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"Transcript": "J. BOISSONNAT : Eh bien, nous allons y venir, puisque nous abordons les questions économiques et que, dans ce domaine, vous avez chacun un passé. M. Valéry GISCARD D'ESTAING a le passé d'un homme qui a été Président de la République pendant sept ans et, donc, un bilan que certains jugent bon, d'autres médiocre, voire désastreux. M. MITTERRAND a le passé de ses idées, de ses alliances et de ses amis, le programme commun de la gauche pendant un temps, le projet socialiste aujourd'hui. Je voulais vous demander, monsieur GISCARD D'ESTAING, si vous vous sentez prisonnier des échecs de votre septennat, et monsieur MITTERRAND, si vous vous sentez prisonnier des idées que certains ont définies comme étant des idées collectivistes ? Monsieur GISCARD D'ESTAING ? Valéry GISCARD D'ESTAING : Non, pas de simplification abusive. La France a vécu pendant sept ans une période de crise mondiale très difficile. J'en ai porté le poids, j'en assume les responsabilités, je ne nie rien de ce qui a été fait au-cours de cette période, qui était,vous le savez, monsieur BOISSONNAT, vous l'avez écrit à plusieurs reprises,une période de crise. La seule question n'est pas de savoir si la France a pu se soustraire à la crise ; elle ne le pouvait pas. J'indique qu'elle ne le peut pas non plus maintenant. La question est de savoir si elle fait tout ce qu'elle peut, compte tenu de ses ressources et de sa politique propre. Je vous rappelle que dans cette période de crise, la production française a augmenté plus que celle de tout autre pays industrialisé, que le niveau de vie, le pouvoir d'achat des Français a progressé plus que dans n'importe quel autre pays industrialisé et que, malgré la crise, nous avons réalisé des actions de solidarité envers des catégories démunies : personnes âgées, handicapés, travailleurs manuels, familles, femmes seules. Donc, je considère qu'un pays,ce n'est pas moi qui l'ai fait,qui fait cela pendant une période de crise : la plus forte augmentation de la production, la plus forte augmentation du niveau de vie et un effort de solidarité,a montré ce dont il était capable. Il y a deux grands revers, deux grandes difficultés la hausse des prix et le chômage. Nous avons entrepris dans ce domaine des actions. Vous savez qu'à l'heure actuelle la hausse des prix reste trop forte en France, mais qu'elle diminue, et je suis convaincu que le programme ,tel que je l'ai lu,exposé par M. MITTERRAND relancerait immédiatement l'inflation et la hausse des prix. Je suis tout prêt à en débattre. D'autre part, en-matière de chômage, nous avons entrepris une action depuis plusieurs années. Cette action peut se développer ; j'en ai indiqué les modalités et les conditions. Donc, je prends la responsabilité de ce qui a été fait, je ne fuis aucune responsabilité, j'indique seulement que les efforts que nous avons accomplis seraient compromis,excusez le mot, ruinés,si le programme, tel qu'il est présenté par M. MITTERRAND, entrait en application l'été prochain. M. COTTA : Monsieur MITTERRAND, vous êtes prisonnier des idées socialistes en la matière ? François Mitterand : Je dois quand même répondre à ce qui a été dit par M. GISCARD D'ESTAING avant de développer ma propre thèse, sans quoi on risque de s'embrouiller. Je tiens simplement à dire, monsieur GISCARD D'ESTAING que vous vous êtes toujours trompé ! On ne peut plus vous croire ! J'ai encore des questions à vous poser et je dirai, comme je l'ai fait tout à l'heure : expliquez-moi, expliquez-nous, je veux dire expliquez aux Françaises et aux Français qui nous écoutent, lorsque vous disiez, en 1974, c'est-à-dire au moment des promesses électorales : \"Je prendrai toutes les mesures nécessaires pour garantir votre emploi, à vous salariés, à vous travailleurs, à vous ouvriers, et aussi pour garantir votre revenu, à vous épargnants, à vous agriculteurs\"... Lorsque vous disiez, toujours pendant votre septennat, en 1978 : \"C'est grâce-à cet effort, le vôtre, que la France n'est pas, comme d'autres pays, sur la voie d'un accroissement du chômage, mais qu'au contraire elle a pu entamer une réduction significative du nombre des demandeurs d'emploi...