des intermèdes permettant un enchaînement logique des arias. La tradition napolitaine connaît ainsi plusieurs « réformes » visant à retourner aux fondamentaux. Fondée par Provenzale, son héros principal est Alessandro Scarlatti, qui introduit l'ouverture à l'italienne, réduit la structure musicale à l'alternance « récitatif/aria da capo », met en vedette la virtuosité des chanteurs (et surtout celle des castrats) et favorise l'évolution du dramma per musica vers l’opera seria (qui se différencie alors de l’opera buffa) composé sur les livrets d'Apostolo Zeno et surtout de Pietro Metastasio, partisans d'une épuration inspirée par l'exemple des poètes classiques français (Corneille et plus encore Racine) : respect des trois unités, élimination des éléments comiques et merveilleux, limitation du nombre de personnages... L'école napolitaine brilla particulièrement au XVIIIe siècle avec A. Scarlatti, Porpora, Vinci, Leo, Jommelli, etc.
18
+
19
+ Le genre fut adopté par les musiciens allemands ayant séjourné en Italie, rivalisant alors avec les Italiens eux-mêmes : Haendel composa 43 opéras, Hasse pas moins de 56 opéras. Le genre fut ensuite importé dans les autres pays d'Europe, à l'exception notable de la France.
20
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21
+ La production d'opéras italiens est énorme au XVIIIe siècle, et réutilise à l'infini les mêmes livrets des auteurs les plus appréciés, en particulier Métastase.
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23
+ Au XIXe siècle, l’opéra italien continua de laisser une place de choix à la voix. Gioachino Rossini composa des opéras-bouffes comme Le Barbier de Séville (1816) et La Cenerentola (1817), qui ont éclipsé ses œuvres plus dramatiques, comme Guillaume Tell (1829). Le style du bel canto, caractérisé par des airs coulants, expressifs et souvent spectaculaires, s’est également épanoui dans les œuvres de Vincenzo Bellini, dont Norma (1831), La sonnambula (1831) et I puritani (1835), ainsi que dans les opéras de Gaetano Donizetti, Lucia di Lammermoor (1835), ou dans ses comédies L'Élixir d'amour (1832) et Don Pasquale (1843). La deuxième moitié du XIXe siècle, en Italie, laissera la place à Verdi puis aux véristes, dont Puccini sera le principal vecteur.
24
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25
+ L’homme qui a personnifié l’opéra italien est sans conteste Giuseppe Verdi : il a insufflé à ses œuvres une vigueur dramatique et une vitalité rythmique inégalées. Il composa nombre d’opéras dont Nabucco (1842), Ernani (1844) Rigoletto (1851), Il trovatore (Le Trouvère, 1853), La traviata (1853), Un ballo in maschera (Un bal masqué, 1859), La forza del destino (La Force du destin, 1862) et Aïda (1871), qui associe les splendeurs visuelles du grand opéra aux subtilités musicales d’une histoire d’amour tragique. Néanmoins, les opéras de Verdi restent profondément italiens, utilisant la voix humaine comme principal moyen d’expression.
26
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27
+ L'opéra italien arrive en France en 1645 : le cardinal Mazarin avait fait venir de Venise une troupe qui interpréta La finta pazza à la cour de Louis XIV : le succès est immédiat. Mais il faut attendre 1671 pour voir le premier opéra réellement « français » : Pomone, de Robert Cambert et Pierre Perrin.
28
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29
+ Au début du XVIIe siècle, le style napolitain s’établit dans pratiquement toute l’Europe, sauf en France où le compositeur Jean-Baptiste Lully, musicien de Louis XIV, fonda une école française d’opéra : la tragédie lyrique. Ses compositions reflétaient le faste de la cour de Versailles. Le ballet avait une place beaucoup plus importante dans les opéras français (tragédies lyriques) de Lully que dans les opéras italiens. Lully créa également un type d’ouverture, l’ouverture à la française. Alceste (1674), Atys (1676), Roland (1685), Armide (1686), Acis et Galatée (1686) restent ses chefs-d’œuvre.
30
+
31
+ Jean-Philippe Rameau avec Hippolyte et Aricie (1733), Castor et Pollux (1737) et Dardanus (1739), Les Indes galantes (1735), et Les Boréades (1764) ; Marc-Antoine Charpentier avec Médée (1693) et David et Jonathas (1684) ; André Campra avec Achille et Déidamie (1735) enrichirent à leur tour l’héritage de Lully. Après la mort de Rameau en 1764, s'ouvre une période pendant laquelle sont repris les livrets écrits par Quinault pour Lully et viennent s'installer à Paris de prestigieux compositeurs étrangers comme Gluck, Piccinni ou Jean-Chrétien Bach.
32
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33
+ Au cours du XIXe siècle, le romantisme se développa en France, en Allemagne et en Italie, et gagna l’opéra. Paris était alors le berceau du « grand opéra », combinaison de spectacle à grands effets, d’actions, de ballets et de musique. La plupart des opéras de ce style furent écrits par des compositeurs étrangers installés en France : La Vestale (1807) de Gaspare Spontini et Lodoïska (1791) de Luigi Cherubini, tous deux Italiens, ainsi que Masaniello, ou La Muette de Portici (1828), de Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871). Ce style atteignit son apogée dans les œuvres fluides du compositeur Giacomo Meyerbeer, comme Robert le Diable (1831) et Les Huguenots (1836). Faust (1859), de Charles Gounod, fut l’un des opéras français les plus populaires du milieu du XIXe siècle et il est toujours très présent à l'affiche au XXIe siècle.
34
+
35
+ Le compositeur français le plus productif de la dernière partie du XIXe siècle fut Jules Massenet, auteur notamment de Manon (1884), Werther (1892) et Thaïs (1894). Les autres œuvres caractéristiques de la période sont Mignon (1866) d’Ambroise Thomas, Carmen de Bizet (1875), Samson et Dalila (1877) de Camille Saint-Saëns et Lakmé (1883) de Léo Delibes. On peut aussi parler du travail de Jacques Offenbach (auteur des Contes d'Hoffmann), compositeur parisien né en Allemagne qui s’imposa comme le maître de l’opéra-comique français du XIXe siècle, appelé opéra-bouffe. En 1900, Gustave Charpentier composa Louise, opéra réaliste d’un style très différent, mettant en scène des ouvriers de Paris.
36
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37
+ Au tout début du XXe siècle, Claude Debussy renouvela le genre de l’opéra avec Pelléas et Mélisande (1902).
38
+
39
+ Parmi les autres compositeurs notables on peut noter Maurice Ravel (L'Heure espagnole, L'Enfant et les Sortilèges), Paul Dukas, Albert Roussel, Darius Milhaud et Francis Poulenc (Dialogues des Carmélites).
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41
+ Pour la période contemporaine on peut retenir le long drame sacré Saint François d'Assise (1983) d'Olivier Messiaen.
42
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43
+ Heinrich Schütz écrit, en 1627, le premier opéra sur des paroles allemandes, Dafne, dont la musique est perdue[2].
44
+
45
+ C’est en Angleterre que le compositeur d’origine allemande Georg Friedrich Haendel (1685-1759) fut le plus apprécié. Il écrivit quarante opéras dans le style italien pendant les années 1720-1730, après quoi il se tourna vers l’oratorio.
46
+
47
+ Christoph Willibald Ritter von Gluck (1714-1787) fut le réformateur de l'opéra classique allemand en introduisant le dramatique dans ses compositions. Il fut à l'origine de la Querelle des Gluckistes et des Piccinnistes alors qu'il était à Paris (1775-1779).
48
+
49
+ Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) a écrit lui aussi des opéras, une petite vingtaine en tout si l'on compte les « actions théâtrales » mises en musique. Mozart composa son premier opera seria (œuvre sérieuse en italien) à l'âge de 14 ans, en 1770, pour une commande milanaise. Ce fut Mitridate, re di Ponto (Mithridate, roi du Pont), d'après une tragédie de Racine.
50
+
51
+ Dans les années 1780, l'empereur d'Autriche voulut créer un genre théâtral national, dans lequel les opéras seraient évidemment chantés en allemand. C'est dans ce contexte que fut composé le Singspiel Die Entführung aus dem Serail (L'Enlèvement au sérail). Néanmoins, l'empereur ne donna pas suite à sa lubie, et l'opéra allemand dut attendre Wagner pour se faire un nom.
52
+
53
+ Mozart composa vers la fin de sa vie cinq de ses opéras les plus joués. Les trois premiers (Le nozze di Figaro, Don Giovanni et Così fan tutte) sont considérés comme une trilogie, car leur livret a été écrit par le même auteur, Lorenzo da Ponte, un aventurier aux mœurs légères (il était l'ami de Casanova, et à la fin de sa vie, exilé aux États-Unis, il fera donner l'un des premiers opéras chantés sur le sol américain, à savoir Don Giovanni). Don Giovanni avait été créé en 1787 à Prague.
54
+
55
+ En 1791, l'année de sa mort, Mozart composa deux opéras : le premier, La clemenza di Tito (la Clémence de Titus) est aujourd'hui considérée comme l'un des meilleurs operas serias jamais écrits[réf. nécessaire]. Le deuxième, la Flûte enchantée a notamment été filmée par Ingmar Bergman. Ce dernier opéra doit son livret à Schikaneder, un organisateur de spectacles alors lourdement endetté qui vit dans la Flûte enchantée l'occasion de se refaire une santé. Le plus redoutable de ses opéras pour la technique et les suraigus qu'il exige. Un air interprété par la Reine de la Nuit qui s'intitule Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen (Les flammes de l'enfer me dévorent le cœur) monte sur le contre-fa, sommet de la voix humaine.
56
+
57
+ L'opéra romantique allemand de Ludwig van Beethoven, Carl Maria von Weber, Richard Wagner et Richard Strauss, est l'héritier musical du Singspiel, qui devient rapidement obsolète au XIXe siècle.
58
+
59
+ Le premier grand opéra allemand du XIXe siècle est Fidelio (1805) de Ludwig van Beethoven (1770-1827).
60
+
61
+ Carl Maria von Weber (1786-1826) composa les opéras romantiques allemands Der Freischütz (1821) et Euryanthe (1823).
62
+
63
+ L’opéra allemand atteignit l’un de ses sommets avec Richard Wagner (1813-1883) qui donna naissance à ce qu’il a appelé le « drame en musique », dans lequel le texte (dont il était l’auteur), la partition et la mise en scène étaient inséparables. Ses premiers opéras, tels que Le Vaisseau fantôme (1843), Tannhäuser (1845) et Lohengrin (1850), conservèrent des éléments de l’ancien style. Ses plus grandes œuvres furent Tristan et Isolde (1865), les quatre opéras composant l’Anneau du Nibelung (1852-1874, comprend L'Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des dieux), Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (1868), où il décrivit les guildes médiévales, et Parsifal (1882). Les œuvres de Wagner font un grand usage du leitmotiv, terme musical identifiant un personnage ou une idée revenant régulièrement dans toute l’œuvre.
64
+
65
+ L’influence de Wagner se poursuivit dans pratiquement tous les opéras. Un des rares opéras à se détacher du lot est Hänsel et Gretel d’Engelbert Humperdinck (1893), inspiré du conte du même nom.
66
+
67
+ Au début du siècle la figure dominante est Richard Strauss, qui utilise une orchestration et des techniques vocales similaires à celles de Wagner dans Salomé (1905) et les poussa à l'extrême dans Elektra (1909). Le Chevalier à la rose (1911) devint son œuvre la plus populaire. Cet opéra fut suivi, entre autres, d’Ariane à Naxos (1912), de La Femme sans ombre (1919) et d’Arabella (1933).
68
+
69
+ L'opéra fut introduit en Russie dans les années 1730 par des troupes italiennes et fit bientôt partie des divertissements de la cour impériale et de l'aristocratie. De nombreux compositeurs étrangers, comme Baldassare Galuppi, Giovanni Paisiello, Giuseppe Sarti et Domenico Cimarosa furent invités en Russie et reçurent des commandes d'opéras, principalement en langue italienne. Parallèlement à cela, quelques musiciens natifs (par exemple Maxim Berezovski et Dmitri Bortnianski) étaient envoyés en Europe occidentale pour y étudier la composition musicale. Le premier opéra composé en langue russe fut Tsefal i Prokris du compositeur italien Francesco Araja (1755). Les compositeurs Vassili Pachkevitch, Yevstigney Fomine et Alexis Verstovsky contribuèrent au développement de l'opéra de langue russe.
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+ Toutefois le véritable acte de naissance de l'opéra russe est dû à Mikhail Glinka et à ses deux opéras, Une vie pour le tsar (1836) et Rouslan et Ludmila (1842). Parmi les principaux successeurs de Glinka on peut citer Alexandre Dargomyjski (La Roussalka et Le Convive de pierre), Modeste Moussorgski (Boris Godounov (1874) et La Khovantchina), Alexandre Borodine (Le Prince Igor (créé en 1890, de manière posthume), Nikolaï Rimski-Korsakov (La Demoiselle des neiges (Sniegourotchka), Sadko et Le Coq d'or (1909)) et Tchaïkovski (Eugène Onéguine et La Dame de pique).
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+ La grande majorité de ces œuvres montre l'importance croissante du nationalisme russe, composante d'un mouvement slavophile plus vaste, dans l'ensemble de la création artistique. L'œuvre de Pouchkine, considéré comme le fondateur de la littérature russe, a fourni l'intrigue d'une grande partie de ces opéras (notamment Rousslan et Ludmilla, Eugène Onéguine, Boris Godounov, Le Convive de pierre, Le Chevalier avare, La Roussalka, La Dame de pique, Le Coq d'or).
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+ L'opéra russe continua fortement d'exister au XXe siècle. Citons notamment[3] :
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+ L’opéra espagnol a produit des centaines voire des milliers d’ouvrages depuis le début du XVIIe siècle jusqu’à nos jours. L’Espagne constitue même historiquement, après l’Italie, le premier pays où l’art lyrique a éclos.
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+ Au cœur du Siècle d'or espagnol, qui connaît une floraison théâtrale, est représenté le premier opéra espagnol : La gloria de Niquea[4] (sur une musique de Matheo Romero, Juan de Palomares, Juan Blas de Castro et Álvaro de los Ríos) au Palais d'Aranjuez. Cette création en 1622 suit de peu Rome, mais précède Venise dans l’expérimentation du genre lyrique. La France et l’Allemagne devront encore attendre. Succède, en 1627, La selva sin amor[5], autre pièce théâtrale entièrement chantée sur un livret de Félix Lope de Vega. L’œuvre fut exécutée au château royal de l’Alcazar de Madrid. Peu après, c’est le Palais du Buen Retiro qui devient le réceptacle habituel des ouvrages lyriques de la cour espagnole. Ce palais madrilène, aujourd’hui disparu (à la suite de son incendie par l’Armée napoléonienne en déroute en 1808)[6], comportait un théâtre couvert à l’image de la toute nouvelle mode italienne. Car en ces temps, la péninsule italienne était en large partie sous la domination politique de l’empire espagnol. D’où, des échanges culturels et artistiques. Il sera même des compositeurs d’origine italienne qui écriront des œuvres lyriques pour l’Espagne à partir de livrets en espagnol, comme plus tard Francisco Corradini (1700-1769) ou Luigi Boccherini (1743-1805).
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+ Peu après la création de l’opéra en Espagne, naît un genre dérivé : la zarzuela, en 1648 avec El jardín de Falerina[7], au Palais royal de la Zarzuela (aux environs de Madrid). La zarzuela se distingue de l’opéra (intitulé qui n’existait pas encore, en Espagne ni même en Italie) par l’introduction de passages parlés parmi les scènes chantées (comme pour l’opéra-comique français ou le Singspiel allemand, genres qui eux n’apparaîtront que plus d’un siècle après). Mais il est difficile de faire des catégories tranchées entre opéra espagnol et zarzuela, tant les hybrides abondent.
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+ Durant les XVIIe et XVIIIe siècles, il est une multitude d’ouvrages lyriques sur des livrets en espagnol (plus d’un millier, bien que beaucoup de partitions aient disparu, notamment dans l’incendie du Palais du Buen Retiro
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+ ). Au XVIIe siècle, se distinguent, parmi tant d’autres, les compositeurs lyriques Cristóbal Galán, Juan de Navas, Juan de Serqueira et surtout Juan Hidalgo (1614-1685). De ce dernier, a été conservé Celos aun del aire matan[9], créé en 1660 sur un livret de Pedro Calderón de la Barca. Au XVIIIe siècle, les compositeurs marquants sont Sebastián Durón (1660-1716) – auteur de la première œuvre répertoriée à porter l’intitulé espagnol « ópera », La guerra de los gigantes, datée de 1700 –, Antonio de Literes (1673-1747), José de Nebra (1702-1768) et Antonio Rodríguez de Hita (1724-1787).
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+ Aux XIXe et XXe siècles, se comptent environ six cents opéras espagnols (différents, donc, des zarzuelas). Avec par exemple, de 1880 à 1910, plus de cinquante créations d’opéras, dont une trentaine pour la seule décennie 1890. De ces deux siècles, parmi les compositeurs espagnols d’opéras les plus connus, peuvent être cités : Emilio Arrieta (1821-1894, auteur de Marina), Ruperto Chapí (1851-1909, auteur de Margarita la Tornera), Antonio Reparaz (1831-1886), Tomás Bretón (1850-1923, auteur de La Dolores), Valentín Zubiaurre (1837-1914), Emilio Serrano (1850-1939), Felipe Pedrell (1841-1922), Enrique Granados, Isaac Albéniz, Manuel de Falla, Joaquín Turina, Conrado del Campo (1878-1953, auteur de La tragedia del beso), Amadeo Vives (1871-1932, auteur de Artús et Maruxa), Manuel Penella (1880-1939, auteur de El gato montés), Jesús Guridi (1886-1961, auteur de Mirentxu), Federico Moreno Torroba (1891-1982, auteur de El poeta), José Serrano Simeón (1873-1941, auteur de La venta de los gatos), Pablo Sorozábal (1897-1988, auteur de Adiós a la bohemia et Juan José)… Mais à côté des quelques titres d’opéras qui sont ici mentionnés, les uns et les autres de ces compositeurs auront aussi composé nombre de zarzuelas[10].
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+ L'opéra polonais naît en 1628 avec la représentation de Galatea de Sante Orlandi et de La liberazione di Ruggiero dall'isola d'Alcina de Francesca Caccini à Varsovie donnée à l'initiative du prince Ladislas IV Vasa. Après son accession au trône, celui-ci crée au sein du palais royal un théâtre d'opéra où l'on présente fréquemment les œuvres de Marco Scacchi, sur les livrets de Virgilio Puccitelli. Subsiste du premier opéra en polonais le manuscrit de Heca (La Drôlerie), créé entre le XVIIe et le XVIIIe siècle. On peut trouver dans les poèmes d'Adam Korczyński (XVIIIe siècle) plusieurs influences de l'opéra. En 1748 le roi Auguste III de Pologne fonde un nouvel opéra à Varsovie ou sont représentées les œuvres de Johann Adolf Hasse, parmi lesquelles Zenobia, sur un livret de Pietro Metastasio, créé pour le théâtre polonais. Durant le règne de Stanislas II de Pologne l'opéra varsovien est dirigé par Wojciech Bogusławski qui, en collaboration avec les tchèques polonisés Maciej Kamieński et Jan Stefani, donne plusieurs opéras en polonais avec des allusions contre les futurs occupants de la Pologne (principalement la Russie). Le plus important opéra de ce temps est Cud mniemany, albo Krakowiacy i Górale (Miracle supposé ou les Cracoviens et les montagnards). Après la chute de la Pologne, le théâtre de Varsovie continue à présenter des opéras de Karol Kurpiński et Józef Elsner. Le Faust du prince Antoni Henryk Radziwiłł est la première réalisation opératique de l'œuvre de Johann Wolfgang von Goethe. Les plus importants opéras polonais de la période romantique sont ceux de Stanisław Moniuszko, ancrés dans le cœur de toute la nation polonaise, sans toutefois devenir populaires dans le monde. La représentation de Manru de Ignacy Paderewski au Metropolitan Opera en 1902 est un épisode important pour l'histoire de l'opéra polonais. La renaissance de la Pologne en 1918 est dominée par Karol Szymanowski avec son opéra Król Roger (Le Roi Roger), sur un livret de Jarosław Iwaszkiewicz. L'opéra moderne polonais est représenté par Tadeusz Baird (dont l'œuvre la plus considérable est Jutro - Demain), Krzysztof Penderecki (Les Diables de Loudun, Paradise Lost, Le Masque noir, Ubu Rex), Zygmunt Krauze (Yvonne, princesse de Bourgogne) et Paweł Mykietyn (L'Ignorant et le Fou). En 2006 est représenté à Moscou l'opéra Pasażerka (La Passagère, d'après le roman polonais de Zofia Posmysz), composé par Mieczyslaw Weinberg, polonais juif russifié, dont le sujet s'intéresse aux bourreaux et aux victimes du camp d'Auschwitz. Il sera ensuite présenté en 2010 à Varsovie.
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+ Dans les Pays-Bas espagnols, l'opéra italien fut introduit en 1650 par Giuseppe Zamponi, maître de chapelle à la cour de Bruxelles[11]. C’est à Bruxelles, au palais du gouverneur Léopold-Guillaume de Habsbourg, que fut représenté l’opéra de style vénitien Ulisse nell'isola di Circe de Zamponi, dont le prologue et les actes étaient entrecoupés du Ballet du monde du maître de danse Giambattista Balbi. Ce fut la première fois qu'un véritable opéra a été mis en scène aux Pays-Bas[12].
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+ À Amsterdam, l'opéra ne fut pas introduit avant 1677[11]. Le premier opéra réalisé en république des Provinces-Unies, en 1677, est Isis de Giovanni Battista Lulli et de Philippe Quinault, représenté au Théâtre d'Amsterdam[13]. La plus ancienne production d’art lyrique en langue néerlandaise se rapprochant du genre de l’opéra, et créée aux Pays-Bas septentrionaux en 1686, est l'opéra sur la devise « Sans le vin et la bonne chère, plus d'amour »[14] dont les paroles sont de Govert Bidloo et dont la musique est de Johann Schenck. L'opéra De triomfeerende min (en français : Le Triomphe de l'amour), composé par Carolus Hacquart en 1678, après la conclusion du traité de Nimègue sur un livret de Dirck Buysero, n’aurait jamais été réalisé[15].
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+ L'engouement pour l'opéra a permis de produire les premières œuvres littéraires en wallon, qui contribuèrent à conférer un statut respectable à cette langue. Les quatre livrets de Simon de Harlez, de Cartier, Fabry et Vivario, connus sous le nom de « théâtre liégeois », furent créés en 1756, et joués régulièrement sous l'Ancien Régime devant les princes invités en Principauté de Liège. Ils furent republiés par François Bailleux en 1854 et contribuèrent à la naissance de la Société de langue et littérature wallonnes en 1856.
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+ En 1757, Jean-Noël Hamal, formé à Liège et à Rome, a mis en musique ces opéras en wallon, dont Li Voyedje di Tchofontaine (Le Voyage de Chaudfontaine)[16].
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+ Un opéra est une œuvre musicale et théâtrale pour un orchestre et des chanteurs, bâtie sur un livret qui met en scène des personnages et leur histoire, où les rôles sont chantés. L'opéra est l’une des formes de l'art lyrique du théâtre musical occidental.
2
+
3
+ L'œuvre, chantée par des interprètes possédant un registre vocal déterminé en fonction du rôle et accompagnés par un orchestre, parfois symphonique, parfois de chambre, parfois destiné au seul répertoire d'opéra, est constituée d'un livret mis en musique sous forme d'airs, de récitatifs, de chœurs, d'intermèdes souvent précédés d'une ouverture et parfois agrémentés de ballets.
4
+
5
+ Le genre musical est décliné selon les pays et les époques et recouvre des œuvres d’appellations et de formes différentes. Aujourd’hui, les œuvres sont jouées dans des salles d’opéra spécifiquement affectées ou tout simplement sur des scènes de théâtre ou dans des salles de concerts, voire en plein air.
6
+
7
+ Les représentations sont organisées par des institutions du secteur public ou privé, parfois désignées sous le vocable de « maison d'opéra », qui peuvent regrouper les compagnies d’artistes (orchestre, chœur et ballet) et les services administratifs et techniques nécessaires à l’organisation des saisons culturelles.
8
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9
+ Selon Serge Dorny, directeur de l'Opéra de Lyon, « il y a en tout dans le répertoire 6000 opéras, dont 100 seulement sont joués régulièrement »[1].
10
+
11
+ L’opéra occidental est né en Italie à Florence au XVIIe siècle. Parmi les ancêtres de l'opéra figurent les madrigaux italiens, qui mirent en musique des situations avec des dialogues mais sans jeu de scène. Les mascarades, les ballets de cour, les intermezzi, ainsi que d'autres spectacles de cour de la Renaissance, faisant intervenir des figurants, de la musique et de la danse, sont autant de précurseurs. L’opéra proprement dit émane d’un groupe de musiciens et d'intellectuels humanistes florentins qui s'étaient donnés le nom de Camerata (« salon » en florentin). La Camerata, appelée aussi Camerata fiorentina ou encore Camerata de' Bardi, du nom de son principal mécène, s’était fixé deux objectifs principaux : faire revivre le style musical du théâtre grec antique et s’opposer au style contrapuntique de la musique de la Renaissance. En particulier, ils souhaitaient que les compositeurs s'attachent à ce que la musique reflète, simplement et mot pour mot, la signification des textes, les mette en valeur et non les rende incompréhensibles par la complexité des architectures sonores de son accompagnement. La Camerata pensait reprendre en cela les caractéristiques de la musique grecque antique. Pour atteindre ce but, on utilise la monodie accompagnée par la basse continue, les chœurs madrigalesques et les ritournelles et danses instrumentales.
12
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+ En 1598 à Mantoue, Jacopo Peri écrit Dafne (en), que l'on considère alors comme l'un des premiers opéras (on parle à cette époque de dramma per musica). L'Orfeo (1607) de Claudio Monteverdi est également cité de nos jours.
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+ Le premier grand compositeur d’opéras fut Claudio Monteverdi. Ses opéras (L'Orfeo, 1607 ; Ariane, 1608 ; Le Retour d'Ulysse dans sa patrie, 1640 ; Le Couronnement de Poppée, 1642) appliquaient les bases de l’opéra, définies à Florence par la Camerata de Bardi à la fin du XVIe siècle, en réaction contre les excès de la polyphonie de la Renaissance. Si Claudio Monteverdi n'est pas le premier compositeur à traduire ce programme (le premier opéra, Dafne, étant attribué à Jacopo Peri en 1598 chez le comte Bardi), c'est lui qui porta dès ses débuts l'opéra à un état de perfection qui suscita l'émulation des autres musiciens et la faveur du public.
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+ L’opéra se répandit rapidement dans toute l’Italie, mais assez vite, les intentions initiales des créateurs de l'opéra sont dévoyées, le chant prenant progressivement la primauté sur la déclamation. La diffusion du nouveau type de spectacle touche d'abord Rome (Stefano Landi, Luigi Rossi) et plus encore Venise devenue le principal centre de l’opéra en Italie au milieu et à la fin du XVIIe siècle (Cavalli, Cesti, Legrenzi, plus tard Caldara, Lotti, Vivaldi, etc.). En 1637, dans cette ville, l'ouverture pour la première fois du théâtre San Cassiano à un public payant a eu pour conséquence d'élargir l'audience de l'opéra au-delà des cours fréquentées uniquement par la noblesse et d'accroître son importance artistique et sociale. L'opéra de tradition vénitienne mêle souvent aspects tragiques et comiques voire burlesques, fait intervenir magie et merveilleux, multiplie les personnages et les genres musicaux. La dernière école à apparaître est celle de Naples, elle finira par imposer son style à toute la péninsule italienne et à presque toute l'Europe. L'opéra napolitain va être l'objet d'une lutte d'influence continuelle entre librettistes, musiciens et chanteurs. Les librettistes considèrent que la musique doit être au service du texte, les musiciens, que seule la musique donne vie et consistance à l'œuvre ; les chanteurs usent de leur étonnante virtuosité pour imposer l'évolution de l'opéra vers une simple succession d'arias, les récitatifs n'étant que des intermèdes permettant un enchaînement logique des arias. La tradition napolitaine connaît ainsi plusieurs « réformes » visant à retourner aux fondamentaux. Fondée par Provenzale, son héros principal est Alessandro Scarlatti, qui introduit l'ouverture à l'italienne, réduit la structure musicale à l'alternance « récitatif/aria da capo », met en vedette la virtuosité des chanteurs (et surtout celle des castrats) et favorise l'évolution du dramma per musica vers l’opera seria (qui se différencie alors de l’opera buffa) composé sur les livrets d'Apostolo Zeno et surtout de Pietro Metastasio, partisans d'une épuration inspirée par l'exemple des poètes classiques français (Corneille et plus encore Racine) : respect des trois unités, élimination des éléments comiques et merveilleux, limitation du nombre de personnages... L'école napolitaine brilla particulièrement au XVIIIe siècle avec A. Scarlatti, Porpora, Vinci, Leo, Jommelli, etc.
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+ Le genre fut adopté par les musiciens allemands ayant séjourné en Italie, rivalisant alors avec les Italiens eux-mêmes : Haendel composa 43 opéras, Hasse pas moins de 56 opéras. Le genre fut ensuite importé dans les autres pays d'Europe, à l'exception notable de la France.
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+ La production d'opéras italiens est énorme au XVIIIe siècle, et réutilise à l'infini les mêmes livrets des auteurs les plus appréciés, en particulier Métastase.
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+ Au XIXe siècle, l’opéra italien continua de laisser une place de choix à la voix. Gioachino Rossini composa des opéras-bouffes comme Le Barbier de Séville (1816) et La Cenerentola (1817), qui ont éclipsé ses œuvres plus dramatiques, comme Guillaume Tell (1829). Le style du bel canto, caractérisé par des airs coulants, expressifs et souvent spectaculaires, s’est également épanoui dans les œuvres de Vincenzo Bellini, dont Norma (1831), La sonnambula (1831) et I puritani (1835), ainsi que dans les opéras de Gaetano Donizetti, Lucia di Lammermoor (1835), ou dans ses comédies L'Élixir d'amour (1832) et Don Pasquale (1843). La deuxième moitié du XIXe siècle, en Italie, laissera la place à Verdi puis aux véristes, dont Puccini sera le principal vecteur.
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+ L’homme qui a personnifié l’opéra italien est sans conteste Giuseppe Verdi : il a insufflé à ses œuvres une vigueur dramatique et une vitalité rythmique inégalées. Il composa nombre d’opéras dont Nabucco (1842), Ernani (1844) Rigoletto (1851), Il trovatore (Le Trouvère, 1853), La traviata (1853), Un ballo in maschera (Un bal masqué, 1859), La forza del destino (La Force du destin, 1862) et Aïda (1871), qui associe les splendeurs visuelles du grand opéra aux subtilités musicales d’une histoire d’amour tragique. Néanmoins, les opéras de Verdi restent profondément italiens, utilisant la voix humaine comme principal moyen d’expression.
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+ L'opéra italien arrive en France en 1645 : le cardinal Mazarin avait fait venir de Venise une troupe qui interpréta La finta pazza à la cour de Louis XIV : le succès est immédiat. Mais il faut attendre 1671 pour voir le premier opéra réellement « français » : Pomone, de Robert Cambert et Pierre Perrin.
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+ Au début du XVIIe siècle, le style napolitain s’établit dans pratiquement toute l’Europe, sauf en France où le compositeur Jean-Baptiste Lully, musicien de Louis XIV, fonda une école française d’opéra : la tragédie lyrique. Ses compositions reflétaient le faste de la cour de Versailles. Le ballet avait une place beaucoup plus importante dans les opéras français (tragédies lyriques) de Lully que dans les opéras italiens. Lully créa également un type d’ouverture, l’ouverture à la française. Alceste (1674), Atys (1676), Roland (1685), Armide (1686), Acis et Galatée (1686) restent ses chefs-d’œuvre.
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+ Jean-Philippe Rameau avec Hippolyte et Aricie (1733), Castor et Pollux (1737) et Dardanus (1739), Les Indes galantes (1735), et Les Boréades (1764) ; Marc-Antoine Charpentier avec Médée (1693) et David et Jonathas (1684) ; André Campra avec Achille et Déidamie (1735) enrichirent à leur tour l’héritage de Lully. Après la mort de Rameau en 1764, s'ouvre une période pendant laquelle sont repris les livrets écrits par Quinault pour Lully et viennent s'installer à Paris de prestigieux compositeurs étrangers comme Gluck, Piccinni ou Jean-Chrétien Bach.
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+ Au cours du XIXe siècle, le romantisme se développa en France, en Allemagne et en Italie, et gagna l’opéra. Paris était alors le berceau du « grand opéra », combinaison de spectacle à grands effets, d’actions, de ballets et de musique. La plupart des opéras de ce style furent écrits par des compositeurs étrangers installés en France : La Vestale (1807) de Gaspare Spontini et Lodoïska (1791) de Luigi Cherubini, tous deux Italiens, ainsi que Masaniello, ou La Muette de Portici (1828), de Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871). Ce style atteignit son apogée dans les œuvres fluides du compositeur Giacomo Meyerbeer, comme Robert le Diable (1831) et Les Huguenots (1836). Faust (1859), de Charles Gounod, fut l’un des opéras français les plus populaires du milieu du XIXe siècle et il est toujours très présent à l'affiche au XXIe siècle.
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35
+ Le compositeur français le plus productif de la dernière partie du XIXe siècle fut Jules Massenet, auteur notamment de Manon (1884), Werther (1892) et Thaïs (1894). Les autres œuvres caractéristiques de la période sont Mignon (1866) d’Ambroise Thomas, Carmen de Bizet (1875), Samson et Dalila (1877) de Camille Saint-Saëns et Lakmé (1883) de Léo Delibes. On peut aussi parler du travail de Jacques Offenbach (auteur des Contes d'Hoffmann), compositeur parisien né en Allemagne qui s’imposa comme le maître de l’opéra-comique français du XIXe siècle, appelé opéra-bouffe. En 1900, Gustave Charpentier composa Louise, opéra réaliste d’un style très différent, mettant en scène des ouvriers de Paris.
36
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37
+ Au tout début du XXe siècle, Claude Debussy renouvela le genre de l’opéra avec Pelléas et Mélisande (1902).
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+
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+ Parmi les autres compositeurs notables on peut noter Maurice Ravel (L'Heure espagnole, L'Enfant et les Sortilèges), Paul Dukas, Albert Roussel, Darius Milhaud et Francis Poulenc (Dialogues des Carmélites).
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+ Pour la période contemporaine on peut retenir le long drame sacré Saint François d'Assise (1983) d'Olivier Messiaen.
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+ Heinrich Schütz écrit, en 1627, le premier opéra sur des paroles allemandes, Dafne, dont la musique est perdue[2].
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45
+ C’est en Angleterre que le compositeur d’origine allemande Georg Friedrich Haendel (1685-1759) fut le plus apprécié. Il écrivit quarante opéras dans le style italien pendant les années 1720-1730, après quoi il se tourna vers l’oratorio.
46
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47
+ Christoph Willibald Ritter von Gluck (1714-1787) fut le réformateur de l'opéra classique allemand en introduisant le dramatique dans ses compositions. Il fut à l'origine de la Querelle des Gluckistes et des Piccinnistes alors qu'il était à Paris (1775-1779).
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49
+ Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) a écrit lui aussi des opéras, une petite vingtaine en tout si l'on compte les « actions théâtrales » mises en musique. Mozart composa son premier opera seria (œuvre sérieuse en italien) à l'âge de 14 ans, en 1770, pour une commande milanaise. Ce fut Mitridate, re di Ponto (Mithridate, roi du Pont), d'après une tragédie de Racine.
50
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51
+ Dans les années 1780, l'empereur d'Autriche voulut créer un genre théâtral national, dans lequel les opéras seraient évidemment chantés en allemand. C'est dans ce contexte que fut composé le Singspiel Die Entführung aus dem Serail (L'Enlèvement au sérail). Néanmoins, l'empereur ne donna pas suite à sa lubie, et l'opéra allemand dut attendre Wagner pour se faire un nom.
52
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53
+ Mozart composa vers la fin de sa vie cinq de ses opéras les plus joués. Les trois premiers (Le nozze di Figaro, Don Giovanni et Così fan tutte) sont considérés comme une trilogie, car leur livret a été écrit par le même auteur, Lorenzo da Ponte, un aventurier aux mœurs légères (il était l'ami de Casanova, et à la fin de sa vie, exilé aux États-Unis, il fera donner l'un des premiers opéras chantés sur le sol américain, à savoir Don Giovanni). Don Giovanni avait été créé en 1787 à Prague.
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+ En 1791, l'année de sa mort, Mozart composa deux opéras : le premier, La clemenza di Tito (la Clémence de Titus) est aujourd'hui considérée comme l'un des meilleurs operas serias jamais écrits[réf. nécessaire]. Le deuxième, la Flûte enchantée a notamment été filmée par Ingmar Bergman. Ce dernier opéra doit son livret à Schikaneder, un organisateur de spectacles alors lourdement endetté qui vit dans la Flûte enchantée l'occasion de se refaire une santé. Le plus redoutable de ses opéras pour la technique et les suraigus qu'il exige. Un air interprété par la Reine de la Nuit qui s'intitule Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen (Les flammes de l'enfer me dévorent le cœur) monte sur le contre-fa, sommet de la voix humaine.
56
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57
+ L'opéra romantique allemand de Ludwig van Beethoven, Carl Maria von Weber, Richard Wagner et Richard Strauss, est l'héritier musical du Singspiel, qui devient rapidement obsolète au XIXe siècle.
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+ Le premier grand opéra allemand du XIXe siècle est Fidelio (1805) de Ludwig van Beethoven (1770-1827).
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+ Carl Maria von Weber (1786-1826) composa les opéras romantiques allemands Der Freischütz (1821) et Euryanthe (1823).
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+ L’opéra allemand atteignit l’un de ses sommets avec Richard Wagner (1813-1883) qui donna naissance à ce qu’il a appelé le « drame en musique », dans lequel le texte (dont il était l’auteur), la partition et la mise en scène étaient inséparables. Ses premiers opéras, tels que Le Vaisseau fantôme (1843), Tannhäuser (1845) et Lohengrin (1850), conservèrent des éléments de l’ancien style. Ses plus grandes œuvres furent Tristan et Isolde (1865), les quatre opéras composant l’Anneau du Nibelung (1852-1874, comprend L'Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des dieux), Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (1868), où il décrivit les guildes médiévales, et Parsifal (1882). Les œuvres de Wagner font un grand usage du leitmotiv, terme musical identifiant un personnage ou une idée revenant régulièrement dans toute l’œuvre.
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65
+ L’influence de Wagner se poursuivit dans pratiquement tous les opéras. Un des rares opéras à se détacher du lot est Hänsel et Gretel d’Engelbert Humperdinck (1893), inspiré du conte du même nom.
66
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67
+ Au début du siècle la figure dominante est Richard Strauss, qui utilise une orchestration et des techniques vocales similaires à celles de Wagner dans Salomé (1905) et les poussa à l'extrême dans Elektra (1909). Le Chevalier à la rose (1911) devint son œuvre la plus populaire. Cet opéra fut suivi, entre autres, d’Ariane à Naxos (1912), de La Femme sans ombre (1919) et d’Arabella (1933).
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+ L'opéra fut introduit en Russie dans les années 1730 par des troupes italiennes et fit bientôt partie des divertissements de la cour impériale et de l'aristocratie. De nombreux compositeurs étrangers, comme Baldassare Galuppi, Giovanni Paisiello, Giuseppe Sarti et Domenico Cimarosa furent invités en Russie et reçurent des commandes d'opéras, principalement en langue italienne. Parallèlement à cela, quelques musiciens natifs (par exemple Maxim Berezovski et Dmitri Bortnianski) étaient envoyés en Europe occidentale pour y étudier la composition musicale. Le premier opéra composé en langue russe fut Tsefal i Prokris du compositeur italien Francesco Araja (1755). Les compositeurs Vassili Pachkevitch, Yevstigney Fomine et Alexis Verstovsky contribuèrent au développement de l'opéra de langue russe.
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+ Toutefois le véritable acte de naissance de l'opéra russe est dû à Mikhail Glinka et à ses deux opéras, Une vie pour le tsar (1836) et Rouslan et Ludmila (1842). Parmi les principaux successeurs de Glinka on peut citer Alexandre Dargomyjski (La Roussalka et Le Convive de pierre), Modeste Moussorgski (Boris Godounov (1874) et La Khovantchina), Alexandre Borodine (Le Prince Igor (créé en 1890, de manière posthume), Nikolaï Rimski-Korsakov (La Demoiselle des neiges (Sniegourotchka), Sadko et Le Coq d'or (1909)) et Tchaïkovski (Eugène Onéguine et La Dame de pique).
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+ La grande majorité de ces œuvres montre l'importance croissante du nationalisme russe, composante d'un mouvement slavophile plus vaste, dans l'ensemble de la création artistique. L'œuvre de Pouchkine, considéré comme le fondateur de la littérature russe, a fourni l'intrigue d'une grande partie de ces opéras (notamment Rousslan et Ludmilla, Eugène Onéguine, Boris Godounov, Le Convive de pierre, Le Chevalier avare, La Roussalka, La Dame de pique, Le Coq d'or).
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+ L'opéra russe continua fortement d'exister au XXe siècle. Citons notamment[3] :
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+ L’opéra espagnol a produit des centaines voire des milliers d’ouvrages depuis le début du XVIIe siècle jusqu’à nos jours. L’Espagne constitue même historiquement, après l’Italie, le premier pays où l’art lyrique a éclos.
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+ Au cœur du Siècle d'or espagnol, qui connaît une floraison théâtrale, est représenté le premier opéra espagnol : La gloria de Niquea[4] (sur une musique de Matheo Romero, Juan de Palomares, Juan Blas de Castro et Álvaro de los Ríos) au Palais d'Aranjuez. Cette création en 1622 suit de peu Rome, mais précède Venise dans l’expérimentation du genre lyrique. La France et l’Allemagne devront encore attendre. Succède, en 1627, La selva sin amor[5], autre pièce théâtrale entièrement chantée sur un livret de Félix Lope de Vega. L’œuvre fut exécutée au château royal de l’Alcazar de Madrid. Peu après, c’est le Palais du Buen Retiro qui devient le réceptacle habituel des ouvrages lyriques de la cour espagnole. Ce palais madrilène, aujourd’hui disparu (à la suite de son incendie par l’Armée napoléonienne en déroute en 1808)[6], comportait un théâtre couvert à l’image de la toute nouvelle mode italienne. Car en ces temps, la péninsule italienne était en large partie sous la domination politique de l’empire espagnol. D’où, des échanges culturels et artistiques. Il sera même des compositeurs d’origine italienne qui écriront des œuvres lyriques pour l’Espagne à partir de livrets en espagnol, comme plus tard Francisco Corradini (1700-1769) ou Luigi Boccherini (1743-1805).
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+ Peu après la création de l’opéra en Espagne, naît un genre dérivé : la zarzuela, en 1648 avec El jardín de Falerina[7], au Palais royal de la Zarzuela (aux environs de Madrid). La zarzuela se distingue de l’opéra (intitulé qui n’existait pas encore, en Espagne ni même en Italie) par l’introduction de passages parlés parmi les scènes chantées (comme pour l’opéra-comique français ou le Singspiel allemand, genres qui eux n’apparaîtront que plus d’un siècle après). Mais il est difficile de faire des catégories tranchées entre opéra espagnol et zarzuela, tant les hybrides abondent.
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+ Durant les XVIIe et XVIIIe siècles, il est une multitude d’ouvrages lyriques sur des livrets en espagnol (plus d’un millier, bien que beaucoup de partitions aient disparu, notamment dans l’incendie du Palais du Buen Retiro
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+ [8]
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+ ). Au XVIIe siècle, se distinguent, parmi tant d’autres, les compositeurs lyriques Cristóbal Galán, Juan de Navas, Juan de Serqueira et surtout Juan Hidalgo (1614-1685). De ce dernier, a été conservé Celos aun del aire matan[9], créé en 1660 sur un livret de Pedro Calderón de la Barca. Au XVIIIe siècle, les compositeurs marquants sont Sebastián Durón (1660-1716) – auteur de la première œuvre répertoriée à porter l’intitulé espagnol « ópera », La guerra de los gigantes, datée de 1700 –, Antonio de Literes (1673-1747), José de Nebra (1702-1768) et Antonio Rodríguez de Hita (1724-1787).
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+
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+ Aux XIXe et XXe siècles, se comptent environ six cents opéras espagnols (différents, donc, des zarzuelas). Avec par exemple, de 1880 à 1910, plus de cinquante créations d’opéras, dont une trentaine pour la seule décennie 1890. De ces deux siècles, parmi les compositeurs espagnols d’opéras les plus connus, peuvent être cités : Emilio Arrieta (1821-1894, auteur de Marina), Ruperto Chapí (1851-1909, auteur de Margarita la Tornera), Antonio Reparaz (1831-1886), Tomás Bretón (1850-1923, auteur de La Dolores), Valentín Zubiaurre (1837-1914), Emilio Serrano (1850-1939), Felipe Pedrell (1841-1922), Enrique Granados, Isaac Albéniz, Manuel de Falla, Joaquín Turina, Conrado del Campo (1878-1953, auteur de La tragedia del beso), Amadeo Vives (1871-1932, auteur de Artús et Maruxa), Manuel Penella (1880-1939, auteur de El gato montés), Jesús Guridi (1886-1961, auteur de Mirentxu), Federico Moreno Torroba (1891-1982, auteur de El poeta), José Serrano Simeón (1873-1941, auteur de La venta de los gatos), Pablo Sorozábal (1897-1988, auteur de Adiós a la bohemia et Juan José)… Mais à côté des quelques titres d’opéras qui sont ici mentionnés, les uns et les autres de ces compositeurs auront aussi composé nombre de zarzuelas[10].
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+ L'opéra polonais naît en 1628 avec la représentation de Galatea de Sante Orlandi et de La liberazione di Ruggiero dall'isola d'Alcina de Francesca Caccini à Varsovie donnée à l'initiative du prince Ladislas IV Vasa. Après son accession au trône, celui-ci crée au sein du palais royal un théâtre d'opéra où l'on présente fréquemment les œuvres de Marco Scacchi, sur les livrets de Virgilio Puccitelli. Subsiste du premier opéra en polonais le manuscrit de Heca (La Drôlerie), créé entre le XVIIe et le XVIIIe siècle. On peut trouver dans les poèmes d'Adam Korczyński (XVIIIe siècle) plusieurs influences de l'opéra. En 1748 le roi Auguste III de Pologne fonde un nouvel opéra à Varsovie ou sont représentées les œuvres de Johann Adolf Hasse, parmi lesquelles Zenobia, sur un livret de Pietro Metastasio, créé pour le théâtre polonais. Durant le règne de Stanislas II de Pologne l'opéra varsovien est dirigé par Wojciech Bogusławski qui, en collaboration avec les tchèques polonisés Maciej Kamieński et Jan Stefani, donne plusieurs opéras en polonais avec des allusions contre les futurs occupants de la Pologne (principalement la Russie). Le plus important opéra de ce temps est Cud mniemany, albo Krakowiacy i Górale (Miracle supposé ou les Cracoviens et les montagnards). Après la chute de la Pologne, le théâtre de Varsovie continue à présenter des opéras de Karol Kurpiński et Józef Elsner. Le Faust du prince Antoni Henryk Radziwiłł est la première réalisation opératique de l'œuvre de Johann Wolfgang von Goethe. Les plus importants opéras polonais de la période romantique sont ceux de Stanisław Moniuszko, ancrés dans le cœur de toute la nation polonaise, sans toutefois devenir populaires dans le monde. La représentation de Manru de Ignacy Paderewski au Metropolitan Opera en 1902 est un épisode important pour l'histoire de l'opéra polonais. La renaissance de la Pologne en 1918 est dominée par Karol Szymanowski avec son opéra Król Roger (Le Roi Roger), sur un livret de Jarosław Iwaszkiewicz. L'opéra moderne polonais est représenté par Tadeusz Baird (dont l'œuvre la plus considérable est Jutro - Demain), Krzysztof Penderecki (Les Diables de Loudun, Paradise Lost, Le Masque noir, Ubu Rex), Zygmunt Krauze (Yvonne, princesse de Bourgogne) et Paweł Mykietyn (L'Ignorant et le Fou). En 2006 est représenté à Moscou l'opéra Pasażerka (La Passagère, d'après le roman polonais de Zofia Posmysz), composé par Mieczyslaw Weinberg, polonais juif russifié, dont le sujet s'intéresse aux bourreaux et aux victimes du camp d'Auschwitz. Il sera ensuite présenté en 2010 à Varsovie.
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+ Dans les Pays-Bas espagnols, l'opéra italien fut introduit en 1650 par Giuseppe Zamponi, maître de chapelle à la cour de Bruxelles[11]. C’est à Bruxelles, au palais du gouverneur Léopold-Guillaume de Habsbourg, que fut représenté l’opéra de style vénitien Ulisse nell'isola di Circe de Zamponi, dont le prologue et les actes étaient entrecoupés du Ballet du monde du maître de danse Giambattista Balbi. Ce fut la première fois qu'un véritable opéra a été mis en scène aux Pays-Bas[12].
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+ À Amsterdam, l'opéra ne fut pas introduit avant 1677[11]. Le premier opéra réalisé en république des Provinces-Unies, en 1677, est Isis de Giovanni Battista Lulli et de Philippe Quinault, représenté au Théâtre d'Amsterdam[13]. La plus ancienne production d’art lyrique en langue néerlandaise se rapprochant du genre de l’opéra, et créée aux Pays-Bas septentrionaux en 1686, est l'opéra sur la devise « Sans le vin et la bonne chère, plus d'amour »[14] dont les paroles sont de Govert Bidloo et dont la musique est de Johann Schenck. L'opéra De triomfeerende min (en français : Le Triomphe de l'amour), composé par Carolus Hacquart en 1678, après la conclusion du traité de Nimègue sur un livret de Dirck Buysero, n’aurait jamais été réalisé[15].
