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Du point de vue de la physiologie, les sens sont les systèmes de récepteurs de la perception. Les sens et leur fonctionnement, leur classification, et la théorie épistémologique qui soutient leur étude sont des sujets abordés par plusieurs disciplines, principalement les neurosciences, mais aussi la psychologie cognitive (ou science cognitive), et toutes les philosophies et études sociales telle l’anthropologie ayant trait à la perception.
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Il est communément admis en Occident, depuis Aristote que l'être humain possède cinq sens.
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La définition la plus largement admise, proposée historiquement par la physiologiste Bessa Vugo, est celle qui fait des sens un système de récepteurs, ou cellules sensitives, capable de capter et de traduire plusieurs formes d'énergie (stimuli) et de les transmettre au système nerveux central sous forme d'influx nerveux. Ces influx nerveux, les sensations proprement dites[2], sont alors interprétés par l'encéphale, ou son équivalent chez les espèces qui en sont dépourvues, pour en permettre la perception. L'influx nerveux est ensuite codé sous forme de potentiels d'actions et l'information transmise à des régions spécialisées du cerveau. Selon le type de stimulation, les centres de traitement du cerveau diffèrent. Il existe en effet une zone spécialisée dans le traitement des stimuli olfactifs, visuels, tactiles, etc.
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Selon une définition plus large, l'utilisation des sens équivaut à une forme ou à une autre de communication non verbale et corporelle, selon ce qu'avance Gélard[3], ce qui amène à mieux comprendre les individus et les sociétés selon les manières dont ils mobilisent les leurs, puisque c'est entre autres par les sens que les humains mettent en ordre leur monde.
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Il n'y a pas d'accord véritable des neurophysiologistes sur le nombre exact de sens chez l'humain et les autres animaux[4]. La multiplicité des rapports entre le monde sensible et le monde intelligible laisse augurer des difficultés rencontrées dans la recherche d'une définition précise. Un décompte largement répandu mais restreint ordonne le monde sensible selon cinq sens : goût, odorat, ouïe, vue et toucher.
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Mais il est admis que la perception sensorielle des animaux est en fait plus vaste. Pour les mammifères, dont l'humain, on peut citer le sens de l'équilibre perçu au moyen des trois canaux semi-circulaires de l'oreille interne, le sens de la proprioception qui nous signale la position relative des membres de notre corps (qui nous permet par exemple, sans utiliser le sens de la vue, d'amener notre index sur le bout du nez), le sens algique ou encore la thermoception[4].
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Ces sens et d'autres ne rentrent pas dans les cinq sens couramment connus. Les pigeons ou les dauphins sont capables de percevoir les lignes du champ magnétique terrestres ou ses variations.
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Une pseudo-science, la métapsychique, a proposé à différentes époques, un sixième sens qui permettrait la communication entre l'être vivant et d'autres êtres vivants, sans que soient connus les organes de perception, les énergies et mécanismes médiateurs, ou les organes effecteurs, à la source de ces phénomènes.
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Mais le terme de sens peut revêtir deux aspects bien différents suivant que l’on soit en présence d'une communication immédiate (donc instinctive) ou médiate (donc rationnelle, scientifique). Malebranche rattachait le monde réel à la raison et le monde sensible à un monde illusoire et trompeur. En fait, les sens ne sont pas uniquement des transducteurs permettant la mesure de paramètres. Toute vision réductionniste assimilant la perception à une configuration cérébrale semble donc illusoire. Les sens sont les instruments de la perception, c'est-à-dire le lien qui relie l'organisme au monde extérieur et qui lui permet de reconnaître, grâce à l'interprétation donnée par la pensée et la connaissance, les informations qui, parmi l'ensemble de celles lui parvenant, pourraient lui être utiles.
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Sur une base culturelle et non scientifique, ce ne sont pas toutes les sociétés qui admettent la division du monde selon cinq sens. De plus, chacune peut faire primer l’importance d’un sens sur un autre et associer des valeurs individuelles et sociales différentes aux sens[3].
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De par cette définition assez vaste, plusieurs sens peuvent être identifiés. L'inventaire de ces sens peut d'ores et déjà s'enclencher par la définition aristotélicienne retenant ces cinq sens. Aristote, en opposition avec Platon, décrivait l’apprentissage des règles qui gouvernent les rapports physiques des éléments entre eux, la construction des lois universelles, comme fondée sur nos sens. Cette école aristotélicienne sera à l'origine de la doctrine épistémologique de l'empirisme.
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Tous les animaux présentent des récepteurs sensoriels leur permettant de percevoir le monde autour d'eux, incluant plusieurs de ceux précités, valables pour les humains. Cependant, les mécanismes et capacités peuvent varier.
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Par exemple, les chiens ont un sens de l'odorat plus fin que chez les humains, bien que le mécanisme mis en jeu soit le même. Les mites ont des récepteurs olfactifs sur leurs antennes, et des récepteurs aux vibrations sonores sur leurs ailes. Les cténophores ont un récepteur de l'équilibre (un statocyte) qui fonctionne très différemment des canaux semi-circulaires mammaliens.
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La partie la plus importante de l'œil est le globe oculaire qui est le véritable organe de la vue. Le globe oculaire a la forme d'une sphère, et il est formé de trois couches de tissus superposées :
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L'électroception (ou électroréception), le plus significatif des sens non-humains, est la capacité à détecter les champs électriques. Beaucoup d'espèces de poissons, requins, raies, peuvent sentir des modifications du champ électrique dans leur proximité immédiate. Certains poissons sentent passivement des changements dans le champ électrique proche ; d'autres génèrent le leur, d'intensité faible, et peuvent sentir la répartition du potentiel sur leur surface corporelle ; d'autres encore utilisent ces capacités de génération et de sensation pour la communication sociale. Les mécanismes permettant la construction d'une représentation spatiale à partir d'infimes différences de potentiel impliquent la comparaison des temps de latence des pics en provenance de chacune des parties du corps.
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Le seul ordre de mammifères connu pour présenter la faculté d'électroception est l'ordre des monotrèmes, parmi lesquels l'ornithorynque a le sens le plus développé[5].
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Les humains (et probablement les autres mammifères) peuvent détecter les champs électriques indirectement, par le biais de l'effet qu'ils provoquent sur les poils. Par exemple, un ballon électriquement chargé exercera une force d'attraction sur des cheveux, ce qui peut être senti par le toucher, et être identifié comme provenant d'une charge électrique (et non du vent ou autre chose).
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La magnétoception est la capacité à détecter des variations de champ magnétique. Elle est couramment observée chez les oiseaux, c'est d'ailleurs ce même sens qui leur permettrait de s'orienter lors de leurs migrations à l'aide du champ magnétique terrestre. La magnétoception est également observée chez des insectes comme les abeilles ainsi que chez certains cétacés.
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Une étude très controversée l’infère chez certains mammifères comme les bovidés : les vaches tendraient à orienter l'axe longitudinal de leur corps selon l'axe du magnétisme terrestre. Cette supposée constatation statistique concernerait aussi bien les vaches broutant que les vaches ruminant allongées. On aurait également fait cette constatation chez les cervidés. Ni le mécanisme, ni l'utilité, ni la preuve de ce comportement ne sont actuellement connus[6].
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Le toucher fournit des informations par contact de la peau avec la surface des objets. La peau a deux couches, son épaisseur est de un à quatre millimètres selon les parties du corps. Elle est très élastique, ce qui lui permet une certaine plasticité. C'est par la peau que proviennent les sensations du toucher : tactile (reconnaissance de textures), ou même émotionnelle (sensualité...). La première couche superficielle de revêtement s'appelle « épiderme ». La deuxième couche est une partie profonde où se trouvent les terminaisons nerveuses, elle s'appelle « derme ».
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Le toucher chez l'humain est le sens le plus fondamental qui apparaît vers le troisième mois de la vie utérine : la peau tactile est le premier-né des organes humains et le plus sensible[7].
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L'ouïe ou l'audition est la capacité de percevoir des sons. Elle résulte de la propagation d'ondes longitudinales dans l'atmosphère émises dans une bande de fréquences allant de 20 à 20 000 hertz chez l'Homme (voire jusqu'à 24 000 hertz selon les personnes), puis reçues et adaptées par l'organe de l'audition, l'oreille. Le pavillon de l'oreille externe focalise et amplifie l'onde qui passe dans le conduit et met en vibration le tympan humain. Puis il est transmis par la chaîne d'osselets jusque dans l'oreille interne. Le son est transmis au cerveau par les cellules nerveuses à l'intérieur du limaçon (cochlée) et le nerf auditif (voir Nerf vestibulocochléaire). Il est ensuite analysé et interprété (cf. psychoacoustique).
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Particulièrement développée chez certaines espèces animales telles que les chauves-souris et les cétacés, l'écholocalisation est la perception d'un environnement et la localisation d'obstacles à l'aide de l'ouïe, par l'analyse de la réflexion (ou échos) d'ondes sonores ou ultrasonores émises par le sujet.
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Certains aveugles utilisent l'écholocalisation pour se déplacer dans leur environnement. Ils émettent des sons, que ce soit en tapant avec leur canne, en tapant du pied ou en produisant des clics avec leur bouche[8].
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La proprioception est la perception du corps. C'est une perception à laquelle les gens ont fréquemment recours sans savoir qu'elle existe.
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Plus facilement démontrée qu'expliquée, la proprioception est la perception « inconsciente » de l'endroit où se trouvent les différentes parties du corps, et ce à chaque instant (ceci peut être démontré à une personne en lui demandant d'effectuer un mouvement quelconque, comme celui de lever la main, alors qu'elle a les yeux fermés ; la personne en question aura, à chaque instant du mouvement effectué, la connaissance de l'endroit où se trouve la partie du corps déplacée, en l'occurrence sa main ; cette connaissance est permise par la proprioception, puisqu'en principe les autres sens ne peuvent être renseignés à son sujet). Le muscle strié est pourvu de deux organes perceptifs dédiés à la perception du tonus musculaire (ou toniception[réf. nécessaire], qui fait partie de la proprioception) : l’organe tendineux de Golgi et le fuseau neuro-musculaire dont le rôle est d’évaluer la tension du muscle dans lequel ils sont inclus.
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Le sens de l'équilibre est principalement lié au système vestibulaire de l'oreille interne. Pour faire simple, les cellules réceptrices ont des cils situés dans une cavité remplie de liquide. Lorsque le liquide bouge sous l'effet d'un changement d'orientation de la tête ou sous l'effet d'une accélération, les cils bougent et les cellules transmettent un signal au système nerveux, renseignant sur les caractéristiques du mouvement.
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La langue compte 3000 papilles gustatives formées de cellules spécialisées dans les saveurs de base : acide ou aigre, amer, gras[9], salé, sucré et umami. On croyait autrefois que chaque saveur disposait d'une partie de la langue qui lui aurait été réservée, toutefois des études ont démontré le contraire par application d'une goutte de substance salée ou sucrée au même endroit : le sujet parvenait à reconnaître la saveur quelle que soit la localisation de la goutte, la « cartographie des saveurs » est donc obsolète[10]. Les cellules réceptrices captent les stimulations et transmettent au cerveau les signaux correspondants. Ce qui permet de ressentir le goût.
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Le nez est un organe très sensible qui est capable de percevoir des milliers d'odeurs. L'olfaction est le deuxième des sens après le goût à utiliser une réaction moléculaire donc « chimique ». Selon la théorie physiologique actuellement en vigueur, des configurations spécifiques combinant des centaines de cellules olfactives, sont amenées à réagir à une certaine particularité de la molécule odorante. Si on respire par la bouche, l'air passe directement dans la gorge et une toute petite partie arrive alors aux cellules olfactives. Ces cellules vont transmettre des impulsions informatives au nerf olfactif qui envoie un signal électrique au cerveau, lui permettant de reconnaître l'odeur par le système olfactif. Les neurones récepteurs olfactifs diffèrent des autres neurones en cela qu'ils meurent et se régénèrent à intervalles réguliers.
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La thermoception est le sens de perception de la chaleur et de l'absence de chaleur (froid) par la peau. C'est le premier sens non identifié explicitement par Aristote. En outre il existe des désaccords subsistant quant au nombre de sens consacrés à ce type de perception, étant donné le fait que les thermorécepteurs cutanés diffèrent sensiblement des thermorécepteurs homéostatiques qui permettent un rétrocontrôle de la température interne du corps.
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Le principal exemple de réception polymodale est la nociception : c'est la perception des stimulus lésionnels ou potentiellement lésionnels. Elle est associée à la douleur. Elle peut être regroupée en un à trois sens, ceci dépendant de la méthode de classification. Les trois types de nocicepteurs sont :
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Le système reproducteur d’un organisme, appelé aussi appareil génital ou reproducteur, est le système biologique constitué de l'ensemble des organes anatomiques qui participent à la reproduction. Chez les organismes sexués, on parle des organes sexuels ou des organes génitaux chez les animaux, ou encore des caractères sexuels primaires.
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Les organes du système reproducteur remplissent au minimum les fonctions de production des cellules sexuelles nommées gamètes et de fécondation ; chez les hauts vertébrés, on y ajoute la gestation et la parturition (naissance, mise bas ou ponte).
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Chez les animaux, le système reproducteur est fondé sur les gonades, les glandes qui produisent les gamètes : ovaire pour la gonade femelle et testicule pour la gonade mâle.
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Les fleurs sont les organes reproducteurs des plantes à fleurs.
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Chez l’être humain, la représentation et la figuration des organes génitaux internes, de la femme notamment, a beaucoup évolué au gré des connaissances sur la fécondation[1].
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Les organes jouant un rôle sexuel sont nombreux, incluant le système hormonal, le cerveau et les zones érogènes, dont le fonctionnement et les inter-relations sont encore mal compris.
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La fonction génitale de l'homme est de produire les gamètes mâles spermatozoïdes et les introduire par l'intermédiaire du pénis, dans les voies génitales de la femme où la fécondation a lieu. La fonction génitale de la femme est de produire les gamètes femelles ovules et soutenir le développement d'un embryon en voie de développement pendant 9 mois.
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L'appareil génital compte, chez la femme :
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L'appareil génital compte, chez l’homme :
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La formation des « organes de la reproduction » s'effectue en plusieurs étapes.
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Elle s'amorce très tôt durant l'embryogenèse, avec un premier stade où les différences morphologiques entre les deux sexes sont presque inexistantes.
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La différenciation est entamée et se poursuit lors du développement du fœtus, avec plusieurs moments importants, (dont descente des testicules chez le garçon. Le testicule se développe d'abord juste en dessous du rein, comme les ovaires chez le fœtus féminin. Le testicule doit ensuite progressivement descendre le long d'un canal vers les bourses, souvent peu avant la naissance, voire dans les jours suivant la naissance : 50 % des testicules ne sont pas tout à fait descendus à la naissance, mais le seront presque toujours à l'âge de 6 mois ; mais, plus un testicule non descendu est en position haute, moins il a de "chances" de descendre spontanément, et plus le risque futur de cancer augmente. Une fois descendu, le canal de descente doit se refermer.
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L'absence, le retard ou l'insuffisance de cette descente sont classées parmi les cryptorchidies ou ectopies testiculaires.
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Le développement de l'utérus, du vagin et de la vulve sont internes et donc plus discrets, mais suivent des processus assez similaire (modification de taille, de conformation, de position et de direction de ces organes. Cependant, chez la femme, certains de ces organes évolueront encore avec la grossesse et l'accouchement s'ils se produisent (de même que les seins).
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Tous les stades de développement des organes reproducteurs - avant et après la naissance - sont sous le contrôle d'hormones dites "hormones sexuelles".
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Leur développement s'interrompt (normalement) durant la petite enfance (période correspondant à un relatif « silence hormonal » concernant la production des hormones sexuelles).
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Le développement reprend ensuite normalement à l'adolescence avec l'apparition des caractères sexuels secondaires.
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À tous les stades de développement de ces organes, la « maturation » et « différenciation sexuelle » se poursuivent sous l'influence du génome (Système XY de détermination sexuelle), mais pas uniquement. Les hormones de la mère interviennent aussi in utero.
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Et l'exposition du fœtus ou dans l'enfance à certains polluants dits « perturbateurs endocriniens » peuvent interférer avec ce développement, parce que ces molécules « miment » nos hormones (même à très faible dose) et peuvent ainsi perturber le système hormonal et le développement des organes génitaux (au moment de l'exposition et pour le futur de l'individu) ; Ces « leurres hormonaux » peuvent encore par suite, directement ou indirectement perturber la vie sexuelle ou la fertilité future des individus.
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Ces perturbateurs peuvent notamment contribuer au phénomène de délétion de la spermatogenèse et causent des malformations génitales (ex : cryptorchidies, ectopie testiculaire, source de risque de cancer du testicule) dont la fréquence et la gravité semblent s’accroître depuis quelques décennies)[2].
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Après maturation complète des organes génitaux (terminée en fin d'adolescence), le système reproducteur et la sexualité continuent à se construire ; les organes géniaux interagissent avec le cerveau, le système hormonal et d'autres organes (zones érogènes notamment) via les centres du plaisir et d'autres zones.
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Le Dictionnaire de l'Académie française, dans sa 4e édition (1762), décrit ainsi l’adjectif « génital » : « Terme didactique. Qui sert à la génération. Vertu, faculté génitale. Esprit génital. Parties génitales. ». Il laisse ainsi entendre qu’il ne décrit pas que les organes de la reproduction, mais aussi l’esprit qui chez l’homme, via l’érotisme et la pensée consciente et prévisionnelle, contribue fortement au processus de sexualité et de reproduction.
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L’homme semble se différencier des autres mammifères de plusieurs points de vue
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Après une période où la pudeur a été exaltée par les élites de l’Occident (du XVIIe au XIXe siècle), on qualifiait encore au début du XXe siècle les organes génitaux humains d’organes « honteux », en n’autorisant leur représentation (pour la représentation de corps d’hommes, mais non de femmes) que dans la sculpture et la peinture, alors que les civilisations grecque, étrusque ou romaine toléraient ou encourageaient la nudité (au combat, à l’exercice, lors de jeux olympiques, etc.). Certaines cultures ou religions ont toléré ou encouragé la circoncision, l’excision, voire l’infibulation, ou inversement le port de vêtements ou d’attributs mettant en valeur les organes génitaux masculins (comme certains vêtements de la Renaissance) ou l’étui pénien.
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Dans la plupart des pays, depuis la fin du XXe siècle, l’éducation sexuelle à l’école a pour rôle d’apprendre aux enfants le fonctionnement de l’appareil reproducteur humain, en abordant souvent les aspects fonctionnels et médicaux de la fonction ainsi que la contraception.
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La psychanalyse et la physiologie n’astreignent pas les organes génitaux à la seule reproduction de l’espèce : ils sont reliés, comme disposition, à la notion de génital.
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Le système reproducteur est centré sur les gonades, qui produisent les gamètes, ou cellules sexuelles. Chez les animaux sexués, on parle d'ovaire pour la gonade femelle et de testicule pour la gonade mâle comme chez les êtres humains.
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Les fleurs sont les organes reproducteurs des plantes à fleurs, les cônes sont les organes reproducteurs des conifères, tandis que les mousses, les fougères et autres plantes similaires ont pour organe de reproduction des gamétanges ou gamétocystes.
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Le pistil ou « gynécée » est l’organe femelle des plantes à fleurs.
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Les étamines sont les organes reproducteurs mâles.
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La fleur comporte deux parties distinctes permettant sa reproduction. Il s'agit d'une part de l'androcée (nom masculin) composé de l'ensemble des étamines (nom féminin) de la fleur, et de l'autre part du gynécée (nom masculin) plus communément appelé pistil désignant l'ensemble des carpelles (nom masculin) de la fleur. Chaque étamine est définie par un filet (sorte de tige) qui relie l'anthère (nom féminin) à la fleur. C'est au niveau des étamines que le pollen est produit. Les carpelles sont composés du stigmate, des ovaires et du style (reliant les deux parties précédentes). Lorsque du pollen entre en contact avec le stigmate, les ovaires sont fécondés. Ainsi la fleur fane et les graines sont produites et permettent la reproduction de la plante.
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Seuls l'anglais et le français sont les langues de travail
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L’Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale regroupant 193 États. La Charte des Nations unies est adoptée le 26 juin 1945 par 51 États, en remplacement de la Société des Nations. Elle entre officiellement en vigueur le 24 octobre 1945.
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Les objectifs premiers de l'organisation sont le maintien de la paix et la sécurité internationale. Pour les accomplir, elle promeut la protection des droits de l'homme, la fourniture de l'aide humanitaire, le développement durable et la garantie du droit international.
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La Charte définit six organes principaux : l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, le Conseil de tutelle, la Cour internationale de justice et le Secrétariat. Le système des Nations unies inclut plus largement des programmes, fonds, institutions spécialisées et apparentées.
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Les six langues officielles sont l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le français, le mandarin et le russe. Le Secrétariat des Nations unies ne reconnait que l'anglais et le français comme langue de travail, le Conseil économique et social des Nations unies reconnait l'anglais, l'espagnol et le français, et le reste des organes de l'ONU utilisent les six langues officielles.
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Depuis 2017, le secrétaire général des Nations unies est le Portugais António Guterres.
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Avant l'ONU, d'autres organisations internationales ont œuvré pour la paix dans le monde. L'action de l'Union interparlementaire, créée en 1889, et du Bureau international de la paix, créé en 1891, a contribué à l'instauration de la Cour permanente d'arbitrage (tribunal de La Haye) en 1899[3]. Après la guerre, elles soutiennent la création de l'Organisation internationale du travail et de la Société des Nations.
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La Société des Nations est fondée en 1919 avec la signature du traité de Versailles : son but est de conserver la paix. Elle est active entre 1919 et 1939 (de jure jusqu'en 1946). Mais sa crédibilité est éprouvée par la Seconde Guerre mondiale. Pour pallier cet échec, et afin d'institutionnaliser un nouvel espace de dialogue international, le président américain Franklin Delano Roosevelt souhaite la création d'une nouvelle organisation.
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Les premières bases de l'architecture internationale d'après-guerre sont posées le 14 août 1941 avec la signature de la Charte de l'Atlantique par le président des États-Unis et le premier ministre du Royaume-Uni. Les deux dirigeant « sont convaincus que toutes les nations du monde […] devront finir par renoncer à l'usage de la violence. […] En attendant l'institution d'un système permanent de sécurité générale établi sur des bases plus larges, il est essentiel de désarmer ces nations »[4]. Cette déclaration est complétée en septembre par la signature de neuf États européens[Note 1] occupés ou en guerre contre l'Allemagne nazie, ainsi que par les Forces françaises libres.
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La Déclaration des Nations unies fut signée le 1er janvier 1942 à Washington DC par 26 États[Note 2] se battant contre les forces de l'Axe. C'est la première fois que l'expression « Nations unies », dont la paternité est attribuée à Roosevelt, est utilisée ; elle désigne alors l'engagement des signataires à contribuer ensemble à l'effort de guerre et à ne pas signer de paix séparée avec l'Axe[5].
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Mais ça n'est qu'avec les conférences de Moscou et Téhéran que la Chine, les États-Unis, l'Union soviétique et le Royaume-Uni reconnaissent formellement « la nécessité d'établir aussitôt que possible, en vue de la paix et de la sécurité internationales, une organisation internationale fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous les États pacifiques »[6]. Les quatre États se rencontrèrent ensuite à deux reprises, lors des conférences de Dumbarton Oaks et de Yalta, afin d'adopter une proposition de traité. Pour ne pas reproduire l'échec de la Société des Nations, il fut convenu que la nouvelle organisation devait être structurée autour d'un noyau dur d'États détenant une puissance objective et disposant d'un droit de véto[7]. Finalement, ces cinq pays furent ceux considérés comme les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : les États-Unis, la France, l'URSS (remplacée par la Russie en 1991), la Chine[Note 3] et le Royaume-Uni.
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Le 21 juin 1945, les États ayant signé la Déclaration des Nations unies et déclaré la guerre à l'Allemagne et au Japon avant mars 1945 sont invités à participer à la conférence de San Francisco[5]. La rencontre s'achève le 26 juin avec la signature de la Charte des Nations unies.
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L'ONU a été officiellement fondée à San Francisco le 24 octobre 1945 avec la ratification de la Charte des Nations unies[8]. Elle réunit des États pour prévenir les conflits armés et se préserver des violences de la Première et la Seconde Guerres mondiales qui « deux fois en l'espace d'une vie humaine ont infligé à l'humanité d'indicibles souffrances »[9].
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Le siège provisoire des Nations unies était situé à Londres ; l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité s'y réunissent pour la première fois en janvier 1946. Le 1er février, le Norvégien Trygve Lie devient le premier Secrétaire général des Nations unies. La première résolution, adoptée le 24 janvier, est relative à la découverte de l'atome : l'Assemblée générale recommande d'en éliminer l'usage militaire et d'en développer l'usage civil[10].
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Le conflit israélo-palestinien fut l'un des premiers dossiers majeurs de l'organisation. En 1946, le transfert du mandat d'administration britannique de la Palestine aux Nations unies donne lieu à la première mission d'observation de l'organisation avec l'envoi du médiateur Folke Bernadotte en Palestine. Assassiné en septembre 1947 à Jérusalem, il est remplacé par son bras-droit Ralph Bunche. Le mois suivant, l'Assemblée générale adopte le plan de partage de la Palestine, refusé par les États arabes. La première guerre israélo-arabe, faisant suite à la proclamation d'indépendance d'Israël, s'achève après la signature d'un cessez-le-feu entre Israël et les États arabes le 7 janvier 1949 sous les auspices de Ralph Bunche. La trêve donne lieu à la première opération de maintien de la paix des Nations unies qui est déployée en 1949 avec l'ONUST.
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C'est le début de la guerre civile grecque en 1947 qui démontre rapidement les dissensions au sein du Conseil de sécurité. Les antagonismes entre les États-Unis et l'URSS verrouillent son action[11]. En 1948, le bloc soviétique s'abstient sur le vote de la déclaration universelles des droits de l'homme et, à partir de 1949, l'ambassadeur russe auprès des Nations unies pratique la politique de la chaise vide pour contester la reconnaissance de la Chine nationaliste (gouvernement de Taïwan) au lieu de la Chine communiste (gouvernement de Pékin). Or, le Conseil de Sécurité adopte le 27 juin 1950 une résolution autorisant à soutenir par la force la Corée du Sud contre l'invasion du Nord ; la séance, qui a lieu en l'absence de l'URSS, ouvre la voie à des opérations militaires sans réserves[12]. Cet évènement marque une évolution dans la pratique du droit de véto : l'absence d'un membre permanent du Conseil de sécurité ne bloque pas de facto l'adoption d'une résolution, il faut que son ambassadeur vote formellement contre. L'URSS s'est donc rendu compte qu'il était dans son intérêt de siéger.
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En 1952, le siège des Nations unies est déménagé à New York. L'année suivante, le Suédois Dag Hammarskjöld est élu Secrétaire général par l'Assemblée Générale : son mandat débute le 10 avril 1953 et s'achève à sa mort le 18 septembre 1961.
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Son mandat est marqué par une importante évolution des opérations de maintien de la paix avec l'introduction d'instruments coercitifs. En 1956, le déploiement de la Force d'urgence des Nations unies (FUNU) en Égypte pour endiguer la crise du canal de Suez marque ainsi un premier tournant : c'est la première mission d'interposition armée[13]. Dans ce prolongement, le déploiement de l'Opération des Nations unies au Congo (ONUC) est d'une plus grande envergure : 20 000 casques bleus sont mobilisés au Congo, contre 6 000 en Égypte[14],[15]. Le mandat de l'ONUC est le premier à briser le principe de neutralité du maintien de la paix et les Nations unies rencontrent des difficultés tactiques, financières et humaines sur le terrain : 250 membres du personnel sont tués, dont le Secrétaire général. L'expérience est un traumatisme pour l'institution, autant chez les fonctionnaires que les États-membres, et laisse place à une période relativement non-interventionniste jusqu'en 1989[16].
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La fin du mandat d'Hammarskjöld est également marquée par la décolonisation et l'élargissement significatif des Nations unies[17]. Le 30 septembre 1960 passe ainsi de 82 à 99 États membres : sur les 17 nouveaux entrants, 16 sont des États africains nouvellement indépendants. En tout, entre 1960 et 1970, 46 nouveaux États-membres rejoignent l'organisation. En pleine guerre froide, ces derniers contribuent largement à fonder le mouvement des non-alignés et le groupe des 77.
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En 1964, U-Thant supervise le déploiement des casques bleus à Chypre. L'UNFICYP, toujours active, est la plus longue opération de maintien de la paix de l'histoire des Nations unies.
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En 1965, l'Assemblée générale vote la création du Programme des Nations unies pour le développement et, en 1972, celle du Programme des Nations unies pour l'environnement.
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Néanmoins, l'ONU est restée pendant très longtemps paralysée durant la guerre froide. Les deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS, paralysèrent l'Organisation des Nations unies en usant de leur droit de veto (il fut utilisé 242 fois en 45 ans). Pour tenter de contrer cette paralysie, la résolution Acheson fut adoptée à l'initiative des États-Unis ; elle permettait à l'Assemblée d'émettre des recommandations aux États membres de l'ONU. Cependant, celle-ci ne fut que très peu utilisée en pratique[18],[19].
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Le 3 décembre 1991, l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali est élu Secrétaire général par l'Assemblée Générale des Nations unies. Son mandat débute le 1er janvier 1992 et s'achève le 31 décembre 1996. Pour la première fois de l'histoire onusienne, il invite les chefs d'États et de gouvernements à siéger à la place de leur représentants pour une réunion du Conseil de sécurité le 31 janvier 1992. Ce sommet permet de préparer l'Agenda pour la paix, publié le 17 juin 1992 : il s'agit d'un plan présentant la diplomatie préventive, de rétablissement et de maintien de la paix de l'ONU rénovée.
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La décennie des années 1990 est marquée par la fin de la guerre froide et l'éclatement du bloc de l'Est : 30 nouveaux États membres intègrent l'organisation. Pour endiguer des conflits naissants, des mandats sont votés pour déployer des opérations de maintien de la paix en Yougoslavie, au Rwanda, en Somalie et en Angola.
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Le 17 décembre 1996, Kofi Annan est élu secrétaire général par l'Assemblée générale. Sous son mandat, les États-membres adoptent les objectifs du millénaire pour le développement et les statuts de la Cour pénale internationale.
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À l'occasion du Sommet mondial de 2005, les États-membres réaffirment l'importance accordée par l'ONU à la promotion du développement, du maintien de la paix, des droits de l'homme et de la sécurité mondiale. Ils adoptent également le principe de la responsabilité de protéger : elle est mobilisée pour la première fois par le Conseil de sécurité en 2011, pour répondre à la guerre civile libyenne.
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Le 16 octobre 2006, Ban-Ki Moon est élu secrétaire général par l'Assemblée générale : son mandat débute le 1er janvier 2008 et s'achève le 31 décembre 2016. Les objectifs du développement durable sont adoptés en 2015 et succèdent aux objectifs du millénaire pour le développement.
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Depuis 2012 et l'adhésion du Soudan du Sud, l'ONU compte 193 États membres. La même année, la Palestine se voit octroyer le statut d'observateur.
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Depuis 2017, le secrétaire général des Nations unies est le Portugais António Guterres.
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Alors que la Société des Nations n'était qu'un espace de dialogue où les diplomates pouvaient se rencontrer pour établir des consensus, l'ONU peut, avec le Conseil de sécurité, prendre des décisions concrètes. Celles-ci peuvent déboucher, par exemple, sur l'autorisation d'employer une force armée – les « Casques bleus » – pour maintenir ou rétablir la paix.
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Selon l'article 1 de sa Charte, l'ONU s'efforce d'être un lieu où se construit un avenir meilleur pour tous les êtres humains, et ce à travers quatre objectifs[20] :
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L'ONU n'est pas un gouvernement mondial et ne légifère donc pas. Cependant, ses résolutions donnent une légitimité aux interventions des États et sont de plus en plus appliquées dans le droit national et international. Toutes ces actions se pérennisent au travers de la signature de traités ou conventions internationales entre les nations.[incompréhensible]
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Le 10 décembre 1948, l'Assemblée générale adopte la déclaration universelle des droits de l'homme. Il ne s'agit pas d'un traité : le texte n'a pas une valeur juridique en soi. Néanmoins, il constitue une source d'inspiration pour la promotion, le développement et l'exercice des droits de l'homme[22]. C'est-à-dire qu'elle a produit des effets politiques.
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Ainsi, la déclaration a inspiré neuf principaux traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, et dont l'application est surveillée par un comité d'experts onusien[23] : la ratification par un État l'engage à en appliquer les dispositions[20].
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Ce bloc est complété par neuf protocoles facultatifs[23].
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Sous l'influence du Rapport sur les limites de la croissance et à l'issue de la Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm en juin 1972, l'Assemblée générale vote la création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Son siège est à Nairobi au Kenya.
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En 1983, le Secrétariat général mandate une Commission mondiale sur l’environnement et le développement, présidée par l'ancienne première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland[24]. Son rapport, publié en 1987, définit le développement durable comme la capacité à satisfaire les besoins présents tout en en garantissant les besoins futurs : il est caractérisé par une dimension économique, sociale et environnementale[24].
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Ces travaux préparent le sommet de la Terre de Rio de 1992 à l'issue duquel les États membres adoptent la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP). Le protocole de Kyoto est adopté à la COP3, en 1997, et l'accord de Paris sur le climat est adopté à la COP21, en 2015.
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L'Organisation des Nations unies comprend six organes principaux[25] :
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Le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) est placé sous l'égide de l'Assemblée générale et a un rôle consultatif concernant les questions de coopération économique et sociale internationales ; deux types de commissions : les Commissions techniques, comme la commission du développement durable ; les Commissions régionales, comme la CEE-ONU, (UNECE), qui participe à des travaux de standardisation comme les spécifications techniques sur le commerce électronique.
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En plus de ces six organes principaux, l'ONU compte 15 agences spécialisées[26].
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Enfin, elle compte 5 organisations apparentées[26] :
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L'ensemble forme le système des Nations unies.
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Depuis l'adhésion du Monténégro en 2006 et de la République du Soudan du Sud en 2011, l'ONU compte désormais la quasi-totalité des États du monde, soit 193 sur les 197 qu'elle reconnaît – les quatre États reconnus mais non membres étant la Palestine (depuis le 29 novembre 2012) et le Vatican (à travers le Saint-Siège) qui ont un statut d'observateur, ainsi que les îles Cook et Nioué[Note 4]. Le Vatican est toutefois le seul État pleinement souverain et reconnu par les Nations unies bien qu'il n'en soit pas membre, et il n'existe aucun obstacle à son adhésion si les autorités vaticanes souhaitent un jour rejoindre l'organisation.
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Cependant, certaines entités prétendant à un statut d'État (principalement la République de Chine ayant pour territoire Taïwan, le Kosovo et la République sahraouie qui ne sont reconnus que par certains pays, et le Somaliland ou le Tibet qui ne sont officiellement reconnus par aucun État), ou formant des nations (comme l'Autorité palestinienne avant le 30 novembre 2012) ne sont pas représentées à l'ONU. Ainsi, contrairement à sa dénomination, c'est le statut d'État et non de Nation qui permet l'accès à l'Organisation.
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Il existe six langues officielles utilisées par l'Organisation des Nations unies. Il s'agit de l'anglais, de l'arabe, du chinois (mandarin), de l'espagnol, du français et du russe[27]. Ces langues sont utilisées lors des réunions des différents organes de l'ONU, en particulier à l'Assemblée générale (Article 51 de son règlement intérieur) et au Conseil de sécurité. Les six langues officielles servent également à la diffusion de documents officiels. Tant que les documents ne sont pas disponibles dans les six langues officielles, ils ne sont pas publiés. Cependant, le Secrétariat des Nations unies n'utilise que deux langues de travail : l'anglais et le français.
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Le financement de l'Organisation des Nations unies et de ses agences spécialisées est assuré par 3 types d'instruments[28] :
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Le budget ordinaire des Nations unies (environ 5 milliards d'euros en 2013-2014[29]), est établi tous les deux ans, sur les contributions obligatoires fixées par l'Assemblée générale. À la demande des États-Unis, le niveau maximum de la plus grosse contribution a été fixé à 22 % (le seuil minimal est quant à lui 0,001 % du budget global)[30]. Tous les trois ans, le barème des contributions est révisé par l'Assemblée générale.
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Depuis plusieurs années les Nations unies connaissent des problèmes financiers. Ils sont principalement dus aux arriérés de paiement des États membres parmi lesquels le plus grand débiteur est les États-Unis avec 61 % du total en 1999[31]. Les contributions obligatoires ne sont pas toujours remplies à temps par les autres États membres. Seuls 31 États sur 192 l'ont fait en février 2007[32]. L'ONU étant de plus en plus souvent engagée dans des opérations de maintien de la paix dans le monde (objectifs qui n'étaient pas formellement prévus dans sa Charte), cela a un impact important sur son budget en raison du coût élevé de ces interventions. Néanmoins il s'agit d'un budget séparé du budget ordinaire. Dans ce domaine également les États-Unis partagent 62 % de la dette avec un autre pays. Cet état de fait a été évoqué dans un bulletin de session du sénat belge en 1998[33] ainsi que dans la section « affaires étrangères » d'un projet de loi de finances du sénat français en 2001[34]. De nombreux États souhaitent une réforme en profondeur des Nations unies[réf. souhaitée].
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Selon le barème 2013-2015[35], les principaux contributeurs sont : les États-Unis (22 %), le Japon (10,833 %), la France (8,593 %), l'Allemagne (7,1741 %), le Royaume-Uni (5,179 %), la République populaire de Chine (5,148 %), l'Italie (4,448 %), le Canada (2,984 %), l'Espagne (2,973 %) et le Brésil (2,934 %).
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Selon le barème 2016-2018[35], adopté par la résolution 70/245 de l'Assemblée générale, les principaux États contributeurs sont : les États-Unis (22 %), le Japon (9,68 %), la République populaire de Chine (7,921 %), l'Allemagne (6,389 %), la France (4,859 %), le Royaume-Uni (4,463 %), le Brésil (3,823 %), la Fédération de Russie (3,088 %), le Canada (2,921 %) et l'Australie (2,337 %).
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Le siège des Nations unies est à New York et bénéficie du régime d'extraterritorialité. C'est-à-dire que, par exemple, aucun membre de la sécurité américaine ne peut y entrer sans la permission du Secrétaire général.
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À la demande des parlementaires américains, il fut construit à New York le long de l'East River sur un terrain acquis grâce à une donation de John Davison Rockefeller Junior. Il a été inauguré le 9 janvier 1951.
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Cinq des six organes principaux de l'ONU sont situés à New York : seule la Cour internationale de justice (CIJ) siège à La Haye aux Pays-Bas. Il existe trois sièges subsidiaires des Nations unies à Genève (ouvert en 1946), Vienne (ouvert en 1980) et Nairobi (ouvert en 1996).
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De nombreuses agences importantes des Nations unies ont leur siège à Genève, siège européen de l'ONU qui a hérité du siège de l'ancienne Société des Nations (SDN), où se déroulent toujours deux tiers des activités du système des Nations unies[réf. nécessaire] :
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À Berne, en Suisse, se trouve l'Union postale universelle (UPU).
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D'autres agences sont situées ailleurs dans le monde, dont :
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Dans son ouvrage No Enchanted Palace. The End of Empire and the Ideological Origins of United Nations, l'historien anglais Mark Mazower défend soutient que les Nations Unies, comme la Société des Nations avant elle, ne sont pas sorties d'une vision libérale immaculée des droits universels, mais sont plutôt une manifestation de « l'internationalisme impérial » de l'époque victorienne, une extension organisationnelle et idéologique de l'Empire britannique. Il prend pour exemples notamment Jan Smuts, l'homme politique sud-africain, qu'il décrit comme un partisan de la supériorité raciale blanche, et Sir Alfred Zimmern, la principale voix britannique de l'internationalisme libéral. Tous deux appartenaient à un groupe plus large d'élites qui tentaient de « consolider un ordre mondial libéral compatible avec l'empire et l'hégémonie anglo-américaine ». Selon Mazower, Smuts croyait que la ligue assurerait « le leadership blanc du monde », agirait comme un instrument pour une « mission civilisatrice mondiale » et soutiendrait le leadership impérial britannique[36].
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Néanmoins, le fait de s'appuyer sur d'anciennes figures de l'époque de la Société des Nations signifie, pour G. John Ikenberry, passer à côté de l'évolution de l'ONU alors que les rébellions coloniales des années 50 et 60 ont transformé l'Assemblée générale en la voix du « Sud global ». D'autres participants aux origines des Nations unies étaient mus par des buts différents et la Charte des Nations Unies a finalement affirmé l'égalité raciale et des aspirations similaires ont été énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948[36].
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En novembre 2001, le mensuel Le Monde diplomatique publie un article de l'écrivain et journaliste néo-zélandais Nicky Hager (en), expliquant notamment la façon dont les États-Unis ont profité de la localisation de la Conférence de San Francisco (acte fondateur de l'organisation en avril 1945) sur leur territoire pour espionner massivement les diplomates présents dans leurs communications avec leur capitale respective. « Recueillis par les compagnies télégraphiques, leurs télégrammes, cryptés, furent décodés par des officiers opérant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, puis transmis aux négociateurs américains. Ce fut un succès total... »[37].
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L'avenir de l'ONU passe de plus en plus par une réforme en profondeur de son fonctionnement. Jusqu'à maintenant, elle fut repoussée, mais le problème du budget, en particulier de sa dette, et celui du fonctionnement du Conseil de sécurité avec l'arrivée de nouveaux membres permanents et l'extension de son domaine de compétence, deviennent de plus en plus pressants. Durant son mandat, l'ancien secrétaire général, Kofi Annan, a commandé de nombreuses études sur les voies à suivre pour réformer l'organisation. Mais, par manque de consensus au sein des membres permanents du Conseil de sécurité, elles sont pour l'instant restées lettre morte. En particulier, John R. Bolton, représentant permanent des États-Unis en août 2005, soutient une position ne faisant pas l'unanimité et gèle ainsi les possibilités de réforme.
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Le 7 mars 2006, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a proposé, dans un rapport à l'Assemblée générale, aux États membres une vaste réforme de l'administration de l'ONU, attendue par les dirigeants mondiaux après que l'Organisation eut été secouée par une série de scandales. M. Annan a présenté une série de mesures allant de la délocalisation de certains services au renforcement du système de passation des marchés. Celui-ci a été ces dernières années mis à mal par le scandale du programme « pétrole contre nourriture » de l'ONU en Irak et lorsqu'une enquête interne a découvert des pratiques contestables dans le secteur du maintien de la paix, ayant occasionné des dizaines de millions de dollars de pertes pour l'Organisation.
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Intitulé « Investir dans l'Organisation des Nations unies pour lui donner les moyens de sa vocation mondiale », ce rapport de 48 pages reconnaît l'inadaptation des structures administratives actuelles aux défis que l'ONU est censée relever chaque jour, 61 ans après sa création. Il souligne l'augmentation vertigineuse, depuis la fin de la guerre froide, des activités de terrain de l'ONU, notamment des opérations de maintien de la paix, qui représentent plus de 50 % des dépenses totales de l'ONU (en 2004-2005), soit presque de 10 milliards de dollars américains (près de trois fois le budget ordinaire)[38], sans tenir compte des agences onusiennes (Unicef, PAM, PNUD…), qui ont leur propre budget. M. Annan propose de « refondre complètement l'ensemble du secrétariat, ses règles, sa structure, ses rouages, pour qu'il soit mieux adapté aux réalités d'aujourd'hui » et de « remettre entièrement à neuf » l'ensemble de l'organisation.
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L'organisation s'est montrée largement impuissante lors de drames récents : échec de la prévention et de la protection en 1994 au Rwanda lors du terrible génocide des Tutsis qui s'est soldé par 800 000 morts. Incapacité également de prévenir et de stopper les conflits en ex-Yougoslavie de 1991 à 1995, et particulièrement d'assurer la protection des enclaves musulmanes de Bosnie-Herzégovine. Le massacre de Srebrenica (juillet 1995), pour lequel la qualification de génocide est en débat, s'est déroulé dans l'incapacité des 400 Casques bleus néerlandais d'intervenir.
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En 2010, lorsqu'un séisme provoqua un désastre humanitaire à Haïti, l'ONU s'est montrée incapable de coordonner l'aide rapidement, c'est finalement l'armée américaine qui jouera un rôle clé. L'organisation internationale avait été dépassée à peine un mois auparavant lors de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, les États-Unis et la Chine avaient alors conclu des accords seuls[39].
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L'ONU est très souvent critiquée pour son inaction, certains conflits se produisant sans aucune intervention de sa part. Dans une interview menée par ARTE, la journaliste Celhia de Lavarène, ancienne employée de l'organisation, dénonce les raisons de cet immobilisme, parmi lesquelles les nominations de personnes non compétentes et les copinages avec des pays enfreignant les droits de l'homme[40].
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D'après la spécialiste en relations internationales Anne-Cécile Robert, les principes fondateurs des Nations unies sont violés par des pays siégeant au conseil de sécurité de l'ONU, notamment dans les cas de la Yougoslavie, de l'Irak et de la Libye[41].
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En 2009, d'après des câbles émanant du département d’État révélés par Wikileaks, les États-Unis ont massivement collecté des informations relatives à des diplomates de l'ONU, en particulier nord-coréens, cubains et syriens : emails, mots de passe Internet et intranet, numéros de cartes bancaires, numéros de cartes de fidélité de compagnies aériennes, plannings de travail, empreintes digitales, portraits, ADN, scanners de l'iris, etc[42].
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En tant qu'organisation internationale majeure, l'ONU apparait régulièrement dans de nombreuses œuvres. De plus, la Journée des Nations unies est célébrée le 24 octobre de chaque année[43].
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Seuls l'anglais et le français sont les langues de travail
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L’Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale regroupant 193 États. La Charte des Nations unies est adoptée le 26 juin 1945 par 51 États, en remplacement de la Société des Nations. Elle entre officiellement en vigueur le 24 octobre 1945.
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Les objectifs premiers de l'organisation sont le maintien de la paix et la sécurité internationale. Pour les accomplir, elle promeut la protection des droits de l'homme, la fourniture de l'aide humanitaire, le développement durable et la garantie du droit international.
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La Charte définit six organes principaux : l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, le Conseil de tutelle, la Cour internationale de justice et le Secrétariat. Le système des Nations unies inclut plus largement des programmes, fonds, institutions spécialisées et apparentées.
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Les six langues officielles sont l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le français, le mandarin et le russe. Le Secrétariat des Nations unies ne reconnait que l'anglais et le français comme langue de travail, le Conseil économique et social des Nations unies reconnait l'anglais, l'espagnol et le français, et le reste des organes de l'ONU utilisent les six langues officielles.
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Depuis 2017, le secrétaire général des Nations unies est le Portugais António Guterres.
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Avant l'ONU, d'autres organisations internationales ont œuvré pour la paix dans le monde. L'action de l'Union interparlementaire, créée en 1889, et du Bureau international de la paix, créé en 1891, a contribué à l'instauration de la Cour permanente d'arbitrage (tribunal de La Haye) en 1899[3]. Après la guerre, elles soutiennent la création de l'Organisation internationale du travail et de la Société des Nations.
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La Société des Nations est fondée en 1919 avec la signature du traité de Versailles : son but est de conserver la paix. Elle est active entre 1919 et 1939 (de jure jusqu'en 1946). Mais sa crédibilité est éprouvée par la Seconde Guerre mondiale. Pour pallier cet échec, et afin d'institutionnaliser un nouvel espace de dialogue international, le président américain Franklin Delano Roosevelt souhaite la création d'une nouvelle organisation.
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Les premières bases de l'architecture internationale d'après-guerre sont posées le 14 août 1941 avec la signature de la Charte de l'Atlantique par le président des États-Unis et le premier ministre du Royaume-Uni. Les deux dirigeant « sont convaincus que toutes les nations du monde […] devront finir par renoncer à l'usage de la violence. […] En attendant l'institution d'un système permanent de sécurité générale établi sur des bases plus larges, il est essentiel de désarmer ces nations »[4]. Cette déclaration est complétée en septembre par la signature de neuf États européens[Note 1] occupés ou en guerre contre l'Allemagne nazie, ainsi que par les Forces françaises libres.
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La Déclaration des Nations unies fut signée le 1er janvier 1942 à Washington DC par 26 États[Note 2] se battant contre les forces de l'Axe. C'est la première fois que l'expression « Nations unies », dont la paternité est attribuée à Roosevelt, est utilisée ; elle désigne alors l'engagement des signataires à contribuer ensemble à l'effort de guerre et à ne pas signer de paix séparée avec l'Axe[5].
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Mais ça n'est qu'avec les conférences de Moscou et Téhéran que la Chine, les États-Unis, l'Union soviétique et le Royaume-Uni reconnaissent formellement « la nécessité d'établir aussitôt que possible, en vue de la paix et de la sécurité internationales, une organisation internationale fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous les États pacifiques »[6]. Les quatre États se rencontrèrent ensuite à deux reprises, lors des conférences de Dumbarton Oaks et de Yalta, afin d'adopter une proposition de traité. Pour ne pas reproduire l'échec de la Société des Nations, il fut convenu que la nouvelle organisation devait être structurée autour d'un noyau dur d'États détenant une puissance objective et disposant d'un droit de véto[7]. Finalement, ces cinq pays furent ceux considérés comme les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : les États-Unis, la France, l'URSS (remplacée par la Russie en 1991), la Chine[Note 3] et le Royaume-Uni.
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Le 21 juin 1945, les États ayant signé la Déclaration des Nations unies et déclaré la guerre à l'Allemagne et au Japon avant mars 1945 sont invités à participer à la conférence de San Francisco[5]. La rencontre s'achève le 26 juin avec la signature de la Charte des Nations unies.
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L'ONU a été officiellement fondée à San Francisco le 24 octobre 1945 avec la ratification de la Charte des Nations unies[8]. Elle réunit des États pour prévenir les conflits armés et se préserver des violences de la Première et la Seconde Guerres mondiales qui « deux fois en l'espace d'une vie humaine ont infligé à l'humanité d'indicibles souffrances »[9].
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Le siège provisoire des Nations unies était situé à Londres ; l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité s'y réunissent pour la première fois en janvier 1946. Le 1er février, le Norvégien Trygve Lie devient le premier Secrétaire général des Nations unies. La première résolution, adoptée le 24 janvier, est relative à la découverte de l'atome : l'Assemblée générale recommande d'en éliminer l'usage militaire et d'en développer l'usage civil[10].
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Le conflit israélo-palestinien fut l'un des premiers dossiers majeurs de l'organisation. En 1946, le transfert du mandat d'administration britannique de la Palestine aux Nations unies donne lieu à la première mission d'observation de l'organisation avec l'envoi du médiateur Folke Bernadotte en Palestine. Assassiné en septembre 1947 à Jérusalem, il est remplacé par son bras-droit Ralph Bunche. Le mois suivant, l'Assemblée générale adopte le plan de partage de la Palestine, refusé par les États arabes. La première guerre israélo-arabe, faisant suite à la proclamation d'indépendance d'Israël, s'achève après la signature d'un cessez-le-feu entre Israël et les États arabes le 7 janvier 1949 sous les auspices de Ralph Bunche. La trêve donne lieu à la première opération de maintien de la paix des Nations unies qui est déployée en 1949 avec l'ONUST.
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C'est le début de la guerre civile grecque en 1947 qui démontre rapidement les dissensions au sein du Conseil de sécurité. Les antagonismes entre les États-Unis et l'URSS verrouillent son action[11]. En 1948, le bloc soviétique s'abstient sur le vote de la déclaration universelles des droits de l'homme et, à partir de 1949, l'ambassadeur russe auprès des Nations unies pratique la politique de la chaise vide pour contester la reconnaissance de la Chine nationaliste (gouvernement de Taïwan) au lieu de la Chine communiste (gouvernement de Pékin). Or, le Conseil de Sécurité adopte le 27 juin 1950 une résolution autorisant à soutenir par la force la Corée du Sud contre l'invasion du Nord ; la séance, qui a lieu en l'absence de l'URSS, ouvre la voie à des opérations militaires sans réserves[12]. Cet évènement marque une évolution dans la pratique du droit de véto : l'absence d'un membre permanent du Conseil de sécurité ne bloque pas de facto l'adoption d'une résolution, il faut que son ambassadeur vote formellement contre. L'URSS s'est donc rendu compte qu'il était dans son intérêt de siéger.
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En 1952, le siège des Nations unies est déménagé à New York. L'année suivante, le Suédois Dag Hammarskjöld est élu Secrétaire général par l'Assemblée Générale : son mandat débute le 10 avril 1953 et s'achève à sa mort le 18 septembre 1961.
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Son mandat est marqué par une importante évolution des opérations de maintien de la paix avec l'introduction d'instruments coercitifs. En 1956, le déploiement de la Force d'urgence des Nations unies (FUNU) en Égypte pour endiguer la crise du canal de Suez marque ainsi un premier tournant : c'est la première mission d'interposition armée[13]. Dans ce prolongement, le déploiement de l'Opération des Nations unies au Congo (ONUC) est d'une plus grande envergure : 20 000 casques bleus sont mobilisés au Congo, contre 6 000 en Égypte[14],[15]. Le mandat de l'ONUC est le premier à briser le principe de neutralité du maintien de la paix et les Nations unies rencontrent des difficultés tactiques, financières et humaines sur le terrain : 250 membres du personnel sont tués, dont le Secrétaire général. L'expérience est un traumatisme pour l'institution, autant chez les fonctionnaires que les États-membres, et laisse place à une période relativement non-interventionniste jusqu'en 1989[16].
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La fin du mandat d'Hammarskjöld est également marquée par la décolonisation et l'élargissement significatif des Nations unies[17]. Le 30 septembre 1960 passe ainsi de 82 à 99 États membres : sur les 17 nouveaux entrants, 16 sont des États africains nouvellement indépendants. En tout, entre 1960 et 1970, 46 nouveaux États-membres rejoignent l'organisation. En pleine guerre froide, ces derniers contribuent largement à fonder le mouvement des non-alignés et le groupe des 77.
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En 1964, U-Thant supervise le déploiement des casques bleus à Chypre. L'UNFICYP, toujours active, est la plus longue opération de maintien de la paix de l'histoire des Nations unies.
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En 1965, l'Assemblée générale vote la création du Programme des Nations unies pour le développement et, en 1972, celle du Programme des Nations unies pour l'environnement.
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Néanmoins, l'ONU est restée pendant très longtemps paralysée durant la guerre froide. Les deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS, paralysèrent l'Organisation des Nations unies en usant de leur droit de veto (il fut utilisé 242 fois en 45 ans). Pour tenter de contrer cette paralysie, la résolution Acheson fut adoptée à l'initiative des États-Unis ; elle permettait à l'Assemblée d'émettre des recommandations aux États membres de l'ONU. Cependant, celle-ci ne fut que très peu utilisée en pratique[18],[19].
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Le 3 décembre 1991, l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali est élu Secrétaire général par l'Assemblée Générale des Nations unies. Son mandat débute le 1er janvier 1992 et s'achève le 31 décembre 1996. Pour la première fois de l'histoire onusienne, il invite les chefs d'États et de gouvernements à siéger à la place de leur représentants pour une réunion du Conseil de sécurité le 31 janvier 1992. Ce sommet permet de préparer l'Agenda pour la paix, publié le 17 juin 1992 : il s'agit d'un plan présentant la diplomatie préventive, de rétablissement et de maintien de la paix de l'ONU rénovée.
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La décennie des années 1990 est marquée par la fin de la guerre froide et l'éclatement du bloc de l'Est : 30 nouveaux États membres intègrent l'organisation. Pour endiguer des conflits naissants, des mandats sont votés pour déployer des opérations de maintien de la paix en Yougoslavie, au Rwanda, en Somalie et en Angola.
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Le 17 décembre 1996, Kofi Annan est élu secrétaire général par l'Assemblée générale. Sous son mandat, les États-membres adoptent les objectifs du millénaire pour le développement et les statuts de la Cour pénale internationale.
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À l'occasion du Sommet mondial de 2005, les États-membres réaffirment l'importance accordée par l'ONU à la promotion du développement, du maintien de la paix, des droits de l'homme et de la sécurité mondiale. Ils adoptent également le principe de la responsabilité de protéger : elle est mobilisée pour la première fois par le Conseil de sécurité en 2011, pour répondre à la guerre civile libyenne.
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Le 16 octobre 2006, Ban-Ki Moon est élu secrétaire général par l'Assemblée générale : son mandat débute le 1er janvier 2008 et s'achève le 31 décembre 2016. Les objectifs du développement durable sont adoptés en 2015 et succèdent aux objectifs du millénaire pour le développement.
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Depuis 2012 et l'adhésion du Soudan du Sud, l'ONU compte 193 États membres. La même année, la Palestine se voit octroyer le statut d'observateur.
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Depuis 2017, le secrétaire général des Nations unies est le Portugais António Guterres.
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Alors que la Société des Nations n'était qu'un espace de dialogue où les diplomates pouvaient se rencontrer pour établir des consensus, l'ONU peut, avec le Conseil de sécurité, prendre des décisions concrètes. Celles-ci peuvent déboucher, par exemple, sur l'autorisation d'employer une force armée – les « Casques bleus » – pour maintenir ou rétablir la paix.
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Selon l'article 1 de sa Charte, l'ONU s'efforce d'être un lieu où se construit un avenir meilleur pour tous les êtres humains, et ce à travers quatre objectifs[20] :
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L'ONU n'est pas un gouvernement mondial et ne légifère donc pas. Cependant, ses résolutions donnent une légitimité aux interventions des États et sont de plus en plus appliquées dans le droit national et international. Toutes ces actions se pérennisent au travers de la signature de traités ou conventions internationales entre les nations.[incompréhensible]
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Le 10 décembre 1948, l'Assemblée générale adopte la déclaration universelle des droits de l'homme. Il ne s'agit pas d'un traité : le texte n'a pas une valeur juridique en soi. Néanmoins, il constitue une source d'inspiration pour la promotion, le développement et l'exercice des droits de l'homme[22]. C'est-à-dire qu'elle a produit des effets politiques.
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Ainsi, la déclaration a inspiré neuf principaux traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, et dont l'application est surveillée par un comité d'experts onusien[23] : la ratification par un État l'engage à en appliquer les dispositions[20].
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Ce bloc est complété par neuf protocoles facultatifs[23].
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Sous l'influence du Rapport sur les limites de la croissance et à l'issue de la Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm en juin 1972, l'Assemblée générale vote la création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Son siège est à Nairobi au Kenya.
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En 1983, le Secrétariat général mandate une Commission mondiale sur l’environnement et le développement, présidée par l'ancienne première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland[24]. Son rapport, publié en 1987, définit le développement durable comme la capacité à satisfaire les besoins présents tout en en garantissant les besoins futurs : il est caractérisé par une dimension économique, sociale et environnementale[24].
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Ces travaux préparent le sommet de la Terre de Rio de 1992 à l'issue duquel les États membres adoptent la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP). Le protocole de Kyoto est adopté à la COP3, en 1997, et l'accord de Paris sur le climat est adopté à la COP21, en 2015.
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L'Organisation des Nations unies comprend six organes principaux[25] :
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Le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) est placé sous l'égide de l'Assemblée générale et a un rôle consultatif concernant les questions de coopération économique et sociale internationales ; deux types de commissions : les Commissions techniques, comme la commission du développement durable ; les Commissions régionales, comme la CEE-ONU, (UNECE), qui participe à des travaux de standardisation comme les spécifications techniques sur le commerce électronique.
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En plus de ces six organes principaux, l'ONU compte 15 agences spécialisées[26].
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Enfin, elle compte 5 organisations apparentées[26] :
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L'ensemble forme le système des Nations unies.
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Depuis l'adhésion du Monténégro en 2006 et de la République du Soudan du Sud en 2011, l'ONU compte désormais la quasi-totalité des États du monde, soit 193 sur les 197 qu'elle reconnaît – les quatre États reconnus mais non membres étant la Palestine (depuis le 29 novembre 2012) et le Vatican (à travers le Saint-Siège) qui ont un statut d'observateur, ainsi que les îles Cook et Nioué[Note 4]. Le Vatican est toutefois le seul État pleinement souverain et reconnu par les Nations unies bien qu'il n'en soit pas membre, et il n'existe aucun obstacle à son adhésion si les autorités vaticanes souhaitent un jour rejoindre l'organisation.
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Cependant, certaines entités prétendant à un statut d'État (principalement la République de Chine ayant pour territoire Taïwan, le Kosovo et la République sahraouie qui ne sont reconnus que par certains pays, et le Somaliland ou le Tibet qui ne sont officiellement reconnus par aucun État), ou formant des nations (comme l'Autorité palestinienne avant le 30 novembre 2012) ne sont pas représentées à l'ONU. Ainsi, contrairement à sa dénomination, c'est le statut d'État et non de Nation qui permet l'accès à l'Organisation.
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Il existe six langues officielles utilisées par l'Organisation des Nations unies. Il s'agit de l'anglais, de l'arabe, du chinois (mandarin), de l'espagnol, du français et du russe[27]. Ces langues sont utilisées lors des réunions des différents organes de l'ONU, en particulier à l'Assemblée générale (Article 51 de son règlement intérieur) et au Conseil de sécurité. Les six langues officielles servent également à la diffusion de documents officiels. Tant que les documents ne sont pas disponibles dans les six langues officielles, ils ne sont pas publiés. Cependant, le Secrétariat des Nations unies n'utilise que deux langues de travail : l'anglais et le français.
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Le financement de l'Organisation des Nations unies et de ses agences spécialisées est assuré par 3 types d'instruments[28] :
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Le budget ordinaire des Nations unies (environ 5 milliards d'euros en 2013-2014[29]), est établi tous les deux ans, sur les contributions obligatoires fixées par l'Assemblée générale. À la demande des États-Unis, le niveau maximum de la plus grosse contribution a été fixé à 22 % (le seuil minimal est quant à lui 0,001 % du budget global)[30]. Tous les trois ans, le barème des contributions est révisé par l'Assemblée générale.
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Depuis plusieurs années les Nations unies connaissent des problèmes financiers. Ils sont principalement dus aux arriérés de paiement des États membres parmi lesquels le plus grand débiteur est les États-Unis avec 61 % du total en 1999[31]. Les contributions obligatoires ne sont pas toujours remplies à temps par les autres États membres. Seuls 31 États sur 192 l'ont fait en février 2007[32]. L'ONU étant de plus en plus souvent engagée dans des opérations de maintien de la paix dans le monde (objectifs qui n'étaient pas formellement prévus dans sa Charte), cela a un impact important sur son budget en raison du coût élevé de ces interventions. Néanmoins il s'agit d'un budget séparé du budget ordinaire. Dans ce domaine également les États-Unis partagent 62 % de la dette avec un autre pays. Cet état de fait a été évoqué dans un bulletin de session du sénat belge en 1998[33] ainsi que dans la section « affaires étrangères » d'un projet de loi de finances du sénat français en 2001[34]. De nombreux États souhaitent une réforme en profondeur des Nations unies[réf. souhaitée].
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Selon le barème 2013-2015[35], les principaux contributeurs sont : les États-Unis (22 %), le Japon (10,833 %), la France (8,593 %), l'Allemagne (7,1741 %), le Royaume-Uni (5,179 %), la République populaire de Chine (5,148 %), l'Italie (4,448 %), le Canada (2,984 %), l'Espagne (2,973 %) et le Brésil (2,934 %).
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Selon le barème 2016-2018[35], adopté par la résolution 70/245 de l'Assemblée générale, les principaux États contributeurs sont : les États-Unis (22 %), le Japon (9,68 %), la République populaire de Chine (7,921 %), l'Allemagne (6,389 %), la France (4,859 %), le Royaume-Uni (4,463 %), le Brésil (3,823 %), la Fédération de Russie (3,088 %), le Canada (2,921 %) et l'Australie (2,337 %).
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Le siège des Nations unies est à New York et bénéficie du régime d'extraterritorialité. C'est-à-dire que, par exemple, aucun membre de la sécurité américaine ne peut y entrer sans la permission du Secrétaire général.
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À la demande des parlementaires américains, il fut construit à New York le long de l'East River sur un terrain acquis grâce à une donation de John Davison Rockefeller Junior. Il a été inauguré le 9 janvier 1951.
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Cinq des six organes principaux de l'ONU sont situés à New York : seule la Cour internationale de justice (CIJ) siège à La Haye aux Pays-Bas. Il existe trois sièges subsidiaires des Nations unies à Genève (ouvert en 1946), Vienne (ouvert en 1980) et Nairobi (ouvert en 1996).
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De nombreuses agences importantes des Nations unies ont leur siège à Genève, siège européen de l'ONU qui a hérité du siège de l'ancienne Société des Nations (SDN), où se déroulent toujours deux tiers des activités du système des Nations unies[réf. nécessaire] :
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À Berne, en Suisse, se trouve l'Union postale universelle (UPU).
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D'autres agences sont situées ailleurs dans le monde, dont :
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Dans son ouvrage No Enchanted Palace. The End of Empire and the Ideological Origins of United Nations, l'historien anglais Mark Mazower défend soutient que les Nations Unies, comme la Société des Nations avant elle, ne sont pas sorties d'une vision libérale immaculée des droits universels, mais sont plutôt une manifestation de « l'internationalisme impérial » de l'époque victorienne, une extension organisationnelle et idéologique de l'Empire britannique. Il prend pour exemples notamment Jan Smuts, l'homme politique sud-africain, qu'il décrit comme un partisan de la supériorité raciale blanche, et Sir Alfred Zimmern, la principale voix britannique de l'internationalisme libéral. Tous deux appartenaient à un groupe plus large d'élites qui tentaient de « consolider un ordre mondial libéral compatible avec l'empire et l'hégémonie anglo-américaine ». Selon Mazower, Smuts croyait que la ligue assurerait « le leadership blanc du monde », agirait comme un instrument pour une « mission civilisatrice mondiale » et soutiendrait le leadership impérial britannique[36].
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Néanmoins, le fait de s'appuyer sur d'anciennes figures de l'époque de la Société des Nations signifie, pour G. John Ikenberry, passer à côté de l'évolution de l'ONU alors que les rébellions coloniales des années 50 et 60 ont transformé l'Assemblée générale en la voix du « Sud global ». D'autres participants aux origines des Nations unies étaient mus par des buts différents et la Charte des Nations Unies a finalement affirmé l'égalité raciale et des aspirations similaires ont été énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948[36].
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En novembre 2001, le mensuel Le Monde diplomatique publie un article de l'écrivain et journaliste néo-zélandais Nicky Hager (en), expliquant notamment la façon dont les États-Unis ont profité de la localisation de la Conférence de San Francisco (acte fondateur de l'organisation en avril 1945) sur leur territoire pour espionner massivement les diplomates présents dans leurs communications avec leur capitale respective. « Recueillis par les compagnies télégraphiques, leurs télégrammes, cryptés, furent décodés par des officiers opérant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, puis transmis aux négociateurs américains. Ce fut un succès total... »[37].
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L'avenir de l'ONU passe de plus en plus par une réforme en profondeur de son fonctionnement. Jusqu'à maintenant, elle fut repoussée, mais le problème du budget, en particulier de sa dette, et celui du fonctionnement du Conseil de sécurité avec l'arrivée de nouveaux membres permanents et l'extension de son domaine de compétence, deviennent de plus en plus pressants. Durant son mandat, l'ancien secrétaire général, Kofi Annan, a commandé de nombreuses études sur les voies à suivre pour réformer l'organisation. Mais, par manque de consensus au sein des membres permanents du Conseil de sécurité, elles sont pour l'instant restées lettre morte. En particulier, John R. Bolton, représentant permanent des États-Unis en août 2005, soutient une position ne faisant pas l'unanimité et gèle ainsi les possibilités de réforme.
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Le 7 mars 2006, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a proposé, dans un rapport à l'Assemblée générale, aux États membres une vaste réforme de l'administration de l'ONU, attendue par les dirigeants mondiaux après que l'Organisation eut été secouée par une série de scandales. M. Annan a présenté une série de mesures allant de la délocalisation de certains services au renforcement du système de passation des marchés. Celui-ci a été ces dernières années mis à mal par le scandale du programme « pétrole contre nourriture » de l'ONU en Irak et lorsqu'une enquête interne a découvert des pratiques contestables dans le secteur du maintien de la paix, ayant occasionné des dizaines de millions de dollars de pertes pour l'Organisation.
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Intitulé « Investir dans l'Organisation des Nations unies pour lui donner les moyens de sa vocation mondiale », ce rapport de 48 pages reconnaît l'inadaptation des structures administratives actuelles aux défis que l'ONU est censée relever chaque jour, 61 ans après sa création. Il souligne l'augmentation vertigineuse, depuis la fin de la guerre froide, des activités de terrain de l'ONU, notamment des opérations de maintien de la paix, qui représentent plus de 50 % des dépenses totales de l'ONU (en 2004-2005), soit presque de 10 milliards de dollars américains (près de trois fois le budget ordinaire)[38], sans tenir compte des agences onusiennes (Unicef, PAM, PNUD…), qui ont leur propre budget. M. Annan propose de « refondre complètement l'ensemble du secrétariat, ses règles, sa structure, ses rouages, pour qu'il soit mieux adapté aux réalités d'aujourd'hui » et de « remettre entièrement à neuf » l'ensemble de l'organisation.
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L'organisation s'est montrée largement impuissante lors de drames récents : échec de la prévention et de la protection en 1994 au Rwanda lors du terrible génocide des Tutsis qui s'est soldé par 800 000 morts. Incapacité également de prévenir et de stopper les conflits en ex-Yougoslavie de 1991 à 1995, et particulièrement d'assurer la protection des enclaves musulmanes de Bosnie-Herzégovine. Le massacre de Srebrenica (juillet 1995), pour lequel la qualification de génocide est en débat, s'est déroulé dans l'incapacité des 400 Casques bleus néerlandais d'intervenir.
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En 2010, lorsqu'un séisme provoqua un désastre humanitaire à Haïti, l'ONU s'est montrée incapable de coordonner l'aide rapidement, c'est finalement l'armée américaine qui jouera un rôle clé. L'organisation internationale avait été dépassée à peine un mois auparavant lors de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, les États-Unis et la Chine avaient alors conclu des accords seuls[39].
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L'ONU est très souvent critiquée pour son inaction, certains conflits se produisant sans aucune intervention de sa part. Dans une interview menée par ARTE, la journaliste Celhia de Lavarène, ancienne employée de l'organisation, dénonce les raisons de cet immobilisme, parmi lesquelles les nominations de personnes non compétentes et les copinages avec des pays enfreignant les droits de l'homme[40].
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D'après la spécialiste en relations internationales Anne-Cécile Robert, les principes fondateurs des Nations unies sont violés par des pays siégeant au conseil de sécurité de l'ONU, notamment dans les cas de la Yougoslavie, de l'Irak et de la Libye[41].
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En 2009, d'après des câbles émanant du département d’État révélés par Wikileaks, les États-Unis ont massivement collecté des informations relatives à des diplomates de l'ONU, en particulier nord-coréens, cubains et syriens : emails, mots de passe Internet et intranet, numéros de cartes bancaires, numéros de cartes de fidélité de compagnies aériennes, plannings de travail, empreintes digitales, portraits, ADN, scanners de l'iris, etc[42].
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En tant qu'organisation internationale majeure, l'ONU apparait régulièrement dans de nombreuses œuvres. De plus, la Journée des Nations unies est célébrée le 24 octobre de chaque année[43].
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Seuls l'anglais et le français sont les langues de travail
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L’Organisation des Nations unies (ONU) est une organisation internationale regroupant 193 États. La Charte des Nations unies est adoptée le 26 juin 1945 par 51 États, en remplacement de la Société des Nations. Elle entre officiellement en vigueur le 24 octobre 1945.
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Les objectifs premiers de l'organisation sont le maintien de la paix et la sécurité internationale. Pour les accomplir, elle promeut la protection des droits de l'homme, la fourniture de l'aide humanitaire, le développement durable et la garantie du droit international.
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La Charte définit six organes principaux : l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, le Conseil de tutelle, la Cour internationale de justice et le Secrétariat. Le système des Nations unies inclut plus largement des programmes, fonds, institutions spécialisées et apparentées.
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Les six langues officielles sont l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le français, le mandarin et le russe. Le Secrétariat des Nations unies ne reconnait que l'anglais et le français comme langue de travail, le Conseil économique et social des Nations unies reconnait l'anglais, l'espagnol et le français, et le reste des organes de l'ONU utilisent les six langues officielles.
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Depuis 2017, le secrétaire général des Nations unies est le Portugais António Guterres.
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Avant l'ONU, d'autres organisations internationales ont œuvré pour la paix dans le monde. L'action de l'Union interparlementaire, créée en 1889, et du Bureau international de la paix, créé en 1891, a contribué à l'instauration de la Cour permanente d'arbitrage (tribunal de La Haye) en 1899[3]. Après la guerre, elles soutiennent la création de l'Organisation internationale du travail et de la Société des Nations.
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La Société des Nations est fondée en 1919 avec la signature du traité de Versailles : son but est de conserver la paix. Elle est active entre 1919 et 1939 (de jure jusqu'en 1946). Mais sa crédibilité est éprouvée par la Seconde Guerre mondiale. Pour pallier cet échec, et afin d'institutionnaliser un nouvel espace de dialogue international, le président américain Franklin Delano Roosevelt souhaite la création d'une nouvelle organisation.
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Les premières bases de l'architecture internationale d'après-guerre sont posées le 14 août 1941 avec la signature de la Charte de l'Atlantique par le président des États-Unis et le premier ministre du Royaume-Uni. Les deux dirigeant « sont convaincus que toutes les nations du monde […] devront finir par renoncer à l'usage de la violence. […] En attendant l'institution d'un système permanent de sécurité générale établi sur des bases plus larges, il est essentiel de désarmer ces nations »[4]. Cette déclaration est complétée en septembre par la signature de neuf États européens[Note 1] occupés ou en guerre contre l'Allemagne nazie, ainsi que par les Forces françaises libres.
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La Déclaration des Nations unies fut signée le 1er janvier 1942 à Washington DC par 26 États[Note 2] se battant contre les forces de l'Axe. C'est la première fois que l'expression « Nations unies », dont la paternité est attribuée à Roosevelt, est utilisée ; elle désigne alors l'engagement des signataires à contribuer ensemble à l'effort de guerre et à ne pas signer de paix séparée avec l'Axe[5].
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Mais ça n'est qu'avec les conférences de Moscou et Téhéran que la Chine, les États-Unis, l'Union soviétique et le Royaume-Uni reconnaissent formellement « la nécessité d'établir aussitôt que possible, en vue de la paix et de la sécurité internationales, une organisation internationale fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous les États pacifiques »[6]. Les quatre États se rencontrèrent ensuite à deux reprises, lors des conférences de Dumbarton Oaks et de Yalta, afin d'adopter une proposition de traité. Pour ne pas reproduire l'échec de la Société des Nations, il fut convenu que la nouvelle organisation devait être structurée autour d'un noyau dur d'États détenant une puissance objective et disposant d'un droit de véto[7]. Finalement, ces cinq pays furent ceux considérés comme les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale : les États-Unis, la France, l'URSS (remplacée par la Russie en 1991), la Chine[Note 3] et le Royaume-Uni.
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Le 21 juin 1945, les États ayant signé la Déclaration des Nations unies et déclaré la guerre à l'Allemagne et au Japon avant mars 1945 sont invités à participer à la conférence de San Francisco[5]. La rencontre s'achève le 26 juin avec la signature de la Charte des Nations unies.
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L'ONU a été officiellement fondée à San Francisco le 24 octobre 1945 avec la ratification de la Charte des Nations unies[8]. Elle réunit des États pour prévenir les conflits armés et se préserver des violences de la Première et la Seconde Guerres mondiales qui « deux fois en l'espace d'une vie humaine ont infligé à l'humanité d'indicibles souffrances »[9].
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Le siège provisoire des Nations unies était situé à Londres ; l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité s'y réunissent pour la première fois en janvier 1946. Le 1er février, le Norvégien Trygve Lie devient le premier Secrétaire général des Nations unies. La première résolution, adoptée le 24 janvier, est relative à la découverte de l'atome : l'Assemblée générale recommande d'en éliminer l'usage militaire et d'en développer l'usage civil[10].
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Le conflit israélo-palestinien fut l'un des premiers dossiers majeurs de l'organisation. En 1946, le transfert du mandat d'administration britannique de la Palestine aux Nations unies donne lieu à la première mission d'observation de l'organisation avec l'envoi du médiateur Folke Bernadotte en Palestine. Assassiné en septembre 1947 à Jérusalem, il est remplacé par son bras-droit Ralph Bunche. Le mois suivant, l'Assemblée générale adopte le plan de partage de la Palestine, refusé par les États arabes. La première guerre israélo-arabe, faisant suite à la proclamation d'indépendance d'Israël, s'achève après la signature d'un cessez-le-feu entre Israël et les États arabes le 7 janvier 1949 sous les auspices de Ralph Bunche. La trêve donne lieu à la première opération de maintien de la paix des Nations unies qui est déployée en 1949 avec l'ONUST.
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C'est le début de la guerre civile grecque en 1947 qui démontre rapidement les dissensions au sein du Conseil de sécurité. Les antagonismes entre les États-Unis et l'URSS verrouillent son action[11]. En 1948, le bloc soviétique s'abstient sur le vote de la déclaration universelles des droits de l'homme et, à partir de 1949, l'ambassadeur russe auprès des Nations unies pratique la politique de la chaise vide pour contester la reconnaissance de la Chine nationaliste (gouvernement de Taïwan) au lieu de la Chine communiste (gouvernement de Pékin). Or, le Conseil de Sécurité adopte le 27 juin 1950 une résolution autorisant à soutenir par la force la Corée du Sud contre l'invasion du Nord ; la séance, qui a lieu en l'absence de l'URSS, ouvre la voie à des opérations militaires sans réserves[12]. Cet évènement marque une évolution dans la pratique du droit de véto : l'absence d'un membre permanent du Conseil de sécurité ne bloque pas de facto l'adoption d'une résolution, il faut que son ambassadeur vote formellement contre. L'URSS s'est donc rendu compte qu'il était dans son intérêt de siéger.
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En 1952, le siège des Nations unies est déménagé à New York. L'année suivante, le Suédois Dag Hammarskjöld est élu Secrétaire général par l'Assemblée Générale : son mandat débute le 10 avril 1953 et s'achève à sa mort le 18 septembre 1961.
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Son mandat est marqué par une importante évolution des opérations de maintien de la paix avec l'introduction d'instruments coercitifs. En 1956, le déploiement de la Force d'urgence des Nations unies (FUNU) en Égypte pour endiguer la crise du canal de Suez marque ainsi un premier tournant : c'est la première mission d'interposition armée[13]. Dans ce prolongement, le déploiement de l'Opération des Nations unies au Congo (ONUC) est d'une plus grande envergure : 20 000 casques bleus sont mobilisés au Congo, contre 6 000 en Égypte[14],[15]. Le mandat de l'ONUC est le premier à briser le principe de neutralité du maintien de la paix et les Nations unies rencontrent des difficultés tactiques, financières et humaines sur le terrain : 250 membres du personnel sont tués, dont le Secrétaire général. L'expérience est un traumatisme pour l'institution, autant chez les fonctionnaires que les États-membres, et laisse place à une période relativement non-interventionniste jusqu'en 1989[16].
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La fin du mandat d'Hammarskjöld est également marquée par la décolonisation et l'élargissement significatif des Nations unies[17]. Le 30 septembre 1960 passe ainsi de 82 à 99 États membres : sur les 17 nouveaux entrants, 16 sont des États africains nouvellement indépendants. En tout, entre 1960 et 1970, 46 nouveaux États-membres rejoignent l'organisation. En pleine guerre froide, ces derniers contribuent largement à fonder le mouvement des non-alignés et le groupe des 77.
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En 1964, U-Thant supervise le déploiement des casques bleus à Chypre. L'UNFICYP, toujours active, est la plus longue opération de maintien de la paix de l'histoire des Nations unies.
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En 1965, l'Assemblée générale vote la création du Programme des Nations unies pour le développement et, en 1972, celle du Programme des Nations unies pour l'environnement.
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Néanmoins, l'ONU est restée pendant très longtemps paralysée durant la guerre froide. Les deux superpuissances, les États-Unis et l'URSS, paralysèrent l'Organisation des Nations unies en usant de leur droit de veto (il fut utilisé 242 fois en 45 ans). Pour tenter de contrer cette paralysie, la résolution Acheson fut adoptée à l'initiative des États-Unis ; elle permettait à l'Assemblée d'émettre des recommandations aux États membres de l'ONU. Cependant, celle-ci ne fut que très peu utilisée en pratique[18],[19].
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Le 3 décembre 1991, l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali est élu Secrétaire général par l'Assemblée Générale des Nations unies. Son mandat débute le 1er janvier 1992 et s'achève le 31 décembre 1996. Pour la première fois de l'histoire onusienne, il invite les chefs d'États et de gouvernements à siéger à la place de leur représentants pour une réunion du Conseil de sécurité le 31 janvier 1992. Ce sommet permet de préparer l'Agenda pour la paix, publié le 17 juin 1992 : il s'agit d'un plan présentant la diplomatie préventive, de rétablissement et de maintien de la paix de l'ONU rénovée.
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La décennie des années 1990 est marquée par la fin de la guerre froide et l'éclatement du bloc de l'Est : 30 nouveaux États membres intègrent l'organisation. Pour endiguer des conflits naissants, des mandats sont votés pour déployer des opérations de maintien de la paix en Yougoslavie, au Rwanda, en Somalie et en Angola.
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Le 17 décembre 1996, Kofi Annan est élu secrétaire général par l'Assemblée générale. Sous son mandat, les États-membres adoptent les objectifs du millénaire pour le développement et les statuts de la Cour pénale internationale.
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À l'occasion du Sommet mondial de 2005, les États-membres réaffirment l'importance accordée par l'ONU à la promotion du développement, du maintien de la paix, des droits de l'homme et de la sécurité mondiale. Ils adoptent également le principe de la responsabilité de protéger : elle est mobilisée pour la première fois par le Conseil de sécurité en 2011, pour répondre à la guerre civile libyenne.
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Le 16 octobre 2006, Ban-Ki Moon est élu secrétaire général par l'Assemblée générale : son mandat débute le 1er janvier 2008 et s'achève le 31 décembre 2016. Les objectifs du développement durable sont adoptés en 2015 et succèdent aux objectifs du millénaire pour le développement.
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Depuis 2012 et l'adhésion du Soudan du Sud, l'ONU compte 193 États membres. La même année, la Palestine se voit octroyer le statut d'observateur.
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Depuis 2017, le secrétaire général des Nations unies est le Portugais António Guterres.
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Alors que la Société des Nations n'était qu'un espace de dialogue où les diplomates pouvaient se rencontrer pour établir des consensus, l'ONU peut, avec le Conseil de sécurité, prendre des décisions concrètes. Celles-ci peuvent déboucher, par exemple, sur l'autorisation d'employer une force armée – les « Casques bleus » – pour maintenir ou rétablir la paix.
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Selon l'article 1 de sa Charte, l'ONU s'efforce d'être un lieu où se construit un avenir meilleur pour tous les êtres humains, et ce à travers quatre objectifs[20] :
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L'ONU n'est pas un gouvernement mondial et ne légifère donc pas. Cependant, ses résolutions donnent une légitimité aux interventions des États et sont de plus en plus appliquées dans le droit national et international. Toutes ces actions se pérennisent au travers de la signature de traités ou conventions internationales entre les nations.[incompréhensible]
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Le 10 décembre 1948, l'Assemblée générale adopte la déclaration universelle des droits de l'homme. Il ne s'agit pas d'un traité : le texte n'a pas une valeur juridique en soi. Néanmoins, il constitue une source d'inspiration pour la promotion, le développement et l'exercice des droits de l'homme[22]. C'est-à-dire qu'elle a produit des effets politiques.
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Ainsi, la déclaration a inspiré neuf principaux traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, et dont l'application est surveillée par un comité d'experts onusien[23] : la ratification par un État l'engage à en appliquer les dispositions[20].
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Ce bloc est complété par neuf protocoles facultatifs[23].
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Sous l'influence du Rapport sur les limites de la croissance et à l'issue de la Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm en juin 1972, l'Assemblée générale vote la création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Son siège est à Nairobi au Kenya.
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En 1983, le Secrétariat général mandate une Commission mondiale sur l’environnement et le développement, présidée par l'ancienne première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland[24]. Son rapport, publié en 1987, définit le développement durable comme la capacité à satisfaire les besoins présents tout en en garantissant les besoins futurs : il est caractérisé par une dimension économique, sociale et environnementale[24].
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Ces travaux préparent le sommet de la Terre de Rio de 1992 à l'issue duquel les États membres adoptent la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP). Le protocole de Kyoto est adopté à la COP3, en 1997, et l'accord de Paris sur le climat est adopté à la COP21, en 2015.
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L'Organisation des Nations unies comprend six organes principaux[25] :
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Le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) est placé sous l'égide de l'Assemblée générale et a un rôle consultatif concernant les questions de coopération économique et sociale internationales ; deux types de commissions : les Commissions techniques, comme la commission du développement durable ; les Commissions régionales, comme la CEE-ONU, (UNECE), qui participe à des travaux de standardisation comme les spécifications techniques sur le commerce électronique.
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En plus de ces six organes principaux, l'ONU compte 15 agences spécialisées[26].
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Enfin, elle compte 5 organisations apparentées[26] :
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L'ensemble forme le système des Nations unies.
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Depuis l'adhésion du Monténégro en 2006 et de la République du Soudan du Sud en 2011, l'ONU compte désormais la quasi-totalité des États du monde, soit 193 sur les 197 qu'elle reconnaît – les quatre États reconnus mais non membres étant la Palestine (depuis le 29 novembre 2012) et le Vatican (à travers le Saint-Siège) qui ont un statut d'observateur, ainsi que les îles Cook et Nioué[Note 4]. Le Vatican est toutefois le seul État pleinement souverain et reconnu par les Nations unies bien qu'il n'en soit pas membre, et il n'existe aucun obstacle à son adhésion si les autorités vaticanes souhaitent un jour rejoindre l'organisation.
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Cependant, certaines entités prétendant à un statut d'État (principalement la République de Chine ayant pour territoire Taïwan, le Kosovo et la République sahraouie qui ne sont reconnus que par certains pays, et le Somaliland ou le Tibet qui ne sont officiellement reconnus par aucun État), ou formant des nations (comme l'Autorité palestinienne avant le 30 novembre 2012) ne sont pas représentées à l'ONU. Ainsi, contrairement à sa dénomination, c'est le statut d'État et non de Nation qui permet l'accès à l'Organisation.
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Il existe six langues officielles utilisées par l'Organisation des Nations unies. Il s'agit de l'anglais, de l'arabe, du chinois (mandarin), de l'espagnol, du français et du russe[27]. Ces langues sont utilisées lors des réunions des différents organes de l'ONU, en particulier à l'Assemblée générale (Article 51 de son règlement intérieur) et au Conseil de sécurité. Les six langues officielles servent également à la diffusion de documents officiels. Tant que les documents ne sont pas disponibles dans les six langues officielles, ils ne sont pas publiés. Cependant, le Secrétariat des Nations unies n'utilise que deux langues de travail : l'anglais et le français.
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Le financement de l'Organisation des Nations unies et de ses agences spécialisées est assuré par 3 types d'instruments[28] :
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Le budget ordinaire des Nations unies (environ 5 milliards d'euros en 2013-2014[29]), est établi tous les deux ans, sur les contributions obligatoires fixées par l'Assemblée générale. À la demande des États-Unis, le niveau maximum de la plus grosse contribution a été fixé à 22 % (le seuil minimal est quant à lui 0,001 % du budget global)[30]. Tous les trois ans, le barème des contributions est révisé par l'Assemblée générale.
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Depuis plusieurs années les Nations unies connaissent des problèmes financiers. Ils sont principalement dus aux arriérés de paiement des États membres parmi lesquels le plus grand débiteur est les États-Unis avec 61 % du total en 1999[31]. Les contributions obligatoires ne sont pas toujours remplies à temps par les autres États membres. Seuls 31 États sur 192 l'ont fait en février 2007[32]. L'ONU étant de plus en plus souvent engagée dans des opérations de maintien de la paix dans le monde (objectifs qui n'étaient pas formellement prévus dans sa Charte), cela a un impact important sur son budget en raison du coût élevé de ces interventions. Néanmoins il s'agit d'un budget séparé du budget ordinaire. Dans ce domaine également les États-Unis partagent 62 % de la dette avec un autre pays. Cet état de fait a été évoqué dans un bulletin de session du sénat belge en 1998[33] ainsi que dans la section « affaires étrangères » d'un projet de loi de finances du sénat français en 2001[34]. De nombreux États souhaitent une réforme en profondeur des Nations unies[réf. souhaitée].
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Selon le barème 2013-2015[35], les principaux contributeurs sont : les États-Unis (22 %), le Japon (10,833 %), la France (8,593 %), l'Allemagne (7,1741 %), le Royaume-Uni (5,179 %), la République populaire de Chine (5,148 %), l'Italie (4,448 %), le Canada (2,984 %), l'Espagne (2,973 %) et le Brésil (2,934 %).
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Selon le barème 2016-2018[35], adopté par la résolution 70/245 de l'Assemblée générale, les principaux États contributeurs sont : les États-Unis (22 %), le Japon (9,68 %), la République populaire de Chine (7,921 %), l'Allemagne (6,389 %), la France (4,859 %), le Royaume-Uni (4,463 %), le Brésil (3,823 %), la Fédération de Russie (3,088 %), le Canada (2,921 %) et l'Australie (2,337 %).
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Le siège des Nations unies est à New York et bénéficie du régime d'extraterritorialité. C'est-à-dire que, par exemple, aucun membre de la sécurité américaine ne peut y entrer sans la permission du Secrétaire général.
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À la demande des parlementaires américains, il fut construit à New York le long de l'East River sur un terrain acquis grâce à une donation de John Davison Rockefeller Junior. Il a été inauguré le 9 janvier 1951.
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Cinq des six organes principaux de l'ONU sont situés à New York : seule la Cour internationale de justice (CIJ) siège à La Haye aux Pays-Bas. Il existe trois sièges subsidiaires des Nations unies à Genève (ouvert en 1946), Vienne (ouvert en 1980) et Nairobi (ouvert en 1996).
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De nombreuses agences importantes des Nations unies ont leur siège à Genève, siège européen de l'ONU qui a hérité du siège de l'ancienne Société des Nations (SDN), où se déroulent toujours deux tiers des activités du système des Nations unies[réf. nécessaire] :
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À Berne, en Suisse, se trouve l'Union postale universelle (UPU).
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D'autres agences sont situées ailleurs dans le monde, dont :
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Dans son ouvrage No Enchanted Palace. The End of Empire and the Ideological Origins of United Nations, l'historien anglais Mark Mazower défend soutient que les Nations Unies, comme la Société des Nations avant elle, ne sont pas sorties d'une vision libérale immaculée des droits universels, mais sont plutôt une manifestation de « l'internationalisme impérial » de l'époque victorienne, une extension organisationnelle et idéologique de l'Empire britannique. Il prend pour exemples notamment Jan Smuts, l'homme politique sud-africain, qu'il décrit comme un partisan de la supériorité raciale blanche, et Sir Alfred Zimmern, la principale voix britannique de l'internationalisme libéral. Tous deux appartenaient à un groupe plus large d'élites qui tentaient de « consolider un ordre mondial libéral compatible avec l'empire et l'hégémonie anglo-américaine ». Selon Mazower, Smuts croyait que la ligue assurerait « le leadership blanc du monde », agirait comme un instrument pour une « mission civilisatrice mondiale » et soutiendrait le leadership impérial britannique[36].
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Néanmoins, le fait de s'appuyer sur d'anciennes figures de l'époque de la Société des Nations signifie, pour G. John Ikenberry, passer à côté de l'évolution de l'ONU alors que les rébellions coloniales des années 50 et 60 ont transformé l'Assemblée générale en la voix du « Sud global ». D'autres participants aux origines des Nations unies étaient mus par des buts différents et la Charte des Nations Unies a finalement affirmé l'égalité raciale et des aspirations similaires ont été énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948[36].
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En novembre 2001, le mensuel Le Monde diplomatique publie un article de l'écrivain et journaliste néo-zélandais Nicky Hager (en), expliquant notamment la façon dont les États-Unis ont profité de la localisation de la Conférence de San Francisco (acte fondateur de l'organisation en avril 1945) sur leur territoire pour espionner massivement les diplomates présents dans leurs communications avec leur capitale respective. « Recueillis par les compagnies télégraphiques, leurs télégrammes, cryptés, furent décodés par des officiers opérant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, puis transmis aux négociateurs américains. Ce fut un succès total... »[37].
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L'avenir de l'ONU passe de plus en plus par une réforme en profondeur de son fonctionnement. Jusqu'à maintenant, elle fut repoussée, mais le problème du budget, en particulier de sa dette, et celui du fonctionnement du Conseil de sécurité avec l'arrivée de nouveaux membres permanents et l'extension de son domaine de compétence, deviennent de plus en plus pressants. Durant son mandat, l'ancien secrétaire général, Kofi Annan, a commandé de nombreuses études sur les voies à suivre pour réformer l'organisation. Mais, par manque de consensus au sein des membres permanents du Conseil de sécurité, elles sont pour l'instant restées lettre morte. En particulier, John R. Bolton, représentant permanent des États-Unis en août 2005, soutient une position ne faisant pas l'unanimité et gèle ainsi les possibilités de réforme.
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Le 7 mars 2006, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a proposé, dans un rapport à l'Assemblée générale, aux États membres une vaste réforme de l'administration de l'ONU, attendue par les dirigeants mondiaux après que l'Organisation eut été secouée par une série de scandales. M. Annan a présenté une série de mesures allant de la délocalisation de certains services au renforcement du système de passation des marchés. Celui-ci a été ces dernières années mis à mal par le scandale du programme « pétrole contre nourriture » de l'ONU en Irak et lorsqu'une enquête interne a découvert des pratiques contestables dans le secteur du maintien de la paix, ayant occasionné des dizaines de millions de dollars de pertes pour l'Organisation.
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Intitulé « Investir dans l'Organisation des Nations unies pour lui donner les moyens de sa vocation mondiale », ce rapport de 48 pages reconnaît l'inadaptation des structures administratives actuelles aux défis que l'ONU est censée relever chaque jour, 61 ans après sa création. Il souligne l'augmentation vertigineuse, depuis la fin de la guerre froide, des activités de terrain de l'ONU, notamment des opérations de maintien de la paix, qui représentent plus de 50 % des dépenses totales de l'ONU (en 2004-2005), soit presque de 10 milliards de dollars américains (près de trois fois le budget ordinaire)[38], sans tenir compte des agences onusiennes (Unicef, PAM, PNUD…), qui ont leur propre budget. M. Annan propose de « refondre complètement l'ensemble du secrétariat, ses règles, sa structure, ses rouages, pour qu'il soit mieux adapté aux réalités d'aujourd'hui » et de « remettre entièrement à neuf » l'ensemble de l'organisation.
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L'organisation s'est montrée largement impuissante lors de drames récents : échec de la prévention et de la protection en 1994 au Rwanda lors du terrible génocide des Tutsis qui s'est soldé par 800 000 morts. Incapacité également de prévenir et de stopper les conflits en ex-Yougoslavie de 1991 à 1995, et particulièrement d'assurer la protection des enclaves musulmanes de Bosnie-Herzégovine. Le massacre de Srebrenica (juillet 1995), pour lequel la qualification de génocide est en débat, s'est déroulé dans l'incapacité des 400 Casques bleus néerlandais d'intervenir.
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En 2010, lorsqu'un séisme provoqua un désastre humanitaire à Haïti, l'ONU s'est montrée incapable de coordonner l'aide rapidement, c'est finalement l'armée américaine qui jouera un rôle clé. L'organisation internationale avait été dépassée à peine un mois auparavant lors de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, les États-Unis et la Chine avaient alors conclu des accords seuls[39].
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L'ONU est très souvent critiquée pour son inaction, certains conflits se produisant sans aucune intervention de sa part. Dans une interview menée par ARTE, la journaliste Celhia de Lavarène, ancienne employée de l'organisation, dénonce les raisons de cet immobilisme, parmi lesquelles les nominations de personnes non compétentes et les copinages avec des pays enfreignant les droits de l'homme[40].
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D'après la spécialiste en relations internationales Anne-Cécile Robert, les principes fondateurs des Nations unies sont violés par des pays siégeant au conseil de sécurité de l'ONU, notamment dans les cas de la Yougoslavie, de l'Irak et de la Libye[41].
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En 2009, d'après des câbles émanant du département d’État révélés par Wikileaks, les États-Unis ont massivement collecté des informations relatives à des diplomates de l'ONU, en particulier nord-coréens, cubains et syriens : emails, mots de passe Internet et intranet, numéros de cartes bancaires, numéros de cartes de fidélité de compagnies aériennes, plannings de travail, empreintes digitales, portraits, ADN, scanners de l'iris, etc[42].
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En tant qu'organisation internationale majeure, l'ONU apparait régulièrement dans de nombreuses œuvres. De plus, la Journée des Nations unies est célébrée le 24 octobre de chaque année[43].
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Sur les autres projets Wikimedia :
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L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture[2] (en anglais : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, UNESCO[3], également écrit Unesco) est une institution spécialisée de l'Organisation des Nations unies (ONU) créée le 16 novembre 1945 à la suite des dégâts et des massacres de la Seconde Guerre mondiale.
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Elle a pour objectif selon son acte constitutif de « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l'Homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations unies reconnaît à tous les peuples »[4].
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Le siège de l'UNESCO est situé à Paris (France), au 7/9, place de Fontenoy – UNESCO, dans le quartier de l'École-Militaire du 7e arrondissement. Sont rattachés au siège plus de cinquante bureaux, plusieurs instituts et centres dans le monde entier, comme l’Institut de statistique à Montréal ou le Bureau international d'éducation à Genève.
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L'UNESCO et son mandat pour la coopération intellectuelle sur le plan international trouvent leurs racines dans la décision de la Société des Nations du 21 septembre 1921 d'élire une commission chargée d'étudier la question[5]. Cette Commission internationale de coopération intellectuelle (CICI), siégeant à Genève, est créée le 4 janvier 1922 comme un organe consultatif composé de personnalités élues pour leurs compétences personnelles. L'Institut international de coopération intellectuelle (IICI) est lui établi à Paris le 9 août 1925 comme l'agence exécutive de la CICI[6]. Le 18 décembre 1925, le Bureau international d'éducation (BIE) commence son action comme organisation non gouvernementale au service du développement international dans le domaine éducatif[7]. Néanmoins, le travail de ces prédécesseurs de l'UNESCO est interrompu par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale[8].
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À la suite des signatures de la Charte de l'Atlantique et de la Déclaration des Nations unies, la Conférence des ministres alliés de l'éducation (CAME) se réunit à Londres, entre le 16 novembre 1942 et le 5 décembre 1945. Le 30 octobre 1943, la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’URSS expriment la nécessité d'une organisation internationale dans la déclaration de Moscou. Elle est suivie par les propositions du 9 octobre 1944 lors de la Conférence de Dumbarton Oaks. À partir de la proposition de la CAME et conformément aux recommandations de la Conférence de San Francisco qui se tient entre avril et juin 1945, la Conférence des Nations unies pour l'établissement d'une organisation éducative et culturelle (ECO/CONF) est convoquée à Londres du 1er au 16 novembre 1945. Elle rassemble les représentants de 44 États. Pendant l'ECO/CONF, l'Acte constitutif de l'UNESCO est introduit et signé par 37 États, cependant qu'une commission préparatoire est également établie[9]. Celle-ci poursuit ses travaux du 16 novembre 1945 au 4 novembre 1946, jour où l'Acte constitutif entre en vigueur avec le dépôt de la vingtième ratification d'un État membre[10].
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Dans son préambule, resté célèbre, la charte constitutive de l'UNESCO énonce que « les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix »[11].
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Par la suite, le congrès de Yamoussoukro en Côte d'Ivoire, qui s'est tenu en 1989, a permis à l'UNESCO de s'accorder sur un principe essentiel : « la paix représente bien plus que la fin des conflits armés »[11].
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L'UNESCO a été fondée par vingt États, signataires de l'Acte constitutif en 1946[12] :
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Tenue entre le 19 novembre et le 10 décembre 1946, la première Conférence générale élit le docteur Julian Huxley au poste de directeur général de l'Organisation[13]. Cette période est marquée par une méfiance plus ou moins discrète des dirigeants de la nouvelle institution envers les religions.
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En novembre 1954, la Conférence générale révise l'Acte constitutif en décidant que les membres du Conseil devront désormais représenter les gouvernements de leurs États respectifs[14]. Ce changement de gouvernance distingue l'UNESCO de son précurseur, la CICI, compte tenu de la collaboration des États dans les domaines de compétence de l’UNESCO. À mesure que les États membres coopèrent pour réaliser les objectifs de l'UNESCO, des événements historiques et politiques influencent les activités de l'Organisation, notamment lors les périodes de la guerre froide, de la décolonisation et de la dissolution de l’URSS. L'organisation, accusée à ses débuts d'anticléricalisme et d'agnosticisme militant, devient plus ouverte et des références à Dieu sont désormais possible.
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Parmi les réalisations notables de l'Organisation, on peut citer son travail de lutte contre le racisme. Ainsi, les déclarations autour de la question raciale, notamment celle des anthropologues datant de 1950[15] (parmi lesquels figure Claude Lévi-Strauss) et la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux de 1978[16]. Estimant quelques publications de l'UNESCO comme une ingérence dans les problèmes raciaux du pays, la République d'Afrique du Sud a quitté l'Organisation en 1956[17], avant de revenir, sous la direction de Nelson Mandela, en 1994.
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Le projet de l'éducation de base dans la vallée de Marbial en Haïti est un exemple du travail que l'UNESCO mène à ses débuts dans le secteur de l'éducation[18]. Amorcé en 1947, ce projet a été suivi par les missions d'experts dans d'autres pays, comme l'Afghanistan en 1949[19]. En 1948, l'UNESCO a proposé aux États membres d'instituer un enseignement primaire obligatoire, gratuit et universel[20]. En 1990, la Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, à Jomtien en Thaïlande, a lancé un mouvement global afin de fournir une éducation de base pour tous, enfants, jeunes et adultes[21]. Dix ans plus tard, lors du Forum mondial sur l'éducation à Dakar, les gouvernements se fixent jusqu'à 2015 pour s'engager à l'éducation de base pour tous[22].
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Dans le domaine de la culture, l'UNESCO à ses débuts a lancé la Campagne de Nubie en 1960[23]. Le but de cette Campagne était de déplacer le Temple Abou Simbel pour le sauver des eaux montantes du Nil après la construction du barrage d'Assouan. Pendant cette Campagne de 20 ans, 22 monuments et complexes architecturaux ont été déplacés. Elle était la première campagne, et la plus importante, d’une longue série, parmi lesquelles celles de Moenjodaro (Pakistan), Fès (Maroc), Katmandou (Népal), Borobudur (Indonésie) et l’Acropole d’Athènes (Grèce). Le travail de l'UNESCO dans le domaine du patrimoine a abouti à l'adoption en 1972 de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel[24]. Le Comité du patrimoine mondial est créé en 1976 et les premiers sites sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en 1978[25]. Depuis lors, quelques instruments juridiques internationaux ont été adoptés par les États membres de l'UNESCO en 2003 (Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel[26]) et en 2005 (Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles[27]).
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En décembre 1951, une réunion intergouvernementale qui s'est tenue à l'UNESCO a mené à la création du Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire (CERN)[28]. Le CERN a notamment permis la création en 1989 du World Wide Web et la découverte d'une particule élémentaire communément appelée Boson de Higgs.
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Dans le domaine des sciences naturelles, l'UNESCO a initié très tôt un projet majeur concernant la zone aride[29]. En 1968, elle organise la première conférence intergouvernementale visant à la réconciliation de l'environnement et du développement, questions toujours d'actualité dans le domaine du développement durable. Le principal résultat de la conférence a été la création du Programme sur l'homme et la biosphère[30].
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Dans le domaine de la communication, la libre circulation de l'information reste une priorité de l'UNESCO depuis ses débuts. Lors de l’immédiat après-guerre, ses activités ont été concentrées sur la reconstitution et les besoins des moyens de communication de masse partout dans le monde. L'UNESCO a commencé à organiser la formation et l'éducation pour les journalistes à partir des années 1950[31]. Afin de répondre aux exigences d'un Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication à la fin des années 1970, l'Organisation a établi la Commission internationale d'étude des problèmes de la communication[32] qui a abouti au rapport « MacBride » (du nom du Président de la Commission et lauréat du Prix Nobel de la paix Seán MacBride)[32]. Après ce rapport, l’UNESCO a introduit les programmes La Société de l'information pour tous[33] et Vers les sociétés du savoir[34], en anticipant les questions des Sommets mondiaux sur la société de l'information (Genève, 2003 et Tunis, 2005).
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En 1984, les États-Unis se retirent de l'UNESCO, accusant celle-ci, dans le contexte de la course à l’armement souhaitée par l’administration Reagan, de favoriser la paix à travers l’éducation, la science et la culture, ce qui constitue « les thèmes par excellence de la propagande soviétique », selon les mots de l’ambassadeur américain[35].
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En 2011, la Palestine est devenue un membre de l’UNESCO faisant suite au vote avec 107 États membres pour et 14 contre[36],[37]. Des lois passées aux États-Unis en 1990 et 1994 stipulent qu'ils ne peuvent contribuer financièrement à des organisations des Nations-Unies qui reconnaissent la Palestine comme État membre. En conséquence, ils retirent leur financement, qui représente environ 22 % du budget de l'UNESCO[38],[39]. En 2017, la dette cumulée des États-Unis dépassait à 500 millions de dollars[40]. Israël a également réagi à l'admission de la Palestine à l'UNESCO par le gel de ses paiements à l'Organisation et en imposant des sanctions à l'Autorité palestinienne[41], affirmant que l'admission de la Palestine pourrait être préjudiciable « aux pourparlers potentiels de paix »[42]. Le budget est par conséquent passé de 653 à 507 millions de dollars américains.
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Depuis l’élection de son directeur général en 1999, et surtout depuis le retour des États-Unis au sein de l’organisation en 2003, l'UNESCO s’est engagée dans un plan sévère de réduction des dépenses[43], assorti d’une réforme de sa stratégie : furent ainsi décidés le non-renouvellement de nombreux postes subalternes, la suppression du magazine généraliste Le Courrier de l'Unesco[44], l’abandon des activités en faveur des logiciels open source, la réduction nette du budget général au profit de programmes désormais financés, et donc aussi pilotés ou gérés, par des États membres ou des entreprises commerciales[45], dont Microsoft et L'Oréal. Le Courrier de l'Unesco est à nouveau publié à partir de 2017, avec le soutien de la République populaire de Chine[46], en format papier et en format électronique, dans les six langues officielles de l’Organisation (anglais, français, espagnol, arabe, russe et chinois) ainsi qu'en portugais et en espéranto.
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Pour tenir un budget en baisse depuis l'arrêt de la contribution américaine en 2011, quelque 300 personnes risquaient de perdre leur emploi en 2013. En 2012, l'agence onusienne employait 1 200 personnes au siège installé à Paris et 900 à travers le monde[47].
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L'action de l'UNESCO dans le domaine patrimonial est par ailleurs aujourd'hui l'objet d'une controverse. Certains universitaires qui étudient le patrimoine culturel, comme António da Silva[48], reprochent à cette institution onusienne de ne pas dénoncer le racisme envers les réfugiés de guerre en Europe avec la même vigueur que les crimes de lèse-patrimoine perpétués par les fondamentalistes au Proche-Orient. Ils reprochent également à cette organisation de contribuer au processus émergent de fétichisation du patrimoine, oubliant que la protection de l'héritage culturel devrait servir avant tout d'instrument à la lutte contre le racisme, comme le déclare ouvertement la charte constitutive de l'institution de 1945.
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À la suite du vote du 8 juillet 2017 qui fait de la vieille ville d'Hébron, située en Cisjordanie occupée et abritant le Tombeau des Patriarches, une « zone protégée », les États-Unis menacent de réévaluer leurs relations avec l'UNESCO. Israël parle « d'une autre décision délirante de l'Unesco » qu'ils qualifient comme étant « souillure morale »[49] dans la mesure où les responsables israéliens estiment que la résolution de l’UNESCO sur Hébron, qualifiant cette ville « d’islamique », nie une présence juive de 4 000 ans[50].
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Le 12 octobre 2017, les États-Unis annoncent leur retrait de l'UNESCO, accusant l'organisation d'être « anti-israélienne ». Conformément aux statuts de l’organisation, cette mesure prendra effet le 31 décembre 2018. Néanmoins, le pays sera toujours représenté au siège de l'organisation puisqu'il conservera un statut d’observateur[51]. Quelques heures plus tard, Israël annonce à son tour son retrait de l'organisation[52].
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L'UNESCO intervient dans le monde entier par des expertises et des financements, comme en 2019 en Irak dans la ville de Mossoul, et propose son aide lors de catastrophes touchant des monuments emblématiques dans le monde comme après l'incendie le 15 avril 2019 de la cathédrale Notre-Dame de Paris[53].
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L'UNESCO poursuit son action à travers cinq grands programmes : l’éducation, les sciences exactes, naturelles, sociales et humaines, la culture, la communication et l’information.
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Des périodiques spécialisés[54] sont publiés comme le Bulletin du droit d’auteur, Perspectives (pédagogie), la Revue internationale des sciences sociales, Museum (muséographie).
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L'UNESCO anime la Décennie internationale pour la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde (2001-2010) proclamée par l’ONU en 1999.
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Le Portail de la transparence de l'UNESCO[55] permet un accès public aux projets et activités de l'Organisation, à son budget et à de nombreuses informations programmatiques et financières. Ces informations sont publiées sur le registre IATI (en) en suivant les standards IATI.
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Les missions pour l’éducation de l’UNESCO sont :
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L'UNESCO a aussi adopté la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l'enseignement pour le droit à l'éducation pour tous.
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L'UNESCO abrite la Commission océanographique intergouvernementale, organe de coordination scientifique.
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Dans le cadre du programme MAB (Man and Biosphere), elle a établi un réseau de réserves de biosphères qui se propose de protéger la nature, tout en préservant l’activité humaine sur toute la planète.
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En agissant dans l’un des cinq secteurs spécialisés de l’UNESCO : éducation, sciences naturelles, sciences sociales et humaines, culture ainsi que communication et information
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, la mission est de faire avancer les connaissances, les normes et la coopération intellectuelle afin de faciliter les transformations sociales porteuses des valeurs universelles de justice, de liberté et de dignité humaine[57].
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La collection Unesco d'œuvres représentatives est un projet de traduction de l'UNESCO qui a été actif de 1948 à 2005.
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L'UNESCO est connue depuis 1972 pour sa liste du patrimoine mondial pour le patrimoine matériel, culturel et naturel. Une liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité a existé de 2001 à 2006. Avec l’entrée en vigueur de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le programme de la proclamation a pris fin. À l’image du patrimoine mondial, ont été créées des listes : une liste représentative et une liste de sauvegarde urgente, où ont été inscrits les chefs-d’œuvre précédemment proclamés, et où de nouveaux éléments sont inscrits annuellement depuis 2006.
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L'UNESCO a aussi adopté la Déclaration universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle en 2001 pour promouvoir la diversité culturelle.
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La Bibliothèque numérique mondiale est une bibliothèque numérique lancée par l'UNESCO et la Bibliothèque du Congrès des États-Unis opérationnelle depuis le 21 avril 2009.
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L'UNESCO constitue également depuis 2004 un Réseau des villes créatives, qui en 2017 rassemble 180 villes qui entendent « promouvoir les industries créatives, renforcer la participation à la vie culturelle et intégrer la culture dans les politiques de développement urbain durable », et s'engagent à échanger des bonnes pratiques pour ce faire[58].
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L'UNESCO a également créé en 1992 le programme Mémoire du monde, visant à sensibiliser la communauté internationale à la richesse du patrimoine documentaire, à la nécessité d’assurer sa conservation pour les générations futures et à le rendre accessible à un large public. Il s’est doté pour cela d’un Registre mondial, liste des éléments du patrimoine documentaire identifiés par le Comité consultatif international (CCI) et approuvés par le directeur général de l'UNESCO.
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L'UNESCO est par ailleurs à l’origine de la création, en mai 1994, conjointement avec l’Université du Québec à Montréal, du réseau Orbicom, réseau mondial associant des universitaires et des professionnels de la communication et des médias, ayant pour objet de stimuler l’échange d’informations et le développement de projets conjoints, afin d’examiner comment ce domaine en constante évolution peut contribuer à promouvoir la démocratie et un développement durable. Situé au carrefour de l’enseignement, de la recherche et des pratiques professionnelles, il s’est fixé pour mission première de « développer et promouvoir le partage de savoir et d’expertise en communication par l’éducation, la recherche et l’action concrète »[59]. Reliant les spécialistes à travers le monde qui travaillent dans différents secteurs des communications, et soutenu par des institutions internationales, des médias, des gouvernements et des entreprises, il s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de la communication de l'UNESCO, adoptée à l’unanimité lors de la Conférence générale de 1989.
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Le Courrier de l'Unesco est une publication trimestrielle de l'Organisation des Nations unies, dont les buts sont de promouvoir les idéaux de l'UNESCO, servir de plate-forme au dialogue entre les cultures et constituer une tribune de débats internationaux. Publiée depuis 1948, la revue a connu une interruption en 2012 en raison des difficultés financières de l'UNESCO.
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Le Courrier de l'Unesco est à nouveau publié à partir de 2017, avec le soutien de la République populaire de Chine[46], en format papier et en format électronique, dans les six langues officielles de l’Organisation (anglais, français, espagnol, arabe, russe et chinois) ainsi qu'en portugais et en espéranto.
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Au 1er janvier 2019, l’UNESCO compte 193 États membres, ainsi que 11 membres associés[60],[61] et 2 États observateurs :
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La Conférence générale réunit les représentants de l’ensemble des États membres. Elle siège tous les deux ans (les années impaires).
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Le Conseil exécutif se compose de 58 membres élus pour un mandat de quatre ans. Il est renouvelé par moitié tous les deux ans, les années impaires, lors de la Conférence générale. Le président du Conseil exécutif est choisi parmi ses membres pour un mandat de deux ans.
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Il siège au moins deux fois par an dans l’intervalle des sessions de la Conférence générale.
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Le directeur général est élu par le Conseil exécutif dont le choix et ratifié par la Conférence générale pour un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois depuis 2005.
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L'élection de 2009 pour le poste de directeur général a lieu à Paris du 7 au 23 septembre. Huit candidats sont en lice pour recueillir les votes de 58 pays votants[63].
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L'élection peut comporter jusqu'à cinq tours, selon que les candidats parviennent, ou non, à obtenir une majorité rapidement.
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Elle est particulièrement controversée en raison des diatribes antisémites du candidat favori, le ministre égyptien de la Culture Farouk Hosni. En 2001, il avait déclaré que la culture israélienne était « inhumaine » et « raciste », puis dénoncé « l'infiltration des juifs dans les médias internationaux »[64]. En 2008, il avait répondu à un député islamiste au Parlement vouloir « brûler les livres en hébreu »[65] dans les bibliothèques d'Égypte, s'il en trouvait. Des intellectuels, dont le prix Nobel de la paix et survivant d'Auschwitz Elie Wiesel, avaient alors condamné une candidature « dangereuse »[66], termes repris depuis par de nombreux médias, comme le New York Times[67], la BBC[68] et France24[69].
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L'élection est finalement été remportée par la Bulgare Irina Bokova, par 31 voix contre 27 à Farouk Hosni. Cette désignation est confirmée le 15 octobre suivant par le vote de la Conférence générale.
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En 2017, neuf candidats se présentent dont trois femmes, la Libanaise Vera El Khoury Lacoeuilhe, l'Égyptienne Moushira Khattab et la Française Audrey Azoulay. L’élection se déroule du 9 au 13 octobre et nécessite cinq tours.
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Le 13 octobre, Audrey Azoulay est élue à l’occasion d’un 5e et dernier tour de vote des 58 membres du Conseil exécutif avec une majorité de 30 voix contre 28 pour le candidat qatari Hamad ben Abdelaziz al-Kawari[70].
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Le vote est validé en conférence générale des États membres le 10 novembre[71] et Audrey Azoulay prend ses fonctions le 15 novembre[72].
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Le Secrétariat comprend le Directeur général et l’ensemble du personnel qui se répartit en deux catégories : postes du cadre organique et postes du cadre de service et de bureau.
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Directeur général, secteurs de Programme (Éducation, Sciences exactes et naturelles, Sciences sociales et humaines, Culture, Communication et information), secteurs de soutien (Relations extérieures et de l'information du public (ADG: Eric Falt), Administration) services centraux (Secrétariat des organes directeurs, Office des normes internationales et des affaires juridiques, Service d'évaluation et d'audit, Bureau de l'éthique, Bureau de la planification stratégique, Bureau de la gestion des ressources humaines, Département Afrique), bureaux hors Siège, instituts et centres de l'UNESCO.
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En 2014, l'UNESCO a un budget de 653 millions de dollars[1]. Ses effectifs sont d’environ 2 400 fonctionnaires internationaux dont un millier d’administrateurs.
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En 1946 l’UNESCO s’installe dans l’ancien hôtel Majestic situé dans le 16e arrondissement de Paris. En 1958, l’UNESCO rejoint la maison de l'UNESCO située dans le 7e arrondissement de Paris, son siège actuel.
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Construit par les architectes Bernard Zehrfuss, Marcel Breuer et Pier Luigi Nervi, le siège de l'UNESCO est représentatif du style architectural des années 1950. Il renferme des compositions murales de Pablo Picasso et de Joan Miró en collaboration avec Josep Llorens i Artigas, Rufino Tamayo, Afro Basaldella et Roberto Matta ainsi qu’un stabile de Alexandre Calder dans les jardins. Le jardin de la Paix[73] d’Isamu Noguchi se visite lors de la journée parisienne « portes ouvertes » des jardins.
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Le site possède des œuvres d’art d'artistes renommés[74], comme Bazaine, L'Homme qui marche de Giacometti, Le Corbusier, Henry Moore, Takis, ou Tsereteli. Il y a aussi des points remarquables comme l’ange de Nagasaki, l’Espace de méditation de Tadao Ando, le Square de la Tolérance de Dani Karavan et le Globe symbolique d’Erik Reitzel, Totes les coses de Tapies, Guinovart, La Liberté : la paix le jour d'après d'Abelardo Espejo Tramblin.
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L'UNESCO organise et parraine de nombreuses manifestations culturelles et scientifiques. En 1998, le Palais de l'UNESCO à Paris a ainsi accueilli le 24e Congrès international des sciences administratives organisé par l'Institut français des sciences administratives sur le thème « Le citoyen et l'administration ».
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L’UNESCO dispose également d’un site annexe, situé rue Miollis dans le quartier Necker du 15e arrondissement de Paris, à quelques centaines de mètres de son site principal.
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L’UNESCO entretient des relations officielles avec 373 Organisations non gouvernementales (ONG) internationales et 24 fondations et institutions similaires[75]. En complément de ce cadre officiel, elle entreprend des activités avec des ONG aux niveaux international, régional et national[76].
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Les relations officielles sont réservées aux ONG qui exercent un rôle soutenu de coopération en direction, et à partir de l’UNESCO. L’admission pour une reconnaissance officielle n’est accordée qu’aux ONG internationales représentatives et qui agissent en tant qu’experts et représentent le plus largement leur domaine d’activité, grâce à une structure internationale étendue. Les relations officielles sont elles-mêmes sous-divisées en deux groupes, « statut de consultation» ou « statut d’association», selon le rôle et la structure de l’ONG. Les instances du bureau exécutif de l’UNESCO décident de l’admission à l’un ou l’autre groupe sur la base des recommandations du Directeur Général. Ces relations formelles sont établies pour des périodes de six ans renouvelables.
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La Conférence internationale des organisations non gouvernementales de l’UNESCO se réunit tous les deux ans pour examiner l’état de la coopération entre les ONG et l’UNESCO. Elle élit notamment un comité de liaison et un président qui coordonnent les travaux entre les conférences[77].
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Parmi les ONG les plus actives, on trouve :
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En 2013, l'UNESCO a annoncé que la collection "La vie et les œuvres d'Ernesto Che Guevara" était inscrite au registre « Mémoire du monde ». La députée américaine Ileana Ros-Lehtinen a condamné cette décision, affirmant que l'organisation agit contre ses propres idéaux[88],[89] : « Cette décision est plus qu'une insulte aux familles des Cubains qui ont été sommairement exécutés par le Che et ses complices, mais elle est également en contradiction directe avec les idéaux de l'UNESCO d'encourager la paix et le respect universel des droits de l'homme. »
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L’Organisation du traité de l'Atlantique nord[a] (en anglais : North Atlantic Treaty Organization) est l'organisation politico-militaire mise en place par les pays signataires du traité de l'Atlantique nord afin de pouvoir remplir leurs obligations de sécurité et de défense collectives. Elle est le plus souvent désignée par son acronyme OTAN (en anglais : NATO) mais aussi fréquemment nommée l’Alliance atlantique ou l'Alliance nord atlantique, plus rarement l’Alliance euro-atlantique ou l’Alliance transatlantique[5], ou parfois, encore plus brièvement, simplement l’Alliance.
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Le texte de ce traité, signé le 4 avril 1949, établit le Conseil de l'Atlantique nord (CAN), et lui donne mission de mettre en place l'organisation nécessaire à son application. Le choc provoqué par le déclenchement de la guerre de Corée conduit le CAN à décider fin 1950 la création d'une organisation militaire intégrée permanente, qui constitue encore actuellement la marque distinctive de l'OTAN et lui assure des capacités militaires qu'aucune autre alliance de défense ne possède. Sous le vocable OTAN, l'usage a prévalu d'englober l'alliance juridiquement conclue par les pays signataires du traité de l'Atlantique nord, et l'organisation civile et militaire mise en place pour en rendre opérants les objectifs. La France toutefois a fait exception en décidant en 1966, tout en restant membre de l'Alliance atlantique, de quitter l'organisation militaire intégrée, dont elle est redevenue membre à part entière en 2009.
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L'Alliance voit le jour dans le contexte général des débuts de la guerre froide et plus spécifiquement pendant le blocus de Berlin exercé par les Soviétiques. Elle a pour vocation initiale d'assurer la sécurité de l'Europe occidentale en instaurant un couplage fort avec les États-Unis, seul moyen aux yeux des Européens après la Seconde Guerre mondiale de se prémunir contre toute tentative expansionniste de l'Union soviétique. Selon le mot de son premier secrétaire général, Lord Ismay, le rôle de l'OTAN consiste à « garder les Russes à l'extérieur, les Américains à l'intérieur et les Allemands sous tutelle »[b]. L'OTAN constitue le noyau dur du bloc de l'Ouest. Entre 1955 et 1991, l'adversaire désigné de l'OTAN est le pacte de Varsovie formé par les Soviétiques à la suite de l'adhésion de la RFA à l'Alliance atlantique et à son réarmement. L'OTAN s'organise donc pour faire face à cette menace par la définition de concepts stratégiques touchant notamment les questions relatives aux armes nucléaires, par la planification coordonnée entre tous ses membres de leurs moyens militaires, et par des commandements intégrés par zone géographique, dont le SHAPE est de loin le plus important.
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Depuis la dissolution de l'URSS et la fin de la guerre froide en 1991, l'Alliance atlantique a perduré malgré la disparition de sa principale raison d'être initiale. Elle a procédé à son élargissement à d'anciens pays du bloc de l'Est et d'anciennes républiques de l'Union soviétique. Elle a pris en compte de nouvelles crises et menaces comme les conflits nationalistes dans l'ex-Yougoslavie, l'essor du terrorisme international ou la prolifération des armes de destruction massive, en conséquence de quoi l'OTAN a revu en profondeur son concept stratégique et son organisation civile et militaire à plusieurs reprises. Elle a développé une politique systématique de partenariats en Europe et dans le monde, au titre de laquelle les pays de l'Alliance ont établi depuis 1994 un partenariat pour la paix (PPP) avec la Russie, les pays de sa zone d'influence et avec les pays neutres d'Europe occidentale. L'OTAN a aussi mis en place en 2002 avec l'UE une relation privilégiée, l'Identité européenne de sécurité et de défense (IESD), qui permet à cette dernière de bénéficier de moyens de l'OTAN pour certaines opérations entrant dans le cadre de sa politique de sécurité et de défense commune.
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Le siège de l'OTAN, initialement situé à Londres puis à Paris (dans les locaux désormais occupés par l'université Paris-Dauphine - PSL) se trouve depuis 1966 à Haren (Bruxelles), et son principal commandement militaire, le SHAPE, initialement installé à Rocquencourt (France), se trouve aujourd'hui à Maisières (Mons), également en Belgique.
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Le Conseil de l'Atlantique nord (CAN) tient sa première session à Washington en septembre 1949 et jette les bases d'une organisation pour l'essentiel constituée de comités chargés de rechercher un consensus entre les membres sur les différents sujets politiques, techniques et militaires qui relèvent de sa compétence et de coordonner les plans de défense des pays membres. Il apparaît rapidement nécessaire de mettre en place une organisation permanente. En février 1952, le CAN en session à Lisbonne procède à une restructuration de l’Alliance qui devient une organisation permanente dont le siège est établi à Paris[c]. Lord Ismay devient le premier secrétaire général de l'OTAN.
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Une première Conférence des parlementaires de l’OTAN se tient à Paris en juillet 1955, devenue depuis novembre 1966 l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.
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Le déclenchement de la guerre de Corée précipite les décisions : le 19 décembre 1950, le CAN nomme le général Dwight D. Eisenhower qui jouit d'un prestige considérable acquis pendant la Seconde guerre mondiale, commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR). Le 2 avril 1951, le commandement allié en Europe devient opérationnel et le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (le SHAPE) s'établit à Rocquencourt, près de Paris[d]. Les pays membres mettent à disposition des commandements de l'OTAN tout ou partie de leurs forces, dont elles continuent d'assurer directement le coût. Pour faire pièce à l'énorme supériorité, au moins en termes quantitatifs, des forces soviétiques conventionnelles, l'OTAN élabore dans les années 1950 des plans qui conduisent à une augmentation sensible des forces occidentales, quoique les objectifs affichés soient rarement atteints. La France en particulier dégarnit ses moyens militaires sur le front européen au profit des forces engagées dans la guerre d'Algérie. De même, les États-Unis réduisent leurs effectifs en Europe pendant la guerre du Vietnam.
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Les États-Unis déploient de nombreuses forces en Europe pendant toute la durée de la guerre froide, placées sous l'autorité du Commandement des forces des États-Unis en Europe (EUCOM), dont le général commandant est aussi le SACEUR. Numériquement la plus importante, sa composante terrestre est la 7e armée ; sa composante navale est la sixième flotte qui opère en mer Méditerranée ; la composante aérienne de l'USAFE comprend la 3rd Air Force (en) au Royaume-Uni, la 17th Air Force (en) basée en Allemagne de l'Ouest et la 16th Air Force (en) en Espagne, disposant dans les années 1960 d'environ 2 000 avions[6],[7],[8].
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Dans les années 1960, afin de réduire les effectifs présents sur le sol européen, les Américains y « pré-positionnent » du matériel et se dotent de capacités de transport aérien leur permettant d'amener des États-Unis en Europe de gros effectifs en cas de crise. Pour démontrer leurs capacités, ils organisent d'importants exercices comme en 1963 l'opération Big Lift lors de laquelle 14 500 soldats américains sont acheminés par avion des États-Unis en Allemagne en 64 heures[10].
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En 1957, 71 000 militaires américains sont stationnés en France. La France se retire de l'OTAN en 1967, conduisant au déplacement vers d'autres pays membres de l'OTAN des quelque 30 000 militaires encore présents au milieu des années 1960.
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Dès 1950, les Américains veulent que la RFA contribue à sa propre défense et donc rejoigne l'Alliance. La France continue de craindre la résurgence d'un État allemand fort qui dominerait l'Europe, et s'oppose donc au réarmement allemand. Face à l'insistance américaine et aux impératifs économiques et financiers, la France prend l'initiative de créer une Communauté européenne de défense, la CED, dont la RFA serait membre, dans un cadre lui offrant plus de garanties. Un accord est trouvé après plus de deux années de négociations, mais le Parlement français rejette finalement la CED en août 1954. Dès lors, l'adhésion de la RFA à l'Alliance, devenue inévitable, se concrétise en mai 1955. Elle s'assortit d'un plan de réarmement visant à constituer en quelques années une armée, la Bundeswehr, forte de 495 000 hommes, devenue dans les années suivantes la composante la plus importante des forces conventionnelles de l'OTAN sur le front d'Europe centrale[11]. En réaction immédiate, l'Union soviétique forme le pacte de Varsovie, alliance militaire avec sept de ses États satellites.
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Durant la guerre froide, trois autres États rejoignent l'Alliance, la Grèce et la Turquie en 1952 pour en renforcer le flanc sud et l'Espagne de l'après-Franco en 1982, qui contribuait précédemment à l'OTAN par des accords bilatéraux avec les États-Unis.
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Les deux alliances mobilisent des moyens militaires conventionnels considérables pendant toute la guerre froide. Le pacte de Varsovie jouit en la matière d'une supériorité numérique significative ; en termes qualitatifs, l'OTAN possède en revanche un avantage certain. Au début des années 1980, les forces armées des pays du pacte de Varsovie comptent environ 5,7 millions d'hommes, dont 4 millions face à l'OTAN ; les forces permanentes des pays de l'OTAN se composent de 4,4 millions d'hommes dont quelque 2,6 millions stationnés en Europe. Les forces les plus importantes sont massées de part et d'autre de la frontière entre les deux Allemagnes : sur ce front, le « pacte » aligne 95 divisions, plus de 25 000 chars et 4 500 avions, tandis que l'OTAN compte 35 divisions équipées de 7 600 chars et 2 000 avions[12].
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Le nucléaire est au centre de l'histoire de l'OTAN. La dissuasion nucléaire est un axe dominant de la stratégie atlantique face à l'importante force conventionnelle du bloc de l'Est. Fondée essentiellement sur les armes nucléaires des États-Unis, elle constitue ce qui est communément appelé le parapluie nucléaire américain au bénéfice des Européens. Sa crédibilité fait l'objet de débats et de doutes tout au long de la guerre froide, notamment de la part de la France mais aussi du Royaume-Uni qui se dotent d'une force de dissuasion nucléaire en propre.
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L'arme nucléaire ne fait pas tout de suite l'objet d'un déploiement opérationnel après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. La définition de sa doctrine d'emploi et la mise au point des vecteurs capables de la rendre employable dans des conditions opérationnelles aboutissent en 1954 avec le déploiement en Europe des premières armes nucléaires. Jusque-là seuls les Américains pouvaient agiter la menace de l'emploi des armes nucléaires, ce qui est fait lors du blocus de Berlin en 1948-1949 : des bombardiers stratégiques B-29 du Strategic Air Command sont dépêchés en Angleterre, geste purement politique, car ils ne sont pas équipés de bombes atomiques. Des bombes nucléaires complètes y sont stockées à partir de 1954, sans que les Britanniques obtiennent des Américains mieux qu'un engagement de concertation sur leur emploi[13].
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De leur côté les Britanniques développent dans les années 1950 leurs propres capacités nucléaires. Kennedy est hostile au développement de forces nucléaires indépendantes par les pays européens. Sous la pression américaine, les Britanniques acceptent lors du sommet de Nassau en décembre 1962 de se fournir dorénavant auprès des États-Unis pour leurs armes stratégiques et de mettre l'ensemble de leurs moyens nucléaires à disposition de l'OTAN, mais ils conservent toutefois leur indépendance quant à la décision finale d'emploi[e],[14],[15]. Depuis lors, le Royaume-Uni joue volontairement de l'ambigüité quant à son degré d'indépendance concernant le choix des cibles potentielles de ses armes nucléaires, estimant qu'un second centre de décision améliore la dissuasion des Occidentaux en complexifiant singulièrement la tâche des stratèges soviétiques, selon la même logique d'indépendance que celle poursuivie par la France, qui se voit proposer d'entrer dans les accords de Nassau, ce que de Gaulle refuse en janvier 1963[16]. Kennedy puis Johnson doivent aussi faire face à la pression des Allemands pour accéder au nucléaire et des autres membres de l'OTAN pour être mieux associés aux décisions relatives au « parapluie nucléaire ». Aussi les Américains poursuivent-ils leur projet de force nucléaire multilatérale (en) (MLF) au sein de l'OTAN, évoqué pour la première fois fin 1960 lors d'une réunion du CAN, sans réussir à créer un consensus sur ses modalités. En parallèle, se développent dans un cadre onusien les négociations relatives au contrôle de la prolifération nucléaire avec les Soviétiques qui ne veulent à aucun prix que l'Allemagne accède à l'arme nucléaire. La MLF est définitivement enterrée fin 1965, ce qui permet de débloquer les négociations relatives au TNP[17],[18].
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Quoique les États-Unis possèdent pour encore plusieurs années une supériorité stratégique écrasante sur l'Union soviétique, le lancement de Spoutnik 1 en octobre 1957 par une fusée R-7 Semiorka utilisable comme missile nucléaire intercontinental marque symboliquement la fin d'une ère durant laquelle les Européens se sentaient couverts par la doctrine américaine des représailles nucléaires massives, rendue crédible par la présence de soldats américains sur leur sol, exposés à une éventuelle attaque soviétique. Les années 1960 voient donc se développer un débat sur la crédibilité du parapluie nucléaire américain et sur la révision par les États-Unis de leur stratégie de représailles massives au profit de celle de la réponse flexible assortie du renforcement des forces conventionnelles que McNamara propose à l'OTAN, notamment lors d'une réunion du CAN le 5 mai 1962 à Athènes[19]. Les pays européens de l'OTAN sont plutôt réticents pour plusieurs raisons : d'une part le renforcement de leurs forces conventionnelles risque d'illustrer aux yeux des Soviétiques le peu de détermination des Occidentaux à utiliser l'arme nucléaire, d'autre part le partage des tâches proposé aboutit à laisser le contrôle de tout le nucléaire entre les mains des Américains et à cantonner les Européens dans un rôle secondaire tout en exigeant d'eux un effort de financement de la défense considérable voire irréaliste[20]. À la faveur du départ de la France de l'organisation militaire intégrée et d'un accord sur le niveau de forces conventionnelles requis, un consensus s'établit en décembre 1967 sur l'adoption par l'OTAN d'un nouveau concept stratégique intégrant la doctrine de réponse flexible.
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Une adaptation de l'organisation de l'OTAN est rendue nécessaire par le départ de la France de l'organisation militaire intégrée ; le groupe des Plans Nucléaires (NPG) est alors créé en décembre 1966 pour permettre un processus de consultation sur la doctrine nucléaire au sein de l'OTAN, sans la France[21],[16]
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En 1974, la déclaration du CAN sur les relations atlantiques acte que les forces nucléaires de la France et du Royaume-Uni sont en mesure de jouer un rôle dissuasif propre qui contribue au renforcement global de la dissuasion de l’Alliance[22].
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Le déploiement de missiles de portée intermédiaire et d'armes nucléaires tactiques commence en 1955 en Allemagne de l'Ouest, en 1957 en Italie et en 1958 en France[f],[g],[24]. Le déploiement s'accélère dans les années 1960, le pic est atteint en 1971 avec 7 300 munitions nucléaires pour tous les types de vecteur nucléaire disponibles (obus, missiles sol-sol et sol-air, charges de profondeur, etc.) stockées dans sept pays de l'OTAN[h]. Poursuivant une politique d'association plus importante des forces armées non-américaines de l'OTAN à la dissuasion nucléaire à partir du début des années 1960, environ 35 à 40 % de ces armes sont gérées par des forces non-américaines, sous « double clé » en partage nucléaire avec les États-Unis, équipées de dispositif de sécurité et d'armement. En raison de sa position en première ligne, l'Allemagne de l'Ouest accueille une proportion très importante de ces armes nucléaires tactiques. À la fin des années 1970 et dans les années 1980, des retraits successifs ramènent leur nombre à moins de 4 000 armes lorsque le bloc de l'Est s'effondre en 1990/1991 et à 480 armes en 1994, ces dernières étant désormais exclusivement des bombes B61 larguées par avion[25],[26],[27],[28].
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Nucléaire intermédiaire : l'introduction de nouveaux missiles de portée intermédiaire SS-20 par les Soviétiques à la fin années 1970, dans un contexte général de guerre fraîche entre l'Est et l'Ouest après plus d'une décennie de détente est à l'origine de la crise des euromissiles. Le 12 décembre 1979 les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’OTAN prennent une « double » décision qui combine le déploiement en Europe de missiles MGM-31 Pershing et BGM-109G Gryphon américains, et un effort parallèle et complémentaire de maîtrise des armements avec les Soviétiques, visant à éviter que de tels déploiements s’avèrent nécessaires. Mitterrand appuie fortement cette décision. Les déploiements vont commencer, mais un accord d'élimination complète de ces missiles de portée intermédiaire, le traité INF, intervient fin 1987.
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Nucléaire tactique : L'OTAN rencontre de grandes difficultés pour définir une doctrine d'emploi des armes tactiques qui fasse consensus, ne serait-ce que par crainte des énormes destructions et pertes humaines qu'elles pourraient engendrer sur le sol même des pays européens membres de l'OTAN, au premier rang desquels l'Allemagne de l'Ouest. Aussi l'OTAN réduit-il fortement dans les années 1980 ses stocks d'armes tactiques, de manière unilatérale, même en plein bras de fer avec Moscou sur les missiles de portée intermédiaire[29]. En mai 1990, le président George H. W. Bush annonce l’annulation des programmes de modernisation des obus d’artillerie nucléaire déployés en Europe et du successeur du missile nucléaire à courte portée Lance. Il souhaite que des négociations sur les missiles nucléaires à courte portée des États-Unis et de l’Union soviétique commencent peu après la signature d’un traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE)[30],[31].
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Les relations entre la France et l'OTAN ont toujours été complexes : d'un côté la France a fortement poussé à la fondation de l'Alliance atlantique, à l'implication directe des États-Unis dans la défense de l'Europe et a bénéficié d'aides économiques et militaires importantes des États-Unis pendant toute la IVe République ; d'un autre côté, l'OTAN a peu ou pas pris en compte les intérêts de la France, notamment en Indochine et en Algérie, et surtout a généré un sentiment d'impuissance du pays face à l'hégémonie américaine au sein de l'Organisation, et suscité une envie d'indépendance nationale plus forte. Avec le retour au pouvoir de Charles de Gaulle, à la faveur de la crise de mai 1958, la nouvelle politique étrangère d'indépendance provoque de vives tensions au sujet de l'OTAN et de la force de dissuasion nucléaire française entre la France et les États-Unis.
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Le 17 septembre 1958, de Gaulle envoie un mémorandum au président américain Dwight Eisenhower et au Premier ministre britannique Harold Macmillan, dans lequel il demande la création d'un directorat tripartite de l'OTAN. Ni les Américains, ni les autres membres de l'OTAN ne veulent donner satisfaction à la France. Bien que lors de la crise de Berlin et de la crise des missiles de Cuba, Paris montre sa solidarité atlantique, de Gaulle demeure convaincu de la nocivité de la bipolarisation des relations internationales autour des blocs de l'Ouest et de l'Est et du risque pour la France de s'en remettre pour sa sécurité au seul parapluie nucléaire américain. En juin 1959, contrairement aux autres pays membres de l'OTAN, la France s'oppose à l'installation sur le territoire français d'armes nucléaires américaines, faute d'avoir le contrôle de leur emploi.
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Le 9 septembre 1965, de Gaulle annonce lors d'une conférence de presse le retrait du commandement intégré de l'OTAN au plus tard pour 1969. Cette décision est confirmée par une lettre adressée au président américain, Lyndon B. Johnson, le 7 mars 1966, l'informant que, si la France envisage de rester partie au Traité de Washington, elle « se propose de recouvrer sur son territoire l'entier exercice de sa souveraineté (...), de cesser sa participation aux commandements « intégrés » et de ne plus mettre de forces à la disposition de l'OTAN »[32],[33]. La France demeure toutefois membre de l'Alliance atlantique : un échange de lettres avec la RFA règle la question du maintien des forces françaises en Allemagne (FFA), et un accord est conclu en 1967 entre les généraux Ailleret et Lemnitzer (SACEUR) qui définit le rôle des forces armées françaises en coopération avec l'OTAN en cas de conflit ouvert entre les deux blocs[34].
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Le siège de l'OTAN quitte alors Paris pour Bruxelles en décembre 1966 pour le centre du terrain de l'ancien aérodrome de Haren (surnommé abusivement du nom de la commune voisine d'Evere). Le SHAPE (« Grand Quartier général des puissances alliées en Europe ») est transféré le 16 octobre 1967 de Rocquencourt, près de Paris, à Casteau, près de Mons en Belgique, dans les locaux d'une ancienne infrastructure militaire belge. Le Quartier général des forces alliées en Europe centrale (AFCENT), actuellement (Allied Joint Force Command Brunssum (en)), est transféré de Fontainebleau à Brunssum aux Pays-Bas dans une ancienne mine de charbon. Celui des forces aériennes en Europe centrale (AAFCE (en)), actuellement (AIRCENT), est transféré de Fontainebleau à Ramstein en Allemagne. Celui des forces terrestres en Europe centrale (LANDCENT), dénommé par la suite Quartier général des forces alliées à Heidelberg et clôturé en 2013, est transféré de Fontainebleau à Heidelberg.
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Les premières années de l'OTAN sont dominées par les considérations de défense, toutefois sa dimension politique se traduit par la réaffirmation périodique de la solidarité atlantique. Le 13 décembre 1956, le CAN approuve les recommandations contenues dans le « rapport du Comité des Trois sur la coopération non militaire au sein de l’OTAN »[35]. Les chefs d'État et de gouvernement réunis à Paris du 16 au 19 décembre 1957 pour un premier sommet de l'OTAN réaffirment les principes et les buts de l’Alliance atlantique[36].
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Les limites du rôle politique de l'Alliance sont toutefois mises en évidence durant la période de forte tensions de la guerre froide de 1958 à 1963 où les décisions les plus importantes sont prises par les États-Unis, parfois en y associant les Britanniques et les Français en particulier sur la question de Berlin, les autres membres de l'OTAN étant le plus souvent simplement informés. Par exemple, lors de sa session de décembre 1958, le CAN « s’associe aux vues exprimées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni au sujet de Berlin et du droit des Occidentaux d’y demeurer »[37].
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Les Européens font entendre leur voix en faveur de la détente et le 14 décembre 1967 le CAN approuve le rapport Harmel sur les futures tâches de l’Alliance[38]. Pour Pierre Harmel, ministre belge des Affaires extérieures, les pays individuels de l'OTAN ont le droit d'établir et d'entretenir des contacts bilatéraux avec « l'autre côté ». Une telle approche n'est nullement contraire à la loyauté à l'Alliance occidentale, laquelle doit maintenir sa force de frappe militaire. Le renoncement à l'ancien modèle conflictuel et la croyance à une détente durable sont des éléments neufs et témoignent d'une conscience européenne grandissante. L'approbation du rapport Harmel par le conseil de l'OTAN est un jalon important dans les relations Est-Ouest. C'est ainsi qu'à partir de 1969 l’Ostpolitik de rapprochement avec l'Est menée par Willy Brandt, chancelier de la RFA, jette les bases de la normalisation qui se concrétisera par la démolition du mur de Berlin vingt ans plus tard.
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En mai 1972 au cours d'une session ministérielle du CAN à Bonn, les ministres décident d’entreprendre des négociations multilatérales liées aux préparatifs d’une Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Les pays qui font partie de la structure militaire intégrée de l’OTAN proposent de tenir des entretiens exploratoires multilatéraux sur des réductions mutuelles et équilibrées de forces (MBFR). À la suite du coup d'État de 1974 à Chypre, l'OTAN demande le retrait des officiers grecs. La Grèce quitte les structures militaires de l'Alliance le 14 août 1974 à la suite de l'invasion turque de Chypre, elle réintègre ceux-ci le 20 octobre 1980 après la levée du véto turc[39].
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Le 26 juin 1974, réunis à Bruxelles pour un deuxième sommet, les chefs de gouvernement des pays de l’OTAN signent la « Déclaration sur les relations atlantiques »[40]. L'habitude est prise de réunir beaucoup plus fréquemment les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'OTAN : dix sommets se tiennent de 1974 à 1991, année de la fin de la guerre froide.
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Le 17 février 1987, s'ouvrent à Vienne des discussions entre les pays de l’OTAN et les pays signataires du Pacte de Varsovie relatives aux modalités de conduite des négociations sur les forces conventionnelles en Europe.
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La fin de la guerre froide en 1991, consécutive à la chute du mur de Berlin en 1989, à l'écroulement de l'URSS et à la dissolution du pacte de Varsovie, l'adversaire « naturel » de l'Alliance atlantique, pose la question du devenir de l'Alliance : selon les critères habituels des relations internationales, elle aurait dû disparaître faute d'adversaire, mais elle va réussir à assurer sa pérennité grâce à la solidité du lien qui unit ses membres, à la crainte de la plupart des Européens de devoir assurer leur sécurité sans les États-Unis et en se trouvant très rapidement de nouvelles missions[41].
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Les États-Unis et les Européens souhaitent que l'Alliance atlantique demeure le pilier de la sécurité en Europe dans une vision atlantique. George H. W. Bush rencontre François Mitterrand par deux fois pour tenter d'en définir le nouveau modèle de fonctionnement[i],[42],[43]. Les deux présidents sont d'accord sur la nécessité de pérenniser l'Alliance et de la transformer en profondeur à cet effet, mais peinent à trouver un terrain d'entente sur les modalités précises[44],[45],[46]. Le Royaume-Uni milite aussi très activement pour le maintien de l'Alliance, parce qu'elle a fait ses preuves, permet des économies d'échelle et évite que l'Allemagne ne se retrouve en position d'hégémonie en Europe[47].
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Le sommet de l'OTAN qui se tient à Londres les 5 et 6 juillet 1990 prend acte de la fin de la guerre froide, de la réunification de l'Allemagne et du rôle que peut jouer à l'avenir une Alliance atlantique rénovée. Mitterrand déclare que « l'heure est venue d'établir en Europe où tous et chacun sont intéressés à la sécurité de ce continent, de nouvelles relations. Il me semble que l'OTAN en s'adaptant, peut jouer un rôle très utile dans cette évolution »[48],[49],[50].
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La guerre du Golfe d'août 1990 à février 1991 favorise le maintien de la cohésion occidentale durant cette période chaotique en Europe et au Moyen-Orient, et contribue au rapprochement franco-américain ; mais la France paie le prix de sa quasi-absence des structures de l'OTAN depuis 1966 et voit son influence demeurer faible sur les choix que vont faire adopter les Américains et les Anglais[j],[51].
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Au sommet de Rome en novembre 1991[52], l'OTAN définit un nouveau concept stratégique et multiplie les ouvertures vers les pays d'Europe centrale, sans pour autant ouvrir la porte de leur adhésion à l'OTAN. Il s'agit aussi de ménager Moscou et de tenter d'établir de bonnes relations avec la Fédération de Russie qui se substitue à l'Union soviétique fin 1991. Les dirigeants de l'Alliance jouent la carte d'une approche multilatérale de la sécurité en Europe, autour de l'Alliance, de la CSCE et de l'Union européenne en voie de se doter d'institutions compétentes en matière de politique étrangère, de sécurité et, à plus long terme, de défense[k]. Ils prennent aussi soin de rappeler que cette sécurité dépend de l'engagement des États-Unis et que l'OTAN est la seule alliance militaire à disposer d'engagements contractuels entre ses membres et d'un potentiel militaire commun pour l'action aussi bien que pour la consultation[52]. François Mitterrand continue d'apporter le soutien de la France au maintien de l'Alliance et à une nouvelle définition stratégique de son rôle au motif que la disparition du bloc soviétique ne signifie pas la fin de tous les périls. Mitterrand prend toutefois ses distances avec l'exercice d'un rôle politique par l'Alliance, qu'il réserve à chaque pays et à l'Union européenne selon les dispositions du traité de Maastricht[53],[54],[55],[56],[57],[58].
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Gorbatchev et Kohl se mettent d'accord le 16 juillet 1990 pour que l'Allemagne réunifiée fasse partie de l'OTAN et, en contrepartie, confirme son renoncement à l'arme nucléaire[59], levant ainsi les derniers obstacles à la réunification de l'Allemagne qui intervient formellement le 3 octobre 1990 par incorporation des Länder de l'ex-RDA[60]. L'accord prévoit aussi qu'aucune troupe de l'OTAN ne sera stationnée sur le territoire de l'ex-RDA, aussi longtemps qu'y seront des troupes soviétiques ; les Russes s'engagent à ce que leurs troupes quittent le territoire allemand dans un délai de trois ou quatre ans au maximum ; au-delà de cette période, les forces intégrées de l'OTAN pourront y stationner à condition de ne pas avoir de porteurs nucléaires. Enfin, l'Allemagne réunifiée s'engage à ramener à 370 000 hommes ses forces armées, fortes en 1990 de 545 000 hommes en RFA et 170 000 en ex-RDA[61].
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Parallèlement, les négociations dites « 2+4 » entre les quatre puissances occupantes de l'Allemagne, la RFA et la RDA aboutissent à un accord sur la reconnaissance par toutes les parties des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale, en particulier celle entre la Pologne et l'Allemagne réunifiée[62],[63].
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La question de l'élargissement est au cœur des débats géopolitiques de l'Alliance depuis 1990[64],[65]. En 1990 et 1991, les dirigeants occidentaux donnent à Gorbatchev l'assurance que l'OTAN ne s'étendra pas à l'est, car ils ne souhaitent pas se mettre en opposition avec l'Union soviétique dont l'évolution est encore incertaine[66], et veulent mener à bien les négociations en cours sur le désarmement en Europe (FCE) et ne pas risquer de remettre en cause la ratification de l'accord START II[64].
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Dans le contexte de la désintégration de l'Union soviétique fin 1991, l'Alliance ne veut cependant pas ignorer le souhait des pays d’Europe centrale et orientale (PECO) de recevoir une assurance de sécurité absolue envers la Russie voisine : lors du sommet de Rome, elle propose d'établir des relations plus institutionnelles de consultation et de coopération sur des questions politiques et de sécurité avec ces pays et les invite à se joindre aux ministres des Affaires étrangères à Bruxelles en décembre 1991 afin de mettre en place le Conseil de coopération nord-atlantique (CCNA)[64], premier jalon du processus d'élargissement. Cette instance de dialogue et de coopération, conçue pour mettre un point final à la guerre froide en Europe, n'est aux yeux de la plupart des PECO qu'un succédané, loin de répondre à leur demande d'intégration dans l'OTAN afin de pouvoir bénéficier d'une garantie réelle de sécurité, engageant les États-Unis, bien supérieure à ce que les seuls Européens pourraient leur apporter dans ce domaine.
