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+ Le mois est une unité de temps utilisée dans les calendriers, correspondant à une division de l'année.
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+ Dans les calendriers solaires occidentaux, un mois est défini comme un douzième de l'année, elle-même basée sur l'année tropique, chacun des mois comptant un nombre variable de jours. D'autres types de calendrier utilisent des définitions différentes, comme les calendriers lunaires, basés sur les lunaisons. D'autres découpent le temps de façon arbitraire sans correspondance avec des phénomènes astronomiques comme certains calendriers aztèques pour lesquels les périodes correspondantes s'appellent des trecena.
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+
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+ Sauf dans le cas d'une date évoquant un événement historique, le mois s'écrit normalement, c'est-à-dire en minuscule : on écrira ainsi « le 5 août » (une date courante), mais « le 14 Juillet » (date de la fête nationale française)[1].
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+
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+ Le mois peut se diviser en trois parties :
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+
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+ Le mot « mois » provient du latin mensis (« mois »), provenant lui-même de l'indo-européen commun *mḗh₁n̥s (« lune » ou « mois »).
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+ Du point de vue astronomique, il est possible de définir plusieurs types de mois en relation avec le mouvement de la Lune autour de la Terre :
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+ Le mois synodique ou lunaison, l'intervalle entre deux nouvelles Lunes consécutives, est la base de la plupart des calendriers lunaires. De la façon la plus simple, un calendrier lunaire considère que deux lunaisons durent 59 jours : un mois plein de 30 jours suivi d'un mois creux de 29 jours. Ce système nécessite des corrections sur le long terme, généralement par l'utilisation de jours intercalaires.
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+
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+ Les mois synodiques ne s'insèrent pas facilement dans une année, ce qui rend la construction d'un calendrier luni-solaire difficile. La solution la plus courante consiste à prendre en compte le cycle métonique, qui approxime 235 lunaisons par 19 années tropiques (quasiment 6 940 jours). Un tel calendrier métonique (comme le calendrier hébraïque) dérive toutefois d'un jour tous les 200 ans environ, par rapport aux saisons.
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+
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+ Dans les calendriers solaires, les mois ne sont plus liés aux phases de la Lune. De tels calendriers sont basés sur le mouvement de la Terre autour du Soleil.
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+
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+ Le premier vendredi du mois, il y a la dévotion de l'Église catholique au Sacré-Cœur de Jésus rapportée par la Sainte Marguerite-Marie Alacoque.
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+
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+ Traditionnellement, les mois représentent des repères quant à la durée de la journée et la météorologie ; cela permet de rythmer les occupations saisonnières comme la chasse ou l'agriculture. Historiquement, le mois a été défini par la lunaison. Cette dernière durant approximativement 29,5 jours, on parle de mois creux (29 jours) et de mois plein (30 jours).
22
+
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+ Chez les Bretons, à la conquête romaine, le temps humain s’est calqué sur l'agriculture et les mois duraient 28 jours, compromis entre la durée approximative d’une lunaison et la variation de ses quartiers. Il y avait alors une année de 13 mois de 28 jours (364 jours) plus 1 jour intercalaire, qui correspondait au changement de l’année ; ce qui était une assez bonne approximation de l’année solaire (365,2422) pour un retour aux équinoxes.
24
+
25
+ La durée moyenne (sur quatre cents ans, durée d'un cycle grégorien) est de 30,436875 jours. La durée moyenne sur quatre ans (durée du cycle julien) est de 30,4375 jours.
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+
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+ Les abréviations suivantes sont couramment utilisées[2] :
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+
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+ Ces abréviations sont dites régulières, par opposition aux abréviations conventionnelles, c'est-à-dire qu'elles suivent des règles classiques et donc prévisibles[3].
30
+
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+ Complément d'information[5] :
32
+
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+ Le nom des mois montre qu’ils n’ont pas tous eu le même point d’origine de l’année : les sept premiers mois, par une décision plus tardive que les cinq derniers qui sont comptés du printemps, ont leur origine en janvier.
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+
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+ Les mois du calendrier républicain (créé par Fabre d'Églantine 1750-1794) contiennent tous trente jours et sont composés de trois décades, dont les noms des jours sont : primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi et décadi.
36
+
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+ L’année commence à l’équinoxe vrai d’automne au méridien de l'Observatoire de Paris (en se servant de jours complémentaires, les sanculottides, au nombre de cinq ou six et placés après fructidor, pour faire correspondre ce début de l’an avec la fin de l’an passé). Les nouveaux noms sont : vendémiaire, brumaire, frimaire, nivôse, pluviôse, ventôse, germinal, floréal, prairial, messidor, thermidor, fructidor. On remarque que chaque fin de ces mots (-aire, -ôse, -al et -idor) forment une unité de saison et chaque mois correspond aux différents états de la nature.
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+
39
+ Le calendrier républicain a duré peu de temps (treize ans : du 22 septembre 1792 au 1er janvier 1806), car il n'avait pas su remplacer les nombreux jours fériés de la religion catholique que comportait l’ancien calendrier. De plus, il n’octroyait officiellement qu’un jour chômé (décadi) pour neuf jours travaillés : personne ne voulait l’appliquer au quotidien. Du fait qu'il n'y en avait pas d'application pratique, plus rien n'empêcha le retour au calendrier grégorien, encore en vigueur dans toute l'Europe.
40
+
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+ Il réapparut, cependant, au cours de la Commune de Paris du 6 au 23 mai 1871, dans le Journal Officiel et dans les affiches placardées par le Comité de Salut Public.
42
+
43
+ Pour l'Égypte antique, voir les douze mois de l'année égyptienne à l'époque des Ptolémées.
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+ La dent est un organe dur et fortement minéralisé implanté dans le palais des raies, la gencive des requins ou les os des mâchoires supérieure et inférieure des autres vertébrés, et dont les fonctions principales sont de saisir, retenir, déchirer et broyer les aliments, mais aussi la défense contre les prédateurs ou les rivaux.
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+
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+ Les dents sont souvent caractérisées par le régime alimentaire de l'espèce qui conditionne leur forme, leur nombre, leur implantation ou leur pérennité. Par exemple, les félins ont des dents carnassières très développées afin de déchiqueter leur proies, alors que les dents des humains sont adaptées à leur régime omnivore. On trouve des dents chez trois classes de vertébrés : poissons, reptiles et mammifères, mais certains groupes de ces classes n'en sont pas pourvues, tandis que d'autres voient leurs dents renouvelées tout au long de leur vie.
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+
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+ La dent est un organe minéralisé des vertébrés composé de structures organiques parmi les plus dures connues. Elle est constituée d'une partie implantée dans une structure osseuse, la racine, et d'une partie libre, la couronne. Le tissu constamment présent est la dentine, mais d'autres peuvent également être associés : pulpe dentaire, émail dentaire, cément et émailloïde[1].
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+
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+ La dent, qui a une structure homologue à celle de l'écaille placoïde chez le requin, est parfois considérée comme étant un phanère[2]. Cependant, un phanère est habituellement défini comme étant une production de l'épiderme[3].
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+
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+ Chez les mammifères, l'émail, constituant l'épithélium dentaire, dérive de l'ectoderme de la cavité buccale, tandis que chez les vertébrés inférieurs, c'est l'endoderme qui participe à la formation des dents pharyngiennes. Les autres tissus (pulpe dentaire, dentine et parodonte), constituant le mésenchyme dentaire, dérivent de la crête neurale[4].
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+
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+ Issu du latin dens de même sens, provenant d'une racine indoeuropéenne (reconstruite) °d-, °ed, °denk ou °dent (mordre, mâcher)[5], d'où sont aussi issus, entre autres, les mots odontos (grec ancien), tand (néerlandais).
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+
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+ La denture d'un animal est l'ensemble de ses dents. Le nombre, la nature et la disposition des dents varient selon les espèces, et parfois selon les individus. Elle est en général caractéristique de leur régime alimentaire de l'espèce animale.
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+
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+ On utilise couramment le mot dentition à la place de denture, alors que, stricto sensu, la dentition est le processus de mise en place de la denture. La dentition permet d'estimer, dans la plupart des cas, l'âge d'un animal tant qu'il n'est pas encore hors âge.
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+
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+ On parle de dents palatines quand elles s'enchâssent dans le palais, des dents linguales sur la langue, et de dents vomériennes lorsqu'elles sont enchâssées dans le vomer tandis que des dents portés sur la mâchoire, comme pour les mammifères sont des dents maxillaires.
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+
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+ La morphologie et l'organisation des dents sont souvent utilisées pour caractériser les taxons animaux, et il existe tout un vocabulaire particulier caractérisant la dentition :
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+ Par extension, le terme de dent est employé en zoologie pour désigner un organe présentant une analogie de forme ou d'implantation :
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+ Par dérivation, le mot dent désigne des éléments pointus ou découpés :
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+ En effet, le régime alimentaire influe beaucoup sur les caractéristiques des dents. Selon les proies qu'ils mangent, chaque groupe d'animal a une dentition spécifique qui leur permet de capturer, manger et mâcher leur proie qu'elle soit animale ou végétale. Cette bonne corrélation entre le régime alimentaire et la morphologie des dents, jugales surtout, est notamment mise en évidence chez les mammifères[6].
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+ Par contre, certains groupes d'animaux ne sont pas pourvus de dents :
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+ Au contraire, certains animaux ont des dents qui sont renouvelées tout au long de la vie :
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+ Les carnassiers sont caractérisés par des canines (crocs) proéminentes et fortes. Ils ont une dentition complète soit composée d'incisives, de canines, de prémolaires et de molaires. Leur dentition fait souvent place à des dents carnassière pour déchirer la viande de leur proie.
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+ Les dents des herbivores leur servent à mastiquer les fibres ligneuses des plantes.
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+ Cet organe hautement différencié d'origine ectodermique et mésodermique a une fonction initiale de protection dans l'évolution (organe exosquelettique). La dent haplodonte (du grec απλοος, haploos « simple » et ὀδούς, odoús « dent ») des reptiles et des poissons a pour fonction principale la préhension et la rétention des proies, la dent plexodonte (du grec πλέγοος, plegoos « complexe ») des mammifères voit sa fonction se spécialiser dans la mastication.
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+ Sous-ordre des caniformes (Caniformia) :
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+ Sous-ordre des féloidés ou féliformes (Feliformia) :
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+ Les insectivores ont une dentition complète caractérisée par des dents jugales pointues et des dents colorées (souvent rouges à la pointe).
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+ Les Chiroptères (chauve-souris) ont aussi une dentition complète, mais qui est caractérisée par des canines proéminentes et des espaces significatifs entre les incisives.
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+ Les lagomorphes (lièvres, lapins...) sont caractérisés par deux paires d'incisives rainurées et la présence d'un diastème, ce qui les distingue des rongeurs.
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+ Les rongeurs ont des incisives proéminentes et colorées (souvent jaunâtres) qui poussent continuellement durant toute leur vie, ce qui leur permet de ronger activement sans crainte d'usure prématurée, mais pose de graves problèmes en cas de malocclusion dentaire. Il y a aussi présence de dents jugales après le diastème.
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+ Les artiodactyles n'ont pas d'incisives supérieures et possèdent un diastème.
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+ Les Proboscidiens (éléphants...) sont caractérisés par des incisives qui leur servent de défenses. Chez les éléphantoïdes, la formule dentaire n'est jamais complète (2 prémolaires et 3 molaires). Le jeune possède des prémolaires de lait qui tombent quand les molaires apparaissent, il n'y a pas de prémolaires définitives. Quand la troisième molaire apparait, c'est au tour de la première de tomber.
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+ Les reptiles sont parfois caractérisés par des crochets à venin de certains serpents.
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+ Les balistes ou les tétraodons ont des dents antérieures élargies et soudées ainsi que des dents pharyngiennes.
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+ Enseigne d'un dentiste
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+ Coque peinte d'un bateau
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+ Détail d'un totem canadien
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+ Dent de requin montée en pendentif
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ L'économie, du grec οἰκονομία / oikonomía, désigne étymologiquement « l'administration de la maison » (de oikos, maison, et nomos, gérer, administrer).
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+ L'économie (ou sciences économiques) est une discipline académique qui étudie l'économie comme activité humaine.
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+ Le terme d'économie renvoie aussi au fait d'utiliser les ressources de manière parcimonieuse :
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+ On parle de l'économie d'un pays, d'une ville ou d'une région pour désigner l'ensemble des activités économiques dans cette zone géographique.
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+ Une artère (du grec ἀρτηρία, artêria) est un vaisseau sanguin qui conduit le sang du cœur aux autres tissus de l'organisme.
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+ La quasi-totalité des artères conduisent le sang oxygéné vers les organes (par opposition aux veines), sauf pour les artères pulmonaires qui conduisent un sang pauvre en oxygène vers les poumons.
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+ Une artère est constituée de plusieurs couches concentriques :
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+ qui sont plus ou moins visibles en microscopie.
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+ À la différence des veines, les artères ne disposent pas de valves.
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+ Les veines sont roses et flasques.
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+ Les artères distribuent un sang à haute pression éjecté des ventricules cardiaques vers les différents tissus du corps. Les artères doivent s'accommoder des grandes variations de la pression artérielle engendrées par l'activité cardiaque.
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+ Pour y parvenir, elles sont entourées de fibres musculaires lisses capables de se contracter (vasoconstriction) ou de se détendre (vasodilatation) en fonction des signaux nerveux et hormonaux reçus.
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+ Il existe 2 grands types d'artères : les artères pulmonaires et les artères systémiques.
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+ Chez l'embryon, les artères qui se constituent dès le début du développement embryonnaire pour conduire le sang du cœur vers les organes périphériques guident aussi les veines qui en assurent le retour vers le cœur[1].
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+
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+ L'artère principale est l'aorte ; gros vaisseau, naissant du cœur, en continuité avec le ventricule gauche, qui commence par monter en haut et à droite, tourne vers la droite, pour se diriger du côté de l'hémithorax gauche (crosse de l'aorte), puis redescend vers l'ombilic, où elle se divise en deux artères iliaques primitives ou communes.
22
+
23
+ Pendant la période fœtale, les artères se divisent en six arc branchiaux droit et gauche, et qui évolueront (ou disparaîtront) :
24
+
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+ On appelle artériopathie une maladie des artères ou des artérioles.
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+ L'embolie pulmonaire est une maladie à part.
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+
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+ Les planches anatomiques anciennes montrent que le réseau sanguin moyen et fin (veineux ou artériel) est resté longtemps méconnu, notamment au niveau de la peau et de certains organes complexes où de nombreuses anastomoses complexifient le réseau artériel, le rendant plus résilient et adaptables aux pressions externes et aux mouvements du corps.
30
+
31
+ Ce sont les dissections anatomiques et les chirurgiens des armées qui ont commencé à préciser la connaissance du réseau artériel (topographie, densité, variations individuelles naturelles ou liées à des pathologies) identification de zones hyper- ou hypo vascularisées.
32
+
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+ Puis dans la première moitié du XXe siècle, l'invention de la radiographie (et notamment la découverte des rayons X par Wilhelm Röntgen en 1895) associée à l'utilisation de produits d'injection opaques aux rayons X (liquides et/ou capables de se solidifier) ont permis, sur des cadavre ou des morceaux de cadavres[2], d'améliorer la précision des études.
34
+
35
+ Concernant les artères de la peau, apparemment les plus accessibles à notre connaissance, mais en réalité longtemps méconnues, l'anatomiste strasbourgeois Manchot a consacré une partie de sa vie à l'étude de la vascularisation de la peau (sur des cadavres humains)[2].
36
+
37
+ Le Pr Dieulafé a montré l'importance de l'irrigation artérielle de la peau, puis Mme Bellocq (dans sa thèse) a utilisé la radiographie pour étudier la géographie du réseau artériel[2].
38
+
39
+ Près de cinquante ans après les travaux de Manchot, Michel Salmon a complété[2] l'étude anatomique de ce réseau, avec la grosse anatomie (« origine, trajet, rapports, variations, distribution macroscopique des artère cutanées »), et la fine anatomie qui précise ce travail dans le détail (en particulier concernant les anastomoses). Il a réalisé ce travail principalement à partir de la dissection de quinze cadavres adultes ayant subi de lentes injections réplétives (via la carotide gauche) d'un mélange d'huile de lin (600 g), de colophane pilée et chauffée sans ébullition (1 000 g), d'acide phénique pilé et fondu (500 g) et de minium de plomb (2 000 g), dilué dans de l'éther sulfurique pour le fluidifier. Ce mélange se solidifie en vingt-quatre heures et permet des dissections fines et la radiographie. L'acide phénique joue aussi un rôle de conservateur permettant de conserver le cadavre « un mois en saison froide » (p 6). Il a aussi utilisé quatre membres séparés du corps, et six têtes pour pouvoir leur appliquer des injections sous plus haute pression afin d'être certain d'identifier tout le réseau des artérioles de la peau[2].
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+ Par extension, le mot « artère » est aussi utilisé pour qualifier de grandes infrastructures pour la circulation automobile ou le transport du gaz.
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+ République de Moldavie[1]
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+ Republica Moldova (ro)
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+ 47° 00′ N, 28° 55′ E
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+ La Moldavie, en forme longue république de Moldavie ou république de Moldova, en roumain Moldova et Republica Moldova, est un pays d'Europe orientale situé entre la Roumanie et l'Ukraine, englobant des parties des régions historiques de Bessarabie et de Podolie méridionale (dite Transnistrie). Sa capitale est Chișinău.
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+
11
+ La Moldavie est membre-signataire de l'Accord de libre-échange centre-européen et de l'Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM). Elle signe en 2014 un accord d'association avec l'Union européenne.
12
+
13
+ Politiquement, le pays est officiellement appelé en français « république de Moldavie » ou « république de Moldova »[7]. Aux Nations unies, le pays a d'abord employé officiellement en français « république de Moldavie »[8], mais depuis 1994, il emploie « république de Moldova »[9] : la première forme « Moldavie », française, est préférée par les pro-européens pour marquer l'appartenance du pays à la Moldavie historique dont fait également partie la moitié roumaine de cette ancienne principauté historique ; la seconde forme « Moldova », bien que roumaine, est préférée par les communistes et autres pro-russes pour bien souligner en français la différence entre la « Moldavie » historique roumaine et l'actuelle « Moldova » post-soviétique située dans la sphère d'influence russe. La même dichotomie se retrouve en anglais (« Moldavia » / « Moldova ») et en allemand (« Moldau » / « Moldawien »), le second terme étant à chaque fois, comme en français, un néologisme.
14
+
15
+ Historiquement, le nom de « Moldavie » vient de l'ancien allemand « Mulde » qui signifie « creux poudreux », « carrière », « mine », et qui a successivement désigné une cité minière (en roumain Baia, qui signifie aussi « carrière », « mine »), la rivière Moldova passant à côté, et pour finir une principauté née dans cette région : la Principauté de Moldavie (1359-1859) aujourd'hui partagée entre :
16
+
17
+ Ces trois territoires ont été délimités par l'annexion soviétique du 28 juin 1940, conforme au pacte Hitler-Staline de 1939.
18
+
19
+ L'adjectif géographique « moldave » se réfère à tout ce qui concerne le territoire historique de la Moldavie.
20
+
21
+ La république de Moldavie est localisée en Europe orientale. D'une superficie de 33 843 km2, ce pays s'étend sur 450 km du nord au sud et 200 km d'est en ouest.
22
+
23
+ Occupation des sols :
24
+
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+ La république de Moldavie occupe le tiers central de l'ancien gouvernement de Bessarabie de l’Empire russe tel qu'il avait été défini en 1812, lorsque ce territoire encadré par la rivière Prut, le Dniestr et la mer Noire, fut enlevé à la Principauté de Moldavie au traité de Bucarest.
26
+
27
+ Le reste de la Bessarabie de 1812 appartient aujourd'hui à l'Ukraine : Hotin (auj. Khotyn) au nord-ouest, et le Boudjak au sud-est (avec les quatre ports de Reni, Izmaïl, Chilia (auj. Kiliya) et Cetatea Albă (aujourd'hui Bilhorod-Dnistrovskyï) entre la république de Moldavie, la Roumanie, l'embouchure du Dniestr et la mer Noire). Ainsi privée d'accès à la mer, mais s'étendant sur une partie de la Podolie (rive gauche du Dniestr), la Moldavie, unitaire durant la période soviétique, est de facto devenue fédérale en 1991 lors de son indépendance face à l'URSS, lorsque la Gagaouzie et la Transnistrie se sont déclarées indépendantes d'elle. Ultérieurement, la Gagaouzie a accepté le statut d'unité territoriale autonome reconnue de jure au sein de la Moldavie, statut également proposé à la Transnistrie qui l'a refusé (mais dont l'indépendance n'est pas reconnue par la communauté internationale).
28
+
29
+ Les paysages moldaves ressemblent à ceux de la région française de Bourgogne, bien que les roches sous-jacentes soient géologiquement plus jeunes (Cénozoïque). Les versants adrets sont propices à la viticulture, les ubacs conservent fréquemment leur couvert forestier, notamment dans le Codru. La Moldavie a conservé un environnement encore riche : elle est, comme d'autres pays de l'Est de l'Europe, parmi les premiers à avoir concrétisé, avec l'aide des associations environnementales « Biotica » et « M.E.M. » un réseau écologique national[10], avec un plan d’action pour la protection de la biodiversité, déclinaison locale du réseau écologique paneuropéen (plan approuvé le 27 avril 2001).
30
+
31
+ En 2001, les noyaux du réseau écologique y couvraient 73 145 ha, incluant cinq réserves scientifiques (19 378 ha), près de 30 réserves naturelles (22 278 ha), 13 territoires ayant un autre statut de protection (4 350 ha), 13 habitats humides étant repérés, mais encore sans statut de protection (24 592 ha). Des corridors biologiques d'importance nationale et/ou internationale ont été distingués et cartographiés dans ce plan. L'une des plus anciennes de ces réserves est celle du Codru, en altitude (432 m) au centre du pays. Le parc national Orhei a été créé en 2013.
32
+
33
+ La plaine méridionale.
34
+
35
+ Paysage du centre de la Moldavie (forêt et lacs de Tabăra Orheiului).
36
+
37
+ Paysage moldave à Soroca avec le fleuve Nistru ou Dniestr et la forteresse.
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+ Les coteaux viticoles au sud du Codru.
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+ La vallée du Nistre.
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+ C'est le traité de Bucarest de 1812 qui, en coupant la principauté de Moldavie en deux, inaugure pour chaque moitié une histoire différente, plus proche des Balkans et de l'Europe centrale pour la moitié occidentale, qui en 1859 forme la Roumanie en s'unissant à la Valachie et qui se trouve aujourd'hui dans l'Union européenne et dans l'OTAN, mais plus proche de l'histoire russe et soviétique pour la moitié orientale, qui se trouve aujourd'hui dans la CEI et est observatrice de la Communauté économique eurasiatique. Les conséquences de cette division sont aussi démographiques, car si dans la moitié occidentale aujourd'hui roumaine, 98 % des habitants sont des autochtones roumanophones, dans la moitié orientale aujourd'hui indépendante ou bien ukrainienne, ils sont moins de 65 %[11]. Tous les Moldaves n'ont pas pour autant renoncé à l'idée de réunifier leur pays, même si le statu quo est aujourd'hui considéré tant par l'OTAN que par la Russie comme une condition du maintien de la paix dans la région.
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+ République démocratique moldave (1917-1918) - République socialiste soviétique autonome moldave (1924-1940) - Occupation soviétique de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord - République socialiste soviétique moldave (1940-1991) - Guerre civile de Moldavie (1992).
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+ Des traces d'habitat existent dès le Paléolithique et se multiplient au Néolithique, avec notamment la civilisation de Coucouténi-Tripolié. Durant l'Antiquité, on note dans la région la présence des Daces (ou Thraces septentrionaux selon Hérodote, dits aussi Gètes), des Scythes et des Bastarnes[12]. La région échappe à la conquête de la Dacie par l'Empire romain : seul le Sud (autour de Cahul) est intégré à la province romaine de Scythie mineure. Les Daces restés libres dans le pays sont les Carpiens, qui ont laissé leur nom aux Carpates au IVe siècle, lorsque sous la pression des Goths et des Huns, ils ont migré vers le Sud-Ouest.
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+ Après l’effondrement de l’empire des Huns, la région est disputée entre les Avars et les Onogoures, tandis que les tribus Slaves migrent vers le Sud, traversant le Danube pour s’installer dans les Balkans. Bien d’autres peuples y passent ensuite (Bulgares, Magyars, Petchénègues, Iasses, Coumans...) mais en dehors des vallées des principaux cours d’eau (Prut, Răut et Dniestr), le peuplement sédentaire, mélange de Daces romanisés[13] et de Slaves connu sous le nom de Volochovènes, a été sporadique en raison du climat (périodes de sécheresse pluriannuelle) et d’invasions venues des steppes de l’Est (peuples de cavaliers nomades). Les deux phénomènes sont d’ailleurs liés : la végétation aussi a évolué selon ces aléas : lors des périodes plus humides propices au peuplement sédentaire, les forêts (codri), les prés (pășuni) et les cultures (ogoare) progressaient, tandis que lors des périodes sèches propices aux cavaliers nomades, c’étaient les steppes à chardons.
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+ À chaque période sèche, les populations autochtones, des Gétodaces jusqu'aux Moldaves roumanophones actuels, se sont réfugiées sur les piémonts des Carpates orientales ou dans le Codru (plus arrosés en raison de leur altitude). Les pluies revenues, elles ont repeuplé le pays en creusant des puits et en refondant des villages, des villes, tout en assimilant au passage les minorités installées lors des invasions. L’avant-dernière grande invasion ayant dépeuplé le pays (mentionné comme loca deserta ou terra sine incolis sur les cartes de l’époque) fut celle des Tatars/Mongols au XIIIe siècle, puis le repeuplement moldave s'est effectué au XIVe siècle, conclu par l’unification des petits voïvodats en une Principauté de Moldavie[14]
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+ Au Moyen Âge : après avoir été partagée entre plusieurs petits duchés (Onut, Soroca, Hansca, Bârlad) et le peuple des Iasses, la région fait partie depuis 1359 de la Principauté de Moldavie.
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+ En 1367, la Bessarabie jusque-là valaque est rattachée à la Moldavie (mais à l’époque, le nom de Bessarabie désigne seulement les rivages du Danube et de la Mer Noire libérés des Tatars par la dynastie valaque des Basarab : cette région est maintenant appelée Boudjak). Convoitée par ses puissants voisins du nord et de l’ouest, les royaumes de Hongrie et de Pologne, et régulièrement attaquée par les Tatars au sud et à l’est, la Moldavie cherche l’alliance des Jagellons et se reconnaît vassale de la Pologne (1387–1455) mais cela ne signifie pas, comme le montrent par erreur diverses cartes, qu'elle soit devenue une province polonaise ou un fief du roi de Pologne : ces erreurs sont dues d’une part à la confusion sémantique chez certains historiens modernes, entre voïvodie (province, en polonais) et voïvode (prince régnant, en roumain), ou encore entre suzeraineté et souveraineté, et d’autre part à la rétroprojection nationaliste de l’histoire[15]. À cette époque, la Moldavie prospère, car aux XIVe et XVe siècles, avec la chute de Constantinople et surtout avec le règne d’Étienne III de Moldavie, de nombreux Romées (Byzantins) se réfugient en Moldavie et on voit ainsi le centre de l'orthodoxie se déplacer vers le nord avec l’érection de plus de 40 monastères en style byzantin recouverts de fresques. La Moldavie s’émancipe alors des Hongrois et des Polonais et devient pleinement indépendante mais, partir de 1536, elle doit, pour conserver son autonomie, payer tribut à l’Empire ottoman, mais cela ne signifie pas, comme le montrent par erreur diverses autres cartes, qu'elle soit devenue une province turque.
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+ En 1774, l’Autriche annexe la Bucovine (au nord-ouest du pays), puis en 1812, les Russes qui visent le contrôle des bouches du Danube obtiennent la moitié orientale du pays, et étendent le nom de Bessarabie à tout le territoire annexé dont Chișinău devient la capitale (traité de Bucarest (1812)).
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+ En 1812, la Moldavie orientale devient une province de l’Empire russe sous le nom de gouvernement de Moldavie-et-Bessarabie, peu après abrégé en Bessarabie. Les autorités impériales considèrent que la Bessarabie doit devenir une terre russe y compris sur les plans démographique et culturel, et elles en prennent les moyens, mais en plusieurs étapes.
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+ Sur le plan politique et linguistique, au début, l’autonomie de la Bessarabie est garantie en 1816, et le prince moldave Scarlat Sturdza, est nommé gouverneur. Mais l’autonomie est abolie en 1828 et Sturdza, destitué, doit s’exiler et est remplacé par des gouverneurs russes. En 1829, l’usage de la « langue moldave » (nom russe du roumain parlé par les Moldaves) est interdit dans l’administration au profit du russe. En 1833, le « moldave » est interdit dans les églises et, en 1842, dans les établissements d’enseignement secondaire, puis dans les écoles primaires en 1860. Enfin, en 1871, lorsque la Bessarabie devient une « goubernia » impériale, le moldave/roumain est purement et simplement interdit dans toute la sphère publique par ukase du Tsar[16].
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+ Sur le plan démographique, les autorités impériales encouragent l’émigration des Moldaves (et en déportèrent de plus en plus) vers d’autres provinces de l’empire (notamment au Kouban, au Kazakhstan et en Sibérie), tandis que d’autres groupes ethniques, notamment Russes et Ukrainiens (appelés au XIXe siècle « Petits Russes »), étaient invités à s’installer dans la région. Selon le recensement de 1817, la Bessarabie était peuplée à 86 % de Moldaves, 6,5 % d’Ukrainiens, 1,5 % de Russes (Lipovènes) et 6 % issus d’autres groupes ethniques. Quatre-vingts ans plus tard, en 1897, la répartition ethnique avait sensiblement évolué, avec seulement 56 % de Moldaves, mais 11,7 % d’Ukrainiens, 18,9 % de Russes et 13,4 % de personnes issues d’autres groupes ethniques. En quatre-vingts ans, la part de la population autochtone avait donc chuté de 30 points de pourcentage[17]. En 1856, à la suite de la guerre de Crimée, la Principauté de Moldavie récupère le Sud de la Bessarabie (aujourd’hui Boudjak, ou Bugeac en roumain) : durant 22 ans, le processus de « dé-moldavisation » s’interrompt dans cette région.
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+ Pour l’Empire russe, la Bessarabie est d’abord une région agricole et des voies ferrées sont construites pour la relier au port d’Odessa afin d’exporter les céréales et le bois moldaves. Sur le plateau au-dessus du vieux bourg moldave de Chișinău, une ville nouvelle russe au plan en damier est construite : là se trouvent administrations, casernes, cathédrale et manufactures[18].
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+ À l’ouest du Prut, en 1859, la Moldavie occidentale et la Valachie s’unissent pour former la Roumanie : dès lors, les roumanophones des pays voisins (Banat, Transylvanie, Marmatie, Bucovine, Bessarabie et Dobroudja) réclament leur rattachement à ce pays. En 1878, à la suite de la guerre que Russes et Roumains ont menée ensemble contre l’Empire ottoman, la Russie récupère le sud de la Bessarabie (aujourd’hui Boudjak) mais l’indépendance de la Roumanie est internationalement reconnue.
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+
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+ Pendant la Première Guerre mondiale, le 2 décembre 1917, l’indépendance de la République démocratique de Moldavie est proclamée par le Soviet moldave. Celui-ci, à majorité menchévique et roumanophone, mais menacé de mort par les Bolcheviks (qui mettent à prix la tête des députés), appelle à la rescousse une division roumaine épaulée par la mission française Berthelot puis, le 27 mars 1918, vote, par 86 voix contre 3 et 36 abstentions, le rattachement à la Roumanie, à condition que celle-ci respecte les réformes démocratiques qu’il avait promulguées et l’autonomie du pays.
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+ En 1924, l’URSS qui reprend à son compte les ambitions géopolitiques des tsars, refuse de reconnaître ce vote et fonde en Ukraine une Région socialiste soviétique autonome moldave (en roumain : « Transnistrie »).
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+ Les réformes démocratiques du Soviet moldave sont partiellement respectées au début de la période roumaine, mais au fil des années et de la montée des nationalismes et des dictatures en Europe surtout à partir de la crise économique des années 1930, elles seront de plus en plus écornées, et en février 1938 la démocratie parlementaire roumaine s’effondre au profit de la dictature carliste dans une situation de quasi-guerre civile entre celle-ci et les fascistes violemment antisémites de la Garde de fer, particulièrement actifs en Bessarabie où les juifs (ici ashkénazes et russophones) étaient très nombreux. En Transnistrie soviétique, la population diminue à la suite de la guerre civile russe, aux persécutions et déportations de la Guépéou-NKVD, à la collectivisation et surtout à la famine : le comité Nansen est très présent en Bessarabie et y accueille des dizaines de milliers de réfugiés majoritairement Russes, Juifs et Ukrainiens fuyant l’URSS, de sorte que le nombre de russophones augmente en Bessarabie même durant la période roumaine[19].
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+ Au début de la Seconde Guerre mondiale, le 2 août 1940, alors que le roi Carol II, autoritaire et pro-Alliés, est encore au pouvoir, l’URSS, en application du Pacte germano-soviétique, envahit le territoire, que les Roumains évacuent sans combattre. Les Soviétiques rattachent à la RSSAM (qui perd la moitié de son territoire de 1924 au profit de l’Ukraine) les deux tiers de la Bessarabie (le tiers restant va à l’Ukraine) et déportent 110 000 roumanophones instruits (même politique qu’en Pologne et dans les pays baltes[20]).
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+ En juin 1941, la Roumanie, cette fois dirigée par Ion Antonescu, le « Pétain roumain », attaque l’URSS aux côtés de l’Axe (opération Barbarossa) et récupère le territoire : déportation de 140 000 Juifs (210 000 autres fuient vers l’URSS : la plupart seront rattrapés par la Wehrmacht ou l’armée roumaine et tués en Ukraine) et de certains Roms.
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+ Entre mars et août 1944, l’URSS récupère à son tour le territoire : déportation de septembre 1944 à mai 1945 de 120 000 roumanophones accusés d’avoir servi la Roumanie[21].
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+ Sous le régime soviétique, une intense colonisation slave se développe et les roumanophones continuent à être dispersés hors de Moldavie par le jeu des attributions de postes et des déplacements de main-d’œuvre pour les grands travaux (beaucoup se retrouvent au Kazakhstan) : en 1978, 86 % des dirigeants sont des non-Roumains (Russes et Ukrainiens pour la plupart). Par ailleurs, le cours du bas-Dniestr s’industrialise : centrale hydroélectrique de Dubăsari, arsenal de Colbasna, industries mécaniques et d’armement de Tiraspol. La Moldavie devient par ailleurs la principale région viticole soviétique, et c’est surtout par ce biais qu’elle y est connue.
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+ Entre 1985 et 1991, sous Gorbatchev, la politique de perestroïka se traduit en Moldavie par une revendication de reconnaissance de l’identité roumaine des autochtones et par un retour à l'alphabet latin, le roumain devenant officiel à côté du russe.
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+ Le 27 août 1991, la république de Moldavie proclame son indépendance, immédiatement reconnue par la Roumanie, puis par la communauté internationale. En décembre 1991, la « République moldave du Dniestr » dite improprement « Transnistrie » (en fait, la Transnistrie est beaucoup plus vaste, et à 92 % ukrainienne) proclame son indépendance par rapport à Chișinău (indépendance non reconnue par la communauté internationale), et demande son rattachement à la Russie ou à l'Ukraine ; 500 « cosaques » russophones encadrés par la 14e armée russe (stationnée à Tiraspol) prennent le contrôle de la rive gauche du Dniestr où se trouvent 80 % des industries ; un millier de volontaires moldaves armés tentent de passer le Dniestr pour en reprendre le contrôle, mais sont repoussés (208 tués)[22].
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+ L'administration de la république de Moldavie comprend :
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+ La question de l'organisation administrative du pays n'a jamais été envisagée du point de vue de l'état de droit (mêmes droits pour tous, à égalité) ni du point de vue pratique et ergonomique (des subdivisions basées sur la géographie)[23]. Au contraire, elle a été instrumentalisée dans le cadre du combat politique entre la majorité autochtone roumanophone, et les minorités slavophones. Les dirigeants de la communauté roumanophone ont essayé d'appliquer à la Moldavie la tradition administrative roumaine, elle-même d'inspiration française, en mettant en place des județe (départements) avec un préfet et une forte centralisation. Les dirigeants slavophones, inspirés par le modèle soviétique, ont au contraire préféré fédéraliser le pays et organiser le territoire en raïons (arrondissements) dirigés par des comités, avec des différences entre raïons urbains et ruraux, et des républiques autonomes locales basées sur l'ethnographie.
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+
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+ Entre ces deux modèles, un compromis, qui ne satisfait personne et introduit des différences de droit d'une région à l'autre, a abouti en fin de compte à une fédéralisation profitant à la Transnistrie, située entre le Dniestr et l'Ukraine et au pays Gök-Oguz ou Gagaouzie, considérées comme des « unités territoriales autonomes ». Ces deux territoires, où l'autorité de l'État ne s'exerce pas, disposent à eux seuls de 85 % de la puissance économique de la Moldavie, alors qu'ils ne représentent que 18 % de son territoire[24].
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+ La république de Moldavie (hors Transnistrie) compte 3 388 000 habitants, selon le recensement de 2004, en baisse de 208 000 habitants par rapport à 1989. Deux cultures cohabitent et parfois s'affrontent dans le pays : d'une part celle latine de la majorité autochtone roumanophone et d'autre part celle slavophone des minorités russe, ukrainienne et gagaouze (les Gök-Oğuz étaient initialement turcophones, mais ont été en grande partie russifiés pendant la période soviétique). Cette cohabitation ethnique, linguistique et culturelle a commencé en 1812, année où la Russie tsariste reçoit la Moldavie orientale au traité de Bucarest.
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+
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+ Avant les bouleversements démographiques de la Seconde Guerre mondiale et de l'après-guerre, la population était constituée de roumanophones (désignation linguistique) moldaves (désignation géographique), avec des minorités d'Ukrainiens, de Russes blancs, de Bulgares, d'Allemands, de Gök-Oguz ou Gagaouzes, de Grecs, d'Arméniens et de Juifs ashkénazes. Au brassage des cultures et aux vagues migratoires se sont ajoutées au XXe siècle la déportation organisée contre les Roms et les Juifs par le régime fasciste d'Antonescu et contre les Moldaves par l'URSS[26] qui a, en revanche, intensifié la colonisation russe.
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+
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+ La désignation de la langue officielle de l'État (langue maternelle des autochtones, 77 % de la population) est double :
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+ Ces deux dénominations concernent la même langue ausbau, « moderne » ou « savante », parlée en Moldavie et Roumanie par environ 24 millions de locuteurs, dont 3,5 millions en république de Moldavie. Cette double dénomination après un quart de siècle de lutte culturelle et d'invectives, revient au compromis de départ exprimé par le décret du Soviet suprême de la République socialiste soviétique moldave du 31 août 1989 qui affirmait que le « moldave et le roumain sont deux langues identiques ». Expression d'une orientation politique, la dénomination officielle « Moldave » ne doit pas être confondue avec le parler moldave de la langue roumaine tel qu'il est reconnu par les linguistes.
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+
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+ Le Bureau national de statistique de Chișinău a publié les résultats officiels du recensement, qui offrait aux citoyens roumanophones la possibilité de choisir entre « roumain » et « moldave ». Selon « Moldpres », seuls 2,2 % se sont déclarés roumains, ce qui les range à côté des autres minorités : 8 % des citoyens se déclarent Ukrainiens, 5,9 % Russes, 4,4 % Gagaouzes (population turcophone chrétienne), et la très grande majorité (près de 80 %) se désignent comme « Moldaves ». Ces résultats ne concernent pas la Transnistrie.
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+
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+ Selon les différents recensements,
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+ Si le critère linguistique semble prêter à confusion en raison des choix politiques, celui ethnique prend aussi en compte les traditions populaires, les coutumes des villages, les revendications des habitants eux-mêmes et l'histoire. Selon ce critère ethnique, dans la république de Moldavie (sans la Transnistrie) vivent 3 millions de Roumains, 250 000 Ukrainiens, 100 000 Gagaouzes et 90 000 Russes. Dans la république séparatiste de Transnistrie vivent 300 000 Roumains, 250 000 Russes, 200 000 Ukrainiens et plusieurs milliers de Juifs, Tatars, Bulgares, Gagaouzes, etc. Sur l'ensemble des habitants actuels du territoire moldave, 3,3 millions sont Moldaves (76,2 %), 450 000 sont Ukrainiens (10 %), 340 000 sont Russes (8 %), un peu plus de 100 000 sont Gagaouzes (4,4 %) et presque 100 000 sont des minorités plus petites (Polonais, Roms, Bulgares, Juifs, Tatars, Arméniens…).
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+ Ces chiffres correspondent aux déclarations des citoyens recensés et ne tient pas compte du fait que deux-tiers de la population sont bilingues roumain–russe, le russe étant « langue de communication inter-ethnique » comme dans tous les états de la CEI. Un sixième de la population est bilingue russe-ukrainien, russe-gagaouze ou russe-bulgare, et un autre sixième est unilingue russe. Les rares personnes unilingues en roumain sont les roumanophones originaires de Roumanie. Il existe aussi des personnes trilingues russe-ukrainien-roumain, russe-gagaouze-roumain ou russe-bulgare-roumain. C'est pourquoi, selon les recensements et les auteurs, depuis 1910, la proportion de la majorité roumaine varie de 56 % à 79 %.
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+
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+ Avant 1991, le russe était obligatoire dans le cursus scolaire : école primaire, collège, lycée, et université. De ce fait, les Moldaves scolarisés avant 1991 parlent couramment russe. De nos jours, au moins 95 % des Moldaves comprennent le russe qui reste la langue inter-ethnique, et environ 80% le parlent, lisent et écrivent couramment. De leur côté, un bon tiers des minorités comprend le moldave et un sixième le parle plus ou moins couramment, mais en utilisant de nombreux « russismes »[29].
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+ Selon des chiffres officieux, environ 1/4 des actifs soit 8% de la population, a émigré, soit un taux migratoire net de -25 %. Les roumanophones choisissent surtout la Roumanie, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, les slavophones surtout la Russie, l'Ukraine, la Pologne et l'Allemagne. Environ 420 000 citoyens de la Moldavie se trouvent en Union européenne, soit en Roumanie (de 1991 à 2011, 349 440 citoyens moldaves ont demandé la nationalité roumaine comme le leur permet l'article 11 de la loi roumaine no 21 de 1991, et 196 825 l’ont obtenue[30]) soit dans la diaspora, notamment dans les pays d'Europe occidentale[31]. Par ailleurs, environ 75 000 citoyens moldaves ont obtenu la citoyenneté russe ou ukrainienne. Résultat de cette émigration massive : on estime à 250 000 le nombre d'enfants moldaves qui vivent sans leurs parents[32]. Au total, la population de la république de Moldavie était estimée en 2005 à un peu moins de 3 455 000 habitants.
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+ Le taux de fécondité est de 1,5 enfant par femme[33]. Les dépenses publiques de santé ont été de 4,2 % du PIB et les dépenses privées de santé de 3,2 %[33]. Il y a environ 264 médecins pour 100 000 habitants[33]. Les dépenses de santé étaient de 138 US $ (PPA) par habitant en 2004[33].
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+ Entre 1991 et 2010, la vie politique se joue essentiellement entre d’une part les pro-russes regroupés autour des communistes qui se réfèrent explicitement au modèle soviétique et recueillent les suffrages de la grande majorité des slavophones et d’une partie des roumanophones (notamment en milieu rural) et d’autre part les non-communistes (agrariens, centristes, libéraux, chrétiens-démocrates, socialistes modérés) qui se réfèrent explicitement au modèle européen et roumain, et recueillent les suffrages d’une autre partie des roumanophones, notamment en milieu urbain ; à partir de 1995, mais surtout après 2000, à la suite de la crise financière du monde occidental, les communistes dominent nettement la scène politique : majoritaires au Parlement, ils gouvernent quasiment seuls de 2001 à 2009 sous la présidence du russophone Vladimir Voronine.
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+
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+ Le 5 avril 2009, 2,5 millions d’électeurs sont appelés à voter. Les communistes l’emportent de justesse mais l’opposition les accuse d’intimidation et de corruption. La délégation d’observateurs du Parlement européen présidée par la députée européenne Marianne Mikko (estonienne, Parti socialiste européen) note de « réels progrès par rapport aux élections législatives de 2005 » mais ajoute que « des efforts supplémentaires devraient être faits concernant la neutralité des chaînes de télévision et de radio publiques »[34]. Le 7 avril 2009, des manifestations de l’opposition à Chișinău, devant le parlement, sont violemment réprimées (décès de trois personnes) et les communistes accusent l’OTAN et la Roumanie, qualifiés de « puissances fascistes », de susciter artificiellement ces incidents par leurs « provocations » et « ingérences ».
118
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+ Selon la Commission électorale centrale moldave, le Parti communiste obtient 49,48 % des voix et 60 mandats de députés, soit un mandat de moins que nécessaire pour pouvoir élire le chef de l’État. Par ailleurs, le Parti libéral obtient 13,14 % des voix (15 mandats), le Parti libéral-démocrate de Moldavie 12,43 % des voix (15 mandats) et l’Alliance Notre Moldavie 9,77 % des voix (11 mandats)[35].
120
+
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+ Le Parti communiste ne parvenant pas à faire élire son candidat, les élections législatives de juillet 2009 voient quatre partis d'opposition (Libéral-démocrate, Libéral, social-démocrate, et chrétien-démocrate) s'unir pour former une Alliance pour l'intégration européenne (AIE) qui remporte 53 sièges[36] contre 48 au Parti communiste, qui reste néanmoins le plus puissant des partis politiques de Moldavie, et en pourcentage de voix, l'un des plus puissants partis communistes d'Europe.
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+
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+ Le Parti communiste connaît en 2010 une petite baisse avec « seulement » 44,7 % des suffrages (un score que bien des partis communistes européens lui envient). Avec 51 % des suffrages, les quatre partis politiques de l’Alliance pour l'intégration européenne (A.I.E.), qui ont tous franchi la barre des 5 % nécessaires pour être représentés au Parlement, remportent ensemble 53 sièges, soit plus que la majorité absolue, permettant à un nouveau gouvernement, dirigé par Vlad Filat, d'entrer en fonction. Cependant la coalition ne peut élire son candidat à la présidence, car selon les amendements constitutionnels votés en juillet 2000, cela nécessite 61 voix sur les 101 membres du Parlement.
124
+
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+ Dans une telle configuration, de nouvelles élections auraient dû avoir lieu, mais la même Constitution limite le nombre d'élections pouvant être tenues dans un laps de temps aussi court, produisant une situation de blocage. Pour pallier cela, la coalition organise un référendum prévoyant l'élection du Président de la République au suffrage direct, de manière que des élections présidentielle et législatives puissent se tenir simultanément en novembre 2010. Le Parti communiste appelle bien sûr au boycott du référendum, et le taux de participation n'atteint que 30 %, alors qu'il aurait dû dépasser 33,3 % pour être valide. Ainsi, de nouvelles élections législatives ont lieu le 28 novembre 2010. Les communistes obtiennent 42 sièges, le P.L.D.M. 32, le Parti démocrate de Moldavie 15 et le Parti libéral 12, soit 59 sièges pour les pro-européens. Mais 61 sièges sont nécessaires pour élire le président de la République. En outre, le 28 décembre, les communistes bloquent l'élection du président du Parlement, qui aurait pu exercer l'intérim à la tête de l'État. Le Premier ministre démissionnaire, Vlad Filat, remplit de ce fait l'intérim de la présidence de la République pendant deux jours, le temps que les députés de l’Alliance pour l'intégration européenne (A.I.E.) se mettent d'accord pour élire Marian Lupu à la présidence du Parlement le 30 décembre 2010, celui-ci devenant automatiquement chef de l'État par intérim.
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+ En novembre 2014, les élections parlementaires montrent une grande stabilité de l'électorat par rapport à 2010 : l’Alliance pour l'intégration européenne des partis Démocrate (P.D. formé par la fusion des sociaux-démocrates et des chrétiens-démocrates), libéral-démocrate P.L.D.M. et libéral P.L., remporte 54 sièges, contre 47 aux pro-russes qui se sont partagés, tout en restant très solidaires entre eux, en deux formations : le Parti communiste et le Parti socialiste. Quarante-sept sièges forment une minorité de blocage et les pro-russes, jouant sur les craintes suscitées par la guerre du Donbass, n'ont débloqué le vote de confiance du Parlement (le 18 février 2015) qu'en échange de l'engagement du gouvernement de Chiril Gaburici (P.D.L.M.) de « sauvegarder de bonnes relations avec notre principal partenaire, la Russie »[37]. Ainsi, la Russie a réussi à maintenir la Moldavie dans sa sphère d’influence[38]. En 2015, la Moldavie a eu 5 chefs de gouvernements[39].
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+ En 2016, lors de l'élection présidentielle, la première au suffrage universel direct depuis 1996, le candidat prorusse, Igor Dodon, l’emporte avec 53,45 % des voix[40].
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131
+ La Moldavie entretient des relations diplomatiques complexes et mouvantes avec trois pays : la Roumanie avec laquelle elle partage une communauté linguistique, culturelle et historique depuis plusieurs siècles, l'Ukraine qui possède des territoires anciennement moldaves où vivent encore des Moldaves en minorité (oblast de Tchernivtsi et Boudjak) et la Russie, principale héritière de l'URSS dont la Moldavie était une république constituante jusqu'à l'indépendance de 1991, et qui considère la Moldavie comme l'« étranger proche » de sa zone d'influence, contrôlant indirectement et « protégeant » militairement 18% du territoire moldave. Les volte-face ont été nombreuses selon les majorités au pouvoir.
132
+
133
+ Lorsque les pro-roumains et pro-européens gouvernaient, des périodes d'ouverture des frontières, d'abolition des visas et même de mise en commun des réseaux téléphoniques avec la Roumanie menèrent à un net refroidissement des relations avec la Russie et l'Ukraine, ainsi qu'à des interruptions des négociations avec Tiraspol. Inversement, surtout après 1994 lorsque les pro-russes, pro-ukrainiens (à l'époque du gouvernement Ianoukovytch) et communistes moldaves furent au pouvoir, ce sont les relations avec la Roumanie et l'Union européenne qui se refroidirent, tandis que les relations avec la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine s'intensifiaient et les négociations avec Tiraspol reprenaient : ainsi, le gouvernement Voronine manifesta en 2001 sa volonté de rejoindre l'Union russo-biélorusse[41],[42].
134
+
135
+ En 2007, l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne accentua l'ancrage à l'Est de la Moldavie : les conditions de visas et de séjour devinrent plus strictes entre Roumanie et Moldavie, alors qu'elles devenaient plus faciles entre Russie, Ukraine, Biélorussie et Moldavie. La république de Moldavie est d'ailleurs membre de la CEI et du GUAM, une organisation internationale de coopération à vocation régionale est-européenne. Toutefois, si cet ancrage à l'Est permit au pays de bénéficier de tarifs modérés pour le pétrole et le gaz russes, il ne fit pas aboutir les négociations avec la Transnistrie qui continue de se situer hors de la légalité républicaine et internationale (légalement il s'agit d'une région autonome à statut spécial ; concrètement c'est un état séparatiste autoproclamé, échappant complètement au contrôle du gouvernement, fût-il communiste).
136
+
137
+ De son côté, même en période de mauvaises relations, la Roumanie n'a pas cessé d'accorder sa nationalité aux citoyens moldaves dont au moins un ascendant est né citoyen roumain et qui passent avec succès un examen de roumain, ce qui a suscité des controverses au sein de l'Union européenne, les autres pays membres accusant la Roumanie de « vouloir faire entrer trois millions d'immigrés par la porte de derrière »[43]. Le président roumain Traian Băsescu a répondu que lors de l'absorption de la RDA par la RFA, ce sont 18 millions de personnes qui ont rejoint la Communauté européenne sans que ses autres membres aient été consultés.
138
+
139
+ La majorité élue en 2009 et réélue en novembre 2014 souhaite intégrer l'Union européenne. Dans le cadre du Partenariat oriental, l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie ont signé des accords d'association (AA) avec l'Union européenne le 27 juin 2014[44]. Cet accord prévoit l'approfondissement des liens politiques et économiques avec l'UE. À plus long terme, ils constituent l'un des outils de la politique étrangère de l'UE visant au rapprochement puis à l'intégration à différents niveaux des pays au sein de l'UE[45].
140
+
141
+ Les associations comprennent aussi une zone de libre-échange leur offrant l'accès au marché commun et une collaboration étendue avec les gouvernements et les entreprises des trois pays partenaires pour faciliter les réformes et contribuer à l'accélération de leur développement économique[45],[46].
142
+
143
+ L'accord d'association avec l'Union européenne instaure une coopération poussée dans plusieurs secteurs : énergie, justice, politique extérieure, visas, culture… La contrepartie pour la Moldavie sera de procéder à de profondes réformes sociales, politiques et économiques. Il marque également un tournant dans le dualisme entre les sphères d'influences européennes et russes car ce faisant, la Moldavie renonce à toute possibilité d'adhésion à l’Union eurasiatique souhaitée par Moscou[47]. Les russophones de Moldavie y ont d’ailleurs réagi par la voix du millionnaire moldo-russe Renato Usatyi (ru), chef du parti pro-russe RPP (en), qui déclara vouloir construire une nouvelle muraille de Chine entre la Moldavie et la Roumanie[48], tandis que les autorités de Transnistrie reparlaient, comme à chaque rapprochement de la Moldavie avec l’Union européenne, d’un rattachement officiel de leur région à la Russie[49].
144
+
145
+ Revendiquée par les roumanophones lors des grandes manifestations de 1990, au cours desquelles les autochtones les plus remontés demandèrent le départ des colons soviétiques, cette union est combattue par les russophones qui menacent le pays d'éclatement (en créant de facto la Transnistrie et la Gagaouzie qui n'existaient pas à l'époque soviétique) et d'interruption des livraisons d'énergie bon marché par la Russie. La Transnistrie et la Gagaouzie déclarent alors par la voix de leurs leaders Igor Smirnov et Stepan Topal que si les Moldaves s'unissaient à la Roumanie, eux demanderaient à devenir des oblast exclavées de la Russie, à l'instar de l'Oblast de Kaliningrad[50],[51]. Un référendum organisé en mars 1994 pour confirmer « l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Moldavie » (seule question posée) donne 95,4 % de « oui » (la Transnistrie et la Gagaouzie n'ayant pas participé au scrutin, et revendiquant par la suite leur sécession ou leur rattachement à la Nouvelle Russie à chaque tentative de la Moldavie de se rapprocher de la Roumanie ou de l'Union européenne)[52].
146
+
147
+ Lors de l'élection présidentielle moldave de 2016 est élu le candidat pro-russe Igor Dodon dont le programme comprend la dénonciation immédiate de l'accord d'association entre la Moldavie et l'Union européenne[53], l'adhésion de la Moldavie à l'union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan, le maintien de la 14e armée russe en Transnistrie[54], le changement par référendum des symboles de l'État (armoiries, drapeau et hymne, qu'il juge trop proches de ceux de la Roumanie) et la fédéralisation accrue de la République, revenant à reconnaître juridiquement la non-intégration de la Transnistrie et de la Gagaouzie dans la souveraineté de la Moldavie[55].
148
+
149
+ En septembre 2017, le Parlement européen et le Conseil de l’UE avaient décidé d’attribuer une nouvelle aide macrofinancière (AMF) de 100 millions d’euros à la Moldavie. Celle-ci fut suspendue[56] pendant deux ans jusqu'en 2019 suite à l’annulation, sur des bases juridiques douteuses, de l’élection à la mairie de Chișinău du candidat de l’opposition pro-européenne Andrei Năstase[57].
150
+
151
+ En 2019, après la tenue des élections législatives en février, une crise constitutionnelle modifie le paysage politique du pays pendant plusieurs mois. À l'issue de cette crise, le président Igor Dodon est maintenu, et Ion Chicu devient en novembre 2019 le premier ministre de Moldavie[58].
152
+
153
+ La république de Moldavie (qui était le principal fournisseur de vin, de légumes et de fruits pour les anciennes républiques soviétiques) est devenue après la chute de l'URSS en 1991 un des pays les plus pauvres d'Europe.
154
+
155
+ La perte de certains marchés traditionnels, la dépendance énergétique au gaz russe, et la sécession de la « république » autoproclamée Pridniestréenne dite Transnistrie, ont provoqué la chute dramatique du PIB qui est en 2006 inférieur à celui du Bangladesh, et le plus bas d'Europe, malgré une forte croissance économique (plus de 8 % en 2005 depuis l'an 2000). Pour l'année 2008 il est estimé une croissance économique de 8,1 %. Le gouvernement moldave assure un salaire minimum de 58 €, le salaire moyen pour le mois de mai 2008 était de 150 € et de 260 € à Chișinău.
156
+
157
+ L'économie souterraine est évaluée à près de 40 % du PIB. L'inflation oscille entre 12 % et 15 % par an et le déficit commercial est important (financé en partie par les transferts d'argent des Moldaves qui travaillent à l'étranger).
158
+
159
+ L'industrie, qui utilise l'énergie des centrales hydrauliques aménagées dans le pays, se concentre essentiellement dans quelques villes, en particulier Chișinău, la capitale, et Tiraspol. Il s'agit d'industries de transformation : conserveries, laiteries, textiles, travail du bois et des métaux.
160
+
161
+ Le tourisme en république de Moldavie se développe de plus en plus. Les endroits à visiter sont les caves à vin (Mileştii Mici, Cricova, etc.) ainsi que les nombreux monastères et autres églises orthodoxes (Orhei Vechi, Rezina, Tipova, etc.).
162
+
163
+ Le moyen de locomotion le plus courant reste la voiture / minibus. La loi interdit de conduire en ayant consommé de l'alcool (0 g/l).
164
+
165
+ Le réseau ferré moldave souffre du manque d'investissements et des tensions politiques : alors que la Transnistrie russophone autoproclamée bloque les communications vers Odessa, les pressions de la C.E.I. ont empêché qu'un troisième rail d'écartement européen de 1 435 mm soit posé à l'intérieur des voies de 1 520 mm d'écartement soviétique, identique au réseau ferré ukrainien (solution technique pourtant adoptée à la frontière entre la Roumanie et l'Ukraine entre Câmpulung et Valea Vișeului[59]), ce qui oblige à une rupture de charge ou à un changement de boggies au contact des chemins de fer roumains et européens. Ayant perdu en août 1940 les quatre ports de la Bessarabie : Reni, Izmaïl, Kilia et Bilhorod-Dnistrovskyï rattachés à l'Ukraine, la république de Moldavie est une enclave au sens économique du terme. Un échange territorial avec l'Ukraine n'ayant pu être mis en application en raison de l'incertitude du statut d'un territoire à échanger (le hameau de Mîndrești), la Moldavie n'a pu recouvrer ni acquérir les 1 500 mètres de rivage danubien nécessaires à l'achèvement du port de Giurgiulești, par ailleurs contesté en raison de la facilité d'accès de la Moldavie aux ports roumains ou ukrainiens directement reliés à son réseau routier et ferroviaire. Le rivage moldave sur le Danube a une longueur de 340 m.
166
+
167
+ Si les relations commerciales entre la France et la Moldavie demeurent encore modestes, la présence des investisseurs français dans le pays est toutefois plus significative. Regroupés au sein de la CCI France Moldavie, les investisseurs français contribuent à structurer l'économie locale et sont un facteur d'attractivité pour le pays. Les investissements français bénéficient d’un accord de protection réciproque des investissements signé le 8 septembre 1997 et entré en vigueur le 3 novembre 1999. Parmi les importants investisseurs français, il faut souligner quatre grands groupes français. Le groupe Lafarge Ciment possède la plus grosse usine de ciment en Moldavie et fournit 75 % des besoins en ciment du pays. En 2007, la Société générale a fait l’acquisition de Mobiasbanca[60], cinquième banque du pays. Dans le secteur agroalimentaire, le Groupe Lactalis, qui a commencé à investir en 2005, possède une laiterie et deux fromageries[61]. Le groupe emploie environ 1 400 personnes et produit des fromages pour le marché moldave ainsi que pour l’exportation vers la Russie et l'Ukraine. Enfin, dans le secteur des télécommunications, la filiale d’Orange en Moldavie[62] domine le marché de la téléphonie mobile du pays avec une part de marché d’environ 65 %[63].
168
+
169
+ Il est à noter qu’outre ces investissements importants, il existe aussi d'autres investissements français comme la société Bargues Agro-Industrie qui, à travers sa filiale locale Nucile Si Natura[64], conditionne des cerneaux de noix pour l’exportation ou encore Le Bridge Corporation Limited[65]. Il y a aussi quelques PME dans le secteur des services (comme Pentalog[66]). Par ailleurs, quelques représentations d’entreprises françaises sont aussi présentes en Moldavie (Alcatel, Pernod Ricard, Areva)[67].
170
+
171
+ Le patrimoine historique et architectural est constitué par des monastères et églises, des citadelles médiévales, des bâtiments classés monuments historiques et des sites archéologiques. Il est du ressort de l'Académie des sciences, du Ministère de la culture et, pour les églises, également des instances ecclésiastiques. À la suite de la division de la Bessarabie en 1940, une partie du patrimoine moldave ancien (citadelles de Hotin et de Cetatea Albă, par exemple) se trouve aujourd'hui en Ukraine.
172
+
173
+ Divers patrimoines culturels :
174
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+ Citadelle de Hotin, aujourd'hui en Ukraine.
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+ Citadelle de Soroca.
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+ Citadelle de Tighina.
180
+
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+ Citadelle de Cetatea Albă, aujourd'hui en Ukraine.
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+ Musée d'histoire, à Chișinău, d'où les russophones ont enlevé la statue de la louve romaine, symbole de la latinité des Moldaves.
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+ Trône d'Étienne le Grand reconstitué.
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+ Église et monastère de Rudi.
188
+
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+ Monastère de Căpriana.
190
+
191
+ Quartier de la basilique, à Chișinău.
192
+
193
+ Le patrimoine culturel et historique est l'enjeu d'une controverse identitaire d'origine politique concernant l'héritage de l'ancienne principauté. Les forces pro-russes comme le Parti socialiste et le Parti communiste et leurs alliés, ainsi que les anciennes républiques soviétiques (pays baltes exceptés) et de nombreux commentateurs de formation slavistique relayant la position dénommée « Moldavisme » selon laquelle les populations roumanophones des territoires ayant appartenu successivement à l'Empire russe, à l'URSS et depuis 1991 à la République de Moldavie forment une ethnie « moldave » différente de celle des « Roumains »[68]. À l'encontre de cette position, pour les habitants roumanophones de l'ancienne principauté, le terme « Moldaves » a une signification non pas ethnique, mais géographique régionale, et il peut être inclus dans la définition plus large de « Roumains » dans le sens de « roumanophones »[69]. Les commentateurs de formation romanistique, la Roumanie et les pays de culture latine relayent cette seconde position dénommée « Roumanisme ».
194
+
195
+ Les pro-russes affirment que les habitants de la partie roumaine de la Moldavie ne devraient pas se définir comme « Moldaves » (et encore moins comme « Moldaves parmi les Roumains ») puisque les statistiques roumaines les classent comme « Roumains » et non comme « Moldaves », et ils considèrent les (rares) roumanophones de la république de Moldavie qui osent se définir « Roumains » comme une « minorité nationale » de 192 800 personnes parmi les Moldaves[70] soit environ 8 % des 2 260 858 roumanophones recensés en 2014 (hors Transnistrie)[71].
196
+
197
+ La Moldavie est membre de l'Organisation internationale de la francophonie et la partie la plus âgée de la population comprend le français car jusqu'en 1991, les Moldaves avaient conservé la traditionnelle francophilie héritée de l'influence des Lumières dans les principautés roumaines au XVIIIe siècle et dans l'Empire russe au XIXe siècle : le français, première langue étrangère enseignée tant sous les tsars que sous les rois roumains et à l'époque soviétique, a longtemps été un élément-clé de la formation culturelle des jeunes Moldaves. Mais après 1989, avec l'ouverture de la glasnost, les Moldaves découvrent la presse francophone occidentale aux yeux de laquelle leur pays n'existe pas, ou bien sort, peut-être, d'une fameuse bande dessinée belge. Aux yeux de nombreux média de cette « nouvelle presse », la Moldavie, quand elle apparaît, c'est comme une région patriarcale, aux campagnes misérables, où règnent la traite des Blanches et les réseaux mafieux : une « marche de l'Europe aux confins de l'Eurasie ou de la Russie aux confins de l'Europe »[72] dont les aspirations culturelles et sociales sont qualifiées d'« agitation nationaliste »[73]. En réalité, dans cet espace multiculturel coexistent diverses mentalités, traditionnelles ou pro-occidentales, certaines nostalgiques de tel ou tel passé, roumain ou soviétique, d'autres espérant un avenir différent, européen ou russe… Mais de l'indifférence des pays francophones à l'égard de la Moldavie découle la perte de vitesse du français face à l'anglais, désormais première langue universitaire. En 2011, vingt ans après l’indépendance, se produit l’inversion des statistiques en faveur de l’anglais[74].
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+ La Moldavie a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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1
+ République de Moldavie[1]
2
+
3
+ Republica Moldova (ro)
4
+
5
+ 47° 00′ N, 28° 55′ E
6
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+ modifier
8
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9
+ La Moldavie, en forme longue république de Moldavie ou république de Moldova, en roumain Moldova et Republica Moldova, est un pays d'Europe orientale situé entre la Roumanie et l'Ukraine, englobant des parties des régions historiques de Bessarabie et de Podolie méridionale (dite Transnistrie). Sa capitale est Chișinău.
10
+
11
+ La Moldavie est membre-signataire de l'Accord de libre-échange centre-européen et de l'Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM). Elle signe en 2014 un accord d'association avec l'Union européenne.
12
+
13
+ Politiquement, le pays est officiellement appelé en français « république de Moldavie » ou « république de Moldova »[7]. Aux Nations unies, le pays a d'abord employé officiellement en français « république de Moldavie »[8], mais depuis 1994, il emploie « république de Moldova »[9] : la première forme « Moldavie », française, est préférée par les pro-européens pour marquer l'appartenance du pays à la Moldavie historique dont fait également partie la moitié roumaine de cette ancienne principauté historique ; la seconde forme « Moldova », bien que roumaine, est préférée par les communistes et autres pro-russes pour bien souligner en français la différence entre la « Moldavie » historique roumaine et l'actuelle « Moldova » post-soviétique située dans la sphère d'influence russe. La même dichotomie se retrouve en anglais (« Moldavia » / « Moldova ») et en allemand (« Moldau » / « Moldawien »), le second terme étant à chaque fois, comme en français, un néologisme.
14
+
15
+ Historiquement, le nom de « Moldavie » vient de l'ancien allemand « Mulde » qui signifie « creux poudreux », « carrière », « mine », et qui a successivement désigné une cité minière (en roumain Baia, qui signifie aussi « carrière », « mine »), la rivière Moldova passant à côté, et pour finir une principauté née dans cette région : la Principauté de Moldavie (1359-1859) aujourd'hui partagée entre :
16
+
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+ Ces trois territoires ont été délimités par l'annexion soviétique du 28 juin 1940, conforme au pacte Hitler-Staline de 1939.
18
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+ L'adjectif géographique « moldave » se réfère à tout ce qui concerne le territoire historique de la Moldavie.
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+
21
+ La république de Moldavie est localisée en Europe orientale. D'une superficie de 33 843 km2, ce pays s'étend sur 450 km du nord au sud et 200 km d'est en ouest.
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+
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+ Occupation des sols :
24
+
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+ La république de Moldavie occupe le tiers central de l'ancien gouvernement de Bessarabie de l’Empire russe tel qu'il avait été défini en 1812, lorsque ce territoire encadré par la rivière Prut, le Dniestr et la mer Noire, fut enlevé à la Principauté de Moldavie au traité de Bucarest.
26
+
27
+ Le reste de la Bessarabie de 1812 appartient aujourd'hui à l'Ukraine : Hotin (auj. Khotyn) au nord-ouest, et le Boudjak au sud-est (avec les quatre ports de Reni, Izmaïl, Chilia (auj. Kiliya) et Cetatea Albă (aujourd'hui Bilhorod-Dnistrovskyï) entre la république de Moldavie, la Roumanie, l'embouchure du Dniestr et la mer Noire). Ainsi privée d'accès à la mer, mais s'étendant sur une partie de la Podolie (rive gauche du Dniestr), la Moldavie, unitaire durant la période soviétique, est de facto devenue fédérale en 1991 lors de son indépendance face à l'URSS, lorsque la Gagaouzie et la Transnistrie se sont déclarées indépendantes d'elle. Ultérieurement, la Gagaouzie a accepté le statut d'unité territoriale autonome reconnue de jure au sein de la Moldavie, statut également proposé à la Transnistrie qui l'a refusé (mais dont l'indépendance n'est pas reconnue par la communauté internationale).
28
+
29
+ Les paysages moldaves ressemblent à ceux de la région française de Bourgogne, bien que les roches sous-jacentes soient géologiquement plus jeunes (Cénozoïque). Les versants adrets sont propices à la viticulture, les ubacs conservent fréquemment leur couvert forestier, notamment dans le Codru. La Moldavie a conservé un environnement encore riche : elle est, comme d'autres pays de l'Est de l'Europe, parmi les premiers à avoir concrétisé, avec l'aide des associations environnementales « Biotica » et « M.E.M. » un réseau écologique national[10], avec un plan d’action pour la protection de la biodiversité, déclinaison locale du réseau écologique paneuropéen (plan approuvé le 27 avril 2001).
30
+
31
+ En 2001, les noyaux du réseau écologique y couvraient 73 145 ha, incluant cinq réserves scientifiques (19 378 ha), près de 30 réserves naturelles (22 278 ha), 13 territoires ayant un autre statut de protection (4 350 ha), 13 habitats humides étant repérés, mais encore sans statut de protection (24 592 ha). Des corridors biologiques d'importance nationale et/ou internationale ont été distingués et cartographiés dans ce plan. L'une des plus anciennes de ces réserves est celle du Codru, en altitude (432 m) au centre du pays. Le parc national Orhei a été créé en 2013.
32
+
33
+ La plaine méridionale.
34
+
35
+ Paysage du centre de la Moldavie (forêt et lacs de Tabăra Orheiului).
36
+
37
+ Paysage moldave à Soroca avec le fleuve Nistru ou Dniestr et la forteresse.
38
+
39
+ Les coteaux viticoles au sud du Codru.
40
+
41
+ La vallée du Nistre.
42
+
43
+ C'est le traité de Bucarest de 1812 qui, en coupant la principauté de Moldavie en deux, inaugure pour chaque moitié une histoire différente, plus proche des Balkans et de l'Europe centrale pour la moitié occidentale, qui en 1859 forme la Roumanie en s'unissant à la Valachie et qui se trouve aujourd'hui dans l'Union européenne et dans l'OTAN, mais plus proche de l'histoire russe et soviétique pour la moitié orientale, qui se trouve aujourd'hui dans la CEI et est observatrice de la Communauté économique eurasiatique. Les conséquences de cette division sont aussi démographiques, car si dans la moitié occidentale aujourd'hui roumaine, 98 % des habitants sont des autochtones roumanophones, dans la moitié orientale aujourd'hui indépendante ou bien ukrainienne, ils sont moins de 65 %[11]. Tous les Moldaves n'ont pas pour autant renoncé à l'idée de réunifier leur pays, même si le statu quo est aujourd'hui considéré tant par l'OTAN que par la Russie comme une condition du maintien de la paix dans la région.
44
+
45
+ République démocratique moldave (1917-1918) - République socialiste soviétique autonome moldave (1924-1940) - Occupation soviétique de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord - République socialiste soviétique moldave (1940-1991) - Guerre civile de Moldavie (1992).
46
+
47
+ Des traces d'habitat existent dès le Paléolithique et se multiplient au Néolithique, avec notamment la civilisation de Coucouténi-Tripolié. Durant l'Antiquité, on note dans la région la présence des Daces (ou Thraces septentrionaux selon Hérodote, dits aussi Gètes), des Scythes et des Bastarnes[12]. La région échappe à la conquête de la Dacie par l'Empire romain : seul le Sud (autour de Cahul) est intégré à la province romaine de Scythie mineure. Les Daces restés libres dans le pays sont les Carpiens, qui ont laissé leur nom aux Carpates au IVe siècle, lorsque sous la pression des Goths et des Huns, ils ont migré vers le Sud-Ouest.
48
+
49
+ Après l’effondrement de l’empire des Huns, la région est disputée entre les Avars et les Onogoures, tandis que les tribus Slaves migrent vers le Sud, traversant le Danube pour s’installer dans les Balkans. Bien d’autres peuples y passent ensuite (Bulgares, Magyars, Petchénègues, Iasses, Coumans...) mais en dehors des vallées des principaux cours d’eau (Prut, Răut et Dniestr), le peuplement sédentaire, mélange de Daces romanisés[13] et de Slaves connu sous le nom de Volochovènes, a été sporadique en raison du climat (périodes de sécheresse pluriannuelle) et d’invasions venues des steppes de l’Est (peuples de cavaliers nomades). Les deux phénomènes sont d’ailleurs liés : la végétation aussi a évolué selon ces aléas : lors des périodes plus humides propices au peuplement sédentaire, les forêts (codri), les prés (pășuni) et les cultures (ogoare) progressaient, tandis que lors des périodes sèches propices aux cavaliers nomades, c’étaient les steppes à chardons.
50
+
51
+ À chaque période sèche, les populations autochtones, des Gétodaces jusqu'aux Moldaves roumanophones actuels, se sont réfugiées sur les piémonts des Carpates orientales ou dans le Codru (plus arrosés en raison de leur altitude). Les pluies revenues, elles ont repeuplé le pays en creusant des puits et en refondant des villages, des villes, tout en assimilant au passage les minorités installées lors des invasions. L’avant-dernière grande invasion ayant dépeuplé le pays (mentionné comme loca deserta ou terra sine incolis sur les cartes de l’époque) fut celle des Tatars/Mongols au XIIIe siècle, puis le repeuplement moldave s'est effectué au XIVe siècle, conclu par l’unification des petits voïvodats en une Principauté de Moldavie[14]
52
+
53
+ Au Moyen Âge : après avoir été partagée entre plusieurs petits duchés (Onut, Soroca, Hansca, Bârlad) et le peuple des Iasses, la région fait partie depuis 1359 de la Principauté de Moldavie.
54
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+ En 1367, la Bessarabie jusque-là valaque est rattachée à la Moldavie (mais à l’époque, le nom de Bessarabie désigne seulement les rivages du Danube et de la Mer Noire libérés des Tatars par la dynastie valaque des Basarab : cette région est maintenant appelée Boudjak). Convoitée par ses puissants voisins du nord et de l’ouest, les royaumes de Hongrie et de Pologne, et régulièrement attaquée par les Tatars au sud et à l’est, la Moldavie cherche l’alliance des Jagellons et se reconnaît vassale de la Pologne (1387–1455) mais cela ne signifie pas, comme le montrent par erreur diverses cartes, qu'elle soit devenue une province polonaise ou un fief du roi de Pologne : ces erreurs sont dues d’une part à la confusion sémantique chez certains historiens modernes, entre voïvodie (province, en polonais) et voïvode (prince régnant, en roumain), ou encore entre suzeraineté et souveraineté, et d’autre part à la rétroprojection nationaliste de l’histoire[15]. À cette époque, la Moldavie prospère, car aux XIVe et XVe siècles, avec la chute de Constantinople et surtout avec le règne d’Étienne III de Moldavie, de nombreux Romées (Byzantins) se réfugient en Moldavie et on voit ainsi le centre de l'orthodoxie se déplacer vers le nord avec l’érection de plus de 40 monastères en style byzantin recouverts de fresques. La Moldavie s’émancipe alors des Hongrois et des Polonais et devient pleinement indépendante mais, partir de 1536, elle doit, pour conserver son autonomie, payer tribut à l’Empire ottoman, mais cela ne signifie pas, comme le montrent par erreur diverses autres cartes, qu'elle soit devenue une province turque.
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+ En 1774, l’Autriche annexe la Bucovine (au nord-ouest du pays), puis en 1812, les Russes qui visent le contrôle des bouches du Danube obtiennent la moitié orientale du pays, et étendent le nom de Bessarabie à tout le territoire annexé dont Chișinău devient la capitale (traité de Bucarest (1812)).
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+ En 1812, la Moldavie orientale devient une province de l’Empire russe sous le nom de gouvernement de Moldavie-et-Bessarabie, peu après abrégé en Bessarabie. Les autorités impériales considèrent que la Bessarabie doit devenir une terre russe y compris sur les plans démographique et culturel, et elles en prennent les moyens, mais en plusieurs étapes.
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+ Sur le plan politique et linguistique, au début, l’autonomie de la Bessarabie est garantie en 1816, et le prince moldave Scarlat Sturdza, est nommé gouverneur. Mais l’autonomie est abolie en 1828 et Sturdza, destitué, doit s’exiler et est remplacé par des gouverneurs russes. En 1829, l’usage de la « langue moldave » (nom russe du roumain parlé par les Moldaves) est interdit dans l’administration au profit du russe. En 1833, le « moldave » est interdit dans les églises et, en 1842, dans les établissements d’enseignement secondaire, puis dans les écoles primaires en 1860. Enfin, en 1871, lorsque la Bessarabie devient une « goubernia » impériale, le moldave/roumain est purement et simplement interdit dans toute la sphère publique par ukase du Tsar[16].
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+ Sur le plan démographique, les autorités impériales encouragent l’émigration des Moldaves (et en déportèrent de plus en plus) vers d’autres provinces de l’empire (notamment au Kouban, au Kazakhstan et en Sibérie), tandis que d’autres groupes ethniques, notamment Russes et Ukrainiens (appelés au XIXe siècle « Petits Russes »), étaient invités à s’installer dans la région. Selon le recensement de 1817, la Bessarabie était peuplée à 86 % de Moldaves, 6,5 % d’Ukrainiens, 1,5 % de Russes (Lipovènes) et 6 % issus d’autres groupes ethniques. Quatre-vingts ans plus tard, en 1897, la répartition ethnique avait sensiblement évolué, avec seulement 56 % de Moldaves, mais 11,7 % d’Ukrainiens, 18,9 % de Russes et 13,4 % de personnes issues d’autres groupes ethniques. En quatre-vingts ans, la part de la population autochtone avait donc chuté de 30 points de pourcentage[17]. En 1856, à la suite de la guerre de Crimée, la Principauté de Moldavie récupère le Sud de la Bessarabie (aujourd’hui Boudjak, ou Bugeac en roumain) : durant 22 ans, le processus de « dé-moldavisation » s’interrompt dans cette région.
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+ Pour l’Empire russe, la Bessarabie est d’abord une région agricole et des voies ferrées sont construites pour la relier au port d’Odessa afin d’exporter les céréales et le bois moldaves. Sur le plateau au-dessus du vieux bourg moldave de Chișinău, une ville nouvelle russe au plan en damier est construite : là se trouvent administrations, casernes, cathédrale et manufactures[18].
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+ À l’ouest du Prut, en 1859, la Moldavie occidentale et la Valachie s’unissent pour former la Roumanie : dès lors, les roumanophones des pays voisins (Banat, Transylvanie, Marmatie, Bucovine, Bessarabie et Dobroudja) réclament leur rattachement à ce pays. En 1878, à la suite de la guerre que Russes et Roumains ont menée ensemble contre l’Empire ottoman, la Russie récupère le sud de la Bessarabie (aujourd’hui Boudjak) mais l’indépendance de la Roumanie est internationalement reconnue.
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+ Pendant la Première Guerre mondiale, le 2 décembre 1917, l’indépendance de la République démocratique de Moldavie est proclamée par le Soviet moldave. Celui-ci, à majorité menchévique et roumanophone, mais menacé de mort par les Bolcheviks (qui mettent à prix la tête des députés), appelle à la rescousse une division roumaine épaulée par la mission française Berthelot puis, le 27 mars 1918, vote, par 86 voix contre 3 et 36 abstentions, le rattachement à la Roumanie, à condition que celle-ci respecte les réformes démocratiques qu’il avait promulguées et l’autonomie du pays.
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+ En 1924, l’URSS qui reprend à son compte les ambitions géopolitiques des tsars, refuse de reconnaître ce vote et fonde en Ukraine une Région socialiste soviétique autonome moldave (en roumain : « Transnistrie »).
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+ Les réformes démocratiques du Soviet moldave sont partiellement respectées au début de la période roumaine, mais au fil des années et de la montée des nationalismes et des dictatures en Europe surtout à partir de la crise économique des années 1930, elles seront de plus en plus écornées, et en février 1938 la démocratie parlementaire roumaine s’effondre au profit de la dictature carliste dans une situation de quasi-guerre civile entre celle-ci et les fascistes violemment antisémites de la Garde de fer, particulièrement actifs en Bessarabie où les juifs (ici ashkénazes et russophones) étaient très nombreux. En Transnistrie soviétique, la population diminue à la suite de la guerre civile russe, aux persécutions et déportations de la Guépéou-NKVD, à la collectivisation et surtout à la famine : le comité Nansen est très présent en Bessarabie et y accueille des dizaines de milliers de réfugiés majoritairement Russes, Juifs et Ukrainiens fuyant l’URSS, de sorte que le nombre de russophones augmente en Bessarabie même durant la période roumaine[19].
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+ Au début de la Seconde Guerre mondiale, le 2 août 1940, alors que le roi Carol II, autoritaire et pro-Alliés, est encore au pouvoir, l’URSS, en application du Pacte germano-soviétique, envahit le territoire, que les Roumains évacuent sans combattre. Les Soviétiques rattachent à la RSSAM (qui perd la moitié de son territoire de 1924 au profit de l’Ukraine) les deux tiers de la Bessarabie (le tiers restant va à l’Ukraine) et déportent 110 000 roumanophones instruits (même politique qu’en Pologne et dans les pays baltes[20]).
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+ En juin 1941, la Roumanie, cette fois dirigée par Ion Antonescu, le « Pétain roumain », attaque l’URSS aux côtés de l’Axe (opération Barbarossa) et récupère le territoire : déportation de 140 000 Juifs (210 000 autres fuient vers l’URSS : la plupart seront rattrapés par la Wehrmacht ou l’armée roumaine et tués en Ukraine) et de certains Roms.
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+ Entre mars et août 1944, l’URSS récupère à son tour le territoire : déportation de septembre 1944 à mai 1945 de 120 000 roumanophones accusés d’avoir servi la Roumanie[21].
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+ Sous le régime soviétique, une intense colonisation slave se développe et les roumanophones continuent à être dispersés hors de Moldavie par le jeu des attributions de postes et des déplacements de main-d’œuvre pour les grands travaux (beaucoup se retrouvent au Kazakhstan) : en 1978, 86 % des dirigeants sont des non-Roumains (Russes et Ukrainiens pour la plupart). Par ailleurs, le cours du bas-Dniestr s’industrialise : centrale hydroélectrique de Dubăsari, arsenal de Colbasna, industries mécaniques et d’armement de Tiraspol. La Moldavie devient par ailleurs la principale région viticole soviétique, et c’est surtout par ce biais qu’elle y est connue.
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+ Entre 1985 et 1991, sous Gorbatchev, la politique de perestroïka se traduit en Moldavie par une revendication de reconnaissance de l’identité roumaine des autochtones et par un retour à l'alphabet latin, le roumain devenant officiel à côté du russe.
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+ Le 27 août 1991, la république de Moldavie proclame son indépendance, immédiatement reconnue par la Roumanie, puis par la communauté internationale. En décembre 1991, la « République moldave du Dniestr » dite improprement « Transnistrie » (en fait, la Transnistrie est beaucoup plus vaste, et à 92 % ukrainienne) proclame son indépendance par rapport à Chișinău (indépendance non reconnue par la communauté internationale), et demande son rattachement à la Russie ou à l'Ukraine ; 500 « cosaques » russophones encadrés par la 14e armée russe (stationnée à Tiraspol) prennent le contrôle de la rive gauche du Dniestr où se trouvent 80 % des industries ; un millier de volontaires moldaves armés tentent de passer le Dniestr pour en reprendre le contrôle, mais sont repoussés (208 tués)[22].
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+ L'administration de la république de Moldavie comprend :
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+ La question de l'organisation administrative du pays n'a jamais été envisagée du point de vue de l'état de droit (mêmes droits pour tous, à égalité) ni du point de vue pratique et ergonomique (des subdivisions basées sur la géographie)[23]. Au contraire, elle a été instrumentalisée dans le cadre du combat politique entre la majorité autochtone roumanophone, et les minorités slavophones. Les dirigeants de la communauté roumanophone ont essayé d'appliquer à la Moldavie la tradition administrative roumaine, elle-même d'inspiration française, en mettant en place des județe (départements) avec un préfet et une forte centralisation. Les dirigeants slavophones, inspirés par le modèle soviétique, ont au contraire préféré fédéraliser le pays et organiser le territoire en raïons (arrondissements) dirigés par des comités, avec des différences entre raïons urbains et ruraux, et des républiques autonomes locales basées sur l'ethnographie.
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+ Entre ces deux modèles, un compromis, qui ne satisfait personne et introduit des différences de droit d'une région à l'autre, a abouti en fin de compte à une fédéralisation profitant à la Transnistrie, située entre le Dniestr et l'Ukraine et au pays Gök-Oguz ou Gagaouzie, considérées comme des « unités territoriales autonomes ». Ces deux territoires, où l'autorité de l'État ne s'exerce pas, disposent à eux seuls de 85 % de la puissance économique de la Moldavie, alors qu'ils ne représentent que 18 % de son territoire[24].
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+ La république de Moldavie (hors Transnistrie) compte 3 388 000 habitants, selon le recensement de 2004, en baisse de 208 000 habitants par rapport à 1989. Deux cultures cohabitent et parfois s'affrontent dans le pays : d'une part celle latine de la majorité autochtone roumanophone et d'autre part celle slavophone des minorités russe, ukrainienne et gagaouze (les Gök-Oğuz étaient initialement turcophones, mais ont été en grande partie russifiés pendant la période soviétique). Cette cohabitation ethnique, linguistique et culturelle a commencé en 1812, année où la Russie tsariste reçoit la Moldavie orientale au traité de Bucarest.
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+ Avant les bouleversements démographiques de la Seconde Guerre mondiale et de l'après-guerre, la population était constituée de roumanophones (désignation linguistique) moldaves (désignation géographique), avec des minorités d'Ukrainiens, de Russes blancs, de Bulgares, d'Allemands, de Gök-Oguz ou Gagaouzes, de Grecs, d'Arméniens et de Juifs ashkénazes. Au brassage des cultures et aux vagues migratoires se sont ajoutées au XXe siècle la déportation organisée contre les Roms et les Juifs par le régime fasciste d'Antonescu et contre les Moldaves par l'URSS[26] qui a, en revanche, intensifié la colonisation russe.
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+ La désignation de la langue officielle de l'État (langue maternelle des autochtones, 77 % de la population) est double :
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+ Ces deux dénominations concernent la même langue ausbau, « moderne » ou « savante », parlée en Moldavie et Roumanie par environ 24 millions de locuteurs, dont 3,5 millions en république de Moldavie. Cette double dénomination après un quart de siècle de lutte culturelle et d'invectives, revient au compromis de départ exprimé par le décret du Soviet suprême de la République socialiste soviétique moldave du 31 août 1989 qui affirmait que le « moldave et le roumain sont deux langues identiques ». Expression d'une orientation politique, la dénomination officielle « Moldave » ne doit pas être confondue avec le parler moldave de la langue roumaine tel qu'il est reconnu par les linguistes.
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+ Le Bureau national de statistique de Chișinău a publié les résultats officiels du recensement, qui offrait aux citoyens roumanophones la possibilité de choisir entre « roumain » et « moldave ». Selon « Moldpres », seuls 2,2 % se sont déclarés roumains, ce qui les range à côté des autres minorités : 8 % des citoyens se déclarent Ukrainiens, 5,9 % Russes, 4,4 % Gagaouzes (population turcophone chrétienne), et la très grande majorité (près de 80 %) se désignent comme « Moldaves ». Ces résultats ne concernent pas la Transnistrie.
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+ Selon les différents recensements,
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+ Si le critère linguistique semble prêter à confusion en raison des choix politiques, celui ethnique prend aussi en compte les traditions populaires, les coutumes des villages, les revendications des habitants eux-mêmes et l'histoire. Selon ce critère ethnique, dans la république de Moldavie (sans la Transnistrie) vivent 3 millions de Roumains, 250 000 Ukrainiens, 100 000 Gagaouzes et 90 000 Russes. Dans la république séparatiste de Transnistrie vivent 300 000 Roumains, 250 000 Russes, 200 000 Ukrainiens et plusieurs milliers de Juifs, Tatars, Bulgares, Gagaouzes, etc. Sur l'ensemble des habitants actuels du territoire moldave, 3,3 millions sont Moldaves (76,2 %), 450 000 sont Ukrainiens (10 %), 340 000 sont Russes (8 %), un peu plus de 100 000 sont Gagaouzes (4,4 %) et presque 100 000 sont des minorités plus petites (Polonais, Roms, Bulgares, Juifs, Tatars, Arméniens…).
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+ Ces chiffres correspondent aux déclarations des citoyens recensés et ne tient pas compte du fait que deux-tiers de la population sont bilingues roumain–russe, le russe étant « langue de communication inter-ethnique » comme dans tous les états de la CEI. Un sixième de la population est bilingue russe-ukrainien, russe-gagaouze ou russe-bulgare, et un autre sixième est unilingue russe. Les rares personnes unilingues en roumain sont les roumanophones originaires de Roumanie. Il existe aussi des personnes trilingues russe-ukrainien-roumain, russe-gagaouze-roumain ou russe-bulgare-roumain. C'est pourquoi, selon les recensements et les auteurs, depuis 1910, la proportion de la majorité roumaine varie de 56 % à 79 %.
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+ Avant 1991, le russe était obligatoire dans le cursus scolaire : école primaire, collège, lycée, et université. De ce fait, les Moldaves scolarisés avant 1991 parlent couramment russe. De nos jours, au moins 95 % des Moldaves comprennent le russe qui reste la langue inter-ethnique, et environ 80% le parlent, lisent et écrivent couramment. De leur côté, un bon tiers des minorités comprend le moldave et un sixième le parle plus ou moins couramment, mais en utilisant de nombreux « russismes »[29].
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+ Selon des chiffres officieux, environ 1/4 des actifs soit 8% de la population, a émigré, soit un taux migratoire net de -25 %. Les roumanophones choisissent surtout la Roumanie, l'Italie, l'Espagne et le Portugal, les slavophones surtout la Russie, l'Ukraine, la Pologne et l'Allemagne. Environ 420 000 citoyens de la Moldavie se trouvent en Union européenne, soit en Roumanie (de 1991 à 2011, 349 440 citoyens moldaves ont demandé la nationalité roumaine comme le leur permet l'article 11 de la loi roumaine no 21 de 1991, et 196 825 l’ont obtenue[30]) soit dans la diaspora, notamment dans les pays d'Europe occidentale[31]. Par ailleurs, environ 75 000 citoyens moldaves ont obtenu la citoyenneté russe ou ukrainienne. Résultat de cette émigration massive : on estime à 250 000 le nombre d'enfants moldaves qui vivent sans leurs parents[32]. Au total, la population de la république de Moldavie était estimée en 2005 à un peu moins de 3 455 000 habitants.
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+ Le taux de fécondité est de 1,5 enfant par femme[33]. Les dépenses publiques de santé ont été de 4,2 % du PIB et les dépenses privées de santé de 3,2 %[33]. Il y a environ 264 médecins pour 100 000 habitants[33]. Les dépenses de santé étaient de 138 US $ (PPA) par habitant en 2004[33].
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+ Entre 1991 et 2010, la vie politique se joue essentiellement entre d’une part les pro-russes regroupés autour des communistes qui se réfèrent explicitement au modèle soviétique et recueillent les suffrages de la grande majorité des slavophones et d’une partie des roumanophones (notamment en milieu rural) et d’autre part les non-communistes (agrariens, centristes, libéraux, chrétiens-démocrates, socialistes modérés) qui se réfèrent explicitement au modèle européen et roumain, et recueillent les suffrages d’une autre partie des roumanophones, notamment en milieu urbain ; à partir de 1995, mais surtout après 2000, à la suite de la crise financière du monde occidental, les communistes dominent nettement la scène politique : majoritaires au Parlement, ils gouvernent quasiment seuls de 2001 à 2009 sous la présidence du russophone Vladimir Voronine.
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+ Le 5 avril 2009, 2,5 millions d’électeurs sont appelés à voter. Les communistes l’emportent de justesse mais l’opposition les accuse d’intimidation et de corruption. La délégation d’observateurs du Parlement européen présidée par la députée européenne Marianne Mikko (estonienne, Parti socialiste européen) note de « réels progrès par rapport aux élections législatives de 2005 » mais ajoute que « des efforts supplémentaires devraient être faits concernant la neutralité des chaînes de télévision et de radio publiques »[34]. Le 7 avril 2009, des manifestations de l’opposition à Chișinău, devant le parlement, sont violemment réprimées (décès de trois personnes) et les communistes accusent l’OTAN et la Roumanie, qualifiés de « puissances fascistes », de susciter artificiellement ces incidents par leurs « provocations » et « ingérences ».
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+ Selon la Commission électorale centrale moldave, le Parti communiste obtient 49,48 % des voix et 60 mandats de députés, soit un mandat de moins que nécessaire pour pouvoir élire le chef de l’État. Par ailleurs, le Parti libéral obtient 13,14 % des voix (15 mandats), le Parti libéral-démocrate de Moldavie 12,43 % des voix (15 mandats) et l’Alliance Notre Moldavie 9,77 % des voix (11 mandats)[35].
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+ Le Parti communiste ne parvenant pas à faire élire son candidat, les élections législatives de juillet 2009 voient quatre partis d'opposition (Libéral-démocrate, Libéral, social-démocrate, et chrétien-démocrate) s'unir pour former une Alliance pour l'intégration européenne (AIE) qui remporte 53 sièges[36] contre 48 au Parti communiste, qui reste néanmoins le plus puissant des partis politiques de Moldavie, et en pourcentage de voix, l'un des plus puissants partis communistes d'Europe.
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+ Le Parti communiste connaît en 2010 une petite baisse avec « seulement » 44,7 % des suffrages (un score que bien des partis communistes européens lui envient). Avec 51 % des suffrages, les quatre partis politiques de l’Alliance pour l'intégration européenne (A.I.E.), qui ont tous franchi la barre des 5 % nécessaires pour être représentés au Parlement, remportent ensemble 53 sièges, soit plus que la majorité absolue, permettant à un nouveau gouvernement, dirigé par Vlad Filat, d'entrer en fonction. Cependant la coalition ne peut élire son candidat à la présidence, car selon les amendements constitutionnels votés en juillet 2000, cela nécessite 61 voix sur les 101 membres du Parlement.
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+ Dans une telle configuration, de nouvelles élections auraient dû avoir lieu, mais la même Constitution limite le nombre d'élections pouvant être tenues dans un laps de temps aussi court, produisant une situation de blocage. Pour pallier cela, la coalition organise un référendum prévoyant l'élection du Président de la République au suffrage direct, de manière que des élections présidentielle et législatives puissent se tenir simultanément en novembre 2010. Le Parti communiste appelle bien sûr au boycott du référendum, et le taux de participation n'atteint que 30 %, alors qu'il aurait dû dépasser 33,3 % pour être valide. Ainsi, de nouvelles élections législatives ont lieu le 28 novembre 2010. Les communistes obtiennent 42 sièges, le P.L.D.M. 32, le Parti démocrate de Moldavie 15 et le Parti libéral 12, soit 59 sièges pour les pro-européens. Mais 61 sièges sont nécessaires pour élire le président de la République. En outre, le 28 décembre, les communistes bloquent l'élection du président du Parlement, qui aurait pu exercer l'intérim à la tête de l'État. Le Premier ministre démissionnaire, Vlad Filat, remplit de ce fait l'intérim de la présidence de la République pendant deux jours, le temps que les députés de l’Alliance pour l'intégration européenne (A.I.E.) se mettent d'accord pour élire Marian Lupu à la présidence du Parlement le 30 décembre 2010, celui-ci devenant automatiquement chef de l'État par intérim.
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+ En novembre 2014, les élections parlementaires montrent une grande stabilité de l'électorat par rapport à 2010 : l’Alliance pour l'intégration européenne des partis Démocrate (P.D. formé par la fusion des sociaux-démocrates et des chrétiens-démocrates), libéral-démocrate P.L.D.M. et libéral P.L., remporte 54 sièges, contre 47 aux pro-russes qui se sont partagés, tout en restant très solidaires entre eux, en deux formations : le Parti communiste et le Parti socialiste. Quarante-sept sièges forment une minorité de blocage et les pro-russes, jouant sur les craintes suscitées par la guerre du Donbass, n'ont débloqué le vote de confiance du Parlement (le 18 février 2015) qu'en échange de l'engagement du gouvernement de Chiril Gaburici (P.D.L.M.) de « sauvegarder de bonnes relations avec notre principal partenaire, la Russie »[37]. Ainsi, la Russie a réussi à maintenir la Moldavie dans sa sphère d’influence[38]. En 2015, la Moldavie a eu 5 chefs de gouvernements[39].
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+ En 2016, lors de l'élection présidentielle, la première au suffrage universel direct depuis 1996, le candidat prorusse, Igor Dodon, l’emporte avec 53,45 % des voix[40].
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+ La Moldavie entretient des relations diplomatiques complexes et mouvantes avec trois pays : la Roumanie avec laquelle elle partage une communauté linguistique, culturelle et historique depuis plusieurs siècles, l'Ukraine qui possède des territoires anciennement moldaves où vivent encore des Moldaves en minorité (oblast de Tchernivtsi et Boudjak) et la Russie, principale héritière de l'URSS dont la Moldavie était une république constituante jusqu'à l'indépendance de 1991, et qui considère la Moldavie comme l'« étranger proche » de sa zone d'influence, contrôlant indirectement et « protégeant » militairement 18% du territoire moldave. Les volte-face ont été nombreuses selon les majorités au pouvoir.
132
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+ Lorsque les pro-roumains et pro-européens gouvernaient, des périodes d'ouverture des frontières, d'abolition des visas et même de mise en commun des réseaux téléphoniques avec la Roumanie menèrent à un net refroidissement des relations avec la Russie et l'Ukraine, ainsi qu'à des interruptions des négociations avec Tiraspol. Inversement, surtout après 1994 lorsque les pro-russes, pro-ukrainiens (à l'époque du gouvernement Ianoukovytch) et communistes moldaves furent au pouvoir, ce sont les relations avec la Roumanie et l'Union européenne qui se refroidirent, tandis que les relations avec la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine s'intensifiaient et les négociations avec Tiraspol reprenaient : ainsi, le gouvernement Voronine manifesta en 2001 sa volonté de rejoindre l'Union russo-biélorusse[41],[42].
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+ En 2007, l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne accentua l'ancrage à l'Est de la Moldavie : les conditions de visas et de séjour devinrent plus strictes entre Roumanie et Moldavie, alors qu'elles devenaient plus faciles entre Russie, Ukraine, Biélorussie et Moldavie. La république de Moldavie est d'ailleurs membre de la CEI et du GUAM, une organisation internationale de coopération à vocation régionale est-européenne. Toutefois, si cet ancrage à l'Est permit au pays de bénéficier de tarifs modérés pour le pétrole et le gaz russes, il ne fit pas aboutir les négociations avec la Transnistrie qui continue de se situer hors de la légalité républicaine et internationale (légalement il s'agit d'une région autonome à statut spécial ; concrètement c'est un état séparatiste autoproclamé, échappant complètement au contrôle du gouvernement, fût-il communiste).
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+ De son côté, même en période de mauvaises relations, la Roumanie n'a pas cessé d'accorder sa nationalité aux citoyens moldaves dont au moins un ascendant est né citoyen roumain et qui passent avec succès un examen de roumain, ce qui a suscité des controverses au sein de l'Union européenne, les autres pays membres accusant la Roumanie de « vouloir faire entrer trois millions d'immigrés par la porte de derrière »[43]. Le président roumain Traian Băsescu a répondu que lors de l'absorption de la RDA par la RFA, ce sont 18 millions de personnes qui ont rejoint la Communauté européenne sans que ses autres membres aient été consultés.
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+ La majorité élue en 2009 et réélue en novembre 2014 souhaite intégrer l'Union européenne. Dans le cadre du Partenariat oriental, l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie ont signé des accords d'association (AA) avec l'Union européenne le 27 juin 2014[44]. Cet accord prévoit l'approfondissement des liens politiques et économiques avec l'UE. À plus long terme, ils constituent l'un des outils de la politique étrangère de l'UE visant au rapprochement puis à l'intégration à différents niveaux des pays au sein de l'UE[45].
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+ Les associations comprennent aussi une zone de libre-échange leur offrant l'accès au marché commun et une collaboration étendue avec les gouvernements et les entreprises des trois pays partenaires pour faciliter les réformes et contribuer à l'accélération de leur développement économique[45],[46].
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+
143
+ L'accord d'association avec l'Union européenne instaure une coopération poussée dans plusieurs secteurs : énergie, justice, politique extérieure, visas, culture… La contrepartie pour la Moldavie sera de procéder à de profondes réformes sociales, politiques et économiques. Il marque également un tournant dans le dualisme entre les sphères d'influences européennes et russes car ce faisant, la Moldavie renonce à toute possibilité d'adhésion à l’Union eurasiatique souhaitée par Moscou[47]. Les russophones de Moldavie y ont d’ailleurs réagi par la voix du millionnaire moldo-russe Renato Usatyi (ru), chef du parti pro-russe RPP (en), qui déclara vouloir construire une nouvelle muraille de Chine entre la Moldavie et la Roumanie[48], tandis que les autorités de Transnistrie reparlaient, comme à chaque rapprochement de la Moldavie avec l’Union européenne, d’un rattachement officiel de leur région à la Russie[49].
144
+
145
+ Revendiquée par les roumanophones lors des grandes manifestations de 1990, au cours desquelles les autochtones les plus remontés demandèrent le départ des colons soviétiques, cette union est combattue par les russophones qui menacent le pays d'éclatement (en créant de facto la Transnistrie et la Gagaouzie qui n'existaient pas à l'époque soviétique) et d'interruption des livraisons d'énergie bon marché par la Russie. La Transnistrie et la Gagaouzie déclarent alors par la voix de leurs leaders Igor Smirnov et Stepan Topal que si les Moldaves s'unissaient à la Roumanie, eux demanderaient à devenir des oblast exclavées de la Russie, à l'instar de l'Oblast de Kaliningrad[50],[51]. Un référendum organisé en mars 1994 pour confirmer « l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Moldavie » (seule question posée) donne 95,4 % de « oui » (la Transnistrie et la Gagaouzie n'ayant pas participé au scrutin, et revendiquant par la suite leur sécession ou leur rattachement à la Nouvelle Russie à chaque tentative de la Moldavie de se rapprocher de la Roumanie ou de l'Union européenne)[52].
146
+
147
+ Lors de l'élection présidentielle moldave de 2016 est élu le candidat pro-russe Igor Dodon dont le programme comprend la dénonciation immédiate de l'accord d'association entre la Moldavie et l'Union européenne[53], l'adhésion de la Moldavie à l'union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan, le maintien de la 14e armée russe en Transnistrie[54], le changement par référendum des symboles de l'État (armoiries, drapeau et hymne, qu'il juge trop proches de ceux de la Roumanie) et la fédéralisation accrue de la République, revenant à reconnaître juridiquement la non-intégration de la Transnistrie et de la Gagaouzie dans la souveraineté de la Moldavie[55].
148
+
149
+ En septembre 2017, le Parlement européen et le Conseil de l’UE avaient décidé d’attribuer une nouvelle aide macrofinancière (AMF) de 100 millions d’euros à la Moldavie. Celle-ci fut suspendue[56] pendant deux ans jusqu'en 2019 suite à l’annulation, sur des bases juridiques douteuses, de l’élection à la mairie de Chișinău du candidat de l’opposition pro-européenne Andrei Năstase[57].
150
+
151
+ En 2019, après la tenue des élections législatives en février, une crise constitutionnelle modifie le paysage politique du pays pendant plusieurs mois. À l'issue de cette crise, le président Igor Dodon est maintenu, et Ion Chicu devient en novembre 2019 le premier ministre de Moldavie[58].
152
+
153
+ La république de Moldavie (qui était le principal fournisseur de vin, de légumes et de fruits pour les anciennes républiques soviétiques) est devenue après la chute de l'URSS en 1991 un des pays les plus pauvres d'Europe.
154
+
155
+ La perte de certains marchés traditionnels, la dépendance énergétique au gaz russe, et la sécession de la « république » autoproclamée Pridniestréenne dite Transnistrie, ont provoqué la chute dramatique du PIB qui est en 2006 inférieur à celui du Bangladesh, et le plus bas d'Europe, malgré une forte croissance économique (plus de 8 % en 2005 depuis l'an 2000). Pour l'année 2008 il est estimé une croissance économique de 8,1 %. Le gouvernement moldave assure un salaire minimum de 58 €, le salaire moyen pour le mois de mai 2008 était de 150 € et de 260 € à Chișinău.
156
+
157
+ L'économie souterraine est évaluée à près de 40 % du PIB. L'inflation oscille entre 12 % et 15 % par an et le déficit commercial est important (financé en partie par les transferts d'argent des Moldaves qui travaillent à l'étranger).
158
+
159
+ L'industrie, qui utilise l'énergie des centrales hydrauliques aménagées dans le pays, se concentre essentiellement dans quelques villes, en particulier Chișinău, la capitale, et Tiraspol. Il s'agit d'industries de transformation : conserveries, laiteries, textiles, travail du bois et des métaux.
160
+
161
+ Le tourisme en république de Moldavie se développe de plus en plus. Les endroits à visiter sont les caves à vin (Mileştii Mici, Cricova, etc.) ainsi que les nombreux monastères et autres églises orthodoxes (Orhei Vechi, Rezina, Tipova, etc.).
162
+
163
+ Le moyen de locomotion le plus courant reste la voiture / minibus. La loi interdit de conduire en ayant consommé de l'alcool (0 g/l).
164
+
165
+ Le réseau ferré moldave souffre du manque d'investissements et des tensions politiques : alors que la Transnistrie russophone autoproclamée bloque les communications vers Odessa, les pressions de la C.E.I. ont empêché qu'un troisième rail d'écartement européen de 1 435 mm soit posé à l'intérieur des voies de 1 520 mm d'écartement soviétique, identique au réseau ferré ukrainien (solution technique pourtant adoptée à la frontière entre la Roumanie et l'Ukraine entre Câmpulung et Valea Vișeului[59]), ce qui oblige à une rupture de charge ou à un changement de boggies au contact des chemins de fer roumains et européens. Ayant perdu en août 1940 les quatre ports de la Bessarabie : Reni, Izmaïl, Kilia et Bilhorod-Dnistrovskyï rattachés à l'Ukraine, la république de Moldavie est une enclave au sens économique du terme. Un échange territorial avec l'Ukraine n'ayant pu être mis en application en raison de l'incertitude du statut d'un territoire à échanger (le hameau de Mîndrești), la Moldavie n'a pu recouvrer ni acquérir les 1 500 mètres de rivage danubien nécessaires à l'achèvement du port de Giurgiulești, par ailleurs contesté en raison de la facilité d'accès de la Moldavie aux ports roumains ou ukrainiens directement reliés à son réseau routier et ferroviaire. Le rivage moldave sur le Danube a une longueur de 340 m.
166
+
167
+ Si les relations commerciales entre la France et la Moldavie demeurent encore modestes, la présence des investisseurs français dans le pays est toutefois plus significative. Regroupés au sein de la CCI France Moldavie, les investisseurs français contribuent à structurer l'économie locale et sont un facteur d'attractivité pour le pays. Les investissements français bénéficient d’un accord de protection réciproque des investissements signé le 8 septembre 1997 et entré en vigueur le 3 novembre 1999. Parmi les importants investisseurs français, il faut souligner quatre grands groupes français. Le groupe Lafarge Ciment possède la plus grosse usine de ciment en Moldavie et fournit 75 % des besoins en ciment du pays. En 2007, la Société générale a fait l’acquisition de Mobiasbanca[60], cinquième banque du pays. Dans le secteur agroalimentaire, le Groupe Lactalis, qui a commencé à investir en 2005, possède une laiterie et deux fromageries[61]. Le groupe emploie environ 1 400 personnes et produit des fromages pour le marché moldave ainsi que pour l’exportation vers la Russie et l'Ukraine. Enfin, dans le secteur des télécommunications, la filiale d’Orange en Moldavie[62] domine le marché de la téléphonie mobile du pays avec une part de marché d’environ 65 %[63].
168
+
169
+ Il est à noter qu’outre ces investissements importants, il existe aussi d'autres investissements français comme la société Bargues Agro-Industrie qui, à travers sa filiale locale Nucile Si Natura[64], conditionne des cerneaux de noix pour l’exportation ou encore Le Bridge Corporation Limited[65]. Il y a aussi quelques PME dans le secteur des services (comme Pentalog[66]). Par ailleurs, quelques représentations d’entreprises françaises sont aussi présentes en Moldavie (Alcatel, Pernod Ricard, Areva)[67].
170
+
171
+ Le patrimoine historique et architectural est constitué par des monastères et églises, des citadelles médiévales, des bâtiments classés monuments historiques et des sites archéologiques. Il est du ressort de l'Académie des sciences, du Ministère de la culture et, pour les églises, également des instances ecclésiastiques. À la suite de la division de la Bessarabie en 1940, une partie du patrimoine moldave ancien (citadelles de Hotin et de Cetatea Albă, par exemple) se trouve aujourd'hui en Ukraine.
172
+
173
+ Divers patrimoines culturels :
174
+
175
+ Citadelle de Hotin, aujourd'hui en Ukraine.
176
+
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+ Citadelle de Soroca.
178
+
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+ Citadelle de Tighina.
180
+
181
+ Citadelle de Cetatea Albă, aujourd'hui en Ukraine.
182
+
183
+ Musée d'histoire, à Chișinău, d'où les russophones ont enlevé la statue de la louve romaine, symbole de la latinité des Moldaves.
184
+
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+ Trône d'Étienne le Grand reconstitué.
186
+
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+ Église et monastère de Rudi.
188
+
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+ Monastère de Căpriana.
190
+
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+ Quartier de la basilique, à Chișinău.
192
+
193
+ Le patrimoine culturel et historique est l'enjeu d'une controverse identitaire d'origine politique concernant l'héritage de l'ancienne principauté. Les forces pro-russes comme le Parti socialiste et le Parti communiste et leurs alliés, ainsi que les anciennes républiques soviétiques (pays baltes exceptés) et de nombreux commentateurs de formation slavistique relayant la position dénommée « Moldavisme » selon laquelle les populations roumanophones des territoires ayant appartenu successivement à l'Empire russe, à l'URSS et depuis 1991 à la République de Moldavie forment une ethnie « moldave » différente de celle des « Roumains »[68]. À l'encontre de cette position, pour les habitants roumanophones de l'ancienne principauté, le terme « Moldaves » a une signification non pas ethnique, mais géographique régionale, et il peut être inclus dans la définition plus large de « Roumains » dans le sens de « roumanophones »[69]. Les commentateurs de formation romanistique, la Roumanie et les pays de culture latine relayent cette seconde position dénommée « Roumanisme ».
194
+
195
+ Les pro-russes affirment que les habitants de la partie roumaine de la Moldavie ne devraient pas se définir comme « Moldaves » (et encore moins comme « Moldaves parmi les Roumains ») puisque les statistiques roumaines les classent comme « Roumains » et non comme « Moldaves », et ils considèrent les (rares) roumanophones de la république de Moldavie qui osent se définir « Roumains » comme une « minorité nationale » de 192 800 personnes parmi les Moldaves[70] soit environ 8 % des 2 260 858 roumanophones recensés en 2014 (hors Transnistrie)[71].
196
+
197
+ La Moldavie est membre de l'Organisation internationale de la francophonie et la partie la plus âgée de la population comprend le français car jusqu'en 1991, les Moldaves avaient conservé la traditionnelle francophilie héritée de l'influence des Lumières dans les principautés roumaines au XVIIIe siècle et dans l'Empire russe au XIXe siècle : le français, première langue étrangère enseignée tant sous les tsars que sous les rois roumains et à l'époque soviétique, a longtemps été un élément-clé de la formation culturelle des jeunes Moldaves. Mais après 1989, avec l'ouverture de la glasnost, les Moldaves découvrent la presse francophone occidentale aux yeux de laquelle leur pays n'existe pas, ou bien sort, peut-être, d'une fameuse bande dessinée belge. Aux yeux de nombreux média de cette « nouvelle presse », la Moldavie, quand elle apparaît, c'est comme une région patriarcale, aux campagnes misérables, où règnent la traite des Blanches et les réseaux mafieux : une « marche de l'Europe aux confins de l'Eurasie ou de la Russie aux confins de l'Europe »[72] dont les aspirations culturelles et sociales sont qualifiées d'« agitation nationaliste »[73]. En réalité, dans cet espace multiculturel coexistent diverses mentalités, traditionnelles ou pro-occidentales, certaines nostalgiques de tel ou tel passé, roumain ou soviétique, d'autres espérant un avenir différent, européen ou russe… Mais de l'indifférence des pays francophones à l'égard de la Moldavie découle la perte de vitesse du français face à l'anglais, désormais première langue universitaire. En 2011, vingt ans après l’indépendance, se produit l’inversion des statistiques en faveur de l’anglais[74].
198
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+ La Moldavie a pour codes :
200
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/3902.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,331 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+
2
+
3
+ monoxyde de dihydrogène, oxyde d'hydrogène, hydrogénol, hydroxyde d'hydrogène, oxyde dihydrogéné, oxydane
4
+
5
+ 12,4 mbar (10 °C)
6
+ 23,4 mbar (20 °C)
7
+ 42,5 mbar (30 °C)
8
+ 73,8 mbar (40 °C)
9
+ 123,5 mbar (50 °C)
10
+ 199,4 mbar (60 °C)[6]
11
+
12
+ équation[7] :
13
+
14
+
15
+
16
+
17
+ P
18
+
19
+ v
20
+ s
21
+
22
+
23
+ =
24
+ e
25
+ x
26
+ p
27
+ (
28
+ 73.649
29
+ +
30
+
31
+
32
+
33
+
34
+ 7258.2
35
+
36
+ T
37
+
38
+
39
+ +
40
+ (
41
+
42
+ 7.3037
43
+ )
44
+ ×
45
+ l
46
+ n
47
+ (
48
+ T
49
+ )
50
+ +
51
+ (
52
+ 4.1653
53
+ E
54
+
55
+ 6
56
+ )
57
+ ×
58
+
59
+ T
60
+
61
+ 2.0000
62
+
63
+
64
+ )
65
+
66
+
67
+ {\displaystyle P_{vs}=exp(73.649+{\frac {-7258.2}{T}}+(-7.3037)\times ln(T)+(4.1653E-6)\times T^{2.0000})}
68
+
69
+
70
+ Pression en pascals et température en kelvins, de 273,16 à 647,13 K.
71
+ Valeurs calculées :
72
+ 3 170,39 Pa à 25 °C.
73
+
74
+ équation[7] :
75
+
76
+
77
+
78
+
79
+ P
80
+
81
+ v
82
+ s
83
+
84
+
85
+ =
86
+ e
87
+ x
88
+ p
89
+ (
90
+ 35.169
91
+ +
92
+
93
+
94
+
95
+
96
+ 6149.4
97
+
98
+ T
99
+
100
+
101
+ +
102
+ (
103
+
104
+ 1.3785
105
+ )
106
+ ×
107
+ l
108
+ n
109
+ (
110
+ T
111
+ )
112
+ +
113
+ (
114
+ 5.4788
115
+ E
116
+
117
+ 3
118
+ )
119
+ ×
120
+
121
+ T
122
+
123
+ 1.0000
124
+
125
+
126
+ )
127
+
128
+
129
+ {\displaystyle P_{vs}=exp(35.169+{\frac {-6149.4}{T}}+(-1.3785)\times ln(T)+(5.4788E-3)\times T^{1.0000})}
130
+
131
+
132
+ Pression en pascals et température en kelvins, de 149,3 à 273,16 K.
133
+ Valeurs calculées :
134
+
135
+ L'eau est une substance chimique constituée de molécules H2O. Ce composé est très stable et néanmoins très réactif, et l'eau liquide est aussi un excellent solvant. Dans de nombreux contextes, le terme eau est employé au sens restreint d'eau à l'état liquide, ou pour désigner une solution aqueuse diluée (eau douce, eau potable, eau de mer, eau de chaux, etc.).
136
+
137
+ L'eau est ubiquitaire sur Terre et dans l'atmosphère, sous ses trois états, solide (glace), liquide et gazeux (vapeur d'eau). L'eau extraterrestre est également abondante, sous forme de vapeur d'eau dans l'espace et sous forme condensée (solide[b] ou liquide) à la surface, près de la surface ou à l'intérieur d'un grand nombre d'objets célestes.
138
+
139
+ L'eau est un constituant biologique important, essentiel sous sa forme liquide pour tous les organismes vivants connus[c]. Compte tenu de son caractère vital, de son importance dans l'économie et de son inégale répartition sur Terre, l'eau est une ressource naturelle dont la gestion est l'objet de forts enjeux géopolitiques.
140
+
141
+ La formule chimique de l’eau pure est H2O. L’eau que l’on trouve sur Terre est rarement un composé chimique pur, l’eau courante étant une solution d'eau, de sels minéraux et d'autres impuretés. Les chimistes utilisent de l'eau distillée pour leurs solutions, mais cette eau n'est pure qu'à 99 % : il s'agit encore d'une solution aqueuse.
142
+
143
+ Majoritairement observable sur Terre à l'état liquide, elle possède les propriétés d'un puissant solvant : elle dissout facilement et solubilise rapidement de nombreux corps sous forme d'ions, ainsi que de nombreuses autres molécules gazeuses[d], et par exemple les composants de l'air, en particulier l'oxygène ou le dioxyde de carbone. L'expression « solvant universel »[11] est toutefois sujette à maintes précautions, beaucoup de matériaux naturels (roches, métaux, etc.) étant non solubles dans l'eau (dans la plupart des cas ou de manière infime).
144
+
145
+ La surface de la Terre est recouverte à 71 % d’eau[12] (97 % d’eau salée et 3 % d’eau douce dans différents réservoirs) sous différentes formes :
146
+
147
+ La circulation de l’eau au sein des différents compartiments terrestres est décrite par le cycle de l'eau. En tant que composé essentiel à la vie, l’eau a une grande importance pour l'Homme[13] mais aussi pour toutes les espèces végétales et animales. Source de vie et objet de culte depuis les origines de l'Homme, l'eau est conjointement, dans les sociétés d'abondance comme la France, un produit de l'économie et un élément majeur de l'environnement.
148
+
149
+ Le corps humain est composé à 65 % d’eau pour un adulte, à 75 % chez les nourrissons et à 94 % chez les embryons de trois jours. Les cellules, quant à elles, sont composées de 70 % à 95 % d'eau. Les animaux sont composés en moyenne de 60 % d'eau et les végétaux à 75 %. On trouve néanmoins des extrêmes : la méduse (98 %) et la graine (10 %)[14].[réf. nécessaire]
150
+
151
+ L'eau a la propriété particulière de présenter une anomalie dilatométrique : sa phase solide est moins dense que sa phase liquide, ce qui fait que la glace flotte[15].
152
+
153
+ Le terme eau est un dérivé très simplifié du latin aqua via les langues d'oïl. Le terme aqua a été ensuite repris pour former quelques mots comme aquarium. Un mélange aqueux est un mélange dont le solvant est l'eau. Le préfixe hydro dérive quant à lui du grec ancien ὕδωρ (hudôr) et non pas de ὕδρος (hudros) lequel signifie « serpent à eau » (d'où l'hydre ).
154
+
155
+ Par « eau », on comprend souvent liquide incolore constitué en majorité d'eau, mais pas uniquement d'eau pure. Suivant sa composition chimique qui induit son origine ou son usage, on précise :
156
+
157
+ L'eau a été trouvée dans des nuages interstellaires dans notre galaxie, la Voie lactée. On pense que l'eau existe en abondance dans d'autres galaxies aussi, parce que ses composants, l'hydrogène et l'oxygène, sont parmi les plus abondants dans l'Univers.
158
+
159
+ Les nuages interstellaires se concentrent éventuellement dans des nébuleuses solaires et des systèmes stellaires tels que le nôtre. L'eau initiale peut alors être trouvée dans les comètes, les planètes, les planètes naines et leurs satellites.
160
+
161
+ La forme liquide de l'eau est seulement connue sur Terre, bien que des signes indiquent qu'elle soit (ou ait été) présente sous la surface d'Encelade, l'un des satellites naturels de Saturne, sur Europe et à la surface de Mars. Il semblerait qu'il y ait de l'eau sous forme de glace sur la Lune en certains endroits, mais cela reste à confirmer. La raison logique de cette assertion est que de nombreuses comètes y sont tombées et qu'elles contiennent de la glace, d'où la queue qu'on en voit (quand les vents solaires les touchent, laissant une traînée de vapeur). Si l'on découvre de l'eau en phase liquide sur une autre planète, la Terre ne serait alors peut-être pas la seule planète que l'on connaît à abriter la vie.
162
+
163
+ Les avis divergent sur l'origine de l’eau sur la Terre.
164
+
165
+ Le cycle de l'eau (connu scientifiquement sous le nom de cycle hydrologique) se rapporte à l'échange continu de l'eau entre l'hydrosphère, l'atmosphère, l'eau des sols, l'eau de surface, les nappes phréatiques et les plantes.
166
+
167
+ L'eau liquide est trouvée dans toutes sortes d'étendues d'eau, telles que les océans, les mers, les lacs, et de cours d'eau tels que les fleuves, les rivières, les torrents, les canaux ou les étangs. La majorité de l'eau sur Terre est de l'eau de mer. L'eau est également présente dans l'atmosphère en phase liquide et vapeur. Elle existe aussi dans les eaux souterraines (aquifères).
168
+
169
+ Le volume approximatif de l'eau de la Terre (toutes les réserves d'eau du monde) est de 1 360 000 000 km3. Dans ce volume :
170
+
171
+ Si la fraction d'eau sous forme gazeuse est marginale, la Terre a perdu au cours de son histoire un quart de son eau dans l'espace[17].
172
+
173
+ On sait depuis 2014 qu'une partie notable du manteau terrestre principalement constituée de ringwoodite, entre 525 et 660 km de profondeur, pourrait contenir jusqu'à trois fois le volume d'eau des océans actuels (et en serait la source principale). La quantification n'est pas encore définitive mais pourrait faire varier énormément le volume d'eau disponible sur Terre, même si son exploitabilité et son disponibilité spontanées sont douteuse[18],[19].
174
+
175
+ L'eau liquide semble avoir joué, et continue à jouer, un rôle primordial dans l'apparition et la persistance de la vie sur Terre. La forme liquide, contrairement aux états gazeux ou solide, maximise les contacts entre atomes et molécules, augmentant de fait leurs interactions. L'eau est une molécule polaire et un bon solvant, capable de solubiliser de nombreuses molécules. Le cycle de l'eau joue un rôle majeur, notamment par l'érosion des continents, qui permet d'apporter de grandes quantités de minéraux nécessaires à la vie dans les rivières, les lacs et les océans. Le gel de l'eau permet d'éclater les roches et augmente la disponibilité de ces minéraux[20].
176
+
177
+ Durant l'« Anthropocène »[21], l'humanité a bouleversé le cycle de l'eau, par la surexploitation de certaines nappes, la déforestation, le dérèglement climatique, la canalisation de grands cours d'eau, les grands barrages, l'irrigation à grande échelle[22]. Elle l'a fait à une vitesse et à une échelle qui ne sont pas comparables avec les événements historiques passés, et avec des effets qui dépassent ceux des grandes forces géologiques[22].
178
+
179
+ La température de vaporisation de l'eau dépend directement de la pression atmosphérique, comme le montrent ces formules empiriques :
180
+
181
+ Son point d'ébullition est élevé par rapport à un liquide de poids moléculaire égal. Ceci est dû au fait qu'il faut rompre jusqu'à trois liaisons hydrogène avant que la molécule d'eau puisse s'évaporer. Par exemple, au sommet de l'Everest, l'eau bout à environ 68 °C, à comparer aux 100 °C au niveau de la mer. Réciproquement, les eaux profondes de l'océan près des courants géothermiques (volcans sous-marins par exemple) peuvent atteindre des températures de centaines de degrés et rester liquides.
182
+
183
+ L'eau est sensible aux fortes différences de potentiel électrique. Il est ainsi possible de créer un pont d'eau liquide de quelques centimètres entre deux béchers d'eau distillée soumis à une forte différence de potentiel[23].
184
+
185
+ Un nouvel « état quantique » de l’eau a été observé quand les molécules d’eau sont alignées dans un nanotube de carbone de 1,6 nanomètre de diamètre et exposées à une diffusion de neutrons. Les protons des atomes d’hydrogène et d’oxygène possèdent alors une énergie supérieure à celle de l’eau libre, en raison d’un état quantique singulier. Ceci pourrait expliquer le caractère exceptionnellement conducteur de l’eau au travers des membranes cellulaires biologiques[24].
186
+
187
+ Radioactivité : elle dépend des métaux et minéraux et de leurs isotopes présent dans l'eau, et peut avoir une origine naturelle ou artificielle (retombées des essais nucléaires, pollution radioactive, fuites, etc.). En France , elle est suivie par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), y compris pour l'eau du robinet[25].
188
+
189
+ L'eau est un fluide thermodynamique d'usage courant, efficace et économique[3] :
190
+
191
+ La radiolyse de l'eau est la dissociation, par décomposition chimique de l'eau (H2O) (liquide ou de vapeur d'eau) en hydrogène et hydroxyle respectivement sous forme de radicaux H· et HO·, sous l'effet d'un rayonnement énergétique intense (rayonnement ionisant). Elle a été expérimentalement démontrée il y a environ un siècle. Elle se fait en passant par plusieurs stades physicochimiques et à des conditions particulières de température et de pression, de concentration du soluté, de pH, de débit de dose, de type et énergie du rayonnement, de présence d'oxygène, de nature de la phase de l'eau (liquide, vapeur, glace). C'est un phénomène encore incomplètement compris et décrit qui pourrait, dans le domaine du nucléaire, des voyages dans l'espace ou pour d'autres domaines, avoir dans le futur des applications techniques nouvelles, entre autres pour la production d'hydrogène[26].
192
+
193
+ À l’origine, un décimètre cube (litre) d’eau définissait une masse de un kilogramme (kg). L’eau avait été choisie car elle est simple à trouver et à distiller. Dans notre système actuel de mesure – le Système international d'unités (SI) – cette définition de la masse n’est plus valable depuis 1889, date à laquelle la première Conférence générale des poids et mesures définit le kilogramme comme la masse d’un prototype de platine iridié conservé à Sèvres. Aujourd’hui à 4 °C, la masse volumique est de 0,99995 kg/L. Cette correspondance reste donc une excellente approximation pour tous les besoins de la vie courante.
194
+
195
+ La molécule d'eau possède une forme coudée qui est due à ses orbitales non-liantes (doublets non-liants) qui créent des interactions avec les atomes d'hydrogène et les « poussent » vers le bas. Elle possède donc une structure tétraédrique (type AX2E2 en méthode VSEPR), l'angle H-O-H est de 104,5° et la distance interatomique dO-H = 95,7 pm soit 9,57×10-11 m.
196
+
197
+ L'eau étant une molécule coudée, sa forme joue un rôle important dans sa polarité. En effet, du fait de sa forme coudée, les barycentres des charges partielles positives et négatives ne sont pas superposés. Cela entraîne une répartition inégale des charges ce qui donne à l'eau ses propriétés de molécules polaires[27].
198
+
199
+ De là il vient que :
200
+
201
+ Ce qui explique, par exemple la forme particulièrement ordonnée des cristaux de glace. À quantité égale, la glace flotte sur l'eau (sa densité solide est plus faible que celle liquide).
202
+
203
+ L'eau est un composé amphotère, c'est-à-dire qu'elle peut être une base ou un acide. L'eau peut être protonée, c'est-à-dire capter un ion H+ (autrement dit un proton, d'où le terme protonée) et devenir un ion H3O+ (voir Protonation). À l'inverse, elle peut être déprotonée, c'est-à-dire qu'une autre molécule d'eau peut capter un ion H+ et la transformer en ion OH–. Cependant, ces réactions se produisent très rapidement et sont minimes.
204
+
205
+ Les solvants protiques ou polaires y sont solubles (grâce aux liaisons hydrogène) et les solvants aprotiques ou non-polaires ne le sont pas.
206
+
207
+ L’eau est le principal constituant du corps humain. La quantité moyenne d’eau contenue dans un organisme adulte est d'environ 65 %, ce qui correspond à environ 45 litres d’eau pour une personne de 70 kilogrammes. Ce pourcentage peut néanmoins varier, plus une personne est maigre, plus la proportion d’eau de son organisme est importante. L'eau dépend également de l’âge : elle diminue avec les années, car plus les tissus vieillissent, plus ils se déshydratent, l’eau étant remplacée par de la graisse.
208
+
209
+ Dans l’organisme la concentration en eau varie d'un organe à l’autre et selon les cellules[29] :
210
+
211
+ L'organisme humain a besoin d'environ 2,5 litres d'eau par jour (1,5 litre sous forme liquide et 1 litre acquis dans la nourriture absorbée), davantage en cas d'exercice physique ou de forte chaleur ; il ne faut pas attendre d'avoir soif pour en absorber, surtout pour les femmes enceintes et pour les personnes âgées chez qui la sensation de soif est retardée. Sans eau, la mort survient après 2 à 5 jours, sans fournir aucun effort (40 jours sans nourriture en étant au repos).
212
+
213
+ Chaque jour l'organisme absorbe en moyenne[30],[i] :
214
+
215
+ Chaque jour, l'organisme en rejette[31],[i] :
216
+
217
+ On distingue huit types :
218
+
219
+ Les contrôles de qualité y recherchent d'éventuels polluants et substances indésirables, dont depuis peu, des médicaments, résidus de médicaments ou perturbateurs endocriniens[32] pour limiter les risques environnementaux et sanitaires des résidus de médicaments sur les milieux aquatiques.
220
+
221
+ De l'eau relativement pure ou potable est nécessaire à beaucoup d’applications industrielles et à la consommation humaine.
222
+
223
+ La communication des acteurs de la chaîne de l'eau en France aborde souvent l'opposition entre consommation d'eau en bouteille ou du robinet, qui est source de quelques polémiques :
224
+
225
+ En France, les deux types d'eau contiennent des polluants[33].
226
+
227
+ Par ailleurs, l'eau sert aussi à nettoyer la nourriture et les vêtements, à se laver mais aussi pour remplir des piscines (et il faut 60 m3 d'eau pour remplir une piscine privée moyenne[34]).[source insuffisante]
228
+
229
+ En France, de 2008 à 2015 les distributeurs d'eau de France métropolitaine fournissent environ 5,5 milliards de mètres cubes d’eau potable par an[35], soit, en moyenne, 85 m3 par habitant et par an[35], ou 234 litres d’eau par personne et par jour[35] dont un tiers vient des eaux de surface[35] (20 % de cette eau est perdue via les fuites du réseau de distribution[35]) ; et au total « plusieurs dizaines de milliards de m3 d’eau sont prélevés chaque année »[36] et utilisés comme eau potable (embouteillée ou non), mais aussi pour l'irrigation, l'industrie, l'énergie, les loisirs, le thermalisme, les canaux, l'entretien de voiries, la production de neige artificielle ou bien d'autres activités, mais c'est la production d'énergie qui en utilise le plus (59 % de la consommation totale) devant la consommation humaine (18 %), l'agriculture (irrigation) (12 %) et l'industrie (10 %)[37]. Une banque nationale des prélèvements sur l'eau[38] (BNPE) est disponible en ligne pour le grand-public comme les experts depuis 2015. Elle doit permettre le suivi des prélèvements quantitatifs (par environ 85 000 ouvrages connus en 2015) et d'évaluer la pression sur la ressource en eau (métropole et outre-mer français), avec des données détaillées ou de synthèse téléchargeables (mais « encore à consolider » en 2015)[39]).
230
+
231
+ D'un point de vue économique, le secteur de l'eau est généralement considéré comme partie prenante du secteur primaire car exploitant une ressource naturelle ; il est même parfois agrégé au secteur agricole[40].
232
+
233
+ L’agriculture est le premier secteur de consommation d’eau, notamment pour l’irrigation.
234
+
235
+ En France, l’agriculture absorbe plus de 70 % de l’eau consommée[41], ce qui peut s’expliquer par différentes raisons :
236
+
237
+ De ce fait, au début des années 1960, les agriculteurs, pour accroître de manière conséquente leurs rendements, ont eu recours à l’agriculture intensive (utilisation d’engrais chimiques, de pesticides et de produits phytosanitaires). Cette agriculture intensive a eu pour conséquence de polluer les eaux des sols avec de fortes concentrations en azote, phosphore et molécules issues des produits phytosanitaires[41]. Aujourd’hui, les traitements pour éliminer ces polluants sont complexes, onéreux et souvent difficiles à appliquer. Par conséquent, on s’oriente vers d’autres pratiques agricoles plus respectueuses de l’Homme et de l’environnement comme l’agriculture « intégrée » ou « biologique ». L'agroforesterie et les bocages sont des solutions pour construire des micro-climats et permettre la circulation de l'eau jusqu'à l'intérieur des terres grâce aux phénomènes d'évapotranspiration des végétaux. Pour exemple un hectare de hêtraie, qui consomme de 2 000 à 5 000 tonnes d’eau par an, en restitue 2 000 par évaporation[42].
238
+
239
+ L’eau est aussi utilisée dans nombre de processus industriels et de machines, telles que la turbine à vapeur ou l’échangeur de chaleur. Dans l'industrie chimique, elle est utilisée comme solvant ou comme matière première dans des procédés, par exemple sous forme de vapeur pour la production d'acide acrylique[43],[44],[45]. Dans l’industrie, les rejets d’eau usée non traitée provoquent des pollutions qui comprennent les rejets de solutions (pollution chimique) et les rejets d’eau de refroidissement (pollution thermique). L’industrie a besoin d’eau pure pour de multiples applications, elle utilise une grande variété de techniques de purification à la fois pour l’apport et le rejet de l’eau.
240
+
241
+ L’industrie est ainsi grande consommatrice d’eau :
242
+
243
+ C’est parce que les combustibles se combinent avec l’oxygène de l’air qu’il brûlent et dégagent de la chaleur. L’eau ne peut pas brûler puisqu’elle est déjà le résultat de la réaction de l’hydrogène avec l’oxygène.
244
+
245
+ Elle aide à éteindre le feu pour deux raisons :
246
+
247
+ Le craquage de l'eau ayant lieu à partir de 850 °C, on évite d'utiliser de l'eau sans additif si la température du brasier dépasse cette température. [réf. nécessaire]
248
+
249
+ L'assainissement et l'épuration sont les activités de collecte et traitement des eaux usées (industrielles, domestiques, ou autres) avant leur rejet dans la nature, afin d’éviter la pollution et les nuisances sur l’environnement. L'eau après un premier traitement souvent est désinfectée par ozonation, chloration ou traitement UV, ou encore par microfiltration (sans ajout de produit chimique dans ces derniers cas).
250
+
251
+ La protection de ce bien commun qu'est la ressource en eau a motivé la création d'un programme de l'ONU (UN-Water), et d'une évaluation annuelle Global Annual Assessment of Sanitation and Drinking-Water (GLAAS)[53], coordonné par l'OMS.
252
+
253
+ La multiplicité de ses usages fait de l'eau une ressource fondamentale des activités humaines. Sa gestion fait l’objet d'une surveillance permanente et affecte les relations entre les États.
254
+
255
+ Pour faire face à ces questions, un conseil mondial de l'eau, dont le siège est à Marseille, a été fondé en 1996, réunissant des ONG, des gouvernements et des organisations internationales. De manière régulière, un forum mondial de l'eau est organisé pour débattre de ces sujets, mais pas toujours dans la même ville. En parallèle au forum mondial de l'eau, un forum alternatif mondial de l'eau est organisé par des mouvements alternatifs.
256
+
257
+ En France, les nombreux acteurs de l'eau et leurs missions diffèrent selon les départements et les territoires. Il existait cinq polices de l'eau aujourd'hui coordonnées par les Missions interservice de l'eau[54] (MISE). Les Agences de l'eau sont des établissements publics percevant des redevances qui financent des actions de collectivités publiques, d'industriels, d'agriculteurs ou d'autres acteurs pour épurer ou protéger la ressource en eau. La distribution d'eau potable est un service public gérée au niveau communal ou EPCI, soit directement en régie, soit déléguée à une société privée (affermage, concession). L'ONEMA remplace le conseil supérieur de la pêche, avec des missions étendues.
258
+
259
+ La nouvelle « loi sur l'eau et les milieux aquatiques » (LEMA) de 2007 modifie en profondeur la précédente loi et traduit dans la législation française la « directive-cadre de l'eau » (DCE) européenne.
260
+
261
+ La gestion de l’eau couvre de nombreuses activités :
262
+
263
+ La France est le pays des grandes entreprises de l'eau (Suez, Veolia, etc.). Celles-ci prennent une importance mondiale depuis les années 1990. Mais avec le Grenelle de l'Environnement et du grenelle de la mer, et sous l'égide de personnalités telles que Riccardo Petrella, la question de l'eau comme bien public reste posée.
264
+
265
+ En 2009, un colloque[55] a porté sur la régulation et une plus grande transparence des services d'eau en France.
266
+
267
+ Les montagnes couvrent une part importante de la Terre. En Europe (35,5 % du territoire en Europe, 90 % en Suisse et en Norvège) et plus de 95 millions d’Européens y vivaient en 2006. Elles sont de véritables châteaux d’eau et jouent un rôle capital dans la gestion des ressources aquifères car elles concentrent une part importante des précipitations et tous les grands fleuves et leurs principaux affluents y prennent leur source.
268
+
269
+ En montagne, l'eau est une richesse écologique mais aussi source d'hydroélectricité et de commerce (mise en bouteille d’eau minérale), et le support de sports et loisirs en eaux vives. En Europe, 37 grandes centrales hydrauliques sont implantées en montagne (sur 50, soit 74 %) auxquelles s’ajoutent 59 autres grandes centrales sur 312 (18,9 %).
270
+
271
+ Les montagnes présentent des situations particulières, car elles sont tout d’abord des zones de risques :
272
+
273
+ Mais l’eau en montagne, est surtout une source de richesse et de développement. Une meilleure valorisation de ce potentiel par l’aménagement du territoire peut être la source de nouvelles richesses pour l’économie des zones de montagne, mais dans le cadre d’un comportement économe et responsable. Avec le réchauffement climatique, les situations d’évènements extrêmes comme les sécheresses, les inondations et l’érosion accélérée, risquent de se multiplier et d’être, avec la pollution et le gaspillage, d’ici une génération un des principaux facteurs limitant le développement économique et social dans la plupart des pays du monde.
274
+
275
+ Selon les experts réunis à Megève en mars 2007 dans le cadre de l’« Année internationale de la montagne » avec la participation de la FAO, de l’UNESCO, du Partenariat mondial de l'eau et du Réseau international des organismes de bassin, afin de tirer un diagnostic et de formuler les propositions présentées au forum mondial de l'eau de Kyoto (mars 2003) : « La « solidarité amont-aval » reste trop faible : il vaut mieux aider les montagnes dans le cadre de politiques intégrées de bassins, pour qu’ils assurent la gestion et l’équipement nécessaires des hauts bassins versants. […] Il est impératif en effet de conduire en montagne des actions particulières renforcées d’aménagement et de gestion pour mieux se protéger contre les inondations et l’érosion, lutter contre les pollutions et optimiser les ressources en eau disponibles pour les partager entre les usagers, tant en amont que dans les plaines en aval. »[réf. souhaitée]
276
+
277
+ Certains territoires connaissent un développement important induit par la mise en service d’infrastructures routières nouvelles et un dynamisme économique. En France, les documents d’urbanisme sont révisés fréquemment pour permettre la construction d’espaces nouveaux[réf. nécessaire]. Or, l'extension des territoires urbanisés génère des impacts sur l’environnement : accroissement des prélèvements pour l’alimentation des populations en eau potable, augmentation des rejets (eaux pluviales et eaux usées), fragmentation des milieux naturels, etc.[réf. souhaitée] Ceux-ci ne sont pas toujours correctement appréhendés au niveau des documents d'urbanisme, qui structurent et planifient l'espace[réf. nécessaire]. Ces réflexions ont été au cœur du Grenelle de l’Environnement en 2007.
278
+
279
+ Ces impacts doivent être pris en compte en amont, dès la définition des projets structurants à l’échelle d’un territoire. Aussi convient-il de les intégrer dans l’élaboration des documents de planification urbaine (plans locaux d’urbanisme, cartes communales, etc.).
280
+
281
+ La Terre est à 71 % recouverte d'eau[12]. 97 % de cette eau est salée et 2 % emprisonnée dans les glaces. Il n'en reste qu'un petit pourcent pour irriguer les cultures et étancher la soif de l'humanité tout entière. L'eau et l'eau potable sont inégalement réparties sur la planète[56],[57],[58] et les barrages et pompages d'eau faits pour les besoins humains peuvent localement entrer en conflit avec les besoins agricoles et ceux des écosystèmes[59].
282
+
283
+ En 2017, sur 6,4 milliards d'êtres humains, 3,5 milliards de personnes boivent chaque jour de l’eau dangereuse ou de qualité douteuse[60]. De plus, 2,4 milliards ne disposent pas de système d'assainissement d'eau. En 2018, 2 milliards d'êtres humains dépendent de l'accès à un puits. Il faudrait mobiliser 37,6 milliards de dollars par an pour répondre au défi de l'eau potable pour tous, quand l'aide internationale est à peine de trois milliards[60].
284
+
285
+ Selon l'ONG Transparency International, la corruption grève les contrats de l'eau dans de nombreux pays entraînant des gaspillages et des coûts excessifs pour les plus pauvres[61][réf. non conforme].
286
+
287
+ L'eau, en tant que ressource vitale, est une source de conflits, d'exacerbation de conflits, et elle est parfois instrumentalisée dans ce cadre[62],[63],[64],[65],[66],[67],[68]
288
+
289
+ En 2025, selon l'ONU, à cause de la surexploitation des nappes et de l'augmentation des besoins, 25 pays africains seront en état de pénurie d'eau (moins de 1 000 m3/hab/an) ou de stress hydrique (1 000 à 1 700 m3/hab/an)[69].
290
+
291
+ Part de la population ayant accès à l'eau potable en 2005.
292
+
293
+ Estimation de l'ONU de la pénurie d'eau ou de stress hydrique en Afrique en 2025.
294
+
295
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
296
+
297
+ L'impossibilité d'accès à l'eau potable d'une grande partie de la population mondiale a des conséquences sanitaires graves. Ainsi, un enfant meurt toutes les cinq secondes de maladies liées à l’eau et à un environnement insalubre[70] ; des millions de femmes s'épuisent en corvées d’eau ; entre 40 et 80 millions de personnes ont été déplacées à cause des 47 455 barrages construits dans le monde, dont 22 000 en Chine[71][réf. non conforme]. Selon l’ONG Solidarités International, 361 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de diarrhée causée par un accès inadéquat à l’Eau, l'Hygiène et l'Assainissement (EHA)[72]. Toutes causes confondues (diarrhées, choléra, gastro-entérites infectieuses aigües et autres infections), ces maladies hydriques[73] représentent selon l'Unicef 1,8 million de victimes chez les moins de cinq ans[74]. Chaque année, 272 millions de jours de scolarité sont perdus à cause d'infections transmises par l'eau insalubre[60].
298
+
299
+ La consommation d'eau est très inégale selon les niveaux de développement des pays :
300
+
301
+ Les associations humanitaires pointent du doigt ces disparités. « Alors qu’en moyenne un agriculteur malgache consomme dix litres d’eau par jour, un Parisien a besoin de 240 litres d’eau pour son usage personnel, le commerce et l’artisanat urbains, et l’entretien des rues. Quant au citadin américain, il consomme plus de 600 litres[77]. »
302
+
303
+ Au niveau planétaire, quatre milliards de personnes connaissent des pénuries sévères d’eau au moins 1 mois par an. D’ici 2025, 63 % de la population mondiale sera soumise au stress hydrique[60].
304
+
305
+ Dans le monde, il existe une forte inégalité entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement. En Afrique par exemple, 90 % des tâches de collecte d’eau et de bois sont réalisés par les femmes. Au total, les femmes et les filles passent en moyenne six heures par jour à collecter de l'eau[60].
306
+
307
+ L'agriculture des pays développés est mise en cause pour sa consommation intensive d'eau :
308
+
309
+ Les solutions envisagées sont quantitative (économies, récupération de l'eau, réutilisation d'eaux grises ou usées) et qualitative (meilleure épuration)[réf. souhaitée].
310
+
311
+ Certains auteurs imaginaient déjà dans les années 1970 un traitement complet et la récupération et le traitement de toutes les eaux usées de manière que seules des eaux propres soient rejetées en rivière, en mer ou utilisées pour l'irrigation agricole[79].
312
+
313
+ Des solutions individuelles et collectives existent pour économiser l'eau, même en menant le mode de vie d'un habitant d'un pays développé.
314
+
315
+ L’eau a longtemps revêtu plusieurs aspects dans les croyances et les religions des peuples. Ainsi, de la mythologie gréco-romaine aux religions actuelles, l’eau est toujours présente sous différents aspects : destructrice, purificatrice, source de vie, guérisseuse, protectrice ou régénératrice.
316
+
317
+ Les sciences laissent penser que l’eau est indispensable à la vie. La mythologie et certaines religions ont lié l'eau à la naissance, à la fécondité, à la pureté ou à la purification.
318
+
319
+ L’eau revêt cet aspect desctructeur notamment lorsqu’on parle de fin du monde ou de genèse. Mais cela ne se limite pas aux religions monothéistes. Ainsi, dans l’épopée de Gilgamesh, une tempête qui dura six jours et sept nuits était à l’origine des inondations et de la destruction de l’humanité. Les Aztèques ont eux aussi cette représentation de l’eau puisque le monde du Soleil d’Eau placé sous le signe de l’épouse de Tlaloc est détruit par un déluge qui rasera même jusqu’aux montagnes. « Et l’Éternel dit : J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits. » : c’est par cela qu’est désignée la fin du monde dans la genèse judéo-chrétienne, et d’ajouter : « Les eaux grossirent de plus en plus, et toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel entier furent couvertes. »[81]. Le mythe des aborigènes d’Australie est, quant à lui, attaché à l’idée de punition et non pas de destruction, puisqu’une grenouille géante aurait absorbé toute l’eau et asséché la terre mais aurait tout recraché en rigolant aux contorsions d’une anguille. Les marées contribuent lentement aux phénomènes d'érosion et d'engraissement sur les littoraux mais ce sont les grandes inondations et tsunamis qui marquent périodiquement les esprits. Depuis l'ère industrielle, de nombreuses usines et autres facteurs de risques ont été concentrés dans les vallées et sur les littoraux, faisant que le risque technologique peut se combiner avec les risques liés aux manques ou excès d'eau. Le Genpatsu shinsai est par exemple au Japon l'association du risque nucléaire au risque de tsunami, l'occurrence simultanée de deux événements de ce type aggravant fortement leurs conséquences respectives.
320
+
321
+ Cet aspect donne à l’eau un caractère presque sacré dans certaines croyances. En effet, outre la purification extérieure que confère l’eau, il y a aussi cette faculté d’effacer les difficultés et les péchés des croyants à son contact et de laver le croyant de toute souillure. Les exemples sont nombreux, allant de la purification dans le Gange dans l’hindouisme (où beaucoup de rituels sont exécutés au bord de l’eau tels que les funérailles) ou les ablutions à l’eau dans l’Islam jusqu’au baptême dans le christianisme ou l’initiation des prêtres shintoïstes.
322
+
323
+ Outre l’aspect purificateur, l’eau s’est étoffée au cours des siècles et des croyances d’une faculté de guérison. Plusieurs signes de culte et d’adoration datant du Néolithique ont été retrouvés près de sources d’eau en Europe. Longtemps, des amulettes d’eau bénite ont été accrochées à l’entrée des maisons pour protéger ses occupants du Mal. On considère que le contact avec certaines eaux peut aller jusqu’à guérir de certaines maladies. L’exemple le plus proche est celui du pèlerinage à Lourdes en France où chaque année des milliers de gens se rendent pour se baigner dans sa source. Parmi les cas de guérison par l’eau de Lourdes, 67 ont été reconnus par l’Église catholique. Du point de vue de la science, les propriétés curatives ont été démontrées car aujourd’hui l’hydrothérapie est courante dans les soins de certaines maladies. Les rituels thérapeutiques christianisés des bonnes fontaines en constituent une autre illustration[82].
324
+
325
+
326
+
327
+ Le canular du monoxyde de dihydrogène, conçu par Eric Lechner, Lars Norpchen et Matthew Kaufman, consiste à attribuer à l’eau la dénomination scientifique de monoxyde de dihydrogène (DHMO), inconnue des non-initiés, et à tenir à son sujet un discours solennellement scientifique de manière à créer chez l’auditeur une inquiétude injustifiée.
328
+
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+ Dans le Wikilivre de Tribologie, on peut trouver des données concernant le frottement sur la glace.
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+ Une molécule est une structure de base de la matière. L'Union internationale de chimie pure et appliquée définit la molécule comme « une entité électriquement neutre comprenant plus d'un atome »[1]. C'est l'assemblage chimique électriquement neutre d'au moins deux atomes, différents ou non, qui peut exister à l'état libre, et qui représente la plus petite quantité de matière possédant les propriétés caractéristiques de la substance considérée. Les molécules constituent des agrégats atomiques liés par des forces de valence (liaisons covalentes) et elles conservent leur individualité physique. Des forces plus faibles, telles les liaisons hydrogène et celles de type van der Waals, les maintiennent à proximité les unes des autres à l'état liquide et/ou solide.
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+ L'assemblage d'atomes constituant une molécule n'est pas définitif, il est susceptible de subir des modifications, c’est-à-dire de se transformer en une ou plusieurs autres molécules ; une telle transformation est appelée réaction chimique. En revanche, les atomes qui la constituent sont des assemblages (de particules) beaucoup plus stables, qui se conservent durant une réaction chimique car la transformation d'atomes, appelée transmutation, nécessite des apports d'énergie beaucoup plus importants faisant l'objet des réactions nucléaires.
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+ La composition chimique d'une molécule est donnée par sa formule chimique. Exemples :
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+ Le nom « molécule » provient du latin scientifique molecula, diminutif du nom latin moles, se traduisant par « masse ».
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+ Le concept de molécule, sous sa forme actuelle, a été présenté la première fois en 1811 par Avogadro, qui a su surmonter la confusion faite à cette époque entre atomes et molécules, en raison des lois des proportions définies et multiples de John Dalton (1803-1808).
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+ L'analyse d'Avogadro a été acceptée par beaucoup de chimistes, à des exceptions notables (Boltzmann, Maxwell, Gibbs). Mais l'existence des molécules est restée en discussion ouverte dans la communauté scientifique jusqu'au travail de Jean Perrin (1911) qui a alors confirmé expérimentalement l'explication théorique du mouvement brownien en termes d'atomes proposée par Einstein (1905). Jean Perrin a également recalculé le nombre d'Avogadro par plusieurs méthodes.
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+ Les molécules d'un corps sont en agitation permanente (sauf au zéro absolu). Cette agitation, appelée mouvement brownien, a été décrite la première fois par Robert Brown en 1821 dans les liquides (mais expliquée presque 100 ans plus tard).
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+ La température d'un corps donne une indication du degré d'agitation des molécules.
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+ Les forces d'interaction de très faible intensité qui s'exercent à distance entre les molécules, appelées forces de van der Waals, conditionnent ces arrangements et par conséquent les propriétés physiques des composés moléculaires.
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+ Ainsi, par exemple, les propriétés physiques exceptionnelles de l'eau sont dues pour beaucoup aux liaisons hydrogène.
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+ Les molécules sont des ensembles a priori électriquement neutres, dans lesquels les atomes sont liés entre eux majoritairement par des liaisons covalentes (il existe de nombreux exemples d'assemblages supra-moléculaires par liaisons de type van der Waals, hydrogène ou ionique), où apparaissent parfois des dissymétries électroniques pouvant aller jusqu'à donner des ions par solvatation (solvants polaires). Dès lors, on doit conclure que le dihydrogène (H2), le dichlore, le difluor et tant d'autres gaz diatomiques, sont électriquement neutres. Ce qui laisse entendre que lorsqu'ils sont isolés, ils sont zérovalents, pour respecter l'équivalence qu'il doit y avoir dans toute équation équilibrée en charges et globalement neutre comme : 2 H2 + O2 = 2H2O. Ici, dans la partie des réactifs, le dihydrogène et le dioxygène sont des molécules isolées et donc n'ont pas de charge propre, comme H2O (bien que molécule polaire). L'équation chimique vérifie donc la neutralité de la charge globale.
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+
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+ La forme et la taille d'une molécule (ou de l'une de ses parties) peut jouer un rôle dans son aptitude à réagir. La présence de certains atomes ou groupes d'atomes à l'intérieur d'une molécule joue un rôle majeur dans sa capacité à se rompre ou à fixer d'autres atomes issus d'autres corps, c’est-à-dire à se transformer pour donner naissance à d'autres molécules.
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+
24
+ Les différents modes de représentation des molécules sont destinés à expliciter les différents sites réactifs ; certains enchaînements d'atomes, appelés groupes fonctionnels, produisent ainsi des similitudes de propriétés, tout particulièrement dans les composés organiques.
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+ Les molécules possédant au moins plusieurs dizaines d'atomes sont appelées macromolécules ou polymères.
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+ Exemples :
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+ On distingue trois catégories de substances non moléculaires :
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+ Les couches externes des étoiles contiennent, malgré les températures extrêmes qui y règnent, des molécules, telles le monoxyde de carbone. Les comètes et les atmosphères gazeuses des planètes contiennent une plus grande variété de molécules.
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+ Dans le milieu interstellaire, où la probabilité de rencontre entre atomes est très faible, il existe des assemblages instables (radicaux) d'une diversité restée longtemps inconnue qui est peut-être à l'origine des premières molécules du monde du vivant.
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+ La structure des organismes biologiques qui constituent la biosphère peut être décomposée en plusieurs niveaux d'organisation : atomique, moléculaire, cellulaire, tissulaire, organique, des systèmes nerveux, et enfin celui de l'organisme dans sa totalité fonctionnelle.
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+ L'étude scientifique du vivant se fait par des recherches sur les éléments de chacun de ces niveaux, puis par la compréhension des interactions entre ces différents niveaux (voir l'article Méthode scientifique).
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+ L'étude du niveau des molécules permet de comprendre le fonctionnement de la cellule, qui est l'unité fonctionnelle élémentaire du vivant.
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+ Une molécule est une structure de base de la matière. L'Union internationale de chimie pure et appliquée définit la molécule comme « une entité électriquement neutre comprenant plus d'un atome »[1]. C'est l'assemblage chimique électriquement neutre d'au moins deux atomes, différents ou non, qui peut exister à l'état libre, et qui représente la plus petite quantité de matière possédant les propriétés caractéristiques de la substance considérée. Les molécules constituent des agrégats atomiques liés par des forces de valence (liaisons covalentes) et elles conservent leur individualité physique. Des forces plus faibles, telles les liaisons hydrogène et celles de type van der Waals, les maintiennent à proximité les unes des autres à l'état liquide et/ou solide.
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+ L'assemblage d'atomes constituant une molécule n'est pas définitif, il est susceptible de subir des modifications, c’est-à-dire de se transformer en une ou plusieurs autres molécules ; une telle transformation est appelée réaction chimique. En revanche, les atomes qui la constituent sont des assemblages (de particules) beaucoup plus stables, qui se conservent durant une réaction chimique car la transformation d'atomes, appelée transmutation, nécessite des apports d'énergie beaucoup plus importants faisant l'objet des réactions nucléaires.
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+ La composition chimique d'une molécule est donnée par sa formule chimique. Exemples :
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+ Le nom « molécule » provient du latin scientifique molecula, diminutif du nom latin moles, se traduisant par « masse ».
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+ Le concept de molécule, sous sa forme actuelle, a été présenté la première fois en 1811 par Avogadro, qui a su surmonter la confusion faite à cette époque entre atomes et molécules, en raison des lois des proportions définies et multiples de John Dalton (1803-1808).
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+ L'analyse d'Avogadro a été acceptée par beaucoup de chimistes, à des exceptions notables (Boltzmann, Maxwell, Gibbs). Mais l'existence des molécules est restée en discussion ouverte dans la communauté scientifique jusqu'au travail de Jean Perrin (1911) qui a alors confirmé expérimentalement l'explication théorique du mouvement brownien en termes d'atomes proposée par Einstein (1905). Jean Perrin a également recalculé le nombre d'Avogadro par plusieurs méthodes.
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+ Les molécules d'un corps sont en agitation permanente (sauf au zéro absolu). Cette agitation, appelée mouvement brownien, a été décrite la première fois par Robert Brown en 1821 dans les liquides (mais expliquée presque 100 ans plus tard).
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+ La température d'un corps donne une indication du degré d'agitation des molécules.
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+ Les forces d'interaction de très faible intensité qui s'exercent à distance entre les molécules, appelées forces de van der Waals, conditionnent ces arrangements et par conséquent les propriétés physiques des composés moléculaires.
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+ Ainsi, par exemple, les propriétés physiques exceptionnelles de l'eau sont dues pour beaucoup aux liaisons hydrogène.