94
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95
+ L'engouement pour l'opéra a permis de produire les premières œuvres littéraires en wallon, qui contribuèrent à conférer un statut respectable à cette langue. Les quatre livrets de Simon de Harlez, de Cartier, Fabry et Vivario, connus sous le nom de « théâtre liégeois », furent créés en 1756, et joués régulièrement sous l'Ancien Régime devant les princes invités en Principauté de Liège. Ils furent republiés par François Bailleux en 1854 et contribuèrent à la naissance de la Société de langue et littérature wallonnes en 1856.
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+
97
+ En 1757, Jean-Noël Hamal, formé à Liège et à Rome, a mis en musique ces opéras en wallon, dont Li Voyedje di Tchofontaine (Le Voyage de Chaudfontaine)[16].
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+ Opera est un navigateur web gratuit et multiplateforme développé par la société norvégienne Opera Software, qui propose plusieurs logiciels relatifs à Internet.
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+ Opera est un navigateur relativement peu utilisé par rapport aux autres navigateurs web, totalisant environ 4 %[4] de parts de marché selon StatCounter, et environ 6,5 %[5] en environnement mobile. Depuis sa version 15 en 2013, Opera utilise le moteur de rendu HTML Blink (contre Presto précédemment).
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11
+ Personnalisable et portable, il est ou a été disponible pour de nombreuses architectures et plates-formes, de Windows à OS/2, en passant par Linux, FreeBSD, Solaris et macOS, tant sur les architectures x86 que SPARC et sur les matériels Twin de l'opérateur ADSL Neuf, la Nintendo DS, la Wii, Wii U et le Nokia N800.
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13
+ Opera est par ailleurs traduit en de très nombreuses langues.
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+ En 1992, Jon Stephenson von Tetzchner et Geir Ivarsøy étaient membres d'un groupe de recherche à Televerket, la compagnie publique norvégienne de télécommunications (désormais nommée Telenor).
16
+ Le groupe prit part au développement de ODA, un système basé sur des standards pour le stockage et la recherche de documents, d'images et d'autres contenus numériques.
17
+ Le système ODA ne fut jamais utilisé à grande échelle malgré son efficacité et fut abandonné.
18
+ Le groupe de recherche créa également le premier serveur Internet norvégien et leurs premières pages personnelles en 1993.
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20
+ Les membres du groupe pensaient toutefois que le navigateur NCSA Mosaic avait une structure trop « plate » pour être efficace dans la navigation sur le Web.
21
+ Sur la base de ces constatations, le groupe s'intéressa au principe de développer un nouveau navigateur de documents en partant de rien.
22
+ Inspirés par le projet ODA, ils virent le potentiel du développement d'un navigateur plus adapté aux multiples facettes de la structure du Web.
23
+ Leur compagnie mère Televerket leur donna le feu vert et fin 1993, le premier prototype était réalisé et fonctionnel.
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25
+ En 1994, Televerket devint une société anonyme où l'État était actionnaire majoritaire, et von Tetzchner et Ivarsøy furent autorisés à continuer le développement par eux-mêmes dans les locaux de Televerket.
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+
27
+ Fin 1995, Televerket changea de nom pour Telenor, et l'entreprise Opera Software fut alors créée dans les mêmes locaux qu'auparavant.
28
+ Leur produit était initialement connu sous le nom de MultiTorg Opera et fut rapidement reconnu par la communauté des internautes pour son interface multidocuments (MDI) et sa « hotlist » (barre latérale) qui facilitait la consultation de plusieurs pages à la fois.
29
+
30
+ Toutefois, Televerket se trouvait face à un dilemme : une dérégulation totale du marché norvégien des télécommunications était prévue pour l'année 1998, ce qui signifiait qu'elle devait se préparer à la concurrence.
31
+ Il n'était pas sûr que le navigateur correspondrait à son cœur de métier.
32
+
33
+ L'année 2000 marque le lancement de la version Opera 4.0[6].
34
+
35
+ Des versions 4 à 6, Opera utilisa le moteur de rendu HTML Elektra et changea de moteur lors de la sortie d'Opera 7, le 28 janvier 2003.
36
+
37
+ Le moteur de rendu HTML Presto permet d'améliorer la gestion des feuilles de style CSS, de l'interpréteur JavaScript et du support de DOM.
38
+ Le support de ce dernier, couplé à JavaScript permet de rendre l'interprétation des pages dynamiques.
39
+ Ainsi, certains éléments se voient réinterprétés et le contenu peut bouger en réagissant à toutes sortes d'événements dictés par l'utilisateur ou définis par le concepteur de la page Web.
40
+ Le passage à Presto a également permis la correction de nombreux bugs.
41
+
42
+ Opera Software a décidé de vendre des licences d'utilisation de son moteur Presto à plusieurs entreprises ; c'est ainsi qu'il est utilisé par Adobe Dreamweaver MX et Adobe Creative Suite 2 et suivant[7].
43
+
44
+ Avec l'arrivée de Opera 15 en 2013, WebKit, puis Blink, remplacent Presto.
45
+
46
+ En août 2004 débuta une phase restreinte de tests préliminaires de Opera 7.6.
47
+ Cette version proposa un support plus abouti des standards, et introduisit le support de la voix pour Opera, et le support de Voice XML.
48
+ Opera annonça également un nouveau navigateur pour la télévision numérique, lequel incluait l'option Fit to Width (« ajustement à la largeur ») créée pour Opera 8.
49
+ C'est une technologie propriétaire qui combine la puissance du CSS, avec la technologie interne d'Opera.
50
+ Les pages sont redimensionnées de manière dynamique, en diminuant la taille des images ou du texte et même en supprimant les images de taille spécifique, pour l'ajuster à la largeur de n'importe quel écran, améliorant ainsi grandement son utilisation sur de petits écrans.
51
+ Opera 7.6 ne fut jamais distribuée en tant que version finale.
52
+
53
+ Le 19 avril 2005, sortie de la version 8.0.
54
+ En plus du support de SVG Tiny, des fonctionnalités multimodales et de User JavaScript (scripts JavaScript créés par l'utilisateur), l'interface utilisateur fut nettoyée et simplifiée.
55
+ La page de démarrage par défaut est un portail de recherche amélioré.
56
+ Cela suggère que le navigateur vise une cible commerciale plus générale, plutôt que des utilisateurs expérimentés.
57
+ Ceci, toutefois, n'a pas été bien accueilli par certains des utilisateurs, car quelques paramètres avancés sont désormais cachés.
58
+ Le 6 juillet 2005, la version de démonstration technologique d'Opera 8.02 inclut, pour la première fois, un client BitTorrent simple qui fut introduit dans la version 9.0 d'Opera.
59
+
60
+ Le 20 septembre 2005 marque un tournant dans la stratégie d'Opera Software avec la version 8.5. Aucune nouvelle fonctionnalité n'apparaît dans cette version, mais le navigateur devient un produit gratuit. Auparavant, Opera se déclinait en deux versions : une version payante au prix de 34 € et une version gratuite qui incluait une bannière de publicité. Toutefois, le logiciel reste payant pour certaines plates-formes (Opera pour Windows Mobile, par exemple).
61
+
62
+ Maintenant, la société Opera tire ses revenus des versions pour appareils mobiles (comme les assistants personnels et les téléphones mobiles) du navigateur, les autres versions (pour Windows, Linux et Mac OS) servant de vitrines technologiques.
63
+
64
+ Le 15 février 2006, Opera et Nintendo annoncent leur partenariat pour l'intégration du navigateur sur la console de jeu portable DS, illustrant l'orientation de plus en plus marquée d'Opera vers les systèmes embarqués.
65
+ Le 10 mai 2006, Nintendo a également annoncé qu'Opera serait le navigateur qui équiperait la Wii, leur nouvelle console de salon, navigateur qui est maintenant disponible dans sa version finale.
66
+
67
+ Le 20 juin 2006, Opera lance officiellement la version 9.0 de son navigateur.
68
+ Cette version intègre les téléchargements par fichiers BitTorrent.
69
+ Elle intègre également des widgets permettant de personnaliser le navigateur (en y ajoutant une calculatrice, une horloge...) fournis par la communauté.
70
+
71
+ Cette nouvelle version accepte de faire apparaître les éditeurs WYSIWYG disponibles sur différents sites Web.
72
+ Elle passe avec succès le test Acid2, qui vise à tester la qualité de l'implémentation de certaines fonctionnalités de CSS 2 et d'autres standards du Web du moteur de rendu.
73
+
74
+ Le 18 décembre 2006, la version 9.10 d'Opera est lancée.
75
+ Elle propose notamment un filtre anti-hameçonnage fourni par GeoTrust ou encore PhishTank.
76
+
77
+ Le 11 avril 2007, la version 9.20 est publiée.
78
+ Celle-ci corrige quelques bogues et apporte plusieurs nouvelles fonctionnalités dont l'appel rapide, qui consiste à afficher une miniature de 9 sites, choisis par l'utilisateur, lorsque celui-ci ouvre un onglet vierge.
79
+ Il peut ainsi accéder rapidement et visuellement à ses sites favoris en deux clics.
80
+
81
+ En mars 2008, Opera annonce, en même temps que WebKit, atteindre deux des trois objectifs du test Acid3, à savoir le score de 99/100[8],[9] et le rendu parfait au pixel près[10].
82
+
83
+ Le 12 juin 2008, sortie de la version 9.50 build 10063 finale. Il inclut un nouveau mode de défilement de page appelé Drag to Scroll. Cette fonction, à l'aide d'un raccourcis clavier (Control+Alt) et d'un clic gauche permet « d'empoigner » une page (ou une zone de la page s'il s'agit d'une zone de texte ou d'une frame/iframe) de manière plus rapide et précise, à l'instar de l'outil « main » que l'on retrouve dans de nombreux logiciels de traitement d'images. Opera propose la synchronisation des signets et des notes en ligne, avec le site communautaire My Opera.
84
+
85
+ Le 8 octobre 2008, sortie de la version 9.6 build 10447.
86
+
87
+ Le 16 juin 2009, Opera présente et sort par la même occasion une fonctionnalité innovante : Opera Unite[11].
88
+
89
+ Le 1er septembre 2009, Opera sort la version 10.00. Voici quelques-unes de ses nouveautés :
90
+
91
+ Le 23 novembre 2009, Opera sort la version 10.10. Elle inclut la version finale d'Opera Unite.
92
+
93
+ En 2010 sort la version finale d'Opera 11. Cette version ajoute le support des extensions du navigateur, à la manière de Google Chrome ou Mozilla Firefox.
94
+
95
+ Le 12 avril 2011, Opera sort la version 11.10. Cette nouvelle version du navigateur apporte la mise à jour du moteur de rendu Presto en 2.8, la prise en charge du format d'image WebP développé par Google, l'installation silencieuse des plugins externes et la mise en place du SpeedDial 2.0
96
+
97
+ Le 3 mai 2011, Opera lance son nouveau channel de développement : Opera Next[12] et propose dans la foulée une version alpha de Opera 11.50 baptisée Swordfish.
98
+
99
+ Le 31 mai 2011, Opera publie la version beta d'Opera 11.50 (Swordfish)[13] sur son channel de développement Opera Next. Cette version beta propose des extensions dans le speed dial, une amélioration notable d'Opera Link pour le transfert des données personnelles et enfin un meilleur support du HTML5 et du format SVG. Peu après sort la version d'Opera 11.50.
100
+
101
+ Le 24 juin 2011, Jon Stephenson von Tetzchner, fondateur d'Opera annonce son départ de la société dans un courriel adressé aux employés.
102
+
103
+ Le 12 février 2013, Opera annonce sa transition vers Chromium. Le moteur de rendu HTML passant alors de Presto à WebKit[14],[15], puis de facto Blink[16].
104
+
105
+ En février 2016, Opera fait l'objet d'une offre d'acquisition par un groupe d'investisseurs chinois pour un montant de 1,2 milliard de dollars, offre qui est approuvée par la direction de l'entreprise[17]. L'offre échoue par la non-validation de l'opération par les autorités de la concurrence américaine. À la place de cette offre le consortium chinois propose de n'acquérir qu'une partie des activités d'Opera, dans le but d'avoir l'approbation de l'autorité de la concurrence américaine pour 600 millions de dollars[18].
106
+
107
+ Dans le but d'avoir l'aval des autorités de concurrence américaines, Le navigateur Opera a été sorti de ce consortium chinois qui avait racheté Opera Software. Opera tout court est aujourd'hui norvégien[19].
108
+
109
+ La dernière version de cette série est la 12.18 pour Windows[20] ou 12.16 pour Mac OS X et Linux[21],[22].
110
+
111
+ Navigateur
112
+
113
+ JavaScript
114
+
115
+ de rendu
116
+
117
+ La version actuelle de cette série est la 70.0.3728.71[21],[23].
118
+
119
+ JavaScript
120
+
121
+ de rendu
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+ Chromium
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+ Opera est un navigateur web gratuit et multiplateforme développé par la société norvégienne Opera Software, qui propose plusieurs logiciels relatifs à Internet.
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+ Opera est un navigateur relativement peu utilisé par rapport aux autres navigateurs web, totalisant environ 4 %[4] de parts de marché selon StatCounter, et environ 6,5 %[5] en environnement mobile. Depuis sa version 15 en 2013, Opera utilise le moteur de rendu HTML Blink (contre Presto précédemment).
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+ Personnalisable et portable, il est ou a été disponible pour de nombreuses architectures et plates-formes, de Windows à OS/2, en passant par Linux, FreeBSD, Solaris et macOS, tant sur les architectures x86 que SPARC et sur les matériels Twin de l'opérateur ADSL Neuf, la Nintendo DS, la Wii, Wii U et le Nokia N800.
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+ Opera est par ailleurs traduit en de très nombreuses langues.
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+ En 1992, Jon Stephenson von Tetzchner et Geir Ivarsøy étaient membres d'un groupe de recherche à Televerket, la compagnie publique norvégienne de télécommunications (désormais nommée Telenor).
16
+ Le groupe prit part au développement de ODA, un système basé sur des standards pour le stockage et la recherche de documents, d'images et d'autres contenus numériques.
17
+ Le système ODA ne fut jamais utilisé à grande échelle malgré son efficacité et fut abandonné.
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+ Le groupe de recherche créa également le premier serveur Internet norvégien et leurs premières pages personnelles en 1993.
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20
+ Les membres du groupe pensaient toutefois que le navigateur NCSA Mosaic avait une structure trop « plate » pour être efficace dans la navigation sur le Web.
21
+ Sur la base de ces constatations, le groupe s'intéressa au principe de développer un nouveau navigateur de documents en partant de rien.
22
+ Inspirés par le projet ODA, ils virent le potentiel du développement d'un navigateur plus adapté aux multiples facettes de la structure du Web.
23
+ Leur compagnie mère Televerket leur donna le feu vert et fin 1993, le premier prototype était réalisé et fonctionnel.
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+ En 1994, Televerket devint une société anonyme où l'État était actionnaire majoritaire, et von Tetzchner et Ivarsøy furent autorisés à continuer le développement par eux-mêmes dans les locaux de Televerket.
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+ Fin 1995, Televerket changea de nom pour Telenor, et l'entreprise Opera Software fut alors créée dans les mêmes locaux qu'auparavant.
28
+ Leur produit était initialement connu sous le nom de MultiTorg Opera et fut rapidement reconnu par la communauté des internautes pour son interface multidocuments (MDI) et sa « hotlist » (barre latérale) qui facilitait la consultation de plusieurs pages à la fois.
29
+
30
+ Toutefois, Televerket se trouvait face à un dilemme : une dérégulation totale du marché norvégien des télécommunications était prévue pour l'année 1998, ce qui signifiait qu'elle devait se préparer à la concurrence.
31
+ Il n'était pas sûr que le navigateur correspondrait à son cœur de métier.
32
+
33
+ L'année 2000 marque le lancement de la version Opera 4.0[6].
34
+
35
+ Des versions 4 à 6, Opera utilisa le moteur de rendu HTML Elektra et changea de moteur lors de la sortie d'Opera 7, le 28 janvier 2003.
36
+
37
+ Le moteur de rendu HTML Presto permet d'améliorer la gestion des feuilles de style CSS, de l'interpréteur JavaScript et du support de DOM.
38
+ Le support de ce dernier, couplé à JavaScript permet de rendre l'interprétation des pages dynamiques.
39
+ Ainsi, certains éléments se voient réinterprétés et le contenu peut bouger en réagissant à toutes sortes d'événements dictés par l'utilisateur ou définis par le concepteur de la page Web.
40
+ Le passage à Presto a également permis la correction de nombreux bugs.
41
+
42
+ Opera Software a décidé de vendre des licences d'utilisation de son moteur Presto à plusieurs entreprises ; c'est ainsi qu'il est utilisé par Adobe Dreamweaver MX et Adobe Creative Suite 2 et suivant[7].
43
+
44
+ Avec l'arrivée de Opera 15 en 2013, WebKit, puis Blink, remplacent Presto.
45
+
46
+ En août 2004 débuta une phase restreinte de tests préliminaires de Opera 7.6.
47
+ Cette version proposa un support plus abouti des standards, et introduisit le support de la voix pour Opera, et le support de Voice XML.
48
+ Opera annonça également un nouveau navigateur pour la télévision numérique, lequel incluait l'option Fit to Width (« ajustement à la largeur ») créée pour Opera 8.
49
+ C'est une technologie propriétaire qui combine la puissance du CSS, avec la technologie interne d'Opera.
50
+ Les pages sont redimensionnées de manière dynamique, en diminuant la taille des images ou du texte et même en supprimant les images de taille spécifique, pour l'ajuster à la largeur de n'importe quel écran, améliorant ainsi grandement son utilisation sur de petits écrans.
51
+ Opera 7.6 ne fut jamais distribuée en tant que version finale.
52
+
53
+ Le 19 avril 2005, sortie de la version 8.0.
54
+ En plus du support de SVG Tiny, des fonctionnalités multimodales et de User JavaScript (scripts JavaScript créés par l'utilisateur), l'interface utilisateur fut nettoyée et simplifiée.
55
+ La page de démarrage par défaut est un portail de recherche amélioré.
56
+ Cela suggère que le navigateur vise une cible commerciale plus générale, plutôt que des utilisateurs expérimentés.
57
+ Ceci, toutefois, n'a pas été bien accueilli par certains des utilisateurs, car quelques paramètres avancés sont désormais cachés.
58
+ Le 6 juillet 2005, la version de démonstration technologique d'Opera 8.02 inclut, pour la première fois, un client BitTorrent simple qui fut introduit dans la version 9.0 d'Opera.
59
+
60
+ Le 20 septembre 2005 marque un tournant dans la stratégie d'Opera Software avec la version 8.5. Aucune nouvelle fonctionnalité n'apparaît dans cette version, mais le navigateur devient un produit gratuit. Auparavant, Opera se déclinait en deux versions : une version payante au prix de 34 € et une version gratuite qui incluait une bannière de publicité. Toutefois, le logiciel reste payant pour certaines plates-formes (Opera pour Windows Mobile, par exemple).
61
+
62
+ Maintenant, la société Opera tire ses revenus des versions pour appareils mobiles (comme les assistants personnels et les téléphones mobiles) du navigateur, les autres versions (pour Windows, Linux et Mac OS) servant de vitrines technologiques.
63
+
64
+ Le 15 février 2006, Opera et Nintendo annoncent leur partenariat pour l'intégration du navigateur sur la console de jeu portable DS, illustrant l'orientation de plus en plus marquée d'Opera vers les systèmes embarqués.
65
+ Le 10 mai 2006, Nintendo a également annoncé qu'Opera serait le navigateur qui équiperait la Wii, leur nouvelle console de salon, navigateur qui est maintenant disponible dans sa version finale.
66
+
67
+ Le 20 juin 2006, Opera lance officiellement la version 9.0 de son navigateur.
68
+ Cette version intègre les téléchargements par fichiers BitTorrent.
69
+ Elle intègre également des widgets permettant de personnaliser le navigateur (en y ajoutant une calculatrice, une horloge...) fournis par la communauté.
70
+
71
+ Cette nouvelle version accepte de faire apparaître les éditeurs WYSIWYG disponibles sur différents sites Web.
72
+ Elle passe avec succès le test Acid2, qui vise à tester la qualité de l'implémentation de certaines fonctionnalités de CSS 2 et d'autres standards du Web du moteur de rendu.
73
+
74
+ Le 18 décembre 2006, la version 9.10 d'Opera est lancée.
75
+ Elle propose notamment un filtre anti-hameçonnage fourni par GeoTrust ou encore PhishTank.
76
+
77
+ Le 11 avril 2007, la version 9.20 est publiée.
78
+ Celle-ci corrige quelques bogues et apporte plusieurs nouvelles fonctionnalités dont l'appel rapide, qui consiste à afficher une miniature de 9 sites, choisis par l'utilisateur, lorsque celui-ci ouvre un onglet vierge.
79
+ Il peut ainsi accéder rapidement et visuellement à ses sites favoris en deux clics.
80
+
81
+ En mars 2008, Opera annonce, en même temps que WebKit, atteindre deux des trois objectifs du test Acid3, à savoir le score de 99/100[8],[9] et le rendu parfait au pixel près[10].
82
+
83
+ Le 12 juin 2008, sortie de la version 9.50 build 10063 finale. Il inclut un nouveau mode de défilement de page appelé Drag to Scroll. Cette fonction, à l'aide d'un raccourcis clavier (Control+Alt) et d'un clic gauche permet « d'empoigner » une page (ou une zone de la page s'il s'agit d'une zone de texte ou d'une frame/iframe) de manière plus rapide et précise, à l'instar de l'outil « main » que l'on retrouve dans de nombreux logiciels de traitement d'images. Opera propose la synchronisation des signets et des notes en ligne, avec le site communautaire My Opera.
84
+
85
+ Le 8 octobre 2008, sortie de la version 9.6 build 10447.
86
+
87
+ Le 16 juin 2009, Opera présente et sort par la même occasion une fonctionnalité innovante : Opera Unite[11].
88
+
89
+ Le 1er septembre 2009, Opera sort la version 10.00. Voici quelques-unes de ses nouveautés :
90
+
91
+ Le 23 novembre 2009, Opera sort la version 10.10. Elle inclut la version finale d'Opera Unite.
92
+
93
+ En 2010 sort la version finale d'Opera 11. Cette version ajoute le support des extensions du navigateur, à la manière de Google Chrome ou Mozilla Firefox.
94
+
95
+ Le 12 avril 2011, Opera sort la version 11.10. Cette nouvelle version du navigateur apporte la mise à jour du moteur de rendu Presto en 2.8, la prise en charge du format d'image WebP développé par Google, l'installation silencieuse des plugins externes et la mise en place du SpeedDial 2.0
96
+
97
+ Le 3 mai 2011, Opera lance son nouveau channel de développement : Opera Next[12] et propose dans la foulée une version alpha de Opera 11.50 baptisée Swordfish.
98
+
99
+ Le 31 mai 2011, Opera publie la version beta d'Opera 11.50 (Swordfish)[13] sur son channel de développement Opera Next. Cette version beta propose des extensions dans le speed dial, une amélioration notable d'Opera Link pour le transfert des données personnelles et enfin un meilleur support du HTML5 et du format SVG. Peu après sort la version d'Opera 11.50.
100
+
101
+ Le 24 juin 2011, Jon Stephenson von Tetzchner, fondateur d'Opera annonce son départ de la société dans un courriel adressé aux employés.
102
+
103
+ Le 12 février 2013, Opera annonce sa transition vers Chromium. Le moteur de rendu HTML passant alors de Presto à WebKit[14],[15], puis de facto Blink[16].
104
+
105
+ En février 2016, Opera fait l'objet d'une offre d'acquisition par un groupe d'investisseurs chinois pour un montant de 1,2 milliard de dollars, offre qui est approuvée par la direction de l'entreprise[17]. L'offre échoue par la non-validation de l'opération par les autorités de la concurrence américaine. À la place de cette offre le consortium chinois propose de n'acquérir qu'une partie des activités d'Opera, dans le but d'avoir l'approbation de l'autorité de la concurrence américaine pour 600 millions de dollars[18].
106
+
107
+ Dans le but d'avoir l'aval des autorités de concurrence américaines, Le navigateur Opera a été sorti de ce consortium chinois qui avait racheté Opera Software. Opera tout court est aujourd'hui norvégien[19].
108
+
109
+ La dernière version de cette série est la 12.18 pour Windows[20] ou 12.16 pour Mac OS X et Linux[21],[22].
110
+
111
+ Navigateur
112
+
113
+ JavaScript
114
+
115
+ de rendu
116
+
117
+ La version actuelle de cette série est la 70.0.3728.71[21],[23].
118
+
119
+ JavaScript
120
+
121
+ de rendu
122
+
123
+ Chromium
fr/4285.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,3 @@
 
 
 
 
1
+ Une opération peut désigner plusieurs choses différentes dans plusieurs domaines.
2
+
3
+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/4286.html.txt ADDED
The diff for this file is too large to render. See raw diff
 
fr/4287.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,334 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ Serpents
2
+
3
+ Sous-ordre
4
+
5
+ Classification phylogénétique
6
+
7
+ Les serpents (du latin serpentes), formant le sous-ordre des Serpentes (prononcer « serpentèces »), sont des reptiles carnivores au corps très allongé et dépourvus de membres apparents. Comme tous les squamates, ce sont des vertébrés amniotes caractérisés par un tégument recouvert d'écailles, imbriquées les unes sur les autres et protégées par une couche cornée épaisse, et par une thermorégulation assurée par trois mécanismes, l'ectothermie, la poïkilothermie et le bradymétabolisme. Ils sont aussi appelés plus rarement Ophidiens (du grec ὄφεις / ópheis).
8
+
9
+ Les serpents ont comme caractéristiques spécifiques d'avoir une langue bifide, des yeux sans paupière, un crâne articulé et des mâchoires mobiles qui facilitent l'ingestion de proies. Ils partagent la disparition des pattes avec deux autres groupes de vertébrés tétrapodes : les amphisbènes, d'autres squamates, et les gymnophiones, qui appartiennent au groupe des lissamphibiens.
10
+
11
+ Au cours de leur longue évolution qui remonte au Crétacé, les serpents ont perfectionné plusieurs modes de locomotion apode ainsi que leur système de préhension des proies, ce qui leur a permis de conquérir les biotopes les plus variés et d'occuper presque tous les climats, même les plus extrêmes à l'exception des climats polaires et sub-polaires.
12
+
13
+ Le nom vernaculaire « serpent » est issu du latin serpens, signifiant « animal qui se traîne », participe présent du verbe serpĕre, « se traîner ». L'équivalent grec, qui lui est apparenté, est le verbe ἕρπω / herpô (d'où les termes d'herpétologie, d'herpétologue et d'herpétophobie), de même sens[1]. L’affaiblissement de la sifflante initiale, aboutissant à une aspiration, est une caractéristique du grec ancien. Les termes grec et latin se rattachent à une racine indo-européenne °serp- qui est sans doute un élargissement de °ser- « aller, couler » (racine qui se retrouve dans le nom sérum)[2].
14
+
15
+ L'ordre des Serpentes paraît dans la dixième édition de l'ouvrage Systema naturae du naturaliste Linné édité en 1758[3]. Dans son Essai d'une classification naturelle des reptiles paru en 1800, le naturaliste Brongniart identifie quatre ordres de reptiles : les chelonia (tortues), les sauria comprenant les lézards et les crocodiliens, les batrachia (batraciens) et les ophidia (serpents au sens large, incluant toutes les espèces fossiles plus proches des serpents actuels)[4]. Brongniart crée le sous-ordre des ophidiens en s'appuyant sur la racine grecque ὄφεις óphis (issu de l'indo-européen h₁ógʷʰis, serpent de la mythologie indo-européenne)[5] qui se retrouve dans les termes ophiophagie, ophiophobie, ophiologie et Ophioglossaceae[6].
16
+
17
+ Les serpents sont des reptiles dépourvus de pattes, même s'ils ne sont pas les seuls. En effet, les amphisbènes et certains lézards apodes comme les orvets présentent également cette particularité[7]. Leur corps est cylindrique et de forme allongée bien que la silhouette soit très variable selon les espèces. Par exemple, le serpent arboricole Imantodes cenchoa a une silhouette gracile et élancée tandis que le python à queue courte Python curtus a un aspect plus ramassé[8].
18
+
19
+ La taille des serpents est également très variable selon les espèces. Certains serpents aveugles de la famille des Typhlopidae peuvent mesurer une dizaine de centimètres à l'âge adulte[9] tandis que l'Anaconda vert (Eunectes murinus) et le Python réticulé (Broghammerus reticulatus) se disputent le titre de plus grand serpent, le premier étant le plus lourd[10] (les adultes peuvent atteindre un poids de 250 kg[11]) et le second étant vraisemblablement le plus long (avec une taille maximale de 9 à 10 m[12]). Ces records sont toutefois à considérer avec circonspection, les observations les plus impressionnantes datant généralement de plusieurs décennies et ayant vraisemblablement été déformées au cours du temps[13]. Les très grandes espèces de serpents vivent majoritairement dans les zones les plus chaudes du globe, où la température élevée permet de réchauffer efficacement un gros corps et où les proies sont abondantes[9].
20
+
21
+ Bien que la section transversale des serpents soit globalement cylindrique, il existe des disparités entre espèces. Ainsi, on distingue quatre grands types de sections[8] :
22
+
23
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
24
+
25
+ Le Python fouisseur du Mexique (Loxocemus bicolor) a un mode de vie fouisseur et un corps cylindrique[14].
26
+
27
+ Drymarchon corais a une section triangulaire.
28
+
29
+ La Vipère du Gabon (Bitis gabonica), comme les autres grosses vipères, a une section aplatie dorsalement.
30
+
31
+ Le boa arboricole Corallus hortulanus a une section aplatie latéralement.
32
+
33
+ Il existe un rapport étroit entre la taille et la silhouette d'un serpent et son mode de vie. Ainsi, les serpents arboricoles ont généralement un corps allongé et mince, avec une queue préhensile et un corps aplati latéralement qui leur fournit une rigidité suffisante pour se déplacer de branche en branche[15]. Les espèces fouisseuses ont quant à elles un corps cylindrique, court et avec une tête peu distincte du corps[16]. Enfin, beaucoup d'espèces aux mœurs aquatiques ont les yeux et les narines placées en haut du crâne, ce qui leur permet de les garder émergés lorsqu'elles nagent à la surface de l'eau[17].
34
+
35
+ La ceinture scapulaire est toujours absente du squelette des serpents, sinon chez certains ophidiens tels que les Boïdés qui présentent des vestiges de ceinture pelvienne (qui peut servir d'organe excitateur lors de l'accouplement). La colonne vertébrale est constituée d'un grand nombre de vertèbres (160 à 400) très bien articulées les unes par rapport aux autres ; les ondulations du corps sont donc possibles grâce à cette structure d'une part et d'autre part grâce à l'existence de muscles latéraux qui présentent la particularité d'avoir leurs insertions apophysaires opposées fort éloignées les unes des autres (jusqu'à 30 vertèbres d'écart). La bouche peut se distendre au passage des proies qu'ils capturent. Cette grande ouverture buccale est rendue possible car d'une part le carré est une baguette allongée qui s'articule très en arrière du neurocrâne ; d'autre part la rotation du carré autour de son articulation éloigne très nettement la mandibule (mâchoire inférieure très flexible pouvant aller pratiquement dans tous les sens) de la mâchoire supérieure (liée aux os du crâne de façon lâche). Par ailleurs un muscle puissant (le « depressor mandibulae ») tendu entre la région temporale et l'extrémité postérieure de la mandibule contribue à abaisser encore plus ventralement cette dernière. De ce fait, les serpents sont capables d'avaler des proies énormes : dans l'estomac d'un python de cinq mètres on a trouvé un léopard (préalablement étouffé). Par ailleurs, les glandes salivaires sécrètent assez de salive pour faciliter l'ingestion des proies en les lubrifiant. L’estomac produit un suc extrêmement acide capable de dissoudre même les dents. Remarquez qu'en dessous de 10 °C, le processus digestif ne peut fonctionner efficacement et le serpent doit régurgiter sa proie ; la température idéale pour la digestion est de 30 °C. C'est pourquoi le serpent cherche à atteindre cette température, en se chauffant au soleil par exemple lorsqu'il vient de se nourrir.
36
+
37
+ Le corps des serpents est recouvert d'écailles. Comme chez les autres squamates et contrairement par exemple aux poissons, celles-ci sont des zones épaissies de l'épiderme et non des écailles individualisées[18]. Les écailles peuvent avoir toutes sortes de tailles, de formes, de textures et de dispositions, y compris au sein d'une même espèce.
38
+
39
+ La forme, le nombre et la disposition des écailles permettent de différencier les différentes espèces de serpents[19]. En particulier, les différentes écailles de la tête sont généralement caractéristiques d'une espèce, ainsi que le nombre de rangées d'écailles dorsales (dans le sens de la largeur) et le nombre d'écailles ventrales (dans le sens de la longueur)[20].
40
+
41
+ La Vipère velue (Atheris hispida) a des écailles allongées et pointues.
42
+
43
+ Le Serpent à tentacules (Erpeton tentaculatum) a deux appendices sur le museau.
44
+
45
+ Langaha madagascariensis a des écailles qui forment un long rostre.
46
+
47
+ Les écailles ont plusieurs fonctions[21]. En premier lieu, elles offrent une protection mécanique contre l'usure de la peau. Cette protection est particulièrement importante, puisque l'usure de l'épiderme est très rapide chez ces animaux qui se déplacent en rampant. Les écailles permettent également sans doute de limiter la déshydratation, même si cette capacité est mal connue et peut-être surestimée. Elles peuvent également faciliter le déplacement, des écailles lisses permettant de réduire les frottements dans la végétation et le sable tandis que des écailles plus rugueuses permettent de s'accrocher plus facilement[22]. Les serpents à groin, comme ceux du genre Heterodon, ont une écaille rostrale retroussée qui leur permet de creuser[23]. De plus, elles peuvent avoir une fonction de camouflage, des écailles proéminentes permettant de briser la ligne de contours de la tête de l'animal aux yeux d'éventuels proies ou prédateurs[24].
48
+
49
+ Certains serpents, notamment la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), la Couleuvre de Moïla (Rhagerhis moilensis) et diverses couleuvres du genre Psammophis polissent leurs écailles dorsales et ventrales grâce à un liquide visqueux sécrété non loin des narines. Ce polissage a probablement pour fonction de limiter l'évaporation transcutanée en recouvrant les écailles de lipides, mais pourrait également être un moyen de communication chimique[25].
50
+
51
+ Les serpents peuvent présenter à peu près toutes les couleurs existantes. Certains serpents ont une couleur unie tandis que d'autres ont des motifs très complexes. La coloration est d'ailleurs un critère de d��termination des espèces bien que la variabilité au sein d'une même population, voire chez un même individu à différents moments de sa vie, puisse être très importante[26].
52
+
53
+ La couleur est déterminée en premier lieu par les pigments contenus dans les chromatophores présents entre le derme et l'épiderme[26]. Elle dépend également des caractéristiques physiques des écailles (épidermicule ornée d'épines ou de crêtes microscopiques) qui peuvent produire des phénomènes d'iridescence et d'effet Tyndall[27].
54
+
55
+ Bel exemple d'homochromie, la couleuvre Opheodrys aestivus a une couleur de fond verte presque unie.
56
+
57
+ Rhabdophis tigrinus a quant à elle des motifs complexes.
58
+
59
+ Lampropeltis getulus a des motifs annelés.
60
+
61
+ Le Boa arc-en-ciel Epicrates cenchria a des écailles très iridescentes.
62
+
63
+ La couleur des serpents peut varier au cours de la vie chez un même individu. Ainsi, certaines espèces peuvent changer de couleur au cours d'une même journée, à la manière des caméléons, mais d'autres changent de couleur sur le plus long terme[28]. Ainsi, la couleur des jeunes individus peut être très différente de la couleur des adultes[29].
64
+
65
+ La couleur des serpents joue un rôle important puisqu'elle leur permet de se camoufler aux yeux des prédateurs et des proies potentielles. Ainsi, les serpents arboricoles sont généralement verts[15], les serpents terrestres assortis au substrat[30], etc.
66
+
67
+ Les jeunes Rhynchophis boulengeri sont gris…
68
+
69
+ … tandis que les adultes sont vert vif.
70
+
71
+ Selon leur type de denture, on peut distinguer cinq catégories de serpents :
72
+
73
+ Dans les deux derniers cas le serpent envenime sa proie avant de l'ingérer ; dans tous les cas le venin est expulsé des glandes (qui sont parfois très volumineuses par rapport à l'animal) par la contraction des muscles mandibulaires adducteurs. C'est également une action musculaire qui entraîne lors de la morsure le redressement des crochets horizontaux au repos.
74
+
75
+ Les serpents ont une respiration pulmonaire. L'appareil respiratoire est constitué d'un poumon gauche atrophié ou absent, excepté chez les boas et les pythons. Le poumon droit est en revanche hypertrophié. Ce poumon droit est tripartite, avec un poumon trachéen (supplément de capacité respiratoire qui peut aider le serpent à respirer tout en avalant une grosse proie), un poumon bronchial vascularisé et un poumon sacculaire non vascularisé (cette partie règle l'équilibre hydrostatique des serpents aquatiques)[31].
76
+
77
+ De façon générale, les serpents ont une très mauvaise vue : le champ visuel d’un animal se déplaçant au ras du sol étant par ailleurs limité, certains serpents se dressent sur leur corps quand ils chassent ; ils se repèrent dans leur milieu en sentant les odeurs et les déplacements d'air grâce à leur langue bifide. Les performances olfactives sont difficiles à évaluer car elles sont fréquemment associées à d'autres sensibilités sensorielles : vue, détection des phéromones par un organe sensoriel pair particulier dans la cavité buccale des Squamates : l'organe chimio-sensible de Jacobson. Les extrémités de la langue bifide pénètrent dans chacune des deux cavités de l'organe de Jacobson, situé dans le palais. Les boïdés et certains vipéridés, les crotales, ont quant à eux une image thermique de leur proie. Ils sont sensibles aux radiations infrarouges et peuvent percevoir les plus infimes changements de température[32].
78
+
79
+ L'audition, sens peu développé chez les serpents, est assurée par l'oreille interne qui capte les vibrations du sol en contact direct avec la tête, ces vibrations étant transmises par les mâchoires à l'os carré, puis à l'osselet et au cerveau. L'absence d'oreille externe et une oreille moyenne très réduite suggère que leur perception des vibrations aériennes est réduite[33].
80
+
81
+ Lors de l'accouplement, le mâle enroule sa queue autour de celle de sa partenaire et introduit son hémipénis dans la fente cloacale de la femelle. L'accouplement peut durer plusieurs heures[34].
82
+
83
+ La fécondation est interne et différée. La plupart des serpents sont ovipares mais quelques-uns sont ovovivipares (vipères en France), surtout dans les régions froides : l'ovoviviparité est probablement une adaptation nécessaire là où la période estivale est courte. Ainsi la femelle peut mieux régler la température de développement des petits que si elle pondait simplement ses œufs dans le sol. La durée de gestation est liée à la température, donc à la durée d'insolation, et varie de 2 à 4,5 mois[35]. Dans les régions tempérées, les femelles pondent leurs œufs à la fin de l'été, et sont parfois incapables de se nourrir suffisamment avant l'hibernation[36].
84
+
85
+ Accouplement de couleuvres Pantherophis obsoletus, l'hémipénis rose étant visible sous la partie antérieure de la queue.
86
+
87
+ Dans un nœud de vipères ou de couleuvres, la femelle est prise d'assaut par plusieurs mâles qui s'enroulent les uns avec les autres.
88
+
89
+ Nœud de serpents, agrégats rencontrés surtout en d��but d'hivernage, favorisant une certaine cohérence sociale et les futurs accouplements.
90
+
91
+ Les serpents, marins ou terrestres se déplacent par reptation, c'est-à-dire qu'ils utilisent l'ensemble de leur corps pour se mouvoir. Les serpents dont le corps est important (comme chez les serpents à sonnettes) peuvent également se déplacer en ligne droite en alternant un mouvement avant de la peau et un ancrage des écailles du ventre qui sont orientées vers l'extrémité postérieure, suivi d'un mouvement vers l'avant de la partie interne du corps.
92
+ Dans des lieux plus exigus, certaines espèces utilisent des mouvements d'accordéon ou télescopiques : le serpent ancre son extrémité postérieure par quelques courbes horizontales, étend son corps puis ancre à nouveau son extrémité antérieure et tire la partie arrière vers l'avant. La forme la plus spécialisée de reptation est le roulement ou zigzag latéral qui n'est utilisable que sur des substrats mous et chauds tel que le sable dans le désert. L'animal recourbe son corps en S, pour ne toucher le sable qu'en deux endroits, puis il fait progressivement « glisser » ces deux points de contact le long de son corps, vers l'arrière, en avançant vers l'avant : le déplacement est alors latéral par rapport à l'axe du corps.
93
+ La vitesse des serpents se situe en général autour d'un maximum de 6 km/h, les mambas constituant une exception notable (bien que les témoignages divergent, il a été attesté que ces serpents atteignent 12 km/h et prétendu de façon moins vérifiable que certains d'entre eux ont été chronométrés à 20 voire 30 km/h)[réf. nécessaire].
94
+
95
+ Les serpents sont tous zoophages (carnivores). Les serpents utilisent, de façon générale, deux types de chasse : soit ils pratiquent l'embuscade, soit ils maraudent. Le serpent s'approche lentement de sa proie une fois qu'il l'a repérée puis il s’arrête à une certaine distance. La tête du serpent joue un rôle important lors de l’attaque : il la projette en avant au moment de saisir la proie tout en ouvrant les mâchoires et frappe ainsi sa proie très violemment. Les espèces arboricoles (comme certains boas) ont une approche différente : ils se laissent pendre à une branche et se laissent choir sur leurs proies. Comme chez la plupart des Squamates, l'ingestion de proies de très forte taille relativement au prédateur est l'aboutissement de l'évolution de la mâchoire : la rupture de l'arc jugalo-quadrato-jugal a rendu possible la « libération » de l'os carré, devenu mobile relativement au crâne. Le cinétisme intra-crânien se manifeste « par l'intermédiaire de deux processus différents : d'une part, la mobilité propre du carré (streptostylie) par rapport à la boîte crânienne, dorsalement, et à la mâchoire inférieure, ventralement ; d'autre part, la mobilité de la portion antérieure du dermocrâne par rapport à la portion postorbitaire »[37].
96
+
97
+ Les serpents peuvent avaler une grande quantité de nourriture en une seule fois et sont capables de jeûner pendant de nombreux jours à la suite de cela. Un Python réticulé a survécu pendant 2 ans ½ sans s’alimenter. Il arrive très fréquemment que le serpent jeûne en captivité. On a constaté que les serpents ne s’alimentent pas pendant la période qui précède la mue. Les jeunes serpents ont besoin de se nourrir plus souvent.
98
+
99
+ Les serpents procèdent de quatre manières différentes suivant les espèces afin de donner le coup de grâce :
100
+ les constricteurs étouffent leur proie ; la plupart des espèces inoculent un venin neurotoxique ; les serpents minutes ingèrent directement leur proie. Une majorité de couleuvres ont une salive toxique et utilisent aussi la constriction.
101
+
102
+ La mise à mort par constriction est la plus primitive. Boas, pythons et certaines couleuvres maintiennent leur victime dans leurs mâchoires et enroulent leur corps autour d’elle en la comprimant afin de l'étouffer. Certains cobras africains, tels que Naja nigricollis et Naja mossambica, ainsi que certains cobras asiatiques sont des serpents cracheurs, c'est-à-dire qu'ils peuvent projeter leur venin à plusieurs mètres grâce à une spécialisation des crochets à venin.
103
+
104
+ Qualifiés à tort d'animaux « à sang froid », les serpents sont des animaux ectothermes, poïkilothermes et bradymétaboliques. La thermorégulation des serpents terrestres étant assurée par héliothermie, exposition au soleil qui permet le réchauffement du sang ou par thigmothermie, capacité à capter de la chaleur sous abri par conduction thermique[38].
105
+
106
+ Les serpents muent régulièrement, les jeunes serpents au moins une fois par mois, les adultes entre 3 et 4 fois par an. Certaines mues sont aussi caractéristiques de périodes bien définies, la naissance (une semaine environ), après la période d’hibernation ou avant la fécondation. Lors de la mue appelée aussi exuviation, les serpents cherchent un endroit adapté (lieu humide pour favoriser le renouvellement[39] de la « peau » et supports rugueux pour la détacher). Ils abandonnent en quelques minutes leur exuvie (la « peau » morte) en s'en échappant par une fente qui débute au bout du museau : l'écaille rostrale frottée sur un support rugueux se détache en premier, puis l'animal contracte progressivement ses muscles latéraux et se contorsionne afin de sortir de son fourreau corné et faciliter son retournement le long de son corps, centimètre par centimètre, à la manière d'une chaussette que l'on retire[40]. Un serpent en bonne santé mue d'un seul tenant (la couche cornée des écailles se désquame en une seule fois) et abandonne sur place son exuvie qui reproduit fidèlement tous les détails du tégument (écailles, dessins, cicatrices)[41].
107
+
108
+ L'ophiophagie est le fait de capturer et consommer des serpents, certains mammifères, oiseaux ou autres reptiles sont des prédateurs sténophages d'autres des prédateurs opportunistes.
109
+
110
+ Au cours de leur évolution, « les serpents ont pu occuper presque tous les climats, même les plus extrêmes à l'exception des climats polaires et sub-polaires, et tous les biotopes, depuis les déserts sableux jusqu'aux forêts inondées et aux torrents de montagne »[42].
111
+
112
+ Les serpents retrouvés en Tasmanie sont tous venimeux. Cet État australien n'abrite que trois espèces de serpents[43].
113
+
114
+ Dans la classification phylogénétique qui remplace aujourd'hui la classification classique, le terme de reptile est devenu obsolète. D'après la classification phylogénétique, les ’serpents' appartiennent au groupe des Squamates.
115
+
116
+ Cependant, ce sont bien les herpétologues qui étudient les serpents.
117
+
118
+ Plus de 3 500 espèces de serpents sont recensées dans le monde[44]. Treize espèces vivent en France, quatre vipères et neuf couleuvres[31]. Près de 515 espèces sont venimeuses[45].
119
+ N.B. : la systématique des reptiles et squamates étant en pleine mutation, les classifications proposées peuvent différer selon les sources et les moments.
120
+
121
+ Selon The Reptile Database (février 2017):
122
+
123
+ Note: les anciennes familles Dipsadidae, Natricidae et Pseudoxenodontidae sont aujourd'hui des sous-familles de Colubridae.
124
+
125
+
126
+
127
+ Acrochordus arafurae, un Acrochordidae
128
+
129
+ Anilius scytale, un Aniliidae
130
+
131
+ Anomochilus weberi, un Anomochilidae
132
+
133
+ Corallus caninus, un Boidae
134
+
135
+ Casarea dussumieri, un Bolyeriidae
136
+
137
+ Cylindrophis ruffus, un Cylindrophiidae
138
+
139
+ Siphlophis compressus, un Dipsadidae
140
+
141
+ Ophiophagus hannah, un Elapidae
142
+
143
+ Cerberus schneiderii, un Homalopsidae
144
+
145
+ Malpolon monspessulanus, un Lamprophiidae
146
+
147
+ Loxocemus bicolor, un Loxocemidae
148
+
149
+ Natrix natrix, un Natricidae
150
+
151
+ Pareas margaritophorus, un Pareatidae
152
+
153
+ Pseudoxenodon macrops, un Pseudoxenodontidae
154
+
155
+ Python brongersmai, un Pythonidae
156
+
157
+ Tropidophis melanurus, un Tropidophiidae
158
+
159
+ Melanophidium khairei, un Uropeltidae
160
+
161
+ Bothriechis schlegelii, un Viperidae
162
+
163
+ Achalinus formosanus, un Xenodermatidae
164
+
165
+ Xenopeltis unicolor, un Xenopeltidae
166
+
167
+ Leptotyphlops macrolepis, un Leptotyphlopidae
168
+
169
+ Rhinotyphlops schinzi, un Typhlopidae
170
+
171
+ Selon ITIS : (24 familles)
172
+
173
+ Phylogénie des familles actuelles de squamates (en dehors du clade Toxicofera) d'après Wiens et al., 2012[46] et Zeng et Wiens, 2016[47] :
174
+
175
+ Dibamidae
176
+
177
+ Diplodactylidae
178
+
179
+ Carphodactylidae
180
+
181
+ Pygopodidae
182
+
183
+ Eublepharidae
184
+
185
+ Sphaerodactylidae
186
+
187
+ Gekkonidae
188
+
189
+ Phyllodactylidae
190
+
191
+ Scincidae
192
+
193
+ Xantusiidae
194
+
195
+ Cordylidae
196
+
197
+ Gerrhosauridae
198
+
199
+ Gymnophthalmidae
200
+
201
+ Teiidae
202
+
203
+ Lacertidae
204
+
205
+ Rhineuridae
206
+
207
+ Bipedidae
208
+
209
+ Blanidae
210
+
211
+ Cadeidae
212
+
213
+ Amphisbaenidae
214
+
215
+ Trogonophiidae
216
+
217
+ Serpentes
218
+
219
+ Anguimorpha
220
+
221
+ Iguania
222
+
223
+
224
+
225
+ Phylogénie des familles actuelles de serpents, d'après Wiens et al., 2012[46] et Zeng et Wiens, 2016[47] :
226
+
227
+ Leptotyphlopidae
228
+
229
+ Gerrhopilidae
230
+
231
+ Typhlopidae
232
+
233
+ Xenotyphlopidae
234
+
235
+ Anomalepididae
236
+
237
+ Aniliidae
238
+
239
+ Tropidophiidae
240
+
241
+ Uropeltidae
242
+
243
+ Anomochilidae
244
+
245
+ Cylindrophiidae
246
+
247
+ Xenopeltidae
248
+
249
+ Loxocemidae
250
+
251
+ Pythonidae
252
+
253
+ Boidae
254
+
255
+ Bolyeriidae
256
+
257
+ Xenophidiidae
258
+
259
+ Acrochordidae
260
+
261
+ Xenodermatidae
262
+
263
+ Pareatidae
264
+
265
+ Viperidae
266
+
267
+ Homalopsidae
268
+
269
+ Colubridae
270
+
271
+ Elapidae
272
+
273
+ Lamprophiidae
274
+
275
+ Les fossiles de serpents sont rares car leurs squelettes sont généralement petits et fragiles. Cependant, des spécimens de 150 millions d'années, facilement identifiables comme des serpents, mais avec des structures squelettiques de lézards, ont été découverts en Amérique du Sud (Tetrapodophis, fossile avec quatre pattes) et en Afrique. L'anatomie comparée et une récente étude au synchrotron sur l’holotype d’Eupodophis descouensi, confirme que les serpents descendent des lézards terrestres[48].