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La nouvelle administration Clinton hésite et gagne du temps par la mise en place du Partenariat pour la Paix (PPP) en janvier 1994 à l'occasion du sommet de Bruxelles, qui propose à la Russie et aux PECO un accord-cadre bilatéral de coopération militaire, adaptable au cas par cas, mais qui ne constitue pas une garantie de sécurité[l]. Boris Eltsine met en garde les Occidentaux contre de nouvelles adhésions à l'OTAN que réclament plusieurs pays d'Europe centrale et orientale, en réaffirmant qu'un tel élargissement pourrait provoquer une « déstabilisation politique et militaire »[67]. Sans enthousiasme, la plupart des pays concernés adhèrent au PPP, et la Russie elle-même y souscrit le 22 juin 1994, bien qu'elle ne bénéficie pas d'un statut privilégié qu'elle appelait de ses vœux afin de continuer d'être reconnue comme une grande puissance, légitime à bénéficier d'une zone d'influence, la protégeant à ses frontières comme en son temps l'UR.
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C'est finalement en 1995 que l'Alliance décide d'entamer concrètement le processus d'adhésion, en commençant par conduire une étude détaillée des conditions et modalités des futures adhésions, en ouvrant des discussions bilatérales en 1996 avec les pays candidats et en menant de longues négociations avec la Russie[64]. La solution finalement adoptée en 1997 consiste à conclure d'une part un accord privilégié avec la Russie, sous la forme de l'Acte fondateur entre l'OTAN et la Russie[68], et d'autre part à accepter en décembre 1997 les demandes d'adhésion de la Pologne, de la Hongrie et de la République tchèque. En parallèle, l’ancien Conseil de coopération nord-atlantique est remplacé par le Conseil de partenariat euro-atlantique, institution qui unifie la gouvernance mise en place par le CCNA et le PPP et offre à chaque partenaire une grande flexibilité dans le choix de son niveau de coopération avec l'OTAN. Le Partenariat pour la Paix est également renforcé : l'accent est mis sur la consultation politique et l'accroissement du rôle des Partenaires dans la prise de décisions opérationnelle : à ce double effet, les Partenaires ont la faculté d'établir des missions diplomatiques auprès de l'OTAN, et d'intégrer du personnel à la structure de commandement de l'OTAN.
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Au terme des procédures de ratification, ces trois anciens pays satellites de l'URSS deviennent membres de l'OTAN en mars 1999. Une pause est ensuite observée dans l'élargissement de l'Alliance qui tourne pour un temps son attention vers une adaptation de sa stratégie et de ses missions pour faire face aux nouvelles menaces — notamment terroristes — à l'aube des années 2000. En complément de sa politique d'élargissement, qui ne peut concerner que des pays d'Europe selon ses statuts, l'Alliance développe des partenariats avec d'autres pays : en 1994, elle lance le dialogue méditerranéen, initiative de coopération entre l'OTAN et sept pays de la rive sud de la Méditerranée, dont Israël et l'Égypte.
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« L’Acte Fondateur sur les Relations, la Coopération et la Sécurité Mutuelles entre l'OTAN et la Fédération de Russie », signé à Paris le 27 mai 1997, crée le Conseil Conjoint Permanent OTAN-Russie qui est chargé de mettre en œuvre les consultations et coopérations dans les domaines prévus dans cet Acte et rappelle quelques principes tels que le respect de la souveraineté et de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale, le règlement pacifique des différends, le droit pour chaque État de choisir ses moyens pour assurer sa Défense nationale.
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L'Acte stipule également que « les dispositions du présent Acte ne donnent ni à l'OTAN ni à la Russie, (…), un droit de veto sur les actions de l'autre partie », ce qui entre les lignes inclut l'élargissement de l'OTAN à de nouveaux membres à part entière, et ce d'autant plus clairement que, par cet Acte, les membres de l'OTAN « réitèrent qu'ils n'ont aucune intention, aucun projet et aucune raison de déployer des armes nucléaires sur le territoire de nouveaux membres ». Enfin, l'Acte développe en détail l'engagement des deux parties à parvenir à un accord sur l'adaptation du traité FCE de 1990 au nouveau contexte de sécurité en Europe[68].
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L'opposition de la Russie à l'élargissement de l'OTAN demeure malgré tout très forte : le ministre russe des Affaires étrangères, Evgueni Primakov, déclare en juillet 1997 que l'élargissement de l'OTAN est une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », tout en appelant à la bonne application de l'Acte fondateur[69].
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Toujours à la recherche d'une politique d'équilibre entre les différentes parties en Europe de l'Est, l'OTAN signe également en mai 1997 une charte de partenariat avec l'Ukraine, souhaitée par les dirigeants ukrainiens pour faire pendant à l'Acte fondateur des relations OTAN-Russie. Cette charte n'en a cependant pas l'ampleur car elle ne donne pas à l'Ukraine un statut particulier comparable à celui de la Russie dans le dialogue sur la sécurité avec les Occidentaux[70].
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La France se montre active dans la définition de l'avenir de l'Alliance au lendemain de la guerre froide, et surtout elle participe aux opérations militaires de l'OTAN en ex-Yougoslavie lors de la guerre en Bosnie, en 1993, ce qui lui fait prendre conscience de la nécessité de se coordonner étroitement avec les autres forces de l'OTAN présentes et ce d'autant plus que les Européens n'ont pas les moyens de se passer du support, aérien et logistique notamment, des Américains. Mitterrand accepte tacitement cette situation mais ne souhaite pas toucher au dogme gaulliste de l'indépendance de la France, ce pour quoi Chirac a davantage de légitimité en raison de sa forte filiation gaulliste revendiquée. En décembre 1995, il décide que la France réintègre le Comité militaire et que de nombreux officiers français participent dorénavant aux instances de l'OTAN. Toutefois, ses efforts pour obtenir un rôle majeur pour la France ne sont pas couronnés de succès, Washington refusant de confier le commandement sud de l'OTAN, à Naples, à la France[51]. La cohabitation de 1997 à 2002 avec Lionel Jospin bloque le processus[71]. Ces négociations marquent le début d'une évolution de la politique française héritée du gaullisme.
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Les années 1990 sont celles d'une certaine euphorie dans les relations internationales qui se traduit par une chute des budgets consacrés à la Défense. Entre 1990 et 2000, la part des dépenses de Défense dans le PIB des quatre plus grandes nations européennes passe de 3,15 % à 2,18 %, soit une baisse de presque un tiers ; pour les États-Unis, la baisse est encore plus importante, les dépenses passant sur la même période de 5,6 % à 3,1 % du PIB, soit une chute de 45 %[72].
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La disparition de la menace aux frontières de l'Est de l'Europe entraîne le retrait de la majeure partie des forces de combats étrangères stationnées en Allemagne durant la guerre froide. Les FFA sont dissoutes en 1993, puis après le rapatriement en France de la 1re division blindée courant 1999, il ne reste plus outre-Rhin que l'état-major, deux régiments et un bataillon des services de la brigade franco-allemande (relevant de l'Eurocorps), soit 3 300 Français, et un groupe de chasseurs, soit 1 100 hommes, en garnison à Sarrebourg. Toujours en 1999, les Américains, Belges, Britanniques, Italiens et Néerlandais ne déploient plus en Allemagne que quelque 110 000 hommes au total[73].
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Le format de l'Armée française est réduit de 548 000 hommes en 1990 à 394 000 hommes en 2000. L'Armée belge passe elle de 106 000 hommes en 1990 à 35 668 au 1er janvier 2010[74]. Au Royaume-Uni, la Royal Navy qui en 1989 représentait 589 000 tonnes, dont 153 bâtiments de combat, chacun d'un tonnage supérieur à 2 000 tonnes était tombé au 1er janvier 2006 à 470 500 tonnes (le gros du tonnage étant assuré par les navires de soutien), dont seulement 63 bâtiments de combat hauturiers[75].
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Paradoxalement, l'OTAN entreprend ses premières opérations militaires après la fin de l'affrontement entre les deux blocs de l'Ouest et de l'Est. Elle intervient en Europe, mais en dehors des frontières de ses membres, ce qui constitue une interprétation large du traité d'origine. En 1999 toujours, l'OTAN engage ses forces dans sa première grande opération militaire, participant à la guerre du Kosovo en bombardant la Yougoslavie pendant onze semaines (du 24 mars 1999 au 10 juin 1999), lors de l'opération Allied Force. Cette opération fut motivée par le massacre de Račak.
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Les attentats du 11 septembre 2001 et la déclaration, par le président George W. Bush, d'une « guerre contre le terrorisme », modifient la donne et font jouer à l'OTAN un nouveau rôle. Elle compte désormais s'engager dans cette « guerre » atypique, qui n'oppose pas un État contre un État, mais un groupe d'États à un réseau hétérogène d'organisations terroristes islamistes, souvent désignés, de façon métonymique, par le nom d'Al-Qaïda. L'islamisme remplace ainsi le communisme comme principale menace du « monde libre ». Cette situation va donc entraîner une nouvelle phase d'adaptation de l'OTAN à l'évolution de son environnement et des menaces auxquelles elle doit faire face. Le sommet de Prague en novembre 2002 prend une série de décisions : poursuite de l'élargissement de l'OTAN et développement des partenariats notamment avec l'Europe et avec la Russie, élargissement de la zone d'intervention au monde entier et des domaines de compétences en matière de renseignement ou à la cybersécurité, adaptation des moyens militaires, confirmation de l'engagement des pays membres à renforcer leurs capacités militaires. Ces orientations sont confirmées par les sommets suivants, qui se succèdent au rythme inhabituel d'un par an, à Istanbul en 2004, Bruxelles en 2005, Riga en 2006 puis Bucarest en 2008.
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Si un accord existe sur ces grandes orientations, les relations entre les Américains et, selon les cas, les Français ou un petit noyau de pays européens sont difficiles pendant le premier mandat de George W. Bush, en raison essentiellement de la décision américaine de passer outre sur la question irakienne, mais aussi du refus des Européens de faire évoluer l'Alliance vers une alliance globale, mondiale. En constituant des coalitions au cas par cas et hors du cadre de l'OTAN en Afghanistan et en Irak pour les deux guerres les plus importantes de la décennie, les États-Unis appliquent leur nouvelle doctrine « la mission détermine la coalition » déstabilisent l'Alliance et font passer l'OTAN au second plan. L'année 2003 est celle de la mésalliance atlantique et de prises de position fortement anti-européennes de plusieurs très hauts responsables américains. Pourtant l'Alliance atlantique demeure la seule institution permettant à l'Amérique de faire exister ce lien stratégique avec l'Europe auquel elle ne veut pas renoncer, et réciproquement le seul cadre crédible d'organisation de la sécurité de l'Europe[76].
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Durant son second mandat toutefois un rapprochement s'opère à l'occasion des sommets de Bruxelles et de Riga spécifiquement organisés dans ce but. L'intérêt des États-Unis se porte pourtant de plus en plus vers l'Asie, et l'OTAN n'est plus aussi majeur dans la politique américaine, d'autant que la participation des Européens aux opérations menées en Afghanistan demeure en dessous de leur attente[77].
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Plusieurs centaines de militaires français sont présents dans les commandements suprêmes, à Mons (Belgique) et à Norfolk (États-Unis)[51]. La France participe alors à toutes les opérations de l'OTAN (Kosovo en 1999 et Afghanistan). Elle est même le 4e contributeur de l'OTAN en termes de forces[51].
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En juin 2008, à l'occasion de la présentation du Livre blanc sur la défense, Nicolas Sarkozy franchit l'ultime étape en confirmant le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, avec toutefois une restriction symboliquement importante : la France ne siègera pas au groupe des Plans nucléaires[78],[79]. Ce retour s'accompagne de l'attribution à un officier général français d'un grand commandement militaire de l'OTAN[80].
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En décembre 2002, l'Union européenne (UE) signe avec l'OTAN un partenariat stratégique, l'Identité européenne de sécurité et de défense (IESD). Dans le même temps, l'OTAN prépare son élargissement concomitant avec celui de l'UE elle-même.
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Le 29 mars 2004, l'Alliance accueille sept nouveaux pays, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie, portant ainsi à vingt-six le nombre de ses membres. Ce sont des États militairement peu puissants, mais trois d'entre eux, les pays baltes, sont d'anciennes républiques soviétiques, et les autres d'anciens États satellites du pouvoir soviétique, Slovénie exceptée. Ces États doivent réformer leur organisation militaire en profondeur, accepter les standards de l'OTAN, développer les « capacités politico-militaires afin de pouvoir intervenir sur des crises et conflits différents d'une agression armée classique » (Lieutenant-colonel Francisco Stoicafnec).
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À la suite des révolutions de couleur survenues en Géorgie (révolution des Roses) puis en Ukraine (révolution orange), ces deux autres anciens États soviétiques ont fait part de leur volonté d'adhérer à l'Alliance. Lors du sommet de Bucarest de 2008, la France et l'Allemagne, désireuses de ménager Moscou, s'opposent aux États-Unis qui y sont favorables ; le communiqué final réaffirme un accord de principe de l'Alliance, mais n'ouvre pas la porte du Plan d'action pour l'adhésion (MAP) à ces deux pays ce qui équivaut à un renvoi sine die de leur adhésion[81].
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En avril 2009, à l'occasion du sommet de l'OTAN à Strasbourg et à Kehl, qui célèbre le 60e anniversaire de l'OTAN et voit d'importantes manifestations antimilitaristes et anticapitalistes, est annoncée l'adhésion de l'Albanie et de la Croatie, ce qui porte le nombre d'États membres à vingt-huit.
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Dans les années 2000, l'OTAN poursuit le développement d'initiatives de partenariats avec des pays hors d'Europe mais qui présentent à un titre ou à un autre un intérêt stratégique dans une vision élargie de la sécurité des membres de l'Alliance. L’Initiative de coopération d'Istanbul, lancée en 2004, s'adresse aux pays du golfe Persique. Des relations de coopération sont développées au cas par cas avec des pays alliés des États-Unis dans le monde comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon ou la Corée du Sud, qui participent à la FIAS en Afghanistan[82].
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La dissuasion nucléaire : à la fin de la guerre froide, les États-Unis diminuèrent drastiquement le nombre de leurs armes nucléaires tactiques entreposées sur le sol des pays de l'OTAN en Europe, le ramenant de plusieurs milliers à quelques centaines ; dans les années 2000, il resterait entre 150 et 200 charges nucléaires B-61, entreposées dans cinq pays, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas et la Turquie, après le retrait de ces armes de Grèce en 2001 et du Royaume-Uni à partir de 2004. Les principales raisons du maintien des NSNW (Armes nucléaires non stratégiques) en Europe une fois la guerre froide terminée avaient été le souci de ne pas compromettre la cohésion et la solidarité entre Alliés et le besoin de maintenir une garantie nucléaire résiduelle. Les Russes conservent plusieurs milliers de ces armes, arguant de plusieurs facteurs de déséquilibre en leur défaveur, comme les forces nucléaires de la France et du Royaume-Uni, la supériorité conventionnelle des pays de l'OTAN et leur situation de quasi-encerclement par les pays de l'Alliance, aux portes de leurs frontières, ce qui n'est pas le cas des États-Unis[83],[84].
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La protection contre les armes NBC : après l'accord, conclu au sommet de Prague en 2002, visant à renforcer les capacités de défense de l'Alliance contre les armes de destruction massive (ADM) et contre les menaces nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques (NRBC), l'OTAN met en place en 2003 et 2004 un bataillon multinational de défense NRBC et divers moyens de prévention, d'éducation et de lutte contre ces risques.
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La défense antimissile : le concept stratégique de l'OTAN, actualisé lors du sommet de Washington pour le 50e anniversaire de l'Alliance en 1999, affirme la nécessité d'améliorer les moyens de défense de l'Alliance contre les risques et les menaces potentielles de prolifération des armes NBC et de leurs vecteurs, y compris par des travaux sur une défense antimissile[m],[85]. Au sommet de Prague en 2002, les membres de l'Alliance se mettent d'accord pour mettre en place un dispositif OTAN antimissile de théâtre (ALTBMD) et décident de lancer une étude de faisabilité concernant la défense antimissile balistique territoriale. En 2003, le Conseil OTAN-Russie se saisit du sujet afin que soient évalués les niveaux possibles d’interopérabilité des systèmes antimissile de théâtre de l’OTAN et de la Russie. La mise en œuvre du dispositif OTAN antimissile de théâtre prend un tour concret en 2006 et aboutit à un premier déploiement opérationnel en 2010.
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En parallèle, une orientation complémentaire est prise en 2008 lors du sommet de Bucarest visant à intégrer le système antimissile de l'OTAN et la composante européenne du système de défense antimissile de territoire des États-Unis (GMD) que les Américains souhaitent implanter en Pologne et en République tchèque. Face à l'hostilité de la Russie et aux réticences de plusieurs alliés européens au premier rang desquels la France, le président Obama abandonne ce projet en septembre 2009 au profit d'une nouvelle approche, dite EPAA, qui permet à la nouvelle administration américaine de renouer le dialogue avec la Russie sur ces questions de dissuasion nucléaire et de défense antimissile[86],[87].
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À la fin des années 1990, les relations entre l'OTAN et la Russie traversent une crise sous le double effet de la concrétisation de l'élargissement de l'OTAN et plus encore de l'intervention militaire de l'OTAN dans le conflit au Kosovo sans l'accord de la Russie. Début 2000, Vladimir Poutine succède à Eltsine à la tête de la Russie. Pragmatique, conscient des faiblesses de la Russie et de ce que l'Alliance est appelée à demeurer la principale alliance politico-militaire en Europe, il s'engage sur la voie de la normalisation des relations avec l'OTAN qui se conclut par la déclaration de Rome de mai 2002 relative à un partenariat stratégique entre les deux parties et à l'instauration du Conseil OTAN-Russie (COR)[n],[88].
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Cette relance des relations entre la Russie et l'OTAN intervient au moment où l'Alliance négocie activement la poursuite de son extension vers l'est de l'Europe et dans le Caucase, que la Russie continue de condamner à de nombreuses reprises durant toute la décennie[89]. Ainsi, peu après le sommet de l'OTAN d'avril 2008 à Bucarest, Poutine déclare « qu'élargir l'OTAN, c'est ériger de nouveaux murs de Berlin »[90]. Sergueï Lavrov estimant que l'OTAN s'étend « toujours plus près de la frontière russe », affirme que ce déploiement est « la source de tous les problèmes systémiques qui ont surgi dans les relations que la Russie entretient avec les États-Unis et l'Union européenne »[91].
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Jugeant que la politique de l'Alliance menace ses intérêts géopolitiques et s'estimant en particulier visée par le projet de bouclier antimissile mis en place par les États-Unis, la Russie manifeste son mécontentement en suspendant le 12 décembre 2007 l'application sur le traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), alors que George W. Bush avait dénoncé le traité ABM en juin 2002.
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De 2002 à 2008, certaines coopérations concrètes se mettent en place : la Russie, par exemple, apporte une contribution dans les domaines de la logistique et de la formation aux actions de la FIAS en Afghanistan. L'action militaire menée par la Russie en Georgie en 2008 provoque une interruption de ces coopérations, dont la reprise est décidée lors du sommet tenu à Strasbourg-Kehl en avril 2009[92]. Ces évènements témoignent aussi de ce que la Russie considère que l'adhésion de la Géorgie — comme de l'Ukraine — à l'Alliance atlantique constituerait un véritable casus belli[93].
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Les menaces continuent de s'éloigner de l'Europe au début des années 2000, avec la fin des conflits dans l'ex-Yougoslavie et une relation stabilisée avec la Russie. Les pays européens poursuivent donc la décroissance de leurs budgets et effectifs militaires commencée au début des années 1990. La France met fin au service militaire national. Il n'en est pas de même pour les États-Unis qui mènent durant cette décennie 2000 deux guerres majeures, en Afghanistan puis en Irak. Les effectifs des pays européens de l'OTAN diminuent de presque 600 000 hommes de 2000 à 2010 malgré l'arrivée de nouveaux membres depuis 1999. Le personnel civil et militaire passe de 2,5 a 1,1 % de la population active entre 1990 et 2010.
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La question qui se pose alors aux Alliés est de savoir si, pour faire face à des menaces de moins en moins localisées au sein ou en bordure de ses frontières, l’OTAN doit ou non intervenir partout dans le monde ? Les Alliés tranchent le débat, lors d’une réunion tenue à Reykjavik les 14 et 15 mai 2002, en décidant d’intervenir au-delà de la zone de responsabilité habituelle : l’engagement en Afghanistan à partir de 2003 est la conséquence de cette décision[94].
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L’OTAN prend la direction de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan le 11 août 2003. Créée en vertu d'un mandat de l'ONU, la FIAS se trouve face à une mission longue et difficile qui mobilise des effectifs considérables. À partir de 2011, la responsabilité de la sécurité est progressivement transférée aux forces afghanes. Le processus de transition s'achève à la fin de l'année 2014, terme de la mission de la FIAS.
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Lors du sommet de Prague en 2002, l'OTAN crée une force de réaction rapide et réorganise ses structures de commandement autour du Commandement Opérations (ACO) et du Commandement Transformation (ACT). L'OTAN annonce que la force de réaction rapide est devenue pleinement opérationnelle à l'occasion du sommet de Riga en 2006. Elle consiste alors en une force interarmées (terre, air, mer) multinationale de 25 000 hommes, comprenant une brigade d'armée de terre, une force aéronavale et une composante aérienne capable d’effectuer 200 sorties de combat par jour. Elle peut être déployée en cinq jours et soutenir des opérations pendant 30 jours, ou davantage si elle est réapprovisionnée. Placée sous l’autorité du Commandant suprême des Forces alliées en Europe (SACEUR), elle est en mesure de mener toute la gamme des missions de l’Alliance, depuis les opérations de secours en cas de catastrophe ou de maintien de la paix jusqu’aux opérations de combat les plus intenses[95],[96].
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Depuis le début des années 2010, le fait géopolitique majeur est pour l'Alliance le regain de tensions en Europe même avec la réémergence de la Russie sur la scène internationale. L'Alliance entreprend donc depuis lors un nouveau cycle de révision de sa stratégie et de ses plans de défense. Elle poursuit à petits pas son élargissement avec l'adhésion du Monténégro devenue effective en juin 2017. À cette même date, trois pays, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord et la Géorgie sont candidats à l'adhésion, sans qu'une échéance précise n'en soit définie[97].
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Au sommet de Lisbonne fin 2010, l'Alliance adopte un nouveau concept stratégique, toujours actuel en 2016[98], qui :
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Dans le contexte de la crise économique mondiale des années 2008 et suivantes, l'OTAN assure aussi son avenir en réduisant son train de vie dans ses organismes tant civils que militaires et en développant sa communication publique, par exemple en créant une chaîne de télévision (NATO TV Channel). D'importantes réformes de structure sont menées à bien dans les années 2010-2012 qui réduisent sensiblement les effectifs civils et militaires des organismes de l'OTAN. L'OTAN impulse aussi une initiative de « défense intelligente » qui vise à développer les coopérations multinationales afin de renforcer les capacités de défense des États européens par la recherche de synergies, d'économies d'échelle et d'évitement de doublons. L'Union européenne et l'OTAN développent également leur coopération institutionnelle dans un objectif de mise en cohérence de leurs plans d'action de renforcement des capacités de défense et de conduite d'opérations de gestion de crise.
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La baisse constante des dépenses de défense des pays européens depuis la fin de la guerre froide est stoppée à partir de 2014 qui enregistre encore une baisse mais moins importante que les années précédentes (-1 % contre plus de -2 % chacune des cinq années précédentes). La tendance est clairement inversée en 2015 avec une hausse de 0,6 % et en 2016 avec une prévision de hausse de 3 %[102].
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Le programme ALTBMD de l'OTAN est opérationnel depuis 2011 dans une première version. Il dote l’OTAN d’une capacité de théâtre contre des missiles balistiques à courte portée. Seul le système de commandement et de contrôle est financé et développé en commun par l’Alliance afin d’intégrer et de rendre interopérable les systèmes de missiles de chacun des pays de l'OTAN qui y participent, dont la France.
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Au sommet de Lisbonne, l'OTAN donne une place beaucoup plus considérable que par le passé à la défense antimissile (BMD), en affirmant que « le but d’une capacité de défense antimissile de l'OTAN est d’assurer la couverture totale et la protection de l'ensemble des populations, du territoire et des forces des pays européens de l’OTAN contre la menace croissante que représente la prolifération des missiles balistiques ». L'opportunité d'un tel accroissement du niveau d'ambition est fournie aux Européens par le programme « European Phased Adaptive Approach (EPAA) » américain qui leur apporte le bénéfice du système Aegis et ne laisse à leur charge que son interconnexion avec le système ALTBMD de l'OTAN. Les contributions américaines consistent notamment en un radar en Turquie, quatre navires dotés du système Aegis (déployés à partir de 2014 depuis la base navale espagnole de Rota (en)), en un site Aegis ashore en Roumanie (opérationnel depuis 2016). Un deuxième site américain Aegis ashore est en cours de construction en Pologne[103].
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À l'occasion du sommet de Varsovie en 2016, l'OTAN « déclare la capacité opérationnelle initiale de défense antimissile balistique (BMD) territoriale de l'OTAN », qui combine les moyens américains avec ceux fournis par les Européens, dont la mise en œuvre intégrée sera assurée par le système C2 de l'OTAN dont les fonctionnalités existantes de défense de théâtre (ALTBMD) seront étendues d'ici 2018 à la défense de territoire (BMD) afin de permettre un contrôle politique collectif des alliés.
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Selon l'OTAN, ce système BMD de l'OTAN vise à parer les menaces résultant du développement par des pays comme l'Iran de missiles à courte ou moyenne portée susceptibles d'atteindre l'Europe et notamment son flanc sud ; il ne menace pas la force de dissuasion nucléaire de la Russie, du fait qu'il ne possède pas de capacité d'interception de ses missiles stratégiques. Les dirigeants russes ne partagent pas ce point de vue et continuent de dénoncer la politique antimissile de l'OTAN.
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La défense antimissile est aussi un sujet sensible dans les relations entre l'OTAN et la France, par crainte que la prolifération de systèmes antimissile en réponse aux plans de l'OTAN et des États-Unis ne réduise la capacité de sa force de dissuasion nucléaire à atteindre ses cibles potentielles et donc la crédibilité de sa dissuasion nucléaire qui demeure un pilier de sa doctrine de défense.
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Les relations se sont progressivement tendues durant la décennie en cours. Le sujet de discorde principal et permanent est l'installation du bouclier anti-missile de l'OTAN. Mais la crise ukrainienne et la guerre civile syrienne qui marquent le retour de la Russie au premier plan de la diplomatie mondiale aggravent fortement les différends. Ces tensions se développent sur fond de réarmement des Russes et de l'OTAN après des années de baisse des dépenses militaires[104],[105].
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La crise ukrainienne : en mars 2014, la crise ukrainienne connaît un développement important avec le rattachement de facto de la Crimée et du port stratégique de Sébastopol à la Russie. Le 17 mars, le Conseil de l'Atlantique nord (CAN) déclare « que le prétendu référendum qui a eu lieu le 16 mars en République autonome ukrainienne de Crimée est illégal et illégitime »[106]. Le 1er avril 2014, l'OTAN suspend toute coopération pratique, tant civile que militaire, avec la Russie[107]. Le sommet de l'OTAN au pays de Galles en septembre 2014 condamne les actions de la Russie en Ukraine[108]. Toutefois trois réunions du Conseil OTAN-Russie se sont tenues en 2016[109]. L'OTAN poursuit le partenariat avec l'Ukraine, mais il n'est plus question d'envisager une adhésion à un terme prévisible[110].
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Concernant la Géorgie, sa demande d'adhésion continue d'être examinée mais sans qu'aucun calendrier précis ne soit affiché et sans qu'elle ne soit invitée à participer au plan d'action pour l'adhésion afin de ne pas aggraver les relations avec la Russie.
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Le désarmement : la Russie avait suspendu en décembre 2007 son adhésion au traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), tout en continuant de participer au Groupe consultatif commun qui se réunit régulièrement à Vienne pour faire le point sur l’application de ce traité FCE. En mars 2015, la Russie suspend également sa participation à ce groupe. Depuis 2014, l'OTAN a fait état à plusieurs reprises de ce qu'elle estime être des violations du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (traité FNI) de 1988 par la Russie.
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Américains et Russes ont conclu en 2010 le traité New START de contrôle des armes nucléaires stratégiques. Concernant les armes nucléaires tactiques, le statu quo des années 2000 prévaut ; l'option dite « Global Zero » d'élimination de toutes ces armes par l'OTAN et la Russie, mise en avant par Barack Obama, ne fait pas consensus au sein des pays membres de l'OTAN et fait l'objet de négociations avec les Russes, sans qu'aucun progrès ne soit enregistré, en raison notamment des désaccords relatifs à la défense antimissile[111],[112],[113].
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La baisse des dépenses de Défense des pays membres de l'OTAN, amorcée depuis la fin de la guerre froide, se poursuit au cours des années 2010. L'écart est important entre les Européens et les États-Unis dont l'effort de dépense exprimé en pourcentage du PIB est entre 2014 et 2016 en moyenne deux fois et demi plus élevé que celui de leurs alliés européens de l'OTAN. Cette différence s'explique en partie par le rôle mondial des États-Unis et leur engagement dans les guerres d'Afghanistan et d'Irak. Les États-Unis continuent d'être à un niveau de dépenses militaires très supérieur à tous les grands pays industrialisés occidentaux ce qui entretient tout à la fois leur poids prépondérant au sein de l'Alliance et leur demande que les Européens en fassent davantage pour leur sécurité. En 2015, alors que les États-Unis représentent 45,9 % du PNB des membres de l'OTAN, leur budget de la Défense compte pour 71,9 % du total de ses membres[115].
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Lors du sommet de 2014 au pays de Galles, les 28 États membres de l'OTAN s'engagent à dépenser 2 % de leur PIB à l'horizon 2024 au titre de la défense, et à consacrer 20 % de cet effort à l'investissement dans les futurs équipements militaires[116]. En 2016, l'objectif des 2 % est loin d'être atteint puisque cinq pays seulement respectent cette norme : les États-Unis, la Grèce, le Royaume-Uni, l'Estonie et la Pologne. La France se rapproche de cet objectif contrairement à beaucoup de pays de l'UE auxquels elle demande régulièrement de contribuer davantage à la Défense de l'Europe et aux opérations extérieures dont elle assume à ses yeux une part disproportionnée. L'évolution du contexte international conduit cependant à une stabilisation des dépenses de Défense des Européens depuis 2014. L'année 2016 marque une légère inversion de tendance avec une augmentation de 3,8 % en termes réels (environ 10 milliards de dollars des États-Unis) des dépenses militaires des Européens soit 0,2 point de PIB[117]. Pour autant, l'Administration Trump accentue début 2017 la pression sur les alliés européens pour qu'ils augmentent leurs dépenses militaires plus rapidement. Donald Trump saisit l'occasion du mini-sommet du 25 mai 2017 à Bruxelles pour rappeler cette exigence[118],[119].
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En 2014, l'OTAN annonce le renforcement de sa Force de réaction (NRF)[120], en créant en son sein une force « fer de lance » baptisée « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF). Ce renforcement de la force de réaction rapide est une des mesures prises dans le cadre du plan d'action « réactivité » (RAP)[121] adopté par les Alliés pour répondre à leur analyse de l'évolution de l'environnement de sécurité[122]. Toujours dans l'objectif de renforcer la capacité de réaction rapide de l'OTAN, le sommet de Bruxelles en 2018 entérine une « initiative pour la disponibilité opérationnelle » par laquelle les Alliés seront en mesure d'ici 2020 de mobiliser 30 bataillons mécanisés, 30 escadrons aériens et 30 navires de combat dans un délai de 30 jours[123].
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L'OTAN compte trente membres, vingt-huit pays européens et deux pays nord-américains. Le processus d'adhésion est régi par l'article 10 du traité de l'Atlantique nord qui limite les futurs membres aux seuls « États européens ». Comptant initialement douze membres fondateurs, l'OTAN s’élargit durant la période de la guerre froide en accueillant la Grèce et la Turquie en 1952, l'Allemagne de l'Ouest en 1955 (accords de Paris), puis l'Espagne en 1982. Depuis l'effondrement du bloc de l'Est marquant la fin de la guerre froide, douze pays d'Europe de l'Est ont rejoint l'OTAN en trois vagues entre 1999 et 2009. En juin 2017, le Monténégro devient le 29e État membre de l'OTAN, puis le 27 mars 2020, la Macédoine du Nord en devient le 30e État membre[124].
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L'Alliance a lancé le Plan d'action pour l'adhésion (MAP) en avril 1999, au sommet de Washington, pour aider les pays candidats dans leurs préparatifs[125]. Le seul pays qui participe actuellement au MAP est la Bosnie-Herzégovine, depuis avril 2010.
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L'Ukraine et la Géorgie, dont l'adhésion a été considérée un temps, ne font pas partie du MAP, en raison notamment de l'opposition de la Russie.
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Le Partenariat pour la paix (PPP) : l'OTAN a signé de nombreux accords de coopération avec la plupart des États européens non membres et tous les pays de la CEI. Ce sont des accords bilatéraux et extrêmement souples : chaque État souhaitant participer au partenariat décide, en collaboration avec les États membres, du niveau de collaboration qu'il souhaite entreprendre avec l'OTAN. L'objectif est avant tout de maintenir des échanges d'informations avec les anciens États membres de l'URSS.
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Le seul État européen qui ne fait pas partie du PPP, en plus des micro-États (Andorre, Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin et Vatican), est Chypre.
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D'autres partenariats, généralement plus distendus, existent : c'est le cas par exemple du dialogue méditerranéen qui réunit la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Jordanie, Israël et l'Égypte.
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L'OTAN est en 2016 organisé autour :
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L'organisation de 2016 est le résultat de réformes entreprises en 2010 et 2011 qui ont visé à simplifier la structure, réduire les coûts et l'adapter à l'évolution des menaces auxquelles l'OTAN doit être en mesure de répondre, telles que définies lors de la dernière révision de sa stratégie militaire, également en 2010.
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Le Conseil est l'organe principal de décision. Il s'agit du seul organe instauré par le traité de l'Atlantique nord (article 9) en 1949 et il possède l'autorité de mettre en place des entités subsidiaires, s'il l'estime nécessaire. Il est composé de représentants permanents des États membres (ayant rang d'ambassadeurs), il se réunit au moins une fois par semaine sous la présidence du secrétaire général de l'OTAN. Il prend ses décisions à l'unanimité. Les représentants permanents agissent sur instructions de leur pays, et rendent compte aux autorités nationales des positions des autres gouvernements. Parallèlement aux réunions des représentants permanents, les ministres des Affaires étrangères et ceux de la Défense se réunissent deux fois par an[126].
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Enfin, tous les deux ans environ, les chefs d'État et de gouvernement des pays membres se réunissent en sommet de l'OTAN. Les sommets les plus récents se sont tenus en 2014 à Newport au pays de Galles, en 2016 à Varsovie et en 2018 à Bruxelles. Le statut et le degré d'importance des décisions du Conseil de l'Atlantique nord sont les mêmes qu'elles soient prises aux niveaux des représentants permanents, des ministres ou des chefs d'État ou de Gouvernement.
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Le Conseil s'appuie sur un ensemble de Comités qui assurent la préparation de ses réunions et du processus de prise de décision.
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Tandis que le Conseil de l'Atlantique nord est l'autorité ultime au sein de l'OTAN, le NPG (en anglais : Nuclear Planning Group (en)) est l'organe de haut niveau chargé des questions nucléaires au sein de l'Alliance. Le NPG examine les questions politiques spécifiques liées aux forces nucléaires et des questions plus larges comme la maîtrise des armes nucléaires et la prolifération nucléaire. Tous les membres, à l'exception de la France, font partie du NPG, indépendamment du fait qu'ils détiennent ou non des armes nucléaires. Le NPG a été fondé en décembre 1966 pour permettre un processus de consultation sur la doctrine nucléaire au sein de l'OTAN, au moment où la France quittait la structure militaire intégrée de l'OTAN. Il s'appelait initialement le comité des questions de défense nucléaire[127]
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Le Comité militaire (CM) est la plus haute instance militaire de l'OTAN. Il est la principale source de conseils pour le Conseil de l’Atlantique nord et le groupe des Plans nucléaires, et contribue à l'élaboration des politiques et concepts stratégiques. Il fournit également des orientations stratégiques aux deux commandements stratégiques : le Commandement allié Opérations et le Commandement allié Transformation[128]. Le Comité militaire se compose d’officiers de haut rang des pays membres de l’OTAN qui servent en qualité de représentants militaires (MILREP). Périodiquement, le Comité militaire se réunit au niveau des chefs d'état-major des armées. La France n'a pas siégé à ce comité de 1966 à 1995, date à laquelle le Président Chirac décide que la France reprenne en partie sa place dans les institutions militaires de l'OTAN sans pour autant rejoindre le commandement militaire intégré. Élu parmi les chefs d'état-major de la défense des pays de l'OTAN pour un mandat de trois ans, le président actuel du comité militaire est le Air Chief Marshal britannique Stuart Peach (en)[129].
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Chaque pays membre de l'OTAN est représenté par une délégation au siège de l'Organisation, qui participe au processus de consultation, afin de permettre à l'Alliance de prendre des décisions ou de mener des actions collectivement. Elle est dirigée par un ambassadeur ou une ambassadrice (aussi appelé(e) « représentant(e) permanent(e) »). De taille variable, les délégations sont principalement composées de fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères et de la Défense, qui siègent[130]. Madame Muriel Domanech est, depuis septembre 2019, ambassadrice, représentante permanente de la France auprès de l'OTAN[131]. Le vice-amiral d'escadre Eric Chaperon est depuis septembre 2017 le représentant militaire de la France auprès de l'OTAN[132],[133]. Il cumule ce poste avec celui de chef de la représentation militaire française auprès du Comité militaire de l'Union européenne.
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Le secrétaire général de l'OTAN est le plus haut fonctionnaire international de l'Alliance. Il est chargé de piloter le processus de consultation et de prise de décision de l'Alliance et de faire en sorte que les décisions soient exécutées. Il préside le Conseil de l'Atlantique nord, dirige le Secrétariat international et représente l'Alliance à l'extérieur. Depuis le 1er octobre 2014[134], cette fonction est occupée par Jens Stoltenberg, ancien Premier ministre de Norvège.
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Le Secrétariat international (SI) a un effectif d’environ 1 000 personnes, toutes ressortissantes de pays membres de l'OTAN. Il fournit des avis, des orientations et un soutien administratif aux délégations des pays auprès de l’OTAN, depuis le siège de l'OTAN à Bruxelles. Il contribue à la mise en œuvre de toutes les décisions prises par les comités, à tous les niveaux[135].
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L'Assemblée parlementaire de l'OTAN a été fondée en 1955 pour amener les parlementaires à prendre part au débat sur les questions transatlantiques[136]. Bien que totalement indépendante de l'Organisation, l'Assemblée constitue un lien entre l'OTAN et les parlements de ses pays membres. L'Assemblée compte 266 parlementaires issus des 30 pays membres de l'Alliance. Chaque délégation, dont la composition numérique est fonction de la population du pays, reflète les couleurs politiques du parlement national, représentant ainsi un large éventail d'opinions politiques[137]. Dix-huit députés et sénateurs français y participent[138]. À leurs côtés, les délégués de quatorze pays associés européens et de quatre pays associés méditerranéens ainsi que des observateurs de sept autres pays participent aux travaux de l'Assemblée.
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La structure permanente de l'OTAN (par opposition aux moyens apportés ponctuellement par les États membres dans le cadre d'opérations comme l'ISAF en Afghanistan) comprend des agences et de nombreux comités (politiques, financiers, techniques) qui sont dédiés au soutien du commandement politique et militaire de l'OTAN. Les agences de l'OTAN constituent un mécanisme vital pour l'acquisition et le maintien des capacités collectives de l'OTAN. Au sommet de Lisbonne, en 2010, les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'OTAN sont convenus de rationaliser les 14 agences autour de trois thèmes programmatiques majeurs : acquisition, soutien, et information et communication, et de ramener à environ 85 les quelque quatre cents comités. Cette réforme a abouti en 2012[139]. En juillet 2012, quatre nouveaux organismes, reprenant les fonctions et responsabilités des agences existantes, ont été créés[140] :
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Cette structure permanente de soutien emploie environ 10 000 personnes, civils ou militaires.
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Durant la guerre froide, l'organisation militaire de l'OTAN reposait principalement sur une division géographique, au plus haut niveau de laquelle existait le Commandement allié pour l'Europe (ACE) identifié le plus souvent sous le nom de son quartier général, le SHAPE, et le Commandement allié pour l'Atlantique (ACLANT) auxquels treize quartiers généraux étaient subordonnés.
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Avec la réorganisation de 2003, toute la fonction opérationnelle est concentrée en un seul commandement : le Commandement allié des opérations (Allied Command for Operations - ACO), par fusion des anciens commandements Europe (ACE) et Atlantique (ACLANT)[142]. Son quartier général, le « SHAPE » (Supreme Headquarters Allied Powers in Europe, Grand Quartier général des puissances alliées en Europe) est basé à Mons, en Belgique. Le Commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) est un commandement dual car il dirige non seulement l'ACO mais aussi le Commandement des forces des États-Unis en Europe[143][144]. Le Commandement allié des opérations dirige alors trois état-majors interarmées basés à Brunssum (Pays-Bas), à Oeiras dans la banlieue de Lisbonne (Portugal) et à Naples (Italie) et six états-majors de composante (air, terre, mer) :
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Cette réorganisation s'accompagne de la création du Commandement allié pour la transformation (ACT, Allied Command Transformation) situé dans la base navale de Norfolk (Virginie, États-Unis), utilisant les infrastructures de l'ancien Commandement allié Atlantique (ACLANT). L'ACT dirige les efforts militaires visant à adapter les forces de l'Alliance à un environnement en mutation rapide.
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Les deux commandements « ACO » et « ACT » sont tous deux rattachés au Comité militaire (MC) de l'OTAN.
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Faisant suite à l'adoption d'un nouveau concept stratégique au sommet de Lisbonne en 2010, une nouvelle réorganisation est initiée en 2011 qui vise à réduire les coûts et à améliorer la capacité de l'OTAN à faire face avec rapidité et flexibilité à des menaces diversifiées partout dans le monde. Les suppressions et regroupements de formations décidés, qui touchent surtout l'ACO, sont opérationnels depuis 2013, réduisant de 10 à 6 le nombre de quartiers-généraux majeurs et de 13 000 à 8 800 leurs effectifs[145].
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La structure de commandement de l'OTAN[146],[147] s'appuie d'une part sur des structures permanentes multinationales propres à l'OTAN et d'autre part sur des états-majors organisés et préparés par certains de ses États membres pour intervenir dans le cadre des opérations conduites par l'OTAN. La plupart d'entre eux peuvent aussi être mobilisés pour conduire des opérations de l'Union européenne.
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Placée sous l'autorité du Comité militaire, l'organisation militaire de l'OTAN est principalement constituée[148],[149],[150] :
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Les structures rattachées à l'ACO comprennent[148],[149] :
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Lors du sommet du pays de Galles en 2014, l’OTAN adopte un « plan d’action pour la réactivité (RAP) » afin de renforcer sa posture de dissuasion et de défense de l’Alliance en assurant une présence avancée à ses frontières Est et Sud-Est[156]. Parmi les mesures adoptées, figure l'établissement de huit petits quartiers généraux, appelés « unité d’intégration des forces OTAN (NFIU) »[157].
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Le sommet de Bruxelles en 2018 entérine le renforcement de la structure de commandement de l'OTAN par la création d'un nouveau commandement basé à Norfolk aux États-Unis pour aider à protéger les routes de communication maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe et d'un autre commandement basé à Ulm en Allemagne pour améliorer le mouvement de troupes et d’équipements au sein de l’Europe[158],[159].
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Le dispositif militaire de l'OTAN est entièrement repensé au début des années 2000, le besoin n'étant plus d'être capable de faire face à une attaque massive des armées du Pacte de Varsovie sur le territoire européen, mais de pouvoir projeter hors du territoire de ses membres des forces capables de répondre à des situations de crise. Le nouveau dispositif, appelé Force de réaction de l'OTAN (NATO Response Force - NRF), est adopté en 2003 et devient opérationnel l'année suivante. Lors du sommet du pays de Galles, en 2014, il est décidé de renforcer la NRF en créant, en son sein, une « force fer de lance » baptisée « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF)[160].
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La Force de réaction de l’OTAN (NRF) est une force multinationale à haut niveau de préparation, regroupant des éléments des forces terrestres, aériennes, maritimes et d'opérations spéciales qui peuvent être déployés rapidement : sa composante VJTF peut déployer ses éléments de tête dans un délai de deux à trois jours.
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Le fonctionnement de la NRF repose sur les notions de rotation et de pays-cadre. À tour de rôle, les pays membres de l'OTAN mettent à disposition de la Force de réaction de l'OTAN des états-majors et des unités pour une durée de douze mois.
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La défense aérienne et antimissile intégrée de l'OTAN (NIAMD) est une mission permanente, en temps de paix comme en période de crise ou de conflit, qui a pour objectif de protéger les pays de l'Alliance contre toute menace ou attaque aérienne ou de missile. Cette mission de police du ciel de l’OTAN nécessite un système de surveillance et de contrôle aériens (ASACS), une structure de commandement et de contrôle aériens (C2 Air), des aéronefs disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et depuis 2015 des systèmes anti-missiles. Depuis sa création en 1961, le système OTAN de défense aérienne intégrée est la seule capacité opérationnelle de l’Alliance, pour laquelle les autorités nationales ont délégué à l’OTAN, à titre permanent, le pouvoir de défendre les pays de l’Alliance et pour laquelle des ressources nationales étaient employées dans le cadre d'une structure C2 de l'OTAN[161],[162].
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Dans ce cadre, les pays baltes dont les forces armées sont très limitées, bénéficient depuis 2004 d'une couverture aérienne permanente de l'OTAN, dénommée Baltic Air Policing. À fin 2017, dix-sept États membres avaient participé à une ou plusieurs des rotations de trois ou quatre mois organisées pour assurer cette mission[163],[164],[165],[166].
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Outre ses moyens de commandement, l'OTAN dispose de quelques moyens opérationnels en propre. Ce sont essentiellement trois entités multinationales à caractère directement opérationnel rattachés à l'ACO :
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Pour chaque opération conduite par l'OTAN, les moyens militaires nécessaires sont apportés par les états membres et les pays partenaires de l'OTAN, au cas par cas, en fonction des besoins et de la volonté de chaque État d'y participer ou non.
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Une douzaine de pays de l'OTAN partagent l'utilisation de la Heavy Airlift Wing (HAW) créée en 2009 pour le transport aérien stratégique qui dispose de trois McDonnell Douglas C-17 Globemaster III sur la base aérienne de Pápa en Hongrie.
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En 2014, à la suite de nombreuses dissolutions et rapatriement d'unités, l'Armée américaine n'a plus en Europe comme unités de combat que la 173e brigade parachutiste en Italie et le 2e régiment de cavalerie[173]. Le quartier-général du 5e corps d'armée a été désactivé en 2013, et de nombreux rapatriements et suppressions d'unités sont prévus jusqu'en 2016[174].
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Le Royaume-Uni qui avait déployé la majorité de ses forces blindées au sein de la British Army of the Rhine stationnée dans le nord de l'Allemagne de l'Ouest, a vu son contingent baisser depuis la fin de la guerre froide. En 2013, il est prévu le retrait total des forces britanniques en Allemagne d'ici 2019[175].
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de l'OTAN2016 et 2017
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Le financement de l'Otan est négocié entre pays membres tous les deux ans. Les pays membres supportent de manière directe ou indirecte les frais de fonctionnement de l’OTAN et le coût de la mise en œuvre de ses politiques et activités ; la comptabilité de l'Otan est opaque sur certains points comme les opérations secrètes[176],[177].
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Les contributions directes couvrent les dépenses de l'Alliance qui servent les intérêts communs de ses membres et qui n’incombent à aucun d’entre eux en particulier. Les contributions des États membres sont calculées selon une formule de partage des coûts fondée sur leur revenu national brut. Les cinq principaux contributeurs sont, dans l'ordre décroissant de leur participation financière, les États-Unis, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie. La France est donc le 3e contributeur aux budgets de l’OTAN[122],[178].
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Ce financement commun alimente les trois principaux budgets gérés par l'OTAN :
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Mds US$
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Chaque État membre de l'OTAN supporte en plus les coûts liés aux opérations de l'OTAN auxquelles il choisit de participer. Ces contributions sont les plus importantes. Un État membre fait par exemple une contribution indirecte lorsqu'il décide d'affecter des équipements ou des forces à une opération militaire OTAN et assume le coût de cette décision.
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Lors du sommet de 2014 au pays de Galles, les 28 États membres de l'OTAN se sont engagés à consacrer au moins 2 % de leur PIB aux dépenses militaires à l'horizon 2024. En 2017, seuls la Grèce, l'Estonie, le Royaume-Uni, la Pologne et les États-Unis respectent déjà cette règle[177]. Les dépenses de défense des États-Unis représentent de manière constante depuis 2010 plus de 70 % des dépenses de défense des pays de l'OTAN : selon les données publiées par l'OTAN, le budget militaire des États-Unis s'élève en 2017 à 683 milliards de dollars, soit 72 % du budget total de défense des États membres[179]. Ce déséquilibre leur donne un poids prépondérant dans les décisions[177] et traduit la faiblesse de l'effort de défense des États européens et leurs hésitations à bâtir une défense européenne moins dépendante des États-Unis.
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Depuis le début de son existence, l'OTAN a élaboré puis régulièrement mis à jour sous le vocable général de « concept stratégique » des documents publics ou non qui décrivent ses missions de sécurité fondamentales, identifient les caractéristiques essentielles de son environnement de sécurité et fournissent des directives pour l'adaptation de ses forces militaires[180]. Ces concepts stratégiques sont validés au moins par le Conseil de l'Atlantique nord en session ministérielle et depuis la fin de la guerre froide par les chefs d'État et de gouvernement dans le cadre d'un sommet de l'OTAN.
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Le concept stratégique adopté au sommet de Lisbonne en 2010 est le septième depuis la création de l'Alliance. Il ressort du document public le décrivant une grande continuité de la stratégie de l'OTAN en matière de dissuasion nucléaire et d'autre part des initiatives nouvelles en matière de défense antimissile, de lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité[98]. L'accent est également mis sur le développement des capacités de gestion de crise.
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Dans un contexte financier encore marqué par la crise de l'automne 2008, l'OTAN décide simultanément de refondre son organisation afin de réduire fortement ses effectifs qui passeront de 17 000 avant 2009, à moins de 13 000 en 2010, avec des options pour l'avenir allant de 9 500 à 7 500 personnels[181].
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2 Validation par le comité des plans de défense. Depuis la sortie de la France de l'organisation militaire intégrée, les pays membres se réunissaient sans la France sur les questions militaires. Au niveau ministériel, le comité des plans de défense était pour ces questions l'équivalent du Conseil de l'Atlantique nord. Il a été supprimé en 2010, après le retour de la France en 2009 dans l'organisation militaire de l'OTAN.
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Initialement, la planification stratégique de l'OTAN concerne les forces conventionnelles et prévoyaient 96 divisions et 9 000 avions en 1954. L’arrivée des premières armes nucléaires tactiques a lieu en octobre 1953, le troisième concept stratégique adopté en 1956 introduit les armes nucléaires stratégiques selon la doctrine des représailles massives et envisageaient 28 divisions en 1961[182]. Avec la montée en puissance de l'arsenal nucléaire soviétique, les doutes émergent de plus en plus quant à la crédibilité de cette doctrine. Faisant suite à la crise de Suez qui voit s'opposer fortement des membres majeurs de l'OTAN, en parallèle de l'actualisation de sa stratégie militaire, l'Alliance jette les bases d'une coopération plus poussée en matière de politique étrangère y compris hors de la zone de l'Atlantique nord[183].
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À partir de 1961, les Américains poussent à l'adoption d'un nouveau concept stratégique selon la doctrine de la réponse flexible, sans qu'un consensus ne puisse s'établir en raison des réticences de beaucoup de pays européens, la France en tête. Le grand débat stratégique occupe une place considérable au sein des instances décisionnelles de l'OTAN et des gouvernements alliés[184].
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Le retrait français en 1966 crée l'occasion de réorganiser le fonctionnement de l'OTAN, de donner plus de poids aux alliés européens majeurs que sont le Royaume-Uni et la RFA, et de trouver un compromis pour l'adoption d'un nouveau concept stratégique qui entérine les principes de la réponse flexible. Ce quatrième concept, souple par nature, reste en vigueur jusqu'à la fin de la guerre froide.
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Pendant la période de la guerre froide, la menace principale perçue par les alliés est que les Soviétiques, qui disposent d'une supériorité au moins quantitative forte relative aux forces conventionnelles, lancent une offensive majeure pour conquérir l'Europe occidentale. Face à cette menace, l'OTAN a successivement adopté trois postures stratégiques en matière d'emploi des forces conventionnelles[185] :
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L'effondrement du bloc soviétique et la disparition de la menace principale que représentait le Pacte de Varsovie conduit à une révision en profondeur de la stratégie de l'OTAN afin de l'adapter à un nouvel environnement géo-politique et à l'émergence de nouvelles menaces. Trois concepts stratégiques ont été successivement adoptés depuis 1991, le dernier en date en novembre 2010 lors du sommet de Lisbonne.
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Dans le monde multipolaire actuel, le rôle et les missions de l'OTAN sont devenus multiples et sortent donc du traditionnel espace euratlantique. Cependant, l'OTAN n'a pas vocation à se substituer à l'ONU et à ses Casques bleus : selon les déclarations de son secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer, l'OTAN n'a pas vocation à devenir une organisation mondiale de défense : « nous n’avons pas besoin d’une OTAN à vocation mondiale. Ce n’est pas l’enjeu de notre transformation. Le type d’OTAN qu'il nous faut — et que nous mettons en place avec succès — c’est une Alliance qui défend ses membres contre les menaces planétaires : le terrorisme, la dissémination des armes de destruction massive et les États faillis »[186].
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Les stratégies de la nouvelle OTAN sont fortement influencées par l'accroissement du risque terroriste — notamment depuis l'attaque du 11 septembre 2001 sur les États-Unis —, la dissémination avérée ou potentielle des armes nucléaires — liée par exemple au programme nucléaire iranien —, et la multiplication des foyers de crise requérant des moyens de réaction rapide :
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Pendant la guerre froide, l'OTAN n'aura mené aucune opération militaire, ce que ses membres analysent comme la démonstration que l'Alliance est une expérience réussie de sécurité et de dissuasion collectives, qu'il convient de préserver dans le monde du début des années 1990 dans lequel tous les dangers et toutes les incertitudes n'ont pas disparu.
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Mais les missions et l'organisation des moyens militaires de l'OTAN évoluent nécessairement fortement puisque la menace principale n'est plus celle d'une attaque des armées du pacte de Varsovie sur le territoire de ses membres, mais celle résultant de crises ou de guerres limitées à leur périphérie voire dans des zones géographiques plus lointaines dès lors que leurs intérêts vitaux seraient menacés. Cet élargissement du champ d'intervention de l'OTAN à des missions nouvelles au-delà du strict cadre défensif du territoire de ses membres se traduit à partir du début des années 1990 par l'engagement de ses moyens militaires hors de leurs frontières. Il ne s'agit pour autant pas de la transformation de l'OTAN en une organisation de sécurité globale à vocation mondiale, la France en particulier s'y refusant clairement[55],[187].
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La guerre en Bosnie-Herzégovine, le premier des conflits qui font suite à l'éclatement de la république fédérative socialiste de Yougoslavie, est le premier champ opérationnel d'intervention de l'OTAN à partir de 1993. Puis l'OTAN intervient à partir de 1999 au Kosovo où stationne toujours début 2017 la KFOR, force de maintien de la paix de l'OTAN sous mandat de l'ONU.
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Au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre 2001, le Conseil de l'Atlantique nord invoque pour la première fois dans son histoire l’article 5 du traité de Washington[188] en déclarant que l’attaque contre les États-Unis était une attaque dirigée contre eux tous[189]. À ce titre, l'OTAN mène depuis 2001 des opérations maritimes en Méditerranée et dans l'océan Indien.
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Cependant, plusieurs des opérations militaires majeures conduites par les États-Unis en coalition avec d'autres pays ne l'ont pas été dans le cadre de l'OTAN :
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Début 2017, l'OTAN est principalement engagé en Afghanistan, au Kosovo et dans des opérations navales en Méditerranée[190].
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Adopté le 14 octobre 1953, le drapeau de l’OTAN est composé d’une rose des vents blanche à quatre directions accompagnée de quatre lignes radiales blanches sur un fond bleu foncé.
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Le premier mémorial européen honorant la mémoire des soldats morts ou blessés lors d'opérations de l'OTAN a été inauguré le 25 février 2012 à Fréthun dans le Pas-de-Calais[214],[215].
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L’Organisation du traité de l'Atlantique nord[a] (en anglais : North Atlantic Treaty Organization) est l'organisation politico-militaire mise en place par les pays signataires du traité de l'Atlantique nord afin de pouvoir remplir leurs obligations de sécurité et de défense collectives. Elle est le plus souvent désignée par son acronyme OTAN (en anglais : NATO) mais aussi fréquemment nommée l’Alliance atlantique ou l'Alliance nord atlantique, plus rarement l’Alliance euro-atlantique ou l’Alliance transatlantique[5], ou parfois, encore plus brièvement, simplement l’Alliance.
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Le texte de ce traité, signé le 4 avril 1949, établit le Conseil de l'Atlantique nord (CAN), et lui donne mission de mettre en place l'organisation nécessaire à son application. Le choc provoqué par le déclenchement de la guerre de Corée conduit le CAN à décider fin 1950 la création d'une organisation militaire intégrée permanente, qui constitue encore actuellement la marque distinctive de l'OTAN et lui assure des capacités militaires qu'aucune autre alliance de défense ne possède. Sous le vocable OTAN, l'usage a prévalu d'englober l'alliance juridiquement conclue par les pays signataires du traité de l'Atlantique nord, et l'organisation civile et militaire mise en place pour en rendre opérants les objectifs. La France toutefois a fait exception en décidant en 1966, tout en restant membre de l'Alliance atlantique, de quitter l'organisation militaire intégrée, dont elle est redevenue membre à part entière en 2009.
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L'Alliance voit le jour dans le contexte général des débuts de la guerre froide et plus spécifiquement pendant le blocus de Berlin exercé par les Soviétiques. Elle a pour vocation initiale d'assurer la sécurité de l'Europe occidentale en instaurant un couplage fort avec les États-Unis, seul moyen aux yeux des Européens après la Seconde Guerre mondiale de se prémunir contre toute tentative expansionniste de l'Union soviétique. Selon le mot de son premier secrétaire général, Lord Ismay, le rôle de l'OTAN consiste à « garder les Russes à l'extérieur, les Américains à l'intérieur et les Allemands sous tutelle »[b]. L'OTAN constitue le noyau dur du bloc de l'Ouest. Entre 1955 et 1991, l'adversaire désigné de l'OTAN est le pacte de Varsovie formé par les Soviétiques à la suite de l'adhésion de la RFA à l'Alliance atlantique et à son réarmement. L'OTAN s'organise donc pour faire face à cette menace par la définition de concepts stratégiques touchant notamment les questions relatives aux armes nucléaires, par la planification coordonnée entre tous ses membres de leurs moyens militaires, et par des commandements intégrés par zone géographique, dont le SHAPE est de loin le plus important.
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Depuis la dissolution de l'URSS et la fin de la guerre froide en 1991, l'Alliance atlantique a perduré malgré la disparition de sa principale raison d'être initiale. Elle a procédé à son élargissement à d'anciens pays du bloc de l'Est et d'anciennes républiques de l'Union soviétique. Elle a pris en compte de nouvelles crises et menaces comme les conflits nationalistes dans l'ex-Yougoslavie, l'essor du terrorisme international ou la prolifération des armes de destruction massive, en conséquence de quoi l'OTAN a revu en profondeur son concept stratégique et son organisation civile et militaire à plusieurs reprises. Elle a développé une politique systématique de partenariats en Europe et dans le monde, au titre de laquelle les pays de l'Alliance ont établi depuis 1994 un partenariat pour la paix (PPP) avec la Russie, les pays de sa zone d'influence et avec les pays neutres d'Europe occidentale. L'OTAN a aussi mis en place en 2002 avec l'UE une relation privilégiée, l'Identité européenne de sécurité et de défense (IESD), qui permet à cette dernière de bénéficier de moyens de l'OTAN pour certaines opérations entrant dans le cadre de sa politique de sécurité et de défense commune.
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Le siège de l'OTAN, initialement situé à Londres puis à Paris (dans les locaux désormais occupés par l'université Paris-Dauphine - PSL) se trouve depuis 1966 à Haren (Bruxelles), et son principal commandement militaire, le SHAPE, initialement installé à Rocquencourt (France), se trouve aujourd'hui à Maisières (Mons), également en Belgique.
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Le Conseil de l'Atlantique nord (CAN) tient sa première session à Washington en septembre 1949 et jette les bases d'une organisation pour l'essentiel constituée de comités chargés de rechercher un consensus entre les membres sur les différents sujets politiques, techniques et militaires qui relèvent de sa compétence et de coordonner les plans de défense des pays membres. Il apparaît rapidement nécessaire de mettre en place une organisation permanente. En février 1952, le CAN en session à Lisbonne procède à une restructuration de l’Alliance qui devient une organisation permanente dont le siège est établi à Paris[c]. Lord Ismay devient le premier secrétaire général de l'OTAN.
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Une première Conférence des parlementaires de l’OTAN se tient à Paris en juillet 1955, devenue depuis novembre 1966 l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.
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Le déclenchement de la guerre de Corée précipite les décisions : le 19 décembre 1950, le CAN nomme le général Dwight D. Eisenhower qui jouit d'un prestige considérable acquis pendant la Seconde guerre mondiale, commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR). Le 2 avril 1951, le commandement allié en Europe devient opérationnel et le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (le SHAPE) s'établit à Rocquencourt, près de Paris[d]. Les pays membres mettent à disposition des commandements de l'OTAN tout ou partie de leurs forces, dont elles continuent d'assurer directement le coût. Pour faire pièce à l'énorme supériorité, au moins en termes quantitatifs, des forces soviétiques conventionnelles, l'OTAN élabore dans les années 1950 des plans qui conduisent à une augmentation sensible des forces occidentales, quoique les objectifs affichés soient rarement atteints. La France en particulier dégarnit ses moyens militaires sur le front européen au profit des forces engagées dans la guerre d'Algérie. De même, les États-Unis réduisent leurs effectifs en Europe pendant la guerre du Vietnam.
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Les États-Unis déploient de nombreuses forces en Europe pendant toute la durée de la guerre froide, placées sous l'autorité du Commandement des forces des États-Unis en Europe (EUCOM), dont le général commandant est aussi le SACEUR. Numériquement la plus importante, sa composante terrestre est la 7e armée ; sa composante navale est la sixième flotte qui opère en mer Méditerranée ; la composante aérienne de l'USAFE comprend la 3rd Air Force (en) au Royaume-Uni, la 17th Air Force (en) basée en Allemagne de l'Ouest et la 16th Air Force (en) en Espagne, disposant dans les années 1960 d'environ 2 000 avions[6],[7],[8].
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Dans les années 1960, afin de réduire les effectifs présents sur le sol européen, les Américains y « pré-positionnent » du matériel et se dotent de capacités de transport aérien leur permettant d'amener des États-Unis en Europe de gros effectifs en cas de crise. Pour démontrer leurs capacités, ils organisent d'importants exercices comme en 1963 l'opération Big Lift lors de laquelle 14 500 soldats américains sont acheminés par avion des États-Unis en Allemagne en 64 heures[10].
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En 1957, 71 000 militaires américains sont stationnés en France. La France se retire de l'OTAN en 1967, conduisant au déplacement vers d'autres pays membres de l'OTAN des quelque 30 000 militaires encore présents au milieu des années 1960.
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Dès 1950, les Américains veulent que la RFA contribue à sa propre défense et donc rejoigne l'Alliance. La France continue de craindre la résurgence d'un État allemand fort qui dominerait l'Europe, et s'oppose donc au réarmement allemand. Face à l'insistance américaine et aux impératifs économiques et financiers, la France prend l'initiative de créer une Communauté européenne de défense, la CED, dont la RFA serait membre, dans un cadre lui offrant plus de garanties. Un accord est trouvé après plus de deux années de négociations, mais le Parlement français rejette finalement la CED en août 1954. Dès lors, l'adhésion de la RFA à l'Alliance, devenue inévitable, se concrétise en mai 1955. Elle s'assortit d'un plan de réarmement visant à constituer en quelques années une armée, la Bundeswehr, forte de 495 000 hommes, devenue dans les années suivantes la composante la plus importante des forces conventionnelles de l'OTAN sur le front d'Europe centrale[11]. En réaction immédiate, l'Union soviétique forme le pacte de Varsovie, alliance militaire avec sept de ses États satellites.
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Durant la guerre froide, trois autres États rejoignent l'Alliance, la Grèce et la Turquie en 1952 pour en renforcer le flanc sud et l'Espagne de l'après-Franco en 1982, qui contribuait précédemment à l'OTAN par des accords bilatéraux avec les États-Unis.
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Les deux alliances mobilisent des moyens militaires conventionnels considérables pendant toute la guerre froide. Le pacte de Varsovie jouit en la matière d'une supériorité numérique significative ; en termes qualitatifs, l'OTAN possède en revanche un avantage certain. Au début des années 1980, les forces armées des pays du pacte de Varsovie comptent environ 5,7 millions d'hommes, dont 4 millions face à l'OTAN ; les forces permanentes des pays de l'OTAN se composent de 4,4 millions d'hommes dont quelque 2,6 millions stationnés en Europe. Les forces les plus importantes sont massées de part et d'autre de la frontière entre les deux Allemagnes : sur ce front, le « pacte » aligne 95 divisions, plus de 25 000 chars et 4 500 avions, tandis que l'OTAN compte 35 divisions équipées de 7 600 chars et 2 000 avions[12].
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Le nucléaire est au centre de l'histoire de l'OTAN. La dissuasion nucléaire est un axe dominant de la stratégie atlantique face à l'importante force conventionnelle du bloc de l'Est. Fondée essentiellement sur les armes nucléaires des États-Unis, elle constitue ce qui est communément appelé le parapluie nucléaire américain au bénéfice des Européens. Sa crédibilité fait l'objet de débats et de doutes tout au long de la guerre froide, notamment de la part de la France mais aussi du Royaume-Uni qui se dotent d'une force de dissuasion nucléaire en propre.
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L'arme nucléaire ne fait pas tout de suite l'objet d'un déploiement opérationnel après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. La définition de sa doctrine d'emploi et la mise au point des vecteurs capables de la rendre employable dans des conditions opérationnelles aboutissent en 1954 avec le déploiement en Europe des premières armes nucléaires. Jusque-là seuls les Américains pouvaient agiter la menace de l'emploi des armes nucléaires, ce qui est fait lors du blocus de Berlin en 1948-1949 : des bombardiers stratégiques B-29 du Strategic Air Command sont dépêchés en Angleterre, geste purement politique, car ils ne sont pas équipés de bombes atomiques. Des bombes nucléaires complètes y sont stockées à partir de 1954, sans que les Britanniques obtiennent des Américains mieux qu'un engagement de concertation sur leur emploi[13].
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De leur côté les Britanniques développent dans les années 1950 leurs propres capacités nucléaires. Kennedy est hostile au développement de forces nucléaires indépendantes par les pays européens. Sous la pression américaine, les Britanniques acceptent lors du sommet de Nassau en décembre 1962 de se fournir dorénavant auprès des États-Unis pour leurs armes stratégiques et de mettre l'ensemble de leurs moyens nucléaires à disposition de l'OTAN, mais ils conservent toutefois leur indépendance quant à la décision finale d'emploi[e],[14],[15]. Depuis lors, le Royaume-Uni joue volontairement de l'ambigüité quant à son degré d'indépendance concernant le choix des cibles potentielles de ses armes nucléaires, estimant qu'un second centre de décision améliore la dissuasion des Occidentaux en complexifiant singulièrement la tâche des stratèges soviétiques, selon la même logique d'indépendance que celle poursuivie par la France, qui se voit proposer d'entrer dans les accords de Nassau, ce que de Gaulle refuse en janvier 1963[16]. Kennedy puis Johnson doivent aussi faire face à la pression des Allemands pour accéder au nucléaire et des autres membres de l'OTAN pour être mieux associés aux décisions relatives au « parapluie nucléaire ». Aussi les Américains poursuivent-ils leur projet de force nucléaire multilatérale (en) (MLF) au sein de l'OTAN, évoqué pour la première fois fin 1960 lors d'une réunion du CAN, sans réussir à créer un consensus sur ses modalités. En parallèle, se développent dans un cadre onusien les négociations relatives au contrôle de la prolifération nucléaire avec les Soviétiques qui ne veulent à aucun prix que l'Allemagne accède à l'arme nucléaire. La MLF est définitivement enterrée fin 1965, ce qui permet de débloquer les négociations relatives au TNP[17],[18].
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Quoique les États-Unis possèdent pour encore plusieurs années une supériorité stratégique écrasante sur l'Union soviétique, le lancement de Spoutnik 1 en octobre 1957 par une fusée R-7 Semiorka utilisable comme missile nucléaire intercontinental marque symboliquement la fin d'une ère durant laquelle les Européens se sentaient couverts par la doctrine américaine des représailles nucléaires massives, rendue crédible par la présence de soldats américains sur leur sol, exposés à une éventuelle attaque soviétique. Les années 1960 voient donc se développer un débat sur la crédibilité du parapluie nucléaire américain et sur la révision par les États-Unis de leur stratégie de représailles massives au profit de celle de la réponse flexible assortie du renforcement des forces conventionnelles que McNamara propose à l'OTAN, notamment lors d'une réunion du CAN le 5 mai 1962 à Athènes[19]. Les pays européens de l'OTAN sont plutôt réticents pour plusieurs raisons : d'une part le renforcement de leurs forces conventionnelles risque d'illustrer aux yeux des Soviétiques le peu de détermination des Occidentaux à utiliser l'arme nucléaire, d'autre part le partage des tâches proposé aboutit à laisser le contrôle de tout le nucléaire entre les mains des Américains et à cantonner les Européens dans un rôle secondaire tout en exigeant d'eux un effort de financement de la défense considérable voire irréaliste[20]. À la faveur du départ de la France de l'organisation militaire intégrée et d'un accord sur le niveau de forces conventionnelles requis, un consensus s'établit en décembre 1967 sur l'adoption par l'OTAN d'un nouveau concept stratégique intégrant la doctrine de réponse flexible.
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Une adaptation de l'organisation de l'OTAN est rendue nécessaire par le départ de la France de l'organisation militaire intégrée ; le groupe des Plans Nucléaires (NPG) est alors créé en décembre 1966 pour permettre un processus de consultation sur la doctrine nucléaire au sein de l'OTAN, sans la France[21],[16]
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En 1974, la déclaration du CAN sur les relations atlantiques acte que les forces nucléaires de la France et du Royaume-Uni sont en mesure de jouer un rôle dissuasif propre qui contribue au renforcement global de la dissuasion de l’Alliance[22].
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Le déploiement de missiles de portée intermédiaire et d'armes nucléaires tactiques commence en 1955 en Allemagne de l'Ouest, en 1957 en Italie et en 1958 en France[f],[g],[24]. Le déploiement s'accélère dans les années 1960, le pic est atteint en 1971 avec 7 300 munitions nucléaires pour tous les types de vecteur nucléaire disponibles (obus, missiles sol-sol et sol-air, charges de profondeur, etc.) stockées dans sept pays de l'OTAN[h]. Poursuivant une politique d'association plus importante des forces armées non-américaines de l'OTAN à la dissuasion nucléaire à partir du début des années 1960, environ 35 à 40 % de ces armes sont gérées par des forces non-américaines, sous « double clé » en partage nucléaire avec les États-Unis, équipées de dispositif de sécurité et d'armement. En raison de sa position en première ligne, l'Allemagne de l'Ouest accueille une proportion très importante de ces armes nucléaires tactiques. À la fin des années 1970 et dans les années 1980, des retraits successifs ramènent leur nombre à moins de 4 000 armes lorsque le bloc de l'Est s'effondre en 1990/1991 et à 480 armes en 1994, ces dernières étant désormais exclusivement des bombes B61 larguées par avion[25],[26],[27],[28].
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Nucléaire intermédiaire : l'introduction de nouveaux missiles de portée intermédiaire SS-20 par les Soviétiques à la fin années 1970, dans un contexte général de guerre fraîche entre l'Est et l'Ouest après plus d'une décennie de détente est à l'origine de la crise des euromissiles. Le 12 décembre 1979 les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’OTAN prennent une « double » décision qui combine le déploiement en Europe de missiles MGM-31 Pershing et BGM-109G Gryphon américains, et un effort parallèle et complémentaire de maîtrise des armements avec les Soviétiques, visant à éviter que de tels déploiements s’avèrent nécessaires. Mitterrand appuie fortement cette décision. Les déploiements vont commencer, mais un accord d'élimination complète de ces missiles de portée intermédiaire, le traité INF, intervient fin 1987.
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Nucléaire tactique : L'OTAN rencontre de grandes difficultés pour définir une doctrine d'emploi des armes tactiques qui fasse consensus, ne serait-ce que par crainte des énormes destructions et pertes humaines qu'elles pourraient engendrer sur le sol même des pays européens membres de l'OTAN, au premier rang desquels l'Allemagne de l'Ouest. Aussi l'OTAN réduit-il fortement dans les années 1980 ses stocks d'armes tactiques, de manière unilatérale, même en plein bras de fer avec Moscou sur les missiles de portée intermédiaire[29]. En mai 1990, le président George H. W. Bush annonce l’annulation des programmes de modernisation des obus d’artillerie nucléaire déployés en Europe et du successeur du missile nucléaire à courte portée Lance. Il souhaite que des négociations sur les missiles nucléaires à courte portée des États-Unis et de l’Union soviétique commencent peu après la signature d’un traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE)[30],[31].
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Les relations entre la France et l'OTAN ont toujours été complexes : d'un côté la France a fortement poussé à la fondation de l'Alliance atlantique, à l'implication directe des États-Unis dans la défense de l'Europe et a bénéficié d'aides économiques et militaires importantes des États-Unis pendant toute la IVe République ; d'un autre côté, l'OTAN a peu ou pas pris en compte les intérêts de la France, notamment en Indochine et en Algérie, et surtout a généré un sentiment d'impuissance du pays face à l'hégémonie américaine au sein de l'Organisation, et suscité une envie d'indépendance nationale plus forte. Avec le retour au pouvoir de Charles de Gaulle, à la faveur de la crise de mai 1958, la nouvelle politique étrangère d'indépendance provoque de vives tensions au sujet de l'OTAN et de la force de dissuasion nucléaire française entre la France et les États-Unis.
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Le 17 septembre 1958, de Gaulle envoie un mémorandum au président américain Dwight Eisenhower et au Premier ministre britannique Harold Macmillan, dans lequel il demande la création d'un directorat tripartite de l'OTAN. Ni les Américains, ni les autres membres de l'OTAN ne veulent donner satisfaction à la France. Bien que lors de la crise de Berlin et de la crise des missiles de Cuba, Paris montre sa solidarité atlantique, de Gaulle demeure convaincu de la nocivité de la bipolarisation des relations internationales autour des blocs de l'Ouest et de l'Est et du risque pour la France de s'en remettre pour sa sécurité au seul parapluie nucléaire américain. En juin 1959, contrairement aux autres pays membres de l'OTAN, la France s'oppose à l'installation sur le territoire français d'armes nucléaires américaines, faute d'avoir le contrôle de leur emploi.
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Le 9 septembre 1965, de Gaulle annonce lors d'une conférence de presse le retrait du commandement intégré de l'OTAN au plus tard pour 1969. Cette décision est confirmée par une lettre adressée au président américain, Lyndon B. Johnson, le 7 mars 1966, l'informant que, si la France envisage de rester partie au Traité de Washington, elle « se propose de recouvrer sur son territoire l'entier exercice de sa souveraineté (...), de cesser sa participation aux commandements « intégrés » et de ne plus mettre de forces à la disposition de l'OTAN »[32],[33]. La France demeure toutefois membre de l'Alliance atlantique : un échange de lettres avec la RFA règle la question du maintien des forces françaises en Allemagne (FFA), et un accord est conclu en 1967 entre les généraux Ailleret et Lemnitzer (SACEUR) qui définit le rôle des forces armées françaises en coopération avec l'OTAN en cas de conflit ouvert entre les deux blocs[34].
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Le siège de l'OTAN quitte alors Paris pour Bruxelles en décembre 1966 pour le centre du terrain de l'ancien aérodrome de Haren (surnommé abusivement du nom de la commune voisine d'Evere). Le SHAPE (« Grand Quartier général des puissances alliées en Europe ») est transféré le 16 octobre 1967 de Rocquencourt, près de Paris, à Casteau, près de Mons en Belgique, dans les locaux d'une ancienne infrastructure militaire belge. Le Quartier général des forces alliées en Europe centrale (AFCENT), actuellement (Allied Joint Force Command Brunssum (en)), est transféré de Fontainebleau à Brunssum aux Pays-Bas dans une ancienne mine de charbon. Celui des forces aériennes en Europe centrale (AAFCE (en)), actuellement (AIRCENT), est transféré de Fontainebleau à Ramstein en Allemagne. Celui des forces terrestres en Europe centrale (LANDCENT), dénommé par la suite Quartier général des forces alliées à Heidelberg et clôturé en 2013, est transféré de Fontainebleau à Heidelberg.
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Les premières années de l'OTAN sont dominées par les considérations de défense, toutefois sa dimension politique se traduit par la réaffirmation périodique de la solidarité atlantique. Le 13 décembre 1956, le CAN approuve les recommandations contenues dans le « rapport du Comité des Trois sur la coopération non militaire au sein de l’OTAN »[35]. Les chefs d'État et de gouvernement réunis à Paris du 16 au 19 décembre 1957 pour un premier sommet de l'OTAN réaffirment les principes et les buts de l’Alliance atlantique[36].
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Les limites du rôle politique de l'Alliance sont toutefois mises en évidence durant la période de forte tensions de la guerre froide de 1958 à 1963 où les décisions les plus importantes sont prises par les États-Unis, parfois en y associant les Britanniques et les Français en particulier sur la question de Berlin, les autres membres de l'OTAN étant le plus souvent simplement informés. Par exemple, lors de sa session de décembre 1958, le CAN « s’associe aux vues exprimées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni au sujet de Berlin et du droit des Occidentaux d’y demeurer »[37].
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Les Européens font entendre leur voix en faveur de la détente et le 14 décembre 1967 le CAN approuve le rapport Harmel sur les futures tâches de l’Alliance[38]. Pour Pierre Harmel, ministre belge des Affaires extérieures, les pays individuels de l'OTAN ont le droit d'établir et d'entretenir des contacts bilatéraux avec « l'autre côté ». Une telle approche n'est nullement contraire à la loyauté à l'Alliance occidentale, laquelle doit maintenir sa force de frappe militaire. Le renoncement à l'ancien modèle conflictuel et la croyance à une détente durable sont des éléments neufs et témoignent d'une conscience européenne grandissante. L'approbation du rapport Harmel par le conseil de l'OTAN est un jalon important dans les relations Est-Ouest. C'est ainsi qu'à partir de 1969 l’Ostpolitik de rapprochement avec l'Est menée par Willy Brandt, chancelier de la RFA, jette les bases de la normalisation qui se concrétisera par la démolition du mur de Berlin vingt ans plus tard.
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En mai 1972 au cours d'une session ministérielle du CAN à Bonn, les ministres décident d’entreprendre des négociations multilatérales liées aux préparatifs d’une Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Les pays qui font partie de la structure militaire intégrée de l’OTAN proposent de tenir des entretiens exploratoires multilatéraux sur des réductions mutuelles et équilibrées de forces (MBFR). À la suite du coup d'État de 1974 à Chypre, l'OTAN demande le retrait des officiers grecs. La Grèce quitte les structures militaires de l'Alliance le 14 août 1974 à la suite de l'invasion turque de Chypre, elle réintègre ceux-ci le 20 octobre 1980 après la levée du véto turc[39].
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Le 26 juin 1974, réunis à Bruxelles pour un deuxième sommet, les chefs de gouvernement des pays de l’OTAN signent la « Déclaration sur les relations atlantiques »[40]. L'habitude est prise de réunir beaucoup plus fréquemment les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'OTAN : dix sommets se tiennent de 1974 à 1991, année de la fin de la guerre froide.
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Le 17 février 1987, s'ouvrent à Vienne des discussions entre les pays de l’OTAN et les pays signataires du Pacte de Varsovie relatives aux modalités de conduite des négociations sur les forces conventionnelles en Europe.
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La fin de la guerre froide en 1991, consécutive à la chute du mur de Berlin en 1989, à l'écroulement de l'URSS et à la dissolution du pacte de Varsovie, l'adversaire « naturel » de l'Alliance atlantique, pose la question du devenir de l'Alliance : selon les critères habituels des relations internationales, elle aurait dû disparaître faute d'adversaire, mais elle va réussir à assurer sa pérennité grâce à la solidité du lien qui unit ses membres, à la crainte de la plupart des Européens de devoir assurer leur sécurité sans les États-Unis et en se trouvant très rapidement de nouvelles missions[41].
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Les États-Unis et les Européens souhaitent que l'Alliance atlantique demeure le pilier de la sécurité en Europe dans une vision atlantique. George H. W. Bush rencontre François Mitterrand par deux fois pour tenter d'en définir le nouveau modèle de fonctionnement[i],[42],[43]. Les deux présidents sont d'accord sur la nécessité de pérenniser l'Alliance et de la transformer en profondeur à cet effet, mais peinent à trouver un terrain d'entente sur les modalités précises[44],[45],[46]. Le Royaume-Uni milite aussi très activement pour le maintien de l'Alliance, parce qu'elle a fait ses preuves, permet des économies d'échelle et évite que l'Allemagne ne se retrouve en position d'hégémonie en Europe[47].
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Le sommet de l'OTAN qui se tient à Londres les 5 et 6 juillet 1990 prend acte de la fin de la guerre froide, de la réunification de l'Allemagne et du rôle que peut jouer à l'avenir une Alliance atlantique rénovée. Mitterrand déclare que « l'heure est venue d'établir en Europe où tous et chacun sont intéressés à la sécurité de ce continent, de nouvelles relations. Il me semble que l'OTAN en s'adaptant, peut jouer un rôle très utile dans cette évolution »[48],[49],[50].
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La guerre du Golfe d'août 1990 à février 1991 favorise le maintien de la cohésion occidentale durant cette période chaotique en Europe et au Moyen-Orient, et contribue au rapprochement franco-américain ; mais la France paie le prix de sa quasi-absence des structures de l'OTAN depuis 1966 et voit son influence demeurer faible sur les choix que vont faire adopter les Américains et les Anglais[j],[51].
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Au sommet de Rome en novembre 1991[52], l'OTAN définit un nouveau concept stratégique et multiplie les ouvertures vers les pays d'Europe centrale, sans pour autant ouvrir la porte de leur adhésion à l'OTAN. Il s'agit aussi de ménager Moscou et de tenter d'établir de bonnes relations avec la Fédération de Russie qui se substitue à l'Union soviétique fin 1991. Les dirigeants de l'Alliance jouent la carte d'une approche multilatérale de la sécurité en Europe, autour de l'Alliance, de la CSCE et de l'Union européenne en voie de se doter d'institutions compétentes en matière de politique étrangère, de sécurité et, à plus long terme, de défense[k]. Ils prennent aussi soin de rappeler que cette sécurité dépend de l'engagement des États-Unis et que l'OTAN est la seule alliance militaire à disposer d'engagements contractuels entre ses membres et d'un potentiel militaire commun pour l'action aussi bien que pour la consultation[52]. François Mitterrand continue d'apporter le soutien de la France au maintien de l'Alliance et à une nouvelle définition stratégique de son rôle au motif que la disparition du bloc soviétique ne signifie pas la fin de tous les périls. Mitterrand prend toutefois ses distances avec l'exercice d'un rôle politique par l'Alliance, qu'il réserve à chaque pays et à l'Union européenne selon les dispositions du traité de Maastricht[53],[54],[55],[56],[57],[58].
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Gorbatchev et Kohl se mettent d'accord le 16 juillet 1990 pour que l'Allemagne réunifiée fasse partie de l'OTAN et, en contrepartie, confirme son renoncement à l'arme nucléaire[59], levant ainsi les derniers obstacles à la réunification de l'Allemagne qui intervient formellement le 3 octobre 1990 par incorporation des Länder de l'ex-RDA[60]. L'accord prévoit aussi qu'aucune troupe de l'OTAN ne sera stationnée sur le territoire de l'ex-RDA, aussi longtemps qu'y seront des troupes soviétiques ; les Russes s'engagent à ce que leurs troupes quittent le territoire allemand dans un délai de trois ou quatre ans au maximum ; au-delà de cette période, les forces intégrées de l'OTAN pourront y stationner à condition de ne pas avoir de porteurs nucléaires. Enfin, l'Allemagne réunifiée s'engage à ramener à 370 000 hommes ses forces armées, fortes en 1990 de 545 000 hommes en RFA et 170 000 en ex-RDA[61].
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Parallèlement, les négociations dites « 2+4 » entre les quatre puissances occupantes de l'Allemagne, la RFA et la RDA aboutissent à un accord sur la reconnaissance par toutes les parties des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale, en particulier celle entre la Pologne et l'Allemagne réunifiée[62],[63].
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La question de l'élargissement est au cœur des débats géopolitiques de l'Alliance depuis 1990[64],[65]. En 1990 et 1991, les dirigeants occidentaux donnent à Gorbatchev l'assurance que l'OTAN ne s'étendra pas à l'est, car ils ne souhaitent pas se mettre en opposition avec l'Union soviétique dont l'évolution est encore incertaine[66], et veulent mener à bien les négociations en cours sur le désarmement en Europe (FCE) et ne pas risquer de remettre en cause la ratification de l'accord START II[64].
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Dans le contexte de la désintégration de l'Union soviétique fin 1991, l'Alliance ne veut cependant pas ignorer le souhait des pays d’Europe centrale et orientale (PECO) de recevoir une assurance de sécurité absolue envers la Russie voisine : lors du sommet de Rome, elle propose d'établir des relations plus institutionnelles de consultation et de coopération sur des questions politiques et de sécurité avec ces pays et les invite à se joindre aux ministres des Affaires étrangères à Bruxelles en décembre 1991 afin de mettre en place le Conseil de coopération nord-atlantique (CCNA)[64], premier jalon du processus d'élargissement. Cette instance de dialogue et de coopération, conçue pour mettre un point final à la guerre froide en Europe, n'est aux yeux de la plupart des PECO qu'un succédané, loin de répondre à leur demande d'intégration dans l'OTAN afin de pouvoir bénéficier d'une garantie réelle de sécurité, engageant les États-Unis, bien supérieure à ce que les seuls Européens pourraient leur apporter dans ce domaine.
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La nouvelle administration Clinton hésite et gagne du temps par la mise en place du Partenariat pour la Paix (PPP) en janvier 1994 à l'occasion du sommet de Bruxelles, qui propose à la Russie et aux PECO un accord-cadre bilatéral de coopération militaire, adaptable au cas par cas, mais qui ne constitue pas une garantie de sécurité[l]. Boris Eltsine met en garde les Occidentaux contre de nouvelles adhésions à l'OTAN que réclament plusieurs pays d'Europe centrale et orientale, en réaffirmant qu'un tel élargissement pourrait provoquer une « déstabilisation politique et militaire »[67]. Sans enthousiasme, la plupart des pays concernés adhèrent au PPP, et la Russie elle-même y souscrit le 22 juin 1994, bien qu'elle ne bénéficie pas d'un statut privilégié qu'elle appelait de ses vœux afin de continuer d'être reconnue comme une grande puissance, légitime à bénéficier d'une zone d'influence, la protégeant à ses frontières comme en son temps l'UR.
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C'est finalement en 1995 que l'Alliance décide d'entamer concrètement le processus d'adhésion, en commençant par conduire une étude détaillée des conditions et modalités des futures adhésions, en ouvrant des discussions bilatérales en 1996 avec les pays candidats et en menant de longues négociations avec la Russie[64]. La solution finalement adoptée en 1997 consiste à conclure d'une part un accord privilégié avec la Russie, sous la forme de l'Acte fondateur entre l'OTAN et la Russie[68], et d'autre part à accepter en décembre 1997 les demandes d'adhésion de la Pologne, de la Hongrie et de la République tchèque. En parallèle, l’ancien Conseil de coopération nord-atlantique est remplacé par le Conseil de partenariat euro-atlantique, institution qui unifie la gouvernance mise en place par le CCNA et le PPP et offre à chaque partenaire une grande flexibilité dans le choix de son niveau de coopération avec l'OTAN. Le Partenariat pour la Paix est également renforcé : l'accent est mis sur la consultation politique et l'accroissement du rôle des Partenaires dans la prise de décisions opérationnelle : à ce double effet, les Partenaires ont la faculté d'établir des missions diplomatiques auprès de l'OTAN, et d'intégrer du personnel à la structure de commandement de l'OTAN.
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Au terme des procédures de ratification, ces trois anciens pays satellites de l'URSS deviennent membres de l'OTAN en mars 1999. Une pause est ensuite observée dans l'élargissement de l'Alliance qui tourne pour un temps son attention vers une adaptation de sa stratégie et de ses missions pour faire face aux nouvelles menaces — notamment terroristes — à l'aube des années 2000. En complément de sa politique d'élargissement, qui ne peut concerner que des pays d'Europe selon ses statuts, l'Alliance développe des partenariats avec d'autres pays : en 1994, elle lance le dialogue méditerranéen, initiative de coopération entre l'OTAN et sept pays de la rive sud de la Méditerranée, dont Israël et l'Égypte.
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« L’Acte Fondateur sur les Relations, la Coopération et la Sécurité Mutuelles entre l'OTAN et la Fédération de Russie », signé à Paris le 27 mai 1997, crée le Conseil Conjoint Permanent OTAN-Russie qui est chargé de mettre en œuvre les consultations et coopérations dans les domaines prévus dans cet Acte et rappelle quelques principes tels que le respect de la souveraineté et de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale, le règlement pacifique des différends, le droit pour chaque État de choisir ses moyens pour assurer sa Défense nationale.
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L'Acte stipule également que « les dispositions du présent Acte ne donnent ni à l'OTAN ni à la Russie, (…), un droit de veto sur les actions de l'autre partie », ce qui entre les lignes inclut l'élargissement de l'OTAN à de nouveaux membres à part entière, et ce d'autant plus clairement que, par cet Acte, les membres de l'OTAN « réitèrent qu'ils n'ont aucune intention, aucun projet et aucune raison de déployer des armes nucléaires sur le territoire de nouveaux membres ». Enfin, l'Acte développe en détail l'engagement des deux parties à parvenir à un accord sur l'adaptation du traité FCE de 1990 au nouveau contexte de sécurité en Europe[68].
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L'opposition de la Russie à l'élargissement de l'OTAN demeure malgré tout très forte : le ministre russe des Affaires étrangères, Evgueni Primakov, déclare en juillet 1997 que l'élargissement de l'OTAN est une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », tout en appelant à la bonne application de l'Acte fondateur[69].
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Toujours à la recherche d'une politique d'équilibre entre les différentes parties en Europe de l'Est, l'OTAN signe également en mai 1997 une charte de partenariat avec l'Ukraine, souhaitée par les dirigeants ukrainiens pour faire pendant à l'Acte fondateur des relations OTAN-Russie. Cette charte n'en a cependant pas l'ampleur car elle ne donne pas à l'Ukraine un statut particulier comparable à celui de la Russie dans le dialogue sur la sécurité avec les Occidentaux[70].
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La France se montre active dans la définition de l'avenir de l'Alliance au lendemain de la guerre froide, et surtout elle participe aux opérations militaires de l'OTAN en ex-Yougoslavie lors de la guerre en Bosnie, en 1993, ce qui lui fait prendre conscience de la nécessité de se coordonner étroitement avec les autres forces de l'OTAN présentes et ce d'autant plus que les Européens n'ont pas les moyens de se passer du support, aérien et logistique notamment, des Américains. Mitterrand accepte tacitement cette situation mais ne souhaite pas toucher au dogme gaulliste de l'indépendance de la France, ce pour quoi Chirac a davantage de légitimité en raison de sa forte filiation gaulliste revendiquée. En décembre 1995, il décide que la France réintègre le Comité militaire et que de nombreux officiers français participent dorénavant aux instances de l'OTAN. Toutefois, ses efforts pour obtenir un rôle majeur pour la France ne sont pas couronnés de succès, Washington refusant de confier le commandement sud de l'OTAN, à Naples, à la France[51]. La cohabitation de 1997 à 2002 avec Lionel Jospin bloque le processus[71]. Ces négociations marquent le début d'une évolution de la politique française héritée du gaullisme.
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Les années 1990 sont celles d'une certaine euphorie dans les relations internationales qui se traduit par une chute des budgets consacrés à la Défense. Entre 1990 et 2000, la part des dépenses de Défense dans le PIB des quatre plus grandes nations européennes passe de 3,15 % à 2,18 %, soit une baisse de presque un tiers ; pour les États-Unis, la baisse est encore plus importante, les dépenses passant sur la même période de 5,6 % à 3,1 % du PIB, soit une chute de 45 %[72].
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La disparition de la menace aux frontières de l'Est de l'Europe entraîne le retrait de la majeure partie des forces de combats étrangères stationnées en Allemagne durant la guerre froide. Les FFA sont dissoutes en 1993, puis après le rapatriement en France de la 1re division blindée courant 1999, il ne reste plus outre-Rhin que l'état-major, deux régiments et un bataillon des services de la brigade franco-allemande (relevant de l'Eurocorps), soit 3 300 Français, et un groupe de chasseurs, soit 1 100 hommes, en garnison à Sarrebourg. Toujours en 1999, les Américains, Belges, Britanniques, Italiens et Néerlandais ne déploient plus en Allemagne que quelque 110 000 hommes au total[73].
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Le format de l'Armée française est réduit de 548 000 hommes en 1990 à 394 000 hommes en 2000. L'Armée belge passe elle de 106 000 hommes en 1990 à 35 668 au 1er janvier 2010[74]. Au Royaume-Uni, la Royal Navy qui en 1989 représentait 589 000 tonnes, dont 153 bâtiments de combat, chacun d'un tonnage supérieur à 2 000 tonnes était tombé au 1er janvier 2006 à 470 500 tonnes (le gros du tonnage étant assuré par les navires de soutien), dont seulement 63 bâtiments de combat hauturiers[75].
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Paradoxalement, l'OTAN entreprend ses premières opérations militaires après la fin de l'affrontement entre les deux blocs de l'Ouest et de l'Est. Elle intervient en Europe, mais en dehors des frontières de ses membres, ce qui constitue une interprétation large du traité d'origine. En 1999 toujours, l'OTAN engage ses forces dans sa première grande opération militaire, participant à la guerre du Kosovo en bombardant la Yougoslavie pendant onze semaines (du 24 mars 1999 au 10 juin 1999), lors de l'opération Allied Force. Cette opération fut motivée par le massacre de Račak.
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Les attentats du 11 septembre 2001 et la déclaration, par le président George W. Bush, d'une « guerre contre le terrorisme », modifient la donne et font jouer à l'OTAN un nouveau rôle. Elle compte désormais s'engager dans cette « guerre » atypique, qui n'oppose pas un État contre un État, mais un groupe d'États à un réseau hétérogène d'organisations terroristes islamistes, souvent désignés, de façon métonymique, par le nom d'Al-Qaïda. L'islamisme remplace ainsi le communisme comme principale menace du « monde libre ». Cette situation va donc entraîner une nouvelle phase d'adaptation de l'OTAN à l'évolution de son environnement et des menaces auxquelles elle doit faire face. Le sommet de Prague en novembre 2002 prend une série de décisions : poursuite de l'élargissement de l'OTAN et développement des partenariats notamment avec l'Europe et avec la Russie, élargissement de la zone d'intervention au monde entier et des domaines de compétences en matière de renseignement ou à la cybersécurité, adaptation des moyens militaires, confirmation de l'engagement des pays membres à renforcer leurs capacités militaires. Ces orientations sont confirmées par les sommets suivants, qui se succèdent au rythme inhabituel d'un par an, à Istanbul en 2004, Bruxelles en 2005, Riga en 2006 puis Bucarest en 2008.
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Si un accord existe sur ces grandes orientations, les relations entre les Américains et, selon les cas, les Français ou un petit noyau de pays européens sont difficiles pendant le premier mandat de George W. Bush, en raison essentiellement de la décision américaine de passer outre sur la question irakienne, mais aussi du refus des Européens de faire évoluer l'Alliance vers une alliance globale, mondiale. En constituant des coalitions au cas par cas et hors du cadre de l'OTAN en Afghanistan et en Irak pour les deux guerres les plus importantes de la décennie, les États-Unis appliquent leur nouvelle doctrine « la mission détermine la coalition » déstabilisent l'Alliance et font passer l'OTAN au second plan. L'année 2003 est celle de la mésalliance atlantique et de prises de position fortement anti-européennes de plusieurs très hauts responsables américains. Pourtant l'Alliance atlantique demeure la seule institution permettant à l'Amérique de faire exister ce lien stratégique avec l'Europe auquel elle ne veut pas renoncer, et réciproquement le seul cadre crédible d'organisation de la sécurité de l'Europe[76].
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Durant son second mandat toutefois un rapprochement s'opère à l'occasion des sommets de Bruxelles et de Riga spécifiquement organisés dans ce but. L'intérêt des États-Unis se porte pourtant de plus en plus vers l'Asie, et l'OTAN n'est plus aussi majeur dans la politique américaine, d'autant que la participation des Européens aux opérations menées en Afghanistan demeure en dessous de leur attente[77].
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Plusieurs centaines de militaires français sont présents dans les commandements suprêmes, à Mons (Belgique) et à Norfolk (États-Unis)[51]. La France participe alors à toutes les opérations de l'OTAN (Kosovo en 1999 et Afghanistan). Elle est même le 4e contributeur de l'OTAN en termes de forces[51].
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En juin 2008, à l'occasion de la présentation du Livre blanc sur la défense, Nicolas Sarkozy franchit l'ultime étape en confirmant le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, avec toutefois une restriction symboliquement importante : la France ne siègera pas au groupe des Plans nucléaires[78],[79]. Ce retour s'accompagne de l'attribution à un officier général français d'un grand commandement militaire de l'OTAN[80].
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En décembre 2002, l'Union européenne (UE) signe avec l'OTAN un partenariat stratégique, l'Identité européenne de sécurité et de défense (IESD). Dans le même temps, l'OTAN prépare son élargissement concomitant avec celui de l'UE elle-même.
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Le 29 mars 2004, l'Alliance accueille sept nouveaux pays, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie, portant ainsi à vingt-six le nombre de ses membres. Ce sont des États militairement peu puissants, mais trois d'entre eux, les pays baltes, sont d'anciennes républiques soviétiques, et les autres d'anciens États satellites du pouvoir soviétique, Slovénie exceptée. Ces États doivent réformer leur organisation militaire en profondeur, accepter les standards de l'OTAN, développer les « capacités politico-militaires afin de pouvoir intervenir sur des crises et conflits différents d'une agression armée classique » (Lieutenant-colonel Francisco Stoicafnec).
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À la suite des révolutions de couleur survenues en Géorgie (révolution des Roses) puis en Ukraine (révolution orange), ces deux autres anciens États soviétiques ont fait part de leur volonté d'adhérer à l'Alliance. Lors du sommet de Bucarest de 2008, la France et l'Allemagne, désireuses de ménager Moscou, s'opposent aux États-Unis qui y sont favorables ; le communiqué final réaffirme un accord de principe de l'Alliance, mais n'ouvre pas la porte du Plan d'action pour l'adhésion (MAP) à ces deux pays ce qui équivaut à un renvoi sine die de leur adhésion[81].
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En avril 2009, à l'occasion du sommet de l'OTAN à Strasbourg et à Kehl, qui célèbre le 60e anniversaire de l'OTAN et voit d'importantes manifestations antimilitaristes et anticapitalistes, est annoncée l'adhésion de l'Albanie et de la Croatie, ce qui porte le nombre d'États membres à vingt-huit.
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Dans les années 2000, l'OTAN poursuit le développement d'initiatives de partenariats avec des pays hors d'Europe mais qui présentent à un titre ou à un autre un intérêt stratégique dans une vision élargie de la sécurité des membres de l'Alliance. L’Initiative de coopération d'Istanbul, lancée en 2004, s'adresse aux pays du golfe Persique. Des relations de coopération sont développées au cas par cas avec des pays alliés des États-Unis dans le monde comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon ou la Corée du Sud, qui participent à la FIAS en Afghanistan[82].
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La dissuasion nucléaire : à la fin de la guerre froide, les États-Unis diminuèrent drastiquement le nombre de leurs armes nucléaires tactiques entreposées sur le sol des pays de l'OTAN en Europe, le ramenant de plusieurs milliers à quelques centaines ; dans les années 2000, il resterait entre 150 et 200 charges nucléaires B-61, entreposées dans cinq pays, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas et la Turquie, après le retrait de ces armes de Grèce en 2001 et du Royaume-Uni à partir de 2004. Les principales raisons du maintien des NSNW (Armes nucléaires non stratégiques) en Europe une fois la guerre froide terminée avaient été le souci de ne pas compromettre la cohésion et la solidarité entre Alliés et le besoin de maintenir une garantie nucléaire résiduelle. Les Russes conservent plusieurs milliers de ces armes, arguant de plusieurs facteurs de déséquilibre en leur défaveur, comme les forces nucléaires de la France et du Royaume-Uni, la supériorité conventionnelle des pays de l'OTAN et leur situation de quasi-encerclement par les pays de l'Alliance, aux portes de leurs frontières, ce qui n'est pas le cas des États-Unis[83],[84].
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La protection contre les armes NBC : après l'accord, conclu au sommet de Prague en 2002, visant à renforcer les capacités de défense de l'Alliance contre les armes de destruction massive (ADM) et contre les menaces nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques (NRBC), l'OTAN met en place en 2003 et 2004 un bataillon multinational de défense NRBC et divers moyens de prévention, d'éducation et de lutte contre ces risques.
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La défense antimissile : le concept stratégique de l'OTAN, actualisé lors du sommet de Washington pour le 50e anniversaire de l'Alliance en 1999, affirme la nécessité d'améliorer les moyens de défense de l'Alliance contre les risques et les menaces potentielles de prolifération des armes NBC et de leurs vecteurs, y compris par des travaux sur une défense antimissile[m],[85]. Au sommet de Prague en 2002, les membres de l'Alliance se mettent d'accord pour mettre en place un dispositif OTAN antimissile de théâtre (ALTBMD) et décident de lancer une étude de faisabilité concernant la défense antimissile balistique territoriale. En 2003, le Conseil OTAN-Russie se saisit du sujet afin que soient évalués les niveaux possibles d’interopérabilité des systèmes antimissile de théâtre de l’OTAN et de la Russie. La mise en œuvre du dispositif OTAN antimissile de théâtre prend un tour concret en 2006 et aboutit à un premier déploiement opérationnel en 2010.
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En parallèle, une orientation complémentaire est prise en 2008 lors du sommet de Bucarest visant à intégrer le système antimissile de l'OTAN et la composante européenne du système de défense antimissile de territoire des États-Unis (GMD) que les Américains souhaitent implanter en Pologne et en République tchèque. Face à l'hostilité de la Russie et aux réticences de plusieurs alliés européens au premier rang desquels la France, le président Obama abandonne ce projet en septembre 2009 au profit d'une nouvelle approche, dite EPAA, qui permet à la nouvelle administration américaine de renouer le dialogue avec la Russie sur ces questions de dissuasion nucléaire et de défense antimissile[86],[87].
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À la fin des années 1990, les relations entre l'OTAN et la Russie traversent une crise sous le double effet de la concrétisation de l'élargissement de l'OTAN et plus encore de l'intervention militaire de l'OTAN dans le conflit au Kosovo sans l'accord de la Russie. Début 2000, Vladimir Poutine succède à Eltsine à la tête de la Russie. Pragmatique, conscient des faiblesses de la Russie et de ce que l'Alliance est appelée à demeurer la principale alliance politico-militaire en Europe, il s'engage sur la voie de la normalisation des relations avec l'OTAN qui se conclut par la déclaration de Rome de mai 2002 relative à un partenariat stratégique entre les deux parties et à l'instauration du Conseil OTAN-Russie (COR)[n],[88].
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Cette relance des relations entre la Russie et l'OTAN intervient au moment où l'Alliance négocie activement la poursuite de son extension vers l'est de l'Europe et dans le Caucase, que la Russie continue de condamner à de nombreuses reprises durant toute la décennie[89]. Ainsi, peu après le sommet de l'OTAN d'avril 2008 à Bucarest, Poutine déclare « qu'élargir l'OTAN, c'est ériger de nouveaux murs de Berlin »[90]. Sergueï Lavrov estimant que l'OTAN s'étend « toujours plus près de la frontière russe », affirme que ce déploiement est « la source de tous les problèmes systémiques qui ont surgi dans les relations que la Russie entretient avec les États-Unis et l'Union européenne »[91].
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Jugeant que la politique de l'Alliance menace ses intérêts géopolitiques et s'estimant en particulier visée par le projet de bouclier antimissile mis en place par les États-Unis, la Russie manifeste son mécontentement en suspendant le 12 décembre 2007 l'application sur le traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), alors que George W. Bush avait dénoncé le traité ABM en juin 2002.
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De 2002 à 2008, certaines coopérations concrètes se mettent en place : la Russie, par exemple, apporte une contribution dans les domaines de la logistique et de la formation aux actions de la FIAS en Afghanistan. L'action militaire menée par la Russie en Georgie en 2008 provoque une interruption de ces coopérations, dont la reprise est décidée lors du sommet tenu à Strasbourg-Kehl en avril 2009[92]. Ces évènements témoignent aussi de ce que la Russie considère que l'adhésion de la Géorgie — comme de l'Ukraine — à l'Alliance atlantique constituerait un véritable casus belli[93].
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Les menaces continuent de s'éloigner de l'Europe au début des années 2000, avec la fin des conflits dans l'ex-Yougoslavie et une relation stabilisée avec la Russie. Les pays européens poursuivent donc la décroissance de leurs budgets et effectifs militaires commencée au début des années 1990. La France met fin au service militaire national. Il n'en est pas de même pour les États-Unis qui mènent durant cette décennie 2000 deux guerres majeures, en Afghanistan puis en Irak. Les effectifs des pays européens de l'OTAN diminuent de presque 600 000 hommes de 2000 à 2010 malgré l'arrivée de nouveaux membres depuis 1999. Le personnel civil et militaire passe de 2,5 a 1,1 % de la population active entre 1990 et 2010.
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La question qui se pose alors aux Alliés est de savoir si, pour faire face à des menaces de moins en moins localisées au sein ou en bordure de ses frontières, l’OTAN doit ou non intervenir partout dans le monde ? Les Alliés tranchent le débat, lors d’une réunion tenue à Reykjavik les 14 et 15 mai 2002, en décidant d’intervenir au-delà de la zone de responsabilité habituelle : l’engagement en Afghanistan à partir de 2003 est la conséquence de cette décision[94].
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L’OTAN prend la direction de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan le 11 août 2003. Créée en vertu d'un mandat de l'ONU, la FIAS se trouve face à une mission longue et difficile qui mobilise des effectifs considérables. À partir de 2011, la responsabilité de la sécurité est progressivement transférée aux forces afghanes. Le processus de transition s'achève à la fin de l'année 2014, terme de la mission de la FIAS.
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Lors du sommet de Prague en 2002, l'OTAN crée une force de réaction rapide et réorganise ses structures de commandement autour du Commandement Opérations (ACO) et du Commandement Transformation (ACT). L'OTAN annonce que la force de réaction rapide est devenue pleinement opérationnelle à l'occasion du sommet de Riga en 2006. Elle consiste alors en une force interarmées (terre, air, mer) multinationale de 25 000 hommes, comprenant une brigade d'armée de terre, une force aéronavale et une composante aérienne capable d’effectuer 200 sorties de combat par jour. Elle peut être déployée en cinq jours et soutenir des opérations pendant 30 jours, ou davantage si elle est réapprovisionnée. Placée sous l’autorité du Commandant suprême des Forces alliées en Europe (SACEUR), elle est en mesure de mener toute la gamme des missions de l’Alliance, depuis les opérations de secours en cas de catastrophe ou de maintien de la paix jusqu’aux opérations de combat les plus intenses[95],[96].
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Depuis le début des années 2010, le fait géopolitique majeur est pour l'Alliance le regain de tensions en Europe même avec la réémergence de la Russie sur la scène internationale. L'Alliance entreprend donc depuis lors un nouveau cycle de révision de sa stratégie et de ses plans de défense. Elle poursuit à petits pas son élargissement avec l'adhésion du Monténégro devenue effective en juin 2017. À cette même date, trois pays, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord et la Géorgie sont candidats à l'adhésion, sans qu'une échéance précise n'en soit définie[97].
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Au sommet de Lisbonne fin 2010, l'Alliance adopte un nouveau concept stratégique, toujours actuel en 2016[98], qui :
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Dans le contexte de la crise économique mondiale des années 2008 et suivantes, l'OTAN assure aussi son avenir en réduisant son train de vie dans ses organismes tant civils que militaires et en développant sa communication publique, par exemple en créant une chaîne de télévision (NATO TV Channel). D'importantes réformes de structure sont menées à bien dans les années 2010-2012 qui réduisent sensiblement les effectifs civils et militaires des organismes de l'OTAN. L'OTAN impulse aussi une initiative de « défense intelligente » qui vise à développer les coopérations multinationales afin de renforcer les capacités de défense des États européens par la recherche de synergies, d'économies d'échelle et d'évitement de doublons. L'Union européenne et l'OTAN développent également leur coopération institutionnelle dans un objectif de mise en cohérence de leurs plans d'action de renforcement des capacités de défense et de conduite d'opérations de gestion de crise.
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La baisse constante des dépenses de défense des pays européens depuis la fin de la guerre froide est stoppée à partir de 2014 qui enregistre encore une baisse mais moins importante que les années précédentes (-1 % contre plus de -2 % chacune des cinq années précédentes). La tendance est clairement inversée en 2015 avec une hausse de 0,6 % et en 2016 avec une prévision de hausse de 3 %[102].
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Le programme ALTBMD de l'OTAN est opérationnel depuis 2011 dans une première version. Il dote l’OTAN d’une capacité de théâtre contre des missiles balistiques à courte portée. Seul le système de commandement et de contrôle est financé et développé en commun par l’Alliance afin d’intégrer et de rendre interopérable les systèmes de missiles de chacun des pays de l'OTAN qui y participent, dont la France.
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Au sommet de Lisbonne, l'OTAN donne une place beaucoup plus considérable que par le passé à la défense antimissile (BMD), en affirmant que « le but d’une capacité de défense antimissile de l'OTAN est d’assurer la couverture totale et la protection de l'ensemble des populations, du territoire et des forces des pays européens de l’OTAN contre la menace croissante que représente la prolifération des missiles balistiques ». L'opportunité d'un tel accroissement du niveau d'ambition est fournie aux Européens par le programme « European Phased Adaptive Approach (EPAA) » américain qui leur apporte le bénéfice du système Aegis et ne laisse à leur charge que son interconnexion avec le système ALTBMD de l'OTAN. Les contributions américaines consistent notamment en un radar en Turquie, quatre navires dotés du système Aegis (déployés à partir de 2014 depuis la base navale espagnole de Rota (en)), en un site Aegis ashore en Roumanie (opérationnel depuis 2016). Un deuxième site américain Aegis ashore est en cours de construction en Pologne[103].
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À l'occasion du sommet de Varsovie en 2016, l'OTAN « déclare la capacité opérationnelle initiale de défense antimissile balistique (BMD) territoriale de l'OTAN », qui combine les moyens américains avec ceux fournis par les Européens, dont la mise en œuvre intégrée sera assurée par le système C2 de l'OTAN dont les fonctionnalités existantes de défense de théâtre (ALTBMD) seront étendues d'ici 2018 à la défense de territoire (BMD) afin de permettre un contrôle politique collectif des alliés.
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Selon l'OTAN, ce système BMD de l'OTAN vise à parer les menaces résultant du développement par des pays comme l'Iran de missiles à courte ou moyenne portée susceptibles d'atteindre l'Europe et notamment son flanc sud ; il ne menace pas la force de dissuasion nucléaire de la Russie, du fait qu'il ne possède pas de capacité d'interception de ses missiles stratégiques. Les dirigeants russes ne partagent pas ce point de vue et continuent de dénoncer la politique antimissile de l'OTAN.
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La défense antimissile est aussi un sujet sensible dans les relations entre l'OTAN et la France, par crainte que la prolifération de systèmes antimissile en réponse aux plans de l'OTAN et des États-Unis ne réduise la capacité de sa force de dissuasion nucléaire à atteindre ses cibles potentielles et donc la crédibilité de sa dissuasion nucléaire qui demeure un pilier de sa doctrine de défense.
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Les relations se sont progressivement tendues durant la décennie en cours. Le sujet de discorde principal et permanent est l'installation du bouclier anti-missile de l'OTAN. Mais la crise ukrainienne et la guerre civile syrienne qui marquent le retour de la Russie au premier plan de la diplomatie mondiale aggravent fortement les différends. Ces tensions se développent sur fond de réarmement des Russes et de l'OTAN après des années de baisse des dépenses militaires[104],[105].
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La crise ukrainienne : en mars 2014, la crise ukrainienne connaît un développement important avec le rattachement de facto de la Crimée et du port stratégique de Sébastopol à la Russie. Le 17 mars, le Conseil de l'Atlantique nord (CAN) déclare « que le prétendu référendum qui a eu lieu le 16 mars en République autonome ukrainienne de Crimée est illégal et illégitime »[106]. Le 1er avril 2014, l'OTAN suspend toute coopération pratique, tant civile que militaire, avec la Russie[107]. Le sommet de l'OTAN au pays de Galles en septembre 2014 condamne les actions de la Russie en Ukraine[108]. Toutefois trois réunions du Conseil OTAN-Russie se sont tenues en 2016[109]. L'OTAN poursuit le partenariat avec l'Ukraine, mais il n'est plus question d'envisager une adhésion à un terme prévisible[110].
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Concernant la Géorgie, sa demande d'adhésion continue d'être examinée mais sans qu'aucun calendrier précis ne soit affiché et sans qu'elle ne soit invitée à participer au plan d'action pour l'adhésion afin de ne pas aggraver les relations avec la Russie.
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Le désarmement : la Russie avait suspendu en décembre 2007 son adhésion au traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), tout en continuant de participer au Groupe consultatif commun qui se réunit régulièrement à Vienne pour faire le point sur l’application de ce traité FCE. En mars 2015, la Russie suspend également sa participation à ce groupe. Depuis 2014, l'OTAN a fait état à plusieurs reprises de ce qu'elle estime être des violations du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (traité FNI) de 1988 par la Russie.
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Américains et Russes ont conclu en 2010 le traité New START de contrôle des armes nucléaires stratégiques. Concernant les armes nucléaires tactiques, le statu quo des années 2000 prévaut ; l'option dite « Global Zero » d'élimination de toutes ces armes par l'OTAN et la Russie, mise en avant par Barack Obama, ne fait pas consensus au sein des pays membres de l'OTAN et fait l'objet de négociations avec les Russes, sans qu'aucun progrès ne soit enregistré, en raison notamment des désaccords relatifs à la défense antimissile[111],[112],[113].
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La baisse des dépenses de Défense des pays membres de l'OTAN, amorcée depuis la fin de la guerre froide, se poursuit au cours des années 2010. L'écart est important entre les Européens et les États-Unis dont l'effort de dépense exprimé en pourcentage du PIB est entre 2014 et 2016 en moyenne deux fois et demi plus élevé que celui de leurs alliés européens de l'OTAN. Cette différence s'explique en partie par le rôle mondial des États-Unis et leur engagement dans les guerres d'Afghanistan et d'Irak. Les États-Unis continuent d'être à un niveau de dépenses militaires très supérieur à tous les grands pays industrialisés occidentaux ce qui entretient tout à la fois leur poids prépondérant au sein de l'Alliance et leur demande que les Européens en fassent davantage pour leur sécurité. En 2015, alors que les États-Unis représentent 45,9 % du PNB des membres de l'OTAN, leur budget de la Défense compte pour 71,9 % du total de ses membres[115].
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Lors du sommet de 2014 au pays de Galles, les 28 États membres de l'OTAN s'engagent à dépenser 2 % de leur PIB à l'horizon 2024 au titre de la défense, et à consacrer 20 % de cet effort à l'investissement dans les futurs équipements militaires[116]. En 2016, l'objectif des 2 % est loin d'être atteint puisque cinq pays seulement respectent cette norme : les États-Unis, la Grèce, le Royaume-Uni, l'Estonie et la Pologne. La France se rapproche de cet objectif contrairement à beaucoup de pays de l'UE auxquels elle demande régulièrement de contribuer davantage à la Défense de l'Europe et aux opérations extérieures dont elle assume à ses yeux une part disproportionnée. L'évolution du contexte international conduit cependant à une stabilisation des dépenses de Défense des Européens depuis 2014. L'année 2016 marque une légère inversion de tendance avec une augmentation de 3,8 % en termes réels (environ 10 milliards de dollars des États-Unis) des dépenses militaires des Européens soit 0,2 point de PIB[117]. Pour autant, l'Administration Trump accentue début 2017 la pression sur les alliés européens pour qu'ils augmentent leurs dépenses militaires plus rapidement. Donald Trump saisit l'occasion du mini-sommet du 25 mai 2017 à Bruxelles pour rappeler cette exigence[118],[119].
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En 2014, l'OTAN annonce le renforcement de sa Force de réaction (NRF)[120], en créant en son sein une force « fer de lance » baptisée « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF). Ce renforcement de la force de réaction rapide est une des mesures prises dans le cadre du plan d'action « réactivité » (RAP)[121] adopté par les Alliés pour répondre à leur analyse de l'évolution de l'environnement de sécurité[122]. Toujours dans l'objectif de renforcer la capacité de réaction rapide de l'OTAN, le sommet de Bruxelles en 2018 entérine une « initiative pour la disponibilité opérationnelle » par laquelle les Alliés seront en mesure d'ici 2020 de mobiliser 30 bataillons mécanisés, 30 escadrons aériens et 30 navires de combat dans un délai de 30 jours[123].
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L'OTAN compte trente membres, vingt-huit pays européens et deux pays nord-américains. Le processus d'adhésion est régi par l'article 10 du traité de l'Atlantique nord qui limite les futurs membres aux seuls « États européens ». Comptant initialement douze membres fondateurs, l'OTAN s’élargit durant la période de la guerre froide en accueillant la Grèce et la Turquie en 1952, l'Allemagne de l'Ouest en 1955 (accords de Paris), puis l'Espagne en 1982. Depuis l'effondrement du bloc de l'Est marquant la fin de la guerre froide, douze pays d'Europe de l'Est ont rejoint l'OTAN en trois vagues entre 1999 et 2009. En juin 2017, le Monténégro devient le 29e État membre de l'OTAN, puis le 27 mars 2020, la Macédoine du Nord en devient le 30e État membre[124].
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L'Alliance a lancé le Plan d'action pour l'adhésion (MAP) en avril 1999, au sommet de Washington, pour aider les pays candidats dans leurs préparatifs[125]. Le seul pays qui participe actuellement au MAP est la Bosnie-Herzégovine, depuis avril 2010.
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L'Ukraine et la Géorgie, dont l'adhésion a été considérée un temps, ne font pas partie du MAP, en raison notamment de l'opposition de la Russie.
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Le Partenariat pour la paix (PPP) : l'OTAN a signé de nombreux accords de coopération avec la plupart des États européens non membres et tous les pays de la CEI. Ce sont des accords bilatéraux et extrêmement souples : chaque État souhaitant participer au partenariat décide, en collaboration avec les États membres, du niveau de collaboration qu'il souhaite entreprendre avec l'OTAN. L'objectif est avant tout de maintenir des échanges d'informations avec les anciens États membres de l'URSS.
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Le seul État européen qui ne fait pas partie du PPP, en plus des micro-États (Andorre, Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin et Vatican), est Chypre.
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D'autres partenariats, généralement plus distendus, existent : c'est le cas par exemple du dialogue méditerranéen qui réunit la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Jordanie, Israël et l'Égypte.
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L'OTAN est en 2016 organisé autour :
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L'organisation de 2016 est le résultat de réformes entreprises en 2010 et 2011 qui ont visé à simplifier la structure, réduire les coûts et l'adapter à l'évolution des menaces auxquelles l'OTAN doit être en mesure de répondre, telles que définies lors de la dernière révision de sa stratégie militaire, également en 2010.
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Le Conseil est l'organe principal de décision. Il s'agit du seul organe instauré par le traité de l'Atlantique nord (article 9) en 1949 et il possède l'autorité de mettre en place des entités subsidiaires, s'il l'estime nécessaire. Il est composé de représentants permanents des États membres (ayant rang d'ambassadeurs), il se réunit au moins une fois par semaine sous la présidence du secrétaire général de l'OTAN. Il prend ses décisions à l'unanimité. Les représentants permanents agissent sur instructions de leur pays, et rendent compte aux autorités nationales des positions des autres gouvernements. Parallèlement aux réunions des représentants permanents, les ministres des Affaires étrangères et ceux de la Défense se réunissent deux fois par an[126].
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Enfin, tous les deux ans environ, les chefs d'État et de gouvernement des pays membres se réunissent en sommet de l'OTAN. Les sommets les plus récents se sont tenus en 2014 à Newport au pays de Galles, en 2016 à Varsovie et en 2018 à Bruxelles. Le statut et le degré d'importance des décisions du Conseil de l'Atlantique nord sont les mêmes qu'elles soient prises aux niveaux des représentants permanents, des ministres ou des chefs d'État ou de Gouvernement.
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Le Conseil s'appuie sur un ensemble de Comités qui assurent la préparation de ses réunions et du processus de prise de décision.
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Tandis que le Conseil de l'Atlantique nord est l'autorité ultime au sein de l'OTAN, le NPG (en anglais : Nuclear Planning Group (en)) est l'organe de haut niveau chargé des questions nucléaires au sein de l'Alliance. Le NPG examine les questions politiques spécifiques liées aux forces nucléaires et des questions plus larges comme la maîtrise des armes nucléaires et la prolifération nucléaire. Tous les membres, à l'exception de la France, font partie du NPG, indépendamment du fait qu'ils détiennent ou non des armes nucléaires. Le NPG a été fondé en décembre 1966 pour permettre un processus de consultation sur la doctrine nucléaire au sein de l'OTAN, au moment où la France quittait la structure militaire intégrée de l'OTAN. Il s'appelait initialement le comité des questions de défense nucléaire[127]
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Le Comité militaire (CM) est la plus haute instance militaire de l'OTAN. Il est la principale source de conseils pour le Conseil de l’Atlantique nord et le groupe des Plans nucléaires, et contribue à l'élaboration des politiques et concepts stratégiques. Il fournit également des orientations stratégiques aux deux commandements stratégiques : le Commandement allié Opérations et le Commandement allié Transformation[128]. Le Comité militaire se compose d’officiers de haut rang des pays membres de l’OTAN qui servent en qualité de représentants militaires (MILREP). Périodiquement, le Comité militaire se réunit au niveau des chefs d'état-major des armées. La France n'a pas siégé à ce comité de 1966 à 1995, date à laquelle le Président Chirac décide que la France reprenne en partie sa place dans les institutions militaires de l'OTAN sans pour autant rejoindre le commandement militaire intégré. Élu parmi les chefs d'état-major de la défense des pays de l'OTAN pour un mandat de trois ans, le président actuel du comité militaire est le Air Chief Marshal britannique Stuart Peach (en)[129].
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Chaque pays membre de l'OTAN est représenté par une délégation au siège de l'Organisation, qui participe au processus de consultation, afin de permettre à l'Alliance de prendre des décisions ou de mener des actions collectivement. Elle est dirigée par un ambassadeur ou une ambassadrice (aussi appelé(e) « représentant(e) permanent(e) »). De taille variable, les délégations sont principalement composées de fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères et de la Défense, qui siègent[130]. Madame Muriel Domanech est, depuis septembre 2019, ambassadrice, représentante permanente de la France auprès de l'OTAN[131]. Le vice-amiral d'escadre Eric Chaperon est depuis septembre 2017 le représentant militaire de la France auprès de l'OTAN[132],[133]. Il cumule ce poste avec celui de chef de la représentation militaire française auprès du Comité militaire de l'Union européenne.
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Le secrétaire général de l'OTAN est le plus haut fonctionnaire international de l'Alliance. Il est chargé de piloter le processus de consultation et de prise de décision de l'Alliance et de faire en sorte que les décisions soient exécutées. Il préside le Conseil de l'Atlantique nord, dirige le Secrétariat international et représente l'Alliance à l'extérieur. Depuis le 1er octobre 2014[134], cette fonction est occupée par Jens Stoltenberg, ancien Premier ministre de Norvège.
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Le Secrétariat international (SI) a un effectif d’environ 1 000 personnes, toutes ressortissantes de pays membres de l'OTAN. Il fournit des avis, des orientations et un soutien administratif aux délégations des pays auprès de l’OTAN, depuis le siège de l'OTAN à Bruxelles. Il contribue à la mise en œuvre de toutes les décisions prises par les comités, à tous les niveaux[135].
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L'Assemblée parlementaire de l'OTAN a été fondée en 1955 pour amener les parlementaires à prendre part au débat sur les questions transatlantiques[136]. Bien que totalement indépendante de l'Organisation, l'Assemblée constitue un lien entre l'OTAN et les parlements de ses pays membres. L'Assemblée compte 266 parlementaires issus des 30 pays membres de l'Alliance. Chaque délégation, dont la composition numérique est fonction de la population du pays, reflète les couleurs politiques du parlement national, représentant ainsi un large éventail d'opinions politiques[137]. Dix-huit députés et sénateurs français y participent[138]. À leurs côtés, les délégués de quatorze pays associés européens et de quatre pays associés méditerranéens ainsi que des observateurs de sept autres pays participent aux travaux de l'Assemblée.
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La structure permanente de l'OTAN (par opposition aux moyens apportés ponctuellement par les États membres dans le cadre d'opérations comme l'ISAF en Afghanistan) comprend des agences et de nombreux comités (politiques, financiers, techniques) qui sont dédiés au soutien du commandement politique et militaire de l'OTAN. Les agences de l'OTAN constituent un mécanisme vital pour l'acquisition et le maintien des capacités collectives de l'OTAN. Au sommet de Lisbonne, en 2010, les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'OTAN sont convenus de rationaliser les 14 agences autour de trois thèmes programmatiques majeurs : acquisition, soutien, et information et communication, et de ramener à environ 85 les quelque quatre cents comités. Cette réforme a abouti en 2012[139]. En juillet 2012, quatre nouveaux organismes, reprenant les fonctions et responsabilités des agences existantes, ont été créés[140] :
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Cette structure permanente de soutien emploie environ 10 000 personnes, civils ou militaires.
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Durant la guerre froide, l'organisation militaire de l'OTAN reposait principalement sur une division géographique, au plus haut niveau de laquelle existait le Commandement allié pour l'Europe (ACE) identifié le plus souvent sous le nom de son quartier général, le SHAPE, et le Commandement allié pour l'Atlantique (ACLANT) auxquels treize quartiers généraux étaient subordonnés.
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Avec la réorganisation de 2003, toute la fonction opérationnelle est concentrée en un seul commandement : le Commandement allié des opérations (Allied Command for Operations - ACO), par fusion des anciens commandements Europe (ACE) et Atlantique (ACLANT)[142]. Son quartier général, le « SHAPE » (Supreme Headquarters Allied Powers in Europe, Grand Quartier général des puissances alliées en Europe) est basé à Mons, en Belgique. Le Commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) est un commandement dual car il dirige non seulement l'ACO mais aussi le Commandement des forces des États-Unis en Europe[143][144]. Le Commandement allié des opérations dirige alors trois état-majors interarmées basés à Brunssum (Pays-Bas), à Oeiras dans la banlieue de Lisbonne (Portugal) et à Naples (Italie) et six états-majors de composante (air, terre, mer) :
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Cette réorganisation s'accompagne de la création du Commandement allié pour la transformation (ACT, Allied Command Transformation) situé dans la base navale de Norfolk (Virginie, États-Unis), utilisant les infrastructures de l'ancien Commandement allié Atlantique (ACLANT). L'ACT dirige les efforts militaires visant à adapter les forces de l'Alliance à un environnement en mutation rapide.
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Les deux commandements « ACO » et « ACT » sont tous deux rattachés au Comité militaire (MC) de l'OTAN.
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Faisant suite à l'adoption d'un nouveau concept stratégique au sommet de Lisbonne en 2010, une nouvelle réorganisation est initiée en 2011 qui vise à réduire les coûts et à améliorer la capacité de l'OTAN à faire face avec rapidité et flexibilité à des menaces diversifiées partout dans le monde. Les suppressions et regroupements de formations décidés, qui touchent surtout l'ACO, sont opérationnels depuis 2013, réduisant de 10 à 6 le nombre de quartiers-généraux majeurs et de 13 000 à 8 800 leurs effectifs[145].
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La structure de commandement de l'OTAN[146],[147] s'appuie d'une part sur des structures permanentes multinationales propres à l'OTAN et d'autre part sur des états-majors organisés et préparés par certains de ses États membres pour intervenir dans le cadre des opérations conduites par l'OTAN. La plupart d'entre eux peuvent aussi être mobilisés pour conduire des opérations de l'Union européenne.
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Placée sous l'autorité du Comité militaire, l'organisation militaire de l'OTAN est principalement constituée[148],[149],[150] :
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Les structures rattachées à l'ACO comprennent[148],[149] :
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Lors du sommet du pays de Galles en 2014, l’OTAN adopte un « plan d’action pour la réactivité (RAP) » afin de renforcer sa posture de dissuasion et de défense de l’Alliance en assurant une présence avancée à ses frontières Est et Sud-Est[156]. Parmi les mesures adoptées, figure l'établissement de huit petits quartiers généraux, appelés « unité d’intégration des forces OTAN (NFIU) »[157].
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Le sommet de Bruxelles en 2018 entérine le renforcement de la structure de commandement de l'OTAN par la création d'un nouveau commandement basé à Norfolk aux États-Unis pour aider à protéger les routes de communication maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe et d'un autre commandement basé à Ulm en Allemagne pour améliorer le mouvement de troupes et d’équipements au sein de l’Europe[158],[159].
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Le dispositif militaire de l'OTAN est entièrement repensé au début des années 2000, le besoin n'étant plus d'être capable de faire face à une attaque massive des armées du Pacte de Varsovie sur le territoire européen, mais de pouvoir projeter hors du territoire de ses membres des forces capables de répondre à des situations de crise. Le nouveau dispositif, appelé Force de réaction de l'OTAN (NATO Response Force - NRF), est adopté en 2003 et devient opérationnel l'année suivante. Lors du sommet du pays de Galles, en 2014, il est décidé de renforcer la NRF en créant, en son sein, une « force fer de lance » baptisée « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF)[160].
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La Force de réaction de l’OTAN (NRF) est une force multinationale à haut niveau de préparation, regroupant des éléments des forces terrestres, aériennes, maritimes et d'opérations spéciales qui peuvent être déployés rapidement : sa composante VJTF peut déployer ses éléments de tête dans un délai de deux à trois jours.
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Le fonctionnement de la NRF repose sur les notions de rotation et de pays-cadre. À tour de rôle, les pays membres de l'OTAN mettent à disposition de la Force de réaction de l'OTAN des états-majors et des unités pour une durée de douze mois.
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La défense aérienne et antimissile intégrée de l'OTAN (NIAMD) est une mission permanente, en temps de paix comme en période de crise ou de conflit, qui a pour objectif de protéger les pays de l'Alliance contre toute menace ou attaque aérienne ou de missile. Cette mission de police du ciel de l’OTAN nécessite un système de surveillance et de contrôle aériens (ASACS), une structure de commandement et de contrôle aériens (C2 Air), des aéronefs disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et depuis 2015 des systèmes anti-missiles. Depuis sa création en 1961, le système OTAN de défense aérienne intégrée est la seule capacité opérationnelle de l’Alliance, pour laquelle les autorités nationales ont délégué à l’OTAN, à titre permanent, le pouvoir de défendre les pays de l’Alliance et pour laquelle des ressources nationales étaient employées dans le cadre d'une structure C2 de l'OTAN[161],[162].
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Dans ce cadre, les pays baltes dont les forces armées sont très limitées, bénéficient depuis 2004 d'une couverture aérienne permanente de l'OTAN, dénommée Baltic Air Policing. À fin 2017, dix-sept États membres avaient participé à une ou plusieurs des rotations de trois ou quatre mois organisées pour assurer cette mission[163],[164],[165],[166].
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Outre ses moyens de commandement, l'OTAN dispose de quelques moyens opérationnels en propre. Ce sont essentiellement trois entités multinationales à caractère directement opérationnel rattachés à l'ACO :
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Pour chaque opération conduite par l'OTAN, les moyens militaires nécessaires sont apportés par les états membres et les pays partenaires de l'OTAN, au cas par cas, en fonction des besoins et de la volonté de chaque État d'y participer ou non.
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Une douzaine de pays de l'OTAN partagent l'utilisation de la Heavy Airlift Wing (HAW) créée en 2009 pour le transport aérien stratégique qui dispose de trois McDonnell Douglas C-17 Globemaster III sur la base aérienne de Pápa en Hongrie.
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En 2014, à la suite de nombreuses dissolutions et rapatriement d'unités, l'Armée américaine n'a plus en Europe comme unités de combat que la 173e brigade parachutiste en Italie et le 2e régiment de cavalerie[173]. Le quartier-général du 5e corps d'armée a été désactivé en 2013, et de nombreux rapatriements et suppressions d'unités sont prévus jusqu'en 2016[174].
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Le Royaume-Uni qui avait déployé la majorité de ses forces blindées au sein de la British Army of the Rhine stationnée dans le nord de l'Allemagne de l'Ouest, a vu son contingent baisser depuis la fin de la guerre froide. En 2013, il est prévu le retrait total des forces britanniques en Allemagne d'ici 2019[175].
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de l'OTAN2016 et 2017
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Le financement de l'Otan est négocié entre pays membres tous les deux ans. Les pays membres supportent de manière directe ou indirecte les frais de fonctionnement de l’OTAN et le coût de la mise en œuvre de ses politiques et activités ; la comptabilité de l'Otan est opaque sur certains points comme les opérations secrètes[176],[177].
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Les contributions directes couvrent les dépenses de l'Alliance qui servent les intérêts communs de ses membres et qui n’incombent à aucun d’entre eux en particulier. Les contributions des États membres sont calculées selon une formule de partage des coûts fondée sur leur revenu national brut. Les cinq principaux contributeurs sont, dans l'ordre décroissant de leur participation financière, les États-Unis, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie. La France est donc le 3e contributeur aux budgets de l’OTAN[122],[178].
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Ce financement commun alimente les trois principaux budgets gérés par l'OTAN :
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Chaque État membre de l'OTAN supporte en plus les coûts liés aux opérations de l'OTAN auxquelles il choisit de participer. Ces contributions sont les plus importantes. Un État membre fait par exemple une contribution indirecte lorsqu'il décide d'affecter des équipements ou des forces à une opération militaire OTAN et assume le coût de cette décision.
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Lors du sommet de 2014 au pays de Galles, les 28 États membres de l'OTAN se sont engagés à consacrer au moins 2 % de leur PIB aux dépenses militaires à l'horizon 2024. En 2017, seuls la Grèce, l'Estonie, le Royaume-Uni, la Pologne et les États-Unis respectent déjà cette règle[177]. Les dépenses de défense des États-Unis représentent de manière constante depuis 2010 plus de 70 % des dépenses de défense des pays de l'OTAN : selon les données publiées par l'OTAN, le budget militaire des États-Unis s'élève en 2017 à 683 milliards de dollars, soit 72 % du budget total de défense des États membres[179]. Ce déséquilibre leur donne un poids prépondérant dans les décisions[177] et traduit la faiblesse de l'effort de défense des États européens et leurs hésitations à bâtir une défense européenne moins dépendante des États-Unis.
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Depuis le début de son existence, l'OTAN a élaboré puis régulièrement mis à jour sous le vocable général de « concept stratégique » des documents publics ou non qui décrivent ses missions de sécurité fondamentales, identifient les caractéristiques essentielles de son environnement de sécurité et fournissent des directives pour l'adaptation de ses forces militaires[180]. Ces concepts stratégiques sont validés au moins par le Conseil de l'Atlantique nord en session ministérielle et depuis la fin de la guerre froide par les chefs d'État et de gouvernement dans le cadre d'un sommet de l'OTAN.
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Le concept stratégique adopté au sommet de Lisbonne en 2010 est le septième depuis la création de l'Alliance. Il ressort du document public le décrivant une grande continuité de la stratégie de l'OTAN en matière de dissuasion nucléaire et d'autre part des initiatives nouvelles en matière de défense antimissile, de lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité[98]. L'accent est également mis sur le développement des capacités de gestion de crise.
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Dans un contexte financier encore marqué par la crise de l'automne 2008, l'OTAN décide simultanément de refondre son organisation afin de réduire fortement ses effectifs qui passeront de 17 000 avant 2009, à moins de 13 000 en 2010, avec des options pour l'avenir allant de 9 500 à 7 500 personnels[181].
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2 Validation par le comité des plans de défense. Depuis la sortie de la France de l'organisation militaire intégrée, les pays membres se réunissaient sans la France sur les questions militaires. Au niveau ministériel, le comité des plans de défense était pour ces questions l'équivalent du Conseil de l'Atlantique nord. Il a été supprimé en 2010, après le retour de la France en 2009 dans l'organisation militaire de l'OTAN.
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Initialement, la planification stratégique de l'OTAN concerne les forces conventionnelles et prévoyaient 96 divisions et 9 000 avions en 1954. L’arrivée des premières armes nucléaires tactiques a lieu en octobre 1953, le troisième concept stratégique adopté en 1956 introduit les armes nucléaires stratégiques selon la doctrine des représailles massives et envisageaient 28 divisions en 1961[182]. Avec la montée en puissance de l'arsenal nucléaire soviétique, les doutes émergent de plus en plus quant à la crédibilité de cette doctrine. Faisant suite à la crise de Suez qui voit s'opposer fortement des membres majeurs de l'OTAN, en parallèle de l'actualisation de sa stratégie militaire, l'Alliance jette les bases d'une coopération plus poussée en matière de politique étrangère y compris hors de la zone de l'Atlantique nord[183].
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À partir de 1961, les Américains poussent à l'adoption d'un nouveau concept stratégique selon la doctrine de la réponse flexible, sans qu'un consensus ne puisse s'établir en raison des réticences de beaucoup de pays européens, la France en tête. Le grand débat stratégique occupe une place considérable au sein des instances décisionnelles de l'OTAN et des gouvernements alliés[184].
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Le retrait français en 1966 crée l'occasion de réorganiser le fonctionnement de l'OTAN, de donner plus de poids aux alliés européens majeurs que sont le Royaume-Uni et la RFA, et de trouver un compromis pour l'adoption d'un nouveau concept stratégique qui entérine les principes de la réponse flexible. Ce quatrième concept, souple par nature, reste en vigueur jusqu'à la fin de la guerre froide.
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Pendant la période de la guerre froide, la menace principale perçue par les alliés est que les Soviétiques, qui disposent d'une supériorité au moins quantitative forte relative aux forces conventionnelles, lancent une offensive majeure pour conquérir l'Europe occidentale. Face à cette menace, l'OTAN a successivement adopté trois postures stratégiques en matière d'emploi des forces conventionnelles[185] :
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L'effondrement du bloc soviétique et la disparition de la menace principale que représentait le Pacte de Varsovie conduit à une révision en profondeur de la stratégie de l'OTAN afin de l'adapter à un nouvel environnement géo-politique et à l'émergence de nouvelles menaces. Trois concepts stratégiques ont été successivement adoptés depuis 1991, le dernier en date en novembre 2010 lors du sommet de Lisbonne.
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Dans le monde multipolaire actuel, le rôle et les missions de l'OTAN sont devenus multiples et sortent donc du traditionnel espace euratlantique. Cependant, l'OTAN n'a pas vocation à se substituer à l'ONU et à ses Casques bleus : selon les déclarations de son secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer, l'OTAN n'a pas vocation à devenir une organisation mondiale de défense : « nous n’avons pas besoin d’une OTAN à vocation mondiale. Ce n’est pas l’enjeu de notre transformation. Le type d’OTAN qu'il nous faut — et que nous mettons en place avec succès — c’est une Alliance qui défend ses membres contre les menaces planétaires : le terrorisme, la dissémination des armes de destruction massive et les États faillis »[186].
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Les stratégies de la nouvelle OTAN sont fortement influencées par l'accroissement du risque terroriste — notamment depuis l'attaque du 11 septembre 2001 sur les États-Unis —, la dissémination avérée ou potentielle des armes nucléaires — liée par exemple au programme nucléaire iranien —, et la multiplication des foyers de crise requérant des moyens de réaction rapide :
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Pendant la guerre froide, l'OTAN n'aura mené aucune opération militaire, ce que ses membres analysent comme la démonstration que l'Alliance est une expérience réussie de sécurité et de dissuasion collectives, qu'il convient de préserver dans le monde du début des années 1990 dans lequel tous les dangers et toutes les incertitudes n'ont pas disparu.
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Mais les missions et l'organisation des moyens militaires de l'OTAN évoluent nécessairement fortement puisque la menace principale n'est plus celle d'une attaque des armées du pacte de Varsovie sur le territoire de ses membres, mais celle résultant de crises ou de guerres limitées à leur périphérie voire dans des zones géographiques plus lointaines dès lors que leurs intérêts vitaux seraient menacés. Cet élargissement du champ d'intervention de l'OTAN à des missions nouvelles au-delà du strict cadre défensif du territoire de ses membres se traduit à partir du début des années 1990 par l'engagement de ses moyens militaires hors de leurs frontières. Il ne s'agit pour autant pas de la transformation de l'OTAN en une organisation de sécurité globale à vocation mondiale, la France en particulier s'y refusant clairement[55],[187].
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La guerre en Bosnie-Herzégovine, le premier des conflits qui font suite à l'éclatement de la république fédérative socialiste de Yougoslavie, est le premier champ opérationnel d'intervention de l'OTAN à partir de 1993. Puis l'OTAN intervient à partir de 1999 au Kosovo où stationne toujours début 2017 la KFOR, force de maintien de la paix de l'OTAN sous mandat de l'ONU.
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Au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre 2001, le Conseil de l'Atlantique nord invoque pour la première fois dans son histoire l’article 5 du traité de Washington[188] en déclarant que l’attaque contre les États-Unis était une attaque dirigée contre eux tous[189]. À ce titre, l'OTAN mène depuis 2001 des opérations maritimes en Méditerranée et dans l'océan Indien.
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Cependant, plusieurs des opérations militaires majeures conduites par les États-Unis en coalition avec d'autres pays ne l'ont pas été dans le cadre de l'OTAN :
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Début 2017, l'OTAN est principalement engagé en Afghanistan, au Kosovo et dans des opérations navales en Méditerranée[190].
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ONU
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Adopté le 14 octobre 1953, le drapeau de l’OTAN est composé d’une rose des vents blanche à quatre directions accompagnée de quatre lignes radiales blanches sur un fond bleu foncé.
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Le premier mémorial européen honorant la mémoire des soldats morts ou blessés lors d'opérations de l'OTAN a été inauguré le 25 février 2012 à Fréthun dans le Pas-de-Calais[214],[215].
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Un organisme (du grec organon, « instrument »), ou organisme vivant, est, en biologie et en écologie, un système vivant complexe, organisé[1] et est le produit de variations successives au cours de l'évolution[2]. Il est constitué d'une ou plusieurs cellules vivantes (on parle alors, respectivement, d'organisme unicellulaire ou multicellulaire). Les organismes vivants sont classifiés en espèces partageant des caractéristiques génétiques, biologiques et morphologiques communes.
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Les organismes complexes, multicellulaires, sont constitués d'un ensemble de cellules vivantes différenciées, assurant des fonctions spécialisées et opérant de manière concertée. Ces cellules dérivent en général d'une progénitrice unique et partagent le même patrimoine génétique. Elles interagissent de façon à fonctionner comme un ensemble stable dynamiquement.
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Un organisme vivant se trouve en effet dans un état thermodynamique de non-équilibre, mais conservant un environnement interne approximativement constant, grâce à l’apport continu d'énergie et, le cas échéant, de nutriments. Ce phénomène d'équilibre dynamique maintenu par l'organisme est appelée homéostasie.
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Quelques centaines d'espèces, dites « organismes modèles », sont utilisées comme modèles d'étude par les scientifiques et les laboratoires de recherche pour comprendre les mécanismes fondamentaux du vivant.
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Un organisme est un être organisé, qui peut être un organisme unicellulaire ou un organisme multicellulaire. Le terme d'organisme complexe s'applique à tout organisme vivant ayant plus d'une cellule.
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Il est difficile de définir avec précision ce qu'est un être vivant. On peut donner quelques caractéristiques du vivant :
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La matière vivante est fondée sur la chimie organique avec comme base le carbone.
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Tout organisme vivant est mortel, par définition.
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Selon la source d'énergie utilisée, on distingue les organismes chimiotrophes, tirant leur énergie de molécules et les phototrophes, tirant leur énergie de la lumière.
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Tous les organismes vivants sont composés d'un nombre plus ou moins grand de cellules. Un organisme se développe en général à partir d'une cellule unique, par divisions cellulaires successives. Au cours de ce développement, les cellules subissent des étapes de différenciation, ce qui leur permet d'acquérir des spécialisations associées à des fonctions particulières. Un ensemble de cellules spécialisées de même type qui s'associent forment un tissu et l'organisation structurée de différents tissus constitue un organe. À l'intérieur d'un organisme vivant complexe, on trouve ainsi différents types cellulaires et différents tissus, variables suivant le type d'organisme considéré (animaux, plantes...).
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Ce type d'organisation hiérarchique : cellule, tissu, organe peut s'étendre aux grandes fonctions de l'organisme, on parle alors de système ou d'appareil, qui sont une collection d'organes participant à la même grande fonction : système nerveux, système respiratoire, appareil reproducteur, système racinaire (chez les plantes)...
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L'ensemble de l'organisme suit en général un plan d'organisation commun à tous les individus d'une même espèce. Ce plan d'organisation détermine la disposition relative des organes et des tissus, l'existence et le positionnement de membres ou d'appendices. Il est déterminé génétiquement et partagé en général par des espèces voisines sur le plan évolutif. Certains organismes vivants ont au cours de leur cycle de vie des stades d'existence très différenciés (stade larvaire, stade adulte...) avec des morphologies et des plans d'organisation qui peuvent varier, au travers d'étapes de métamorphose.
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Georges Chapouthier a proposé d'interpréter la complexité des organismes par l'application répétée de deux principes généraux, compatibles avec la sélection darwinienne : le principe de « juxtaposition » d'unités identiques, puis le principe d'« intégration » de ces unités dans des ensembles plus complexes, dont elles constituent alors des parties[3].
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Athènes (en grec : Αθήνα / Athína, /a.ˈθi.na/[2] ; en grec ancien : Ἀθῆναι / Athễnai — le nom est toujours pluriel) est la capitale et la plus grande ville de la Grèce. En 2011, elle compte 664 046 habitants intra-muros sur une superficie de 39 km2. Son aire urbaine, le Grand Athènes, qui comprend notamment le port du Pirée, en compte plus de 4 millions. Berceau de la civilisation occidentale et dotée d'un riche passé, la ville est aujourd'hui le cœur politique, économique et culturel de la République hellénique, dont elle accueille la plupart des institutions, comme le Parlement, la Cour de cassation et le siège du Gouvernement.
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Athènes est l'une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. J.-C. autour de la colline de l'Acropole — par le héros Thésée, selon la légende —, la cité domine la Grèce au cours du Ier millénaire av. J.‑C. Elle connaît son âge d'or au Ve siècle av. J.-C., sous la domination du stratège Périclès : principale puissance militaire de Grèce, à la tête d'une vaste alliance de cités, elle est également le cœur culturel de la Méditerranée. La démocratie athénienne connaît une vie intellectuelle importante, rassemblant des philosophes antiques (Socrate, Platon, Aristote), des auteurs de théâtre (Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane) et l'historien Thucydide. De nombreux témoignages de cette période faste ont été conservés, comme le Parthénon, l'Agora (qui comprend notamment le temple d'Héphaïstos), l'Olympéion, le théâtre de Dionysos ou encore le Stade panathénaïque.
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Intégrée au royaume de Macédoine, puis à l'Empire byzantin — période durant laquelle fut bâti le monastère de Daphni —, Athènes est conquise par l'Empire ottoman en 1456 et reste sous sa domination jusqu'en 1822, année de l'indépendance de la Grèce. Elle en devient la capitale et connaît une importante croissance urbaine. Occupée lors des deux guerres mondiales, la ville est ravagée par les destructions de la guerre civile grecque (1946 – 1949). Durant la seconde moitié du XXe siècle, Athènes devient le cœur économique et universitaire d'une Grèce en plein développement, dont les symboles sont les grandes avenues commerçantes telles que l'avenue Kifissias ou l'avenue Vasilissis Sofias. Frappée de plein fouet par la crise grecque depuis 2009, la ville a perdu plusieurs dizaines de milliers d'habitants et fait face à d'importantes difficultés économiques.
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La ville s'étend sur la plaine d'Attique, sur les rives de la mer Égée. Elle est le chef-lieu du district régional d'Athènes-Centre et la capitale de la périphérie d'Attique, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom. Le quartier le plus ancien, Pláka, est situé en contrebas de l'Acropole et comprend notamment la place Monastiráki. Kolonáki est le quartier huppé, à proximité de la place Syntagma. Enfin, Exárcheia est le quartier alternatif et branché de la ville, foyer de l'anarchisme en Grèce et de la contestation populaire depuis la crise. Grâce à son climat méditerranéen et ses nombreux musées, comme le musée de l'Acropole ou le musée national archéologique, Athènes est l'une des principales destinations touristiques d'Europe. En 1985, elle a été désignée comme capitale européenne de la culture et en 2018, comme capitale européenne de l'innovation. Elle a également accueilli les Jeux olympiques d'été en 1896 et en 2004.
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Athènes s'étend sur la plaine d'Attique, dominée par le mont Ægialée (en) à l'ouest, le mont Parnès au nord, le mont Lycabette au nord-est (faisant partie de chaîne Pentélique), le mont Hymette à l'est, et le golfe Saronique au sud-ouest. En raison de ces limites naturelles, il est peu probable de voir la ville s'étendre beaucoup plus qu'elle ne l'est aujourd'hui. Par ailleurs, la géomorphologie d'Athènes contribue beaucoup aux problèmes de pollution atmosphérique, surnommé le néfos, dont elle souffre aujourd'hui (Los Angeles aux États-Unis connaît la même géomorphologie et les mêmes conséquences).
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Les terres sont rocailleuses et peu fertiles. La ville antique était construite au pied de l'Acropole. Dans l'Antiquité et jusqu'au début du XXe siècle, le port du Pirée (en grec, Pireas) était une ville bien distincte mais il fait aujourd'hui partie de la ville.