\" C'était le 26 janvier 1978, à Auxerre. Lorsque vous disiez dans le même discours : \"L'emploi en-particulier celui des jeunes, ne cesse de s'améliorer ; on nous prédisait un million et demi de chômeurs, ils seront bientôt moins d'un million...\" On en compte aujourd'hui 1700000 ! Lorsque vous disiez : \"Un certain nombre de signes qui ne trompent pas montrent que le creux de la vague est derrière nous\" ... le 4 décembre 1975. Vous vous êtes toujours trompé ! Et comment imaginer que vous pourriez faire demain, si vous étiez réélu, ce que vous n'avez pas su faire au-cours d'un premier septennat ? Sept ans, c'est long, cela permet de faire beaucoup de choses ! D'ailleurs, M. CHIRAC, et c'est la fin de mes citations,expliquez-moi toujours comment vous pourriez faire une majorité, dans ces conditions, avec le RPR,M. CHIRAC déclarait, le 2 février 1979 : \"Nos performances économiques,dont vous paraissiez tout à l'heure si satisfait,nos performances économiques sur tous les points sont très médiocres. Sur ce point, Je ne me dissocie pas de M. MITTERRAND, qui fait la même analyse et le même diagnostic\" ! Alors, je termine sur ce sujet, en disant que j'ai là un texte qui a été publié par la Fédération patronale française de la Métallurgie, dans son mensuel Social-Inter-national, qui dit qu'au championnat du monde de l'économie, parmi les 15 principaux pays industriels, la France se situe en 13ème rang. Cela n'est pas la preuve d'une très grande réussite ! Maintenant, question m'est posée sur le collectivisme. Valéry GISCARD D'ESTAING : Non, non. Maintenant, je vais répondre d'une phrase. J. BOISSONNAT : Oui, oui. Valéry GISCARD D'ESTAING : Je vais répondre, après cette charge. François Mitterand : Je comprends très bien. Valéry GISCARD D'ESTAING : Vous me faites penser au mot de RIVAROL : c'est un terrible avantage de n'avoir rien fait ! Mais il ne faut pas en abuser. En effet, vous gérez le ministère de la parole, ceci depuis 1965 ou depuis 1974, moi j'ai géré la France ! Vous faites d'abondantes citations de Jacques CHIRAC, pourquoi ne citez-vous pas une fois le nom de M. MARCHAIS depuis le début de cette émission ? Ce serait plus intéressant, il apporterait des éléments plus proches de votre analyse ! Concernant les éléments économiques, j'ai eu l'occasion de répondre, un Président de la République doit entraîner son pays, il ne doit pas le décourager ; il est donc naturel qu'à tout moment il cherche à lui proposer des objectifs d'amélioration. Si je voulais entrer dans le détail,je ne le ferai pas,je vous rappellerai que ce que je disais en 1978 était exact : il y a eu deux chocs pétroliers, monsieur MITTERRAND, ils n'expliquent pas tout, mais ils ont ébranlé notre économie. Le premier a eu lieu en 1973 et en 1974, et nous commencions à en sortir dans les années 1977,78, monsieur BOISSONNAT, je vous prends à témoin, nous avions à l'époque une diminution en effet légère du chômage, la hausse des prix était tombée en-dessous de 10 % nous avions une croissance supérieure à 3 % par an, nous étions en-train d'en sortir... Vous savez sans doute qu'il y a eu un second choc pétrolier à la suite des événements d'Iran et ceci à-partir de la mi-1979 qui a relancé à nouveau toutes les difficultés économiques et le chômage. Je me suis efforcé, face au premier, face au second, de redresser la situation de la France. Nous avions obtenu un premier redressement dans les années 1977,78, il est incontestable que nous sommes actuellement, à l'heure actuelle, en-train de nous dégager lentement