276
+
277
+ Les serpents ne présentant aucune trace osseuse de membres antérieurs ou postérieurs existent depuis au moins 85 millions d'années (Dinilysia patagonica). Pour autant, les pythons et les boas - groupes primitifs parmi les serpents modernes - ont des membres postérieurs vestigiaux : sur leur extérieur subsistent des minuscules éperons pelviens qui leur permettent de se saisir lors de l'accouplement. Les Leptotyphlopidae et les Typhlopidae possèdent également des vestiges de la ceinture pelvienne ayant une fonction d'excitation tactile avant l'accouplement[49].
278
+
279
+ Les membres antérieurs sont inexistants chez tous les serpents. Ceci est causé par l'évolution des gènes HOX qui régulent la morphogenèse des membres. Le squelette axial de l'ancêtre commun des serpents avait, comme la plupart des tétrapodes, des spécialisations régionales au niveau des vertèbres cervicales, thoraciques, de la région lombaire et caudale. Tôt dans l'évolution des serpents, l'expression des gènes Hox agissant sur le squelette axial responsable du développement du thorax est devenu prédominant. Les côtes se trouvent exclusivement sur les vertèbres thoraciques. Le cou, les vertèbres lombaires et pelviennes sont très réduites en nombre (seulement 2 à 10 vertèbres lombaires et pelviennes sont présentes), tandis que les vertèbres caudales forment une queue bien moins développée que le thorax. Cette queue est encore assez importante chez de nombreuses espèces et est modifiée chez certaines espèces arboricoles et aquatiques.
280
+
281
+ Les serpents modernes se sont largement diversifiés au cours du paléocène. Cela s'est produit lors de la radiation évolutive des mammifères, à la suite de l'extinction des dinosaures. Les colubridés, l'un des groupes les plus communs de serpent, s'est particulièrement diversifié grâce à la prédation de rongeurs, un groupe de mammifères particulièrement prospère. Il y a plus de 3500[50] espèces de serpents, s'étendant depuis le cercle polaire arctique en Scandinavie et jusqu'au sud en Australie et Tasmanie. On les retrouve sur tous les continents (à l'exception de l'Antarctique), dans la mer, et jusqu'à une altitude de 4 900 m dans les montagnes de l'Himalaya. Ils sont absents dans de nombreuses îles (comme l'Irlande, l'Islande ou la Nouvelle-Zélande)[51].
282
+
283
+ Au moins 421 000 envenimements et 20 000 morts sont causés par des morsures de serpent chaque année et les nombres pourraient s'élever jusqu'à 1 841 000 envenimements et 94 000 morts[52],[53]. Les régions les plus touchées sont l'Asie du Sud, l'Asie du Sud-Est et l'Afrique subsaharienne.
284
+
285
+ De nombreux serpents sont tués par les insecticides, sont écrasés sur les routes (phénomène dit de roadkill[54],[55]) ou dans les champs par les engins ou encore directement par l'homme en raison de la crainte qu'ils suscitent. Leurs populations en déclin s'expliquent également par la destruction des zones naturelles, la fragmentation des habitats et l'abandon progressif des activités agropastorales (pâturage, coupe du bois) qui entraîne la fermeture de leur milieu de vie[56].
286
+
287
+ Dans de nombreux pays, les populations de serpents semblent rapidement et fortement régresser (de nombreuses espèces ont disparu sur une grande partie de leur aire naturelle de répartition). Une étude internationale[57] publiée en juin 2010, ayant porté sur cinq pays, suggère un déclin préoccupant ; sur 17 populations étudiées représentant huit espèces, en Australie, France, Italie, Nigeria et Royaume-Uni, onze ont été décimées (jusqu’à 90 % de régression), ces dernières décennies. Parmi les autres, seules cinq sont restées stables et une a légèrement et localement augmenté. Plusieurs populations semblent avoir connu un effondrement accéléré en 1998 (année la plus chaude depuis la révolution industrielle, ce qui laisse penser aux auteurs que le dérèglement climatique pourrait être l'une des causes du problème).
288
+
289
+ Face à ces menaces, plusieurs programmes de préservation des serpents sont lancés, tel celui de l'Arche de la nature au Mans en 2006[58].
290
+
291
+ Les terrariophiles qualifiés de « généralistes » possèdent différents types de reptiles, parfois aussi des amphibiens, des insectes. Mais souvent, le terrariophile se spécialise dans un certain type d'animaux, par exemple les terrariophiles herpétologues spécialisés dans les serpents. La mode des NAC a créé une terrariophilie de masse basée sur le commerce d'espèces exotiques maintenues en captivité par des néophytes qui manquent de connaissances sur la biologie des espèces[59].
292
+
293
+ La symbolique du serpent est l'une des plus profondes et complexes. Il n'est guère de cultures et de mythologies qui n'aient leur Grand Serpent, presque toujours marin et ambigu, sinon ambivalent.
294
+
295
+ Serpents et dragons, amphisbènes, basilics, guivres, hydres, chimères, les monstres ophidiens sont présents sous de nombreuses formes dans presque tous les folklores. Ils y jouent deux rôles principaux : celui de gardien (légendes de la Toison d'or, de saint Georges) ou d'initiateur (Fáfnir et Sigurd).
296
+
297
+ Le « Grand Serpent », le Trimégiste, cosmogonique ou cosmique, n'a cessé de hanter l'imaginaire des hommes, de Ras Shamra au Loch Ness ; il cristallise les peurs, les angoisses, les désirs, les espoirs[réf. nécessaire]. On remarquera d'ailleurs que la figure serpentine est souvent présente dans les « hallucinations », chamaniques ou non, provoquées par des plantes psychotropes[60].
298
+
299
+ Selon une légende, le serpent ne peut être regardé en face, comme le Soleil dont il semble l'antagoniste parce que le serpent qui a les paupières soudées ne cille pas ni ne semble jamais dormir. Opposé au « Feu Primal », il est cependant fortement associé à la Terre à cause de son mode de déplacement.
300
+
301
+ Selon le texte biblique au commencement, le serpent ne rampait pas, il parlait avec Adam et Ève mais c’est la malédiction de Dieu qui lui enleva ses pieds (Gen.3:14).
302
+
303
+ Puisque chthonien et rival de la lumière primale, il est associé au monde des morts et de la nuit[réf. nécessaire] ; certainement aussi parce que son corps étrangement froid semble se passer de la chaleur de la vie. Puisqu'il connaît les secrets de l'après-vie et qu'il est une figure de patience, il devient symbole de toute sagesse et de gnose [réf. nécessaire]; il est souvent le hiérophante du héros perdu (comme Sigurd encore ainsi que Marduk). Il possède un savoir inquiétant et mystérieux, essentiel et vital, capable de révéler l'avenir et le passé[réf. nécessaire]. Il est aussi associé à l'Eau parce que ses écailles le rapprochent du poisson (sinon que comme tous les reptiles elles sont soudées contrairement aux poissons) et par sa reptation qui le fait se mouvoir comme une vague mouvante[réf. nécessaire]. Il est l'être qui se joue des catégories topiques, semblable de corps et de régime qu'il habite dans l'eau ou sur terre [réf. nécessaire]; rien d'étonnant alors que plusieurs mythes l'aient doté d'ailes. Le Grand Serpent porteur de connaissance, évoque un autre porteur de lumière, Lucifer.
304
+
305
+ Dans le Gnosticisme le symbole du Serpent ramène à la symbolique de la peau et de cette mue que l'homme subit et qu’il quitte afin de devenir éveillé, il est de plus dans toutes les cultures, le symbole de la Connaissance Divine. La mue du Serpent symbolise également le dualisme de la matière et de l'esprit donc plus particulièrement de l'âme et du corps.
306
+
307
+ Le serpent est aussi l'animal qui se régénère puisque la saison venue il mue, il change de peau : il fait peau neuve. Il représente l'une des plus vieilles aspirations chimériques à la jeunesse éternelle, rajeuni ou plutôt jamais mort. Les Alchimistes pensent que la pierre philosophale est logée dans sa tête oblongue.
308
+
309
+ Il semble souvent s'opposer à un dieu, au Dieu, à l'aigle, symbole de Zeus olympien qui affronte Typhon, le Satan qui s'oppose au Dieu biblique, Marduk et Tiamat, Thor pêchant Jörmungand, Thraetona et Azi Dahaka en Iran, Apollon et Python, Héraclès et l'Hydre de Lerne, Saint Georges et le Dragon.
310
+
311
+ Toutes les traditions ont des reptiles titanesques et volants qui mêlent la puissance physique à l'intelligence, tandis que d'autres opposent au travers du serpent et du héros salvateur, la domination de l'esprit sur le corps, ou la domination de l'homme sur la nature, ou sa nature sauvage.
312
+
313
+ L'art martial du serpent symbolise du serpent : Fluidité, rapidité. Les mains (telles la tête du serpent) sont « dressées et prêtes à mordre ». Les bouts des doigts y frappent directement les points vitaux.
314
+
315
+ Cette symbolique souvent maléfique est en partie à l'origine de beaucoup de croyances populaires et fausses qui entourent les serpents : légendes des serpents qui têtent les vaches[61] ou qui s'approchent des bébés pour boire le lait dans leur gorge, allant même jusqu'à mettre leur queue dans la bouche du nouveau-né pour l'empêcher de pleurer afin de téter la nourrice endormie[62] ; mythe des serpents qui hypnotisent[63] leurs proies[64].
316
+
317
+ Symbole chtonien, une croyance populaire tenace veut en faire des animaux froids, gluants et visqueux. En réalité ce sont des animaux poïkilothermes, au corps sec (leur tégument est dépourvu de glandes sudoripares et muqueuses) et doux (écailles en continuité les unes avec les autres)[65].
318
+
319
+ Dans l'iconographie antique le caducée, attribut de Mercure porte deux serpents, tandis que le bâton d'Esculape n'en porte qu'un seul. On trouve aussi le serpent dans les représentations d'Apollon terrassant Python ou d'Hercule enfant en train d'étrangler un serpent ou adulte combattant Achéloüs métamorphosé en serpent. Une des plus célèbres représentations du serpent dans l'art est le groupe sculpté dit du Laocoon[66], illustration d'un épisode de l'Iliade qui inspira le titre d'un ouvrage de Lessing. La chevelure de Méduse est formée d'un nœud grouillant de vipères, que l'on retrouve sur le bouclier de Persée son vainqueur. Les figures allégoriques de l'envie[67] sont également représentées avec une chevelure de serpents.
320
+
321
+ Les textes ont fourni aux peintres historiques matière à des épisodes où le serpent figure de façon prééminente, notamment la mort d'Eurydice, piquée par un serpent et celle de Cléopâtre, qui se suicide en se laissant mordre par un aspic.
322
+
323
+ Dans l'iconographie chrétienne, le serpent est un symbole ambigu. Il apparaît dans les illustrations du récit de la tentation d'Adam et Ève (Nahash) où il symbolise le tentateur, le mal, le péché ainsi que l'avènement de la mort. Par extension il devient un attribut de Lilith[68]. Il figure également dans les représentations de Moïse changeant en serpent la verge d'Aaron, ou l'épisode du serpent d'airain[69].
324
+
325
+ Saint Jean l'évangéliste est parfois représenté tenant la coupe de poison qui se transforme en serpents lorsqu'il la bénit[70].
326
+
327
+ Lorsque le serpent apparaît foulé aux pieds (par exemple les représentations de la Vierge de l'Immaculée Conception, il représente le mal écrasé par la foi, de même que dans le bestiaire sculpté des cathédrales où il est associé aux crapauds, mais il est aussi, avec le miroir, un des attributs de la Prudence.
328
+
329
+ Dieu du panthéon hindou, Shiva porte une guirlande de serpents autour du cou.
330
+ Le serpent apparaît également dans les représentations de Bouddha protégé par le Naga.
331
+
332
+ En matière de mode, le serpent a été utilisé en bijou, comme la reine Cléopâtre qui le portait en diadème, en ceinturon ou autour du cou ; cette iconographie est reprise dans le film homonyme de 1963 avec l'actrice Elizabeth Taylor. La chroniqueuse de mode Diana Vreeland le portait en bijou, avec des yeux en rubis. Dans les années 2010, il est autant utilisé dans des bijouteries de luxe (la créatrice Aurélie Bidermann ou la marque Bulgari) que de prêt-à-porter (H&M)[71].
333
+
334
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+ Serpents
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+
3
+ Sous-ordre
4
+
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+ Classification phylogénétique
6
+
7
+ Les serpents (du latin serpentes), formant le sous-ordre des Serpentes (prononcer « serpentèces »), sont des reptiles carnivores au corps très allongé et dépourvus de membres apparents. Comme tous les squamates, ce sont des vertébrés amniotes caractérisés par un tégument recouvert d'écailles, imbriquées les unes sur les autres et protégées par une couche cornée épaisse, et par une thermorégulation assurée par trois mécanismes, l'ectothermie, la poïkilothermie et le bradymétabolisme. Ils sont aussi appelés plus rarement Ophidiens (du grec ὄφεις / ópheis).
8
+
9
+ Les serpents ont comme caractéristiques spécifiques d'avoir une langue bifide, des yeux sans paupière, un crâne articulé et des mâchoires mobiles qui facilitent l'ingestion de proies. Ils partagent la disparition des pattes avec deux autres groupes de vertébrés tétrapodes : les amphisbènes, d'autres squamates, et les gymnophiones, qui appartiennent au groupe des lissamphibiens.
10
+
11
+ Au cours de leur longue évolution qui remonte au Crétacé, les serpents ont perfectionné plusieurs modes de locomotion apode ainsi que leur système de préhension des proies, ce qui leur a permis de conquérir les biotopes les plus variés et d'occuper presque tous les climats, même les plus extrêmes à l'exception des climats polaires et sub-polaires.
12
+
13
+ Le nom vernaculaire « serpent » est issu du latin serpens, signifiant « animal qui se traîne », participe présent du verbe serpĕre, « se traîner ». L'équivalent grec, qui lui est apparenté, est le verbe ἕρπω / herpô (d'où les termes d'herpétologie, d'herpétologue et d'herpétophobie), de même sens[1]. L’affaiblissement de la sifflante initiale, aboutissant à une aspiration, est une caractéristique du grec ancien. Les termes grec et latin se rattachent à une racine indo-européenne °serp- qui est sans doute un élargissement de °ser- « aller, couler » (racine qui se retrouve dans le nom sérum)[2].
14
+
15
+ L'ordre des Serpentes paraît dans la dixième édition de l'ouvrage Systema naturae du naturaliste Linné édité en 1758[3]. Dans son Essai d'une classification naturelle des reptiles paru en 1800, le naturaliste Brongniart identifie quatre ordres de reptiles : les chelonia (tortues), les sauria comprenant les lézards et les crocodiliens, les batrachia (batraciens) et les ophidia (serpents au sens large, incluant toutes les espèces fossiles plus proches des serpents actuels)[4]. Brongniart crée le sous-ordre des ophidiens en s'appuyant sur la racine grecque ὄφεις óphis (issu de l'indo-européen h₁ógʷʰis, serpent de la mythologie indo-européenne)[5] qui se retrouve dans les termes ophiophagie, ophiophobie, ophiologie et Ophioglossaceae[6].
16
+
17
+ Les serpents sont des reptiles dépourvus de pattes, même s'ils ne sont pas les seuls. En effet, les amphisbènes et certains lézards apodes comme les orvets présentent également cette particularité[7]. Leur corps est cylindrique et de forme allongée bien que la silhouette soit très variable selon les espèces. Par exemple, le serpent arboricole Imantodes cenchoa a une silhouette gracile et élancée tandis que le python à queue courte Python curtus a un aspect plus ramassé[8].
18
+
19
+ La taille des serpents est également très variable selon les espèces. Certains serpents aveugles de la famille des Typhlopidae peuvent mesurer une dizaine de centimètres à l'âge adulte[9] tandis que l'Anaconda vert (Eunectes murinus) et le Python réticulé (Broghammerus reticulatus) se disputent le titre de plus grand serpent, le premier étant le plus lourd[10] (les adultes peuvent atteindre un poids de 250 kg[11]) et le second étant vraisemblablement le plus long (avec une taille maximale de 9 à 10 m[12]). Ces records sont toutefois à considérer avec circonspection, les observations les plus impressionnantes datant généralement de plusieurs décennies et ayant vraisemblablement été déformées au cours du temps[13]. Les très grandes espèces de serpents vivent majoritairement dans les zones les plus chaudes du globe, où la température élevée permet de réchauffer efficacement un gros corps et où les proies sont abondantes[9].
20
+
21
+ Bien que la section transversale des serpents soit globalement cylindrique, il existe des disparités entre espèces. Ainsi, on distingue quatre grands types de sections[8] :
22
+
23
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
24
+
25
+ Le Python fouisseur du Mexique (Loxocemus bicolor) a un mode de vie fouisseur et un corps cylindrique[14].
26
+
27
+ Drymarchon corais a une section triangulaire.
28
+
29
+ La Vipère du Gabon (Bitis gabonica), comme les autres grosses vipères, a une section aplatie dorsalement.
30
+
31
+ Le boa arboricole Corallus hortulanus a une section aplatie latéralement.
32
+
33
+ Il existe un rapport étroit entre la taille et la silhouette d'un serpent et son mode de vie. Ainsi, les serpents arboricoles ont généralement un corps allongé et mince, avec une queue préhensile et un corps aplati latéralement qui leur fournit une rigidité suffisante pour se déplacer de branche en branche[15]. Les espèces fouisseuses ont quant à elles un corps cylindrique, court et avec une tête peu distincte du corps[16]. Enfin, beaucoup d'espèces aux mœurs aquatiques ont les yeux et les narines placées en haut du crâne, ce qui leur permet de les garder émergés lorsqu'elles nagent à la surface de l'eau[17].
34
+
35
+ La ceinture scapulaire est toujours absente du squelette des serpents, sinon chez certains ophidiens tels que les Boïdés qui présentent des vestiges de ceinture pelvienne (qui peut servir d'organe excitateur lors de l'accouplement). La colonne vertébrale est constituée d'un grand nombre de vertèbres (160 à 400) très bien articulées les unes par rapport aux autres ; les ondulations du corps sont donc possibles grâce à cette structure d'une part et d'autre part grâce à l'existence de muscles latéraux qui présentent la particularité d'avoir leurs insertions apophysaires opposées fort éloignées les unes des autres (jusqu'à 30 vertèbres d'écart). La bouche peut se distendre au passage des proies qu'ils capturent. Cette grande ouverture buccale est rendue possible car d'une part le carré est une baguette allongée qui s'articule très en arrière du neurocrâne ; d'autre part la rotation du carré autour de son articulation éloigne très nettement la mandibule (mâchoire inférieure très flexible pouvant aller pratiquement dans tous les sens) de la mâchoire supérieure (liée aux os du crâne de façon lâche). Par ailleurs un muscle puissant (le « depressor mandibulae ») tendu entre la région temporale et l'extrémité postérieure de la mandibule contribue à abaisser encore plus ventralement cette dernière. De ce fait, les serpents sont capables d'avaler des proies énormes : dans l'estomac d'un python de cinq mètres on a trouvé un léopard (préalablement étouffé). Par ailleurs, les glandes salivaires sécrètent assez de salive pour faciliter l'ingestion des proies en les lubrifiant. L’estomac produit un suc extrêmement acide capable de dissoudre même les dents. Remarquez qu'en dessous de 10 °C, le processus digestif ne peut fonctionner efficacement et le serpent doit régurgiter sa proie ; la température idéale pour la digestion est de 30 °C. C'est pourquoi le serpent cherche à atteindre cette température, en se chauffant au soleil par exemple lorsqu'il vient de se nourrir.
36
+
37
+ Le corps des serpents est recouvert d'écailles. Comme chez les autres squamates et contrairement par exemple aux poissons, celles-ci sont des zones épaissies de l'épiderme et non des écailles individualisées[18]. Les écailles peuvent avoir toutes sortes de tailles, de formes, de textures et de dispositions, y compris au sein d'une même espèce.
38
+
39
+ La forme, le nombre et la disposition des écailles permettent de différencier les différentes espèces de serpents[19]. En particulier, les différentes écailles de la tête sont généralement caractéristiques d'une espèce, ainsi que le nombre de rangées d'écailles dorsales (dans le sens de la largeur) et le nombre d'écailles ventrales (dans le sens de la longueur)[20].
40
+
41
+ La Vipère velue (Atheris hispida) a des écailles allongées et pointues.
42
+
43
+ Le Serpent à tentacules (Erpeton tentaculatum) a deux appendices sur le museau.
44
+
45
+ Langaha madagascariensis a des écailles qui forment un long rostre.
46
+
47
+ Les écailles ont plusieurs fonctions[21]. En premier lieu, elles offrent une protection mécanique contre l'usure de la peau. Cette protection est particulièrement importante, puisque l'usure de l'épiderme est très rapide chez ces animaux qui se déplacent en rampant. Les écailles permettent également sans doute de limiter la déshydratation, même si cette capacité est mal connue et peut-être surestimée. Elles peuvent également faciliter le déplacement, des écailles lisses permettant de réduire les frottements dans la végétation et le sable tandis que des écailles plus rugueuses permettent de s'accrocher plus facilement[22]. Les serpents à groin, comme ceux du genre Heterodon, ont une écaille rostrale retroussée qui leur permet de creuser[23]. De plus, elles peuvent avoir une fonction de camouflage, des écailles proéminentes permettant de briser la ligne de contours de la tête de l'animal aux yeux d'éventuels proies ou prédateurs[24].
48
+
49
+ Certains serpents, notamment la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), la Couleuvre de Moïla (Rhagerhis moilensis) et diverses couleuvres du genre Psammophis polissent leurs écailles dorsales et ventrales grâce à un liquide visqueux sécrété non loin des narines. Ce polissage a probablement pour fonction de limiter l'évaporation transcutanée en recouvrant les écailles de lipides, mais pourrait également être un moyen de communication chimique[25].
50
+
51
+ Les serpents peuvent présenter à peu près toutes les couleurs existantes. Certains serpents ont une couleur unie tandis que d'autres ont des motifs très complexes. La coloration est d'ailleurs un critère de d��termination des espèces bien que la variabilité au sein d'une même population, voire chez un même individu à différents moments de sa vie, puisse être très importante[26].
52
+
53
+ La couleur est déterminée en premier lieu par les pigments contenus dans les chromatophores présents entre le derme et l'épiderme[26]. Elle dépend également des caractéristiques physiques des écailles (épidermicule ornée d'épines ou de crêtes microscopiques) qui peuvent produire des phénomènes d'iridescence et d'effet Tyndall[27].
54
+
55
+ Bel exemple d'homochromie, la couleuvre Opheodrys aestivus a une couleur de fond verte presque unie.
56
+
57
+ Rhabdophis tigrinus a quant à elle des motifs complexes.
58
+
59
+ Lampropeltis getulus a des motifs annelés.
60
+
61
+ Le Boa arc-en-ciel Epicrates cenchria a des écailles très iridescentes.
62
+
63
+ La couleur des serpents peut varier au cours de la vie chez un même individu. Ainsi, certaines espèces peuvent changer de couleur au cours d'une même journée, à la manière des caméléons, mais d'autres changent de couleur sur le plus long terme[28]. Ainsi, la couleur des jeunes individus peut être très différente de la couleur des adultes[29].
64
+
65
+ La couleur des serpents joue un rôle important puisqu'elle leur permet de se camoufler aux yeux des prédateurs et des proies potentielles. Ainsi, les serpents arboricoles sont généralement verts[15], les serpents terrestres assortis au substrat[30], etc.
66
+
67
+ Les jeunes Rhynchophis boulengeri sont gris…
68
+
69
+ … tandis que les adultes sont vert vif.
70
+
71
+ Selon leur type de denture, on peut distinguer cinq catégories de serpents :
72
+
73
+ Dans les deux derniers cas le serpent envenime sa proie avant de l'ingérer ; dans tous les cas le venin est expulsé des glandes (qui sont parfois très volumineuses par rapport à l'animal) par la contraction des muscles mandibulaires adducteurs. C'est également une action musculaire qui entraîne lors de la morsure le redressement des crochets horizontaux au repos.
74
+
75
+ Les serpents ont une respiration pulmonaire. L'appareil respiratoire est constitué d'un poumon gauche atrophié ou absent, excepté chez les boas et les pythons. Le poumon droit est en revanche hypertrophié. Ce poumon droit est tripartite, avec un poumon trachéen (supplément de capacité respiratoire qui peut aider le serpent à respirer tout en avalant une grosse proie), un poumon bronchial vascularisé et un poumon sacculaire non vascularisé (cette partie règle l'équilibre hydrostatique des serpents aquatiques)[31].
76
+
77
+ De façon générale, les serpents ont une très mauvaise vue : le champ visuel d’un animal se déplaçant au ras du sol étant par ailleurs limité, certains serpents se dressent sur leur corps quand ils chassent ; ils se repèrent dans leur milieu en sentant les odeurs et les déplacements d'air grâce à leur langue bifide. Les performances olfactives sont difficiles à évaluer car elles sont fréquemment associées à d'autres sensibilités sensorielles : vue, détection des phéromones par un organe sensoriel pair particulier dans la cavité buccale des Squamates : l'organe chimio-sensible de Jacobson. Les extrémités de la langue bifide pénètrent dans chacune des deux cavités de l'organe de Jacobson, situé dans le palais. Les boïdés et certains vipéridés, les crotales, ont quant à eux une image thermique de leur proie. Ils sont sensibles aux radiations infrarouges et peuvent percevoir les plus infimes changements de température[32].
78
+
79
+ L'audition, sens peu développé chez les serpents, est assurée par l'oreille interne qui capte les vibrations du sol en contact direct avec la tête, ces vibrations étant transmises par les mâchoires à l'os carré, puis à l'osselet et au cerveau. L'absence d'oreille externe et une oreille moyenne très réduite suggère que leur perception des vibrations aériennes est réduite[33].
80
+
81
+ Lors de l'accouplement, le mâle enroule sa queue autour de celle de sa partenaire et introduit son hémipénis dans la fente cloacale de la femelle. L'accouplement peut durer plusieurs heures[34].
82
+
83
+ La fécondation est interne et différée. La plupart des serpents sont ovipares mais quelques-uns sont ovovivipares (vipères en France), surtout dans les régions froides : l'ovoviviparité est probablement une adaptation nécessaire là où la période estivale est courte. Ainsi la femelle peut mieux régler la température de développement des petits que si elle pondait simplement ses œufs dans le sol. La durée de gestation est liée à la température, donc à la durée d'insolation, et varie de 2 à 4,5 mois[35]. Dans les régions tempérées, les femelles pondent leurs œufs à la fin de l'été, et sont parfois incapables de se nourrir suffisamment avant l'hibernation[36].
84
+
85
+ Accouplement de couleuvres Pantherophis obsoletus, l'hémipénis rose étant visible sous la partie antérieure de la queue.
86
+
87
+ Dans un nœud de vipères ou de couleuvres, la femelle est prise d'assaut par plusieurs mâles qui s'enroulent les uns avec les autres.
88
+
89
+ Nœud de serpents, agrégats rencontrés surtout en d��but d'hivernage, favorisant une certaine cohérence sociale et les futurs accouplements.
90
+
91
+ Les serpents, marins ou terrestres se déplacent par reptation, c'est-à-dire qu'ils utilisent l'ensemble de leur corps pour se mouvoir. Les serpents dont le corps est important (comme chez les serpents à sonnettes) peuvent également se déplacer en ligne droite en alternant un mouvement avant de la peau et un ancrage des écailles du ventre qui sont orientées vers l'extrémité postérieure, suivi d'un mouvement vers l'avant de la partie interne du corps.
92
+ Dans des lieux plus exigus, certaines espèces utilisent des mouvements d'accordéon ou télescopiques : le serpent ancre son extrémité postérieure par quelques courbes horizontales, étend son corps puis ancre à nouveau son extrémité antérieure et tire la partie arrière vers l'avant. La forme la plus spécialisée de reptation est le roulement ou zigzag latéral qui n'est utilisable que sur des substrats mous et chauds tel que le sable dans le désert. L'animal recourbe son corps en S, pour ne toucher le sable qu'en deux endroits, puis il fait progressivement « glisser » ces deux points de contact le long de son corps, vers l'arrière, en avançant vers l'avant : le déplacement est alors latéral par rapport à l'axe du corps.
93
+ La vitesse des serpents se situe en général autour d'un maximum de 6 km/h, les mambas constituant une exception notable (bien que les témoignages divergent, il a été attesté que ces serpents atteignent 12 km/h et prétendu de façon moins vérifiable que certains d'entre eux ont été chronométrés à 20 voire 30 km/h)[réf. nécessaire].
94
+
95
+ Les serpents sont tous zoophages (carnivores). Les serpents utilisent, de façon générale, deux types de chasse : soit ils pratiquent l'embuscade, soit ils maraudent. Le serpent s'approche lentement de sa proie une fois qu'il l'a repérée puis il s’arrête à une certaine distance. La tête du serpent joue un rôle important lors de l’attaque : il la projette en avant au moment de saisir la proie tout en ouvrant les mâchoires et frappe ainsi sa proie très violemment. Les espèces arboricoles (comme certains boas) ont une approche différente : ils se laissent pendre à une branche et se laissent choir sur leurs proies. Comme chez la plupart des Squamates, l'ingestion de proies de très forte taille relativement au prédateur est l'aboutissement de l'évolution de la mâchoire : la rupture de l'arc jugalo-quadrato-jugal a rendu possible la « libération » de l'os carré, devenu mobile relativement au crâne. Le cinétisme intra-crânien se manifeste « par l'intermédiaire de deux processus différents : d'une part, la mobilité propre du carré (streptostylie) par rapport à la boîte crânienne, dorsalement, et à la mâchoire inférieure, ventralement ; d'autre part, la mobilité de la portion antérieure du dermocrâne par rapport à la portion postorbitaire »[37].
96
+
97
+ Les serpents peuvent avaler une grande quantité de nourriture en une seule fois et sont capables de jeûner pendant de nombreux jours à la suite de cela. Un Python réticulé a survécu pendant 2 ans ½ sans s’alimenter. Il arrive très fréquemment que le serpent jeûne en captivité. On a constaté que les serpents ne s’alimentent pas pendant la période qui précède la mue. Les jeunes serpents ont besoin de se nourrir plus souvent.
98
+
99
+ Les serpents procèdent de quatre manières différentes suivant les espèces afin de donner le coup de grâce :
100
+ les constricteurs étouffent leur proie ; la plupart des espèces inoculent un venin neurotoxique ; les serpents minutes ingèrent directement leur proie. Une majorité de couleuvres ont une salive toxique et utilisent aussi la constriction.
101
+
102
+ La mise à mort par constriction est la plus primitive. Boas, pythons et certaines couleuvres maintiennent leur victime dans leurs mâchoires et enroulent leur corps autour d’elle en la comprimant afin de l'étouffer. Certains cobras africains, tels que Naja nigricollis et Naja mossambica, ainsi que certains cobras asiatiques sont des serpents cracheurs, c'est-à-dire qu'ils peuvent projeter leur venin à plusieurs mètres grâce à une spécialisation des crochets à venin.
103
+
104
+ Qualifiés à tort d'animaux « à sang froid », les serpents sont des animaux ectothermes, poïkilothermes et bradymétaboliques. La thermorégulation des serpents terrestres étant assurée par héliothermie, exposition au soleil qui permet le réchauffement du sang ou par thigmothermie, capacité à capter de la chaleur sous abri par conduction thermique[38].
105
+
106
+ Les serpents muent régulièrement, les jeunes serpents au moins une fois par mois, les adultes entre 3 et 4 fois par an. Certaines mues sont aussi caractéristiques de périodes bien définies, la naissance (une semaine environ), après la période d’hibernation ou avant la fécondation. Lors de la mue appelée aussi exuviation, les serpents cherchent un endroit adapté (lieu humide pour favoriser le renouvellement[39] de la « peau » et supports rugueux pour la détacher). Ils abandonnent en quelques minutes leur exuvie (la « peau » morte) en s'en échappant par une fente qui débute au bout du museau : l'écaille rostrale frottée sur un support rugueux se détache en premier, puis l'animal contracte progressivement ses muscles latéraux et se contorsionne afin de sortir de son fourreau corné et faciliter son retournement le long de son corps, centimètre par centimètre, à la manière d'une chaussette que l'on retire[40]. Un serpent en bonne santé mue d'un seul tenant (la couche cornée des écailles se désquame en une seule fois) et abandonne sur place son exuvie qui reproduit fidèlement tous les détails du tégument (écailles, dessins, cicatrices)[41].
107
+
108
+ L'ophiophagie est le fait de capturer et consommer des serpents, certains mammifères, oiseaux ou autres reptiles sont des prédateurs sténophages d'autres des prédateurs opportunistes.
109
+
110
+ Au cours de leur évolution, « les serpents ont pu occuper presque tous les climats, même les plus extrêmes à l'exception des climats polaires et sub-polaires, et tous les biotopes, depuis les déserts sableux jusqu'aux forêts inondées et aux torrents de montagne »[42].
111
+
112
+ Les serpents retrouvés en Tasmanie sont tous venimeux. Cet État australien n'abrite que trois espèces de serpents[43].
113
+
114
+ Dans la classification phylogénétique qui remplace aujourd'hui la classification classique, le terme de reptile est devenu obsolète. D'après la classification phylogénétique, les ’serpents' appartiennent au groupe des Squamates.
115
+
116
+ Cependant, ce sont bien les herpétologues qui étudient les serpents.
117
+
118
+ Plus de 3 500 espèces de serpents sont recensées dans le monde[44]. Treize espèces vivent en France, quatre vipères et neuf couleuvres[31]. Près de 515 espèces sont venimeuses[45].
119
+ N.B. : la systématique des reptiles et squamates étant en pleine mutation, les classifications proposées peuvent différer selon les sources et les moments.
120
+
121
+ Selon The Reptile Database (février 2017):
122
+
123
+ Note: les anciennes familles Dipsadidae, Natricidae et Pseudoxenodontidae sont aujourd'hui des sous-familles de Colubridae.
124
+
125
+
126
+
127
+ Acrochordus arafurae, un Acrochordidae
128
+
129
+ Anilius scytale, un Aniliidae
130
+
131
+ Anomochilus weberi, un Anomochilidae
132
+
133
+ Corallus caninus, un Boidae
134
+
135
+ Casarea dussumieri, un Bolyeriidae
136
+
137
+ Cylindrophis ruffus, un Cylindrophiidae
138
+
139
+ Siphlophis compressus, un Dipsadidae
140
+
141
+ Ophiophagus hannah, un Elapidae
142
+
143
+ Cerberus schneiderii, un Homalopsidae
144
+
145
+ Malpolon monspessulanus, un Lamprophiidae
146
+
147
+ Loxocemus bicolor, un Loxocemidae
148
+
149
+ Natrix natrix, un Natricidae
150
+
151
+ Pareas margaritophorus, un Pareatidae
152
+
153
+ Pseudoxenodon macrops, un Pseudoxenodontidae
154
+
155
+ Python brongersmai, un Pythonidae
156
+
157
+ Tropidophis melanurus, un Tropidophiidae
158
+
159
+ Melanophidium khairei, un Uropeltidae
160
+
161
+ Bothriechis schlegelii, un Viperidae
162
+
163
+ Achalinus formosanus, un Xenodermatidae
164
+
165
+ Xenopeltis unicolor, un Xenopeltidae
166
+
167
+ Leptotyphlops macrolepis, un Leptotyphlopidae
168
+
169
+ Rhinotyphlops schinzi, un Typhlopidae
170
+
171
+ Selon ITIS : (24 familles)
172
+
173
+ Phylogénie des familles actuelles de squamates (en dehors du clade Toxicofera) d'après Wiens et al., 2012[46] et Zeng et Wiens, 2016[47] :
174
+
175
+ Dibamidae
176
+
177
+ Diplodactylidae
178
+
179
+ Carphodactylidae
180
+
181
+ Pygopodidae
182
+
183
+ Eublepharidae
184
+
185
+ Sphaerodactylidae
186
+
187
+ Gekkonidae
188
+
189
+ Phyllodactylidae
190
+
191
+ Scincidae
192
+
193
+ Xantusiidae
194
+
195
+ Cordylidae
196
+
197
+ Gerrhosauridae
198
+
199
+ Gymnophthalmidae
200
+
201
+ Teiidae
202
+
203
+ Lacertidae
204
+
205
+ Rhineuridae
206
+
207
+ Bipedidae
208
+
209
+ Blanidae
210
+
211
+ Cadeidae
212
+
213
+ Amphisbaenidae
214
+
215
+ Trogonophiidae
216
+
217
+ Serpentes
218
+
219
+ Anguimorpha
220
+
221
+ Iguania
222
+
223
+
224
+
225
+ Phylogénie des familles actuelles de serpents, d'après Wiens et al., 2012[46] et Zeng et Wiens, 2016[47] :
226
+
227
+ Leptotyphlopidae
228
+
229
+ Gerrhopilidae
230
+
231
+ Typhlopidae
232
+
233
+ Xenotyphlopidae
234
+
235
+ Anomalepididae
236
+
237
+ Aniliidae
238
+
239
+ Tropidophiidae
240
+
241
+ Uropeltidae
242
+
243
+ Anomochilidae
244
+
245
+ Cylindrophiidae
246
+
247
+ Xenopeltidae
248
+
249
+ Loxocemidae
250
+
251
+ Pythonidae
252
+
253
+ Boidae
254
+
255
+ Bolyeriidae
256
+
257
+ Xenophidiidae
258
+
259
+ Acrochordidae
260
+
261
+ Xenodermatidae
262
+
263
+ Pareatidae
264
+
265
+ Viperidae
266
+
267
+ Homalopsidae
268
+
269
+ Colubridae
270
+
271
+ Elapidae
272
+
273
+ Lamprophiidae
274
+
275
+ Les fossiles de serpents sont rares car leurs squelettes sont généralement petits et fragiles. Cependant, des spécimens de 150 millions d'années, facilement identifiables comme des serpents, mais avec des structures squelettiques de lézards, ont été découverts en Amérique du Sud (Tetrapodophis, fossile avec quatre pattes) et en Afrique. L'anatomie comparée et une récente étude au synchrotron sur l’holotype d’Eupodophis descouensi, confirme que les serpents descendent des lézards terrestres[48].
276
+
277
+ Les serpents ne présentant aucune trace osseuse de membres antérieurs ou postérieurs existent depuis au moins 85 millions d'années (Dinilysia patagonica). Pour autant, les pythons et les boas - groupes primitifs parmi les serpents modernes - ont des membres postérieurs vestigiaux : sur leur extérieur subsistent des minuscules éperons pelviens qui leur permettent de se saisir lors de l'accouplement. Les Leptotyphlopidae et les Typhlopidae possèdent également des vestiges de la ceinture pelvienne ayant une fonction d'excitation tactile avant l'accouplement[49].
278
+
279
+ Les membres antérieurs sont inexistants chez tous les serpents. Ceci est causé par l'évolution des gènes HOX qui régulent la morphogenèse des membres. Le squelette axial de l'ancêtre commun des serpents avait, comme la plupart des tétrapodes, des spécialisations régionales au niveau des vertèbres cervicales, thoraciques, de la région lombaire et caudale. Tôt dans l'évolution des serpents, l'expression des gènes Hox agissant sur le squelette axial responsable du développement du thorax est devenu prédominant. Les côtes se trouvent exclusivement sur les vertèbres thoraciques. Le cou, les vertèbres lombaires et pelviennes sont très réduites en nombre (seulement 2 à 10 vertèbres lombaires et pelviennes sont présentes), tandis que les vertèbres caudales forment une queue bien moins développée que le thorax. Cette queue est encore assez importante chez de nombreuses espèces et est modifiée chez certaines espèces arboricoles et aquatiques.
280
+
281
+ Les serpents modernes se sont largement diversifiés au cours du paléocène. Cela s'est produit lors de la radiation évolutive des mammifères, à la suite de l'extinction des dinosaures. Les colubridés, l'un des groupes les plus communs de serpent, s'est particulièrement diversifié grâce à la prédation de rongeurs, un groupe de mammifères particulièrement prospère. Il y a plus de 3500[50] espèces de serpents, s'étendant depuis le cercle polaire arctique en Scandinavie et jusqu'au sud en Australie et Tasmanie. On les retrouve sur tous les continents (à l'exception de l'Antarctique), dans la mer, et jusqu'à une altitude de 4 900 m dans les montagnes de l'Himalaya. Ils sont absents dans de nombreuses îles (comme l'Irlande, l'Islande ou la Nouvelle-Zélande)[51].
282
+
283
+ Au moins 421 000 envenimements et 20 000 morts sont causés par des morsures de serpent chaque année et les nombres pourraient s'élever jusqu'à 1 841 000 envenimements et 94 000 morts[52],[53]. Les régions les plus touchées sont l'Asie du Sud, l'Asie du Sud-Est et l'Afrique subsaharienne.
284
+
285
+ De nombreux serpents sont tués par les insecticides, sont écrasés sur les routes (phénomène dit de roadkill[54],[55]) ou dans les champs par les engins ou encore directement par l'homme en raison de la crainte qu'ils suscitent. Leurs populations en déclin s'expliquent également par la destruction des zones naturelles, la fragmentation des habitats et l'abandon progressif des activités agropastorales (pâturage, coupe du bois) qui entraîne la fermeture de leur milieu de vie[56].
286
+
287
+ Dans de nombreux pays, les populations de serpents semblent rapidement et fortement régresser (de nombreuses espèces ont disparu sur une grande partie de leur aire naturelle de répartition). Une étude internationale[57] publiée en juin 2010, ayant porté sur cinq pays, suggère un déclin préoccupant ; sur 17 populations étudiées représentant huit espèces, en Australie, France, Italie, Nigeria et Royaume-Uni, onze ont été décimées (jusqu’à 90 % de régression), ces dernières décennies. Parmi les autres, seules cinq sont restées stables et une a légèrement et localement augmenté. Plusieurs populations semblent avoir connu un effondrement accéléré en 1998 (année la plus chaude depuis la révolution industrielle, ce qui laisse penser aux auteurs que le dérèglement climatique pourrait être l'une des causes du problème).
288
+
289
+ Face à ces menaces, plusieurs programmes de préservation des serpents sont lancés, tel celui de l'Arche de la nature au Mans en 2006[58].
290
+
291
+ Les terrariophiles qualifiés de « généralistes » possèdent différents types de reptiles, parfois aussi des amphibiens, des insectes. Mais souvent, le terrariophile se spécialise dans un certain type d'animaux, par exemple les terrariophiles herpétologues spécialisés dans les serpents. La mode des NAC a créé une terrariophilie de masse basée sur le commerce d'espèces exotiques maintenues en captivité par des néophytes qui manquent de connaissances sur la biologie des espèces[59].
292
+
293
+ La symbolique du serpent est l'une des plus profondes et complexes. Il n'est guère de cultures et de mythologies qui n'aient leur Grand Serpent, presque toujours marin et ambigu, sinon ambivalent.
294
+
295
+ Serpents et dragons, amphisbènes, basilics, guivres, hydres, chimères, les monstres ophidiens sont présents sous de nombreuses formes dans presque tous les folklores. Ils y jouent deux rôles principaux : celui de gardien (légendes de la Toison d'or, de saint Georges) ou d'initiateur (Fáfnir et Sigurd).
296
+
297
+ Le « Grand Serpent », le Trimégiste, cosmogonique ou cosmique, n'a cessé de hanter l'imaginaire des hommes, de Ras Shamra au Loch Ness ; il cristallise les peurs, les angoisses, les désirs, les espoirs[réf. nécessaire]. On remarquera d'ailleurs que la figure serpentine est souvent présente dans les « hallucinations », chamaniques ou non, provoquées par des plantes psychotropes[60].
298
+
299
+ Selon une légende, le serpent ne peut être regardé en face, comme le Soleil dont il semble l'antagoniste parce que le serpent qui a les paupières soudées ne cille pas ni ne semble jamais dormir. Opposé au « Feu Primal », il est cependant fortement associé à la Terre à cause de son mode de déplacement.
300
+
301
+ Selon le texte biblique au commencement, le serpent ne rampait pas, il parlait avec Adam et Ève mais c’est la malédiction de Dieu qui lui enleva ses pieds (Gen.3:14).
302
+
303
+ Puisque chthonien et rival de la lumière primale, il est associé au monde des morts et de la nuit[réf. nécessaire] ; certainement aussi parce que son corps étrangement froid semble se passer de la chaleur de la vie. Puisqu'il connaît les secrets de l'après-vie et qu'il est une figure de patience, il devient symbole de toute sagesse et de gnose [réf. nécessaire]; il est souvent le hiérophante du héros perdu (comme Sigurd encore ainsi que Marduk). Il possède un savoir inquiétant et mystérieux, essentiel et vital, capable de révéler l'avenir et le passé[réf. nécessaire]. Il est aussi associé à l'Eau parce que ses écailles le rapprochent du poisson (sinon que comme tous les reptiles elles sont soudées contrairement aux poissons) et par sa reptation qui le fait se mouvoir comme une vague mouvante[réf. nécessaire]. Il est l'être qui se joue des catégories topiques, semblable de corps et de régime qu'il habite dans l'eau ou sur terre [réf. nécessaire]; rien d'étonnant alors que plusieurs mythes l'aient doté d'ailes. Le Grand Serpent porteur de connaissance, évoque un autre porteur de lumière, Lucifer.
304
+
305
+ Dans le Gnosticisme le symbole du Serpent ramène à la symbolique de la peau et de cette mue que l'homme subit et qu’il quitte afin de devenir éveillé, il est de plus dans toutes les cultures, le symbole de la Connaissance Divine. La mue du Serpent symbolise également le dualisme de la matière et de l'esprit donc plus particulièrement de l'âme et du corps.
306
+
307
+ Le serpent est aussi l'animal qui se régénère puisque la saison venue il mue, il change de peau : il fait peau neuve. Il représente l'une des plus vieilles aspirations chimériques à la jeunesse éternelle, rajeuni ou plutôt jamais mort. Les Alchimistes pensent que la pierre philosophale est logée dans sa tête oblongue.
308
+
309
+ Il semble souvent s'opposer à un dieu, au Dieu, à l'aigle, symbole de Zeus olympien qui affronte Typhon, le Satan qui s'oppose au Dieu biblique, Marduk et Tiamat, Thor pêchant Jörmungand, Thraetona et Azi Dahaka en Iran, Apollon et Python, Héraclès et l'Hydre de Lerne, Saint Georges et le Dragon.
310
+
311
+ Toutes les traditions ont des reptiles titanesques et volants qui mêlent la puissance physique à l'intelligence, tandis que d'autres opposent au travers du serpent et du héros salvateur, la domination de l'esprit sur le corps, ou la domination de l'homme sur la nature, ou sa nature sauvage.
312
+
313
+ L'art martial du serpent symbolise du serpent : Fluidité, rapidité. Les mains (telles la tête du serpent) sont « dressées et prêtes à mordre ». Les bouts des doigts y frappent directement les points vitaux.
314
+
315
+ Cette symbolique souvent maléfique est en partie à l'origine de beaucoup de croyances populaires et fausses qui entourent les serpents : légendes des serpents qui têtent les vaches[61] ou qui s'approchent des bébés pour boire le lait dans leur gorge, allant même jusqu'à mettre leur queue dans la bouche du nouveau-né pour l'empêcher de pleurer afin de téter la nourrice endormie[62] ; mythe des serpents qui hypnotisent[63] leurs proies[64].
316
+
317
+ Symbole chtonien, une croyance populaire tenace veut en faire des animaux froids, gluants et visqueux. En réalité ce sont des animaux poïkilothermes, au corps sec (leur tégument est dépourvu de glandes sudoripares et muqueuses) et doux (écailles en continuité les unes avec les autres)[65].
318
+
319
+ Dans l'iconographie antique le caducée, attribut de Mercure porte deux serpents, tandis que le bâton d'Esculape n'en porte qu'un seul. On trouve aussi le serpent dans les représentations d'Apollon terrassant Python ou d'Hercule enfant en train d'étrangler un serpent ou adulte combattant Achéloüs métamorphosé en serpent. Une des plus célèbres représentations du serpent dans l'art est le groupe sculpté dit du Laocoon[66], illustration d'un épisode de l'Iliade qui inspira le titre d'un ouvrage de Lessing. La chevelure de Méduse est formée d'un nœud grouillant de vipères, que l'on retrouve sur le bouclier de Persée son vainqueur. Les figures allégoriques de l'envie[67] sont également représentées avec une chevelure de serpents.