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Les quartiers de Pláka (situé au pied de l'Acropole), Kolonáki, Monastiráki, Psyrí et Exárcheia (ou Exarchia) constituent le centre de la ville moderne. Lorsqu'Athènes est devenue la capitale du royaume de Grèce au XIXe siècle, les architectes allemands ont tenté de créer une ville nouvelle de style néoclassique autour des places Omónia (la Concorde en grec moderne) et Syntagma (la Constitution). Ces places restent des centres névralgiques, et la plupart des monuments et musées se trouvent dans ces quartiers (le Parlement occupe le bâtiment du palais royal sur Syntagma) mais pour le reste le style néoclassique ne saute pas aux yeux, les bâtiments subsistants étant noyés dans les constructions environnantes.
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Les parties nouvelles de la ville sont pour la plupart en béton gris et souffrent d'un manque d'espaces verts. Les Athéniens ont surnommé leur ville Tsimentoupolis ou Tsimentopoli (« la ville de ciment » ou « la ville de béton »).
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Le climat est méditerranéen (classification de Köppen : Csa), les étés sont chauds et secs, les hivers sont doux. Les influences continentales sont présentes aussi, en raison des montagnes qui bordent le tour de la ville. Athènes est une ville sèche (414 mm de précipitations annuelles), la sécheresse estivale dure en réalité d'avril à octobre. Les mois de juillet et d'août sont les plus chauds et les plus secs. Lorsque le vent du nord souffle sur Athènes en hiver, il peut apporter des précipitations sous forme de neige, qui tombent surtout sur la banlieue nord de la capitale. Le 9 janvier 2017, d'importantes chutes de neige se sont produites à Athènes en raison d'une vague de froid exceptionnelle en Europe centrale. Les tempêtes de neige sont peu fréquentes; cependant, lorsqu'elles surviennent, elles causent de graves perturbations. Athènes détient le record de la plus haute température enregistrée en Europe, le 10 juillet 1977 : 48 °C (118,4 °F).
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La formation du toponyme viendrait[3] de la racine indo-européenne ath- signifiant probablement « tête » ou « sommet », puisque la forteresse de l’Acropole située au sommet de la colline du même nom, constituerait le « noyau fondateur » de la ville. Ce qui expliquerait d'ailleurs l’origine de la légende mythologique portant sur la naissance d'Athéna selon laquelle la déesse, devenue protectrice de la cité, serait sortie « armée » de la tête de Zeus.
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Des traces d'occupation humaine sont attestées dès le Néolithique sur le site de l'Acropole (voir Pélasges). Mais ce n'est qu'à la suite des invasions ioniennes que l'Attique fut organisée en cités, parmi lesquelles Cécropia, la future Athènes.
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Athènes fut fondée formellement vers 800 avant notre ère par le synœcisme de plusieurs villages, partiellement préservés par l'invasion des Doriens. Ce faisant, en tirant parti de la forteresse naturelle de l'Acropole, ils purent résister aux hordes de pillards qui terrorisaient la région. Le pluriel du mot Athènes, d'après Thucydide, est une trace des anciens villages qui fusionnèrent pour fonder la cité. Selon la légende, c'est le héros Thésée, vainqueur du Minotaure, qui dirigea cette unification de l'Attique (Thucydide, II, 15, 2).
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Athènes était l'une des cités dominantes en Grèce au cours du Ier millénaire av. J.‑C. Son âge d'or fut atteint sous Périclès, au Ve siècle av. J.-C., où sa domination était à la fois politique, financière (grâce aux mines d'argent du Laurion et au tribut), militaire et culturelle. C'est à cette époque qu'Athènes fut qualifiée de « capitale (ἄστυ [astu]) de la Grèce » (Isocrate). Rapidement, Athènes transforma la ligue de Délos en un véritable empire qui fut dissous à la fin de la guerre du Péloponnèse qui l'opposa à Sparte.
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Le philosophe Aristote né en 384 av. J.-C. participa beaucoup à la vie intellectuelle d'Athènes, notamment en rédigeant son traité intitulé Politiques, où il critiqua la démocratie athénienne.
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La bataille de Chéronée, remportée en 338 av. J.-C. par Philippe II de Macédoine, fit entrer Athènes dans le nouvel Empire macédonien. La cité, qui demeura le grand foyer de la civilisation grecque, bénéficia jusqu'au IIe siècle av. J.-C. de nouveaux aménagements et de travaux d'embellissement menés sous la houlette de Lycurgue. Après la mort d'Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. et le découpage de l'Empire macédonien, la ville, encore sous domination des rois de Macédoine, sombra dans l'oubli.
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Conquise par le Romain Sylla, en 86 av. J.-C., Athènes perdit ses remparts et son rôle politique mais resta néanmoins un véritable phare intellectuel grâce à la Pax Romana qui s'instaura. Séduits par la culture et l'art de vivre athéniens, les Romains en copièrent les œuvres d'art et les mœurs et ne cessèrent d'embellir la ville : la tour des Vents, le temple de Rome et d'Auguste sur l'Acropole, l'agora romaine, le théâtre de l'Odéon dans l'ancienne agora sont parmi les monuments édifiés à cette époque. Aux alentours de l'an 1, la ville comptait ainsi environ 300 000 habitants.
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À partir de 53, les prêches de saint Paul devant l'Aréopage ne donnèrent qu'un faible écho au christianisme à Athènes ; Paul réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, Denys l'Aréopagite ou Dyonisius, et une femme, Damaris (Ac 17,33-34).
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Plus tard, l'empereur Hadrien (117 – 138), particulièrement attaché à la Grèce, continua les travaux d'urbanisme de ses prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'Olympion (temple de Zeus), de nouvelles routes et des aqueducs furent construits sous son règne. Sous le règne d'Antonin le Pieux, un richissime Athénien, Hérode Atticus, fit bâtir, entre 140 et 144, un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'Ilissos[4] ; il édifia plus tard, en mémoire de sa défunte épouse, l'Odéon qui porte son nom, construit en l'an 161.
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Après la chute d'Hippias, la famille des Alcméonides fut de nouveau autorisée à s'installer à Athènes.
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Durant la période byzantine, Athènes perdit beaucoup de sa gloire pour ne devenir qu'une petite ville de province.
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Théodose II, par ses édits de 426 et 439, ordonna la destruction de tous les temples païens. Il fit cependant une exception pour Athènes : ils seraient désaffectés et convertis en églises. Cependant, les Panathénées continuèrent à être célébrées. Justinien fit appliquer les décisions de Théodose II à partir de 529 : fermeture des écoles philosophiques (principalement néo-platoniciennes), transformées en écoles chrétiennes privées et conversion des temples en églises : le Parthénon devint la cathédrale de la ville. En effet, le culte de la Vierge (en grec Parthénos) Athéna fut remplacé par celui de la Vierge Marie Mère de Dieu, qualifiée d'Athénienne comme patronne de la cité. L'Érechthéion devint église de la Théotokos (« mère de Dieu »). En 857, l'évêché d'Athènes devint archevêché et le Parthénon devint église métropolitaine. Les temples furent dépouillés de leurs trésors au profit de Sainte-Sophie. Entre le VIe et le VIIe siècle, l'Asklépieion fut consacré aux saints Anargyres Côme et Damien. Le Théséion fut consacré à saint Georges. Au XIIe siècle, les Propylées devinrent palais épiscopal. De nombreuses églises byzantines furent érigées, bien souvent sur d'anciens sanctuaires païens.
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En 1146, la ville fut prise par Roger de Sicile. Après l'établissement de l'Empire latin de Constantinople en 1204, les Français mirent en place un duché d'Athènes, d'abord gouverné par les sires de la Roche et de Brienne. Il fut conquis par la compagnie catalane, avant d'être repris par des Florentins, les Acciaiuoli (1385). Ces derniers rendirent à la ville une partie de son éclat. L'Acropole fut transformée en manoir. Les Florentins se logèrent dans le palais métropolitain des Propylées. Ils firent construire une tour de guet, détruite par Heinrich Schliemann en 1875. La ville basse, limitée à l'agora romaine, fut dotée en 1402 d'un mur d'enceinte, parfois appelé mur de Valérien.
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En 1456, trois ans après la chute de Constantinople, Athènes fut conquise à son tour par les Ottomans sujets de Mehmet II, sauf l'Acropole qui résista et ne tomba qu'en 1458. Les Turcs entourèrent l'Acropole de nouvelles fortifications (le mur de Serpentzé), appuyées sur le portique d'Eumène et l'Odéon d'Hérode Atticus. Le Parthénon devint une mosquée. Il fut doté d'un minaret peu après 1466. L'Érechtéion devint le harem du disdar. Le 26 septembre 1687, alors qu'Athènes était assiégée par les troupes de Venise commandées par Morosini, une bombe tomba sur le Parthénon que les Turcs avaient transformé en poudrière. Le temple fut presque totalement détruit. La dégradation se poursuivit au début du XIXe siècle et fut l'œuvre de l'ambassadeur britannique à Constantinople, Thomas Bruce (7e comte d'Elgin), et de ses agents.
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La population d'Athènes déclina fortement, chose qui s'aggrava avec le déclin de l'Empire lui-même. Des quartiers entiers de la ville furent détruits entre le XVIIe et le XIXe siècle dans des guerres de factions.
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Dès 1821 et le déclenchement de la guerre d’Indépendance, Athènes fut libérée de l’occupation turque, mais les Grecs ne s’emparèrent de la forteresse de l’Acropole qu'en juin 1822 après un long siège. En 1826 et 1827, les Turcs assiégèrent l’Acropole, défendue d’abord par le klephte Gouras et Makriyánnis, puis, après la mort de Gouras, par le général français Fabvier. Toutes les tentatives de dégager la ville, menées par Karaïskákis puis, après son décès par l’amiral Cochrane et le général Church, échouèrent. Les troupes de Rachid Pacha prirent l’Acropole le 27 mai 1827 et y restèrent jusqu’au 12 avril 1833. La ville était quasiment inhabitée lorsqu'elle fut proclamée capitale du royaume de Grèce le 1er décembre 1834, mais elle fut rebâtie dans les décennies qui suivirent.
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Le gouvernement s'installa dans une ville en ruines. Les églises furent reconverties pour accueillir les ministères. Le Théséion devint un musée. Les architectes bavarois du roi Othon proposèrent un schéma directeur en triangle, dirigé vers l'Acropole ainsi mise en valeur, et un plan perpendiculaire. La reconstruction/construction de la ville fut laissée à l'initiative privée. La rue Ermou (Hermès) marquait alors la frontière entre ville ancienne, médiévale et ville contemporaine.
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Un palais royal (devenu depuis siège du Parlement), que certains architectes auraient souhaité installer sur l'Acropole, fut achevé en 1838 sur la place Syntagma. La reine Amélie créa l'année suivante un jardin botanique (devenu depuis les jardins nationaux) à côté du palais.
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En 1845, la ville était encore soit un champ de ruines soit un chantier de construction. De grandes maisons néo-classiques émergeaient de terrains vagues à peine déblayés. Les rues n'étaient pas encore pavées, ni éclairées, ni réellement aménagées.
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Pendant la Première Guerre mondiale, la ville fut occupée par des troupes franco-britanniques à partir du 16 octobre 1916[5].
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Après la guerre gréco-turque et la « Grande Catastrophe » de septembre 1922, l'afflux de plus d'un million de réfugiés en provenance d'Asie Mineure entraîna dans les années 1920 la construction de quartiers entiers.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville fut prise par l'Allemagne nazie, le 27 avril 1941, et occupée jusqu’en octobre 1944. Les Allemands organisèrent une famine systématique qui fit de très nombreux morts. Le 3 décembre 1944, le soulèvement communiste commença dans le quartier autour du Théséion, après que les forces de police eurent tiré sur une manifestation le matin même sur la place Syntagma, faisant quinze morts. Les Britanniques restaurèrent l’ordre après d’intenses combats de rue et grâce à des renforts venus de Phalère.
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La croissance d'Athènes fut très faible pendant les premières années qui suivirent les destructions et les ravages de la guerre civile grecque. Puis la cité recommença à croître.
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L'entrée de la Grèce dans l'Union européenne en 1981 apporta de nouveaux investissements à la ville. Enfin, l'accueil des Jeux olympiques d'été de 2004 a été le moteur de nombreux travaux d'infrastructure.
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En 1985, Athènes a été déclarée capitale culturelle de l'Europe.
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C’est à Athènes que sont notamment nées la démocratie et la philosophie. De fait, la civilisation athénienne est l’un des fondements de la culture européenne et c’est en mémoire de cela que le projet de constitution européenne cite en préambule l’historien Thucydide (Guerre du Péloponnèse, II, 37, 1) :
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Athènes a également été le centre culturel de la Grèce classique, et ce dans tous les domaines. Sa conception du beau et du bon a influencé durablement le reste du monde grec, puis romain, et enfin l'Occident.
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En 1976 s’est tenu à Athènes le 61e congrès mondial d’espéranto, dont le thème était « Collaboration internationale des états au niveau régional ».
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Athènes a accueilli, du 19 au 23 septembre 1985, le 18e symposium international dans la série des symposiums traitant des sujets spéciaux parrainés par l’Association Internationale de Géologie de l’Ingénieur, organisé par le groupe national grec de l’AIGI. Le thème de « la protection des monuments et des sites historiques » fut spontanément adopté[6].
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Athènes a par ailleurs accueilli les premiers Jeux olympiques modernes en 1896, en souvenir des Jeux olympiques de la Grèce antique. La ville a accueilli de nouveau les Jeux d'été en 2004. Outre le succès sportif et médiatique de l'évènement, ils permettront peut-être d'accroître les investissements étrangers en Grèce en prouvant la capacité du pays à gérer de grands projets.
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Depuis la crise financière de 2008, Athènes est devenu un haut-lieu de l'art urbain[7]. La municipalité cherche à encadrer et valoriser ces pratiques artistiques de rue, notamment le graffiti, pour éviter qu'il n'empiète sur le patrimoine historique[7].
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L’agglomération athénienne est le principal foyer de population de la Grèce, avec 3,7 millions d'habitants sur un territoire métropolitain de 428 km2, sur un total de 11,125 millions de Grecs environ (au 1er janvier 2006), soit près d'un tiers de la population du pays.
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Évolution de la population à travers les âges :
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La cité moderne d’Athènes est constituée de villes et villages autrefois distincts, qui avec l’expansion démographique du XXe siècle ont fini par former une agglomération. Celle-ci comprend aujourd’hui 54 municipalités (δήμος), la plus importante étant la ville d'Athènes (Δήμος Αθηναίων / Dhímos Athinéon), avec près d’un million d'habitants (la deuxième étant Le Pirée). Le nom d’Athènes peut ainsi désigner l’agglomération entière (aussi appelée le grand Athènes) ou la ville d’Athènes, ou même juste le centre-ville. Voir ci-dessous la liste des municipalités.
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Athènes dispose d'un réseau dense de trolleybus et d'autobus. Afin de lutter contre la pollution, une part croissante des autobus fonctionne au gaz naturel pour véhicules (GNV).
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Le métro, dont la première ligne (la ligne verte[13] nommée également ISAP) date de 1904, a été complété par deux lignes modernes (les lignes rouge et bleue[13]) en 2000 et s'étend jusqu'à l'aéroport. Trois lignes de tramway (3, 4 et 5), ont été mises en service pour les Jeux olympiques de 2004[14] : deux d'entre elles relient le centre d'Athènes (départ près de Syntagma). La ligne 3 assure la desserte entre Voulas (sud-est de l'agglomération) et le Pirée (terminus S.E.F.) tandis que la ligne 4 relie Le Pirée à la place Syntagma. Quant à la ligne 5, elle relie Voulas à la place Syntagma.
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Le port du Pirée relie par voie maritime, différents ports de la région et différentes îles d'autres régions de la Grèce.
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Un train rapide du réseau Proastiakós relie également la gare centrale (Larisis) à la banlieue attique en direction de l'aéroport — il emprunte la même voie que le métro entre Doukissis Plakentias et l’aéroport international Elefthérios-Vénizélos.
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L'aéroport international Elefthérios-Vénizélos (code AITA : ATH) est construit par une entreprise allemande, a remplacé en 2001 l'ancien aéroport d'Elliniko (Hellinikon International Airport).
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À ces transports en commun, il faut ajouter les taxis, omniprésents dans la capitale hellène, et qui ont la particularité de prendre à la fois plusieurs passagers se rendant vaguement dans la même direction.
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Avant ces développements, se déplacer à Athènes s'avérait très problématique, que ce soit à cause de la vétusté des équipements ou de la lenteur du trafic. Un apport des JO de 2004 est donc ce réseau efficace métro-tramway-bus qui semble avoir apporté une solution au problème du transport athénien. Néanmoins, le tramway n'est pas prioritaire sur le reste du trafic, ce qui occasionne une certaine lenteur et limite ainsi ses performances.
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Le nome d'Athènes est l'une des 54 préfectures de Grèce. Il fait partie de la périphérie d'Attique. Son chef-lieu est Athènes. Ce nome, d'une superficie très réduite mais densément peuplé, recouvre la partie centrale de l'agglomération athénienne. Il est divisé en plusieurs municipalités et communautés (listées dans l'article détaillé).
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La municipalité d'Athènes est divisée en 7 districts ou « Dimotika Diamerismata » (numérotés de 1 à 7). Cette division en district est principalement utilisée à des fins administratives.
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Athènes est jumelée ou a des partenariats avec les villes suivantes :
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Un organisme (du grec organon, « instrument »), ou organisme vivant, est, en biologie et en écologie, un système vivant complexe, organisé[1] et est le produit de variations successives au cours de l'évolution[2]. Il est constitué d'une ou plusieurs cellules vivantes (on parle alors, respectivement, d'organisme unicellulaire ou multicellulaire). Les organismes vivants sont classifiés en espèces partageant des caractéristiques génétiques, biologiques et morphologiques communes.
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Les organismes complexes, multicellulaires, sont constitués d'un ensemble de cellules vivantes différenciées, assurant des fonctions spécialisées et opérant de manière concertée. Ces cellules dérivent en général d'une progénitrice unique et partagent le même patrimoine génétique. Elles interagissent de façon à fonctionner comme un ensemble stable dynamiquement.
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Un organisme vivant se trouve en effet dans un état thermodynamique de non-équilibre, mais conservant un environnement interne approximativement constant, grâce à l’apport continu d'énergie et, le cas échéant, de nutriments. Ce phénomène d'équilibre dynamique maintenu par l'organisme est appelée homéostasie.
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Quelques centaines d'espèces, dites « organismes modèles », sont utilisées comme modèles d'étude par les scientifiques et les laboratoires de recherche pour comprendre les mécanismes fondamentaux du vivant.
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Un organisme est un être organisé, qui peut être un organisme unicellulaire ou un organisme multicellulaire. Le terme d'organisme complexe s'applique à tout organisme vivant ayant plus d'une cellule.
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Il est difficile de définir avec précision ce qu'est un être vivant. On peut donner quelques caractéristiques du vivant :
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La matière vivante est fondée sur la chimie organique avec comme base le carbone.
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Tout organisme vivant est mortel, par définition.
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Selon la source d'énergie utilisée, on distingue les organismes chimiotrophes, tirant leur énergie de molécules et les phototrophes, tirant leur énergie de la lumière.
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Tous les organismes vivants sont composés d'un nombre plus ou moins grand de cellules. Un organisme se développe en général à partir d'une cellule unique, par divisions cellulaires successives. Au cours de ce développement, les cellules subissent des étapes de différenciation, ce qui leur permet d'acquérir des spécialisations associées à des fonctions particulières. Un ensemble de cellules spécialisées de même type qui s'associent forment un tissu et l'organisation structurée de différents tissus constitue un organe. À l'intérieur d'un organisme vivant complexe, on trouve ainsi différents types cellulaires et différents tissus, variables suivant le type d'organisme considéré (animaux, plantes...).
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Ce type d'organisation hiérarchique : cellule, tissu, organe peut s'étendre aux grandes fonctions de l'organisme, on parle alors de système ou d'appareil, qui sont une collection d'organes participant à la même grande fonction : système nerveux, système respiratoire, appareil reproducteur, système racinaire (chez les plantes)...
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L'ensemble de l'organisme suit en général un plan d'organisation commun à tous les individus d'une même espèce. Ce plan d'organisation détermine la disposition relative des organes et des tissus, l'existence et le positionnement de membres ou d'appendices. Il est déterminé génétiquement et partagé en général par des espèces voisines sur le plan évolutif. Certains organismes vivants ont au cours de leur cycle de vie des stades d'existence très différenciés (stade larvaire, stade adulte...) avec des morphologies et des plans d'organisation qui peuvent varier, au travers d'étapes de métamorphose.
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Georges Chapouthier a proposé d'interpréter la complexité des organismes par l'application répétée de deux principes généraux, compatibles avec la sélection darwinienne : le principe de « juxtaposition » d'unités identiques, puis le principe d'« intégration » de ces unités dans des ensembles plus complexes, dont elles constituent alors des parties[3].
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L'orgue est un instrument à vent multiforme dont la caractéristique est de produire les sons à l’aide d’ensembles de tuyaux sonores accordés suivant une gamme définie et alimentés par une soufflerie. L'orgue est joué majoritairement à l’aide d’un ou plusieurs claviers et le plus souvent aussi d’un pédalier.
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Il existe une autre catégorie d'instruments populaires appelés orgues mécaniques car l'émission sonore est assurée par des tuyaux ou flûtes, mais l'activation se fait par un système automatique de reproduction (cylindres, cartons, mémoire électronique). Certains de ces orgues disposent aussi d'un clavier ou d'un pédalier plus ou moins étendus.
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Le mot orgue vient du grec οργανον (organon) (en latin organum), signifiant outil ou instrument (recouvrant par là la notion d’instrument de musique mais sans lien direct avec l’orgue). L’organa du Moyen Âge désignait aussi bien une polyphonie liturgique que le service religieux lui-même.
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L’instrument a également reçu de nombreuses appellations métaphoriques : roi des instruments (expression attribuée à Guillaume de Machaut au XIVe siècle), ancilla Domini, servante du Seigneur ; mais aussi, plus péjorativement, cornemuses du diable[1]. N'oublions pas Hector Berlioz, qui, dans son traité d'instrumentation et d'orchestration (1844) : « L'orgue et l'orchestre sont Rois tous les deux ; ou plutôt l'un est Empereur et l'autre Pape ; leur mission n'est pas la même ; leurs intérêts sont trop vastes et trop divers pour être confondus ».
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Le mot orgue est du genre masculin au singulier. Cependant, au pluriel il peut être soit féminin en parlant d’un seul instrument, dans un sens emphatique (de belles orgues, les grandes orgues de Notre-Dame de Paris), soit masculin en parlant de plusieurs instruments (les orgues fabriqués par Clicquot, les beaux orgues de Paris)[2].
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Orgue partage cette particularité avec les termes amour et délice.
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On s’accorde à dire que le premier orgue a été inventé par un Grec d’Alexandrie, Ctésibios[3], au IIIe siècle av. J.-C. Cet ancêtre fonctionnait avec de l'eau (celle-ci servant à égaliser la pression de l'air) et reçut le nom d’hydraulos, ou hydraule, c’est-à-dire « flûte (du grec aulos : tube, flûte) qui fonctionne avec de l’eau ».
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L'iconographie nous apprend que l'hydraule accompagnait les combats de gladiateurs dans l'amphithéâtre romain. Pétrone, dans son Satyricon, dit que l'essédaire, gladiateur qui combattait sur un char, coordonnait ses gestes à la musique de l'hydraule[4].
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De petits orgues comparables à nos orgues dits de Barbarie furent en usage chez les Romains, notamment dans les théâtres ; ceci explique la méfiance des premiers évêques chrétiens à l’égard des joueurs d’instruments et des musiciens, toutes catégories confondues[5]. Néron aurait découvert cet instrument pendant un voyage en Grèce, il fit vœu d'en jouer pour célébrer son triomphe si la victoire lui était donnée sur les Gaulois lors de la sédition de 67. Ses successeurs, Élagabal, Sévère Alexandre, Gallien, furent de fervents admirateurs de l’orgue[6].
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Plusieurs fragments d'orgue d'époque romaine ont été retrouvés, dont celui d'Avenches[7] en Suisse. L’orgue disparaît néanmoins en Occident lors des invasions barbares.
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À Byzance, l’orgue devient un instrument de la pompe impériale après le transfert du siège de l’Empire romain. Un orgue a été offert par une ambassade de Constantin V, empereur de Byzance, à Pépin le Bref en 757. Cette réintroduction de l’instrument en Occident, n’a d’abord servi qu’à rehausser la pompe profane des palais.
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Ce n’est que plus tard qu’il fait progressivement son entrée dans la chrétienté occidentale : dans les cloîtres d’abord (comme « guide-chant ») au XIe siècle, puis au XIIe siècle dans les églises. Au XIIIe siècle, les grandes églises européennes rivalisent entre elles : elles agrandissent leurs instruments ou en construisent de nouveaux. L’orgue est définitivement reconnu par le monde religieux[8].
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Du XIIIe siècle au XVe siècle vont apparaître les progrès techniques qui susciteront le développement du répertoire. Ainsi sera inventé l’abrégé qui permettra de regrouper les touches en un clavier (les notes étaient alors jouées par des tirettes directement positionnées sous le rang de tuyaux correspondant, empêchant toute virtuosité)[9]. Le pédalier fera également son apparition : une pédale indépendante est attestée dès le XIVe siècle pour les instruments suédois de Sundre et Norrlanda, ainsi qu’à Florence ou Halberstadt. Durant cette période, le buffet se développera, les claviers seront multiples pour le même instrument et la possibilité de différencier les jeux qui permettent de faire plusieurs instruments en un seul, abandonnée au début du Moyen Âge, sera redécouverte.
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La diffusion de l’orgue fixe dans les églises ne devient importante qu’en liaison avec celle de la polyphonie à 4 parties. Du début du XIVe au milieu du XVIIIe siècle, les progrès techniques accompagnent et suscitent le développement du répertoire, aboutissant à un apogée au cours des XVIIe et XVIIIe siècles dans les principaux centres européens : Italie, France, pays germaniques, Pays-Bas, Angleterre et Espagne, créant des écoles associées de styles différents. En France, apparaît un ouvrage qui sera et restera la référence pour la construction des orgues dans l'esprit et la technique du XVIIIe siècle français : L'Art du facteur d'orgues, Dom. Bedos de Celles, 1766.
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Du milieu du XVIIIe au début du XIXe siècle, l'orgue disparaît complètement du registre musical (phénomène du même ordre que pour le clavecin) au profit de l'orchestre symphonique, y compris dans le registre religieux, la facture d'orgues cesse lors de cette période[10].
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Au XIXe siècle, l'orgue renaît avec l'apparition du style musical romantique et par la même occasion de la facture du même nom. La facture romantique renoue avec les progrès technologiques, sous l'impulsion notoire d'Aristide Cavaillé-Coll : ces progrès concernent au premier chef les modes de transmission et la production du vent, mais aussi l'esthétique musicale qui comporte la puissance autant que la délicatesse. Les compositeurs à l’utiliser à l'époque seront notamment César Franck et Felix Mendelssohn. La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle consacrent un orgue-orchestre : l’esthétique symphonique. Dans le même temps apparaît la facture de l'orgue de cinéma qui met en place l'esthétique moderne du son d'accompagnement de l'image avec des bruits (qui peuvent être de la percussion) et des sons mélodiques. Ce mouvement correspond à la mise en place du style laïc, essentiellement aux États-Unis où on trouve de la technologie moderne (par exemple par l'« orgue à vapeur » où le vent est remplacé par de la vapeur d'eau)[10]. Le XXe siècle voit cependant un intérêt grandissant pour les instruments anciens et leur style. Ce mouvement initié en Allemagne dans les années 1920 dans le même temps où les parties techniques du clavier sont modernisées avec l'électricité et la commande hydropneumatique, est poursuivi en France et dans les autres pays jusqu'à nos jours. Dans un premier temps, il constitue une esthétique nouvelle tentant une synthèse des orgues du XIXe siècle aux styles antérieurs : l'orgue néoclassique. Puis, plus tard, on se met à construire des orgues dans les styles d'avant le XIXe siècle que l'on redécouvre, dans un mouvement néo-baroque.
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En France, ce mouvement se fait en parallèle avec un vaste chantier de restauration du patrimoine instrumental au titre des monuments historiques.
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De nos jours, de nouvelles créations, poussées par le retour des orgues dans les salles de concert qui sont devenues pour la musique par leur capacité d'accueil et leurs caractéristiques sonores plus importantes que les églises (notamment au Japon, en Russie et aux États-Unis), s'inscrivent dans la continuité de la facture de l'orgue néo-baroque ou symphonique, en les reprenant avec des technologies nouvelles grâce à l'électricité et l'informatique et en reprenant des techniques de tuyaux à anches ou à sifflet dans l'ensemble réétudié des matières porteuses du son de l'orgue[10].
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L’orgue se distingue de tous les autres instruments de musique par un certain nombre de caractéristiques qui le rendent à la fois unique en son genre et exceptionnel par bien des aspects.
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Plus que pour tout autre, les caractéristiques peuvent varier considérablement d’un instrument à l’autre :
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Saint Cecilia et son orgue de table de 14 notes (Ambrosius Benson).
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Orgue portatif (déplaçable, 33 notes).
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Orgue positif (posé au sol, démontable).
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Orgue de chœur, cathédrale de Moulins.
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Cathédrale Sainte-Marie-Majeure de Marseille, orgue de chœur.
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L'orgue de l'église de Pignans, dont le buffet est classé Monument Historique.
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Cathédrale de Narbonne, orgues en nid d'hirondelle (67 jeux).
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Grand orgue de la cathédrale Notre-Dame de Paris (115 jeux).
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Grand orgue de l'église Saint-Eustache de Paris (101 jeux).
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Sydney Town Hall Grand Organ.
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Console du Boardwalk Hall Auditorium Organ d'Atlantic City (455 jeux). Cela autorise en théorie 2455 - 1 combinaisons, soit près de 10137.
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Chaque grand instrument est un ouvrage unique. Il est adapté au local qui l’abrite, à sa destination musicale et liturgique, à l’importance du budget qui a pu lui être consacré : par nature, l'orgue est fabriqué sur mesure et surtout à la main. C'est donc une fabrication qui occupe beaucoup d'artisans hautement qualifiés, en faisant un instrument extrêmement coûteux, que ce soit en facture, en maintenance ou en restauration. À titre d'exemple une restauration d'un orgue de type symphonique d'une cinquantaine de jeux peut coûter plus de 900 000 €[15]. À l’époque baroque, l’orgue représente un des sommets de la technologie - seuls certains instruments d’horlogerie ou de serrurerie peuvent atteindre une complexité comparable.
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L’organiste fait ses exercices sur un piano, un clavicorde ou un clavecin s’il ne possède pas lui-même un orgue. Si c’est le cas, il s’agit soit d’un orgue d'étude, soit d’un orgue de salon.
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Depuis le XXe siècle, il existe aussi des orgues électromécaniques, tels les célèbres orgues Hammond, puis électroniques, dont le clavier et la registration ont des caractéristiques analogues, mais où la production des sons résulte d’une synthèse. De nos jours, ce sont les orgues numériques dont s’équipent principalement les particuliers (organistes, étudiants d’orgue et amateurs).
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Deux instruments américains construits, le Wanamaker Grand Court Organ à Philadelphie dans le grand magasin Macy's[16] et le Boardwalk Hall Auditorium Organ (console : 337 jeux, 33 114 tuyaux, VII/P) à Atlantic City dans la vaste salle de spectacle (17 000 places) de Boardwalk Hall, sont considérés comme les plus grands au monde.
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L'orgue peut être muni d'un système de jeu automatique. Il fut le premier à bénéficier de cette invention, éveillant l'étonnement de ses contemporains, et était actionné mécaniquement par un cylindre hérissé d'autant de picots que de notes à jouer. Haydn, Mozart et Beethoven furent commandités pour la composition de musique pour ce genre d'orgue. On distingue la serinette, la perroquette, l'orgue de barbarie et de nombreuses variantes d'orchestrions. Le limonaire appartient à cette catégorie. Le XIXe siècle vit la naissance du carton comme support d'enregistrement, d'abord lu mécaniquement puis pneumatiquement. Au XXe siècle se fit la lecture électrique et optoélectronique des cartons et papiers, puis apparurent les supports entièrement électroniques comme la carte mémoire.
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Au XIXe siècle, un certain nombre d'orgues de salon, et plus tard de cinéma, furent construits pour être joués par ces deux systèmes. Déjà au XVIIIe siècle, surtout en Angleterre et en Suisse, on vit apparaître des orgues d'église à cylindre pour remédier au manque d'organistes[réf. souhaitée].
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Quelle que soit la taille de l’instrument, l’orgue est composé des éléments suivants :
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Ces éléments peuvent être regroupés en totalité ou en partie dans un meuble appelé buffet. Il peut y avoir plusieurs buffets distincts.
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Dans une salle de concert, le buffet d’orgue est positionné derrière les places des autres instrumentistes de l’orchestre, mais également en tribune.
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Dans les églises, le buffet peut être situé à différents endroits, plus ou moins favorables à l’acoustique :
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Les orgues ont souvent un rôle décoratif important.
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Le buffet, dont les deux fonctions initiales sont de cacher et protéger, joue également un rôle essentiel de porte-voix et de résonateur ; il constitue souvent chez les anciens une œuvre d’ébénisterie très travaillée témoignant du style de son époque, alternant parties de menuiserie richement sculptée et espaces occupés par les tuyaux de montre disposés en plate-faces et tourelles en nombre varié (2, 3, ou plus).
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Dans la tradition française, le bois est généralement brut ; chez les Allemands, les Italiens, les Hollandais, la décoration fait souvent appel à la peinture et la dorure. Les décorations y sont parfois exubérantes.
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Si en Italie et en Angleterre le buffet est souvent unique et réunit l’ensemble de l’instrument, en Espagne on retrouve régulièrement deux buffets se faisant face dans le chœur.
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Dans les pays germaniques, le Werkprinzip associe étroitement l’architecture extérieure et l’architecture musicale des plans sonores : on retrouvera le buffet de la pédale fixé de chaque côté de la balustrade et les autres plans étagés facilement identifiables (positif de poitrine, positif de dos ou de couronne…). En France, les buffets sont fortement marqués par l’architecture brabançonne où l’on associe le positif de dos (petit buffet au bord de la tribune) au grand orgue et à la pédale (buffet en arrière sur la tribune et de plus grandes dimensions) avec la console située entre les deux.
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Dans la facture moderne, le buffet est souvent assez dépouillé et tend à mettre en valeur les tuyaux de montre comme principal élément décoratif. Il va même parfois jusqu’à disparaître durant quelques décennies, des années 1930 à 1960, ne faisant que cacher les mécanismes de transmission et de distribution du vent et laissant apparents les tuyaux[17].
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C’est l’organe de commande de l’instrumentiste. La console regroupe les éléments suivants (si présents dans l'instrument) :
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Chaque clavier commande un plan sonore et les principaux portent un nom spécifique. Un plan sonore est composé d'un ou plusieurs jeux activés individuellement par les tirants. Les claviers peuvent ainsi faire dialoguer plusieurs plans sonores ou les faire jouer ensemble pour plus de puissance[18].
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Chaque clavier comprend en principe 56 ou 61 notes mais peuvent en comporter moins suivant l'époque ou le style de leur construction. L'orgue italien fait traditionnellement dépendre l'étendue du clavier de la taille de la salle à sonoriser, ainsi, des étendues allant dans la contre-octave se rencontrent fréquemment, parfois aussi en Angleterre et en Allemagne. Aux États-Unis, on rencontre occasionnellement des orgues dont un ou plusieurs des claviers ont l'étendue d'un piano - probablement à l'imitation de certains orgues de cinéma. Ceci exige la construction de tuyaux particulièrement grands ou de reprises, et l'abandon du système de la transmission mécanique, les soupapes devant être démesurément grandes, augmentant d'autant la résistance au doigt.
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Noms en français des plans sonores couramment rencontrés :
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L'orgue baroque allemand ne varie guère de ces concepts, les claviers standards sont le Hauptwerk (division principale) et le Rückpositiv (positif de dos) dans le nord de l'Allemagne et l'Autriche, ce dernier cédant la place au positif intérieur dans le sud de l'Allemagne. Il s'enrichit alors selon le cas d'un Oberwerk (division supérieure), Unterwerk (division inférieure, comparable à l'écho français), Rückpositiv, Brustwerk (positif de poitrine, en face de l'organiste) ou Kronwerk (division de couronne). Cependant, l'orgue Allemand est moins systématique dans sa conception, puisqu'au Hauptwerk se joint fréquemment comme second clavier un Oberwerk, un Unterwerk, voire un Kronwerk. Certains instruments possèdent un Fernwerk (division lointaine), placé le plus souvent dans les combles et permettant des effets plus théâtraux que liturgiques.
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L'orgue de chœur - antiphonal aux États-Unis - peut-être parfois joué depuis la console principale, même à l'extrémité opposée de l'église, grâce à la transmission électrique. Ceci est plus fréquent aux États-Unis
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Les claviers (notamment des XVIe et XVIIe siècles) peuvent être partagés en basses et dessus. Cette division se retrouve principalement en Italie et en Espagne, mais n'est pas rare en France dans de petits instruments.
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L’accouplement permet de jouer simultanément les touches de deux ou plusieurs claviers en n’en touchant qu’un seul, et donc d’actionner simultanément l’ensemble des registres qui leur sont associés. On rencontre également des accouplements d'octave graves et aigües. Un Do3 joué par exemple sur le Grand-Orgue peut jouer le Do4 du Récit et le Do2 du Positif. On réserve le terme de tirasse à l’accouplement des claviers avec le pédalier.
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Les marches (ou notes, ou touches) du pédalier peuvent être disposées parallèlement avec des marches longues (« à l’allemande »), parallèlement avec des marches courtes (« à la française ») ou rayonnantes (« en éventail ») théoriquement pour faciliter le jeu : en fait le pédalier en éventail est surtout diffusé aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne. De nos jours le pédalier comporte en général 30 marches (Do 1 à Fa 3), parfois 32 (Do 1 à Sol 3).
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À l’origine, la console est intégrée au buffet et on la dit en fenêtre. On peut bien souvent la fermer par des volets ou des portes. Elle peut aussi bien se trouver sur la face avant que sur l'un des côtés du buffet. Elle peut, par exemple, être orientée de telle façon que l’organiste regarde vers le chœur de l’église. Dans de rares cas, elle se trouve à l’arrière. Avec l’évolution des techniques de traction (pneumatique et électrique), elle peut être séparée du buffet pour devenir une pièce indépendante de l’instrument, offrant plus de liberté pour son placement. Certains instruments possèdent deux consoles, l’une en tribune à traction mécanique, l’autre, électrique et mobile, au niveau du sol. Ce type de consoles mobiles offre aux interprètes la possibilité de jouer, dans de très bonnes conditions, avec orchestre ou d’autres instruments solistes en permettant une parfaite écoute de l’instrument, l'organiste n'étant plus assourdi par la puissance sonore de celui-ci et restant visible du public. Néanmoins une distance trop importante entre la console et l'orgue pose des problèmes liés au délai de propagation de l'onde sonore pour le jeu des notes rapides; ce qui peut s'avérer déroutant pour l'exécutant.
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L’électronique puis l'informatique ont également apporté leurs contributions au mode de fonctionnement de l’orgue. Plusieurs tâches sont affectées à un module électronique ou à l’ordinateur. Il est l’assistant pour la registration et s’occupe de changer les jeux suivant une programmation établie par l’organiste, pendant que ce dernier est occupé à jouer : c'est le combinateur. Les premiers combinateurs furent d'ailleurs purement électromécaniques. Il existe de façon croissante des orgues équipés d'une interface MIDI, permettant de jouer l'orgue depuis un autre instrument midi, ou inversement. L'ordinateur permet aussi d’enregistrer et de restituer ce qui a été joué[19].
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La soufflerie traditionnelle était constituée de grands soufflets généralement en forme de coin, actionnés à la main ou aux pieds par un ou plusieurs assistants[20]. En raison de la place occupée par cette installation dans les orgues importants, elle était souvent reportée dans un local contigu de la nef. Plus habituellement, elle est sise derrière l’orgue, voire dans le soubassement du buffet. On a cherché aussitôt que possible à s’affranchir de la main-d’œuvre, souvent difficile à mobiliser lorsque l’organiste voulait jouer, en mécanisant le fonctionnement des soufflets pompes à l’aide de la machine à vapeur ou même de la force hydraulique, puis du moteur électrique. De nos jours, à de rares exceptions près (reconstitutions d’instruments historiques), la production de l’air sous pression est confiée à un ventilateur électrique dont le bruit du moteur doit évidemment être aussi faible que possible. Il convient, pour des questions de température et d'hygrométrie, que l’air soit aspiré dans le même environnement que l’orgue qu’il alimente.
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L’air mis sous pression, le vent en termes de facture d’orgue, est dirigé vers un (ou plusieurs) réservoir à soufflet, en forme de coin (les tables inférieures et supérieures sont liées par une charnière), ou à table parallèle ; ce soufflet a pour fonction d’établir une pression du vent constante au moyen de poids disposés sur la table supérieure ; il doit aussi éliminer les variations brusques de pression préjudiciables à la qualité du son émis, variations qui surviennent lorsque l’organiste joue des accords répétés par exemple. Il est précédé par un régulateur dont il commande mécaniquement l’action. Ce régulateur sert à contrôler en permanence la quantité d’air introduite dans le soufflet, en fonction de la consommation d’air induite par le jeu plus ou moins fourni de l’organiste. Son principe peut reposer sur l’ouverture variable d’une soupape ou d’un volet à rouleau par exemple.
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Le facteur d’orgues peut même adjoindre sur les porte-vents des antisecousses, pour parfaire l’égalité de la pression. Ce sont de petits soufflets ou tablettes mobiles mis en équilibre par la pression de l’air. À l’opposé, un autre dispositif, appelé tremblant, est destiné au contraire à faire onduler le vent et donc le son des tuyaux de manière régulière, pour apporter un caractère expressif à certaines pièces musicales. Le tremblant peut fonctionner « dans le vent », à l’aide d’un simple volet mobile obturant partiellement un porte-vent et animé d’un battement produit par le passage de l’air, ou « à vent perdu », il crée alors des échappements d’air répétés (dispositif bruyant).
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Certains grands instruments disposent de pressions d’air différentes pour chaque sommier. En ce cas, chacun d’entre eux dispose de son propre réservoir à soufflet régulateur disposé à proximité ; cette régulation de la pression peut même être localisée dans le sommier lui-même, selon un dispositif apparu au milieu du XXe siècle.
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Le vent est ensuite distribué depuis le réservoir régulateur à l’ensemble des sommiers à l’aide d’un réseau parfois complexe de porte-vents. Il s’agit de canaux usuellement en bois, de section carrée le plus fréquemment, adaptée aux besoins en air des sommiers qu’ils alimentent.
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La soufflerie doit dans son ensemble répondre aux besoins en vent de l’orgue qu’elle fournit. Ainsi, les anciens orgues présentaient souvent des déficiences en la matière, en raison du sous dimensionnement de certains éléments de distribution ou de pompes insuffisamment performantes. Bien des éléments entrent en ligne de compte pour le calcul des besoins en vent d’un orgue : le nombre de ses jeux, le type d’harmonisation pratiquée (plus ou moins consommatrice de vent), la conception stylistique même de l’instrument ; les facteurs d’orgues n’ont eu de cesse de parvenir à maîtriser l’alimentation du vent des instruments au cours des siècles ; à cet égard, Aristide Cavaillé-Coll développe au XIXe siècle des solutions techniques novatrices (soufflets à plis multiples entre autres) pour assurer une production importante de vent parfaitement régulé et stabilisé.
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C’est le cœur de l’instrument car c’est lui qui fournit l’air sous pression aux tuyaux sonores en fonction des touches actionnées et des registres sélectionnés par l’organiste. Le sommier est la partie la plus délicate de l’orgue, car il doit assurer une distribution parfaite et équilibrée du « vent » (air sous pression) venant de la soufflerie et la distribuer aux registres sélectionnés, sans fuites d’air qui pourraient faire « corner » l’instrument, c'est-à-dire faire parler certains tuyaux même quand les touches ne sont pas enfoncées. L’étanchéité doit en être parfaite, ainsi que l’« attaque » des notes.
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Le vent arrive à la partie inférieure du sommier dans une sorte de caisson étanche (la laye) dont il peut sortir par des soupapes actionnées par l’organiste. La tige qui tire une soupape pénètre dans la laye au travers d’une boursette en cuir très souple qui assure l’étanchéité tout en permettant le mouvement.
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Le fonctionnement décrit ci-dessous est delui du sommier à registres, aujourd'hui le plus courant. Il existe également un autre système (le sommier à ressorts) utilisé surtout dans le passé et dans d'autres pays que la France.
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Lorsqu’une soupape s’abaisse, l’air pénètre dans un autre espace, la gravure, qui dessert l’ensemble des tuyaux correspondant à la note sélectionnée. La gravure est surmontée de bas en haut :
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La position du registre, tiré ou poussé, met en communication, ou non, la gravure avec le ou les tuyaux correspondants : l’air traverse alors, par les trous mis en regard, la table, le registre et la chape.
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Un tuyau est donc sélectionné, et résonne, lorsque son registre est en position adéquate et que l’on appuie sur la touche qui le commande.
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On appelle transmission l’ensemble des organes qui transmettent aux soupapes situées dans le sommier le mouvement de la touche qui est appuyée par l’organiste. Les mêmes principes s’appliquent au maniement des registres situés dans le sommier et actionnés depuis la console, mais qu’on appelle traction.
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À l’origine, la transmission était purement mécanique et se composait d’un ensemble de leviers, de renvois en équerre, de tringles mobiles appelées vergettes, reliant l’arrière de la touche à la soupape. Cette technologie (toujours en usage aujourd’hui) demandait une grande minutie de réalisation pour que le mouvement soit précis et le mécanisme le plus léger possible au toucher. La réduction des frottements avait une grande importance, et tout ici nécessitait que la console soit le plus près possible du sommier : l’organiste jouait presque toujours en tribune. Le mécanisme était le plus simple lorsque le clavier était tout près du sommier : toutefois l’écartement des touches étant nécessairement plus petit que celui des soupapes (en raison de l’espacement des tuyaux), le mécanisme minimal nécessitait ce qu’on appelle l’abrégé. Ce principe de transmission reste en usage aujourd’hui, bénéficiant des connaissances et des moyens de fabrication modernes.
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À partir du XIXe siècle, les principes de transmission se multiplient :
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Ces dispositifs éliminent certains inconvénients de la transmission mécanique mais distancient l’interprète des organes sonores et le privent du toucher propre à cette dernière.
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Les orgues se caractérisent et se différencient les uns des autres par leur composition qui résulte de l'ensemble des jeux disponibles répartis sur les différents plans sonores. Bien qu'on désigne communément les différents timbres de l'orgue sous l'appellation « jeu » ou « registre », ces deux mots ne sont pas synonymes. Le jeu désigne l'ensemble des tuyaux produisant le même timbre. Certains jeux peuvent être constitués de plusieurs rangs de tuyaux (mixtures ou cornets par exemple) et il y aura donc plusieurs tuyaux par note. Le registre, pour sa part, désigne le mécanisme qui permet d'appeler le jeu ou tout autre capacité de l'orgue (tremblant par exemple), c'est-à-dire le tirant visible à la console et la tringlerie permettant de transmettre l'action jusqu'au sommier.
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L’émission sonore est assurée par des tuyaux qui reçoivent, à leur base, l’air sous pression venant du sommier. Le plus souvent, les tuyaux ont une position verticale ; ils peuvent aussi être disposés horizontalement (disposition en éventail dite « en chamade » souvent usitée en Espagne et au Portugal).
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Les tuyaux diffèrent entre eux par de nombreux paramètres :
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Les tuyaux se répartissent en deux grandes catégories :
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Le principe de fonctionnement est celui de la flûte à bec
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Les plus grands tuyaux d'orgue, de 32 et 64 pieds, sont capables d'émettre des fréquences sonores allant nettement plus bas que la limite inférieure de l'audition humaine, communément admise à 20 Hz, avec respectivement environ 16 et 8 Hz. À de telles fréquences, seules les harmoniques sont audibles, en plus des vibrations physiquement perceptibles.
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On distingue deux types de jeux d'anche : les jeux à anche battante et les jeux à anche libre.
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Le principe de fonctionnement de l'anche battante s’apparente à celui de la clarinette de l'orchestre : une languette en laiton à laquelle l’harmoniste donne une courbure particulière, entre en vibration sur une gouttière ou canal (appelée anche, à ne pas confondre donc avec l'anche de la clarinette, qui est la languette) sur laquelle elle est maintenue par un coin en bois dur ; son timbre est amplifié par un corps de métal ou de bois, conique, cylindrique ou de formes diverses en fonction du timbre recherché. La longueur et la forme de ce corps ont donc une influence sur le timbre mais plus sur la hauteur de note, contrairement aux jeux de fonds. L’accord s’effectue à l’aide de la rasette, petite tige de métal permettant de modifier la longueur battante de l’anche, et ainsi sa fréquence vibratoire. Dans le tuyau d’orgue, la languette claque violemment à chaque vibration sur le canal (ce qui s’entend aisément dans les notes les plus graves d’un jeu de 32 pieds par exemple).
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Les jeux à anche libre fonctionnent sur le même principe que l'harmonica, l'harmonium ou l'accordéon.
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Le caractère des jeux à anche peut être très varié : ces registres imitent parfois des instruments à vent de l'orchestre (le cromorne, la clarinette, le hautbois, le basson...) ; d’autres présentent un corps de tuyau très raccourci, tels les jeux de régale, au timbre pincé, imitant le cri du corbeau. De plus, le caractère change d'une époque à une autre et d'un pays à l'autre : par exemple le timbre peut être éclatant pour la trompeta de batalla espagnole, brillant pour la trompette française ou plus rond pour la trompette allemande.
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On peut classer les jeux d'anche de la famille des anches battantes en trois catégories :
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Les orgues ne produisent pas le son uniquement avec de l’air et des tuyaux. Il existe de nombreux instruments qui disposent également de registres de percussions et divers accessoires de bruitages.
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On les rencontre dès l'époque de la renaissance, où des mascarons situés sur les buffets produisaient un effet pittoresque de percussion grâce à une pédale actionnée par l'organiste (exemple : l'orgue de Saint-Savin dans les Hautes-Pyrénées). En Allemagne, on trouve régulièrement des registres de glockenspiel, et des accessoires comme le Zymbelstern (carillon), le coucou, le rossignol, etc.
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À ce titre il faut citer aussi les orgues-orchestres produits par la facture italienne au XIXe siècle. On en trouve beaucoup dans l’Italie de l’ouest, notamment dans les églises de la vallée de la Roya, en Ligurie et dans le Piémont[réf. nécessaire]. On rencontre principalement les accessoires suivants : Usignolo, Viela, Rollante, Timpani, Banda militare. On y trouve également le jeu de clochettes ou carillon (Campane).
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L’orgue de cinéma accueille également des jeux très typiques que l’on ne trouve que très rarement ou jamais dans l’orgue baroque et encore moins dans l’orgue d’église. Ce sont essentiellement des accessoires de bruitage : la grêle, le vent, le tonnerre, le sifflet de locomotive, la sirène, le klaxon, le rossignol. Et sur des instruments de grande taille, on trouvera également des jeux de percussions chromatiques : xylophone, vibraphone, marimba, célesta et même piano, gong, carillon, harpe et clavecin.
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Les orgues géants des États-Unis, comme l’orgue Wanamaker dont on peut voir ci-contre la console de 6 claviers ou comme l’orgue du Convention Hall d’Atlantic City qui possède 7 claviers, disposent de nombreux jeux de percussions et bruitages.
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Les orgues français dits « classiques » sont des instruments reflétant l’esthétique et les méthodes de construction des XVIIe siècle et XVIIIe siècle : traction mécanique suspendue, tuyauterie coupée au ton, éventuellement tempérament inégal, pédalier à marches parallèles courtes, accouplements à tiroirs.
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Les plans sonores s'articulent entre le Grand Orgue et le Positif, parfois avec un Récit permettant de jouer le dessus de certains jeux (cornet). La composition donne une large part aux plein-jeu et jeux de mutations. Sur les grands instruments, un clavier de Bombarde regroupe une partie du chœur des jeux d'anches appelés « grands jeux » et un clavier d'Écho peut commander un plan sonore éloigné. N.B. : La Bombarde est un registre pour l'orgue ; ce n'est pas un clavier à la console de l'orgue.
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Exemple d'orgues classiques notoires en France :
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Orgue Dom Bedos de l'abbatiale Sainte-Croix de Bordeaux (1748)
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Cintegabelle (Haute-Garonne), église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge, orgue de tribune (31 jeux).
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Grand orgue de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers.
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Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, grand orgue.
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Cathédrale Saint-Sacerdos de Sarlat, orgue en nid d'hirondelle.
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Grand orgue de l'église Saint-Thomas de Strasbourg.
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202 |
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Orgue de tribune à double façade de la cathédrale du Puy.
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203 |
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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205 |
+
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206 |
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Falaise (Calvados), église Notre-Dame de Guibray, grand orgue de Claude Parisot.
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Abbaye de Mondaye (Calvados), église abbatiale, grand orgue.
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210 |
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Cathédrale de la Sainte-Trinité de Dresde, orgue de Johann Gottfried Silbermann.
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Ravensburg, Klosterkirche, orgue de Johann Nepomuk Holzhey.
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Memmingen, St. Andreas in Babenhausen, orgue de Johann Nepomuk Holzhey.
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Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, les grandes orgues.
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Église Saint-Martin de Trujillo, grand orgue.
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Ces instruments furent construits majoritairement dans le second quart du XIXe siècle, à traction mécanique directe. Leur composition s’enrichit parfois de jeux de flûte harmonique, gambes, voix céleste voire d'anches libres mais reste inspirée de la facture classique, avec une tuyauterie coupée au ton et le plus souvent un maintien des mutations, simples et composées.
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Orgues de transition remarquables en France sont :
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En Belgique : l'orgue Wilhelm Korfmacher de l'église Saint-Sébastien de Stavelot (1841).
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Grand orgue de la collégiale Notre-Dame-des-Pommiers de Beaucaire
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Le grand orgue de la cathédrale Saint-François-de-Sales de Chambéry
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Guémar (Haut-Rhin), église Saint-Léger, orgues
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Grand orgue de l'église Notre-Dame de Saint-Étienne
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Les orgues dites « romantiques » sont des instruments construits dans le milieu du XIXe siècle, sur lesquels on voit disparaître petit à petit les caractéristiques de l'orgue classique français, au profit de la multiplication des jeux de fonds et d'anches, notamment d'une hauteur de huit pieds. Apparaît un récit expressif remplaçant le positif comme deuxième clavier, et un pédalier à marches parallèles longues dit « à l'allemande ». Le nombre de notes du clavier vers les aigus est augmenté.
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Orgues romantiques remarquables en France :
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Quelques autres instruments romantiques français :
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Au Royaume-Uni :
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Cathédrale Notre-Dame de Bayeux, grand orgue.
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Abbatiale Saint-Volusien de Foix, grand orgue (40 jeux).
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Paris, Église Sainte-Élisabeth-de-Hongrie, grand orgue.
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Église Saint-Sulpice de Paris, grand orgue.
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Grand orgue de la cathédrale-basilique de Saint-Denis.
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Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer, grandes orgues.
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Les orgues dits « symphoniques » sont des instruments construits selon les critères musicaux de la fin du XIXe siècle, avec généralisation de l’entaille de timbre pour la tuyauterie, adoption de tailles généreuses, omniprésence des boîtes expressives et utilisation des appels de groupe de jeux et de combinaisons.
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Cathédrale Saint-Étienne de Châlons-en-Champagne, grand-orgue (John Abbey (1849), Eugène et John Albert Abbey (1898)
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Église Saint-Vincent-de-Paul de Marseille, grandes orgues.
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Cathédrale de Murcie (Espagne), grand orgue.
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Grand orgue de la cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation de Nancy de Nicolas Dupont, 1763.
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Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, grand orgue.
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Abbaye Saint-Ouen de Rouen, grandes orgues.
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Toulouse, église Notre-Dame de la Dalbade, grand orgue.
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Instruments construits au début du XXe siècle, avec une généralisation des tractions pneumatique ou électrique, dont la composition conserve les critères symphoniques, avec un retour aux jeux de mutations dont la fonction est cependant différente de celle de l'orgue classique, et ont pour but d'élargir la palette sonore.
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Exemples notoires : cathédrale Notre-Dame de Verdun, cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Vaast d'Arras, cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne, collégiale Saint-Salvi d'Albi, église Saint-Jérôme de Toulouse.
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Cathédrale Notre-Dame de Verdun, grand orgue.
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Cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, grand orgue.
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Église Saint-Jérôme de Toulouse, orgue de tribune.
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Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Vaast d'Arras, grand orgue (76 jeux) et orgue de chœur.
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Les orgues néoclassiques construits à partir des années 1930 tendent à un retour à certaines caractéristiques de l’orgue classique qu'on veut harmoniser avec les caractéristiques de l'orgue romantique, en incluant des consoles modernes pour pouvoir interpréter tout le répertoire. Les noms des facteurs d'orgue Victor Gonzalez et Georges Danion sont principalement rattachés à ce courant esthétique promu par André Marchal et Norbert Dufourcq.
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Exemples : cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons, église Notre-Dame-de-l'Assomption de Royan, cathédrale Saint-Pierre de Beauvais.
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Cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, orgue de tribune (77 jeux).
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Lille, Cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille, grand orgue néoclassique (101 jeux).
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Église Notre-Dame de Royan, grandes orgues.
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Cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons, grand orgue.
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Cathédrale Saint-Étienne de Toul, orgue de tribune néoclassique.
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Les orgues néo-baroques sont des instruments du XXe siècle et XXIe siècle construits ou restaurés dans l'optique de jouer de la musique baroque, principalement allemande et celle de Bach en particulier, de manière la plus respectueuse de l'esprit d'origine. Inspirés des travaux d'Albert Schweitzer et de la réforme alsacienne des orgues, les instruments tentent d'imiter, par leur composition, leurs accessoires, et leur technique de fabrication, les instruments du XVIIIe siècle. Les pressions sont donc abaissées, la traction mécanique suspendue est favorisée, surtout en Europe, les accouplements �� tiroirs font leur retour, l'ambitus des claviers peut être réduit, avec retour de l'octave courte. La composition dépendra de l'école choisie (Hollandaise, Française, Allemagne du Nord, Centrale ou du sud...), les plans sonores sont redistribués suivant le werkprinzip, les boîtes expressives disparaissent. Le tempérament est généralement choisi inégal avec un diapason qui peut être différent de la norme actuelle du La à 440 Hz (par exemple 415 Hz). Un nouvel orgue baroque, réalisé par le facteur d'orgue Thomas Ospital[26] a été installé en 2012-2013 dans l'église Saint-Vincent de Ciboure[27]. Cet orgue compte 3 claviers, 35 jeux et 2600 tuyaux[28]. Le titulaire est Thomas Ospital, également titulaire de l'église Saint-Eustache de Paris et artiste en résidence à Radio France[29].
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Exemple d'orgues de ce style : musée des Augustins de Toulouse (Ahrend 1981)
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Orgue de Chavagnes-en-Paillers (Vendée), Gérald Guillemin.
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Église du musée des Augustins de Toulouse, orgue néo-baroque.
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Saint-Étienne, église Saint-Louis, grand orgue (Denis Londe, 1997, dans l'esthétique de G. Silbermann).
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Cathédrale Saint-Étienne d'Agde, orgue de Gérald Guillemin, 1990.
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Cathédrale Saint-André de Bordeaux, orgue de tribune.
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Cathédrale Notre-Dame de Grâce de Cambrai, grand orgue (49 jeux).
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Abbatiale Saint-Robert de La Chaise-Dieu (Haute-Loire), orgue de Marin Carouge, restauré par Michel Garnier.
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Cathédrale Saint-Bénigne de Dijon, orgue de tribune.
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Cathédrale Notre-Dame d'Évreux, orgue (53 jeux, 2006).
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Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Arnoux de Gap, grandes orgues.
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Cathédrale Notre-Dame du Havre, grand orgue.
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Cathédrale Notre-Dame de Laon, orgue de tribune.
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Cathédrale Saint-Pierre de Montpellier 1776, Jean-François L'Epine.
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Orgue Dom Bedos-Puget de la basilique Notre Dame des Tables de Montpellier.
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Abbatiale Notre-Dame de Mouzon (Ardennes), orgue de tribune
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Église Saint-Étienne de Mulhouse, orgue de tribune.
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Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes, grand orgue.
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Orgues de la cathédrale Sainte-Réparate de Nice.
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Église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris, grand orgue (Couperin).
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Poligny (Jura), Collégiale Saint-Hippolyte, orgue de tribune.
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Cathédrale Saint-Corentin de Quimper, grandes orgues.
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Cathédrale Saint-Pierre de Rennes, grandes orgues (Aristide Cavaillé-Coll, 1874, Haerpfer-Erman, 1970).
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Abbaye de Royaumont (Val-d'Oise), orgue (44 jeux) construit en 1864 par Aristide Cavaillé-Coll.
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Église abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire, orgue d'Alain Sals (1983).
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Cathédrale Saint-Dié de Saint-Dié-des-Vosges, orgues.
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Abbatiale de Saint-Riquier (Somme), grandes orgues.
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Cathédrale Notre-Dame de Sées (Orne), grand orgue (Parisot 1743, Cavaillé-Coll 1883).
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Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, grand orgue en nid d'hirondelle.
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Toulouse, église Notre-Dame du Taur, orgue de tribune.
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Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes, grandes orgues (55 jeux).
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Cathédrale Saint-Louis de Versailles, grandes orgues.
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Salt Lake City (États-Unis), orgue du Tabernacle mormon.
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Abbaye de Poblet (Catalogne), 2012 (Metzler Orgelbau AG).
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Église d'Aurigeno (Canton du Tessin - Suisse), orgue typique italien du Nord, Giacomo Mascioni (1884).
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Serrières (Suisse), temple, orgue espagnol de Joaquin Lois Cabello (2009)
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Magadino (canton du Tessin - Suisse), orgue italien Mascioni (Varese) de 1987 (sur un instrument Balbiani de Milan). Agrandi et reconstruit par Mascioni : 40 jeux, 3 claviers.
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Cathédrale de Lausanne, grandes orgues du facteur C.B. Fisk inauguré en 2003 (Fernwerk inauguré en 2013).
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Cathédrale Saint-Paul de Londres, l'orgue sud.
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Collégiale Sainte-Waudru de Mons (Belgique). Grandes orgues en 2018, après restauration.
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L’orgue, de par ses possibilités de registration et de sa place comme accompagnement dans la liturgie ou les cérémonies récurrentes, est un instrument dont l'histoire est fortement marquée par l'improvisation musicale.
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Les pièces pour orgue seul ont une écriture dépendant fortement de l'époque, notamment des capacités techniques de l'instrument (étendue du clavier, pédale, expression...) et des influences des compositeurs (art vocal, clavecin...). Parmi les types de pièces les plus répandues on peut citer :
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Par ses nombreuses possibilités sonores, l’orgue peut jouer des œuvres composées pour orchestre en solo, avec des retranscriptions minimes.
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Il peut aussi servir à l’accompagnement, dans le continuo (on utilise alors un positif, petit orgue à un seul clavier et sans pédalier), ou en formation dans des œuvres telles que :
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Les pièces peuvent être également composées par le musicien au moment où il joue, il s'agit alors d'improvisations. Les types d'œuvre imrpovisées peuvent être des thème et variations, symphonies improvisées, suites de danses, ou encore poèmes symphoniques. Parmi les grands improvisateurs, on peut citer Charles Tournemire, Marcel Dupré, Pierre Cochereau, Pierre Pincemaille, ou encore Thierry Escaich.
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Du fait du coût et de l'encombrement des grands orgues, l'organiste est un musicien qui est amené à jouer presque exclusivement sur des instruments dont il n'est pas le propriétaire.
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L'organiste peut être titulaire de l'instrument sur lequel il joue. S'il est salarié, un contrat de travail est établi entre lui et l'affectataire du bâtiment contenant l'instrument (association diocésaine par exemple). En cas de bénévolat, une simple nomination par cet affectataire suffit.
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En France, les organistes titulaires sont principalement issus des classes d'orgue des conservatoires régionaux et nationaux et sanctionnés par un diplôme. Les tribunes d'instruments prestigieux choisissent leur titulaire par concours.
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Les compétences des organistes portent sur plusieurs spécialités musicales : une maîtrise suffisante du répertoire de l'instrument à travers les époques ; l'accompagnement du chant, ce qui suppose une bonne connaissance de l'harmonie car souvent seule la ligne de chant est donnée à l'organiste qui doit réaliser son harmonisation ; l'organiste liturgique donne le ton au prêtre, mais celui-ci peut entonner un demi ton ou même un ton au-dessous, et l'organiste doit alors savoir transposer instantanément ; l'improvisation à l'orgue vient compléter le savoir-faire : en effet, le déroulement des offices ne permet pas toujours de disposer d'un temps suffisant pour exécuter une pièce de répertoire. Ces spécialités sont les disciplines enseignées dans les classes d'orgue des conservatoires.
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Les organistes de la Zone Apostolique de Paris bénéficient d'un statut professionnel particulier encadré par une charte et une convention collective. Ils sont employés par les paroisses et doivent obtenir une carte professionnelle[31].
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Concernant les tribunes paroissiales catholiques, le rôle de l'organiste liturgique est régi par les textes officiels du service national de la pastorale liturgique et sacramentelle et le droit canon. Commission épiscopale pour la liturgie, « Charte des Organistes liturgiques ».
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Dans certaines paroisses dépourvues d'organiste attitré, il arrive qu'une personne qui sait jouer du piano se porte volontaire pour remplir cet office. Si le jeu du clavier lui est familier, le jeu du pédalier et surtout la transposition instantanée indispensable quand le prêtre entonne au-dessus ou au-dessous peut poser problème.
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En Allemagne, en Suisse et en Autriche, l'organiste professionnel est le plus souvent aussi chef de chœur et dirige jusqu'à cinq ou six groupes musicaux, organisant par ailleurs toute la vie musicale de sa paroisse. La formation est une formation généraliste de niveau licence (B-Prüfung) mettant en avant l'orgue, l'improvisation et la direction de chœur comme disciplines principales. Issu de la tradition du Kantor, la fonction fut restructurée au XXe siècle et divisée en cinq échelons professionnels. C'est le plus souvent le Kantor qui décide, ou non, de souligner son travail organistique. De nombreux postes d'organistes sont tenus par des organistes non professionnels titulaires du C-Prüfung, D-Prüfung ou sans diplôme.
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Voir aussi une bibliographie sur l'orgue sur le site d'Ars Musicae et la bibliothèque du site L'Hydraule.org.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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La fauconnerie, un patrimoine humain vivant (avec 17 pays) (2016) · L'idée et la pratique d’intérêts communs organisés en coopératives (2016) · La fabrication des orgues et leur musique (2017) · Le Blaudruck/Modrotisk/ Kékfestés/Modrotlač, impression de réserves à la planche et teinture à l'indigo en Europe (avec 4 pays) (2018)
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L'or est l'élément chimique de numéro atomique 79, de symbole Au. Ce symbole, choisi par Berzelius, est formé des deux premières lettres du mot latin aurum (de même sens).
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Le corps simple or est un métal noble, un métal précieux coloré précisément en jaune d'or, matière pure dense, très ductile et molle, facile à travailler, parfois simplement à la main et au bâton, connue de toute antiquité, appréciée pour son fort éclat de « petit soleil », en particulier sous forme de diverses parures depuis la fin du néolithique (début du chalcolithique) ou de pièces de monnaie depuis l'Antiquité, et très recherchée, avec l'argent, depuis les temps historiques pour sa fonction monétaire déterminante[a].
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Le nom de l'or et le symbole Au viennent du latin aurum, de même signification, qui a donné l'adjectif aurifère qualifiant une matière ou un corps contenant de l'or. Dans les anciens textes français, on le trouve parfois avec l'orthographe « aur ». Dans les langues germaniques on trouve gold, geld, gyld. L'or symbolise souvent une émanation d'une matière céleste et solaire. La Nubie est le pays de l'or (nub) conquis par la violence par les anciens Égyptiens.
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L'or est le troisième élément du premier groupe secondaire p. Sa structure électronique atomique correspond à [Xe] (4f)14 (5d)10 (6s)1. Du point de vue chimique, l'or est un métal de transition susceptible de former des cations mono- et trivalents en solution. Il est moins réactif que la plupart des autres métaux de transition, mais est attaqué par l'eau régale en donnant de l'acide chloraurique HAuCl4, ainsi que par les solutions alcalines de cyanure, mais pas par les acides chlorhydrique HCl, nitrique HNO3 ni sulfurique H2SO4. Comme le plomb, il se dissout dans le mercure en formant un amalgame, mais ne réagit pas avec ce métal. L'or étant insoluble dans l'acide nitrique, qui dissout pourtant l'argent et les métaux communs, cette propriété permet de le séparer et de le purifier.
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L’art du travail de l’or est l’orfèvrerie.
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L'or trouve des applications industrielles en odontologie et en électronique, en raison de sa très bonne tenue face à la corrosion et de son excellente conductivité électrique, mais sa principale utilisation demeure la thésaurisation. Les banques centrales du monde cumulaient ainsi 27 113 tonnes d'or en juin 2010[7], dont près de 40 % détenus dans la zone euro et 30 % par les États-Unis (la Chine ayant exprimé son intention de porter ses réserves à 5 000 t[8]), tandis qu'environ 15 000 tonnes d'or seraient détenues au titre de l'épargne privée en Inde[9].
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Un des plus vieux objets en or a été mis au jour dans la nécropole de Varna, en Bulgarie actuelle. Il est daté du milieu du Ve millénaire av. J.-C.[10].
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En dehors de l'Égypte et du Moyen-Orient qui l'imposent précocement dans un rôle monétaire, l'homme utilise l'or de façon significativement importante en Europe depuis le IIIe millénaire av. J.-C. Les tombes collectives révèlent des pièces d'orfèvrerie ouvragées, sous forme d'enroulement, de perles annulaires et de fils d'or, autant de probables reliquats d'objets luxueux.
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Au Chalcolithique, à la fin de la Préhistoire, les parures en or des peuples atlantiques, probables symboles de pouvoir, mêlent des perles hélicoïdales, des lunules, des colliers à lamelles découpées aux armes et pointes de flèches. À l'âge du bronze, une diversification des objets est constatée, il existe des diadèmes, des torques et des bracelets avec de la vaisselle. L'essentiel des découvertes est apporté par la fouille de tombes individuelles, par exemple celles des "princes armoricains" à urnes de bronze. Par ailleurs, la thésaurisation de l'or par enfouissement, offrande ou cachette provisoire de trésor paraît croissante, ce sont des dépôts indépendants de l'art funéraire. À l'âge du bronze moyen, les dépôts d'or sont communs alors que les vrais bijoux d'or disparaissent des sépultures, comme le prouvent les tombes du Midi français ou les tumuli de la forêt de Haguenau[b]. Au bronze final, sur de vastes pans de territoires européens, s'observe une raréfaction des dépôts d'or alors que les reliquats funéraires sont insignifiants ou rares. Au début de l'âge du fer, l'emploi de l'or semble plus réduit : les tumuli des territoires celtes de la période Hallstatt en Allemagne du Sud, Est de la France, Suisse... livrent toutefois communément des coupes en or, des armes à incrustations d'or. À la fin de cette période, surtout après 550 avant J.-C., des tombes princières appartenant à une aristocratie commerciale apparemment établie, tombes parfois à char de parade ou à coque de navire protectrice que longtemps les archéologues ne peuvent concevoir également masculines[Quoi ?], livrent de rutilants objets en or, placés à côté de vaisselles imposantes de bronze, de plaques de ceintures ou pièces également en bronze, et de diverses armes en fer dont des poignards ou des fers de lance[c]. Lors de la période de la Tène, les tertres princiers se raréfient, tout en gardant des objets typiques en or, en fer et en bronze.
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Du point de vue de l'histoire des techniques, c'est un des premiers métaux colorés reconnus par le métallurgiste de l'Antiquité avec le cuivre et les bronzes (sic)[d].
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L'or semble servir presque partout dans les grandes civilisations à la parure des puissants et aux cérémonies religieuses. L'assimilation de l'or au disque solaire divinisé en est peut-être un des leviers communs les plus puissants. On retrouve des amulettes en or dans les tombes égyptiennes à chacune des grandes époques de l'Égypte antique. Les plus puissants, tels Toutânkhamon et Ramsès, se firent enterrer avec des masques mortuaires en or et autres parures.
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Les quantités disponibles étaient très faibles. En Égypte, on extrayait l'or dans des endroits désertiques et sans eau au prix du sacrifice de nombreux travailleurs (il n'y avait pas d'esclaves dans l'Égypte ancienne). Les grandes puissances s'assuraient de l'or par l'intermédiaire des tributs ou par la victoire militaire. La victoire sur les Hyksôs assura ainsi de larges quantités d'or au pharaon. On retrouve à travers toute l'histoire des victoires « auréolées » : de celle de Trajan, vainqueur des Daces au début du IIe siècle, qui rapporte à Rome un butin faramineux : 180 tonnes d'or et 350 tonnes d'argent (on parle depuis de « l'or des Daces ») jusqu'à celle de Bismarck qui établit le système monétaire de l'Allemagne sur la rançon de 967 tonnes d’or (cinq milliards de francs-or, soit 1 600 tonnes) payée par la France après la défaite de 1871.
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Durant l'Antiquité, les rois lydiens ont frappé la première monnaie classique de l'histoire, c'est-à-dire des pièces aplaties de forme ronde, à avers et revers de la numismatique traditionnelle, avec ici un motif type de la tête de lion[11] entre le VIIIe siècle av. J.-C. et le VIe siècle av. J.-C., les numismates débattant entre les dates variant de 700 à 550 av. J.-C.[12]. Il s'agissait de pièces en électrum, un alliage naturel d'or et d'argent, ces pièces contenant entre 50 et 60 % d'or : les pièces les plus lourdes, les statères (signifiant « balance » ou « étalon de valeur »), pesaient environ 10,90 g, les fractions de statères avaient des poids et des valeurs diverses, notamment les tiers de statère ou trités qui étaient parfois criblés d'estampilles[13]. L'or sortait du temple et du palais pour servir à l'usage des particuliers. Cet usage se répandit ensuite en Perse, en Grèce centrale, puis dans l'ensemble du monde antique durant la période hellénistique à côté des monnaies d'argent, de bronze et de cuivre de moindre valeur. L'or fut continûment utilisé comme monnaie en Occident jusqu'en 1973, date à laquelle il a été dépouillé de son dernier rôle monétaire, comme monnaie de réserve internationale[14].
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L'utilisation religieuse de l'or persiste néanmoins pendant des siècles. L'auréole des saints a pour étymologie aureola, « dorée » en latin. Les Germains enterraient leurs chefs avec une pièce d'or dans la bouche à l'instar des Grecs. Les bijoux en or se retrouvaient principalement dans les hautes classes de la société sur les armes, les fibules, les boucles, les bagues et les sceaux. La vaisselle en or était à la fois un apparat et une réserve monétaire.
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Les conquêtes sassanides puis arabes compliquèrent l'accès à l'or pour l'Occident, le bimétallisme or/argent jusqu'alors dominé par la monnaie en or fut dépassé en masse par l'argent vers le VIIIe siècle[14]. La diffusion de l'or dans le monde occidental connut un renouveau d'abord en Méditerranée au XIe siècle, puis au XIIIe siècle à l'initiative de Venise qui fonda sa fortune sur l'arbitrage entre la forte demande d'argent de l'Orient et la forte demande d'or de l'Occident.
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Les taxes de compensation dans les codes germaniques étaient appelées wergeld, le « prix de l'homme ». Les Vikings soumirent les États attaqués à un tribut appelé danegeld, « l'or des Danois ».
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De la plus haute Antiquité, en passant par le Moyen Âge et la Renaissance, les alchimistes tentèrent en explorant la chrysopée de créer de l'or à partir d'autres matières comme le plomb ou du mercure. C'est la transmutation des métaux vils en or. Ils pensaient obtenir ce résultat en utilisant la mythique pierre philosophale. En alchimie, le symbole de l'or est un point entouré d'un cercle.
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La recherche d'or constitua l'une des raisons de la rapidité de la conquête du continent américain. Ainsi, Hernán Cortés entreprit la conquête de l'Empire aztèque, situé au Mexique notamment pour s’emparer de l’or que possédait l'empereur aztèque. Hernán Cortés envoya une grande quantité de ce précieux métal à Charles Quint, roi d'Espagne, dont une partie sous forme de bijoux, mais la plupart furent fondus pour financer les guerres menées par l’Espagne. Le roi d’Espagne prélevait le quinto real (c'est-à-dire un cinquième de l'or extrait). L'or affluant depuis les mines du Nouveau Monde provoqua la richesse de l'Espagne et du Portugal au début de la période moderne, avant de profiter aux autres États européens qui surent mieux le capter, tels la France et la Grande-Bretagne. À la même époque se diffuse la légende de l’Eldorado.
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La découverte et l'exploitation des mines d'argent du Potosi a ruiné l'exploitation coûteuse et technique des mines d'argent européennes, en diminuant le déséquilibre né de l'excès d'or consécutif à la violente conquête américaine.
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L'or devient le pilier des politiques monétaires, comme en 1640 sous Louis XIII quand le Louis d'or devient le symbole international des placements refuge, grâce à son inventeur Claude de Bullion (1569–1640), qui donne son nom au marché des métaux précieux de Londres.
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Sur l'or a reposé le système de l'étalon-or avant son abrogation par les accords de Bretton Woods, en 1971.
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Pour autant, l'or américain reste trop rare, comme le prouve sous Louis XVI l'emballement spéculatif des années 1780 pour les actions de la Banque de Saint-Charles de Madrid, qui profitent de la pénurie de monnaie métallique, au point d'embarrasser le ministre des finances Calonne, qui avait fait racheter par le Trésor royal des actions de cette banque, dont il a été lui-même actionnaire[15].
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Les ruées vers l'or, en anglais gold rush ont marqué l'histoire planétaire de l'économie monétaire bien après le désenclavement du monde au début des Temps modernes. Mentionnons parmi les principales, le Brésil des Minas Gerais vers 1725, la Russie et ses marges de l'Oural en 1750 et de la Sibérie en 1840, l'Australie en 1840, la Californie en 1848, l'Alaska et le Klondike, ainsi que l'Afrique du Sud en 1885.
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Au milieu du XIXe siècle, une ruée vers l'or se déclare en Californie et contribua pour une part à la conquête de l'Ouest américain et à la croissance démographique et économique de nombreuses villes californiennes, dont San Francisco[16]. Les cités minières construites en des endroits trop reculés furent abandonnées dès que le filon à l'origine de leur richesse vint à se tarir. Ces cités sont aujourd'hui ce qu'on appelle des cités fantômes, vides de population, mais dont les murs tiennent parfois encore debout, préservés par l'aridité du climat local. Les États-Unis restaient le deuxième pays producteur d'or dans le monde en 2004[17].
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La première nucléosynthèse artificielle de l'or date de 1941. Elle consista à bombarder du mercure avec des neutrons. Mais les isotopes d'or obtenus étaient tous radioactifs[18]. Le coût de production étant bien plus élevé que le prix de l'or, cette méthode de production n'est pas viable commercialement — les atomes de mercure devant être modifiés un à un.
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L'or a servi d'étalon monétaire exclusif (l'étalon-or), d'abord au Royaume-Uni puis dans le monde entier après l'abandon du bimétallisme or-argent dans les années 1870. La guerre de 1914 met fin à ce système qui ne put jamais être remis en place. Avec les accords de Bretton Woods, en 1944, c'est un étalon de change or (Gold Exchange Standard) qui est mis en place. Le dollar est défini en un certain poids d'or et les autres monnaies en dollar. En 1971, les États-Unis suspendirent la convertibilité du dollar en or[19] et en 1976, les accords de la Jamaïque entre les pays du FMI démonétisent l'or qui dès lors n'a plus de rôle monétaire officiel.
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L'or est néanmoins resté à titre de précaution dans les réserves des principales banques centrales. La plus grande réserve mondiale d'or monétaire se trouve aux États-Unis, il s'agit de la réserve fédérale de New York (Federal Reserve Bank of New York), pourtant moins célèbre que celle de Fort Knox, dans le Kentucky. En 1995, les réserves d'or dans les banques du monde entier se montaient à environ 910 millions d'onces ce qui représente un cube d'environ 12 mètres d'arête.
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L'or conserve un rôle économique non négligeable. Il est coté dans les principales bourses occidentales, New York, Londres, Tokyo. Les transactions qui s'opèrent sur cette valeur, notamment en temps de crise, sont considérées comme un baromètre économique important.
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L'or conserve, en outre, ses fonctions artistiques dans les médailles, les bijoux ou la dorure. Ainsi de nombreux ateliers de dorure tels que les ateliers Leonis perpétuent la tradition d'une dorure à la feuille ou au mercure. Un seul gramme d'or peut former dans des mains expertes un fil fin de 3 000 m de longueur et couvrir une superficie de 1 m2 en étant aplati en une feuille d'épaisseur 1⁄15 μm. Cette propriété est possible grâce à l'obtention de lames dont l'épaisseur est inférieure à un dixième de micromètre. L'or s'est également développé dans un rôle technique dans de nombreuses productions, notamment les produits électroniques. Son pouvoir symbolique reste fort : les sports modernes utilisent l'or comme récompense suprême lors des différentes compétitions (médailles d'or aux Jeux olympiques, Ballons d'or en football, etc.). La thésaurisation en or résiste à la démonétisation, et représente une épargne de précaution. Le 25 avril 2011, l'or atteint un niveau de 1 509 USD l'once, un record dû à l'incertitude de l'économie mondiale, l'or servant de valeur refuge face aux crises boursières.
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Le 6 septembre 2011, le cours de l’or a atteint un nouveau sommet historique de 1 921,17 USD l’once, et la tendance engendre, notamment en France, une apparition de nouvelles filières d'achat/vente qui troublent une profession d'ordinaire assez traditionnelle[20].
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L'or possède 37 isotopes connus, de nombre de masse variant entre 169 et 205, et 34 isomères nucléaires. Parmi ces isotopes, un seul est stable et représente la totalité de l'or naturellement présent, 197Au, faisant de l'or un élément mononucléidique ainsi que monoisotopique. Depuis que le bismuth est considéré comme n'ayant plus aucun isotope stable (le bismuth 209 étant très légèrement radioactif), c'est même l'élément monoisotopique le plus lourd. La masse atomique standard de l'or est donc la masse atomique relative de 197Au, soit 196,966 569(5) u[21].
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L'or est issu de la nucléosynthèse stellaire réalisée par des générations successives d'étoiles depuis une douzaine de milliards d'années. En particulier, deux hypothèses expliqueraient la formation d'or, par processus r, au sein des étoiles : le premier lors de l'explosion d'une supernova, le second lors de collisions ou fusions de deux étoiles à neutrons. Une simulation numérique, réalisée en 2011, corrèle l'abondance mesurée des noyaux d'or à la fusion d'étoiles à neutrons[22] et, en 2016, l'étude de la galaxie naine Réticule II amène également à privilégier cette dernière hypothèse[23].
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L'or étant de nature géochimique nettement sidérophile, à l'instar des métaux du groupe du platine, celui-ci se concentre dans le noyau de la Terre. Il devient ainsi très rare dans l'écorce terrestre. Il s'y accumule là où circulent des fluides chauds issus du manteau[24]. Cependant, certaines études montrent que la concentration en or dans la croûte terrestre est entre cent et mille fois trop élevée par rapport à ce qu'elle devrait être ; l'or présent dans la croûte terrestre proviendrait donc du grand bombardement tardif, qui eut lieu il y a 3,8 à 4 milliards d'années[25].
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Le clarke s'élève à 5 mg/tonne.
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En minéralogie, ce métal lourd est le minéral or défini, de système cubique compacte (densité avoisinant 19,3), de faible dureté (2,5 à 3), remarquablement malléable et ductile, il est encore souvent nommé or natif. L'or se présente ainsi à l'état natif, exceptionnellement en cubes et octaèdres, mais communément sous forme d'imprégnations de poussière, de granules et paillettes, grains ou encore nettement moins fréquemment de pépites conséquentes ou en masses informes prises dans une gangue de quartz et de sulfures métalliques[e]. Ces masses diverses peuvent éventuellement avoir été réduites, en poudre ou en paillettes, par érosion mécanique. Sa couleur à reflet métallique brillant est jaune d'or à jaune rouge quand il est très pur, jaune plus pâle du fait de la présence non négligeable d'argent (or argentifère ou électrum)...
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Les diverses occurrences typiques à l'état natif sont le filon aurifère et souvent argentifère, l'inclusion et la dispersion dans les roches ultrabasiques et en général dans des massifs de roches magmatiques plutoniques (granites, diorites, granodiorites), les différents dépôts alluvionnaires résultant de l'érosion fluviale des roches mères ci-dessus, sous forme de poudres, de sables aurifères, de grains plus ou moins gros jusqu'à des formes massives de centaines de kilogrammes, en passant par la rare pépite[f]. Les minerais d'or existent, mais ils sont plus rares, ainsi les tellurures comme la calavérite ou krinnerite AuTe2, la sylvanite (Au,Ag)Te2...
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L'or est présent dans l'eau de mer, essentiellement sous forme de chlorures, à des teneurs de l'ordre de 10−8 g/cm3.
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Pour qu'une zone soit prospectée ou présente un intérêt d'exploitation, il faut que la teneur moyenne de la roche dépasse 1 g par tonne.
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L'or est réparti inégalement à la surface de la Terre. Certaines roches ont des taux de concentration en or avoisinant un million de fois la teneur moyenne d'un milligramme par tonne[26]. Plusieurs mécanismes peuvent expliquer cette répartition. Ainsi, l'or orogénétique pourrait se déposer lors de variations de pression provoquées par des séismes, remplissant des failles en formant des filons[27],[28]. Les sulfures, les chlorures et surtout l'anion radicalaire S–3 présents dans la croûte terrestre sont également capables de solubiliser l'or en formant des complexes, rendant possible sa mobilisation et sa concentration lorsque les complexes se décomposent (à la suite d'un refroidissement ou par réaction avec une autre roche)[26],[29],[30].
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La quantité d'or extraite par l'humanité depuis les origines de cette activité est estimée, fin 2010, à 166 000 tonnes[31], qui pourrait, en guise de métaphore, être représenté par un cube d'environ vingt mètres d'arête, et tenir tout entier sous la Tour Eiffel. En 1993, le stock d'or de l'ensemble des banques n'était estimé qu'à un ordre de grandeur de 35 000 tonnes.
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Les réserves minières estimées en 2010 s'établissaient à 51 000 t, l'Australie et l'Afrique du Sud s'en partageant 26 %[32]. Longtemps premier producteur mondial d'or derrière l'ensemble de l'Amérique du Nord, l'ancien monde soviétique et l'Australie, l'Afrique du Sud a été détrônée en 2007 par la Chine[33], qui conforte depuis lors sa première place par la découverte de filons importants[34], assurant 13,8 % de la production mondiale en 2010, devant l'Australie (10,2 %), les États-Unis (9,2 %), la Russie (7,6 %), l'Afrique du Sud (7,6 %) et le Pérou (6,8 %)[32].
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L'or pur est un métal noble, malléable et très ductile, le plus ductile des métaux connus, et à la fois dense et tendre. Ce cristal à réseau cubique à faces centrées est un métal jaune plus ou moins brillant, qui acquiert un grand éclat après polissage. Il est relativement chimiquement inerte, très stable car il ne s'oxyde ni à l'air ni dans l'eau dans les conditions normales de température et de pression : le fait qu'il préserve son éclat, perçu comme esthétique par toutes les cultures humaines, lui confère l'essentiel de sa valeur. Il peut néanmoins former de l'oxyde d'or sous haute pression ou en milieu réactif.
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La densité de l'or pur est 19,3. Sa résistivité est de 22 × 10−9 Ω m. L'or est un bon conducteur électrique et thermique. Mais sa conductivité (ou inverse de sa résistivité) électrique n'est environ que 70 % de celle de l'argent.
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L'or est un excellent conducteur thermique et électrique, mais son coût (lié à sa rareté) limite ses utilisations. Il est le troisième métal le plus conducteur (après l'argent et le cuivre) mais son caractère inoxydable en condition ambiante fait qu'il est utilisé pour les contacts électroniques sous forme de plaquage très mince.
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En raison de cette caractéristique, de son inaltérabilité et de sa grande ductilité, il est utilisé pour réaliser des connexions, notamment dans certains composants électroniques, tels que les microprocesseurs.
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L'or est également utilisé allié avec du fer dans des thermocouples pour la mesure de températures inférieures à la température ambiante.
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Alors que la plupart des autres métaux purs sont gris ou blanc argenté, l'or présente une couleur jaune métallique à reflets complexes, aspect qu'on définit en français comme doré. Cette couleur particulière provient de la densité d'électrons de valence faiblement liés qui forment un « plasma » dans le métal au sein duquel leurs fluctuations sont modélisées au moyen de quasi-particules appelées plasmons : la fréquence de ces fluctuations se situe dans l'ultraviolet pour la plupart des métaux, mais se trouve dans le spectre visible pour l'or en raison d'effets relativistes affectant les orbitales atomiques autour des atomes d'or[35],[36]. Un effet semblable est responsable des reflets dorés du césium.
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Observée en transmission (et non plus en réflexion), une lame ou feuille d'or suffisamment fine pour être translucide présente une couleur bleu-vert par transparence[37], dans la mesure où les couleurs jaune, orange et rouge sont réfléchies par le métal.
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Concrètement, l'or est facilement polissable, il réfléchit fortement les infrarouges.
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Des alliages d'or de différentes couleurs sont obtenus en ajoutant des quantités variables d'argent et de cuivre, comme indiqué dans le diagramme ci-contre à gauche. Les alliages contenant du palladium, de platine ou du nickel sont également importants en joaillerie pour produire de l'or blanc ou or gris, bien que l'usage du nickel soit réglementé en France depuis le début du siècle en raison de son caractère allergénique. De façon moins répandue, l'addition de manganèse, d'aluminium, de fer, d'indium et d'autres éléments peut donner des couleurs plus rares destinées à des usages particuliers.
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Les atomes d'or sont empilés selon une structure dite « cubique à faces centrées » (CFC). Cette structure cristalline présente beaucoup de plans cristallographiques denses. Or, la déformation plastique se fait par glissement des dislocations dans les plans denses. De manière générale, tous les cristaux cubiques à faces centrées sont ductiles (cas du plomb, de l'aluminium…). La malléabilité de l'or est telle qu'avec une once (~31,10 g[g]) d'or fin, il est possible d'obtenir une feuille de 8 m2[38] (réduction à ~0,2 µm d'épaisseur).
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L'or « pur » se déforme facilement à froid, par martelage ou par étirement (tréfilage, laminage), il se cisèle aisément. Il a de ce fait été utilisé très tôt pour fabriquer des bijoux et ornements, sous forme de fines feuilles d'or obtenue par laminage pour « plaquer » des objets, sous forme de fil d'or, simple fil textile de décoration ou fil ultrafin obtenu par tréfilage. Par exemple, à Paris, le dôme des Invalides est doré à la feuille. En revanche, n'ayant qu'une faible tenue mécanique, il n'a pas été utilisé pur pour faire des outils.
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Un réseau cristallin d’atomes d’or chauffé à des températures dépassant un milliard de degrés ne fond pas mais au contraire devient plus résistant. Il voit son point de fusion augmenter temporairement. Ce paradoxe prédit théoriquement a été observé expérimentalement[39].
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L'or étant un métal noble, son état d'oxydation le plus commun est donc (0). Cependant, il peut former plusieurs composés, son nombre d'oxydation pouvant varier de (-I) à (+V) ; Au(I) et Au(III) sont majoritaires. Toutefois, sa relative inertie chimique le protège des attaques du dioxygène : l'or métallique ne se ternit pas et ne forme pas d'oxyde, à quelque température que ce soit ; et il résiste également à l'action de nombreux produits chimiques, dont la plupart des acides ; seuls le cyanure et le mélange d'acides appelé eau régale peuvent le dissoudre facilement. On peut graver l'or avec une solution de triiodure de potassium.
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En absence d'oxydants, l'or résiste bien aux bains d'alcalins fondus.
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Sa détection chimique qualitative peut être effectuée par la pourpre de Cassius, un composé d'absorption rouge intense à base d'or colloïdal de couleur pourpre. Elle met en scène un sel ou composé aurique, contenant l'ion Au3+ et chlorure d'étain à base stœchiométrique d'ion stanneux Sn2+ et de 2 ions chlorures Cl-.
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Cette réaction, qui illustre la propension de l'or à revenir à l'état d'oxydation zéro ou élémentaire ou Au0, peut s'écrire de manière spécifique :
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La détection peut être quantitative en mettant en œuvre des méthodes de spectroscopie d'absorption.
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L'or de joaillerie, c’est-à-dire mélangé à un ou plusieurs autres métaux pour augmenter sa rigidité, peut présenter des teintes blanches (or blanc) ou rouges (or rouge) selon le type d'alliage qui le constitue (argent, pour former l'electrum, ou cuivre). L'argent et le cuivre sont les deux principaux métaux utilisés en alliage avec l'or, mais il y a également le platine, le nickel, le zinc ou encore le manganèse. Le standard des proportions varie d'un pays à l'autre, les États-Unis ou la Grèce utilisant l'or dit « à 14 carats », contenant 585/1 000 d'or. En France, « lorsqu'il s'agit de produits contenant de l'or, du platine, de l'argent ou du palladium, l'indication du prix doit être accompagnée de l'indication du métal précieux utilisé et de son titre exprimé en millièmes »[40] ; précédemment, une distinction était faite entre « or » [18 carats (750/1 000) ou plus] et « alliage d’or » [moins de 18 carats (750/1 000)].
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Pour de l'or 18 carats :
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Pour la dorure à la feuille, l'alliage doit rester le plus mou possible. Quelques exemples de compositions :
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Chaque batteur d'or a ses alliages propres qui s'écartent légèrement de ces standards.
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De 1980 à nos jours, l'or utilisé dans les circuits électroniques des ordinateurs et téléphones portables est recyclé sous la forme de lingots, alliages d'or d'une teneur de 5 %[43].
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Les états d'oxydation les plus communs sont Au(I) et Au(III), alors que Au(-I), Au(II) et Au(V) sont beaucoup plus rares.
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L'or est attaqué par le gaz chlore, par les cyanures alcalins, par l'eau régale, voire par l'acide sulfurique concentré en présence d'un oxydant. Les trois premières réactions s'expliquent partiellement d'un point de vue thermostatique par la stabilité relative des complexes d'or obtenus, à savoir les complexes de chlorures et de cyanures d'or. Ces complexes à l'instar de ces composés sont assez instables, ils se décomposent simplement par chauffage sous hotte.
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L'ion aureux Au(I) se rencontre sur des ligands doux tels que les thioéthers, les thiolates ou les phosphines tertiaires. Ses composés sont généralement linéaires.
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Lors du traitement des sables aurifères par cyanuration, l'or est solubilisé sous forme du complexe dicyanoaurate Au(CN)2–, dans lequel se retrouve Au(I).
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Le dicyanoaurate de potassium K[Au(CN)2] est un sel incolore, soluble dans l'eau et très toxique. Il est obtenu par dissolution anodique de l'or dans une solution de cyanure de potassium. Il sert pour les bains de dorures galvaniques, utilisés aussi bien en bijouterie qu'en industrie du matériel électrique.
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Les complexes aqueux de l'ion aureux sont rares. Les halogénures d'or binaires, comme AuCl, forment des chaînes polymères en zigzag, de nouveau propres à la coordination linéaire de Au(I). La plupart des médicaments à base d'or sont des dérivés de l'ion monovalent Au(I).
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L'ion Au+ a la particularité également d'interagir avec lui-même pour former des assemblages polymériques comme dans Au(CN)2– par l'intermédiaire d'interactions métal-métal, appelée alors aurophiliques. Cette particularité est notamment utilisée en chimie supramoléculaire pour la conception de matériaux photoluminescents, une propriété photo-physique associée à ce type d'interaction.
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L'autre forme courante de l'or oxydé est l'ion aurique Au(III). Il entre, par exemple, dans la composition du chlorure d'or(III), AuCl3. Son dérivé est l'acide chloraurique, HAuCl4, qui se forme quand l'or se dissout dans l'eau régale. Les complexes auriques sont typiquement configurés en carré plat, comme la plupart des composés avec une configuration électronique d8.
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Fondu avec du césium, l'or forme de l'aurure de césium CsAu qui n'est pas un alliage, mais un composé ionique. L'atome d'or Au forme alors un ion négatif monochargé. Les propriétés de l'aurure sont similaires à celles d'un halogénure. Par exemple, CsAu cristallise dans le motif du chlorure de césium. Parmi les autres aurures, on compte ceux de rubidium, de potassium et de tétraméthylammonium (CH3)4N+.
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Les composés de l'or(II) sont généralement diamagnétiques et présentent des liaisons Au-Au. C'est le cas dans [Au(CH2)2P(C6H5)2]2Cl2. Un complexe remarquable de Au(II), le complexe tétraxénon-or(II), contient le xénon comme ligand : [AuXe4](Sb2F11)2.
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Le pentaflurorure d'or est l'unique exemple d'Au(V), l'état d'oxydation le plus élevé pour cet élément.
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Dans quelques composés de l'or apparaissent des liaisons aurophiles[44], qui décrivent l'interaction réciproque d'ions or à une distance trop longue pour constituer une liaison Au-Au covalente, mais plus courte que pour les forces de Van der Waals. La liaison aurophile est comparable à une liaison hydrogène en termes de force.
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Des oxydes d'or comme Au2O3 peuvent être synthétisés sous de fortes pressions (plusieurs milliers d'atmosphères) ou dans un environnement réactif (en présence de dioxyde d'azote, d'ozone ou d'oxygène atomique)[45].
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L'or relativement stable est utilisé pour la dorure ou placage-recouvrement à la feuille traditionnelle, le fil d'or textile... Les techniques d'électrolyse ont parfois remplacé ce travail manuel, ainsi les placages électrolytiques pour divers contacts électriques ou les cartes enfichables d'ordinateurs, la dorure des miroirs de précision...
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L'or est utilisé comme réfléchissant IR dans le vitrage en glace sans tain, les divers réflecteurs IR, de façon à assurer la conservation de la chaleur en hiver ou la réflexion de la chaleur en été, ou sur les panneaux réfléchissants de modules spatiaux.
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Les alliages sont communs en bijouterie et joaillerie. Allié avec l'argent, le cuivre ou parfois les platinoïdes, il peut constituer la matière des prothèses dentaires de luxe, de monnaies et médailles... Dans les années 1990, la moitié de l'or produit servait à la fabrication d'objet d'art ou de luxe (cuisine), de bijoux.
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Il est encore parfois utilisé dans l'équipement scientifique, dans certains ustensiles de chimie.
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Dans le domaine médical, il sert sous forme d'alliages spécifiques comme prothèses en dentisterie (dents en or). À l'état métal et/ou de composés, il a été ou peut encore être employé comme médicament.
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L'or est principalement utilisé pour la bijouterie (environ 70 % de l'or dans le monde en 1990). De plus, environ 2,7 kt d'or ont été travaillées pour la bijouterie, en 1995[17].
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L'or « pur » a été utilisé dans certains bijoux asiatiques, qui ont donc la particularité d'être déformables (ce qui oblige à se limiter à des formes simples : bracelets en torsades, par exemple). L'or pur reste cependant peu utilisé en joaillerie ; afin d'obtenir une meilleure tenue mécanique ainsi que des couleurs originales, il est allié par exemple à l'argent et au cuivre (or jaune, or rose), au cuivre (or rouge), à l'argent (or vert).
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En orfèvrerie, l'argent recouvert d'or s'appelle le vermeil.
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L'or est ainsi utilisé pour créer des bijoux, des médailles, des objets de luxe (montre, stylo).
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Il peut également être utilisé par des ateliers de dorure ornementale comme l'atelier leonis, sous forme de feuilles pour dorer les boiseries, les livres travaillés par les enlumineurs, les ferronneries par un procédé de dorure au mercure ; ainsi que les bonbons en chocolat en Occident et les gâteaux en Inde.
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Le pourcentage d'or dans le métal s'appelle le titre. Depuis très longtemps, il peut faire l'objet d'une garantie (de l'État actuellement) grâce à un poinçon qui indique le titre de l'alliage utilisé. Les orfèvres l'évaluent grossièrement grâce à la pierre de touche.
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En France, le marquage des bijoux en or est obligatoire depuis le 9 novembre 1797 par l'apposition de poinçons (sauf si l'objet est trop petit pour recevoir le poinçon). Deux poinçons sont utilisés : le premier, appelé « poinçon d'État », indique le titre ; le second, en forme de losange, est celui du fabricant, il est appelé « poinçon de Maître ». Le poinçon d'État actuel est une tête d'aigle pour l'or massif à 18 carats, et un hippocampe pour 24 carats.
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Les carats correspondent à des 1/24e parties d'or de la masse totale d'un alliage et peuvent être convertis par un calcul simple en pourcentage massique d'or compris dans le métal.
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En 1982, la Monnaie royale canadienne a été la première institution au monde à produire des monnaies d'or au titre de 99,99 %.
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Depuis 1997, il est maintenant possible de purifier l'or jusqu'à un degré de pureté appelé « 5-9 » : 99,999 % pur. Afin de célébrer cet accomplissement, elle a aussi créé la plus grosse pièce au monde, la pièce d'un million de dollars, fabriquée entièrement d'or 5-9[46].
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En France, la pièce de 100 euros (la « Semeuse cinétique » de Joaquin Jimenez) est en or 5-9.
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Ce métal est recherché par l'industrie à cause de son inaltérabilité et de sa bonne conductivité électrique et thermique.
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Il est utilisé en connectique et en électronique, afin de réaliser des contacts électriques inoxydables.
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De nos jours, l'or est fréquemment utilisé dans les techniques de pointe et particulièrement dans la fabrication des microprocesseurs (environ 2 € d'or dans un Pentium Pro).
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L'industrie électronique utilisait 318 t annuellement en 2003[24].
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L'ensemble des appareils électroniques et informatiques usagés dans le monde représente un gisement de taille : à partir d'une tonne de vieux téléphones portables, il est possible de récupérer environ 230 g d'or[47].
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Il est également utilisé pour opacifier des organes optiques dans le cadre de techniques spatiales, et comme catalyseur dans des piles à combustible.
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Sur le plan médical, la dentisterie consommait 67 t d'or par an[24].
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L'or a été - et reste, pour qui accepte de faire face à la dépense - un substitut nettement supérieur aux amalgames pour les occlusions dentaires, mais demande l'emploi d'une technique différente des classiques « plombages » : ce sont les inlays.
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En médecine, certains dérivés organiques de l'or, dits « sels d'or » sont parfois utilisés dans le traitement de certaines affections en rhumatologie (chrysothérapie)[48].
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La feuille d'or ou d'argent a été utilisée comme enrobage des pilules, notamment les plus amères[49].
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L'élixir d'or[h] est une ancienne préparation pharmaceutique qui fut utilisée au XVIIIe siècle. Cet élixir a porté de nombreux noms différents et sa composition, d'abord tenue secrète, a varié au cours des époques et des préparateurs. Il s'agissait vraisemblablement à l'origine d'une préparation à base d'or, sous différentes formes chimiques, or colloïdal (de couleur pourpre) ou solution de chlorure aurique (de couleur jaune). Par la suite, le perchlorure de fer (FeCl3), également de couleur jaune, a remplacé le chlorure d'or dans la préparation de l'élixir.
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On attribue son invention, en 1728, au diplomate Alexis Bestoujev-Rioumine, Grand chancelier impérial de Russie sous Élisabeth Ire. Le secret de sa fabrication fut vendu par le préparateur de Bestoujev au général La Motte. Ce dernier, après avoir modifié la formule originale de l'élixir (vraisemblablement en diminuant sa teneur en or, peut-être même en supprimant totalement ce métal qu'il remplaça par le perchlorure de fer), l'introduisit et le commercialisa en France à un prix très élevé, ce qui fit sa fortune.
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Particulièrement populaire à Paris sous le règne de Louis XV, la variété d'élixir d'or vendue par La Motte était administrée dans des indications thérapeutiques très larges sous forme de gouttes de deux sortes différentes : gouttes jaunes et gouttes blanches, d'où le nom donné aux gouttes du général La Motte d'« élixir d'or et blanc ».
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Historiquement, l'or a été un composant d'un « élixir de jeunesse » et a pu contribuer au décès de Diane de Poitiers par surdosage[50].
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L'or alimentaire « comestible » peut être utilisé en pâtisserie ou dans la gastronomie de luxe[51]. Le plus souvent sous forme de poudre ou de feuille très fine, il est inerte et traverse l'appareil digestif sans être digéré (à la manière des fibres alimentaires, résistantes à la digestion). Son innocuité n'est cependant pas prouvée. Il est autorisé notamment par l'Union européenne et les États-Unis pour la décoration alimentaire, où cet additif porte le code E175. L'usage peut en être limité à certains aliments, avec des quantités maximales fixées par la réglementation.
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L'or est utilisé comme bijou en contact avec la peau depuis plusieurs millénaires, sans problème de santé apparent.
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Il l'est aussi par la médecine en raison de sa faible propension à l'oxydation pour la fabrication de prothèses dentaires (ou dans certaines prothèses cardiaques) ou via certains sels pour combattre la neuroinflammation (par exemple après un AVC ou un traumatisme crânien)[52], mais avec des effets indésirables possibles[53], particulièrement au niveau des reins (néphrotoxicité[54]) quand il est dispersé sous forme d'ions dans l'organisme[54].
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Sous forme métallique, il a longtemps été réputé biologiquement tout à fait inerte et non-allergène, mais peut-être à tort[55], des allergies de contact ont pu être étudiées au début des années 1990 en réaction au thiosulfate de sodium d'or (un lixiviant qui peut remplacer le cyanure pour l'extraction de l'or[56]), cette allergie (à un sel et non à l'or métallique pur) semblant même fréquente[57].
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Les tests cutanés confirmaient une réaction, mais sa nature réellement allergique a d'abord été mise en question (s'agissait-il d'une véritable allergie de contact, ou d'une dermatite indirectement liée à l'or ?)
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Puis de nombreux cas d'allergie de contact (ou à la suite d'un traitement oral homéopathique à base d'or[58]) (Trichlorure d'or, bien que moins allergène que le thiosulfate) ont été constatés.
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Cette allergie peut être confirmée par des tests épicutanés à base de sels d'or et le fait qu'elle disparaisse quand la dent en or est retirée. Elle est souvent trouvée chez des personnes victimes d'eczéma[59] et portant une ou plusieurs prothèse(s) dentaire(s) en or[60],[61], ou en alliage d'or[59] ou parfois de bijoux en or (mais avec une corrélation non statistiquement significative dans le cas des seuls bijoux), ce qui laisse supposer que l'or, au moins dans la bouche pourrait aussi être un métal sensibilisant (hypothèse controversée[62],[63]) ou qu'il existe un co-sensibilisant). Cette allergie est fréquemment révélée par des tests chez les porteurs de dents en or atteints de stomatitides non spécifiques, de réactions lichénoïdes ou présentant simplement des « symptômes « subjectifs » de la cavité buccale »[59]. Il a été constaté que « la quantité d'or dentaire est corrélée qualitativement et quantitativement à la concentration sanguine de l'or, mais le cas échéant les effets de l'or circulant dans le sang ne sont pas connus »[59]. Au moins un cas de dermatite de contact a aussi été signalé à la suite de l'utilisation d'une encre de tatouage à base d'or[64].
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Elles peuvent être produites de différentes façon[65],[66], et ont des propriétés physicochimiques différentes de l'or massif[67], encore mal connues. Ces nanoparticules produites comme catalyseur[68], pour leurs propriétés optiques[69] ou pour d'autres usages[70],[71] peuvent se retrouver dans l'environnement et notamment dans les sédiments ou le sol.
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On a montré que des organismes vivants tels que les vers de terre pouvaient se contaminer et le bioconcentrer en mangeant un sol ou des sédiments en contenant. Après 28 jours d'exposition à un substrat (sédiment) contenant 50 mg AuNPs/kg de sédiment (ps), la bioaccumulation dans les vers de terre Eisenia fetida atteignait 1,4 ± 0,2 mg/g (pf)[72].
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L'extraction de l'or est découpée en plusieurs phases :
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L'orpaillage est l'exploitation de gisements alluvionnaires nommés « placers » en anglais, caractérisé par des dépôt de particules d'or dans le lit des cours d'eau. Le lavage des sables ou agglomérats aurifères pour obtenir des paillettes (ou pailles comme le nom orpaillage l'indique) grâce à une simple séparation gravimétrique est attesté depuis le IIIe siècle dans le monde celte. Il pouvait être amélioré par un concassage de minerai, un mélange du produit fin avec l'eau avant le procédé de lixiviation, par exemple en écoulement sur un plan incliné.
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Aujourd'hui, cette séparation emploie par exemple un tapis roulant en caoutchouc, possédant des traverses finement rainurées, qui arrêtent et fixent les fines particules d'or plus dense sous le flux d'eau. À ce stade, il existe deux procédés différents de concentration avant l'affinage de l'or proprement dit. Il s'agit de l'amalgamation à rendement assez faible ou la cyanuration, voie chimique plus efficace.
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Rappelons préalablement que l'utilisation autrefois commune du mercure pour amalgamer l'or peut avoir de graves conséquences écologiques et sanitaires, du fait de la grande toxicité du mercure[79].
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En Guyane, les opérations Anaconda et Harpie visent à combattre l'orpaillage illégal.
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Les paillettes ou minerai aurifère sélectionné glisse sur un plateau de cuivre dont les surfaces sont couvertes du corps simple liquide mercure. L'or forme un amalgame ou simplement s'amalgame avec le mercure, ce qui en permet l'extraction de sa gangue minérale en éliminant les restes avec l'eau. Après grattage de l'amalgame d'or et de mercure, celui-ci est chauffé dans des cornues à 600 °C, le mercure soumis à une distillation s'évapore et l'or se dépose en reliquat de cornue.
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Le rendement de ce processus d'alliage n'est que de 70 %.
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La cyanuration est employée aussi pour l'argent.
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Le minerai est tout d’abord concassé et broyé, mélangé sous air comprimé et/ou passé dans une unité de flottation fournissant un concentré et des résidus mis en terril (haldes) contenant de l’or et d’autres métaux[80].
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+
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Le traitement du concentré est effectué par cyanuration qui consiste à dissoudre le minerai dans une solution, éventuellement recyclé et/ou dilué, de cyanures alcalins. L'or colloïdale est ensuite précipité, par ajout par exemple de la poudre de zinc qui joue un rôle de réactif électrochimique, puis filtré. Voici la réaction globale :
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avec
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Ce procédé sera sans doute remplacé par l'extraction de l'or du minerai brut, ou sa récupération dans les éléments électroniques mis au rebut, par le procédé découvert par Zhichang Liu de l'équipe de James Fraser Stoddart (chimiste à la Northwestern University) et auteur principal de l'étude publiée le 14 mai 2013 dans la revue Nature Communications[81]. Il a mélangé le contenu de deux tubes à essai : l'un contenait de l'alpha-cyclodextrine, l'autre une solution contenant de l'or, et obtenu ainsi des minuscules aiguilles dans le mélange, constituées par un assemblage de quelque 4 000 nano-fils d'ions d'or, maintenus par des atomes, de l'eau et de la cyclodextrine, triant cet or des autres métaux précieux présents dans le minerai, tels que le palladium ou le platine.
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254 |
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« L'élimination du cyanure de l'industrie aurifère est de la plus haute importance pour l'environnement. Nous avons remplacé ces substances redoutables par un matériau bon marché, biologiquement inoffensif, dérivé de l'amidon »[82].
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+
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L'or après séchage peut être grillé, fondu avec un fondant borax sur silicate. Le manipulateur obtient un or brut puisque les métaux voisins de l'or ou résiduels comme le plomb, le fer, le zinc s'oxydent plus facilement et fondent pour donner des silicates ou des borates, qui s'évacuent avec les scories.
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Pour compléter l'affinage, et obtenir un or fin et pur, il faut passer par le procédé Miller. L'or est fondu, soumis à l'action du gaz chlore, ce qui permet une chloruration sélective des impuretés. Un raffinage électrochimique peut s'ensuivre.
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260 |
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Le titre chimique est exprimée en partie pour mille. Le carat est une ancienne unité, 24 carats correspond au corps simple pur soit à un titre de 1000 pour 1000. Sur les marchés, la masse de l'or s'exprime en onces d'or fin. Une once correspond ici à 31,1 g.
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+
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Le battage d'or (se dit aussi orbattage) est la réduction d'or ou d'alliages d'or en feuilles très fines (0,1 µm).
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Le batteur d'or utilise un alliage au cuivre (pour durcir légèrement le métal) et à l'argent (pour revenir à la couleur originelle) à 980 ‰ d'or.
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Les batteurs d'or à la Révolution travaillaient dans une centaine de manufactures qui employaient près de cinq mille personnes.
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Aujourd'hui, il n'existe plus aucune manufacture en France. Le dernier batteur d'or, la maison Dauvet fondée en 1834 et qui employait une vingtaine de personnes, a fermé en 2018.
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L'usage de détecteurs de métaux est depuis quelques années systématique dans les zones aurifères telles que l'Afrique, l'Australie ou les États-Unis. De nombreux pays africains se sont lancés dans la course aux pépites d'or en utilisant des détecteurs de métaux. Néanmoins, beaucoup de ces appareils sont inutiles, car la terre même où se situent les filons d'or est fortement minéralisée et les appareils à fréquence unique, appelés VLF (pour very low frequency), ne sont pas aptes à compenser les effets de sols. Dès lors, le seul recours possible est d'utiliser des détecteurs de métaux à induction pulsée[83] qui permettent de détecter de l'or dans une terre fortement minéralisée. Ce type de machines, très performantes, rendent obsolètes les anciennes méthodes d'orpaillages qui consistaient à creuser des galeries pour en extraire les pépites d'or. Elles étaient hasardeuses, dangereuses et polluantes. Aujourd'hui, les orpailleurs modernes utilisent des "détecteurs d'or", même si ce terme est galvaudé, car un détecteur d'or détectera tous les métaux.
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On estime que depuis la préhistoire, 145 kt d'or ont été extraites d'après le World Gold Council en 2001. Il ne subsiste que 120 kt, sous forme de lingots, médailles, bijoux, etc., dont l'essentiel 100 kt (chiffre 1990) est mis en réserve, le reste ayant disparu au fil du temps[24]. Les réserves d'or sont trente fois moins importantes que celles d'argent[43]. Non renouvelables du fait de leur origine cosmique, les réserves d'or exploitables se montent à environ 47 kt, et les réserves base à environ 100 kt[84].
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En 1993, la production mondiale d'or était estimé à 2,2 kt ou 2 200 tonnes.
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Aux alentours de 2004, on extrayait environ 2,5 kt d'or par an[17]. Les principaux pays producteurs sont :
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La production mondiale d'or baisse depuis 2001[88]. Les raisons de cette baisse de production sont :
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L'avenir de la production d'or est marqué par deux caractéristiques :
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En 2003, le coût moyen de production d'une once d'or revenait à 278 dollars, auquel il convient d'ajouter 30 à 40 dollars au titre des coûts d'exploration[24].
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Évolution de la production mondiale et des réserves d'or :
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La Chine est le premier consommateur et détenteur d’or au monde[91].
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Les banques centrales possèdent environ le quart du stock d'or mondial, à savoir 28 554 tonnes en décembre 2003 par l'association mondiale des producteurs d'or[24] :
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Le président de la GATA (en), William J. Murphy III, déclare que la moitié des réserves d'or détenues par les banques centrales aurait disparu : « Nous pensons que la quantité d'or qui s'y trouve réellement est proche de 15 000 tonnes. »[92].
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L'or provient de plusieurs sources distinctes. Selon le World Gold Council[31], environ 60 % des quelque 3,6 kt d'or utilisées annuellement (moyenne sur la période 2004-2008) vient de la production des mines, il s'agit donc d'or « neuf », jamais utilisé auparavant. 28 % provient du recyclage, par exemple la fonte de vieux bijoux. Enfin, 12 % provient de déstockage net des banques centrales (c'est-à-dire qu'elles ont pendant ces cinq années vendu plus d'or qu'elles n'en ont acheté, libérant du métal pour d'autres usages).
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Une grande majorité de l'or ainsi disponible (environ 68 % selon la même source) est employée dans l'orfèvrerie et la bijouterie. Un peu moins de 20 % sert à la production de pièces et de lingots, qui sont achetés par les banques en compensation des émissions de monnaie et par les particuliers (tout particulièrement en Inde où cette forme de placement est privilégiée. Enfin, environ 14 % sert dans différents domaines industriels : dentisterie, électronique. Dans ce dernier secteur, l'or est utilisé pour ses capacités d'inaltérabilité et de bonne conductivité électrique, par exemple pour réaliser des contacts électriques inoxydables, notamment dans les microprocesseurs.
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Par rapport à la plupart des autres marchandises, la particularité du marché de l'or est que les stocks de cette matière inaltérable, accumulés au fil de l'histoire chez les particuliers et différents organismes (banques centrales…), sont estimés à environ 50 fois la production annuelle mondiale.
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L'or est coté, sous forme physique, à la bourse de Londres et, sous forme de contrats à terme, à New York. Les cours mondiaux sont fixés en dollars américains par once troy d'or. En dehors de ces marchés organisés, qui traitent des grosses quantités, il existe des entreprises de négoce de l'or et de métaux précieux ouvertes aux particuliers et aux divers transformateurs et utilisateurs.
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Depuis la crise bancaire et financière de l'automne 2008, de nombreuses boutiques de rachat d'or[93] ont vu le jour. Ces entreprises proposent de racheter les anciens bijoux, l'or dentaire, les couverts ou encore les lingots contre de l'argent[94]. Dans un premier temps, les règlements se faisaient fréquemment en espèces, mais l'article L.112-6 du Code monétaire et financier[95] a imposé le règlement par tout autre moyen (chèque ou virement notamment). Malgré le risque de contravention de 5e classe, le paiement en espèces n'a pas complètement disparu[96].
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À la suite du rachat d'or, le métal précieux est ensuite recyclé. Il s'agit alors de le faire fondre puis de le remodeler en lingot ou en pièces pour être de nouveau commercialisé sur le territoire français.
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Les cours sont particulièrement fluctuants et soumis à divers facteurs : évolution des stocks d'or des banques centrales, demandes en orfèvrerie, notamment en Inde, aux États-Unis et en Chine[17], demande industrielle (électricité, électronique…), coûts et volumes de production, état des réserves minières, valeur refuge, ou achats et ventes spéculatives en fonction des incertitudes monétaires. Une partie du marché est opaque, en raison d'un orpaillage illégal qui s'est fortement développé à la fin du XXe siècle en Amérique du Sud.
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L'or est une valeur refuge de par le fait que contrairement aux monnaies courantes qui voient leur quantité en circulation dépendre des politiques des banques centrales, les quantités d'or physique qui peuvent être injectées dans les marchés ne peuvent dépasser celles extraites annuellement. De fait, l'inflation propre de l'or est limitée à ces quantités extraites qui sont relativement faibles et prévisibles en comparaison du volume déjà en circulation. Cette difficulté de production et de reproduction de l'or est aussi ce qui lui valut d'être utilisé directement comme monnaie et c'est parallèlement cela qui pousse certaines personnes à justifier un retour des monnaies courantes à l'étalon-or.
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À la fin du XIXe siècle, dans une période de stabilité monétaire dominée par la livre sterling avec une parité fixe des principales monnaies, l'or sert d'étalon monétaire. Chaque banque centrale doit pouvoir fournir aux porteurs qui le désirent l'équivalent en or de leurs liquidités. Cette période prend fin avec la guerre de 1914. S'ensuit une période d’instabilité des taux de change qui culminera avec les difficultés de la crise de 1929.
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Depuis 1944, l'or est une valeur refuge, faisant partie des réserves monétaires de chaque banque centrale et qui suscite l'attrait des épargnants quand une crise ou période troublée est en vue. Antoine Pinay lança un emprunt d'État indexé sur l'or dans les années 1950, qui fut un grand succès et donna à son promoteur une image restée longtemps mythique. La fin des accords de Bretton Woods et la forte poussée des prix de l'or au début des années 1970 provoquèrent un effet d'aubaine imprévu : les heureux souscripteurs qui furent tirés au sort les derniers (le remboursement se faisait par tirage au sort) touchèrent plus de trois fois leur mise hors inflation.
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Malgré les différentes tentatives faites par les États pour décourager la thésaurisation de l'or, et son absence de rendement par rapport à la majeure partie des autres formes de placements, l'or a conservé son rôle de réserve de précaution. Après une longue période de dépréciation, le prix de l'or en lingot ou en pièce n'a cessé de remonter. Le cours du lingot d'or à Paris a doublé entre janvier 1999 et septembre 2007 (de 8 017 à 6 224 € environ - source : Banque de France). Il a très fortement augmenté au début de l'année 2008 avant de se replier quelque peu.
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L'or est échangé sur le marché des métaux précieux, principalement sur les places de New York, Londres, Zurich et Hong Kong. Il existe d’autres places, mais elles ne font que relayer via internet ces principaux marchés, comme c'est par exemple le cas des plateformes de négoce d'options binaires. Il est coté en once (troy ounce) (1 once = 31,103 476 8 g) et en dollars américains. Début 2004, le cours s'élevait à environ 400 $ (300 euros, soit environ 10 € le gramme) contre 300 $ en 2001, 600 $ en 2005. La crise monétaire et bancaire qui s'étend depuis septembre 2007 n'a fait qu'accélérer le mouvement. L'once frôle les 1 000 dollars (plus de 20 € le gramme) au début de l'année 2008 et à nouveau au début de l'année 2009. Les énormes plans de relance laissent craindre une inflation dévastatrice.
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En juillet 2011, la crise de la dette dans la zone euro (dette de la Grèce, mais aussi Portugal, Espagne, Italie), et aussi celle des États-Unis, a été l'occasion pour les investisseurs et épargnants de prendre conscience de ce problème de surendettement, et de s'interroger sur un relatif manque de contrepartie à la monnaie en circulation : franchissant un record de nombre de séances de hausse consécutives, l'once est montée le 18 juillet 2011 à plus de 1 600 $[97] ; le 22 août suivant, l'once franchit 1 900 $ sur le Globex.
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Il existe différents types de lingots suivant les pays. Sur le marché de gros de Londres, le London Bullion Market, qui est l'un des tout premiers marchés au monde pour la négociation physique d'or et d'argent, l'unité de négociation est le lingot monétaire de 400 onces troy, soit environ 12,5 kg.
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Sur les marchés nationaux dits « de détail », on peut trouver des lingots de différentes tailles. En Europe continentale, le lingot d'un kilogramme est le plus souvent utilisé et, lorsque le pays possède encore un marché de l’or national, la barre de 1 kg est cotée. En France, l'or n'est plus coté en Bourse depuis 2004. À la bourse de Luxembourg par exemple, le lingot de 1 kg est quotidiennement coté en euros. Mais on peut aussi trouver des lingots de 500 grammes, 250 grammes, etc. Les plus petits des lingots sont appelés lingotins.
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En avril 2010, l’audition d'un trader de JPMorgan Chase par la CFTC a révélé qu’il y aurait 100 fois plus de papier-or en circulation que de l'or physique[98].
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Les actions des grands groupes aurifères sont cotées essentiellement à Londres, New York, Toronto, Johannesburg et Sydney.
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Les commissions sur les transactions d'or physique seraient en moyenne de 2 % et les droits de garde dans les coffres de banques sont d'environ 1,5 %[99].
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Organisation à but non lucratif, Swissaid a publié un rapport en juillet 2020 dénonçant le commerce de l’or entre le plus grand importateur d’or au monde, la Suisse, et la plaque tournante de l’or importé d’Afrique, Émirats arabes unis. Le rapport critiquait la raffinerie tessinoise de Valcambi en Suisse, qui est le principal importateur d'or des Émirats. Les documents ont révélé que les raffineries suisses se sont appuyées sur des fournisseurs d'or émiratis, dont Kaloti Jewellery International Group et Trust One Financial Services (T1FS), pour acheter les métaux précieux. En 2018 et 2019, Valcambi a reçu 83 tonnes d'or des deux sociétés. Cependant, la firme de Dubaï, Kaloti a été identifiée comme obtenant de l'or de milices impliquées dans des crimes de guerre et violant les droits de l'homme dans les mines d'or du Soudan. Entre 2012 et 2018, 95% de l'or du Soudan s'est retrouvé aux EAU.[100],[101]
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C'est le cours exprimé en dollars américains de l'once d'or — une once troy, soit 31,1034768 grammes — qui sert de référence au niveau international depuis 1944 : le prix a été fixé à cette époque à 35 dollars.
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Le système mis en place par les accords de Bretton Woods du 22 juillet 1944 est une nouvelle tentative pour stabiliser les taux de change, basé sur une parité fixe du dollar par rapport à l'or. Les déficits extérieurs américains mettent à mal cette parité dès les années 1960 et les États-Unis abandonnent la parité fixe du dollar en 1971. Le prix de l'once d'or dépasse la barre des 35 dollars et grimpe sensiblement durant les années 1970, avec un début de surchauffe en 1973-1975, où l'once frôle les 200 dollars, avant de retomber aux alentours de 150 dollars. En 1979, le cours connaît une nouvelle envolée qui atteint son pic le 21 janvier 1980, avec un cours de 850 dollars. Le cours entame alors une lente érosion, atteignant son plancher en 2002 à un peu de moins de 300 dollars. Depuis, le cours de l'once est reparti à la hausse, pour atteindre un pic en 2012 à plus de 1 800 dollars, pour retomber aux alentours de 1 200 dollars en 2015[102].
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Le cours de l’or évolue constamment selon plusieurs critères. Il est la référence pour l’échange du métal jaune sur la place des marchés boursiers internationaux : New York, Tokyo et Londres[103].
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En France, les ventes d'or réalisées dans l'Union européenne par les contribuables français sont soumises à une taxe forfaitaire de 10 % (jusqu'à fin 2017) du prix de cession (article 150 VK du code général des impôts), ainsi qu'à 0,5 % de CRDS (article 1600-0 I du code général des impôts). Cette taxe, instituée en 1976, a causé la fermeture du marché français de l'or, au bénéfice de la place financière de Londres.
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À la suite de la loi de finances rectificative pour 2005 du 30 décembre 2005, les plus-values peuvent désormais être imposées selon un régime proche du droit commun (sans abattement). Depuis le 1er janvier 2006, les particuliers peuvent opter pour le régime des plus-values : cela consiste à payer 34,5 % sur la plus-value réalisée, avec une décote de 10 % par an à partir de la troisième année de détention[99].
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À la suite de la suppression de l'ISF, l'État français doit collecter de nouvelles recettes et a donc augmenté de 1 % la taxation de l'or depuis le 1er janvier 2018. Elle s'établit donc à 11 % et elle sera soumise à une taxe sur le régime des plus-values réelles (36,2 %). Cette taxe devrait influencer à la baisse le comportement des acheteurs. Les Français ne résidant pas en France ne doivent pas payer cette taxe mais la taxe du pays de résidence ou plus précisément du pays de déclaration des impôts.
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Conséquence de la crise bancaire et financière de 2008, le marché du rachat d'or a explosé en France. Alors que de nombreuses valeurs boursières se sont effondrées à partir de 2007, le cours de l'or lui est resté solide et n'a fait que grimper durant les années suivant la crise. L'or étant devenu une valeur refuge, de nombreuses entreprises spécialisées dans le rachat d'or sont apparues dans l'hexagone. Profitant du cours élevé du précieux métal, ces magasins proposent de racheter les bijoux et autres débris d'or aux particuliers.
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Très rapidement, ces entreprises ont connu un succès important, face à la crise de nombreux Français ont vu dans cette pratique une occasion de revendre leurs bijoux en or en échange d'une somme importante d'argent. En plus des comptoirs de rachat d'or ayant pignon sur rue, le développement de cette activité sur internet a rendu ce secteur particulièrement dynamique. Depuis les pièces de collection en or, les débris de bijoux en or ou encore l'or dentaire, ces entreprises de rachat d'or acceptent ce métal précieux sous toutes ses formes.
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Face à l'explosion de ce secteur, de nombreuses associations de consommateurs[104] ont tiré la sonnette d'alarme. Le développement de cette activité a attiré l'attention des pouvoirs publics et notamment de l'Assemblée nationale qui a commencé à légiférer pour mieux encadrer ce secteur. La multiplication des escroqueries[105] a entraîné une surveillance accrue de cette activité. De nouvelles règles sont alors apparues comme la possibilité pour le revendeur de se rétracter dans les 24 heures suivant la transaction. La question du paiement a aussi fait l'objet de modifications puisque la loi interdit aux boutiques de rachat d'or de payer en liquide lorsque le montant de la transaction est supérieur à 500 euros. D'autres règles ont été définies afin d'encadrer cette activité notamment par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes[106].
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En plus de l'encadrement législatif[107], les associations de consommation mènent un travail de prévention auprès des particuliers. De nombreux sites donnent des conseils simples et utiles pour revendre son or[108]. Le but de ces campagnes de prévention est de prévenir les escroqueries[109] en informant les personnes désireuses de vendre leurs bijoux et autres biens en or. Si aujourd'hui le cours de l'or connaît une chute importante, cette activité reste très lucrative pour les entreprises spécialisées dans le rachat d'or.
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Dans de nombreuses civilisations (pourtant sans connexion) l'or est le symbole du divin par excellence. Cela peut s'expliquer notamment par deux de ses propriétés :
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Les Égyptiens de l'Antiquité, donnaient à l'or des propriétés divines en le définissant comme la chair des dieux. L'or était employé pour confectionner les masques funéraires qui avaient pour but de fixer à jamais le visage idéalisé du pharaon et de l'identifier aux étoiles. Le masque d'or du pharaon Toutânkhamon est fait de 11 kg d'or massif et on estime avoir retrouvé dans son tombeau (l'un des plus petits de la vallée des Rois) plus d'une tonne d'or pur. Le Bouddha d'or de Bangkok, qui mesure plus de 3 mètres de haut pour une masse de 5,5 t, représente la plus importante statue d'or massif au monde.
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Dans le livre de l'Exode, le Veau d'or symbolise l'idolâtrie. Néanmoins, l'or est aussi utilisé pour de nombreux objets cultuels du Temple de Jérusalem : menorah, coupes, arche d'alliance, etc. Dans le Nouveau Testament, les mages venus d'Orient apportent de l'or à Jésus. Dans le livre de l'Apocalypse, le Christ apparaît à Jean entouré de sept chandeliers d'or et un ange verse de l’encens avec une pelle en or. L'or peut donc être considéré, pour les cultures juives et chrétiennes, comme un métal soulignant la dignité de la divinité.
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Dans l'art religieux, les saints et les anges ont souvent leurs têtes entourées d'or sous la forme du nimbe. L'or symbolise aussi la lumière de Dieu, et donc sa présence, dans l'art de l'icône et dans beaucoup d'œuvres d'art chrétiennes occidentales où il occupe les fonds (mosaïques de Ravenne, de Palerme…).
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En Inde, dans la religion hindouiste, la déesse Lakshmi est liée à l'or. Toutes les représentations de la déesse Lakshmi sont liées à l'or car de ses mains ruissellent des milliers de pièces d'or tombant dans des jarres d'or. La déesse Lakshmi est pour les hindouistes, la déesse de la richesse, de l'économie et de l'or. Il y a même une fête pour elle, l'Akshnaya Trinitia est une fête du mois de mars où les hindouistes portent de l'or sur eux pour honorer la déesse Lakshmi.
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Parmi les nombreux films en rapport avec l'or :
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La richesse que représente la possession d'or a conduit à la création de périphrases :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/4314.html.txt
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@@ -0,0 +1,44 @@
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Hominiens, Hominines • Lignée humaine
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Sous-tribu
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Les Hominina forment une sous-tribu d'hominidés qui inclut le genre Homo et les genres éteints apparentés, tels que les Australopithèques ou les Paranthropes. Ils rassemblent toutes les espèces appartenant à la lignée humaine, qui s'est séparée de la lignée des chimpanzés (Panina) il y a au moins 7 millions d'années. Le caractère le plus notable reconnu aux Hominina est la bipédie, alors que les chimpanzés et les gorilles sont quadrupèdes.
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Le terme scientifique Hominina se traduit en français par hominines ou par hominiens selon les auteurs[1].
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L'hypothèse selon laquelle la lignée humaine (Hominina) serait originaire d'Afrique fut formulée dès 1871 par Charles Darwin dans son ouvrage La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe. Charles Darwin fut l'un des premiers à proposer une origine commune de tous les organismes vivants, et parmi les premiers à suggérer que l'Homme, le Chimpanzé, et le Gorille partageaient un ancêtre commun qui vivait en Afrique, et dont la lignée humaine serait issue. Dans son ouvrage de 1871, il émet l'idée selon laquelle les ancêtres africains de l'Homme possédaient un petit cerveau mais marchaient debout, ce qui aurait libéré leurs mains et favorisé le développement de leur intelligence[2] :
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« Dans chaque grande région du monde, les mammifères vivants sont étroitement apparentés aux espèces disparues de cette même région. C'est pourquoi il est probable que l'Afrique était autrefois habitée par des singes disparus étroitement apparentés au gorille et au chimpanzé ; et ces deux espèces sont maintenant les plus proches parents de l'homme, il est en un sens plus probable que nos lointains parents aient vécu sur le continent africain qu'ailleurs. Toutefois, il est inutile de spéculer sur cette question, car un singe presque aussi grand que l'homme, à savoir le Dryopithèque de Lartet, qui était étroitement apparenté à l'anthropomorphe gibbon, existait en Europe lors du Miocène supérieur ; et depuis une période aussi éloignée, la Terre a certainement subi bien de grandes révolutions, et il y a eu amplement le temps pour une migration à grande échelle[3]. »
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Cette prédiction était perspicace parce qu'en 1871 les scientifiques ne disposaient d'aucun fossile ancien. L'idée est longtemps restée une spéculation, avant d'être finalement corroborée à partir de 1924 par la découverte de l'Enfant de Taung puis d'autres fossiles d'Australopithecus africanus en Afrique du Sud, et surtout par la mise au point dans les années 1960 de méthodes de datation fiables venant appuyer la découverte de fossiles d'humains et d'hominines très anciens en Afrique de l'Est.
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Classification d'après Lecointre et al. (2015)[4] :
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Phylogénie des genres actuels et fossiles d'homininés :
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Gorilla (les gorilles)
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Pan (les chimpanzés)
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Ardipithecus † (Ardi)
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Australopithecus † (Little Foot, Lucy, etc.)
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Paranthropus † (Crâne noir)
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Homo (les humains)
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À ce jour, les paléoanthropologues n'ont trouvé de représentants de la sous-tribu des hominines antérieurs au genre Homo qu'en Afrique, principalement dans trois grandes régions : la grande Faille est-africaine, qui court de l'Éthiopie jusqu'au Malawi, l'Afrique du Sud, et le Tchad. Les principaux sites de découverte sont les suivants :
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Les découvertes de fossiles en Afrique du Sud, dans la vallée du Grand Rift est-africain et au Tchad s'expliquent en partie par un biais taphonomique. En effet, dans de nombreuses régions d'Afrique, la moindre activité tectonique, la faible sédimentation, le couvert forestier actuel qui donne des sols acides, l'érosion et d'autres facteurs en ont empêché la fossilisation, la conservation, ou la mise au jour[5].
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Les Hominina sont attestés en Afrique à partir de 7 millions d'années (Ma). La liste des genres connus à ce jour, du plus ancien au plus récent, est la suivante :
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Huit espèces d'Australopithèques ont été décrites. Leurs fossiles sont datés entre 4,2 et 2 millions d'années (Ma). Les plus notables d'entre eux sont indiqués ci-dessous après l'espèce à laquelle ils sont rattachés.
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Trois espèces de Paranthropes ont été décrites. Leurs fossiles sont datés entre 2,7 et 1,4 millions d'années (Ma). Les plus notables d'entre eux sont indiqués ci-dessous à la suite de leur espèce.
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fr/4315.html.txt
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Élan, orignal
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Répartition géographique
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Alces est un genre de mammifères ruminants de la famille des Cervidés, dont les représentants sont communément appelés élan (pour les individus de Sibérie et de Scandinavie) et orignal (pour les individus d'Amérique du Nord). Ces animaux, dont les bois sont aplatis en éventail, sont les plus grands des cervidés actuels.
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Historiquement, le genre Alces était considéré comme monotypique, comprenant uniquement l'espèce Alces alces, elle-même divisée en plusieurs sous-espèces, mais certains spécialistes proposent aujourd'hui de considérer les populations d'Amérique du Nord et d'Eurasie comme des espèces distinctes, dont les noms scientifiques respectifs seraient Alces americanus et Alces alces[1].
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L'animal est appelé élan en Europe et orignal en Amérique du Nord.
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Le terme orignal est issu du mot basque oreinak, pluriel d’orein, qui se prononce /oɾejɲak/ et signifie « les cervidés », « les rennes » ou « les caribous ». Samuel de Champlain le nommait orignac[2] car aux premières années des colonies, les premiers colons français l’auraient appris des Basques qui venaient régulièrement pêcher la morue et la baleine sur les côtes du Labrador et les abords du fleuve Saint-Laurent. La finale -ac a fait place à -al plus commune dans les noms d'animaux : cheval, chacal, etc.
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Le mot élan est connu par diverses attestations telles qu’hele à la fin du XIIIe siècle, qu’ellend, hellent au XVe siècle ou ellan en 1606. Il s'agit sans doute d'un emprunt ancien à une langue baltique comme en témoigne la forme la plus ancienne, alors que les formes avec la finale -end, -en(t) ont été réempruntées par l'intermédiaire du moyen haut allemand elen, elend[3] (> allemand Elen, Elentier, plus couramment appelé Elch), lui-même issu du lituanien élni(a)s « élan, cerf »[4]. L'ancien français devait avoir un terme issu du latin alces ou du vieux bas francique *elk dont on n'a pas conservé la trace, car l'animal a disparu de la partie occidentale de l'Europe.
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Il convient de ne pas le confondre avec le wapiti (Cervus canadensis), qui est un cerf, proche parent du cerf élaphe. Cette confusion est liée à une mauvaise traduction de l'anglais américain, car aux États-Unis, on nomme elk le cerf wapiti, alors que le même mot signifie « élan » en anglais britannique, sens d'origine. Enfin, l’éland (Taurotragus oryx) est une grande antilope africaine.
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Si l’élan est aujourd'hui le plus grand des cervidés, il a longtemps été dépassé en taille par le cerf Megaloceros giganteus, qui l’a côtoyé durant la Préhistoire. Tous deux furent chassés et localement exterminés par l’homme ; après avoir survécu à trois glaciations, le mégacéros a totalement disparu, tandis que l’orignal a peu à peu été confiné en zone circumpolaire.
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Des preuves archéozoologiques montrent que l'élan a été présent dans pratiquement toute l'Europe de l'Ouest, après être arrivé de l'est, il y a environ 800 000 ans (au tout début de la glaciation de Mindel[5]), puis présent partout dont en France (en même temps que le renne, le cerf mégacéros et le cerf élaphe, comme le montrent les ossements trouvés[6] dans la grotte Tournal à Bize (Aude), ou encore dans les grottes Jean-Pierre 1 et 2[7] et jusqu'au-delà des Pyrénées), en Espagne[8] et au-delà des Alpes, en Italie (comme l'ont montré les fouilles de la grotte de Broion, Vicence, Italie)[9].
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La domestication d'élans semble ancienne. Les Iakoutes de Sibérie l’ont utilisé comme animal de trait et comme monture. Ce dernier usage a plus tard été interdit en Russie, car des malfaiteurs montant des élans distançaient les chevaux de la police. L’élan a aussi servi à tirer de lourdes charges sur des terrains difficiles où le cheval s’enfonçait. Il a été domestiqué, mais non élevé en troupeau.
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Comme pour l’aurochs, des populations relictuelles d’élans ont survécu jusqu'au Moyen Âge, au moins dans les plaines humides en France, en Belgique, mais aussi en Suisse et en Allemagne avant que la chasse (pour la viande et les trophées) ne les élimine de ces contrées. Il est attesté par des textes ou des fossiles récents en France à l’époque gauloise jusqu'à l’an 250. Il subsiste en Alsace au moins jusqu'au IXe siècle. Un texte mentionne un élan tué en 764 par deux seigneurs de la suite de Pépin le Bref à Nordlingen (Bavière). Il est signalé comme commun en Suisse jusque vers l’an mille. Dans le Comté de Flandre où les zones humides étaient encore nombreuses avant les grands drainages médiévaux, les derniers élans auraient été tués vers l’an 900, après une période d’invasion marine qui les a sans doute forcés à quitter le refuge des marais, roselières et forêts de l’actuelle Flandre maritime. On pense qu'il a pu survivre en Normandie jusqu'au Xe siècle dans le Marais-Vernier.
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En Europe centrale, l’élan aurait survécu à la chasse jusqu'au XIVe siècle en Bohême, jusqu'au XVIe siècle en Mecklembourg, jusqu'en 1760 en Galicie et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle en Hongrie[10]. Un projet de réintroduction en France est porté par le Parc naturel régional de Brotonne[10].
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L’ongle d’orignal entrait avec d’autres produits animaux (crâne humain, os, dents d’hippopotame) dans la composition de la poudre de guttete, remède réputé antiépileptique compris dans la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle[11].
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Au Canada, en 1904, des orignaux ont été introduits avec succès sur l’île de Terre-Neuve. D'autres tentatives moins fructueuses ont été effectuées sur l’île d’Anticosti dans le golfe du Saint-Laurent. En 1910, dix élans furent introduits dans le Fiordland en Nouvelle-Zélande, mais ils se sont apparemment éteints. Cependant, on rapporte des contacts occasionnels, et il est possible que des orignaux demeurent en Nouvelle-Zélande.
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En Europe, l’élan a failli disparaître alors qu’il était largement présent durant la Préhistoire[12],[13].
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Depuis que sa chasse est mieux contrôlée, et que des programmes de réintroduction et de protection lui ont été consacrés, des populations se sont localement reconstituées dans certaines régions russes au cours du XXe siècle.
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Des populations se sont récemment reconstituées en Sibérie à l’est de la Léna. Il n’en restait presque plus en 1974 ; on en compte 22 000 à 24 000 qui profitent des immenses zones humides.
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Une population plus modeste se reconstitue en Tchécoslovaquie, à la même latitude que la Normandie.
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En France, une réintroduction est envisagée, pour la gestion des zones humides[10].
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Le projet polonais de réintroduction d’élans date de 1951. Il concerne la forêt de Kampinos où le dernier élan connu a été abattu au XVIIIe siècle. Les élans réintroduits proviennent de Biélorussie. Ils ont d’abord été élevés dans un enclos avant d’être libérés dans l’habitat forestier en 1958. De ce noyau de recolonisation renforcé de quelques autres spécimens réintroduits dans le nord-est du district de Rajgród, est née une population dispersée qui a réussi à essaimer dans d’autres secteurs de la Pologne où cette réintroduction est considérée comme un succès. De 1962 à 1965, la croissance démographique du groupe d’élans de la forêt de Kampinos a en effet été de + 20 %/an en moyenne. De 1961 à 1966, les gestionnaires du Parc Naturel National de Kampinos ont noté que 30 % des naissances étaient des jumeaux. La population des élans dans Kampinos est aujourd'hui estimée à 100-120 individus (3 à 4 par 1 000 hectares). Des lynx ont également été réintroduits dans cette région[14] pour contribuer à réguler la population d’élans (animaux malades ou atteint de problèmes congénitaux liés à une faible diversité génétique).
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L’orignal nécessite un territoire assez vaste. Le maintien dans un enclos où il est nourri augmente le risque de parasitisme lié à la promiscuité (Cet animal est notamment parasité par un petit hyménoptère ectoparasite spécialisé de la famille des Hippoboscoidea Lipoptena cervi) [15] et cause une croissance anormale des sabots qui s’usent moins quand l'animal se déplace peu. Il apprécie les forêts très humides et ouvertes, riches en végétation arbustive.
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L’élan est un animal indépendant et solitaire en été, qui ne vit en couple qu’au moment du rut (mi-septembre à mi-octobre). Les mâles ne forment pas de harems. Il peut toutefois former des groupes en hiver. Timide dans les zones où il est souvent dérangé ou chassé, il peut être curieux dans les zones de calme, tout en restant éloigné de l’humain. Certains individus n’hésitent pas à visiter quelques zones rurales (pâtures, champs de céréales) ou urbaines, voire des aéroports ou jardins périurbains.
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Comme presque tous les animaux, il peut être agressif au moment du rut pour les mâles, et durant l’élevage des petits pour les femelles, qui ne laissent personne approcher leur petit à moins de 25-30 m, ou encore s’il est blessé ou acculé sans possibilité de fuite.
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L’orignal peut parcourir des distances importantes et traverser des bras de fleuves à la nage. Souvent en été, agressé par les mouches et les taons, il s’immerge dans l’eau afin de se débarrasser de ses hôtes encombrants.
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Il vivait aussi autrefois dans des zones plus tempérées. Il ne survit aujourd'hui que sous des climats plus nordiques, à la saisonnalité très marquée ; il y adapte ses choix alimentaire et d'habitats en fonction des saisons et de son environnement proche, au gré de la disponibilité en ressources alimentaires[16].
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Il se nourrit principalement de jeunes branches, pousses et de feuilles de saule ou de bouleau qui composent 50 % de son alimentation en été et 80 % en hiver. Il apprécie aussi les plantes aquatiques (qu'il peut brouter sous l'eau), ainsi que d’écorces d’arbre et de cônes en hiver.
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Il se nourrit essentiellement d’herbe, de plantes aquatiques qu’il peut brouter la tête entièrement immergée sous l’eau (il reste parfois une minute en plongée), de feuillage, de branches et d’écorce et d’autres végétaux. Il consomme accessoirement des champignons, des mousses et des lichens.
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Il se nourrit plus facilement sur les buissons et jeunes arbres qu’en forêt où les arbres sont trop hauts pour que les feuilles lui soient accessibles. La présence de castors qui recèpent les arbres sur les berges lui est favorable.
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Les élans ou orignaux vivent dans les forêts boréales et les forêts mixtes de feuillus de l’hémisphère Nord, sous des climats tempérés à subarctiques. Leurs choix d'habitats sont guidés par leurs besoins en nourriture : la forêt mélangée et les forêts de feuillus ainsi que les sites perturbés par les épidémies d'insectes (acolytes, papillons défoliateurs) ou les chablis plus éclairés et donc plus riches en herbacées sont préférés ; inversement, il n'apprécie pas les peuplements résineux purs ni les milieux ouverts et coupes à blanc[17].
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L'été, les zones humides lui apportent fraîcheur et nourriture abondante, favorable à la lactation et à la croissance des bois. En début d'hiver des peuplements riches en brout qui offrent la nourriture adéquate. En fin d'hiver il recherche des lieux abrités lui permettant de limiter ses pertes énergétiques[17].
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selon R Courtois, l'un des spécialistes canadiens de cet animal, la conservation de « couverts de fuite adéquats » serait nécessaire pour réduire la vulnérabilité de l'Orignal à la chasse comme cause de mortalité[17].Les femelles ont aussi besoin de lieux tranquilles et isolés pour vêler en sécurité, en limitant les risques de prédation[17].
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Le réchauffement climatique et les hivers anormalement doux semblent aussi affecter l'orignal dans le Minnesota[18].
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En Amérique du Nord, leur aire de répartition comprend tout le Canada[19] et l’Alaska, une grande partie de la Nouvelle-Angleterre, les états de Washington[20] et du nord du Minnesota[21], et le nord des Montagnes Rocheuses. Après leur introduction sur Terre-Neuve, au début du XXe siècle, ils sont maintenant l’ongulé dominant du territoire.
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En Europe, ils vivent principalement dans la péninsule Scandinave, qui compte aujourd'hui 200 000 têtes environ, et en Russie. Des populations vestigiales demeurent dans plusieurs pays d’Europe où les élans étaient autrefois nombreux, dans les pays baltes, en Tchécoslovaquie, Pologne et Roumanie. Des élans erratiques ont été signalés en Allemagne du Nord jusqu'à la frontière des Pays-Bas, ainsi qu’en Hongrie.
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En Asie, les élans se trouvent essentiellement en Sibérie, avec quelques groupes en Chine. De manière générale, l’aire de répartition des élans s’est rétrécie avec le temps.
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Un projet de réintroduction est à l’étude en France, en Normandie, dans le Marais-Vernier[22].
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Les mâles pèsent entre 500 kg et 700 kg pour 230 cm au garrot, et les femelles pèsent entre 350 kg et 580 kg pour 160 cm[23]. L’adulte perd 15 à 17 % de son poids vif chaque hiver, voire plus lors d’hivers difficiles. Les petits pèsent environ 15 kg à la naissance mais grandissent rapidement.
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Seuls les mâles possèdent des bois, qui peuvent dépasser 1,60 m de largeur et 20 kg ; ils sont larges et plats avec de petites pointes. Ses bois sont larges et en partie plats. Au mois de novembre, le cervidé perd sa parure. Un élan découvert en Alaska en 1897 détient le record du plus grand cervidé connu : ce mâle atteignait 2,34 m à l’épaule, pour 816 kg. L’envergure de sa ramure était de 2 m.
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La longueur inhabituelle de ses pattes donne à l’élan une démarche particulière et lui permettent de brouter les ligneux (comme une chèvre, il peut se dresser sur ses pattes postérieures et en tendant le cou, brouter dans les branches jusqu'à près de 3 mètres de hauteur.
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Ses sabots élargis et palmés lui permettent de nager dans le courant et de ne pas s’enfoncer dans les sols mous (vase, neige, tourbières à sphaignes) ainsi que de se déplacer facilement dans l’eau et dans les mégaphorbiaies en enjambant troncs renversés et ronciers. On le rencontre souvent dans les zones humides et marécageuses près des rivières. L’allure habituelle de l’élan est un trot qui paraît mal assuré, mais il est capable de galoper et d’atteindre une vitesse de 55 km/h.
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Le museau est long et poilu hormis une petite zone triangulaire sous les narines. Le mâle possède une poche poilue sous le cou, appelée « cloche ». Ce ruminant a un cou assez trapu (chez le mâle surtout) qui, relativement à la longueur de ses pattes l’empêche de paître facilement. Sa denture ressemble à celle d’autres ruminants tels que les chevreuils, les vaches, les moutons ou les chèvres. Des deux côtés de la mâchoire inférieure se trouvent trois molaires, trois prémolaires et quatre dents de devant, dont l’une est une canine transformée. La mâchoire supérieure ne contient pas de dents de devant, mais présente une plaque en corne contre laquelle l’élan mâche sa nourriture.
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Comme d’autres cervidés, il apprécie et recherche les sels minéraux, peut-être pour compenser ses besoins lors de la croissance annuelle des bois (jusqu'à 15-20 kg pour les ramures les plus spectaculaires).
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La période de reproduction va de mi-septembre à mi-octobre. La période de gestation dure environ 8 mois. La femelle fait une portée comprenant généralement un ou deux petits, rarement trois. Les faons pèsent de 11 à 15 kg à la naissance et sont capables de tenir debout quelques minutes après leur naissance. Les femelles se montrent très agressives durant la période d'élevage des petits et ne laissent personne s'en approcher à moins de 25 mètres.