du second choc pétrolier. J'avais des résultats aujourd'hui d'ailleurs, la balance des paiements de la France pour le premier trimestre de 1981 marque un net progrès par-rapport à 1980. Donc, ne recherchons pas les citations du passé dans lesquelles vous vous complaisez, je n'aurai pas la cruauté de vous relire ce que vous disiez quand vous appeliez à la réalisation du programme commun avant 1978 ou lorsque vous vous opposiez à la Constitution en 1958 dont vous cherchez à être maintenant le Président de la République. Donc, ceci, c'est le passé. On doit éclairer les Français sur ce que nous allors faire, nos choix pour l'avenir. J'ai proposé un programme pour l'emploi, critiquez-le, mais ne jouons pas à ce petit jeu des citations. J. BOISSONNAT : Peut-être qu'avant de venir à l'emploi nous pourrions demander à M. MITTERRAND de répondre à la critique de ceux qui lui reprochent d'être prisonnier, soit encore du programme commun ou tout au moins de sa philosophie, qu'ils croient retrouver dans le projet socialiste, et je prends un seul exemple, celui des nationalisations, parce que c'est celui qui est le plus public : est-ce que vous avez toujours le programme de nationalisations, est-ce que vous pensez que cela résoudra le problème des entreprises que vous entendez nationaliser et comment seraient indemnisés les propriétaires actuels de ces entreprises ? François Mitterand : Vous ne voulez pas parler du passé, je le comprends bien naturellement et vous avez tendance un peu à reprendre le refrain d'il y a sept ans : l'homme du passé.. c'est quand même ennuyeux que dans l'intervalle vous soyez devenu, vous, l'homme du passif, cela gêne un peu votre démonstration d'aujourd'hui ! Vous m'avez reproché d'avoir exercé une sorte de ministère de la parole, mais moi j'étais dans l'opposition, j'ai rempli mon rôle démocratiquement : dans l'opposition, qu'est-ce que vous voulez que je fasse d'autre? Et l'opposition, ce n'est pas rien dans une République. J'ajoute que j'ai utilisé ce temps pour faire avec d'autres un grand parti qui est devenu un parti menaçant pour la majorité, presque ancienne, que vous représentez aujourd'hui. Donc, je n'ai pas perdu mon temps et si je pouvais faire pour la France demain, à la mesure de la France, bien entendu, ce que j'ai pu faire pour le socialisme en France, ma foi ce ne serait pas perdu. Les deux chocs pétroliers, c'est vrai, bien entendu, ce n'est pas la peine de prendre un ton professoral pour le dire, on l'a remarqué, figurez-vous, nous aussi qu'il y avait eu deux chocs pétroliers, et je ne suis pas de ceux qui vont dire que le coût du pétrole ne compte pas, et lourdement, dans les difficultés qui sont nôtres. Mais tout rejeter sur le pétrole, ce n'est pas vrai, ce n'est pas. Valéry GISCARD D'ESTAING : Je l'ai dit moi-même que je ne rejetais pas. François Mitterand : Oui, mais la part est plus grande encore que celle que vous sous-entendiez. Sur-le-plan de l'inflation ; le pétrole pèse lourd, mais disons 3 % sur les presque 14 % de l'année 1980, de telle sorte qu'il faut que vous vous expliquiez aussi ; pourquoi ne pas le faire dans les trois jours qui restent, sur la responsabilité que vous avez dans la vie chère en France ? Mais j'en reviens à la question que vous m'avez posée, après avoir fait remarquer que la Grande-Bretagne qui produit du pétrole est dans une grave crise, et que le Japon qui n'en produit pas supporte très bien le choc de la concurrence internationale, ce qui démolit pour une part le raisonnement de M. GISCARD D'ESTAING. Valéry GISCARD D'ESTAING : On peut vous interrompre d'un mot ? L'Angleterre n'arrive pas à se remettre des conséquences de la gestion travailliste, c'est-à-dire socialiste dont elle a souffert pendant cinq ans, et le Japon, au contraire, stimulé par son économie libérale, est, en effet, capable de se dégager du choc pétrolier. François