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+ Les molécules sont des ensembles a priori électriquement neutres, dans lesquels les atomes sont liés entre eux majoritairement par des liaisons covalentes (il existe de nombreux exemples d'assemblages supra-moléculaires par liaisons de type van der Waals, hydrogène ou ionique), où apparaissent parfois des dissymétries électroniques pouvant aller jusqu'à donner des ions par solvatation (solvants polaires). Dès lors, on doit conclure que le dihydrogène (H2), le dichlore, le difluor et tant d'autres gaz diatomiques, sont électriquement neutres. Ce qui laisse entendre que lorsqu'ils sont isolés, ils sont zérovalents, pour respecter l'équivalence qu'il doit y avoir dans toute équation équilibrée en charges et globalement neutre comme : 2 H2 + O2 = 2H2O. Ici, dans la partie des réactifs, le dihydrogène et le dioxygène sont des molécules isolées et donc n'ont pas de charge propre, comme H2O (bien que molécule polaire). L'équation chimique vérifie donc la neutralité de la charge globale.
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+ La forme et la taille d'une molécule (ou de l'une de ses parties) peut jouer un rôle dans son aptitude à réagir. La présence de certains atomes ou groupes d'atomes à l'intérieur d'une molécule joue un rôle majeur dans sa capacité à se rompre ou à fixer d'autres atomes issus d'autres corps, c’est-à-dire à se transformer pour donner naissance à d'autres molécules.
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+ Les molécules possédant au moins plusieurs dizaines d'atomes sont appelées macromolécules ou polymères.
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+ On distingue trois catégories de substances non moléculaires :
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+ Les couches externes des étoiles contiennent, malgré les températures extrêmes qui y règnent, des molécules, telles le monoxyde de carbone. Les comètes et les atmosphères gazeuses des planètes contiennent une plus grande variété de molécules.
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+ Dans le milieu interstellaire, où la probabilité de rencontre entre atomes est très faible, il existe des assemblages instables (radicaux) d'une diversité restée longtemps inconnue qui est peut-être à l'origine des premières molécules du monde du vivant.
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+ La structure des organismes biologiques qui constituent la biosphère peut être décomposée en plusieurs niveaux d'organisation : atomique, moléculaire, cellulaire, tissulaire, organique, des systèmes nerveux, et enfin celui de l'organisme dans sa totalité fonctionnelle.
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+ L'étude scientifique du vivant se fait par des recherches sur les éléments de chacun de ces niveaux, puis par la compréhension des interactions entre ces différents niveaux (voir l'article Méthode scientifique).
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+ Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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3
+ En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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+ La chimie organique est le domaine de la chimie qui étudie les composés organiques, c'est-à-dire les composés du carbone (à l'exception de quelques composés simples qui par tradition relèvent de la chimie minérale[a])[1]. Ces composés peuvent être naturels ou synthétiques[2].
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+ Une caractéristique du carbone consiste en l’aptitude qu’ont ses atomes à s’enchaîner les uns aux autres, par des liaisons covalentes, d'une façon presque indéfinie, pour former des chaînes carbonées d’une grande diversité[3]. Les composés organiques sont ainsi constitués de molécules caractérisées par des enchaînements carbonés propres aux molécules dites « organiques ».
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+ L'aptitude caractéristique du carbone implique qu'« il suffit alors de quelques autres éléments [...] pour former avec lui des millions de molécules différentes, dont la masse moléculaire peut atteindre 100 000 ou même 1 000 000 ; on parle alors de macromolécules »[4].
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+ Les molécules organiques contiennent fréquemment des atomes d’hydrogène et souvent des atomes d'oxygène ou d'azote[4] et les molécules synthétiques proviennent souvent du pétrole.
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+ La chimie organique étudie en particulier leur structure chimique, leurs propriétés, leurs caractéristiques, leur composition chimique, leurs réactions chimiques et leur préparation (par synthèse ou autres moyens). Ces composés peuvent comprendre d'autres éléments chimiques, comme les halogènes (fluor, chlore, brome, iode) ainsi que le bore, le silicium, le phosphore, le soufre ; plus rarement, le lithium, le sodium, le magnésium, le cuivre, le titane, le potassium, le fer, le cobalt, le zinc et le plomb. Cette dernière est appelée chimie organométallique.
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+ La première définition de la chimie « organique » par Nicolas Lémery dans son Cours de chimie publié en 1690, était due à la conception erronée selon laquelle les composés organiques seraient les seuls entrant en jeu dans les processus du vivant. Cependant, les molécules organiques peuvent être produites par des processus sans rapport avec le vivant et le vivant dépend aussi de la chimie inorganique. Par exemple, de nombreuses enzymes ont besoin de métaux de transition comme le fer ou le cuivre pour être actifs ; et des matériaux comme les coquillages, les dents ou les os sont constitués en partie de composés organiques et en partie de matière inorganique (minérale).
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+
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+ Bien qu'il y ait un recouvrement avec la biochimie, cette dernière s'intéresse spécifiquement aux molécules fabriquées par les organismes vivants qui appartiennent aux grands groupes classiques (lipides, glucides, protides, acides nucléiques) ainsi qu'aux petites molécules produites par le métabolisme. Les composés organiques sont donc au cœur de ces disciplines. On les désignera sous le terme général de « substances » organiques qui inclut des macromolécules comme les protéines (polymères polypeptidiques).
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+
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+ La chimie organique s'oppose par ailleurs à la chimie inorganique (minérale ou « générale »), laquelle s'occupe de l'étude des substances issues du monde minéral (la Terre, l'eau et l'atmosphère). Cette séparation tient au fait que jusqu'au début du XIXe siècle, les chimistes pensaient généralement que les composés des organismes vivants étaient trop complexes de par leur structure et que l'homme ne pouvait les synthétiser car leur formation avait nécessité l'intervention d'une « force vitale » (voir vitalisme). Ces composés étaient également particuliers du fait qu'ils pouvaient se reproduire. Ils appelèrent ces composés « organiques » et continuèrent à les ignorer[5].
20
+
21
+ L'essor de la chimie organique commença lorsque les chimistes découvrirent que ces composés pouvaient être abordés de façon similaire aux composés inorganiques et pouvaient être recrées en laboratoire sans avoir recours à la « force vitale ». Aux alentours de 1816, Eugène Chevreul commença une étude des savons à partir de différents corps gras et alcalis. Il sépara les différents acides qui, en combinaison avec les alcali, produisaient le savon. Ainsi, il démontra qu'il était possible de changer chimiquement les graisses afin de produire de nouveaux composés sans l'aide d'une « force vitale ». En 1828, Friedrich Wöhler fut le premier à produire l'urée, un constituant de l'urine qui est une molécule organique, à partir du cyanate d'ammonium NH4OCN qui est un réactif inorganique. Cette réaction fut ensuite appelée la synthèse de Wöhler. Il fut très prudent et ne déclara pas, ni à ce moment ni plus tard, la fin de la « théorie de la force vitale », mais ceci est maintenant considéré comme le tournant historique.
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+ De 1850 à 1865, le chimiste français Marcellin Berthelot (1827-1907), professeur au Collège de France, se consacre à la synthèse organique et reconstitue le méthane, le méthanol, l'éthyne et le benzène à partir de leurs éléments, et expose ses théories dans son livre La Chimie Organique Fondée sur la Synthèse.
24
+
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+ Un autre grand pas fut franchi en 1856 lorsque William Henry Perkin, alors qu'il cherchait à produire de la quinine, synthétisa de manière accidentelle la teinture organique maintenant appelée mauvéine. Cette découverte rapporta beaucoup d'argent et augmenta l'intérêt pour la chimie organique. Une autre étape fut la préparation en laboratoire du DDT par Othmer Zeidler en 1874, mais les propriétés insecticides de la molécule ne furent découvertes que beaucoup plus tard.
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+ Une avancée cruciale pour la chimie organique fut le développement du concept de structure chimique, de manière indépendante et simultanée par Friedrich August Kekule et Archibald Scott Couper en 1858. Les deux hommes suggérèrent que les atomes de carbone tétravalents pouvaient se lier les uns aux autres afin de former un squelette carboné et que les détails des liaisons entre les atomes pouvaient être découverts par une interprétation de certaines réactions chimiques.
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+ Le développement de la chimie organique continua avec la découverte des hydrocarbures et de leur séparation par distillation fractionnée en composés chimiques de points d'ébullition différents. La transformation des différents composants du pétrole grâce à des procédés chimiques de plus en plus nombreux engendra l'industrie pétrochimique dont dérive la synthèse du caoutchouc, de plusieurs adhésifs organiques et des plastiques.
30
+
31
+ L'industrie pharmaceutique débuta pendant la dernière décennie du XIXe siècle lorsque la production d'acide acétylsalicylique, plus connu sous le nom d'aspirine, commença en Allemagne par Bayer.
32
+
33
+ La première tentative d'amélioration systématique d'un médicament eut lieu avec le développement de l'arsphénamine (Salvarsan). De nombreux dérivés d'une molécule active mais très toxique (atoxyl) qu'on qualifierait maintenant de lead compound (en), furent synthétisés et testés par Paul Ehrlich et son équipe. À l'issue de cette optimisation (un drug design embryonnaire), le composé présentant le meilleur rapport efficacité/toxicité fut sélectionné pour la production.
34
+
35
+ Les premières réactions organiques furent souvent le résultat de découvertes fortuites mais, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, l'étude systématique des composés organiques se développa. Au début du XXe siècle, les progrès en chimie organique permirent la synthèse de molécules complexes en suivant un protocole par étapes. Au même moment, on découvrit que les polymères et les enzymes étaient des molécules organiques de grande taille et que le pétrole était d'origine biologique.
36
+
37
+ Le processus permettant de synthétiser une molécule précise à partir de précurseurs simples - et le plus souvent commerciaux - est appelé synthèse totale. La synthèse totale de composés naturels complexes, initiée avec la préparation de l'urée, gagna en complexité avec le glucose et le terpineol et, en 1907, la synthèse totale fut utilisée dans un but commercial pour la première fois par Gustaf Komppa avec le camphre. Les avancées dans le domaine pharmaceutique ont été conséquentes : il devint possible de synthétiser des hormones humaines complexes (stéroïdes, insuline) et d'en obtenir des dérivés. Depuis le début du XXe siècle, la puissance de la synthèse totale n'a cessé d'augmenter, rendant possible la préparation de molécules aussi complexes que la vitamine B12. De nos jours, les composés synthétisés peuvent comporter des dizaines de centres stéréogènes dont la stéréochimie peut être contrôlée grâce à la synthèse asymétrique.
38
+
39
+ Actuellement, plus de quarante-cinq millions de composés sont disponibles[6], souvent obtenus par voie synthétique et parmi lesquels rares sont les produits que l'on trouve dans la nature.
40
+
41
+ La chimie organique se définit maintenant simplement par l'étude des composés à base de carbone autres que les oxydes de carbone, les cyanures, les carbonates et les carbures autres que les hydrocarbures. On l'appelle également la chimie du carbone (voir aussi Composé organique).
42
+
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+ La raison pour laquelle il existe autant de composés carbonés est la capacité du carbone de former des liaisons covalentes avec lui-même et donc de former de nombreuses chaînes de différentes longueurs, ainsi que des cycles de différentes tailles. La plupart des composés organiques sont fort sensibles à la température et se décomposent généralement au-dessus de 200 °C. Ils ont tendance à être peu solubles dans l'eau, en tout cas moins solubles que les sels inorganiques. En revanche, et à l'inverse de tels sels, ils ont tendance à être solubles dans les solvants organiques tels que l'éther diéthylique ou l'éthanol. D'une manière générale, on peut retenir que les semblables (molécules plus ou moins polaires, protiques…) dissolvent les semblables.
44
+
45
+ Les composés organiques sont constitués d'atomes de carbone et d'hydrogène ; leur structure peut posséder d'autres atomes. Dans un souci de simplification, les chimistes ont pris l'habitude de représenter les molécules qu'ils manipulent sans faire figurer les atomes de carbone et d'hydrogène. Cette représentation est appelée formule topologique.
46
+
47
+ Les composés aliphatiques comportent des squelettes carbonés linéaires ou cyclisés (composés alicycliques) non aromatiques qui peuvent être modifiés par des groupes fonctionnels.
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+
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+ Un composé aromatique doit répondre à trois critères :
50
+
51
+ Si le cycle contient au moins un atome autre que du carbone (en général N et/ou O, parfois S, mais d'autres possibilités existent : le sélénium par exemple), on parle d'hétérocycle.
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+
53
+ On peut également citer les composés issus d'autres branches reliées à la chimie organique :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Une artère (du grec ἀρτηρία, artêria) est un vaisseau sanguin qui conduit le sang du cœur aux autres tissus de l'organisme.
4
+
5
+ La quasi-totalité des artères conduisent le sang oxygéné vers les organes (par opposition aux veines), sauf pour les artères pulmonaires qui conduisent un sang pauvre en oxygène vers les poumons.
6
+
7
+ Une artère est constituée de plusieurs couches concentriques :
8
+
9
+ qui sont plus ou moins visibles en microscopie.
10
+
11
+ À la différence des veines, les artères ne disposent pas de valves.
12
+ Les veines sont roses et flasques.
13
+
14
+ Les artères distribuent un sang à haute pression éjecté des ventricules cardiaques vers les différents tissus du corps. Les artères doivent s'accommoder des grandes variations de la pression artérielle engendrées par l'activité cardiaque.
15
+ Pour y parvenir, elles sont entourées de fibres musculaires lisses capables de se contracter (vasoconstriction) ou de se détendre (vasodilatation) en fonction des signaux nerveux et hormonaux reçus.
16
+
17
+ Il existe 2 grands types d'artères : les artères pulmonaires et les artères systémiques.
18
+
19
+ Chez l'embryon, les artères qui se constituent dès le début du développement embryonnaire pour conduire le sang du cœur vers les organes périphériques guident aussi les veines qui en assurent le retour vers le cœur[1].
20
+
21
+ L'artère principale est l'aorte ; gros vaisseau, naissant du cœur, en continuité avec le ventricule gauche, qui commence par monter en haut et à droite, tourne vers la droite, pour se diriger du côté de l'hémithorax gauche (crosse de l'aorte), puis redescend vers l'ombilic, où elle se divise en deux artères iliaques primitives ou communes.
22
+
23
+ Pendant la période fœtale, les artères se divisent en six arc branchiaux droit et gauche, et qui évolueront (ou disparaîtront) :
24
+
25
+ On appelle artériopathie une maladie des artères ou des artérioles.
26
+
27
+ L'embolie pulmonaire est une maladie à part.
28
+
29
+ Les planches anatomiques anciennes montrent que le réseau sanguin moyen et fin (veineux ou artériel) est resté longtemps méconnu, notamment au niveau de la peau et de certains organes complexes où de nombreuses anastomoses complexifient le réseau artériel, le rendant plus résilient et adaptables aux pressions externes et aux mouvements du corps.
30
+
31
+ Ce sont les dissections anatomiques et les chirurgiens des armées qui ont commencé à préciser la connaissance du réseau artériel (topographie, densité, variations individuelles naturelles ou liées à des pathologies) identification de zones hyper- ou hypo vascularisées.
32
+
33
+ Puis dans la première moitié du XXe siècle, l'invention de la radiographie (et notamment la découverte des rayons X par Wilhelm Röntgen en 1895) associée à l'utilisation de produits d'injection opaques aux rayons X (liquides et/ou capables de se solidifier) ont permis, sur des cadavre ou des morceaux de cadavres[2], d'améliorer la précision des études.
34
+
35
+ Concernant les artères de la peau, apparemment les plus accessibles à notre connaissance, mais en réalité longtemps méconnues, l'anatomiste strasbourgeois Manchot a consacré une partie de sa vie à l'étude de la vascularisation de la peau (sur des cadavres humains)[2].
36
+
37
+ Le Pr Dieulafé a montré l'importance de l'irrigation artérielle de la peau, puis Mme Bellocq (dans sa thèse) a utilisé la radiographie pour étudier la géographie du réseau artériel[2].
38
+
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+ Près de cinquante ans après les travaux de Manchot, Michel Salmon a complété[2] l'étude anatomique de ce réseau, avec la grosse anatomie (« origine, trajet, rapports, variations, distribution macroscopique des artère cutanées »), et la fine anatomie qui précise ce travail dans le détail (en particulier concernant les anastomoses). Il a réalisé ce travail principalement à partir de la dissection de quinze cadavres adultes ayant subi de lentes injections réplétives (via la carotide gauche) d'un mélange d'huile de lin (600 g), de colophane pilée et chauffée sans ébullition (1 000 g), d'acide phénique pilé et fondu (500 g) et de minium de plomb (2 000 g), dilué dans de l'éther sulfurique pour le fluidifier. Ce mélange se solidifie en vingt-quatre heures et permet des dissections fines et la radiographie. L'acide phénique joue aussi un rôle de conservateur permettant de conserver le cadavre « un mois en saison froide » (p 6). Il a aussi utilisé quatre membres séparés du corps, et six têtes pour pouvoir leur appliquer des injections sous plus haute pression afin d'être certain d'identifier tout le réseau des artérioles de la peau[2].
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+ Par extension, le mot « artère » est aussi utilisé pour qualifier de grandes infrastructures pour la circulation automobile ou le transport du gaz.
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+ Embranchement
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+
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+ Classes de rang inférieur
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+
5
+ Classification phylogénétique
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+
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+ Les mollusques (Mollusca) sont un embranchement d'animaux Lophotrochozoaires. Ce sont des animaux non segmentés, à symétrie bilatérale quelquefois altérée. Leur corps se compose généralement d'une tête, d'une masse viscérale, et d'un pied. La masse viscérale est recouverte en tout ou partie par un manteau, qui sécrète une coquille calcaire. Le système nerveux comprend un double collier périœsophagien. La cavité générale est plus ou moins réduite au péricarde et aux néphridies. L'embranchement des mollusques (Mollusca) tire son nom du latin mollis, « mou ». La science consacrée à l'étude des mollusques est la malacologie[1], de l'équivalent grec malakia (μαλάκια), « mou ».
8
+
9
+ Dans la classification phylogénétique, les mollusques sont des métazoaires triploblastiques cœlomates (les termes « cœlomate », « acœlomate » et « pseudocœlomate » ont récemment été retirés de la classification) bilatériens protostomiens ; les synapomorphies notables de ce clade étant la présence d'une radula et d'un manteau[2].
10
+
11
+ L'embranchement contient plus de 70 600 espèces[3] actuelles décrites mais on estime que quelque 15 000 espèces de mollusques marins restent non décrits à ce jour[4]. De plus on estime le nombre d'espèces fossiles entre 60 000 et 100 000[5]. Ils constituent avec les Chordés un des embranchements les plus diversifiés du règne animal, après les arthropodes, ces derniers regroupant, avec près d'1,5 million d'espèces recensées (on évalue le nombre d'espèces possibles dans une fourchette comprise entre 5 et 10 millions d'espèces possibles), plus de 80 % des espèces connues[6].
12
+
13
+ Certains mollusques peuvent sécréter des perles en recouvrant de nacre les éléments irritants qui s'introduisent dans leur coquille.
14
+
15
+ Les mollusques ou leur coquille (et leurs perles parfois) ont fait l'objet de nombreux usages, dont alimentaires[7],[8] par l'Homme, depuis la Préhistoire.
16
+
17
+ Un cinquième des espèces de mollusques terrestres sont menacées d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature[9].
18
+
19
+ Malgré la grande diversité de formes, plusieurs caractères se retrouvent chez tous les mollusques actuels[10],[11]. La partie dorsale du corps est un manteau qui secrète des spicules calcaires, formant des sclérites, des plaques ou une coquille. Entre le manteau et la masse viscérale se trouve la cavité palléale qui contient les cténidies, les osphradies, les médridopores et au bout de laquelle laquelle débouchent l'anus et les conduits génitaux (gonopores). Le système nerveux est constitué d'un anneau nerveux autour de l'œsophage avec au moins deux paires de cordons nerveux (trois chez les bivalves[12]).
20
+
21
+ Les mollusques ont perdu toutes traces de métamérisation. Ils ont une symétrie bilatérale, mais qui peut être altérée par une torsion du corps (Gastéropodes).
22
+
23
+ Leur tégument est mou. Il contient de nombreuses glandes qui sécrètent du mucus.
24
+
25
+ Les mollusques sont des cœlomates mais leur cœlome se limite à un péricarde, c'est-à-dire que le cœur est situé dans une cavité creusée dans du tissu d’origine mésodermique et est composé d'un seul ventricule et de un ou plusieurs atriums. La cavité générale des mollusques est plus ou moins oblitérée par du tissu conjonctif, à l'exception d'une partie qui enveloppe le cœur (péricarde) et d'une autre partie, en relation avec les deux autres, qui constitue les organes excréteurs (néphridies).
26
+
27
+ Leur corps se subdivise en trois parties :
28
+
29
+ Entre le manteau et la masse viscérale, le bourrelet palléal constitue une cavité palléale qui protège les organes respiratoires, et où débouchent les métanéphridies (organes excréteurs), l’intestin et les conduits génitaux.
30
+
31
+ Des glandes du manteau des Eumollusques se regroupent et sécrètent généralement une coquille calcaire, qui comprend, de l'extérieur vers l'intérieur :
32
+
33
+ Cette couche interne, lorsque les lamelles sont suffisamment minces pour diffracter la lumière, constitue la nacre, et, indirectement, les perles fines.
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+
35
+ Le système nerveux typique d'un mollusque comprend des ganglions cérébroïdes (qui peuvent fusionner pour former un cerveau) reliés d'une part à des ganglions pédieux, d'autre part à des ganglions viscéraux, par un double collier périœsophagien.
36
+
37
+ La circulation est incomplète. Du cœur partent de courtes artères mais il n'y a ni veines, ni capillaires. Les Céphalopodes sont une exception parmi les mollusques et ont un système circulatoire clos avec un cœur systémique et deux cœurs branchiaux.
38
+
39
+ Le sang est incolore, ou légèrement coloré par de l'hémoglobine ou de l'hémocyanine dissoutes.
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+
41
+ Les sexes sont généralement séparés. Quelques espèces courantes sont hermaphrodites comme l'escargot ou l'huître.
42
+
43
+ Les œufs sont plus ou moins riches en vitellus, et l'éclosion a lieu après un stade plus ou moins avancé de développement. Le début du développement embryonnaire est un clivage ou segmentation en spirale ce qui permet de classifier les Mollusques aux côtés des Annélides parmi les Spiralia.
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+
45
+ Quand il y a larve libre (trochophore, véligère), celle-ci ressemble beaucoup à la trochophore des annélides.
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+
47
+ Les mollusques descendraient d'une organisation de type « ver ». On pense qu'ils descendent d'animaux semblables à des Annélides de par les traces de métamérie découvertes chez les Monoplacophores. On estime leur apparition à au moins 500 millions d'années à partir d'un ancêtre commun (radiation adaptative).
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+
49
+ La fonctionnalité qui semble avoir conditionné les mollusques primitifs paraît être la radula : un organe fonctionnant comme une râpe, sorte de langue porteuse de dents chitineuses, qui permet à l'animal de se nourrir plus efficacement. Par rapport aux "vermiformes" primitifs, qui ne peuvent que gober une nourriture fragmentaire, la radula donne un avantage adaptatif, dans la mesure où elle permet d'arracher de la nourriture sur des proies cohérentes (éponges, algues…). Les mollusques ont ainsi inventé l'art de brouter.
50
+
51
+ L'autre fonctionnalité caractéristique des mollusques est le blindage, permettant de se protéger de prédateurs actifs : l'acquisition de plaques calcaires protégeant le dos. Ces mollusques primitifs devaient donc ressembler à des polyplacophores (une sorte d'escargot qui peut se rouler en boule comme un hérisson ou un cloporte), mais ce type est à présent très marginal.
52
+
53
+ En s'adaptant à différentes formes de vie, ils ont progressivement conquis tous les types de milieu : surtout présents en milieu marin, les Gastéropodes et les Bivalves ont ensuite réussi à s'adapter à l'eau douce. Dans leur radiation adaptative, les mollusques ont donné naissance aux classes importantes suivantes :
54
+
55
+ Le phylum Mollusca a été créé par Georges Cuvier (1769-1832) en 1795[13].
56
+
57
+ Selon MolluscaBase[3], il y a actuellement neuf classes de mollusques.
58
+
59
+ Les Solénogastres et les Caudofovéates étaient anciennement regroupés dans une même classe : les Aplacophores.
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+
61
+ Au contraire, les Eumollusques regroupent tous les mollusques à l'exception des Solénogastres et des Caudofovéates.
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63
+ Les Conchifères sont un sous-embranchement regroupant tous les Eumollusques sauf les Polyplacophores.
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65
+ Les Amphineures sont le deuxième sous-embranchement des Mollusques et regroupent les Aplacophores et les Polyplacophores.
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67
+ Les Bivalves et les Scaphopodes peuvent être regroupés sous le terme Diasomes.
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69
+ Selon Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, dans la Classification phylogénétique du vivant, les Bivalves et les Gastéropodes sont réunis dans le clade des pléistomollusques (Pleistomollusca)[15].
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+ Mytilus edulis, un bivalve
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+ Falcidens sp., un caudofovéate
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+ Octopus vulgaris, un céphalopode
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+ Pachnodus praslinus, un gastéropode
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+ Neopilina sp., un monoplacophore
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+ Tonicella lineata, un polyplacophore
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+ Antalis vulgaris, un scaphopode (ou dentale)
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+ Neomenia yamamotoi, un solénogastre
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+ Comme pour les poissons, les noms vernaculaires sont assez peu homogènes et dépendent beaucoup des régions où ils sont utilisés. Ils peuvent être inconnus d'une région à l'autre ou ne pas désigner la même espèce.
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+ Classes de rang inférieur
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+ Classification phylogénétique
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+ Les mollusques (Mollusca) sont un embranchement d'animaux Lophotrochozoaires. Ce sont des animaux non segmentés, à symétrie bilatérale quelquefois altérée. Leur corps se compose généralement d'une tête, d'une masse viscérale, et d'un pied. La masse viscérale est recouverte en tout ou partie par un manteau, qui sécrète une coquille calcaire. Le système nerveux comprend un double collier périœsophagien. La cavité générale est plus ou moins réduite au péricarde et aux néphridies. L'embranchement des mollusques (Mollusca) tire son nom du latin mollis, « mou ». La science consacrée à l'étude des mollusques est la malacologie[1], de l'équivalent grec malakia (μαλάκια), « mou ».
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+ Dans la classification phylogénétique, les mollusques sont des métazoaires triploblastiques cœlomates (les termes « cœlomate », « acœlomate » et « pseudocœlomate » ont récemment été retirés de la classification) bilatériens protostomiens ; les synapomorphies notables de ce clade étant la présence d'une radula et d'un manteau[2].
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+ L'embranchement contient plus de 70 600 espèces[3] actuelles décrites mais on estime que quelque 15 000 espèces de mollusques marins restent non décrits à ce jour[4]. De plus on estime le nombre d'espèces fossiles entre 60 000 et 100 000[5]. Ils constituent avec les Chordés un des embranchements les plus diversifiés du règne animal, après les arthropodes, ces derniers regroupant, avec près d'1,5 million d'espèces recensées (on évalue le nombre d'espèces possibles dans une fourchette comprise entre 5 et 10 millions d'espèces possibles), plus de 80 % des espèces connues[6].
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+ Certains mollusques peuvent sécréter des perles en recouvrant de nacre les éléments irritants qui s'introduisent dans leur coquille.
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+ Les mollusques ou leur coquille (et leurs perles parfois) ont fait l'objet de nombreux usages, dont alimentaires[7],[8] par l'Homme, depuis la Préhistoire.
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+ Un cinquième des espèces de mollusques terrestres sont menacées d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature[9].
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+ Malgré la grande diversité de formes, plusieurs caractères se retrouvent chez tous les mollusques actuels[10],[11]. La partie dorsale du corps est un manteau qui secrète des spicules calcaires, formant des sclérites, des plaques ou une coquille. Entre le manteau et la masse viscérale se trouve la cavité palléale qui contient les cténidies, les osphradies, les médridopores et au bout de laquelle laquelle débouchent l'anus et les conduits génitaux (gonopores). Le système nerveux est constitué d'un anneau nerveux autour de l'œsophage avec au moins deux paires de cordons nerveux (trois chez les bivalves[12]).
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+ Les mollusques ont perdu toutes traces de métamérisation. Ils ont une symétrie bilatérale, mais qui peut être altérée par une torsion du corps (Gastéropodes).
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+ Leur tégument est mou. Il contient de nombreuses glandes qui sécrètent du mucus.
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+ Les mollusques sont des cœlomates mais leur cœlome se limite à un péricarde, c'est-à-dire que le cœur est situé dans une cavité creusée dans du tissu d’origine mésodermique et est composé d'un seul ventricule et de un ou plusieurs atriums. La cavité générale des mollusques est plus ou moins oblitérée par du tissu conjonctif, à l'exception d'une partie qui enveloppe le cœur (péricarde) et d'une autre partie, en relation avec les deux autres, qui constitue les organes excréteurs (néphridies).
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+ Leur corps se subdivise en trois parties :
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+ Entre le manteau et la masse viscérale, le bourrelet palléal constitue une cavité palléale qui protège les organes respiratoires, et où débouchent les métanéphridies (organes excréteurs), l’intestin et les conduits génitaux.
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+ Des glandes du manteau des Eumollusques se regroupent et sécrètent généralement une coquille calcaire, qui comprend, de l'extérieur vers l'intérieur :
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+ Cette couche interne, lorsque les lamelles sont suffisamment minces pour diffracter la lumière, constitue la nacre, et, indirectement, les perles fines.
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+ Le système nerveux typique d'un mollusque comprend des ganglions cérébroïdes (qui peuvent fusionner pour former un cerveau) reliés d'une part à des ganglions pédieux, d'autre part à des ganglions viscéraux, par un double collier périœsophagien.
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+ La circulation est incomplète. Du cœur partent de courtes artères mais il n'y a ni veines, ni capillaires. Les Céphalopodes sont une exception parmi les mollusques et ont un système circulatoire clos avec un cœur systémique et deux cœurs branchiaux.
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+ Le sang est incolore, ou légèrement coloré par de l'hémoglobine ou de l'hémocyanine dissoutes.
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+ Les œufs sont plus ou moins riches en vitellus, et l'éclosion a lieu après un stade plus ou moins avancé de développement. Le début du développement embryonnaire est un clivage ou segmentation en spirale ce qui permet de classifier les Mollusques aux côtés des Annélides parmi les Spiralia.
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+ Les mollusques descendraient d'une organisation de type « ver ». On pense qu'ils descendent d'animaux semblables à des Annélides de par les traces de métamérie découvertes chez les Monoplacophores. On estime leur apparition à au moins 500 millions d'années à partir d'un ancêtre commun (radiation adaptative).
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+ La fonctionnalité qui semble avoir conditionné les mollusques primitifs paraît être la radula : un organe fonctionnant comme une râpe, sorte de langue porteuse de dents chitineuses, qui permet à l'animal de se nourrir plus efficacement. Par rapport aux "vermiformes" primitifs, qui ne peuvent que gober une nourriture fragmentaire, la radula donne un avantage adaptatif, dans la mesure où elle permet d'arracher de la nourriture sur des proies cohérentes (éponges, algues…). Les mollusques ont ainsi inventé l'art de brouter.
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+ L'autre fonctionnalité caractéristique des mollusques est le blindage, permettant de se protéger de prédateurs actifs : l'acquisition de plaques calcaires protégeant le dos. Ces mollusques primitifs devaient donc ressembler à des polyplacophores (une sorte d'escargot qui peut se rouler en boule comme un hérisson ou un cloporte), mais ce type est à présent très marginal.
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+ En s'adaptant à différentes formes de vie, ils ont progressivement conquis tous les types de milieu : surtout présents en milieu marin, les Gastéropodes et les Bivalves ont ensuite réussi à s'adapter à l'eau douce. Dans leur radiation adaptative, les mollusques ont donné naissance aux classes importantes suivantes :
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+ Le phylum Mollusca a été créé par Georges Cuvier (1769-1832) en 1795[13].
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+ Selon MolluscaBase[3], il y a actuellement neuf classes de mollusques.
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+ Les Solénogastres et les Caudofovéates étaient anciennement regroupés dans une même classe : les Aplacophores.
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+ Au contraire, les Eumollusques regroupent tous les mollusques à l'exception des Solénogastres et des Caudofovéates.
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+ Les Conchifères sont un sous-embranchement regroupant tous les Eumollusques sauf les Polyplacophores.
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+ Les Amphineures sont le deuxième sous-embranchement des Mollusques et regroupent les Aplacophores et les Polyplacophores.
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+ Les Bivalves et les Scaphopodes peuvent être regroupés sous le terme Diasomes.
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+ Selon Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, dans la Classification phylogénétique du vivant, les Bivalves et les Gastéropodes sont réunis dans le clade des pléistomollusques (Pleistomollusca)[15].
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+ Mytilus edulis, un bivalve
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+ Falcidens sp., un caudofovéate
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77
+ Octopus vulgaris, un céphalopode
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+ Pachnodus praslinus, un gastéropode
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+ Neopilina sp., un monoplacophore
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+ Tonicella lineata, un polyplacophore
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+ Antalis vulgaris, un scaphopode (ou dentale)
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+ Neomenia yamamotoi, un solénogastre
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+
2
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+ Gastéropodes
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5
+ Classe
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+ Classification phylogénétique
8
+
9
+ Les gastéropodes (Gastropoda, du grec ancien γαστήρ / gastếr et πούς / poús: « ventre-pied ») sont une classe de mollusques caractérisés par la torsion de leur masse viscérale. Ils présentent une très grande diversité de formes mais peuvent se reconnaitre généralement par leur coquille dorsale torsadée et univalve caractéristique lorsqu’elle est présente.
10
+
11
+ Ils possèdent un pied et une tête distincts. Leur pied est aplati en une large sole ventrale, servant à la natation ou la reptation, tandis que leur tête comporte des yeux et une radula.
12
+
13
+ L'écologie des gastéropodes est très variée et les espèces peuvent être marines, d'eau douce ou terrestres. Parmi les gastéropodes terrestres se trouvent notamment les escargots et les limaces.
14
+
15
+ Les gastéropodes sont des animaux presque toujours asymétriques, dont le corps est divisé en trois régions distinctes :
16
+
17
+ Ces mollusques sont unisexués ou hermaphrodites, ovipares ou vivipares.
18
+
19
+ Le développement comprend généralement un stade pendant lequel la larve, pourvue d'une petite coquille spirale operculée et d'un voile cilié, nage librement. C'est la larve trochophore caractéristique des mollusques, mais qui manque chez les gastéropodes terrestres.
20
+
21
+ La plupart de ces animaux vivent dans la mer (comme les patelles, les buccins), et peuvent même être pélagiques (ptéropodes). D'autres sont terrestres, comme les limaces et les escargots, ou habitent les eaux douces, comme les paludines et les lymnées.
22
+
23
+ La coquille des gastéropodes est éminemment variable en forme, grandeur et coloris. Il en est dont l'ouverture est fermée par une pièce mobile cornée ou calcaire, l'opercule, pièce absente chez d'autres. Certaines coquilles sont utilisées pour la fabrication d'objets en nacre, et quelques espèces produisent des perles qui ne sont pas sans valeur.
24
+
25
+ Le nombre des espèces de gastéropodes dépasserait 100 000. On les rencontre sur tout le globe, et à l'état fossile depuis le cambrien.
26
+
27
+ La plupart des gastéropodes sont hermaphrodites. Les deux individus connectent leurs dards et s'échangent mutuellement des gamètes mâles, qui viendront féconder leurs gamètes femelles.
28
+
29
+
30
+
31
+ Deux escargots font connaissance avant de s'accoupler.
32
+
33
+ Connexion des dards au moment de l'accouplement (Illustration : Férussac en 1820.)
34
+
35
+ Les gastéropodes appartiennent à l'embranchement des mollusques. Au sein de ce phylum, ils sont caractérisés par une coquille univalve à l'opposé de celle des bivalves, le plus souvent en spirale (quelques exceptions : la patelle — coquille en forme de chapeau chinois — ou la limace de mer — où la coquille est interne —). Au cours du développement, une flexion endogastrique rapproche bouche et anus. Une torsion de 180° de la masse viscérale par rapport à l'ensemble tête-pied a lieu chez les gastéropodes prosobranches (littorine, buccin...) tandis que chez les opisthobranches cette torsion n'est que de 90° (aplysie). Enfin, les gastéropodes pulmonés ont conquis le milieu aérien : leur cavité palléale est transformée en poumon (escargot). Cependant, certains gastéropodes pulmonés vivent en milieu aquatique (planorbes, lymnées, etc.).
36
+
37
+ Les gastéropodes constituent le plus grand groupe animal après les insectes : on en dénombre environ 40 000 espèces vivantes. Ils sont apparus voici 600 Ma et sont les seuls mollusques à avoir conquis la terre ferme. L'histoire évolutive des gastéropodes est connue par l'évolution de la forme de leur coquille.
38
+
39
+ Le terme Gasteropoda est formé à partir des mots grecs γαστήρ (gastêr), « ventre, estomac », et πούς (poús), « pied » (via son génitif ποδός (podos), « du pied »). Cela fait référence au fait que le pied des gastéropodes sécrète un mucus proche de la bave, et contient l'ouverture buccale.
40
+
41
+ Traditionnellement, la taxonomie des gastéropodes est fondée sur des observations morphologiques. Ces observations ne sont cependant pas un bon moyen de définir des groupes monophylétiques au sein de cette classe. En effet, des études phylogénétiques suggèrent que les convergences évolutives sont très nombreuses. Ainsi, une nouvelle classification, basée sur le séquençage de l'ADN, a été proposée en 1997 par Ponder & Lindberg[1]. Puis une autre, plus précise, l'a été par Bouchet & Rocroi en 2005[2]. S'il semble certain que cette nouvelle approche phylogénétique est de plus en plus acceptée par les spécialistes, la plupart des ouvrages continuent de faire référence à la classification traditionnelle car la nouvelle n'a pas encore intégré l'ensemble des familles, genres et espèces.
42
+
43
+ Dans l'ancienne classification, par exemple celle de Johannes Thiele (1929-1935), trois sous-classes étaient définies :
44
+
45
+ Auxquelles il convenait de rajouter celle des Gymnomorpha, les gastéropodes sans coquilles.
46
+
47
+ Selon World Register of Marine Species (24 octobre 2014)[3] :
48
+
49
+
50
+
51
+ Cyclophorus perdix, un Architaenioglossa
52
+
53
+ Tutufa bubo, un Littorinimorpha (ou un Neotaenioglossa)
54
+
55
+ Murex pecten, un Neogastropoda
56
+
57
+ Cerithium vulgatum, un Cerithioidea (Caenogastropoda non-assigné)
58
+
59
+ Schéma de Cocculiniformia
60
+
61
+ Aplysia californica, un Anaspidea
62
+
63
+ Sagaminopteron psychedelicum, un Cephalaspidea
64
+
65
+ Clione limacina, un Gymnosomata
66
+
67
+ Cratena peregrina, un Nudibranchia
68
+
69
+ Pleurobranchus forskali, un Pleurobranchomorpha
70
+
71
+ Elysia timida, un Sacoglossa
72
+
73
+ Limacina antarctica, un Thecosomata
74
+
75
+ Tylodina perversa, un Umbraculida
76
+
77
+ Acochlidium fijiiensis, un Acochlidiacea
78
+
79
+ Pachnodus praslinus, un Stylommatophora
80
+
81
+ Sarasinula plebeia, un Systellommatophora
82
+
83
+ Crysomallon squamiferum, un Neomphaloidea
84
+
85
+ Geophorus agglutinans, un Neritomorpha
86
+
87
+ Patella caerulea, un Patellogastropoda
88
+
89
+ Haliotis asinina, un Vetigastropoda
90
+
91
+ Cette classification est née de la volonté de faire concorder au sein du même arbre la classification traditionnelle et les avancée en termes de génétique. Cette systématique est donc polémique, car des choix de positionnement relatifs de ces groupes doivent être fait.
92
+
93
+ Dans la classification de Ponder & Lindberg décrite ci-après, les développements sont effectués en général d'après l'ancienne classification (ce qui signifie que de nombreuses modifications devront intervenir ultérieurement)
94
+
95
+ Cette taxonomie regroupe les 611 familles reconnues, parmi lesquelles 202 sont exclusivement fossiles. Lorsque la phylogénie n'est pas connue, le taxon est noté « groupe informel ». Cette nouvelle classification a essayé de concilier les dernières avancées en génétique en utilisant le système des clades, avec positionnement des taxons au-dessus du rang de super-famille (en remplacement des rangs sous-ordre, ordre, Super-ordre et sous-classe), tout en utilisant la méthode linnéenne pour tous les taxons en dessous du rang de superfamille. Chaque fois que la monophylie n'a pas été testée ou est connue pour être paraphylétiques ou polyphylétique, le terme « groupe » ou « groupe informel » a été utilisé. La classification des familles en sous-familles est cependant souvent mal résolue et devrait être considérée uniquement comme la meilleure hypothèse possible.
96
+
97
+ Améliorez-le ou discutez des points à vérifier.
98
+ Si vous venez d’apposer le bandeau, merci d’indiquer ici les points à vérifier.
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1
+ Embranchement
2
+
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+ Classes de rang inférieur
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+
5
+ Classification phylogénétique
6
+
7
+ Les mollusques (Mollusca) sont un embranchement d'animaux Lophotrochozoaires. Ce sont des animaux non segmentés, à symétrie bilatérale quelquefois altérée. Leur corps se compose généralement d'une tête, d'une masse viscérale, et d'un pied. La masse viscérale est recouverte en tout ou partie par un manteau, qui sécrète une coquille calcaire. Le système nerveux comprend un double collier périœsophagien. La cavité générale est plus ou moins réduite au péricarde et aux néphridies. L'embranchement des mollusques (Mollusca) tire son nom du latin mollis, « mou ». La science consacrée à l'étude des mollusques est la malacologie[1], de l'équivalent grec malakia (μαλάκια), « mou ».
8
+
9
+ Dans la classification phylogénétique, les mollusques sont des métazoaires triploblastiques cœlomates (les termes « cœlomate », « acœlomate » et « pseudocœlomate » ont récemment été retirés de la classification) bilatériens protostomiens ; les synapomorphies notables de ce clade étant la présence d'une radula et d'un manteau[2].
10
+
11
+ L'embranchement contient plus de 70 600 espèces[3] actuelles décrites mais on estime que quelque 15 000 espèces de mollusques marins restent non décrits à ce jour[4]. De plus on estime le nombre d'espèces fossiles entre 60 000 et 100 000[5]. Ils constituent avec les Chordés un des embranchements les plus diversifiés du règne animal, après les arthropodes, ces derniers regroupant, avec près d'1,5 million d'espèces recensées (on évalue le nombre d'espèces possibles dans une fourchette comprise entre 5 et 10 millions d'espèces possibles), plus de 80 % des espèces connues[6].
12
+
13
+ Certains mollusques peuvent sécréter des perles en recouvrant de nacre les éléments irritants qui s'introduisent dans leur coquille.
14
+
15
+ Les mollusques ou leur coquille (et leurs perles parfois) ont fait l'objet de nombreux usages, dont alimentaires[7],[8] par l'Homme, depuis la Préhistoire.
16
+
17
+ Un cinquième des espèces de mollusques terrestres sont menacées d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature[9].
18
+
19
+ Malgré la grande diversité de formes, plusieurs caractères se retrouvent chez tous les mollusques actuels[10],[11]. La partie dorsale du corps est un manteau qui secrète des spicules calcaires, formant des sclérites, des plaques ou une coquille. Entre le manteau et la masse viscérale se trouve la cavité palléale qui contient les cténidies, les osphradies, les médridopores et au bout de laquelle laquelle débouchent l'anus et les conduits génitaux (gonopores). Le système nerveux est constitué d'un anneau nerveux autour de l'œsophage avec au moins deux paires de cordons nerveux (trois chez les bivalves[12]).
20
+
21
+ Les mollusques ont perdu toutes traces de métamérisation. Ils ont une symétrie bilatérale, mais qui peut être altérée par une torsion du corps (Gastéropodes).
22
+
23
+ Leur tégument est mou. Il contient de nombreuses glandes qui sécrètent du mucus.
24
+
25
+ Les mollusques sont des cœlomates mais leur cœlome se limite à un péricarde, c'est-à-dire que le cœur est situé dans une cavité creusée dans du tissu d’origine mésodermique et est composé d'un seul ventricule et de un ou plusieurs atriums. La cavité générale des mollusques est plus ou moins oblitérée par du tissu conjonctif, à l'exception d'une partie qui enveloppe le cœur (péricarde) et d'une autre partie, en relation avec les deux autres, qui constitue les organes excréteurs (néphridies).
26
+
27
+ Leur corps se subdivise en trois parties :
28
+
29
+ Entre le manteau et la masse viscérale, le bourrelet palléal constitue une cavité palléale qui protège les organes respiratoires, et où débouchent les métanéphridies (organes excréteurs), l’intestin et les conduits génitaux.
30
+
31
+ Des glandes du manteau des Eumollusques se regroupent et sécrètent généralement une coquille calcaire, qui comprend, de l'extérieur vers l'intérieur :
32
+
33
+ Cette couche interne, lorsque les lamelles sont suffisamment minces pour diffracter la lumière, constitue la nacre, et, indirectement, les perles fines.
34
+
35
+ Le système nerveux typique d'un mollusque comprend des ganglions cérébroïdes (qui peuvent fusionner pour former un cerveau) reliés d'une part à des ganglions pédieux, d'autre part à des ganglions viscéraux, par un double collier périœsophagien.
36
+
37
+ La circulation est incomplète. Du cœur partent de courtes artères mais il n'y a ni veines, ni capillaires. Les Céphalopodes sont une exception parmi les mollusques et ont un système circulatoire clos avec un cœur systémique et deux cœurs branchiaux.
38
+
39
+ Le sang est incolore, ou légèrement coloré par de l'hémoglobine ou de l'hémocyanine dissoutes.
40
+
41
+ Les sexes sont généralement séparés. Quelques espèces courantes sont hermaphrodites comme l'escargot ou l'huître.
42
+
43
+ Les œufs sont plus ou moins riches en vitellus, et l'éclosion a lieu après un stade plus ou moins avancé de développement. Le début du développement embryonnaire est un clivage ou segmentation en spirale ce qui permet de classifier les Mollusques aux côtés des Annélides parmi les Spiralia.
44
+
45
+ Quand il y a larve libre (trochophore, véligère), celle-ci ressemble beaucoup à la trochophore des annélides.
46
+
47
+ Les mollusques descendraient d'une organisation de type « ver ». On pense qu'ils descendent d'animaux semblables à des Annélides de par les traces de métamérie découvertes chez les Monoplacophores. On estime leur apparition à au moins 500 millions d'années à partir d'un ancêtre commun (radiation adaptative).
48
+
49
+ La fonctionnalité qui semble avoir conditionné les mollusques primitifs paraît être la radula : un organe fonctionnant comme une râpe, sorte de langue porteuse de dents chitineuses, qui permet à l'animal de se nourrir plus efficacement. Par rapport aux "vermiformes" primitifs, qui ne peuvent que gober une nourriture fragmentaire, la radula donne un avantage adaptatif, dans la mesure où elle permet d'arracher de la nourriture sur des proies cohérentes (éponges, algues…). Les mollusques ont ainsi inventé l'art de brouter.
50
+
51
+ L'autre fonctionnalité caractéristique des mollusques est le blindage, permettant de se protéger de prédateurs actifs : l'acquisition de plaques calcaires protégeant le dos. Ces mollusques primitifs devaient donc ressembler à des polyplacophores (une sorte d'escargot qui peut se rouler en boule comme un hérisson ou un cloporte), mais ce type est à présent très marginal.
52
+
53
+ En s'adaptant à différentes formes de vie, ils ont progressivement conquis tous les types de milieu : surtout présents en milieu marin, les Gastéropodes et les Bivalves ont ensuite réussi à s'adapter à l'eau douce. Dans leur radiation adaptative, les mollusques ont donné naissance aux classes importantes suivantes :
54
+
55
+ Le phylum Mollusca a été créé par Georges Cuvier (1769-1832) en 1795[13].
56
+
57
+ Selon MolluscaBase[3], il y a actuellement neuf classes de mollusques.
58
+
59
+ Les Solénogastres et les Caudofovéates étaient anciennement regroupés dans une même classe : les Aplacophores.
60
+
61
+ Au contraire, les Eumollusques regroupent tous les mollusques à l'exception des Solénogastres et des Caudofovéates.
62
+
63
+ Les Conchifères sont un sous-embranchement regroupant tous les Eumollusques sauf les Polyplacophores.
64
+
65
+ Les Amphineures sont le deuxième sous-embranchement des Mollusques et regroupent les Aplacophores et les Polyplacophores.
66
+
67
+ Les Bivalves et les Scaphopodes peuvent être regroupés sous le terme Diasomes.
68
+
69
+ Selon Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, dans la Classification phylogénétique du vivant, les Bivalves et les Gastéropodes sont réunis dans le clade des pléistomollusques (Pleistomollusca)[15].
70
+
71
+
72
+
73
+ Mytilus edulis, un bivalve
74
+
75
+ Falcidens sp., un caudofovéate
76
+
77
+ Octopus vulgaris, un céphalopode
78
+
79
+ Pachnodus praslinus, un gastéropode
80
+
81
+ Neopilina sp., un monoplacophore
82
+
83
+ Tonicella lineata, un polyplacophore
84
+
85
+ Antalis vulgaris, un scaphopode (ou dentale)
86
+
87
+ Neomenia yamamotoi, un solénogastre
88
+
89
+
90
+
91
+ Comme pour les poissons, les noms vernaculaires sont assez peu homogènes et dépendent beaucoup des régions où ils sont utilisés. Ils peuvent être inconnus d'une région à l'autre ou ne pas désigner la même espèce.
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+
2
+
3
+ Canis lupus familiaris
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+
5
+ Sous-espèce
6
+
7
+ Synonymes
8
+
9
+ Le Chien (Canis lupus familiaris) est la sous-espèce domestique de Canis lupus, un mammifère de la famille des Canidés (Canidae), laquelle comprend également le Loup gris et le dingo, chien domestique retourné à l'état sauvage.
10
+
11
+ Le Loup est la première espèce animale à avoir été domestiquée par l'Homme pour l'usage de la chasse dans une société humaine paléolithique qui ne maîtrise alors ni l'agriculture ni l'élevage. La lignée du chien s'est différenciée génétiquement de celle du Loup gris il y a environ 100 000 ans[1], et les plus anciens restes confirmés de canidé différencié de la lignée du Loup sont vieux, selon les sources, de 33 000 ans[2],[3] ou de 12 000 ans[4] ; le boeuf[5] (voir Domestication de Bos taurus) et la chèvre seront domestiquées vers −10 000. Depuis la Préhistoire, le chien a accompagné l'être humain durant toute sa phase de sédentarisation, marquée par l'apparition des premières civilisations agricoles. C'est à ce moment qu'il a acquis la capacité de digérer l'amidon[6], et que ses fonctions d'auxiliaire d'Homo sapiens se sont étendues. Ces nouvelles fonctions ont entraîné une différenciation accrue de la sous-espèce et l'apparition progressive de races canines identifiables. Le chien est aujourd'hui utilisé à la fois comme animal de travail et comme animal de compagnie. Son instinct de meute, sa domestication précoce et les caractéristiques comportementales qui en découlent lui valent familièrement le surnom de « meilleur ami de l'Homme »[7].
12
+
13
+ Cette place particulière dans la société humaine a conduit à l'élaboration d'une règlementation spécifique. Ainsi, là où les critères de la Fédération cynologique internationale ont une reconnaissance légale, l'appellation chien de race est conditionnée à l'enregistrement du chien dans les livres des origines de son pays de naissance[8],[9]. Selon le pays, des vaccins peuvent être obligatoires et certains types de chien, jugés dangereux, sont soumis à des restrictions. Le chien est généralement soumis aux différentes législations sur les carnivores domestiques. C'est notamment le cas en Europe, où sa circulation est facilitée grâce à l'instauration du passeport européen pour animal de compagnie.
14
+
15
+ Le substantif masculin[10],[11],[12] « chien » (prononcé [ʃjɛ̃] en français standard)[11], est issu du latin[10],[12] classique[11] canem[10], accusatif[10] de canis[11],[12], de même sens. La femelle du chien s'appelle la chienne, et le jeune chien le chiot.
16
+
17
+ Alors qu'on estimait autrefois que le Chien constituait une espèce à part entière (Canis canis ou encore Canis familiaris), les recherches génétiques contemporaines ont permis d'établir qu'il n'est que le résultat de la domestication du loup gris commun. C'est pourquoi, malgré les différences morphologiques majeures qu'on constate entre les deux animaux, les scientifiques regroupent aujourd'hui la totalité des races canines en un ensemble nommé Canis lupus familiaris, sous-espèce de Canis lupus[réf. souhaitée].
18
+
19
+ La désignation des chiens suit généralement la standardisation suivante[réf. souhaitée] :
20
+
21
+ Ce mot « chien » est employé dans diverses expressions telles que : avoir du chien : avoir une certaine distinction et du charme ; entre chien et loup : au crépuscule ; garder un chien de sa chienne : expression familière signifiant se promettre une vengeance future ; les chiens écrasés : rubrique de faits divers insignifiants dans un journal ; malade comme un chien : être très malade et souffrant ; se donner un mal de chien : se donner beaucoup de mal à travailler sur quelque chose ; temps de chien : météo désagréable (la pluie, par exemple) ; vie de chien : vie difficile et compliquée ; chien de mer : petit requin[13].
22
+
23
+ Ou encore, il sert dans des mots composés tels que : chasse-chien, chien-assis, chien-chien, chien-dauphin, chien-loup, dent-de-chien, langue-de-chien, maître-chien, poisson-chien, tue-chien[13].
24
+
25
+ Plusieurs autres espèces de canidés des genres Atelocynus et Speothos, voire de rongeurs du genre Cynomys (chien de prairie), sont également appelées « chien ».
26
+
27
+ Le squelette du chien compte environ trois cents os (soit environ quatre-vingts de plus qu'un squelette humain adulte), le nombre étant variable d'une race à l'autre. Malgré sa domestication et la dépendance à l'homme qui en découle, le chien a gardé sa musculature athlétique qui en fait un animal sportif et actif. Il possède un thorax large et descendu, et des pattes qui ne reposent au sol que par leur troisième phalange. Le chien est donc un digitigrade. Les membres antérieurs comportent cinq doigts, dont l'un, le pouce, nommé ergot, est atrophié et ne touche pas le sol. Les postérieurs en comptent généralement quatre, l'ergot n'existant que chez certaines races mais pouvant être double chez quelques bergers (beauceron, briard). Les cinq orteils se terminent par des griffes[note 1] et sont soutenus par des coussinets plantaires[réf. nécessaire].
28
+
29
+ La tête du chien comporte une mâchoire puissante. La force exercée par la mâchoire d'un rottweiler a été mesurée à 149 kg.cm−2, celle d'un berger allemand a une force surfacique de 108 kg/cm2, et celle d'un pitbull 106 kg/cm2[14].
30
+
31
+ La denture définitive, constituée de quarante-deux dents, est en place vers 6 mois. Chez le chien, la taille et la masse sont très variables d'une race à l'autre : dans les extrêmes, la masse du chihuahua peut être de 900 g et celle du mastiff peut atteindre 140 kg[réf. nécessaire]. L'espérance de vie de cet animal est en moyenne de onze ans, sachant que la durée de vie peut habituellement aller de huit à vingt et un ans[réf. souhaitée]. Son sens de l'orientation est beaucoup plus précis que celui de l'homme. De même, son sens de l'équilibre serait légèrement plus aiguisé[réf. souhaitée].
32
+
33
+ La température corporelle normale du chien va de 38,5 à 38,7 °C. Sa respiration normale va de seize à dix-huit mouvements à la minute (le jeune 18 à 20, le vieux 14 à 16). Sa fréquence cardiaque au repos est généralement comprise entre 70 et 130 battements par minute (les valeurs hautes s'observant plutôt chez les petites races, et inversement). Le pouls peut se prendre en palpant l'artère fémorale, sur la face interne de la cuisse[15].
34
+
35
+ L'existence de huit groupes sanguins dans l'espèce canine a été mise en évidence à partir des années 1960, mais le chien ne possédant pas initialement d'anticorps anti-globules rouges, une première transfusion sanguine est possible sans détermination des groupes du donneur et du receveur. Cette détermination est fortement conseillée à partir de la seconde transfusion du fait que le receveur a pu s'immuniser contre les antigènes du donneur lors de la première transfusion[16].
36
+
37
+ Le cerveau du chien figure parmi les plus performants du règne animal, démontrant de très bonnes capacités cognitives avec des sens très développés.
38
+
39
+ Selon les races et les variations génétiques d'un individu à l'autre, les chiens peuvent avoir un pelage très varié.
40
+
41
+ L'étude des chiens et des races de chiens est appelée cynologie. Elle regroupe les approches, les techniques, les philosophies et les divers outils utilisés pour l’éducation canine et le bon comportement des chiens ainsi que leur sélection biologique.
42
+
43
+ On distingue quatre grandes catégories de chiens définies par Jean Pierre Mégnin, selon leur morphologie :
44
+
45
+ Le Dogue de Bordeaux, un chien de type molosse.
46
+
47
+ Le Greyhound, un chien de type lévrier (graïoïde).
48
+
49
+ Le Beagle, un chien de type braque (braccoïde).
50
+
51
+ Le Berger allemand, un chien de type lupoïde.
52
+
53
+ La Fédération cynologique internationale est la principale association chargée de la standardisation canine. Elle reconnait 335 races regroupées en dix groupes, dont la classification est en partie basée sur les quatre morphologies décrites précédemment, et en partie sur la spécialisation fonctionnelle de chaque race.
54
+
55
+ Les comportements de reproduction sont différents selon les races. La chienne, qui n'accepte le mâle que pendant sa période d'ovulation, est en chaleur deux fois par an. Toutefois, ce rythme n'est qu'une moyenne, les chaleurs pouvant se produire, selon les races, avec cinq à neuf mois d'intervalle. Chez les races les plus primitives et chiens-loups, la femelle n'est en chaleur qu'une fois par an, comme la louve.
56
+
57
+ La gestation dure entre cinquante-neuf et soixante-trois jours. L'alimentation doit être modifiée le deuxième mois. Quelques jours avant la mise bas, qui dure en moyenne 10 heures, la femelle prépare un endroit et s'agite. Lors de la mise bas, la chienne s'occupe des chiots au fur et à mesure de leur arrivée, coupant le cordon ombilical et mangeant le placenta : ceci est nécessaire à la lactation.
58
+
59
+ Les portées peuvent être nombreuses (suivant la race), allant de 2 à 12 chiots. À travers le monde, y compris dans les pays dits industrialisés, beaucoup de chiots sont euthanasiés ou simplement tués s'il ne leur a pas été trouvé de raison d'être, de fonction à leur existence. Il est souvent difficile de placer chacun des nouveau-nés, c'est pourquoi certaines sociétés recommandent la stérilisation chirurgicale.
60
+
61
+ Pour ce qui concerne la descendance de l’étalon, le possesseur de l’étalon n’a pas le droit, vis-à-vis du propriétaire de la lice, à des dédommagements autres que ceux prévus pour la saillie. Il n’a aucun droit de se faire remettre un chiot sauf si le propriétaire de l’étalon désire en garder un pour son propre élevage, sous condition de ne pas le vendre.
62
+
63
+ Lorsque les parties se sont mises d’accord pour la remise d’un chiot en tant qu’indemnité pour la saillie, cet accord doit être formulé par écrit et avant la saillie. Dans un tel accord, les points suivants doivent être formulés et respectés :
64
+
65
+ Le chien domestique (Canis lupus familiaris) est une espèce qui comprend près de 400 races et est un exemple évident de diversification phénotypique importante ayant pris place sous l’effet du syndrome de domestication[21]. Certains aspects de la domestication du chien sont généralement admis, comme le fait que l’ancêtre commun de tous les chiens est le loup gris (Canis lupus). Par contre, l’origine et le moment de la domestication du chien restent encore méconnus et controversés. Il y a des évidences que des traits apparentés aux chiens étaient présents au sein de fossiles qui datent d’avant le maximum de la dernière période glaciaire[22],[23],[24],[25]ce qui entre en contradiction avec les estimés basés sur la génétique, qui eux supportent une divergence plus récente entre les chiens et les loups[26],[27],[28].Une étude récente[29] a tenté d’apporter un éclairage nouveau à cette question : À quand remonte la divergence des ancêtres du chien domestique avec les loups?
66
+
67
+ Les estimés génétiques et moléculaires datent l’origine de la lignée de chiens à une période comprise entre il y a 16 000 à 11 000 ans, bien que les taux de mutations étaient inconnus[26],[27],[28]. Ces estimations entrent en contradiction avec les évidences archéologiques indiquant l’existence de canidés apparentés aux chiens avant le dernier maximum glaciaire, il y a environ 36 000 ans[23],[22],[24],[25].
68
+
69
+ Pour répondre à cette question, le génome mitochondrial d’un loup vieux de 35 000 ans provenant de la Sibérie du Nord, plus particulièrement de la péninsule de Taïmyr, a été séquencé. Pour examiner les possibles origines communes entre le loup de Taïmyr et les chiens modernes, des données génétiques provenant de 48 races de chiens modernes ont été utilisées à des fins de comparaison.
70
+
71
+ Il a été déterminé que l’individu vieux de 35 000 ans appartenait à une population ayant divergé de l’ancêtre commun des loups modernes et des chiens. Peu de temps après cette divergence, il y a eu l’apparition de la lignée des chiens domestiques. De plus, il a été possible de déterminer que le taux de mutation est substantiellement plus lent que ce qui avait été pris en compte dans les estimations génétiques précédentes, ce qui suggère que les ancêtres des chiens et des loups modernes ont divergé avant le dernier maximum glaciaire. Finalement, l’étude a pu démontrer des évidences d’introgression provenant de la lignée de loups de Taïmyr chez les races de chiens modernes provenant du nord-est de la Sibérie (Husky de Sibérie) et du Groenland (Chien du Groenland). Cela pourrait être expliqué par une présence hâtive des chiens dans le nord de l’Eurasie, ou par une préservation du patrimoine génétique du loup de Taïmyr jusqu’à l’arrivée des chiens à des altitudes plus élevées.
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+ En somme, la divergence des lignées de chiens et de loups semble s’être produite sur une plus grande échelle de temps que ce qui a été assumé auparavant et donc l’origine des chiens remonterait plus loin dans le temps que ce qui est généralement admis. Une divergence plus hâtive concorderait avec les évidences paléontologiques indiquant la présence de canidés apparentés aux chiens il y a de cela 36 000 ans et celles indiquant que les chiens domestiques auraient accompagné les premiers colonisateurs en Amérique. L’origine des races de chiens modernes serait due à plus d’un événement de domestication, l’origine des races de chiens arctiques pouvant être en partie retracée jusqu’aux loups de Taïmyr.
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+ Les chiens domestiques (Canis lupus familiaris) démontrent une grande diversité morphologique quand on les compare avec leur ancêtre, le loup (Canis lupus). Cette diversité s’est accrue rapidement au fil du temps, et ce, avec relativement peu de changements génétiques. Les recherches précédentes en la matière ont suggéré que l’évolution de cette diversité chez les chiens serait due à l’hétérochronie[30],[31],[32], un processus qui augmente la diversité par de simples modifications génétiques. Les recherches précédentes en la matière en sont venues à la conclusion que les chiens seraient des loups pédomorphiques et donc que les chiens adultes préserveraient des caractères juvéniles présents chez les loups. Une recherche plus récente[33] s’est attardée à l’étude de patrons hétérochroniques dans la morphologie squelettique des chiens domestiques pour répondre à cette question : est-ce que l’hétérochronie est bien le mécanisme qui a permis aux chiens de développer cette importante diversité morphologique en comparaison avec les loups? Et donc, est-ce que les chiens sont véritablement des loups pédomorphiques?
76
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+ Les chiens diffèrent des loups en plusieurs points. Toutes les races présentent un certain degré de flexion du crâne, la plupart des races ont un museau fléchi dorsalement ainsi qu’un raccourcissement des os du nez, tandis que quelques races ont un museau fléchi ventralement. Chez les races dont le museau est fléchi dorsalement, on voit souvent un arrêt marqué lorsque le museau rencontre le neurocrâne. Chez les races où le point de rencontre entre le museau et le neurocrâne ne présente pas un arrêt marqué, il y a une projection vers l’avant des os frontaux qui incline les orbites verticalement en addition à la présence d’un museau surélevé et d’os nasaux raccourcis. Il semble y avoir modularité relative du visage et du neurocrâne chez les carnivores, les loups et les chiens [21]. Cette modularité a une histoire phylogénétique et une base développementale qui a permis la flexion crânienne distinguant les chiens des loups[21].
78
+
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+ Cette étude[33] a utilisé une technique de morphométrie en trois dimensions a été utilisée pour investiguer et mesurer les patrons hétérochroniques du crâne de 677 chiens adultes provenant de 106 espèces différentes pour ensuite les comparer avec une série ontogénétique de 401 crânes de loups dans le but de déterminer si l’hétérochronie était bien à la base de la diversité morphologique des chiens.
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+
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+ L’analyse de ces résultats a permis de déterminer qu’aucune des espèces de chien moderne ne possède une forme crâniale qui ressemble soit aux formes crâniales de loups juvéniles, soit à celles de loups adultes. Tout au long du développement crânien du loup, la position du visage et du neurocrâne reste dans le même plan. Quant à eux, les chiens présentent cependant une flexion crânienne dans laquelle le palais est incliné dorsalement chez les races brachycéphales et mésocéphales ou bien incliné ventralement chez les races dolicéphales.
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+
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+ Les chiens ont évolué rapidement en une espèce présentant une importante diversité morphologique, et ce, avec très peu de variation génétique. Par contre, les altérations génétiques responsables du développement crânien du chien ayant causé l’apparition d’une nouvelle et vaste gamme de formes crâniales ne concordent pas avec le modèle hétéchronique attendu. L’hétérochronie n’est donc pas en cause dans l’apparition de la diversité morphologique chez les chiens, lorsque comparés aux loups. Ainsi, les chiens ne sont pas des loups pédomorphiques et leur crâne présente donc une nouvelle forme et morphologie.
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+ Outre les différences morphologiques au niveau du crâne, l’angle de l’orbite des yeux, ou l’angle orbital est un paramètre qui a également été étudié depuis plus d’une centaine d’années pour tenter de distinguer les chiens de leurs ancêtres, les loups. Des recherches passées dans le domaine ont démontré que l’angle orbital était différent entre les chiens (49˚-55 ˚) et les loups (39 ˚-46˚)[34]. Par contre, ces différences ont été remises en question dans d’autres études plus récentes. Une étude[35] s’est donc attardée à examiner et comparer l’angle orbital de groupes plus larges et variés de chiens modernes et de loups que leurs prédécesseurs en plus d’également examiner ce paramètre chez un groupe de chiens archéologiques dans le but de répondre à cette question : est-ce que la morphologie de l’angle orbital peut bel et bien permettre de distinguer les chiens des loups?
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+ Outre l’angle orbital, la présence de museaux plus courts et larges sont des différences morphologiques et morphométriques qui permettent de distinguer les chiens des loups. De plus, la plus petite stature des chiens et la présence des carnassières plus courtes chez ces derniers sont aussi des différences permettant les distinguer des loups[34]. Sur les images ici, l’angle orbital (E) est déterminé par l’intersection de deux axes : un premier axe horizontal aligné avec le dessus des os frontaux (C-D) et un second axe oblique passant par l’arcade zygomatique et le processus zygomatique de l’os frontal (A-B).
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+
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+ Pour répondre au questionnement de l’étude, l’angle orbital d’un total de 384 crânes de chiens provenant de 71 races ainsi que de 5 races croisées, 45 crânes de chiens archéologiques et 55 crânes de loups récents ont été mesurés.
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+ En ce qui concerne les chiens, l’angle orbital moyen était de 55 ˚, l’intervalle dans lequel on retrouvait les valeurs mesurées allait d’un minimum de 42 ˚ à un maximum de 72 ˚. Au sein de l’échantillon de chiens archéologiques, l’angle orbital moyen était de 47˚ et l’intervalle dans lequel on retrouvait les valeurs mesurées allait d’un minimum de 35 ˚ à un maximum de 60 ˚. Finalement, l’angle orbital moyen chez les loups était de 42 ˚ et l’intervalle dans lequel on retrouvait les valeurs mesurées allait d’un minimum de 28 ˚ à un maximum de 52 ˚. Ces résultats indiquent donc que les intervalles dans lesquels on retrouve les valeurs d’angles orbitaux chez les loups et chez les chiens se chevauchent, indiquant que certaines valeurs d’angle orbital sont retrouvées chez les deux groupes. De plus, les plus petits angles orbitaux ont été retrouvés seulement chez les loups tandis les grands angles orbitaux ont uniquement été retrouvés chez les chiens. Finalement, les chiens archéologiques ont un angle orbital moyen qui est très proche de celui des loups.
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+ Ainsi, les angles orbitaux au-dessus de 60 ˚ se rapportent aux chiens modernes tandis que les angles orbitaux de moins de 35 ˚ appartiennent vraisemblablement aux loups. Quant à eux, les chiens archéologiques ont des angles orbitaux qui se retrouvent entre ceux des chiens modernes et ceux des loups, mais se rapprochent davantage des angles orbitaux retrouvés chez les loups que ceux que l’on retrouve chez les chiens modernes. Les valeurs d’angles orbitaux des chiens archéologiques supportent le chemin évolutif selon lequel les loups ont donné naissance aux chiens archéologiques pour qu’eux-mêmes donnent naissance aux races de chiens modernes. La grande variabilité morphologique présente chez les races de chiens modernes pourrait très bien expliquer le vaste intervalle d’angles orbitaux retrouvés (42 ˚ -72 ˚) chez ces derniers ainsi que les très grandes valeurs d’angles orbitaux retrouvés. Considérant tout cela, l’angle orbital est bien un paramètre qui peut être utilisé pour discerner les loups des chiens, et ce, tant des chiens récents que des chiens archéologiques.
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+ Comme pour tout animal domestique, il faut veiller à mettre de l'eau à disposition, jour et nuit, et en quantité suffisante. Dans la nature, le chien sauvage est avant tout un charognard[source insuffisante][36]. Le chien domestique est un carnivore à tendance omnivore[37] ; cependant, il est parfois considéré comme étant réellement omnivore, du fait de son comportement opportuniste. La moitié de son alimentation devrait être constituée de viandes[38]. Les aliments du commerce font l'objet de contrôles et sont adaptés aux différents stades de vie de l'animal (chiot, adulte, senior). Toutefois, il est possible de composer soi-même un repas équilibré et adapté aux besoins d'un animal. Pour cela, il est nécessaire de demander conseil à un vétérinaire[39].
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+ Le régime BARF devient de plus en plus en vogue, compte tenu de sa forte valeur en protéines et de ses aliments sains.
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+ Certaines céréales et légumes sont pratiques car ils contiennent des fibres qui permettent, en quantité appropriée, une bonne digestion. Le tube digestif du chien est par contre mal adapté aux légumes fermentescibles comme les haricots blancs, les haricots rouges, les lentilles et les oignons. Même si le chien peut se permettre de manger plusieurs catégories d'aliments (viandes, poissons, légumes…), certains se révèlent être de véritables dangers pour lui.
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+ Les propriétaires sont souvent tentés de donner des os à leur chien, mais il faut savoir qu'il y a un risque (faible) qu'ils se fractionnent en petits morceaux pointus et causent des lésions lors de l'ingestion (ex : perforation ou lacération de l'œsophage, de l'estomac ou de l'intestin). Mais le plus souvent, les os forment une espèce de sable aggloméré dans la lumière de l'intestin provoquant une constipation sévère accompagnée de douleurs abdominales intenses (coliques). Certains chiens, habitués à en manger, gèrent très bien leur consommation d'os, d'autres non. Certains os (poulet, lapin, côtelette) sont plus dangereux que d'autres. Les os mal nettoyés (avec beaucoup de tendons et ligaments) provoquent des indigestions. Enfin, il faut reconnaître que les os occupent positivement un chien (il vaut mieux qu'il ronge un os que les pieds de table) et que le travail de mastication est positif pour l'hygiène buccale. Il en est de même pour les bouts de bois que le chien a tendance à ronger[40].
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+ Des friandises peuvent être offertes avec parcimonie en récompense à cet animal plutôt gourmand. Nous ne sommes plus ici à proprement parler dans le cadre strict de l'alimentation : une récompense devrait n'être réservée que dans un contexte d'apprentissage (Application d'un stimulus dans le cadre d'un apprentissage animal), dans le cas contraire cela peut être source de dérive comportementale (obésité, vol et troubles hiérarchiques).
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+ Le chocolat contient de la théobromine, substance mal tolérée par les chiens : des doses faibles (deux grammes suffisent pour les plus petits), peuvent leur être mortelles[41].
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+ Pour un chiot, les repas devront être donnés quatre fois par jour, car comme pour un bébé, leur estomac est plus petit et la digestion se fait plus vite. À quatre mois, on pourra descendre les repas à trois, et à partir de 6 mois, deux repas seront suffisants.
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+ Les chiens, en particulier les plus grands, les plus musclés (Terre-Neuve, Boxer, etc.) et les plus vifs (Berger des Pyrénées, terriers, etc.) ont besoin d'espace et d'activité musculaire : jeu, travail, etc. À défaut d'un jardin où l'animal pourrait rester autant de temps qu'il le souhaite, celui-ci a besoin de « sortir » au moins quatre fois par jour (une fois toutes les six heures environ) pendant une vingtaine de minutes environ, pour se « dépenser », mais aussi et surtout pour éviter les infections urinaires, dues généralement �� une trop longue stagnation de l'urine dans la vessie. Si l'animal ne peut être détaché parce qu'il s'enfuit, une longue laisse est adaptée. Cette moyenne de quatre sorties par jour augmentera en cas de risque aggravé d'infection urinaire. C'est le cas notamment pour certaines races de chiens, comme les bergers allemands (susceptibles de nombreux problèmes rénaux) ou lorsque le chien a accès à des aliments non recommandés (voir alimentation).
110
+
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+ Si l'animal a accès à un jardin ou tout autre espace, une sortie quotidienne d'une durée d'environ une heure (plus ou moins selon le chien, sa race, son âge, etc.) est idéale. Le meilleur compagnon du chien reste, à défaut de l'homme, un autre chien. Cependant, les réactions des chiens entre eux sont imprévisibles et nécessitent un temps d'observation de la part des propriétaires en cas de rassemblement. Le chien est un animal social et de contact. La solitude est une souffrance pour lui. Il a aussi toujours besoin de rencontres avec ses congénères. Il est fréquemment à la recherche de partenaires que ce soit pour le jeu, le toilettage mutuel, et la reproduction.
112
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+ Le marquage du territoire est un acte d’une grande importance. Le chien a besoin de flairer ses propres traces, celles de ces congénères et d'en déposer de nouvelles. Le jeu ou le travail sont primordiaux pour l’équilibre psychologique même chez le chien adulte, car il permet d’évacuer des tensions accumulées.
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+ Dans certains pays, les chiens de compagnie, de travail, de chasse sont référencés, afin d'assurer leur santé et leur protection. Vermifugations et vaccinations font partie du suivi médical de base des animaux, qui doivent posséder papiers et carnet de santé mis à jour lors des visites par le vétérinaire. Des vaccins sont exigibles à la frontière de certains pays, notamment la rage.
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+ Chien avec une collerette l'empêchant de toucher ses plaies.
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+ Dentiste pour chien (U.S. Navy).
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+ L'application d'une solution saline pour soigner les yeux d'un chien. Octobre 2019.
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+ Le chien en France métropolitaine peut être contaminé par plusieurs types de vers : vers ronds et vers plats. Dans les vers ronds, on trouve 3 catégories principales : Ascaris, Ankylostomes, Trichures. La contamination se fait par le milieu extérieur.
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+
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+ Dans les vers plats : Taenias, Dipylidium, Échinocoques. La contamination se fait par consommation d'un hôte intermédiaire : rongeurs, mammifères… pour les taenias, puces pour le dipylidium, viscères de mouton ou petits rongeurs pour les échinocoques. Toutes les variétés peuvent contaminer plus ou moins l'espèce humaine (sauf les trichures) : un traitement trimestriel avec un vermifuge polyvalent est actuellement conseillé par l'ESCAPP[42]. Le traitement induit de choisir un vermifuge actif sur l'ensemble de ces vers : consulter un vétérinaire.
126
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127
+ Les parasites internes sont peu spécifiques, comme les parasites intestinaux que ce soient les ténias ou ascaris, les coccidies, les trichuris, ou d’autres causes de maladies comme la gale auriculaire, la démodécie, la toxoplasmose, la dirofilariose, les ankylostomes, la douve du foie, la giardiose. La giardose du chien est fréquente en France, touchant les animaux de tout âge, avec une prévalence plus élevée chez les jeunes qui sont plus sensibles à la contamination fécale et sont immatures au plan immunologique.
128
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+ Un chien en bonne santé possède une truffe humide. La propreté corporelle (arrière-train, pattes, pelage, etc.), assurée par le chien, en est également le signe. L'haleine nauséabonde peut être signe de caries. La température normale du chien oscille entre 38 et 39 °C, en fonction de la race et de l'activité. Son rythme cardiaque est d'environ 90 à 120 pulsations par minute, pour environ 20 mouvements respiratoires dans ce temps. Si la température du chien s'élève à plus de 39 °C, le chien est certainement malade. Pour prendre sa température on peut utiliser un thermomètre légèrement lubrifié.
130
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+ Les principales maladies infectieuses chez le chien sont la maladie de Carré, la maladie de Rubarth, la leptospirose, et la parvovirose. D'autres maladies infectieuses plus méconnues du grand public peuvent toucher le chien dès son plus jeune âge. Parmi elles, la toux du chenil (trachéobronchite infectieuse canine) est une maladie très contagieuse, la piroplasmose (maladie parasitaire transmise par les tiques qui s'attaque aux globules rouges du chien) et enfin le virus de la rage (maladie transmissible à l'Homme) si le chien n'est pas vacciné comme il se doit.
132
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133
+ Ces maladies peuvent faire l'objet de vaccinations, et nécessitent une prise en charge par un vétérinaire. Le chien peut aussi souffrir d'affections telles que des problèmes digestifs, cardiaques ou urinaires.
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+ Depuis quelques années, les chiens ont la possibilité d'être assurés avec des assurances spéciales[43],[44].
136
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137
+ Le brossage, en particulier pour les chiens à poil long, permet d'éliminer les poils morts. Il permet aussi de repérer la présence éventuelle de parasites externes, tels que les tiques ou les puces. La puce la plus fréquente chez le chien est en fait la puce du chat Ctenocephalides felis. Ces parasites, responsables de démangeaisons intempestives, peuvent entraîner allergies, chutes de poils, et irritations de la peau du chien. Ils doivent donc être éliminés selon les conseils d'un vétérinaire ou de son expérience propre. Lorsque le chien a des puces, il faut les détruire sur le chien, mais aussi à l'endroit où il dort, car elles peuvent aussi aller se loger dans les fissures du sol près de son logement. Un nettoyage à fond sera donc nécessaire.
138
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139
+ Les tiques sont plus faciles à éliminer. Elles peuvent être enlevées avec une pince à épiler, mais il faut avoir un certain tour de main. Cependant, si une tique est mal retirée, sa « trompe » peut rester coincée dans la peau du chien et entraîner inflammation et infection. Il existe cependant de petits appareils spécialement conçus pour retirer les tiques en toute sécurité.
140
+
141
+ En cas de nécessité, un shampoing adapté peut être utilisé pour laver l'animal. En revanche il ne faut laver le chien que très rarement, voire jamais, car des bains fréquents peuvent irriter la peau de l'animal et lui provoquer de l'exéma. Les yeux et les oreilles peuvent aussi être nettoyés mais avec grande précaution. Pour les pattes, vérifier régulièrement ou en cas de boiterie, afin d'éviter qu'un corps étranger (épine, clou…) ne cause des lésions entre les coussinets. Idéalement, vermifuger les chiens, car ceux-ci peuvent avoir des vers intestinaux. La prise de comprimés ou autres formes, permet d'éviter et de supprimer ces vers. Si le chien côtoie des populations de tiques, de puces et autres, on peut lui appliquer le traitement adéquat. Les traitements peuvent être prescrits par un vétérinaire.
142
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143
+ On a donné aux chiens le nom scientifique de Canis familiaris au XVIIIe siècle, avant le développement de la biologie évolutive, qui a permis de mettre en évidence l'étroite relation entre races domestiques et sauvages. À ce titre, le statut scientifique des « espèces » domestiques a été remis en cause, et beaucoup de biologistes ne les considèrent plus désormais que comme des formes domestiquées des espèces sauvages originelles. Une espèce est en effet constituée de « groupes de populations naturelles, effectivement ou potentiellement interfécondes, qui sont génétiquement isolées d’autres groupes similaires[45] ». Or, les « espèces » domestiques se croisent avec leur espèce parente quand elles en ont l'occasion. « Vu que, du moins en ce qui concerne les races d'animaux domestiques primitives, celles-ci constitueraient, en règle générale, une entité de reproduction avec leur espèce ancestrale, si elles en avaient la possibilité, la classification d'animaux domestiques en tant qu'espèces propres n'est pas acceptable. C'est pourquoi on a essayé de les définir comme sous-espèces »[46]. On donne alors à la nouvelle sous-espèce le nom de l'espèce d'origine, complété par le nom de sous-espèce qui reprend l'épithète spécifique de l'ancienne espèce.
144
+
145
+ Certains biologistes sont même réticents à utiliser la notion de sous-espèces pour un groupe domestiqué. D'un point de vue évolutif, l'idée d'espèce ou de sous-espèce est en effet liée à l'idée de sélection naturelle, et non de sélection artificielle. Du fait de cette réticence, et depuis 1960 environ, on utilise de plus en plus la désignation « forma », abrégée « f. », qui exprime clairement qu'il s'agit d'une forme d'animal domestique qui peut éventuellement remonter jusqu'à diverses sous-espèces sauvages :
146
+
147
+ Leur rôle le plus général semble bien d'être avec l'homme. L'homme aime bien avoir des chiens près de lui. Ceci est probablement dû à la fois à la psychologie humaine et à la psychologie canine. Également, le besoin des aptitudes naturelles des chiens dans des activités nourricières, de garde, de chasse, de recherche sont incontournables[réf. nécessaire].
148
+
149
+ D'un point de vue génétique, selon une analyse comparative d'échantillons d'ADN mitochondrial, les lignées du chien et des autres sous-espèces de loup se seraient séparées il y a environ 100 000 ans[47]. Toutefois, cette divergence pourrait correspondre à celle d'une population de loups d'où plus tard serait sortie la lignée des chiens. L'analyse d'ADN mitochondrial ne peut donc pas prouver que des chiens existaient déjà il y a 100 000 ans. Par ailleurs, les plus anciens restes fossiles connus de chien domestique ont été trouvés dans les grottes de Goyet en Belgique et datent de 31 700 ans[3]. L'origine de cette domestication est donc clairement préhistorique. Plus précisément, elle est l'œuvre de groupes de chasseurs du Paléolithique supérieur. En comparaison, le cheval sera domestiqué par des groupes nomades entre 4000 et 3000 av. J.-C. Le chien aurait été simplement apprivoisé parmi d'autres animaux, tels les chacals ou les rongeurs. Mais c'est le seul maintenu en dépendance, car il aurait montré le plus d'aptitudes à une socialisation primitive. Des expériences, en cours depuis une cinquantaine d'années avec des croisements sélectifs de renards semblent donner des résultats similaires à ceux observés chez le chien (comportement particulièrement social, pédomorphisme, tempérament enfantin, etc.).
150
+
151
+ L'apprentissage peut être très long et peut demander des années dans certains cas spécifiques : chien d'aveugle, d'assistance, policier, de troupeau, etc. L'éducation fait aussi partie de la santé de l'animal domestique : l'autorité du propriétaire doit être établie dès que possible et la socialisation permet d'intégrer le chien au sein d'une famille avec enfants et/ou autres animaux domestiques. Comme pour tout apprentissage, il n'existe pas de méthode unique efficace dans toutes les situations, mais une large palette de moyens d'apprentissage : à chaque maître de trouver celle qui fera le mieux comprendre au chien ce qui est attendu de lui. De plus, bien que certaines races de chiens soient plus calmes que d'autres, le comportement d'un chien dépend toujours de l'éducation et de l'attention qu'il aura reçues. Cependant, un chien gardera sa part d'instinct et de prédateur[50].
152
+
153
+ Toutefois, malgré la large palette de méthodes et d’outils utilisables pour l’éducation d’un chien, son comportement et sa propension à proposer et à prendre des initiatives sont directement liés à la façon de faire de l’éducateur. Ainsi, les méthodes douces, favorisant le fait de récompenser une bonne action ou un bon comportement (renforcement positif – R+ Voir conditionnement opérant), associées à une bonne compréhension de la communication canine (comme les signaux d’apaisement et les postures) permettent une meilleure relation entre le chien et le maître, un accroissement de la confiance dans le binôme ou dans la famille, et d’une manière plus générale une jovialité dans le caractère de l’animal qu’on ne retrouvera que beaucoup plus difficilement avec certaines méthodes plus traditionnelles, basées sur la domination forcée de l’animal et la punition à la suite d'un mauvais comportement (punition positive – P+ Voir conditionnement opérant)
154
+
155
+ Les chiens peuvent reconnaître jusqu'à environ 1 000 mots. L'hémisphère cérébral gauche est spécifiquement impliqué dans la reconnaissance des mots connus du chien. L'hémisphère droit est spécifiquement impliqué dans le traitement de l'intonation. Le système de récompense n'est activé par l'audition d'un mot que si ce mot et son intonation sont tous deux associés par le chien à une louange[51].
156
+
157
+ Dans certains pays, comme tout animal domestique, les chiens ont droit à la santé et à la protection ce qui implique que les propriétaires aient des devoirs et responsabilités envers eux et vis-à-vis de la sécurité d'autrui. Ainsi, par exemple :
158
+
159
+ En outre tout chien de plus de 4 mois nés après le 6 janvier 1999 doit être identifié (préalablement à toute cession par vente ou par don) de même que pour tout déplacement à l’étranger ; toute importation ; pour l’inscription à un livre généalogique (LOF) et pour tout transit par un établissement de garde ou de vente.
160
+
161
+ En dehors du cadre familial, où il aime à se dépenser, partager les jeux et les joies tout en protégeant son foyer en montant la garde, on trouve le chien dans diverses activités aux côtés de l’homme.
162
+
163
+ Les chiens sont utilisés à de nombreuses tâches, qui font appel à différentes qualités, selon les besoins. Depuis longtemps, les chiens de berger sont les auxiliaires des gardiens de troupeaux (bergers) là où ils se trouvent. Au XIXe siècle, des chiens, appelés chiens de charrette, étaient utilisés, notamment en France, en Belgique et aux Pays-Bas, pour tracter la petite charrette des livreurs de lait. En 1936, le Ministère de l'Intérieur français interdit la traction canine (sauf transport de personnes mutilées ou infirmes), mais la pratique subsiste sous une forme marginale jusqu'à 1945[53].
164
+
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+ Ils peuvent être également les auxiliaires fonctionnels et exutoires affectifs de sans-abris[54].
166
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+ Les chiens de races reconnues pour leur résistance et leur endurance peuvent être utilisés comme chien d’attelage, de sauvetage et d’assistance. Ceux dont les capacités, d’attention, d’obéissance et de flair sont appréciées, aident les chasseurs (chien de chasse), les chiens chercheurs de truffes auxiliaires des caveurs (chien truffier), ou encore les forces de police dans la lutte antidrogue (chien de détection) et la recherche de personnes (chiens pisteurs, comme les bergers allemands).
168
+
169
+ Le chien de garde doit être à la fois agressif et obéissant. Certains chiens sont dressés afin d’aider les personnes handicapées, et notamment les personnes non voyantes (chien guide d’aveugle, comme les labradors). Ceux enfin suffisamment curieux, joueurs, complices avec leur maître, peuvent être chien de cirque, chien acteur de cinéma, chien de sport ou de loisirs.
170
+
171
+ Les chiens sont utilisés en temps de guerre, l'exemple le plus connu étant celui des chiens anti-char. Actuellement, l'armée française emploie un certain nombre de chiens militaires. Ils sont des aides très efficaces pour la recherche d'explosifs (des opérations ont été menées pour la recherche de mines antipersonnel, de stupéfiants, pour la détection d'intrus dans les locaux de la défense). Du personnel hautement qualifié forme chaque année des équipes cynégétiques. Le maitre-chien militaire doit instaurer avec son partenaire canin une complicité résistant à toute épreuve dans les pires situations. Il doit maîtriser l'ensemble des techniques permettant de transporter le chien en montagne, comme sur mer (faire du rappel avec son chien, mais également faire des sauts en parachute avec son chien, etc.). Le Berger Belge Malinois est un chien très apprécié pour son tempérament rusé, sa vivacité et sa perspicacité, de même que le berger des Pyrénées.
172
+
173
+ Les chiens, principalement des beagles, sont également utilisés pour la recherche scientifique. En France, cet usage est règlementé par le décret de 1987[55] : la fourniture de chiens pour les laboratoires est légale, comme l'expérimentation animale, pourtant de nombreuses associations s'insurgent contre ces pratiques. Au Canada, les conditions d'expérimentation sont notamment définies par le Conseil canadien de protection des animaux[56]. La zoothérapie fait parfois appel à des chiens pour aider à résoudre des problèmes comportementaux chez l'enfant[57].
174
+
175
+ Dans certaines civilisations, on mange de la viande de chien. Le chow-chow et les chiens nus américains (chien nu mexicain et chien nu du Pérou), en particulier, sont des races sélectionnées spécifiquement comme source de viande. Aussi, certains pays comme la Chine sont le théâtre d'un trafic de chiens, détenus et utilisés dans des circonstances qualifiées d’inhumaines par les associations de défense des animaux, qui s’insurgent contre leurs pratiques. Ainsi dans la région de Yulin (Guangxi), la tradition est de fêter le solstice d'été en consommant de la viande de chien. Les animaux seraient issus des zones urbaines et non d'élevages[58]. Toutefois en avril 2020, la Chine décide d'exclure les chiens et les chats d'une liste officielle des animaux comestibles en raison d'une opposition croissante de la population[59].
176
+
177
+ Le chien est utilisé dans l'alimentation humaine, ou a été utilisé, sur pratiquement toute la planète. Il est cependant culturellement mal vu de consommer du chien en Europe et aux États-Unis ainsi qu'au Canada et à l'Île Maurice depuis quelques décennies. Certains États des États-Unis en interdisent explicitement la consommation. Les populations montagnardes des Monts Mandara consomment régulièrement de la viande canine disponible sur les marchés. La consommation de chiens domestiques est liée à certains rites importants[60].
178
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179
+ En Suisse, il est interdit de commercialiser de la viande de chien, en revanche, aucune loi n'interdit la consommation de viande de chien dans un cadre privé[61].
180
+
181
+ Nombre de chiens par pays[réf. nécessaire] :
182
+
183
+ Auxquels il faut ajouter les chiens errants ou chiens parias, redevenus plus ou moins sauvages par marronnage.
184
+
185
+ La société s'adapte à la présence des chiens au sein des familles et de villes. Ainsi, de nombreuses structures spécialisées ont vu le jour afin de répondre aux besoins des compagnons et de leurs maîtres.
186
+
187
+ Il existe un système de normalisation dans les différents pays du Monde. Il s’agit d’une formalité universelle qui doit être respectée pour le chien de race, pour peu que son maître ait l’intention de l’inscrire à des concours canins officiels.
188
+
189
+ En France, une règle[Laquelle ?] impose que tous les chiens descendant de deux parents inscrits au LOF et de ce fait titulaires du « certificat de naissance et d'inscription provisoire au LOF au titre de la descendance » qui naissent une même année portent des noms commençant par la même lettre. Cette règle a été instaurée pour mettre de l'ordre dans le « Livre des origines français » ou LOF, registre d'état civil canin depuis 1885. Durant longtemps, les propriétaires n'étaient pas contraints de déclarer rapidement leur animal et certains le faisaient même plusieurs années après la naissance. De ce fait, le fichier national était vite devenu un véritable casse-tête lors des consultations puisque les chiens n'étaient pas inscrits dans l'ordre chronologique de la date de leur naissance.
190
+
191
+ En 1926, la Société centrale canine, chargée de tenir à jour le registre « LOF », met en place un premier système de lettrage pour simplifier la consultation. Tous les chiens nés une même année doivent porter dorénavant un nom dont la première lettre est celle choisie pour l'année en cours : « A » en 1926, « B » en 1927, etc. (le « Z » fut exclu). Cependant de 1948 à 1952, de nombreux propriétaires se sont insurgés contre ce système qui leur imposait les lettres « W », « X » ou « Y », car elles offraient trop peu de possibilités de noms, ce qui eut pour conséquence qu'en 1952 un chien sur quatre portait le nom de « Zorro ». Finalement, en 1973, la Société centrale canine supprima définitivement les lettres jugées difficiles « K », « Q », « W », « X » ou « Y », réduisant à vingt l'alphabet des noms canins. Cette année-là, la lettre J a été choisie[64].
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+
193
+ En 2020, la France en est actuellement à la lettre R[65].
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+
195
+ Dans les principaux pays francophones, les chiens nés en 2008 doivent posséder un nom commençant respectivement par les lettres suivantes[66] : la lettre H en Belgique[67] et la lettre U au Québec (Canada)[9]. En Suisse, le nom ne tient pas compte de l’année, mais de la portée dans un élevage donné. Les chiens de la première portée se voient attribuer la lettre A, ceux de la seconde portée la lettre B et ainsi de suite.
196
+
197
+ En France, d'après des statistiques d'assurance, 500 000 personnes sont chaque année victimes de morsures de chien, parmi lesquelles 60 000 nécessiteraient une hospitalisation[68]. De 1990 à 2010, ces attaques ont provoqué 33 décès[69].
198
+
199
+ Aux États-Unis, 4 500 000 personnes sont mordues chaque année[70], avec une moyenne de 31 décès par an[71].
200
+
201
+ Les problèmes liés aux déjections canines peuvent être un défi pour les services de propreté urbaine. Par exemple, la population canine parisienne produit à elle seule 16 tonnes de déjections par jour[72].
202
+
203
+ Des motocrottes ont été créées dans les années 1980 à Paris pour ramasser les déjections canines, en plus d'espaces dédiés. Des campagnes de communication tentent d'avertir les propriétaires des problèmes provoqués par les déjections canines. De nombreuses villes ont mis en place des systèmes de distribution de sacs en plastique pour permettre aux propriétaires de ramasser les déjections de leurs animaux.
204
+
205
+ Certains chiens qui n'ont pas été éduqués à limiter leur aboiement génèrent du bruit qui peut engendrer un trouble anormal du voisinage s'ils aboient de manière répétée. C'est le cas notamment des chiens de garde qui vivent en extérieur. Le fait de rentrer le chien le soir élimine le problème d'aboiements nocturnes. Les chiens qui n'ont pas été habitués à rester seuls peuvent pleurer, voire hurler durant l'absence de leur maître. Le volume sonore étant plus faible qu'un aboiement cette nuisance, essentiellement diurne, est plus fréquente lorsque le chien vit en appartement. En France, les nuisances sonores occasionnées par un chien font encourir à son maître une contravention de 3e classe pouvant aller jusqu’à 450 € [73].
206
+
207
+ Dans les pays développés, la procédure consiste à placer les chiens errants en fourrière, à les identifier par tatouage ou puce RFID, à les vacciner puis à les mettre à l'adoption. Dans ces pays, il est courant d'avoir un chien comme animal de compagnie et chercher un chien dans un refuge est une pratique répandue. Les frais d'adoption payés par les adoptants sont une source de revenus pour les organismes chargés des fourrières animales.
208
+
209
+ De nombreux pays en développement ne disposent en revanche d'aucune infrastructure de régulation des populations canines. De manière générale les chiens y sont plus rarement vaccinés. Dans ces pays, les chiens errants peuvent mordre les humains et contribuent à disséminer la rage ou d'autres infections. À Gurgaon, en Inde environ 50 morsures dues à des chiens errants sont enregistrées chaque jour[74]. Dans ces pays, les chiens errants se regroupent dans les villes et aux abords des villages. Tant que leur nombre reste restreint, ils sont tolérés et même nourris, car ils éloignent les prédateurs des habitations et des animaux d'élevages. Dans les zones plus reculées, les chiens parias, ou redevenus plus ou moins sauvages par marronnage, sont localement source de dégâts dans les troupeaux de moutons.
210
+
211
+ Tout récemment[Quand ?], l’État a profondément modifié l’organisation sous sa tutelle de la tenue des livres généalogiques ou registres zootechniques des races des espèces canines et félines. Les dispositions de l’article L. 653-3 du Code Rural organisant sous la tutelle de l’État la tenue des livres généalogiques ou registres zootechniques des races des espèces équine, asine, bovine, ovine, caprine et porcine ne concernent plus les espèces canines et félines. La LOI no 2011-525 du 17 mai 2011 de « simplification et d'amélioration de la qualité du droit », par son article 33 a exclu de ces dispositions ces deux espèces, privant ainsi de fondement les décrets et arrêtés précisant les conditions d'octroi et de retrait d’agrément des organismes de sélection, ainsi que leurs missions.
212
+
213
+ La situation créée par cette réorganisation peut se résumer par deux conséquences :
214
+
215
+ En Europe, l'identification des carnivores domestiques par puce sous-cutanée électronique ainsi que la vaccination contre la rage sont obligatoires pour passer les frontières[75].
216
+
217
+ En France l'identification et la vaccination contre la rage sont obligatoires pour aller sur certaines îles (dont la Corse) (abrogé arrêté du 14 janvier 2008 abrogeant l’arrêté du 29 novembre 1991 relatif aux conditions et modalités d’introduction des carnivores domestiques en Corse et dans les départements d’outre-mer) ou pour les importations[76]. L'identification sur le territoire français est obligatoire pour tous les chiens de plus de 4 mois et pour tous les chats de plus de 7 mois et nés après le 01/01/12 ainsi que pour toute cession à titre onéreux ou gratuit (Code Rural art.L212.10)[77]. En résumé, la vaccination Rage n'est pas obligatoire sauf lors des sorties du territoire et pour les races dites dangereuses (loi du 6 janvier 1999).
218
+
219
+ Elles sont désignées souvent par la première lettre) : CHLPPi
220
+
221
+ Au Québec, en matière de morsures et d’agression chez le chien, la tendance est la discrimination[78] de certaines races dites puissantes, féroces ou dangereuses (pitbull, berger allemand, husky) parce que leur morsure va causer des dommages physiques et psychologiques chez l’humain. La gueule est plus puissante, le chien plus gros et plus fort, le dommage sera visible. La sociabilisation et l’éducation en bas âge sont un facteur majeur qui influence le comportement du chien, qu’importe sa race[79]. Le chien pourrait représenter un danger pour l’humain s’il a subi un traumatisme (accident d’automobile), s’il est dans une phase post-épileptique (ne reconnaît pas encore son maître), s’il est vieux (sénilité)[80], souffrant (maladies) ou errant.
222
+
223
+ En France, la loi distingue les races ou types de Chiens considérés comme susceptibles d'être dangereux et les autres races de chiens qui doivent respecter des règles moins strictes. Les chiens susceptibles d'être dangereux sont classés par catégorie.
224
+
225
+ Les chiens susceptibles d'être dangereux de première catégorie (chiens d'attaque) sont les chiens de type « pitbull », « boerbull » ou « assimilable Tosa », soit :
226
+
227
+ Les chiens susceptibles d'être dangereux de deuxième catégorie (chiens de garde et de défense) sont :
228
+
229
+ Depuis le 1er janvier 2010, tout propriétaire d'un chien de première ou deuxième catégorie, d'un chien ayant mordu ou bien qui pourrait représenter une menace, doit posséder un permis chien. Il est pour cela impératif de suivre une formation pour être déclaré apte à détenir un chien dit « dangereux ». De plus, le maître soumet son chien à une évaluation comportementale exercée par un vétérinaire agréé. L'examen permet d'évaluer le risque et la dangerosité du chien et les mesures à prendre. Ce contrôle permettra de détecter tout trouble du comportement chez l'animal[81].
230
+
231
+ La divagation est interdite et passible de mise en fourrière (Art. L.211-19-1 du code rural et de la pêche maritime[77]) Si l’animal est identifié, son propriétaire ou détenteur ne peut le reprendre dans un délai de 8 jours qu’après s’être acquitté du paiement des frais de fourrière. Passé ce délai, l’animal peut être euthanasié ou remis à une association de protection des animaux.
232
+ Remarque : en cas d'action de chasse, de garde ou de protection d'un troupeau, le chien n'est pas considéré comme en divagation, mais son propriétaire (ou la personne qui en est responsable) est alors tenu[82]:
233
+
234
+ Dans certains pays, les fourrures du chien et du chat font l'objet d'une demande importante dans les industries de la mode. De nombreuses associations de protection des animaux condamnent cet usage des chats[83].
235
+
236
+ Elle est désormais interdite d'importation et d'exportation en Europe à partir de janvier 2009[84],[85]. Les mesures prises par l'Europe dans ce domaine visent à mettre fin aux abus constatés dans le commerce des fourrures, en particulier en provenance des pays asiatiques, dont l'étiquetage est souvent mensonger (fourrure de chat ou de chien importée sous d'autres désignations, comme fourrure synthétique, par exemple). Ces pratiques seraient en particulier le fait de la Chine, qui se livrerait à l'élevage des chiens et des chats pour faire le commerce de leur fourrure à grande échelle[86].
237
+
238
+ Comme l'a déclaré à cette occasion Markos Kyprianou, commissaire européen à la santé et à la protection des consommateurs :
239
+
240
+ « Le message transmis par les consommateurs européens est on ne peut plus clair. Ils estiment qu'il est inacceptable d'élever des chats et des chiens pour leur fourrure et ils refusent que des produits contenant ces fourrures soient vendus sur le marché européen. L'interdiction à l'échelle communautaire que nous proposons aujourd'hui signifie que les consommateurs auront la certitude de ne pas acheter, par mégarde, des produits contenant de la fourrure de chat et de chien[86]. »
241
+
242
+ D'après des enquêteurs de PETA-Allemagne, qui ont conduit une enquête en Chine du sud, les chiens et les chats feraient l'objet en Chine d'un commerce très important, dans des conditions particulièrement mauvaises[87] :
243
+
244
+ La nouvelle règlementation européenne interdit la mise sur le marché, l'importation dans la Communauté et l'exportation depuis cette dernière de fourrure de chat et de chien et de produits en contenant, à compter du 31 décembre 2008. Elle prend en compte les fraudes à l'étiquetage identifiées de la part de pays tiers en se dotant des moyens de détection nécessaires. Selon le règlement (CE) no 1523/2007 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2007[85] :
245
+
246
+ Il est significatif du contexte de cette affaire que la Communauté précise qu'elle adopte cette règlementation alors même que « le traité ne permet pas à la Communauté de légiférer pour répondre à des préoccupations éthiques »[note 3], et que la Commission donne à cette occasion (23 janvier 2006) communication au Parlement européen et au Conseil, « concernant un plan d'action communautaire pour la protection et le bien-être des animaux au cours de la période 2006-2010 [COM(2006) 13 final - Journal officiel C 49 du 28.02.2006] »[85].
247
+
248
+ La plupart des pays encadrent l'élevage des chiens de compagnie destinés à être mis sur le marché.
249
+
250
+ Le chien tient une place importante dans la mythologie car il est considéré comme un animal psychopompe, c'est-à-dire qu’il guide les âmes jusqu’au royaume des morts. L’on retrouve le symbolisme du loup initiateur et gardien du royaume des morts chez de nombreux peuples : Égyptiens (Anubis le dieu des morts et conducteur d’âmes, à tête de chien ou de chacal), Grecs (Cerbère le chien monstrueux à trois têtes, gardien des Enfers), Sioux (le loup est appelé « chien de dessous-terre » et le coyote « chien qui rit »), Bantous (le chien délivre les messages des morts au sorcier en transe), Mexicains (Xolotl dieu chien jaune qui accompagna le soleil dans son voyage sous la terre pour le protéger durant la nuit).
251
+
252
+ Anubis est le dieu égyptien des morts représenté par une tête de chien. Dans l’Égypte antique, le chien était également l'un des douze animaux sacrés associé aux douze heures du jour et de la nuit[réf. nécessaire].
253
+
254
+ Chez les Celtes, le chien était considéré comme un animal au courage exceptionnel. Qualifier quelqu’un de « chien » dans cette civilisation, était rendre hommage à la bravoure de l’intéressé. Le héros Cúchulainn (chien de Culann) de la mythologie celtique irlandaise en est l’image la plus emblématique[réf. nécessaire].
255
+
256
+ Pour les Chinois, le chien est le onzième des douze animaux qui apparaît dans le zodiaque. Il est dit sensible à tout ce qui touche à l’injustice, intelligent et serviable[réf. nécessaire].
257
+
258
+ Pour les Musulmans, le Chien a un côté obscur qui en fait un être impur, à l’exception du lévrier qui est considéré comme un animal noble[réf. nécessaire].
259
+
260
+ Cette dualité a valu au Chien un certain nombre d’expressions peu flatteuses : « un caractère de chien, un temps de chien, traiter quelqu’un comme un chien, avoir une vie de chien… ». Rares sont les déclinaisons élogieuses telles que « avoir du chien ».
261
+
262
+ L’on trouve également de nombreuses légendes sur le chien ou son ancêtre le loup : les chiens noirs fantômes du folklore britannique, les loups-garous, les fameuses bêtes du Gévaudan, du Nivernais ou de l’Aubrac, le « méchant loup » du Petit Chaperon rouge ou des Trois Petits Cochons. Le chien est également à l’honneur au cinéma et à la télévision (Beethoven, Lassie, Belle et Sebastien, Rintintin, Rex…) ou dans la bande dessinée (Milou, Rantanplan, Bill, Idéfix, Cubitus, Snoopy, etc.). Il n’est pas oublié dans les romans tels que « Le Chien des Baskerville », une aventure de Sherlock Holmes, le détective inventé par Arthur Conan Doyle, « Croc-Blanc » de Jack London, Lassie, chien fidèle de Eric Knight, ou « Cujo » de Stephen King.
263
+
264
+ Le chien est aussi représenté en astronomie depuis Ptolémée, par les constellations du Grand Chien (Canis Major) qui abrite Sirius l’étoile la plus brillante du ciel, celle du Petit Chien (Canis Minor) qui accueille Procyon, l’étoile se levant juste avant Sirius, et la constellation boréale des chiens de chasse (Canes Venatici) dont la création est plus récente[réf. nécessaire].
265
+
266
+ Les aléas de sa domestication expliquent sans doute l'image ambigüe, tantôt positive ou négative, attachée à cet animal. Si les chiens ont très tôt été domestiqués en Europe occidentale par les Grecs, ils sont restés sauvages dans les régions d'Asie occidentale, de même que les chiens parias en Inde. Les chiens sont ainsi plutôt considérés comme de fidèles compagnons par les Chrétiens, tandis que les Hébreux et l'Islam continuaient à mépriser les chiens sauvages ou marrons rôdant en bandes affamées, volontiers charognards, propageant la rage et copulant à la vue des passants[90],[91].
267
+
268
+ Ainsi pour un Arabe, la pire injure serait d'être traité de « chien »[90].
269
+
270
+ Pourtant le Coran fait peu référence au chien, si ce n'est au chien de chasse : il est considéré comme bon de manger la viande d'un animal tué par un chien domestique après avoir prononcé le nom de Dieu[note 4]. De même, le chien y est présenté comme un animal fidèle[note 5] ou présenté comme un réfugié à part entière[note 6] des Dormants de la Caverne, cachés là car ils étaient persécutés pour leur croyance en Dieu.
271
+
272
+ Les Hadiths abordent davantage la question du chien. Selon ces récits, Mahomet aurait dit qu'un homme qui donne à boire à un chien assoiffé sera pardonné de ses péchés, il précise qu'il en va de même pour l'aide apportée à tout autre animal[note 7]. Il aurait également déconseillé aux musulmans de garder dans leurs maisons des chiens appartenant à des races autres que des chiens de chasse, chiens de berger ou chiens de garde pour les terrains (par les terrains il faut comprendre les champs)[note 8].
273
+
274
+ Le Talmud n'approuve pas non plus la détention d'un chien chez soi, où il doit alors être constamment enchaîné. Il est interdit à une veuve de vivre seule avec un chien, de crainte d'être soupçonnée d'avoir des « relations interdites »[90].
275
+
276
+ Dans l'iconographie chrétienne, le chien qui est représenté aux côtés des saints a un rôle positif et actif. Par exemple Saint Wendelin est accompagné d'un chien de berger, tandis qu'on attribue à saint Eustache, saint Hubert et saint Julien l'Hospitalier des chiens de chasse. Dans la peinture dominicaine, les chiens ont pour rôle de mettre en fuite des loups, représentant les hérétiques, qui s’attaquent aux brebis, image des fidèles[92].
277
+
278
+ Dans l'Antiquité grecque, le chien est également utilisé lors d'insultes : ainsi, Agamemnon traite-t-il Achille « d'Homme à l'œil de chien, au cœur de cerf »[93]. Le juron préféré de Socrate est Par le chien, et se rapporte au dieu égyptien Anubis[94].
279
+
280
+ Liste non exhaustive[95],[96] :
281
+
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Canis lupus:
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+ Canis lupus familiaris:
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+ Canis familiaris :
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+ Le monachisme est l'état et le mode de vie de personnes qui ont prononcé des vœux religieux et font partie d’un ordre dont les membres vivent sous une règle commune, séparés du monde, les moines (moniales au féminin). Le mot vient du grec ancien monos qui signifie « solitaire » et plus particulièrement « célibataire ». La première institution connue du monachisme est celle du bouddhisme theravada, il y a vingt-cinq siècles. Dans le bouddhisme, le monachisme est l'un des trois refuges, particulièrement propice à la méditation qui constitue le cœur de la pratique.
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+ Dans le christianisme, selon la tradition, le monachisme apparaît autour de Pacôme le Grand, vers 329 en Égypte, à proximité de Nag Hammadi. Avec la persécution de Dioclétien en 306, nombreux avaient été les Alexandrins à se réfugier dans le désert. Même si elle diffère nettement de la vision chrétienne du monachisme, l'Égypte ancienne connut une tradition de reclus (« katochoi ») autour du temple de Sérapis. La naissance du monachisme chrétien en Égypte se situerait donc dans la continuité d'une tradition locale d'ascèse. Selon Philon d'Alexandrie, les Therapeutae seraient les précurseurs des premiers ordres monastiques chrétiens.
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+ Le monachisme chrétien en tant que tel apparaît en Orient dès le IIIe siècle, en particulier vers 270, avec la retraite d'Antoine le Grand dans le désert égyptien. Son rayonnement attire autour de lui, et malgré lui, de nombreux disciples qui mènent, comme lui une vie érémitique (anachorètes), donc solitaire, ou qui se regroupent en petites communautés (cénobites) que Pacôme le Grand, tout en s'inspirant d'Antoine le Grand, régule de manière méthodique en Haute-Égypte[1]. La règle de Pacôme, codifiée au IVe siècle par Basile de Césarée, influencera tout le monachisme futur. Dès le IVe siècle également, il se développe en Occident notamment sous l'impulsion d'Ambroise de Milan en Italie, de Martin de Tours en Gaule et de Colomban en Irlande, toujours sur le modèle égyptien de Pacôme et selon la spiritualité d'Antoine le Grand. Mais c'est la Règle de saint Benoît, équilibrant vie spirituelle (prière, ascèse, chasteté, pauvreté), travail manuel et culture intellectuelle qui, dès le début du VIe siècle, sert de référence définitive à l'ensemble de la tradition monastique occidentale jusqu'à aujourd'hui.
6
+
7
+ Il existe des religieux des deux sexes, appelés moines et moniales, et les communautés étaient en général séparées. L'ordre monastique particulier qui les régit suit en général une règle, dont les plus anciennes sont la règle de saint Basile (aujourd’hui presque uniquement observée par les moines d'Orient) et la règle de saint Benoît, suivie par plus de 30 000 moines et moniales, particulièrement en Occident[2].
8
+
9
+ La vie monastique, le plus souvent au sein d'un monastère ou d'un couvent, qui peut être une abbaye lorsqu'il est dirigé par un abbé, varie entre formes cénobitiques (en communauté) et érémitisme.
10
+
11
+ Le bouddhisme possède sa propre forme de monachisme.
12
+
13
+ Le terme bhikkhu (littéralement mendiant) ne possède pas d’équivalent à connotation religieuse dans les langues occidentales (le mot « prêtre » ne doit jamais être utilisé étant donné qu'il n'y a pas de sacerdoce bouddhiste); une traduction moins erronée en serait celle de « moine », bien qu'il soit également impropre. Quant au terme « bonze », issu du japonais bozu, il reste largement utilisé, bien que lui aussi inadéquat[réf. nécessaire].
14
+
15
+ Le terme bhikkhu (littéralement « celui qui recueille les aumônes »), féminin bhikkhuni, désigne les membres de la Communauté monastique bouddhique, pleinement ordonnés, vivant uniquement de ce qui est offert et observant les préceptes définissant une vie de renoncement et de simplicité. Ils ne sont pas autorisés à utiliser de l’argent et ne peuvent manger que ce qui est offert.
16
+
17
+ Voici un passage du Coran concernant le monachisme : (sourate 57, verset 27)
18
+
19
+ « 27. Ensuite, sur leurs traces, Nous avons fait suivre Nos (autres) messagers, et Nous les avons fait suivre de Jésus fils de Marie et lui avons apporté l'évangile, et avons mis dans les coeurs de ceux qui le suivirent douceur et miséricorde. Et le monachisme qu'ils inventèrent, Nous ne le leur avons nullement prescrit, (Ils devaient) seulement rechercher l'agrément d'Allah. Mais ils ne l'observèrent pas (ce monachisme) comme il se devait. Nous avons alors donné leur récompense à ceux d'entre eux qui crurent. Mais beaucoup d'entre eux (furent des) pervers. »
20
+
21
+ Ainsi le Coran affirme que Dieu n'a jamais prescrit aux chrétiens le monachisme qu'ils inventèrent. En islam, il n'existe pas de monachisme. Et le prophète de l'islam, dans un célèbre hadith[Lequel ?], a mis un point d'honneur à préciser que quiconque pratique le monachisme n'est pas des siens. Quant au courant soufiste en soi, rien n'y évoque le monachisme tel qu'il s'est développé dans le christianisme occidental et oriental.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Principauté de Monaco
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+ Principatu de Mu̍negu
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+
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+ 43° 43′ 50″ N, 7° 25′ 31″ E (données prises au niveau du Musée océanographique)
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+
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+ UTC + 1 : (CET) ;
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+ Monaco, en forme longue la principauté de Monaco, en monégasque Principatu de Mu̍negu (en occitan Principat de Mónegue), est un État d'Europe de l'Ouest, ainsi qu'une commune du même nom occupant la même superficie que l'État lui-même (ce qui en fait une cité-État). La principauté de Monaco est un État enserré dans le territoire de la République française[4]. Elle est située au bord de la mer Méditerranée, le long de la Côte d'Azur, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Nice, et à 8,1 km de Menton, ville frontalière avec l'Italie. Entourée par les villes françaises de Cap-d'Ail, Beausoleil, Roquebrune-Cap-Martin et La Turbie, la principauté dispose d'un accès direct à la mer et d'eaux territoriales rejoignant les eaux internationales ; elle n'est donc pas un territoire enclavé à proprement parler.
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+ Initialement territoire de la république de Gênes, dont les Grimaldi étaient une des familles patriciennes, relativement autonome depuis 1297, elle est entourée par la France depuis 1861 et est devenue une monarchie constitutionnelle en 1911. Depuis 2005 le prince souverain est Albert II de Monaco, de la dynastie Grimaldi qui, si l'on s'en tient à la traditionnelle définition agnatique de la maison régnante, est l'une des plus anciennes dynasties régnantes du monde (la principauté de Monaco est passée à la famille de Goyon de Matignon en 1731 puis à la famille de Polignac en 1949).
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+ Cet État occupe actuellement 2,02 km2[5], pour partie gagnés sur la mer ; le pays est ainsi le deuxième plus petit État indépendant du monde (le premier étant le Vatican). Lors du dernier recensement de 2020, Monaco comptait 38 100 habitants[6]. Ce chiffre total est révisé en fin de chaque année par estimation sur un recensement partiel, et des données relatives aux immigrations et des acquisitions de nationalité. Avec 19 009 habitants au km2, et une urbanisation qui couvre presque toute sa superficie, c'est le pays le plus densément peuplé au monde.
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+ La principauté bénéficie d'un climat méditerranéen particulièrement clément et dispose de nombreuses installations hôtelières de luxe. Le Grand Prix de Formule 1 de Monaco s'y déroule chaque année. Le casino de Monte-Carlo, le musée océanographique et le Palais princier attirent tout au long de l'année de nombreux touristes.
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+ Monaco a pour religion d'État le catholicisme. Sa langue officielle est le français et sa monnaie est l'euro, bien que le pays ne fasse pas partie de l'Union européenne.
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+ Les premières traces de vie à Monaco remontent à environ 300 000 ans av. J.-C.. La protection qu'apportent le rocher de Monaco ainsi que le port naturel et abrité ont attiré de nombreuses peuplades : Ligures, Phéniciens, Grecs, Romains, Sarrasins. L'histoire moderne de Monaco a fortement été marquée par la famille Grimaldi qui règne presque sans discontinuité sur la principauté depuis le XIIIe siècle.
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+ Le territoire correspondant à Monaco a été occupé par les premiers habitants de la région à partir de la fin du Paléolithique inférieur, il y a environ 300 000 ans. Des ossements d'animaux ayant servi de nourriture à ces hommes préhistoriques ont été retrouvés dans la grotte de l'Observatoire, située dans le Jardin exotique[7]. Des fouilles ont également révélé la présence d'un bassin dans la grotte de l'Observatoire et dans la grotte du Prince[8]. La présence humaine est attestée au Paléolithique moyen (- 50 000 ans) et au Paléolithique supérieur (à partir de - 30 000 ans). Les premières œuvres d'art (gravures, sculptures de Vénus paléolithiques, etc.) apparaissent durant cette période. Les sépultures, individuelles ou collectives, deviennent de plus en plus nombreuses. Le site voisin des Balzi Rossi à Grimaldi en a livré plusieurs, notamment une sépulture double contenant une femme et un adolescent.
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+ D'après l'historien Diodore de Sicile et le géographe Strabon, les premiers habitants sédentaires étaient des Ligures, alors présents sur les côtes de la Provence et la riviera italienne. Cependant, l'ancienne langue ligure n'était apparentée ni au dialecte italien parlé aujourd'hui par les habitants de Ligurie, ni au monégasque moderne, et son appartenance aux langues indo-européennes est discutée[9]. L'avancée de terre à Monaco a pu être l'ouverture maritime tribus ligures vivant en hauteur à l'intérieur des terres.
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+ Les Phocéens de Marseille (alors Massalia) ont fondé l'escale de Monoïkos (« un terroir » en grec) au VIe siècle av. J.-C. à l'endroit où se trouve maintenant Monaco. Monoïkos était associée à Hercule, adoré sous le nom Hercules Monœcus[10]. D'après les Travaux d'Hercule mais également selon Diodore de Sicile et Strabon, les Grecs et les Ligures ont rapporté qu'Hercule était passé par la région. Avant d'être annexé par les Massaliotes, Monoïkos a pu être un comptoir phénicien comptant un temple consacré à Melkart, dieu qui a généralement été assimilé à Hercule / Héraclès[11].
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+ Après la guerre des Gaules, Monœcus, où Jules César s'est arrêté en se rendant en Grèce, est passé sous contrôle romain au sein de la province de Gaule narbonnaise. Dans L'Énéide (VI, 830), le poète Virgile mentionnait déjà le rocher de Monaco. Le grammairien Maurus Servius Honoratus affirme que le terme Monaco dérive de cette origine : « dictus autem Monœcus vel quod pulsis omnibus illic solus habitavit » (« Hercule a écarté tout le monde et vivait là seul ») et « vel quod in eius templo numquam aliquis deorum simul colitur » (« dans son temple, nul autre dieu n’est vénéré au même instant »). Le nom du port de Monaco est également mentionné dans L'Histoire naturelle de Pline l'Ancien (III.V[12]) et dans les Historiæ de Tacite (III.XLII) lorsque Valens, soutien de Vitellius, a été forcé d'y faire escale « Fabius Valens e sinu Pisano segnitia maris aut adversante vento portum Herculis Monœci depellitur » (« Fabius Valens, à la sortie du golfe de Pise, fut, par une mer calme ou un vent contraire, forcé [de faire relâche] au port d'Hercules Monœcus »).
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+ Monaco, alors turbiasque, est resté sous domination romaine jusqu'à l'effondrement de l'Empire romain d'Occident en 476. L'endroit a ensuite été occupé et ravagé par les Sarrasins et diverses tribus barbares. Alors que Monaco était pratiquement dépeuplé, les Sarrasins en furent expulsés en 975 et au XIe siècle, l'endroit était de nouveau peuplé par des Ligures (cette fois, il faut comprendre des populations parlant une langue romane du Nord de l'Italie).
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+ En 1191, l'empereur romain germanique Henri VI a concédé la souveraineté de quelques ares du quartier de la Condamine et le rocher qui appartenaient à la seigneurie de La Turbie à Gênes : le futur Monaco. Le 10 juin 1215, un détachement de gibelins mené par Foulques de Castello[13] a commencé la construction d'une forteresse sur le rocher de Monaco. Cette date marque le début de l'histoire moderne de la principauté de Monaco.
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+ Les gibelins construisirent leur forteresse pour en faire une position stratégique militaire et un moyen de contrôler la région, ils établirent également des habitations à la base du Rocher afin d'appuyer les garnisons. Pour attirer les habitants de Gênes et des villes environnantes, ils offrirent des terres et exonérèrent de taxes les nouveaux arrivants.
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+ Monaco est gouverné par la dynastie des Grimaldi depuis une légende[14] sur le fondateur François Grimaldi, dit Malizia [15](François la Malice) : selon cette légende[16], dans la nuit du 8 au 9 janvier 1297, François Grimaldi déguisé en moine franciscain (par coïncidence, « monaco » veut dire moine en italien[17]) pénétra avec un de ses compagnons (lui aussi vêtu d'une bure de moine) dans la forteresse sans attirer la méfiance, pouvant ainsi ouvrir à ses soldats qui s'en emparèrent facilement (d'où le surnom « le rusé » de François). On trouve les traces de cette origine sur les armoiries de la principauté qui comportent deux moines tenant une épée.
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+ Le 10 avril 1301, le cousin de François, Rainier Ier de Monaco, dut quitter la forteresse alors reprise par les Génois. Charles II d'Anjou lui donna en compensation les châteaux de Villeneuve, de Vence et de Cagnes, les Grimaldi s'exilant en Provence[18].
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+ L'autorité des Grimaldi fut définitivement reconnue en 1314 (date à laquelle Charles Grimaldi porte le titre de seigneur de Monaco même s'il n'y règne qu'à partir de 1331[19]), et s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui à la seule exception de la période de 1793-1814 pendant laquelle Monaco fut intégrée à la France, sous le nom de Fort-Hercule. En 1346 les Grimaldi acquièrent la seigneurie de Menton et en 1355 celle de Roquebrune. Ces seigneuries, avec celle de Monaco, constitueront le territoire de la principauté de 1633 à 1861.
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+ Dans le contexte des luttes incessantes entre Milanais et Génois, mais aussi en raison de la nécessité de trouver une protection auprès de la maison de Savoie qui possédait le comté de Nice depuis 1388, Lambert, souverain de Monaco du 16 mars 1458 à mars 1494, inféoda les seigneuries de Menton et de Roquebrune au duc de Savoie. Cette décision dictée par les nécessités du moment sera lourde de conséquences pour la future principauté lors des événements de 1848 et 1860. Cette garantie ne paraissant pas la plus sûre pour sa seigneurie, Lambert va tenter un rapprochement avec la France du roi Louis XI. Cette politique va aboutir à un traité signé le 25 février 1489 par le roi Charles VIII qui garantit la protection du roi de France et reconnaît à Lambert la pleine souveraineté sur ses possessions de Monaco, Menton et Roquebrune. Lambert est le seigneur qui a su se garantir contre les visées des Génois, mais aussi celles très pressantes des ducs de Milan, en se plaçant à la fois sous la protection du royaume de France mais aussi de ses voisins directs, sous protection des États de Savoie vassaux du Saint-Empire romain germanique en 1489.
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+ Monaco obtient officiellement son indépendance du Saint-Empire romain germanique tout en devenant un protectorat espagnol en 1524. En tant qu'empereur du Saint-Empire, Charles Quint reconnut la souveraineté de Monaco, tout en lui accordant sa protection en tant que roi catholique espagnol. Charles Quint en signe d'amitié pour son nouvel allié fit un bref séjour à Monaco du 5 au 9 août 1529 en se rendant en Italie pour recevoir des mains du pape la couronne d'empereur des Romains[2].
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+ Le 14 septembre 1641, le traité de Péronne est signé entre le roi de France Louis XIII et Honoré II de Monaco[20],[21]. Ce traité, qui comporte 14 articles, met fin au protectorat espagnol et replace la principauté de Monaco dans la mouvance française. En compensation de la confiscation de ses biens en pays espagnol Louis XIII octroie à Honoré II les fiefs du Valentinois, de Carladès, des Baux, de Saint-Rémy.
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+ Le 14 février 1793, la Convention nationale décréta que « la ci-devant principauté de Monaco est réunie au territoire de la République (française), et fait partie du département des Alpes-Maritimes ».
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+ Sous le Consulat, la loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), loi « concernant la division du territoire de la République et l'administration[22] », érigea Monaco en chef-lieu du deuxième arrondissement du département des Alpes-Maritimes, comprenant les cantons de Monaco, Menton, Perinaldo, Briga et Sospello.
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+ La ville est ensuite placée sous protectorat du royaume de Sardaigne par le congrès de Vienne jusqu'en 1860. Enfin, en 1861, un traité franco-monégasque assure la souveraineté de Monaco.
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+ En 1847, la principauté de Monaco occupait une superficie de 24,5 km2 et comprenait trois communes : Monaco (1 250 habitants), Roquebrune (850 habitants) et Menton (4 900 habitants). La partie la plus vaste et la plus riche de la principauté était la plaine mentonnaise, avec ses cultures d'agrumes et d'oliviers, le commerce extérieur reposant essentiellement sur les exportations d'huile et de citrons de Menton[23]. À la suite d'une taxe sur les agrumes que le prince Florestan Ier voulait imposer et aux révolutions de 1848, Menton et Roquebrune proclamèrent la déchéance des Grimaldi et se déclarèrent « villes libres » sous la protection du royaume de Sardaigne. Marqué par ces révoltes contre l'impôt et afin de pallier le manque de ressources financières aggravé par la perte de Menton et Roquebrune, le prince Charles III, successeur de Florestan Ier, eut l'idée, sur les conseils de sa mère Caroline Gibert, d'autoriser, en 1856, la création de maisons de jeux et de casino sur le territoire monégasque (interdits dans les pays voisins), afin de permettre à la principauté, en s'enrichissant, de se développer rapidement mais le premier casino ouvert en 1857 ferma rapidement, faute de clients. En 1860, Menton et Roquebrune votèrent leur rattachement à la France, qui fut entériné par le traité franco-monégasque de 1861 qui prévoyait une dotation de la France pour la principauté de quatre millions de francs or. La surface de la principauté fut ainsi réduite de plus de 90 %, ce qui entraîna la perte de ses principaux revenus agricoles[24].
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+ En 1863, Charles III fit rouvrir le casino et accorda le privilège de l'exploiter à l'homme d'affaires François Blanc, lui offrant la présidence de la Société des bains de mer qu'il venait de créer. Charles III interdit aux sujets monégasques de jouer dans ce casino, loi toujours en vigueur. En 1866, le quartier des Spélugues (où se trouvait le casino) prit le nom de Monte-Carlo en hommage au prince souverain. Enfin, en 1869, la principauté pouvant suffire à ses besoins, Charles III supprima les impôts personnels, fonciers et mobiliers, ce qui entraîna une intense activité de construction. Dès lors, ce paradis fiscal et son climat méditerranéen attirèrent le gotha international dont la venue fut favorisée par le développement de la ligne de chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, de l'hôtellerie haut de gamme (tel l'hôtel de Paris Monte-Carlo) et la présence de cocottes (la Belle Otero, Émilienne d'Alençon, Liane de Pougy) pour ces messieurs[25].
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+ Le prince de Monaco disposait des pleins pouvoirs (monarchie absolue) jusqu'à la Révolution monégasque qui éclate en 1910 et l'octroi de la constitution de 1911, qui fait du pays une monarchie constitutionnelle. En juillet 1918, un traité d'amitié protectrice[26], accordant une protection limitée de la principauté par la France est signé entre les deux pays. Le traité fait partie du traité de Versailles et établit que le petit État, devenu une sorte de protectorat, devra s'aligner sur les intérêts politiques, militaires et économiques de la France. Cela évite que si l'unique héritier direct, Louis de Monaco, meurt (il est à l'époque engagé dans la Première Guerre mondiale), le trône ne tombe dans les mains d'un duc allemand, Guillaume d'Urach : le traité prévoit ainsi que pour être prince de Monaco, il faut être français ou monégasque. Louis de Monaco « adopte » en 1919 sa fille naturelle Charlotte de Monaco pour la rendre dynaste. Ce sont des descendants de Charlotte de Monaco qui règnent à Monaco depuis 1949[27]. Ce traité d'amitié fut complété par la convention du 28 juillet 1930, relative à la coopération administrative entre la République française et la principauté de Monaco. Cet accord, sous couvert de réciprocité et de collaboration, réservait les hauts postes gouvernementaux et administratifs monégasques à des ressortissants français[28].
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+ L'arrivée des troupes italiennes autour de Monaco en juin 1940 inquiète le prince Louis II à titre personnel. Il craint une annexion et une destitution. Il se rapproche du gouvernement de la France, le régime de Vichy. C'est donc à Pierre Laval et au maréchal Pétain, qui a reçu les pleins pouvoirs de l'Assemblée nationale le 10 juillet 1940 — et dont il a embauché l'ancien aide de camp — qu'il demande, avec succès, assistance. Le prince Louis II fait passer de son propre chef, sans contrainte ni de l'Allemagne nazie ni du régime pétainiste, des lois antisémites visant au recensement des juifs. Monaco est occupée par les Italiens en novembre 1942.
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+ Vis-à-vis de l'Allemagne, la principauté de Monaco exercera envers le Troisième Reich ce qui sera nommé plus tard une étrange neutralité. Des liens financiers avec les nazis existaient depuis 1936, quand le ministre des Finances allemand Hjalmar Schacht avait rendu visite au prince pour mettre en place un montage financier à partir de banques allemandes. L'intérêt à avoir des liens financiers était mutuel. La prospérité et l'indépendance de la principauté en profitaient. Le Reich diversifiait ses interfaces de financement. Par la Suisse et par Monaco, l'Allemagne nazie a réussi à contourner les embargos imposés par les Alliés. Le 25 juin 1943, Louis II offre un banquet au consul d'Allemagne ; il nomme le docteur Bernhard Bodenstein, un membre du Parti nazi, consul de Monaco à Berlin. L'occupation allemande commence en septembre 1943, en remplacement des Italiens. Des Allemands prennent des participations dans la Société des bains de mer (SBM).
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+ La principauté de Monaco participe à la politique de déportation de 76 juifs étrangers menée par l'Allemagne nazie, la police monégasque arrêtant notamment les Juifs venus se réfugier en Principauté[29]. Des projets d'implantations militaires sont élaborés, notamment une station de détection de sous-marins, et un atelier torpilles. Quelques rares blockhaus sont construits, mais la présence allemande est relativement discrète. Ce qui permet au Prince, à l'arrivée des Américains, de se proclamer « neutre ». Le général Frederick le rencontre, et admet le principe. Les troupes américaines sont interdites d'accès à Monaco. Quelques rares spécialistes sont néanmoins admis, et l'un d'eux note : « Monaco était neutre. J'y ai fait un bref passage. C'était étrange, de circuler et de voir des officiers allemands dans les rues, tout autant que de rares officiers anglais et américains[30]. »
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+ Le 28 septembre 1944, le prince héréditaire Rainier s'engage dans l'armée française au 7e régiment de tirailleurs algériens des troupes d'Afrique française et prend part aux opérations de la campagne d'Alsace. Il est décoré de la croix de guerre 1939 – 1945 et de la Bronze Star américaine. En 1947, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire.
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+ Le prince Rainier III accède au trône après la mort de son grand-père le prince Louis II (le stade de l'AS Monaco porte d'ailleurs son nom), en 1949. Souhaitant une souveraineté totale pour sa principauté, il se rapproche des États-Unis, veut que le traité de 1918 soit réaménagé et que la convention de 1930, qui octroie à la France des prérogatives considérables dans la gestion des affaires monégasques, soit renégociée, ce qui provoque des tensions avec le gouvernement français[31].
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+ 1962 est une année chargée : sur fond du référendum sur l'élection au suffrage universel du président de la République française, proposé par le général de Gaulle, une crise politique et financière oppose Monaco à la France durant l'automne. Le contrôle de l'État français sur la radio et la télévision est gêné par l'Ordonnance Images et Sons proclamée le 14 janvier 1962 par le prince Rainier III, permettant à Radio Monte-Carlo (RMC) et Télé Monte-Carlo (TMC) d'échapper à leur contrôle financier indirect par l'État français, effectif depuis 1955[32]. En effet, l'ordonnance offrait aux fonds d'investissement monégasques la possibilité de reprendre le contrôle de leurs deux moyens d'information, dont la couverture régionale, limitée, pouvait cependant permettre de véhiculer des idées différentes de celles de l'ORTF. Dans la nuit du 23 au 24 janvier, Rainier congédie brutalement le ministre d'État de Monaco, Émile Pelletier, alors que ce dernier était venu lui demander le retrait de cette mesure unilatérale. Le 25 janvier, Rainier abroge cette ordonnance mais le gouvernement français se saisit de l'incident de ce limogeage pour entamer une épreuve de force avec la principauté, le véritable contentieux n'étant pas cette ordonnance mais son statut fiscal régi par la convention du 23 décembre 1951 (convention de voisinage et d'assistance administrative mutuelle en matière douanière et fiscale)[33].
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+ La France rompt le 3 avril les négociations commencées le 23 mars relatives à l'imposition fiscale et lève tous les intérêts de la principauté. Le délai de préavis de six mois pour la caducité de la convention de 1951 qui court du 12 avril 1962 vient à expiration le 11 octobre, aussi dans la nuit du 12 au 13 octobre 1962, la France décide d'un « blocus de Monaco » et envoie une escouade de douaniers[32] : l'union frontalière est rompue et les entrées à Monaco sont contrôlées par des douaniers ; l'affranchissement du courrier est revu à la hausse alors que les privilèges pour les Français habitant Monaco sont réduits à néant. Finalement, les négociations reprennent et permettent la rédaction et l'adoption le 17 décembre 1962 d'une nouvelle constitution pour la principauté[32], abolissant la peine de mort, autorisant le vote des femmes et mettant en place une cour suprême garantissant les libertés fondamentales. Des conventions (de voisinage, fiscale, douanière, postale, téléphonique, pharmaceutique…) sont signées en bloc le 18 mai 1963 : Monaco récupère l'ensemble de ses privilèges, ainsi qu'un renforcement de sa souveraineté, et ce malgré de très importantes concessions surtout d'ordre fiscal concernant les revenus des sociétés du Rocher (impôt sur les bénéfices pour les sociétés qui réalisent plus de 25 % de leur chiffre d'affaires hors de Monaco), les opérations financières monégasques et l'imposition des Français vivant dans la principauté, sauf s'ils peuvent justifier de cinq ans de résidence[32]. Le film Grace de Monaco d'Olivier Dahan (2014) se concentre sur cette crise.
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+ En 1982, la principauté est endeuillée par la mort soudaine de la princesse Grace de Monaco, épouse de Rainier III et mère de l'actuel prince de Monaco (Albert II), victime d'un accident sur la D37 (qui relie La Turbie à cap d'Ail). Sa fille Stéphanie de Monaco survit à cet accident.
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+ En 1993, Monaco devient officiellement membre des Nations unies.
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+ En 2002, un traité destiné à adapter et à confirmer les rapports d'amitié et de coopération entre la France et Monaco fut signé (24 octobre 2002). Ce traité permet une plus grande autonomie à l'exécutif monégasque (signé par Dominique de Villepin).
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+ En 2004, la principauté de Monaco rejoint le Conseil de l'Europe après de nombreuses tractations et une modification de la loi électorale rendant systématique une représentation de l'opposition au Conseil national par un mode de scrutin ayant une composante proportionnelle.
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+ Le 8 novembre 2005 fut signé un nouveau traité destiné à adapter et à approfondir la coopération administrative entre la république française et la principauté de Monaco.
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+ À la mort du prince Rainier III, survenue le 6 avril 2005, c'est son fils Albert II (né en 1958), jusque-là prince héréditaire et marquis des Baux, qui devient prince souverain. Les cérémonies marquant son avènement se sont déroulées le 12 juillet 2005, celles de son intronisation officielle le 19 novembre 2005.
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+ Le 10 décembre 2014, le nouveau prince héréditaire Jacques et sa sœur jumelle Gabriella naissent.
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+ Pour conserver cette indépendance de facto, obtenue le 8 janvier 1297 de la république de Gênes inféodée au Saint-Empire romain germanique, Monaco va se placer successivement sous protectorat franco-savoyard le 24 février 1489, sous protectorat espagnol le 5 novembre 1524 (indépendance officielle), de nouveau sous protectorat français le 14 septembre 1641, sous protectorat sarde à la suite du congrès de Vienne de 1815, avant de se placer sous la protection de la France en 1860 jusqu'à nos jours. Le 5 novembre 1524 marque également la reconnaissance de l'indépendance de jure par le Saint-Empire romain germanique[2].
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+ Le nom officiel de Monaco est « principauté de Monaco ». Le nom de Monaco dériverait du toponyme Mónoikos (Μόνοικος, en grec) et le nom de Monaco est déjà mentionné chez Hécatée de Milet, historien et géographe grec du VIe siècle av. J.-C., qui évoque « Μόνοικος, πόλις Λιγυστική, Mónoikos, pólis Ligustikḗ » (Monaco, cité ligure) dans sa Périégèse, Monœci au Ier siècle[34]. Il existe plusieurs hypothèses, associées aux Grecs et aux Ligures, pour expliquer l'origine de Mónoikos.
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+ L'origine de ce terme remonterait à l'époque où Monaco était sous domination ligure. La région de Monaco est en effet habitée depuis 300 000 ans av. J.-C. environ, mais les premières tribus ligures s'y installèrent vers 2000 av. J.-C[35]. La tribu ligure présente sur le rocher au Ve siècle av. J.-C., aurait pu être à l'origine du nom de la ville[36].
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+ Il existe également une autre origine pour le terme Mónoikos qui remonterait aux temps où Monaco était un comptoir phénicien[37]. Partout où les Phéniciens se rendaient, ils élevaient des chapelles à leurs divinités, dont le dieu Melkart, associé à Hercule ou Héraclès par les Romains ou les Grecs[38]. Tout au long de l'Antiquité, le port de Monaco fut associé à Hercule[39] (Héraclès en grec), souvent désigné sous le nom d'Héraclès Monoïkos (Ἡρακλῆς Μόνοικος), signifiant « Héraclès solitaire » ou « Héraclès seul dans sa maison (Héraclès possédant un temple unique) ». Ce port fut également appelé Portus Herculis Monœci en latin[40]. Le port moderne de Monaco s'appelle d'ailleurs Port Hercule[41]. Cependant, ce toponyme Μόνοικος est peut-être intraduisible, et n'a pas signification absolument certaine en grec : l'historien et archéologue Fernand Benoit y reconnaît un vocable ethnique de tribu, hellénisé sous la forme Μονοίκιος[42].
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97
+ La principauté se nomme Múnegu [ˈmunegu] en monégasque, dialecte ligure, et Mónegue [ˈmuneɣe] en occitan, qui représentent les deux langues autochtones de la cité ; en italien elle est appelée Monaco [ˈmɔnako]. En français, les formes « Mourgues » et « Monègue »[43], francisation du nom occitan (vivaro-alpin), ont été utilisées par le passé, avant que le nom italien ne s'impose (mais avec la prononciation différente [mɔnaˈko]). Cependant, le français continue d'utiliser le gentilé monégasque, basé sur sa forme occitane correspondante, monegasc.
98
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+ Sainte Dévote patronne de Monaco.
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+ Saint Georges, saint patron de la sûreté de Monaco.
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+ Statue de Saint Nicolas Monaco.
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+ Ministère d'état.
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+ La poste.
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+ Emplacement des anciens moulins.
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111
+ Monaco est une principauté située le long de la mer Méditerranée, sur la Côte d'Azur, à mi-chemin entre Nice et la frontière italienne.
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+ Monaco est le deuxième plus petit État indépendant au monde, après le Vatican. Son territoire s'étend sur une bande de terre de 4 100 m le long de la mer Méditerranée et sa largeur varie de 350 m à 1 050 m, pour une superficie totale de 202 hectares (2 km2). L'altitude maximale de 164 m est atteinte sur un des flancs du mont Agel, qui culmine à 1 150 m. La place du Palais se trouve à 62 m.
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115
+ La principauté compte 5 469 m de frontière avec la France (dont :1 341 m avec Cap-d'Ail, 390 m avec La Turbie, 3 274 m avec la commune de Beausoleil et 464 m avec Roquebrune-Cap-Martin), ainsi que 3 829 m de côte (port et plage)[44]. Au cours des dernières années, des grands travaux ont permis à Monaco de s'étendre de près de 40 hectares, principalement gagnés sur la mer par le biais de remblais. Les tout premiers travaux de remblaiement ont commencé en 1865 pour créer la voie ferrée, suivie quelques années après par la création du premier quartier industriel de Fontvieille, qui a permis de gagner 5,5 hectares sur la mer. Le fond du port de Monaco a ensuite été comblé et, dans les années 1960, le Grimaldi Forum ainsi que le Larvotto ont été construits[45]. En 1965, sur une initiative du prince Rainier III et afin de diversifier les activités de la ville, la construction du quartier de Fontvieille a permis la création de 220 000 m2 de nouveaux terrains constructibles supplémentaires ainsi que d'un nouveau port. Ce quartier accueille entre autres le stade Louis-II ainsi qu'une grande surface et un centre commercial[46]. L'extension du port de Monaco s'est également faite vers la mer.
116
+
117
+ La construction d'une digue semi-flottante de 352 m de long pour un poids total de 163 000 tonnes en 2003 a permis l'implantation de 360 places de parking, 25 000 m2 de stockage, 2 gares maritimes ainsi que des locaux administratifs et commerciaux[47]. Le terre-plein artificiel auquel la digue est reliée a permis de gagner un hectare de terrain et a vu la création d'un parc immobilier de 15 000 m2[48]. En 2006, Albert II de Monaco avait officiellement lancé un appel d'offres pour projet d'extension en mer permettant à terme de gagner 10 nouveaux hectares sur la mer. Ce projet, estimé à 8 milliards d'euros, aurait permis la construction de 275 000 m2 de plancher[49] et aurait dû s'étaler jusqu'en 2023, les premiers bâtiments livrés en 2014[45]. Il fut cependant abandonné en 2008, pour raison officiellement écologique mais aussi économique, dans un contexte de crise financière internationale[50]. Lui fut préféré un projet, plus modeste, mais marquant le retour de la construction en hauteur : la construction d'une double tour de 49 étages, la tour Odéon.
118
+
119
+ Monaco est divisée en neuf quartiers et secteurs regroupés en quatre quartiers traditionnels correspondant aux anciennes communes ; chaque secteur est lui-même divisé en ilots (aussi appelés districts).
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+ Un nouveau quartier de 6 hectares, Le Portier, est en construction sur la mer et sa livraison finale est prévue en 2025.
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+ Monaco et le Département des Alpes Maritimes sont situés sur une zone de sismicité moyenne (niveau II)[51],[52].
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125
+ Le climat de Monaco est de type méditerranéen et subtropical humide avec des hivers doux et humides et des étés chauds avec énormément de soleil. La température moyenne au XXe siècle, sur plus de 75 ans d'observation est de 16,3 °C. La température moyenne varie de 10,2 °C en janvier à 23,7 °C en août. Les températures ne sont jamais trop élevées l'après-midi, grâce au vent marin. En revanche, les nuits peuvent être très chaudes et humides (+20 °C) en été à cause de la température élevée de la mer (jusqu'à 26 °C en août). L'ensoleillement annuel moyen est d'environ 2 500-2 600 heures et le nombre de jours de pluie est faible à très faible : 62 par an.
126
+
127
+ La neige et le gel sont extrêmement rares, à raison d'une ou deux fois par décennie au bord du littoral.
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131
+ Lors du recensement effectué en 2016, la principauté de Monaco comptait 37 308 habitants. Une des particularités de Monaco est d'avoir un nombre de nationaux en minorité dans leur propre État. Les Monégasques, au nombre de 8 378, représentent 22,45 % de la population. La communauté la plus importante est celle des Français avec 24,89 % de la population (9 286 habitants, seuls payants des impôts directs à la France) suivie des Italiens avec 21,9 % (8 172 habitants) et des Britanniques avec 7,5 % (2 795 habitants). Les 23 % restants se partagent entre 140 autres nationalités.
132
+
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+ Au 31 décembre 2019, la population de nationalité monégasque est de 9 486 personnes[54].
134
+
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+ Les premières traces de peuplement à Monaco datent du Paléolithique inférieur et sont attestées par la découverte d'ossements d'hommes semblables à l'homme de Néandertal dans les grottes de l'Observatoire, au-dessous de la Tête-de-Chien, rocher dominant la principauté. Des squelettes d'hommes apparentés à l'homme de Cro-Magnon ont également été retrouvés. Les avantages offerts par le port naturel de Monaco ont ensuite attiré de nombreuses populations de tout le bassin méditerranéen, mais également d'Orient et d'Europe du Nord. Les données chiffrées fiables concernant la population ne remontent qu'au XVIIIe siècle et concernent principalement le rocher de Monaco. Les historiens évaluent à un millier le nombre de personnes habitant ce petit territoire, dont 500 à 600 habitants autochtones. Lors du traité du 2 février 1867 fixant le territoire de Monaco, la population était de 1 200. Elle était de 22 297 au recensement de 1961[55] et de 31 109 en 2008.
136
+
137
+ La nationalité monégasque s'obtient par décision souveraine du prince. Les critères d'admission (nécessaires mais non suffisants, la décision appartenant au prince) sont, notamment, d'être résident depuis dix ans (après l'âge de 18 ans) et de renoncer à sa nationalité antérieure. En 2010, seules sept demandes sur 400 ont abouti[56].
138
+
139
+ En 1988, Monaco comptait 33 000 habitants, dont 17 400 parlaient français, 5 100 ligure (en fait sa variété monégasque) et 4 500 occitan[57]. Du fait de la diversité de la population, l'italien et l'anglais sont aussi communément compris et parlés.
140
+
141
+ D'après la Constitution de Monaco de 1962, seul le français est langue officielle[58] et à ce titre, tous les documents officiels des institutions politiques et judiciaires sont publiés dans cette langue. C'est également la langue dominante de la principauté, parlée par environ 79 % de la population, selon l'OIF. Toutefois l'hymne national est chanté dans sa version en langue monégasque : « C'est enfin le poète monégasque Louis Notari (1879 – 1961) qui écrivit en 1931 une version en langue monégasque. Elle suit mot à mot le rythme musical et reprend le trio. Ce texte, rédigé dans l'élégante simplicité de l'idiome local est maintenant définitivement adopté et chanté dans diverses manifestations[59]. »
142
+
143
+ Monaco est un État membre de l'Organisation internationale de la Francophonie depuis 1970[60].
144
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145
+ Le 21 novembre 2012 Monaco a signé avec l'Organisation internationale de la Francophonie un accord visant à renforcer les relations entre les deux parties de même qu'à établir un cadre structurel de collaboration dans plusieurs secteurs dont l'éducation et l'environnement[61].
146
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+ La principauté a participé à sept éditions des Jeux de la Francophonie[62].
148
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+ La langue[63],[64] monégasque, appelée ligure monégasque (munegascu), dont le nombre de locuteurs est estimé entre 5 000[36] et 5 100[65] (principalement des personnes âgées), est proche de l'intémélien, le parler de Vintimille. Le monégasque est parlé depuis le Moyen Âge (XIIIe siècle), lorsque les Génois se sont établis à Monaco pour en faire une place forte et ont fait appel à des Vintimillois[66]. Les premières traces de textes en cette langue remontent à 1484 dans un extrait des brèves notariales de Jean de Porta[67]. Au XIXe siècle, environ un millier de personnes parlait le monégasque[68] mais l'usage quotidien de cette langue a beaucoup reculé après la Seconde Guerre mondiale et le monégasque, parlé uniquement par une vingtaine de personnes dans les années 1960–70[69], était considéré comme en voie d'extinction. Afin d'endiguer ce déclin, l'enseignement du monégasque est devenu obligatoire dans les écoles primaires publiques de la principauté en 1976, grâce à une initiative du prince Rainier III[67], et ne le devint dans l'enseignement privé qu'en 1988, puis jusqu'en 5e en 1998. Il reste facultatif au-delà. En 2015, le monégasque serait peut-être accepté[70] en option au baccalauréat au lycée de Monaco. La réintroduction et l'utilisation du ligure monégasque dans la vie courante ont également un outil d'affirmation de l'identité de Monaco, notamment grâce au Comité des Traditions Monégasques qui a souhaité des aménagements linguistiques dans la ville et a obtenu, à l'instar de nombreuses autres villes qui pratiquent un double affichage français / langue régionale, que les panneaux indiquant l'entrée de la ville portent les inscriptions « Principauté de Monaco / Principatu de Mu̍negu »[71].
150
+
151
+ Le territoire de Monaco est un îlot linguistique en domaine occitan. Le monégasque est d'ailleurs une langue à base du génois de l'ouest encore en usage en Ligurie surtout vers Vintimille mais influencée par l'occitan alpin.
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153
+ Il a existé des îlots liguriens en Provence orientale — le figoun, disparu aujourd'hui — dans les communes de Biot et Vallauris, aux environs d'Antibes, Escragnoles à l'ouest de Grasse et Mons dans le Var. C'étaient des colonies liguriennes de repeuplement en terre provençale aux XVe et XVIe siècles venues afin de faire revivre ces villages victimes de la peste et des guerres de religion[72]. Ces parlers étaient très proches du monégasque d'aujourd'hui.
154
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+ Les attestations certaines de présence de locuteurs pratiquant l'occitan à Monaco datent des XIXe et XXe siècles. La présence de l'occitan dans ses dialectes vivaroalpin et niçois a été établie dans les années 1940[73] par Raymond Arveiller. Une vingtaine de foyers de locuteurs originaires de Nice et des communes alpines maritimes limitrophes de Monaco : Cap-d'Ail, Beausoleil, La Turbie, Roquebrune-Cap-Martin et établis dans les quartiers de La Condamine et Monte-Carlo[68]. En 2006, la proportion de locuteurs occitans à Monaco est évaluée à 15 %[74].
156
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157
+ Il faut remarquer que la principauté de Monaco comprenait jusqu'en 1848 trois communes : Monaco proprement dit, Roquebrune et Menton. Ces deux dernières communes qui pratiquent le mentonasque et sa variante roquebrunoise (des parlers intermédiaires entre le ligure et un alpin maritime de l'occitan vivaroalpin, appelés rocabrunasc et mentounasc) ont participé au brassage de la population de Monaco (par échanges commerciaux, marchés et par mariages principalement). Ainsi, la population de la principauté d'avant 1860 a pratiqué conjointement les deux langues (monégasque et occitan). Ces communes indépendantes en février 1848 ont été rattachées à la France en septembre 1861 un an après le comté de Nice[75].
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159
+ Il existe une troisième langue, intermédiaire entre le monégasque « officiel » appris à l'école et l'occitan alpin maritime, la plupart l'appellent « patois de la rue »[76] ou plus rarement « monéguier/muneghié ». Cette langue mélange les apports historiques monégasques, occitans mais aussi issus de l'immigration — par la construction de Monte-Carlo et du chemin de fer notamment — comme le piémontais (de la montagne, occitan lui-même ou de la plaine, le piemonteis) ou le génois du pays de Vintimille tout proche[77].
160
+
161
+ Chaque année, plus de 6 000 élèves sont scolarisés de la maternelle à la Terminale[78]. Au 31 décembre 2016, Monaco comptait en effet 6 328 élèves scolarisés, soit 0,8 % de plus que l'année précédente, une majorité d'élèves résidents et 17 % de nationalité monégasque. 7 élèves sur 10 sont dans le secteur public[79],[80].
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+ La principauté dispose par ailleurs d'établissements d'enseignement secondaire et supérieur[81].
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+ Le catholicisme est religion d'État mais la liberté de culte est garantie par la constitution[82] depuis le 17 décembre 1972. Le christianisme pourrait avoir été pratiqué à Monaco à partir du IVe siècle mais les données archéologiques attestent de la présence de cette religion à partir du IXe siècle seulement. La chapelle Saint-Martin à Carnolès remonte à 1061. En 2012, 83,2 % de la population serait chrétienne[83] dont 77,8 % appartenant à l'Église catholique romaine[84].
166
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167
+ Monaco abrite cinq chapelles catholiques (dont une construite au XVIe siècle, trois au XVIIe siècle et une au XIXe siècle) sur le Rocher. Quatre autres églises et deux chapelles du XIXe siècle et du XXe siècle se trouvent dans les autres quartiers. Sainte Dévote, la patronne de la principauté dont l'église votive se trouve à La Condamine, fait l'objet d'une fête et d'un culte particuliers, et est célébrée tous les ans le 27 janvier. La cathédrale Notre-Dame-Immaculée, située sur le Rocher, est le siège de l'archidiocèse de Monaco. La majorité des 7 200 Monégasques adhèrent à cette religion.
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+ Le protestantisme est la deuxième religion de la principauté avec deux temples.
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+
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+ Peu de juifs (principalement des ashkénazes de France) résidaient à Monaco avant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, quelques retraités pratiquant le judaïsme s'y sont installés, provenant principalement de France ou du Royaume-Uni, mais également d'Afrique du Nord et de Turquie.
172
+
173
+ La communauté juive de Monaco a été fondée en 1948 avec l'Association Cultuelle Israélite de Monaco (ACIM) et la population juive est estimée à 2 %[83],[85]. On trouve une seule synagogue dans la principauté[86]. 600 Juifs vivent à Monaco[87].
174
+
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+ 160 résidents monégasques (soit 0,4% de la population) pratiquent l'islam mais la principauté ne compte pas de mosquée[87].
176
+
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+ Principauté indépendante, Monaco est une monarchie constitutionnelle depuis 1911, avec un prince à la tête de l'État. Le pouvoir exécutif consiste en un ministre d'État, qui préside un Conseil de gouvernement composé de six membres (lui-même et cinq Conseillers de Gouvernement, l'équivalent de ministres), responsables uniquement devant le prince.
178
+
179
+ Suivant une convention avec la France, signée en 1930, le ministre d'État était un citoyen français (en général un préfet ou un ambassadeur) désigné par le prince sur une liste présentée par l'État français. En 2002, ce traité a été remplacé pour supprimer l'intervention de la France dans ce choix[88]. Depuis cette modification le Ministre d'État n'est donc plus obligatoirement de nationalité française. Ce changement a notamment permis à Monaco de satisfaire les critères d'entrée au Conseil de l'Europe.
180
+
181
+ D'après la constitution de 1962, le prince partage le pouvoir législatif avec le Conseil national qui est un parlement monocaméral. Les vingt-quatre membres de ce corps législatif sont élus pour cinq ans par un scrutin plurinominal et au suffrage universel. Dix-huit conseillers sont élus au scrutin majoritaire plurinominal, les candidats ayant recueilli suffisamment de suffrages pour être classés parmi les seize premiers sont élus. Les six conseillers restants le sont selon au scrutin proportionnel de liste ouvertes, le panachage étant autorisé.
182
+
183
+ Les affaires locales sont du ressort du Conseil communal, une assemblée de quinze membres élus pour quatre ans au suffrage universel direct et au scrutin de liste plurinominal à deux tours avec possibilité de panachage et sans vote préférentiel, présidée par le maire (actuellement Georges Marsan).
184
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185
+ Monaco fait partie de l'Assemblée parlementaire de la francophonie de même que de l'Organisation internationale de la francophonie.
186
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+ Monaco tire la majeure partie de ses revenus des services, de la TVA monégasque[89], du commerce ainsi que de l'immobilier qui génèrent environ 40 000 emplois pour un chiffre d'affaires de plus de 11 milliards d'euros. Contrairement à ce qui est perçu, le tourisme n'arrive qu'en troisième position dans les sources de revenus et le casino de Monte-Carlo ne participe que pour moins de 4 % au budget de l'État. La principauté est l'une des trois dernières juridictions retirées par l'OCDE de sa liste des paradis fiscaux non coopératifs, en mai 2009[90].
188
+
189
+ Monaco fait partie des cinq micro-États enclavés non-membres de l'Union européenne autorisés par celle-ci à utiliser l'euro. À compter du 1er janvier 1999, l'euro est donc introduit sur le territoire monégasque et, depuis le 1er janvier 2002, les pièces et les billets libellés en euro ont remplacé le franc monégasque et ont cours légal en principauté.