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L’élan est un mammifère artiodactyle, de la famille des Cervidés, et du groupe anatomique autrefois identifié par Brooks comme étant celui des télémétacarpiens (métacarpe éloigné du carpe).
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Traditionnellement, l’unique espèce Alces alces est subdivisée en 7 (ou 8 selon les auteurs) sous-espèces, dont quatre en Amérique du Nord :
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et une seule sous-espèce européenne :
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auxquelles sont ajoutées deux sous-espèces asiatiques :
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Les recherches faites au XXIe siècle tendent à distinguer deux espèces à part entière, l'une Alces americanus et l'autre Alces alces, dans lesquelles se répartissent les sous-espèces.
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Selon Mammal Species of the World (version 3, 2005) (9 oct. 2012)[24] :
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Selon ITIS (9 oct. 2012)[25] et Catalogue of Life (9 oct. 2012)[26] :
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Selon NCBI (9 oct. 2012)[27] :
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Selon Paleobiology Database (9 oct. 2012)[28] :
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Cet animal, capable de traverser des lacs et fleuves importants à la nage en Amérique du Nord, est le seul mammifère cervidé capable de brouter des végétaux aquatiques, la tête sous l’eau. Il semble donc occuper une niche écologique particulière et il pourrait avoir joué pour cette raison un rôle important pour l’entretien de la biodiversité et de la végétation naturelle potentielle des zones humides froides et tempérées. Il consomme quotidiennement environ 5 % de son poids (soit plus ou moins 20 kg de biomasse végétale fraîche par adulte de 400 kg).
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Sa présence étant attestée jusqu’au Moyen Âge dans l’Europe moyenne (Allemagne, France), certains auteurs suggèrent de le réintroduire dans des zones humides protégées, en complément des ovins, chevaux ou bovins rustiques utilisés pour la gestion et la restauration de ces milieux[10]. En effet, comme celui des autres cervidés, son système digestif est mieux adapté à la digestion de matières ligneuses que ceux des animaux herbivores déjà présents dans les réserves et il est le seul qui pâture volontiers les ligneux parfois envahissants des écotones des zones humides, entretenant, comme le fait aussi le castor, des abords dégagés et ensoleillés. À la saison froide, il mange de 20 à 25 kg de branches, écorces et rameaux généralement de saules, aulnes et bouleaux, essences pionnières participant à la fermeture des zones humides et aux apports massifs de feuilles mortes qui contribuent à l’atterrissement anormalement rapide des mares, tourbières et zones humides peu profondes. Son pied est composé de 4 sabots par patte, reliés pour partie par une membrane interdigitaire qui lui permet de moins s’enfoncer dans les sédiments et sols mous que d’autres espèces (charge de 420 à 440 g/cm2, contre 750 pour un bovin et 800 pour un cheval)[10].
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L’orignal est chassé en Europe du Nord et en Amérique du Nord. Dans les pays nordiques, sa viande est réputée meilleure que celle du cerf élaphe (vendue dans les années 1990 quatre fois plus cher que la viande de bœuf). Dans les zones où le gibier d’eau est intensivement chassé, il semble pouvoir être victime de saturnisme en ingérant des grenailles de plomb toxique, avec la nourriture qu’il broute sous l’eau.Cette espèce contribue aussi (avec le castor, quand et là où celui-ci fait des barrages) à entretenir des milieux humides ouverts et ensoleillés ; sa capacité (unique chez les mammifères contemporains de l'hémisphère Nord) à faucarder les plantes sous l'eau le rend favorable à la présence d'oiseaux d'eau (dont gibier d'eau pour les chasseurs, dit « sauvagine » au Canada). En exportant une grande quantité de végétaux, il contribue sans doute aussi à déseutrophiser les étangs où il se nourrit, et à freiner leur « atterrissement » (phénomène de colmatage des zones humides par accumulation de feuilles mortes ou tourbe).
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Cette espèce n'est pas considérée comme menacée, mais elle a disparu d'une partie importante de son aire naturelle de répartition. Hors des réserves naturelles non-chassables, la chasse est sa première cause de mortalité.
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Une préoccupation croissante existe cependant, née en Amérique du Nord depuis qu'on a montré qu'elle pouvait être victime d'une maladie émergente : la Chronic Wasting Disease (CWD, une maladie débilitante chronique) qui touche aussi les autres cervidés. Cette maladie semble en extension rapide depuis les années 1960.Jusqu'en 2015, la maladie n'était connue dans la faune sauvage qu'en Amérique du Nord (selon les données de surveillance disponibles pour ce qui concerne la faune sauvage).Mais en 2016 on a détecté en Norvège trois premiers cas de maladie débilitante chronique (ou CWD ou MDC) chez deux espèces différentes de cervidé sauvage. Le 1er cas (qui est aussi le 1er cas au monde) concernait un renne. Dans les mois qui ont suivi deux femelles de rennes ont aussi été trouvées malades, dans la municipalité de Selbu (à Sør-Trøndelag) près de la frontière suédoise, alors que le premier cas de maladie à prion avait été détecté peu avant chez un renne (Rangifer tarandus tarandus) bien plus au sud de la Norvège le 4 avril 2016[29].La situation inquiète les spécialistes car ce prion s'est montré comparable à celui qui cause l’encéphalopathie spongiforme des cervidés dénommée « Chronic wasting disease » ou CWD en Amérique du Nord où la maladie s'est montrée depuis 20 ans très contagieuse, inéluctablement mortelle et très difficile à freiner[30],[31].
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Il peut être perturbé par les coupes rases[32], les milieux cultivés, agroforestiers ou dans les emprises de lignes à haute-tension, plus encore si leurs emprises ont été traitées avec un phytocide[33]. Une étude (1984) a montré que dans un territoire traversé par une emprise de ligne électrique, il y est trois fois moins présent qu'en forêt adjacente. Les auteurs ont aussi noté que « les emprises de 90 m de large sont plus fréquemment traversées en hiver que celles de 140 m de large », ce qui montre qu'il est sensible à la fragmentation forestière[33]. En Amérique du Nord, l'influence des emprises de transmission électrique est jugée faible car la densité naturelle de la population d'orignaux est également faible dans ces régions[33].
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Orion (« le Chasseur ») est une constellation située quasiment sur l'équateur céleste.
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La constellation d'Orion est mentionnée sous cette dénomination dans l’Odyssée d'Homère[1], les Odes d'Horace[2], les Phénomènes d'Aratus de Soles et l’Énéide de Virgile. Elle est répertoriée parmi les quarante-huit constellations de l’Almageste de Ptolémée.
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Dans la mythologie grecque, elle représente Orion, un chasseur légendaire qui se vantait de pouvoir tuer n'importe quel animal. Dans certaines versions de la légende, il fut tué par le Scorpion, qui a été placé à l'opposé de la voûte céleste par les dieux qui les ont ainsi séparés afin qu'ils ne soient jamais au-dessus de l'horizon en même temps. Sirius est son chien, ainsi que le nom de l'étoile principale de la constellation voisine du Grand Chien[3].
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La constellation d'Orion est aussi citée dans la Bible, dans les livres de Job (9.9) (38.31-32) et d'Amos (5.8) .
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Le nom d'Orion proviendrait d'une racine indo-européenne signifiant l'été : Ώαρἰων, sa forme la plus ancienne, est le dérivé en -ων d'une forme à suffixe -ιος, construite elle-même sur un thème *ὦαρ, issu de *ὦσαρ et qui désignait l'été. Or le lever héliaque de la constellation coïncide avec le solstice d'été[3]. Il a été également avancé que le nom de la constellation dérive de l'akkadien « Uru-anna », la lumière des cieux[réf. souhaitée].
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Avec autant d'étoiles brillantes facilement visibles depuis l'hémisphère nord, Orion est peut-être la constellation la plus ancienne et de nombreuses civilisations l'ont tracée, quoique sous des images différentes. Les Sumériens y voyaient un mouton. Les Égyptiens la considéraient comme une offrande à Osiris, dieu de la Mort et de l'outre-monde : le sarcophage du dieu, figuré par le Baudrier, est veillé par les quatre fils d'Horus, Amset, Hâpy, Douamoutef et Qebehsenouf, respectivement symbolisés par Saïph, Betelgeuse, Bellatrix et Rigel.
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En Chine, Orion est l'une des vingt-huit Xiu (宿) du zodiaque chinois traditionnel et est connue sous le nom de Shen (參), ce qui signifie littéralement « trois », peut-être en référence aux trois étoiles du Baudrier. Pour les Lacandons, les quatre étoiles principales du Baudrier d'Orion constituent la constellation du pécari à collier (k'éékèn)[4].
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Le motif d'Orion poursuivant les Pléiades pourrait être paléolithique et dater de la sortie de l'Homme d'Afrique, comme le suggère diverses études en mythologie comparée[5].
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Orion fait partie des rares constellations immédiatement reconnaissables par leur forme. Ses sept étoiles les plus brillantes forment un nœud papillon (ou un sablier) facilement identifiable : quatre étoiles très brillantes forment un rectangle caractéristique au milieu duquel se trouve un alignement de trois autres étoiles, la ceinture d'Orion, qui constituent une signature remarquable.
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C'est à proprement parler la superposition de trois formes assez indépendantes.
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Le corps d'Orion est facilement visible, marqué par quatre étoiles brillantes qui sont (dans le sens des aiguilles d'une montre) Rigel (β Ori), Saïph (κ Ori), Bételgeuse (α Ori) et Bellatrix (γ Ori). Les deux plus brillantes, Rigel et Bételgeuse, occupent respectivement les coins Sud-Est et Nord-Ouest. Ces deux étoiles sont nettement colorées, Bételgeuse est rouge et Rigel est bleue.
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Au centre du corps, trois étoiles (δ à l'ouest, ε au centre et ζ à l'est) forment un astérisme immédiatement reconnaissable puisque triplement remarquable : les étoiles sont quasi parfaitement alignées et équidistantes avec une erreur de 3 % par rapport aux dimensions de l'astérisme (ε se trouve à seulement 5' du milieu du segment δ-ζ, distantes de 2,73°) ; en outre, leurs magnitudes sont assez voisines (respectivement 2,2, 1,7 et 1,8).
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Alnitak (ζ Ori), Mintaka (δ Ori) et Alnilam (ε Ori) (appelées également « les trois rois » ou « les trois mages ») constituent à elles trois la ceinture ou le baudrier d'Orion. Sous cet alignement, un autre alignement Nord-Sud, plus faible, marque l'épée d'Orion, qui se termine sur ι Ori. Un demi degré au nord de ι Ori, on trouve θ Ori, autour de laquelle est centrée la fameuse nébuleuse d'Orion, visible (faiblement, et par de bonnes conditions) à l'œil nu.
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Rattaché au « corps », la « tête » d'Orion est formée par un faible triangle d'étoiles en formation serrée, λ (au nord), φ1 (à l'ouest) et φ2 (à l'est).
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L'arc d'Orion est assez facile à tracer, si les conditions sont satisfaisantes (mag 4). C'est un chapelet d'étoiles dont la plus visible (π3 Ori) est sensiblement dans l'axe Bételgeuse - Bellatrix, à une dizaine de degrés plus à l'ouest. π1, π2, π3, π4, π5 et π6 Orionis ne forment pas un système multiple mais sont disposées plus ou moins selon une ligne Nord-Sud, à l'ouest d'Orion.
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Partant de cette étoile π3 Ori, qui marque la main tenant l'arc, on repère un petit alignement vers le sud, entre π4 et π5, 5° plus au sud. π6 est située deux degrés plus au SE, et marque la fin de la courbure sud de l'arc. Côté nord, l'alignement est moins évident. On rencontre successivement π2 et π1, en arc de cercle à intervalle de 2° ; et 3° plus au nord, ο2 Ori, à 5° au SE d'Aldébaran du Taureau.
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La massue d'Orion est beaucoup plus faible et plus difficile à tracer (et sans grand intérêt). Elle se situe au pied des Gémeaux, et l'extrémité de la massue forme un petit alignement vers ζ Tau, le nez du Taureau.
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Bételgeuse est l'un des sommets de l'astérisme du Triangle d'hiver, avec Sirius (α CMa) et Procyon (α CMi).
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Orion est très utile pour déterminer la position d'autres étoiles. En prolongeant la ligne de la Ceinture au sud-ouest, on trouve Sirius (α Canis Majoris) ; au nord-est, on trouve Aldébaran (α Tauri). Une ligne vers l'ouest Bellatrix-Bételgeuse indique la direction de Procyon (α Canis Minoris). Une ligne partant de Rigel à travers Bételgeuse indique Castor et Pollux (α et β Geminorum).
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Bételgeuse (α Orionis), à l'épaule gauche d'Orion, est une supergéante rouge. 950 fois plus grande que le Soleil, 22 fois plus massive, elle s'étendrait au-delà de l'orbite de Jupiter si elle était située à la place du soleil ; Bételgeuse est l'une des étoiles les plus grandes que l'on connaisse et, malgré sa distance (environ 640 années-lumière[6]), elle est la seule (mis à part le Soleil) dont le disque a été photographié par le télescope spatial Hubble. Par conséquent, sa chromosphère est elle-même immense et s'étendrait, selon les dernières études, sur 150 ua (à titre de comparaison, Pluton ne s'éloigne jamais à plus de 50 ua du Soleil).
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Il s'agit également de la 9e étoile la plus brillante du ciel.
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Bételgeuse est légèrement variable, ce qui est prévisible compte tenu de sa taille. Sa magnitude oscille entre 0,4 et 0,9 sur une période de 2 070 jours.
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La possibilité que Bételgeuse soit une étoile multiple a souvent été suggérée mais, pour l'instant, aucune observation n'est venue confirmer cette hypothèse avec certitude.
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Rigel (β Orionis), au genou droit d'Orion, est une supergéante bleue, grande comme 80 Soleil et 21 fois plus massive. Située à environ 770 années-lumière de la terre (à cette distance, l'imprécision sur cette valeur est forte), elle atteint la magnitude apparente de 0,18, ce qui la classe 7e parmi les étoiles les plus brillantes. Avec une magnitude absolue de -6,7, Rigel est réellement l'une des étoiles les plus lumineuses que l'on connaisse.
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Rigel possèderait entre deux et quatre compagnons, noyés dans son éclat.
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Bellatrix (γ Ori), « la Guerrière » en latin, se situe à l'épaule droite d'Orion.
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La ceinture est constituée des trois étoiles : Mintaka (δ Ori), Alnilam (ε Ori), et Alnitak (ζ Ori).
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Saiph (κ Ori), est située au genou gauche d'Orion, elle est similaire en taille et distance à Rigel mais apparaît moins brillante
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L'épée est constituée des étoiles multiples θ1 et θ² Orionis. Ce système quadruple forme l'astérisme appelé le Trapèze.
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σ Orionis est au moins un système quintuple. σ-A et σ-B, les deux composantes principales, orbitent à 90 ua de distance l'une de l'autre. σ-C est distante de 3 900 ua du couple, σ-D de 4 600 ua et σ-E de 15 000 ua. σ Orionis est d'ailleurs la composante la plus brillante d'un petit amas d'étoiles situé à environ 1 150 années-lumière du Système solaire.
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U Orionis est une étoile variable de type Mira et sa magnitude évolue entre 5,2 et 12,9 sur une période de 372 jours.
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L'objet céleste le plus spectaculaire de la constellation est la nébuleuse d'Orion (M42). Visible à l'œil nu (sa magnitude atteint 4,0), il est possible de distinguer qu'il ne s'agit pas d'une étoile. Aux jumelles, on perçoit très clairement les beaux nuages de jeunes étoiles, de gaz lumineux et de poussières de cette nébuleuse en émission et par réflexion. Au sud, elle se prolonge avec M43 et NGC 1999. Au nord se détachent NGC 1973, NGC 1975, NGC 1977 et NGC 1981.
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Une autre nébuleuse connue est IC 434, la nébuleuse de la Tête de Cheval, près d'Alnitak. Elle contient un nuage de poussières sombre dont la forme donne à la nébuleuse son nom. On y trouve également M78, encore une nébuleuse, la boucle de Barnard, une nébuleuse diffuse très allongée, et les amas ouverts NGC 1662, NGC 2112, NGC 2169, NGC 2175 (dont NGC 2174), NGC 2186 et NGC 2194.
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René Char. La constellation d'Orion apparait à de très nombreuses reprises dans son œuvre.
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"Orion,
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Pigmenté d'infini et de soif terrestre,
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N'épointant plus sa flèche à la faucille ancienne,
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Les traits noircis par le fer calciné,
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Le pied toujours prompt à éviter la faille,
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Se plut avec nous
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Et resta.
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Chuchotement parmi les étoiles." ÉVADÉ D'ARCHIPEL
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dans AROMATES CHASSEURS p. 511 éditions de la Pléiade, Gallimard.
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Le film Un amour d'hiver s'ouvre et se clôt sur un plan du ciel contenant la constellation d'Orion, dont il est fait mention à plusieurs reprises au cours du récit.
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Dans la saga Harry Potter, la plus fidèle des Mangemorts s'appelle Bellatrix, nommée après l'étoile de la constellation Orion. Orion est aussi le prénom du père de Sirius et Regulus Black. La majorité des membres de sa famille sont d'ailleurs nommés après des étoiles ou constellations (Draco, Andromeda.)
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Dans le film Stargate, le professeur trouve la solution concernant les symboles de la porte des étoiles grâce au journal lu par un vigile, dont la rubrique astrologique fait mention de la constellation d’Orion.
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Dans le film Blade Runner de Ridley Scott (sorti en 1982), le répliquant Roy Batty interprété par Rutger Hauer fait mention de la constellation d'Orion dans sa fameuse tirade des « larmes dans la pluie ».
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Dans le film Men in Black de Barry Sonnenfeld (sorti en 1997), les agents interprétés par Tommy Lee Jones et Will Smith recherchent une galaxie se trouvant dans la « ceinture d'Orion ». Le dénouement savoureux laissera apparaître qu'il s'agissait en fait d'un jeu de mot autour du mot « ceinture »...
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Dans la nef principale de l'Eglise Saint-Pierre de Firminy, dessinée dans les années 60 par Le Corbusier et terminée au début du XXIeme siècle, la lumière pénètre par des orifices dans la coupole qui dessinent la constellation d'Orion (Le Corbusier n'avait toutefois pas défini quelle constellation devait apparaître sur la paroi).
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Orlando Bloom [ɔɹˈlændəʊ bluːm][1] est un acteur britannique né le 13 janvier 1977 à Canterbury (Kent, Angleterre).
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Révélé au début des années 2000 pour ses rôles dans deux grandes séries cinématographiques à succès du cinéma hollywoodien, à savoir Le Seigneur des anneaux (2001-2003) et Pirates des Caraïbes (2003-2017), ses blockbusters suivants (Troie en 2004, Kingdom of Heaven en 2005 et Les Trois Mousquetaires en 2011) seront moins bien reçus par la critique[2], tout comme ses projets plus classiques (Rencontres à Elizabethtown en 2005, Main Street en 2010, et la coproduction internationale Zulu en 2013).
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En 2013, il accepte donc de revenir aux films qui l'ont révélé en incarnant de nouveau l'elfe Legolas dans la série de films Le Hobbit, puis en retrouvant son personnage de Will Turner pour Pirates of the Caribbean: Dead Men Tell No Tales en 2017.
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En 2009, il est désigné ambassadeur de l'UNICEF[3].
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Né à Canterbury, dans le Kent, en Angleterre, Orlando est le fils de Sonia Constance Josephine (née Copeland), originaire de Calcutta et fille de Betty Constance Josephine (née Walker) et de Francis John Copeland (chirurgien). Il a une sœur aînée, Samantha Bloom (née en 1975), et est le cousin du photographe, Sebastian Copeland[4]. Sa famille maternelle a vécu en Australie, au Japon, en Inde et en Tasmanie. Enfant, Orlando croyait que son père biologique était Harry Saul Bloom, un journaliste/romancier juif originaire d'Afrique du Sud et époux de sa mère ; or, à 13 ans (neuf ans après le décès d'Harry Bloom), il a découvert que son père biologique était Colin Stone, l'ex-petit ami de sa mère et un ami de la famille[5]. À la suite du décès d'Harry Bloom en 1981, Colin Stone est devenu le tuteur légal d'Orlando. Orlando a été ainsi prénommé en hommage à Orlando Gibbons[6],[7].
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Il a étudié à l'école St. Peter's Methodist Primary School, ainsi qu'à la The King's School et la St Edmund's School ; Orlando est dyslexique[8]. Sa mère l'a poussé à suivre des cours d'art dramatique. En 1993, à l'âge de 16 ans, il s'est installé à Londres pendant deux ans, afin de suivre des cours de photographie, de comédie et de sculpture au Fine Arts College. Par la suite, il a intégré le National Youth Theatre où il a obtenu une bourse pour la British American Drama Academy. Orlando a lancé sa carrière en jouant des petits rôles à la télévision ; par exemple, Casualty et Inspecteur Barnaby. Il a ensuite tourné dans son premier film en 1997, Oscar Wilde. Après le film, il a intégré l'école, Guildhall School of Music and Drama.
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Orlando a fait ses débuts au cinéma en 1997, à l'âge de 20 ans, avec le film, Oscar Wilde. En 1999, seulement deux jours après être sorti diplômé de l'école Guildhall School of Music and Drama, il obtient le rôle de Legolas dans la trilogie Le Seigneur des anneaux (2001-2003)[9]. Il avait tout d'abord auditionné pour le rôle de Faramir qui n’apparaît que dans le deuxième film, mais le réalisateur a préféré lui donner le rôle de Legolas. Alors qu'il tournait la trilogie, Orlando est également apparu dans le film de guerre La Chute du faucon noir, où le réalisateur Ridley Scott dirige une poignée de futurs acteurs majeurs du cinéma hollywoodien.
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Mais c'est la trilogie de Peter Jackson qui permet à l'acteur de s'imposer comme une révélation. Le Seigneur des anneaux lui permet en effet de récolter de nombreux prix : Teen Choice Awards, Screen Actors Guild Awards, Prix du cinéma européen, ou encore Empire Awards.
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De retour de la Nouvelle-Zélande, il est choisi pour rejoindre une autre très populaire franchise hollywoodienne : il incarne en effet Will Turner dans les trois premiers opus de la saga Pirates des Caraïbes, menée par Johnny Depp, sortis entre 2003 et 2007. Il y a pour partenaire féminine la jeune Keira Knightley, qui accède simultanément à un succès international.
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Parallèlement, il donne la réplique à Brad Pitt, pour le péplum Troie, sorti en 2004.
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Mais l'année suivante marque un net ralentissement dans son ascension : en 2005, la fresque historique Kingdom of Heaven, pour laquelle le réalisateur Ridley Scott lui fait confiance cette fois pour le premier rôle, déçoit au box-office. Quant à sa collaboration avec le cinéaste Cameron Crowe, la comédie dramatique Rencontres à Elizabethtown, pour laquelle il incarne un jeune homme de retour dans sa ville natale, est très mal reçue par la critique.
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Après la sortie du troisième Pirates des Caraïbes, en 2007, il faut donc attendre presque deux ans pour le revoir sur grand écran. Il se contente en effet d'apparaître dans l'un des tableaux du film à sketches, New York, I Love You, sorti en 2009. On retrouve notamment une distribution impressionnante avec Natalie Portman, Hayden Christensen et Bradley Cooper.
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L'année d'après, il revient discrètement avec un petit rôle dans le drame Sympathy for Delicious, première et unique réalisation de l'acteur Mark Ruffalo, puis apparaît aux côtés du britannique Colin Firth dans la comédie dramatique Main Street.
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C'est seulement en 2011 qu'il tente à nouveau de s'imposer en tant que tête d'affiche : d'abord en jouant le rôle-titre du thriller indépendant The Good Doctor, qui convainc plutôt la critique, mais échoue commercialement ; puis en menant la grosse production d'époque Les Trois Mousquetaires, de Paul W.S. Anderson, où il joue Duc de Buckingham. Le film est très mal reçu par la critique, et déçoit au box-office.
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En 2013, il s'éloigne donc d'Hollywood pour le thriller Zulu, production française tournée en Afrique du Sud, où il donne la réplique à Forrest Whitaker, mais qui passe inaperçue une fois sa présentation hors compétition, plutôt positive au Festival de Cannes 2013. Cette année marque surtout le retour de l'acteur dans le rôle de Legolas dans la préquelle du Seigneur des anneaux, Le Hobbit[10]. Il confirme durant la promotion qu'il n'a toujours pas lu les œuvres de Tolkien[11].
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En 2014, ce retour au premier plan coïncide avec l'inauguration le 3 avril de l'étoile de l'acteur sur le célèbre boulevard hollywoodien The Walk of Fame officialisant sa participation à l'imaginaire hollywoodien[12],[13].
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En septembre 2015, il reçoit un hommage lors du 41e Festival du cinéma américain de Deauville[14], au même titre que Ian McKellen, Terrence Malick, Keanu Reeves et Patricia Clarkson. La même année, l'acteur confirme ce maintien à des seconds rôles en participant à un film indépendant à très petit budget, la comédie dramatique Digging for Fire.
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Cependant le succès du Hobbit le conduit à accepter de renouer avec l'autre série qui l'a rendu célèbre, Pirates des Caraïbes, après avoir pourtant décliné le quatrième volet sorti en 2011. Il retrouve donc Johnny Depp, pour Dead Men Tell No Tales, dont la sortie a eu lieu en 2017. Trois autres projets sortent cette année-là, mais de façon beaucoup plus discrète : tout d'abord le thriller d'action Unlocked, dont il partage l'affiche avec Noomi Rapace, sous la direction de Michael Apted ; puis le drame indépendant Romans, où il est secondé par Janet Montgomery ; et enfin le film d'action The Shanghai Job.
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Suite à ces flops, il accepte de tenir le premier rôle d'une mini-série fantastique, Carnival Row[15]. L'acteur y a pour partenaire l'ex-mannequin Cara Delevingne.
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Producteur
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Amateur de moto (ce qui lui a valu une jambe cassée dans un accident), il produit en 2015 le documentaire "The Greasy Hands Preachers", portant sur des amateurs de japonais, espagnols, américains et français qui construisent des motos uniques.
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En 2003, il commence à fréquenter l'actrice américaine, Kate Bosworth, jusqu'à leur rupture en septembre 2006[16].
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En novembre 2007, il se met en couple avec la mannequin australienne Miranda Kerr[17].
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Ils se fiancent en juin 2010[18], et se marient le 22 juillet 2010[19].
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Le 6 janvier 2011, Miranda donne naissance à un garçon prénommé Flynn Christopher Blanchard Copeland Bloom, à Los Angeles[20].
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Le 25 octobre 2013, ils annoncent être séparés depuis plusieurs mois et être en procédure de divorce[21].
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En février 2016, il entame une relation avec la chanteuse Katy Perry, rencontrée quelques semaines plus tôt[22]. En avril, le couple rencontre le pape François au Vatican à Rome[23]. Ils annoncent leurs fiançailles en février 2019[24]. En mars 2020, Katy Perry annonce qu'elle est enceinte de leur premier enfant à travers le clip de sa nouvelle chanson Never Worn White[25].
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En France, Denis Laustriat est la voix française régulière d'Orlando Bloom.
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L'ornithorynque (Ornithorhynchus anatinus) est un animal semi-aquatique endémique de l'est de l'Australie, y compris la Tasmanie. C'est l'une des cinq espèces de l'ordre des monotrèmes, seul ordre de mammifères qui pond des œufs au lieu de donner naissance à des petits complètement formés (les quatre autres espèces sont des échidnés). C'est la seule espèce actuelle de la famille des Ornithorhynchidae et du genre Ornithorhynchus bien qu'un grand nombre de fragments d'espèces fossiles de cette famille et de ce genre aient été découverts[1].
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L'apparence fantasmagorique de ce mammifère pondant des œufs, à la mâchoire cornée ressemblant au bec d'un canard, à queue évoquant un castor, qui lui sert à la fois de gouvernail dans l'eau et de réserve de graisse, et à pattes de loutre a fortement surpris les explorateurs qui l'ont découvert ; bon nombre de naturalistes européens ont cru à une plaisanterie. C'est l'un des rares mammifères venimeux[2] : le mâle porte sur les pattes postérieures un aiguillon qui peut libérer du venin capable de paralyser une jambe humaine ou même de tuer un chien. Les traits originaux de l'ornithorynque en font un sujet d'études important pour mieux comprendre l'évolution des espèces animales et en ont fait un des symboles de l'Australie : il a été utilisé comme mascotte pour de nombreux événements nationaux et il figure au verso de la pièce de monnaie de 20 cents australiens.
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Jusqu'au début du XXe siècle, il a été chassé pour sa fourrure mais il est protégé à l'heure actuelle. Bien que les programmes de reproduction en captivité aient eu un succès très limité et qu'il soit sensible aux effets de la pollution, l'espèce n'était pas considérée comme en danger jusque récemment ; depuis 2019, elle est décrite comme « quasi-menacée »[3].
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Quand le premier ornithorynque fut rencontré par les Européens en 1798, le gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud, le capitaine John Hunter, en fit envoyer un pelage et des dessins en Grande-Bretagne[4]. Les scientifiques britanniques furent d’abord persuadés qu’il s’agissait d’un canular[5]. George Kearsley Shaw, qui fit la première description de l’animal dans le Naturalist’s Miscellany en 1799, expliquait qu’il était impossible de ne pas avoir de doute sur l’existence réelle de l’animal et Robert Knox croyait qu’il s’agissait d’un montage, œuvre d’un taxidermiste asiatique[6]. Il pensait que quelqu’un avait cousu un bec de canard sur la fourrure d’un animal ressemblant à un castor[7], et Shaw essaya même de trouver les points de couture[5].
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L’animal fut appelé Platypus par les Anglais, nom composite dérivé des mots grecs πλατύς / platús (« plat », « large ») et πούς / poús (« pied »), c’est-à-dire « pied plat »[8]. Mais on s’aperçut très vite que ce nom avait déjà été utilisé pour désigner un genre de coléoptères de la famille des Platypodidae, Platypus, par l’entomologiste Johann Friedrich Wilhelm Herbst[9]. Un autre zoologiste, qui avait reçu également un animal de la part de Joseph Banks[10], Johann Friedrich Blumenbach, lui avait donné en parallèle un nom différent en 1800 : Ornithorhynchus paradoxus et il fut finalement appelé Ornithorhynchus anatinus[9]. Le nom ornithorynque vient des mots grecs ὄρνις / órnis (« oiseau ») et ῥύγχος / rhúgkhos (« bec »), qui signifient « à bec d’oiseau », et le nom d’espèce anatinus qui signifie « comme un canard » en latin[11].
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Le mot a ensuite été francisé avec une graphie longtemps instable : « ornithoringue » en 1803 chez Faujas de Saint-Fond, « ornithorhynque » (graphie la plus étymologique) chez Georges Cuvier en 1805 dans ses Leçons d'anatomie comparée, qui l'orthographie cependant « ornithorinque » 136 pages plus loin. C'est finalement la graphie intermédiaire « ornithorynque » qui s'est imposée, même si l'absence du second « H » la rend inétymologique[12].
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Le monde entier ne découvrit l’ornithorynque qu’en 1939 quand le magazine National Geographic publia un article décrivant les efforts pour l’étudier et le maintenir en captivité (tâche très difficile : le premier lieu où il a survécu — et toujours un des seuls — est la réserve d'Healesville au Victoria). Bien peu de jeunes ont pu être élevés jusqu’à présent : la première portée née en captivité date de 1943[13],[14],[15].
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C'est un animal nocturne et farouche. Il est longtemps passé pour une chimère, mais se révèle un animal très adapté aux conditions de vie du continent australien.
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L'ornithorynque a un poids très variable allant de 0,7 à 2,4 kilogrammes, les mâles étant habituellement d'un tiers plus gros que les femelles. La taille totale, entre 40 et 50 centimètres en moyenne, varie considérablement d'une région à l'autre, sans qu'elle soit liée au climat. La queue mesure 12 cm et la mâchoire 6 cm.
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Il ressemble à un castor par son pelage : le corps et la queue, larges et plats, sont couverts d'une fourrure marron qui emprisonne entre ses poils de l'air afin d'isoler l'animal du froid[5],[9], sa queue stocke des réserves de graisse comme chez le diable de Tasmanie et certains moutons. Comme les canards, il est pourvu de pieds palmés surtout au niveau des pattes antérieures, avec une palmure dépassant les doigts, qu'il utilise pour nager ou pour se déplacer sur des sols vaseux. Il peut partiellement replier sa palmure lorsqu'il se déplace sur sol sec ou qu'il doit utiliser ses griffes puissantes pour grimper sur les berges ou creuser sa tanière. Il est également pourvu d'une grande mâchoire cornée lui ayant donné son surnom anglais « duck-billed platypus » (« pied plat à bec de canard »). Cette mâchoire, gris-bleu, est surtout un organe sensoriel remontant sur le front, l'ouverture de la bouche se trouvant sur sa face inférieure ; les narines s'ouvrent à l'avant de la face supérieure, tandis que les yeux et les oreilles sont situés dans une rainure placée juste en arrière du bec. Cette rainure se referme lorsque l'animal nage, ce qui le rend sourd et aveugle dans l'eau[9]. La cavité buccale est prolongée latéralement par des abajoues qui lui servent à stocker sa nourriture lorsqu'il chasse sous l'eau. La langue, charnue, a un renflement à sa partie postérieure qui peut obstruer complètement le fond de la bouche[16]. Les premiers Européens à s'être procuré un ornithorynque mort ont d'abord cru à une blague ; ils ont cherché d'éventuelles traces de coutures, en vain[17].
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L'animal émettrait un petit grognement lorsqu'il est dérangé et l'on a rapporté l'émission de toute une série d'autres petits sons chez les spécimens en captivité ; mais selon d'autres témoignages, le seul bruit que ferait l'animal serait, lorsqu'il est gêné par de l'eau dans les narines, de souffler fortement pour l'en chasser[5],[18].
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L'ornithorynque est un animal homéotherme dont la température corporelle moyenne est de 31–32 °C contre 37 °C en moyenne chez les mammifères placentaires[19]. Les recherches laissent à penser qu'il s'agit plus d'une adaptation progressive aux conditions environnementales du petit nombre de monotrèmes survivants plutôt que d'une caractéristique historique des monotrèmes[20],[21].
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Les jeunes ornithorynques ont des molaires à 3 cuspides qu'ils perdent au moment de quitter le nid[22],[23] et les adultes disposent de blocs de kératine pour les remplacer[9] ; la mâchoire de l'ornithorynque est faite de façon différente de celle des autres mammifères et le muscle chargé de son ouverture est dissemblable[9]. Comme chez les autres mammifères, les os de l'oreille moyenne sont incorporés au crâne plutôt que d'être situés à la base de la mâchoire comme chez les cynodontes et les autres synapsides ; cependant le conduit auditif externe s'ouvre à la base de la mâchoire[9].
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L'ornithorynque, comme les reptiles, a des os surnuméraires dans la ceinture scapulaire comprenant notamment une interclavicule qu'on ne retrouve pas chez les autres mammifères[9]. Il a la démarche d'un reptile avec les pattes situées sur les côtés du corps au lieu d'être en dessous comme chez les autres mammifères[9].
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Les jeunes et les ornithorynques mâles portent des aiguillons venimeux de 15 millimètres de long aux chevilles reliés à une glande située dans la cuisse, appelée glande crurale. L'aiguillon s'atrophie chez la femelle et la glande n'est fonctionnelle que chez le mâle adulte pendant la période de reproduction. Son venin, formé de plusieurs enzymes, n'est pas mortel pour les humains, mais provoque d'importantes douleurs et des œdèmes qui peuvent durer plusieurs mois. Ils peuvent provoquer une paralysie des membres inférieurs pendant quelques jours. On ne connaît pas d'antidote. On se contente de traiter par des analgésiques et un vaccin antitétanique si besoin. Le venin peut être mortel pour un chien ou pour de petits animaux domestiques par dépression respiratoire[24].
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Dans l'eau, il garde les yeux et les oreilles hermétiquement fermés et se sert de ses autres sens pour se diriger. Il détecte le plus souvent ses proies grâce à des détecteurs de champ électrique situés sur sa mâchoire (voir plus loin). Les quatre pattes de l'ornithorynque sont palmées. Quand il nage, il se propulse par des battements alternatifs de ses pattes avant, sa queue et ses pattes postérieures l'aidant à se diriger, mais non à se propulser.
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Doublée de tissus adipeux, la fourrure de l'ornithorynque lui permet d'affronter les rivières les plus froides d'Australie. La durée moyenne de plongée de l'animal est de 31 à 35 secondes[25],[26],[27], la plus longue plongée observée a été de 138 secondes soit plus de deux minutes[25]. L'animal plonge en moyenne à 1,3 mètre et un record à 8 mètres a été établi[25].
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Il supporte moins bien la chaleur[réf. nécessaire]. Après son bain, il aime regagner son terrier après avoir essuyé son pelage, qui fut jadis très prisé des pelletiers pour ses qualités isolantes et sa grande finesse.
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Alors que les ornithorynques mâles et femelles naissent avec des éperons aux cheville, seuls les éperons du mâle délivre du venin[28],[29],[30], composée en grande partie de défensines, comme les protéines (DLPS), dont trois sont particulières à l'ornithorynque[31]. Les DLP sont produites par le système immunitaire de l'ornithorynque. Les défensines ont pour fonction de provoquer la lyse des bactéries et virus pathogènes, mais chez les ornithorynques, elles sont également transformées en venin destiné à la défense. Bien que suffisamment puissant pour tuer des animaux plus petits tels que les chiens, le venin n'est pas mortel pour l'Homme, mais la douleur est si atroce que la victime peut être frappée d'incapacité[31],[32]. Un œdème se développe rapidement autour de la plaie et se propage progressivement dans tout le membre affecté. Les informations obtenues à partir des études de cas et d'anecdotes indiquent que la douleur se développe en une hyperalgésie de longue durée (une sensibilité accrue à la douleur) qui persiste pendant des jours, voire des mois[33],[34]. Le venin est produit dans les glandes crurales du mâle, qui sont des glandes alvéolaires en forme de rein reliées par un conduit à paroi mince à un éperon calcanéum sur chaque membre postérieur. L'ornithorynque femelle, en commun avec les échidnés, a des bourgeons d'éperon rudimentaires qui ne se développent pas (tombant avant la fin de leur première année) et n'a pas de glandes crurales fonctionnelles.
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Le venin semble avoir une fonction différente de celles produites par les espèces non mammifères, ses effets ne mettent pas la vie de l'Homme en danger, mais sont en revanche suffisamment puissants pour porter gravement atteinte à la victime. Les mâles étant seuls à produire du venin et la production augmentant pendant la saison de reproduction, il peut être utilisé comme une arme offensive pour affirmer la domination pendant cette période[31].
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Des éperons similaires se trouvent sur de nombreux groupes de mammifères archaïques, ce qui indique qu'il s'agit d'une caractéristique ancienne pour les mammifères dans leur ensemble, et non exclusive à l'ornithorynque ou à d'autres monotrèmes[35].
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Les monotrèmes sont les seuls mammifères à être dotés du sens de l'électroperception : ils peuvent en partie localiser leurs proies en détectant le champ électrique produit par leurs contractions musculaires. L'électrolocalisation de l'ornithorynque est la plus sensible de celles de tous les monotrèmes[36].
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Les électrorécepteurs sont situés dans la partie caudale de la peau du bec tandis que les mécanorécepteurs (qui détectent le toucher) sont répartis uniformément dans tout le bec. Ces récepteurs vont transmettre leurs informations à une partie du cortex cérébral située dans la partie somesthésique. Quelques cellules reçoivent leurs informations des deux types de récepteurs, suggérant une association étroite entre eux. Ces deux types de récepteurs dominent la carte somatotopique du cerveau de l'ornithorynque, un peu comme la main domine la carte de l'homonculus de Penfield chez l'homme[37],[38].
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On pense que l'ornithorynque peut déterminer la direction de la source électrique en comparant l'intensité du signal selon l'orientation de son bec. Ceci expliquerait les mouvements caractéristiques de va-et-vient de la tête pendant qu'il chasse. Les cellules communes pour les deux types de récepteur suggèrent un mécanisme de détermination de distance de la proie par comparaison du temps d'arrivée des deux types de signaux[36].
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Dans des études récentes, il a été suggéré que les yeux de l'ornithorynque ressemblaient davantage à ceux de la myxine du Pacifique ou de la lamproie du Nord qu'à ceux de la plupart des tétrapodes. Les yeux contiennent également des cônes doubles, que la plupart des mammifères n'ont pas[39].
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Bien que les yeux de l'ornithorynque soient petits et qu'il ne les utilise pas sous l'eau, plusieurs caractéristiques indiquent que la vision a joué un rôle important chez ses ancêtres. La surface de la cornée et la surface adjacente du cristallin sont plates tandis que la surface postérieure du cristallin est fortement incurvée, semblable aux yeux d'autres mammifères aquatiques tels que les loutres et les otaries. Une concentration temporale de cellules ganglionnaires rétiniennes , importante pour la vision binoculaire, indique un rôle dans la prédation, tandis que l'acuité visuelle qui l'accompagne est insuffisante pour de telles activités. De plus, cette acuité limitée s'accompagne d'un faible grossissement cortical , d'un petit noyau géniculé latéral et d'un grand tectum optique , suggérant que le mésencéphale visuel joue un rôle plus important que le cortex visuel , comme chez certains rongeurs. Ces caractéristiques suggèrent que l'ornithorynque s'est adapté à un mode de vie aquatique et nocturne, développant son système électro-sensoriel au détriment de son système visuel; un processus évolutif parallèle au petit nombre d'électrorécepteurs dans l'échidné à nez court, qui habite dans des environnements secs, tandis que l'échidné à nez long , qui vit dans des environnements humides, est intermédiaire entre les deux autres monotrèmes[40].
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L'ornithorynque est un animal carnivore qui a besoin de consommer tous les jours l'équivalent en nourriture de 20 % de son poids, ce qui lui demande de passer en moyenne douze heures par jour dans l'eau pour cette activité[41]. Il se nourrit de vers, de larves d'insectes, de crevettes d'eau douce, de petits poissons et de leurs œufs ou encore d'écrevisses qu'il déniche dans le lit des rivières en fourrageant avec son bec ou en les attrapant en nageant. Il les emmagasine dans ses bajoues et les mange ensuite sur le rivage.
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L'ornithorynque est un animal semi-aquatique vivant dans les petits cours d'eau sur un territoire s'étendant des régions froides des hautes terres de Tasmanie et des Alpes australiennes jusqu'aux forêts pluviales tropicales du Queensland côtier dans le bas de la péninsule du Cap York. À l'intérieur du pays, sa répartition n'est pas bien connue : il s'est éteint en Australie du sud (à l'exception d'une population introduite sur l'île Kangourou) ainsi que dans la plus grande partie du Bassin Murray-Darling, probablement à cause d'une dégradation de la qualité de l'eau provoquée par le défrichement et l'irrigation intensifs. Sa distribution est aléatoire le long des divers fleuves côtiers : il semble absent de certains cours d'eau relativement salubres alors qu'il se maintient dans d'autres passablement dégradés (le bas Maribyrnong par exemple).
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En captivité, l'ornithorynque peut vivre jusqu'à vingt-et-un ans[42] et dans la nature, son espérance de vie est comprise entre 10 et 15 ans[43]. Le taux de mortalité naturelle est faible[9]. Ses prédateurs naturels sont les serpents, les rakalis, les goannas et les rapaces. Il se peut que les ornithorynques soient rares dans le nord de l'Australie à cause des crocodiles[44]. L'introduction des renards comme prédateurs des lapins semble avoir joué sur la baisse de la population sur le continent australien[45]. C'est un animal essentiellement nocturne mais que l'on peut voir quelquefois en activité dans la journée surtout lorsque le ciel est couvert[46],[47]. Il vit sur les berges des cours d'eau et les zones ripariennes où il peut trouver à la fois sa nourriture dans et au bord de l'eau et son habitat en creusant des terriers pour se reposer et se reproduire[47]. Un mâle peut ainsi posséder jusqu'à 7 kilomètres (4,4 miles) de berges qu'il partage avec 3 à 4 femelles[48].
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L'ornithorynque est un excellent nageur et il passe beaucoup de temps dans l'eau à la recherche de nourriture. C'est le seul mammifère qui se déplace dans l'eau en utilisant uniquement ses pattes antérieures dans un mouvement alterné pour avancer ; bien que les pattes postérieures soient également palmées, il ne les utilise pas pour avancer mais uniquement en les plaçant le long du corps pour se diriger comme il le fait aussi avec sa queue[49]. Bien qu'il passe des heures entières à fourrager dans une eau à moins de 5 °C, c'est un animal homéotherme qui maintient la température de son corps à 31 °C[9]. En plongée son cœur ralentit pour économiser sa consommation d'oxygène. Il plonge pendant 30 secondes environ et ne peut pas dépasser 40 secondes sous l'eau lorsqu'il recherche de la nourriture mais il pourrait y rester jusqu'à 11 minutes (3 minutes en moyenne) au repos[50]. Il a besoin de 10 à 20 secondes de récupération en surface avant de replonger mais il n'y a pas de relation entre le temps de plongée et le temps de récupération[41],[51].
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Quand le premier ornithorynque fut découvert par le monde scientifique, on ne savait pas que les femelles pondaient. On le suspecta assez rapidement, mais le fait ne fut confirmé qu'en 1884 quand W. H. Caldwell fut envoyé en Australie pour cela, et qu'après d'intensives recherches menées par 150 Aborigènes, il put découvrir quelques œufs[9],[52].
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L'ornithorynque atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de 2 ans et n'a qu'une saison des amours par an avec un accouplement entre juin et octobre avec quelques variations dans les dates suivant les régions[44]. L'accouplement a lieu dans l'eau. Les observations sur une longue période, le marquage et la recapture puis les premières études génétiques montrent la possibilité d'existence de populations sédentaires et de populations transhumantes, ce qui permettrait une polygamie des individus[53]. Les femelles deviennent matures leur deuxième année et la période de fécondité dure plus de 9 ans[53].
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En dehors de la période des amours, l'ornithorynque vit dans un simple terrier creusé dans la berge d'un cours d'eau, dont l'entrée est située à environ 30 cm au-dessus de la surface de l'eau. Après l'accouplement la femelle construit un terrier situé plus au-dessus de la surface de l'eau, beaucoup plus profond – pouvant atteindre 20 m de long – et entrecoupé de bouchons de terre par intervalles (qui servent probablement de sécurité contre une montée des eaux, contre la venue de prédateurs tout en régulant la température et l'humidité du nid[54]). Le mâle ne participe pas à la couvaison ni à l'élevage des petits et reste dans son ancien terrier. La femelle adoucit le sol de sa galerie avec des feuilles mortes et remplit le nid situé au bout du tunnel de feuilles, de tiges et de branches qu'elle transporte à l'aide de sa queue enroulée[5].
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La femelle ornithorynque a deux ovaires mais seul le gauche est fonctionnel[46]. Elle pond de 1 à 3 œufs (mais le plus souvent 2) à la coquille cuirassée comme les œufs de reptiles mesurant 11 mm de diamètre et légèrement plus sphériques que les œufs d'oiseaux[55]. Les œufs se développent dans l'utérus pendant 28 jours (à la différence des oiseaux où ils ne restent qu'un jour) et sont incubés ensuite pendant 10 jours par la mère qui se roule en boule autour d'eux (contre une vingtaine de jours chez les oiseaux)[46].
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Traditionnellement, on divise la période d'incubation en 3 périodes :
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À la naissance, les jeunes sont très vulnérables, aveugles et dépourvus de poils. Dès la sortie de l'œuf, les petits s'accrochent à la mère et elle les protège en s'enroulant autour d'eux. Comme pour les autres mammifères, la femelle allaite ses petits. Elle n'a pas de mamelons apparents, mais émet son lait à travers de petites ouvertures dans la peau (les pores). Ce lait s'amasse en gouttelettes accrochées aux poils de la mère que les petits ornithorynques lèchent quand leur mère est étendue sur le dos. Les jeunes vont ainsi passer 3 à 4 mois avec elle. Pendant toute la période d'incubation et les premières semaines d'allaitement, la femelle ne quitte son nid que pendant de courtes périodes pour aller se nourrir. En sortant de sa tanière, elle forme sur le trajet du tunnel plusieurs bouchons de terre qui ont certainement pour rôle de protéger les petits des prédateurs. Lorsqu'elle revient, elle doit les défaire et ce faisant, elle sèche sa fourrure, ce qui permet de maintenir le nid au sec[58]. Au bout de 5 semaines, la femelle passe de plus en plus de temps hors du nid et, vers 4 mois, les jeunes vont sortir du nid pour la première fois[44].
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On connaît encore très mal les monotrèmes et surtout les ornithorynques, ainsi certaines légendes qui s'étaient formées au début de sa découverte sont toujours répandues dans le public, par exemple la notion d'animal primitif proche des reptiles[59]. En fait, les monotrèmes sont les descendants d'une branche de mammifères qui s'est détachée très vite des autres mammifères, les thériens ; cette autre branche se serait divisée par la suite pour donner les marsupiaux et les placentaires[60],[59]. Ceci est contraire à la théorie de William King Gregory qui en 1947 avait fait d'abord diverger les marsupiaux des autres placentaires avant de faire diverger les monotrèmes des autres marsupiaux, ce qui a été infirmé par les recherches postérieures[59],[61].
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Une équipe internationale a séquencé son génome et a publié son analyse dans la revue Nature du jeudi 8 mai 2008[62]. Le travail de cette équipe confirme que les caractéristiques de reptile, d'oiseau et de mammifère de cet animal se retrouvent au niveau de son génome. L'ornithorynque a conservé l'état ancestral de certains caractères, qui a été également conservé chez les reptiles ou les oiseaux (le clivage méroblastique du zygote par exemple), alors que ces caractères ont évolué (ils sont donc dans un état dérivé) chez les autres mammifères. Dans l'exemple précédent du clivage du zygote, le clivage holoblastique est donc apparu après la divergence Protothériens/Euthériens. L'ornithorynque a également développé des états dérivés de caractères spécifiques à ce taxon, comme l'électrolocalisation. Au cours de leur analyse, les chercheurs ont comparé ce génome avec ceux de l'humain, du chien, de la souris, de l'opossum et de la poule : l'ornithorynque partage 82 % de leurs gènes, ont-ils décelé. Il compte environ 18 500 gènes, soit environ les 2/3 de ceux de l'humain[63].
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Les plus vieux fossiles connus de l'actuel ornithorynque datent d'environ 100 000 ans, c'est-à-dire de l'ère quaternaire. Les monotrèmes disparus, comme le Teinolophos et le Steropodon, étaient relativement proches des actuels ornithorynques[61]. Le Steropodon fossilisé découvert à Lightning Ridge en Nouvelle-Galles du Sud daterait du milieu du Crétacé, il y a 110 Ma, ce qui en ferait le plus vieux mammifère trouvé en Australie. On a retrouvé de lui une mandibule avec trois molaires alors que les actuels ornithorynques adultes sont édentés. On pensait que cette disposition tribosphénique des molaires datait de l'origine des monotrèmes, ce qui aurait conforté la théorie de Gregory en les rapprochant des reptiles, mais les recherches ultérieures ont montré que cette évolution s'était faite de façon séparée[22]. Monotrematum sudamericanum, un autre fossile parent de l'ornithorynque, a été découvert en 1991 en Patagonie, en Argentine, montrant que les monotrèmes existaient déjà à l'époque du supercontinent du Gondwana qui a éclaté voilà environ 167 Ma pour donner l'Antarctique, l'Australie et l'Amérique du Sud[22],[64].
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En raison de leur divergence précoce avec les thériens et du petit nombre d'espèces de monotrèmes, ces animaux sont souvent des sujets d'étude pour comprendre l'évolution des espèces animales. En 2004, des chercheurs de l'université nationale australienne ont fait une découverte originale : le sexe des thériens est déterminé par une paire de chromosomes ; la femelle possède deux chromosomes X, et le mâle un X et un Y. Chez les oiseaux, le mécanisme est similaire, mais le mâle est ZZ et la femelle WZ. Grâce à des marqueurs fluorescents, ils ont mis en évidence que l'ornithorynque dispose de cinq paires de chromosomes sexuels. La femelle est caractérisée par une séquence XX XX XX XX XX tandis que le mâle dispose d'une séquence XY XY XY XY XY. De plus, les chromosomes du début de la chaîne ont des gènes communs avec les mammifères, tandis que ceux de la fin partagent des gènes avec les oiseaux[65],[66]. Cependant, il manque sur les chromosomes Y le gène SRY qui, chez les autres mammifères, est un gène fondamental de la détermination du sexe de l'animal. Ceci fait qu'on ne sait pas encore comment se fait la différenciation sexuelle chez cet animal[67].
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Bien qu'il ait disparu d'Australie-Méridionale, l'actuel domaine de répartition de l'ornithorynque est sensiblement comparable à celui qu'il occupait avant l'arrivée des Européens. En détail, il y a cependant quelques changements locaux et surtout une fragmentation de son habitat due aux modifications apportées par l'homme dans le milieu naturel où il évolue. On ne connaît pas par contre avec beaucoup de précision le nombre d'individus vivants actuellement, ni l'évolution de la population au cours du temps et si l'on pense que cette population a diminué en nombre, on estime que c'est un animal encore assez abondant à l'heure actuelle[47]. L'espèce a été chassée à grande échelle pour sa fourrure jusqu'au début du XXe siècle et a été protégée en 1905 dans toute l'Australie[58]. Il y a eu ensuite la menace de disparition par la pêche au filet dans les cours d'eau jusque dans les années 1950. Il ne semble pas que l'ornithorynque soit en danger de disparition immédiate grâce aux mesures de protection qui ont été prises mais on ne connaît pas les conséquences à long terme de la fragmentation de son habitat, de la création de barrages, de l'irrigation, de la pollution, du piégeage, etc[68]. L'UICN classe l'ornithorynque dans sa liste des espèces menacées comme « préoccupation mineure »[68].
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Les principaux prédateurs de l'ornithorynque sont les dingos, les goannas, les serpents, et les rapaces parmi la faune indigène. Les populations aborigènes les chassaient quelquefois pour leur nourriture mais leur viande n'est pas très appréciée. Avec l'arrivée des Européens qui les ont chassés pour leur fourrure sont apparus de nouveaux prédateurs comme le chien, le renard et le chat.
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Il faut y ajouter la mortalité liée à la circulation automobile, à la pêche illégale au filet et aux déchets laissés dans la nature : ornithorynques noyés étouffés dans des sacs en plastique ou étranglés par des fils des filets de pêche…
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Les ornithorynques sont généralement peu sensibles à la maladie dans la nature en dehors de pneumonies liées à l'entrée accidentelle d'eau dans leurs poumons ; cependant est apparu un grave problème en Tasmanie avec l'apparition d'une maladie causée par un champignon, Mucor amphibiorum (en). La maladie (appelée Mucormycose) touche seulement les ornithorynques tasmaniens et n'a jamais été observée sur le continent. Les ornithorynques atteints par la maladie développent des lésions cutanées et des ulcères sur différentes parties du corps, de la queue et des membres. L'animal peut en mourir en raison des infections secondaires que la maladie favorise, ainsi que par l'impossibilité pour l'animal de maintenir sa température corporelle et ses capacités à rechercher sa nourriture. Des études sont en cours pour déterminer les conséquences de la maladie sur la population d'ornithorynques de Tasmanie, sur son mode de transmission et sur l'étendue de l'atteinte[69]. Jusqu'à récemment, le renard roux (Vulpes vulpes) ne se trouvait que sur le continent australien et avait épargné la Tasmanie mais des observations de plus en plus fréquentes montrent qu'on peut le trouver dans certaines régions du pays[70]. Ce prédateur très efficace et sachant bien s'adapter aux différents milieux est considéré comme le pire nuisible de toute l'Australie et la plus grave menace pour la population animale autochtone. Son installation en Tasmanie serait un désastre en particulier pour l'ornithorynque qui trouve en Tasmanie son meilleur habitat et son plus grand nombre d'individus. La disparition du renard et du champignon sont deux défis importants à relever par ce pays pour la protection de ces animaux emblématiques.
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La plupart des humains ont fait la connaissance de l'ornithorynque en 1939 lorsque le magazine National Geographic publia un article sur ce monotrème et sur les efforts faits pour son étude et son élevage en captivité. C'est une tâche difficile et qui a connu peu de succès depuis cette époque. Un des lieux d'étude les plus connus est la réserve d'Healesville au Victoria. Le principal responsable de ce centre fut David Fleay qui réussit à créer un milieu artificiel d'élevage dans une grande citerne où il entretint un courant d'eau. Il put obtenir ses premiers petits nés en captivité en 1943. En 1972, il trouva un jeune ornithorynque mort, âgé d'une cinquantaine de jours, et apparemment né en captivité dans le parc d'attraction David Fleay (en) à Burleigh Heads (en) sur la Gold Coast au Queensland[71]. De nouveaux jeunes sont nés à Healesville en 1998 et en 2000 toujours en milieu artificiel. Le zoo de Taronga à Sydney a eu deux petits en 2003 et un petit en 2006[72].
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De façon humoristique, on dit quelquefois (comme au début du film Dogma par exemple) que l'ornithorynque est une preuve de l'humour de Dieu. Son apparence originale a été utilisée dans de nombreuses circonstances, surtout dans son pays d'origine, l'Australie. Il figure d'ailleurs sur la pièce de 20 cents australiens.
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Orcinus orca • Épaulard
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L'orque, ou épaulard (Orcinus orca), est une espèce de mammifères marins du sous-ordre des cétacés à dents, les odontocètes. Elle a une répartition cosmopolite ; elle vit dans les régions arctiques et antarctiques jusqu'aux mers tropicales. Son régime alimentaire est très diversifié, bien que les populations se spécialisent souvent dans des types particuliers de proies. Certaines se nourrissent de poissons, tandis que d'autres chassent les mammifères marins tels que les lions de mer, les phoques, les morses et même de grandes baleines. Les orques sont considérées comme des superprédateurs.
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Les orques sont fortement sociales ; certaines populations sont composées de plusieurs familles matrilinéaires qui sont parmi les plus stables de toutes les espèces animales. Les techniques de chasse sophistiquées et les comportements vocaux, qui sont souvent spécifiques à un groupe particulier et sont transmises à travers les générations, ont été décrits par les scientifiques comme des manifestations culturelles.
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L'Union internationale pour la conservation de la nature évalue actuellement le statut de conservation de l'orque comme « données insuffisantes » en raison de la probabilité que les types d'orque soient des espèces distinctes. Certaines populations locales sont menacées ou en voie de disparition notamment à cause de la disparition de leur habitat, de la pollution (par les PCB — c'est l'espèce marine qui en présente en 2016 la plus forte concentration dans le sang, malgré leur interdiction depuis les années 1970 aux États-Unis et 1980 en Union européenne et la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants de 2004[1]), de la capture des mammifères marins et de la compétition alimentaire avec l'industrie de la pêche.
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Les orques sauvages ne sont pas considérées comme une menace pour l'Homme, certaines s'approchent même des embarcations dans le but d'établir un contact. Cependant, il y eut des cas de spécimens captifs tuant ou blessant leurs dresseurs dans des parcs à thème marin. Les orques sont très présentes dans les mythologies des peuples navigateurs, avec une réputation allant du protecteur d'âmes humaines à celle de tueur impitoyable.
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Les orques, les plus grands Delphinidés, animent les plus anciennes légendes, ce qui explique qu'elles sont mises en scène dans des films et la littérature.
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Les mâles mesurent entre 6 et 9,50 m de long selon les écotypes (le spécimen le plus grand jamais vu mesurait 9,74 m) et pèsent entre 3,6 et 9 tonnes (le plus lourd spécimen pesait 11 tonnes) ; les femelles sont plus petites, mesurant entre 5,2 et 7,3 m pour une masse située entre 1,3 et 3,6 tonnes (le maximum connu pour une femelle est de 7,5 tonnes). À la naissance, le nouveau-né pèse environ 150 à 220 kg et mesure entre 2 et 2,70 m de long. À la différence de la plupart des dauphins, la nageoire caudale d’une orque est large et arrondie (elle peut mesurer plus de 2,40 m d’envergure)[3].
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Pouvant mesurer plus de 1,80 mètres l’aileron dorsal du mâle est plus grand que celui de la femelle (environ 90 cm). Il a une forme de triangle isocèle allongé tandis que l’aileron dorsal de la femelle est plus court et a la forme d’une faux
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Les orques ont une apparence caractéristique avec un dos noir, un ventre blanc et une tache blanche derrière et au-dessus de l’œil. Le corps est puissant et surmonté d’un grand aileron dorsal avec une tache gris foncé en forme de selle juste derrière.
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Dans la nature, seules 1 % des orques ont leur nageoire dorsale courbée contre 80 % en captivité ; une des explications avancées est le fait que les orques captives restent plus souvent à la surface de l'eau et la nageoire n'est plus « soutenue » par la forte densité de l'eau salée. Elle finit par s'affaisser sur le côté[4].
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Les scientifiques identifient les individus grâce aux entailles, coups et éraflures sur leurs ailerons ainsi qu'à la forme de l’aileron.
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L’orque mâle a une silhouette caractéristique qui ne peut être confondue avec celle d’une autre espèce d’animal marin. Dans les eaux tempérées, les femelles et les juvéniles, s’ils sont observés d’une certaine distance, peuvent être pris pour des représentants d’espèces comme le faux-épaulard ou le dauphin de Risso.
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On distingue plusieurs écotypes d'orques, qui peuvent être considérés comme sous-espèces voire espèces différentes[5]. L'IUCN a annoncé que la classification de l'orque allait probablement être divisée en plusieurs parties.[réf. nécessaire]
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Actuellement, neuf écotypes d'orques sont décrites et bien documentés, correspondant à neuf populations distinctes, réparties dans trois océans[6] :
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Bien que les documents mentionnent neuf écotypes d'orques, il faut savoir qu'il y en a en fait beaucoup plus : orques de Patagonie, orques de Méditerranée, orques de Hawaï, orques au large du Chili, Mexique, orques des eaux japonaises, orques de Nouvelle-Zélande (qui se nourrissent principalement de raies), orques de Russie, orques au large des îles Canaries... Il reste beaucoup à écrire et à étudier sur les différents écotypes d'orques.
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L'orque, à l'instar du grand cachalot, est un superprédateur. Au sommet de la chaîne alimentaire, elle ne connaît aucun ennemi naturel. Son alimentation est essentiellement constituée de 80 espèces de proies[12] : poissons, manchots et autres mammifères marins (lions de mer, otaries, phoques, marsouins, petites ou jeunes baleines, lamantins, dauphins). Les proportions de ces proies dans le régime alimentaire ainsi que les techniques de chasse employées varient en fonction des populations. Les orques chassent les mammifères marins tels que les phoques et lions de mer en rôdant très près des plages, et en utilisant la technique d’échouage sur le rivage.
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L'orque est une des rares espèces qui transmet son savoir aux générations suivantes. Des scientifiques ont observé des orques femelles enseigner l’échouage volontaire à des groupes de jeunes orques. Cet apprentissage peut durer vingt ans. Les orques de Norvège chassant le hareng utilisent la technique dite du « carrousel » : pour rassembler les harengs en une masse compacte près de la surface, ils nagent en contournant le banc de harengs, présentant leur abdomen blanc aux poissons, et tapent avec leur nageoire caudale sur cette masse pour les assommer[13].
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Le besoin social des orques est un instinct dominant très fort . Les familles d'orques passent de longues heures à communiquer et à se caresser chacune. Ce contact influence l'état moral, la durée de vie et la santé des spécimens.
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Ce sont les seuls animaux non humains dont il a été prouvé que l'évolution a été influencée par des comportements culturels[14]. Certains gènes impliqués dans des fonctions spécifiques, comme l'alimentation, semblent ainsi avoir divergé entre différents groupes culturels d'orques[15].
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On distingue trois types d’orques bien définis :
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La plupart des données sur le cycle de vie des orques proviennent de campagnes d’observation de longue durée portant sur des populations grégaires vivant le long des côtes de Colombie-Britannique et de l’État de Washington ainsi que d’études menées sur des orques en captivité. Compte tenu de la minutie des études menées et de la nature fortement structurée des groupes d’orques de ces populations, les données dont on dispose peuvent être considérées comme justes et détaillées ; toutefois les groupes d’orques transhumants et ceux vivant dans d’autres océans peuvent avoir des caractéristiques légèrement différentes.
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Les femelles deviennent adultes à environ quinze ans. À partir de cet âge, elles ont des périodes de fertilité espacées de trois à seize mois. La durée de la période de gestation est variable, de quinze à dix-huit mois. Les mères donnent naissance à un seul nouveau-né, environ une fois tous les cinq ans. Dans les groupes d’orques grégaires étudiés, les naissances s’échelonnent tout au long de l’année, le pic de naissance se situant en hiver. La mortalité des nouveau-nés est très élevée ; d’après une étude, il semble que près de la moitié décèdent avant d’avoir atteint l’âge de six mois. Les nouveau-nés sont allaités durant deux ans, mais commencent à se nourrir eux-mêmes à compter de l’âge de douze mois.
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Les femelles se reproduisent jusqu’à l’âge de quarante ans, elles élèvent en moyenne cinq nouveau-nés. Les mâles deviennent sexuellement actifs à l’âge de quinze ans[16].
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La longévité moyenne, la longévité maximale et l'âge moyen varient en fonction de la population d'orques considérée. La majorité des études scientifiques traitant de ce sujet portent sur les orques résidentes du nord de l'océan Pacifique (divisées en orques résidentes du Sud et orques résidentes du Nord). Pour les autres populations d'orques, et notamment pour les orques nomades, les données sont faibles ou inexistantes.
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L'espérance de vie des orques fait l'objet de polémiques entre les parcs exploitant ces animaux et certains biologistes marins, océanologues et autres membres de la communauté scientifique. D'après l'étude financée par le parc SeaWorld, les orques captives auraient une espérance de vie moyenne de 41,6 ans (tous sexes confondus) contre 29 ans et 42,3 ans pour deux populations d'orques libres. Cependant, selon le documentaire Blackfish, les orques sauvages auraient une espérance de vie de 60 ans pour les mâles et même 90 ans pour les femelles. Ces chiffres sont appuyés par les résultats de l'océanologue français Christophe Guinet : « Ces animaux vivent normalement environ 40 ans pour les mâles et 60-80 ans pour les femelles ». Par ailleurs, l'espérance de vie varie d'une population à l'autre.
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Chez les orques résidentes du Pacifique Nord, l'espérance de vie, ou longévité moyenne, est estimée à 50,2 ans pour les femelles et 29,2 ans pour les mâles, selon une étude menée en 1990 par les chercheurs de la Pacific Biological Station du ministère des Pêches et des Océans du Canada[17].
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En 2005, les chercheurs de cette station publient une nouvelle étude[18] affinant leurs précédents résultats :
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Les chercheurs font remarquer que plusieurs facteurs peuvent affecter l'espérance de vie de ces individus, notamment la chasse fréquente qui avait cours avant le début de la période d'étude, et la contamination par des toxines persistantes comme les PCB.
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La longévité maximale des orques résidentes du Pacifique Nord est en moyenne de 80 à 90 ans pour les femelles et de 50 à 60 ans pour les mâles, selon l'étude de 1990 des chercheurs de la Pacific Biological Station du ministère des Pêches et des Océans du Canada[17]. Seule une faible proportion d'orques sauvages atteignent ces âges.
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En 2005, les chercheurs de cette station publient une nouvelle étude[18] affinant leurs précédents résultats :
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Quelques rares orques sauvages étudiées par les scientifiques atteignent des records de longévité. Granny J2, matriarche du pod J des orques résidentes du Sud (au large de la Colombie-Britannique), est morte à l'âge estimé de 106 ans[19]. Lummi, une matriarche du pod K de cette population est morte en août 2008 à l'âge estimé de 98 ans[20],[21]. Au sein du pod L de cette même population, Ocean Sun L25, atteindrait les 92 ans[19].
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En captivité les orques les plus âgées actuellement en vie sont Corky II (en) du SeaWorld San Diego (née sauvage, environ 55 ans)[22], Lolita du Miami Seaquarium (née sauvage, entre 53 et 56 ans)[23], Katina du SeaWorld Orlando (née sauvage, environ 45 ans) et Kiska du Marineland du Canada (née sauvage, environ 40 ans)[24].
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L'âge moyen d'une population est la moyenne des âges des individus, à un instant donné. C'est un indicateur de l'état de santé d'une population. Chez les orques[Lesquelles ?] il serait[Quand ?] de 17 ans pour les mâles et de 30 ans pour les femelles[réf. nécessaire]. Cet âge moyen, relativement faible, signifie que la natalité est élevée, et que la mortalité des jeunes individus est faible.
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L’orque se nourrit de poissons (quand elle est adulte, de 60 à 80 kg), d’oiseaux de mer, de manchots, de phoques, de dauphins, de lions de mer, de marsouins et aussi d’autres cétacés, la teneur exacte de leur alimentation dépendant de leur habitat. Il s’agit de l’un des rares cétacés à s’attaquer à d’autres mammifères marins (la pseudorque attaquerait elle aussi des petits mammifères marins).
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Les orques vivent, se déplacent et chassent en groupe de 3 à 40 individus dans la plupart des océans. L’éventail des techniques de chasse développées par l’orque est vaste, et dépend à la fois de la proie et de l’environnement. Ainsi, dans l’hémisphère sud, la chasse aux pinnipèdes se fait-elle parfois par échouage volontaire sur la plage. Les orques utilisent l’écholocation, un système de sonar naturel, sauf dans le cas de la traque des autres cétacés. Les chasses peuvent se dérouler en pleine mer ou près des côtes, auquel cas la proie est rabattue vers la terre jusqu’à ne plus pouvoir échapper à ses prédateurs. Lorsqu’il s’agit d’un gros cétacé, tous les membres du groupe participent, les uns immobilisant l’animal par la queue pendant que les autres le frappent de tous côtés. Il leur arrive d'attaquer les petits des baleines grises, mais sans toujours le succès escompté face à la réaction combative de la femelle ; ou des grands cétacés adultes diminués, hors d'état de se défendre. Contrairement à la légende[Laquelle ?], on ne connaît qu'un cas assuré de bandes d'orques faméliques qui dans l'hémisphère austral aient attaqué une famille de rorquals bleus (beaucoup plus imposants que la baleine grise) avec un relatif succès (la mère s'étant échouée sur les côtes de l'Argentine pour faire lâcher prise à un assaillant)[25].
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Bien que le requin blanc et l'orque s’ignorent quand ils se croisent, il n'est pas rare que des orques s’attaquent à des requins blancs. Ainsi, dans la baie de Monterey, en Californie, une orque femelle d’environ 6 mètres et du nom de matricule "CA2" a été observée à plusieurs reprises attaquant des requins blancs. La première observation, datant d’octobre 1997, eut lieu quand CA2 a attaqué et tué un requin blanc de 3,50 mètres. CA2 avait attrapé le requin dans sa gueule et l'a retourné pour l'immobiliser (les requins deviennent inconscients lorsqu'ils sont mis sur le dos) et l'asphyxier, le requin immobilisé ne pouvant plus se déplacer pour récolter l'oxygène. Malgré son cuir extrêmement solide, le requin avait été mis en pièce par l’orque. La deuxième observation eut lieu quand CA2 attaqua un requin blanc plus gros (estimé à près de 4,50 mètres).
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88 |
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Les orques utilisent leur vitesse et leur système d'écholocation dans la chasse. Il n'est pas rare que, tout comme les dauphins, elles fassent éclater par des chocs certains organes de leur proie ou adversaire (comme le foie, particulièrement visé).
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On retrouve un comportement de chasse particulier de l'orque sur les côtes du Chili en Amérique du Sud. L'orque y longe les berges à la recherche de groupes d'otaries se trouvant sur la plage. Lorsqu'un groupe est trouvé, l'orque s'en approche furtivement en se déplaçant parallèlement à la berge tout en cachant son aileron dorsal puis se propulse en dehors de l'eau pour capturer une proie. Totalement émergée, elle peut ensuite retourner à l'eau en se balançant et se tortillant.
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Le genre Orcinus appartient à la sous-famille des Orcininae (Orcininés), dans la famille des Delphinidae.
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Orcinus orca est la seule espèce existante du genre Orcinus, et a été décrit pour la première fois par Linné en 1758, dans Systema Naturae. Konrad Gessner décrit la première fois l'animal dans un livre de pêche de 1558, se basant sur un spécimen échoué dans la baie de Greifswald. L'orque est apparue il y a environ onze millions d'années.
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Des études du Cytochrome b ont montré que le genre le plus proche d'Orcinus du point de vue génétique) est l'Orcaella, comprenant le dauphin de l'Irrawaddy et le dauphin à aileron retroussé d'Australie.
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Les orques vivent dans tous les océans et la plupart des mers (on dit même qu'après l'homme, c'est le mammifère vivant dans le plus d'endroits différents du monde[1]); cependant, depuis quelques années, on ne les retrouve quasiment plus que dans les océans arctique et austral[1]. À cause de leur grande portée, leur nombre et leur densité, les estimations de distribution sont difficiles à comparer, mais elles préfèrent nettement les latitudes plus élevées et les zones côtières que les milieux pélagiques.
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Des enquêtes systématiques indiquent les plus fortes densités d'orques (plus de 0,4 individus pour 100 km2) dans le nord-est de l'Atlantique sur la côte norvégienne, dans le nord du Pacifique le long des îles Aléoutiennes, dans le golfe de l'Alaska et dans l'océan Austral hors de la côte de l'Antarctique. Elles sont considérés comme « communs » (0,20-0,40 individus pour 100 km2) dans le Pacifique Est, le long des côtes de la Colombie-Britannique, de Washington et de l'Oregon, dans l'océan Atlantique Nord autour de l'Islande et les îles Féroé. Des densités élevées ont également été signalées, sans être quantifiées, dans le Nord-Ouest du Pacifique, autour de la mer du Japon, dans des zones très limitées de la péninsule de Shiretoko, de la préfecture de Kushiro (des groupes transitoires et résidents ont colonisé ces domaines après 2000), de la mer d'Okhotsk, des îles Kouriles, du Kamtchatka et des îles du Commandeur ; dans l'hémisphère sud au large des côtes de l'Australie-Méridionale, la Patagonie, au large de la côte sud du Brésil et de la pointe sud de l'Afrique. De manière saisonnière, elles sont présentées comme communes dans l'Arctique canadien, y compris la baie de Baffin, entre le Groenland et du Nunavut, et autour de la Tasmanie et l'île Macquarie. Les populations des zones extra-côtières et des eaux tropicales sont plus rares, mais les observations indiquent que les orques peuvent vivre dans la plupart des températures, avec des observations en Méditerranée, dans la Manche près du cap Gris-Nez, en mer d'Oman, dans le golfe du Mexique et l'océan Indien autour des Seychelles et de Mayotte. Une population distincte peut exister en Papouasie-Nouvelle-Guinée[26],[27].
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La plus grande population vit dans l'hémisphère sud, dans les eaux de l'Antarctique, où elles vont jusqu'au bord de la banquise et en explorent les ouvertures, comme les bélugas de l'Arctique. Les épaulards étaient des visiteurs très saisonniers (deux mois d'été) en Arctique où ils ne s'approchaient pas de la banquise. Mais, profitant du réchauffement du grand-nord, ils colonisent plus facilement et plus longtemps des zones du nord Pacifique Arctique, dont la mer des Tchouktches, au nord du détroit de Béring, entre l’Alaska et la Russie (autrefois englacées). Ce phénomène pourrait porter préjudice aux autres mammifères marins de la région [28]. Autrefois uniquement accessibles quelques semaines les plus chaudes (fin juillet-début août) la zone est aujourd'hui fréquentée beaucoup plus longtemps (dès le 1er juin et jusqu’au 16 novembre au milieu des années 2010). Des études antérieures, inspirées de constats faits en baie d'Hudson (Canada) avaient montré que l'arrivée de ce super prédateur dans ce type d'écosystème pouvait réduire les populations de bélugas, de baleines boréales et de narvals. La mer des Tchouktches abrite aussi des morses, des bélugas, des baleines boréales et suite au recul des glaces on y voit parfois aussi l'ours blanc nager[28].
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Les schémas de migration sont mal connus. Chaque été, les mêmes individus apparaissent au large des côtes de la Colombie-Britannique et du Washington. Malgré des décennies de recherche, les scientifiques ignorent où ces animaux vont pour le reste de l'année. Des pods en migration ont été observés dans le sud de l'Alaska à la Californie centrale. Les épaulards résidents se déplacent parfois jusqu'à 160 km (100 mi) en un jour, mais peuvent être vus dans une même zone pendant un mois ou plus. Le territoire d'un pod d'orques résidents varie de 1 300 km à 810 km).
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Parfois, les orques s'aventurent dans les rivières d'eau douce. Elles ont été observées jusqu’à 160 km dans le fleuve Columbia aux États-Unis. On en trouve également dans le fleuve Fraser au Canada et dans l'Horikawa au Japon.
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Le terme d'orque vient du latin orca qui désigne une sorte de cétacé[29]. Dans la première description de Carl von Linné en 1758, elle est nommée « Delphinus orca ». En 1860, Fitzinger emploie le premier terme Orcinus, tandis que Van Beneden et Gervais emploient une autre dénomination : Orca gladiator. Son nom latin subit alors plusieurs révisions successives de la systématique, et l'espèce finit par se retrouver dans le genre Grampus, sous le nom de Grampus rectipinna pour les spécimens munis d’ailerons plus développés.
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Aujourd’hui, l’orque (Orcinus orca) est considérée comme la seule espèce actuelle du genre Orcinus. Le terme d'épaulard vient de l'ancien français espaart, lui-même dérivé de espee en raison de la forme de son aileron dorsal[30]. Le nom générique Orcinus signifie « qui a trait à la mort »[31] ou bien « appartenant à Orcus »[32].
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Le dictionnaire de l'Académie française, dans sa neuvième édition, précise qu'orque est du genre féminin (« une orque »), tandis qu'épaulard est du genre masculin (« un épaulard »)[33]. On lui prête le surnom de « baleine tueuse » par anglicisme en raison de son appellation anglophone killer whale.
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On peut observer les orques plus particulièrement :
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Roberto "Beto" Bubas, garde de la réserve de la péninsule de Valdés (Patagonie argentine), passionné par les orques de la région, a établi avec elles une relation en n’hésitant pas à se mettre à l'eau avec elles et à les toucher. Il a ainsi pu les étudier de très près, étudiant leur technique de chasse au loup ou à l’éléphant de mer par échouage, jouant à leur faire rapporter des algues, analysant leur structure sociale de groupes de familles dominés par les femelles, identifiant et nommant les individus… L'expertise reconnue de Roberto Bubas lui vaut d'intervenir dans de nombreux pays pour y contribuer à la connaissance des orques[36].
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Les images de Beto Bubas diffusées à la télévision jouant avec des orques et communicant avec elles ont eu pour effet inattendu de faire réagir un enfant autiste profond de neuf ans qui a bondi en criant: "Moi, moi!". Cet événement a librement inspiré le film de Gerardo Olivares Le phare aux orques (2016)[36].
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En captivité, elle attaque l'Homme mortellement dans de rares cas.
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Ainsi trois dresseurs ont été tués par leurs orques. En 1991, l'orque Tilikum, arrachée à son milieu naturel très jeune, tue sa dresseuse Keltie Byrne au parc de Sealand of the Pacific. En 2009, une orque attire son dresseur Alexis Rodriguez au fond de l'eau et le noie au Loro Parque en Espagne (l'autopsie révélera des blessures)[37]. En 2010, Tilikum, qui avait été déplacée au parc de SeaWorld Orlando en Floride, après avoir tué sa dresseuse en 1991, attaque mortellement sa dresseuse Dawn Brancheau durant un spectacle[38]. Tilikum avait en outre été impliquée dans la mort présumée accidentelle (hypothermie) d'un homme qui s'était introduit illégalement et en pleine nuit dans le bassin des orques en 1999. En 2013, le film-documentaire américain Blackfish (L'Orque tueuse en France), réalisé par Gabriela Cowperthwaite, revient sur ces trois incidents, dénonçant les effets néfastes de la captivité des orques.
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Depuis 2010 en France, les soigneurs n'ont plus le droit de pénétrer dans le bassin d'une orque, tout comme en Floride. À ces accidents mortels de nombreux accidents graves sont à dénombrer dans les parcs[39]. Ce comportement est souvent apparu lorsque l'orque est fatiguée ou contrariée.
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En liberté, elles n'ont pas peur des bateaux et s'en approchent souvent. Quelques attaques d'orque sauvage sur l'Homme ont été recensées :
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Les orques appartiennent à la même famille que les dauphins et, tout comme ces derniers, sont relativement aisées à dresser. Leur taille imposante, leur beauté et leurs bonds spectaculaires en font des attractions appréciées par les visiteurs des delphinariums[45].
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Il existe plus de dix delphinariums qui possèdent des orques à travers le monde : le Kamogawa Seaworld (Japon), le Loro Parque (Espagne), le Marineland d'Antibes (France), le Marineland du Canada, le Miami Seaquarium (Floride, États-Unis), le Mundo Marino (Argentine), l'Aquarium public du port de Nagoya (Japon), le SeaWorld San Diego (Californie, États-Unis), le SeaWorld Orlando (Floride, États-Unis) et le SeaWorld San Antonio (Texas, États-Unis).
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Une ou plusieurs orques sont des personnages principaux dans les films suivants :
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Athènes (en grec : Αθήνα / Athína, /a.ˈθi.na/[2] ; en grec ancien : Ἀθῆναι / Athễnai — le nom est toujours pluriel) est la capitale et la plus grande ville de la Grèce. En 2011, elle compte 664 046 habitants intra-muros sur une superficie de 39 km2. Son aire urbaine, le Grand Athènes, qui comprend notamment le port du Pirée, en compte plus de 4 millions. Berceau de la civilisation occidentale et dotée d'un riche passé, la ville est aujourd'hui le cœur politique, économique et culturel de la République hellénique, dont elle accueille la plupart des institutions, comme le Parlement, la Cour de cassation et le siège du Gouvernement.
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Athènes est l'une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. J.-C. autour de la colline de l'Acropole — par le héros Thésée, selon la légende —, la cité domine la Grèce au cours du Ier millénaire av. J.‑C. Elle connaît son âge d'or au Ve siècle av. J.-C., sous la domination du stratège Périclès : principale puissance militaire de Grèce, à la tête d'une vaste alliance de cités, elle est également le cœur culturel de la Méditerranée. La démocratie athénienne connaît une vie intellectuelle importante, rassemblant des philosophes antiques (Socrate, Platon, Aristote), des auteurs de théâtre (Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane) et l'historien Thucydide. De nombreux témoignages de cette période faste ont été conservés, comme le Parthénon, l'Agora (qui comprend notamment le temple d'Héphaïstos), l'Olympéion, le théâtre de Dionysos ou encore le Stade panathénaïque.
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Intégrée au royaume de Macédoine, puis à l'Empire byzantin — période durant laquelle fut bâti le monastère de Daphni —, Athènes est conquise par l'Empire ottoman en 1456 et reste sous sa domination jusqu'en 1822, année de l'indépendance de la Grèce. Elle en devient la capitale et connaît une importante croissance urbaine. Occupée lors des deux guerres mondiales, la ville est ravagée par les destructions de la guerre civile grecque (1946 – 1949). Durant la seconde moitié du XXe siècle, Athènes devient le cœur économique et universitaire d'une Grèce en plein développement, dont les symboles sont les grandes avenues commerçantes telles que l'avenue Kifissias ou l'avenue Vasilissis Sofias. Frappée de plein fouet par la crise grecque depuis 2009, la ville a perdu plusieurs dizaines de milliers d'habitants et fait face à d'importantes difficultés économiques.
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La ville s'étend sur la plaine d'Attique, sur les rives de la mer Égée. Elle est le chef-lieu du district régional d'Athènes-Centre et la capitale de la périphérie d'Attique, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom. Le quartier le plus ancien, Pláka, est situé en contrebas de l'Acropole et comprend notamment la place Monastiráki. Kolonáki est le quartier huppé, à proximité de la place Syntagma. Enfin, Exárcheia est le quartier alternatif et branché de la ville, foyer de l'anarchisme en Grèce et de la contestation populaire depuis la crise. Grâce à son climat méditerranéen et ses nombreux musées, comme le musée de l'Acropole ou le musée national archéologique, Athènes est l'une des principales destinations touristiques d'Europe. En 1985, elle a été désignée comme capitale européenne de la culture et en 2018, comme capitale européenne de l'innovation. Elle a également accueilli les Jeux olympiques d'été en 1896 et en 2004.
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Athènes s'étend sur la plaine d'Attique, dominée par le mont Ægialée (en) à l'ouest, le mont Parnès au nord, le mont Lycabette au nord-est (faisant partie de chaîne Pentélique), le mont Hymette à l'est, et le golfe Saronique au sud-ouest. En raison de ces limites naturelles, il est peu probable de voir la ville s'étendre beaucoup plus qu'elle ne l'est aujourd'hui. Par ailleurs, la géomorphologie d'Athènes contribue beaucoup aux problèmes de pollution atmosphérique, surnommé le néfos, dont elle souffre aujourd'hui (Los Angeles aux États-Unis connaît la même géomorphologie et les mêmes conséquences).
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Les terres sont rocailleuses et peu fertiles. La ville antique était construite au pied de l'Acropole. Dans l'Antiquité et jusqu'au début du XXe siècle, le port du Pirée (en grec, Pireas) était une ville bien distincte mais il fait aujourd'hui partie de la ville.
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Les quartiers de Pláka (situé au pied de l'Acropole), Kolonáki, Monastiráki, Psyrí et Exárcheia (ou Exarchia) constituent le centre de la ville moderne. Lorsqu'Athènes est devenue la capitale du royaume de Grèce au XIXe siècle, les architectes allemands ont tenté de créer une ville nouvelle de style néoclassique autour des places Omónia (la Concorde en grec moderne) et Syntagma (la Constitution). Ces places restent des centres névralgiques, et la plupart des monuments et musées se trouvent dans ces quartiers (le Parlement occupe le bâtiment du palais royal sur Syntagma) mais pour le reste le style néoclassique ne saute pas aux yeux, les bâtiments subsistants étant noyés dans les constructions environnantes.
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Les parties nouvelles de la ville sont pour la plupart en béton gris et souffrent d'un manque d'espaces verts. Les Athéniens ont surnommé leur ville Tsimentoupolis ou Tsimentopoli (« la ville de ciment » ou « la ville de béton »).
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Le climat est méditerranéen (classification de Köppen : Csa), les étés sont chauds et secs, les hivers sont doux. Les influences continentales sont présentes aussi, en raison des montagnes qui bordent le tour de la ville. Athènes est une ville sèche (414 mm de précipitations annuelles), la sécheresse estivale dure en réalité d'avril à octobre. Les mois de juillet et d'août sont les plus chauds et les plus secs. Lorsque le vent du nord souffle sur Athènes en hiver, il peut apporter des précipitations sous forme de neige, qui tombent surtout sur la banlieue nord de la capitale. Le 9 janvier 2017, d'importantes chutes de neige se sont produites à Athènes en raison d'une vague de froid exceptionnelle en Europe centrale. Les tempêtes de neige sont peu fréquentes; cependant, lorsqu'elles surviennent, elles causent de graves perturbations. Athènes détient le record de la plus haute température enregistrée en Europe, le 10 juillet 1977 : 48 °C (118,4 °F).
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La formation du toponyme viendrait[3] de la racine indo-européenne ath- signifiant probablement « tête » ou « sommet », puisque la forteresse de l’Acropole située au sommet de la colline du même nom, constituerait le « noyau fondateur » de la ville. Ce qui expliquerait d'ailleurs l’origine de la légende mythologique portant sur la naissance d'Athéna selon laquelle la déesse, devenue protectrice de la cité, serait sortie « armée » de la tête de Zeus.
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Des traces d'occupation humaine sont attestées dès le Néolithique sur le site de l'Acropole (voir Pélasges). Mais ce n'est qu'à la suite des invasions ioniennes que l'Attique fut organisée en cités, parmi lesquelles Cécropia, la future Athènes.
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Athènes fut fondée formellement vers 800 avant notre ère par le synœcisme de plusieurs villages, partiellement préservés par l'invasion des Doriens. Ce faisant, en tirant parti de la forteresse naturelle de l'Acropole, ils purent résister aux hordes de pillards qui terrorisaient la région. Le pluriel du mot Athènes, d'après Thucydide, est une trace des anciens villages qui fusionnèrent pour fonder la cité. Selon la légende, c'est le héros Thésée, vainqueur du Minotaure, qui dirigea cette unification de l'Attique (Thucydide, II, 15, 2).
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Athènes était l'une des cités dominantes en Grèce au cours du Ier millénaire av. J.‑C. Son âge d'or fut atteint sous Périclès, au Ve siècle av. J.-C., où sa domination était à la fois politique, financière (grâce aux mines d'argent du Laurion et au tribut), militaire et culturelle. C'est à cette époque qu'Athènes fut qualifiée de « capitale (ἄστυ [astu]) de la Grèce » (Isocrate). Rapidement, Athènes transforma la ligue de Délos en un véritable empire qui fut dissous à la fin de la guerre du Péloponnèse qui l'opposa à Sparte.
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Le philosophe Aristote né en 384 av. J.-C. participa beaucoup à la vie intellectuelle d'Athènes, notamment en rédigeant son traité intitulé Politiques, où il critiqua la démocratie athénienne.
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La bataille de Chéronée, remportée en 338 av. J.-C. par Philippe II de Macédoine, fit entrer Athènes dans le nouvel Empire macédonien. La cité, qui demeura le grand foyer de la civilisation grecque, bénéficia jusqu'au IIe siècle av. J.-C. de nouveaux aménagements et de travaux d'embellissement menés sous la houlette de Lycurgue. Après la mort d'Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. et le découpage de l'Empire macédonien, la ville, encore sous domination des rois de Macédoine, sombra dans l'oubli.
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Conquise par le Romain Sylla, en 86 av. J.-C., Athènes perdit ses remparts et son rôle politique mais resta néanmoins un véritable phare intellectuel grâce à la Pax Romana qui s'instaura. Séduits par la culture et l'art de vivre athéniens, les Romains en copièrent les œuvres d'art et les mœurs et ne cessèrent d'embellir la ville : la tour des Vents, le temple de Rome et d'Auguste sur l'Acropole, l'agora romaine, le théâtre de l'Odéon dans l'ancienne agora sont parmi les monuments édifiés à cette époque. Aux alentours de l'an 1, la ville comptait ainsi environ 300 000 habitants.
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À partir de 53, les prêches de saint Paul devant l'Aréopage ne donnèrent qu'un faible écho au christianisme à Athènes ; Paul réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, Denys l'Aréopagite ou Dyonisius, et une femme, Damaris (Ac 17,33-34).
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Plus tard, l'empereur Hadrien (117 – 138), particulièrement attaché à la Grèce, continua les travaux d'urbanisme de ses prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'Olympion (temple de Zeus), de nouvelles routes et des aqueducs furent construits sous son règne. Sous le règne d'Antonin le Pieux, un richissime Athénien, Hérode Atticus, fit bâtir, entre 140 et 144, un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'Ilissos[4] ; il édifia plus tard, en mémoire de sa défunte épouse, l'Odéon qui porte son nom, construit en l'an 161.
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Après la chute d'Hippias, la famille des Alcméonides fut de nouveau autorisée à s'installer à Athènes.
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Durant la période byzantine, Athènes perdit beaucoup de sa gloire pour ne devenir qu'une petite ville de province.
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Théodose II, par ses édits de 426 et 439, ordonna la destruction de tous les temples païens. Il fit cependant une exception pour Athènes : ils seraient désaffectés et convertis en églises. Cependant, les Panathénées continuèrent à être célébrées. Justinien fit appliquer les décisions de Théodose II à partir de 529 : fermeture des écoles philosophiques (principalement néo-platoniciennes), transformées en écoles chrétiennes privées et conversion des temples en églises : le Parthénon devint la cathédrale de la ville. En effet, le culte de la Vierge (en grec Parthénos) Athéna fut remplacé par celui de la Vierge Marie Mère de Dieu, qualifiée d'Athénienne comme patronne de la cité. L'Érechthéion devint église de la Théotokos (« mère de Dieu »). En 857, l'évêché d'Athènes devint archevêché et le Parthénon devint église métropolitaine. Les temples furent dépouillés de leurs trésors au profit de Sainte-Sophie. Entre le VIe et le VIIe siècle, l'Asklépieion fut consacré aux saints Anargyres Côme et Damien. Le Théséion fut consacré à saint Georges. Au XIIe siècle, les Propylées devinrent palais épiscopal. De nombreuses églises byzantines furent érigées, bien souvent sur d'anciens sanctuaires païens.
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En 1146, la ville fut prise par Roger de Sicile. Après l'établissement de l'Empire latin de Constantinople en 1204, les Français mirent en place un duché d'Athènes, d'abord gouverné par les sires de la Roche et de Brienne. Il fut conquis par la compagnie catalane, avant d'être repris par des Florentins, les Acciaiuoli (1385). Ces derniers rendirent à la ville une partie de son éclat. L'Acropole fut transformée en manoir. Les Florentins se logèrent dans le palais métropolitain des Propylées. Ils firent construire une tour de guet, détruite par Heinrich Schliemann en 1875. La ville basse, limitée à l'agora romaine, fut dotée en 1402 d'un mur d'enceinte, parfois appelé mur de Valérien.
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En 1456, trois ans après la chute de Constantinople, Athènes fut conquise à son tour par les Ottomans sujets de Mehmet II, sauf l'Acropole qui résista et ne tomba qu'en 1458. Les Turcs entourèrent l'Acropole de nouvelles fortifications (le mur de Serpentzé), appuyées sur le portique d'Eumène et l'Odéon d'Hérode Atticus. Le Parthénon devint une mosquée. Il fut doté d'un minaret peu après 1466. L'Érechtéion devint le harem du disdar. Le 26 septembre 1687, alors qu'Athènes était assiégée par les troupes de Venise commandées par Morosini, une bombe tomba sur le Parthénon que les Turcs avaient transformé en poudrière. Le temple fut presque totalement détruit. La dégradation se poursuivit au début du XIXe siècle et fut l'œuvre de l'ambassadeur britannique à Constantinople, Thomas Bruce (7e comte d'Elgin), et de ses agents.
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La population d'Athènes déclina fortement, chose qui s'aggrava avec le déclin de l'Empire lui-même. Des quartiers entiers de la ville furent détruits entre le XVIIe et le XIXe siècle dans des guerres de factions.
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Dès 1821 et le déclenchement de la guerre d’Indépendance, Athènes fut libérée de l’occupation turque, mais les Grecs ne s’emparèrent de la forteresse de l’Acropole qu'en juin 1822 après un long siège. En 1826 et 1827, les Turcs assiégèrent l’Acropole, défendue d’abord par le klephte Gouras et Makriyánnis, puis, après la mort de Gouras, par le général français Fabvier. Toutes les tentatives de dégager la ville, menées par Karaïskákis puis, après son décès par l’amiral Cochrane et le général Church, échouèrent. Les troupes de Rachid Pacha prirent l’Acropole le 27 mai 1827 et y restèrent jusqu’au 12 avril 1833. La ville était quasiment inhabitée lorsqu'elle fut proclamée capitale du royaume de Grèce le 1er décembre 1834, mais elle fut rebâtie dans les décennies qui suivirent.
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Le gouvernement s'installa dans une ville en ruines. Les églises furent reconverties pour accueillir les ministères. Le Théséion devint un musée. Les architectes bavarois du roi Othon proposèrent un schéma directeur en triangle, dirigé vers l'Acropole ainsi mise en valeur, et un plan perpendiculaire. La reconstruction/construction de la ville fut laissée à l'initiative privée. La rue Ermou (Hermès) marquait alors la frontière entre ville ancienne, médiévale et ville contemporaine.
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Un palais royal (devenu depuis siège du Parlement), que certains architectes auraient souhaité installer sur l'Acropole, fut achevé en 1838 sur la place Syntagma. La reine Amélie créa l'année suivante un jardin botanique (devenu depuis les jardins nationaux) à côté du palais.
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En 1845, la ville était encore soit un champ de ruines soit un chantier de construction. De grandes maisons néo-classiques émergeaient de terrains vagues à peine déblayés. Les rues n'étaient pas encore pavées, ni éclairées, ni réellement aménagées.
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Pendant la Première Guerre mondiale, la ville fut occupée par des troupes franco-britanniques à partir du 16 octobre 1916[5].
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Après la guerre gréco-turque et la « Grande Catastrophe » de septembre 1922, l'afflux de plus d'un million de réfugiés en provenance d'Asie Mineure entraîna dans les années 1920 la construction de quartiers entiers.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville fut prise par l'Allemagne nazie, le 27 avril 1941, et occupée jusqu’en octobre 1944. Les Allemands organisèrent une famine systématique qui fit de très nombreux morts. Le 3 décembre 1944, le soulèvement communiste commença dans le quartier autour du Théséion, après que les forces de police eurent tiré sur une manifestation le matin même sur la place Syntagma, faisant quinze morts. Les Britanniques restaurèrent l’ordre après d’intenses combats de rue et grâce à des renforts venus de Phalère.
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La croissance d'Athènes fut très faible pendant les premières années qui suivirent les destructions et les ravages de la guerre civile grecque. Puis la cité recommença à croître.
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L'entrée de la Grèce dans l'Union européenne en 1981 apporta de nouveaux investissements à la ville. Enfin, l'accueil des Jeux olympiques d'été de 2004 a été le moteur de nombreux travaux d'infrastructure.
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En 1985, Athènes a été déclarée capitale culturelle de l'Europe.
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C’est à Athènes que sont notamment nées la démocratie et la philosophie. De fait, la civilisation athénienne est l’un des fondements de la culture européenne et c’est en mémoire de cela que le projet de constitution européenne cite en préambule l’historien Thucydide (Guerre du Péloponnèse, II, 37, 1) :
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Athènes a également été le centre culturel de la Grèce classique, et ce dans tous les domaines. Sa conception du beau et du bon a influencé durablement le reste du monde grec, puis romain, et enfin l'Occident.
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En 1976 s’est tenu à Athènes le 61e congrès mondial d’espéranto, dont le thème était « Collaboration internationale des états au niveau régional ».
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Athènes a accueilli, du 19 au 23 septembre 1985, le 18e symposium international dans la série des symposiums traitant des sujets spéciaux parrainés par l’Association Internationale de Géologie de l’Ingénieur, organisé par le groupe national grec de l’AIGI. Le thème de « la protection des monuments et des sites historiques » fut spontanément adopté[6].
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Athènes a par ailleurs accueilli les premiers Jeux olympiques modernes en 1896, en souvenir des Jeux olympiques de la Grèce antique. La ville a accueilli de nouveau les Jeux d'été en 2004. Outre le succès sportif et médiatique de l'évènement, ils permettront peut-être d'accroître les investissements étrangers en Grèce en prouvant la capacité du pays à gérer de grands projets.
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Depuis la crise financière de 2008, Athènes est devenu un haut-lieu de l'art urbain[7]. La municipalité cherche à encadrer et valoriser ces pratiques artistiques de rue, notamment le graffiti, pour éviter qu'il n'empiète sur le patrimoine historique[7].
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L’agglomération athénienne est le principal foyer de population de la Grèce, avec 3,7 millions d'habitants sur un territoire métropolitain de 428 km2, sur un total de 11,125 millions de Grecs environ (au 1er janvier 2006), soit près d'un tiers de la population du pays.
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Évolution de la population à travers les âges :
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La cité moderne d’Athènes est constituée de villes et villages autrefois distincts, qui avec l’expansion démographique du XXe siècle ont fini par former une agglomération. Celle-ci comprend aujourd’hui 54 municipalités (δήμος), la plus importante étant la ville d'Athènes (Δήμος Αθηναίων / Dhímos Athinéon), avec près d’un million d'habitants (la deuxième étant Le Pirée). Le nom d’Athènes peut ainsi désigner l’agglomération entière (aussi appelée le grand Athènes) ou la ville d’Athènes, ou même juste le centre-ville. Voir ci-dessous la liste des municipalités.
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Athènes dispose d'un réseau dense de trolleybus et d'autobus. Afin de lutter contre la pollution, une part croissante des autobus fonctionne au gaz naturel pour véhicules (GNV).
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Le métro, dont la première ligne (la ligne verte[13] nommée également ISAP) date de 1904, a été complété par deux lignes modernes (les lignes rouge et bleue[13]) en 2000 et s'étend jusqu'à l'aéroport. Trois lignes de tramway (3, 4 et 5), ont été mises en service pour les Jeux olympiques de 2004[14] : deux d'entre elles relient le centre d'Athènes (départ près de Syntagma). La ligne 3 assure la desserte entre Voulas (sud-est de l'agglomération) et le Pirée (terminus S.E.F.) tandis que la ligne 4 relie Le Pirée à la place Syntagma. Quant à la ligne 5, elle relie Voulas à la place Syntagma.
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Le port du Pirée relie par voie maritime, différents ports de la région et différentes îles d'autres régions de la Grèce.
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Un train rapide du réseau Proastiakós relie également la gare centrale (Larisis) à la banlieue attique en direction de l'aéroport — il emprunte la même voie que le métro entre Doukissis Plakentias et l’aéroport international Elefthérios-Vénizélos.
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L'aéroport international Elefthérios-Vénizélos (code AITA : ATH) est construit par une entreprise allemande, a remplacé en 2001 l'ancien aéroport d'Elliniko (Hellinikon International Airport).
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À ces transports en commun, il faut ajouter les taxis, omniprésents dans la capitale hellène, et qui ont la particularité de prendre à la fois plusieurs passagers se rendant vaguement dans la même direction.
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Avant ces développements, se déplacer à Athènes s'avérait très problématique, que ce soit à cause de la vétusté des équipements ou de la lenteur du trafic. Un apport des JO de 2004 est donc ce réseau efficace métro-tramway-bus qui semble avoir apporté une solution au problème du transport athénien. Néanmoins, le tramway n'est pas prioritaire sur le reste du trafic, ce qui occasionne une certaine lenteur et limite ainsi ses performances.
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Le nome d'Athènes est l'une des 54 préfectures de Grèce. Il fait partie de la périphérie d'Attique. Son chef-lieu est Athènes. Ce nome, d'une superficie très réduite mais densément peuplé, recouvre la partie centrale de l'agglomération athénienne. Il est divisé en plusieurs municipalités et communautés (listées dans l'article détaillé).
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La municipalité d'Athènes est divisée en 7 districts ou « Dimotika Diamerismata » (numérotés de 1 à 7). Cette division en district est principalement utilisée à des fins administratives.
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Athènes est jumelée ou a des partenariats avec les villes suivantes :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/4320.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,136 @@
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Orcinus orca • Épaulard
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L'orque, ou épaulard (Orcinus orca), est une espèce de mammifères marins du sous-ordre des cétacés à dents, les odontocètes. Elle a une répartition cosmopolite ; elle vit dans les régions arctiques et antarctiques jusqu'aux mers tropicales. Son régime alimentaire est très diversifié, bien que les populations se spécialisent souvent dans des types particuliers de proies. Certaines se nourrissent de poissons, tandis que d'autres chassent les mammifères marins tels que les lions de mer, les phoques, les morses et même de grandes baleines. Les orques sont considérées comme des superprédateurs.
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Les orques sont fortement sociales ; certaines populations sont composées de plusieurs familles matrilinéaires qui sont parmi les plus stables de toutes les espèces animales. Les techniques de chasse sophistiquées et les comportements vocaux, qui sont souvent spécifiques à un groupe particulier et sont transmises à travers les générations, ont été décrits par les scientifiques comme des manifestations culturelles.
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L'Union internationale pour la conservation de la nature évalue actuellement le statut de conservation de l'orque comme « données insuffisantes » en raison de la probabilité que les types d'orque soient des espèces distinctes. Certaines populations locales sont menacées ou en voie de disparition notamment à cause de la disparition de leur habitat, de la pollution (par les PCB — c'est l'espèce marine qui en présente en 2016 la plus forte concentration dans le sang, malgré leur interdiction depuis les années 1970 aux États-Unis et 1980 en Union européenne et la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants de 2004[1]), de la capture des mammifères marins et de la compétition alimentaire avec l'industrie de la pêche.
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Les orques sauvages ne sont pas considérées comme une menace pour l'Homme, certaines s'approchent même des embarcations dans le but d'établir un contact. Cependant, il y eut des cas de spécimens captifs tuant ou blessant leurs dresseurs dans des parcs à thème marin. Les orques sont très présentes dans les mythologies des peuples navigateurs, avec une réputation allant du protecteur d'âmes humaines à celle de tueur impitoyable.
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Les orques, les plus grands Delphinidés, animent les plus anciennes légendes, ce qui explique qu'elles sont mises en scène dans des films et la littérature.
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Les mâles mesurent entre 6 et 9,50 m de long selon les écotypes (le spécimen le plus grand jamais vu mesurait 9,74 m) et pèsent entre 3,6 et 9 tonnes (le plus lourd spécimen pesait 11 tonnes) ; les femelles sont plus petites, mesurant entre 5,2 et 7,3 m pour une masse située entre 1,3 et 3,6 tonnes (le maximum connu pour une femelle est de 7,5 tonnes). À la naissance, le nouveau-né pèse environ 150 à 220 kg et mesure entre 2 et 2,70 m de long. À la différence de la plupart des dauphins, la nageoire caudale d’une orque est large et arrondie (elle peut mesurer plus de 2,40 m d’envergure)[3].
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Pouvant mesurer plus de 1,80 mètres l’aileron dorsal du mâle est plus grand que celui de la femelle (environ 90 cm). Il a une forme de triangle isocèle allongé tandis que l’aileron dorsal de la femelle est plus court et a la forme d’une faux
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Les orques ont une apparence caractéristique avec un dos noir, un ventre blanc et une tache blanche derrière et au-dessus de l’œil. Le corps est puissant et surmonté d’un grand aileron dorsal avec une tache gris foncé en forme de selle juste derrière.
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Dans la nature, seules 1 % des orques ont leur nageoire dorsale courbée contre 80 % en captivité ; une des explications avancées est le fait que les orques captives restent plus souvent à la surface de l'eau et la nageoire n'est plus « soutenue » par la forte densité de l'eau salée. Elle finit par s'affaisser sur le côté[4].
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Les scientifiques identifient les individus grâce aux entailles, coups et éraflures sur leurs ailerons ainsi qu'à la forme de l’aileron.
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L’orque mâle a une silhouette caractéristique qui ne peut être confondue avec celle d’une autre espèce d’animal marin. Dans les eaux tempérées, les femelles et les juvéniles, s’ils sont observés d’une certaine distance, peuvent être pris pour des représentants d’espèces comme le faux-épaulard ou le dauphin de Risso.
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On distingue plusieurs écotypes d'orques, qui peuvent être considérés comme sous-espèces voire espèces différentes[5]. L'IUCN a annoncé que la classification de l'orque allait probablement être divisée en plusieurs parties.[réf. nécessaire]
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Actuellement, neuf écotypes d'orques sont décrites et bien documentés, correspondant à neuf populations distinctes, réparties dans trois océans[6] :
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Bien que les documents mentionnent neuf écotypes d'orques, il faut savoir qu'il y en a en fait beaucoup plus : orques de Patagonie, orques de Méditerranée, orques de Hawaï, orques au large du Chili, Mexique, orques des eaux japonaises, orques de Nouvelle-Zélande (qui se nourrissent principalement de raies), orques de Russie, orques au large des îles Canaries... Il reste beaucoup à écrire et à étudier sur les différents écotypes d'orques.
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L'orque, à l'instar du grand cachalot, est un superprédateur. Au sommet de la chaîne alimentaire, elle ne connaît aucun ennemi naturel. Son alimentation est essentiellement constituée de 80 espèces de proies[12] : poissons, manchots et autres mammifères marins (lions de mer, otaries, phoques, marsouins, petites ou jeunes baleines, lamantins, dauphins). Les proportions de ces proies dans le régime alimentaire ainsi que les techniques de chasse employées varient en fonction des populations. Les orques chassent les mammifères marins tels que les phoques et lions de mer en rôdant très près des plages, et en utilisant la technique d’échouage sur le rivage.
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L'orque est une des rares espèces qui transmet son savoir aux générations suivantes. Des scientifiques ont observé des orques femelles enseigner l’échouage volontaire à des groupes de jeunes orques. Cet apprentissage peut durer vingt ans. Les orques de Norvège chassant le hareng utilisent la technique dite du « carrousel » : pour rassembler les harengs en une masse compacte près de la surface, ils nagent en contournant le banc de harengs, présentant leur abdomen blanc aux poissons, et tapent avec leur nageoire caudale sur cette masse pour les assommer[13].
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Le besoin social des orques est un instinct dominant très fort . Les familles d'orques passent de longues heures à communiquer et à se caresser chacune. Ce contact influence l'état moral, la durée de vie et la santé des spécimens.
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Ce sont les seuls animaux non humains dont il a été prouvé que l'évolution a été influencée par des comportements culturels[14]. Certains gènes impliqués dans des fonctions spécifiques, comme l'alimentation, semblent ainsi avoir divergé entre différents groupes culturels d'orques[15].
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On distingue trois types d’orques bien définis :
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La plupart des données sur le cycle de vie des orques proviennent de campagnes d’observation de longue durée portant sur des populations grégaires vivant le long des côtes de Colombie-Britannique et de l’État de Washington ainsi que d’études menées sur des orques en captivité. Compte tenu de la minutie des études menées et de la nature fortement structurée des groupes d’orques de ces populations, les données dont on dispose peuvent être considérées comme justes et détaillées ; toutefois les groupes d’orques transhumants et ceux vivant dans d’autres océans peuvent avoir des caractéristiques légèrement différentes.
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Les femelles deviennent adultes à environ quinze ans. À partir de cet âge, elles ont des périodes de fertilité espacées de trois à seize mois. La durée de la période de gestation est variable, de quinze à dix-huit mois. Les mères donnent naissance à un seul nouveau-né, environ une fois tous les cinq ans. Dans les groupes d’orques grégaires étudiés, les naissances s’échelonnent tout au long de l’année, le pic de naissance se situant en hiver. La mortalité des nouveau-nés est très élevée ; d’après une étude, il semble que près de la moitié décèdent avant d’avoir atteint l’âge de six mois. Les nouveau-nés sont allaités durant deux ans, mais commencent à se nourrir eux-mêmes à compter de l’âge de douze mois.
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Les femelles se reproduisent jusqu’à l’âge de quarante ans, elles élèvent en moyenne cinq nouveau-nés. Les mâles deviennent sexuellement actifs à l’âge de quinze ans[16].
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La longévité moyenne, la longévité maximale et l'âge moyen varient en fonction de la population d'orques considérée. La majorité des études scientifiques traitant de ce sujet portent sur les orques résidentes du nord de l'océan Pacifique (divisées en orques résidentes du Sud et orques résidentes du Nord). Pour les autres populations d'orques, et notamment pour les orques nomades, les données sont faibles ou inexistantes.
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L'espérance de vie des orques fait l'objet de polémiques entre les parcs exploitant ces animaux et certains biologistes marins, océanologues et autres membres de la communauté scientifique. D'après l'étude financée par le parc SeaWorld, les orques captives auraient une espérance de vie moyenne de 41,6 ans (tous sexes confondus) contre 29 ans et 42,3 ans pour deux populations d'orques libres. Cependant, selon le documentaire Blackfish, les orques sauvages auraient une espérance de vie de 60 ans pour les mâles et même 90 ans pour les femelles. Ces chiffres sont appuyés par les résultats de l'océanologue français Christophe Guinet : « Ces animaux vivent normalement environ 40 ans pour les mâles et 60-80 ans pour les femelles ». Par ailleurs, l'espérance de vie varie d'une population à l'autre.
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Chez les orques résidentes du Pacifique Nord, l'espérance de vie, ou longévité moyenne, est estimée à 50,2 ans pour les femelles et 29,2 ans pour les mâles, selon une étude menée en 1990 par les chercheurs de la Pacific Biological Station du ministère des Pêches et des Océans du Canada[17].
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En 2005, les chercheurs de cette station publient une nouvelle étude[18] affinant leurs précédents résultats :
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Les chercheurs font remarquer que plusieurs facteurs peuvent affecter l'espérance de vie de ces individus, notamment la chasse fréquente qui avait cours avant le début de la période d'étude, et la contamination par des toxines persistantes comme les PCB.
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La longévité maximale des orques résidentes du Pacifique Nord est en moyenne de 80 à 90 ans pour les femelles et de 50 à 60 ans pour les mâles, selon l'étude de 1990 des chercheurs de la Pacific Biological Station du ministère des Pêches et des Océans du Canada[17]. Seule une faible proportion d'orques sauvages atteignent ces âges.
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En 2005, les chercheurs de cette station publient une nouvelle étude[18] affinant leurs précédents résultats :
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Quelques rares orques sauvages étudiées par les scientifiques atteignent des records de longévité. Granny J2, matriarche du pod J des orques résidentes du Sud (au large de la Colombie-Britannique), est morte à l'âge estimé de 106 ans[19]. Lummi, une matriarche du pod K de cette population est morte en août 2008 à l'âge estimé de 98 ans[20],[21]. Au sein du pod L de cette même population, Ocean Sun L25, atteindrait les 92 ans[19].
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En captivité les orques les plus âgées actuellement en vie sont Corky II (en) du SeaWorld San Diego (née sauvage, environ 55 ans)[22], Lolita du Miami Seaquarium (née sauvage, entre 53 et 56 ans)[23], Katina du SeaWorld Orlando (née sauvage, environ 45 ans) et Kiska du Marineland du Canada (née sauvage, environ 40 ans)[24].
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L'âge moyen d'une population est la moyenne des âges des individus, à un instant donné. C'est un indicateur de l'état de santé d'une population. Chez les orques[Lesquelles ?] il serait[Quand ?] de 17 ans pour les mâles et de 30 ans pour les femelles[réf. nécessaire]. Cet âge moyen, relativement faible, signifie que la natalité est élevée, et que la mortalité des jeunes individus est faible.
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L’orque se nourrit de poissons (quand elle est adulte, de 60 à 80 kg), d’oiseaux de mer, de manchots, de phoques, de dauphins, de lions de mer, de marsouins et aussi d’autres cétacés, la teneur exacte de leur alimentation dépendant de leur habitat. Il s’agit de l’un des rares cétacés à s’attaquer à d’autres mammifères marins (la pseudorque attaquerait elle aussi des petits mammifères marins).
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Les orques vivent, se déplacent et chassent en groupe de 3 à 40 individus dans la plupart des océans. L’éventail des techniques de chasse développées par l’orque est vaste, et dépend à la fois de la proie et de l’environnement. Ainsi, dans l’hémisphère sud, la chasse aux pinnipèdes se fait-elle parfois par échouage volontaire sur la plage. Les orques utilisent l’écholocation, un système de sonar naturel, sauf dans le cas de la traque des autres cétacés. Les chasses peuvent se dérouler en pleine mer ou près des côtes, auquel cas la proie est rabattue vers la terre jusqu’à ne plus pouvoir échapper à ses prédateurs. Lorsqu’il s’agit d’un gros cétacé, tous les membres du groupe participent, les uns immobilisant l’animal par la queue pendant que les autres le frappent de tous côtés. Il leur arrive d'attaquer les petits des baleines grises, mais sans toujours le succès escompté face à la réaction combative de la femelle ; ou des grands cétacés adultes diminués, hors d'état de se défendre. Contrairement à la légende[Laquelle ?], on ne connaît qu'un cas assuré de bandes d'orques faméliques qui dans l'hémisphère austral aient attaqué une famille de rorquals bleus (beaucoup plus imposants que la baleine grise) avec un relatif succès (la mère s'étant échouée sur les côtes de l'Argentine pour faire lâcher prise à un assaillant)[25].
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Bien que le requin blanc et l'orque s’ignorent quand ils se croisent, il n'est pas rare que des orques s’attaquent à des requins blancs. Ainsi, dans la baie de Monterey, en Californie, une orque femelle d’environ 6 mètres et du nom de matricule "CA2" a été observée à plusieurs reprises attaquant des requins blancs. La première observation, datant d’octobre 1997, eut lieu quand CA2 a attaqué et tué un requin blanc de 3,50 mètres. CA2 avait attrapé le requin dans sa gueule et l'a retourné pour l'immobiliser (les requins deviennent inconscients lorsqu'ils sont mis sur le dos) et l'asphyxier, le requin immobilisé ne pouvant plus se déplacer pour récolter l'oxygène. Malgré son cuir extrêmement solide, le requin avait été mis en pièce par l’orque. La deuxième observation eut lieu quand CA2 attaqua un requin blanc plus gros (estimé à près de 4,50 mètres).
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Les orques utilisent leur vitesse et leur système d'écholocation dans la chasse. Il n'est pas rare que, tout comme les dauphins, elles fassent éclater par des chocs certains organes de leur proie ou adversaire (comme le foie, particulièrement visé).
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On retrouve un comportement de chasse particulier de l'orque sur les côtes du Chili en Amérique du Sud. L'orque y longe les berges à la recherche de groupes d'otaries se trouvant sur la plage. Lorsqu'un groupe est trouvé, l'orque s'en approche furtivement en se déplaçant parallèlement à la berge tout en cachant son aileron dorsal puis se propulse en dehors de l'eau pour capturer une proie. Totalement émergée, elle peut ensuite retourner à l'eau en se balançant et se tortillant.
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Le genre Orcinus appartient à la sous-famille des Orcininae (Orcininés), dans la famille des Delphinidae.
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Orcinus orca est la seule espèce existante du genre Orcinus, et a été décrit pour la première fois par Linné en 1758, dans Systema Naturae. Konrad Gessner décrit la première fois l'animal dans un livre de pêche de 1558, se basant sur un spécimen échoué dans la baie de Greifswald. L'orque est apparue il y a environ onze millions d'années.
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Des études du Cytochrome b ont montré que le genre le plus proche d'Orcinus du point de vue génétique) est l'Orcaella, comprenant le dauphin de l'Irrawaddy et le dauphin à aileron retroussé d'Australie.
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Les orques vivent dans tous les océans et la plupart des mers (on dit même qu'après l'homme, c'est le mammifère vivant dans le plus d'endroits différents du monde[1]); cependant, depuis quelques années, on ne les retrouve quasiment plus que dans les océans arctique et austral[1]. À cause de leur grande portée, leur nombre et leur densité, les estimations de distribution sont difficiles à comparer, mais elles préfèrent nettement les latitudes plus élevées et les zones côtières que les milieux pélagiques.
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Des enquêtes systématiques indiquent les plus fortes densités d'orques (plus de 0,4 individus pour 100 km2) dans le nord-est de l'Atlantique sur la côte norvégienne, dans le nord du Pacifique le long des îles Aléoutiennes, dans le golfe de l'Alaska et dans l'océan Austral hors de la côte de l'Antarctique. Elles sont considérés comme « communs » (0,20-0,40 individus pour 100 km2) dans le Pacifique Est, le long des côtes de la Colombie-Britannique, de Washington et de l'Oregon, dans l'océan Atlantique Nord autour de l'Islande et les îles Féroé. Des densités élevées ont également été signalées, sans être quantifiées, dans le Nord-Ouest du Pacifique, autour de la mer du Japon, dans des zones très limitées de la péninsule de Shiretoko, de la préfecture de Kushiro (des groupes transitoires et résidents ont colonisé ces domaines après 2000), de la mer d'Okhotsk, des îles Kouriles, du Kamtchatka et des îles du Commandeur ; dans l'hémisphère sud au large des côtes de l'Australie-Méridionale, la Patagonie, au large de la côte sud du Brésil et de la pointe sud de l'Afrique. De manière saisonnière, elles sont présentées comme communes dans l'Arctique canadien, y compris la baie de Baffin, entre le Groenland et du Nunavut, et autour de la Tasmanie et l'île Macquarie. Les populations des zones extra-côtières et des eaux tropicales sont plus rares, mais les observations indiquent que les orques peuvent vivre dans la plupart des températures, avec des observations en Méditerranée, dans la Manche près du cap Gris-Nez, en mer d'Oman, dans le golfe du Mexique et l'océan Indien autour des Seychelles et de Mayotte. Une population distincte peut exister en Papouasie-Nouvelle-Guinée[26],[27].
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La plus grande population vit dans l'hémisphère sud, dans les eaux de l'Antarctique, où elles vont jusqu'au bord de la banquise et en explorent les ouvertures, comme les bélugas de l'Arctique. Les épaulards étaient des visiteurs très saisonniers (deux mois d'été) en Arctique où ils ne s'approchaient pas de la banquise. Mais, profitant du réchauffement du grand-nord, ils colonisent plus facilement et plus longtemps des zones du nord Pacifique Arctique, dont la mer des Tchouktches, au nord du détroit de Béring, entre l’Alaska et la Russie (autrefois englacées). Ce phénomène pourrait porter préjudice aux autres mammifères marins de la région [28]. Autrefois uniquement accessibles quelques semaines les plus chaudes (fin juillet-début août) la zone est aujourd'hui fréquentée beaucoup plus longtemps (dès le 1er juin et jusqu’au 16 novembre au milieu des années 2010). Des études antérieures, inspirées de constats faits en baie d'Hudson (Canada) avaient montré que l'arrivée de ce super prédateur dans ce type d'écosystème pouvait réduire les populations de bélugas, de baleines boréales et de narvals. La mer des Tchouktches abrite aussi des morses, des bélugas, des baleines boréales et suite au recul des glaces on y voit parfois aussi l'ours blanc nager[28].
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Les schémas de migration sont mal connus. Chaque été, les mêmes individus apparaissent au large des côtes de la Colombie-Britannique et du Washington. Malgré des décennies de recherche, les scientifiques ignorent où ces animaux vont pour le reste de l'année. Des pods en migration ont été observés dans le sud de l'Alaska à la Californie centrale. Les épaulards résidents se déplacent parfois jusqu'à 160 km (100 mi) en un jour, mais peuvent être vus dans une même zone pendant un mois ou plus. Le territoire d'un pod d'orques résidents varie de 1 300 km à 810 km).
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Parfois, les orques s'aventurent dans les rivières d'eau douce. Elles ont été observées jusqu’à 160 km dans le fleuve Columbia aux États-Unis. On en trouve également dans le fleuve Fraser au Canada et dans l'Horikawa au Japon.
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Le terme d'orque vient du latin orca qui désigne une sorte de cétacé[29]. Dans la première description de Carl von Linné en 1758, elle est nommée « Delphinus orca ». En 1860, Fitzinger emploie le premier terme Orcinus, tandis que Van Beneden et Gervais emploient une autre dénomination : Orca gladiator. Son nom latin subit alors plusieurs révisions successives de la systématique, et l'espèce finit par se retrouver dans le genre Grampus, sous le nom de Grampus rectipinna pour les spécimens munis d’ailerons plus développés.
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Aujourd’hui, l’orque (Orcinus orca) est considérée comme la seule espèce actuelle du genre Orcinus. Le terme d'épaulard vient de l'ancien français espaart, lui-même dérivé de espee en raison de la forme de son aileron dorsal[30]. Le nom générique Orcinus signifie « qui a trait à la mort »[31] ou bien « appartenant à Orcus »[32].
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Le dictionnaire de l'Académie française, dans sa neuvième édition, précise qu'orque est du genre féminin (« une orque »), tandis qu'épaulard est du genre masculin (« un épaulard »)[33]. On lui prête le surnom de « baleine tueuse » par anglicisme en raison de son appellation anglophone killer whale.
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On peut observer les orques plus particulièrement :
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Roberto "Beto" Bubas, garde de la réserve de la péninsule de Valdés (Patagonie argentine), passionné par les orques de la région, a établi avec elles une relation en n’hésitant pas à se mettre à l'eau avec elles et à les toucher. Il a ainsi pu les étudier de très près, étudiant leur technique de chasse au loup ou à l’éléphant de mer par échouage, jouant à leur faire rapporter des algues, analysant leur structure sociale de groupes de familles dominés par les femelles, identifiant et nommant les individus… L'expertise reconnue de Roberto Bubas lui vaut d'intervenir dans de nombreux pays pour y contribuer à la connaissance des orques[36].
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Les images de Beto Bubas diffusées à la télévision jouant avec des orques et communicant avec elles ont eu pour effet inattendu de faire réagir un enfant autiste profond de neuf ans qui a bondi en criant: "Moi, moi!". Cet événement a librement inspiré le film de Gerardo Olivares Le phare aux orques (2016)[36].
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En captivité, elle attaque l'Homme mortellement dans de rares cas.
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Ainsi trois dresseurs ont été tués par leurs orques. En 1991, l'orque Tilikum, arrachée à son milieu naturel très jeune, tue sa dresseuse Keltie Byrne au parc de Sealand of the Pacific. En 2009, une orque attire son dresseur Alexis Rodriguez au fond de l'eau et le noie au Loro Parque en Espagne (l'autopsie révélera des blessures)[37]. En 2010, Tilikum, qui avait été déplacée au parc de SeaWorld Orlando en Floride, après avoir tué sa dresseuse en 1991, attaque mortellement sa dresseuse Dawn Brancheau durant un spectacle[38]. Tilikum avait en outre été impliquée dans la mort présumée accidentelle (hypothermie) d'un homme qui s'était introduit illégalement et en pleine nuit dans le bassin des orques en 1999. En 2013, le film-documentaire américain Blackfish (L'Orque tueuse en France), réalisé par Gabriela Cowperthwaite, revient sur ces trois incidents, dénonçant les effets néfastes de la captivité des orques.
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Depuis 2010 en France, les soigneurs n'ont plus le droit de pénétrer dans le bassin d'une orque, tout comme en Floride. À ces accidents mortels de nombreux accidents graves sont à dénombrer dans les parcs[39]. Ce comportement est souvent apparu lorsque l'orque est fatiguée ou contrariée.
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En liberté, elles n'ont pas peur des bateaux et s'en approchent souvent. Quelques attaques d'orque sauvage sur l'Homme ont été recensées :
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Les orques appartiennent à la même famille que les dauphins et, tout comme ces derniers, sont relativement aisées à dresser. Leur taille imposante, leur beauté et leurs bonds spectaculaires en font des attractions appréciées par les visiteurs des delphinariums[45].
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Il existe plus de dix delphinariums qui possèdent des orques à travers le monde : le Kamogawa Seaworld (Japon), le Loro Parque (Espagne), le Marineland d'Antibes (France), le Marineland du Canada, le Miami Seaquarium (Floride, États-Unis), le Mundo Marino (Argentine), l'Aquarium public du port de Nagoya (Japon), le SeaWorld San Diego (Californie, États-Unis), le SeaWorld Orlando (Floride, États-Unis) et le SeaWorld San Antonio (Texas, États-Unis).
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Une ou plusieurs orques sont des personnages principaux dans les films suivants :
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Ainsi que les documentaires suivants :
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En géométrie euclidienne, un triangle est une figure plane, formée par trois points appelés sommets, par les trois segments qui les relient, appelés côtés, délimitant un domaine du plan appelé intérieur.
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Lorsque les sommets sont distincts deux à deux, en chaque sommet les côtés délimitent un angle intérieur, d'où vient la dénomination de « triangle ».
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Le triangle est aussi le polygone le plus simple qui délimite une portion du plan et sert ainsi d'élément fondamental pour le découpage et l'approximation de surfaces.
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De nombreuses constructions géométriques de points, droites et cercles associés à un triangle sont liées par des propriétés qui étaient en bonne part déjà énoncées dans les Éléments d'Euclide, près de 300 ans avant Jésus-Christ. Les relations entre les mesures des angles et les longueurs des côtés sont notamment à l'origine de techniques de calcul de distances par triangulation. Le développement de ces techniques constitue d'ailleurs une branche des mathématiques appelée trigonométrie.
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Hors de la géométrie euclidienne, les côtés d'un triangle sont remplacés par des arcs géodésiques et beaucoup de ses propriétés sont modifiées (voir Trigonométrie sphérique).
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La forme triangulaire se retrouve dans de nombreux objets, mathématiques ou non, et s'est chargée de symboliques diverses. De nombreux caractères typographiques présentent une telle forme.
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Un triangle est complètement déterminé par la donnée de ses trois sommets et il se note en général en juxtaposant les trois lettres (a priori capitales) qui les désignent. L'ordre de ces lettres importe peu même si l'ordre d'énonciation correspond en général à un parcours dans le sens trigonométrique autour du triangle[1]. La longueur d'un côté est classiquement notée avec la lettre minuscule correspondant au sommet opposé.
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Si tous les sommets sont distincts[note 1], chaque angle géométrique peut être identifié par la lettre du sommet correspondant, surmontée d'un accent circonflexe. Au cas où la figure comprend d'autres segments passant par les sommets, les côtés de l'angle sont précisés par les lettres désignant les deux autres sommets de part et d'autre sous l'accent circonflexe. Ces angles peuvent aussi être notés à l'aide de lettres grecques en minuscule et en italique.
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Le postulat euclidien selon lequel « la ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre » s'illustre par le fait que dans un triangle, la longueur de chaque côté est inférieure à la somme des longueurs des deux autres côtés :
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+
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Le cas d'égalité caractérise les triangles plats, dans lequel l'un des sommets appartient au segment qui relie les deux autres.
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Réciproquement, étant données trois longueurs (données par trois nombres réels positifs) dont aucune n'est supérieure à la somme des deux autres, il est possible de construire un triangle ayant ces longueurs de côté.
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21 |
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La vérification de ces inégalités peut être faite en comparant seulement la plus grande des trois longueurs avec la somme des deux autres, car les deux autres inégalités sont nécessairement vraies.
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22 |
+
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+
Il suffit alors de construire d'abord un segment d'une des trois longueurs souhaitées, puis de tracer deux cercles centrés sur les extrémités de ce segment avec pour rayon chacune des deux autres longueurs. Les deux cercles ont alors deux points d'intersection et n'importe lequel de ces deux points définit le triangle de dimensions voulues avec le segment initial.
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+
La somme des angles d'un triangle est égale à un angle plat, autrement dit la somme de leurs mesures vaut 180° (degrés) c'est-à-dire π radians. Cette propriété est une caractéristique de la géométrie euclidienne. Il existe d'autre géométries, dites géométries non euclidiennes, dans lesquelles la somme des angles d'un triangle est toujours supérieure à 180° (on parle alors de géométrie elliptique) ou au contraire inférieure (la géométrie est alors dite géométrie hyperbolique).
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+
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+
Réciproquement, étant données trois mesures (non nulles) d'angles géométriques dont la somme vaut un angle plat, il existe un triangle ayant ces mesures d'angles. Il suffit de tracer un segment d'une longueur quelconque et de tracer une demi-droite en chaque extrémité mais du même côté du segment, de façon à former deux des angles voulus avec le segment initial. Les deux demi-droites auront un point d'intersection en lequel l'angle intérieur sera le troisième angle voulu.
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Un triangle dans lequel au moins deux sommets sont confondus est dit dégénéré (ou parfois en aiguille[réf. nécessaire]).
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Un triangle plat est un triangle dont les sommets sont alignés.
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Un triangle isocèle est un triangle ayant au moins deux côtés de même longueur. Les deux angles adjacents au troisième côté sont alors de même mesure. Réciproquement, tout triangle ayant deux angles de même mesure est isocèle. Les triangles isocèles sont les seuls à admettre un axe de symétrie en dehors des triangles plats. Anciennement, en géométrie euclidienne, un triangle isocèle possédait exactement deux côtés égaux.[réf. nécessaire]
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34 |
+
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35 |
+
Un triangle équilatéral est un triangle dont les trois côtés ont la même longueur. Ses trois angles ont alors la même mesure qui vaut donc 60° et il admet trois axes de symétrie.
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+
Un triangle qui n'est ni isocèle (ce qui exclut également le cas équilatéral) ni plat est dit scalène (du grec σκαληνός (skalenos) : boiteux, inégal, déséquilibré, oblique…). Un triangle scalène peut aussi être rectangle.
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39 |
+
L'adjectif « scalène » n'est pas synonyme de l'adjectif « quelconque ». Un triangle quelconque est un triangle qui peut posséder ou non des propriétés des triangles particuliers. Ainsi un triangle quelconque peut être isocèle ou équilatéral, ou même scalène. Par contre un triangle scalène ne peut être ni équilatéral ni isocèle. L'adjectif « quelconque » est employé pour insister sur le fait qu'on ne sait rien de plus à propos d'un triangle. Dès lors qu'on sait qu'un triangle possède une ou des propriété(s) particulière(s) il ne peut plus être considéré comme quelconque.
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40 |
+
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41 |
+
Triangle isocèle.
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42 |
+
|
43 |
+
Triangle équilatéral.
|
44 |
+
|
45 |
+
Triangle scalène.
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46 |
+
|
47 |
+
Un triangle rectangle est un triangle ayant un angle droit, c'est-à-dire de mesure 90°. Il satisfait alors le théorème de Pythagore. Comme la somme des angles d'un triangle vaut 180°, il ne peut y avoir plus d'un angle obtus (supérieur à l'angle droit). S'il y en a un, le triangle est obtusangle ou ambligone. S'il n'y en a pas, il est acutangle ou oxygone (il a alors trois angles aigus).
|
48 |
+
|
49 |
+
Triangle obtusangle ou ambligone.
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50 |
+
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51 |
+
Triangle rectangle.
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52 |
+
|
53 |
+
Triangle acutangle ou oxygone.
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54 |
+
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55 |
+
Certains triangles ont reçu une dénomination particulière qui détermine leurs angles :
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56 |
+
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57 |
+
Demi-carré.
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58 |
+
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59 |
+
Triangle des arpenteurs.
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60 |
+
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61 |
+
Triangle de l'écolier.
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62 |
+
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63 |
+
Triangle d'or.
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64 |
+
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65 |
+
Triangle de Kepler.
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66 |
+
|
67 |
+
Un triangle est dit bisocèle si l'une de ses bissectrices le partage en deux triangles isocèles. Il ne peut s'agir que du demi-carré ou d'un triangle d'or[2].
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68 |
+
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69 |
+
Le tableau suivant compare quelques-uns de ces triangles particuliers :
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70 |
+
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71 |
+
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72 |
+
|
73 |
+
L'aire d'un triangle est donnée par diverses formules, la première étant fonction de la longueur d'un côté, appelée base, et de la distance du sommet opposé à la droite qui porte ce côté, appelée hauteur.
|
74 |
+
|
75 |
+
Cette formule est dérivée de celle de l'aire d'un parallélogramme et démontrée dans les Éléments d'Euclide.
|
76 |
+
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77 |
+
D'autres formules font appel à la longueur des côtés (formule de Héron) ou aux coordonnées des sommets dans un repère orthonormé.
|
78 |
+
|
79 |
+
Le périmètre d'un triangle est simplement la somme des trois longueurs de côté. Pour un périmètre p donné, l'aire intérieure du triangle est majorée par celle du triangle équilatéral correspondant :
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80 |
+
|
81 |
+
Les longueurs de côté d'un triangle et les mesures de ses angles satisfont plusieurs relations qui permettent de toutes les calculer à partir de certaines d'entre elles.
|
82 |
+
|
83 |
+
Il s'agit d'une part, outre la formule de la somme des angles, d'une relation entre l'aire, la mesure d'un angle et la longueur des deux côtés adjacents :
|
84 |
+
|
85 |
+
laquelle permet d'obtenir la formule des sinus :
|
86 |
+
|
87 |
+
d'autre part, du théorème d'Al-Kashi (ou théorème de Carnot[réf. nécessaire] ou encore loi des cosinus) qui généralise le théorème de Pythagore :
|
88 |
+
|
89 |
+
Les relations métriques dans le triangle permettent d'évaluer des distances à partir de mesures angulaires, comme en navigation maritime, en géodésie et en astronomie. C'est selon ce principe qu'a été mesuré le méridien terrestre pour la définition du mètre[3].
|
90 |
+
|
91 |
+
Dans le plan, le calcul de l'aire d'un domaine peut être évalué en approchant ce domaine par une réunion de triangles disjoints.
|
92 |
+
|
93 |
+
Plus généralement, des surfaces de l'espace peuvent être approchées par une réunion de triangles appelées facettes. Cette technique est utilisée en analyse numérique dans la méthode des éléments finis, mais aussi en imagerie numérique. L'analyse vectorielle permet d'ailleurs de calculer rapidement l'orientation d'une telle facette et d'en déduire la réflexion du rayonnement lumineux d'une source ponctuelle dans une direction donnée.
|
94 |
+
|
95 |
+
Plusieurs polyèdres (réguliers ou non) ont des faces triangulaires, comme le tétraèdre, l'octaèdre, l'icosaèdre et le grand icosaèdre. Les polyèdres dont toutes les faces sont des triangles équilatéraux sont appelés deltaèdres.
|
96 |
+
|
97 |
+
D'autre part, tout polygone peut être découpé en un nombre fini de triangles qui forment alors une triangulation de ce polygone. Le nombre minimal de triangles nécessaire à ce découpage est n-2, où n est le nombre de côtés du polygone. L'étude des triangles est fondamentale pour celle des autres polygones, par exemple pour la démonstration du théorème de Pick.
|
98 |
+
|
99 |
+
Si on joint les trois milieux des côtés d'un triangle on obtient quatre triangles semblables au triangle initial, l'aire de chacun des triangles est le quart de celle du triangle initial.
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100 |
+
|
101 |
+
On appelle triangle médian le triangle central dont les sommets sont les milieux des côtés du triangle initial. Ce triangle médian se trouve « inversé » par rapport aux trois autres.
|
102 |
+
|
103 |
+
D'après le théorème des milieux, ce triangle médian a ses côtés parallèles à ceux du triangle initial et des longueurs de côté proportionnelles dans un rapport de 1/2.
|
104 |
+
|
105 |
+
Si le triangle est non plat, les trois médiatrices des côtés (les droites coupant les côtés à angle droit en leur milieu) sont concourantes en un point appelé centre du cercle circonscrit, car il est le seul équidistant des trois sommets, c'est-à-dire qu'il est le centre du seul cercle passant par les trois sommets. Ce centre est souvent noté O ou Ω (« oméga »).
|
106 |
+
|
107 |
+
Un triangle est rectangle si et seulement si le centre de son cercle circonscrit est le milieu de l'un de ses côtés (qui est alors son hypoténuse).
|
108 |
+
|
109 |
+
Pour un triangle acutangle, le centre du cercle circonscrit est à l'intérieur du triangle. Pour un triangle obtusangle, ce centre est à l'extérieur.
|
110 |
+
|
111 |
+
Le produit du rayon du cercle circonscrit et de l'aire du triangle est le quart du produit des longueurs de côtés du triangle.
|
112 |
+
|
113 |
+
Une cévienne d'un triangle est un segment de droite partant d'un sommet et joignant son côté opposé. Les médianes, hauteurs et bissectrices sont des céviennes particulières.
|
114 |
+
|
115 |
+
Dans un triangle, une médiane est un segment qui relie un sommet au milieu du côté opposé. Chaque médiane divise un triangle en deux triangles d'aires égales.
|
116 |
+
|
117 |
+
Si le triangle est non plat, les trois médianes sont concourantes en un point appelé centre de gravité. Ce point, souvent noté G et situé aux deux-tiers de chaque médiane en partant du sommet, est à la fois l'isobarycentre des trois sommets et le centre de masse de l'intérieur du triangle.
|
118 |
+
|
119 |
+
Les trois médianes concourantes divisent le triangle en six triangles de même aire.
|
120 |
+
|
121 |
+
La longueur de la médiane est reliée aux longueurs des autres côtés par le théorème de la médiane ou théorème d'Apollonius.
|
122 |
+
|
123 |
+
Si les trois sommets sont distincts, une hauteur est une droite passant par un sommet et perpendiculaire au côté opposé. Si le triangle est non plat, les trois hauteurs sont concourantes en un point appelé orthocentre, souvent noté H.
|
124 |
+
|
125 |
+
Un triangle est rectangle si et seulement si son orthocentre est l'un des sommets (en lequel se trouve alors l'angle droit).
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126 |
+
Pour un triangle acutangle, l'orthocentre est à l'intérieur du triangle. Pour un triangle obtusangle, il est à l'extérieur.
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127 |
+
|
128 |
+
Les trois médiatrices d'un triangle sont les trois hauteurs de son triangle médian et par conséquent, le centre du cercle circonscrit à un triangle est l'orthocentre du triangle médian.
|
129 |
+
|
130 |
+
Le point de Longchamps est le symétrique de l'orthocentre par rapport au centre du cercle circonscrit.
|
131 |
+
|
132 |
+
Si le triangle est non plat, les trois bissectrices de ses angles (les demi-droites qui partagent les angles en deux angles de même mesure) sont concourantes en un point appelé centre du cercle inscrit, car il est le centre du seul cercle tangent aux trois côtés. Ce centre est en général noté I ou J.
|
133 |
+
|
134 |
+
D'après le théorème de Steiner-Lehmus, les longueurs de deux bissectrices dans un triangle sont égales si et seulement si les angles correspondants ont même mesure.
|
135 |
+
|
136 |
+
Les points de contact de ce cercle inscrit avec les côtés forment le triangle de Gergonne. Les segments reliant ces points de contact avec les sommets opposés dans le triangle sont concourantes en un point appelé point de Gergonne.
|
137 |
+
|
138 |
+
Chaque bissectrice divise le côté opposé en deux segments dont les longueurs sont proportionnelles à celles des côtés de l'angle grâce à la loi des sinus.
|
139 |
+
|
140 |
+
Le segment de bissectrice allant (par exemple) du sommet A jusqu'au côté BC a pour longueur :
|
141 |
+
|
142 |
+
où b et c désignent les longueurs des côtés AC et AB, et
|
143 |
+
|
144 |
+
|
145 |
+
|
146 |
+
|
147 |
+
|
148 |
+
|
149 |
+
A
|
150 |
+
^
|
151 |
+
|
152 |
+
|
153 |
+
|
154 |
+
|
155 |
+
|
156 |
+
{\displaystyle {\hat {A}}}
|
157 |
+
|
158 |
+
l'angle en A.
|
159 |
+
|
160 |
+
Dans un repère orthonormé où l'on a pris l'origine O en A et l'axe Ox le long de AB, les points A, B et C ont respectivement pour coordonnées
|
161 |
+
|
162 |
+
|
163 |
+
|
164 |
+
(
|
165 |
+
0
|
166 |
+
,
|
167 |
+
0
|
168 |
+
)
|
169 |
+
|
170 |
+
|
171 |
+
{\displaystyle (0,0)}
|
172 |
+
|
173 |
+
,
|
174 |
+
|
175 |
+
|
176 |
+
|
177 |
+
(
|
178 |
+
c
|
179 |
+
,
|
180 |
+
0
|
181 |
+
)
|
182 |
+
|
183 |
+
|
184 |
+
{\displaystyle (c,0)}
|
185 |
+
|
186 |
+
et
|
187 |
+
|
188 |
+
|
189 |
+
|
190 |
+
[
|
191 |
+
b
|
192 |
+
cos
|
193 |
+
|
194 |
+
(
|
195 |
+
2
|
196 |
+
θ
|
197 |
+
)
|
198 |
+
,
|
199 |
+
b
|
200 |
+
sin
|
201 |
+
|
202 |
+
(
|
203 |
+
2
|
204 |
+
θ
|
205 |
+
)
|
206 |
+
]
|
207 |
+
|
208 |
+
|
209 |
+
{\displaystyle [b\cos(2\theta ),b\sin(2\theta )]}
|
210 |
+
|
211 |
+
, où l'on a noté θ l'angle
|
212 |
+
|
213 |
+
|
214 |
+
|
215 |
+
|
216 |
+
|
217 |
+
|
218 |
+
A
|
219 |
+
^
|
220 |
+
|
221 |
+
|
222 |
+
|
223 |
+
|
224 |
+
/
|
225 |
+
|
226 |
+
2
|
227 |
+
|
228 |
+
|
229 |
+
{\displaystyle {\hat {A}}/2}
|
230 |
+
|
231 |
+
. Le point M est à l'intersection de la bissectrice (d'équation
|
232 |
+
|
233 |
+
|
234 |
+
|
235 |
+
x
|
236 |
+
sin
|
237 |
+
|
238 |
+
θ
|
239 |
+
−
|
240 |
+
y
|
241 |
+
cos
|
242 |
+
|
243 |
+
θ
|
244 |
+
=
|
245 |
+
0
|
246 |
+
|
247 |
+
|
248 |
+
{\displaystyle x\sin \theta -y\cos \theta =0}
|
249 |
+
|
250 |
+
) et de la droite portant le segment BC (d'équation
|
251 |
+
|
252 |
+
|
253 |
+
|
254 |
+
b
|
255 |
+
x
|
256 |
+
sin
|
257 |
+
|
258 |
+
(
|
259 |
+
2
|
260 |
+
θ
|
261 |
+
)
|
262 |
+
−
|
263 |
+
y
|
264 |
+
[
|
265 |
+
b
|
266 |
+
cos
|
267 |
+
|
268 |
+
(
|
269 |
+
2
|
270 |
+
θ
|
271 |
+
)
|
272 |
+
−
|
273 |
+
c
|
274 |
+
]
|
275 |
+
=
|
276 |
+
b
|
277 |
+
c
|
278 |
+
sin
|
279 |
+
|
280 |
+
(
|
281 |
+
2
|
282 |
+
θ
|
283 |
+
)
|
284 |
+
|
285 |
+
|
286 |
+
{\displaystyle bx\sin(2\theta )-y[b\cos(2\theta )-c]=bc\sin(2\theta )}
|
287 |
+
|
288 |
+
). En résolvant ce système de deux équations linéaires à deux inconnues on trouve pour l'abscisse de M :
|
289 |
+
|
290 |
+
or
|
291 |
+
|
292 |
+
|
293 |
+
|
294 |
+
|
295 |
+
A
|
296 |
+
M
|
297 |
+
|
298 |
+
=
|
299 |
+
x
|
300 |
+
|
301 |
+
/
|
302 |
+
|
303 |
+
cos
|
304 |
+
|
305 |
+
θ
|
306 |
+
|
307 |
+
|
308 |
+
{\displaystyle \mathrm {AM} =x/\cos \theta }
|
309 |
+
|
310 |
+
, d'où le résultat.
|
311 |
+
|
312 |
+
Le rayon du cercle inscrit est le quotient de l'aire du triangle par son demi-périmètre.
|
313 |
+
|
314 |
+
Le centre de gravité, le centre du cercle circonscrit et l'orthocentre sont alignés sur une droite appelée droite d'Euler et satisfont la relation vectorielle :
|
315 |
+
|
316 |
+
En outre, les milieux des côtés, les pieds des hauteurs et les milieux des segments reliant l'orthocentre aux sommets sont tous sur un même cercle appelé cercle d'Euler, dont le centre est également sur la droite d'Euler.
|
317 |
+
|
318 |
+
Particularité : soit M un point de la droite d'Euler. Les cercles d'Euler des triangles AHM, BHM et CHM se recoupent sur le cercle d'Euler du triangle ABC. Si M est le centre du cercle circonscrit au triangle ABC, alors le point de concours est nommé point de Jérabek.
|
319 |
+
|
320 |
+
Deux triangles sont dits isométriques, superposables ou, anciennement[4] égaux, s'ils ont les mêmes longueurs de côté. Dans ce cas il est possible de faire correspondre les sommets de l'un avec les sommets de l'autre par une isométrie (par exemple une translation, une rotation ou une symétrie) et cette correspondance relie alors des angles de même mesure. Ces triangles ont donc aussi la même aire.
|
321 |
+
|
322 |
+
Cette première définition est équivalente à chacune des trois suivantes :
|
323 |
+
|
324 |
+
Deux triangles ayant les mêmes mesures d'angle sont dits semblables. Ils ne sont pas nécessairement isométriques, mais leurs longueurs de côté sont proportionnelles avec un même coefficient de proportionnalité k. Leurs aires sont alors reliées par un facteur k2.
|
325 |
+
|
326 |
+
Il existe en effet une similitude (qui est la composée d'une isométrie et d'une homothétie) qui transforme l'un en l'autre. Cette définition équivaut à :
|
327 |
+
|
328 |
+
ou encore à :
|
329 |
+
|
330 |
+
Deux triangles isométriques sont toujours semblables. Deux triangles équilatéraux (non nécessairement isométriques) aussi.
|
331 |
+
|
332 |
+
Il existe trois autres cercles tangents simultanément aux trois droites qui portent les côtés d'un triangle, et sont tous trois extérieurs à ce triangle. Les points d'intersection de ces cercles avec les côtés du triangle forment le triangle de Nagel. Les segments reliant ces points de contact avec les sommets opposés du triangle sont concourants en un point appelé point de Nagel.
|
333 |
+
|
334 |
+
Le cercle dont un diamètre relie le point de Nagel à l'orthocentre est appelé cercle de Fuhrmann et son rayon est égal à la distance entre les centres des cercles inscrit et circonscrit.
|
335 |
+
|
336 |
+
Les centres des trois cercles forment le triangle de Bevan, qui est homothétique au triangle de Gergonne. Le centre de son cercle circonscrit est appelé point de Bevan.
|
337 |
+
|
338 |
+
Les trois cercles exinscrits sont tangents intérieurement à un cercle appelé cercle d'Apollonius. Les droites reliant les points de contact aux sommets opposés du triangle sont concourantes en un point appelé point d'Apollonius.
|
339 |
+
|
340 |
+
Le cercle inscrit et les trois cercles exinscrits sont tous tangents au cercle d'Euler. Les points de contact sont appelés points de Feuerbach.
|
341 |
+
|
342 |
+
Une symédiane est une droite symétrique de la médiane par rapport à une bissectrice issue du même sommet. Les trois symédianes sont concourantes en un point appelé point de Lemoine.
|
343 |
+
|
344 |
+
Dans un triangle acutangle, il existe un unique point qui minimise la somme des distances aux sommets. En ce point, appelé point de Fermat, les angles formés par les segments vers les sommets du triangle sont tous de 120°.
|
345 |
+
|
346 |
+
Si un triangle est non plat, il existe deux points appelés points de Brocard pour lesquels les segments vers les sommets subdivisent le triangle en trois triangles ayant un angle de même mesure par permutation des sommets du triangle initial.
|
347 |
+
La mesure de cet angle est alors la même pour les deux points.
|
348 |
+
|
349 |
+
La droite de Brocard est la droite qui passe par ces deux points.
|
350 |
+
|
351 |
+
Les points de Brocard appartiennent au cercle de Brocard dont un diamètre a pour extrémités le centre du cercle circonscrit et le point de Lemoine.
|
352 |
+
|
353 |
+
D'après le théorème d'Alasia, la droite de Brocard est parallèle à l'un des côtés si et seulement si le triangle est isocèle avec ce côté pour base.
|
354 |
+
|
355 |
+
Dans un triangle non plat, il existe une unique ellipse tangente à chaque côté en son milieu.
|
356 |
+
|
357 |
+
Le théorème de Thalès relie les longueurs de côtés de deux triangles semblables ayant un sommet commun et les côtés opposés parallèles.
|
358 |
+
|
359 |
+
Le théorème de Napoléon affirme que les centres des triangles équilatéraux formés extérieurement sur les côtés d'un triangle sont eux-mêmes les sommets d'un triangle équilatéral.
|
360 |
+
|
361 |
+
Le « théorème japonais de Carnot » établit que la somme des rayons des cercles inscrit et circonscrit est égale à la somme des distances du centre du cercle circonscrit aux côtés du triangle.
|
362 |
+
|
363 |
+
Le théorème de Ménélaüs donne une condition nécessaire et suffisante pour l'alignement de trois points alignés respectivement avec les côtés d'un triangle.
|
364 |
+
|
365 |
+
Le théorème de Morley affirme que les intersections des trissectrices des angles d'un triangle forment un triangle équilatéral.
|
366 |
+
|
367 |
+
Le théorème de Nagel montre que la bissectrice d'un angle d'un triangle est la même que celle de l'angle en ce sommet dont les côtés passent par l'orthocentre et le centre du cercle circonscrit.
|
368 |
+
|
369 |
+
Le théorème de Neuberg établit que les centres de trois carrés obtenus par une construction géométrique particulière sur un triangle sont les milieux des côtés de ce triangle.
|
370 |
+
|
371 |
+
Le théorème de Hamilton stipule que le cercle d'Euler est le même pour les quatre triangles formés par un groupe orthocentrique.
|
372 |
+
|
373 |
+
Le théorème d'Euler en géométrie exprime la distance d entre les centres des cercles inscrit et circonscrit en fonction de leurs rayons respectifs r et R par d2=R(R-2r). Il en découle que le rayon du cercle inscrit est au moins deux fois plus petit que celui du cercle circonscrit (inégalité d'Euler).