Mitterand : Ce n'est pas exact du tout, La crise avait commencé avec les conservateurs et les deux pays qui, en Europe, s'en tirent le mieux aujourd'hui sont un pays à gestion socialiste, l'Autriche, et un pays dont la gestion socialiste fut si longue qu'elle pèse encore sur les décisions du Gouvernement qui lui a succédé, je veux dire la Suède. Mais on ne va pas s'attarder sur cette discussion, nos auditeurs concluront d'eux-mêmes. Ce que je veux dire, c'est que pour ce qui concerne le programme commun et la liste des nationalisations qui y figure, bien entendu, elle se trouve un peu contredite par l'événement dans la mesure où, vous le savez, un certain nombre de ces sociétés, qu'on ne voulait pas que je nationalise, ont été, dans l'intervalle, internationalisées par le grand capital, je pense en-particulier à Roussel-Uclaf et à certaines branches, mais cela c'est un problème très actuel, de Péchiney .. Mais la liste en question reste la liste que je retiens. En effet, je compte nationaliser les banques qui restent non nationalisées depuis la nationalisation des banques exécutée. J. BOISSONNAT : Toutes les banques, monsieur MITTERRAND ? François Mitterand : Les banques, toutes les banques. J. BOISSONNAT : Grandes et petites. François Mitterand : Le Général de GAULLE avait fait l'essentiel en 1945, il avait regretté en 1947 de ne pas avoir tout fait, eh bien, il m'incombera de le faire à mon tour, et onze, je crois, groupes industriels. Ce que j'entends dire, c'est que la liste que j'ai déjà produite a valeur de contrat, ce qui veut dire que ce qui n'est pas dans cette liste ne sera pas nationalisé ; si plus tard, il devait y avoir des évolutions, il y en aura, c'est-à-dire de nouvelles concentrations capitalistes tendant au monopole dans les secteurs de l'économie, alors il appartiendra au Parlement, lors de futures élections, c'est-à-dire lorsque les Français seront en mesure de souscrire un nouveau contrat avec les responsables politiques, mais tant que je serai responsable, dans la situation présente, la liste est une liste limitative. J. BOISSONNAT : Monsieur MITTERRAND, m'autorisez-vous une question plus personnelle ? François Mitterand : Je vous en prie. J. BOISSONNAT : Est-ce que quand vous dites : c'est un contrat, je le respecte, vous voulez signifier par là qu'il y a des symboles en politique qui ont leur importance et qu'il faut savoir plier à ces symboles telle ou telle appréciation d'opportunité que l'on peut avoir ? Autrement dit, êtes-vous au fond de vous-même, convaincu qu'en faisant cela vous résolvez les problèmes de la France ou convaincu qu'en faisant cela vous créez un symbole autour duquel vous pouvez réunir des forces qui permettront de résoudre d'autres problèmes ? François Mitterand : Non, monsieur BOISSONNAT, je suis convaincu que le Gouvernement de la France aura le plus grand besoin pour conduire l'économie d'un vaste secteur public qui déjà aujourd'hui est la véritable locomotive de l'investissement et de l'exportation en France. Et lorsqu'il y a des secteurs importants où la concurrence a cessé d'exister, c'est-à-dire où le capital a dévoré les petites et moyennes entreprises, je pense qu'il appartient à la nation d'intervenir.",
"Abstractive_1": "Dans ce débat, Valéry Giscard D'Estaing et François Mitterrand débattent de leur bilan économique. Le présentateur débute en demandant aux candidats s'ils sont prisonniers des échecs leur partis. Valéry Giscard D'Estaing explique que la France a dû subir deux crises mondiales durant son septennat. Valéry Giscard D'Estaing explique que la France a cependant fait le mieux qu'elle a pu compte tenu de ses ressources, expliquant que la production française a augmenté plus que tout autre pays industrialisé, comme le niveau de vie et le pouvoir d'achat, malgré la crise, et qu'il y a eu des progrès avec des actions de solidarité. Valéry