190
+
191
+ Depuis les accords du 18 mai 1963, Monaco et la France forment un ensemble fiscal au regard de la TVA. Monaco collecte sur son territoire la TVA qu'elle verse à la France qui lui rétrocède sa quote-part. Le reversement français revenant à la principauté est fixé à 108 238 802 euros au titre de l'année 2001[91]. Pour 2007, le budget de l'état monégasque est d'environ 881 millions d'euros[92].
192
+
193
+ Le principe d'un compte de partage de la TVA pose problème. D'une part le calcul d'origine attribue à Monaco 60 % (coefficient 1,6 de la formule) de rétrocession supplémentaire, d'autre part, la dérive résultant de la formule de calcul conduit la France à reverser à Monaco des montants qui ne traduisent pas la réalité de l'activité économique de la principauté[93].
194
+
195
+ Le PNB de Monaco était de 7,240 milliards de dollars US en 2008, soit 222 022 US $/habitant[94],[95], ce qui place la principauté en tête du classement mondial des revenus par habitant.
196
+
197
+ Il est à noter une différence de méthode de calcul entre les chiffres de la Banque mondiale et les chiffres très inférieurs publiés par le gouvernement monégasque (52 145 € en 2008[96]). Le gouvernement monégasque estime que les plus de 30 000 travailleurs pendulaires venant de l'étranger tous les jours (France, Italie) doivent entrer en compte dans le calcul du PNB par habitant, étant donné la nature très particulière de la ville-état. La population de référence de 2008 était ainsi de 72 351 pour le calcul officiel.
198
+
199
+ La situation géographique de Monaco ainsi que son climat méditerranéen ont fait de la principauté une destination prisée des touristes. Le secteur hôtelier propose plus de 2 800 chambres et a réalisé un total de 900 000 nuitées en 2006 (19 % d'Italiens, 18 % de Français, 15 % de Britanniques, 13 % de Nord-Américains, 5 % d'Allemands, 4 % de Russes). Le tourisme a toujours principalement été orienté vers la clientèle de luxe, attirée par les nombreuses manifestations sportives et culturelles et les casinos (dont le casino de Monte-Carlo) mais le secteur touristique s'est récemment redéployé vers le tourisme d'affaire, de congrès et de séminaires qui représente aujourd'hui 25 % des nuitées[97].
200
+
201
+ Le tourisme génère environ 25 % des revenus de la principauté[92] et le chiffre d'affaires du secteur hôtelier a été de 357 millions d'euros en 2005[98].
202
+
203
+ L'industrie représente environ 8 % du PIB de Monaco. Une centaine de petites industries non polluantes et à haute valeur ajoutée emploient environ 3 800 personnes, soit environ 9 % de la population salariée[99]. Les premières entreprises (entreprises industrielles de la Brasserie de Monaco, de la minoterie et de la chocolaterie) ont commencé à s'installer sur le premier terre-plein de Fontvieille, à partir de 1906. Ces entreprises se concentrent principalement sur les 250 000 m2 de terrain gagnés sur la mer lors de la construction du terre-plein de Fontvieille.
204
+
205
+ Le secteur « chimie-pharmacie-cosmétologie » apparaît comme le plus représenté avec 49,21 % des revenus de l'industrie et 1 200 employés mais les industries de fabrication de matériel électrique et électronique (10,2 % des revenus) ainsi que de transformation de matières plastiques (21,6 %) sont également présentes. L'imprimerie et le cartonnage contribuent également à hauteur de 6 %[100].
206
+
207
+ Le nombre d'emplois rapporté à celui des habitants est particulièrement élevé. Les migrations pendulaires sont environ de 40 000.
208
+
209
+ D'après le classement du groupe immobilier Knight Frank et de la banque Citi Private Bank, établi en 2007, Monaco est la deuxième ville la plus chère du monde (derrière Londres) en ce qui concerne les prix de l'immobilier (35 000 euros par mètre carré dans les quartiers les plus chics, comme le Carré d'Or à Monte-Carlo)[101].
210
+
211
+ En 2012, le prix moyen au mètre carré pour les résidences anciennes (hors secteur protégé) se situe autour de 15 000 euros, contre 25 000 pour les immeubles plus récents autour du Carré d'Or, et plus de 35 000 euros pour les immeubles les plus prestigieux du Carré d'Or. Selon l'agence immobilière Engel & Völkers, l'avenue Princesse Grace est l'artère la plus chère de la ville, les prix pouvant y atteindre 100 000 euros le mètre carré[102],[103].
212
+
213
+ En raison d'un développement économique rapide et des choix urbanistiques du prince Rainier III, de nombreux immeubles de grande hauteur ont été construits. Contrairement à beaucoup de villes densément peuplées, les immeubles de grande hauteur à Monaco sont cependant presque exclusivement résidentiels, et non pas à usage commercial.
214
+
215
+ La principauté s'ouvre à la transition écologique en organisant des forums pour s'engager face à l'urgence climatique[104].
216
+
217
+ De nombreuses start-up font leur apparition pour proposer des alternatives écologique et developper de l'activité locale. Thierry Manni, figure industrielle de Monaco dans l'industrie automobile crée et développe une marque de vélo et vélo électrique conçus et fabriqués sur place avec un engagement sur des matériaux de recyclage[105].
218
+
219
+ Pour motiver la recherche dans les systèmes de propulsion écologique, l'Union Internationale Motonautique et la Fondation Prince Albert II de Monaco, organisent une course de navire solaire : le Monaco Solar et Energy Boat Challenge réunissant de nombreuses équipes universitaires internationales[106],[107].
220
+
221
+ La principauté dispose de sa propre force de police ainsi que de son corps de sapeurs-pompiers.
222
+
223
+ La direction de la Sûreté publique est la police d'État. Son siège se situe rue Suffren-Reymond. Elle comprend plusieurs divisions et services :
224
+
225
+ Son directeur fut longtemps un fonctionnaire de police français détaché. Richard Marangoni, sujet monégasque, a été nommé à ce poste en 2016[108]. Le directeur possède en général le grade de Commissaire divisionnaire, exceptionnellement d'inspecteur général. Les policiers monégasques sont recrutés par la Sûreté publique et accomplissent leur carrière en principauté. Ils sont de nationalité monégasque ou française, mais sont tous fonctionnaires monégasques titulaires. Ces fonctionnaires veillent aux respects des codes et lois monégasques.
226
+
227
+ Il existe aussi une police municipale relevant du maire.
228
+
229
+ Enfin, la Compagnie des carabiniers du Prince se charge de la sécurité du prince souverain, de sa famille, du Palais princier et de ses dépendances. Les carabiniers ne peuvent cependant pas être de nationalité monégasque.
230
+
231
+ Le corps des sapeurs-pompiers de Monaco est une unité militaire composée d'une centaine d'hommes et indépendante des sapeurs-pompiers français, bien qu'utilisant des moyens (véhicules, couleurs, etc.) similaires.
232
+
233
+ La principauté de Monaco dispose d'un hôpital public couvrant de très nombreuses spécialités médicales, répartis sur 750 lits environ. Il se situe en contrebas du jardin exotique. Le Centre hospitalier Princesse Grace (ancien hôpital Prince Albert) date de 1902. Il a été rebaptisé du nom de la princesse Grace de Monaco en 1958. Outre les bâtiments principaux, le CHPG dispose aussi d'un hôpital destiné à la prise en charge graduée des personnes âgées le Centre de gérontologie clinique Rainier III, l'établissement pour l'hébergement des personnes âgées du Cap-Fleuri, qui a été construit à Cap-d'Ail en France, ainsi qu'une maison de retraite de centre ville, La Qietüdine. L'offre de santé monégasque comprend également le Centre Cardio-Thoracique de Monaco, le CCM qui couvre les maladies cardio-vasculaires et l'Institut monégasque de la médecine du sport, l'IM2S clinique spécialisée dans la prise en charge des pathologies osteo-articulaires et ligamentaires et les Thermes de Monaco[109]. Le Centre d'hémodialyse privé de Monaco, le Centre d'imagerie médicale de Monaco, les laboratoires de la Condamine et de Monte-Carlo ainsi que des cabinets libéraux complètent la filière privée de santé monégasque. Un nouveau bâtiment est en cours de construction et devrait ouvrir ses portes entre 2021 et 2022[110].
234
+
235
+ L'avortement a été décriminalisé à Monaco en 2019 mais reste illégal, sauf en cas de viol, de malformation fœtale, de maladie ou de danger pour la vie de la mère.
236
+
237
+ Les journées du patrimoine constituent une occasion de découvrir les principaux sites d'intérêt, notamment les grands appartements du Palais princier, la résidence du ministre d'État, le Conseil national. Le musée océanographique quant à lui propose un droit d'admission à tarif réduit.
238
+
239
+ La principauté héberge six chaînes de radio (trois en français, deux en italien et une en anglais) et deux chaînes de télévision. Plusieurs webradios sont également présentes sur le sol monégasque MC one, radio de M. Gildo Pallanca Pastor, qui émet aussi en hertzien sur la Principauté 98.2, Radio Ethic de Mme Evelyne Tonelli, fille de M. Schick, ancien directeur d'antenne de RMC ; et pour finir Radio Fréquence Évasion. L'une de ces chaînes de télévision est une chaîne locale exclusivement diffusée sur le câble, seul moyen autorisé en principauté pour recevoir la télévision. Son nom est Monaco Info. Les radios ou télévisions hertziennes s'adressent donc davantage aux publics français ou italien. L'un des projets récents d'Albert II de Monaco fut de créer une radio typiquement monégasque, « Radio Monaco », qui émettrait de Menton à Toulouse. Radio Monaco émet depuis le 12 juillet 2007.
240
+
241
+ Monaco héberge quelques festivals de première importance, dont :
242
+
243
+ Église du Sacré-Cœur de Monaco.
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+
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+ Église Saint-Charles de Monte-Carlo.
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+
247
+ Église Sainte-Dévote.
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+
249
+ Chapelle palatine Saint-Jean-Baptiste.
250
+
251
+ Église Saint-Martin.
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+
253
+ Église Saint-Nicolas de Fontvieille.
254
+
255
+ Chapelle de la Visitation.
256
+
257
+ Chapelle Saint-Honoré.
258
+
259
+ Chapelle de la Miséricorde.
260
+
261
+ Chapelle des Carmes.
262
+
263
+ Chapelle de l'Annonciade.
264
+
265
+ Chapelle Notre Dame de Lorette.
266
+
267
+ Temple protestant.
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+
269
+ Église Anglicane Saint Paul's.
270
+
271
+ Ancienne synagogue.
272
+
273
+ Nouvelle Synagogue de Monaco.
274
+
275
+ Temple du culte antoiniste.
276
+
277
+ La nouvelle gare SNCF souterraine de Monaco-Monte-Carlo, située à proximité de l'église Sainte-Dévote, offre une desserte TGV, directe et quotidienne, pour Paris, et jusqu'à 10 autres villes, via la gare proche de Nice-Ville, située sur la ligne Marseille-Vintimille, proposant également des TGV et des Intercités vers toute la France et les pays d'Europe. De Monaco, le train russe Riviera Express assure un service direct vers Moscou, une à deux fois par semaine. Il existe également plusieurs liaisons quotidiennes vers Turin, Milan et Rome via Vintimille. La gare est aussi desservie par des TER fréquents, la reliant à Menton et Vintimille au sud, Nice, Antibes, Cannes, Grasse et Saint-Raphaël au nord.
278
+
279
+ Depuis le 14 décembre 2014, la gare est desservie quotidiennement par l'EuroCity Thello assurant la mission entre Milano-Centrale et Marseille-Saint-Charles.
280
+
281
+ L'héliport de Monaco, situé sur la digue du quartier de Fontvieille, dessert l'aéroport international de Nice-Cote d'Azur, à la fréquence de trente rotations quotidiennes (sept minutes de vol, temps d'aérogare à aérogare de quinze minutes)
282
+
283
+ L'autoroute française A500 rejoint la Moyenne Corniche (RD6007) et entrant en principauté à hauteur du jardin exotique.
284
+
285
+ Le service postal monégasque est assuré par la France depuis le Traité de Péronne du 14 septembre 1641.
286
+
287
+ Cette relation sera toutefois interrompue pendant le protectorat sarde de 1815 à 1860 : à partir de 1818, des bureaux de poste du royaume de Sardaigne sont ouverts dans la principauté[112]. Des timbres de Sardaigne à l'effigie de Victor-Emmanuel II y sont utilisés de 1851 à 1860[112].
288
+
289
+ Ceux-ci seront remplacés par des timbres de France à l'effigie de Napoléon III des bureaux français, auxquels vont succéder les séries d'usage courant de France[113].
290
+
291
+ Enfin, à partir du 1er juillet 1885, la principauté émettra ses propres timbres, avec une première série à l'effigie du prince Charles III, dessinée par O. Dupuis et gravée par Louis-Eugène Mouchon[114].
292
+
293
+ En raison de l'intégration au système postal de la France, les codes postaux de Monaco commencent par « 980 », et présentent cinq chiffres, sous la forme « 980XX », comme les codes postaux français. Le code postal le plus courant à Monaco, hors CEDEX et adresses spéciales, est donc le code postal 98000.
294
+
295
+ Au contraire, la principauté d'Andorre, dont les services sont également gérés par la France, mais dont de nombreux habitants sont culturellement plus proches de la Catalogne que de la France, a refusé l'attribution d'un code postal de format français[115].
296
+
297
+ Dans de rares cas, il est considéré que le code postal de Monaco est le 99000, et c'est une erreur[116]. En effet, « 99 » n'est pas un code postal mais un ensemble de codes INSEE pour les pays étrangers[117]. D'ailleurs, la principauté de Monaco porte le code INSEE 99138 en tant que pays étranger. Le département de naissance d'une personne née à Monaco dans les formulaires de l'administration française est donc le 99, tout comme toute personne née hors de France. Ces codes étant sans rapport avec les services postaux, le code 980 n'est pas prévu dans les formulaires de l'administration française.
298
+
299
+ Monaco dispose du code-commune INSEE 06900. Ce code-commune se retrouve par exemple dans le fichier national des adresses « Fantoir »[118].
300
+
301
+ Malgré l'intégration postale avec la France, les plis envoyés de Monaco doivent être affranchis avec des timbres de Monaco, dont les illustrations et la programmation sont déterminées par l'Office des émissions des timbres-poste de Monaco (OETP), et validées par le prince. L'OETP choisit également les artistes de ces timbres et peut faire appel aux artistes, graveurs et moyens d'impression de Phil@poste Boulazac, l'imprimerie de La Poste.
302
+
303
+ De la même façon, les timbres de Monaco n'ont pas valeur postale sur le courrier posté en France.
304
+
305
+ Malgré la présence de moyens d'affranchissement différents pour Monaco et la France, les tarifs d'envois depuis la France vers Monaco sont identiques aux tarifs nationaux. Les tarifs de La Poste française étant toujours valables pour la « France métropolitaine et Monaco ». Ceci est valable aussi bien pour le courrier que pour la plupart des services d'envois de colis[119]. De la même façon, les tarifs d'affranchissement de Monaco vers Monaco ou la France sont identiques[120].
306
+
307
+ Pour le courrier envoyé à destination de Monaco, le libellé « 98.0XX Monaco » est correct. La mention du pays de destination n'est pas nécessaire pour les envois vers Monaco effectués depuis Monaco ou depuis la France. Pour les envois hors Monaco et France, la mention correcte du pays est alors « MONACO »[121], plusieurs libellés sont cependant tolérés dans la pratique par les services postaux (où XX sont les deux derniers chiffres du code postal) :
308
+
309
+ La principauté sert de cadre à diverses manifestations prestigieuses, parmi lesquelles :
310
+
311
+ Le Masters de Monte-Carlo (tournoi de tennis professionnel) est organisé chaque mois d'avril à Roquebrune-Cap-Martin au Monte-Carlo Country Club et non à Monaco.
312
+
313
+ Un club omnisport, l'AS Monaco, dont la section professionnelle de football s'appelle AS Monaco FC depuis le changement de statut opéré en 2002 (passage en S.A.M.). L'A.S. Monaco F.C. participe au Championnat de France de football. Elle a commencé à s'illustrer dans les années 1960 en remportant quatre titres nationaux en trois saisons (deux championnats et deux coupes de France dont un doublé en 1963) sous les ordres de son légendaire entraîneur Lucien Leduc. Ensuite, sous la présidence du Dr Jean-Louis Campora, le club allait devenir un grand d'Europe multipliant à nouveau les titres nationaux et les beaux parcours européens. À l'issue de la saison 2012-2013, l'AS Monaco retrouve la Ligue 1. L'équipe joue à domicile au stade Louis-II, complexe sportif réalisé en 1985 sur le terre-plein de Fontvieille et conçu par Henry Pottier, avec 18 500 places assises et une pelouse qui pousse sur une immense dalle de béton à 13 mètres de hauteur. Les terrains d'entraînement sont situés dans un complexe sportif situé à La Turbie, en France, à plus de 500 mètres d'altitude.
314
+
315
+ Par ailleurs, une autre section du club omnisport, l'association sportive de Monaco de basket-ball, évolue dans le monde professionnel. Les basketteurs monégasques sont en effets remontés en Pro B à l'issue de la saison 2013-2014. Et évolue maintenant dans le championnat de Pro A.
316
+
317
+ Un club de karaté, le Karaté Club Shotokan de Monaco[126] avec comme entraîneur Maître Sato 6e Dan, ancien élève de maître Tanaka, qui dirige également des stages de perfectionnement en Europe.
318
+
319
+ Un club de Shorinji Kempo, Monaco Shorinji Kempo[127] le professeur, Frank Baldet, 7e Dan est également président de la fédération française de Shorinji Kempo.
320
+
321
+ La fédération monégasque d'athlétisme[128] est présidée par le prince Albert II.
322
+
323
+ La fédération Monégasque de Judo[129], affiliée à la FIJ et à l'UEJ, qui a obtenu les meilleurs résultats aux derniers Jeux des Petits États d'Europe en 2007 et en 2009.
324
+
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+ La fédération Monégasque de Ski[130], a été créée en 1981 à Tenerife lors du congrès annuel de la Fédération internationale de ski.
326
+
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+ La fédération monégasque de boules, créée en 1924, elle regroupe les Club bouliste monégasque[131](axé pétanque) et le Club bouliste du Rocher[132](axé Sport-Boules ou Longue) et son centre de formation[133]. Elle est affiliée à la Fédération internationale de boules et à la Confédération mondiale des sports de boules (CMSB dont le siège est à Monaco)
328
+
329
+ Créée en 1987, la fédération monégasque de volley-ball[134], membre de la FIVB et de la CEV, est chargé de régir, d'organiser et de développer la pratique du Volley-Ball et du beach volley par tous les moyens d'action.
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+ En 2004, la communauté du volley monégasque fut particulièrement honorée du titre de Président d'Honneur du Beach Volley de la FIVB accepté par le prince Albert II. Les dernières récompenses obtenues par le Volley monégasque furent la première médaille d'or de beach volley de l'histoire des Jeux des petits États d'Europe par l'équipe féminine en 2005 à Andorre et la médaille d'argent également en beach volley aux JPEE de 2007 qui se déroulèrent sur le territoire de la principauté de Monaco.
331
+
332
+ Le Monte Carlo Country Club, club de tennis affilié à deux fédérations (monégasque et française). Il accueille le Tournoi Masters 1000.
333
+
334
+ Monaco abrite l'Académie de danse classique Princesse-Grace fondée en 1975 par la danseuse russe Marika Besobrasova[135] (disparue en avril 2010), laquelle avait créé l'École de danse classique de Monte-Carlo en 1952[136].
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+ Monaco a pour codes :
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+ « A further 15% of the population of Monaco speaks the Niçard (Niçois) variety of Provençal, which greatly influences the French of the Monegasque region. In fact, the Niçard-speaking community comprises mainly individuals of over 50 years of age, but Provençal is increasingly gaining status as a literary language. »
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+ La monarchie (du grec mono « seul », arke « pouvoir » : « pouvoir d'un seul ») est un système politique où l'unité du pouvoir est symbolisée par une seule personne, appelée « monarque ». Elle n'est ni nécessairement une royauté, ni nécessairement héréditaire : il a toujours existé des monarchies électives, par exemple les rois chez les Gaulois, ou les doges dans la république de Venise. Selon la définition de Montesquieu, une monarchie se définit par le gouvernement absolu d'un seul, mais ce pouvoir est limité par des lois.
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+ La monarchie est constitutionnelle lorsque les pouvoirs du monarque sont définis par une constitution écrite qui fixe des lois fondamentales prévoyant une séparation des pouvoirs[1]. Il est souvent admis, lorsque l'État est menacé par une guerre étrangère ou civile, qu'une loi martiale lui donne provisoirement tous les pouvoirs : la monarchie devient alors, au sens antique, une dictature (comme l'exerçaient les consuls ou les généraux romains en cas de graves problèmes).
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+ La monarchie est parlementaire lorsque le chef du gouvernement, nommé par le roi lorsqu'il y en a un, est responsable devant le Parlement, dans ce cas le monarque est le représentant de l'État au titre de chef de l'État, un arbitre, et le garant de la continuité des institutions (exemples : Royaume-Uni, Espagne, Belgique).
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+ La monarchie est absolue lorsque le monarque détient tous les pouvoirs. Certains parlent alors de régime despotique. Toutefois, le monarque est généralement limité dans les faits par un ensemble de traditions et de coutumes, plus ou moins codifiées, comme les lois fondamentales du royaume de France, tandis qu'un despote ou un tyran n'est limité par aucun pouvoir supérieur[2].
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+ C'est ainsi que Louis XIV s'est vu refuser par le Parlement de Paris l'enregistrement du traité d'Utrecht sur la partie où le roi renonçait au trône de France pour son petit-fils Philippe (devenant roi d'Espagne) et sa descendance. Le Parlement de Paris a rappelé au « Roi-Soleil » que personne, même lui, ne peut disposer de la dévolution de la couronne qui se fait indépendamment de lui selon un ordre prévu par les lois fondamentales du royaume (loi salique de primogéniture mâle pour la France).
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+ Le monarque absolu, à la différence du monarque constitutionnel, représente au sens propre du mot la « monarchie » en ce sens que tout le pouvoir repose sur un seul être : le roi, qui regroupe les trois pouvoirs de l'État : législatif, exécutif et judiciaire. S'il dirige le royaume lui-même avec ses ministres et « en ses conseils », il rend la justice par le biais de tribunaux et de cours (c'est la justice « distributive », chaque sentence étant écrite « de par le roi », et édicte tous les textes législatifs que l'assemblée des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état) préconise quand le roi les regroupe lors des états généraux. Mais à bien regarder, cela perdure encore aujourd'hui puisqu'une loi ne peut être applicable qu'une fois que le décret d'application a été signé par le pouvoir exécutif.
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+
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+ Espace occidental
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+ Espace musulman
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+
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+ Autres régimes politiques
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+
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+ Dans la monarchie de droit divin, le pouvoir est légitimé par un lien spirituel qu'entretiendrait le tenant du pouvoir avec la ou les divinités.
24
+
25
+ Chez les anciens Germains, le pouvoir royal était d'essence divine à travers le rattachement de la dynastie régnante à Woden ou Wotan (Odin). Le royaume de France était également une monarchie de droit divin.
26
+
27
+ Actuellement, il existe encore de nombreuses monarchies de droit divin dont le Royaume-Uni, où la reine est également chef de l’Église anglicane.
28
+
29
+ Au Maroc, encore actuellement, la dynastie alaouite est dite descendante du prophète de l'islam Mahomet ce qui lui octroie une certaine « noblesse religieuse » et une certaine légitimité dans un pays majoritairement musulman. Par ailleurs, la dynastie est passée du titre du sultan au titre de roi au cours du XXe siècle.
30
+
31
+ Dans la République polono-lituanienne[3] et dans le Saint-Empire romain germanique, et encore actuellement en Malaisie, au Vatican et dans les Émirats arabes unis, le chef d'État est un monarque désigné par ses pairs au cours d'une élection ou par consensus.
32
+
33
+ À ce lien païen, se substitua à l'époque chrétienne la vision du roi comme un intermédiaire entre Dieu et ses sujets, entre le ciel et la terre. Se fondant sur une lecture de la Patristique (saint Augustin dans la Cité de Dieu), la monarchie trouvait sa justification dans le fait que, de la même manière qu'un seul régnait dans les cieux, il était juste qu'un seul ne régnât sur terre.
34
+
35
+ Mais cette justification, associée à une confusion relative entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel se heurta de nombreuses fois aux prétentions du pape de Rome au pouvoir politique : notamment sous les pontificats de Léon IX et de Grégoire VII (1073-1085). Ce dernier, en particulier, développa la doctrine de la théocratie pontificale qui portait directement atteinte à l'étendue du pouvoir royal.
36
+
37
+ Pour les souverains pontifes, en effet, le pouvoir temporel devait demeurer soumis au pouvoir spirituel. Il est évident que les rois ne l'entendaient pas de cette manière. Outre l'excommunication, les papes bénéficiaient contre eux d'une arme juridique : une série de faux, forgés par la chancellerie pontificale, et dont le plus connu est la fausse donation de Constantin leur servaient à appuyer leurs prétentions au pouvoir temporel.
38
+
39
+ Les affrontements entre les rois trop indépendants et les pontifes romains, affrontements qui concernèrent surtout les souverains du Saint-Empire romain germanique, se multiplièrent sous les papes Innocent III et Innocent IV : ce sont ces derniers qui s'approchèrent le plus de la « théocratie pontificale » au XIIIe siècle.
40
+
41
+ Le roi de France, en raison du baptême de Clovis Ier (roi des Francs saliens, puis roi de tous les Francs de 481 à 511) est considéré comme le premier souverain de la chrétienté. Au Moyen Âge comme jusqu'au XVIIIe siècle, on considéra le roi de France comme souverain de droit divin — « par la grâce de Dieu » et on lui prêta des pouvoirs thaumaturgiques, comme le fait de guérir des écrouelles.
42
+
43
+ À partir de la deuxième moitié du VIIIe siècle, le sacre conféra au roi de France un caractère sacré, à l'instar des rois wisigoths ou du royaume d'Aragon. Fait unique parmi les monarques de la chrétienté, le roi de France était « oint » par un représentant de l'Église. L'onction du saint chrême, un mélange d'huile d'olive et de parfum dont l'usage, prescrit dans tous les sacrements de l'Église, et faisant aussi partie des éléments du sacre des évêques, contribuait à faire du roi de France le « vicaire de Dieu », son représentant.
44
+
45
+ Se fondant sur la signification de l'onction, un mouvement de légistes et d'évêques français fidèles à la monarchie, affirma à la suite d'un conflit contre le pape Boniface VIII, la liberté de l'Église française sur les plans théologique et juridique, ainsi que la supériorité du roi de France à l'égard du souverain pontife en ce qui concernait le pouvoir temporel.
46
+
47
+ L'évolution de la monarchie absolue, où le monarque n'a théoriquement aucun compte à rendre à personne, vers le système de monarchie constitutionnelle, où ses pouvoirs sont encadrés par une constitution, ne s'est pas fait en une seule étape, dans le royaume d'Angleterre par exemple le point de départ en fut la Grande Charte (Magna Carta) en 1215.
48
+
49
+ Sous l'Ancien Régime en France, le monarque, de droit divin par le sacre, était défini comme « le roi en ses conseils ». Ces conseils, qui ont beaucoup évolué au fil des temps, permettaient au roi de se faire une idée des choses en écoutant les spécialistes qui s'y trouvaient ou qu'il y invitait avant de prendre ses décisions. Diverses sociétés ou assemblées influaient sur la vie du Royaume, les « corps intermédiaires », associations composées des différents éléments formant la société : parlements régionaux, États provinciaux, corps de métiers, bailliage ou échevinage, etc. Ce type d'organisation politique, avec ou sans monarque à sa tête, est dénommé corporatisme.
50
+
51
+ Le modèle de monarchie sans pouvoir est souvent qualifié de « monarchie de type scandinave ». Par exemple, le roi de Suède est le seul chef d'État et le seul monarque de l'Union européenne qui n'a pas le pouvoir de signer de traités internationaux[4]. Ce modèle est régulièrement évoqué aux Pays-Bas, en Belgique et au Royaume-Uni, trois pays où il existe un débat récurrent, quoique limité, entre partisans d'une monarchie aux pouvoirs renforcés, d'une monarchie « à la scandinave » et d'une république, la majorité des élus et de la population semblant plutôt favorables à un statu quo, même si les arguments économiques sur le coût de la monarchie ont un écho plus grand, plus particulièrement quant aux dotations des autres membres de la famille royale que le monarque et les principaux héritiers du trône.
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+ Jusqu'à la deuxième décennie du XXIe siècle, ce débat n'a pratiquement pas atteint l'Espagne où le roi Juan Carlos a obtenu l'appui de la population après avoir résisté au putsch militaire de 1981 qui a tenté de rétablir la dictature franquiste, et pour avoir joué un rôle clé dans le rétablissement de la démocratie après la mort de Franco, qui l'avait porté au pouvoir. La cote de popularité de la monarchie espagnole a chuté à la suite de scandales de corruption au sein de la famille royale et de l'éloignement du roi des réalités de la crise économique qui frappe l'Espagne depuis 2008[5], et à la suite de l'abdication du roi en juin 2014 plusieurs partis de gauche ont demandé la célébration d'un référendum sur la permanence de la monarchie[6].
54
+
55
+ En Belgique, le roi est le chef de l'exécutif, et fait partie du pouvoir législatif. Il sanctionne et promulgue les lois, mais est considéré comme « politiquement irresponsable » : tout acte du roi doit être contresigné par un ministre. La sanction royale a d'ailleurs posé problème en 1990, quand Baudouin a refusé de signer la loi sur l'avortement. Le roi est également chef des armées.
56
+
57
+ Un cas récent de retour d'un système de monarchie constitutionnelle vers une monarchie quasi absolue est celui du Liechtenstein, ce qui a d'ailleurs causé un certain émoi au sein du Conseil de l'Europe, qui a émis des remarques peu amènes à ce sujet.
58
+
59
+ Des cas d'évolutions récentes de monarchies absolues vers des monarchies moins absolues, voire constitutionnelles, se retrouvent en Andorre (dotée d'une constitution depuis 1993), et surtout dans le golfe arabo-persique, avec la restauration des constitutions et des parlements au Koweït et à Bahreïn et l'élection de conseils consultatifs locaux ou nationaux au Qatar, à Oman et en Arabie saoudite, ces trois derniers États ainsi que les monarchies membres des Émirats arabes unis restant des monarchies absolues, de même que le Bhoutan, petit royaume himalayen (depuis 2008, le pays est devenu une monarchie constitutionnelle, le roi pouvant être démis par un vote des parlementaires à la majorité des deux tiers), le royaume du Swaziland, en Afrique australe, le sultanat du Brunéi, sur l'île de Bornéo, ainsi que le royaume des îles Tonga, dans le Pacifique Sud. Tous ces États font toutefois partie de l'Organisation des Nations unies et sont théoriquement signataires de sa charte et de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
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+
61
+ L'historien Raymond Fusilier a comparé les systèmes de monarchie constitutionnelle existant en Europe[7] (en Belgique, Suède, Danemark, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas) concluant que la distinction doit s'affiner entre Monarchie constitutionnelle et parlementaire d'une part, et Monarchie absolue d'autre part. En effet la monarchie dite absolue comme pouvoir légitime (au sens de Montesquieu), est quelque part constitutionnelle, car le roi a au-dessus de lui les lois du royaume (celle qui détermine sa succession entre autres). Et, d'autre part, tant dans la monarchie absolue que dans la monarchie constitutionnelle et parlementaire, le roi n'a jamais à rendre des comptes au public (au sens de Jürgen Habermas). Le roi absolu ne rend pas compte de ses actes politiques au Public parce que celui-ci n'existe pas au sens fort dans l'Ancien Régime (période de non publicité que J. Habermas décrit dans L'espace public, Payot, Paris, 1978). Le roi constitutionnel n'exerce son pouvoir que par des ministres (qu'il rencontre, influence, de qui il reçoit des informations selon les critères retenus par Bagehot). Ceux-ci sont les seuls à pouvoir poser des actes politiques valables en un régime démocratique, soit dont ils soient responsables, c'est-à-dire dont ils ont à rendre compte devant le Parlement, le Public (ou l'opinion publique), bref le peuple qui est devenu le vrai souverain. Pour Fusilier, la monarchie constitutionnelle la plus forte de facto, est la monarchie belge, car le roi y est entouré d'un imposant cabinet, sorte de gouvernement parallèle qui double l'action des ministres (les membres de ce cabinet étant nommés par le roi, sans réel contrôle parlementaire). Cette disposition est l'une des origines de la grave Question royale en Belgique, étape sur le chemin de l'Histoire de la monarchie belge qui explique qu'elle ait été peu à peu mise en cause et qu'elle ait peu à peu perdu son pouvoir de facto, politiquement central en Belgique jusqu'aux années 1960. Les monarques constitutionnels posent certes des actes publics (comme des discours), mais ces discours (qui ne sont pas des discours du trône rédigés par le Premier ministre comme en Grande-Bretagne, et où, par conséquent, la pensée du roi s'exprime), sont couverts par le Premier ministre s'ils sont mis en cause au Parlement comme cela est arrivé cette année [Quand ?] en Belgique.
62
+
63
+ La transmission du pouvoir royal était généralement assurée par l'héritage du plus proche parent de la génération suivante : en ce cas, le régime est celui de la « monarchie héréditaire ». En théorie, cependant, le roi était « élu » — au sens premier, c'est-à-dire choisi — par ses pairs, les grands du royaume. Cette méthode devait permettre d'éviter que des incapables n'accèdent au trône. C'est pourquoi étaient chantées lors des cérémonies du sacre les « acclamations carolingiennes » reprenant ainsi l'ancienne coutume franque de l'élection du roi par sa montée sur le pavois.
64
+
65
+ Les événements historiques ont créé la coutume du choix du fils aîné du roi comme nouveau roi, en raison de l'association par son père du fils à l'administration du royaume. Et là encore une ancienne coutume franque s'appliquait : la loi salique (car provenant des Francs saliens comme Clovis), excluant les femmes de l'hérédité dans le souci non seulement que le chef fût toujours un homme capable de faire la guerre s'il le fallait, mais aussi que par mariage le territoire ne soit pas démembré ou apporté à la famille de l'époux…
66
+
67
+ Ainsi par la dévolution de la couronne par primogéniture mâle, la transmission des buts et des méthodes d'administration a amené une stabilité dans la gestion des affaires du royaume, et a permis l'unification de la France comme le développement du pays par le fait de la tradition monarchique (tradition = transmission).
68
+
69
+ Sept monarchies européennes ont vu leurs règles de dévolution modifiées, la règle passant de la primogéniture avec préférence masculine à degré égal à la primogéniture absolue sans considération de sexe :
70
+
71
+ La règle de primogéniture avec préférence masculine à degré égal est toujours en vigueur dans les monarchies suivantes :
72
+
73
+ Un État européen, la principauté de Liechtenstein, a une règle de dévolution « semi-salique » : le trône est transmissible en premier lieu dans toutes les lignes masculines et, à défaut d'héritier masculin dans l'une de ces lignes, à l'aîné des descendants, masculin ou féminin, de la première ligne féminine. Par ailleurs, d'autres monarchies conservent des règles de dévolution excluant les femmes de la succession : Japon (même si l'on prête au gouvernement l'intention de modifier la Constitution sur ce point) et toutes les monarchies de pays avec l'islam comme religion d'État (Arabie saoudite, Jordanie, Maroc, etc.).
74
+
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+ Nouvelle-Zélande
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+ (en) New Zealand
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+ (mi) Aotearoa
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+ 41° 17′ S, 174° 27′ E
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+ La Nouvelle-Zélande, en anglais New Zealand, en māori Aotearoa, est un pays d'Océanie, au sud-ouest de l'océan Pacifique, constitué de deux îles principales (l'île du Nord et l'île du Sud), et de nombreuses îles beaucoup plus petites (environ 600), notamment l'île Stewart/Rakiura et les îles Chatham. Située à environ 2 000 km de l'Australie dont elle est séparée par la mer de Tasman, la Nouvelle-Zélande est très isolée géographiquement. Cet isolement a permis le développement d'une flore et d'une faune endémiques très riches et variées, allant des kauri géants aux insectes weta en passant par les kaponga et le kiwi, ces deux derniers étant des symboles du pays.
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+ Alors que le gentilé pour un citoyen de Nouvelle-Zélande est néo-zélandais (en anglais : New Zealander), le terme « kiwi » est couramment utilisé de façon informelle à la fois au niveau international et par la population locale en référence à leur oiseau endémique.
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+ L'histoire de ce pays est l'une des plus courtes du monde, car il s'agit d'un des derniers territoires découverts par l'Homme : en effet les Maori y sont arrivés entre 1050 et 1300[7], tandis que les Européens y débarquèrent en 1642. De 1788 à 1840, les îles de Nouvelle-Zélande font officiellement partie de la Nouvelle-Galles-du-Sud, le territoire devient par la suite une colonie britannique à part entière le 6 février 1840 — jour de la fête nationale néo-zélandaise — avec la signature du traité de Waitangi. La Nouvelle-Zélande devient indépendante le 26 septembre 1907 en devenant un dominion, puis accède à la pleine souveraineté en 1947 avec la ratification du Statut de Westminster de 1931. Elle maintient de forts liens avec le Royaume-Uni, ainsi qu'avec l'Australie (pays anglo-saxon le plus proche et partageant une partie de son histoire).
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+ La Nouvelle-Zélande est depuis son indépendance une monarchie parlementaire, et est membre du Commonwealth. Le pouvoir politique est détenu par le Parlement démocratiquement élu. La langue nationale est l'anglais, mais la langue des signes et le māori ont également un statut officiel, bien que peu utilisées. La capitale est Wellington et la plus grande ville Auckland. La monnaie est le dollar néo-zélandais. La population, estimée à environ 4 millions d'habitants en 2013, est majoritairement d'origine européenne, tandis que les Māoris forment la minorité la plus nombreuse. Les Polynésiens non māoris et les Asiatiques, représentent également d'importantes minorités.
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+ À l'instar des politiques économiques qui ont eu lieu dans de nombreux pays anglo-saxons comme le Canada, l'Irlande ou l'Australie depuis les années 1980 (caractérisés par une politique favorable à la libéralisation de l'économie), la Nouvelle-Zélande connaît une période similaire à partir de 1984. Entre 2008 et 2011, alors que la conjoncture économique mondiale était mauvaise, la Nouvelle-Zélande a enregistré une progression record de son indice de développement humain, passant de la 21e à la 3e place du classement mondial, derrière la Norvège et l'Australie, faisant suite à une courte période de récession.
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+ Le rugby à XV est très étroitement lié à l'identité nationale néo-zélandaise et l'équipe nationale surnommée les All Blacks participe largement au rayonnement du pays sur la scène mondiale.
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+ Si la façon dont les Māoris désignaient la Nouvelle-Zélande avant l'arrivée des Européens est inconnue, on sait qu'ils appelaient l'île du Nord Te Ika-a-Māui (« le poisson de Māui »), et l'île du Sud Te Wai Pounamu (« eaux de jade ») ou Te Waka-a-Māui (« le waka de Māui »). Jusqu'au début du XXe siècle, l'île du Nord était également appelée Aotearoa, souvent traduite comme « pays du long nuage blanc ». En usage māori actuel, ce nom fait référence à tout le pays[8],[9].
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+ Le premier nom européen de la Nouvelle-Zélande fut Staten Landt (en néerlandais Le Pays des États, d'après les États généraux des Provinces-Unies, responsables pour l'administration des Pays de la Généralité dont dépendait le territoire), donné par l'explorateur néerlandais Abel Tasman, qui fut en 1642 le premier Européen à avoir vu ces îles. Tasman présuma que ces terres faisaient partie d'un continent austral découvert en 1615 au sud du continent sud-américain par Jacob Le Maire[10].
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+ Le nom de Nouvelle-Zélande (« nouvelle terre des mers ») trouve ses origines chez les cartographes néerlandais de l'époque, qui baptisèrent les îles Nova Zeelandia en honneur de la province néerlandaise de Zélande. L'origine du nom pour ces îles lointaines n'est pas vraiment connue, mais il apparaît pour la première fois en 1645 et peut avoir été le choix du cartographe Johannes Blaeu[11]. L'explorateur anglais James Cook anglicisera le nom en New Zealand[10], d'où vient la traduction française Nouvelle-Zélande.
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+ Le nom n'a aucun lien avec la région danoise de Seeland.
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+ La Nouvelle-Zélande est composée de deux îles principales, l'île du Nord et l'île du Sud, et de nombreuses autres plus petites, certaines d'entre elles étant même assez éloignées, près du centre de l'hémisphère maritime. La superficie totale est de 268 680 km2 en incluant les îles des Antipodes, les îles Auckland, les îles Bounty, les îles Campbell, les îles Chatham, les Tokelau et les îles Kermadec[12], soit un peu moins que l'Italie ou la Pologne, et un peu plus que le Royaume-Uni. Le pays s'étend sur plus de 1 600 km sur son axe nord-nord-est et possède 15 134 km de côte[12]. Parmi les autres îles habitées, les plus importantes sont l'île Stewart/Rakiura (au sud de l'île du Sud), l'île Waiheke (dans le golfe de Hauraki), l'île de la Grande Barrière (à l'est dudit golfe), les îles Chatham (à l'est de l'île du Sud) et les Tokelau (au Nord des Samoa).
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+ L'île du Sud (South Island) est la plus grande ; elle est partagée dans toute sa longueur par les Alpes du Sud (Southern Alps), dont le point culminant est l' Aoraki/Mont Cook avec ses 3 724 mètres d'altitude. Ce mont mesurait 3 754 mètres, mais un glissement de terrain a notamment raboté son sommet d'au moins dix mètres le 14 décembre 1991[13]. De nouvelles mesures en janvier 2014 révèlent que son altitude est désormais de 3 724 m (12 218 pieds)[14]. L'île du Sud possède dix-huit sommets supérieurs à 3 000 mètres.
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+ L'île du Nord (North Island) est quelque peu montagneuse, mais marquée par le volcanisme et une activité géothermique. Son point culminant, le mont Ruapehu (2 797 m), est d'ailleurs un volcan en activité. Les paysages tourmentés et étranges de la Nouvelle-Zélande lui ont valu l'intérêt des studios de cinéma et de télévision ; son industrie du tourisme a vu un intérêt accru pour le pays après la sortie des films du Seigneur des anneaux, réalisés par Peter Jackson, lui-même néo-zélandais.
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+ La Nouvelle-Zélande possède d'énormes ressources marines : sa zone économique exclusive est la septième plus grande du monde et recouvre quatre millions de kilomètres carrés, soit plus de quinze fois la taille de sa superficie terrestre[15]. Le pays est parsemé de lacs, particulièrement l'île du Sud, avec notamment le lac Te Anau (344 km2), mais le plus grand est le lac Taupo, dans l'île du Nord, avec 616 km2. L'eau (y compris les rivières, fleuves, lacs et glaciers) recouvre 659 km2[12]. Parmi les cours d'eau les plus importants, on peut citer le Waikato, dans l'île du Nord, plus long fleuve du pays et dans l'île du Sud, le Clarence et le Waimakariri.
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+ La Nouvelle-Zélande est isolée géographiquement. Son plus proche voisin, l'Australie, est situé à 2 000 km au nord-ouest. Les autres terres les plus proches sont le continent Antarctique au sud, la Nouvelle-Calédonie, les Fidji et les Tonga au nord. Elle fait partie d'un continent appelé Zealandia, à 93 % submergé. Zealandia fait presque la moitié de la taille de l'Australie et est remarquablement longue et étroite. Il y a environ 25 millions d'années, un changement dans les mouvements des plaques tectoniques a commencé à étirer Zealandia avec force. Parmi les régions submergées de Zealandia, on trouve le plateau de Lord Howe, le plateau Challenger, le plateau de Campbell, la ride de Norfolk et le plateau de Chatham.
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+ La Nouvelle-Zélande fait partie de la Polynésie et constitue l'angle sud-ouest du « triangle polynésien ».
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+ La température moyenne quotidienne à Wellington — la capitale, au centre du pays — est de 5,9 °C en hiver et 20,2 °C en été[16]. Le climat de la Nouvelle-Zélande est globalement tempéré, océanique sur la majeure partie du pays ; les températures oscillent entre 0 °C et 31 °C[réf. nécessaire]. Les maxima et minima historiques sont 42,4 °C à Rangiora (Canterbury), et −21,6 °C à Ophir (Otago), respectivement[17]. Les conditions climatiques varient beaucoup selon les régions, de très humide dans la région de West Coast sur l'île du Sud à semi-aride dans le bassin de Mackenzie de l'intérieur du Canterbury et subtropical humide au Northland[18]. Des principales villes du pays, Christchurch est la plus aride, ne recevant que 640 mm de précipitations par an, tandis qu'Auckland, la plus humide, reçoit presque le double. Auckland, Wellington et Christchurch ont toutes une moyenne annuelle de 2 000 heures de soleil.
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+
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+ Avant l’arrivée récente de l’homme (entre 1050 et 1300) et des animaux introduits par l’homme, la faune de l’archipel de la Nouvelle-Zélande ne comptait que deux espèces de mammifères non marins, des chauves-souris, et aucun mammifère prédateur.
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+ Les prédateurs dominants étaient donc des oiseaux, parmi lesquels l’Aigle géant de Haast était le plus imposant. De par l’absence quasi totale de mammifères, leurs proies étaient également des oiseaux. L’Aigle de Haast chassait des proies pouvant peser de 60 à 100 kg, parfois même jusqu’à 200 kg.
48
+ En raison de son long isolement du reste du monde et à sa biogéographie insulaire, la Nouvelle-Zélande abrite une faune et flore très particulière. Environ 80 % de la flore n'existe que dans le pays, dont plus de quarante genres endémiques[19]. Des 70 000 espèces terrestres du pays, seulement environ 30 000 ont été décrites. Il y a 3 090 plantes, 5 800 champignons, 10 000 insectes, 2 600 arachnides, 61 reptiles[20] et 336 espèces d'oiseaux (dont 64 espèces endémiques)[21].
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+ L'insularité a protégé cette faune et flore pendant des siècles jusqu'à l'arrivée des humains et des animaux qui voyageaient avec eux. Les Māoris ont apporté avec eux le chien polynésien (kuri) et la souris polynésienne (kiore). La seconde vague d'immigration mit fin à l'insularité de la Nouvelle-Zélande. La multiplication des échanges entre l'Europe, l'Australie et la Nouvelle-Zélande a permis la propagation d'espèces nouvelles, dont certaines invasives. Aujourd'hui parmi les espèces introduites on trouve 33 mammifères, 33 oiseaux, 1 lézard, trois grenouilles, 20 poissons d'eau douce, environ 1 000 invertébrés et environ 6 000 plantes (dont 2 000 plantes fleurissant à l'état sauvage)[20].
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+ Pour enrayer la perte de biodiversité en Nouvelle-Zélande, le ministère de la Conservation protège environ 30 % du territoire[22]. Ce chiffre est considérable, mais il doit être relativisé et ce pour deux raisons : tout d'abord, la Nouvelle-Zélande est peu peuplée et, d'autre part, la plupart de ces territoires se situent au sud, de sorte que le DoC évite ainsi les conflits d'usage avec les utilisateurs du territoire. Ces mesures associées à des programmes de recherche très ambitieux commencent à porter leurs fruits.
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+ Avant l'arrivée des humains environ 80 % des terres étaient recouvertes de forêt. La déforestation a été importante au XIXe siècle. Les deux principaux types de forêt qu'on rencontre aujourd'hui sont celles peuplées majoritairement de podocarpes et/ou de kaoris géants, et dans les régions à climat plus frais par les Nothofagus, genre d'arbres proche des hêtres de l'hémisphère nord. Les autres types de végétation sont celles des plaines et des régions subalpines, ainsi que les arbustes entre les plaines et les forêts. Les fougères du pays sont également très connues (une espèce, Cyathea dealbata aussi connue sous le nom de fougère argentée en raison de sa coloration en sous face de la fronde, étant devenue symbole du pays ainsi que de son équipe nationale de rugby à XV) de même que les étonnantes mégaherbes des îles sub-antarctiques du pays.
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+
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+ La conversion des terres en pâturage a entraîné une perte de 70 000 hectares de la végétation naturelle, détruisant une partie de la biodiversité[23].
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+ Les forêts furent autrefois habitées par diverses espèces de mégafaune, dont plusieurs oiseaux incapables de voler, comme le moa.
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+ Aujourd'hui plusieurs autres oiseaux, dont le kiwi, le kakapo et le takahé, sont en danger d'extinction. Il y a d'autres oiseaux notables : l'aigle géant de Haast (éteint), le nestor superbe (kākā en māori), le kereru et le kéa. Les reptiles sont représentés par les scinques, les geckos et les tuataras. Il y a également quatre espèces de Leiopelma et une seule espèce d'araignée venimeuse, la katipo, rare et habitant les régions côtières ; il n'y a aucune espèce de serpent en Nouvelle-Zélande. À noter également la présence de sand flies (en), notamment sur les plages et près des points d'eau. Les piqûres de ces insectes ressemblent aux piqûres de moustiques.
61
+
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+ Il y a beaucoup d'espèces endémiques d'insectes, dont une, le weta, peut devenir aussi grande qu'une souris et représente l'espèce d'insecte la plus lourde du monde. Quant aux 29 espèces de poisson, 90 % sont endémiques et sont pour la plupart petites et discrètes ; seulement trois font plus de deux kilogrammes : deux espèces d'anguille et le kokopu géant (une autre grande espèce, le grayling, s'est éteinte au début du XXe siècle)[24].
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+
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+ On a longtemps pensé que, à part trois espèces de chauve-souris dont une est éteinte, il n'y avait jamais eu de mammifères terrestres dans le pays. Toutefois, en 2006, des scientifiques ont trouvé des os appartenant à un animal terrestre éteint depuis longtemps, de la taille d'une souris, dans la région d'Otago sur l'île du Sud[25].
65
+
66
+ Un rapport gouvernemental paru en 2019 indique que près de 4 000 espèces de Nouvelle-Zélande sont menacées d'extinction. D'après l'association écologiste ''Forest and Bird'', ces résultats catastrophiques sont dus à « des décennies de procrastination et de déni »[23].
67
+
68
+ La Nouvelle-Zélande produit du pétrole, du gaz naturel et du charbon ; elle importe du pétrole (85 % de sa consommation intérieure), exporte du charbon (43 % de sa production) et consomme la totalité de sa production de gaz naturel. Sa production d'électricité est tirée à 79,2 % des énergies renouvelables (hydraulique : 55,9 % ; géothermie : 16,7��% ; éolien : 5,1 %).
69
+
70
+ En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que la Nouvelle-Zélande est un des 57 pays (sur 181) qui préserve ses ressources naturelles. La biocapacité par personne s'élève à environ 8,9 hag (hectare global par habitant), l'empreinte écologique par personne à 5,1 hag. Si le pays connait un très léger déficit agricole, les réserves de bois sont préservées et l'empreinte carbone est bien inférieure à la capacité forestière, d'où un bon bilan carbone[26].
71
+
72
+ En 2007, La Nouvelle-Zélande arrivait en 4e position des pays de l'OCDE pour ce qui est de l'intensité d'émissions de gaz à effet de serre de son économie et ces émissions continuaient d'augmenter[27].
73
+
74
+ En 2007, si la qualité de l'air restait bonne dans l'ensemble, elle s'était dégradée dans certaines agglomérations à cause principalement des émissions automobiles et industrielles[27].
75
+
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+ La Nouvelle-Zélande est l'un des territoires les plus tardivement peuplés : les premiers colons sont des Polynésiens de l'est (îles de la Société, îles Cook, les îles australes de Polynésie française[29]) qui arrivent probablement entre 1200 et 1300 apr. J.-C., naviguant dans des waka avec l'aide des systèmes météorologiques subtropicaux[30] ou des oiseaux migrateurs ou des baleines[31],[32] et établissent la culture indigène maori[33]. C'est vers la même époque que d'autres groupes de Polynésiens s'installent aux îles Kermadec et l'île Norfolk ; ce n'est que plusieurs siècles plus tard[30] qu'ils coloniseront les îles Chatham, y développant leur propre culture moriori[34],[35].
77
+
78
+ La date de l'arrivée des premiers Maoris varie selon les sources, mais la plupart s'accordent sur le siècle entre 1250 et 1350[36],[37]. L'historien néo-zélandais Michael King suggère le XIIIe siècle[38], tandis qu'un autre historien néo-zélandais, James Belich, suggère le milieu du XIe[39].
79
+
80
+ Ils arrivent au nord de l'île du Nord[31] et rencontrent des forêts tempérées et des espèces qu'ils n'avaient pas vues auparavant dans les îles à climat plus doux d'où ils étaient originaires (le moa, l'aigle géant de Haast, la weta...). Ils introduisent le chien et le rat polynésien (kiore), le taro, la variété de patate douce appelée kūmara, le mûrier à papier et l'épinard hawaïen[29].
81
+
82
+ Les iwi (tribus) se divisent en hapū (clans) qui peuvent se disputer ou se combattre, mais coopèrent en cas d'hostilité de la part d'un autre iwi à l'encontre du leur. Les hapū, comportant jusqu'à plusieurs centaines de personnes, sont eux-mêmes divisés en whānau (parentèle)[40], concept culturel aujourd'hui encore très respecté des Māoris et à la base de la structure de leur société[41]. Les iwi et hapū pouvaient se modifier sous l'effet des conflits (particulièrement sur les ressources exploitables), de l'élargissement ou diminution du nombre de membres, des fusions[42]… Leurs noms pouvaient venir d'un illustre ancêtre (femme ou homme), d'un évènement marquant dans leur histoire, voire du nom des chefs des groupes ayant décidé de resserrer leurs liens et de fusionner[43].
83
+
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+ Les premiers explorateurs européens qu'on sait avoir abordé la terre néo-zélandaise sont les néerlandais Abel Tasman, qui arrive de Batavia en 1642, son équipage (dont Franz Jacobszoon Visscher, pilote-major, et Isaac Gilsemans, qui réalise les premiers dessins de la Nouvelle-Zélande[44]), sur les navires Heemskerck et Zeehaen[45]. Plusieurs d'entre eux sont tués par des Māoris le 19 décembre de la même année, dans ce qui est aujourd'hui Golden Bay, que Tasman nomme Moordenaers Bay (« Baie des Assassins »)[45]. Quelques jours après leur mort, Tasman écrit dans son journal que c'étaient « de très belles terres »[46] ; ils auraient vu, entre autres régions, les Alpes du Sud[44]. Ils s'arrêtent à l'île d'Urville, où Tasman se doute de l'existence du détroit de Cook mais doit renoncer à explorer les environs en raison du mauvais temps[44].
85
+
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+ Aucun autre Européen ne visite la Nouvelle-Zélande jusqu'au voyage de 1768-1771 du capitaine James Cook à bord de l'Endeavour. Envoyé par le gouvernement britannique, il arrive en 1769 et cartographie presque toute la côte en prenant soin de décrire en détail les terres qu'il explore, que ce soit en Australie ou en Nouvelle-Zélande, pour une éventuelle colonisation[47]. Ces cartes très détaillées sont longtemps utilisées par les explorateurs[48]. Joseph Banks l'accompagne et dessine la faune et flore du pays avec Daniel Solander, botaniste, et plusieurs autres dessinateurs ; il ne retourne pas en Nouvelle-Zélande, mais conserve un grand intérêt pour le pays jusqu'à sa mort en 1820[49].
87
+
88
+ James Cook y retourne à deux reprises, utilisant la Nouvelle-Zélande comme base pour ses explorations de la côte australienne, une fois compris que la Nouvelle-Zélande ne fait pas partie du continent Terra Australis Incognita[50]. Ayant l'esprit plus ouvert à propos des autochtones des pays qu'il visite que la plupart de ses concitoyens, essayant de communiquer avec eux, il les présente à ses supérieurs comme « les possesseurs naturels et légaux des terres qu'ils habitent »[51],[49].
89
+
90
+ Sur les traces de Cook, on trouve George Vancouver et William Broughton, qui partent ensemble à bord des navires Discovery et Chatham ; Vancouver découvre les Snares et Broughton les îles Chatham en novembre 1791. En février 1793, l'Italien Alessandro Malaspina, commandant d'une expédition espagnole de deux navires, explore un peu la région, mais dresse peu de cartes. 1820 voit l'arrivée de Fabian Gottlieb von Bellingshausen, commandant deux navires russes, Mirny et Vostok, qui s'arrête au Bassin de la Reine-Charlotte avant de continuer vers sa destination, l'Antarctique[48]. Les Français sont également présents dans la région, de Surville la même année que Cook (il rencontre beaucoup de difficultés et accidents et tue des Māori), Du Fresne (au début en bons termes avec les Māori, mais la fin de l'expédition se solde par un massacre d'Européens et de Māoris), D'Entrecasteaux, Duperrey et D'Urville[52].
91
+
92
+ Il est suivi par de nombreux navires de chasse à la baleine et au phoque ainsi que de divers marchands. Ils échangent des produits et des vivres européens, particulièrement des outils métalliques et des armes, contre du bois, des vivres, des artefacts et de l'eau des Māori ; parfois, les Européens échangent leurs produits contre des relations sexuelles[53]. Chez les Maori, l'agriculture et la guerre sont transformées par l'arrivée de la pomme de terre et du mousquet, les Guerres des mousquets qui en résultent cessent quand ces armes sont plus équitablement réparties parmi les Maori. Les missionnaires chrétiens arrivent en Nouvelle-Zélande au début du XIXe siècle, convertissant progressivement la population maorie, mal soutenue par sa foi face à l'invasion de la civilisation occidentale et les maladies européennes auxquelles son système immunitaire n'est pas préparé[54].
93
+
94
+ Les iwi deviennent peu à peu plus importantes que les hapu, car moins nombreuses et donc plus faciles à gérer pour les Européens, et partout en Nouvelle-Zélande les Māori se déplacent, certains pour profiter du commerce avec les Européens et d'autres pour les éviter[55].
95
+
96
+ De 1788 à 1840, les îles de Nouvelle-Zélande font officiellement partie de la Nouvelle-Galles du Sud (Australie). Se rendant compte du caractère désordonné de la colonisation européenne en Nouvelle-Zélande et de l'intérêt croissant de la France pour ce territoire, le gouvernement britannique envoie William Hobson proclamer la souveraineté britannique et négocier un traité avec les Māoris. Le Traité de Waitangi est signé dans la Baie des Îles le 6 février 1840[56]. Ce traité est écrit rapidement et dans la confusion ; on se dispute encore sur la traduction du document en māori. Le traité est vu comme l'acte fondateur de la Nouvelle-Zélande en tant que nation et comme la charte garantissant les droits des Māoris.
97
+
98
+ En 1839, la population totale non-māorie était de 2 000 personnes ; en 1852, elle était de 28 000[57]. À partir de 1840, un nombre grandissant de colons européens émigrent en Nouvelle-Zélande, encouragés par les efforts de la Compagnie de Nouvelle-Zélande, qui fonde Wellington un peu avant la signature du Traité ; dans les deux années qui suivent sont fondées Wanganui, Nelson, et New Plymouth. Otago sera fondé en 1848 et Christchurch en 1850[56]. Dans les années 1850, la plus grande partie de l'intérieur de l'île du Nord était connue des Européens ; on attendra les années 1860 et l'arrivée des orpailleurs pour connaître la géographie de l'île du Sud[56]. Deux-tiers des immigrants viendront du sud de l'Angleterre ; peu de personnes d'autres nationalités y émigreront : 281 Allemands à Nelson en 1843-1844, 100 Français à Akaroa en 1840, des Écossais (particulièrement de Glasgow et Édimbourg) en Otago... Moins de 2 % viendront d'Irlande[58].
99
+
100
+ Au début les Māoris se lancent avec enthousiasme dans le commerce avec ceux qu'ils appelaient Pakeha, et de nombreux iwi (tribus) deviennent riches. Mais les conflits se multiplient avec l'augmentation du nombre de colons, pour aboutir aux guerres maories des années 1860 et 1870, qui provoquent la perte de beaucoup de terres par les Māoris. Le détail et l'interprétation de la colonisation européenne et de l'acquisition des terres māories demeurent aujourd'hui controversés. Globalement, la population māorie passera de 80 000 à 42 000 personnes entre les années 1840 et 1891[55].
101
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+ En 1854, le premier Parlement de Nouvelle-Zélande, établi par le Parlement du Royaume-Uni, à travers la New Zealand Constitution Act de 1852, conduit le pays vers une autonomie partielle, et vers la fin du siècle, elle sera entièrement autonome. Cette période verra une explosion démographique, puisqu'en 1870 la population pākehā atteindra 250 000 alors qu'en 1853 elle était de 30 000[59].
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104
+ En 1893, elle est le premier pays à donner le droit de vote aux femmes après notamment une pétition signée par près d'un quart de la population féminine. La Nouvelle-Zélande devient un dominion indépendant en 1907 et le pays est entièrement souverain en 1947 lors de la ratification du Statut de Westminster de 1931 ; en pratique le Royaume-Uni avait cessé depuis longtemps de jouer un quelconque rôle dans la politique du pays. Plus la Nouvelle-Zélande devenait indépendante politiquement, plus elle le devenait aussi économiquement : dans les années 1890, la réfrigération dans le transport des produits commerciaux lui permet de baser toute son économie sur l'exportation de la viande et de produits laitiers vers le Royaume-Uni.
105
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106
+ La Nouvelle-Zélande est un membre enthousiaste de l'Empire colonial britannique, envoyant des hommes lutter dans la Seconde guerre des Boers et la Première et Seconde Guerre mondiale ; elle le soutient également lors de la crise du canal de Suez. Le pays fait partie de l'économie mondiale et souffre comme les autres pendant la Grande Dépression des années 1930. Cette dépression mène à l'élection du premier gouvernement travailliste, qui établit un État-providence et une économie protectionniste.
107
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108
+ La Nouvelle-Zélande entre dans une période de prospérité grandissante après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, certains problèmes sociaux se développent en même temps. Les Maoris commencent à migrer vers les villes et abandonnent peu à peu leur mode de vie traditionnel : en 1936, 83 % habitaient en région rurale et 17 % en ville ; en 1986, les pourcentages étaient presque inversés avec 80 % des Maori en ville[55]. Le recensement de 2001 révèle que 20 % des Maori ne connaissent pas leur iwi d'origine, et beaucoup de ceux qui s'en souviennent ne connaissent pas leur hapu[55]. Privée d'attaches culturelles et familiales, isolée dans la pauvreté urbaine, la jeunesse maorie qui n'avait connu que la ville se rebella en créant et rejoignant des gangs[60], mais aussi des groupes culturels, de soutien et d'éducation sur la culture maorie pour accompagner tous ceux qui veulent se reconnecter avec leurs origines[61]. On construira des marae urbains ouverts à tous, Maori ou Pakeha[62].
109
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110
+ Le mouvement de protestation maori se forme, critiquant l'eurocentrisme et cherchant une meilleure reconnaissance de la culture maorie et du traité de Waitangi, qu'ils considéraient trahi[61]. En 1975 est créé le Tribunal de Waitangi, qui enquête dès 1985 sur les violations du traité. Comme dans les autres pays développés, les mœurs et le comportement politique changent pendant les années 1970 ; le commerce avec le Royaume-Uni est fragilisé par son adhésion à la Communauté européenne. De grands changements économiques et sociaux ont lieu dans les années 1980 sous le quatrième gouvernement travailliste, particulièrement par la politique du ministre des finances, Roger Douglas. Entre 1984 et 1990, la Nouvelle-Zélande, qui avait l'économie « la plus réglementée et la plus planifiée » de l'OCDE, devient « l'une des économies les moins règlementées au monde » : c'est la période des Rogernomics[63].
111
+
112
+ Pendant les années 2000, l'économie de la Nouvelle-Zélande étant moins forte que celle de l'Australie et d'autres nations développées[64], on voit une fuite des cerveaux de jeunes Néo-Zélandais vers l'Australie en particulier (35 300 de septembre 2006 à septembre 2007[65]), mais aussi le Royaume-Uni et d'autres pays anglophones ; c'est également le cas des Maori[66]. Dans la même période, on a vu 13 579 Australiens migrer en Nouvelle-Zélande[65].
113
+ Ce phénomène est en passe de disparaître, la Nouvelle-Zélande jouissant depuis 2008 d'un taux de croissance supérieur à tous les autres pays anglo-saxons, dont les économies ont été plus durement touchées par la crise[réf. nécessaire].
114
+
115
+ Un séisme d'une magnitude de 7,0 touche Christchurch le 4 septembre 2010, faisant deux blessés graves et endommageant deux maisons sur trois[67]. Ce séisme fragilise certains bâtiments qui se sont finalement écroulés le 22 février 2011, lors d'un nouveau séisme de magnitude 6,3 survenu dans la même ville et qui a fait au moins 148 morts[68] et environ 200 disparus.
116
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117
+ Le 26 mars 2016, plus de cinquante-six pour cent des électeurs néo-zélandais se sont opposés au changement du drapeau national de Nouvelle-Zélande
118
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+ Le 16 mars 2019, un terroriste australien écologiste d’extrême droite, Brenton Tarrant, attaque deux mosquées de la ville de Christchurch, tuant 50 personnes.
120
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121
+ La Nouvelle-Zélande est une démocratie parlementaire indépendante et officiellement une monarchie constitutionnelle. La monarque du Royaume-Uni, actuellement Élisabeth II, est la cheffe d'État en tant que monarque de Nouvelle-Zélande. En son absence, elle est représentée par un gouverneur général, poste occupé actuellement par Patsy Reddy. La reine « règne mais ne gouverne pas »[69] ; elle n'a aucune influence politique, sa fonction étant surtout symbolique[70].
122
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123
+ Il n'y a pas de constitution écrite ; le Constitution Act 1986 est le principal document formel qui traite de la structure constitutionnelle du pays ; le premier Constitution Act date de 1852[71]. Le gouverneur général a le pouvoir de nommer et de limoger le Premier ministre et de dissoudre le Parlement. Il est également à la tête du Conseil exécutif (en), un comité formel constitué de tous les ministres de la Couronne. Les membres du Conseil doivent être membres du Parlement, et la plus grande partie sont au cabinet. Le cabinet est l'organe exécutif le plus haut placé ; il est dirigé par le Premier ministre, qui est également le leader parlementaire du parti ou de la coalition au pouvoir.
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+ Élisabeth II est reine de Nouvelle-Zélande.
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+ Patsy Reddy est la gouverneuse générale de Nouvelle-Zélande.
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+ Jacinda Ardern, Première ministre de Nouvelle-Zélande depuis 2017.
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+ La Première ministre est actuellement, depuis 2017, Jacinda Ardern, cheffe du Parti travailliste qui a remporté les élections législatives, mettant fin à neuf ans de domination du Parti national de John Key et Bill English. Le Parti travailliste gouverne en coalition avec Nouvelle-Zélande d'abord et le Parti vert[72].
132
+
133
+ Le Parlement de Nouvelle-Zélande n'a qu'une chambre, la Chambre des représentants, qui réunit normalement 120 députés[73]. L'ancienne chambre haute, le Conseil législatif, a été abolie en 1951. Les élections législatives se tiennent tous les trois ans sous une forme de scrutin proportionnel plurinominal appelé représentation proportionnelle mixte, introduite en 1993 à la suite d'un référendum[73]. Les élections législatives de 2005 ont amené la création d'un siège supplémentaire (overhang) au Parlement, occupé par le Parti māori ; en effet, il a obtenu plus de sièges au scrutin par circonscription que son score au scrutin par liste lui en aurait donné (cf. le système de calcul en représentation proportionnelle mixte).
134
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135
+ Le tribunal supérieur est la Cour suprême de Nouvelle-Zélande, depuis le Supreme Court Act 2003, qui a aboli la possibilité d'appel au comité judiciaire du Conseil privé de Londres[74]. La présidente de la Cour suprême est Dame Sian Elias. Le système judiciaire inclut également la Haute Cour et la Cour d'appel (en) ainsi que des cours inférieures.
136
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137
+ Une des singularités du pays est que tous les postes de premier rang ont déjà été occupés par des femmes : les reines Victoria (1840-1901) puis Élisabeth II (depuis 1952) ; deux anciennes gouverneures générales, les Dames Catherine Tizard (1990-1996) et Silvia Cartwright (2001-2006) ; les Premiers ministres Jenny Shipley (1997-1999), Helen Clark (1999-2008) et Jacinda Ardern ; la présidente (speaker) de la Chambre des représentants Margaret Wilson (2005-2008) ; et la présidente (Chief Justice) de la Cour suprême, Dame Sian Elias (depuis 1999)[75]. La Nouvelle-Zélande est également le premier pays à avoir donné aux femmes le droit de vote, en 1893[73]. Au 30 novembre 2009, elle se positionne comme le 16e pays à la plus forte proportion de femmes parlementaires (41 députées sur 122 sièges à la Chambre des représentants, soit légèrement plus d'un tiers)[76].
138
+
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+ Ce que l'on nomme le « Royaume de Nouvelle-Zélande » (Realm of New Zealand) inclut les îles Cook et Niue, autonomes, mais en association libre, Tokelau, et la dépendance de Ross (la revendication territoriale de la Nouvelle-Zélande en Antarctique).
140
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141
+ Les premiers colons Européens divisèrent la Nouvelle-Zélande en provinces. Celles-ci furent abolies en 1876 pour que le gouvernement puisse être centralisé pour des raisons économiques. Ainsi, la Nouvelle-Zélande n'a pas de divisions administratives (provinces, États ou territoires), à part son administration territoriale. L'esprit des provinces persiste toutefois, avec une rivalité marquée lors des évènements sportifs et culturels. Depuis 1876 l'administration territoriale administre les régions de Nouvelle-Zélande. En 1989 le gouvernement a complètement réorganisé l'administration territoriale, implémentant la structure actuelle à deux niveaux de conseils régionaux et autorités territoriales. En 1991, le Resource Management Act 1991 remplace le Town and Country Planning Act comme législation principale pour l'administration territoriale[77].
142
+
143
+ Aujourd'hui la Nouvelle-Zélande a douze conseils régionaux pour l'administration de l'environnement et l'infrastructure et soixante-treize autorités territoriales qui s'occupent des routes, des eaux usées, de la construction et d'autres sujets locaux. Les autorités territoriales comprennent seize conseils communaux, cinquante-sept conseils de district et le conseil du comté des îles Chatham. Quatre des conseils territoriaux (une ville et trois districts) et le conseil du comté des îles Chatham font aussi office de conseils régionaux et sont donc appelés autorités unitaires (en). Les districts d'autorités unitaires ne sont pas des subdivisions des conseils de district régionaux, et certains sont répartis sur plusieurs conseils régionaux.
144
+
145
+ Les régions sont : Northland, Auckland, Waikato, Baie de l'Abondance, Gisborne[78], Hawke's Bay, Taranaki, Manawatu-Wanganui, Wellington, Tasman[78], Marlborough[78], Nelson[78], West Coast, Canterbury, Otago, Southland, et les îles Chatham[78].
146
+
147
+ Les îles Tokelau sont quant à elles dotées d'un statut spécial. L'archipel est donc qualifié de territoire.
148
+
149
+ En tant que nation importante du Pacifique sud, la Nouvelle-Zélande travaille souvent avec plusieurs autres nations insulaires du Pacifique et continue son association politique avec les îles Cook et Niue. La Nouvelle-Zélande possède également la base antarctique Scott dans la dépendance de Ross. D'autres pays utilisent Christchurch et son aéroport pour ravitailler et soutenir leurs bases antarctiques, lui valant le surnom de « porte de l'Antarctique » (Gateway to Antarctica).
150
+
151
+ La Nouvelle-Zélande applique une politique développée sur les sujets touchant à l'écologie, les droits de l'homme et le libre-échange, particulièrement en agriculture.
152
+ Elle est membre des organisations géopolitiques suivantes : l'APEC, le Sommet de l'Asie orientale, le Commonwealth, l'OCDE, et les Nations unies. Elle a signé de nombreux accords de libre-échange, dont le plus important est le Closer Economic Relations avec l'Australie.
153
+
154
+ Pendant son premier siècle d'existence, la Nouvelle-Zélande s'alignait sur le Royaume-Uni en politique étrangère. Elle déclare la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939 ; le Premier ministre de l'époque, Michael Savage, proclama : « Où elle va, on va ; où elle est, nous sommes[79]. » Toutefois, la guerre finie, l'influence des États-Unis s'accroît ; en même temps la Nouvelle-Zélande commence à ressentir plus clairement son identité nationale. Elle signe le traité de l'ANZUS (Australia, New Zealand, United States Security Treaty) en 1951 et envoie des troupes participer aux guerres de Corée et du Viêt Nam. Le Royaume-Uni se replie de plus en plus sur l'Europe à la suite de la crise du canal de Suez. La Nouvelle-Zélande se voit ainsi forcée de développer de nouveaux marchés après que le Royaume-Uni a rejoint la Communauté européenne en 1973[80].
155
+
156
+ La Nouvelle-Zélande est traditionnellement proche des positions de l'Australie, dont la politique étrangère prenait une tendance historique similaire. De nombreuses îles dans le Pacifique, dont les Samoa, ont à leur tour suivi la direction de la Nouvelle-Zélande. L'influence américaine sur la Nouvelle-Zélande diminue après l'échec de la guerre du Viêt Nam. Les relations avec la France se sont détériorées à la suite de l'affaire du Rainbow Warrior et des essais nucléaires dans l'océan Pacifique.
157
+
158
+ Le traité ANZUS prévoyait une coopération militaire complète entre la Nouvelle-Zélande, l'Australie et les États-Unis, mais ce n'est plus le cas. En février 1985, la Nouvelle-Zélande refusa de donner accès à ses ports aux navires nucléaires ou transportant des armes nucléaires. Le pays devient territoire dénucléarisé en juin 1987, le premier État développé à le faire[81],[82],[83]. En 1986, les États-Unis annoncent la suspension de ses obligations définies par le traité avec la Nouvelle-Zélande. Le New Zealand Nuclear Free Zone, Disarmament, and Arms Control Act 1987 interdit l'installation d'armes nucléaires sur le territoire ainsi que l'entrée dans les eaux territoriales néo-zélandaises de navires nucléaires ou portant des armes nucléaires. Cette législation reste une source de controverse et forme la base du refus constant de la suspension du traité demandée par les États-Unis.
159
+
160
+ En plus des nombreuses guerres entre les iwi (tribus), et entre les colons britanniques et les iwi, la Nouvelle-Zélande a participé à la Seconde guerre des Boers, les Première et Seconde Guerres mondiales, la guerre de Corée, l'insurrection communiste malaise (et a envoyé des troupes et des avions dans le conflit qui en découla avec l'Indonésie), la guerre du Viêt Nam, la guerre du Golfe, la guerre d'Afghanistan, et a envoyé une unité d'ingénieurs militaires améliorer l'infrastructure irakienne pendant une année lors de la guerre d'Irak.
161
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162
+ La New Zealand Defence Force comprend trois branches : la New Zealand Army, la Royal New Zealand Navy, et la Royal New Zealand Air Force. Le pays considère que ses besoins en défense nationale doivent être modestes ; il a démantelé ses capacités de combat aérien en 2001. La Nouvelle-Zélande a envoyé des troupes dans plusieurs missions de maintien de la paix récentes, tant régionales qu'internationales : à Chypre, en Somalie, en Bosnie-Herzégovine, au Sinaï, en Angola, au Cambodge, à la frontière Iran-Irak, à l'île Bougainville, au Timor oriental, et aux îles Salomon[84].
163
+
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+ Le 21 octobre 2016, la population est estimée à 4 725 487 habitants[3].
165
+
166
+ Lors du recensement de 2006, tenu le 7 mars, Statistics New Zealand a trouvé 4 186 900 personnes habitant la Nouvelle-Zélande, dont 2 049 500 hommes et 2 137 400 femmes[85]. En décembre 2007, la population du pays augmentait d'une personne toutes les 10 minutes et 23 secondes : une naissance toutes les 8 minutes et 49 secondes, un décès toutes les 19 minutes et 35 secondes, et un immigrant toutes les 29 minutes et 26 secondes[86].
167
+
168
+ Environ 78 % de la population dit s'être identifié avec des groupes ethniques européens ; ils sont collectivement appelés Pakeha. Le terme se réfère aux Néo-Zélandais d'origine européenne, quoique des Maori l'emploient à propos de tous les non-Maori.
169
+
170
+ La plupart des Néo-Zélandais d'origine européenne ont des ancêtres britanniques ou irlandais, mais il y a eu une immigration importante des Pays-Bas, de Dalmatie[87], de l'Italie et de l'Allemagne, ainsi qu'une immigration européenne indirecte par l'Australie, l'Afrique du Sud, et l'Amérique du Nord. Selon les prévisions du recensement de 2001, en 2021 les enfants d'origine européenne compteront pour 63 % de la population mineure, comparé avec 74 % en 2001[88].
171
+
172
+ Les Maori forment l'ethnie non européenne la plus importante, soit 14,6 % de la population lors du recensement de 2006. Les personnes peuvent s'identifier avec plus d'un groupe ethnique sur les recensements nationaux ; 53 % des Maori s'identifièrent comme uniquement d'origine maori[89].
173
+
174
+ Les personnes revendiquant des origines asiatiques forment 9,2 % de la population en 2006, une augmentation considérable depuis 2001, où ils étaient 6,6 %[90]. En outre, 6,9 % de la population dit avoir des origines polynésiennes non-maori, mélanésiennes ou micronésiennes, une augmentation de 0,4 % depuis 2001[91].
175
+
176
+ Les politiques d'immigration de la Nouvelle-Zélande sont relativement souples et accueillantes ; le gouvernement s'est engagé à augmenter la population d'un pour cent par an. Vingt-trois pour cent de la population est née à l'étranger, soit 879 543 personnes lors du recensement de 2006[92]. En 2004-2005, le service d'immigration du pays comptait accueillir 45 000 personnes, soit 1,5 % de la population. En première place des régions dont sont originaires les immigrants on trouve, ex æquo, l'Irlande/le Royaume-Uni et l'Asie, tous les deux à 28,6 % des immigrants[92]. Des Asiatiques, les Chinois sont les plus nombreux[92].
177
+
178
+ Une observation souvent faite sur la nature démographique de Nouvelle-Zélande est que le nombre des Néo-Zélandais est surpassé par le nombre de moutons. Vrai depuis le début de la colonisation, le rapport entre la population ovine et humaine est néanmoins passé de 20 à 6 moutons par personne[93].
179
+
180
+ L’avortement demeure normalement illégal, bien qu'il soit possible d'obtenir le droit d'interrompre une grossesse si celle-ci menace la santé physique ou psychologique de la personne[94].
181
+
182
+ D'après le recensement de 2013[95], le christianisme est la religion la plus répandue en Nouvelle-Zélande (48,01 % de la population)[96]. Dans le même temps la déchristianisation augmente, 41,92 % des habitants se déclarant désormais sans religion[96].
183
+
184
+ Les principales subdivisions chrétiennes sont le catholicisme (12,61 %), l'anglicanisme (11,79 %), le presbytérianisme (8,47 %) et le méthodisme ; on trouve également des personnes se reconnaissant dans le pentecôtisme et le baptisme. Il existe aussi des mormons et le mouvement syncrétiste de lointaine inspiration chrétienne Ratana trouve des fidèles parmi les Maoris. Parmi les religions non-chrétiennes les plus répandues, on trouve l'hindouisme (2,11 %), le bouddhisme (1,50 %) et l'islam (1,18 %)[96] et en moindre proportion des personnes de religion juive.
185
+
186
+ La religion ne joue pas un rôle important dans la politique : les partis ouvertement chrétiens (dont le Parti de l'héritage chrétien de Nouvelle-Zélande et Destiny) sont peu populaires. Les opinions religieuses des dirigeants politiques, quoique généralement connues, sont considérées comme étant de nature privée et la franc-maçonnerie a une forte influence depuis la fin du XIXe siècle.
187
+
188
+ La première langue nationale du pays est l'anglais, suivi du langage māori en deuxième place et enfin, de la langue des signes.
189
+
190
+ Après la Seconde Guerre mondiale, les Māoris sont dissuadés de parler le maori, le reléguant au rang de langue communautaire parlée que dans quelques régions éloignées. Depuis les années 1970, il connait un processus de revitalisation[97], et est l'une des langues officielles du pays depuis 1987. En 2018, le maori était parlé par 3,7 % de la population[98].
191
+
192
+ Il existe aujourd'hui des écoles d'immersion linguistique maorie et deux chaînes de télévision qui diffusent principalement en maori. Dans de nombreux endroits, les noms maoris et anglais sont officiellement reconnus.
193
+
194
+ La Nouvelle-Zélande est un pays industrialisé avec un PIB de 185,8 milliards de dollars américains en 2013. Le niveau de vie est élevé, avec un PIB par personne de 41 555,75 dollars américains en 2013. Elle est principalement un pays d'exportation, en 2013 elle exporte pour 26 746 200 000 $ en produit agricole[99].
195
+
196
+ La Nouvelle-Zélande est le deuxième pays de l'OCDE où les inégalités de revenu ont le plus augmenté depuis la seconde moitié des années 1980[100].
197
+
198
+ Le secteur tertiaire est le secteur le plus important de l'économie néo-zélandaise (68,8 % du PIB), suivi du secteur secondaire (26,9 %) et du secteur primaire (4,3 %)[12].
199
+
200
+ La Nouvelle-Zélande est un pays très dépendant de son commerce extérieur, particulièrement dans le domaine de l'agriculture. Les exportations comptent pour environ 24 % de sa production[12], ce qui est relativement élevé (ce rapport est d'environ 50 % pour plusieurs petits pays européens)[101]. Ceci la rend sensible aux cours internationaux des produits et l'expose aux récessions économiques. Ses principales exportations concernent l'agriculture, l'horticulture, la pêche et l'industrie forestière, qui représentent à elles seules environ la moitié des exportations. Elle exporte principalement à l'Australie (20,5 %), aux États-Unis (13,1 %), au Japon (10,3 %), à la Chine (5,4 %), et au Royaume-Uni (4,9 %)[12].
201
+
202
+ Le tourisme joue un rôle important dans l'économie néo-zélandaise, soit 12,8 milliards de dollars au PIB du pays et presque 200 000 personnes à temps plein, soit 9,9 % de la population active du pays[102]. Le ministère du tourisme de la Nouvelle-Zélande prévoit une augmentation de 4 % du nombre de touristes dans les six années à venir[103][Quand ?].
203
+
204
+ Les 30 chambres de commerce de Nouvelle-Zélande, pour leur part, regroupent près de 22 000 membres actifs, au niveau local et international. Leur rôle est d'inspirer et d'influencer les entreprises et les conduire à la réussite. De plus, elles favorisent, soutiennent et encouragent une croissance économique durable et rentable. Enfin ces chambres sont divisées en 4 pôles : le nord, le centre, le canterbury et le sud[104][source insuffisante].
205
+
206
+ En 2006, le revenu médian des ménages néo-zélandais (corrigé en parité de pouvoir d'achat) était inférieur de 17 % à celui des ménages américains[105]. Depuis 2000, ce revenu a nettement augmenté, la Nouvelle-Zélande et l'Australie ayant largement échappé à la récession économique du début des années 2000 qui a affecté la plupart des autres pays avancés. Cette croissance du revenu médian, couplée avec sa décroissance aux États-Unis, a entraîné un rétrécissement sensible de l'écart entre les deux pays.
207
+
208
+ Malgré un PIB par habitant moins élevé que dans d'autres pays développés, les Néo-Zélandais sont plus satisfaits de leur vie. La Nouvelle-Zélande a été classée 7e sur l'indice de développement humain de 2010[116] et 15e sur l'indice de qualité de vie 2005 du magazine The Economist[117]. Le pays a également été classé premier en satisfaction de vie et cinquième sur l'indice général de prospérité 2007 du Legatum Institute[118],[119]. Le sondage 2007 sur les meilleures villes du monde pour y vivre de Mercer classe Auckland, en 5e position et Wellington en 12e[120].
209
+
210
+ Les Néo-Zélandais ont historiquement profité d'un niveau de vie élevé basé sur les relations privilégiées avec le Royaume-Uni, et du marché commercial stable qui en découlait. L'économie néo-zélandaise était bâtie sur une gamme restreinte de produits primaires, dont la laine, la viande et les produits laitiers. La forte demande de ces produits permit de longues périodes de prospérité économique, notamment lors du boom de l'industrie lainière de 1951.
211
+
212
+ Toutefois, l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne en 1973 met un terme à ses relations économiques étroites. Pendant les années 1970, d'autres facteurs, dont les chocs pétroliers, réduisent la vitalité de l'économie néo-zélandaise, qui était parvenue à dépasser le niveau de vie de l'Australie et de l'Europe occidentale[121]. Ces évènements aboutissent à une longue et grave crise économique, plaçant le niveau de vie des Néo-Zélandais au-dessous de ceux de l'Australie et de l'Europe occidentale, si bien qu'en 1982, la Nouvelle-Zélande avait le PIB par personne le moins élevé de tous les pays développés sondés par la Banque mondiale[122].
213
+
214
+ Depuis 1984, plusieurs gouvernements ont opéré d'importantes réformes structurelles, transformant l'économie protectionniste et régulée en une économie libéralisée et adoptant le libre-échange. Ces changements sont connus sous le nom de Rogernomics et Ruthanasia d'après les ministres de l'économie de l'époque, Roger Douglas et Ruth Richardson. La récession induite par le krach d'octobre 1987 couplée au choc des réformes entraîne une hausse du chômage dans le pays, qui atteint 10 % de la population active au début des années 1990. Les réformes réalisées et un contexte économique régional très favorable permettent à l'économie de se remettre rapidement durant les années 1990, avec un taux de chômage qui devient le second plus faible des vingt-sept pays « riches » de l'OCDE (3,5 % en septembre 2007)[123],[124]. Cependant, le PIB par habitant recule de 10 % par rapport à la moyenne de l’OCDE dans les années 1990[125] et la pauvreté augmente[126].
215
+
216
+ Les objectifs du gouvernement actuel en matière d'économie sont de continuer à faire des accords de libre-échange et de créer une économie du savoir. En 2004, il ouvre des pourparlers pour une zone de libre-échange avec la Chine, devenant ainsi l'un des premiers pays à le faire. Les défis économiques actuels de la Nouvelle-Zélande sont un déficit de balance courante de 8,2 % du PIB[127], le lent développement des exportations non-alimentaires et la croissance lente de la productivité. La Nouvelle-Zélande a subi des « fuites des cerveaux » depuis les années 1970[128] où les jeunes diplômés partaient, souvent de manière définitive, travailler en Australie, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Le « style de vie kiwi » et la famille ou whanau sont des facteurs qui incitent certains au retour, tandis que des considérations économiques, culturelles et de carrière personnelle en poussent d'autres à partir et ne pas revenir[129]. On constate également une augmentation de jeunes diplômés étrangers venant de pays en développement et qui s'installent de manière permanente en Nouvelle-Zélande[130].
217
+
218
+ La situation économique de la Nouvelle-Zélande devrait évoluer considérablement dans les années à venir à la suite du traité que son gouvernement a signé avec la Chine sur le libre-échange le 7 avril 2008.
219
+
220
+ Cet accord est le plus important du genre signé entre la Chine et un pays du monde occidental.
221
+
222
+ Le traité libéralise et facilite les échanges de biens et services, il va permettre d'améliorer l'environnement des entreprises et favoriser la coopération entre les deux pays dans un large éventail de secteurs économiques.
223
+
224
+ Il a soulevé nombre de polémiques, critiqué en particulier par le Parti vert d'Aotearoa Nouvelle-Zélande et le Parti māori[131],[132] sur le résultat attendu (essor de l'économie néo zélandaise permettant au pays d'acquérir une nouvelle indépendance face aux États-Unis ou à l'Australie).
225
+
226
+ Des dizaines de milliardaires et multimillionnaires américains se font construire des bunkers en Nouvelle-Zélande par crainte d'un phénomène apocalyptique ou d'une révolte sociale[133]
227
+
228
+ L'agriculture a été et reste l'industrie d'exportation la plus importante de la Nouvelle-Zélande[134]. Dans l'année allant de juin 2006 à juin 2007, les produits laitiers comptaient pour environ 21 % du total des exportations, soit 7,5 milliards de dollars. La viande comptait 13,2 %, le bois 6,3 %, les fruits 3,5 % et la pêche 3,3 %.
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+ Environ un sixième des exportations néo-zélandaises sont des produits provenant de vaches laitières : poudre de lait, fromage, beurre et mélange protidique. Il y a plus de 4 millions de vaches laitières, principalement dans l'île du Nord (particulièrement dans les régions de Waikato et Taranaki). La laine, autrefois l'exportation la plus importante dominant l'économie, est moins importante depuis les années 1960 et la baisse des prix ; aujourd'hui la moitié des exportations de viande, qui compte un dixième des exportations totales, sont de viande ovine. Les élevages de mouton sont principalement situés dans la région de Canterbury[134]. Le bétail est rarement logé à l'intérieur d'édifices, étant généralement laissé dans les pâturages, où on peut leur apporter du foin et d'autres denrées en complément, particulièrement en hiver. La période de croissance de l'herbe varie selon la saison, la région et le climat, mais est généralement de 8 à 12 mois. Le bétail est également maintenu dans des enclos, avec clôture électrique, autour de la ferme. La naissance des agneaux et des veaux est planifiée pour se produire au printemps, profitant de la repousse de l'herbe.
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+ Dans les années 1970, on essaya de diversifier l'agriculture, menant à l'établissement d'élevages de cerf, chèvre et porc ; dans les années 1990 l'élevage de chèvre et de porc décline ; le cerf est élevé surtout dans le Canterbury et le Southland. L'élevage de poule est important au niveau national. En 2000, il y eut 5 000 fermes d'apiculture produisant en tout 9 000 tonnes de miel[134].
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+ En ce qui concerne les plantes utiles, le blé et l'orge dominent le marché national ; ils sont cultivés surtout au Canterbury. Parmi les fruits les plus importants on trouve la pomme (particulièrement dans Hawke's Bay), le kiwi (Baie de l'Abondance), le raisin et les avocats (Bay of Plenty et Northland). La viticulture devient de plus en plus importante, les régions pionnières étant Marlborough, Hawke's Bay et Gisborne. En 2001 il existait 382 vignobles, dont les exportations atteignirent 200 millions de dollars[134].
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+ Une grande part de la culture contemporaine néo-zélandaise a des racines britanniques, mais cette culture « kiwi » a également vu des apports des cultures américaine, australienne et maori, avec d'autres cultures européennes et asiatiques et polynésiennes non-maori. De grandes fêtes sont tenues chaque année à Auckland et Wellington pour fêter Divali et le Nouvel An chinois, ainsi que le plus grand festival polynésien du monde, Pasifika Festival (en)[135]. Les liens culturels entre la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni et l'Irlande sont maintenus par une langue commune et une migration constante entre ces pays, particulièrement en ce qui concerne les étudiants néo-zélandais passant une année à l'étranger lors de leurs études universitaires. La musique et la cuisine de la Nouvelle-Zélande sont similaires à celles du Royaume-Uni et des États-Unis, quoiqu'avec des détails spécifiques du Pacifique. C'est également le cas en gastronomie, où le pays a toutefois plusieurs plats connus, dont la pavlova et le biscuit ANZAC, des desserts, et la soupe de kumara (une espèce de patate douce).
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+ La culture maori a considérablement changé depuis l'arrivée des Européens, en particulier depuis l'introduction du christianisme au début du XIXe siècle, qui changea profondément jusqu'à la vie de tous les jours. Toutefois, la perception que les Maori vivent aujourd'hui comme les Pakeha n'est que superficielle. La culture maori est en effet très différente, par exemple en ce qui concerne les marae et leur rôle dans la vie communale et familiale. Comme autrefois, on fait des karakia (prières) pour s'assurer du succès d'un projet, mais aujourd'hui ce sont généralement des prières chrétiennes. Les Maori considèrent encore leur allégeance aux groupes tribaux comme une part essentielle de leur identité ; c'est ainsi que les liens de parenté maori ressemblent à ceux des autres cultures polynésiennes.
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+ Les arts, chants et danses traditionnels redeviennent populaires à partir de la fin du XXe siècle, particulièrement le kapa haka (chant et danse), la gravure sur bois et le tissage. L'architecture maori connaît également une hausse de popularité. Les Maori maintiennent également leurs liens avec la Polynésie, comme en atteste la popularité grandissante de waka ama (courses de waka), aujourd'hui un sport international impliquant des équipes de tout le Pacifique.
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+ Le tatouage maori[136] (ta moko) a traversé les époques. Grâce à la beauté et à la symbolique de ses motifs, il s'est popularisé en dehors des frontières de la Nouvelle-Zélande. À l'origine, c'était le visage qui était au centre de l'art du tatouage maori, aujourd'hui, ces motifs spiralés sont systématiquement tatoués sur le corps.
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+ L'usage du reo māori, autrefois limité à des régions isolées dans l'après-guerre, voit une certaine renaissance, en partie grâce aux écoles d'immersion complète en langue maorie et la chaîne de télévision Māori Television.
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+ L'industrie cinématographique a débuté au cours des années 1920, mais ce n'est qu'à partir des années 1970 qu'apparaît un authentique cinéma néo-zélandais[137]. Des films tels que Sleeping Dogs et Goodbye Pork Pie connaissent un immense succès et lancèrent les carrières de Sam Neill, Geoff Murphy et Roger Donaldson. Au début des années 1990, plusieurs films néo-zélandais eurent une immense audience internationale et emportèrent plusieurs prix prestigieux : La Leçon de piano de Jane Campion (Oscar, Palme d'or), L'Âme des guerriers de Lee Tamahori, et Créatures célestes de Peter Jackson. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, celui-ci mettra en scène la trilogie du Seigneur des anneaux (Oscar du meilleur film et plusieurs autres) en Nouvelle-Zélande, son pays natal, utilisant des acteurs et une équipe presque entièrement néo-zélandaise. Les lieux du tournage sont aujourd'hui très fréquentés par les touristes. Beaucoup de productions non-néo-zélandaises ont également été filmées dans le pays, que ce soit pour Hollywood ou Bollywood.
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+ Les médias de Nouvelle-Zélande sont dominés par quelques entreprises, la plupart étrangères. Le Broadcasting Standards Authority et le New Zealand Press Council peuvent faire des enquêtes à la suite d'allégations de non-neutralité et d'inexactitude dans la presse et à la télévision. Ceci, combiné aux dures lois contre la diffamation, font que les médias néo-zélandaises sont plutôt modérés et impartiaux. La télévision néo-zélandaise est dominée par des émissions américaines, avec des émissions australiennes et néo-zélandaises.
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+ Parmi les symboles de la Nouvelle-Zélande (non officiels, puisque le gouvernement n'en a pas désigné), on trouve le koru (Cyathea dealbata, une fougère utilisée pour le logo des All Blacks), le kiwi, un arbre appelé « pōhutukawa rouge » (Metrosideros excelsa) et le « kōwhai jaune » (Sophora)[2].
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+ Tous les 6 février et ce depuis 1840, les Néo-zélandais célèbrent la nation[138],[139].
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+ Célébré le 25 décembre, Noël c'est comme ailleurs avec le père Noël, mais ce dernier est souvent représenté en tenue estivale. En Nouvelle-Zélande, Noël s'accompagne d'un repas constitué de dinde traditionnelle mais aussi de différentes viandes cuites au barbecue accompagnées de frites, salades et de patates douces. Le repas traditionnel est une cuisse de jambon. Enfin le dessert des fêtes est le pavlova[140],[141],[142].
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+ Le 1er juin, les Néo-Zélandais célèbrent l'anniversaire officiel de la reine même si cette date ne correspond pas à la date réelle de son anniversaire[143],[144].
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+ La Nouvelle-Zélande célèbre tous les 25 avril la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur durant la Première Guerre mondiale[145].
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+ Le sport joue un rôle majeur dans la culture néo-zélandaise, particulièrement le rugby à XV. Parmi les autres sports très populaires, on trouve le cricket, le football, le rugby à XIII, le basket-ball, le netball et le boulingrin, ainsi que le golf, le tennis, le cyclisme, le hockey sur gazon, le ski, le snowboard, le softball et plusieurs sports nautiques, dont le surf, le nautisme, le kayak, le surf lifesaving et l'aviron[146],[147]. Elle est également reconnue pour son bon ratio médailles-population aux Jeux olympiques et du Commonwealth.
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+ Le rugby à XV est très étroitement lié à l'identité nationale néo-zélandaise[148],[147]. Survivance des luttes ancestrales des peuples des îles du Pacifique, des danses guerrières traditionnelles maoris, ou haka, sont exécutées avant chaque match.
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+ L'équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV, surnommée « All Blacks », a les meilleures statistiques de victoires des équipes nationales à travers le monde. Elle accueille en 1987 la première Coupe du monde de rugby à XV, qu'elle remporte, et la septième en 2011, qu'elle remporte aussi. L'équipe nationale de Nouvelle-Zélande réalise même le premier doublé en gagnant la Coupe du monde suivante, qui se déroule en Grande-Bretagne.
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+ Le cricket est considéré comme le principal sport estival de la Nouvelle-Zélande[149] et l'équipe de Nouvelle-Zélande de cricket (surnommée les Black Caps), est dans les toutes meilleures équipes du monde dans les deux formes du jeu, test cricket et One-day International. Elle accueille, en association avec l'Australie, la Coupe du monde de cricket en 2015.
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+ La Nouvelle-Zélande est également l'une des nations les plus performantes dans le domaine de la voile, particulièrement dans les courses autour du monde et de longue distance. Emirates Team New Zealand a gagné la Coupe de l'America en 1995, 2000 et 2017[150].
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+ Le netball est le principal sport féminin : l'équipe nationale, les Silver Ferns, a été plusieurs fois championne du monde. En équitation, on connaît surtout Mark Todd, dit le « Cavalier du Siècle ». Parmi les autres personnalités du sport néo-zélandais, on trouve Sir Richard Hadlee (cricket), Jonah Lomu (rugby à XV), Sir Peter Blake (nautisme), Michael Campbell (golf) et Valerie Adams (athlétisme).
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+ La Nouvelle-Zélande est considérée par certains comme une destination de sport extrême et tourisme d'aventure. Sa réputation en sport extrême vient de l'établissement de la première organisation de saut à l'élastique du monde, sur le pont de Kawarau près de Queenstown dans l'île du Sud en 1986. Le zorbing est un sport extrême originaire du pays.
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+ La Nouvelle-Zélande a pour codes :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Australasie
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+ Îles Ashmore-et-Cartier (Australie) · Australie · Île Christmas (Australie) · Îles Cocos (Australie) · Îles de la mer de Corail (Australie) · Île Norfolk (Australie) · Nouvelle-Zélande
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+ Mélanésie
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+ Fidji · Indonésie (Moluques, Nouvelle-Guinée occidentale) · Nouvelle-Calédonie (France) · Papouasie-Nouvelle-Guinée · Îles Salomon · Timor oriental · Vanuatu
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+ Micronésie
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+ Guam (États-Unis) · Kiribati · Îles Mariannes du Nord (États-Unis) · Îles Marshall · États fédérés de Micronésie · Nauru · Ogasawara (Japon) · Palaos · Wake (États-Unis)
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+ Polynésie
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+ Archipel Juan Fernández (Chili) · Îles Cook · Hawaï (États-Unis) · Îles mineures éloignées des États-Unis (États-Unis) · Niue · Île de Pâques (Chili) · Îles Pitcairn (Royaume-Uni) · Polynésie française (France) · Samoa · Samoa américaines (États-Unis) · Tokelau (Nouvelle-Zélande) · Tonga · Tuvalu · Wallis-et-Futuna (France)
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+ La monarchie (du grec mono « seul », arke « pouvoir » : « pouvoir d'un seul ») est un système politique où l'unité du pouvoir est symbolisée par une seule personne, appelée « monarque ». Elle n'est ni nécessairement une royauté, ni nécessairement héréditaire : il a toujours existé des monarchies électives, par exemple les rois chez les Gaulois, ou les doges dans la république de Venise. Selon la définition de Montesquieu, une monarchie se définit par le gouvernement absolu d'un seul, mais ce pouvoir est limité par des lois.
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+ La monarchie est constitutionnelle lorsque les pouvoirs du monarque sont définis par une constitution écrite qui fixe des lois fondamentales prévoyant une séparation des pouvoirs[1]. Il est souvent admis, lorsque l'État est menacé par une guerre étrangère ou civile, qu'une loi martiale lui donne provisoirement tous les pouvoirs : la monarchie devient alors, au sens antique, une dictature (comme l'exerçaient les consuls ou les généraux romains en cas de graves problèmes).
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+ La monarchie est parlementaire lorsque le chef du gouvernement, nommé par le roi lorsqu'il y en a un, est responsable devant le Parlement, dans ce cas le monarque est le représentant de l'État au titre de chef de l'État, un arbitre, et le garant de la continuité des institutions (exemples : Royaume-Uni, Espagne, Belgique).
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+ La monarchie est absolue lorsque le monarque détient tous les pouvoirs. Certains parlent alors de régime despotique. Toutefois, le monarque est généralement limité dans les faits par un ensemble de traditions et de coutumes, plus ou moins codifiées, comme les lois fondamentales du royaume de France, tandis qu'un despote ou un tyran n'est limité par aucun pouvoir supérieur[2].
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+ C'est ainsi que Louis XIV s'est vu refuser par le Parlement de Paris l'enregistrement du traité d'Utrecht sur la partie où le roi renonçait au trône de France pour son petit-fils Philippe (devenant roi d'Espagne) et sa descendance. Le Parlement de Paris a rappelé au « Roi-Soleil » que personne, même lui, ne peut disposer de la dévolution de la couronne qui se fait indépendamment de lui selon un ordre prévu par les lois fondamentales du royaume (loi salique de primogéniture mâle pour la France).
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+ Le monarque absolu, à la différence du monarque constitutionnel, représente au sens propre du mot la « monarchie » en ce sens que tout le pouvoir repose sur un seul être : le roi, qui regroupe les trois pouvoirs de l'État : législatif, exécutif et judiciaire. S'il dirige le royaume lui-même avec ses ministres et « en ses conseils », il rend la justice par le biais de tribunaux et de cours (c'est la justice « distributive », chaque sentence étant écrite « de par le roi », et édicte tous les textes législatifs que l'assemblée des trois ordres (clergé, noblesse et tiers état) préconise quand le roi les regroupe lors des états généraux. Mais à bien regarder, cela perdure encore aujourd'hui puisqu'une loi ne peut être applicable qu'une fois que le décret d'application a été signé par le pouvoir exécutif.
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+ Espace occidental
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+ Espace musulman
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+ Autres régimes politiques
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+ Dans la monarchie de droit divin, le pouvoir est légitimé par un lien spirituel qu'entretiendrait le tenant du pouvoir avec la ou les divinités.
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+ Chez les anciens Germains, le pouvoir royal était d'essence divine à travers le rattachement de la dynastie régnante à Woden ou Wotan (Odin). Le royaume de France était également une monarchie de droit divin.
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27
+ Actuellement, il existe encore de nombreuses monarchies de droit divin dont le Royaume-Uni, où la reine est également chef de l’Église anglicane.
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+
29
+ Au Maroc, encore actuellement, la dynastie alaouite est dite descendante du prophète de l'islam Mahomet ce qui lui octroie une certaine « noblesse religieuse » et une certaine légitimité dans un pays majoritairement musulman. Par ailleurs, la dynastie est passée du titre du sultan au titre de roi au cours du XXe siècle.
30
+
31
+ Dans la République polono-lituanienne[3] et dans le Saint-Empire romain germanique, et encore actuellement en Malaisie, au Vatican et dans les Émirats arabes unis, le chef d'État est un monarque désigné par ses pairs au cours d'une élection ou par consensus.
32
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33
+ À ce lien païen, se substitua à l'époque chrétienne la vision du roi comme un intermédiaire entre Dieu et ses sujets, entre le ciel et la terre. Se fondant sur une lecture de la Patristique (saint Augustin dans la Cité de Dieu), la monarchie trouvait sa justification dans le fait que, de la même manière qu'un seul régnait dans les cieux, il était juste qu'un seul ne régnât sur terre.
34
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35
+ Mais cette justification, associée à une confusion relative entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel se heurta de nombreuses fois aux prétentions du pape de Rome au pouvoir politique : notamment sous les pontificats de Léon IX et de Grégoire VII (1073-1085). Ce dernier, en particulier, développa la doctrine de la théocratie pontificale qui portait directement atteinte à l'étendue du pouvoir royal.
36
+
37
+ Pour les souverains pontifes, en effet, le pouvoir temporel devait demeurer soumis au pouvoir spirituel. Il est évident que les rois ne l'entendaient pas de cette manière. Outre l'excommunication, les papes bénéficiaient contre eux d'une arme juridique : une série de faux, forgés par la chancellerie pontificale, et dont le plus connu est la fausse donation de Constantin leur servaient à appuyer leurs prétentions au pouvoir temporel.
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39
+ Les affrontements entre les rois trop indépendants et les pontifes romains, affrontements qui concernèrent surtout les souverains du Saint-Empire romain germanique, se multiplièrent sous les papes Innocent III et Innocent IV : ce sont ces derniers qui s'approchèrent le plus de la « théocratie pontificale » au XIIIe siècle.
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41
+ Le roi de France, en raison du baptême de Clovis Ier (roi des Francs saliens, puis roi de tous les Francs de 481 à 511) est considéré comme le premier souverain de la chrétienté. Au Moyen Âge comme jusqu'au XVIIIe siècle, on considéra le roi de France comme souverain de droit divin — « par la grâce de Dieu » et on lui prêta des pouvoirs thaumaturgiques, comme le fait de guérir des écrouelles.
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+ À partir de la deuxième moitié du VIIIe siècle, le sacre conféra au roi de France un caractère sacré, à l'instar des rois wisigoths ou du royaume d'Aragon. Fait unique parmi les monarques de la chrétienté, le roi de France était « oint » par un représentant de l'Église. L'onction du saint chrême, un mélange d'huile d'olive et de parfum dont l'usage, prescrit dans tous les sacrements de l'Église, et faisant aussi partie des éléments du sacre des évêques, contribuait à faire du roi de France le « vicaire de Dieu », son représentant.
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+ Se fondant sur la signification de l'onction, un mouvement de légistes et d'évêques français fidèles à la monarchie, affirma à la suite d'un conflit contre le pape Boniface VIII, la liberté de l'Église française sur les plans théologique et juridique, ainsi que la supériorité du roi de France à l'égard du souverain pontife en ce qui concernait le pouvoir temporel.
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+ L'évolution de la monarchie absolue, où le monarque n'a théoriquement aucun compte à rendre à personne, vers le système de monarchie constitutionnelle, où ses pouvoirs sont encadrés par une constitution, ne s'est pas fait en une seule étape, dans le royaume d'Angleterre par exemple le point de départ en fut la Grande Charte (Magna Carta) en 1215.
48
+
49
+ Sous l'Ancien Régime en France, le monarque, de droit divin par le sacre, était défini comme « le roi en ses conseils ». Ces conseils, qui ont beaucoup évolué au fil des temps, permettaient au roi de se faire une idée des choses en écoutant les spécialistes qui s'y trouvaient ou qu'il y invitait avant de prendre ses décisions. Diverses sociétés ou assemblées influaient sur la vie du Royaume, les « corps intermédiaires », associations composées des différents éléments formant la société : parlements régionaux, États provinciaux, corps de métiers, bailliage ou échevinage, etc. Ce type d'organisation politique, avec ou sans monarque à sa tête, est dénommé corporatisme.
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+ Le modèle de monarchie sans pouvoir est souvent qualifié de « monarchie de type scandinave ». Par exemple, le roi de Suède est le seul chef d'État et le seul monarque de l'Union européenne qui n'a pas le pouvoir de signer de traités internationaux[4]. Ce modèle est régulièrement évoqué aux Pays-Bas, en Belgique et au Royaume-Uni, trois pays où il existe un débat récurrent, quoique limité, entre partisans d'une monarchie aux pouvoirs renforcés, d'une monarchie « à la scandinave » et d'une république, la majorité des élus et de la population semblant plutôt favorables à un statu quo, même si les arguments économiques sur le coût de la monarchie ont un écho plus grand, plus particulièrement quant aux dotations des autres membres de la famille royale que le monarque et les principaux héritiers du trône.
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+ Jusqu'à la deuxième décennie du XXIe siècle, ce débat n'a pratiquement pas atteint l'Espagne où le roi Juan Carlos a obtenu l'appui de la population après avoir résisté au putsch militaire de 1981 qui a tenté de rétablir la dictature franquiste, et pour avoir joué un rôle clé dans le rétablissement de la démocratie après la mort de Franco, qui l'avait porté au pouvoir. La cote de popularité de la monarchie espagnole a chuté à la suite de scandales de corruption au sein de la famille royale et de l'éloignement du roi des réalités de la crise économique qui frappe l'Espagne depuis 2008[5], et à la suite de l'abdication du roi en juin 2014 plusieurs partis de gauche ont demandé la célébration d'un référendum sur la permanence de la monarchie[6].
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+ En Belgique, le roi est le chef de l'exécutif, et fait partie du pouvoir législatif. Il sanctionne et promulgue les lois, mais est considéré comme « politiquement irresponsable » : tout acte du roi doit être contresigné par un ministre. La sanction royale a d'ailleurs posé problème en 1990, quand Baudouin a refusé de signer la loi sur l'avortement. Le roi est également chef des armées.
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57
+ Un cas récent de retour d'un système de monarchie constitutionnelle vers une monarchie quasi absolue est celui du Liechtenstein, ce qui a d'ailleurs causé un certain émoi au sein du Conseil de l'Europe, qui a émis des remarques peu amènes à ce sujet.
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59
+ Des cas d'évolutions récentes de monarchies absolues vers des monarchies moins absolues, voire constitutionnelles, se retrouvent en Andorre (dotée d'une constitution depuis 1993), et surtout dans le golfe arabo-persique, avec la restauration des constitutions et des parlements au Koweït et à Bahreïn et l'élection de conseils consultatifs locaux ou nationaux au Qatar, à Oman et en Arabie saoudite, ces trois derniers États ainsi que les monarchies membres des Émirats arabes unis restant des monarchies absolues, de même que le Bhoutan, petit royaume himalayen (depuis 2008, le pays est devenu une monarchie constitutionnelle, le roi pouvant être démis par un vote des parlementaires à la majorité des deux tiers), le royaume du Swaziland, en Afrique australe, le sultanat du Brunéi, sur l'île de Bornéo, ainsi que le royaume des îles Tonga, dans le Pacifique Sud. Tous ces États font toutefois partie de l'Organisation des Nations unies et sont théoriquement signataires de sa charte et de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
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+ L'historien Raymond Fusilier a comparé les systèmes de monarchie constitutionnelle existant en Europe[7] (en Belgique, Suède, Danemark, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas) concluant que la distinction doit s'affiner entre Monarchie constitutionnelle et parlementaire d'une part, et Monarchie absolue d'autre part. En effet la monarchie dite absolue comme pouvoir légitime (au sens de Montesquieu), est quelque part constitutionnelle, car le roi a au-dessus de lui les lois du royaume (celle qui détermine sa succession entre autres). Et, d'autre part, tant dans la monarchie absolue que dans la monarchie constitutionnelle et parlementaire, le roi n'a jamais à rendre des comptes au public (au sens de Jürgen Habermas). Le roi absolu ne rend pas compte de ses actes politiques au Public parce que celui-ci n'existe pas au sens fort dans l'Ancien Régime (période de non publicité que J. Habermas décrit dans L'espace public, Payot, Paris, 1978). Le roi constitutionnel n'exerce son pouvoir que par des ministres (qu'il rencontre, influence, de qui il reçoit des informations selon les critères retenus par Bagehot). Ceux-ci sont les seuls à pouvoir poser des actes politiques valables en un régime démocratique, soit dont ils soient responsables, c'est-à-dire dont ils ont à rendre compte devant le Parlement, le Public (ou l'opinion publique), bref le peuple qui est devenu le vrai souverain. Pour Fusilier, la monarchie constitutionnelle la plus forte de facto, est la monarchie belge, car le roi y est entouré d'un imposant cabinet, sorte de gouvernement parallèle qui double l'action des ministres (les membres de ce cabinet étant nommés par le roi, sans réel contrôle parlementaire). Cette disposition est l'une des origines de la grave Question royale en Belgique, étape sur le chemin de l'Histoire de la monarchie belge qui explique qu'elle ait été peu à peu mise en cause et qu'elle ait peu à peu perdu son pouvoir de facto, politiquement central en Belgique jusqu'aux années 1960. Les monarques constitutionnels posent certes des actes publics (comme des discours), mais ces discours (qui ne sont pas des discours du trône rédigés par le Premier ministre comme en Grande-Bretagne, et où, par conséquent, la pensée du roi s'exprime), sont couverts par le Premier ministre s'ils sont mis en cause au Parlement comme cela est arrivé cette année [Quand ?] en Belgique.
62
+
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+ La transmission du pouvoir royal était généralement assurée par l'héritage du plus proche parent de la génération suivante : en ce cas, le régime est celui de la « monarchie héréditaire ». En théorie, cependant, le roi était « élu » — au sens premier, c'est-à-dire choisi — par ses pairs, les grands du royaume. Cette méthode devait permettre d'éviter que des incapables n'accèdent au trône. C'est pourquoi étaient chantées lors des cérémonies du sacre les « acclamations carolingiennes » reprenant ainsi l'ancienne coutume franque de l'élection du roi par sa montée sur le pavois.
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+ Les événements historiques ont créé la coutume du choix du fils aîné du roi comme nouveau roi, en raison de l'association par son père du fils à l'administration du royaume. Et là encore une ancienne coutume franque s'appliquait : la loi salique (car provenant des Francs saliens comme Clovis), excluant les femmes de l'hérédité dans le souci non seulement que le chef fût toujours un homme capable de faire la guerre s'il le fallait, mais aussi que par mariage le territoire ne soit pas démembré ou apporté à la famille de l'époux…
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+ Ainsi par la dévolution de la couronne par primogéniture mâle, la transmission des buts et des méthodes d'administration a amené une stabilité dans la gestion des affaires du royaume, et a permis l'unification de la France comme le développement du pays par le fait de la tradition monarchique (tradition = transmission).
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+
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+ Sept monarchies européennes ont vu leurs règles de dévolution modifiées, la règle passant de la primogéniture avec préférence masculine à degré égal à la primogéniture absolue sans considération de sexe :
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+ La règle de primogéniture avec préférence masculine à degré égal est toujours en vigueur dans les monarchies suivantes :
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+ Un État européen, la principauté de Liechtenstein, a une règle de dévolution « semi-salique » : le trône est transmissible en premier lieu dans toutes les lignes masculines et, à défaut d'héritier masculin dans l'une de ces lignes, à l'aîné des descendants, masculin ou féminin, de la première ligne féminine. Par ailleurs, d'autres monarchies conservent des règles de dévolution excluant les femmes de la succession : Japon (même si l'on prête au gouvernement l'intention de modifier la Constitution sur ce point) et toutes les monarchies de pays avec l'islam comme religion d'État (Arabie saoudite, Jordanie, Maroc, etc.).
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+ Artémis (en grec ancien Ἄρτεμις / Ártemis) est, dans la mythologie grecque, la déesse de la nature sauvage, de la chasse, des accouchements et une des déesses associées à la Lune avec Hécate et Séléné (par opposition à son frère Apollon, qui est lui, associé au Soleil).
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+ Elle est la fille de Zeus et de Léto et la sœur jumelle d'Apollon (ou simplement sa sœur selon l'hymne homérique qui lui est consacré), avec lequel elle partage beaucoup de traits communs. Elle a le pouvoir de faire naître les épidémies mais également le pouvoir de guérir. Elle est également la cause des morts subites et du mal qui emporte les femmes en couche. Enfin, elle est la protectrice des chemins et des ports, des très jeunes enfants et des jeunes animaux. Ses cultes se rapportaient aux grands moments de la vie d'une femme : sa naissance, sa puberté et sa mort.
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+ Elle a été assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.
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+ Dans l'Antiquité, les auteurs grecs ont proposé plusieurs étymologies populaires au nom d'Artémis. Platon le rapprochait ainsi d'ἀρτεμές / artémès, « intègre, sain et sauf » : « C'est l'intégrité et la décence que son nom paraît signifier, à cause de son amour de la virginité[1] ». Mais ce caractère de « vierge » n'est pas du tout primitif. D'autres ont vu un rapprochement avec ἄρταμος / artamos, « boucher », et Artémis serait ainsi « celle qui tue ou qui massacre ».
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+ Dans plusieurs études modernes, des hellénistes, entre autres Michael V. Pisani, Pierre Chantraine et Jean Richer, ont établi un lien entre son nom et l'ours, animal qui joue un grand rôle dans son culte[2]. Les variantes Arktemis et Arktemisa seraient constituées d’un élément arkt- correspondant à ἄρκτος / árktos « ourse, Grande Ourse », et de θέμις / thémis qui désigne chez les Grecs une grande force, « l'ordre établi par les dieux ». Compte tenu du fait que les signes du zodiaque étaient connus des Grecs, qu'ils ont fait probablement l'objet d'un enseignement religieux à Delphes, et que pour les peuples de l'Antiquité, l'ordre du monde était fondamentalement identique à l'ordre du ciel, Artémis pourrait donc être la Régente de la loi de l'Ourse, constellation qui se confond avec l'ordre même du ciel[3],[4]. On sait que dans le sanctuaire d'Artémis de Brauron, lors de la fête des Brauronies, certaines fillettes, revêtues d'une robe couleur de safran, étaient conduites à la déesse et consacrées pendant cinq ans à Artémis, sous le nom d’ourses ou oursonnes[5].
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+ Elle est la fille de Zeus et de Léto, fille du Titan Céos et de la Titanide Phœbé. Son frère jumeau est Apollon. Victime de la jalousie d'Héra, femme de Zeus, Léto doit se cacher afin de faire naître ses jumeaux.
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+ Il existe plusieurs versions sur l'accouchement :
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+ L'histoire dit qu'un soir Zeus trompa Héra avec Léto. Héra sut ce qu'il s'était passé et jeta une malédiction à Léto, lui interdisant d'accoucher sur terre et en mer. Léto, bien décidée à mettre au monde ses enfants, se réfugia sur une toute petite île, où elle mit au monde Artémis et Apollon. Dans d'autres versions, Hera demande à tous les lieux de lui refuser l'asile, oubliant Délos, petite île perdue dans les flots.
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+ L'accouchement fut difficile car Ilithye, (déesse des accouchements) reçut l'interdiction d'Héra de lui venir en aide. Iris suppliante lui proposa un collier d'or et d'ambre pour qu'elle lui vienne en aide. Elle accepta et finit par l'assister au bout de 9 jours et 9 nuits de supplice. Le premier des jumeaux fut Artémis qui, aussitôt née, aida sa mère à mettre au monde Apollon.
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+ À la suite de cette épreuve et de l'amour inconditionnel qui les lie, les enfants Apollon et Artémis seront dévoués à leur mère. Dictés par l'amour, ils massacrent les fils et les filles d'Amphion et de Niobé, à la suite de l'insolence dont elle fit preuve à l'encontre de Léto. Ils tuent également le géant Tityos qui tenta de la violer. Il est conté qu'à peine nés, ils auraient tué un dragon venant les attaquer.
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+ Cet enfantement difficile qui dure neuf jours explique le nom de son hypostase Iphigénie « né de la force ». Le rapport avec l'enfantement se basant sur l'homologie entre la naissance et la production du feu par frottement: « le feu nouveau est assimilé à un enfant nouveau-né ».[pas clair] Artémis serait ainsi un ancien Feu divin féminin comme semblent le prouver différents aspects de son culte[6].
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+ L’arbre ci-dessous décrit l’ascendance d’Artémis. Celui-ci est basé sur les écrits du poète grec Hésiode ainsi que sur la Bibliothèque d'Apollodore[7].
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+ Installée sur les genoux de Zeus, alors qu'elle n'a que 3 ans, elle lui demande :
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+ « Accorde, ô mon père ! accorde à ta fille de rester toujours vierge, et de porter assez de noms divers pour que Phébus ne puisse le lui disputer. Donne-moi, comme à Phébus, un arc et des flèches. Que dis-je ?... non, mon père, ce n'est point à toi d'armer ta fille ; les Cyclopes s'empresseront bientôt de me fabriquer des traits, de me forger un carquois. Alors donne-moi l'attribut distinctif de porter des flambeaux et de revêtir une tunique à frange qui ne me descendra que jusqu'aux genoux, pour ne point, m'embarrasser à la cuirasse. Attache à ma suite soixante filles de l'Océan, qui soient toutes à l'âge où l'on ne porte point encore de ceinture. Que vingt autres Nymphes, filles de l'Amnisus, destinées à me servir aux heures où je cesserai de percer les lynx et les cerfs, prennent soin de mes brodequins et de mes chiens fidèles. Cède-moi les montagnes. Je ne demande qu'une ville à ton choix. Diane rarement descendra dans les villes. J'habiterai les monts, et n'approcherai des cités qu'aux moments où les femmes, travaillées des douleurs aiguës de l'enfantement, m'appelleront à leur aide. Tu sais qu'au jour de ma naissance les Parques m'ont imposé la loi de les secourir, parce que le sein qui m'a porté n'a point connu la douleur, et, sans travail, a déposé son fardeau[8]. »
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+ Zeus, fier de sa fille, lui accorda ses prières et lui offrit trente villes au lieu d'une seule, des bois sacrés et des autels, ainsi que la protection des chemins et des ports.
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+ À la suite de l'entretien avec son père, Zeus, elle vola jusqu'en Crète pour choisir ses suivantes : vingt nymphes âgées de 9 ans. Puis elle se dirigea sur l'île de Lipari, île des cyclopes qui lui forgèrent un arc, un carquois et des flèches. Elle partit à la rencontre de Pan, dieu de la nature, qui lui offrit six chiens courageux et sept cynosurides (chiens de la race des lévriers). Au pied du Parrhasius, elle captura à elle seule quatre immenses biches aux cornes d'or qui furent attelées à son char. La cinquième biche fut réservée selon le souhait d'Héra pour les futures épreuves d'Héraclès. Elle finit son voyage en se réfugiant sur le mont d'Arcadie.
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+ Née sur l'île d'Ortygie (« l'île aux cailles »), appelée plus tardivement Délos, Artémis fait du pays des Hyperboréens sa résidence principale[9], où elle règne en maîtresse de la nature sauvage et des animaux.(dans la mythologie crétoise c’était sur l'île Paximadia)
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+ « Que toutes les montagnes soient les miennes », déclare-t-elle dans l'hymne de Callimaque de Cyrène. Elle erre aussi dans les agros, les terres en friches, incultes et peu fréquentées. Comme le souligne Jean-Pierre Vernant, elle « a sa place en bordure de mer, dans les zones côtières où entre terre et eau les limites sont indécises[10] ».
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+ Coureuse des forêts, sauvageonne insoumise et fière, Artémis appartient avant tout au monde sauvage, alors que son frère Apollon se présente comme un dieu civilisateur. Seule parmi les dieux, à l'exception de Dionysos, elle est constamment entourée d'une troupe d'animaux sauvages, d'où son épiclèse de Ἡγημόνη / Hêgêmónê, « Conductrice ». Elle est aussi à la tête d'une troupe de nymphes (20 nymphes du mont Amnisos, selon Callimaque) et de jeunes mortelles, qu'elle mène à travers les forêts. L'Iliade en parle comme de « l'agreste Artémis […], la dame des fauves (πότνια θηρῶν / pótnia thêrỗn)[11] ».
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+ Surnommée « la Bruyante » (Κελαδεινή / Keladeinế), elle mène sa meute et la pousse de la voix. Artémis possède en effet le double visage de la compagne des animaux sauvages et de la chasseresse. La biche symbolise bien son ambivalence : la bête est sa compagne favorite, et de nombreuses représentations la montrent à son côté. Néanmoins, Artémis est aussi celle qui est réputée pour suivre de ses flèches cerfs et biches, même si peu de textes l'attestent.
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+ La déesse sagittaire est enfin appelée par Homère Artémis khrysêlakatos, « à l’arc d’or », et par Hésiode iokhéairê, « l'archère »[12].
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+ Chez Homère, l'arc se dit βιός / biós, qui se rapproche de βίος / bíos, « la vie ». C'est pourquoi, Artémis, encore appelée « la radiante », est aussi celle qui guide les égarés, les étrangers, ou les esclaves en fuite au cœur de la nuit. Aussi Artémis porte-t-elle en latin le nom de "Trivia", « celle qui éclaire la route aux carrefours de la vie ».
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+ Sa dextérité à l'arc est illustrée dans l'épisode nommé "catastérisme" où elle tue par erreur son compagnon de chasse Orion.
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+ Sa fonction de maîtresse des animaux sauvages explique sa passion pour la chasse mais également son hostilité à divers chasseurs, notamment Actéon, Orion, Méléagre qu'elle considère comme des rivaux. De nombreuses légendes de récit de chasse mettent en scène une déesse sauvage. Depuis sa naissance, elle a eu beaucoup d'adversaires et de conflits.
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+ À Calydon, ville d'Etolie, le roi Oenée oublia Artémis et son sacrifice lors d'un culte. Pour se venger, elle envoya un énorme sanglier dans le pays qui ravagea les terres et tua le bétail. Pour éliminer l'animal, le roi fit appel aux plus grands chasseurs. La chasse au sanglier de Calydon est un épisode fort de la mythologie grecque.
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+ Artémis tua :
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+ Armée d'un arc et de flèches offerts par les Cyclopes[14], Artémis assiste son frère Apollon dans son combat contre le serpent Python ainsi que dans la gigantomachie.
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+ Pendant la guerre de Troie, elle est également aux côtés des Troyens. Comme lui, elle pourfend de ses flèches les Niobides. Elle l'aide à se venger de Coronis et de Tityos. De manière générale, elle envoie sur les femmes la mort soudaine, alors qu'Apollon se charge des hommes. Dans l’Iliade, Héra la qualifie ainsi de « lionne pour les femmes ». On lui chante, comme à Apollon, le péan.
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+ Toujours située à la frontière entre le monde civilisé et le monde sauvage, Artémis la chasseresse est aussi une κουροτρόφος / kourotróphos[15], qui préside à l'initiation des petits d'hommes et d'animaux et les accompagne jusqu'au seuil de la vie adulte.
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+ Avec son frère Apollon, elle est la principale divinité qui veille à l'initiation des filles et des garçons, à leur passage à l'état d'adultes car cette initiation s'effectue dans la nature sauvage qui est le domaine de la déesse[16].
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+ Tout comme Athéna et Hestia, Artémis est une déesse « vierge ». Elle a demandé à son père l'autorisation de garder sa virginité pour toujours, à cause de son aversion pour le mariage, que sa mère lui a transmise dès la naissance.
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+ Elle a été improprement considérée par les mythocritiques jusqu'au XIXe siècle comme « chaste », jusqu'à ce que Jean-Pierre Vernant éclaire davantage les adjectifs accolés à son nom. Artémis est parthenos, la vierge qui s'occupe du feu, ou, comme le rapporte Plutarque, celle qui s’abstient de tout commerce sexuel avec des hommes. Elle punit sévèrement les hommes qui tentent de la séduire : « Tristes noces, celles que briguèrent Otos et Orion[17] ».
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+ Artémis exigeait de ses compagnes la même chasteté qu'elle pratiquait elle-même. Lorsque Zeus séduit Callisto, une nymphe d'Artémis, et la mit enceinte, Zeus l'aida et décida de la transformer en ourse mais Artémis la tua d'une flèche.
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+ Plusieurs aspects de son culte évoquent un ancien Feu divin : à Patrai, lors de la fête annuelle d'Artémis Laphria, on jetait dans les flammes d'un grand bûcher des animaux sauvages et domestiques, des oiseaux, des fruits[18]. Ce feu justifie son qualificatif de phōsphóros « qui apporte la lumière ». Le rite grec de l'amphiphôn, offrande entourée de la lumière des torches à Artémis Mounichia rappelle l'effet que le feu exerce sur les bêtes sauvages qu'il attire mais empêche de s'approcher[19]. Au temple d'Artémis Perasia à Castatsala en Cilicie les prêtresses marchent pieds nus sur des charbons ardents sans en souffrir[20].
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+ Ses sanctuaires : le temple d'Artémis à Éphèse, l'une des Sept Merveilles du monde ; le lac Stymphalia en Arcadie ; sanctuaire d’Olbia (actuelle Hyères) ; sanctuaire d'Artémis Orthia à Sparte ; Brauron, le sanctuaire d’Artémis en Attique ; Mounichie, le sanctuaire d'Artémis au Pirée (principal port d'Athènes); le sanctuaire d'Artémis Tauropole à Halae Araphenides (en) (au nord de Brauron) ; le sanctuaire d'Artémis à Amarynthos sur l'île d'Eubée[21]
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+ Un sanctuaire dédié à la déesse Artémis a été localisé en 2007 à Amarynthos par l'Ecole suisse d’archéologie[22]. Des fouilles complémentaires réalisées sur le site en 2017 ont permis de confirmer l’existence du sanctuaire, après que des inscriptions au nom d’Artémis aient été retrouvées sur des édifices allant du VIe siècle av. J.-C. au IIe siècle av. J.-C.[23].
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+ Des inscriptions datant du IVe siècle av. J.-C. indiquent que le sanctuaire d’ Amarynthos accueillait une fête appelée les Artémisia. D’après le géographe et historien grec Strabon, celle-ci donnait lieu à un grand défilé militaire durant lequel paradait le corps civique représentant les six tribus d’Érétrie : 3 000 hoplites, 600 cavaliers et 60 chars de guerre.
76
+ Artémis était alors honorée par les Erétriens comme la déesse médiatrice (« celle qui se tient au milieu »), comme l’indique un décret officialisant la création d’un concours musical en son honneur en 335 avant J.C.[23].
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+ Au IIe siècle av. J.-C., le sanctuaire atteignit son apogée. Des monuments honorifiques furent construits en l’honneur d’Artémis mais également du dieu Apollon et de leur mère Léto[23].
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+ D’après l’archéologue Denis Knoepfler, le sanctuaire fut probablement saccagé lors des guerres de Mithridate au Ier siècle av. J.-C. puis fut restauré partiellement sous l’Empire romain au Ier siècle[23].
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+ Le sanctuaire d'Artémis en Tauride donna lieu à un culte sanglant. En effet, Artémis vengeresse enleva Iphigénie, fille d'Agamemnon, afin d'en faire sa prêtresse. Tout étranger qui l'abordait était cruellement sacrifié (voir l'article Taures). Ce culte est, dans les vers d'Euripide, ramené en Attique en même temps que la statue de culte en bois d'Artémis volée par Iphigénie et son frère Oreste, et déposée dans le sanctuaire d'Halae Araphenides (en), sanctuaire situé au nord de Brauron sur la côte est[24].
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+ Elle y était aussi déesse de la lumière, personnification de la Lune, qui erre dans les montagnes. Elle était représentée conduisant un char tiré par quatre taureaux, couronnée d'un croissant de lune et portant un flambeau.
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+ La déesse est souvent représentée en habit de chasse, les cheveux noués par derrière, la robe retroussée avec une seconde ceinture, le carquois sur l'épaule, un chien à ses côtés, et tenant un arc bandé dont elle décoche une flèche. Elle a les jambes ainsi que les pieds nus, et le sein droit découvert. Quelquefois elle est chaussée de brodequins. Souvent elle a un croissant au-dessus du front, symbole de la Lune. On la représentait chassant, ou dans le bain, ou se reposant des fatigues de la chasse.
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+ Les statues de l'Artémis d'Éphèse sont assez connues. Elles sont très différentes d'autres représentations connues de la déesse à l'époque classique. L'Artémis d'Éphèse est dépourvue de membres inférieurs. Elle est engoncée de la taille aux pieds dans un fourreau qui descend jusqu'au sol, comme si elle y était plantée. Le corps de la déesse est ordinairement divisé par bandes, en sorte qu'elle paraît pour ainsi dire emmaillotée. Elle porte sur la tête une tour à plusieurs étages ; sur chaque bras, des lions ; sur la poitrine et l'estomac, un grand nombre de kuršaš, sacs de cuir magiques anatoliens mentionnés dans la littérature hittite[25], qui peuvent également être considérées comme des mamelles ou des testicules de taureau selon de nombreuses interprétations. Tout le bas du corps est parsemé de différents animaux, de bœufs ou taureaux, de cerfs, de sphinx, d'abeilles, d'insectes, etc. On y voit même des arbres et différentes plantes, tous symboles de la nature et de ses innombrables productions. Nombre de ces animaux sont de souche locale, comme l'épervier que l'on retrouve souvent perché sur un mât au dessus de la déesse. C'est aussi le cas des poissons, coquillages, crabes, qu'on ne trouve guère que chez l'Ephésienne. Ces diverses représentations de la déesse semblent se rapporter à un culte primitif d'origine asiatique.
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+
90
+ Artémis d'Éphèse, Vienne, Ephesos Museum (en).
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+ Très tôt, les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes, en les ajoutant à leurs propres croyances[26]. En 399 av. J.C. , la déesse Artémis fut ainsi assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.
93
+
94
+ Au Moyen Âge et à la Renaissance, le latin devient la langue dominante en Europe, notamment dans le domaine culturel[27]. Les noms mythologiques apparaissent alors très souvent dans une forme latine. C’est la raison pour laquelle le nom latin de Diane remplace couramment celui d’Artémis dans les représentations artistiques de cette dernière[28].
95
+
96
+ Ainsi les deux déesses, originellement différentes, sont unies dans leur représentation : on produit donc souvent des représentations d'Artémis sous le nom de Diane, de la même façon que le nom de Neptune est associé aux représentations de Poséidon.
97
+
98
+ La mythologie grecque devient un sujet de prédilection pour les peintres pendant la Renaissance, une période marquée par la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité. A la fin du XVIe siècle, le peintre vénitien Titien réalise ainsi pour le compte du roi Philippe II d'Espagne deux toiles représentant le mythe d’Actéon et d’Artémis[29].
99
+
100
+ Le premier tableau, Diane et Actéon, réalisé entre 1556 et 1559, représente l'instant où Actéon surprend la déesse Artémis (représentée sous le nom de Diane) en train de prendre un bain en compagnie de ses nymphes[30].
101
+
102
+ Le second, La Mort d'Actéon, représente la vengeance de la déesse. Il décrit le moment où Actéon, transformé en cerf par Artémis, est tué par ses propres chiens[31].
103
+
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+ Par la suite, d’autres peintres lui emboîtent le pas. A la fin du XVIIIe siècle, le peintre écossais Gavin Hamilton, qui choisit la majorité de ses sujets dans l'Antiquité, représente la déesse Artémis en compagnie de son frère, dans un tableau intitulé Apollon et Artémis[32].
105
+
106
+ En 1772, le français Jacques Louis David met en avant la déesse grecque dans une de ses toiles, intitulée Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé. Le tableau représente le moment où Apollon et Artémis décochent leurs flèches afin de tuer les enfants de Niobé, qui s’était vantée d'avoir eu plus d’enfants que leur mère Léto[33].
107
+
108
+ David présente le tableau au concours du grand Prix de Rome la même année, mais n’obtient pas le premier prix, ce qui déclenchera une polémique entre le peintre et le jury de l’Académie royale de peinture et de sculpture, suite à des accusations de vote arrangé[34].
109
+
110
+ Diane et Actéon par Titien (entre 1556 et 1559)
111
+
112
+ La Mort d'Actéon par Titien (entre 1559 et 1575)
113
+
114
+ Naissance d’Apollon et d’Artémis par Marcantonio Franceschini (vers 1692-1709)
115
+
116
+ Apollon et Artémis par Gavin Hamilton (1770)
117
+
118
+ Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé par Jacques Louis David (1772)
119
+
120
+ Artémis. Vitrail de Géza Maróti (1875-1941). Musée des arts appliqués de Budapest
121
+
122
+ Dans la trilogie de science-fiction Hunger Games, l'héroïne Katniss Everdeen est inspirée de la déesse Artémis[35]. A l'image de cette dernière, elle est armée d'un arc et de flèches[36].
123
+
124
+ Tout comme Artémis, Katniss est une excellente chasseuse. Elle évolue avec facilité dans la nature sauvage, et a appris très tôt à chasser le gibier[37]. Comme elle, elle manifeste également le désir de rester vierge et de ne pas avoir d’enfants[38].
125
+
126
+ Elle n’est pas une guerrière dans l’âme tout comme la déesse grecque. Si elle s’engage dans un conflit, c’est parce qu’elle y est contrainte par les événements. Tout comme Artémis s’implique dans la guerre de Troie par solidarité avec son frère Apollon, Katniss doit s’engager malgré elle dans une révolte afin de sauver son peuple[39].
127
+
128
+ De 2012 à 2015, le cinéma s’empare de l’univers d’Hunger Games au travers de quatre films adaptés de la série de science-fiction. A cette occasion, le chercheur français Fabien Bièvre-Perrin compare l'héroïne Katniss, incarnée par Jennifer Lawrence, à une véritable « Diane moderne »[40]. Il note que le combat final du premier film n’est pas sans rappeler le mythe d’Actéon, que la déesse fait dévorer par ses propres chiens[40].
129
+
130
+ Artémis fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix, en particulier dans le numéro Astérix aux Jeux Olympiques.
131
+
132
+ Dans celui-ci, Astérix et Obélix se rendent en Grèce afin de participer aux célèbres Jeux olympiques. Découragés par cette arrivée inattendue d'adversaires à la force surhumaine, les athlètes romains s'adonnent à une orgie. Les odeurs de nourriture finissent cependant par irriter les athlètes grecs qui sont installés à proximité et qui sont, eux, soumis à un régime strict. L'un deux, s'exclame : « Par Artémis, et si j'ai envie, moi aussi, de décader ? »[41].
133
+
134
+ Dans le jeu vidéo Assassin's Creed Odyssey après avoir effectué l'ensemble de missions lié aux filles d'Artemis, le joueur obtient l'armure complète et l'arc de la Déesse. Il est aussi possible sous certaines conditions, d'obtenir la divinité en tant que lieutenant pour le navire.
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+ Artémis est une déesse que l'on peut incarner dans le jeu vidéo SMITE.
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+ Le terme de mondialisation[1] correspond à la libre circulation des marchandises, des capitaux, des services, des personnes, des techniques et de l'information. Il désigne le processus d'intégration des marchés et de rapprochement des humains qui résulte notamment de la libéralisation des échanges, du développement des moyens de transport de personnes et de marchandises, et des retombées des technologies de l'information et de la communication à l'échelle planétaire[2]. Elle se manifeste, outre l'interdépendance croissante des économies (mondialisation économique) et l'intensification de la concurrence, par l'expansion des échanges et des interactions humaines[3].
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+ Selon Olivier Dollfus : « la mondialisation, c’est l'échange généralisé entre les différentes parties de la planète, l'espace mondial étant alors l'espace de transaction de l'humanité »[4].
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+ Longtemps triomphant, le phénomène est de plus en plus remis en question, en particulier par les États-Unis, ce qui met à mal son expansion (réduction de la croissance des exportations[5]) et voit l'apparition de guerre commerciale.
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+ En français, le mot est utilisé pour la première fois par Pierre de Coubertin, dans un article du Figaro daté du 13 décembre 1904, ainsi que l'a montré le géohistorien français Vincent Capdepuy[6]. Il apparaît ensuite dans un ouvrage de Paul Otlet[7] en 1916. Le mot désigne alors une appropriation à l'échelle du monde et s'inscrit dans une réflexion sur la réorganisation de la vie internationale après la guerre. Cependant, les occurrences restent rares durant l'entre-deux-guerres.
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+ En 1907, dans le cadre d’une réflexion sur la place de l’ethnographie Arnold van Gennep parle d’« un « mondialisme » croissant »[8] ; en 1933, il écrit : « car nous vivons en plein dans ce que je nommerai la Mondialisation de l'Humanité »[9]. Les guillemets dans un cas, l'italique dans l'autre montrent que les mots sont nouveaux.
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+ Après la Seconde Guerre mondiale le mot est employé de façon croissante[10].
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+ La distinction entre ces deux termes est propre à la langue française. Au départ, d'un point de vue étymologique, comme pour le sens commun, monde (tiré du latin mundus : univers) et globe (tiré du latin globus : en tous sens) sont suffisamment proches a priori pour que mondialisation et globalisation soient synonymes dans leur emploi initial en langue française.
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+ En anglais, l'usage premier revient au terme « globalisation », repris d'ailleurs par la plupart des autres langues. Le terme anglo-Américain globalization recouvre largement le même débat que la variante sémantique francophone. Différentes personnes peuvent accorder telle ou telle nuance de sens aux termes employés, selon qu'ils mettent l'accent sur la dimension économique, culturelle ou politique, en fonction de leur appartenance, consciente ou non, à tel ou tel courant de pensée.
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+ Le géographe Laurent Carroué, spécialiste de ces questions, plaide pour une distinction plus nette de ces deux termes. Pour lui, la mondialisation peut être définie comme le processus historique d'extension du système capitaliste à l'ensemble de l'espace géographique mondial. Il critique l'usage trop vague de globalisation.
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+ En français, malgré la proximité de « globalisation » avec l'anglais, la particularité de « mondialisation » repose sur une divergence sémantique. D'après le sociologue Guy Rocher : « La mondialisation pourrait être définie comme l'extension à l'échelle mondiale d'enjeux qui étaient auparavant limités à des régions ou des nations. » Tandis que l'internationalisation « nous réfère aux échanges de diverses natures, économiques, politiques, culturels, entre nations, aux relations qui en résultent, pacifiques ou conflictuelles, de complémentarité ou de concurrence. » D'après lui « si l'on parle de mondialisation, on entend évoquer une autre réalité, contemporaine celle-là : l'extension de ces relations et de ces échanges internationaux et transnationaux à l'échelle du monde, conséquence de la rapidité toujours croissante des transports et des communications dans la civilisation contemporaine. Quant à la globalisation – un terme qui a la préférence du sociologue –, elle ferait référence à un système-monde au-delà des relations internationales, au-delà de la mondialisation, un fait social total au sens propre du terme, un référent en soi »[11].
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+ L'intérêt pour la mondialisation se généralise également au cours des années 1990. Il s'agit de la vision d'un monde qui évolue peu à peu vers le « village global » décrit par Marshall McLuhan. Il s'agit de l'influence des mouvements antimondialistes et altermondialistes, qui attire l'attention du public sur l'ampleur et les conséquences du phénomène.
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+ Dans le monde académique et particulièrement anglophone, la popularisation du terme globalization et son usage comme terme « fourre-tout » a accentué le débat académique. Il est maintenant admis que le terme désigne le développement de l'interdépendance au niveau mondial. À partir de cette définition générale chaque grand courant académique met l'accent sur la dimension qui lui paraît la plus pertinente. Par exemple, certains universitaires comme Manuel Castells se concentrent sur le lien entre les dimensions économiques et sociales. D'autres, comme John Urry (en), mettent l'accent sur la complexité croissante qui caractérise tous les échanges humains (économiques, culturels et politiques). Aussi, le terme et sa popularité sont liés aux problématiques de développement, comme le montre Jan Nederveen Pieterse et son concept d'hybridity. Les polémiques qui agitent le milieu universitaire anglophone reflètent l'existence d'un débat planétaire. Urry est Anglais mais Castells est Espagnol et Pieterse Hollandais.
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+ Le terme s'enrichit au cours du temps au point de s'identifier, d'après Robert Boyer, à une nouvelle phase de l'économie mondiale[12]. Plusieurs définitions peuvent être distinguées. En 1983, Theodore Levitt désigne sous ce terme « la convergence des marchés qui s'opère dans le monde entier ». Le terme s'applique surtout à la gestion des multinationales et concerne exclusivement les échanges internationaux. Globalisation et technologie semblent façonner avec constance et résolution les relations internationales. Tout se passe comme si le « monde entier » constituait une entité unique vendant la même chose, de la même manière à des coûts relativement bas[13]. La firme multinationale doit s'adapter aux différences nationales, mais seulement à regret, dans la mesure où elle n'est pas parvenue à circonvenir ou à recomposer les demandes spécifiques qui s'adressent à elles.
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+ En 1990, Ken'ichi Ōmae[12] applique la notion à l'ensemble de la chaîne de création de valeur (R&D, ingénierie, production, marchandisation, services et finance). La marche à la globalisation se fait par étapes : « Après avoir développé ses exportations à partir de sa base nationale, l'entreprise établit à l'étranger des services de vente, puis produit localement, puis ultérieurement accorde une maitrise complète à la filiale créée sur place. » Le processus est alors à son terme : l'intégration globale où les firmes d'un même groupe conduisent leur R&D, financent leurs investissements et recrutent leur personnel à l'échelle mondiale. Pour la grande firme multinationale, la globalisation pointe une forme de gestion totalement intégrée à l'échelle mondiale.
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+ La genèse du terme explique que ce processus soit le plus souvent envisagé sous le seul aspect de la mondialisation économique, développement des échanges de biens et de services, accentuée depuis la fin des années 1980 par la création de marchés financiers au niveau mondial. Toutefois s'y ajoutent :
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+ En toute rigueur, il conviendrait ainsi de parler « des » mondialisation« s », afin de distinguer le domaine considéré (économie, culture, politique) et la période historique envisagée.
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+ La forme actuelle de la mondialisation de la fin du XXe siècle et du XXIe siècle repose sur deux facteurs essentiels[19] :
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+ Si le terme « mondialisation » est récent, il désigne cependant différentes périodes de l'Histoire, dont certaines sont fort anciennes. La mondialisation -processus qui donne, selon la définition des dictionnaires, aux diverses activités et aspirations une « extension qui intéresse le monde entier » - a commencé depuis bien longtemps. Des milliers d'années avant que n'apparaisse la racine du mot « monde » ou « globe ». La mondialisation actuelle trouve des racines dans la réalité historique du XIXe siècle[20] jusqu'à la Première Guerre mondiale ou même plus lointaines comme les tentatives d'unification du monde romain, de Charlemagne ou de l'Espagne de Charles Quint, assurant leur domination bien au-delà d'un pays, voire des frontières européennes[21].
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+ Selon Nayan Chanda[22] le processus de mondialisation commence avec les premiers mouvements de population qui émigrent à partir de l'Afrique centrale vers l'Europe en −40 000 et vers l'Asie en −60 000. La suite de l'histoire n'étant qu'une série de tentatives des populations ainsi dispersées de se rapprocher et d'échanger pour partager marchandises et expériences.
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+ Une seconde manifestation du processus peut être située à partir du IIe millénaire av. J.-C. le long d'une vaste zone commerciale s'étendant de l'Indus au monde minoen via les cités du Croissant fertile. Cette première tentative sera de courte durée du fait de l'arrêt des échanges commerciaux causé par l'irruption d'envahisseurs indo-européens à la fin du IIe millénaire av. J.-C. Une seconde tentative aura lieu à partir de la fondation de l'Empire perse qui permet d'établir un contact commercial indirect entre les colonies phéniciennes et grecques, et les cités indiennes, entre Gibraltar et le Gange. Les Grecs vont ainsi prendre pleinement conscience de l'étendue du monde comme le montrent les relations d'Hérodote, et, plus encore, de Ctésias de Cnide, médecin du grand roi perse.
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+ Loin de mettre un terme à ce processus d'unification commerciale, culturelle et diplomatique du monde antique, la destruction de l'empire perse, et la formation des États hellénistiques va l'accroître sensiblement. Ainsi la « mondialisation » hellénistique partage-t-elle de nombreux traits communs avec celle du temps moderne :
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+ Les humains du XVIIe siècle ou des siècles antérieurs avaient des représentations du monde différentes des nôtres. La Terre était peuplée de moins de 700 millions d'habitants. Il n'est donc pas question de mondialisation. Des évènements politiques et culturels majeurs ponctuent l'Histoire :
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+ Ces changements s'accompagnent d'une extension considérable de l'espace connu ainsi que des échanges économiques, technologiques et culturels entre civilisations.
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+ L'étude des échanges de biens de ces époques conduit à penser que l'historiographie du XIXe siècle a sous-estimé l'importance des échanges matériels et culturels entre civilisations éloignées jusqu'à la fin du Moyen Âge ; par exemple :
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+ Aux XVe siècle et XVIe siècle, le mouvement de la Renaissance entraîne un grand bouleversement : l'imprimerie apparaît vers 1450, et les Européens lancent les grandes découvertes.
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+ Pendant le Siècle des Lumières, la diffusion de la presse, la prise de conscience de l'héliocentrisme, l'industrialisation et la colonisation entraînent d'autres types de bouleversements, que Montesquieu analyse en ces termes : « Aujourd'hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celle de nos pères, celle de nos maîtres, celle du Monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières[24]. »
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+
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+ À la même époque, la mondialisation devient possible grâce au développement de la marine marchande. Le travail des marins comme les produits transportés sont considérés par les classes dirigeantes comme des marchandises, ainsi que le notera l'économiste William Petty : « Le travail des marins et les cargaisons des navires sont toujours des marchandises exportées, un surplus qui, une fois retranché ce qui est importé, ramène de l’argent ». Ces marins travaillent de leurs mains (ils sont pour cette raison appelés « hands »), et ne possèdent que leur force de travail[25].
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+ Le XIXe siècle qui, pour les historiens, va de la Révolution française à la Première Guerre mondiale, est marqué par l'essor de l'industrialisation. On note alors l'abaissement des coûts de transport, avec la généralisation de la machine à vapeur et celui des coûts de communication avec le télégraphe. Ces deux éléments permettent une meilleure intercommunication des différentes parties du globe et d'importants transferts de personnes, de biens et de savoirs. Le XIXe siècle voit aussi d'importants flux de population à l'échelle planétaire. En Europe, la Révolution agricole éloigne beaucoup de paysans de leur campagne. Les villes absorbent avec difficulté la hausse soudaine de la population du vieux continent qui quadruple entre 1750 et 1900, du fait de la baisse de la mortalité et de la Transition démographique. Les Européens migrent massivement à travers le monde (Amériques, Australie, Algérie…). Ces flux de population modifient en profondeur la répartition de la main-d'œuvre au niveau mondial.
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+ Au niveau économique, l'industrialisation rend possible le développement d'échanges de produits manufacturés entre pays industrialisés et en cours d'industrialisation. La colonisation entraîne des flux de matières premières depuis les colonies vers l'Europe. L'impact économique de ces échanges est cependant faible au regard de celui induit par les migrations mondiales. La colonisation a également pour effet d'intégrer l'essentiel de la planète dans un espace politique commun, et de favoriser des transferts financiers entre pays ainsi que vers les colonies.
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+ Dans le domaine culturel, la multiplication des récits de voyage ou des modes comme l'orientalisme ou le japonisme montrent la montée en puissance dans l'imaginaire européen d'autres cultures, elles-mêmes souvent mises à mal par la colonisation. Jules Verne fait faire à Philéas Fogg Le Tour du monde en quatre-vingts jours, grâce au génie technique européen. À cette époque cependant, le mondialisme trouve une première expression d'ampleur sur le socle du marxisme avec la fondation des Internationales.
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+ Dans le Manifeste du Parti communiste (1848), Karl Marx et Friedrich Engels décrivent la mondialisation en ces termes :
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+ « Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.
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+ Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l'adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n'emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe. A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. A la place de l'ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle ne l'est pas moins des productions de l'esprit. Les œuvres intellectuelles d'une nation deviennent la propriété commune de toutes. L'étroitesse et l'exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles ; et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature universelle.
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+ Par le rapide perfectionnement des instruments de production et l'amélioration infinie des moyens de communication, la bourgeoisie entraîne dans le courant de la civilisation jusqu'aux nations les plus barbares. Le bon marché de ses produits est la grosse artillerie qui bat en brèche toutes les murailles de Chine et contraint à la capitulation les barbares les plus opiniâtrement hostiles aux étrangers. Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode bourgeois de production ; elle les force à introduire chez elles la prétendue civilisation, c'est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se façonne un monde à son image.
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+ La bourgeoisie a soumis la campagne à la ville. Elle a créé d'énormes cités ; elle a prodigieusement augmenté la population des villes par rapport à celles des campagnes, et, par là, elle a arraché une grande partie de la population à l'abrutissement de la vie des champs[26]. »
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+ Les débuts du XXe siècle sont marqués par une relative méfiance à l'égard des échanges mondiaux, entraînant le repli de nombreux pays sur eux-mêmes au détriment du processus de mondialisation[27]. Néanmoins, jusqu'en 1913, on a pu parler de "première mondialisation". Le phénomène commence dans le secteur où les échanges étaient les plus importants, celui de flux humains. En mettant en place des quotas à l'immigration (1911 pour les asiatiques, 1921 pour les autres populations), les États-Unis arrêtent brutalement le flux le plus important, tandis que les révolutions russes privent l'Europe d'un important partenaire commercial et financier.
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+ Cependant les flux commerciaux et financiers redeviennent très importants dans les années 20 et augmentent rapidement de 1924 à 1929 dans un contexte de libre échange, dépassant le niveau de 1913. La Bourse de Wall-Street, la plus importante, connait l'euphorie jusqu'à début septembre 1929, puis le krach.
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+ Les banques américaines rapatrient alors leurs capitaux d'Allemagne et d'Autriche, entrainant une mondialisation de la crise. L'attentisme du président républicain Hoover ("Wait and See") ne permet pas de contrer l'extension de la crise et du chômage : un quart de la population active aux Etats-Unis, un tiers en Allemagne en 1932.
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+ La plupart des pays érigent alors d'importantes barrières douanières dans le but de protéger leur économie dès le début des années 30. Ce brusque cloisonnement des échanges matériels et financiers serait un facteur essentiel d'extension de la crise des années 1930, particulièrement pour les pays les plus dépendants. Il marque le point d'arrêt quasi total de la mondialisation. Le rejet de ce processus dépasse alors le simple plan économique pour s'étendre à la politique, avec l'effondrement de la Société des Nations et un refus des cultures étrangères et des étrangers eux-mêmes qui tourne souvent à la xénophobie.
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+ Si le début du XXe siècle freine la mondialisation, la deuxième moitié du XXe relance et accélère ce processus. Après 1945, celui-ci reprend, de manière très inégale en fonction des domaines. Les politiques de reconstruction en Europe occidentale qui enclenchent "les 30 glorieuses" sont keynésiennes, interventionnistes et souvent protectionnistes, à l'image des Etats-Unis de Roosevelt qui sont devenus la superpuissance mondiale. La mise en place du bloc soviétique puis les décolonisations limitent aussi la portée des échanges de biens et de services. La mondialisation s'inscrit alors plutôt dans la création d'organisations internationales, ONU, Banque mondiale, FMI ou GATT, ainsi que dans la généralisation des produits de la culture des États-Unis, en particulier le cinéma. La mise en place du marché commun entre d'abord six pays d'Europe occidentale décidée par le Traité de Rome de mars 1957 va relancer la libéralisation des échanges. Pour Pascal Lamy, l'invention du conteneur en 1958 puis Internet sont aussi à l'origine de la mondialisation actuelle[28],[29]. Alors que le terme est déjà utilisé, ce n'est que vers 1971 que les échanges de biens retrouvent, en part du PIB mondial, leur niveau de 1910 et que reprend véritablement la mondialisation économique. Appuyée sur la baisse des coûts de transport, celle-ci désigne essentiellement le développement des échanges en biens manufacturés entre pays riches et nouveaux pays industrialisés (Corée du Sud, Taïwan, Brésil, Argentine…), qui représentent 80 % du commerce mondial. Au sein du COMECON, la planification favorise de même d'importants échanges de biens, mais beaucoup moins importants, largement isolés du reste du monde.
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+ Au début des années 1980, de vastes zones géographiques (Afrique, essentiel de l'Asie) ainsi que les secteurs primaires (agriculture) et tertiaires (services) restent hors du processus de mondialisation économique, tandis que les flux de population restent faibles. Par ailleurs, l'amélioration des flux d'informations ainsi que l'assouplissement des lois portant sur l'investissement étranger favorisent la mise en place de marchés financiers d'échelle internationale[30]. Pascal Lamy estime que l'autre invention majeure à l'origine de la mondialisation est internet et notamment son développement commercial à partir des années 1990[28],[29].
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+ Aussitôt que la mondialisation s’est imposée comme phénomène planétaire, deux conceptions, « unitaire » et « conflictuelle et plurielle » s’affrontent autour de l’explication de ce phénomène[31],[32].
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+ Selon la conception unitaire, la mondialisation évoque la notion d’un monde uni, d’un monde formant un village planétaire, d’un monde sans frontières. Ceci dans une approche géographique, idéologique ou économique. Cette conception est soutenue au moins en partie par des organisations internationales ou institutions internationales (notamment le FMI, l’OMC et autres), par le courant idéologique notamment du mondialisme. Elle est également partagée par quelques analystes[33].
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+ Définir la mondialisation comme l’unification du monde signifie qu'il est question de l’interpénétration des cultures, des technologies et des économies (intégration dans l’économie mondiale). De ce fait, les expressions comme culture mondiale ou civilisation mondiale, gouvernance mondiale, économie mondiale, voire citoyenneté mondiale sont de plus en plus utilisées.
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+ La conception qui définit la mondialisation comme l’unification du monde contient par ailleurs une position intellectuelle qui prône plus d’ouverture pour arriver à une paix mondiale, et pour certains auteurs une suppression totale des frontières. En revanche, même si cette conception présenterait l’avantage de créer dans l’homme le germe de l’espoir, elle resterait cependant restrictive dans la mesure où elle négligerait les autres manifestations de la mondialisation.
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+ Opposée à la conception unitaire, la conception conflictuelle et pluraliste considère la forme actuelle de la mondialisation comme une source de nos problèmes. Elle met en avant une approche de coopération plutôt que de mise en concurrence, qui est le principe de base de la forme actuelle de la mondialisation. Les partisans de cette conception se situent notamment dans les courants altermondialiste et antimondialiste. Elle est également partagée par quelques analystes indépendants. Les problèmes que pose cette approche de la mondialisation sont ceux de l'hétérogénéité, de l'incompatibilité, de la fragmentation et de l'intégration, de l'ordre et du désordre, de l'inégalité, de l'exclusion et de la solidarité, de la domination, de l'exploitation, des affrontements idéologiques et des relations humaines qui sont souvent régies par des rapports de force.