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374 |
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Le théorème de Ceva donne une condition nécessaire et suffisante pour que trois droites (appelées céviennes) passant respectivement par les trois sommets d'un triangle soient parallèles ou concourantes.
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Le théorème de Gergonne donne alors une relation entre les longueurs des céviennes et les longueurs des segments qui relient leur point d'intersection aux sommets.
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Le théorème de Stewart relie la longueur d'une cévienne aux longueurs des côtés des deux triangles qu'elle forme.
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Le théorème de Terquem montre que le cercle pédal, circonscrit au triangle pédal formé par les trois pieds de céviennes concourantes, coupe les côtés du triangle en trois points qui sont également les pieds de céviennes concourantes.
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Le théorème de Routh donne le quotient des surfaces entre l'aire du triangle formé par trois céviennes, et celle d'un triangle donné.
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Le théorème des six cercles montre qu'une suite de cercles successivement tangents extérieurement et tangents intérieurement à deux côtés d'un triangle (les côtés variant par permutation circulaire) est 6-périodique.
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La réciproque du théorème des trois cercles de Miquel montre que trois cercles passant respectivement par les sommets d'un triangle et sécants le long des côtés correspondants sont concourants en un point appelé point de Miquel.
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Un triangle étant un polygone à trois côtés, certaines propriétés se généralisent pour un plus grand nombre de côtés, comme l'inégalité triangulaire ou la somme des angles (pour un polygone non croisé), mais l'aire et les angles ne dépendent plus seulement des longueurs des côtés. Il y a aussi moins de résultats valables en toute généralité sur les droites ou points remarquables. Cependant, certaines conditions permettent d'en retrouver comme dans le cas de quadrilatères particuliers (parallélogrammes notamment) ou inscriptibles dans un cercle.
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Dans l'espace, trois points sont toujours coplanaires et ne suffisent donc pas pour définir un élément de volume. Mais quatre points non coplanaires forment un tétraèdre. Plus généralement, un simplexe est une figure géométrique convexe engendré par n points dans un espace à au moins n−1 dimensions.
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Aucun document mathématique de l'Ancien Empire ne nous est parvenu. Mais l'architecture monumentale des IIIe et IVe dynastie constitue une preuve que les Égyptiens de cette époque détenaient des connaissances relativement élaborées en géométrie, et en particulier dans l'étude des triangles.
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Le calcul de l'aire de cette figure est étudié dans les problèmes R51 du papyrus Rhind, M4, M7 et M17 du papyrus de Moscou et datant tous du Moyen Empire. Le problème R51 constitue, dans l'histoire mondiale des mathématiques, le premier témoignage écrit traitant du calcul de l'aire d'un triangle.
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« Exemple de calcul d'un triangle de terre. Si quelqu'un te dit : un triangle de 10 khet sur son mryt et de 4 khet sur sa base. Quelle est sa superficie ? Calcule la moitié de 4 qui est 2 pour en faire un rectangle. Tu fais en sorte de multiplier 10 par 2. Ceci est sa superficie. »
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Le terme mryt signifie probablement hauteur, ou côté. Mais la formule utilisée pour le calcul de l'aire fait pencher l'interprétation en faveur de la première solution[6]. Le scribe prenait la moitié de la base du triangle et calculait l'aire du rectangle formé par ce côté et la hauteur, soit
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équivalente à la formule générale utilisée de nos jours :
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Euclide, dans le livre I de ses Éléments, vers -300, énonce la propriété sur la somme des angles du triangle et les trois cas d'égalité des triangles (voir ci-dessus le paragraphe sur les triangles isométriques).
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405 |
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Texte de problème sur les propriétés classiques du triangle, avec indications de démonstration.
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fr/4322.html.txt
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@@ -0,0 +1,81 @@
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En linguistique, le terme orthographe (du latin orthographia, lui-même issu du grec ὀρθογραφία / orthographía, composé de ὀρθός / orthós, « droit, correct », et de γράφειν / gráphein, « écrire ») dénomme un système de règles concernant l’écriture d’une langue, faisant partie de son standard, par rapport auquel on juge comme correctes ou incorrectes les formes que les utilisateurs réalisent en écrivant cette langue. L’orthographe comprend des règles concernant la correspondance entre phonèmes et signes graphiques avec lesquels est écrite la langue (lettres, hiéroglyphes, etc.), l’utilisation des lettres majuscules et minuscules (dans les systèmes d’écritures qui en ont), le découpage en syllabes, la distinction entre mot composé et groupe de mots homophone de celui-ci, l’emploi des signes de ponctuation, etc[1],[2],[3],[4],[5].
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La variété standard de la langue en général et l’orthographe dans son cadre est une création consciente[6], d’abord de divers lettrés, puis de linguistes, étant un fait non seulement linguistique, mais aussi social et culturel[1],[7]. Elle répond à l’exigence naturelle de la communauté linguistique d’avoir des repères communs dans l’écriture de sa langue[5], fixés dans des ouvrages de spécialité (guides, dictionnaires, manuels, etc.)[3]. Elle est fondée sur la réalité de la langue, mais aussi sur divers facteurs extra-linguistiques : historiques, religieux, politiques, etc[6] Elle tend à créer des règles le plus unitaires possible, mais ne peut le faire selon un seul principe, étant forcée d’en appliquer plusieurs, qui sont contradictoires[2]. C’est pourquoi ses règles ne correspondent pas entièrement à la langue réellement parlée, mais sont conventionnelles[3],[7]. Dans le même temps, la langue étant en évolution continue, l’orthographe en est toujours dépassée[1]. C’est particulièrement évident dans les langues ayant une tradition de la culture écrite relativement ancienne, comme le français, l’anglais, le grec, l’allemand[6], l’irlandais, le tibétain[4], etc. Selon certains linguistes, de par ses caractéristiques, l’orthographe ne saurait être considérée comme scientifique, puisqu’elle ne s’occupe pas de ce qui existe, comme le fait la science, mais de ce que ses créateurs considèrent comme devant exister[5].
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Les orthographes de toutes les langues sont fondées sur plusieurs principes. Tels sont le principe phonologique (ou phonémique), le principe morphologique, les principes historique et étymologique, les principes syntaxique et lexico-grammatical, le principe d’économie (ou de simplicité), le principe discriminatif (ou homonymique), le principe symbolique, etc. Lequel ou lesquels de ces principes est/sont prépondérant(s) et dans quelle mesure ils se manifestent, est en fonction de la langue considérée.
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Conformément au principe phonologique, à chaque phonème il devrait correspondre à l’écrit un seul signe graphique (ex. c) ou un seul groupe de tels signes (ex. ch), appelés par un terme commun « graphème », et à chaque graphème un seul phonème. Il ne s’agit pas de correspondance phone (son) – signe graphique/groupe de signes graphiques, les utilisateurs de la langue ne distinguant que les phonèmes, les seuls qui différencient des sens. Par exemple, dans les langues du diasystème slave du centre-sud (bosnien, croate, monténégrin, serbe, abréviés BCMS), on écrit Ana et Anka avec n correspondant au phonème /n/, bien qu’on prononce [ana] et [aŋka], respectivement[7],[8]. En hongrois aussi il y a correspondance entre le phonème /n/ et le graphème ⟨n⟩, ex. dönt [dønt] « décide » et döng [døŋg] « bourdonne »[6].
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Ce principe est prépondérant en biélorusse, en BCMS[9] ,[7], en roumain, en italien[4], en hongrois, en finnois, en tchèque, en turc[10], etc. mais non dans la même mesure. Parmi les langues qui lui sont le plus fidèles il y a BCMS, le finnois et le turc, et parmi les moins fidèles – le hongrois[10].
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Le principe phonologique est parfois appliqué aux dépens d’autres principes, d’une application plus limitée dans ces langues, surtout aux dépens du principe morphologique. En BCMS, par exemple, sont systématiquement rendues par écrit les assimilations de consonnes au contact des morphèmes dans les mots, ex. (sr) težak « lourd » → teška « lourde », bez kuće « sans maison » → beskućnik « un sans-abri »[11]. La forme des morphèmes est donc altérée.
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En russe aussi on trouve l’application du principe phonologique aux dépens du morphologique lors de la préfixation, ex. бесполезный (bespolezny) « inutile » vs безболезненный (bezboleznenny) « non douloureux »[9].
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Un exemple en hongrois est l’assimilation rendue par écrit de la marque j [j] de l’impératif par certaines consonnes finales de radical : kér « il/elle demande » → kérj! « demande ! » (sans assimilation) vs keres « il/elle cherche » → keress! « cherche ! » (assimilation de [j] par [ʃ])[12].
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Conformément à ce principe, l’écriture devrait refléter fidèlement la structure interne des mots.
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En BCMS, l’application du principe morphologique a un caractère d’exception, par exemple quand au contact d’une préposition avec le mot suivant, l’écriture ne rend pas l’assimilation de la consonne finale de la première par la consonne initiale du second, ex.: (hr) kod kuće [kotkut͡ɕe] « à la maison », s bratom [zbratom] « avec le frère »[7].
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L’orthographe du roumain fait plus de concessions au principe morphologique que BCMS. Ainsi, après ch [k] et gh [g] on écrit ea dans les mots où ce groupe alterne avec e dans la flexion et/ou dans des mots dérivés (ex. cheag « caillot » → închega « cailler », gheată « chaussure » → ghete « chaussures », ghetuță « petite chaussure »), mais ia lorsqu’il n’y a pas de formes alternantes (chiar « même », ghiaur « giaour »[13], bien que la prononciation de la diphtongue représentée soit la même[3].
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En hongrois aussi on accorde plus d’importance au principe morphologique qu’en BCMS. Il est appliqué, par exemple, à l’ajout des désinences à l’indicatif présent : dob « il/elle jette » → dobsz [dops] « tu jettes »[6].
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En russe également, un mot comme дуб (doub) « chêne » s’écrit avec б (b) de façon non-conforme à la prononciation, qui est [dup], avec la paire sourde de /b/, mais avec une désinence à initiale vocalique, l’écriture devient correspondante à la prononciation : дубы (douby) « chênes »[9].
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Dans une langue comme le français, dont l’orthographe est dominée par les principes historique et étymologique, elle a tout de même une fonction morphologique aussi, entre autres en assurant l’unité du mot dans ses diverses formes qui expriment ses traits grammaticaux, par la conservation à l’écrit de lettres dans des formes où les sons leur correspondant ne se prononcent plus, ex. prend → prendre, petit → petite[14].
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En tant qu’application du principe syntaxique, Dubois 2002 présente les formes écrites du participe passé du verbe conjugué aux temps composés, qui, dans la plupart des cas ne diffèrent pas dans l’aspect oral de la langue, destinées à indiquer le genre et le nombre du complément d’objet direct placé devant le prédicat, ex. Les fleurs que j’ai cueillies[1].
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Par ailleurs, c’est l’écriture du mot composé par rapport à celle du groupe de mots homophone du premier qui est fondée sur ces principes. Entre les deux entités il y a une différence de statut lexico-grammatical et de sens. Bidu-Vrănceanu 1997 ne parle que de principe syntaxique, en donnant en guise d’exemple, en roumain, nicio dată (adjectif pronominal + nom) « aucune fois » vs niciodată (adverbe) « jamais »[3].
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Yartseva 1990 différencie principe lexico-syntaxique et principe lexico-morphologique, en donnant comme exemple d’application du premier назад и вперёд смотрящий (nazad i vperiod smotriachtchi) « qui regarde en arrière et en avant » vs вперёдсмотрящий (vperiodsmotriachtchi) (nom) « homme qui voit loin devant », et pour le principe lexico-morphologique – с начала года (s natchala goda) « depuis le début de l’année » vs сначала (adverbe) « d’abord, dès le début »[9].
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En hongrois il y a de très nombreux mots composés, par conséquent de tels cas aussi sont nombreux, ex. zöld hullám « onde (d’eau de couleur) verte » vs zöldhullám « succession de feux de signalisation au vert »[6].
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Selon le principe d’économie, les signes graphiques inutiles pour une raison ou une autre devraient être éliminés. Il est appliqué plutôt dans les orthographes à prépondérance phonologique. En BCMS, par exemple, on élimine les signes graphiques non correspondants à un son au contact entre morphèmes qui se terminent, respectivement qui commencent par la même consonne (ex. (sr) Rus « Russe » + -ski → ruski « russe ») ou quand les consonnes sont différentes mais l’une assimile complètement l’autre, ex. pet « cinq » + deset « dix » → pedeset « quinze »[15].
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En hongrois, toutes les consonnes peuvent être brèves ou longues (géminées). Si une consonne brève est rendue par un digramme, dans sa variante longue on élimine la deuxième lettre du premier digramme, ex. rossz [rosː] « mauvais » au lieu de *roszsz[6].
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Bien que son orthographe soit surtout étymologique, dans une langue comme l’anglais également on applique parfois le principe d’économie, ex. judge « juge » vs judgment « jugement »[2].
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Certains auteurs considèrent ces principes ensemble, avec la dénomination « principe étymologique ou historico-traditionnel »[3], « principe étymologique »[4] ou « principe traditionnel »[9],[10], mais d’autres les différencient[2],[14]. Ces principes sont prédominants dans des langues qui s’écrivent depuis relativement très longtemps[3],[4], causant beaucoup de non-concordances entre écriture et prononciation[2].
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Le principe historique se manifeste par la conservation de graphies d’états de l’évolution de la langue antérieurs à l’actuelle, c’est-à-dire que l’orthographe est dépassée par l’évolution de la langue.
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Les plus anciennes graphies conservées en français proviennent du latin, ex. qu et c, pour /k/, dans quand et courir, ou c et s pour /s/, dans céder et sévère. D’autres graphies proviennent de l’ancien français, par exemple celles des diphtongues d’alors qui se sont réduites par la suite à des voyelles : ai [e] ou [ɛ], au [o][14].
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L’orthographe anglaise reflète l’inventaire des sons du moyen anglais tardif (fin du XVe siècle). Par exemple, la diphtongue [ou̯] s’écrivait ou, mais a évolué différemment dans des contextes phonétiques différents, alors que la graphie ou s’est conservée dans ceux-ci : through [θruː] « à travers », thousand [ˈθaʊznd] « mille », thought [θɔːt] « pensée, idée », though [ðəʊ] « quoique », tough [tʌf] « difficil »”, cough [kɒf] « toux », could [kʊd] « a pu, pouvait »[2].
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Par le terme « principe étymologique », les auteurs qui le considèrent à part entendent l’introduction dans certains mots, par des lettrés, de caractères supplémentaires par rapport à la forme à laquelle ont évolué ces mots, rien que pour refléter leur étymologie. C’est ainsi que sont apparues en français certaines lettres parasites, non prononcées, dans des mots hérités du latin, telle h dans homme, écrit jusqu’alors ome, ou p dans corps (← cors) et compter (← conter). De même, l’écriture de certains mots empruntés au latin au Moyen Âge a d’abord hésité entre phonologique et étymologique, cette dernière s’imposant finalement, ex. filosofie → philosophie[16].
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En anglais il s’est produit des changements analogues au XIXe siècle, par l’introduction de la graphie debt « dette », pour rappeler le mot latin debitum, au lieu de « dette », emprunté au français de même origine, ou receipt « recette » (← receit < ancien français receite < latin recepta)[2].
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Des orthographes où le principe phonologique est prédominant ne manquent pas d’écarts en faveur de ces principes.
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En roumain on écrit par tradition des pronoms personnels et des formes du verbe a fi « être » avec e initial prononcé [je] (eu « je, moi », este « il/elle est », etc.). En vertu du principe étymologique on respecte la graphie étrangère de certains emprunts relativement récents, comme quasar[3].
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En hongrois, le seul phonème qui s’écrit de deux façons est /j/ : dans la plupart des cas j, mais ly dans les mots où ce digramme était prononcé [lj], ex. gólya [goːjɒ] « cigogne »[10].
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Un exemple en russe est le phonème /v/ rendu par la lettre г (g) dans la forme de génitif masculin et neutre singulier des adjectifs, où à une certaine époque c’était prononcé [g], ex. доброго человека (dobrovo tcheloveka) « de l’homme bon »[9].
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Conformément à ce principe, les mots qui se prononcent de la même façon (homonymes homophones) ne devraient pas être homographes aussi (s’écrire de la même façon), afin d’éviter des confusions[2]. Le principe discriminatif est surtout appliqué dans l’orthographe de langues où c’est le principe historique qui domine. Une série de mots à étymons différents sont arrivés, par évolution, à être homophones et on a ressenti le besoin de les différencier au moins à l’écrit. En français, par exemple, il y a un cas d’homophonie de six mots, sans compter diverses de leurs formes selon leurs traits grammaticaux. Ainsi, on prononce de la même façon mais on écrit différemment, avec une graphie évoluée de celle de leurs étymons, les mots ceint, cinq, sain, saint, sein et seing[14].
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Parfois on différencie ainsi des homophones ayant le même étymon, mais qui sont devenus polysémantiques, ex. (fr) dessin et dessein, cf. (it) disegno[1].
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Un exemple analogue en anglais est (la) plānus > plane « surface plane » et plain « évident, simple », les deux prononcés [pleɪn][2].
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Ce principe est appliqué dans toutes les langues qui utilisent des alphabets avec des lettres minuscules et des lettres minuscules, pour différencier par l’initiale les mots utilisés aussi bien comme noms communs ou comme adjectifs, qu’en tant que noms propres, ou qui ont une valeur courante et une valeur spéciale dans un certain contexte[3]. Exemples :
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Dans l’écriture française on met d’ordinaire une majuscule initiale aux noms de dignités, titres et fonctions, y compris quand on s’adresse aux personnes en cause, ainsi qu’aux pronoms et adjectifs pronominaux s’y référant, ex. Cher Monsieur, ; Docteur, ; Sa Majesté[21].
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Dans d’autres langues aussi il y a une telle règle :
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Chaque orthographe répertorie les signes de ponctuation à utiliser et donne des règles quant à leur emploi. Certaines façons de les utiliser sont communes à plusieurs langues, d’autres sont différentes.
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Par exemple, les phrases interrogatives sont en général marquées par un point d’interrogation et les exclamatives par un point d’exclamation à leur fin, mais en espagnol on les met également au début de telles phrases, ainsi qu’à l’intérieur de la phrase, devant la partie concernée à proprement parler, retournés verticalement, ex. ¿Cuándo llegaste? « Quand êtes-vous arrivés ? », Y María ¿dónde está? « Et Marie, où est-elle ? », ¡No me fastidies! « Ne m’ennuie pas ! »[25].
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Un autre exemple est celui de l’utilisation de l’espace par rapport aux autres signes de ponctuation, dans les textes dactylographiés et imprimés. En français, par exemple, il y a une espace[a] avant le point-virgule, le double point, le point d’interrogation, le point d’exclamation et les guillemets fermants, ainsi qu’après les guillemets ouvrants[26], alors qu’en espagnol (voir plus haut) ou en roumain[27] il n’y en a pas.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/4323.html.txt
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Les Oscars du cinéma (Academy Awards) sont des récompenses cinématographiques américaines décernées chaque année depuis 1929 à Los Angeles[1] et destinées à saluer l'excellence des productions américaines et internationales du cinéma. L'attribution de ces distinctions dans les domaines choisis pour représenter les métiers de la création cinématographique (réalisation, interprétation, scénario, technique) est organisée, gérée et dirigée par l'association professionnelle Academy of Motion Picture Arts and Sciences[2].
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Les récompenses sont décernées aux films et aux personnes qui interviennent et contribuent, aux yeux de l'Académie, les meilleures réalisations, ouvrages et travaux artistiques de l'année écoulée. Si cette compétition est ouverte aux films du monde entier à partir du moment où ceux-ci sont distribués dans le comté de Los Angeles l'année précédant la cérémonie[réf. nécessaire], elle se veut avant tout une célébration de l'industrie hollywoodienne. En conséquence, elle met presque systématiquement à l'honneur des films américains. De plus, il n'existe un Oscar du meilleur film en langue étrangère que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avant 2020, on recense deux longs métrages, récompensés par l'Oscar du meilleur film, dont le financement n'est pas essentiellement américain : le film du réalisateur italien Bernardo Bertolucci Le Dernier Empereur en 1988[3],[4] ; et le long métrage français réalisé par Michel Hazanavicius The Artist en 2012[5],[6]. En 2020, Parasite de Bong Joon-ho devient le premier long métrage non-anglophone (tourné en coréen) et totalement produit en dehors de tout lien avec les États-Unis à recevoir l'Oscar du meilleur film et le premier à remporter à la fois le trophée du meilleur film et celui du meilleur film international.
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Officieusement, les Oscars ont aussi permis de définir des fourchettes salariales pour chaque corps de métier. Certaines revendications de la profession ont ainsi pu être contenues[7].
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Les Academy Awards sont les plus anciennes récompenses dans le domaine des médias et du spectacle. Elles sont considérées comme les plus importantes de l'industrie du cinéma mondial. Leurs équivalents américains dans les domaines de la musique (Grammy Awards), de la télévision (Emmy Awards) et du théâtre (Tony Awards) ont été édifiés sur le même modèle.
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L'Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS), association dédiée à la promotion et la préservation mondiale du cinéma, a initialement été créée le 11 mai 1927 par Louis B. Mayer, alors patron de Metro-Goldwyn-Mayer, dans le but de promouvoir les productions des studios, établir une feuille de route dans le financement et la distribution de longs métrages sur le sol américain et aider à la médiation dans les conflits sociaux. En 2012, l'Académie des arts et sciences du cinéma compte plus de 6 000 membres et représentants possédant le droit de vote[8]. Parmi l'ensemble des membres liés à l'industrie du cinéma, les acteurs représentent près d'un quart des votants. Les collèges professionnels de votants sont au nombre de 17.
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Il existe un 18e collège élargi à des personnalités n'étant concernées par aucune des 17 branches professionnelles, ce qui est par exemple le cas des cascadeurs ou des représentants des industries techniques[10]. Chaque branche de métier désigne trois gouverneurs qui changent régulièrement mais participent à l'administration de l'Académie. Ces gouverneurs représentent les intérêts de leurs collèges grâce à un comité de direction spécial[11]. Le recrutement se fait par cooptation[12] : les nouveaux membres sont invités à le devenir et doivent, pour cela, recevoir le parrainage d'au moins deux adhérents de leur branche de métier et l'aval du conseil des gouverneurs de l'Académie[13],[13],[14]. Les invitations sont lancées après évaluation d'une contribution majeure au monde du cinéma[13]. Les personnes ayant été sélectionnées pour ou récompensées par un Oscar sont généralement admises de manière automatique[14].
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Même si l'association est ouverte aux personnalités mondiales, l'essentiel de ses membres reste originaire des États-Unis. De 2013 à 2017, la directrice marketing Cheryl Boone Isaacs (en) est la troisième femme après Bette Davis et Fay Kanin et la première personnalité afro-américaine à présider l'Académie[15].
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Selon les règles 2 et 3 du règlement actuel, un film peut être nommé aux Oscars s'il est sorti en salle dans le comté de Los Angeles en Californie entre le 1er janvier et le 31 décembre de l'année précédant la cérémonie[16]. Le film doit durer au moins 40 minutes (à l'exception des Oscars récompensant les courts-métrages) et être au format 35 mm ou 70 mm. Depuis les années 2000, le format numérique en 24 ou 48 images par seconde, avec une définition minimum de 1280 x 720, est éligible. L'élection des gagnants s'organise, par correspondance, sur deux tours de scrutin[14].
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Le premier tour sert à élaborer les nominations, fixées autour des cinq noms ou titres les plus proposés pour chaque catégorie (en nombre illimité à l'origine, elles ont finalement été limitées par la suite à cinq dans la plupart des disciplines). Les membres de l'Académie choisissent les candidats uniquement dans la catégorie des Oscars liée à leur branche professionnelle : les comédiens votent pour les meilleurs acteurs et actrices dans un premier ou un second rôle, les réalisateurs pour la meilleure réalisation, les décorateurs pour les meilleurs décors, les ingénieurs du son pour les disciplines sonores (meilleur montage de son et meilleur mixage) etc. En revanche, tous proposent cinq titres pour l'Oscar du meilleur film (dix depuis 2010). Les sélections pour l'Oscar du meilleur film étranger, du meilleur documentaire, du meilleur film d'animation et celles du court métrage (fiction, animation, documentaire) font l'objet d'une exception : elles sont statuées par un comité spécial de l'AMPAS, composé de membres issus de tous les collèges de votants[17],[14]. Les formulaires sont envoyés aux votants fin décembre et doivent être renvoyés à la mi-janvier[18].
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Lorsque les nominations sont établies, les lauréats sont désignés, dans toutes les catégories, par un second tour de vote au scrutin uninominal auquel participe la totalité des membres, sans distinction professionnelle. Le vote se clôt généralement le week-end qui précède la cérémonie[18]. Pour faciliter le processus de votes, l'Académie organise des séances spéciales, exonère ses membres du tarif de projections commerciales et leur poste un coffret de DVD contenant les films éligibles, nommé Screeners[17]. Une plateforme de streaming fut mise en place et l'Académie arrêtera les DVD en 2021[19]. Le dépouillement des bulletins se fait, depuis 1935, au sein de la firme d'audit PricewaterhouseCoopers dont deux représentants apportent les enveloppes contenant les résultats à la dernière minute lors de la soirée[20],[21].
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Depuis 2013, les votes sont comptabilisés de deux manières : par courrier avec un bulletin de papier traditionnel et par voie électronique, sur le site Internet de l'Académie[22],[23].
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Chaque année, la période précédant le scrutin est l'objet d'une campagne intense de la part des studios pour promouvoir leurs productions et leurs stars auprès des votants. D'importants enjeux financiers sont en effet en cause, l'attribution d'un Oscar permettant généralement à son récipiendaire de revoir très nettement son cachet à la hausse, aux films d'attirer plus de public et aux majors de multiplier les ventes sur support vidéo[24],[25]. Plusieurs plans de communication, de marketing et de lobbying sont mis en place pour attirer l'attention des membres de l'Académie et rassembler le plus de voix : présentation des longs métrages dans les festivals de fin d'année, cocktails, déjeuners, rencontres, publicité dans différents médias, sollicitation d'interviews pour les célébrités dans les émissions de variété, projections privées, parrains prestigieux, consultants influents[26]… En général, une bonne campagne en vue des sélections est évaluée à 5 millions de dollars[14]. Harvey Weinstein, ex-président, avec son frère Robert, de Miramax et fondateur de la Weinstein Company est généralement considéré comme le champion des campagnes pré-Oscars : en 2012, les films qu'il a produits ou distribués totalisent 300 nominations et 86 statuettes remportées[27]. À noter qu'à la suite du témoignage de nombreuses personnalités féminines accusant Weinstein d'agression sexuelle, de harcèlement ou parfois de viol, l'Académie décide, le 14 octobre 2017, de l'exclure à titre conservatoire après avoir publié un communiqué dans lequel elle « juge la conduite décrite dans les accusations portées contre Harvey Weinstein répugnante, odieuse et contraire à l'éthique des hauts standards de l'Académie »[28],[29],[30]. Après Carmine Caridi en 2004[31], il devient la deuxième personne à être exclue de l'Académie depuis sa création.
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Pour limiter les excès de ces campagnes et empêcher les conflits d'intérêts ou trafics d'influence, l'Académie a pris certaines mesures, comme la restriction des réceptions privées et l'interdiction d'envois de messages électroniques publicitaires en faveur d'un candidat dénigrant de manière agressive la concurrence[17]. Récemment, la direction de l'AMPAS a appliqué des sanctions contre certaines personnalités. Ainsi, Nicolas Chartier, producteur français du film Démineurs de Kathryn Bigelow a été interdit de présence à la 82e cérémonie en 2010 à la suite de l'envoi d'un courriel appelant à choisir Démineurs, une production indépendante et non un « long métrage à 500 millions de dollars », visant Avatar de James Cameron, le principal adversaire[32]. En 2014, la nomination à l'Oscar de la meilleure chanson d'Alone Yet not alone est annulée à la suite de la découverte de nombreux messages envoyés par Bruce Broughton, ancien gouverneur de l'Académie et membre du comité de direction de la branche des compositeurs, aux adhérents de son collège afin de les informer que sa chanson était éligible pour le premier tour de vote qui fixe les nominations[33].
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Le trophée représente un chevalier sur un socle, debout sur une bobine de film et tenant une épée dans ses mains gantées[26]. Il est constitué de britannium (alliage d'étain, d'antimoine et de cuivre), plaqué d'or. Il a été dessiné par Cedric Gibbons, cofondateur de l'AMPAS, et responsable artistique de la MGM entre 1924 et 1956[34]. D'une hauteur de 34 centimètres (13½ pouces) pour un poids de 3 kg (8½ livres), il a été sculpté par George Stanley et est réalisé par la société R. S. Owens & Company à Chicago qui a l'exclusivité de sa réalisation[26]. La fine couche d'or recouvrant la statuette est de 24 carats. Son prix est d'environ 850 dollars (687 euros) [26]. Dix heures de travail sont nécessaires pour obtenir une sculpture parfaite[26].
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La forme de la récompense a peu évolué au cours de son histoire mais son poids et sa fabrication ont subi des modifications : les premières statuettes sont en bronze plaqué d'or. Durant la Seconde Guerre mondiale, en raison de la réquisition des métaux pour l'effort de guerre, les prix distribués sont des moulages en plâtre peints[26]. Mais l'Académie les remplace plus tard par des originaux auprès des lauréats[26].
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Désigné officiellement sous le terme d’Academy Award[35], il est surnommé « Oscar » depuis 1934. Une anecdote rapporte qu’un membre de l’Académie, Margaret Herrick, trouva qu’il ressemblait à son oncle ayant pour prénom Oscar[36]. Une autre version attribue la paternité de ce surnom à Bette Davis dont le premier mari, Harmon Oscar Nelson, ressemblait à la statuette[37]. Le surnom ne fut officiellement adopté par l'Académie qu'en 1939.
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Afin d'éviter le marché noir et le troc pour les collections privées, chaque récipiendaire du trophée est obligé de signer le « Winner's agreement » (l'accord du gagnant) qui l'engage à ne pas revendre son prix sans l'avoir préalablement proposé contre un dollar symbolique à l'AMPAS[26].
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Le trophée a été déposé comme marque verbale (Oscar) et comme marque figurative (dessin de la statuette) dans la plupart des pays du monde et notamment en France[38],[39].
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En gras sont indiquées les catégories actuellement décernées.
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Les Oscars spéciaux (Academy Special Awards) récompensent des personnalités du cinéma pour leur carrière ou pour une occasion particulière. Depuis 2009, ces Oscars sont remis dans une cérémonie séparée (au mois de novembre), les Governors Awards.
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Les Oscars scientifiques et techniques (Academy Scientific and Technical Awards ou Sci/Tech Awards) sont décernés de façon irrégulière depuis 1931. Leur remise, depuis 1977, fait l'objet d'une cérémonie séparée, non télévisée, précédant généralement la cérémonie principale. On distingue trois classes :
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Deux autres récompenses viennent compléter cette catégorie :
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Initialement organisée sous forme de banquet, la première cérémonie, présidée par Douglas Fairbanks, a lieu le 16 mai 1929 à l'Hollywood Roosevelt Hotel et réunit 270 personnes[40]. La cérémonie n'est au départ pas faite pour durer : la première soirée se clôt en dix minutes et la place coûte quelques dollars[26]. Le film muet Les Ailes (Wings) de William A. Wellman, mélodrame aérien sur fond de premier conflit mondial, remporte le tout premier trophée du meilleur film[26]. Avant 1934, la statuette n'a pas de nom, elle n'est qu'une récompense professionnelle intitulée l’Academy Award of Merit[41]. À l'époque, on la surnomme le « Trophée d'or », l'« Homme d'acier » ou encore la « Statue du mérite »[26].
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Le système de banquet perdure pendant quelques années. Mais cet évènement réunissant toujours plus d'invités, la formule est abandonnée en 1944 au profit d'une remise de prix plus traditionnelle au Grauman's Chinese Theatre d'Hollywood, sous une forme qui a perduré, à quelques détails près, jusqu'à nos jours.
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La cérémonie est retransmise pour la première fois à la télévision en 1953 sur NBC, avant de passer chez ABC en 1960. Elle revient sur NBC en 1971, avant qu'ABC ne s'approprie à nouveau les droits en 1976 et ce jusqu'à aujourd'hui. Succédant à plusieurs lieux d'accueil, le Théâtre Kodak, renommé Dolby Theatre en 2012 à la suite de la faillite du précédent sponsor, accueille officiellement depuis mars 2002, la cérémonie télédiffusée en direct ou en léger différé dans le monde entier.
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Depuis 1934, la cérémonie est organisée en début d'année, plus d'un mois après l'annonce des nominations par le président de l'Académie. Pour chaque catégorie, une personnalité est choisie pour annoncer les nommés, ouvrir l'enveloppe avec le nom du lauréat et remettre le trophée. Une tradition appliquée depuis 1980 concernent les catégories de l'interprétation : les vainqueurs remettent l'Oscar de la catégorie équivalente de l'autre sexe l'année suivante. Les vainqueurs ont le droit de s'exprimer seulement 45 secondes sur scène, en cas de discours trop long, on lance l'orchestre et le micro se coupe[14]. La cérémonie est généralement présentée par un acteur ou une actrice comique en vogue (Billy Cristal, Steve Martin, Whoopi Goldberg, etc.). Cet événement majeur dans la vie culturelle américaine fait figure de grand-messe mondaine pour l'industrie hollywoodienne : les stars s'y montrent vêtues de créations des grands couturiers.
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En 2007, la chaîne ABC évalue le coût de la cérémonie à 30 millions de dollars. Ce montant comprend l'organisation de la soirée mais également l'acheminement et le dépouillement des bulletins de votes, l'envoi de DVD des films cités aux votants, les soirées données en amont du grand soir, le bal des gouverneurs de l'Académie et le déjeuner des nommés[14].
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L'audience record remonte à 1998 : plus de 55 millions d'Américains regardent la cérémonie[14].
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La cérémonie récompensant les films sortis au cours de l'année civile précédente, elle est désignée plutôt par son numéro que par son année[42].
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Les prix honorifiques attribués par le conseil des gouverneurs sont l'Oscar d'honneur, le Jean Hersholt Humanitarian Award et l'Irving G. Thalberg Memorial Award. Ils sont remis dans une cérémonie distincte depuis 2009, au mois de novembre précédant la soirée des Oscars. Toutes les soirées des Governors Awards ont lieu dans des salles de réception du Hollywood and Highland Center, où est également présent le théâtre Dolby.
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Les liens des éditions renvoient aux cérémonies des Oscars qui s'y rattachent.
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Depuis 1978, les prix consacrant les innovations techniques cinématographiques sont remis lors d'une soirée spéciale, deux semaines avant la cérémonie des Oscars.
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Source : Supplément de Studio Magazine no 243 de février 2008.
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Plusieurs incidents et débordements ont marqué l'histoire des cérémonies, participant à sa notoriété. En 1973 notamment, Marlon Brando envoie une jeune Amérindienne, Sacheen Littlefeather (en), qui se présente à sa place pour refuser la récompense et dénoncer le rôle réservé aux Autochtones d'Amérique du Nord dans les films américains. En 1978, le discours de remerciement de Vanessa Redgrave, connue pour ses sympathies vis-à-vis de la cause palestinienne, provoque également plusieurs remous dont une manifestation improvisée devant le bâtiment où se déroule la soirée puisqu'elle s'en prend violemment au sionisme et aux associations pro-israéliennes qui avaient appelé à boycotter la cérémonie. Elia Kazan, réalisateur controversé à cause de ses positions pendant l'époque du maccarthysme, doit essuyer la désapprobation d'une partie du public lorsqu'il reçoit en 1999 un Oscar pour l'ensemble de sa carrière.
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L'un des reproches récurrent des Oscars est le lobbying, très présent, notamment chez Harvey Weinstein, par ses sociétés Miramax et The Weinstein Company, très persuasif au point d'être surnommé « L'Homme aux 80 statuettes »[57],[58],[59]. La première grande polémique vient des neuf nominations de L'Extravagant Docteur Dolittle en 1968. Le studio 20th Century Fox fit une campagne marketing monstre, avec des cérémonies et projections privées pour les membres votants, pour aboutir à ce résultat, malgré le fait que le film est un échec commercial et critique[60],[61]. L'Academy en a conscience et depuis la 34e cérémonie des Oscars (la cérémonie précédente était marquée par le lobbying d'Alamo chapeautée par le super-publicitaire d'Hollywood Russell Birdwell), envoie une note à part dans le règlement annuel du vote, au derrière de la couverture, faisant part de sa déception à cause d'une « sollicitation irrégulière, excessive et vulgaire des suffrages »[62].
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L'existence même des Oscars suscite un certain nombre de critiques. Quelques voix, comme celle du réalisateur William Friedkin, s'élèvent contre le fait que les récompenses soient essentiellement décernées entre personnalités de l'industrie hollywoodienne, s'autocongratulant ainsi sans réelle objectivité. Il qualifie la cérémonie de « plus gros plan de promotion que l'industrie ait pu concevoir pour elle-même »[63] et ajoute que l'on ne peut pas élire un « meilleur » parmi des rôles et des travaux artistiques aussi différents les uns des autres. La majorité des films récompensés provient des grandes firmes américaines qui, selon certains journaux, se servent de la cérémonie pour « célébrer la victoire d'un marketing conquérant, laissant à la trappe les productions les moins médiatisées et reléguant le 7e art à un rôle de figurant »[64]. En conséquence, plusieurs médias dénoncent le fait que seules les majors puissent assurer une onéreuse campagne médiatique pour toucher le plus grand nombre de votants[65] et que, nonobstant la qualité de leur catalogue de films, les producteurs et distributeurs modestes ou indépendants restent en dehors de la course, faute de moyens et de sphères d'influence[66].
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Naomi Watts évoque, quant à elle, le plaisir d'être « reconnue par ses pairs » mais estime que « le travail d'une personne ne devrait pas être jugé par rapport à un autre. »[67].
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L'AMPAS a souvent été fustigée dans la presse pour son manque de diversité : en 2012, le Los Angeles Times publie une étude sur une liste de 5 765 votants gardée secrète, révélant que 94 % d'entre eux sont blancs (contre 2 % de Noirs et autant d'Hispaniques), 77 % sont des hommes et 54 % ont plus de 60 ans[68],[69].
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( Les pourcentages de chaque catégorie citée , dans la population de laquelle sont choisis les votants , ne sont pas donnés . La conclusion à tirer n'est pas absolue )
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En 2016, l'Académie fait l'objet d'une vive controverse lors de l'annonce des nominations pour la 88e cérémonie : la presse note que, pour la seconde année consécutive, les 20 acteurs cités dans les quatre catégories d'interprétation sont blancs[70]. Plusieurs personnalités à l'instar de Spike Lee et Jada Pinkett Smith annoncent leur mécontentent sur les réseaux sociaux et leur intention de boycotter la soirée[71]. Face à l'ampleur de la campagne médiatique « Oscar so white » (« des Oscars si blancs ») dirigée contre elle, l'Académie décide d'amender ses conditions d'adhésion et promet de doubler en son sein d'ici 2020 le nombre de femmes et de personnes non-blanches[71], quand bien même certains soulignent que le problème n'est pas seulement celui des Oscars mais de tout Hollywood[72]. Elle promet également d'accroître l'adhésion de votants non-américains ou issus de la jeune génération[73]. Le droit de vote à vie pour chaque membre est aussi modifiée : désormais, seuls peuvent y prétendre, parmi les plus âgés, les nommés, lauréats ou professionnels ayant travaillé sans discontinuer dans l'industrie cinématographique lors de la dernière décennie. Si cette condition n'est pas remplie, le votant reste membre de l'AMPAS mais devient adhérent émérite, sans plus de possibilité de prendre part à la désignation des candidats et des lauréats[74].
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Une autre critique récurrente contre les Oscars porte sur la propension des votants à récompenser un même film présent dans plusieurs catégories au détriment d'un palmarès équilibré. À l'inverse, certains films n'ont obtenu aucun Oscar malgré un grand nombre de sélections : Le Tournant de la vie (11), La Couleur pourpre (11), Gangs of New York (10), True Grit (10), American Bluff (10), The Irishman (10), La Vipère (9), Les Plaisirs de l'enfer (9), Quo Vadis (8), Au risque de se perdre (8), La Canonnière du Yang-Tse (8), Elephant Man (8), Ragtime (8), Les Vestiges du jour (8), etc. Le Parrain 3 n'a obtenu aucun Oscar sur ses 7 nominations alors que Le Parrain a remporté 3 Oscars pour 10 nominations et Le Parrain 2, 6 pour 11 mentions.
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Par ailleurs, plusieurs grands cinéastes (Charles Chaplin, Orson Welles, Alfred Hitchcock, Stanley Kubrick, etc.) n'ont jamais obtenu l'Oscar du meilleur réalisateur et l'Académie est passée à côté d'œuvres fondatrices du cinéma à l'instar de Citizen Kane, récompensé en 1942 uniquement pour son scénario original ou de 2001 : L'Odyssée de l'espace (1968) qui ne fut distingué que pour ses effets spéciaux avant-gardistes. De même, plusieurs acteurs de légende ne furent jamais nommés (comme Marilyn Monroe), n'obtinrent pas la statuette (Kirk Douglas, Cary Grant, Montgomery Clift, Greta Garbo) ou ne furent célébrés par l'Académie que pour leur carrière (Buster Keaton, Groucho Marx)[66]. Richard Burton, nommé 7 fois pour un Oscar pendant sa carrière, n'a jamais décroché la statuette (nomination en tant que meilleur acteur dans un second rôle puis six fois comme meilleur acteur).
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Le comédien Matt Damon, qui a activement participé à la campagne des votes pour que Martin Scorsese obtienne enfin l'Oscar du meilleur réalisateur en 2007 après 5 tentatives infructueuses[75], estime que « le meilleur moyen de juger un film est de le faire 10 ans après sa sortie. [...] Les Oscars se trompent plus souvent qu'ils n'ont raison »[76].
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Certains gagnants aux Oscars ont d'ailleurs refusé leur trophée et boycotté la cérémonie. Le premier fut Dudley Nichols, lauréat en 1936 de l'Oscar de la meilleure adaptation pour Le Mouchard. Il manifestait ainsi sa désapprobation de l'AMPAS, alors en conflit avec le Syndicat américain des scénaristes (American Guild of Writers)[77]. Il fut suivi en 1971 du comédien George C. Scott qui déclara au sujet de cet évènement : « Tout ça n'est qu'un satané défilé de viande. Je ne veux absolument pas y prendre part. »[78].
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D'autres ne prirent même pas la peine de se déplacer pour recevoir leur prix, comme Katharine Hepburn qui ne vint chercher aucun de ses 4 Oscars (pour 12 sélections)[79], Woody Allen (4 Oscars pour 24 nominations)[80] ou encore Glenda Jackson (2 Oscars pour 4 citations)[81].
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Les Oscars du cinéma (Academy Awards) sont des récompenses cinématographiques américaines décernées chaque année depuis 1929 à Los Angeles[1] et destinées à saluer l'excellence des productions américaines et internationales du cinéma. L'attribution de ces distinctions dans les domaines choisis pour représenter les métiers de la création cinématographique (réalisation, interprétation, scénario, technique) est organisée, gérée et dirigée par l'association professionnelle Academy of Motion Picture Arts and Sciences[2].
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Les récompenses sont décernées aux films et aux personnes qui interviennent et contribuent, aux yeux de l'Académie, les meilleures réalisations, ouvrages et travaux artistiques de l'année écoulée. Si cette compétition est ouverte aux films du monde entier à partir du moment où ceux-ci sont distribués dans le comté de Los Angeles l'année précédant la cérémonie[réf. nécessaire], elle se veut avant tout une célébration de l'industrie hollywoodienne. En conséquence, elle met presque systématiquement à l'honneur des films américains. De plus, il n'existe un Oscar du meilleur film en langue étrangère que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avant 2020, on recense deux longs métrages, récompensés par l'Oscar du meilleur film, dont le financement n'est pas essentiellement américain : le film du réalisateur italien Bernardo Bertolucci Le Dernier Empereur en 1988[3],[4] ; et le long métrage français réalisé par Michel Hazanavicius The Artist en 2012[5],[6]. En 2020, Parasite de Bong Joon-ho devient le premier long métrage non-anglophone (tourné en coréen) et totalement produit en dehors de tout lien avec les États-Unis à recevoir l'Oscar du meilleur film et le premier à remporter à la fois le trophée du meilleur film et celui du meilleur film international.
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Officieusement, les Oscars ont aussi permis de définir des fourchettes salariales pour chaque corps de métier. Certaines revendications de la profession ont ainsi pu être contenues[7].
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Les Academy Awards sont les plus anciennes récompenses dans le domaine des médias et du spectacle. Elles sont considérées comme les plus importantes de l'industrie du cinéma mondial. Leurs équivalents américains dans les domaines de la musique (Grammy Awards), de la télévision (Emmy Awards) et du théâtre (Tony Awards) ont été édifiés sur le même modèle.
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L'Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS), association dédiée à la promotion et la préservation mondiale du cinéma, a initialement été créée le 11 mai 1927 par Louis B. Mayer, alors patron de Metro-Goldwyn-Mayer, dans le but de promouvoir les productions des studios, établir une feuille de route dans le financement et la distribution de longs métrages sur le sol américain et aider à la médiation dans les conflits sociaux. En 2012, l'Académie des arts et sciences du cinéma compte plus de 6 000 membres et représentants possédant le droit de vote[8]. Parmi l'ensemble des membres liés à l'industrie du cinéma, les acteurs représentent près d'un quart des votants. Les collèges professionnels de votants sont au nombre de 17.
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Il existe un 18e collège élargi à des personnalités n'étant concernées par aucune des 17 branches professionnelles, ce qui est par exemple le cas des cascadeurs ou des représentants des industries techniques[10]. Chaque branche de métier désigne trois gouverneurs qui changent régulièrement mais participent à l'administration de l'Académie. Ces gouverneurs représentent les intérêts de leurs collèges grâce à un comité de direction spécial[11]. Le recrutement se fait par cooptation[12] : les nouveaux membres sont invités à le devenir et doivent, pour cela, recevoir le parrainage d'au moins deux adhérents de leur branche de métier et l'aval du conseil des gouverneurs de l'Académie[13],[13],[14]. Les invitations sont lancées après évaluation d'une contribution majeure au monde du cinéma[13]. Les personnes ayant été sélectionnées pour ou récompensées par un Oscar sont généralement admises de manière automatique[14].
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Même si l'association est ouverte aux personnalités mondiales, l'essentiel de ses membres reste originaire des États-Unis. De 2013 à 2017, la directrice marketing Cheryl Boone Isaacs (en) est la troisième femme après Bette Davis et Fay Kanin et la première personnalité afro-américaine à présider l'Académie[15].
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Selon les règles 2 et 3 du règlement actuel, un film peut être nommé aux Oscars s'il est sorti en salle dans le comté de Los Angeles en Californie entre le 1er janvier et le 31 décembre de l'année précédant la cérémonie[16]. Le film doit durer au moins 40 minutes (à l'exception des Oscars récompensant les courts-métrages) et être au format 35 mm ou 70 mm. Depuis les années 2000, le format numérique en 24 ou 48 images par seconde, avec une définition minimum de 1280 x 720, est éligible. L'élection des gagnants s'organise, par correspondance, sur deux tours de scrutin[14].
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Le premier tour sert à élaborer les nominations, fixées autour des cinq noms ou titres les plus proposés pour chaque catégorie (en nombre illimité à l'origine, elles ont finalement été limitées par la suite à cinq dans la plupart des disciplines). Les membres de l'Académie choisissent les candidats uniquement dans la catégorie des Oscars liée à leur branche professionnelle : les comédiens votent pour les meilleurs acteurs et actrices dans un premier ou un second rôle, les réalisateurs pour la meilleure réalisation, les décorateurs pour les meilleurs décors, les ingénieurs du son pour les disciplines sonores (meilleur montage de son et meilleur mixage) etc. En revanche, tous proposent cinq titres pour l'Oscar du meilleur film (dix depuis 2010). Les sélections pour l'Oscar du meilleur film étranger, du meilleur documentaire, du meilleur film d'animation et celles du court métrage (fiction, animation, documentaire) font l'objet d'une exception : elles sont statuées par un comité spécial de l'AMPAS, composé de membres issus de tous les collèges de votants[17],[14]. Les formulaires sont envoyés aux votants fin décembre et doivent être renvoyés à la mi-janvier[18].
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Lorsque les nominations sont établies, les lauréats sont désignés, dans toutes les catégories, par un second tour de vote au scrutin uninominal auquel participe la totalité des membres, sans distinction professionnelle. Le vote se clôt généralement le week-end qui précède la cérémonie[18]. Pour faciliter le processus de votes, l'Académie organise des séances spéciales, exonère ses membres du tarif de projections commerciales et leur poste un coffret de DVD contenant les films éligibles, nommé Screeners[17]. Une plateforme de streaming fut mise en place et l'Académie arrêtera les DVD en 2021[19]. Le dépouillement des bulletins se fait, depuis 1935, au sein de la firme d'audit PricewaterhouseCoopers dont deux représentants apportent les enveloppes contenant les résultats à la dernière minute lors de la soirée[20],[21].
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Depuis 2013, les votes sont comptabilisés de deux manières : par courrier avec un bulletin de papier traditionnel et par voie électronique, sur le site Internet de l'Académie[22],[23].
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Chaque année, la période précédant le scrutin est l'objet d'une campagne intense de la part des studios pour promouvoir leurs productions et leurs stars auprès des votants. D'importants enjeux financiers sont en effet en cause, l'attribution d'un Oscar permettant généralement à son récipiendaire de revoir très nettement son cachet à la hausse, aux films d'attirer plus de public et aux majors de multiplier les ventes sur support vidéo[24],[25]. Plusieurs plans de communication, de marketing et de lobbying sont mis en place pour attirer l'attention des membres de l'Académie et rassembler le plus de voix : présentation des longs métrages dans les festivals de fin d'année, cocktails, déjeuners, rencontres, publicité dans différents médias, sollicitation d'interviews pour les célébrités dans les émissions de variété, projections privées, parrains prestigieux, consultants influents[26]… En général, une bonne campagne en vue des sélections est évaluée à 5 millions de dollars[14]. Harvey Weinstein, ex-président, avec son frère Robert, de Miramax et fondateur de la Weinstein Company est généralement considéré comme le champion des campagnes pré-Oscars : en 2012, les films qu'il a produits ou distribués totalisent 300 nominations et 86 statuettes remportées[27]. À noter qu'à la suite du témoignage de nombreuses personnalités féminines accusant Weinstein d'agression sexuelle, de harcèlement ou parfois de viol, l'Académie décide, le 14 octobre 2017, de l'exclure à titre conservatoire après avoir publié un communiqué dans lequel elle « juge la conduite décrite dans les accusations portées contre Harvey Weinstein répugnante, odieuse et contraire à l'éthique des hauts standards de l'Académie »[28],[29],[30]. Après Carmine Caridi en 2004[31], il devient la deuxième personne à être exclue de l'Académie depuis sa création.
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Pour limiter les excès de ces campagnes et empêcher les conflits d'intérêts ou trafics d'influence, l'Académie a pris certaines mesures, comme la restriction des réceptions privées et l'interdiction d'envois de messages électroniques publicitaires en faveur d'un candidat dénigrant de manière agressive la concurrence[17]. Récemment, la direction de l'AMPAS a appliqué des sanctions contre certaines personnalités. Ainsi, Nicolas Chartier, producteur français du film Démineurs de Kathryn Bigelow a été interdit de présence à la 82e cérémonie en 2010 à la suite de l'envoi d'un courriel appelant à choisir Démineurs, une production indépendante et non un « long métrage à 500 millions de dollars », visant Avatar de James Cameron, le principal adversaire[32]. En 2014, la nomination à l'Oscar de la meilleure chanson d'Alone Yet not alone est annulée à la suite de la découverte de nombreux messages envoyés par Bruce Broughton, ancien gouverneur de l'Académie et membre du comité de direction de la branche des compositeurs, aux adhérents de son collège afin de les informer que sa chanson était éligible pour le premier tour de vote qui fixe les nominations[33].
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Le trophée représente un chevalier sur un socle, debout sur une bobine de film et tenant une épée dans ses mains gantées[26]. Il est constitué de britannium (alliage d'étain, d'antimoine et de cuivre), plaqué d'or. Il a été dessiné par Cedric Gibbons, cofondateur de l'AMPAS, et responsable artistique de la MGM entre 1924 et 1956[34]. D'une hauteur de 34 centimètres (13½ pouces) pour un poids de 3 kg (8½ livres), il a été sculpté par George Stanley et est réalisé par la société R. S. Owens & Company à Chicago qui a l'exclusivité de sa réalisation[26]. La fine couche d'or recouvrant la statuette est de 24 carats. Son prix est d'environ 850 dollars (687 euros) [26]. Dix heures de travail sont nécessaires pour obtenir une sculpture parfaite[26].
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La forme de la récompense a peu évolué au cours de son histoire mais son poids et sa fabrication ont subi des modifications : les premières statuettes sont en bronze plaqué d'or. Durant la Seconde Guerre mondiale, en raison de la réquisition des métaux pour l'effort de guerre, les prix distribués sont des moulages en plâtre peints[26]. Mais l'Académie les remplace plus tard par des originaux auprès des lauréats[26].
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Désigné officiellement sous le terme d’Academy Award[35], il est surnommé « Oscar » depuis 1934. Une anecdote rapporte qu’un membre de l’Académie, Margaret Herrick, trouva qu’il ressemblait à son oncle ayant pour prénom Oscar[36]. Une autre version attribue la paternité de ce surnom à Bette Davis dont le premier mari, Harmon Oscar Nelson, ressemblait à la statuette[37]. Le surnom ne fut officiellement adopté par l'Académie qu'en 1939.
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Afin d'éviter le marché noir et le troc pour les collections privées, chaque récipiendaire du trophée est obligé de signer le « Winner's agreement » (l'accord du gagnant) qui l'engage à ne pas revendre son prix sans l'avoir préalablement proposé contre un dollar symbolique à l'AMPAS[26].
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Le trophée a été déposé comme marque verbale (Oscar) et comme marque figurative (dessin de la statuette) dans la plupart des pays du monde et notamment en France[38],[39].
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En gras sont indiquées les catégories actuellement décernées.
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Les Oscars spéciaux (Academy Special Awards) récompensent des personnalités du cinéma pour leur carrière ou pour une occasion particulière. Depuis 2009, ces Oscars sont remis dans une cérémonie séparée (au mois de novembre), les Governors Awards.
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Les Oscars scientifiques et techniques (Academy Scientific and Technical Awards ou Sci/Tech Awards) sont décernés de façon irrégulière depuis 1931. Leur remise, depuis 1977, fait l'objet d'une cérémonie séparée, non télévisée, précédant généralement la cérémonie principale. On distingue trois classes :
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Deux autres récompenses viennent compléter cette catégorie :
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Initialement organisée sous forme de banquet, la première cérémonie, présidée par Douglas Fairbanks, a lieu le 16 mai 1929 à l'Hollywood Roosevelt Hotel et réunit 270 personnes[40]. La cérémonie n'est au départ pas faite pour durer : la première soirée se clôt en dix minutes et la place coûte quelques dollars[26]. Le film muet Les Ailes (Wings) de William A. Wellman, mélodrame aérien sur fond de premier conflit mondial, remporte le tout premier trophée du meilleur film[26]. Avant 1934, la statuette n'a pas de nom, elle n'est qu'une récompense professionnelle intitulée l’Academy Award of Merit[41]. À l'époque, on la surnomme le « Trophée d'or », l'« Homme d'acier » ou encore la « Statue du mérite »[26].
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Le système de banquet perdure pendant quelques années. Mais cet évènement réunissant toujours plus d'invités, la formule est abandonnée en 1944 au profit d'une remise de prix plus traditionnelle au Grauman's Chinese Theatre d'Hollywood, sous une forme qui a perduré, à quelques détails près, jusqu'à nos jours.
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La cérémonie est retransmise pour la première fois à la télévision en 1953 sur NBC, avant de passer chez ABC en 1960. Elle revient sur NBC en 1971, avant qu'ABC ne s'approprie à nouveau les droits en 1976 et ce jusqu'à aujourd'hui. Succédant à plusieurs lieux d'accueil, le Théâtre Kodak, renommé Dolby Theatre en 2012 à la suite de la faillite du précédent sponsor, accueille officiellement depuis mars 2002, la cérémonie télédiffusée en direct ou en léger différé dans le monde entier.
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Depuis 1934, la cérémonie est organisée en début d'année, plus d'un mois après l'annonce des nominations par le président de l'Académie. Pour chaque catégorie, une personnalité est choisie pour annoncer les nommés, ouvrir l'enveloppe avec le nom du lauréat et remettre le trophée. Une tradition appliquée depuis 1980 concernent les catégories de l'interprétation : les vainqueurs remettent l'Oscar de la catégorie équivalente de l'autre sexe l'année suivante. Les vainqueurs ont le droit de s'exprimer seulement 45 secondes sur scène, en cas de discours trop long, on lance l'orchestre et le micro se coupe[14]. La cérémonie est généralement présentée par un acteur ou une actrice comique en vogue (Billy Cristal, Steve Martin, Whoopi Goldberg, etc.). Cet événement majeur dans la vie culturelle américaine fait figure de grand-messe mondaine pour l'industrie hollywoodienne : les stars s'y montrent vêtues de créations des grands couturiers.
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En 2007, la chaîne ABC évalue le coût de la cérémonie à 30 millions de dollars. Ce montant comprend l'organisation de la soirée mais également l'acheminement et le dépouillement des bulletins de votes, l'envoi de DVD des films cités aux votants, les soirées données en amont du grand soir, le bal des gouverneurs de l'Académie et le déjeuner des nommés[14].
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L'audience record remonte à 1998 : plus de 55 millions d'Américains regardent la cérémonie[14].
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La cérémonie récompensant les films sortis au cours de l'année civile précédente, elle est désignée plutôt par son numéro que par son année[42].
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Les prix honorifiques attribués par le conseil des gouverneurs sont l'Oscar d'honneur, le Jean Hersholt Humanitarian Award et l'Irving G. Thalberg Memorial Award. Ils sont remis dans une cérémonie distincte depuis 2009, au mois de novembre précédant la soirée des Oscars. Toutes les soirées des Governors Awards ont lieu dans des salles de réception du Hollywood and Highland Center, où est également présent le théâtre Dolby.
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Les liens des éditions renvoient aux cérémonies des Oscars qui s'y rattachent.
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Depuis 1978, les prix consacrant les innovations techniques cinématographiques sont remis lors d'une soirée spéciale, deux semaines avant la cérémonie des Oscars.
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Source : Supplément de Studio Magazine no 243 de février 2008.
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Plusieurs incidents et débordements ont marqué l'histoire des cérémonies, participant à sa notoriété. En 1973 notamment, Marlon Brando envoie une jeune Amérindienne, Sacheen Littlefeather (en), qui se présente à sa place pour refuser la récompense et dénoncer le rôle réservé aux Autochtones d'Amérique du Nord dans les films américains. En 1978, le discours de remerciement de Vanessa Redgrave, connue pour ses sympathies vis-à-vis de la cause palestinienne, provoque également plusieurs remous dont une manifestation improvisée devant le bâtiment où se déroule la soirée puisqu'elle s'en prend violemment au sionisme et aux associations pro-israéliennes qui avaient appelé à boycotter la cérémonie. Elia Kazan, réalisateur controversé à cause de ses positions pendant l'époque du maccarthysme, doit essuyer la désapprobation d'une partie du public lorsqu'il reçoit en 1999 un Oscar pour l'ensemble de sa carrière.
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L'un des reproches récurrent des Oscars est le lobbying, très présent, notamment chez Harvey Weinstein, par ses sociétés Miramax et The Weinstein Company, très persuasif au point d'être surnommé « L'Homme aux 80 statuettes »[57],[58],[59]. La première grande polémique vient des neuf nominations de L'Extravagant Docteur Dolittle en 1968. Le studio 20th Century Fox fit une campagne marketing monstre, avec des cérémonies et projections privées pour les membres votants, pour aboutir à ce résultat, malgré le fait que le film est un échec commercial et critique[60],[61]. L'Academy en a conscience et depuis la 34e cérémonie des Oscars (la cérémonie précédente était marquée par le lobbying d'Alamo chapeautée par le super-publicitaire d'Hollywood Russell Birdwell), envoie une note à part dans le règlement annuel du vote, au derrière de la couverture, faisant part de sa déception à cause d'une « sollicitation irrégulière, excessive et vulgaire des suffrages »[62].
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L'existence même des Oscars suscite un certain nombre de critiques. Quelques voix, comme celle du réalisateur William Friedkin, s'élèvent contre le fait que les récompenses soient essentiellement décernées entre personnalités de l'industrie hollywoodienne, s'autocongratulant ainsi sans réelle objectivité. Il qualifie la cérémonie de « plus gros plan de promotion que l'industrie ait pu concevoir pour elle-même »[63] et ajoute que l'on ne peut pas élire un « meilleur » parmi des rôles et des travaux artistiques aussi différents les uns des autres. La majorité des films récompensés provient des grandes firmes américaines qui, selon certains journaux, se servent de la cérémonie pour « célébrer la victoire d'un marketing conquérant, laissant à la trappe les productions les moins médiatisées et reléguant le 7e art à un rôle de figurant »[64]. En conséquence, plusieurs médias dénoncent le fait que seules les majors puissent assurer une onéreuse campagne médiatique pour toucher le plus grand nombre de votants[65] et que, nonobstant la qualité de leur catalogue de films, les producteurs et distributeurs modestes ou indépendants restent en dehors de la course, faute de moyens et de sphères d'influence[66].
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Naomi Watts évoque, quant à elle, le plaisir d'être « reconnue par ses pairs » mais estime que « le travail d'une personne ne devrait pas être jugé par rapport à un autre. »[67].
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L'AMPAS a souvent été fustigée dans la presse pour son manque de diversité : en 2012, le Los Angeles Times publie une étude sur une liste de 5 765 votants gardée secrète, révélant que 94 % d'entre eux sont blancs (contre 2 % de Noirs et autant d'Hispaniques), 77 % sont des hommes et 54 % ont plus de 60 ans[68],[69].
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( Les pourcentages de chaque catégorie citée , dans la population de laquelle sont choisis les votants , ne sont pas donnés . La conclusion à tirer n'est pas absolue )
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En 2016, l'Académie fait l'objet d'une vive controverse lors de l'annonce des nominations pour la 88e cérémonie : la presse note que, pour la seconde année consécutive, les 20 acteurs cités dans les quatre catégories d'interprétation sont blancs[70]. Plusieurs personnalités à l'instar de Spike Lee et Jada Pinkett Smith annoncent leur mécontentent sur les réseaux sociaux et leur intention de boycotter la soirée[71]. Face à l'ampleur de la campagne médiatique « Oscar so white » (« des Oscars si blancs ») dirigée contre elle, l'Académie décide d'amender ses conditions d'adhésion et promet de doubler en son sein d'ici 2020 le nombre de femmes et de personnes non-blanches[71], quand bien même certains soulignent que le problème n'est pas seulement celui des Oscars mais de tout Hollywood[72]. Elle promet également d'accroître l'adhésion de votants non-américains ou issus de la jeune génération[73]. Le droit de vote à vie pour chaque membre est aussi modifiée : désormais, seuls peuvent y prétendre, parmi les plus âgés, les nommés, lauréats ou professionnels ayant travaillé sans discontinuer dans l'industrie cinématographique lors de la dernière décennie. Si cette condition n'est pas remplie, le votant reste membre de l'AMPAS mais devient adhérent émérite, sans plus de possibilité de prendre part à la désignation des candidats et des lauréats[74].
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Une autre critique récurrente contre les Oscars porte sur la propension des votants à récompenser un même film présent dans plusieurs catégories au détriment d'un palmarès équilibré. À l'inverse, certains films n'ont obtenu aucun Oscar malgré un grand nombre de sélections : Le Tournant de la vie (11), La Couleur pourpre (11), Gangs of New York (10), True Grit (10), American Bluff (10), The Irishman (10), La Vipère (9), Les Plaisirs de l'enfer (9), Quo Vadis (8), Au risque de se perdre (8), La Canonnière du Yang-Tse (8), Elephant Man (8), Ragtime (8), Les Vestiges du jour (8), etc. Le Parrain 3 n'a obtenu aucun Oscar sur ses 7 nominations alors que Le Parrain a remporté 3 Oscars pour 10 nominations et Le Parrain 2, 6 pour 11 mentions.
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Par ailleurs, plusieurs grands cinéastes (Charles Chaplin, Orson Welles, Alfred Hitchcock, Stanley Kubrick, etc.) n'ont jamais obtenu l'Oscar du meilleur réalisateur et l'Académie est passée à côté d'œuvres fondatrices du cinéma à l'instar de Citizen Kane, récompensé en 1942 uniquement pour son scénario original ou de 2001 : L'Odyssée de l'espace (1968) qui ne fut distingué que pour ses effets spéciaux avant-gardistes. De même, plusieurs acteurs de légende ne furent jamais nommés (comme Marilyn Monroe), n'obtinrent pas la statuette (Kirk Douglas, Cary Grant, Montgomery Clift, Greta Garbo) ou ne furent célébrés par l'Académie que pour leur carrière (Buster Keaton, Groucho Marx)[66]. Richard Burton, nommé 7 fois pour un Oscar pendant sa carrière, n'a jamais décroché la statuette (nomination en tant que meilleur acteur dans un second rôle puis six fois comme meilleur acteur).
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Le comédien Matt Damon, qui a activement participé à la campagne des votes pour que Martin Scorsese obtienne enfin l'Oscar du meilleur réalisateur en 2007 après 5 tentatives infructueuses[75], estime que « le meilleur moyen de juger un film est de le faire 10 ans après sa sortie. [...] Les Oscars se trompent plus souvent qu'ils n'ont raison »[76].
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Certains gagnants aux Oscars ont d'ailleurs refusé leur trophée et boycotté la cérémonie. Le premier fut Dudley Nichols, lauréat en 1936 de l'Oscar de la meilleure adaptation pour Le Mouchard. Il manifestait ainsi sa désapprobation de l'AMPAS, alors en conflit avec le Syndicat américain des scénaristes (American Guild of Writers)[77]. Il fut suivi en 1971 du comédien George C. Scott qui déclara au sujet de cet évènement : « Tout ça n'est qu'un satané défilé de viande. Je ne veux absolument pas y prendre part. »[78].
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D'autres ne prirent même pas la peine de se déplacer pour recevoir leur prix, comme Katharine Hepburn qui ne vint chercher aucun de ses 4 Oscars (pour 12 sélections)[79], Woody Allen (4 Oscars pour 24 nominations)[80] ou encore Glenda Jackson (2 Oscars pour 4 citations)[81].
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Les Oscars du cinéma (Academy Awards) sont des récompenses cinématographiques américaines décernées chaque année depuis 1929 à Los Angeles[1] et destinées à saluer l'excellence des productions américaines et internationales du cinéma. L'attribution de ces distinctions dans les domaines choisis pour représenter les métiers de la création cinématographique (réalisation, interprétation, scénario, technique) est organisée, gérée et dirigée par l'association professionnelle Academy of Motion Picture Arts and Sciences[2].
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Les récompenses sont décernées aux films et aux personnes qui interviennent et contribuent, aux yeux de l'Académie, les meilleures réalisations, ouvrages et travaux artistiques de l'année écoulée. Si cette compétition est ouverte aux films du monde entier à partir du moment où ceux-ci sont distribués dans le comté de Los Angeles l'année précédant la cérémonie[réf. nécessaire], elle se veut avant tout une célébration de l'industrie hollywoodienne. En conséquence, elle met presque systématiquement à l'honneur des films américains. De plus, il n'existe un Oscar du meilleur film en langue étrangère que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avant 2020, on recense deux longs métrages, récompensés par l'Oscar du meilleur film, dont le financement n'est pas essentiellement américain : le film du réalisateur italien Bernardo Bertolucci Le Dernier Empereur en 1988[3],[4] ; et le long métrage français réalisé par Michel Hazanavicius The Artist en 2012[5],[6]. En 2020, Parasite de Bong Joon-ho devient le premier long métrage non-anglophone (tourné en coréen) et totalement produit en dehors de tout lien avec les États-Unis à recevoir l'Oscar du meilleur film et le premier à remporter à la fois le trophée du meilleur film et celui du meilleur film international.
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Officieusement, les Oscars ont aussi permis de définir des fourchettes salariales pour chaque corps de métier. Certaines revendications de la profession ont ainsi pu être contenues[7].
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Les Academy Awards sont les plus anciennes récompenses dans le domaine des médias et du spectacle. Elles sont considérées comme les plus importantes de l'industrie du cinéma mondial. Leurs équivalents américains dans les domaines de la musique (Grammy Awards), de la télévision (Emmy Awards) et du théâtre (Tony Awards) ont été édifiés sur le même modèle.
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L'Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS), association dédiée à la promotion et la préservation mondiale du cinéma, a initialement été créée le 11 mai 1927 par Louis B. Mayer, alors patron de Metro-Goldwyn-Mayer, dans le but de promouvoir les productions des studios, établir une feuille de route dans le financement et la distribution de longs métrages sur le sol américain et aider à la médiation dans les conflits sociaux. En 2012, l'Académie des arts et sciences du cinéma compte plus de 6 000 membres et représentants possédant le droit de vote[8]. Parmi l'ensemble des membres liés à l'industrie du cinéma, les acteurs représentent près d'un quart des votants. Les collèges professionnels de votants sont au nombre de 17.
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Il existe un 18e collège élargi à des personnalités n'étant concernées par aucune des 17 branches professionnelles, ce qui est par exemple le cas des cascadeurs ou des représentants des industries techniques[10]. Chaque branche de métier désigne trois gouverneurs qui changent régulièrement mais participent à l'administration de l'Académie. Ces gouverneurs représentent les intérêts de leurs collèges grâce à un comité de direction spécial[11]. Le recrutement se fait par cooptation[12] : les nouveaux membres sont invités à le devenir et doivent, pour cela, recevoir le parrainage d'au moins deux adhérents de leur branche de métier et l'aval du conseil des gouverneurs de l'Académie[13],[13],[14]. Les invitations sont lancées après évaluation d'une contribution majeure au monde du cinéma[13]. Les personnes ayant été sélectionnées pour ou récompensées par un Oscar sont généralement admises de manière automatique[14].
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Même si l'association est ouverte aux personnalités mondiales, l'essentiel de ses membres reste originaire des États-Unis. De 2013 à 2017, la directrice marketing Cheryl Boone Isaacs (en) est la troisième femme après Bette Davis et Fay Kanin et la première personnalité afro-américaine à présider l'Académie[15].
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Selon les règles 2 et 3 du règlement actuel, un film peut être nommé aux Oscars s'il est sorti en salle dans le comté de Los Angeles en Californie entre le 1er janvier et le 31 décembre de l'année précédant la cérémonie[16]. Le film doit durer au moins 40 minutes (à l'exception des Oscars récompensant les courts-métrages) et être au format 35 mm ou 70 mm. Depuis les années 2000, le format numérique en 24 ou 48 images par seconde, avec une définition minimum de 1280 x 720, est éligible. L'élection des gagnants s'organise, par correspondance, sur deux tours de scrutin[14].
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Le premier tour sert à élaborer les nominations, fixées autour des cinq noms ou titres les plus proposés pour chaque catégorie (en nombre illimité à l'origine, elles ont finalement été limitées par la suite à cinq dans la plupart des disciplines). Les membres de l'Académie choisissent les candidats uniquement dans la catégorie des Oscars liée à leur branche professionnelle : les comédiens votent pour les meilleurs acteurs et actrices dans un premier ou un second rôle, les réalisateurs pour la meilleure réalisation, les décorateurs pour les meilleurs décors, les ingénieurs du son pour les disciplines sonores (meilleur montage de son et meilleur mixage) etc. En revanche, tous proposent cinq titres pour l'Oscar du meilleur film (dix depuis 2010). Les sélections pour l'Oscar du meilleur film étranger, du meilleur documentaire, du meilleur film d'animation et celles du court métrage (fiction, animation, documentaire) font l'objet d'une exception : elles sont statuées par un comité spécial de l'AMPAS, composé de membres issus de tous les collèges de votants[17],[14]. Les formulaires sont envoyés aux votants fin décembre et doivent être renvoyés à la mi-janvier[18].
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Lorsque les nominations sont établies, les lauréats sont désignés, dans toutes les catégories, par un second tour de vote au scrutin uninominal auquel participe la totalité des membres, sans distinction professionnelle. Le vote se clôt généralement le week-end qui précède la cérémonie[18]. Pour faciliter le processus de votes, l'Académie organise des séances spéciales, exonère ses membres du tarif de projections commerciales et leur poste un coffret de DVD contenant les films éligibles, nommé Screeners[17]. Une plateforme de streaming fut mise en place et l'Académie arrêtera les DVD en 2021[19]. Le dépouillement des bulletins se fait, depuis 1935, au sein de la firme d'audit PricewaterhouseCoopers dont deux représentants apportent les enveloppes contenant les résultats à la dernière minute lors de la soirée[20],[21].
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Depuis 2013, les votes sont comptabilisés de deux manières : par courrier avec un bulletin de papier traditionnel et par voie électronique, sur le site Internet de l'Académie[22],[23].
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Chaque année, la période précédant le scrutin est l'objet d'une campagne intense de la part des studios pour promouvoir leurs productions et leurs stars auprès des votants. D'importants enjeux financiers sont en effet en cause, l'attribution d'un Oscar permettant généralement à son récipiendaire de revoir très nettement son cachet à la hausse, aux films d'attirer plus de public et aux majors de multiplier les ventes sur support vidéo[24],[25]. Plusieurs plans de communication, de marketing et de lobbying sont mis en place pour attirer l'attention des membres de l'Académie et rassembler le plus de voix : présentation des longs métrages dans les festivals de fin d'année, cocktails, déjeuners, rencontres, publicité dans différents médias, sollicitation d'interviews pour les célébrités dans les émissions de variété, projections privées, parrains prestigieux, consultants influents[26]… En général, une bonne campagne en vue des sélections est évaluée à 5 millions de dollars[14]. Harvey Weinstein, ex-président, avec son frère Robert, de Miramax et fondateur de la Weinstein Company est généralement considéré comme le champion des campagnes pré-Oscars : en 2012, les films qu'il a produits ou distribués totalisent 300 nominations et 86 statuettes remportées[27]. À noter qu'à la suite du témoignage de nombreuses personnalités féminines accusant Weinstein d'agression sexuelle, de harcèlement ou parfois de viol, l'Académie décide, le 14 octobre 2017, de l'exclure à titre conservatoire après avoir publié un communiqué dans lequel elle « juge la conduite décrite dans les accusations portées contre Harvey Weinstein répugnante, odieuse et contraire à l'éthique des hauts standards de l'Académie »[28],[29],[30]. Après Carmine Caridi en 2004[31], il devient la deuxième personne à être exclue de l'Académie depuis sa création.
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Pour limiter les excès de ces campagnes et empêcher les conflits d'intérêts ou trafics d'influence, l'Académie a pris certaines mesures, comme la restriction des réceptions privées et l'interdiction d'envois de messages électroniques publicitaires en faveur d'un candidat dénigrant de manière agressive la concurrence[17]. Récemment, la direction de l'AMPAS a appliqué des sanctions contre certaines personnalités. Ainsi, Nicolas Chartier, producteur français du film Démineurs de Kathryn Bigelow a été interdit de présence à la 82e cérémonie en 2010 à la suite de l'envoi d'un courriel appelant à choisir Démineurs, une production indépendante et non un « long métrage à 500 millions de dollars », visant Avatar de James Cameron, le principal adversaire[32]. En 2014, la nomination à l'Oscar de la meilleure chanson d'Alone Yet not alone est annulée à la suite de la découverte de nombreux messages envoyés par Bruce Broughton, ancien gouverneur de l'Académie et membre du comité de direction de la branche des compositeurs, aux adhérents de son collège afin de les informer que sa chanson était éligible pour le premier tour de vote qui fixe les nominations[33].
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Le trophée représente un chevalier sur un socle, debout sur une bobine de film et tenant une épée dans ses mains gantées[26]. Il est constitué de britannium (alliage d'étain, d'antimoine et de cuivre), plaqué d'or. Il a été dessiné par Cedric Gibbons, cofondateur de l'AMPAS, et responsable artistique de la MGM entre 1924 et 1956[34]. D'une hauteur de 34 centimètres (13½ pouces) pour un poids de 3 kg (8½ livres), il a été sculpté par George Stanley et est réalisé par la société R. S. Owens & Company à Chicago qui a l'exclusivité de sa réalisation[26]. La fine couche d'or recouvrant la statuette est de 24 carats. Son prix est d'environ 850 dollars (687 euros) [26]. Dix heures de travail sont nécessaires pour obtenir une sculpture parfaite[26].
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La forme de la récompense a peu évolué au cours de son histoire mais son poids et sa fabrication ont subi des modifications : les premières statuettes sont en bronze plaqué d'or. Durant la Seconde Guerre mondiale, en raison de la réquisition des métaux pour l'effort de guerre, les prix distribués sont des moulages en plâtre peints[26]. Mais l'Académie les remplace plus tard par des originaux auprès des lauréats[26].
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Désigné officiellement sous le terme d’Academy Award[35], il est surnommé « Oscar » depuis 1934. Une anecdote rapporte qu’un membre de l’Académie, Margaret Herrick, trouva qu’il ressemblait à son oncle ayant pour prénom Oscar[36]. Une autre version attribue la paternité de ce surnom à Bette Davis dont le premier mari, Harmon Oscar Nelson, ressemblait à la statuette[37]. Le surnom ne fut officiellement adopté par l'Académie qu'en 1939.
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Afin d'éviter le marché noir et le troc pour les collections privées, chaque récipiendaire du trophée est obligé de signer le « Winner's agreement » (l'accord du gagnant) qui l'engage à ne pas revendre son prix sans l'avoir préalablement proposé contre un dollar symbolique à l'AMPAS[26].
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Le trophée a été déposé comme marque verbale (Oscar) et comme marque figurative (dessin de la statuette) dans la plupart des pays du monde et notamment en France[38],[39].
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En gras sont indiquées les catégories actuellement décernées.
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Les Oscars spéciaux (Academy Special Awards) récompensent des personnalités du cinéma pour leur carrière ou pour une occasion particulière. Depuis 2009, ces Oscars sont remis dans une cérémonie séparée (au mois de novembre), les Governors Awards.
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Les Oscars scientifiques et techniques (Academy Scientific and Technical Awards ou Sci/Tech Awards) sont décernés de façon irrégulière depuis 1931. Leur remise, depuis 1977, fait l'objet d'une cérémonie séparée, non télévisée, précédant généralement la cérémonie principale. On distingue trois classes :
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Deux autres récompenses viennent compléter cette catégorie :
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Initialement organisée sous forme de banquet, la première cérémonie, présidée par Douglas Fairbanks, a lieu le 16 mai 1929 à l'Hollywood Roosevelt Hotel et réunit 270 personnes[40]. La cérémonie n'est au départ pas faite pour durer : la première soirée se clôt en dix minutes et la place coûte quelques dollars[26]. Le film muet Les Ailes (Wings) de William A. Wellman, mélodrame aérien sur fond de premier conflit mondial, remporte le tout premier trophée du meilleur film[26]. Avant 1934, la statuette n'a pas de nom, elle n'est qu'une récompense professionnelle intitulée l’Academy Award of Merit[41]. À l'époque, on la surnomme le « Trophée d'or », l'« Homme d'acier » ou encore la « Statue du mérite »[26].
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Le système de banquet perdure pendant quelques années. Mais cet évènement réunissant toujours plus d'invités, la formule est abandonnée en 1944 au profit d'une remise de prix plus traditionnelle au Grauman's Chinese Theatre d'Hollywood, sous une forme qui a perduré, à quelques détails près, jusqu'à nos jours.
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La cérémonie est retransmise pour la première fois à la télévision en 1953 sur NBC, avant de passer chez ABC en 1960. Elle revient sur NBC en 1971, avant qu'ABC ne s'approprie à nouveau les droits en 1976 et ce jusqu'à aujourd'hui. Succédant à plusieurs lieux d'accueil, le Théâtre Kodak, renommé Dolby Theatre en 2012 à la suite de la faillite du précédent sponsor, accueille officiellement depuis mars 2002, la cérémonie télédiffusée en direct ou en léger différé dans le monde entier.
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Depuis 1934, la cérémonie est organisée en début d'année, plus d'un mois après l'annonce des nominations par le président de l'Académie. Pour chaque catégorie, une personnalité est choisie pour annoncer les nommés, ouvrir l'enveloppe avec le nom du lauréat et remettre le trophée. Une tradition appliquée depuis 1980 concernent les catégories de l'interprétation : les vainqueurs remettent l'Oscar de la catégorie équivalente de l'autre sexe l'année suivante. Les vainqueurs ont le droit de s'exprimer seulement 45 secondes sur scène, en cas de discours trop long, on lance l'orchestre et le micro se coupe[14]. La cérémonie est généralement présentée par un acteur ou une actrice comique en vogue (Billy Cristal, Steve Martin, Whoopi Goldberg, etc.). Cet événement majeur dans la vie culturelle américaine fait figure de grand-messe mondaine pour l'industrie hollywoodienne : les stars s'y montrent vêtues de créations des grands couturiers.
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En 2007, la chaîne ABC évalue le coût de la cérémonie à 30 millions de dollars. Ce montant comprend l'organisation de la soirée mais également l'acheminement et le dépouillement des bulletins de votes, l'envoi de DVD des films cités aux votants, les soirées données en amont du grand soir, le bal des gouverneurs de l'Académie et le déjeuner des nommés[14].
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L'audience record remonte à 1998 : plus de 55 millions d'Américains regardent la cérémonie[14].
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La cérémonie récompensant les films sortis au cours de l'année civile précédente, elle est désignée plutôt par son numéro que par son année[42].
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Les prix honorifiques attribués par le conseil des gouverneurs sont l'Oscar d'honneur, le Jean Hersholt Humanitarian Award et l'Irving G. Thalberg Memorial Award. Ils sont remis dans une cérémonie distincte depuis 2009, au mois de novembre précédant la soirée des Oscars. Toutes les soirées des Governors Awards ont lieu dans des salles de réception du Hollywood and Highland Center, où est également présent le théâtre Dolby.
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Les liens des éditions renvoient aux cérémonies des Oscars qui s'y rattachent.
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Depuis 1978, les prix consacrant les innovations techniques cinématographiques sont remis lors d'une soirée spéciale, deux semaines avant la cérémonie des Oscars.
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Source : Supplément de Studio Magazine no 243 de février 2008.
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Plusieurs incidents et débordements ont marqué l'histoire des cérémonies, participant à sa notoriété. En 1973 notamment, Marlon Brando envoie une jeune Amérindienne, Sacheen Littlefeather (en), qui se présente à sa place pour refuser la récompense et dénoncer le rôle réservé aux Autochtones d'Amérique du Nord dans les films américains. En 1978, le discours de remerciement de Vanessa Redgrave, connue pour ses sympathies vis-à-vis de la cause palestinienne, provoque également plusieurs remous dont une manifestation improvisée devant le bâtiment où se déroule la soirée puisqu'elle s'en prend violemment au sionisme et aux associations pro-israéliennes qui avaient appelé à boycotter la cérémonie. Elia Kazan, réalisateur controversé à cause de ses positions pendant l'époque du maccarthysme, doit essuyer la désapprobation d'une partie du public lorsqu'il reçoit en 1999 un Oscar pour l'ensemble de sa carrière.
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L'un des reproches récurrent des Oscars est le lobbying, très présent, notamment chez Harvey Weinstein, par ses sociétés Miramax et The Weinstein Company, très persuasif au point d'être surnommé « L'Homme aux 80 statuettes »[57],[58],[59]. La première grande polémique vient des neuf nominations de L'Extravagant Docteur Dolittle en 1968. Le studio 20th Century Fox fit une campagne marketing monstre, avec des cérémonies et projections privées pour les membres votants, pour aboutir à ce résultat, malgré le fait que le film est un échec commercial et critique[60],[61]. L'Academy en a conscience et depuis la 34e cérémonie des Oscars (la cérémonie précédente était marquée par le lobbying d'Alamo chapeautée par le super-publicitaire d'Hollywood Russell Birdwell), envoie une note à part dans le règlement annuel du vote, au derrière de la couverture, faisant part de sa déception à cause d'une « sollicitation irrégulière, excessive et vulgaire des suffrages »[62].
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L'existence même des Oscars suscite un certain nombre de critiques. Quelques voix, comme celle du réalisateur William Friedkin, s'élèvent contre le fait que les récompenses soient essentiellement décernées entre personnalités de l'industrie hollywoodienne, s'autocongratulant ainsi sans réelle objectivité. Il qualifie la cérémonie de « plus gros plan de promotion que l'industrie ait pu concevoir pour elle-même »[63] et ajoute que l'on ne peut pas élire un « meilleur » parmi des rôles et des travaux artistiques aussi différents les uns des autres. La majorité des films récompensés provient des grandes firmes américaines qui, selon certains journaux, se servent de la cérémonie pour « célébrer la victoire d'un marketing conquérant, laissant à la trappe les productions les moins médiatisées et reléguant le 7e art à un rôle de figurant »[64]. En conséquence, plusieurs médias dénoncent le fait que seules les majors puissent assurer une onéreuse campagne médiatique pour toucher le plus grand nombre de votants[65] et que, nonobstant la qualité de leur catalogue de films, les producteurs et distributeurs modestes ou indépendants restent en dehors de la course, faute de moyens et de sphères d'influence[66].
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Naomi Watts évoque, quant à elle, le plaisir d'être « reconnue par ses pairs » mais estime que « le travail d'une personne ne devrait pas être jugé par rapport à un autre. »[67].
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L'AMPAS a souvent été fustigée dans la presse pour son manque de diversité : en 2012, le Los Angeles Times publie une étude sur une liste de 5 765 votants gardée secrète, révélant que 94 % d'entre eux sont blancs (contre 2 % de Noirs et autant d'Hispaniques), 77 % sont des hommes et 54 % ont plus de 60 ans[68],[69].
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( Les pourcentages de chaque catégorie citée , dans la population de laquelle sont choisis les votants , ne sont pas donnés . La conclusion à tirer n'est pas absolue )
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En 2016, l'Académie fait l'objet d'une vive controverse lors de l'annonce des nominations pour la 88e cérémonie : la presse note que, pour la seconde année consécutive, les 20 acteurs cités dans les quatre catégories d'interprétation sont blancs[70]. Plusieurs personnalités à l'instar de Spike Lee et Jada Pinkett Smith annoncent leur mécontentent sur les réseaux sociaux et leur intention de boycotter la soirée[71]. Face à l'ampleur de la campagne médiatique « Oscar so white » (« des Oscars si blancs ») dirigée contre elle, l'Académie décide d'amender ses conditions d'adhésion et promet de doubler en son sein d'ici 2020 le nombre de femmes et de personnes non-blanches[71], quand bien même certains soulignent que le problème n'est pas seulement celui des Oscars mais de tout Hollywood[72]. Elle promet également d'accroître l'adhésion de votants non-américains ou issus de la jeune génération[73]. Le droit de vote à vie pour chaque membre est aussi modifiée : désormais, seuls peuvent y prétendre, parmi les plus âgés, les nommés, lauréats ou professionnels ayant travaillé sans discontinuer dans l'industrie cinématographique lors de la dernière décennie. Si cette condition n'est pas remplie, le votant reste membre de l'AMPAS mais devient adhérent émérite, sans plus de possibilité de prendre part à la désignation des candidats et des lauréats[74].
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Une autre critique récurrente contre les Oscars porte sur la propension des votants à récompenser un même film présent dans plusieurs catégories au détriment d'un palmarès équilibré. À l'inverse, certains films n'ont obtenu aucun Oscar malgré un grand nombre de sélections : Le Tournant de la vie (11), La Couleur pourpre (11), Gangs of New York (10), True Grit (10), American Bluff (10), The Irishman (10), La Vipère (9), Les Plaisirs de l'enfer (9), Quo Vadis (8), Au risque de se perdre (8), La Canonnière du Yang-Tse (8), Elephant Man (8), Ragtime (8), Les Vestiges du jour (8), etc. Le Parrain 3 n'a obtenu aucun Oscar sur ses 7 nominations alors que Le Parrain a remporté 3 Oscars pour 10 nominations et Le Parrain 2, 6 pour 11 mentions.
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Par ailleurs, plusieurs grands cinéastes (Charles Chaplin, Orson Welles, Alfred Hitchcock, Stanley Kubrick, etc.) n'ont jamais obtenu l'Oscar du meilleur réalisateur et l'Académie est passée à côté d'œuvres fondatrices du cinéma à l'instar de Citizen Kane, récompensé en 1942 uniquement pour son scénario original ou de 2001 : L'Odyssée de l'espace (1968) qui ne fut distingué que pour ses effets spéciaux avant-gardistes. De même, plusieurs acteurs de légende ne furent jamais nommés (comme Marilyn Monroe), n'obtinrent pas la statuette (Kirk Douglas, Cary Grant, Montgomery Clift, Greta Garbo) ou ne furent célébrés par l'Académie que pour leur carrière (Buster Keaton, Groucho Marx)[66]. Richard Burton, nommé 7 fois pour un Oscar pendant sa carrière, n'a jamais décroché la statuette (nomination en tant que meilleur acteur dans un second rôle puis six fois comme meilleur acteur).
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Le comédien Matt Damon, qui a activement participé à la campagne des votes pour que Martin Scorsese obtienne enfin l'Oscar du meilleur réalisateur en 2007 après 5 tentatives infructueuses[75], estime que « le meilleur moyen de juger un film est de le faire 10 ans après sa sortie. [...] Les Oscars se trompent plus souvent qu'ils n'ont raison »[76].
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Certains gagnants aux Oscars ont d'ailleurs refusé leur trophée et boycotté la cérémonie. Le premier fut Dudley Nichols, lauréat en 1936 de l'Oscar de la meilleure adaptation pour Le Mouchard. Il manifestait ainsi sa désapprobation de l'AMPAS, alors en conflit avec le Syndicat américain des scénaristes (American Guild of Writers)[77]. Il fut suivi en 1971 du comédien George C. Scott qui déclara au sujet de cet évènement : « Tout ça n'est qu'un satané défilé de viande. Je ne veux absolument pas y prendre part. »[78].
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D'autres ne prirent même pas la peine de se déplacer pour recevoir leur prix, comme Katharine Hepburn qui ne vint chercher aucun de ses 4 Oscars (pour 12 sélections)[79], Woody Allen (4 Oscars pour 24 nominations)[80] ou encore Glenda Jackson (2 Oscars pour 4 citations)[81].
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Os désigne aussi bien un tissu conjonctif solidifié que l'une de ces structures individuelles, ou les organes, dans lesquels ils sont formés, et que l'on trouve chez de nombreux animaux. Chez un nourrisson humain, on dénombre jusqu'à 270 os ; chez un homme adulte, on en compte 206.
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L'ensemble des os d'un animal forme le squelette.
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Grâce à leur structure, les os sont à la fois légers, souples et solides. Ceux des oiseaux sont encore allégés et contiennent de l'air.
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Dans le règne animal, des évolutions alternatives dans la constitution du squelette par rapport à l'os sont la coquille et l'exosquelette de chitine. Chez certains animaux (par exemple, les tortues), les os qui étaient internes sont devenus externes en se transformant en carapace.
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On prononce /ɔs/ au singulier et /o/ au pluriel.
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Les os supportent les structures corporelles, protègent les organes internes, et (en conjonction avec les muscles) facilitent le mouvement ; ils sont également impliqués dans la formation des cellules sanguines, le métabolisme du calcium, et le stockage de minéraux. Ils peuvent jouer un rôle de détoxification de l'organisme, par exemple en fixant le plomb (mais en le relarguant ensuite peu à peu, au risque de produire un « Saturnisme différé » dans le temps[1]).
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Il existe trois types caractéristiques d'os, auxquels s'ajoutent les « os intermédiaires » — de typologie variable :
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Certains os présentent des petites excroissances que l'on nomme apophyses ou processus.
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Une nouvelle classification des os est proposée : la classification de Carthage[3]. Cette classification ne se base pas sur la forme des os, mais sur les tissus qui les composent à savoir tissu osseux et tissu cartilagineux.
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On distingue ainsi deux groupes d'os et non trois[3] :
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Les os avec cartilage se développent dans la vie extra utérine, après la naissance. Ce sont des os de mobilité. Ils sont incomplètement visibles sur les radios simples. Leurs fractures perturbent la mobilité articulaire. Sur le plan chirurgical l'ostéosynthèse se fait par tuteur (interne vis, clou, lames).
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Les os sans cartilage se développent pendant la vie intra utérine, avant la naissance. Ce sont des os de la statique. Ils sont entièrement visibles sur les radios simples. Leurs fractures gênent la statique. sur le plan chirurgical, l'ostéosynthèse est double (tuteur interne clou centro médullaire) et tuteur externe (plaques).
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Voir[2].
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On distingue à la surface des os des reliefs :
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Les zones de contact entre deux os sont appelées les articulations. Ces articulations peuvent être fixes ou plus ou moins mobiles.
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Les os sont également reliés les uns aux autres par le biais de ligaments interosseux. Ce sont des bandes de tissu conjonctif, à la fois souples et résistantes.
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Les ligaments sont à différencier des tendons, qui relient chacun un os à un muscle squelettique.
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L'ensemble des os, des articulations, des ligaments interosseux, des tendons et des muscles squelettiques forme l'appareil locomoteur.
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On distingue pour tout os deux parties dans le tissu osseux proprement dit :
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Les os sont de plus entourés d'une fine enveloppe conjonctive (Ne se situe qu'aux surfaces non recouvertes de cartilage) : le périoste, contribuant à l'innervation, la croissance et à la cicatrisation de l'os.
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La partie minérale des os est composée essentiellement de phosphate de calcium apatitique dont la structure dépend du type de l'os et de son âge.
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On distingue 2 catégories de cellules osseuses : les ostéoblastes (et leurs cellules dérivées : ostéocytes et cellules bordantes) et les ostéoclastes.
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Les ostéoblastes ont une origine mésenchymateuse. Elles sont reliées entre elles par des gap junctions. Elles sont à la surface de l'os en croissance, alignées sur les surfaces osseuses. Ce sont des cellules cuboïdes, 20 micromètres de diamètre, avec un gros noyau à l'opposé de la surface apposée sur l'os. Leurs contours sont irréguliers et ils possèdent des prolongements leur permettant le contact avec d'autres ostéoblastes ou ostéocytes. Leur rôle est d'élaborer le tissu osseux immature (tissu ostéoïde) et de permettre sa calcification en élaborant des protéines initiant la cristallisation (sialoprotéine osseuse (en) (BSP) / phosphoprotéines) et des enzymes permettant l'entretien de la calcification (phosphatase alcaline). Ils agissent aussi indirectement dans la résorption du tissu osseux en élaborant des substances agissant sur l'ostéoclaste.
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Après un certain nombre de division, l'ostéoblaste élabore la matrice osseuse autour de lui ; dans un premier temps au niveau de la surface osseuse puis il s'entoure et se transforme en ostéocyte ou en cellules bordantes (=cellule de réserve, aplatie et ayant la capacité de se re-différencier en ostéoblaste), elles conservent leurs gap junctions qui leur permettent la diffusion des éléments nutritifs.
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L'os est un ensemble de tissus. Le tissu osseux est un tissu conjonctif spécialisé. Il est donc constitué d'une matrice extracellulaire et de cellules. La matrice extracellulaire a 3 composantes : la substance fondamentale, les fibres et les glycoprotéines structurales.
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La substance fondamentale est constituée de glycosaminoglycanes sulfatés comme les chondroïtines sulfates et héparanes sulfates (au rôle anticoagulant), d'acide hyaluronique, d'eau, d'ions, de dépôts de sel de calcium. La matrice minérale représente environ 70 % du poids de l'os sec. Parmi les sels minéraux on trouve des cristaux d'hydroxyapatite (ou phosphate tricalcique) : ces cristaux suivent les fibres de collagène, des carbonates de calcium, des phosphates de magnésium. La matrice organique est faite essentiellement de collagène sous forme de larges fibres agencées en lamelles, de protéoglycanes et de protéines non collagéniques spécifiques du tissu osseux comme l'ostéopontine (lie les cellules (ostéocytes) aux cristaux d'hydroxyapatites), l'ostéonectine et l'ostéocalcine. On retrouve aussi des protéines enfouies dans la matrice, d'origine non osseuse (fétuine, immunoglobulines, …).
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Les fibres sont principalement des fibres de collagène de type I (80 %) et XII, son collagène associé. On ne trouve jamais de collagène de type II qui est rencontré uniquement dans le cartilage. Les fibres sont parallèles les unes aux autres et sont organisées en fonction des forces de pressions exercées.
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Si les ostéoblastes forment le tissu osseux, les ostéoclastes le détruisent. Ils creusent des surfaces d'érosion, les lacunes de Howship.
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Les os de l'enfant sont plus mous que ceux de l'adulte et contiennent plus d'eau. L'ossification, c'est-à-dire le durcissement des tissus fibreux ou cartilagineux qui se transforment en os, se fait graduellement de l'enfance à la puberté. L'ossature de tout le corps se consolide selon la règle des développements proximo-distal (du plus proche au plus loin) et céphalo-caudal (du cerveau à la queue). Par exemple, les os des épaules durcissent avant ceux du pied[4].
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La formation de l'os débute vers la 9e semaine chez le fœtus. Elle se fait à partir d'une « maquette » de cartilage, de deux façons : l'ossification endomembraneuse et l'ossification endochondrale. L'ossification endomembraneuse est celle des os de la voûte crânienne et du maxillaire ; elle a une origine mésenchymateuse. L'ossification endochondrale est celle des os longs, des vertèbres, des os du pelvis et de la base du crâne.
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Lors de l'ossification endomembraneuse, le tissu mésenchymateux, riche en fibroblaste donne des ostéoblastes après recrutement et différenciation. Il y a production de matrice ostéoïde. Cela se fait dans des zones particulières dites « centre d'ossification primaire ». Elles sont peu minéralisées. Après la naissance, ces zones fusionnent et se minéralisent complètement.
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L'ossification endochondrale débute donc au stade fœtal. À la naissance, seules les extrémités des os longs sont faites de cartilage. Ce n'est que vers l'âge de 18-21 ans, que le cartilage disparaît complètement des extrémités des os longs. À ce moment, la croissance est complètement arrêtée.
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L'ossification endochondrale débute par des centres d'ossification primaires dans la partie moyenne de la matrice cartilagineuse. Contrairement à l'ossification endomembraneuse elle ne consiste pas en une transformation du tissu cartilagineux en tissu osseux. Elle se fait en deux étapes : une destruction de la matrice cartilagineuse puis son remplacement par du tissu osseux. L'ossification primaire du périchondre (futur périoste) entraîne une transformation des chondrocytes : ils s'hypertrophient et dégénèrent. Dans cette zone hypertrophique, les sels de calcium précipitent et donnent un cartilage calcifié. Les chondrocytes prisonniers de cette matrice calcifiée, dégénèrent et ne sécrètent plus d'angio-inhibiteur. Il se produit une néovascularisation ; les chondroclastes creusent des cavités dans le cartilage calcifié. Les fragments de cartilages échappant aux chondroclastes servent de supports aux pré-ostéoblastes arrivés avec les bourgeons vasculaires. Les pré-ostéoblastes donnent des ostéoblastes qui sécrètent la matrice ostéoïde, celle-ci se minéralise pour donner de l'os. Les ostéoclastes sont à l'origine du canal médullaire. En périphérie, on retrouve la plaque épiphysaire qui contient du cartilage hyalin, du cartilage sérié (dû à la prolifération active des chondroblastes), du cartilage hypertrophique, du cartilage hypercalcifié, une ligne d'érosion (qui résulte de l'action des chondroclastes), une zone ostéoïde et une zone ossifiée. Cette plaque persiste jusqu'à ce que l'os ait atteint sa taille adulte. Quand le cartilage disparaît, les épiphyses et diaphyses fusionnent : la croissance est terminée. L'ossification endochondrale est à l'origine de la croissance en longueur des os.
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Le squelette humain adulte est composé de 206 os[5].
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La majorité des atteintes osseuses sont d'origine traumatique ; un choc physique, tel une chute ou un accident de la route, vient mettre en tension l'os jusqu'à son point de rupture : on parle alors de fracture. Une fracture est suivie le plus souvent d'une douleur localisée de plus ou moins forte intensité qui peut nécessiter la mise sous antalgique.
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Il s'ensuit dans les semaines et les mois suivants une reconstruction physiologique de l'os par stimulation de l'activité ostéoblastique : on parle alors de cal osseux. Ce cal osseux nécessite le plus souvent la mise en contention des articulations sus et sous-jacentes pendant toute la période de cicatrisation de l'os. Lorsque la fracture est dite compliquée ou touchant certaines articulations précises, une simple contention ne suffit pas : une opération de chirurgie orthopédique est nécessaire pour éviter la formation d'un cal dit « vicieux » c'est-à-dire formant une saillie douloureuse ou déformant le membre, accentuant de ce fait l'impotence fonctionnelle du patient.
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La plupart du temps les fractures se forment à partir des points de faiblesse de l'os déterminés par la matrice osseuse et les tensions mécaniques (par exemple zone d'insertion ligamentaire ou tendineuse). Certains facteurs accentuent le risque de fractures, tels l'ostéoporose, les fragilités osseuses constitutionnelles, les tumeurs bénignes, malignes et métastases, kystes et foyers infectieux.
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Il existe différent types de fractures nécessitant pour chacune d'elles une prise en charge différente.
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D'origine post-traumatique, elles font suite à un choc ou une torsion violente, elles nécessitent une prise en charge de la douleur, la réduction de la fracture, l'immobilisation du membre et la surveillance radiologique de la guérison. Certaines fractures simples nécessitent une chirurgie orthopédique lors de la réduction avec parfois la pose de matériel : clous, plaques, tiges, prothèse, etc.
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Sans notion traumatique évidente, elles sont généralement le signe d'une maladie dégénérative, tumorale et parfois génétique de l'os. La réduction de la fracture s'accompagne alors de la prise en charge de la pathologie principale.
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Elles concernent les fractures des gros os qui s'accompagnent souvent d'une hémorragie massive (de l'ordre de plusieurs litres) ou de fracture du crâne (hématome sous-dural, hématome extra-dural). L'arrêt de l'hémorragie est alors la priorité absolue avec le drainage de celle-ci. Le risque d'un choc hypovolémique justifie la mise sous perfusion.
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Les fractures ouvertes peuvent être très impressionnantes visuellement, l'os fracturé fait éruption à travers la peau. La plaie doit être nettoyée et isolée rapidement : l'os réagit très mal aux infections qui nécessitent souvent un traitement antibiotique prolongé et peuvent même obliger à un ou plusieurs curetages à long terme.
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Les prises en charge médicale et chirurgicale varient ensuite considérablement en fonction de la topologie de la fracture. Dans tous les cas une surveillance radiologique de la guérison est obligatoire.
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Outre des pathologies induites par des fractures osseuses ou une déformation de la colonne vertébrale, une ostéogenèse imparfaite (maladie des os de verre ou fragilité osseuse constitutionnelle), par des anomalies de croissance (maladie d'Ollier, d'origine génétique) ou de type cal osseux ou épines osseuses, ou par les problèmes posés par les rhumatismes, ou parfois par une hyperminéralisation osseuse (qui implique une hypovascularisation) ; le cancer et l'ostéoporose postménopausique sont les principales maladies graves qui concernent directement l'os chez l'Homme.
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Une activité physique suffisante et un apport suffisant en calcium permettent de diminuer le risque ou l'importance de l'ostéoporose considérée par l'OMS comme le second problème de santé publique derrière les maladies cardiovasculaires ; vers 45 ans, la perte de matière osseuse (qui est la plus élevée à 18 ans) s'accélère pour atteindre en moyenne 40 % chez la femme entre 45 et 80 ans et 25 % chez l'homme.
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Le cancer de l'os primitif est rare. Il s'agit surtout :
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Ce sont les cancers secondaires (issus de métastases) qui sont les plus courants.
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Dans tous les cas, on associe généralement la chimiothérapie et la chirurgie (dont la chirurgie reconstructrice) qui ont récemment bénéficié de nombreux progrès mais qui restent lourdes, longues, coûteuses et parfois pénibles pour le patient.
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Le saturnisme n'est pas une maladie osseuse, mais un saturnisme « induit » ou « secondaire » peut être la conséquence d'une fracture, et il peut être transmis de la mère à l'enfant.
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Depuis la préhistoire, des os animaux ou humains ont eu des usages variés.
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Ils ont par exemple servi à produire :
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Lorsqu'ils sont de bonne qualité (hormis les os de porcs pour certains usages) les os récupérés à l'abattoir à partir d'animaux de rente, d'élevage pour la viande ou de gibier peuvent aussi être utilisés pour en extraire de la gélatine industrielle[9] et fabriquer des engrais ; avec parfois un risque d'obtenir un engrais pollué par le plomb ou d'autres toxiques. En effet, par exemple certains radionucléides[10],[11] (potassium et phosphore radioactif) sont susceptibles d'avoir été accidentellement accumulés par des mammifères dans leurs os, de même pour le plomb qui se fixe préférentiellement et par ordre décroissant dans l'os puis dans le foie[12] (chez les mammifères après ingestion « 90 % du plomb sont liés aux érythrocytes et stockés pour 80 à 90 % dans les os »[13], non sans une certaine toxicité pour les ostéoblastes[14]. Or en 1985 une étude de suivi vétérinaire a clairement montré que les foies de jeunes porcs envoyés à l'abattoir étaient dans un cas sur deux environ déjà trop contaminés par le plomb. La source de contamination était probablement leur nourriture car les vétérinaires n'observaient pas de variations géographique nette de la contamination[15] ; Lors de l'étude de 1985, sur 300 échantillons composés des 2 reins par porcs (« jeunes porcins »[15]), 218 analyses ont été faites pour le plomb : 123 résultats étaient inférieurs au seuil de tolérantes qui était de 0,2 ppm (soit 56,4 %) et 95 le dépassaient (soit 43,6 %)[15]. Les mêmes analyse reconduites en 1986 ont confirmé celles de 1985[15].
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La farine d'os est souvent produite avec des os (d'animaux terrestres) de seconde qualité ; les gros os longs peuvent être vendus en boucherie comme os à moelle. Les autres peuvent préalablement être utilisés pour la fabrication de gélatine et/ou traités pour fabriquer du phosphate dicalcique ou de la poudre d'osséine[9] ; la farine est produite par chauffage, dégraissage, séchage, broyage et tamisage des os[9] ; À titre d'exemple, en France (où sont produites environ 400 000 t/an[16], la farine d'os de porc produite par les équarrisseurs et les fondeurs contient en moyenne 34 % de phosphate de calcium, 4 % de carbonate de calcium et des protéines (36 à 40 % qui sont essentiellement le constituant du collagène)[16]. Elle est revendue pour être intégrée dans l'alimentation animale (où elle sera mélangée avec de la farine de viande plus riche en protéines[16]). Comme les farines de viandes et les farines de sang, les farines d'os sont soumises aux cours mondiaux des protéines animales et végétales
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Risques sanitaires : Leur incorporation, dans de mauvaises conditions, dans les farines animales données à des herbivores a été à l'origine de l'encéphalopathie spongiforme bovine (aussi appelée « maladie de la vache folle »), et peut-être de la CWD, deux maladies animales à prions. La consommation de restes humains par des humains a été dans un passé récent à l'origine de cas groupés d'un variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
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En informatique, un système d'exploitation (souvent appelé OS — de l'anglais Operating System) est un ensemble de programmes qui dirige l'utilisation des ressources d'un ordinateur par des logiciels applicatifs[1]. Il reçoit des demandes d'utilisation des ressources de l'ordinateur — ressources de stockage des mémoires (par exemple des accès à la mémoire vive, aux disques durs), ressources de calcul du processeur central, ressources de communication vers des périphériques (pour parfois demander des ressources de calcul au GPU par exemple ou tout autre carte d'extension) ou via le réseau — de la part des logiciels applicatifs. Le système d'exploitation gère les demandes ainsi que les ressources nécessaires, évitant les interférences entre les logiciels[1].
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Le système d'exploitation est un logiciel, le deuxième après le firmware et le principal programme[pourquoi ?] exécuté lors de la mise en marche de l'ordinateur[2], le premier étant le programme d'amorçage (en anglais bootloader). Il offre une suite de services généraux facilitant la création de logiciels applicatifs et sert d'intermédiaire entre ces logiciels et le matériel informatique[1]. Un système d'exploitation apporte commodité, efficacité et capacité d'évolution, permettant d'introduire de nouvelles fonctions et du nouveau matériel sans remettre en cause les logiciels[2].
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Il existe sur le marché des dizaines de systèmes d'exploitation différents[2], très souvent livrés avec l'appareil informatique[3]. C'est le cas de Windows, Mac OS, Irix, Symbian OS, GNU/Linux, (pour lequel il existe de nombreuses distributions) ou Android. Les fonctionnalités offertes diffèrent d'un système à l'autre et sont typiquement en rapport avec l'exécution des programmes, l'utilisation de la mémoire centrale ou des périphériques, la manipulation des systèmes de fichiers, la communication, ou la détection et la gestion d'erreurs[2]. Toutefois, la modélisation CIM Schema attribue à ce concept une classe de base CIM_OperatingSystem, éventuellement dérivée sous Windows[4], Linux[5] ou z/OS[6].
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En 2012, les deux familles de systèmes d'exploitation les plus populaires sont Unix (dont macOS, GNU/Linux, iOS et Android) et Windows. Cette dernière détient un quasi-monopole sur les ordinateurs personnels avec près de 90 % de part de marché depuis 15 ans[7].
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Le système d'exploitation offre une suite de services généraux facilitant la création et l'utilisation de logiciels applicatifs. Les services offerts sont en rapport avec l'utilisation des ressources de l'ordinateur par les programmes[2]. Ils permettent en particulier d'exécuter des programmes, de lire et écrire des informations, de manipuler les fichiers, de communiquer entre ordinateurs et de déceler des erreurs[2]. Ces services permettent à plusieurs usagers et plusieurs programmes de se partager les ressources de l'ordinateur[8]. Le principal rôle du système d'exploitation est alors de gommer les différences entre les différentes architectures informatiques, et d'organiser l'utilisation des ressources de façon rationnelle :
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La palette des services offerts et la manière de s'en servir diffère d'un système d'exploitation à l'autre. Le standard industriel POSIX du IEEE définit une suite d'appels systèmes standard. Un logiciel applicatif qui effectue des appels système selon POSIX pourra être utilisé sur tous les systèmes d'exploitation conformes à ce standard[9].
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Le système d'exploitation assure la réservation des différentes ressources pour les besoins des programmes exécutés simultanément. Les réservations peuvent être inscrites dans des journaux d'activités à des fins de statistiques ou de dépannage et le système d'exploitation peut refuser une réservation à un utilisateur n'ayant pas reçu d'autorisation[2] préalable.
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Le matériel informatique peut exécuter des instructions, celles-ci sont rarement plus que des copies ou des additions. La traduction d'opérations complexes en suite d'instructions est une tâche fastidieuse qui incombe au système d'exploitation[8]. Le système d'exploitation prend en charge toute la manipulation du matériel, le logiciel applicatif ne peut donc pas voir de différence entre une machine simple, rudimentaire et une machine riche et complexe : les mêmes services sont offerts dans les deux cas[1].
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Le système d'exploitation facilite le travail de programmation en fournissant une suite de services pouvant être utilisés par les logiciels applicatifs[1]. Du point de vue du programmeur, son logiciel applicatif s'oriente en direction du système d'exploitation et du matériel, et les programmes sont considérés comme fonctionnant sur le système d'exploitation. Un système d'exploitation peut ainsi être vu comme une machine virtuelle. L'ensemble composé du matériel et du système d'exploitation forme la « machine » qui exécute le logiciel applicatif, une machine en partie simulée par du logiciel[1].
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Un système d'exploitation est composé d'une large palette de programmes. La composition exacte dépend de l'usage cible et du type d'appareil informatique auquel le système est destiné (ordinateur personnel, serveur, superordinateur ou encore système embarqué).
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Les utilisateurs et les programmeurs peuvent demander des services au système d'exploitation par son interface de programmation, ses commandes ou son interface graphique[10].
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Les appels système permettent des interactions entre un programme en cours d'exécution et le système d'exploitation. L'utilisation d'appels système ressemble a celle de fonctions ou de sous-routines ordinaires en langage C ou Pascal[2].
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Les commandes permettent à un utilisateur ou un programme de demander une opération au système d'exploitation. Une commande est un programme qui effectue un appel système selon la demande de l'utilisateur[2],[10].
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L'interface graphique permet une manipulation intuitive par l'intermédiaire de pictogrammes. Cette interface, qui n'est pas une partie essentielle du système d'exploitation, et qui cache tous les détails intrinsèques de celui-ci, est souvent considérée comme un complément[10].
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POSIX (acronyme de l'anglais Portable Operating System Interface) est une norme relative à l'interface de programmation du système d'exploitation. De nombreux systèmes d'exploitation sont conformes à cette norme, notamment les membres de la famille Unix.
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Lorsqu’il est multitâche, le système d'exploitation permet à plusieurs utilisateurs de se servir de l'ordinateur et donne à chaque utilisateur l'impression qu'il est le seul à utiliser l'ordinateur[8]. Pour ce faire, l'utilisation du processeur est planifiée : chaque programme est exécuté durant une tranche de temps déterminé, puis le système d'exploitation bascule sur l'exécution d'un autre programme[8].
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Un processus est un ensemble d'instructions qui sont en train d'être exécutées. Les instructions proviennent d'un programme, et l'exécution nécessite du temps, de la mémoire, des fichiers et des périphériques[11]. Le système d'exploitation s'occupe de créer, d'interrompre, et de supprimer des processus. Plusieurs processus se trouvent en mémoire centrale en même temps[10].
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La responsabilité du système d'exploitation et de réserver de la mémoire, et de planifier l'exécution, de s'occuper des interblocages[12] et d'assurer les communications entre les processus[11]. L'ordonnanceur (anglais scheduler) associe un processus à un processeur, puis plus tard le dissocie du processeur pour associer un autre processus. cette opération associer / dissocier est appelée context switch[10]. Lors de la planification, le système d'exploitation tient compte de la disponibilité, ou non, des ressources utilisées par le processus[12]. Certains systèmes d'exploitation créent des processus pour effectuer certaines tâches propre au système[9].
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Lors de l'exécution du programme, celui-ci peut demander de réserver des ressources de l'ordinateur[9]. L'exécution de ce programme peut être interrompue et le système d'exploitation continue l'exécution d'un autre programme, cependant les ressources restent réservées[9]. Lorsqu'un autre processus demande une ressource déjà réservée, le processus est mis en attente. En situation de forte compétition plusieurs processus peuvent être en attente de la même ressource[9]. Lorsque la ressource est libérée le système d'exploitation décide alors quel est le prochain processus auquel la ressource sera réservée. La stratégie d'octroi des ressources par le système d'exploitation vise à répondre équitablement à toutes les demandes et éviter des conflits[9].
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Dans certains logiciels applicatifs, plusieurs programmes effectuent la même tâche simultanément, et s'échangent des informations[9]. Le mécanisme de protection de la mémoire (voir plus loin) empêche aux programmes de manipuler les mêmes informations, et ceux-ci doivent faire appel à des services du système d'exploitation[9].
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Par mesure de sécurité, le système d'exploitation réserve à chaque programme un espace d'adressage - un emplacement en mémoire que seul le programme en question peut manipuler[9]. Le système d'exploitation détecte toute tentative d'accès en dehors de l'espace d'adressage et provoque l'arrêt immédiat du programme qui tente d'effectuer de telles opérations[9]. On nomme cela une erreur de protection générale.
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Le système d'exploitation dirige l'utilisation de la mémoire. Il retient la liste des emplacements de mémoire utilisés, et par qui, ainsi que la liste des emplacements libres[13]. Le système d'exploitation réserve un emplacement de mémoire lorsqu'un processus le demande, et le libère lorsqu'il n'est plus utilisé, par exemple lorsque le processus s'est arrêté[13].
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Les fonctions de contrôle de l'utilisation de la mémoire vont en particulier suivre l'utilisation de celle-ci, quels emplacement sont libres, sont utilisés, et par qui[2]. Ces fonctions vont également décider quel programme reçoit de la mémoire, quand et quelle quantit�� est mise à disposition et récupérer la mémoire qui était utilisée par un programme après son exécution, que le programme se soit arrêté volontairement ou accidentellement[2].
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La quantité de mémoire utilisée par l'ensemble du système informatique dépend essentiellement de la manière dont le système d'exploitation effectue les réservations[11].
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Dans les systèmes d'exploitation contemporains, plusieurs programmes sont exécutés en même temps et utilisent simultanément la mémoire centrale[9]. Si un processus modifie - accidentellement ou intentionnellement - un emplacement de mémoire utilisée par un autre processus, il met celui-ci en danger[9]. S'il modifie un emplacement utilisé par le système d'exploitation il met en danger l'ensemble du système informatique[9].
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Pour éviter un tel incident, le système d'exploitation réserve à chaque programme un espace d'adressage — un emplacement en mémoire que seul le programme en question peut manipuler[9]. Le système d'exploitation détecte toute tentative d'accès en dehors de l'espace d'adressage et provoque l'arrêt immédiat du programme qui tente d'effectuer telles opérations[9], par le biais d'une erreur de protection générale.
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Le mécanisme dit de mémoire virtuelle est destiné à simuler la présence ou l'absence de mémoire centrale par manipulation de l'unité de gestion mémoire — un composant électronique (anglais Memory Management Unit abrégé MMU). C'est un mécanisme courant dans les systèmes d'exploitation contemporains.
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La mémoire virtuelle permet d'exécuter simultanément plus de programmes que ce que la mémoire centrale peut contenir. Chaque programme n'ayant pas besoin que la totalité des informations qu'il manipule soit présente dans la mémoire centrale[N 1], une partie des informations est stockée dans la mémoire de masse (en général dans un fichier ou une partition de disque dur) habituellement plus importante mais plus lente et sont transférées en mémoire centrale lorsque le programme en a besoin[T 1].
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Les programmes disposent d'un (ou plusieurs) espaces virtuels de mémoire continus pour travailler. Les adresses des données sont dites virtuelles dans la mesure où l'information adressée ne se trouve pas forcément ni en mémoire centrale, ni à l'adresse indiquée. Lorsque le programme essaie de lire ou écrire une donnée dans sa mémoire virtuelle, l'unité de gestion de mémoire cherche l'adresse physique correspondant à l'adresse virtuelle sollicitée grâce à une table de correspondance. Si l'emplacement n'est pas présent en mémoire centrale (on appelle cela une faute de page), il n'y aura évidemment aucune adresse physique correspondante. Le système d'exploitation devra alors chercher à libérer un espace en mémoire centrale en échangeant (anglais swap) le contenu d'un emplacement donné de mémoire centrale avec le contenu sollicité, qui se trouve en mémoire de masse[N 2],[T 2]. Cette opération s'effectue automatiquement, à l'insu des programmes.
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Des mémoires associatives, incorporées dans l'unité de gestion de mémoire, accélèrent le calcul des adresses[T 3]. Les systèmes d'exploitation utilisent généralement deux mémoires associatives : une pour le mode noyau et une pour le mode utilisateur. La mémoire du mode noyau est arrangée de manière à permettre au processeur d'utiliser la totalité de la mémoire centrale disponible — lors de l'exécution des programmes du noyau du système d'exploitation. Tandis que celle du mode utilisateur est arrangée de manière à protéger le noyau (qui est ainsi invisible pour le programme en question) — lors de l'exécution des programmes hors du noyau. C'est ce que l'on nomme la protection, et ces mécanismes constituent les principales caractéristiques du mode protégé.
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Chaque programme dispose de sa propre table de correspondance, ce qui permet de les isoler les uns des autres. Lors d'une commutation de contexte, le système d'exploitation placera la table du programme courant dans la mémoire associative[T 4]. Le système d'exploitation crée également de nouvelles tables pour les programmes qui démarrent et décide quels emplacements de mémoire virtuelle seront ou ne seront pas présents en mémoire centrale[T 5].
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Les périphériques sont tous les dispositifs informatiques qui permettent au processeur de communiquer avec l'extérieur : clavier, imprimante, carte réseau, mémoire, disque dur[9]. Ils permettent en particulier de recevoir des informations, d'en envoyer, ainsi que de stocker des informations — les collecter dans le but de les renvoyer plus tard[9].
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Une des responsabilités du système d'exploitation est de suivre l'état d'utilisation — libre ou réservé — de tout le matériel du système informatique. Lorsqu'un matériel libre est demandé par un processus, il est alors réservé à ce processus[12]. Pour utiliser un périphérique, le système d'exploitation se sert d'un contrôleur et d'un pilote de périphérique[12].
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Un contrôleur est un composant électronique, qui comporte une mémoire tampon, et manipule un certain type de périphérique (disque dur, imprimante, mémoire, lecteur de bande magnétique...)[12]. Le contrôleur est souvent intégré au périphérique[9]. Les différents contrôleurs disponibles sur le marché ne s'utilisent pas tous de la même manière[9].
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Les instructions de manipulation d'une gamme de contrôleurs donnée sont incluses dans un pilote informatique : un logiciel qui exploite les possibilités offertes par les contrôleurs[9]. Les pilotes informatiques font partie du système d'exploitation, et offrent des services uniformes utilisés par les autres programmes du système d'exploitation[9].
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Il existe deux stratégies de manipulation des contrôleurs[9] :
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Certains périphériques ne peuvent pas être partagés, et leur utilisation est alors dédiée à un seul programme à la fois.
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Certains périphériques peuvent être virtuels, ou leur utilisation peut être indirecte. Par exemple l'utilisation d'une imprimante n'entraine pas une impression immédiate parce que les informations sont tout d'abord mises en attente. Cette technique du spool permet l'utilisation partagée d'un périphérique qui sans ça ne pourrait pas être partagé[2].
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Un fichier est une collection d'informations portant un nom, enregistrée sur un média tel qu'un disque dur, une bande magnétique ou un disque optique[11]. Chaque médium a ses propres caractéristiques et sa propre organisation[11].
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Le système d'exploitation s'occupe de créer et de détruire des fichiers et des répertoires, de réserver de l'espace sur les médias ainsi que copier le contenu des fichiers de et vers la mémoire centrale[11]. Il aide également les logiciels applicatifs à retrouver les fichiers, partager les fichiers entre plusieurs utilisateurs, modifier le contenu des fichiers et créer des répertoires (permettant de classer et d'organiser les fichiers)[12]. La vitesse du système informatique dépendra de la vitesse de manipulation des fichiers[11].
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Le système d'exploitation permet en particulier de manipuler les attributs : les caractéristiques du fichier tels que son nom, la date de création, le type du contenu, la taille et l'emplacement[12]. Il permet également de manipuler les permissions : des autorisations qui indiquent si un utilisateur pourra lire, écrire ou exécuter le fichier[12].
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Le système d'exploitation tient compte du système de fichiers : la manière dont les fichiers sont organisés et répartis sur un dispositif de stockage[12].
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Les mémoires amovibles telles que les CD ou les DVD ont une disposition normalisée dont les spécifications sont publiques, ce qui assure leur reconnaissance par tous les systèmes d'exploitation (voir ISO 9660 et UDF ainsi que l'hybride ISO/UDF).
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Lorsque le système de fichier est distribué, et que les fichiers sont donc stockés sur différents ordinateurs d'un réseau informatique, le système d'exploitation envoie une requête à l'ordinateur stockant le fichier pour chaque opération à effectuer (voir NFS ou CIFS).
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Dans un système d'exploitation multi-utilisateurs, les programmes manipulant le système de fichiers effectuent des contrôles pour vérifier qu'aucun fichier n'est manipulé par une personne non autorisée. Ce type de système d'exploitation refusera toute manipulation non autorisée.
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Dans un réseau informatique, deux ordinateurs reliés communiquent dès lors que les communications se font de part et d'autre selon les mêmes protocoles réseau. Selon le modèle OSI, les différents protocoles existants sont répartis sur sept niveaux, où un protocole d'un niveau donné peut être combiné avec n'importe quel protocole des niveaux situés en dessus et en dessous (voir encapsulation).
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Un système d'exploitation contient typiquement plusieurs programmes nécessaires pour des échanges d'informations dans différents protocoles des niveaux 1 à 4. Tandis que les niveaux 5 à 7 sont pris en charge par les logiciels applicatifs et les middleware.
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Pour les échanges d'informations selon les protocoles de niveau 1 et 2, le système d'exploitation demande l'opération au matériel de l'ordinateur par l'intermédiaire d'un pilote informatique, pilote qui peut faire partie intégrante du système d'exploitation ou être fourni par le constructeur du matériel.
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Lors de l'envoi d'informations sur le réseau, un logiciel applicatif crée une information, la met en forme conformément aux protocoles des niveaux 7 à 5, puis la transmet au système d'exploitation. Divers programmes du système d'exploitation vont découper cette information en trames, puis vont mettre en forme les trames et les envoyer conformément aux protocoles des niveaux 4 à 1.
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Lors de la réception de trames depuis le réseau, divers programmes du système d'exploitation vont tenter de les décoder conformément à différents protocoles des niveaux 1 à 4, puis transformer la suite de trames en un flux continu, qui sera envoyé au logiciel applicatif destinataire. Le logiciel va alors décoder le flux conformément aux protocoles de niveaux 5 à 7. Le logiciel applicatif effectue préalablement une connexion, c'est-à-dire une liaison logique par laquelle il va s'associer avec un flux particulier.
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Le choix exact des protocoles utilisés dépend de l'ordinateur concerné et des liaisons réseau qui vont être utilisées. Divers paramètres de configuration permettent d'influencer le choix des protocoles. Ils permettent par exemple d'empêcher l'utilisation de protocoles interdits sur le réseau concerné.
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Les systèmes d'exploitation contemporains permettent à plusieurs usagers de se servir simultanément de l'ordinateur[11]. Le système d'exploitation comporte des mécanismes destinés à contrôler l'utilisation des ressources par les utilisateurs, les processus et les programmes[11]. Ces mécanismes permettent de certifier l'identité du programme ou de l'utilisateur et l'autoriser à accéder à une ressource en application de règlements de sécurité[11].
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Les mécanismes de sécurité du système d'exploitation servent à protéger le système informatique de l'intérieur comme de l'extérieur : les mécanismes de sécurité intérieure protègent les processus les uns des autres, et assurent la fiabilité du système informatique[12]. Les mécanismes de sécurité extérieure protègent les données et les programmes enregistrés dans l'ordinateur contre des accès non autorisés et des erreurs de manipulation[12]. Le système d'exploitation empêche la lecture par des personnes non autorisées, la falsification, la suppression de données, ainsi que l'utilisation non autorisée de périphériques[12].
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Plusieurs programmes sont exécutés en même temps et utilisent simultanément la mémoire centrale[9]. Si un processus modifie — accidentellement ou intentionnellement — un emplacement de mémoire utilisée par un autre processus, il met celui-ci en danger[9]. S'il modifie un emplacement utilisé par le système d'exploitation il met en danger l'ensemble du système informatique[9].
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Pour éviter tel incident, le système d'exploitation réserve à chaque programme un espace d'adressage - un emplacement en mémoire que seul le programme en question peut manipuler[9]. Le système d'exploitation détecte toute tentative d'accès en dehors de l'espace d'adressage et provoque l'arrêt immédiat du programme qui tente d'effectuer de telles opérations[9].
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Le système d'exploitation va également refuser la mise hors service de programmes centraux tels que les logiciels serveur ou des programmes du système d'exploitation par tout utilisateur qui n'a pas préalablement reçu le privilège d'effectuer cette opération — selon les règlements introduits par l'administrateur de sécurité.
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Lorsqu'un logiciel autonome (bot informatique) demande des opérations au système d'exploitation, le logiciel doit préalablement décliner son identité en tant que produit puis, sur la base de cette identité, le système d'exploitation effectue les mêmes vérifications que pour une personne physique.
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Les mécanismes de contrôle d'accès ont aussi pour effet de lutter contre les logiciels malveillants — ceux-ci effectuent souvent des opérations susceptibles de perturber l'utilisation de l'ordinateur.
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Un ensemble de programmes du système d'exploitation reçoit les informations envoyées par les logiciels applicatifs, et les place sur une image numérique qui sera envoyée au matériel par l'intermédiaire d'un pilote. En complément un autre ensemble de programmes reçoit les manipulations effectuées par l'usager par l'intermédiaire de pilotes puis les transmettent au logiciel concerné. Ces deux ensembles créent l'interface homme-machine qui permet à un usager de dialoguer avec la machine.
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Le système d'exploitation peut dialoguer avec un usager par l'intermédiaire d'un autre ordinateur ou d'un terminal (interface distribuée). Les informations envoyées par les logiciels applicatifs seront alors envoyées à l'autre ordinateur selon un protocole prévu à cet effet, tandis que l'autre ordinateur enverra les manipulations effectuées par l'utilisateur. Voir SSH, RFB ou X Window System.
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Lorsque l'interface est en mode texte, l'image numérique est une grille dans laquelle sont placés des caractères d'imprimerie, la grille comporte typiquement 80 colonnes et 35 lignes. L'interface se manipule avec un clavier. Ce type d'interface, qui existe depuis les débuts de l'informatique[N 3] est aujourd'hui remplacé par les interfaces graphiques.
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Dans une interface utilisateur graphique (anglais Graphical User Interface abrégé GUI), l'image numérique est composée par un programme du système d'exploitation par superposition de points, de lignes, de pictogrammes et de caractères d'imprimerie. L'interface se manipule typiquement avec une souris selon le principe WIMP (anglais Windows, Icons, Menus and Pointer device). L'image numérique est créée à l'aide du processeur graphique de l'ordinateur.
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Lors des manipulations de la souris, le système d'exploitation déplace l'élément d'image qu'est le pointeur et effectue les calculs nécessaires pour déterminer quel est l'élément de l'image qui se trouve juste en dessous. À chaque élément de l'image peut être associé un programme. Un widget est un programme qui dessine et anime un élément d'image dont l'aspect peut-être celui d'un bouton poussoir, d'une lampe témoin, d'un ascenseur, d'une zone texte, d'un menu, etc. Divers widgets sont fournis avec le système d'exploitation.
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Les programmes pour interface graphique sont aujourd'hui (2011) inclus dans tous les systèmes d'exploitation contemporains. Le X Window System est l'ensemble des programmes pour interface utilisateur graphique inclus dans tous les systèmes d'exploitation de la famille Unix. Pour Windows, l'équivalent est le programme Explorer, aussi nommé Explorateur Windows (à ne pas confondre avec Internet Explorer).
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Un logiciel applicatif sert à assister l'utilisateur dans une activité. Les logiciels utilitaires sont des logiciels applicatifs qui permettent à l'utilisateur d'effectuer des manipulations basiques telles que démarrer des programmes, copier des fichiers ou modifier des paramètres de configuration. Divers logiciels utilitaires sont fournis avec les systèmes d'exploitation.
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Un interpréteur de commandes est un programme qui permet d'exécuter d'autres programmes en écrivant leur nom éventuellement suivi de divers paramètres. Il est accompagné de plusieurs programmes qui permettent la manipulation des fichiers (copie, changement de nom…). Ce type de programme est utilisé pour effectuer des manipulations ou exécuter des scripts — suites de manipulations pré-enregistrées (voir commande informatique). Ce type de programme est souvent fourni avec le système d'exploitation, mais rien n'y oblige, et on peut très bien en importer.
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Un environnement de bureau est un programme dans lequel les différents éléments de l'ordinateur (programmes, fichiers, disques durs) sont présentés sous forme de pictogrammes sur lesquels il est possible d'effectuer différentes actions. Il permet d'exécuter des programmes, d'effectuer différentes opérations sur les fichiers (copie, changement du nom, déplacement ou suppression).
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Certains programmes permettent à l'utilisateur de modifier les paramètres de configuration du système d'exploitation. Ceux-ci proposent des listes à choix multiples et effectuent des contrôles de validité avant le modifier les paramètres.
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D'autres programmes servent à installer des logiciels, c'est-à-dire copier les fichiers dans les emplacements prévus à cet effet, et effectuer les modifications de configuration nécessaire pour rendre le logiciel opérationnel. Ces programmes peuvent aussi servir à consulter la liste des logiciels actuellement installés dans l'ordinateur.
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Un système d'exploitation multi-utilisateurs est en général fourni avec des programmes permettant de surveiller l'utilisation — par autrui — de l'ordinateur — consultation de journaux d'activité — ou de modifier les listes de droits d'accès en vue d'autoriser ou d'interdire un fichier à certains utilisateurs.
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Il existe cinq générations de systèmes d'exploitation : par lots (batch), multi programmés, en temps partagé, temps réel, et distribués. Chacun des principes mis en œuvre dans une génération se retrouve dans les générations suivantes[8].
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À partir de la génération des systèmes d'exploitation multi-programmés, plusieurs programmes sont exécutés simultanément par planification (scheduling). Dans ces systèmes d'exploitation multitâches, plusieurs programmes résident dans la mémoire centrale et le système d'exploitation suspend régulièrement l'exécution d'un programme pour continuer l'exécution d'un autre[8].
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Chaque système d'exploitation est conçu pour fonctionner avec une gamme particulière de machines (type de processeur, constructeur, architecture). Si un système d'exploitation est disponible pour plusieurs gammes de machines différentes, alors le même code source est compilé[N 4] et adapté à chaque gamme de machines. La palette de pilotes inclus dans le système d'exploitation est adaptée au matériel informatique disponible sur le marché pour cette gamme de machines.
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Les systèmes d'exploitation basés sur le traitement par « lots » (suites d'instructions et de données dans un ensemble de cartes perforées) sont apparus dans les années 1950. Un programme (avec ses données) n'est rien d'autre qu'une pile de cartes avec des indicateurs de début et de fin de lot. L'exécution d'un programme consiste à demander à un opérateur de placer la pile de cartes dans le lecteur, puis l'opérateur lance la lecture séquentielle des cartes. Le processeur central est au repos, durant les manipulations de l'opérateur[8].
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Un batch est un lot de travaux à effectuer. L'opérateur compose un batch en posant les unes sur les autres les piles de cartes des différents programmes (avec leurs données) demandés par les utilisateurs. Il forme une grande pile de cartes séparées par des marque-page, en général une carte de couleur particulière, qu'il place ensuite dans le lecteur. Le regroupement de plusieurs programmes en un batch diminue les interventions de l'opérateur[8].
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Dans un système basé sur les batchs, le cœur du système d'exploitation est un programme moniteur qui réside continuellement en mémoire centrale et permet à l'opérateur de demander le début ou l'arrêt de l'exécution du lot. À la fin de l'exécution de chaque tâche du lot, le moniteur effectue des travaux de nettoyage, puis lance l'exécution de la tâche suivante. Ainsi, l'opérateur intervient uniquement au début et à la fin du lot[8].
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Dans ces systèmes d'exploitation les commandes ajoutées au marque-page, formulées dans le langage JCL (Job Control Language) sont un des seuls moyens qu'a l'utilisateur d'interagir avec le système d'exploitation[8].
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Les systèmes d'exploitation batch sont adaptés à des applications nécessitant de très gros calculs mais peu d'implication de l'utilisateur : météo, statistiques, impôts... Les utilisateurs n'attendent pas immédiatement de résultats. Ils soumettent les demandes, puis reviennent ultérieurement collecter les résultats[8].
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En raison de la grande différence de vitesse entre le processeur et les périphériques, dans un système d'exploitation batch le processeur est inutilisé 90 % du temps car les programmes attendent qu'un périphérique ou un autre termine les opérations. Avec ces systèmes d'exploitation il n'y a pas de concurrence entre les différentes tâches, la mise en œuvre de l'utilisation du processeur, de la mémoire et des périphériques est triviale[8] mais loin d’être optimale.
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Les systèmes d'exploitation multi-programmés sont apparus dans les années 1960. Le but recherché par de tels systèmes est d'augmenter l'efficacité de l'utilisation du processeur et des périphériques en utilisant la possibilité de les faire fonctionner en parallèle. Plusieurs programmes sont placés en mémoire centrale, et lorsque le programme en cours d'exécution attend un résultat de la part d'un périphérique, le système d'exploitation ordonne au processeur d'exécuter un autre programme[8].
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Dans les systèmes d'exploitation multi-programmés, l'utilisation du processeur est partagée par planification (scheduling) : à chaque utilisation d'un périphérique, le système d'exploitation choisit quel programme va être exécuté. Ce choix se fait sur la base de priorités. Le système d'exploitation comporte un mécanisme de protection évitant ainsi que le programme en cours d'exécution ne lise ou n'écrive dans la mémoire attribuée à un autre programme. Les programmes sont exécutés dans un mode non-privilégié, dans lequel l'exécution de certaines instructions est interdite[8].
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Les systèmes multi-programmés nécessitent un ordinateur et des périphériques mettant en œuvre la technique du DMA (direct memory access) celle-ci, le processeur ordonne à un périphérique d'effectuer une opération, le résultat de l'opération est placé en mémoire centrale par le périphérique tandis que le processeur exécute d'autres instructions. Dans les systèmes multi-programmés, tout comme pour les systèmes batch, l'utilisateur n'a que peu de contact avec les programmes et de maigres possibilités d'intervention[8].
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Les systèmes d'exploitation en temps partagé sont apparus dans les années 1970. Ils sont utilisés dans des dispositifs interactifs où plusieurs utilisateurs sont simultanément en dialogue avec l'ordinateur. Un système d'exploitation en temps partagé est destiné à répondre rapidement aux demandes de l'utilisateur, et donner à chaque utilisateur l'impression qu'il est le seul à utiliser l'ordinateur[8].
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Un système en temps partagé met en œuvre des techniques sophistiquées de multiprogrammation en vue de permettre l'utilisation interactive de l'ordinateur par plusieurs usagers et plusieurs programmes simultanément[2]. L'arrivée, en 1970, de cette nouvelle génération de systèmes d'exploitation résulte d'une forte demande des consommateurs, et de la baisse du prix du matériel informatique ayant rendu possible sa réalisation[8].
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Dans les systèmes d'exploitation en temps partagé la notion de batch n'a que peu d'importance. Ces systèmes mettent en œuvre de nouveaux mécanismes d'utilisation du processeur et de la mémoire, qui leur permet de répondre rapidement à des demandes provenant simultanément d'un grand nombre d'utilisateurs[8].
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Dans ces systèmes, tout comme dans la génération précédente, l'utilisation du processeur est planifiée. Cependant, contrairement aux systèmes de la génération précédente, dans les systèmes en temps partagé chaque programme est exécuté durant une tranche de temps déterminé, puis le système d'exploitation bascule sur l'exécution d'un autre programme, ce qui évite qu'un programme monopolise l'utilisation du processeur au service d'un utilisateur, entraînant des retards pour les autres usagers[8].
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Les systèmes d'exploitation en temps partagé mettent en œuvre la technique du swap : lorsque le programme en cours d'exécution a besoin de plus de mémoire que celle disponible, un autre programme inactif est retiré pour gagner de la place, le programme inactif est alors enregistré temporairement sur le disque dur. L'enregistrement sur disque provoque cependant une perte de temps non négligeable[8].
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En 2011 de nombreux systèmes d'exploitation sont basés sur Unix, un système en temps partagé[3].
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Les systèmes d'exploitation temps-réel sont apparus au milieu des années 1970, notamment chez Hewlett-Packard[14]. Ils sont destinés aux dispositifs devant non seulement donner des résultats corrects, mais les donner dans un délai déterminé. Ces systèmes d'exploitation sont souvent utilisés par des ordinateurs reliés à un appareil externe (pilotes automatiques, robots industriels, applications vidéo et audio[8]) pour lequel un retard de réponse de l'ordinateur entraînerait un échec de l'appareil.
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Dans ces systèmes d'exploitation, l'accent est mis sur la durée nécessaire pour effectuer chaque opération, pour répondre aux demandes rapidement en vue de satisfaire aux contraintes de temps du système dans lequel il est utilisé[8].
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Certains services offerts par ces systèmes d'exploitation sont réalisés comme des logiciels applicatifs, et sont exécutés en concurrence avec ceux-ci. Un système d'exploitation temps réel autorise un contact direct entre les logiciels applicatifs et les périphériques. Dans certains systèmes temps réel les ressources sont réservées, évitant ainsi les ralentissements que provoqueraient les réservations à la volée, et garantissant que les ressources sont continuellement disponibles[8].
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Les systèmes d'exploitation temps-réel évitent d'utiliser la technique du swap en raison des risques de dépassement des délais[8].RTX, Windows CE, Embedded Linux, Symbian OS, Palm OS et VxWorks sont des systèmes d'exploitation temps réel[15].
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La baisse des prix du matériel informatique a permis, dans les années 1990, la création de systèmes informatiques composés de plusieurs ordinateurs, et donc plusieurs processeurs, plusieurs mémoires, et de nombreux périphériques. Un système distribué permet le partage des ressources entre les ordinateurs. Un utilisateur d'un ordinateur bon marché peut se servir de ressources coûteuses existant sur un autre ordinateur[8].
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Mach, Amoeba, Andrew, Athena, et Locus sont des systèmes d'exploitation distribués. Ils ont tous été développés par des universités[16].
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L'histoire des systèmes d'exploitation est fortement liée à celle des ordinateurs. Les premières générations d'ordinateurs, dans les années 1945 à 1955, ne comportaient pas de système d'exploitation. Dans ces ordinateurs équipés de tubes à vide, les programmes manipulaient les ressources matérielles de l'ordinateur sans passer par un intermédiaire[17]. L'ordinateur était utilisé par une seule personne à la fois : la tâche de l'opérateur consistait à placer des piles de cartes perforées dans le lecteur, où chaque carte comportait des instructions d'un programme ou des données[17]. Les ordinateurs à tube à vide de cette génération n'avaient qu'une faible puissance de calcul, ils étaient volumineux, peu commodes et peu fiables (les tubes à vide grillaient souvent)[17].
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Dans les années 1960, avec l'arrivée des circuits électroniques à semi-conducteurs, la puissance de calcul des processeurs a augmenté de manière significative[17]. Cela a permis la réalisation de systèmes d'exploitation rudimentaires : les ordinateurs ont été équipés d'un spooler — file d'attente permettant d'utiliser la puissance de calcul du processeur pendant que l'opérateur introduit les cartes. L'utilisation des ressources matérielles par les programmes se faisaient alors par l'intermédiaire d'une bibliothèque logicielle[17]. Il a alors été possible de placer en mémoire plusieurs programmes simultanément et de les exécuter simultanément ; un programme dit resident monitor résidait continuellement dans la mémoire centrale et contrôlait l'exécution des différents programmes[17].
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En 1965 le Massachusetts Institute of Technology se lance dans la création du premier système d'exploitation multitâche et multi-utilisateurs : Multics (pour MULTiplexed Information and Computing Service[T 6], ou service multiplexé d'information et de calcul). Sur le principe de la multiprogrammation, le système d'exploitation autorisait le chargement de plusieurs programmes en mémoire et gérait le passage de l'un à l'autre, mais cette fois-ci sans attendre le blocage d'un programme[N 5]. Chaque programme était exécuté pendant une durée de quelques millisecondes, puis le système passait au suivant. Ce temps, très court, donnait l'illusion que les programmes s'exécutaient simultanément — une illusion qui existe encore avec les systèmes d'exploitation contemporains.
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De plus, ces programmes pouvaient appartenir à des utilisateurs distincts, chacun ayant l'impression que la machine travaille uniquement pour lui. La possibilité pour un ordinateur de servir simultanément plusieurs personnes augmentait le retour sur investissement de l'achat de matériel très coûteux par les entreprises et les institutions. Cependant, du fait de son écriture dans un langage de programmation PL/I trop complexe pour les ordinateurs de l'époque, Multics fut un échec commercial. Il a cependant inspiré en grande partie la gamme de systèmes GCOS développés conjointement par Honeywell et Bull[18].
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En 1969, les ingénieurs Ken Thompson et Dennis Ritchie des laboratoires Bell rêvent d'utiliser le système d'exploitation Multics, mais le matériel pour le faire fonctionner est encore hors de prix. Thompson se lance dans l'écriture d'une version allégée de Multics pour un PDP-7 inutilisé. Le système, fonctionnel, est surnommé Unics (pour UNiplexed Information and Computing Service[T 7]), puis finalement baptisé UNIX. Rapidement reprogrammé dans un langage de programmation plus approprié (le C, développé par Ritchie pour l'occasion), UNIX se révèle particulièrement simple à porter sur de nouvelles plateformes, ce qui assure son succès[T 8],[19].
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Dès 1980, les circuits électroniques à transistor ont été remplacés par des circuits intégrés, plus petits, ce qui a permis de réaliser des appareils plus compacts et moins coûteux et lancé le marché des ordinateurs personnels. De nombreux concepteurs de système d'exploitation qui se sont lancés sur ce marché n'avaient pas d'expérience, ce qui a donné de nouveaux produits, fondés sur des nouvelles idées, sans héritage ou influence de ce qui se faisait jusqu'alors[17]. CP/M, mis sur le marché en 1974, a été le premier système d'exploitation pour micro-ordinateur, son caractère très sympathique, facile à aborder et commode (user-friendly) l'a rendu très populaire et influencé le marché des systèmes d'exploitation[17].
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En 1980, IBM prend contact avec Bill Gates, cofondateur de la société Microsoft, pour l'adaptation du langage BASIC à son nouveau micro-ordinateur : le Personal Computer (abrégé PC). IBM est également à la recherche d'un système d'exploitation, et Bill Gates leur conseille de se tourner vers CP/M. Mais Gary Kildall refuse de signer le contrat avec IBM. Bill Gates saute sur l'occasion : il rachète QDOS — un système d'exploitation quick-and-dirty pour les processeurs Intel 8086 — pour proposer à IBM le package DOS/BASIC. Après quelques modifications effectuées à la demande d'IBM, le système est baptisé MS-DOS[T 9],[20].
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Xerox, une des sociétés majeures de l'époque, s'intéresse à l'optique de Steve Jobs. Elle réunit une poignée de scientifiques et d'ingénieurs dans son centre de recherche de Palo Alto et développe le premier micro-ordinateur équipé d'une interface utilisateur graphique, sur la base de thèses et d'études en ergonomie effectuées les années précédentes. Le résultat de ces recherches, le Xerox Star, ne sera jamais commercialisé. Dix ans plus tard, c'est Apple avec le Macintosh qui popularise les recherches effectuées par Xerox[21].
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En 1983, Richard Stallman du Massachusetts Institute of Technology lance l'idée d'un système d'exploitation sous licence libre : GNU[22]. Il développe des outils de programmation, des logiciels utilitaires, et crée la GNU General Public License — un contrat de licence autorisant une utilisation sans restrictions ainsi que la publication du code source, sa modification, et sa redistribution. Le succès est immédiat, mais le système ne possède toujours pas, en 1990, de noyau libre, et les tentatives pour en développer un sont loin d'être abouties[23].
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En 1987, Andrew Tanenbaum, professeur à l'université libre d'Amsterdam créé le système d'exploitation Minix, clone d'UNIX dont le code source est destiné à illustrer son cours sur la construction des systèmes d'exploitation[N 6]. Mais Minix, dont la vocation est pédagogique, comporte alors de trop nombreuses limitations techniques et ne permet pas une utilisation poussée[N 7].
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En 1989 un « système d'exploitation libre » apparaît à la même époque : 4.4BSD. La Berkeley Software Distribution (BSD) est la version d'UNIX développée par les étudiants et les chercheurs de l'université de Berkeley depuis 1977[24]. Les logiciels utilitaires, créés sous licence libre, sont vendus avec le noyau Unix de AT&T, lui-même sous licence propriétaire. Cette double licence de BSD est à l'origine de plusieurs années de litige entre l'Université de Berkeley et AT&T[25]. Les étudiants de l'université travaillent à remplacer les programmes développés par AT&T par leurs propres programmes, sous licence libre, afin de résoudre le litige. Cette situation dure jusqu'à la sortie de 4.4BSD en 1994, qui ne contient pratiquement plus de code AT&T[T 10].
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En 1991, Linus Torvalds, étudiant à l'université d'Helsinki, inspiré par les travaux de Tanenbaum, sort la toute première version (0.01) de son propre noyau : Linux, qui est au départ une réécriture de Minix. Linux passe sous licence GNU en 1992[26] et il faut attendre 1994 pour voir la version 1.0[T 11], donnant ainsi naissance à la distribution d'un système d'exploitation entièrement libre, GNU/Linux.
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C'est à la suite des initiatives et travaux de Linus Torvalds et de Richard Stallman, aidés par des milliers de bénévoles, et consécutivement aux travaux des étudiants de l'université de Berkeley que GNU/Linux et 4.4BSD sont devenus les premiers systèmes d'exploitation sous licence libre[27].
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Un système d'exploitation est essentiellement événementiel - il est exécuté lorsque quelque chose s'est passé, typiquement lors d'un appel système, une interruption matérielle ou une erreur[28]. C'est un logiciel étendu et complexe, qui offre de nombreuses fonctions. Il est construit comme une suite de modules, chacun ayant une fonction déterminée[29].
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Le noyau (en anglais : kernel) est la pièce centrale du système d'exploitation[30]. C'est le second programme chargé en mémoire (juste après le bootloader) et il y reste en permanence - ses services sont utilisés continuellement[30].
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Il réside généralement dans un emplacement protégé de mémoire vive, qui ne peut pas être modifié ni exploité par les autres programmes[30] (c'est-à-dire dans le cas d'un système d'exploitation en mode protégé).
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C'est un composant critique : si le kernel subit une erreur et s'arrête alors l'ordinateur cessera de fonctionner, tandis que si un autre programme s'arrêtait (par exemple un programme utilisateur) alors le système d'exploitation resterait opérationnel[30].
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Il offre typiquement des fonctions pour créer ou détruire des processus (i.e. exécuter des programmes), diriger l'utilisation du processeur, de la mémoire et des périphériques. Il offre également les fonctions qui permettent aux programmes de communiquer entre eux et de s'aligner dans le temps (synchronisation)[29].
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Née en 1985, la gamme des systèmes Windows de Microsoft équipe en 2008 près de 90 % des ordinateurs personnels, ce qui la place en situation de monopole notamment auprès du grand public. En 2008, ses parts de marché sont descendues en dessous de 90 % pour la première fois depuis 15 ans[42]. Puis à la suite de la croissance très rapide du marché des smartphones, et du retard pris par Microsoft sur ce marché, ses parts de marché sur les appareils personnels sont passées de 95 % en 2005 à 20 % en 2013[43].