320
+
321
+ Les textes ont fourni aux peintres historiques matière à des épisodes où le serpent figure de façon prééminente, notamment la mort d'Eurydice, piquée par un serpent et celle de Cléopâtre, qui se suicide en se laissant mordre par un aspic.
322
+
323
+ Dans l'iconographie chrétienne, le serpent est un symbole ambigu. Il apparaît dans les illustrations du récit de la tentation d'Adam et Ève (Nahash) où il symbolise le tentateur, le mal, le péché ainsi que l'avènement de la mort. Par extension il devient un attribut de Lilith[68]. Il figure également dans les représentations de Moïse changeant en serpent la verge d'Aaron, ou l'épisode du serpent d'airain[69].
324
+
325
+ Saint Jean l'évangéliste est parfois représenté tenant la coupe de poison qui se transforme en serpents lorsqu'il la bénit[70].
326
+
327
+ Lorsque le serpent apparaît foulé aux pieds (par exemple les représentations de la Vierge de l'Immaculée Conception, il représente le mal écrasé par la foi, de même que dans le bestiaire sculpté des cathédrales où il est associé aux crapauds, mais il est aussi, avec le miroir, un des attributs de la Prudence.
328
+
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+ Dieu du panthéon hindou, Shiva porte une guirlande de serpents autour du cou.
330
+ Le serpent apparaît également dans les représentations de Bouddha protégé par le Naga.
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+ En matière de mode, le serpent a été utilisé en bijou, comme la reine Cléopâtre qui le portait en diadème, en ceinturon ou autour du cou ; cette iconographie est reprise dans le film homonyme de 1963 avec l'actrice Elizabeth Taylor. La chroniqueuse de mode Diana Vreeland le portait en bijou, avec des yeux en rubis. Dans les années 2010, il est autant utilisé dans des bijouteries de luxe (la créatrice Aurélie Bidermann ou la marque Bulgari) que de prêt-à-porter (H&M)[71].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ L'orange est un champ chromatique de couleurs vives qui, sur le cercle chromatique, prennent place entre le rouge et le jaune.
2
+
3
+ Les couleurs orangées sont des couleurs chaudes ; les couleurs chaudes se définissent par leur proximité avec l'orange. Elles sont considérées comme stimulantes et provocantes.
4
+
5
+ La norme AFNOR X 08-010 Classification méthodique des couleurs définit l'orange comme une couleur dont la longueur d'onde dominante se situe entre 584 nm à 605 nm, de saturation et de luminosité moyennes à élevées.
6
+
7
+ Les champs voisins sont les rouges et les jaunes, parmi les teintes lumineuses et saturées. Les teintes de même longueur d'onde dominante, mais de saturation et de luminosité moindre sont des marrons, celles de forte luminosité, mais peu saturées, sont des beiges.
8
+
9
+ Le terme orange peut être précisé par des adjectifs comme clair ou intense, également définis[pas clair], et servir pour modifier une couleur proche, jaune, rouge ou rose, selon les caractéristiques de teinte, de luminosité et de saturation de la teinte décrite[1].
10
+
11
+ La couleur complémentaire d'un orange est un bleu. Avec l'illuminant D65 (lumière du jour), les complémentaires des orange de longueur d'onde dominante entre 584 nm et 605 nm sont des bleus tirant vers le vert et des bleus-verts dont la longueur d'onde dominante se trouve entre 482 nm et 490 nm.
12
+
13
+ En synthèse soustractive, l'orange s'obtient par une combinaison de filtres jaunes et magenta.
14
+
15
+ Avec les colorants de la peinture, du crayon, du stylo-feutre, l'orange s'obtient en mélangeant beaucoup de jaune et un peu de rouge. La proportion est généralement de 3 à 4 parts de jaune pour une part de rouge[2]. Les pigments rouges tirant vers l'orange et les pigments orange sont toutefois d'emploi fréquent.
16
+
17
+ On peut obtenir des pigments orangés très lumineux donnant des couleurs presque optimales ; mais on ne peut reproduire ces couleurs par la synthèse additive sur écran de télévision ou d'ordinateur. On doit sacrifier soit la luminosité, soit la pureté.
18
+
19
+ L'orange obtenu en imprimerie par la quadrichromie est encore plus limité. L'orange quadri, comparé à un orange pur, passe pour un beige ou un marron orangé. L'imprimerie ne peut obtenir les couleurs orange vif qu'avec des pigments spécifiques.
20
+
21
+ Dans les navigateurs Web et les applications dérivées, plusieurs mots-clés contenant orange appellent des couleurs conventionnelles.
22
+
23
+ Le Colour Index répertorie environ 80 pigments orangés (P0), dont certains sont plus rouge-orangé qu'orangé, et auxquels il faut ajouter quelques pigments classés rouge (PR)[3].
24
+
25
+ Aucun colorant ancien ne produit une couleur orangée. Il est toujours possible de faire un orange en mélangeant des pigments rouges avec des pigments jaunes ; mais ce mélange est toujours plus terne que ses composants, d'autant plus que la nuance de ceux-ci s'éloigne de celle recherché[4].
26
+
27
+ La suspicion de toxicité concernant les pigments de cadmium se joint à leur prix élevé pour restreindre leur emploi. Les marchands de couleur proposent la plupart du temps des pigments « teinte orangé de cadmium » qui sont des imitations basées sur des pigments organiques.
28
+
29
+ Dans l'alimentation, la couleur orange est associée à des agrumes comme évidemment l'orange, la mandarine, la clémentine, mais aussi à d'autres fruits ou légumes dont la couleur, la chair ou le jus sont orange : la mangue, le melon, l'abricot, la carotte, la patate douce.
30
+
31
+ Les sorbets de couleur orange sont généralement faits avec ces fruits orange.
32
+
33
+ La couleur orange est souvent utilisée pour présenter des produits contenant de la vitamine A (bêta-carotène) et de la vitamine C, dont les fruits orange sont riches. Les cachets de vitamine C sont ainsi souvent artificiellement colorés en orange et aromatisés à l'orange.
34
+
35
+ Le jaune orangé S (E110) est utilisé pour colorer des produits alimentaires : confiseries, bonbons, glaces, crèmes glacées, sirops, boissons sans alcools, liqueurs, caviar, œufs de lump, crevettes, poissons séchés et salés, enveloppes de charcuteries, croûtes de fromages, pâtisseries, desserts, biscuiteries.
36
+
37
+ Les caroténoïdes (E160) sont utilisés pour colorer l'alimentation des saumons d'élevage, ce qui donne à leur chair cette couleur orange. Ils servent aussi pour colorer le beurre, la mimolette et les croûtes de fromages.
38
+
39
+ de carotte,de langouste,
40
+ de poisson, etc.
41
+
42
+ Les filtres orange forment une classe assez nombreuse.
43
+
44
+ En photographie noir et blanc, ils servent pour diminuer le contraste des lèvres, veines, boutons, etc. sur la peau, tout en augmentant celui des yeux. Dans les paysages, ils assombrissent profondément le ciel bleu et augmentent le contraste des feuillages[12].
45
+
46
+ En photographie couleur, les filtres orange saumon sont les filtres compensateurs de température de couleur, permettant la prise de vue en lumière naturelle avec des surfaces sensibles prévues pour l'éclairage artificiel à incandescence[13].
47
+
48
+ Le champ chromatique orange se distingue tardivement de ses voisins rouge, jaune, brun et beige. En français, le nom de couleur orange n'est attesté qu'à partir du XVIe siècle[14] ; les langues anciennes assimilent les orangés au jaune ou au rouge. L'orange, contrairement au rouge, qui existe dans toutes les langues du monde avec des racines dans les langues les plus anciennes, ne saurait avoir aucune association symbolique archaïque.
49
+
50
+ Le nom « orange » de la couleur vient de celui du fruit, introduit au XIe siècle par les Arabes (narandj) puis les Espagnols (naranja), d'après le mot sanscrit नारङ्ग (nāraṅga). Le terme « orange » pour désigner une couleur est attesté au XVIe siècle (Trésor de la langue française).
51
+
52
+ L'adjectif associé est invariable en français, étant l'abréviation de « de la couleur de l'orange (le fruit) ». On dira donc « des fleurs orange », sous-entendu « des fleurs de la couleur de l'orange » ; la marque du pluriel ne s'applique qu'au nom du fruit[15]. L'adjectif orangé s'accorde normalement en genre et en nombre.
53
+
54
+ Si les dictionnaires étymologiques nous disent l'origine historique du mot orange, morphologiquement, le mot associe l'or à un suffixe qui note une proximité résultant d'une action, comme dans vidange avec vide, mélange avec mêler[a], ou non, comme dans étrange avec autre[b]. Toute irrégulière que soit cette construction du point de vue érudit de l'étymologie, elle s'impose à tous, savants et ignorants de l'histoire, et ne peut manquer de se répercuter dans les associations symboliques du mot pour les francophones. Ces associations viennent renforcer la proximité de la couleur orange avec le jaune d'or.
55
+
56
+ L'orange est étroitement associé à la chaleur, c'est la couleur chaude typique. Faisant, au début du XIXe siècle, l'inventaire des couleurs symboliques à partir des textes religieux et héraldiques, Portal le trouve associé comme le jaune doré à la révélation de l'amour divin[17]. Bacchus (Dionysos), mythe représentatif de l'Esprit saint du dogme chrétien, portait un vêtement couleur de safran[18]. Dans la Rome antique, « la couleur composée de rouge et de jaune fut le symbole du mariage indissoluble ». Le voile de noces était orangé, symbole de la perpétuité de l'union[19]. Par une règle d'opposition commune à tous les symboles[20], la couleur désigne aussi l'adultère, l'amour de la fausseté humaine, la dissimulation, l'hypocrisie[21].
57
+
58
+ L'artiste Vassily Kandinsky a cherché à fonder ses compositions sur les associations liées directement aux formes abstraites et aux couleurs. Il écrit de l'orangé qu'il« ressemble à un homme sûr de ses forces et donne en conséquence une impression de santé[22] ». Ces associations d'idées sont toutes personnelles ; mais en Occident il est sûr que l'orangé a une valeur positive, du fait de sa proximité avec l'or. Paul Signac attribue à Delacroix l'affirmation de Baudelaire : « Chacun sait que le jaune, l'orangé et le rouge inspirent et représentent des idées de joie, de richesse, de gloire, d'amour[23] ».
59
+
60
+ L'orangé « devient aussi la couleur symbolique de l'infidélité et de la luxure [...], selon des traditions qui remontent au culte de la Terre-Mère [et à] l'orgie rituelle [qui y est associée][24] ».
61
+
62
+ Au Moyen Âge, la rousseur de la chevelure indiquait, au moins en peinture, la proximité avec le diable. Judas Iscariote était conventionnellement représenté roux[25]. Michel Pastoureau, dans Une histoire symbolique du Moyen Age occidental[26], note qu’en Allemagne, à partir du XIIe siècle, le surnom « Iscariote », en allemand « Iscarioth » (« l’homme de Carioth », localité au sud d’Hébron), est décomposé en « Ist gar rot » (« est tout rouge » ou « est vraiment roux »). Des femmes rousses ont été considérées comme sorcières et envoyées sur le bûcher[réf. nécessaire].
63
+
64
+ Des oranges de variété Ambersweet (ambre doux).
65
+
66
+ Fleur de souci.
67
+
68
+ Chair orange du melon.
69
+
70
+ Mandarines.
71
+
72
+ Détail des œufs d'un oursin prêt à la consommation.
73
+
74
+ Abricots secs.
75
+
76
+ Carottes.
77
+
78
+ Poisson clown.
79
+
80
+ Flamme.
81
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82
+ Courge.
83
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84
+ Citrouille.
85
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86
+ Un champignon.
87
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88
+ Clignotant arrière gauche d'une automobile.
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+ Feu de signalisation orange.
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+ Mimolette.
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+ Red Leicester.
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3
+ Athènes (en grec : Αθήνα / Athína, /a.ˈθi.na/[2] ; en grec ancien : Ἀθῆναι / Athễnai — le nom est toujours pluriel) est la capitale et la plus grande ville de la Grèce. En 2011, elle compte 664 046 habitants intra-muros sur une superficie de 39 km2. Son aire urbaine, le Grand Athènes, qui comprend notamment le port du Pirée, en compte plus de 4 millions. Berceau de la civilisation occidentale et dotée d'un riche passé, la ville est aujourd'hui le cœur politique, économique et culturel de la République hellénique, dont elle accueille la plupart des institutions, comme le Parlement, la Cour de cassation et le siège du Gouvernement.
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+ Athènes est l'une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. J.-C. autour de la colline de l'Acropole — par le héros Thésée, selon la légende —, la cité domine la Grèce au cours du Ier millénaire av. J.‑C. Elle connaît son âge d'or au Ve siècle av. J.-C., sous la domination du stratège Périclès : principale puissance militaire de Grèce, à la tête d'une vaste alliance de cités, elle est également le cœur culturel de la Méditerranée. La démocratie athénienne connaît une vie intellectuelle importante, rassemblant des philosophes antiques (Socrate, Platon, Aristote), des auteurs de théâtre (Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane) et l'historien Thucydide. De nombreux témoignages de cette période faste ont été conservés, comme le Parthénon, l'Agora (qui comprend notamment le temple d'Héphaïstos), l'Olympéion, le théâtre de Dionysos ou encore le Stade panathénaïque.
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+ Intégrée au royaume de Macédoine, puis à l'Empire byzantin — période durant laquelle fut bâti le monastère de Daphni —, Athènes est conquise par l'Empire ottoman en 1456 et reste sous sa domination jusqu'en 1822, année de l'indépendance de la Grèce. Elle en devient la capitale et connaît une importante croissance urbaine. Occupée lors des deux guerres mondiales, la ville est ravagée par les destructions de la guerre civile grecque (1946 – 1949). Durant la seconde moitié du XXe siècle, Athènes devient le cœur économique et universitaire d'une Grèce en plein développement, dont les symboles sont les grandes avenues commerçantes telles que l'avenue Kifissias ou l'avenue Vasilissis Sofias. Frappée de plein fouet par la crise grecque depuis 2009, la ville a perdu plusieurs dizaines de milliers d'habitants et fait face à d'importantes difficultés économiques.
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+ La ville s'étend sur la plaine d'Attique, sur les rives de la mer Égée. Elle est le chef-lieu du district régional d'Athènes-Centre et la capitale de la périphérie d'Attique, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom. Le quartier le plus ancien, Pláka, est situé en contrebas de l'Acropole et comprend notamment la place Monastiráki. Kolonáki est le quartier huppé, à proximité de la place Syntagma. Enfin, Exárcheia est le quartier alternatif et branché de la ville, foyer de l'anarchisme en Grèce et de la contestation populaire depuis la crise. Grâce à son climat méditerranéen et ses nombreux musées, comme le musée de l'Acropole ou le musée national archéologique, Athènes est l'une des principales destinations touristiques d'Europe. En 1985, elle a été désignée comme capitale européenne de la culture et en 2018, comme capitale européenne de l'innovation. Elle a également accueilli les Jeux olympiques d'été en 1896 et en 2004.
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+ Athènes s'étend sur la plaine d'Attique, dominée par le mont Ægialée (en) à l'ouest, le mont Parnès au nord, le mont Lycabette au nord-est (faisant partie de chaîne Pentélique), le mont Hymette à l'est, et le golfe Saronique au sud-ouest. En raison de ces limites naturelles, il est peu probable de voir la ville s'étendre beaucoup plus qu'elle ne l'est aujourd'hui. Par ailleurs, la géomorphologie d'Athènes contribue beaucoup aux problèmes de pollution atmosphérique, surnommé le néfos, dont elle souffre aujourd'hui (Los Angeles aux États-Unis connaît la même géomorphologie et les mêmes conséquences).
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+ Les terres sont rocailleuses et peu fertiles. La ville antique était construite au pied de l'Acropole. Dans l'Antiquité et jusqu'au début du XXe siècle, le port du Pirée (en grec, Pireas) était une ville bien distincte mais il fait aujourd'hui partie de la ville.
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+ Les quartiers de Pláka (situé au pied de l'Acropole), Kolonáki, Monastiráki, Psyrí et Exárcheia (ou Exarchia) constituent le centre de la ville moderne. Lorsqu'Athènes est devenue la capitale du royaume de Grèce au XIXe siècle, les architectes allemands ont tenté de créer une ville nouvelle de style néoclassique autour des places Omónia (la Concorde en grec moderne) et Syntagma (la Constitution). Ces places restent des centres névralgiques, et la plupart des monuments et musées se trouvent dans ces quartiers (le Parlement occupe le bâtiment du palais royal sur Syntagma) mais pour le reste le style néoclassique ne saute pas aux yeux, les bâtiments subsistants étant noyés dans les constructions environnantes.
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+ Les parties nouvelles de la ville sont pour la plupart en béton gris et souffrent d'un manque d'espaces verts. Les Athéniens ont surnommé leur ville Tsimentoupolis ou Tsimentopoli (« la ville de ciment » ou « la ville de béton »).
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+ Le climat est méditerranéen (classification de Köppen : Csa), les étés sont chauds et secs, les hivers sont doux. Les influences continentales sont présentes aussi, en raison des montagnes qui bordent le tour de la ville. Athènes est une ville sèche (414 mm de précipitations annuelles), la sécheresse estivale dure en réalité d'avril à octobre. Les mois de juillet et d'août sont les plus chauds et les plus secs. Lorsque le vent du nord souffle sur Athènes en hiver, il peut apporter des précipitations sous forme de neige, qui tombent surtout sur la banlieue nord de la capitale. Le 9 janvier 2017, d'importantes chutes de neige se sont produites à Athènes en raison d'une vague de froid exceptionnelle en Europe centrale. Les tempêtes de neige sont peu fréquentes; cependant, lorsqu'elles surviennent, elles causent de graves perturbations. Athènes détient le record de la plus haute température enregistrée en Europe, le 10 juillet 1977 : 48 °C (118,4 °F).
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+ La formation du toponyme viendrait[3] de la racine indo-européenne ath- signifiant probablement « tête » ou « sommet », puisque la forteresse de l’Acropole située au sommet de la colline du même nom, constituerait le « noyau fondateur » de la ville. Ce qui expliquerait d'ailleurs l’origine de la légende mythologique portant sur la naissance d'Athéna selon laquelle la déesse, devenue protectrice de la cité, serait sortie « armée » de la tête de Zeus.
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+ Des traces d'occupation humaine sont attestées dès le Néolithique sur le site de l'Acropole (voir Pélasges). Mais ce n'est qu'à la suite des invasions ioniennes que l'Attique fut organisée en cités, parmi lesquelles Cécropia, la future Athènes.
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+ Athènes fut fondée formellement vers 800 avant notre ère par le synœcisme de plusieurs villages, partiellement préservés par l'invasion des Doriens. Ce faisant, en tirant parti de la forteresse naturelle de l'Acropole, ils purent résister aux hordes de pillards qui terrorisaient la région. Le pluriel du mot Athènes, d'après Thucydide, est une trace des anciens villages qui fusionnèrent pour fonder la cité. Selon la légende, c'est le héros Thésée, vainqueur du Minotaure, qui dirigea cette unification de l'Attique (Thucydide, II, 15, 2).
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+ Athènes était l'une des cités dominantes en Grèce au cours du Ier millénaire av. J.‑C. Son âge d'or fut atteint sous Périclès, au Ve siècle av. J.-C., où sa domination était à la fois politique, financière (grâce aux mines d'argent du Laurion et au tribut), militaire et culturelle. C'est à cette époque qu'Athènes fut qualifiée de « capitale (ἄστυ [astu]) de la Grèce » (Isocrate). Rapidement, Athènes transforma la ligue de Délos en un véritable empire qui fut dissous à la fin de la guerre du Péloponnèse qui l'opposa à Sparte.
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+ Le philosophe Aristote né en 384 av. J.-C. participa beaucoup à la vie intellectuelle d'Athènes, notamment en rédigeant son traité intitulé Politiques, où il critiqua la démocratie athénienne.
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+ La bataille de Chéronée, remportée en 338 av. J.-C. par Philippe II de Macédoine, fit entrer Athènes dans le nouvel Empire macédonien. La cité, qui demeura le grand foyer de la civilisation grecque, bénéficia jusqu'au IIe siècle av. J.-C. de nouveaux aménagements et de travaux d'embellissement menés sous la houlette de Lycurgue. Après la mort d'Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. et le découpage de l'Empire macédonien, la ville, encore sous domination des rois de Macédoine, sombra dans l'oubli.
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+ Conquise par le Romain Sylla, en 86 av. J.-C., Athènes perdit ses remparts et son rôle politique mais resta néanmoins un véritable phare intellectuel grâce à la Pax Romana qui s'instaura. Séduits par la culture et l'art de vivre athéniens, les Romains en copièrent les œuvres d'art et les mœurs et ne cessèrent d'embellir la ville : la tour des Vents, le temple de Rome et d'Auguste sur l'Acropole, l'agora romaine, le théâtre de l'Odéon dans l'ancienne agora sont parmi les monuments édifiés à cette époque. Aux alentours de l'an 1, la ville comptait ainsi environ 300 000 habitants.
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+ À partir de 53, les prêches de saint Paul devant l'Aréopage ne donnèrent qu'un faible écho au christianisme à Athènes ; Paul réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, Denys l'Aréopagite ou Dyonisius, et une femme, Damaris (Ac 17,33-34).
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+ Plus tard, l'empereur Hadrien (117 – 138), particulièrement attaché à la Grèce, continua les travaux d'urbanisme de ses prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'Olympion (temple de Zeus), de nouvelles routes et des aqueducs furent construits sous son règne. Sous le règne d'Antonin le Pieux, un richissime Athénien, Hérode Atticus, fit bâtir, entre 140 et 144, un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'Ilissos[4] ; il édifia plus tard, en mémoire de sa défunte épouse, l'Odéon qui porte son nom, construit en l'an 161.
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+ Après la chute d'Hippias, la famille des Alcméonides fut de nouveau autorisée à s'installer à Athènes.
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+ Durant la période byzantine, Athènes perdit beaucoup de sa gloire pour ne devenir qu'une petite ville de province.
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+ Théodose II, par ses édits de 426 et 439, ordonna la destruction de tous les temples païens. Il fit cependant une exception pour Athènes : ils seraient désaffectés et convertis en églises. Cependant, les Panathénées continuèrent à être célébrées. Justinien fit appliquer les décisions de Théodose II à partir de 529 : fermeture des écoles philosophiques (principalement néo-platoniciennes), transformées en écoles chrétiennes privées et conversion des temples en églises : le Parthénon devint la cathédrale de la ville. En effet, le culte de la Vierge (en grec Parthénos) Athéna fut remplacé par celui de la Vierge Marie Mère de Dieu, qualifiée d'Athénienne comme patronne de la cité. L'Érechthéion devint église de la Théotokos (« mère de Dieu »). En 857, l'évêché d'Athènes devint archevêché et le Parthénon devint église métropolitaine. Les temples furent dépouillés de leurs trésors au profit de Sainte-Sophie. Entre le VIe et le VIIe siècle, l'Asklépieion fut consacré aux saints Anargyres Côme et Damien. Le Théséion fut consacré à saint Georges. Au XIIe siècle, les Propylées devinrent palais épiscopal. De nombreuses églises byzantines furent érigées, bien souvent sur d'anciens sanctuaires païens.
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+ En 1146, la ville fut prise par Roger de Sicile. Après l'établissement de l'Empire latin de Constantinople en 1204, les Français mirent en place un duché d'Athènes, d'abord gouverné par les sires de la Roche et de Brienne. Il fut conquis par la compagnie catalane, avant d'être repris par des Florentins, les Acciaiuoli (1385). Ces derniers rendirent à la ville une partie de son éclat. L'Acropole fut transformée en manoir. Les Florentins se logèrent dans le palais métropolitain des Propylées. Ils firent construire une tour de guet, détruite par Heinrich Schliemann en 1875. La ville basse, limitée à l'agora romaine, fut dotée en 1402 d'un mur d'enceinte, parfois appelé mur de Valérien.
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+ En 1456, trois ans après la chute de Constantinople, Athènes fut conquise à son tour par les Ottomans sujets de Mehmet II, sauf l'Acropole qui résista et ne tomba qu'en 1458. Les Turcs entourèrent l'Acropole de nouvelles fortifications (le mur de Serpentzé), appuyées sur le portique d'Eumène et l'Odéon d'Hérode Atticus. Le Parthénon devint une mosquée. Il fut doté d'un minaret peu après 1466. L'Érechtéion devint le harem du disdar. Le 26 septembre 1687, alors qu'Athènes était assiégée par les troupes de Venise commandées par Morosini, une bombe tomba sur le Parthénon que les Turcs avaient transformé en poudrière. Le temple fut presque totalement détruit. La dégradation se poursuivit au début du XIXe siècle et fut l'œuvre de l'ambassadeur britannique à Constantinople, Thomas Bruce (7e comte d'Elgin), et de ses agents.
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+ La population d'Athènes déclina fortement, chose qui s'aggrava avec le déclin de l'Empire lui-même. Des quartiers entiers de la ville furent détruits entre le XVIIe et le XIXe siècle dans des guerres de factions.
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+ Dès 1821 et le déclenchement de la guerre d’Indépendance, Athènes fut libérée de l’occupation turque, mais les Grecs ne s’emparèrent de la forteresse de l’Acropole qu'en juin 1822 après un long siège. En 1826 et 1827, les Turcs assiégèrent l’Acropole, défendue d’abord par le klephte Gouras et Makriyánnis, puis, après la mort de Gouras, par le général français Fabvier. Toutes les tentatives de dégager la ville, menées par Karaïskákis puis, après son décès par l’amiral Cochrane et le général Church, échouèrent. Les troupes de Rachid Pacha prirent l’Acropole le 27 mai 1827 et y restèrent jusqu’au 12 avril 1833. La ville était quasiment inhabitée lorsqu'elle fut proclamée capitale du royaume de Grèce le 1er décembre 1834, mais elle fut rebâtie dans les décennies qui suivirent.
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+ Le gouvernement s'installa dans une ville en ruines. Les églises furent reconverties pour accueillir les ministères. Le Théséion devint un musée. Les architectes bavarois du roi Othon proposèrent un schéma directeur en triangle, dirigé vers l'Acropole ainsi mise en valeur, et un plan perpendiculaire. La reconstruction/construction de la ville fut laissée à l'initiative privée. La rue Ermou (Hermès) marquait alors la frontière entre ville ancienne, médiévale et ville contemporaine.
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+ Un palais royal (devenu depuis siège du Parlement), que certains architectes auraient souhaité installer sur l'Acropole, fut achevé en 1838 sur la place Syntagma. La reine Amélie créa l'année suivante un jardin botanique (devenu depuis les jardins nationaux) à côté du palais.
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+ En 1845, la ville était encore soit un champ de ruines soit un chantier de construction. De grandes maisons néo-classiques émergeaient de terrains vagues à peine déblayés. Les rues n'étaient pas encore pavées, ni éclairées, ni réellement aménagées.
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+ Pendant la Première Guerre mondiale, la ville fut occupée par des troupes franco-britanniques à partir du 16 octobre 1916[5].
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+ Après la guerre gréco-turque et la « Grande Catastrophe » de septembre 1922, l'afflux de plus d'un million de réfugiés en provenance d'Asie Mineure entraîna dans les années 1920 la construction de quartiers entiers.
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+ Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville fut prise par l'Allemagne nazie, le 27 avril 1941, et occupée jusqu’en octobre 1944. Les Allemands organisèrent une famine systématique qui fit de très nombreux morts. Le 3 décembre 1944, le soulèvement communiste commença dans le quartier autour du Théséion, après que les forces de police eurent tiré sur une manifestation le matin même sur la place Syntagma, faisant quinze morts. Les Britanniques restaurèrent l’ordre après d’intenses combats de rue et grâce à des renforts venus de Phalère.
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+ La croissance d'Athènes fut très faible pendant les premières années qui suivirent les destructions et les ravages de la guerre civile grecque. Puis la cité recommença à croître.
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+ L'entrée de la Grèce dans l'Union européenne en 1981 apporta de nouveaux investissements à la ville. Enfin, l'accueil des Jeux olympiques d'été de 2004 a été le moteur de nombreux travaux d'infrastructure.
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+ En 1985, Athènes a été déclarée capitale culturelle de l'Europe.
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+ C’est à Athènes que sont notamment nées la démocratie et la philosophie. De fait, la civilisation athénienne est l’un des fondements de la culture européenne et c’est en mémoire de cela que le projet de constitution européenne cite en préambule l’historien Thucydide (Guerre du Péloponnèse, II, 37, 1) :
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75
+ Athènes a également été le centre culturel de la Grèce classique, et ce dans tous les domaines. Sa conception du beau et du bon a influencé durablement le reste du monde grec, puis romain, et enfin l'Occident.
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+ En 1976 s’est tenu à Athènes le 61e congrès mondial d’espéranto, dont le thème était « Collaboration internationale des états au niveau régional ».
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+ Athènes a accueilli, du 19 au 23 septembre 1985, le 18e symposium international dans la série des symposiums traitant des sujets spéciaux parrainés par l’Association Internationale de Géologie de l’Ingénieur, organisé par le groupe national grec de l’AIGI. Le thème de « la protection des monuments et des sites historiques » fut spontanément adopté[6].
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81
+ Athènes a par ailleurs accueilli les premiers Jeux olympiques modernes en 1896, en souvenir des Jeux olympiques de la Grèce antique. La ville a accueilli de nouveau les Jeux d'été en 2004. Outre le succès sportif et médiatique de l'évènement, ils permettront peut-être d'accroître les investissements étrangers en Grèce en prouvant la capacité du pays à gérer de grands projets.
82
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+ Depuis la crise financière de 2008, Athènes est devenu un haut-lieu de l'art urbain[7]. La municipalité cherche à encadrer et valoriser ces pratiques artistiques de rue, notamment le graffiti, pour éviter qu'il n'empiète sur le patrimoine historique[7].
84
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85
+ L’agglomération athénienne est le principal foyer de population de la Grèce, avec 3,7 millions d'habitants sur un territoire métropolitain de 428 km2, sur un total de 11,125 millions de Grecs environ (au 1er janvier 2006), soit près d'un tiers de la population du pays.
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+ Évolution de la population à travers les âges :
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+ La cité moderne d’Athènes est constituée de villes et villages autrefois distincts, qui avec l’expansion démographique du XXe siècle ont fini par former une agglomération. Celle-ci comprend aujourd’hui 54 municipalités (δήμος), la plus importante étant la ville d'Athènes (Δήμος Αθηναίων / Dhímos Athinéon), avec près d’un million d'habitants (la deuxième étant Le Pirée). Le nom d’Athènes peut ainsi désigner l’agglomération entière (aussi appelée le grand Athènes) ou la ville d’Athènes, ou même juste le centre-ville. Voir ci-dessous la liste des municipalités.
90
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+ Athènes dispose d'un réseau dense de trolleybus et d'autobus. Afin de lutter contre la pollution, une part croissante des autobus fonctionne au gaz naturel pour véhicules (GNV).
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+ Le métro, dont la première ligne (la ligne verte[13] nommée également ISAP) date de 1904, a été complété par deux lignes modernes (les lignes rouge et bleue[13]) en 2000 et s'étend jusqu'à l'aéroport. Trois lignes de tramway (3, 4 et 5), ont été mises en service pour les Jeux olympiques de 2004[14] : deux d'entre elles relient le centre d'Athènes (départ près de Syntagma). La ligne 3 assure la desserte entre Voulas (sud-est de l'agglomération) et le Pirée (terminus S.E.F.) tandis que la ligne 4 relie Le Pirée à la place Syntagma. Quant à la ligne 5, elle relie Voulas à la place Syntagma.
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+
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+ Le port du Pirée relie par voie maritime, différents ports de la région et différentes îles d'autres régions de la Grèce.
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+ Un train rapide du réseau Proastiakós relie également la gare centrale (Larisis) à la banlieue attique en direction de l'aéroport — il emprunte la même voie que le métro entre Doukissis Plakentias et l’aéroport international Elefthérios-Vénizélos.
98
+
99
+ L'aéroport international Elefthérios-Vénizélos (code AITA : ATH) est construit par une entreprise allemande, a remplacé en 2001 l'ancien aéroport d'Elliniko (Hellinikon International Airport).
100
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101
+ À ces transports en commun, il faut ajouter les taxis, omniprésents dans la capitale hellène, et qui ont la particularité de prendre à la fois plusieurs passagers se rendant vaguement dans la même direction.
102
+
103
+ Avant ces développements, se déplacer à Athènes s'avérait très problématique, que ce soit à cause de la vétusté des équipements ou de la lenteur du trafic. Un apport des JO de 2004 est donc ce réseau efficace métro-tramway-bus qui semble avoir apporté une solution au problème du transport athénien. Néanmoins, le tramway n'est pas prioritaire sur le reste du trafic, ce qui occasionne une certaine lenteur et limite ainsi ses performances.
104
+
105
+ Le nome d'Athènes est l'une des 54 préfectures de Grèce. Il fait partie de la périphérie d'Attique. Son chef-lieu est Athènes. Ce nome, d'une superficie très réduite mais densément peuplé, recouvre la partie centrale de l'agglomération athénienne. Il est divisé en plusieurs municipalités et communautés (listées dans l'article détaillé).
106
+
107
+ La municipalité d'Athènes est divisée en 7 districts ou « Dimotika Diamerismata » (numérotés de 1 à 7). Cette division en district est principalement utilisée à des fins administratives.
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109
+ Athènes est jumelée ou a des partenariats avec les villes suivantes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ L'orange ou orange douce est le fruit de l'oranger (Citrus sinensis L.) de la famille des Rutacées. Comme pour tous les agrumes, il s'agit d'une forme particulière de baie appelée hespéride. Il existe plusieurs variétés d’oranges classées en quatre groupes variétaux.
2
+
3
+ Comestible, elle est réputée pour sa grande teneur en vitamine C, bien que cette dernière ne soit pas particulièrement haute comparée à d'autres fruits et légumes. C'est le quatrième fruit le plus cultivé au monde.
4
+
5
+ L’orange a donné son nom à la couleur secondaire qui, sur le cercle chromatique, prend place entre le rouge et le jaune.
6
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7
+ L'orange est le fruit[1],[2],[3],[4] comestible[2],[4] de l'oranger[1],[4]. Comme son nom l'indique, elle est en Europe de couleur orange. Il s'agit, en terme botanique, d'une baie qui possède une peau épaisse et assez rugueuse. Elle se découpe en quartiers comme sa cousine la mandarine.
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+ L'orange est un fruit juteux, sucré, excitant et il contient de la vitamine C. On utilise ce fruit pour les salades de fruits, les confitures, ou pour consommer son jus.
9
+
10
+ Les oranges sanguines tirent leur nom de la couleur totalement ou partiellement rouge de leur chair. Cette coloration est due à la présence d'anthocyane, dont la synthèse démarre chez certaines espèces quand elles subissent un coup de froid. Les anthocyanes de l'orange sont à l'origine bleues mais virent au rouge en présence de l'acidité de l'orange.
11
+
12
+ L'orange appartient au groupe des agrumes, comme le citron, la bergamote, le cédrat et le pamplemousse. Il existe de nombreuses variétés d'oranges parmi lesquelles :
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+
14
+ L'oranger (Citrus sinensis) est originaire de Chine. On peut distinguer deux grandes routes de pénétration de ce fruit en Europe. La route méditerranéenne fut empruntée, à l'époque des croisades (XIe siècle-XIIIe siècle), par l'orange amère ou bigarade : transmis par les Perses aux Arabes, ce fruit fut implanté en Andalousie, Sicile et Pays valencien, d'où il se diffusa vers le reste de l'Europe. Dans un second temps, à la fin du XVe siècle, les navigateurs portugais découvrirent l'orange douce en Chine et dans l'île de Ceylan, et la rapportèrent en Europe[9] ; son succès finit par évincer l'orange amère.
15
+
16
+ Jusqu'à la première moitié du XXe siècle, l'orange était un fruit de luxe, et souvent offert comme cadeau de Noël et Saint-Nicolas (Pays-Bas) aux enfants. Sa culture en bac a longtemps été un symbole de pouvoir pour les aristocrates qui lui dédiaient des bâtiments spécialisés : les orangeries.
17
+
18
+ Le substantif féminin[1],[2],[3],[4] orange (prononcé [ɔʀɑ̃:ʒ][2]) est un emprunt[1], par l'intermédiaire de l'italien arancio[1], à l'arabe nārang(a)[1],[2], lui-même emprunté au persan narang[1],[2], de même sens[1]. Ce mot persan est emprunté au mot sanscrit naranga qui apparait vers l'an 100 dans le traité de médecine hindoue Charaka Samhita, le mot nar y signifiant “parfum”[10].
19
+
20
+ D'après le Trésor de la langue française informatisé, la plus ancienne occurrence de orange est l'anglo-normand pume orenge qui se trouve dans les Commentaires sur le Cantique des Cantiques d'Alexandre Neckam, datés de vers 1200[2] ; l'ancien français pomme d'orenge est attesté dans la Chirurgie d'Henri de Mondeville, datée de 1314[2] ; puis orenge seul, par ellipse de pomme, est attesté dans le Ménagier de Paris, daté de vers 1393[2]. L'ancien français pomme d'orenge serait un calque de l'ancien italien melarancio, -a.
21
+
22
+ L'arabe nārang(a) est également à l'origine de naranja en castillan et en espagnol ou encore aràngi en provençal. Pendant longtemps ces fruits remontèrent le Rhône jusqu'à la ville d'Orange, du latin Arausio qui a donné Ouranjo en provençal et Orange en français. Puis elles furent distribuées à partir du port fluvial de cette ville, d'où leur nom de pomme d'Orange, puis d’orange, peut-être aussi par amalgame d’Orange et d’arange[11].
23
+
24
+ L'industrie de l'orange représente un chiffre d'affaires mondial de l'ordre de
25
+ 2 milliards de dollars américains, les premiers producteurs étant le Brésil et les États-Unis (principalement de la Floride).
26
+
27
+ Pour consommer ce fruit tous les mois de l'année, des oranges dites de contre-saison sont cultivées. Cette production en zone tempérée chaude réduit l'extension des surfaces de production dans l'hémisphère Sud. Le Chili, l'Uruguay, l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande s'imposent. Les ventes estivales sont caractérisées par l'étroitesse de l'offre.
28
+
29
+ L'exemple de l'Uruguay est ici précisé. Lors de l'indépendance algérienne, des producteurs d'oranges français, décident d'émigrer en Uruguay pour y réimplanter leurs cultures fruitières. Après une installation déstabilisante, les cultivateurs francophones découvrent un marché local difficile. Les exportations lointaines sont un impératif, mais nécessitent une organisation rigoureuse de toute la filière : calibrage, conditionnement, équipements, moyens de transport routiers et maritimes. En 1972, des aides économiques insérées dans le plan Citrico commun au pays voisins de l'estuaire de la Plata, Uruguay et Argentine, posent les jalons jusqu'en 1992.
30
+
31
+ Nueva Palmica en Uruguay produit des oranges, Campana en Argentine produit des citrons. Les deux villes deviennent des pôles de récolte et d'exportation d'agrumes : des usines lavent, calibrent et trient la récolte. Celle-ci est chargée dans des camions réfrigérés qui transportent les fruits aux navires frigorifiques sur palettes et en cartons. Les plates-formes de distribution traitent avec les enseignes de grande distribution. Les rebuts du tri et du calibrage sont utilisés pour des desserts et des salades de fruits.
32
+
33
+ Principaux producteurs en millions de tonnes en 2013[12]
34
+
35
+ L'Union européenne produit 6,5 millions de tonnes d'oranges en 2018[13].
36
+
37
+ Surtout dans la première moitié du XXe siècle, l'orange de Noël, dans les foyers modestes, ouvriers et paysans, désigne un précieux cadeau de Noël, une simple orange éclatante de couleurs au cœur de l’hiver, belle pour sa forme, son odeur. Des écrivains comme Alphonse Daudet, Jean Guéhenno, Michel Peyramaure, l’ont évoquée dans leurs œuvres[14].
38
+
39
+ La pomme est le premier fruit consommé en France (part de marché en 2010 : 22,6 %) devant l'orange (12,3 %) et la banane (12,2 %)[15].
40
+
41
+ Le fruit est consommé frais, mais il est aussi utilisé dans d'innombrables recettes comme le jus d'orange (54 % du marché des jus de fruits), les confitures, les pâtisseries, les peaux d'orange confites, certains alcools, ou le canard à l'orange...
42
+
43
+ Orange crue (valeur nutritive pour 100 g)
44
+
45
+ Les zestes, confitures ou marmelades faits avec des écorces d'oranges traitées avec des produits phytosanitaires peuvent contenir des quantités significatives de résidus de pesticides[16]. Les écorces attaquées par des champignons ou moisissures (moisissure bleue notamment) peuvent également contenir des mycotoxines.
46
+
47
+ Les peaux d'oranges, mais aussi des autres agrumes (citrons, pamplemousses, etc), libèrent communément par pression ou par grattage des molécules de furocoumarines. Un contact prolongé ou un frottement avec la peau couplé à une exposition au soleil peut provoquer des rougeurs irritantes et des démangeaisons désagréables, il s'agit de brûlures (« coups de soleil ») favorisées par les furocoumarines qui sont photosensibilisantes pour la peau, et non d'une allergie. Ce sont ces mêmes gammes de molécules à base "coumarine" qui expliquent l'odeur des essences d'oranges et leurs implications relaxantes[17]. Une étude chez l'homme a montré l'effet anxiolytique de l'odeur de l'essence d'orange diffusée dans l'atmosphère[18].
48
+
49
+ L'orange, ou autre agrume, piquée de clous de girofle et enrobée de poudre d'épices est la version végétale du bijou en métal précieux ciselé contenant l'ambre gris, la civette ou le musc et nommé « pomme de senteur »[19] « pomme d'ambre »[20], pomander[21], pomandre[22] ou pommandre[23]. Portée sur soi dans un sachet suspendu au cou, elle était, au Moyen Âge, censée protéger de l'infection. En ameublement, elle sert aujourd'hui à parfumer et décorer la maison ou, placée dans les armoires, à protéger le linge contre les mites.
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1
+ En mécanique céleste et en mécanique spatiale, une orbite (/ɔʁ.bit/) est la courbe fermée représentant la trajectoire que dessine, dans l'espace, un objet céleste sous l'effet de la gravitation et de forces d'inertie[1]. Une telle orbite est dite périodique. Dans le Système solaire, la Terre, les autres planètes, les astéroïdes et les comètes sont en orbite autour du Soleil. De même, des planètes possèdent des satellites naturels en orbite autour d'elles. Des objets artificiels, comme les satellites et les sondes spatiales sont en orbite autour de la Terre ou d'autres corps du système solaire.
2
+
3
+ Une orbite a la forme d'une ellipse dont l'un des foyers coïncide avec le centre de gravité de l'objet central. D'un point de vue relativiste, une orbite est une géodésique dans l'espace-temps courbe.
4
+
5
+ De nombreux modèles sont proposés dès l'Antiquité pour représenter les mouvements des planètes. Le mot planète – en grec « astre (ou étoile) errant » – distingue alors ces objets célestes des étoiles « fixes » par leur mouvement apparent sur la sphère céleste au cours du temps. À cette époque, cette notion inclut donc le Soleil et la Lune ainsi que cinq planètes authentiques : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Tous ces systèmes sont géocentriques, c'est-à-dire qu'ils placent la Terre au centre de l'Univers. Selon Simplicius (fin Ve siècle - début VIe siècle ap. JC)[2] c'est Platon (427-327 av. JC) qui aurait proposé à son élève Eudoxe de Cnide (408-355 av. JC) d'étudier le mouvement des planètes en n'utilisant que des mouvements circulaires et uniformes, considérés comme parfaits[3].
6
+
7
+ La difficulté de décrire précisément les mouvements des planètes, notamment les phénomènes de rétrogradation, conduit à des représentations complexes. Les connaissances astronomiques du monde gréco-romain sont résumées au IIe siècle de notre ère par Ptolémée (vers 90 - 168 ap. JC), dans un ouvrage en Grec transmis par les Arabes sous le nom de l'Almageste. Connu sous le nom de modèle de Ptolémée, la représentation du système solaire et du mouvement des planètes (ainsi que de la Lune et du Soleil) utilise comme ses prédécesseurs un modèle géocentrique, et un système élaboré de sphères en rotation circulaire et uniforme, les épicycles et déférents, introduit par Hipparque (IIe siècle av. J.-C.), qu'il perfectionne en introduisant la notion d'équant, qui est un point distinct du centre du cercle déférent par rapport auquel une planète, ou le centre d'un épicycle, se déplace à vitesse uniforme. Le système de Ptolémée va dominer l'astronomie pendant quatorze siècles. Il donne des résultats satisfaisants malgré sa complexité, au besoin en modifiant et raffinant le modèle des épicycles, déférents, et points équants. Considéré comme compatible avec la philosophie d'Aristote, le géocentrisme devient doctrine officielle de l’Église en Europe au cours du Moyen Âge.
8
+
9
+ On doit à Copernic (1473-1543) qui dans son ouvrage majeur De revolutionibus Orbium Coelestium publié à sa mort en 1543 remet en cause le dogme géocentrique et proposant un système héliocentrique, dans lequel les planètes et la Terre se déplacent selon des orbites circulaires, parcourues à vitesses constantes, la Lune étant le seul astre tournant autour de la Terre. Bien qu'imparfaite, cette vision s'avère très féconde : les mouvements des planètes sont plus simples à décrire dans un référentiel héliocentrique[3]. L'ensemble des irrégularités de mouvements telles que les rétrogradations s'explique uniquement par le mouvement de la Terre sur son orbite, plus précisément en termes modernes par l'effet du passage du référentiel héliocentrique au référentiel géocentrique. Le système de Copernic permet également de supposer que les étoiles de la « sphère des fixes » sont à une distance bien plus grande de la Terre (et du Soleil) que l'on le supposait jusqu'alors, pour expliquer l'absence d'effet observé alors (parallaxe) du mouvement de la Terre sur la position des étoiles. Il est à noter qu'initialement le système de Copernic, qui sur la pratique astronomique consistait à échanger les positions de la Terre et du Soleil, ne suscita pas une opposition de principe de l’Église, jusqu'à ce que celle-ci s'aperçut que ce modèle remettait en cause la philosophie d'Aristote[3]. Kepler (1571-1630) perfectionnera ce modèle, grâce à l'analyse soigneuse des observations précises de son maître Tycho Brahe (1541-1601), notamment concernant le mouvement de la planète Mars. Il publie ses trois célèbres lois (Cf. Lois de Kepler) en 1609, 1611, 1618[3] :
10
+
11
+ Une orbite képlérienne est l'orbite d'un corps assimilable à un point — c'est-à-dire dont la distribution des masses possède une symétrie sphérique — et soumis au champ de gravitation créé par une masse également assimilable à un point, ce dernier étant pris comme origine du référentiel. Autrement dit, c'est l'orbite d'un corps en interaction gravitationnelle avec un seul autre corps, chaque corps étant assimilé à un point[4],[5].
12
+
13
+ L'orbite képlérienne de chaque corps est une orbite conique dont un des foyers coïncide avec le centre de masse de l'autre corps pris comme origine du référentiel.
14
+
15
+ Une orbite elliptique est décrite au moyen de deux plans — le plan de l'orbite et le plan de référence — et de six paramètres appelés éléments : le demi-grand axe, l'excentricité, l'inclinaison, la longitude du nœud ascendant, l'argument du périastre et la position de l'objet sur son orbite. Deux de ces paramètres - excentricité et demi-grand axe - définissent la trajectoire dans un plan, trois autres - inclinaison, longitude du nœud ascendant et argument du péricentre - définissent l'orientation du plan dans l'espace et le dernier - instant de passage au péricentre - définit la position de l'objet.
16
+
17
+ Paramètres orbitaux d'un satellite artificiel : ascension droite du nœud ascendant ☊, inclinaison i, argument du périgée ω.
18
+
19
+ Vue perpendiculaire au plan orbital : demi-grand axe a, argument du périgée ω, anomalie vraie ν.
20
+
21
+ Le plan de référence ou plan référentiel est un plan contenant le centre de gravité du corps principal. Le plan de référence et le plan de l'orbite sont ainsi deux plans sécants. Leur intersection est une droite appelée ligne des nœuds. L'orbite coupe le plan de référence en deux points, appelés nœuds. Le nœud ascendant est celui par lequel le corps passe en trajectoire ascendante ; l'autre est le nœud descendant.
22
+
23
+ Le passage entre le plan orbital et le plan de référence est décrit par trois éléments qui correspondent à des angles d'Euler[6] :
24
+
25
+ Le sixième paramètre est la position du corps orbitant sur son orbite à un instant donné. Elle peut être exprimée de plusieurs manières :
26
+
27
+ Lorsqu'on parle de la période d'un objet, il s'agit en général de sa période sidérale, mais il y a plusieurs périodes possibles :
28
+
29
+ Dans ce qui suit,
30
+
31
+
32
+
33
+ e
34
+
35
+
36
+ {\displaystyle e}
37
+
38
+ est l'excentricité,
39
+
40
+
41
+
42
+ T
43
+
44
+
45
+ {\displaystyle T}
46
+
47
+ l'anomalie vraie,
48
+
49
+
50
+
51
+ E
52
+
53
+
54
+ {\displaystyle E}
55
+
56
+ l'anomalie excentrique et
57
+
58
+
59
+
60
+ M
61
+
62
+
63
+ {\displaystyle M}
64
+
65
+ l'anomalie moyenne.