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+ Cette conception présenterait selon ses tenants l’avantage d’appréhender un peu plus clairement les éléments divers de ce phénomène aux multiples aspects alors que la première s’articulerait autour d’un seul point de vue. Du fait d’être défendue par les altermondialistes, cette conception est généralement vue comme une théorie économique et sociale proche du socialisme, notamment parce qu'elle prend la défense des plus pauvres. La vision de l'altermondialisme est davantage de coopération que de mise en concurrence des populations.
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+ L'évaluation des conséquences de la mondialisation économique comprend plusieurs volets, très contrastés selon la richesse du pays considéré.
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+ Le caractère inéluctable ou naturel du processus de mondialisation est souvent mis en avant. Cependant, cette idée, présentée comme une « idée reçue » par les mouvements d’extrême gauche, peut être nuancée lorsque des économistes statisticiens s'intéressent de plus près aux aspects commerciaux et financiers du phénomène. En effet, d'une part « la part des exportations dans la production mondiale de 1913 ne sera dépassée qu'en 1970 et stagne depuis lors », et d'autre part « les mouvements nets de capitaux sont actuellement plus modestes qu'au début du XXe siècle »[34].
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99
+ Ainsi, pour l'éditorialiste Martin Wolf, responsable des rubriques économies au Financial Times, « la mondialisation relève sinon d'un mythe, du moins d'un abus de langage »[35].
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101
+ Le premier facteur explique la mise en place d'une division internationale du travail, puisqu'il peut être rentable de faire fabriquer une marchandise dans un pays pour la transporter et la vendre dans un autre. La généralisation de ce procédé à l'ensemble du processus de production (un bien est fabriqué en plusieurs étapes correspondant souvent à autant de pays différents) entraîne la croissance d'interdépendances économiques d'autant plus fortes que les échanges le sont. La France et l'Allemagne en sont un exemple. Ce phénomène constitue essentiellement une continuation de ce qui avait été amorcé au XIXe siècle.
102
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103
+ Ce processus trouve sa contrepartie dans la volonté des pays les plus riches de diminuer les droits de douane existant entre eux ainsi que ceux portant sur leurs produits dans les pays moins industrialisés. Les négociations du GATT puis de l'Organisation mondiale du commerce voient ainsi une diminution considérable des barrières douanières ainsi que l'élargissement de ce processus à l'agriculture et aux services.
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105
+ La mondialisation met en évidence des inégalités de revenus à l'intérieur des pays développés (dirigeants / employés, travailleurs qualifiés / travailleurs non qualifiés) et entre pays développés, pays en développement et pays pauvres[36]. Encore, cette inégalité de revenus ne doit pas cacher le fait qu'elle reflète le plus souvent des différences considérables dans les modes de vie.
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+ Pour les pays développés, la mondialisation économique comporte deux bénéfices essentiels. Le premier profite au consommateur, qui a accès à un éventail plus large de biens (diversité) à un prix plus faible que s'ils étaient fabriqués dans le pays même. L'abondance de biens est un point fondamental de la société de consommation. Quantitativement, cet effet est considérable, et peut être appréhendé en additionnant les gains des consommateurs à l'achat de produits textiles chinois. Le second bénéfice profite aux détenteurs du capital, qui obtiennent un meilleur rendement de leurs capitaux. Les pays riches subissent en revanche la délocalisation de leurs industries intensives en main-d'œuvre peu qualifiée, ainsi que de la concurrence accrue entre pays riches eux-mêmes. Quantitativement jugés peu importants par certains, ces effets posent cependant des problèmes du fait qu'ils sont localisés, touchant particulièrement certains individus ou certaines régions, alors que les gains sont répartis sur l'ensemble de la population[37]. La part de la population active en concurrence avec la main-d'œuvre peu qualifiée des pays en développement est estimée aux alentours de 3 % par certains auteurs, plus par d'autres.
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+
109
+ Or, selon le professeur Richard Baldwin la nature de la mondialisation est en train de changer radicalement, en raison de la forte baisse des coûts de transport, communication et coordination. La concurrence internationale - qui était principalement entre les entreprises et les secteurs dans différentes nations - se produit maintenant de plus en plus entre les travailleurs individuels effectuant des tâches similaires dans différents pays (par exemple les architectes, comptables, maquettistes, informaticiens, etc.)[38]. Alors, un paradigme de plus en plus désagrégé est nécessaire pour mesurer l'impact sur les individus et les entreprises[39]. De plus, selon le professeur Allan Blinder, la mondialisation est peut-être plus dommageable pour la classe moyenne que l'on pense, même si elle sera finalement bonne pour l'économie mondiale plus large[40],[41].
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+ Cependant, les niveaux scientifiques et technologiques de la Chine et de l'Inde se rapprochent très vite des standards occidentaux, et la qualité des télécommunications font que la concurrence directe des populations actives concerne maintenant les classes moyennes (délocalisation des centres d'appel par exemple), et les ingénieurs (tous les grands groupes de logiciels ont une antenne en plein essor en Inde)[42],[43]. Certaines études quantitatives économétriques tentant d'évaluer ces deux aspects seraient arrivées à la conclusion que les gains des pays riches à la division internationale du travail sont supérieurs aux pertes (délocalisations, désindustrialisation). Le problème des pays riches face à la mondialisation économique serait donc avant tout un problème de répartition de gains afin de pouvoir indemniser les autres pays en leur accordant une part des gains proportionnée à leur perte[Lesquelles ?]. Toutefois certains[44] contestent ces études, leur objectivité, leurs auteurs et leurs conclusions. Ces opposants estiment pour leur part que la mondialisation n'a pas été porteuse de croissance en Europe, qu'elle aurait plutôt été génératrice d'iniquités et de dégâts environnementaux, de concurrence désastreuse (de leur point de vue) entre États en matière de réglementation, de protection sociale, de fiscalité et d'éducation, aboutissant à un dumping social et à l'inefficacité locale plus grande des mouvements sociaux (le pouvoir politique de proximité ne pouvant leur donner satisfaction que partiellement)[45]. Selon cette analyse la mondialisation ferait obstacle à l'amélioration du pouvoir d'achat et de l'emploi de la majorité des salariés et risquerait à terme de détruire les protections sociales mises en place dans les États développés.
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+ Les pays en développement (PED) incluent plus de 80 % de la population mondiale. Leur développement social et économique a été divergent depuis 1960, rapide dans les NPI, lent dans les PMA, intermédiaire dans les autres.
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115
+ Jusqu'à la crise asiatique de 1997-98, les nouveaux pays industrialisés (NPI) semblaient les grands gagnants de la mondialisation économique. Profitant d'une main-d'œuvre qualifiée et à faible coût, ils ont bénéficié d'investissements très importants en provenance de leur épargne propre et en partie des pays riches comme l'aide financière apportée au Japon par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. Ils ont pu alors construire une économie moderne, un système de formation solide, et sortir de la pauvreté. La crise asiatique a cependant montré l'étendue de leur dépendance à l'égard de marchés financiers prompts à l'emballement spéculatif comme à la panique.
116
+
117
+ Le bilan de la mondialisation économique pour ces pays est ainsi contrasté, avec d'un côté des NPI de première génération, comme la Corée du Sud ou Taïwan définitivement classés parmi les pays riches ; d'autres, Thaïlande, Philippines, ont eu du mal à se remettre de la volatilité des investissements, et d'autres encore bénéficient largement de certains aspects de la mondialisation au niveau du pays, mais avec une répartition très inégale de ces gains (Brésil, Chine)[46]. Tous ont connu une croissance économique par habitant assez rapide , voire très rapide ces quarante à soixante dernières années.
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+
119
+ Ce sont les pays qui ne sont ni NPI, ni PMA. On peut distinguer trois sous-groupes.
120
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121
+ Leur transition démographique est relativement avancée et les exportations de produits manufacturés prédominent. Leur croissance est relativement rapide depuis 15 à 30 ans. Cependant le PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat (PPA) reste inférieur à la moitié de la moyenne mondiale : Vietnam, Asie du Sud, un peu moins du quart de la population mondiale.
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+
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+ Le montant des exportations de pétrole par habitant détermine leur niveau de PIB par habitant en PPA. On distingue des pays à revenu élevé (Koweit...), à revenu intermédiaire (Iran, Algérie...),et à revenu faible (Nigeria...)
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+
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+ Sur le plan économique, les Pays les moins avancés (PMA) sont les pays les plus pauvres. Ils ont les PNB par habitant et l'Indice de développement humain (IDH) les plus faibles. Ils incluent au total environ 12 % de la population mondiale et sont majoritairement situés en Afrique subsaharienne intertropicale, puis en Asie du Sud et du Sud-Est. Ils restent largement en dehors du processus de mondialisation moderne et le plus souvent d'industrialisation. Celui-ci requiert en effet des institutions stables, un respect du droit de la propriété privée, une absence relative de corruption ainsi qu'un certain développement humain (santé et éducation) que ne présentent pas la plupart de ces pays. Beaucoup ont subi des guerres civiles parfois internationalisées. Leur ressource économique principale, l'agriculture, reste dominée par les stratégies protectionnistes des pays riches. Les recettes d'exportation de produits primaires, dont les prix sont fixés en grande partie dans les bourses de matières premières (Chicago, Londres), connaissent des fluctuations économiques très importantes, ce qui handicape la capacité de financement du développement. La Transition démographique et le développement économique sont plus rapides dans le groupe des PMA d'Asie du Sud et du Sud-Est que dans celui d'Afrique subsaharienne.
126
+
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+ Après la Seconde Guerre mondiale les marchés financiers étaient réglementés nationalement et cloisonnés, avant de vivre 35 ans après une globalisation. Sous l'influence des différents acteurs mais aussi du FMI et de la Banque mondiale (consensus de Washington) les marchés ont subi une triple évolution dite « les trois D » : déréglementation (abolition des contrôles des changes et des restrictions aux mouvements de capitaux), désintermédiation ou accès direct des opérateurs aux marchés financiers sans passer par des intermédiaires et décloisonnement (éclatement des compartiments qui existaient). À partir de la fin des années 1970 un marché intégré des capitaux s'est peu à peu mis en place à l'échelle mondiale.
128
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+ Au-delà des aspects géographiques c'est donc une nouvelle logique financière qui s'est instaurée, c'est pourquoi les spécialistes parlent plutôt de « globalisation » financière que simplement de mondialisation. On[Qui ?] peut dire qu'aujourd'hui[Quand ?] une sphère financière globalisée existe eu sein de l'économie mondiale. La mondialisation introduit une explosion sans précédent dans l'histoire des flux financiers à l'échelle du monde, qui est engendrée en grande partie par les facilités d'échanges informatiques sur la toile. La globalisation financière a favorisé le financement des entreprises et celui des balances des paiements. En supprimant les obstacles à la circulation du capital elle a donné une impulsion sans précédent aux marchés financiers. Force est cependant de constater que les vrais gagnants au jeu de la finance internationale moderne sont surtout les firmes multinationales, les Trésors publics, les établissements de crédit et les investisseurs institutionnels.
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+ Les principaux risques liés au développement des marchés financiers sont :
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+ La globalisation financière a donné naissance à des risques nouveaux en engendrant des instabilités nouvelles. La question de la maîtrise de cette globalisation se pose aujourd'hui avec acuité car les États et les institutions (FMI, Banque_mondiale…) ont montré leur impuissance lors de crises importantes[48],[49]. Au-delà des risques nouveaux engendrés par la globalisation financière, de nouveaux acteurs apparaissent également. Les Hedge funds notamment sont des acteurs financiers opaques dans leur fonctionnement et complexes dans leurs relations avec les autres acteurs. N'ayant pas de définition légale, les économistes Aglietta, Khanniche et Rigot définissent les hedge funds à travers un ensemble de caractéristiques : l'absence de contraintes dans le champ des investisseurs, la multiplicité des stratégies, le dopage de rendement par l'effet de levier (endettement), les commissions de rémunération asymétriques et le recours à l'autorégulation[50],[51].
134
+
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+ Cependant, si d'un côté, la globalisation financière, fondée sur la logique spéculative, correspond très majoritairement à des aller-retour très rapides entre pays, à la milliseconde, de capitaux à très court terme ("hot money"), de l'autre côté l'épargne nationale continue de financer l'essentiel de l'investissement national (capitaux à moyen long terme) dans les pays peuplés (plus de 95 % de la population mondiale) en dehors des paradis fiscaux.
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+ L'accès d'un nombre croissant d'individus à des réseaux d'information et de communication[52] communs conduit à deux effets :
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+ Le premier est une prise de conscience accrue de la diversité culturelle et de l'interdépendance de l'ensemble des individus. Du fait de la multiplication des sources d'information, cela s'exprime par une meilleure connaissance de l'environnement et des enjeux mondiaux. Le patrimoine culturel mondial change de visage : L'Unesco en dresse une image plus documentée (liste Mémoire du monde) et plus vivante (patrimoine culturel immatériel de l'humanité). Des cultures minoritaires (amérindiens, bushmen) ont ainsi pu trouver une visibilité nouvelle, tandis que les questions à dimension internationale voient la montée en puissance des ONG comme acteurs de premier plan. De même, le fort brassage des courants religieux et philosophiques a stimulé l'œcuménisme et le dialogue interreligieux. Mais inversement, des communautarismes identitaires fondés sur un refus du relativisme et l'affirmation de la supériorité d'une culture sur les autres, se sont développés de manière concomitante.
140
+
141
+ Le deuxième est l'émergence d'une sorte de « culture commune » marquée notamment par le recours à un « anglais de communication » (parfois appelé globish, pour global english), version appauvrie de la langue anglaise, des références culturelles américaines ou occidentales portées par des produits culturels (cinéma, musique, télévision, informatique) ou des modes de vie (sports occidentaux, cuisine italienne, japonaise). Certains y voient un risque d'appauvrissement de la diversité culturelle, voire la domination d'une certaine conception des rapports économiques et sociaux. Le terme de civilisation universelle est en soi objet de polémique. Certains auteurs, y compris dans le monde anglo-saxon, n'hésitent pas à parler d'un impérialisme linguistique de l'anglo-américain[53].
142
+
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+ Certains auteurs n'hésitent pas à évoquer une conflictualité, une guerre d'influence véhiculée par la culture, en vue d'accroître la suprématie idéologique et socio-économique des protagonistes ; à l'instar de Daniel Lindenberg, par exemple, qui déclare : « la guerre culturelle, théorisée par les néo-conservateurs, ne fait que commencer »[54]. D'autres comme Bruno Bernard dans l'Export facile pour Pme-Pmi donne la francophonie comme un atout majeur pour les francophones mais qui est souvent négligé par les francophones eux-mêmes[55].
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+ Selon Jean Sévillia, la mondialisation contemporaine marque l'hégémonie du modèle américain sous plusieurs aspects. Il décrit cette mondialisation comme : « une idéologie conçue à l'image des États-Unis. Une théorie faite pour une société marchande, transparente, mobile, sans racines, sans frontières, où l'argent est roi et l’État lointain[56]. ».
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+ Ces évolutions convergentes tendent vers une idéologie mondiale dominante marquée par les concepts de liberté des échanges et de démocratie politique, qui serait le seul garant de cette liberté, impliquant une interdépendance entre les deux. La mondialisation est ainsi considérée comme un nouveau messianisme auquel se raccrochent tous « les oubliés de la croissance » et le quart monde des pays développés, particulièrement touchés par la crise économique[57].
148
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+ La mondialisation, qui s'accompagne d'enjeux de développement durable, correspondrait au début d'un nouveau cycle historique. Le philosophe Michel Foucault parle d'épistémè pour une conception du monde. Notre époque correspondrait selon lui à un nouvel Épistémè, qu'il qualifie d'Hypermodernité[58].
150
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151
+ L'historien René Rémond pense qu'il existe des cycles dont les caractéristiques sont le changement des représentations du monde, conduisant à de nouvelles représentations sociales, le changement des modes de diffusion de l'information et de la connaissance, la lecture scientifique des textes fondamentaux, et la remise en honneur de la culture antique… Par exemple, la Renaissance des XVe et XVIe siècles fut une période de remise en honneur des auteurs grecs et latins ; elle étendit la redécouverte de la culture antique à l'art et aux techniques, et apporta l'imprimerie. Le siècle des Lumières vit un changement important de représentation du monde avec la « révolution copernicienne ». L'époque contemporaine voit aussi se former des représentations du monde différentes avec les nouvelles théories cosmologiques ou le développement d'Internet.
152
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153
+ Pour certains[59], la mondialisation est une opportunité à saisir : « il est indispensable de décentrer notre regard » et sortir d'une vision de l'Histoire racontée au travers du prisme européen ou occidental. Il faut donc repenser la boîte à outils des historiens et des géographes en évitant que s'y glisse un « redoutable passager clandestin » celui de l'ethnocentrisme. Aujourd'hui, de grands récits continentaux, chinois, indien, latino-américain, arabe, africain se font jour. L'histoire mondiale ne peut être la somme de ses parties : « Elle doit tenir compte des nombreux métissages que les contacts ont produits, mais aussi ceux qui ont été empêchés »[60].
154
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+ La mondialisation s'accompagne de la domination d'une « langue anglo-américaine », qui se manifeste avec acuité sur internet. En 1996, il y avait une présence largement majoritaire de l'anglais sur internet, avec 75 % des pages web dans cette langue. En 2003, cette proportion a baissé à 45 %, selon un rapport de l'Unesco[61]. En 2019 il y a 57% de la population mondiale qui a accès à Internet et il y a donc une diversification croissante des langues. En 2017, l'anglais n’est plus employé que par 26,3 % des internautes[62], à comparer à 20,8 % pour les locuteurs chinois. Les cinq autres grandes langues européennes (espagnol, russe, allemand, français, portugais) et le japonais totalisent à elles six 21,5 %. Avec l'arabe, ces 9 langues sont lues au total par environ les trois quarts des internautes Cela n'empêche pas la grande majorité des 6 000 langues du monde de ne pas être représentée sur internet.
156
+
157
+ La domination d'un anglais mêlant influences américaines et britanniques est telle que certains auteurs, y compris dans le monde anglo-saxon, n'hésitent pas à parler d'impérialisme linguistique[63]. Des organisations altermondialistes dénoncent le tout-anglais, qu'elles considèrent comme une manifestation de l'impérialisme linguistique américain, la langue anglaise étant alors un vecteur de la mondialisation néo-libérale[64]. La domination de l'anglais se manifeste aussi fortement à travers l'influence hégémonique américaine dans les domaines clé économique, financier, scientifique, informatique, ainsi que dans les divertissements tels que la musique ou le cinéma. Cette influence tend à propager la langue anglaise ou à favoriser les emprunts lexicaux, notamment des anglicismes, dans d'autres langues.
158
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159
+ Cette domination de l'anglais se fait sentir jusque dans les institutions européennes, et particulièrement à la Commission européenne. Depuis l'élargissement de l'Union européenne de 1995, l'usage de l'anglais a dépassé celui du français dans les institutions. En 2001, 56,8 % des pages reçues par la Commission européenne étaient écrites en anglais, 29,8 % en français, 4,3 % en allemand et 8,8 % dans les huit autres langues communautaires[65], et ce bien que seulement 11,6 % de la population de l'Union européenne soit anglophone, contre 12 % de francophones et 18 % de germanophones[66]. Les données chiffrées concernant les besoins de traduction de documents de la Commission européenne décrivent aussi clairement la modification de la hiérarchie des langues[67] : 1970 français (fr) 60 %, allemand (de) 40% ; 1989 : fr 49 %, de 9 %, anglais (en) 30 %, autres langues 3 % ; 2000 fr 33 %, en 55 % ; 2017 fr 2%, en 84 %.
160
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161
+ "L'anglais est une langue très difficile" selon le linguiste Claude Hagège[68], demandant en général plus de 10 000 heures[69] pour bien la maîtriser selon Claude Piron, sans empêcher des relations inégales entre locuteurs natifs et non natifs, ce qui à l'ère de la "révolution de la communication" est un handicap. Dans le Rapport Grin commandé par le ministère de l'Education nationale sur "l'enseignement des langues comme politique publique" dans l'Union européenne, l'économiste des langues François Grin préconise l'enseignement de l'espéranto au côté des autres langues. Cette langue est " au moins huit fois plus facile que n'importe quelle autre langue" selon le secrétaire général adjoint de la Société des nations Nitobe Inazō et de plus est une bonne langue propédeutique qui facilite l'apprentissage des autres langues.
162
+
163
+ Selon l'UNESCO, sur les 6 000 langues parlées dans le monde, 3 000 sont actuellement en danger [70]. Au XXIe siècle, la diversité linguistique est de plus en plus menacée, compte tenu du temps nécessaire pour bien maîtriser la langue dominante. Au travers de différents projets, comme la promotion du multilinguisme et de l'espéranto comme langue de communication auxiliaire équitable, des acteurs tentent de lutter contre cette domination linguistique.
164
+
165
+ La mondialisation, accordant dans son mode de régulation un primat à l'international sur le national, peut être lue comme une accélération d'un phénomène mondial d'intégration économique commencé dès le XVIe siècle, processus inégal sur le plan géographique et progressif à l'échelle temporelle. Elle crée de nouveau défis d'organisation institutionnelle et de répartition des pouvoirs politiques à l'échelle du monde, et met en question les conceptions classiques du système international.
166
+
167
+ Les outils traditionnels de la politique publique, fiscalité et réglementation, perdent de leur efficacité dans un environnement mondialisé. Leur application demande alors la coopération de plusieurs États, toujours délicate à obtenir et à maintenir. La mondialisation génère des agents économiques, des moyens d'information et des flux financiers dont l'ampleur échappe au contrôle de la structure des États-nations. De ce fait, la plupart des gouvernements déplorent leur impuissance grandissante face à ces phénomènes tant que les relations internationales ne sont pas réglées par d'autres règles que l'intérêt des États. Au niveau européen, il faut noter l'existence d'une certaine volonté d'harmoniser les comptabilités nationales, en vue de définir une typologie normalisée des agents économiques en unités institutionnelles et en secteurs institutionnels.
168
+
169
+ L'accélération récente de la mondialisation entraîne une diversification et une autonomisation des acteurs transnationaux. Elle impose aux organisations internationales (Banque mondiale, FMI, OCDE, Forum de Davos, G8) de redéfinir leurs discours et leurs actions[71]. Des ONG (organisations non gouvernementales) tentent de combler ce vide, mais elles manquent de légitimité pour prétendre représenter les citoyens du monde. Elles sont souvent marquées par des idéologies partisanes et souffrent d'un grand manque de transparence dans leur fonctionnement comme dans leur action. De leur côté, les syndicats ont compris l'intérêt d'aborder la question du travail selon une approche mondialisée, en se regroupant dans une Confédération syndicale internationale.
170
+
171
+ La croissance du poids des firmes multinationales dans la production mondiale met sous pression les espaces économiques nationaux du fait de l'extrême mobilité dont elles bénéficient pour localiser leur actions de commerce, d'investissements, de financement, de R&D. Via le processus de mise en place de la mondialisation les entreprises les plus internationalisées peuvent circonvenir les règles statiques posées par les États-nations ou le régime international traditionnel (Accords de Bretton Woods). De la sorte, les décisions réputées appartenir au domaine de la gestion des entreprises se répercutent sur l'architecture du système international[12] : « On passe de la micro à la macro-économie, des règles de bonne gestion privées à l'établissement des politiques économiques et à la construction ou la redéfinition des institutions internationales. [...] Souvent, les tenants de la globalisation soulignent le caractère irréversible des tendances à l'œuvre tant les politiques traditionnelles des gouvernements sont devenues impuissantes face aux stratégies des grandes firmes. »
172
+
173
+ Cette définition est la plus générale et la plus systémique : la globalisation marquerait une rupture nouvelle entre l'ancienne « économie inter-nationale » et une nouvelle « économie globalisée ». Dans cette dernière[12], les économies nationales seraient décomposées et ré-articulées au sein d'un système de transactions et processus opérant directement au niveau international.
174
+
175
+ « D'une part les États-nations [...] et gouvernements perdraient toute capacité à influencer les évolutions économiques nationales, au point que les institutions centralisées héritées de l'après-guerre devraient céder la place à des entités régionales ou urbaines, points d'appui nécessaire du réseau tissé par les multinationales. »
176
+
177
+ « D'autre part les divers territoires soumis à ce nouveau modèle deviendraient fortement interdépendants au point de manifester des évolutions synchrones, à défaut d'identiques, en tout état de cause en voie d'homogénéisation. Adieu donc aux compromis politiques nationaux et à la notion même de conjoncture locale. »
178
+
179
+ En 2020 environ 3,5 % de la population mondiale vivent en dehors de leur pays d'origine. C'est environ 250 millions de migrants qui ont quitté leur pays d'origine, sur 7,7 milliards d'habitants dans le monde. La plupart des migrants vont dans des pays proches. Les femmes et les hommes vivent ou subissent différemment la mondialisation[72].
180
+
181
+ Les flux humains de migration permanente sont les grands oubliés de la mondialisation. En 2002, les États-Unis accueillaient le nombre d'immigrants le plus important de son histoire mais leur proportion au regard de sa population est moindre que celle des années 1920. Dans l'ensemble du monde, les mouvements de population sont quantitativement faibles. La mobilité internationale durable reste le sort des plus défavorisés[réf. souhaitée], déplacés par les guerres, ou l'apanage des mieux formés à la recherche de la meilleure rémunération pour leurs compétences.
182
+
183
+ La hausse de niveau de vie, le développement du temps libre et la baisse des coûts de transport ont largement contribué au développement du tourisme international qui est passé de 25 millions de personnes en 1950 à 500 millions en 2000, à 900 millions en 2008[73], et un milliard à la fin de 2012[74]. Une concurrence mondiale entre destinations touristiques est apparue[73].
184
+
185
+ Toutefois, le tourisme international est essentiellement composé de ressortissants de pays riches visitant d'autres pays riches (les pôles récepteurs et les pôles émetteurs). Le tourisme en direction des pays pauvres est le plus souvent concentré sur un petit nombre de localisations, avec un effet assez faible sur le développement d'ensemble du pays d'accueil[réf. souhaitée]. Cependant, il faut aussi considérer que les arrivées de tourisme aux pays émergents et en voie de développement se sont élevées à 459 millions en 2011. De fait, le tourisme est la première ou la deuxième source de recettes d'exportation dans 20 des 48 pays les moins développés du monde[75].
186
+
187
+ Les risques écologiques sont également en partie globalisés et menacent les grands équilibres. Certains aspects des crises écologiques prennent une dimension mondiale, notamment le changement climatique et ses différentes caractéristiques : effet de serre, risque de perturbation des courants marins, perte de biodiversité, déforestation, etc. La prise de conscience de la crise écologique a poussé les scientifiques à penser l'écologie globalement, selon la formule de René Dubos (« penser globalement, agir localement ») : les experts de l'écologie globale parlent d'écosphère et de biosphère, notamment. Poussés par les ONG, les dirigeants du monde se réunissent lors de sommets de la Terre pour définir des politiques de développement durable. Ces politiques ont des transpositions sur les territoires et les entreprises, cherchant à croiser les trois aspects que sont l'environnement humain, le social, et l'économique.
188
+
189
+ Certaines approches tendent à appréhender les risques globalement selon leurs caractéristiques écologiques, sociales ou économiques : protocole de Kyoto, modèles climatiques et travaux du GIEC, normes sur les risques globaux[76] (se traduisant par des bases de données mondiales accessibles sur la Toile), etc.
190
+
191
+ La prise de conscience de l'unicité de la planète face aux problèmes des ressources est une caractéristique fondamentale de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Plusieurs événements ont en effet marqué ce début de millénaire sur les plans économique, écologique et sociétal. Les questions écologiques engagent désormais la responsabilité des entreprises. Elles trouvent leur expression dans le développement des Organisations non gouvernementales (WWF, Médecins sans frontières, etc.), qui deviennent des interlocuteurs des entreprises, parmi d'autres parties prenantes. Ces enjeux de globalisation entraînent la nécessité de politiques d'innovation, dans lesquelles les connaissances et la propriété intellectuelle ont encore plus d'importance que les outils de communication pure.
192
+
193
+ La grande nouveauté de la mondialisation du début du XXIe siècle est la mise en place de technologies de l'information (TIC), en sources ouvertes ou fermées, à l'échelle mondiale, centralisées via l'avènement de géants de l'internet comme Google, par l'intermédiaire desquelles l'exposition à des produits culturels étrangers (dessins animés japonais, cinéma indien, danses d'Amérique du Sud…) n'est plus le privilège d'une élite.
194
+
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+ Parmi les conséquences de cette mutation technologique, une plus grande internationalisation des marchés de capitaux, mouvement qui s'était déjà accéléré dans les années 1960 et 1970 les capitaux circulant sans l'intermédiation des banques en permettant l'établissement de marchés financiers intégrés au niveau international. Autre conséquence, la financiarisation et un développement encore accru des entreprises multinationales et transnationales qui jouent sur la meilleure information sur les différences de coûts entre les pays, en particulier celles qui viennent du Brésil, de Russie, d'Inde, et de Chine.
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+ Ce mouvement s'est conjugué avec la diffusion de l'informatique grand public, le phénomène « Internet » et d'une façon plus générale des « NTIC », générant comme le prévoyait déjà McLuhan[77] dans les années 1970, un accès pratiquement instantané à l'information. Néanmoins la propriété de la majorité des médias est concentrée dans les mains de groupes industriels et financiers en général privés, mais étatisés dans certains pays, qui peuvent souvent orienter l'information dans le sens de leurs intérêts.
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+ Pieter Cornelis Mondriaan, appelé Piet Mondrian[1] à partir de 1912, né le 7 mars 1872 à Amersfoort aux Pays-Bas, et mort le 1er février 1944 à New York, est un peintre néerlandais reconnu comme l'un des pionniers de l’abstraction.
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+ Piet Mondrian naît le 7 mars 1872 à Amersfoort[2].
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+ Son père, instituteur, était aussi un pasteur calviniste, un homme exalté et qui dessinait souvent. Il encouragea son fils, mais faute de moyens[3] s'opposa à ce que celui-ci s'inscrive, à vingt ans, en 1892, à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam. Mondrian a été initié par son oncle à la peinture de plein air, une innovation dans les années 1880, un héritage de Johan Barthold Jongkind et de l'école de La Haye. Dans la structure des paysages d'avant 1900, Mondrian vise des effets d'ensemble : effets de lumière, effets linéaires, groupes de troncs d'arbres et branches en contre-jour sont des motifs récurrents. Ce sont des qualités morales qui s'inscrivent dans ces choix de couleurs et ces motifs. L'art de tradition romantique-nordique produisit vers 1900 beaucoup de paysages de sous bois. En octobre 1892, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts d'Amsterdam. Plus généralement après 1900, les tableaux de Mondrian cherchent à faire voir des idées, et semblent proches du mouvement symboliste.
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+ Son nouveau style, comme cristallisé sur des formes-idées, déjà visible dans Passiebloem (Passiflore), vers 1901, s'est manifesté d'autant plus vigoureusement qu'il rencontra en juin 1908 le peintre Jan Toorop[4], personnage central du Symbolisme hollandais connu par ses curieuses compositions de figures curvilignes très homogènes, comme fondues dans les plissements géologiques du dessin. En 1907, il réalise une esquisse sur un carton de faibles dimensions, Le nuage rouge, aujourd'hui considéré comme l'une des œuvres fondamentales de la première partie de sa carrière. L'œuvre représente un paysage marin, simplifié à l'extrême, dans lequel les couleurs ont avant tout une valeur symbolique. L'essentialisation du sujet et l'usage symbolique de la couleur constituent le moyen pour Mondrian de se détacher progressivement de la figuration. Petit à petit, le tableau se vide et les couleurs, plus pures, s'émancipent du principe de représentation mimétique du réel. C'est à ce moment-là qu'il aurait découvert, chez Jan Sluijters, l'emploi symbolique de la couleur et les dessins de Van Dongen d'alors, relevant du Fauvisme le plus intense[5].
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+ Saulaie. Impression de lumière et d'ombre, vers 1905, huile sur toile, 35 × 45 cm, Musée d'Art de Dallas.
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+ Arbre rouge, 1908-1909, huile sur toile, 70 × 99 cm, Gemeentemuseum.
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15
+ Soleil de printemps (Lentezon). Château en ruine : Brederode (vers fin 1909-début 1910), Musée d'Art de Dallas, huile sur isorel, 62 × 72 cm, Musée d'Art de Dallas.
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+ Les œuvres de Van Gogh, découvertes lors d'une rétrospective à Amsterdam en 1905[6] et à nouveau exposées à Amsterdam en septembre et mars 1911[7], auront eu un effet amplificateur sur ce qui était en cours après la rencontre avec Toorop. Le tableau Devotie (Dévotion), 1908, semble en découler, plus près encore du dernier Van Gogh : Moulin dans la clarté du soleil, de 1908. C'est dans un élan de lyrisme inouï que Mondrian intensifie à l'extrême l'idée contenue dans le « moulin/soleil ». Sur un mètre quinze, les rouges stridulants hachés de gris bleu, sur un ciel tout morcelé dans une mosaïque de bleus pâles et de jaune citron.
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+ Depuis 1904, il s'intéresse à la théosophie, aux mathématiques et à la géométrie. En 1909, il s'inscrit à la société théosophique. La pensée théosophique, développée dans la seconde moitié du XIXe siècle par Helena Blavatsky, met en avant l'idée d'un ordre cosmique du monde, au-delà des apparences et du visible. Mondrian est sensible à cette recherche d'une peinture plus spirituelle. La transcendance du traitement de la lumière, décomposée sur des formes simples en contrastes de couleurs saturées, le conduit vers une abstraction croissante. Le monumental Duinlandschap (Paysage de dunes, 1910-1911), réduit le sujet du tableau à n'être plus que l'oblique d'une ligne où l'horizon bascule dans une mosaïque de losanges hachurés.
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+ En octobre 1911, Mondrian voit à Amsterdam des œuvres de Georges Braque, radicales dans leur cubisme analytique affirmé. Comme deux alpinistes encordés, Braque et Picasso s'étaient lancés vers les cimes de l'expérimentation pure. À la fin de l'année, Mondrian est à Paris. D'abord installé au 33, avenue du Maine, il déménage en mai 1912 dans un atelier au 26, rue du Départ, près de la gare Montparnasse (ce pâté de maisons fut détruit en 1936, en vue de l'agrandissement de la gare[8]). Pieter Cornelis Mondriaan décida de se faire dorénavant appeler Piet Mondrian. Tout de suite, il va prendre le chemin du cubisme et abandonne en conséquence les couleurs vives, réduisant sa palette à des gammes de gris et d'ocres[9]. Du cubisme, il dira : « Je sentis que seuls les cubistes avaient découvert le droit chemin et pendant longtemps je fus très influencé par eux. »
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+ Et rapidement, il amplifie la tendance à l'abstraction qui travaille le cubisme analytique : les séries d'expérimentations construites avec les motifs du pot de gingembre et du pommier en fleurs atteignent la frontière où la figure s'efface dans une structure. Elle se réduit à des variations formelles sur quelques signes : courbes tendues des branches du pommier et leurs tension dans l'espace, verticalement, mais rabattue vers l'horizontale avec le temps.
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+ Entre 1913 et 1914, son cheminement l'amène à créer un langage pictural nouveau, ce qui en fait l'un des chefs de file et pionniers de l'art abstrait, alors en construction et en effervescence, aux côtés de Kandinsky, Kupka, Fernand Léger, Picabia, Robert Delaunay et Sonia Delaunay[10]. En janvier 1914, Mondrian écrit à son ami Bremmer : « Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d'exprimer, avec la plus grande conscience, une beauté générale. La nature (ou ce que je vois) m'inspire, me met, comme tout peintre, dans un état émotionnel qui me pousse à créer quelque chose, mais je veux rester aussi près que possible de la vérité et à tout extraire, jusqu'à ce que j'atteigne au fondement (qui ne demeure qu'un fondement extérieur !) des choses […]. Je crois qu'il est possible, grâce à des lignes horizontales et verticales construites en pleine conscience, mais sans calcul, suggérées par une intuition aigüe et nées de l'harmonie et du rythme, que ces formes fondamentales de la beauté, complétées au besoin par d'autres lignes droites ou courbes, puissent produire une œuvre d'art aussi puissante que vraie[11]. »
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+ En 1915, de retour au pays en raison de la mort de son père, il s'emploie à dépasser le cubisme dont il souligne les insuffisances et il évolue alors vers une abstraction plus pure. Les dessins composés sur le motif d'une jetée dans l'océan aboutissent à la simplification radicale du graphisme à de simples tirets horizontaux et verticaux. Le sujet (son sens universel) semble s'effacer dans le processus de construction plastique du tableau. Durant cette année 1915, Mondrian entame de nombreux tableaux, fait de nombreux essais, mais n'achève presque aucune œuvre, excepté la Composition 10 en noir et blanc, qui prend le thème de la mer avec une jetée, et se compose de courts segments de droite disposés à l'horizontale et à la verticale, formant des croix sur un fond gris regroupés dans un ovale. Ce tableau fait la synthèse des recherches de l'année[12].
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+ Ocean 5, 1915, fusain et gouache sur papier, 87,6 × 120,3 cm, collection Peggy Guggenheim.
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+ Composition avec plans de couleurs, 1917, huile sur toile, 48 × 60,5 cm, Musée Boijmans Van Beuningen.
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+ Composition en losange avec lignes grises (Composition dans le losange), 1918, huile sur toile, 121 cm en diagonale, Gemeentemuseum.
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+ Composition en rouge, jaune, bleu et noir, 1921, huile sur toile, 59,5 × 59,5 cm, Gemeentemuseum.
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+ Mondrian fut un contributeur très important de la revue hollandaise De Stijl, fondée par Theo van Doesburg en 1917, le titre de cette revue donnant son nom au « mouvement » (De Stijl ne fut jamais un mouvement véritable). De retour à Paris en 1919, Mondrian habite encore au 26 de la rue du Départ et s'installe brièvement 5 rue de Coulmiers[8], où il crée pour la première fois un intérieur néoplastique, peu à peu envahi de cartons de couleurs[13],[14] disposés et déplacés au gré des changements qui affectent l’espace de l’atelier, sur les toiles abouties ou en cours de réalisation. Les toiles se prolongent ainsi dans l’atelier qui affecte en retour le contenu des toiles et participe provisoirement à leur forme et à leur place.
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+ Il voyage à Lyon et collabore avec Michel Seuphor au théâtre du Donjon, créé par Emile Malespine et Marchel Michaud, où il crée les décors d'une pièce théâtre qui ne sera finalement jamais jouée[15].
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+ Il fait publier dans la revue De Stijl parmi de nombreux écrits son essai Réalité naturelle et réalité abstraite[16]. Il souhaite écarter la nature matérielle au profit de son essence. Aussi écarte-t-il « la forme et la couleur naturelles » et au premier chef la courbe et le vert, pour ne plus s'exprimer que par « l’abstraction de toute forme et couleur, c'est-à-dire […] la ligne droite et la couleur primaire nettement définie[17] ». Il travaille donc à partir de 1940 avec les couleurs pures : rouge, jaune et bleu, qu’il associe au blanc, qui lui sert de fond, et au noir, qui délimite les couleurs entre elles. Il structure ses œuvres de manière géométrique en utilisant essentiellement des formes rectangulaires et des lignes d’épaisseur variable. Les croyances théosophiques de Mondrian lui font accorder à l’angle droit une signification universelle. Plus que tout compte le rapport entre couleurs, entre dimensions, entre positions. En effet, pour lui, « le rapport [de la verticale à l'horizontale] est à l’image de la dualité et des oppositions qui régissent d’une façon générale la vie et l’univers — le masculin et le féminin, l’extérieur et l’intérieur, le matériel et le spirituel[17] ».
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+ Mondrian définit dès lors son système de représentation qu’il nomme peinture néo-plastique et qu’il développera pendant plus de 20 ans jusqu’à son séjour à New York. Il travaille toujours à la fois instinctivement et avec une grande rigueur. Les séries de variations, strictement numérotées à partir de 1910, enchaînent toutes les possibilités plastiques. En 1930, il se contraint à ne plus travailler qu’avec la ligne, sans aucune couleur. La Composition losangique avec double ligne lui permet de retrouver une nouvelle variable : la double ligne. Et la couleur réapparaît… En 1928, les œuvres de Mondrian et de Nicolas Eekman seront exposées ensemble à la galerie Jeanne Bucher. En 1930, il devient membre du groupe Cercle et Carré, fondé par son ami Michel Seuphor et par Joaquín Torres García. En 1931, il devient membre du groupe Abstraction-Création, fondé par Vantongerloo et Auguste Herbin. C’est alors une figure majeure du mouvement moderne dans les arts et en architecture. En 1931, la styliste de mode Lola Prusac crée pour la Maison Hermès, sellier à Paris, une gamme de valises et de sacs à incrustations géométriques bleues et rouges qui sont très inspirées des œuvres de Mondrian de cette période[18].
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+ Composition avec noir, blanc, jaune et rouge, entre 1939 et 1942, huile sur toile, 79,6 × 74,2 cm, The Phillips Collection.
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+ Mondrian, New York City. 1942, huile sur toile, 119,3 × 114,2 cm, Musée national d'Art moderne.
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+ Broadway Boogie-Woogie, 1942-43, huile sur toile, 127,5 × 127,5 cm, Museum of Modern Art.
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+ Victory Boogie-Woogie, 1944, le dernier tableau de Mondrian, inachevé ; huile, papier collé, sur toile, 127,5 × 127,5 cm, Gemeentemuseum.
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+ En 1938, il se réfugie à Londres, puis en 1940, à la suite des bombardements de Londres s'embarque, en octobre, pour New York. Il y trouve une ville en correspondance avec ses tableaux, ne serait-ce que par son plan, mais aussi par son rythme. Depuis longtemps passionné par le jazz, il adopte avec enthousiasme le boogie-woogie et réalise plusieurs chefs-d’œuvre : Broadway Boogie-Woogie, New York City, et enfin Victory Boogie-Woogie qui resta inachevé à sa mort. Rapidement intégré au monde de l'art avec l’appui de Peggy Guggenheim, il devint l'ami de Max Ernst. Il fut sollicité pour divers jurys d'expositions et, à cette occasion, fit remarquer à Peggy Guggenheim la valeur naissante de Jackson Pollock. Il fut aussi vite intégré avec les honneurs dans le groupe des American Abstract Artists. Du 21 mars au 13 mai 1945, le Museum of Modern Art de New York lui rendait hommage avec un accrochage respectueux[19] où le monde de l'art découvrit les peintures réalisées aux États-Unis. Construites sur le jeu orthogonal de lignes colorées, celles-ci acquirent dans ses derniers tableaux une vibration surprenante. Visible dès la phase d'étude, cette vibration était obtenue grâce à une mise en place par tâtonnement de petits morceaux de papiers, peints à l'huile, posés les uns à côté des autres, avec la fragilité des Post-it. Victory Boogie Woogie resta ainsi dans l'atelier[13] dans cet état flottant, ouvert au public pendant les six semaines qui suivirent la mort de l'artiste.
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+ Piet Mondrian est, avec les Russes Vassily Kandinsky puis Kasimir Malevitch, parmi les premiers peintres à s'être exprimé en utilisant un langage abstrait. Les recherches de Mondrian commencent dès le début de sa carrière et s'orientent vers une représentation transcendantale et essentialiste de l'image (en particulier dans le paysage)[20], basée sur l'épuration radicale du tableau. Toute trace de référence au naturel visible est progressivement évacuée au profit d'une vision de l'universel. Mondrian privilégie l'économie de moyens pour tenter d'exprimer l'essence du réel. La rigueur de sa démarche et de son évolution est évoquée dans ses écrits théoriques. L'évolution de son œuvre est d'une rare complexité et il faut accepter de se heurter à une certaine difficulté si l'on souhaite s'en approcher[21],[22].
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+ La méthode de Mondrian s'élabore constamment : ses recherches l'amènent d'abord à renouveler son usage de la couleur pour dépasser les limites de la figuration mimétique. Pour la même raison, il s'interdit peu à peu d'employer les lignes diagonales et les courbes, supprimant ainsi l'illusion d'espace permise par les lois de la perspective linéaire. Les formes et les couleurs sont progressivement réduites à leur plus simple expression. Entre 1919 et 1920, ses recherches aboutissent à une forme abstraite qui ne doit plus rien à la nature (sur le plan formel du moins). Cette approche de la peinture doit être comprise comme une tentative d'essentialisation du monde par des procédés abstraits, soit un mode de représentation libéré des contraintes de la figuration. Dans les phases tardives de son œuvre, la conception de Mondrian implique que le projet de la peinture puisse dépasser le cadre de la toile, il faut donc imaginer chaque œuvre comme le fragment d'une totalité à laquelle elle est intégrée (et c'est précisément cette totalité, soit l'essence du monde, qui constitue le thème et l'objet de l'œuvre de Mondrian)[23].
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+ Hubert Damisch a indiqué, dès 1958, qu'« un tableau de Mondrian contredit au monde qui est le nôtre, et en suggère un autre. [Il lui est assigné] une fonction précise : celle d'imprimer dans la mémoire visuelle un schème d'organisation de l'espace qui fonctionnerait ensuite comme une grille, laquelle n'attendrait plus que d'être reportée sur le monde pour l'informer à neuf »[24]. Et Éric de Chassey (2017), s'appuie sur cette autre citation du même auteur : la grille, chez Mondrian, a « valeur d'utopie, au même titre que les Villes imaginaires et autres Cités idéales conçues par les artistes du Quattrocento »[25]. Selon Éric de Chassey, la grille qui structure les tableaux se pose comme un modèle de structure pour la vie tout entière, depuis son extension à l'architecture dans les ateliers où Mondrian y intégrait ses propres peintures[26]. Mondrian fait de la peinture un modèle pour l'architecture, et au-delà, jusqu'aux aspects politiques du monde : « Les plans rectangulaires de dimensions variables et les couleurs démontrent visiblement qu'internationalisme ne signifie pas chaos gouverné par la monotonie, mais une unité ordonnée et clairement divisée [...] Dans l'ordre international du futur, les différents pays, tout en étant mutuellement équivalents, auront chacun une valeur unique et différente.»[27]
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+ Mondrian est une des figures majeures de l'art du XXe siècle, dans le monde de l'art moderne, à la fois pour son apport décisif à la peinture abstraite naissante, mais aussi pour l'influence de son œuvre dans des domaines aussi variés que l'architecture, les arts décoratifs, le mobilier, la mode, le graphisme ou encore le design industriel. « Le néoplasticisme a constitué le langage commun auquel aspiraient les membres fondateurs de la revue De Stijl, susceptible de se manifester dans tous les domaines, de la poésie - grâce à Anthony Kok, qui réduit le langage à ses éléments essentiels, le mot et la lettre - à l'architecture et au mobilier : le café De Unie (nl) (Rotterdam, 1925) de J.J.P. Oud, la maison Schröder (Utrecht, 1923-24) de Gerrit Rietveld (architecte et designer), ou sa chaise bleu et rouge (1918), figurent parmi les plus exemplaires. »[28]. La revue elle-même fut le support privilégié de pratiques néoplasiques dans le domaine du graphisme.
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+ D'innombrables artistes, et pas seulement des peintres ou des architectes et designers mais aussi des réalisateurs, comme Jean-Luc Godard (en particulier dans Pierrot le Fou en 1965) ou le grand couturier Yves Saint Laurent et sa robe Mondrian, créée en 1965, se sont référés au Mondrian des années 1920-1940. Le rationalisme intransigeant de l'œuvre de Mondrian lui vaut « d'être revendiquée par certains artistes d'aujourd'hui œuvrant dans le cadre de l'art concret, de l'art optique, de l'art minimal, etc.)[29] »
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+ Le design et les produits de consommation s'inspirent également de l'œuvre de Mondrian. À sa création en 1985, la ligne de produits coiffants Studio Line de L'Oréal arbore un packaging très fortement inspiré de la peinture de Mondrian. Elle garde ce design très longtemps et opte pour un design simplifié aujourd'hui.
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+ La première exposition couvrant la période abstraite de son œuvre fut présentée en 1969, au musée de l'Orangerie. En 2002, le musée d'Orsay a organisé « Mondrian de 1892 à 1914, les chemins de l'abstraction » (27 mars-14 juillet 2002 ; commissaire Serge Lemoine). En 2010, le Centre Pompidou a présenté une double exposition, « Mondrian / De Stijl » avec deux catalogues séparés (1er décembre 2010-21 mars 2011 ; commissaire Brigitte Léal). La partie sur Mondrian se concentrait sur les années de formation aux Pays-Bas et sur les années parisiennes : le parcours s'achevait sur New York City. Fin 2019, le musée Marmottan Monet met en lumière un pan plus méconnu de son œuvre avec l'exposition Mondrian figuratif.
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+ Claude Monet, né (sous le nom d'Oscar-Claude Monet) le 14 novembre 1840 à Paris et mort le 5 décembre 1926 à Giverny, est un peintre français et l’un des fondateurs de l'impressionnisme.
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+ Il commence sa carrière d'artiste en réalisant des portraits à charge des notables de la ville du Havre. En 1859, il part pour Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. En 1866, il connaît le succès au Salon de peinture et de sculpture grâce à La Femme en robe verte représentant Camille Doncieux qu'il épouse en 1870. Il fuit la guerre de 1870 à Londres, puis aux Pays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'art Paul Durand-Ruel, qui sera sa principale source de revenus, pendant le reste de sa carrière. Revenu en France en 1871, il participe à la première exposition des futurs impressionnistes, en 1874.
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+ En 1876, il rencontre Ernest Hoschedé, un mécène qui va rapidement faire faillite. La mort de Camille en 1879 et les nombreuses absences d'Ernest, conduisent au rapprochement de Monet et d'Alice Hoschedé. En plus de peindre intensivement la Seine, Claude se rend régulièrement sur la côte normande pour peindre. En 1883, lui, ses deux enfants et la famille Hoschedé emménagent définitivement à Giverny. C'est à partir de cette période que prennent fin ses ennuis financiers
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+ À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. Il commence par Les Meules, puis enchaîne successivement Les Peupliers, la série des Cathédrales de Rouen, celle des Parlements de Londres et Les Nymphéas de son jardin, qu'il décline en grand format pour peindre de grandes décorations. La fin de sa vie est marquée par la mort d'Alice et par une maladie, la cataracte, qui affecte son travail. Il s'éteint à 86 ans d'un cancer pulmonaire.
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+ Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres.
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+ D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet est un grand travailleur qui n'hésite pas à défier les éléments pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ? »
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+ Claude Monet est né le 14 novembre 1840 au 45, rue Laffitte dans le IXe arrondissement de Paris. Il est le second fils d’Adolphe et Louise-Justine Monet, née Aubrée, après Léon Pascal, dit Léon (1836-1917)[1]. Baptisé sous le nom d'Oscar-Claude à l'église Notre-Dame-de-Lorette de Paris, au début de l'année 1841, il est appelé « Oscar » par ses parents[2]. Il aime à dire plus tard qu’il est un vrai Parisien. Ses parents sont tous deux nés à Paris, tandis que ses grands-parents y étaient déjà installés aux environs de 1800. La famille, grands-parents paternels compris, s’installe au Havre en Normandie vers 1845, l'année de ses cinq ans. Ce déménagement est certainement provoqué par la situation financière précaire dans laquelle se trouve alors Claude Adolphe[3]. L'influence de la demi-sœur de ce dernier, Marie-Jeanne Lecadre, née Gaillard, épouse et fille de commerçants havrais, y est aussi certainement pour quelque chose[4]. C'est elle qui, à la suite de la mort de Louise-Justine Monet survenue en 1857, élève Léon et Oscar[1].
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+ Le jeune Oscar n’est pas un élève très appliqué selon ses propres dires, mais il apparaît dans les annales du collège havrais situé rue de la Mailleraye, qu’il fréquente à partir du 1er avril 1851 comme « une excellente nature très sympathique à ses condisciples ». De manière précoce, il développe un goût pour le dessin et il suit avec intérêt le cours d’Ochard, un ancien élève de David. Ses premiers dessins sont des « portraits-charges » de personnages (professeurs, hommes politiques) dont Monet « enguirlande la marge de ses livres... en déformant le plus possible la face ou le profil de ses maîtres » selon ses propres termes[5]. Il fait déjà des croquis de bateau et des paysages en « plein air » sur le motif[5].
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+ Le 28 janvier 1857, sa mère meurt et il abandonne ses études. Sa tante Jeanne Lecadre (1790-1870), qui peint elle-même à ses heures perdues, l’accueille et l’encourage à continuer le dessin. Face au succès rencontré par ses caricatures, il décide d'y apposer la signature « O. Monet » et de les vendre chez un papetier-encadreur, du nom de Gravier, ancien associé d'Eugène Boudin qui lui confie le négoce de certaines de ses toiles[6]. C’est là que Claude Monet va faire sa connaissance, vraisemblablement début 1858, rencontre déterminante pour sa carrière artistique : « Si je suis devenu un peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois »[7].
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+ Monet commence à peindre ses premières toiles de paysage à l'été 1858. Il en présente deux à l'exposition municipale des Beaux-Arts de la ville du Havre qui se déroule durant les mois d'août et de septembre de la même année. Ces deux toiles, fortement influencées par la technique de Boudin, sont acceptées et présentées sous le titre unique : Paysage. Vallée de Rouelles[8]. Devant ce succès, Boudin conseille à son jeune comparse de quitter Le Havre pour Paris dans le but d'y prendre des cours et d'y rencontrer d'autres artistes[7].
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+ Claude Monet arrive à Paris en avril 1859 et s'installe à l'hôtel du Nouveau Monde, place du Havre[8]. Il visite immédiatement le salon qui vient d'ouvrir. Ensuite il est accueilli par Amand Gautier, un ami de sa tante Lecadre. Celle-ci lui verse une pension régulière et gère ses économies d'environ 2 000 francs accumulées grâce à la vente de dessin à charge. Son père a demandé une bourse à la ville du Havre, le 6 août 1858, mais il a essuyé un refus. Il rend également visite à Charles Lhuillier, Constant Troyon et Charles Monginot. Ces deux derniers lui conseillent d'entrer dans l'atelier de Thomas Couture, qui prépare à l'École des beaux-arts. Toutefois celui-ci refuse le jeune Monet[9]. Début 1860, probablement en février, il entre à l'Académie Suisse, située dans l'île de la Cité, que dirige Charles Suisse[10]. Il y rencontre notamment Camille Pissarro. Lors du salon de cette année, il admire tout particulièrement les œuvres d'Eugène Delacroix, l'année précédente c'était Daubigny qui attirait son attention. Ce premier séjour n'est cependant pas consacré qu'au travail. En effet, Claude passe une part non négligeable de son temps dans les cafés parisiens et plus particulièrement à la brasserie des Martyrs, alors haut lieu des rencontres entre auteurs et artistes[11],[12].
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+ Le 2 mars 1861, Monet est tiré au sort au Havre pour être conscrit. Certes, sa famille aurait pu payer l'exonération de 2 500 francs, mais celle-ci est liée à son renoncement à la carrière d'artiste pour reprendre les affaires familiales. Monet s'y refuse et intègre le 1er régiment de chasseurs d'Afrique le 29 avril 1861 et va stationner à Mustapha en Algérie[12]. Début 1862, il contracte la fièvre typhoïde à Alger et est autorisé à rentrer au Havre durant l'été. Sa tante, Jeanne Lecadre, accepte de le faire sortir de l'armée et de payer les quelque 3 000 francs que coûtent l'exonération, à condition qu'il prenne des cours d’art à l’académie. Il quitte donc l’armée, mais n’aime pas les styles traditionnels de peinture enseignés à l’académie. En revanche, malgré les expériences pouvant paraître déplaisantes qu'a vécues Monet en Algérie, il en retient un bon souvenir en général. Il dit en effet à Gustave Geffroy : « Cela m'a fait le plus grand bien sous tous les rapports et m'a mis du plomb dans la tête. Je ne pensais plus qu'à peindre, grisé que j'étais par cet admirable pays, et j'eus désormais tout l'assentiment de ma famille qui me voyait si plein d'ardeur[13]. » En 1862, il se lie d’amitié avec Johan Barthold Jongkind et retrouve Eugène Boudin, lors de son séjour à Sainte-Adresse[14].
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+ La même année en 1862, il commence à étudier l’art dans l’atelier de l’École impériale des beaux-arts de Paris dirigé par Charles Gleyre à Paris, grâce aux recommandations de son cousin par alliance Auguste Toulmouche[15]. Mais il finit par quitter rapidement l'atelier de son maître, étant en désaccord avec celui-ci sur la manière de présenter la nature. En effet, Gleyre, dont l’art prône le retour à l'antique, privilégie une idéalisation des formes tandis que Monet la reproduit telle qu'elle est[16]. Après qu’il a déclaré à Monet : « Rappelez-vous donc, jeune homme, que, quand on exécute une figure, on doit toujours penser à l'antique[17],[18]. », le soir même, il réunit Frédéric Bazille, Auguste Renoir et Alfred Sisley et leur suggère, selon sa déclaration, de quitter l'atelier de Gleyre[19], ce qu'ils feront 15 jours plus tard, au printemps 1863[notes 1].
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+ Ce passage rapide à l'École impériale des beaux-arts lui aura toutefois permis de rencontrer Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille[20] avec qui il entretient, par la suite, une importante correspondance. Au printemps 1863, devenu copiste au Louvre, Monet va, avec Bazille, peindre devant nature à Chailly-en-Bière près de Barbizon[16].
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+ Mi-mai 1864, Monet retourne sur la côte normande et en particulier à Honfleur en compagnie de Bazille. Il réside un temps à la ferme Saint-Siméon. Frédéric retourne à Paris, tandis que Claude continue à peindre en Normandie. Fin août, il retrouve Jongkind et Boudin. De sa période honfleuraise en compagnie de ces deux peintres, Monet conservera un attachement et ils auront une influence essentielle dans la genèse de son art. C'est aussi à cette période qu'éclate une brouille avec sa famille qui le menace de lui couper les vivres. Il appelle alors pour la première fois à l'aide Bazille[21].
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+ Fin 1864, Claude s'installe avec Frédéric dans un atelier à Paris. Il présente deux vues de l'estuaire de la Seine prises à Honfleur et à Sainte-Adresse au jury du salon de 1865 : La pointe de la Hève et Embouchure de la Seine. Acceptées par le jury, ces deux œuvres sont exposées et rencontrent un accueil positif, notamment de la part des critiques[22]. Par la suite, il peint au pavé de Chailly son Déjeuner sur l'herbe (de), une toile de grande taille (4,65 × 6 m) qui, donnée par l'artiste en désespoir de cause en 1865 et rachetée par celui-ci en 1920, restera inachevée[23].
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+ En 1866, il rencontre Camille Doncieux, qui devient un de ses modèles. N'ayant pas pu achever le Déjeuner pour le Salon de 1866, Monet y expose La Femme en robe verte, un portrait de sa fiancée Camille, exécuté à la hâte et avec fureur en seulement quatre jours. Cette toile obtient un grand succès au salon de la même année[24] et est très acclamé, notamment par Emile Zola. Il est exposé avec une toile représentant la forêt de Fontainebleau réalisée deux ans auparavant. Monet établit ici une association entre deux œuvres radicalement opposées appartenant à deux genres distincts, qu'il cherchait à réunir dans son Déjeuner[25]. Il a également envoyé au salon un pavé de Chailly. Il peint ensuite Femmes au jardin, d'abord à Sèvres, puis à Honfleur. Cette œuvre, qui montre pour la première fois la lumière naturelle et changeante, est refusée par le jury du salon, en 1867[26] (il en est de même pour Le Port de Honfleur, autre toile présentée par Monet cette année-là). De plus, la pétition lancée par de nombreux artistes pour qu'une exposition des œuvres rejetées ait lieu est rejetée[27].
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+ Ces refus successifs plongent Claude Monet dans une situation financière très délicate. Malgré l'achat de la toile Femmes au jardin pour 2 500 francs par Frédéric Bazille[26], Claude est plus que jamais dans la misère d'autant plus que Camille est enceinte. Il se voit donc dans l'obligation de rentrer en Normandie auprès de sa famille. Il passe l'été à peindre : La plage de Sainte-Adresse, Jetée du Havre, Terrasse à Sainte-Adresse, etc. Camille donne naissance à Jean Monet le 8 août 1867[28]. C'est l'année où il la représenta assise auprès du berceau de l'enfant dans un tableau qui était conservé en 1966 dans une collection Mellon, ainsi qu'un portrait d'eux de 1874 assis sous un arbuste de leur jardin d'Argenteuil, par Renoir[notes 2].
40
+
41
+ En 1868, une de ses deux toiles présentées, Navires sortant des jetées du Havre, est acceptée au salon. Cependant, l'accueil de cette œuvre n'est guère enthousiaste et déçoit critiques et artistes[29].
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+ À cette époque, il se fait souvent prêter de l’argent par ses amis, au premier rang desquels Bazille. Ses tableaux sont souvent saisis au point qu’il fait une tentative de suicide au printemps 1868[30]. L'été de cette même année semble toutefois s'annoncer sous de meilleurs auspices, puisque M. Gaudibert, un riche armateur havrais, lui commande plusieurs tableaux dont le portrait de sa femme. De plus, cinq de ses toiles sont acceptées à l'exposition internationale maritime qui se tient au Havre[29]. À la fin de l'année, Claude Monet habite avec sa femme et son fils à Fécamp, sa famille refusant d'héberger la jeune femme.
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+ En 1869, il s'installe à Bougival. Sur l'île de Croissy, en compagnie de Renoir, il peint l'établissement des bains de la Grenouillère (Bain à la Grenouillère), inventant alors la technique de peinture impressionniste[31]. Cette année-là et la suivante, toutes ses toiles sont refusées par le salon sous l'impulsion de Gérôme[27]. En dépit de sa pauvreté persistante, il épouse Camille, le 28 juin 1870, à la mairie du huitième arrondissement de Paris[32],[33],[34].
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+ La Femme en robe verte, 1866.
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+ Femmes au jardin, 1866.
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+ Bain à la Grenouillère, 1869.
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+ Portrait de son fils Jean en bonnet à pompon , 1869
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+ La route de Versailles à Louveciennes, effet de neige, 1870.
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+ Le Port de Trouville, 1870.
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+ L'entrée en guerre de la France en juillet 1870 ne soulève aucun sentiment nationaliste chez Monet, pas plus que l'établissement du Gouvernement de Défense nationale. Dans ce contexte tendu, il souhaite s'éloigner de Paris qui devient de plus en plus agité. Il s'installe alors à Trouville, où il peint de nombreuses toiles en plein air comme La plage de Trouville ou Hôtel des Roches noires[35].
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61
+ Frédéric Bazille qui a souvent aidé Monet, trouve la mort sur le champ de bataille, à Beaune-la-Rolande, le 28 novembre 1870. À la fin de l'année, Claude ne voulant pas servir militairement, décide de partir à Londres. Il y retrouve certaines de ses connaissances telles que Pissarro[36]. Il y admire les œuvres des peintres britanniques Turner et John Constable et est impressionné par la manière du premier de traiter la lumière, notamment dans les œuvres représentant le brouillard sur la Tamise. Ce séjour est également l'occasion de faire des rencontres : celle du peintre américain James Abbott McNeill Whistler, également influencé par Turner, avec lequel il se lie d’amitié ; et surtout celle du marchand d'art Paul Durand-Ruel, qui sera déterminante pour sa carrière. Enfin, ce séjour est également l'occasion pour Monet de peindre, les jardins londoniens et la Tamise notamment, et de faire encore évoluer sa technique, allant toujours plus loin dans le bouleversement de la tradition[37]. Désargenté, il ne peint que six tableaux en l'espace de sept ou huit mois, ce qui est très peu pour lui. Parmi ceux-ci figure le portrait de sa femme Camille, intitulé Méditation. Madame Monet au canapé, dans lequel on peut percevoir cette sorte de déprime qui animait[38]. Cependant, Monet est intéressé par la lumière et souhaite pouvoir revenir à Londres y peindre la Tamise, ce qu'il fera dans une centaine de tableaux entre 1899 et 1901[36].
62
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+ Son père meurt le 17 janvier 1871. Mais Monet ne rentre pas en France et n'assiste pas aux obsèques, craignant l'accueil qui sera fait à ceux qui, comme lui, se sont soustraits à leurs obligations patriotiques[39].
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+ Fin mai 1871, il se rend aux Pays-Bas et s'installe à Zaandam, en compagnie de Camille et Jean. Il y peint 25 toiles pendant son séjour de quatre mois[40].
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+ C'est lors d'une visite d'Amsterdam toute proche qu'il découvre des estampes japonaises dans une boutique et en commence la collection[41]. Il rentre à Paris le 8 octobre[42].
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+ En décembre 1871, Monet et sa famille emménagent dans une maison avec jardin à Argenteuil, près de la Seine[43]. L'héritage de son père et la dot de sa femme permettent d'améliorer les conditions matérielles. En outre, au cours de l'année 1872, il enregistre des achats importants de Durand-Ruel : 29 toiles au total, dont certaines sont exposées à Londres[44]; c'est également à cette époque-là qu'il fait l'acquisition de son bateau-atelier qui lui permet d'accéder à de nouveaux points de vue. C'est l'année où Renoir le représenta assis à une table lisant un livre en fumant une longue pipe[notes 3].
70
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71
+ En décembre 1873, Durand-Ruel, victime d'ennuis financiers, doit réduire puis suspendre ses achats[45].
72
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+ Le 15 avril 1874, l'exposition de la Première exposition des peintres impressionnistes organisée par la Société anonyme coopératives d'artiste ouvre ses portes dans les ateliers de Nadar, au 35, boulevard des Capucines. Elle présente les œuvres des différents artistes qui se qualifieront plus tard d'impressionnistes. Y est notamment présenté un paysage du port du Havre : Impression, soleil levant. N’attirant que 3 500 visiteurs durant son mois d'ouverture, la manifestation n'a pas le succès attendu et un grand nombre de critiques et de journalistes sont hostiles[46]. Pour ajouter à cette déroute, la société se retrouve, à l'issue de la manifestation, au bord de la faillite, l'obligeant à procéder à sa dissolution[47]. Enfin, c'est à l'occasion de cette exposition que le terme impressionniste est utilisé pour la première fois de manière ironique dans une critique de Louis Leroy, du Charivari du 25 avril sur l'exposition[48].
74
+
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+ En avril 1876, contre toute attente, a lieu la deuxième exposition dans les locaux de Durand-Ruel. Monet y expose 18 tableaux. Les critiques sont, cette fois, moins virulents ; des éloges sont même adressées à Claude Monet. À la fin de l'été de la même année, il s'installe au château de Rottembourg de Montgeron afin de travailler à la décoration de certaines de ses pièces[notes 4]. La demeure appartient à Ernest Hoschedé et à sa femme Alice, née Raingo, issue d'une riche famille d'origine belge par le père. Ils y vivent avec leurs cinq enfants[49].
76
+
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+ En 1877, il peint une série de peintures à la gare Saint-Lazare. Monet envoie 8 tableaux issus de cette série[notes 5] à la troisième exposition impressionniste. Pour la première fois, une revue, L'impressionniste, est publiée pour accompagner l'exposition et commenter les différentes œuvres présentées[50]. C'est donc également la première fois que les peintres impressionnistes reprennent à leur compte le terme impressionnisme qu'ils jugent approprié pour désigner et identifier leur style[49]. L'exposition est un succès et fait l'objet d'une approbation critique[51].
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+ Jean Monet sur son cheval à bascule, 1872.
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+ Le Pont d'Argenteuil, 1874.
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+ La Promenade, 1875.
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+ Camille sur son lit de mort, 1879.
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+ Michel Monet au pompon, 1880.
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+ Début 1878, obligé de réduire son train de vie, Monet quitte Argenteuil et s'installe provisoirement à Paris, rue d’Édimbourg. Il réussit à payer in-extremis ses créanciers afin de ne pas se faire saisir ses toiles. Le 17 mars 1878, Camille met au monde un second fils : Michel. Elle ne se remettra jamais totalement de cet accouchement, demeurant dans un état de fatigue et de faiblesse continuel. Monet, inquiet pour elle, fera souvent part de ses craintes la concernant dans ses différentes correspondances[51]. Durant cette période, Monet peint l'île de la Grande-Jatte ainsi que La Rue Montorgueil[52].
90
+
91
+ En août 1878, les Monet et les Hoschedé emménagent dans une petite maison à Vétheuil, près de Pontoise. L'ancien mécène, Ernest Hoschedé, a alors fait faillite du fait de ses spéculations sur les œuvres d'art [53]; l'ensemble de sa collection, dans laquelle figurent 16 toiles de Monet, fait l'objet d'une vente publique.
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+
93
+ Dans le courant de l'année 1879, les soucis liés à l'argent et à la santé de Camille ont éloigné Monet des autres peintres impressionnistes ainsi que de Paris où il se rend uniquement pour écouler ses œuvres. Toutefois, il participe à la quatrième exposition du groupe des impressionnistes qui se tient, cette année-là, avenue de l'Opéra. Monet y expose 29 tableaux. Réalisés entre 1867 et 1878, ils offrent un résumé de la carrière du peintre et de son évolution artistique[54].
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+ Camille, encore malade, ne parvient pas à se rétablir. Pour tenter de la sauver et financer les soins dont elle a besoin, Monet brade les dernières toiles qu'il a peintes. En vain. Elle meurt le 5 septembre 1879 après de longues souffrances. Monet témoigne des derniers instants de sa femme en réalisant un portrait d'elle sur son lit de mort[53].
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+ La mort de Camille va se traduire chez le peintre par deux ruptures. La première est d'ordre esthétique. Elle est nettement visible dans les peintures, Débâcles et Glaçons, qu'il fait de la Seine prise dans les glaces, lors de l'hiver rigoureux de 1880 : couleurs irréelles, absence d'êtres humains, etc.[55] La deuxième rupture se fait avec les autres peintres impressionnistes. Ces derniers n'acceptent pas vraiment ce choix et publient, le 24 janvier 1880 dans les pages du Gaulois, un avis de décès de Monet : « Les obsèques de M. Claude Monet seront célébrées le premier mai prochain à dix heures du matin en l'église du Palais de l'Industrie - salon de M. Cabanel. Prière de ne pas y assister »[55]. Autre manifestation de cette seconde rupture : Monet présente deux nouvelles toiles au jury du salon, chose qu'il n'avait pas faite depuis des années. L'une des deux œuvres, une peinture du village de Lavacourt, est admise. Cependant, exposée à 6 m du sol, juste sous le plafond, elle passe plutôt inaperçue[56].
98
+
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+ Cet échec est vite oublié : le journal La Vie moderne, dirigé par Georges Charpentier, propose d'organiser une exposition qui lui est uniquement consacrée. Celle-ci ouvre le 7 juin 1880 et présente 18 tableaux. Elle est accompagnée d'un catalogue qui, outre la préface de Théodore Duret et la description des œuvres, contient un entretien de Monet avec le journaliste Émile Taboureux. Cette exposition obtient un réel succès puisque le peintre réalise suffisamment de transactions pour solder ses dettes[57],[58].
100
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101
+ À cette époque, Ernest Hoschedé étant souvent absent, Claude, à présent veuf, vit avec Alice et ses enfants. Ce mode de vie est montré du doigt par la société de l'époque[57].
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+ Toutefois, durant l'été et l'automne 1880, Monet se rend régulièrement sur la côte normande afin de travailler[59].
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+ En 1881, la situation financière s'améliore peu à peu d'autant plus que Durand-Ruel se porte régulièrement acquéreur de ses œuvres. Toutefois, en décembre de la même année, n'ayant pu s'acquitter de son loyer, il déménage avec ses deux fils, Alice et les six enfants de celle-ci pour s'installer à Poissy[60]. En vivant sous le même toit, leur concubinage devient connu de tous ; c'est une situation scandaleuse à l'époque.
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107
+ Le 1er mars 1882, la 7e exposition des artistes indépendants ouvre ses portes dans les salons du Reichshoffen au 251, rue Saint-Honoré. C'est la dernière exposition des impressionnistes à laquelle participe Monet[59]. Il y expose 35 tableaux parmi lesquels Fleurs de Topinambours, deux versions des débâcles sur la Seine et des vues de Vétheuil et de Poissy[61].
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+ Par la suite, durant l'été, puis durant l'hiver, Monet retourne sur la côte normande : d'abord à Dieppe, puis à Pourville.
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+ Le 28 février 1883, une nouvelle exposition consacrée à Monet ouvre ses portes au 9, boulevard de la Madeleine, dans les nouveaux locaux de Durand-Ruel. Les 56 tableaux exposés offrent une rétrospective complète de la carrière du peintre, des premières toiles de 1864 jusqu'aux dernières réalisées en 1882 sur la côte normande. Malgré cela, l'exposition est peu fréquentée et les ventes sont décevantes, mais les critiques dans la presse sont majoritairement positives[62].
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+ Désireux de quitter Poissy où il ne s'est jamais vraiment plu, Claude Monet cherche un lieu où lui et toute sa famille[notes 6] pourraient s'installer définitivement. Ses recherches le mènent à Giverny, près de Vernon en Normandie. Dans ce petit village, il trouve une « maison de paysan » au lieu-dit le Pressoir, bordée par un jardin potager et un verger, le Clos normand. L'ensemble clos de murs s'étend sur près d'un hectare. Son propriétaire, Louis-Joseph Singeot, consent à la louer et Monet et sa famille s'y installent le 29 avril 1883[63]. Locataire durant plusieurs années, Monet finira par acheter la maison et le jardin attenant en 1890 quand sa situation financière se sera améliorée.
114
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+ Fin 1883, il se rend avec Renoir sur le littoral méditerranéen. Tous les deux, ils relient Marseille à Gênes, puis rendent visite à Cézanne à L'Estaque. Après un court retour à Giverny, Monet reprend seul, dès janvier 1884, la route du Sud. Il se rend cette fois à Bordighera et à Menton[64],[65]. Émerveillé par la nature et les paysages sauvages, Monet peint une quarantaine de toiles représentant les sites les plus pittoresques tels que les vallées de Sasso ou de la Nervia.
116
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+ En novembre 1884, commence une longue amitié avec l’écrivain Octave Mirbeau, qui est désormais son chantre attitré et contribue à sa reconnaissance[66].
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+ En 1885, à l'occasion d'un déplacement sur la côte normande, à Étretat, Monet conclut un accord avec le galeriste Georges Petit : désormais, celui-ci assure l'achat et la commercialisation d'une partie des œuvres du peintre. De ce fait, l'exclusivité dont bénéficiait Durand-Ruel jusqu'alors est rompue[67]. À la fin de l'année, Monet lui annonce son souhait de ne traiter qu'avec Petit. Par ailleurs, Monet, ne souhaitant pas dépendre totalement des galeristes, entretient et développe son réseau de collectionneurs[68].
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+ En 1886, malgré la rupture entre les deux hommes, Paul Durand-Ruel ouvre les portes du marché américain à Monet en nouant des liens avec l'American Art Association (en): la reconnaissance officielle qu’il obtient outre-Atlantique a pour contrecoup de développer le marché de l’art impressionniste en France dans les années 1890.
122
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123
+ Toujours la même année, Monet retourne aux Pays-Bas, sur invitation du baron d'Estournelles de Constans, secrétaire d'ambassade auprès de la Légation française à la Haye. Durant ce séjour, il découvre les champs de tulipes qu'il peint à plusieurs reprises (À Sassenheim, près de Haarlem, champ de tulipes ou Champ de tulipes en Hollande)[69]. En fin d'année, à la recherche de motifs originaux, il décide d'aller peindre à Belle-Île-en-Mer. Il y réalise une quarantaine de toiles dont les sujets majeurs sont les Aiguilles de Port-Coton (Les Pyramides de Port-Coton, mer sauvage), et la baie de Port Dormois, en particulier la Roche Guibel[70]. Il y est interrogé par Gustave Geffroy, critique au journal la Justice, dirigé par Clemenceau. Il devient un des plus fervents admirateurs du peintre.
124
+
125
+ Début 1888, il retourne sur la Côte d'Azur, au château de La Pinède, à Antibes. Il y réalise une trentaine de toiles fortement inspirées par l'estampe japonaise. Dix d'entre elles sont vendues à Théo van Gogh et présentées, l'année suivante, à la galerie Boussod, Valadon et Cie où elles rencontrent un fort succès[71].
126
+
127
+ En février 1889, il se rend dans la Creuse chez Maurice Rollinat en compagnie de Geffroy et de quelques amis. Il rentre pour assister à l'inauguration de la quatrième exposition universelle parisienne où il expose trois toiles, puis retourne dans la Creuse, dès le mois de mars, seul cette fois. Durant ce séjour, il peint environ une vingtaine de toiles dont neuf ont pour motif le ravin de la Creuse[72].
128
+
129
+ En juin 1889, Auguste Rodin et Claude Monet exposent conjointement « Rien que vous et moi » dans la galerie parisienne de Georges Petit. Cette exposition réunit 145 peintures et 36 sculptures et bénéficie d'un catalogue où apparaissent une notice consacrée à Rodin par Geffroy et une consacrée à Monet par Mirbeau. Le peintre offre une véritable rétrospective de sa carrière allant de La Pointe de la Hève en 1864 jusqu'aux dernières toiles de 1889. Si les commentaires élogieux concernent davantage Rodin que Monet, et si ce dernier reste parfois contesté, l'exposition préfigure ses futurs succès[66],[73].
130
+
131
+ En 1889, Monet s'implique totalement dans l'obtention des souscriptions nécessaires à l'achat de l'Olympia de Manet et en fait don au Louvre. Les difficultés et les oppositions auxquelles il a dû faire face pour mener à bien cette transaction l'ont tenu éloigné longtemps de ses pinceaux : le retour à la peinture est donc des plus difficiles. C'est à cette occasion qu'il opère un tournant dans sa carrière en s'attelant aux séries[74],[75].
132
+
133
+ Mer agitée à Étretat, 1883.
134
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135
+ Le Manneporte à Étretat, 1886.
136
+
137
+ Étretat sous la pluie, 1886.
138
+
139
+ Creuse, soleil couchant, 1889.
140
+
141
+ L'année 1890 est une année charnière dans la vie de Monet. Les voyages de travail deviennent alors beaucoup plus rares. Il vient le temps des séries, genre pictural connu de son ami Boudin, et dont l’idée s'était imposée peu à peu avec les gares Saint-Lazare, puis par exemple en 1886 avec les deux Essais de figure en plein-air (la Femme à l’ombrelle tournée vers la droite et la Femme à l’ombrelle tournée vers la gauche), les Rochers de Belle-Île la même année et surtout La Petite Creuse en 1889, lors de son séjour à Fresselines. Cette période commence à proprement parler fin 1890 avec Les Meules, série composé de plus d'une vingtaine de versions. Ces imposants gerbiers de blé se trouvent proche de son domicile. Il a commencé à en peindre en 1888, mais l'année 1890 marque véritablement le début de la répétition inlassable du même motif à la recherche d'effets différents. Cet enracinement est confirmé par l'achat du clos de Giverny en automne 1890 pour 22 000 francs[76].
142
+
143
+ Meules, milieu du jour.
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+
145
+ Meules, soleil couchant.
146
+
147
+ Meules, effet de neige, temps couvert.
148
+
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+ Fin 1890, Ernest Hoschedé, malade, est alité. Alice, sûrement prise de remords, vient à son chevet. Il meurt le 19 mars 1891[77]. Monet achète, à la demande de ses beaux-enfants, une concession dans le cimetière de Giverny afin d'y inhumer Ernest Hoschedé[78].
150
+
151
+ À peine deux mois plus tard, le 4 mai 1891, une exposition consacrée à Monet ouvre ses portes dans la galerie parisienne de Durand-Ruel. Intitulée Œuvres récentes de Claude Monet, elle propose, entre autres, quinze toiles des Meules. Dans le catalogue, chacune de ces toiles porte le titre Meules, mais avec, à chaque fois, une précision temporelle. Les peintures ainsi que ce détail de présentation remportent un vif succès critique, notamment auprès des journalistes[79].
152
+
153
+ En 1891, Monet suit le cours de l'Epte à la recherche d'un nouveau motif pouvant faire le sujet d'une série : Les Peupliers. Il y travaille de la fin du printemps à la fin de l'automne. Le 8 octobre 1891, il paie le marchand de bois afin de retarder l'abattage de ces arbres qui se trouvaient à Limetz[80],[81].
154
+
155
+ Immédiatement terminée, cette série suscite l'intérêt des marchands et des galeristes : Maurice Jouant, achète, pour la galerie Boussod et Valadon plusieurs toiles ; Durand-Ruel fait l'acquisition de sept d'entre elles pour 28 000 francs et crée une exposition uniquement consacrée à cette série[82].
156
+
157
+ Les peupliers, sous le soleil
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+ Les peupliers, dans le vent.
160
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161
+ Les Peupliers, trois arbres roses, automne.
162
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+ En 1892, Monet cherche un nouveau sujet qui puisse faire l'objet d'une série et qui ne soit pas un élément naturel. Son choix se porte sur la cathédrale de Rouen. Ses premiers travaux, qu'il réalise depuis la maison de Fernand Lévy, située en face de la cathédrale, ne se déroulent pas comme il le souhaite. Lorsqu'il revient à Giverny en avril, mécontent, il refuse d'en montrer les résultats à quiconque, à l'exception de ses plus fidèles amis. Il passe le reste de l'année à reprendre l'ensemble de ses toiles dans son atelier. Il retourne à Rouen, le 16 février 1893, et se positionne à deux endroits différents, mais toujours face à l’édifice et à différentes heures du jour[83].
164
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+ La même année, Suzanne Hoschedé rencontre Theodore Butler, un peintre américain. Après un temps d'hésitation, les noces sont décidées. Monet profite de l'occasion pour épouser Alice le 16 juillet, Suzanne et Théodore se mariant le 20[84].
166
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+ Le 5 février 1893, à Giverny, il achète un terrain partiellement marécageux et traversé par un bras de rivière. Il est situé idéalement en face de la maison en contrebas du Chemin du Roy où passe une voie de chemin de fer, ce qui fera dire à Georges Clemenceau « et en plus, il a le train chez lui ! » Dans cette maison de Giverny, il procède à de nombreux aménagements et crée le jardin d’eau et fait creuser l'étang aux nymphéas. Il s'intéresse aussi de plus en plus au jardinage comme en témoigne sa visite au directeur du jardin des plantes de Rouen[85].
168
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+ Il achève les vingt-huit toiles qui composent la série des cathédrales en atelier en 1894. Comme les précédentes séries, les cathédrales sont vouées au succès et Monet le sait. C'est pour cela qu'il va faire jouer la concurrence entre les galeristes, en particulier entre Paul Durand-Ruel et Georges Petit. Ce stratagème lui permet ainsi d'obtenir les meilleures conditions d'exposition et une plus grosse somme d'argent pour la vente de ces toiles.
170
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171
+ Pour la série des cathédrales, c'est Durand-Ruel qui obtient l'exclusivité de l'exposer, au prix non négligeable de 12 000 francs pour chacune des toiles. Cette exposition a lieu du 10 au 31 mai 1895 et s'intitule Œuvres récentes[86],[notes 7]. Le succès est de nouveau au rendez-vous. Parmi les nombreuses critiques des journalistes, celle de Georges Clemenceau, titrée Révolution des Cathédrales, se distingue particulièrement par la pertinence et la justesse de son analyse[87],[88].
172
+
173
+ Enfin, il est à noter qu'au début de l'année 1895, c'est-à-dire avant l'exposition consacrée en partie aux cathédrales, Monet s'est rendu en Norvège, à Christiana. Il pose son chevalet notamment au lac Daeli, au mont Kolsaas, à Kirkerud ou encore à Sandviken. Il rapporte au total vingt-huit toiles qu'il ne retravaille quasiment pas, une fois revenu en France[89].
174
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+ Les années 1896 et 1897 vont être beaucoup plus calmes pour Monet. En effet, il se consacre davantage à ses jardins de Giverny : d'une part en poursuivant leur aménagement et d'autre part, en commençant à les utiliser comme motif de ses toiles, ce qui dura jusqu'à la fin de sa vie. Par ailleurs, il ne voyage guère, excepté pour se rendre sur la côte normande, notamment à Pourville et Varengeville où il peint La Maison du pêcheur ou La Falaise à Varengeville[90].
176
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177
+ En 1897, Monet et sa femme voient Jean, le fils du premier, épouser Blanche, la fille de la seconde.
178
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179
+ Dans l'affaire Dreyfus, Monet se range résolument du côté de Zola dès 1897 et lui exprime toute son admiration pour le J'accuse. Il signe notamment la pétition dite « manifeste des intellectuels » qui paraît dans le journal l’Aurore, mais refuse de s'engager dans un groupe de soutien[91].
180
+
181
+ En 1898, il apprend la mort de son ami d'adolescence, Eugène Boudin.
182
+
183
+ Le début de l'année 1899 est marqué par la mort de Suzanne à trente et un ans. Très affectée par cette disparition, Alice éprouve un chagrin dont elle ne se remettra jamais complètement[92]. D'ailleurs, à partir de ce moment, Monet, dans ses correspondances, apparaît plus soucieux de sa femme et de l'état de santé de celle-ci. Cette inquiétude le conduit à associer davantage Alice à ses voyages et à ses activités[93].
184
+
185
+ À la même période, il commence à peindre le pont japonais du bassin, prélude aux nymphéas. Il érige également un second atelier à côté de sa demeure[94].
186
+
187
+ À l'automne de 1899, il effectue, en compagnie de sa femme, le premier d'une série de trois voyages à Londres afin de rendre visite à son fils Michel qui y vit depuis le printemps. Lors de ces trois séjours qui s'étalent de 1899 à 1901, il peint une série consacrée au Parlement de Londres et dont le thème récurrent est le brouillard sur la Tamise. La réalisation de cette série se poursuit par un travail de retouches en atelier jusqu'en 1904. La série Vues de la Tamise à Londres- 1900 à 1904 est exposée en mai et juin 1904 et constitue le plus grand triomphe de la carrière du peintre jusqu'alors[95].
188
+
189
+ Le parlement, coucher de soleil.
190
+
191
+ Le parlement, reflets sur la Tamise.
192
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193
+ Le Parlement, soleil couchant.
194
+
195
+ Charing Cross Bridge.
196
+
197
+ Waterloo Bridge.
198
+
199
+ En 1900, les impressionnistes sont exposés à l'exposition universelle de Paris, signe de reconnaissance officielle. Leurs toiles, dont deux de Monet, sont placées dans le Grand Palais dans le cadre de l'exposition Centennale[96].
200
+
201
+ Il peint en 1901 Leicester Square, la nuit.
202
+
203
+ En 1902, Germaine Hoschedé, puis, en 1903, Jean-Pierre Hoschedé, se marient, quittant le foyer familial et plongeant Alice dans une profonde mélancolie[97]. Grâce à l'acquisition, quelques années plus tôt, d'une Panhard-Levassor[98], Monet emmène sa femme, en 1904, à Madrid, puis à Tolède, dans le but de lui redonner la joie de vivre. Durant ce séjour de trois semaines, le peintre admire les œuvres de Velasquez et du Greco[99].
204
+
205
+ En 1904, du 9 mai au 4 juin, Monet expose chez Durand-Ruel. Il présente trente sept Vues de la Tamise à Londres[100]. Malgré un succès indéniable, des voix critiques, plus réceptives aux formes géométriques imposées par Cézanne, se manifestent, rejetant la dissolution des formes dont fait preuve Monet dans ses toiles[101].
206
+
207
+ Après Londres, Monet peint surtout la nature contrôlée : son propre jardin, ses nymphéas, son étang et son pont. Du 22 novembre au 15 décembre 1900, une nouvelle exposition qui lui est consacrée se tient à la galerie Durand-Ruel. Une dizaine de versions du Bassin aux nymphéas y est présentée. Cette même exposition est organisée, en février 1901, à New York, où elle remporte un vif succès[102].
208
+
209
+ En 1901, Monet fait agrandir l'étang de sa demeure en rachetant une prairie située de l'autre côté de la Ru, le cours d'eau local. Il partage alors son temps entre travail sur nature et travail dans son atelier[103],[104].
210
+
211
+ Les toiles consacrées aux nymphéas évoluent au gré des transformations du jardin. De plus, Monet en modifie peu à peu l'esthétisme en abandonnant, vers 1905, tout repère de limite au plan d'eau et donc de perspective. Il fait également évoluer la forme et la taille de ses toiles en passant de supports rectangulaires à des supports carrés puis circulaires[105].
212
+
213
+ Toutefois, il est important de remarquer que ces toiles sont créées avec beaucoup de difficultés : Monet, en effet, passe du temps à les reprendre afin de trouver l'effet et l'impression parfaits et, quand il n'y parvient pas, n'hésite pas à les détruire. Il repousse sans cesse l'exposition de Durand-Ruel qui doit les présenter au public[106]. Après plusieurs reports depuis 1906, l'exposition, nommée Les Nymphéas, séries de paysages d'eau, finit par ouvrir le 6 mai 1909. Comprenant quarante-huit toiles datées de 1903 à 1908, cette exposition est de nouveau un succès[107].
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+ Nymphéas, 1904.
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+ Nymphéas, 1904
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+ Nymphéas, 1906.
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+ Nymphéas, 1907.
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+ À l'automne 1908, Monet et sa femme séjournent à Venise, au Palazzo Barbaro, au sein d'une élite passionnée d'art. En cette si bonne compagnie, le peintre se trouve souvent distrait et éprouve les plus grandes difficultés à travailler. Durant le mois que dure ce séjour, il ne réalise que quelques ébauches. Par conséquent, il y effectue, un an plus tard, un second séjour et réalise, cette fois, de nombreux tableaux qu'il reprendra dans son atelier[108]. Ils ne seront finalement livrés qu'en 1912 et exposés chez les frères Bernheim-Jeune[99].
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+ Palazzo da Mula.
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+ Le Palais ducal.
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+ Le Grand Canal.
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231
+ Saint-Georges Majeur au crépuscule.
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+
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+ Malgré le succès, le début de l'année 1909 est difficile. En effet, Alice est tombée malade en rentrant de Venise et passe tout le mois de janvier alitée. Les mois passent sans que son état s'améliore significativement. Elle finit par s'éteindre le 19 mai 1911[109].
234
+
235
+ Monet traverse alors une période difficile durant laquelle sa santé devient plus fébrile et au cours de laquelle il alterne les moments euphoriques et de découragement complet. Il consacre son temps aux toiles de Venise et, malgré les réticences liées à la qualité de son travail, en expose vingt-neuf à la galerie Bernheim, du 28 mai au 8 juin 1912. Devant le succès rencontré, l'exposition est prolongée[110].
236
+
237
+ En 1912, une double cataracte est diagnostiquée chez le peintre. En 1914, il a la douleur de perdre son fils Jean des suites d'une longue maladie[Laquelle ?][111].
238
+
239
+ C'est à cette période que germe l'idée de réaliser un ensemble de panneaux décoratifs sur le thème des Nymphéas. Monet, encouragé par Clemenceau, retrouve l'envie de travailler en pleine Guerre mondiale. Afin de parvenir à ses fins, il fait construire pendant l'été 1915 un vaste atelier conçu spécialement pour accueillir ces grandes toiles. Il imagine d'abord les présenter dans une salle circulaire (forme de présentation envisagée depuis au moins mai 1909[112]), puis abandonne l'idée au profit d'une salle elliptique. Ce projet l'occupe jusqu'à la fin de sa vie.
240
+
241
+ Grande décoration, entre 1914 et 1926.
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+
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+ En novembre 1918, il offre à Clemenceau deux panneaux décoratifs qu'il a signés le 11, jour de l'armistice et de la fin de la Première Guerre mondiale. C'est, selon le peintre, la seule manière qu'il ait de prendre part à la victoire[113].
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+
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+ En novembre 1919, Clemenceau lui conseille de se faire opérer des yeux[114].
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+
247
+ Claude Monet dans son jardin vers 1917, autochrome de Clémentel
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+ En décembre de cette même année, il perd son ami Pierre Auguste Renoir.
250
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251
+ Monet est devenu entre-temps une personnalité respectée de tous. Son 80e anniversaire en 1920, prend ainsi une allure d'événement national que le Président du Conseil des ministres Georges Leygues se propose d'honorer de sa présence, en vain[114].
252
+
253
+ En avril 1922, un acte notarié est signé pour le don de dix-neuf panneaux qui devront être livrés dans les deux ans qui suivent. Un décret paraît également au Journal officiel du 23 juin de la même année pour signaler le don[115].
254
+
255
+ Peu de temps après, la vue du peintre se dégrade de nouveau. Bien que ses proches et Clemenceau l'exhortent à se faire opérer, Monet refuse. En mai, il ne peut presque plus travailler. Tous ses essais pour commencer une nouvelle toile se soldent par un échec[115].
256
+
257
+ Après de longues tergiversations, Monet finit par accepter avec réticence l'opération de l'œil droit réalisée par le docteur Charles Coutela le 10 janvier 1923. Après deux autres opérations réussies, Monet voit certes mieux mais sa perception des couleurs est altérée. En plus du port de lunettes, l'opération de l'œil gauche est préconisée, mais Monet la refuse catégoriquement.
258
+
259
+ À cette période, il retouche sans aucun répit les grandes décorations. L'échéance approchant, il pense, à plusieurs reprises, ne pas pouvoir la respecter et revient sur sa parole de donation. Mais Clemenceau veille et n'hésite pas à se quereller avec son ami[116],[117].
260
+
261
+ Pour l'installation des grandes décorations, plusieurs possibilités sont étudiées. On pense d'abord les exposer à l'hôtel Biron, où l'architecte Paul Léon doit réaliser une nouvelle construction spéciale dans les jardins, mais finalement la décision est prise en mars 1921 de les exposer à l'Orangerie. L'architecture revient alors à Camille Lefèvre[118].
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+
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+ Monet obtient, malgré les réticences de Clemenceau, un délai supplémentaire d'un an pour la livraison des panneaux. Par ailleurs, le peintre fait régulièrement évoluer son œuvre, obligeant l'architecte à revoir sans cesse l'installation prévue pour l'exposition[117].
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+ C'est à cette période qu'il peint certains des tableaux de la série du Pont japonais, qui choque le goût de l'époque.
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+ Affaibli par un travail incessant, Monet contracte une infection pulmonaire qui le cloue au lit en 1926. Atteint d'un cancer du poumon[119], il meurt le 5 décembre vers une heure de l'après-midi[120].
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+
269
+ Les dix-neuf panneaux sont remis par son fils, Michel, à la direction des Beaux-Arts. Camille Lefèvre termine l'installation des deux salles elliptiques sous la supervision de Clemenceau. L'exposition ouvre ses portes le 17 mai 1927 sous le nom de musée Claude Monet[121].
270
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+ Lors de l'enterrement, Clemenceau dans un geste élégant enleva le drap funéraire recouvrant le cercueil de son ami, s'écriant : « Non ! Pas de noir pour Monet ! Le noir n’est pas une couleur ! »[122], lui substituant une « cretonne ancienne aux couleurs des pervenches, des myosotis et des hortensias »[123],[notes 8]. Puis Clemenceau suivit le convoi vers le cimetière de l’église Sainte-Radegonde de Giverny où Monet fut enterré, et s'écroula en pleurs[124].
272
+
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+ Les grandes décorations sont installées à l'Orangerie au cours des premiers mois de 1927. Son fils Michel hérite de l'intégralité des propriétés de Claude. En 1966, quand il se tue dans un accident de voiture, ses toiles reviennent à son légataire universel : le musée Marmottan[125].
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+ Claude Monet épouse en premières noces le 28 juin 1870, à Paris, Camille Doncieux (1847-1879), avec laquelle il a deux enfants :
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+ Claude Monet n’a donc aucune postérité.
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+ Il épouse en secondes noces le 16 juillet 1892 Alice Hoschedé (1844-1911), qui a six enfants de son premier mariage avec Ernest Hoschedé ; ces six enfants ne sont pas de Claude Monet (sauf peut-être le dernier, Jean-Pierre), mais il les élève :
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+ Claude Monet a déménagé à de nombreuses reprises avant de s'installer définitivement à Giverny. La carte ci-contre présente les principaux lieux :
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+ Par ailleurs, Monet a beaucoup voyagé pour peindre. Outre les séjours dans sa famille au Havre et dans ses environs, il a peint à :
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+ Monet se rend également à Madrid, en 1904, mais n'y peint pas[127].
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+ Monet laisse se répandre l'idée qu'il ne peint que sur nature. Ainsi en avril 1880 devant un journaliste lui demande à voir son atelier il s'exclame : « Mon atelier ! Mais je n'ai jamais eu d'atelier, moi, je ne comprends pas qu'on s'enferme dans une chambre. Pour dessiner, oui : pour peindre, non ». Il désigne ensuite la Seine, les collines et Vétheuil et dit : « Voilà mon atelier à moi[57] ! »
288
+
289
+ Daniel Wildenstein tient à rétablir la vérité : Monet a bel et bien terminé de nombreuses de ses toiles en atelier, du Déjeuner sur l'herbeLe Déjeuner sur l'herbe (Monet)[23] en passant par Les Glaçons[57], puis toutes les Cathédrales[87], les vues de Londres, de Venise et les Nymphéas. La construction d'ateliers en 1899[94] et 1915, attestée par des photographies et les permis de construire, ne viennent que confirmer l'évidence[114].
290
+
291
+ Certes Monet ne travaille pas de mémoire, il utilise en fait les autres toiles d'une série pour se remémorer le motif en atelier. Il semble qu'il utilise aussi parfois des photographies, comme pour finir les toiles de Londres[99].
292
+
293
+ Monet est très travailleur, il travaille souvent « comme un forcené », ou avec une « ardeur décuplée[62] » et en plein air par tous les temps, étonnant par son endurance[145]. À Étretat, il n'hésite pas à s'aventurer avec tout son matériel dans le sentier de la valleuse de Jambourg qui descend du sommet des falaises à leurs pieds pour peindre sous un meilleur angle et, à Belle-Île, il fait fi de la tempête pour aller travailler[66].
294
+
295
+ Souvent ce mode de travail l'exténue, et Monet connaît des alternances de périodes très assidues avec des périodes de démoralisation, où il pense « tout planter là[59],[66],[62] ». Il profite en général de la période hivernale pour se reposer[114].
296
+
297
+ Monet est en outre un éternel insatisfait. À propos des Meules, il déclare : « Plus je vais, plus je vois qu'il faut beaucoup travailler pour rendre ce que je cherche[76] ». Monet gratte ou détruit parfois ses toiles. Ainsi en revenant dans le pays de Caux après un séjour à Paris début 1882, il gratte deux toiles[62]. Particulièrement à la fin de sa carrière, il détruit de nombreuses toiles : trente en 1907. Il explique : « Je dois veiller à ma réputation d'artiste pendant que je le puis. Lorsque je serai mort, personne ne détruira un seul de mes tableaux, quelque mauvais soit-il[99] ». Dans cette logique, peu avant sa mort, il fait détruire par sa belle-fille Blanche de nombreux tableaux[120].
298
+
299
+ Vers la fin de sa vie son emploi du temps devient très réglé, comme à Londres[146]. En 1908, la journée estivale est divisée comme suit : la matinée et début de l'après-midi séparés par le déjeuner sont occupés par le travail, ainsi que la fin de journée. De trois à cinq voire six heures, Monet effectue une pause où il reçoit ses invités. La fermeture des nénuphars est la cause de cette interruption. Le travail au soir permet de capter des effets de fin de jour[99].
300
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301
+ Début 1893, la construction du bassin aux nymphéas correspond à un accroissement de l'intérêt de Monet pour le jardinage. Ainsi, il rend visite à M. Varenne, directeur du jardin des plantes de Rouen. Il achète également de nombreuses plantes aux jardiniers de Rouen[87]. Monet est assurément plus homme des champs qu'intellectuel[147]. À propos du jardinage, Monet déclare : « Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture — et aussi son jardin et ses fleurs[148] ».
302
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303
+ Monet n'aurait, d'après ses admirateurs, pas eu recours aux croquis ni aux aquarelles, ce qui semble bien erroné puisque de nombreux carnets de croquis et de dessins préparatoires sont présentés sur le site du musée Marmottan pour la série de la « Gare St Lazare », sur la Base-Joconde des musées de France pour la série « Étretat » ou des barques et bateaux, ou encore le Sterling and Francine Clark Art Institute de Williamstown qui ont présenté dessins et pastels préparatoires[notes 9]. Monet utilise également la photographie qu'il pratique, pour les séries sur Londres et Venise. Pour le peintre, le premier contact avec le motif revêt une importance primordiale. Il prend le pinceau en main. « Il commence brusquement à couvrir [une toile blanche] de plaques de couleurs qui correspondent aux taches colorés que lui donne la scène naturelle entrevue ». Dès la première séance, la toile doit être couverte autant que possible sur son étendue. Sur une toile ébauchée, Monet peint à « pleine pâte, sans mélange, avec quatre ou cinq couleurs franches, en juxtaposant ou superposant les tons crus[66] ». Monet renonce d'ailleurs aux bases sombres dès 1865[130]. Ainsi, une étude à laquelle Monet a travaillé une fois est revêtue de traits épais d'environ un demi centimètre et distants l'un de l'autre de deux centimètres, lesquels sont destinés à fixer l'aspect de l'ensemble. Le lendemain, revenu sur les lieux, il ajoute à la première esquisse et les détails s'accentuent, les contours se précisent. Ainsi, sur une toile qui a bénéficié de deux séances, les traits sont nettement plus rapprochés et le sujet commence à prendre forme. Un tableau doit être poussé aussi loin que l'artiste le juge nécessaire, lui seul pouvant déterminer le moment à partir duquel il est impossible d'aller plus loin. Il accorde aussi beaucoup d'importance aux détails[74],[57].
304
+
305
+ Ses tableaux comme Le Bassin aux nymphéas, harmonie verte, ou harmonie rose révèlent plus de 70 000 touches par mètre carré[149].
306
+
307
+ À partir du temps de séries, Monet recherche les effets dans ses toiles. Il travaille sur plusieurs toiles en parallèle. Déjà en 1885, Maupassant note que « il allait, suivi d'enfants qui portaient ses toiles, cinq ou six toiles représentant le même sujet à des heures diverses et avec des effets différents. Il les prenait et les quittait tour à tour, suivant les changements du ciel[66]. » Il ne travaille que quand il a son effet[76]. Cette méthode se développe avec le temps, pour les vues de Londres il peint sur plus de quinze toiles en parallèle, les vingt-deux toiles des Grandes décorations sont peintes aussi en même temps[150].
308
+
309
+ Boudin est la première influence de Monet en l'initiant aux paysages[7]. Son ami Johan Barthold Jongkind a certainement également influencé ses premières années[14]. Charles Gleyre lui enseigne par la suite la peinture de manière structurée[16]. Les membres du groupe des impressionnistes constitué de Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Camille Pissarro s'influencent sans aucun doute mutuellement, comme c'était le cas avec son camarade Frédéric Bazille auparavant[151]. On sait également, que Claude Monet appréciait le travail d'Eugène Delacroix[21]. Lors de son voyage à Londres, il va voir les œuvres de Turner et John Constable qui l'ont certainement marqué[132]. Édouard Manet échange aussi avec Monet lors de son séjour à Argenteuil[74].
310
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311
+ La peinture de Monet est influencée par l'art japonais. Il porte ainsi un intérêt particulier aux estampes peintes par Hiroshige et Hokusai[45]. Il réalise d'ailleurs la Japonaise en 1875, un tableau dont la facture tranche diamétralement avec ses autres œuvres[49]. Le 1er février 1893, Monet se rend à une exposition organisée par Durand-Ruel : elle est consacrée aux estampes d'Outamaro et de Hiroshige. Ce rendez-vous revêt pour lui une grande importance car il s'accorde parfaitement avec son cheminement artistique à la même époque[85]. Sa salle à manger de Giverny est par ailleurs décorée avec des estampes japonaises[87]. Enfin, une autre série de peintures qui dénote l'influence du Japon sur son art est paradoxalement celle ayant pour sujet des paysages norvégiens, notamment avec des vues du pont de Løkke, puisque ce coin de Sandviken lui faisait penser à « un village japonais ». Le mont Kolsås lui faisait en fait « songer au Fujiyama[87] ».
312
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313
+ Monet désirait saisir le réel dans « la mobilité de ses lumières changeantes ». Son intérêt se porte sur les effets de lumière qui changent suivant les heures et les saisons. L’évolution de l’industrie donnera à Monet un nouvel essor pour ses paysages, c’est à travers l’urbanisation que le genre se renouvellera. Par exemple, il peint en 1877 La Gare Saint-Lazare. À cette époque, ces lieux étaient considérés comme utile et sans valeur esthétique. Monet s’exerce à représenter aussi bien des paysages que des portraits. Toutefois il reste dans l’optique de montrer la lumière et de restituer les sensations premières. Pour ce faire, il réfléchit à la mise en scène qui pourrait représenter au mieux la mouvance de la lumière. La répétition du motif n’est qu’un prétexte pour le peintre, l’objet représenté importe bien moins que l’évolution du sujet au cours des heures.
314
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315
+ Claude Monet a eu un début de carrière difficile sur le plan financier. Si les premières années sa tante Lecadre lui vient en aide, dès 1864, il doit demander de l'aide à Bazille. Monet commence alors à accumuler les dettes, ne serait-ce que pour acheter son matériel de peinture[21]. Monsieur Gaudibert par ses commandes lui vient en aide notamment en 1868[27]. L'arrivée à Argenteuil fin 1871, marque le début d'une situation financière meilleure, causée par l'héritage de son père et la dot de sa femme[45]. Toutefois l'arrêt des achats de Durand-Ruel en 1874 correspond à un retour des soucis d'ordre pécuniaire. Rapidement le loyer devient un problème, les dettes s'accumulent[136]. Il doit sa survie à l'aide de Manet[136], du docteur Bellio, de Gustave Caillebotte et d'Ernest Hoschedé[152].
316
+
317
+ Malgré ses difficultés financières, Monet est assez dispendieux. À Argenteuil, il dispose ainsi de deux domestiques auxquels s'ajoute un jardinier. Il consomme également abondamment du vin. Enfin, une somme de 240 francs à Pleyel et Wolff pourrait représenter l'acquisition d'un instrument de musique ou la location d'un piano[153]. En arrivant à Vétheuil, les Hoschédés gardent leurs domestiques malgré leur faillite[53].
318
+
319
+ Monet a l'habitude de faire patienter ses créanciers. Par conséquent, des huissiers viennent souvent lui rendre visite, parfois pour des dettes contractées plusieurs années avant[154]. Ainsi en 1885, il est menacé de saisie pour une affaire jugée en 1875[66].
320
+
321
+ En 1879, il dépend quasiment intégralement des aides Caillebotte pour sa survie. Pourtant, les Hoschedé continuent à avoir des domestiques[53]. À Vétheuil également les créanciers défilent[57]. En 1881, malgré la progression des revenus, Monet ne peut s'acquitter de son loyer et cumule en décembre 2 962 francs[59]. En 1887, il possède des actions, ce qui indique qu'il épargne[66]. En 1890, il achète la maison de Giverny et, l'année suivante, il prête de l'argent à Pisarro, les dures années sont derrière lui[76].
322
+
323
+ Par la suite, il connaît un certain embourgeoisement avec notamment l'achat d'une voiture[99]. Durand-Ruel résume en déclarant que « Monet fut toujours un jouisseur[114] ».
324
+
325
+ Monet n'est pas toujours très généreux. Ainsi, à Bordighera, alors que son hôte M. Moreno l'invite dans les jardins de sa villa, les jardins Moreno, assume les frais de chemin de fer et paie le restaurant, Monet lui offre en échange… une pomme[64]. Il ne se montre pas plus généreux envers Rollinat ou E. Mauquit qui l'accueillent respectivement dans la Creuse et à Rouen[155]. Ses amis Boudin ou Pissaro ne sont pas mieux lotis[156].
326
+
327
+ Ce n'est qu'à partir de 1910 qu'il semble détendre les cordons de sa bourse. Cette année-là, non seulement il offre une Tamise à Charing Cross pour les sinistrés de l'inondation, mais, en plus, il vend à la ville du Havre trois tableaux pour 3 000 francs[109]. La donation de grandes décorations à l'État confirme ce changement de mentalité chez le peintre[114].
328
+
329
+ Le caractère de Monet n'est pas toujours facile. Il a ainsi une certaine réputation de sauvagerie[127], Clemenceau le nomme son « vieux hérisson sinistre[164] ». Claude Monet est certes capable d'élans généreux comme de colères brutales, mais il préfère aux positions extrêmes la solution de compromis et d'équilibre. C'est, en somme, un conciliateur, un modéré qui laisse de propos délibéré les attitudes héroïques à d'autres[165].
330
+
331
+ Il est un peu ingrat. Ainsi, lors de ses premières participations au salon en 1865 et 1866, Monet ne déclare pas Gleyre comme étant son maître, alors que cela est recommandé. Pourtant le vieil homme, membre du jury en 1866, n'a pas la dent dure et défend le premier[23]. La principale victime de ce trait de caractère est, sans conteste, Durand-Ruel qui, alors qu'il l'a fait vivre pendant de nombreuses années, se voit souvent concurrencer par d'autres marchands d'art, comme Georges Petit, fin 1885 ou en 1888. Durand-Ruel a beau n'être nullement rancunier et faire mille preuves de dévouement[66],[146], cela ne l'empêche pas de recevoir un mandat de 75 francs en 1897[166].
332
+
333
+ Claude Monet est exposé dans les plus grands musées du monde : au MoMA[169], à la National Gallery of Art[170], à la National Gallery[171], au musée Thyssen-Bornemisza[172], au Rijksmuseum[173] et à la Neue Pinakothek[174]. Quelques œuvres sont également exposées au musée national des beaux-arts d'Alger.
334
+
335
+ En France, le musée Marmottan-Monet possède la plus importante collection publique d'œuvres de Claude Monet. Le musée de l'Orangerie expose les grandes décorations conformément à la volonté de l'artiste. Le musée d'Orsay possède également une importante collection de ses tableaux.
336
+
337
+ En région, le musée d’art moderne André-Malraux au Havre expose notamment les œuvres Soleil d'hiver à Lavacourt, Le Parlement de Londres ou encore une œuvre de la série des Nymphéas[175].
338
+
339
+ Par ailleurs, la maison du peintre à Giverny et son jardin sont préservés et ouverts au public par la Fondation Claude Monet[176].
340
+
341
+ Les tableaux de Claude Monet sont très disputés aux enchères. Relativement peu sont en vente : en 2004 il y a eu 26 ventes, 22 en 2005 et 28 en 2006. Parmi les ventes connues, on dénombre :
342
+
343
+ En 2008, ses peintures ont établi deux records :
344
+
345
+ En 2018, un nouveau record est établi :
346
+
347
+ Claude semble avoir partiellement inspiré le roman de Zola L'Œuvre de 1886[66]. Marcel Proust est également inspiré par le travail de Monet et admire fortement les impressionnistes. Dans le roman Jean Santeuil, Claude Monet est plusieurs fois évoqué, un collectionneur de Rouen achetant ses toiles, tout comme dans Sodome et Gomorrhe[185].
348
+
349
+ Il est également cité à plusieurs reprises dans le roman intitulé Aurélien de Louis Aragon (1944 pour la seconde édition), notamment lorsque les personnages font une sortie à Giverny pour le rencontrer car Rose Melrose souhaite qu'il fasse son portrait.
350
+
351
+ L'écrivain belge Stéphane Lambert a consacré deux livres à Claude Monet : L'Adieu au paysage : les Nymphéas de Claude Monet (éditions de la Différence, 2008) et Monet, impressions de l'étang (éditions Arléa, 2016).
352
+
353
+ Autres romans faisant référence au peintre :
354
+
355
+ Adrien Goetz, Intrigue à Giverny : roman, Paris, Grasset, 2 avril 2014, 304 p., 21 cm (ISBN 978-2-246-80435-2).
356
+
357
+ Claude Monet est représenté par plusieurs de ses amis du groupe impressionniste. Ainsi Auguste Renoir, le peint trois fois, Édouard Manet deux fois au travail sur son bateau-atelier, John Singer Sargent deux fois un portrait de profil et à l'orée d'un bois au travail. Frédéric Bazille, le représente alité et blessé ou dans l'atelier des Batignolles.
358
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+ Bazille, L'Ambulance improvisée, 1865.
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+ Monet lisant, par Renoir, 1872.
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+ Monet peignant dans son jardin en 1873 par Renoir
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+ Pierre-Auguste Renoir, Portrait de Monet, 1875.
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+ Claude Monet peignant dans son atelier de Manet en 1874.
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+ John Singer Sargent, Monet peignant à l’orée d'un bois, 1885.
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371
+ En 1915, Sacha Guitry le présente parmi d'autres dans le film Ceux de chez nous[114].
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+ Le Monet de la peinture La Seine à Argenteuil de 1873 inspire le titre du film Vanilla Sky de 2001.
374
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+ Claude Monet à Giverny, la maison d'Alice, film de Philippe Piguet (52 minutes) produit par Bix Films pour France 5 et la Réunion des Musées nationaux[186].
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+ Une rose panachée de rose et de jaune a été baptisée de son nom par la maison Delbard en 1992, la rose Claude Monet.
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+ Sont nommés en son honneur l'astéroïde (6676) Monet[187] et le cratère mercurien Monet[187].
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+ Mongolie
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+ ᠮᠣᠩᠭᠣᠯᠤᠯᠤᠰ
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+
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+ Монгол Улс
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+ Mongol Uls
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+ 47°55'0"N, 106° 55' 0" E
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+
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+ La Mongolie (en mongol bitchig : ᠮᠣᠩᠭᠣᠯᠤᠯᠤᠰ, cyrillique : Монгол Улс, transcription latine : Mongol Uls, littéralement : « Pays mongol ») est un pays d'Asie, situé entre la Russie au nord et la Chine au sud. Sa capitale est Oulan-Bator (mongol : Улаанбаатар, Ulaanbaatar), qui est aussi la plus grande ville du pays, la langue officielle est le mongol et la monnaie le tugrik.
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+
15
+ La Mongolie fut le centre de l’Empire mongol au XIIIe siècle et fut ensuite gouvernée par la dynastie mandchoue Qing de la fin du XVIIe siècle à 1911, date à laquelle l'indépendance de la Mongolie fut proclamée à la faveur de la chute de l'Empire chinois. La politique de la République populaire mongole, bien que conservant officiellement son indépendance pendant la période soviétique, était alignée sur celle du kremlin de Moscou. Après la fin de la guerre froide et la chute du communisme en Mongolie en 1990, le pays adopta une constitution démocratique en 1992.
16
+
17
+ Son territoire est immense, mais possède très peu de terres arables, le pays étant montagneux et couvert de steppes dont l'aridité croît en allant vers le sud (désert de Gobi). Près de 28 % des 3 millions d’habitants sont nomades ou semi-nomades. La religion principale est l'école des bonnets jaunes de la branche tibétaine du bouddhisme vajrayāna. La majorité des citoyens (80 %) est d’origine mongole. Il existe néanmoins des minorités turcophones, comme les Kazakhes et Touvains, surtout à l’ouest. Près du tiers des habitants vit à Oulan-Bator.
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+
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+ La Mongolie est le pays qui a la plus faible densité de population au monde avec 2 hab./km2.
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+ Au cours de l'histoire, beaucoup d'ethnies ont peuplé le territoire actuel de la Mongolie. La plupart étaient nomades, et formaient des confédérations plus ou moins puissantes.
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+ Durant la Préhistoire, dans les plaines du Nord de la Mongolie, de mystérieuses représentations de créatures cornues à bec d'oiseau semblent grimper le long de monolithes de granite appelés « pierres à cerf ». Ces stèles dont certaines atteignent 4,5 m de hauteur, montrent aussi des ceintures équipées de flèches, de haches et d'outils de l'âge du bronze. Selon les spécialistes qui tentent de déchiffrer ces monuments, ils ont été érigés entre 1100 et 800 av. J.-C. « Ce sont des hommages à des chefs ou à des guerriers, peut-être tombés au combat », avance l'anthropologue William Fitzhugh (en). Pour lui, ces créatures mi-renne mi-oiseau devaient montrer le chemin vers l'au-delà. Quelle que soit leur signification, déclare Fitzhugh, elle était forte, car, pour chaque stèle, plusieurs chevaux ont été sacrifiés. Leurs têtes ont été enterrées en cercle autour des monolithes, le nez pointé vers le soleil levant. On a déjà retrouvé plus de 600 pierres en Mongolie, au Kazakhstan et en Russie. Ces monolithes sont très souvent associés à des tumulis, des monuments funéraires constitués d'un amas de pierres central ceinturé de cercles ou de carrés de pierres[3].
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+ Vers -245 apparaissent les Xiongnu, ils deviennent les principaux ennemis de la Chine pour les siècles qui suivent, et la Grande Muraille de Chine fut construite en partie pour se protéger de leurs incursions. Certains historiens pensent que les Huns descendent des Xiongnu.
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+ Après la disparition des Xiongnu, apparaissent les Ruanruan, qui sont à leur tour supplantés par les Göktürk (ou Turcs bleus) qui dominent la région du VIe au VIIIe siècle.
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+ Au VIIIe siècle apparaissent les ancêtres des Ouïghours, puis les Khitans et les Jürchen. Vers le Xe siècle le territoire est peuplé de Mongols qui seraient une branche du peuple Xianbei. À cette période, le pays est divisé en plusieurs tribus liées par des alliances et en guerre perpétuelle.
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+
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+ Au XIIIe siècle, un chef nommé Temudjin unifie les tribus mongoles, prend le nom de Gengis Khan et crée un empire, œuvre poursuivie par ses successeurs Ögedeï, Güyük, Möngke et Khubilai. La Chine est dominée à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle par les Mongols qui y fondent la dynastie Yuan, 1234~1279 – 1368). Cet empire commence à s'effondrer en 1368, avec la perte de la Chine. Au XVIe siècle, sous le règne d'Altan Khan, les Mongols se convertissent au bouddhisme tibétain. Un siècle plus tard, ils tombent sous la domination des Mandchous et les soutiennent pour la conquête de la Chine. La Mongolie est transformée en deux provinces chinoises, la Mongolie-Intérieure et la Mongolie-Extérieure.
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+
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+ Au cours du XVIIe siècle, la région sibérienne du lac Baïkal, au nord de la Mongolie, est annexée par l'Empire russe. Le Bogdo Gegen du monastère de Gandantegchinlin aurait cherché l'appui de la Russie pour se libérer de l'emprise politique chinoise[réf. nécessaire].
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+ Avant 1910, la Mongolie est plus ou moins un protectorat russe. Néanmoins, avec la défaite russe de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, désastre financier, et militaire, où l'Empire russe perd le port de Port-Arthur en Chine, les Russes préfèrent ne pas entériner un protectorat. La Mongolie sert de zone tampon entre la Chine, et l'Empire russe, et même avec le Japon, à l'est, qui annexe la péninsule coréenne en 1910, et a des vues sur la Chine du Nord-Est. L'Empire russe renonce à annexer la Mongolie en 1908, car il n'a pas assez de cadres pour administrer un territoire aussi immense, de plus, l'Empire russe préfère concentrer le plus gros de son armée à l'ouest et au centre de son empire, où la menace des empires allemand et austro-hongrois, et aussi turc, se fait déjà plus oppressante. Globalement, à cette époque, l'Empire russe n'avait pas les moyens financiers pour gérer un tel territoire, alors qu'il avait déjà des difficultés ailleurs (surtout dans ses possessions d'Asie centrale).[réf. nécessaire]
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37
+ Profitant de la révolution chinoise de 1911 et de l'éviction du dernier empereur mandchou, Puyi, l'actuelle Mongolie proclama son indépendance le 1er décembre 1911 en tant que Mongolie autonome, quelques semaines après la sécession de la province de Hubei, lors du soulèvement de Wuchang, le 10 octobre. Le Bogdo Gegen prit la direction politique du pays avec le titre de Bogdo Khan, tandis-que la Mongolie-Intérieure prend une autre voie. À partir de 1914, la Mongolie-Intérieure est divisée en trois districts spéciaux de Rehe, Chahar, Suiyuan ainsi qu'en une province du Ningxia. En 1925 est créé le Parti révolutionnaire du peuple de Mongolie-Intérieure, qui fusionne avec le parti communiste chinois en 1947. Elle évoluera plus tard vers un statut de région autonome chinoise, le Ningxia ayant quant à lui un statut de région autonome pour la minorité Hui.
38
+
39
+ Avec les désordres de la révolution chinoise, où la Chine se retrouve désormais confrontée au Japon, la Mongolie passe totalement sous influence des Russes, puis de l'URSS.
40
+
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+ Une révolte populaire menée par Damdin Sükhbaatar se produit en 1921. Un Parti populaire mongol fut créé sous l'impulsion de la Russie soviétique en 1921 et un gouvernement provisoire fut nommé le 11 juillet 1921. Au même moment, Touva, autre région mongole, prend son indépendance avec la Chine et devient rapidement un oblast autonome de Russie.
42
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+ Après la mort de Damdin Sükhbaatar en 1923 et celle du Bogdo Khan en 1924, la République populaire mongole fut proclamée le 26 novembre 1924. La capitale du pays est baptisée Oulan-Bator « la ville du héros rouge » en référence à Damdin Sükhbaatar.
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+
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+ Durant la guerre frontalière soviéto-japonaise de 1939, l'URSS défend la Mongolie contre le Japon. Les forces mongoles participent ensuite à l'offensive soviétique contre les forces japonaises en Mongolie Intérieure, Mandchourie et Corée, en août 1945. Sur fond de menace russe d'une reprise de la Mongolie-Intérieure par la Mongolie, la république de Chine accepte de reconnaître l'indépendance de la Mongolie à la condition d'un référendum. Le 20 octobre 1945, un référendum est organisé et les Mongols votent pour l'indépendance (97,8 % de oui ; 98,4 % de participation[4]) sous le contrôle de l'Armée rouge. Après l'établissement de la République populaire de Chine, les deux pays se reconnaîtront mutuellement le 6 octobre 1949.
46
+
47
+ Ainsi, la République populaire mongole fut reconnue à la fois par la république de Chine et la République populaire de Chine. Le pays s'est cependant rapproché des Soviétiques après 1958 et a abrité de nombreuses bases soviétiques pendant la guerre froide. La Mongolie a rejoint les Nations unies en 1961.
48
+
49
+ En 1990, le parti communiste a relâché son contrôle sur le gouvernement à la suite de la révolution démocratique. En 1992, la république populaire a été abandonnée et a été remplacée par un État hybride, entre système parlementaire et système présidentiel.
50
+
51
+ Le 3 octobre 2002, la République de Chine (Taïwan), reconnaît officiellement l'indépendance de la Mongolie-Extérieure par rapport à la Chine, des bureaux représentant les deux nations doivent être ouvert dans les 2 capitales, et il est prévu de faire venir de la main d'œuvre mongole à Taïwan[5].
52
+
53
+ La Mongolie possède un territoire de 1 566 500 km2. La Mongolie se situe sur un vaste plateau montagneux incliné d’ouest en est dont 80 % des espaces se situent à plus de 1 000 m d’altitude. Le climat de la Mongolie est l’un des plus continentaux du globe : les températures descendent régulièrement autour de −40 °C en hiver dans la plupart des régions et peuvent dépasser +40 °C en été dans le désert de Gobi.
54
+
55
+ D’un point de vue écologique, la Mongolie occupe une région charnière en Asie centrale. Par sa position centrale en Asie et sa continentalité, la Mongolie est à la croisée de cinq grands écosystèmes asiatiques : la steppe herbeuse dans la partie centrale n'occupe pas moins de 20 % du territoire national, le désert et la steppe désertique du Gobi au sud occupent un même pourcentage d’espace, viennent ensuite les hautes montagnes et milieux de type alpins, la steppe semi boisée et, au nord, la taïga constituée de vastes forêts denses de mélèzes et pins.
56
+
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+ À l’extrême ouest domine la haute chaîne montagneuse de l’Altaï aux sommets de plus de 4 300 m où vivent notamment des Kazakhs (unique peuple musulman d’une Mongolie bouddhiste). Le point culminant de la Mongolie, le Kujten Uul à 4 374 m, fait partie de cet ensemble.
58
+
59
+ Le centre du pays, plus fertile, est traversé par les monts Khangaï. Il constitue un territoire riche en pâturages pour les nomades. C’est une région de volcans éteints atteignant pour certains plus de 3 000 m d’altitude.
60
+
61
+ Une partie du pays est constituée de steppes. La désertification touche 140 000 des 1 565 500 km2[6]. Le désert de Gobi recouvre une partie du sud du pays, alors qu'au nord et à l'ouest, se trouvent des régions montagneuses aux forêts abondantes.
62
+
63
+ Le climat est chaud en été et extrêmement froid en hiver, avec des températures hivernales pouvant descendre jusqu'à −40 °C et en été, des températures avoisinant très régulièrement les 30 °C à 40 °C. Le pays est aussi sujet au dzud ou zud. Les dzuds blancs sont d'importantes chutes de neige empêchant l'accès aux pâturages. Les dzuds noirs correspondent à l'absence de couverture neigeuse protégeant la terre, provoquant la déshydratation du bétail. De telles conditions climatiques entraînent des pertes de bétail inévitables et se révèlent problématiques pour l'homme, dans l'incapacité de prévoir l'augmentation du nombre d'animaux[7]. Oulan-Bator est la capitale possédant la température moyenne la plus basse au monde (−2,4 °C).
64
+
65
+ L'ensemble du pays reçoit très peu de précipitations : une moyenne annuelle de 200 à 350 mm dans le Nord, qui décroît en allant vers le sud, l'Extrême-Sud étant occupé par le désert de Gobi, où certaines régions ne reçoivent aucune précipitation durant des années. Le pays se trouve généralement au cœur d’un système de hautes pressions (anticyclone) qui font que le ciel est très souvent dégagé (moyenne annuelle de 257 jours sans nuages). La Mongolie est d'ailleurs parfois surnommée le « pays au ciel bleu ».
66
+
67
+ La Mongolie est fortement affectée par le réchauffement climatique[8]. Entre 1940 et 2001, la température annuelle moyenne de l'air a augmenté de plus de 1,5 degrés Celsius[8]. La température hivernale a augmenté de plus de 3,6 degrés au cours de cette période[8]. La glace ancienne de la Mongolie fond rapidement en raison du changement climatique et du réchauffement des températures estivales[9]. Comme l'afflux des champs de glace s'assèche plus fréquemment pendant l'été, l'approvisionnement en eau potable est de plus en plus restreint[9]. Cela mettra à la fois le patrimoine culturel et l'élevage traditionnel de rennes en danger extrême dans les années à venir[9]. En conséquence, la crise climatique met en danger les éleveurs de rennes domestiques dans les basses latitudes, vivant dans les zones de toundra montagneuse du nord de la Mongolie[9].
68
+
69
+ La Commission des noms géographiques mongols est créée en 1925 sous l'égide de l'Académie des sciences de Mongolie dans le but de retranscrire tous les noms géographiques écrits en alphabet mongol traditionnel. En 1949, le gouvernement interdit la modification arbitraire des noms géographiques (tous les habitants n'adhérant pas aux noms transcrits). En 1961, le gouvernement change de direction et charge les collectivités locales de restaurer les noms géographiques de leur région. Après une étude de 7 ans, la Commission permanente sur les noms géographiques enregistre 424 388 noms géographiques en 1987. Suite à de nouvelles lois sur la géodésie et la cartographie promulguées en 1997, l'administration réduit cette liste à 214 805 noms, liste approuvée par le Parlement en 2003. Alors que le gouvernement s'apprête à établir une nouvelle carte 1/25 000 de l'intégralite de son territoire, un décret est voté en 2017 visant à protéger cette liste établie. Une base de données des noms géographiques est en construction (2019)[10].
70
+
71
+ La longueur totale des frontières Nord avec la Russie et Sud avec la république populaire de Chine est de 8 162 km.
72
+
73
+ Grâce à la multiplicité de ses habitats et sa très faible densité humaine, la Mongolie accueille une quantité d’espèces importante, tant par leur adaptation que par leur rareté à l’échelle mondiale.
74
+
75
+ Au nombre des espèces animales, on peut noter l’hémione (âne sauvage), le mazaalai (ours du Gobi), la panthère des neiges, le saïga, le cheval sauvage de Przewalski, le chameau sauvage de Bactriane, le loup, et chez les oiseaux des rapaces et charognards et plusieurs espèces migratrices de grue. On remarque également la présence de petits mammifères : hérisson du désert à longues oreilles et de petits rongeurs comme le hamster du désert.
76
+
77
+ La flore n’est pas en reste, une grande partie de la flore alpine actuelle proviendrait d’espèces de la lointaine Asie centrale. L’espèce reine de la steppe est sans aucun doute l’armoise odoriférante ou grande absinthe, tandis que le roi en serait le saxaul, un petit arbre robuste du désert de Gobi. On trouve également en abondance l’edelweiss, l'ancolie, la matricaire, le lis martagon, le petit dent de chien, la pivoine, la dryade à huit pétales, le trolle, l'anémone pulsatille, la gentiane, diverses renoncules, etc.
78
+
79
+ Le climat et l'altitude limitent les plantes cultivables. La céréale principalement cultivée en Mongolie est le millet, on cultive également le blé sarrasin.
80
+
81
+ Dans certaines provinces comme Khövsgöl, Khentii ou Khovd, ainsi que dans les régions géographiques des monts Khangaï et du Grand Khingan, on cultive le cassis (үхрийн нүд), une baie de montagne, dont on fait notamment de la confiture (чанамал)[11], et l'argousier (чацаргана), dont on tire le jus[12],[13].
82
+
83
+ La Mongolie est divisée en 21 provinces ou aïmag et 1 municipalité (khot) avec statut de province.
84
+
85
+ Les aïmag sont eux-mêmes subdivisés en 315 districts ou sum.
86
+
87
+ Les chefs-lieus des aïmag ont le double statut de sum et de municipalité.
88
+
89
+ Oulan-Bator est elle-même divisée en khoroo.
90
+
91
+ La Mongolie a un exécutif bicéphale, avec à la tête de l'État un président élu et à la tête du gouvernement un Premier ministre. Le Parlement monocaméral, appelé le Grand Khoural d'État, comporte 76 sièges.
92
+
93
+ Le parti dominant en Mongolie est le Parti révolutionnaire du peuple mongol (PRPM) formé par les anciens communistes mongols après la guerre froide. Le principal parti d'opposition est le Parti démocrate (PD) qui a contrôlé une coalition au pouvoir entre 1996 et 2000. En 1999, une femme, Nyam-Osoryn Tuyaa, devient Première ministre pour un court mandat. L'incapacité de cette coalition à maintenir sa cohésion, ainsi qu'à régler les problèmes économiques du pays, a été très lourdement sanctionnée par les électeurs lors des élections législatives mongoles de 2000 (en) : ils ont donné la victoire au PRPM avec une écrasante majorité de 51,6 % contre 1,8 %.
94
+
95
+ Durant les élections législatives du 27 juin 2004, le PRPM, avec 48,23 % des voix obtient 36 sièges, contre 34 sièges pour la Coalition démocratique de la patrie (Ekh Oron-Ardchilal) regroupant trois partis, avec 44,27 % des bulletins. Afin que le développement de la Mongolie ne soit pas entravé par des crises politiques, ils ont décidé d'élaborer un programme commun et de former un gouvernement d'union nationale. Tsakhiagiyn Elbegdorj, issu du PD, a été nommé Premier ministre, tandis qu'un communiste est devenu président du Grand Khoural.
96
+
97
+ À l'issue de l'élection présidentielle du 22 mai 2005, l'ancien Premier ministre Nambaryn Enkhbayar, candidat du PRPM, est élu président de la République avec 53,4 % des suffrages exprimés. Son principal adversaire, Mendsaikhanii Enkhsaikhan, candidat du PD, obtient 20 % des voix. Enkhbayar commence son mandat à la fin du mois de juin 2005 en remplaçant le président Natsagiyn Bagabandi, lui aussi issu du PRPM, qui ne s'était pas représenté.
98
+
99
+ Le 11 janvier 2006, le PRPM décide de quitter la coalition gouvernementale avec le PD arguant de la mauvaise gestion économique et de la forte inflation du tugrik. Le PD considère que le départ du PRPM est dû à la lutte contre la corruption lancée par Elbegdorj. Conséquence du retrait du PRPM de la coalition, les 10 ministres du PRPM quittent le gouvernement. Le 13, Elbegdorj démissionne de son poste de Premier ministre et le gouvernement est dissous par le Grand Khoural d'État. Le PRPM forme une nouvelle coalition avec des petits partis et le secrétaire général du PRPM Miyeegombyn Enkhbold est investi Premier ministre le 24 janvier.
100
+
101
+ Lors des élections legislatives de 2008, le 29 juin, le PRPM obtient 52,67 % des votes et conserve ses 45 sièges, le PD en obtient 28 avec 40,43 % des voix. Sanjaagiin Bayar, Premier ministre depuis le 22 novembre 2007, conserve son siège.
102
+
103
+ Khaltmaagiyn Battulga est président de la République depuis le 10 juillet 2017.
104
+
105
+ Le bouddhisme tibétain apparu au XIIIe siècle est devenu religion d'État de l'Empire mongol au XVIe siècle après la visite du 3e dalaï-lama, Sonam Gyatso[14],[15]. Il éclipsa le chamanisme, qui fit alors l'objet d'une campagne de quasi-éradication[16]. Sous couvert de modernisation, le bouddhisme subit les foudres d’un régime athée proche de Joseph Staline dans les années 1930[17]. S'il n'est plus religion d'État, le bouddhisme tibétain reste aujourd'hui la religion de plus de la moitié des Mongols[18] alors que le chamanisme est revenu en faveur à partir des années 1990[16].
106
+
107
+ Environ 50 % des Mongols sont bouddhistes tibétains, 40 % athées, 6 % chamanistes ou chrétiens, et 4 % musulmans[19].
108
+
109
+ Bien que la majorité de la population soit d’origine mongole (Khalkhas, Dörbets, etc.), il existe une forte minorité de Kazakhs, Touvains, Bouriates et Toungouses. Le taux d’accroissement de la population est estimé à 1,54 % (recensement de 2000). Près des 2/3 de la population est âgé de moins de 30 ans et 36 % de moins de 14.
110
+
111
+ La population est de plus en plus urbanisée, près de la moitié vivant dans la capitale et les centres provinciaux. La vie semi-nomade reste prédominante dans les campagnes où les familles vivent dans des villages durant le rude hiver et dans des gers durant l’été.
112
+
113
+ La population de la Mongolie à mi-2016 est estimée à 3 031 330 par la CIA[1].
114
+
115
+ Le recensement réalisé en novembre 2010 a comptabilisé 2 754 685 habitants[20].
116
+
117
+ Les ressources naturelles de la Mongolie sont constituées par les minéraux (cuivre, molybdène, fluorine, tungstène) et les pierres précieuses et semi-précieuses, ainsi que de métaux précieux tel que l'or. On trouve aussi du charbon, ainsi que du pétrole dans une moindre mesure, mais qui n'est pas exploité par manque d'infrastructure. Tous ces produits représentent, en valeur, les deux tiers des exportations mongoles. Durant les 6 premiers mois de 2004, 287 000 tonnes de minerais concentrés de cuivre ont été exportés, pour la somme de 138 millions de dollars US. C'est presque la moitié du total de toutes les exportations (307 millions de dollars pour cette même période). Cette situation rend la Mongolie vulnérable aux variations des cours des matières premières ainsi le prix des minerais de cuivre a chuté de 54,3 % entre 1995 et 2001. Il a ensuite augmenté de plus de 100 % entre 2005 et 2006 et continue d'augmenter, soutenu par la croissance de la consommation chinoise des métaux non ferreux.
118
+
119
+ Environ la moitié de la population loge dans des yourtes. Un tiers des Mongols sont de purs nomades, qui vivent de l'élevage de petits chevaux, de moutons, de chèvres, de bovins (yacks, vaches) et de chameaux. Huit millions de ces animaux ont péri lors de l'hiver 2009-2010. Grâce à eux, la Mongolie est exportatrice de produits d'origine animale : viande, laine et poils d'animaux, dont le cachemire (1er producteur mondial ; 2e ressource nationale après le cuivre). L'élevage de chèvres à cachemire pose malheureusement des problèmes écologiques [réf. nécessaire]. Jusque dans les années 1970, avant la mise en service de mines comme celle d'Erdenet, l'élevage et les industries qui leur étaient liées constituaient de loin la première ressource du pays.
120
+
121
+ L'industrie textile intervient pour un quart des exportations, mais 85 % des usines sont à capitaux étrangers (surtout chinois) ou mixtes. Elles utilisent des matériaux importés, comme le coton.
122
+
123
+ Malgré la pratique de l'élevage et la culture du blé, la Mongolie ne peut pas subvenir à ses besoins en nourriture, à cause d'un changement culturel. Ceci contribue au déficit chronique de sa balance commerciale et à son endettement.
124
+
125
+ Après des décennies d'économie planifiée, ce pays a effectué une difficile transition vers l'économie de marché. L'inflation a atteint 325 % en 1992, après l'effondrement du régime communiste, mais elle a par la suite été maîtrisée. En 1998, on estimait que le taux de chômage était de 15 % de la population active et qu'il atteignait 30 % en zone urbaine. En 2002, le salaire mensuel moyen n'était que de 75 500 tugriks (soit environ 68 euros). Bien que le chômage sévisse surtout en ville, le revenu moyen y est plus élevé qu'à la campagne.
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+ La Mongolie a rejoint l'Organisation mondiale du commerce en 1997[21].
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+ La Banque mondiale et les Nations unies pressent le gouvernement d'investir dans les infrastructures, l'éducation et l'économie.
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+ Entre 1600 et 1920, la Mongolie était un centre d'art bouddhiste. Le plus connu était l'art du mandala. La peinture et la sculpture servaient principalement comme objets de méditation pour les ecclésiastiques ou comme objets de prière pour les laïcs. En règle générale, ils ont été détruits après utilisation. Dans les monastères, en revanche, la thangka, les rouleaux, jouaient un rôle important. Ils suivent largement le style tibétain et intègrent également la représentation des animaux.
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+ L'artiste bouddhiste le plus important de son temps était le sculpteur et peintre Zanabazar[22], qui fut également le premier Jebtsundamba Khutukhtu. Son travail se caractérise par une forte référence aux traditions indo-tibétaines; certaines de ses sculptures qui subsistent se trouvent au monastère de Gandan à Oulan-Bator. Jusqu'à présent, aucune œuvre de sa peinture ne peut être attribuée sans équivoque. Marzan Sharav a développé l'art du Thangka plus connu. Influencé par l'art soviétique, en plus des peintures Mongol Zurag, il crée également des illustrations de livres, des billets de banque et des portraits de politiciens. Cependant, un grand nombre de ses œuvres ont été perdues. Des artistes tels que Dolgoryn Manibadar ou Monkor Erdenbajar peuvent être inclus dans le réalisme socialiste. Purewbat Gankhuu est un important peintre contemporain qui suit les traditions de l'art bouddhiste et a été décrit dans le film Peintre du Bouddha[23],[24]. Parmi les premières tentatives pour introduire le modernisme dans les beaux-arts de la Mongolie, il y a le tableau Ehiin setgel (l'amour de la mère) créé par O. Tsevegjav[25] dans les années 1960. L'artiste a été purgé car son travail a été censuré. Toutes les formes des beaux-arts n'ont prospéré qu'après la «perestroïka» à la fin des années 1980. Otgonbayar Ershuu est sans doute l'un des artistes contemporains mongols le plus indépendant comme il a été décrit dans le film ZURAG de Tobias Wulff[26]. Ershuu vit à Oulan-Bator et à Berlin. En plus de son attachement à la tradition de la miniature mongole, sa peinture des dernières années - toiles de grand format - montre un traitement visuel d'éléments de la peinture occidentale après 1945. Son succès auprès des collectionneurs montre qu'il est sur le point de devenir l'un des plus importants représentants de l'art mongol contemporain.
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+ Le romancier Galsan Tschinag, citoyen mongol d'origine ethnique touvain, a une petite notoriété. Neuf de ses ouvrages ont été traduits de l'allemand en français. La réalisatrice Byambasuren Davaa a fait connaître la culture mongole et les paysages de Mongolie au travers de ses trois films : L'Histoire du chameau qui pleure (2004 – une nomination aux Oscars), Le Chien jaune de Mongolie (2006) et Les Deux Chevaux de Gengis Khan (2011).
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137
+ Il existe différentes langues mongoles. La principale langue est le mongol (parlé par 95 % de la population), langue des Khalkhas, Mongols orientaux, utilisée comme langue vernaculaire en Mongolie. Les Mongols occidentaux utilisent quant à eux l'oïrate regroupant également plusieurs dialectes. Enfin, on y parle également le bouriate, une langue mongole parlée par des populations qui semblent originaires du lac Baïkal, en Sibérie dont l'extrême sud est à une centaine de kilomètres au nord de la Mongolie.
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+ Le russe est la première langue secondaire des Mongols de Mongolie. Au moins 100 000 Mongols parlent russe en seconde langue[27]. Le mandarin et l'anglais sont aussi des langues parlées.
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+ À l'ouest de la Mongolie, les Kazakhs parlent le kazakh, une langue turque.
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+ Il existe de nombreuses écritures mongoles. La plus ancienne est le mongol bitchig, datant de la fondation de l'Empire mongol. Vers 1204, Gengis Khan demande sa création à Tata Tonga, un scribe ouïghour capturé, qui adapte l'alphabet ouïghour à la langue mongole. Cette écriture est aujourd'hui lue et écrite par environ 6 millions de Mongols en Chine.
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145
+ Parmi les autres écritures mongoles, toutes langues confondues, on peut citer : l'écriture phagspa (dérivée du tibétain), le todo bitchig (principalement oïrate, dérivée du mongol bitchig), le soyombo, dérivée de l'écriture ranjana, népalaise).
146
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+ Entre 1941 et 1991, sous influence de l'Union des républiques socialistes soviétiques, la seule écriture officielle de Mongolie a été le mongol cyrillique. Depuis 1991, le mongol bitchig est de nouveau une écriture officielle (mais elle n'est que très peu utilisée).
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+ Parmi les jeux de plateau, on peut citer les échecs mongols (shatar), la tortue multicolore (Alag Melkhii), un des nombreux jeux basés sur les osselets. Parmi les jeux d'adresse, une grande partie est également basée sur le tir aux osselets, comme le shagai ou la course de chevaux. On peut aussi citer des jeux de dominos, cartes ou casse-têtes chinois. Il existe également différents jeux utilisant des pierres, tels que le ail ger (signifiant maison familiale) est un jeu se jouant avec des pierres représentant la maison par un cercle et d'autres pierres colorées représentent le mobilier de la maison ou les moutons de l'élevage dans une société majoritairement centrée sur l'élevage[28],[29].
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+ Les activités sportives traditionnelles sont la lutte mongole, le tir à l'arc et les courses de chevaux. Elles sont mises à l'honneur lors du Naadam, une célébration traditionnelle devenue fête nationale les 11 et 12 juillet. Le judo est lui aussi populaire, le judoka Naidangiin Tüvshinbayar étant notamment le seul champion olympique mongol de l'histoire. Le sumo est aussi populaire et, en 2016, les trois Yokozuna (Hakuhō, Harumafuji, Kakuryū) sont mongols.
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+ Le football mongol possède un championnat de huit équipes (la plupart basées à Oulan-Bator, comme le club de Selenge Press). L'équipe de Mongolie de football regroupe les meilleurs joueurs du pays.
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+ Paysage de Mongolie.
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+ Détail d'un poteau intérieur d'une yourte.
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+ Un ovoo, dans l'aïmag d'Övörhangay.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ La Mongolie a pour codes :
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+ L'organisme de normalisation de Mongolie est l'Agence mongole de normalisation et de métrologie.
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+ Article(s)
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+ Monographies
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+ Asie du Sud-Est
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+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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@@ -0,0 +1,199 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Mongolie
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+
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+ ᠮᠣᠩᠭᠣᠯᠤᠯᠤᠰ
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+
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+ Монгол Улс
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+
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+ Mongol Uls
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+ 47°55'0"N, 106° 55' 0" E
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+ modifier
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+ La Mongolie (en mongol bitchig : ᠮᠣᠩᠭᠣᠯᠤᠯᠤᠰ, cyrillique : Монгол Улс, transcription latine : Mongol Uls, littéralement : « Pays mongol ») est un pays d'Asie, situé entre la Russie au nord et la Chine au sud. Sa capitale est Oulan-Bator (mongol : Улаанбаатар, Ulaanbaatar), qui est aussi la plus grande ville du pays, la langue officielle est le mongol et la monnaie le tugrik.
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+ La Mongolie fut le centre de l’Empire mongol au XIIIe siècle et fut ensuite gouvernée par la dynastie mandchoue Qing de la fin du XVIIe siècle à 1911, date à laquelle l'indépendance de la Mongolie fut proclamée à la faveur de la chute de l'Empire chinois. La politique de la République populaire mongole, bien que conservant officiellement son indépendance pendant la période soviétique, était alignée sur celle du kremlin de Moscou. Après la fin de la guerre froide et la chute du communisme en Mongolie en 1990, le pays adopta une constitution démocratique en 1992.
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+
17
+ Son territoire est immense, mais possède très peu de terres arables, le pays étant montagneux et couvert de steppes dont l'aridité croît en allant vers le sud (désert de Gobi). Près de 28 % des 3 millions d’habitants sont nomades ou semi-nomades. La religion principale est l'école des bonnets jaunes de la branche tibétaine du bouddhisme vajrayāna. La majorité des citoyens (80 %) est d’origine mongole. Il existe néanmoins des minorités turcophones, comme les Kazakhes et Touvains, surtout à l’ouest. Près du tiers des habitants vit à Oulan-Bator.
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+ La Mongolie est le pays qui a la plus faible densité de population au monde avec 2 hab./km2.
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+ Au cours de l'histoire, beaucoup d'ethnies ont peuplé le territoire actuel de la Mongolie. La plupart étaient nomades, et formaient des confédérations plus ou moins puissantes.
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+ Durant la Préhistoire, dans les plaines du Nord de la Mongolie, de mystérieuses représentations de créatures cornues à bec d'oiseau semblent grimper le long de monolithes de granite appelés « pierres à cerf ». Ces stèles dont certaines atteignent 4,5 m de hauteur, montrent aussi des ceintures équipées de flèches, de haches et d'outils de l'âge du bronze. Selon les spécialistes qui tentent de déchiffrer ces monuments, ils ont été érigés entre 1100 et 800 av. J.-C. « Ce sont des hommages à des chefs ou à des guerriers, peut-être tombés au combat », avance l'anthropologue William Fitzhugh (en). Pour lui, ces créatures mi-renne mi-oiseau devaient montrer le chemin vers l'au-delà. Quelle que soit leur signification, déclare Fitzhugh, elle était forte, car, pour chaque stèle, plusieurs chevaux ont été sacrifiés. Leurs têtes ont été enterrées en cercle autour des monolithes, le nez pointé vers le soleil levant. On a déjà retrouvé plus de 600 pierres en Mongolie, au Kazakhstan et en Russie. Ces monolithes sont très souvent associés à des tumulis, des monuments funéraires constitués d'un amas de pierres central ceinturé de cercles ou de carrés de pierres[3].
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25
+ Vers -245 apparaissent les Xiongnu, ils deviennent les principaux ennemis de la Chine pour les siècles qui suivent, et la Grande Muraille de Chine fut construite en partie pour se protéger de leurs incursions. Certains historiens pensent que les Huns descendent des Xiongnu.
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27
+ Après la disparition des Xiongnu, apparaissent les Ruanruan, qui sont à leur tour supplantés par les Göktürk (ou Turcs bleus) qui dominent la région du VIe au VIIIe siècle.
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29
+ Au VIIIe siècle apparaissent les ancêtres des Ouïghours, puis les Khitans et les Jürchen. Vers le Xe siècle le territoire est peuplé de Mongols qui seraient une branche du peuple Xianbei. À cette période, le pays est divisé en plusieurs tribus liées par des alliances et en guerre perpétuelle.
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+ Au XIIIe siècle, un chef nommé Temudjin unifie les tribus mongoles, prend le nom de Gengis Khan et crée un empire, œuvre poursuivie par ses successeurs Ögedeï, Güyük, Möngke et Khubilai. La Chine est dominée à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle par les Mongols qui y fondent la dynastie Yuan, 1234~1279 – 1368). Cet empire commence à s'effondrer en 1368, avec la perte de la Chine. Au XVIe siècle, sous le règne d'Altan Khan, les Mongols se convertissent au bouddhisme tibétain. Un siècle plus tard, ils tombent sous la domination des Mandchous et les soutiennent pour la conquête de la Chine. La Mongolie est transformée en deux provinces chinoises, la Mongolie-Intérieure et la Mongolie-Extérieure.
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33
+ Au cours du XVIIe siècle, la région sibérienne du lac Baïkal, au nord de la Mongolie, est annexée par l'Empire russe. Le Bogdo Gegen du monastère de Gandantegchinlin aurait cherché l'appui de la Russie pour se libérer de l'emprise politique chinoise[réf. nécessaire].
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+ Avant 1910, la Mongolie est plus ou moins un protectorat russe. Néanmoins, avec la défaite russe de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, désastre financier, et militaire, où l'Empire russe perd le port de Port-Arthur en Chine, les Russes préfèrent ne pas entériner un protectorat. La Mongolie sert de zone tampon entre la Chine, et l'Empire russe, et même avec le Japon, à l'est, qui annexe la péninsule coréenne en 1910, et a des vues sur la Chine du Nord-Est. L'Empire russe renonce à annexer la Mongolie en 1908, car il n'a pas assez de cadres pour administrer un territoire aussi immense, de plus, l'Empire russe préfère concentrer le plus gros de son armée à l'ouest et au centre de son empire, où la menace des empires allemand et austro-hongrois, et aussi turc, se fait déjà plus oppressante. Globalement, à cette époque, l'Empire russe n'avait pas les moyens financiers pour gérer un tel territoire, alors qu'il avait déjà des difficultés ailleurs (surtout dans ses possessions d'Asie centrale).[réf. nécessaire]
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+ Profitant de la révolution chinoise de 1911 et de l'éviction du dernier empereur mandchou, Puyi, l'actuelle Mongolie proclama son indépendance le 1er décembre 1911 en tant que Mongolie autonome, quelques semaines après la sécession de la province de Hubei, lors du soulèvement de Wuchang, le 10 octobre. Le Bogdo Gegen prit la direction politique du pays avec le titre de Bogdo Khan, tandis-que la Mongolie-Intérieure prend une autre voie. À partir de 1914, la Mongolie-Intérieure est divisée en trois districts spéciaux de Rehe, Chahar, Suiyuan ainsi qu'en une province du Ningxia. En 1925 est créé le Parti révolutionnaire du peuple de Mongolie-Intérieure, qui fusionne avec le parti communiste chinois en 1947. Elle évoluera plus tard vers un statut de région autonome chinoise, le Ningxia ayant quant à lui un statut de région autonome pour la minorité Hui.
38
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+ Avec les désordres de la révolution chinoise, où la Chine se retrouve désormais confrontée au Japon, la Mongolie passe totalement sous influence des Russes, puis de l'URSS.
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+ Une révolte populaire menée par Damdin Sükhbaatar se produit en 1921. Un Parti populaire mongol fut créé sous l'impulsion de la Russie soviétique en 1921 et un gouvernement provisoire fut nommé le 11 juillet 1921. Au même moment, Touva, autre région mongole, prend son indépendance avec la Chine et devient rapidement un oblast autonome de Russie.
42
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+ Après la mort de Damdin Sükhbaatar en 1923 et celle du Bogdo Khan en 1924, la République populaire mongole fut proclamée le 26 novembre 1924. La capitale du pays est baptisée Oulan-Bator « la ville du héros rouge » en référence à Damdin Sükhbaatar.
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45
+ Durant la guerre frontalière soviéto-japonaise de 1939, l'URSS défend la Mongolie contre le Japon. Les forces mongoles participent ensuite à l'offensive soviétique contre les forces japonaises en Mongolie Intérieure, Mandchourie et Corée, en août 1945. Sur fond de menace russe d'une reprise de la Mongolie-Intérieure par la Mongolie, la république de Chine accepte de reconnaître l'indépendance de la Mongolie à la condition d'un référendum. Le 20 octobre 1945, un référendum est organisé et les Mongols votent pour l'indépendance (97,8 % de oui ; 98,4 % de participation[4]) sous le contrôle de l'Armée rouge. Après l'établissement de la République populaire de Chine, les deux pays se reconnaîtront mutuellement le 6 octobre 1949.
46
+
47
+ Ainsi, la République populaire mongole fut reconnue à la fois par la république de Chine et la République populaire de Chine. Le pays s'est cependant rapproché des Soviétiques après 1958 et a abrité de nombreuses bases soviétiques pendant la guerre froide. La Mongolie a rejoint les Nations unies en 1961.
48
+
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+ En 1990, le parti communiste a relâché son contrôle sur le gouvernement à la suite de la révolution démocratique. En 1992, la république populaire a été abandonnée et a été remplacée par un État hybride, entre système parlementaire et système présidentiel.
50
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51
+ Le 3 octobre 2002, la République de Chine (Taïwan), reconnaît officiellement l'indépendance de la Mongolie-Extérieure par rapport à la Chine, des bureaux représentant les deux nations doivent être ouvert dans les 2 capitales, et il est prévu de faire venir de la main d'œuvre mongole à Taïwan[5].
52
+
53
+ La Mongolie possède un territoire de 1 566 500 km2. La Mongolie se situe sur un vaste plateau montagneux incliné d’ouest en est dont 80 % des espaces se situent à plus de 1 000 m d’altitude. Le climat de la Mongolie est l’un des plus continentaux du globe : les températures descendent régulièrement autour de −40 °C en hiver dans la plupart des régions et peuvent dépasser +40 °C en été dans le désert de Gobi.
54
+
55
+ D’un point de vue écologique, la Mongolie occupe une région charnière en Asie centrale. Par sa position centrale en Asie et sa continentalité, la Mongolie est à la croisée de cinq grands écosystèmes asiatiques : la steppe herbeuse dans la partie centrale n'occupe pas moins de 20 % du territoire national, le désert et la steppe désertique du Gobi au sud occupent un même pourcentage d’espace, viennent ensuite les hautes montagnes et milieux de type alpins, la steppe semi boisée et, au nord, la taïga constituée de vastes forêts denses de mélèzes et pins.
56
+
57
+ À l’extrême ouest domine la haute chaîne montagneuse de l’Altaï aux sommets de plus de 4 300 m où vivent notamment des Kazakhs (unique peuple musulman d’une Mongolie bouddhiste). Le point culminant de la Mongolie, le Kujten Uul à 4 374 m, fait partie de cet ensemble.
58
+
59
+ Le centre du pays, plus fertile, est traversé par les monts Khangaï. Il constitue un territoire riche en pâturages pour les nomades. C’est une région de volcans éteints atteignant pour certains plus de 3 000 m d’altitude.
60
+
61
+ Une partie du pays est constituée de steppes. La désertification touche 140 000 des 1 565 500 km2[6]. Le désert de Gobi recouvre une partie du sud du pays, alors qu'au nord et à l'ouest, se trouvent des régions montagneuses aux forêts abondantes.
62
+
63
+ Le climat est chaud en été et extrêmement froid en hiver, avec des températures hivernales pouvant descendre jusqu'à −40 °C et en été, des températures avoisinant très régulièrement les 30 °C à 40 °C. Le pays est aussi sujet au dzud ou zud. Les dzuds blancs sont d'importantes chutes de neige empêchant l'accès aux pâturages. Les dzuds noirs correspondent à l'absence de couverture neigeuse protégeant la terre, provoquant la déshydratation du bétail. De telles conditions climatiques entraînent des pertes de bétail inévitables et se révèlent problématiques pour l'homme, dans l'incapacité de prévoir l'augmentation du nombre d'animaux[7]. Oulan-Bator est la capitale possédant la température moyenne la plus basse au monde (−2,4 °C).
64
+
65
+ L'ensemble du pays reçoit très peu de précipitations : une moyenne annuelle de 200 à 350 mm dans le Nord, qui décroît en allant vers le sud, l'Extrême-Sud étant occupé par le désert de Gobi, où certaines régions ne reçoivent aucune précipitation durant des années. Le pays se trouve généralement au cœur d’un système de hautes pressions (anticyclone) qui font que le ciel est très souvent dégagé (moyenne annuelle de 257 jours sans nuages). La Mongolie est d'ailleurs parfois surnommée le « pays au ciel bleu ».
66
+
67
+ La Mongolie est fortement affectée par le réchauffement climatique[8]. Entre 1940 et 2001, la température annuelle moyenne de l'air a augmenté de plus de 1,5 degrés Celsius[8]. La température hivernale a augmenté de plus de 3,6 degrés au cours de cette période[8]. La glace ancienne de la Mongolie fond rapidement en raison du changement climatique et du réchauffement des températures estivales[9]. Comme l'afflux des champs de glace s'assèche plus fréquemment pendant l'été, l'approvisionnement en eau potable est de plus en plus restreint[9]. Cela mettra à la fois le patrimoine culturel et l'élevage traditionnel de rennes en danger extrême dans les années à venir[9]. En conséquence, la crise climatique met en danger les éleveurs de rennes domestiques dans les basses latitudes, vivant dans les zones de toundra montagneuse du nord de la Mongolie[9].
68
+
69
+ La Commission des noms géographiques mongols est créée en 1925 sous l'égide de l'Académie des sciences de Mongolie dans le but de retranscrire tous les noms géographiques écrits en alphabet mongol traditionnel. En 1949, le gouvernement interdit la modification arbitraire des noms géographiques (tous les habitants n'adhérant pas aux noms transcrits). En 1961, le gouvernement change de direction et charge les collectivités locales de restaurer les noms géographiques de leur région. Après une étude de 7 ans, la Commission permanente sur les noms géographiques enregistre 424 388 noms géographiques en 1987. Suite à de nouvelles lois sur la géodésie et la cartographie promulguées en 1997, l'administration réduit cette liste à 214 805 noms, liste approuvée par le Parlement en 2003. Alors que le gouvernement s'apprête à établir une nouvelle carte 1/25 000 de l'intégralite de son territoire, un décret est voté en 2017 visant à protéger cette liste établie. Une base de données des noms géographiques est en construction (2019)[10].