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Amorcée en 1969, la famille de systèmes d'exploitation Unix compte plus de 25 membres[44]. GNU/Linux, BSD et Mac OS X sont aujourd'hui les systèmes d'exploitation les plus populaires de la famille Unix.
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La famille Windows équipe aujourd'hui[Quand ?] 38 % des serveurs tandis que la famille Unix équipe 31 %, dont à peu près la moitié avec GNU/Linux[45]. La famille Unix anime 60 % des sites web dans le monde[46]. La famille GNU/Linux équipe 100 % des 500 superordinateurs du monde[47]. En mai 2019, la famille Unix anime plus de 98 % des smartphones[48].
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Né en 1990, Symbian OS est en 2007 le système d'exploitation le plus répandu sur les téléphones mobiles et assistants personnels, avec 67 % de part de marché[49].
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En 2012, les quatre systèmes d'exploitation Android de Google, Symbian, iOS de Apple et Blackberry de Research In Motion occupent ensemble 95 % du marché des smartphones. Android, le plus populaire (75 %), est en progression, tandis que les autres sont en recul. Les parts de marché de Symbian ne sont plus que de 2,3 %[50].
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Du côté des tablettes tactiles, iOS de Apple était le premier système d'exploitation largement diffusé avec plus de 80 % de part de marché en 2010[51]. Trois ans plus tard sa part de marché est de 20 % et celle de Android est de plus de 56 %[52].
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Les serveurs et super-ordinateurs sont majoritairement équipés de systèmes d'exploitation de la famille UNIX[53].
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De nombreux logiciels applicatifs sur le marché sont construits pour fonctionner avec un système d'exploitation en particulier, ou une famille en particulier et un système d'exploitation est construit pour fonctionner avec une gamme de machines donnée. Pour l'acheteur le choix de la famille de machine limite le choix du système d'exploitation, qui lui-même limite le choix des logiciels applicatifs.
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Chaque système d'exploitation, selon la palette de programmes qu'il contient, est construit pour fonctionner avec certains réseaux informatiques. Pour l'acheteur qui possède un réseau informatique (typiquement les entreprises et les institutions) le choix du système d'exploitation dépend de son adéquation au réseau existant de l'acheteur.
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L'utilité d'un système d'exploitation pour l'usager est proportionnel au nombre de logiciels applicatifs qui sont prévus pour lui. La popularité élevée d'un système d'exploitation attire les éditeurs de logiciels applicatifs, ce qui accroit encore sa popularité (effet réseau). Ce phénomène fait que le marché est sujet aux situations de monopole.
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Apple, Sun Microsystems et Silicon Graphics sont des marques qui fabriquent du matériel informatique et développent des systèmes d'exploitation pour leur propre matériel. Certains systèmes d'exploitation, comme Microsoft Windows et Android, sont vendus avec le matériel informatique, conformément à des accords entre les fabricants.
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La compatibilité d'un système d'exploitation est sa capacité à être utilisé à la place d'un autre, en particulier à exécuter les logiciels applicatifs de l'autre. Le système d'exploitation est dit « compatible » avec l'autre. La compatibilité au niveau source est la capacité pour un système d'exploitation A d'exécuter un logiciel applicatif créé pour B après avoir compilé le code source du logiciel pour la machine A. Et la compatibilité binaire est la capacité pour un système d'exploitation A d'exécuter un logiciel applicatif créé pour B tel quel, sans avoir à le recompiler.
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L’interopérabilité est la capacité pour plusieurs systèmes à être utilisés ensemble, par exemple dans un même appareil, ou dans un réseau informatique.
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Pour être compatibles, deux systèmes d'exploitation doivent avoir des points communs, notamment sur l'interface de programmation. La compatibilité binaire n'est possible qu'entre deux systèmes d'exploitation qui fonctionnent avec la même famille de processeur.
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La compatibilité et l'interopérabilité entre les systèmes d'exploitation sont assurées, par les éditeurs, par alignement de leur produit sur des normes industrielles ainsi que des technologies rendues publiques.
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Le système d'exploitation Unix, créé en 1969, a servi de source d'inspiration pour toute une famille de systèmes d'exploitation. Le jeu de la concurrence, très vif dans les années 1980, a conduit les différents membres de la famille Unix à s'éloigner, et perdre la compatibilité les uns avec les autres. Des organismes de normalisation tels que Open Group se sont penchés sur le problème et ont édicté des normes garantissant la compatibilité à travers toute la famille Unix.
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Entre 1995 et 2007, Microsoft, éditeur de la suite de systèmes d'exploitation Windows a été l'objet de plusieurs procès pour des pratiques anticoncurrentielles nuisant à la concurrence et à l'interopérabilité. La société a été condamnée par le département de la justice des États-Unis pour violation du Sherman Antitrust Act, ainsi que par la Commission européenne pour violation des traités relatifs à la concurrence dans l'Union européenne.
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La popularisation d'Internet dans les années 1990 a contribué à améliorer l'interopérabilité entre les systèmes d'exploitation.
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Le système d'exploitation Unix a été développé par American Telephone & Telegraph (AT&T). Jusqu'en 1975, un accord avec l'État fédéral américain lui interdisait de commercialiser Unix, ayant le monopole de la téléphonie aux États-Unis, le code source du système d'exploitation était par conséquent public. Mais en 1975, ce monopole fut attaqué en justice et en 1982, la société était démembrée par décision de justice. AT&T, née de la fragmentation des activités d’American Telephone & Telegraph, put enfin commercialiser Unix : les ingénieurs de la société partirent du code source de la version 7 (ouverte) pour aboutir à UNIX System V. Simultanément, d'autres éditeurs s'inspirèrent de la version 7 pour créer des systèmes Unix, notamment l'université de Berkeley, avec sa Berkeley Software Distribution[54] (BSD, 1979). Puis ceux-ci ont servi de source d'inspiration pour d'autres systèmes d'exploitation, et ainsi de suite. En 2009, la famille Unix comptait plus de 25 systèmes d'exploitation.
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Le jeu de la concurrence a conduit chaque éditeur à ajouter ses propres améliorations et ses propres fonctionnalités à son système d'exploitation optimisé pour un matériel en particulier. Ceci a amené les différents membres de la famille Unix à s'éloigner, et perdre la compatibilité l'un avec l'autre.
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En 1987, dans le but de réunifier la famille Unix, AT&T conclut un accord avec Sun Microsystems (un des principaux éditeurs de système d'exploitation fondé sur BSD). Les autres éditeurs ne voyant pas cet accord d'un bon œil, créent la fondation Open Software Foundation (OSF). Dans un même temps, l'Open Group, un consortium de normalisation, publie des normes relatives aux systèmes d'exploitation de la famille Unix[55]. Les deux institutions sont aujourd'hui fusionnées.
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POSIX est le nom donné aux normes IEEE 1003. Cette famille de normes appartenant à l'Open Group a été lancée en 1988 et concerne l'interface de programmation. La conformité d'un système d'exploitation à cette norme assure la compatibilité au niveau source. En 2009, de nombreux systèmes d'exploitations sont conformes à cette norme, y compris en dehors de la famille Unix[56].
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POSIX fait partie de la Single Unix Specification, une norme lancée en 1994 par l'Open Group, qui concerne les systèmes de fichiers, les logiciels utilitaires, ainsi que 1 742 fonctions de l'interface de programmation[57]. Le nom « Unix » appartient à l'Open Group et tout système d'exploitation doit être conforme à la Single Unix Specification pour être reconnu comme faisant partie de la famille Unix[58].
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En 1995, conformément au Sherman Antitrust Act — une loi des États-Unis pour la prévention de l'abus de position dominante, le département de la justice des États-Unis interdit à Microsoft certaines de ses pratiques considérées comme nuisibles à la concurrence. Deux ans plus tard, un procès est ouvert pour non-respect des interdictions de 1995 : Microsoft obtient l'annulation du procès sur l'argument que « la justice n'est pas équipée pour juger du bien-fondé du design des produits de haute technologie (sic) ».
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Entre 1999 et 2001, une enquête est ouverte concernant la position de Microsoft. L'enquête, menée par les juges Thomas Jackson et Richard Posner, amène à la conclusion que Microsoft abuse de sa position de monopole pour pratiquer du « favoritisme » sur le marché connexe des navigateurs Web, des pratiques qui nuisent à ses concurrents, gênent leur émergence et freinent l'innovation[59]. La société échappe de peu à la scission, et se retrouve dans l'obligation de publier les spécifications de ses technologies, en particulier les interfaces de programmation et les protocoles réseau, ceci afin de préserver l'interopérabilité et la concurrence[60].
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Plus tard, en 2007, Microsoft est condamné par la Commission européenne à une amende de près de 500 millions d'euros pour violation de l'article 82 du traité CE et l'article 54 de l'accord EEE (textes relatifs au droit de la concurrence et l'abus de position dominante) après avoir refusé de publier une de ses spécifications techniques à son concurrent Sun Microsystems[N 19]. Selon la Commission européenne, les agissements de Microsoft nuisent à l'interopérabilité des systèmes d'exploitation et à la concurrence[61].
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Chaque système d'exploitation comporte une palette de programmes relatifs aux protocoles réseau. La composition de la palette dépend du choix de l'éditeur et diffère d'un système d'exploitation à l'autre. Toutefois, deux ordinateurs ne peuvent communiquer ensemble qu'à la condition unique d'utiliser les mêmes protocoles.
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La popularisation d'Internet dans les années 1990 a poussé de nombreux éditeurs à inclure dans leur système d'exploitation des programmes relatifs aux protocoles TCP/IP (les protocoles d'Internet), améliorant ainsi l'interopérabilité entre les systèmes d'exploitation.
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L'osmium est l'élément chimique de numéro atomique 76, de symbole Os. Son corps simple est un métal platinoïde lourd, de couleur grise, dur et cassant.
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Du grec osme qui signifie « odeur », l'osmium a été découvert en 1803 par Smithson Tennant à Londres, Angleterre, avec l'iridium dans les résidus de la dissolution du platine dans de l'eau régale. Ce premier résidu de fabrication industrielle est principalement de l'osmiure d'iridium, un corps dur inaltéré dans l'attaque du minerai de platine par l'eau régale. Les chimistes français Antoine-François Fourcroy et Louis-Nicolas Vauquelin l'identifient également dans des résidus de platine qu'ils nomment ptène[5].
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Il est possible de le purifier par fusion avec au moins une masse 8 fois supérieure de poudre métallique de zinc, l'ensemble étant dans un creuset de charbon des cornues, chauffé à hautes températures. Il s'agit d'un procédé mis au point au laboratoire de chimie par Henri Sainte-Claire Deville et Henri Debray. Plus la température se maintient et augmente progressivement, plus le métal solvant zinc se volatilise avec diverses impuretés volatiles. L'osmiure d'iridium purifié est récupéré pulvérulent, il est alors mis à chauffer au rouge avec trois parties en masse d'oxyde de baryum et une partie de nitrate de baryum sec. La masse pulvérisée chaude est ensuite traitée par l'eau régale à ébullition, l'ensemble est à l'origine placé dans une cornue à col étanche, puis additionné d'ammoniaque, l'essentiel de l'osmium s'évacue du récipient sous forme d'une vapeur condensée d'acide osmique ou de tétraoxyde d'osmium, dont les odeurs fortes et déjà caractéristiques du premier résidu semblent à l'origine de la dénomination. L'évaporation est conduite jusqu'à sec, le résidu est repris avec de l'eau chaude, il se forme une liqueur jaune recelant les autres composés platinoïdes à base d'iridium, et accessoirement de rhodium et de ruthénium.
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C'est un métal de transition appartenant au groupe du platine. Il est l'élément naturel le plus dense sur Terre. Il est le plus souvent trouvé nativement en alliage avec le platine ou l'iridium. Les alliages d'osmium sont employés notamment dans les pointes de stylo-plume, les contacts électriques et dans d'autres applications où sa dureté et sa résistance extrêmes sont requises.
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Ce platinoïde fait partie du sous-groupe de l'osmium ou couple Osmium (lourd) / Ruthénium (léger), et dans un sens plus large du "groupe du fer" ou groupe 8, parfois qualifié de triade du fer.
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L'osmium a sept isotopes naturels, dont cinq sont stables : 187Os, 188Os, 189Os, 190Os et 192Os (le plus abondant). 184Os et 186Os sont radioactifs mais de demi-vies extrêmement longues, et peuvent en pratique être considérés comme stables.
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L'osmium 187 est le fils du rhénium 187 (demi-vie de 41,22 Ga). La mesure des rapports isotopiques 187Os/188Os et 187Re/188Os permet d'appliquer la méthode isochrone de datation.
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La datation Re-Os a été utilisée pour dater des terrains anciens ou des météorites. Toutefois, l'application la plus notable a été, en conjonction avec l'iridium, pour analyser la couche de quartz choqué (en) de la limite K-T qui marque l'extinction des dinosaures il y a 66 millions d'années.
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Le couple Re-Os a aussi été utilisé par l'équipe de Claude Allègre dans les années 1970 pour dater l'âge de l'agrégation de la Terre à 4,6 milliards d'années.
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L'osmium est un platinoïde très rare : son clarke est de l'ordre du millième de ppm.
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Ce métal de transition est naturellement trouvé dans l'iridiosmium, un alliage naturel d'iridium et d'osmium, et dans les sables contenant du platine que l'on trouve dans les rivières des montagnes de l'Oural en Russie, mais aussi au nord et au sud de l'Amérique. L'érosion des sols est une faible source (pour partie naturelle et pour partie anthropique) d'osmium dans l'air. On en trouve aussi dans le minerai de nickel et mélangé à d'autres métaux de la famille des platines, par exemple à Sudbury, dans la province canadienne de l'Ontario. La quantité de ces métaux trouvée dans ces minerais est faible, mais le grand volume de minerai rend son exploitation économiquement rentable.
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Le corps simple se présente sous la forme d'un métal gris bleuté et brillant, dur et cassant.
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L'osmium pur sous sa forme métallique est extrêmement dense, cassant, et d'un gris bleuté brillant, même à haute température, mais se révèle très difficile à produire. La poudre d'osmium est plus facile à obtenir, mais celle-ci forme au contact de l'air du tétroxyde d'osmium OsO4, un agent oxydant puissant et très toxique.
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La densité de l'osmium (22,61) en fait le corps simple naturel le plus dense, devançant de peu l'iridium[6]. Il est moins fusible que l'iridium.
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Enfin, ce métal a la plus haute température de fusion et la plus faible pression de vapeur des métaux du groupe du platine.
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Ses états d'oxydation sont le plus souvent +4 et +3, mais les états allant de +1 à +8 ont été observés.
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Le tétroxyde d'osmium ou tétraoxyde d'osmium, de formule OsO4, se forme facilement par chauffage à 200 °C sous balayage de gaz oxygène. Il s'agit d'un corps chimique très oxydant, très toxique qui attaque facilement les yeux et le système respiratoire.
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La réduction très facile, parfois concomitante ou involontaire par des poussières ou des corps gras, du tétraoxyde d'osmium.
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Il est possible de réduire plus drastiquement le tétraoxyde d'osmium ou le dioxyde d'osmium par le gaz hydrogène en osmium pulvérulent et métallique. Partons de l'acide osmique, dérivé plus stable du tétraoxyde d'osmium ː
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L'ancien procédé mis au point par Deville et Debray permet l'obtention du métal osmium compact, via le disulfure d'osmium. Il s'agit de porter à ébullition une dissolution d'acide osmique dans l'ammoniaque, puis de précipiter l'acide osmique par le sulfhydrate d'ammoniaque. Le sulfure d'osmium est mis à séché à l'air libre. Il est ensuite placé dans un creuset en charbon des cornues, mis au four d'abord chauffé lentement puis très fort.
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L'osmium est attaqué par le corps simple soufre, ainsi que de nombreux semi-métaux P, As, Sb, Se, Te... Par exemple :
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Notons encore le séléniure d'osmium OsSe2 et le tellurure d'osmium OsTe2.
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L'osmium est facilement attaqué par les halogènes à chaud.
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Il existe ainsi différents composés fluorés, du trifluorure à l'heptafluorure d'osmium, soient OsF3 à OsF7 (la valence IV à VI étant les plus communes), différents composés chlorés, le trichlorure d'osmium OsCl3 (et ses variantes hydratées), le tétrachlorure d'osmium OsCl4 et le pentafluorure d'osmium OsCl5, et différents bromures d'osmium, OsBr3 et OsBr4, différents iodures OsI, OsI2 et OsI3. Le niveau de valence tend à s'abaisser avec l'accroissement de la polarisabilité de l'ion halogénure et surtout la diminution d'électronégativité de l'halogène.
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Il existe différents complexes, par exemple avec le cyclopentadiène, le monoxyde de carbone (osmium carbonyle)...
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À cause de l'extrême toxicité de son oxyde, l'osmium est rarement utilisé dans son état pur mais sous forme d'alliage avec d'autres métaux. Ceux-ci sont très durs et, avec les autres métaux du groupe du platine, sont employés dans les pointes de stylos plume, les aiguilles de phonographe, les pivots d'instruments et les contacts électriques.
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L'alliage de 10 % d'osmium et de 90 % de platine est utilisé pour les implants chirurgicaux comme les stimulateurs cardiaques et les remplacements de valves cardiaques.
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Le tétroxyde d'osmium a été utilisé entre autres dans la détection des empreintes digitales. Il sert aussi de catalyseur en chimie organique.
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C'est un métal dont le coût varie fortement[7],[8], cependant, en 2014, le prix de l'osmium était (sous sa forme pure à 99 %) de 86,4 €/g.
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La marque horlogère Hublot a présenté lors du salon Baselworld en 2014 une montre Fusion Tourbillon Firmament avec un cadran en cristaux d'osmium[9]. La poudre d'osmium est cristallisée sous atmosphère de chlore sous dépôt chimique en phase vapeur afin d'atteindre le point de fusion de 3 033 °C et de modifier sa structure cristallographique[10]. Les cristaux ainsi obtenus de quelques millimètres au maximum présentent des reflets bleutés et sont inaltérables à l'air. Des pièces de bijouterie sont également disponibles[11].
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L'osmium sous forme métallique est une matière non toxique pour l'être humain[12]. Cependant, la poudre d'osmium métallique est pyrophorique[13] et réagit avec l'oxygène à la température ambiante, formant du tétroxyde d'osmium volatil qui lui est extrêmement toxique. Certains composés de l'osmium sont également convertis en tétroxyde si de l'oxygène est présent. Cela fait du tétroxyde d'osmium la principale source de contact avec l'environnement. Des concentrations dans l'air de 10−7 g/m3 peuvent provoquer des atteintes graves au système respiratoire et des dommages sur la peau et aux yeux[14].
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La présence de l'osmium dans l'environnement augmente à la suite de l'utilisation de minerai en contenant. L'osmium fait partie des déchets à risques ou produits susceptibles de faire l'objet d'un trafic illicite. À titre d'exemple : en août 2000, six trafiquants ont été arrêtées à Istanbul en possession de 64 tubes de verre contenant de l'osmium 187 (utilisé dans le domaine nucléaire). La police a, à cette occasion démantelé un réseau de trafic de produits radioactifs[15].
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Les structures internes des pots catalytiques sont soumis à une érosion due à la corrosion, aux vibrations et aux chocs thermiques, qui font qu'une part des métaux catalytiques sont peu à peu arrachés de leur support et expulsés avec les gaz d'échappement.
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Ces métaux circulent de manière aéroportée, jusque dans les glaces de l'Arctique et dans l'air des grandes villes[16]. Le platine était jusqu'en 1998 plus présent que le rhodium, et sa présence a augmenté plus vite en Allemagne dans l'air ambiant et dans les poussières que celle du rhodium. Depuis l'apparition des pots catalytiques automobiles en 1988, les analyses ont montré une augmentation régulière des teneurs ambiantes de ces métaux sur 10 ans (de 1988 à 1998).
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L'osmium est une impureté faiblement présente dans les platinoïdes catalytiques ; à raison de 600 à 700 ppt pour les pots catalytiques anciens et beaucoup moins probablement pour les nouveaux modèles[17]. Un faible pourcentage de cet osmium est perdu sous forme particulaire (expulsé avec les gaz d'échappement, déposé sur les routes et éventuellement lessivé par les pluies). Une autre partie, probablement de loin la plus importante et la plus préoccupante est perdue sous forme gazeuse[17]. En effet, en laboratoire, la volatilité de l'osmium sous forme de tétroxyde d'osmium OsO4 se montre élevée ; assez pour que près de 95 % de l'osmium des pots catalytiques soit vaporisé et dispersé dans l'air, faisant des automobiles contemporaines (des années 2000-2009) la première source majeure et planétaire de pollution en osmium non radiogénique. Ce sont de 3 picogrammes d'osmium/m2 à 126 picogrammes/m2 (qui peuvent être émis dans de grandes agglomérations telles que New York) qui pourraient ainsi être déposés annuellement, surtout aux abords des réseaux routiers les plus circulants[17]. Ces dépôts sont importants si on les compare par exemple aux 1 pg d'osmium/m2/an déposé via les poussières d'origine naturelle (érosion du sol, volcanisme, météorites...)[18]. Cet osmium n'est pas biodégradable, et s'ajoute à celui provenant des rares autres sources anthropiques déjà inventoriées et on en trouve déjà des quantités significatives dans les eaux et sédiments.
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On ignore son temps moyen de vie dans l'air ou l'eau, mais comme c'est une molécule très réactive (hyperoxydant), on suppose que sa forme vapeur (la plus toxique) a une relativement faible durée de vie[19]. On ne connait pas son cycle dans les compartiments vivants des écosystèmes (chaine alimentaire), mais on mesure déjà une accumulation dans les sédiments. Par exemple, les métaux sédimentés dans le Saanich Inlet, un fjord anoxique de la côte Ouest du Canada ont été étudiés pour fabriquer la courbe en 1870s/1880s caractérisant certains évènement géotectoniques et climatiques des paléo-océans (du Cénozoïque, et pour partie du Mézosoïque). Les quantités d'osmium y sont faibles, probablement en raison de la faiblesse de l'enrichissement du fjord en osmium marin, mais on s'est aperçu que les couches récentes de sédiments contiennent une faible quantité d'osmium (55-60 ppt dont la composition isotopique ne reflète pas celle de l'océan actuel mais évoque un apport local en osmium non-radiogénique (détritique et/ou dissous). La comparaison qualitative (isotopique) et quantitative de cet osmium avec celui qui est conservé dans les couches stratigraphiques plus anciennes et préanthropiques laisse penser que cet osmium non-radiogénique est d'origine humaine, et plus particulièrement automobile, car on trouve aussi dans les sédiments superficiels de ce fjord du plomb tétra-éthyl issu des carburants automobiles (des années 1930 à 1980). La signature isotopique de ce plomb démontre que ce fjord est fortement affecté pas les retombées de plomb atmosphérique originaire du parc automobile nord-américain)[17].
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L'osmium des catalyseurs passe en phase vapeur aux températures de fonctionnement des pots d'échappement. Une expérience a consisté à chauffer l'élément catalytique d'un pot d'échappement dans un four durant 330 h (délai correspondant à environ un an d'utilisation à raison d'une heure/jour, à 400 °C, soit la température la plus basse pour que le catalyseur fonctionne). À cette température, 75 % à 95 % de l'osmium quitte le substrat catalytique pour passer dans l'air sous forme gazeuse (OsO4). Or la température dans un pot catalytique dépasse souvent 500 °C et peut atteindre 1 100 °C[20]. L'auteur suppose donc qu'en usage normal, près de 100 % de l'osmium présent dans le catalyseur pourrait être perdu dans l'air.
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Une étude isotopique récente a montré que cette contamination était déjà largement planétaire pour les neiges et eaux de pluies, mais aussi des eaux marines superficielles par de l'osmium anthropogénique[21].
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Os désigne aussi bien un tissu conjonctif solidifié que l'une de ces structures individuelles, ou les organes, dans lesquels ils sont formés, et que l'on trouve chez de nombreux animaux. Chez un nourrisson humain, on dénombre jusqu'à 270 os ; chez un homme adulte, on en compte 206.
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L'ensemble des os d'un animal forme le squelette.
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Grâce à leur structure, les os sont à la fois légers, souples et solides. Ceux des oiseaux sont encore allégés et contiennent de l'air.
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Dans le règne animal, des évolutions alternatives dans la constitution du squelette par rapport à l'os sont la coquille et l'exosquelette de chitine. Chez certains animaux (par exemple, les tortues), les os qui étaient internes sont devenus externes en se transformant en carapace.
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On prononce /ɔs/ au singulier et /o/ au pluriel.
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Les os supportent les structures corporelles, protègent les organes internes, et (en conjonction avec les muscles) facilitent le mouvement ; ils sont également impliqués dans la formation des cellules sanguines, le métabolisme du calcium, et le stockage de minéraux. Ils peuvent jouer un rôle de détoxification de l'organisme, par exemple en fixant le plomb (mais en le relarguant ensuite peu à peu, au risque de produire un « Saturnisme différé » dans le temps[1]).
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Il existe trois types caractéristiques d'os, auxquels s'ajoutent les « os intermédiaires » — de typologie variable :
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Certains os présentent des petites excroissances que l'on nomme apophyses ou processus.
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Une nouvelle classification des os est proposée : la classification de Carthage[3]. Cette classification ne se base pas sur la forme des os, mais sur les tissus qui les composent à savoir tissu osseux et tissu cartilagineux.
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On distingue ainsi deux groupes d'os et non trois[3] :
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Les os avec cartilage se développent dans la vie extra utérine, après la naissance. Ce sont des os de mobilité. Ils sont incomplètement visibles sur les radios simples. Leurs fractures perturbent la mobilité articulaire. Sur le plan chirurgical l'ostéosynthèse se fait par tuteur (interne vis, clou, lames).
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Les os sans cartilage se développent pendant la vie intra utérine, avant la naissance. Ce sont des os de la statique. Ils sont entièrement visibles sur les radios simples. Leurs fractures gênent la statique. sur le plan chirurgical, l'ostéosynthèse est double (tuteur interne clou centro médullaire) et tuteur externe (plaques).
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Voir[2].
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On distingue à la surface des os des reliefs :
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Les zones de contact entre deux os sont appelées les articulations. Ces articulations peuvent être fixes ou plus ou moins mobiles.
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Les os sont également reliés les uns aux autres par le biais de ligaments interosseux. Ce sont des bandes de tissu conjonctif, à la fois souples et résistantes.
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Les ligaments sont à différencier des tendons, qui relient chacun un os à un muscle squelettique.
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L'ensemble des os, des articulations, des ligaments interosseux, des tendons et des muscles squelettiques forme l'appareil locomoteur.
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On distingue pour tout os deux parties dans le tissu osseux proprement dit :
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Les os sont de plus entourés d'une fine enveloppe conjonctive (Ne se situe qu'aux surfaces non recouvertes de cartilage) : le périoste, contribuant à l'innervation, la croissance et à la cicatrisation de l'os.
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La partie minérale des os est composée essentiellement de phosphate de calcium apatitique dont la structure dépend du type de l'os et de son âge.
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On distingue 2 catégories de cellules osseuses : les ostéoblastes (et leurs cellules dérivées : ostéocytes et cellules bordantes) et les ostéoclastes.
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Les ostéoblastes ont une origine mésenchymateuse. Elles sont reliées entre elles par des gap junctions. Elles sont à la surface de l'os en croissance, alignées sur les surfaces osseuses. Ce sont des cellules cuboïdes, 20 micromètres de diamètre, avec un gros noyau à l'opposé de la surface apposée sur l'os. Leurs contours sont irréguliers et ils possèdent des prolongements leur permettant le contact avec d'autres ostéoblastes ou ostéocytes. Leur rôle est d'élaborer le tissu osseux immature (tissu ostéoïde) et de permettre sa calcification en élaborant des protéines initiant la cristallisation (sialoprotéine osseuse (en) (BSP) / phosphoprotéines) et des enzymes permettant l'entretien de la calcification (phosphatase alcaline). Ils agissent aussi indirectement dans la résorption du tissu osseux en élaborant des substances agissant sur l'ostéoclaste.
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Après un certain nombre de division, l'ostéoblaste élabore la matrice osseuse autour de lui ; dans un premier temps au niveau de la surface osseuse puis il s'entoure et se transforme en ostéocyte ou en cellules bordantes (=cellule de réserve, aplatie et ayant la capacité de se re-différencier en ostéoblaste), elles conservent leurs gap junctions qui leur permettent la diffusion des éléments nutritifs.
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L'os est un ensemble de tissus. Le tissu osseux est un tissu conjonctif spécialisé. Il est donc constitué d'une matrice extracellulaire et de cellules. La matrice extracellulaire a 3 composantes : la substance fondamentale, les fibres et les glycoprotéines structurales.
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La substance fondamentale est constituée de glycosaminoglycanes sulfatés comme les chondroïtines sulfates et héparanes sulfates (au rôle anticoagulant), d'acide hyaluronique, d'eau, d'ions, de dépôts de sel de calcium. La matrice minérale représente environ 70 % du poids de l'os sec. Parmi les sels minéraux on trouve des cristaux d'hydroxyapatite (ou phosphate tricalcique) : ces cristaux suivent les fibres de collagène, des carbonates de calcium, des phosphates de magnésium. La matrice organique est faite essentiellement de collagène sous forme de larges fibres agencées en lamelles, de protéoglycanes et de protéines non collagéniques spécifiques du tissu osseux comme l'ostéopontine (lie les cellules (ostéocytes) aux cristaux d'hydroxyapatites), l'ostéonectine et l'ostéocalcine. On retrouve aussi des protéines enfouies dans la matrice, d'origine non osseuse (fétuine, immunoglobulines, …).
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Les fibres sont principalement des fibres de collagène de type I (80 %) et XII, son collagène associé. On ne trouve jamais de collagène de type II qui est rencontré uniquement dans le cartilage. Les fibres sont parallèles les unes aux autres et sont organisées en fonction des forces de pressions exercées.
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Si les ostéoblastes forment le tissu osseux, les ostéoclastes le détruisent. Ils creusent des surfaces d'érosion, les lacunes de Howship.
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Les os de l'enfant sont plus mous que ceux de l'adulte et contiennent plus d'eau. L'ossification, c'est-à-dire le durcissement des tissus fibreux ou cartilagineux qui se transforment en os, se fait graduellement de l'enfance à la puberté. L'ossature de tout le corps se consolide selon la règle des développements proximo-distal (du plus proche au plus loin) et céphalo-caudal (du cerveau à la queue). Par exemple, les os des épaules durcissent avant ceux du pied[4].
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La formation de l'os débute vers la 9e semaine chez le fœtus. Elle se fait à partir d'une « maquette » de cartilage, de deux façons : l'ossification endomembraneuse et l'ossification endochondrale. L'ossification endomembraneuse est celle des os de la voûte crânienne et du maxillaire ; elle a une origine mésenchymateuse. L'ossification endochondrale est celle des os longs, des vertèbres, des os du pelvis et de la base du crâne.
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Lors de l'ossification endomembraneuse, le tissu mésenchymateux, riche en fibroblaste donne des ostéoblastes après recrutement et différenciation. Il y a production de matrice ostéoïde. Cela se fait dans des zones particulières dites « centre d'ossification primaire ». Elles sont peu minéralisées. Après la naissance, ces zones fusionnent et se minéralisent complètement.
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L'ossification endochondrale débute donc au stade fœtal. À la naissance, seules les extrémités des os longs sont faites de cartilage. Ce n'est que vers l'âge de 18-21 ans, que le cartilage disparaît complètement des extrémités des os longs. À ce moment, la croissance est complètement arrêtée.
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L'ossification endochondrale débute par des centres d'ossification primaires dans la partie moyenne de la matrice cartilagineuse. Contrairement à l'ossification endomembraneuse elle ne consiste pas en une transformation du tissu cartilagineux en tissu osseux. Elle se fait en deux étapes : une destruction de la matrice cartilagineuse puis son remplacement par du tissu osseux. L'ossification primaire du périchondre (futur périoste) entraîne une transformation des chondrocytes : ils s'hypertrophient et dégénèrent. Dans cette zone hypertrophique, les sels de calcium précipitent et donnent un cartilage calcifié. Les chondrocytes prisonniers de cette matrice calcifiée, dégénèrent et ne sécrètent plus d'angio-inhibiteur. Il se produit une néovascularisation ; les chondroclastes creusent des cavités dans le cartilage calcifié. Les fragments de cartilages échappant aux chondroclastes servent de supports aux pré-ostéoblastes arrivés avec les bourgeons vasculaires. Les pré-ostéoblastes donnent des ostéoblastes qui sécrètent la matrice ostéoïde, celle-ci se minéralise pour donner de l'os. Les ostéoclastes sont à l'origine du canal médullaire. En périphérie, on retrouve la plaque épiphysaire qui contient du cartilage hyalin, du cartilage sérié (dû à la prolifération active des chondroblastes), du cartilage hypertrophique, du cartilage hypercalcifié, une ligne d'érosion (qui résulte de l'action des chondroclastes), une zone ostéoïde et une zone ossifiée. Cette plaque persiste jusqu'à ce que l'os ait atteint sa taille adulte. Quand le cartilage disparaît, les épiphyses et diaphyses fusionnent : la croissance est terminée. L'ossification endochondrale est à l'origine de la croissance en longueur des os.
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Le squelette humain adulte est composé de 206 os[5].
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La majorité des atteintes osseuses sont d'origine traumatique ; un choc physique, tel une chute ou un accident de la route, vient mettre en tension l'os jusqu'à son point de rupture : on parle alors de fracture. Une fracture est suivie le plus souvent d'une douleur localisée de plus ou moins forte intensité qui peut nécessiter la mise sous antalgique.
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Il s'ensuit dans les semaines et les mois suivants une reconstruction physiologique de l'os par stimulation de l'activité ostéoblastique : on parle alors de cal osseux. Ce cal osseux nécessite le plus souvent la mise en contention des articulations sus et sous-jacentes pendant toute la période de cicatrisation de l'os. Lorsque la fracture est dite compliquée ou touchant certaines articulations précises, une simple contention ne suffit pas : une opération de chirurgie orthopédique est nécessaire pour éviter la formation d'un cal dit « vicieux » c'est-à-dire formant une saillie douloureuse ou déformant le membre, accentuant de ce fait l'impotence fonctionnelle du patient.
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La plupart du temps les fractures se forment à partir des points de faiblesse de l'os déterminés par la matrice osseuse et les tensions mécaniques (par exemple zone d'insertion ligamentaire ou tendineuse). Certains facteurs accentuent le risque de fractures, tels l'ostéoporose, les fragilités osseuses constitutionnelles, les tumeurs bénignes, malignes et métastases, kystes et foyers infectieux.
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Il existe différent types de fractures nécessitant pour chacune d'elles une prise en charge différente.
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D'origine post-traumatique, elles font suite à un choc ou une torsion violente, elles nécessitent une prise en charge de la douleur, la réduction de la fracture, l'immobilisation du membre et la surveillance radiologique de la guérison. Certaines fractures simples nécessitent une chirurgie orthopédique lors de la réduction avec parfois la pose de matériel : clous, plaques, tiges, prothèse, etc.
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Sans notion traumatique évidente, elles sont généralement le signe d'une maladie dégénérative, tumorale et parfois génétique de l'os. La réduction de la fracture s'accompagne alors de la prise en charge de la pathologie principale.
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Elles concernent les fractures des gros os qui s'accompagnent souvent d'une hémorragie massive (de l'ordre de plusieurs litres) ou de fracture du crâne (hématome sous-dural, hématome extra-dural). L'arrêt de l'hémorragie est alors la priorité absolue avec le drainage de celle-ci. Le risque d'un choc hypovolémique justifie la mise sous perfusion.
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Les fractures ouvertes peuvent être très impressionnantes visuellement, l'os fracturé fait éruption à travers la peau. La plaie doit être nettoyée et isolée rapidement : l'os réagit très mal aux infections qui nécessitent souvent un traitement antibiotique prolongé et peuvent même obliger à un ou plusieurs curetages à long terme.
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Les prises en charge médicale et chirurgicale varient ensuite considérablement en fonction de la topologie de la fracture. Dans tous les cas une surveillance radiologique de la guérison est obligatoire.
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Outre des pathologies induites par des fractures osseuses ou une déformation de la colonne vertébrale, une ostéogenèse imparfaite (maladie des os de verre ou fragilité osseuse constitutionnelle), par des anomalies de croissance (maladie d'Ollier, d'origine génétique) ou de type cal osseux ou épines osseuses, ou par les problèmes posés par les rhumatismes, ou parfois par une hyperminéralisation osseuse (qui implique une hypovascularisation) ; le cancer et l'ostéoporose postménopausique sont les principales maladies graves qui concernent directement l'os chez l'Homme.
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Une activité physique suffisante et un apport suffisant en calcium permettent de diminuer le risque ou l'importance de l'ostéoporose considérée par l'OMS comme le second problème de santé publique derrière les maladies cardiovasculaires ; vers 45 ans, la perte de matière osseuse (qui est la plus élevée à 18 ans) s'accélère pour atteindre en moyenne 40 % chez la femme entre 45 et 80 ans et 25 % chez l'homme.
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Le cancer de l'os primitif est rare. Il s'agit surtout :
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Ce sont les cancers secondaires (issus de métastases) qui sont les plus courants.
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Dans tous les cas, on associe généralement la chimiothérapie et la chirurgie (dont la chirurgie reconstructrice) qui ont récemment bénéficié de nombreux progrès mais qui restent lourdes, longues, coûteuses et parfois pénibles pour le patient.
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Le saturnisme n'est pas une maladie osseuse, mais un saturnisme « induit » ou « secondaire » peut être la conséquence d'une fracture, et il peut être transmis de la mère à l'enfant.
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Depuis la préhistoire, des os animaux ou humains ont eu des usages variés.
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Ils ont par exemple servi à produire :
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Lorsqu'ils sont de bonne qualité (hormis les os de porcs pour certains usages) les os récupérés à l'abattoir à partir d'animaux de rente, d'élevage pour la viande ou de gibier peuvent aussi être utilisés pour en extraire de la gélatine industrielle[9] et fabriquer des engrais ; avec parfois un risque d'obtenir un engrais pollué par le plomb ou d'autres toxiques. En effet, par exemple certains radionucléides[10],[11] (potassium et phosphore radioactif) sont susceptibles d'avoir été accidentellement accumulés par des mammifères dans leurs os, de même pour le plomb qui se fixe préférentiellement et par ordre décroissant dans l'os puis dans le foie[12] (chez les mammifères après ingestion « 90 % du plomb sont liés aux érythrocytes et stockés pour 80 à 90 % dans les os »[13], non sans une certaine toxicité pour les ostéoblastes[14]. Or en 1985 une étude de suivi vétérinaire a clairement montré que les foies de jeunes porcs envoyés à l'abattoir étaient dans un cas sur deux environ déjà trop contaminés par le plomb. La source de contamination était probablement leur nourriture car les vétérinaires n'observaient pas de variations géographique nette de la contamination[15] ; Lors de l'étude de 1985, sur 300 échantillons composés des 2 reins par porcs (« jeunes porcins »[15]), 218 analyses ont été faites pour le plomb : 123 résultats étaient inférieurs au seuil de tolérantes qui était de 0,2 ppm (soit 56,4 %) et 95 le dépassaient (soit 43,6 %)[15]. Les mêmes analyse reconduites en 1986 ont confirmé celles de 1985[15].
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La farine d'os est souvent produite avec des os (d'animaux terrestres) de seconde qualité ; les gros os longs peuvent être vendus en boucherie comme os à moelle. Les autres peuvent préalablement être utilisés pour la fabrication de gélatine et/ou traités pour fabriquer du phosphate dicalcique ou de la poudre d'osséine[9] ; la farine est produite par chauffage, dégraissage, séchage, broyage et tamisage des os[9] ; À titre d'exemple, en France (où sont produites environ 400 000 t/an[16], la farine d'os de porc produite par les équarrisseurs et les fondeurs contient en moyenne 34 % de phosphate de calcium, 4 % de carbonate de calcium et des protéines (36 à 40 % qui sont essentiellement le constituant du collagène)[16]. Elle est revendue pour être intégrée dans l'alimentation animale (où elle sera mélangée avec de la farine de viande plus riche en protéines[16]). Comme les farines de viandes et les farines de sang, les farines d'os sont soumises aux cours mondiaux des protéines animales et végétales
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Risques sanitaires : Leur incorporation, dans de mauvaises conditions, dans les farines animales données à des herbivores a été à l'origine de l'encéphalopathie spongiforme bovine (aussi appelée « maladie de la vache folle »), et peut-être de la CWD, deux maladies animales à prions. La consommation de restes humains par des humains a été dans un passé récent à l'origine de cas groupés d'un variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
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Athènes (en grec : Αθήνα / Athína, /a.ˈθi.na/[2] ; en grec ancien : Ἀθῆναι / Athễnai — le nom est toujours pluriel) est la capitale et la plus grande ville de la Grèce. En 2011, elle compte 664 046 habitants intra-muros sur une superficie de 39 km2. Son aire urbaine, le Grand Athènes, qui comprend notamment le port du Pirée, en compte plus de 4 millions. Berceau de la civilisation occidentale et dotée d'un riche passé, la ville est aujourd'hui le cœur politique, économique et culturel de la République hellénique, dont elle accueille la plupart des institutions, comme le Parlement, la Cour de cassation et le siège du Gouvernement.
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Athènes est l'une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. J.-C. autour de la colline de l'Acropole — par le héros Thésée, selon la légende —, la cité domine la Grèce au cours du Ier millénaire av. J.‑C. Elle connaît son âge d'or au Ve siècle av. J.-C., sous la domination du stratège Périclès : principale puissance militaire de Grèce, à la tête d'une vaste alliance de cités, elle est également le cœur culturel de la Méditerranée. La démocratie athénienne connaît une vie intellectuelle importante, rassemblant des philosophes antiques (Socrate, Platon, Aristote), des auteurs de théâtre (Eschyle, Sophocle, Euripide, Aristophane) et l'historien Thucydide. De nombreux témoignages de cette période faste ont été conservés, comme le Parthénon, l'Agora (qui comprend notamment le temple d'Héphaïstos), l'Olympéion, le théâtre de Dionysos ou encore le Stade panathénaïque.
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Intégrée au royaume de Macédoine, puis à l'Empire byzantin — période durant laquelle fut bâti le monastère de Daphni —, Athènes est conquise par l'Empire ottoman en 1456 et reste sous sa domination jusqu'en 1822, année de l'indépendance de la Grèce. Elle en devient la capitale et connaît une importante croissance urbaine. Occupée lors des deux guerres mondiales, la ville est ravagée par les destructions de la guerre civile grecque (1946 – 1949). Durant la seconde moitié du XXe siècle, Athènes devient le cœur économique et universitaire d'une Grèce en plein développement, dont les symboles sont les grandes avenues commerçantes telles que l'avenue Kifissias ou l'avenue Vasilissis Sofias. Frappée de plein fouet par la crise grecque depuis 2009, la ville a perdu plusieurs dizaines de milliers d'habitants et fait face à d'importantes difficultés économiques.
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La ville s'étend sur la plaine d'Attique, sur les rives de la mer Égée. Elle est le chef-lieu du district régional d'Athènes-Centre et la capitale de la périphérie d'Attique, mais aussi celle du diocèse décentralisé du même nom. Le quartier le plus ancien, Pláka, est situé en contrebas de l'Acropole et comprend notamment la place Monastiráki. Kolonáki est le quartier huppé, à proximité de la place Syntagma. Enfin, Exárcheia est le quartier alternatif et branché de la ville, foyer de l'anarchisme en Grèce et de la contestation populaire depuis la crise. Grâce à son climat méditerranéen et ses nombreux musées, comme le musée de l'Acropole ou le musée national archéologique, Athènes est l'une des principales destinations touristiques d'Europe. En 1985, elle a été désignée comme capitale européenne de la culture et en 2018, comme capitale européenne de l'innovation. Elle a également accueilli les Jeux olympiques d'été en 1896 et en 2004.
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Athènes s'étend sur la plaine d'Attique, dominée par le mont Ægialée (en) à l'ouest, le mont Parnès au nord, le mont Lycabette au nord-est (faisant partie de chaîne Pentélique), le mont Hymette à l'est, et le golfe Saronique au sud-ouest. En raison de ces limites naturelles, il est peu probable de voir la ville s'étendre beaucoup plus qu'elle ne l'est aujourd'hui. Par ailleurs, la géomorphologie d'Athènes contribue beaucoup aux problèmes de pollution atmosphérique, surnommé le néfos, dont elle souffre aujourd'hui (Los Angeles aux États-Unis connaît la même géomorphologie et les mêmes conséquences).
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Les terres sont rocailleuses et peu fertiles. La ville antique était construite au pied de l'Acropole. Dans l'Antiquité et jusqu'au début du XXe siècle, le port du Pirée (en grec, Pireas) était une ville bien distincte mais il fait aujourd'hui partie de la ville.
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Les quartiers de Pláka (situé au pied de l'Acropole), Kolonáki, Monastiráki, Psyrí et Exárcheia (ou Exarchia) constituent le centre de la ville moderne. Lorsqu'Athènes est devenue la capitale du royaume de Grèce au XIXe siècle, les architectes allemands ont tenté de créer une ville nouvelle de style néoclassique autour des places Omónia (la Concorde en grec moderne) et Syntagma (la Constitution). Ces places restent des centres névralgiques, et la plupart des monuments et musées se trouvent dans ces quartiers (le Parlement occupe le bâtiment du palais royal sur Syntagma) mais pour le reste le style néoclassique ne saute pas aux yeux, les bâtiments subsistants étant noyés dans les constructions environnantes.
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Les parties nouvelles de la ville sont pour la plupart en béton gris et souffrent d'un manque d'espaces verts. Les Athéniens ont surnommé leur ville Tsimentoupolis ou Tsimentopoli (« la ville de ciment » ou « la ville de béton »).
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Le climat est méditerranéen (classification de Köppen : Csa), les étés sont chauds et secs, les hivers sont doux. Les influences continentales sont présentes aussi, en raison des montagnes qui bordent le tour de la ville. Athènes est une ville sèche (414 mm de précipitations annuelles), la sécheresse estivale dure en réalité d'avril à octobre. Les mois de juillet et d'août sont les plus chauds et les plus secs. Lorsque le vent du nord souffle sur Athènes en hiver, il peut apporter des précipitations sous forme de neige, qui tombent surtout sur la banlieue nord de la capitale. Le 9 janvier 2017, d'importantes chutes de neige se sont produites à Athènes en raison d'une vague de froid exceptionnelle en Europe centrale. Les tempêtes de neige sont peu fréquentes; cependant, lorsqu'elles surviennent, elles causent de graves perturbations. Athènes détient le record de la plus haute température enregistrée en Europe, le 10 juillet 1977 : 48 °C (118,4 °F).
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La formation du toponyme viendrait[3] de la racine indo-européenne ath- signifiant probablement « tête » ou « sommet », puisque la forteresse de l’Acropole située au sommet de la colline du même nom, constituerait le « noyau fondateur » de la ville. Ce qui expliquerait d'ailleurs l’origine de la légende mythologique portant sur la naissance d'Athéna selon laquelle la déesse, devenue protectrice de la cité, serait sortie « armée » de la tête de Zeus.
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Des traces d'occupation humaine sont attestées dès le Néolithique sur le site de l'Acropole (voir Pélasges). Mais ce n'est qu'à la suite des invasions ioniennes que l'Attique fut organisée en cités, parmi lesquelles Cécropia, la future Athènes.
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Athènes fut fondée formellement vers 800 avant notre ère par le synœcisme de plusieurs villages, partiellement préservés par l'invasion des Doriens. Ce faisant, en tirant parti de la forteresse naturelle de l'Acropole, ils purent résister aux hordes de pillards qui terrorisaient la région. Le pluriel du mot Athènes, d'après Thucydide, est une trace des anciens villages qui fusionnèrent pour fonder la cité. Selon la légende, c'est le héros Thésée, vainqueur du Minotaure, qui dirigea cette unification de l'Attique (Thucydide, II, 15, 2).
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Athènes était l'une des cités dominantes en Grèce au cours du Ier millénaire av. J.‑C. Son âge d'or fut atteint sous Périclès, au Ve siècle av. J.-C., où sa domination était à la fois politique, financière (grâce aux mines d'argent du Laurion et au tribut), militaire et culturelle. C'est à cette époque qu'Athènes fut qualifiée de « capitale (ἄστυ [astu]) de la Grèce » (Isocrate). Rapidement, Athènes transforma la ligue de Délos en un véritable empire qui fut dissous à la fin de la guerre du Péloponnèse qui l'opposa à Sparte.
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Le philosophe Aristote né en 384 av. J.-C. participa beaucoup à la vie intellectuelle d'Athènes, notamment en rédigeant son traité intitulé Politiques, où il critiqua la démocratie athénienne.
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La bataille de Chéronée, remportée en 338 av. J.-C. par Philippe II de Macédoine, fit entrer Athènes dans le nouvel Empire macédonien. La cité, qui demeura le grand foyer de la civilisation grecque, bénéficia jusqu'au IIe siècle av. J.-C. de nouveaux aménagements et de travaux d'embellissement menés sous la houlette de Lycurgue. Après la mort d'Alexandre le Grand en 323 av. J.-C. et le découpage de l'Empire macédonien, la ville, encore sous domination des rois de Macédoine, sombra dans l'oubli.
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Conquise par le Romain Sylla, en 86 av. J.-C., Athènes perdit ses remparts et son rôle politique mais resta néanmoins un véritable phare intellectuel grâce à la Pax Romana qui s'instaura. Séduits par la culture et l'art de vivre athéniens, les Romains en copièrent les œuvres d'art et les mœurs et ne cessèrent d'embellir la ville : la tour des Vents, le temple de Rome et d'Auguste sur l'Acropole, l'agora romaine, le théâtre de l'Odéon dans l'ancienne agora sont parmi les monuments édifiés à cette époque. Aux alentours de l'an 1, la ville comptait ainsi environ 300 000 habitants.
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À partir de 53, les prêches de saint Paul devant l'Aréopage ne donnèrent qu'un faible écho au christianisme à Athènes ; Paul réussit cependant à convertir un membre du vénérable tribunal, Denys l'Aréopagite ou Dyonisius, et une femme, Damaris (Ac 17,33-34).
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Plus tard, l'empereur Hadrien (117 – 138), particulièrement attaché à la Grèce, continua les travaux d'urbanisme de ses prédécesseurs : la bibliothèque qui porte son nom, l'Olympion (temple de Zeus), de nouvelles routes et des aqueducs furent construits sous son règne. Sous le règne d'Antonin le Pieux, un richissime Athénien, Hérode Atticus, fit bâtir, entre 140 et 144, un gigantesque stade en marbre situé au-delà de l'Ilissos[4] ; il édifia plus tard, en mémoire de sa défunte épouse, l'Odéon qui porte son nom, construit en l'an 161.
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Après la chute d'Hippias, la famille des Alcméonides fut de nouveau autorisée à s'installer à Athènes.
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Durant la période byzantine, Athènes perdit beaucoup de sa gloire pour ne devenir qu'une petite ville de province.
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Théodose II, par ses édits de 426 et 439, ordonna la destruction de tous les temples païens. Il fit cependant une exception pour Athènes : ils seraient désaffectés et convertis en églises. Cependant, les Panathénées continuèrent à être célébrées. Justinien fit appliquer les décisions de Théodose II à partir de 529 : fermeture des écoles philosophiques (principalement néo-platoniciennes), transformées en écoles chrétiennes privées et conversion des temples en églises : le Parthénon devint la cathédrale de la ville. En effet, le culte de la Vierge (en grec Parthénos) Athéna fut remplacé par celui de la Vierge Marie Mère de Dieu, qualifiée d'Athénienne comme patronne de la cité. L'Érechthéion devint église de la Théotokos (« mère de Dieu »). En 857, l'évêché d'Athènes devint archevêché et le Parthénon devint église métropolitaine. Les temples furent dépouillés de leurs trésors au profit de Sainte-Sophie. Entre le VIe et le VIIe siècle, l'Asklépieion fut consacré aux saints Anargyres Côme et Damien. Le Théséion fut consacré à saint Georges. Au XIIe siècle, les Propylées devinrent palais épiscopal. De nombreuses églises byzantines furent érigées, bien souvent sur d'anciens sanctuaires païens.
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En 1146, la ville fut prise par Roger de Sicile. Après l'établissement de l'Empire latin de Constantinople en 1204, les Français mirent en place un duché d'Athènes, d'abord gouverné par les sires de la Roche et de Brienne. Il fut conquis par la compagnie catalane, avant d'être repris par des Florentins, les Acciaiuoli (1385). Ces derniers rendirent à la ville une partie de son éclat. L'Acropole fut transformée en manoir. Les Florentins se logèrent dans le palais métropolitain des Propylées. Ils firent construire une tour de guet, détruite par Heinrich Schliemann en 1875. La ville basse, limitée à l'agora romaine, fut dotée en 1402 d'un mur d'enceinte, parfois appelé mur de Valérien.
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En 1456, trois ans après la chute de Constantinople, Athènes fut conquise à son tour par les Ottomans sujets de Mehmet II, sauf l'Acropole qui résista et ne tomba qu'en 1458. Les Turcs entourèrent l'Acropole de nouvelles fortifications (le mur de Serpentzé), appuyées sur le portique d'Eumène et l'Odéon d'Hérode Atticus. Le Parthénon devint une mosquée. Il fut doté d'un minaret peu après 1466. L'Érechtéion devint le harem du disdar. Le 26 septembre 1687, alors qu'Athènes était assiégée par les troupes de Venise commandées par Morosini, une bombe tomba sur le Parthénon que les Turcs avaient transformé en poudrière. Le temple fut presque totalement détruit. La dégradation se poursuivit au début du XIXe siècle et fut l'œuvre de l'ambassadeur britannique à Constantinople, Thomas Bruce (7e comte d'Elgin), et de ses agents.
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La population d'Athènes déclina fortement, chose qui s'aggrava avec le déclin de l'Empire lui-même. Des quartiers entiers de la ville furent détruits entre le XVIIe et le XIXe siècle dans des guerres de factions.
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Dès 1821 et le déclenchement de la guerre d’Indépendance, Athènes fut libérée de l’occupation turque, mais les Grecs ne s’emparèrent de la forteresse de l’Acropole qu'en juin 1822 après un long siège. En 1826 et 1827, les Turcs assiégèrent l’Acropole, défendue d’abord par le klephte Gouras et Makriyánnis, puis, après la mort de Gouras, par le général français Fabvier. Toutes les tentatives de dégager la ville, menées par Karaïskákis puis, après son décès par l’amiral Cochrane et le général Church, échouèrent. Les troupes de Rachid Pacha prirent l’Acropole le 27 mai 1827 et y restèrent jusqu’au 12 avril 1833. La ville était quasiment inhabitée lorsqu'elle fut proclamée capitale du royaume de Grèce le 1er décembre 1834, mais elle fut rebâtie dans les décennies qui suivirent.
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Le gouvernement s'installa dans une ville en ruines. Les églises furent reconverties pour accueillir les ministères. Le Théséion devint un musée. Les architectes bavarois du roi Othon proposèrent un schéma directeur en triangle, dirigé vers l'Acropole ainsi mise en valeur, et un plan perpendiculaire. La reconstruction/construction de la ville fut laissée à l'initiative privée. La rue Ermou (Hermès) marquait alors la frontière entre ville ancienne, médiévale et ville contemporaine.
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Un palais royal (devenu depuis siège du Parlement), que certains architectes auraient souhaité installer sur l'Acropole, fut achevé en 1838 sur la place Syntagma. La reine Amélie créa l'année suivante un jardin botanique (devenu depuis les jardins nationaux) à côté du palais.
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En 1845, la ville était encore soit un champ de ruines soit un chantier de construction. De grandes maisons néo-classiques émergeaient de terrains vagues à peine déblayés. Les rues n'étaient pas encore pavées, ni éclairées, ni réellement aménagées.
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Pendant la Première Guerre mondiale, la ville fut occupée par des troupes franco-britanniques à partir du 16 octobre 1916[5].
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Après la guerre gréco-turque et la « Grande Catastrophe » de septembre 1922, l'afflux de plus d'un million de réfugiés en provenance d'Asie Mineure entraîna dans les années 1920 la construction de quartiers entiers.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville fut prise par l'Allemagne nazie, le 27 avril 1941, et occupée jusqu’en octobre 1944. Les Allemands organisèrent une famine systématique qui fit de très nombreux morts. Le 3 décembre 1944, le soulèvement communiste commença dans le quartier autour du Théséion, après que les forces de police eurent tiré sur une manifestation le matin même sur la place Syntagma, faisant quinze morts. Les Britanniques restaurèrent l’ordre après d’intenses combats de rue et grâce à des renforts venus de Phalère.
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La croissance d'Athènes fut très faible pendant les premières années qui suivirent les destructions et les ravages de la guerre civile grecque. Puis la cité recommença à croître.
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L'entrée de la Grèce dans l'Union européenne en 1981 apporta de nouveaux investissements à la ville. Enfin, l'accueil des Jeux olympiques d'été de 2004 a été le moteur de nombreux travaux d'infrastructure.
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En 1985, Athènes a été déclarée capitale culturelle de l'Europe.
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C’est à Athènes que sont notamment nées la démocratie et la philosophie. De fait, la civilisation athénienne est l’un des fondements de la culture européenne et c’est en mémoire de cela que le projet de constitution européenne cite en préambule l’historien Thucydide (Guerre du Péloponnèse, II, 37, 1) :
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Athènes a également été le centre culturel de la Grèce classique, et ce dans tous les domaines. Sa conception du beau et du bon a influencé durablement le reste du monde grec, puis romain, et enfin l'Occident.
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En 1976 s’est tenu à Athènes le 61e congrès mondial d’espéranto, dont le thème était « Collaboration internationale des états au niveau régional ».
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Athènes a accueilli, du 19 au 23 septembre 1985, le 18e symposium international dans la série des symposiums traitant des sujets spéciaux parrainés par l’Association Internationale de Géologie de l’Ingénieur, organisé par le groupe national grec de l’AIGI. Le thème de « la protection des monuments et des sites historiques » fut spontanément adopté[6].
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Athènes a par ailleurs accueilli les premiers Jeux olympiques modernes en 1896, en souvenir des Jeux olympiques de la Grèce antique. La ville a accueilli de nouveau les Jeux d'été en 2004. Outre le succès sportif et médiatique de l'évènement, ils permettront peut-être d'accroître les investissements étrangers en Grèce en prouvant la capacité du pays à gérer de grands projets.
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Depuis la crise financière de 2008, Athènes est devenu un haut-lieu de l'art urbain[7]. La municipalité cherche à encadrer et valoriser ces pratiques artistiques de rue, notamment le graffiti, pour éviter qu'il n'empiète sur le patrimoine historique[7].
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L’agglomération athénienne est le principal foyer de population de la Grèce, avec 3,7 millions d'habitants sur un territoire métropolitain de 428 km2, sur un total de 11,125 millions de Grecs environ (au 1er janvier 2006), soit près d'un tiers de la population du pays.
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Évolution de la population à travers les âges :
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La cité moderne d’Athènes est constituée de villes et villages autrefois distincts, qui avec l’expansion démographique du XXe siècle ont fini par former une agglomération. Celle-ci comprend aujourd’hui 54 municipalités (δήμος), la plus importante étant la ville d'Athènes (Δήμος Αθηναίων / Dhímos Athinéon), avec près d’un million d'habitants (la deuxième étant Le Pirée). Le nom d’Athènes peut ainsi désigner l’agglomération entière (aussi appelée le grand Athènes) ou la ville d’Athènes, ou même juste le centre-ville. Voir ci-dessous la liste des municipalités.
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Athènes dispose d'un réseau dense de trolleybus et d'autobus. Afin de lutter contre la pollution, une part croissante des autobus fonctionne au gaz naturel pour véhicules (GNV).
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Le métro, dont la première ligne (la ligne verte[13] nommée également ISAP) date de 1904, a été complété par deux lignes modernes (les lignes rouge et bleue[13]) en 2000 et s'étend jusqu'à l'aéroport. Trois lignes de tramway (3, 4 et 5), ont été mises en service pour les Jeux olympiques de 2004[14] : deux d'entre elles relient le centre d'Athènes (départ près de Syntagma). La ligne 3 assure la desserte entre Voulas (sud-est de l'agglomération) et le Pirée (terminus S.E.F.) tandis que la ligne 4 relie Le Pirée à la place Syntagma. Quant à la ligne 5, elle relie Voulas à la place Syntagma.
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Le port du Pirée relie par voie maritime, différents ports de la région et différentes îles d'autres régions de la Grèce.
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Un train rapide du réseau Proastiakós relie également la gare centrale (Larisis) à la banlieue attique en direction de l'aéroport — il emprunte la même voie que le métro entre Doukissis Plakentias et l’aéroport international Elefthérios-Vénizélos.
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L'aéroport international Elefthérios-Vénizélos (code AITA : ATH) est construit par une entreprise allemande, a remplacé en 2001 l'ancien aéroport d'Elliniko (Hellinikon International Airport).
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À ces transports en commun, il faut ajouter les taxis, omniprésents dans la capitale hellène, et qui ont la particularité de prendre à la fois plusieurs passagers se rendant vaguement dans la même direction.
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Avant ces développements, se déplacer à Athènes s'avérait très problématique, que ce soit à cause de la vétusté des équipements ou de la lenteur du trafic. Un apport des JO de 2004 est donc ce réseau efficace métro-tramway-bus qui semble avoir apporté une solution au problème du transport athénien. Néanmoins, le tramway n'est pas prioritaire sur le reste du trafic, ce qui occasionne une certaine lenteur et limite ainsi ses performances.
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Le nome d'Athènes est l'une des 54 préfectures de Grèce. Il fait partie de la périphérie d'Attique. Son chef-lieu est Athènes. Ce nome, d'une superficie très réduite mais densément peuplé, recouvre la partie centrale de l'agglomération athénienne. Il est divisé en plusieurs municipalités et communautés (listées dans l'article détaillé).
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La municipalité d'Athènes est divisée en 7 districts ou « Dimotika Diamerismata » (numérotés de 1 à 7). Cette division en district est principalement utilisée à des fins administratives.
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Athènes est jumelée ou a des partenariats avec les villes suivantes :
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fr/4330.html.txt
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@@ -0,0 +1,143 @@
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48° 12′ N, 16° 21′ E
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L'Autriche (en allemand : Österreich Écouter), en forme longue la république d'Autriche (en allemand : Republik Österreich), est un État fédéral d'Europe centrale sans accès à la mer. Pays montagneux, il est entouré, dans le sens des aiguilles d'une montre, par l'Allemagne et la Tchéquie au nord, la Slovaquie et la Hongrie à l'est, la Slovénie et l'Italie au sud, et par la Suisse et le Liechtenstein à l'ouest. L'Autriche est membre de l'Union européenne et de la zone euro respectivement depuis 1995 et 1999. Sa langue officielle est l'allemand, mais depuis la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, six autres langues (hongrois, slovène, croate du Burgenland, tchèque, slovaque et romani) sont reconnues[4]. Sa capitale et plus grande ville est Vienne.
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L'Autriche est l'un des États issus de la dislocation en 1918 de l'Autriche-Hongrie. Par le passé, elle a été un acteur majeur de l'histoire de l'Europe, au cœur de grandes entités politiques telles que le Saint-Empire romain germanique, la monarchie de Habsbourg, l'empire d'Autriche et la Confédération germanique. Les nombreuses épreuves temporelles qu'elle a vécu ont fait de ce pays une grande puissance mondiale. Mais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Autriche a adopté une politique de neutralité dans les relations internationales[5].
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La première mention écrite du nom Austria[6] se trouve dans l'Historia gentis Langobardorum, et date de l'année 796. Österreich signifie en vieil allemand « le royaume de l'Est ». L'Autriche a longtemps été le plus oriental des pays de l'Ouest. Un croisement avec son équivalent latin, Austria (dès le XIIe siècle), a donné Austriche en moyen français, puis Autriche en français.
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Österreich est dérivé de Ostarrichi, première mention du nom du pays sur un document qui date de 996. Auparavant, le pays est connu sous le nom d'Ostmark « Marche de l'est », créée par l'empereur germanique Otton Ier.
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Les trois plus grandes villes sont, dans l'ordre, Vienne, Graz et Linz.
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Les Alpes occupent les deux tiers de la surface au sol de l'Autriche. Le point culminant du pays est le Grossglockner, qui s'élève à 3 797 m.
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Le fleuve le plus long est le Danube, qui traverse également l'Allemagne, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie et l'Ukraine. Son parcours en Autriche s'étend sur 350 km.
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Le mois de juin 2019 a été le plus chaud jamais enregistré en Autriche[7].
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La crise climatique affecte l'Autriche de diverses manières. Le rapport d'évaluation autrichien sur le changement climatique 2014 (Österreichischer Sachstandsbericht Klimawandel 2014) a abouti aux résultats suivants[8] : en Autriche, la température a augmenté de près de 2 °C au cours de la période allant de 1880 à 2014. Sur la même période, la température n'a globalement augmenté que de 0,85 °C. Les mesures prises jusqu'à présent par l'Autriche ne couvrent pas la contribution attendue du pays à la réalisation de l'objectif mondial de 2 °C. Au XXIe siècle, on peut s'attendre à une augmentation des précipitations au cours du semestre d'hiver et à une diminution du semestre d'été. La durée de l'enneigement s'est raccourcie au cours des dernières décennies, en particulier à moyenne et haute altitude (environ 1 000 m). Tous les glaciers mesurés en Autriche ont clairement perdu de la surface et du volume depuis 1980. Par exemple, dans les Alpes du sud de l'Ötztal, la plus grande zone glaciaire contiguë d'Autriche, la zone glaciaire est passée de 144,2 km2 en 1969 à 126,6 km2 en 1997 et 116,1 km2 en 2006. Les glissements de terrain, les coulées de boue, les éboulements et autres phénomènes gravitationnels augmentent considérablement dans les régions montagneuses. Le risque d'incendies de forêt augmentera en Autriche. Les perturbations dans les écosystèmes forestiers augmentent en intensité et en fréquence dans tous les scénarios climatiques discutés. Les écosystèmes à longue période de développement et les habitats des Alpes au-dessus de la limite des arbres sont particulièrement affectés par le changement climatique. Le tourisme d'hiver continuera de subir des pressions en raison de l'augmentation constante de la température.
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En 2019, le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Autriche[9] est le 9 avril[10]. L'Autriche est l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète.
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, l'Autriche comptait 350 sites dont :
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L’infrastructure de transports autrichienne est liée directement à sa situation, d’une part au sein des Alpes, et d'autre part à sa situation de carrefour du centre de l’Europe centrale, que ce soit du point de vue des liaisons routières autant que ferroviaires. L'aménagement de voies de communication dans les Alpes nécessite de nombreux tunnels et ponts ayant pour caractéristiques de devoir résister à des conditions météorologiques extrêmes. Du fait de sa situation centrale, l’Autriche constitue un pays de transit, principalement pour les axes Nord-Sud et Nord-Sud-Est, et depuis la chute du rideau de fer également pour l'axe Est-Ouest. Cela implique ainsi un net surdimensionnement des voies de communication, notamment dans des zones écologiques sensibles, soulevant souvent des protestations de la part de la population.
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Pour faire face à cette difficile combinaison d'intérêts à la fois économiques et écologiques, certaines mesures ont été rendues nécessaires, contribuant à faire de l'Autriche un pays aux avant-postes de la protection environnementale. La république alpine a par exemple très tôt imposé l'utilisation de pots catalytiques sur les véhicules motorisés. Certaines voies de circulation ne sont ouvertes qu’aux camions à la nuisance sonore réduite. Diverses dérégulations ont toutefois entraîné, principalement parmi certaines populations telles que celles de la vallée de l’Inn, un sentiment d'être oubliées par les instances de régulation agissant aux niveaux nationaux et internationaux, notamment par l’Union européenne.
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Le réseau routier autrichien se compose actuellement de :
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Le réseau routier est entretenu principalement par l’État. Une taxe sur les véhicules existe sur le réseau autoroutier, sous la forme de vignette obligatoire (77,80 € en 2012 pour une vignette annuelle). Les camions doivent payer une redevance kilométrique (maximum 0,273 €/km) à la société ASFINAG (en).
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La majorité du réseau ferroviaire est gérée par la société ÖBB (Österreichische Bundesbahnen). D’autres entreprises sont également présentes dans le transport ferré autrichien, détenues soit par les Länder, soit par le secteur privé.
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Un réseau de S-Bahn est déployé actuellement dans les régions métropolitaine de chacune des capitales d'État : Vienne, Brégence, Graz, InnsbruckS-Bahn du Tyrol, Klagenfurt, LinzS-Bahn de Haute-Autriche, Salzbourg.
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Vienne est la seule ville autrichienne à être équipée d’un véritable réseau de métro (U-Bahn). Certaines stations du réseau de tramway de Linz se trouvent sous terre. Les villes de Vienne, Graz, Linz, Innsbruck et Gmunden possèdent également un réseau de tramway. Le village de Serfaus, situé dans le Tyrol, possède le U-Bahn Serfaus, téléphérique souterrain, parfois considéré comme le métro le plus petit au monde.
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Le Danube est le fleuve le plus important pour le trafic maritime. Le Danube est utilisé pour les cargos et aussi pour les navires de croisière.[réf. nécessaire]
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Déjà peuplée par les Celtes (culture de Hallstatt), appartenant à l’Empire romain (Provinces Norique ainsi qu’une partie de la Pannonie et de la Rhétie) puis en partie possédée par la Francie orientale, l’Autriche est pendant tout le Moyen Âge une des nombreuses principautés de langue allemande composant le Saint-Empire romain germanique. Grâce au Privilegium Minus et à la maison de Babenberg, indépendante de la Bavière depuis 1156, l'Autriche adoptée par la maison de Habsbourg en 1278 (Rodolphe Ier) a longtemps été la force dominante de l’Empire, plaçant à sa tête beaucoup de ses souverains, jusqu’à sa dissolution en 1806 par le « double-empereur » autrichien François II/I.
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À la fin du Moyen Âge, la maison de Habsbourg (plus tard Habsbourg-Lorraine) transforme ses possessions en puissance européenne par rattachement des pays germanophones et non-germanophones, centralise l’administration et le droit dans l’archiduché d'Autriche — notamment après la guerre de Succession d'Autriche par Marie-Thérèse et son fils Joseph II — et forme enfin en 1804 l’empire d'Autriche. En 1815 — après le congrès de Vienne — l’Autriche et les autres pays germanophones essayent à nouveau de former une confédération germanique, mais l’opposition austro-prussienne domine, et la guerre austro-prussienne achève cette confédération en 1866 et résout la question allemande définitivement de la part de l’Autriche. En 1867, l’Autriche, sous le règne de François-Joseph Ier se tourne vers le Sud-Est de l’Europe de sorte que l’empire d’Autriche se transforme et s’agrandit pour former la « monarchie danubienne » (allemand : Donaumonarchie), l’Autriche-Hongrie.
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La défaite des Empires centraux à la fin de la Première Guerre mondiale voit le territoire de la monarchie danubienne morcelé en plusieurs nouveaux États indépendants. L'Autriche est alors réduite à son territoire actuel. Le pays se laisse alors tenter par l'austrofascisme, puis par le nazisme. En 1938, l'Autriche est purement et simplement annexée au Troisième Reich : c’est l'Anschluss. La défaite hitlérienne à la fin de la Seconde Guerre mondiale, laisse le pays exsangue. Vienne, la capitale historique, connaît alors pendant dix ans un sort similaire à celui de Berlin avec une division quadripartite. En 1955, le pays recouvre sa souveraineté et mène une politique de stricte neutralité.
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Durant l'Antiquité, l'Autriche est peuplée par les Celtes (culture de Hallstatt). Elle est ensuite partagée entre plusieurs provinces romaines, la Norique ainsi qu’une partie de la Pannonie et de la Rhétie. Elle est intégrée à la Francie orientale qui devient le Saint-Empire romain germanique, après les grandes invasions en tant que marche de l'empire carolingien.
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En 1815, après le congrès de Vienne, l’Autriche et les autres pays germanophones essayent à nouveau de former une confédération allemande, mais l’opposition austro-prussienne domine. Les tensions atteignent leur paroxysme au cours de la guerre austro-prussienne en 1866. La défaite autrichienne voit l'avènement de cette confédération la même année résolvant ainsi la question allemande à son détriment. Vienne est trois ans après l'épicentre du krach du siècle.
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Sous le règne de François-Joseph Ier, en 1867, l'Autriche se tourne vers le Sud-Est de l’Europe, de sorte que l’Empire d’Autriche se transforme et s’agrandit pour former la « monarchie danubienne » (Donaumonarchie), l’Autriche-Hongrie. François-Joseph meurt en 1916, à 86 ans, pendant la Première Guerre mondiale, après 68 ans de règne.
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Son petit-neveu et successeur Charles Ier d'Autriche, 29 ans, après de vaines tentatives de retour à la paix, accepte impuissant le 12 novembre 1918 la dislocation de son empire et part en exil.
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Lors de la scission de l'Autriche-Hongrie en 1918, les députés autrichiens allemands du parlement de Cisleithanie (Reichsrat) élus en 1911 décident de fonder un État d'Autriche allemande. L'Assemblée rédige une constitution déclarant que « l'Autriche allemande est une république démocratique » (article 1) et qu'elle « est une partie de la République allemande » (article 2). Les alliés de la Première Guerre mondiale s'opposent à cette idée, et le traité de Saint-Germain-en-Laye interdit le nom d'« Autriche allemande » et son unification éventuelle avec l'Allemagne (article 88), donnant naissance à l'ère de la Première République d'Autriche.
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Considérablement réduite en taille après le traité de Saint-Germain-en-Laye de 1919, l'Autriche connaît une grave crise économique au lendemain de la Grande Guerre. Ce n'est que grâce à l'intervention de la Société des Nations que sa situation s'améliore à la fin des années 1920. Plus tard, l'Autriche est rattachée à l'Allemagne hitlérienne entre 1938 et 1945. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle est occupée par les armées alliées et ne retrouve sa pleine souveraineté qu'en 1955. La guerre froide en fait à nouveau une « marche » de l'Europe, cette fois face au bloc soviétique. Elle connaît alors un fort redressement économique durant cette période, avant d'adhérer à l'Union européenne en 1995.
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Le Conseil national autrichien (Nationalrat, 183 sièges) est depuis le 29 septembre 2019[13] composé comme suit :
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Heinz Fischer, du SPÖ, est élu président fédéral le 25 avril 2004 avec 52,41 % des voix contre 47,59 % des voix pour Benita Ferrero-Waldner. Il est intronisé le 8 juillet 2004, soit deux jours après le décès de son prédécesseur, Thomas Klestil. Le 25 avril 2010, Fischer est réélu avec 79,3 % des voix pour un nouveau mandat de six ans.
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Le 22 mai 2016 a lieu le second tour de l'élection présidentielle de 2016 ; le vainqueur est Alexander Van der Bellen mais les résultats sont annulés et le scrutin, reporté au 4 décembre 2016, confirme la victoire d'Alexander Van der Bellen pour la présidence d'Autriche.
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L'Autriche est un pays neutre, qui ne fait, par exemple, pas partie de l’OTAN, à la différence de la plupart des pays européens[14]. La neutralité autrichienne est une conséquence directe des négociations pour le Traité d'État autrichien (Staatsvertrag), signé le 15 mai 1955 à Vienne.
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Le pays est membre de l'Association européenne de libre-échange de 1960 à 1995, puis rejoint l'Union européenne le 1er janvier 1995[15]. En 2002, l'Autriche abandonne le schilling autrichien et adopte l'euro.
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L'Autriche est un pays observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie.
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En 2000, après l'entrée au gouvernement du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ), les quatorze autres États membres de l'Union européenne cessent toute rencontre bilatérale avec le gouvernement autrichien pendant sept mois, imposent des limitations à ses ambassadeurs et ôtent tout soutien à des candidats autrichiens à des postes dans les organisations internationales[16],[N 1].
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L'armée autrichienne est de puissance réduite et participe peu aux opérations hors de son territoire.
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L’organisation territoriale de l'Autriche se compose de plusieurs niveaux. Le premier échelon administratif, sous l’État fédéral, est l’État fédéré. Il existe cependant un échelon statistique supérieur, le groupe d’États. Viennent ensuite les districts et en dessous les communes.
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L'Autriche est une République fédérant neuf États ou Bundesländer[19] :
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Grâce notamment au poids important des sociétés spécialisées dans la sous-traitance, l'Autriche est essentiellement un pays de petites et moyennes entreprises.
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Les secteurs-clés de l'industrie autrichienne :
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Le tourisme est l'un des secteurs économiques les plus importants en Autriche : en 2018, sa valeur ajoutée directe est de 26,2 milliards d'euros, ce qui correspond à 8,7 % du PIB[21]. Le tourisme est uniformément réparti sur les saisons d'été et d'hiver.
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Une estimation préliminaire de la population autrichienne en date du 1er janvier 2016[22], faisait état de 8 700 471 habitants. L'Autriche affiche au total une croissance de plus de 115 545 personnes en une année, et a connu ainsi une croissance démographique exceptionnelle de 1,35 %. L'essentiel de cet accroissement est le fait de l'immigration soutenue, le taux d'accroissement naturel étant nul.
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La croissance fut de 53 200 habitants en 2005. Le taux moyen de 0,66 % observé en 2004-2005 était cinq fois supérieur au taux fort bas affiché au milieu des années 1990.
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Mais, à l’instar de tous ses voisins, le pays fait en réalité partie du groupe de pays d’Europe centro-méridionale à bas taux de fécondité (1,41 en 2005). L’excédent des naissances est très faible (de -1 000 à + 5 000 personnes ces dernières années) et dû totalement à l’excédent naturel des étrangers. La totalité de l'accroissement de la population constaté est dû à une nouvelle vague d’immigration.
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Sur 78 000 naissances en 2005, plus de 9 000 étaient de nationalité étrangère, et bien plus encore en comptant les naissances liées à des parents immigrés ou étrangers fraîchement naturalisés. Le flux d’immigration nette a dépassé 50 000 personnes en 2004 comme en 2005. Le niveau des acquisitions de la nationalité autrichienne est élevé, surtout chez les jeunes et a atteint près de 35 000 étrangers en 2005, après des années 2003 et 2004 records (44 694 et 41 645). L'Autriche interdit cependant de travailler aux citoyens qui n'ont pas de nationalité de l'UE, afin de freiner l'immigration.
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L'espérance de vie en Autriche s'élève à 82,1 ans pour les femmes et à 76,4 ans pour les hommes.
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L'Autriche a donné le jour à de nombreux artistes célèbres, comme les compositeurs Franz Schubert, Johann Strauss (père et fils), Anton Bruckner et Gustav Mahler, les actrices Hedy Lamarr et Romy Schneider (certes née à Vienne, celle-ci n'a cependant jamais eu la nationalité autrichienne), les peintres Egon Schiele et Gustav Klimt, les écrivains Arthur Schnitzler, Thomas Bernhard, Ingeborg Bachmann, Elfriede Jelinek et Robert Musil, les architectes Adolf Loos, Otto Wagner, Josef Hoffmann. Beaucoup ont émigré, notamment à la fin des années 1930, et ont connu la notoriété dans des pays étrangers : l'écrivain Stefan Zweig, l'historien d'art Otto Benesch, la peintre Mariette Lydis, le compositeur Arnold Schoenberg, le musicien Erich Wolfgang Korngold, les cinéastes Max Reinhardt, Michael Haneke, la chorégraphe Margarethe Wallmann, l'acteur Arnold Schwarzenegger et beaucoup d'autres. En revanche, et contrairement à une idée répandue, le compositeur Wolfgang Amadeus Mozart n'était pas autrichien : lorsqu'il est né, en 1756, la ville de Salzbourg était encore une principauté du Saint-Empire romain germanique, et ce n'est qu'après sa mort qu'elle a été rattachée à l'Autriche.
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La langue officielle de l’Autriche est l’allemand. L’allemand autrichien est différent dans sa prononciation et son lexique comparé à celui parlé en Allemagne. Il s’agit de la langue maternelle de 89 % de la population du pays, soit 7 115 780 personnes sur 8 032 926 Autrichiens[23].
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En 2001, 73,6 % des Autrichiens étaient catholiques, 4,5 % protestants luthériens, 4,2 % musulmans, 5,5 % autres et 12 % sans religion.
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En 2016, le nombre de musulmans s'établit à près de 600 000 provenant principalement de Bosnie et de Turquie[29]. Les alévis bektachi sont environ 60 000 en Autriche[30]. En 2010, l'État autrichien a officiellement reconnu l'alévisme comme un culte. Les cemevi ont un statut légal, les chefs religieux sont reconnus par l'État, les jours sacrés (kurban, ashura, Hizir et newroz) des alévis sont devenus des jours fériés, et des masters sur l'alévisme sont mis en place[31]. Les Autrichiens musulmans doivent faire face à une montée de l'intolérance religieuse : la majorité de la population considérerait que les musulmans ne devraient pas bénéficier de droits égaux à ceux des catholiques, et les agressions islamophobes sont en augmentation[32].
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Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels le Concentus Musicus Wien, dirigé par Nikolaus Harnoncourt, et surtout l'Orchestre philharmonique de Vienne conduit par des chefs invités de renom.
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Parmi les autres Autrichiens célèbres, on compte les compositeurs Franz Schubert, Anton Bruckner, Mozart (même si, Salzbourg, sa ville natale, n'a été rattachée à l'Autriche qu'après sa mort) et Gustav Mahler, les physiciens Ludwig Boltzmann, Erwin Schrödinger, et Wolfgang Pauli, le mathématicien Kurt Gödel, les économistes Ludwig von Mises et Friedrich Hayek, les philosophes Karl Popper et Ludwig Wittgenstein, le psychanalyste Sigmund Freud, les écrivains Stefan Zweig, Robert Musil, Carl Zuckmayer, Elfriede Jelinek, Joseph Roth ou Thomas Bernhard, les peintres Gustav Klimt, Egon Schiele et Oskar Kokoschka ainsi que l’acteur et homme politique Arnold Schwarzenegger, l'acteur Christoph Waltz, le réalisateur doublement palmé à Cannes Michael Haneke, l'acteur Helmut Berger, mais aussi Adolf Hitler, émigré en Allemagne en 1913, et qui demande à renoncer à sa nationalité autrichienne le 7 avril 1925[33] ou encore le père fondateur du sionisme Theodor Herzl.
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Située dans les Alpes, l'Autriche est la patrie de nombreux skieurs alpins, comme Toni Sailer, Hermann Maier, Annemarie Moser-Pröll, Anita Wachter et Benjamin Raich. Avec l'Euro 2008, organisé par la Suisse et l'Autriche, les joueurs de l'équipe nationale de football ont gagné aussi en popularité, comme Andy Ivanschitz, Jimmy Hoffer ou Sebastian Prödl.
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Ce petit pays démographiquement parlant a aussi donné naissance à deux champions du monde de Formule 1 : Jochen Rindt (champion en 1970 à titre posthume) et Niki Lauda (champion en 1975, 1977 et 1984).
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La pratique religieuse y était de 35 % dans les années 1950[34].
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Hallstatt.
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Grossglockner.
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L’Organisation du traité de l'Atlantique nord[a] (en anglais : North Atlantic Treaty Organization) est l'organisation politico-militaire mise en place par les pays signataires du traité de l'Atlantique nord afin de pouvoir remplir leurs obligations de sécurité et de défense collectives. Elle est le plus souvent désignée par son acronyme OTAN (en anglais : NATO) mais aussi fréquemment nommée l’Alliance atlantique ou l'Alliance nord atlantique, plus rarement l’Alliance euro-atlantique ou l’Alliance transatlantique[5], ou parfois, encore plus brièvement, simplement l’Alliance.
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Le texte de ce traité, signé le 4 avril 1949, établit le Conseil de l'Atlantique nord (CAN), et lui donne mission de mettre en place l'organisation nécessaire à son application. Le choc provoqué par le déclenchement de la guerre de Corée conduit le CAN à décider fin 1950 la création d'une organisation militaire intégrée permanente, qui constitue encore actuellement la marque distinctive de l'OTAN et lui assure des capacités militaires qu'aucune autre alliance de défense ne possède. Sous le vocable OTAN, l'usage a prévalu d'englober l'alliance juridiquement conclue par les pays signataires du traité de l'Atlantique nord, et l'organisation civile et militaire mise en place pour en rendre opérants les objectifs. La France toutefois a fait exception en décidant en 1966, tout en restant membre de l'Alliance atlantique, de quitter l'organisation militaire intégrée, dont elle est redevenue membre à part entière en 2009.
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L'Alliance voit le jour dans le contexte général des débuts de la guerre froide et plus spécifiquement pendant le blocus de Berlin exercé par les Soviétiques. Elle a pour vocation initiale d'assurer la sécurité de l'Europe occidentale en instaurant un couplage fort avec les États-Unis, seul moyen aux yeux des Européens après la Seconde Guerre mondiale de se prémunir contre toute tentative expansionniste de l'Union soviétique. Selon le mot de son premier secrétaire général, Lord Ismay, le rôle de l'OTAN consiste à « garder les Russes à l'extérieur, les Américains à l'intérieur et les Allemands sous tutelle »[b]. L'OTAN constitue le noyau dur du bloc de l'Ouest. Entre 1955 et 1991, l'adversaire désigné de l'OTAN est le pacte de Varsovie formé par les Soviétiques à la suite de l'adhésion de la RFA à l'Alliance atlantique et à son réarmement. L'OTAN s'organise donc pour faire face à cette menace par la définition de concepts stratégiques touchant notamment les questions relatives aux armes nucléaires, par la planification coordonnée entre tous ses membres de leurs moyens militaires, et par des commandements intégrés par zone géographique, dont le SHAPE est de loin le plus important.
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Depuis la dissolution de l'URSS et la fin de la guerre froide en 1991, l'Alliance atlantique a perduré malgré la disparition de sa principale raison d'être initiale. Elle a procédé à son élargissement à d'anciens pays du bloc de l'Est et d'anciennes républiques de l'Union soviétique. Elle a pris en compte de nouvelles crises et menaces comme les conflits nationalistes dans l'ex-Yougoslavie, l'essor du terrorisme international ou la prolifération des armes de destruction massive, en conséquence de quoi l'OTAN a revu en profondeur son concept stratégique et son organisation civile et militaire à plusieurs reprises. Elle a développé une politique systématique de partenariats en Europe et dans le monde, au titre de laquelle les pays de l'Alliance ont établi depuis 1994 un partenariat pour la paix (PPP) avec la Russie, les pays de sa zone d'influence et avec les pays neutres d'Europe occidentale. L'OTAN a aussi mis en place en 2002 avec l'UE une relation privilégiée, l'Identité européenne de sécurité et de défense (IESD), qui permet à cette dernière de bénéficier de moyens de l'OTAN pour certaines opérations entrant dans le cadre de sa politique de sécurité et de défense commune.
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Le siège de l'OTAN, initialement situé à Londres puis à Paris (dans les locaux désormais occupés par l'université Paris-Dauphine - PSL) se trouve depuis 1966 à Haren (Bruxelles), et son principal commandement militaire, le SHAPE, initialement installé à Rocquencourt (France), se trouve aujourd'hui à Maisières (Mons), également en Belgique.
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Le Conseil de l'Atlantique nord (CAN) tient sa première session à Washington en septembre 1949 et jette les bases d'une organisation pour l'essentiel constituée de comités chargés de rechercher un consensus entre les membres sur les différents sujets politiques, techniques et militaires qui relèvent de sa compétence et de coordonner les plans de défense des pays membres. Il apparaît rapidement nécessaire de mettre en place une organisation permanente. En février 1952, le CAN en session à Lisbonne procède à une restructuration de l’Alliance qui devient une organisation permanente dont le siège est établi à Paris[c]. Lord Ismay devient le premier secrétaire général de l'OTAN.
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Une première Conférence des parlementaires de l’OTAN se tient à Paris en juillet 1955, devenue depuis novembre 1966 l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.
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Le déclenchement de la guerre de Corée précipite les décisions : le 19 décembre 1950, le CAN nomme le général Dwight D. Eisenhower qui jouit d'un prestige considérable acquis pendant la Seconde guerre mondiale, commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR). Le 2 avril 1951, le commandement allié en Europe devient opérationnel et le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (le SHAPE) s'établit à Rocquencourt, près de Paris[d]. Les pays membres mettent à disposition des commandements de l'OTAN tout ou partie de leurs forces, dont elles continuent d'assurer directement le coût. Pour faire pièce à l'énorme supériorité, au moins en termes quantitatifs, des forces soviétiques conventionnelles, l'OTAN élabore dans les années 1950 des plans qui conduisent à une augmentation sensible des forces occidentales, quoique les objectifs affichés soient rarement atteints. La France en particulier dégarnit ses moyens militaires sur le front européen au profit des forces engagées dans la guerre d'Algérie. De même, les États-Unis réduisent leurs effectifs en Europe pendant la guerre du Vietnam.
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Les États-Unis déploient de nombreuses forces en Europe pendant toute la durée de la guerre froide, placées sous l'autorité du Commandement des forces des États-Unis en Europe (EUCOM), dont le général commandant est aussi le SACEUR. Numériquement la plus importante, sa composante terrestre est la 7e armée ; sa composante navale est la sixième flotte qui opère en mer Méditerranée ; la composante aérienne de l'USAFE comprend la 3rd Air Force (en) au Royaume-Uni, la 17th Air Force (en) basée en Allemagne de l'Ouest et la 16th Air Force (en) en Espagne, disposant dans les années 1960 d'environ 2 000 avions[6],[7],[8].
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Dans les années 1960, afin de réduire les effectifs présents sur le sol européen, les Américains y « pré-positionnent » du matériel et se dotent de capacités de transport aérien leur permettant d'amener des États-Unis en Europe de gros effectifs en cas de crise. Pour démontrer leurs capacités, ils organisent d'importants exercices comme en 1963 l'opération Big Lift lors de laquelle 14 500 soldats américains sont acheminés par avion des États-Unis en Allemagne en 64 heures[10].
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En 1957, 71 000 militaires américains sont stationnés en France. La France se retire de l'OTAN en 1967, conduisant au déplacement vers d'autres pays membres de l'OTAN des quelque 30 000 militaires encore présents au milieu des années 1960.
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Dès 1950, les Américains veulent que la RFA contribue à sa propre défense et donc rejoigne l'Alliance. La France continue de craindre la résurgence d'un État allemand fort qui dominerait l'Europe, et s'oppose donc au réarmement allemand. Face à l'insistance américaine et aux impératifs économiques et financiers, la France prend l'initiative de créer une Communauté européenne de défense, la CED, dont la RFA serait membre, dans un cadre lui offrant plus de garanties. Un accord est trouvé après plus de deux années de négociations, mais le Parlement français rejette finalement la CED en août 1954. Dès lors, l'adhésion de la RFA à l'Alliance, devenue inévitable, se concrétise en mai 1955. Elle s'assortit d'un plan de réarmement visant à constituer en quelques années une armée, la Bundeswehr, forte de 495 000 hommes, devenue dans les années suivantes la composante la plus importante des forces conventionnelles de l'OTAN sur le front d'Europe centrale[11]. En réaction immédiate, l'Union soviétique forme le pacte de Varsovie, alliance militaire avec sept de ses États satellites.
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Durant la guerre froide, trois autres États rejoignent l'Alliance, la Grèce et la Turquie en 1952 pour en renforcer le flanc sud et l'Espagne de l'après-Franco en 1982, qui contribuait précédemment à l'OTAN par des accords bilatéraux avec les États-Unis.
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Les deux alliances mobilisent des moyens militaires conventionnels considérables pendant toute la guerre froide. Le pacte de Varsovie jouit en la matière d'une supériorité numérique significative ; en termes qualitatifs, l'OTAN possède en revanche un avantage certain. Au début des années 1980, les forces armées des pays du pacte de Varsovie comptent environ 5,7 millions d'hommes, dont 4 millions face à l'OTAN ; les forces permanentes des pays de l'OTAN se composent de 4,4 millions d'hommes dont quelque 2,6 millions stationnés en Europe. Les forces les plus importantes sont massées de part et d'autre de la frontière entre les deux Allemagnes : sur ce front, le « pacte » aligne 95 divisions, plus de 25 000 chars et 4 500 avions, tandis que l'OTAN compte 35 divisions équipées de 7 600 chars et 2 000 avions[12].
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Le nucléaire est au centre de l'histoire de l'OTAN. La dissuasion nucléaire est un axe dominant de la stratégie atlantique face à l'importante force conventionnelle du bloc de l'Est. Fondée essentiellement sur les armes nucléaires des États-Unis, elle constitue ce qui est communément appelé le parapluie nucléaire américain au bénéfice des Européens. Sa crédibilité fait l'objet de débats et de doutes tout au long de la guerre froide, notamment de la part de la France mais aussi du Royaume-Uni qui se dotent d'une force de dissuasion nucléaire en propre.
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L'arme nucléaire ne fait pas tout de suite l'objet d'un déploiement opérationnel après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. La définition de sa doctrine d'emploi et la mise au point des vecteurs capables de la rendre employable dans des conditions opérationnelles aboutissent en 1954 avec le déploiement en Europe des premières armes nucléaires. Jusque-là seuls les Américains pouvaient agiter la menace de l'emploi des armes nucléaires, ce qui est fait lors du blocus de Berlin en 1948-1949 : des bombardiers stratégiques B-29 du Strategic Air Command sont dépêchés en Angleterre, geste purement politique, car ils ne sont pas équipés de bombes atomiques. Des bombes nucléaires complètes y sont stockées à partir de 1954, sans que les Britanniques obtiennent des Américains mieux qu'un engagement de concertation sur leur emploi[13].
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De leur côté les Britanniques développent dans les années 1950 leurs propres capacités nucléaires. Kennedy est hostile au développement de forces nucléaires indépendantes par les pays européens. Sous la pression américaine, les Britanniques acceptent lors du sommet de Nassau en décembre 1962 de se fournir dorénavant auprès des États-Unis pour leurs armes stratégiques et de mettre l'ensemble de leurs moyens nucléaires à disposition de l'OTAN, mais ils conservent toutefois leur indépendance quant à la décision finale d'emploi[e],[14],[15]. Depuis lors, le Royaume-Uni joue volontairement de l'ambigüité quant à son degré d'indépendance concernant le choix des cibles potentielles de ses armes nucléaires, estimant qu'un second centre de décision améliore la dissuasion des Occidentaux en complexifiant singulièrement la tâche des stratèges soviétiques, selon la même logique d'indépendance que celle poursuivie par la France, qui se voit proposer d'entrer dans les accords de Nassau, ce que de Gaulle refuse en janvier 1963[16]. Kennedy puis Johnson doivent aussi faire face à la pression des Allemands pour accéder au nucléaire et des autres membres de l'OTAN pour être mieux associés aux décisions relatives au « parapluie nucléaire ». Aussi les Américains poursuivent-ils leur projet de force nucléaire multilatérale (en) (MLF) au sein de l'OTAN, évoqué pour la première fois fin 1960 lors d'une réunion du CAN, sans réussir à créer un consensus sur ses modalités. En parallèle, se développent dans un cadre onusien les négociations relatives au contrôle de la prolifération nucléaire avec les Soviétiques qui ne veulent à aucun prix que l'Allemagne accède à l'arme nucléaire. La MLF est définitivement enterrée fin 1965, ce qui permet de débloquer les négociations relatives au TNP[17],[18].
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Quoique les États-Unis possèdent pour encore plusieurs années une supériorité stratégique écrasante sur l'Union soviétique, le lancement de Spoutnik 1 en octobre 1957 par une fusée R-7 Semiorka utilisable comme missile nucléaire intercontinental marque symboliquement la fin d'une ère durant laquelle les Européens se sentaient couverts par la doctrine américaine des représailles nucléaires massives, rendue crédible par la présence de soldats américains sur leur sol, exposés à une éventuelle attaque soviétique. Les années 1960 voient donc se développer un débat sur la crédibilité du parapluie nucléaire américain et sur la révision par les États-Unis de leur stratégie de représailles massives au profit de celle de la réponse flexible assortie du renforcement des forces conventionnelles que McNamara propose à l'OTAN, notamment lors d'une réunion du CAN le 5 mai 1962 à Athènes[19]. Les pays européens de l'OTAN sont plutôt réticents pour plusieurs raisons : d'une part le renforcement de leurs forces conventionnelles risque d'illustrer aux yeux des Soviétiques le peu de détermination des Occidentaux à utiliser l'arme nucléaire, d'autre part le partage des tâches proposé aboutit à laisser le contrôle de tout le nucléaire entre les mains des Américains et à cantonner les Européens dans un rôle secondaire tout en exigeant d'eux un effort de financement de la défense considérable voire irréaliste[20]. À la faveur du départ de la France de l'organisation militaire intégrée et d'un accord sur le niveau de forces conventionnelles requis, un consensus s'établit en décembre 1967 sur l'adoption par l'OTAN d'un nouveau concept stratégique intégrant la doctrine de réponse flexible.
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Une adaptation de l'organisation de l'OTAN est rendue nécessaire par le départ de la France de l'organisation militaire intégrée ; le groupe des Plans Nucléaires (NPG) est alors créé en décembre 1966 pour permettre un processus de consultation sur la doctrine nucléaire au sein de l'OTAN, sans la France[21],[16]
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En 1974, la déclaration du CAN sur les relations atlantiques acte que les forces nucléaires de la France et du Royaume-Uni sont en mesure de jouer un rôle dissuasif propre qui contribue au renforcement global de la dissuasion de l’Alliance[22].
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Le déploiement de missiles de portée intermédiaire et d'armes nucléaires tactiques commence en 1955 en Allemagne de l'Ouest, en 1957 en Italie et en 1958 en France[f],[g],[24]. Le déploiement s'accélère dans les années 1960, le pic est atteint en 1971 avec 7 300 munitions nucléaires pour tous les types de vecteur nucléaire disponibles (obus, missiles sol-sol et sol-air, charges de profondeur, etc.) stockées dans sept pays de l'OTAN[h]. Poursuivant une politique d'association plus importante des forces armées non-américaines de l'OTAN à la dissuasion nucléaire à partir du début des années 1960, environ 35 à 40 % de ces armes sont gérées par des forces non-américaines, sous « double clé » en partage nucléaire avec les États-Unis, équipées de dispositif de sécurité et d'armement. En raison de sa position en première ligne, l'Allemagne de l'Ouest accueille une proportion très importante de ces armes nucléaires tactiques. À la fin des années 1970 et dans les années 1980, des retraits successifs ramènent leur nombre à moins de 4 000 armes lorsque le bloc de l'Est s'effondre en 1990/1991 et à 480 armes en 1994, ces dernières étant désormais exclusivement des bombes B61 larguées par avion[25],[26],[27],[28].
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Nucléaire intermédiaire : l'introduction de nouveaux missiles de portée intermédiaire SS-20 par les Soviétiques à la fin années 1970, dans un contexte général de guerre fraîche entre l'Est et l'Ouest après plus d'une décennie de détente est à l'origine de la crise des euromissiles. Le 12 décembre 1979 les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’OTAN prennent une « double » décision qui combine le déploiement en Europe de missiles MGM-31 Pershing et BGM-109G Gryphon américains, et un effort parallèle et complémentaire de maîtrise des armements avec les Soviétiques, visant à éviter que de tels déploiements s’avèrent nécessaires. Mitterrand appuie fortement cette décision. Les déploiements vont commencer, mais un accord d'élimination complète de ces missiles de portée intermédiaire, le traité INF, intervient fin 1987.
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Nucléaire tactique : L'OTAN rencontre de grandes difficultés pour définir une doctrine d'emploi des armes tactiques qui fasse consensus, ne serait-ce que par crainte des énormes destructions et pertes humaines qu'elles pourraient engendrer sur le sol même des pays européens membres de l'OTAN, au premier rang desquels l'Allemagne de l'Ouest. Aussi l'OTAN réduit-il fortement dans les années 1980 ses stocks d'armes tactiques, de manière unilatérale, même en plein bras de fer avec Moscou sur les missiles de portée intermédiaire[29]. En mai 1990, le président George H. W. Bush annonce l’annulation des programmes de modernisation des obus d’artillerie nucléaire déployés en Europe et du successeur du missile nucléaire à courte portée Lance. Il souhaite que des négociations sur les missiles nucléaires à courte portée des États-Unis et de l’Union soviétique commencent peu après la signature d’un traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE)[30],[31].
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Les relations entre la France et l'OTAN ont toujours été complexes : d'un côté la France a fortement poussé à la fondation de l'Alliance atlantique, à l'implication directe des États-Unis dans la défense de l'Europe et a bénéficié d'aides économiques et militaires importantes des États-Unis pendant toute la IVe République ; d'un autre côté, l'OTAN a peu ou pas pris en compte les intérêts de la France, notamment en Indochine et en Algérie, et surtout a généré un sentiment d'impuissance du pays face à l'hégémonie américaine au sein de l'Organisation, et suscité une envie d'indépendance nationale plus forte. Avec le retour au pouvoir de Charles de Gaulle, à la faveur de la crise de mai 1958, la nouvelle politique étrangère d'indépendance provoque de vives tensions au sujet de l'OTAN et de la force de dissuasion nucléaire française entre la France et les États-Unis.
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Le 17 septembre 1958, de Gaulle envoie un mémorandum au président américain Dwight Eisenhower et au Premier ministre britannique Harold Macmillan, dans lequel il demande la création d'un directorat tripartite de l'OTAN. Ni les Américains, ni les autres membres de l'OTAN ne veulent donner satisfaction à la France. Bien que lors de la crise de Berlin et de la crise des missiles de Cuba, Paris montre sa solidarité atlantique, de Gaulle demeure convaincu de la nocivité de la bipolarisation des relations internationales autour des blocs de l'Ouest et de l'Est et du risque pour la France de s'en remettre pour sa sécurité au seul parapluie nucléaire américain. En juin 1959, contrairement aux autres pays membres de l'OTAN, la France s'oppose à l'installation sur le territoire français d'armes nucléaires américaines, faute d'avoir le contrôle de leur emploi.
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Le 9 septembre 1965, de Gaulle annonce lors d'une conférence de presse le retrait du commandement intégré de l'OTAN au plus tard pour 1969. Cette décision est confirmée par une lettre adressée au président américain, Lyndon B. Johnson, le 7 mars 1966, l'informant que, si la France envisage de rester partie au Traité de Washington, elle « se propose de recouvrer sur son territoire l'entier exercice de sa souveraineté (...), de cesser sa participation aux commandements « intégrés » et de ne plus mettre de forces à la disposition de l'OTAN »[32],[33]. La France demeure toutefois membre de l'Alliance atlantique : un échange de lettres avec la RFA règle la question du maintien des forces françaises en Allemagne (FFA), et un accord est conclu en 1967 entre les généraux Ailleret et Lemnitzer (SACEUR) qui définit le rôle des forces armées françaises en coopération avec l'OTAN en cas de conflit ouvert entre les deux blocs[34].
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Le siège de l'OTAN quitte alors Paris pour Bruxelles en décembre 1966 pour le centre du terrain de l'ancien aérodrome de Haren (surnommé abusivement du nom de la commune voisine d'Evere). Le SHAPE (« Grand Quartier général des puissances alliées en Europe ») est transféré le 16 octobre 1967 de Rocquencourt, près de Paris, à Casteau, près de Mons en Belgique, dans les locaux d'une ancienne infrastructure militaire belge. Le Quartier général des forces alliées en Europe centrale (AFCENT), actuellement (Allied Joint Force Command Brunssum (en)), est transféré de Fontainebleau à Brunssum aux Pays-Bas dans une ancienne mine de charbon. Celui des forces aériennes en Europe centrale (AAFCE (en)), actuellement (AIRCENT), est transféré de Fontainebleau à Ramstein en Allemagne. Celui des forces terrestres en Europe centrale (LANDCENT), dénommé par la suite Quartier général des forces alliées à Heidelberg et clôturé en 2013, est transféré de Fontainebleau à Heidelberg.
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Les premières années de l'OTAN sont dominées par les considérations de défense, toutefois sa dimension politique se traduit par la réaffirmation périodique de la solidarité atlantique. Le 13 décembre 1956, le CAN approuve les recommandations contenues dans le « rapport du Comité des Trois sur la coopération non militaire au sein de l’OTAN »[35]. Les chefs d'État et de gouvernement réunis à Paris du 16 au 19 décembre 1957 pour un premier sommet de l'OTAN réaffirment les principes et les buts de l’Alliance atlantique[36].
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Les limites du rôle politique de l'Alliance sont toutefois mises en évidence durant la période de forte tensions de la guerre froide de 1958 à 1963 où les décisions les plus importantes sont prises par les États-Unis, parfois en y associant les Britanniques et les Français en particulier sur la question de Berlin, les autres membres de l'OTAN étant le plus souvent simplement informés. Par exemple, lors de sa session de décembre 1958, le CAN « s’associe aux vues exprimées par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni au sujet de Berlin et du droit des Occidentaux d’y demeurer »[37].
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Les Européens font entendre leur voix en faveur de la détente et le 14 décembre 1967 le CAN approuve le rapport Harmel sur les futures tâches de l’Alliance[38]. Pour Pierre Harmel, ministre belge des Affaires extérieures, les pays individuels de l'OTAN ont le droit d'établir et d'entretenir des contacts bilatéraux avec « l'autre côté ». Une telle approche n'est nullement contraire à la loyauté à l'Alliance occidentale, laquelle doit maintenir sa force de frappe militaire. Le renoncement à l'ancien modèle conflictuel et la croyance à une détente durable sont des éléments neufs et témoignent d'une conscience européenne grandissante. L'approbation du rapport Harmel par le conseil de l'OTAN est un jalon important dans les relations Est-Ouest. C'est ainsi qu'à partir de 1969 l’Ostpolitik de rapprochement avec l'Est menée par Willy Brandt, chancelier de la RFA, jette les bases de la normalisation qui se concrétisera par la démolition du mur de Berlin vingt ans plus tard.
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En mai 1972 au cours d'une session ministérielle du CAN à Bonn, les ministres décident d’entreprendre des négociations multilatérales liées aux préparatifs d’une Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Les pays qui font partie de la structure militaire intégrée de l’OTAN proposent de tenir des entretiens exploratoires multilatéraux sur des réductions mutuelles et équilibrées de forces (MBFR). À la suite du coup d'État de 1974 à Chypre, l'OTAN demande le retrait des officiers grecs. La Grèce quitte les structures militaires de l'Alliance le 14 août 1974 à la suite de l'invasion turque de Chypre, elle réintègre ceux-ci le 20 octobre 1980 après la levée du véto turc[39].
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Le 26 juin 1974, réunis à Bruxelles pour un deuxième sommet, les chefs de gouvernement des pays de l’OTAN signent la « Déclaration sur les relations atlantiques »[40]. L'habitude est prise de réunir beaucoup plus fréquemment les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'OTAN : dix sommets se tiennent de 1974 à 1991, année de la fin de la guerre froide.
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Le 17 février 1987, s'ouvrent à Vienne des discussions entre les pays de l’OTAN et les pays signataires du Pacte de Varsovie relatives aux modalités de conduite des négociations sur les forces conventionnelles en Europe.
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La fin de la guerre froide en 1991, consécutive à la chute du mur de Berlin en 1989, à l'écroulement de l'URSS et à la dissolution du pacte de Varsovie, l'adversaire « naturel » de l'Alliance atlantique, pose la question du devenir de l'Alliance : selon les critères habituels des relations internationales, elle aurait dû disparaître faute d'adversaire, mais elle va réussir à assurer sa pérennité grâce à la solidité du lien qui unit ses membres, à la crainte de la plupart des Européens de devoir assurer leur sécurité sans les États-Unis et en se trouvant très rapidement de nouvelles missions[41].
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Les États-Unis et les Européens souhaitent que l'Alliance atlantique demeure le pilier de la sécurité en Europe dans une vision atlantique. George H. W. Bush rencontre François Mitterrand par deux fois pour tenter d'en définir le nouveau modèle de fonctionnement[i],[42],[43]. Les deux présidents sont d'accord sur la nécessité de pérenniser l'Alliance et de la transformer en profondeur à cet effet, mais peinent à trouver un terrain d'entente sur les modalités précises[44],[45],[46]. Le Royaume-Uni milite aussi très activement pour le maintien de l'Alliance, parce qu'elle a fait ses preuves, permet des économies d'échelle et évite que l'Allemagne ne se retrouve en position d'hégémonie en Europe[47].
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Le sommet de l'OTAN qui se tient à Londres les 5 et 6 juillet 1990 prend acte de la fin de la guerre froide, de la réunification de l'Allemagne et du rôle que peut jouer à l'avenir une Alliance atlantique rénovée. Mitterrand déclare que « l'heure est venue d'établir en Europe où tous et chacun sont intéressés à la sécurité de ce continent, de nouvelles relations. Il me semble que l'OTAN en s'adaptant, peut jouer un rôle très utile dans cette évolution »[48],[49],[50].
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La guerre du Golfe d'août 1990 à février 1991 favorise le maintien de la cohésion occidentale durant cette période chaotique en Europe et au Moyen-Orient, et contribue au rapprochement franco-américain ; mais la France paie le prix de sa quasi-absence des structures de l'OTAN depuis 1966 et voit son influence demeurer faible sur les choix que vont faire adopter les Américains et les Anglais[j],[51].
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Au sommet de Rome en novembre 1991[52], l'OTAN définit un nouveau concept stratégique et multiplie les ouvertures vers les pays d'Europe centrale, sans pour autant ouvrir la porte de leur adhésion à l'OTAN. Il s'agit aussi de ménager Moscou et de tenter d'établir de bonnes relations avec la Fédération de Russie qui se substitue à l'Union soviétique fin 1991. Les dirigeants de l'Alliance jouent la carte d'une approche multilatérale de la sécurité en Europe, autour de l'Alliance, de la CSCE et de l'Union européenne en voie de se doter d'institutions compétentes en matière de politique étrangère, de sécurité et, à plus long terme, de défense[k]. Ils prennent aussi soin de rappeler que cette sécurité dépend de l'engagement des États-Unis et que l'OTAN est la seule alliance militaire à disposer d'engagements contractuels entre ses membres et d'un potentiel militaire commun pour l'action aussi bien que pour la consultation[52]. François Mitterrand continue d'apporter le soutien de la France au maintien de l'Alliance et à une nouvelle définition stratégique de son rôle au motif que la disparition du bloc soviétique ne signifie pas la fin de tous les périls. Mitterrand prend toutefois ses distances avec l'exercice d'un rôle politique par l'Alliance, qu'il réserve à chaque pays et à l'Union européenne selon les dispositions du traité de Maastricht[53],[54],[55],[56],[57],[58].
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Gorbatchev et Kohl se mettent d'accord le 16 juillet 1990 pour que l'Allemagne réunifiée fasse partie de l'OTAN et, en contrepartie, confirme son renoncement à l'arme nucléaire[59], levant ainsi les derniers obstacles à la réunification de l'Allemagne qui intervient formellement le 3 octobre 1990 par incorporation des Länder de l'ex-RDA[60]. L'accord prévoit aussi qu'aucune troupe de l'OTAN ne sera stationnée sur le territoire de l'ex-RDA, aussi longtemps qu'y seront des troupes soviétiques ; les Russes s'engagent à ce que leurs troupes quittent le territoire allemand dans un délai de trois ou quatre ans au maximum ; au-delà de cette période, les forces intégrées de l'OTAN pourront y stationner à condition de ne pas avoir de porteurs nucléaires. Enfin, l'Allemagne réunifiée s'engage à ramener à 370 000 hommes ses forces armées, fortes en 1990 de 545 000 hommes en RFA et 170 000 en ex-RDA[61].
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Parallèlement, les négociations dites « 2+4 » entre les quatre puissances occupantes de l'Allemagne, la RFA et la RDA aboutissent à un accord sur la reconnaissance par toutes les parties des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale, en particulier celle entre la Pologne et l'Allemagne réunifiée[62],[63].
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La question de l'élargissement est au cœur des débats géopolitiques de l'Alliance depuis 1990[64],[65]. En 1990 et 1991, les dirigeants occidentaux donnent à Gorbatchev l'assurance que l'OTAN ne s'étendra pas à l'est, car ils ne souhaitent pas se mettre en opposition avec l'Union soviétique dont l'évolution est encore incertaine[66], et veulent mener à bien les négociations en cours sur le désarmement en Europe (FCE) et ne pas risquer de remettre en cause la ratification de l'accord START II[64].
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Dans le contexte de la désintégration de l'Union soviétique fin 1991, l'Alliance ne veut cependant pas ignorer le souhait des pays d’Europe centrale et orientale (PECO) de recevoir une assurance de sécurité absolue envers la Russie voisine : lors du sommet de Rome, elle propose d'établir des relations plus institutionnelles de consultation et de coopération sur des questions politiques et de sécurité avec ces pays et les invite à se joindre aux ministres des Affaires étrangères à Bruxelles en décembre 1991 afin de mettre en place le Conseil de coopération nord-atlantique (CCNA)[64], premier jalon du processus d'élargissement. Cette instance de dialogue et de coopération, conçue pour mettre un point final à la guerre froide en Europe, n'est aux yeux de la plupart des PECO qu'un succédané, loin de répondre à leur demande d'intégration dans l'OTAN afin de pouvoir bénéficier d'une garantie réelle de sécurité, engageant les États-Unis, bien supérieure à ce que les seuls Européens pourraient leur apporter dans ce domaine.
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La nouvelle administration Clinton hésite et gagne du temps par la mise en place du Partenariat pour la Paix (PPP) en janvier 1994 à l'occasion du sommet de Bruxelles, qui propose à la Russie et aux PECO un accord-cadre bilatéral de coopération militaire, adaptable au cas par cas, mais qui ne constitue pas une garantie de sécurité[l]. Boris Eltsine met en garde les Occidentaux contre de nouvelles adhésions à l'OTAN que réclament plusieurs pays d'Europe centrale et orientale, en réaffirmant qu'un tel élargissement pourrait provoquer une « déstabilisation politique et militaire »[67]. Sans enthousiasme, la plupart des pays concernés adhèrent au PPP, et la Russie elle-même y souscrit le 22 juin 1994, bien qu'elle ne bénéficie pas d'un statut privilégié qu'elle appelait de ses vœux afin de continuer d'être reconnue comme une grande puissance, légitime à bénéficier d'une zone d'influence, la protégeant à ses frontières comme en son temps l'UR.
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C'est finalement en 1995 que l'Alliance décide d'entamer concrètement le processus d'adhésion, en commençant par conduire une étude détaillée des conditions et modalités des futures adhésions, en ouvrant des discussions bilatérales en 1996 avec les pays candidats et en menant de longues négociations avec la Russie[64]. La solution finalement adoptée en 1997 consiste à conclure d'une part un accord privilégié avec la Russie, sous la forme de l'Acte fondateur entre l'OTAN et la Russie[68], et d'autre part à accepter en décembre 1997 les demandes d'adhésion de la Pologne, de la Hongrie et de la République tchèque. En parallèle, l’ancien Conseil de coopération nord-atlantique est remplacé par le Conseil de partenariat euro-atlantique, institution qui unifie la gouvernance mise en place par le CCNA et le PPP et offre à chaque partenaire une grande flexibilité dans le choix de son niveau de coopération avec l'OTAN. Le Partenariat pour la Paix est également renforcé : l'accent est mis sur la consultation politique et l'accroissement du rôle des Partenaires dans la prise de décisions opérationnelle : à ce double effet, les Partenaires ont la faculté d'établir des missions diplomatiques auprès de l'OTAN, et d'intégrer du personnel à la structure de commandement de l'OTAN.
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Au terme des procédures de ratification, ces trois anciens pays satellites de l'URSS deviennent membres de l'OTAN en mars 1999. Une pause est ensuite observée dans l'élargissement de l'Alliance qui tourne pour un temps son attention vers une adaptation de sa stratégie et de ses missions pour faire face aux nouvelles menaces — notamment terroristes — à l'aube des années 2000. En complément de sa politique d'élargissement, qui ne peut concerner que des pays d'Europe selon ses statuts, l'Alliance développe des partenariats avec d'autres pays : en 1994, elle lance le dialogue méditerranéen, initiative de coopération entre l'OTAN et sept pays de la rive sud de la Méditerranée, dont Israël et l'Égypte.
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« L’Acte Fondateur sur les Relations, la Coopération et la Sécurité Mutuelles entre l'OTAN et la Fédération de Russie », signé à Paris le 27 mai 1997, crée le Conseil Conjoint Permanent OTAN-Russie qui est chargé de mettre en œuvre les consultations et coopérations dans les domaines prévus dans cet Acte et rappelle quelques principes tels que le respect de la souveraineté et de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale, le règlement pacifique des différends, le droit pour chaque État de choisir ses moyens pour assurer sa Défense nationale.
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L'Acte stipule également que « les dispositions du présent Acte ne donnent ni à l'OTAN ni à la Russie, (…), un droit de veto sur les actions de l'autre partie », ce qui entre les lignes inclut l'élargissement de l'OTAN à de nouveaux membres à part entière, et ce d'autant plus clairement que, par cet Acte, les membres de l'OTAN « réitèrent qu'ils n'ont aucune intention, aucun projet et aucune raison de déployer des armes nucléaires sur le territoire de nouveaux membres ». Enfin, l'Acte développe en détail l'engagement des deux parties à parvenir à un accord sur l'adaptation du traité FCE de 1990 au nouveau contexte de sécurité en Europe[68].
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L'opposition de la Russie à l'élargissement de l'OTAN demeure malgré tout très forte : le ministre russe des Affaires étrangères, Evgueni Primakov, déclare en juillet 1997 que l'élargissement de l'OTAN est une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », tout en appelant à la bonne application de l'Acte fondateur[69].
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Toujours à la recherche d'une politique d'équilibre entre les différentes parties en Europe de l'Est, l'OTAN signe également en mai 1997 une charte de partenariat avec l'Ukraine, souhaitée par les dirigeants ukrainiens pour faire pendant à l'Acte fondateur des relations OTAN-Russie. Cette charte n'en a cependant pas l'ampleur car elle ne donne pas à l'Ukraine un statut particulier comparable à celui de la Russie dans le dialogue sur la sécurité avec les Occidentaux[70].
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La France se montre active dans la définition de l'avenir de l'Alliance au lendemain de la guerre froide, et surtout elle participe aux opérations militaires de l'OTAN en ex-Yougoslavie lors de la guerre en Bosnie, en 1993, ce qui lui fait prendre conscience de la nécessité de se coordonner étroitement avec les autres forces de l'OTAN présentes et ce d'autant plus que les Européens n'ont pas les moyens de se passer du support, aérien et logistique notamment, des Américains. Mitterrand accepte tacitement cette situation mais ne souhaite pas toucher au dogme gaulliste de l'indépendance de la France, ce pour quoi Chirac a davantage de légitimité en raison de sa forte filiation gaulliste revendiquée. En décembre 1995, il décide que la France réintègre le Comité militaire et que de nombreux officiers français participent dorénavant aux instances de l'OTAN. Toutefois, ses efforts pour obtenir un rôle majeur pour la France ne sont pas couronnés de succès, Washington refusant de confier le commandement sud de l'OTAN, à Naples, à la France[51]. La cohabitation de 1997 à 2002 avec Lionel Jospin bloque le processus[71]. Ces négociations marquent le début d'une évolution de la politique française héritée du gaullisme.
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Les années 1990 sont celles d'une certaine euphorie dans les relations internationales qui se traduit par une chute des budgets consacrés à la Défense. Entre 1990 et 2000, la part des dépenses de Défense dans le PIB des quatre plus grandes nations européennes passe de 3,15 % à 2,18 %, soit une baisse de presque un tiers ; pour les États-Unis, la baisse est encore plus importante, les dépenses passant sur la même période de 5,6 % à 3,1 % du PIB, soit une chute de 45 %[72].
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La disparition de la menace aux frontières de l'Est de l'Europe entraîne le retrait de la majeure partie des forces de combats étrangères stationnées en Allemagne durant la guerre froide. Les FFA sont dissoutes en 1993, puis après le rapatriement en France de la 1re division blindée courant 1999, il ne reste plus outre-Rhin que l'état-major, deux régiments et un bataillon des services de la brigade franco-allemande (relevant de l'Eurocorps), soit 3 300 Français, et un groupe de chasseurs, soit 1 100 hommes, en garnison à Sarrebourg. Toujours en 1999, les Américains, Belges, Britanniques, Italiens et Néerlandais ne déploient plus en Allemagne que quelque 110 000 hommes au total[73].
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Le format de l'Armée française est réduit de 548 000 hommes en 1990 à 394 000 hommes en 2000. L'Armée belge passe elle de 106 000 hommes en 1990 à 35 668 au 1er janvier 2010[74]. Au Royaume-Uni, la Royal Navy qui en 1989 représentait 589 000 tonnes, dont 153 bâtiments de combat, chacun d'un tonnage supérieur à 2 000 tonnes était tombé au 1er janvier 2006 à 470 500 tonnes (le gros du tonnage étant assuré par les navires de soutien), dont seulement 63 bâtiments de combat hauturiers[75].
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Paradoxalement, l'OTAN entreprend ses premières opérations militaires après la fin de l'affrontement entre les deux blocs de l'Ouest et de l'Est. Elle intervient en Europe, mais en dehors des frontières de ses membres, ce qui constitue une interprétation large du traité d'origine. En 1999 toujours, l'OTAN engage ses forces dans sa première grande opération militaire, participant à la guerre du Kosovo en bombardant la Yougoslavie pendant onze semaines (du 24 mars 1999 au 10 juin 1999), lors de l'opération Allied Force. Cette opération fut motivée par le massacre de Račak.
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Les attentats du 11 septembre 2001 et la déclaration, par le président George W. Bush, d'une « guerre contre le terrorisme », modifient la donne et font jouer à l'OTAN un nouveau rôle. Elle compte désormais s'engager dans cette « guerre » atypique, qui n'oppose pas un État contre un État, mais un groupe d'États à un réseau hétérogène d'organisations terroristes islamistes, souvent désignés, de façon métonymique, par le nom d'Al-Qaïda. L'islamisme remplace ainsi le communisme comme principale menace du « monde libre ». Cette situation va donc entraîner une nouvelle phase d'adaptation de l'OTAN à l'évolution de son environnement et des menaces auxquelles elle doit faire face. Le sommet de Prague en novembre 2002 prend une série de décisions : poursuite de l'élargissement de l'OTAN et développement des partenariats notamment avec l'Europe et avec la Russie, élargissement de la zone d'intervention au monde entier et des domaines de compétences en matière de renseignement ou à la cybersécurité, adaptation des moyens militaires, confirmation de l'engagement des pays membres à renforcer leurs capacités militaires. Ces orientations sont confirmées par les sommets suivants, qui se succèdent au rythme inhabituel d'un par an, à Istanbul en 2004, Bruxelles en 2005, Riga en 2006 puis Bucarest en 2008.
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Si un accord existe sur ces grandes orientations, les relations entre les Américains et, selon les cas, les Français ou un petit noyau de pays européens sont difficiles pendant le premier mandat de George W. Bush, en raison essentiellement de la décision américaine de passer outre sur la question irakienne, mais aussi du refus des Européens de faire évoluer l'Alliance vers une alliance globale, mondiale. En constituant des coalitions au cas par cas et hors du cadre de l'OTAN en Afghanistan et en Irak pour les deux guerres les plus importantes de la décennie, les États-Unis appliquent leur nouvelle doctrine « la mission détermine la coalition » déstabilisent l'Alliance et font passer l'OTAN au second plan. L'année 2003 est celle de la mésalliance atlantique et de prises de position fortement anti-européennes de plusieurs très hauts responsables américains. Pourtant l'Alliance atlantique demeure la seule institution permettant à l'Amérique de faire exister ce lien stratégique avec l'Europe auquel elle ne veut pas renoncer, et réciproquement le seul cadre crédible d'organisation de la sécurité de l'Europe[76].
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Durant son second mandat toutefois un rapprochement s'opère à l'occasion des sommets de Bruxelles et de Riga spécifiquement organisés dans ce but. L'intérêt des États-Unis se porte pourtant de plus en plus vers l'Asie, et l'OTAN n'est plus aussi majeur dans la politique américaine, d'autant que la participation des Européens aux opérations menées en Afghanistan demeure en dessous de leur attente[77].
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Plusieurs centaines de militaires français sont présents dans les commandements suprêmes, à Mons (Belgique) et à Norfolk (États-Unis)[51]. La France participe alors à toutes les opérations de l'OTAN (Kosovo en 1999 et Afghanistan). Elle est même le 4e contributeur de l'OTAN en termes de forces[51].
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En juin 2008, à l'occasion de la présentation du Livre blanc sur la défense, Nicolas Sarkozy franchit l'ultime étape en confirmant le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, avec toutefois une restriction symboliquement importante : la France ne siègera pas au groupe des Plans nucléaires[78],[79]. Ce retour s'accompagne de l'attribution à un officier général français d'un grand commandement militaire de l'OTAN[80].
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En décembre 2002, l'Union européenne (UE) signe avec l'OTAN un partenariat stratégique, l'Identité européenne de sécurité et de défense (IESD). Dans le même temps, l'OTAN prépare son élargissement concomitant avec celui de l'UE elle-même.
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Le 29 mars 2004, l'Alliance accueille sept nouveaux pays, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie, portant ainsi à vingt-six le nombre de ses membres. Ce sont des États militairement peu puissants, mais trois d'entre eux, les pays baltes, sont d'anciennes républiques soviétiques, et les autres d'anciens États satellites du pouvoir soviétique, Slovénie exceptée. Ces États doivent réformer leur organisation militaire en profondeur, accepter les standards de l'OTAN, développer les « capacités politico-militaires afin de pouvoir intervenir sur des crises et conflits différents d'une agression armée classique » (Lieutenant-colonel Francisco Stoicafnec).
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À la suite des révolutions de couleur survenues en Géorgie (révolution des Roses) puis en Ukraine (révolution orange), ces deux autres anciens États soviétiques ont fait part de leur volonté d'adhérer à l'Alliance. Lors du sommet de Bucarest de 2008, la France et l'Allemagne, désireuses de ménager Moscou, s'opposent aux États-Unis qui y sont favorables ; le communiqué final réaffirme un accord de principe de l'Alliance, mais n'ouvre pas la porte du Plan d'action pour l'adhésion (MAP) à ces deux pays ce qui équivaut à un renvoi sine die de leur adhésion[81].
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En avril 2009, à l'occasion du sommet de l'OTAN à Strasbourg et à Kehl, qui célèbre le 60e anniversaire de l'OTAN et voit d'importantes manifestations antimilitaristes et anticapitalistes, est annoncée l'adhésion de l'Albanie et de la Croatie, ce qui porte le nombre d'États membres à vingt-huit.
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Dans les années 2000, l'OTAN poursuit le développement d'initiatives de partenariats avec des pays hors d'Europe mais qui présentent à un titre ou à un autre un intérêt stratégique dans une vision élargie de la sécurité des membres de l'Alliance. L’Initiative de coopération d'Istanbul, lancée en 2004, s'adresse aux pays du golfe Persique. Des relations de coopération sont développées au cas par cas avec des pays alliés des États-Unis dans le monde comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon ou la Corée du Sud, qui participent à la FIAS en Afghanistan[82].
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La dissuasion nucléaire : à la fin de la guerre froide, les États-Unis diminuèrent drastiquement le nombre de leurs armes nucléaires tactiques entreposées sur le sol des pays de l'OTAN en Europe, le ramenant de plusieurs milliers à quelques centaines ; dans les années 2000, il resterait entre 150 et 200 charges nucléaires B-61, entreposées dans cinq pays, l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas et la Turquie, après le retrait de ces armes de Grèce en 2001 et du Royaume-Uni à partir de 2004. Les principales raisons du maintien des NSNW (Armes nucléaires non stratégiques) en Europe une fois la guerre froide terminée avaient été le souci de ne pas compromettre la cohésion et la solidarité entre Alliés et le besoin de maintenir une garantie nucléaire résiduelle. Les Russes conservent plusieurs milliers de ces armes, arguant de plusieurs facteurs de déséquilibre en leur défaveur, comme les forces nucléaires de la France et du Royaume-Uni, la supériorité conventionnelle des pays de l'OTAN et leur situation de quasi-encerclement par les pays de l'Alliance, aux portes de leurs frontières, ce qui n'est pas le cas des États-Unis[83],[84].
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La protection contre les armes NBC : après l'accord, conclu au sommet de Prague en 2002, visant à renforcer les capacités de défense de l'Alliance contre les armes de destruction massive (ADM) et contre les menaces nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques (NRBC), l'OTAN met en place en 2003 et 2004 un bataillon multinational de défense NRBC et divers moyens de prévention, d'éducation et de lutte contre ces risques.
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La défense antimissile : le concept stratégique de l'OTAN, actualisé lors du sommet de Washington pour le 50e anniversaire de l'Alliance en 1999, affirme la nécessité d'améliorer les moyens de défense de l'Alliance contre les risques et les menaces potentielles de prolifération des armes NBC et de leurs vecteurs, y compris par des travaux sur une défense antimissile[m],[85]. Au sommet de Prague en 2002, les membres de l'Alliance se mettent d'accord pour mettre en place un dispositif OTAN antimissile de théâtre (ALTBMD) et décident de lancer une étude de faisabilité concernant la défense antimissile balistique territoriale. En 2003, le Conseil OTAN-Russie se saisit du sujet afin que soient évalués les niveaux possibles d’interopérabilité des systèmes antimissile de théâtre de l’OTAN et de la Russie. La mise en œuvre du dispositif OTAN antimissile de théâtre prend un tour concret en 2006 et aboutit à un premier déploiement opérationnel en 2010.
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En parallèle, une orientation complémentaire est prise en 2008 lors du sommet de Bucarest visant à intégrer le système antimissile de l'OTAN et la composante européenne du système de défense antimissile de territoire des États-Unis (GMD) que les Américains souhaitent implanter en Pologne et en République tchèque. Face à l'hostilité de la Russie et aux réticences de plusieurs alliés européens au premier rang desquels la France, le président Obama abandonne ce projet en septembre 2009 au profit d'une nouvelle approche, dite EPAA, qui permet à la nouvelle administration américaine de renouer le dialogue avec la Russie sur ces questions de dissuasion nucléaire et de défense antimissile[86],[87].
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À la fin des années 1990, les relations entre l'OTAN et la Russie traversent une crise sous le double effet de la concrétisation de l'élargissement de l'OTAN et plus encore de l'intervention militaire de l'OTAN dans le conflit au Kosovo sans l'accord de la Russie. Début 2000, Vladimir Poutine succède à Eltsine à la tête de la Russie. Pragmatique, conscient des faiblesses de la Russie et de ce que l'Alliance est appelée à demeurer la principale alliance politico-militaire en Europe, il s'engage sur la voie de la normalisation des relations avec l'OTAN qui se conclut par la déclaration de Rome de mai 2002 relative à un partenariat stratégique entre les deux parties et à l'instauration du Conseil OTAN-Russie (COR)[n],[88].
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Cette relance des relations entre la Russie et l'OTAN intervient au moment où l'Alliance négocie activement la poursuite de son extension vers l'est de l'Europe et dans le Caucase, que la Russie continue de condamner à de nombreuses reprises durant toute la décennie[89]. Ainsi, peu après le sommet de l'OTAN d'avril 2008 à Bucarest, Poutine déclare « qu'élargir l'OTAN, c'est ériger de nouveaux murs de Berlin »[90]. Sergueï Lavrov estimant que l'OTAN s'étend « toujours plus près de la frontière russe », affirme que ce déploiement est « la source de tous les problèmes systémiques qui ont surgi dans les relations que la Russie entretient avec les États-Unis et l'Union européenne »[91].
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Jugeant que la politique de l'Alliance menace ses intérêts géopolitiques et s'estimant en particulier visée par le projet de bouclier antimissile mis en place par les États-Unis, la Russie manifeste son mécontentement en suspendant le 12 décembre 2007 l'application sur le traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), alors que George W. Bush avait dénoncé le traité ABM en juin 2002.
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De 2002 à 2008, certaines coopérations concrètes se mettent en place : la Russie, par exemple, apporte une contribution dans les domaines de la logistique et de la formation aux actions de la FIAS en Afghanistan. L'action militaire menée par la Russie en Georgie en 2008 provoque une interruption de ces coopérations, dont la reprise est décidée lors du sommet tenu à Strasbourg-Kehl en avril 2009[92]. Ces évènements témoignent aussi de ce que la Russie considère que l'adhésion de la Géorgie — comme de l'Ukraine — à l'Alliance atlantique constituerait un véritable casus belli[93].
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Les menaces continuent de s'éloigner de l'Europe au début des années 2000, avec la fin des conflits dans l'ex-Yougoslavie et une relation stabilisée avec la Russie. Les pays européens poursuivent donc la décroissance de leurs budgets et effectifs militaires commencée au début des années 1990. La France met fin au service militaire national. Il n'en est pas de même pour les États-Unis qui mènent durant cette décennie 2000 deux guerres majeures, en Afghanistan puis en Irak. Les effectifs des pays européens de l'OTAN diminuent de presque 600 000 hommes de 2000 à 2010 malgré l'arrivée de nouveaux membres depuis 1999. Le personnel civil et militaire passe de 2,5 a 1,1 % de la population active entre 1990 et 2010.
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La question qui se pose alors aux Alliés est de savoir si, pour faire face à des menaces de moins en moins localisées au sein ou en bordure de ses frontières, l’OTAN doit ou non intervenir partout dans le monde ? Les Alliés tranchent le débat, lors d’une réunion tenue à Reykjavik les 14 et 15 mai 2002, en décidant d’intervenir au-delà de la zone de responsabilité habituelle : l’engagement en Afghanistan à partir de 2003 est la conséquence de cette décision[94].
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L’OTAN prend la direction de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan le 11 août 2003. Créée en vertu d'un mandat de l'ONU, la FIAS se trouve face à une mission longue et difficile qui mobilise des effectifs considérables. À partir de 2011, la responsabilité de la sécurité est progressivement transférée aux forces afghanes. Le processus de transition s'achève à la fin de l'année 2014, terme de la mission de la FIAS.
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Lors du sommet de Prague en 2002, l'OTAN crée une force de réaction rapide et réorganise ses structures de commandement autour du Commandement Opérations (ACO) et du Commandement Transformation (ACT). L'OTAN annonce que la force de réaction rapide est devenue pleinement opérationnelle à l'occasion du sommet de Riga en 2006. Elle consiste alors en une force interarmées (terre, air, mer) multinationale de 25 000 hommes, comprenant une brigade d'armée de terre, une force aéronavale et une composante aérienne capable d’effectuer 200 sorties de combat par jour. Elle peut être déployée en cinq jours et soutenir des opérations pendant 30 jours, ou davantage si elle est réapprovisionnée. Placée sous l’autorité du Commandant suprême des Forces alliées en Europe (SACEUR), elle est en mesure de mener toute la gamme des missions de l’Alliance, depuis les opérations de secours en cas de catastrophe ou de maintien de la paix jusqu’aux opérations de combat les plus intenses[95],[96].
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Depuis le début des années 2010, le fait géopolitique majeur est pour l'Alliance le regain de tensions en Europe même avec la réémergence de la Russie sur la scène internationale. L'Alliance entreprend donc depuis lors un nouveau cycle de révision de sa stratégie et de ses plans de défense. Elle poursuit à petits pas son élargissement avec l'adhésion du Monténégro devenue effective en juin 2017. À cette même date, trois pays, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine du Nord et la Géorgie sont candidats à l'adhésion, sans qu'une échéance précise n'en soit définie[97].
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Au sommet de Lisbonne fin 2010, l'Alliance adopte un nouveau concept stratégique, toujours actuel en 2016[98], qui :
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Dans le contexte de la crise économique mondiale des années 2008 et suivantes, l'OTAN assure aussi son avenir en réduisant son train de vie dans ses organismes tant civils que militaires et en développant sa communication publique, par exemple en créant une chaîne de télévision (NATO TV Channel). D'importantes réformes de structure sont menées à bien dans les années 2010-2012 qui réduisent sensiblement les effectifs civils et militaires des organismes de l'OTAN. L'OTAN impulse aussi une initiative de « défense intelligente » qui vise à développer les coopérations multinationales afin de renforcer les capacités de défense des États européens par la recherche de synergies, d'économies d'échelle et d'évitement de doublons. L'Union européenne et l'OTAN développent également leur coopération institutionnelle dans un objectif de mise en cohérence de leurs plans d'action de renforcement des capacités de défense et de conduite d'opérations de gestion de crise.
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La baisse constante des dépenses de défense des pays européens depuis la fin de la guerre froide est stoppée à partir de 2014 qui enregistre encore une baisse mais moins importante que les années précédentes (-1 % contre plus de -2 % chacune des cinq années précédentes). La tendance est clairement inversée en 2015 avec une hausse de 0,6 % et en 2016 avec une prévision de hausse de 3 %[102].
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Le programme ALTBMD de l'OTAN est opérationnel depuis 2011 dans une première version. Il dote l’OTAN d’une capacité de théâtre contre des missiles balistiques à courte portée. Seul le système de commandement et de contrôle est financé et développé en commun par l’Alliance afin d’intégrer et de rendre interopérable les systèmes de missiles de chacun des pays de l'OTAN qui y participent, dont la France.
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Au sommet de Lisbonne, l'OTAN donne une place beaucoup plus considérable que par le passé à la défense antimissile (BMD), en affirmant que « le but d’une capacité de défense antimissile de l'OTAN est d’assurer la couverture totale et la protection de l'ensemble des populations, du territoire et des forces des pays européens de l’OTAN contre la menace croissante que représente la prolifération des missiles balistiques ». L'opportunité d'un tel accroissement du niveau d'ambition est fournie aux Européens par le programme « European Phased Adaptive Approach (EPAA) » américain qui leur apporte le bénéfice du système Aegis et ne laisse à leur charge que son interconnexion avec le système ALTBMD de l'OTAN. Les contributions américaines consistent notamment en un radar en Turquie, quatre navires dotés du système Aegis (déployés à partir de 2014 depuis la base navale espagnole de Rota (en)), en un site Aegis ashore en Roumanie (opérationnel depuis 2016). Un deuxième site américain Aegis ashore est en cours de construction en Pologne[103].
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À l'occasion du sommet de Varsovie en 2016, l'OTAN « déclare la capacité opérationnelle initiale de défense antimissile balistique (BMD) territoriale de l'OTAN », qui combine les moyens américains avec ceux fournis par les Européens, dont la mise en œuvre intégrée sera assurée par le système C2 de l'OTAN dont les fonctionnalités existantes de défense de théâtre (ALTBMD) seront étendues d'ici 2018 à la défense de territoire (BMD) afin de permettre un contrôle politique collectif des alliés.
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Selon l'OTAN, ce système BMD de l'OTAN vise à parer les menaces résultant du développement par des pays comme l'Iran de missiles à courte ou moyenne portée susceptibles d'atteindre l'Europe et notamment son flanc sud ; il ne menace pas la force de dissuasion nucléaire de la Russie, du fait qu'il ne possède pas de capacité d'interception de ses missiles stratégiques. Les dirigeants russes ne partagent pas ce point de vue et continuent de dénoncer la politique antimissile de l'OTAN.
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La défense antimissile est aussi un sujet sensible dans les relations entre l'OTAN et la France, par crainte que la prolifération de systèmes antimissile en réponse aux plans de l'OTAN et des États-Unis ne réduise la capacité de sa force de dissuasion nucléaire à atteindre ses cibles potentielles et donc la crédibilité de sa dissuasion nucléaire qui demeure un pilier de sa doctrine de défense.
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Les relations se sont progressivement tendues durant la décennie en cours. Le sujet de discorde principal et permanent est l'installation du bouclier anti-missile de l'OTAN. Mais la crise ukrainienne et la guerre civile syrienne qui marquent le retour de la Russie au premier plan de la diplomatie mondiale aggravent fortement les différends. Ces tensions se développent sur fond de réarmement des Russes et de l'OTAN après des années de baisse des dépenses militaires[104],[105].
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La crise ukrainienne : en mars 2014, la crise ukrainienne connaît un développement important avec le rattachement de facto de la Crimée et du port stratégique de Sébastopol à la Russie. Le 17 mars, le Conseil de l'Atlantique nord (CAN) déclare « que le prétendu référendum qui a eu lieu le 16 mars en République autonome ukrainienne de Crimée est illégal et illégitime »[106]. Le 1er avril 2014, l'OTAN suspend toute coopération pratique, tant civile que militaire, avec la Russie[107]. Le sommet de l'OTAN au pays de Galles en septembre 2014 condamne les actions de la Russie en Ukraine[108]. Toutefois trois réunions du Conseil OTAN-Russie se sont tenues en 2016[109]. L'OTAN poursuit le partenariat avec l'Ukraine, mais il n'est plus question d'envisager une adhésion à un terme prévisible[110].
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Concernant la Géorgie, sa demande d'adhésion continue d'être examinée mais sans qu'aucun calendrier précis ne soit affiché et sans qu'elle ne soit invitée à participer au plan d'action pour l'adhésion afin de ne pas aggraver les relations avec la Russie.
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Le désarmement : la Russie avait suspendu en décembre 2007 son adhésion au traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE), tout en continuant de participer au Groupe consultatif commun qui se réunit régulièrement à Vienne pour faire le point sur l’application de ce traité FCE. En mars 2015, la Russie suspend également sa participation à ce groupe. Depuis 2014, l'OTAN a fait état à plusieurs reprises de ce qu'elle estime être des violations du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (traité FNI) de 1988 par la Russie.
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Américains et Russes ont conclu en 2010 le traité New START de contrôle des armes nucléaires stratégiques. Concernant les armes nucléaires tactiques, le statu quo des années 2000 prévaut ; l'option dite « Global Zero » d'élimination de toutes ces armes par l'OTAN et la Russie, mise en avant par Barack Obama, ne fait pas consensus au sein des pays membres de l'OTAN et fait l'objet de négociations avec les Russes, sans qu'aucun progrès ne soit enregistré, en raison notamment des désaccords relatifs à la défense antimissile[111],[112],[113].
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La baisse des dépenses de Défense des pays membres de l'OTAN, amorcée depuis la fin de la guerre froide, se poursuit au cours des années 2010. L'écart est important entre les Européens et les États-Unis dont l'effort de dépense exprimé en pourcentage du PIB est entre 2014 et 2016 en moyenne deux fois et demi plus élevé que celui de leurs alliés européens de l'OTAN. Cette différence s'explique en partie par le rôle mondial des États-Unis et leur engagement dans les guerres d'Afghanistan et d'Irak. Les États-Unis continuent d'être à un niveau de dépenses militaires très supérieur à tous les grands pays industrialisés occidentaux ce qui entretient tout à la fois leur poids prépondérant au sein de l'Alliance et leur demande que les Européens en fassent davantage pour leur sécurité. En 2015, alors que les États-Unis représentent 45,9 % du PNB des membres de l'OTAN, leur budget de la Défense compte pour 71,9 % du total de ses membres[115].
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Lors du sommet de 2014 au pays de Galles, les 28 États membres de l'OTAN s'engagent à dépenser 2 % de leur PIB à l'horizon 2024 au titre de la défense, et à consacrer 20 % de cet effort à l'investissement dans les futurs équipements militaires[116]. En 2016, l'objectif des 2 % est loin d'être atteint puisque cinq pays seulement respectent cette norme : les États-Unis, la Grèce, le Royaume-Uni, l'Estonie et la Pologne. La France se rapproche de cet objectif contrairement à beaucoup de pays de l'UE auxquels elle demande régulièrement de contribuer davantage à la Défense de l'Europe et aux opérations extérieures dont elle assume à ses yeux une part disproportionnée. L'évolution du contexte international conduit cependant à une stabilisation des dépenses de Défense des Européens depuis 2014. L'année 2016 marque une légère inversion de tendance avec une augmentation de 3,8 % en termes réels (environ 10 milliards de dollars des États-Unis) des dépenses militaires des Européens soit 0,2 point de PIB[117]. Pour autant, l'Administration Trump accentue début 2017 la pression sur les alliés européens pour qu'ils augmentent leurs dépenses militaires plus rapidement. Donald Trump saisit l'occasion du mini-sommet du 25 mai 2017 à Bruxelles pour rappeler cette exigence[118],[119].
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En 2014, l'OTAN annonce le renforcement de sa Force de réaction (NRF)[120], en créant en son sein une force « fer de lance » baptisée « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF). Ce renforcement de la force de réaction rapide est une des mesures prises dans le cadre du plan d'action « réactivité » (RAP)[121] adopté par les Alliés pour répondre à leur analyse de l'évolution de l'environnement de sécurité[122]. Toujours dans l'objectif de renforcer la capacité de réaction rapide de l'OTAN, le sommet de Bruxelles en 2018 entérine une « initiative pour la disponibilité opérationnelle » par laquelle les Alliés seront en mesure d'ici 2020 de mobiliser 30 bataillons mécanisés, 30 escadrons aériens et 30 navires de combat dans un délai de 30 jours[123].
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L'OTAN compte trente membres, vingt-huit pays européens et deux pays nord-américains. Le processus d'adhésion est régi par l'article 10 du traité de l'Atlantique nord qui limite les futurs membres aux seuls « États européens ». Comptant initialement douze membres fondateurs, l'OTAN s’élargit durant la période de la guerre froide en accueillant la Grèce et la Turquie en 1952, l'Allemagne de l'Ouest en 1955 (accords de Paris), puis l'Espagne en 1982. Depuis l'effondrement du bloc de l'Est marquant la fin de la guerre froide, douze pays d'Europe de l'Est ont rejoint l'OTAN en trois vagues entre 1999 et 2009. En juin 2017, le Monténégro devient le 29e État membre de l'OTAN, puis le 27 mars 2020, la Macédoine du Nord en devient le 30e État membre[124].
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L'Alliance a lancé le Plan d'action pour l'adhésion (MAP) en avril 1999, au sommet de Washington, pour aider les pays candidats dans leurs préparatifs[125]. Le seul pays qui participe actuellement au MAP est la Bosnie-Herzégovine, depuis avril 2010.
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L'Ukraine et la Géorgie, dont l'adhésion a été considérée un temps, ne font pas partie du MAP, en raison notamment de l'opposition de la Russie.
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Le Partenariat pour la paix (PPP) : l'OTAN a signé de nombreux accords de coopération avec la plupart des États européens non membres et tous les pays de la CEI. Ce sont des accords bilatéraux et extrêmement souples : chaque État souhaitant participer au partenariat décide, en collaboration avec les États membres, du niveau de collaboration qu'il souhaite entreprendre avec l'OTAN. L'objectif est avant tout de maintenir des échanges d'informations avec les anciens États membres de l'URSS.
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Le seul État européen qui ne fait pas partie du PPP, en plus des micro-États (Andorre, Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin et Vatican), est Chypre.
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D'autres partenariats, généralement plus distendus, existent : c'est le cas par exemple du dialogue méditerranéen qui réunit la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Jordanie, Israël et l'Égypte.
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L'OTAN est en 2016 organisé autour :
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L'organisation de 2016 est le résultat de réformes entreprises en 2010 et 2011 qui ont visé à simplifier la structure, réduire les coûts et l'adapter à l'évolution des menaces auxquelles l'OTAN doit être en mesure de répondre, telles que définies lors de la dernière révision de sa stratégie militaire, également en 2010.
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Le Conseil est l'organe principal de décision. Il s'agit du seul organe instauré par le traité de l'Atlantique nord (article 9) en 1949 et il possède l'autorité de mettre en place des entités subsidiaires, s'il l'estime nécessaire. Il est composé de représentants permanents des États membres (ayant rang d'ambassadeurs), il se réunit au moins une fois par semaine sous la présidence du secrétaire général de l'OTAN. Il prend ses décisions à l'unanimité. Les représentants permanents agissent sur instructions de leur pays, et rendent compte aux autorités nationales des positions des autres gouvernements. Parallèlement aux réunions des représentants permanents, les ministres des Affaires étrangères et ceux de la Défense se réunissent deux fois par an[126].
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Enfin, tous les deux ans environ, les chefs d'État et de gouvernement des pays membres se réunissent en sommet de l'OTAN. Les sommets les plus récents se sont tenus en 2014 à Newport au pays de Galles, en 2016 à Varsovie et en 2018 à Bruxelles. Le statut et le degré d'importance des décisions du Conseil de l'Atlantique nord sont les mêmes qu'elles soient prises aux niveaux des représentants permanents, des ministres ou des chefs d'État ou de Gouvernement.
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Le Conseil s'appuie sur un ensemble de Comités qui assurent la préparation de ses réunions et du processus de prise de décision.
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Tandis que le Conseil de l'Atlantique nord est l'autorité ultime au sein de l'OTAN, le NPG (en anglais : Nuclear Planning Group (en)) est l'organe de haut niveau chargé des questions nucléaires au sein de l'Alliance. Le NPG examine les questions politiques spécifiques liées aux forces nucléaires et des questions plus larges comme la maîtrise des armes nucléaires et la prolifération nucléaire. Tous les membres, à l'exception de la France, font partie du NPG, indépendamment du fait qu'ils détiennent ou non des armes nucléaires. Le NPG a été fondé en décembre 1966 pour permettre un processus de consultation sur la doctrine nucléaire au sein de l'OTAN, au moment où la France quittait la structure militaire intégrée de l'OTAN. Il s'appelait initialement le comité des questions de défense nucléaire[127]
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Le Comité militaire (CM) est la plus haute instance militaire de l'OTAN. Il est la principale source de conseils pour le Conseil de l’Atlantique nord et le groupe des Plans nucléaires, et contribue à l'élaboration des politiques et concepts stratégiques. Il fournit également des orientations stratégiques aux deux commandements stratégiques : le Commandement allié Opérations et le Commandement allié Transformation[128]. Le Comité militaire se compose d’officiers de haut rang des pays membres de l’OTAN qui servent en qualité de représentants militaires (MILREP). Périodiquement, le Comité militaire se réunit au niveau des chefs d'état-major des armées. La France n'a pas siégé à ce comité de 1966 à 1995, date à laquelle le Président Chirac décide que la France reprenne en partie sa place dans les institutions militaires de l'OTAN sans pour autant rejoindre le commandement militaire intégré. Élu parmi les chefs d'état-major de la défense des pays de l'OTAN pour un mandat de trois ans, le président actuel du comité militaire est le Air Chief Marshal britannique Stuart Peach (en)[129].
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Chaque pays membre de l'OTAN est représenté par une délégation au siège de l'Organisation, qui participe au processus de consultation, afin de permettre à l'Alliance de prendre des décisions ou de mener des actions collectivement. Elle est dirigée par un ambassadeur ou une ambassadrice (aussi appelé(e) « représentant(e) permanent(e) »). De taille variable, les délégations sont principalement composées de fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères et de la Défense, qui siègent[130]. Madame Muriel Domanech est, depuis septembre 2019, ambassadrice, représentante permanente de la France auprès de l'OTAN[131]. Le vice-amiral d'escadre Eric Chaperon est depuis septembre 2017 le représentant militaire de la France auprès de l'OTAN[132],[133]. Il cumule ce poste avec celui de chef de la représentation militaire française auprès du Comité militaire de l'Union européenne.
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Le secrétaire général de l'OTAN est le plus haut fonctionnaire international de l'Alliance. Il est chargé de piloter le processus de consultation et de prise de décision de l'Alliance et de faire en sorte que les décisions soient exécutées. Il préside le Conseil de l'Atlantique nord, dirige le Secrétariat international et représente l'Alliance à l'extérieur. Depuis le 1er octobre 2014[134], cette fonction est occupée par Jens Stoltenberg, ancien Premier ministre de Norvège.