66
+
67
+ Le rayon
68
+
69
+
70
+
71
+ r
72
+
73
+
74
+ {\displaystyle r}
75
+
76
+ de l'ellipse (mesuré depuis un foyer) est donné par :
77
+
78
+ r
79
+ =
80
+ a
81
+ (
82
+ 1
83
+
84
+ e
85
+ cos
86
+
87
+ (
88
+ E
89
+ )
90
+ )
91
+ =
92
+ a
93
+
94
+
95
+
96
+ (
97
+ 1
98
+
99
+
100
+ e
101
+
102
+ 2
103
+
104
+
105
+ )
106
+
107
+
108
+ 1
109
+ +
110
+ e
111
+ cos
112
+
113
+ (
114
+ T
115
+ )
116
+
117
+
118
+
119
+
120
+
121
+
122
+
123
+ {\displaystyle r=a(1-e\cos(E))=a{\frac {(1-e^{2})}{1+e\cos(T)}}\,\!}
124
+
125
+ Les relations suivantes existent entre les anomalies :
126
+
127
+ M
128
+ =
129
+ E
130
+
131
+ e
132
+ sin
133
+
134
+ (
135
+ E
136
+ )
137
+
138
+
139
+
140
+
141
+ {\displaystyle M=E-e\sin(E)\,\!}
142
+
143
+ cos
144
+
145
+ (
146
+ T
147
+ )
148
+ =
149
+
150
+
151
+
152
+ cos
153
+
154
+ (
155
+ E
156
+ )
157
+
158
+ e
159
+
160
+
161
+ 1
162
+
163
+ e
164
+ cos
165
+
166
+ (
167
+ E
168
+ )
169
+
170
+
171
+
172
+
173
+
174
+
175
+
176
+ {\displaystyle \cos(T)={\frac {\cos(E)-e}{1-e\cos(E)}}\,\!}
177
+
178
+ ou encore
179
+
180
+ tan
181
+
182
+
183
+ (
184
+
185
+
186
+ T
187
+ 2
188
+
189
+
190
+ )
191
+
192
+ =
193
+
194
+
195
+
196
+
197
+ 1
198
+ +
199
+ e
200
+
201
+
202
+ 1
203
+
204
+ e
205
+
206
+
207
+
208
+
209
+ tan
210
+
211
+
212
+ (
213
+
214
+
215
+ E
216
+ 2
217
+
218
+
219
+ )
220
+
221
+
222
+
223
+
224
+
225
+ {\displaystyle \tan \left({\frac {T}{2}}\right)={\sqrt {\frac {1+e}{1-e}}}\tan \left({\frac {E}{2}}\right)\,\!}
226
+
227
+ Une application fréquente consiste à trouver
228
+
229
+
230
+
231
+ E
232
+
233
+
234
+ {\displaystyle E}
235
+
236
+ à partir de
237
+
238
+
239
+
240
+ M
241
+
242
+
243
+ {\displaystyle M}
244
+
245
+ . Il suffit alors d'itérer l'expression :
246
+
247
+ E
248
+
249
+ i
250
+ +
251
+ 1
252
+
253
+
254
+ =
255
+
256
+
257
+
258
+ M
259
+
260
+ e
261
+ (
262
+
263
+ E
264
+
265
+ i
266
+
267
+
268
+ cos
269
+
270
+ (
271
+
272
+ E
273
+
274
+ i
275
+
276
+
277
+ )
278
+
279
+ sin
280
+
281
+ (
282
+
283
+ E
284
+
285
+ i
286
+
287
+
288
+ )
289
+ )
290
+
291
+
292
+ 1
293
+
294
+ e
295
+ cos
296
+
297
+ (
298
+
299
+ E
300
+
301
+ i
302
+
303
+
304
+ )
305
+
306
+
307
+
308
+
309
+
310
+
311
+
312
+ {\displaystyle E_{i+1}={\frac {M-e(E_{i}\cos(E_{i})-\sin(E_{i}))}{1-e\cos(E_{i})}}\,\!}
313
+
314
+ Si on utilise une valeur initiale
315
+
316
+
317
+
318
+
319
+ E
320
+
321
+ 0
322
+
323
+
324
+ =
325
+ π
326
+
327
+
328
+ {\displaystyle E_{0}=\pi }
329
+
330
+ , la convergence est garantie, et est toujours très rapide (dix chiffres significatifs en quatre itérations).
331
+
332
+ La trace au sol d'un satellite artificiel est la projection au sol de sa trajectoire sur son orbite selon une verticale qui passe par le centre du corps céleste autour duquel il tourne. Sa forme détermine les portions de surface balayées par les instruments du satellite et les créneaux de visibilité du satellite par les stations terrestres. Le dessin de la trace résulte à la fois du déplacement du satellite sur son orbite et de la rotation de la Terre.
333
+
334
+ Les orbites des satellites artificiels peuvent être classifiées selon différents critères :
335
+
336
+ Si l'orbite est quasiment circulaire elle est appelée orbite basse (ou LEO de l'anglais Low Earth Orbit) si son altitude est inférieur à 1 500 km, orbite moyenne (ou MEO de l'anglais Medium Earth Orbit) si on altitude est comprise entre 1 500 et 20 000 km et orbite haute au-delà. L'orbite haute la plus courante, car permettant au satellite de rester en permanence au-dessus de la même région de la Terre est située à une altitude de 36 000 km et est appelé orbite géostationnaire (ou GEO de l'anglais Geostationnary Earth Orbit). Elle nécessite que l'inclinaison orbitale soit de 0°. Une orbite à cette altitude avec une inclinaison orbital nulle ou non est une orbite géosynchrone. La plupart des satellites placés sur une orbite circulaire autour de la Terre se trouvent soit sur une orbite basse (satellite d'observation de la Terre, satellite de reconnaissance) soit sur une orbite moyenne à 20 000 km (satellite de navigation) soit sur une orbite géostationnaire (satellite de télécommunications, satellite météorologique)[7].
337
+
338
+ Parmi les orbites hautes elliptiques (ou HEO de l'anglais High Earth Orbit) on trouve des orbites répondant à des objectifs très précis comme l'orbite de Molnia permettant une meilleure visibilité depuis les latitudes hautes que l'orbite géostationnaire ou l'orbite toundra qui en est une variante. L'orbite de transfert (ou GTO de l'anglais Geostationnary Transfer Orbit) est une orbite transitoire dont l'apogée se situe à 36 000 km et qui est utilisée par les satellites qui doivent se placer sur une orbite géostationnaire[7].
339
+
340
+ L'orbite autour d'un point de Lagrange (zone de l'espace ou l'influence gravitationnelle de 2 corps célestes s'équilibre) est une orbite de halo (ou orbite de Lissajous par allusion à sa forme qui ressemble à une courbe de Lissajous) et est notée L1LO (L1 Lissajous Orbit) ou L2LO, L1 et L2 étant les deux points de Lagrange du système Terre-Soleil utilisés notamment par des satellites d'observation astronomique ou d'étude du Soleil. Ces orbites instables sont parcourues en environ 200 jours et nécessitent des manœuvres de correction régulières[7].
341
+
342
+ Selon la valeur de l'angle d'inclinaison orbitale i, on parle d'orbite équatoriale (i=0°), orbite quasi-équatoriale (i<10°), orbite polaire ou quasi-polaire (i proche de 90°). Si l'inclinaison orbitale est inférieure ou égale à 90°, ce qui est le cas de la majorité des satellites, l'orbite est dite directe (ou prograde), sinon elle est dite rétrograde[7].
343
+
344
+ On oppose parfois les satellites en orbite géostationnaire, en position fixe au-dessus de la Terre, aux satellites défilants. Dans la catégorie des orbites polaires, une orbite très utilisée, l'orbite héliosynchrone, se caractérise par le mouvement de son plan orbital qui pivote sous l'effet de la précession nodale de manière synchrone avec le mouvement de la Terre autour du Soleil. Un satellite de ce type repasse toujours à la même heure solaire au-dessus d'une région éclairée. Une orbite phasée est une catégorie d'orbite héliosynchrone caractérisée par le fait que le satellite après un certain nombre de révolutions repasse exactement au-dessus du même point[7].
345
+
346
+ Un engin spatial peut être placé sur une orbite d'attente (généralement une orbite basse) dans le but d'atteindre une position favorable pour effectuer la prochaine manœuvre orbitale. Une orbite de dérive est une orbite transitoire parcourue par les satellites pour atteindre de manière passive leur position finale en orbite géostationnaire. Enfin en fin de vie, le satellite est placée sur une orbite cimetière (ou orbite de rebut) pour éviter de se retrouver sur la trajectoire des satellites actifs.
347
+
348
+ Le substantif féminin « orbite » est un emprunt au latin orbita, désignant la trace d'une roue[8],[9].
349
+
350
+ Initialement, le terme orbite est un terme utilisé en mathématiques pour désigner l'ensemble des points parcourus par une trajectoire, c'est-à-dire par une courbe paramétrée. La différence entre "orbite" et "trajectoire" consiste dans le fait que la trajectoire exprime l'évolution du point tandis que l'orbite est un concept "statique". Ainsi pour une trajectoire
351
+
352
+
353
+
354
+ f
355
+ :
356
+ t
357
+
358
+ M
359
+ (
360
+ t
361
+ )
362
+
363
+
364
+ {\displaystyle f:t\mapsto M(t)}
365
+
366
+ , l'orbite est l'ensemble
367
+
368
+
369
+
370
+ {
371
+ M
372
+ (
373
+ t
374
+ )
375
+
376
+ |
377
+
378
+ t
379
+
380
+
381
+ R
382
+
383
+ }
384
+
385
+
386
+ {\displaystyle \{M(t)|t\in \mathbb {R} \}}
387
+
388
+ .
389
+
390
+ Une orbite peut donc avoir n'importe quelle forme selon la dynamique du système étudié, mais avec le temps l'usage du terme s'est vu réservé aux orbites fermées en astronomie et astronautique.
391
+
392
+ « Platon […] pose alors ce problème aux mathématiciens: quels sont les mouvements circulaires et uniformes et parfaitement réguliers qu'il convient de prendre pour hypothèses, afin que l'on puisse sauver les apparences que les astres errants présentent ? »
393
+
394
+ — Simplicius, Commentaires sur la physique d'Aristote
395
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ En mécanique céleste et en mécanique spatiale, une orbite (/ɔʁ.bit/) est la courbe fermée représentant la trajectoire que dessine, dans l'espace, un objet céleste sous l'effet de la gravitation et de forces d'inertie[1]. Une telle orbite est dite périodique. Dans le Système solaire, la Terre, les autres planètes, les astéroïdes et les comètes sont en orbite autour du Soleil. De même, des planètes possèdent des satellites naturels en orbite autour d'elles. Des objets artificiels, comme les satellites et les sondes spatiales sont en orbite autour de la Terre ou d'autres corps du système solaire.
2
+
3
+ Une orbite a la forme d'une ellipse dont l'un des foyers coïncide avec le centre de gravité de l'objet central. D'un point de vue relativiste, une orbite est une géodésique dans l'espace-temps courbe.
4
+
5
+ De nombreux modèles sont proposés dès l'Antiquité pour représenter les mouvements des planètes. Le mot planète – en grec « astre (ou étoile) errant » – distingue alors ces objets célestes des étoiles « fixes » par leur mouvement apparent sur la sphère céleste au cours du temps. À cette époque, cette notion inclut donc le Soleil et la Lune ainsi que cinq planètes authentiques : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Tous ces systèmes sont géocentriques, c'est-à-dire qu'ils placent la Terre au centre de l'Univers. Selon Simplicius (fin Ve siècle - début VIe siècle ap. JC)[2] c'est Platon (427-327 av. JC) qui aurait proposé à son élève Eudoxe de Cnide (408-355 av. JC) d'étudier le mouvement des planètes en n'utilisant que des mouvements circulaires et uniformes, considérés comme parfaits[3].
6
+
7
+ La difficulté de décrire précisément les mouvements des planètes, notamment les phénomènes de rétrogradation, conduit à des représentations complexes. Les connaissances astronomiques du monde gréco-romain sont résumées au IIe siècle de notre ère par Ptolémée (vers 90 - 168 ap. JC), dans un ouvrage en Grec transmis par les Arabes sous le nom de l'Almageste. Connu sous le nom de modèle de Ptolémée, la représentation du système solaire et du mouvement des planètes (ainsi que de la Lune et du Soleil) utilise comme ses prédécesseurs un modèle géocentrique, et un système élaboré de sphères en rotation circulaire et uniforme, les épicycles et déférents, introduit par Hipparque (IIe siècle av. J.-C.), qu'il perfectionne en introduisant la notion d'équant, qui est un point distinct du centre du cercle déférent par rapport auquel une planète, ou le centre d'un épicycle, se déplace à vitesse uniforme. Le système de Ptolémée va dominer l'astronomie pendant quatorze siècles. Il donne des résultats satisfaisants malgré sa complexité, au besoin en modifiant et raffinant le modèle des épicycles, déférents, et points équants. Considéré comme compatible avec la philosophie d'Aristote, le géocentrisme devient doctrine officielle de l’Église en Europe au cours du Moyen Âge.
8
+
9
+ On doit à Copernic (1473-1543) qui dans son ouvrage majeur De revolutionibus Orbium Coelestium publié à sa mort en 1543 remet en cause le dogme géocentrique et proposant un système héliocentrique, dans lequel les planètes et la Terre se déplacent selon des orbites circulaires, parcourues à vitesses constantes, la Lune étant le seul astre tournant autour de la Terre. Bien qu'imparfaite, cette vision s'avère très féconde : les mouvements des planètes sont plus simples à décrire dans un référentiel héliocentrique[3]. L'ensemble des irrégularités de mouvements telles que les rétrogradations s'explique uniquement par le mouvement de la Terre sur son orbite, plus précisément en termes modernes par l'effet du passage du référentiel héliocentrique au référentiel géocentrique. Le système de Copernic permet également de supposer que les étoiles de la « sphère des fixes » sont à une distance bien plus grande de la Terre (et du Soleil) que l'on le supposait jusqu'alors, pour expliquer l'absence d'effet observé alors (parallaxe) du mouvement de la Terre sur la position des étoiles. Il est à noter qu'initialement le système de Copernic, qui sur la pratique astronomique consistait à échanger les positions de la Terre et du Soleil, ne suscita pas une opposition de principe de l’Église, jusqu'à ce que celle-ci s'aperçut que ce modèle remettait en cause la philosophie d'Aristote[3]. Kepler (1571-1630) perfectionnera ce modèle, grâce à l'analyse soigneuse des observations précises de son maître Tycho Brahe (1541-1601), notamment concernant le mouvement de la planète Mars. Il publie ses trois célèbres lois (Cf. Lois de Kepler) en 1609, 1611, 1618[3] :
10
+
11
+ Une orbite képlérienne est l'orbite d'un corps assimilable à un point — c'est-à-dire dont la distribution des masses possède une symétrie sphérique — et soumis au champ de gravitation créé par une masse également assimilable à un point, ce dernier étant pris comme origine du référentiel. Autrement dit, c'est l'orbite d'un corps en interaction gravitationnelle avec un seul autre corps, chaque corps étant assimilé à un point[4],[5].
12
+
13
+ L'orbite képlérienne de chaque corps est une orbite conique dont un des foyers coïncide avec le centre de masse de l'autre corps pris comme origine du référentiel.
14
+
15
+ Une orbite elliptique est décrite au moyen de deux plans — le plan de l'orbite et le plan de référence — et de six paramètres appelés éléments : le demi-grand axe, l'excentricité, l'inclinaison, la longitude du nœud ascendant, l'argument du périastre et la position de l'objet sur son orbite. Deux de ces paramètres - excentricité et demi-grand axe - définissent la trajectoire dans un plan, trois autres - inclinaison, longitude du nœud ascendant et argument du péricentre - définissent l'orientation du plan dans l'espace et le dernier - instant de passage au péricentre - définit la position de l'objet.
16
+
17
+ Paramètres orbitaux d'un satellite artificiel : ascension droite du nœud ascendant ☊, inclinaison i, argument du périgée ω.
18
+
19
+ Vue perpendiculaire au plan orbital : demi-grand axe a, argument du périgée ω, anomalie vraie ν.
20
+
21
+ Le plan de référence ou plan référentiel est un plan contenant le centre de gravité du corps principal. Le plan de référence et le plan de l'orbite sont ainsi deux plans sécants. Leur intersection est une droite appelée ligne des nœuds. L'orbite coupe le plan de référence en deux points, appelés nœuds. Le nœud ascendant est celui par lequel le corps passe en trajectoire ascendante ; l'autre est le nœud descendant.
22
+
23
+ Le passage entre le plan orbital et le plan de référence est décrit par trois éléments qui correspondent à des angles d'Euler[6] :
24
+
25
+ Le sixième paramètre est la position du corps orbitant sur son orbite à un instant donné. Elle peut être exprimée de plusieurs manières :
26
+
27
+ Lorsqu'on parle de la période d'un objet, il s'agit en général de sa période sidérale, mais il y a plusieurs périodes possibles :
28
+
29
+ Dans ce qui suit,
30
+
31
+
32
+
33
+ e
34
+
35
+
36
+ {\displaystyle e}
37
+
38
+ est l'excentricité,
39
+
40
+
41
+
42
+ T
43
+
44
+
45
+ {\displaystyle T}
46
+
47
+ l'anomalie vraie,
48
+
49
+
50
+
51
+ E
52
+
53
+
54
+ {\displaystyle E}
55
+
56
+ l'anomalie excentrique et
57
+
58
+
59
+
60
+ M
61
+
62
+
63
+ {\displaystyle M}
64
+
65
+ l'anomalie moyenne.
66
+
67
+ Le rayon
68
+
69
+
70
+
71
+ r
72
+
73
+
74
+ {\displaystyle r}
75
+
76
+ de l'ellipse (mesuré depuis un foyer) est donné par :
77
+
78
+ r
79
+ =
80
+ a
81
+ (
82
+ 1
83
+
84
+ e
85
+ cos
86
+
87
+ (
88
+ E
89
+ )
90
+ )
91
+ =
92
+ a
93
+
94
+
95
+
96
+ (
97
+ 1
98
+
99
+
100
+ e
101
+
102
+ 2
103
+
104
+
105
+ )
106
+
107
+
108
+ 1
109
+ +
110
+ e
111
+ cos
112
+
113
+ (
114
+ T
115
+ )
116
+
117
+
118
+
119
+
120
+
121
+
122
+
123
+ {\displaystyle r=a(1-e\cos(E))=a{\frac {(1-e^{2})}{1+e\cos(T)}}\,\!}
124
+
125
+ Les relations suivantes existent entre les anomalies :
126
+
127
+ M
128
+ =
129
+ E
130
+
131
+ e
132
+ sin
133
+
134
+ (
135
+ E
136
+ )
137
+
138
+
139
+
140
+
141
+ {\displaystyle M=E-e\sin(E)\,\!}
142
+
143
+ cos
144
+
145
+ (
146
+ T
147
+ )
148
+ =
149
+
150
+
151
+
152
+ cos
153
+
154
+ (
155
+ E
156
+ )
157
+
158
+ e
159
+
160
+
161
+ 1
162
+
163
+ e
164
+ cos
165
+
166
+ (
167
+ E
168
+ )
169
+
170
+
171
+
172
+
173
+
174
+
175
+
176
+ {\displaystyle \cos(T)={\frac {\cos(E)-e}{1-e\cos(E)}}\,\!}
177
+
178
+ ou encore
179
+
180
+ tan
181
+
182
+
183
+ (
184
+
185
+
186
+ T
187
+ 2
188
+
189
+
190
+ )
191
+
192
+ =
193
+
194
+
195
+
196
+
197
+ 1
198
+ +
199
+ e
200
+
201
+
202
+ 1
203
+
204
+ e
205
+
206
+
207
+
208
+
209
+ tan
210
+
211
+
212
+ (
213
+
214
+
215
+ E
216
+ 2
217
+
218
+
219
+ )
220
+
221
+
222
+
223
+
224
+
225
+ {\displaystyle \tan \left({\frac {T}{2}}\right)={\sqrt {\frac {1+e}{1-e}}}\tan \left({\frac {E}{2}}\right)\,\!}
226
+
227
+ Une application fréquente consiste à trouver
228
+
229
+
230
+
231
+ E
232
+
233
+
234
+ {\displaystyle E}
235
+
236
+ à partir de
237
+
238
+
239
+
240
+ M
241
+
242
+
243
+ {\displaystyle M}
244
+
245
+ . Il suffit alors d'itérer l'expression :
246
+
247
+ E
248
+
249
+ i
250
+ +
251
+ 1
252
+
253
+
254
+ =
255
+
256
+
257
+
258
+ M
259
+
260
+ e
261
+ (
262
+
263
+ E
264
+
265
+ i
266
+
267
+
268
+ cos
269
+
270
+ (
271
+
272
+ E
273
+
274
+ i
275
+
276
+
277
+ )
278
+
279
+ sin
280
+
281
+ (
282
+
283
+ E
284
+
285
+ i
286
+
287
+
288
+ )
289
+ )
290
+
291
+
292
+ 1
293
+
294
+ e
295
+ cos
296
+
297
+ (
298
+
299
+ E
300
+
301
+ i
302
+
303
+
304
+ )
305
+
306
+
307
+
308
+
309
+
310
+
311
+
312
+ {\displaystyle E_{i+1}={\frac {M-e(E_{i}\cos(E_{i})-\sin(E_{i}))}{1-e\cos(E_{i})}}\,\!}
313
+
314
+ Si on utilise une valeur initiale
315
+
316
+
317
+
318
+
319
+ E
320
+
321
+ 0
322
+
323
+
324
+ =
325
+ π
326
+
327
+
328
+ {\displaystyle E_{0}=\pi }
329
+
330
+ , la convergence est garantie, et est toujours très rapide (dix chiffres significatifs en quatre itérations).
331
+
332
+ La trace au sol d'un satellite artificiel est la projection au sol de sa trajectoire sur son orbite selon une verticale qui passe par le centre du corps céleste autour duquel il tourne. Sa forme détermine les portions de surface balayées par les instruments du satellite et les créneaux de visibilité du satellite par les stations terrestres. Le dessin de la trace résulte à la fois du déplacement du satellite sur son orbite et de la rotation de la Terre.
333
+
334
+ Les orbites des satellites artificiels peuvent être classifiées selon différents critères :
335
+
336
+ Si l'orbite est quasiment circulaire elle est appelée orbite basse (ou LEO de l'anglais Low Earth Orbit) si son altitude est inférieur à 1 500 km, orbite moyenne (ou MEO de l'anglais Medium Earth Orbit) si on altitude est comprise entre 1 500 et 20 000 km et orbite haute au-delà. L'orbite haute la plus courante, car permettant au satellite de rester en permanence au-dessus de la même région de la Terre est située à une altitude de 36 000 km et est appelé orbite géostationnaire (ou GEO de l'anglais Geostationnary Earth Orbit). Elle nécessite que l'inclinaison orbitale soit de 0°. Une orbite à cette altitude avec une inclinaison orbital nulle ou non est une orbite géosynchrone. La plupart des satellites placés sur une orbite circulaire autour de la Terre se trouvent soit sur une orbite basse (satellite d'observation de la Terre, satellite de reconnaissance) soit sur une orbite moyenne à 20 000 km (satellite de navigation) soit sur une orbite géostationnaire (satellite de télécommunications, satellite météorologique)[7].
337
+
338
+ Parmi les orbites hautes elliptiques (ou HEO de l'anglais High Earth Orbit) on trouve des orbites répondant à des objectifs très précis comme l'orbite de Molnia permettant une meilleure visibilité depuis les latitudes hautes que l'orbite géostationnaire ou l'orbite toundra qui en est une variante. L'orbite de transfert (ou GTO de l'anglais Geostationnary Transfer Orbit) est une orbite transitoire dont l'apogée se situe à 36 000 km et qui est utilisée par les satellites qui doivent se placer sur une orbite géostationnaire[7].
339
+
340
+ L'orbite autour d'un point de Lagrange (zone de l'espace ou l'influence gravitationnelle de 2 corps célestes s'équilibre) est une orbite de halo (ou orbite de Lissajous par allusion à sa forme qui ressemble à une courbe de Lissajous) et est notée L1LO (L1 Lissajous Orbit) ou L2LO, L1 et L2 étant les deux points de Lagrange du système Terre-Soleil utilisés notamment par des satellites d'observation astronomique ou d'étude du Soleil. Ces orbites instables sont parcourues en environ 200 jours et nécessitent des manœuvres de correction régulières[7].
341
+
342
+ Selon la valeur de l'angle d'inclinaison orbitale i, on parle d'orbite équatoriale (i=0°), orbite quasi-équatoriale (i<10°), orbite polaire ou quasi-polaire (i proche de 90°). Si l'inclinaison orbitale est inférieure ou égale à 90°, ce qui est le cas de la majorité des satellites, l'orbite est dite directe (ou prograde), sinon elle est dite rétrograde[7].
343
+
344
+ On oppose parfois les satellites en orbite géostationnaire, en position fixe au-dessus de la Terre, aux satellites défilants. Dans la catégorie des orbites polaires, une orbite très utilisée, l'orbite héliosynchrone, se caractérise par le mouvement de son plan orbital qui pivote sous l'effet de la précession nodale de manière synchrone avec le mouvement de la Terre autour du Soleil. Un satellite de ce type repasse toujours à la même heure solaire au-dessus d'une région éclairée. Une orbite phasée est une catégorie d'orbite héliosynchrone caractérisée par le fait que le satellite après un certain nombre de révolutions repasse exactement au-dessus du même point[7].
345
+
346
+ Un engin spatial peut être placé sur une orbite d'attente (généralement une orbite basse) dans le but d'atteindre une position favorable pour effectuer la prochaine manœuvre orbitale. Une orbite de dérive est une orbite transitoire parcourue par les satellites pour atteindre de manière passive leur position finale en orbite géostationnaire. Enfin en fin de vie, le satellite est placée sur une orbite cimetière (ou orbite de rebut) pour éviter de se retrouver sur la trajectoire des satellites actifs.
347
+
348
+ Le substantif féminin « orbite » est un emprunt au latin orbita, désignant la trace d'une roue[8],[9].
349
+
350
+ Initialement, le terme orbite est un terme utilisé en mathématiques pour désigner l'ensemble des points parcourus par une trajectoire, c'est-à-dire par une courbe paramétrée. La différence entre "orbite" et "trajectoire" consiste dans le fait que la trajectoire exprime l'évolution du point tandis que l'orbite est un concept "statique". Ainsi pour une trajectoire
351
+
352
+
353
+
354
+ f
355
+ :
356
+ t
357
+
358
+ M
359
+ (
360
+ t
361
+ )
362
+
363
+
364
+ {\displaystyle f:t\mapsto M(t)}
365
+
366
+ , l'orbite est l'ensemble
367
+
368
+
369
+
370
+ {
371
+ M
372
+ (
373
+ t
374
+ )
375
+
376
+ |
377
+
378
+ t
379
+
380
+
381
+ R
382
+
383
+ }
384
+
385
+
386
+ {\displaystyle \{M(t)|t\in \mathbb {R} \}}
387
+
388
+ .
389
+
390
+ Une orbite peut donc avoir n'importe quelle forme selon la dynamique du système étudié, mais avec le temps l'usage du terme s'est vu réservé aux orbites fermées en astronomie et astronautique.
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+ « Platon […] pose alors ce problème aux mathématiciens: quels sont les mouvements circulaires et uniformes et parfaitement réguliers qu'il convient de prendre pour hypothèses, afin que l'on puisse sauver les apparences que les astres errants présentent ? »
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+ — Simplicius, Commentaires sur la physique d'Aristote
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+ Un orchestre est un ensemble de musiciens instrumentistes réuni pour l'exécution d'une œuvre musicale. Le nombre et la combinaison des interprètes dépendent du compositeur, de l'époque et du genre du répertoire abordé. Le plus souvent, il est dirigé par un chef d'orchestre, mais un des musiciens peut aussi mener le groupe.
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+ Suivant les familles d'instruments de musique qui le composent (cordes, bois, cuivres et percussions), l'orchestre peut prendre des formes multiples comme en musique classique, le grand orchestre symphonique (les quatre familles réunies), l'orchestre d'harmonie (bois, cuivres et percussions), la fanfare (cuivres, saxophones et percussions), le bagad (bois et percussions) ou le simple orchestre à cordes.
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+ Aux XVe et XVIe siècles en Italie, les familles de nobles avaient des musiciens pour jouer de la musique pour la danse à la cour. De véritables orchestres modernes sont apparus à la fin du XVIe siècle, lorsque les compositeurs commencèrent à écrire de la musique pour des groupes d'instruments, en même temps que se développait le théâtre, et en particulier l'opéra. Le premier exemple d'orchestre formel a été Les Vingt-quatre Violons du Roi, créé en 1577 en France.
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+ Au début du XVIIe siècle, la musique était de plus en plus souvent écrite pour des groupes d'interprètes, ce qui est à l'origine du jeu orchestral. L'opéra apparut en Italie, puis en Allemagne et enfin en Autriche.
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+ À la fin du XVIIe siècle, l'opéra s'est développé en Angleterre avec Henry Purcell, et en France avec Jean-Baptiste Lully. Celui-ci a aussi renouvelé le genre du ballet, avec la collaboration de Molière. Les ballets étaient alors entrecoupés de musique instrumentale et vocale.
10
+
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+ Il existe plusieurs types d'orchestre, tels que l'orchestre symphonique ou philharmonique, l'orchestre d'harmonie ou le bagad. La différence entre ces orchestres-ci est principalement par le type d'instruments qui les composent.
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+ Le symphonique est constitué de quatre familles d'instruments, soit les cuivres, les bois, les cordes et les percussions, tandis que l'orchestre d'harmonie n'est constitué que de bois, de cuivres et de percussions.
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+ Dans un grand orchestre symphonique, tout est parfaitement organisé, jusque dans les moindres détails : en effet, plus de cent exécutants doivent jouer des parties différentes en parfaite harmonie. Quand le brouhaha des instruments que l'on accorde se tait, tout devient ordonné, précis, harmonieux. Chaque musicien a devant lui la partie écrite qu'il doit exécuter. Ces parties varient selon les instruments : les violons ne jouent pas la même chose que les trompettes ou les clarinettes, et le violoncelle, que la grosse caisse, et le piano (instrument d'orchestre plus rare) ne joue pas la même chose que la harpe ou autres...
15
+
16
+ Il en est de même pour les bagads (ou bagadoù en breton), type d'orchestre qui se concentre essentiellement en Bretagne et dans les grandes villes de France. Ces formations de 30 à 60 exécutants sont apparues au milieu du XXe siècle et réunissent des bois (la bombarde et la cornemuse écossaise) et des percussions (caisse claire écossaise, toms, etc.). On y incorpore toutes sortes d'instruments additionnels à petite dose le plus souvent, ainsi que des chanteurs.
17
+
18
+ Les instruments jouent rarement tous en même temps, sauf si l'on veut obtenir des effets particulièrement grandioses. Le plus souvent, ils jouent par groupes plus ou moins nombreux, parfois ils jouent seuls, faisant alterner les « voix » de leur instrument comme dans un dialogue. Si l'on considère le nombre important de musiciens qui composent un orchestre symphonique, on comprend aisément que chaque chose, même la plus simple, doit être prévue et réglée afin d'éliminer la moindre possibilité d'erreur, ce que, dans le jargon musical, on appelle un « couac ». Non seulement l'erreur passe difficilement inaperçue, mais encore ce qui est pire, elle peut en entraîner d'autres.
19
+ Chaque musicien doit donc faire attention à bien exécuter sa propre partie, mais aussi à suivre attentivement celles des autres à travers les gestes et les indications données par le chef, afin d'être toujours en symphonie avec eux.
20
+
21
+ Le chef d'orchestre est celui qui dirige l'orchestre symphonique et qui veille sur l'interprétation juste de l'œuvre musicale. Un orchestre symphonique est donc une machine parfaite, qui exige de ses membres de l'attention, de la discipline et un travail acharné.
22
+ Pour en avoir une idée, il suffit d'observer pendant un concert avec quel ensemble sont tirés les archets des violons, même s'ils jouent des parties différentes. C'est le résultat avec le directeur responsable du fonctionnement de la machine : le chef d'orchestre. De son podium, il coordonne, par les gestes de sa main et de sa baguette, le jeu de ses musiciens. Il indique à chaque groupe d'instrumentistes le moment où il doit commencer à jouer, quand il faut jouer plus ou moins fort, accélérer ou ralentir, selon les nuances qu'il veut obtenir. Devant lui, sur un pupitre, la partition est « ouverte ». La partie de chacun des instruments de l'orchestre y est transcrite. Un coup d'œil suffit au chef d'orchestre pour la lire et transmettre par les gestes et l'expression du visage l'interprétation qu'il désire donner au morceau. Chaque chef d'orchestre a son propre style, son propre tempérament qui détermine le caractère de l'exécution et imprime sa marque à l'œuvre musicale. En effet, la même œuvre exécutée par le même orchestre, mais sous deux directions différentes peut produire des impressions très diverses : ce sont deux versions de l'œuvre qu'entendra l'auditeur. Dans un bagad, le chef d'orchestre est désigné par le terme penn-soner, littéralement « chef sonneur » en breton.
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1
+ En mathématiques, on appelle nombre ordinal un objet permettant de caractériser le type d'ordre d'un ensemble bien ordonné quelconque, tout comme en linguistique, les mots premier, deuxième, troisième, quatrième, etc. s'appellent des adjectifs numéraux ordinaux, et servent à préciser le rang d'un objet dans une collection, ou l'ordre d'un événement dans une succession.
2
+
3
+ Georg Cantor a été amené (lors de ses travaux sur les séries trigonométriques) à nommer de même le concept qu'il avait introduit à cette occasion pour caractériser le type d'ordre des ensembles qu'il rencontrait, de façon plus précise qu'en les mesurant par leur cardinalité (leur « nombre d'éléments »). Les ordinaux finis peuvent en fait être identifiés aux entiers naturels qui s'identifient eux-mêmes aux cardinaux finis, mais, dans le cas des ensembles infinis, ce n'est plus vrai : tous les cardinaux sont encore identifiables à des ordinaux, mais la réciproque est fausse.
4
+
5
+ Un entier naturel peut être utilisé dans deux buts : décrire la taille d'un ensemble, ou donner la position d'un élément dans une suite ordonnée. Dans le cas fini, ces notions correspondent respectivement aux adjectifs numéraux cardinaux (zéro, un, deux, trois…) et ordinaux (zéroième[1], premier, deuxième, troisième…) et sont très semblables. Cependant, dans le cas infini, on est amené à distinguer nombre cardinal et nombre ordinal.
6
+
7
+ Si la notion de cardinal est associée à un ensemble sans structure particulière, les ordinaux sont intimement liés à un ordre sur les éléments de cet ensemble, et plus précisément à un bon ordre. Brièvement, un ensemble bien ordonné est un ensemble dans lequel toute partie non vide admet un plus petit élément. Le plus petit élément de l'ensemble peut être numéroté 0, le suivant 1, le suivant 2, etc., mais dès que l'ensemble est infini, une notation adaptée est nécessaire pour désigner judicieusement tous les éléments de l'ensemble.
8
+
9
+ Considérons par exemple l'ensemble des couples d'entiers positifs ou nuls ordonnés selon ce qu'on appelle l'ordre lexicographique :
10
+
11
+ On peut imaginer une technique de « numérotation » des éléments de cet ensemble ordonné :
12
+
13
+ On dira que (0,0), (0,1), (0,2), (0,3), etc. occupent respectivement les positions 0, 1, 2, 3, etc.
14
+
15
+ (1,0) est le plus petit élément se trouvant après une infinité d'éléments. On convient de noter ω sa position[2].
16
+
17
+ (1,1) est l'élément qui suit ω ; sa place sera indexée ω + 1, etc.
18
+
19
+ (2,0) est le plus petit élément se trouvant après une double infinité d'éléments. Il occupe la position ω + ω, aussi notée ω2. Plus généralement (n, 0) occupe la place ωn. Si l'on disposait des éléments supplémentaires à la suite des éléments précédents, ils se trouveraient après une infinité d'infinis, et l'on noterait ω2, ω2 + 1 et ainsi de suite les positions occupées.
20
+
21
+ Par exemple, si au lieu de couples on avait utilisé des triplets ou même des n-uplets (a1, a2, …, an-1, an) d'entiers en ordre quelconque, de façon générique, on noterait
22
+
23
+
24
+
25
+
26
+ ω
27
+
28
+ n
29
+
30
+ 1
31
+
32
+
33
+
34
+ a
35
+
36
+ 1
37
+
38
+
39
+ +
40
+
41
+ ω
42
+
43
+ n
44
+
45
+ 2
46
+
47
+
48
+
49
+ a
50
+
51
+ 2
52
+
53
+
54
+ +
55
+ .
56
+ .
57
+ .
58
+ +
59
+ ω
60
+ .
61
+
62
+ a
63
+
64
+ n
65
+
66
+ 1
67
+
68
+
69
+ +
70
+
71
+ a
72
+
73
+ n
74
+
75
+
76
+
77
+
78
+ {\displaystyle \omega ^{n-1}a_{1}+\omega ^{n-2}a_{2}+...+\omega .a_{n-1}+a_{n}}
79
+
80
+ les positions occupées.
81
+
82
+ La théorie des ordinaux permet, entre autres, de donner un sens précis à cette numérotation heuristique des éléments d'un ensemble bien ordonné.
83
+
84
+ On définit un nombre ordinal de l'une des deux manières suivantes :
85
+
86
+ La conjonction de ces quatre formules (ou tout autre prédicat équivalent dans la théorie de Zermelo[3]), couramment notée On(α), définit la classe des ordinaux de von Neumann.
87
+
88
+ La première définition ne se formalise pas commodément dans une théorie des ensembles telle que ZFC, les classes d'isomorphismes des bons ordres (non vides) n'étant pas des ensembles (ce sont des classes propres). La définition de von Neumann permet de désigner ces classes par un ensemble, en fournissant un représentant unique par classe d'isomorphisme, la relation d'ordre sur cet ensemble étant la relation d'appartenance (voir le paragraphe Propriétés)[4].
89
+
90
+ C'est cette dernière que nous adopterons dans la suite de l'article. Usuellement, les ordinaux sont désignés par des lettres grecques, les ensembles en général par des lettres latines.
91
+
92
+ En appliquant la définition précédente, les entiers naturels peuvent être construits de la façon suivante :
93
+
94
+ Un entier positif est ainsi identifié à l'ensemble de ses prédécesseurs sur N.
95
+ Exemples :
96
+
97
+ De cette manière, tout entier naturel est un ensemble bien ordonné par la relation d'appartenance ∈, et l'inclusion des ensembles se traduit par un ordre sur les entiers naturels.
98
+
99
+ L'existence des ordinaux infinis est assurée par l'axiome de l'infini. Le premier nombre ordinal transfini (c'est-à-dire infini) est noté ω. Il correspond à l'ensemble des nombres entiers naturels
100
+
101
+
102
+
103
+
104
+ N
105
+
106
+ =
107
+ {
108
+ 0
109
+ ,
110
+ 1
111
+ ,
112
+ 2
113
+ ,
114
+ 3
115
+ ,
116
+
117
+ }
118
+
119
+
120
+ {\displaystyle \mathbb {N} =\{0,1,2,3,\ldots \}}
121
+
122
+ .
123
+
124
+ L'ordinal qui suit est ω ∪ {ω}, noté ω+1.
125
+
126
+ Pour définir une notation adaptée aux ordinaux suivants, nous aurons besoin de définir des opérations arithmétiques sur les ordinaux.
127
+
128
+ Les ordinaux sont totalement ordonnés au sens large par l'inclusion ou au sens strict par l'appartenance, mais ne forment pas un ensemble au sens des axiomes ZFC (la théorie des ensembles habituelle) ; ils forment une classe propre. Ceci peut être mis en évidence grâce au paradoxe de Burali-Forti : si la classe des ordinaux était un ensemble On alors On serait un ordinal tel que On ∈ On, or par antiréflexivité de l'appartenance sur un ordinal, cela est impossible (on aurait x ∈ x pour l'élément x = On de On).
129
+
130
+ On montre que :
131
+
132
+ On peut étendre les trois opérations arithmétiques de somme, produit et exponentiation à tous les ordinaux ; dans chaque cas il y a deux manières de définir l'opération.
133
+
134
+ Pour définir la somme de deux ordinaux α et β, on procède comme suit. En premier lieu on renomme les éléments de β de façon qu'ils soient distincts de ceux de α ; ensuite, les éléments de l'ordinal α dans l'ordre sont écrits à gauche des éléments de β, de sorte qu'on définit un ordre sur α∪β dans lequel tout élément de α est strictement plus petit que tout élément de β. Les ordinaux α et β conservent leur ordre initial.
135
+
136
+ Plus précisément on considère l'union disjointe
137
+
138
+
139
+
140
+ α
141
+
142
+ β
143
+
144
+
145
+ {\displaystyle \alpha \sqcup \beta }
146
+
147
+ de α et β, c'est-à-dire l'ensemble
148
+
149
+
150
+
151
+ (
152
+ {
153
+ 0
154
+ }
155
+ ×
156
+ α
157
+ )
158
+
159
+ (
160
+ {
161
+ 1
162
+ }
163
+ ×
164
+ β
165
+ )
166
+
167
+
168
+ {\displaystyle (\{0\}\times \alpha )\cup (\{1\}\times \beta )}
169
+
170
+ que l'on ordonne lexicographiquement :
171
+
172
+
173
+
174
+ (
175
+ i
176
+ ,
177
+ γ
178
+ )
179
+ <
180
+ (
181
+ j
182
+ ,
183
+
184
+ γ
185
+
186
+
187
+ )
188
+
189
+
190
+ {\displaystyle (i,\gamma )<(j,\gamma ')}
191
+
192
+ si et seulement si
193
+
194
+
195
+
196
+ i
197
+ <
198
+ j
199
+
200
+
201
+ {\displaystyle i<j}
202
+
203
+ ou (
204
+
205
+
206
+
207
+ i
208
+ =
209
+ j
210
+
211
+
212
+ {\displaystyle i=j}
213
+
214
+ et
215
+
216
+
217
+
218
+ γ
219
+ <
220
+
221
+ γ
222
+
223
+
224
+
225
+
226
+ {\displaystyle \gamma <\gamma '}
227
+
228
+ ).
229
+
230
+ De cette façon, on définit un bon ordre sur
231
+
232
+
233
+
234
+ α
235
+
236
+ β
237
+
238
+
239
+ {\displaystyle \alpha \sqcup \beta }
240
+
241
+  ; cet ensemble bien ordonné est isomorphe à un unique ordinal que l'on note α + β.
242
+
243
+ On peut également définir la somme par récurrence transfinie de la façon suivante :
244
+
245
+ On vérifie facilement (par induction transfinie) que les deux définitions coïncident.
246
+
247
+ Donnons quelques exemples.
248
+
249
+ Si α et β sont des ordinaux finis, c'est-à-dire des entiers naturels, alors leur somme au sens ordinal est égale à leur somme au sens arithmétique.
250
+
251
+ ω est le premier ordinal infini, correspondant à l'ensemble des entiers naturels. Essayons de visualiser ω + ω. Deux copies de ω sont placées l'une à la suite de l'autre. Si nous notons {0<1<2<...} la première copie et {0'<1'<2', …} la deuxième copie, alors ω + ω ressemble à ceci :
252
+
253
+ Cet ordinal est différent de ω car dans ω, 0 est le seul élément à ne pas avoir de prédécesseur direct, alors que dans ω + ω, 0 et 0' n'ont pas de prédécesseurs directs.
254
+
255
+ Considérons maintenant 3 + ω et ω + 3.
256
+
257
+ Après renommage, le premier est comparable à ω lui-même, mais pas le deuxième. On a donc 3 + ω = ω mais ω < ω + 3. On peut voir également, en utilisant la définition formelle, que ω + 3 est le successeur de ω + 2 alors que 3 + ω est un ordinal limite, à savoir l'ordinal limite réunion de 3 + 0, 3 + 1, 3 + 2, … qui n'est autre que ω lui-même.
258
+
259
+ Ainsi, l'addition n'est pas commutative, par contre, on peut montrer qu'elle est associative.
260
+
261
+ On peut également montrer que :
262
+
263
+ A fortiori, il y a une simplification à gauche :
264
+
265
+ À droite, on n'a rien de tel, puisque 3 + ω = 0 + ω.
266
+
267
+ On a
268
+
269
+ La solution
270
+
271
+
272
+
273
+ γ
274
+
275
+
276
+ {\displaystyle \gamma }
277
+
278
+ (unique par simplification à gauche) est parfois notée –α + β[6]. C'est l'ordinal isomorphe à l'ensemble bien ordonné β\α.
279
+
280
+ Pour multiplier deux ordinaux α et β, on écrit dans l'ordre les éléments de β, et l'on remplace chacun d'eux par différentes copies de la liste ordonnée des éléments de α.
281
+
282
+ Plus précisément on considère le produit cartésien α×β que l'on ordonne lexicographiquement par la droite :
283
+
284
+
285
+
286
+ (
287
+
288
+ γ
289
+
290
+ 1
291
+
292
+
293
+ ,
294
+
295
+ γ
296
+
297
+ 2
298
+
299
+
300
+ )
301
+ <
302
+ (
303
+
304
+ γ
305
+
306
+ 1
307
+
308
+
309
+
310
+ ,
311
+
312
+ γ
313
+
314
+ 2
315
+
316
+
317
+
318
+ )
319
+
320
+
321
+ {\displaystyle (\gamma _{1},\gamma _{2})<(\gamma '_{1},\gamma '_{2})}
322
+
323
+ ssi
324
+
325
+
326
+
327
+
328
+ γ
329
+
330
+ 2
331
+
332
+
333
+ <
334
+
335
+ γ
336
+
337
+ 2
338
+
339
+
340
+
341
+
342
+
343
+ {\displaystyle \gamma _{2}<\gamma '_{2}}
344
+
345
+ ou
346
+
347
+
348
+
349
+
350
+ γ
351
+
352
+ 2
353
+
354
+
355
+ =
356
+
357
+ γ
358
+
359
+ 2
360
+
361
+
362
+
363
+
364
+
365
+ {\displaystyle \gamma _{2}=\gamma '_{2}}
366
+
367
+ et
368
+
369
+
370
+
371
+
372
+ γ
373
+
374
+ 1
375
+
376
+
377
+ <
378
+
379
+ γ
380
+
381
+ 1
382
+
383
+
384
+
385
+
386
+
387
+ {\displaystyle \gamma _{1}<\gamma '_{1}}
388
+
389
+ .
390
+
391
+ On obtient un ensemble bien ordonné qui est isomorphe à un unique ordinal, noté αβ.
392
+
393
+ On peut également définir le produit par récurrence transfinie :
394
+
395
+ Comme pour la somme, on montre facilement par induction transfinie que les deux définitions coïncident. Lorsqu'on les applique à des ordinaux finis on retrouve le produit usuel des entiers naturels.
396
+
397
+ Voici ω2 :
398
+
399
+ et l'on voit que ω2 = ω + ω.
400
+
401
+ Par contre, 2ω ressemble à ceci :
402
+
403
+ de sorte que 2ω = ω. La multiplication des ordinaux n'est donc pas commutative. Par contre, on peut montrer qu'elle est associative.
404
+
405
+ Les principales autres propriétés du produit sont :
406
+
407
+ Pour un exposant fini, on peut se ramener au produit. Par exemple, ω2 = ωω. Mais on peut visualiser cet ordinal comme l'ensemble des couples d'entiers, ordonné selon l'ordre lexicographique suivant, où l'ordre sur les entiers de droite a plus de poids que l'ordre sur les entiers de gauche :
408
+
409
+ et de même, pour un n fini, ωn peut-être vu comme l'ensemble des n-uplets d'entiers.
410
+
411
+ Si on tente d'étendre ce procédé à ωω, on obtient :
412
+
413
+ Chaque élément du tableau est une suite infinie d'entiers, mais si l'on prend des suites quelconques, l'ordre ainsi défini n'est pas un bon ordre. Par exemple, cette suite infinie est strictement décroissante :
414
+
415
+ Pour obtenir un bon ordre, on se limite aux suites d'entiers n'ayant qu'un nombre fini d'éléments non nuls : étant donné deux ordinaux α et β, on considère l'ensemble α(β) des fonctions de β dans α dont le support est fini (le support de
416
+
417
+
418
+
419
+ f
420
+ :
421
+ β
422
+
423
+ α
424
+
425
+
426
+ {\displaystyle f:\beta \rightarrow \alpha }
427
+
428
+ est l'ensemble des
429
+
430
+
431
+
432
+ γ
433
+
434
+ β
435
+
436
+
437
+ {\displaystyle \gamma \in \beta }
438
+
439
+ tels que
440
+
441
+
442
+
443
+ f
444
+ (
445
+ γ
446
+ )
447
+
448
+ 0
449
+
450
+
451
+ {\displaystyle f(\gamma )\neq 0}
452
+
453
+ ). Soient f et g deux telles fonctions. On pose f < g s'il existe
454
+
455
+
456
+
457
+
458
+ γ
459
+
460
+ 0
461
+
462
+
463
+
464
+ β
465
+
466
+
467
+ {\displaystyle \gamma _{0}\in \beta }
468
+
469
+ tel que
470
+
471
+ On vérifie que α(β) est alors bien ordonné, donc isomorphe à un unique ordinal noté αβ. Dans le cas où β est fini, on voit immédiatement que α(β) = αα…α (produit de β termes). Dans le cas où α = ω, l'ordre que l'on a construit sur ω(β) est connu sous le nom d'ordre multiensemble.