70
+
71
+ La longueur totale des frontières Nord avec la Russie et Sud avec la république populaire de Chine est de 8 162 km.
72
+
73
+ Grâce à la multiplicité de ses habitats et sa très faible densité humaine, la Mongolie accueille une quantité d’espèces importante, tant par leur adaptation que par leur rareté à l’échelle mondiale.
74
+
75
+ Au nombre des espèces animales, on peut noter l’hémione (âne sauvage), le mazaalai (ours du Gobi), la panthère des neiges, le saïga, le cheval sauvage de Przewalski, le chameau sauvage de Bactriane, le loup, et chez les oiseaux des rapaces et charognards et plusieurs espèces migratrices de grue. On remarque également la présence de petits mammifères : hérisson du désert à longues oreilles et de petits rongeurs comme le hamster du désert.
76
+
77
+ La flore n’est pas en reste, une grande partie de la flore alpine actuelle proviendrait d’espèces de la lointaine Asie centrale. L’espèce reine de la steppe est sans aucun doute l’armoise odoriférante ou grande absinthe, tandis que le roi en serait le saxaul, un petit arbre robuste du désert de Gobi. On trouve également en abondance l’edelweiss, l'ancolie, la matricaire, le lis martagon, le petit dent de chien, la pivoine, la dryade à huit pétales, le trolle, l'anémone pulsatille, la gentiane, diverses renoncules, etc.
78
+
79
+ Le climat et l'altitude limitent les plantes cultivables. La céréale principalement cultivée en Mongolie est le millet, on cultive également le blé sarrasin.
80
+
81
+ Dans certaines provinces comme Khövsgöl, Khentii ou Khovd, ainsi que dans les régions géographiques des monts Khangaï et du Grand Khingan, on cultive le cassis (үхрийн нүд), une baie de montagne, dont on fait notamment de la confiture (чанамал)[11], et l'argousier (чацаргана), dont on tire le jus[12],[13].
82
+
83
+ La Mongolie est divisée en 21 provinces ou aïmag et 1 municipalité (khot) avec statut de province.
84
+
85
+ Les aïmag sont eux-mêmes subdivisés en 315 districts ou sum.
86
+
87
+ Les chefs-lieus des aïmag ont le double statut de sum et de municipalité.
88
+
89
+ Oulan-Bator est elle-même divisée en khoroo.
90
+
91
+ La Mongolie a un exécutif bicéphale, avec à la tête de l'État un président élu et à la tête du gouvernement un Premier ministre. Le Parlement monocaméral, appelé le Grand Khoural d'État, comporte 76 sièges.
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93
+ Le parti dominant en Mongolie est le Parti révolutionnaire du peuple mongol (PRPM) formé par les anciens communistes mongols après la guerre froide. Le principal parti d'opposition est le Parti démocrate (PD) qui a contrôlé une coalition au pouvoir entre 1996 et 2000. En 1999, une femme, Nyam-Osoryn Tuyaa, devient Première ministre pour un court mandat. L'incapacité de cette coalition à maintenir sa cohésion, ainsi qu'à régler les problèmes économiques du pays, a été très lourdement sanctionnée par les électeurs lors des élections législatives mongoles de 2000 (en) : ils ont donné la victoire au PRPM avec une écrasante majorité de 51,6 % contre 1,8 %.
94
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+ Durant les élections législatives du 27 juin 2004, le PRPM, avec 48,23 % des voix obtient 36 sièges, contre 34 sièges pour la Coalition démocratique de la patrie (Ekh Oron-Ardchilal) regroupant trois partis, avec 44,27 % des bulletins. Afin que le développement de la Mongolie ne soit pas entravé par des crises politiques, ils ont décidé d'élaborer un programme commun et de former un gouvernement d'union nationale. Tsakhiagiyn Elbegdorj, issu du PD, a été nommé Premier ministre, tandis qu'un communiste est devenu président du Grand Khoural.
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+ À l'issue de l'élection présidentielle du 22 mai 2005, l'ancien Premier ministre Nambaryn Enkhbayar, candidat du PRPM, est élu président de la République avec 53,4 % des suffrages exprimés. Son principal adversaire, Mendsaikhanii Enkhsaikhan, candidat du PD, obtient 20 % des voix. Enkhbayar commence son mandat à la fin du mois de juin 2005 en remplaçant le président Natsagiyn Bagabandi, lui aussi issu du PRPM, qui ne s'était pas représenté.
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+ Le 11 janvier 2006, le PRPM décide de quitter la coalition gouvernementale avec le PD arguant de la mauvaise gestion économique et de la forte inflation du tugrik. Le PD considère que le départ du PRPM est dû à la lutte contre la corruption lancée par Elbegdorj. Conséquence du retrait du PRPM de la coalition, les 10 ministres du PRPM quittent le gouvernement. Le 13, Elbegdorj démissionne de son poste de Premier ministre et le gouvernement est dissous par le Grand Khoural d'État. Le PRPM forme une nouvelle coalition avec des petits partis et le secrétaire général du PRPM Miyeegombyn Enkhbold est investi Premier ministre le 24 janvier.
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+ Lors des élections legislatives de 2008, le 29 juin, le PRPM obtient 52,67 % des votes et conserve ses 45 sièges, le PD en obtient 28 avec 40,43 % des voix. Sanjaagiin Bayar, Premier ministre depuis le 22 novembre 2007, conserve son siège.
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+ Khaltmaagiyn Battulga est président de la République depuis le 10 juillet 2017.
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+ Le bouddhisme tibétain apparu au XIIIe siècle est devenu religion d'État de l'Empire mongol au XVIe siècle après la visite du 3e dalaï-lama, Sonam Gyatso[14],[15]. Il éclipsa le chamanisme, qui fit alors l'objet d'une campagne de quasi-éradication[16]. Sous couvert de modernisation, le bouddhisme subit les foudres d’un régime athée proche de Joseph Staline dans les années 1930[17]. S'il n'est plus religion d'État, le bouddhisme tibétain reste aujourd'hui la religion de plus de la moitié des Mongols[18] alors que le chamanisme est revenu en faveur à partir des années 1990[16].
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+ Environ 50 % des Mongols sont bouddhistes tibétains, 40 % athées, 6 % chamanistes ou chrétiens, et 4 % musulmans[19].
108
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+ Bien que la majorité de la population soit d’origine mongole (Khalkhas, Dörbets, etc.), il existe une forte minorité de Kazakhs, Touvains, Bouriates et Toungouses. Le taux d’accroissement de la population est estimé à 1,54 % (recensement de 2000). Près des 2/3 de la population est âgé de moins de 30 ans et 36 % de moins de 14.
110
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111
+ La population est de plus en plus urbanisée, près de la moitié vivant dans la capitale et les centres provinciaux. La vie semi-nomade reste prédominante dans les campagnes où les familles vivent dans des villages durant le rude hiver et dans des gers durant l’été.
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+ La population de la Mongolie à mi-2016 est estimée à 3 031 330 par la CIA[1].
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+ Le recensement réalisé en novembre 2010 a comptabilisé 2 754 685 habitants[20].
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+ Les ressources naturelles de la Mongolie sont constituées par les minéraux (cuivre, molybdène, fluorine, tungstène) et les pierres précieuses et semi-précieuses, ainsi que de métaux précieux tel que l'or. On trouve aussi du charbon, ainsi que du pétrole dans une moindre mesure, mais qui n'est pas exploité par manque d'infrastructure. Tous ces produits représentent, en valeur, les deux tiers des exportations mongoles. Durant les 6 premiers mois de 2004, 287 000 tonnes de minerais concentrés de cuivre ont été exportés, pour la somme de 138 millions de dollars US. C'est presque la moitié du total de toutes les exportations (307 millions de dollars pour cette même période). Cette situation rend la Mongolie vulnérable aux variations des cours des matières premières ainsi le prix des minerais de cuivre a chuté de 54,3 % entre 1995 et 2001. Il a ensuite augmenté de plus de 100 % entre 2005 et 2006 et continue d'augmenter, soutenu par la croissance de la consommation chinoise des métaux non ferreux.
118
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+ Environ la moitié de la population loge dans des yourtes. Un tiers des Mongols sont de purs nomades, qui vivent de l'élevage de petits chevaux, de moutons, de chèvres, de bovins (yacks, vaches) et de chameaux. Huit millions de ces animaux ont péri lors de l'hiver 2009-2010. Grâce à eux, la Mongolie est exportatrice de produits d'origine animale : viande, laine et poils d'animaux, dont le cachemire (1er producteur mondial ; 2e ressource nationale après le cuivre). L'élevage de chèvres à cachemire pose malheureusement des problèmes écologiques [réf. nécessaire]. Jusque dans les années 1970, avant la mise en service de mines comme celle d'Erdenet, l'élevage et les industries qui leur étaient liées constituaient de loin la première ressource du pays.
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+ L'industrie textile intervient pour un quart des exportations, mais 85 % des usines sont à capitaux étrangers (surtout chinois) ou mixtes. Elles utilisent des matériaux importés, comme le coton.
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+ Malgré la pratique de l'élevage et la culture du blé, la Mongolie ne peut pas subvenir à ses besoins en nourriture, à cause d'un changement culturel. Ceci contribue au déficit chronique de sa balance commerciale et à son endettement.
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+ Après des décennies d'économie planifiée, ce pays a effectué une difficile transition vers l'économie de marché. L'inflation a atteint 325 % en 1992, après l'effondrement du régime communiste, mais elle a par la suite été maîtrisée. En 1998, on estimait que le taux de chômage était de 15 % de la population active et qu'il atteignait 30 % en zone urbaine. En 2002, le salaire mensuel moyen n'était que de 75 500 tugriks (soit environ 68 euros). Bien que le chômage sévisse surtout en ville, le revenu moyen y est plus élevé qu'à la campagne.
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+ La Mongolie a rejoint l'Organisation mondiale du commerce en 1997[21].
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+ La Banque mondiale et les Nations unies pressent le gouvernement d'investir dans les infrastructures, l'éducation et l'économie.
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+ Entre 1600 et 1920, la Mongolie était un centre d'art bouddhiste. Le plus connu était l'art du mandala. La peinture et la sculpture servaient principalement comme objets de méditation pour les ecclésiastiques ou comme objets de prière pour les laïcs. En règle générale, ils ont été détruits après utilisation. Dans les monastères, en revanche, la thangka, les rouleaux, jouaient un rôle important. Ils suivent largement le style tibétain et intègrent également la représentation des animaux.
132
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+ L'artiste bouddhiste le plus important de son temps était le sculpteur et peintre Zanabazar[22], qui fut également le premier Jebtsundamba Khutukhtu. Son travail se caractérise par une forte référence aux traditions indo-tibétaines; certaines de ses sculptures qui subsistent se trouvent au monastère de Gandan à Oulan-Bator. Jusqu'à présent, aucune œuvre de sa peinture ne peut être attribuée sans équivoque. Marzan Sharav a développé l'art du Thangka plus connu. Influencé par l'art soviétique, en plus des peintures Mongol Zurag, il crée également des illustrations de livres, des billets de banque et des portraits de politiciens. Cependant, un grand nombre de ses œuvres ont été perdues. Des artistes tels que Dolgoryn Manibadar ou Monkor Erdenbajar peuvent être inclus dans le réalisme socialiste. Purewbat Gankhuu est un important peintre contemporain qui suit les traditions de l'art bouddhiste et a été décrit dans le film Peintre du Bouddha[23],[24]. Parmi les premières tentatives pour introduire le modernisme dans les beaux-arts de la Mongolie, il y a le tableau Ehiin setgel (l'amour de la mère) créé par O. Tsevegjav[25] dans les années 1960. L'artiste a été purgé car son travail a été censuré. Toutes les formes des beaux-arts n'ont prospéré qu'après la «perestroïka» à la fin des années 1980. Otgonbayar Ershuu est sans doute l'un des artistes contemporains mongols le plus indépendant comme il a été décrit dans le film ZURAG de Tobias Wulff[26]. Ershuu vit à Oulan-Bator et à Berlin. En plus de son attachement à la tradition de la miniature mongole, sa peinture des dernières années - toiles de grand format - montre un traitement visuel d'éléments de la peinture occidentale après 1945. Son succès auprès des collectionneurs montre qu'il est sur le point de devenir l'un des plus importants représentants de l'art mongol contemporain.
134
+
135
+ Le romancier Galsan Tschinag, citoyen mongol d'origine ethnique touvain, a une petite notoriété. Neuf de ses ouvrages ont été traduits de l'allemand en français. La réalisatrice Byambasuren Davaa a fait connaître la culture mongole et les paysages de Mongolie au travers de ses trois films : L'Histoire du chameau qui pleure (2004 – une nomination aux Oscars), Le Chien jaune de Mongolie (2006) et Les Deux Chevaux de Gengis Khan (2011).
136
+
137
+ Il existe différentes langues mongoles. La principale langue est le mongol (parlé par 95 % de la population), langue des Khalkhas, Mongols orientaux, utilisée comme langue vernaculaire en Mongolie. Les Mongols occidentaux utilisent quant à eux l'oïrate regroupant également plusieurs dialectes. Enfin, on y parle également le bouriate, une langue mongole parlée par des populations qui semblent originaires du lac Baïkal, en Sibérie dont l'extrême sud est à une centaine de kilomètres au nord de la Mongolie.
138
+
139
+ Le russe est la première langue secondaire des Mongols de Mongolie. Au moins 100 000 Mongols parlent russe en seconde langue[27]. Le mandarin et l'anglais sont aussi des langues parlées.
140
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+ À l'ouest de la Mongolie, les Kazakhs parlent le kazakh, une langue turque.
142
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143
+ Il existe de nombreuses écritures mongoles. La plus ancienne est le mongol bitchig, datant de la fondation de l'Empire mongol. Vers 1204, Gengis Khan demande sa création à Tata Tonga, un scribe ouïghour capturé, qui adapte l'alphabet ouïghour à la langue mongole. Cette écriture est aujourd'hui lue et écrite par environ 6 millions de Mongols en Chine.
144
+
145
+ Parmi les autres écritures mongoles, toutes langues confondues, on peut citer : l'écriture phagspa (dérivée du tibétain), le todo bitchig (principalement oïrate, dérivée du mongol bitchig), le soyombo, dérivée de l'écriture ranjana, népalaise).
146
+
147
+ Entre 1941 et 1991, sous influence de l'Union des républiques socialistes soviétiques, la seule écriture officielle de Mongolie a été le mongol cyrillique. Depuis 1991, le mongol bitchig est de nouveau une écriture officielle (mais elle n'est que très peu utilisée).
148
+
149
+ Parmi les jeux de plateau, on peut citer les échecs mongols (shatar), la tortue multicolore (Alag Melkhii), un des nombreux jeux basés sur les osselets. Parmi les jeux d'adresse, une grande partie est également basée sur le tir aux osselets, comme le shagai ou la course de chevaux. On peut aussi citer des jeux de dominos, cartes ou casse-têtes chinois. Il existe également différents jeux utilisant des pierres, tels que le ail ger (signifiant maison familiale) est un jeu se jouant avec des pierres représentant la maison par un cercle et d'autres pierres colorées représentent le mobilier de la maison ou les moutons de l'élevage dans une société majoritairement centrée sur l'élevage[28],[29].
150
+
151
+ Les activités sportives traditionnelles sont la lutte mongole, le tir à l'arc et les courses de chevaux. Elles sont mises à l'honneur lors du Naadam, une célébration traditionnelle devenue fête nationale les 11 et 12 juillet. Le judo est lui aussi populaire, le judoka Naidangiin Tüvshinbayar étant notamment le seul champion olympique mongol de l'histoire. Le sumo est aussi populaire et, en 2016, les trois Yokozuna (Hakuhō, Harumafuji, Kakuryū) sont mongols.
152
+
153
+ Le football mongol possède un championnat de huit équipes (la plupart basées à Oulan-Bator, comme le club de Selenge Press). L'équipe de Mongolie de football regroupe les meilleurs joueurs du pays.
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+ Paysage de Mongolie.
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+ Détail d'un poteau intérieur d'une yourte.
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159
+ Un ovoo, dans l'aïmag d'Övörhangay.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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163
+ La Mongolie a pour codes :
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165
+ L'organisme de normalisation de Mongolie est l'Agence mongole de normalisation et de métrologie.
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+ Article(s)
168
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+ Monographies
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+ Récits locaux
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+ Asie de l’Est
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+ Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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+ Asie de l'Ouest
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
188
+
189
+ Asie du Sud-Est
190
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191
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
194
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+ Asie du Nord
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/3926.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,199 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Mongolie
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+
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+ ᠮᠣᠩᠭᠣᠯᠤᠯᠤᠰ
4
+
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+ Монгол Улс
6
+
7
+ Mongol Uls
8
+
9
+ 47°55'0"N, 106° 55' 0" E
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+ modifier
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+ La Mongolie (en mongol bitchig : ᠮᠣᠩᠭᠣᠯᠤᠯᠤᠰ, cyrillique : Монгол Улс, transcription latine : Mongol Uls, littéralement : « Pays mongol ») est un pays d'Asie, situé entre la Russie au nord et la Chine au sud. Sa capitale est Oulan-Bator (mongol : Улаанбаатар, Ulaanbaatar), qui est aussi la plus grande ville du pays, la langue officielle est le mongol et la monnaie le tugrik.
14
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+ La Mongolie fut le centre de l’Empire mongol au XIIIe siècle et fut ensuite gouvernée par la dynastie mandchoue Qing de la fin du XVIIe siècle à 1911, date à laquelle l'indépendance de la Mongolie fut proclamée à la faveur de la chute de l'Empire chinois. La politique de la République populaire mongole, bien que conservant officiellement son indépendance pendant la période soviétique, était alignée sur celle du kremlin de Moscou. Après la fin de la guerre froide et la chute du communisme en Mongolie en 1990, le pays adopta une constitution démocratique en 1992.
16
+
17
+ Son territoire est immense, mais possède très peu de terres arables, le pays étant montagneux et couvert de steppes dont l'aridité croît en allant vers le sud (désert de Gobi). Près de 28 % des 3 millions d’habitants sont nomades ou semi-nomades. La religion principale est l'école des bonnets jaunes de la branche tibétaine du bouddhisme vajrayāna. La majorité des citoyens (80 %) est d’origine mongole. Il existe néanmoins des minorités turcophones, comme les Kazakhes et Touvains, surtout à l’ouest. Près du tiers des habitants vit à Oulan-Bator.
18
+
19
+ La Mongolie est le pays qui a la plus faible densité de population au monde avec 2 hab./km2.
20
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+ Au cours de l'histoire, beaucoup d'ethnies ont peuplé le territoire actuel de la Mongolie. La plupart étaient nomades, et formaient des confédérations plus ou moins puissantes.
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+ Durant la Préhistoire, dans les plaines du Nord de la Mongolie, de mystérieuses représentations de créatures cornues à bec d'oiseau semblent grimper le long de monolithes de granite appelés « pierres à cerf ». Ces stèles dont certaines atteignent 4,5 m de hauteur, montrent aussi des ceintures équipées de flèches, de haches et d'outils de l'âge du bronze. Selon les spécialistes qui tentent de déchiffrer ces monuments, ils ont été érigés entre 1100 et 800 av. J.-C. « Ce sont des hommages à des chefs ou à des guerriers, peut-être tombés au combat », avance l'anthropologue William Fitzhugh (en). Pour lui, ces créatures mi-renne mi-oiseau devaient montrer le chemin vers l'au-delà. Quelle que soit leur signification, déclare Fitzhugh, elle était forte, car, pour chaque stèle, plusieurs chevaux ont été sacrifiés. Leurs têtes ont été enterrées en cercle autour des monolithes, le nez pointé vers le soleil levant. On a déjà retrouvé plus de 600 pierres en Mongolie, au Kazakhstan et en Russie. Ces monolithes sont très souvent associés à des tumulis, des monuments funéraires constitués d'un amas de pierres central ceinturé de cercles ou de carrés de pierres[3].
24
+
25
+ Vers -245 apparaissent les Xiongnu, ils deviennent les principaux ennemis de la Chine pour les siècles qui suivent, et la Grande Muraille de Chine fut construite en partie pour se protéger de leurs incursions. Certains historiens pensent que les Huns descendent des Xiongnu.
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27
+ Après la disparition des Xiongnu, apparaissent les Ruanruan, qui sont à leur tour supplantés par les Göktürk (ou Turcs bleus) qui dominent la région du VIe au VIIIe siècle.
28
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29
+ Au VIIIe siècle apparaissent les ancêtres des Ouïghours, puis les Khitans et les Jürchen. Vers le Xe siècle le territoire est peuplé de Mongols qui seraient une branche du peuple Xianbei. À cette période, le pays est divisé en plusieurs tribus liées par des alliances et en guerre perpétuelle.
30
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31
+ Au XIIIe siècle, un chef nommé Temudjin unifie les tribus mongoles, prend le nom de Gengis Khan et crée un empire, œuvre poursuivie par ses successeurs Ögedeï, Güyük, Möngke et Khubilai. La Chine est dominée à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle par les Mongols qui y fondent la dynastie Yuan, 1234~1279 – 1368). Cet empire commence à s'effondrer en 1368, avec la perte de la Chine. Au XVIe siècle, sous le règne d'Altan Khan, les Mongols se convertissent au bouddhisme tibétain. Un siècle plus tard, ils tombent sous la domination des Mandchous et les soutiennent pour la conquête de la Chine. La Mongolie est transformée en deux provinces chinoises, la Mongolie-Intérieure et la Mongolie-Extérieure.
32
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33
+ Au cours du XVIIe siècle, la région sibérienne du lac Baïkal, au nord de la Mongolie, est annexée par l'Empire russe. Le Bogdo Gegen du monastère de Gandantegchinlin aurait cherché l'appui de la Russie pour se libérer de l'emprise politique chinoise[réf. nécessaire].
34
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35
+ Avant 1910, la Mongolie est plus ou moins un protectorat russe. Néanmoins, avec la défaite russe de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, désastre financier, et militaire, où l'Empire russe perd le port de Port-Arthur en Chine, les Russes préfèrent ne pas entériner un protectorat. La Mongolie sert de zone tampon entre la Chine, et l'Empire russe, et même avec le Japon, à l'est, qui annexe la péninsule coréenne en 1910, et a des vues sur la Chine du Nord-Est. L'Empire russe renonce à annexer la Mongolie en 1908, car il n'a pas assez de cadres pour administrer un territoire aussi immense, de plus, l'Empire russe préfère concentrer le plus gros de son armée à l'ouest et au centre de son empire, où la menace des empires allemand et austro-hongrois, et aussi turc, se fait déjà plus oppressante. Globalement, à cette époque, l'Empire russe n'avait pas les moyens financiers pour gérer un tel territoire, alors qu'il avait déjà des difficultés ailleurs (surtout dans ses possessions d'Asie centrale).[réf. nécessaire]
36
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+ Profitant de la révolution chinoise de 1911 et de l'éviction du dernier empereur mandchou, Puyi, l'actuelle Mongolie proclama son indépendance le 1er décembre 1911 en tant que Mongolie autonome, quelques semaines après la sécession de la province de Hubei, lors du soulèvement de Wuchang, le 10 octobre. Le Bogdo Gegen prit la direction politique du pays avec le titre de Bogdo Khan, tandis-que la Mongolie-Intérieure prend une autre voie. À partir de 1914, la Mongolie-Intérieure est divisée en trois districts spéciaux de Rehe, Chahar, Suiyuan ainsi qu'en une province du Ningxia. En 1925 est créé le Parti révolutionnaire du peuple de Mongolie-Intérieure, qui fusionne avec le parti communiste chinois en 1947. Elle évoluera plus tard vers un statut de région autonome chinoise, le Ningxia ayant quant à lui un statut de région autonome pour la minorité Hui.
38
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39
+ Avec les désordres de la révolution chinoise, où la Chine se retrouve désormais confrontée au Japon, la Mongolie passe totalement sous influence des Russes, puis de l'URSS.
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+ Une révolte populaire menée par Damdin Sükhbaatar se produit en 1921. Un Parti populaire mongol fut créé sous l'impulsion de la Russie soviétique en 1921 et un gouvernement provisoire fut nommé le 11 juillet 1921. Au même moment, Touva, autre région mongole, prend son indépendance avec la Chine et devient rapidement un oblast autonome de Russie.
42
+
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+ Après la mort de Damdin Sükhbaatar en 1923 et celle du Bogdo Khan en 1924, la République populaire mongole fut proclamée le 26 novembre 1924. La capitale du pays est baptisée Oulan-Bator « la ville du héros rouge » en référence à Damdin Sükhbaatar.
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+ Durant la guerre frontalière soviéto-japonaise de 1939, l'URSS défend la Mongolie contre le Japon. Les forces mongoles participent ensuite à l'offensive soviétique contre les forces japonaises en Mongolie Intérieure, Mandchourie et Corée, en août 1945. Sur fond de menace russe d'une reprise de la Mongolie-Intérieure par la Mongolie, la république de Chine accepte de reconnaître l'indépendance de la Mongolie à la condition d'un référendum. Le 20 octobre 1945, un référendum est organisé et les Mongols votent pour l'indépendance (97,8 % de oui ; 98,4 % de participation[4]) sous le contrôle de l'Armée rouge. Après l'établissement de la République populaire de Chine, les deux pays se reconnaîtront mutuellement le 6 octobre 1949.
46
+
47
+ Ainsi, la République populaire mongole fut reconnue à la fois par la république de Chine et la République populaire de Chine. Le pays s'est cependant rapproché des Soviétiques après 1958 et a abrité de nombreuses bases soviétiques pendant la guerre froide. La Mongolie a rejoint les Nations unies en 1961.
48
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49
+ En 1990, le parti communiste a relâché son contrôle sur le gouvernement à la suite de la révolution démocratique. En 1992, la république populaire a été abandonnée et a été remplacée par un État hybride, entre système parlementaire et système présidentiel.
50
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51
+ Le 3 octobre 2002, la République de Chine (Taïwan), reconnaît officiellement l'indépendance de la Mongolie-Extérieure par rapport à la Chine, des bureaux représentant les deux nations doivent être ouvert dans les 2 capitales, et il est prévu de faire venir de la main d'œuvre mongole à Taïwan[5].
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+
53
+ La Mongolie possède un territoire de 1 566 500 km2. La Mongolie se situe sur un vaste plateau montagneux incliné d’ouest en est dont 80 % des espaces se situent à plus de 1 000 m d’altitude. Le climat de la Mongolie est l’un des plus continentaux du globe : les températures descendent régulièrement autour de −40 °C en hiver dans la plupart des régions et peuvent dépasser +40 °C en été dans le désert de Gobi.
54
+
55
+ D’un point de vue écologique, la Mongolie occupe une région charnière en Asie centrale. Par sa position centrale en Asie et sa continentalité, la Mongolie est à la croisée de cinq grands écosystèmes asiatiques : la steppe herbeuse dans la partie centrale n'occupe pas moins de 20 % du territoire national, le désert et la steppe désertique du Gobi au sud occupent un même pourcentage d’espace, viennent ensuite les hautes montagnes et milieux de type alpins, la steppe semi boisée et, au nord, la taïga constituée de vastes forêts denses de mélèzes et pins.
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+
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+ À l’extrême ouest domine la haute chaîne montagneuse de l’Altaï aux sommets de plus de 4 300 m où vivent notamment des Kazakhs (unique peuple musulman d’une Mongolie bouddhiste). Le point culminant de la Mongolie, le Kujten Uul à 4 374 m, fait partie de cet ensemble.
58
+
59
+ Le centre du pays, plus fertile, est traversé par les monts Khangaï. Il constitue un territoire riche en pâturages pour les nomades. C’est une région de volcans éteints atteignant pour certains plus de 3 000 m d’altitude.
60
+
61
+ Une partie du pays est constituée de steppes. La désertification touche 140 000 des 1 565 500 km2[6]. Le désert de Gobi recouvre une partie du sud du pays, alors qu'au nord et à l'ouest, se trouvent des régions montagneuses aux forêts abondantes.
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+ Le climat est chaud en été et extrêmement froid en hiver, avec des températures hivernales pouvant descendre jusqu'à −40 °C et en été, des températures avoisinant très régulièrement les 30 °C à 40 °C. Le pays est aussi sujet au dzud ou zud. Les dzuds blancs sont d'importantes chutes de neige empêchant l'accès aux pâturages. Les dzuds noirs correspondent à l'absence de couverture neigeuse protégeant la terre, provoquant la déshydratation du bétail. De telles conditions climatiques entraînent des pertes de bétail inévitables et se révèlent problématiques pour l'homme, dans l'incapacité de prévoir l'augmentation du nombre d'animaux[7]. Oulan-Bator est la capitale possédant la température moyenne la plus basse au monde (−2,4 °C).
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+ L'ensemble du pays reçoit très peu de précipitations : une moyenne annuelle de 200 à 350 mm dans le Nord, qui décroît en allant vers le sud, l'Extrême-Sud étant occupé par le désert de Gobi, où certaines régions ne reçoivent aucune précipitation durant des années. Le pays se trouve généralement au cœur d’un système de hautes pressions (anticyclone) qui font que le ciel est très souvent dégagé (moyenne annuelle de 257 jours sans nuages). La Mongolie est d'ailleurs parfois surnommée le « pays au ciel bleu ».
66
+
67
+ La Mongolie est fortement affectée par le réchauffement climatique[8]. Entre 1940 et 2001, la température annuelle moyenne de l'air a augmenté de plus de 1,5 degrés Celsius[8]. La température hivernale a augmenté de plus de 3,6 degrés au cours de cette période[8]. La glace ancienne de la Mongolie fond rapidement en raison du changement climatique et du réchauffement des températures estivales[9]. Comme l'afflux des champs de glace s'assèche plus fréquemment pendant l'été, l'approvisionnement en eau potable est de plus en plus restreint[9]. Cela mettra à la fois le patrimoine culturel et l'élevage traditionnel de rennes en danger extrême dans les années à venir[9]. En conséquence, la crise climatique met en danger les éleveurs de rennes domestiques dans les basses latitudes, vivant dans les zones de toundra montagneuse du nord de la Mongolie[9].
68
+
69
+ La Commission des noms géographiques mongols est créée en 1925 sous l'égide de l'Académie des sciences de Mongolie dans le but de retranscrire tous les noms géographiques écrits en alphabet mongol traditionnel. En 1949, le gouvernement interdit la modification arbitraire des noms géographiques (tous les habitants n'adhérant pas aux noms transcrits). En 1961, le gouvernement change de direction et charge les collectivités locales de restaurer les noms géographiques de leur région. Après une étude de 7 ans, la Commission permanente sur les noms géographiques enregistre 424 388 noms géographiques en 1987. Suite à de nouvelles lois sur la géodésie et la cartographie promulguées en 1997, l'administration réduit cette liste à 214 805 noms, liste approuvée par le Parlement en 2003. Alors que le gouvernement s'apprête à établir une nouvelle carte 1/25 000 de l'intégralite de son territoire, un décret est voté en 2017 visant à protéger cette liste établie. Une base de données des noms géographiques est en construction (2019)[10].
70
+
71
+ La longueur totale des frontières Nord avec la Russie et Sud avec la république populaire de Chine est de 8 162 km.
72
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73
+ Grâce à la multiplicité de ses habitats et sa très faible densité humaine, la Mongolie accueille une quantité d’espèces importante, tant par leur adaptation que par leur rareté à l’échelle mondiale.
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75
+ Au nombre des espèces animales, on peut noter l’hémione (âne sauvage), le mazaalai (ours du Gobi), la panthère des neiges, le saïga, le cheval sauvage de Przewalski, le chameau sauvage de Bactriane, le loup, et chez les oiseaux des rapaces et charognards et plusieurs espèces migratrices de grue. On remarque également la présence de petits mammifères : hérisson du désert à longues oreilles et de petits rongeurs comme le hamster du désert.
76
+
77
+ La flore n’est pas en reste, une grande partie de la flore alpine actuelle proviendrait d’espèces de la lointaine Asie centrale. L’espèce reine de la steppe est sans aucun doute l’armoise odoriférante ou grande absinthe, tandis que le roi en serait le saxaul, un petit arbre robuste du désert de Gobi. On trouve également en abondance l’edelweiss, l'ancolie, la matricaire, le lis martagon, le petit dent de chien, la pivoine, la dryade à huit pétales, le trolle, l'anémone pulsatille, la gentiane, diverses renoncules, etc.
78
+
79
+ Le climat et l'altitude limitent les plantes cultivables. La céréale principalement cultivée en Mongolie est le millet, on cultive également le blé sarrasin.
80
+
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+ Dans certaines provinces comme Khövsgöl, Khentii ou Khovd, ainsi que dans les régions géographiques des monts Khangaï et du Grand Khingan, on cultive le cassis (үхрийн нүд), une baie de montagne, dont on fait notamment de la confiture (чанамал)[11], et l'argousier (чацаргана), dont on tire le jus[12],[13].
82
+
83
+ La Mongolie est divisée en 21 provinces ou aïmag et 1 municipalité (khot) avec statut de province.
84
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85
+ Les aïmag sont eux-mêmes subdivisés en 315 districts ou sum.
86
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+ Les chefs-lieus des aïmag ont le double statut de sum et de municipalité.
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+ Oulan-Bator est elle-même divisée en khoroo.
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+ La Mongolie a un exécutif bicéphale, avec à la tête de l'État un président élu et à la tête du gouvernement un Premier ministre. Le Parlement monocaméral, appelé le Grand Khoural d'État, comporte 76 sièges.
92
+
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+ Le parti dominant en Mongolie est le Parti révolutionnaire du peuple mongol (PRPM) formé par les anciens communistes mongols après la guerre froide. Le principal parti d'opposition est le Parti démocrate (PD) qui a contrôlé une coalition au pouvoir entre 1996 et 2000. En 1999, une femme, Nyam-Osoryn Tuyaa, devient Première ministre pour un court mandat. L'incapacité de cette coalition à maintenir sa cohésion, ainsi qu'à régler les problèmes économiques du pays, a été très lourdement sanctionnée par les électeurs lors des élections législatives mongoles de 2000 (en) : ils ont donné la victoire au PRPM avec une écrasante majorité de 51,6 % contre 1,8 %.
94
+
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+ Durant les élections législatives du 27 juin 2004, le PRPM, avec 48,23 % des voix obtient 36 sièges, contre 34 sièges pour la Coalition démocratique de la patrie (Ekh Oron-Ardchilal) regroupant trois partis, avec 44,27 % des bulletins. Afin que le développement de la Mongolie ne soit pas entravé par des crises politiques, ils ont décidé d'élaborer un programme commun et de former un gouvernement d'union nationale. Tsakhiagiyn Elbegdorj, issu du PD, a été nommé Premier ministre, tandis qu'un communiste est devenu président du Grand Khoural.
96
+
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+ À l'issue de l'élection présidentielle du 22 mai 2005, l'ancien Premier ministre Nambaryn Enkhbayar, candidat du PRPM, est élu président de la République avec 53,4 % des suffrages exprimés. Son principal adversaire, Mendsaikhanii Enkhsaikhan, candidat du PD, obtient 20 % des voix. Enkhbayar commence son mandat à la fin du mois de juin 2005 en remplaçant le président Natsagiyn Bagabandi, lui aussi issu du PRPM, qui ne s'était pas représenté.
98
+
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+ Le 11 janvier 2006, le PRPM décide de quitter la coalition gouvernementale avec le PD arguant de la mauvaise gestion économique et de la forte inflation du tugrik. Le PD considère que le départ du PRPM est dû à la lutte contre la corruption lancée par Elbegdorj. Conséquence du retrait du PRPM de la coalition, les 10 ministres du PRPM quittent le gouvernement. Le 13, Elbegdorj démissionne de son poste de Premier ministre et le gouvernement est dissous par le Grand Khoural d'État. Le PRPM forme une nouvelle coalition avec des petits partis et le secrétaire général du PRPM Miyeegombyn Enkhbold est investi Premier ministre le 24 janvier.
100
+
101
+ Lors des élections legislatives de 2008, le 29 juin, le PRPM obtient 52,67 % des votes et conserve ses 45 sièges, le PD en obtient 28 avec 40,43 % des voix. Sanjaagiin Bayar, Premier ministre depuis le 22 novembre 2007, conserve son siège.
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+ Khaltmaagiyn Battulga est président de la République depuis le 10 juillet 2017.
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+ Le bouddhisme tibétain apparu au XIIIe siècle est devenu religion d'État de l'Empire mongol au XVIe siècle après la visite du 3e dalaï-lama, Sonam Gyatso[14],[15]. Il éclipsa le chamanisme, qui fit alors l'objet d'une campagne de quasi-éradication[16]. Sous couvert de modernisation, le bouddhisme subit les foudres d’un régime athée proche de Joseph Staline dans les années 1930[17]. S'il n'est plus religion d'État, le bouddhisme tibétain reste aujourd'hui la religion de plus de la moitié des Mongols[18] alors que le chamanisme est revenu en faveur à partir des années 1990[16].
106
+
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+ Environ 50 % des Mongols sont bouddhistes tibétains, 40 % athées, 6 % chamanistes ou chrétiens, et 4 % musulmans[19].
108
+
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+ Bien que la majorité de la population soit d’origine mongole (Khalkhas, Dörbets, etc.), il existe une forte minorité de Kazakhs, Touvains, Bouriates et Toungouses. Le taux d’accroissement de la population est estimé à 1,54 % (recensement de 2000). Près des 2/3 de la population est âgé de moins de 30 ans et 36 % de moins de 14.
110
+
111
+ La population est de plus en plus urbanisée, près de la moitié vivant dans la capitale et les centres provinciaux. La vie semi-nomade reste prédominante dans les campagnes où les familles vivent dans des villages durant le rude hiver et dans des gers durant l’été.
112
+
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+ La population de la Mongolie à mi-2016 est estimée à 3 031 330 par la CIA[1].
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+ Le recensement réalisé en novembre 2010 a comptabilisé 2 754 685 habitants[20].
116
+
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+ Les ressources naturelles de la Mongolie sont constituées par les minéraux (cuivre, molybdène, fluorine, tungstène) et les pierres précieuses et semi-précieuses, ainsi que de métaux précieux tel que l'or. On trouve aussi du charbon, ainsi que du pétrole dans une moindre mesure, mais qui n'est pas exploité par manque d'infrastructure. Tous ces produits représentent, en valeur, les deux tiers des exportations mongoles. Durant les 6 premiers mois de 2004, 287 000 tonnes de minerais concentrés de cuivre ont été exportés, pour la somme de 138 millions de dollars US. C'est presque la moitié du total de toutes les exportations (307 millions de dollars pour cette même période). Cette situation rend la Mongolie vulnérable aux variations des cours des matières premières ainsi le prix des minerais de cuivre a chuté de 54,3 % entre 1995 et 2001. Il a ensuite augmenté de plus de 100 % entre 2005 et 2006 et continue d'augmenter, soutenu par la croissance de la consommation chinoise des métaux non ferreux.
118
+
119
+ Environ la moitié de la population loge dans des yourtes. Un tiers des Mongols sont de purs nomades, qui vivent de l'élevage de petits chevaux, de moutons, de chèvres, de bovins (yacks, vaches) et de chameaux. Huit millions de ces animaux ont péri lors de l'hiver 2009-2010. Grâce à eux, la Mongolie est exportatrice de produits d'origine animale : viande, laine et poils d'animaux, dont le cachemire (1er producteur mondial ; 2e ressource nationale après le cuivre). L'élevage de chèvres à cachemire pose malheureusement des problèmes écologiques [réf. nécessaire]. Jusque dans les années 1970, avant la mise en service de mines comme celle d'Erdenet, l'élevage et les industries qui leur étaient liées constituaient de loin la première ressource du pays.
120
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+ L'industrie textile intervient pour un quart des exportations, mais 85 % des usines sont à capitaux étrangers (surtout chinois) ou mixtes. Elles utilisent des matériaux importés, comme le coton.
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+ Malgré la pratique de l'élevage et la culture du blé, la Mongolie ne peut pas subvenir à ses besoins en nourriture, à cause d'un changement culturel. Ceci contribue au déficit chronique de sa balance commerciale et à son endettement.
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+ Après des décennies d'économie planifiée, ce pays a effectué une difficile transition vers l'économie de marché. L'inflation a atteint 325 % en 1992, après l'effondrement du régime communiste, mais elle a par la suite été maîtrisée. En 1998, on estimait que le taux de chômage était de 15 % de la population active et qu'il atteignait 30 % en zone urbaine. En 2002, le salaire mensuel moyen n'était que de 75 500 tugriks (soit environ 68 euros). Bien que le chômage sévisse surtout en ville, le revenu moyen y est plus élevé qu'à la campagne.
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+ La Mongolie a rejoint l'Organisation mondiale du commerce en 1997[21].
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+ La Banque mondiale et les Nations unies pressent le gouvernement d'investir dans les infrastructures, l'éducation et l'économie.
130
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+ Entre 1600 et 1920, la Mongolie était un centre d'art bouddhiste. Le plus connu était l'art du mandala. La peinture et la sculpture servaient principalement comme objets de méditation pour les ecclésiastiques ou comme objets de prière pour les laïcs. En règle générale, ils ont été détruits après utilisation. Dans les monastères, en revanche, la thangka, les rouleaux, jouaient un rôle important. Ils suivent largement le style tibétain et intègrent également la représentation des animaux.
132
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133
+ L'artiste bouddhiste le plus important de son temps était le sculpteur et peintre Zanabazar[22], qui fut également le premier Jebtsundamba Khutukhtu. Son travail se caractérise par une forte référence aux traditions indo-tibétaines; certaines de ses sculptures qui subsistent se trouvent au monastère de Gandan à Oulan-Bator. Jusqu'à présent, aucune œuvre de sa peinture ne peut être attribuée sans équivoque. Marzan Sharav a développé l'art du Thangka plus connu. Influencé par l'art soviétique, en plus des peintures Mongol Zurag, il crée également des illustrations de livres, des billets de banque et des portraits de politiciens. Cependant, un grand nombre de ses œuvres ont été perdues. Des artistes tels que Dolgoryn Manibadar ou Monkor Erdenbajar peuvent être inclus dans le réalisme socialiste. Purewbat Gankhuu est un important peintre contemporain qui suit les traditions de l'art bouddhiste et a été décrit dans le film Peintre du Bouddha[23],[24]. Parmi les premières tentatives pour introduire le modernisme dans les beaux-arts de la Mongolie, il y a le tableau Ehiin setgel (l'amour de la mère) créé par O. Tsevegjav[25] dans les années 1960. L'artiste a été purgé car son travail a été censuré. Toutes les formes des beaux-arts n'ont prospéré qu'après la «perestroïka» à la fin des années 1980. Otgonbayar Ershuu est sans doute l'un des artistes contemporains mongols le plus indépendant comme il a été décrit dans le film ZURAG de Tobias Wulff[26]. Ershuu vit à Oulan-Bator et à Berlin. En plus de son attachement à la tradition de la miniature mongole, sa peinture des dernières années - toiles de grand format - montre un traitement visuel d'éléments de la peinture occidentale après 1945. Son succès auprès des collectionneurs montre qu'il est sur le point de devenir l'un des plus importants représentants de l'art mongol contemporain.
134
+
135
+ Le romancier Galsan Tschinag, citoyen mongol d'origine ethnique touvain, a une petite notoriété. Neuf de ses ouvrages ont été traduits de l'allemand en français. La réalisatrice Byambasuren Davaa a fait connaître la culture mongole et les paysages de Mongolie au travers de ses trois films : L'Histoire du chameau qui pleure (2004 – une nomination aux Oscars), Le Chien jaune de Mongolie (2006) et Les Deux Chevaux de Gengis Khan (2011).
136
+
137
+ Il existe différentes langues mongoles. La principale langue est le mongol (parlé par 95 % de la population), langue des Khalkhas, Mongols orientaux, utilisée comme langue vernaculaire en Mongolie. Les Mongols occidentaux utilisent quant à eux l'oïrate regroupant également plusieurs dialectes. Enfin, on y parle également le bouriate, une langue mongole parlée par des populations qui semblent originaires du lac Baïkal, en Sibérie dont l'extrême sud est à une centaine de kilomètres au nord de la Mongolie.
138
+
139
+ Le russe est la première langue secondaire des Mongols de Mongolie. Au moins 100 000 Mongols parlent russe en seconde langue[27]. Le mandarin et l'anglais sont aussi des langues parlées.
140
+
141
+ À l'ouest de la Mongolie, les Kazakhs parlent le kazakh, une langue turque.
142
+
143
+ Il existe de nombreuses écritures mongoles. La plus ancienne est le mongol bitchig, datant de la fondation de l'Empire mongol. Vers 1204, Gengis Khan demande sa création à Tata Tonga, un scribe ouïghour capturé, qui adapte l'alphabet ouïghour à la langue mongole. Cette écriture est aujourd'hui lue et écrite par environ 6 millions de Mongols en Chine.
144
+
145
+ Parmi les autres écritures mongoles, toutes langues confondues, on peut citer : l'écriture phagspa (dérivée du tibétain), le todo bitchig (principalement oïrate, dérivée du mongol bitchig), le soyombo, dérivée de l'écriture ranjana, népalaise).
146
+
147
+ Entre 1941 et 1991, sous influence de l'Union des républiques socialistes soviétiques, la seule écriture officielle de Mongolie a été le mongol cyrillique. Depuis 1991, le mongol bitchig est de nouveau une écriture officielle (mais elle n'est que très peu utilisée).
148
+
149
+ Parmi les jeux de plateau, on peut citer les échecs mongols (shatar), la tortue multicolore (Alag Melkhii), un des nombreux jeux basés sur les osselets. Parmi les jeux d'adresse, une grande partie est également basée sur le tir aux osselets, comme le shagai ou la course de chevaux. On peut aussi citer des jeux de dominos, cartes ou casse-têtes chinois. Il existe également différents jeux utilisant des pierres, tels que le ail ger (signifiant maison familiale) est un jeu se jouant avec des pierres représentant la maison par un cercle et d'autres pierres colorées représentent le mobilier de la maison ou les moutons de l'élevage dans une société majoritairement centrée sur l'élevage[28],[29].
150
+
151
+ Les activités sportives traditionnelles sont la lutte mongole, le tir à l'arc et les courses de chevaux. Elles sont mises à l'honneur lors du Naadam, une célébration traditionnelle devenue fête nationale les 11 et 12 juillet. Le judo est lui aussi populaire, le judoka Naidangiin Tüvshinbayar étant notamment le seul champion olympique mongol de l'histoire. Le sumo est aussi populaire et, en 2016, les trois Yokozuna (Hakuhō, Harumafuji, Kakuryū) sont mongols.
152
+
153
+ Le football mongol possède un championnat de huit équipes (la plupart basées à Oulan-Bator, comme le club de Selenge Press). L'équipe de Mongolie de football regroupe les meilleurs joueurs du pays.
154
+
155
+ Paysage de Mongolie.
156
+
157
+ Détail d'un poteau intérieur d'une yourte.
158
+
159
+ Un ovoo, dans l'aïmag d'Övörhangay.
160
+
161
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
162
+
163
+ La Mongolie a pour codes :
164
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165
+ L'organisme de normalisation de Mongolie est l'Agence mongole de normalisation et de métrologie.
166
+
167
+ Article(s)
168
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+ Monographies
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+ Récits locaux
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+ Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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+
189
+ Asie du Sud-Est
190
+
191
+ Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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+ Asie du Sud
194
+
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+ Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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+
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+ Asie du Nord
198
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+ Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
fr/3927.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,271 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1
+ La monnaie est définie par Aristote[1],[2] par trois fonctions : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges. À la période contemporaine, cette définition ancienne persiste mais doit être amendée, entre autres par la suppression de toute référence à des matières précieuses (à partir du IVe siècle en Chine) avec la dématérialisation progressive des supports monétaires, et les aspects légaux de l'usage de la monnaie — et notamment les droits juridiques qui sont attachés au cours légal et au pouvoir libératoire —, qui sont plus apparents. Ces droits sont fixés par l'État et font de la monnaie une institution constitutionnelle et la référence à un territoire marchand sous la forme d'un marché national (lié par une unité monétaire, de compte commun).
2
+
3
+ La monnaie est l'instrument de paiement en vigueur en un lieu et à une époque donnée :
4
+
5
+ La monnaie est censée remplir trois fonctions principales :
6
+
7
+ Une monnaie se caractérise par la confiance qu'ont ses utilisateurs dans la persistance de sa valeur et de sa capacité à servir de moyen d'échange. Elle a donc des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques. En période de troubles, de perte de confiance, une monnaie de nécessité peut apparaître.
8
+
9
+ La monnaie a pris au cours de l'histoire les formes les plus diverses : bœuf, sel, nacre, ambre, métal, papier, coquillages, etc. Après une très longue période où l'or et l'argent (ainsi que divers métaux) en ont été les supports privilégiés, la monnaie est aujourd'hui principalement dématérialisée : les espèces, ou monnaie fiduciaire, ne constituent plus qu'une petite partie de la masse monétaire.
10
+
11
+ Chaque monnaie est définie, sous le nom de devise, pour une zone monétaire. Elle y prend la forme principalement de crédits qui font les dépôts et accessoirement de billets de banque et de pièces de monnaie. Les devises s'échangent entre elles dans le cadre du système monétaire international.
12
+
13
+ En raison de l'importance de la monnaie, les États cherchent très tôt à s'assurer le maximum de pouvoir monétaire. Ils définissent la devise officielle en usage sur leur territoire et font en sorte que cette devise soit symbole et marque de leur puissance. Ils s'arrogent progressivement le monopole de l'émission des billets et des pièces et exercent un contrôle sur la création monétaire des banques via la législation et la politique monétaire des banques centrales.
14
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15
+ L'origine et l'histoire de la monnaie sont largement développées dans les articles suivants :
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+ Voir également Proto-monnaie
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21
+ La notion de paléomonnaie[note 1] a été proposée par Jean-Michel Servet[3],[note 2] qui a « inventé (le) terme »[3] vers 1976-1977[3], avant d'en « justifi(er) l'emploi » dans son Essai sur les origines de la monnaie[3] paru en 1979[4]. Il désigne une monnaie primitive. La particule monnaie indique que les paléomonnaies remplissent les fonctions qui sont dévolues à une monnaie au sens élargi. Le préfixe « paléo- » signifie qu'aux yeux de Servet ces monnaies ne sont pas des antécédents des monnaies actuelles mais des formes monétaires simples répondant aux besoins du milieu qui les produit[5]. En cela il rejoint les points de vue de Karl Polanyi ou de Bronislaw Malinowski selon lequel la culture est un tout indivisible dans lequel prend place l'ensemble des institutions[6].
22
+
23
+ Les paléomonnaies ont pour fonction de satisfaire des obligations sociales ou rituelles. Elles servent à régler des naissances, des mariages et des deuils, à déclarer la guerre ou à faire la paix et à compenser des meurtres, des injures, des offenses et des dommages physiques ou moraux. Elles sont amenées à changer de mains selon les circonstances. Certaines obligations rituelles nécessitent la détention de paléomonnaies. Il est alors possible de les acheter ou de les emprunter. Les paléomonnaies consacrent des hiérarchies dans la société. Elles peuvent constituer des moyens de pouvoir. Les formes et les usages sont variés d'une société à l'autre, voire à l'intérieur d'une société.
24
+
25
+ Les formes sont très diverses et variables : coquillages, dents de chien ou de marsouin, plumes collées, pierres polies, coquillages travaillés, etc. Dans tous les cas les paléomonnaies ont un caractère inutile, précieux et rare.
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+
27
+ Une forme particulière de ces proto-monnaies (monnaie de commodité) est la monnaie de pierre des Îles Yap (Océanie, États fédérés de Micronésie)
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29
+ Jean-Michel Servet estime que les paléomonnaies sont une genèse de la monnaie. Nombre de leurs caractéristiques les rapprochent d'une monnaie. Elles ont un caractère inutile, précieux et rare. Elles sont standardisées et codifiées. Leurs techniques de fabrication sont très sophistiquées. Elles sont fondées sur la confiance.
30
+
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+ Les paléomonnaies indispensables à l'exécution d'un rite ou à la réalisation d'obligations sociales sont prêtables. Elles peuvent alors être soumises à intérêt.
32
+
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+ Les trois fonctions des monnaies de nos jours, unité de compte, instrument de paiement et instrument de réserve, se retrouvent dans les paléomonnaies soit seules, soit réunies. Elles codifient et rythment des activités et des biens à la manière d'unités de compte. Étant standardisées elles préfigurent des moyens de paiement. Vu leurs rituels de conservation et le jeu des dettes et des créances elles préfigurent un instrument de réserve.
34
+
35
+ Jean-Michel Servet relève dans les rites et mythes de nombreuses sociétés une correspondance entre excréments et paléomonnaies. Il rejoint en cela les interprétations psychanalytiques de l'argent notamment développées par Sandor Ferenczi[7].
36
+
37
+ Voir dans les paléomonnaies une genèse de la monnaie relève d'une théorie évolutionniste de la monnaie. D'autres chercheurs, et notamment Jacques Mélitz[8] contestent cette vision. Ils estiment que le fait monétaire est le résultat d'une diffusion[9].
38
+
39
+ L'utilisation d'un type d'objet privilégié comme des coquillages servant de référence pour l'établissement des prix et utilisé comme moyen d'échange, et l'utilisation d'une unité de compte par les scribes des civilisations antiques pour établir une comptabilité précise de leur empire, est considéré depuis Adam Smith comme marquant le passage d'une économie de troc à une économie de marché[10]. La plus ancienne monnaie connue — au sens actuel du terme — fut créée par le roi de Lydie, Gygès, qui en, 687 av. J.-C., substitua aux lingots d'or des morceaux d'électrum (alliage naturel d'or et d'argent provenant de filons locaux, notamment de la rivière Pactole) dotés des caractéristiques suivantes : poids invariable, formes identiques, et marqués d'un signe authentifiant leur étalonnage.
40
+
41
+ Le développement de la monnaie métallique est parallèle au développement de vastes territoires politiquement unifiés et centralisateurs tels l'Empire romain et la Chine Qin. La monnaie permet en effet à distance de gouverner, de payer les soldats et l'administration : cette gouvernance passe nécessairement par le biais d'instruments de crédit ou «  lettre de change » : un document authentifié permet de débloquer une masse de métal précieux en échange d'un service.
42
+
43
+ Après la chute de l'Empire romain, l'usage de la monnaie connaît une régression dans l'Europe du Haut Moyen Âge avec les restrictions au commerce et la mise en place presque partout de systèmes féodaux laissant peu de place aux libertés économiques.
44
+ Au Moyen Âge, toutes les unités monétaires locales sont définies partout en référence à leur poids d'or ou d'argent. En France, les seigneurs qui parfois créent des monnaies locales sont régulièrement rappelés à l'ordre par des ordonnances ou règlements royaux, dont par une ordonnance de 1315[11]. Le monde musulman, s'inspirant du monnayage parthe (IIIe siècle), met en place un système monétaire trimétallique.
45
+
46
+ Avec le développement du commerce international, la banque, au sens moderne, fait son apparition en Europe. Venise, républicaine et indépendante, devient la plateforme monétaire du monde. Son succès repose principalement sur l'arbitrage entre les cours respectifs de l'or et de l'argent entre Orient et Occident. Elle assèche l'argent existant en Europe provoquant de nombreuses difficultés monétaires et, par ricochet, favorisant les manipulations monétaires. En contrepartie les rois de France, par exemple, usent de tous les artifices pour fausser en leur faveur le rapport entre valeur nominale des monnaies et teneur en métal. L'histoire monétaire devient celle de la production relative de l'or et de l'argent et des conséquences de la variation des taux d'échange entre ces deux métaux. Ils varieront dans des proportions de 1 à 7 et 1 à 12 entre le XIVe siècle et la fin du XIXe siècle.
47
+
48
+ La Première Guerre mondiale marque la fin des monnaies indexées sur les métaux précieux : les états européens continentaux sont dans l'incapacité de rembourser leurs dettes en or. Après la Seconde Guerre mondiale, la plupart des monnaies sont indexées sur le dollar, qui seul reste théoriquement convertible en or[12]. La guerre du Viêt Nam mettra fin à l'étalon-or. En 1976 avec les accords de Kingston le cours des devises devient flottant. C'est l'explosion du système monétaire international qui se traduit par la fin des parités fixes en Asie une quinzaine d'années plus tard.
49
+
50
+ Par le passé, les historiens de l'anthropologie économique considéraient que la monnaie avait quatre fonctions principales (moyen d'échange — notion la plus familière —, unité de compte, réserve de valeur et norme de paiement différé). Les manuels d'économie modernes ne distinguent plus que trois fonctions, celle de norme de paiement différé (impôts, amendes) étant englobée dans les autres[13].
51
+
52
+ Il y a eu de nombreux débats historiques sur la distinction entre ces différentes fonctions, d'autant plus que la monnaie, actif généralement accepté comme moyen de paiement, est dominée par des actifs plus rentables (tels les Bons du Trésor) aussi le terme « capital financier » est plus général pour désigner les liquidités et la fusion de l'ensemble des fonctions de la monnaie[14].
53
+
54
+ Selon une conception élargie de la monnaie (conception substantive de Karl Polanyi), il suffit qu'un objet réponde à une de ces fonctions pour qu'il puisse être qualifié d'« objet monétaire »[15].
55
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56
+ En l'absence de monnaie, les échanges commerciaux et relations professionnelles ne peuvent se réaliser que sous forme de troc d'un bien ou d'un service contre un autre. Pour que deux agents A et B échangent des biens X et Y, il faut que celui qui possède X préfère Y et que celui qui possède Y préfère X. C'est ce qu'on appelle la condition de « double coïncidence des désirs ». Cette condition limite le nombre de situations où le troc est immédiatement possible pour ces échanges et relations.
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+
58
+ La monnaie permet de s'affranchir des limitations du troc en constituant une valeur échangeable contre biens et services dans la mesure où les autres acteurs de l'économie l'acceptent aussi. La monnaie a pour valeur la convention collective de l'utiliser pour tous les échanges qui nécessiteraient sinon du troc ou une autre comptabilité pour des échanges différés dans le temps.
59
+
60
+ Un échange d'un bien contre un autre utilise alors la monnaie comme un intermédiaire qui dissocie deux opérations distinctes : d'abord la vente du bien possédé contre de la monnaie, et ensuite l'achat du bien désiré. La fonction de moyen de paiement, quelquefois présentée comme une quatrième fonction de la monnaie est de servir d'intermédiaire commun comme moyen d'échange immédiat. En facilitant les échanges par rapport au troc, la monnaie est un outil essentiel du commerce libre[réf. souhaitée].
61
+
62
+ La monnaie facilite aussi le paiement de rémunérations de travailleurs libres qui autrement ne peut se faire qu'au pair ou plus généralement par compensation. Ces dernières méthodes sont lourdes, potentiellement arbitraires et sujettes à contentieux.
63
+
64
+ La monnaie facilite l'emploi salarié, la division du travail et l'établissement des contrats. Elle donne une expression commode aux obligations privées nées de toutes les sortes de contrat, ou publiques (amendes, taxes, impôts) dès lors que la puissance publique lui donne un pouvoir libératoire.
65
+
66
+ C'est une institution fondamentale pour l'économie des sociétés modernes fondées sur la liberté du travail, des productions, de la consommation et de l'épargne.
67
+
68
+ Par réserve de valeur ou d'épargne, on entend la capacité que possède un instrument financier ou réel de transférer du pouvoir d'achat dans le temps. Ainsi, un bien immobilier constitue une réserve de valeur puisqu'il peut être acheté aujourd'hui et revendu dans le futur en procurant un pouvoir d'achat à son détenteur. On appelle cela un actif réel par opposition à la notion d'actifs financiers ou de titres, dont les actions et les obligations font partie.
69
+
70
+ La capacité de la monnaie est pratiquement garantie à court terme : il est rare qu'elle soit amputée fortement de sa valeur du jour au lendemain, même si cela s'est déjà produit. À plus long terme le pouvoir d'achat de l'unité monétaire est réduit par l'inflation. Pour échapper à ce phénomène, les épargnants cherchent à placer leur épargne plutôt qu'à la conserver sous forme de monnaie, sauf en cas de panique.
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+
72
+ La thésaurisation de la monnaie est le placement le plus liquide. La propension collective à conserver plus ou moins « liquide » son épargne conditionne tous les marchés financiers et est suivie avec attention par les autorités monétaires. Lorsque les agents économiques accroissent leurs encaisses, c'est qu'ils se détournent des placements et la conséquence la plus fréquente est une restriction du crédit. Les paniques financières se manifestent par des ruées vers les espèces (monnaie de banque centrale) qui déstabilisent gravement le système bancaire.
73
+
74
+ La monnaie est une unité de compte, un moyen standardisé d'expression de la valeur des flux et des stocks. On parle de calcul économique quand cette évaluation est faite a priori et de comptabilité quand elle est faite a posteriori. Il existe des unités de compte qui ne sont pas de la monnaie.
75
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+ Une monnaie fiduciaire (du latin fides, la confiance) est une monnaie (ou plus généralement un instrument financier) dont les supports sont dépourvus de valeur intrinsèque et qui ne peuvent être convertis en or. Ce n'est plus la valeur des métaux précieux qui servent de gage à la monnaie mais la confiance du public. Cette confiance peut porter sur l'émetteur et lorsque l'émetteur est une banque centrale publique, la confiance se porte sur la société tout entière. L'expression de monnaie fiduciaire a été utilisée pour caractériser les monnaies de billon d'alliage métallique qui n'avaient pas de valeur intrinsèque. Mais lorsque les unités monétaires ont perdu leur définition en or — soit leur convertibilité — (le franc français en 1936, le dollar américain en 1976), c'est toute la monnaie émise par une banque centrale qui est devenue fiduciaire. Aussi, c'est le corps - d'où l'expression de monnaie corporelle - qui caractérise les billets et les pièces et non la confiance puisque, de nos jours, toutes les monnaies reposent sur la confiance.
77
+
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+ La monnaie scripturale, littéralement écrite, est constituée des dépôts bancaires sur les comptes courants dans les banques commerciales. Ces écritures longtemps tenues dans des registres sont maintenant gérées par informatique[16]. Ils forment l'essentiel de la masse monétaire, très loin devant les billets et les pièces.
79
+
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+ Avec le développement des outils informatiques on assiste à une numérisation de la monnaie. Alors que la carte de paiement a déplacé la banque sur le lieu de transaction, la monnaie électronique entraîne la suppression de l'organisme de contrôle lors de l'échange. Aussi le droit limite fortement l'usage de la monnaie électronique à cause des risques de fraude qu'elle pose.
81
+
82
+ La masse monétaire est une mesure de la quantité de monnaie en circulation. À l'origine la masse monétaire correspondait aux réserves d'or disponibles dans le coffre de la banque centrale. Mais l'abandon de l'étalon or et le développement de la monnaie scripturale nécessitent une nouvelle mesure. De fait il existe plusieurs masses monétaires selon les types de compte qui sont comptabilisés. En effet si un compte courant créditeur représente une dette d'une banque vis-à-vis d'une personne (la banque est engagée par la loi à fournir au détenteur du compte la somme créditée en billets de banque), il existe d'autres types de compte bancaire comme le livret A et plus généralement d'autres types de dette. Ainsi on distingue les masses monétaires :
83
+
84
+ La création monétaire est le processus par lequel la masse monétaire d'un pays ou d'une région (comme la zone euro) est augmentée. Dans le système des réserves fractionnaires (réserves obligatoires déposées auprès des banques centrales) la création monétaire résultait essentiellement de l'effet multiplicateur du crédit, i.e. de la création de dette. Les banques centrales créent de la monnaie en achetant des actifs financiers comme des bons du trésor ou en prêtant de l'argent aux banques commerciales en échange d'une reconnaissance de dette. Les banques commerciales peuvent pour leur part créer aussi de l'argent en prêtant à des particuliers ou à des entreprises. Les réserves obligatoires exigées par les banques centrales étant devenues symboliques ou nulles pour ne pas nuire à la liquidité bancaire, la quantité de monnaie qui peut être créée par les banques commerciales est désormais limitée essentiellement par des règles prudentielles de solvabilité et liquidité fixés dans des traités internationaux comme Bâle III[17].
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+
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+ Imaginons que :
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+ Il y a demande de crédit :
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+
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+ Il y a toujours une demande de crédit :
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+ Ainsi de suite pour arriver à ce que les réserves excédentaires soient de 0, puisque le total des fuites sera de 100.
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+
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+ Dans cet exemple, au total, à partir de 100 de monnaie centrale dont 71,4 se retrouveront en monnaie fiduciaire et 28,6 en réserves obligatoires des banques auprès de la banque centrale, les banques auront créé 357 et le retour des dépôts dans le système bancaire sera de 285,6.
95
+
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+ La création de monnaie permanente peut pallier, dans certains cas, l'incapacité de la monnaie d'endettement à atteindre le niveau souhaitable du PIB[18].
97
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+ La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix. Elle tâche également d'atteindre les autres objectifs de la politique économique, qualifiés de triangle keynésien : la croissance, le plein emploi, l'équilibre extérieur. Depuis le début de la crise économique de 2008, les Banques centrales ont de plus en plus recours à des politiques dites non conventionnelles dont l'assouplissement quantitatif (en anglais Quantitative easing).
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+
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+ La politique monétaire se distingue de la politique budgétaire. Ces deux politiques interagissent et forment ensemble le policy-mix.
101
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102
+ Le marché monétaire désigne le marché informel où les institutions financières – Trésors nationaux, banques centrales, banques commerciales, gestionnaires de fonds, assureurs, etc. – et les grandes entreprises (marché des billets de trésorerie), placent leurs avoirs ou empruntent à court terme (moins d'un ou deux ans). De plus avec l'adoption des changes flottants, les devises sont devenues des commodités comme les autres, un bien qui s'achète et se vend. Le marché monétaire est un élément essentiel au fonctionnement des marchés financiers.
103
+
104
+ La monnaie a eu une profonde influence sur l'évolution du droit et réciproquement. L'émission de monnaie de crédit est strictement encadrée par le droit bancaire et des institutions ��tatiques de contrôle.
105
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106
+ En l'absence de monnaie, la sanction publique ne peut prendre que des formes physiques : confiscation de bien ; travail forcé. Elle est relativement difficile à étager. La monnaie permet de simplifier le système des amendes et de proposer des sanctions nuancées qui peuvent pour les délits sans trop d'importance ne pas entraver la vie courante des contrevenants.
107
+
108
+ Dans le domaine civil l'absence de monnaie impose la compensation, c'est-à-dire la recherche d'une indemnisation en nature systématique et souvent très difficile à mettre en œuvre de façon juste et simple. L'indemnisation pécuniaire a été un grand progrès.
109
+
110
+ Les pouvoirs publics sont seuls capables de donner un pouvoir libératoire à une monnaie, c'est-à-dire une capacité d'éteindre toute dette y compris les dettes fiscales et les dettes pénales ou civiles, en tout lieu et à tout moment dans la zone où un moyen de paiement a cours légal. Toutes les formes monétaires n'ont pas nécessairement cours légal. Généralement n'en sont dotés que seuls les billets émis par une Banque centrale et les pièces de monnaie. Le chèque n'a généralement pas cours légal. Il peut être refusé par les commerçants.
111
+
112
+ Pourtant, inversement, il n'est pas possible d'effectuer tous les paiements avec une forme monétaire ayant cours légal. Par exemple en France, alors que l'article R642-3 du Code pénal prévoit que « le fait de refuser de recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal est puni de l'amende prévue pour les contraventions de deuxième classe »[19], la Cour de Cassation s'appuie sur l'article L112-5 du Code monétaire et financier qui dispose qu'« en cas de paiement en billets et pièces, il appartient au débiteur de faire l'appoint »[20].
113
+
114
+ Les théories économiques cherchent à établir des liens entre les grandeurs comme les prix, la croissance, le chômage, l'inflation, les taux d'intérêt, les salaires...
115
+ La pensée économique sur la monnaie est multiple.
116
+
117
+ La théorie quantitative de la monnaie résulte du constat que les prix sont influencés par la quantité de monnaie en circulation. Cette théorie a été développée par différents auteurs dans différents pays. Son précurseur est Martin d'Azpilcueta, illustre Dominicain de l'École de Salamanque, et nous pouvons citer aussi Nicolas Copernic au XVIe siècle[21]. Jean Bodin est le premier à la formuler[22], David Ricardo développe ses travaux, et c'est Irving Fisher qui formule en 1911 l'équation de la théorie quantitative de la monnaie (MV=PT) en. Elle a été reformulée par les théories monétaristes au cours des années 1970, dans une version restrictive, pour attaquer les théories keynésiennes.
118
+
119
+ Pour John Keynes la monnaie n'est pas neutre, mais au contraire joue un rôle actif dans le fonctionnement de l'économie. Dans son livre Tract on Monetary Reform de 1923, il souligne que l'inflation peut conduire à la révolution, qu'une réforme monétaire est nécessaire pour reconstruire l'Europe et qu'il vaut mieux dévaluer que recourir à la déflation. Récemment, certains modèles nouveaux Keynésiens ont montré que la monnaie a un rôle à court terme sur les dynamiques économiques en fonction du niveau d'aversion au risque des ménages[23].
120
+
121
+ Le monétarisme est un courant de pensée économique pour lequel l'action de l'État en matière monétaire est inutile voire nuisible. La réflexion sur ce thème est ancienne (cf. les écrits de Jean Bodin, David Hume, ou plus récemment Irving Fisher). Mais le rénovateur de ce courant est sans conteste l'économiste Milton Friedman (chef de file de l'École de Chicago), qui a contribué à réhabiliter et à relancer la théorie quantitative de la monnaie contre le paradigme dominant de l'époque, le keynésianisme. Ainsi la politique monétaire est réapparue sur le devant de la scène pour figurer depuis quelques années parmi les instruments essentiels de la politique économique.
122
+
123
+ Le Chartalisme est une théorie monétaire. Selon cette théorie, la monnaie est une émanation de l'état. L'état crée de la monnaie en payant les personnes à son service comme les soldats et en exigeant que les dettes fiscales de ses sujets soient soldées par une certaine somme de monnaie. Les sujets sur le territoire contrôlé par l'état sont obligés de travailler ou d'échanger avec les personnes qui possèdent de la monnaie afin de payer les taxes réclamées par l'état. La valeur de la monnaie découle selon cette théorie directement des taxes qu'elle permet de solder. La monnaie représente donc une fraction du pouvoir de l'état.
124
+
125
+ La quantité de monnaie est conservée lors d'un échange économique (voir aussi Atomicité (économie)). La conservation de la monnaie lors des échanges économiques implique que la monnaie tend à se répartir entre les agents économiques suivant une distribution exponentielle indépendamment de la nature des échanges. En l'absence de dette, cette distribution ne dépend que de la quantité de monnaie moyenne par agent et en présence de dette (monnaie négative) elle dépend aussi du niveau de dette autorisée[24].
126
+
127
+ La question est : quelles sont les règles à appliquer à l'émission des billets de banque ? La querelle se produit en Angleterre, d'abord en 1810 quand la banque d'Angleterre suspend la convertibilité en métal de ses billets, puis dans les années 1840 à la suite d'une crise bancaire qui a vu la faillite de plusieurs banques, puis encore, aux États-Unis, dans les années 1870 à propos des greenbacks (Demand Note et United States Note).
128
+
129
+ Le currency principle dispose que les billets remplacent les monnaies métalliques 1 pour 1. Tout billet émis peut donc être converti sans aucune difficulté ce qui assiéra la confiance et permettra de bénéficier des avantages du billet sans les risques d'insolvabilité des banques que l'on constate.
130
+
131
+ Le banking principle considère que l'émission des billets doit être ajustée au besoin de l'économie qui, si elle est contrainte par le faible accroissement des ressources en métal, ne sera pas optimale. Selon cette doctrine, le fait que le public a toujours la faculté d'exiger le remboursement en or des billets suffit à en garantir la valeur, pourvu toutefois que les actifs de la banque, non seulement en or, mais aussi sous n'importe quelle autre forme (doctrine des effets réels) restent suffisants.
132
+
133
+ La loi de 1844, le Banking Act, tranche la querelle au profit du currency principle, du moins en théorie puisqu'en pratique à chaque crise des mesures d'exceptions seront adoptées.
134
+
135
+ La démonétisation de l'or et de l'argent a rendu cette querelle très inactuelle, elle subsiste néanmoins sous la forme de la question de la garantie des dépôts et du niveau de réserve (en monnaie banque centrale) qu'on exige des banques.
136
+
137
+ L'argent métal est démonétisé aux États-Unis en 1873, dans le cadre d'un mouvement international qui verra la fin du bimétallisme au profit de l'étalon-or. La question agite fortement la vie politique américaine au point qu'un « parti de l'argent » est constitué qui aura un rôle dans toutes les élections présidentielles et législatives de la fin du XIXe siècle appuyé par les états producteurs de ce métal.
138
+
139
+ La querelle durera jusque dans les années trente où Roosevelt remonétise partiellement l'argent, provoquant une raréfaction en Asie qui mettra en difficulté le régime chinois de Tchang Kai Check et favorisera involontairement la révolution communiste[25].
140
+
141
+ Milton Friedman[26] donnera raison rétrospectivement aux partisans du bimétallisme en montrant que la raréfaction de monnaie due à la disparition de l'argent monétaire explique pour une partie importante la récession qui a suivi.
142
+
143
+ Les questions monétaires ont toujours agité les États-Unis. Après l'épisode d'hyperinflation des billets du Congrès on ressent le besoin d'une émission monétaire un peu mieux contrôlée. Une banque des États-Unis est créée en 1791 par Alexander Hamilton, dont la charte, temporaire, dure 20 ans[27]. Elle ouvrit huit succursales, servit de dépôt pour les fonds de l'État, assura les transferts d'un bout à l'autre des États-Unis et joua le rôle de payeur général des dépenses publiques. Elle émit des billets convertibles en or ou en argent. Ces billets ne perdirent pas de leur valeur et « connurent l'estime générale »[25].
144
+
145
+ La Constitution américaine définit strictement la monnaie et donne au Congrès (Sénat et Chambre des représentants réunis) la responsabilité des questions monétaires. Une grande querelle politique s'installa lorsqu'il s'agit de renouveler ou non la franchise de la banque. Menée par Thomas Jefferson, l'opposition au renouvellement gagna. Une seconde Banque des États-Unis vit le jour peu de temps après. Cette fois là c'est le Président Andrew Jackson qui l'étouffa.
146
+
147
+ L'idée d'une banque centrale s'effaça pour longtemps (80 ans).
148
+
149
+ L'avis de Jefferson était sans nuance : « J'ai toujours été l'ennemi des banques : non de celles qui acceptent des dépôts mais bien de celles qui vous refilent leurs billets de papier, écartant ainsi les honnêtes espèces de la circulation. Mon zèle contre ces institutions était tel qu'à l'ouverture de la Banque des États-Unis je m'amusais comme un fou des contorsions de ces bateleurs de banquiers cherchant à arracher au public la matière de leur jongleries financières et de leurs gains stériles. »[28]
150
+
151
+ Les banques se développeront à un rythme très rapide, surtout dans la seconde partie du XIXe siècle. Par exemple la Wells Fargo ouvrit 3 500 succursales entre 1871 et 1900. Les Westerns rendent compte de cette frénésie bancaire en montrant que dans tout village qui se crée se monte aussitôt un relais de diligence, un saloon et… une banque. Il est vrai que les colons qui accédaient à un lopin de terre n'avaient pas de ressources. La banque les leur fournissait, avec la terre comme garantie et les résultats d'exploitation comme source de remboursement. Il fallut attendre la crise de 1907 qui vit de nombreuses faillites de banques pour que l'idée d'une banque centrale assurant la fonction de « prêteur de dernier ressort » prît corps à nouveau[29].
152
+
153
+ Mais les préventions étaient telles qu'on lui donna un nom neutre (Système Fédéral de Réserve, dit familièrement FED) et on créa dans plusieurs régions (states) un établissement similaire avec de larges pouvoirs. Ce n'est que bien après le déclenchement de la crise de 1929 et la faillite de plus de 9000 banques que la FED obtint de Roosevelt, en 1935, tous les pouvoirs d'une véritable banque centrale (1929 : 659 faillites de banque, 1930 : 1352, 1931 : 2294 ; fin 1933, près de la moitié des banques avaient disparu car 4004 banques firent faillite cette année-là). Mais ce n'est pas à la FED que l'on doit l'arrêt des faillites bancaires mais à la Société Fédérale D'assurances des dépôts, « Federal Deposit Insurance Corporation » (FDIC), qui offrit une garantie d'État aux déposants. En 1934, 62 banques cessèrent leur paiement. La crise bancaire était terminée.
154
+
155
+ Note : Cette situation se répéta en 2008 où après la crise de confiance suivant la chute des bourses et la faillite de Lehman Brothers, ce sont les États qui déclarèrent garantir les déposants, et non les banques centrales.
156
+
157
+ Le projet, historiquement entièrement nouveau, de créer une zone monétaire unifiée plurinationale en Europe a été une source de tensions politiques extrêmement fortes. Celles-ci ont suscité de très vives dissensions au sein des partis de gouvernement dans tous les pays concernés.
158
+
159
+ Les souverainistes expliquèrent que la monnaie était un attribut fondamental de la nation qui ne pouvait être transféré et que l'abandon de la souveraineté monétaire signifiait l'abandon de la souveraineté tout court.
160
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+ L'extrême gauche fit campagne pour dénoncer le projet d'euro comme une concession au « néolibéralisme » et privait l'État de toute politique monétaire rejoignant curieusement les affirmations d'une de leurs bêtes noires, Milton Friedman, qui répondit dans le no 53 de Géopolitique au printemps 96 à la question « Croyez-vous à la possibilité d'une monnaie unique en Europe » par ces mots : « Pas de mon vivant en tout cas. Pas plus en 97 qu'en 99 ou en 2002 ! ».
162
+
163
+ Les désordres monétaires en cours auraient plutôt conforté le désir de rejoindre une zone monétaire large comme celle l'Euro que celui d'en quitter la protection. Les difficultés extrêmes que connaît l'Islande portent des pays comme la Hongrie ou certains pays baltes à réfléchir, eux qui ont dû pousser leurs taux d'intérêt très haut, au détriment de leur économie, pour éviter le naufrage de leur monnaie. Éviter le retour de situations de ce genre pèserait nécessairement sur le débat pour l'adoption de l'Euro par la Hongrie. La situation est la même notamment au Danemark et en Pologne.
164
+
165
+ Toutefois, certains économistes pourtant partisans de l'Euro comme Thomas Piketty critiquent sa gestion par la BCE et préconisent que celle-ci prête aux États à des taux d'intérêt nuls ou faibles afin qu'ils puissent rembourser les intérêts de la dette[30].
166
+
167
+ Une crise est spécifiquement monétaire lorsque l'épargne conservée en monnaie perd tout ou partie de sa valeur, soit à la suite de la disparition des dépôts ou des titres de placements monétaires, soit parce que la valeur nominale de l'unité monétaire perd massivement de son pouvoir d'achat.
168
+
169
+ Lorsque la monnaie était métallique, ce genre de crise était possible en cas d'afflux massif de métal précieux sans contrepartie économique, notamment à la suite d'une expédition militaire particulièrement réussie (cas de l'Espagne à la suite de la conquête de l'Amérique) ou, plus rarement, à la suite d'un boom minier. Inversement il pouvait se produire une raréfaction du métal pour la raison symétrique (paiement d'un énorme tribut, pillage) ou à la suite d'une crise de confiance induisant une thésaurisation de précaution massive.
170
+
171
+ Aujourd'hui les crises ne sont plus physiques. Cependant l'utilisation excessive de la planche à billets, par un ou plusieurs États, et l'augmentation correspondante de la masse monétaire en circulation, peuvent aboutir à un résultat similaire. Quoi qu'il en soit, les crises prennent essentiellement la forme d'une perte massive de confiance.
172
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173
+ On en distingue plusieurs types :
174
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175
+ Les déposants se ruent à leur banque pour retirer leurs dépôts, récupérer physiquement leur monnaie sous une forme sûre (selon le cas, monnaie métallique ou monnaie légale). Si la banque fonctionnait selon le currency principle (cf. supra), rien ne se passerait. Mais si la banque fonctionne selon le banking principle, comme c'est le cas de nos jours, elle a prêté à d'autres l'argent mis en dépôt chez elle (obtenant en échange des biens dont la valeur est supérieure, mais moins disponibles) et elle est incapable de rembourser à vue : c'est la faillite assurée, sauf intervention d'un sauveteur.
176
+
177
+ Dans une situation normale, de par les revenus qu'ils procurent, les prêts consentis par la banque (avec les dépôts qu'il s'agit de rembourser) ont une valeur supérieure à ces dépôts. Ils peuvent attirer un acheteur de la banque (qui est sauvée en échange de son indépendance) : une autre banque plus grosse, un assureur, voire un État (nationalisation). Ils peuvent aussi servir de garantie à un prêt (même type d'intervenants, plus la banque centrale dont les ressources sont sans limite puisqu'elle dispose de la planche à billets, les billets émis à cette occasion pouvant être détruits dès le prêt remboursé).
178
+
179
+ Si une opération de sauvetage n'a pas lieu (par exemple, le portefeuille de prêts n'est pas, ou ne semble pas, de valeur suffisante pour attirer un acheteur ou un prêteur), la banque fait faillite. Comme selon toute probabilité la banque a elle-même des dettes chez d'autres banques, celles-ci sont fragilisées et peuvent à leur tour devenir victimes d'une panique, éventuellement avec un effet boule de neige capable de dévaster entièrement le système bancaire d'un pays en quelques mois. C'est une des composantes du « risque systémique ». Une telle éventualité est trop grave pour être prise à la légère par les États.
180
+
181
+ La panique est consubstantielle à l'application du banking principle, c'est-à-dire à la possibilité de convertir les dépôts (à court terme et disponibles immédiatement, mais ne rapportant rien et suscitant des frais de stockage) en valeurs mobilières (source de revenu mais risquée et bloquée pour un temps plus ou moins long). Il s'en produit encore de nos jours (exemple de la banque Northern Rock au Royaume-Uni). Mais avec le temps, les exigences en termes de réserve ont baissé, ce qui rend à la fois plus probables et plus graves les phénomènes de panique.
182
+
183
+ La réduction des exigences concernant les réserves en fonds propres fait système avec la garantie des dépôts par les États (au moins pour un montant maximum connu à l'avance) : cette garantie réduit les risques de panique (si l'éventuelle faillite de la banque n'a pas d'effet sur les avoirs des déposants, il n'est pas nécessaire de courir retirer ses fonds), et inversement, elle rend possible une réduction des fonds propres (puisque la panique n'a pas de raison de se produire, il n'est pas nécessaire de prévoir les moyens d'y faire face).
184
+
185
+ L'hyperinflation est une situation où les prix montent à très grande vitesse et la spirale s'achève quand la monnaie ne vaut plus rien. En fin de scénario, les billets peuvent atteindre des montants vertigineux se comptant en dizaines ou centaines de milliards.
186
+
187
+ Au XVIIIe siècle, les assignats en France au début de la Révolution, et les billets de la Convention aux États-Unis pendant la révolution furent des hyperinflations. Au XXe siècle, on connut l'hyperinflation autrichienne suivie de l'hyperinflation de la République de Weimar en 1922-1923 dont les effets néfastes restent ancrés dans la mémoire collective allemande. Au XXIe siècle, on connut l'hyperinflation au Zimbabwe jusqu'à mi-2009.
188
+
189
+ L'exemple le plus récent est l'explosion du système de caisse d'émission monétaire (currency board) argentin au début des années 2000. Le système assurait une parité entre le Peso et le Dollar. Il avait permis de restaurer la convertibilité de la monnaie, la stabilisation des prix, l'investissement étranger et une forte croissance initiale. Mais la forte remontée du dollar provoqua la crise des pays émergents (voir crise asiatique) et mit à mal les monnaies les plus fragiles.
190
+
191
+ Le Réal brésilien fut dévalué fortement fin 1999, alors qu'il s'agissait du pays ayant les plus importantes relations économiques avec l'Argentine. Le pays était engagé dans une déflation douloureuse, et confronté à un assèchement des liquidités. Certaines provinces argentines produisirent des monnaies de substitution (comme l'argentino) en même temps que les dollars fuirent le pays ou, surtout, n'y entrèrent plus.
192
+
193
+ Les comptes des argentins furent bloqués dans un « corralito », puis autoritairement dévalués. Les comptes en dollars furent convertis de force en comptes en pesos, avec une forte décote. Les épargnants perdent une part très importante de leurs avoirs, de même que les investisseurs étrangers.
194
+
195
+ Les CDO sont des dettes en général immobilières du marché américain qui ont été rassemblées puis transformées en titres, découpées en mini blocs notés par les agences de notation et vendus aux enchères sur le marché de gré à gré des produits quasi liquides. Elles ont été intégrées en masse dans les placements monétaires « dynamiques » par des intermédiaires financiers qui ont ainsi dopé un temps le rendement de la trésorerie de particuliers comme d'entreprises. En juillet 2007, ces titres se sont révélés invendables et ont perdu l'essentiel de leur valeur provoquant des pertes directes et massives de trésorerie et bloquant le marché interbancaire.
196
+
197
+ La panique bancaire américaine de 1907 offre également un exemple de rupture majeure du marché interbancaire.
198
+
199
+ Quelle qu'en soit la forme, les crises monétaires sont les plus graves, car elles provoquent un collapsus général et immédiat de pans entiers de l'économie.
200
+
201
+ En Argentine, la perte de l'épargne monétaire entraîna une récession catastrophique avec un recul du PIB de 46,1 % en 2002 et une très forte montée de la pauvreté.
202
+
203
+ Au Zimbabwe, il n'y avait pratiquement plus d'économie. Le journal Le Monde du 4 décembre 2008 indique : « L'inflation atteint officiellement 231 millions pour cent. L'eau vient d'être coupée à Harare. Une épidémie de choléra touche 9 provinces sur 10 ». 11071 cas de choléra ont coûté la vie à 425 personnes. Des groupes de soldats se sont attaqués à des changeurs ». L'armée, non payée, commence à piller les magasins. De tels évènements démontrent à quel point la monnaie est symptomatique d'un régime et démontrent les dégâts éventuellement mortels de l'absence de monnaie saine.
204
+
205
+ En Autriche et en Allemagne, le traumatisme de la première moitié du XXe siècle fut tel que la BUBA, la banque centrale allemande, eut toujours par la suite une politique extrêmement conservatrice, fuyant tout risque d'inflation au point de faire échouer les accords de Bretton Woods en 1971, pour éviter les conséquences d'une arrivée inflationniste de dollars, et finalement imposa cet état d'esprit lors de la création de la Banque Centrale Européenne (BCE), dont la mission essentielle est de lutter contre l'inflation.
206
+
207
+ L'un des désagréments de la crise économique mondiale débutée en 2007 est qu'elle est très largement monétaire, donc sévère.
208
+
209
+ La fonction d'échange que permet les monnaies est, selon l'Organisation des Nations unies, le seul garant de la paix dans le monde car elle canalise la violence[31]. Mais la fin de la monnaie fiduciaire conventionnelle, que l'on entend par pièces ou billets, pourrait être la cause de nouveaux conflits sociaux sans précédents[32]. Un retour à la valeur refuge des monnaies métalliques telles que l'or et de l'argent apparait dans ce cadre inéluctable.
210
+
211
+ Les numismates collectionnent et étudient les formes circulantes de la monnaie (pièces et billets). La recherche numismatique a permis de comprendre l'émergence des monnaies, leur diffusion, leur technique de production, leur manipulation. Même si l'aspect artistique et le goût de la collection priment, il ne faut pas négliger la contribution de la numismatique à l'histoire économique. L'investissement en pièces d'or est aussi un acte de précaution contre la dévaluation des monnaies et le risque de défaillance bancaire généralisée.
212
+
213
+ L'étude de la monnaie permet aux historiens et aux archéologues de dater des sites, d'identifier la succession des régimes, et de caractériser les flux économiques du passé, tout en clarifiant les sphères d'influence.
214
+
215
+ Maurice Allais, prix Nobel d'économie affirme que « Dans son essence, la création monétaire ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique, je n'hésite pas à le dire pour bien faire comprendre ce qui est réellement en cause, à la création de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement condamnée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents »[33], or celle-ci est pratiquée couramment par les banques commerciales.
216
+
217
+ Le faux-monnayage a commencé dès la création de la monnaie. La première fraude connue à ce jour, repérée en Lydie, fut pratiquement contemporaine de la création de la monnaie métallique.
218
+
219
+ Il a longtemps été sanctionné par la peine capitale. Partout, encore de nos jours, la sanction du faux monnayage reste très élevée dans l'échelle des peines, proche de celle encourue pour un meurtre. Certains billets qui portèrent un temps la promesse d'un remboursement finirent par n'afficher que les sanctions encourues en cas de faux monnayage.
220
+
221
+ Le développement des techniques de numérisation et d'impression couleur ont créé un risque nouveau qui a obligé les banques centrales à mettre en œuvre des techniques de plus en plus complexes pour contrer les tentations offertes par la facilité de la photocopie des billets. Le passage à l'Euro a permis en Europe de supprimer des coupures qui étaient devenues trop faciles à imiter. La généralisation chez les commerçants de dispositifs permettant de détecter les faux billets traduit la montée du faux monnayage.
222
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223
+ Certaines théories militaires ont laissé penser qu'en s'attaquant à la monnaie d'un pays on pouvait durablement porter atteinte à ses fondements. On a prêté cette intention aux Nazis puis à l'Union soviétique vis-à-vis du dollar. Cette fantaisie a nourri une abondante littérature mais l'histoire ne rend pas compte de tentatives qui aient eu ne serait-ce que le début d'un effet. En revanche, on cite abondamment les propos de Keynes ou de Lénine expliquant que le meilleur moyen de créer les conditions d'une révolution ��tait de pervertir la monnaie.
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227
+ Cependant, sans condamner la monnaie elle-même, le christianisme condamne la richesse qui deviendrait sa propre fin, et valorise la pauvreté. On le voit dans certains passage de la Bible comme lorsque Jésus dit à ses fidèles « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Mammon étant l'incarnation du péché d'avarice, ou plus généralement de l'argent), ou encore avec cette célèbre métaphore : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche de rejoindre le royaume des cieux. »
228
+
229
+ Plus précisément, la Bible condamne l'« usure » (Exode 22:25, Lévitique 25:36-37, Deutéronome 23:19, Ézéchiel 18:13…), c'est-à-dire le prêt d'argent avec un taux d'intérêt. Cet aspect de la condamnation morale de l'argent a eu des conséquences : le rôle de prêteur a été dévolu aux Juifs, qui étaient donc avec les Lombards les seuls qui servaient de banquiers.
230
+ Concernant le judaïsme, on notera que cette religion ne rejoint pas le catholicisme dans sa conception morale de l'argent. Les juifs, au contraire, voient en la richesse la marque d'une élection divine, et lui reconnaissent certaines qualités ; en effet, l'argent permettrait de faire des offrandes au Temple, d'accomplir son devoir envers les pauvres, et de dégager du temps (puisque le riche n'a pas besoin de travailler) pour l'étude de la Loi.
231
+
232
+ S'agissant de l'islam, on peut avant tout noter la description que le Coran fait d'Abraham, un homme « lourd en or, en argent et en troupeau. » Il est donc riche et bon, ce qui reviendrait à un oxymore pour les chrétiens. De plus, la religion musulmane valorise le commerce (« Un dinhar gagné par le commerce vaut mieux que dix dinhars gagnés autrement ») et condamne l'« usure ». Ainsi on voit dans les banques modernes l'apparition de « l'islamic banking » qui découle de ce principe, parmi d'autres.
233
+
234
+ Le souci de l'avenir de la planète et les préoccupations écologiques ont développé une critique de la croissance et de ses moyens. La monnaie créée par le crédit, instrument de la croissance, a été ainsi mise au banc des accusés. Pour rembourser un prêt à intérêt il faut nécessairement de la croissance sinon l'intérêt entraînerait une capture progressive de tout le capital. Comme la monnaie est aujourd'hui presque entièrement créée par le mécanisme du crédit, il faut revenir sur la pratique de la monnaie de crédit souvent présentée comme une « monnaie dette » dans ces textes ou vidéos contestataires.
235
+
236
+ Ces derniers pointent également du doigt l'importance jugée excessive du pouvoir de la monnaie au sein de la société, qui a pour conséquence l'existence d'idées, mesures politiques ou comportements n'ayant aucun bienfait pour la société si on met de côté leur rentabilité économique, et qui à l'inverse, compromet -voire empêche- l'existence de ces dernières si elles sont peu rentables, même quand il s'agit de leur seul et unique inconvénient.
237
+
238
+ Plusieurs courants de pensées (écologiste, altermondialiste, etc.) se sont organisés pour créer d'autres modes de consommations. Souvent appelés « consom'acteur », ces nouveaux acteurs se sont investis dans différents projets pour consommer propre, consommer mieux... Leur démarche est de donner des bases éthiques à leurs échanges. Ils ont donné naissance aux AMAP (Association de Maintien de l'Agriculture Paysanne), ainsi que notamment, aux monnaies complémentaires locales. Certains économistes (Bernard Lietaer un des fondateurs de l'euro) pensent que ce sont les monnaies complémentaires ou alternatives qui vont permettre d'atténuer les effets des crises mondiales à venir. Ces monnaies nécessitent des réseaux de personnes, d'entrepreneurs, d'acheteurs, de vendeurs, pour pouvoir fonctionner. Certains de ces projets sont financés par les instances locales : département, région, commune.
239
+
240
+ C'est une monnaie qui est donc locale, qui vient en complément de la monnaie de tenue du pays. Elle est valorisable en monnaie. Du point de vue de la loi Française elle est vue comme un bon d'achat, au même titre que les tickets restaurants ou chèques vacances. Certaines de ces monnaies sont dites « fondantes », c'est-à-dire que leur valeur diminue avec le temps, ceci pour éviter la thésaurisation. Lorsque la valeur diminue il faut racheter un timbre (collé sur le billet) pour lui redonner sa valeur initiale pendant une durée donnée. Comme cette monnaie s'appuie sur la monnaie du pays, on peut acheter des billets avec des euros par exemple. Quelques monnaies complémentaires existant en France : « l'abeille », « les lucioles », « la mesure », etc. Elle utilisent pratiquement les mêmes mécanismes que la monnaie classique.
241
+
242
+ C'est une monnaie qui ne s'appuie pas sur la monnaie de tenue du pays. Elle peut être utilisée de façon indépendante. Certains projets de monnaies alternatives utilisent d'autres paradigmes et ne fonctionnent pas du tout comme les autres types de monnaies tel que le projet expérimental « HORABANK »[34], qui est une banque du temps (avec paiement numérique), dont les modes de calculs interne mettent en jeu des mécanismes permettant de valoriser les individus (en prenant en compte leur travail, leur connaissance, l'âge, l'ancienneté, etc.). Leur action « éthique » est en général plus forte qu'une monnaie complémentaire.
243
+
244
+ Les crypto-monnaies sont des devises ou jetons fonctionnant sur la base d'un système cryptographique.
245
+ Par opposition au système de banque centrale, les crypto-monnaies sont système monétaire concurrentiel de banque libre (free banking) comportant une pluralité d'émetteurs privés, sans dépendance avec la banque centrale[35]. Les crypto-monnaies de type Bitcoin sont un exemple de système monétaire sans banque centrale[36].
246
+
247
+ L'écosystème dynamique actuel des devises numériques tel que Bitcoin est une mise en œuvre des idées originelles de Friedrich Hayek où des milliers de devises sont évaluées quotidiennement par le marché selon les facteurs changeants. La technologie blockchain permet en effet de concevoir des concepts de monnaies qui sont en concurrence, ou le marché définit le prix de chaque monnaie[37].
248
+
249
+ Selon la BCE[38],[39], l'ouvrage de Friedrich Hayek Pour une vraie concurrence des monnaies constituerait la base théorique du Bitcoin (et de la technologie blockchain) où des milliers de monnaies privées sont en concurrence[40].
250
+
251
+ La monnaie est normalement le compagnon de tous les jours du citoyen. La confiance qu'il a en sa monnaie a des influences extrêmement importantes sur l'activité économique.
252
+
253
+ Une action psychologique visant à rassurer la population a été pratiquée en tous temps. La monnaie stimule la mythification de certains personnages. En France, le cas le plus notable est celui de M. Antoine Pinay, « l'ermite de Saint Chamond ».
254
+
255
+ Ayant réussi le lancement d'un grand emprunt gagé sur l'or à un moment où les finances publiques françaises de la quatrième République étaient au plus bas, il deviendra une sorte d'oracle que tout ministre des finances se devait de consulter à chaque émission d'un nouvel emprunt. On vit ainsi Valéry Giscard d'Estaing, puis Raymond Barre, faire le déplacement à Saint-Chamond pour obtenir la caution de l'oracle.
256
+
257
+ En Allemagne, Herr Schacht fut considéré comme le père d'une sorte de miracle allemand lors qu'il réussit à faire sortir l'Allemagne des suites de la crise de 1929 et son aura réussit à survivre au discrédit du nazisme.
258
+
259
+ Plus récemment le Président de la Fed, l'américain Alan Greenspan, fut aussi largement considéré comme un génie de la finance dont les prévisions, à dessein rarement compréhensibles, étaient guettées avec ferveur par les milieux économiques et boursiers dans les années 1990 et jusqu'en 2007. Considéré désormais comme un des instigateurs de la crise des subprimes, la magie de son verbe a quelque peu faibli.
260
+
261
+ Tous les grands plans lancés actuellement pour faire face à la crise monétaire, bancaire, boursière et économique en cours ont une forte dimension d'action psychologique. La réunion du G20 à Washington en novembre 2008 avait essentiellement pour but de montrer la détermination et l'unité de l'ensemble des grands pays. L'affichage de plans de sauvetage gigantesques et de plans de relance colossaux est aussi largement d'essence psychologique.
262
+
263
+ S'ils n'ont pas permis de supprimer le pessimisme ambiant ni d'altérer le cours de la récession, ils ont tout de même réussi à conjurer une panique bancaire et une ruée désastreuse sur les dépôts.
264
+
265
+ La psychologie du consommateur et de l'épargnant qui le pousse soit à l'euphorie soit à une rétraction très forte est une force économique de première importance. Mais il est très difficile de l'influencer.
266
+
267
+ L'or, valeur psychologique s'il en est, est un bon indice de la confiance. Bien que démonétisé, il est le refuge en cas de peur sur la monnaie. Actuellement, le dollar a perdu environ 95 % de sa valeur en or, traduisant l'effet de l'inflation rampante depuis 1971 et celui d'une certaine fuite devant cette monnaie. Cette dévaluation est d'autant plus remarquable que la production d'or est au plus haut. Alors qu'il n'avait été extrait que 45 360 tonnes de l'origine des temps à 1956, 102 700 tonnes[réf. nécessaire] ont été extraites après 1956. Les monnaies ne se sont pas dévaluées par rapport à un métal toujours rare mais beaucoup plus abondant…
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+
269
+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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1
+ La monnaie est définie par Aristote[1],[2] par trois fonctions : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges. À la période contemporaine, cette définition ancienne persiste mais doit être amendée, entre autres par la suppression de toute référence à des matières précieuses (à partir du IVe siècle en Chine) avec la dématérialisation progressive des supports monétaires, et les aspects légaux de l'usage de la monnaie — et notamment les droits juridiques qui sont attachés au cours légal et au pouvoir libératoire —, qui sont plus apparents. Ces droits sont fixés par l'État et font de la monnaie une institution constitutionnelle et la référence à un territoire marchand sous la forme d'un marché national (lié par une unité monétaire, de compte commun).
2
+
3
+ La monnaie est l'instrument de paiement en vigueur en un lieu et à une époque donnée :
4
+
5
+ La monnaie est censée remplir trois fonctions principales :
6
+
7
+ Une monnaie se caractérise par la confiance qu'ont ses utilisateurs dans la persistance de sa valeur et de sa capacité à servir de moyen d'échange. Elle a donc des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques. En période de troubles, de perte de confiance, une monnaie de nécessité peut apparaître.
8
+
9
+ La monnaie a pris au cours de l'histoire les formes les plus diverses : bœuf, sel, nacre, ambre, métal, papier, coquillages, etc. Après une très longue période où l'or et l'argent (ainsi que divers métaux) en ont été les supports privilégiés, la monnaie est aujourd'hui principalement dématérialisée : les espèces, ou monnaie fiduciaire, ne constituent plus qu'une petite partie de la masse monétaire.
10
+
11
+ Chaque monnaie est définie, sous le nom de devise, pour une zone monétaire. Elle y prend la forme principalement de crédits qui font les dépôts et accessoirement de billets de banque et de pièces de monnaie. Les devises s'échangent entre elles dans le cadre du système monétaire international.
12
+
13
+ En raison de l'importance de la monnaie, les États cherchent très tôt à s'assurer le maximum de pouvoir monétaire. Ils définissent la devise officielle en usage sur leur territoire et font en sorte que cette devise soit symbole et marque de leur puissance. Ils s'arrogent progressivement le monopole de l'émission des billets et des pièces et exercent un contrôle sur la création monétaire des banques via la législation et la politique monétaire des banques centrales.
14
+
15
+ L'origine et l'histoire de la monnaie sont largement développées dans les articles suivants :
16
+
17
+
18
+
19
+ Voir également Proto-monnaie
20
+
21
+ La notion de paléomonnaie[note 1] a été proposée par Jean-Michel Servet[3],[note 2] qui a « inventé (le) terme »[3] vers 1976-1977[3], avant d'en « justifi(er) l'emploi » dans son Essai sur les origines de la monnaie[3] paru en 1979[4]. Il désigne une monnaie primitive. La particule monnaie indique que les paléomonnaies remplissent les fonctions qui sont dévolues à une monnaie au sens élargi. Le préfixe « paléo- » signifie qu'aux yeux de Servet ces monnaies ne sont pas des antécédents des monnaies actuelles mais des formes monétaires simples répondant aux besoins du milieu qui les produit[5]. En cela il rejoint les points de vue de Karl Polanyi ou de Bronislaw Malinowski selon lequel la culture est un tout indivisible dans lequel prend place l'ensemble des institutions[6].
22
+
23
+ Les paléomonnaies ont pour fonction de satisfaire des obligations sociales ou rituelles. Elles servent à régler des naissances, des mariages et des deuils, à déclarer la guerre ou à faire la paix et à compenser des meurtres, des injures, des offenses et des dommages physiques ou moraux. Elles sont amenées à changer de mains selon les circonstances. Certaines obligations rituelles nécessitent la détention de paléomonnaies. Il est alors possible de les acheter ou de les emprunter. Les paléomonnaies consacrent des hiérarchies dans la société. Elles peuvent constituer des moyens de pouvoir. Les formes et les usages sont variés d'une société à l'autre, voire à l'intérieur d'une société.
24
+
25
+ Les formes sont très diverses et variables : coquillages, dents de chien ou de marsouin, plumes collées, pierres polies, coquillages travaillés, etc. Dans tous les cas les paléomonnaies ont un caractère inutile, précieux et rare.
26
+
27
+ Une forme particulière de ces proto-monnaies (monnaie de commodité) est la monnaie de pierre des Îles Yap (Océanie, États fédérés de Micronésie)
28
+
29
+ Jean-Michel Servet estime que les paléomonnaies sont une genèse de la monnaie. Nombre de leurs caractéristiques les rapprochent d'une monnaie. Elles ont un caractère inutile, précieux et rare. Elles sont standardisées et codifiées. Leurs techniques de fabrication sont très sophistiquées. Elles sont fondées sur la confiance.
30
+
31
+ Les paléomonnaies indispensables à l'exécution d'un rite ou à la réalisation d'obligations sociales sont prêtables. Elles peuvent alors être soumises à intérêt.
32
+
33
+ Les trois fonctions des monnaies de nos jours, unité de compte, instrument de paiement et instrument de réserve, se retrouvent dans les paléomonnaies soit seules, soit réunies. Elles codifient et rythment des activités et des biens à la manière d'unités de compte. Étant standardisées elles préfigurent des moyens de paiement. Vu leurs rituels de conservation et le jeu des dettes et des créances elles préfigurent un instrument de réserve.
34
+
35
+ Jean-Michel Servet relève dans les rites et mythes de nombreuses sociétés une correspondance entre excréments et paléomonnaies. Il rejoint en cela les interprétations psychanalytiques de l'argent notamment développées par Sandor Ferenczi[7].
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37
+ Voir dans les paléomonnaies une genèse de la monnaie relève d'une théorie évolutionniste de la monnaie. D'autres chercheurs, et notamment Jacques Mélitz[8] contestent cette vision. Ils estiment que le fait monétaire est le résultat d'une diffusion[9].
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39
+ L'utilisation d'un type d'objet privilégié comme des coquillages servant de référence pour l'établissement des prix et utilisé comme moyen d'échange, et l'utilisation d'une unité de compte par les scribes des civilisations antiques pour établir une comptabilité précise de leur empire, est considéré depuis Adam Smith comme marquant le passage d'une économie de troc à une économie de marché[10]. La plus ancienne monnaie connue — au sens actuel du terme — fut créée par le roi de Lydie, Gygès, qui en, 687 av. J.-C., substitua aux lingots d'or des morceaux d'électrum (alliage naturel d'or et d'argent provenant de filons locaux, notamment de la rivière Pactole) dotés des caractéristiques suivantes : poids invariable, formes identiques, et marqués d'un signe authentifiant leur étalonnage.
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+
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+ Le développement de la monnaie métallique est parallèle au développement de vastes territoires politiquement unifiés et centralisateurs tels l'Empire romain et la Chine Qin. La monnaie permet en effet à distance de gouverner, de payer les soldats et l'administration : cette gouvernance passe nécessairement par le biais d'instruments de crédit ou «  lettre de change » : un document authentifié permet de débloquer une masse de métal précieux en échange d'un service.
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+ Après la chute de l'Empire romain, l'usage de la monnaie connaît une régression dans l'Europe du Haut Moyen Âge avec les restrictions au commerce et la mise en place presque partout de systèmes féodaux laissant peu de place aux libertés économiques.
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+ Au Moyen Âge, toutes les unités monétaires locales sont définies partout en référence à leur poids d'or ou d'argent. En France, les seigneurs qui parfois créent des monnaies locales sont régulièrement rappelés à l'ordre par des ordonnances ou règlements royaux, dont par une ordonnance de 1315[11]. Le monde musulman, s'inspirant du monnayage parthe (IIIe siècle), met en place un système monétaire trimétallique.
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+ Avec le développement du commerce international, la banque, au sens moderne, fait son apparition en Europe. Venise, républicaine et indépendante, devient la plateforme monétaire du monde. Son succès repose principalement sur l'arbitrage entre les cours respectifs de l'or et de l'argent entre Orient et Occident. Elle assèche l'argent existant en Europe provoquant de nombreuses difficultés monétaires et, par ricochet, favorisant les manipulations monétaires. En contrepartie les rois de France, par exemple, usent de tous les artifices pour fausser en leur faveur le rapport entre valeur nominale des monnaies et teneur en métal. L'histoire monétaire devient celle de la production relative de l'or et de l'argent et des conséquences de la variation des taux d'échange entre ces deux métaux. Ils varieront dans des proportions de 1 à 7 et 1 à 12 entre le XIVe siècle et la fin du XIXe siècle.
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+
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+ La Première Guerre mondiale marque la fin des monnaies indexées sur les métaux précieux : les états européens continentaux sont dans l'incapacité de rembourser leurs dettes en or. Après la Seconde Guerre mondiale, la plupart des monnaies sont indexées sur le dollar, qui seul reste théoriquement convertible en or[12]. La guerre du Viêt Nam mettra fin à l'étalon-or. En 1976 avec les accords de Kingston le cours des devises devient flottant. C'est l'explosion du système monétaire international qui se traduit par la fin des parités fixes en Asie une quinzaine d'années plus tard.
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+ Par le passé, les historiens de l'anthropologie économique considéraient que la monnaie avait quatre fonctions principales (moyen d'échange — notion la plus familière —, unité de compte, réserve de valeur et norme de paiement différé). Les manuels d'économie modernes ne distinguent plus que trois fonctions, celle de norme de paiement différé (impôts, amendes) étant englobée dans les autres[13].
51
+
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+ Il y a eu de nombreux débats historiques sur la distinction entre ces différentes fonctions, d'autant plus que la monnaie, actif généralement accepté comme moyen de paiement, est dominée par des actifs plus rentables (tels les Bons du Trésor) aussi le terme « capital financier » est plus général pour désigner les liquidités et la fusion de l'ensemble des fonctions de la monnaie[14].
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+
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+ Selon une conception élargie de la monnaie (conception substantive de Karl Polanyi), il suffit qu'un objet réponde à une de ces fonctions pour qu'il puisse être qualifié d'« objet monétaire »[15].
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+ En l'absence de monnaie, les échanges commerciaux et relations professionnelles ne peuvent se réaliser que sous forme de troc d'un bien ou d'un service contre un autre. Pour que deux agents A et B échangent des biens X et Y, il faut que celui qui possède X préfère Y et que celui qui possède Y préfère X. C'est ce qu'on appelle la condition de « double coïncidence des désirs ». Cette condition limite le nombre de situations où le troc est immédiatement possible pour ces échanges et relations.
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+
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+ La monnaie permet de s'affranchir des limitations du troc en constituant une valeur échangeable contre biens et services dans la mesure où les autres acteurs de l'économie l'acceptent aussi. La monnaie a pour valeur la convention collective de l'utiliser pour tous les échanges qui nécessiteraient sinon du troc ou une autre comptabilité pour des échanges différés dans le temps.
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+ Un échange d'un bien contre un autre utilise alors la monnaie comme un intermédiaire qui dissocie deux opérations distinctes : d'abord la vente du bien possédé contre de la monnaie, et ensuite l'achat du bien désiré. La fonction de moyen de paiement, quelquefois présentée comme une quatrième fonction de la monnaie est de servir d'intermédiaire commun comme moyen d'échange immédiat. En facilitant les échanges par rapport au troc, la monnaie est un outil essentiel du commerce libre[réf. souhaitée].
61
+
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+ La monnaie facilite aussi le paiement de rémunérations de travailleurs libres qui autrement ne peut se faire qu'au pair ou plus généralement par compensation. Ces dernières méthodes sont lourdes, potentiellement arbitraires et sujettes à contentieux.
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+ La monnaie facilite l'emploi salarié, la division du travail et l'établissement des contrats. Elle donne une expression commode aux obligations privées nées de toutes les sortes de contrat, ou publiques (amendes, taxes, impôts) dès lors que la puissance publique lui donne un pouvoir libératoire.
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+ C'est une institution fondamentale pour l'économie des sociétés modernes fondées sur la liberté du travail, des productions, de la consommation et de l'épargne.
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+ Par réserve de valeur ou d'épargne, on entend la capacité que possède un instrument financier ou réel de transférer du pouvoir d'achat dans le temps. Ainsi, un bien immobilier constitue une réserve de valeur puisqu'il peut être acheté aujourd'hui et revendu dans le futur en procurant un pouvoir d'achat à son détenteur. On appelle cela un actif réel par opposition à la notion d'actifs financiers ou de titres, dont les actions et les obligations font partie.
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+
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+ La capacité de la monnaie est pratiquement garantie à court terme : il est rare qu'elle soit amputée fortement de sa valeur du jour au lendemain, même si cela s'est déjà produit. À plus long terme le pouvoir d'achat de l'unité monétaire est réduit par l'inflation. Pour échapper à ce phénomène, les épargnants cherchent à placer leur épargne plutôt qu'à la conserver sous forme de monnaie, sauf en cas de panique.
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+ La thésaurisation de la monnaie est le placement le plus liquide. La propension collective à conserver plus ou moins « liquide » son épargne conditionne tous les marchés financiers et est suivie avec attention par les autorités monétaires. Lorsque les agents économiques accroissent leurs encaisses, c'est qu'ils se détournent des placements et la conséquence la plus fréquente est une restriction du crédit. Les paniques financières se manifestent par des ruées vers les espèces (monnaie de banque centrale) qui déstabilisent gravement le système bancaire.
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+ La monnaie est une unité de compte, un moyen standardisé d'expression de la valeur des flux et des stocks. On parle de calcul économique quand cette évaluation est faite a priori et de comptabilité quand elle est faite a posteriori. Il existe des unités de compte qui ne sont pas de la monnaie.
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+ Une monnaie fiduciaire (du latin fides, la confiance) est une monnaie (ou plus généralement un instrument financier) dont les supports sont dépourvus de valeur intrinsèque et qui ne peuvent être convertis en or. Ce n'est plus la valeur des métaux précieux qui servent de gage à la monnaie mais la confiance du public. Cette confiance peut porter sur l'émetteur et lorsque l'émetteur est une banque centrale publique, la confiance se porte sur la société tout entière. L'expression de monnaie fiduciaire a été utilisée pour caractériser les monnaies de billon d'alliage métallique qui n'avaient pas de valeur intrinsèque. Mais lorsque les unités monétaires ont perdu leur définition en or — soit leur convertibilité — (le franc français en 1936, le dollar américain en 1976), c'est toute la monnaie émise par une banque centrale qui est devenue fiduciaire. Aussi, c'est le corps - d'où l'expression de monnaie corporelle - qui caractérise les billets et les pièces et non la confiance puisque, de nos jours, toutes les monnaies reposent sur la confiance.
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+
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+ La monnaie scripturale, littéralement écrite, est constituée des dépôts bancaires sur les comptes courants dans les banques commerciales. Ces écritures longtemps tenues dans des registres sont maintenant gérées par informatique[16]. Ils forment l'essentiel de la masse monétaire, très loin devant les billets et les pièces.
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+ Avec le développement des outils informatiques on assiste à une numérisation de la monnaie. Alors que la carte de paiement a déplacé la banque sur le lieu de transaction, la monnaie électronique entraîne la suppression de l'organisme de contrôle lors de l'échange. Aussi le droit limite fortement l'usage de la monnaie électronique à cause des risques de fraude qu'elle pose.
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+ La masse monétaire est une mesure de la quantité de monnaie en circulation. À l'origine la masse monétaire correspondait aux réserves d'or disponibles dans le coffre de la banque centrale. Mais l'abandon de l'étalon or et le développement de la monnaie scripturale nécessitent une nouvelle mesure. De fait il existe plusieurs masses monétaires selon les types de compte qui sont comptabilisés. En effet si un compte courant créditeur représente une dette d'une banque vis-à-vis d'une personne (la banque est engagée par la loi à fournir au détenteur du compte la somme créditée en billets de banque), il existe d'autres types de compte bancaire comme le livret A et plus généralement d'autres types de dette. Ainsi on distingue les masses monétaires :
83
+
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+ La création monétaire est le processus par lequel la masse monétaire d'un pays ou d'une région (comme la zone euro) est augmentée. Dans le système des réserves fractionnaires (réserves obligatoires déposées auprès des banques centrales) la création monétaire résultait essentiellement de l'effet multiplicateur du crédit, i.e. de la création de dette. Les banques centrales créent de la monnaie en achetant des actifs financiers comme des bons du trésor ou en prêtant de l'argent aux banques commerciales en échange d'une reconnaissance de dette. Les banques commerciales peuvent pour leur part créer aussi de l'argent en prêtant à des particuliers ou à des entreprises. Les réserves obligatoires exigées par les banques centrales étant devenues symboliques ou nulles pour ne pas nuire à la liquidité bancaire, la quantité de monnaie qui peut être créée par les banques commerciales est désormais limitée essentiellement par des règles prudentielles de solvabilité et liquidité fixés dans des traités internationaux comme Bâle III[17].
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+ Imaginons que :
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+ Il y a demande de crédit :
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+ Il y a toujours une demande de crédit :
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+ Ainsi de suite pour arriver à ce que les réserves excédentaires soient de 0, puisque le total des fuites sera de 100.
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+
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+ Dans cet exemple, au total, à partir de 100 de monnaie centrale dont 71,4 se retrouveront en monnaie fiduciaire et 28,6 en réserves obligatoires des banques auprès de la banque centrale, les banques auront créé 357 et le retour des dépôts dans le système bancaire sera de 285,6.
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+ La création de monnaie permanente peut pallier, dans certains cas, l'incapacité de la monnaie d'endettement à atteindre le niveau souhaitable du PIB[18].
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+ La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix. Elle tâche également d'atteindre les autres objectifs de la politique économique, qualifiés de triangle keynésien : la croissance, le plein emploi, l'équilibre extérieur. Depuis le début de la crise économique de 2008, les Banques centrales ont de plus en plus recours à des politiques dites non conventionnelles dont l'assouplissement quantitatif (en anglais Quantitative easing).
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+
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+ La politique monétaire se distingue de la politique budgétaire. Ces deux politiques interagissent et forment ensemble le policy-mix.
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+ Le marché monétaire désigne le marché informel où les institutions financières – Trésors nationaux, banques centrales, banques commerciales, gestionnaires de fonds, assureurs, etc. – et les grandes entreprises (marché des billets de trésorerie), placent leurs avoirs ou empruntent à court terme (moins d'un ou deux ans). De plus avec l'adoption des changes flottants, les devises sont devenues des commodités comme les autres, un bien qui s'achète et se vend. Le marché monétaire est un élément essentiel au fonctionnement des marchés financiers.
103
+
104
+ La monnaie a eu une profonde influence sur l'évolution du droit et réciproquement. L'émission de monnaie de crédit est strictement encadrée par le droit bancaire et des institutions ��tatiques de contrôle.
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+
106
+ En l'absence de monnaie, la sanction publique ne peut prendre que des formes physiques : confiscation de bien ; travail forcé. Elle est relativement difficile à étager. La monnaie permet de simplifier le système des amendes et de proposer des sanctions nuancées qui peuvent pour les délits sans trop d'importance ne pas entraver la vie courante des contrevenants.
107
+
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+ Dans le domaine civil l'absence de monnaie impose la compensation, c'est-à-dire la recherche d'une indemnisation en nature systématique et souvent très difficile à mettre en œuvre de façon juste et simple. L'indemnisation pécuniaire a été un grand progrès.
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+ Les pouvoirs publics sont seuls capables de donner un pouvoir libératoire à une monnaie, c'est-à-dire une capacité d'éteindre toute dette y compris les dettes fiscales et les dettes pénales ou civiles, en tout lieu et à tout moment dans la zone où un moyen de paiement a cours légal. Toutes les formes monétaires n'ont pas nécessairement cours légal. Généralement n'en sont dotés que seuls les billets émis par une Banque centrale et les pièces de monnaie. Le chèque n'a généralement pas cours légal. Il peut être refusé par les commerçants.
111
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112
+ Pourtant, inversement, il n'est pas possible d'effectuer tous les paiements avec une forme monétaire ayant cours légal. Par exemple en France, alors que l'article R642-3 du Code pénal prévoit que « le fait de refuser de recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal est puni de l'amende prévue pour les contraventions de deuxième classe »[19], la Cour de Cassation s'appuie sur l'article L112-5 du Code monétaire et financier qui dispose qu'« en cas de paiement en billets et pièces, il appartient au débiteur de faire l'appoint »[20].
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114
+ Les théories économiques cherchent à établir des liens entre les grandeurs comme les prix, la croissance, le chômage, l'inflation, les taux d'intérêt, les salaires...
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+ La pensée économique sur la monnaie est multiple.
116
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117
+ La théorie quantitative de la monnaie résulte du constat que les prix sont influencés par la quantité de monnaie en circulation. Cette théorie a été développée par différents auteurs dans différents pays. Son précurseur est Martin d'Azpilcueta, illustre Dominicain de l'École de Salamanque, et nous pouvons citer aussi Nicolas Copernic au XVIe siècle[21]. Jean Bodin est le premier à la formuler[22], David Ricardo développe ses travaux, et c'est Irving Fisher qui formule en 1911 l'équation de la théorie quantitative de la monnaie (MV=PT) en. Elle a été reformulée par les théories monétaristes au cours des années 1970, dans une version restrictive, pour attaquer les théories keynésiennes.
118
+
119
+ Pour John Keynes la monnaie n'est pas neutre, mais au contraire joue un rôle actif dans le fonctionnement de l'économie. Dans son livre Tract on Monetary Reform de 1923, il souligne que l'inflation peut conduire à la révolution, qu'une réforme monétaire est nécessaire pour reconstruire l'Europe et qu'il vaut mieux dévaluer que recourir à la déflation. Récemment, certains modèles nouveaux Keynésiens ont montré que la monnaie a un rôle à court terme sur les dynamiques économiques en fonction du niveau d'aversion au risque des ménages[23].
120
+
121
+ Le monétarisme est un courant de pensée économique pour lequel l'action de l'État en matière monétaire est inutile voire nuisible. La réflexion sur ce thème est ancienne (cf. les écrits de Jean Bodin, David Hume, ou plus récemment Irving Fisher). Mais le rénovateur de ce courant est sans conteste l'économiste Milton Friedman (chef de file de l'École de Chicago), qui a contribué à réhabiliter et à relancer la théorie quantitative de la monnaie contre le paradigme dominant de l'époque, le keynésianisme. Ainsi la politique monétaire est réapparue sur le devant de la scène pour figurer depuis quelques années parmi les instruments essentiels de la politique économique.
122
+
123
+ Le Chartalisme est une théorie monétaire. Selon cette théorie, la monnaie est une émanation de l'état. L'état crée de la monnaie en payant les personnes à son service comme les soldats et en exigeant que les dettes fiscales de ses sujets soient soldées par une certaine somme de monnaie. Les sujets sur le territoire contrôlé par l'état sont obligés de travailler ou d'échanger avec les personnes qui possèdent de la monnaie afin de payer les taxes réclamées par l'état. La valeur de la monnaie découle selon cette théorie directement des taxes qu'elle permet de solder. La monnaie représente donc une fraction du pouvoir de l'état.
124
+
125
+ La quantité de monnaie est conservée lors d'un échange économique (voir aussi Atomicité (économie)). La conservation de la monnaie lors des échanges économiques implique que la monnaie tend à se répartir entre les agents économiques suivant une distribution exponentielle indépendamment de la nature des échanges. En l'absence de dette, cette distribution ne dépend que de la quantité de monnaie moyenne par agent et en présence de dette (monnaie négative) elle dépend aussi du niveau de dette autorisée[24].
126
+
127
+ La question est : quelles sont les règles à appliquer à l'émission des billets de banque ? La querelle se produit en Angleterre, d'abord en 1810 quand la banque d'Angleterre suspend la convertibilité en métal de ses billets, puis dans les années 1840 à la suite d'une crise bancaire qui a vu la faillite de plusieurs banques, puis encore, aux États-Unis, dans les années 1870 à propos des greenbacks (Demand Note et United States Note).
128
+
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+ Le currency principle dispose que les billets remplacent les monnaies métalliques 1 pour 1. Tout billet émis peut donc être converti sans aucune difficulté ce qui assiéra la confiance et permettra de bénéficier des avantages du billet sans les risques d'insolvabilité des banques que l'on constate.
130
+
131
+ Le banking principle considère que l'émission des billets doit être ajustée au besoin de l'économie qui, si elle est contrainte par le faible accroissement des ressources en métal, ne sera pas optimale. Selon cette doctrine, le fait que le public a toujours la faculté d'exiger le remboursement en or des billets suffit à en garantir la valeur, pourvu toutefois que les actifs de la banque, non seulement en or, mais aussi sous n'importe quelle autre forme (doctrine des effets réels) restent suffisants.
132
+
133
+ La loi de 1844, le Banking Act, tranche la querelle au profit du currency principle, du moins en théorie puisqu'en pratique à chaque crise des mesures d'exceptions seront adoptées.
134
+
135
+ La démonétisation de l'or et de l'argent a rendu cette querelle très inactuelle, elle subsiste néanmoins sous la forme de la question de la garantie des dépôts et du niveau de réserve (en monnaie banque centrale) qu'on exige des banques.
136
+
137
+ L'argent métal est démonétisé aux États-Unis en 1873, dans le cadre d'un mouvement international qui verra la fin du bimétallisme au profit de l'étalon-or. La question agite fortement la vie politique américaine au point qu'un « parti de l'argent » est constitué qui aura un rôle dans toutes les élections présidentielles et législatives de la fin du XIXe siècle appuyé par les états producteurs de ce métal.
138
+
139
+ La querelle durera jusque dans les années trente où Roosevelt remonétise partiellement l'argent, provoquant une raréfaction en Asie qui mettra en difficulté le régime chinois de Tchang Kai Check et favorisera involontairement la révolution communiste[25].
140
+
141
+ Milton Friedman[26] donnera raison rétrospectivement aux partisans du bimétallisme en montrant que la raréfaction de monnaie due à la disparition de l'argent monétaire explique pour une partie importante la récession qui a suivi.
142
+
143
+ Les questions monétaires ont toujours agité les États-Unis. Après l'épisode d'hyperinflation des billets du Congrès on ressent le besoin d'une émission monétaire un peu mieux contrôlée. Une banque des États-Unis est créée en 1791 par Alexander Hamilton, dont la charte, temporaire, dure 20 ans[27]. Elle ouvrit huit succursales, servit de dépôt pour les fonds de l'État, assura les transferts d'un bout à l'autre des États-Unis et joua le rôle de payeur général des dépenses publiques. Elle émit des billets convertibles en or ou en argent. Ces billets ne perdirent pas de leur valeur et « connurent l'estime générale »[25].
144
+
145
+ La Constitution américaine définit strictement la monnaie et donne au Congrès (Sénat et Chambre des représentants réunis) la responsabilité des questions monétaires. Une grande querelle politique s'installa lorsqu'il s'agit de renouveler ou non la franchise de la banque. Menée par Thomas Jefferson, l'opposition au renouvellement gagna. Une seconde Banque des États-Unis vit le jour peu de temps après. Cette fois là c'est le Président Andrew Jackson qui l'étouffa.
146
+
147
+ L'idée d'une banque centrale s'effaça pour longtemps (80 ans).
148
+
149
+ L'avis de Jefferson était sans nuance : « J'ai toujours été l'ennemi des banques : non de celles qui acceptent des dépôts mais bien de celles qui vous refilent leurs billets de papier, écartant ainsi les honnêtes espèces de la circulation. Mon zèle contre ces institutions était tel qu'à l'ouverture de la Banque des États-Unis je m'amusais comme un fou des contorsions de ces bateleurs de banquiers cherchant à arracher au public la matière de leur jongleries financières et de leurs gains stériles. »[28]
150
+
151
+ Les banques se développeront à un rythme très rapide, surtout dans la seconde partie du XIXe siècle. Par exemple la Wells Fargo ouvrit 3 500 succursales entre 1871 et 1900. Les Westerns rendent compte de cette frénésie bancaire en montrant que dans tout village qui se crée se monte aussitôt un relais de diligence, un saloon et… une banque. Il est vrai que les colons qui accédaient à un lopin de terre n'avaient pas de ressources. La banque les leur fournissait, avec la terre comme garantie et les résultats d'exploitation comme source de remboursement. Il fallut attendre la crise de 1907 qui vit de nombreuses faillites de banques pour que l'idée d'une banque centrale assurant la fonction de « prêteur de dernier ressort » prît corps à nouveau[29].
152
+
153
+ Mais les préventions étaient telles qu'on lui donna un nom neutre (Système Fédéral de Réserve, dit familièrement FED) et on créa dans plusieurs régions (states) un établissement similaire avec de larges pouvoirs. Ce n'est que bien après le déclenchement de la crise de 1929 et la faillite de plus de 9000 banques que la FED obtint de Roosevelt, en 1935, tous les pouvoirs d'une véritable banque centrale (1929 : 659 faillites de banque, 1930 : 1352, 1931 : 2294 ; fin 1933, près de la moitié des banques avaient disparu car 4004 banques firent faillite cette année-là). Mais ce n'est pas à la FED que l'on doit l'arrêt des faillites bancaires mais à la Société Fédérale D'assurances des dépôts, « Federal Deposit Insurance Corporation » (FDIC), qui offrit une garantie d'État aux déposants. En 1934, 62 banques cessèrent leur paiement. La crise bancaire était terminée.
154
+
155
+ Note : Cette situation se répéta en 2008 où après la crise de confiance suivant la chute des bourses et la faillite de Lehman Brothers, ce sont les États qui déclarèrent garantir les déposants, et non les banques centrales.
156
+
157
+ Le projet, historiquement entièrement nouveau, de créer une zone monétaire unifiée plurinationale en Europe a été une source de tensions politiques extrêmement fortes. Celles-ci ont suscité de très vives dissensions au sein des partis de gouvernement dans tous les pays concernés.
158
+
159
+ Les souverainistes expliquèrent que la monnaie était un attribut fondamental de la nation qui ne pouvait être transféré et que l'abandon de la souveraineté monétaire signifiait l'abandon de la souveraineté tout court.
160
+
161
+ L'extrême gauche fit campagne pour dénoncer le projet d'euro comme une concession au « néolibéralisme » et privait l'État de toute politique monétaire rejoignant curieusement les affirmations d'une de leurs bêtes noires, Milton Friedman, qui répondit dans le no 53 de Géopolitique au printemps 96 à la question « Croyez-vous à la possibilité d'une monnaie unique en Europe » par ces mots : « Pas de mon vivant en tout cas. Pas plus en 97 qu'en 99 ou en 2002 ! ».
162
+
163
+ Les désordres monétaires en cours auraient plutôt conforté le désir de rejoindre une zone monétaire large comme celle l'Euro que celui d'en quitter la protection. Les difficultés extrêmes que connaît l'Islande portent des pays comme la Hongrie ou certains pays baltes à réfléchir, eux qui ont dû pousser leurs taux d'intérêt très haut, au détriment de leur économie, pour éviter le naufrage de leur monnaie. Éviter le retour de situations de ce genre pèserait nécessairement sur le débat pour l'adoption de l'Euro par la Hongrie. La situation est la même notamment au Danemark et en Pologne.
164
+
165
+ Toutefois, certains économistes pourtant partisans de l'Euro comme Thomas Piketty critiquent sa gestion par la BCE et préconisent que celle-ci prête aux États à des taux d'intérêt nuls ou faibles afin qu'ils puissent rembourser les intérêts de la dette[30].
166
+
167
+ Une crise est spécifiquement monétaire lorsque l'épargne conservée en monnaie perd tout ou partie de sa valeur, soit à la suite de la disparition des dépôts ou des titres de placements monétaires, soit parce que la valeur nominale de l'unité monétaire perd massivement de son pouvoir d'achat.
168
+
169
+ Lorsque la monnaie était métallique, ce genre de crise était possible en cas d'afflux massif de métal précieux sans contrepartie économique, notamment à la suite d'une expédition militaire particulièrement réussie (cas de l'Espagne à la suite de la conquête de l'Amérique) ou, plus rarement, à la suite d'un boom minier. Inversement il pouvait se produire une raréfaction du métal pour la raison symétrique (paiement d'un énorme tribut, pillage) ou à la suite d'une crise de confiance induisant une thésaurisation de précaution massive.
170
+
171
+ Aujourd'hui les crises ne sont plus physiques. Cependant l'utilisation excessive de la planche à billets, par un ou plusieurs États, et l'augmentation correspondante de la masse monétaire en circulation, peuvent aboutir à un résultat similaire. Quoi qu'il en soit, les crises prennent essentiellement la forme d'une perte massive de confiance.
172
+
173
+ On en distingue plusieurs types :
174
+
175
+ Les déposants se ruent à leur banque pour retirer leurs dépôts, récupérer physiquement leur monnaie sous une forme sûre (selon le cas, monnaie métallique ou monnaie légale). Si la banque fonctionnait selon le currency principle (cf. supra), rien ne se passerait. Mais si la banque fonctionne selon le banking principle, comme c'est le cas de nos jours, elle a prêté à d'autres l'argent mis en dépôt chez elle (obtenant en échange des biens dont la valeur est supérieure, mais moins disponibles) et elle est incapable de rembourser à vue : c'est la faillite assurée, sauf intervention d'un sauveteur.
176
+
177
+ Dans une situation normale, de par les revenus qu'ils procurent, les prêts consentis par la banque (avec les dépôts qu'il s'agit de rembourser) ont une valeur supérieure à ces dépôts. Ils peuvent attirer un acheteur de la banque (qui est sauvée en échange de son indépendance) : une autre banque plus grosse, un assureur, voire un État (nationalisation). Ils peuvent aussi servir de garantie à un prêt (même type d'intervenants, plus la banque centrale dont les ressources sont sans limite puisqu'elle dispose de la planche à billets, les billets émis à cette occasion pouvant être détruits dès le prêt remboursé).
178
+
179
+ Si une opération de sauvetage n'a pas lieu (par exemple, le portefeuille de prêts n'est pas, ou ne semble pas, de valeur suffisante pour attirer un acheteur ou un prêteur), la banque fait faillite. Comme selon toute probabilité la banque a elle-même des dettes chez d'autres banques, celles-ci sont fragilisées et peuvent à leur tour devenir victimes d'une panique, éventuellement avec un effet boule de neige capable de dévaster entièrement le système bancaire d'un pays en quelques mois. C'est une des composantes du « risque systémique ». Une telle éventualité est trop grave pour être prise à la légère par les États.
180
+
181
+ La panique est consubstantielle à l'application du banking principle, c'est-à-dire à la possibilité de convertir les dépôts (à court terme et disponibles immédiatement, mais ne rapportant rien et suscitant des frais de stockage) en valeurs mobilières (source de revenu mais risquée et bloquée pour un temps plus ou moins long). Il s'en produit encore de nos jours (exemple de la banque Northern Rock au Royaume-Uni). Mais avec le temps, les exigences en termes de réserve ont baissé, ce qui rend à la fois plus probables et plus graves les phénomènes de panique.
182
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183
+ La réduction des exigences concernant les réserves en fonds propres fait système avec la garantie des dépôts par les États (au moins pour un montant maximum connu à l'avance) : cette garantie réduit les risques de panique (si l'éventuelle faillite de la banque n'a pas d'effet sur les avoirs des déposants, il n'est pas nécessaire de courir retirer ses fonds), et inversement, elle rend possible une réduction des fonds propres (puisque la panique n'a pas de raison de se produire, il n'est pas nécessaire de prévoir les moyens d'y faire face).
184
+
185
+ L'hyperinflation est une situation où les prix montent à très grande vitesse et la spirale s'achève quand la monnaie ne vaut plus rien. En fin de scénario, les billets peuvent atteindre des montants vertigineux se comptant en dizaines ou centaines de milliards.
186
+
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+ Au XVIIIe siècle, les assignats en France au début de la Révolution, et les billets de la Convention aux États-Unis pendant la révolution furent des hyperinflations. Au XXe siècle, on connut l'hyperinflation autrichienne suivie de l'hyperinflation de la République de Weimar en 1922-1923 dont les effets néfastes restent ancrés dans la mémoire collective allemande. Au XXIe siècle, on connut l'hyperinflation au Zimbabwe jusqu'à mi-2009.
188
+
189
+ L'exemple le plus récent est l'explosion du système de caisse d'émission monétaire (currency board) argentin au début des années 2000. Le système assurait une parité entre le Peso et le Dollar. Il avait permis de restaurer la convertibilité de la monnaie, la stabilisation des prix, l'investissement étranger et une forte croissance initiale. Mais la forte remontée du dollar provoqua la crise des pays émergents (voir crise asiatique) et mit à mal les monnaies les plus fragiles.
190
+
191
+ Le Réal brésilien fut dévalué fortement fin 1999, alors qu'il s'agissait du pays ayant les plus importantes relations économiques avec l'Argentine. Le pays était engagé dans une déflation douloureuse, et confronté à un assèchement des liquidités. Certaines provinces argentines produisirent des monnaies de substitution (comme l'argentino) en même temps que les dollars fuirent le pays ou, surtout, n'y entrèrent plus.
192
+
193
+ Les comptes des argentins furent bloqués dans un « corralito », puis autoritairement dévalués. Les comptes en dollars furent convertis de force en comptes en pesos, avec une forte décote. Les épargnants perdent une part très importante de leurs avoirs, de même que les investisseurs étrangers.
194
+
195
+ Les CDO sont des dettes en général immobilières du marché américain qui ont été rassemblées puis transformées en titres, découpées en mini blocs notés par les agences de notation et vendus aux enchères sur le marché de gré à gré des produits quasi liquides. Elles ont été intégrées en masse dans les placements monétaires « dynamiques » par des intermédiaires financiers qui ont ainsi dopé un temps le rendement de la trésorerie de particuliers comme d'entreprises. En juillet 2007, ces titres se sont révélés invendables et ont perdu l'essentiel de leur valeur provoquant des pertes directes et massives de trésorerie et bloquant le marché interbancaire.
196
+
197
+ La panique bancaire américaine de 1907 offre également un exemple de rupture majeure du marché interbancaire.
198
+
199
+ Quelle qu'en soit la forme, les crises monétaires sont les plus graves, car elles provoquent un collapsus général et immédiat de pans entiers de l'économie.
200
+
201
+ En Argentine, la perte de l'épargne monétaire entraîna une récession catastrophique avec un recul du PIB de 46,1 % en 2002 et une très forte montée de la pauvreté.
202
+
203
+ Au Zimbabwe, il n'y avait pratiquement plus d'économie. Le journal Le Monde du 4 décembre 2008 indique : « L'inflation atteint officiellement 231 millions pour cent. L'eau vient d'être coupée à Harare. Une épidémie de choléra touche 9 provinces sur 10 ». 11071 cas de choléra ont coûté la vie à 425 personnes. Des groupes de soldats se sont attaqués à des changeurs ». L'armée, non payée, commence à piller les magasins. De tels évènements démontrent à quel point la monnaie est symptomatique d'un régime et démontrent les dégâts éventuellement mortels de l'absence de monnaie saine.
204
+
205
+ En Autriche et en Allemagne, le traumatisme de la première moitié du XXe siècle fut tel que la BUBA, la banque centrale allemande, eut toujours par la suite une politique extrêmement conservatrice, fuyant tout risque d'inflation au point de faire échouer les accords de Bretton Woods en 1971, pour éviter les conséquences d'une arrivée inflationniste de dollars, et finalement imposa cet état d'esprit lors de la création de la Banque Centrale Européenne (BCE), dont la mission essentielle est de lutter contre l'inflation.
206
+
207
+ L'un des désagréments de la crise économique mondiale débutée en 2007 est qu'elle est très largement monétaire, donc sévère.
208
+
209
+ La fonction d'échange que permet les monnaies est, selon l'Organisation des Nations unies, le seul garant de la paix dans le monde car elle canalise la violence[31]. Mais la fin de la monnaie fiduciaire conventionnelle, que l'on entend par pièces ou billets, pourrait être la cause de nouveaux conflits sociaux sans précédents[32]. Un retour à la valeur refuge des monnaies métalliques telles que l'or et de l'argent apparait dans ce cadre inéluctable.
210
+
211
+ Les numismates collectionnent et étudient les formes circulantes de la monnaie (pièces et billets). La recherche numismatique a permis de comprendre l'émergence des monnaies, leur diffusion, leur technique de production, leur manipulation. Même si l'aspect artistique et le goût de la collection priment, il ne faut pas négliger la contribution de la numismatique à l'histoire économique. L'investissement en pièces d'or est aussi un acte de précaution contre la dévaluation des monnaies et le risque de défaillance bancaire généralisée.
212
+
213
+ L'étude de la monnaie permet aux historiens et aux archéologues de dater des sites, d'identifier la succession des régimes, et de caractériser les flux économiques du passé, tout en clarifiant les sphères d'influence.
214
+
215
+ Maurice Allais, prix Nobel d'économie affirme que « Dans son essence, la création monétaire ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique, je n'hésite pas à le dire pour bien faire comprendre ce qui est réellement en cause, à la création de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement condamnée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents »[33], or celle-ci est pratiquée couramment par les banques commerciales.
216
+
217
+ Le faux-monnayage a commencé dès la création de la monnaie. La première fraude connue à ce jour, repérée en Lydie, fut pratiquement contemporaine de la création de la monnaie métallique.
218
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219
+ Il a longtemps été sanctionné par la peine capitale. Partout, encore de nos jours, la sanction du faux monnayage reste très élevée dans l'échelle des peines, proche de celle encourue pour un meurtre. Certains billets qui portèrent un temps la promesse d'un remboursement finirent par n'afficher que les sanctions encourues en cas de faux monnayage.
220
+
221
+ Le développement des techniques de numérisation et d'impression couleur ont créé un risque nouveau qui a obligé les banques centrales à mettre en œuvre des techniques de plus en plus complexes pour contrer les tentations offertes par la facilité de la photocopie des billets. Le passage à l'Euro a permis en Europe de supprimer des coupures qui étaient devenues trop faciles à imiter. La généralisation chez les commerçants de dispositifs permettant de détecter les faux billets traduit la montée du faux monnayage.
222
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223
+ Certaines théories militaires ont laissé penser qu'en s'attaquant à la monnaie d'un pays on pouvait durablement porter atteinte à ses fondements. On a prêté cette intention aux Nazis puis à l'Union soviétique vis-à-vis du dollar. Cette fantaisie a nourri une abondante littérature mais l'histoire ne rend pas compte de tentatives qui aient eu ne serait-ce que le début d'un effet. En revanche, on cite abondamment les propos de Keynes ou de Lénine expliquant que le meilleur moyen de créer les conditions d'une révolution ��tait de pervertir la monnaie.
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227
+ Cependant, sans condamner la monnaie elle-même, le christianisme condamne la richesse qui deviendrait sa propre fin, et valorise la pauvreté. On le voit dans certains passage de la Bible comme lorsque Jésus dit à ses fidèles « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Mammon étant l'incarnation du péché d'avarice, ou plus généralement de l'argent), ou encore avec cette célèbre métaphore : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche de rejoindre le royaume des cieux. »
228
+
229
+ Plus précisément, la Bible condamne l'« usure » (Exode 22:25, Lévitique 25:36-37, Deutéronome 23:19, Ézéchiel 18:13…), c'est-à-dire le prêt d'argent avec un taux d'intérêt. Cet aspect de la condamnation morale de l'argent a eu des conséquences : le rôle de prêteur a été dévolu aux Juifs, qui étaient donc avec les Lombards les seuls qui servaient de banquiers.
230
+ Concernant le judaïsme, on notera que cette religion ne rejoint pas le catholicisme dans sa conception morale de l'argent. Les juifs, au contraire, voient en la richesse la marque d'une élection divine, et lui reconnaissent certaines qualités ; en effet, l'argent permettrait de faire des offrandes au Temple, d'accomplir son devoir envers les pauvres, et de dégager du temps (puisque le riche n'a pas besoin de travailler) pour l'étude de la Loi.
231
+
232
+ S'agissant de l'islam, on peut avant tout noter la description que le Coran fait d'Abraham, un homme « lourd en or, en argent et en troupeau. » Il est donc riche et bon, ce qui reviendrait à un oxymore pour les chrétiens. De plus, la religion musulmane valorise le commerce (« Un dinhar gagné par le commerce vaut mieux que dix dinhars gagnés autrement ») et condamne l'« usure ». Ainsi on voit dans les banques modernes l'apparition de « l'islamic banking » qui découle de ce principe, parmi d'autres.
233
+
234
+ Le souci de l'avenir de la planète et les préoccupations écologiques ont développé une critique de la croissance et de ses moyens. La monnaie créée par le crédit, instrument de la croissance, a été ainsi mise au banc des accusés. Pour rembourser un prêt à intérêt il faut nécessairement de la croissance sinon l'intérêt entraînerait une capture progressive de tout le capital. Comme la monnaie est aujourd'hui presque entièrement créée par le mécanisme du crédit, il faut revenir sur la pratique de la monnaie de crédit souvent présentée comme une « monnaie dette » dans ces textes ou vidéos contestataires.
235
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236
+ Ces derniers pointent également du doigt l'importance jugée excessive du pouvoir de la monnaie au sein de la société, qui a pour conséquence l'existence d'idées, mesures politiques ou comportements n'ayant aucun bienfait pour la société si on met de côté leur rentabilité économique, et qui à l'inverse, compromet -voire empêche- l'existence de ces dernières si elles sont peu rentables, même quand il s'agit de leur seul et unique inconvénient.
237
+
238
+ Plusieurs courants de pensées (écologiste, altermondialiste, etc.) se sont organisés pour créer d'autres modes de consommations. Souvent appelés « consom'acteur », ces nouveaux acteurs se sont investis dans différents projets pour consommer propre, consommer mieux... Leur démarche est de donner des bases éthiques à leurs échanges. Ils ont donné naissance aux AMAP (Association de Maintien de l'Agriculture Paysanne), ainsi que notamment, aux monnaies complémentaires locales. Certains économistes (Bernard Lietaer un des fondateurs de l'euro) pensent que ce sont les monnaies complémentaires ou alternatives qui vont permettre d'atténuer les effets des crises mondiales à venir. Ces monnaies nécessitent des réseaux de personnes, d'entrepreneurs, d'acheteurs, de vendeurs, pour pouvoir fonctionner. Certains de ces projets sont financés par les instances locales : département, région, commune.
239
+
240
+ C'est une monnaie qui est donc locale, qui vient en complément de la monnaie de tenue du pays. Elle est valorisable en monnaie. Du point de vue de la loi Française elle est vue comme un bon d'achat, au même titre que les tickets restaurants ou chèques vacances. Certaines de ces monnaies sont dites « fondantes », c'est-à-dire que leur valeur diminue avec le temps, ceci pour éviter la thésaurisation. Lorsque la valeur diminue il faut racheter un timbre (collé sur le billet) pour lui redonner sa valeur initiale pendant une durée donnée. Comme cette monnaie s'appuie sur la monnaie du pays, on peut acheter des billets avec des euros par exemple. Quelques monnaies complémentaires existant en France : « l'abeille », « les lucioles », « la mesure », etc. Elle utilisent pratiquement les mêmes mécanismes que la monnaie classique.
241
+
242
+ C'est une monnaie qui ne s'appuie pas sur la monnaie de tenue du pays. Elle peut être utilisée de façon indépendante. Certains projets de monnaies alternatives utilisent d'autres paradigmes et ne fonctionnent pas du tout comme les autres types de monnaies tel que le projet expérimental « HORABANK »[34], qui est une banque du temps (avec paiement numérique), dont les modes de calculs interne mettent en jeu des mécanismes permettant de valoriser les individus (en prenant en compte leur travail, leur connaissance, l'âge, l'ancienneté, etc.). Leur action « éthique » est en général plus forte qu'une monnaie complémentaire.
243
+
244
+ Les crypto-monnaies sont des devises ou jetons fonctionnant sur la base d'un système cryptographique.
245
+ Par opposition au système de banque centrale, les crypto-monnaies sont système monétaire concurrentiel de banque libre (free banking) comportant une pluralité d'émetteurs privés, sans dépendance avec la banque centrale[35]. Les crypto-monnaies de type Bitcoin sont un exemple de système monétaire sans banque centrale[36].
246
+
247
+ L'écosystème dynamique actuel des devises numériques tel que Bitcoin est une mise en œuvre des idées originelles de Friedrich Hayek où des milliers de devises sont évaluées quotidiennement par le marché selon les facteurs changeants. La technologie blockchain permet en effet de concevoir des concepts de monnaies qui sont en concurrence, ou le marché définit le prix de chaque monnaie[37].
248
+
249
+ Selon la BCE[38],[39], l'ouvrage de Friedrich Hayek Pour une vraie concurrence des monnaies constituerait la base théorique du Bitcoin (et de la technologie blockchain) où des milliers de monnaies privées sont en concurrence[40].
250
+
251
+ La monnaie est normalement le compagnon de tous les jours du citoyen. La confiance qu'il a en sa monnaie a des influences extrêmement importantes sur l'activité économique.
252
+
253
+ Une action psychologique visant à rassurer la population a été pratiquée en tous temps. La monnaie stimule la mythification de certains personnages. En France, le cas le plus notable est celui de M. Antoine Pinay, « l'ermite de Saint Chamond ».
254
+
255
+ Ayant réussi le lancement d'un grand emprunt gagé sur l'or à un moment où les finances publiques françaises de la quatrième République étaient au plus bas, il deviendra une sorte d'oracle que tout ministre des finances se devait de consulter à chaque émission d'un nouvel emprunt. On vit ainsi Valéry Giscard d'Estaing, puis Raymond Barre, faire le déplacement à Saint-Chamond pour obtenir la caution de l'oracle.
256
+
257
+ En Allemagne, Herr Schacht fut considéré comme le père d'une sorte de miracle allemand lors qu'il réussit à faire sortir l'Allemagne des suites de la crise de 1929 et son aura réussit à survivre au discrédit du nazisme.
258
+
259
+ Plus récemment le Président de la Fed, l'américain Alan Greenspan, fut aussi largement considéré comme un génie de la finance dont les prévisions, à dessein rarement compréhensibles, étaient guettées avec ferveur par les milieux économiques et boursiers dans les années 1990 et jusqu'en 2007. Considéré désormais comme un des instigateurs de la crise des subprimes, la magie de son verbe a quelque peu faibli.
260
+
261
+ Tous les grands plans lancés actuellement pour faire face à la crise monétaire, bancaire, boursière et économique en cours ont une forte dimension d'action psychologique. La réunion du G20 à Washington en novembre 2008 avait essentiellement pour but de montrer la détermination et l'unité de l'ensemble des grands pays. L'affichage de plans de sauvetage gigantesques et de plans de relance colossaux est aussi largement d'essence psychologique.
262
+
263
+ S'ils n'ont pas permis de supprimer le pessimisme ambiant ni d'altérer le cours de la récession, ils ont tout de même réussi à conjurer une panique bancaire et une ruée désastreuse sur les dépôts.
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+ La psychologie du consommateur et de l'épargnant qui le pousse soit à l'euphorie soit à une rétraction très forte est une force économique de première importance. Mais il est très difficile de l'influencer.
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+ L'or, valeur psychologique s'il en est, est un bon indice de la confiance. Bien que démonétisé, il est le refuge en cas de peur sur la monnaie. Actuellement, le dollar a perdu environ 95 % de sa valeur en or, traduisant l'effet de l'inflation rampante depuis 1971 et celui d'une certaine fuite devant cette monnaie. Cette dévaluation est d'autant plus remarquable que la production d'or est au plus haut. Alors qu'il n'avait été extrait que 45 360 tonnes de l'origine des temps à 1956, 102 700 tonnes[réf. nécessaire] ont été extraites après 1956. Les monnaies ne se sont pas dévaluées par rapport à un métal toujours rare mais beaucoup plus abondant…
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+ Le Monopoly (litt. « monopole » en anglais) est un jeu de société américain édité par Hasbro. Le but du jeu consiste à ruiner ses concurrents par des opérations immobilières. Il symbolise les aspects apparents et spectaculaires du capitalisme, les fortunes se faisant et se défaisant au fil des coups de dés. Ce jeu de société est mondialement connu, et il en existe de multiples versions.
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+ En 1903, Elizabeth Magie invente The Landlord's Game (Le Jeu du propriétaire foncier), un jeu de société ayant pour but de montrer la « nature antisociale du monopole sur le sol », telle qu'expliquée par l'économiste Henry George, et souhaite une propagation de celui-ci la plus large possible[2]. Le brevet est enregistré le 5 janvier 1904[3]. Durant les années 1910 et 1920, la diffusion de ce jeu politiquement marqué s'étend sur le territoire des États-Unis. En 1931, Charles Darrow, au chômage depuis la crise de 1929, découvre le jeu grâce à des voisins[2]. Il crée alors un jeu très proche, son prototype étant réalisé dans une toile cirée, avec des morceaux de bois pour figurer les maisons et les hôtels, alors que les cartes sont écrites à la main et que, selon la légende, les pièces seraient issues d'un bracelet de sa femme[4]. Il le propose à Parker Brothers, qui le refuse notamment parce qu'il était trop complexe[2]; l'éditeur dresse au total une liste de 52 défauts rédhibitoires pour accepter le jeu[5]. Charles Darrow commercialise alors le jeu par ses propres moyens et obtient un succès tel qu'en 1935, Parker Brothers lui achète les droits du jeu[2],[5]. La firme rachète ensuite les droits originaux à Elizabeth Magie en 1936 ; celle-ci les cède à bas prix, sans droits d'auteur : elle n'est pas intéressée par l'argent mais veut la diffusion du message du jeu[2].
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+ The Landlord’s Game de Elizabeth Magie
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+ Première page du dépôt de marque du Monopoly en 1935 par Charles Darrow.
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+ Le jeu a eu un fort succès à travers le monde depuis le 6 février 1935 avec, en 2010, 275 millions d’exemplaires vendus et plus d’un milliard de joueurs dans le monde depuis son lancement aux États-Unis[6].
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+ En 2014, il est commercialisé dans plus de 80 pays et édité dans 43 langues[4].
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+ En août 2007, l’éditeur Hasbro lance un vote sur Internet, Monopoly England, proposant aux internautes de voter chaque jour pour une ville de la Grande-Bretagne, les 22 villes lauréates se voyant au terme du jeu accorder une des 22 cases du plan de jeu de l’édition à venir.
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+ En Allemagne, un vote identique a abouti à désigner la ville de Sarrebruck comme case la plus chère, la seconde position revenant à Berlin, la capitale de l’Allemagne[réf. nécessaire].
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+ Du 10 septembre au 10 octobre 2007, le même type de vote est lancé en France pour une édition Monopoly France. Les internautes sont invités à désigner les 22 villes lauréates. Des comités de soutien appellent à voter pour plusieurs villes, parfois même sur le site officiel municipal. Un village imprévu, Montcuq (rendu célèbre par l’émission Le Petit Rapporteur[7],[8]), se place en tête de sondage dès la deuxième semaine de vote. L'appel à voter pour Montcuq avait été lancé par un habitant de la ville. Il a rapidement été relayé par de nombreux sites, dont un site fréquenté par des amateurs de jeux, Trictrac.net[9]. Les résultats ont été dévoilés le 9 novembre 2007 et Montcuq arrive largement en tête[10],[11]. Toutefois, la société Hasbro décide de ne respecter ni le vote des internautes ni son propre règlement en éliminant la ville du Lot. C’est donc Dunkerque, la deuxième ville au classement, qui remplace la rue de la Paix, tandis que Lens, arrivé 23e, se retrouve repêchée dans les villes lauréates. Ni Paris, ni Marseille ne figurent dans le palmarès. Pour atténuer sa décision très fortement critiquée par les votants et les médias, Hasbro annonce une édition spéciale consacrée à Montcuq, ce qui ne satisfait pas le maire de Montcuq qui parle d’injustice[12] tandis que Télérama qualifie cette décision de « scandale » et de « parodie de démocratie participative »[13].
20
+
21
+ En octobre 2007, la même procédure de vote est prévue pour la Belgique, mais l’éditeur du jeu (Hasbro) s’inquiète des questions politiques sous-jacentes avec les 3 versions qu’il prévoit.
22
+
23
+ En janvier et février 2008, une procédure similaire est engagée pour une version avec les villes du monde. Les célèbres cases bleues (représentant les villes les plus chères) sont dans cette version Montréal et Riga[14]. À nouveau, après une participation record, la ville de Montcuq est discrètement évincée par Hasbro après quelques semaines de jeu [réf. souhaitée].
24
+
25
+ En septembre 2009, Hasbro lance Monopoly Street une version en ligne avec la société Google[15]. Dans la même année, Hasbro lance le vote pour une Monopoly Italie, et c'est la ville de Chieti qui est élue comme la plus chère.
26
+
27
+ En novembre 2012, La France agricole édite une version agricole du Monopoly.
28
+
29
+ En janvier 2018, la direction d’Hasbro annonce la sortie en automne 2018 d’une nouvelle version du jeu, intitulée Monopoly: Cheaters Edition. Cette version s’adresse aux tricheurs car elle permet d’enfreindre les règles. Si les règles classiques sont conservées, il y a, pour la version Monopoly: Cheaters Edition, 15 cartes « triche » en plus. Ces dernières permettent de ne pas s’acquitter d’un loyer, de voler de l'argent à la banque ou encore bouger le pion d'un autre joueur. Si le tricheur n’est pas démasqué, il obtient des terrains gratuits ou de l'argent. Dans le cas contraire, il devra s’acquitter d’une amende ou « sera menotté au plateau de jeu dans la case "prison" »[16].
30
+
31
+ Le Monopoly est un jeu de société sur parcours dont le but est, à travers l'achat et la vente de propriétés, de ruiner ses adversaires et ainsi parvenir au monopole. Le hasard y joue une part importante.
32
+
33
+ Une boîte contient un tablier de jeu carré dont le contour est bordé de cases, la plupart symbolisant une propriété foncière.
34
+
35
+ Les pions, à l'origine de simples pions de bois de couleur (bleu, jaune, rouge, vert…), ont été remplacés le 6 février 1935, dans la version anglophone du jeu, par des objets en miniature : dé à coudre, chapeau haut-de-forme, botte, automobile, navire de guerre et terrier écossais, et, après 1937, brouette. D'autres objets originaux furent le cheval à bascule, le porte-monnaie et la lanterne dans les années 1950, et le fer à repasser, qui fut remplacé par un chat en 2013. En 2017, le fabricant du jeu a proposé aux internautes de voter pour choisir de nouveaux pions, parmi 56 propositions réparties en 8 catégories : un T-Rex, un canard en plastique et un pingouin remplacent le dé à coudre, la chaussure et la brouette[17].
36
+
37
+ De l’argent symbolique, 32 maisons, 12 hôtels, des cartes, et deux dés complètent le matériel du jeu. Le jeu peut se pratiquer de deux à huit joueurs, mais avec ce nombre de participants une partie pourrait durer une dizaine d’heures.
38
+
39
+ Les valeurs monétaires sont exprimées en monos.