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Le Secrétariat international (SI) a un effectif d’environ 1 000 personnes, toutes ressortissantes de pays membres de l'OTAN. Il fournit des avis, des orientations et un soutien administratif aux délégations des pays auprès de l’OTAN, depuis le siège de l'OTAN à Bruxelles. Il contribue à la mise en œuvre de toutes les décisions prises par les comités, à tous les niveaux[135].
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L'Assemblée parlementaire de l'OTAN a été fondée en 1955 pour amener les parlementaires à prendre part au débat sur les questions transatlantiques[136]. Bien que totalement indépendante de l'Organisation, l'Assemblée constitue un lien entre l'OTAN et les parlements de ses pays membres. L'Assemblée compte 266 parlementaires issus des 30 pays membres de l'Alliance. Chaque délégation, dont la composition numérique est fonction de la population du pays, reflète les couleurs politiques du parlement national, représentant ainsi un large éventail d'opinions politiques[137]. Dix-huit députés et sénateurs français y participent[138]. À leurs côtés, les délégués de quatorze pays associés européens et de quatre pays associés méditerranéens ainsi que des observateurs de sept autres pays participent aux travaux de l'Assemblée.
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La structure permanente de l'OTAN (par opposition aux moyens apportés ponctuellement par les États membres dans le cadre d'opérations comme l'ISAF en Afghanistan) comprend des agences et de nombreux comités (politiques, financiers, techniques) qui sont dédiés au soutien du commandement politique et militaire de l'OTAN. Les agences de l'OTAN constituent un mécanisme vital pour l'acquisition et le maintien des capacités collectives de l'OTAN. Au sommet de Lisbonne, en 2010, les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'OTAN sont convenus de rationaliser les 14 agences autour de trois thèmes programmatiques majeurs : acquisition, soutien, et information et communication, et de ramener à environ 85 les quelque quatre cents comités. Cette réforme a abouti en 2012[139]. En juillet 2012, quatre nouveaux organismes, reprenant les fonctions et responsabilités des agences existantes, ont été créés[140] :
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Cette structure permanente de soutien emploie environ 10 000 personnes, civils ou militaires.
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Durant la guerre froide, l'organisation militaire de l'OTAN reposait principalement sur une division géographique, au plus haut niveau de laquelle existait le Commandement allié pour l'Europe (ACE) identifié le plus souvent sous le nom de son quartier général, le SHAPE, et le Commandement allié pour l'Atlantique (ACLANT) auxquels treize quartiers généraux étaient subordonnés.
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Avec la réorganisation de 2003, toute la fonction opérationnelle est concentrée en un seul commandement : le Commandement allié des opérations (Allied Command for Operations - ACO), par fusion des anciens commandements Europe (ACE) et Atlantique (ACLANT)[142]. Son quartier général, le « SHAPE » (Supreme Headquarters Allied Powers in Europe, Grand Quartier général des puissances alliées en Europe) est basé à Mons, en Belgique. Le Commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) est un commandement dual car il dirige non seulement l'ACO mais aussi le Commandement des forces des États-Unis en Europe[143][144]. Le Commandement allié des opérations dirige alors trois état-majors interarmées basés à Brunssum (Pays-Bas), à Oeiras dans la banlieue de Lisbonne (Portugal) et à Naples (Italie) et six états-majors de composante (air, terre, mer) :
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Cette réorganisation s'accompagne de la création du Commandement allié pour la transformation (ACT, Allied Command Transformation) situé dans la base navale de Norfolk (Virginie, États-Unis), utilisant les infrastructures de l'ancien Commandement allié Atlantique (ACLANT). L'ACT dirige les efforts militaires visant à adapter les forces de l'Alliance à un environnement en mutation rapide.
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Les deux commandements « ACO » et « ACT » sont tous deux rattachés au Comité militaire (MC) de l'OTAN.
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Faisant suite à l'adoption d'un nouveau concept stratégique au sommet de Lisbonne en 2010, une nouvelle réorganisation est initiée en 2011 qui vise à réduire les coûts et à améliorer la capacité de l'OTAN à faire face avec rapidité et flexibilité à des menaces diversifiées partout dans le monde. Les suppressions et regroupements de formations décidés, qui touchent surtout l'ACO, sont opérationnels depuis 2013, réduisant de 10 à 6 le nombre de quartiers-généraux majeurs et de 13 000 à 8 800 leurs effectifs[145].
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La structure de commandement de l'OTAN[146],[147] s'appuie d'une part sur des structures permanentes multinationales propres à l'OTAN et d'autre part sur des états-majors organisés et préparés par certains de ses États membres pour intervenir dans le cadre des opérations conduites par l'OTAN. La plupart d'entre eux peuvent aussi être mobilisés pour conduire des opérations de l'Union européenne.
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Placée sous l'autorité du Comité militaire, l'organisation militaire de l'OTAN est principalement constituée[148],[149],[150] :
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Les structures rattachées à l'ACO comprennent[148],[149] :
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Lors du sommet du pays de Galles en 2014, l’OTAN adopte un « plan d’action pour la réactivité (RAP) » afin de renforcer sa posture de dissuasion et de défense de l’Alliance en assurant une présence avancée à ses frontières Est et Sud-Est[156]. Parmi les mesures adoptées, figure l'établissement de huit petits quartiers généraux, appelés « unité d’intégration des forces OTAN (NFIU) »[157].
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Le sommet de Bruxelles en 2018 entérine le renforcement de la structure de commandement de l'OTAN par la création d'un nouveau commandement basé à Norfolk aux États-Unis pour aider à protéger les routes de communication maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe et d'un autre commandement basé à Ulm en Allemagne pour améliorer le mouvement de troupes et d’équipements au sein de l’Europe[158],[159].
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Le dispositif militaire de l'OTAN est entièrement repensé au début des années 2000, le besoin n'étant plus d'être capable de faire face à une attaque massive des armées du Pacte de Varsovie sur le territoire européen, mais de pouvoir projeter hors du territoire de ses membres des forces capables de répondre à des situations de crise. Le nouveau dispositif, appelé Force de réaction de l'OTAN (NATO Response Force - NRF), est adopté en 2003 et devient opérationnel l'année suivante. Lors du sommet du pays de Galles, en 2014, il est décidé de renforcer la NRF en créant, en son sein, une « force fer de lance » baptisée « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF)[160].
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La Force de réaction de l’OTAN (NRF) est une force multinationale à haut niveau de préparation, regroupant des éléments des forces terrestres, aériennes, maritimes et d'opérations spéciales qui peuvent être déployés rapidement : sa composante VJTF peut déployer ses éléments de tête dans un délai de deux à trois jours.
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Le fonctionnement de la NRF repose sur les notions de rotation et de pays-cadre. À tour de rôle, les pays membres de l'OTAN mettent à disposition de la Force de réaction de l'OTAN des états-majors et des unités pour une durée de douze mois.
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La défense aérienne et antimissile intégrée de l'OTAN (NIAMD) est une mission permanente, en temps de paix comme en période de crise ou de conflit, qui a pour objectif de protéger les pays de l'Alliance contre toute menace ou attaque aérienne ou de missile. Cette mission de police du ciel de l’OTAN nécessite un système de surveillance et de contrôle aériens (ASACS), une structure de commandement et de contrôle aériens (C2 Air), des aéronefs disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et depuis 2015 des systèmes anti-missiles. Depuis sa création en 1961, le système OTAN de défense aérienne intégrée est la seule capacité opérationnelle de l’Alliance, pour laquelle les autorités nationales ont délégué à l’OTAN, à titre permanent, le pouvoir de défendre les pays de l’Alliance et pour laquelle des ressources nationales étaient employées dans le cadre d'une structure C2 de l'OTAN[161],[162].
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Dans ce cadre, les pays baltes dont les forces armées sont très limitées, bénéficient depuis 2004 d'une couverture aérienne permanente de l'OTAN, dénommée Baltic Air Policing. À fin 2017, dix-sept États membres avaient participé à une ou plusieurs des rotations de trois ou quatre mois organisées pour assurer cette mission[163],[164],[165],[166].
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Outre ses moyens de commandement, l'OTAN dispose de quelques moyens opérationnels en propre. Ce sont essentiellement trois entités multinationales à caractère directement opérationnel rattachés à l'ACO :
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Pour chaque opération conduite par l'OTAN, les moyens militaires nécessaires sont apportés par les états membres et les pays partenaires de l'OTAN, au cas par cas, en fonction des besoins et de la volonté de chaque État d'y participer ou non.
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Une douzaine de pays de l'OTAN partagent l'utilisation de la Heavy Airlift Wing (HAW) créée en 2009 pour le transport aérien stratégique qui dispose de trois McDonnell Douglas C-17 Globemaster III sur la base aérienne de Pápa en Hongrie.
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En 2014, à la suite de nombreuses dissolutions et rapatriement d'unités, l'Armée américaine n'a plus en Europe comme unités de combat que la 173e brigade parachutiste en Italie et le 2e régiment de cavalerie[173]. Le quartier-général du 5e corps d'armée a été désactivé en 2013, et de nombreux rapatriements et suppressions d'unités sont prévus jusqu'en 2016[174].
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Le Royaume-Uni qui avait déployé la majorité de ses forces blindées au sein de la British Army of the Rhine stationnée dans le nord de l'Allemagne de l'Ouest, a vu son contingent baisser depuis la fin de la guerre froide. En 2013, il est prévu le retrait total des forces britanniques en Allemagne d'ici 2019[175].
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de l'OTAN2016 et 2017
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Le financement de l'Otan est négocié entre pays membres tous les deux ans. Les pays membres supportent de manière directe ou indirecte les frais de fonctionnement de l’OTAN et le coût de la mise en œuvre de ses politiques et activités ; la comptabilité de l'Otan est opaque sur certains points comme les opérations secrètes[176],[177].
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Les contributions directes couvrent les dépenses de l'Alliance qui servent les intérêts communs de ses membres et qui n’incombent à aucun d’entre eux en particulier. Les contributions des États membres sont calculées selon une formule de partage des coûts fondée sur leur revenu national brut. Les cinq principaux contributeurs sont, dans l'ordre décroissant de leur participation financière, les États-Unis, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie. La France est donc le 3e contributeur aux budgets de l’OTAN[122],[178].
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Ce financement commun alimente les trois principaux budgets gérés par l'OTAN :
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Chaque État membre de l'OTAN supporte en plus les coûts liés aux opérations de l'OTAN auxquelles il choisit de participer. Ces contributions sont les plus importantes. Un État membre fait par exemple une contribution indirecte lorsqu'il décide d'affecter des équipements ou des forces à une opération militaire OTAN et assume le coût de cette décision.
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Lors du sommet de 2014 au pays de Galles, les 28 États membres de l'OTAN se sont engagés à consacrer au moins 2 % de leur PIB aux dépenses militaires à l'horizon 2024. En 2017, seuls la Grèce, l'Estonie, le Royaume-Uni, la Pologne et les États-Unis respectent déjà cette règle[177]. Les dépenses de défense des États-Unis représentent de manière constante depuis 2010 plus de 70 % des dépenses de défense des pays de l'OTAN : selon les données publiées par l'OTAN, le budget militaire des États-Unis s'élève en 2017 à 683 milliards de dollars, soit 72 % du budget total de défense des États membres[179]. Ce déséquilibre leur donne un poids prépondérant dans les décisions[177] et traduit la faiblesse de l'effort de défense des États européens et leurs hésitations à bâtir une défense européenne moins dépendante des États-Unis.
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Depuis le début de son existence, l'OTAN a élaboré puis régulièrement mis à jour sous le vocable général de « concept stratégique » des documents publics ou non qui décrivent ses missions de sécurité fondamentales, identifient les caractéristiques essentielles de son environnement de sécurité et fournissent des directives pour l'adaptation de ses forces militaires[180]. Ces concepts stratégiques sont validés au moins par le Conseil de l'Atlantique nord en session ministérielle et depuis la fin de la guerre froide par les chefs d'État et de gouvernement dans le cadre d'un sommet de l'OTAN.
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Le concept stratégique adopté au sommet de Lisbonne en 2010 est le septième depuis la création de l'Alliance. Il ressort du document public le décrivant une grande continuité de la stratégie de l'OTAN en matière de dissuasion nucléaire et d'autre part des initiatives nouvelles en matière de défense antimissile, de lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité[98]. L'accent est également mis sur le développement des capacités de gestion de crise.
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Dans un contexte financier encore marqué par la crise de l'automne 2008, l'OTAN décide simultanément de refondre son organisation afin de réduire fortement ses effectifs qui passeront de 17 000 avant 2009, à moins de 13 000 en 2010, avec des options pour l'avenir allant de 9 500 à 7 500 personnels[181].
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2 Validation par le comité des plans de défense. Depuis la sortie de la France de l'organisation militaire intégrée, les pays membres se réunissaient sans la France sur les questions militaires. Au niveau ministériel, le comité des plans de défense était pour ces questions l'équivalent du Conseil de l'Atlantique nord. Il a été supprimé en 2010, après le retour de la France en 2009 dans l'organisation militaire de l'OTAN.
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Initialement, la planification stratégique de l'OTAN concerne les forces conventionnelles et prévoyaient 96 divisions et 9 000 avions en 1954. L’arrivée des premières armes nucléaires tactiques a lieu en octobre 1953, le troisième concept stratégique adopté en 1956 introduit les armes nucléaires stratégiques selon la doctrine des représailles massives et envisageaient 28 divisions en 1961[182]. Avec la montée en puissance de l'arsenal nucléaire soviétique, les doutes émergent de plus en plus quant à la crédibilité de cette doctrine. Faisant suite à la crise de Suez qui voit s'opposer fortement des membres majeurs de l'OTAN, en parallèle de l'actualisation de sa stratégie militaire, l'Alliance jette les bases d'une coopération plus poussée en matière de politique étrangère y compris hors de la zone de l'Atlantique nord[183].
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À partir de 1961, les Américains poussent à l'adoption d'un nouveau concept stratégique selon la doctrine de la réponse flexible, sans qu'un consensus ne puisse s'établir en raison des réticences de beaucoup de pays européens, la France en tête. Le grand débat stratégique occupe une place considérable au sein des instances décisionnelles de l'OTAN et des gouvernements alliés[184].
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Le retrait français en 1966 crée l'occasion de réorganiser le fonctionnement de l'OTAN, de donner plus de poids aux alliés européens majeurs que sont le Royaume-Uni et la RFA, et de trouver un compromis pour l'adoption d'un nouveau concept stratégique qui entérine les principes de la réponse flexible. Ce quatrième concept, souple par nature, reste en vigueur jusqu'à la fin de la guerre froide.
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Pendant la période de la guerre froide, la menace principale perçue par les alliés est que les Soviétiques, qui disposent d'une supériorité au moins quantitative forte relative aux forces conventionnelles, lancent une offensive majeure pour conquérir l'Europe occidentale. Face à cette menace, l'OTAN a successivement adopté trois postures stratégiques en matière d'emploi des forces conventionnelles[185] :
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L'effondrement du bloc soviétique et la disparition de la menace principale que représentait le Pacte de Varsovie conduit à une révision en profondeur de la stratégie de l'OTAN afin de l'adapter à un nouvel environnement géo-politique et à l'émergence de nouvelles menaces. Trois concepts stratégiques ont été successivement adoptés depuis 1991, le dernier en date en novembre 2010 lors du sommet de Lisbonne.
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Dans le monde multipolaire actuel, le rôle et les missions de l'OTAN sont devenus multiples et sortent donc du traditionnel espace euratlantique. Cependant, l'OTAN n'a pas vocation à se substituer à l'ONU et à ses Casques bleus : selon les déclarations de son secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer, l'OTAN n'a pas vocation à devenir une organisation mondiale de défense : « nous n’avons pas besoin d’une OTAN à vocation mondiale. Ce n’est pas l’enjeu de notre transformation. Le type d’OTAN qu'il nous faut — et que nous mettons en place avec succès — c’est une Alliance qui défend ses membres contre les menaces planétaires : le terrorisme, la dissémination des armes de destruction massive et les États faillis »[186].
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Les stratégies de la nouvelle OTAN sont fortement influencées par l'accroissement du risque terroriste — notamment depuis l'attaque du 11 septembre 2001 sur les États-Unis —, la dissémination avérée ou potentielle des armes nucléaires — liée par exemple au programme nucléaire iranien —, et la multiplication des foyers de crise requérant des moyens de réaction rapide :
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Pendant la guerre froide, l'OTAN n'aura mené aucune opération militaire, ce que ses membres analysent comme la démonstration que l'Alliance est une expérience réussie de sécurité et de dissuasion collectives, qu'il convient de préserver dans le monde du début des années 1990 dans lequel tous les dangers et toutes les incertitudes n'ont pas disparu.
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Mais les missions et l'organisation des moyens militaires de l'OTAN évoluent nécessairement fortement puisque la menace principale n'est plus celle d'une attaque des armées du pacte de Varsovie sur le territoire de ses membres, mais celle résultant de crises ou de guerres limitées à leur périphérie voire dans des zones géographiques plus lointaines dès lors que leurs intérêts vitaux seraient menacés. Cet élargissement du champ d'intervention de l'OTAN à des missions nouvelles au-delà du strict cadre défensif du territoire de ses membres se traduit à partir du début des années 1990 par l'engagement de ses moyens militaires hors de leurs frontières. Il ne s'agit pour autant pas de la transformation de l'OTAN en une organisation de sécurité globale à vocation mondiale, la France en particulier s'y refusant clairement[55],[187].
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La guerre en Bosnie-Herzégovine, le premier des conflits qui font suite à l'éclatement de la république fédérative socialiste de Yougoslavie, est le premier champ opérationnel d'intervention de l'OTAN à partir de 1993. Puis l'OTAN intervient à partir de 1999 au Kosovo où stationne toujours début 2017 la KFOR, force de maintien de la paix de l'OTAN sous mandat de l'ONU.
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Au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre 2001, le Conseil de l'Atlantique nord invoque pour la première fois dans son histoire l’article 5 du traité de Washington[188] en déclarant que l’attaque contre les États-Unis était une attaque dirigée contre eux tous[189]. À ce titre, l'OTAN mène depuis 2001 des opérations maritimes en Méditerranée et dans l'océan Indien.
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Cependant, plusieurs des opérations militaires majeures conduites par les États-Unis en coalition avec d'autres pays ne l'ont pas été dans le cadre de l'OTAN :
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Début 2017, l'OTAN est principalement engagé en Afghanistan, au Kosovo et dans des opérations navales en Méditerranée[190].
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ONU
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(Serbie)
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Adopté le 14 octobre 1953, le drapeau de l’OTAN est composé d’une rose des vents blanche à quatre directions accompagnée de quatre lignes radiales blanches sur un fond bleu foncé.
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Le premier mémorial européen honorant la mémoire des soldats morts ou blessés lors d'opérations de l'OTAN a été inauguré le 25 février 2012 à Fréthun dans le Pas-de-Calais[214],[215].
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/4332.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,116 @@
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Ottawa[2] (prononciation en français : /ɔ.ta.wa/, en anglais /ˈɒ.tə.wə/ ou /ˈɒ.tə.wɑː/) est la capitale du Canada. La ville est située dans l'est de l'Ontario, sur la rive sud de la rivière des Outaouais, face à la ville québécoise de Gatineau.
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La ville est fondée en 1826 lors de la construction du canal Rideau[3] et porte d'abord le nom de Bytown. Le 31 décembre 1857, l'emplacement est choisi pour accueillir la nouvelle capitale de la province du Canada. Devenue capitale de la Confédération canadienne, Ottawa accueille aujourd'hui les institutions fédérales du pays, tels que le Parlement et les résidences du gouverneur général et du Premier ministre.
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En 2016, Ottawa comptait 934 243 habitants, ce qui en fait la quatrième ville la plus peuplée du Canada. Elle appartient à la région de la capitale nationale[4] qui abrite 1,2 million d'habitants.
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Ottawa compte un grand nombre de francophones[5]. Dans la capitale canadienne, 63,7 % de ses habitants déclarent avoir l'anglais comme langue maternelle et 15 % le français avec 22,3 % des habitants parlant les deux langues en 2011[6].
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La région d'Ottawa fut pendant longtemps un établissement de la nation des Outaouais (Ottawa en anglais ; Odawa en algonquin), d'où son nom actuel. La rivière des Outaouais[7] bordant la ville était appelée Kichi Sibi ou Kichissippi par les Algonquins, signifiant « Grande rivière ».
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Le premier établissement européen de la région fut celui du fermier Philemon Wright[8], natif du Massachusetts aux États-Unis, qui s'établit en 1800, du côté québécois de la rivière, sur l'actuel site de Hull. Wright découvrit qu'il était possible de transporter des billots de bois depuis la vallée d'Ottawa jusqu'à Montréal grâce au flux de la rivière, ce qui fit accroître considérablement le nombre de colons s'établissant dans la région. Début XIXe siècle et pour un siècle, le commerce du bois carré vers l'Angleterre va donner à des villes comme Ottawa, mais aussi Québec et Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), un article de base sur lequel une communauté de taille pourra être érigée[9].
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Durant la guerre de 1812, les États-Unis ayant tenté d'envahir l'Amérique du Nord britannique, il est décidé qu'un canal serait construit afin de contourner la portion du fleuve Saint-Laurent se rétrécissant près de l'État de New York et d'éviter les éventuelles attaques américaines. Le lieutenant-colonel John By entreprit d'installer sur la colline surplombant la rivière un campement afin de superviser la construction de ce qui deviendrait le Canal Rideau. Sous la direction du gouverneur, il y fit construire un hôpital ainsi que plusieurs casernes militaires (en anglais : barracks) afin de loger ses hommes sur la colline alors complètement boisée, qui devint connue sous le nom de Barracks Hill. Il désigna également deux sites devant contenir les futurs colons, l'un à l'ouest de la colline, la haute-ville et l'autre à l'est de l'entrée du futur canal, la basse-ville. En 1828, le village de près de 1 000 habitants prit le nom de son fondateur, Bytown. La ville devint rapidement le centre de l'industrie du bois au Canada. En 1855, dans le but d'assurer à la ville une candidature plus éloquente lors du choix de la capitale canadienne, elle fut renommée sous son nom actuel, Ottawa.
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Le 31 décembre 1857[10], Ottawa fut choisie comme capitale de la province du Canada-Uni par la reine Victoria, dans le but de résoudre un conflit opposant Montréal, Toronto, Québec et Kingston, toutes souhaitant devenir capitale de la colonie. Ottawa fut finalement désignée capitale en raison de sa situation géographique, sur la frontière entre le Haut-Canada et le Bas-Canada (afin de ne favoriser ni les anglophones ni les francophones) et de la distance qui la séparait de la frontière avec les États-Unis, la protégeant d'une éventuelle attaque américaine. La ville possédait également le terrain choisi pour la construction du siège du gouvernement, d'où la vue sur la rivière était impressionnante. Ce choix, étonnant pour plusieurs fut considérablement critiqué, étant donné le caractère très rural et éloigné de la ville à l'époque.
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Le 20 décembre 1859 débutèrent les travaux de construction des édifices du Parlement du Canada sur Barracks Hill qui devint alors la colline du Parlement.
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Le 1er juillet 1867, la ville devint la capitale du Canada, à la suite de la Confédération des colonies pour former un pays.[11]
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Après l'incendie de 1916, qui ne laissa intact que la bibliothèque du parlement, la reconstruction des édifices est entreprise pour se terminer quatre ans plus tard, le 26 février 1920, date de la première session du corps législatif du gouvernement dans les nouveaux bâtiments.
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Le 1er janvier 2001, la ville d'Ottawa fusionne avec 11 municipalités environnantes pour devenir la quatrième plus grande ville du Canada[12],[11].
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Le Conseil municipal d'Ottawa est l’organe décisionnel principal de la ville. Il est composé de 24 membres : le maire, et 23 conseillers municipaux. La ville d'Ottawa est divisée en 23 quartiers. A chaque quartier est attribué un conseiller municipal[13],[11].
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La ville d'Ottawa est soumise au climat continental. En effet, sa position éloignée du littoral lui procure une forte amplitude thermique. La température maximale jamais enregistrée a été de 37,8 °C et la température minimale de −38,9 °C. La température moyenne à Ottawa est de 6,3 °C.
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D'après la classification de Köppen : la température moyenne du mois le plus froid est inférieure à 0 °C (janvier avec −10,3 °C) et celle du mois le plus chaud est supérieure à 10 °C (juillet avec 21 °C) donc c'est un climat continental. Les précipitations sont stables, donc il s'agit d'un climat continental froid sans saison sèche. L'été est tempéré car la température moyenne du mois le plus chaud est inférieure à 22 °C (juillet avec 21 °C) et les températures moyennes des 4 mois les plus chauds sont supérieures à 10 °C (juin à septembre avec respectivement 18,5 °C, 21 °C, 19,8 °C et 15 °C).
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Donc le climat d'Ottawa est classé comme Dfb[14] dans la classification de Köppen, soit un climat continental humide avec été tempéré.
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La ville est bien arrosée puisqu'il pleut entre 800 mm et 900 mm par an[15]. Ces précipitations se répartissent tout au long de lannée. On compte en moyenne 86 jours de pluie par an et même si généralement il neige en décembre, janvier, février et mars, ce sont également les mois ayant le plus de jours de pluie, en moyenne huit. Le mois d'août est le mois le plus sec avec en moyenne six jours de pluie. Cependant, les quantités mensuelles de pluie sont beaucoup plus grandes de mai à novembre alors que de la fin novembre à la mi-avril, il tombe un peu plus de 200 cm de neige[15].
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Un des événements météorologiques les plus marquants de la région s'est produit en janvier 1998 alors qu'une tempête de pluie verglaçante a laissé plusieurs dizaines de millimètres de glace en cinq jours. Cette « crise du verglas » a paralysé tout l'est de l'Ontario et le sud-ouest du Québec. Plus récemment, le 16 février 2016, une tempête de neige a fait tomber 51,2 cm[16] de neige, battant le record établi en mars 1947 pour la chute de neige dans l'espace de 24 heures dans cette région, soit de 40,6 cm[17].
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Un autre événement s'est produit le 21 septembre 2018 alors qu'une tornade de force EF3 frappait la banlieue ouest et une autre de force EF2, un secteur au sud[18].
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L'économie de la ville est basée sur les activités des ministères et organismes du gouvernement fédéral ainsi que du parlement canadien, mais il y a une importante frange d'emploi dans les secteurs des hautes technologies et du tourisme. Les pôles touristiques de la région incluent la colline du Parlement, le marché By, 24, promenade Sussex (résidence officielle du Premier ministre), Rideau Hall (résidence officielle du gouverneur général).
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Ottawa regroupe aussi plusieurs musées, dont le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée canadien de la nature, et le Musée canadien de la guerre. Trois universités sont implantées à Ottawa : l'université d'Ottawa, l'université Carleton et l'université Saint-Paul.
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La ville d'Ottawa est desservie par l'aéroport international MacDonald-Cartier d'Ottawa. Elle est le terminus du canal Rideau.
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La communauté LGBT ou allosexuelle d'Ottawa a une place importante dans l'histoire de la ville et du pays.
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La première manifestation canadienne pour les droits des personnes allosexuelles s'est tenue à Ottawa en 1971[19].
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En 2011[19], la ville d'Ottawa a désigné comme quartier gay la partie de la rue Bank fermée par les rues Nepean (nord), James (sud), Kent (ouest) et O'Connor (est), nommée Le Village[20].
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Depuis 2007, un festival annuel du film LGBT est organisé par l'association Inside Out[21].
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D'après le recensement de 2006[22], il y a 812 129 habitants, 340 732 ménages et 222 150 familles qui vivent dans la ville. La densité de population est de 292,3 habitants/km2.
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La langue officielle est l'anglais. La connaissance des langues est ainsi répartie[22] :
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Du point de vue des langues maternelles, la ville est à 14,2 % francophone, à 62,4 % anglophone et à 20,4 % allophone[22].
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Il y a 210 875 familles dont 72,8 % sont des couples mariés vivant ensemble, 11,1 % sont des couples en union libre, et 13,2 % des familles monoparentales où le parent est de sexe féminin.
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Composition selon l’âge de la population : 25,3 % des habitants ont moins de 19 ans, 6,9 % ont de 20 à 24 ans, 32,5 % de 25 à 44 ans, 23,8 % de 45 à 64 ans, et 11,5 % ont 65 ans et plus. L'âge moyen est de 36,7 ans. La répartition hommes/femmes pour l'ensemble des groupes d'âge est de 95,1 femmes pour chaque centaine d'hommes. Par contre, pour chaque centaine de femmes de 18 ans et plus, on compte 92,1 hommes.
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Le revenu individuel moyen est de 39 713 dollars canadiens et le revenu familial moyen est de 73 507 $. Les hommes ont un revenu moyen de 47 203 $ et les femmes de 31 641 $. Les revenus par habitant sont de 23 061 $.
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Le Festival canadien des tulipes est un festival populaire printanier se déroulant généralement au mois de mai. Il s'agit du plus important festival consacré à la tulipe au monde. Cet événement veut souligner la libération des Pays-Bas lors de la Seconde Guerre mondiale, événement qui avait été marqué par un don de tulipes à la ville d'Ottawa.
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Ce festival, qui attire environ 500 000 curieux chaque année, a vu le jour en 1953[25].
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En tant que capitale du Canada, Ottawa possède plusieurs sites d'intérêt, musées et institutions qui attirent un grand nombre de visiteurs, notamment :
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Les transports en commun sont assurés par OC Transpo[11] dont le réseau comporte des circuits locaux d'autobus à arrêts fréquents, des circuits rapides sur voie réservée appelés « Transitway » et un train-tram appelé « O-Train ». La Société de transport de l'Outaouais (STO), qui dessert Gatineau du côté québécois de la rivière des Outaouais, compte certains circuits vers la ville d'Ottawa et OC Transpo fait de même vers Gatineau. Le tout donne un réseau fort dense de transport en commun. Les titres de transport des deux réseaux sont valides sans supplément sur les lignes régulières.
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VIA Rail offre des trains vers Montréal et Toronto. Greyhound et Voyageur relient Ottawa avec plusieurs destinations ontariennes et québécoises directement, et avec le reste du Canada et des États-Unis par correspondance à partir de la station centrale.
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Ottawa est au confluent des rivières des Outaouais et Rideau. Après la guerre de 1812, la construction du canal Rideau a été entreprise afin de relier les colonies britanniques du Haut et Bas-Canada en évitant la proximité de la frontière américaine le long du fleuve Saint-Laurent entre Cornwall et Kingston. Ces deux liens maritimes ont grandement aidé au développement de la région, surtout en permettant le transport du bois des forêts plus au nord.
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Depuis le développement des routes après la Seconde Guerre mondiale et l'interdiction du flottage du bois dans les années 1970, le transport maritime a graduellement disparu, mais celui de plaisance a pris la relève. Le canal Rideau est particulièrement prisé en été par les navigateurs et en hiver il se transforme en patinoire linéaire[30].
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La ville d'Ottawa possède un réseau routier connectant tous les secteurs de la ville en plus de la connecter au reste de l'Ontario et à sa ville voisine, Gatineau.
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L'autoroute 417, surnommée la « Queensway » (« voie de la Reine », car la Reine Élisabeth en a lancé les travaux le 15 octobre 1957[31]), est l'épine dorsale du réseau routier de la ville. Les kilomètres 108 à 145 traversent la grande région d'Ottawa, incluant ses banlieues. Elle arrive de l'est dans le secteur de Gloucester, au sud-ouest d'Orléans. Elle possède quatre échangeurs reliant ce secteur, soit les sorties 108 (Hunt Club Road), 110 (Walkey Road, vers l'aéroport), 112 (Innes Road) et 113 (route 174 est, Orléans, Rockland, Aviation Pkwy.). À la hauteur de cet échangeur surnommé le « Split », elle bifurque vers l'ouest en devenant une autoroute plus large, à huit voies (quatre et quatre).
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Elle se dirige par la suite pendant neuf kilomètres vers l'ouest-sud-ouest, en possédant sept échangeurs vers le secteur Vanier et le centre-ville, soit les sorties 115 (Boul. Saint-Laurent), 117 (Vanier Pkwy.), 118 (Nicholas Ave., est du centre-ville, Gatineau), 119 (Metcalfe Avenue, Bank Street, centre financier), 120 (Bronson Ave., ouest du centre-ville, aéroport), 121 (Booth Street) et 122 (Parkdale Ave.). Elle tourne ensuite vers le sud-ouest pour traverser le secteur de Nepean avec les sorties 123 (Island Park Dr.), 124 (Carling Ave.), 126 (Maitland Ave.), 127 (Woodroffe Ave.), 130 (Ottawa River Pkwy.) et 131 (Autoroute 416 sud, Kingston). Elle continue vers l'ouest-sud-ouest à travers Kanata entre les sorties 132 et 145, où elle bifurque vers le nord pour s'éloigner progressivement du grand Ottawa.
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La 417 est la principale autoroute connectrice du grand Ottawa et demeure très congestionnée aux heures de pointe.
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L'autoroute 416 passe dans l'ouest de Nepean et relie globalement la 417 à la 401 vers Kingston et Toronto. La Ottawa River Parkway est un long boulevard à accès limité suivant la rive sud de la rivière des Outaouais entre le pont du Portage et la 417. Les rues Rideau et Wellington sont les principales artères connectrices du centre-ville d'Ottawa (en direction Ouest-Est), passant près du parlement canadien et du château Laurier.
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Voici la liste des principaux axes Ouest-Est de la ville (colonne de gauche) et Nord-Sud (colonne de droite).
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Il existe actuellement cinq ponts reliant Ottawa à Gatineau, au Québec. Un nouveau pont autoroutier enjambant la rivière est présentement à l'étude.
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Le pont Macdonald-Cartier est le seul pont autoroutier à relier les deux villes. Il est le terminus sud de l'autoroute 5 du Québec et le terminus nord de l'avenue King Edward, vers l'est du centre-ville. Sur le pont, la limite de vitesse est de 70 km/h, demeure au Québec, mais descend à 40 km/h sur le territoire Ontarien tout juste après le pont.
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Le pont Alexandra est le plus vieux pont entre les deux rives, autrefois un pont ferroviaire. Il possède 1 voie par direction et la limite de vitesse est de 50 km/h. Il est la continuité du boulevard des Allumetières de Gatineau et des rues St. Patrick et Murray d'Ottawa.
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Le pont du Portage possède 6 voies et relie la rue Wellington au boulevard Maisonneuve dans le centre-ville de Gatineau. La limite de vitesse est de 50 km/h.
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Le pont de la Chaudière est le plus petit pont reliant les deux villes, étant situé à l'emplacement d'un barrage hydroélectrique. Il constitue l'extrémité de la rue Booth d'Ottawa, et relie la ville au boulevard Alexandre-Taché de Gatineau.
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Le pont Champlain est le pont le plus ouest, possédant trois voies, interchangeables dans les heures de pointes. Il est la continuité de la promenade Island Park et rejoint le chemin d'Aylmer. La limite de vitesse est de 60 km/h sur ce pont.
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L'aéroport international MacDonald-Cartier accueille, selon les statistiques de janvier 1998, une centaine de vols chaque jour :
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L'aéroport de Gatineau dessert la région également pour des vols d'affaires et quelques vols régionaux.
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Ottawa compte plusieurs établissements d'enseignement supérieur :
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Ville-capitale, la sécurité à Ottawa est assurée par plusieurs services :
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La ville d'Ottawa a aussi accueilli deux équipes jouant dans la Ligue canadienne de football : les Rough Riders (de 1958 à 1996) et les Renegades (de 2002 à 2005). Une nouvelle franchise a été accordée en 2010 (Rouge et Noir d'Ottawa, ou RedBlacks), mais ne commence ses activités qu'en 2014.
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Le Journal d'Anne Frank
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Annelies Marie Frank, plus connue sous le nom d’Anne Frank, née le 12 juin 1929 à Francfort-sur-le-Main en Allemagne, sous la République de Weimar, et morte en février 1945 ou mars 1945 à Bergen-Belsen en Allemagne nazie, est une adolescente allemande, connue pour avoir écrit un journal intime. Celui-ci est rapporté dans le livre Le Journal d'Anne Frank, écrit pendant les deux années où elle se cachait avec sa famille à Amsterdam, aux Pays-Bas, alors sous occupation allemande, afin d'éviter la Shoah.
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La famille quitte Francfort pour Amsterdam à la fin de l’année 1933, afin d'échapper aux persécutions nazies à l'encontre des Juifs qui se multiplient depuis l’arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler en janvier. Alors que les dangers s'intensifient à Amsterdam occupée par les Allemands depuis mai 1940, les Frank se cachent en juillet 1942 dans un appartement secret aménagé dans l’Annexe de l'entreprise Opekta d'Otto Frank, le père. Anne a alors treize ans. Après deux ans passés dans ce refuge, où ils sont rejoints par quatre autres personnes, le groupe, sans doute trahi, est arrêté le 4 août 1944 puis déporté le 2 septembre 1944 vers le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Sept mois après son arrestation, Anne meurt du typhus dans le camp de Bergen-Belsen, quelques jours après sa sœur Margot Frank. Le camp est libéré par des troupes britanniques le 15 avril 1945, Amsterdam est libérée le 5 mai 1945.
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Son père Otto, l'unique survivant du groupe, revient à Amsterdam à la fin de la guerre et apprend que le journal d'Anne, dans lequel elle relate sa vision des événements du 12 juin 1942 jusqu'au 1er août 1944, a été préservé. Convaincu du caractère unique de l'œuvre, Otto décide de la faire éditer : le texte original en néerlandais est publié en 1947 sous le titre Het Achterhuis: Dagboekbrieven van 12 Juni 1942 – 1 Augustus 1944 (La maison annexe : notes du journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944 en français). Décrit comme le travail d'un esprit mûr et perspicace, l'œuvre donne un point de vue intime et particulier sur la vie quotidienne pendant l'occupation nazie. Ce journal d'une adolescente au destin tragique a fait d'Anne Frank l'une des victimes emblématiques de la Shoah. Il a en effet été traduit du néerlandais dans de nombreuses langues et serait le livre le plus traduit et le plus lu dans le monde après la Bible[1]. Plusieurs films, téléfilms, pièces de théâtre et opéras en ont été tirés.
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Anne Frank, seconde fille d'Otto Heinrich Frank (12 mai 1889 – 19 août 1980) et d'Edith Frank-Holländer (16 janvier 1900 – 6 janvier 1945), naît le 12 juin 1929 à Francfort-sur-le-Main en Allemagne. Elle a une sœur prénommée Margot (16 février 1926 – mars 1945). Son nom de naissance est Annelies Marie, mais pour sa famille et ses amis, elle est simplement « Anne ». Son père l'appelle parfois « Annelein » (« petite Anne »). La famille vit dans une communauté mixte de citoyens juifs et non-juifs, et les enfants grandissent en côtoyant des amis de confession catholique, protestante et juive. Les Frank sont juifs réformistes, pratiquant beaucoup des traditions de la foi juive, sans observer l'ensemble des coutumes. Dans la famille, Edith est la plus dévouée à sa foi. Otto Frank, ancien officier allemand décoré pendant la Première Guerre mondiale, veut poursuivre ses études et possède une importante bibliothèque ; les deux parents encouragent leurs filles à lire. En mars 1933, les élections pour renouveler le conseil municipal de Francfort voit le parti nazi d'Adolf Hitler l'emporter. Des manifestations antisémites ont immédiatement lieu, et les Frank commencent à craindre pour leur sécurité s'ils restent en Allemagne. Plus tard la même année, Edith et les enfants se rendent à Aix-la-Chapelle pour habiter avec Rosa Holländer, la mère d'Edith. Otto Frank reste à Francfort, mais après avoir reçu une offre pour démarrer une affaire à Amsterdam, il s'y rend pour organiser la société et préparer la venue de sa famille.
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Otto commence à travailler chez Opekta Works, une société qui vend la pectine extraite des fruits, et trouve un appartement à Merwedeplein dans la banlieue d'Amsterdam. En février 1934, Edith et les enfants arrivent à Amsterdam et les deux filles sont inscrites à l'école ; Margot dans une école publique et Anne dans une école montessorienne. Margot montre ses facultés en arithmétique et Anne découvre ses aptitudes à la lecture et l'écriture. Son amie Hannah Goslar se rappellera plus tard que pendant sa tendre enfance, Anne écrivait régulièrement, cachant ses écrits avec sa main et refusant de discuter du contenu de ceux-ci. Ces écrits précoces n'ont pas traversé l'histoire et ont été égarés. Anne et Margot ont deux personnalités bien distinctes ; Margot est maniérée, réservée et studieuse tandis qu'Anne est expressive, énergique et extravertie. En 1938, Otto Frank démarre une seconde affaire en partenariat avec Hermann Van Pels, un boucher qui avait fui Osnabrück en Allemagne avec sa famille. En 1939, la mère d'Edith vient vivre avec les Frank et reste avec eux jusqu'à sa mort en janvier 1942. En mai 1940, l'Allemagne envahit les Pays-Bas. Le gouvernement d'occupation commence à persécuter les Juifs en instaurant des lois répressives et discriminatoires, l'inscription obligatoire et la ségrégation des Juifs s'ensuivent rapidement. Margot et Anne excellent alors dans leurs études et ont de nombreux amis, mais l'application d'un décret statuant que les enfants juifs ne peuvent suivre des cours que dans des écoles juives, elles sont contraintes de s'inscrire au lycée juif.
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Pour son treizième anniversaire le 12 juin 1942, Anne reçoit un carnet qu'elle avait montré à son père dans un magasin quelques jours plus tôt. Lorsqu'elle écrit, elle s'adresse à « Kitty », une amie imaginaire. Bien que ce soit un livre d'autographe, relié avec un morceau de tissu rouge et blanc et muni d'une petite fermeture à l'avant, Anne décide de l'utiliser comme journal. Elle commence à y écrire presque immédiatement, se décrivant personnellement, décrivant sa famille et ses amis, sa vie à l'école, ses « admirateurs » et les endroits du voisinage qu'elle aime visiter. Si ces premiers écrits montrent que sa vie est celle d'une écolière typique, ils abordent également les changements dont Anne est témoin depuis le début de l'occupation allemande. Quelques références sont apparemment occasionnelles et non soulignées. Néanmoins en quelques passages, Anne fournit plus de détails sur l'oppression grandissante. Par exemple, elle écrit à propos de l'étoile jaune que les Juifs sont obligés de porter en public, et liste quelques restrictions et persécutions qui bouleversèrent la vie de la population juive d'Amsterdam.
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Le 5 juillet 1942, Margot reçoit un avis de mobilisation du Bureau central de l’immigration juive (Zentralstelle für jüdische Auswanderung) lui ordonnant de se présenter pour être relogée dans un camp de travail. On explique alors à Anne le plan qu'Otto a préparé avec ses employés les plus fidèles et dont Margot avait eu connaissance depuis quelque temps : la famille va se cacher dans des pièces au-dessus et à l'arrière des bureaux de la société Opekta sur le Prinsengracht, une rue le long d'un des canaux d'Amsterdam.
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Le matin du 6 juillet 1942[2], la famille va s'installer dans la cachette. Leur appartement est laissé dans un désordre apparent pour donner l'impression qu'ils étaient partis soudainement, et Otto laisse une note indiquant qu'ils s'en étaient allés en Suisse. La nécessité du secret de l'opération les contraint d'abandonner le chat d'Anne, Moortje. Comme les Juifs n'ont pas le droit d'utiliser les transports publics, ils doivent marcher pendant plusieurs kilomètres depuis leur appartement, chacun revêtant plusieurs couches de vêtements pour qu'on ne s'aperçoive pas qu'ils transportent des valises. L'Annexe (Achterhuis) est un espace à trois niveaux à l'arrière du bâtiment auquel on accède par un palier situé au-dessus des bureaux de la société Opekta. Au premier niveau se trouvent deux petites pièces avec une salle de bains et des toilettes adjacentes. Au-dessus il y a un vaste espace ouvert avec une petite pièce adjacente. Depuis cette petite pièce une échelle donne sur le grenier. La porte de l’Annexe fut par la suite cachée par une bibliothèque pour éviter qu'elle ne soit découverte. L'immeuble principal, situé à un bloc de Westerkerk est un vieil immeuble typique des quartiers ouest d'Amsterdam.
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Victor Kugler, Johannes Kleiman, Miep Gies et Bep Voskuijl sont les seuls employés qui savent que la famille Frank se cache. Eux quatre, ainsi que Jan Gies, mari de Miep, et Johannes Hendrik Voskuijl, père de Bep, aident les clandestins pendant la durée de leur confinement. Ils sont le seul contact entre les occupants de l'Annexe et le monde extérieur ; ils les tiennent au courant des nouvelles de la guerre et des événements politiques. Ils subviennent à tous leurs besoins, assurent leur sécurité et les ravitaillent en nourriture, une tâche de plus en plus difficile à mesure que le temps passe. Anne évoque dans son journal leur dévouement et leurs efforts pour garder le moral des occupants de l'Annexe pendant les moments les plus dangereux. Ils sont tous conscients du fait qu'ils encourent la peine de mort s’ils sont pris à cacher des Juifs. Dans la journée, les clandestins doivent se montrer très prudents et rester silencieux afin que le personnel des bureaux ne les entende pas. À midi, lorsque les employés rentrent chez eux, les protecteurs se rendent souvent à l’Annexe pour y prendre leur repas. Les clandestins attendent toujours leur visite avec impatience.
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Le 13 juillet 1942, la famille Frank est rejointe par la famille Van Pels (rebaptisée « Van Daan » dans le livre — la plupart des noms ayant été modifiés, hormis la famille Frank) : Hermann, Augusta ou Auguste[4] (rebaptisée Petronella), et leur fils Peter âgé de 16 ans, puis en novembre par Fritz Pfeffer, un dentiste et ami de la famille. Anne écrit son plaisir d'avoir de nouvelles personnes à qui parler, mais des tensions surviennent rapidement dans le groupe, forcé de vivre dans un environnement restreint. Après avoir partagé sa chambre avec Pfeffer, elle le trouve insupportable, et elle se dispute avec Augusta, qu'elle considère comme une idiote. Ses relations avec sa mère sont également tendues et Anne écrit qu'elles ont peu de choses en commun, sa mère étant trop distante. Bien qu'elle ait parfois eu des disputes avec Margot, elle écrit à propos du lien inattendu qui se développa entre elles, bien qu'elle reste émotionnellement plus proche de son père. Quelque temps plus tard, après avoir d'abord écarté les avances du timide et maladroit Peter van Pels, elle s'aperçoit de ses sentiments naissants pour lui et ils ont peut-être une liaison[5].
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Anne passe l'essentiel de son temps à lire et étudier, tout en continuant à écrire son journal. En plus de fournir une description des événements dans leur ordre chronologique, elle écrit également à propos de ses sentiments, sa peur de vivre cachée, ses croyances, ses ambitions parmi lesquelles celle de devenir journaliste et écrivain, des thèmes qu'elle ne pense pouvoir partager avec personne. À mesure que sa confiance dans son style d'écriture grandit et qu'elle devient plus mûre, les sujets qu'elle aborde deviennent plus abstraits, comme sa croyance en Dieu et la manière dont elle définit la nature humaine. Elle développa sa vision de l'avenir du peuple juif[5].
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Jusqu'au printemps 1944, Anne écrit ses lettres pour elle seule, jusqu'au moment où elle entend, à la radio de Londres, le ministre de l'Éducation du gouvernement néerlandais en exil dire qu'après la guerre il faudrait rassembler et publier tout ce qui avait trait aux souffrances du peuple néerlandais pendant l'occupation allemande. Il cite à titre d'exemple, entre autres, les journaux intimes. Frappée par ce discours, Anne décide de publier un livre après la guerre, son journal devant servir de base. Elle entame alors un travail de réécriture, corrigeant ou supprimant les passages qu'elle juge peu intéressants, et en ajoutant d'autres en puisant dans sa mémoire[6]. Parallèlement, elle continue à écrire régulièrement son journal original jusqu'à sa dernière lettre qui date du 1er août 1944.
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Le 4 août 1944, entre 10 h et 10 h 30, l'Annexe est découverte par les services de sécurité de la police allemande (Grüne Polizei) soit sur l’indication d'un informateur qui n'a jamais pu être identifié formellement[7],[8], soit suite à une descente de police visant d'autres activités « illicites »[9]. Mené par le Schutzstaffel Oberscharführer Karl Silberbauer du Sicherheitsdienst, le groupe comprend au moins trois membres hollandais au service de la police allemande, en civil mais armés. Lorsque Silberbauer entre dans la maison, il semble savoir précisément où il doit se rendre. Il se dirige droit vers la « porte-bibliothèque » pivotante qui cache la porte d'accès à l'Annexe et exige qu'on l'ouvre. Silberbauer poste quelques hommes dans l'Annexe en attendant l'arrivée d'un véhicule pour emmener les clandestins. Alors qu'il interroge Otto Frank, Silberbauer voit une sacoche en cuir dont il vide le contenu, sans doute avec l'idée d'y trouver des bijoux. Elle ne contient que des feuilles de papier et divers livres. Parmi eux se trouve le journal d'Anne. Le SS demande alors à Otto, s'il se trouve dans la cachette quelques bijoux ou de la monnaie. Otto lui indique alors de la main les meubles contenant les quelques bijoux et monnaies en leur possession. Silberbauer poursuit son interrogatoire en demandant ensuite depuis quand ils vivaient reclus dans leur cachette. « Deux ans » lui répondit-on. Devant l'incrédulité du nazi face à une telle durée, Otto fait remarquer alors, sur le mur à côté de l'officier, de nombreux traits horizontaux marqués à l'encre violette. Ces diverses lignes étaient datées depuis le début de leur cachette en 1942 et représentaient les poussées de croissance de Margot et d'Anne. Alors que le sous-officier indique à voix haute qu'il octroie cinq minutes aux clandestins pour réunir leurs affaires, il continue de parler avec Otto et fut particulièrement surpris d'apprendre que ce dernier est vétéran de la Grande Guerre, avec le grade d'officier dans l'armée de terre allemande au moment de l'armistice de 1918.
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Toutefois, selon une étude publiée en 2016 par la Maison d'Anne Frank, il se pourrait que les personnes dénoncées à la police ne fussent pas les Frank. Il y avait dans l'immeuble des trafiquants de coupons illégaux d'alimentation, qui, d'ailleurs, en fournissaient aux Frank. De plus, la compagnie employait du personnel non déclaré. « Une compagnie où des gens travaillaient illégalement et où deux représentants de commerce avaient été arrêtés pour trafic de coupons d'alimentation courait évidemment le risque d'attirer l'attention des autorités », lit-on dans cette étude, qui relève encore que les policiers qui découvrirent la famille Frank n'étaient pas occupés en général à la traque des Juifs, mais à des enquêtes sur des affaires de monnaie, de garanties financières et de bijouterie[10].
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Les occupants de l'Annexe sont embarqués dans des camions et emmenés pour être interrogés. Victor Kugler et Johannes Kleiman sont emmenés puis emprisonnés, tandis que Miep Gies et Bep Voskuijl ne sont pas interpellées. Plus tard, elles reviennent à l'Annexe où elles trouvent le journal et les écrits d'Anne, plus de 300 pages manuscrites, éparpillées sur le sol. Elles les récupèrent ainsi que plusieurs albums de famille et Miep cache le tout dans le tiroir de son bureau, projetant de les rendre à Anne après la guerre. Les clandestins sont transportés au quartier général de la Gestapo où ils sont interrogés et détenus toute la nuit. Le 5 août, ils sont transférés à la Huis van Bewaring (maison de détention), une prison surpeuplée sur le Weteringschans[11]. Deux jours plus tard les huit prisonniers sont transportés à Westerbork (camp de regroupement et de transit), situé aux Pays-Bas. À l'époque, plus de 100 000 Juifs y transitent. Ayant été arrêtés alors qu'ils se cachaient, ils sont considérés comme criminels et sont donc envoyés aux baraquements disciplinaires pour y réaliser de lourds travaux[12]. Dans la journée, ils doivent ouvrir des piles et en retirer le métal. C’est un travail salissant et le métal est nocif, mais les prisonniers ont le droit de se parler et Anne et Peter restent la plupart du temps ensemble dès qu'ils en ont la possibilité.
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Le 3 septembre 1944, le groupe est déporté avec ce qui fut le dernier convoi de Westerbork pour le camp d'extermination d'Auschwitz, où ils arrivent dans la nuit du 5 au 6 septembre 1944 après un voyage de trois jours. Les prisonniers reçoivent l’ordre de laisser leurs bagages dans le train. Sur place, tous sont séparés selon leur sexe, de sorte que les femmes et les hommes ainsi séparés ne se revirent jamais. Otto Frank est alors séparé de sa femme et de ses filles : « Jamais je n'oublierai le regard de Margot », dira-t-il plus tard. Sur les 1 019 passagers du convoi, 549 personnes dont la totalité des enfants âgés de moins de quinze ans, sont envoyés directement dans les chambres à gaz où ils trouvent la mort. Anne qui a fêté ses quinze ans trois mois plus tôt est épargnée et bien que tous les membres de l'Annexe aient survécu à cette sélection, Anne crut alors que son père avait été tué. Avec d'autres femmes non sélectionnées pour une mort immédiate, Anne est forcée de se dévêtir pour être désinfectée, avoir sa tête rasée au plus court et enfin être tatouée avec un numéro d'identification sur son bras. Edith, Margot et Anne sont ensemble dans la même baraque, tandis qu'Augusta se trouve sans doute dans une autre partie du camp. Bloeme Evers-Emden parle parfois avec elles, qu’elles connaissaient du lycée juif d’Amsterdam. Après la guerre, elle déclare : « Il m’est arrivé de leur parler. Elles étaient toujours ensemble, la mère et ses deux filles. Les irritations que l’on devine dans le Journal avaient complètement disparu par les circonstances. Il fallait survivre. Elles étaient toujours toutes les trois et elles se sont sûrement beaucoup soutenues mutuellement. » Le jour, les femmes sont utilisées comme travailleuses esclaves ; la nuit, elles sont enfermées dans des baraquements bondés et glaciaux. Les maladies foisonnent et Anne devient sérieusement infectée par la gale. Otto, Fritz, Hermann et Peter restent ensemble. Peter a de la chance, il obtient une place au bureau de poste du camp. Les gardes et les prisonniers non-juifs ont le droit de recevoir du courrier. Ce poste lui permet de se procurer un peu de nourriture supplémentaire de temps en temps.
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Le 28 octobre 1944, devant l'avancée de l'Armée rouge, les SS décident d'évacuer une partie du camp afin de diriger vers l’Allemagne les prisonniers qui sont encore capables de travailler. De nouvelles sélections commencent alors parmi les femmes pour être relogées à Bergen-Belsen. Plus de 8 000 d'entre elles, dont Anne et Margot, sont ainsi déplacées. Edith reste seule à Auschwitz. Après un voyage en train de trois jours, Margot et Anne arrivent exténuées à Bergen-Belsen. Le nombre de prisonniers venant d’autres camps ne cesse d’augmenter. Le camp est déjà surpeuplé lorsqu’elles arrivent. Elles sont tout d’abord abritées par des tentes dressées pour parer à l'afflux des prisonnières, mais lorsque quelques jours après leur arrivée une tempête éclate, toutes les tentes sont détruites. Elles rejoignent alors les baraques où s’entassent trop de détenues. On les fait travailler au recyclage des vieilles chaussures qui affluent de toute l'Allemagne[13]. À mesure que la population s'accroît, le taux de mortalité dû aux nombreuses maladies augmente rapidement.
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Fin novembre, un nouveau transport arrive d’Auschwitz. Parmi les prisonnières se trouve Augusta. Elle retrouve Margot et Anne. Mais après quelques mois, elle doit quitter le camp pour Raguhn, qui fait partie du camp de concentration de Buchenwald. Puis de Raguhn, elle est transférée à Theresienstadt. Elle meurt quelque part en route, entre l’Allemagne et la Tchécoslovaquie, entre le 9 avril et le 8 mai 1945. À Bergen-Belsen, Anne est brièvement réunie avec deux amies, Hanneli Goslar (surnommée « Lies » dans le journal) et Nanette Blitz, qui survivent toutes deux à la guerre. Blitz décrivit par la suite Anne comme étant chauve, tremblante, les traits émaciés. Goslar dit que bien qu'Anne ait été malade, elle lui dit qu'elle était plus inquiète pour Margot, dont la maladie semblait plus sérieuse et qui restait allongée sur sa couchette, trop faible pour marcher. Anne leur dit également qu'elle pensait que leurs parents étaient morts. Hanneli a déjà passé un an à Bergen-Belsen, mais elle se trouve dans une autre partie du camp. Lorsque Augusta lui apprend qu'Anne est là, elle est étonnée car elle la croyait en Suisse avec sa famille. Elle souhaite vivement rencontrer son amie, mais pour cela elle doit ruser, les différentes parties du camp étant séparées par des bottes de paille, des grilles et des fils barbelés. Les deux amies parviennent finalement à se parler à travers les barrières, mais elles ne peuvent se voir. Elles pleurent beaucoup lors de leur première rencontre. Anne raconte qu'elle est rasée et qu'elle a beaucoup maigri. Elle craint que ses parents ne soient morts. Lorsqu'elles se rencontrent de nouveau, Hanneli a apporté un paquet pour Anne, contenant des vêtements et de la nourriture. Elle le jette par-dessus la grille. Elle entend Anne hurler. Anne lui dit en pleurant qu'une autre détenue s'est emparée du paquet. Hanneli lui promet de lui apporter un autre paquet le lendemain. C'est ce qu'elle fait et cette fois, Anne l'attrape. Elles se rencontrent encore quelques fois, mais vers la fin du mois de février 1945, Anne change de baraque et dès lors elles ne se voient plus.
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Durant les premiers mois de 1945, il neige souvent à Bergen-Belsen et Anne et Margot souffrent du froid. Il arrive qu'elles soient privées de nourriture pendant de longues périodes. Dans leur baraque, elles se trouvent près de la porte et sont exposées aux courants d'air. Elles n'ont plus de vêtements chauds et régulièrement, on les entend demander que l'on ferme la porte, étant trop faibles pour se lever. En mars 1945, une épidémie de typhus, une maladie contagieuse propagée par les poux, se propage dans le camp, tuant environ 17 000 prisonniers. La nourriture est insuffisante et les conditions d’hygiène sont dramatiques. Des témoins certifièrent que Margot tomba de sa couchette dans son état de faiblesse extrême et succomba au choc, et que quelques jours plus tard Anne mourut à son tour. Ils estiment que ceci se passa quelques semaines avant que le camp ne soit libéré par les troupes britanniques le 15 avril 1945, et bien que les dates exactes n'aient pas été conservées, il est généralement reconnu que cela eut lieu entre la fin février et le milieu du mois de mars. Lors de ses derniers jours, c'est Gena Turgel, une autre déportée, qui prit soin d'elle[14]. Les corps des deux jeunes filles se trouvent sûrement dans la fosse commune de Bergen-Belsen.
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Après la guerre, il fut estimé que sur les 110 000 Juifs déportés des Pays-Bas pendant l'occupation nazie, seuls 5 000 ont survécu.
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Une étude réalisée en 2015 par des historiens travaillant pour l'institution Maison Anne Frank avancent d'au moins un mois la date de la mort des deux sœurs. Cette institution déclare que « le jour de leur mort a plus probablement eu lieu en février ». Elles souffraient du typhus dès la fin du mois de janvier. Or la « plupart des décès dus au typhus ont lieu douze jours après l'apparition des premiers symptômes », d'après l'Institut néerlandais pour la santé publique. « Il est donc improbable qu'elles aient survécu jusqu'à la fin du mois de mars », comme on le pensait jusque-là[18].
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Otto Frank survit au camp d'Auschwitz et est libéré par l'Armée rouge le 27 janvier 1945. Il revient à Amsterdam et cherche à savoir ce que sont devenues sa femme et ses filles. Il garde espoir de les retrouver. Il est informé que sa femme est morte à Auschwitz et que ses filles avaient été transférées à Bergen-Belsen. Finalement, la Croix-Rouge lui apprend en juin 1945 les décès d'Anne et Margot. C'est seulement à ce moment que Miep lui donne le journal d'Anne qu'elle avait réussi à sauver. Otto le lit et expliquera plus tard qu'il ne s'était pas rendu compte qu'Anne avait conservé une trace aussi précise et bien écrite du temps qu'ils avaient passé ensemble. Sachant qu'Anne désirait devenir écrivain, il commence à envisager de le publier. Quand on lui demanda plusieurs années plus tard quelle avait été sa première réaction, il dit simplement : « Je ne savais pas que ma petite Anne était aussi profonde[19]. »
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Le journal d'Anne débute avec l'expression privée de ses pensées et elle y écrit plusieurs fois qu'elle n'autoriserait jamais personne à le lire. Il décrit sa vie de manière candide, ses familles et ses compagnons, leur situation, tout en commençant à reconnaître les ambitions de son auteure d'écrire et publier des œuvres de fiction. Au printemps 1944, à la suite de l'émission de Radio Londres au cours de laquelle elle entendit le ministre de l'Éducation du gouvernement néerlandais en exil dire que lorsque la guerre serait terminée, il rendrait publics les témoignages de l'oppression du peuple néerlandais sous l'occupation allemande, elle commença à corriger ses écrits, supprimant des sections, en réécrivant d'autres, dans le but de les publier. Son journal original fut agrémenté de plusieurs autres carnets de notes et feuilles volantes. Elle créa des pseudonymes pour les membres de l'Annexe et les personnes qui les avaient aidés. La famille van Pels devint Hermann, Petronella, et Peter van Daan, et Fritz Pfeffer devint Albert Düssell. Otto utilisa son journal original, connu sous le nom de « version A », et la version corrigée, connue sous le nom de « version B », pour produire la première publication du journal. Il supprime certains passages, principalement ceux parlant de sa femme dans des termes peu flatteurs, ainsi que des sections décrivant la puberté d'Anne. Bien qu'il ait restauré les identités véritables des membres de sa famille, il ne modifie pas les autres pseudonymes.
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Otto donne le journal à l'historienne Annie Romein-Verschoor, qui essaye sans succès de le publier. Elle le donne alors à son mari Jan Romein, qui écrivit un article au sujet du journal intitulé « Kinderstem » (« La Voix d'un Enfant »), publié dans le quotidien Het Parool le 3 avril 1946. Il écrit que le journal « bégayé par la voix d'un enfant, incarne toute la cruauté du fascisme, plus que toutes les preuves que le procès de Nuremberg ait pu réunir[20]. » Son article attire l'attention d'éditeurs, et le journal est publié en 1947, suivi d'une seconde publication en 1950. La première version américaine est publiée en 1952 sous le titre Anne Frank: The Diary of a Young Girl (Anne Frank : Le Journal d'une jeune fille). Une pièce basée sur le journal, par Frances Goodrich et Albert Hackett, est présentée en première à New York le 5 octobre 1955 avant de gagner plus tard le prix Pulitzer dans la catégorie Drames. Elle est suivie en 1959 par le film The Diary of Anne Frank (Le Journal d'Anne Frank), qui est un succès critique et commercial. Au fil des années la popularité du journal grandit et dans plusieurs écoles, en particulier aux États-Unis, il est intégré dans le programme scolaire, faisant ainsi découvrir Anne Frank à de nouvelles générations de lecteurs.
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En 1986, l'Institut national des documents de guerre des Pays-Bas publia une édition critique du journal. Elle incluait des comparaisons de toutes les versions connues, publiées. Il incluait aussi des commentaires certifiant l'authenticité du journal ainsi que des informations historiques supplémentaires sur la famille Frank et le journal lui-même.
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En 1999, Cornelis Suijk, un ancien directeur de la fondation Anne-Frank et président du centre américain pour l'éducation sur la Shoah, annonça qu'il était en possession de cinq pages qui avaient été enlevées du journal par M. Frank avant sa publication ; Suijk déclara qu'Otto Frank lui avait donné ces pages avant sa mort en 1980. Les passages manquants du journal contenaient des remarques critiques d'Anne par rapport aux tensions entre ses parents, et montrent le peu d'affection d'Anne envers sa mère[21].
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Une controverse apparut quand Suijk réclama ses droits de publication sur les cinq pages et voulut les vendre pour collecter de l'argent pour sa fondation américaine. L'Institut National des Documents de Guerre des Pays-Bas, le précédent propriétaire du manuscrit, réclama la restitution des pages en question. En 2000, le ministre hollandais de l'Éducation, de la Culture et des Sciences conclut un accord avec la fondation de Suijk en lui versant 300 000 USD et les pages furent rendues en 2001. Depuis lors, elles ont été incluses dans les nouvelles éditions du journal.
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Dans son introduction de la première publication américaine du journal, Eleanor Roosevelt le décrivit comme « un des plus sages et bouleversants témoignages sur la guerre et son impact sur les êtres humains que j'aie jamais lu ». L'écrivain russe Ilya Ehrenbourg dit plus tard : « une voix parle pour six millions d'autres – la voix non pas d'un sage ou d'un poète mais d'une petite fille ordinaire. » À mesure que la stature d'Anne Frank en tant qu'écrivain et humaniste s'affirmait, on parla d'elle de manière spécifique comme de l'un des symboles de la Shoah et plus gén��ralement comme le symbole de la persécution. Hillary Clinton, dans le discours qu'elle prononça lorsqu'elle reçut le prix humanitaire Elie-Wiesel en 1994, lut Le Journal d'Anne Frank et parla d'elle comme « nous éveillant à la folie de l'indifférence et au terrible prix qu'elle faisait peser sur notre jeunesse », que Clinton reliait aux événements alors en cours à Sarajevo en Somalie et au Rwanda[22].
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Après avoir reçu un prix humanitaire de la Fondation Anne-Frank en 1994, Nelson Mandela, s'adressant à la foule à Johannesbourg, déclara qu'il avait lu Le Journal d'Anne Frank pendant son emprisonnement et que celui-ci lui avait donné beaucoup de courage. Il compara la lutte d'Anne Frank contre le nazisme avec sa lutte contre l'Apartheid, décrivant un parallélisme entre les deux philosophies avec le commentaire « parce que ces croyances sont évidemment fausses, et parce qu'elles étaient, et seront toujours, défiées par des personnes semblables à Anne Frank, elles sont vouées à l'échec[23] ».
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Le journal a aussi été reconnu pour ses qualités littéraires. Commentant le style d'écriture d'Anne Frank, le dramaturge Meyer Levin, qui travailla avec Otto Frank sur la mise au point d'un drame basé sur le journal peu de temps après sa publication[24], loua sa capacité à « entretenir la tension d'une nouvelle bien construite », tandis que le poète John Berryman écrivit qu'il s'agissait d'une description unique, non seulement de l'adolescence mais aussi « du processus mystérieux et fondamental d'un enfant devenant adulte comme si cela était en train de se dérouler ». Sa biographe Melissa Müller dit qu'elle écrivait « dans un style précis, économique et confiant époustouflant d'honnêteté ». Son écriture est principalement une étude de caractères et elle examine chaque personne de son cercle avec un regard judicieux et intransigeant. Elle est parfois cruelle et souvent biaisée, en particulier dans sa description de Fritz Pfeffer et de sa propre mère. Müller explique qu'elle canalisa les sautes d'humeur normales de l'adolescence par ses écrits. Son examen personnel et celui de son entourage est soutenu pendant une longue période de manière très critique, analytique et introspective, et dans des moments de frustration elle dépeint la bataille intérieure dont elle fait l'objet entre la « bonne Anne » qu'elle voudrait être, et la « mauvaise Anne » qu'elle pense incarner. Otto Frank rappela plus tard son éditeur pour lui expliquer la raison pour laquelle il pensait que le journal avait été lu par tant de monde ; selon lui « le journal aborde tant d'étapes de la vie que chaque lecteur peut y trouver quelque chose qui l'émouvra personnellement ».
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En juin 1999, Time Magazine publia une édition spéciale intitulée TIME 100 : Heroes & Icons of the 20th century ; une liste des politiciens, artistes, innovateurs, scientifiques et personnalités les plus influentes du XXe siècle. Anne Frank fut choisie pour en faire partie. L'écrivain Roger Rosenblatt, auteur de Children of War, écrivit le passage consacré à Anne Frank[25] dans lequel il décrit son héritage : « Les passions déchaînées par ce livre suggèrent qu'Anne Frank appartient à tous, qu'elle s'est élevée au-dessus de la Shoah, du judaïsme, de la féminité et du bien, pour devenir une icône du monde moderne — la moralité individuelle assaillie par le mécanisme de la destruction, insistant sur le droit de vivre, questionnant et espérant pour le futur de la condition humaine. »
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Son authenticité ayant été contestée par l'historien Pierre Vidal-Naquet et l'anthropologue Claude Karnoouh[26] (ils n’en contestent pas l’existence, mais affirment que son père l’a réécrit, supprimant les passages intimes et en rajoutant d’autres), le Journal d’Anne Frank est devenu un enjeu politique entre les défenseurs du devoir de mémoire envers la Shoah et les négationnistes, qui incitèrent Teresien da Silva à déclarer en 1999 : « Pour beaucoup de mouvements politiques d’extrême droite, Anne s’avère être un obstacle. Son témoignage personnel de la persécution des Juifs et sa mort dans un camp de concentration empêchent la réhabilitation du national socialisme. »
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Depuis les années 1970, la négation de la Shoah constitue un crime dans plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne, et la loi a été utilisée pour prévenir une recrudescence des activités néo-nazies.
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Mais les contestations des négationnistes n'ont pas attendu les doutes des historiens sur l'authenticité du texte : dès 1958, Simon Wiesenthal fut défié par un groupe de manifestants lors de la représentation théâtrale du Journal d'Anne Frank à Vienne, de prouver qu'Anne a bien existé, en retrouvant l’homme qui l’avait arrêtée. Wiesenthal commença à chercher Karl Silberbauer et le trouva en 1963. Lors de son interview, Silberbauer admit directement son rôle, et identifia Anne Frank à partir d’une photographie comme étant l’une des personnes arrêt��es. Il fournit un compte rendu complet des événements et se rappela qu’il avait vidé une valisette pleine de papiers sur le sol. Ses déclarations corroborèrent la version des événements qui avait précédemment été présentée par des témoins oculaires comme Otto Frank. Aucune charge ne put être retenue contre Silberbauer, qui n'avait fait que suivre les ordres. Les informations qu’il donna ne permirent pas à Wiesenthal de trouver le dénonciateur de la famille Frank, qui reste une énigme pour les historiens[8].
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À Lübeck en 1959, Otto Frank attaqua en justice Lothar Stielau, un professeur d'école, ancien membre des Jeunesses hitlériennes, qui avait publié un prospectus scolaire décrivant le journal comme une contrefaçon. La Cour de justice examina le journal et, en 1960, le déclara comme étant authentique. Stielau rétracta ses précédentes déclarations et Otto Frank arrêta la procédure judiciaire.
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Depuis les années 1970, le négationniste David Irving a affirmé de manière régulière que le journal n'était pas authentique[27].
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En 1976, M. Frank engagea une autre procédure contre Heinz Roth de Francfort, qui avait également publié des pamphlets proclamant que le journal était une contrefaçon. Le juge statua que s'il publiait de nouveaux écrits de ce type, il serait passible de 500 000 Deutsche Mark d'amende et d'une peine de six mois de prison. Deux autres plaintes furent rejetées par des tribunaux allemands en 1978 et 1979 sur base de la liberté d'expression, car la plainte n'avait pas été déposée par une des parties visées par les écrits. La cour statua dans les deux cas que si la plainte avait été déposée par une partie concernée, comme Otto Frank, une charge pour calomnie aurait pu être retenue.
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La controverse atteignit son sommet avec, à la suite d'une nouvelle plainte d'Otto Frank, l'arrestation et le jugement de deux néo-nazis, Ernst Römer et Edgar Geiss, qui furent jugés coupables de produire et de distribuer de la littérature dénonçant Le Journal d'Anne Frank comme étant une contrefaçon. Quand ils firent appel de leur condamnation, une équipe d'historiens étudia les documents en collaboration avec Otto Frank, et conclut qu'ils étaient authentiques. En 1978, durant la procédure d'appel des jugements Römer et Geiss, le laboratoire du tribunal criminel allemand (Bundeskriminalamt, BKA) eut pour tâche d'examiner le type de papier et les types d'encres utilisées dans le manuscrit du journal. Bien que ses conclusions aient indiqué que l'encre avec laquelle le journal avait été écrit était utilisée pendant la guerre, le BKA conclut que « les corrections subséquentes appliquées sur les pages volantes ont été écrites avec des stylos à bille noirs, verts et bleus ». Bien que le BKA n'ait pas donné plus de précisions à propos de ces supposées corrections au stylo à billes, les négationnistes dénonçant l'authenticité du journal se sont focalisés sur cette phrase, car les stylos à bille ne sont devenus populaires qu'après la Seconde Guerre mondiale.
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Le BKA publia en juillet 2006 un communiqué de presse dans lequel il déclara que les recherches effectuées en 1980 ne peuvent en aucune manière être utilisées pour remettre en cause l'authenticité du Journal d'Anne Frank[28].
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En 1986, le Laboratoire national de sciences légales néerlandais de Rijswijk exécuta une autre expertise technique exhaustive du manuscrit. Bien que le BKA fût invité par ce laboratoire à indiquer sur quelles pages volantes il avait détecté des corrections au stylo à bille, celui-ci fut incapable de présenter un seul exemple. Le laboratoire lui-même trouva seulement deux pages de manuscrits rédigées avec de l'encre de stylo à bille, qui avaient été ajoutées dans les pages volantes du manuscrit. L'édition critique révisée du Journal d'Anne Frank (publiée en 2003) fournit des images (pages 167-171) de ces deux pages du manuscrit et dans le chapitre résumant les découvertes faites par le Laboratoire national de sciences légales hollandais, H.J.J. Hardy écrit à ce sujet :
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« Le seul passage au stylo à bille fut découvert sur deux morceaux de papier inclus parmi les feuilles volantes. Les figures VI-I-I et 3 montrent la manière dont ces morceaux de papier avaient été insérés dans le dossier plastique concerné. En tout état de cause, ces écrits au stylo à bille n'ont aucune influence sur le contenu factuel du journal. De plus, l'écriture observée sur ces morceaux de papier diffère de façon saisissante de celle du journal. »
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— page 167
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Une note de bas de page ajoute : « Le psychologue et expert en graphologie d'Hambourg Hans Ockleman déclare dans une lettre à la Fondation Anne Frank datée du 27 septembre 1987 que sa mère, Dorothea Ockleman, est l'auteur de ces morceaux de papier écrits au stylo à bille. Elle les écrivit quand elle collabora à l'étude des journaux avec Minna Becker. »
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Avec la mort d'Otto en 1980, le manuscrit original du Journal, ainsi que les lettres et les feuilles volantes, furent réclamés par l'Institut national des documents de guerre des Pays-Bas, qui demanda une étude légale au ministère de la Justice des Pays-Bas en 1986. Ils comparèrent le manuscrit et plusieurs exemplaires connus. Ils conclurent qu'ils concordaient mais aussi que le papier, la colle et l'encre utilisés étaient disponibles à l'époque à laquelle le journal est supposé avoir été écrit. Leur conclusion finale confirma l'authenticité du journal comme le fit également la Cour régionale de Hambourg le 23 mars 1990.
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Néanmoins, certains négationnistes ont persisté dans leurs affirmations selon lesquelles le journal est une contrefaçon. En 1991, Robert Faurisson et Siegfried Verbeke produisent un livret intitulé : Le Journal d'Anne Frank : une approche critique. Ils déclarent qu'Otto Frank était l'auteur du journal, basé sur le fait que le journal contient plusieurs contradictions, que se cacher dans l'annexe aurait été impossible et que le style et l'écriture d'Anne Frank ne seraient pas ceux d'une adolescente[29].
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En décembre 1993, la Maison Anne Frank à Amsterdam et la Fondation Anne-Frank de Bâle déclenchèrent une action au civil de manière à interdire la poursuite de la distribution du livret Le Journal d'Anne Frank : une approche critique aux Pays-Bas. Le 9 décembre 1998, la Cour du District d'Amsterdam statua en faveur des plaignants, rendant hors la loi tout déni concernant l'authenticité du journal, toute distribution des publications de même nature et imposa une amende de 25 000 florins par contravention constatée[30].
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Le 3 mai 1957, un groupe de citoyens, parmi lesquels Otto Frank, créa la fondation de la Maison d'Anne Frank dans le but initial de sauvegarder l'immeuble Prinsengracht menacé de démolition et de le rendre accessible au public[31]. Otto Frank insista sur le fait que l'objectif de la fondation serait de promouvoir les contacts et la communication entre les jeunes de différentes origines, cultures et religions, mais aussi de lutter contre l'intolérance et la discrimination raciale[32]. La Maison d'Anne Frank ouvrit ses portes le 3 mai 1960. La même année, Shelley Winters fait don de son premier Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, obtenu pour Le Journal d'Anne Frank, à la Fondation Anne-Frank. On peut à présent admirer la mythique statuette dorée au musée jouxtant l'immeuble. Elle comprend l'entrepôt et les bureaux de la société Opekta ainsi que l'Annexe, le tout non meublé de manière que les visiteurs puissent circuler librement dans les pièces. Certains effets personnels des précédents occupants sont restés, comme une affiche d'une star de cinéma collée au mur par Anne, un morceau de papier peint sur lequel Otto Frank marquait la taille de ses filles à mesure qu'elles grandissaient et une carte sur le mur où il notait l'avance des forces alliées, le tout étant protégé par du papier Perspex (Plexiglas). Depuis la petite pièce qui fut celle de Peter van Pels, une allée relie l'immeuble aux bâtiments voisins, également rachetés par la Fondation. Ces autres immeubles sont utilisés pour héberger le journal mais aussi des expositions qui présentent différents aspects de la Shoah et des études plus contemporaines sur l'intolérance raciale dans différentes parties du globe. La Maison d'Anne Frank est devenue l'attraction touristique la plus fréquentée d'Amsterdam avec plus d'un million et demi de visiteurs chaque année.
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En 1963, Otto Frank et sa seconde femme Elfriede Geiringer-Markovits établissent la Fondation Anne-Frank en tant qu'organisation caritative, basée à Bâle en Suisse. La Fondation collecte l'argent pour le donner à des causes qui lui semblent louables. Jusqu'à sa mort, Otto légua ses droits sur le journal à la Fondation, à la condition que les premiers 80 000 francs suisses de revenus annuels soient distribués à ses héritiers, le reste étant crédité à la Fondation à destination des projets que ses administrateurs jugent valables. Cela a permis de soutenir tous les ans le traitement médical des Justes parmi les nations, d'éduquer les jeunes contre le racisme et de prêter certains écrits d'Anne Frank au musée américain dédié au mémorial de l'Holocauste de Washington pour une exposition en 2003. Le rapport annuel de la même année permet de se faire une idée des efforts réalisés pour contribuer à un niveau plus global, avec le support de l'Allemagne, d'Israël, de l'Inde, de la Suisse, de l'Angleterre et des États-Unis[33].
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Des dizaines d'écoles à travers le monde ont été baptisées « Anne Frank », en souvenir de la jeune fille[34]. Son nom a également été donné à un astéroïde, peu après la Seconde Guerre mondiale ((5535) Annefrank). La vie et les écrits d'Anne Frank ont inspiré divers groupes d'artistes et commentateurs populaires, faisant référence à elle en littérature, musiques populaires, télévision, et d'autres formes de média. En 1959, son journal a été adapté pour le cinéma par George Stevens ; il a fait l'objet ensuite de plusieurs téléfilms et d'une adaptation japonaise en dessin animé (Anne no nikki, 1995).
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Le 30 juillet 2009, le journal est ajouté avec d'autres documents au Registre de la Mémoire du monde de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)[35]. Le 30 septembre 2009, le musée Anne Frank annonce la publication des vidéos[36] montrant des images de la jeune fille[37].
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En 2007, le châtaignier situé devant la maison où Anne Frank se cachait, et dont elle parle plusieurs fois dans son fameux journal, est sauvé provisoirement de l'abattage. L'arbre, âgé de 150 ans, était malade et jugé dangereux, mais le conseil municipal décida de surseoir à la décision[38]. Le châtaignier est finalement renversé par une tempête[39] le 23 août 2010 ; les volontaires d'une fondation protégeant l'arbre tenteront de le faire repousser, grâce à l'accord du propriétaire du terrain[40].
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En France, en 2015, 95 établissements scolaires portent son nom, fait rare pour une personnalité étrangère[41].
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Ouagadougou, appelée communément Ouaga, est la capitale et plus grande ville du Burkina Faso, avec une population de 2,5 millions d'habitants en 2015. C'est le centre culturel, économique et administratif du pays. Les habitants de Ouagadougou sont appelés Ouagalais.
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Le mot à l'origine est « Woogrtenga » et « Wogodogo » et signifie « là où on reçoit des honneurs, du respect »[1].
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La ville est située à peu près au centre du pays, dans la province du Kadiogo.
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À environ 300 km au nord, se trouve Gorom-Gorom et les portes du désert, situés tout près du Niger et du Mali. À environ 200 km au sud, se trouve le pays gourounsi avec notamment le village de Tiébélé et ses maisons colorées, mais aussi la réserve naturelle de Nazinga. Le Ghana et le Togo sont alors très proches.
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Une route part en direction du sud-ouest vers Bobo-Dioulasso. Enfin, une bonne route de 350 km relie vers l'est Ouagadougou à Fada N'Gourma et le pays gourmantché et au-delà la frontière avec le Niger
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Ouagadougou se situe approximativement au centre du Burkina Faso, en pleine zone intertropicale.
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La ville est soumise à un climat tropical de savane, comprenant deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies.
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La saison sèche s'étend de la mi-octobre à la mi-mai, approximativement. Cette saison est caractérisée par un temps plus ou moins chaud et très sec, un fort ensoleillement et parfois des vents de poussière. Dans cette saison, on peut distinguer trois périodes bien marquées :
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La saison des pluies, qui s'étend de la fin mai à la fin septembre, est marquée par un flux de sud-ouest : la mousson. Il apporte un air chaud et moite, dans lequel de nombreuses averses et orages se développent, avec un pic en août. Cette période correspond au passage du front intertropical (FIT) au-dessus des pays sahéliens et subsahéliens. Malgré les températures beaucoup plus modérées (minimums à 21 °C, sous les pluies principalement, maximums à 32 à 34 °C), le ressenti est toujours lourd, en raison de la forte humidité ambiante.
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À l’origine, la ville s’appelait Kombemtinga, la « terre des princes ». Les versions expliquant ce changement d’appellation sont nombreuses et parfois opposées.
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De façon plus certaine, on peut affirmer que la ville a été fondée au XIe siècle par les Nyonyonsés. Pour la suite, selon la version du Larlé Naba, détenteur des secrets du Royaume mossi, les fondateurs, subissant des assauts répétés d’un peuple voisin, durent demander la protection de l'Empereur mossi Zoungrana, alors établi à Tenkodogo. Zoungrana confia la défense de la ville à son fils Oubri. Les Nyonyonsés se soumirent, et la localité fut alors baptisée « Wogdgo » : « Venez m’honorer ». C’est cette appellation qui aurait évolué pour donner Woghodogo, puis Ouagadougou dans sa version occidentalisée.
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La ville devint capitale de l’Empire mossi en 1441 sous le règne de Naba Niandéfo[2]. Mais ce n’est qu’en 1881 qu’elle deviendra résidence permanente des empereurs (morho-naba), avec Naba Sanem.
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Des quartiers se créent alors rapidement autour du palais impérial. Ils ont conservé jusqu’à ce jour leur nom : Ouidi, quartier du chef de la cavalerie. Dapoya (de), quartier des captifs affranchis. Paspanga, où les empereurs nouvellement intronisés vont recueillir la soumission des dignitaires de l’Empire, etc.
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Louis-Gustave Binger y entre le soir du vendredi 15 juin 1888 et en laisse une longue description[3]. Sanem le reçoit par obligation[4] mais ne tarde pas à montrer son désir qu'il s'en aille. Il l'empêche, de même, de poursuivre le trajet prévu. Binger décide alors de revenir vers Boukary Koutou et quitte la ville le 10 juillet[5].
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Devenue capitale du territoire de Haute-Volta en 1919, la ville perd sa prééminence pendant les années de partage du territoire (1932-1947). À la reconstitution de la Haute-Volta, l’administration est de nouveau transférée à Ouagadougou.
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De l’arrivée du chemin de fer, en 1954, jusqu’à l’indépendance (1960), la population de la ville va doubler, passant de 30 000 à plus de 60 000 habitants. La nécessité de transformer l'urbanisme ouagalais devient impérative. Au début des années 1970, Polycarpe Naré, haut fonctionnaire chargé des domaines réalisera, sous la houlette du général Garango, le «Petit Paris » ou zone résidentielle de Gounghin et La zone résidentielle du Bois[6], qui agrandissent la capitale suivant des standards modernes. Par la suite, le nombre de Ouagalais doublera régulièrement tous les dix ans : 500 000 au début des années 90 et plus de 2,5 million en 2015. Ce qui nécessitera de nouveaux projets de transformation urbaine de la cité 1200 logements[7] de l'époque sankarienne à Ouaga 2000.
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Les attentats de Ouagadougou du 15 janvier 2016 ont fait au moins 30 morts et une trentaine de blessés. À 19 h 45[8], des hommes armés ont attaqué le bar Taxi Brousse, le restaurant Le Cappuccino et l'hôtel Splendid dans le centre de Ouagadougou. Ces lieux sont fréquentés principalement par des étrangers. L'attaque terroriste est revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)[9]. À la suite de ces événements ont été décrétés trois jours de deuil national[10]. La ville est de nouveau touchée par le terrorisme dans la nuit du 13 au 14 août 2017. Un attentat frappe un café-restaurant situé à 200 m du Cappucino et fait 20 morts, dix-huit civils et les deux assaillants[11].
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Un nouvel attentat a eu lieu le vendredi 2 mars 2018.
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La ville s'est densifiée au cours des âges, et comme toutes les capitales, elle est touchée par le phénomène de périurbanisation et d'artificialisation et de fragmentation écopaysagère des milieux. La capitale abrite cependant presque en son centre (au nord-est) le « parc urbain Bangr Weoogo » (265 hectares) qui est le premier exemple de rétrocession foncière forestière faite par l'État à une collectivité locale dans le cadre de la politique de décentralisation du Ministère chargé des forêts. Cet ancien massif forestier est devenu le poumon vert de la ville et l'élément principal de la trame verte urbaine de Ouagadougou ; un lieu de loisir et détente, mais aussi d'éducation environnementale ouvert aux écoles, universités, chercheurs et visiteurs, où expérimenter la gestion, restauration et protection de la biodiversité, le rôle de l'arbre en ville et notamment la lutte contre la désertification ou l'étude et la résolution de certaines pollutions. Le parc abrite aussi un musée centre d'exposition sur l'environnement, ainsi qu'un parc zoologique (72 ha où 136 espèces d'oiseaux étaient répertoriées en 1999 ainsi que quelques rongeurs)[13] et un parc botanique (8 ha où sont présentés 95 espèces ligneuses autochtones de savane arbustive claire ou dense notamment, en 8 secteurs, et des espèces ornementales exotiques et locales dans un 9e secteur)[13]. On peut y découvrir seuls ou en visite guidée la flore, la faune (oiseaux, mammifères et faune aquatique) du parc, avec une bibliothèque et une salle audiovisuelle[14].
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La pollution de l'air, par les aérosols « naturels » (envols de poussières liés à l'aridité des sols) et issus de la combustion (bois de feu, charbon de bois, feux de brousse...) et de la pollution routière pose problème à Ouagadougou. Un projet de système d’alerte à la pollution à Ouagadougou et au Burkina Faso (dit « projet Mousson ») est construit en partenariat avec le CNRS[15]. La pollution de l'eau et des sols est un autre problème.
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Jusqu'en 2012, la ville comptait trente secteurs et dix-sept villages pour cinq arrondissements : Baskuy, Bogodogo, Boulmiougou, Nongremaasom et Sig-Noghin. Mais depuis les élections couplées législatives et municipales du 2 décembre 2012, elle compte 50 secteurs répartis en 12 arrondissements. Chaque arrondissement est dirigé par un maire élu et dispose des mêmes attributions que les autres communes burkinabè, sauf pour le budget.
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La ville a peu d'industries, développées principalement dans les domaines agroalimentaires et textiles.
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La ville est reliée par le transport aérien avec l’Aéroport international de Ouagadougou.
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La Gare de Ouagadougou est le terminus de la voie ferrée menant vers Abidjan (Côte d'Ivoire) et qui est exploitée par la Sitarail.
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Des routes partent aussi de la capitale vers Lomé (Togo), Bamako (Mali), Niamey (Niger), Accra (Ghana). Ouagadougou s'est dotée de quatre échangeurs autoroutiers au sud, vers le quartier de Ouaga 2000. Deux autres échangeurs dont un se situe — l'échangeur de l'ouest — vers le quartier de Gounghin sur la route nationale 1, le troisième appelé communément « échangeur de l'est » vers la gare de l'est sur la route nationale 4, et le quatrième plus au nord de la ville inauguré le 15 novembre 2018.
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La route nationale 1 menant vers Bobo-Dioulasso, la seconde ville du pays, est en très mauvais état sur certaines portions ce qui la rend relativement dangereuse. Des travaux ont été entrepris depuis 2005 qui en ont amélioré la sécurité.
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De nombreuses sociétés proposent des liaisons en autocar vers d'autres villes du Burkina, telles que Bobo Dioulasso et Ouahigouya.
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Le transport urbain subit quelques problèmes ; cependant, le réseau de bus SOTRACO propose une vingtaine de lignes. Des bénévoles ont cartographié le réseau[17].
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Les habitants de Ouagadougou circulent beaucoup en deux roues. Le parc national de motos est estimé à 600 000 motos ; 50 000 motos sont mises sur le marché chaque année par la première entreprise privée de vente de véhicules moteur à deux roues JC Mégamonde.
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La ville dispose d'infrastructures publiques comme :
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La construction de cet hôpital a démarré le 12 mars 2008 et il a été réceptionné le 25 octobre 2010 avec un coût global de 65 milliards de francs CFA, soit environ 130 millions de dollars US. Ayant une vocation sous-régionale cet hôpital s’étant sur 16 hectares et compte 600 lits. Dit de 3e génération, il est pourvu d'une plate-forme de gestion automatisée intégrant les dernières technologies de l’information et de la communication et d'un héliport. À ce jour, il reste l'un des plus performants de la sous-région ouest africaine en dispensant plusieurs spécialités.
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Inauguré le 30 janvier 2001, ce centre à vocation nationale est le plus moderne du pays, doté d'un plateau technique appréciable avec une capacité de 126 lits. La pose de la première pierre est intervenue le 6 décembre 1996 à l'occasion du sommet France-Afrique par les présidents Jacques Chirac et Blaise Compaoré. Réalisé en partenariat avec les hôpitaux de Rouen, le ministère de la Santé du Burkina et la Mairie de Ouagadougou et bénéficie actuellement du soutien du conseil général de la Seine-Maritime.
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L'université de Ouagadougou (UO), fondée en 1974, fut le premier établissement d'enseignement supérieur du pays. Ces dernières années, l'université enregistre une arrivée massive de nouveaux bacheliers. L’accroissement rapide des effectifs a eu pour conséquence la surpopulation du campus de « Zogona ». Pour faire face au problème des effectifs qui a entraîné l’insuffisance et l’inadaptation des infrastructures d’accueil, le gouvernement burkinabè a décidé en décembre 2007 de la création de l’université Ouaga II à Gonsé, localité située à 25 km de Ouagadougou. Elle accueille depuis l’année universitaire 2007-2008, des étudiants des Unités de formation et de recherche (UFR) en sciences juridiques et politiques (SJP) et en sciences économiques et de gestion (SEG) précédemment rattachées à l’UO.
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Ouagadougou accueille également des écoles supérieures à vocation de la région de l'ouest-africain tel que l'Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2iE). De nombreux établissements d'enseignement supérieur sont apparus récemment : l'université Aube Nouvelle, l'université Al Houda, l'université Saint-Thomas-d'Aquin, l'institut africain de Management…
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Le moré est la langue la plus parlée[18].
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En 2014, 49,4 % des habitants de Ouagadougou de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 53,7 % savent le parler et le comprendre[19]. Selon le dernier rapport de l'OIF[20], en 2006, 104 700 Ouagalais déclaraient utiliser le français comme principale langue en 2006, soit 10 % des habitants, chiffre en nette hausse par rapport à 1985 (11 000 personnes soit seulement 2,49 %).
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La ville compte certains bâtiment d'intérêt architectural, comme le Monument des Héros nationaux et le Palais de Kosyam.
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Le Palais de Kosyam, la présidence du Burkina Faso.
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La place des cinéastes.
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Le Monument des Héros Nationaux.
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Les principaux lieux culturels sont la Maison du peuple, le CENASA (centre national des arts, des spectacles et de l'audiovisuel), et le centre français Georges-Méliès, ainsi que le musée de la musique, le musée national et l'amphithéâtre.
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Le CENASA (Centre national des arts, des spectacles et de l'audiovisuel) a été inauguré en l'an 2000, et propose notamment des spectacles de danse, de musique et de théâtre. Il abrite une salle de plus de 600 places. Elle était à ciel ouvert initialement et a été couverte en 2006 de façon à pouvoir l'utiliser durant toutes les périodes de l’année[21],[22].
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La Maison du peuple comporte une salle de 2 500 places, et son architecture présente dans la partie supérieure des sortes de cheminées rappelant les cases traditionnelles burkinabés.
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La cité accueille le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Fitmo ou Festival des arts du Burkina Faso, le Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO), le Salon international du tourisme et de l'hôtellerie de Ouagadougou (SITHO), le Salon international des mines, de l'énergie et des carrières (SEMICA) et est le site d'un des plus grands marchés d'Afrique de l'Ouest.
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Cathédrale de l'Immaculée-Conception de Ouagadougou, (église catholique).
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La grande mosquée à Ouagadougou.
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Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmanes[23]. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Ouagadougou (Église catholique), Association des Églises évangéliques réformées du Burkina Faso (Communion mondiale d'Églises réformées), Assemblées de Dieu, Deeper Life Bible Church, Centre international d’évangélisation - Mission intérieure africaine.
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La ville dispose également d'infrastructures sportives :
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La capitale possède de nombreux clubs de football, dont les clubs les plus titrés au niveau national : l'Étoile filante de Ouagadougou et l'ASFA Yennenga. Les autres clubs de la ville évoluant au plus haut niveau sont :
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République d’Ouganda
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0° 19′ N, 32° 35′ E
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L'Ouganda, en forme longue la république d'Ouganda ou la république de l'Ouganda, en anglais Uganda et Republic of Uganda, en swahili Uganda et Jamhuri ya Uganda, est un pays d'Afrique de l'Est. Il est aussi considéré comme faisant partie de l'Afrique des Grands Lacs. Il est entouré par la République démocratique du Congo à l'ouest, le Kenya à l'est, le Rwanda au sud-ouest, le Soudan du Sud au nord et la Tanzanie au sud. Le Sud du pays englobe une vaste partie du lac Victoria. L'Ouganda tire son nom de l'ancien royaume de Buganda, qui couvrait autrefois les régions les plus au sud, dont la capitale et plus grande ville est Kampala. L'Ouganda est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.
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Le pays est situé sur le plateau Est-africain, pour la plus grande partie entre les 4e parallèle nord et 2e parallèle sud et entre les 29e et 35e méridiens est. Son altitude moyenne est de 1 100 mètres, en descente abrupte vers la plaine soudanaise au nord. Le centre s’articule autour du lac Kyoga, entouré de zones marécageuses.
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La quasi-totalité du territoire ougandais se trouve dans le bassin du Nil. Le Nil sort du lac Victoria pour rejoindre le lac Kyoga puis le lac Albert, sur la frontière avec la république démocratique du Congo. Une petite région située tout à l’est est drainée par le fleuve Turkwel, qui fait partie du bassin drainant du lac Turkana.
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Le lac Kyoga fait grossièrement office de frontière linguistique entre les langues bantoues au sud et les nilotiques au nord. Cette frontière, orientée du nord-ouest au sud-est, ne reflète que partiellement la division politique entre le nord et le sud.
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La superficie de l'Ouganda est de 241 550 km2, soit environ la taille du Royaume-Uni.
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Le territoire de l'Ouganda recèle plusieurs sites de minerais inexploités, notamment de cuivre et de cobalt.
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Largement équatorial, le climat subit toutefois de larges variations selon l’altitude.
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Le sud du pays est plus humide et frais, avec des précipitations réparties sur toute l’année et une température moyenne de 20 °C. À Entebbe, sur la rive nord du lac Victoria, la plus grande partie des précipitations tombe entre mars et juin, puis entre novembre et décembre. La région de Rwenzori, une chaîne montagneuse aux sommets enneigés, connaît d’abondantes précipitations toute l’année.
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Plus au nord, avec une température moyenne de 33 °C, la saison sèche se fait graduellement plus chaude et plus marquée : à Gulu, à 120 km au sud de la frontière sud-soudanaise, les mois de novembre à février sont beaucoup plus secs que le reste de l’année. La région de Karamoja, au nord-est, connaît le climat le plus sec et peut subir des sécheresses certaines années.
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L’Ouganda compte 60 zones protégées, dont 10 parcs nationaux: la Forêt impénétrable de Bwindi et le Parc national Rwenzori Mountains (tous deux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO), le Parc national de Kibale, le Parc national Kidepo Valley, le Parc national du lac Mburo, le Parc national des gorilles de Mgahinga, le Parc national du Mont Elgon, le Parc national Murchison Falls, le Parc national Queen Elizabeth, et le Parc national de Semuliki.
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Les boda-boda sont un modèle de motocyclette particulièrement allongé et disposant d'une place arrière passager pouvant normalement accueillir une personne supplémentaire, mais qui peut parfois être occupée par cinq personnes à la fois. Les chauffeurs attendent leurs clients à l'ombre des arbres. Les boda-boda sont un des moyens de transport les plus réputés en Ouganda[5] notamment grâce au faible coût du déplacement et à la promotion de ce transport par des applications telles que SafeBoda permettant la réservation immédiate d'un chauffeur de boda-boda pour un trajet[6]. Bien sûr, l'engorgement des rues kampalaises et l'imprudence des chauffeurs rendent le boda-boda dangereux. Un hôpital ougandais a déclaré que sur soixante patients admis 80 % avaient été victimes d'accidents de boda-boda. Les statistiques montrent que 3 043 motocyclistes ont été blessés en 2012 contre 1 248 en 2008. Les estimations disent que 300 000 boda-boda circulent dans les rues de Kampala (chiffres de 2016)[7].
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Les peuples formant l’Ouganda actuel étaient des chasseurs-cueilleurs jusqu’à 700 à 300 av. J.-C. Des populations de langue et culture bantoue, probablement originaire d’Afrique centrale, migrèrent vers le sud du pays, apportant avec eux le travail du fer et de nouvelles organisations sociales et politiques. Aux XIVe siècle et XVe siècle, l’Empire du Kitara couvrait la plus grande partie de l’Afrique des Grands Lacs, entre le lac Albert, le lac Tanganyika, le lac Victoria et le lac Kyoga. Son gouvernement était basé dans ce qui devint le royaume Ankole, aux mains de la dynastie Bachwezi, succédant elle-même à la dynastie semi-légendaire des Batembuzi.
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Au nord et à l’est du pays, des peuples nilotiques pratiquant l’élevage et l’agriculture, dont les Luo et les Ateker (en), colonisèrent la région au début du IIe siècle, ce qui aurait causé la chute de l’Empire Chwezi. Les jumeaux Rukidi Mpuuga et Kato Kintu auraient été les premiers rois Bunyoro et Buganda après la fin de l’Empire Chwezi et auraient fondé les dynasties Babitto et Bambejja. Certains Luos s’installèrent dans les territoires Bunyoro et s’y assimilèrent, fondant la dynastie babiito de l’actuel Omukama des Bunyoro-Kitara.
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Les migrations des Luos durèrent jusqu’au XVIe siècle, vers l’est de l’Ouganda comme sur les rives orientales du lac Victoria, sur les territoires des actuels Kenya et Tanzanie. Les Ateker (Karimojong et Iteso) s’établirent au nord-est et à l’est du pays et certains fusionnèrent avec les Luos au nord du lac Kyoga.
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À partir des années 1830, des commerçants arabes arrivèrent à l’intérieur des terres à partir des côtes d’Afrique de l'Est. Ils furent suivis trente ans plus tard par des explorateurs britanniques à la recherche des sources du Nil. Des missionnaires protestants puis catholiques arrivèrent respectivement en 1877 et 1879.
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Le Royaume-Uni plaça la région sous l’autorité de la Compagnie britannique impériale d'Afrique de l'Est en 1888 et l’administra comme un protectorat à partir de 1894, date à laquelle la compagnie fait faillite.
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Au cours des années 1890, 32 000 ouvriers originaires des Indes britanniques furent embauchés pour travailler à la construction de chemins de fer. Après la fin des travaux, 6 724 d’entre eux décidèrent de rester en Afrique de l’Est. Il se forme donc une importante communauté indienne, dotée de privilèges commerciaux.
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Après intégration de plusieurs autres chefferies et territoires, le protectorat nommé Ouganda prit sa forme définitive en 1914.
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La période coloniale est structurée par la dichotomie royaume du Bouganda-autres États. Celle-ci va freiner le développement d'un nationalisme ougandais, les premières formations étant effectivement créées sur base ethnique, à l'instar de la Young Baganda Association (1919).
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Le 9 octobre 1962, à l'indépendance de l'Ouganda, se pose de manière aiguë le problème des structures politiques. La solution retenue, exprimée dans la première Constitution, est de type fédéral - elle associe les quatre anciens royaumes - mais le Buganda maintient sa prépondérance jusque dans le nom du nouvel État, l'Ouganda, pays des Bagandas. Le Kabaka Mutesa II en devient le président à vie. Milton Obote, fondateur en 1960 du Congrès du peuple ougandais (Uganda People's Congress ou UPC), devient Premier ministre. L'UPC, à l'image de son dirigeant, est le parti des populations nilotiques du Nord, opposées à la domination économique et politique du Bouganda et, donc, favorable à la centralisation. Dès lors, les tensions entre le Nord nilotique et le Sud bantou s'exacerbent.
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En mai 1966 : Milton Obote, afin d'imposer la centralisation, envoie l'armée au Bouganda et dépose le roi Kabaka Mutesa II avec l'appui de son chef d'état-major, Idi Amin Dada. Ce dernier appartient à une ethnie musulmane minoritaire du nord-ouest. Obote fait promulguer, l'année suivante, une nouvelle constitution abolissant les royaumes, et instituant un régime présidentiel à parti unique.
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La résistance des Baganda, que la politique de nationalisation du commerce entreprise par Obote menace directement dans leurs intérêts, la dégradation économique et les accusations de corruption se conjuguent pour déstabiliser Obote.
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Le 25 janvier 1971, Idi Amin Dada prend le pouvoir par un coup d'État. Au départ soutenu par les pays occidentaux qui craignaient une orientation trop socialiste du régime précédent, Amin Dada va être lâché par ces derniers au fur et à mesure que son régime devient tyrannique et sanguinaire. En huit ans de pouvoir, le régime va être accusé de la mort ou de la disparition de près de 300 000 Ougandais. Privé de l'aide occidentale, après l'expulsion du pays des 50 000 Indo-Pakistanais (qui détenaient le commerce et beaucoup d'entreprises) et l'oppression de l'intelligentsia, l'économie s'effondre. En 1978, avec la chute du cours du café, principale exportation du pays, l'Ouganda frôle la faillite et le gouvernement ougandais est aidé financièrement par les États arabes amis d'Idi Amin Dada. La même année, après des mutineries de l'armée, Idi Amin Dada, aux abois, déclenche la Guerre ougando-tanzanienne. La Tanzanie contre-attaque et, avec l'aide du mouvement de résistance ougandais, le renverse en avril 1979. L'ex-dictateur s'exile alors en Libye puis en Arabie saoudite où il meurt en 2003.
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Entre le départ d'Idi Amin en avril 1979 et décembre 1980, deux gouvernements se succèdent puis laissent la place, après mai 1980, à un directoire militaire. En décembre 1980, Milton Obote reprend le pouvoir à la faveur d'élections contestées, déclenchant une guerre civile. Il est renversé en 1985 par un coup d'état de ses propres généraux. Mais le régime ne parvient pas à contenir la rébellion d'un groupe armé, qui s'est baptisé l'Armée Nationale de Résistance (National Resistance Army - NRA). Début 1986, avec la prise de Kampala, le chef de ce groupe, Yoweri Museveni, âgé de 42 ans, s'empare du pouvoir[8]. Se déclarant initialement socialiste, il fait de l'Ouganda, une fois arrivé au pouvoir, un laboratoire des politiques libérales, et redresse l'économie du pays. Il durcit la répression contre les homosexuels, bien que ces initiatives dans ce domaine soient en partie contenues par la Cour constitutionnelle du pays. Il se fait réélire cinq fois : en 1996, en 2001, en 2006, en 2011 et en 2016, chaque fois au premier tour, et avec des soupçons de fraude[8],[9].
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On retrouve sur le territoire ougandais un peu d’hydrocarbure, dont du pétrole qui provient du lac Albert. Le pays produit environ 10 000 barils par jour. L'entreprise pétrolière britannique Tullow Oil n'en est encore qu'à l'exploration mais elle a déjà obtenu, de la part de l'État, une dizaine de licences de forage, comme à Kigogole sur les rives du lac Albert. Le climat et les terres riches favorisent l'agriculture. Parmi les principales productions, le café, dont l’Ouganda est devenu un des premiers exportateurs dans le monde. Au cours des six premières années de la décennie des années 2010, l'Ouganda est devenu le onzième producteur mondial de café et le deuxième d'Afrique derrière l'Éthiopie, grâce à une récolte en progression d'environ un tiers. C'est également le deuxième au palmarès des producteurs africains de thé au début de la décennie 2010, dominé par le Kenya.
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Autres grandes cultures du pays, la canne à sucre, le coton et la patate douce. Ces éléments sont les principales activités économiques du secteur primaire. L'État peine à relancer une économie rurale (80 % de la population vit de l'agriculture). Le pays est au palmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'est, du sud et du nord au milieu des années 2010.
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L'Ouganda compte plus de 38 millions d'habitants en 2016[10]. Le pays connaît l'une des plus fortes croissances démographiques au monde avec un taux de fécondité estimé à environ six enfants par femme. La population du pays a ainsi été multipliée par 8 entre 1950 et 2015[11].
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D'après le recensement de 2002, la population de 24,2 millions d'habitants se répartit entre les différents groupes ethniques comme suit[12] :
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Jusqu'en 2005, l'Ouganda est une république à parti unique, tous les citoyens ougandais étant membres du parti unique. Les partis politiques sont de facto autorisés en tant que regroupements mais les candidats de l'opposition se présentent comme candidats indépendants aux élections.[réf. nécessaire]
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Le 29 juillet 2005, un référendum populaire valide la modification constitutionnelle et autorise à nouveau le multipartisme. Le oui obtient 92,6 % des voix et la participation est seulement de 47 %. L'opposition qui dans sa grande majorité avait appelé au boycott dénonce des chiffres de participation fantaisistes.
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Les dernières élections législatives et présidentielle ont eu lieu le 23 février 2006, et ont permis la réélection de Yoweri Museveni (au pouvoir depuis 1986) avec 59 % des voix, contre 37 % pour son principal adversaire, Kizza Besigye. Le Forum pour le changement démocratique de M. Besigye dénonce des fraudes.
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De 1988 à 2006, l'Armée de résistance du Seigneur a combattu l'armée régulière dans le Nord du pays, afin, sans succès, de renverser Museveni.
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L'Ouganda est divisé en 111 districts (depuis juillet 2010) répartis entre quatre grandes régions (Nord, Est, Centre et Ouest). Les districts sont tous nommés d'après leur ville principale respective.
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Les districts sont divisés en sous-districts, en comtés, en sous-comtés, en paroisses et en villages.
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Parallèlement aux subdivisions administratives, six royaumes traditionnels bantous ont été préservés avec une autonomie limitée, essentiellement culturelle. Ce sont le Toro, l'Ankole, le Busoga, le Bunyoro, le Buganda et le Rwenzururu.
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L'analphabétisme est fréquent en Ouganda, notamment parmi les femmes[18]. Dans la période de 2002–2005 les dépenses publiques pour l'éducation étaient de 5,2 % du PIB[18]. L'Ouganda a des universités privées et publiques.
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En 2007, on comptait plus de 90 % de jeunes ougandais qui fréquentaient les établissements scolaires primaires. En revanche, la même année, on ne dénombrait qu'environ un adolescent sur trois dans l’enseignement secondaire. Ce déséquilibre est lié au coût trop élevé de l'éducation, au manque d'établissements scolaires et au désintérêt des étudiants[19].
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Le SIDA est fréquent en Ouganda.
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L'espérance de vie féminine était de 52,4 ans, et l'espérance de vie masculine était de 51,4 ans en 2007[18]. En 2007, l'espérance de vie en bonne santé était de 44 ans[18]. Les dépenses gouvernementales pour la santé étaient de 39 $
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(parité de pouvoir d'achat) par habitant en 2007[18].
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Depuis un projet de Loi anti-homosexualité déposé en octobre 2009, l'Ouganda envisage de pratiquer la peine de mort pour les homosexuels « récidivistes » (c'est-à-dire les personnes qui ont des relations homosexuelles librement consenties) et d'infliger de lourdes sanctions à leurs complices[20]. Plusieurs magazines français se sont émus de cette aggravation de la pénalité envers les homosexuels. L'Ouganda rejoindrait alors la liste des neuf pays qui appliquent la peine de mort pour les homosexuels[21] : Iran, Afghanistan, Arabie saoudite, Soudan, Mauritanie, Nigeria (États du nord), Pakistan, Émirats arabes unis et Yémen. En juin 2011, la session parlementaire a été ajournée sans débattre de ce projet de loi[22].
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En février 2014, le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué une loi (Anti-Homosexuality Act, 2014) durcissant la répression de l’homosexualité[21] : celle-ci prévoit notamment la prison à perpétuité pour « délit d’homosexualité » (« offense of homosexuality »). L’Église catholique locale[23],[24],[25], ainsi que la conférence épiscopale des africains du Sud[26], et le Vatican[27], conformément à la doctrine catholique, se sont opposés à cette loi. La loi interdit également toute promotion de l'homosexualité et sa reconnaissance[28],[29].
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Les langues officielles sont l'anglais et le swahili ; d'autres langues sont également parlées, dont l'Acholi, le kiganda, le konjo, le lusoga ou le luganda.
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Il y a aussi au moins 10 000 Chinois qui parlent le chinois mandarin[réf. nécessaire]. Parmi la petite minorité indienne du pays, le hindi, le tamoul et le bengali sont trois langues du sous-continent Indien parlées, mais ces locuteurs sont souvent bilingues, et parlent aussi l'anglais[réf. nécessaire].
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Le poids démographique des religions présentes dans le pays a été dénombré lors du recensement général de la population et de l'habitat de l'Ouganda de 2014[30] :
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Beaucoup de convertis continuent cependant à pratiquer les religions traditionnelles ou certains de leurs rites.
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L'Ouganda est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.
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Un cyclone (du grec kyklos, cercle) est un terme météorologique qui désigne une grande zone où l'air atmosphérique est en rotation autour d'un centre de basse pression local, donnant le plus souvent des nuages et des précipitations. Il s'agit également de « dépression » et de « système cyclonique ». Par extension, la circulation cyclonique est la direction que prendra le flux d'air autour d'une dépression ou d'un creux barométrique, soit anti-horaire dans l'hémisphère nord et horaire dans celui du sud[1],[2]. Même si toute dépression peut être appelée un cyclone, ce terme est le plus souvent réservé à certains types particuliers de systèmes qui se forment au-dessus des eaux chaudes des mers tropicales, les cyclones tropicaux. On applique également le suffixe cyclone à certains phénomènes de très petites échelles où une rotation se produit.
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Le substantif masculin[3],[4],[5] « cyclone » est un emprunt[3] à l'anglais cyclone[3],[5], substantif[6] formé sur le grec κυκλῶν / kuklôn[3], participe présent de kukloun (« rassembler en tournant »)[3]. Le terme, appliqué aux cyclones tropicaux, a été forgé par le capitaine de marine anglais Henry Piddington (1797–1858) à la suite de ses études sur la terrible tempête tropicale de 1789 qui avait tué plus de 20 000 personnes dans la ville côtière indienne de Coringa. En 1844, il publia ses travaux sous le titre The Horn-book for the Law of Storms for the Indian and China Seas. Les marins du monde reconnurent la grande qualité de ses travaux et le nommèrent président de la Marine Court of Inquiry of Calcutta. En 1848, dans une nouvelle version agrandie et complétée de son livre The Sailor's Horn-book for the Law of Storms, ce pionnier de la météorologie compara le phénomène météorologique à un serpent s'enroulant en cercle, « kyklos » en grec, d'où cyclone[7].
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Le cœur du cyclone est une région de basse pression. Le gradient de pression entre le système et les zones de plus haute pression environnantes, engendre un déplacement d'air vers le centre. Plus la différence de pression est importante, plus les vents sont forts. Sous l'effet de la force de Coriolis, ces vents sont déviés vers la droite dans l'hémisphère nord (gauche dans celle du sud) ce qui donne une rotation de l'air autour du centre de basse pression. Ainsi les cyclones auront des sens de rotation différents selon l'hémisphère : dans le sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord et dans le sens horaire dans l'hémisphère sud[8]. Comme la force de Coriolis est nulle à l'équateur et augmente en se dirigeant vers les pôles, la rotation ne peut être induite en général qu'à des latitudes de plus de 5 à 10 degrés. On ne retrouve donc pas de cyclones près de l'équateur.
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Finalement, la trajectoire qu'empruntent les cyclones au cours de leur vie dépend de l'endroit où ils se trouvent. Les cyclones tropicaux vont suivre leur source d'énergie, les eaux chaudes, et le cisaillement des vents que leur imposent les systèmes météorologiques environnants. Les dépressions des latitudes moyennes et supérieures vont elles suivre en général le flux des vents d'altitudes, en particulier le courant-jet.
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Il existe plusieurs types de cyclones suivant le lieu où ils se forment, leur source d'énergie et leur structure interne.
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Les cyclones tropicaux, aussi nommés « ouragans » dans l'Atlantique nord, le golfe du Mexique et l'est du Pacifique nord ou « typhons » dans l'ouest du Pacifique nord et la Mer de Chine méridionale, se forment au-dessus des eaux chaudes des mers tropicales et puisent leur énergie dans la chaleur latente de condensation de l'eau[9].
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Plusieurs conditions sont nécessaires à la formation d'un tel cyclone[10],[11] :
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Le dégagement de chaleur latente dans les niveaux supérieurs de la tempête élève la température à l'intérieur du cyclone de 15 à 20 °C au-dessus de la température ambiante dans la troposphère à l'extérieur du cyclone. Pour cette raison, on dit des cyclones tropicaux qu'ils sont des tempêtes à « noyau chaud »[10],[11]. Notons toutefois que ce noyau chaud n'est présent qu'en altitude - la zone touchée par le cyclone à la surface est habituellement plus froide de quelques degrés par rapport à la normale, en raison des nuages et des précipitations. L'intensité du cyclone est déterminée par la force du vent maximum qu'il engendre, car c'est le paramètre le plus facile à estimer et qui caractérise bien les destructions potentielles. Dans l'Atlantique Nord, on utilise comme critère le vent moyen sur une minute. Si le vent est inférieur à 34 nœuds (63 km/h), c'est une dépression tropicale. Si le vent est compris entre 34 et 63 nœuds (117 km/h), c'est une tempête tropicale, et le cyclone reçoit alors un nom. Si le vent soutenu dépasse 64 nœuds (118 km/h), c'est un ouragan[12]. Des variations de cette classification sont utilisées dans le Pacifique et l'Océan Indien. L'échelle utilisée pour les cyclones tropicaux, incluant les ouragans, est l'échelle de Saffir-Simpson. Elle reprend la force des vents là où l'échelle de Beaufort s'arrête, soit Ouragan qui est Force 12 sur 12 dans l'échelle de Beaufort est égal à la Catégorie 1 de 5 sur l'échelle de Saffir-Simpson.
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L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a homologué début 2010 le record du vent le plus violent jamais observé scientifiquement, mais non relié aux tornades, de 408 km/h le 10 avril 1996 à l'Île de Barrow (Australie-Occidentale) lors du passage du cyclone Olivia[13]. Le précédent record de 372 km/h observé scientifiquement datait d'avril 1934 au sommet du Mont Washington (New Hampshire) aux États-Unis[13].
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Un cyclone extratropical, parfois nommé cyclone des latitudes moyennes, est un système météorologique de basse pression, d'échelle synoptique, qui se forme entre la ligne des tropiques et le cercle polaire. Il est associé à des fronts, soit des zones de gradients horizontaux de la température et du point de rosée, que l'on nomme aussi « zones baroclines »[14]. Pour cette raison, ils sont dits à « noyau froid » car le centre du système se situe du côté froid des fronts et la tropopause plus basse (froide) que les régions à l'extérieur du système.
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Les cyclones extratropicaux ont donc des caractéristiques différentes des cyclones tropicaux, et des cyclones polaires plus au nord, qui sont alimentés par la convection atmosphérique. Ils sont en fait les dépressions météorologiques qui passent quotidiennement sur la majorité du globe. Avec les anticyclones, ils régissent le temps sur la Terre, produisant nuages, pluie, vents et orages.
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Les cyclones subtropicaux sont des cyclones extratropicaux qui présentent certaines des caractéristiques des cyclones tropicaux, comme un cœur devenant chaud. Ils se forment généralement au-delà des tropiques, jusqu'à une latitude de 50° (nord et sud). En effet, on y retrouve une activité orageuse autour de son centre qui tend à lui former un cœur chaud mais on le retrouve dans une zone frontale faible. Avec le temps, la tempête subtropicale peut devenir tropicale[15].
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Un cyclone polaire est un système dépressionnaire de large envergure passant dans les régions arctiques et antarctiques. Ce sont des systèmes de 1 000 à 2 000 km qui prennent naissance dans les hautes latitudes, zones où les contrastes thermiques sont importants le long du front arctique.
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Un phénomène analogue aux cyclones tropicaux existe sur l'océan Arctique, qu'on appelle dépression polaire. Il s'agit d'une petite dépression qui se forme principalement en hiver dans une masse d'air polaire ou arctique située sur certaines mers des hautes latitudes dans les zones où la glace ne recouvre pas totalement la mer[16].
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Ces dépressions peuvent être plus violentes que les cyclones tropicaux mais de taille plus réduites. Elles ont de 100 à 400 km de diamètre avec des vents de forces d'ouragans, se développant comme des bombes et durant une paire de jours seulement. Ces systèmes dépressionnaires prennent naissance dans les zones de contrastes thermiques importants comme à la bordure de la zone des glaces avec la mer ouverte alors que de l'air très froid passe en altitude. Elles peuvent donner des conditions de poudrerie et de blizzard très localisées.
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Par contre, elles ont beaucoup moins d'impact puisque dans les régions polaires, la densité de population humaine et animale est très faible. Sur les images satellites, les nuages s'enroulent autour du centre comme pour un ouragan ou un typhon. Des sondes lâchées par des avions de recherche montrent un cœur chaud comme dans ces derniers.
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Les dépressions de méso-échelle gamma et beta, de 20 à 200 km de diamètre, sont des centres de basse pression relative qui se forment devant et à l'arrière d'un système convectif de méso-échelle[17]. Ces dépressions, de type mésovortex, sont si intimement associées avec les orages qu'elles évoluent en réaction au stade de développement des nuages convectifs et disparaissent quand ces derniers se dissipent.
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L'extrémité nord d'une ligne de grain est communément appelée extrémité cyclonique et la partie sud tourne anticycloniquement comme sur l'image de gauche. En effet, le courant-jet de bas niveau est rabattu vers le sol à l'arrière de ces systèmes et en raison de la force de Coriolis, la circulation atmosphérique de l'extrémité nord peut évoluer en centre dépressionnaire « en forme de virgule », appelé dépression de méso-échelle, lorsqu'elle rencontre la circulation de surface à l'avant du système.
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Une dépression dans le sillage est un autre type de zone dépressionnaire de méso-échelle à l'arrière d'une ligne de grain près du bord arrière de la zone de pluie stratiforme[18]. En raison de l'air chaud subsidant associé avec leur formation, l'air s'y assèche et le ciel se dégage. Des vents violents peuvent être notés à cause de la différence pression entre la dépression et l'anticyclone de méso-échelle qui existe sous le courant descendant de l'orage[19]. Lorsque la ligne de grains est en affaissement, un coup de chaleur peut être généré près de la dépression dans le sillage.
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Les mésocyclones ne sont pas des systèmes dépressionnaires mais plutôt une rotation imbriquée dans un orage (cumulonimbus). En effet, le changement des vents entre la surface et le sommet de la couche limite de friction de l'atmosphère (moins de 2 km d'épaisseur) donne une rotation horizontale des vents. Pensons à une gigantesque éolienne qui subirait plus de vents d'ouest à son sommet qu'à sa base, ses pales se mettent donc à tourner car celles du haut subissent une plus grande force que celles du bas. Le courant ascendant sous un orage va changer l'axe de cette rotation pour le rendre vertical. Lorsque cela se produit, on peut observer visuellement, ou sur les données Doppler d'un radar météorologique, que certaines parties du nuage sont en rotation.
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Un mésocyclone n'est pas une tornade. Le resserrement de sa rotation, par des conditions particulières de circulation des vents autour de l'orage, peut cependant mener à la formation d'une tornade sous l'orage. Cela est identique à l'accélération de la rotation d'un patineur lorsqu'il ramène ses bras vers son corps.
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Une tornade n'est pas un cyclone car elle n'est pas un système dépressionnaire. Elle est en fait un tourbillon de vents extrêmement violents, prenant habituellement naissance à la base des cumulonimbus, les nuages orageux, mais occasionnellement sous des nuages convectifs plus mineurs. Trois éléments sont nécessaires à la formation d'une tornade : un cisaillement des vents dans les premiers kilomètres de l'atmosphère, un courant ascendant important dû à la poussée d'Archimède dans une masse d'air instable et une configuration des vents de surface qui puisse servir à concentrer la rotation verticale. Un quatrième élément est utile mais pas toujours présent : un courant descendant dans les précipitations. Le cisaillement de bas niveau crée une rotation dans l'axe horizontal. Quand cette rotation entre en interaction avec un fort courant ascendant, l'axe horizontal peut basculer et devenir une rotation autour d'un axe vertical (image à gauche). La rotation sera concentrée ensuite par la circulation de surface, comme une patineuse en rotation qui ramène ses bras vers son corps. Les conditions qui ont mené à la formation d'une tornade sont en équilibre instable. Le courant ascendant, le cisaillement des vents et la friction varient grandement d'un endroit à l'autre à micro-échelle. L'orage lui-même modifie ces conditions par les mouvements verticaux de l'air qu'il engendre. Lorsque l'équilibre est rompu, la tornade faiblit et se dissipe.
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Phénomène météorologique au pouvoir destructeur supérieur à celui d'un cyclone tropical, mais heureusement limité dans le temps et dans l'espace, les tornades génèrent les vents les plus forts qui existent à la surface du globe, éclatant sporadiquement et avec fureur, tuant chaque année plus de personnes que tout autre phénomène du genre. Les tornades sont classées selon les dégâts qu'elles provoquent et les vents qu'elles génèrent. L'échelle pour les classer était l'échelle de Fujita. Dernièrement l'échelle a été remodelée et s'appelle l'échelle de Fujita améliorée. Leurs diamètres peuvent varier de 20 m à plus de 2 km et laissent pour certains de très grandes traces visibles depuis l'espace.
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Comme les différents types de cyclones mentionnés antérieurement sont associés avec une masse nuageuse qui peut contenir des orages, des tornades peuvent donc y être imbriquées. On les retrouve le plus souvent dans les cyclones extratropicaux mais les cyclones tropicaux produisent également des tornades, en particulier à leur bordure externe après avoir touché terre car la friction y crée le cisaillement nécessaire[20],[21],[22],[23].
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On ne peut totalement se protéger des effets des cyclones violents, en particulier de ceux des cyclones tropicaux. Cependant, en zone à risque, un aménagement adapté et prudent du territoire peut permettre de limiter les dégâts humains et matériels dus aux vents, aux précipitations et aux inondations. Une architecture offrant moins de prise au vent, l'absence de construction en zones humides, des réseaux électriques enterrés et isolés de l'eau, le maintien ou la restauration de zones humides tampon, et de mangroves et forêts littorales, la préparation des populations, des antennes et éoliennes qu'on peut « coucher » le temps de la tempête, etc. peuvent y contribuer.
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En 2008, la FAO a par exemple estimé que si la mangrove du delta d’Ayeyarwady (Birmanie), existante avant 1975 (plus de 100 000 hectares), avait été conservée, les conséquences du cyclone Nargis auraient été au moins deux fois moindres[24]. On peut également comparer les faibles dégâts engendrés en général par des tempêtes de neige ou des ouragans le long de la côte est des États-Unis avec ceux énormes des systèmes équivalents en Asie, pour pointer la différence notable de préparation et d'équipements entre les deux régions.
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Un cyclone (du grec kyklos, cercle) est un terme météorologique qui désigne une grande zone où l'air atmosphérique est en rotation autour d'un centre de basse pression local, donnant le plus souvent des nuages et des précipitations. Il s'agit également de « dépression » et de « système cyclonique ». Par extension, la circulation cyclonique est la direction que prendra le flux d'air autour d'une dépression ou d'un creux barométrique, soit anti-horaire dans l'hémisphère nord et horaire dans celui du sud[1],[2]. Même si toute dépression peut être appelée un cyclone, ce terme est le plus souvent réservé à certains types particuliers de systèmes qui se forment au-dessus des eaux chaudes des mers tropicales, les cyclones tropicaux. On applique également le suffixe cyclone à certains phénomènes de très petites échelles où une rotation se produit.
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Le substantif masculin[3],[4],[5] « cyclone » est un emprunt[3] à l'anglais cyclone[3],[5], substantif[6] formé sur le grec κυκλῶν / kuklôn[3], participe présent de kukloun (« rassembler en tournant »)[3]. Le terme, appliqué aux cyclones tropicaux, a été forgé par le capitaine de marine anglais Henry Piddington (1797–1858) à la suite de ses études sur la terrible tempête tropicale de 1789 qui avait tué plus de 20 000 personnes dans la ville côtière indienne de Coringa. En 1844, il publia ses travaux sous le titre The Horn-book for the Law of Storms for the Indian and China Seas. Les marins du monde reconnurent la grande qualité de ses travaux et le nommèrent président de la Marine Court of Inquiry of Calcutta. En 1848, dans une nouvelle version agrandie et complétée de son livre The Sailor's Horn-book for the Law of Storms, ce pionnier de la météorologie compara le phénomène météorologique à un serpent s'enroulant en cercle, « kyklos » en grec, d'où cyclone[7].
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Le cœur du cyclone est une région de basse pression. Le gradient de pression entre le système et les zones de plus haute pression environnantes, engendre un déplacement d'air vers le centre. Plus la différence de pression est importante, plus les vents sont forts. Sous l'effet de la force de Coriolis, ces vents sont déviés vers la droite dans l'hémisphère nord (gauche dans celle du sud) ce qui donne une rotation de l'air autour du centre de basse pression. Ainsi les cyclones auront des sens de rotation différents selon l'hémisphère : dans le sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord et dans le sens horaire dans l'hémisphère sud[8]. Comme la force de Coriolis est nulle à l'équateur et augmente en se dirigeant vers les pôles, la rotation ne peut être induite en général qu'à des latitudes de plus de 5 à 10 degrés. On ne retrouve donc pas de cyclones près de l'équateur.
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Finalement, la trajectoire qu'empruntent les cyclones au cours de leur vie dépend de l'endroit où ils se trouvent. Les cyclones tropicaux vont suivre leur source d'énergie, les eaux chaudes, et le cisaillement des vents que leur imposent les systèmes météorologiques environnants. Les dépressions des latitudes moyennes et supérieures vont elles suivre en général le flux des vents d'altitudes, en particulier le courant-jet.
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Il existe plusieurs types de cyclones suivant le lieu où ils se forment, leur source d'énergie et leur structure interne.
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Les cyclones tropicaux, aussi nommés « ouragans » dans l'Atlantique nord, le golfe du Mexique et l'est du Pacifique nord ou « typhons » dans l'ouest du Pacifique nord et la Mer de Chine méridionale, se forment au-dessus des eaux chaudes des mers tropicales et puisent leur énergie dans la chaleur latente de condensation de l'eau[9].
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Plusieurs conditions sont nécessaires à la formation d'un tel cyclone[10],[11] :
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Le dégagement de chaleur latente dans les niveaux supérieurs de la tempête élève la température à l'intérieur du cyclone de 15 à 20 °C au-dessus de la température ambiante dans la troposphère à l'extérieur du cyclone. Pour cette raison, on dit des cyclones tropicaux qu'ils sont des tempêtes à « noyau chaud »[10],[11]. Notons toutefois que ce noyau chaud n'est présent qu'en altitude - la zone touchée par le cyclone à la surface est habituellement plus froide de quelques degrés par rapport à la normale, en raison des nuages et des précipitations. L'intensité du cyclone est déterminée par la force du vent maximum qu'il engendre, car c'est le paramètre le plus facile à estimer et qui caractérise bien les destructions potentielles. Dans l'Atlantique Nord, on utilise comme critère le vent moyen sur une minute. Si le vent est inférieur à 34 nœuds (63 km/h), c'est une dépression tropicale. Si le vent est compris entre 34 et 63 nœuds (117 km/h), c'est une tempête tropicale, et le cyclone reçoit alors un nom. Si le vent soutenu dépasse 64 nœuds (118 km/h), c'est un ouragan[12]. Des variations de cette classification sont utilisées dans le Pacifique et l'Océan Indien. L'échelle utilisée pour les cyclones tropicaux, incluant les ouragans, est l'échelle de Saffir-Simpson. Elle reprend la force des vents là où l'échelle de Beaufort s'arrête, soit Ouragan qui est Force 12 sur 12 dans l'échelle de Beaufort est égal à la Catégorie 1 de 5 sur l'échelle de Saffir-Simpson.
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L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a homologué début 2010 le record du vent le plus violent jamais observé scientifiquement, mais non relié aux tornades, de 408 km/h le 10 avril 1996 à l'Île de Barrow (Australie-Occidentale) lors du passage du cyclone Olivia[13]. Le précédent record de 372 km/h observé scientifiquement datait d'avril 1934 au sommet du Mont Washington (New Hampshire) aux États-Unis[13].
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Un cyclone extratropical, parfois nommé cyclone des latitudes moyennes, est un système météorologique de basse pression, d'échelle synoptique, qui se forme entre la ligne des tropiques et le cercle polaire. Il est associé à des fronts, soit des zones de gradients horizontaux de la température et du point de rosée, que l'on nomme aussi « zones baroclines »[14]. Pour cette raison, ils sont dits à « noyau froid » car le centre du système se situe du côté froid des fronts et la tropopause plus basse (froide) que les régions à l'extérieur du système.
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Les cyclones extratropicaux ont donc des caractéristiques différentes des cyclones tropicaux, et des cyclones polaires plus au nord, qui sont alimentés par la convection atmosphérique. Ils sont en fait les dépressions météorologiques qui passent quotidiennement sur la majorité du globe. Avec les anticyclones, ils régissent le temps sur la Terre, produisant nuages, pluie, vents et orages.
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Les cyclones subtropicaux sont des cyclones extratropicaux qui présentent certaines des caractéristiques des cyclones tropicaux, comme un cœur devenant chaud. Ils se forment généralement au-delà des tropiques, jusqu'à une latitude de 50° (nord et sud). En effet, on y retrouve une activité orageuse autour de son centre qui tend à lui former un cœur chaud mais on le retrouve dans une zone frontale faible. Avec le temps, la tempête subtropicale peut devenir tropicale[15].
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Un cyclone polaire est un système dépressionnaire de large envergure passant dans les régions arctiques et antarctiques. Ce sont des systèmes de 1 000 à 2 000 km qui prennent naissance dans les hautes latitudes, zones où les contrastes thermiques sont importants le long du front arctique.
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Un phénomène analogue aux cyclones tropicaux existe sur l'océan Arctique, qu'on appelle dépression polaire. Il s'agit d'une petite dépression qui se forme principalement en hiver dans une masse d'air polaire ou arctique située sur certaines mers des hautes latitudes dans les zones où la glace ne recouvre pas totalement la mer[16].
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Ces dépressions peuvent être plus violentes que les cyclones tropicaux mais de taille plus réduites. Elles ont de 100 à 400 km de diamètre avec des vents de forces d'ouragans, se développant comme des bombes et durant une paire de jours seulement. Ces systèmes dépressionnaires prennent naissance dans les zones de contrastes thermiques importants comme à la bordure de la zone des glaces avec la mer ouverte alors que de l'air très froid passe en altitude. Elles peuvent donner des conditions de poudrerie et de blizzard très localisées.
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Par contre, elles ont beaucoup moins d'impact puisque dans les régions polaires, la densité de population humaine et animale est très faible. Sur les images satellites, les nuages s'enroulent autour du centre comme pour un ouragan ou un typhon. Des sondes lâchées par des avions de recherche montrent un cœur chaud comme dans ces derniers.
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Les dépressions de méso-échelle gamma et beta, de 20 à 200 km de diamètre, sont des centres de basse pression relative qui se forment devant et à l'arrière d'un système convectif de méso-échelle[17]. Ces dépressions, de type mésovortex, sont si intimement associées avec les orages qu'elles évoluent en réaction au stade de développement des nuages convectifs et disparaissent quand ces derniers se dissipent.
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L'extrémité nord d'une ligne de grain est communément appelée extrémité cyclonique et la partie sud tourne anticycloniquement comme sur l'image de gauche. En effet, le courant-jet de bas niveau est rabattu vers le sol à l'arrière de ces systèmes et en raison de la force de Coriolis, la circulation atmosphérique de l'extrémité nord peut évoluer en centre dépressionnaire « en forme de virgule », appelé dépression de méso-échelle, lorsqu'elle rencontre la circulation de surface à l'avant du système.
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Une dépression dans le sillage est un autre type de zone dépressionnaire de méso-échelle à l'arrière d'une ligne de grain près du bord arrière de la zone de pluie stratiforme[18]. En raison de l'air chaud subsidant associé avec leur formation, l'air s'y assèche et le ciel se dégage. Des vents violents peuvent être notés à cause de la différence pression entre la dépression et l'anticyclone de méso-échelle qui existe sous le courant descendant de l'orage[19]. Lorsque la ligne de grains est en affaissement, un coup de chaleur peut être généré près de la dépression dans le sillage.
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Les mésocyclones ne sont pas des systèmes dépressionnaires mais plutôt une rotation imbriquée dans un orage (cumulonimbus). En effet, le changement des vents entre la surface et le sommet de la couche limite de friction de l'atmosphère (moins de 2 km d'épaisseur) donne une rotation horizontale des vents. Pensons à une gigantesque éolienne qui subirait plus de vents d'ouest à son sommet qu'à sa base, ses pales se mettent donc à tourner car celles du haut subissent une plus grande force que celles du bas. Le courant ascendant sous un orage va changer l'axe de cette rotation pour le rendre vertical. Lorsque cela se produit, on peut observer visuellement, ou sur les données Doppler d'un radar météorologique, que certaines parties du nuage sont en rotation.
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Un mésocyclone n'est pas une tornade. Le resserrement de sa rotation, par des conditions particulières de circulation des vents autour de l'orage, peut cependant mener à la formation d'une tornade sous l'orage. Cela est identique à l'accélération de la rotation d'un patineur lorsqu'il ramène ses bras vers son corps.
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Une tornade n'est pas un cyclone car elle n'est pas un système dépressionnaire. Elle est en fait un tourbillon de vents extrêmement violents, prenant habituellement naissance à la base des cumulonimbus, les nuages orageux, mais occasionnellement sous des nuages convectifs plus mineurs. Trois éléments sont nécessaires à la formation d'une tornade : un cisaillement des vents dans les premiers kilomètres de l'atmosphère, un courant ascendant important dû à la poussée d'Archimède dans une masse d'air instable et une configuration des vents de surface qui puisse servir à concentrer la rotation verticale. Un quatrième élément est utile mais pas toujours présent : un courant descendant dans les précipitations. Le cisaillement de bas niveau crée une rotation dans l'axe horizontal. Quand cette rotation entre en interaction avec un fort courant ascendant, l'axe horizontal peut basculer et devenir une rotation autour d'un axe vertical (image à gauche). La rotation sera concentrée ensuite par la circulation de surface, comme une patineuse en rotation qui ramène ses bras vers son corps. Les conditions qui ont mené à la formation d'une tornade sont en équilibre instable. Le courant ascendant, le cisaillement des vents et la friction varient grandement d'un endroit à l'autre à micro-échelle. L'orage lui-même modifie ces conditions par les mouvements verticaux de l'air qu'il engendre. Lorsque l'équilibre est rompu, la tornade faiblit et se dissipe.
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Phénomène météorologique au pouvoir destructeur supérieur à celui d'un cyclone tropical, mais heureusement limité dans le temps et dans l'espace, les tornades génèrent les vents les plus forts qui existent à la surface du globe, éclatant sporadiquement et avec fureur, tuant chaque année plus de personnes que tout autre phénomène du genre. Les tornades sont classées selon les dégâts qu'elles provoquent et les vents qu'elles génèrent. L'échelle pour les classer était l'échelle de Fujita. Dernièrement l'échelle a été remodelée et s'appelle l'échelle de Fujita améliorée. Leurs diamètres peuvent varier de 20 m à plus de 2 km et laissent pour certains de très grandes traces visibles depuis l'espace.
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Comme les différents types de cyclones mentionnés antérieurement sont associés avec une masse nuageuse qui peut contenir des orages, des tornades peuvent donc y être imbriquées. On les retrouve le plus souvent dans les cyclones extratropicaux mais les cyclones tropicaux produisent également des tornades, en particulier à leur bordure externe après avoir touché terre car la friction y crée le cisaillement nécessaire[20],[21],[22],[23].
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On ne peut totalement se protéger des effets des cyclones violents, en particulier de ceux des cyclones tropicaux. Cependant, en zone à risque, un aménagement adapté et prudent du territoire peut permettre de limiter les dégâts humains et matériels dus aux vents, aux précipitations et aux inondations. Une architecture offrant moins de prise au vent, l'absence de construction en zones humides, des réseaux électriques enterrés et isolés de l'eau, le maintien ou la restauration de zones humides tampon, et de mangroves et forêts littorales, la préparation des populations, des antennes et éoliennes qu'on peut « coucher » le temps de la tempête, etc. peuvent y contribuer.
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En 2008, la FAO a par exemple estimé que si la mangrove du delta d’Ayeyarwady (Birmanie), existante avant 1975 (plus de 100 000 hectares), avait été conservée, les conséquences du cyclone Nargis auraient été au moins deux fois moindres[24]. On peut également comparer les faibles dégâts engendrés en général par des tempêtes de neige ou des ouragans le long de la côte est des États-Unis avec ceux énormes des systèmes équivalents en Asie, pour pointer la différence notable de préparation et d'équipements entre les deux régions.
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L’athlétisme (du grec ancien ἀθλητής / athlêtês, « participant à une compétition », dérivé de ἆθλος / áthlos, « concours ») est un ensemble d’épreuves sportives codifiées comprenant les courses, sauts, lancers, épreuves combinées et marche. L'origine du mot athlétisme vient du grec « Athlos » signifiant combat. Il s’agit de l’art de dépasser la performance des adversaires en vitesse ou en endurance, en distance ou en hauteur. Les épreuves athlétiques, individuelles ou par équipes, ont varié avec le temps et les mentalités. L'athlétisme est l'un des rares sports universellement pratiqués, que ce soit dans le monde amateur ou au cours de nombreuses compétitions de tous niveaux. La simplicité et le peu de moyens nécessaires à sa pratique expliquent en partie ce succès. Les premières traces de concours athlétiques remontent aux civilisations antiques. La discipline s'est développée au cours des siècles, des premières épreuves à sa codification.
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Le calendrier est dominé par quatre types d'épreuves : les meetings, les rencontres inter-clubs, les championnats nationaux et les grands rendez-vous internationaux. Les Jeux olympiques sont l'épreuve internationale la plus prestigieuse. Ils se tiennent tous les quatre ans depuis 1896 et l'athlétisme en est la discipline-phare. Depuis 1982, l'association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF), organisme chargé de la réglementation de la discipline, a assoupli ses règles pour mettre fin à l'amateurisme. Les premiers championnats du monde d'athlétisme ont été organisés en 1983, ils ont lieu tous les deux ans depuis 1991.
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Courir, marcher, lancer et sauter sont des gestes naturels et, de fait, le concept d'athlétisme remonte à des temps immémoriaux comme le confirment certaines peintures rupestres du paléolithique inférieur (60 000 av. J.-C.) au néolithique montrant une forme de rivalité dans les courses et les lancers[1]. Les sources deviennent plus précises en Égypte au XVe siècle avant notre ère, avec la référence écrite la plus ancienne se référant à la course à pied sur la pierre tombale d'Aménophis II (c. 1438-1412 av. J.-C.)[1]. À la même période, la civilisation minoenne (Crète) pratique également les courses mais aussi des lancers comme le javelot et le disque[1].
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Les premiers concours sportifs grecs, les agônes, se mettent en place au VIIIe siècle avant notre ère et l'athlétisme y tient une place importante. La course du Stade, sur une distance de 192,27 mètres, soit 600 fois la longueur du pied d'Héraclès, est l'épreuve de course la plus ancienne[2]. De nouvelles épreuves apparaissent ensuite comme le double-stade ou diaulique, puis la course de demi-fond ou hippique et la course de fond ou dolique. Toutes ces épreuves sont des multiples de la distance de la course du stade[3]. Le pentathlon, qui combine la course, le saut en longueur, la lutte, le javelot et le disque est une autre discipline de l'athlétisme introduite au programme olympique avant la fin du VIIIe siècle av. J.-C..
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Longtemps éclipsées par les Jeux olympiques, les agônes sont très nombreuses en Grèce. Ainsi, pas moins de 38 cités grecques organisent des Jeux olympiques (aussi appelées isolympiques pour les différencier des véritables Jeux se tenant à Olympie) et 33 des Jeux Pythiques (ou isopythiques), notamment[4].
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Rome pratique l'athlétisme dans deux versions différentes. La première est d'inspiration étrusque (cursores), la seconde est une adaptation des disciplines grecques (athletae) qui sont pratiquées à Rome à partir de 186 av. J.-C.[5]. Le stade de Domitien construit en 86 ap. J.-C. est entièrement consacré à l'athlétisme dit grec[6].
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L'Irlande organise entre 632 av. J.-C. et 1169 des jeux comprenant des épreuves inconnues des Grecs comme le saut à la perche, le lancer du marteau et une forme de cross-country. Ces disciplines sont exportées en Écosse au IVe siècle lors de la migration des Scots. Ces jeux prennent racine en terre écossaise et deviennent les Highland games[1].
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Depuis le XIe siècle, des sources font état de courses à pied en Angleterre[1]. L'engouement est tel que les autorités locales réservent un espace à ces compétitions en 1154 à Lord[1]. La description d'un lancer de pierre figure dans les récits de Havelock le Danois en 1275. Par ailleurs, selon les historiens, le roi Henri II d'Angleterre fait installer des terrains de sport dans les environs de Londres[7] pour la pratique du lancer du marteau de forgeron, le jet de la barre et de la pique, ainsi que des jeux de balle. À la même époque, la jeunesse londonienne se défie par le biais de courses interminables à travers la ville.
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En 1365, le roi Édouard III édicte le premier d'une longue série de textes interdisant la quasi-totalité des pratiques sportives, en dehors du tir à l'arc pour des raisons militaires[1]. Les courses et les sauts figurent déjà dans la liste des sports interdits[1]. Les concours persistent, comme en témoigne le renouvellement des interdits, puis Henri VIII autorise finalement les courses à pied à Londres en 1510[1]. Henri VIII encourage la pratique quotidienne de l'exercice physique alors que des théoriciens de l'époque, à l'image de Thomas Elyot, accordent une large place aux sports dans le cadre des études. Au XVIe siècle, des réunions athlétiques sont décrites pour la première fois dans le cadre des Jeux de Cotswold (Cotswold Games), sorte de meeting sportif organisé dans le Gloucestershire et inspiré directement des héros de la Grèce antique[8].
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La compétition athlétique se développe au Royaume-Uni au cours du XVIIe siècle. Les sports les plus pratiqués sont alors le lancer du marteau, le saut en hauteur, le saut en longueur et la course à pied. Avec l'émergence du puritanisme, l'Église anglicane souhaite abolir la pratique sportive en prétextant que les joutes athlétiques disputées au travers de toute l'Angleterre se terminent généralement par des rixes et des beuveries. En réaction au puritanisme, le roi Jacques Ier pousse ses sujets à pratiquer le sport, après les offices du dimanche après-midi[9]. Il fait la promotion du sport en éditant un Book of Sports[10]. Les premiers coureurs professionnels apparaissent à la fin du XVIIe siècle en Angleterre. Ces coureurs de fond étaient ambulants et se mesuraient aux champions locaux dans des défis rémunérés[1].
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Au Pays basque, le Korrikolaris est pratiqué depuis le Moyen Âge. Il s'agit d'une course pédestre opposant deux coureurs sur une longue distance.
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Dans le reste du monde, l'une des courses médiévales les plus anciennes en dehors des îles britanniques est celle mise en place à Rome au milieu du XVe siècle. Le pape Paul II autorise la tenue de cette fête sportive annuelle qui se tient pendant deux siècles. Le programme reprend celui de l'athlétisme grec et les athlètes concourent à la grecque, c'est-à-dire nus[1]. L'Olympiade de la République est une compétition sportive qui s'est tenue en 1796, 1797 et 1798 à Paris. L'épreuve-reine de cette tentative de rénovation des Jeux olympiques est une course à pied. Cette compétition marque la transition entre le sport d'Ancien Régime et le sport moderne, comme en témoigne la première utilisation du système métrique dans le domaine sportif. De plus, et pour la première fois également dans le domaine sportif, les courses sont chronométrées, à l’aide de deux montres marines[11].
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Le premier meeting d'athlétisme moderne se tient en Angleterre en 1825 à Newmarket Road, près de Londres[1]. Nombre d'épreuves manquent encore à l'appel, mais sous l'influence des épreuves du Lord's Cricket Ground disputées depuis 1826 et de Tara en Irlande (1829), le programme s'étoffe[1]. Le premier 100 yards haies est couru au Collège d'Eton en 1837[12]. En 1849, l'armée britannique met en place des compétitions à l'arsenal londonien de Woolwich. Un clairon d'argent est offert à partir de 1850 au vainqueur du plus grand nombre d'épreuves. Le capitaine Wilmot remporte l'édition de 1850, alors qu'est créée cette même année la première piste d'athlétisme. L'Exeter College d'Oxford organise son premier meeting en 1850 qui devient le meeting de l'université d'Oxford à partir de 1856[13]. Le premier match d'athlétisme opposant Oxford et Cambridge se tient en 1864[14]. En 1866, la première version d'une fédération nationale d'athlétisme est créée en Angleterre. Elle exclut d'emblée tous les professionnels, mais aussi les ouvriers et artisans afin de rester entre gentlemen[1]. Les courses professionnelles se tiennent toutefois en marge de ces épreuves guindées et elles rassemblent un public nombreux. Afin d'ouvrir l'athlétisme aux classes sociales moins aisées, l’Amateur Athletic Association est créée en 1886[1].
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En France, les courses à pied sont dotées de prix en espèces dès 1853[15]. Pendant trois décennies, les coureurs professionnels français s'affublent de surnoms comme « Cerf-Volant », l’« homme éclair » ou l’« homme vapeur ». Au milieu des années 1880, et dans la droite ligne de la vision sociale du sport anglais, Georges de Saint-Clair et Ernest Demay lancent une campagne de « purification » de l'athlétisme français et obtiennent l'interdiction de ces courses professionnelles. En réaction, l'Union des Sociétés Professionnelles d'Athlétisme est créée à Paris[15]. L'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, fédération omnisports fondée le 20 novembre 1887 par les clubs parisiens du Racing Club de France et du Stade français, met particulièrement en avant sa volonté de lutter contre la professionnalisation du sport. L'USFSA, qui est à l'origine de la rénovation des Jeux olympiques, impose cette vision comme modèle pour longtemps. Elle organise les premiers championnats de France d'athlétisme en 1888 avec quatre épreuves au programme : 100 m, 400 m, 1 500 m et 120 m haies. Le Racingman René Cavally remporte deux titres en 1888 sur 100 et 400 m[16].
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Dans le reste du monde, les États-Unis sont un pôle important de développement de l'athlétisme. L'Olympic Club de San Francisco est créé en 1860[17] et le New York Athletic Club voit le jour en 1868[18]. L'Intercollegiate Athletic Association est fondée en 1876 et organise les premières compétitions sur le sol américain[1]. L'Allemagne est touchée en 1874 grâce à un groupe d'étudiants anglais de l'université de Dresde qui importe les épreuves anglaises[1]. Elle organise ses premiers championnats nationaux en 1891, l'Australie en 1893[19] après avoir organisé à Sydney un Inter Colonial Meet le 31 mai 1890[20]. En Belgique, le premier championnat national disputé dès 1889 se limite alors à deux épreuves : le 100 mètres et le mile[21].
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Avec les débuts du chronométrage électrique en 1892 en Angleterre et la rénovation des Jeux olympiques, l'athlétisme entre dans l'ère moderne.
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Alors que le sport amateur s'organise peu à peu, de nombreuses courses de professionnels sont disputées des deux côtés de l'Atlantique. Des matchs historiques opposent à l'occasion les meilleurs clubs américains et britanniques vers la fin du XIXe siècle. Par ailleurs, inspirés par l'épreuve du steeple-chase, des concours de pronostics sont organisés sur certaines courses d'athlétisme disputées le plus souvent sur des pistes en herbe d'hippodromes[22]. À l'image des grands duels de boxe, des promoteurs américains recrutent alors les meilleurs athlètes du moment afin de défier d'autres champions lors de face-à-face rémunérés.
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Le baron Pierre de Coubertin est le grand artisan de la création des Jeux olympiques modernes dont la première édition a lieu en 1896 à Athènes, et dont l'athlétisme figure naturellement au programme. Il souhaite alors, entre autres, mettre un terme aux pratiques d'argent dans le sport, et notamment dans l'athlétisme, au profit du « spectacle sportif » amateur. Nouvellement créée en 1912, la Fédération internationale d’athlétisme établit dans ses statuts le principe d’amateurisme, à l’image du credo du comité international olympique censé protéger la pureté des compétitions des combines des paris sur les courses professionnelles. L’Américain Jim Thorpe est l’un des premiers athlètes sanctionné pour avoir enfreint la règle de l’amateurisme. Peu après avoir remporté deux titres olympiques aux Jeux de 1912, il est disqualifié à vie et est contraint de restituer ses médailles pour avoir perçu une rémunération d’une équipe de baseball locale. Autre athlète convaincu d’amateurisme marron, le Français Jules Ladoumègue est également radié à vie en 1932 par la Fédération française qui tenait à faire un exemple en réaction à la montée en puissance du sport professionnel dans l'Hexagone[23] ; le football passe professionnel à cette même période. La réaction du public français est sans équivoque : il boycotte désormais l'athlétisme qui traverse une grave crise en France durant les années 1930.