472
+
473
+ Comme pour la somme et le produit, on peut également définir αβ par récurrence transfinie de la façon suivante :
474
+
475
+ Voici quelques propriétés de l'exponentiation :
476
+
477
+ Remarque : on prendra garde que l'exponentiation des ordinaux n'a que peu de rapport avec l'exponentiation des cardinaux. Par exemple,
478
+
479
+
480
+
481
+
482
+ 2
483
+
484
+ ω
485
+
486
+
487
+ =
488
+ ω
489
+
490
+
491
+ {\displaystyle 2^{\omega }=\omega }
492
+
493
+ est un ordinal dénombrable, alors que, dans les cardinaux,
494
+
495
+
496
+
497
+
498
+ 2
499
+
500
+
501
+
502
+
503
+ 0
504
+
505
+
506
+
507
+
508
+
509
+
510
+ {\displaystyle 2^{\aleph _{0}}}
511
+
512
+ désigne le cardinal de
513
+
514
+
515
+
516
+
517
+
518
+ P
519
+
520
+
521
+ (
522
+
523
+
524
+
525
+ 0
526
+
527
+
528
+ )
529
+
530
+
531
+ {\displaystyle {\mathcal {P}}(\aleph _{0})}
532
+
533
+ , ensemble des parties de
534
+
535
+
536
+
537
+
538
+
539
+
540
+ 0
541
+
542
+
543
+
544
+
545
+ {\displaystyle \aleph _{0}}
546
+
547
+ , et a la puissance du continu. L'ambiguïté est levée si on convient d'utiliser les lettres grecques en calcul ordinal et la lettre
548
+
549
+
550
+
551
+
552
+
553
+
554
+ {\displaystyle \aleph }
555
+
556
+ pour les cardinaux.
557
+
558
+ La suite des ordinaux transfinis commence comme suit :
559
+
560
+ Il existe des nombres ordinaux transfinis qui ne peuvent pas être obtenus en effectuant un nombre fini d'opérations arithmétiques n'utilisant que les nombres ordinaux finis et
561
+
562
+
563
+
564
+ ω
565
+
566
+
567
+ {\displaystyle \omega }
568
+
569
+ . Le plus petit d'entre eux est appelé ε₀ (en) et vaut
570
+
571
+ ω
572
+
573
+
574
+ ω
575
+
576
+
577
+ ω
578
+
579
+
580
+
581
+
582
+
583
+
584
+
585
+
586
+
587
+
588
+ {\displaystyle \omega ^{\omega ^{\omega ^{\cdots }}}}
589
+
590
+ . C'est le plus petit ordinal solution de l'équation
591
+
592
+
593
+
594
+ x
595
+ =
596
+
597
+ ω
598
+
599
+ x
600
+
601
+
602
+
603
+
604
+ {\displaystyle x=\omega ^{x}}
605
+
606
+ . On peut ensuite définir ε₀ε₀, ε₀ε₀ε₀, etc. jusqu'à ε1, deuxième solution de x = ωx.
607
+
608
+ On peut de même définir ε2, ε3, … , εω, … , εε₀…
609
+
610
+ Tous ces ordinaux, construits en utilisant les opérations successeur et limite d'ordinaux déjà construits, sont dénombrables. On désigne par Ω, ou ω1, le premier ordinal non dénombrable. Il contient tous les ordinaux dénombrables. Toute suite définie dans Ω admet un majorant dans Ω, la réunion de ses éléments (qui est un ordinal dénombrable).
611
+
612
+ On peut généraliser aux ordinaux la notation en base dix usuelle des entiers naturels. En prenant comme base un ordinal λ ≥ 2, tout ordinal α ≥ 1 s'écrit de façon unique
613
+
614
+ avec k un entier naturel, β1 > ... > βk et pour i ≤ k, 0 < δi < λ.
615
+
616
+ Mais cette écriture en base λ n'est utile que pour les ordinaux α strictement inférieurs à la limite de λ, λλ, λ(λλ), ... En effet la limite μ de cette suite vérifie μ = λμ, qui est sa forme normale de Cantor en base λ, laquelle forme étant sans intérêt. En base 10, on ne peut donc atteindre que les ordinaux finis, c'est-à-dire les entiers naturels.
617
+
618
+ En base ω, on pose ε0 le plus petit ordinal tel que
619
+
620
+
621
+
622
+
623
+ ω
624
+
625
+
626
+ ε
627
+
628
+ 0
629
+
630
+
631
+
632
+
633
+ =
634
+
635
+ ε
636
+
637
+ 0
638
+
639
+
640
+
641
+
642
+ {\displaystyle \omega ^{\varepsilon _{0}}=\varepsilon _{0}}
643
+
644
+ (la limite des puissances de ω). En mettant également les βi sous forme normale, un ordinal α < ε0 s'écrit en base ω par exemple
645
+
646
+ Les opérations sur les ordinaux sont simples sous forme normale :
647
+
648
+ On notera une variante de cette forme normale qui écrit :
649
+
650
+ α
651
+ =
652
+
653
+ ω
654
+
655
+
656
+ β
657
+
658
+ 1
659
+
660
+
661
+
662
+
663
+ +
664
+
665
+ ω
666
+
667
+
668
+ β
669
+
670
+ 2
671
+
672
+
673
+
674
+
675
+ +
676
+
677
+ +
678
+
679
+ ω
680
+
681
+
682
+ β
683
+
684
+ k
685
+
686
+
687
+
688
+
689
+
690
+
691
+ {\displaystyle \alpha =\omega ^{\beta _{1}}+\omega ^{\beta _{2}}+\cdots +\omega ^{\beta _{k}}}
692
+
693
+ en forçant
694
+
695
+
696
+
697
+
698
+ c
699
+
700
+ 1
701
+
702
+
703
+ ,
704
+
705
+ c
706
+
707
+ 2
708
+
709
+
710
+ ,
711
+
712
+ ,
713
+
714
+ c
715
+
716
+ k
717
+
718
+
719
+ =
720
+ 1
721
+
722
+
723
+ {\displaystyle c_{1},c_{2},\ldots ,c_{k}=1}
724
+
725
+ avec cette fois-ci des répétitions possibles :
726
+
727
+ β
728
+
729
+ 1
730
+
731
+
732
+
733
+
734
+ β
735
+
736
+ 2
737
+
738
+
739
+
740
+
741
+
742
+
743
+ β
744
+
745
+ k
746
+
747
+
748
+
749
+
750
+ {\displaystyle \beta _{1}\geq \beta _{2}\geq \ldots \geq \beta _{k}}
751
+
752
+ .
753
+
754
+ En dehors d'utilisations spécifiques à la théorie des ensembles, les ordinaux se rencontrent dans les domaines suivants :
755
+
756
+ Le théorème de Goodstein est un théorème d'arithmétique dont la démonstration repose sur la théorie des ordinaux. Ce théorème pose la question de savoir si une certaine suite à valeurs entières finit par prendre la valeur 0. On associe à cette suite d'entiers une suite d'ordinaux strictement décroissante. Compte tenu du bon ordre des ordinaux, une telle suite est effectivement finie. La suite possède une définition relativement simple, pourtant on peut démontrer que le théorème de Goodstein n'est pas démontrable en utilisant uniquement les propriétés de l'arithmétique usuelle et donc que l'utilisation des ordinaux infinis permet de démontrer des résultats arithmétiques indécidables dans l'arithmétique.
757
+
758
+ Les ordinaux ont été définis par Cantor à la suite de ses études sur la convergence des séries trigonométriques. Si une telle série
759
+
760
+
761
+
762
+
763
+
764
+ a
765
+
766
+ n
767
+
768
+
769
+ cos
770
+
771
+ (
772
+ n
773
+ x
774
+ )
775
+ +
776
+
777
+ b
778
+
779
+ n
780
+
781
+
782
+ sin
783
+
784
+ (
785
+ n
786
+ x
787
+ )
788
+
789
+
790
+ {\displaystyle \sum a_{n}\cos(nx)+b_{n}\sin(nx)}
791
+
792
+ est nulle sur
793
+
794
+
795
+
796
+
797
+ R
798
+
799
+
800
+
801
+ {\displaystyle \mathbb {R} }
802
+
803
+ , alors tous les coefficients an et bn sont nuls. Cantor va chercher à affaiblir les hypothèses en réduisant le domaine sur lequel la série s'annule. Il montre que le résultat reste vrai si la série est nulle sauf en un nombre fini de points. Puis il introduit la notion suivante. Si P est une partie d'un segment [a, b], il définit l'ensemble dérivé de P, noté P1, comme l'ensemble des points d'accumulation de P ou, de manière équivalente, comme l'ensemble P duquel ont été retirés tous les points isolés. Pour tout entier n, il définit Pn+1 comme étant le dérivé de l'ensemble Pn. Il montre que, si la série trigonométrique est nulle sur [0, 2π] en dehors d'un ensemble P pour lequel l'un des Pn est vide, alors les coefficients sont nuls.
804
+
805
+ Cherchant à prolonger ce résultat si les Pn sont tous non vides, il définit alors
806
+
807
+
808
+
809
+
810
+ P
811
+
812
+ ω
813
+
814
+
815
+ =
816
+
817
+
818
+
819
+ n
820
+
821
+
822
+ N
823
+
824
+
825
+
826
+
827
+ P
828
+
829
+ n
830
+
831
+
832
+
833
+
834
+ {\displaystyle P^{\omega }=\cap _{n\in \mathbb {N} }P^{n}}
835
+
836
+ , puis Pω+1 comme étant le dérivé de Pω. D'une manière générale, on définit, pour tout ordinal α, l'ensemble Pα+1 comme étant l'ensemble dérivé de Pα, et si α est un ordinal limite, Pα comme étant
837
+
838
+
839
+
840
+
841
+
842
+
843
+ β
844
+ <
845
+ α
846
+
847
+
848
+
849
+ P
850
+
851
+ β
852
+
853
+
854
+ .
855
+
856
+
857
+ {\displaystyle \cap _{\beta <\alpha }P^{\beta }.}
858
+
859
+ René Baire reprendra cette démarche pour la convergence simple des suites de fonctions continues vers une fonction discontinue. Il définit une partie réductible P comme une partie pour laquelle il existe un ordinal α tel que Pα soit vide. Baire montre ensuite que si f est une fonction telle que l'ensemble des points où elle est discontinue est un ensemble réductible, alors f est limite simple d'une suite de fonctions continues.
860
+
861
+ Dans le cas contraire, la suite des Pα se stabilise avant l'ensemble PΩ, où Ω désigne, à nouveau, le premier ordinal non dénombrable. On montre que PΩ est un ensemble parfait.
862
+
863
+ Soit α un ordinal. Notons [0, α] l'ensemble des ordinaux inférieurs ou égaux à α. Cet ensemble peut être muni d'une structure topologique : la topologie de l'ordre, dont une prébase d'ouverts est constituée des parties {x | x > β} et {x | x < β} pour tout ordinal β inférieur ou égal à α. Ces topologies sont sources de nombreux exemples et contre-exemples.
864
+
865
+ Ainsi, si l'on prend α = ω, alors [0, ω[ est l'ensemble ℕ muni de sa topologie discrète usuelle. Son compactifié d'Alexandrov est [0, ω].
866
+
867
+ Si l'on prend α = ω1, le premier ordinal non dénombrable (noté ci-dessus Ω), alors aucune suite strictement inférieure à ω1 ne peut converger vers ω1, bien que ω1 appartienne à l'adhérence de [0, ω1[. En particulier, ω1 n'admet pas de base dénombrable de voisinages et c'est le seul point de [0, ω1] qui soit dans ce cas.
868
+
869
+ Dans tout espace [0, α], les points de la forme β + 1 sont isolés. L'espace [0, α] est compact. Les espaces [0, α] et [0, α[ sont normaux. La planche de Tychonoff [0, ω1]×[0, ω] est normale mais pas complètement normale. La planche de Tychonoff épointée, [0, ω1]×[0, ω] \ {(ω1, ω)}, est complètement régulière mais n'est pas normale. L'espace [0, ω1] est complètement normal, mais pas parfaitement normal. L'espace [0, ω1]×[0, ω1] \ {(ω1, ω1)} est faiblement normal mais pas normal.
870
+
871
+ Une construction similaire donne naissance à la longue droite, un espace topologique analogue à la droite réelle, mais « beaucoup plus long ».
872
+
873
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+ Un ordinateur est un système de traitement de l'information programmable tel que défini par Turing et qui fonctionne par la lecture séquentielle d'un ensemble d'instructions, organisées en programmes, qui lui font exécuter des opérations logiques et arithmétiques. Sa structure physique actuelle fait que toutes les opérations reposent sur la logique binaire et sur des nombres formés à partir de chiffres binaires. Dès sa mise sous tension, un ordinateur exécute, l'une après l'autre, des instructions qui lui font lire, manipuler, puis réécrire un ensemble de données déterminées par une mémoire morte d'amorçage. Des tests et des sauts conditionnels permettent de passer à l'instruction suivante et donc d'agir différemment en fonction des données ou des nécessités du moment ou de l'environnement.
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+ Les données à manipuler sont obtenues, soit par la lecture de mémoires, soit par la lecture d'information en provenance de périphériques internes ou externes (déplacement d'une souris, touche appuyée sur un clavier, température, vitesse, compression…). Une fois utilisés, ou manipulés, les résultats sont écrits, soit dans des mémoires, soit dans des composants qui peuvent transformer une valeur binaire en une action physique (écriture sur une imprimante ou sur un moniteur, accélération ou freinage d'un véhicule, changement de température d'un four…). L'ordinateur peut aussi répondre à des interruptions qui lui permettent d’exécuter des programmes de réponses spécifiques à chacune, puis de reprendre l’exécution séquentielle du programme interrompu.
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+ De 1834 à 1837, Charles Babbage conçoit une machine à calculer programmable en associant un des descendants de la Pascaline (première machine à calculer mécanique inventée par Blaise Pascal) avec des instructions écrites sur le même type de cartes perforées que celles inventées par Jacquard pour ses métiers à tisser[1]. C'est durant cette période qu'il imagine la plupart des caractéristiques de l'ordinateur moderne[2]. Babbage passera le reste de sa vie à essayer de construire sa machine analytique, mais sans succès. Beaucoup de personnes s’y intéressèrent et essayèrent de développer cette machine[3], mais c'est cent ans plus tard, en 1937, qu'IBM inaugurera l'ère de l'informatique en commençant le développement de l'ASCC/Mark I, une machine basée sur l’architecture de Babbage qui, une fois réalisée, sera considérée comme l'achèvement de son rêve[4].
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+ La technique actuelle des ordinateurs date du milieu du xxe siècle. Les ordinateurs peuvent être classés selon plusieurs critères[5] tels que le domaine d'application, la taille ou l'architecture.
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+ Le mot « ordinateur » fut introduit par IBM France en 1955[6],[7] après que François Girard, alors responsable du service publicité de l'entreprise, eut l'idée de consulter son ancien professeur de lettres à Paris, Jacques Perret. Avec Christian de Waldner, alors président d'IBM France, ils demandèrent au professeur Perret, de suggérer un « nom français pour sa nouvelle machine électronique destinée au traitement de l'information (IBM 650), en évitant d'utiliser la traduction littérale du mot anglais computer (« calculateur » ou « calculatrice »), qui était à cette époque plutôt réservé aux machines scientifiques »[8].
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+ En 1911, une description de la machine analytique de Babbage utilisait le mot ordonnateur pour en décrire son organe moteur: « Pour aller prendre et reporter les nombres… et pour les soumettre à l’opération demandée, il faut qu'il y ait dans la machine un organe spécial et variable : c'est l'ordonnateur. Cet ordonnateur est constitué simplement par des feuilles de carton ajourées, analogues à celle des métiers Jacquard… »[9].
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+ Le professeur proposa un mot composé centré autour d'ordonnateur : celui qui met en ordre[10] et qui avait aussi la notion d'ordre ecclésiastique dans l'église catholique (ordinant)[11]. Il suggéra plus précisément « ordinatrice électronique », le féminin ayant pu permettre, selon lui, de mieux distinguer l'usage religieux de l'usage comptable du mot[12].
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+ « IBM France retint le mot ordinateur et chercha au début à protéger ce nom comme une marque. Mais le mot fut facilement et rapidement adopté par les utilisateurs et IBM France décida au bout de quelques mois de le laisser dans le domaine public. »[8]
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+ Selon Bernard Cohen, auteur de l'ouvrage intitulé Howard Aiken: Portrait of a computer pioneer, « les historiens des technologies et les informaticiens intéressés en histoire, ont adopté un certain nombre de caractéristiques qui définissent un ordinateur. C'est ainsi que la question de savoir si le Mark I était ou n'était pas un ordinateur ne dépend pas d'une opinion majoritaire mais plutôt de la définition utilisée. Souvent, quelques-unes des caractéristiques fondamentales nécessaires pour être considérées comme un ordinateur sont :
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+ Une machine n'est généralement pas classifiée comme un ordinateur à moins qu'elle n'ait des caractéristiques supplémentaires comme la possibilité d’exécuter des opérations spécifiques automatiquement et ceci d'une façon contrôlée et dans une séquence prédéterminée. Pour d'autres historiens et informaticiens, il faut aussi que la machine ait été vraiment construite et qu'elle ait été complètement opérationnelle[15]. »
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+ Sans une définition stricte il est impossible d'identifier la machine qui devint le premier ordinateur, mais il faut remarquer certaines des étapes fondamentales qui vont du développement du concept de la machine à calculer programmable par Charles Babbage en 1837 au premier développement de l'ère de l'informatique cent ans plus tard.
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+ En 1834, Charles Babbage commence à développer une machine à calculer programmable, sa machine analytique. Il pense la programmer grâce à un cylindre à picots comme dans les automates de Vaucanson, mais, deux ans plus tard, il remplace ce cylindre par la lecture de cartes Jacquard, et ainsi crée une machine à calculer infiniment programmable[16].
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+ En 1843, Ada Lovelace écrit le premier programme informatique pour calculer les nombres de Bernoulli, pour la machine analytique qui ne sera jamais construite.
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+ Henry Babbage construit une version extrêmement simplifiée de l'unité centrale de la « machine analytique » de son père et l'utilise en 1906, pour calculer et imprimer automatiquement les quarante premiers multiples du nombre Pi avec une précision de vingt-neuf décimales[17], démontrant sans ambiguïté que le principe de la machine analytique était viable et réalisable. En 1886, sa plus grande contribution fut de donner un ensemble mécanique de démonstration d'une des machines de son père à l'université Harvard[18]. C'est cinquante ans plus tard, après avoir entendu la présentation de Howard Aiken sur son super calculateur, qu'un technicien de Harvard, Carmello Lanza, lui fit savoir qu'une machine similaire avait déjà été développée et qu'il lui montra l'ensemble mécanique de démonstration donné par Henry Babbage qui se trouvait dans un des greniers de l'université ; c'est ainsi qu'il découvrit les travaux de Babbage et qu'il les incorpora dans la machine qu'il présenta à IBM en 1937[19]. C'était la troisième fois qu'il essayait de trouver un sponsor pour le développement de sa machine car son projet avait déjà été rejeté deux fois avant l'intégration des travaux de Babbage dans l'architecture de sa machine (une fois par la Monroe Calculating Company[20] et une fois par l'université Harvard[19]).
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+ Leonardo Torres Quevedo remplaça toutes les fonctions mécaniques de Babbage par des fonctions électromécaniques (addition, soustraction, multiplication et division mais aussi la lecture de cartes et les mémoires). En 1914 et en 1920, Il construisit deux machines analytiques, non programmable, extrêmement simplifiées[21] mais qui montraient que des relais électromécaniques pouvaient être utilisés dans une machine à calculer qu'elle soit programmable ou non. Sa machine de 1914 avait une petite mémoire électromécanique et son arithmomètre de 1920, qu'il développa pour célébrer le centième anniversaire de l'invention de l'arithmomètre, était commandé par une machine à écrire qui était aussi utilisée pour imprimer ses résultats.
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+ Percy Ludgate améliora et simplifia les fonctions mécaniques de Babbage mais ne construisit pas de machine. Et enfin, Louis Couffignal essaya au début des années 1930[22], de construire une machine analytique « purement mécanique, comme celle de Babbage, mais sensiblement plus simple », mais sans succès. C'est cent ans après la conceptualisation de l'ordinateur par Charles Babbage que le premier projet basé sur l'architecture de sa machine analytique aboutira. En effet, c'est en 1937 qu'Howard Aiken présenta à IBM un projet de machine à calculer programmable qui sera le premier projet qui finira par une machine qui puisse être, et qui sera utilisée, et dont les caractéristiques en font presque un ordinateur moderne. Et donc, bien que le premier ordinateur ne sera jamais déterminé à l’unanimité, le début de l'ère de l'informatique moderne peut être considéré comme la présentation d'Aiken à IBM, en 1937, qui aboutira par l'ASCC.
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+ Les machines à calculer jouèrent un rôle primordial dans le développement des ordinateurs pour deux raisons tout à fait indépendantes. D'une part, pour leurs origines : c'est pendant le développement d'une machine à calculer automatique à imprimante qu'en 1834 Charles Babbage commença à imaginer sa machine analytique, l’ancêtre des ordinateurs. C’était une machine à calculer programmée par la lecture de cartes perforées (inspirées du Métier Jacquard), avec un lecteur de cartes pour les données et un pour les programmes, avec des mémoires, un calculateur central et des imprimantes et qui inspirera le développement des premiers ordinateurs à partir de 1937 ; ce qui nous amènera aux mainframes des années 1960.
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+ D'autre part, leur propagation se fit grâce à la commercialisation en 1971 du premier microprocesseur, l'Intel 4004, qui fut inventé pendant le développement d'une machine à calculer électronique pour la compagnie japonaise Busicom, qui est à l'origine de l'explosion de la micro-informatique à partir de 1975[23] et qui réside au cœur de tous les ordinateurs actuels quelles que soient leurs tailles ou fonctions (bien que seulement 2 % des microprocesseurs produits chaque année soient utilisés comme unités centrales d'ordinateur, les 98 % restant sont utilisés dans la construction de voitures, de robots ménagers, de montres, de caméras de surveillance[24]…).
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+ Outre les avancées observées dans l'industrie du textile et celles de l'électronique, les avancées de la mécanographie à la fin du XIXe siècle, pour achever les recensements aux États-Unis, la mécanisation de la cryptographie au début du XXe siècle, pour chiffrer puis déchiffrer automatiquement des messages, le développement des réseaux téléphoniques (à base de relais électromécaniques), sont aussi à prendre en compte pour comprendre l'avènement de ce nouveau genre de machine qui ne calculent pas (comme font/faisaient les calculatrices), mais lisent et interprètent des programmes qui -eux- calculent. Pour le monde des idées, avant l'invention de ces nouvelles machines, l'élément fondateur de la science informatique est en 1936, la publication de l'article On Computable Numbers with an Application to the Entscheidungsproblem[25] par Alan Turing qui allait déplacer le centre de préoccupation de certains scientifiques (mathématiciens et logiciens) de l'époque, du sujet de la calculabilité (ou décidabilité) ouvert par Hilbert, malmené par Godël, éclairci par Church, vers le sujet de la mécanisation du calcul (ou calculabilité effective). Dans ce texte de 36 pages, Turing expose une machine théorique capable d'effectuer tout calcul ; il démontre que cette machine est aussi puissante, au niveau du calcul, que tout être humain. Autrement dit, un problème mathématique possède une solution, si et seulement si, il existe une machine de Turing capable de résoudre ce problème. Par la suite, il expose une machine de Turing universelle apte à reproduire toute machine de Turing, il s'agit des concepts d'ordinateur, de programmation et de programme. Il termine en démontrant qu'il existe au moins un problème mathématique formellement insoluble, le problème de l'arrêt.
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+
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+ Peu avant la Seconde Guerre mondiale, apparurent les premières calculatrices électromécaniques, construites selon les idées d'Alan Turing. Les machines furent vite supplantées par les premiers calculateurs électroniques, nettement plus performants.
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+ La fin des années 1930 virent, pour la première fois dans l'histoire de l'informatique, le début de la construction de deux machines à calculer programmables. Elles utilisaient des relais et étaient programmées par la lecture de rouleaux perforés et donc, pour certains, étaient déjà des ordinateurs. Elles ne furent mises en service qu'au début des années 1940, faisant ainsi de 1940 la première décennie dans laquelle on trouve des ordinateurs et des machines à calculer programmables totalement fonctionnels. C'est d'abord en 1937 que Howard Aiken, qui avait réalisé que la machine analytique de Babbage était le type de machine à calculer qu'il voulait développer[26], proposa à IBM de la créer et de la construire ; après une étude de faisabilité, Thomas J. Watson accepta de la construire en 1939 ; elle fut testée en 1943 dans les locaux d'IBM et fut donnée et déménagée à l'université Harvard en 1944, changeant son nom de ASCC à Harvard Mark I ou Mark I.
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+
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+ Mais c'est aussi Konrad Zuse qui commença le développement de son Zuse 3, en secret, en 1939, et qui le finira en 1941. Parce que le Zuse 3 resta inconnu du grand public jusqu’après la fin de la Seconde Guerre mondiale (sauf des services secrets américains qui le détruisirent dans un bombardement en 1943), ses solutions très inventives ne furent pas utilisées dans les efforts communs mondiaux de développement de l’ordinateur.
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+
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+ Six machines furent construites durant ces 9 ans. Elles furent toutes décrites, au moins une fois, dans la multitude de livres de l'histoire de l'informatique, comme étant le premier ordinateur ; aucune autre machine, construite ultérieurement, ne fut décrit comme telle. Ces six précurseurs peuvent être divisées en trois groupes bien spécifiques :
46
+
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+ « Sans un branchement conditionnel, et donc l’implémentation mécanique du mot SI, le plus grand des calculateurs ne serait qu'une super machine à calculer. Il pourrait être comparé à une ligne d'assemblage, tout étant organisé du début à la fin, avec aucune possibilité de changement une fois que la machine est mise en marche[27]. »
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+
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+ — Andrew Hodges, Alan Turing: the enigma, 1983.
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+ « L'ENIAC et le Colosse étaient comme deux kits à assembler, desquelles beaucoup de machines similaires, mais différentes, pouvaient être construites. Aucun n’essaya d’implémenter l'universalité de la « machine de Babbage » dans laquelle la machine n'est jamais modifiée, et où seulement les instructions sont réécrites sur des cartes perforées[29]. »
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+
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+ — Andrew Hodges, Alan Turing: the enigma, 1983.
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+ De ces six machines, seulement quatre furent connues de leurs contemporains, les deux autres, le Colosse et le Z3, utilisées dans l'effort de guerre, ne furent découvertes qu'après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et donc ne participèrent pas au développement communautaire mondial des ordinateurs. Seulement deux de ces machines furent utilisées dans les années 1950, l'ASCC/Mark I et l'ENIAC, et chacune fut éventuellement modifiée pour en faire une machine Turing-complet. En juin 1945 est publié un article fondateur de John von Neumann[30] donnant les bases de l'architecture utilisée dans la quasi-totalité des ordinateurs depuis lors. Dans cet article, von Neumann veut concevoir un programme enregistré et programmé dans la machine. La première machine correspondant à cette architecture, dite depuis architecture de von Neumann est une machine expérimentale la Small-Scale Experimental Machine (SSEM ou baby) construite à Manchester en juillet 1948. En août 1949 la première machine fonctionnelle, fondée sur les bases de von Neumann fut l'EDVAC.
56
+
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+ Cette chronologie[31] demande qu'un ordinateur soit électronique et donc elle commence, en 1946, avec l'ENIAC qui, au départ, était programmé avec des interrupteurs et par le positionnement de fils sur un commutateur, comme sur un ancien standard téléphonique. Les ordinateurs de cette période sont énormes avec des dizaines de milliers de tubes à vide. L'ENIAC faisait 30 m de long, 2,40 m de haut et pesait 30 tonnes. Ces machines n’étaient pas du tout fiables, par exemple, en 1952, dix-neuf mille tubes furent remplacés sur l'ENIAC, soit plus de tubes qu'il n'en contient[32].
58
+
59
+ « L'ENIAC prouva, sans ambiguïté, que les principes de base de l'électronique était bien fondés. Il était vraiment inévitable que d'autres machines à calculer de ce type seraient perfectionnées grâce aux connaissances et à l’expérience acquises sur cette première[33]. »
60
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+ De nouveau, le titre de premier ordinateur commercialisé dépend de la définition utilisée ; trois ordinateurs sont souvent cités. En premier, le BINAC[34], conçu par la Eckert–Mauchly Computer Corporation et livré à la Northrop Corporation en 1949 qui, après sa livraison, ne fut jamais fonctionnel[35],[36]. En deuxième, le Ferranti Mark I, dont le prototype avait été développé par l'université de Manchester, fut amélioré et construit en un exemplaire par la société Ferranti et revendu à l'université de Manchester en février 1951[37]. Et en dernier, UNIVAC I[34], conçu par la « Eckert–Mauchly Computer Corporation », dont le premier fut vendu à l'United States Census Bureau le 30 mars 1951. Une vingtaine de machines furent produites et vendues entre 1951 et 1954[38].
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+ « L'utilisation de transistors au milieu des années 1950 changea le jeu complètement. Les ordinateurs devinrent assez fiables pour être vendus à des clients payants sachant qu'ils fonctionneraient assez longtemps pour faire du bon travail[39]. » Les circuits intégrés réduisirent la taille et le prix des ordinateurs considérablement. Les moyennes entreprises pouvaient maintenant acheter ce genre de machines.
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+
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+ Les circuits intégrés permettent de concevoir une informatique plus décentralisée les constructeurs souhaitant concurrencer le géant IBM. Le microprocesseur fut inventé en 1969 par Ted Hoff d'Intel pendant le développement d'une calculatrice pour la firme japonaise Busicom. Intel commercialisera le 4004 fin 1971. Ted Hoff avait copié l'architecture du PDP-8, le premier mini-ordinateur, et c'est grâce à la technologie de circuits intégrés LSI (large scale integration), qui permettait de mettre quelques milliers de transistors sur une puce[40] qu'il put miniaturiser les fonctions d'un ordinateur en un seul circuit intégré. La fonction première du microprocesseur était de contrôler son environnement. Il lisait des interrupteurs, les touches d'un clavier et il agissait en exécutant les opérations requises (addition, multiplication, etc.) et en affichant les résultats. Le premier ordinateur personnel fut décrit dans le livre d'Edmund Berkeley, Giant brain, or machines that think, en 1949, et sa construction fut décrite dans une série d'articles du magazine Radio-Electronics à partir du numéro d'octobre 1950. En 1972, une société française développe le Micral, premier micro-ordinateur à être basé sur le microprocesseur 8008. Mais l’ordinateur qui créa l'industrie de l'ordinateur personnel est l'Altair 8800[41],[42] qui fut décrit pour la première fois dans le magazine Radio-Electronics de janvier 1975. Bill Gates, Paul Allen, Steve Wozniak et Steve Jobs (ordre chronologique) firent tous leurs débuts dans la micro-informatique sur ce produit moins de six mois après son introduction.
66
+
67
+ Les ordinateurs furent d'abord utilisés pour le calcul (en nombres entiers d'abord, puis flottants). On ne peut cependant les assimiler à de simples calculateurs, du fait de la possibilité quasi infinie de lancer d'autres programmes en fonction du résultat de calculs, ou de capteurs internes ou externes (température, inclinaison, orientation, etc.), ou de toute action de l'opérateur ou de son environnement.
68
+
69
+ Cette création d'un néologisme fut à l'origine de traductions multiples des expressions supercomputer, superordinateur ou supercalculateur.
70
+
71
+ L'expérience a appris à distinguer dans un ordinateur deux aspects, dont le second avait été au départ sous-estimé :
72
+
73
+ Un ordinateur très avancé techniquement pour son époque comme le Gamma 60 de la compagnie Bull n'eut pas le succès attendu, pour la simple raison qu'il existait peu de moyens de mettre en œuvre commodément ses possibilités techniques[réf. nécessaire].
74
+
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+ Le logiciel - et son complément les services (formation, maintenance…) - forme depuis le milieu des années 1980 l’essentiel des coûts d'équipement informatique, le matériel n’y ayant qu'une part minoritaire.
76
+
77
+ Les ordinateurs peuvent être sensibles aux bombes IEM.[réf. nécessaire]
78
+
79
+ Parmi toutes les machines inventées par l'Homme, l'ordinateur est celle qui se rapproche le plus du concept anthropologique suivant : Organe d'entrée, organe de traitement de l'information et organe de sortie. Chez l'humain, les organes d'entrée sont les organes sensoriels, l'organe de traitement est le cerveau dont les logiciels sont l'apprentissage avec des mises à jour constantes en cours de vie, puis les organes de sortie sont les muscles. Pour les ordinateurs modernes, les organes d'entrée sont le clavier et la souris et les organes de sortie, l'écran, l'imprimante, le graveur de DVD, etc. Les techniques utilisées pour fabriquer ces machines ont énormément changé depuis les années 1940 et sont devenues une technologie (c’est-à-dire un ensemble industriel organisé autour de techniques) à part entière depuis les années 1970. Beaucoup utilisent encore les concepts définis par John von Neumann, bien que cette architecture soit en régression : les programmes ne se modifient plus guère eux-mêmes (ce qui serait considéré comme une mauvaise pratique de programmation), et le matériel prend en compte cette nouvelle donne en séparant aujourd'hui nettement le stockage des instructions et des données, y compris dans les caches.
80
+
81
+ L’architecture de von Neumann décomposait l’ordinateur en quatre parties distinctes :
82
+
83
+ L’unité arithmétique et logique ou UAL est l’élément qui réalise les opérations élémentaires (additions, soustractions…), les opérateurs logiques (ET, OU, NI, etc.) et les opérations de comparaison (par exemple la comparaison d’égalité entre deux zones de mémoire). C’est l’UAL qui effectue les calculs de l’ordinateur. L’unité de contrôle prend ses instructions dans la mémoire. Celles-ci lui indiquent ce qu’elle doit ordonner à l’UAL et, comment elle devra éventuellement agir selon les résultats que celle-ci lui fournira. Une fois l’opération terminée, l’unité de contrôle passe soit à l’instruction suivante, soit à une autre instruction à laquelle le programme lui ordonne de se brancher.
84
+
85
+ L'unité de contrôle facilite la communication entre l'unité arithmétique et logique, la mémoire ainsi que les périphériques. Elle gère la plupart des exécutions des instructions dans l'ordinateur.
86
+
87
+ Au sein du système, la mémoire peut être décrite comme une suite de cellules numérotées contenant chacune une petite quantité d’informations. Cette information peut servir à indiquer à l’ordinateur ce qu’il doit faire (instructions) ou contenir des données à traiter. Dans la plupart des architectures, c'est la même mémoire qui est utilisée pour les deux fonctions. Dans les calculateurs massivement parallèles, on admet même que des instructions de programmes soient substituées à d’autres en cours d’opération lorsque cela se traduit par une plus grande efficacité. Cette pratique était jadis courante, mais les impératifs de lisibilité du génie logiciel l'ont fait régresser, hormis dans ce cas particulier, depuis plusieurs décennies. Cette mémoire peut être réécrite autant de fois que nécessaire. La taille de chacun des blocs de mémoire ainsi que la technologie utilisée ont varié selon les coûts et les besoins : 8 bits pour les télécommunications, 12 bits pour l’instrumentation (DEC) et 60 bits pour de gros calculateurs scientifiques (Control Data). Un consensus a fini par être trouvé autour de l’octet comme unité adressable et d’instructions sur format de 4 ou 8 octets.
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+
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+ Dans tous les cas de figure, l'octet reste adressable, ce qui simplifie l'écriture des programmes. Les techniques utilisées pour la réalisation des mémoires ont compris des relais électromécaniques, des tubes au mercure au sein desquels étaient générées des ondes acoustiques, des transistors individuels, des tores de ferrite et enfin des circuits intégrés incluant des millions de transistors.
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+
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+ Les dispositifs d’entrée/sortie permettent à l’ordinateur de communiquer avec l’extérieur. Ces dispositifs sont très importants, du clavier à l’écran. La carte réseau permet par exemple de relier les ordinateurs en réseau informatique, dont le plus grand est Internet. Le point commun entre tous les périphériques d’entrée est qu’ils convertissent l’information qu’ils récupèrent de l’extérieur en données compréhensibles par l’ordinateur. À l’inverse, les périphériques de sortie décodent l’information fournie par l’ordinateur afin de la rendre compréhensible par l’utilisateur.
92
+
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+ Ces différentes parties sont reliées par trois bus, le bus d'adresse, le bus de données et le bus de commande. Un bus est un groupement d'un certain nombre de fils électriques réalisant une liaison pour transporter des informations binaires codées sur plusieurs bits. Le bus d'adresse transporte les adresses générées par l'UCT (Unité Centrale de Traitement) pour sélectionner une case mémoire ou un registre interne de l'un des blocs. Le nombre de bits véhiculés par ce bus dépend de la quantité de mémoire qui doit être adressée. Le bus de données transporte les données échangées entre les différents éléments du système. Le bus de contrôle transporte les différents signaux de synchronisation nécessaires au fonctionnement du système : signal de lecture (RD), signal d'écriture (WR), signal de sélection (CS : Chip Select).
94
+
95
+ La miniaturisation permet d’intégrer l’UAL et l’unité de contrôle au sein d’un même circuit intégré connu sous le nom de microprocesseur. Typiquement, la mémoire est située sur des circuits intégrés proches du processeur, une partie de cette mémoire, la mémoire cache, pouvant être située sur le même circuit intégré que l’UAL.
96
+
97
+ L’ensemble est, sur la plupart des architectures, complété d’une horloge qui cadence le processeur. Bien sûr, on souhaite qu'elle soit le plus rapide possible, mais on ne peut pas augmenter sans limites sa vitesse pour deux raisons :
98
+
99
+ La tendance a été à partir de 2004 de regrouper plusieurs UAL dans le même processeur, voire plusieurs processeurs dans la même puce. En effet, la miniaturisation progressive (voir Loi de Moore) le permet sans grand changement de coût. Une autre tendance, depuis 2006 chez ARM, est aux microprocesseurs sans horloge : la moitié de la dissipation thermique est en effet due aux signaux d'horloge quand le microprocesseur fonctionne ; de plus, un microprocesseur sans horloge a une consommation presque nulle quand il ne fonctionne pas : le seul signal d'horloge nécessaire est alors celui destiné au rafraîchissement des mémoires. Cet atout est important pour les modèles portables.
100
+
101
+ Le principal écart fonctionnel aujourd’hui par rapport au modèle de von Neumann est la présence sur certaines architectures de deux antémémoires différentes : une pour les instructions et une pour les données (alors que le modèle de von Neumann spécifiait une mémoire commune pour les deux). La raison de cet écart est que la modification par un programme de ses propres instructions est aujourd’hui considérée (sauf sur les machines hautement parallèles) comme une pratique à proscrire. Dès lors, si le contenu du cache de données doit être récrit en mémoire principale quand il est modifié, on sait que celui du cache d’instructions n’aura jamais à l’être, d’où simplification des circuits et gain de performance.
102
+
103
+ Les instructions que l’ordinateur peut comprendre ne sont pas celles du langage humain. Le matériel sait juste exécuter un nombre limité d’instructions bien définies. Des instructions typiques comprises par un ordinateur sont par exemple :
104
+
105
+ La plupart des instructions se composent de deux zones : l’une indiquant quoi faire, nommée code opération, et l’autre indiquant où le faire, nommée opérande.
106
+
107
+ Au sein de l’ordinateur, les instructions correspondent à des codes - le code pour une copie étant par exemple 001. L’ensemble d’instructions qu’un ordinateur supporte se nomme son langage machine, langage qui est une succession de chiffres binaires, car les instructions et données qui sont comprises par le processeur (CPU) sont constituées uniquement de 0 (zéro) et de 1 (un) :
108
+
109
+ En général, ce type de langage n'est pas utilisé car on lui préfère ce que l’on appelle un langage de haut niveau qui est ensuite transformé en langage binaire par un programme spécial (interpréteur ou compilateur selon les besoins). Les programmes ainsi obtenus sont des programmes compilés compréhensibles par l'ordinateur dans son langage natif. Certains langages de programmation, comme l’assembleur sont dits langages de bas niveau car les instructions qu’ils utilisent sont très proches de celles de l’ordinateur. Les programmes écrits dans ces langages sont ainsi très dépendants de la plate-forme pour laquelle ils ont été développés. Le langage C, beaucoup plus facile à relire que l’assembleur, permet de produire plus facilement des programmes. Pour cette raison, on l’a vu de plus en plus utilisé à mesure que les coûts du matériel diminuaient et que les salaires horaires des programmeurs augmentaient[réf. nécessaire].
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+
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+ Les logiciels informatiques sont des listes (généralement longues) d’instructions exécutables par un ordinateur. De nombreux programmes contiennent des millions d’instructions, effectuées pour certaines de manière répétitive. De nos jours, un ordinateur personnel exécute plusieurs milliards d’instructions par seconde. Depuis le milieu des années 1960, des ordinateurs exécutent plusieurs programmes simultanément. Cette possibilité est appelée multitâche. C’est le cas de tous les ordinateurs modernes. En réalité, chaque cœur de processeur n’exécute qu’un programme à la fois, passant d’un programme à l’autre chaque fois que nécessaire. Si la rapidité du processeur est suffisamment grande par rapport au nombre de tâches à exécuter, l’utilisateur aura l’impression d’une exécution simultanée des programmes. Les priorités associées aux différents programmes sont, en général, gérées par le système d'exploitation.
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+
113
+ Le système d’exploitation est le programme central qui contient les programmes de base nécessaires au bon fonctionnement des applications de l’ordinateur. Le système d’exploitation alloue les ressources physiques de l’ordinateur (temps processeur, mémoire…) aux différents programmes en cours d’exécution. Il fournit aussi des outils aux logiciels (comme les pilotes) afin de leur faciliter l’utilisation des différents périphériques sans avoir à en connaître les détails physiques.
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+ IBM 370 (1972).
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+ HP 2116 (1974).
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+ Serveur VAX (1975).
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+ Bull-Micral p. 2 français en 1981.
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+ IBM PC 5150 en 1983.
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+ Superordinateur Columbia de la NASA en 2004.
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+ Acer Aspire 8920 (2012).
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Un alphabet (de alpha et bêta, les deux premières lettres de l’alphabet grec) est un système d'écriture constitué d'un ensemble de symboles dont chacun représente, par exemple, un des phonèmes d’une langue.
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+ Chacun des symboles d'un alphabet ou graphèmes, est appelé « lettre ». Dans les cas les plus simples, chaque lettre correspond à un phonème de la langue et inversement. Certaines lettres peuvent recevoir un ou plusieurs diacritiques afin d’étendre le stock de graphèmes si celui-ci est insuffisant pour noter les sons de la langue ou permettre d’éviter les ambiguïtés. De la même manière, un alphabet peut être étendu par l’utilisation de digrammes ou encore de lettres supplémentaires.
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+ Les évolutions phonétiques d’une langue se produisant à un rythme différent de l’évolution écrite, l’écriture alphabétique ne garantit en aucune manière une correspondance biunivoque entre les phonèmes et les graphèmes. Ainsi en français, /s/ se note aussi bien c, ç, s, ss, sc, t ou x. A contrario, s peut se prononcer /s/, /z/ ou être muet. Le français comporte même des homographes non homophones comme dans les phrases « Le vent est à l’est » ou « les poules du couvent couvent ». Certaines langues, notamment les langues construites comme l’espéranto ou le pandunia, ont a contrario une écriture totalement phonétique. Dans la majorité des cas, avec quelques exceptions comme le hongrois, ce sont des langues écrites depuis peu dont la transcription au moyen de signes alphabétiques a fait l’objet d’une recherche planifiée[réf. nécessaire].
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+
11
+ Enfin, un alphabet n'est pas toujours relié à une forme d'écriture manuscrite mais demeure une collection de symboles comme dans les alphabets braille, sémaphore, morse.
12
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13
+ Les plus anciennes traces de l'ancêtre de tous les alphabets actuels se situent dans le désert du Sinaï aux alentours du XVe siècle av. J.-C. Cet alphabet est exclusivement consonantique (abjad). Les lettres sont initialement représentées par des pictogrammes apparentés aux hiéroglyphes égyptiens mais servent à noter une langue sémitique. Par exemple « A » figurait une tête de taureau avec ses cornes ; on a utilisé ce pictogramme pour noter le son initial du nom qui désignait la chose dans la langue (A=aleph, nom du taureau en Hébreu - ou bœuf)[1] ; enfin, on a donné à la lettre alphabétique nouvelle le nom de la chose que figurait le pictogramme originel (aleph est le nom de la lettre A).
14
+
15
+ Les premiers alphabets de l’histoire sont l’alphabet ougaritique et l’alphabet linéaire (ou alphabet protosinaïtique)[2], deux abjad d’ailleurs déjà classés dans l’ordre alphabétique levantin. Il est suivi par celui des Phéniciens, alphabet consonantique de 22 consonnes[3], dont les descendants sont nombreux[4], et parmi lesquels on trouve aussi bien l’alphabet araméen que l’alphabet latin.
16
+
17
+ Les deux premières lettres de l’alphabet grec, α (alpha) et β (bêta), ont pour origine les deux premières lettres phéniciennes : le coup de glotte et /b/, dont le nom signifiait vraisemblablement « taureau » et « maison ».
18
+
19
+ Françoise Briquel-Chatonnet a proposé en 2006 pour les écritures alphabétiques la chronologie suivante :
20
+
21
+ Notes :
22
+
23
+ Les langues dont la notation écrite est récente (nombre de langues africaines), celles dont l'écriture n'est pas latine voire alphabétique (mandarin, japonais) ou celles dont l'écriture est ambiguë et nécessite une explicitation phonétique dans le cadre de textes didactiques sont le plus souvent écrites ou transcrites au moyen de signes alphabétiques (latins pour l'essentiel). Ainsi, certaines langues africaines sont écrites au moyen de l'alphabet pan-nigérian, des langues purement orales le sont de plus en plus grâce à l'alphabet phonétique international (qui permet de noter plus ou moins bien toutes les langues), une langue à écriture non alphabétique comme le mandarin peut être transcrite en pinyin et l'on utilise en phonétique historique des langues romanes la transcription de Bourciez, toutes écritures alphabétiques.
24
+
25
+ On se reportera à la liste des méthodes de transcription pour plus de détails.
26
+
27
+ Certains auteurs de littérature fantastique et de science-fiction ont développé un alphabet imaginaire pour donner un relief supplémentaire aux peuples et aux cultures qu'ils ont créés :
28
+
29
+ « Avez-vous remarqué combien l'Y est une lettre pittoresque qui a des significations sans nombre ? – L'arbre est un Y ; l'embranchement de deux routes est un Y ; le confluent de deux rivières est un Y ; une tête d'âne ou de bœuf est un Y ; un verre sur son pied est un Y ; un lys sur sa tige est un Y ; un suppliant qui lève les bras au ciel est un Y. »
30
+
31
+ Alors qu'il venait d'acquérir vingt-quatre lettrines gravées, un éditeur demanda à Valéry d'y associer vingt-quatre poèmes en prose dont chacun commencerait par une lettre différente. L'écrivain se proposa aussitôt d'y évoquer les vingt-quatre heures du jour, composa le recueil sans tout à fait l'achever, mais ne le publia pas. À certaines lettres de l'alphabet correspondent plusieurs poèmes.
32
+
33
+ Le sonnet de Rimbaud associe les cinq voyelles de l'alphabet français.
34
+
35
+ Le terme alphabet est parfois utilisé pour désigner divers systèmes de codage :
36
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37
+ Par extension, l’alphabet devient un concept mathématique abstrait en théorie mathématique des langages. Mathématiquement, un alphabet est un ensemble, dont les éléments sont appelés lettres, à partir duquel les mots sont engendrés, comme suites de lettres ; cela permet de développer des algorithmes s’appuyant sur cette théorie, avec des applications en informatique notamment (voir la théorie des automates).
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39
+ Une phrase contenant les 26 lettres de l’alphabet est nommée pangramme. Voici quelques exemples :
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+ L’Oregon /ɔ.ʁe.ɡɔ̃/[2] (en anglais : /ˈɔɹɨɡən/[3] Écouter) est un État du Nord-Ouest des États-Unis, situé sur la côte Pacifique entre les États de Washington au nord, de Californie au sud, du Nevada au sud-est, et de l'Idaho à l'est. Ses frontières au nord et à l'est suivent pour l'essentiel les cours du fleuve Columbia et de la rivière Snake. Le territoire orégonais est intégralement traversé par la chaîne des Cascades qui forme une importante barrière climatique : l'ouest de l'État, de climat océanique, est recouvert par la forêt tempérée humide tandis que sa partie est, semi-aride, est occupée par le Haut désert de l'Oregon. Le parc national de Crater Lake se trouve dans le sud de l'État. La réserve indienne de Warm Springs s'étend sur 2 640,2 km2 dans le nord de l'État, sur le versant Est de la chaîne des Cascades.
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+ L'actuel territoire de l'Oregon était occupé par les peuples amérindiens Bannocks, Chinook, Klamaths et Nez-Percé, il est atteint par l'expédition Lewis et Clark en 1805. À partir des années 1830, la piste de l'Oregon est empruntée par les pionniers dont le nombre supplante rapidement celui des autochtones. Le traité de l'Oregon, signé le 15 juin 1846, fixe la frontière américano-canadienne et aboutit à la création du territoire de l'Oregon dont la partie sud-ouest qui forme l'Oregon actuel est admise le 14 février 1859 comme 33e État de l'Union.
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7
+ Entre 1902 et 1908, les efforts de la Direct Legislation League font de l'Oregon un précurseur en matière de démocratie directe (référendum, initiative populaire, révocation populaire des élus[4],[5]) par l'instauration de l'Oregon System[6],[4] qui s'étendra par la suite à d'autres États. L'Oregon est un État traditionnellement démocrate[7]. Il est surnommé « L’État du castor » et ses habitants sont appelés Orégonais et Orégonaises.
8
+
9
+ L'Oregon a pour capitale Salem tandis que la ville la plus peuplée est Portland. Cette dernière s'étend au nord de la vallée de la Willamette qui regroupe 70 % de la population orégonaise[8]. L'ouest de Portland est occupé par le technopole de Silicon Forest qui accueille les principaux centres de recherche d'Intel, l'Oregon est également le berceau de Nike et de Columbia Sportswear Company.