Giscard D'Estaing explique que les revers sont la hausse des prix et le chômage. Valéry Giscard D'Estaing explique que des actions ont déjà été entreprises pour combattre l'inflation et la hausse du chômage. François Mitterrand cite des échecs de promesses de Valéry Giscard D'Estaing et demande d'expliquer comment il pourrait faire ce qu'il n'a pas fait pendant son septennat. François Mitterrand explique que la France est un des pays avec la pire industrie métallurgique. Valéry Giscard D'Estaing explique qu'un président doit donner des objectifs d'amélioration pour un pays, mais qu'avec les chocs pétroliers, ils n'ont pas pu être atteints. Le présentateur demande à François Mitterrand s'il est toujours pour les nationalisations. François Mitterrand répond à Valéry Giscard D'Estaing que les chocs pétroliers ne justifient pas tout. Sur les nationalisations, François Mitterrand explique toujours vouloir nationaliser les banques, ainsi que les entreprises industrielles qui ne sont pas internationale.\n",
"Abstractive_2": "Dans ce débat, Valéry Giscard D'Estaing et François Mitterrand débattent de leur bilan économique. Le présentateur débute en demandant à Valéry Giscard D'Estaing s'il est prisonnier des échecs de son septennat, et à François Mitterrand s'il est prisonnier des idées collectivistes de son parti. Valéry Giscard D'Estaing débute en expliquant qu'il y a eu une crise mondiale difficile durant son septennat, et qu'il était impossible de s'y soustraire. Il nuance en expliquant que malgré la crise, la France a augmenté sa production plus que tout autre pays industrialisé, et a vu la plus grosse augmentation du niveau de vie et de solidarité des pays industriels. Il explique que la crise a causé une augmentation des prix et du chômage. Finalement, il parle de la stabilisation de la hausse des prix, ainsi que de ses programmes contre le chômage, qui seraient ruinés par le programme de François Mitterrand. François Mitterrand répond en commençant par expliquer que Valéry Giscard D'Estaing c'est toujours trompé durant ses diagnostics. Valéry Giscard D'Estaing répond que son septennat a été marqué de deux chocs pétroliers, et que sa politique a résolu les effets du premier, et que le second est en train d'être résolu. La présentatrice demande ensuite à François Mitterrand ce qu'il pense du programme commun et des nationalisations. François Mitterrand débute en expliquant que les chocs pétroliers ne justifient pas toute la crise, en citant les royaumes unis, producteurs de pétrole dans une grave crise, et le Japon, qui ne produit pas de pétrole et qui n'est pas en crise. Ce à quoi Valéry Giscard D'Estaing impute le socialisme à l'Angleterre et le libéralisme au Japon comme la cause de leurs résultats respectifs. François Mitterrand explique que les crises ont toutes les deux commencé dans les pays lorsqu'ils étaient conservateurs, et que les pays en croissance aujourd'hui sont socialistes. Il explique qu'il souhaite nationaliser les banques, et que c'est à l'état d'intervenir dans les secteurs sans concurrence.\n",
"Abstractive_3": "Dans ce débat, François Mitterrand et Valéry Giscard D'Estaing discutent de la crise économique qui frappe la France depuis le début des années 70. Valéry Giscard D'Estaing défend le bilan de son premier septennat. Il explique que la production, l'industrie, la politique sociale se sont améliorés en France mais il reconnaît un échec sur les questions du chômage et de l’inflation. François Mitterrand attaque alors son bilan en soulignant que même à droite (CHIRAC), on trouve son action médiocre sur le plan économique. François Mitterrand souligne alors le décalage entre les paroles de son adversaire durant son mandat et les faits, qui se sont dégradés. Valéry Giscard D'Estaing se défend, en précisant qu’il y a eu une amélioration de la situation entre 1973 et 1979, date du second choc pétrolier. François Mitterrand nuance l’argument du pétrole comme cause de la crise. Il souligne que les pays socialistes s’en sortent mieux dans la crise et, conformément à cette politique, défend une grande vague de nationalisation.\n",