40
+
41
+ Le jeu se déroule en tour par tour, avec deux dés ordinaires à 6 faces. Chaque joueur lance les dés, avance son pion sur le parcours, puis selon la case sur laquelle il s’arrête effectue une action correspondante[18] :
42
+
43
+ Les terrains sont groupés par couleur. Dès qu’un joueur est en possession de l’ensemble des terrains d’une même couleur, il est en mesure d’y construire des maisons et des hôtels pour y augmenter le loyer, le joueur possède donc un monopole[Note 1]. Il doit construire uniformément : il ne peut y avoir plus d’une maison de différence entre deux terrains de la même couleur (un hôtel correspond à 5 maisons). De plus, on ne peut construire qu’un seul hôtel par terrain[18].
44
+
45
+ Au cours de la partie, le joueur peut se retrouver en prison :
46
+
47
+ Lorsqu'un joueur est en prison, il pose son pion sur la case Prison. Pendant ce temps, il ne joue pas ; il attend son tour jusqu'à ce qu'il soit libéré, et ne perçoit désormais plus les loyers de ses terrains[19]. Il peut toutefois acheter la carte : Vous êtes libéré de prison à une personne qui la détient ; c'est au vendeur de négocier le tarif.
48
+
49
+ Le joueur sort de prison :
50
+
51
+ Le joueur ne peut rester plus de trois tours en prison. À ce moment-là s'il ne fait pas de double, il est obligé de payer la caution.
52
+
53
+ Le vainqueur est le dernier joueur n’ayant pas fait faillite et qui possède de ce fait le monopole (mais en revanche ne dispose plus d’aucun client potentiel)[18].
54
+
55
+ Par convention, on considérera qu’il y a 40 cases : cela va de la case Départ (numéro 0) à la case Rue de la Paix[Note 2] (numéro 39), la case Prison ayant le numéro 30, la case Simple Visite ayant le numéro 10.
56
+
57
+ Le plateau présenté ici en exemple est celui de l'édition originale de 1936 (les plateaux d'autres versions sont présentés dans la section Plateaux de jeu). Les rues de la ville américaine d’Atlantic City y sont utilisées. Les valeurs des rues ne sont pas inscrites sur le tableau de jeu.
58
+
59
+ Les différents prix des terrains, taxes, etc. se déduisent d’un pays à l’autre par une simple conversion monétaire.
60
+
61
+ La version originale était en dollars américains et les versions étrangères en découlent :
62
+
63
+ Néanmoins, dans la version américaine, avant 2008, la taxe de luxe valait 75 $, maintenant comme dans les autres pays, elle vaut 100 mono (avant 100 £ pour la version britannique , 20.000 € pour la version européenne).
64
+
65
+ Toutes les versions nationales d’Europe (excepté l'italienne) utilisent la monnaie fictive mono, avec les mêmes montants que la version en euro.
66
+
67
+ Il existe de nombreuses règles « maison » qui ne figurent pas sur la notice du jeu original, mais qui ont fini par faire partie de la culture populaire :
68
+
69
+ Hasbro, après une consultation sur Facebook en 2014, décida d'inclure cinq règles « maisons » dans la notice officielle : le pactole du parking gratuit, le tour avant d'acheter, les gains doublés sur la case départ, double-1 gagnant et le non-paiement de loyer si le joueur est en prison[25].
70
+
71
+ Les variantes sont déconseillées car elles allongent la durée de la partie, rappelant que le but premier du Monopoly est de ruiner ses adversaires, tandis que les variantes accroissent la richesse des joueurs[26],[27].
72
+
73
+ Aux États-Unis, il existe un tournoi annuel pour les adeptes de ce jeu. Les parties sont animées et souvent frappées au sceau de l’appât du gain. Un championnat du monde est organisé depuis 1973[28]. Il existe également un championnat de France de Monopoly, dont le vainqueur gagne le droit de participer au championnat du monde.
74
+
75
+ Trois paramètres décident essentiellement de l'attractivité d'une case : la probabilité d'y arriver, le coût d'investissement et le montant du loyer qu'elle rapporte suivant le nombre de constructions qui y sont présentes[Note 3].
76
+
77
+ Or même après un grand nombre de tours, les différentes cases ne sont pas équiprobables ; en effet un joueur peut arriver en prison depuis n'importe quelle case du plateau et certaines cartes Chance ou Caisse commune provoquent des déplacements forcés[32],[33],[5]. En conséquence les cases les plus fréquentées sont (dans l'édition classique) les cases oranges et rouges ; la plus visitée de toutes étant l'avenue Illinois (version française : Henri Martin), atteinte avec une fréquence de 3,173% des coups en fin de partie[33]. À titre de comparaison, la Place du Parc (version française : avenue des Champs-Élysées) est atteinte avec une fréquence de 2,143%[33].
78
+
79
+ Lorsqu'un joueur est propriétaire d'une case, les autres joueurs doivent lui payer un loyer lorsqu'ils arrivent dessus. Le montant du loyer dépend de la case, mais aussi du nombre de constructions dessus (si le propriétaire possède toutes les cases de la même couleur). On peut définir la rentabilité d'une case comme étant le rapport entre l'investissement consenti par le propriétaire (achat du terrain et des constructions éventuelles) et le loyer qu'il peut ainsi percevoir. Cette rentabilité n'est pas nécessairement optimale lorsque le nombre de construction est maximal[5]. En fait la rentabilité d'une case est significativement améliorée par la construction d'hôtels seulement pour les quartiers bleu clair, orange et violet[5]. De plus à montant d'investissement égal, certains quartiers rapportent plus que d'autres : investir 107 000 F sur les terrains bleu clair rapporte en moyenne 57 500 F chaque fois qu'un adversaire tombe dans une rue du quartier[5]; investir la même somme sur le quartier bleu foncé n'en rapportera que 20 000[5]. Selon l'argent dont on dispose, il faut donc choisir prudemment sur quelle case investir[5].
80
+
81
+ En connaissant la fréquence d'atteinte d'une case et sa rentabilité on obtient en les multipliant le rendement de la case. Le calcul permet alors de conclure que le quartier ayant le plus haut rendement est le quartier orange, devant le quartier jaune[33].
82
+
83
+ En 2011, le jeu était édité en 43 langues[réf. nécessaire].
84
+
85
+ Des éditions nationales (allemandes, anglaises, belges, françaises, suisses, etc.) reprenant le nom des rues de la capitale du pays où ils sont commercialisées, le dollar est remplacé par les monnaies nationales.
86
+
87
+ Dans la version en espéranto, les rues portent le nom de différentes villes du monde, la case simple visite correspond au congrès mondial d'espéranto et la case prison devient le repaire des crocodiles.
88
+
89
+ Le Monopoly modèle 1936 semble avoir été traduit et adapté en français en 1948. L'édition Miro company - Paris porte la mention Édition française, fabriqué en France et « breveté SGDG ».
90
+
91
+ Il existe également plusieurs déclinaisons du produit : Monopoly Junior, CD-ROM, etc. Des éditions spéciales sont régulièrement éditées : Coca-Cola (É.-U.), National Parks (É.-U.), Las Vegas (É.-U.), Star Wars, Lord of the Ring (É.-U.), Pokémon, Garfield (É.-U.), Coupe du Monde, Nascar (É.-U.), Kiss (É.-U.), etc.
92
+
93
+ De nombreuses éditions sont consacrées à des régions ou à des villes :
94
+
95
+ L'édition RSCA a été créée en 2009 aux couleurs du Royal SC Anderlecht, club de la commune bruxelloise belge du même nom.
96
+ Les joueurs du club remplacent les terrains, les 4 tribunes du stade Constant Van den Stock remplacent les gares, les matches à domicile/extérieur remplacent les cartes Chance/Caisse de communauté, le fanshop et le Ketje — la mascotte du club bruxellois — remplacent les cases gaz/électricité et les cartons jaune/rouge remplacent les taxes.
97
+
98
+ Les joueurs les plus chers sont Mbark Boussoufa et Olivier Deschacht, le capitaine de l'équipe.
99
+ D'autres joueurs de valeurs sont Matias Suarez, Tom De Sutter, Romelu Lukaku, Marcin Wasilewski et Jan Polak.
100
+
101
+ Cette version éditée à la fin de 2009 a été tirée à 2 000 exemplaires.
102
+ La couleur mauve, qui est celle du club, est omniprésente sur ce plateau de Monopoly.
103
+
104
+ D'autres éditions sont consacrées au sport :
105
+
106
+ Une première version consacrée à l'agriculture est sortie en novembre 2012. Elle est distribuée par le service d'édition du Groupe France Agricole. Le Groupe France Agricole est, entre autres, éditeur du magazine La France agricole.
107
+
108
+ Certaines éditions sont consacrées à des films, des jeux vidéo ou à des personnages pour enfants :
109
+
110
+ Les rues de la ville américaine d’Atlantic City sont utilisées dans la version originale du Monopoly. Les valeurs des rues ne sont pas inscrites sur le tableau de jeu.
111
+
112
+ L’édition belge du jeu est bilingue (français/néerlandais) et reprend les rues importantes des principales villes du pays. Les rues se situant en Région flamande sont écrites en néerlandais, les rues se situant en Région wallonne en français et les rues de Bruxelles dans les deux langues. Les cases des gares, se trouvant toutes à Bruxelles, sont aussi bilingues. Une des gares est remplacée par les tramways vicinaux.
113
+
114
+ Les noms des rues et autres propriétés sont des traductions de ceux de l’édition américaine. Le jeu est distribué par Hasbro Canada.
115
+
116
+ Les rues sont remplacées par des villes appartenant à l’Union européenne, plus la Suisse. Les gares sont remplacées par des aéroports et la compagnie d'électricité et celle des eaux respectivement par le Parlement européen et la Cour de justice de l'Union européenne. La monnaie est l’euro.
117
+
118
+ 60 €
119
+
120
+ 60 €
121
+
122
+ 200 €
123
+
124
+ 200 €
125
+
126
+ 100 €
127
+
128
+ 100 €
129
+
130
+ 120 €
131
+
132
+ 400 €
133
+
134
+ 120 €
135
+
136
+ 100 €
137
+
138
+ 150 €
139
+
140
+ 350 €
141
+
142
+ 140 €
143
+
144
+ 160 €
145
+
146
+ 200 €
147
+
148
+ 320 €
149
+
150
+ 180 €
151
+
152
+ 300 €
153
+
154
+ 180 €
155
+
156
+ 300 €
157
+
158
+ 180 €
159
+
160
+ 150 €
161
+
162
+ 200 €
163
+
164
+ 280 €
165
+
166
+ 260
167
+
168
+ Note : les prix ont été établis à partir de la version américaine par une simple multiplication à un taux largement arrondi à l’époque (1 $ = 100 FRF) pour des raisons pratiques, afin d’obtenir des montants faciles à jouer. Cependant, comme dans la plupart des autres éditions nationales du Monopoly (sauf l’édition britannique), la taxe de luxe a été augmentée d’un tiers (les 75 $ sont convertis en 10 000 FRF).
169
+
170
+ L’édition suisse est une version bilingue en allemand et en français. Les règles, les noms des cases, ainsi que les cartes sont libellés dans les deux langues.
171
+
172
+ La case « Caisse de Communauté » est remplacée par la case Kanzlei-Chancellerie. Les terrains représentent une rue des principales villes suisses, avec, à chaque fois, les deux traductions. La monnaie est le franc suisse.
173
+
174
+ Dans l'Anti-Monopoly, les joueurs partent d'un marché soumis au monopole. Dans la première version du jeu, les joueurs doivent renverser ce système pour instaurer un marché libre. Dans la deuxième, chacun des joueurs choisit d'être un « monopoliste » (qui défend son monopole) ou un « libre concurrent » (qui les combat)[40].
175
+
176
+ Deuda Eterna est un jeu cubain inspiré du Monopoly où les joueurs incarnent des gouvernements de pays du tiers monde et doivent renverser le Fonds monétaire international[41].
177
+
178
+ Le jeu de société Monopoly a connu de nombreuses adaptations en jeu vidéo.
179
+
180
+ Une comédie de Ridley Scott sur et autour du jeu aurait dû voir le jour en 2014[42]. Après que cette information a été relayée et fait la une des journaux, le film n'est toujours pas sorti et ne semble plus d'actualité[43].
181
+
182
+ En juillet 2015, Lionsgate et Hasbro signent un partenariat et annoncent collaborer sur la réalisation de la version cinématographique du jeu. Le script a été confié à Andrew Niccol[43]. La même année un autre projet de film est annoncé par la société Big Beach Films qui a acquis les droits cinématographiques du livre « The Monopolists: Obsession, Fury and the Scandal Behind the World's Favorite Board Game »[44].
183
+
184
+ En 2018, les projets de film sont toujours en stand-by et aucun film n'est encore sorti[45].
185
+
186
+ Dans un épisode des aventures d'Hercule Poirot avec David Suchet (S.02-E.03), on assiste à une partie de Monopoly entre Poirot et Hasting.
187
+
188
+ Dans la série Le Prince de Bel-Air (saison 2, épisode 9), on assiste à une partie de Monopoly.
189
+
190
+ Dans la série Le Caméléon (saison 1, épisode 12), Jarod découvre le jeu et en profite pour jouer sur le nom de son antagoniste Mlle Parker (comme le nom des éditeurs) ainsi que sur les similarités avec sa mission du moment qui se déroule dans une prison.
191
+
192
+ 1980 : La Foire aux immortels, bande dessinée réalisée par Enki Bilal, dans laquelle on retrouve en 2023 les dieux égyptiens jouant au Monopoly à l'intérieur d'une pyramide restant immobile dans les airs au-dessus d'une version post-apocalyptique de la ville de Paris.
193
+
194
+ 1978 : Perec cite le Monopoly parmi de nombreuses bribes de souvenirs dans son livre Je me souviens[4].
195
+
196
+ « Je me souviens qu’au Monopoly, l’avenue de Breteuil est verte, l’avenue Henri-Martin rouge, et l’avenue Mozart orange. »
197
+
198
+ — Georges Perec, Je me souviens, 18
199
+
200
+ 2015 : « The Monopolists :Obsession, Fury, and the Scandal Behind the World’s Favorite Board Game » De Mary Pilon[46]
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+ Artémis (en grec ancien Ἄρτεμις / Ártemis) est, dans la mythologie grecque, la déesse de la nature sauvage, de la chasse, des accouchements et une des déesses associées à la Lune avec Hécate et Séléné (par opposition à son frère Apollon, qui est lui, associé au Soleil).
4
+
5
+ Elle est la fille de Zeus et de Léto et la sœur jumelle d'Apollon (ou simplement sa sœur selon l'hymne homérique qui lui est consacré), avec lequel elle partage beaucoup de traits communs. Elle a le pouvoir de faire naître les épidémies mais également le pouvoir de guérir. Elle est également la cause des morts subites et du mal qui emporte les femmes en couche. Enfin, elle est la protectrice des chemins et des ports, des très jeunes enfants et des jeunes animaux. Ses cultes se rapportaient aux grands moments de la vie d'une femme : sa naissance, sa puberté et sa mort.
6
+
7
+ Elle a été assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.
8
+
9
+ Dans l'Antiquité, les auteurs grecs ont proposé plusieurs étymologies populaires au nom d'Artémis. Platon le rapprochait ainsi d'ἀρτεμές / artémès, « intègre, sain et sauf » : « C'est l'intégrité et la décence que son nom paraît signifier, à cause de son amour de la virginité[1] ». Mais ce caractère de « vierge » n'est pas du tout primitif. D'autres ont vu un rapprochement avec ἄρταμος / artamos, « boucher », et Artémis serait ainsi « celle qui tue ou qui massacre ».
10
+
11
+ Dans plusieurs études modernes, des hellénistes, entre autres Michael V. Pisani, Pierre Chantraine et Jean Richer, ont établi un lien entre son nom et l'ours, animal qui joue un grand rôle dans son culte[2]. Les variantes Arktemis et Arktemisa seraient constituées d’un élément arkt- correspondant à ἄρκτος / árktos « ourse, Grande Ourse », et de θέμις / thémis qui désigne chez les Grecs une grande force, « l'ordre établi par les dieux ». Compte tenu du fait que les signes du zodiaque étaient connus des Grecs, qu'ils ont fait probablement l'objet d'un enseignement religieux à Delphes, et que pour les peuples de l'Antiquité, l'ordre du monde était fondamentalement identique à l'ordre du ciel, Artémis pourrait donc être la Régente de la loi de l'Ourse, constellation qui se confond avec l'ordre même du ciel[3],[4]. On sait que dans le sanctuaire d'Artémis de Brauron, lors de la fête des Brauronies, certaines fillettes, revêtues d'une robe couleur de safran, étaient conduites à la déesse et consacrées pendant cinq ans à Artémis, sous le nom d’ourses ou oursonnes[5].
12
+
13
+ Elle est la fille de Zeus et de Léto, fille du Titan Céos et de la Titanide Phœbé. Son frère jumeau est Apollon. Victime de la jalousie d'Héra, femme de Zeus, Léto doit se cacher afin de faire naître ses jumeaux.
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+
15
+ Il existe plusieurs versions sur l'accouchement :
16
+
17
+ L'histoire dit qu'un soir Zeus trompa Héra avec Léto. Héra sut ce qu'il s'était passé et jeta une malédiction à Léto, lui interdisant d'accoucher sur terre et en mer. Léto, bien décidée à mettre au monde ses enfants, se réfugia sur une toute petite île, où elle mit au monde Artémis et Apollon. Dans d'autres versions, Hera demande à tous les lieux de lui refuser l'asile, oubliant Délos, petite île perdue dans les flots.
18
+
19
+ L'accouchement fut difficile car Ilithye, (déesse des accouchements) reçut l'interdiction d'Héra de lui venir en aide. Iris suppliante lui proposa un collier d'or et d'ambre pour qu'elle lui vienne en aide. Elle accepta et finit par l'assister au bout de 9 jours et 9 nuits de supplice. Le premier des jumeaux fut Artémis qui, aussitôt née, aida sa mère à mettre au monde Apollon.
20
+
21
+ À la suite de cette épreuve et de l'amour inconditionnel qui les lie, les enfants Apollon et Artémis seront dévoués à leur mère. Dictés par l'amour, ils massacrent les fils et les filles d'Amphion et de Niobé, à la suite de l'insolence dont elle fit preuve à l'encontre de Léto. Ils tuent également le géant Tityos qui tenta de la violer. Il est conté qu'à peine nés, ils auraient tué un dragon venant les attaquer.
22
+
23
+ Cet enfantement difficile qui dure neuf jours explique le nom de son hypostase Iphigénie « né de la force ». Le rapport avec l'enfantement se basant sur l'homologie entre la naissance et la production du feu par frottement: « le feu nouveau est assimilé à un enfant nouveau-né ».[pas clair] Artémis serait ainsi un ancien Feu divin féminin comme semblent le prouver différents aspects de son culte[6].
24
+
25
+ L’arbre ci-dessous décrit l’ascendance d’Artémis. Celui-ci est basé sur les écrits du poète grec Hésiode ainsi que sur la Bibliothèque d'Apollodore[7].
26
+
27
+ Installée sur les genoux de Zeus, alors qu'elle n'a que 3 ans, elle lui demande :
28
+
29
+ « Accorde, ô mon père ! accorde à ta fille de rester toujours vierge, et de porter assez de noms divers pour que Phébus ne puisse le lui disputer. Donne-moi, comme à Phébus, un arc et des flèches. Que dis-je ?... non, mon père, ce n'est point à toi d'armer ta fille ; les Cyclopes s'empresseront bientôt de me fabriquer des traits, de me forger un carquois. Alors donne-moi l'attribut distinctif de porter des flambeaux et de revêtir une tunique à frange qui ne me descendra que jusqu'aux genoux, pour ne point, m'embarrasser à la cuirasse. Attache à ma suite soixante filles de l'Océan, qui soient toutes à l'âge où l'on ne porte point encore de ceinture. Que vingt autres Nymphes, filles de l'Amnisus, destinées à me servir aux heures où je cesserai de percer les lynx et les cerfs, prennent soin de mes brodequins et de mes chiens fidèles. Cède-moi les montagnes. Je ne demande qu'une ville à ton choix. Diane rarement descendra dans les villes. J'habiterai les monts, et n'approcherai des cités qu'aux moments où les femmes, travaillées des douleurs aiguës de l'enfantement, m'appelleront à leur aide. Tu sais qu'au jour de ma naissance les Parques m'ont imposé la loi de les secourir, parce que le sein qui m'a porté n'a point connu la douleur, et, sans travail, a déposé son fardeau[8]. »
30
+
31
+ Zeus, fier de sa fille, lui accorda ses prières et lui offrit trente villes au lieu d'une seule, des bois sacrés et des autels, ainsi que la protection des chemins et des ports.
32
+
33
+ À la suite de l'entretien avec son père, Zeus, elle vola jusqu'en Crète pour choisir ses suivantes : vingt nymphes âgées de 9 ans. Puis elle se dirigea sur l'île de Lipari, île des cyclopes qui lui forgèrent un arc, un carquois et des flèches. Elle partit à la rencontre de Pan, dieu de la nature, qui lui offrit six chiens courageux et sept cynosurides (chiens de la race des lévriers). Au pied du Parrhasius, elle captura à elle seule quatre immenses biches aux cornes d'or qui furent attelées à son char. La cinquième biche fut réservée selon le souhait d'Héra pour les futures épreuves d'Héraclès. Elle finit son voyage en se réfugiant sur le mont d'Arcadie.
34
+
35
+ Née sur l'île d'Ortygie (« l'île aux cailles »), appelée plus tardivement Délos, Artémis fait du pays des Hyperboréens sa résidence principale[9], où elle règne en maîtresse de la nature sauvage et des animaux.(dans la mythologie crétoise c’était sur l'île Paximadia)
36
+
37
+ « Que toutes les montagnes soient les miennes », déclare-t-elle dans l'hymne de Callimaque de Cyrène. Elle erre aussi dans les agros, les terres en friches, incultes et peu fréquentées. Comme le souligne Jean-Pierre Vernant, elle « a sa place en bordure de mer, dans les zones côtières où entre terre et eau les limites sont indécises[10] ».
38
+
39
+ Coureuse des forêts, sauvageonne insoumise et fière, Artémis appartient avant tout au monde sauvage, alors que son frère Apollon se présente comme un dieu civilisateur. Seule parmi les dieux, à l'exception de Dionysos, elle est constamment entourée d'une troupe d'animaux sauvages, d'où son épiclèse de Ἡγημόνη / Hêgêmónê, « Conductrice ». Elle est aussi à la tête d'une troupe de nymphes (20 nymphes du mont Amnisos, selon Callimaque) et de jeunes mortelles, qu'elle mène à travers les forêts. L'Iliade en parle comme de « l'agreste Artémis […], la dame des fauves (πότνια θηρῶν / pótnia thêrỗn)[11] ».
40
+
41
+ Surnommée « la Bruyante » (Κελαδεινή / Keladeinế), elle mène sa meute et la pousse de la voix. Artémis possède en effet le double visage de la compagne des animaux sauvages et de la chasseresse. La biche symbolise bien son ambivalence : la bête est sa compagne favorite, et de nombreuses représentations la montrent à son côté. Néanmoins, Artémis est aussi celle qui est réputée pour suivre de ses flèches cerfs et biches, même si peu de textes l'attestent.
42
+
43
+ La déesse sagittaire est enfin appelée par Homère Artémis khrysêlakatos, « à l’arc d’or », et par Hésiode iokhéairê, « l'archère »[12].
44
+
45
+ Chez Homère, l'arc se dit βιός / biós, qui se rapproche de βίος / bíos, « la vie ». C'est pourquoi, Artémis, encore appelée « la radiante », est aussi celle qui guide les égarés, les étrangers, ou les esclaves en fuite au cœur de la nuit. Aussi Artémis porte-t-elle en latin le nom de "Trivia", « celle qui éclaire la route aux carrefours de la vie ».
46
+
47
+ Sa dextérité à l'arc est illustrée dans l'épisode nommé "catastérisme" où elle tue par erreur son compagnon de chasse Orion.
48
+
49
+ Sa fonction de maîtresse des animaux sauvages explique sa passion pour la chasse mais également son hostilité à divers chasseurs, notamment Actéon, Orion, Méléagre qu'elle considère comme des rivaux. De nombreuses légendes de récit de chasse mettent en scène une déesse sauvage. Depuis sa naissance, elle a eu beaucoup d'adversaires et de conflits.
50
+
51
+ À Calydon, ville d'Etolie, le roi Oenée oublia Artémis et son sacrifice lors d'un culte. Pour se venger, elle envoya un énorme sanglier dans le pays qui ravagea les terres et tua le bétail. Pour éliminer l'animal, le roi fit appel aux plus grands chasseurs. La chasse au sanglier de Calydon est un épisode fort de la mythologie grecque.
52
+
53
+ Artémis tua :
54
+
55
+ Armée d'un arc et de flèches offerts par les Cyclopes[14], Artémis assiste son frère Apollon dans son combat contre le serpent Python ainsi que dans la gigantomachie.
56
+
57
+ Pendant la guerre de Troie, elle est également aux côtés des Troyens. Comme lui, elle pourfend de ses flèches les Niobides. Elle l'aide à se venger de Coronis et de Tityos. De manière générale, elle envoie sur les femmes la mort soudaine, alors qu'Apollon se charge des hommes. Dans l’Iliade, Héra la qualifie ainsi de « lionne pour les femmes ». On lui chante, comme à Apollon, le péan.
58
+
59
+ Toujours située à la frontière entre le monde civilisé et le monde sauvage, Artémis la chasseresse est aussi une κουροτρόφος / kourotróphos[15], qui préside à l'initiation des petits d'hommes et d'animaux et les accompagne jusqu'au seuil de la vie adulte.
60
+
61
+ Avec son frère Apollon, elle est la principale divinité qui veille à l'initiation des filles et des garçons, à leur passage à l'état d'adultes car cette initiation s'effectue dans la nature sauvage qui est le domaine de la déesse[16].
62
+
63
+ Tout comme Athéna et Hestia, Artémis est une déesse « vierge ». Elle a demandé à son père l'autorisation de garder sa virginité pour toujours, à cause de son aversion pour le mariage, que sa mère lui a transmise dès la naissance.
64
+
65
+ Elle a été improprement considérée par les mythocritiques jusqu'au XIXe siècle comme « chaste », jusqu'à ce que Jean-Pierre Vernant éclaire davantage les adjectifs accolés à son nom. Artémis est parthenos, la vierge qui s'occupe du feu, ou, comme le rapporte Plutarque, celle qui s’abstient de tout commerce sexuel avec des hommes. Elle punit sévèrement les hommes qui tentent de la séduire : « Tristes noces, celles que briguèrent Otos et Orion[17] ».
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67
+ Artémis exigeait de ses compagnes la même chasteté qu'elle pratiquait elle-même. Lorsque Zeus séduit Callisto, une nymphe d'Artémis, et la mit enceinte, Zeus l'aida et décida de la transformer en ourse mais Artémis la tua d'une flèche.
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69
+ Plusieurs aspects de son culte évoquent un ancien Feu divin : à Patrai, lors de la fête annuelle d'Artémis Laphria, on jetait dans les flammes d'un grand bûcher des animaux sauvages et domestiques, des oiseaux, des fruits[18]. Ce feu justifie son qualificatif de phōsphóros « qui apporte la lumière ». Le rite grec de l'amphiphôn, offrande entourée de la lumière des torches à Artémis Mounichia rappelle l'effet que le feu exerce sur les bêtes sauvages qu'il attire mais empêche de s'approcher[19]. Au temple d'Artémis Perasia à Castatsala en Cilicie les prêtresses marchent pieds nus sur des charbons ardents sans en souffrir[20].
70
+
71
+ Ses sanctuaires : le temple d'Artémis à Éphèse, l'une des Sept Merveilles du monde ; le lac Stymphalia en Arcadie ; sanctuaire d’Olbia (actuelle Hyères) ; sanctuaire d'Artémis Orthia à Sparte ; Brauron, le sanctuaire d’Artémis en Attique ; Mounichie, le sanctuaire d'Artémis au Pirée (principal port d'Athènes); le sanctuaire d'Artémis Tauropole à Halae Araphenides (en) (au nord de Brauron) ; le sanctuaire d'Artémis à Amarynthos sur l'île d'Eubée[21]
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73
+ Un sanctuaire dédié à la déesse Artémis a été localisé en 2007 à Amarynthos par l'Ecole suisse d’archéologie[22]. Des fouilles complémentaires réalisées sur le site en 2017 ont permis de confirmer l’existence du sanctuaire, après que des inscriptions au nom d’Artémis aient été retrouvées sur des édifices allant du VIe siècle av. J.-C. au IIe siècle av. J.-C.[23].
74
+
75
+ Des inscriptions datant du IVe siècle av. J.-C. indiquent que le sanctuaire d’ Amarynthos accueillait une fête appelée les Artémisia. D’après le géographe et historien grec Strabon, celle-ci donnait lieu à un grand défilé militaire durant lequel paradait le corps civique représentant les six tribus d’Érétrie : 3 000 hoplites, 600 cavaliers et 60 chars de guerre.
76
+ Artémis était alors honorée par les Erétriens comme la déesse médiatrice (« celle qui se tient au milieu »), comme l’indique un décret officialisant la création d’un concours musical en son honneur en 335 avant J.C.[23].
77
+
78
+ Au IIe siècle av. J.-C., le sanctuaire atteignit son apogée. Des monuments honorifiques furent construits en l’honneur d’Artémis mais également du dieu Apollon et de leur mère Léto[23].
79
+
80
+ D’après l’archéologue Denis Knoepfler, le sanctuaire fut probablement saccagé lors des guerres de Mithridate au Ier siècle av. J.-C. puis fut restauré partiellement sous l’Empire romain au Ier siècle[23].
81
+
82
+ Le sanctuaire d'Artémis en Tauride donna lieu à un culte sanglant. En effet, Artémis vengeresse enleva Iphigénie, fille d'Agamemnon, afin d'en faire sa prêtresse. Tout étranger qui l'abordait était cruellement sacrifié (voir l'article Taures). Ce culte est, dans les vers d'Euripide, ramené en Attique en même temps que la statue de culte en bois d'Artémis volée par Iphigénie et son frère Oreste, et déposée dans le sanctuaire d'Halae Araphenides (en), sanctuaire situé au nord de Brauron sur la côte est[24].
83
+
84
+ Elle y était aussi déesse de la lumière, personnification de la Lune, qui erre dans les montagnes. Elle était représentée conduisant un char tiré par quatre taureaux, couronnée d'un croissant de lune et portant un flambeau.
85
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86
+ La déesse est souvent représentée en habit de chasse, les cheveux noués par derrière, la robe retroussée avec une seconde ceinture, le carquois sur l'épaule, un chien à ses côtés, et tenant un arc bandé dont elle décoche une flèche. Elle a les jambes ainsi que les pieds nus, et le sein droit découvert. Quelquefois elle est chaussée de brodequins. Souvent elle a un croissant au-dessus du front, symbole de la Lune. On la représentait chassant, ou dans le bain, ou se reposant des fatigues de la chasse.
87
+
88
+ Les statues de l'Artémis d'Éphèse sont assez connues. Elles sont très différentes d'autres représentations connues de la déesse à l'époque classique. L'Artémis d'Éphèse est dépourvue de membres inférieurs. Elle est engoncée de la taille aux pieds dans un fourreau qui descend jusqu'au sol, comme si elle y était plantée. Le corps de la déesse est ordinairement divisé par bandes, en sorte qu'elle paraît pour ainsi dire emmaillotée. Elle porte sur la tête une tour à plusieurs étages ; sur chaque bras, des lions ; sur la poitrine et l'estomac, un grand nombre de kuršaš, sacs de cuir magiques anatoliens mentionnés dans la littérature hittite[25], qui peuvent également être considérées comme des mamelles ou des testicules de taureau selon de nombreuses interprétations. Tout le bas du corps est parsemé de différents animaux, de bœufs ou taureaux, de cerfs, de sphinx, d'abeilles, d'insectes, etc. On y voit même des arbres et différentes plantes, tous symboles de la nature et de ses innombrables productions. Nombre de ces animaux sont de souche locale, comme l'épervier que l'on retrouve souvent perché sur un mât au dessus de la déesse. C'est aussi le cas des poissons, coquillages, crabes, qu'on ne trouve guère que chez l'Ephésienne. Ces diverses représentations de la déesse semblent se rapporter à un culte primitif d'origine asiatique.
89
+
90
+ Artémis d'Éphèse, Vienne, Ephesos Museum (en).
91
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92
+ Très tôt, les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes, en les ajoutant à leurs propres croyances[26]. En 399 av. J.C. , la déesse Artémis fut ainsi assimilée à la déesse Diane dans la mythologie romaine.
93
+
94
+ Au Moyen Âge et à la Renaissance, le latin devient la langue dominante en Europe, notamment dans le domaine culturel[27]. Les noms mythologiques apparaissent alors très souvent dans une forme latine. C’est la raison pour laquelle le nom latin de Diane remplace couramment celui d’Artémis dans les représentations artistiques de cette dernière[28].
95
+
96
+ Ainsi les deux déesses, originellement différentes, sont unies dans leur représentation : on produit donc souvent des représentations d'Artémis sous le nom de Diane, de la même façon que le nom de Neptune est associé aux représentations de Poséidon.
97
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98
+ La mythologie grecque devient un sujet de prédilection pour les peintres pendant la Renaissance, une période marquée par la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité. A la fin du XVIe siècle, le peintre vénitien Titien réalise ainsi pour le compte du roi Philippe II d'Espagne deux toiles représentant le mythe d’Actéon et d’Artémis[29].
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+
100
+ Le premier tableau, Diane et Actéon, réalisé entre 1556 et 1559, représente l'instant où Actéon surprend la déesse Artémis (représentée sous le nom de Diane) en train de prendre un bain en compagnie de ses nymphes[30].
101
+
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+ Le second, La Mort d'Actéon, représente la vengeance de la déesse. Il décrit le moment où Actéon, transformé en cerf par Artémis, est tué par ses propres chiens[31].
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+
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+ Par la suite, d’autres peintres lui emboîtent le pas. A la fin du XVIIIe siècle, le peintre écossais Gavin Hamilton, qui choisit la majorité de ses sujets dans l'Antiquité, représente la déesse Artémis en compagnie de son frère, dans un tableau intitulé Apollon et Artémis[32].
105
+
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+ En 1772, le français Jacques Louis David met en avant la déesse grecque dans une de ses toiles, intitulée Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé. Le tableau représente le moment où Apollon et Artémis décochent leurs flèches afin de tuer les enfants de Niobé, qui s’était vantée d'avoir eu plus d’enfants que leur mère Léto[33].
107
+
108
+ David présente le tableau au concours du grand Prix de Rome la même année, mais n’obtient pas le premier prix, ce qui déclenchera une polémique entre le peintre et le jury de l’Académie royale de peinture et de sculpture, suite à des accusations de vote arrangé[34].
109
+
110
+ Diane et Actéon par Titien (entre 1556 et 1559)
111
+
112
+ La Mort d'Actéon par Titien (entre 1559 et 1575)
113
+
114
+ Naissance d’Apollon et d’Artémis par Marcantonio Franceschini (vers 1692-1709)
115
+
116
+ Apollon et Artémis par Gavin Hamilton (1770)
117
+
118
+ Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé par Jacques Louis David (1772)
119
+
120
+ Artémis. Vitrail de Géza Maróti (1875-1941). Musée des arts appliqués de Budapest
121
+
122
+ Dans la trilogie de science-fiction Hunger Games, l'héroïne Katniss Everdeen est inspirée de la déesse Artémis[35]. A l'image de cette dernière, elle est armée d'un arc et de flèches[36].
123
+
124
+ Tout comme Artémis, Katniss est une excellente chasseuse. Elle évolue avec facilité dans la nature sauvage, et a appris très tôt à chasser le gibier[37]. Comme elle, elle manifeste également le désir de rester vierge et de ne pas avoir d’enfants[38].
125
+
126
+ Elle n’est pas une guerrière dans l’âme tout comme la déesse grecque. Si elle s’engage dans un conflit, c’est parce qu’elle y est contrainte par les événements. Tout comme Artémis s’implique dans la guerre de Troie par solidarité avec son frère Apollon, Katniss doit s’engager malgré elle dans une révolte afin de sauver son peuple[39].
127
+
128
+ De 2012 à 2015, le cinéma s’empare de l’univers d’Hunger Games au travers de quatre films adaptés de la série de science-fiction. A cette occasion, le chercheur français Fabien Bièvre-Perrin compare l'héroïne Katniss, incarnée par Jennifer Lawrence, à une véritable « Diane moderne »[40]. Il note que le combat final du premier film n’est pas sans rappeler le mythe d’Actéon, que la déesse fait dévorer par ses propres chiens[40].
129
+
130
+ Artémis fait partie des nombreux dieux cités dans la série de bande dessinée Astérix, en particulier dans le numéro Astérix aux Jeux Olympiques.
131
+
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+ Dans celui-ci, Astérix et Obélix se rendent en Grèce afin de participer aux célèbres Jeux olympiques. Découragés par cette arrivée inattendue d'adversaires à la force surhumaine, les athlètes romains s'adonnent à une orgie. Les odeurs de nourriture finissent cependant par irriter les athlètes grecs qui sont installés à proximité et qui sont, eux, soumis à un régime strict. L'un deux, s'exclame : « Par Artémis, et si j'ai envie, moi aussi, de décader ? »[41].
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+ Dans le jeu vidéo Assassin's Creed Odyssey après avoir effectué l'ensemble de missions lié aux filles d'Artemis, le joueur obtient l'armure complète et l'arc de la Déesse. Il est aussi possible sous certaines conditions, d'obtenir la divinité en tant que lieutenant pour le navire.
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+ Artémis est une déesse que l'on peut incarner dans le jeu vidéo SMITE.
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+ Un monothéisme (du grec μονός [monos], « seul, unique » et θεός [theos], « dieu ») est une religion qui affirme l'existence d'un Dieu unique, omnipotent, omniscient et omniprésent. C'est notamment le cas des religions abrahamiques : judaïsme, christianisme et islam. D'autres religions ou croyances monothéistes ont vu le jour comme le zoroastrisme, le culte d'Aton, le sikhisme ou encore le déisme. Les religions monothéistes s'opposent notamment aux polythéismes et aux panthéismes, mais aussi à l'animisme, etc. En effet, les polythéistes croient en plusieurs divinités tandis que pour les panthéistes Dieu est immanent et non transcendant.
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5
+ Quand une religion conçoit une divinité nationale[1], ou métaphysique (comme Shiva ou Vishnou), comme simplement supérieure à d'autres, on parle plutôt de « monolâtrie » ou d'« hénothéisme », termes de création récente, types de polythéisme[2].
6
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7
+ Le substantif masculin[3],[4],[5] « monothéisme » (prononcé [mɔnɔteism̭] en français standard)[4] est composé[3] de « mono- » — préfixe tiré du grec μονο- / mono-, de μόνος / mónos (« seul, unique »)[6] — et de « -théisme », lui-même composé de « thé(o)- » — tiré du grec θεός / theós (« Dieu ») — et du suffixe « -isme »[7].
8
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9
+ Le terme de « monothéisme » est de création relativement récente même s'il peut aujourd'hui sembler aller de soi, pour un concept qui demeure « difficile à penser »[8].
10
+
11
+ Le terme de « polythéisme » apparaît pour la première fois au Ier siècle chez le philosophe juif Philon d'Alexandrie pour marquer la différence entre le message biblique et la doxa polutheia (opinion majoritaire dans la cité) des Grecs. Le terme « monothéisme », lui-même, apparaît vraisemblablement au XVIIe siècle pour désigner deux concepts qui se comprennent de deux manières opposées. L'anglais monotheism est attesté dès 1660 avec la parution, à Londres, de l'editio princeps de An Explanation of the Grand Mystery of Godliness[9],[10] (« Une explication du grand mystère de la piété ») d'Henry More ; et c'est à ce dernier que sa création est attribuée[11].
12
+
13
+ Certains commentateurs l'utilisent alors pour qualifier le judaïsme et le christianisme et ainsi affirmer la supériorité morale et spirituelle spécifique de ces religions vis-à-vis des autres croyances antiques, de manière exclusive. Le monothéisme s'opposerait donc spécifiquement aux cultes polythéistes, considérés par certains prêcheurs ou commentateurs comme plus primitifs, notamment dans le cas du Culte impérial dans la Rome antique ou d'autres religions classées au sein du paganisme[12]. Mais dans les milieux déistes, il désigne la religion universelle de l'humanité dans une acception inclusive qui considère que tous les hommes vénèrent une même divinité sans le savoir[13].
14
+
15
+ Cet antagonisme inclusif/exclusif de la notion de monothéisme se trouve déjà dans les textes bibliques[14]. Ces textes, s'ils doivent être lus avec raison comme des documents monothéistes, n'en sont pas moins porteurs des traces de polythéismes intégrés par leurs rédacteurs[15] qui empêchent d'opposer polythéisme et monothéisme de façon manichéenne[16] comme ce fut longtemps la norme, suivant la radicalisation de l'opposition au polythéisme des trois religions du Livre, c'est-à-dire l'islam, le judaïsme et le christianisme[17].
16
+
17
+ Pour Mireille Hadas-Lebel, l'idée du Dieu unique, à la fois créateur, miséricordieux et tout-puissant, s'est faite au terme d'une lente évolution dans le cas du monothéisme juif, qui était au contact de cultures et d'empires polythéistes[18]. Citant à ce propos Marcel Gauchet, l'historienne souligne la nécessité d'une « extraterritorialité » religieuse pour le peuple juif : celui-ci peut alors s'affranchir du pouvoir impérial et du « culte de souverains puissants aisément divinisés par leurs sujets ». Le Dieu unique, transcendant, devient « un souverain invisible plus puissant encore ». Cela dit, le monothéisme juif ne s'est pas développé en vase clos, et encore moins sur le principe seul d'une opposition culturelle systématique avec les peuples voisins; le contact avec l'Empire achéménide, réalisé après que Cyrus le Grand a envahi Babylone et permis à la diaspora juive de rentrer en Judée a été déterminant, quelques livres de la Bible Hébraïque portant la marque d'une forte influence perse. Le Livre d'Esther par exemple, raconte comment Esther, femme du roi achéménide Cassuérus, l'a convaincu de préserver les Juifs des manœuvres de Haman, son grand vizir. Ce livre est pour J-D Macchi, « une littérature de diaspora dans le judaïsme de l’époque du deuxième Temple. »[19]. Il serait l'oeuvre d'un perse ayant vécu vers 78-77[20]. En outre, l'usage de mots d'origine persane pour des concepts métaphysiques importants (notamment pairidaeza, espace clos, qui a donné Paradis, attesté par Xénophon dans l’Économique[21]) interroge sur la nature et le profondeur des liens anciens entre zoroastrisme et judaïsme[22].
18
+
19
+ Pour Martin Haug (de), et les historiens spécialisés rejoignant ses travaux, la première religion monothéiste est probablement le mazdéisme, dont le dieu principal, Ahura Mazdâ (pehlevi : Ohrmazd) est le seul responsable de l'ordonnancement du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre. Cependant, ce culte n'a pas supplanté dans un premier temps les divinités plus anciennes, comme Inanna ou Mithra, qui ont fini par être considérés comme des divinités mazdéennes à part entière. Le zoroastrisme, religion monothéiste encore pratiquée à ce jour (sous la forme du parsisme) en Inde et dans quelques réduits en Iran (autour de Yazd notamment[23]), est une réforme du mazdéisme pensée par Zoroastre, recentrant sur le seul créateur l'attribut divin et reléguant Mithra et les autres divinités dont le culte était venu se greffer à celui d'Ahura Mazda au rang d'anges, d'envoyés[24].
20
+
21
+ Vers l'époque de l'Exil, l'histoire du monothéisme biblique n'est pas une histoire linéaire mais plutôt un processus de maturation qui est le fruit d'une somme d'influences, de traditions et d'évènements qui mèneront à l'élaboration de l'expression d'une foi monothéiste régionale originale[25]. Le premier commandement du Décalogue (Tu n'auras pas d'autres dieux face à moi.... Tu ne te prosterneras pas devant d'autres dieux que moi, et tu ne les serviras point) sur lequel se fonde le monothéisme des juifs et des chrétiens est davantage la formulation d'un monolâtrisme[26], puisqu'il n'enseigne pas le néant des autres dieux, voire suppose leur existence antérieure[27] ou concurrente[28]. En comparaison, l'islam qui apparaîtra quelque douze siècles plus tard sera immédiatement plus directif, plus explicite pour affirmer la seule existence du Dieu unique, et critiquer le polythéisme. La chahada nie toute autre forme de divinité, mais est postérieure. Son apparition est attestée entre l'an 158 à 178 de l'hégire[réf. nécessaire].
22
+
23
+ Un premier yahvisme monôlatrique pourrait remonter à la sortie d'Égypte[25] mais on ignore comment le dieu Yahvé devient le dieu national des deux royaumes de Juda et d'Israël[29]. Yahvé revêt de multiples formes, fonctions et attributs : il est vénéré comme une divinité de l'orage à travers une statue bovine dans les temples de Béthel et de Samarie[30] alors qu'à Jérusalem, il est plutôt vénéré comme un dieu de type solaire sous le nom de Yahvé-Tsebaot[31].
24
+
25
+ À l'époque des deux royaumes, Yahvé n'est probablement pas le seul dieu pour les Hébreux. Un poème du Deutéronome[32] comme un passage du Livre de Michée[33] attestent de cette forme de monolâtrie polythéiste pour laquelle chaque peuple a son propre dieu national reconnaissant les divinités des peuples voisins. On trouve ainsi une tradition monolâtrique assez similaire au judaïsme yahviste de cette période dans le royaume de Moab à travers le dieu Kamosh[34], comme la concurrence entre le populaire dieu Baal et Yahvé pourrait expliquer la virulence des textes vétérotestamentaires à l'encontre du premier. Le dieu national Yahvé est ainsi à considérer à l'époque de la monarchie israélite – entre le Xe siècle av. J.-C. et le VIIe siècle av. J.-C. – comme une divinité assurant la sécurité et la fertilité à son peuple à travers le roi[29].
26
+
27
+ Par ailleurs, certains indices épigraphiques laissent supposer qu'Yahvé était peut-être honoré avec une déesse parèdre d'origine ougaritique nommée Ashéra[29] mais sans qu'on sache avec certitude – les chercheurs en débattent encore – s'il s'agit de cette déesse ou d'un attribut, l'ashéra biblique désignant également un arbre sacré[35].
28
+
29
+ Le Deutéronome confirme cependant l'unicité du Dieu de cette religion, par rapport aux polythéismes avoisinants : « Écoute, Israël! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel » ... «Vous n'irez point après d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui sont autour de vous».
30
+
31
+ Le texte deutéronomique ne niant pas encore les autres dieux, déjà mentionné précédemment, semble avoir été écrit vers 622 av. J.-C. quand le roi Josias entend faire de Yahvé le seul dieu de Juda et empêcher qu'il soit vénéré sous différentes manifestations, comme cela semble être le cas à Samarie ou à Teman[36], dans l'idée de faire de Jérusalem le seul lieu saint légitime de la divinité nationale[37].
32
+
33
+ L'émergence du monothéisme judaïque exclusif est lié à la crise de l'Exil. En 597 av. J.-C., l'armée babylonienne défait le Royaume de Juda, l'occupe et déporte en exil à Babylone la famille royale, l'intelligentsia et les classes supérieures[38]. Dix ans plus tard, les Babyloniens ruinent Jérusalem et détruisent son Temple. S'ensuit alors une seconde déportation qui semble cependant laisser sur place près de 85 % de la population, essentiellement rurale. C'est au sein de cette élite déportée et de sa descendance que l'on trouve la plupart des rédacteurs des textes vétérotestamentaires qui vont apporter la réponse du monothéisme au terrible choc et la profonde remise en question de la religion officielle engendrée par cette succession de catastrophes[39],[40].
34
+
35
+ Non seulement, la défaite n'est pas due à l'abandon par Yahvé, mais c'est au contraire l'occasion de le présenter comme seul et unique dieu : dans les récits que les intellectuels judéens écrivent alors, la destruction de Jérusalem, loin d'être un signe de faiblesse de Yahvé, montre la puissance de celui qui a instrumentalisé les Babyloniens pour punir ses rois et son peuple qui n'ont pas respecté ses commandements. Yahvé devient dès lors, au-delà de son peuple, le maître des ennemis de Juda[41]. Cette idée du « fléau de Dieu » se retrouvera fréquemment à d'autres moments dans l'histoire où des conquérants païens ou infidèles auront raison de royaumes vénérant pourtant le Dieu unique, comme ce fut le cas avec Attila[42], Genghis Khan[43] et ses descendants ou encore les Ottomans[44].
36
+
37
+ L'exil babylonien met les rédacteurs judéens en contact avec les mythes mésopotamiens dont celui de la création de l'univers (Enuma Elish) ou celui mentionnant un déluge (Atrahasis)[45], et les premiers livres de la Genèse présentent dès lors Yahvé comme la divinité créatrice de l'entièreté de l'univers. Le nom de dieu est alors Elohim, marquant une tendance syncrétiste chez les auteurs sacerdotaux : en effet le terme peut se traduire par dieu ou dieux, suggérant que les dieux des autres peuples ne sont que des manifestations de Yahvé[46].
38
+
39
+ L'élaboration de la doctrine juive monothéiste se fait dans un contexte plus propice à de telles idées : le roi babylonien Nabonide tente de faire du dieu lunaire Sîn le dieu unique de son empire, en Grèce, les présocratiques défendent l'unicité de la divinité contre le panthéon et les successeurs achéménides de Cyrus II le Grand, considéré lui-même comme un messie de Yahvé, influencent le monothéisme judéen en faisant d'Ahoura Mazda le dieu officiel de l'empire[47].
40
+
41
+ L'expression « religions abrahamiques » désigne les religions découlant ou se disant découler de la révélation d'Abraham, dont la première est le judaïsme, suivi du christianisme puis de l'islam.
42
+
43
+ Bien qu'aujourd'hui elles soient formées chacune de nombreux courants d'interprétation des textes ayant mené à des positions doctrinales, théologiques, voire métaphysiques (pour certains courants) quasi-inconciliables, ces trois religions se lient par une tradition prophétique commune et des symboles communs (dont la première est le mythe d'Adam et Ève), ainsi que la reconnaissance de la Bible Hébraïque comme texte de base[48].
44
+
45
+ D'après la tradition juive, le monothéisme fut la première croyance humaine, Adam sachant qu'il n'y avait qu'un Dieu. Le polythéisme serait né deux générations plus tard, les gens priant diverses « puissances » d'intercéder en leur faveur auprès de Dieu ; les cultes accessoires l'emportent ensuite sur le culte principal.
46
+
47
+ Abraham redécouvre le monothéisme (à l'âge de trois ans, selon le Midrash) après avoir compris qu'il doit exister Un Être suprême, et que celui-ci ne s'embarrasse pas d'un panthéon. Cet Être est transcendant, immanent, omnipotent, omniscient, bienveillant. Dieu Se révèle alors à Abraham, contracte une Alliance avec lui, qu'il renouvelle avec son fils Isaac puis son petit-fils Jacob.
48
+
49
+ Plus tard, Dieu envoie Moïse annoncer au peuple qu'Il va le faire sortir d'Égypte (antique), conformément à l'Alliance. Il se présente au peuple comme celui qui advient (Ehye asher Ehye, « Je Serai qui Je Serai »), c'est-à-dire au sens littéral Celui qui Est près de Son peuple lorsqu'Il le fera sortir d'Égypte. Pour les Israélites, Il est donc non seulement le créateur du monde, déterminant le cours des choses, gardien de l'ordre naturel, mais aussi, Dieu providentiel qui intervient directement dans le cours de l'Histoire.
50
+
51
+ Le monothéisme est Le premier des Dix Commandements que Moïse transmet au peuple, sur l'ordre de Dieu :
52
+
53
+ Le judaïsme exige de ses membres une adhérence sans faille à ces préceptes, l'inverse revenant à en dénier l'essence. L'« inverse » inclut le syncrétisme, le culte de « divinités mineures », d'esprits ou d'incarnations, l'idée de Dieu comme dualité (shtei reshouyot) ou trinité. Ce concept est hérétique aux yeux des Juifs, et est assimilé au paganisme. L'interdiction d'autres cultes s'étend à la possession d'objets devant lesquels on pourrait se prosterner, comme les statues, les portraits, ou toute représentation artistique de Dieu.
54
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+ Tout en s'affirmant monothéiste, la quasi-totalité des chrétiens a adopté, depuis le Premier concile de Nicée de l'an 325, la profession de foi selon laquelle Dieu, être unique, se manifeste en trois personnes ou plus justement trois hypostases : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit (communément appelés la Trinité), ce qui est une innovation incompatible avec le judaïsme[49],[50],[51]. De même, le culte des saints, et notamment des saints patrons ainsi que de la Vierge Marie ont été parfois perçus comme des incursions hénothéistes venant se greffer à un monothéisme strict, n'admettant d'autres autels que ceux dédiés à Dieu. Ainsi, là où les églises traditionnelles mettent en valeur le rôle des saints en tant qu'intercesseurs auprès de Dieu[52], tout en leur refusant le statut d'êtres divins, plusieurs protestantismes (dont le luthéranisme) et le calvinisme rejettent en bloc leur culte[53], préférant voir en eux des modèles à suivre plutôt que des intercesseurs.
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+ Le premier concile de Nicée est la base du rejet comme hérétiques des courants des débuts du christianisme n'affirmant pas la profession de foi du Symbole de Nicée (comme l'arianisme, le nestorianisme, etc.). Le débat sur la consubstantialité de Jésus continuera de marquer le christianisme primitif, jusqu'au Concile de Chalcédoine en 451 qui vient fixer définitivement le débat. Ses principales conclusions, résumées dans le symbole de Chalcédoine, définissent le dyophysisme, c'est-à-dire les deux natures du Christ, vrai Dieu et vrai homme, parfait dans sa divinité comme dans son humanité. Elles marquent une étape essentielle dans le domaine de la christologie et sont acceptées, encore aujourd'hui, par les trois principales confessions chrétiennes : les orthodoxes, les catholiques et les protestants. Certains chrétiens miaphysites, très minoritaires, rejettent l'intégralité du concile, produisant un schisme qui forme les Églises des trois conciles.
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+ Cette vision du divin n'est pas partagée par les deux autres religions abrahamiques, à savoir le judaisme et l'islam.
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+ Le mot « Islam » vient de la racine arabe « slm » qui signifie soumission. Selon cette croyance, l'homme est par nature entièrement soumis à Dieu (muslim), et doit croire en Dieu (Mou'mine) et suivre les préceptes du Coran pour atteindre ainsi la paix dans la vie d’ici-bas et dans celle de l’au-delà. Se soumettre à la volonté divine ne signifie pas que l'homme cesse de réfléchir, ou qu'il abandonne son libre-arbitre ; mais plutôt qu'il accepte son rapport au divin. Les commandements de Dieu participent à son bien-être et à celui des autres, lorsqu'il respecte les lois divines et fait usage de sa liberté avec sagesse.
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+ Le concept islamique de la soumission est donc un concept actif ; un musulman s’efforce d’améliorer son caractère, et de faire ce qui est le mieux dans la mesure de ses capacités, après quoi, il accepte que le résultat de ses efforts réside en fin de compte dans les mains de Dieu.
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+ L’Islam est basé sur la foi en un Pouvoir Supérieur, le Seigneur Miséricordieux et Créateur de l’Univers, sans famille ni partenaire, et appelé en arabe « Allah ».
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+ Le Coran affirme l’existence d’un Dieu unique, et s’inscrit dans la tradition abrahamique, notamment dans la sourate dite de la vache. Plus tard, la profession de foi musulmane, — la chahada —, sera dédiée à cette unicité, selon la formule « Il n'y a de dieu que Dieu ».
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+ Le paganisme est un ensemble de religions polythéistes fondé sur la mythologie et les croyances locales, il n'a pas de visée universaliste, n'a pas de préoccupation unitaire, pas de texte sacré, même s'il se rattache à des cosmologies créationnistes, le paganisme admet l'éternité de l'univers qui préexiste à la création du monde que nous connaissons. Le paganisme a connu une évolution qui converge vers celle du monothéisme. Alexandre le Grand marque une étape importante en faisant rendre un culte égal aux Dieux et à des humains, pratique qui sera généralisée sous l'empire romain, en introduisant les statues de mortels dans le temple de Zeus, en implantant une communauté juive à Alexandrie où Démétrios de Phalère fait traduire en grec la bible Septante. Après lui, Paul de Tarse qui connait la bible à travers cette traduction grecque, sa langue, sera un acteur important du glissement du monothéisme vers une religion universelle, perspective que n'a pas le monothéisme hébraïque. Les paganismes rencontrés par les monothéismes lors de leur expansion était également non cléricaux et non dogmatiques, ce qui ne les prédisposaient pas à résister au prosélytisme des monothéismes chrétiens et islamistes.
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+ Le paganisme est également un ensemble de rites dans lequel puisent les monothéismes. Parmi ceux-ci l'idolâtrie, culte des idoles et/ou des astres, qui engendre de durables controverses chez les monothéistes chrétiens, qui en admettent la pratique, notamment quand ce monothéisme devient religion officielle de l'Empire romain, alors que le judaïsme et l’islam proscrivent l’idolâtrie. L’idolâtrie chrétienne est incompatible avec l��idolâtrie polythéiste, la législation intolérante de Théodose Ier, sera suivie par la destruction complète et le pillage des lieux de culte païens. Ainsi disparaitront presque toutes les œuvres d'art païennes, souvent inestimables, destructions qui se reproduiront dans le monde après les grandes découvertes.
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+ Federico Zeri a écrit que le mithraïsme aurait pu occuper la place prépondérante du christianisme et mentionne un auteur selon lequel la chapelle Sixtine est construite au-dessus d'un temple de Mithra. Quoi qu'il en soit le mithraïsme fut interdit en 391.
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+ Au VIe siècle, l'historien byzantin Procope de Césarée dit que « les Antes et les Slavons ne reconnaissent qu'un seul Dieu, celui qui a créé le monde et qui lance le tonnerre, à qui ils sacrifient des bœufs et d'autres victimes »[54],[55].
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+ La religion des Dogons se fonde sur le culte voué au Dieu créateur Amma[56]. Selon l'ethnologue Germaine Dieterlen, il est invoqué dans toutes les occasions ; toutes les demandes adressées aux puissances surnaturelles le sont en son nom, prononcé au début de chaque prière[57].
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+ L'assimilation du dieu unique au père – lui aussi unique – « Dieu le Père » est un thème récurrent depuis l'origine du monothéisme judaïque (Jérémie 2, 27 : «Tu es mon père !... Toi tu m'as enfanté ! »). Sigmund Freud, agnostique né de parents juifs, considère les dieux comme des illusions, selon lui elles résultent du besoin infantile d'une figure paternelle dominante, la religion contribue à maîtriser les impulsions violentes chez les individus et dans le développement de la civilisation. Il s'intéresse dans un premier temps aux rituels. Dans ses premiers écrits sur la religion Actes obsessionnels et pratiques religieuses (1907), il assimile la religion à une névrose obsessionnelle universelle à rituels répétitifs, analyse qu'il approfondit dans Totem et Tabou. Il y travaille le sens de l'image du père (tueur violent et dévorateur, celui qui interdit le contact avec la mère) et l'acte originel de parricide reproduit dans le repas sacrificiel totémique. Il décrit le passage du totémisme et du polythéisme au monothéisme judéo-chrétien, où une nouvelle figure paternelle toute-puissante et unifiée succède à celle du père primitif. Ce rapprochement entre religion universelle et l'universalité de la psychanalyse et de ses concepts, en particulier du complexe d'Œdipe aura d'énormes conséquences sur la notoriété de la psychanalyse. Dans Moïse et le monothéisme, un de ces derniers écrits, Freud – bon spécialiste de l'Égypte antique[réf. nécessaire] polythéiste avec un épisode monothéiste solaire sous Akhenaton – échafaude une théorie de l’assassinat de Moïse qui engendre la culpabilité des Juifs à l'origine de l'espoir messianique d'un sauveur.
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+ Il reviendra dans L'Avenir d'une illusion (1927) à l'enchainement des religions (des « illusions ») : à l'animisme primitif succède une illusion adaptée à la civilisation avec le polythéisme, qui réconcilie l'homme et la mort et aide à supporter les privations de la civilisation. Alors la figure du père devient centrale dans l'esprit religieux et arrive le monothéisme. L'homme attend le même service de Dieu que du père, tous deux protecteurs mais craints. Rôle difficile à tenir qui rendent inséparables monothéisme et doute. Le monothéisme impose à l'individu une notion universelle de bien et de mal et pose donc un grand nombre d'interdits se traduisant par des renoncements aux pulsions que les polythéismes sacralisaient. Sa conclusion est que l'avenir des idées religieuses en tant qu'illusions est florissant.
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+ Selon Sigmund Freud, le monothéisme est une religion du Surmoi, par opposition aux polythéismes qui sont des religions dont les différents cultes partiels sont chacun basés sur une impulsion instinctive née dans le ça[58].
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+ Carl Gustav Jung, dans son ouvrage Psychologie et religion, s'intéresse au monothéisme chrétien et à ses symboles. Il les explique au regard de la psychologie analytique qui l'a rendu célèbre, en tentant d'éclairer les rites et dogmes d'une nouvelle interprétation ouverte à une redéfinition de la foi[59].
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+ Un monothéisme (du grec μονός [monos], « seul, unique » et θεός [theos], « dieu ») est une religion qui affirme l'existence d'un Dieu unique, omnipotent, omniscient et omniprésent. C'est notamment le cas des religions abrahamiques : judaïsme, christianisme et islam. D'autres religions ou croyances monothéistes ont vu le jour comme le zoroastrisme, le culte d'Aton, le sikhisme ou encore le déisme. Les religions monothéistes s'opposent notamment aux polythéismes et aux panthéismes, mais aussi à l'animisme, etc. En effet, les polythéistes croient en plusieurs divinités tandis que pour les panthéistes Dieu est immanent et non transcendant.
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+ Quand une religion conçoit une divinité nationale[1], ou métaphysique (comme Shiva ou Vishnou), comme simplement supérieure à d'autres, on parle plutôt de « monolâtrie » ou d'« hénothéisme », termes de création récente, types de polythéisme[2].
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+ Le substantif masculin[3],[4],[5] « monothéisme » (prononcé [mɔnɔteism̭] en français standard)[4] est composé[3] de « mono- » — préfixe tiré du grec μονο- / mono-, de μόνος / mónos (« seul, unique »)[6] — et de « -théisme », lui-même composé de « thé(o)- » — tiré du grec θεός / theós (« Dieu ») — et du suffixe « -isme »[7].
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+ Le terme de « monothéisme » est de création relativement récente même s'il peut aujourd'hui sembler aller de soi, pour un concept qui demeure « difficile à penser »[8].
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11
+ Le terme de « polythéisme » apparaît pour la première fois au Ier siècle chez le philosophe juif Philon d'Alexandrie pour marquer la différence entre le message biblique et la doxa polutheia (opinion majoritaire dans la cité) des Grecs. Le terme « monothéisme », lui-même, apparaît vraisemblablement au XVIIe siècle pour désigner deux concepts qui se comprennent de deux manières opposées. L'anglais monotheism est attesté dès 1660 avec la parution, à Londres, de l'editio princeps de An Explanation of the Grand Mystery of Godliness[9],[10] (« Une explication du grand mystère de la piété ») d'Henry More ; et c'est à ce dernier que sa création est attribuée[11].
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+ Certains commentateurs l'utilisent alors pour qualifier le judaïsme et le christianisme et ainsi affirmer la supériorité morale et spirituelle spécifique de ces religions vis-à-vis des autres croyances antiques, de manière exclusive. Le monothéisme s'opposerait donc spécifiquement aux cultes polythéistes, considérés par certains prêcheurs ou commentateurs comme plus primitifs, notamment dans le cas du Culte impérial dans la Rome antique ou d'autres religions classées au sein du paganisme[12]. Mais dans les milieux déistes, il désigne la religion universelle de l'humanité dans une acception inclusive qui considère que tous les hommes vénèrent une même divinité sans le savoir[13].
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15
+ Cet antagonisme inclusif/exclusif de la notion de monothéisme se trouve déjà dans les textes bibliques[14]. Ces textes, s'ils doivent être lus avec raison comme des documents monothéistes, n'en sont pas moins porteurs des traces de polythéismes intégrés par leurs rédacteurs[15] qui empêchent d'opposer polythéisme et monothéisme de façon manichéenne[16] comme ce fut longtemps la norme, suivant la radicalisation de l'opposition au polythéisme des trois religions du Livre, c'est-à-dire l'islam, le judaïsme et le christianisme[17].
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17
+ Pour Mireille Hadas-Lebel, l'idée du Dieu unique, à la fois créateur, miséricordieux et tout-puissant, s'est faite au terme d'une lente évolution dans le cas du monothéisme juif, qui était au contact de cultures et d'empires polythéistes[18]. Citant à ce propos Marcel Gauchet, l'historienne souligne la nécessité d'une « extraterritorialité » religieuse pour le peuple juif : celui-ci peut alors s'affranchir du pouvoir impérial et du « culte de souverains puissants aisément divinisés par leurs sujets ». Le Dieu unique, transcendant, devient « un souverain invisible plus puissant encore ». Cela dit, le monothéisme juif ne s'est pas développé en vase clos, et encore moins sur le principe seul d'une opposition culturelle systématique avec les peuples voisins; le contact avec l'Empire achéménide, réalisé après que Cyrus le Grand a envahi Babylone et permis à la diaspora juive de rentrer en Judée a été déterminant, quelques livres de la Bible Hébraïque portant la marque d'une forte influence perse. Le Livre d'Esther par exemple, raconte comment Esther, femme du roi achéménide Cassuérus, l'a convaincu de préserver les Juifs des manœuvres de Haman, son grand vizir. Ce livre est pour J-D Macchi, « une littérature de diaspora dans le judaïsme de l’époque du deuxième Temple. »[19]. Il serait l'oeuvre d'un perse ayant vécu vers 78-77[20]. En outre, l'usage de mots d'origine persane pour des concepts métaphysiques importants (notamment pairidaeza, espace clos, qui a donné Paradis, attesté par Xénophon dans l’Économique[21]) interroge sur la nature et le profondeur des liens anciens entre zoroastrisme et judaïsme[22].
18
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19
+ Pour Martin Haug (de), et les historiens spécialisés rejoignant ses travaux, la première religion monothéiste est probablement le mazdéisme, dont le dieu principal, Ahura Mazdâ (pehlevi : Ohrmazd) est le seul responsable de l'ordonnancement du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre. Cependant, ce culte n'a pas supplanté dans un premier temps les divinités plus anciennes, comme Inanna ou Mithra, qui ont fini par être considérés comme des divinités mazdéennes à part entière. Le zoroastrisme, religion monothéiste encore pratiquée à ce jour (sous la forme du parsisme) en Inde et dans quelques réduits en Iran (autour de Yazd notamment[23]), est une réforme du mazdéisme pensée par Zoroastre, recentrant sur le seul créateur l'attribut divin et reléguant Mithra et les autres divinités dont le culte était venu se greffer à celui d'Ahura Mazda au rang d'anges, d'envoyés[24].
20
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21
+ Vers l'époque de l'Exil, l'histoire du monothéisme biblique n'est pas une histoire linéaire mais plutôt un processus de maturation qui est le fruit d'une somme d'influences, de traditions et d'évènements qui mèneront à l'élaboration de l'expression d'une foi monothéiste régionale originale[25]. Le premier commandement du Décalogue (Tu n'auras pas d'autres dieux face à moi.... Tu ne te prosterneras pas devant d'autres dieux que moi, et tu ne les serviras point) sur lequel se fonde le monothéisme des juifs et des chrétiens est davantage la formulation d'un monolâtrisme[26], puisqu'il n'enseigne pas le néant des autres dieux, voire suppose leur existence antérieure[27] ou concurrente[28]. En comparaison, l'islam qui apparaîtra quelque douze siècles plus tard sera immédiatement plus directif, plus explicite pour affirmer la seule existence du Dieu unique, et critiquer le polythéisme. La chahada nie toute autre forme de divinité, mais est postérieure. Son apparition est attestée entre l'an 158 à 178 de l'hégire[réf. nécessaire].
22
+
23
+ Un premier yahvisme monôlatrique pourrait remonter à la sortie d'Égypte[25] mais on ignore comment le dieu Yahvé devient le dieu national des deux royaumes de Juda et d'Israël[29]. Yahvé revêt de multiples formes, fonctions et attributs : il est vénéré comme une divinité de l'orage à travers une statue bovine dans les temples de Béthel et de Samarie[30] alors qu'à Jérusalem, il est plutôt vénéré comme un dieu de type solaire sous le nom de Yahvé-Tsebaot[31].
24
+
25
+ À l'époque des deux royaumes, Yahvé n'est probablement pas le seul dieu pour les Hébreux. Un poème du Deutéronome[32] comme un passage du Livre de Michée[33] attestent de cette forme de monolâtrie polythéiste pour laquelle chaque peuple a son propre dieu national reconnaissant les divinités des peuples voisins. On trouve ainsi une tradition monolâtrique assez similaire au judaïsme yahviste de cette période dans le royaume de Moab à travers le dieu Kamosh[34], comme la concurrence entre le populaire dieu Baal et Yahvé pourrait expliquer la virulence des textes vétérotestamentaires à l'encontre du premier. Le dieu national Yahvé est ainsi à considérer à l'époque de la monarchie israélite – entre le Xe siècle av. J.-C. et le VIIe siècle av. J.-C. – comme une divinité assurant la sécurité et la fertilité à son peuple à travers le roi[29].
26
+
27
+ Par ailleurs, certains indices épigraphiques laissent supposer qu'Yahvé était peut-être honoré avec une déesse parèdre d'origine ougaritique nommée Ashéra[29] mais sans qu'on sache avec certitude – les chercheurs en débattent encore – s'il s'agit de cette déesse ou d'un attribut, l'ashéra biblique désignant également un arbre sacré[35].
28
+
29
+ Le Deutéronome confirme cependant l'unicité du Dieu de cette religion, par rapport aux polythéismes avoisinants : « Écoute, Israël! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel » ... «Vous n'irez point après d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui sont autour de vous».
30
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31
+ Le texte deutéronomique ne niant pas encore les autres dieux, déjà mentionné précédemment, semble avoir été écrit vers 622 av. J.-C. quand le roi Josias entend faire de Yahvé le seul dieu de Juda et empêcher qu'il soit vénéré sous différentes manifestations, comme cela semble être le cas à Samarie ou à Teman[36], dans l'idée de faire de Jérusalem le seul lieu saint légitime de la divinité nationale[37].
32
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33
+ L'émergence du monothéisme judaïque exclusif est lié à la crise de l'Exil. En 597 av. J.-C., l'armée babylonienne défait le Royaume de Juda, l'occupe et déporte en exil à Babylone la famille royale, l'intelligentsia et les classes supérieures[38]. Dix ans plus tard, les Babyloniens ruinent Jérusalem et détruisent son Temple. S'ensuit alors une seconde déportation qui semble cependant laisser sur place près de 85 % de la population, essentiellement rurale. C'est au sein de cette élite déportée et de sa descendance que l'on trouve la plupart des rédacteurs des textes vétérotestamentaires qui vont apporter la réponse du monothéisme au terrible choc et la profonde remise en question de la religion officielle engendrée par cette succession de catastrophes[39],[40].
34
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35
+ Non seulement, la défaite n'est pas due à l'abandon par Yahvé, mais c'est au contraire l'occasion de le présenter comme seul et unique dieu : dans les récits que les intellectuels judéens écrivent alors, la destruction de Jérusalem, loin d'être un signe de faiblesse de Yahvé, montre la puissance de celui qui a instrumentalisé les Babyloniens pour punir ses rois et son peuple qui n'ont pas respecté ses commandements. Yahvé devient dès lors, au-delà de son peuple, le maître des ennemis de Juda[41]. Cette idée du « fléau de Dieu » se retrouvera fréquemment à d'autres moments dans l'histoire où des conquérants païens ou infidèles auront raison de royaumes vénérant pourtant le Dieu unique, comme ce fut le cas avec Attila[42], Genghis Khan[43] et ses descendants ou encore les Ottomans[44].
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37
+ L'exil babylonien met les rédacteurs judéens en contact avec les mythes mésopotamiens dont celui de la création de l'univers (Enuma Elish) ou celui mentionnant un déluge (Atrahasis)[45], et les premiers livres de la Genèse présentent dès lors Yahvé comme la divinité créatrice de l'entièreté de l'univers. Le nom de dieu est alors Elohim, marquant une tendance syncrétiste chez les auteurs sacerdotaux : en effet le terme peut se traduire par dieu ou dieux, suggérant que les dieux des autres peuples ne sont que des manifestations de Yahvé[46].
38
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39
+ L'élaboration de la doctrine juive monothéiste se fait dans un contexte plus propice à de telles idées : le roi babylonien Nabonide tente de faire du dieu lunaire Sîn le dieu unique de son empire, en Grèce, les présocratiques défendent l'unicité de la divinité contre le panthéon et les successeurs achéménides de Cyrus II le Grand, considéré lui-même comme un messie de Yahvé, influencent le monothéisme judéen en faisant d'Ahoura Mazda le dieu officiel de l'empire[47].
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+ L'expression « religions abrahamiques » désigne les religions découlant ou se disant découler de la révélation d'Abraham, dont la première est le judaïsme, suivi du christianisme puis de l'islam.
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+ Bien qu'aujourd'hui elles soient formées chacune de nombreux courants d'interprétation des textes ayant mené à des positions doctrinales, théologiques, voire métaphysiques (pour certains courants) quasi-inconciliables, ces trois religions se lient par une tradition prophétique commune et des symboles communs (dont la première est le mythe d'Adam et Ève), ainsi que la reconnaissance de la Bible Hébraïque comme texte de base[48].
44
+
45
+ D'après la tradition juive, le monothéisme fut la première croyance humaine, Adam sachant qu'il n'y avait qu'un Dieu. Le polythéisme serait né deux générations plus tard, les gens priant diverses « puissances » d'intercéder en leur faveur auprès de Dieu ; les cultes accessoires l'emportent ensuite sur le culte principal.
46
+
47
+ Abraham redécouvre le monothéisme (à l'âge de trois ans, selon le Midrash) après avoir compris qu'il doit exister Un Être suprême, et que celui-ci ne s'embarrasse pas d'un panthéon. Cet Être est transcendant, immanent, omnipotent, omniscient, bienveillant. Dieu Se révèle alors à Abraham, contracte une Alliance avec lui, qu'il renouvelle avec son fils Isaac puis son petit-fils Jacob.
48
+
49
+ Plus tard, Dieu envoie Moïse annoncer au peuple qu'Il va le faire sortir d'Égypte (antique), conformément à l'Alliance. Il se présente au peuple comme celui qui advient (Ehye asher Ehye, « Je Serai qui Je Serai »), c'est-à-dire au sens littéral Celui qui Est près de Son peuple lorsqu'Il le fera sortir d'Égypte. Pour les Israélites, Il est donc non seulement le créateur du monde, déterminant le cours des choses, gardien de l'ordre naturel, mais aussi, Dieu providentiel qui intervient directement dans le cours de l'Histoire.
50
+
51
+ Le monothéisme est Le premier des Dix Commandements que Moïse transmet au peuple, sur l'ordre de Dieu :
52
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53
+ Le judaïsme exige de ses membres une adhérence sans faille à ces préceptes, l'inverse revenant à en dénier l'essence. L'« inverse » inclut le syncrétisme, le culte de « divinités mineures », d'esprits ou d'incarnations, l'idée de Dieu comme dualité (shtei reshouyot) ou trinité. Ce concept est hérétique aux yeux des Juifs, et est assimilé au paganisme. L'interdiction d'autres cultes s'étend à la possession d'objets devant lesquels on pourrait se prosterner, comme les statues, les portraits, ou toute représentation artistique de Dieu.
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+ Tout en s'affirmant monothéiste, la quasi-totalité des chrétiens a adopté, depuis le Premier concile de Nicée de l'an 325, la profession de foi selon laquelle Dieu, être unique, se manifeste en trois personnes ou plus justement trois hypostases : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit (communément appelés la Trinité), ce qui est une innovation incompatible avec le judaïsme[49],[50],[51]. De même, le culte des saints, et notamment des saints patrons ainsi que de la Vierge Marie ont été parfois perçus comme des incursions hénothéistes venant se greffer à un monothéisme strict, n'admettant d'autres autels que ceux dédiés à Dieu. Ainsi, là où les églises traditionnelles mettent en valeur le rôle des saints en tant qu'intercesseurs auprès de Dieu[52], tout en leur refusant le statut d'êtres divins, plusieurs protestantismes (dont le luthéranisme) et le calvinisme rejettent en bloc leur culte[53], préférant voir en eux des modèles à suivre plutôt que des intercesseurs.
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+ Le premier concile de Nicée est la base du rejet comme hérétiques des courants des débuts du christianisme n'affirmant pas la profession de foi du Symbole de Nicée (comme l'arianisme, le nestorianisme, etc.). Le débat sur la consubstantialité de Jésus continuera de marquer le christianisme primitif, jusqu'au Concile de Chalcédoine en 451 qui vient fixer définitivement le débat. Ses principales conclusions, résumées dans le symbole de Chalcédoine, définissent le dyophysisme, c'est-à-dire les deux natures du Christ, vrai Dieu et vrai homme, parfait dans sa divinité comme dans son humanité. Elles marquent une étape essentielle dans le domaine de la christologie et sont acceptées, encore aujourd'hui, par les trois principales confessions chrétiennes : les orthodoxes, les catholiques et les protestants. Certains chrétiens miaphysites, très minoritaires, rejettent l'intégralité du concile, produisant un schisme qui forme les Églises des trois conciles.
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+ Cette vision du divin n'est pas partagée par les deux autres religions abrahamiques, à savoir le judaisme et l'islam.
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+ Le mot « Islam » vient de la racine arabe « slm » qui signifie soumission. Selon cette croyance, l'homme est par nature entièrement soumis à Dieu (muslim), et doit croire en Dieu (Mou'mine) et suivre les préceptes du Coran pour atteindre ainsi la paix dans la vie d’ici-bas et dans celle de l’au-delà. Se soumettre à la volonté divine ne signifie pas que l'homme cesse de réfléchir, ou qu'il abandonne son libre-arbitre ; mais plutôt qu'il accepte son rapport au divin. Les commandements de Dieu participent à son bien-être et à celui des autres, lorsqu'il respecte les lois divines et fait usage de sa liberté avec sagesse.
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+ Le concept islamique de la soumission est donc un concept actif ; un musulman s’efforce d’améliorer son caractère, et de faire ce qui est le mieux dans la mesure de ses capacités, après quoi, il accepte que le résultat de ses efforts réside en fin de compte dans les mains de Dieu.
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+ Le Coran affirme l’existence d’un Dieu unique, et s’inscrit dans la tradition abrahamique, notamment dans la sourate dite de la vache. Plus tard, la profession de foi musulmane, — la chahada —, sera dédiée à cette unicité, selon la formule « Il n'y a de dieu que Dieu ».
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+ Le paganisme est un ensemble de religions polythéistes fondé sur la mythologie et les croyances locales, il n'a pas de visée universaliste, n'a pas de préoccupation unitaire, pas de texte sacré, même s'il se rattache à des cosmologies créationnistes, le paganisme admet l'éternité de l'univers qui préexiste à la création du monde que nous connaissons. Le paganisme a connu une évolution qui converge vers celle du monothéisme. Alexandre le Grand marque une étape importante en faisant rendre un culte égal aux Dieux et à des humains, pratique qui sera généralisée sous l'empire romain, en introduisant les statues de mortels dans le temple de Zeus, en implantant une communauté juive à Alexandrie où Démétrios de Phalère fait traduire en grec la bible Septante. Après lui, Paul de Tarse qui connait la bible à travers cette traduction grecque, sa langue, sera un acteur important du glissement du monothéisme vers une religion universelle, perspective que n'a pas le monothéisme hébraïque. Les paganismes rencontrés par les monothéismes lors de leur expansion était également non cléricaux et non dogmatiques, ce qui ne les prédisposaient pas à résister au prosélytisme des monothéismes chrétiens et islamistes.
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+ Le paganisme est également un ensemble de rites dans lequel puisent les monothéismes. Parmi ceux-ci l'idolâtrie, culte des idoles et/ou des astres, qui engendre de durables controverses chez les monothéistes chrétiens, qui en admettent la pratique, notamment quand ce monothéisme devient religion officielle de l'Empire romain, alors que le judaïsme et l’islam proscrivent l’idolâtrie. L’idolâtrie chrétienne est incompatible avec l��idolâtrie polythéiste, la législation intolérante de Théodose Ier, sera suivie par la destruction complète et le pillage des lieux de culte païens. Ainsi disparaitront presque toutes les œuvres d'art païennes, souvent inestimables, destructions qui se reproduiront dans le monde après les grandes découvertes.
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+ Federico Zeri a écrit que le mithraïsme aurait pu occuper la place prépondérante du christianisme et mentionne un auteur selon lequel la chapelle Sixtine est construite au-dessus d'un temple de Mithra. Quoi qu'il en soit le mithraïsme fut interdit en 391.
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+ Au VIe siècle, l'historien byzantin Procope de Césarée dit que « les Antes et les Slavons ne reconnaissent qu'un seul Dieu, celui qui a créé le monde et qui lance le tonnerre, à qui ils sacrifient des bœufs et d'autres victimes »[54],[55].
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+ La religion des Dogons se fonde sur le culte voué au Dieu créateur Amma[56]. Selon l'ethnologue Germaine Dieterlen, il est invoqué dans toutes les occasions ; toutes les demandes adressées aux puissances surnaturelles le sont en son nom, prononcé au début de chaque prière[57].
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+ L'assimilation du dieu unique au père – lui aussi unique – « Dieu le Père » est un thème récurrent depuis l'origine du monothéisme judaïque (Jérémie 2, 27 : «Tu es mon père !... Toi tu m'as enfanté ! »). Sigmund Freud, agnostique né de parents juifs, considère les dieux comme des illusions, selon lui elles résultent du besoin infantile d'une figure paternelle dominante, la religion contribue à maîtriser les impulsions violentes chez les individus et dans le développement de la civilisation. Il s'intéresse dans un premier temps aux rituels. Dans ses premiers écrits sur la religion Actes obsessionnels et pratiques religieuses (1907), il assimile la religion à une névrose obsessionnelle universelle à rituels répétitifs, analyse qu'il approfondit dans Totem et Tabou. Il y travaille le sens de l'image du père (tueur violent et dévorateur, celui qui interdit le contact avec la mère) et l'acte originel de parricide reproduit dans le repas sacrificiel totémique. Il décrit le passage du totémisme et du polythéisme au monothéisme judéo-chrétien, où une nouvelle figure paternelle toute-puissante et unifiée succède à celle du père primitif. Ce rapprochement entre religion universelle et l'universalité de la psychanalyse et de ses concepts, en particulier du complexe d'Œdipe aura d'énormes conséquences sur la notoriété de la psychanalyse. Dans Moïse et le monothéisme, un de ces derniers écrits, Freud – bon spécialiste de l'Égypte antique[réf. nécessaire] polythéiste avec un épisode monothéiste solaire sous Akhenaton – échafaude une théorie de l’assassinat de Moïse qui engendre la culpabilité des Juifs à l'origine de l'espoir messianique d'un sauveur.
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+ Il reviendra dans L'Avenir d'une illusion (1927) à l'enchainement des religions (des « illusions ») : à l'animisme primitif succède une illusion adaptée à la civilisation avec le polythéisme, qui réconcilie l'homme et la mort et aide à supporter les privations de la civilisation. Alors la figure du père devient centrale dans l'esprit religieux et arrive le monothéisme. L'homme attend le même service de Dieu que du père, tous deux protecteurs mais craints. Rôle difficile à tenir qui rendent inséparables monothéisme et doute. Le monothéisme impose à l'individu une notion universelle de bien et de mal et pose donc un grand nombre d'interdits se traduisant par des renoncements aux pulsions que les polythéismes sacralisaient. Sa conclusion est que l'avenir des idées religieuses en tant qu'illusions est florissant.
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+ Selon Sigmund Freud, le monothéisme est une religion du Surmoi, par opposition aux polythéismes qui sont des religions dont les différents cultes partiels sont chacun basés sur une impulsion instinctive née dans le ça[58].
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+ Carl Gustav Jung, dans son ouvrage Psychologie et religion, s'intéresse au monothéisme chrétien et à ses symboles. Il les explique au regard de la psychologie analytique qui l'a rendu célèbre, en tentant d'éclairer les rites et dogmes d'une nouvelle interprétation ouverte à une redéfinition de la foi[59].
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+ Un monothéisme (du grec μονός [monos], « seul, unique » et θεός [theos], « dieu ») est une religion qui affirme l'existence d'un Dieu unique, omnipotent, omniscient et omniprésent. C'est notamment le cas des religions abrahamiques : judaïsme, christianisme et islam. D'autres religions ou croyances monothéistes ont vu le jour comme le zoroastrisme, le culte d'Aton, le sikhisme ou encore le déisme. Les religions monothéistes s'opposent notamment aux polythéismes et aux panthéismes, mais aussi à l'animisme, etc. En effet, les polythéistes croient en plusieurs divinités tandis que pour les panthéistes Dieu est immanent et non transcendant.
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+ Quand une religion conçoit une divinité nationale[1], ou métaphysique (comme Shiva ou Vishnou), comme simplement supérieure à d'autres, on parle plutôt de « monolâtrie » ou d'« hénothéisme », termes de création récente, types de polythéisme[2].
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+ Le substantif masculin[3],[4],[5] « monothéisme » (prononcé [mɔnɔteism̭] en français standard)[4] est composé[3] de « mono- » — préfixe tiré du grec μονο- / mono-, de μόνος / mónos (« seul, unique »)[6] — et de « -théisme », lui-même composé de « thé(o)- » — tiré du grec θεός / theós (« Dieu ») — et du suffixe « -isme »[7].
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+ Le terme de « monothéisme » est de création relativement récente même s'il peut aujourd'hui sembler aller de soi, pour un concept qui demeure « difficile à penser »[8].
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+ Le terme de « polythéisme » apparaît pour la première fois au Ier siècle chez le philosophe juif Philon d'Alexandrie pour marquer la différence entre le message biblique et la doxa polutheia (opinion majoritaire dans la cité) des Grecs. Le terme « monothéisme », lui-même, apparaît vraisemblablement au XVIIe siècle pour désigner deux concepts qui se comprennent de deux manières opposées. L'anglais monotheism est attesté dès 1660 avec la parution, à Londres, de l'editio princeps de An Explanation of the Grand Mystery of Godliness[9],[10] (« Une explication du grand mystère de la piété ») d'Henry More ; et c'est à ce dernier que sa création est attribuée[11].
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+ Certains commentateurs l'utilisent alors pour qualifier le judaïsme et le christianisme et ainsi affirmer la supériorité morale et spirituelle spécifique de ces religions vis-à-vis des autres croyances antiques, de manière exclusive. Le monothéisme s'opposerait donc spécifiquement aux cultes polythéistes, considérés par certains prêcheurs ou commentateurs comme plus primitifs, notamment dans le cas du Culte impérial dans la Rome antique ou d'autres religions classées au sein du paganisme[12]. Mais dans les milieux déistes, il désigne la religion universelle de l'humanité dans une acception inclusive qui considère que tous les hommes vénèrent une même divinité sans le savoir[13].
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+ Cet antagonisme inclusif/exclusif de la notion de monothéisme se trouve déjà dans les textes bibliques[14]. Ces textes, s'ils doivent être lus avec raison comme des documents monothéistes, n'en sont pas moins porteurs des traces de polythéismes intégrés par leurs rédacteurs[15] qui empêchent d'opposer polythéisme et monothéisme de façon manichéenne[16] comme ce fut longtemps la norme, suivant la radicalisation de l'opposition au polythéisme des trois religions du Livre, c'est-à-dire l'islam, le judaïsme et le christianisme[17].
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+ Pour Mireille Hadas-Lebel, l'idée du Dieu unique, à la fois créateur, miséricordieux et tout-puissant, s'est faite au terme d'une lente évolution dans le cas du monothéisme juif, qui était au contact de cultures et d'empires polythéistes[18]. Citant à ce propos Marcel Gauchet, l'historienne souligne la nécessité d'une « extraterritorialité » religieuse pour le peuple juif : celui-ci peut alors s'affranchir du pouvoir impérial et du « culte de souverains puissants aisément divinisés par leurs sujets ». Le Dieu unique, transcendant, devient « un souverain invisible plus puissant encore ». Cela dit, le monothéisme juif ne s'est pas développé en vase clos, et encore moins sur le principe seul d'une opposition culturelle systématique avec les peuples voisins; le contact avec l'Empire achéménide, réalisé après que Cyrus le Grand a envahi Babylone et permis à la diaspora juive de rentrer en Judée a été déterminant, quelques livres de la Bible Hébraïque portant la marque d'une forte influence perse. Le Livre d'Esther par exemple, raconte comment Esther, femme du roi achéménide Cassuérus, l'a convaincu de préserver les Juifs des manœuvres de Haman, son grand vizir. Ce livre est pour J-D Macchi, « une littérature de diaspora dans le judaïsme de l’époque du deuxième Temple. »[19]. Il serait l'oeuvre d'un perse ayant vécu vers 78-77[20]. En outre, l'usage de mots d'origine persane pour des concepts métaphysiques importants (notamment pairidaeza, espace clos, qui a donné Paradis, attesté par Xénophon dans l’Économique[21]) interroge sur la nature et le profondeur des liens anciens entre zoroastrisme et judaïsme[22].
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+ Pour Martin Haug (de), et les historiens spécialisés rejoignant ses travaux, la première religion monothéiste est probablement le mazdéisme, dont le dieu principal, Ahura Mazdâ (pehlevi : Ohrmazd) est le seul responsable de l'ordonnancement du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre. Cependant, ce culte n'a pas supplanté dans un premier temps les divinités plus anciennes, comme Inanna ou Mithra, qui ont fini par être considérés comme des divinités mazdéennes à part entière. Le zoroastrisme, religion monothéiste encore pratiquée à ce jour (sous la forme du parsisme) en Inde et dans quelques réduits en Iran (autour de Yazd notamment[23]), est une réforme du mazdéisme pensée par Zoroastre, recentrant sur le seul créateur l'attribut divin et reléguant Mithra et les autres divinités dont le culte était venu se greffer à celui d'Ahura Mazda au rang d'anges, d'envoyés[24].
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+ Vers l'époque de l'Exil, l'histoire du monothéisme biblique n'est pas une histoire linéaire mais plutôt un processus de maturation qui est le fruit d'une somme d'influences, de traditions et d'évènements qui mèneront à l'élaboration de l'expression d'une foi monothéiste régionale originale[25]. Le premier commandement du Décalogue (Tu n'auras pas d'autres dieux face à moi.... Tu ne te prosterneras pas devant d'autres dieux que moi, et tu ne les serviras point) sur lequel se fonde le monothéisme des juifs et des chrétiens est davantage la formulation d'un monolâtrisme[26], puisqu'il n'enseigne pas le néant des autres dieux, voire suppose leur existence antérieure[27] ou concurrente[28]. En comparaison, l'islam qui apparaîtra quelque douze siècles plus tard sera immédiatement plus directif, plus explicite pour affirmer la seule existence du Dieu unique, et critiquer le polythéisme. La chahada nie toute autre forme de divinité, mais est postérieure. Son apparition est attestée entre l'an 158 à 178 de l'hégire[réf. nécessaire].
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+ Un premier yahvisme monôlatrique pourrait remonter à la sortie d'Égypte[25] mais on ignore comment le dieu Yahvé devient le dieu national des deux royaumes de Juda et d'Israël[29]. Yahvé revêt de multiples formes, fonctions et attributs : il est vénéré comme une divinité de l'orage à travers une statue bovine dans les temples de Béthel et de Samarie[30] alors qu'à Jérusalem, il est plutôt vénéré comme un dieu de type solaire sous le nom de Yahvé-Tsebaot[31].
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+ À l'époque des deux royaumes, Yahvé n'est probablement pas le seul dieu pour les Hébreux. Un poème du Deutéronome[32] comme un passage du Livre de Michée[33] attestent de cette forme de monolâtrie polythéiste pour laquelle chaque peuple a son propre dieu national reconnaissant les divinités des peuples voisins. On trouve ainsi une tradition monolâtrique assez similaire au judaïsme yahviste de cette période dans le royaume de Moab à travers le dieu Kamosh[34], comme la concurrence entre le populaire dieu Baal et Yahvé pourrait expliquer la virulence des textes vétérotestamentaires à l'encontre du premier. Le dieu national Yahvé est ainsi à considérer à l'époque de la monarchie israélite – entre le Xe siècle av. J.-C. et le VIIe siècle av. J.-C. – comme une divinité assurant la sécurité et la fertilité à son peuple à travers le roi[29].
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27
+ Par ailleurs, certains indices épigraphiques laissent supposer qu'Yahvé était peut-être honoré avec une déesse parèdre d'origine ougaritique nommée Ashéra[29] mais sans qu'on sache avec certitude – les chercheurs en débattent encore – s'il s'agit de cette déesse ou d'un attribut, l'ashéra biblique désignant également un arbre sacré[35].
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29
+ Le Deutéronome confirme cependant l'unicité du Dieu de cette religion, par rapport aux polythéismes avoisinants : « Écoute, Israël! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel » ... «Vous n'irez point après d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui sont autour de vous».
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+ Le texte deutéronomique ne niant pas encore les autres dieux, déjà mentionné précédemment, semble avoir été écrit vers 622 av. J.-C. quand le roi Josias entend faire de Yahvé le seul dieu de Juda et empêcher qu'il soit vénéré sous différentes manifestations, comme cela semble être le cas à Samarie ou à Teman[36], dans l'idée de faire de Jérusalem le seul lieu saint légitime de la divinité nationale[37].
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+ L'émergence du monothéisme judaïque exclusif est lié à la crise de l'Exil. En 597 av. J.-C., l'armée babylonienne défait le Royaume de Juda, l'occupe et déporte en exil à Babylone la famille royale, l'intelligentsia et les classes supérieures[38]. Dix ans plus tard, les Babyloniens ruinent Jérusalem et détruisent son Temple. S'ensuit alors une seconde déportation qui semble cependant laisser sur place près de 85 % de la population, essentiellement rurale. C'est au sein de cette élite déportée et de sa descendance que l'on trouve la plupart des rédacteurs des textes vétérotestamentaires qui vont apporter la réponse du monothéisme au terrible choc et la profonde remise en question de la religion officielle engendrée par cette succession de catastrophes[39],[40].
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+ Non seulement, la défaite n'est pas due à l'abandon par Yahvé, mais c'est au contraire l'occasion de le présenter comme seul et unique dieu : dans les récits que les intellectuels judéens écrivent alors, la destruction de Jérusalem, loin d'être un signe de faiblesse de Yahvé, montre la puissance de celui qui a instrumentalisé les Babyloniens pour punir ses rois et son peuple qui n'ont pas respecté ses commandements. Yahvé devient dès lors, au-delà de son peuple, le maître des ennemis de Juda[41]. Cette idée du « fléau de Dieu » se retrouvera fréquemment à d'autres moments dans l'histoire où des conquérants païens ou infidèles auront raison de royaumes vénérant pourtant le Dieu unique, comme ce fut le cas avec Attila[42], Genghis Khan[43] et ses descendants ou encore les Ottomans[44].
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+ L'exil babylonien met les rédacteurs judéens en contact avec les mythes mésopotamiens dont celui de la création de l'univers (Enuma Elish) ou celui mentionnant un déluge (Atrahasis)[45], et les premiers livres de la Genèse présentent dès lors Yahvé comme la divinité créatrice de l'entièreté de l'univers. Le nom de dieu est alors Elohim, marquant une tendance syncrétiste chez les auteurs sacerdotaux : en effet le terme peut se traduire par dieu ou dieux, suggérant que les dieux des autres peuples ne sont que des manifestations de Yahvé[46].
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39
+ L'élaboration de la doctrine juive monothéiste se fait dans un contexte plus propice à de telles idées : le roi babylonien Nabonide tente de faire du dieu lunaire Sîn le dieu unique de son empire, en Grèce, les présocratiques défendent l'unicité de la divinité contre le panthéon et les successeurs achéménides de Cyrus II le Grand, considéré lui-même comme un messie de Yahvé, influencent le monothéisme judéen en faisant d'Ahoura Mazda le dieu officiel de l'empire[47].
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+ L'expression « religions abrahamiques » désigne les religions découlant ou se disant découler de la révélation d'Abraham, dont la première est le judaïsme, suivi du christianisme puis de l'islam.
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+ Bien qu'aujourd'hui elles soient formées chacune de nombreux courants d'interprétation des textes ayant mené à des positions doctrinales, théologiques, voire métaphysiques (pour certains courants) quasi-inconciliables, ces trois religions se lient par une tradition prophétique commune et des symboles communs (dont la première est le mythe d'Adam et Ève), ainsi que la reconnaissance de la Bible Hébraïque comme texte de base[48].
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+ D'après la tradition juive, le monothéisme fut la première croyance humaine, Adam sachant qu'il n'y avait qu'un Dieu. Le polythéisme serait né deux générations plus tard, les gens priant diverses « puissances » d'intercéder en leur faveur auprès de Dieu ; les cultes accessoires l'emportent ensuite sur le culte principal.
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+ Abraham redécouvre le monothéisme (à l'âge de trois ans, selon le Midrash) après avoir compris qu'il doit exister Un Être suprême, et que celui-ci ne s'embarrasse pas d'un panthéon. Cet Être est transcendant, immanent, omnipotent, omniscient, bienveillant. Dieu Se révèle alors à Abraham, contracte une Alliance avec lui, qu'il renouvelle avec son fils Isaac puis son petit-fils Jacob.
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+ Plus tard, Dieu envoie Moïse annoncer au peuple qu'Il va le faire sortir d'Égypte (antique), conformément à l'Alliance. Il se présente au peuple comme celui qui advient (Ehye asher Ehye, « Je Serai qui Je Serai »), c'est-à-dire au sens littéral Celui qui Est près de Son peuple lorsqu'Il le fera sortir d'Égypte. Pour les Israélites, Il est donc non seulement le créateur du monde, déterminant le cours des choses, gardien de l'ordre naturel, mais aussi, Dieu providentiel qui intervient directement dans le cours de l'Histoire.
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+ Le monothéisme est Le premier des Dix Commandements que Moïse transmet au peuple, sur l'ordre de Dieu :
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+ Le judaïsme exige de ses membres une adhérence sans faille à ces préceptes, l'inverse revenant à en dénier l'essence. L'« inverse » inclut le syncrétisme, le culte de « divinités mineures », d'esprits ou d'incarnations, l'idée de Dieu comme dualité (shtei reshouyot) ou trinité. Ce concept est hérétique aux yeux des Juifs, et est assimilé au paganisme. L'interdiction d'autres cultes s'étend à la possession d'objets devant lesquels on pourrait se prosterner, comme les statues, les portraits, ou toute représentation artistique de Dieu.
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+ Tout en s'affirmant monothéiste, la quasi-totalité des chrétiens a adopté, depuis le Premier concile de Nicée de l'an 325, la profession de foi selon laquelle Dieu, être unique, se manifeste en trois personnes ou plus justement trois hypostases : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit (communément appelés la Trinité), ce qui est une innovation incompatible avec le judaïsme[49],[50],[51]. De même, le culte des saints, et notamment des saints patrons ainsi que de la Vierge Marie ont été parfois perçus comme des incursions hénothéistes venant se greffer à un monothéisme strict, n'admettant d'autres autels que ceux dédiés à Dieu. Ainsi, là où les églises traditionnelles mettent en valeur le rôle des saints en tant qu'intercesseurs auprès de Dieu[52], tout en leur refusant le statut d'êtres divins, plusieurs protestantismes (dont le luthéranisme) et le calvinisme rejettent en bloc leur culte[53], préférant voir en eux des modèles à suivre plutôt que des intercesseurs.
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+ Le premier concile de Nicée est la base du rejet comme hérétiques des courants des débuts du christianisme n'affirmant pas la profession de foi du Symbole de Nicée (comme l'arianisme, le nestorianisme, etc.). Le débat sur la consubstantialité de Jésus continuera de marquer le christianisme primitif, jusqu'au Concile de Chalcédoine en 451 qui vient fixer définitivement le débat. Ses principales conclusions, résumées dans le symbole de Chalcédoine, définissent le dyophysisme, c'est-à-dire les deux natures du Christ, vrai Dieu et vrai homme, parfait dans sa divinité comme dans son humanité. Elles marquent une étape essentielle dans le domaine de la christologie et sont acceptées, encore aujourd'hui, par les trois principales confessions chrétiennes : les orthodoxes, les catholiques et les protestants. Certains chrétiens miaphysites, très minoritaires, rejettent l'intégralité du concile, produisant un schisme qui forme les Églises des trois conciles.
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+ Cette vision du divin n'est pas partagée par les deux autres religions abrahamiques, à savoir le judaisme et l'islam.
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+ Le mot « Islam » vient de la racine arabe « slm » qui signifie soumission. Selon cette croyance, l'homme est par nature entièrement soumis à Dieu (muslim), et doit croire en Dieu (Mou'mine) et suivre les préceptes du Coran pour atteindre ainsi la paix dans la vie d’ici-bas et dans celle de l’au-delà. Se soumettre à la volonté divine ne signifie pas que l'homme cesse de réfléchir, ou qu'il abandonne son libre-arbitre ; mais plutôt qu'il accepte son rapport au divin. Les commandements de Dieu participent à son bien-être et à celui des autres, lorsqu'il respecte les lois divines et fait usage de sa liberté avec sagesse.
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+ Le concept islamique de la soumission est donc un concept actif ; un musulman s’efforce d’améliorer son caractère, et de faire ce qui est le mieux dans la mesure de ses capacités, après quoi, il accepte que le résultat de ses efforts réside en fin de compte dans les mains de Dieu.
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+ L’Islam est basé sur la foi en un Pouvoir Supérieur, le Seigneur Miséricordieux et Créateur de l’Univers, sans famille ni partenaire, et appelé en arabe « Allah ».
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+ Le Coran affirme l’existence d’un Dieu unique, et s’inscrit dans la tradition abrahamique, notamment dans la sourate dite de la vache. Plus tard, la profession de foi musulmane, — la chahada —, sera dédiée à cette unicité, selon la formule « Il n'y a de dieu que Dieu ».
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+ Le paganisme est un ensemble de religions polythéistes fondé sur la mythologie et les croyances locales, il n'a pas de visée universaliste, n'a pas de préoccupation unitaire, pas de texte sacré, même s'il se rattache à des cosmologies créationnistes, le paganisme admet l'éternité de l'univers qui préexiste à la création du monde que nous connaissons. Le paganisme a connu une évolution qui converge vers celle du monothéisme. Alexandre le Grand marque une étape importante en faisant rendre un culte égal aux Dieux et à des humains, pratique qui sera généralisée sous l'empire romain, en introduisant les statues de mortels dans le temple de Zeus, en implantant une communauté juive à Alexandrie où Démétrios de Phalère fait traduire en grec la bible Septante. Après lui, Paul de Tarse qui connait la bible à travers cette traduction grecque, sa langue, sera un acteur important du glissement du monothéisme vers une religion universelle, perspective que n'a pas le monothéisme hébraïque. Les paganismes rencontrés par les monothéismes lors de leur expansion était également non cléricaux et non dogmatiques, ce qui ne les prédisposaient pas à résister au prosélytisme des monothéismes chrétiens et islamistes.
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+ Le paganisme est également un ensemble de rites dans lequel puisent les monothéismes. Parmi ceux-ci l'idolâtrie, culte des idoles et/ou des astres, qui engendre de durables controverses chez les monothéistes chrétiens, qui en admettent la pratique, notamment quand ce monothéisme devient religion officielle de l'Empire romain, alors que le judaïsme et l’islam proscrivent l’idolâtrie. L’idolâtrie chrétienne est incompatible avec l��idolâtrie polythéiste, la législation intolérante de Théodose Ier, sera suivie par la destruction complète et le pillage des lieux de culte païens. Ainsi disparaitront presque toutes les œuvres d'art païennes, souvent inestimables, destructions qui se reproduiront dans le monde après les grandes découvertes.
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+ Federico Zeri a écrit que le mithraïsme aurait pu occuper la place prépondérante du christianisme et mentionne un auteur selon lequel la chapelle Sixtine est construite au-dessus d'un temple de Mithra. Quoi qu'il en soit le mithraïsme fut interdit en 391.
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+ Au VIe siècle, l'historien byzantin Procope de Césarée dit que « les Antes et les Slavons ne reconnaissent qu'un seul Dieu, celui qui a créé le monde et qui lance le tonnerre, à qui ils sacrifient des bœufs et d'autres victimes »[54],[55].
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+ La religion des Dogons se fonde sur le culte voué au Dieu créateur Amma[56]. Selon l'ethnologue Germaine Dieterlen, il est invoqué dans toutes les occasions ; toutes les demandes adressées aux puissances surnaturelles le sont en son nom, prononcé au début de chaque prière[57].
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+ L'assimilation du dieu unique au père – lui aussi unique – « Dieu le Père » est un thème récurrent depuis l'origine du monothéisme judaïque (Jérémie 2, 27 : «Tu es mon père !... Toi tu m'as enfanté ! »). Sigmund Freud, agnostique né de parents juifs, considère les dieux comme des illusions, selon lui elles résultent du besoin infantile d'une figure paternelle dominante, la religion contribue à maîtriser les impulsions violentes chez les individus et dans le développement de la civilisation. Il s'intéresse dans un premier temps aux rituels. Dans ses premiers écrits sur la religion Actes obsessionnels et pratiques religieuses (1907), il assimile la religion à une névrose obsessionnelle universelle à rituels répétitifs, analyse qu'il approfondit dans Totem et Tabou. Il y travaille le sens de l'image du père (tueur violent et dévorateur, celui qui interdit le contact avec la mère) et l'acte originel de parricide reproduit dans le repas sacrificiel totémique. Il décrit le passage du totémisme et du polythéisme au monothéisme judéo-chrétien, où une nouvelle figure paternelle toute-puissante et unifiée succède à celle du père primitif. Ce rapprochement entre religion universelle et l'universalité de la psychanalyse et de ses concepts, en particulier du complexe d'Œdipe aura d'énormes conséquences sur la notoriété de la psychanalyse. Dans Moïse et le monothéisme, un de ces derniers écrits, Freud – bon spécialiste de l'Égypte antique[réf. nécessaire] polythéiste avec un épisode monothéiste solaire sous Akhenaton – échafaude une théorie de l’assassinat de Moïse qui engendre la culpabilité des Juifs à l'origine de l'espoir messianique d'un sauveur.
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+ Il reviendra dans L'Avenir d'une illusion (1927) à l'enchainement des religions (des « illusions ») : à l'animisme primitif succède une illusion adaptée à la civilisation avec le polythéisme, qui réconcilie l'homme et la mort et aide à supporter les privations de la civilisation. Alors la figure du père devient centrale dans l'esprit religieux et arrive le monothéisme. L'homme attend le même service de Dieu que du père, tous deux protecteurs mais craints. Rôle difficile à tenir qui rendent inséparables monothéisme et doute. Le monothéisme impose à l'individu une notion universelle de bien et de mal et pose donc un grand nombre d'interdits se traduisant par des renoncements aux pulsions que les polythéismes sacralisaient. Sa conclusion est que l'avenir des idées religieuses en tant qu'illusions est florissant.
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+ Selon Sigmund Freud, le monothéisme est une religion du Surmoi, par opposition aux polythéismes qui sont des religions dont les différents cultes partiels sont chacun basés sur une impulsion instinctive née dans le ça[58].
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+ Carl Gustav Jung, dans son ouvrage Psychologie et religion, s'intéresse au monothéisme chrétien et à ses symboles. Il les explique au regard de la psychologie analytique qui l'a rendu célèbre, en tentant d'éclairer les rites et dogmes d'une nouvelle interprétation ouverte à une redéfinition de la foi[59].
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+ Un monothéisme (du grec μονός [monos], « seul, unique » et θεός [theos], « dieu ») est une religion qui affirme l'existence d'un Dieu unique, omnipotent, omniscient et omniprésent. C'est notamment le cas des religions abrahamiques : judaïsme, christianisme et islam. D'autres religions ou croyances monothéistes ont vu le jour comme le zoroastrisme, le culte d'Aton, le sikhisme ou encore le déisme. Les religions monothéistes s'opposent notamment aux polythéismes et aux panthéismes, mais aussi à l'animisme, etc. En effet, les polythéistes croient en plusieurs divinités tandis que pour les panthéistes Dieu est immanent et non transcendant.
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+ Quand une religion conçoit une divinité nationale[1], ou métaphysique (comme Shiva ou Vishnou), comme simplement supérieure à d'autres, on parle plutôt de « monolâtrie » ou d'« hénothéisme », termes de création récente, types de polythéisme[2].
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+ Le substantif masculin[3],[4],[5] « monothéisme » (prononcé [mɔnɔteism̭] en français standard)[4] est composé[3] de « mono- » — préfixe tiré du grec μονο- / mono-, de μόνος / mónos (« seul, unique »)[6] — et de « -théisme », lui-même composé de « thé(o)- » — tiré du grec θεός / theós (« Dieu ») — et du suffixe « -isme »[7].
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+ Le terme de « monothéisme » est de création relativement récente même s'il peut aujourd'hui sembler aller de soi, pour un concept qui demeure « difficile à penser »[8].
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+ Le terme de « polythéisme » apparaît pour la première fois au Ier siècle chez le philosophe juif Philon d'Alexandrie pour marquer la différence entre le message biblique et la doxa polutheia (opinion majoritaire dans la cité) des Grecs. Le terme « monothéisme », lui-même, apparaît vraisemblablement au XVIIe siècle pour désigner deux concepts qui se comprennent de deux manières opposées. L'anglais monotheism est attesté dès 1660 avec la parution, à Londres, de l'editio princeps de An Explanation of the Grand Mystery of Godliness[9],[10] (« Une explication du grand mystère de la piété ») d'Henry More ; et c'est à ce dernier que sa création est attribuée[11].
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+ Certains commentateurs l'utilisent alors pour qualifier le judaïsme et le christianisme et ainsi affirmer la supériorité morale et spirituelle spécifique de ces religions vis-à-vis des autres croyances antiques, de manière exclusive. Le monothéisme s'opposerait donc spécifiquement aux cultes polythéistes, considérés par certains prêcheurs ou commentateurs comme plus primitifs, notamment dans le cas du Culte impérial dans la Rome antique ou d'autres religions classées au sein du paganisme[12]. Mais dans les milieux déistes, il désigne la religion universelle de l'humanité dans une acception inclusive qui considère que tous les hommes vénèrent une même divinité sans le savoir[13].
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+
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+ Cet antagonisme inclusif/exclusif de la notion de monothéisme se trouve déjà dans les textes bibliques[14]. Ces textes, s'ils doivent être lus avec raison comme des documents monothéistes, n'en sont pas moins porteurs des traces de polythéismes intégrés par leurs rédacteurs[15] qui empêchent d'opposer polythéisme et monothéisme de façon manichéenne[16] comme ce fut longtemps la norme, suivant la radicalisation de l'opposition au polythéisme des trois religions du Livre, c'est-à-dire l'islam, le judaïsme et le christianisme[17].
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+ Pour Mireille Hadas-Lebel, l'idée du Dieu unique, à la fois créateur, miséricordieux et tout-puissant, s'est faite au terme d'une lente évolution dans le cas du monothéisme juif, qui était au contact de cultures et d'empires polythéistes[18]. Citant à ce propos Marcel Gauchet, l'historienne souligne la nécessité d'une « extraterritorialité » religieuse pour le peuple juif : celui-ci peut alors s'affranchir du pouvoir impérial et du « culte de souverains puissants aisément divinisés par leurs sujets ». Le Dieu unique, transcendant, devient « un souverain invisible plus puissant encore ». Cela dit, le monothéisme juif ne s'est pas développé en vase clos, et encore moins sur le principe seul d'une opposition culturelle systématique avec les peuples voisins; le contact avec l'Empire achéménide, réalisé après que Cyrus le Grand a envahi Babylone et permis à la diaspora juive de rentrer en Judée a été déterminant, quelques livres de la Bible Hébraïque portant la marque d'une forte influence perse. Le Livre d'Esther par exemple, raconte comment Esther, femme du roi achéménide Cassuérus, l'a convaincu de préserver les Juifs des manœuvres de Haman, son grand vizir. Ce livre est pour J-D Macchi, « une littérature de diaspora dans le judaïsme de l’époque du deuxième Temple. »[19]. Il serait l'oeuvre d'un perse ayant vécu vers 78-77[20]. En outre, l'usage de mots d'origine persane pour des concepts métaphysiques importants (notamment pairidaeza, espace clos, qui a donné Paradis, attesté par Xénophon dans l’Économique[21]) interroge sur la nature et le profondeur des liens anciens entre zoroastrisme et judaïsme[22].
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+ Pour Martin Haug (de), et les historiens spécialisés rejoignant ses travaux, la première religion monothéiste est probablement le mazdéisme, dont le dieu principal, Ahura Mazdâ (pehlevi : Ohrmazd) est le seul responsable de l'ordonnancement du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre. Cependant, ce culte n'a pas supplanté dans un premier temps les divinités plus anciennes, comme Inanna ou Mithra, qui ont fini par être considérés comme des divinités mazdéennes à part entière. Le zoroastrisme, religion monothéiste encore pratiquée à ce jour (sous la forme du parsisme) en Inde et dans quelques réduits en Iran (autour de Yazd notamment[23]), est une réforme du mazdéisme pensée par Zoroastre, recentrant sur le seul créateur l'attribut divin et reléguant Mithra et les autres divinités dont le culte était venu se greffer à celui d'Ahura Mazda au rang d'anges, d'envoyés[24].
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+ Vers l'époque de l'Exil, l'histoire du monothéisme biblique n'est pas une histoire linéaire mais plutôt un processus de maturation qui est le fruit d'une somme d'influences, de traditions et d'évènements qui mèneront à l'élaboration de l'expression d'une foi monothéiste régionale originale[25]. Le premier commandement du Décalogue (Tu n'auras pas d'autres dieux face à moi.... Tu ne te prosterneras pas devant d'autres dieux que moi, et tu ne les serviras point) sur lequel se fonde le monothéisme des juifs et des chrétiens est davantage la formulation d'un monolâtrisme[26], puisqu'il n'enseigne pas le néant des autres dieux, voire suppose leur existence antérieure[27] ou concurrente[28]. En comparaison, l'islam qui apparaîtra quelque douze siècles plus tard sera immédiatement plus directif, plus explicite pour affirmer la seule existence du Dieu unique, et critiquer le polythéisme. La chahada nie toute autre forme de divinité, mais est postérieure. Son apparition est attestée entre l'an 158 à 178 de l'hégire[réf. nécessaire].
22
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23
+ Un premier yahvisme monôlatrique pourrait remonter à la sortie d'Égypte[25] mais on ignore comment le dieu Yahvé devient le dieu national des deux royaumes de Juda et d'Israël[29]. Yahvé revêt de multiples formes, fonctions et attributs : il est vénéré comme une divinité de l'orage à travers une statue bovine dans les temples de Béthel et de Samarie[30] alors qu'à Jérusalem, il est plutôt vénéré comme un dieu de type solaire sous le nom de Yahvé-Tsebaot[31].
24
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25
+ À l'époque des deux royaumes, Yahvé n'est probablement pas le seul dieu pour les Hébreux. Un poème du Deutéronome[32] comme un passage du Livre de Michée[33] attestent de cette forme de monolâtrie polythéiste pour laquelle chaque peuple a son propre dieu national reconnaissant les divinités des peuples voisins. On trouve ainsi une tradition monolâtrique assez similaire au judaïsme yahviste de cette période dans le royaume de Moab à travers le dieu Kamosh[34], comme la concurrence entre le populaire dieu Baal et Yahvé pourrait expliquer la virulence des textes vétérotestamentaires à l'encontre du premier. Le dieu national Yahvé est ainsi à considérer à l'époque de la monarchie israélite – entre le Xe siècle av. J.-C. et le VIIe siècle av. J.-C. – comme une divinité assurant la sécurité et la fertilité à son peuple à travers le roi[29].
26
+
27
+ Par ailleurs, certains indices épigraphiques laissent supposer qu'Yahvé était peut-être honoré avec une déesse parèdre d'origine ougaritique nommée Ashéra[29] mais sans qu'on sache avec certitude – les chercheurs en débattent encore – s'il s'agit de cette déesse ou d'un attribut, l'ashéra biblique désignant également un arbre sacré[35].
28
+
29
+ Le Deutéronome confirme cependant l'unicité du Dieu de cette religion, par rapport aux polythéismes avoisinants : « Écoute, Israël! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel » ... «Vous n'irez point après d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui sont autour de vous».
30
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31
+ Le texte deutéronomique ne niant pas encore les autres dieux, déjà mentionné précédemment, semble avoir été écrit vers 622 av. J.-C. quand le roi Josias entend faire de Yahvé le seul dieu de Juda et empêcher qu'il soit vénéré sous différentes manifestations, comme cela semble être le cas à Samarie ou à Teman[36], dans l'idée de faire de Jérusalem le seul lieu saint légitime de la divinité nationale[37].
32
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33
+ L'émergence du monothéisme judaïque exclusif est lié à la crise de l'Exil. En 597 av. J.-C., l'armée babylonienne défait le Royaume de Juda, l'occupe et déporte en exil à Babylone la famille royale, l'intelligentsia et les classes supérieures[38]. Dix ans plus tard, les Babyloniens ruinent Jérusalem et détruisent son Temple. S'ensuit alors une seconde déportation qui semble cependant laisser sur place près de 85 % de la population, essentiellement rurale. C'est au sein de cette élite déportée et de sa descendance que l'on trouve la plupart des rédacteurs des textes vétérotestamentaires qui vont apporter la réponse du monothéisme au terrible choc et la profonde remise en question de la religion officielle engendrée par cette succession de catastrophes[39],[40].
34
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35
+ Non seulement, la défaite n'est pas due à l'abandon par Yahvé, mais c'est au contraire l'occasion de le présenter comme seul et unique dieu : dans les récits que les intellectuels judéens écrivent alors, la destruction de Jérusalem, loin d'être un signe de faiblesse de Yahvé, montre la puissance de celui qui a instrumentalisé les Babyloniens pour punir ses rois et son peuple qui n'ont pas respecté ses commandements. Yahvé devient dès lors, au-delà de son peuple, le maître des ennemis de Juda[41]. Cette idée du « fléau de Dieu » se retrouvera fréquemment à d'autres moments dans l'histoire où des conquérants païens ou infidèles auront raison de royaumes vénérant pourtant le Dieu unique, comme ce fut le cas avec Attila[42], Genghis Khan[43] et ses descendants ou encore les Ottomans[44].
36
+
37
+ L'exil babylonien met les rédacteurs judéens en contact avec les mythes mésopotamiens dont celui de la création de l'univers (Enuma Elish) ou celui mentionnant un déluge (Atrahasis)[45], et les premiers livres de la Genèse présentent dès lors Yahvé comme la divinité créatrice de l'entièreté de l'univers. Le nom de dieu est alors Elohim, marquant une tendance syncrétiste chez les auteurs sacerdotaux : en effet le terme peut se traduire par dieu ou dieux, suggérant que les dieux des autres peuples ne sont que des manifestations de Yahvé[46].
38
+
39
+ L'élaboration de la doctrine juive monothéiste se fait dans un contexte plus propice à de telles idées : le roi babylonien Nabonide tente de faire du dieu lunaire Sîn le dieu unique de son empire, en Grèce, les présocratiques défendent l'unicité de la divinité contre le panthéon et les successeurs achéménides de Cyrus II le Grand, considéré lui-même comme un messie de Yahvé, influencent le monothéisme judéen en faisant d'Ahoura Mazda le dieu officiel de l'empire[47].
40
+
41
+ L'expression « religions abrahamiques » désigne les religions découlant ou se disant découler de la révélation d'Abraham, dont la première est le judaïsme, suivi du christianisme puis de l'islam.
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+ Bien qu'aujourd'hui elles soient formées chacune de nombreux courants d'interprétation des textes ayant mené à des positions doctrinales, théologiques, voire métaphysiques (pour certains courants) quasi-inconciliables, ces trois religions se lient par une tradition prophétique commune et des symboles communs (dont la première est le mythe d'Adam et Ève), ainsi que la reconnaissance de la Bible Hébraïque comme texte de base[48].
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+ D'après la tradition juive, le monothéisme fut la première croyance humaine, Adam sachant qu'il n'y avait qu'un Dieu. Le polythéisme serait né deux générations plus tard, les gens priant diverses « puissances » d'intercéder en leur faveur auprès de Dieu ; les cultes accessoires l'emportent ensuite sur le culte principal.
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+ Abraham redécouvre le monothéisme (à l'âge de trois ans, selon le Midrash) après avoir compris qu'il doit exister Un Être suprême, et que celui-ci ne s'embarrasse pas d'un panthéon. Cet Être est transcendant, immanent, omnipotent, omniscient, bienveillant. Dieu Se révèle alors à Abraham, contracte une Alliance avec lui, qu'il renouvelle avec son fils Isaac puis son petit-fils Jacob.
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+ Plus tard, Dieu envoie Moïse annoncer au peuple qu'Il va le faire sortir d'Égypte (antique), conformément à l'Alliance. Il se présente au peuple comme celui qui advient (Ehye asher Ehye, « Je Serai qui Je Serai »), c'est-à-dire au sens littéral Celui qui Est près de Son peuple lorsqu'Il le fera sortir d'Égypte. Pour les Israélites, Il est donc non seulement le créateur du monde, déterminant le cours des choses, gardien de l'ordre naturel, mais aussi, Dieu providentiel qui intervient directement dans le cours de l'Histoire.
50
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+ Le monothéisme est Le premier des Dix Commandements que Moïse transmet au peuple, sur l'ordre de Dieu :
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+ Le judaïsme exige de ses membres une adhérence sans faille à ces préceptes, l'inverse revenant à en dénier l'essence. L'« inverse » inclut le syncrétisme, le culte de « divinités mineures », d'esprits ou d'incarnations, l'idée de Dieu comme dualité (shtei reshouyot) ou trinité. Ce concept est hérétique aux yeux des Juifs, et est assimilé au paganisme. L'interdiction d'autres cultes s'étend à la possession d'objets devant lesquels on pourrait se prosterner, comme les statues, les portraits, ou toute représentation artistique de Dieu.
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+ Tout en s'affirmant monothéiste, la quasi-totalité des chrétiens a adopté, depuis le Premier concile de Nicée de l'an 325, la profession de foi selon laquelle Dieu, être unique, se manifeste en trois personnes ou plus justement trois hypostases : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit (communément appelés la Trinité), ce qui est une innovation incompatible avec le judaïsme[49],[50],[51]. De même, le culte des saints, et notamment des saints patrons ainsi que de la Vierge Marie ont été parfois perçus comme des incursions hénothéistes venant se greffer à un monothéisme strict, n'admettant d'autres autels que ceux dédiés à Dieu. Ainsi, là où les églises traditionnelles mettent en valeur le rôle des saints en tant qu'intercesseurs auprès de Dieu[52], tout en leur refusant le statut d'êtres divins, plusieurs protestantismes (dont le luthéranisme) et le calvinisme rejettent en bloc leur culte[53], préférant voir en eux des modèles à suivre plutôt que des intercesseurs.
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57
+ Le premier concile de Nicée est la base du rejet comme hérétiques des courants des débuts du christianisme n'affirmant pas la profession de foi du Symbole de Nicée (comme l'arianisme, le nestorianisme, etc.). Le débat sur la consubstantialité de Jésus continuera de marquer le christianisme primitif, jusqu'au Concile de Chalcédoine en 451 qui vient fixer définitivement le débat. Ses principales conclusions, résumées dans le symbole de Chalcédoine, définissent le dyophysisme, c'est-à-dire les deux natures du Christ, vrai Dieu et vrai homme, parfait dans sa divinité comme dans son humanité. Elles marquent une étape essentielle dans le domaine de la christologie et sont acceptées, encore aujourd'hui, par les trois principales confessions chrétiennes : les orthodoxes, les catholiques et les protestants. Certains chrétiens miaphysites, très minoritaires, rejettent l'intégralité du concile, produisant un schisme qui forme les Églises des trois conciles.
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59
+ Cette vision du divin n'est pas partagée par les deux autres religions abrahamiques, à savoir le judaisme et l'islam.
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+ Le mot « Islam » vient de la racine arabe « slm » qui signifie soumission. Selon cette croyance, l'homme est par nature entièrement soumis à Dieu (muslim), et doit croire en Dieu (Mou'mine) et suivre les préceptes du Coran pour atteindre ainsi la paix dans la vie d’ici-bas et dans celle de l’au-delà. Se soumettre à la volonté divine ne signifie pas que l'homme cesse de réfléchir, ou qu'il abandonne son libre-arbitre ; mais plutôt qu'il accepte son rapport au divin. Les commandements de Dieu participent à son bien-être et à celui des autres, lorsqu'il respecte les lois divines et fait usage de sa liberté avec sagesse.
62
+
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+ Le concept islamique de la soumission est donc un concept actif ; un musulman s’efforce d’améliorer son caractère, et de faire ce qui est le mieux dans la mesure de ses capacités, après quoi, il accepte que le résultat de ses efforts réside en fin de compte dans les mains de Dieu.
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+ L’Islam est basé sur la foi en un Pouvoir Supérieur, le Seigneur Miséricordieux et Créateur de l’Univers, sans famille ni partenaire, et appelé en arabe « Allah ».
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+ Le Coran affirme l’existence d’un Dieu unique, et s’inscrit dans la tradition abrahamique, notamment dans la sourate dite de la vache. Plus tard, la profession de foi musulmane, — la chahada —, sera dédiée à cette unicité, selon la formule « Il n'y a de dieu que Dieu ».
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+ Le paganisme est un ensemble de religions polythéistes fondé sur la mythologie et les croyances locales, il n'a pas de visée universaliste, n'a pas de préoccupation unitaire, pas de texte sacré, même s'il se rattache à des cosmologies créationnistes, le paganisme admet l'éternité de l'univers qui préexiste à la création du monde que nous connaissons. Le paganisme a connu une évolution qui converge vers celle du monothéisme. Alexandre le Grand marque une étape importante en faisant rendre un culte égal aux Dieux et à des humains, pratique qui sera généralisée sous l'empire romain, en introduisant les statues de mortels dans le temple de Zeus, en implantant une communauté juive à Alexandrie où Démétrios de Phalère fait traduire en grec la bible Septante. Après lui, Paul de Tarse qui connait la bible à travers cette traduction grecque, sa langue, sera un acteur important du glissement du monothéisme vers une religion universelle, perspective que n'a pas le monothéisme hébraïque. Les paganismes rencontrés par les monothéismes lors de leur expansion était également non cléricaux et non dogmatiques, ce qui ne les prédisposaient pas à résister au prosélytisme des monothéismes chrétiens et islamistes.
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+ Le paganisme est également un ensemble de rites dans lequel puisent les monothéismes. Parmi ceux-ci l'idolâtrie, culte des idoles et/ou des astres, qui engendre de durables controverses chez les monothéistes chrétiens, qui en admettent la pratique, notamment quand ce monothéisme devient religion officielle de l'Empire romain, alors que le judaïsme et l’islam proscrivent l’idolâtrie. L’idolâtrie chrétienne est incompatible avec l��idolâtrie polythéiste, la législation intolérante de Théodose Ier, sera suivie par la destruction complète et le pillage des lieux de culte païens. Ainsi disparaitront presque toutes les œuvres d'art païennes, souvent inestimables, destructions qui se reproduiront dans le monde après les grandes découvertes.
74
+
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+ Federico Zeri a écrit que le mithraïsme aurait pu occuper la place prépondérante du christianisme et mentionne un auteur selon lequel la chapelle Sixtine est construite au-dessus d'un temple de Mithra. Quoi qu'il en soit le mithraïsme fut interdit en 391.
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+
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+ Au VIe siècle, l'historien byzantin Procope de Césarée dit que « les Antes et les Slavons ne reconnaissent qu'un seul Dieu, celui qui a créé le monde et qui lance le tonnerre, à qui ils sacrifient des bœufs et d'autres victimes »[54],[55].
78
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79
+ La religion des Dogons se fonde sur le culte voué au Dieu créateur Amma[56]. Selon l'ethnologue Germaine Dieterlen, il est invoqué dans toutes les occasions ; toutes les demandes adressées aux puissances surnaturelles le sont en son nom, prononcé au début de chaque prière[57].
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+ L'assimilation du dieu unique au père – lui aussi unique – « Dieu le Père » est un thème récurrent depuis l'origine du monothéisme judaïque (Jérémie 2, 27 : «Tu es mon père !... Toi tu m'as enfanté ! »). Sigmund Freud, agnostique né de parents juifs, considère les dieux comme des illusions, selon lui elles résultent du besoin infantile d'une figure paternelle dominante, la religion contribue à maîtriser les impulsions violentes chez les individus et dans le développement de la civilisation. Il s'intéresse dans un premier temps aux rituels. Dans ses premiers écrits sur la religion Actes obsessionnels et pratiques religieuses (1907), il assimile la religion à une névrose obsessionnelle universelle à rituels répétitifs, analyse qu'il approfondit dans Totem et Tabou. Il y travaille le sens de l'image du père (tueur violent et dévorateur, celui qui interdit le contact avec la mère) et l'acte originel de parricide reproduit dans le repas sacrificiel totémique. Il décrit le passage du totémisme et du polythéisme au monothéisme judéo-chrétien, où une nouvelle figure paternelle toute-puissante et unifiée succède à celle du père primitif. Ce rapprochement entre religion universelle et l'universalité de la psychanalyse et de ses concepts, en particulier du complexe d'Œdipe aura d'énormes conséquences sur la notoriété de la psychanalyse. Dans Moïse et le monothéisme, un de ces derniers écrits, Freud – bon spécialiste de l'Égypte antique[réf. nécessaire] polythéiste avec un épisode monothéiste solaire sous Akhenaton – échafaude une théorie de l’assassinat de Moïse qui engendre la culpabilité des Juifs à l'origine de l'espoir messianique d'un sauveur.
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+ Il reviendra dans L'Avenir d'une illusion (1927) à l'enchainement des religions (des « illusions ») : à l'animisme primitif succède une illusion adaptée à la civilisation avec le polythéisme, qui réconcilie l'homme et la mort et aide à supporter les privations de la civilisation. Alors la figure du père devient centrale dans l'esprit religieux et arrive le monothéisme. L'homme attend le même service de Dieu que du père, tous deux protecteurs mais craints. Rôle difficile à tenir qui rendent inséparables monothéisme et doute. Le monothéisme impose à l'individu une notion universelle de bien et de mal et pose donc un grand nombre d'interdits se traduisant par des renoncements aux pulsions que les polythéismes sacralisaient. Sa conclusion est que l'avenir des idées religieuses en tant qu'illusions est florissant.
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85
+ Selon Sigmund Freud, le monothéisme est une religion du Surmoi, par opposition aux polythéismes qui sont des religions dont les différents cultes partiels sont chacun basés sur une impulsion instinctive née dans le ça[58].
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87
+ Carl Gustav Jung, dans son ouvrage Psychologie et religion, s'intéresse au monothéisme chrétien et à ses symboles. Il les explique au regard de la psychologie analytique qui l'a rendu célèbre, en tentant d'éclairer les rites et dogmes d'une nouvelle interprétation ouverte à une redéfinition de la foi[59].
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+ Heloderma suspectum
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+
3
+ Espèce
4
+
5
+ Statut de conservation UICN
6
+
7
+ NT  : Quasi menacé
8
+
9
+ Statut CITES
10
+
11
+ Heloderma suspectum, le Monstre de Gila, est une espèce de sauriens venimeux de la famille des Helodermatidae[1].
12
+ C'est un lézard lent, d'aspect massif, pouvant atteindre 60 cm. C'est le seul lézard venimeux connu d'Amérique du Nord avec son proche cousin Heloderma horridum[2]. Bien qu'il soit venimeux son caractère tranquille voire passif fait qu'il est peu dangereux pour les humains. Il a toutefois mauvaise réputation et est parfois tué pour cette raison bien qu'il soit protégé en Arizona[3].
13
+
14
+ Cette espèce se rencontre en Californie, au Nevada, en Utah, en Arizona et au Nouveau-Mexique aux États-Unis et au Sonora au Mexique[4].
15
+
16
+ Ce lézard vit dans des zones assez arides comme les garrigues, déserts, forêts de chênes, se cachant dans des terriers, fourrés ou sous des rochers, de préférence proches de zones plus humides[5]. Il semble en effet apprécier l'eau et peut être observé se plongeant dans les flaques après une pluie d'été[6]. Il évite de s'aventurer dans les espaces découverts comme les terres cultivées[7].
17
+
18
+ C'est l'un des rares lézards venimeux du monde, et un des deux seuls d'Amérique.
19
+
20
+ Sa taille atteint 60 centimètres. La couleur de sa peau peut être noire, rose, orange ou jaune, en général avec un fond noir moucheté de couleur, les taches s'organisant parfois en bandes transversales.
21
+
22
+ Les proies du monstre de Gila sont de petits rongeurs, oisillons, grenouilles, lézards, insectes et de charognes, ainsi que d'œufs d'oiseaux et de reptiles[8].
23
+ Il a la capacité de ne se nourrir que cinq à dix fois par an[9], et garde en réserve les graisses nécessaires pour l'hiver dans sa queue. Mais lorsqu'il se nourrit il peut avaler jusqu'à un tiers de son poids[10].
24
+
25
+ Il utilise son sens très développé de l'odorat pour localiser ses proies − en particulier les œufs − et est capable de localiser un œuf de poule enterré à 15 cm de profondeur et de suivre la trace d'un œuf déplacé[11].
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+ Les proies sont tuées par mastication si elles sont grosses ou avalées vivantes sinon. Il est capable d'escalader des arbres et des cactus pour chercher des œufs et des petits dans leurs nids[12].
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+ Le Monstre de Gila sort d'hibernation en janvier ou février. La reproduction a lieu en mai-juin. À l'approche de la saison des amours les mâles se combattent en se poussant et se frappant des pattes, jusqu'à ce que l'un d'entre eux prenne le dessus sur l'autre[13]. Le mâle cherche une femelle à l'odeur. Si elle est réceptive la copulation peut durer de 15 minutes à deux heures et demie. La femelle pond en juillet-août de 2 à 12 œufs (5 en moyenne) qu'elle enterre dans le sable. L'incubation dure environ 9 mois, les petits naissant d'avril à juin de l'année suivante[14]. Ils mesurent environ 16 cm à la naissance et produisent du venin dès leur sortie. Les jeunes atteignent la maturité sexuelle entre 3 et 5 ans.
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31
+ Bien qu'il ait un faible métabolisme et une vitesse de course les plus faibles chez les reptiles il possède une grande capacité aérobie − en particulier chez les mâles − probablement parce que c'est un avantage lors des combats pour la reproduction[15].
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+ Le Monstre de Gila peut vivre jusqu'à 20 ans dans la nature et 30 ans en captivité[16].
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+ Cette espèce produit du venin, bien qu'elle soit moins venimeuse que son cousin le lézard perlé (Heloderma horridum). La morsure du monstre de Gila n'est normalement pas mortelle pour l'homme, mais il est difficile de lui faire lâcher prise quand il a mordu, ses dents étant légèrement recourbées vers l'arrière.
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+ Le monstre de Gila produit son venin dans des glandes salivaires modifiées situées dans la mâchoire inférieure − contrairement aux serpents dont le venin vient de la mâchoire supérieure. Il ne possède aucun mécanisme permettant d'injecter ce venin et ce dernier est envoyé sur les dents par la mastication et passe à sa victime lors d'une morsure par simple capillarité. Certaines observations montrent que cette espèce se retourne lors d'une morsure, probablement pour faciliter l'écoulement du venin dans la plaie. Les dents sont faiblement attachées et peuvent tomber facilement, mais elles sont remplacées par de nouvelles tout au long de la vie de l'animal. Les proies du Monstre de Gila étant de petits animaux ne pouvant se défendre, son venin est supposé avoir évolué pour la défense plutôt que pour la chasse, ce que corrobore la coloration d'avertissement.
38
+
39
+ Bien que son venin soit un neurotoxique aussi puissant que celui du serpent corail, cette espèce en produit peu. La morsure d'un Monstre de Gila est habituellement non fatale à un homme adulte, aucun décès à la suite d'une morsure n'a été confirmé depuis 1939, et ceux qui ont précédé sont douteux de par les traitements « primitifs » appliqués aux victimes.
40
+ Le Monstre de Gila peut mordre rapidement − en particulier grâce à une rotation rapide de la tête − et maintient avec vigueur sa morsure douloureuse. En cas de morsure la victime peut être amenée à plonger ce lézard dans l'eau pour le forcer à lâcher tant il est tenace. Les symptômes d'une morsure incluent une forte douleur, un œdème et une faiblesse associée à une rapide baisse de la pression sanguine.
41
+
42
+ Plus d'une douzaine de peptides et protéines ont été isolées à partir du venin du Monstre de Gila, incluant hyaluronidase, sérotonine et phospholipase ainsi que plusieurs kallicréines comme les glycoprotéines, responsables de la douleur et de l'œdème liés au venin.
43
+
44
+ En 2005 la Food and Drug Administration (États-Unis) a approuvé un médicament (commercialisé depuis 2005) contre le diabète de type 2 basé sur l'exénatide-4 dérivé de la salive du Monstre de Gila[17],[18], cette protéine étant proche d'une hormone humaine servant à réguler l'insuline et le glucagon, et réduit de plus l'appétit, contribuant à une perte de poids[19].
45
+
46
+ D'autres composés présents dans la salive de cette espèce sont à l'étude. L'un d'entre eux agit sur la mémoire et pourrait fournir des médicaments susceptibles d'aider les patients souffrant de la maladie d'Alzheimer, de schizophrénie ou de TDA.
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48
+ Selon Reptarium Reptile Database (9 août 2013)[20] :
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+ Le monstre de Gila est une espèce considérée comme quasi menacée par l'UICN[3] et elle est protégée par la loi de l'État de l'Arizona.
51
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+ Il apparaît dans l'Appendix II de CITES[21].
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+ Le nom de Monstre de Gila est une référence à la rivière Gila, qui traverse en particulier l'Arizona. L'épithète spécifique, suspectum, a été donné par Cope car, lors de sa découverte en 1869, celui-ci suspectait seulement qu'il soit venimeux[1]. Le nom de ce genre, Heloderma vient du grec hêlos, la tête d'un clou, et du latin derma, la peau, et signifie « à la peau cloutée » en référence aux écailles particulières de cet animal.
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+ Une montagne (Écouter) est une forme topographique de relief positif, à la surface de planètes telluriques, et faisant partie d'un ensemble — une chaîne de montagnes — ou formant un relief isolé. Elle est caractérisée par son altitude et, plus généralement, par sa hauteur relative, voire par sa pente. Il n'existe toutefois pas de définition unique de ce qu'est une montagne, terme apparu entre le Xe et le XIIe siècle, et de nombreux régionalismes coexistent pour décrire les formes de relief. Elle peut désigner à la fois un sommet pentu et une simple élévation de terrain, comme une colline, aussi bien que le milieu dans son ensemble. Les montagnes prennent en effet des formes très diverses en fonction des processus qui mènent à leur orogenèse : des escarpements de marges continentales et rifts en domaine extensif, aux chaînes de collision et plissement, en passant par les phases de subduction créant des volcans de type explosif en arcs insulaires ou le long de cordillères, sans oublier le volcanisme de point chaud de type effusif ni les intrusions mises au jour par l'érosion. Le climat qu'elles subissent, avec des températures en moyenne plus basses et des précipitations plus importantes qu'en plaine du fait de l'altitude, joue également un rôle important dans leur façonnement. Avec l'isostasie, les montagnes connaissent des phénomènes de surrection et d'amincissement crustal qui mènent à terme à leur disparition. Les plus anciennes chaînes de montagnes sur Terre datent du Paléozoïque.
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+ En raison de leur climat spécifique, généralement marqué par un étagement altitudinal, et de leurs pentes difficiles d'accès rendant impossible une exploitation intensive, les montagnes abritent une grande variété d'écosystèmes et une importante biodiversité. De nombreuses espèces animales y trouvent une pression écologique moindre. De ce fait, près du tiers des zones protégées dans le monde se trouvent en montagne. Bien qu'elles soient une source d'eau douce indispensable, les zones montagneuses sont souvent considérées comme rudes ou demandent des efforts d'adaptation importants de la part des populations humaines.
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+ Les montagnes, demeures supposées de nombreuses divinités, ont longtemps inspiré de la crainte aux êtres humains et restent largement méconnues jusqu'aux premières études scientifiques sérieuses au XVIIIe siècle. À partir de cette époque, leur représentation artistique devient plus réaliste. Par la suite, elles sont l'objet de conquêtes avec l'avènement de l'alpinisme. Elles sont au cœur du développement de l'hydroélectricité à la fin du XIXe siècle. Dès lors, plus faciles d'accès, elles s'ouvrent au tourisme, en premier lieu à celui des sports d'hiver, qui bouleverse souvent les paysages des montagnes des régions tempérées, mais également en dehors de la saison hivernale à la randonnée pédestre voire au trekking, dont la pratique est proche de la nature.
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7
+ Le mot « montagne » apparaît en gallo-roman au XIIe siècle[1]. Ainsi, il est employé dans la chanson de geste Pèlerinage de Charlemagne en 1150[2]. Il provient de l'ancien français montaigne, dérivé du bas latin montanea, féminin substantivé de l'adjectif montaneus, altération du latin classique montanus, littéralement « relatif à la montagne »[1]. Dans le cartulaire de Sauxillanges, daté de 989 à 994, dans le Livradois, on trouve montana[1]. En 1678, Charles du Fresne, sieur du Cange, dans son Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, atteste la forme montania, notamment en Cerdagne en 1035. Il rapporte aussi les emplois de montanea par Pierre Tudebode dans Historia de Hierosolymitano itinere et Baudri de Bourgueil dans Historia Jerosolimitana (livres 3 et 4, réunis dans le Recueil des historiens des croisades), et par Orderic Vital dans Histoire ecclésiastique (livre 9), entre la fin du XIe et le début du XIIe siècle[1]. Ces formes deviennent donc concurrentes de « mont », issu du latin mons, montem et préexistant à « montagne »[1]. L'adjectif « montagneux » naît sous la plume de Jean de Meung en 1284[3]. Le mot « montagnette » apparaît au XVe siècle dans une tentative de distinguer des formes de relief en fonction de leur hauteur[1].
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9
+ Au XIIIe siècle, en Auvergne, la montagne désigne aussi bien la basse et la moyenne montagne que les pâturages, à l'instar de l'alpe[1]. Dans la péninsule Ibérique, c'est également un terrain de chasse, alors qu'en Europe centrale, c'est une zone minière[1].
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11
+ Outre une forme de relief, statique, la montagne reflète également une forme de mouvement, sans doute sous l'influence du verbe latin populaire montare qui a engendré en ancien français le verbe « (re)monter » ou la « montée » au XIIe siècle, éliminant au passage la forme plus noble issue d'ascendere, laissant seulement le substantif français « ascension »[4]. Les montagnes sont définies ici comme un espace géographique de migration. La montagne est le lieu où l'on monte, de manière saisonnière par exemple pour l'estive des éleveurs ou un hivernage de bûcheron, ou occasionnellement sur le chemin d'une fuite ou d'un voyage[4]. Au XIIe siècle, montain et montagnier qualifient la faune, selon le fauconnier, et les habitants qui vivent en montagne[1],[4]. Les verbes enmontagner ou démontagner sont employés pour décrire l'activité de déménagement des montignons ou montagnards au XVIe siècle[4].
12
+
13
+ Au sens figuré, une montagne indique un amoncellement, une montagne d'objets, de richesses, de difficultés. Il désigne selon le lieu ou la relation engagée, la valeur, le prix, le nombre, la valeur morale, l'intérêt, le taux d'emprunt. En ce sens, les formes verbales ont été mieux préservées en français, à l'instar du verbe « surmonter » attesté par Philippe de Thaon au XIIe siècle[5], dans l'expression « le montant d'une somme » ou « monter un budget » lorsqu'une situation est délicate.
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15
+ Les tentatives pour donner une définition générale et universelle de la montagne sont très vite confrontées à l'imprécision et aux exceptions. Ainsi, selon Raoul Blanchard, « une définition même de la montagne, qui soit claire et compréhensible, est à elle seule à peu près impossible à fournir »[6]. La pente et l'altitude définissent la topographie et le relief, ensemble des formes, de volumes saillants ou en creux, « une famille de formes topographiques » comme décrit par Emmanuel de Martonne[7], mais la montagne est aussi un cortège de spécificités où certains phénomènes sont amplifiés et où des limites aux facteurs altitudinaux peuvent essayer d'être définies. Il est possible de distinguer trois sens à la montagne[8]. Dans le premier, c'est une élévation de terrain individuelle entourée de vallées, synonyme de hauteur, relief, sommet ; le mot « mont », bien qu'étymologiquement semblable, est guère utilisé dans cette acception, désignant par ailleurs une forme de relief de plissement. Dans le deuxième sens, une montagne est un espace formé par des reliefs saillants et s'oppose à la colline, au plateau, au piémont, à la vallée. Le troisième sens englobe tout le milieu de la montagne dans sa globalité ; plus imprécis, laissant de côté les notions de pente et d'altitude, il prend en compte les dimensions paysagères et humaines[8].
16
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17
+ En France, des critères administratifs et législatifs ont été définis. La loi montagne (1985) insiste sur des seuils et des pentes[9] : entre 600 et 800 mètres d'altitude moyenne communale et une pente supérieure à 20 %, hors outre-mer[10]. Les difficultés face à la réduction de la saison végétative sont également prises en compte : adaptation de la production et de la mécanisation agricoles, donnant droit aux fonds structurels européens, perception des conditions locales de développement nécessitant des mesures compensatrices telles que la politique de la « zone de montagne » (1961) et l'indemnité spéciale « montagne » des années 1970[11].
18
+
19
+ Dans les îles Britanniques, une montagne s'élève traditionnellement à plus de 2 000 pieds (610 m) d'altitude et présente une hauteur de culminance minimum de 100 à 500 pieds[12],[13]. Aux États-Unis, l'Institut d'études géologiques des États-Unis a distingué une montagne, relief de plus de 1 000 pieds (305 m) de hauteur relative, d'une colline en deçà, mais cette définition a été officiellement abandonnée au début des années 1970[14].
20
+
21
+ Une définition internationale des régions montagneuses est apportée par le Centre de surveillance de la conservation de la nature, dans le cadre du Programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP-WCMC) : altitude de plus de 2 500 mètres, ou altitude entre 1 500 et 2 500 mètres et pente de 2°, ou altitude entre 1 000 et 1 500 mètres et pente de 5°, ou encore altitude entre 300 et 1 000 mètres continue dans un rayon de sept kilomètres[15].
22
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23
+ En onomastique, un oronyme est un toponyme de montagne. Les oronymes sont parfois utilisés pour de simples hauteurs (escarpements, collines)[16].
24
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25
+ Les vocables de la montagne se caractérisent par l'importance des variantes et synonymes ; cette richesse est issue des observations nombreuses des hommes qui vivent dans la montagne avec la nature et de la variété linguistique. Outre les couches successives de populations à travers les âges qui ont colonisé le domaine montagnard, dont on retrouve les traces et les racines linguistiques dans les cartes anciennes et les cadastres, il y a les déformations successives des noms en particulier à une époque où l'orthographe n'était pas fixée et lors de transcriptions dans un mouvement général de francisation. Certains toponymes de la carte d'État-Major (1818-1881) ont été collectés par des officiers cartographes plus préoccupés par les formes et accidents de terrain que par les questions linguistiques[17].
26
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27
+ Il en ressort une grande variété de régionalismes. Tête et berg, employé en suffixe, sont courants dans l'Est de la France[18], aux côtés des ballons (de l'allemand Belchen). Puy et puech sont fréquents en toponymie, pour désigner des lieux situés en hauteur (du latin podium : « hauteur, lieu élevé ») en particulier dans le Massif central[19]. Le mot d'origine occitane serre correspond à un mamelon, une croupe, un relief allongé, une pointe rocheuse voire un contrefort et viendrait d'un terme pré-indo-européen ou prélatin serra : montagne allongée ou crête en dos d'âne. L'usage en géographie du mot désigne une forme de relief : crêtes étroites et allongées, dénudées, gazonnées ou boisées. La moitié méridionale de la France est très riche en toponymes formés sur serre[20]. De même, le provençal baou, avec son sommet généralement plat, le tuc gascon de forme arrondie, et le soubeyran, avec ses variantes comme barre et chaux (chau, chalp, chaup), ou plus généralement la cime se réfèrent à des hauteurs ou des sommets[18]. Le terme mendi, montagne en basque, constitutif de nombreux toponymes, s'applique à toute hauteur, même peu élevée. Hegi correspond à une crête, monho à la colline, gain aux hauteurs[21]. Par-delà les mots qui indiquent la montagne précisément, il existe un ensemble de termes relatifs aux détails du paysage montagnard comme adret et ubac pour ne prendre que des exemples alpins. Les termes évoquant la végétation, naturelle ou aménagée, sont particulièrement fréquents tant en montagne qu'en plaine et renseignent sur les qualités du milieu ou leur histoire, à l'instar de la chaume et de l'alpe (ou aulp, aup, arpe et dérivés alpette, arpettaz, alpille), qui a donné l'« alpage »[22],[23].
28
+
29
+ Le terme de « chaîne de montagnes » est employé pour désigner un ensemble de reliefs disposés de façon allongée, principalement dans le cas d'une collision continentale[24]. Les chaînes de montagnes sont généralement divisées en massifs de montagnes[25], lesquels sont parfois subdivisés en chaînons[26] ; toutefois, la terminologie québécoise ne retient que le terme de « chaînon » (équivalent de l'anglais range) pour désigner le sous-ensemble d'une chaîne (équivalent de l'anglais mountains)[27]. En outre, le terme de « massif de montagnes » est aussi employé dans le cas d'ensembles montagneux, souvent anciens, formant un bloc continu[25]. Enfin, l'usage veut parfois que l'on parle de « chaîne » même pour des sous-ensembles, à l'instar de la chaîne de Belledonne ou de la chaîne des Aravis, au sein des Alpes, dont la disposition des sommets est globalement rectiligne. Le terme de « monts », au pluriel, est employé de façon générique pour désigner une chaîne ou un massif[28].
30
+
31
+ La proportion de terres émergées situées à plus de 1 000 mètres d'altitude est d'environ un quart[29],[30], auquel peuvent s'ajouter 10 % de terres situées à une altitude inférieure mais présentant de fortes pentes selon les critères du Centre de surveillance de la conservation de la nature (UNEP-WCMC)[29]. Dans le détail, les reliefs montagneux couvrent approximativement 33 % de l'Eurasie, 24 % de l'Amérique du Nord, 19 % de l'Amérique du Sud et 14 % de l'Afrique[31].
32
+
33
+ Dans un massif montagneux, les sommets sont reliés par des crêtes et séparés par des cols, points les plus bas sur cette crête, et par des vallons, ou par des vallées pour les plus larges séparant généralement les massifs. Un sommet peut avoir une cime principale et des cimes secondaires[32].
34
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35
+ La géomorphologie des montagnes dépend de différents facteurs[33] : leur processus de formation (orogenèse), la vitesse de déformation (mouvements verticaux et horizontaux des roches), la nature des roches (les roches tendres donnent des reliefs plus doux que les roches dures) et le climat.
36
+
37
+ Dans les chaînes de collision jeunes et les chaînes anciennes considérablement rajeunies, les sommets sont généralement qualifiés de « pics », lorsqu'ils ont une forme conique, ou d'« aiguille », lorsqu'ils sont particulièrement acérés sur une arête, voire de « dent » lorsqu'ils se détachent du relief[32]. On trouve aussi les qualificatifs de « pointe », de « tête » ou encore de « roche, rocher, roc »[34]. Lorsqu'ils ont connu une glaciation, les sommets peuvent présenter une forme de pic pyramidal dominant des vallées et cirques glaciaires[35].
38
+
39
+ Le relief de plissement se traduit par une géomorphologie spécifique. Le sommet d'un anticlinal forme un mont. Dans un relief conforme, de type jurassien, le fond d'un synclinal constitue un val. Une dépression au sommet d'un mont est une combe. Les corniches rocheuses en bord de val ou de combe sont appelées crêts. Les cluses sont des dépressions traversant les anticlinaux perpendiculairement. Dans un relief inverse, de type préalpin, les synclinaux se retrouvent au niveau des points hauts par érosion différentielle et sont dits « perchés ». Le relief appalachien est un type particulier de relief de plissement ayant été largement aplani, puis à nouveau soulevé provoquant une reprise de l’érosion. Dans ce cas, les anticlinaux et les synclinaux sont nommés respectivement barres et sillons[36].
40
+
41
+ En domaine extensif, le rebord d'un horst forme généralement un long escarpement de faille. L'érosion contribue à créer des sommets individualisés[37].
42
+
43
+ Les reliefs volcaniques sont de deux grands types. Les volcans explosifs se présentent généralement sous la forme de stratovolcans, d'aspect conique, ou de dômes de lave[38]. Les stratovolcans peuvent supporter des dômes de lave et des cônes de scories secondaires[38], auquel cas ils sont dits complexes ; les volcans Somma en font partie. Les volcans effusifs se présentent sous la forme de volcans boucliers, de grandes dimensions avec de très faibles pentes[38]. Ceux-ci peuvent également supporter des cônes volcaniques. Lorsque les volcans boucliers émettent des laves sous une calotte glaciaire, ils forment des tuyas[39]. La majorité des volcans sous-marins sont des volcans boucliers[40]. Les stratovolcans et les volcans boucliers présentent généralement à leur sommet des cratères et parfois, lorsque leur chambre magmatique se vide, une vaste caldeira[41].
44
+
45
+ Vue du mont Damavand en hiver, stratovolcan endormi et point culminant de l'Iran.
46
+
47
+ Vue du mont Fuji, stratovolcan actif et point culminant du Japon.
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+
49
+ Vue aérienne du Mauna Loa, volcan bouclier à Hawaï.
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+
51
+ Vue du Skjaldbreiður, volcan bouclier en Islande.
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53
+ Vue du Herðubreið, tuya en Islande.
54
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55
+ Dans les bassins sédimentaires, l'érosion différentielle peut également mettre au jour des reliefs. Si les couches sédimentaires sont monoclinales, c'est-à-dire inclinées et non plissées (couches de même pendage), avec une alternance de roches dures au-dessus et tendres en dessous, l'érosion forme en bordure du bassin une cuesta, au front raide et au revers peu incliné ; si le fragment rocheux est totalement isolé, il constitue une butte-témoin[42],[37],[43]. Si les couches ne sont pas inclinées, ou faiblement, l'érosion peut provoquer l'apparition d'un relief tabulaire appelé mesa s'il constitue un plateau[42], butte si ses dimensions sont moindres[44],[45], planèze si l'origine est un relief volcanique inversé[46], ou tepuy en milieu tropical. Parmi les différentes formes d'inselberg, on trouve le bornhardt et le kopje, qui sont respectivement un monolithe naturel inclusif et un amoncellement de rochers, ou encore le morne[47], en milieu tropical[44], le monadnock en zone tempérée[47],[38], le neck et le dyke, qui sont respectivement les résidus d'une cheminée volcanique et d'un filon volcanique vertical dégagés par l'érosion[46].
56
+
57
+ Il existe à la surface des continents deux grandes zones principales d'orogenèse active : la ceinture alpine et la ceinture circum-pacifique[48],[49].
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+
59
+ La première est issue de la fermeture, dès le Crétacé, de l'océan Téthys, principalement par collision des plaques africaine et indienne avec l'Eurasie depuis l'Éocène. Elle s'étend du Maghreb à l'Asie du Sud-Est. Elle comprend la majeure partie de l'Atlas, l'arc de Gibraltar, les Pyrénées, les Alpes, le massif du Jura, les Apennins, les Carpates, les Balkans, l'Anatolie, le Caucase, l'Elbourz, les monts Zagros, les monts Hajar, le Kopet-Dag, l'Hindou Kouch, le Pamir, le Karakoram, l'Himalaya, le plateau tibétain, la cordillère du Kunlun, les monts Hengduan, la chaîne Tenasserim et les Bukit Barisan[48],[49],[50].
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+
61
+ La seconde s'étend sur le pourtour de l'océan Pacifique, le long de fosses océaniques. Elle se met en place dès le début du Mésozoïque. C'est une zone volcanique extrêmement active. En Amérique, jusqu'à la terre de Graham en Antarctique au sud, elle se matérialise par la cordillère américaine et englobe la chaîne aléoutienne, la chaîne Brooks, la chaîne d'Alaska, les monts Mackenzie, les chaînes côtières du Pacifique, les montagnes Intérieures, la chaîne Columbia, les montagnes Rocheuses, la sierra Madre orientale, la sierra Madre del Sur, la sierra Madre de Chiapas, la cordillère Centrale, la cordillère de Talamanca, l'arc insulaire des Antilles, la cordillère des Andes et les Antarctandes. Sur la marge occidentale du Pacifique, elle est constituée par les monts de Verkhoïansk, les monts Tcherski, les montagnes du Kamtchatka (chaîne Orientale et chaîne Centrale) et du Japon (dont les Alpes japonaises), la chaîne de Sikhote-Aline, les montagnes de Taïwan, des Philippines et des îles de la Sonde (Indonésie), la chaîne Centrale de Nouvelle-Guinée et les Alpes de Nouvelle-Zélande[48],[49],[50].
62
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63
+ À une moindre échelle, la vallée du grand rift est également un système montagneux très jeune, apparu seulement vers l'Oligocène. Il inclut les monts Nur, les montagnes des Alaouites, le mont Liban, l'Anti-Liban, les monts de Judée, la pointe méridionale du Sinaï, les monts Sarawat, le bloc Danakil, les plateaux d'Éthiopie, le Rwenzori, les montagnes des Virunga, les monts Bleus, les monts Mitumba, l'Aberdare, le massif du Ngorongoro, les Southern Highlands et les Mafinga Hills[49].