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11
+ En 2019, sa population s'élève à 4 217 737 habitants[9].
12
+
13
+ L'origine de son nom demeure inconnue et est sujette à de nombreuses controverses. Selon certains, le nom d'Oregon pourrait provenir de la déformation du mot français « ouragan ». On le surnomme The Beaver State, ce qui signifie « l’État du castor ». Le nom est parfois orthographié Orégon en français[10].
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+
15
+ L'histoire de l'Oregon a commencé le jour de Noël 1755. À cette date, l'État a été submergé par une très violente tempête et c'est, sans doute, cette catastrophe qui inspira son nom à celui-ci.
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17
+ Les premiers habitants de l'Oregon furent les Amérindiens organisés en tribus : Bannocks, Chinook, Klamaths et Nez-Percés.
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+ James Cook longe la côte en 1778 à la recherche du fameux passage du Nord-Ouest entre l'océan Atlantique et l'océan Pacifique. En 1792, la région est explorée à la fois par le Britannique George Vancouver et l'Américain Robert Gray : c'est le début de la rivalité des deux pays pour l'Oregon.
20
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+ Peu de temps après la vente de la Louisiane en 1803, le président américain Thomas Jefferson envoie Lewis et Clark explorer les nouveaux territoires. Le succès de l'expédition est dû en grande partie à la présence de l'Amérindienne Sacagawea, guide et interprète shoshone, et de son mari, Toussaint Charbonneau, trappeur canadien-français. L'expédition Lewis et Clark passe par les chutes de Celilo et par l'emplacement de Portland. Lewis put observer le Mont Hood. Les explorateurs passent l'hiver sur la rive sud de la Columbia et construisent le Fort Clatsop près de l'embouchure de la Columbia. En 1811, le financier new-yorkais John Jacob Astor y établit Fort Astoria, le premier campement blanc de la région. Son intention était de fonder un réseau de postes de traite des fourrures qui ferait concurrence aux trappeurs anglo-français de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Il faut également compter avec la présence des comptoirs russes. Quelques années plus tard, Jean Baptiste McLoughlin construit Fort Vancouver en 1825.
22
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23
+ En 1804, le baron russe Alexandre Baranov dirige la Compagnie russe d'Amérique mais ne colonise pas entièrement l'Alaska. De 1812 à 1841, les russes contrôlent Fort Ross, en Californie, et Fort Elizabeth, dans le Royaume d'Hawaï mais leur monopole sur le commerce des fourrures décline et le baron Alexandre Baranov décède en 1819. Un traité russo américain est ratifié le 11 janvier 1825 et contient six articles, qui donnent aux russes la Côte pacifique américaine, mais les britanniques sont aussi dans la région. Les russes sont alors peu à peu marginalisés: en 1839 ils doivent accepter un accord avec la Compagnie de la Baie d'Hudson, qui opère le Fort Stikine (en) sur la côte pacifique américaine.
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25
+ Dans les années 1830, des missionnaires venus de la côte est des États-Unis ainsi que des Jésuites français tentent d'évangéliser les Amérindiens. Ainsi, Marcus Whitman s'installe chez les Cayuses qui finissent par le tuer en 1847[11]. François-Norbert Blanchet (1795 - 1883) était un missionnaire et un prélat catholique. Premier archevêque d'Oregon City en 1846, il fut l'un des premiers à évangéliser l'Ouest américain et canadien. Le secteur fut divisé en trois par les autorités de Rome. Son frère Augustin-Magloire Blanchet fut à son tour nommé premier évêque de Walla Walla, dans l'État de Washington en 1846, alors que le père Modeste Demers était nommé évêque de l'île de Vancouver.
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+
27
+ En 1842-1846, l'ouverture de la piste de l'Oregon puis le traité avec le Royaume-Uni (Traité de l'Oregon) provoqua l'afflux massif de nouveaux colons. Ce traité règle le contentieux qui opposait les deux pays sur le tracé de la frontière des territoires du nord-ouest. La limite est fixée au 49e parallèle nord. Le territoire de l'Oregon est officiellement organisé en 1848 et reconnu par le Royaume-Uni. L'Oregon est érigé en État le 14 février 1859.
28
+
29
+ L'arrivée du chemin de fer dans les années 1880 a contribué à développer l'exportation du bois et du blé. Le barrage de Bonneville, construit en 1943 sur la Columbia, renforça l'industrialisation de l'État.
30
+
31
+ Il faut néanmoins souligner que la création de l'État de l'Oregon répond à une « utopie raciste »[12] : la première constitution de l'État, en 1857, interdit ainsi explicitement aux Noirs de vivre, travailler, ou s'installer en Oregon : « No free negro, or mulatto, not residing in this State at the time of the adoption of this Constitution, shall come, reside, or be within this State, or hold any real estate, or make any contracts, or maintain any suit therein [...] »[13] (art. 1, section 35). Ces interdictions ne sont levées qu'en 1926[14].
32
+
33
+ Rattlesnake Pete, Réserve indienne d'Umatilla.
34
+
35
+ Les territoires de chasses revendiqués par les Russes sur le continent américain au XIXe siècle.
36
+
37
+ Le différend américano-britannique sur la région de l'Oregon.
38
+
39
+ Circa dans les années 1920.
40
+
41
+ L'Oregon mesure 475 kilomètres dans sa plus grande largeur entre le nord et le sud et 676 km dans sa plus grande longueur entre l'ouest et l'est. Il s'étend entre 42° et 46°15' de latitude nord, ce qui correspond approximativement aux latitudes des villes de Sofia, Zurich, Venise, Zagreb et de Montréal et entre 116°45' et 124°30' de longitude ouest. Avec une surface terrestre de 248 631 km2, soit près de celle du Royaume-Uni, il se classe au dixième rang des États américains les plus vastes. L’État de l'Oregon possède à l'ouest une façade maritime qui donne sur l'océan Pacifique. Il possède des frontières naturelles au nord et à l'est, les cours du fleuve Columbia et de la rivière Snake.
42
+
43
+ L’État de l'Oregon a une altitude moyenne de 1 004 mètres. Il présente un relief complexe. Cependant plusieurs grands ensembles peuvent être mis en évidence. Une chaîne côtière pas très haute s'élève directement au-dessus de l'océan Pacifique, ne laissant place qu'à de rares plaines sur la côte. Cette chaîne côtière assez étroite au nord s'élargit au sud et peut être divisée en deux sections: au nord la chaîne côtière de l'Oregon dont le point culminant est le Marys Peak (1 250 m) et au sud les Klamath Mountains et les Siskiyou Mountains dont le point culminant est le Mont Ashland (2 296 m). Une deuxième chaîne de montagnes beaucoup plus haute, la chaîne des Cascades, est parallèle à cette chaîne côtière mais située plus en retrait à l'intérieur des terres à une distance comprise entre 100 et 200 km du littoral. Elle culmine au Mont Hood (3 426 m dans le nord de l'Oregon). Une profonde dépression appelée la Vallée de la Willamette, du nom du principal cours d'eau qui la traverse, sépare la chaine côtière de l'Oregon de la chaîne des Cascades. Au sud il n'existe pas par contre de séparation nette entre ces deux chaînes. Plus à l'est au-delà de la chaîne des Cascades s'étend l'outback, une vaste région plus ou moins désertique occupant les deux tiers de l'Oregon faite de hauts plateaux dont l'altitude dépasse le plus souvent les 1 000 mètres et de montagnes. Le tiers nord se rattache au plateau du Columbia, qu'entaille le fleuve du même nom. Les deux tiers sud se rattachent au Grand Bassin. Il s'agit d'une région en grande partie mal drainée faite de cuvettes, la plus importante étant celle du Bassin de Harney. Des lacs salés sans émissaire appelés localement playas occupent le fond de ces dépressions.
44
+
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+ Le tableau ci-dessous liste les 12 plus hauts sommets de l'Oregon dont la hauteur de culminance dépasse 2 600 mètres. Huit d'entre eux appartiennent à la chaîne des Cascades et sont des volcans. Les quatre autres appartiennent à des chaînes de montagnes de l'arrière-pays[15].
46
+
47
+ La chaîne des Cascades est couronnée de nombreux volcans. Ainsi le mont Hood, le plus haut sommet de l'Oregon, est en fait un stratovolcan et le Crater Lake est un lac de caldeira vieux de 7 700 ans né de l'effondrement du volcan Mazama. Cette activité volcanique est due à l'enfoncement de la plaque tectonique Juan de Fuca, une micro-plaque océanique, sous la plaque nord américaine. Cette plaque Juan de Fuca est en fait un vestige de l'ancienne plaque Farallon et elle est inexorablement condamnée à disparaître. L'Oregon est aussi sujet à des séismes. Ils impliquent cette même plaque Juan de Fuca. Le dernier séisme majeur s'est produit dans la région le 26 janvier 1700 et sa magnitude a été estimé entre 8,7 et 9,2. Il a provoqué un tsunami qui a frappé les côtes japonaises de l'autre côté du Pacifique.
48
+
49
+ Les sols de la Vallée de la Willamette doivent leur fertilité à des inondations répétées. En effet la rivière Columbia qui longe la frontière septentrionale de l'Oregon sur une grande longueur, inonda à plusieurs reprises entre il y a 15 000 et 13 000 ans cette vallée, à la suite de la rupture de barrages de glace sur la rivière Clark Fork.
50
+
51
+ Le plateau de la Columbia est un vaste plateau constitué d'épais dépôts de roches basaltiques auquel les géologues donnent le nom de trapp. Ces dépôts résultent de vastes épanchements de lave datant de la fin du Miocène et du début du Pliocène.
52
+
53
+ La région du Grand Bassin est une des régions du globe où la croûte terrestre est la plus fine malgré l'altitude élevée des plateaux et des montagnes qui la composent. Elle résulte d'une extension locale de la croûte de la plaque nord-américaine mais celle-ci demeure à l'heure actuelle mal expliquée.
54
+
55
+ Le climat de l'Oregon présente d'importantes variations d'une région à une autre en raison de son relief compartimenté et de son extension en latitude. Ainsi sur son territoire se côtoient les types de climats suivants : océanique, méditerranéen, désertique et alpin.
56
+
57
+ Les régions qui bordent le Pacifique sont soumises directement à l'influence maritime de l'océan et connaissent un climat de type océanique, à la fois doux et humide, voire méditerranéen, avec des étés plus chauds et plus secs, pour les régions un peu plus à l'intérieur des terres voisines de la Californie. En hiver, la côte est régulièrement battue par des tempêtes qui laissent des quantités importantes de pluie et donnent souvent de très forts vents. Un exemple extrême de ce phénomène est la Tempête du Columbus Day de 1962. Par contre les hauts plateaux, à l'est, échappent totalement à cette influence maritime car la chaîne des Cascades fait obstacle aux masses d'air humides et aux perturbations en provenance du Pacifique. Ces régions ont un climat à la fois continental et semi-aride.
58
+
59
+ Les premières pentes de la chaîne côtière sont les plus arrosées et reçoivent des précipitations abondantes comprises entre 1 500 et 3 000 mm par an. Celles-ci ont lieu surtout en hiver et prennent la forme de chutes de neige en altitude. Dans la Vallée de la Willamette où se concentre la majeure partie de la population de l'État les précipitations annuelles avoisinent les 1 000 mm. Par contre les plateaux orientaux ne reçoivent que de 200 à 400 mm de précipitations annuellement. Ainsi Valsetz (altitude : 350 m), située dans la chaîne côtière de l'Oregon, est la localité la plus arrosée de l'état avec une pluviométrie annuelle de 3 243 mm, tandis que Whitehorse Ranch (altitude : 1 335 m) située dans le désert du Grand Bassin, est la moins arrosée de l'État, avec seulement 204 mm[16].
60
+
61
+ Ci-dessous les relevés météorologiques respectifs des villes de Astoria, Grants Pass et Klamath Falls illustrent parfaitement cette diversité des climats.
62
+
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65
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67
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68
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69
+ En se rendant de la côte Pacifique aux plateaux du Grand Bassin, l'on passe d'une végétation de type forêt tempérée à une végétation adaptée au désert. L'ouest de l'Oregon est aussi réputé que le nord de la Californie pour ses espaces boisés de séquoias, même s'il n'abrite pas le parc national de Redwood.
70
+
71
+ L'Oregon compte de nombreux lacs. La région appartenant au Grand Bassin concentre notamment un grand nombre de lacs endoréiques.
72
+
73
+ Parmi les nombreux affluents du fleuve Columbia citons :
74
+
75
+ Parmi les fleuves côtiers citons :
76
+
77
+
78
+
79
+ On retrouve 10 aires protégées gérées par le National Park Service dans l'État[18] :
80
+
81
+ L'État de l'Oregon est divisé en 36 comtés[19].
82
+
83
+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini huit aires métropolitaines et douze aires micropolitaines dans l'État de l'Oregon[20].
84
+
85
+ (2 226 009)
86
+
87
+ (2 314 554)
88
+
89
+ (4,0 %)
90
+
91
+ (53 936)
92
+
93
+ (53 089)
94
+
95
+ (-1,6 %)
96
+
97
+ En 2010, 97,4 % des Orégonais résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 83,0 % dans une aire métropolitaine et 14,5 % dans une aire micropolitaine. L'aire métropolitaine de Portland-Vancouver-Hillsboro regroupait à elle seule 46,7 % de la population de l'État.
98
+
99
+ Le Bureau de la gestion et du budget a également défini quatre aires métropolitaines combinées dans ou en partie dans l'État de l'Oregon.
100
+
101
+ (2 921 408)
102
+
103
+ (3 022 178)
104
+
105
+ (3,5 %)
106
+
107
+ (697 535)
108
+
109
+ (729 547)
110
+
111
+ (4,5 %)
112
+
113
+ En 2010, l'aire métropolitaine combinée de Portland-Vancouver-Salem regroupait 62,2 % de la population de l'État.
114
+
115
+ L'État de l'Oregon compte 241 municipalités[21], dont 17 de plus de 30 000 habitants.
116
+
117
+ La municipalité de Portland était la 29e municipalité la plus peuplée des États-Unis en 2013.
118
+
119
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population de l'Oregon à 4 217 737 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 10,09 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 3 831 074 habitants[1]. Depuis 2010, l'État connaît la 23e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
120
+
121
+ Avec 3 831 074 habitants en 2010, l'Oregon était le 27e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 1,24 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le nord du comté de Linn[22].
122
+
123
+ Avec 15,41 hab./km2 en 2010, l'Oregon était le 39e État le plus dense des États-Unis.
124
+
125
+ Le taux d'urbains était de 81,0 % et celui de ruraux de 19,0 %[23].
126
+
127
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 11,9 ‰[24] (11,6 ‰ en 2012[25]) et le taux de mortalité à 8,3 ‰[26] (8,4 ‰ en 2012[27]). L'indice de fécondité était de 1,79 enfants par femme[24] (1,74 en 2012[25]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 4,9 ‰[26] (5,3 ‰ en 2012[27]). La population était composée de 22,62 % de personnes de moins de 18 ans, 9,36 % de personnes entre 18 et 24 ans, 26,72 % de personnes entre 25 et 44 ans, 27,37 % de personnes entre 45 et 64 ans et 13,93 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 38,4 ans[28].
128
+
129
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 98 992) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 41 212) avec un excédent des naissances (146 600) sur les décès (105 388), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 56 636) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 20 269) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 36 367)[29].
130
+
131
+ Selon des estimations de 2013, 89,0 % des Orégonais étaient nés dans un État fédéré, dont 46,2 % dans l'État de l'Oregon et 42,8 % dans un autre État (25,3 % dans l'Ouest, 8,6 % dans le Midwest, 5,2 % dans le Sud, 3,6 % dans le Nord-Est), 1,1 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 10,0 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (46,4 % en Amérique latine, 28,5 % en Asie, 16,7 % en Europe, 3,6 % en Amérique du Nord, 3,1 % en Afrique, 1,7 % en Océanie). Parmi ces derniers, 39,7 % étaient naturalisés américain et 60,3 % étaient étrangers[30],[31].
132
+
133
+ Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait 120 000 immigrés illégaux, soit 3,1 % de la population[32].
134
+
135
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 83,65 % de Blancs, 3,78 % de Métis, 3,69 % d'Asiatiques (0,81 % de Chinois, 0,68 % de Viêts), 1,81 % de Noirs, 1,39 % d'Amérindiens, 0,35 % d'Océaniens et 5,34 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
136
+
137
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (3,47 %), principalement blanche et amérindienne (1,16 %), blanche et asiatique (0,85 %), blanche et autre (0,53 %) et blanche et noire (0,50 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (0,31 %).
138
+
139
+ Les non-hispaniques représentaient 88,25 % de la population avec 78,46 % de Blancs, 3,64 % d'Asiatiques, 2,87 % de Métis, 1,70 % de Noirs, 1,11 % d'Amérindiens, 0,33 % d'Océaniens et 0,14 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 11,75 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (9,65 %)[28].
140
+
141
+ En 2010, l'État de l'Oregon avait la 7e plus forte proportion d'Océaniens et la 10e plus forte proportion d'Amérindiens des États-Unis.
142
+
143
+ L'État comptait également le 7e plus grand nombre d'Océaniens (13 404) des États-Unis.
144
+
145
+ À l'instar des autres États du pays, l'Oregon connaît depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 1990 en raison notamment d'une immigration importante en provenance du Mexique et de l'Asie, d’un âge médian plus élevé (42,4 ans[34]) que les autres populations (23,6 ans pour les Hispaniques[35]), d'une plus forte natalité des populations hispanique, noire, amérindienne et asiatique et d'une augmentation substantielle des unions mixtes. En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 63,2 % des enfants de moins de 5 ans (23,3 % pour les Hispaniques, 6,1 % pour les Métis, 3,4 % pour les Asiatiques, 2,1 % pour les Noirs, 1,1 % pour les Amérindiens) et 63,1 % des enfants de moins de 1 an (23,6 % pour les Hispaniques, 6,5 % pour les Métis, 3,0 % pour les Asiatiques, 2,1 % pour les Noirs et 1,0 % pour les Amérindiens)[36].
146
+
147
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 87,7 %, dont 77,3 % de Blancs, 3,8 % d'Asiatiques, 3,5 % de Métis et 1,7 % de Noirs, et celle des Hispaniques à 12,3 %[37].
148
+
149
+ En 2000, les Orégonais s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (20,5 %), anglaise (13,2 %), irlandaise (11,9 %), américaine (6,4 %), mexicaine (6,3 %), norvégienne (4,3 %), française (3,7 %), italienne (3,3 %), écossaise (3,2 %) et suédoise (3,1 %)[38].
150
+
151
+ L'État avait la 4e plus forte proportion de personnes d'origine basque (0,1 %), la 5e plus forte proportion de personnes d'origine néerlandaise (2,6 %), les 7e plus fortes proportions de personnes d'origine anglaise, écossaise et scot d'Ulster, la 8e plus forte proportion de personnes d'origine norvégienne ainsi que la 9e plus forte proportion de personnes d'origine portugaise.
152
+
153
+ L'État abrite la 21e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 40 650 Juifs en 2013 (8 785 en 1971), soit 1,0 % de la population. Ils se concentraient essentiellement dans l'agglomération de Portland-Vancouver-Hillsboro (33 900)[39]. Ils constituaient une part significative de la population dans le comté de Multnomah (2,7 %).
154
+
155
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Cherokees (7,6 %), Warm Springs (5,9 %), Amérindiens du Mexique (5,8 %), Grand Ronde (4,0 %), Siletz (3,9 %) et Klamaths (3,5 %)[40].
156
+
157
+ Les Hispaniques étaient essentiellement originaires du Mexique (82,2 %)[41]. Composée à 44,2 % de Blancs, 7,8 % de Métis, 2,3 % d'Amérindiens, 0,9 % de Noirs, 0,4 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 44,2 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 24,1 % des Métis, 19,7 % des Amérindiens, 6,2 % des Blancs, 6,1 % des Noirs, 5,3 % des Océaniens, 1,3 % des Asiatiques et 97,3 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories[42].
158
+
159
+ L'État avait la 8e plus forte proportion de personnes originaires du Mexique (9,65 %).
160
+
161
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Chinois (21,9 %), Viêts (18,5 %), Indiens (11,9 %), Philippins (11,2 %), Coréens (10,8 %), Japonais (8,6 %) et Laotiens (3,3 %)[43].
162
+
163
+ L'État avait les 5e plus fortes proportions de Viêts (0,68 %) et de Japonais (0,32 %) ainsi que la 10e plus forte proportion de Laotiens (0,12 %).
164
+
165
+ L'État comptait également le 9e plus grand nombre de Japonais (12 085) ainsi que les 10e plus grands nombres de Laotiens (4 692) et de Hmongs (2 722).
166
+
167
+ Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (91,8 %), principalement blanche et amérindienne (30,8 %), blanche et asiatique (22,5 %), blanche et autre (14,0 %), blanche et noire (13,3 %) et blanche et océanienne (3,2 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (8,2 %)[44].
168
+
169
+ Selon l'United States Conference of Catholics Bishops (USCCB)[46], les catholiques représentaient 11,8 % de la population en 2008.
170
+
171
+ Selon des estimations effectuées par le docteur en Géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État comptait 0,5 % de Musulmans en 2000[47].
172
+
173
+ L'Oregon n'a pas de langue officielle.
174
+
175
+ Le Gouvernement fédéral a défini dix réserves indiennes dans ou en partie dans l'État de l'Oregon.
176
+
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+ (334)
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+
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+ (313)
180
+
181
+ En 2010, 8 611 Orégonais résidaient dans une réserve indienne, soit 0,2 % de la population de l'État.
182
+
183
+ L'Oregon abrite des paysages variés et de nombreuses espèces protégées, mais les polluants émis par l’agriculture, les villes et l’industrie contribuent sans doute au phénomène des zones mortes, récurrentes et marquées sur cette partie du littoral des États-Unis depuis la fin du XXe siècle[51]. La ville de Portland a depuis 1990 développé un important programme de gestion alternative des eaux pluviales avec divers projets vitrines incluant l’aménagement de parkings et noues collectant épurant les eaux de ruissellement, ainsi que des « rues écologiques » dites Green Streets. Le premier projet, de mini linear wetland (« mini-zone humide linéaire ») ayant servi de vitrine a associé dix étangs paysagés collectant, filtrant, lagunage puis infiltrant vers la nappe les pluies tombant sur 700 places de parking[52].
184
+
185
+ En 1902, pendant l’ère progressiste, grâce notamment aux efforts de son gouverneur, William Simon U'Ren (en), fondateur de la section locale de la « Ligue pour la législation directe », l’État adopte, lors d'un scrutin organisé par le pouvoir législatif, une réforme extrêmement populaire qui autorise le recours au référendum et l'initiative citoyenne. L'Oregon est le deuxième État, après le Dakota du Sud, à se doter d'un tel système que la moitié environ des autres États de l'Union ont ensuite adopté[53],[54]. En 1904, l’Oregon devient le premier État à introduire, à travers deux lois, des dispositions législatives précédant la tenue d’un scrutin électoral, dont l’organisation d'élections primaires, bientôt adoptées par la moitié des États américains[53]. En 1908, la constitution de l'Oregon est modifiée pour permettre la révocation des élus par un vote populaire.
186
+
187
+ L'Oregon est resté un État politiquement progressiste, bien que fortement partagé entre l'Est et le sud républicain et l'ouest et le nord-ouest démocrate. L'État penche néanmoins aujourd'hui vers les démocrates, majoritaires dans les comtés urbains de la côte ouest.
188
+
189
+ L'Oregon est entré dans l'Union avec une constitution qui, en 1858, interdisait l'installation de noirs sur son territoire. Cette disposition avait été prise pour que le nouvel État ne soit pas l'objet du conflit politique entre unionistes nordistes et sécessionnistes sudistes. Cette interdiction ne fut levée qu'en 1925 et ce n'est qu'en 2002 que les derniers termes racistes furent retirés de la constitution.
190
+
191
+ Depuis 1988, l'Oregon a continuellement voté pour les candidats démocrates à l'élection présidentielle. Si en novembre 2000, le candidat démocrate Al Gore ne l'emporte qu'avec 7 000 voix d'avance (soit 46,96 %) contre le candidat républicain George W. Bush (qui obtient 46,52 %), en novembre 2004 en revanche, le candidat démocrate John Kerry emporte plus largement les 7 grands électeurs de l'État en y obtenant 51,35 % des voix contre 47,19 % à George W. Bush et en novembre 2008, le démocrate Barack Obama s'impose plus franchement encore contre le républicain John McCain avec 56 % des suffrages contre 42,83 %. La tendance n'a pas changé en 2016 et face au président élu Donald Trump qui a récolté 39,1 % des voix en Oregon, la démocrate Hillary Clinton, élue en Oregon, a obtenu 50,1 % des voix[55].
192
+
193
+ Depuis le 18 février 2015, le gouverneur, élu pour quatre ans, est la démocrate Kate Brown.
194
+ Tous les postes élus de l'exécutif sont détenus par des démocrates.
195
+
196
+ Depuis la réforme progressiste de 1902, les citoyens de l'Oregon ont la possibilité de faire approuver des propositions de lois et des amendements à la constitution par le biais de référendum d'initiative populaire. En novembre 2004, les électeurs de l'État rejetaient massivement par référendum toute légalisation du mariage homosexuel.
197
+
198
+ L'Oregon est également depuis 1981 un pionnier du vote par correspondance-courrier étendue progressivement à toutes les élections. En 2000, l'Oregon est le premier État où l'élection présidentielle s'est effectuée intégralement par correspondance.
199
+
200
+ Instituée en 2011 comme élément permanent du processus de votation de l’Oregon, la Citizens’ Initiative Review, composée de groupes diversifiés de 24 citoyens tirés au sort sur les listes électorales, délibère et rédige une déclaration d’une page dans laquelle figurent les différentes informations factuelles jugées importantes sur le futur référendum qui seront officiellement communiquées, sous la forme d’une brochure, à l’ensemble des électeurs : selon Katherine R. Knobloch, John Gastil (en) et Tyrone Reitman, avant la CIR, « aucune législation n’avait mis en place une innovation délibérative qui accorde autant de pouvoir politique à un échantillon aléatoire de la population »[53].
201
+
202
+ La législature de l'Oregon se compose d'un Sénat de 30 membres élus pour 4 ans et d'une Chambre des représentants de 60 membres élus pour 2 ans. Lors de la législature 2017-2019, la Chambre des représentants se partage entre 35 démocrates et 25 républicains alors que 17 démocrates dominent 13 républicains au Sénat[56].
203
+
204
+ Au niveau fédéral, les deux sénateurs de l'État au Congrès fédéral sont les démocrates Ron Wyden, depuis 1996, et Jeff Merkley, depuis 2009, et quatre des cinq représentants à la Chambre des représentants des États-Unis sont des démocrates.
205
+
206
+ Le Sénateur Ron Wyden
207
+
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+ Le Sénateur Jeff Merkley
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210
+ L'Oregon est un État assez riche. Dans le secteur primaire, la région produit des céréales (blé, avoine, maïs…), des légumes, des fruits. L'élevage est dominé par les bovins (lait et viande) et les volailles. On y pratique l'ostréiculture et la pêche au saumon. L'exploitation forestière apporte des ressources non négligeables.
211
+
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+ Le siège social de Nike se trouve à Beaverton.
213
+
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+ La technopole de Silicon Forest à Portland.
215
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216
+ Intel a ses plus gros centres à l'ouest de Portland, avec environ 19 500 employés début 2016[57].
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+ La Chambre de commerce de l'Oregon pour sa part a pour principale mission d'appuyer et représenter le monde des affaires local d'Oregon en insistant sur les questions commerciales et en renforçant les chambres locales de l'État[58].
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+ L’oreille est l'organe qui sert à capter et intensifier le son. Elle est le siège du sens de l'ouïe. L'oreille interne joue également un rôle important dans l'équilibre du corps immobile ou en mouvement[1].
4
+
5
+ Dans le langage courant, ce mot fait le plus souvent référence à la partie extérieure bien visible, c'est-à-dire le pavillon de l'oreille. Mais le mot s'applique aussi au système entier, l’appareil auditif, aussi bien externe qu'interne, qui effectue la collection et la compréhension des sons. Seuls les vertébrés ont des oreilles, toutefois de nombreux invertébrés sont capables de percevoir les sons ou les vibrations en faisant appel à d'autres capteurs sensoriels ou de situation.
6
+
7
+ Le mot de genre féminin oreille est attesté en ancien français vers 1080 dans la Chanson de Roland, il provient directement du latin aurĭcǔla, ae, diminutif féminin qui a remplacé le mot latin classique également féminin auris, auris, signifiant l'oreille[2]. Le mot auricula ne désigne en latin que l'oreille externe, le petit lobe, le petit bout visible de l'oreille, voire la petite oreille, l'oreille délicate en poésie, sans oublier le sens de l'ouïe. Les mots auricule et auriculaire sont des formations savantes à partir du latin médiéval au XIVe siècle et au début du XVIe siècle. Les mots de la famille d'oreille sont assez semblables : oreillard, oreiller, oreillette, oreillon, oreillons…
8
+
9
+ Le mot grec ancien désignant l'oreille ou l'anse de vase, ous, ôtos se retrouve par sa racine au génitif ot(o) dans notre langue médicale savante, avec otoscope, otalgie, otite... Le latin auris remonterait à une forme primitive ausis, proche du cas sujet grec, mettant en lumière la racine indo-européenne au(s), signifiant « entendre, percevoir par les oreilles ». Ainsi on peut rapprocher du mot auricula le verbe latin audio, audire à l'origine du verbe ouïr et du sens de l'ouïe, et le verbe latin auscultare, dont les héritiers en français sont la forme savante ausculter et la forme populaire écouter.
10
+
11
+ La constitution de l'appareil auditif diffère grandement selon les animaux. Il n'est pas véritablement question d'« oreille » chez de nombreuses espèces, même si elles perçoivent des sons ou des vibrations extérieures[3].
12
+
13
+ Chez les invertébrés, lorsqu'il est localisé, l'appareil auditif consiste la plupart du temps en une simple cavité résistante, avec quelques concrétions calcaires, reliée à un nerf. Ils n'ont pas véritablement d'oreilles[3].
14
+
15
+ Les poissons sont dotés d'un appareil auditif cartilagineux situé dans la cavité crânienne. Il est simplement composé d'un sac que surmontent deux ou trois canaux semi-circulaires. Il n'y a pas d'oreille externe, ni de tympan car, dans l'eau, les sons sont perçus principalement à travers les os du crâne[3]. Les amphibiens ou les reptiles ont un tympan apparent, au niveau de la peau, sans oreille externe.
16
+
17
+ Les oiseaux n'ont pas de pavillon charnu mais ont l'oreille interne et l'oreille moyenne caractéristiques des diapsides. Toutefois les plumes des disques faciaux, présents chez certaines espèces nocturnes, jouent un rôle similaire au pavillon auriculaire[4].
18
+
19
+ Animaux n'ayant pas de pavillon :
20
+
21
+ Bulle auditive chez la Grande Sauterelle Verte.
22
+
23
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
24
+
25
+ La plupart des mammifères, dont l'être humain, possèdent deux oreilles, une de chaque côté de la tête. Certains animaux, par exemple les canidés ou les équidés, peuvent mouvoir les pavillons de leurs oreilles en direction de la source du son. Chez l'humain les muscles permettant ce type de mouvement se sont atrophiés et sont généralement inutilisables[5]. Les oreilles mobiles servent aussi de moyen de communication visuelle, leur position indiquant l'humeur de l'animal.
26
+
27
+ Les chauves-souris ont des oreilles très différentes des autres mammifères avec parfois un pavillon et souvent un tragus très développé (qui accentue la stéréophonie et l'écholocation) ; l'oreille interne est extrêmement longue ce qui donne, à cette famille, la possibilité d'entendre un spectre auditif très étendu notamment dans les fréquences aiguës inaudibles pour l'homme. Avoir de grandes oreilles permet à des animaux comme l'éléphant de réguler leur température par fortes chaleurs.
28
+
29
+ Chez les mammifères, l'oreille reprend plus ou moins l'organisation de l'oreille humaine[3].
30
+
31
+ L'oreille externe comprend deux segments : le pavillon et le conduit auditif externe.
32
+
33
+ Le pavillon est une lame plissée sur elle-même en divers sens, ovalaire à grosse extrémité supérieure en ayant dans son ensemble la forme d'un pavillon de cornet acoustique. Le pavillon possède un squelette fait de cartilage élastique lui permettant de reprendre sa position normale après une déformation. À ce niveau il n'existe pas de tissu cellulaire sous-cutané. La partie inférieure du pavillon est représentée par le lobe de l'oreille dont la partie centrale est adipeuse, peu innervée et richement vascularisée.
34
+
35
+ Le conduit auditif externe a la forme d'une corne acoustique diminuant de diamètre à mesure que l'on se rapproche vers le fond c'est-à-dire le tympan. Son tiers externe possède un squelette cartilagineux alors que ses deux-tiers internes sont creusés dans l'os temporal. La partie externe est revêtue d'une peau dotée de nombreux pores et de glandes sébacés, ainsi que des glandes sudoripares apocrines (les glandes cérumineuses) qui fabriquent un liquide protéique et glucolipidique, pigmenté et visqueux, le cérumen.
36
+
37
+ L'oreille moyenne comprend le tympan ainsi que les osselets (la « chaîne ossiculaire »), trois très petits os. Ils s'appellent respectivement de dehors en dedans : le marteau, l'enclume, et l'étrier. Ces noms proviennent de leurs formes caractéristiques. Le marteau et l'enclume forment une articulation peu flexible appelée « bloc incudo-maléaire ».
38
+
39
+ Les sons sont le résultat de vibrations de l'air dans le conduit auditif qui ont pour effet de faire vibrer le tympan. Ces vibrations seront ensuite transmises le long de la chaîne ossiculaire, puis à l'oreille interne via la fenêtre ovale.
40
+
41
+ La conception qui domine actuellement sur la propagation des vibrations dans l'oreille moyenne est celle de Khana et Tonndorf, élaborée en 1972 : schématiquement, les lignes des zones concentriques d'iso-amplitude de certaines fréquences sont parallèles au manche du marteau, avec, pour la membrane du tympan, des zones de vibration plus amples que pour ce manche.
42
+
43
+ Puisque l'oreille moyenne est creuse, un environnement de haute pression (comme l'eau) poserait le risque de crever le tympan. Pallier ce risque est la fonction des trompes d'Eustache. Descendantes évolutionnaires des ouïes respiratoires des poissons, ces trompes relient l'oreille moyenne aux fosses nasales afin d'assurer une équipression de part et d'autre du tympan.
44
+
45
+ L'oreille interne contient non seulement l'organe de l'ouïe, mais aussi le vestibule et les canaux semi-circulaires, organe de l'équilibre, responsable de la perception de la position angulaire de la tête et de son accélération. Les mouvements de l'étrier sont transmis à la cochlée via la fenêtre ovale et le vestibule.
46
+
47
+ La cochlée est un organe creux rempli d'un liquide appelé endolymphe. Elle est tapissée de cellules ciliées — des cellules sensorielles non renouvelables coiffées de structures filamenteuses, les stéréocils. Ces cellules sont disposées le long d'une membrane (la membrane basilaire) qui vient diviser la cochlée en deux chambres. L'ensemble des cellules ciliées et des membranes qui leur sont adjointes constitue l'organe de Corti. La membrane basilaire et les cellules ciliées qu'elle porte sont mises en mouvement par les vibrations transmises au travers de l'oreille médiane. Le long de la cochlée, chaque cellule répond préférentiellement à une certaine fréquence, pour permettre au cerveau de différencier la hauteur des sons. Ainsi, les cellules ciliées les plus proches de la base de la cochlée (fenêtre ovale, au plus près de l'oreille médiane) répondent préférentiellement aux aigus. Celles situées en son apex (dernier tour de la cochlée) répondent au contraire aux basses fréquences.
48
+
49
+ Ce sont les cellules ciliées qui font la transduction mécanoélectrique : elles transforment un mouvement de leur cils en signal nerveux par le nerf auditif, qui va être interprété par le cerveau comme un son de la hauteur tonale correspondant au groupe de cellules excitées.
50
+
51
+ L'appareil vestibulaire postérieur se constitue de trois canaux semicirculaires, disposés orthogonalement dans les trois plans. Ils sont remplis de la même endolymphe que la cochlée. Lorsque l'oreille est soumise à un mouvement, l'inertie de ce liquide rend ce mouvement détectable par des cellules ciliées, tout à fait similaires à celles de la cochlée. La disposition des trois canaux en trois plans orthogonaux permet de détecter la position angulaire de la tête dans toutes les directions possibles.
52
+
53
+ Cette partie du corps est vulnérable à des lésions et maladies spécifiques ou générales[6] :
54
+
55
+ Par analogie avec la forme du pavillon de l'oreille, des noms vernaculaires reprennent ce terme un peu pour tout comme une oreille de lapin, une oreille de souris ou une oreille d'ours. Il est plus précis dans le cas des espèces végétales comme l'oreille cafre, l'oreille d'éléphant, l'oreille de cochon, l'oreille d'âne ou l'oreille végétale.
56
+
57
+ Le perce-oreille est un insecte qui doit son nom aux mythes qui colportent l'information erronée selon laquelle il pénètrerait dans le conduit auditif et l'endommagerait.
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+ Le peuple amérindien des Pend d'Oreilles doit son nom aux coquillages suspendus à leurs oreilles.
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+ Sa forme a donné leur nom à des plats cuisinés comme les oreilles d'ânes, les oreilles d'Aman, les oreilles de crisse, ou a des outils comme l'oreille de levage ou encore pour des toponymes comme l'Oreille de Denys et Oreille de Gaïa, etc.
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63
+ L'oreillette ou l'orecchiette signifient « petite oreille ».
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+ Les expressions « oreille en chou-fleur » ou « oreille en feuille de chou » sont utilisées pour désigner certaines déformations des oreilles humaines, tandis que l'expression « bouche à oreille » désigne la communication verbale et la transmission orale et un trompe-oreilles est une phrase dont la consonance prête à confusion, etc. Voir aussi la liste d'idiotismes corporels français.
66
+ Par métonymie une « oreille d'or » est officier marinier chargé du sonar.
67
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68
+ La boucle d'oreille est un ornement corporel, fixé le plus souvent sur le lobe de l'oreille externe. Obliger un élève turbulent à porter un bonnet d'âne, imitant les longues oreilles de l'âne, était une humiliation publique autrefois pratiquée traditionnellement comme punition dans les écoles.
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70
+ Au cours d'une corrida, s'ils ont apprécié la prestation du matador, les spectateurs réclament au président que lui soient accordées une, voire deux oreilles, et même deux oreilles et la queue du taureau de combat.
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+ Le roi Midas vit ses oreilles transformées par Apollon en oreilles d'âne. Pour cacher sa disgrâce, il se mit à porter un bonnet conique qui dissimulait ses oreilles. Un esclave s'en rendit compte et, ne pouvant garder le silence, l'esclave creusa un trou sur le bord d’une rivière pour se délivrer de son secret en le révélant à la terre seule. Mais, peu après, des roseaux poussèrent ; agités par la brise, ils répétèrent la phrase : « Le roi Midas a des oreilles d’âne ».
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+ Le peintre Vincent van Gogh est connu pour s'être tranché l'oreille gauche avec une lame de rasoir, au cours d'une crise de délire due à une affection mentale ou neurologique, ou peut-être au cours d'une violente dispute avec Gauguin[8].
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+ L'Oreille cassée est le sixième album de bande dessinée des Aventures de Tintin. Le logo de la radio-télévision belge RTBF.be a été inspiré par la forme simplifiée d'une oreille humaine de 1960 à 2005.
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+ L'artiste Stelarc, connu pour ses performances d'Art corporel, s'est fait greffer une oreille sur son bras.
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+ L'oreille greffée de l'artiste Stelarc.
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+ Personnage à longues oreilles.
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+ Femme birmane avec des anneaux d'oreilles.
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+ Oreilles modifiées.
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+ Déguisement.
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+ Armoiries de Niederspier.
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+ Stèle égyptienne ornée d'oreilles humaines.
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+ Marquage du bétail.
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+ « Oreja de cerdo », plat espagnol à base d'oreille de porc.
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+ L'oreiller (également appelé têtière[1]) est un petit support placé sous la tête, généralement utilisé dans un lit. Lorsqu'il est de toute la largeur du lit (et en général tubulaire), c'est un traversin. En Suisse romande, l’appellation de coussin est la plus courante. La forme, la composition et les tissus varient selon les usages, les cultures, la qualité et le degré de confort de chacun.
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+ On retrouve des traces d'utilisation de l'oreiller jusqu'aux civilisations de la Mésopotamie vers 7000 av. J.-C. L'oreiller est alors un signe de statut social. Leur usage servait à corriger des problèmes de cou, de dos et d'épaules durant le sommeil. Ils servaient également à éloigner la tête des insectes.
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13
+ Des oreillers en bois ou en pierre ont été retrouvés dans les tombes. La plupart étaient placés sous la tête de la momie, tête considérée comme sacrée. Ailleurs, les oreillers servaient à supporter la tête, à renforcer la vigueur du corps, faciliter la circulation du sang et éloigner les mauvais esprits.
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15
+ Les Romains et les Grecs utilisaient des oreillers plus moelleux, avec de la paille, des plumes et des roseaux. Des oreillers servaient également de coussins pour les genoux lors de prières ou pour placer des livres sacrés. Tout comme les Égyptiens, on en glissait sous la tête des défunts.
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17
+ La Chine a eu recours à des oreillers fabriqués de divers matériaux comme le bambou, le jade, la porcelaine, le bois et le bronze ou de peau. Ceux en porcelaine étaient les plus courants. Leur usage remonte aussi loin qu'à la dynastie Sui, tandis que la production de masse apparaît lors de la dynastie suivante, la dynastie Tang, entre 618 et 907. Les oreillers chinois sont de formes variables et ornés de motifs animaliers, humains et végétaux. L'apogée des oreillers en porcelaine se situe entre les Xe siècle et XIVe siècle avant de céder la place à d'autres modes de fabrication plus pratiques.
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+
19
+ Un oreiller se compose généralement d'une enveloppe fine de tissu rembourrée de différents matériaux.
20
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21
+ L'enveloppe des oreillers de plume (cf. section Rembourrage) est le plus souvent en tissu végétal (coton, lin), car les pointes des plumes peuvent endommager les matières synthétiques. L'enveloppe des oreillers à rembourrage synthétique est le plus souvent en matière synthétique (75 %) et en coton (25 %). Cela dit, on peut trouver toutes sortes de tissus pour composer l'enveloppe des autres types d'oreiller. Des tissus à base de fibres plus résistantes comme le lin ou le chanvre sont parfois utilisés.
22
+
23
+ Les oreillers sont presque toujours recouverts d'un drap, seconde enveloppe amovible et en tissu végétal, appelée taie d'oreiller, afin d'absorber les sécrétions corporelles dans un souci d'hygiène. Pour la tête, des tissus plus confortables et plus doux sont plutôt utilisés. On retrouve le plus souvent le coton, mais on peut également mentionner le satin, le bambou ou la soie pour des oreillers de plus grande qualité.
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+
25
+ On distingue trois grands types de rembourrage :
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+ On commence à retrouver quelques variantes plus modernes comme :
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+
29
+ Anciennement les oreillers étaient parfois rembourrés à l'aide de vieux chiffons.
30
+
31
+ Des oreillers synthétiques lavés tous les deux mois voire hermétiques et antibactériens sont recommandés en milieu hospitalier car après deux ans d’utilisation, jusqu'à un tiers du volume d’un oreiller peut être composé de peaux mortes, d’acariens, de leurs déjections et de leurs cadavres[3].
32
+
33
+ Les oreillers et les traversins nécessitent un entretien régulier afin de préserver leurs qualités de supports. Néanmoins leur composition impose des traitements différents.
34
+
35
+ Les oreillers à plumes doivent être lavés (30 ou 40 degrés) sauf s'ils sont de mauvaises qualités (qualité des plumes et de l'enveloppe en percale). En effet, leur densité faible et le caractère aéré des plumes provoqueront une ventilation. Ce type d'oreiller est conseillé en cas d'allergie aux acariens, ceux-ci ne pouvant nicher dans une plume toujours en mouvement[réf. nécessaire]. Le seul entretien nécessaire pour les oreillers à plumes est de les laver périodiquement, à raison d'une a deux fois par an ; les exposer au soleil est également utile, pour l'effet désinfectant des rayons ultra-violets ainsi que pour leur redonner un gonflant.
36
+
37
+ Les oreillers synthétiques peuvent être lavés, en respectant scrupuleusement les conditions mentionnées sur les étiquettes. En effet, la chaleur et les produits détergents peuvent altérer définitivement le rembourrage synthétique. La plupart du temps, un simple lavage à l'eau claire, à une température de 40 °C, suffit à nettoyer les oreillers synthétiques de leurs impuretés ou des acariens nichant dans les fibres (liées donc immobiles favorisant la concentration d'acariens) qui gardent l'humidité du corps. Seuls les oreillers à agglomérats synthétiques nécessitent d'être secoués régulièrement pour homogénéiser leur composition.
38
+
39
+ Les oreillers en écales de sarrasin ne doivent jamais être lavés. L'eau et la température pourraient endommager les écales de sarrasin. Pour le laver, il est nécessaire de le vider des écales de sarrasin et de laver l'enveloppe. Pendant que l'enveloppe est lavée et sèche, il est recommandé d'éparpiller les écales de sarrasin sur un grand tissu et de les laisser sécher à la lumière du jour durant toute une journée. La lumière va assécher les écales et les désinfecter. Cela dit, l'oreiller en écales de sarrasin est hypoallergénique, anti-acarien et anti-bactérien. En effet, il contient un tanin qui repousse les acariens et les bactéries. De par la forme des écales de sarrasin, l'air circule facilement à travers les écales, ce qui rend l'oreiller toujours frais et sec et ce qui évite la propagation d'acariens, qui apprécient la chaleur et l'humidité[réf. souhaitée].
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41
+ Les différentes natures de composition des oreillers nécessitent un choix scrupuleux quant à leurs conditions d'utilisation.
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+ Les oreillers à plumes sont généralement moelleux et retiennent très facilement la chaleur humaine. En été, ils peuvent être inutilisables. Leur durée de vie est considérable, et peut dépasser 10 ans si les conditions d'utilisation et d'entretien s'y prêtent. Les oreillers à plumes s'adaptent à la forme de la tête et sont de bons isolants sonores. Ils peuvent en outre être facilement adaptés au souhait de confort de chacun en modifiant la densité des plumes. Le tissu utilisé pour la confection d’oreillers en plumes est par nature plus étanche que celui utilisé pour un duvet synthétique. C’est la raison pour laquelle la quantité d’allergènes est souvent moins importante – contrairement à ce que l’on croit – que dans les oreillers synthétiques.
44
+
45
+ Les oreillers à agglomérats synthétiques sont souvent rembourrés à l'aide de déchets industriels de fibres synthétiques. Ils sont économiques, mais leur confort est vite altéré après quelques mois d'utilisation : ces fibres, sous l'effet de la pression corporelle, forment des agglomérats qui se densifient et s'hétérogénéisent.
46
+
47
+ Les oreillers ergonomiques, à mousse synthétique, sont spécifiques : ils répondent le plus souvent à un besoin médical, afin de prévenir les risques de déformation de la colonne vertébrale. La plupart adoptent une forme de vague, favorisant la rectitude vertébrale en maintenant la tête dans le creux de la vague.
48
+
49
+ Les oreillers en écales de sarrasin sont plutôt fermes. Agissant comme des microbilles naturelles, le rembourrage va épouser la forme de la nuque tout en offrant un support adéquat aux vertèbres cervicales et en garantissant un bon alignement des vertèbres.
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+ En 2012, le magazine français de défense du consommateur 60 millions de consommateurs publie un dossier[4] qui « révèle les substances chimiques que les fabricants utilisent pour traiter couettes et oreillers : composés perfluorés ou polybromés, insecticides ou encore produits antibactériens. »[5]
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+ Adele Laurie Blue Adkins MBE, dite Adele [əˈdɛl][1], née le 5 mai 1988 dans le quartier londonien de Tottenham, est une autrice-compositrice-interprète britannique.
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+ En 2008, elle sort son premier album 19 (le titre de son album) qui se vend à plus de 7 millions d’exemplaires. Elle est la première à recevoir le prix Critics’ Choice (prix de la critique) des Brit Awards, distinguée « découverte de l’année 2008 » dans un vote des critiques musicales de BBC, Sound of 2009. En 2009, Adele remporte deux prix de la 51e édition des Grammy Awards, celui du meilleur nouvel artiste et celui de la meilleure prestation pop féminine[2],[3]. Elle est présentée par la presse britannique, comme Duffy et d'autres artistes montantes de 2007-2008, « New Amys », ou la « Nouvelle Amy Winehouse ».
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+ En 2011, elle sort son second album intitulé 21 qui se vend à plus de 31 millions d’exemplaires dont 1,85 million en France[4]. L'album a été le plus vendu dans le monde en 2011 et 2012, il se classe 6e dans le classement des plus grands albums de tous les temps de la catégorie Women who rock par le Rolling Stone Magazine et devient l'album le plus vendu au monde de cette décennie. Elle remporte six Grammy Awards lors de la 54e cérémonie, devenant la deuxième femme, après Beyoncé, à accomplir un tel exploit. En 2012, elle interprète la chanson du film Skyfall grâce auquel elle remporte pour la meilleure chanson originale, un Golden Globe et un Oscar. En février 2013, elle remporte le Grammy Award de la meilleure performance pop solo pour Set Fire to the Rain.