"Extractive_1": "P2 : Je voulais vous demander, monsieur GISCARD D'ESTAING, si vous vous sentez prisonnier des échecs de votre septennat, et monsieur MITTERRAND, si vous vous sentez prisonnier des idées que certains ont définies comme étant des idées collectivistes ? VGE : La France a vécu pendant sept ans une période de crise mondiale très difficile. VGE : La question est de savoir si elle fait tout ce qu'elle peut, compte tenu de ses ressources et de sa politique propre. VGE : Je vous rappelle que dans cette période de crise, la production française a augmenté plus que celle de tout autre pays industrialisé, que le niveau de vie, le pouvoir d'achat des Français a progressé plus que dans n'importe quel autre pays industrialisé et que, malgré la crise, nous avons réalisé des actions de solidarité envers des catégories démunies : personnes âgées, handicapés, travailleurs manuels, familles, femmes seules. VGE : Il y a deux grands revers, deux grandes difficultés la hausse des prix et le chômage. VGE : Vous savez qu'à l'heure actuelle la hausse des prix reste trop forte en France, mais qu'elle diminue, et je suis convaincu que le programme ,tel que je l'ai lu,exposé par M. MITTERRAND relancerait immédiatement l'inflation et la hausse des prix. VGE : D'autre part, en-matière de chômage, nous avons entrepris une action depuis plusieurs années. FM : J'ai encore des questions à vous poser et je dirai, comme je l'ai fait tout à l'heure : expliquez-moi, expliquez-nous, je veux dire expliquez aux Françaises et aux Français qui nous écoutent, lorsque vous disiez, en 1974, c'est-à-dire au moment des promesses électorales : \"Je prendrai toutes les mesures nécessaires pour garantir votre emploi, à vous salariés, à vous travailleurs, à vous ouvriers, et aussi pour garantir votre revenu, à vous épargnants, à vous agriculteurs\" FM : Et comment imaginer que vous pourriez faire demain, si vous étiez réélu, ce que vous n'avez pas su faire au-cours d'un premier septennat ? FM : Alors, je termine sur ce sujet, en disant que j'ai là un texte qui a été publié par la Fédération patronale française de la Métallurgie, dans son mensuel Social-Inter-national, qui dit qu'au championnat du monde de l'économie, parmi les 15 principaux pays industriels, la France se situe en 13ème rang. VGE : Concernant les éléments économiques, j'ai eu l'occasion de répondre, un Président de la République doit entraîner son pays, il ne doit pas le décourager ; il est donc naturel qu'à tout moment il cherche à lui proposer des objectifs d'amélioration. VGE : Si je voulais entrer dans le détail,je ne le ferai pas,je vous rappellerai que ce que je disais en 1978 était exact : il y a eu deux chocs pétroliers, monsieur MITTERRAND, ils n'expliquent pas tout, mais ils ont ébranlé notre économie. VGE : Nous avions obtenu un premier redressement dans les années 1977,78, il est incontestable que nous sommes actuellement, à l'heure actuelle, en-train de nous dégager lentement du second choc pétrolier. P2 : Peut-être qu'avant de venir à l'emploi nous pourrions demander à M. MITTERRAND de répondre à la critique de ceux qui lui reprochent d'être prisonnier, soit encore du programme commun ou tout au moins de sa philosophie, qu'ils croient retrouver dans le projet socialiste, et je prends un seul exemple, celui des nationalisations, parce que c'est celui qui est le plus public : est-ce que vous avez toujours le programme de nationalisations, est-ce que vous pensez que cela résoudra le problème des entreprises que vous entendez nationaliser et comment seraient indemnisés les propriétaires actuels de ces entreprises ? FM : Sur-le-plan de l'inflation ; le pétrole pèse lourd, mais disons 3 % sur les presque 14 % de l'année 1980, de telle sorte qu'il faut que vous vous expliquiez aussi ; pourquoi ne pas le faire dans les trois jours qui restent, sur la responsabilité que vous avez dans la vie chère en France ? FM : Ce que je veux dire, c'est que pour ce qui concerne le programme commun et la liste des nationalisations qui y figure, bien entendu, elle se trouve un peu contredite par l'événement dans la mesure où, vous le savez, un certain nombre de ces sociétés, qu'on ne voulait pas que je nationalise, ont été, dans l'intervalle, internationalisées par le grand capital, je pense en-particulier à Roussel-Uclaf et à certaines branches, mais cela c'est un problème très actuel, de Péchiney .. Mais la liste en question reste la liste que je retiens. FM : En effet, je compte nationaliser les banques qui restent non nationalisées depuis la nationalisation des banques exécutée. FM : Le Général de GAULLE avait fait l'essentiel en 1945, il avait regretté en 1947 de ne pas avoir tout fait, eh bien, il m'incombera de le faire à mon tour, et onze, je crois, groupes industriels.",
"Extractive_2": "VGE : Je vous rappelle que dans cette période de crise, la production française a augmenté plus que celle de tout autre pays industrialisé, que le niveau de vie, le pouvoir d'achat des Français a progressé plus que dans n'importe quel autre pays industrialisé et que, malgré la crise, nous avons réalisé des actions de solidarité envers des catégories démunies : personnes âgées, handicapés, travailleurs manuels, familles, femmes seules. Il y a deux grands revers, deux grandes difficultés la hausse des prix et le chômage. FM : D'ailleurs, M. CHIRAC, et c'est la fin de mes citations,expliquez-moi toujours comment vous pourriez faire une majorité, dans ces conditions, avec le RPR,M. CHIRAC déclarait, le 2 février 1979 : \"Nos performances économiques,dont vous paraissiez tout à l'heure si satisfait,nos performances économiques sur tous les points sont très médiocres. VGE : Nous avions obtenu un premier redressement dans les années 1977,78, il est incontestable que nous sommes actuellement, à l'heure actuelle, en-train de nous dégager lentement du second choc pétrolier. FM : J'ajoute que j'ai utilisé ce temps pour faire avec d'autres un grand parti qui est devenu un parti menaçant pour la majorité, presque ancienne, que vous représentez aujourd'hui... Mais tout rejeter sur le pétrole, ce n'est pas vrai, ce n'est pas. Mais j'en reviens à la question que vous m'avez posée, après avoir fait remarquer que la Grande-Bretagne qui produit du pétrole est dans une grave crise, et que le Japon qui n'en produit pas supporte très bien le choc de la concurrence internationale, ce qui démolit pour une part le raisonnement de M. GISCARD D'ESTAING. VGE : On peut vous interrompre d'un mot ? L'Angleterre n'arrive pas à se remettre des conséquences de la gestion travailliste, c'est-à-dire socialiste dont elle a souffert pendant cinq ans, et le Japon, au contraire, stimulé par son économie libérale, est, en effet, capable de se dégager du choc pétrolier. FM : Ce n'est pas exact du tout, La crise avait commencé avec les conservateurs et les deux pays qui, en Europe, s'en tirent le mieux aujourd'hui sont un pays à gestion socialiste, l'Autriche, et un pays dont la gestion socialiste fut si longue qu'elle pèse encore sur les décisions du Gouvernement qui lui a succédé, je veux dire la Suède. En effet, je compte nationaliser les banques qui restent non nationalisées depuis la nationalisation des banques exécutée… Et lorsqu'il y a des secteurs importants où la concurrence a cessé d'exister, c'est-à-dire où le capital a dévoré les petites et moyennes entreprises, je pense qu'il appartient à la nation d'intervenir.",
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