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+ À l'inverse, un système montagneux majeur, désormais inactif, a été constitué par plusieurs phases orogéniques au cours du Paléozoïque. Il comprend les Appalaches, les montagnes d'Irlande, les Highlands d'Écosse, l'Est du Groenland, les Alpes scandinaves, les Spitzberg, la Cornouailles, l'Anti-Atlas, les Mauritanides, le centre de la péninsule Ibérique dont le Système central et le Système ibérique, l'ensemble de la chaîne varisque (ou localement hercynienne) constituée par le Massif armoricain, le Massif central, le massif des Vosges, la Forêt-Noire, le massif schisteux rhénan, le Harz, le massif de Bohême et le massif de Thuringe-Franconie, ainsi que l'Oural, le Tian Shan, l'Altaï, les monts Saïan, les monts Khangaï, les monts Baïkal et les monts Stanovoï[48],[49],[50].
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+ Un autre système montagneux ancien, dit panafricain[51], s'est formé progressivement entre le Permien et le Jurassique, accompagnant l'assemblage puis la dislocation du Gondwana, au niveau du plateau des Guyanes, des massifs de l'Est du Brésil (dont la serra do Mar), des montagnes de la ceinture plissée du Cap puis du Grand Escarpement africain, des monts Ellsworth et autres massifs de la Terre de la Reine-Maud en Antarctique, des montagnes de Madagascar et des Ghats occidentaux et orientaux en Inde[48],[50].
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69
+ Plus ancienne encore est l'orogenèse ayant donné naissance au Cambrien à la chaîne Transantarctique, largement rajeunie au Crétacé, ainsi qu'aux chaînes du Mont-Lofty et de Flinders en Australie-Méridionale[49],[52],[53]. La Cordillère australienne est une chaîne de montagne majeure dont la formation par accrétion à partir du Carbonifère peut être considérée comme leur prolongation tardive, mais les phases successives incluant du volcanisme, un soulèvement isostatique et un rifting l'en distinguent nettement[49],[54].
70
+
71
+ Quoi qu'il en soit, le plus long système montagneux sur Terre se trouve au fond des océans, au niveau de la dorsale médio-océanique[48].
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+
73
+ La principale notion pour apprécier la hauteur d'un sommet est l'altitude. Elle est relativement moderne[38] et reste très vague jusqu'au XVIIe siècle[55]. Auparavant, la distance depuis laquelle un sommet était observable était déterminante et favorisait les plus proches de la mer[55]. Sur Terre, l'altitude se définit par rapport au niveau de la mer. Tous les sommets de plus de 7 000 mètres d'altitude se trouvent en Asie, en particulier les quatorze sommets de plus de 8 000 mètres, dans l'Himalaya et le Karakoram : Everest (8 848 m), K2 (8 611 m), Kangchenjunga (8 586 m), Lhotse (8 516 m), Makalu (8 485 m), Cho Oyu (8 188 m), Dhaulagiri I (8 167 m), Manaslu (8 163 m), Nanga Parbat (8 126 m), Annapurna I (8 091 m), Gasherbrum I (8 080 m), Broad Peak (8 051 m), Gasherbrum II (8 034 m) et Shishapangma (8 027 m)[56]. Le sommet le plus élevé en dehors d'Asie est l'Aconcagua (6 962 m), en Amérique du Sud. Les sept sommets sont les sommets les plus élevés de chacun des sept continents, mais ils sont soumis à des interprétations variables.
74
+
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+ D'autres référentiels peuvent être pris en considération : en se référant à la base de la montagne, c'est-à-dire le dénivelé, le Nanga Parbat (environ 7 000 m par rapport à la vallée de l'Indus distante de 25 km), le Denali (environ 5 500 m) ou encore le Kilimandjaro (4 800[57] à 5 200 m[58]) sont particulièrement notables ; en tenant compte de sa partie émergée, le Mauna Kea a une élévation verticale de plus de 9 000 mètres, alors que son voisin, le Mauna Loa, moins élevé mais plus volumineux, s'enfonce plus profondément dans le plancher océanique et présente une hauteur totale d'environ 17 000 mètres depuis sa racine[59],[60] ; le sommet du Chimborazo, en raison du renflement équatorial, est le point de la surface le plus éloigné du centre de la Terre[61].
76
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+ La notion de hauteur de culminance, ou proéminence topographique, s'est ainsi développée pour prendre en compte l'importance du relief[38]. Ébauchée dans les années 1920 par John Rooke Corbett pour les hauteurs d'Écosse[62], elle est normalisée à partir des années 1960[63]. Elle correspond à la différence d'altitude entre un sommet donné et l'ensellement ou le col le plus élevé permettant d'atteindre une cime encore plus haute. Selon cette définition, les dix plus hauts sommets du monde sont, dans l'ordre, l'Everest (8 848 m), l'Aconcagua (6 962 m), le Denali (6 138 m), le Kilimandjaro (5 885 m), le pic Cristóbal Colón (5 509 m), le mont Logan (5 250 m), le pic d'Orizaba (4 922 m), le massif Vinson (4 892 m), le Puncak Jaya (4 884 m) et l'Elbrouz (4 741 m)[64].
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+ L'isolement topographique est la distance séparant un sommet du point d'altitude supérieure ou égale le plus proche. Ainsi, les dix sommets les plus isolés au monde sont l'Everest, l'Aconcagua (16 520 km), le Denali (7 451 km), le Kilimandjaro (5 562 km), le Puncak Jaya (5 264 km), le massif Vinson (4 911 km), le mont Orohena (4 133 km), le Mauna Kea (3 947 km), Gunnbjørn (3 254 km) et l'Aoraki/Mont Cook (3 140 km)[65].
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+
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+ La plus haute montagne connue avec précision du Système solaire est Olympus Mons, volcan bouclier sur la planète Mars avec 21,2 kilomètres d'altitude et 21,9 kilomètres de hauteur, pour un diamètre de 600 kilomètres[66]. Les autres planètes telluriques présentent également des formations montagneuses : Maxwell Montes, culminant à Skadi Mons sur Vénus à 10,7 kilomètres d'altitude pour 6,4 kilomètres de hauteur[67], dont l'origine est tectonique[68], et Caloris Montes, s'élevant à moins de 3 kilomètres de hauteur[69] à la suite d'un impact[70] sur Mercure. Il en est de même pour nombre de satellites et de planètes mineures. Ainsi, sur (4) Vesta, le pic central de Rheasilvia s'élève à environ 22 kilomètres au-dessus du fond du cratère d'impact[71], soit une hauteur comparable à celle d'Olympus Mons mais de loin la plus haute du Système solaire par rapport au diamètre de son astre. La crête équatoriale de Japet, dont l'origine est incertaine, mesure environ 20 kilomètres de haut[72]. Le point culminant de Io se trouve sur Boösaule Montes, dont l'origine est tectonique ; il a environ 18 kilomètres de hauteur[73]. Sur Mimas, le cratère d'impact Herschel possède également un pic central ; sa hauteur atteint 7 kilomètres[74]. Le plus haut sommet de la Lune, le mont Huygens, dans les monts Apennins, mesure 5,5 kilomètres[75].
82
+
83
+ Plusieurs astres du Système solaire possèdent des formations à l'aspect de montagnes, mais qui seraient constituées de glace, appelées cryovolcans, absents sur Terre. Parmi les candidats à ce processus figurent le mont Ahuna sur (1) Cérès[76], Doom Mons sur Titan[77] et éventuellement quelques reliefs de Pluton[78].
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+
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+ Schéma des dimensions comparées d'Olympus Mons avec les plus hautes montagnes terrestres : le Mauna Kea et l'Everest.
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+ Image de synthèse en vue oblique de Rheasilvia avec une échelle de la hauteur en couleurs.
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+ Vue en gros plan de la crête équatoriale de Japet.
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+ Image de synthèse représentant Ishtar Terra avec Maxwell Montes près du centre.
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+ Vues du mont Ahuna.
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+ En raison des précipitations qui s'abattent sur elles, du manteau neigeux voire des glaciers qui peuvent s'y former et y constituer un stockage sous forme solide, permettant une régulation du débit des cours d'eau vers la plaine, les montagnes sont d'importantes ressources en eau douce[79]. Les plus grands fleuves prennent tous leur source sur des hautes terres[80]. C'est pourquoi les montagnes sont qualifiées de « châteaux d'eau »[79],[80],[81].
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+ L'eau des montagnes s'écoule vers les plaines au travers du réseau fluvial et des nappes d'eau souterraine[80]. Dans les parties les plus hautes et les plus pentues, au travers de ravins, les torrents arrachent des sédiments par érosion au niveau de la « zone de production ». Le blocage puis la purge des chenaux entraînent des coulées de débris qui laissent apparaître la roche du lit. Dans la partie intermédiaire se trouve la « zone de transport », qui jaillit entre les rochers, formant des cuvettes et des petites chutes d'eau en « marches d'escalier ». Au niveau des piémonts se trouve la « zone de dépôt », avec la pente la plus faible mais la largeur la plus importante, permettant une sédimentation[82].
98
+
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+ Plus de la moitié de la population mondiale dépend de cette eau ; dans les zones arides et semi-arides, cette proportion grimpe aux alentours de 90 %[80],[81]. Par exemple, les dix plus grands fleuves de l'aire Hindou Kouch–Himalaya alimentent à eux seuls les besoins en eau douce de 20 % de la population mondiale ; de même, le mont Kenya fournit de l'eau à sept millions d'habitants[81].
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+
101
+ Toutefois, le changement climatique perturbe le régime des précipitations, notamment leur répartition saisonnière, et les capacités de régulation des écosystèmes. Le recul des glaciers amoindrit les capacités de stockage en eau douce[81]. De plus, l'exploitation des régions montagneuses, notamment par déforestation, fragilise leur écosystème et favorise le ruissellement de surface entraînant des glissements de terrain et des inondations[80]. À l'inverse, l'irrigation et la rétention d'eau pour l'hydroélectricité en amont contribuent aux sécheresses en aval[80],[81].
102
+
103
+ Les processus de formation des ensembles montagneux mettent le plus souvent en jeu des mouvements tectoniques[83]. Plusieurs types d'orogenèse (littéralement « naissance de relief ») en découlent[84]. Les forces mises en jeu modifient l'équilibre gravitaire par déplacement des masses rocheuses et affectent le géoïde terrestre[85].
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+
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+ Lorsque la lithosphère continentale se fragmente et que deux plaques se mettent à diverger, l'extension crustale entraîne l'apparition dans le socle de failles normales[86]. Au niveau de la croûte continentale, elles sont listriques et compartimentent le socle en blocs basculés[86],[87]. L'arête la plus haute du bloc, à l'aplomb du bord de faille, constitue la crête de la formation montagneuse, avec en général un versant plus abrupt que l'autre du fait de l'angle d'inclinaison (pendage). Ce relief en hémigraben s'observe au niveau des rifts continentaux, par exemple le long de la vallée du grand rift, et sur les marges continentales passives[86],[87]. Avec l'apparition de la lithosphère océanique, des roches magmatiques remontent en surface et forment une dorsale[86],[88].
106
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+ Lorsque deux plaques convergent, la lithosphère océanique, plus dense, plonge selon un plan incliné sous la lithosphère continentale au niveau de la zone de subduction[89]. Les roches sédimentaires de la plaque océanique sont comprimées en bordure de la plaque chevauchante au niveau du prisme d'accrétion, tandis que la croûte continentale s'épaissit pour former une cordillère[89] et que les roches de la lithosphère océanique, plongées en profondeur, se transforment en magma sous l'effet de la température et de la pression[88] et remontent par infiltration à la surface pour donner naissance à un arc volcanique[89], comme dans la cordillère des Andes. Dans le cas d'une convergence entre deux plaques océaniques, un arc insulaire se met en place le long de la fosse océanique, telles les îles Aléoutiennes[89]. Le volcanisme associé à une subduction est généralement explosif. Il se retrouve sur une grande partie de la ceinture de feu du Pacifique.
108
+
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+ Si l'océan se referme entièrement, la convergence provoque une collision continentale qui se manifeste par la création d'une chaîne de montagnes par plissement et chevauchement d'une plaque par-dessus l'autre[89]. Le socle continental est parcouru de failles inverses[89]. Les roches au-dessus du socle sont détachées et charriées[90]. Les blocs basculés préalables sont surélevés[89]. Le raccourcissement horizontal de l'écorce terrestre provoque un épaississement crustal vertical, aussi bien vers le haut qu'au niveau de la racine[85]. La fusion partielle des roches en profondeur entraîne des intrusions de granite[91]. La ceinture alpine est essentiellement liée à ce processus de collision et plissement. Le long des marges de coulissage, les terrains de part et d'autre de la faille transformante sont juxtaposés, déformés et soulevés par frottement des deux plaques[92],[93].
110
+
111
+ Un panache est une remontée de roches très profondes issues du manteau terrestre. Il serait à l'origine du volcanisme de point chaud, généralement effusif[94]. Avec le déplacement des plaques tectoniques au-dessus du panache, qui lui reste fixe, les roches magmatiques forment des chaînes de montagnes[88]. La chaîne sous-marine Hawaï-Empereur en est un bon exemple. En milieu continental, ce volcanisme peut se traduire par des épanchements colossaux de lave appelés trapps, à l'instar de ceux du Deccan au moment du passage du sous-continent indien au-dessus du point chaud de La Réunion[95].
112
+
113
+ Lorsque du magma est piégé en profondeur, au cours de l'un de ces processus, il forme un pluton. Son intrusion dans la croûte terrestre peut notamment prendre la forme d'un batholite, d'une laccolite, d'un sill, d'un dyke ou d'un neck[96],[97]. Il peut alors déformer les couches supérieures de la croûte continentale mais le relief est surtout révélé par l'érosion qui conduit au dégagement des terrains environnants ; sa roche étant plus résistante, elle peut alors apparaître comme une formation montagneuse. Parfois isolée, elle peut se présenter comme un inselberg[97]. Le massif du Brandberg, par exemple, présente plusieurs de ces caractéristiques.
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+
115
+ Un autre phénomène de surrection est provoqué par l'isostasie[98]. Ce n'est pas à proprement parler un processus d'orogenèse ; il est qualifié d'épirogenèse (littéralement « naissance de terre ferme » ou « terre continentale »[99]). Il est provoqué par l'érosion, puissant agent de répartition des masses, ou par un rebond post-glaciaire[85],[98]. Dans les deux cas, la croûte continentale est allégée et subit une compensation verticale vers le haut, dite antéclise, de la part de la lithosphère[98]. Si le rapport entre l'érosion des sommets et l'érosion des vallées est positif, les sommets gagnent en altitude[100]. Les Alpes scandinaves ont été considérablement rehaussées et rajeunies par ce processus.
116
+
117
+ Parmi les phénomènes plus marginaux, les moraines laissées par les glaciers, après leur retrait, peuvent donner naissance à des reliefs de collines[101], comme la moraine d'Oak Ridges en Amérique du Nord ou les croupes lacustres de la Baltique en Europe. Il en est de même pour les cratères d'impact[102], qui peuvent présenter un pic central et des rebords escarpés, comme dans le cas du cratère de Steinheim, associé à l'événement du Ries, et parfois des anneaux multiples comme le dôme de Vredefort, le plus grand cratère connu sur Terre.
118
+
119
+ L'érosion est un facteur majeur de compensation de l'orogenèse. En réduisant la masse superficielle des montagnes, elle participe à la surrection des roches présentes en profondeur, causant à leur tour leur érosion[38],[103]. Au niveau des jeunes chaînes montagneuses, elle est de l'ordre de 200 mètres par million d'années, alors qu'elle est quatre fois moindre en moyenne sur l'ensemble des continents. En l'absence de surrection, tous les reliefs de la Terre seraient arasés en quelques dizaines de millions d'années avec la seule érosion. La compensation isostatique est donc un mécanisme de retour à un état d'équilibre par suppression du relief et de la racine crustale[85].
120
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121
+ La météorisation des roches fait appel à plusieurs formes d'érosion. Parmi les formes mécaniques, la thermoclastie contribue à la fragmentation des roches par variations de températures, la cryoclastie faisant de surcroît intervenir les cycles de gel et de dégel[104]. L'hydroclastie implique une alternance de phases d'humectation et de dessiccation de certaines roches capables d'absorber l'eau qui mène à leur délitage[104]. L'érosion fluvioglaciaire, sous l'effet du propre poids du glacier qui glisse et abrase la roche, est responsable du creusement des cirques et des vallées glaciaires « en U », du surcreusement d'ombilics, qui sont remplis par des lacs glaciaires, et du façonnement de pics pyramidaux voire de nunataks[105]. Le ruissellement détache et entraîne les particules par le biais des torrents. La déflation est le phénomène d'érosion éolienne par mise à nu des sols et corrasion des roches[106]. Le produit de ces formes d'érosion mécanique est transporté par action gravitationnelle puis déposé par sédimentation, par exemple sous forme de moraines, de blocs erratiques, d'éboulis et de cônes de déjection[38], puis de nouveau charrié jusqu'aux océans. Ainsi, l'Himalaya a perdu depuis sa formation plusieurs fois son volume actuel, transporté essentiellement sous formes de sables et de limons vers le golfe du Bengale qui les accumule jusqu'à 3 000 kilomètres au sud du delta du Gange sur une épaisseur atteignant plus de dix kilomètres[107]. La principale forme d'érosion physico-chimique, faisant partie des processus d'altération, est la dissolution par l'eau qui affecte essentiellement le calcaire et donne lieu à des paysages karstiques[108].
122
+
123
+ Vue de la vallée de Yosemite (Californie), vallée glaciaire surcreusée au Quaternaire : des parois de roches cristallines intrusives crétacées de plusieurs centaines de mètres dominent le fond granitique de la vallée.
124
+
125
+ Vue du lac Moraine, dans les Rocheuses canadiennes : des éboulis (à gauche) et des moraines (au centre) sont visibles au pied des versants derrière le lac.
126
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127
+ Vue de l'Artesonraju au Pérou : un pic pyramidal caractéristique de l'érosion en haute montagne.
128
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129
+ Vue du cirque de Gavarnie, cirque glaciaire dans les Pyrénées françaises.
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131
+ Vue du Fitz Roy, en Argentine.
132
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133
+ Pourtant, les modèles d'érosion n'expliquent pas la rapidité de disparition des chaînes montagneuses malgré leur surrection, ni la quantité plus faible qu'attendue de sédiments accumulés dans les bassins[109]. Lorsque la convergence tectonique et la collision continentale ralentissent, un phénomène de relâchement se produit (la contrainte horizontale due aux forces de convergence devient inférieure à la contrainte verticale lithostatique), entraînant une extension et un amincissement crustaux[110]. En effet, avec son épaississement préalable, la croûte est rendue plus ductile par les modifications thermiques et physiques qu'elle a subies. L'affaissement des reliefs est d'autant plus prononcé que des failles normales parcourent déjà le centre des chaînes montagneuses[109],[111]. Parmi les hypothèses expliquant ce phénomène d'extension, dit « syn-convergence » ou « post-orogénique », figurent le fluage avec épanchement latéral en profondeur, le retrait de panneau lithosphérique plongeant, le détachement par convection de racine lithosphérique et le détachement de panneau plongeant[109]. Cette extension s'observe aussi bien dans les Alpes[109] et l'Himalaya[112] que dans la province géologique de Basin and Range dans l'Ouest des États-Unis[113],[114].
134
+
135
+ Une ancienne classification, issue des travaux de William Morris Davis, départageait les chaînes de montagnes tectoniquement actives présentant généralement des pentes fortes et des formes acérées, « jeunes », et les chaînes de montagnes anciennes, « inactives », avec généralement des formes plus douces, érodées[33].
136
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137
+ En outre, certaines éruptions volcaniques sont responsables de la destruction de volcans, en particulier les éruptions pliniennes, phréatique et phréato-magmatique qui ont les plus forts indices d'explosivité volcanique. Les plus destructeurs sont appelés « supervolcans ». En cas de vidange de la chambre magmatique se forme une caldeira, vaste dépression d'ordre kilométrique à la place du sommet[115].
138
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139
+ Vue du mont Saint Helens quelques mois après l'éruption de 1980 ayant éventré son sommet.
140
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141
+ Vue de la caldeira du mont Paektu, occupée par un lac de cratère, entre la Chine et la Corée du Nord.
142
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143
+ En raison de leur variét�� de formation, les chaînes de montagnes abritent une importante diversité de roches appartenant aux trois grandes familles : les roches magmatiques, sédimentaires et métamorphiques.
144
+
145
+ Les roches volcaniques de type explosif, felsiques ou intermédiaires, se trouvent dans les cordillères et les arcs insulaires liés à des zones de subduction : rhyolite, dacite, trachyte, andésite et phonolite[116]. Les roches volcaniques de type effusif, mafiques, se trouvent au niveau des volcans de points chauds et des dorsales océaniques : il s'agit essentiellement de basalte[116],[117]. Les roches plutoniques sont l'autre type de roche magmatique, de type intrusif. Lorsqu'elles ont une origine mantellique, équivalente au basalte, elles forment des gabbros et des péridotites présents au niveau des dorsales[116] ; en cas d'obduction, gabbros et basaltes peuvent se retrouver dans des ophiolites dans les chaînes de collision[118]. Lorsqu'elles sont issues de l'anatexie crustale, les roches plutoniques constituent des granites, des granodiorites, des syénites et des diorites[119] ; elles se retrouvent en plutons en fin de processus de subduction et dans les chaînes de collision, ou après érosion dans les bassins sédimentaires sous forme de dykes et de sills[116].
146
+
147
+ Les roches sédimentaires sont comprimées dans les prismes d'accrétion sur le front des cordillères[120], ainsi que dans les reliefs de plissement et les nappes de charriage des chaînes de collision[119]. Les plus fréquentes sont le calcaire, la dolomie, le grès, le shale, la marne, le flysch et la molasse[121].
148
+
149
+ Les roches métamorphiques proviennent de roches sédimentaires ou magmatiques ayant subi un métamorphisme en raison des conditions de chaleur et de pression dans la croûte terrestre, ou au contact de magma[122]. Elles se trouvent essentiellement dans les chaînes de collision, au niveau des blocs basculés laissant apparaître le socle[123]. Il s'agit principalement de gneiss (orthogneiss issu de granite ou rhyolite et paragneiss issu de marne), d'amphibolite (issue de basalte), de serpentinite (issue de péridotite), de schiste (issu de shale), de marbre (issu de calcaire et de dolomie), de quartzite (issu d'un grès)[123],[124].
150
+
151
+ En raison du gradient thermique adiabatique, la température de l'air diminue de 0,5 °C à 1 °C tous les 100 mètres avec l'altitude, sous une pression atmosphérique normale d'environ 1 000 hPa au niveau de la mer[125]. L'amplitude journalière est plus élevée, en revanche l'amplitude annuelle est plus faible qu'en plaine[125]. Parfois, essentiellement lors de la présence d'un anticyclone, une couche d'inversion peut se mettre en place, inversant le gradient de température et piégeant les masses d'air froid dans les vallées[125]. La différence d'ensoleillement entre l'adret (ou endroit, soulane) et l'ubac (ou paco, ombrée, envers) crée des contrastes thermiques importants[125].
152
+
153
+ Lorsque les masses d'air océaniques, chargées d'humidité, rencontrent un relief, elles sont forcées de s'élever au-dessus du versant au vent et, par détente, se refroidissent, se condensent sous forme d'épais nuages et déversent d'importantes précipitations, parfois sous forme de neige. Occasionnellement, une fois les lignes de crêtes franchies, les masses d'air redescendent le long du versant sous le vent et se compriment, créant un effet de foehn. Elles se réchauffent et s'assèchent. La différence de précipitations de part et d'autre est appelée ombre pluviométrique[125].
154
+
155
+ Selon la classification de Köppen, le climat alpin, comme le climat polaire, correspond aux zones où aucun mois n'a une température moyenne supérieure à 10 °C[126]. Sa présence varie grandement en fonction de la latitude : dans le Nord de la Suède, par exemple, sur le 68e parallèle nord, il est présent dès 650 mètres d'altitude, alors qu'au Kilimandjaro, près de l'équateur, il se trouve au-dessus de 4 000 mètres environ[127].
156
+
157
+ En raison de la diminution des températures en fonction de l'altitude, toutes les montagnes, hormis dans les régions polaires, présentent un étagement altitudinal qui leur permet d'abriter des écosystèmes spécifiques[128],[129]. Il est inégal selon que le versant est à l'adret ou à l'ubac[125] et selon qu'il est au vent ou sous le vent[128]. Il existe trois biomes en totalité ou principalement influencés par l'altitude et le relief[128] : les prairies et terres arbustives de montagne et leurs 48 écorégions[130], les forêts de conifères tempérées et leurs 52 écorégions[131] et les forêts de conifères tropicales et subtropicales et leurs 15 écorégions[132].
158
+
159
+ Carte de répartition des prairies et terres arbustives de montagne.
160
+
161
+ Carte de répartition des forêts de conifères tempérées.
162
+
163
+ Carte de répartition des forêts de conifères tropicales et subtropicales.
164
+
165
+ Chaque écorégion à caractère montagneux présente une forme d'insularisation écologique à grande échelle d'espèces adaptées aux conditions plus froides qu'en plaine et trouvant parfois un refuge sur les terrains plus escarpés préservés des activités humaines[128]. Nombre de ces espèces sont relictes : elles ont investi les montagnes des zones tempérées à la fin de la dernière période glaciaire, avec la réduction des biotopes froids. Dans les zones intertropicales, cette différenciation est plus ancienne[128]. L'isolement des espèces et leur évolution[128] contribuent à ce que les montagnes abritent près de la moitié de la biodiversité mondiale[133].
166
+
167
+ La qualité des sols est un facteur supplémentaire perturbant l'étagement altitudinal. Dans les parties les plus élevées des montagnes, ils sont généralement peu épais, en raison de l'érosion glaciaire et fluviatile (ruissellement), de la pente (glissements de terrain) et de la thermoclastie. Les plantes ne disposent alors pas de l'azote nécessaire à leur développement[128]. Dans les parties intermédiaires des montagnes, où la décomposition et la météorisation sont plus actives, et les parties inférieures, où les produits de l'érosion et les nutriments s'accumulent, leur croissance est au contraire favorisée. Localement, en raison du froid et de l'humidité des sols, des tourbières peuvent se mettre en place et, par l'acidité du milieu, participer à la biodiversité[128]. Les dépôts d'éjectas participent à épaissir et fertiliser les sols dans les régions volcaniques[128].
168
+
169
+ Un des marqueurs de l'étagement altitudinal est la limite des arbres, à l'exception des déserts chauds et froids où ils sont absents. Au-delà de cette limite, à l'étage alpin, les conditions climatiques sont trop rigoureuses et la période de végétation trop courte, de même que l'insolation est trop intense, pour permettre leur développement ; ils sont remplacés par des arbrisseaux à croissance lente et des plantes herbacées[128]. Celles-ci ont une période de croissance et de floraison parfois limitée à trois mois après l'hiver en région tempérée, alors qu'en zone intertropicale la croissance est seulement ralentie par la saison sèche[128]. Le port en coussin et la présence d'un duvet sur les feuilles sont des formes adaptées contre le froid[129]. La limite des arbres se situe à une altitude approximative où la température moyenne du mois le plus chaud est de 10 °C, presque indépendamment de la latitude[128]. À l'étage nival, seuls quelques mousses et lichens survivent[129]. Malgré l'insularisation écologique, on retrouve une diversité d'espèces botaniques dans les étages alpins comparable partout dans le monde et des genres similaires à latitude équivalente[128]. Même lorsque les genres rencontrés sont différents, notamment dans la zone intertropicale, ils présentent une stratégie évolutive convergente, à l'instar d'Espeletia et Puya sp. dans les Andes septentrionales et de Dendrosenecio et Lobelia sp. en Afrique de l'Est, ou d'autres encore à Hawaï et Java, qui gardent leurs feuilles mortes, leur permettant ainsi de lutter contre le froid[128].
170
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+ Dans les forêts tempérées de l'hémisphère nord, les conifères dominent l'étage subalpin avec les pins, les sapins, les épicéas, les mélèzes et les genévriers. Certaines forêts sont mixtes et présentent une partie de feuillus (bouleaux, aulnes, saules, hêtres, etc.)[128],[129] Les éricacées sont caractéristiques des sous-bois, généralement humides et présentant une stratification verticale, ainsi que des landes[128]. Les forêts tempérées de l'hémisphère sud sont dominées en montagne par des feuillus, à l'instar des eucalyptus et des espèces de Nothofagus[128]. Dans les zones intertropicales, les montagnes sont caractérisées par une forêt de nuage d'espèces sempervirentes. Le genre Polylepis se trouve essentiellement dans la cordillère des Andes, au niveau de la limite des arbres et au-dessus[128].
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+ Les espèces animales sont moins contraintes par l'altitude et les conditions climatiques. Leur présence en montagne reflète davantage que la flore leur répartition régionale[128]. Si certains grands mammifères (caprins, cerfs, lamas, loups, ours, panthère des neiges, puma, vigognes, yacks), et autres marmottes ou pikas, sont devenus emblématiques de la montagne, c'est surtout en raison de la pression écologique exercée par les activités humaines[128],[129]. De nombreux oiseaux ont un comportement adapté aux prairies ouvertes et aux parois rocheuses du milieu montagnard : condors[128],[129], aigles, faucons, vautours[129]. La migration et l'hibernation sont des stratégies d'adaptation[128],[129].
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+ Sous les zones tempérées, les montagnes sont généralement considérées comme un milieu rude voire hostile, de fait moins peuplé que les plaines au climat plus propice[125],[134]. La pression plus faible de l'air, le climat plus rude, l'hydrologie plus irrégulière obligent tous les organismes à s'adapter. De plus, les versants mal exposés au soleil et l'importance des pentes rendent difficile une exploitation agricole[135]. Toutefois, dans la zone intertropicale, les montagnes offrent des conditions climatiques plus favorables que les régions arides qui les entourent généralement : dans la cordillère des Andes, en Afrique ou sur le plateau tibétain, les populations ont adapté leur mode de vie et su tirer profit du milieu montagnard, au point parfois de voir fleurir des civilisations développées[125].
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+ Ainsi, en 2000, la population vivant au-dessus d'une altitude de 1 220 mètres (4 000 pieds) est estimée à 10,2 % de la population mondiale[136], soit une densité moyenne de 20,7 habitants/km2 (incluant les régions polaires)[29],[136], avec trois zones principales, dans la vallée du grand rift, au Yunnan et dans l'agglomération de Mexico[136]. Au-dessus de 2 130 mètres (7 000 pieds), elle avoisine 3 %, soit une densité de 12,8 habitants/km2[136]. En retenant un critère d'altitude de 1 000 mètres, relativement proche du premier, et en y ajoutant un critère de pente pour les terrains situés entre cette altitude et 300 mètres, tel que défini par le Centre de surveillance de la conservation de la nature (UNEP-WCMC), la population de montagne est estimée à 15 % dans le monde, dont la moitié en Asie et un quart en Afrique[29]. Au milieu du XXe siècle, elle était de 8 %[29]. C'est en Europe que le taux de croissance est le plus rapide durant ces cinquante années, alors qu'il est le plus lent en Amérique latine[29]. Sur l'ensemble du continent américain, cette population montagnarde a pour caractéristique de se rassembler à plus de 40 % dans des métropoles de plus de 100 000 habitants[29].
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+ Les inégalités sont plus prononcées en montagne et les catastrophes naturelles y sont plus fréquentes[30]. Les principales lignes de crêtes départageant les grands bassins versants servent souvent de frontières naturelles et politiques entre les populations, en particulier dans les pays développés, entraînant leur isolement et le développement de contrastes[125]. Les développements idéologiques et technologiques sont souvent plus tardifs en montagne, tandis que les pratiques religieuses et l'entraide y sont plus ancrées[135].
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+ La construction des territoires montagnards commence à la Préhistoire ancienne avec l’exploration de territoires de chasse et de cueillette. Ils se transforment au Néolithique avec l’exploitation plus grande et plus diversifiée des ressources et la mobilité des pratiques[137].
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+ Les premières explorations recensées de montagnes, des Grecs Hérodote et Anaximandre ou de l'Italien Pétrarque, sont le fait d'érudits motivés par le souci de connaissance de soi-même[138]. Les premiers Européens à s'aventurer jusqu'aux contreforts occidentaux de l'Himalaya sont des soldats d'Alexandre le Grand, même si celui-ci n'a probablement jamais dépassé la citadelle d'Aornos[139]. Les Grecs, parmi eux Ératosthène, Strabon, Pline l'Ancien et Ammien Marcellin, nomment la chaîne Hemodi (ou Hemodos, Emodos, Imaos)[140], signifiant « enneigé »[141] ; Diodore de Sicile l'identifie à la source du Gange[142]. En 663, le moine bouddhiste En no Gyōja gravit le mont Fuji[38].
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+ Au IXe siècle, le moine et géographie irlandais Dicuil, établit dans le traité De mensura Orbis terrae la liste des six plus hautes montagnes connues à l'époque : l'Olympe, l'Athos, l'Atlas, le Pélion, les Alpes et le Solurius, point culminant supposé de la péninsule Ibérique[143]. La géographie médiévale, avec des auteurs chrétiens et arabes comme le géographe Ibn Hawqal, conçoit les montagnes comme l'œuvre de Dieu qui a souhaité procurer à la Terre une « charpente »[144]. Avicenne, au XIe siècle, donne deux causes géologiques aux montagnes : les tremblements de terre qui soulèvent le sol et dans une moindre mesure l'érosion qui laisse les reliefs les plus durs intacts[145]. Ses travaux sont amendés au XIIIe siècle par Albert le Grand[146]. Restoro d'Arezzo émet lui aussi une théorie sur l'origine des montagnes : elles auraient pour cause une forme d'attraction de la part des étoiles[147]. Jean Buridan, au XIVe siècle, est un des premiers à s'intéresser à l'altitude des montagnes[148]. L'histoire de la conquête de la montagne en Occident retient le récit du poète humaniste italien Pétrarque, qui décrit le panorama extraordinaire offert depuis le sommet du mont Ventoux qu'il aurait gravi le 26 avril 1336, puis l'ascension effectuée le 26 juin 1492 par Antoine de Ville et ses compagnons jusqu'au sommet du mont Aiguille[149].
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+ Pour les auteurs de la Renaissance, les montagnes sont soit le résultat de l'érosion (Léonard de Vinci, Agricola, Palissy) soit des reliefs dont l'existence remonte à la création de la Terre[150]. Dès 1524, le Suisse Aegidius Tschudi franchit les cols des Alpes centrales — Septimer, Saint-Gothard, Furka, Grimsel et Grand-Saint-Bernard — et en fait un récit qui dépasse les frontières[134]. Trois décennies plus tard, son compatriote Josias Simmler révèle au public l'existence des glaciers au travers du premier ouvrage entièrement consacré aux Alpes[134]. L'histoire naturelle des XVIIe et XVIIIe siècles inaugure l'approche scientifique avec les « théories de la Terre »[144]. Jean-Jacques Rousseau fait découvrir la chaîne alpine par le biais de sa botanique, précédé dans sa démarche par Joseph Pitton de Tournefort au mont Ararat, Pierre Bouguer et Charles Marie de La Condamine dans les Andes équatoriennes ; Marc Antoine Louis Claret de La Tourrette, qui entretient une correspondance avec Rousseau, prolonge ce travail au Pilat, Dominique Villars dans le Dauphiné et Louis Ramond de Carbonnières dans les Pyrénées[134]. Le naturaliste Jean-Louis Giraud-Soulavie décrit en 1780 le climat montagnard dans Histoire naturelle de la France méridionale[144] et l'étagement de la végétation dans la partie méridionale du Massif central[134] ; Philippe Buache cartographie les montagnes du monde entier dans Essai de géographie physique en 1752[144]. Alexander von Humboldt apporte une contribution majeure : voyageur amoureux des montagnes, il gravit plusieurs sommets remarquables, notamment le Chimborazo. Il détermine notamment des « tables des hauteurs » pour les associations végétales et dépasse les causalités linéaires des naturalistes précédents pour faire de la montagne un milieu que l'on ne cherche pas à étudier dans sa particularité régionale mais selon les principes de géographie générale[134],[151]. Comme Rousseau et Carl Ritter, Humboldt s'intéresse aussi à l'organisation sociale des populations montagnardes ; ce dernier écrit : « La configuration du sol dans le sens de la hauteur [...] peut jouer un rôle important dans le domaine de l'homme. Tout ce qui fait naître une variété quelconque de formes en un point de la surface terrestre (chaîne de montagne, plateau...), tout accident du sol imprime un cachet particulier à l'état social du peuple qui l'habite »[134]. Gottlieb Sigmund Gruner, Marc-Théodore Bourrit, Jean André Deluc et son frère Guillaume-Antoine, Pierre Bernard Palassou et Louis Ramond de Carbonnières abordent la haute montagne sous l'angle de sa géologie[134].
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+ C'est avec la même optique que le Genevois Horace-Bénédict de Saussure[134], en 1786, offre une prime au premier qui gravirait le mont Blanc ; le guide Jacques Balmat et le docteur chamoniard Michel Paccard parviennent pour la première fois au sommet le 8 août. Saussure y parvient lui-même l'année suivante et, par son récit, popularise l'alpinisme en Europe[152]. L'âge d'or de la conquête des Alpes a lieu de 1854 à 1865, sous l'impulsion de Britanniques. Durant cette décennie, un grand nombre de premières de sommets importants sont réalisées, jusqu'à celle du Cervin[38], dernier « géant » alpin invaincu, avec la Meije qui l'est finalement en 1877[153],[154].
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+ Les montagnes enneigées d'Afrique de l'Est suscitent l'incrédulité de la communauté scientifique qui ne s'attend pas à trouver des neiges éternelles à ces latitudes. Le Kilimandjaro est découvert en 1848 par Johannes Rebmann, le mont Kenya en 1849 par Johann Ludwig Krapf et le Ras Dashan en 1841 par Antoine d'Abbadie d'Arrast, mais il ne révèle son existence qu'après 1849[134]. L'exploration géographique et le relevé cartographique de l'Himalaya commencent véritablement au XIXe siècle avec notamment les travaux de la Great Trigonometrical Survey menée par George Everest de 1830 à 1843[139]. Les tentatives de conquête des hauts sommets se développent après la Première Guerre mondiale mais, si plusieurs « 7 000 » sont conquis et la barre des 8 000 mètres dépassée sur l'Everest lors de l'expédition de 1922, la cime d'aucun sommet excédant cette altitude n'est atteinte. Après la Seconde Guerre mondiale, de 1950 à 1960, grâce à l'ouverture politique et l'aide des peuples sherpas et hunzas, treize des quatorze sommets de plus de 8 000 mètres sont gravis, la Chine se réservant le Shishapangma, intégralement sur son territoire, jusqu'en 1964[153].
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+ La géographie vidalienne du XIXe siècle concentre les études sur les interactions entre les hommes et les milieux naturels[144]. Les géographes du XXe siècle de l'École française que ce soit à l'occasion de traités ou de manuels de géographie physique générale ou d'articles (de De Martonne, en 1909, à Pierre Pech et Hervé Regnauld, en 1994, en passant par Jules Blache, en 1933, et Pierre Deffontaines, en 1947) considèrent désormais la montagne comme un agencement de processus et de facteurs qui deviennent les objets même de la recherche scientifique[144].
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+ La connaissance de la montagne a été longtemps marquée par le recours à des stéréotypes : les Alpes en particulier comme stéréotype de chaîne ou de région de montagne ; par exemple l'étage alpin comme prototype d'étage écologique, la transhumance comme type de mode de vie montagnard. Puis les recherches comparatives dépassent les monographies et les ouvrages généraux sont plus rares. Par ailleurs, quelques scientifiques ont appelé à fonder une « montologie » et à développer une réflexion sur les paradigmes de la montagne[155],[156], notamment en termes de services écosystémiques[157].
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+ Alexander von Humboldt, en ayant exploré la cordillère des Andes à la même époque que Thaddäus Haenke (en), est parfois considéré comme le précurseur de la recherche comparative sur la montagne[30]. Celle-ci, avec Carl Troll qui en définit les règles[30], devient un objet de recherche qui mobilise progressivement la communauté scientifique internationale. Le programme international biologique (en) des années 1970, portant sur la modélisation des processus naturels, et le programme sur l'homme et la biosphère intitulé « Study of the impact of human activities on mountain »[158] mobilisent des spécialistes d'aires géographiques très différentes pour tenter une analyse comparative des systèmes montagnards. Dans les années 1990, à la faveur de la conférence de Rio et de l'agenda 21, la montagne, identifiée comme un écosystème fragile, devient l'objet d'une attention internationale de la communauté scientifique, des organisations non-gouvernementales et des institutions[144]. Désormais, la recherche mondiale sur les montagnes est conditionnée par l'analyse des problèmes rencontrés et la mise en œuvre de solutions concrètes en matière de protection de l'environnement et de conservation des cultures locales, c’est-à-dire de développement durable (cf. les enjeux pour les sociétés et les économies en aval : gestion des ressources en eau, limitation des risques environnementaux), etc.
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+ Les pratiques traditionnelles de culture et d’élevage, comme l'abandon des espaces montagnards, ont façonné les paysages de montagne de la zone tempérée à la zone intertropicale[159]. La montagne est le lieu de nombreuses activités économiques du secteur primaire et de subsistance, tel le pastoralisme transhumant, qui consiste à amener ovins, bovins, caprins, lamas, alpagas, vigognes ou yacks vers les alpages durant l'estive, pour la production de fromage, de lait, de viande et de laine (comme le cachemire). Le pastoralisme est établi généralement dans l'étage alpin, où se trouvent des biotopes de pelouses alpines, la puna, le paramo, etc. L'élevage saisonnier s'est établi à cet étage ou sur certains versants en raison d'un environnement trop aride, trop froid, trop peu ensoleillé ou trop pentu pour une agriculture productive[4],[160].
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+ Les cultures montagnardes ont aussi une importante agriculture traditionnelle, centrée sur la pomme de terre, l'orge et le sarrasin qui peuvent être cultivés jusqu'à des altitudes de 4 000 à 4 500 mètres[161] dans les Andes et l'Himalaya. L'orge est la culture la plus courante à ces altitudes dans l'Himalaya avant l'introduction de la pomme de terre, alors que cette dernière l'est antérieurement dans les Andes, avec notamment la culture de la coca. D'autres plantes ont des capacités d'adaptation altitudinales moindres comme le maïs, le blé, la luzerne qui peuvent tout de même être cultivés dans les meilleurs secteurs andins et himalayens à des altitudes supérieures à 3 000 mètres[162]. Des espèces et variétés originellement de climats tropicaux de basse et moyenne altitudes comme le riz, le café et le thé présentent des aires de cultures à moyenne altitude, jusqu'à 2 000 mètres environ. La culture en terrasses permet d'irriguer les sols en pente en évitant le ruissellement et de lutter contre leur érosion[38]. Elle est répandue dans de vastes régions montagneuses du monde : Asie, particulièrement du Sud-Est, cordillère des Andes, Afrique et bassin méditerranéen (restanque en Provence)[163].
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+ Comme l'agriculture, la sylviculture façonne les paysages de montagne et assure de surcroît l'accès et l'entretien des zones récréatives. Elle assure également la préservation d'essences locales[164]. Le défrichement, contrairement à la sylviculture, n'a pas pour but une exploitation durable de la forêt, mais a pour vocation d'ouvrir des parcelles cultivables et des pâturages pour les troupeaux[165].
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+ Les chutes d'eau permettent, grâce à l'énergie mécanique, de faire tourner des turbines hydrauliques. Elles sont utilisées dès les années 1830 pour les besoins de l'industrie papetière, notamment dans les Alpes où sont disponibles les matières premières : l'eau et le bois. En 1882, Aristide Bergès, qui a inventé la formule de houille blanche, construit une retenue sur le lac du Crozet dans la chaîne de Belledonne, met en place une conduite forcée de 500 mètres de dénivelé pour la relier à ses usines de Lacey et couple à sa turbine une dynamo Gramme[166],[167]. Ainsi, en couplant un générateur électrique à une turbine, il est possible de produire de l'énergie hydroélectrique. Les barrages permettent de stocker une énergie potentielle. La topographie des montagnes et la hauteur de chute les rendent propices à la construction de barrages hydroélectriques et à la formation de lacs artificiels.
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+ La combinaison de branches économiques ne s'accordant pas forcément, comme le tourisme et l'agriculture ou la sylviculture, engendrent à partir des spécificités du territoire montagnard de nouveaux potentiels. Ils offrent un environnement favorable aux sports, aux loisirs et à la détente. Ils requièrent toutefois des infrastructures de transport et parfois de logement, ainsi que des services[164].
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+ La montagne est un espace de plus en plus parcouru. Jadis, aux hautes altitudes, le domaine des pionniers de l'alpinisme, elle est de plus en plus largement fréquentée. La montagne n'est cependant pas un espace de loisirs banalisé et sécurisé ; les risques se caractérisent par de fortes pentes et des terrains instables (plaques de neiges susceptibles d’évoluer en avalanches, éboulements, coulées de boue, crevasses, gouffres, etc.) ; les phénomènes météorologiques y évoluent très vite et souvent avec intensité[168]. Les secours en montagne sont mis en œuvre pour porter secours aux malades et victimes d'accidents ou de malaises, fréquemment à l'aide d'hélicoptères.
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+ En 2016, les stations de sports d'hiver disposant d'au moins une remontée mécanique se répartissent dans 66 pays, très majoritairement dans l'hémisphère nord. Seuls le Chili, l'Argentine, l'Afrique du Sud, le Lesotho, l'Australie et la Nouvelle-Zélande possèdent des stations dans l'hémisphère sud. Elles se trouvent à 47 % en Europe de l'Ouest dont 35 % rien que dans les Alpes, à 21 % en Amérique, à 19 % en Asie-Pacifique et à 13 % en Europe de l'Est et en Asie centrale[169]. Hormis les Alpes, les chaînes montagneuses abritant le plus de stations sont respectivement les Carpates, les massifs d'Allemagne centrale, les Sudètes, les Appalaches, les Alpes scandinaves, les montagnes japonaises, les chaînes côtières du Pacifique et les montagnes Rocheuses[170]. Les pays abritant le plus de stations de plus de cinq remontées mécaniques se trouvent aux États-Unis, au Japon, en France, en Italie et en Autriche, loin devant les autres pays[169]. Leurs domaines skiables permettent d'y pratiquer notamment le ski alpin[171], le snowboard[172] et autres formes de ski acrobatique sur des pentes aménagées, ainsi que le ski nordique sur des terrains plus vallonnés[173].
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+ La raquette à neige permet d'évoluer sur neige en montagne aussi bien qu'en plaine, en pleine nature comme sur sentier balisé[174]. Le ski de montagne, qu'il soit à connotation de loisir, à savoir le ski de randonnée[175], ou sa forme compétitive, le ski-alpinisme[176], se pratique sur des fortes pentes en dehors des stations, à l'aide de peaux de phoques collées à la montée sous les skis de type alpin pour éviter l'effet de recul.
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+ L'alpinisme, dont le ski-alpinisme est dérivé et emprunte des techniques de progression, consiste à évoluer en haute montagne, à l'aide de cordes, baudrier, crampons et piolets[177]. Il s'est développé à partir du milieu du XIXe siècle[38]. Le guide de montagne est un professionnel formé pour encadrer les alpinistes amateurs, particulièrement en haute montagne. Quelques décennies plus tard, l'alpinisme donne naissance à l'escalade, avec pour perspective non plus d'atteindre des sommets mais de parvenir à grimper des voies cotées par difficultés dans des parois verticales ou des rochers à mains nues. En milieu naturel, elle se pratique surtout en été[178]. La via ferrata s'en distingue du fait que les parois restent équipées en permanence d'échelles, de ponts de singe et de câbles métalliques permettant un assurage constant[179]. L'escalade glaciaire, apparue dans les années 1970 et qui consiste à évoluer sur des pentes glacées[180], et le dry-tooling, né à la fin des années 1990 dans des parois rocheuses[181], empruntent l'équipement de l'alpinisme mais les techniques de l'escalade.
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+ En basse et moyenne montagne, quand la progression offre peu de difficulté, il est possible de pratiquer la randonnée pédestre sur des sentiers[182]. Lorsqu'elle est effectuée sur plusieurs jours et dans des régions particulièrement sauvages, on parle de trekking[183]. Les nuits ponctuant les randonnées sur plusieurs jours peuvent être passées en refuge de montagne ou en bivouac, comme en alpinisme. Le trail est une forme de course à pied de longue distance effectuée sur sentier, souvent en moyenne montagne, alors que la course en montagne se pratique hors des sentiers. Le vélo tout terrain (VTT) est adapté à la pratique du cyclisme en moyenne montagne[184].
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+ Le décollage en deltaplane, aile triangulaire sous laquelle le pilote est allongé sur le ventre, comme celui en parapente, voile sous laquelle il s'assoit[185], nécessitent de s'élancer depuis un relief après avoir pris un peu de vitesse et permettent de profiter de l'aérologie propre aux montagnes. Le speed riding est un dérivé de voile de parapente conjugué à une paire de skis permettant au pratiquant de descendre une montagne le plus rapidement possible en frôlant ses pentes, en alternant du vol et de la glisse. Le paralpinisme est une discipline de BASE jump consistant à sauter depuis le haut d'une falaise puis à ouvrir le parachute[186].
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+ Les torrents permettent de pratiquer le canyonisme en progressant dans des gorges et des cascades, alternant des glissades, des sauts dans des vasques naturelles et des descentes en rappel[187]. Le canoë-kayak, incluant le rafting, consiste à descendre les torrents à bord d'embarcations propulsées à l'aide d'une pagaie. La vocation de la spéléologie est d'explorer les réseaux souterrains, notamment dans les massifs karstiques[188].
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+ Les zones montagneuses abritent une importante biodiversité à l'équilibre écologique fragile[164]. Elles représentent environ 30 % des zones terrestres protégées[133],[189]. En dehors de l'Antarctique, 17[189] à 18 %[190] des zones montagneuses sont protégées, soit un peu plus que la moyenne de 12[190] à 15 %[191] de l'ensemble des zones terrestres, mais en Eurasie et en Afrique elles ne représentent que 10 à 15 % de la superficie montagneuse contre 23 à 32 % sur les autres continents[190]. Sur les 4 000 zones clés de biodiversité recensées en montagne dans le monde, seuls 20 % sont entièrement ou partiellement protégés[189]. La protection des montagnes a été reconnue comme un objectif majeur pour le développement durable au sommet de Rio en 1992[192].
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+ Dans la mythologie celtique irlandaise, la montagne est un lieu merveilleux associé au sidh, l'Autre Monde, où séjournent les Tuatha Dé Danann, habitants mythiques de l'île[193] ; c'est aussi un lieu de sépulture[194]. Dès l'Antiquité, la poésie didactique, par exemple sous la plume du géographe et poète Avienus, dans Description de la terre, évoque des paysages montagneux mystérieux, mais dans un style très normé[195]. La montagne a une image colossale, aussi bien dans la mythologie grecque, avec Atlas, que dans le roman de chevalerie de Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion, au XIIe siècle. Dans la chanson de geste apparaît le mythe de la montagne creuse, comme l'Etna où séjournerait le roi Arthur et sa cour, ou l'Untersberg où, selon les versions, Charlemagne ou Barberousse attendraient tous les cent ans leur résurrection[196]. Il est fait mention de la montagne également dans la Chanson de Roland, dans le cadre des Pyrénées, dans l'Aspremont, la montagne éponyme étant située à l'extrémité méridionale des Apennins en Calabre, ou encore dans le Moniage Guillaume, qui se déroule sur les contreforts méridionaux du Massif central : elle est tour à tour épique, épouvantable, terrifiante, sauvage, désolée, idyllique[196]. La montagne, ses grottes, ses cavernes et ses gouffres, conservent généralement jusqu'au XVIe siècle une image maudite, ils « avalent » les hommes qui s'y aventurent ; les volcans en particulier sont vus comme la bouche de l'Enfer dans la tradition judéo-chrétienne[197].
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+ L'évocation artistique de la montagne émerge surtout en Chine où, associée à l'eau, elle symbolise le paysage[198], puis au Japon[199] au VIIIe siècle[200], notamment dans la poésie avec le Man'yōshū[201]. C'est un lieu familier, de retraite spirituelle, où l'on rencontre des esprits, voire de fin de vie ; on retrouve cette vision dans la littérature japonaise d'Izumi Shikibu au Xe siècle jusqu'à nos jours chez Yasushi Inoue, Haruo Umezaki, Jirō Nitta et Kenji Nakagami[202]. Le mont Fuji est un symbole de la peinture, notamment pour Hokusai et ses Trente-six puis Cent vues du mont Fuji, tout comme de la littérature, par exemple pour Kanoko Okamoto[203], à la fois montagne sacrée et destination touristique[204].
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+ Puis, à partir de la fin du XIIe siècle, l'image de la montagne commence à évoluer dans la littérature occidentale, où elle devient le théâtre d'exploits, de découvertes, d'héroïsme[206]. Ainsi, pour Gervais de Tilbury, dans son Livre des merveilles au XIIIe siècle, elle revêt un caractère magique, rejoignant en cela la vision celte[193]. Elle apparaît en toile de fond des peintures au XVe siècle en Europe[205], éventuellement transmise le long de la route de la soie sous l'influence de la dynastie Song[207]. Vers 1470, des dessins à caractère scientifique sont réalisés depuis le sommet de montagnes par Antonio Pollaiuolo, Andrea Mantegna, Léonard de Vinci ou encore Albrecht Altdorfer, alors que sont organisées les premières réelles ascensions[205]. La représentation cartographique des chaînes de montagnes demeure néanmoins longtemps une répétition de « boursouflures » sans tenir compte de l'importance ni de la distance entre les reliefs[207]. Puis la montagne s'impose plus largement dans l'art occidental au XVIIIe siècle[195],[199],[205]. Journal de voyage en Italie, rédigé en 1580-1581 par Montaigne, n'est publié qu'en 1774[208]. Les Alpes sont surtout évoquées par la littérature classique au travers des témoignages de Tite-Live et Lucain relayant leur traversée par Hannibal. Le mythe est modernisé par le franchissement du col du Grand-Saint-Bernard par Bonaparte[208]. De fait, jusqu'au début du XIXe siècle, la peinture de montagnes, et de paysages en général, reste reléguée derrière la peinture d'histoire, du fait de la hiérarchie académique et d'une création prédominante en atelier, en particulier en France où elle résiste même au romantisme voire au réalisme[205]. Elle se popularise toutefois auprès du public[205].
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+ Si les montagnes ont longtemps conservé un caractère sacré[209], comme le mont Sinaï et le mont Ararat[210] ou dans la tradition bouddhiste[201], métaphysique et onirique[205] ou machiavélique[195], l'exactitude de leur représentation picturale supplante progressivement l'idéalisme, en premier lieu en Suisse par Caspar Wolf, puis en Angleterre avec William Turner et John Ruskin, et enfin en Allemagne, notamment avec l'école de Dresde, avec Caspar David Friedrich, Carl Gustav Carus, Carl Blechen et le Norvégien Johan Christian Dahl[205]. Cette évolution se reflète dans la littérature, par exemple avec l'ouvrage de l'historien Jules Michelet, La Montagne, en 1868, ou avec Histoire d'une montagne d'Élisée Reclus en 1876, décrivant tous deux la nature et les hommes[211].
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+ À la fin du XIXe siècle, la montagne est l'objet d'une recherche esthétique, symbole du cycle de la vie chez Giovanni Segantini, capteur de lumière pour Claude Monet et Ferdinand Hodler, ou encore déclinée sous les traits de la montagne Sainte-Victoire dans près de 80 œuvres par Paul Cézanne[205]. Dans les films Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene en 1920 et Metropolis de Fritz Lang en 1927, la présence de la montagne est suggérée sous forme géométrique au travers d'un décor urbain. Dans Nosferatu le vampire en 1922, Friedrich Wilhelm Murnau emprunte à Caspar David Friedrich et son Voyageur contemplant une mer de nuages des éléments de la Rückenfigur (de)[212]. Dans l'œuvre de Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, la montagne véhicule encore les valeurs de solitude, de pureté, de méditation, de puissance et de liberté[213]. Cette vision est prolongée par Jack Kerouac dans Sur la route[214]. À une époque où de moins en moins de régions montagneuses sont inviolées, l'imaginaire n'est pas exclu des parutions scientifiques de Raoul Blanchard, et quelques romans continuent à apporter une quête de sens aux ascensions : Premier de cordée de Roger Frison-Roche en 1941, Carnets du vertige de Louis Lachenal en 1950, ou encore Les Conquérants de l'inutile de Lionel Terray en 1961[215]. Le Tour de France participe lui-même à établir une mythologie populaire de la montagne, notamment du mont Ventoux, et inversement[216].
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+ Comme pour la peinture, les premières apparitions cinématographiques de montagnes réelles sont reléguées au rang de décor, avec toutefois le but de prouver que le septième art est capable de refléter la réalité du monde. Cette volonté se heurte toutefois à l'impossibilité de représenter dans un même champ l'immensité de la montagne dans sa globalité et la figure humaine des personnages, sujet même du récit. Ainsi, les premiers westerns s'ouvrent fréquemment avec un champ large sur un paysage de montagne qui se rétrécit progressivement sur des convois, des troupeaux et des silhouettes humaines. Ce procédé permet de dresser le caractère et les valeurs supposées des personnages dans leur environnement. En réduisant la taille de la montagne à la figure humaine dans un même cadre, le personnage apparaît comme familier avec le décor[217]. Sur le plan technique, un champ large sur la totalité d'un paysage montagneux requiert une caméra à focale courte qui accélère le déplacement des objets mobiles vers les lignes de fuite et déforme les verticales. Pour en assurer l'intégrité, il est nécessaire d'y placer des repères visuels. De plus, les premières pellicules ne possèdent pas la qualité nécessaire pour assurer les contrastes, pas plus que la prise de son ne parvient à s'adapter aux conditions de tournage en extérieur. L'adaptation Premier de cordée par Louis Daquin est donc un défi en 1943[218]. En plaçant la montagne hors-champ, à la place du spectateur, sa présence est suggérée et permet d'offrir par les mouvements de la caméra un large panorama visuel sur une plaine, à l'instar de La Charge fantastique en 1941 et La Rivière rouge en 1948[219].
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+ Finalement, la généralisation des prises de vue aériennes parvient à montrer fidèlement, parfois avec une approche documentaire en dehors du regard humain, l'intégrité de la montagne, comme dans Le Premier Maître en 1965 par Andreï Kontchalovski, La Ballade de Narayama en 1983 par Shōhei Imamura et L'Ours en 1988 par Jean-Jacques Annaud[220]. La montagne tend à être banalisée par les publications techniques des clubs alpins, par la médiatisation des exploits et par des documentaires comme ceux de Gaston Rébuffat[215].
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+ Dans La Montagne, en 1964, Jean Ferrat évoque sans les nommer les Cévennes et effectue une synecdoque pour parler de la nature en général, qu'il oppose au monde citadin, regrettant que l'homme se détourne d'une forme de vie traditionnelle, rude mais authentique, dans un contexte d'exode rural après-guerre[221]. Pour Jean-Louis Murat, en 1993, dans la chanson Montagne, elle est à la fois femme et amante ; il oppose la chaîne des Puys à la plaine de la Limagne.
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+ Les montagnes sont un élément sacré au centre de nombreuses religions et croyances[222]. Pour beaucoup, l'aspect le plus symbolique est le sommet de la montagne car il est identifié comme le plus proche du Ciel[223], celui en particulier où résident les dieux et les esprits, comme le mont Olympe dans la mythologie grecque[224], ou celui où les saints et les prophètes ont rencontré Dieu et accompli son œuvre[222],[225], à l'instar de Moïse au mont Sinaï dans le judaïsme[226], ou notamment de Jésus au mont Thabor, ou encore de Mahomet au djébel el-Nour. Parfois, la montagne est considérée comme l'axe du monde[223] ; c'est le cas du mont Meru, souvent identifié au mont Kailash, dans le bouddhisme, le jaïnisme et l'hindouisme, qui en fait la résidence de Shiva[227].
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+ Les montagnes ont souvent fait l'objet de substitutions dans la pratique religieuse, pour permettre l'élévation : ziggurats chez les Mésopotamiens, pyramides précolombiennes, tours du silence chez les zoroastriens ou encore colonnes des stylites[222]. Dès l'Antiquité, la montagne est souvent interdite aux simples croyants et réservée aux moines[222]. Toutefois, la réalité de la Grèce ancienne est moins stricte. Certes les montagnes naissent immédiatement après la Terre (Gaïa) et le ciel (Ouranos), en se singularisant de la Terre juste avant la mer, et deviennent le séjour des nymphes, en faisant immédiatement un milieu surnaturel et divin (zatheon). Elles sont aussi le théâtre des amours des Dieux, comme les monts Latmos et le Ida, et la résidence des muses qui habitent les monts Hélicon et Parnasse[224]. Cependant, la montagne (l'oros), opposée à la plaine côtière (la polis), n'est pas pour autant un sanctuaire. Elle est fertile et féconde, peuplée de bergers, tout autant qu'un lieu de quêtes ; ainsi les centaures du mont Pélion sont chassés par Pirithoos, alors qu'Œdipe, nouveau-né, est découvert abandonné sur le mont Cithéron[224]. Dans la cosmologie andine, la montagne, avec la cordillère, « marque les confins du monde civilisé »[228]. Prenant le plus souvent la forme humaine lorsqu'elle se manifeste aux hommes, elle a une vie et des occupations propres : elle possède des troupeaux qui se cachent dans les nuages, loin des regards humains, de l'or et de l'argent qu'elle garde jalousement dans ses entrailles et elle est détentrice de l'eau, nécessaire à la vie. Dans la hiérarchie des divinités andines, elle vient aussitôt après la « Terre-Mère » et joue à la fois un rôle protecteur en veillant sur les récoltes, la fertilité du bétail, la santé des humains mais aussi un rôle maléfique lorsqu'elle châtie durement ceux qui ne respectent pas son domaine en n'établissant pas avec elle de pacte d'alliance par des dons avant de prendre ses richesses. Elle est aussi le domaine des morts : avant la christianisation, au Pérou, les morts étaient déposés dans les cavernes naturelles ou les failles de la montagne, aux limites de la zone habitable par les humains. Bien que les évangélisateurs aient combattu cette croyance d'une montagne séjour des morts, « les habitants du Sud andin croient comme à l'époque incaïque que la demeure des morts se trouve au sommet du Coropuna, dans un village situé à l'intérieur même du volcan »[228]. Axe unissant le ciel, la terre et le monde sous-terrain, la montagne « permet le passage entre les différentes sphères qui constituent la cosmologie andine »[228].
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+ Dans la Bible, que ce soit dans l'Ancien ou le Nouveau Testament, « la montagne est le lieu des théophanies, c'est-à-dire là où Dieu se manifeste »[229] comme dans l'Exode où Moïse rencontre Dieu sur le mont Sinaï. La montagne est le « temple du Dieu de Jacob » (Isaïe Michée 4) et il est annoncé que c'est sur « sa montagne » que Dieu préparera le festin messianique (Isaïe 25). Mais c'est le Nouveau Testament qui instaure la montagne comme lieu de rassemblement du peuple et cesse d'en faire une demeure exclusivement divine[222]. Dans les Évangiles, les grands moments de la vie de Jésus se tiennent sur la montagne, qu'il s'agisse de sa transfiguration, de son entrée dans Jérusalem aux Rameaux ou encore de sa crucifixion[229]. Ainsi, outre les monts Sinaï et Thabor, les montagnes sont omniprésentes dans la tradition biblique : le mont Sion, le mont du Temple, le mont des Oliviers, le mont Moriah, le mont Horeb, le mont Carmel, le mont Garizim, le mont Ebal, les montagnes de Galaad, le mont Séïr, le mont Nébo ou encore le mont Ararat où Noé aurait trouvé refuge à bord de son arche au cours du Déluge[230].
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+ Une montagne (Écouter) est une forme topographique de relief positif, à la surface de planètes telluriques, et faisant partie d'un ensemble — une chaîne de montagnes — ou formant un relief isolé. Elle est caractérisée par son altitude et, plus généralement, par sa hauteur relative, voire par sa pente. Il n'existe toutefois pas de définition unique de ce qu'est une montagne, terme apparu entre le Xe et le XIIe siècle, et de nombreux régionalismes coexistent pour décrire les formes de relief. Elle peut désigner à la fois un sommet pentu et une simple élévation de terrain, comme une colline, aussi bien que le milieu dans son ensemble. Les montagnes prennent en effet des formes très diverses en fonction des processus qui mènent à leur orogenèse : des escarpements de marges continentales et rifts en domaine extensif, aux chaînes de collision et plissement, en passant par les phases de subduction créant des volcans de type explosif en arcs insulaires ou le long de cordillères, sans oublier le volcanisme de point chaud de type effusif ni les intrusions mises au jour par l'érosion. Le climat qu'elles subissent, avec des températures en moyenne plus basses et des précipitations plus importantes qu'en plaine du fait de l'altitude, joue également un rôle important dans leur façonnement. Avec l'isostasie, les montagnes connaissent des phénomènes de surrection et d'amincissement crustal qui mènent à terme à leur disparition. Les plus anciennes chaînes de montagnes sur Terre datent du Paléozoïque.
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+ En raison de leur climat spécifique, généralement marqué par un étagement altitudinal, et de leurs pentes difficiles d'accès rendant impossible une exploitation intensive, les montagnes abritent une grande variété d'écosystèmes et une importante biodiversité. De nombreuses espèces animales y trouvent une pression écologique moindre. De ce fait, près du tiers des zones protégées dans le monde se trouvent en montagne. Bien qu'elles soient une source d'eau douce indispensable, les zones montagneuses sont souvent considérées comme rudes ou demandent des efforts d'adaptation importants de la part des populations humaines.
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+ Les montagnes, demeures supposées de nombreuses divinités, ont longtemps inspiré de la crainte aux êtres humains et restent largement méconnues jusqu'aux premières études scientifiques sérieuses au XVIIIe siècle. À partir de cette époque, leur représentation artistique devient plus réaliste. Par la suite, elles sont l'objet de conquêtes avec l'avènement de l'alpinisme. Elles sont au cœur du développement de l'hydroélectricité à la fin du XIXe siècle. Dès lors, plus faciles d'accès, elles s'ouvrent au tourisme, en premier lieu à celui des sports d'hiver, qui bouleverse souvent les paysages des montagnes des régions tempérées, mais également en dehors de la saison hivernale à la randonnée pédestre voire au trekking, dont la pratique est proche de la nature.
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+ Le mot « montagne » apparaît en gallo-roman au XIIe siècle[1]. Ainsi, il est employé dans la chanson de geste Pèlerinage de Charlemagne en 1150[2]. Il provient de l'ancien français montaigne, dérivé du bas latin montanea, féminin substantivé de l'adjectif montaneus, altération du latin classique montanus, littéralement « relatif à la montagne »[1]. Dans le cartulaire de Sauxillanges, daté de 989 à 994, dans le Livradois, on trouve montana[1]. En 1678, Charles du Fresne, sieur du Cange, dans son Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, atteste la forme montania, notamment en Cerdagne en 1035. Il rapporte aussi les emplois de montanea par Pierre Tudebode dans Historia de Hierosolymitano itinere et Baudri de Bourgueil dans Historia Jerosolimitana (livres 3 et 4, réunis dans le Recueil des historiens des croisades), et par Orderic Vital dans Histoire ecclésiastique (livre 9), entre la fin du XIe et le début du XIIe siècle[1]. Ces formes deviennent donc concurrentes de « mont », issu du latin mons, montem et préexistant à « montagne »[1]. L'adjectif « montagneux » naît sous la plume de Jean de Meung en 1284[3]. Le mot « montagnette » apparaît au XVe siècle dans une tentative de distinguer des formes de relief en fonction de leur hauteur[1].
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+ Au XIIIe siècle, en Auvergne, la montagne désigne aussi bien la basse et la moyenne montagne que les pâturages, à l'instar de l'alpe[1]. Dans la péninsule Ibérique, c'est également un terrain de chasse, alors qu'en Europe centrale, c'est une zone minière[1].
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+ Outre une forme de relief, statique, la montagne reflète également une forme de mouvement, sans doute sous l'influence du verbe latin populaire montare qui a engendré en ancien français le verbe « (re)monter » ou la « montée » au XIIe siècle, éliminant au passage la forme plus noble issue d'ascendere, laissant seulement le substantif français « ascension »[4]. Les montagnes sont définies ici comme un espace géographique de migration. La montagne est le lieu où l'on monte, de manière saisonnière par exemple pour l'estive des éleveurs ou un hivernage de bûcheron, ou occasionnellement sur le chemin d'une fuite ou d'un voyage[4]. Au XIIe siècle, montain et montagnier qualifient la faune, selon le fauconnier, et les habitants qui vivent en montagne[1],[4]. Les verbes enmontagner ou démontagner sont employés pour décrire l'activité de déménagement des montignons ou montagnards au XVIe siècle[4].
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+ Au sens figuré, une montagne indique un amoncellement, une montagne d'objets, de richesses, de difficultés. Il désigne selon le lieu ou la relation engagée, la valeur, le prix, le nombre, la valeur morale, l'intérêt, le taux d'emprunt. En ce sens, les formes verbales ont été mieux préservées en français, à l'instar du verbe « surmonter » attesté par Philippe de Thaon au XIIe siècle[5], dans l'expression « le montant d'une somme » ou « monter un budget » lorsqu'une situation est délicate.
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+ Les tentatives pour donner une définition générale et universelle de la montagne sont très vite confrontées à l'imprécision et aux exceptions. Ainsi, selon Raoul Blanchard, « une définition même de la montagne, qui soit claire et compréhensible, est à elle seule à peu près impossible à fournir »[6]. La pente et l'altitude définissent la topographie et le relief, ensemble des formes, de volumes saillants ou en creux, « une famille de formes topographiques » comme décrit par Emmanuel de Martonne[7], mais la montagne est aussi un cortège de spécificités où certains phénomènes sont amplifiés et où des limites aux facteurs altitudinaux peuvent essayer d'être définies. Il est possible de distinguer trois sens à la montagne[8]. Dans le premier, c'est une élévation de terrain individuelle entourée de vallées, synonyme de hauteur, relief, sommet ; le mot « mont », bien qu'étymologiquement semblable, est guère utilisé dans cette acception, désignant par ailleurs une forme de relief de plissement. Dans le deuxième sens, une montagne est un espace formé par des reliefs saillants et s'oppose à la colline, au plateau, au piémont, à la vallée. Le troisième sens englobe tout le milieu de la montagne dans sa globalité ; plus imprécis, laissant de côté les notions de pente et d'altitude, il prend en compte les dimensions paysagères et humaines[8].
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+ En France, des critères administratifs et législatifs ont été définis. La loi montagne (1985) insiste sur des seuils et des pentes[9] : entre 600 et 800 mètres d'altitude moyenne communale et une pente supérieure à 20 %, hors outre-mer[10]. Les difficultés face à la réduction de la saison végétative sont également prises en compte : adaptation de la production et de la mécanisation agricoles, donnant droit aux fonds structurels européens, perception des conditions locales de développement nécessitant des mesures compensatrices telles que la politique de la « zone de montagne » (1961) et l'indemnité spéciale « montagne » des années 1970[11].
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+ Dans les îles Britanniques, une montagne s'élève traditionnellement à plus de 2 000 pieds (610 m) d'altitude et présente une hauteur de culminance minimum de 100 à 500 pieds[12],[13]. Aux États-Unis, l'Institut d'études géologiques des États-Unis a distingué une montagne, relief de plus de 1 000 pieds (305 m) de hauteur relative, d'une colline en deçà, mais cette définition a été officiellement abandonnée au début des années 1970[14].
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+ Une définition internationale des régions montagneuses est apportée par le Centre de surveillance de la conservation de la nature, dans le cadre du Programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP-WCMC) : altitude de plus de 2 500 mètres, ou altitude entre 1 500 et 2 500 mètres et pente de 2°, ou altitude entre 1 000 et 1 500 mètres et pente de 5°, ou encore altitude entre 300 et 1 000 mètres continue dans un rayon de sept kilomètres[15].
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+ En onomastique, un oronyme est un toponyme de montagne. Les oronymes sont parfois utilisés pour de simples hauteurs (escarpements, collines)[16].
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+ Les vocables de la montagne se caractérisent par l'importance des variantes et synonymes ; cette richesse est issue des observations nombreuses des hommes qui vivent dans la montagne avec la nature et de la variété linguistique. Outre les couches successives de populations à travers les âges qui ont colonisé le domaine montagnard, dont on retrouve les traces et les racines linguistiques dans les cartes anciennes et les cadastres, il y a les déformations successives des noms en particulier à une époque où l'orthographe n'était pas fixée et lors de transcriptions dans un mouvement général de francisation. Certains toponymes de la carte d'État-Major (1818-1881) ont été collectés par des officiers cartographes plus préoccupés par les formes et accidents de terrain que par les questions linguistiques[17].
26
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27
+ Il en ressort une grande variété de régionalismes. Tête et berg, employé en suffixe, sont courants dans l'Est de la France[18], aux côtés des ballons (de l'allemand Belchen). Puy et puech sont fréquents en toponymie, pour désigner des lieux situés en hauteur (du latin podium : « hauteur, lieu élevé ») en particulier dans le Massif central[19]. Le mot d'origine occitane serre correspond à un mamelon, une croupe, un relief allongé, une pointe rocheuse voire un contrefort et viendrait d'un terme pré-indo-européen ou prélatin serra : montagne allongée ou crête en dos d'âne. L'usage en géographie du mot désigne une forme de relief : crêtes étroites et allongées, dénudées, gazonnées ou boisées. La moitié méridionale de la France est très riche en toponymes formés sur serre[20]. De même, le provençal baou, avec son sommet généralement plat, le tuc gascon de forme arrondie, et le soubeyran, avec ses variantes comme barre et chaux (chau, chalp, chaup), ou plus généralement la cime se réfèrent à des hauteurs ou des sommets[18]. Le terme mendi, montagne en basque, constitutif de nombreux toponymes, s'applique à toute hauteur, même peu élevée. Hegi correspond à une crête, monho à la colline, gain aux hauteurs[21]. Par-delà les mots qui indiquent la montagne précisément, il existe un ensemble de termes relatifs aux détails du paysage montagnard comme adret et ubac pour ne prendre que des exemples alpins. Les termes évoquant la végétation, naturelle ou aménagée, sont particulièrement fréquents tant en montagne qu'en plaine et renseignent sur les qualités du milieu ou leur histoire, à l'instar de la chaume et de l'alpe (ou aulp, aup, arpe et dérivés alpette, arpettaz, alpille), qui a donné l'« alpage »[22],[23].
28
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29
+ Le terme de « chaîne de montagnes » est employé pour désigner un ensemble de reliefs disposés de façon allongée, principalement dans le cas d'une collision continentale[24]. Les chaînes de montagnes sont généralement divisées en massifs de montagnes[25], lesquels sont parfois subdivisés en chaînons[26] ; toutefois, la terminologie québécoise ne retient que le terme de « chaînon » (équivalent de l'anglais range) pour désigner le sous-ensemble d'une chaîne (équivalent de l'anglais mountains)[27]. En outre, le terme de « massif de montagnes » est aussi employé dans le cas d'ensembles montagneux, souvent anciens, formant un bloc continu[25]. Enfin, l'usage veut parfois que l'on parle de « chaîne » même pour des sous-ensembles, à l'instar de la chaîne de Belledonne ou de la chaîne des Aravis, au sein des Alpes, dont la disposition des sommets est globalement rectiligne. Le terme de « monts », au pluriel, est employé de façon générique pour désigner une chaîne ou un massif[28].
30
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+ La proportion de terres émergées situées à plus de 1 000 mètres d'altitude est d'environ un quart[29],[30], auquel peuvent s'ajouter 10 % de terres situées à une altitude inférieure mais présentant de fortes pentes selon les critères du Centre de surveillance de la conservation de la nature (UNEP-WCMC)[29]. Dans le détail, les reliefs montagneux couvrent approximativement 33 % de l'Eurasie, 24 % de l'Amérique du Nord, 19 % de l'Amérique du Sud et 14 % de l'Afrique[31].
32
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33
+ Dans un massif montagneux, les sommets sont reliés par des crêtes et séparés par des cols, points les plus bas sur cette crête, et par des vallons, ou par des vallées pour les plus larges séparant généralement les massifs. Un sommet peut avoir une cime principale et des cimes secondaires[32].
34
+
35
+ La géomorphologie des montagnes dépend de différents facteurs[33] : leur processus de formation (orogenèse), la vitesse de déformation (mouvements verticaux et horizontaux des roches), la nature des roches (les roches tendres donnent des reliefs plus doux que les roches dures) et le climat.
36
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37
+ Dans les chaînes de collision jeunes et les chaînes anciennes considérablement rajeunies, les sommets sont généralement qualifiés de « pics », lorsqu'ils ont une forme conique, ou d'« aiguille », lorsqu'ils sont particulièrement acérés sur une arête, voire de « dent » lorsqu'ils se détachent du relief[32]. On trouve aussi les qualificatifs de « pointe », de « tête » ou encore de « roche, rocher, roc »[34]. Lorsqu'ils ont connu une glaciation, les sommets peuvent présenter une forme de pic pyramidal dominant des vallées et cirques glaciaires[35].
38
+
39
+ Le relief de plissement se traduit par une géomorphologie spécifique. Le sommet d'un anticlinal forme un mont. Dans un relief conforme, de type jurassien, le fond d'un synclinal constitue un val. Une dépression au sommet d'un mont est une combe. Les corniches rocheuses en bord de val ou de combe sont appelées crêts. Les cluses sont des dépressions traversant les anticlinaux perpendiculairement. Dans un relief inverse, de type préalpin, les synclinaux se retrouvent au niveau des points hauts par érosion différentielle et sont dits « perchés ». Le relief appalachien est un type particulier de relief de plissement ayant été largement aplani, puis à nouveau soulevé provoquant une reprise de l’érosion. Dans ce cas, les anticlinaux et les synclinaux sont nommés respectivement barres et sillons[36].
40
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41
+ En domaine extensif, le rebord d'un horst forme généralement un long escarpement de faille. L'érosion contribue à créer des sommets individualisés[37].
42
+
43
+ Les reliefs volcaniques sont de deux grands types. Les volcans explosifs se présentent généralement sous la forme de stratovolcans, d'aspect conique, ou de dômes de lave[38]. Les stratovolcans peuvent supporter des dômes de lave et des cônes de scories secondaires[38], auquel cas ils sont dits complexes ; les volcans Somma en font partie. Les volcans effusifs se présentent sous la forme de volcans boucliers, de grandes dimensions avec de très faibles pentes[38]. Ceux-ci peuvent également supporter des cônes volcaniques. Lorsque les volcans boucliers émettent des laves sous une calotte glaciaire, ils forment des tuyas[39]. La majorité des volcans sous-marins sont des volcans boucliers[40]. Les stratovolcans et les volcans boucliers présentent généralement à leur sommet des cratères et parfois, lorsque leur chambre magmatique se vide, une vaste caldeira[41].
44
+
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+ Vue du mont Damavand en hiver, stratovolcan endormi et point culminant de l'Iran.
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+ Vue du mont Fuji, stratovolcan actif et point culminant du Japon.
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49
+ Vue aérienne du Mauna Loa, volcan bouclier à Hawaï.
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51
+ Vue du Skjaldbreiður, volcan bouclier en Islande.
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+ Vue du Herðubreið, tuya en Islande.
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+ Dans les bassins sédimentaires, l'érosion différentielle peut également mettre au jour des reliefs. Si les couches sédimentaires sont monoclinales, c'est-à-dire inclinées et non plissées (couches de même pendage), avec une alternance de roches dures au-dessus et tendres en dessous, l'érosion forme en bordure du bassin une cuesta, au front raide et au revers peu incliné ; si le fragment rocheux est totalement isolé, il constitue une butte-témoin[42],[37],[43]. Si les couches ne sont pas inclinées, ou faiblement, l'érosion peut provoquer l'apparition d'un relief tabulaire appelé mesa s'il constitue un plateau[42], butte si ses dimensions sont moindres[44],[45], planèze si l'origine est un relief volcanique inversé[46], ou tepuy en milieu tropical. Parmi les différentes formes d'inselberg, on trouve le bornhardt et le kopje, qui sont respectivement un monolithe naturel inclusif et un amoncellement de rochers, ou encore le morne[47], en milieu tropical[44], le monadnock en zone tempérée[47],[38], le neck et le dyke, qui sont respectivement les résidus d'une cheminée volcanique et d'un filon volcanique vertical dégagés par l'érosion[46].
56
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57
+ Il existe à la surface des continents deux grandes zones principales d'orogenèse active : la ceinture alpine et la ceinture circum-pacifique[48],[49].
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+ La première est issue de la fermeture, dès le Crétacé, de l'océan Téthys, principalement par collision des plaques africaine et indienne avec l'Eurasie depuis l'Éocène. Elle s'étend du Maghreb à l'Asie du Sud-Est. Elle comprend la majeure partie de l'Atlas, l'arc de Gibraltar, les Pyrénées, les Alpes, le massif du Jura, les Apennins, les Carpates, les Balkans, l'Anatolie, le Caucase, l'Elbourz, les monts Zagros, les monts Hajar, le Kopet-Dag, l'Hindou Kouch, le Pamir, le Karakoram, l'Himalaya, le plateau tibétain, la cordillère du Kunlun, les monts Hengduan, la chaîne Tenasserim et les Bukit Barisan[48],[49],[50].
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+ La seconde s'étend sur le pourtour de l'océan Pacifique, le long de fosses océaniques. Elle se met en place dès le début du Mésozoïque. C'est une zone volcanique extrêmement active. En Amérique, jusqu'à la terre de Graham en Antarctique au sud, elle se matérialise par la cordillère américaine et englobe la chaîne aléoutienne, la chaîne Brooks, la chaîne d'Alaska, les monts Mackenzie, les chaînes côtières du Pacifique, les montagnes Intérieures, la chaîne Columbia, les montagnes Rocheuses, la sierra Madre orientale, la sierra Madre del Sur, la sierra Madre de Chiapas, la cordillère Centrale, la cordillère de Talamanca, l'arc insulaire des Antilles, la cordillère des Andes et les Antarctandes. Sur la marge occidentale du Pacifique, elle est constituée par les monts de Verkhoïansk, les monts Tcherski, les montagnes du Kamtchatka (chaîne Orientale et chaîne Centrale) et du Japon (dont les Alpes japonaises), la chaîne de Sikhote-Aline, les montagnes de Taïwan, des Philippines et des îles de la Sonde (Indonésie), la chaîne Centrale de Nouvelle-Guinée et les Alpes de Nouvelle-Zélande[48],[49],[50].
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+
63
+ À une moindre échelle, la vallée du grand rift est également un système montagneux très jeune, apparu seulement vers l'Oligocène. Il inclut les monts Nur, les montagnes des Alaouites, le mont Liban, l'Anti-Liban, les monts de Judée, la pointe méridionale du Sinaï, les monts Sarawat, le bloc Danakil, les plateaux d'Éthiopie, le Rwenzori, les montagnes des Virunga, les monts Bleus, les monts Mitumba, l'Aberdare, le massif du Ngorongoro, les Southern Highlands et les Mafinga Hills[49].
64
+
65
+ À l'inverse, un système montagneux majeur, désormais inactif, a été constitué par plusieurs phases orogéniques au cours du Paléozoïque. Il comprend les Appalaches, les montagnes d'Irlande, les Highlands d'Écosse, l'Est du Groenland, les Alpes scandinaves, les Spitzberg, la Cornouailles, l'Anti-Atlas, les Mauritanides, le centre de la péninsule Ibérique dont le Système central et le Système ibérique, l'ensemble de la chaîne varisque (ou localement hercynienne) constituée par le Massif armoricain, le Massif central, le massif des Vosges, la Forêt-Noire, le massif schisteux rhénan, le Harz, le massif de Bohême et le massif de Thuringe-Franconie, ainsi que l'Oural, le Tian Shan, l'Altaï, les monts Saïan, les monts Khangaï, les monts Baïkal et les monts Stanovoï[48],[49],[50].
66
+
67
+ Un autre système montagneux ancien, dit panafricain[51], s'est formé progressivement entre le Permien et le Jurassique, accompagnant l'assemblage puis la dislocation du Gondwana, au niveau du plateau des Guyanes, des massifs de l'Est du Brésil (dont la serra do Mar), des montagnes de la ceinture plissée du Cap puis du Grand Escarpement africain, des monts Ellsworth et autres massifs de la Terre de la Reine-Maud en Antarctique, des montagnes de Madagascar et des Ghats occidentaux et orientaux en Inde[48],[50].
68
+
69
+ Plus ancienne encore est l'orogenèse ayant donné naissance au Cambrien à la chaîne Transantarctique, largement rajeunie au Crétacé, ainsi qu'aux chaînes du Mont-Lofty et de Flinders en Australie-Méridionale[49],[52],[53]. La Cordillère australienne est une chaîne de montagne majeure dont la formation par accrétion à partir du Carbonifère peut être considérée comme leur prolongation tardive, mais les phases successives incluant du volcanisme, un soulèvement isostatique et un rifting l'en distinguent nettement[49],[54].
70
+
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+ Quoi qu'il en soit, le plus long système montagneux sur Terre se trouve au fond des océans, au niveau de la dorsale médio-océanique[48].
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+ La principale notion pour apprécier la hauteur d'un sommet est l'altitude. Elle est relativement moderne[38] et reste très vague jusqu'au XVIIe siècle[55]. Auparavant, la distance depuis laquelle un sommet était observable était déterminante et favorisait les plus proches de la mer[55]. Sur Terre, l'altitude se définit par rapport au niveau de la mer. Tous les sommets de plus de 7 000 mètres d'altitude se trouvent en Asie, en particulier les quatorze sommets de plus de 8 000 mètres, dans l'Himalaya et le Karakoram : Everest (8 848 m), K2 (8 611 m), Kangchenjunga (8 586 m), Lhotse (8 516 m), Makalu (8 485 m), Cho Oyu (8 188 m), Dhaulagiri I (8 167 m), Manaslu (8 163 m), Nanga Parbat (8 126 m), Annapurna I (8 091 m), Gasherbrum I (8 080 m), Broad Peak (8 051 m), Gasherbrum II (8 034 m) et Shishapangma (8 027 m)[56]. Le sommet le plus élevé en dehors d'Asie est l'Aconcagua (6 962 m), en Amérique du Sud. Les sept sommets sont les sommets les plus élevés de chacun des sept continents, mais ils sont soumis à des interprétations variables.
74
+
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+ D'autres référentiels peuvent être pris en considération : en se référant à la base de la montagne, c'est-à-dire le dénivelé, le Nanga Parbat (environ 7 000 m par rapport à la vallée de l'Indus distante de 25 km), le Denali (environ 5 500 m) ou encore le Kilimandjaro (4 800[57] à 5 200 m[58]) sont particulièrement notables ; en tenant compte de sa partie émergée, le Mauna Kea a une élévation verticale de plus de 9 000 mètres, alors que son voisin, le Mauna Loa, moins élevé mais plus volumineux, s'enfonce plus profondément dans le plancher océanique et présente une hauteur totale d'environ 17 000 mètres depuis sa racine[59],[60] ; le sommet du Chimborazo, en raison du renflement équatorial, est le point de la surface le plus éloigné du centre de la Terre[61].
76
+
77
+ La notion de hauteur de culminance, ou proéminence topographique, s'est ainsi développée pour prendre en compte l'importance du relief[38]. Ébauchée dans les années 1920 par John Rooke Corbett pour les hauteurs d'Écosse[62], elle est normalisée à partir des années 1960[63]. Elle correspond à la différence d'altitude entre un sommet donné et l'ensellement ou le col le plus élevé permettant d'atteindre une cime encore plus haute. Selon cette définition, les dix plus hauts sommets du monde sont, dans l'ordre, l'Everest (8 848 m), l'Aconcagua (6 962 m), le Denali (6 138 m), le Kilimandjaro (5 885 m), le pic Cristóbal Colón (5 509 m), le mont Logan (5 250 m), le pic d'Orizaba (4 922 m), le massif Vinson (4 892 m), le Puncak Jaya (4 884 m) et l'Elbrouz (4 741 m)[64].
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+
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+ L'isolement topographique est la distance séparant un sommet du point d'altitude supérieure ou égale le plus proche. Ainsi, les dix sommets les plus isolés au monde sont l'Everest, l'Aconcagua (16 520 km), le Denali (7 451 km), le Kilimandjaro (5 562 km), le Puncak Jaya (5 264 km), le massif Vinson (4 911 km), le mont Orohena (4 133 km), le Mauna Kea (3 947 km), Gunnbjørn (3 254 km) et l'Aoraki/Mont Cook (3 140 km)[65].
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+
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+ La plus haute montagne connue avec précision du Système solaire est Olympus Mons, volcan bouclier sur la planète Mars avec 21,2 kilomètres d'altitude et 21,9 kilomètres de hauteur, pour un diamètre de 600 kilomètres[66]. Les autres planètes telluriques présentent également des formations montagneuses : Maxwell Montes, culminant à Skadi Mons sur Vénus à 10,7 kilomètres d'altitude pour 6,4 kilomètres de hauteur[67], dont l'origine est tectonique[68], et Caloris Montes, s'élevant à moins de 3 kilomètres de hauteur[69] à la suite d'un impact[70] sur Mercure. Il en est de même pour nombre de satellites et de planètes mineures. Ainsi, sur (4) Vesta, le pic central de Rheasilvia s'élève à environ 22 kilomètres au-dessus du fond du cratère d'impact[71], soit une hauteur comparable à celle d'Olympus Mons mais de loin la plus haute du Système solaire par rapport au diamètre de son astre. La crête équatoriale de Japet, dont l'origine est incertaine, mesure environ 20 kilomètres de haut[72]. Le point culminant de Io se trouve sur Boösaule Montes, dont l'origine est tectonique ; il a environ 18 kilomètres de hauteur[73]. Sur Mimas, le cratère d'impact Herschel possède également un pic central ; sa hauteur atteint 7 kilomètres[74]. Le plus haut sommet de la Lune, le mont Huygens, dans les monts Apennins, mesure 5,5 kilomètres[75].
82
+
83
+ Plusieurs astres du Système solaire possèdent des formations à l'aspect de montagnes, mais qui seraient constituées de glace, appelées cryovolcans, absents sur Terre. Parmi les candidats à ce processus figurent le mont Ahuna sur (1) Cérès[76], Doom Mons sur Titan[77] et éventuellement quelques reliefs de Pluton[78].
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+
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+ Schéma des dimensions comparées d'Olympus Mons avec les plus hautes montagnes terrestres : le Mauna Kea et l'Everest.
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+ Image de synthèse en vue oblique de Rheasilvia avec une échelle de la hauteur en couleurs.
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+ Vue en gros plan de la crête équatoriale de Japet.
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+ Image de synthèse représentant Ishtar Terra avec Maxwell Montes près du centre.
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+ Vues du mont Ahuna.
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+ En raison des précipitations qui s'abattent sur elles, du manteau neigeux voire des glaciers qui peuvent s'y former et y constituer un stockage sous forme solide, permettant une régulation du débit des cours d'eau vers la plaine, les montagnes sont d'importantes ressources en eau douce[79]. Les plus grands fleuves prennent tous leur source sur des hautes terres[80]. C'est pourquoi les montagnes sont qualifiées de « châteaux d'eau »[79],[80],[81].
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+
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+ L'eau des montagnes s'écoule vers les plaines au travers du réseau fluvial et des nappes d'eau souterraine[80]. Dans les parties les plus hautes et les plus pentues, au travers de ravins, les torrents arrachent des sédiments par érosion au niveau de la « zone de production ». Le blocage puis la purge des chenaux entraînent des coulées de débris qui laissent apparaître la roche du lit. Dans la partie intermédiaire se trouve la « zone de transport », qui jaillit entre les rochers, formant des cuvettes et des petites chutes d'eau en « marches d'escalier ». Au niveau des piémonts se trouve la « zone de dépôt », avec la pente la plus faible mais la largeur la plus importante, permettant une sédimentation[82].
98
+
99
+ Plus de la moitié de la population mondiale dépend de cette eau ; dans les zones arides et semi-arides, cette proportion grimpe aux alentours de 90 %[80],[81]. Par exemple, les dix plus grands fleuves de l'aire Hindou Kouch–Himalaya alimentent à eux seuls les besoins en eau douce de 20 % de la population mondiale ; de même, le mont Kenya fournit de l'eau à sept millions d'habitants[81].
100
+
101
+ Toutefois, le changement climatique perturbe le régime des précipitations, notamment leur répartition saisonnière, et les capacités de régulation des écosystèmes. Le recul des glaciers amoindrit les capacités de stockage en eau douce[81]. De plus, l'exploitation des régions montagneuses, notamment par déforestation, fragilise leur écosystème et favorise le ruissellement de surface entraînant des glissements de terrain et des inondations[80]. À l'inverse, l'irrigation et la rétention d'eau pour l'hydroélectricité en amont contribuent aux sécheresses en aval[80],[81].
102
+
103
+ Les processus de formation des ensembles montagneux mettent le plus souvent en jeu des mouvements tectoniques[83]. Plusieurs types d'orogenèse (littéralement « naissance de relief ») en découlent[84]. Les forces mises en jeu modifient l'équilibre gravitaire par déplacement des masses rocheuses et affectent le géoïde terrestre[85].
104
+
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+ Lorsque la lithosphère continentale se fragmente et que deux plaques se mettent à diverger, l'extension crustale entraîne l'apparition dans le socle de failles normales[86]. Au niveau de la croûte continentale, elles sont listriques et compartimentent le socle en blocs basculés[86],[87]. L'arête la plus haute du bloc, à l'aplomb du bord de faille, constitue la crête de la formation montagneuse, avec en général un versant plus abrupt que l'autre du fait de l'angle d'inclinaison (pendage). Ce relief en hémigraben s'observe au niveau des rifts continentaux, par exemple le long de la vallée du grand rift, et sur les marges continentales passives[86],[87]. Avec l'apparition de la lithosphère océanique, des roches magmatiques remontent en surface et forment une dorsale[86],[88].
106
+
107
+ Lorsque deux plaques convergent, la lithosphère océanique, plus dense, plonge selon un plan incliné sous la lithosphère continentale au niveau de la zone de subduction[89]. Les roches sédimentaires de la plaque océanique sont comprimées en bordure de la plaque chevauchante au niveau du prisme d'accrétion, tandis que la croûte continentale s'épaissit pour former une cordillère[89] et que les roches de la lithosphère océanique, plongées en profondeur, se transforment en magma sous l'effet de la température et de la pression[88] et remontent par infiltration à la surface pour donner naissance à un arc volcanique[89], comme dans la cordillère des Andes. Dans le cas d'une convergence entre deux plaques océaniques, un arc insulaire se met en place le long de la fosse océanique, telles les îles Aléoutiennes[89]. Le volcanisme associé à une subduction est généralement explosif. Il se retrouve sur une grande partie de la ceinture de feu du Pacifique.
108
+
109
+ Si l'océan se referme entièrement, la convergence provoque une collision continentale qui se manifeste par la création d'une chaîne de montagnes par plissement et chevauchement d'une plaque par-dessus l'autre[89]. Le socle continental est parcouru de failles inverses[89]. Les roches au-dessus du socle sont détachées et charriées[90]. Les blocs basculés préalables sont surélevés[89]. Le raccourcissement horizontal de l'écorce terrestre provoque un épaississement crustal vertical, aussi bien vers le haut qu'au niveau de la racine[85]. La fusion partielle des roches en profondeur entraîne des intrusions de granite[91]. La ceinture alpine est essentiellement liée à ce processus de collision et plissement. Le long des marges de coulissage, les terrains de part et d'autre de la faille transformante sont juxtaposés, déformés et soulevés par frottement des deux plaques[92],[93].
110
+
111
+ Un panache est une remontée de roches très profondes issues du manteau terrestre. Il serait à l'origine du volcanisme de point chaud, généralement effusif[94]. Avec le déplacement des plaques tectoniques au-dessus du panache, qui lui reste fixe, les roches magmatiques forment des chaînes de montagnes[88]. La chaîne sous-marine Hawaï-Empereur en est un bon exemple. En milieu continental, ce volcanisme peut se traduire par des épanchements colossaux de lave appelés trapps, à l'instar de ceux du Deccan au moment du passage du sous-continent indien au-dessus du point chaud de La Réunion[95].
112
+
113
+ Lorsque du magma est piégé en profondeur, au cours de l'un de ces processus, il forme un pluton. Son intrusion dans la croûte terrestre peut notamment prendre la forme d'un batholite, d'une laccolite, d'un sill, d'un dyke ou d'un neck[96],[97]. Il peut alors déformer les couches supérieures de la croûte continentale mais le relief est surtout révélé par l'érosion qui conduit au dégagement des terrains environnants ; sa roche étant plus résistante, elle peut alors apparaître comme une formation montagneuse. Parfois isolée, elle peut se présenter comme un inselberg[97]. Le massif du Brandberg, par exemple, présente plusieurs de ces caractéristiques.
114
+
115
+ Un autre phénomène de surrection est provoqué par l'isostasie[98]. Ce n'est pas à proprement parler un processus d'orogenèse ; il est qualifié d'épirogenèse (littéralement « naissance de terre ferme » ou « terre continentale »[99]). Il est provoqué par l'érosion, puissant agent de répartition des masses, ou par un rebond post-glaciaire[85],[98]. Dans les deux cas, la croûte continentale est allégée et subit une compensation verticale vers le haut, dite antéclise, de la part de la lithosphère[98]. Si le rapport entre l'érosion des sommets et l'érosion des vallées est positif, les sommets gagnent en altitude[100]. Les Alpes scandinaves ont été considérablement rehaussées et rajeunies par ce processus.
116
+
117
+ Parmi les phénomènes plus marginaux, les moraines laissées par les glaciers, après leur retrait, peuvent donner naissance à des reliefs de collines[101], comme la moraine d'Oak Ridges en Amérique du Nord ou les croupes lacustres de la Baltique en Europe. Il en est de même pour les cratères d'impact[102], qui peuvent présenter un pic central et des rebords escarpés, comme dans le cas du cratère de Steinheim, associé à l'événement du Ries, et parfois des anneaux multiples comme le dôme de Vredefort, le plus grand cratère connu sur Terre.
118
+
119
+ L'érosion est un facteur majeur de compensation de l'orogenèse. En réduisant la masse superficielle des montagnes, elle participe à la surrection des roches présentes en profondeur, causant à leur tour leur érosion[38],[103]. Au niveau des jeunes chaînes montagneuses, elle est de l'ordre de 200 mètres par million d'années, alors qu'elle est quatre fois moindre en moyenne sur l'ensemble des continents. En l'absence de surrection, tous les reliefs de la Terre seraient arasés en quelques dizaines de millions d'années avec la seule érosion. La compensation isostatique est donc un mécanisme de retour à un état d'équilibre par suppression du relief et de la racine crustale[85].
120
+
121
+ La météorisation des roches fait appel à plusieurs formes d'érosion. Parmi les formes mécaniques, la thermoclastie contribue à la fragmentation des roches par variations de températures, la cryoclastie faisant de surcroît intervenir les cycles de gel et de dégel[104]. L'hydroclastie implique une alternance de phases d'humectation et de dessiccation de certaines roches capables d'absorber l'eau qui mène à leur délitage[104]. L'érosion fluvioglaciaire, sous l'effet du propre poids du glacier qui glisse et abrase la roche, est responsable du creusement des cirques et des vallées glaciaires « en U », du surcreusement d'ombilics, qui sont remplis par des lacs glaciaires, et du façonnement de pics pyramidaux voire de nunataks[105]. Le ruissellement détache et entraîne les particules par le biais des torrents. La déflation est le phénomène d'érosion éolienne par mise à nu des sols et corrasion des roches[106]. Le produit de ces formes d'érosion mécanique est transporté par action gravitationnelle puis déposé par sédimentation, par exemple sous forme de moraines, de blocs erratiques, d'éboulis et de cônes de déjection[38], puis de nouveau charrié jusqu'aux océans. Ainsi, l'Himalaya a perdu depuis sa formation plusieurs fois son volume actuel, transporté essentiellement sous formes de sables et de limons vers le golfe du Bengale qui les accumule jusqu'à 3 000 kilomètres au sud du delta du Gange sur une épaisseur atteignant plus de dix kilomètres[107]. La principale forme d'érosion physico-chimique, faisant partie des processus d'altération, est la dissolution par l'eau qui affecte essentiellement le calcaire et donne lieu à des paysages karstiques[108].
122
+
123
+ Vue de la vallée de Yosemite (Californie), vallée glaciaire surcreusée au Quaternaire : des parois de roches cristallines intrusives crétacées de plusieurs centaines de mètres dominent le fond granitique de la vallée.
124
+
125
+ Vue du lac Moraine, dans les Rocheuses canadiennes : des éboulis (à gauche) et des moraines (au centre) sont visibles au pied des versants derrière le lac.
126
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127
+ Vue de l'Artesonraju au Pérou : un pic pyramidal caractéristique de l'érosion en haute montagne.
128
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129
+ Vue du cirque de Gavarnie, cirque glaciaire dans les Pyrénées françaises.
130
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131
+ Vue du Fitz Roy, en Argentine.
132
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133
+ Pourtant, les modèles d'érosion n'expliquent pas la rapidité de disparition des chaînes montagneuses malgré leur surrection, ni la quantité plus faible qu'attendue de sédiments accumulés dans les bassins[109]. Lorsque la convergence tectonique et la collision continentale ralentissent, un phénomène de relâchement se produit (la contrainte horizontale due aux forces de convergence devient inférieure à la contrainte verticale lithostatique), entraînant une extension et un amincissement crustaux[110]. En effet, avec son épaississement préalable, la croûte est rendue plus ductile par les modifications thermiques et physiques qu'elle a subies. L'affaissement des reliefs est d'autant plus prononcé que des failles normales parcourent déjà le centre des chaînes montagneuses[109],[111]. Parmi les hypothèses expliquant ce phénomène d'extension, dit « syn-convergence » ou « post-orogénique », figurent le fluage avec épanchement latéral en profondeur, le retrait de panneau lithosphérique plongeant, le détachement par convection de racine lithosphérique et le détachement de panneau plongeant[109]. Cette extension s'observe aussi bien dans les Alpes[109] et l'Himalaya[112] que dans la province géologique de Basin and Range dans l'Ouest des États-Unis[113],[114].
134
+
135
+ Une ancienne classification, issue des travaux de William Morris Davis, départageait les chaînes de montagnes tectoniquement actives présentant généralement des pentes fortes et des formes acérées, « jeunes », et les chaînes de montagnes anciennes, « inactives », avec généralement des formes plus douces, érodées[33].
136
+
137
+ En outre, certaines éruptions volcaniques sont responsables de la destruction de volcans, en particulier les éruptions pliniennes, phréatique et phréato-magmatique qui ont les plus forts indices d'explosivité volcanique. Les plus destructeurs sont appelés « supervolcans ». En cas de vidange de la chambre magmatique se forme une caldeira, vaste dépression d'ordre kilométrique à la place du sommet[115].
138
+
139
+ Vue du mont Saint Helens quelques mois après l'éruption de 1980 ayant éventré son sommet.
140
+
141
+ Vue de la caldeira du mont Paektu, occupée par un lac de cratère, entre la Chine et la Corée du Nord.
142
+
143
+ En raison de leur variét�� de formation, les chaînes de montagnes abritent une importante diversité de roches appartenant aux trois grandes familles : les roches magmatiques, sédimentaires et métamorphiques.
144
+
145
+ Les roches volcaniques de type explosif, felsiques ou intermédiaires, se trouvent dans les cordillères et les arcs insulaires liés à des zones de subduction : rhyolite, dacite, trachyte, andésite et phonolite[116]. Les roches volcaniques de type effusif, mafiques, se trouvent au niveau des volcans de points chauds et des dorsales océaniques : il s'agit essentiellement de basalte[116],[117]. Les roches plutoniques sont l'autre type de roche magmatique, de type intrusif. Lorsqu'elles ont une origine mantellique, équivalente au basalte, elles forment des gabbros et des péridotites présents au niveau des dorsales[116] ; en cas d'obduction, gabbros et basaltes peuvent se retrouver dans des ophiolites dans les chaînes de collision[118]. Lorsqu'elles sont issues de l'anatexie crustale, les roches plutoniques constituent des granites, des granodiorites, des syénites et des diorites[119] ; elles se retrouvent en plutons en fin de processus de subduction et dans les chaînes de collision, ou après érosion dans les bassins sédimentaires sous forme de dykes et de sills[116].
146
+
147
+ Les roches sédimentaires sont comprimées dans les prismes d'accrétion sur le front des cordillères[120], ainsi que dans les reliefs de plissement et les nappes de charriage des chaînes de collision[119]. Les plus fréquentes sont le calcaire, la dolomie, le grès, le shale, la marne, le flysch et la molasse[121].
148
+
149
+ Les roches métamorphiques proviennent de roches sédimentaires ou magmatiques ayant subi un métamorphisme en raison des conditions de chaleur et de pression dans la croûte terrestre, ou au contact de magma[122]. Elles se trouvent essentiellement dans les chaînes de collision, au niveau des blocs basculés laissant apparaître le socle[123]. Il s'agit principalement de gneiss (orthogneiss issu de granite ou rhyolite et paragneiss issu de marne), d'amphibolite (issue de basalte), de serpentinite (issue de péridotite), de schiste (issu de shale), de marbre (issu de calcaire et de dolomie), de quartzite (issu d'un grès)[123],[124].
150
+
151
+ En raison du gradient thermique adiabatique, la température de l'air diminue de 0,5 °C à 1 °C tous les 100 mètres avec l'altitude, sous une pression atmosphérique normale d'environ 1 000 hPa au niveau de la mer[125]. L'amplitude journalière est plus élevée, en revanche l'amplitude annuelle est plus faible qu'en plaine[125]. Parfois, essentiellement lors de la présence d'un anticyclone, une couche d'inversion peut se mettre en place, inversant le gradient de température et piégeant les masses d'air froid dans les vallées[125]. La différence d'ensoleillement entre l'adret (ou endroit, soulane) et l'ubac (ou paco, ombrée, envers) crée des contrastes thermiques importants[125].
152
+
153
+ Lorsque les masses d'air océaniques, chargées d'humidité, rencontrent un relief, elles sont forcées de s'élever au-dessus du versant au vent et, par détente, se refroidissent, se condensent sous forme d'épais nuages et déversent d'importantes précipitations, parfois sous forme de neige. Occasionnellement, une fois les lignes de crêtes franchies, les masses d'air redescendent le long du versant sous le vent et se compriment, créant un effet de foehn. Elles se réchauffent et s'assèchent. La différence de précipitations de part et d'autre est appelée ombre pluviométrique[125].
154
+
155
+ Selon la classification de Köppen, le climat alpin, comme le climat polaire, correspond aux zones où aucun mois n'a une température moyenne supérieure à 10 °C[126]. Sa présence varie grandement en fonction de la latitude : dans le Nord de la Suède, par exemple, sur le 68e parallèle nord, il est présent dès 650 mètres d'altitude, alors qu'au Kilimandjaro, près de l'équateur, il se trouve au-dessus de 4 000 mètres environ[127].
156
+
157
+ En raison de la diminution des températures en fonction de l'altitude, toutes les montagnes, hormis dans les régions polaires, présentent un étagement altitudinal qui leur permet d'abriter des écosystèmes spécifiques[128],[129]. Il est inégal selon que le versant est à l'adret ou à l'ubac[125] et selon qu'il est au vent ou sous le vent[128]. Il existe trois biomes en totalité ou principalement influencés par l'altitude et le relief[128] : les prairies et terres arbustives de montagne et leurs 48 écorégions[130], les forêts de conifères tempérées et leurs 52 écorégions[131] et les forêts de conifères tropicales et subtropicales et leurs 15 écorégions[132].
158
+
159
+ Carte de répartition des prairies et terres arbustives de montagne.
160
+
161
+ Carte de répartition des forêts de conifères tempérées.
162
+
163
+ Carte de répartition des forêts de conifères tropicales et subtropicales.
164
+
165
+ Chaque écorégion à caractère montagneux présente une forme d'insularisation écologique à grande échelle d'espèces adaptées aux conditions plus froides qu'en plaine et trouvant parfois un refuge sur les terrains plus escarpés préservés des activités humaines[128]. Nombre de ces espèces sont relictes : elles ont investi les montagnes des zones tempérées à la fin de la dernière période glaciaire, avec la réduction des biotopes froids. Dans les zones intertropicales, cette différenciation est plus ancienne[128]. L'isolement des espèces et leur évolution[128] contribuent à ce que les montagnes abritent près de la moitié de la biodiversité mondiale[133].
166
+
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+ La qualité des sols est un facteur supplémentaire perturbant l'étagement altitudinal. Dans les parties les plus élevées des montagnes, ils sont généralement peu épais, en raison de l'érosion glaciaire et fluviatile (ruissellement), de la pente (glissements de terrain) et de la thermoclastie. Les plantes ne disposent alors pas de l'azote nécessaire à leur développement[128]. Dans les parties intermédiaires des montagnes, où la décomposition et la météorisation sont plus actives, et les parties inférieures, où les produits de l'érosion et les nutriments s'accumulent, leur croissance est au contraire favorisée. Localement, en raison du froid et de l'humidité des sols, des tourbières peuvent se mettre en place et, par l'acidité du milieu, participer à la biodiversité[128]. Les dépôts d'éjectas participent à épaissir et fertiliser les sols dans les régions volcaniques[128].
168
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+ Un des marqueurs de l'étagement altitudinal est la limite des arbres, à l'exception des déserts chauds et froids où ils sont absents. Au-delà de cette limite, à l'étage alpin, les conditions climatiques sont trop rigoureuses et la période de végétation trop courte, de même que l'insolation est trop intense, pour permettre leur développement ; ils sont remplacés par des arbrisseaux à croissance lente et des plantes herbacées[128]. Celles-ci ont une période de croissance et de floraison parfois limitée à trois mois après l'hiver en région tempérée, alors qu'en zone intertropicale la croissance est seulement ralentie par la saison sèche[128]. Le port en coussin et la présence d'un duvet sur les feuilles sont des formes adaptées contre le froid[129]. La limite des arbres se situe à une altitude approximative où la température moyenne du mois le plus chaud est de 10 °C, presque indépendamment de la latitude[128]. À l'étage nival, seuls quelques mousses et lichens survivent[129]. Malgré l'insularisation écologique, on retrouve une diversité d'espèces botaniques dans les étages alpins comparable partout dans le monde et des genres similaires à latitude équivalente[128]. Même lorsque les genres rencontrés sont différents, notamment dans la zone intertropicale, ils présentent une stratégie évolutive convergente, à l'instar d'Espeletia et Puya sp. dans les Andes septentrionales et de Dendrosenecio et Lobelia sp. en Afrique de l'Est, ou d'autres encore à Hawaï et Java, qui gardent leurs feuilles mortes, leur permettant ainsi de lutter contre le froid[128].
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+ Dans les forêts tempérées de l'hémisphère nord, les conifères dominent l'étage subalpin avec les pins, les sapins, les épicéas, les mélèzes et les genévriers. Certaines forêts sont mixtes et présentent une partie de feuillus (bouleaux, aulnes, saules, hêtres, etc.)[128],[129] Les éricacées sont caractéristiques des sous-bois, généralement humides et présentant une stratification verticale, ainsi que des landes[128]. Les forêts tempérées de l'hémisphère sud sont dominées en montagne par des feuillus, à l'instar des eucalyptus et des espèces de Nothofagus[128]. Dans les zones intertropicales, les montagnes sont caractérisées par une forêt de nuage d'espèces sempervirentes. Le genre Polylepis se trouve essentiellement dans la cordillère des Andes, au niveau de la limite des arbres et au-dessus[128].
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+ Les espèces animales sont moins contraintes par l'altitude et les conditions climatiques. Leur présence en montagne reflète davantage que la flore leur répartition régionale[128]. Si certains grands mammifères (caprins, cerfs, lamas, loups, ours, panthère des neiges, puma, vigognes, yacks), et autres marmottes ou pikas, sont devenus emblématiques de la montagne, c'est surtout en raison de la pression écologique exercée par les activités humaines[128],[129]. De nombreux oiseaux ont un comportement adapté aux prairies ouvertes et aux parois rocheuses du milieu montagnard : condors[128],[129], aigles, faucons, vautours[129]. La migration et l'hibernation sont des stratégies d'adaptation[128],[129].
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+ Sous les zones tempérées, les montagnes sont généralement considérées comme un milieu rude voire hostile, de fait moins peuplé que les plaines au climat plus propice[125],[134]. La pression plus faible de l'air, le climat plus rude, l'hydrologie plus irrégulière obligent tous les organismes à s'adapter. De plus, les versants mal exposés au soleil et l'importance des pentes rendent difficile une exploitation agricole[135]. Toutefois, dans la zone intertropicale, les montagnes offrent des conditions climatiques plus favorables que les régions arides qui les entourent généralement : dans la cordillère des Andes, en Afrique ou sur le plateau tibétain, les populations ont adapté leur mode de vie et su tirer profit du milieu montagnard, au point parfois de voir fleurir des civilisations développées[125].
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+ Ainsi, en 2000, la population vivant au-dessus d'une altitude de 1 220 mètres (4 000 pieds) est estimée à 10,2 % de la population mondiale[136], soit une densité moyenne de 20,7 habitants/km2 (incluant les régions polaires)[29],[136], avec trois zones principales, dans la vallée du grand rift, au Yunnan et dans l'agglomération de Mexico[136]. Au-dessus de 2 130 mètres (7 000 pieds), elle avoisine 3 %, soit une densité de 12,8 habitants/km2[136]. En retenant un critère d'altitude de 1 000 mètres, relativement proche du premier, et en y ajoutant un critère de pente pour les terrains situés entre cette altitude et 300 mètres, tel que défini par le Centre de surveillance de la conservation de la nature (UNEP-WCMC), la population de montagne est estimée à 15 % dans le monde, dont la moitié en Asie et un quart en Afrique[29]. Au milieu du XXe siècle, elle était de 8 %[29]. C'est en Europe que le taux de croissance est le plus rapide durant ces cinquante années, alors qu'il est le plus lent en Amérique latine[29]. Sur l'ensemble du continent américain, cette population montagnarde a pour caractéristique de se rassembler à plus de 40 % dans des métropoles de plus de 100 000 habitants[29].
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+ Les inégalités sont plus prononcées en montagne et les catastrophes naturelles y sont plus fréquentes[30]. Les principales lignes de crêtes départageant les grands bassins versants servent souvent de frontières naturelles et politiques entre les populations, en particulier dans les pays développés, entraînant leur isolement et le développement de contrastes[125]. Les développements idéologiques et technologiques sont souvent plus tardifs en montagne, tandis que les pratiques religieuses et l'entraide y sont plus ancrées[135].
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+ La construction des territoires montagnards commence à la Préhistoire ancienne avec l’exploration de territoires de chasse et de cueillette. Ils se transforment au Néolithique avec l’exploitation plus grande et plus diversifiée des ressources et la mobilité des pratiques[137].
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+ Les premières explorations recensées de montagnes, des Grecs Hérodote et Anaximandre ou de l'Italien Pétrarque, sont le fait d'érudits motivés par le souci de connaissance de soi-même[138]. Les premiers Européens à s'aventurer jusqu'aux contreforts occidentaux de l'Himalaya sont des soldats d'Alexandre le Grand, même si celui-ci n'a probablement jamais dépassé la citadelle d'Aornos[139]. Les Grecs, parmi eux Ératosthène, Strabon, Pline l'Ancien et Ammien Marcellin, nomment la chaîne Hemodi (ou Hemodos, Emodos, Imaos)[140], signifiant « enneigé »[141] ; Diodore de Sicile l'identifie à la source du Gange[142]. En 663, le moine bouddhiste En no Gyōja gravit le mont Fuji[38].
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+ Au IXe siècle, le moine et géographie irlandais Dicuil, établit dans le traité De mensura Orbis terrae la liste des six plus hautes montagnes connues à l'époque : l'Olympe, l'Athos, l'Atlas, le Pélion, les Alpes et le Solurius, point culminant supposé de la péninsule Ibérique[143]. La géographie médiévale, avec des auteurs chrétiens et arabes comme le géographe Ibn Hawqal, conçoit les montagnes comme l'œuvre de Dieu qui a souhaité procurer à la Terre une « charpente »[144]. Avicenne, au XIe siècle, donne deux causes géologiques aux montagnes : les tremblements de terre qui soulèvent le sol et dans une moindre mesure l'érosion qui laisse les reliefs les plus durs intacts[145]. Ses travaux sont amendés au XIIIe siècle par Albert le Grand[146]. Restoro d'Arezzo émet lui aussi une théorie sur l'origine des montagnes : elles auraient pour cause une forme d'attraction de la part des étoiles[147]. Jean Buridan, au XIVe siècle, est un des premiers à s'intéresser à l'altitude des montagnes[148]. L'histoire de la conquête de la montagne en Occident retient le récit du poète humaniste italien Pétrarque, qui décrit le panorama extraordinaire offert depuis le sommet du mont Ventoux qu'il aurait gravi le 26 avril 1336, puis l'ascension effectuée le 26 juin 1492 par Antoine de Ville et ses compagnons jusqu'au sommet du mont Aiguille[149].
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+ Pour les auteurs de la Renaissance, les montagnes sont soit le résultat de l'érosion (Léonard de Vinci, Agricola, Palissy) soit des reliefs dont l'existence remonte à la création de la Terre[150]. Dès 1524, le Suisse Aegidius Tschudi franchit les cols des Alpes centrales — Septimer, Saint-Gothard, Furka, Grimsel et Grand-Saint-Bernard — et en fait un récit qui dépasse les frontières[134]. Trois décennies plus tard, son compatriote Josias Simmler révèle au public l'existence des glaciers au travers du premier ouvrage entièrement consacré aux Alpes[134]. L'histoire naturelle des XVIIe et XVIIIe siècles inaugure l'approche scientifique avec les « théories de la Terre »[144]. Jean-Jacques Rousseau fait découvrir la chaîne alpine par le biais de sa botanique, précédé dans sa démarche par Joseph Pitton de Tournefort au mont Ararat, Pierre Bouguer et Charles Marie de La Condamine dans les Andes équatoriennes ; Marc Antoine Louis Claret de La Tourrette, qui entretient une correspondance avec Rousseau, prolonge ce travail au Pilat, Dominique Villars dans le Dauphiné et Louis Ramond de Carbonnières dans les Pyrénées[134]. Le naturaliste Jean-Louis Giraud-Soulavie décrit en 1780 le climat montagnard dans Histoire naturelle de la France méridionale[144] et l'étagement de la végétation dans la partie méridionale du Massif central[134] ; Philippe Buache cartographie les montagnes du monde entier dans Essai de géographie physique en 1752[144]. Alexander von Humboldt apporte une contribution majeure : voyageur amoureux des montagnes, il gravit plusieurs sommets remarquables, notamment le Chimborazo. Il détermine notamment des « tables des hauteurs » pour les associations végétales et dépasse les causalités linéaires des naturalistes précédents pour faire de la montagne un milieu que l'on ne cherche pas à étudier dans sa particularité régionale mais selon les principes de géographie générale[134],[151]. Comme Rousseau et Carl Ritter, Humboldt s'intéresse aussi à l'organisation sociale des populations montagnardes ; ce dernier écrit : « La configuration du sol dans le sens de la hauteur [...] peut jouer un rôle important dans le domaine de l'homme. Tout ce qui fait naître une variété quelconque de formes en un point de la surface terrestre (chaîne de montagne, plateau...), tout accident du sol imprime un cachet particulier à l'état social du peuple qui l'habite »[134]. Gottlieb Sigmund Gruner, Marc-Théodore Bourrit, Jean André Deluc et son frère Guillaume-Antoine, Pierre Bernard Palassou et Louis Ramond de Carbonnières abordent la haute montagne sous l'angle de sa géologie[134].
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+ C'est avec la même optique que le Genevois Horace-Bénédict de Saussure[134], en 1786, offre une prime au premier qui gravirait le mont Blanc ; le guide Jacques Balmat et le docteur chamoniard Michel Paccard parviennent pour la première fois au sommet le 8 août. Saussure y parvient lui-même l'année suivante et, par son récit, popularise l'alpinisme en Europe[152]. L'âge d'or de la conquête des Alpes a lieu de 1854 à 1865, sous l'impulsion de Britanniques. Durant cette décennie, un grand nombre de premières de sommets importants sont réalisées, jusqu'à celle du Cervin[38], dernier « géant » alpin invaincu, avec la Meije qui l'est finalement en 1877[153],[154].
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+ Les montagnes enneigées d'Afrique de l'Est suscitent l'incrédulité de la communauté scientifique qui ne s'attend pas à trouver des neiges éternelles à ces latitudes. Le Kilimandjaro est découvert en 1848 par Johannes Rebmann, le mont Kenya en 1849 par Johann Ludwig Krapf et le Ras Dashan en 1841 par Antoine d'Abbadie d'Arrast, mais il ne révèle son existence qu'après 1849[134]. L'exploration géographique et le relevé cartographique de l'Himalaya commencent véritablement au XIXe siècle avec notamment les travaux de la Great Trigonometrical Survey menée par George Everest de 1830 à 1843[139]. Les tentatives de conquête des hauts sommets se développent après la Première Guerre mondiale mais, si plusieurs « 7 000 » sont conquis et la barre des 8 000 mètres dépassée sur l'Everest lors de l'expédition de 1922, la cime d'aucun sommet excédant cette altitude n'est atteinte. Après la Seconde Guerre mondiale, de 1950 à 1960, grâce à l'ouverture politique et l'aide des peuples sherpas et hunzas, treize des quatorze sommets de plus de 8 000 mètres sont gravis, la Chine se réservant le Shishapangma, intégralement sur son territoire, jusqu'en 1964[153].
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+ La géographie vidalienne du XIXe siècle concentre les études sur les interactions entre les hommes et les milieux naturels[144]. Les géographes du XXe siècle de l'École française que ce soit à l'occasion de traités ou de manuels de géographie physique générale ou d'articles (de De Martonne, en 1909, à Pierre Pech et Hervé Regnauld, en 1994, en passant par Jules Blache, en 1933, et Pierre Deffontaines, en 1947) considèrent désormais la montagne comme un agencement de processus et de facteurs qui deviennent les objets même de la recherche scientifique[144].
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+ La connaissance de la montagne a été longtemps marquée par le recours à des stéréotypes : les Alpes en particulier comme stéréotype de chaîne ou de région de montagne ; par exemple l'étage alpin comme prototype d'étage écologique, la transhumance comme type de mode de vie montagnard. Puis les recherches comparatives dépassent les monographies et les ouvrages généraux sont plus rares. Par ailleurs, quelques scientifiques ont appelé à fonder une « montologie » et à développer une réflexion sur les paradigmes de la montagne[155],[156], notamment en termes de services écosystémiques[157].
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+ Alexander von Humboldt, en ayant exploré la cordillère des Andes à la même époque que Thaddäus Haenke (en), est parfois considéré comme le précurseur de la recherche comparative sur la montagne[30]. Celle-ci, avec Carl Troll qui en définit les règles[30], devient un objet de recherche qui mobilise progressivement la communauté scientifique internationale. Le programme international biologique (en) des années 1970, portant sur la modélisation des processus naturels, et le programme sur l'homme et la biosphère intitulé « Study of the impact of human activities on mountain »[158] mobilisent des spécialistes d'aires géographiques très différentes pour tenter une analyse comparative des systèmes montagnards. Dans les années 1990, à la faveur de la conférence de Rio et de l'agenda 21, la montagne, identifiée comme un écosystème fragile, devient l'objet d'une attention internationale de la communauté scientifique, des organisations non-gouvernementales et des institutions[144]. Désormais, la recherche mondiale sur les montagnes est conditionnée par l'analyse des problèmes rencontrés et la mise en œuvre de solutions concrètes en matière de protection de l'environnement et de conservation des cultures locales, c’est-à-dire de développement durable (cf. les enjeux pour les sociétés et les économies en aval : gestion des ressources en eau, limitation des risques environnementaux), etc.
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+ Les pratiques traditionnelles de culture et d’élevage, comme l'abandon des espaces montagnards, ont façonné les paysages de montagne de la zone tempérée à la zone intertropicale[159]. La montagne est le lieu de nombreuses activités économiques du secteur primaire et de subsistance, tel le pastoralisme transhumant, qui consiste à amener ovins, bovins, caprins, lamas, alpagas, vigognes ou yacks vers les alpages durant l'estive, pour la production de fromage, de lait, de viande et de laine (comme le cachemire). Le pastoralisme est établi généralement dans l'étage alpin, où se trouvent des biotopes de pelouses alpines, la puna, le paramo, etc. L'élevage saisonnier s'est établi à cet étage ou sur certains versants en raison d'un environnement trop aride, trop froid, trop peu ensoleillé ou trop pentu pour une agriculture productive[4],[160].
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+ Les cultures montagnardes ont aussi une importante agriculture traditionnelle, centrée sur la pomme de terre, l'orge et le sarrasin qui peuvent être cultivés jusqu'à des altitudes de 4 000 à 4 500 mètres[161] dans les Andes et l'Himalaya. L'orge est la culture la plus courante à ces altitudes dans l'Himalaya avant l'introduction de la pomme de terre, alors que cette dernière l'est antérieurement dans les Andes, avec notamment la culture de la coca. D'autres plantes ont des capacités d'adaptation altitudinales moindres comme le maïs, le blé, la luzerne qui peuvent tout de même être cultivés dans les meilleurs secteurs andins et himalayens à des altitudes supérieures à 3 000 mètres[162]. Des espèces et variétés originellement de climats tropicaux de basse et moyenne altitudes comme le riz, le café et le thé présentent des aires de cultures à moyenne altitude, jusqu'à 2 000 mètres environ. La culture en terrasses permet d'irriguer les sols en pente en évitant le ruissellement et de lutter contre leur érosion[38]. Elle est répandue dans de vastes régions montagneuses du monde : Asie, particulièrement du Sud-Est, cordillère des Andes, Afrique et bassin méditerranéen (restanque en Provence)[163].
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+ Comme l'agriculture, la sylviculture façonne les paysages de montagne et assure de surcroît l'accès et l'entretien des zones récréatives. Elle assure également la préservation d'essences locales[164]. Le défrichement, contrairement à la sylviculture, n'a pas pour but une exploitation durable de la forêt, mais a pour vocation d'ouvrir des parcelles cultivables et des pâturages pour les troupeaux[165].
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+ Les chutes d'eau permettent, grâce à l'énergie mécanique, de faire tourner des turbines hydrauliques. Elles sont utilisées dès les années 1830 pour les besoins de l'industrie papetière, notamment dans les Alpes où sont disponibles les matières premières : l'eau et le bois. En 1882, Aristide Bergès, qui a inventé la formule de houille blanche, construit une retenue sur le lac du Crozet dans la chaîne de Belledonne, met en place une conduite forcée de 500 mètres de dénivelé pour la relier à ses usines de Lacey et couple à sa turbine une dynamo Gramme[166],[167]. Ainsi, en couplant un générateur électrique à une turbine, il est possible de produire de l'énergie hydroélectrique. Les barrages permettent de stocker une énergie potentielle. La topographie des montagnes et la hauteur de chute les rendent propices à la construction de barrages hydroélectriques et à la formation de lacs artificiels.
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+ La combinaison de branches économiques ne s'accordant pas forcément, comme le tourisme et l'agriculture ou la sylviculture, engendrent à partir des spécificités du territoire montagnard de nouveaux potentiels. Ils offrent un environnement favorable aux sports, aux loisirs et à la détente. Ils requièrent toutefois des infrastructures de transport et parfois de logement, ainsi que des services[164].
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+ La montagne est un espace de plus en plus parcouru. Jadis, aux hautes altitudes, le domaine des pionniers de l'alpinisme, elle est de plus en plus largement fréquentée. La montagne n'est cependant pas un espace de loisirs banalisé et sécurisé ; les risques se caractérisent par de fortes pentes et des terrains instables (plaques de neiges susceptibles d’évoluer en avalanches, éboulements, coulées de boue, crevasses, gouffres, etc.) ; les phénomènes météorologiques y évoluent très vite et souvent avec intensité[168]. Les secours en montagne sont mis en œuvre pour porter secours aux malades et victimes d'accidents ou de malaises, fréquemment à l'aide d'hélicoptères.
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+ En 2016, les stations de sports d'hiver disposant d'au moins une remontée mécanique se répartissent dans 66 pays, très majoritairement dans l'hémisphère nord. Seuls le Chili, l'Argentine, l'Afrique du Sud, le Lesotho, l'Australie et la Nouvelle-Zélande possèdent des stations dans l'hémisphère sud. Elles se trouvent à 47 % en Europe de l'Ouest dont 35 % rien que dans les Alpes, à 21 % en Amérique, à 19 % en Asie-Pacifique et à 13 % en Europe de l'Est et en Asie centrale[169]. Hormis les Alpes, les chaînes montagneuses abritant le plus de stations sont respectivement les Carpates, les massifs d'Allemagne centrale, les Sudètes, les Appalaches, les Alpes scandinaves, les montagnes japonaises, les chaînes côtières du Pacifique et les montagnes Rocheuses[170]. Les pays abritant le plus de stations de plus de cinq remontées mécaniques se trouvent aux États-Unis, au Japon, en France, en Italie et en Autriche, loin devant les autres pays[169]. Leurs domaines skiables permettent d'y pratiquer notamment le ski alpin[171], le snowboard[172] et autres formes de ski acrobatique sur des pentes aménagées, ainsi que le ski nordique sur des terrains plus vallonnés[173].
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+ La raquette à neige permet d'évoluer sur neige en montagne aussi bien qu'en plaine, en pleine nature comme sur sentier balisé[174]. Le ski de montagne, qu'il soit à connotation de loisir, à savoir le ski de randonnée[175], ou sa forme compétitive, le ski-alpinisme[176], se pratique sur des fortes pentes en dehors des stations, à l'aide de peaux de phoques collées à la montée sous les skis de type alpin pour éviter l'effet de recul.
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+ L'alpinisme, dont le ski-alpinisme est dérivé et emprunte des techniques de progression, consiste à évoluer en haute montagne, à l'aide de cordes, baudrier, crampons et piolets[177]. Il s'est développé à partir du milieu du XIXe siècle[38]. Le guide de montagne est un professionnel formé pour encadrer les alpinistes amateurs, particulièrement en haute montagne. Quelques décennies plus tard, l'alpinisme donne naissance à l'escalade, avec pour perspective non plus d'atteindre des sommets mais de parvenir à grimper des voies cotées par difficultés dans des parois verticales ou des rochers à mains nues. En milieu naturel, elle se pratique surtout en été[178]. La via ferrata s'en distingue du fait que les parois restent équipées en permanence d'échelles, de ponts de singe et de câbles métalliques permettant un assurage constant[179]. L'escalade glaciaire, apparue dans les années 1970 et qui consiste à évoluer sur des pentes glacées[180], et le dry-tooling, né à la fin des années 1990 dans des parois rocheuses[181], empruntent l'équipement de l'alpinisme mais les techniques de l'escalade.
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+ En basse et moyenne montagne, quand la progression offre peu de difficulté, il est possible de pratiquer la randonnée pédestre sur des sentiers[182]. Lorsqu'elle est effectuée sur plusieurs jours et dans des régions particulièrement sauvages, on parle de trekking[183]. Les nuits ponctuant les randonnées sur plusieurs jours peuvent être passées en refuge de montagne ou en bivouac, comme en alpinisme. Le trail est une forme de course à pied de longue distance effectuée sur sentier, souvent en moyenne montagne, alors que la course en montagne se pratique hors des sentiers. Le vélo tout terrain (VTT) est adapté à la pratique du cyclisme en moyenne montagne[184].
218
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+ Le décollage en deltaplane, aile triangulaire sous laquelle le pilote est allongé sur le ventre, comme celui en parapente, voile sous laquelle il s'assoit[185], nécessitent de s'élancer depuis un relief après avoir pris un peu de vitesse et permettent de profiter de l'aérologie propre aux montagnes. Le speed riding est un dérivé de voile de parapente conjugué à une paire de skis permettant au pratiquant de descendre une montagne le plus rapidement possible en frôlant ses pentes, en alternant du vol et de la glisse. Le paralpinisme est une discipline de BASE jump consistant à sauter depuis le haut d'une falaise puis à ouvrir le parachute[186].
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+ Les torrents permettent de pratiquer le canyonisme en progressant dans des gorges et des cascades, alternant des glissades, des sauts dans des vasques naturelles et des descentes en rappel[187]. Le canoë-kayak, incluant le rafting, consiste à descendre les torrents à bord d'embarcations propulsées à l'aide d'une pagaie. La vocation de la spéléologie est d'explorer les réseaux souterrains, notamment dans les massifs karstiques[188].
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+ Les zones montagneuses abritent une importante biodiversité à l'équilibre écologique fragile[164]. Elles représentent environ 30 % des zones terrestres protégées[133],[189]. En dehors de l'Antarctique, 17[189] à 18 %[190] des zones montagneuses sont protégées, soit un peu plus que la moyenne de 12[190] à 15 %[191] de l'ensemble des zones terrestres, mais en Eurasie et en Afrique elles ne représentent que 10 à 15 % de la superficie montagneuse contre 23 à 32 % sur les autres continents[190]. Sur les 4 000 zones clés de biodiversité recensées en montagne dans le monde, seuls 20 % sont entièrement ou partiellement protégés[189]. La protection des montagnes a été reconnue comme un objectif majeur pour le développement durable au sommet de Rio en 1992[192].
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+ Dans la mythologie celtique irlandaise, la montagne est un lieu merveilleux associé au sidh, l'Autre Monde, où séjournent les Tuatha Dé Danann, habitants mythiques de l'île[193] ; c'est aussi un lieu de sépulture[194]. Dès l'Antiquité, la poésie didactique, par exemple sous la plume du géographe et poète Avienus, dans Description de la terre, évoque des paysages montagneux mystérieux, mais dans un style très normé[195]. La montagne a une image colossale, aussi bien dans la mythologie grecque, avec Atlas, que dans le roman de chevalerie de Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion, au XIIe siècle. Dans la chanson de geste apparaît le mythe de la montagne creuse, comme l'Etna où séjournerait le roi Arthur et sa cour, ou l'Untersberg où, selon les versions, Charlemagne ou Barberousse attendraient tous les cent ans leur résurrection[196]. Il est fait mention de la montagne également dans la Chanson de Roland, dans le cadre des Pyrénées, dans l'Aspremont, la montagne éponyme étant située à l'extrémité méridionale des Apennins en Calabre, ou encore dans le Moniage Guillaume, qui se déroule sur les contreforts méridionaux du Massif central : elle est tour à tour épique, épouvantable, terrifiante, sauvage, désolée, idyllique[196]. La montagne, ses grottes, ses cavernes et ses gouffres, conservent généralement jusqu'au XVIe siècle une image maudite, ils « avalent » les hommes qui s'y aventurent ; les volcans en particulier sont vus comme la bouche de l'Enfer dans la tradition judéo-chrétienne[197].
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+ L'évocation artistique de la montagne émerge surtout en Chine où, associée à l'eau, elle symbolise le paysage[198], puis au Japon[199] au VIIIe siècle[200], notamment dans la poésie avec le Man'yōshū[201]. C'est un lieu familier, de retraite spirituelle, où l'on rencontre des esprits, voire de fin de vie ; on retrouve cette vision dans la littérature japonaise d'Izumi Shikibu au Xe siècle jusqu'à nos jours chez Yasushi Inoue, Haruo Umezaki, Jirō Nitta et Kenji Nakagami[202]. Le mont Fuji est un symbole de la peinture, notamment pour Hokusai et ses Trente-six puis Cent vues du mont Fuji, tout comme de la littérature, par exemple pour Kanoko Okamoto[203], à la fois montagne sacrée et destination touristique[204].
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+ Puis, à partir de la fin du XIIe siècle, l'image de la montagne commence à évoluer dans la littérature occidentale, où elle devient le théâtre d'exploits, de découvertes, d'héroïsme[206]. Ainsi, pour Gervais de Tilbury, dans son Livre des merveilles au XIIIe siècle, elle revêt un caractère magique, rejoignant en cela la vision celte[193]. Elle apparaît en toile de fond des peintures au XVe siècle en Europe[205], éventuellement transmise le long de la route de la soie sous l'influence de la dynastie Song[207]. Vers 1470, des dessins à caractère scientifique sont réalisés depuis le sommet de montagnes par Antonio Pollaiuolo, Andrea Mantegna, Léonard de Vinci ou encore Albrecht Altdorfer, alors que sont organisées les premières réelles ascensions[205]. La représentation cartographique des chaînes de montagnes demeure néanmoins longtemps une répétition de « boursouflures » sans tenir compte de l'importance ni de la distance entre les reliefs[207]. Puis la montagne s'impose plus largement dans l'art occidental au XVIIIe siècle[195],[199],[205]. Journal de voyage en Italie, rédigé en 1580-1581 par Montaigne, n'est publié qu'en 1774[208]. Les Alpes sont surtout évoquées par la littérature classique au travers des témoignages de Tite-Live et Lucain relayant leur traversée par Hannibal. Le mythe est modernisé par le franchissement du col du Grand-Saint-Bernard par Bonaparte[208]. De fait, jusqu'au début du XIXe siècle, la peinture de montagnes, et de paysages en général, reste reléguée derrière la peinture d'histoire, du fait de la hiérarchie académique et d'une création prédominante en atelier, en particulier en France où elle résiste même au romantisme voire au réalisme[205]. Elle se popularise toutefois auprès du public[205].
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+ Si les montagnes ont longtemps conservé un caractère sacré[209], comme le mont Sinaï et le mont Ararat[210] ou dans la tradition bouddhiste[201], métaphysique et onirique[205] ou machiavélique[195], l'exactitude de leur représentation picturale supplante progressivement l'idéalisme, en premier lieu en Suisse par Caspar Wolf, puis en Angleterre avec William Turner et John Ruskin, et enfin en Allemagne, notamment avec l'école de Dresde, avec Caspar David Friedrich, Carl Gustav Carus, Carl Blechen et le Norvégien Johan Christian Dahl[205]. Cette évolution se reflète dans la littérature, par exemple avec l'ouvrage de l'historien Jules Michelet, La Montagne, en 1868, ou avec Histoire d'une montagne d'Élisée Reclus en 1876, décrivant tous deux la nature et les hommes[211].
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+ À la fin du XIXe siècle, la montagne est l'objet d'une recherche esthétique, symbole du cycle de la vie chez Giovanni Segantini, capteur de lumière pour Claude Monet et Ferdinand Hodler, ou encore déclinée sous les traits de la montagne Sainte-Victoire dans près de 80 œuvres par Paul Cézanne[205]. Dans les films Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene en 1920 et Metropolis de Fritz Lang en 1927, la présence de la montagne est suggérée sous forme géométrique au travers d'un décor urbain. Dans Nosferatu le vampire en 1922, Friedrich Wilhelm Murnau emprunte à Caspar David Friedrich et son Voyageur contemplant une mer de nuages des éléments de la Rückenfigur (de)[212]. Dans l'œuvre de Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, la montagne véhicule encore les valeurs de solitude, de pureté, de méditation, de puissance et de liberté[213]. Cette vision est prolongée par Jack Kerouac dans Sur la route[214]. À une époque où de moins en moins de régions montagneuses sont inviolées, l'imaginaire n'est pas exclu des parutions scientifiques de Raoul Blanchard, et quelques romans continuent à apporter une quête de sens aux ascensions : Premier de cordée de Roger Frison-Roche en 1941, Carnets du vertige de Louis Lachenal en 1950, ou encore Les Conquérants de l'inutile de Lionel Terray en 1961[215]. Le Tour de France participe lui-même à établir une mythologie populaire de la montagne, notamment du mont Ventoux, et inversement[216].
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+ Comme pour la peinture, les premières apparitions cinématographiques de montagnes réelles sont reléguées au rang de décor, avec toutefois le but de prouver que le septième art est capable de refléter la réalité du monde. Cette volonté se heurte toutefois à l'impossibilité de représenter dans un même champ l'immensité de la montagne dans sa globalité et la figure humaine des personnages, sujet même du récit. Ainsi, les premiers westerns s'ouvrent fréquemment avec un champ large sur un paysage de montagne qui se rétrécit progressivement sur des convois, des troupeaux et des silhouettes humaines. Ce procédé permet de dresser le caractère et les valeurs supposées des personnages dans leur environnement. En réduisant la taille de la montagne à la figure humaine dans un même cadre, le personnage apparaît comme familier avec le décor[217]. Sur le plan technique, un champ large sur la totalité d'un paysage montagneux requiert une caméra à focale courte qui accélère le déplacement des objets mobiles vers les lignes de fuite et déforme les verticales. Pour en assurer l'intégrité, il est nécessaire d'y placer des repères visuels. De plus, les premières pellicules ne possèdent pas la qualité nécessaire pour assurer les contrastes, pas plus que la prise de son ne parvient à s'adapter aux conditions de tournage en extérieur. L'adaptation Premier de cordée par Louis Daquin est donc un défi en 1943[218]. En plaçant la montagne hors-champ, à la place du spectateur, sa présence est suggérée et permet d'offrir par les mouvements de la caméra un large panorama visuel sur une plaine, à l'instar de La Charge fantastique en 1941 et La Rivière rouge en 1948[219].
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+ Finalement, la généralisation des prises de vue aériennes parvient à montrer fidèlement, parfois avec une approche documentaire en dehors du regard humain, l'intégrité de la montagne, comme dans Le Premier Maître en 1965 par Andreï Kontchalovski, La Ballade de Narayama en 1983 par Shōhei Imamura et L'Ours en 1988 par Jean-Jacques Annaud[220]. La montagne tend à être banalisée par les publications techniques des clubs alpins, par la médiatisation des exploits et par des documentaires comme ceux de Gaston Rébuffat[215].
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+ Dans La Montagne, en 1964, Jean Ferrat évoque sans les nommer les Cévennes et effectue une synecdoque pour parler de la nature en général, qu'il oppose au monde citadin, regrettant que l'homme se détourne d'une forme de vie traditionnelle, rude mais authentique, dans un contexte d'exode rural après-guerre[221]. Pour Jean-Louis Murat, en 1993, dans la chanson Montagne, elle est à la fois femme et amante ; il oppose la chaîne des Puys à la plaine de la Limagne.
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+ Les montagnes sont un élément sacré au centre de nombreuses religions et croyances[222]. Pour beaucoup, l'aspect le plus symbolique est le sommet de la montagne car il est identifié comme le plus proche du Ciel[223], celui en particulier où résident les dieux et les esprits, comme le mont Olympe dans la mythologie grecque[224], ou celui où les saints et les prophètes ont rencontré Dieu et accompli son œuvre[222],[225], à l'instar de Moïse au mont Sinaï dans le judaïsme[226], ou notamment de Jésus au mont Thabor, ou encore de Mahomet au djébel el-Nour. Parfois, la montagne est considérée comme l'axe du monde[223] ; c'est le cas du mont Meru, souvent identifié au mont Kailash, dans le bouddhisme, le jaïnisme et l'hindouisme, qui en fait la résidence de Shiva[227].
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+ Les montagnes ont souvent fait l'objet de substitutions dans la pratique religieuse, pour permettre l'élévation : ziggurats chez les Mésopotamiens, pyramides précolombiennes, tours du silence chez les zoroastriens ou encore colonnes des stylites[222]. Dès l'Antiquité, la montagne est souvent interdite aux simples croyants et réservée aux moines[222]. Toutefois, la réalité de la Grèce ancienne est moins stricte. Certes les montagnes naissent immédiatement après la Terre (Gaïa) et le ciel (Ouranos), en se singularisant de la Terre juste avant la mer, et deviennent le séjour des nymphes, en faisant immédiatement un milieu surnaturel et divin (zatheon). Elles sont aussi le théâtre des amours des Dieux, comme les monts Latmos et le Ida, et la résidence des muses qui habitent les monts Hélicon et Parnasse[224]. Cependant, la montagne (l'oros), opposée à la plaine côtière (la polis), n'est pas pour autant un sanctuaire. Elle est fertile et féconde, peuplée de bergers, tout autant qu'un lieu de quêtes ; ainsi les centaures du mont Pélion sont chassés par Pirithoos, alors qu'Œdipe, nouveau-né, est découvert abandonné sur le mont Cithéron[224]. Dans la cosmologie andine, la montagne, avec la cordillère, « marque les confins du monde civilisé »[228]. Prenant le plus souvent la forme humaine lorsqu'elle se manifeste aux hommes, elle a une vie et des occupations propres : elle possède des troupeaux qui se cachent dans les nuages, loin des regards humains, de l'or et de l'argent qu'elle garde jalousement dans ses entrailles et elle est détentrice de l'eau, nécessaire à la vie. Dans la hiérarchie des divinités andines, elle vient aussitôt après la « Terre-Mère » et joue à la fois un rôle protecteur en veillant sur les récoltes, la fertilité du bétail, la santé des humains mais aussi un rôle maléfique lorsqu'elle châtie durement ceux qui ne respectent pas son domaine en n'établissant pas avec elle de pacte d'alliance par des dons avant de prendre ses richesses. Elle est aussi le domaine des morts : avant la christianisation, au Pérou, les morts étaient déposés dans les cavernes naturelles ou les failles de la montagne, aux limites de la zone habitable par les humains. Bien que les évangélisateurs aient combattu cette croyance d'une montagne séjour des morts, « les habitants du Sud andin croient comme à l'époque incaïque que la demeure des morts se trouve au sommet du Coropuna, dans un village situé à l'intérieur même du volcan »[228]. Axe unissant le ciel, la terre et le monde sous-terrain, la montagne « permet le passage entre les différentes sphères qui constituent la cosmologie andine »[228].
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+ Dans la Bible, que ce soit dans l'Ancien ou le Nouveau Testament, « la montagne est le lieu des théophanies, c'est-à-dire là où Dieu se manifeste »[229] comme dans l'Exode où Moïse rencontre Dieu sur le mont Sinaï. La montagne est le « temple du Dieu de Jacob » (Isaïe Michée 4) et il est annoncé que c'est sur « sa montagne » que Dieu préparera le festin messianique (Isaïe 25). Mais c'est le Nouveau Testament qui instaure la montagne comme lieu de rassemblement du peuple et cesse d'en faire une demeure exclusivement divine[222]. Dans les Évangiles, les grands moments de la vie de Jésus se tiennent sur la montagne, qu'il s'agisse de sa transfiguration, de son entrée dans Jérusalem aux Rameaux ou encore de sa crucifixion[229]. Ainsi, outre les monts Sinaï et Thabor, les montagnes sont omniprésentes dans la tradition biblique : le mont Sion, le mont du Temple, le mont des Oliviers, le mont Moriah, le mont Horeb, le mont Carmel, le mont Garizim, le mont Ebal, les montagnes de Galaad, le mont Séïr, le mont Nébo ou encore le mont Ararat où Noé aurait trouvé refuge à bord de son arche au cours du Déluge[230].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Atlas
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+ Généralités
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+ Géodynamique (aspects géologiques et géophysiques de l'orogenèse) et géomorphologie
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+ Biogéographie et géographie humaine
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+ Les montagnes Rocheuses, ou simplement les Rocheuses, en anglais Rocky Mountains ou Rockies, sont une grande chaîne de montagnes dans l'Ouest de l'Amérique du Nord, sur les territoires des États-Unis et du Canada.
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+ Elles ont représenté un obstacle pour les immigrants américains et canadiens blancs dans l'extension de leur emprise sur le territoire nord-américain à l'occasion de la conquête de l'Ouest.
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+ Les montagnes Rocheuses s'étendent sur plus de 3 000 kilomètres depuis le Nouveau-Mexique au sud jusqu'en Colombie-Britannique septentrionale au nord où elles sont désignées sous le nom de Rocheuses canadiennes (en anglais : Canadian Rockies). Leur altitude varie entre 1 500 mètres près des hautes plaines et 4 401 m au mont Elbert dans le Colorado. Leur largeur est comprise entre 120 et 650 kilomètres[1]. Elles prennent une forme oblongue, étendue en latitude sur plusieurs milliers de kilomètres.
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+ Les montagnes Rocheuses sont découpées en groupes et en massifs[2] :
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+ Les cours d'eau coulant depuis les Rocheuses se jettent dans trois des cinq océans du monde : l'océan Atlantique, l'océan Pacifique et l'océan Arctique. La région constitue une ligne de partage des eaux. Aussi considère-t-on que les Rocheuses sont l'un des châteaux d'eau de l'Amérique du Nord. Les cours d'eau alimentent les villes de la région, plus particulièrement l'agglomération de Denver et permettent l'installation de barrages hydroélectriques.
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+ Les montagnes Rocheuses se sont majoritairement formées pendant le Crétacé au cours de l'orogenèse laramide, il y a environ 70 millions d'années. Cependant, certains secteurs méridionaux datent du Précambrien (c'est-à-dire entre −4,5 milliards d'années et -542 millions d'années). Ces montagnes sont le résultat de la collision entre la plaque nord-américaine et la plaque Farallon (océanique).
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+ La chaîne des Rocheuses est un complexe de roches métamorphiques et magmatiques comportant quelques dépôts sédimentaires (karsts de Grand Teton, monts Big Horn, Bighorn Basin (en)). L'érosion intense, notamment due aux glaciations, a arasé des bassins situés au centre de la chaîne, tel que le bassin du Wyoming. L'érosion glaciaire a également formé des vallées profondes et encaissées.
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+ Comme le massif de l'Altaï en Asie, elles sont le résultat de compressions intenses à l'intérieur du continent américain. Il s'agit d'une chaîne de collision active. La partie sud-ouest a été disloquée dans les horsts avec les bassins (grabens) au milieu. Cette zone est nommée « bassin et étendue provinciale » (Basin and Range).
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+ La région des Rocheuses a connu plusieurs phases de glaciation entre le Pléistocène et l'Holocène. Les épisodes glaciaires les plus récents sont représentés par la Bull Lake Glaciation commencée il y a environ 150 000 ans, et par la Pinedale Glaciation dont l'apogée se situe vers 15 000-20 000 années av. J.-C.[3] Pendant le Petit Âge glaciaire (1550-1860), les glaciers Agassiz et Jackson situés dans le parc national de Glacier se sont étendus jusque vers 1860 avant de connaître un important recul[4].
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+ La température moyenne est de 6 °C. Le mois le plus chaud, juillet, enregistre 28 °C, tandis qu'en janvier les températures descendent à −2 °C. Les précipitations de neige annuelles moyennes sont de 36 cm.
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+ Comme dans d'autres montagnes de haute altitude, la végétation dans les montagnes Rocheuses dépend de nombreux facteurs : la chaîne s'étirant en latitude, la position géographique détermine en grande partie l'aspect de la flore. Les autres critères de différenciation sont l'exposition au soleil ou au vent et la situation en altitude. La végétation est en effet étagée. Ainsi, à l'étage alpin par exemple, la pelouse remplace la forêt.
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+ La population est de faible densité avec une moyenne de quatre humains par km2, et peu de villes dépassent les 50 000 habitants. L'anglais est la langue la plus utilisée, suivie par l'espagnol.
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+ Depuis le dernier âge glaciaire, les montagnes Rocheuses étaient considérées comme un endroit sacré par les Paléo-Indiens. Par la suite, ce caractère particulier fut entretenu par les Amérindiens Apaches, Arapaho, Bannocks, Pieds-Noirs (Blackfoot), Cheyennes, Crows, Flatheads, Shoshones, Sioux et Utes. Les premiers habitants de ces régions chassaient le mammouth et le bison dans les collines et les vallées. Ils migraient probablement vers les plaines au début de l'automne et hivernaient dans les régions les moins hostiles. Ils revenaient dans les montagnes au printemps et vivaient de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Ils pratiquaient également l'écobuage, ce qui a modifié le milieu naturel, comme en Australie par exemple. Les traces archéologiques les plus anciennes remontent à 10 ou 12 000 années.
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+ Les premiers Européens à explorer les Rocheuses sont les Espagnols : en 1540, une expédition de Francisco Vásquez de Coronado parcourut une partie des montagnes depuis le sud. À partir de cette époque, les Blancs introduisirent des nouveautés significatives : le cheval, les outils en métal, les armes à feu et de nouvelles maladies qui ont changé le mode de vie des Amérindiens.
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+ En 1739, alors qu'ils se trouvaient dans les environs de la source de la rivière Platte, les commerçants de fourrures canadiens-français Pierre et Paul Mallet découvrirent une chaîne de montagnes, appelée « Rocheuses » par les Amérindiens, devenant les premiers Européens à rendre compte de ces montagnes inexplorées.
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+ En 1803, la partie septentrionale des Rocheuses passe sous le contrôle des Américains, après la vente de la Louisiane par la France. L'expédition Lewis et Clark (1804-1806) est la première expédition américaine dans les montagnes Rocheuses. Auparavant, seuls quelques trappeurs et chercheurs d'or ainsi que le Canadien Alexander Mackenzie avaient pénétré dans la région. L'expédition devait reconnaître un passage fluvial vers l'océan Pacifique et collecter des spécimens pour les botanistes, les zoologistes et les géologues.
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+ Au début du XIXe siècle, plusieurs Américains apparaissent dans la région : William Henry Ashley, Jim Bridger, Kit Carson, John Colter, Thomas Fitzpatrick, Andrew Henry et Jedediah Smith. Le 24 juillet 1832, Benjamin Bonneville conduisit les premiers trains de chariots de la conquête de l'Ouest à travers les Rocheuses par la passe sud du Wyoming.
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+ Les mormons commencent à s'établir sur les rives du Grand Lac Salé en 1847. En 1859, de l'or est découvert près de Cripple Creek, dans le Colorado. Le premier chemin de fer transcontinental est achevé en 1869 et le parc national du Yellowstone est établi en 1872. Benjamin Harrison établit plusieurs forêts protégées en 1891-1892. Le développement économique des Rocheuses s'appuie sur l'exploitation des ressources minières et de la forêt, l'agriculture et les loisirs. Les villes se développent dans les vallées et autour des gares du Transcontinental.
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+ Avant sa fermeture en 1998, la mine de Climax située à Leadville, Colorado était la plus grande mine de molybdène du monde. La mine de Cœur d’Alene, au nord de l'Idaho, produit de l'argent, du plomb et du zinc.
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+ En hiver, l'activité principale est le ski dans des stations comme Aspen, Vail, Keystone, Breckenridge et Copper Mountain au Colorado, Sun Valley dans l'Idaho, et Snowbird dans l'Utah. Au Canada, les stations de Lake Louise, de Banff et de Golden sont très populaires.
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+ Liste des stations de ski :
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+ Au Canada, une montagne se trouvant entre la tranchée des Rocheuses et le cañon de la rivière Kicking Horse permet les meilleures envolées durant l'été. La montagne se nomme le mont Seven[5]. Elle doit son nom au dessin en forme de 7 formé par la neige printanière sous le sommet. Plusieurs records mondiaux de vol libre furent établis à partir du mont Seven dans les années 1980 et 1990. Deux vols deltaplanes de plusieurs centaines de kilomètres se terminant à Trego au Montana constituent les meilleurs vols tout temps pour ce site de vol.
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+ Les montagnes Rocheuses sont une destination touristique populaire avec beaucoup de parcs.
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+ Le Montana (prononcé en anglais : /mɑnˈtæ.nə/[2]) est un État du nord-ouest des États-Unis, dont la capitale est Helena et la plus grande ville Billings. D'une superficie de 381 156 km2, le Montana est peuplé de 998 199 habitants en 2010, ce qui en fait le quatrième plus grand et le septième moins peuplé des États des États-Unis et l'un de ceux ayant la plus faible densité de population avec l'Alaska et le Wyoming (2,39 hab./km2). Il est divisé en 56 comtés. Bordé à l'ouest par l'Idaho, à l'est par le Dakota du Sud et le Dakota du Nord, et au sud par le Wyoming, il est frontalier du Canada au nord en touchant les provinces de la Colombie-Britannique, de l'Alberta et de la Saskatchewan. Territoire rural au climat continental, ses paysages alternent entre larges vallées dominées par les imposants sommets des Rocheuses à l'ouest, et vastes plaines fertiles à l'est. Son réseau hydrographique est très important : plusieurs affluents du Missouri (la Yellowstone, la Milk, la Musselshell) traversent l'État de part en part, formant de nombreux canyons et cascades.
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+ La région est peuplée par plusieurs peuples amérindiens (Sioux, Nez-Percés, Kootenays, Pikunis et Cheyennes notamment) avant l'arrivée des Européens. Parcourue par divers trappeurs européens au cours du XVIIIe siècle, elle fait partie du territoire de la Louisiane et est donc vendue avec elle aux États-Unis, en 1803. Elle est en partie explorée par l'expédition Lewis et Clark en 1805 et 1806. La découverte de gisements d'or dans les années 1850 et 1860 provoque une immigration massive de prospecteurs et de colons. En 1864, le Montana est déclaré territoire, et intègre l'Union le 8 novembre 1889, devenant le quarante et unième État américain. La construction d'une voie ferrée entraîne le peuplement et le développement de l'économie de l'État, multipliant la population par dix de 1880 à 1910. L'accroissement démographique demeure fort tout au long du siècle. Le Montana est l'un des États les plus homogènes sur le plan ethnique (86 % de blancs non hispaniques), bien qu'il compte une importante population amérindienne qui vit en partie dans les huit réserves de l’État.
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+ L'économie du Montana repose depuis sa création sur l'extraction minière (cuivre, or, argent, phosphates) et les hydrocarbures, mais également sur l'agriculture céréalière et l'exploitation forestière, essentiellement pratiquées dans les vallées des Rocheuses. Les industries reposent surtout sur le traitement et la transformation des matières premières agricoles et minérales. Le Montana possède plusieurs sites touristiques majeurs : le parc national de Glacier, à la frontière canadienne ; une petite partie du parc national de Yellowstone ; des stations de sports d'hiver ; et le site historique de la bataille de Little Bighorn, où les Sioux de Sitting Bull ont provoqué la défaite du général Custer en 1876. De tendance conservatrice et républicaine au niveau national, le Montana est cependant plus partagé au niveau local.