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+ Son troisième album, 25, est vendu a plus de 22 millions d'exemplaires dans le monde, l'album se classe au sommet des meilleures ventes de disques dans de nombreux pays. Adele est l'artiste ayant vendu le plus de disques dans le monde en 2015[5]. En février 2017, elle est la grande gagnante des Grammy Awards, remportant 5 Grammys sur 5 pour l'album de l'année, chanson de l'année, record de l'année, meilleure prestation pop solo et le meilleur album pop vocal. Son album est certifié disque de diamant en novembre 2016 aux États-Unis avec 10 millions d'exemplaires vendus.
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+ Avec plus de 100 millions d'exemplaires de disques vendus à travers le monde, Adele fait partie en 2016 des plus grandes vendeuses de disques de la planète[6]. Elle a reçu 147 récompenses sur 301 nominations au fil de sa carrière[7]. Ses singles Rolling in the Deep, Hello et Someone Like You ont atteint les milliards de vues sur YouTube. Adele détient onze enregistrements dans le Guinness World Records. Elle a été nommée 18 fois aux Grammy Awards et a remporté 15 trophées au fil de sa carrière.
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+ En 2016, la Fédération Internationale de l'Industrie Phonographique nomme Adele artiste musicale la plus populaire au monde de l'année 2015. Elle fait partie en 2016 des célébrités les plus riches du Royaume-Uni[8]. En 2017, avec sa tournée Adele Live 2017, elle a gagné plus de 10 millions d'euros : elle devient la deuxième chanteuse la plus payée en 2017.
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15
+ Adele est née dans le quartier populaire de Tottenham dans le nord de Londres[9] d'une mère anglaise, Penny Adkins, à la fois masseuse et fabricante de meubles, et d'un père gallois, Marc Evans, plombier[10]. Marc Evans, grand amateur de blues, veut lui donner comme premier prénom Blue en référence à cette musique mais le couple s'accorde finalement sur Adele Laurie Blue Adkins[11]. Elle a trois ans quand son père quitte le domicile familial pour retourner à Cardiff. Sa mère qui l'élève seule déménage alors plusieurs fois. Elle quitte ainsi Tottenham en 1997, part pour Brighton puis retourne dans la banlieue de Londres en 1999 (Brixton[12], puis West Norwood, des quartiers du district de Lambeth). Elle chante dès l’âge de quatre ans et affirme qu’elle fut obsédée par les voix[13],[14]. Elle cite les Spice Girls comme influence majeure en rapport à son amour et sa passion pour la musique et mentionne qu’elles ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui[15]. Elle les imite d’ailleurs lors de fêtes[16]. Elle aime aussi beaucoup la chanteuse britannique Gabrielle[17], dont elle reprend les chansons à ses débuts. Pour la faire ressembler à cette dernière, Penny Adkins qui forme un duo fusionnel avec sa fille, lui fait un cache-œil avec des paillettes, ce qui, selon Adele, lui faisait plutôt honte[18]. Adele dira par la suite avoir été influencée par la musique des Spice Girls, de Jeff Buckley, du groupe The Cure et d’artistes comme Billy Bragg, Etta James et Peggy Lee durant l’adolescence, alors qu’elle découvrait les disques de ces artistes dans un magasin HMV local. Elle affirme également être une grande fan de Beyoncé depuis l'âge de onze ans : Adele souhaiterait collaborer avec cette dernière[19]. À seize ans, Adele écrit sa première chanson, Hometown Glory qui figure dans son album 19[20].
16
+
17
+ Adele intègre en 2002 la BRIT School (en), seule école secondaire des arts du spectacle publique et gratuite du Royaume-Uni[21]. Diplômée en 2006 de cette école, elle publie quatre mois plus tard deux chansons en ligne sur le site PlatformsMagazine.com. Ayant enregistré une démo de trois chansons pour un projet en classe, elle la remet à un ami qui la publie sur Myspace. Devant le succès rencontré sur cette plateforme musicale, elle attire l’attention de Nick Huggett, découvreur de talents[22]. Ce label signe son premier album, 19 qui bénéficie d'une reconnaissance tant commerciale que de la part des critiques. Cet album se classe numéro un directement, et est certifié platine trois fois au Royaume-Uni[23]. Sa première prestation télévisuelle a lieu le 8 juin 2007 dans l'émission Later... with Jools Holland[24].
18
+
19
+ La chanson ayant contribué à la percée de Adele, Hometown Glory, est lancée au mois d’octobre 2007[25]. Adele fait les chœurs sur My Yvonne, le premier album de Jack Peñate[26]. Elle lance son deuxième single, Chasing Pavements, le 14 janvier 2008, deux semaines avant le lancement de son premier album, 19. Chasing Pavements atteint le numéro deux au classement en Grande-Bretagne et y reste quatre semaines, puis dans le top 40 durant 14 semaines après son lancement[27]. L’album entra au top des charts britanniques. L’encyclopédie de la musique moderne The Times considère 19 comme un disque de Blue-eyed soul « essentiel »[28].
20
+
21
+ Le 19 mars 2008, Adele signe un accord impliquant un partenariat entre Columbia Records et XL Recordings pour son incursion aux États-Unis et en mars 2008. Elle embarque pour une courte tournée nord-américaine[29]. Le 20 juin, l’album est lancé aux États-Unis[21],[30]. L’album est certifié « or » en février 2009 par le Recording Industry Association of America[31]. Rien qu'en juillet 2009, l’album se vend à plus de deux millions d'exemplaires à travers la planète[32].
22
+
23
+ Par la suite, Adele annule une tournée aux États-Unis pour être avec un ancien petit ami. Elle mentionne au magazine Nylon qu’elle buvait beaucoup trop et que c’était la base de sa relation avec ce garçon. Comme elle ne pouvait pas supporter de ne pas être avec lui, elle s’était dit « ok, je vais annuler mes affaires dans ce cas », mais regretta rapidement sa décision, la qualifiant d’ingrate. En novembre 2008, elle déménage à Notting Hill après avoir quitté le domicile de sa mère, un changement qui la pousse à arrêter de boire rapidement[33].
24
+
25
+ En octobre 2008, la tentative d'Adele de percer en Amérique paraît être un échec[34],[35]. Cependant, Adele est invitée pour l’épisode du 18 octobre de Saturday Night Live, qui connaît sa meilleure cote d’écoute en 14 ans avec un total de 17 millions de téléspectateurs pour cet épisode, peut-être aussi parce que Sarah Palin y participe alors qu’elle est candidate à la vice-présidence des États-Unis. Adele interprète Chasing Pavements et Cold Shoulder[36], et la journée suivante, 19 atteint le sommet sur iTunes et se classe numéro un sur Amazon.com, tandis que la chanson Chasing Pavement se classe à la vingt-cinquième place[37]. Durant la semaine du 26 octobre, l’album atteint la onzième place au « Billboard 200 », un saut de vingt-cinq places par rapport à la semaine précédente[38]. Plusieurs semaines plus tard, Adele retourne aux États-Unis pour une tournée dans onze villes[39].
26
+
27
+ En 2008, Adele est également proposée pour un « Mercury » pour son album 19[40]. Elle gagne aussi un prix au « Urban Music Award » pour la « meilleure prestation Jazz »[41], ainsi qu’aux Q Awards dans la catégorie « Découverte de l’année »[42] et une autre fois au « Music of Black Origin » dans la catégorie « meilleure chanteuse britannique »[43].
28
+
29
+ En 2009, à la 51e cérémonie des Grammy Awards, Adele est élue « meilleure nouvelle artiste » et « meilleure chanteuse pop »[2],[44]. Elle est proposée également dans la catégorie « chanson de l’année », record de l'année [45].
30
+
31
+ Du côté britannique, Adele est proposée dans trois catégories aux BRIT Awards 2009, soit « meilleure artiste féminine », « meilleur single britannique » et « meilleur nouveau spectacle britannique »[46]. Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, envoie d’ailleurs une lettre de remerciement à Adele : il affirme que, dans la crise économique que connaît le pays, elle apparaît comme « une lumière au bout du tunnel »[47].
32
+
33
+ Le 9 mars 2009, Adele commence une tournée nord-américaine dans quinze villes[48]. En juin, elle relance la série MTV Unplugged avec six chansons acoustiques[49]. Le 28 juin, Adele fait les manchettes des journaux en étant la tête d’affiche d'une pièce de théâtre en trois actes au Hollywood Bowl à Los Angeles en Californie. Adele chante en duo avec Daniel Merriweather une chanson intitulée Water and A Flam de son premier album, Love & War[50].
34
+
35
+ Au total 19 se vend à 10 millions d'exemplaires dans le monde[réf. nécessaire].
36
+
37
+ Adele lance son deuxième album, 21, le 24 janvier 2011 au Royaume-Uni et le 22 février aux États-Unis[51],[52]. L’album fut un succès commercial[53] en se vendant à 208 000 exemplaires durant la première semaine au Royaume-Uni, en débutant au numéro un sur le UK Album Chart (Classements des albums britanniques), et en se classant à la même position dans neuf autres pays[54]. L’album débuta aussi à la première place du Billboard 200 aux États-Unis, en se vendant à 352 000 exemplaires en première semaine[52],[55].
38
+
39
+ Après un spectacle acclamé aux BRIT Awards 2011, la chanson Someone Like You de l’album 21 fut classée directement numéro un au Royaume-Uni, tandis que l’album restait numéro un. Someone Like You a maintenu sa première position durant quatre semaines consécutives[56],[57]. La Official Charts Company annonça qu'Adele était la première artiste vivante à accomplir l’exploit d’avoir deux hits dans le top cinq sur le Official Singles Chart et le Official Albums Chart simultanément depuis les Beatles en 1964[56],[57],[58]. Le 7 septembre 2011, elle devient la première artiste à vendre 3 millions d'albums à l'intérieur d'une année civile depuis l'établissement de l'Official Albums Chart en 1960[59][source insuffisante].
40
+
41
+ En 2010, Adele reçoit une proposition aux Grammy dans la catégorie de la meilleure prestation vocale pop d'une chanteuse pour la chanson Hometown Glory[60]. En avril, sa chanson My Same fait son entrée sur la German Singles Chart après avoir été interprétée par Lena Meyer-Landrut dans l’émission de découverte Unser Star für Oslo, où fut choisie la chanson allemande pour le 55e concours Eurovision de la Chanson[61],[62]. À la fin du mois de septembre, après être passée dans l’émission The X Factor, l'interprétation d'Adele de la chanson Make You Feel My Love de Bob Dylan refait son apparition dans le classement des singles britanniques à la quatrième place[63].
42
+
43
+ Le deuxième album studio de Adele, 21, est lancé le 24 janvier 2011 au Royaume-Uni et le 22 février de la même année aux États-Unis[64],[65]. Le son de l’album est décrit comme ayant des racines classique, contemporaine et de musique country. Le changement de son par rapport au premier album résulte de l'influence de son chauffeur d’autobus qui jouait de la musique contemporaine de Nashville alors qu’elle était en tournée dans le sud des États-Unis. Adele raconte d’ailleurs au magazine Spin qu’il écoutait toujours cette musique country et qu’ils en jouaient jusque tard le soir, fumant cigarette après cigarette en écoutant les Rascal Flatts. Elle raconte aussi que c'était très excitant pour elle car elle n’a pas grandi en écoutant cette musique[51].
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+ En expliquant le choix du titre pour son deuxième album, Adele affirme qu'il reflète le succès croissant qu’elle a connu durant les deux dernières années[65]. Le premier single, Rolling in the Deep, est une chanson au goût de revanche : Adele la décrit comme étant sombre, à saveur de « blues gospel disco »[65],[66]. L’album 21 atteint la première place des ventes en Irlande, Allemagne, Nouvelle-Zélande, Suisse, Autriche, Belgique ainsi qu’aux Pays-Bas et en mars 2011, il débute numéro 1 aux États-Unis pendant deux semaines avant de descendre à la deuxième place[67]. Au Royaume-Uni, où l’album a aussi été classé numéro un, 208 000 exemplaires ont été vendus dans sa première semaine, faisant de 21 l’album lancé en janvier le plus vendu en cinq ans. Le single Rolling in the Deep est bien reçu par la critique et atteint la treizième place au « Billboard 100 »[68],[53]. Mi-février 2011, après une prestation aux Brit Awards, la chanson Someone Like You se classe directement numéro 1 au classement des singles britanniques, alors que l’album 21 est aussi toujours numéro 1. Adele est donc reconnue comme la seule artiste vivante à avoir deux hits dans le Top 5 sur l'« Official Singles Chart » et l'« Official Albums Chart » simultanément depuis les Beatles en 1964[69],[70]. Adele demeure numéro 1 pour la deuxième semaine avec Someone Like You et l’album 21 reste au sommet du hit-parade des albums cinq semaines de suite, la chanson Rolling in the Deep ne quittant pas le Top 5 du classement des singles et l’album 19 montant jusqu’à la deuxième place du hit-parade des albums, bien que lancé trois ans auparavant[71]. C’est la première fois qu’un artiste tient les deux premières positions au classement des albums britanniques depuis The Corrs en 1999[72],[73].
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+ La semaine du 24 janvier, Adele réussit à placer les chansons Someone Like You, Rolling in the Deep et Set Fire to the Rain sur les trois premières places des vidéos les plus vues de la semaine sur YouTube.*
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+ Au total, 21 s'est vendu a plus de 31 millions d'exemplaires, faisant de cet album le plus vendu depuis 2000[74],[75]. En France, l'album se vend à 1,85 million, le plus gros score d'un album en anglais depuis Dangerous de Michael Jackson en 1991[4].
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+ Elle collabore avec le rappeur Tyga sur le morceau Reminded, sorti en mars 2011, et prévu sur le nouvel album de ce dernier[76].
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53
+ En novembre 2011, Adele subit une opération des cordes vocales. L'aggravation d'une laryngite puis une hémorragie interne à hauteur de ces organes ont conduit le chirurgien Steven M. Zeitels (en) à lui retirer un polype sur une corde vocale[77]. Cette opération lui a donné une voix plus claire[78].
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55
+ Le 28 janvier 2012, elle reçoit deux NRJ Music Award de la révélation internationale de l'année et de la meilleure chanson internationale de l'année pour Someone like you. Elle reçoit également 6 Grammy Awards le 12 février 2012, ainsi que 2 Brit Awards le 21 février 2012. Au total Adele reçoit 36 Awards, elle signe plus de 40 records en une année.
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+ En février 2012, Adele a gagné 6 Grammys sur 6 pour son album 21.
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+ Son single Rolling In The Deep a été vendu à plus de 8 200 000 exemplaires[réf. nécessaire].
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+ Rumor has it est vendu à 500 000 exemplaires (aux États-Unis) et certifié disque d'or par la Recording Industry Association of America.
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+ Someone like you s'est vendu à 500 000 exemplaires aux États-Unis.
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+ Depuis sa sortie 21 s'est vendu à plus de 35 millions d'exemplaires dans le monde.
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+ Someone Like You atteint le milliard de vues sur YouTube en 2017 .
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+ En juin 2012, Adele annonce sur son blog qu'elle et son compagnon, Simon Konecki, attendent un enfant[79]. Elle donne naissance à un garçon prénommé Angelo James[80], le vendredi 19 octobre 2012[81].
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+ Le 5 octobre 2012 sort le single Skyfall, dont la chanson est utilisée pour le générique du film du même nom, 23e opus de la saga James Bond.
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+ Le 25 février 2013, Adele interprète pour la première fois en live le single Skyfall, à la cérémonie des Oscars 2013 et reçoit l'Oscar de la meilleure chanson originale.
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+ Elle reçoit également le Brit Award pour la chanson britannique de l'année. Et en 2014 elle gagne le Grammy Award pour la meilleure chanson écrite pour un film.
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+ Skyfall a été classé no 1 sur la plateforme de téléchargement iTunes Store 12 heures après sa sortie, surpassant le record de Rihanna avec Diamonds en 2012 (au Royaume-Uni) et Taylor Swift avec Red aux États-Unis. En octobre 2012, la chanson se place en 4e position dans les charts anglais alors que la chanson n'était en vente que depuis deux jours avec 80 000 copies.
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+ En France, Skyfall entre en 3e position du top single, puis atteint la première position du classement. Les ventes du titre doublent en une semaine. Skyfall décroche par la même occasion le record historique des ventes numériques (en France) avec 22 718 téléchargements. Le morceau reste à la première pendant six semaines non consécutives. Skyfall s'est écoulé au total à 334 500 exemplaires.
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+ En 2013, Set Fire to the Rain remporte le Grammy Awards de la meilleure performance pop solo. Le single rencontre un grand succès : il atteint la première place des Charts dans plusieurs pays européens ainsi que celle du Billboard Hot 100, et la onzième place au UK Singles Chart. Lors de cette cérémonie, Adele présente l'Album de l'année et remet ce prix à Mumford and son pour leur album Babel.
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+ Le 19 décembre 2013, Adele est faite membre de l'ordre de l'Empire britannique (MBE) par le prince Charles au palais de Buckingham[82]. Cette décoration est le premier échelon des distinctions honorifiques décernées par la famille royale, et elle lui a été remise pour ses « services rendus à la musique », mais également afin de saluer son extraordinaire talent et sa carrière sans fausse note[82].
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+ Le 20 novembre 2015 sort son nouvel album, 25. En décembre, Adele déclare au New York Times que c'est la lecture d'un article sur Kate Bush et sa série de concerts Before the Dawn qui l'ont inspiré à élaborer ce nouvel album[83],[84]. Le 22 octobre 2015, Adele dévoile le premier single, Hello, par le biais d'un clip réalisé par Xavier Dolan. Avec 27 millions de vues pour son premier jour sur YouTube, le clip explose le record de vues sur 24 heures. Dès sa sortie, la chanson se classe no 1 sur iTunes dans 73 pays. En 88 jours[85], Hello atteint plus de 1 milliard de vues sur YouTube. En juillet 2017, elle a été visionnée plus de 2 milliards de fois sur la plateforme vidéo. En termes de record, Hello est le premier morceau à se vendre à plus d'1 million d'exemplaires en une semaine et est classé no 1 sur iTunes dans plus de 103 pays. Il s'agit également du single qui s'est vendu le plus rapidement en 2015. En France, le single se vend à 28 534 exemplaires (ventes + streams) la semaine de sa sortie, signant ainsi le no 1 le plus haut depuis mars 2014. La deuxième semaine, il se vend 28 134 exemplaires (ventes + streams).
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+ Adele fait en exclusivité mondiale sa première interprétation de son dernier single Hello lors des NRJ Music Awards 2015 le 7 novembre à Cannes sur TF1 et repart avec un NRJ Music Awards d'honneur. Sa dernière apparition télévisuelle était lors de la cérémonie des Oscars en 2013 pour lequel elle était récompensée pour son titre Skyfall.
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+ Le 18 janvier 2016, Hello passe le cap du milliard de vues sur YouTube, nouveau record pour Adele[86], et bat le record auparavant détenu par Psy en atteignant le milliard en 88 jours.
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+ Adele remporte en février 2016, 4 Brit Awards pour le meilleur single britannique, la meilleure artiste solo britannique, le meilleur succès global et le meilleur album britannique pour 25, Adele a même reçu les félicitations de l'astronaute britannique Tim Peake, depuis l'ISS. Et elle remporte de nouveau en 2017 le Brit awards du meilleur succès global.
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+ Sa troisième tournée, l'Adele Live 2016, débute le 29 février 2016.
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+ Son album s'est vendu à plus 20 millions d'exemplaires dans le monde. Il succède à son autre album intitulé 21 qui était également un succès planétaire. En septembre 2016, l'album est certifié disque de diamant[87]. Le succès de cet opus ne se dément pas presque deux ans après sa sortie puisqu'il devient disque de platine pour la onzième fois aux États-Unis.
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+ En juin 2016, elle signe un contrat record de 117 millions d'euros avec Sony Music[88]. De plus, ce contrat est l'un des plus gros accords jamais signés dans l'industrie musicale dépassant même les 104 millions d'euros entre Robbie Williams et EMI, et les 91 millions d'euros de Whitney Houston et Arista Records.
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+ Le 12 février 2017, lors de la 59e édition des Grammy Awards, Adele tient à rendre hommage au chanteur George Michael, mort le 25 décembre 2016, en interprétant Fast Love avec des photos du chanteur britannique sur l'écran. Envahie par l'émotion et sa tristesse, la chanteuse britannique s'arrête dès les premières secondes, tient à s'excuser pour cet arrêt et recommence le live. Elle remporte dans la soirée 5 Awards pour l'album de l'année, la chanson de l'année, le record de l'année, la meilleure performance pop et le meilleur album pop vocal.
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+ Le 5 mars 2017, elle confirme lors d'un concert à Brisbane des rumeurs selon lesquelles elle vient de se marier avec le père de son enfant Simon Konecki[89].
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+ Par ailleurs, Adele a dû annuler deux de ses dernières dates de concert au stade de Wembley à Londres en juillet 2017 pour cause d'affection des cordes vocales.
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+ En 2017, Adele reprend la chanson Fastlove de George Michael pour le documentaire Freedom.
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+ Adele arrive en 2017 à la 19e position avec une fortune estimée à 147 millions d'euros, elle est la seule femme chanteuse à figurer dans le classement et également, le plus jeune artiste du Top 20. Grâce à sa tournée et son dernier album elle récolte un peu plus 47 millions d’euros.
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+ Le 4 septembre 2018, Adele recoit sa pierre gravée au Royal Albert Hall Walk of Fame (elle s'était produite dans cette salle le 22 septembre 2011) ; elle est la plus jeune artiste à y être récompensée[90].
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+ Adele a, avec son compagnon Simon Konecki, un fils né le 19 octobre 2012 et prénommé Angelo. Le 5 mars 2017, lors d'un concert donné en Australie, elle confirme être mariée à Simon Konecki sans préciser la date de la cérémonie. En avril 2019, un communiqué officiel annonce la rupture du couple.
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+ Adele soutient Will Young au MENCAP Little Noise Sessions en 2007, un concert de charité à l'Union Chapel à Londres. En 2008, elle est la tête d’affiche et livre une interprétation acoustique, soutenue par Damien Rice[91],[92]. En juillet 2008, Adele achète 8 000 £ une peinture de Stella Vine lors de l'évènement Keep a Child Alive, d'une œuvre de charité dédiée aux enfants africains et leurs familles qui vivent avec le SIDA. Adele dit qu’elle compte demander à Vine de peindre un portrait d’elle et sa mère[93]. Le 17 septembre 2009, Adele chante au Brooklyn Academy of Music pour l’événement VH1 Divas, un concert visant à réunir des fonds pour l’œuvre de charité Save The Music Foundation[94],[95]. Le 6 décembre de la même année, Adele fait l’ouverture avec un set de 40 minutes du 2nd Annual Holiday Charity Revue de John Mayer qui se tient au Nokia Theatre à Los Angeles en Californie[96].
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+ La tessiture d'Adele était autrefois décrite comme étant une sensuelle contralto[97]. Adele décrit son style musical comme de la « soul de cœur brisé »[21]. Elle s'accorde aux critiques pour dire que sa technique vocale est plus développée et captivante que son habileté en tant que compositrice[98]. Elle reçoit aussi les éloges de Paul Rees, rédacteur en chef du magazine Q, pour lequel il est rafraîchissant d’entendre quelque chose de nouveau, après des années de groupes similaires qui veulent sonner comme The Libertines[99].
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+ Le succès d'Adele arrive en même temps que plusieurs autres chanteuses de soul britanniques. La presse la surnomme d’ailleurs la nouvelle Amy Winehouse[22]. Adele est liée aussi à une troisième invasion musicale britannique aux États-Unis[100]. Malgré ce phénomène imprévu, elle déclare être fière d’en faire partie et bien heureuse de suivre la vague. En décembre, elle considère Duffy comme étant « The Sound of 2008 (le son de 2008) », par comparaison avec d’autres artistes féminines similaires[21],[34],[101]. Adele, se comparant à Amy Winehouse et Duffy, dit « Je trouve qu'Amy est « hardcore » et je trouve que Duffy est très « soft » – elle a la beauté pour elle. C’est une bonne fille. Personnellement, je pense être vraiment contemporaine, et je n’ai vraiment pas la langue dans ma poche !. »[102]
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+ Début 2009, auditeurs et critiques s'entendent pour dire qu'Adele est unique : Allmusic la décrit comme « simplement trop magique pour être comparée à quelqu’un d’autre »[20] ; Venus Zine a mis Adele sur sa liste des « 25 (femmes de) moins de 25 ans » (« 25 under 25 ») pour sa « voix distinctive et peu commune » qui « mélange la clarté pétillante de la pop avec le phrasé sophistiqué du jazz et du blues[103]. »
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+ La chanteuse Adele a été nominée plus de 300 fois pour des récompenses et a remporté une centaine de ces prix. Ici sont répertoriées uniquement les récompenses remportées par la chanteuse.
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+ Athènes (en grec : Αθήνα / Athína, /a.ˈθi.na/[2] ; en grec ancien : Ἀθῆναι / Athễnai — le nom est toujours pluriel) est la capitale et la plus grande ville de la Grèce. En 2011, elle compte 664 046 habitants intra-muros sur une superficie de 39 km2. Son aire urbaine, le Grand Athènes, qui comprend notamment le port du Pirée, en compte plus de 4 millions. Berceau de la civilisation occidentale et dotée d'un riche passé, la ville est aujourd'hui le cœur politique, économique et culturel de la République hellénique, dont elle accueille la plupart des institutions, comme le Parlement, la Cour de cassation et le siège du Gouvernement.
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+ Athènes est l'une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. J.-C. autour de la colline de l'Acropole — par le héros Thésée, selon la légende —, la cité domine la Grèce au cours du Ier millénaire av. J.‑C. Elle connaît son âge d'or au Ve siècle av. J.-C., sous la domination du stratège Périclès : principale puissance militaire de Grèce, à la tête d'une vaste alliance de cités, elle est également le cœur culturel de la Méditerranée. La démocratie athénienne connaît une vie intellectuelle importante, rassemblant des philosophes antiques (Socrate, Platon, Aristote), des auteurs de théâtre (Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane) et l'historien Thucydide. De nombreux témoignages de cette période faste ont été conservés, comme le Parthénon, l'Agora (qui comprend notamment le temple d'Héphaïstos), l'Olympéion, le théâtre de Dionysos ou encore le Stade panathénaïque.
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+ Intégrée au royaume de Macédoine, puis à l'Empire byzantin — période durant laquelle fut bâti le monastère de Daphni —, Athènes est conquise par l'Empire ottoman en 1456 et reste sous sa domination jusqu'en 1822, année de l'indépendance de la Grèce. Elle en devient la capitale et connaît une importante croissance urbaine. Occupée lors des deux guerres mondiales, la ville est ravagée par les destructions de la guerre civile grecque (1946 – 1949). Durant la seconde moitié du XXe siècle, Athènes devient le cœur économique et universitaire d'une Grèce en plein développement, dont les symboles sont les grandes avenues commerçantes telles que l'avenue Kifissias ou l'avenue Vasilissis Sofias. Frappée de plein fouet par la crise grecque depuis 2009, la ville a perdu plusieurs dizaines de milliers d'habitants et fait face à d'importantes difficultés économiques.
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+ La ville s'étend sur la plaine d'Attique, sur les rives de la mer Égée. Elle est le chef-lieu du district régional d'Athènes-Centre et la capitale de la périphérie d'Attique, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom. Le quartier le plus ancien, Pláka, est situé en contrebas de l'Acropole et comprend notamment la place Monastiráki. Kolonáki est le quartier huppé, à proximité de la place Syntagma. Enfin, Exárcheia est le quartier alternatif et branché de la ville, foyer de l'anarchisme en Grèce et de la contestation populaire depuis la crise. Grâce à son climat méditerranéen et ses nombreux musées, comme le musée de l'Acropole ou le musée national archéologique, Athènes est l'une des principales destinations touristiques d'Europe. En 1985, elle a été désignée comme capitale européenne de la culture et en 2018, comme capitale européenne de l'innovation. Elle a également accueilli les Jeux olympiques d'été en 1896 et en 2004.
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+ Athènes s'étend sur la plaine d'Attique, dominée par le mont Ægialée (en) à l'ouest, le mont Parnès au nord, le mont Lycabette au nord-est (faisant partie de chaîne Pentélique), le mont Hymette à l'est, et le golfe Saronique au sud-ouest. En raison de ces limites naturelles, il est peu probable de voir la ville s'étendre beaucoup plus qu'elle ne l'est aujourd'hui. Par ailleurs, la géomorphologie d'Athènes contribue beaucoup aux problèmes de pollution atmosphérique, surnommé le néfos, dont elle souffre aujourd'hui (Los Angeles aux États-Unis connaît la même géomorphologie et les mêmes conséquences).
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+ Les terres sont rocailleuses et peu fertiles. La ville antique était construite au pied de l'Acropole. Dans l'Antiquité et jusqu'au début du XXe siècle, le port du Pirée (en grec, Pireas) était une ville bien distincte mais il fait aujourd'hui partie de la ville.
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+ Les quartiers de Pláka (situé au pied de l'Acropole), Kolonáki, Monastiráki, Psyrí et Exárcheia (ou Exarchia) constituent le centre de la ville moderne. Lorsqu'Athènes est devenue la capitale du royaume de Grèce au XIXe siècle, les architectes allemands ont tenté de créer une ville nouvelle de style néoclassique autour des places Omónia (la Concorde en grec moderne) et Syntagma (la Constitution). Ces places restent des centres névralgiques, et la plupart des monuments et musées se trouvent dans ces quartiers (le Parlement occupe le bâtiment du palais royal sur Syntagma) mais pour le reste le style néoclassique ne saute pas aux yeux, les bâtiments subsistants étant noyés dans les constructions environnantes.
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+ Les parties nouvelles de la ville sont pour la plupart en béton gris et souffrent d'un manque d'espaces verts. Les Athéniens ont surnommé leur ville Tsimentoupolis ou Tsimentopoli (« la ville de ciment » ou « la ville de béton »).
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+ Le climat est méditerranéen (classification de Köppen : Csa), les étés sont chauds et secs, les hivers sont doux. Les influences continentales sont présentes aussi, en raison des montagnes qui bordent le tour de la ville. Athènes est une ville sèche (414 mm de précipitations annuelles), la sécheresse estivale dure en réalité d'avril à octobre. Les mois de juillet et d'août sont les plus chauds et les plus secs. Lorsque le vent du nord souffle sur Athènes en hiver, il peut apporter des précipitations sous forme de neige, qui tombent surtout sur la banlieue nord de la capitale. Le 9 janvier 2017, d'importantes chutes de neige se sont produites à Athènes en raison d'une vague de froid exceptionnelle en Europe centrale. Les tempêtes de neige sont peu fréquentes; cependant, lorsqu'elles surviennent, elles causent de graves perturbations. Athènes détient le record de la plus haute température enregistrée en Europe, le 10 juillet 1977 : 48 °C (118,4 °F).
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+ La formation du toponyme viendrait[3] de la racine indo-européenne ath- signifiant probablement « tête » ou « sommet », puisque la forteresse de l’Acropole située au sommet de la colline du même nom, constituerait le « noyau fondateur » de la ville. Ce qui expliquerait d'ailleurs l’origine de la légende mythologique portant sur la naissance d'Athéna selon laquelle la déesse, devenue protectrice de la cité, serait sortie « armée » de la tête de Zeus.
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+ Des traces d'occupation humaine sont attestées dès le Néolithique sur le site de l'Acropole (voir Pélasges). Mais ce n'est qu'à la suite des invasions ioniennes que l'Attique fut organisée en cités, parmi lesquelles Cécropia, la future Athènes.
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+ Athènes fut fondée formellement vers 800 avant notre ère par le synœcisme de plusieurs villages, partiellement préservés par l'invasion des Doriens. Ce faisant, en tirant parti de la forteresse naturelle de l'Acropole, ils purent résister aux hordes de pillards qui terrorisaient la région. Le pluriel du mot Athènes, d'après Thucydide, est une trace des anciens villages qui fusionnèrent pour fonder la cité. Selon la légende, c'est le héros Thésée, vainqueur du Minotaure, qui dirigea cette unification de l'Attique (Thucydide, II, 15, 2).
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+ Athènes était l'une des cités dominantes en Grèce au cours du Ier millénaire av. J.‑C. Son âge d'or fut atteint sous Périclès, au Ve siècle av. J.-C., où sa domination était à la fois politique, financière (grâce aux mines d'argent du Laurion et au tribut), militaire et culturelle. C'est à cette époque qu'Athènes fut qualifiée de « capitale (ἄστυ [astu]) de la Grèce » (Isocrate). Rapidement, Athènes transforma la ligue de Délos en un véritable empire qui fut dissous à la fin de la guerre du Péloponnèse qui l'opposa à Sparte.
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+ Le philosophe Aristote né en 384 av. J.-C. participa beaucoup à la vie intellectuelle d'Athènes, notamment en rédigeant son traité intitulé Politiques, où il critiqua la démocratie athénienne.
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+ La bataille de Chéronée, remportée en 338 av. J.-C. par Philippe II de Macédoine, fit entrer Athènes dans le nouvel Empire macédonien. La cité, qui demeura le grand foyer de la civilisation grecque, bénéficia jusqu'au IIe siècle av. J.-C. de nouveaux aménagements et de travaux d'embellissement menés sous la houlette de Lycurgue. Après la mort d'Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. et le découpage de l'Empire macédonien, la ville, encore sous domination des rois de Macédoine, sombra dans l'oubli.
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+ Conquise par le Romain Sylla, en 86 av. J.-C., Athènes perdit ses remparts et son rôle politique mais resta néanmoins un véritable phare intellectuel grâce à la Pax Romana qui s'instaura. Séduits par la culture et l'art de vivre athéniens, les Romains en copièrent les œuvres d'art et les mœurs et ne cessèrent d'embellir la ville : la tour des Vents, le temple de Rome et d'Auguste sur l'Acropole, l'agora romaine, le théâtre de l'Odéon dans l'ancienne agora sont parmi les monuments édifiés à cette époque. Aux alentours de l'an 1, la ville comptait ainsi environ 300 000 habitants.
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+ À partir de 53, les prêches de saint Paul devant l'Aréopage ne donnèrent qu'un faible écho au christianisme à Athènes ; Paul réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, Denys l'Aréopagite ou Dyonisius, et une femme, Damaris (Ac 17,33-34).
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+ Plus tard, l'empereur Hadrien (117 – 138), particulièrement attaché à la Grèce, continua les travaux d'urbanisme de ses prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'Olympion (temple de Zeus), de nouvelles routes et des aqueducs furent construits sous son règne. Sous le règne d'Antonin le Pieux, un richissime Athénien, Hérode Atticus, fit bâtir, entre 140 et 144, un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'Ilissos[4] ; il édifia plus tard, en mémoire de sa défunte épouse, l'Odéon qui porte son nom, construit en l'an 161.
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+ Après la chute d'Hippias, la famille des Alcméonides fut de nouveau autorisée à s'installer à Athènes.
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+ Durant la période byzantine, Athènes perdit beaucoup de sa gloire pour ne devenir qu'une petite ville de province.
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+ Théodose II, par ses édits de 426 et 439, ordonna la destruction de tous les temples païens. Il fit cependant une exception pour Athènes : ils seraient désaffectés et convertis en églises. Cependant, les Panathénées continuèrent à être célébrées. Justinien fit appliquer les décisions de Théodose II à partir de 529 : fermeture des écoles philosophiques (principalement néo-platoniciennes), transformées en écoles chrétiennes privées et conversion des temples en églises : le Parthénon devint la cathédrale de la ville. En effet, le culte de la Vierge (en grec Parthénos) Athéna fut remplacé par celui de la Vierge Marie Mère de Dieu, qualifiée d'Athénienne comme patronne de la cité. L'Érechthéion devint église de la Théotokos (« mère de Dieu »). En 857, l'évêché d'Athènes devint archevêché et le Parthénon devint église métropolitaine. Les temples furent dépouillés de leurs trésors au profit de Sainte-Sophie. Entre le VIe et le VIIe siècle, l'Asklépieion fut consacré aux saints Anargyres Côme et Damien. Le Théséion fut consacré à saint Georges. Au XIIe siècle, les Propylées devinrent palais épiscopal. De nombreuses églises byzantines furent érigées, bien souvent sur d'anciens sanctuaires païens.
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+ En 1146, la ville fut prise par Roger de Sicile. Après l'établissement de l'Empire latin de Constantinople en 1204, les Français mirent en place un duché d'Athènes, d'abord gouverné par les sires de la Roche et de Brienne. Il fut conquis par la compagnie catalane, avant d'être repris par des Florentins, les Acciaiuoli (1385). Ces derniers rendirent à la ville une partie de son éclat. L'Acropole fut transformée en manoir. Les Florentins se logèrent dans le palais métropolitain des Propylées. Ils firent construire une tour de guet, détruite par Heinrich Schliemann en 1875. La ville basse, limitée à l'agora romaine, fut dotée en 1402 d'un mur d'enceinte, parfois appelé mur de Valérien.
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49
+ En 1456, trois ans après la chute de Constantinople, Athènes fut conquise à son tour par les Ottomans sujets de Mehmet II, sauf l'Acropole qui résista et ne tomba qu'en 1458. Les Turcs entourèrent l'Acropole de nouvelles fortifications (le mur de Serpentzé), appuyées sur le portique d'Eumène et l'Odéon d'Hérode Atticus. Le Parthénon devint une mosquée. Il fut doté d'un minaret peu après 1466. L'Érechtéion devint le harem du disdar. Le 26 septembre 1687, alors qu'Athènes était assiégée par les troupes de Venise commandées par Morosini, une bombe tomba sur le Parthénon que les Turcs avaient transformé en poudrière. Le temple fut presque totalement détruit. La dégradation se poursuivit au début du XIXe siècle et fut l'œuvre de l'ambassadeur britannique à Constantinople, Thomas Bruce (7e comte d'Elgin), et de ses agents.
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+ La population d'Athènes déclina fortement, chose qui s'aggrava avec le déclin de l'Empire lui-même. Des quartiers entiers de la ville furent détruits entre le XVIIe et le XIXe siècle dans des guerres de factions.
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+ Dès 1821 et le déclenchement de la guerre d’Indépendance, Athènes fut libérée de l’occupation turque, mais les Grecs ne s’emparèrent de la forteresse de l’Acropole qu'en juin 1822 après un long siège. En 1826 et 1827, les Turcs assiégèrent l’Acropole, défendue d’abord par le klephte Gouras et Makriyánnis, puis, après la mort de Gouras, par le général français Fabvier. Toutes les tentatives de dégager la ville, menées par Karaïskákis puis, après son décès par l’amiral Cochrane et le général Church, échouèrent. Les troupes de Rachid Pacha prirent l’Acropole le 27 mai 1827 et y restèrent jusqu’au 12 avril 1833. La ville était quasiment inhabitée lorsqu'elle fut proclamée capitale du royaume de Grèce le 1er décembre 1834, mais elle fut rebâtie dans les décennies qui suivirent.
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+ Le gouvernement s'installa dans une ville en ruines. Les églises furent reconverties pour accueillir les ministères. Le Théséion devint un musée. Les architectes bavarois du roi Othon proposèrent un schéma directeur en triangle, dirigé vers l'Acropole ainsi mise en valeur, et un plan perpendiculaire. La reconstruction/construction de la ville fut laissée à l'initiative privée. La rue Ermou (Hermès) marquait alors la frontière entre ville ancienne, médiévale et ville contemporaine.
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+ Un palais royal (devenu depuis siège du Parlement), que certains architectes auraient souhaité installer sur l'Acropole, fut achevé en 1838 sur la place Syntagma. La reine Amélie créa l'année suivante un jardin botanique (devenu depuis les jardins nationaux) à côté du palais.
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+ En 1845, la ville était encore soit un champ de ruines soit un chantier de construction. De grandes maisons néo-classiques émergeaient de terrains vagues à peine déblayés. Les rues n'étaient pas encore pavées, ni éclairées, ni réellement aménagées.
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+ Pendant la Première Guerre mondiale, la ville fut occupée par des troupes franco-britanniques à partir du 16 octobre 1916[5].
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+ Après la guerre gréco-turque et la « Grande Catastrophe » de septembre 1922, l'afflux de plus d'un million de réfugiés en provenance d'Asie Mineure entraîna dans les années 1920 la construction de quartiers entiers.
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+ Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville fut prise par l'Allemagne nazie, le 27 avril 1941, et occupée jusqu’en octobre 1944. Les Allemands organisèrent une famine systématique qui fit de très nombreux morts. Le 3 décembre 1944, le soulèvement communiste commença dans le quartier autour du Théséion, après que les forces de police eurent tiré sur une manifestation le matin même sur la place Syntagma, faisant quinze morts. Les Britanniques restaurèrent l’ordre après d’intenses combats de rue et grâce à des renforts venus de Phalère.
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+ La croissance d'Athènes fut très faible pendant les premières années qui suivirent les destructions et les ravages de la guerre civile grecque. Puis la cité recommença à croître.
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+ L'entrée de la Grèce dans l'Union européenne en 1981 apporta de nouveaux investissements à la ville. Enfin, l'accueil des Jeux olympiques d'été de 2004 a été le moteur de nombreux travaux d'infrastructure.
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+ En 1985, Athènes a été déclarée capitale culturelle de l'Europe.
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+ C’est à Athènes que sont notamment nées la démocratie et la philosophie. De fait, la civilisation athénienne est l’un des fondements de la culture européenne et c’est en mémoire de cela que le projet de constitution européenne cite en préambule l’historien Thucydide (Guerre du Péloponnèse, II, 37, 1) :
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+ Athènes a également été le centre culturel de la Grèce classique, et ce dans tous les domaines. Sa conception du beau et du bon a influencé durablement le reste du monde grec, puis romain, et enfin l'Occident.
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+ En 1976 s’est tenu à Athènes le 61e congrès mondial d’espéranto, dont le thème était « Collaboration internationale des états au niveau régional ».
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+ Athènes a accueilli, du 19 au 23 septembre 1985, le 18e symposium international dans la série des symposiums traitant des sujets spéciaux parrainés par l’Association Internationale de Géologie de l’Ingénieur, organisé par le groupe national grec de l’AIGI. Le thème de « la protection des monuments et des sites historiques » fut spontanément adopté[6].
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+ Athènes a par ailleurs accueilli les premiers Jeux olympiques modernes en 1896, en souvenir des Jeux olympiques de la Grèce antique. La ville a accueilli de nouveau les Jeux d'été en 2004. Outre le succès sportif et médiatique de l'évènement, ils permettront peut-être d'accroître les investissements étrangers en Grèce en prouvant la capacité du pays à gérer de grands projets.
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+ Depuis la crise financière de 2008, Athènes est devenu un haut-lieu de l'art urbain[7]. La municipalité cherche à encadrer et valoriser ces pratiques artistiques de rue, notamment le graffiti, pour éviter qu'il n'empiète sur le patrimoine historique[7].
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+ L’agglomération athénienne est le principal foyer de population de la Grèce, avec 3,7 millions d'habitants sur un territoire métropolitain de 428 km2, sur un total de 11,125 millions de Grecs environ (au 1er janvier 2006), soit près d'un tiers de la population du pays.
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+ Évolution de la population à travers les âges :
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+ La cité moderne d’Athènes est constituée de villes et villages autrefois distincts, qui avec l’expansion démographique du XXe siècle ont fini par former une agglomération. Celle-ci comprend aujourd’hui 54 municipalités (δήμος), la plus importante étant la ville d'Athènes (Δήμος Αθηναίων / Dhímos Athinéon), avec près d’un million d'habitants (la deuxième étant Le Pirée). Le nom d’Athènes peut ainsi désigner l’agglomération entière (aussi appelée le grand Athènes) ou la ville d’Athènes, ou même juste le centre-ville. Voir ci-dessous la liste des municipalités.
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+ Athènes dispose d'un réseau dense de trolleybus et d'autobus. Afin de lutter contre la pollution, une part croissante des autobus fonctionne au gaz naturel pour véhicules (GNV).
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+ Le métro, dont la première ligne (la ligne verte[13] nommée également ISAP) date de 1904, a été complété par deux lignes modernes (les lignes rouge et bleue[13]) en 2000 et s'étend jusqu'à l'aéroport. Trois lignes de tramway (3, 4 et 5), ont été mises en service pour les Jeux olympiques de 2004[14] : deux d'entre elles relient le centre d'Athènes (départ près de Syntagma). La ligne 3 assure la desserte entre Voulas (sud-est de l'agglomération) et le Pirée (terminus S.E.F.) tandis que la ligne 4 relie Le Pirée à la place Syntagma. Quant à la ligne 5, elle relie Voulas à la place Syntagma.
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+ Le port du Pirée relie par voie maritime, différents ports de la région et différentes îles d'autres régions de la Grèce.
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+ Un train rapide du réseau Proastiakós relie également la gare centrale (Larisis) à la banlieue attique en direction de l'aéroport — il emprunte la même voie que le métro entre Doukissis Plakentias et l’aéroport international Elefthérios-Vénizélos.
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+ L'aéroport international Elefthérios-Vénizélos (code AITA : ATH) est construit par une entreprise allemande, a remplacé en 2001 l'ancien aéroport d'Elliniko (Hellinikon International Airport).
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+ À ces transports en commun, il faut ajouter les taxis, omniprésents dans la capitale hellène, et qui ont la particularité de prendre à la fois plusieurs passagers se rendant vaguement dans la même direction.
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+ Avant ces développements, se déplacer à Athènes s'avérait très problématique, que ce soit à cause de la vétusté des équipements ou de la lenteur du trafic. Un apport des JO de 2004 est donc ce réseau efficace métro-tramway-bus qui semble avoir apporté une solution au problème du transport athénien. Néanmoins, le tramway n'est pas prioritaire sur le reste du trafic, ce qui occasionne une certaine lenteur et limite ainsi ses performances.
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105
+ Le nome d'Athènes est l'une des 54 préfectures de Grèce. Il fait partie de la périphérie d'Attique. Son chef-lieu est Athènes. Ce nome, d'une superficie très réduite mais densément peuplé, recouvre la partie centrale de l'agglomération athénienne. Il est divisé en plusieurs municipalités et communautés (listées dans l'article détaillé).
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107
+ La municipalité d'Athènes est divisée en 7 districts ou « Dimotika Diamerismata » (numérotés de 1 à 7). Cette division en district est principalement utilisée à des fins administratives.
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+ Athènes est jumelée ou a des partenariats avec les villes suivantes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires. Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.
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7
+ Un organe est un groupe de tissus collaborant à une même fonction physiologique. Certains organes assurent simultanément ou alternativement plusieurs fonctions, mais dans ce cas, chaque fonction est généralement assurée par un sous-ensemble de cellules.
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+ Le niveau d'organisation supérieur à l'organe sont les appareils et les systèmes, qui remplissent un ensemble de fonctions complémentaires. Le niveau d'organisation inférieur à l'organe est le tissu.
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+ L'étude des organes relève de l'anatomie, qui fait partie du domaine de la biologie.
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13
+ Les organes peuvent être décrits par des planches anatomiques, des préparations anatomiques, des représentations en cire ou des modèles informatiques.
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15
+ Le mot organe semble avoir une double racine étymologique :
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17
+ Dans le domaine de la recherche médicale et de la chirurgie reconstructrice, on parle aussi :
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19
+ La communauté des microbes (« flore intestinale ») qui habitent symbiotiquement l'intestin de l'humain (environ 100 000 milliards de bactéries par être humain) ou des animaux est parfois considérée comme une sorte d'organe virtuel.
20
+ Le mot microbiote désigne cet organe virtuel[1].
21
+
22
+ Par exemple, certaines vitamines indispensables ne peuvent être fabriquées par le microbiote. Le « Metagenomics of the Human Intestinal Tract », un programme initié en 2008 pour identifier le métagénome de ces microbes a montré qu'il existe chez l'humain trois groupes de composition bactérienne intestinale spécifiques (dit entérotypes) que l'on conserve toute sa vie, et qui est caractéristique à l'individu[2] (comme le groupe sanguin).
23
+
24
+ Par extension, on parlera d'organe dans le cadre des organisations humaines (exemple : organe de presse).
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26
+ Une pièce mécanique peut être désigné par le mot organe (ex : organe de transmission dans un véhicule).
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28
+ On classe les organes selon leur fonctions, leur disposition leur nombre (un organe peut appartenir à plusieurs classes).
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+
30
+ Classement partiel :
31
+
32
+ Selon Ginet et Roux, les premiers organes seraient apparus chez les Plathelminthes ou vers plats. « C'est en effet avec les plathelminthes que le niveau correspondant aux organes est atteint, les précédents embranchements ne dépassaient pas le stade cellulaire ou le stade tissulaire[3] ».
33
+
34
+ Les fonctions physiologiques sont :
35
+
36
+ La structure des organismes biologiques qui constituent la biosphère peut être décomposée en plusieurs niveaux d'organisation : atomique, moléculaire, cellulaire, tissulaire, des organes, des systèmes, et enfin celui de l'organisme dans sa totalité fonctionnelle, et éventuellement de supers-organismes (essaim d'abeilles, récif corallien, etc.). Pour la description de cette structure en niveaux emboîtés, Georges Chapouthier a proposé l'utilisation du concept de mosaïque. Comme dans une mosaïque au sens artistique du terme, qui laisse à ses tesselles l'autonomie de leur couleur ou de leur forme, chaque niveau de complexité du vivant intègre les niveaux inférieurs comme des parties, en leur laissant une autonomie de fonctionnement[4].
37
+
38
+ L'étude scientifique du vivant se fait par des recherches sur les éléments de chacun de ces niveaux, puis par la compréhension des interactions entre ces différents niveaux (voir l'article « Méthode scientifique »).
39
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40
+ L'étude du niveau des organes permet de comprendre la structure, la fonction et le fonctionnement des organes, qui constituent les différents systèmes fonctionnels de l'organisme (système nerveux, système digestif, système immunitaire…).