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+ Le nom de l'État provient de l'espagnol Montaña, signifiant « montagne ». L’État est surnommé « big sky country ».
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+ À l'arrivée des premiers Européens, la région était peuplée par des Amérindiens parmi lesquels les Crows, les Sioux, les Nez-Percés, les Kootenais, les Cheyennes, les Arapahos ou encore les Pikunis. Parcourue par des trappeurs français au cours du XVIIIe siècle, elle n'était encore qu'une petite partie de l'immense Territoire de Louisiane, vendu en 1803 par la France aux États-Unis et explorée en 1805-1806, le long des cours d'eau, par l'expédition Lewis et Clark. La découverte de gisements d’or dans les années 1850-1860 provoqua une immigration massive de prospecteurs et de colons, qui amena à déclarer en 1864 le territoire. En 1876, les Sioux de Sitting Bull provoquèrent la défaite du général Custer lors de la célèbre bataille de Little Bighorn, au sud du Montana. Aujourd'hui, ce site est la principale activité touristique de l'État. Par l’Enabling Act[3] voté par le Congrès, le Montana intégra l'Union le 8 novembre 1889, devenant le quarante et unième État américain. L'extraction minière fit, par la suite, la richesse de l'État, grâce aux gisements d'argent et de cuivre de Butte.
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+ Le Homestead Act fut révisé en 1909, en 1912 et en 1916, raccourcissant l'obligation de résidence à trois ans et augmentant les surfaces attribuées à environ 130 ha — le double en cas d'élevage. Ces changements et le battage publicitaire de la compagnie de chemin de fer, amenèrent beaucoup de prétendants dans la région. Mais, avec le temps, les lots allaient s'avérer encore bien trop petits. Les colons remplirent 114 620 demandes de concession entre 1909 et 1923 dans le Montana. La plupart de ces terres se situaient à une journée de chariot du chemin de fer. La voie ferrée traversait l'État à environ 48° de latitude Nord. La population et les services la suivaient. Ainsi poussèrent le long de la ligne des villes aux noms exotiques et lointains : Glasgow, Malta, Harlem, Inverness, Dunkirk, Kremlin. D'autres recevaient des noms de personnes, telles Culbertson (un négociant en fourrures) et Shelby (un sous-fifre de James J. Hill). Quelques autres avaient une résonance plus locale : Cut Bank (berge abrupte), Chinook et Poplar (deux tribus amérindiennes), Wolf Point (pointe du loup).
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+ D'une superficie de 381 156 km2, le Montana est peuplé de 998 199 habitants (2010)[4], ce qui en fait avec l'Alaska et le Wyoming l'un des États des États-Unis ayant la plus faible densité de population (2,39 hab./km2). La capitale du Montana est Helena.
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+ Partie montagneuse du Montana.
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+ Paysage du Montana.
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+ St. Mary Lake.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Cet État est divisé en deux régions à la géographie physique bien distinctes. À l’ouest, de larges vallées sont dominées par les imposants sommets des Rocheuses. Dans la partie est, ce sont les plaines qui dominent.
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+ Le fleuve Missouri traverse le Montana.
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+ L'État du Montana est divisé en 56 comtés[5].
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+ Le Bureau de la gestion et du budget a défini trois aires métropolitaines et quatre aires micropolitaines dans l'État du Montana[6].
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+ En 2010, 64,6 % des Montaniens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 35,3 % dans une aire métropolitaine et 29,3 % dans une aire micropolitaine.
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+ L'État du Montana compte 129 municipalités[7], dont 17 de plus de 5 000 habitants.
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+ Le Bureau du recensement des États-Unis estime la population du Montana à 1 068 778 habitants au 1er juillet 2019, soit une hausse de 8,02 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à 989 415 habitants[8]. Depuis 2010, l'État connaît la 22e croissance démographique la plus soutenue des États-Unis.
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+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, le Montana devrait atteindre une population de 1 230 304 habitants en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 24,2 % par rapport à 2010[9].
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+ Avec 989 415 habitants en 2010, le Montana était le 44e État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 0,32 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans le nord-ouest du comté de Meagher[10].
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+ Avec 2,62 hab./km2 en 2010, le Montana était le troisième État le moins dense des États-Unis après l'Alaska (0,48 hab./km2) et le Wyoming (2,24 hab./km2).
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+ Le taux d'urbains était de 55,9 % et celui de ruraux de 44,1 %[11]. L'État comptait le cinquième plus fort taux de ruraux du pays après le Maine (61,3 %), le Vermont (61,1 %), la Virginie-Occidentale (51,3 %) et le Mississippi (50,7 %).
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+
49
+ En 2010, le taux de natalité s'élevait à 12,2 ‰[12] (12,1 ‰ en 2012[13]) et le taux de mortalité à 8,9 ‰[14] (8,9 ‰ en 2012[15]). L'indice de fécondité était de 1,99 enfants par femme[12] (1,96 en 2012[13]). Le taux de mortalité infantile s'élevait à 5,9 ‰[14] (5,9 ‰ en 2012)[15]. La population était composée de 22,60 % de personnes de moins de 18 ans, 9,56 % de personnes entre 18 et 24 ans, 23,83 % de personnes entre 25 et 44 ans, 29,18 % de personnes entre 45 et 64 ans et 14,83 % de personnes de 65 ans et plus. L'âge médian était de 39,8 ans[16].
50
+
51
+ Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 25 748) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 10 260) avec un excédent des naissances (39 217) sur les décès (28 957), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 15 200) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 2 374) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 12 826)[17].
52
+
53
+ Selon des estimations de 2013, 97,2 % des Montaniens étaient nés dans un État fédéré, dont 54,5 % dans l'État du Montana et 42,8 % dans un autre État (20,6 % dans l'Ouest, 13,4 % dans le Midwest, 5,0 % dans le Sud, 3,8 % dans le Nord-Est), 0,9 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 1,9 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (36,1 % en Europe, 26,5 % en Asie, 17,5 % en Amérique du Nord, 17,1 % en Amérique latine, 2,5 % en Océanie, 0,4 % en Afrique). Parmi ces derniers, 57,2 % étaient naturalisés américain et 42,8 % étaient étrangers[18],[19].
54
+
55
+ Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 89,44 % de Blancs, 6,32 % d'Amérindiens (1,13 % de Pieds-Noirs, 0,80 % de Crows, 0,56 % d'Assiniboines-Sioux, 0,53 % de Cheyennes, 0,47 % d'Ojibwés-Cris), 0,63 % d'Asiatiques, 0,41 % de Noirs, 0,07 % d'Océaniens, 0,60 % de personnes appartenant à un autre groupe racial et 2,52 % de personnes multiraciales.
56
+
57
+ Les personnes multiraciales se décomposaient entre celles revendiquant deux races (2,39 %), principalement blanche et amérindienne (1,44 %), et celles revendiquant trois races ou plus (0,13 %).
58
+
59
+ Les non hispaniques comptaient pour 97,11 % de la population avec 87,79 % de Blancs, 6,05 % d'Amérindiens, 0,62 % d'Asiatiques, 0,38 % de Noirs, 0,06 % d'Océaniens, 0,05 % de personnes appartenant à un autre groupe racial et 2,15 % de personnes multiraciales, tandis que les Hispaniques comptaient pour 2,89 % de la population, essentiellement des personnes originaires du Mexique (2,03 %)[20].
60
+
61
+ mono-raciales
62
+
63
+ multiraciales
64
+
65
+ En 2010, l'État du Montana avait la cinquième plus forte proportion d'Amérindiens après l'Alaska (14,77 %), le Nouveau-Mexique (9,38 %), le Dakota du Sud (8,82 %) et l'Oklahoma (8,58 %), la huitième plus forte proportion de Blancs et la septième plus forte proportion de Blancs non hispaniques des États-Unis. Inversement, l'État avait les plus faibles proportions d'Asiatiques et de Noirs ainsi que la huitième plus faible proportion d'Hispaniques.
66
+
67
+ En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 96,7 %, dont 87,0 % de Blancs, 6,6 % d'Amérindiens et 2,1 % de Métis, et celle des Hispaniques à 3,3 %[22].
68
+
69
+ Le Montana connaît depuis le début des années 1950 une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale en raison notamment d’un âge médian plus élevé (42,1 ans[25]) que les autres populations (23,6 ans pour les Hispaniques, 26,3 ans pour les Amérindiens[26]), d'une natalité plus faible (10,9 ‰ en 2010) que les autres populations (24,9 ‰ pour les Hispaniques, 21,4 ‰ pour les Amérindiens) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes.
70
+
71
+ En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 78,2 % des enfants de moins de cinq ans (10,4 % pour les Amérindiens, 5,5 % pour les Hispaniques, 4,8 % pour les Métis) et 77,7 % des enfants de moins de un an (10,5 % pour les Amérindiens, 5,9 % pour les Hispaniques et 4,8 % pour les Métis)[27].
72
+
73
+ Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 77,1 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent[9].
74
+
75
+ En 2000, les Montaniens s'identifiaient principalement comme étant d'origine allemande (27,0 %), irlandaise (14,8 %), anglaise (12,7 %), norvégienne (10,6 %), américaine (5,1 %), française (4,2 %), suédoise (3,4 %), italienne (3,1 %) et écossaise (3,0 %)[28].
76
+
77
+ L'État avait la quatrième plus forte proportion de personnes d'origine norvégienne, les cinquièmes plus fortes proportions de personnes d'origine scot d'Ulster (2,6 %) et basque (0,1 %), la sixième plus forte proportion de personnes d'origine néerlandaise, la septième plus forte proportion de personnes d'origine allemande, les huitièmes plus fortes proportions de personnes d'origine anglaise et danoise, les neuvièmes plus fortes proportions de personnes d'origine française, suédoise et écossaise ainsi que les 10e plus fortes proportions de personnes d'origine irlandaise et tchèque.
78
+
79
+ L'État abrite la deuxième communauté huttérite des États-Unis après le Dakota du Sud, une communauté anabaptiste née au XVIe siècle au Tyrol et arrivée aux États-Unis dans les années 1870[29]. À la différence des Amish, ils mettent en commun leurs biens et utilisent les progrès technologiques modernes pour l'agriculture. L'État compte aujourd'hui environ 5 500 Huttérites répartis dans 50 colonies[30],[31], soit 0,5 % de la population.
80
+
81
+ L'État abrite également la 47e communauté juive des États-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait 1 350 Juifs en 2013 (845 en 1971), soit 0,1 % de la population. Ils se concentraient essentiellement dans les agglomérations de Bozeman (500), Billings (300) et Missoula (200)[32].
82
+
83
+ L'État abrite la 49e communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait 936 Arabes en 2013, soit 0,1 % de la population.
84
+
85
+ L'État abrite enfin la 21e communauté amish des États-Unis. Selon le Young Center for Anabaptist and Pietist Studies[33], l'État comptait 540 Amish en 2013 (270 en 1992) répartis dans quatre implantations[34],[35], soit 0,1 % de la population.
86
+
87
+ L’État abritait en 2013 une population noire assez bigarrée, composée principalement de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle (61,4 %) mais aussi d’Africains subsahariens (23,1 %), de Caribéens non hispaniques (10,2 %) et d’Hispaniques (5,3 %).
88
+
89
+ Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à 745, soit 0,1 % de la population, et celui des Caribéens non hispaniques à 328.
90
+
91
+ Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Pieds-Noirs (17,9 %), Crows (12,7 %), Assiniboines-Sioux (8,8 %), Cheyennes (8,4 %), Ojibwés-Cris (7,4 %), Têtes-Plates (5,7 %), Ojibwés (4,0 %), Assiniboines (3,7 %), Gros Ventres (3,5 %) et Sioux (2,9 %)[36].
92
+
93
+ Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (70,2 %), de Porto Rico (5,2 %) et d'Espagne (4,8 %)[37]. Composée à 57,2 % de Blancs, 12,9 % de Métis, 9,3 % d'Amérindiens, 1,0 % de Noirs, 0,4 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 19,0 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 14,8 % des Métis, 8,8 % des Océaniens, 7,1 % des Noirs, 4,2 % des Amérindiens, 1,8 % des Blancs, 1,8 % des Asiatiques et 91,0 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
94
+
95
+ Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Philippins (22,1 %), Chinois (20,6 %), Japonais (13,6 %), Coréens (13,4 %), Indiens (9,9 %), Viêts (4,7 %), Hmongs (3,5 %) et Thaïs (3,0 %)[38].
96
+
97
+ Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Hawaïens (44,2 %), Samoans (18,4 %) et Chamorros (16,0 %).
98
+
99
+ Les personnes multiraciales se décomposaient entre celles revendiquant deux races (94,8 %), principalement blanche et amérindienne (57,0 %), blanche et asiatique (12,9 %), blanche et noire (10,3 %) et blanche et autre (7,5 %), et celles revendiquant trois races ou plus (5,2 %)[39].
100
+
101
+ Les Amérindiens se concentraient principalement dans les réserves indiennes de l'État (61,3 %), dont 14,3 % dans la réserve de Blackfeet, 11,3 % dans la réserve de Flathead, 10,7 % dans la réserve de Fort Peck, 8,5 % dans la réserve de Crow, 7,0 % dans la réserve de Northern Cheyenne et 5,2 % dans la réserve de Rocky Boy's, ainsi que dans la partie de l'agglomération de Billings non intégrée à la réserve indienne de Crow (9,3 %) et dans l'agglomération de Great Falls (5,6 %). Ils étaient majoritaires dans les comtés de Glacier (65,6 %), Big Horn (64,3 %) et Roosevelt (60,4 %) et constituaient une part significative de la population dans les comtés de Blaine (49,4 %), Rosebud (34,7 %), Lake (22,0 %), Chouteau (21,8 %), Hill (21,7 %), Pondera (14,5 %), Valley (9,8 %) et Phillips (8,3 %)[40].
102
+
103
+ Les Hispaniques se concentraient principalement dans les agglomérations de Billings (25,0 %), dont 19,1 % dans la seule ville de Billings, Missoula (10,0 %), Great Falls (9,5 %), Bozeman (8,6 %), Kalispell (7,2 %) et Helena (6,3 %).
104
+
105
+ Les Asiatiques se concentraient principalement dans les agglomérations de Missoula (19,8 %), Bozeman (16,4 %), Billings (15,4 %), Great Falls (10,9 %), Kalispell (8,5 %) et Helena (6,3 %).
106
+
107
+ Les Noirs se concentraient principalement dans les agglomérations de Great Falls (25,1 %), dont 15,3 % dans la seule ville de Great Falls, Billings (24,0 %), dont 20,6 % dans la seule ville de Billings, Missoula (11,1 %), Bozeman (7,2 %), Helena (5,8 %) et Kalispell (5,0 %).
108
+
109
+ L'anglais est la langue officielle de l'État depuis 1995. Selon des estimations de 2013, 96,3 % des Montaniens âgés de plus de cinq ans parlaient anglais à la maison contre 3,7 % une autre langue, dont 1,2 % espagnol ou un créole espagnol, 1,3 % une autre langue indo-européenne, 0,4 % une langue asiatique ou océanienne et 0,8 % une autre langue[41].
110
+
111
+ Selon une enquête annuelle effectuée par l'institut The Gallup Organization en 2013[42], 37,7 % des Montaniens se considéraient comme « très religieux », soit 3,7 points de moins que la moyenne nationale (41,4 %), 27,5 % comme « modérément religieux » et 34,8 % comme « non religieux », soit 5,4 points de plus que la moyenne nationale (29,4 %). 54,4 % des Montaniens s'identifiaient comme protestants, 18,7 % sans appartenance religieuse, 18 % comme catholiques et 8,9 % avec une autre religion[43].
112
+
113
+ Selon le rapport de l'Association of Religion Data Archives (ARDA) de 2010[44], le Montana comptait 127 612 adhérents à l'Église catholique (12,9 %), 121 064 adhérents aux Églises évangéliques (12,2 %) dont 16 577 aux Assemblées de Dieu (1,7 %), 14 087 à l'Église luthérienne - Synode du Missouri (1,4 %) et 13 537 à la Convention baptiste du Sud (1,4 %), 76 869 adhérents aux Églises protestantes traditionnelles (7,8 %) dont 38 665 à l'Église évangélique luthérienne en Amérique (3,9 %) et 16 244 à l'Église méthodiste unie (1,6 %), 46 484 adhérents à l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (4,7 %), 565 adhérents aux Églises orthodoxes (0,1 %), 331 adhérents aux Églises protestantes noires, 4 051 adhérents à une autre religion (0,4 %) et 612 439 non-adhérents à une religion (61,9 %). Selon ce rapport, le Montana avait la septième plus forte proportion de mormons des États-Unis[45].
114
+
115
+ Selon une enquête effectuée par l'institut The Gallup Organization en 2009[46], le Montana comptait 53,7 % de protestants, 21,6 % de catholiques, 16,6 % de personnes sans appartenance religieuse et 2,9 % de mormons.
116
+
117
+ Selon une enquête effectuée par l'American Religious Identification Survey (ARIS) en 2008[47], le Wyoming comptait 70 % de chrétiens dont 15 % de luthériens, 12 % de catholiques, 8 % de baptistes et 2 % de méthodistes, 21 % de personnes sans appartenance religieuse et 4 % de personnes avec une autre religion.
118
+
119
+ Selon l'United States Conference of Catholics Bishops (USCCB)[48], les catholiques représentaient 10,9 % de la population en 2008.
120
+
121
+ Selon des estimations effectuées par le docteur en géographie John R. Weeks de l'université d'État de San Diego, l'État avait la troisième plus faible proportion de Musulmans des États-Unis en 2000 (0,2 %) après le Wyoming (0,1 %) et l'Idaho (0,2 %)[49].
122
+
123
+ Le gouvernement fédéral a défini huit réserves indiennes dans ou en partie dans l'État du Montana.
124
+
125
+ (4 789)
126
+
127
+ (4 406)
128
+
129
+ (8 669)
130
+
131
+ (8 321)
132
+
133
+ En 2010, 66 611 Montaniens résidaient dans une réserve indienne, soit 6,7 % de la population de l'État.
134
+
135
+ Les réserves indiennes de Crow (9 340,96 km2), de Fort Peck (8 552,37 km2), de Blackfeet (6 216,27 km2) et de Flathead (5 330,03 km2) sont respectivement les 7e, 9e, 13e et 17e réserves les plus vastes des États-Unis.
136
+
137
+ La réserve indienne de Flathead (28 359 habitants) était la cinquième réserve la plus peuplée des États-Unis en 2010 après les réserves de la Nation navajo (173 667 habitants), d'Osage (47 472 habitants), de Puyallup (46 816 habitants) et de la Nation Yakama (31 272 habitants).
138
+
139
+ La réputation du Montana d'être un État conservateur et républicain est fondée mais doit être nuancée.
140
+
141
+ Les bastions démocrates de l'État sont la capitale Helena, les villes ouvrières d'Anaconda et Butte, les villes universitaires de Missoula et Bozeman ainsi que les réserves indiennes. Le reste du Montana est généralement acquis aux républicains, en particulier les plaines de l'est, considérées comme la région la plus conservatrice de l'État[50].
142
+
143
+ Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Montana a toujours voté pour les candidats républicains hormis en 1948 (Harry S. Truman) et 1964 (Lyndon B. Johnson). Aucun candidat démocrate n'a emporté l'État depuis Bill Clinton en 1992, arrivé en tête des candidats avec 37,63 % des voix contre 35,12 % à George H. W. Bush et 26,12 % au populiste de droite Ross Perot.
144
+
145
+ Lors de l’élection présidentielle de 2004, le président George W. Bush y a emporté 59,07 % des voix contre 38,56 % au candidat démocrate John Kerry.
146
+
147
+ En 2008, le républicain John McCain l'a emporté avec 49,43 % des voix contre 47,17 % au candidat démocrate Barack Obama.
148
+
149
+ Pour ce qui est de l'élection présidentielle de 2016, Donald Trump a remporté l'État avec 55,6% des voix contre 35,4% pour Hillary Clinton[51].
150
+
151
+ Depuis les élections de novembre 2016, qui voient pourtant la réélection du gouverneur démocrate de l'État Steve Bullock et de son lieutenant-gouverneur, les quatre autres postes élus de l'exécutif local sont détenus par les républicains (procureur général, auditeur, secrétaire d'État et super-intendant de l'instruction publique)[52], contre un seul lors du précédent mandat.
152
+
153
+ Au sein de la législature du Montana, siégeant au Capitole de l'État du Montana, les républicains conservent en 2016 leur majorité à la Chambre des représentants du Montana (59 républicains contre 41 démocrates) et l'accroissent au Sénat du Montana (32 contre 18)[53].
154
+
155
+ Au niveau fédéral, le Montana est représenté au Sénat des États-Unis par le démocrate Jon Tester et le républicain Steve Daines, à la Chambre des représentants Ryan Zinke siège pour le Montana, jusqu'à sa nomination au sein du gouvernement Trump. Il est remplacé lors d'une élection spéciale par Greg Gianforte.
156
+
157
+ Le sénateur sénior Jon Tester.
158
+
159
+ Le sénateur junior Steve Daines.
160
+
161
+ Le Montana présente une économie diversifiée. Les ressources minérales sont considérables. L'État possède de grandes réserves de cuivre, de pétrole, de gaz naturel et de charbon (lignite). Les autres ressources sont l'or, l'argent, les phosphates, le zinc et le manganèse.
162
+
163
+ L'agriculture, essentiellement pratiquée dans les larges vallées des Rocheuses, concerne principalement l'élevage, les céréales (essentiellement le blé), les plantes fourragères et la betterave à sucre. L'exploitation forestière est une activité très importante.
164
+
165
+ Les industries reposent surtout sur le traitement et la transformation des matières premières agricoles et minérales.
166
+
167
+ Le tourisme est très actif dans les Rocheuses. Les sites les plus fréquentés sont le Glacier National Park, le site historique de la bataille de Little Bighorn (1876), les vestiges de la Saint Mary's Mission (1841) ou encore le Bannack State Monument, une ville fantôme. D'importantes stations de ski ont été créées, comme Big Sky Ski Area et Red Lodge-Grizzly Peak.
168
+
169
+ Aussi, les parcs nationaux représentent un attrait important pour le tourisme régional. Ils sont au nombre de deux dans l'État, le Parc national de Glacier, à la frontière canadienne, et une petite partie du Parc national de Yellowstone.
170
+
171
+ En raison de l'activité minière importante dans le Montana, de nombreux sites sont pollués (arsenic, métaux lourds...) et la qualité de l'eau est préoccupante par endroits. Jared Diamond consacre un chapitre entier de son essai Effondrement paru en 2005 à cette problématique[54].
172
+
173
+ Il y a beaucoup de viande au Montana de sorte que le bœuf, le poulet, l'agneau et le porc se retrouvent très souvent dans la cuisine locale. Le bison, le wapiti, le cerf, les poissons frais (comme la truite) sont également populaires. Les groupes ethniques du Montana (allemands, scandinaves, irlandais, anglais et amérindiens) influencent aussi la cuisine locale. On retrouve plusieurs festivals alimentaires au Montana dont le Festival du vin et de l'alimentation à Great Falls en mars[55].
174
+
175
+ Les films Et au milieu coule une rivière et Légendes d'automne, tous deux avec Brad Pitt, se déroulent dans le Montana.
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+ L'intrigue du film L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, réalisé par (et avec) Robert Redford en 1998 se déroule pour l'essentiel dans le Montana
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+ Le jeu vidéo Far Cry 5 se déroule à notre époque à Hope County, un comté fictif du Montana.
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+
2
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3
+ Le mont Blanc (en italien : Monte Bianco), dans le massif du Mont-Blanc, est le point culminant de la chaîne des Alpes. Avec une altitude de 4 809 mètres, il est le plus haut sommet d'Europe occidentale et le sixième sur le plan continental en prenant en compte les montagnes du Caucase, dont l'Elbrouz (5 642 mètres) est le plus haut sommet. Il se situe sur la frontière franco-italienne, entre le département de la Haute-Savoie (en France) et la Vallée d'Aoste (en Italie) ; cette frontière est l'objet d'un litige entre les deux pays.
4
+
5
+ Le sommet, objet de fascination dans de nombreuses œuvres culturelles, a depuis plusieurs siècles représenté un objectif pour toutes sortes d'aventuriers, depuis sa première ascension en 1786. De nombreux itinéraires fréquentés permettent désormais de le gravir avec une préparation sérieuse. Afin de déterminer son altitude précise et quantifier l'évolution de celle-ci, des géomètres experts font l'ascension périodiquement. La dernière mesure connue (2017) est de 4 808,72 mètres.
6
+
7
+ La première mention du « mont Blanc » daterait de 1685, avec la première mesure géodésique par le géomètre et astronome genevois Nicolas Fatio et son frère Jean-Christophe, qui donne un calcul de l'altitude de la montagne (2 426 toises, soit 4 728 m)[4],[5]. Toutefois, il utilise l'oronyme « montagne Maudite »[4]. Comme le rappelle l'historienne Thérèse Leguay « pendant longtemps la haute montagne [est] source d'épouvante »[6], d'où cette expression pour désigner ce haut sommet enneigé.
8
+
9
+ Le sommet n'est jamais clairement nommé dans les différents écrits ou cartes des XVIe et XVIIe siècles[7]. Dans son ouvrage Les glaciers du Mont-Blanc, le glaciologue Robert Vivian établit une chronologie des différentes représentations cartographiques ou citations de la montagne, par exemple dans la Descrittione del Ducato di Savoia novamente posto in luce in Venetia, l'anno MDLXII (1562)[7]. Une mention plus précise est présente dans un ouvrage du conseiller du duc de Savoie, Emmanuel-Philibert de Pingon (Inclytorum Saxoniae, Sabaudiaeque principum arbor gentilitia), en 1581, et présentant les différents éléments des provinces du duché de Savoie[7]. Dans la partie consacrée à la province du Faucigny, la montagne est désignée par « Glaciales Montes »[7].
10
+
11
+ Quelques années plus tard, une « carte du Faucigny » est réalisée par Jean de Beins (v. 1600), où l'ingénieur militaire français mentionne une « montagne Maudite »[7], parfois de « Mont-Mallet »[8]. Dans les productions suivantes, la montagne est désignée par l'abréviation « la Mont. Maudite », puis « la Mont Maudite » (sans le point)[7]. Le travail cartographique de l'ingénieur militaire et cartographe piémontais Giovanni Tomaso Borgonio pour le Theatrum Statuum Sabaudiæ, en 1682, et des représentations au 1/190 000, mentionne : « Dans le Faucigny, on dit seulement qu’il y a des montagnes d’une prodigieuse hauteur (…) c’est là où est celle (…) que les habitants appellent la montagne Maudite parce qu’elle est toujours couverte de neige et de glace. »[7],[9]. On trouve aussi parfois la mention « les Glacières » localisant l'ensemble de la montagne[7].
12
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+ L'oronyme de la montagne devient « mont Blanc » sur les croquis dressées en 1742[4],[10],[11] par le naturaliste genevois Pierre Martel[8]. Le Dictionnaire historique et géographique portatif de l'Italie, paru en 1775 à Paris, possède d'ailleurs une entrée pour le mont Blanc précisant les différentes appellations avec en premier nom « Monte Maledetto, Mont Maudit, ou Mont Blanc, appelé aussi les Glacières »[12]. Un des sommets du massif, le mont Maudit, conserve cette dénomination. La première carte à proprement parler à faire figurer le nom du mont Blanc est celle de Suisse établie par le Britannique William Faden en 1778[11].
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+ Le mont Blanc est situé entre le Sud-Est de la France, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et le département de la Haute-Savoie, et le Nord-Ouest de l'Italie, dans la région à statut spécial de la Vallée d'Aoste. Le tracé exact de la frontière est l'objet d'une controverse. La montagne s'étend sur les territoires des communes de Chamonix-Mont-Blanc et de Courmayeur, et son sommet est à environ 10 kilomètres au sud du bourg de la première et à la même distance au nord-ouest du bourg de la seconde ; la partie revendiquée par la France au sud de la ligne de partage des eaux traversant le sommet constituerait une enclave de la commune de Saint-Gervais-les-Bains[2]. Aoste est à 37 kilomètres à l'est-sud-est, Genève à 70 kilomètres au nord-ouest, Turin à plus de 100 kilomètres au sud-est, Grenoble à 115 kilomètres et Lyon à plus de 150 kilomètres à l'ouest.
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+ Le sommet s'élève à 4 809 mètres[1] au cœur du massif du Mont-Blanc et constitue le point culminant de la chaîne des Alpes. C'est également le plus haut sommet d'Europe de l'Ouest[13], ce qui lui vaut le surnom de « toit de l'Europe ». Cependant, si l'on considère que ce continent s'étend jusqu'au Caucase[14], alors cinq sommets principaux — de plus de 500 mètres de proéminence — le dépassent au nord ou sur la ligne principale de partage des eaux entre les territoires russes et géorgiens : l'Elbrouz qui culmine à 5 642 mètres[15], le Dykh-Taou à 5 205 mètres, le Chkhara à 5 193 mètres, le Kochtan-Taou à 5 150 mètres et le mont Kazbek à 5 147 mètres. Par sa hauteur de culminance de 4 696 mètres[16] par rapport au canal Volga-Baltique à 113 mètres d'altitude en Russie[17], il arrive juste derrière l'Elbrouz (4 741 m[18]) en Europe et en 11e position mondiale des sommets ultra proéminents.
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+ Le mont Blanc domine notamment le mont Maudit (4 465 m) et l'aiguille du Midi (3 842 m) au nord-nord-est, les Grandes Jorasses (4 208 m) à l'est-nord-est, le mont Blanc de Courmayeur (4 748 m) au sud-est et le dôme du Goûter (4 304 m) au nord-ouest[2]. Il est à cheval sur la vallée de l'Arve au nord et le val Vény au sud[2].
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+ Le panorama théorique, dépendant du relief et de la courbure terrestre mais pas des phénomènes de réfraction, porte depuis le sommet du mont Blanc sur six massifs : le Massif central (montagne d'Aulas et mont Aigoual dans le sud des Cévennes à 326 et 321 km, pic Cassini au mont Lozère à 286 km, mont Mézenc à 233 km, mont Mouchet dans la Margeride à 289 km, crêt de la Perdrix dans le Pilat à 185 km, puy du Rocher et puy de Peyre-Arse dans les monts du Cantal à 332 et 335 km, monts du Lyonnais à 185 km, Pierre-sur-Haute et puy de Montoncel dans les monts du Forez à 239 et 247 km, puy de Dôme dans la chaîne des Puys à 304 km, mont Saint-Cyr dans le Mâconnais à 197 km), le Morvan (Haut-Folin à 253 km, Tureau des Grands-Bois à 258 km), le Jura, les Vosges (Grand Ballon à 231 km), la Forêt-Noire (Belchen à 233 km, Feldberg à 243 km) et les Apennins (mont Penice à 225 km, mont Ragola à 252 km, mont Ebro à 221 km)[19]. Cependant, il n'est pas toujours évident de distinguer les massifs les plus lointains, même par temps ensoleillé. La pollution émise dans les plaines conjuguée à l'absence de vent peut réduire la bonne visibilité à 100 km.
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+ Le sommet du mont Blanc est recouvert par un dôme de neige allongé grossièrement d'ouest en est, alors que ses versants forment une pyramide dont les faces sont orientées au nord, au sud-ouest et au sud-est. Le versant septentrional présente un dénivelé de 3 800 mètres avec la vallée de l'Arve. Il alimente principalement le glacier des Bossons ; le glacier de Taconnaz naît entre l'aiguille du Goûter et le dôme du Goûter, sur l'arête nord-ouest du mont Blanc. Les versants sud-ouest et sud-est, plus rocheux, présentent un dénivelé maximal de 3 300 mètres avec le val Vény un peu en amont de la frazione d'Entrèves. Ils alimentent, d'ouest en est, le glacier du Dôme et le glacier du Mont-Blanc, qui s'épanchent tous deux vers le glacier du Miage, le glacier du Brouillard et le glacier de Frêney qui naissent en contrebas du sommet et ne confluent plus jusqu'au fond de la vallée, et enfin le glacier de la Brenva[2].
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+ Depuis 1863, à la suite du lever topographique du capitaine Jean-Joseph Mieulet, l'altitude officielle du plus haut sommet des Alpes a longtemps été de 4 807 mètres (altitude ellipsoïdale géopotentielle), même si elle a été affinée à 4 807,20 mètres par nivellement trigonométrique entre 1892 et 1894 par les cousins Henri et Joseph Vallot[11]. Plusieurs campagnes de mesures ont été conduites depuis (la définition de l'altitude ayant évolué, ainsi que les techniques de mesures), concluant à une altitude comprise entre 4 807 mètres et 4 811 mètres[11],[20]. L'altitude donnée est toujours celle de l'épaisse couche neigeuse coiffant la cime. Du sommet jusqu'à mi-hauteur, il est recouvert de « neiges éternelles » (de 15 à 23 mètres d'épaisseur)[21]. La cime neigeuse se déplace aléatoirement d'année en année le long de l'arête sommitale, avec une amplitude mesurée de plus de près de 35 mètres[11]. Le sommet rocheux, lui, culmine à 4 792 mètres et il est décalé à l'ouest par rapport à la cime neigeuse ; ainsi, en 2004, il se trouvait, d'après des instruments radar et des carottages, à 40 mètres à l'ouest de cette dernière[22], mais ils sont en moyenne depuis 2001 plus éloignés[11].
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+ Alors qu'une restitution photogrammétique de l'IGN en 1980 avait confirmé l'altitude de 4 807 mètres, une mesure orthométrique par satellite en août 1986 donne une altitude de 4 808,4 mètres[11]. À partir de 2001, la périodicité des mesures devient biennale et se base sur des mesures d'un partenariat formé de la Chambre départementale des géomètres-experts de la Haute-Savoie et de la société Leica Geosystems à l'aide du système GPS, encadrée par des guides de Chamonix et de Saint-Gervais, et un traitement géodésique de l'IGN[11]. La mesure faite cette année-là donne 4 810,40 mètres[11].
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+ Mais après la canicule, une nouvelle mesure effectuée les 6 et 7 septembre 2003, constate une hauteur de 4 808,45 mètres avec une précision de 5 centimètres et un décalage de l'arête sommitale de 75 centimètres vers le nord-ouest par rapport à la campagne de 2001[11]. Lors de cette campagne 2003, les mesures de plus de 500 points de repères ont été prises, afin d'étudier le volume de neige de la calotte sommitale au-dessus de 4 000 mètres dans son ensemble et de la modéliser entièrement. Cependant, d'après le glaciologue Luc Moreau et Météo-France qui collaborent aux mesures, l'interprétation populaire selon laquelle la canicule est responsable de cette diminution de l'altitude est contestable, car elle n'aurait pas entraîné de fonte significative des glaces au-dessus de 4 000 mètres d'altitude : il pourrait simplement s'agir d'un mouvement aléatoire de la calotte glaciaire sommitale, au gré des vents violents soufflant à cette altitude et des phénomènes d'accumulation de neige[23],[24]. Effectivement, à cette altitude, le thermomètre ne passe qu'exceptionnellement au-dessus de 0 °C et la température de la glace en profondeur reste constamment inférieure à −15 °C[11].
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+ Lors de la campagne 2005, l'altitude du mont Blanc a été mesurée à 4 808,75 mètres, soit 30 cm de plus que la précédente mesure[11]. Lors de la quatrième campagne des 15 et 16 septembre 2007, l'altitude du mont Blanc a été mesurée à 4 810,90 mètres, soit 2,15 mètres de plus que la précédente mesure[11],[25]. Le volume de neige a presque doublé, par la même occasion, depuis 2003, passant de 14 600 m3 à 24 100 m3[11]. Lors de la cinquième campagne réalisée en 2009, et qui s'inscrit par la même occasion dans la candidature d'Annecy aux Jeux olympiques d'hiver de 2018[26], la nouvelle altitude officielle est établie à 4 810,45 mètres[11],[26].
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+ En septembre 2011, l'altitude est donnée après correction à 4 810,44 m[11],[27]. Lors de la campagne menée en septembre 2013, l'altitude est légèrement revue à la baisse à 4 810,06 m[27] puis finalement corrigée à 4 810,02 m un mois plus tard[11],[28]. En septembre 2015, l'expédition des géomètres établit l'altitude à 4 808,73 m[11],[29]. En septembre 2017, la campagne de mesure révèle une nouvelle altitude : 4 808,72 m[1].
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+ Le mont Blanc est représentatif de la géologie du massif. Il correspond probablement au sommet de la voûte anticlinale formée par la surface de la pénéplaine antérieure au Trias[30],[31],[32]. Il se situe à la jonction entre deux masses rocheuses cristallines, constituées de gneiss à micaschistes du Dévonien à l'ouest et de granite datant du Carbonifère, et plus précisément du Pennsylvanien[33], à l'est ; le sommet lui-même, entièrement sous la neige, est très certainement constitué de gneiss[30],[34].
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+ Les conditions météorologiques peuvent changer très rapidement (neige, brouillard). Au sommet, la vitesse du vent peut atteindre 150 km/h et la température −40 °C[13] (minimum absolu de −43 °C)[35]. Le vent renforce l'effet de froid (refroidissement éolien) : la température apparente chute de 10 °C tous les 15 km/h de vent[36]. Il peut contribuer à lui seul à l'échec d'une ascension, même par des professionnels.
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+ À partir de 3 700 m environ, toutes les précipitations se font sous forme de neige. Ces dernières sont plus abondantes en été qu'en hiver, du fait que l'air froid ne contient pas beaucoup d'humidité. Le sommet peut connaître quelques journées de dégel dans l'année, notamment entre juillet et septembre, le maximum absolu étant de 9 °C)[35]. L'isotherme zéro degré peut dépasser les 5 000 m d'altitude.
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+ Dans les Alpes, les névés persistent au-delà de 2 800 mètres d'altitude. Les premières pentes du mont Blanc se situant vers 3 500 mètres, elles se trouvent donc au-delà de la limite de l'étage nival. Le manteau neigeux important et les conditions climatiques extrêmes rendent les conditions de vie des espèces végétales et animales presque impossibles.
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+ Pourtant, aux altitudes les plus basses ou dans les creux de falaises abrités, certaines plantes arrivent à subsister comme la renoncule des glaciers que l'on trouve jusqu'à 4 000 mètres. Cependant, la flore se limite essentiellement à des mousses et lichens.
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+ Les mammifères ne peuvent pas vivre dans les conditions décrites, contrairement à certaines espèces d'oiseaux : chocards à bec jaune, lagopèdes, accenteurs alpins et autres niverolles alpines.
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+ Au XVIIe siècle, lors du petit âge glaciaire, des processions et exorcismes sont organisés afin de mettre fin à l'avancée de la Mer de Glace qui s'approche dangereusement de Chamouny[37]. Jusqu'au XVIIIe siècle, le massif inspire de la crainte aux habitants de la vallée et ses sommets ne sont parcourus que par quelques chasseurs de chamois et cristalliers[38].
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+ Toutefois, il éveille la curiosité de la bourgeoisie genevoise[38]. Elle se rend au Môle, bien visible au sud-est de la ville, en présence d'Anglais, pour observer le mont Blanc de plus près[39]. Toutefois, en l'absence de cartes décrivant l'organisation interne de cette partie des Alpes, ils sont rapidement désorientés : « Qu'on tire de Genève une ligne passant par le sommet du Môle, la montagne maudite sera située en un point quelconque du prolongement de cette ligne jusqu'à sa rencontre avec la vallée du Rhône, mais, nécessairement, toujours au nord de la vallée de Chamonix au lieu d'être au midi[39]. » Cette erreur perdure pendant un demi-siècle, expliquée ainsi par Charles Henri Durier : « On aperçoit fort bien le mont Blanc des environs de Genève mais en avançant vers les Alpes, on le perd de vue, et les premières sommités couvertes de neige que l'œil retrouve au sortir de Bonneville, ce n'est pas le mont Blanc, ce sont les dents de Morcle et du Midi, c'est le Buet surtout, qui couronne l'extrémité de la vallée, le Buet qui est effectivement au nord de Chamonix dans la directement de Genève au Môle et qu'on a pris pour la haute montagne qu'on avait aperçue de loin... Le peuple de Genève nomma le mont Blanc la montagne maudite, le peuple prit le Buet pour la montagne maudite : les géographes suivirent[39] ! »
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+ Ainsi, Durier explique que le mont Blanc lui-même est identifié trop tardivement pour que des mythes religieux et une symbolique poétique lui soient associés ; il entre directement dans l'ère du rationalisme scientifique[40].
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+ À partir de 1760, le naturaliste suisse Horace-Bénédict de Saussure entreprend une douzaine de voyages à Chamonix pour observer le massif du Mont-Blanc et se focalise sur la conquête de son point culminant[38]. Des tentatives sont effectuées de la part du scientifique, notamment avec le guide courmayeurin Jean-Laurent Jordaney. Celui-ci, originaire de Pré-Saint-Didier et surnommé « Patience », accompagne Horace-Bénédict de Saussure à partir de 1774 sur le glacier du Miage et sur le mont Crammont lorsqu'il décide d'ouvrir une voie au mont Blanc. Après des premières mesures depuis Genève en 1775[11], George Shuckburgh-Evelyn, fraîchement élu à la Royal Society, propose l'année suivante à Saussure de l'accompagner au Môle pour peaufiner la mesure de l'altitude du mont Blanc[41] ; il obtient 4 787 mètres[11],[41]. Sur la base de ce résultat, elle sera revue en 1840 par le corps des ingénieurs géographes d'abord à 4 799,5 mètres après correction de la planimétrie puis à 4 806,5 mètres après intégration d'un coefficient de réfraction[11].
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+ Saussure offre une récompense pour sa première ascension en pensant ainsi percer le mystère de la formation géologique des Alpes. Ainsi, la première ascension reconnue du sommet remonte au 8 août 1786 par Jacques Balmat et le docteur Michel Paccard. Le 8 août, c'est le départ vers 17 h. Ils dorment vers 22 h au sommet de la Côte entre le glacier des Bossons et celui de Taconnaz. Balmat se réveille à 1 h 30 du matin, Paccard à 2 h. Le 9 août, au petit matin, ascension du glacier de Taconnaz, des Grands Mulets puis du Petit Mulet. Dans la matinée, vers 10-11 h, ils sont sur le dôme du Goûter, à sa pointe, et saluent avec le chapeau de Balmat les gens de la vallée à Chamonix. Vers 15-17 h, Balmat accède seul au sommet. Peu après, il redescend chercher Paccard et l’aide à poursuivre son ascension. À 18 h passées, ils accèdent tous les deux au sommet ; ils y restent 33 minutes. Ils commencent à redescendre. À 23 h, ils sortent des glaces et parviennent sur la terre ferme ; ils vont dormir. Le 10 août, à 6 h du matin, ils se réveillent. Ils partent ensuite vers le village où Balmat apprend que sa fille est morte le jour où il atteignait le mont Blanc. Cet exploit, pour l'époque, marque les débuts de l'alpinisme tel qu'on le connaît aujourd'hui.
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+ Presque un an après, Saussure entreprend de monter lui-même au sommet, avec dix-neuf autres personnes, dont Balmat. Il y parvient le 3 août 1787. Il procède au premier calcul de l'altitude du mont Blanc depuis son sommet. Après un calcul de la moyenne avec trois mesures précédemment effectuées, il annonce comme altitude 2 450 toises, soit 4 775 mètres[11],[41]. De nouvelles mesures de nivellements trigonométriques sont effectués dans les années 1820, d'abord par Plana et Carlini dans le cadre des opérations austro-piémontaises, parvenant à 4 801,9 mètres corrigés par les ingénieurs géographes en 4 811,6 mètres, puis par le commandant Filhon, avec l'aide des travaux de triangulation du commandant Corabœuf menés vingt-cinq ans plus tôt, obtenant 4 810,9 mètres d'altitude[11].
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+ La première femme à atteindre le sommet est la Chamoniarde Marie Paradis le 14 juillet 1808 mais, de son propre aveu, elle est « traînée, tirée, portée » par les guides. La seconde ascension féminine est réussie par ses propres moyens par Henriette d'Angeville, alors habillée d'une robe, le 4 septembre 1838[42].
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+ Le premier accident mortel a eu lieu en 1820, lors de la dixième ascension[43]. Cette expédition a été rapportée par Alexandre Dumas qui en a recueilli le récit détaillé auprès du guide Marie Coutet, rescapé de l'expédition[44] : les clients sont le colonel anglais Anderson et le docteur Hamel, météorologue de l'empereur de Russie. Après deux nuits et une journée passées aux Grands-Mulets, les clients exigent de monter au sommet malgré une météo défavorable et les guides, au nombre de treize, n'osent pas leur refuser. L'équipée progresse dans de la neige fraîche qui lui monte aux genoux. En fait, comme les alpinistes se suivent les uns derrière les autres, leur sillon coupe la plaque à vent et ils finissent par déclencher une avalanche qui les emporte. Les trois guides de tête tombent dans une crevasse deux cents mètres plus bas et, ensevelis, ils ne peuvent être sauvés. Leurs restes sont retrouvés en 1861, encore bien conservés, au bas du glacier des Bossons.
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+ Toutefois, la peine et la consternation poussent les guides à s'unir l'année suivant le drame. Le 9 mai 1823, un manifeste de la chambre des députés de Turin, approuvé par Charles-Félix de Savoie, rend officielle la création de la Compagnie des guides de Chamonix. Les articles prévoient que le voyageur est conduit sur les montagnes par des guides de première classe qui ont l'expérience et le contact nécessaires. La seconde classe est constituée par des guides de moindre expérience qui travaillent surtout comme porteurs ; enfin une troisième catégorie, celle des aspirants-guides apprenant le métier[43]. En 2018, la Compagnie compte plus de 220 membres professionnels, guides et accompagnateurs[45].
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+ Créée en 1850[46], la Société des guides de Courmayeur est fondée sur le versant valdôtain, devenant ainsi la première d'Italie[47] et la deuxième au monde après la Compagnie des guides de Chamonix. Le chef de file a été Jean-Laurent Jordaney, originaire de Pré-Saint-Didier. Il accompagne, entre autres, Horace-Bénédict de Saussure à partir de 1774 sur le glacier du Miage et sur le mont Crammont lorsqu'il décide d'ouvrir une voie au mont Blanc, et l'Anglais Thomas Ford Hill au col du Géant en 1786[48].
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+ Selon qu'on consulte une carte éditée en France ou en Italie, on ne lit pas le même tracé de la frontière au sommet du mont Blanc : sur les cartes italiennes, le sommet est un point de la ligne séparant les deux États, et est donc binational ; en revanche, les cartes françaises font apparaître une bande de terre française approximativement triangulaire qui pointe vers le sud au niveau du mont Blanc : selon ces cartes, le sommet du massif serait donc entièrement en France, la frontière passant par le mont Blanc de Courmayeur. Les cartes nationales suisses[49], couvrant aussi tout le massif, montrent de manière neutre les deux territoires contestés autour du mont Blanc ainsi qu'autour du dôme du Goûter (ceci après avoir suivi les conventions françaises jusqu'en 2018). Les tenants et aboutissants de cette situation sont liés à l'existence d'une frontière à travers le massif qui remonte à l'annexion de la Savoie par la France, donc à 1860, régie par le traité de Turin et ses protocoles annexes[50].) La « carte au 1/50 000 de la frontière de la Savoie depuis le mont Grapillon, du côté suisse, jusqu’au mont Thabor où la limite de la Savoie rejoint la frontière de la France » annexée à la convention de Turin (annexe III) fait clairement passer la frontière par la calotte sommitale du mont Blanc. Très tôt néanmoins, à partir de 1865, les cartes françaises se mettent à présenter une nouvelle version du tracé : la carte topographique d'État-Major du capitaine Jean-Joseph Mieulet fait en effet apparaître le triangle de terres françaises qui figure jusqu'à aujourd'hui sur les cartes éditées du côté français. Les cartes italiennes, notamment l'Atlas sarde de 1869, font elles état du tracé passant par le sommet.
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+ Il existe également, côté français, un arrêté du 21 septembre 1946 qui partage le secteur du dôme du Goûter et du mont Blanc entre les trois communes de Saint-Gervais-les-Bains, Les Houches et Chamonix-Mont-Blanc. Cet arrêté adopte l'interprétation du tracé frontalier des cartes d'État-Major françaises et divise d'ailleurs le triangle litigieux au sud du mont Blanc entre les deux communes de Chamonix et de Saint-Gervais. Des pièces analysées par un érudit italien montrent que la préparation de cet arrêté a été étudiée jusqu'au niveau ministériel (une note datée du 5 juin 1946 et établie par le ministère des Affaires étrangères français y a été consacrée).
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+ Sur la fin du XXe siècle, la question est évoquée à plusieurs reprises par des articles ou ouvrages érudits, particulièrement du côté italien, qui soutiennent que le tracé figurant sur les cartes françaises est sans fondement juridique. La question ayant attiré l'attention du grand public (elle est même relayée officiellement par le député du val d'Aoste Luciano Caveri dans une question à la chambre), les autorités italiennes font valoir en 1995 leur position aux autorités françaises par un mémoire, à l'occasion des travaux d'une commission chargée de fournir un tracé plus précis de la frontière. La France s'étant abstenue d'y répondre, et le gouvernement italien n'ayant pas appuyé avec véhémence sa revendication, la situation perdure à l'identique aujourd'hui et ne semble à ce jour tranchée par aucune pièce nouvelle[51].
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+ Les premières véritables études scientifiques du sommet du mont Blanc sont conduites sur commande du botaniste, météorologue et glaciologue Joseph Vallot à la fin du XIXe siècle. Ce dernier veut demeurer plusieurs semaines dans le voisinage du sommet pour y étudier la météorologie, l'accumulation de neige à haute altitude et la physiologie du mal des montagnes. Il fait procéder à ses frais à la construction en bois de son premier observatoire. Mais il s'aperçoit très rapidement que le travail scientifique n'est pas compatible avec l'accueil des alpinistes. C'est pourquoi il fait construire, à proximité, le refuge Vallot[52].
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+ À partir de 1892, l'ingénieur Henri Vallot, avec l'aide de son cousin Joseph, commence à réaliser la carte au 1:20 000 du massif du Mont-Blanc[53]. Quelques décennies avant lui, vers le milieu du siècle, James David Forbes, Alphonse Favre et Eugène Viollet-le-Duc avaient respectivement effectué quelques relevés et mesuré l'altitude du sommet[11],[54]. Ce travail de titan, fait sans le bénéfice des moyens modernes (hélicoptères, avions et satellites), n'est achevé qu'après la mort des deux cousins par Charles Vallot, le fils d'Henri, qui lance par ailleurs la collection du guide Vallot, notamment réputée parmi alpinistes.
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+ Peu avant de mourir, Joseph Vallot confie l'observatoire à A. Dina qui — avec sa fondation — y développe un projet d'observatoire astronomique. Il est ensuite légué par sa veuve, madame Shillito, à la France qui le confie à l'Observatoire de Paris[55]. Puis, en 1973, le CNRS devient gestionnaire des deux observatoires de Chamonix[55]. En 1975, l'observatoire d'altitude est alors transmis au laboratoire de géophysique et de glaciologie de l'environnement (LGGE), alors que l’observatoire de Chamonix devient un « camp de base » pour les chercheurs du CNRS[55].
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+ Ce refuge non gardé du Club alpin français n'est plus destiné qu'à la survie des alpinistes, en cas de mauvais temps. L'observatoire Vallot, situé une cinquantaine de mètres plus bas, n'est pas un refuge. Confié par le CNRS au laboratoire de glaciologie, il est régulièrement utilisé par des scientifiques qui y mesurent les retombées des aérosols atmosphériques, pratiquent des forages sur le site du col du Dôme et étudient la physiologie en haute altitude.
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+ En mars 2013, l'observatoire est mis en vente, avant annulation le 29 août 2013 de la vente par le ministre du Budget, à la demande du Centre de recherches sur les écosystèmes d'altitude (CREA) et de divers acteurs mobilisés pour qu'on tienne compte d'une condition mise par Joseph Vallot dans son legs à l'État : l'usage scientifique du bâtiment. Un autre appel d’offres est lancé, mais incluant cette servitude d'usage scientifique qui doit rester attachée au lieu. La mairie de Chamonix et le CREA proposent de racheter le lieu pour qu'il reste consacré à la science[55]. Finalement, en 2016, la mairie de Chamonix se porte propriétaire de l'observatoire[56].
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+ En 1891, Jules Janssen, académicien des sciences, envisage la construction d'un observatoire au sommet pour y effectuer des mesures sur le spectre solaire. Gustave Eiffel accepte de procéder à l'exécution du projet, à condition de pouvoir construire sur une fondation rocheuse et que celle-ci soit au plus à 12 mètres de profondeur. Des explorations préliminaires sont lancées pour trouver un point d'ancrage sous la direction de l'ingénieur suisse Imfeld, qui fore deux tunnels horizontaux de 23 mètres de long à 12 mètres sous la calotte sommitale. Il ne rencontre aucun élément rocheux, ce qui entraîne l'abandon du projet d'Eiffel[57].
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+ L'observatoire est malgré tout construit en 1893 ; il repose sur des vérins destinés à compenser les éventuels mouvements de la glace. Le tout fonctionne peu ou prou jusqu'en 1906, quand le bâtiment commence à pencher sérieusement. La manœuvre des vérins permet de compenser l'assiette. Mais, trois ans plus tard, deux après la mort de Janssen, une crevasse s'ouvre sous l'observatoire, qui est abandonné. Il disparaît dans les glaces et seule la tourelle est sauvée in extremis[57]. La construction de l'observatoire est à la base de la légende des trois pruneaux telle que la rapportait Blaise Cendrars dans Les Confessions de Dan Yack.
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+ En décembre 1956, deux jeunes alpinistes, Jean Vincendon, un jeune parisien de 24 ans, et François Henry, un jeune belge de 22 ans, ont comme projet l'ascension hivernale du mont Blanc par l'éperon de la Brenva. Ils ont bien préparé leur expédition mais ils vont se heurter à une succession de malchances et les choix qu'ils vont faire seront tragiques, d'autant plus que le mauvais temps prolongé est exceptionnel[58]. Ils partent le 22 décembre 1956. Au début de leur montée, la météo devient mauvaise et les alpinistes décident de renoncer, lorsqu'ils croisent sur les pentes un de leurs héros, l'Italien Walter Bonatti. Cette rencontre va les inciter à continuer leur montée, mais la tempête qui s'installe les bloque sur un sérac en bordure du Grand Plateau[58].
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+ Un long calvaire de cinq jours commence pour eux, suivi aux jumelles depuis le sommet du Brévent et à la longue-vue depuis Chamonix. Plus de deux cents journalistes accourent et toute la France et la Belgique suivent le calvaire des deux jeunes alpinistes. Les professionnels de la montagne déclarent le 26 décembre : « On ne va pas risquer nos vies pour ces imprudents ! Vouloir faire la Brenva en hiver est pure folie ». Lionel Terray organise une caravane de secours sans l'accord des guides de Chamonix. Cependant, profitant d'une brève accalmie, un hélicoptère Sikorsky S-58 de l'armée française, avec deux pilotes et deux sauveteurs secouristes, tente de les sauver mais s'écrase. Lionel Terray choisit de secourir en priorité l'équipage de l'hélicoptère vers le refuge Vallot. Avant de partir, il transfère les deux jeunes alpinistes dans la carlingue de l'appareil, leur donne quelques aliments et de la benzédrine pour les aider à ne pas s'endormir[58]. Mais la tempête s'installe et toute nouvelle expédition est rendue impossible. De leur côté, les autorités rechignent à engager des moyens militaires importants pour sauver les deux jeunes imprudents alors que le contingent est engagé dans la guerre d'Algérie. Le 3 janvier 1957, les autorités déclarent abandonner les secours et annoncent aux familles la fin de cette aventure. Cette affaire vaudra à Lionel Terray son exclusion de la Compagnie des guides de Chamonix et va secouer le monde de la montagne car « elle reste le symbole d'un manquement, celui de la communauté des guides qui a failli au devoir sacro-saint du secours »[59].
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91
+ Finalement, le 20 mars 1957, la caravane de secours découvre les corps des deux alpinistes dans l'hélicoptère[58]. La Compagnie des guides de Chamonix est montrée du doigt, pourtant les guides avaient à plusieurs reprises déjà tiré la sonnette d'alarme en soulignant que toujours plus d'amateurs alpinistes c'était aussi toujours plus d'accidents et qu'ils ne pouvaient plus faire face. La polémique qui suit ce drame et les tergiversations des autorités civiles et militaires sont à l'origine de la professionnalisation des secours et de la création du PGHM (Peloton de gendarmerie de haute montagne). En 1958, les autorités décident de la création d'une organisation professionnelle de secours en montagne confiée à la gendarmerie et aux CRS sous l'autorité du préfet. Le premier groupe constitué d'une douzaine de gendarmes est installé à Chamonix le 2 octobre 1958[60].
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93
+ Le 15 juillet 1865, George Spencer Mathews, Adolphus Warburton Moore, Horace Walker, Franck Walker, Melchior Anderegg et Jakob Anderegg réussissent la première ascension du mont Blanc par l'éperon de la Brenva. Le 31 janvier 1876, la première ascension hivernale est effectuée par l'Anglaise Isabella Straton, avec les guides Jean Charlet-Straton, Sylvain Couttet et le porteur Michel Balmat[61]. En 1892, Laurent Croux, Émile Rey et Paul Güssfeldt réalisent la traversée du mont Blanc par l'éperon de la Brenva[62].
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+ Le 11 février 1914, Agénor Parmelin est le premier aviateur à survoler le massif en se maintenant pendant un quart d'heure à 5 540 mètres d'altitude, lui permettant de passer entre le sommet et le mont Blanc de Courmayeur[63].
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97
+ En août 1919, Adolphe Rey effectue la première remontée intégrale de l'arête de l'Innominata, avec S.-L. Courtauld, E.G. Oliver, Adolf Aufdenblatten et Henri Rey. En février 1929, Marguette Bouvier effectue la première descente à skis par −40 °C, avec le guide Armand Charlet. En 1953, Arturo Ottoz et Toni Gobbi réussissent la première hivernale de la voie Major.
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+ Le 23 juin 1960, l'aviateur Henri Giraud se pose sur le sommet du mont Blanc sur un « terrain » de 30 mètres de long[64].
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+ En 1965, Alessio Ollier et Camille Salluard réalisent la première hivernale de la voie de la Poire, itinéraire particulièrement dangereux. En 1972, Morand parcourt la distance entre le refuge du Goûter et le sommet en moto. Le 24 juin 1973, Sylvain Saudan effectue la première descente à ski de la face sud-ouest.
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+ Le 1er juillet 1986, Dominique Jacquet et Jean-Pascal Oron atterrissent en parachute sur le sommet après un largage à 6 500 mètres établissant ainsi le premier record mondial.
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+ Entre 1986 et 1988, une série de records est établie au départ de Chamonix-Mont-Blanc : le 6 août 1987 le Grenoblois Laurent Smagghe amène le record aller-retour à 6 h 47 min 19 s, Pierre Lestas le porte à 6 h 22 le 13 juillet 1988, Laurent Smagghe arrive ensuite en 6 h 15 le 26 juillet 1988, le 28 juillet 1988 Jacques Berlie améliore le record en le fixant à 5 h 37 min 56 s[65],[66]. Le 5 août 1988 Laurent Smagghe reprend le record en 5 h 29 min 30 s[67] puis deux ans plus tard, le 21 juillet 1990 Pierre André Gobet fixe le record à 5 h 10 min 44 s[68],[69].
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+ Le 13 août 2003 à 13 h 30, sept parapentistes français réalisent une première en se posant au sommet du mont Blanc[70] : cinq d'entre eux sont partis de Planpraz à 1 900 mètres d'altitude, de l'autre côté de la vallée de Chamonix, un autre et parti de Rochebrune à Megève et le dernier de Samoëns. Ils profitent de conditions climatiques dues à la canicule qui leur permettent de réaliser leur exploit en passant par l'aiguille du Tricot (3 600 mètres), puis profitant de thermiques exceptionnels de monter jusqu'à 5 200 mètres.
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+ Le 11 juillet 2013, le Catalan Kílian Jornet réalise l'ascension au départ de Chamonix-Mont-Blanc en 3 h 30 et 4 h 57 min 40 s aller-retour[68],[69]. Le 6 juillet 2016, il réalise l'ascension du mont Blanc deux fois dans la même journée (en moins de douze heures) : départ des Houches à 5 h 30, ascension par la voie normale (via le refuge du Goûter), atteinte du sommet à 9 h 50, puis descente côté italien via le refuge Gonella et le glacier de Miage ; puis remontée et atteinte du sommet une deuxième fois à 15 h 20[71]. En juillet 2015, le coureur italien Marco De Gasperi réalise l'ascension et descente du mont Blanc au départ de Courmayeur en 6 h 43[72].
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111
+ De nos jours, ce sommet accueille près de 20 000 alpinistes chaque année et jusqu'à 500 alpinistes certains jours[73]. L'itinéraire le plus fréquenté, la voie normale par le refuge du Goûter, est considéré comme long mais « peu difficile » pour un alpiniste entraîné et acclimaté à l'altitude[74].
112
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113
+ L'éloignement et les dangers objectifs d'une ascension présentent néanmoins des risques[74]. Comme pour toute course d'alpinisme, celle-ci ne doit pas être faite sans une bonne connaissance de la haute montagne, sans préparation physique ni équipement adéquat[36]. La voie normale présente notamment des passages délicats comme le couloir du Goûter avec des chutes de pierres. L'altitude élevée expose l'alpiniste au mal aigu des montagnes qui peut entraîner la mort ; une acclimatation préalable à l'altitude est nécessaire.
114
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115
+ La forte fréquentation du mont Blanc explique le grand nombre d'incidents comparé à d'autres sommets alpins[73]. Chaque année, l'ascension du mont Blanc fait ainsi de nombreuses victimes (5 à 7 morts par an pour la voie normale). 120 interventions ont été réalisées en 2006 par le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) dont 80 % pour épuisement (mauvaise préparation physique, manque d'acclimatation) ; 30 % des alpinistes présentent des blessures (gelures, blessures par crampons, troubles liés à l'altitude) lors de leur retour au refuge. Le taux de réussite est de 33 % seulement sans l'aide d'un guide (50 % avec)[36]. Malgré tout cela, 2 000 à 3 000 personnes réussissent l'ascension chaque année[réf. nécessaire].
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+
117
+ Certaines agences proposent désormais aux débutants des stages de quelques jours comprenant une initiation à l'alpinisme, une période d'acclimatation à l'altitude et l'ascension du mont Blanc sous la direction d'un professionnel (guide de montagne). Ce concept, permettant la pratique d'une nouvelle forme d'alpinisme « sans lendemain » met fin à une certaine philosophie de la montagne selon laquelle l'ascension du mont Blanc s'adresserait à des alpinistes déjà expérimentés et rompus aux techniques de l'alpinisme. Le retour d'expérience dans ce domaine ne confirme pas, à ce stade, la pertinence d'une telle approche de la montagne ni la probabilité de réussite dans une entreprise où l'objectif affiché reste une chasse au trophée plutôt qu'un rite de passage[réf. nécessaire].
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+ Il existe quelques itinéraires « classiques » pour faire l'ascension du mont Blanc[75],[76],[77] :
120
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+ Le site du massif du Mont-Blanc fait l'objet d'un projet de classement sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en tant que « site exceptionnel unique au monde » et en tant que haut lieu culturel, lieu de naissance et symbole de l'alpinisme[79],[80]. Ce projet n'est pas partagé par tous et devrait faire l'objet de demandes conjointes des trois gouvernements français, italien et suisse[81].
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+ Le seuil de surfréquentation du mont Blanc est atteint, avec 300 à 400 départs par jour en été[36]. Lors du sommet du Conseil national de la montagne qui s'est tenu à Sallanches, fin août 2006, il a été estimé que 25 000 à 30 000 personnes se sont lancées en 2005 à la conquête du mont Blanc. Avec l'ouverture des nouveaux marchés (Russie, Chine, Inde), ce sont 50 000 à 100 000 personnes qui pourraient demain tenter l'aventure, le chiffre de 200 000 ayant même été avancé[82]. Ces perspectives sont cauchemardesques pour les défenseurs du site et pour certains responsables politiques de la vallée, comme le maire de Saint-Gervais-les-Bains, commune sur laquelle se situe le mont Blanc. Lors de l'été 2003, avec la sécheresse et une fréquentation accrue du site, plusieurs dizaines de tonnes de détritus et déchets divers ont été laissées par les alpinistes qui campaient dans le secteur du refuge du Goûter. L'association Pro-mont Blanc a édité en 2002 le livre Le versant noir du mont Blanc qui expose les problèmes actuels et futurs qui se posent pour conserver le site en l'état[83].
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+
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+ Selon Jean-Marc Peillex[82], le maire : « C'était plus des WC à ciel ouvert qu'un glacier. On est pourtant dans un site classé où, selon la loi de 1930, le camping est interdit. Et on laisse malgré tout des dizaines d'alpinistes s'installer et polluer notre réservoir d'eau de demain. » Selon le gardien du refuge[82] : « Ces gens qui dorment dans des tentes sont en majorité étrangers, ont peu de moyens et ne peuvent pas forcément se payer les 25 euros de la nuit en refuge [en 2013, la nuitée sans repas coûte 60 €]. Alors ils campent parfois plusieurs jours en attendant un créneau météo favorable. Il y en a qui sont respectueux de la montagne, qui redescendent leurs déchets au refuge, viennent dans nos toilettes et d'autres qui abandonnent leurs poubelles sur ce camping improvisé. Quand on monte là-haut, on peut voir des traces d'urine partout dans la neige, des excréments… alors qu'on pense se trouver dans une montagne pure et préservée. »
126
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127
+ Le maire de Saint-Gervais-les-Bains a proposé la mise en place d'un permis d'ascension — comme cela se fait au Népal —, dont la délivrance serait liée au nombre de places disponibles dans les refuges du Goûter — qui va être agrandi avec la construction d'un nouveau bâtiment — et de la Tête rousse. Cependant certains alpinistes, dont certains très connus, sont contre l'idée de ce permis d'ascension, qui serait contraire à leur liberté. Selon le président des guides : « La montagne doit rester un espace de liberté… Chacun doit pouvoir accéder aux sommets sans contrainte financière. De nombreux collègues ne seraient sans doute jamais devenus guides si une telle réglementation avait existé », et le célèbre alpiniste, Christophe Profit, demande même la suppression des refuges : « Car si les gens plantent leur tente là-haut, c'est parce qu'il y a un hébergement à proximité. Sans refuge, le problème serait réglé. »[82]
128
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+ Depuis 2019, un système de réservation nominative permet désormais de réguler la fréquentation des refuges situés sur les voies d'accès au mont Blanc jusqu'alors victime de la surfréquentation et de la pollution, et de mieux répartir le public sur les différents refuges.
130
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+ L'émergence d'un tourisme de masse engendré par l'afflux d'alpinistes ou de simples randonneurs (plus adeptes du Tour du Mont-Blanc) est favorisée depuis 1945 par la relance d'infrastructures routières et par le percement du tunnel du Mont-Blanc. Malgré les problèmes liés à la surfréquentation, ce tourisme génère des retombées économiques directes pour la région qui compensent les frais d'entretien des installations (refuges, etc.) et de sauvetages d'urgence. Au début du XXIe siècle, Chamonix voit ainsi une présence quotidienne estivale de 100 000 touristes, entre hébergement et passage[84]. 25 000 personnes tentent l’ascension du mont Blanc chaque été, entre juin et septembre, soit 250 par jour[85].
132
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+ Différentes formules permettent de faire l'ascension du mont Blanc avec ou sans stage d'acclimatation à l'altitude. Les activités de la Compagnie du Mont-Blanc s'étendent sur tout le massif. Elle a été créée en 2000 pour regrouper les domaines skiables des différentes sociétés de la vallée de Chamonix et fusionner toutes les remontées mécaniques des environs. Elle emploie 215 personnes (jusqu'à 260 avec les saisonniers)[réf. souhaitée]. La montagne apporte également des retombées économiques indirectes, avec une dynamisation de la région, par exemple avec l'installation de nombreuses entreprises liées aux sports d'hiver dans la vallée de Chamonix et le doublement du nombre de marques et enseignes[86].
134
+
135
+ Le label « mont Blanc » est porteur, à tel point que des entreprises sans lien direct apparent ont choisi un nom similaire. Depuis 1906, la société allemande Montblanc (Montblanc International GmbH) commercialise d'abord des stylos, puis des montres, de la maroquinerie, des lunettes et des parfums[87]. La marque est déposée. Le symbole le plus fort de la marque se révèle être incontestablement l'étoile blanche à six branches stylisée, dont chaque branche représente un glacier du massif. Le nombre 4810 est également un élément récurrent.
136
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+ La boisson Tonimalt, jadis à base de malt, lait, miel et cacao, aujourd'hui commercialisée par Nestlé, était vendue sous l'appellation Mont Blanc et l'étiquette de la boite représentait ce sommet[88]. Les crèmes dessert Mont Blanc sont fabriquées par la laiterie de Chef-du-Pont (Manche), rachetée par Activa Capital en 2003 à Nestlé[89]. L'entreprise propose également depuis 2006 des gourdes et des bâtonnets glacés.
138
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139
+ Les sept premières photos prises au sommet du mont Blanc ont été faites en 1861 par Joseph Tairraz (1827-1902) premier guide-photographe de la montagne professionnel.
140
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141
+ Jean-François Ducis (1733-1816) dans une lettre adressée à Hérault de Séchelles écrivit : « Quel piédestal pour la liberté, que ce mont Blanc ! […] Je l'avoue, je donnerais vingt mondes en plaine pour douze lieues en rochers et en montagnes. »
142
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+ Mary Shelley (1797-1851) en villégiature en 1816 à Cologny près de Genève, en compagnie de son amant et de leur ami commun Lord Byron, découvrit les montagnes alpines qui offrirent à sa plume tant d'occasions de peindre des paysages qui forcent l'admiration. Le massif du Mont-Blanc était tout à côté et sa présence, en particulier le secteur du Montanvert, est réelle dans son œuvre majeure Frankenstein, lorsqu'elle décrit : « le rugissement furieux de la rivière […] les précipices […] les immenses montagnes […] révélaient en ces lieux la présence de forces évoquant celle de la toute-puissance […], les géants prestigieux des Alpes [sont des] pyramides et des dômes blancs et étincelants […] un autre monde, habitat d'une espèce inconnue de nous. »
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145
+ Victor Hugo (1802-1885) est venu admirer le mont Blanc dans les années 1820 et a rédigé son récit de voyage en 1825. En 1877, dans son recueil épique La Légende des siècles, il lui consacre un poème Désintéressement.
146
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+ George Sand (1804-1876) venue en Savoie en 1836 accompagnée de son compagnon Franz Liszt et du savant et philosophe genevois Adolphe Pictet a parcouru la vallée de l'Arve et franchi le col des Montets, elle commence sa description, puis laisse filer son imagination dans des métaphores : « La pomme de terre est l'unique richesse de cette partie de la Savoie. Les paysans pensent qu'en établissant une couche de fumée sur la région moyenne des montagnes, ils interceptent l'air des régions supérieures et préservent de son atteinte le fond des gorges (…) cette ligne de feux, établis comme des signaux tout au long du ravin, m'offrit au milieu de la nuit un spectacle magnifique. Ils perçaient de taches rouges et de colonnes de fumée noire le rideau de vapeur d'argent où la vallée était entièrement plongée et perdue. Au-dessus des feux, au-dessus de la fumée et de la brume, la chaîne du mont Blanc montrait une de ces dernières ceintures granitiques, noire comme de l'encre et couronnée de neige. Ces plans fantastiques semblaient nager dans le vide. Sur quelques cimes que le vent avait balayées, apparaissaient, dans un firmament pur et froid, de larges étoiles. Ces pics de montagnes, élevant dans l'éther un horizon noir et resserré, faisait paraître les astres étincelants. L'œil sanglant du Taureau, le farouche Aldébaran, s'élevait au-dessus d'une sombre aiguille, qui semblait le soupirail du volcan d'où cette infernale étincelle venait de jaillir. Plus loin, Formalhaut, étoile bleuâtre, pure et mélancolique, s'abaissait sur une cime blanche et semblait une larme de compassion et de miséricorde tombée du ciel sur la pauvre vallée, mais prête à être saisie en chemin par l'esprit perfide des glaciers. »
148
+
149
+ L'Anglais John Ruskin (1819-1900) a écrit de nombreuses pages sur les sentiments qu'il éprouvait face aux sommets alpins et au mont Blanc. Il les considérait comme magiques et habités d'une force divine, mystique ; seule l'émotion de la contemplation donnant accès à leur essence sacrée. Il a joué un grand rôle dans l'élaboration d'une mythologie du mont Blanc[90].
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1
+ Arthropoda
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+
3
+ Embranchement
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5
+ Sous-embranchements de rang inférieur
6
+
7
+ Classification phylogénétique
8
+
9
+ Les Arthropodes (Arthropoda[1]) — du grec arthron « articulation » et podos « pied », aussi appelés « articulés » — sont un embranchement d'animaux protostomiens dont le plan d'organisation est caractérisé par un corps segmenté. Ils sont formés de métamères hétéronomes munis chacun d'une paire d'appendices articulés et recouvert d'une cuticule ou d'une carapace rigide, qui constitue leur exosquelette, dans la plupart des cas constitué de chitine. Leur mue permet, en changeant périodiquement leur squelette externe, de grandir en taille (mue de croissance) ou d'acquérir de nouveaux organes, voire de changer de forme (mue de métamorphose). Ils seraient apparus il y a 543 millions d'années (543 Ma).
10
+
11
+ L'embranchement des arthropodes est de très loin celui qui possède le plus d'espèces et le plus d'individus de tout le règne animal et des eucaryotes (80 % des espèces connues), tels les myriapodes, crustacés, arachnides, insectes, etc. On compte plus d'un million et demi d'espèces actuelles d'arthropodes qui présentent des modes de vie (guildes écologiques) les plus variés possibles grâce notamment à leur tagmatisation. Les membres de ce taxon sont aussi extrêmement nombreux : ils sont principalement représentés par les insectes dont 1019 (10 milliards de milliards) d'individus seraient vivants en même temps à un instant donné selon des estimations[2]. Les arthropodes forment un groupe cosmopolite qui s'est adapté dans des environnements naturels (déserts, forêts, abysses, montagnes, etc.) ou d’origine anthropique (habitations, puits de pétrole, etc.) et sont parmi les premiers animaux à avoir colonisé la terre ferme[3].
12
+
13
+ Leur nombre diminue toutefois considérablement. À l'échelle de trois régions allemandes, la biomasse d’arthropodes a ainsi chuté de 67 % au cours de la décennie 2010[4].
14
+
15
+ Les micro-arthropodes (arthropodes de la microfaune) sont les plus petits d'entre eux, de taille inférieure à 0,2 mm. Bien que discrets, ceux d'entre eux qui sont des décomposeurs jouent un rôle essentiel dans les réseaux trophiques en assurant le recyclage de la nécromasse, notamment dans le sol où avec les champignons décomposeurs, ils contribuent à produire l'humus.
16
+
17
+ Les arthropodes ou articulés sont :
18
+
19
+ Les articulations sont rendues nécessaires par la présence de chitine, matière coriace, à la surface de la peau. Les appendices articulés s'adaptent aux plus diverses fonctions.
20
+
21
+ La cavité générale est réduite à un ensemble de lacunes où circule l'hémolymphe.
22
+
23
+ Le système nerveux est ganglionnaire.
24
+
25
+ Au cours du développement se produisent des mues, et très souvent des métamorphoses.
26
+
27
+ La chitine (du grec chiton χιτών signifiant « tunique ») est une substance azotée sécrétée par l'ectoderme. D'abord mince et flexible, elle s'épaissit en une carapace résistante, qui revêt non seulement l'extérieur du corps, mais aussi les parties antérieures et postérieures du tube digestif.
28
+
29
+ On considère la chitine comme le caractère des arthropodes dominant auquel sont subordonnés les caractères suivants:
30
+
31
+ Les appendices se composent typiquement d'une base, ou protopodite, formée de deux segments qui portent chacun deux segments latéraux.
32
+
33
+ Ces diverses parties ne restent simples que chez les crustacés inférieurs. Chez tous les autres arthropodes, elles se complexifient et s'adaptent à diverses fonctions. Il en résulte des appendices sensoriels (antennules, antennes), masticateurs (mandibules, maxillule, maxille, certains maxillipèdes (ou pattes-mâchoires), certains pédipalpes), préhenseurs (certains maxillipèdes (ou pattes-mâchoires), certains pédipalpes, pinces), locomoteurs (pattes à partir des 5 premières paires d'appendices, nageoires à partir des paires 11 jusqu'aux paires 16), reproducteurs (organes d'accouplement) à partir de la 11e paire d'appendices chez le mâle, etc.
34
+
35
+ Par contre, les ailes ne sont pas des appendices d'un point de vue morphologique puisqu'elles ne disposent pas de ces deux segments.
36
+
37
+ L'appareil circulatoire est un ensemble de lacunes. Il n'y a ni capillaires, ni veines. Les artères sont elles-mêmes réduites. Les vésicules cœlomiques métamérisées ont fusionné avec le blastocœle embryonnaire (par disparition des dissépiments, les parois entre deux segments) pour former l’hémocœle dans lequel circule l'hémolymphe, liquide circulatoire dont le rôle est analogue au sang et au liquide interstitiel chez les vertébrés[5].
38
+
39
+ Le cœur, situé dorsalement, est formé d'une ou de plusieurs poches en série linéaire et percées chacune d'une paire d'orifices ou ostioles. À chaque dilatation, le sang est aspiré à travers les ostioles. À chaque contraction, il est chassé dans les artères.
40
+
41
+ Le sang est incolore ou bleuté (hémocyanine), et contient seulement des globules blancs.
42
+
43
+ L'appareil excréteur est très variable selon les groupes. Il est formé de quelques glandes qui dérivent peut-être de néphridies.
44
+
45
+ Le système nerveux est ganglionnaire et ventral.
46
+
47
+ Il y a toujours une paire de ganglions cérébroïdes et une paire de ganglions sous-œsophagiens reliés par un collier périphagien. Le reste du système nerveux est en « échelle de corde » ou « corde à nœuds ».
48
+
49
+ Les ganglions de chaque paire sont unis par une commissure. Les paires successives sont unies par des connectifs.
50
+
51
+ Chez les types supérieurs, les ganglions tendent à fusionner en une ou plusieurs grosses masses.
52
+
53
+ Les yeux sont simples (ocelles) ou composés (yeux à facettes). Un œil composé peut être formé de plusieurs centaines d'ommatidies. Chaque ommatidie comprend:
54
+
55
+ Les ommatidies sont séparées les unes des autres par des cellules noires.
56
+
57
+ Il est probable que les yeux composés donnent à leur possesseur une vue panoramique (large champ visuel), mais très imprécise.
58
+
59
+ Les arthropodes se dirigent surtout par le toucher et par l'odorat, qui ont leur siège dans des poils sensoriels. Ceux-ci sont creux et contiennent le prolongement d'un neurone sensitif.
60
+
61
+ Il peut aussi y avoir des organes auditifs et des organes d'équilibre.
62
+
63
+ Pour se protéger, quelques espèces d'arthropodes utilisent le mimétisme, voire le Myrmécomorphisme.
64
+
65
+ Les sexes sont généralement séparés. Les œufs, assez chargés de vitellus (œufs centrolécithe), ont une segmentation partielle ou inégale.
66
+
67
+ À l'occasion des mues se produisent souvent, au cours du développement, des changements brusques de forme, autrement dit des métamorphoses.
68
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69
+ Beaucoup d'arthropodes parasites, piqueurs ou suceurs sont vecteurs de maladies[6].. En matière de responsabilité au regard de l'importance épidémiologique mondiale pour l'homme, les moustiques sont considérés comme le premier groupe de vecteurs, le second groupe étant celui des arthropodes hématophages (ex : acariens : tiques, insectes : puces), qui ont leur pendant chez les végétaux (ex : puceron, punaises).
70
+
71
+ Nombre d'arthropodes vecteurs de maladies semblent héberger durablement des bactéries intracellulaires, ayant des effets variés sur leurs hôtes et transmises verticalement. Il s'agit d'interactions durables et peut-être parfois, voire souvent de véritables symbioses, certaines bactéries étant bénéfiques voire nécessaires, par exemple pour fournir à leur hôte des acides aminés essentiels, des vitamines ou un rôle fonctionnel vital (on parle alors de symbiote primaire et pour l'exemple cité de symbiose nutritionnelle). Les bactéries utiles à l'hôte, mais facultatives sont dites symbiotes secondaires pour leur hôte ; elles leur apportent par exemple un complément métabolique indispensable chez les espèces vivant sur des milieux pauvres (certains arthropodes hématophages) par exemple. Il est fréquent qu'un arthropode véhicule un symbiote primaire et plusieurs symbiotes secondaires, chez le puceron, le charançon, la mouche tsé-tsé par exemple, ou chez de nombreux aleurodes.
72
+
73
+ La bactérie symbiote peut fortement modifier le comportement de son hôte (et même le sexe-ratio dans certains cas). Il semble parfois exister une triple symbiose ou au moins une relation triangulaire ; des insectes phytophages étant par exemple vecteurs de virus qui infectent plus facilement leur plante hôte en présence de la bactérie symbiotique. Du point de vue épidémiologique global et des interactions « hôte-parasite », les arthropodes piqueurs-suceurs pourraient jouer un rôle important pour l'immunité de leurs hôtes et/ou de leurs populations, permettant une coévolution moins brutale des espèces avec la plupart de leurs parasites et pathogènes.
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+ Sur la formule générale des vers, dont ils conservent d'ailleurs souvent l'aspect à l'état larvaire, les arthropodes ont superposé plusieurs innovations :
76
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+ Cette formule gagnante correspond à la forme générale des mille-pattes. Elle a été immédiatement à l'origine d'une nouvelle explosion radiative, qui a exploré différentes formules pour transformer tel ou tel groupe de pattes en mâchoires, antennes, pattes spécialisées, ou les laisser régresser dans la queue. La variable qui semble avoir structuré sa répartition est le nombre de pattes.
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+ Les trilobites ont été les rois du monde marin, mais à l'ère paléozoïque. C'est un groupe à présent éteint.
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+ Les trilobites sont bien connus car ils sont l'un des groupes fossiles les plus répandus. Par ailleurs, ils ont donné les fossiles les plus diversifiés : on recense entre neuf et quinze mille espèces. La plupart d'entre elles étaient des animaux marins simples et petits, qui filtraient la vase pour s'alimenter.
82
+
83
+ Les trilobites variaient en taille, d'un millimètre à plus de soixante-dix centimètres, avec une moyenne entre deux et sept centimètres. Le plus grand trilobite connu, Isotelus rex, mesurait 72 cm de long, et fut retrouvé en 1998 par des scientifiques canadiens sur les rivages de la baie d'Hudson.
84
+
85
+ Les zoologistes ont répertorié environ 55 000 espèces de crustacés.
86
+
87
+ Les plus connus sont les crabes, crevettes, homards et autres langoustes, tous sont des crustacés décapodes (à dix pattes). Le nombre de pattes est cependant très variable parmi les crustacés.
88
+
89
+ Le plus grand crustacé terrestre est le crabe de cocotier.
90
+
91
+ Le cloporte est également un crustacé, un isopode.
92
+
93
+ Pendant l'ère paléozoïque, au Cambrien, il y a de cela environ 540 millions d'années, alors que la mer grouillait de trilobites et que les frontières des forêts primitives étaient peuplées de géants rampants (des mille-pattes de 1,50 m), apparurent les premiers arthropodes à pinces du sous-phylum des chélicérés, dont la plupart s'adaptèrent ensuite à la vie terrestre.
94
+
95
+ C'est à cette époque que l'on rencontre les premiers arachnides possédant des chélicères. Plus tard, dès le Silurien supérieur, nous découvrons des espèces de scorpions et d'araignées fort semblables à ceux et celles que nous pouvons trouver à l'heure actuelle.
96
+
97
+ On a recensé à ce jour environ 80 000 espèces d'arachnides, dont plus de 1500 espèces de scorpions et 50 000 espèces d'araignées vivant dans tous les biotopes existants, des régions tropicales aux régions polaires. La plupart des arachnides sont cependant terrestres.
98
+
99
+ Les autres chélicérés sont très marginaux, les plus connus sont les tiques et les limules.
100
+
101
+ Les ptérygotes sont les porteurs d'une évolution majeure : les ailes. Elles leur permettent de conquérir les airs, et alliées à la simplification qu'apporte l'animation de seulement six pattes pour se déplacer, ont été à l'origine d'une troisième explosion radiative.
102
+
103
+ C'est par la superposition de ces trois explosions radiatives (vermiformes, arthropodes, insectes) que les insectes dominent le monde par leur variété : ils représentent aujourd'hui près de 80 % des espèces animales décrites.
104
+
105
+ L'embranchement fossile des Lobopodia (en), rattaché aux onychophores, contient des animaux qui ressemblent à un ver mince au corps mou et possédant des paires de robustes appendices articulés et épineux, formant ainsi un exosquelette, défense originale contre les prédateurs. Ainsi Diania cactiformis (en), surnommé le « cactus ambulant », est une espèce lobopodienne qui possède 10 paires. Daté de 520 millions d'années, les chercheurs suggèrent que cet organisme serait le plus proche parent connu des arthropodes modernes, même s'il n'est pas leur ancêtre commun[7].
106
+
107
+ La classification traditionnelle définissait comme arthropodes tous les métazoaires à squelette externe, ou cuticule, à corps en segments articulés-porteurs d'appendices eux-mêmes articulés, et une croissance par mues).
108
+
109
+ Cette classification les distinguait principalement en opposant les Chélicérés (Xiphosures, Arachnides…) aux mandibulés (ou antennates) ; avec parmi ces derniers, 3 classes :
110
+
111
+ La classification moderne intègre les progrès apportés par les analyses génétiques et biomoléculaires, qui ont montré que les Insectes (Hexapoda) sont un groupe-frère des Malacostracés, ce qui les réunit à l'ensemble des Crustacés en un gigantesque taxon qu'on a appelé Pancrustacea[8].
112
+
113
+ D'après World Register of Marine Species (9 mai 2016.)[9] :
114
+
115
+ embranchement Arthropoda
116
+
117
+
118
+
119
+ Arachnide (Argiope bruennichi)
120
+
121
+ Limule (Limulus polyphemus)
122
+
123
+ Pycnogonide (Ascorhynchus compactus)
124
+
125
+ Branchiopode (Triops longicaudatus)
126
+
127
+ Ichthyostracé (Argulus coregoni)
128
+
129
+ Malacostracé (Cancer pagurus)
130
+
131
+ Maxillopode (Lepas anatifera)
132
+
133
+ Ostracode
134
+
135
+ Rémipède (Speleonectes tanumekes)
136
+
137
+ Entognathe (Acerentomon sp.)
138
+
139
+ Insecte (Morpho didius)
140
+
141
+ Chilopode (Lithobius forficatus)
142
+
143
+ Diplopode (Narceus americanus)
144
+
145
+ Pauropode
146
+
147
+ Symphyle
148
+
149
+ Trilobite
150
+
151
+ Avec les vers Nématodes et quelques autres groupes, ils constituent les Ecdysozoaires, clade qui rend obsolète l'ancienne notion d'articulés (en), classification de Georges Cuvier en 1817 qui regroupait les arthropodes et les annélides[10].
152
+
153
+ Les arthropodes sont un groupe qui réunit à la fois des taxons vivants et fossiles.
154
+ Pour des raisons de difficultés de classification de la plupart de ces espèces fossiles, que certains paléontologues placent parmi les arthropodes et d'autre dans des phylums différents, les Arthropodes actuels sont réunis dans le taxon monophylétique des Euarthropodes, inclus dans le taxon des Arthropodes au sens général, lui-même placé dans le clade plus vaste des Panarthropodes qui réunit aussi les Tardigrades et les Onychophores.
155
+
156
+ Les arthropodes sont en grande partie des décomposeurs ou de petits prédateurs dépendant de ces décomposeurs ou d'autres décomposeurs (champignons notamment). Ils jouent un rôle très important dans les forêts[11]. Au moins 79 % des arthropodes terrestres prédateurs consomment des proies relativement grandes en transformant leur cuticule épaisse par digestion extra-orale (exodigestion grâce à l'injection d'enzymes hydrolytiques)[12].
157
+
158
+ Ils sont vulnérables à certains polluants (pesticides notamment). Ils sont sensibles à l'humidité du sol[13], vulnérables aux longues inondations et très vulnérables aux sécheresses ; des stress hydriques importants sur les arbres sont associés à une régression de la communauté entière d’arthropodes vivant sous les arbres (ainsi d'ailleurs que de la communauté mycorhizienne)[11].
159
+ Par exemple, sous des pins (Pinus edulis) étudiés dans une zone présentant un gradient dans la gravité d'une sécheresse intense, l'intensité des symptômes en ce qui concerne le retard de croissance et le dépérissement était associée à la gravité du recul des communautés d'arthropodes. Les modèles tirés de l'observation confirment pour différentes espèces fondatrices de la forêt (ici du sud-ouest des États-Unis) que la sévérité des sécheresses correspond à une sévérité des impacts sur les communautés des arbres avec un effondrement de la richesse en espèces et de l'abondance des arthropodes (huit à dix fois moins d'arthropodes dans les lieux qui ont le plus souffert). Remarque : dans ce cas, l'épaisseur des cernes et l'état du feuillage correspondait à la qualité et quantité des populations d'arthropodes[11].
160
+ Les espèces ont répondu différemment au stress de la plante, mais la plupart ont été affectés négativement. Ces résultats laissent craindre que des sécheresses récurrentes affectant les espèces fondatrices d'arbres sont susceptibles de fortement diminuer la diversité multi-trophique et la composition des communautés d'arthropodes, avec de possibles effets en cascade sur d'autres taxons, la qualité et la résilience écologique des sols[11].
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+ Le mont Blanc (en italien : Monte Bianco), dans le massif du Mont-Blanc, est le point culminant de la chaîne des Alpes. Avec une altitude de 4 809 mètres, il est le plus haut sommet d'Europe occidentale et le sixième sur le plan continental en prenant en compte les montagnes du Caucase, dont l'Elbrouz (5 642 mètres) est le plus haut sommet. Il se situe sur la frontière franco-italienne, entre le département de la Haute-Savoie (en France) et la Vallée d'Aoste (en Italie) ; cette frontière est l'objet d'un litige entre les deux pays.
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+ Le sommet, objet de fascination dans de nombreuses œuvres culturelles, a depuis plusieurs siècles représenté un objectif pour toutes sortes d'aventuriers, depuis sa première ascension en 1786. De nombreux itinéraires fréquentés permettent désormais de le gravir avec une préparation sérieuse. Afin de déterminer son altitude précise et quantifier l'évolution de celle-ci, des géomètres experts font l'ascension périodiquement. La dernière mesure connue (2017) est de 4 808,72 mètres.
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+ La première mention du « mont Blanc » daterait de 1685, avec la première mesure géodésique par le géomètre et astronome genevois Nicolas Fatio et son frère Jean-Christophe, qui donne un calcul de l'altitude de la montagne (2 426 toises, soit 4 728 m)[4],[5]. Toutefois, il utilise l'oronyme « montagne Maudite »[4]. Comme le rappelle l'historienne Thérèse Leguay « pendant longtemps la haute montagne [est] source d'épouvante »[6], d'où cette expression pour désigner ce haut sommet enneigé.
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+ Le sommet n'est jamais clairement nommé dans les différents écrits ou cartes des XVIe et XVIIe siècles[7]. Dans son ouvrage Les glaciers du Mont-Blanc, le glaciologue Robert Vivian établit une chronologie des différentes représentations cartographiques ou citations de la montagne, par exemple dans la Descrittione del Ducato di Savoia novamente posto in luce in Venetia, l'anno MDLXII (1562)[7]. Une mention plus précise est présente dans un ouvrage du conseiller du duc de Savoie, Emmanuel-Philibert de Pingon (Inclytorum Saxoniae, Sabaudiaeque principum arbor gentilitia), en 1581, et présentant les différents éléments des provinces du duché de Savoie[7]. Dans la partie consacrée à la province du Faucigny, la montagne est désignée par « Glaciales Montes »[7].
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11
+ Quelques années plus tard, une « carte du Faucigny » est réalisée par Jean de Beins (v. 1600), où l'ingénieur militaire français mentionne une « montagne Maudite »[7], parfois de « Mont-Mallet »[8]. Dans les productions suivantes, la montagne est désignée par l'abréviation « la Mont. Maudite », puis « la Mont Maudite » (sans le point)[7]. Le travail cartographique de l'ingénieur militaire et cartographe piémontais Giovanni Tomaso Borgonio pour le Theatrum Statuum Sabaudiæ, en 1682, et des représentations au 1/190 000, mentionne : « Dans le Faucigny, on dit seulement qu’il y a des montagnes d’une prodigieuse hauteur (…) c’est là où est celle (…) que les habitants appellent la montagne Maudite parce qu’elle est toujours couverte de neige et de glace. »[7],[9]. On trouve aussi parfois la mention « les Glacières » localisant l'ensemble de la montagne[7].
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+ L'oronyme de la montagne devient « mont Blanc » sur les croquis dressées en 1742[4],[10],[11] par le naturaliste genevois Pierre Martel[8]. Le Dictionnaire historique et géographique portatif de l'Italie, paru en 1775 à Paris, possède d'ailleurs une entrée pour le mont Blanc précisant les différentes appellations avec en premier nom « Monte Maledetto, Mont Maudit, ou Mont Blanc, appelé aussi les Glacières »[12]. Un des sommets du massif, le mont Maudit, conserve cette dénomination. La première carte à proprement parler à faire figurer le nom du mont Blanc est celle de Suisse établie par le Britannique William Faden en 1778[11].
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+ Le mont Blanc est situé entre le Sud-Est de la France, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et le département de la Haute-Savoie, et le Nord-Ouest de l'Italie, dans la région à statut spécial de la Vallée d'Aoste. Le tracé exact de la frontière est l'objet d'une controverse. La montagne s'étend sur les territoires des communes de Chamonix-Mont-Blanc et de Courmayeur, et son sommet est à environ 10 kilomètres au sud du bourg de la première et à la même distance au nord-ouest du bourg de la seconde ; la partie revendiquée par la France au sud de la ligne de partage des eaux traversant le sommet constituerait une enclave de la commune de Saint-Gervais-les-Bains[2]. Aoste est à 37 kilomètres à l'est-sud-est, Genève à 70 kilomètres au nord-ouest, Turin à plus de 100 kilomètres au sud-est, Grenoble à 115 kilomètres et Lyon à plus de 150 kilomètres à l'ouest.
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+ Le sommet s'élève à 4 809 mètres[1] au cœur du massif du Mont-Blanc et constitue le point culminant de la chaîne des Alpes. C'est également le plus haut sommet d'Europe de l'Ouest[13], ce qui lui vaut le surnom de « toit de l'Europe ». Cependant, si l'on considère que ce continent s'étend jusqu'au Caucase[14], alors cinq sommets principaux — de plus de 500 mètres de proéminence — le dépassent au nord ou sur la ligne principale de partage des eaux entre les territoires russes et géorgiens : l'Elbrouz qui culmine à 5 642 mètres[15], le Dykh-Taou à 5 205 mètres, le Chkhara à 5 193 mètres, le Kochtan-Taou à 5 150 mètres et le mont Kazbek à 5 147 mètres. Par sa hauteur de culminance de 4 696 mètres[16] par rapport au canal Volga-Baltique à 113 mètres d'altitude en Russie[17], il arrive juste derrière l'Elbrouz (4 741 m[18]) en Europe et en 11e position mondiale des sommets ultra proéminents.
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+ Le mont Blanc domine notamment le mont Maudit (4 465 m) et l'aiguille du Midi (3 842 m) au nord-nord-est, les Grandes Jorasses (4 208 m) à l'est-nord-est, le mont Blanc de Courmayeur (4 748 m) au sud-est et le dôme du Goûter (4 304 m) au nord-ouest[2]. Il est à cheval sur la vallée de l'Arve au nord et le val Vény au sud[2].
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+ Le panorama théorique, dépendant du relief et de la courbure terrestre mais pas des phénomènes de réfraction, porte depuis le sommet du mont Blanc sur six massifs : le Massif central (montagne d'Aulas et mont Aigoual dans le sud des Cévennes à 326 et 321 km, pic Cassini au mont Lozère à 286 km, mont Mézenc à 233 km, mont Mouchet dans la Margeride à 289 km, crêt de la Perdrix dans le Pilat à 185 km, puy du Rocher et puy de Peyre-Arse dans les monts du Cantal à 332 et 335 km, monts du Lyonnais à 185 km, Pierre-sur-Haute et puy de Montoncel dans les monts du Forez à 239 et 247 km, puy de Dôme dans la chaîne des Puys à 304 km, mont Saint-Cyr dans le Mâconnais à 197 km), le Morvan (Haut-Folin à 253 km, Tureau des Grands-Bois à 258 km), le Jura, les Vosges (Grand Ballon à 231 km), la Forêt-Noire (Belchen à 233 km, Feldberg à 243 km) et les Apennins (mont Penice à 225 km, mont Ragola à 252 km, mont Ebro à 221 km)[19]. Cependant, il n'est pas toujours évident de distinguer les massifs les plus lointains, même par temps ensoleillé. La pollution émise dans les plaines conjuguée à l'absence de vent peut réduire la bonne visibilité à 100 km.
22
+
23
+ Le sommet du mont Blanc est recouvert par un dôme de neige allongé grossièrement d'ouest en est, alors que ses versants forment une pyramide dont les faces sont orientées au nord, au sud-ouest et au sud-est. Le versant septentrional présente un dénivelé de 3 800 mètres avec la vallée de l'Arve. Il alimente principalement le glacier des Bossons ; le glacier de Taconnaz naît entre l'aiguille du Goûter et le dôme du Goûter, sur l'arête nord-ouest du mont Blanc. Les versants sud-ouest et sud-est, plus rocheux, présentent un dénivelé maximal de 3 300 mètres avec le val Vény un peu en amont de la frazione d'Entrèves. Ils alimentent, d'ouest en est, le glacier du Dôme et le glacier du Mont-Blanc, qui s'épanchent tous deux vers le glacier du Miage, le glacier du Brouillard et le glacier de Frêney qui naissent en contrebas du sommet et ne confluent plus jusqu'au fond de la vallée, et enfin le glacier de la Brenva[2].
24
+
25
+ Depuis 1863, à la suite du lever topographique du capitaine Jean-Joseph Mieulet, l'altitude officielle du plus haut sommet des Alpes a longtemps été de 4 807 mètres (altitude ellipsoïdale géopotentielle), même si elle a été affinée à 4 807,20 mètres par nivellement trigonométrique entre 1892 et 1894 par les cousins Henri et Joseph Vallot[11]. Plusieurs campagnes de mesures ont été conduites depuis (la définition de l'altitude ayant évolué, ainsi que les techniques de mesures), concluant à une altitude comprise entre 4 807 mètres et 4 811 mètres[11],[20]. L'altitude donnée est toujours celle de l'épaisse couche neigeuse coiffant la cime. Du sommet jusqu'à mi-hauteur, il est recouvert de « neiges éternelles » (de 15 à 23 mètres d'épaisseur)[21]. La cime neigeuse se déplace aléatoirement d'année en année le long de l'arête sommitale, avec une amplitude mesurée de plus de près de 35 mètres[11]. Le sommet rocheux, lui, culmine à 4 792 mètres et il est décalé à l'ouest par rapport à la cime neigeuse ; ainsi, en 2004, il se trouvait, d'après des instruments radar et des carottages, à 40 mètres à l'ouest de cette dernière[22], mais ils sont en moyenne depuis 2001 plus éloignés[11].
26
+
27
+ Alors qu'une restitution photogrammétique de l'IGN en 1980 avait confirmé l'altitude de 4 807 mètres, une mesure orthométrique par satellite en août 1986 donne une altitude de 4 808,4 mètres[11]. À partir de 2001, la périodicité des mesures devient biennale et se base sur des mesures d'un partenariat formé de la Chambre départementale des géomètres-experts de la Haute-Savoie et de la société Leica Geosystems à l'aide du système GPS, encadrée par des guides de Chamonix et de Saint-Gervais, et un traitement géodésique de l'IGN[11]. La mesure faite cette année-là donne 4 810,40 mètres[11].
28
+
29
+ Mais après la canicule, une nouvelle mesure effectuée les 6 et 7 septembre 2003, constate une hauteur de 4 808,45 mètres avec une précision de 5 centimètres et un décalage de l'arête sommitale de 75 centimètres vers le nord-ouest par rapport à la campagne de 2001[11]. Lors de cette campagne 2003, les mesures de plus de 500 points de repères ont été prises, afin d'étudier le volume de neige de la calotte sommitale au-dessus de 4 000 mètres dans son ensemble et de la modéliser entièrement. Cependant, d'après le glaciologue Luc Moreau et Météo-France qui collaborent aux mesures, l'interprétation populaire selon laquelle la canicule est responsable de cette diminution de l'altitude est contestable, car elle n'aurait pas entraîné de fonte significative des glaces au-dessus de 4 000 mètres d'altitude : il pourrait simplement s'agir d'un mouvement aléatoire de la calotte glaciaire sommitale, au gré des vents violents soufflant à cette altitude et des phénomènes d'accumulation de neige[23],[24]. Effectivement, à cette altitude, le thermomètre ne passe qu'exceptionnellement au-dessus de 0 °C et la température de la glace en profondeur reste constamment inférieure à −15 °C[11].
30
+
31
+ Lors de la campagne 2005, l'altitude du mont Blanc a été mesurée à 4 808,75 mètres, soit 30 cm de plus que la précédente mesure[11]. Lors de la quatrième campagne des 15 et 16 septembre 2007, l'altitude du mont Blanc a été mesurée à 4 810,90 mètres, soit 2,15 mètres de plus que la précédente mesure[11],[25]. Le volume de neige a presque doublé, par la même occasion, depuis 2003, passant de 14 600 m3 à 24 100 m3[11]. Lors de la cinquième campagne réalisée en 2009, et qui s'inscrit par la même occasion dans la candidature d'Annecy aux Jeux olympiques d'hiver de 2018[26], la nouvelle altitude officielle est établie à 4 810,45 mètres[11],[26].
32
+
33
+ En septembre 2011, l'altitude est donnée après correction à 4 810,44 m[11],[27]. Lors de la campagne menée en septembre 2013, l'altitude est légèrement revue à la baisse à 4 810,06 m[27] puis finalement corrigée à 4 810,02 m un mois plus tard[11],[28]. En septembre 2015, l'expédition des géomètres établit l'altitude à 4 808,73 m[11],[29]. En septembre 2017, la campagne de mesure révèle une nouvelle altitude : 4 808,72 m[1].
34
+
35
+ Le mont Blanc est représentatif de la géologie du massif. Il correspond probablement au sommet de la voûte anticlinale formée par la surface de la pénéplaine antérieure au Trias[30],[31],[32]. Il se situe à la jonction entre deux masses rocheuses cristallines, constituées de gneiss à micaschistes du Dévonien à l'ouest et de granite datant du Carbonifère, et plus précisément du Pennsylvanien[33], à l'est ; le sommet lui-même, entièrement sous la neige, est très certainement constitué de gneiss[30],[34].
36
+
37
+ Les conditions météorologiques peuvent changer très rapidement (neige, brouillard). Au sommet, la vitesse du vent peut atteindre 150 km/h et la température −40 °C[13] (minimum absolu de −43 °C)[35]. Le vent renforce l'effet de froid (refroidissement éolien) : la température apparente chute de 10 °C tous les 15 km/h de vent[36]. Il peut contribuer à lui seul à l'échec d'une ascension, même par des professionnels.
38
+
39
+ À partir de 3 700 m environ, toutes les précipitations se font sous forme de neige. Ces dernières sont plus abondantes en été qu'en hiver, du fait que l'air froid ne contient pas beaucoup d'humidité. Le sommet peut connaître quelques journées de dégel dans l'année, notamment entre juillet et septembre, le maximum absolu étant de 9 °C)[35]. L'isotherme zéro degré peut dépasser les 5 000 m d'altitude.
40
+
41
+ Dans les Alpes, les névés persistent au-delà de 2 800 mètres d'altitude. Les premières pentes du mont Blanc se situant vers 3 500 mètres, elles se trouvent donc au-delà de la limite de l'étage nival. Le manteau neigeux important et les conditions climatiques extrêmes rendent les conditions de vie des espèces végétales et animales presque impossibles.
42
+
43
+ Pourtant, aux altitudes les plus basses ou dans les creux de falaises abrités, certaines plantes arrivent à subsister comme la renoncule des glaciers que l'on trouve jusqu'à 4 000 mètres. Cependant, la flore se limite essentiellement à des mousses et lichens.
44
+
45
+ Les mammifères ne peuvent pas vivre dans les conditions décrites, contrairement à certaines espèces d'oiseaux : chocards à bec jaune, lagopèdes, accenteurs alpins et autres niverolles alpines.
46
+
47
+ Au XVIIe siècle, lors du petit âge glaciaire, des processions et exorcismes sont organisés afin de mettre fin à l'avancée de la Mer de Glace qui s'approche dangereusement de Chamouny[37]. Jusqu'au XVIIIe siècle, le massif inspire de la crainte aux habitants de la vallée et ses sommets ne sont parcourus que par quelques chasseurs de chamois et cristalliers[38].
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+ Toutefois, il éveille la curiosité de la bourgeoisie genevoise[38]. Elle se rend au Môle, bien visible au sud-est de la ville, en présence d'Anglais, pour observer le mont Blanc de plus près[39]. Toutefois, en l'absence de cartes décrivant l'organisation interne de cette partie des Alpes, ils sont rapidement désorientés : « Qu'on tire de Genève une ligne passant par le sommet du Môle, la montagne maudite sera située en un point quelconque du prolongement de cette ligne jusqu'à sa rencontre avec la vallée du Rhône, mais, nécessairement, toujours au nord de la vallée de Chamonix au lieu d'être au midi[39]. » Cette erreur perdure pendant un demi-siècle, expliquée ainsi par Charles Henri Durier : « On aperçoit fort bien le mont Blanc des environs de Genève mais en avançant vers les Alpes, on le perd de vue, et les premières sommités couvertes de neige que l'œil retrouve au sortir de Bonneville, ce n'est pas le mont Blanc, ce sont les dents de Morcle et du Midi, c'est le Buet surtout, qui couronne l'extrémité de la vallée, le Buet qui est effectivement au nord de Chamonix dans la directement de Genève au Môle et qu'on a pris pour la haute montagne qu'on avait aperçue de loin... Le peuple de Genève nomma le mont Blanc la montagne maudite, le peuple prit le Buet pour la montagne maudite : les géographes suivirent[39] ! »
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+ Ainsi, Durier explique que le mont Blanc lui-même est identifié trop tardivement pour que des mythes religieux et une symbolique poétique lui soient associés ; il entre directement dans l'ère du rationalisme scientifique[40].
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+ À partir de 1760, le naturaliste suisse Horace-Bénédict de Saussure entreprend une douzaine de voyages à Chamonix pour observer le massif du Mont-Blanc et se focalise sur la conquête de son point culminant[38]. Des tentatives sont effectuées de la part du scientifique, notamment avec le guide courmayeurin Jean-Laurent Jordaney. Celui-ci, originaire de Pré-Saint-Didier et surnommé « Patience », accompagne Horace-Bénédict de Saussure à partir de 1774 sur le glacier du Miage et sur le mont Crammont lorsqu'il décide d'ouvrir une voie au mont Blanc. Après des premières mesures depuis Genève en 1775[11], George Shuckburgh-Evelyn, fraîchement élu à la Royal Society, propose l'année suivante à Saussure de l'accompagner au Môle pour peaufiner la mesure de l'altitude du mont Blanc[41] ; il obtient 4 787 mètres[11],[41]. Sur la base de ce résultat, elle sera revue en 1840 par le corps des ingénieurs géographes d'abord à 4 799,5 mètres après correction de la planimétrie puis à 4 806,5 mètres après intégration d'un coefficient de réfraction[11].
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+ Saussure offre une récompense pour sa première ascension en pensant ainsi percer le mystère de la formation géologique des Alpes. Ainsi, la première ascension reconnue du sommet remonte au 8 août 1786 par Jacques Balmat et le docteur Michel Paccard. Le 8 août, c'est le départ vers 17 h. Ils dorment vers 22 h au sommet de la Côte entre le glacier des Bossons et celui de Taconnaz. Balmat se réveille à 1 h 30 du matin, Paccard à 2 h. Le 9 août, au petit matin, ascension du glacier de Taconnaz, des Grands Mulets puis du Petit Mulet. Dans la matinée, vers 10-11 h, ils sont sur le dôme du Goûter, à sa pointe, et saluent avec le chapeau de Balmat les gens de la vallée à Chamonix. Vers 15-17 h, Balmat accède seul au sommet. Peu après, il redescend chercher Paccard et l’aide à poursuivre son ascension. À 18 h passées, ils accèdent tous les deux au sommet ; ils y restent 33 minutes. Ils commencent à redescendre. À 23 h, ils sortent des glaces et parviennent sur la terre ferme ; ils vont dormir. Le 10 août, à 6 h du matin, ils se réveillent. Ils partent ensuite vers le village où Balmat apprend que sa fille est morte le jour où il atteignait le mont Blanc. Cet exploit, pour l'époque, marque les débuts de l'alpinisme tel qu'on le connaît aujourd'hui.
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+ Presque un an après, Saussure entreprend de monter lui-même au sommet, avec dix-neuf autres personnes, dont Balmat. Il y parvient le 3 août 1787. Il procède au premier calcul de l'altitude du mont Blanc depuis son sommet. Après un calcul de la moyenne avec trois mesures précédemment effectuées, il annonce comme altitude 2 450 toises, soit 4 775 mètres[11],[41]. De nouvelles mesures de nivellements trigonométriques sont effectués dans les années 1820, d'abord par Plana et Carlini dans le cadre des opérations austro-piémontaises, parvenant à 4 801,9 mètres corrigés par les ingénieurs géographes en 4 811,6 mètres, puis par le commandant Filhon, avec l'aide des travaux de triangulation du commandant Corabœuf menés vingt-cinq ans plus tôt, obtenant 4 810,9 mètres d'altitude[11].
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+ La première femme à atteindre le sommet est la Chamoniarde Marie Paradis le 14 juillet 1808 mais, de son propre aveu, elle est « traînée, tirée, portée » par les guides. La seconde ascension féminine est réussie par ses propres moyens par Henriette d'Angeville, alors habillée d'une robe, le 4 septembre 1838[42].
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+ Le premier accident mortel a eu lieu en 1820, lors de la dixième ascension[43]. Cette expédition a été rapportée par Alexandre Dumas qui en a recueilli le récit détaillé auprès du guide Marie Coutet, rescapé de l'expédition[44] : les clients sont le colonel anglais Anderson et le docteur Hamel, météorologue de l'empereur de Russie. Après deux nuits et une journée passées aux Grands-Mulets, les clients exigent de monter au sommet malgré une météo défavorable et les guides, au nombre de treize, n'osent pas leur refuser. L'équipée progresse dans de la neige fraîche qui lui monte aux genoux. En fait, comme les alpinistes se suivent les uns derrière les autres, leur sillon coupe la plaque à vent et ils finissent par déclencher une avalanche qui les emporte. Les trois guides de tête tombent dans une crevasse deux cents mètres plus bas et, ensevelis, ils ne peuvent être sauvés. Leurs restes sont retrouvés en 1861, encore bien conservés, au bas du glacier des Bossons.
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+ Toutefois, la peine et la consternation poussent les guides à s'unir l'année suivant le drame. Le 9 mai 1823, un manifeste de la chambre des députés de Turin, approuvé par Charles-Félix de Savoie, rend officielle la création de la Compagnie des guides de Chamonix. Les articles prévoient que le voyageur est conduit sur les montagnes par des guides de première classe qui ont l'expérience et le contact nécessaires. La seconde classe est constituée par des guides de moindre expérience qui travaillent surtout comme porteurs ; enfin une troisième catégorie, celle des aspirants-guides apprenant le métier[43]. En 2018, la Compagnie compte plus de 220 membres professionnels, guides et accompagnateurs[45].
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+ Créée en 1850[46], la Société des guides de Courmayeur est fondée sur le versant valdôtain, devenant ainsi la première d'Italie[47] et la deuxième au monde après la Compagnie des guides de Chamonix. Le chef de file a été Jean-Laurent Jordaney, originaire de Pré-Saint-Didier. Il accompagne, entre autres, Horace-Bénédict de Saussure à partir de 1774 sur le glacier du Miage et sur le mont Crammont lorsqu'il décide d'ouvrir une voie au mont Blanc, et l'Anglais Thomas Ford Hill au col du Géant en 1786[48].
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+ Selon qu'on consulte une carte éditée en France ou en Italie, on ne lit pas le même tracé de la frontière au sommet du mont Blanc : sur les cartes italiennes, le sommet est un point de la ligne séparant les deux États, et est donc binational ; en revanche, les cartes françaises font apparaître une bande de terre française approximativement triangulaire qui pointe vers le sud au niveau du mont Blanc : selon ces cartes, le sommet du massif serait donc entièrement en France, la frontière passant par le mont Blanc de Courmayeur. Les cartes nationales suisses[49], couvrant aussi tout le massif, montrent de manière neutre les deux territoires contestés autour du mont Blanc ainsi qu'autour du dôme du Goûter (ceci après avoir suivi les conventions françaises jusqu'en 2018). Les tenants et aboutissants de cette situation sont liés à l'existence d'une frontière à travers le massif qui remonte à l'annexion de la Savoie par la France, donc à 1860, régie par le traité de Turin et ses protocoles annexes[50].) La « carte au 1/50 000 de la frontière de la Savoie depuis le mont Grapillon, du côté suisse, jusqu’au mont Thabor où la limite de la Savoie rejoint la frontière de la France » annexée à la convention de Turin (annexe III) fait clairement passer la frontière par la calotte sommitale du mont Blanc. Très tôt néanmoins, à partir de 1865, les cartes françaises se mettent à présenter une nouvelle version du tracé : la carte topographique d'État-Major du capitaine Jean-Joseph Mieulet fait en effet apparaître le triangle de terres françaises qui figure jusqu'à aujourd'hui sur les cartes éditées du côté français. Les cartes italiennes, notamment l'Atlas sarde de 1869, font elles état du tracé passant par le sommet.
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+ Il existe également, côté français, un arrêté du 21 septembre 1946 qui partage le secteur du dôme du Goûter et du mont Blanc entre les trois communes de Saint-Gervais-les-Bains, Les Houches et Chamonix-Mont-Blanc. Cet arrêté adopte l'interprétation du tracé frontalier des cartes d'État-Major françaises et divise d'ailleurs le triangle litigieux au sud du mont Blanc entre les deux communes de Chamonix et de Saint-Gervais. Des pièces analysées par un érudit italien montrent que la préparation de cet arrêté a été étudiée jusqu'au niveau ministériel (une note datée du 5 juin 1946 et établie par le ministère des Affaires étrangères français y a été consacrée).
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+ Sur la fin du XXe siècle, la question est évoquée à plusieurs reprises par des articles ou ouvrages érudits, particulièrement du côté italien, qui soutiennent que le tracé figurant sur les cartes françaises est sans fondement juridique. La question ayant attiré l'attention du grand public (elle est même relayée officiellement par le député du val d'Aoste Luciano Caveri dans une question à la chambre), les autorités italiennes font valoir en 1995 leur position aux autorités françaises par un mémoire, à l'occasion des travaux d'une commission chargée de fournir un tracé plus précis de la frontière. La France s'étant abstenue d'y répondre, et le gouvernement italien n'ayant pas appuyé avec véhémence sa revendication, la situation perdure à l'identique aujourd'hui et ne semble à ce jour tranchée par aucune pièce nouvelle[51].
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+ Les premières véritables études scientifiques du sommet du mont Blanc sont conduites sur commande du botaniste, météorologue et glaciologue Joseph Vallot à la fin du XIXe siècle. Ce dernier veut demeurer plusieurs semaines dans le voisinage du sommet pour y étudier la météorologie, l'accumulation de neige à haute altitude et la physiologie du mal des montagnes. Il fait procéder à ses frais à la construction en bois de son premier observatoire. Mais il s'aperçoit très rapidement que le travail scientifique n'est pas compatible avec l'accueil des alpinistes. C'est pourquoi il fait construire, à proximité, le refuge Vallot[52].
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+ À partir de 1892, l'ingénieur Henri Vallot, avec l'aide de son cousin Joseph, commence à réaliser la carte au 1:20 000 du massif du Mont-Blanc[53]. Quelques décennies avant lui, vers le milieu du siècle, James David Forbes, Alphonse Favre et Eugène Viollet-le-Duc avaient respectivement effectué quelques relevés et mesuré l'altitude du sommet[11],[54]. Ce travail de titan, fait sans le bénéfice des moyens modernes (hélicoptères, avions et satellites), n'est achevé qu'après la mort des deux cousins par Charles Vallot, le fils d'Henri, qui lance par ailleurs la collection du guide Vallot, notamment réputée parmi alpinistes.
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+ Peu avant de mourir, Joseph Vallot confie l'observatoire à A. Dina qui — avec sa fondation — y développe un projet d'observatoire astronomique. Il est ensuite légué par sa veuve, madame Shillito, à la France qui le confie à l'Observatoire de Paris[55]. Puis, en 1973, le CNRS devient gestionnaire des deux observatoires de Chamonix[55]. En 1975, l'observatoire d'altitude est alors transmis au laboratoire de géophysique et de glaciologie de l'environnement (LGGE), alors que l’observatoire de Chamonix devient un « camp de base » pour les chercheurs du CNRS[55].
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+ Ce refuge non gardé du Club alpin français n'est plus destiné qu'à la survie des alpinistes, en cas de mauvais temps. L'observatoire Vallot, situé une cinquantaine de mètres plus bas, n'est pas un refuge. Confié par le CNRS au laboratoire de glaciologie, il est régulièrement utilisé par des scientifiques qui y mesurent les retombées des aérosols atmosphériques, pratiquent des forages sur le site du col du Dôme et étudient la physiologie en haute altitude.
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+ En mars 2013, l'observatoire est mis en vente, avant annulation le 29 août 2013 de la vente par le ministre du Budget, à la demande du Centre de recherches sur les écosystèmes d'altitude (CREA) et de divers acteurs mobilisés pour qu'on tienne compte d'une condition mise par Joseph Vallot dans son legs à l'État : l'usage scientifique du bâtiment. Un autre appel d’offres est lancé, mais incluant cette servitude d'usage scientifique qui doit rester attachée au lieu. La mairie de Chamonix et le CREA proposent de racheter le lieu pour qu'il reste consacré à la science[55]. Finalement, en 2016, la mairie de Chamonix se porte propriétaire de l'observatoire[56].
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+ En 1891, Jules Janssen, académicien des sciences, envisage la construction d'un observatoire au sommet pour y effectuer des mesures sur le spectre solaire. Gustave Eiffel accepte de procéder à l'exécution du projet, à condition de pouvoir construire sur une fondation rocheuse et que celle-ci soit au plus à 12 mètres de profondeur. Des explorations préliminaires sont lancées pour trouver un point d'ancrage sous la direction de l'ingénieur suisse Imfeld, qui fore deux tunnels horizontaux de 23 mètres de long à 12 mètres sous la calotte sommitale. Il ne rencontre aucun élément rocheux, ce qui entraîne l'abandon du projet d'Eiffel[57].
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+ L'observatoire est malgré tout construit en 1893 ; il repose sur des vérins destinés à compenser les éventuels mouvements de la glace. Le tout fonctionne peu ou prou jusqu'en 1906, quand le bâtiment commence à pencher sérieusement. La manœuvre des vérins permet de compenser l'assiette. Mais, trois ans plus tard, deux après la mort de Janssen, une crevasse s'ouvre sous l'observatoire, qui est abandonné. Il disparaît dans les glaces et seule la tourelle est sauvée in extremis[57]. La construction de l'observatoire est à la base de la légende des trois pruneaux telle que la rapportait Blaise Cendrars dans Les Confessions de Dan Yack.
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+ En décembre 1956, deux jeunes alpinistes, Jean Vincendon, un jeune parisien de 24 ans, et François Henry, un jeune belge de 22 ans, ont comme projet l'ascension hivernale du mont Blanc par l'éperon de la Brenva. Ils ont bien préparé leur expédition mais ils vont se heurter à une succession de malchances et les choix qu'ils vont faire seront tragiques, d'autant plus que le mauvais temps prolongé est exceptionnel[58]. Ils partent le 22 décembre 1956. Au début de leur montée, la météo devient mauvaise et les alpinistes décident de renoncer, lorsqu'ils croisent sur les pentes un de leurs héros, l'Italien Walter Bonatti. Cette rencontre va les inciter à continuer leur montée, mais la tempête qui s'installe les bloque sur un sérac en bordure du Grand Plateau[58].
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+ Un long calvaire de cinq jours commence pour eux, suivi aux jumelles depuis le sommet du Brévent et à la longue-vue depuis Chamonix. Plus de deux cents journalistes accourent et toute la France et la Belgique suivent le calvaire des deux jeunes alpinistes. Les professionnels de la montagne déclarent le 26 décembre : « On ne va pas risquer nos vies pour ces imprudents ! Vouloir faire la Brenva en hiver est pure folie ». Lionel Terray organise une caravane de secours sans l'accord des guides de Chamonix. Cependant, profitant d'une brève accalmie, un hélicoptère Sikorsky S-58 de l'armée française, avec deux pilotes et deux sauveteurs secouristes, tente de les sauver mais s'écrase. Lionel Terray choisit de secourir en priorité l'équipage de l'hélicoptère vers le refuge Vallot. Avant de partir, il transfère les deux jeunes alpinistes dans la carlingue de l'appareil, leur donne quelques aliments et de la benzédrine pour les aider à ne pas s'endormir[58]. Mais la tempête s'installe et toute nouvelle expédition est rendue impossible. De leur côté, les autorités rechignent à engager des moyens militaires importants pour sauver les deux jeunes imprudents alors que le contingent est engagé dans la guerre d'Algérie. Le 3 janvier 1957, les autorités déclarent abandonner les secours et annoncent aux familles la fin de cette aventure. Cette affaire vaudra à Lionel Terray son exclusion de la Compagnie des guides de Chamonix et va secouer le monde de la montagne car « elle reste le symbole d'un manquement, celui de la communauté des guides qui a failli au devoir sacro-saint du secours »[59].
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+ Finalement, le 20 mars 1957, la caravane de secours découvre les corps des deux alpinistes dans l'hélicoptère[58]. La Compagnie des guides de Chamonix est montrée du doigt, pourtant les guides avaient à plusieurs reprises déjà tiré la sonnette d'alarme en soulignant que toujours plus d'amateurs alpinistes c'était aussi toujours plus d'accidents et qu'ils ne pouvaient plus faire face. La polémique qui suit ce drame et les tergiversations des autorités civiles et militaires sont à l'origine de la professionnalisation des secours et de la création du PGHM (Peloton de gendarmerie de haute montagne). En 1958, les autorités décident de la création d'une organisation professionnelle de secours en montagne confiée à la gendarmerie et aux CRS sous l'autorité du préfet. Le premier groupe constitué d'une douzaine de gendarmes est installé à Chamonix le 2 octobre 1958[60].
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+ Le 15 juillet 1865, George Spencer Mathews, Adolphus Warburton Moore, Horace Walker, Franck Walker, Melchior Anderegg et Jakob Anderegg réussissent la première ascension du mont Blanc par l'éperon de la Brenva. Le 31 janvier 1876, la première ascension hivernale est effectuée par l'Anglaise Isabella Straton, avec les guides Jean Charlet-Straton, Sylvain Couttet et le porteur Michel Balmat[61]. En 1892, Laurent Croux, Émile Rey et Paul Güssfeldt réalisent la traversée du mont Blanc par l'éperon de la Brenva[62].
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+ Le 11 février 1914, Agénor Parmelin est le premier aviateur à survoler le massif en se maintenant pendant un quart d'heure à 5 540 mètres d'altitude, lui permettant de passer entre le sommet et le mont Blanc de Courmayeur[63].
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+ En août 1919, Adolphe Rey effectue la première remontée intégrale de l'arête de l'Innominata, avec S.-L. Courtauld, E.G. Oliver, Adolf Aufdenblatten et Henri Rey. En février 1929, Marguette Bouvier effectue la première descente à skis par −40 °C, avec le guide Armand Charlet. En 1953, Arturo Ottoz et Toni Gobbi réussissent la première hivernale de la voie Major.
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+ Le 23 juin 1960, l'aviateur Henri Giraud se pose sur le sommet du mont Blanc sur un « terrain » de 30 mètres de long[64].
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+ En 1965, Alessio Ollier et Camille Salluard réalisent la première hivernale de la voie de la Poire, itinéraire particulièrement dangereux. En 1972, Morand parcourt la distance entre le refuge du Goûter et le sommet en moto. Le 24 juin 1973, Sylvain Saudan effectue la première descente à ski de la face sud-ouest.
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+ Le 1er juillet 1986, Dominique Jacquet et Jean-Pascal Oron atterrissent en parachute sur le sommet après un largage à 6 500 mètres établissant ainsi le premier record mondial.
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+ Entre 1986 et 1988, une série de records est établie au départ de Chamonix-Mont-Blanc : le 6 août 1987 le Grenoblois Laurent Smagghe amène le record aller-retour à 6 h 47 min 19 s, Pierre Lestas le porte à 6 h 22 le 13 juillet 1988, Laurent Smagghe arrive ensuite en 6 h 15 le 26 juillet 1988, le 28 juillet 1988 Jacques Berlie améliore le record en le fixant à 5 h 37 min 56 s[65],[66]. Le 5 août 1988 Laurent Smagghe reprend le record en 5 h 29 min 30 s[67] puis deux ans plus tard, le 21 juillet 1990 Pierre André Gobet fixe le record à 5 h 10 min 44 s[68],[69].
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+ Le 13 août 2003 à 13 h 30, sept parapentistes français réalisent une première en se posant au sommet du mont Blanc[70] : cinq d'entre eux sont partis de Planpraz à 1 900 mètres d'altitude, de l'autre côté de la vallée de Chamonix, un autre et parti de Rochebrune à Megève et le dernier de Samoëns. Ils profitent de conditions climatiques dues à la canicule qui leur permettent de réaliser leur exploit en passant par l'aiguille du Tricot (3 600 mètres), puis profitant de thermiques exceptionnels de monter jusqu'à 5 200 mètres.
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+ Le 11 juillet 2013, le Catalan Kílian Jornet réalise l'ascension au départ de Chamonix-Mont-Blanc en 3 h 30 et 4 h 57 min 40 s aller-retour[68],[69]. Le 6 juillet 2016, il réalise l'ascension du mont Blanc deux fois dans la même journée (en moins de douze heures) : départ des Houches à 5 h 30, ascension par la voie normale (via le refuge du Goûter), atteinte du sommet à 9 h 50, puis descente côté italien via le refuge Gonella et le glacier de Miage ; puis remontée et atteinte du sommet une deuxième fois à 15 h 20[71]. En juillet 2015, le coureur italien Marco De Gasperi réalise l'ascension et descente du mont Blanc au départ de Courmayeur en 6 h 43[72].
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+ De nos jours, ce sommet accueille près de 20 000 alpinistes chaque année et jusqu'à 500 alpinistes certains jours[73]. L'itinéraire le plus fréquenté, la voie normale par le refuge du Goûter, est considéré comme long mais « peu difficile » pour un alpiniste entraîné et acclimaté à l'altitude[74].
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+ L'éloignement et les dangers objectifs d'une ascension présentent néanmoins des risques[74]. Comme pour toute course d'alpinisme, celle-ci ne doit pas être faite sans une bonne connaissance de la haute montagne, sans préparation physique ni équipement adéquat[36]. La voie normale présente notamment des passages délicats comme le couloir du Goûter avec des chutes de pierres. L'altitude élevée expose l'alpiniste au mal aigu des montagnes qui peut entraîner la mort ; une acclimatation préalable à l'altitude est nécessaire.
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+ La forte fréquentation du mont Blanc explique le grand nombre d'incidents comparé à d'autres sommets alpins[73]. Chaque année, l'ascension du mont Blanc fait ainsi de nombreuses victimes (5 à 7 morts par an pour la voie normale). 120 interventions ont été réalisées en 2006 par le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) dont 80 % pour épuisement (mauvaise préparation physique, manque d'acclimatation) ; 30 % des alpinistes présentent des blessures (gelures, blessures par crampons, troubles liés à l'altitude) lors de leur retour au refuge. Le taux de réussite est de 33 % seulement sans l'aide d'un guide (50 % avec)[36]. Malgré tout cela, 2 000 à 3 000 personnes réussissent l'ascension chaque année[réf. nécessaire].
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+ Certaines agences proposent désormais aux débutants des stages de quelques jours comprenant une initiation à l'alpinisme, une période d'acclimatation à l'altitude et l'ascension du mont Blanc sous la direction d'un professionnel (guide de montagne). Ce concept, permettant la pratique d'une nouvelle forme d'alpinisme « sans lendemain » met fin à une certaine philosophie de la montagne selon laquelle l'ascension du mont Blanc s'adresserait à des alpinistes déjà expérimentés et rompus aux techniques de l'alpinisme. Le retour d'expérience dans ce domaine ne confirme pas, à ce stade, la pertinence d'une telle approche de la montagne ni la probabilité de réussite dans une entreprise où l'objectif affiché reste une chasse au trophée plutôt qu'un rite de passage[réf. nécessaire].
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+ Il existe quelques itinéraires « classiques » pour faire l'ascension du mont Blanc[75],[76],[77] :
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+ Le site du massif du Mont-Blanc fait l'objet d'un projet de classement sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en tant que « site exceptionnel unique au monde » et en tant que haut lieu culturel, lieu de naissance et symbole de l'alpinisme[79],[80]. Ce projet n'est pas partagé par tous et devrait faire l'objet de demandes conjointes des trois gouvernements français, italien et suisse[81].
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+ Le seuil de surfréquentation du mont Blanc est atteint, avec 300 à 400 départs par jour en été[36]. Lors du sommet du Conseil national de la montagne qui s'est tenu à Sallanches, fin août 2006, il a été estimé que 25 000 à 30 000 personnes se sont lancées en 2005 à la conquête du mont Blanc. Avec l'ouverture des nouveaux marchés (Russie, Chine, Inde), ce sont 50 000 à 100 000 personnes qui pourraient demain tenter l'aventure, le chiffre de 200 000 ayant même été avancé[82]. Ces perspectives sont cauchemardesques pour les défenseurs du site et pour certains responsables politiques de la vallée, comme le maire de Saint-Gervais-les-Bains, commune sur laquelle se situe le mont Blanc. Lors de l'été 2003, avec la sécheresse et une fréquentation accrue du site, plusieurs dizaines de tonnes de détritus et déchets divers ont été laissées par les alpinistes qui campaient dans le secteur du refuge du Goûter. L'association Pro-mont Blanc a édité en 2002 le livre Le versant noir du mont Blanc qui expose les problèmes actuels et futurs qui se posent pour conserver le site en l'état[83].
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+ Selon Jean-Marc Peillex[82], le maire : « C'était plus des WC à ciel ouvert qu'un glacier. On est pourtant dans un site classé où, selon la loi de 1930, le camping est interdit. Et on laisse malgré tout des dizaines d'alpinistes s'installer et polluer notre réservoir d'eau de demain. » Selon le gardien du refuge[82] : « Ces gens qui dorment dans des tentes sont en majorité étrangers, ont peu de moyens et ne peuvent pas forcément se payer les 25 euros de la nuit en refuge [en 2013, la nuitée sans repas coûte 60 €]. Alors ils campent parfois plusieurs jours en attendant un créneau météo favorable. Il y en a qui sont respectueux de la montagne, qui redescendent leurs déchets au refuge, viennent dans nos toilettes et d'autres qui abandonnent leurs poubelles sur ce camping improvisé. Quand on monte là-haut, on peut voir des traces d'urine partout dans la neige, des excréments… alors qu'on pense se trouver dans une montagne pure et préservée. »
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+ Le maire de Saint-Gervais-les-Bains a proposé la mise en place d'un permis d'ascension — comme cela se fait au Népal —, dont la délivrance serait liée au nombre de places disponibles dans les refuges du Goûter — qui va être agrandi avec la construction d'un nouveau bâtiment — et de la Tête rousse. Cependant certains alpinistes, dont certains très connus, sont contre l'idée de ce permis d'ascension, qui serait contraire à leur liberté. Selon le président des guides : « La montagne doit rester un espace de liberté… Chacun doit pouvoir accéder aux sommets sans contrainte financière. De nombreux collègues ne seraient sans doute jamais devenus guides si une telle réglementation avait existé », et le célèbre alpiniste, Christophe Profit, demande même la suppression des refuges : « Car si les gens plantent leur tente là-haut, c'est parce qu'il y a un hébergement à proximité. Sans refuge, le problème serait réglé. »[82]
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+ Depuis 2019, un système de réservation nominative permet désormais de réguler la fréquentation des refuges situés sur les voies d'accès au mont Blanc jusqu'alors victime de la surfréquentation et de la pollution, et de mieux répartir le public sur les différents refuges.
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+ L'émergence d'un tourisme de masse engendré par l'afflux d'alpinistes ou de simples randonneurs (plus adeptes du Tour du Mont-Blanc) est favorisée depuis 1945 par la relance d'infrastructures routières et par le percement du tunnel du Mont-Blanc. Malgré les problèmes liés à la surfréquentation, ce tourisme génère des retombées économiques directes pour la région qui compensent les frais d'entretien des installations (refuges, etc.) et de sauvetages d'urgence. Au début du XXIe siècle, Chamonix voit ainsi une présence quotidienne estivale de 100 000 touristes, entre hébergement et passage[84]. 25 000 personnes tentent l’ascension du mont Blanc chaque été, entre juin et septembre, soit 250 par jour[85].
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+ Différentes formules permettent de faire l'ascension du mont Blanc avec ou sans stage d'acclimatation à l'altitude. Les activités de la Compagnie du Mont-Blanc s'étendent sur tout le massif. Elle a été créée en 2000 pour regrouper les domaines skiables des différentes sociétés de la vallée de Chamonix et fusionner toutes les remontées mécaniques des environs. Elle emploie 215 personnes (jusqu'à 260 avec les saisonniers)[réf. souhaitée]. La montagne apporte également des retombées économiques indirectes, avec une dynamisation de la région, par exemple avec l'installation de nombreuses entreprises liées aux sports d'hiver dans la vallée de Chamonix et le doublement du nombre de marques et enseignes[86].
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+ Le label « mont Blanc » est porteur, à tel point que des entreprises sans lien direct apparent ont choisi un nom similaire. Depuis 1906, la société allemande Montblanc (Montblanc International GmbH) commercialise d'abord des stylos, puis des montres, de la maroquinerie, des lunettes et des parfums[87]. La marque est déposée. Le symbole le plus fort de la marque se révèle être incontestablement l'étoile blanche à six branches stylisée, dont chaque branche représente un glacier du massif. Le nombre 4810 est également un élément récurrent.
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+ La boisson Tonimalt, jadis à base de malt, lait, miel et cacao, aujourd'hui commercialisée par Nestlé, était vendue sous l'appellation Mont Blanc et l'étiquette de la boite représentait ce sommet[88]. Les crèmes dessert Mont Blanc sont fabriquées par la laiterie de Chef-du-Pont (Manche), rachetée par Activa Capital en 2003 à Nestlé[89]. L'entreprise propose également depuis 2006 des gourdes et des bâtonnets glacés.
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+ Les sept premières photos prises au sommet du mont Blanc ont été faites en 1861 par Joseph Tairraz (1827-1902) premier guide-photographe de la montagne professionnel.
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+ Jean-François Ducis (1733-1816) dans une lettre adressée à Hérault de Séchelles écrivit : « Quel piédestal pour la liberté, que ce mont Blanc ! […] Je l'avoue, je donnerais vingt mondes en plaine pour douze lieues en rochers et en montagnes. »
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+ Mary Shelley (1797-1851) en villégiature en 1816 à Cologny près de Genève, en compagnie de son amant et de leur ami commun Lord Byron, découvrit les montagnes alpines qui offrirent à sa plume tant d'occasions de peindre des paysages qui forcent l'admiration. Le massif du Mont-Blanc était tout à côté et sa présence, en particulier le secteur du Montanvert, est réelle dans son œuvre majeure Frankenstein, lorsqu'elle décrit : « le rugissement furieux de la rivière […] les précipices […] les immenses montagnes […] révélaient en ces lieux la présence de forces évoquant celle de la toute-puissance […], les géants prestigieux des Alpes [sont des] pyramides et des dômes blancs et étincelants […] un autre monde, habitat d'une espèce inconnue de nous. »
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+ Victor Hugo (1802-1885) est venu admirer le mont Blanc dans les années 1820 et a rédigé son récit de voyage en 1825. En 1877, dans son recueil épique La Légende des siècles, il lui consacre un poème Désintéressement.
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+ George Sand (1804-1876) venue en Savoie en 1836 accompagnée de son compagnon Franz Liszt et du savant et philosophe genevois Adolphe Pictet a parcouru la vallée de l'Arve et franchi le col des Montets, elle commence sa description, puis laisse filer son imagination dans des métaphores : « La pomme de terre est l'unique richesse de cette partie de la Savoie. Les paysans pensent qu'en établissant une couche de fumée sur la région moyenne des montagnes, ils interceptent l'air des régions supérieures et préservent de son atteinte le fond des gorges (…) cette ligne de feux, établis comme des signaux tout au long du ravin, m'offrit au milieu de la nuit un spectacle magnifique. Ils perçaient de taches rouges et de colonnes de fumée noire le rideau de vapeur d'argent où la vallée était entièrement plongée et perdue. Au-dessus des feux, au-dessus de la fumée et de la brume, la chaîne du mont Blanc montrait une de ces dernières ceintures granitiques, noire comme de l'encre et couronnée de neige. Ces plans fantastiques semblaient nager dans le vide. Sur quelques cimes que le vent avait balayées, apparaissaient, dans un firmament pur et froid, de larges étoiles. Ces pics de montagnes, élevant dans l'éther un horizon noir et resserré, faisait paraître les astres étincelants. L'œil sanglant du Taureau, le farouche Aldébaran, s'élevait au-dessus d'une sombre aiguille, qui semblait le soupirail du volcan d'où cette infernale étincelle venait de jaillir. Plus loin, Formalhaut, étoile bleuâtre, pure et mélancolique, s'abaissait sur une cime blanche et semblait une larme de compassion et de miséricorde tombée du ciel sur la pauvre vallée, mais prête à être saisie en chemin par l'esprit perfide des glaciers. »
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+ L'Anglais John Ruskin (1819-1900) a écrit de nombreuses pages sur les sentiments qu'il éprouvait face aux sommets alpins et au mont Blanc. Il les considérait comme magiques et habités d'une force divine, mystique ; seule l'émotion de la contemplation donnant accès à leur essence sacrée. Il a joué un grand rôle dans l'élaboration d'une mythologie du mont Blanc[90].
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+ Monténégro
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+ (cnr) Crna Gora
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+ (cnr) Црна Гора
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+ 42° 47′ N, 19° 28′ E
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+ Le Monténégro (en monténégrin : Crna Gora, en cyrillique : Црна Гора, prononcé /ˈt͡sr̩̂ːnaː ˈɡɔ̌ra/ Écouter) est un pays des Balkans, en Europe du Sud, bordé par la mer Adriatique et frontalier de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Serbie, du Kosovo[5] et de l'Albanie. La capitale est Podgorica (170 000 habitants), l'ancienne capitale royale est Cetinje qui détient également le titre de « capitale du trône » (prestonica). Le Monténégro a déposé sa candidature d'adhésion à l'Union européenne en 2008.
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+ Le nom monténégrin ou serbo-croate du Monténégro, Crna Gora, peut se traduire littéralement par « Montagne Noire » ou « Mont-Noir », en référence aux forêts sombres qui recouvraient autrefois les Alpes dinariques.
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+ Le nom du pays, dans la plupart des langues d'Europe occidentale, dont en français, en italien, en allemand, en roumain (Muntenegru) et en anglais, est tiré du terme vénitien monte negro, qui a la même signification et remonte probablement à l'époque de la domination de Venise sur la région, au Moyen Âge.
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+ D'autres langues, notamment celles parlées aux environs immédiats, ont adopté leur propre traduction de l'expression : c'est ainsi le cas de l'albanais (Mali i Zi), du grec (Μαυροβούνιο, Mavrovoúnio), du turc (Karadağ), du russe (Черногория, Tchernogoria), de l'islandais (Svartfjallaland, c'est-à-dire « pays de la montagne noire »), du letton (Melnkalne, « le pays des montagnes noires ») ou même de l'arabe (الجبل الأسود, al-jabal ul-'aswad, « la montagne noire »).
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+ Les langues chinoises utilisent la traduction ou la translittération. À Taïwan, on utilise la translittération 蒙特內哥羅 / Mengteneigeluo (chinois simplifié : 蒙特内哥罗 ; chinois traditionnel : 蒙特內哥羅 ; pinyin : Mēngtènèigēluó), et en Chine la traduction 黑山共和国 / Hēishān, qui signifie littéralement « Montagne noire », traduction du nom local, Црна Гора / Crna Gora.
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+ Le Monténégro a une longue histoire de plusieurs siècles en tant que possession ottomane, duché semi-indépendant, puis principauté autonome, puis en tant que royaume indépendant en 1910, avant qu'il ne rejoigne le futur royaume de Yougoslavie en 1918. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il est séparé de la Serbie et occupé par l'Italie qui en fait un gouvernorat. Après la fin de la guerre en Yougoslavie, le nouveau régime communiste le transforme en république socialiste du Monténégro, l'une des républiques fédérées de la république fédérative socialiste de Yougoslavie.
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+ Devenu un des deux États constitutifs de la république fédérale de Yougoslavie en 1992, il fait partie, après la dissolution de celle-ci en 2003, de la communauté d’États de Serbie-et-Monténégro, instaurée de façon transitoire.
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+
25
+ Dans la soirée du 3 juin 2006, le Parlement du Monténégro proclame officiellement l’indépendance du pays et la dissolution de la communauté de Serbie-et-Monténégro[6], conformément au vœu des Monténégrins exprimés lors du référendum du 21 mai précédent.
26
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+ L'Islande, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Geir Haarde, devient le premier pays au monde à reconnaître le Monténégro comme un pays indépendant et souverain. La Russie lui emboîte le pas le 11 juin, devenant ainsi la première grande puissance à le faire, suivie deux jours plus tard par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France qui adoptent la même attitude, tout comme le gouvernement serbe.
28
+
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+ Le 22 juin suivant, le Monténégro devient le 56e État membre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, puis le 28 juin, il est admis en tant que 192e État membre de l’Organisation des Nations unies.
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+ Le 15 décembre 2008, le Monténégro présente sa candidature à l'Union européenne[7]. L'euro était déjà la monnaie locale de facto avant même l'indépendance du pays.
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+ Le Monténégro devient le 29e membre de l'OTAN le 5 juin 2017[8].
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+ Le Monténégro est situé dans les Balkans. Son territoire a, de façon approximative, la forme d'un losange ; il est bordé au nord-est par la Serbie, à l'est par le Kosovo, au sud-sud-est par l'Albanie, au sud-ouest par la mer Adriatique, à l'ouest-sud-ouest par la Croatie et au nord-ouest par la Bosnie-Herzégovine.
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+ Le territoire monténégrin s'étend depuis les hautes montagnes à la frontière avec la Serbie et l'Albanie — une partie des karsts de l'ouest de la péninsule balkanique — jusqu'à une étroite plaine côtière de deux à six kilomètres de large. Cette plaine s'interrompt abruptement au nord, à l'endroit où le mont Lovćen et l'Orjen plongent dans les bouches de Kotor. Ainsi, bien que disposant d'un large débouché sur la mer, le pays ne dispose pas de port important en raison d'un littoral très accidenté.
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+ La région karstique du Monténégro se situe à environ 1 000 m d'altitude, certaines parties montant à près de 2 000 m, comme le mont Orjen (1 894 m), point culminant des chaînes calcaires côtières. La vallée de la Zeta est la zone la plus basse, avec une altitude d'environ 500 m. Le Monténégro possède quelques cavités naturelles.
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+ Les montagnes du Monténégro comptent parmi les terrains les plus accidentés d'Europe et parmi les parties qui furent les plus érodées dans la péninsule balkanique pendant la dernière ère glaciaire. Le territoire culmine au Zla Kolata, dans les monts Prokletije, à une altitude de 2 534 m.
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+
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+ Du point de vue administratif, le Monténégro est divisé en 21 « municipalités » (opština en monténégrin), regroupant chacune une ville principale dont elle porte le nom.
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+ La population du Monténégro est estimée à 622 359 habitants en 2018[2] et sa densité de 45 hab./km2.
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+ Par langue :
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+ D'après la constitution du Monténégro du 19 octobre 2007, la principale langue officielle est le monténégrin. Mais l'usage du serbe, du bosnien, de l'albanais et du croate est aussi accepté officiellement. Cependant, les alphabets latin et cyrillique sont utilisés[1].
50
+
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+ La langue parlée au Monténégro est la variante iékavienne du serbo-croate. Les indépendantistes monténégrins insistent pour l'appeler monténégrin. Les autres continuent à l'appeler serbe. Le gouvernement a provoqué un mouvement de protestation chez les professeurs partisans de l’union avec la Serbie en souhaitant que les manuels appellent uniquement « langue maternelle » (et non plus « serbe ») la langue parlée au Monténégro. Depuis l'accession à l'indépendance, les citoyens monténégrins qui se définissent comme Serbes sont plus nombreux dans le Nord, dans les territoires rattachés au Monténégro en 1913 (voir carte : en bleu) tandis que ceux qui se définissent comme Monténégrins sont plus nombreux dans le sud, dans le territoire déjà monténégrin avant 1913.
52
+
53
+ Même si certains linguistes utilisent encore le terme « serbo-croate » pour définir la langue parlée au Monténégro, en Serbie, en Bosnie-Herzégovine et en Croatie, le « serbo-croate » n’existe officiellement plus, chaque pays nommant sa langue : « monténégrin », « serbe », « bosniaque » (voire « bosno-serbe » ou « bosnien » en fonction de l’écriture utilisée) ou « croate ». C'est pourquoi les linguistes ont adopté, en majorité, un nouveau nom pour cette langue : le BCMS.
54
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+ Il n'y a cependant pas isoglosse entre ces langues (les locuteurs se comprennent spontanément, sans traducteur) : leur définition est donc politique. En revanche, il y a des différences partielles de lexique (certains mots, certaines conjugaisons ou déclinaisons varient) et surtout une différence d'alphabet : il est cyrillique et latin en Serbie (avec une utilisation courante de l'alphabet latin en dehors des situations officielles) et dans la république serbe de Bosnie, mais latin en Croatie et dans la fédération de Bosnie-et-Herzégovine. La tendance actuelle est à utiliser davantage l’alphabet latin[9].
56
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57
+ Mais le fait que le pourcentage des Serbes varie de 31,99 à 63,5 % et celui des Monténégrins de 21,53 % à 43,16 % selon les sondages (les mêmes personnes pouvant se déclarer l'un ou l'autre d'un sondage ou d'un recensement à l'autre) montre à quel point la différenciation est psychologique et politique plutôt que linguistique ou culturelle.
58
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59
+ Un sondage sur la composition ethnique du Monténégro réalisé en 2011 donne les résultats suivants[10],[11] :
60
+
61
+ La répartition ethnique au Monténégro n'est pas homogène, les Albanais sont situés en majorité à l'est et au sud-est du pays, aux frontières du Monténégro et de la Serbie et aux frontières avec l'Albanie. Les Bosniaques ainsi que les Serbes vivent en majorité dans la zone nord dénommée aussi Sandžak. La petite minorité croate est localisée pour sa presque totalité dans la baie de Kotor.
62
+
63
+ Les Albanais du Monténégro représentent 10 % de la population et sont majoritairement de confession musulmane. Ils se trouvent surtout au sud du Monténégro à la frontière avec l'Albanie. Leurs noms ont été slavisés et leurs appellations subdivisées en : malisor, shqiptar et albanci.
64
+
65
+ Un sondage sur la composition confessionnelle du Monténégro réalisé en 2011 donne les résultats suivants[10],[11],[2] :
66
+
67
+ Le Monténégro se proclame en 1991 « État écologique » et inscrit cette définition dans le premier article de sa Constitution en 1992[12]. Pourtant, les constructions d'hôtels luxueux, détruisent le littoral et les forêts sans respecter le patrimoine. Le tourisme de masse et le développement économique détériorent le pays[13], à l'instar du saccage de la réserve naturelle d'Ada Bojana[14].
68
+
69
+ Aucun système de recyclage ne permet de trier les déchets, des décharges sauvages s'accumulent dans le pays.
70
+
71
+ Le droit de vote est accordé aux Monténégrins résidant dans le pays depuis plus de deux ans de façon continue. Cela interdit le droit de vote à la diaspora monténégrine, qui compte 800 000 personnes, rien qu'en Serbie, alors que le Monténégro est peuplé d'un peu moins de 700 000 habitants.
72
+
73
+ Le 12 juillet 2011, le Parlement du Monténégro a adopté la loi sur le statut de la dynastie Petrović Njegoš. Le chef de la maison royale actuelle, le prince Nikola, s’est vu allouer un revenu équivalent à celui du président de la République.
74
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+ Le Monténégro mène un processus d'adhésion à l'Union européenne. Le processus d'adhésion impose au Monténégro de régler les problèmes liés à la criminalité, à la contrebande, au nationalisme (la région doit toujours faire face aux problèmes liés au multiculturalisme), à la corruption, à la liberté d'information et à la capture des criminels de guerre. Le processus de séparation administrative de la Serbie est, en outre, encore loin du terme. Toutefois, ces dernières années, le Monténégro a progressé dans pratiquement tous les critères d'adhésion (démocratie, État de droit, économie)[réf. nécessaire].
76
+
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+ Le 15 octobre 2007, le Monténégro signe un accord de stabilisation et d'association (entré en vigueur le 1er mai 2010) avec l’Union européenne, ce qui constitue un premier rapprochement en vue d'une adhésion.
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+ Le 15 décembre 2008, le Monténégro dépose sa demande officielle de candidature à l'adhésion à l'Union européenne[15].
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+ Le 9 novembre 2010, la Commission européenne estime que le Monténégro a fait des progrès significatifs, et propose que lui soit accordé le statut de candidat à l’adhésion[16].
82
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+ Le 17 décembre 2010, le Conseil européen qui réunit les États membres adopte cette proposition et donne au Monténégro le statut officiel de candidat, ce qui signifie que des négociations d'adhésion vont pouvoir être ouvertes. Le président du Parlement monténégrin Ranko Krivokapić déclare : « Cela constitue une grande récompense, avec une obligation encore plus grande. »[17]
84
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85
+ Le Monténégro est un candidat officiel à l'intégration européenne depuis 2018. En février 2018, la Commission européenne a déclaré que l'adhésion du Monténégro à l'Union européenne pourrait être possible à l'horizon 2025[18].
86
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87
+ Les infrastructures routières du Monténégro ne respectent pas encore les standards européens. Malgré un réseau routier étendu, aucune route n'est construite avec les standards autoroutiers. La construction de nouvelles autoroutes est considérée comme une priorité nationale, puisqu'elle doit permettre un meilleur développement régional et touristique. Deux routes européennes traversent actuellement le Monténégro, la E65 et la E80.
88
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+ La colonne vertébrale du réseau ferroviaire monténégrin est la ligne Belgrade-Bar. Cette ligne croise les lignes Nikšić-Podgorica et Podgorica–Shkodër au niveau de la capitale monténégrine. La première a été rouverte au transport de passagers fin 2012 tandis que la seconde qui rejoint l'Albanie n'est utilisée que pour le fret.
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+ Le Monténégro est desservi par deux aéroports internationaux, l'aéroport de Podgorica et celui de Tivat. Ces deux aéroports ont été utilisés par 1,1 million de passagers en 2008. La compagnie aérienne nationale est Montenegro Airlines.
92
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93
+ Le port de Bar est le principal port maritime du Monténégro. Construit initialement en 1906, le port a été quasiment totalement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa reconstruction a commencé en 1950. De nos jours, le port est équipé pour permettre le transport de plus de 5 millions de tonnes de fret par an. Pour autant, la dissolution de l'ancienne Yougoslavie et la petite taille de l'industrie monténégrine font que le port fonctionne à perte et largement en deçà de ses capacités. La rénovation de la ligne ferroviaire Belgrade-Bar et le projet de construction de l'autoroute Belgrade - Bar sont censés relancer l'activité portuaire.
94
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95
+ Le Monténégro possède à la fois une côte pittoresque et une région montagneuse au nord. Le pays était une destination touristique prisée dans les années 1980, cependant les guerres de Yougoslavie qui ont touché les pays voisins au cours des années 1990 ont détruit l'image touristique du Monténégro.
96
+
97
+ La côte adriatique du Monténégro s'étire sur 295 km dont 72 km de plages et comporte de nombreux anciens villages préservés. La région côtière est considérée comme une des grandes « découvertes » touristiques de ces dernières années. Ce n'est qu'à partir des années 2000 que le secteur du tourisme a recommencé à prospérer. Depuis, le pays enregistre de fortes hausses du nombre de touristes et de nuitées. Le gouvernement du Monténégro a fait du développement du tourisme une priorité et veut faire du tourisme un des secteurs majeurs de l'économie du pays. Plusieurs mesures ont notamment été prises pour attirer les investisseurs étrangers et certains projets sont déjà en cours comme c'est le cas de Porto Montenegro (de).
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+ L'île de Sveti Stefan dans la municipalité de Budva.
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+ Kotor et sa baie.
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+ Perast dans les bouches de Kotor.
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+ Plage Miriste, Herceg Novi.
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+ Le lac Noir dans le massif du Durmitor, au nord du pays.
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+ Le lac de Biograd dans le parc national de Biogradska gora.
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+ Forêt du parc national de Biogradska gora.
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+ Canyon de la rivière Tara.
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+ Les villes de Cetinje et de Podgorica sont particulièrement riches en musées et galeries d'art. Nommons, par exemple, le musée national du Monténégro ainsi que l'Institut de la République pour la préservation du patrimoine culturel, à Cetinje. Podgorica abrite quant à elle le Centre d'art moderne et le musée de Podgorica.
116
+
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+ Dans chacune de ces deux villes se trouvent respectivement le Théâtre royal « Zetski dom » et le Théâtre national monténégrin.
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+ La musique monténégrine est comme toutes les autres musiques de la région fortement imprégnée par l'influence de la musique ottomane. Malgré une présence attestée dès le Moyen Âge, il paraît important de souligner que la musique du Monténégro a quelque peu périclité durant la longue lutte contre les Ottomans, les populations étant trop préoccupées par leur survie pour se consacrer à des activités purement culturelles.
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+ En revanche, la musique monténégrine fut par la suite influencée par les traditions slaves, tziganes, albanaises, austro-hongroises et plus récemment, occidentales. Elle est très proche de la musique serbe, sa voisine immédiate, avec laquelle elle a été liée par l'histoire, de même qu'avec les autres musiques formant l'ex-Yougoslavie.
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+ Exemple de musique d'aujourd'hui : Rambo Amadeus, Highway ou encore Who See
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+ En émigrant souvent à l'étranger, comme Dado en France, les peintres monténégrins ont joué un rôle majeur dans la diffusion de la culture monténégrine à travers le monde.
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+ La gastronomie monténégrine est influencée sur la côte adriatique par la cuisine méditerranéenne, alors que dans l'intérieur du pays (montagnes) les plats se basent plus sur les pommes de terre et les produits laitiers.
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+ La Radio Televizija Crne Gore est la société publique de radio et de télévision du Monténégro.
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+ Il existe de nombreuses chaines de télévisions privées diffusant sur l'ensemble du pays. Les principales stations privées sont :
132
+
133
+ Après l'indépendance, les fédérations sportives nationales monténégrines ont été fondées, dont la Fédération du Monténégro de football. L'équipe nationale de football joue à domicile au Podgorica City Stadium. D'une capacité de 24 000 places, il s'agit de l'unique stade monténégrin répondant aux normes de la FIFA pour la tenue de matchs internationaux. Elsad Zverotić est le premier buteur de la sélection.
134
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+ En water-polo, l'équipe nationale masculine remporte le championnat d'Europe de 2008 et la Ligue mondiale de 2009. Côté club, le Vaterpolo klub Primorac gagne l'Euroligue en 2009[22] et le Vaterpolo Akademija Cattaro le trophée LEN en 2010[23].
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+ Le troisième sport de prédilection des Monténégrins est le basket-ball. Durant les années 1990 et jusque dans les années 2000, le KK Budućnost Podgorica remporta de nombreuses victoires aux niveaux yougoslave et européen.
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+ Le handball, en particulier le handball féminin est aussi devenu extrêmement populaire. L'équipe qui représente le Monténégro sur la scène européenne est le ŽRK Budućnost Podgorica, champion d'Europe en 2012 et 2015. La sélection nationale féminine a remporté la toute première médaille du pays aux Jeux olympiques : une médaille d'argent en 2012 à Londres, et le premier titre européen dans un sport collectif de l'histoire du pays, lors du championnat d'Europe en 2012 à Belgrade, son ancienne capitale. La sélection masculine est quant à elle qualifiée pour la première fois de son histoire au championnat du monde 2013.
140
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+ Le rugby à XIII se développe également dans le pays, avec la participation en 2019 d'une équipe monténégrine à la Balkan Super League : il s'agit de l'équipe «  Région Sud » (Južna regija)[24].
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