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Durant plus d'un demi-siècle, l'amateurisme reste la règle essentielle des compétitions d'athlétisme. De nombreux spécialistes n'hésitent pas alors à abandonner leur discipline pour rejoindre des équipes professionnelles, comme des clubs de football américain ou de baseball aux États-Unis, ou des équipes de rugby à XIII en Europe.
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En 1982, l'IAAF abandonne son traditionnel concept d'amateurisme en prenant conscience notamment du temps et des ressources nécessaires pour former et maintenir les athlètes d'élite. Dès 1985, des fonds sont destinés spécifiquement à la formation et à l'entraînement des athlètes[24].
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Aujourd'hui, les athlètes sont des travailleurs « free-lance ». Leurs revenus principaux proviennent en partie des cachets attribués lors des différents meeting en fonction de leurs performances. Des compléments de revenus peuvent être perçu grâce à des sponsors ou des mécènes, et varient en fonction de la notoriété du sportif. Par ailleurs, certains athlètes bénéficient d'une rémunération de la part de leur club. Ainsi, aux États-Unis, le Santa Monica Track Club a l'habitude de rétribuer certains de ses licenciés, à l'image par exemple de Carl Lewis[25]. La rémunération d'un athlète de haut niveau est donc aléatoire et tributaire de l'état de forme et des performances de celui-ci. Récemment, de véritables « écuries » de courses regroupant les meilleurs athlètes et les meilleurs entraîneurs ont vu le jour, à l'image du système de management des fondeurs africains, ou dans la structure du HSI[26], véritable multinationale du sprint aux États-Unis.
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Durant la première moitié du XXe siècle, la pratique de l'athlétisme est essentiellement l'apanage des États-Unis et des nations d'Europe occidentale, tels le Royaume-Uni, la France ou les pays scandinaves dans les épreuves d'endurance. À partir des années 1930, des athlètes afro-américains volent la vedette aux européens dans les courses rapides, à l'image d'Eddie Tolan, premier champion olympique noir du 100 m en 1932[27]. Après la Seconde Guerre mondiale, quelques athlètes issus des colonies européennes parviennent à s'imposer dans leur nouveau pays d'adoption, alors que certaines nations de l'hémisphère sud émergent au niveau mondial, à l'image de la Nouvelle-Zélande. Dans les années 1950, les pays communistes investissent les sports olympiques afin de faire valoir leur existence et manifester leur puissance. Le monde de l'athlétisme est alors bipolaire et deux blocs s'affrontent : les nations occidentales et les pays issues du bloc de l'Est. Les années 1960 et 1970 sont marquées par l'émergence des nations des Caraïbes, à l'image des sprinteurs venus de Jamaïque, mais surtout par l'arrivée des coureurs d'Afrique noire, et du Maghreb sur les moyennes et longues distances. L'Ethiopien Abebe Bikila est le précurseur en devenant le premier africain à remporter le marathon olympique (en 1960) tandis que la France aligne déjà des coureurs de fond originaires du Maghreb depuis les années 1920. Alain Mimoun gagne le marathon quatre ans avant Bikila.
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À partir des années 1980, l'athlétisme devient de plus en plus universel et suit l'évolution géopolitique mondiale. Le nombre de fédérations nationales et le nombre de licenciés augmentent significativement dans les pays en voie de développement. A contrario, la pratique de l'athlétisme de compétition stagne dans les pays développés, en raison notamment de son niveau d'exigence en termes d'entraînement, mais aussi par la diversité accrue de l'offre sportive et de loisirs[28]. Aujourd'hui, l'athlétisme est un des sports de compétition les plus universels. Récemment, des athlètes issus de nations à faible population sont parvenus au sommet de ce sport. Lors des championnats du monde 2003, Kim Collins, sprinter originaire de Saint-Christophe-et-Niévès remporte l'épreuve reine du 100 m. Plus globalement, la réussite de la plupart des athlètes des Caraïbes s'explique par le fait qu'ils étudient dans des universités américaines offrant des meilleures conditions d'entraînement que dans leur pays d'origine.
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Depuis le milieu des années 1990, certains athlètes, en majorité africains, ont fait le choix de l'expatriation et du changement de nationalité. Ainsi en 1995, le coureur de 800 m Wilson Kipketer fait figure de précurseur en optant pour la nationalité danoise. Interdit par le CIO de concourir aux Jeux olympiques d'été de 1996, l’ex-Kényan est suivi par la suite par plusieurs de ses compatriotes. En 2003, Stephen Cherono rejoint le Qatar et se fait appeler désormais Saif Saaeed Shaheen[29]. Autre exemple en date, le médaillé olympique Bernard Lagat choisit en 2005 de poursuivre sa carrière avec la nationalité américaine. Cette fuite de talents, justifiée par les athlètes par un manque de reconnaissance de leurs pays d’origine, est surtout le moyen de conclure des contrats rémunérateurs avec des fédérations ou des sponsors[30]. Actuellement, des États du Golfe, tel le Qatar ou Bahreïn, ou encore la Turquie[31],[32], offrent des conditions financières confortables à leurs nouveaux ressortissants, et promettent aux jeunes athlètes de financer leur éducation et d’assurer leur reconversion[33].
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Le terme « athlétisme » recouvre un ensemble d’activités variées regroupées en deux grandes catégories : l’athlétisme de stade ou en salle comprenant les courses, les sauts, les lancers et les épreuves combinées, et les épreuves hors stade comprenant notamment la marche athlétique, le marathon et le cross-country.
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D’autres épreuves peuvent être disputées lors de meetings. Elles font l’objet d’un record du monde mais ne figurent pas au programme des Championnats. Il s'agit notamment du 1 000 m, du Mile, du 2 000 m, de l'Heure, ou des relais 4 x 200 m, 4 x 800 m et 4 x 1 500 m.
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De toutes les activités athlétiques, les courses de vitesse ou sprints sont les plus pratiquées, et ce dès les origines olympiques. Elles consistent à parcourir un espace court (jusque 400 m) dans le plus petit laps de temps.
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Le 100 m est la course la plus courte dans le calendrier de plein air. Elle est aussi l'une des plus anciennes puisqu'on retrouve trace du sprint dès le XVe siècle av. J.-C., si l'on se fie à Homère et aux poètes grecs. La distance originale initiée par les Britanniques fut le 110 yards (100,58 m) puis le 100 yards (91,44 m) avant que le mètre ne devienne la norme officielle[36]. Au début du siècle, le journaliste George Prade définit le 100 m comme « L'aristocratie en mouvement »[37]. Selon lui, peu d'entraînement est nécessaire pour obtenir des résultats appréciables, la vitesse étant innée chez l'athlète. Au fil des années, le 100 m a supplanté le marathon et est devenu l'épreuve-reine de l'athlétisme, du fait du nombre accru de concurrents et de l'intérêt qu'elle suscite auprès des spectateurs.
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Le 200 m actuel s'apparente à la longueur du stade de la Grèce antique[38] (stadion signifie littéralement longueur du stade). Il découle du découpage du mile anglais et est disputé à l'origine sur 220 yards. Longtemps exécuté en ligne droite, le 200 m avec un virage sur une piste de 400 m est officiellement reconnu en 1958[39]. Les spécialistes de cette épreuve doivent combiner la vitesse de base d'un sprinter de 100 m, mais posséder également une capacité d'accélération estimée à 130-140 m.
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Le 400 m a pour origine le double stade ou diaulique (384 m), épreuve exécutée dans l'Antiquité. Remise au goût du jour au Royaume-Uni sous la forme du quart de mile (402 m ou 440 yards), cette épreuve est considérée comme un sprint d'endurance dans la mesure où elle requiert, en plus de la puissance physique, une capacité de résistance à la fatigue et à la douleur, ainsi qu'une gestion optimale de la fréquence de course. Les athlètes courant le 400 m sont pendant longtemps divisés en deux catégories, les sprinteurs purs issus du 200 m et les sprinteurs plus endurants issus du 800 m. Aujourd'hui, la grande majorité des spécialistes du tour de piste ont un morphotype proche des athlètes courant sur courte distance[réf. nécessaire].
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Les courses de demi-fond sont ainsi nommées car elles se disputent sur des distances intermédiaires comprises entre le sprint et le fond (de 800 à 3 000 mètres). Parmi toutes les épreuves reconnues par l'IAAF, seules le 800 m et le 1 500 m figurent au programme des Jeux olympiques ou des championnats du monde. Le 800 m a d'abord été le 880 yards ou le demi-mile (804,67 m)[40]. Elle est l'épreuve charnière entre la vitesse prolongée du sprint et la résistance des épreuves d'endurance. Les athlètes effectuent tout d'abord le premier virage dans leur propre couloir à l'image du 400 m, avant de se rabattre vers la corde après environ 120 m de course. Les concurrents doivent alors faire preuve, en plus de leur capacité physique, d'un sens tactique fait de placements, d'anticipation et d'adresse.
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Le 1 500 m, création purement continentale, est né vers 1890 en France. Elle requiert de la part des concurrents une certaine endurance, un sens tactique de la course ainsi qu'une capacité d'accélération et de résistance dans le dernier tour. Le mile britannique (1 609,32 m) est proche du 1 500 m et est à ce jour la seule discipline reconnue par l'IAAF définie par une longueur non métrique. Les autres courses de demi-fond sont le 1 000 m, le 2 000 m et le 3 000 m
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Les courses de fond sont des épreuves dont la distance est supérieure à 3 000 mètres. D'invention britannique, le 5 000 m est une adaptation du 3 miles (4 828 m) et le 10 000 m du 6 miles (9 656 m)[41]. Les premières expériences de l'exercice de l'endurance remontent à 1740 à Londres lorsqu'un athlète parcourut la distance de 17,300 km en une heure. Ces épreuves se déroulent en intégralité sur la piste du stade d'athlétisme. La résistance à la fatigue et à la douleur, associées à une capacité d'accélération finale sont les qualités nécessaires aux fondeurs.
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Le marathon ne figure pas au programme des Jeux olympiques antiques mais tire sa légende des différents récits de la mythologie grecque, comme celui du soldat Phidippidès qui accomplit d'une traite à la course, la distance qui séparait le champ d'une bataille de la cité d'Athènes où il dut apporter la nouvelle de la victoire. En 1895, le Français Michel Bréal convainc son ami Pierre de Coubertin de s'emparer de ce mythe et de l'adapter aux Jeux olympiques modernes. C'est ainsi que pour les premiers Jeux de 1896, vingt-quatre concurrents sont réunis à Marathon. Le berger grec Spyrídon Loúis devient le premier vainqueur de cette nouvelle épreuve. Aux Jeux de Londres en 1908, la famille royale britannique désire que la course démarre du château de Windsor pour se terminer face à la loge royale du stade olympique. Le trajet, mesuré précisément à 42,195 km, devient par la suite la distance officielle du marathon. Cette épreuve d'endurance est disputée sur route dure, principalement dans les rues et sur un parcours plat.
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Des compétitions se déroulent sur des distances intermédiaires telles le 10 km ou le semi-marathon. L'ultrafond désigne la course à pied de grand fond, c'est-à-dire toutes les distances supérieures au marathon soit 42,195 km, il s'applique aux sorties en solitaire et aux courses (ou « raids ») suivantes : 6 heures, 12 heures, 24 heures, 6 jours, ultra-trail, trail, raids par étapes, 100 km, 100 miles, courses sur routes par étapes.
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Le cross-country, épreuve non olympique, est une course de fond disputée en pleine nature sur des terrains variés. La distance va de 3 à 15 km selon les catégories d'âge et de sexe. La première course du genre se déroule à Ville-d'Avray en 1898 entre les équipes de France et d’Angleterre. Autres disciplines, les courses nature ont lieu en sous-bois, en montagne, dans le désert ou dans tout autre environnement naturel.
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Les courses avec obstacles, contrairement à la plupart des disciplines athlétiques, ne prennent pas racine dans le sport antique. Elles sont en fait une invention moderne due une nouvelle fois aux Britanniques et sont inspirées des steeples-chases hippiques. Le récit des premières épreuves officielles ancêtres du 110 m haies font état de courses de 120 yards (109,72 m) avec dix obstacles de 3 pieds 6 pouces (1,06 m) soit la hauteur encore utilisée de nos jours. Le 110 m haies, tout comme le 100 m haies, son équivalent féminin, est une épreuve de sprint consistant à franchir dix haies hautes distancées entre elles de 9,14 m pour les hommes et de 8,50 m pour les femmes[42].
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Le 400 m haies, discipline relativement récente, est présentée à Oxford vers 1860 sous la forme d'un 440 yards. Elle se développe ensuite en France alors que Britanniques et Américains la dédaignent durant plusieurs années. Le 400 m haies est l'une des épreuves les plus techniques de l'athlétisme car elle requiert des capacités physiques de sprinteur ainsi qu'une attention soutenue à la fréquence de course, et en particulier du nombre de foulées exécutées entre les dix obstacles.
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Le 3 000 m steeple allie l'endurance au franchissement de haies. Il fut d'ailleurs conçu, par le biais d'un pari entre étudiants, en référence au sport hippique britannique très en vogue à la fin du XIXe siècle[43]. Les athlètes doivent parcourir sur la piste la distance de 3 000 m et franchir par ailleurs différents obstacles, les haies et la rivière. Depuis peu, le 3 000 m steeple est ouvert aux femmes et a figuré pour la première fois au programme olympique en 2008.
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Les courses de relais ont pour origine les sociétés antiques où des coursiers rapides et endurants se transmettent des messages de ville en ville[44]. Mais c'est aux États-Unis que la discipline prend racine dans le cadre d'une course de charité organisée par les pompiers de New York[45]. Les relais 4 × 100 m et 4 × 400 m sont composés de quatre athlètes par équipe. Le but est de parcourir la distance le plus rapidement possible tout en assurant la transmission d'un bâton cylindrique nommé témoin. Les spécialistes de ces épreuves doivent combiner la capacité physique du sprinter avec le sens de l'anticipation et de la coordination pour la transmission du témoin. Les deux courses de relais sous leur forme actuelle ont fait leur première apparition olympique en 1912. L'ekiden est une forme de marathon en relais de six coureurs développé dans les années 1980, au début au Japon.
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Le saut à la perche remonte aux sociétés antiques grecques, mais s'est développé à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne au cours de compétitions de gymnastique. Vers 1850, des membres du Cricket Club d'Ulverston au Royaume-Uni décident de mettre en place l'épreuve du « running pole leaping », littéralement bond à la perche avec élan. Le saut à la perche consiste, après une course d'élan d'une trentaine de mètres, à franchir à l'aide d'une perche une barre transversale sans la faire tomber[46]. Au fil des siècles, la technique de saut et le matériel ont été améliorés. Les perches en bambou utilisées aux Jeux de 1900 sont remplacées par des perches en fibre de verre en 1956, puis en fibre de carbone aujourd'hui. L'épreuve fut au programme des premiers Jeux olympiques en 1896 et n'est disputée par les femmes qu'à partir des Jeux de Sydney en 2000.
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Le saut en longueur existe dans toutes les compétitions sportives depuis l'Antiquité. On retrouve trace de cette épreuve dans les Tailteann Games celtiques au IXe siècle av. J.-C. Les Grecs l'ont codifié par la suite et l'ont fait figurer au programme des Jeux antiques. La discipline s'est ensuite développée dans les pays anglo-saxons dans le milieu du XIXe siècle. Le saut en longueur consiste à effectuer un bond à partir d'une planche d'appel après avoir effectué quelques pas d'élan[47].
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Le triple saut est une variante du saut en longueur. Née également en sol irlandais, l'épreuve s'est ensuite démocratisée en Amérique. Comme son nom l'indique, le triple saut consiste à effectuer une série de trois bonds après élan : un premier à cloche-pied, le pied d'appel étant également le pied de réception, puis un second saut toujours du même pied avant de terminer à la manière de la longueur[48].
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Le saut en hauteur possède des origines celtes mais également germaniques puisque, dès 1470, des concours de hauteur sont retranscrits dans les annales de la ville d'Augsbourg. Il fut disputé pour la première fois en 1840 et réglementé en 1865. La règle consiste à franchir une barre horizontale la plus haute possible sans la faire tomber après avoir pris élan. La prise d'appel se fait sur un pied[49]. La technique de saut a beaucoup évolué au cours du XXe siècle. Le « ciseau » et le « rouleau » furent longtemps utilisés par les athlètes jusqu'à l'arrivée en 1968 du Fosbury flop utilisé aujourd'hui par tous les sauteurs.
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Le principe même du lancer s'inspire du geste ancestral du chasseur.
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Le lancer du poids a pour origine la mythologie grecque où des lancers de pierre sont décrits par Homère. Il prend ensuite son essor au XVIIe siècle où des compétitions se déroulent au sein de l'artillerie britannique. La première épreuve officielle est disputée aux États-Unis en 1876. Le poids de l'engin est fixé à 16 livres (7,257 kg) en référence au boulet de canon, et la technique de lancer évolue entre la position figée et la prise d'élan. Le principe est de projeter le boulet le plus loin possible à partir d'un cercle comportant un butoir situé dans l'aire de lancer jusqu'à la zone de chute[50].
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Le lancer du disque est l'épreuve athlétique la mieux décrite par les Grecs. Les techniques de lancer et les différents disques sont expliqués dans l’Iliade. Le « solos » était un disque percé d'un trou à travers lequel on passait une corde, alors que le « diskos » était plat, en pierre ou en bronze. La discipline se développe aux États-Unis vers la fin du XIXe siècle. En 1907, le poids du disque masculin est définitivement fixé à 2 kg et le diamètre à 22 cm[51].
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On retrouve trace du lancer du marteau dans d'anciennes légendes celtes datant de 829 av. J.-C., ainsi qu'au cours du Moyen Âge où de véritables marteaux de forgerons remplacent les engins rustiques de l'Antiquité. Tout comme les autres disciplines de lancer, le marteau a évolué au cours des siècles dans sa forme et dans son poids[52]. Aujourd'hui, pour les hommes, le boulet en acier pèse 7,257 kg (soit 16 livres) et est fixé à une corde en acier reliée à une poignée. Autorisées à concourir seulement depuis 1995, les femmes disposent quant à elles d'un marteau de 4 kg.
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Le javelot[53], instrument de chasse utilisé par les plus anciennes civilisations mais aussi arme employée par de nombreuses armées de l'Antiquité, est à l'origine de la discipline du lancer de javelot. Hercule est réputé avoir été l'un des premiers lanceurs de javelot, épreuve figurant au programme des Jeux olympiques antiques. Vers 1780, les Scandinaves adoptent et développent la discipline, le javelot devenant même un symbole d'indépendance nationale pour les Finlandais. Les performances n'ont cessé de croître au fil des siècles, à tel point que l'engin fut à plusieurs reprises redessiné dans les années 1980 afin de contrôler la sécurité et de réduire le temps de vol. Malgré ces mesures, des incidents surviennent encore aujourd'hui. En 2007, les athlètes Roman Šebrle et Salim Sdiri furent atteints accidentellement par un javelot lors de réunions[54].
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Les épreuves combinées requièrent toutes les qualités nécessaires à la pratique de l'athlétisme. Dès la Grèce antique, des compétitions multidisciplinaires furent disputées afin de récompenser l'homme le plus complet.
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Le décathlon prend naissance au cours du XIXe siècle dans différents pays européens avant que les Irlandais n'exportent cette idée aux États-Unis. Un championnat toutes épreuves (« all around championship »), composé de dix tests athlétiques successifs, est alors expérimenté. Avery Brundage, futur président du comité international olympique, remporta à trois reprises le concours national américain. Disputé sur deux jours, le décathlon[55] est constitué de quatre courses (100 m, 400 m, 110 m haies et 1 500 m), de trois sauts (longueur, hauteur et perche) ainsi que de trois lancers (poids, disque et javelot). Chaque performance est convertie en points selon un barème et la somme de ces points détermine le classement.
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Les premières épreuves combinées féminines eurent lieu pour la première fois en 1928 sous la forme d'un pentathlon. Deux épreuves supplémentaires furent rajoutées au début des années 1980, donnant naissance à l'heptathlon. Ce dernier se compose de trois courses (100 m haies, 200 m et 800 m), de deux sauts (longueur et hauteur) et de deux lancers (poids et javelot)[56].
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La marche athlétique est une invention d'origine britannique datant du XIXe siècle. Entre 1775 et 1800, des marches de six jours sont organisées, suscitant un véritable engouement populaire. Le premier championnat de marche de vitesse a lieu en 1866 sur 7 miles, et 1908 marque l'entrée de cette discipline au programme des Jeux olympiques (sur 3 500 m)[57]. La marche athlétique est une discipline sportive dans laquelle les engagés doivent marcher sans jamais courir, c'est-à-dire qu'un pied au moins doit être en permanence en contact avec le sol (à l'œil nu) tandis que la jambe de soutien doit être droite (pas pliée au genou) depuis le moment où le pied touche le sol jusqu'à ce qu'elle passe à la verticale du buste.
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Les distances en marche athlétique de vitesse sont fixées aujourd'hui à 20 km et 50 km[58].
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Il existe aussi des épreuves de marche athlétique de fond, dont la plus connue est le Paris-Colmar à la marche (500 km), ainsi que des épreuves sélectives de marche de fond (150 à 200 km).
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Le stade d'athlétisme doit répondre à certaines normes pour officialiser les compétitions et les performances qui s’y déroulent. Toutes les installations sont réglementées par l’IAAF (dimensions, déclivité et disposition). Les compétitions d’athlétisme en plein air se déroulent dans des stades constitués d’une piste ovale de 400 mètres de long. Cette distance a évolué au cours des années. Aux Jeux de 1896, la piste mesurait 333,33 m, pour passer à 500 m lors des Jeux de 1900 à Paris, et à 536,45 m (un tiers de mile) à Saint-Louis en 1904. En 1912, la distance fut portée à 383 m, puis à nouveau 500 m aux Jeux olympiques d'été de 1924.
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La piste d'athlétisme est formée de deux lignes droites parallèles et deux virages identiques, et doit comporter de 6 à 8 couloirs de 1,22 m de large, et un fossé adaptable à la course du 3 000 m steeple (la rivière)[59]. En salle, la longueur de la piste est de 200 m et les virages peuvent être relevés de 18 degrés au maximum. Le nombre de couloirs doit être compris entre 4 et 6. Une piste en ligne droite indépendante, située au centre de la salle, est requise. La texture de la piste d'athlétisme a évolué au fil des années. Tout d'abord disputées sur terre, puis sur herbe au début du siècle, les courses d'athlétisme se déroulent ensuite sur une piste en cendrée, forme de terre battue. Les années 1960 sont marquées par l'avènement des surfaces synthétiques. En 1967, la firme 3M innove en créant les premières pistes en polyuréthane. Le tartan fait son apparition pour la première fois lors des Jeux olympiques d'été de 1968 à Mexico[60]. La couleur rouge de la piste est alors choisie en raison de sa résistance aux rayons ultra-violets du soleil.
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Les aires de lancers sont composées d'une surface d'élan délimitée par un cercle fait d'une bande de fer dont le diamètre varie selon la discipline (2,135 m pour le poids et le marteau et 2,50 m pour le disque) et dont le revêtement peut être en béton ou en asphalte[59]. Le lancer du javelot est effectué sur une piste d'élan synthétique similaire à la piste. Sa longueur minimale est de 36 m et sa largeur de 4 m. Chaque athlète ne doit pas mordre la ligne ou le cercle de lancer sous peine de voir son jet invalidé par les juges. Les secteurs de chute sont généralement en herbe afin que l'engin puisse laisser une empreinte au sol pour mesurer la distance. Il est délimité par des lignes blanches et forme un angle déterminé (29° pour le javelot et 34°9 pour les autres engins). Les aires de sauts sont composées en matériau synthétique. La longueur et le triple saut disposent d'une piste d'élan de 40 m de long et de 1,22 m de large, et se terminent par une fosse de réception (de 9 m de long sur 2,75 m de large) remplie de sable fin. Des planches d'appels sont fixées au sol et sont recouvertes de plasticine afin de vérifier si un athlète n'a pas mordu son saut. L'aire du saut en hauteur mesure 20 × 20 m afin de pouvoir installer le sautoir. Enfin, les perchistes disposent d'un couloir d'élan de 40 m de long et de 1,22 m de large conclu par un bac d'appel.
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Une compétition d'athlétisme nécessite, par son nombre élevé d'épreuves, un matériel important[59]. Pour les courses (du 60 m au 400 m), la présence de starting blocks, si possible reliés avec un système de contrôle des faux-départs, est obligatoire. Ils permettent une meilleure impulsion et des départs sans dérapage. Par ailleurs, des plots de départ doivent indiquer les couloirs attribués aux athlètes. Afin d'homologuer les performances, l'IAAF impose la présence d'un anémomètre afin de mesurer et d’enregistrer la vitesse du vent[62], ainsi qu'un système de chronométrage entièrement automatique au centième de seconde.
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Des matelas de réception, ainsi que des poteaux avec supports, sont requis pour les sauts en hauteur et à la perche. Les barres peuvent être en bois, en métal ou en fibre de verre. Des taquets fixés à des montants mobiles doivent être prévus a la perche. Les divers engins de lancer – poids, disques, marteaux et javelots – doivent respecter scrupuleusement les poids et dimensions conformes aux diverses catégories d’âge et de sexe[63]. Le témoin utilisé lors des courses de relais ne doit pas excéder 50 g et 30 cm. Des panneaux d'affichage doivent être utilisés pour renseigner les athlètes et les spectateurs des performances enregistrées.
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La tenue typique d'un athlète est constituée d'un maillot, d'un short et de chaussures de courses. Celles utilisées par un sprinteur ne possèdent ni talon ni voûte plantaire, et comptent 11 crampons ne devant pas dépasser 9 mm de longueur[64].
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Une compétition d’athlétisme est composée de divers officiels chargés de garantir le bon déroulement des épreuves et la validité des performances, en veillant sur l'application constante des règlements internationaux.
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Pour les compétitions le ou les juge-arbitre(s) devront veiller à ce que les règles des compétitions soient observées. Le starter est chargé d’assurer au mieux le départ des courses, notamment en matière de tenue des athlètes, de placement, ou de positionnement dans les starting-blocks[65]. Il veille également à d’éventuels faux-départs et disqualifie le responsable. Les commissaires de course doivent signaler au juge-arbitre toute entrave au règlement lors du déroulement des courses, notamment en cas d’empiétement du couloir de gauche en virage, de mauvais franchissements d’obstacles, de bousculades ou encore de mauvais passage de témoin lors des relais[59]. Les athlètes sont classés dans l'ordre dans lequel une partie de leur corps (torse, à l'exclusion de tête, cou, bras, jambe, main ou pied) franchit le bord intérieur de la ligne.
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Le jury de course est secondé par des chronométreurs officiels qui doivent disposer obligatoirement d’un outil de mesure automatique au centième de seconde ainsi que d’un anémomètre.
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Les concours de saut et de lancer sont également encadrés par le juge-arbitre. Il est secondé par au moins cinq juges-officiels chargés de vérifier la bonne exécution et la validité de l'essai, ainsi que de mesurer au centimètre près la performance de l'athlète. Un essai est validé lorsque le juge lève un drapeau blanc, invalidé s'il lève un drapeau rouge. À la fin des épreuves, le juge-arbitre doit établir un classement définitif et accompagner les lauréats au podium.
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L'IAAF a édicté des règles de compétition strictes et rigoureuses afin de garantir l'équité des concurrents lors des épreuves. Lors d'une compétition officielle, l'athlète doit être préalablement inscrit et pointer au secrétariat pour recevoir son dossard. Il dispose d'un terrain d'échauffement réservé à cet effet et doit se présenter à la chambre d’appel à un horaire déterminé. Il doit ensuite se diriger vers le lieu des épreuves accompagné des autres concurrents. Les athlètes doivent porter des tenues règlementaires reconnues par leur Fédération. Ces tenues doivent de plus être non offensantes et ne pas gêner la vision des juges. Un athlète a la possibilité de participer pieds nus, ou porter des chaussures à un ou aux deux pieds[64].
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Lors des courses de sprint, les athlètes courent dans le couloir qui leur est affecté, d’un bout à l’autre de l’épreuve et partent obligatoirement des starting-blocks où un juge (starter) donne les commandements de départ suivants : « à vos marques », puis « prêts ? » avant de déclencher le coup de pistolet, lorsque les coureurs sont en position immobile[59]. Les concurrents ne doivent pas changer de couloir ni empiéter sur la ligne intérieure, surtout en virage.
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À partir du 800 m, les athlètes partent en position debout, sans le deuxième commandement. Pendant la course, ils ne doivent ni se gêner, ni se bousculer. Pour les relais, les athlètes doivent respecter les zones de transmission marquées sur la piste et acheminer le témoin jusqu'à la ligne d'arrivée. Pour les épreuves d’obstacles, les coureurs doivent passer au-dessus de la haie et ne pas la renverser délibérément.
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Lors des sauts en hauteur et à la perche, les montées de barre doivent être fixées à l’avance, et l'ordre de passage des concurrents nécessite un tirage au sort. Chaque concurrent dispose d'un temps imparti et de trois tentatives par hauteur de barre pour la franchir. Le classement est effectué en retenant la dernière hauteur franchie. À la longueur et au triple saut, tous les athlètes disposent également de trois essais, puis les huit meilleurs sauteurs ont droit à trois tentatives supplémentaires. Le saut est validé par les juges si le sauteur ne « mord » pas la ligne d’appel au cours de sa tentative et sort de la fosse de réception en avant de la marque laissée dans le sable.
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Dans les compétitions internationales, un athlète est un représentant d'une fédération. Dans le cas de changement de nationalité ou de double nationalité, il ne pourra représenter son nouveau pays pendant au moins trois ans à compter de la date à laquelle il a représenté pour la dernière fois la première fédération[66]. Un athlète peut être soumis à un contrôle antidopage dès la fin d'une épreuve. Dans le cas d'un relais, tous les membres doivent se soumettre au contrôle. Les échantillons sont ensuite envoyés à un laboratoire accrédité de l’AMA. L'homologation d'une performance et d'un record est soumise à la présence des résultats des analyses de ces échantillons dans le dossier. Plus tard, si un athlète reconnaît avoir eu recours à des substances interdites durant la période où avait été établi le record, celui-ci est retiré des tablettes. Le compétiteur dispose d'un droit d'appel. Il doit être déposé par un représentant de l'athlète ou l'athlète lui-même.
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En 1912, immédiatement après les Jeux de Stockholm, l'Association internationale des fédérations d'athlétisme voit le jour ; elle rassemble alors 17 membres de la Fédération internationale d'athlétisme[67]. L'IAAF a procédé à la codification de l'athlétisme à l'échelle mondiale, en fixant des règles très strictes garantissant la régularité des épreuves. Elle veille aussi à la validation des records mondiaux, ainsi qu'à l’organisation des compétitions internationales[68]. En 2015, le Britannique Sebastian Coe est le président de cette institution[69] dont le siège est situé à Monaco.
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L'IAAF est subdivisée en six régions continentales (Afrique, Asie, Europe, Océanie, Amérique centrale et du Nord, Amérique du Sud) régies elles-mêmes par leur propre institution. L'Association européenne d'athlétisme est créée en 1970[70], et comprend aujourd'hui 50 membres.
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Au total, 214[71] fédérations nationales membres sont affiliées à l'IAAF, soit plus qu'il n'existe de pays dans le monde, certaines dépendances politiques des Antilles et d'Océanie y sont notamment représentées. En France, la FFA voit le jour en 1920[72]. Elle est notamment chargée de gérer la formation sportive à travers les différents clubs, d'organiser les compétitions et d'établir les règles techniques nationales. Sous sa tutelle, les différents Comités départementaux et Ligues régionales encadrent les milliers de clubs d'athlétisme en France.
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De nombreux pays se sont dotés d'une structure professionnelle. En France, la Ligue nationale d'athlétisme a vu le jour le 28 janvier 2007[73]. Elle regroupe une vingtaine d'athlètes français sous contrat qui perçoivent un salaire et une aide à la formation en contrepartie de leur participation à certains meetings[74]. C'est la première fois en France qu'un sport individuel s'organise en ligue professionnelle.
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Ces compétitions internationales se déroulent selon un calendrier quadriennal. Elles se composent des Jeux olympiques, des championnats du monde et des championnats continentaux, et sont organisées par l'IAAF, le CIO ou la fédération continentale (par exemple la Fédération européenne d'athlétisme). Seuls trois athlètes par nation sont autorisés à concourir dans chaque discipline. Afin de sélectionner les meilleurs athlètes, un grand nombre de pays ont mis en place le système des minima établi selon un barème de performances.
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La principale compétition d'athlétisme se déroule tous les quatre ans lors des Jeux olympiques d'été. L’athlétisme se confond avec celle des Jeux olympiques. Il fut en effet présent dès 1896 lors de la renaissance des olympiades à l'initiative du baron Pierre de Coubertin. Il fait par ailleurs partie des cinq sports ayant toujours figuré au programme olympique[75], et est celui qui comprend le plus grand nombre d'épreuves. De douze titres décernés lors des premiers jeux rénovés, le total des épreuves programmées pour les Jeux de Londres en 2012[76] s'élève à 47. Les femmes ont été autorisées à concourir pour la première fois lors des Jeux de 1928, et cela contre la volonté de Coubertin[77]. Les compétitions se déroulent dans le stade olympique, lieu des cérémonies d'ouverture et de clôture. Elles focalisent, durant le déroulement des jeux, l'attention des spectateurs et des médias. L'athlétisme est considéré comme le « sport roi » des Jeux olympiques.
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Longtemps dépourvu de rendez-vous mondiaux puisque les Jeux olympiques tenaient lieu de compétition suprême, l'athlétisme consacra sa grande mue par la tenue de ses premiers championnats du monde à Helsinki en juillet 1983, sur une idée de son président de l'époque Primo Nebiolo. Ce rendez-vous mondial désigne un champion du monde pour chaque discipline. Depuis 1991 la compétition est devenue bisannuelle, encadrant l'année olympique. La quinzième édition est organisée en 2015 à Pékin. En marge de cet événement, le cross-country bénéficie de ses propres championnats du monde disputés chaque année durant l'hiver (tous les deux ans depuis 2011). L'épreuve, sous la forme d'un cross long et d'un cross court, récompense les meilleurs athlètes individuels ainsi que la meilleure équipe. Les championnats du monde d'athlétisme en salle ont lieu également tous les deux ans, en alternance avec la compétition disputée en plein air. Une première édition s'est tenue en 1985 à Paris sous le nom de Jeux mondiaux indoor, mais l'appellation officielle de championnats du monde en salle est donnée pour la première fois en 1987 à Indianapolis.
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Les fédérations continentales organisent leurs propres championnats visant à récompenser leurs meilleurs athlètes. Des championnats d'Europe sont ainsi organisés tous les quatre ans[78] par l'Association européenne d'athlétisme, au milieu d'un cycle olympique. La première édition eu lieu en 1934 à Turin et la dernière en date s'est tenue en 2018 à Berlin, la compétition ayant adopté un cycle bisannuel à partir de 2012, en alternance avec les championnats du monde[79]. Depuis 1966, des championnats d'Europe en salle sont disputés tous les deux ans. Les autres fédérations organisent également leur propre compétition en plein air, à l'image des championnats d'Afrique ou des championnats d'Asie. Les championnats du monde et/ou d’Europe de cross, de marche, de semi-marathon et de marathon font l’objet de classements par équipes.
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Outre les Jeux olympiques, les championnats du monde, les championnats d’Europe et les championnats nationaux, l’athlétisme se décline également sous la forme de rencontres internationales appelées meetings. Elles s'appuient sur des partenaires publics ou des sponsors privés, et fonctionnent sur un programme réduit de quelques épreuves. Les athlètes participants sont invités par les organisateurs. Les meetings[59] sont organisés au niveau international, national et régional, et utilisent le système des primes d'engagement et des primes de performances. De très nombreux meetings d’athlétisme existent et sont classés par label en fonction de l'importance et du prestige de la compétition[80].
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Le circuit de la Golden League, intégré dans le Tour mondial d'athlétisme (World Athletics Tour) de 1998 à 2009 regroupe les « meilleurs » athlètes de l'année et bénéficie d'une importante couverture médiatique (retransmission télévisée) et de dotations importantes. En 2008, l'épreuve était composée de 6 meetings européens : Oslo, Rome, Paris, Zurich, Bruxelles et Berlin, la finale de la saison ayant lieu à Monaco. Les athlètes parvenant à remporter une même épreuve lors de tous ces meetings se partagent un « jackpot » d'un million de dollars en lingots d'or[81]. Les six épreuves féminines et six épreuves masculines sont choisies par l'IAAF.
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Les autres meetings, moins prestigieux que la Golden League, sont ensuite classés (par ordre décroissant) par l'IAAF en Super grand prix, puis en Grand prix. Ils doivent répondre à plusieurs critères : la qualité des infrastructures, la logistique, une dotation minimale, et une présence obligatoire d'athlètes en fonction de leur classement. Les autres meetings ne permettent pas aux athlètes de marquer des points au classement IAAF.
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La Finale mondiale[82] regroupant les meilleurs athlètes de l'année est disputée en fin d'année jusqu'en 2009.
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À partir de 2010, pour renforcer la popularité de l'athlétisme hors de l'Europe, la Golden League disparaît au profit de la Ligue de diamant qui regroupe 14 meetings en Europe, Moyen-Orient, Asie et aux États-Unis. Contrairement à la Golden League, à chaque épreuve (16 épreuves masculines et 16 épreuves féminines) sont attribués des points en fonction de la place obtenue. À la fin des 14 meetings, le premier de chaque catégorie remporte un diamant de 4 carats.
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Les catégories Super Grand Prix et Grand Prix ont également disparu et été remplacées par une catégorie unique : l'IAAF World Challenge qui regroupe 13 meetings sur tous les continents en 2016[83]. Ces meetings sont moins prestigieux que ceux de la ligue de diamant.
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Chaque pays organise ses propres championnats pour déterminer les meilleurs athlètes par discipline. Les championnats de France d'athlétisme sont organisés tous les ans par la Fédération française d'athlétisme. Ils rassemblent des athlètes par clubs et se déclinent par catégories d'âge (cadets, juniors, espoirs et élite). Des championnats interclubs sont également disputés au niveau départemental et régional, avec des qualifications aboutissant au plus haut niveau.
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Les championnats nationaux peuvent également servir d'épreuve qualificative à une future compétition internationale. Aux États-Unis, les « U.S. trials » voient s'affronter les meilleurs athlètes américains. En sprint, le système de sélection s'avère souvent impitoyable puisque certaines finales sont de même niveau que les finales mondiales.
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D'autres compétitions par équipes sont organisées, elles portent souvent le nom de « Coupe ». On peut citer notamment la Coupe du Monde des nations qui regroupe des équipes de continents, la Coupe du monde de marathon ou la Coupe du monde de marche. Au niveau continental, la Coupe d'Europe d'athlétisme est une épreuve par équipes regroupant les huit meilleures équipes du continent depuis 1965. Disputée sur deux journées, elle récompense à l'issue d'un classement final les meilleures nations masculines et féminines européennes, et permet de refléter la réelle valeur athlétique d'un pays. La coupe d'Europe est disputée tous les ans depuis 1993[86], et est régie par l'EAA.
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Les « matchs internationaux » sont des rencontres opposant des équipes nationales sur un programme pratiquement complet. Ces épreuves constituaient les compétitions majeures dans la période allant de l'après-guerre à la première édition des Championnats du monde, surtout lors des années non olympiques. Les rencontres entre les équipes des États-Unis et d'URSS étaient souvent considérées comme un événement majeur de la saison d'athlétisme. La France essaye de redonner un peu de gloire à ce type de compétition par l'intermédiaire du DécaNation. Autres compétitions internationales, les Jeux du Commonwealth, les Jeux Méditerranéens, ou les Jeux de la Francophonie, sont souvent issues d'organisations historiques ou politiques. Les Universiades, les Goodwill Games (tombés aujourd'hui en désuétude) sont des compétitions multisports organisées sur le modèle des Jeux olympiques[87].
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En 2000, le livre édité par le quotidien sportif français L'Équipe, 100 champions pour un siècle de sport[88], établissait un classement des 100 sportifs du siècle, parmi lesquels l'athlétisme était le sport le plus représenté. Par ailleurs, en 1999, l'IAAF désigna les champions d'athlétisme du XXe siècle[89]. Chez les hommes, l'Américain Carl Lewis devança son compatriote Jesse Owens alors que la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen fut récompensée chez les femmes.
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Chez les sprinteurs, l'Américain Carl Lewis est sans conteste l'athlète ayant marqué le plus la discipline par l'ampleur de son palmarès. Fort de ses neuf titres olympiques (dont quatre au saut en longueur) et de ses huit titres de champions du monde, il a réussi à asseoir sa domination pendant près de deux décennies, il codétient avec Usain Bolt, la performance d'avoir réussi pendant deux olympiques de suite à garder son titre dans trois disciples différentes : le 100 m, 200 m et le 4 × 100 m[90]. Jesse Owens s'assure une place dans l'histoire du sport en obtenant quatre titres olympiques aux Jeux de 1936[91]. Parmi les autres sprinters de renom, on peut citer Ray Ewry, Alvin Kraenzlein, Jim Hines, Tommie Smith, Valeriy Borzov, Pietro Mennea, et plus récemment Butch Reynolds, Frank Fredericks, Donovan Bailey, Maurice Greene et Michael Johnson.
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Les finlandais volants, surnom donné entre autres aux athlètes Paavo Nurmi, Ville Ritola ou Hannes Kolehmainen, règnent sur les courses de fond et de demi-fond dans la première moitié du XXe siècle. Le Tchécoslovaque Emil Zátopek entre dans la légende en s'adjugeant le 5 000 m, le 10 000 m et le marathon lors des Jeux de 1952. Les autres légendes de l'endurance sont entre autres les Éthiopiens Abebe Bikila et Haile Gebrselassie, le Français Alain Mimoun, l'Australien Herb Elliott, les Britanniques Sebastian Coe et Steve Ovett, le Néo-Zélandais Peter Snell, le Kényan Kipchoge Keino, l'autre Finlandais Lasse Virén, les Marocains Saïd Aouita et Hicham El Guerrouj, l’Algérien Noureddine Morceli ou encore l'Américain Mal Whitfield.
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Dans les concours, plusieurs athlètes ont définitivement acquis le statut de « légende » de l'athlétisme. On peut citer notamment les Soviétiques Valeriy Brumel et Viktor Saneevi, ainsi que les Américains Al Oerter, Bob Beamon et Dick Fosbury. Plus récemment, Jonathan Edwards, Lars Riedel, Javier Sotomayor, Mike Powell, Jan Železný et Sergueï Bubka ont dominé chacun leur spécialité. Dans les autres épreuves, on retiendra parmi les grands noms de l'histoire du sport les décathloniens Jim Thorpe et Daley Thompson ainsi que les marcheurs Volodymyr Holubnychyy et Robert Korzeniowski.
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Aujourd'hui, le Britannique Mohamed Farah, succédant à l'Éthiopien Kenenisa Bekele, domine le fond mondial. Les Kényans, comme David Rudisha ou Ezekiel Kemboi, règnent sur le demi-fond. Depuis 2008, le Jamaïcain Usain Bolt réalise des performances exceptionnelles sur le sprint. Aux Jeux olympiques de Pékin, il remporte les épreuves du 100 m, du 200 m et du relais 4 × 100 m en établissant pour chaque épreuve un nouveau record du monde et réédite aux Jeux olympiques de Londres, quatre années plus tard[92]. Aux Jeux olympiques de Rio 2016, Usain Bolt remporte encore une fois les 3 épreuves, augmentant son nombre de la plus prestigieuse médaille de Athlétisme à 9[93]. Cependant, après la disqualification de l'équipe de Jamaïque de 4x100 mètres des jeux de Pékin[94], celui-ci perd officiellement une médaille, mettant son total à 8.
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Du côté des courses "hors-stade", en 2019, Eliud Kipchoge devient le premier homme à passe sous les 2 heures[95] et est considéré par plusieurs comme le plus grand marathonien à jamais avoir foulée le sol[96].
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Depuis sa première apparition aux Jeux olympiques en 1928, l'athlétisme a également forgé au cours des décennies ses légendes féminines. La sprinteuse américaine Betty Robinson devient la première championne olympique sur 100 m[97]. Les courses rapides ont consacré notamment la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen[90], seule femme ayant remporté quatre médailles d'or en une seule olympiade, l'Australienne Betty Cuthbert, la Polonaise Irena Szewińska, les Est-Allemandes Marita Koch et Marlies Göhr, la Française Marie-José Pérec, l'Australienne Cathy Freeman et l'ancienne sprinteuse jamaïcaine Merlene Ottey. On peut également citer des athlètes américaines telles Wilma Rudolph, Evelyn Ashford, Valerie Brisco-Hooks, Gwen Torrence, Gail Devers, ou encore Florence Griffith-Joyner dont les performances inégalées font toujours l'objet de soupçons de dopage[98].
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Chez les « fondeuses », les grands noms sont Jarmila Kratochvílová, Tatyana Kazankina, Maria Mutola, Gabriela Szabó, Doina Melinte, Joan Benoit, Ingrid Kristiansen, Hassiba Boulmerka, Svetlana Masterkova, Kelly Holmes et Derartu Tulu, pour ne citer qu'elles. La Britannique Paula Radcliffe collectionna les places d'honneur sur la piste avant de devenir le grand leader du marathon.
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Dans les concours, l'Américaine Jackie Joyner-Kersee domina les épreuves de l'heptathlon et du saut en longueur en décrochant au total trois titres olympiques et quatre titres mondiaux. Sa principale rivale fut l'Allemande Heike Drechsler. Ulrike Meyfarth, Stefka Kostadinova, Inessa Kravets et Trine Hattestad ont également porté leur discipline au plus haut niveau.
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Aujourd'hui, la Croate Blanka Vlašić en saut en hauteur, la sprinteuse américaine Allyson Felix, la perchiste russe Yelena Isinbayeva dominent dans leur spécialité. Par ailleurs, les Éthiopiennes Tirunesh Dibaba et Meseret Defar s'avèrent être les plus grandes spécialistes de fond au niveau mondial.
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L’athlétisme féminin, longtemps tenu à l’écart par la Fédération internationale, a définitivement pris sa place depuis la fin de la guerre 1939-1945[99]. Pourtant, la pratique de ce sport par les femmes remonte elle aussi aux civilisations antiques lorsque des concurrentes s’affrontaient dans des épreuves d’haltères et de lancers dans l’Égypte antique, ou lorsque des scènes de courses furent décrites dans la mythologie grecque. Vers 1350 av. J.-C., Hippodomie, femme de Pélops, crée des jeux exclusivement féminins appelés les Jeux d'Héra. Des compétitions de courses à pied s'organisent ainsi tous les quatre ans. Au XVIe siècle en Allemagne, des épreuves athlétiques féminines ouvertes aux jeunes bergères sont organisées à Markt Groningen. Avec la codification de l’athlétisme, les premiers meetings mettant aux prises des femmes apparaissent dès la fin du XIXe siècle. On enregistre dans les universités américaines des compétitions d’étudiantes, à l'image des jeunes filles du Vassar College de New York en 1895. Les athlètes américaines prennent part à des compétitions nationales (universitaires) à partir de 1903. Le 25 novembre 1903 en France, près de 2 500 ouvrières du textile, participent à la Course des Midinettes, épreuve reliant Paris à Nanterre à la course ou à la marche[100]. Sur un parcours de 12 km, la modiste Jeanne Cheminel s'impose en 1h10[101]. Les Finlandaises sont admises aux championnats nationaux en 1913.
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En l’absence des hommes mobilisés lors de la Première Guerre mondiale, l’émancipation du sport féminin est accélérée. C’est ainsi que des réunions sportives inter-usines ont lieu en France et au Royaume-Uni. La Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF) est fondée le 18 janvier 1918 en s'appuyant notamment sur des clubs sportifs féminins fondés avant la Grande Guerre comme le Fémina Sport (1912) qui pratique déjà l'athlétisme. Alice Milliat[102] devient présidente de la FSFSF. Se heurtant au refus du baron Pierre de Coubertin et du Comité international olympique d’accueillir des athlètes féminines, Milliat décide de créer en 1921 les premiers Jeux mondiaux féminins regroupant cinq nations européennes à Monte-Carlo[103], puis les Jeux féminins à Paris en 1922 et à Göteborg en 1926. En août 1922, lors du congrès de la Fédération sportive féminine internationale (fondée en 1921), on voit l'homologation des 38 premiers records mondiaux féminins d'athlétisme[104]. Le début des années 1920 correspond également aux premières épreuves nationales et internationales féminines dans les autres nations européennes.
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En 1928, l’IAAF admet la réalité de l’athlétisme féminin en décidant d’intégrer quelques épreuves lors des Jeux d’Amsterdam. Dans l'épreuve du 800 m, l'arrivée de certaines concurrentes à bout de forces provoqua la polémique et rendit la distance non féminine jusqu'en 1960[105]. Un journaliste allemand de l'époque affirme alors : « Nous croyons que la femme ne doit pas courir sur des distances aussi grandes [...] presque toutes les concurrentes étaient terrassées. Ce n'était pas beau à voir »[106]. Cette vision de la course fut néanmoins remis en cause par le CIO en 1952[107] qui considéra que ces femmes s'étaient effondrées au sol plus par déception que par réel épuisement. Aux Jeux de Los Angeles de 1984, lors de l'intégration du marathon féminin au programme olympique, l'arrivée de la Suissesse Gabriela Andersen-Schiess provoque la même polémique qu'en 1928. Totalement déshydratée, elle termine les derniers mètres en titubant et en s'effondrant sur la ligne[108], contrastant avec la victoire de Joan Benoit dans un meilleur temps qu'Emil Zátopek à Helsinki en 1952.
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Le contingent d'athlètes féminines ne cesse de croître aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde et les différences de programme entre les hommes et les femmes se réduisent au fil des années. La perche et le lancer du marteau ont été introduits à Sydney en 2000. Aux Jeux olympiques de 2008, le 3 000 m steeple féminin a fait son apparition au programme[109].
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La progression des performances athlétiques au cours des siècles découle de l'évolution du matériel mais aussi des évolutions techniques propres à chaque épreuve. À la fin du XVIIIe siècle, un général américain invente le « crouch start », technique consistant à prendre le départ d'une course accroupi. Tom Burke, premier champion olympique du 100 m de l'histoire, utilise cette nouvelle méthode[110]. Aux Jeux de 1900, l'Américain Alvin Kraenzlein innove en réduisant le nombre de foulées entre les haies. Dans les années 1920, des Américains introduisent une nouvelle technique de saut en longueur, le « hitch kick », consistant à effectuer des battements de jambes en l'air durant le saut[111]. Au lancer du poids, l'Américain Parry O'Brien invente la technique de lancer dos à l'aire de réception, et en effectuant une rotation à 180°. Juste après la Seconde Guerre mondiale, des entraîneurs soviétiques développent les différentes techniques de saut en hauteur. Valeriy Brumel est l'un des premiers athlètes à expérimenter la technique du « rouleau ventral » qui remplace aussitôt celle des ciseaux. Quelques années plus tard, la discipline est une nouvelle fois révolutionnée par l'apparition du « fosbury-flop », du nom de l'Américain Dick Fosbury qui remporte le concours de la hauteur des Jeux de Mexico en 1968 avec la technique du « saut dorsal »[90].
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Avec l’apparition du professionnel au début du XXe siècle, les méthodes d’entraînement ne cessent de progresser. Aux États-Unis, la préparation physique des sprinters est mise au point dès les premières compétitions nationales. La technique consiste à courir à l’entraînement à allure de compétition. Au début des années 1920, le fondeur finlandais Paavo Nurmi est l'inventeur d'une méthode d'entraînement diversifiée et rigoureuse basée sur des séances d'endurance et de vitesse chronométrées[112]. Inspiré par l'exemple finlandais, l’entraîneur suédois Gosse Holmer met au point le fartlek, système où l'athlète est libre de pouvoir créer par lui-même un entraînement qui s'adapte à sa propre individualité. Holmer met en place un véritable camp d’entraînement situé en pleine nature suédoise composé d'un parcours sportif en forêt extrêmement sélectif comportant des séries de côtes et d’obstacles (tronc d’arbres, rivière...)[28]. Dans les années 1950, la technique de l’entraînement par intervalles, l'interval training, est mis au point par des médecins en Allemagne[113]. Ce système exigeant bénéficie dès l’après-guerre aux athlètes de l’Europe de l'Est, et notamment au Tchèque Emil Zátopek, coureur multi-médaillé aux Jeux olympiques. La RDA, grâce à une politique de détection précoce, de formation d'entraîneurs de haut-niveau, et de recherches en biomécanique ou en physiologie[28], produit des sprinteuses de haut niveau. En même temps, le jogging est créé en Nouvelle-Zélande, ainsi qu’un nouveau programme intensif basé sur l'endurance. Cette méthode est utilisée, entre autres, par le fondeur Peter Snell dans les années 1960[114]. À Melbourne, l'Australien Herb Elliott reprend les méthodes suédoises d'avant-guerre dans un camp d'entraînement consacré à l'athlétisme.
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Les records du monde d'athlétisme masculins sont reconnus officiellement par l'IAAF depuis 1912. Avant cette date, les performances des athlètes étaient établies par des statisticiens sans garantie de conformité, et sans réelle réglementation pour chaque épreuve. La première liste des records du monde est publiée pour la première fois en 1914 et est composée de 53 records de course à pied, 30 records de marche et 12 records de concours. En 1936, les performances féminines sont diffusées à leur tour par l'IAAF. Ces dernières étaient régies auparavant par la FSFI, une fédération féminine autonome[115]. Depuis 1987, la Fédération Internationale d'Athlétisme prend en compte les épreuves disputées en salle. Actuellement, près d'une cinquantaine de disciplines athlétiques (dont 22 pour les femmes) reconnues font l'objet de records au niveau mondial, continental ou national. Les épreuves non reconnues sont considérées comme des « meilleures performances ».
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L'homologation d'un record est soumise au respect d'un certain nombre de règles. Ce record doit d'abord avoir été établi au cours d'une compétition ou réunion figurant au calendrier et respectant les règles de la Fédération internationale. Les courses sont chronométrées électroniquement et le vent qui peut favoriser ou défavoriser les coureurs, est pris en compte dans la validité d'une performance ou d'un record. La limite du vent est fixée à 2 m positif (c'est-à-dire dans le sens de la course) par seconde. La demande d'homologation doit être faite dans les trente jours par la Fédération membre de l’IAAF représentant le pays où a été établie la performance[116].
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Les organisateurs de meetings font souvent appel à des « lièvres » lors d'épreuves de fond. Ces athlètes doivent donner à la course une allure suffisante et respecter des temps de passage définis à l’avance, pour permettre aux champions de battre un record. Dans ce cas, les lièvres bénéficient de primes de performance. En 1997, au meeting de Rome, le Kényan William Tanui remporte la somme de 15 000 dollars pour avoir participé au record du monde du mile en tant que lièvre[117].
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Les records du monde ont considérablement changé au cours du XXe siècle, plus particulièrement dans les années 1920 ainsi qu'à partir des années 1950. Avec le progrès technique, notamment l'évolution du matériel, des méthodes d'entraînement, ainsi qu'avec l'aide du dopage, les performances athlétiques sont multipliées à partir des années 1970. Depuis plusieurs années, les nouveaux records du monde d'athlétisme sont moins nombreux malgré l'amélioration des procédés d'entraînement et du recrutement des athlètes. Selon des études, les limites physiologiques de l'espèce humaine seraient atteintes dans une génération, soit vers 2027[118]. Ainsi, certains records du monde à l'image du 100 m féminin à l'actif de l'Américaine Florence Griffith-Joyner en 1988 (10 s 49) semblent aujourd'hui inaccessibles. Chez les hommes, la limite des aptitudes physiologiques humaines se situerait autour de 9 s 67[119].
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En 2009, lors de la finale du 100 m des Championnats du monde de Berlin, le Jamaïcain Usain Bolt a touché du doigt cette barrière en établissant un nouveau record du monde avec un temps de 9 s 58, avec un faible vent favorable.
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En 2011, sur 2000 athlètes interrogés anonymement par des scientifiques, 30 % de ceux qui ont participé aux Mondiaux 2011 et 45 % de ceux qui ont participé aux Jeux panarabes déclarent s'être dopés[120].
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Le dopage en athlétisme est un phénomène ancien. Les premiers cas recensés remontent au début du XXe siècle, lors du marathon olympique de 1904, où l’Américain Thomas Hicks bénéficia d’une injection de strychnine par son entraîneur lors d’une défaillance pendant la course[121]. Cette pratique ne suscite alors aucune indignation et l’utilisation de drogues dans le sport est même saluée. En 1941 à Bâle, le comportement étrange de trois coureurs à l’issue d’un cross mettent en avant le problème de l’absorption d’amphétamines à des fins de résistance à l’effort[122]. Aux Jeux de Londres de 1948, l’excitation et l’énervement d’Emil Zátopek après son arrivée victorieuse du 10 000 m laisse présager aux spécialistes les risques de la prise d’une telle substance. Dans les années 1950, des rumeurs font état d’un dopage organisé aux stéroïdes anabolisants par les athlètes soviétiques, puis par les Américains[123]. Ces soupçons sont d’ailleurs renforcés par l’apparition de nouveaux gabarits à forte musculature dans les stades. Par ailleurs, le fondeur finlandais Lasse Virén fait l’objet de rumeurs à son sujet concernant l’autrotransfusion, technique destinée à améliorer l’oxygénation de l’organisme[124].
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Les années 1970 et 1980 sont marquées par le dopage d’État, en particulier de celui des sportives d'Allemagne de l'Est. Durant cette période, les athlètes féminines de la RDA dominent le monde de l'athlétisme. Les soupçons de dopage qui existent alors sont étayés par les déclarations des quelques rares athlètes à réussir à passer à l'Ouest, comme Renate Neufeld en 1977. Depuis la chute du Mur de Berlin, de nombreuses sprinteuses ont dénoncé ce dopage institutionnalisé[125]. Ainsi, Ines Geipel demanda en 2005 à la fédération allemande de retirer des tablettes ses performances et records[126]. En outre, de nombreuses athlètes germaniques[Lesquelles ?] victimes de « grossesses d’État » quelques années auparavant se sont exprimées au grand jour. À l’instar des gymnastes, ces athlètes auraient été mis enceintes afin de profiter des effets physiologiques liés à la grossesse[127]. Il est toutefois possible qu'il s'agisse d'un « mythe des grossesses dopantes »[128]. Des coureurs de longue distance sont également contrôlés positifs à cette période, notamment des marathoniens convaincus de prise d’anabolisants. En 1993, les stéroïdes sont considérés par des spécialistes comme la cause des décès des athlètes Detlef Gerstenberg et Uwe Beyer[129]. Depuis 1990, le dopage institutionnalisé sous le régime de la République démocratique allemande est avéré, et les performances de certains athlètes sont remis en cause[130].
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Le dopage est depuis cette époque considéré comme une tricherie et à ce titre sanctionnable. Des contrôles anti-dopage ont été mis en place pour tenter d'enrayer un phénomène que les instances nationales et internationales de l'athlétisme considèrent comme un fléau à la fois pour l'image des disciplines du stade et pour la santé des athlètes. L'IAAF participe à la lutte anti-dopage en multipliant les contrôles et le suivi des athlètes. Elle adhère par ailleurs au code de l'Agence mondiale antidopage[131].
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Plusieurs athlètes de haut niveau incarnent à eux seuls l'importance du dopage dans l'athlétisme. Par exemple le sprinteur canadien Ben Johnson, après une victoire et un record du monde aux 100 m des Jeux olympiques de 1988 de Séoul, se voit déchu de son titre et de son record pour dopage. Après sa suspension, il est pris une nouvelle fois en 1993[132] et finit suspendu à vie. En 2004, le scandale du laboratoire pharmaceutique Balco éclate au grand jour[133]. Durant des années, il a fourni à des athlètes de haut niveau des substances interdites, notamment la THG, stéroïde anabolisant indétectable[134]. Après enquête, Victor Conte, le directeur du laboratoire, livre les noms de grands champions tels Tim Montgomery, Dwain Chambers ou Marion Jones. Cette dernière met fin en octobre 2007 à plusieurs années de soupçons et rumeurs en avouant avoir eu recours au dopage[135],[136]. Elle est condamnée à six mois de prison ferme en janvier 2008 pour parjure[137]. D'autres grandes figures de l'athlétisme ont été sanctionnées par l'IAAF ces dernières années pour dopage. On peut citer notamment le cas du sprinteur Justin Gatlin[138] ou des coureurs de demi-fond Hezekiél Sepeng[139] et Süreyya Ayhan[140].
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Les retombées économiques de l'athlétisme reposent surtout sur les grands événements organisés par l'IAAF. Les Championnats du monde d'athlétisme attirent les spectateurs et les téléspectateurs à travers le monde, et par la même occasion de nombreux sponsors. Aux Championnats du monde 2003 organisés à Paris, une autre compétition se déroule en coulisse, celle des grands équipementiers sportifs mondiaux. Profitant de l'attention suscitée par l'événement, les trois grandes marques du secteur (Nike, Reebok et Puma) choisissent de renforcer le sponsoring auprès des athlètes à forte notoriété afin de promouvoir leurs produits et d'acquérir de nouvelles parts de marché, notamment dans le secteur des chaussures de sport auprès du jeune public[141]. La fédération jamaïcaine d'athlétisme conclut à cette occasion un partenariat privilégié avec la marque allemande Puma. En 2010, Puma reconduit le contrat le liant à Usain Bolt pour 3 ans et 24 millions de dollars, un montant équivalent à celui entre Cristiano Ronaldo et Nike (32 millions de dollars sur 4 ans)[142]. Toutefois, les salaires des athlètes restent bien en dessous de ceux touchés dans le football, le basket ou le tennis.
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Un grand championnat d'athlétisme permet aujourd'hui à une ville organisatrice de bénéficier d'importantes retombées économiques, par l'intermédiaire de la billetterie, des sponsors et des droits de télévision. Par ailleurs, il représente pour la ville hôte un afflux économique lié à l'industrie du tourisme[143]. Les meetings d'athlétisme attirent également les sponsors, à l'image du Meeting Gaz de France de Saint-Denis dont la manne financière du partenaire principal représente 200 000 € en 2007. Les sponsors du marathon de Paris doivent quant à eux débourser 400 000 €[144].
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L'esthétique de la discipline inspire l'école grecque des sculpteurs qui signent de très nombreuses représentations d'athlètes en plein effort. En littérature, les Grecs dédient également nombre de poèmes et autres pièces de théâtre aux athlètes. Le poète Pindare, au premier chef, offre des odes aux principaux vainqueurs olympiques. Le sophiste Hippias d'Élis, Aristote, Ératosthène et Phlegon de Tralle consacrent même du temps à compléter les listes des vainqueurs olympiques, déjà incomplètes au IVe siècle avant notre ère[145].
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De nombreux textes ont mis en avant le thème de l'athlétisme. L'écrivain José-Maria de Heredia fit l'éloge du coureur dans l'une de ses poésies[146]. Au XXe siècle, des auteurs comme Henry de Montherlant (Les Olympiques, 1924), Raymond Boisset, (À vos marques !, 1949) et Yves Gibeau (La Ligne droite, 1956), introduisent l'athlétisme dans la littérature française.
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Dans le domaine du cinéma, on citera deux films majeurs ayant pour sujet principal l'athlétisme. Les Dieux du stade de Leni Riefenstahl sur les Jeux olympiques d'été de 1936 et Les Chariots de feu, de Hugh Hudson, qui retrace, de manière romancée, les parcours de l'Anglais Harold Abrahams et de l'Écossais Eric Liddell avant et pendant les Jeux olympiques d'été de 1924 à Paris. De nombreux autres films traitent d'athlétisme, notamment Le Chevalier du stade (1951) où Burt Lancaster campe Jim Thorpe, Prefontaine (1997) et Without Limits (1998) sur la vie de Steve Prefontaine, coureur de fond américain, Le Vainqueur (1980) et Ralph (2004).
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Le Miroir de l'athlétisme fut le journal de référence de l'athlétisme en France. Proche du Parti communiste français, le magazine fut créé au début des années 1960 et compta parmi ses chroniqueurs d'anciennes gloires de l'athlétisme tels Jules Ladoumègue. Aujourd'hui, Athlétisme magazine fait partie des derniers médias écrits spécialisés de la discipline. Aux États-Unis, le magazine Track and Field News fait figure de référence en la matière, et s'autoproclame la « Bible du Sport ».
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Les grands événements de l'athlétisme peuvent être vus par le téléspectateur en direct ou avec un décalage dans à peu près tous les pays et les territoires de la planète et ils génèrent une audience élevée. La retransmission des championnats du monde d'athlétisme 2003 à Paris (Saint-Denis) a été suivie par des millions de téléspectateurs[147], dont 5,4 millions en France pour une population d'environ 60 millions d'individus. La présence au sommet de Carolina Klüft, de Christian Olsson a accru l'intérêt en Suède avec 45 heures de diffusion, 2,2 millions de téléspectateurs pour une population de neuf millions d'habitants. L'Allemagne (83 millions d'habitants) a connu une audience maximale de 4,4 millions de téléspectateurs.
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Lors des Championnats d'Europe d'athlétisme 2002 à Munich, la Suède a vu au plus 1,8 million de téléspectateurs regarder la retransmission, pour 3,1 millions de téléspectateurs français et 5,9 millions de téléspectateurs allemands. En août 2009, la finale du 200 mètres masculin aux Championnats du monde, remportée par Usain Bolt, a été suivie en France par 4,7 millions de téléspectateurs[148].
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Les épreuves d'athlétisme aux Jeux olympiques de 2012 ont réalisé des audiences record, avec notamment 2 milliards de téléspectateurs pour la victoire de Usain Bolt sur 100 mètres[149]. En France, les finales du 100 mètres et 200 mètres hommes ont réuni respectivement 9,6 et 9,3 millions de téléspectateurs[150] ; celle du 3 000 mètres steeple masculin, 9,3 millions (49,5 % de part de marché) ; tandis que le concours du saut à la perche masculin a été suivi par 8,7 millions de personnes (48,6 % de part de marché)[151]. En Grande-Bretagne, 17,1 millions de téléspectateurs ont assisté à la victoire du Britannique Mo Farah sur 10 000 mètres[152].
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L’Oural ou les monts Oural, en russe Ура́льские го́ры, en kazakh Орал тауы, est une chaîne de montagnes hercynienne située en Russie. Elle s’étire sur plus de 2 000 km, de la mer de Kara au nord jusqu'aux steppes du Kazakhstan au sud. L’Oural marque traditionnellement la limite géographique entre l’Europe et l’Asie, depuis que le tsar Pierre le Grand, au début du XVIIIe siècle, a souhaité rapprocher son empire des royaumes européens[réf. nécessaire]. Les reliefs souvent fortement érodés culminent à une altitude de 1 894 mètres. Le massif se décompose du nord au sud en plusieurs sous-ensembles aux caractéristiques (vigueur du relief, flore, climat) contrastées qui parfois relèvent de la haute montagne malgré l’ancienneté du massif. Dotée d'une grande richesse en minerais en particulier de fer, elle est devenue au XVIIIe siècle le foyer d'une puissante industrie métallurgique : de nombreux centres urbains ont été créés au pied du massif par les Russes venus de l’ouest. L’industrie s’est fortement développée dans la partie sud-est au cours du XXe siècle mais aujourd’hui avec l’épuisement des gisements de fer les plus riches, la région est à la recherche de relais de croissance.
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Oural pourrait provenir du finno-ougrien ourala (« sommet ») dérivé de l'ancien radical our (« montagne »)[1].
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L'Oural est une chaîne de montagnes très ancienne dont l'orogénèse (la création) s'est produite il y a 250 à 300 millions d'années (fin du Carbonifère et au Permien). Les différents continents qui existaient à cette époque se sont rapprochés pour former une masse émergée unique appelée Pangée.
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Au cours de ce processus, il y a environ 260 millions d’années, les paléocontinents de Sibérie et Kazakhstania sont entrés en collision avec le supercontinent Laurussia (qui comprenait ce qui correspond aujourd’hui à l’Europe du Nord et l’Amérique du Nord) sur son bord oriental, fermant l'océan Ouralien et élevant la chaîne de l’Oural[2].
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Un immense gisement de sel gemme (50 % des réserves mondiales) situé près de Perm s’est constitué à cette époque par évaporation de l’eau des lagunes qui subsistaient (l'Oural était situé sous les tropiques et soumis à un climat continental et sec).
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Au cours du tertiaire, le massif est soumis à des mouvements verticaux qui ont fragmenté les épaisses couches sédimentaires en créant des failles selon un axe nord-sud parsemées de massifs intrusifs. L’érosion fluviale au sud et glaciaire au nord modèle un relief de type appalachien avec des formations karstiques au sud.
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Cette genèse a fait apparaître du nord au sud le long de la bordure orientale de l’Oural une dizaine de milliers de gisements métallifères (fer, cuivre, platine, or, aluminium, argent, nickel, manganèse…) particulièrement riches dont l’exploitation a été le moteur de la colonisation russe du massif et du vigoureux développement de la région au XXe siècle. Les roches métamorphiques renferment également de nombreux gisements de pierres semi-précieuses de tout type (cristal de roche, serpentine, malachite, jaspe, onyx, etc.).
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Les montagnes de l’Oural sont situées entre, à l’ouest, la plaine d'Europe orientale et, à l’est, la plaine de Sibérie occidentale. La chaine de montagnes commence au nord sur les rives de la mer de Kara (mer bordière de l'océan Arctique) suit d'abord une direction sud-ouest sur 500 km, puis prend une direction plein sud ; elle atteint sa plus grande largeur au niveau de Iekaterinbourg et s’achève 1 600 km plus au sud sur la rive du fleuve Oural entre Orenbourg et Orsk le long de la frontière avec le Kazakhstan. Sa largeur n’excède jamais 250 km.
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Le climat est continental avec des différences importantes selon la latitude et le versant. Les conditions climatiques ont fortement conditionné l’occupation et la nature des activités humaines. Dans le nord du massif, la température moyenne en juillet est de 6 à 8 °C alors qu’elle est de 22 °C dans la partie la plus méridionale. Les masses d’air humides proviennent pour l’essentiel de l’océan Atlantique : le versant occidental du massif reçoit en moyenne de 100 à 150 mm de précipitations de plus que le versant oriental[3]. L’Oural pré-polaire et polaire est sous l’influence des vents soufflant depuis l’océan Arctique.
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De nombreux fleuves russes ont leur source sur les versants orientaux et occidentaux de l’Oural : des affluents de l’Ob (Sosva, Isset, Toura, Sosva du Nord, …), des affluents de la Volga (Kama, Belaïa, Oufa), l’Oural, la Petchora…
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L’Oural est traditionnellement subdivisé en cinq parties.
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L'Oural méridional est la partie du massif située entre les latitudes 51 °N et 55 °N.
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Le fleuve Oural le délimite au nord et à l’est. Les crêtes sont organisées en trois chaînes parallèles de direction nord-sud dont la plus à l’est, peu élevée, culmine à 850 mètres, tandis que les deux autres (dont l'Ouraltaou culminant à 1 068 mètres) comprennent quelques sommets qui culminent au mont Iamantaou (1 640 m). Toute la région est couverte de pâturages et de forêts à feuilles caduques. La région comporte de nombreux lacs dont celui de Tourgoïak près de Miass. On y trouve plusieurs gisements miniers de cuivre, zinc et fer. L’Oural méridional occupe une superficie de 488 234 km2 répartis entre le Tatarstan (7 %), l’oblast d’Orenbourg (17 %), la république de Bachkirie (24 %), l’oblast de Tcheliabinsk (14 %) et l’oblast de Kourgan (2 %)[4]. La réserve naturelle de l'Oural du Sud couvre un territoire de 252 800 hectares.
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L'Oural central est compris entre les latitudes 56° N et 59° N.
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C'est un plateau bas, très boisé et riche en matières premières (pétrole, fer, bauxite, cuivre, amiante, chrome, platine et or), ce qui en fait une région industrielle importante, depuis le XVIIIe siècle. On y produit actuellement environ 1/3 de l’acier russe. L’absence de relief vigoureux en a fait le point de passage des principales voies de communication est-ouest de la Russie : Transsibérien, routes. La végétation est constituée de forêts de résineux et les sols sont généralement riches. L’Oural central occupe une superficie de 230 532 km2 répartis entre l’oblast de Perm (17 %), la république de Bachkirie (12 %), l’oblast de Tcheliabinsk (8 %), l’oblast de Sverdlovsk (40 %), l’oblast de Kourgan (19 %) et l’oblast de Tioumen (4 %)[5].
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L'Oural septentrional est compris entre les latitudes 59° et 64°.
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Dans cette partie le massif montagneux est étroit mais caractérisé par des sommets élevés culminant au mont Konzhakovski (en) (1 569 m). L’Oural septentrional occupe une superficie de 337 910 km2 répartis entre la république des Komis (2 %), le district autonome des Khanty-Mansi (43 %), l’oblast de Sverdlovsk (30 %), l’oblast de Perm (17 %) et l’oblast de Tioumen (8 %)[6].
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Le massif est très étroit et particulièrement accidenté est compris entre les latitudes 64° et 65° 30'.
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C’est là que se trouve le plus haut sommet de l’Oural : le mont Narodnaïa (1 894 m). La végétation est constituée d’une toundra dépourvue d’arbres. La région est pratiquement inhabitée. L’Oural pré-polaire occupe une superficie de 336 050 km2 répartis entre les la république des Komis (28 %), le district autonome de Iamalo-Nénetsie (55 %) et celui des Khanty-Mansi (18 %)[7].
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Au-delà de 64° de latitude commence l'Oural polaire.
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Le massif étroit est constitué de montagnes basses morcelées avec un diverticule à l'ouest : les monts Paï-Khoï (en). La végétation est constituée d’une toundra dépourvue d’arbres. La région est pratiquement inhabitée. L’Oural polaire occupe une superficie de 72 544 km2 répartie entre la république des Komis (24 %), le district autonome de Iamalo-Nénetsie (4 %) et celui des Nenets (72 %)[8]. Il est prolongé au nord par les îles de la Nouvelle-Zemble.
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L'Oural était occupé à la fin de la préhistoire par des peuples aux pratiques variées (nomades, semi-nomades, métallurgistes, éleveurs) et aux origines ethniques diverses. Une étude publiée initialement en 2007[9] a fait le point sur le rôle de diffusion de la technologie du bronze que certaines populations, comme l'ensemble de Seima-Turbino et de la culture d'Andronovo ainsi que, dans la plaine de l'Ouest de la Sibérie, la culture du Karassouk[10]. Tous ont eu un rôle essentiel dans la dissémination de la technologie du bronze jusqu'à la Chine au cours du second millénaire avant l'ère commune[11]. En particulier dans l'Ouest de la Chine : la culture de Qijia (2200-1600) (essentiellement au Gansu), celle de Siba (1900-1500) (corridor du Hexi) et au nord, Ordos : Culture de Zhukaigou, v. 2000-1400 ainsi que sur le site de Tianshanbeilu (2000-1550) dans l'Est du Xinjiang. Les contacts ont été multiples et attestés par la présence sur tous ces sites des débuts de l'âge du bronze de couteaux de bronze, formes et technologie venues de la région de l'Oural et, au-delà, du Kazakhstan, à lame courbe dont le manche est muni d'un anneau, souvent servi par les cornes enroulées d'un capridé, permettant de le suspendre aisément. Ces technologies du bronze semblent avoir été appropriées par certains petits ateliers locaux en Chine. Et l'usage massif du bronze a suivi, selon une autre technologie, bien plus spectaculaire à multiples moules, pour des objets de culte dans les cultures d'Erlitou, au cours de la période d'Erligang, puis dans la culture de la dynastie Shang.
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Les témoignages écrits anciens sur l'Oural sont peu nombreux et vagues. Hérodote mentionne l’existence du massif. Au Xe siècle, les voyageurs et marchands arabes avaient connaissance d’un pays nordique appelé Ougra.
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C'est la république de Novgorod qui au XIe siècle effectue la première une exploration systématique de l'Oural et entre en relation régulière avec les populations finno-ougriennes.
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La Russie commence à s'intéresser à l'Oural après la chute du khanat de Kazan conquis par Ivan le Terrible en 1552. La disparition du khanat donne accès aux immenses territoires situés à l'est de la Russie : le cours moyen et inférieur de la Volga, l'Oural et enfin la Sibérie. Ivan IV concède en 1558 à une famille d'entrepreneurs venue du nord de la Russie, les Stroganov, le soin de mettre en exploitation le versant oriental de l’Oural, plus précisément le bassin supérieur de la Kama à condition d’assurer la défense de la région contre les attaques des peuplades locales et surtout des Tatars retranchés à l’est de l’Oural dans l’éphémère khanat de Sibir[12]. Les immenses gisements de sel situés dans la région de Perm sont mis en exploitation. Des gisements d’étain sont découverts et les premières fonderies sont créées. Parallèlement, la famille Stroganov finance des expéditions contre le khanat de Sibir, qui s’effondre en 1600.
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La partie méridionale du massif montagneux et ses piémonts commencent à cette époque à être colonisés de manière assez lâche. Au début du XVIIIe siècle, des usines métallurgiques sont installées près des gisements de fer découverts dans le massif sous l'impulsion de Pierre le Grand qui veut créer une industrie de l'armement pour faire de la Russie une puissance militaire.
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Les Bachkirs, peuple nomade vivant de part et d’autre de l'Oural méridional avaient accueilli sans hostilité l'arrivée des Russes et accepter de payer l’impôt que l’empire prélevait sur les populations autochtones : le yassak. Un siècle plus tard, l'arrivée de colons russes cherchant à s’approprier des terres déclenche une révolte qui dure de manière sporadique de 1705 à 1710. Ils se soulèvent une nouvelle fois en 1735 à la suite de réquisitions massives de chevaux effectués par l’armée dans le cadre du conflit russo-turc[13].
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Le minéralogiste Ernst Karlovitch Hofman (1801-1871) de l'université de Saint-Pétersbourg est le premier scientifique à effectuer une étude systématique des ressources de l'Oural. Ses recherches qui commencèrent en 1828 et lui firent parcourir des milliers de kilomètres dans le massif, lui permirent de rassembler une vaste collection de minéraux.
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Au XIXe siècle, l’industrie métallurgique de l'Oural, qui utilise toujours des forges catalanes dans lesquels travaillent souvent des serfs, est concurrencée par les installations plus récentes du Donbass. Ce n’est qu'après la révolution d’Octobre que les investissements sont relancés. Le second plan quinquennal (1933-1937) qui donne la priorité à l'industrie lourde entraine la création de puissants centres industriels sur le versant oriental de l'Oural, à Tcheliabinsk et Magnitogorsk. Très rapidement, l'Oural, sa partie centrale et méridionale, devient la troisième région industrielle du pays.
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Durant la Seconde Guerre mondiale, les industries de l'Oural, qui sont loin du front, fournissent la majorité de leur armement lourd aux troupes russes. Après la guerre, l'industrie nucléaire soviétique s’implante sur le versant occidental de l'Oural et est à l’origine de pollutions particulièrement graves restées à l'époque secrètes.
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En 2016, l’Oural représente 15 % de la production industrielle de la Russie[réf. nécessaire]. Mais elle doit faire face à l’épuisement de ses gisements sur lesquels reposent l’industrie métallurgique et mécanique. Les gisements de fer à forte teneur (40 à 60 %) — mont Visokaïa (en) près de Nijni Taguil, mont Magnitnaïa près de Magnitogorsk — sont épuisés et celui-ci doit être tiré de mines plus pauvre ou importés.
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Les mines du versant oriental produisent, en 2005, 14 millions de tonnes de minerai de fer (soit 15 % de la production russe contre 29 % en 1985) et l’industrie métallurgique produit 25 millions de tonnes d’acier (45 % de l’acier russe contre 51 % en 2005)[14]. La sidérurgie est concentrée dans quatre ensembles industriels qui s’échelonnent du nord au sud sur le versant oriental : Nijni Taguil, Tcheliabinsk, Magnitogorsk et Orsk.
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Le secteur de l’énergie est aujourd’hui[Quand ?] le premier secteur industriel de la région. Sur le versant occidental, près de Perm, on exploite des gisements de pétrole (mais la production décline) depuis la Seconde Guerre mondiale et depuis les années 1960 des gisements de gaz dans les environs d’Orenbourg.
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Le gisement de sel de Perm a permis la constitution d’une industrie chimique qui fournit des engrais à toute la Russie. Le soufre, dont le gaz extrait à Orenbourg est particulièrement riche, est également utilisé pour la chimie.
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La réduction des commandes de l’état russe à l’industrie de l’armement, particulièrement bien implantée dans la région, pèse fortement sur l’activité de la région.
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Les parties centrales et méridionales de l’Oural et ses contreforts sont quadrillés de villes de grandes tailles. Ce sont les villes millionnaires de Iekaterinbourg, Tcheliabinsk sur le versant oriental, de Perm et Oufa sur le versant occidental. Cet ensemble est complété par des villes de plusieurs centaines de milliers d’habitants : Orsk et Orenbourg dans le sud du massif, Magnitogorsk et Nijni Taguil sur le versant oriental, Sterlitamak et Solikamsk sur le versant occidental.
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Avant l’arrivée des russes plusieurs populations vivaient dans le massif ou sur ses confins :
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Ursus maritimus • Ours polaire
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VUA3c : Vulnérable
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L'ours blanc (Ursus maritimus), aussi connu sous le nom d'ours polaire, est un grand mammifère omnivore (à prédominance carnivore) originaire des régions arctiques. C'est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres et il figure au sommet de sa pyramide alimentaire.
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Parfaitement adapté à son habitat, l'ours blanc possède une épaisse couche de graisse ainsi qu'une fourrure qui l'isolent du froid. La couleur blanche de son pelage lui assure un camouflage idéal sur la banquise et sa peau noire lui permet de mieux conserver sa chaleur corporelle. Pourvu d'une courte queue et de petites oreilles[1], il possède une tête relativement petite et fuselée ainsi qu'un corps allongé, caractéristiques de son adaptation à la natation. L'ours blanc est parfois considéré comme un mammifère marin semi-aquatique[2], dont la survie dépend essentiellement de la banquise et de la productivité marine. Il chasse aussi bien sur terre que dans l'eau. Son espérance de vie est de 15 à 30 ans.
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Cette espèce vit uniquement sur la banquise autour du pôle Nord, au bord de l'océan Arctique. L'Union internationale pour la conservation de la nature UICN estime la population d'ours blancs à environ 26 000 individus[3]. Elle considère l'espèce comme vulnérable (VU), principalement en raison du réchauffement climatique et du bouleversement de son habitat qui en résulte. En 2015, Morten Jørgensen conclut au contraire que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique, et estime la population inférieure à 20 000 individus[4].
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Animal charismatique, l'ours blanc a un fort impact culturel sur les peuples inuits, qui dépendent toujours de sa chasse pour survivre. Il a également marqué la culture populaire via certains de ses représentants comme Knut, ou encore l'art avec la sculpture d'ours blanc réalisée par François Pompon.
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Le parc national Wapusk à Manitoba, au Canada, est connu pour être la capitale mondiale des ours polaires. C’est l’un des meilleurs endroits pour voir ces ours dans leur environnement, particulièrement à leur arrivée en automne, alors qu’ils attendent que la baie d'Hudson gèle, afin de pouvoir y chasser le phoque[5].
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L'ours blanc possède la morphologie d'un ours typique : un corps imposant, une fourrure abondante, une grande tête rectangulaire, de petites oreilles arrondies, une courte queue et des pattes puissantes et épaisses. Ses yeux, son museau, ses lèvres, sa peau et ses coussinets sont noirs. Sa principale particularité est d'être le seul ours à manteau blanc.
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Par rapport à l'ours brun, l'ours blanc a un corps plus long, tout comme son cou et son crâne, mais des oreilles plus petites[6]. Le profil de l'ours blanc est également différent, avec un museau plus proéminent[6].
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L'ours blanc est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres vivants[6]. Ils ont une hauteur de 1 à 1,5 m au garrot. Les mâles adultes pèsent généralement entre 400 et 600 kg mais peuvent parfois atteindre les 800 kg pour une taille de 2 à 3 m de long[7]. L'ours blanc présente un dimorphisme sexuel important : généralement deux fois plus petites que les mâles, les femelles pèsent de 200 à 350 kg et mesurent de 1,8 à 2 mètres[7]. À la naissance, les oursons ne pèsent que 600 à 700 g[8]. Le record de masse pour un ours blanc est actuellement de 1 102 kg[9].
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L'ours blanc a des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de 400 kg en neuf mois. En novembre, elle pesait 92 kg, mais au mois d'août, elle a été pesée à 505 kg. Ceci s'explique par l'accumulation des graisses de phoque qui sont mangées au printemps[9].
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Des données récentes suggèrent que la masse des ours blancs décline. Ces données peuvent être prises comme une indication des pressions qui pèsent sur eux. Une étude de 2004 de la National Geographic Society a montré que la masse des ours blancs, en moyenne, était inférieure de 25 % à leur masse dans les années 1970[10]. Pour exemple, en 2007, les femelles de la baie d'Hudson avaient une masse moyenne de seulement 230 kg, contre 300 kg dans les années 1980[11]. Leur masse ne les empêche pas d'être très véloces sur la terre ferme. Ils peuvent sans problème être plus rapides qu'un homme à la course.
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L'ours blanc est immédiatement reconnaissable à sa fourrure blanche-jaunâtre (admettant une large gamme de variations individuelles et saisonnières) qui lui permet de se camoufler dans le paysage arctique. En réalité, les poils ne sont pas pigmentés en blanc : ils sont non pigmentés, donc incolores, translucides et creux, c'est la réflexion de la lumière visible sur la surface interne de ces poils creux qui les fait apparaître blancs[12]. À la différence d'autres mammifères arctiques (tels que le renard arctique), il ne change jamais ce pelage pour une couleur plus foncée en été. Sous son pelage, l'ours blanc a une peau complètement noire ce qui lui permet d'absorber l'énergie du spectre infrarouge, de façon optimale[13]. Une telle coloration est mimétique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un camouflage pour pouvoir s'approcher plus facilement de ses proies, [14].
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Une caractéristique intéressante de sa fourrure est qu'elle absorbe les rayons violets et ultraviolets, c'est pourquoi elle a souvent des reflets jaunâtres. Certains zoologistes ont émis l'hypothèse que les poils transparents de l'ours blanc seraient des sortes de fibres optiques captant et conduisant la lumière (je signale que ce ne sont pas les photons qui sont calorifiques, mais les infrarouges) vers la peau noire de l'ours pour l'aider à rester au chaud, mais cela est contredit par des études plus récentes[15],[16]. En fait, les poils ne laissent passer que 1/1000e de la lumière reçue (confusion entre lumière et chaleur), ce qui serait dû aux protéines de kératine composant les poils et qui ont la propriété d'absorber les ultraviolets[16]. L'ours blanc renouvelle sa fourrure de mai à août[17]. La fourrure est habituellement de 5 à 15 cm sur la majeure partie du corps[18]. Cependant, sur les pattes antérieures, les mâles ont des poils plus longs qui grandissent en longueur jusqu'à l'âge de 14 ans. On suppose que cela est une forme d'attrait pour les femelles, à la manière de la crinière du lion[19].
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Les ratons-laveurs et les ours ont divergé il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 Ma. Les 6 espèces distinctes d'ours sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur ADN nucléaire ont permis de montrer que l'ours blanc et l'ours brun ont divergé il y a environ 600 000 ans[20]. Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns[21], suggérant qu'ils ont un ancêtre commun proche[22]. Si les hybrides étaient infertiles on pourrait parler assurément d'espèces différentes mais à contrario la fertilité des hybrides ne permet pas de conclure car l'infertilité n'est pas une nécessité.
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Dans un article largement cité de 1996, une comparaison de l'ADN mitochondrial de différents ours bruns de l'île Amirauté (en) et des îles Baranof et Chichagof de l'Alaska montre que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blancs qu'avec les autres populations d'ours bruns du monde[23]. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours bruns comme un groupe génétique (un taxon monophylétique) séparé des ours blancs ne semble alors plus pertinent. En 2012, l'étude du génome nucléaire montre une divergence clairement ancienne de l'ours blanc, révélant que la similarité mitochondriale avec les ours bruns des îles d'Alaska n'est que le résultat d'une introgression génétique, par des femelles ours bruns, lors des fluctuations climatiques passées[24].
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Certaines sources distinguent deux sous-espèces :
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Mais il est souvent considéré qu'il n'existe pas de sous-espèces chez l'ours blanc[27]. Les croisements entre ours bruns et ours blancs donnent des hybrides fertiles[28], l'ours blanc est donc quelquefois classé comme un sous-représentant de l'ours brun. Le terme de sous-population serait donc plus adapté que celui de sous-espèce dans ce cas. Dix-neuf sous-populations auraient été définies par l'étude des déplacements de femelles équipées de colliers à repérage radio par satellite. Le nombre de sous-populations dépendrait beaucoup de l'organisme chargé du dénombrement. L'UICN/SSC PBSG (Polar Bear Specialist Group), un important corps international de recherche et de gestion sur l'ours blanc, reconnaît actuellement une vingtaine de sous-populations dans le monde[29],[30]. Les sous-populations suivantes font partie des plus connues :
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Parmi ces sous-populations, treize sont présentes au Canada, totalisant environ 15 000 individus en 2007[31]. Dans les années 2000, la population des ours blancs est estimée entre 21 500 et 25 000 individus dont 60 % vivraient au Canada et 25 % en Alaska[32]. En 2005, un rapport d'experts alerte sur le risque de déclin des populations d'ours blancs à la suite de la réduction de la surface de la banquise de l'Arctique, consécutivement au réchauffement climatique. Un réchauffement plus important de l'Arctique menacerait la totalité des ours blancs car ils dépendent étroitement de la banquise pour vivre, chasser et se reproduire [33].
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Selon un rapport publié en 2005 par le groupe spécialiste des ours blancs de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les deux sous-populations les mieux étudiées d'ours blancs dans le monde, la population est alors estimée entre 20000 et 30000 individus [34] Mais la population de l'ouest de la Baie d'Hudson au Canada et la population du sud de la mer de Beaufort (États-Unis/Canada), ont connu un déclin respectivement de 22 % et 17 % ces deux dernières décennies[35],[36]. Les trois autres populations en déclin sont celles de la mer de Baffin et du bassin Kane – partagé entre le Groenland et le Canada – et de la Baie de Norvège au Canada. Les derniers recensements publiés (en 2016) n'ont toutefois pas montré de diminution de la population, celle-ci restant aux alentours de 21000 à 30000 individus[37].
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Ursus maritimus compte les synonymes suivants :
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Gray crée en 1825 un genre propre à l'ours blanc, Thalarctos (ou Thalassarctos), repris par Gromov et Baranova en 1981.
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L'ours blanc est une espèce vivant autour du pôle nord, au bord de l'océan Arctique, dont l'habitat se limite quasiment à la banquise. Le point le plus méridional de leur habitat se situe dans la baie James au Canada. Bien que les effectifs décroissent au nord de 88° de latitude, on peut en rencontrer dans tout l'Arctique. Les estimations datant des années 1980 faisaient état d’un effectif compris entre 20 000 et 24 000 individus[38].
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Les populations les plus nombreuses se trouvent[39] :
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L'étendue du territoire de l'ours blanc est limitée par la disponibilité de bancs de glace flottant sur la mer, utilisés comme plates-formes de chasse au phoque, sa principale nourriture, mais aussi comme espace de repos. L'actuelle disparition à un rythme accéléré de la banquise arctique menace directement la survie de l'espèce, l'ours blanc pourrait ainsi s'éteindre avant la fin du XXIe siècle. Des signes avant-coureurs ont été observés aux extrémités sud-ouest de son territoire.
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Les ours blancs sont des animaux solitaires. Excellents nageurs grâce à leur couche de graisse, ils peuvent être vus en pleine mer à des kilomètres de toute terre. Ils nagent en utilisant leurs pattes avant pour se propulser et leurs pattes arrière comme gouvernail. Le pelage se gonfle d'air pour augmenter la flottaison. Sous l'eau, les yeux restent ouverts mais les narines se ferment, ils peuvent ainsi retenir leur respiration jusqu'à deux minutes[40].
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Sa fourrure est si isolante qu'il lui arrive de souffrir de la chaleur. Ainsi, il se prélasse parfois sur la glace pour se refroidir ; sur terre, il peut creuser à la recherche de la couche de pergélisol, plus froide que le sol[41].
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Le mode de vie de l'ours blanc est très différent de celui de son cousin, l'ours brun. En dépit de leur récente séparation au cours de l'évolution, ces deux espèces exploitent des sources d'énergie extrêmement différentes. L'ours brun est terrestre et l'essentiel de son régime est végétal avec un appoint de protéines animales, tandis que l'ours blanc est le plus carnivore des ursidés. Deux espèces de phoques constituent l'essentiel de son régime : Phoca hispida, qui atteint 60 kg, l'espèce la plus nombreuse en Arctique et formant sa proie principale, et Erignathus barbatus, pouvant dépasser 400 kg. Aucune de ces deux espèces de phoque ne se retrouve en l'absence de banquise, ce qui limite l'aire de chasse de l'ours blanc, mais l'ours blanc est opportuniste[42]. Ainsi, une autre proie commune de l'ours blanc est le morse et il est aussi capable d'attraper des bélugas. En tant que consommateur de poissons, l'ours blanc ingère de grandes quantités de vitamine A qu'il stocke dans son foie. Par le passé, des explorateurs de l'Arctique se sont souvent empoisonnés en mangeant le foie d'un ours blanc, en raison d'une hypervitaminose A.
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Le pelage de l'ours blanc lui offre un excellent camouflage. Lorsqu'il chasse, il cache son museau avec ses pattes, ce qui le trahirait sinon. L'ours est également un bon pêcheur et utilise ses griffes pour harponner ses proies. La femelle peut jeûner près de huit mois avant de mettre bas ses petits, habituellement deux oursons pesant entre 600 et 700 g. Elle retourne ensuite rapidement sur la banquise pour chasser le phoque, sa nourriture favorite, ou attraper du poisson. Les bonnes années, l'ours blanc accumule une épaisse couche de graisse avant la débâcle. Une fois à terre, il entre alors en « hibernation itinérante » : bien que restant en activité, son métabolisme ralentit sensiblement, permettant ainsi d'économiser énergie et réserves.
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À cause du réchauffement climatique et de la fonte des glaces, l'ours blanc éprouve de plus en plus de difficultés à chasser les phoques. Sa quête de nourriture s’est rapidement portée sur les zones de nidation des oiseaux, faisant des œufs une partie importante de son alimentation. Cependant, l’équilibre alimentaire de l'ours se voit perturbé, en partie parce que les œufs sont trop riches en protéines[43].
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Les mâles ne sont pas sexuellement matures avant l'âge de quatre ans, mais les femelles peuvent être mères dès l'âge de trois ans. Elles ont rarement plus de 2 petits, à raison d'une mise bas tous les 3 ans[44], qui viennent au monde lorsque la femelle hiverne dans sa tanière au mois d'octobre et se contentent du riche lait maternel pendant plusieurs semaines[44]. Après sa sortie de tanière aux alentours de mars, la reproduction de la femelle a lieu en juin. Fécondée par le mâle, elle porte l'embryon pendant 5 mois (mise bas en décembre) alors que la gestation ne dure que 55 jours ; la femelle produit ainsi une implantation différée (en) de l'embryon. La mère n'emmène ses petits hors de la tanière que lorsqu'ils sont âgés de 3 à 4 mois ; c'est à ce moment qu'ils découvrent le monde qui les entoure. Les jeunes prennent leur indépendance tardivement, car l'ourse s'occupe de toute leur éducation, leur apprenant la chasse et le choix d'une tanière. Ils ne se séparent définitivement d'elle qu'à l'âge de 3 ans. Lors de cette période, les petits prennent beaucoup de poids grâce au lait produit par la femelle, qui contient 50 % de matières grasses[9],[45].
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L'ours blanc et le grizzli ont divergé génétiquement il y a 200 000 ans, mais peuvent encore s'hybrider pour donner un animal connu dans les pays anglophones sous le nom de grolar ou de pizzly, « ours polaire » se disant « polar bear » en anglais.
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L'ours blanc est sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Auparavant classée dans la catégorie « risque faible, dépendant des efforts de conservation » selon la liste rouge établie en 1996, l'espèce se trouve désormais dans la catégorie « vulnérable »[46].
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On estime que l'espèce pourrait disparaitre d'ici un siècle à cause de la réduction de la superficie et de la qualité de son habitat[47],[48]. L'United States Geological Survey (USGS) a publié une étude sur les ours blancs : si la fonte de la banquise dans l'océan Arctique se poursuit, leur population mondiale, estimée à 22 000 individus, diminuera des deux tiers d'ici à 2050[49].
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L'habitat des ours blancs est naturellement limité par l'étendue de la banquise et par les plaques de glace dérivantes dont ils se servent comme plate-forme pour la chasse au phoque ainsi que pour l'itinérance et l'élevage des jeunes. Ils ne visitent la terre ferme que pour creuser les tanières où les femelles mettent bas et sont donc menacés par la disparition de pans de plus en plus grands de la banquise. Son métabolisme ne lui permet pas de survivre sans glace d'une part[50] et d'autre part les phoques peuvent de plus en plus facilement, de par le recul de la banquise, reprendre leur respiration hors d'atteinte de ce prédateur[51].
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Le réchauffement climatique restreint donc dangereusement l'habitat vital de l'espèce. Les premiers signes de déclin ont été observés dans les zones les plus méridionales de son implantation, comme la Baie d'Hudson, et selon une étude publiée en 2016, aucun refuge de l'ours blanc n'est désormais à l'abri des effets du changement climatique. Certains modèles climatiques suggèrent même que presque tout l'océan polaire arctique pourrait être libre de glace en été dès le milieu du XXIe siècle[52], mais aucune solution alternative – telle que l'introduction de l'ours blanc en Antarctique – n'est sérieusement envisagée à l'heure actuelle.
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Les découvertes d'ours blancs noyés et de cas de cannibalisme, l'augmentation du nombre d'ours « à problèmes » – cherchant de la nourriture près des communautés humaines arctiques – sont rapportées de plusieurs régions. Ces observations sont cohérentes avec les prédictions liées aux changements causés par le réchauffement climatique[53].
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Les ours blancs trouvent leur nourriture la plus riche sur la banquise située à l'aplomb des plateaux continentaux, en marge des côtes. Ces derniers temps[précision nécessaire], la glace s'est retirée loin de ces zones[réf. souhaitée]. L'habitat estival nécessaire aux ours se réduit. Leur période de chasse sur la banquise raccourcit, d'où un jeûne plus long. Et la glace, moins épaisse, risque davantage de dériver au gré des vents et courants et d'emporter les ours loin de leurs territoires. Ces animaux doivent alors s'épuiser à nager en pleine mer pour trouver des plaques de glace hospitalières ou regagner la terre ferme, ce qui peut leur être fatal. En 2008, une femelle équipée d'une balise a ainsi nagé 687 km pour rejoindre la banquise, au large de la côte nord de l'Alaska.
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La chasse à l'ours blanc est pratiquée par les Inuits et les chasseurs de trophées. En 1972, les États-Unis ont signé le Marine Mammal Protection Act parce que la population de nombreuses espèces marines avait décru drastiquement. Ce texte de loi interdit de tuer, blesser ou même harceler toutes les espèces marines de mammifères, y compris les ours blancs. Elle interdit aussi l'importation de « trophées » d'ours blancs aux États-Unis[54].
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L'année suivante vit la création de l'International Agreement on the Conservation of Polar Bears (Traité international sur la conservation des ours polaires, également connu sous le nom d'Accord d'Oslo)[55], signé par les 5 nations dont les territoires arctiques sont habités par cette espèce : États-Unis, Canada, Norvège, Danemark (via le Groenland) et Russie (à l'époque encore l'URSS). Ainsi donc fut restreinte la chasse aux trophées et bannie la chasse à bord des engins volants et des brise-glace. Depuis cette année 1973, la Norvège a interdit complètement la chasse à l'ours blanc, les États-Unis, le Groenland, la Russie et le Canada la permettant partiellement (à leurs peuples autochtones, partant du principe que c'est inhérent à leur culture)[56]. Le Canada et le Groenland permettent toujours la chasse aux trophées.
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Le Canada, qui abrite davantage d'ours blancs que les autres pays, permet une chasse aux trophées restreinte : les chasseurs doivent payer un lourd tarif aux organisateurs de la chasse. En 2005, le gouvernement du Nunavut augmenta le quota à 518 ours[57] malgré les protestations de plusieurs groupes scientifiques ; environ 50 furent vendus à des chasseurs de trophées[58], le nombre restant donné à des Inuits. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest maintient son propre quota de 72 à 103 ours blancs au sein de la communauté Inuvialuit ; certains sont donnés à des chasseurs de trophées.
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Jusqu'en 2005, le Groenland n'imposait pas de limite sur la chasse aux ours blancs par la population autochtone. Cette année-là, elle imposa une limite de 150 ours pour 2006 et autorisa la chasse aux trophées pour la première fois[59].
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En 1994, les États-Unis modifièrent le Marine Mammal Protection Act pour permettre l'importation de trophées d'ours blancs et préparer le terrain à une éventuelle augmentation de la chasse. Depuis lors, plus de 800 trophées d'ours blancs ont été importés aux États-Unis[60]. En mai 2007, une proposition de loi a été présentée au Congrès[61] pour annuler la décision de 1994 et interdire l'importation des trophées[62].
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De nombreuses associations de protection de la nature et des animaux craignent que le réchauffement climatique n'ait un impact négatif énorme quant à la survie des populations d'ours blancs. Il en est de même concernant la continuation de la chasse aux trophées[63].
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En 2015, Morten Jørgensen conclut que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique. Plus de 1 000 ours sont abattus chaque année entre la chasse aux trophées (environ 750 en Alaska et au Canada) et le braconnage (plus de 300, principalement en Russie). Estimée à moins de 20 000 individus, la population d'ours polaires ne pourra pas supporter longtemps un tel niveau d'abattage[4]'[64].
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Les matières toxiques répandues dans la mer sont consommées par le phytoplancton, puis le zooplancton, qui sont à leur tour consommés par les poissons, qui sont eux-mêmes mangés par les phoques, ces derniers étant la proie des ours. C'est ainsi que les ours blancs emmagasineraient les substances toxiques accumulées dans l'organisme d'animaux qui constituent leur chaine alimentaire. Par exemple, 200 à 300 tonnes de mercure transitent vers les pôles via les courants marins et les vents ; les populations locales ainsi que l'ours blanc ont des concentrations de ce métal, toxique pour le système nerveux et pouvant causer des anomalies congénitales, plus élevées que la moyenne[65]. On peut citer également l'exploitation des hydrocarbures, notamment de pétrole offshore et de gaz de schiste, comme menaces pour les populations.
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Un ours blanc adulte n'a pas de prédateurs naturels : seul l'orque pourrait être une menace pour lui, mais il n'y a jamais eu d'observation d'un ou plusieurs orques tuant un ours blanc, seulement des spéculations concernant les restes trouvés dans des estomacs d'orques, mais sans que l'on sache s'il s'agit du produit d'une chasse ou de prélèvements opportunistes après le croisement d'un cadavre d'ours dérivant en mer. De même concernant le requin du Groenland, puisque des restes d'ours ont également été trouvés dans son estomac, même si les scientifiques optent pour un comportement de charognard du requin, qui aurait pareillement trouvé la carcasse de l'ours dans l'eau. Les oursons en revanche sont plus vulnérables à la prédation, notamment par des loups ou renards arctiques. Il y a aussi eu le cas d'un Gulo gulo tuant un ours polaire adulte, en lui agrippant le cou pendant de longues minutes jusqu'à l'étouffer[66].
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Les cinq pays se partageant la population mondiale d'ours blancs, soit le Canada, les États-Unis (via l'Alaska), le Danemark (via le Groenland), la Norvège et la Russie ont signé en 1973 l'Accord international sur la conservation des ours blancs (polaires) et leur habitat[67]. Cet accord indique que ces pays doivent « agir comme il convient » pour protéger l'ours blanc et son habitat[68].
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Bien que cette zone soit l'objet d'importants enjeux politiques, ces pays ont réussi à préserver une certaine collaboration pour la défense de l'ours blanc. Ainsi, dès 1956, en pleine guerre froide, les scientifiques de ces pays peuvent travailler ensemble sur ce sujet, et en 1968, dans le cadre de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) se crée le Polar Bear Specialits Group (PBSG)[67].
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La protection de l'ours blanc fait l'objet d'une classification particulière sur certains territoires :
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Divers zoos ont transformé l'ours blanc en produit financier rentable, et accréditent l'idée de participer à une sauvegarde de l'espèce. Les scientifiques rejettent, dans la situation actuelle, cette idée. En effet l'animal reste capable d'adaptation, et, si son milieu naturel est dans une situation très tendue, particulièrement au regard de la lutte contre la pollution et de la sauvegarde de la biodiversité, les efforts dans le cadre de la coopération internationale restent le meilleur allié de l'ours blanc[67].
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Prédire l'avenir est toujours incertain, même s'il est clair que l'habitat de l'ours blanc évolue vite et défavorablement. Une telle espèce très spécialisée serait particulièrement vulnérable aux conséquences de cette perte d'habitat. On pourrait donc s'attendre aux modifications suivantes chez les ours blancs dans le cadre du changement climatique[73] :
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En juin 2008, à la suite d'une proposition de classement du Fish and Wildlife Service faite en janvier 2007, les États-Unis ont inscrit l'ours blanc d'Alaska sur la liste nationale des espèces protégées[74].
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La perte de surface de banquise serait comparable à la déforestation de forêts tropicales humides : qui perd l'habitat, perd les espèces à peu d'exception près. Mais le docteur Mitchell Taylor (en) et d'autres spécialistes de la faune arctique estiment néanmoins que la situation est loin d'être dramatique[75].
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En 2016, il resterait 19 populations sauvages d'ours blancs (25 000 individus environ[76]). Selon une évaluation précédente, sur les 13 populations d'ours blancs au Canada, 11 sont stables ou en croissance. Cette population n'était plus que de 8 000 à 10 000 il y a encore un demi-siècle. La croissance récente du nombre d'ours blancs est attribuée aux restrictions sur la chasse.
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Cependant, une perte de poids est constatée chez les ours blancs en raison d'une difficulté accrue d'accès aux phoques, probablement exacerbée par la compétition pour une même nourriture, situation qui risque d'être encore aggravée par le réchauffement :
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Cette interprétation est cependant contestée par d'autres spécialistes, qui expliquent qu'il y a là une question de perspectives comportant une part de déni (comme celui de certains spécialistes concernant la baisse du stock de morues des Grands Bancs de Terre-Neuve dans les années 1980) et de facteurs sociopolitiques et économiques liés à l'exploitation des ressources du grand-nord[31]. Louis Fortier, professeur à l'Université Laval de Québec et membre de la chaire de recherche sur la réponse des écosystèmes marins au réchauffement climatique, considère que la situation des ours blancs va tout d'abord s'améliorer pour ensuite se détériorer. Il explique ce phénomène par le fait que la fonte des glaces arctiques, dans un premier temps, permet à davantage de lumière d'atteindre l'océan et donc à davantage de phytoplancton, puis de zooplancton, de prospérer, jusqu'à l'ours situé au sommet de cette pyramide alimentaire. Cependant, la disparition de la banquise, terrain de chasse et de reproduction et de vie (élevage des petits) de l'ours, entraînerait à plus long terme son déclin. En effet, l'ours blanc, carnivore fortement spécialisé, ne serait pas en mesure de concurrencer à terre ses compétiteurs originaires du sud, plus généralistes[31]. Selon la directrice générale du Service canadien de la faune Michelle Brenning les chiffres gouvernementaux montrent que, parmi les 13 sous-populations présentes au Canada, 2 sont en augmentation, 5 sont stables, 5 sont en déclin et une population n'a pas fait l'objet de recensement, offrant une situation hétérogène selon les sous-populations[31].
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En 2016, « Tous les refuges de l'Arctique sont en fait maintenant sur le déclin, selon un examen détaillé des données satellitaires » et « dans tous ces refuges, les chercheurs ont constaté une tendance à un recul printanier plus précoce de la glace de mer et à une formation de glace plus tardive en automne ». Par rapport à 1979, le laps de temps entre le maxima et le minima de glace a gagné 9 semaines dans l'année, au détriment des ours blancs[76].[pas clair]
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Cinq pays de la zone arctique (États-Unis, Canada, Groenland, Norvège et Russie) ont en 2015 adopté un plan d'action circumpolaire de dix ans pour œuvrer ensemble à la conservation des ours polaires[76].
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Nanuq est le terme inuit pour l'ours blanc, mais aussi le nom d'un esprit dans la mythologie inuit. Cet ours blanc particulièrement imposant est considéré comme le chef des ours blancs. Il peut décider si les chasseurs se sont comportés conformément aux règles rituelles afin de déterminer si une chasse est réussie.
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Ce mythe est bien connu, y compris chez d'autres peuples arctiques avec de légères variantes[78].
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L'ours blanc apparaît dans d'autres histoires de la mythologie des autochtones d'Alaska.
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L'une des plus célèbres représentations artistiques de l' Ours blanc (Pompon) est sans conteste la sculpture en taille réelle effectuée par François Pompon en 1922, où l'artiste, dans un style devenu sa marque de fabrique, représente un ours légèrement stylisé et aux pattes disproportionnées, ce qui lui donne une saisissante impression de vie. Si l'original en marbre est aujourd'hui présenté au musée d'Orsay à Paris, une copie le remplace au jardin Darcy de Dijon, où il fut longtemps exposé. C'est d'ailleurs aujourd'hui l'un des symboles les plus connus de la ville, après la chouette de Notre-Dame.
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L'ours blanc est le symbole de plusieurs zoos[79], tel que celui de Saint-Félicien au Québec ou de Berlin avec l'ourson Knut, mais aussi de régions comme le Groenland.
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La pièce de monnaie canadienne de 2 dollars comporte l'image d'un ours blanc, animal choisi par le Canada comme mascotte pour les Jeux olympiques d'hiver de 1988 à Calgary ou encore par le Bowdoin College au Maine.
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Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut au Canada ont une plaque d'immatriculation en forme d'ours blanc.
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L'ourson blanc Knut, depuis sa naissance au Zoo de Berlin, a beaucoup attiré l'attention des médias et du public, si bien que son nom a été déposé comme marque par le Zoo et est même coté en bourse[80]. Différentes utilisations de l'image de l'ourson ont été faites – de la friandise[81] au disque pour enfant[82] – avec un succès commercial indéniable.
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En 1993, Coca-Cola a abondamment utilisé l'image d'un ours blanc pour une de ses campagnes de publicité[83], mais l'ours y était montré avec des manchots, alors que ces animaux antarctiques vivent naturellement dans des régions opposées.
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Ursus maritimus • Ours polaire
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L'ours blanc (Ursus maritimus), aussi connu sous le nom d'ours polaire, est un grand mammifère omnivore (à prédominance carnivore) originaire des régions arctiques. C'est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres et il figure au sommet de sa pyramide alimentaire.
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Parfaitement adapté à son habitat, l'ours blanc possède une épaisse couche de graisse ainsi qu'une fourrure qui l'isolent du froid. La couleur blanche de son pelage lui assure un camouflage idéal sur la banquise et sa peau noire lui permet de mieux conserver sa chaleur corporelle. Pourvu d'une courte queue et de petites oreilles[1], il possède une tête relativement petite et fuselée ainsi qu'un corps allongé, caractéristiques de son adaptation à la natation. L'ours blanc est parfois considéré comme un mammifère marin semi-aquatique[2], dont la survie dépend essentiellement de la banquise et de la productivité marine. Il chasse aussi bien sur terre que dans l'eau. Son espérance de vie est de 15 à 30 ans.
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Cette espèce vit uniquement sur la banquise autour du pôle Nord, au bord de l'océan Arctique. L'Union internationale pour la conservation de la nature UICN estime la population d'ours blancs à environ 26 000 individus[3]. Elle considère l'espèce comme vulnérable (VU), principalement en raison du réchauffement climatique et du bouleversement de son habitat qui en résulte. En 2015, Morten Jørgensen conclut au contraire que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique, et estime la population inférieure à 20 000 individus[4].
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Animal charismatique, l'ours blanc a un fort impact culturel sur les peuples inuits, qui dépendent toujours de sa chasse pour survivre. Il a également marqué la culture populaire via certains de ses représentants comme Knut, ou encore l'art avec la sculpture d'ours blanc réalisée par François Pompon.
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Le parc national Wapusk à Manitoba, au Canada, est connu pour être la capitale mondiale des ours polaires. C’est l’un des meilleurs endroits pour voir ces ours dans leur environnement, particulièrement à leur arrivée en automne, alors qu’ils attendent que la baie d'Hudson gèle, afin de pouvoir y chasser le phoque[5].
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L'ours blanc possède la morphologie d'un ours typique : un corps imposant, une fourrure abondante, une grande tête rectangulaire, de petites oreilles arrondies, une courte queue et des pattes puissantes et épaisses. Ses yeux, son museau, ses lèvres, sa peau et ses coussinets sont noirs. Sa principale particularité est d'être le seul ours à manteau blanc.
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Par rapport à l'ours brun, l'ours blanc a un corps plus long, tout comme son cou et son crâne, mais des oreilles plus petites[6]. Le profil de l'ours blanc est également différent, avec un museau plus proéminent[6].
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L'ours blanc est, avec l'ours kodiak et l'éléphant de mer, l'un des plus grands carnivores terrestres vivants[6]. Ils ont une hauteur de 1 à 1,5 m au garrot. Les mâles adultes pèsent généralement entre 400 et 600 kg mais peuvent parfois atteindre les 800 kg pour une taille de 2 à 3 m de long[7]. L'ours blanc présente un dimorphisme sexuel important : généralement deux fois plus petites que les mâles, les femelles pèsent de 200 à 350 kg et mesurent de 1,8 à 2 mètres[7]. À la naissance, les oursons ne pèsent que 600 à 700 g[8]. Le record de masse pour un ours blanc est actuellement de 1 102 kg[9].
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L'ours blanc a des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de 400 kg en neuf mois. En novembre, elle pesait 92 kg, mais au mois d'août, elle a été pesée à 505 kg. Ceci s'explique par l'accumulation des graisses de phoque qui sont mangées au printemps[9].
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Des données récentes suggèrent que la masse des ours blancs décline. Ces données peuvent être prises comme une indication des pressions qui pèsent sur eux. Une étude de 2004 de la National Geographic Society a montré que la masse des ours blancs, en moyenne, était inférieure de 25 % à leur masse dans les années 1970[10]. Pour exemple, en 2007, les femelles de la baie d'Hudson avaient une masse moyenne de seulement 230 kg, contre 300 kg dans les années 1980[11]. Leur masse ne les empêche pas d'être très véloces sur la terre ferme. Ils peuvent sans problème être plus rapides qu'un homme à la course.
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L'ours blanc est immédiatement reconnaissable à sa fourrure blanche-jaunâtre (admettant une large gamme de variations individuelles et saisonnières) qui lui permet de se camoufler dans le paysage arctique. En réalité, les poils ne sont pas pigmentés en blanc : ils sont non pigmentés, donc incolores, translucides et creux, c'est la réflexion de la lumière visible sur la surface interne de ces poils creux qui les fait apparaître blancs[12]. À la différence d'autres mammifères arctiques (tels que le renard arctique), il ne change jamais ce pelage pour une couleur plus foncée en été. Sous son pelage, l'ours blanc a une peau complètement noire ce qui lui permet d'absorber l'énergie du spectre infrarouge, de façon optimale[13]. Une telle coloration est mimétique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'un camouflage pour pouvoir s'approcher plus facilement de ses proies, [14].
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Une caractéristique intéressante de sa fourrure est qu'elle absorbe les rayons violets et ultraviolets, c'est pourquoi elle a souvent des reflets jaunâtres. Certains zoologistes ont émis l'hypothèse que les poils transparents de l'ours blanc seraient des sortes de fibres optiques captant et conduisant la lumière (je signale que ce ne sont pas les photons qui sont calorifiques, mais les infrarouges) vers la peau noire de l'ours pour l'aider à rester au chaud, mais cela est contredit par des études plus récentes[15],[16]. En fait, les poils ne laissent passer que 1/1000e de la lumière reçue (confusion entre lumière et chaleur), ce qui serait dû aux protéines de kératine composant les poils et qui ont la propriété d'absorber les ultraviolets[16]. L'ours blanc renouvelle sa fourrure de mai à août[17]. La fourrure est habituellement de 5 à 15 cm sur la majeure partie du corps[18]. Cependant, sur les pattes antérieures, les mâles ont des poils plus longs qui grandissent en longueur jusqu'à l'âge de 14 ans. On suppose que cela est une forme d'attrait pour les femelles, à la manière de la crinière du lion[19].
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Les ratons-laveurs et les ours ont divergé il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 Ma. Les 6 espèces distinctes d'ours sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur ADN nucléaire ont permis de montrer que l'ours blanc et l'ours brun ont divergé il y a environ 600 000 ans[20]. Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns[21], suggérant qu'ils ont un ancêtre commun proche[22]. Si les hybrides étaient infertiles on pourrait parler assurément d'espèces différentes mais à contrario la fertilité des hybrides ne permet pas de conclure car l'infertilité n'est pas une nécessité.
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Dans un article largement cité de 1996, une comparaison de l'ADN mitochondrial de différents ours bruns de l'île Amirauté (en) et des îles Baranof et Chichagof de l'Alaska montre que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blancs qu'avec les autres populations d'ours bruns du monde[23]. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours bruns comme un groupe génétique (un taxon monophylétique) séparé des ours blancs ne semble alors plus pertinent. En 2012, l'étude du génome nucléaire montre une divergence clairement ancienne de l'ours blanc, révélant que la similarité mitochondriale avec les ours bruns des îles d'Alaska n'est que le résultat d'une introgression génétique, par des femelles ours bruns, lors des fluctuations climatiques passées[24].
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Certaines sources distinguent deux sous-espèces :
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Mais il est souvent considéré qu'il n'existe pas de sous-espèces chez l'ours blanc[27]. Les croisements entre ours bruns et ours blancs donnent des hybrides fertiles[28], l'ours blanc est donc quelquefois classé comme un sous-représentant de l'ours brun. Le terme de sous-population serait donc plus adapté que celui de sous-espèce dans ce cas. Dix-neuf sous-populations auraient été définies par l'étude des déplacements de femelles équipées de colliers à repérage radio par satellite. Le nombre de sous-populations dépendrait beaucoup de l'organisme chargé du dénombrement. L'UICN/SSC PBSG (Polar Bear Specialist Group), un important corps international de recherche et de gestion sur l'ours blanc, reconnaît actuellement une vingtaine de sous-populations dans le monde[29],[30]. Les sous-populations suivantes font partie des plus connues :
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Parmi ces sous-populations, treize sont présentes au Canada, totalisant environ 15 000 individus en 2007[31]. Dans les années 2000, la population des ours blancs est estimée entre 21 500 et 25 000 individus dont 60 % vivraient au Canada et 25 % en Alaska[32]. En 2005, un rapport d'experts alerte sur le risque de déclin des populations d'ours blancs à la suite de la réduction de la surface de la banquise de l'Arctique, consécutivement au réchauffement climatique. Un réchauffement plus important de l'Arctique menacerait la totalité des ours blancs car ils dépendent étroitement de la banquise pour vivre, chasser et se reproduire [33].
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Selon un rapport publié en 2005 par le groupe spécialiste des ours blancs de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les deux sous-populations les mieux étudiées d'ours blancs dans le monde, la population est alors estimée entre 20000 et 30000 individus [34] Mais la population de l'ouest de la Baie d'Hudson au Canada et la population du sud de la mer de Beaufort (États-Unis/Canada), ont connu un déclin respectivement de 22 % et 17 % ces deux dernières décennies[35],[36]. Les trois autres populations en déclin sont celles de la mer de Baffin et du bassin Kane – partagé entre le Groenland et le Canada – et de la Baie de Norvège au Canada. Les derniers recensements publiés (en 2016) n'ont toutefois pas montré de diminution de la population, celle-ci restant aux alentours de 21000 à 30000 individus[37].
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Ursus maritimus compte les synonymes suivants :
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Gray crée en 1825 un genre propre à l'ours blanc, Thalarctos (ou Thalassarctos), repris par Gromov et Baranova en 1981.
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L'ours blanc est une espèce vivant autour du pôle nord, au bord de l'océan Arctique, dont l'habitat se limite quasiment à la banquise. Le point le plus méridional de leur habitat se situe dans la baie James au Canada. Bien que les effectifs décroissent au nord de 88° de latitude, on peut en rencontrer dans tout l'Arctique. Les estimations datant des années 1980 faisaient état d’un effectif compris entre 20 000 et 24 000 individus[38].
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Les populations les plus nombreuses se trouvent[39] :
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L'étendue du territoire de l'ours blanc est limitée par la disponibilité de bancs de glace flottant sur la mer, utilisés comme plates-formes de chasse au phoque, sa principale nourriture, mais aussi comme espace de repos. L'actuelle disparition à un rythme accéléré de la banquise arctique menace directement la survie de l'espèce, l'ours blanc pourrait ainsi s'éteindre avant la fin du XXIe siècle. Des signes avant-coureurs ont été observés aux extrémités sud-ouest de son territoire.
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Les ours blancs sont des animaux solitaires. Excellents nageurs grâce à leur couche de graisse, ils peuvent être vus en pleine mer à des kilomètres de toute terre. Ils nagent en utilisant leurs pattes avant pour se propulser et leurs pattes arrière comme gouvernail. Le pelage se gonfle d'air pour augmenter la flottaison. Sous l'eau, les yeux restent ouverts mais les narines se ferment, ils peuvent ainsi retenir leur respiration jusqu'à deux minutes[40].
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Sa fourrure est si isolante qu'il lui arrive de souffrir de la chaleur. Ainsi, il se prélasse parfois sur la glace pour se refroidir ; sur terre, il peut creuser à la recherche de la couche de pergélisol, plus froide que le sol[41].
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Le mode de vie de l'ours blanc est très différent de celui de son cousin, l'ours brun. En dépit de leur récente séparation au cours de l'évolution, ces deux espèces exploitent des sources d'énergie extrêmement différentes. L'ours brun est terrestre et l'essentiel de son régime est végétal avec un appoint de protéines animales, tandis que l'ours blanc est le plus carnivore des ursidés. Deux espèces de phoques constituent l'essentiel de son régime : Phoca hispida, qui atteint 60 kg, l'espèce la plus nombreuse en Arctique et formant sa proie principale, et Erignathus barbatus, pouvant dépasser 400 kg. Aucune de ces deux espèces de phoque ne se retrouve en l'absence de banquise, ce qui limite l'aire de chasse de l'ours blanc, mais l'ours blanc est opportuniste[42]. Ainsi, une autre proie commune de l'ours blanc est le morse et il est aussi capable d'attraper des bélugas. En tant que consommateur de poissons, l'ours blanc ingère de grandes quantités de vitamine A qu'il stocke dans son foie. Par le passé, des explorateurs de l'Arctique se sont souvent empoisonnés en mangeant le foie d'un ours blanc, en raison d'une hypervitaminose A.
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Le pelage de l'ours blanc lui offre un excellent camouflage. Lorsqu'il chasse, il cache son museau avec ses pattes, ce qui le trahirait sinon. L'ours est également un bon pêcheur et utilise ses griffes pour harponner ses proies. La femelle peut jeûner près de huit mois avant de mettre bas ses petits, habituellement deux oursons pesant entre 600 et 700 g. Elle retourne ensuite rapidement sur la banquise pour chasser le phoque, sa nourriture favorite, ou attraper du poisson. Les bonnes années, l'ours blanc accumule une épaisse couche de graisse avant la débâcle. Une fois à terre, il entre alors en « hibernation itinérante » : bien que restant en activité, son métabolisme ralentit sensiblement, permettant ainsi d'économiser énergie et réserves.
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À cause du réchauffement climatique et de la fonte des glaces, l'ours blanc éprouve de plus en plus de difficultés à chasser les phoques. Sa quête de nourriture s’est rapidement portée sur les zones de nidation des oiseaux, faisant des œufs une partie importante de son alimentation. Cependant, l’équilibre alimentaire de l'ours se voit perturbé, en partie parce que les œufs sont trop riches en protéines[43].
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Les mâles ne sont pas sexuellement matures avant l'âge de quatre ans, mais les femelles peuvent être mères dès l'âge de trois ans. Elles ont rarement plus de 2 petits, à raison d'une mise bas tous les 3 ans[44], qui viennent au monde lorsque la femelle hiverne dans sa tanière au mois d'octobre et se contentent du riche lait maternel pendant plusieurs semaines[44]. Après sa sortie de tanière aux alentours de mars, la reproduction de la femelle a lieu en juin. Fécondée par le mâle, elle porte l'embryon pendant 5 mois (mise bas en décembre) alors que la gestation ne dure que 55 jours ; la femelle produit ainsi une implantation différée (en) de l'embryon. La mère n'emmène ses petits hors de la tanière que lorsqu'ils sont âgés de 3 à 4 mois ; c'est à ce moment qu'ils découvrent le monde qui les entoure. Les jeunes prennent leur indépendance tardivement, car l'ourse s'occupe de toute leur éducation, leur apprenant la chasse et le choix d'une tanière. Ils ne se séparent définitivement d'elle qu'à l'âge de 3 ans. Lors de cette période, les petits prennent beaucoup de poids grâce au lait produit par la femelle, qui contient 50 % de matières grasses[9],[45].
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L'ours blanc et le grizzli ont divergé génétiquement il y a 200 000 ans, mais peuvent encore s'hybrider pour donner un animal connu dans les pays anglophones sous le nom de grolar ou de pizzly, « ours polaire » se disant « polar bear » en anglais.
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L'ours blanc est sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Auparavant classée dans la catégorie « risque faible, dépendant des efforts de conservation » selon la liste rouge établie en 1996, l'espèce se trouve désormais dans la catégorie « vulnérable »[46].
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On estime que l'espèce pourrait disparaitre d'ici un siècle à cause de la réduction de la superficie et de la qualité de son habitat[47],[48]. L'United States Geological Survey (USGS) a publié une étude sur les ours blancs : si la fonte de la banquise dans l'océan Arctique se poursuit, leur population mondiale, estimée à 22 000 individus, diminuera des deux tiers d'ici à 2050[49].
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L'habitat des ours blancs est naturellement limité par l'étendue de la banquise et par les plaques de glace dérivantes dont ils se servent comme plate-forme pour la chasse au phoque ainsi que pour l'itinérance et l'élevage des jeunes. Ils ne visitent la terre ferme que pour creuser les tanières où les femelles mettent bas et sont donc menacés par la disparition de pans de plus en plus grands de la banquise. Son métabolisme ne lui permet pas de survivre sans glace d'une part[50] et d'autre part les phoques peuvent de plus en plus facilement, de par le recul de la banquise, reprendre leur respiration hors d'atteinte de ce prédateur[51].
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Le réchauffement climatique restreint donc dangereusement l'habitat vital de l'espèce. Les premiers signes de déclin ont été observés dans les zones les plus méridionales de son implantation, comme la Baie d'Hudson, et selon une étude publiée en 2016, aucun refuge de l'ours blanc n'est désormais à l'abri des effets du changement climatique. Certains modèles climatiques suggèrent même que presque tout l'océan polaire arctique pourrait être libre de glace en été dès le milieu du XXIe siècle[52], mais aucune solution alternative – telle que l'introduction de l'ours blanc en Antarctique – n'est sérieusement envisagée à l'heure actuelle.
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Les découvertes d'ours blancs noyés et de cas de cannibalisme, l'augmentation du nombre d'ours « à problèmes » – cherchant de la nourriture près des communautés humaines arctiques – sont rapportées de plusieurs régions. Ces observations sont cohérentes avec les prédictions liées aux changements causés par le réchauffement climatique[53].
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Les ours blancs trouvent leur nourriture la plus riche sur la banquise située à l'aplomb des plateaux continentaux, en marge des côtes. Ces derniers temps[précision nécessaire], la glace s'est retirée loin de ces zones[réf. souhaitée]. L'habitat estival nécessaire aux ours se réduit. Leur période de chasse sur la banquise raccourcit, d'où un jeûne plus long. Et la glace, moins épaisse, risque davantage de dériver au gré des vents et courants et d'emporter les ours loin de leurs territoires. Ces animaux doivent alors s'épuiser à nager en pleine mer pour trouver des plaques de glace hospitalières ou regagner la terre ferme, ce qui peut leur être fatal. En 2008, une femelle équipée d'une balise a ainsi nagé 687 km pour rejoindre la banquise, au large de la côte nord de l'Alaska.
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La chasse à l'ours blanc est pratiquée par les Inuits et les chasseurs de trophées. En 1972, les États-Unis ont signé le Marine Mammal Protection Act parce que la population de nombreuses espèces marines avait décru drastiquement. Ce texte de loi interdit de tuer, blesser ou même harceler toutes les espèces marines de mammifères, y compris les ours blancs. Elle interdit aussi l'importation de « trophées » d'ours blancs aux États-Unis[54].
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L'année suivante vit la création de l'International Agreement on the Conservation of Polar Bears (Traité international sur la conservation des ours polaires, également connu sous le nom d'Accord d'Oslo)[55], signé par les 5 nations dont les territoires arctiques sont habités par cette espèce : États-Unis, Canada, Norvège, Danemark (via le Groenland) et Russie (à l'époque encore l'URSS). Ainsi donc fut restreinte la chasse aux trophées et bannie la chasse à bord des engins volants et des brise-glace. Depuis cette année 1973, la Norvège a interdit complètement la chasse à l'ours blanc, les États-Unis, le Groenland, la Russie et le Canada la permettant partiellement (à leurs peuples autochtones, partant du principe que c'est inhérent à leur culture)[56]. Le Canada et le Groenland permettent toujours la chasse aux trophées.
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Le Canada, qui abrite davantage d'ours blancs que les autres pays, permet une chasse aux trophées restreinte : les chasseurs doivent payer un lourd tarif aux organisateurs de la chasse. En 2005, le gouvernement du Nunavut augmenta le quota à 518 ours[57] malgré les protestations de plusieurs groupes scientifiques ; environ 50 furent vendus à des chasseurs de trophées[58], le nombre restant donné à des Inuits. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest maintient son propre quota de 72 à 103 ours blancs au sein de la communauté Inuvialuit ; certains sont donnés à des chasseurs de trophées.
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Jusqu'en 2005, le Groenland n'imposait pas de limite sur la chasse aux ours blancs par la population autochtone. Cette année-là, elle imposa une limite de 150 ours pour 2006 et autorisa la chasse aux trophées pour la première fois[59].
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En 1994, les États-Unis modifièrent le Marine Mammal Protection Act pour permettre l'importation de trophées d'ours blancs et préparer le terrain à une éventuelle augmentation de la chasse. Depuis lors, plus de 800 trophées d'ours blancs ont été importés aux États-Unis[60]. En mai 2007, une proposition de loi a été présentée au Congrès[61] pour annuler la décision de 1994 et interdire l'importation des trophées[62].
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De nombreuses associations de protection de la nature et des animaux craignent que le réchauffement climatique n'ait un impact négatif énorme quant à la survie des populations d'ours blancs. Il en est de même concernant la continuation de la chasse aux trophées[63].
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En 2015, Morten Jørgensen conclut que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique. Plus de 1 000 ours sont abattus chaque année entre la chasse aux trophées (environ 750 en Alaska et au Canada) et le braconnage (plus de 300, principalement en Russie). Estimée à moins de 20 000 individus, la population d'ours polaires ne pourra pas supporter longtemps un tel niveau d'abattage[4]'[64].
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Les matières toxiques répandues dans la mer sont consommées par le phytoplancton, puis le zooplancton, qui sont à leur tour consommés par les poissons, qui sont eux-mêmes mangés par les phoques, ces derniers étant la proie des ours. C'est ainsi que les ours blancs emmagasineraient les substances toxiques accumulées dans l'organisme d'animaux qui constituent leur chaine alimentaire. Par exemple, 200 à 300 tonnes de mercure transitent vers les pôles via les courants marins et les vents ; les populations locales ainsi que l'ours blanc ont des concentrations de ce métal, toxique pour le système nerveux et pouvant causer des anomalies congénitales, plus élevées que la moyenne[65]. On peut citer également l'exploitation des hydrocarbures, notamment de pétrole offshore et de gaz de schiste, comme menaces pour les populations.
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Un ours blanc adulte n'a pas de prédateurs naturels : seul l'orque pourrait être une menace pour lui, mais il n'y a jamais eu d'observation d'un ou plusieurs orques tuant un ours blanc, seulement des spéculations concernant les restes trouvés dans des estomacs d'orques, mais sans que l'on sache s'il s'agit du produit d'une chasse ou de prélèvements opportunistes après le croisement d'un cadavre d'ours dérivant en mer. De même concernant le requin du Groenland, puisque des restes d'ours ont également été trouvés dans son estomac, même si les scientifiques optent pour un comportement de charognard du requin, qui aurait pareillement trouvé la carcasse de l'ours dans l'eau. Les oursons en revanche sont plus vulnérables à la prédation, notamment par des loups ou renards arctiques. Il y a aussi eu le cas d'un Gulo gulo tuant un ours polaire adulte, en lui agrippant le cou pendant de longues minutes jusqu'à l'étouffer[66].
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Les cinq pays se partageant la population mondiale d'ours blancs, soit le Canada, les États-Unis (via l'Alaska), le Danemark (via le Groenland), la Norvège et la Russie ont signé en 1973 l'Accord international sur la conservation des ours blancs (polaires) et leur habitat[67]. Cet accord indique que ces pays doivent « agir comme il convient » pour protéger l'ours blanc et son habitat[68].
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Bien que cette zone soit l'objet d'importants enjeux politiques, ces pays ont réussi à préserver une certaine collaboration pour la défense de l'ours blanc. Ainsi, dès 1956, en pleine guerre froide, les scientifiques de ces pays peuvent travailler ensemble sur ce sujet, et en 1968, dans le cadre de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) se crée le Polar Bear Specialits Group (PBSG)[67].
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La protection de l'ours blanc fait l'objet d'une classification particulière sur certains territoires :
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Divers zoos ont transformé l'ours blanc en produit financier rentable, et accréditent l'idée de participer à une sauvegarde de l'espèce. Les scientifiques rejettent, dans la situation actuelle, cette idée. En effet l'animal reste capable d'adaptation, et, si son milieu naturel est dans une situation très tendue, particulièrement au regard de la lutte contre la pollution et de la sauvegarde de la biodiversité, les efforts dans le cadre de la coopération internationale restent le meilleur allié de l'ours blanc[67].
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Prédire l'avenir est toujours incertain, même s'il est clair que l'habitat de l'ours blanc évolue vite et défavorablement. Une telle espèce très spécialisée serait particulièrement vulnérable aux conséquences de cette perte d'habitat. On pourrait donc s'attendre aux modifications suivantes chez les ours blancs dans le cadre du changement climatique[73] :
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En juin 2008, à la suite d'une proposition de classement du Fish and Wildlife Service faite en janvier 2007, les États-Unis ont inscrit l'ours blanc d'Alaska sur la liste nationale des espèces protégées[74].
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La perte de surface de banquise serait comparable à la déforestation de forêts tropicales humides : qui perd l'habitat, perd les espèces à peu d'exception près. Mais le docteur Mitchell Taylor (en) et d'autres spécialistes de la faune arctique estiment néanmoins que la situation est loin d'être dramatique[75].
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En 2016, il resterait 19 populations sauvages d'ours blancs (25 000 individus environ[76]). Selon une évaluation précédente, sur les 13 populations d'ours blancs au Canada, 11 sont stables ou en croissance. Cette population n'était plus que de 8 000 à 10 000 il y a encore un demi-siècle. La croissance récente du nombre d'ours blancs est attribuée aux restrictions sur la chasse.
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Cependant, une perte de poids est constatée chez les ours blancs en raison d'une difficulté accrue d'accès aux phoques, probablement exacerbée par la compétition pour une même nourriture, situation qui risque d'être encore aggravée par le réchauffement :
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Cette interprétation est cependant contestée par d'autres spécialistes, qui expliquent qu'il y a là une question de perspectives comportant une part de déni (comme celui de certains spécialistes concernant la baisse du stock de morues des Grands Bancs de Terre-Neuve dans les années 1980) et de facteurs sociopolitiques et économiques liés à l'exploitation des ressources du grand-nord[31]. Louis Fortier, professeur à l'Université Laval de Québec et membre de la chaire de recherche sur la réponse des écosystèmes marins au réchauffement climatique, considère que la situation des ours blancs va tout d'abord s'améliorer pour ensuite se détériorer. Il explique ce phénomène par le fait que la fonte des glaces arctiques, dans un premier temps, permet à davantage de lumière d'atteindre l'océan et donc à davantage de phytoplancton, puis de zooplancton, de prospérer, jusqu'à l'ours situé au sommet de cette pyramide alimentaire. Cependant, la disparition de la banquise, terrain de chasse et de reproduction et de vie (élevage des petits) de l'ours, entraînerait à plus long terme son déclin. En effet, l'ours blanc, carnivore fortement spécialisé, ne serait pas en mesure de concurrencer à terre ses compétiteurs originaires du sud, plus généralistes[31]. Selon la directrice générale du Service canadien de la faune Michelle Brenning les chiffres gouvernementaux montrent que, parmi les 13 sous-populations présentes au Canada, 2 sont en augmentation, 5 sont stables, 5 sont en déclin et une population n'a pas fait l'objet de recensement, offrant une situation hétérogène selon les sous-populations[31].
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En 2016, « Tous les refuges de l'Arctique sont en fait maintenant sur le déclin, selon un examen détaillé des données satellitaires » et « dans tous ces refuges, les chercheurs ont constaté une tendance à un recul printanier plus précoce de la glace de mer et à une formation de glace plus tardive en automne ». Par rapport à 1979, le laps de temps entre le maxima et le minima de glace a gagné 9 semaines dans l'année, au détriment des ours blancs[76].[pas clair]
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Cinq pays de la zone arctique (États-Unis, Canada, Groenland, Norvège et Russie) ont en 2015 adopté un plan d'action circumpolaire de dix ans pour œuvrer ensemble à la conservation des ours polaires[76].
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Nanuq est le terme inuit pour l'ours blanc, mais aussi le nom d'un esprit dans la mythologie inuit. Cet ours blanc particulièrement imposant est considéré comme le chef des ours blancs. Il peut décider si les chasseurs se sont comportés conformément aux règles rituelles afin de déterminer si une chasse est réussie.
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Ce mythe est bien connu, y compris chez d'autres peuples arctiques avec de légères variantes[78].
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L'ours blanc apparaît dans d'autres histoires de la mythologie des autochtones d'Alaska.
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L'une des plus célèbres représentations artistiques de l' Ours blanc (Pompon) est sans conteste la sculpture en taille réelle effectuée par François Pompon en 1922, où l'artiste, dans un style devenu sa marque de fabrique, représente un ours légèrement stylisé et aux pattes disproportionnées, ce qui lui donne une saisissante impression de vie. Si l'original en marbre est aujourd'hui présenté au musée d'Orsay à Paris, une copie le remplace au jardin Darcy de Dijon, où il fut longtemps exposé. C'est d'ailleurs aujourd'hui l'un des symboles les plus connus de la ville, après la chouette de Notre-Dame.
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L'ours blanc est le symbole de plusieurs zoos[79], tel que celui de Saint-Félicien au Québec ou de Berlin avec l'ourson Knut, mais aussi de régions comme le Groenland.
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La pièce de monnaie canadienne de 2 dollars comporte l'image d'un ours blanc, animal choisi par le Canada comme mascotte pour les Jeux olympiques d'hiver de 1988 à Calgary ou encore par le Bowdoin College au Maine.
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Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut au Canada ont une plaque d'immatriculation en forme d'ours blanc.
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L'ourson blanc Knut, depuis sa naissance au Zoo de Berlin, a beaucoup attiré l'attention des médias et du public, si bien que son nom a été déposé comme marque par le Zoo et est même coté en bourse[80]. Différentes utilisations de l'image de l'ourson ont été faites – de la friandise[81] au disque pour enfant[82] – avec un succès commercial indéniable.
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En 1993, Coca-Cola a abondamment utilisé l'image d'un ours blanc pour une de ses campagnes de publicité[83], mais l'ours y était montré avec des manchots, alors que ces animaux antarctiques vivent naturellement dans des régions opposées.
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L’ours brun (Ursus arctos) est une espèce d’ours qui peut atteindre des masses de 130 à 700 kg.
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Le grizzli, l’ours kodiak et l’ours brun mexicain sont des sous-espèces nord-américaines de l’ours brun, l'Ours brun d'Europe la principale sous-espèce eurasienne avec de multiples autres sous-espèces comme l'Ours Isabelle.
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Cette espèce, qui fait localement l’objet de programmes de protection ou réintroductions, notamment en France, a été exterminée au Liban, en Suisse, et dans divers pays européens, notamment dans les zones de plaine (Luxembourg, Belgique, Pays-Bas…), parfois depuis de nombreux siècles. L'espèce était originellement présente dans toute l'Europe, et même en Afrique du nord (ours de l'Atlas).
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L'ours brun peut vivre trente ans à l'état sauvage et jusqu'à quarante ans en captivité.
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L'ours brun a des fourrures dans les teintes blondes, brunes, noires, ou une combinaison de ces couleurs. Les ours bruns ont une grande bosse de muscles au-dessus de leurs épaules qui donne la force aux membres antérieurs pour creuser. Leur tête est grande et ronde avec un profil facial concave. Debout, l’ours atteint une hauteur de 1,5 à 3,5 mètres. Malgré leur taille, ils peuvent courir à des vitesses allant jusqu’à 55 km/h. Pour la marche, l’ours brun est digitigrade des pattes avant et plantigrade des pattes arrière. C’est-à-dire qu’il pose en premier les « doigts » puis le talon de ses pattes antérieures et qu’il pose toute la plante de ses pattes postérieures en même temps.
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Il est fréquent que deux mâles combattent pour une femelle ou l’appropriation d'un territoire. Néanmoins si le vainqueur se voit assuré de pouvoir féconder l'ourse, cette partenaire ne lui reste pas fidèle et élève seule les oursons.
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Avec ses trois paires de mamelles, disposées sur la poitrine et l’abdomen, la femelle fournit un lait fort nourrissant, riche en graisses, protéines et vitamines.
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L'instinct maternel développé de l'ourse la pousse à protéger ses petits de prédateurs tels que les pumas et les loups, mais également des mâles qui n’hésiteraient pas à les tuer aux fins de conquérir leur mère — comportement pareillement observable chez les lions et certains chiens de chasse.
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Ours brun, Parc animalier des Pyrénées
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Juvénile
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Un ours brun mâle du Domaine des grottes de Han en Belgique
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Les griffes
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Crâne
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Autrefois indigènes en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, les ours bruns sont maintenant éteints dans de nombreuses régions et ont vu leur nombre considérablement réduit dans d’autres. L'espèce se maintient mieux dans les forêts boréales et dans certains massifs montagneux.
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En Amérique du Nord, l’ours brun est réparti de l’Est de l’Alaska aux territoires du Nord-Ouest, et plus au sud se trouve en Colombie-Britannique et dans la moitié occidentale de l’Alberta. Des populations isolées existent dans le Nord-Ouest de l’État de Washington, dans le Nord de l’Idaho, dans le Montana occidental et dans le Nord-Ouest du Wyoming. La sous-espèce Ursus arctos horribilis (le grizzly) est l’ours brun commun de l’Amérique du Nord continentale ; la sous-espèce Ursus arctos middendorffi (l’ours kodiak), la plus grande de toutes les espèces d’ours avec l’ours polaire, vit en Alaska dans les îles de Kodiak, Afognak et Shuyak. La sous-espèce Ursus arctos nelsoni habitait dans le Nord du Mexique.
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En Asie, l'espèce reste assez bien représentée, comprenant de nombreuses sous-espèces : l'ours brun de l'Oussouri (Sibérie orientale, Japon), l'ours brun du Kamtchatka (Kamtchatka), l'ours de Gobi (très menacé, désert de Gobi), l'ours brun de Syrie (Proche-Orient), et enfin l'ours bleu du Tibet et l'ours Isabelle (Himalaya).
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L’habitat des ours bruns du Vieux Continent coïncide avec les reliquats des forêts de la préhistoire, qu’elles soient nordiques ou montagnardes. La Russie et la Scandinavie abritent aujourd’hui avec les Balkans et les Carpates leurs principales populations. L'ours dans les Alpes a une population située principalement en Slovénie liée à la petite population des Alpes italiennes qui commence à s'étendre dans les Alpes suisses [1]. Dans les Pyrénées françaises et espagnoles, des réintroductions d'ours capturés en Slovénie ont permis d'éviter l'extinction d'une population relictuelle, autrefois continue avec celle des Monts Cantabriques[2]. L'Ours marsicain est endémique des Apennins en Italie.
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La population totale des ours bruns est estimée à environ 200 000 dans le monde. Les plus grandes populations vivent en Russie, avec 120 000 ours, aux États-Unis avec 32 500 ours et au Canada avec 21 750 ours. En Europe, il y en a environ 14 000, séparés en dix populations distinctes. On trouve de petites populations d'ours bruns isolées dans plusieurs pays d’Europe, de l’Espagne à la Bulgarie. En Italie, entre 1999 et 2002, sept femelles et trois mâles capturés en Slovénie ont été relâchés dans le Trentin où subsistaient trois ours autochtones.
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En réduction depuis l’époque romaine, l’ours brun était encore présent vers l’an mille dans toutes les forêts de montagne françaises mais les zones d’habitat se réduisirent au XVIe siècle aux parties les plus inaccessibles des Vosges, du Jura, du Massif central, des Alpes et des Pyrénées. À la fin du XVIIIe siècle, le développement des activités humaines comme le pastoralisme, l’exploitation des forêts ou l’utilisation des armes à feu accentua sa disparition et au milieu du XIXe siècle sa présence ne fut plus constatée que dans quatorze départements du Jura, des Alpes et des Pyrénées. Il disparut d’abord du massif jurassien vers 1860 puis des Alpes (estimations : 300 ours en 1800, 70 en 1860, 20 en 1900, dernière observation en 1937 dans le Vercors) pour ne subsister que dans les Pyrénées où sa population atteignit quasiment l’extinction à la fin du XXe siècle[3]. L’ours a marqué les traditions orales et de nombreuses excavations ont conservé le souvenir de sa présence (« grotte de l’ours » dans le département du Jura à Chaux-des-Crotenay, Foncine-le-Bas, Rosay…)[4]
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Au massif du mont Pilat (Loire), les derniers Ours furent observés entre 1881 et 1885.
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En 1995, la France comptait une population d’ours brun relictuelle de cinq individus dans les Pyrénées occidentales. Sans la capture en Slovénie et le relâcher de deux femelles en 1996 et d’un mâle en 1997 dans le cadre du programme de réintroduction en Pyrénées centrales, l’ours brun était condamné à une disparition certaine. Mais en 1997 et en 2004, deux ourses suitées, Mellba d’origine slovène et Cannelle la dernière ourse de souche pyrénéenne, ont été abattues par des chasseurs. La réintroduction a permis de faire remonter la population à une quinzaine d’individus en 2005 mais ne pouvant être considérée comme viable à long terme, pour cause de nombre de femelles trop faible, et de problèmes de consanguinité. Il s’est avéré que les deux femelles réintroduites s’étaient accouplées sur leur territoire d’origine avec le mâle lui aussi réintroduit. Cette situation a conduit le gouvernement français à mettre en œuvre un plan de renforcement avec un apport de quatre nouvelles femelles et d'un mâle au printemps 2006. Un nouveau plan de réintroduction était à l'étude pour la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Ce plan n'a finalement pas abouti, ce qui, en 2012, a conduit la commission européenne à adresser une mise en demeure au gouvernement français afin de relancer sa politique en faveur de la biodiversité[5]. Ceci étant, le nombre d'ours dans les Pyrénées augmente. En 2016, par exemple, 39 individus ont été détectés (dont 3 sont morts dans l'année), soit 7 ours de plus qu'en 2015 [6]. Les 4 et 5 octobre 2018, 2 ourses slovènes ont été relâchées par l'office national de la chasse et de la faune sauvage dans les Pyrénées occidentale, où ne subsistaient plus que 2 ours mâles dont Cannellito, le dernier de souche pyrénéenne[7] et l'une d'elles a eu une portée de 2 oursons durant l'hiver[8]. En 2018, la population est estimée à au moins 40 individus[9].
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L’ours brun est principalement diurne surtout en Amérique du Nord.
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En été il accumule jusqu'à 180 à 200 kg de graisse, réserve dans laquelle il puise pour tenir l’hiver, période durant laquelle il devient léthargique. Bien qu’il ne soit pas un vrai animal hibernant et qu’il puisse être réveillé facilement, il aime s’abriter dans des endroits protégés telle qu’une caverne ou une crevasse pendant les mois d’hiver.
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Omnivore, il se nourrit de plantes, dont les baies, les racines, et les pousses, champignons et surtout poissons, insectes et petits mammifères. L’ours brun est en grande partie végétarien, tirant jusqu'à 75 % de ses calories des matières végétales. Il adapte son régime alimentaire aux ressources locales et saisonnières (ainsi certains ours mangent un énorme nombre de papillons nocturnes (mites) en été, parfois jusqu'à 40 000 par jour, pouvant retirer jusqu'à un tiers de leurs calories de ces papillons[10]).
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Normalement solitaires, les ours se rassemblent à côté des cours d’eau et des fleuves pendant la remontée et le frai du saumon. Tous les deux ans les femelles mettent au monde un à quatre jeunes qui pèsent seulement 500 grammes à la naissance. Ce phénomène devient plus rare en raison d'une raréfaction du saumon sauvage.
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Les méthodes classique d'évaluation des populations sous-estiment probablement la taille de la métapopulation ursine. Les méthodes dites non invasives basées sur la photo automatique en infrarouge et sur l'analyse de l'ADN (de poils ou de fèces) permettent, à moindre coût, depuis peu, de mieux évaluer les populations locales, et aussi de mieux comprendre la génétique des populations de l'ours brun, sans interférer avec l'espèce et avec moins de stress pour les individus (par rapport à la pose de radiobalises). C'est ainsi qu'on a évalué une population d'ours suédois à 550 individus environ (482-648) dans une aire de 49 000 km2 et 223 (188-282) ours étaient présents dans une aire de 7 328 km2[11]. Comme les autres méthodes, elles impliquent cependant un effort d'échantillonnage suffisant.
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Depuis 2011, l'utilisation récente de nouveaux colliers émetteurs (intégrant une caméra enregistrant des séquences de 10 secondes toutes les 5 à 15 minutes durant plus d'un mois) a apporté des données nouvelles sur le comportement d'une petite population nord-américaine d'ours bruns de mi-mai à fin juin (période choisie car les petits d'orignaux et de caribous y sont les plus disponibles pour les ours) : 100 heures de film exploitable (36 376 clips) ont permis de décrire l'emploi du temps des ours ainsi suivis[12]. 60,5 % de leur temps était consacré au repos, 21,3 % aux déplacements, pour seulement 6,3 % consacrés à l'alimentation[12]. Dans cette région au printemps plus de la moitié des repas étaient de la chair d'orignal ou de caribou, avec 20 % environ de nourriture végétale en complément, et 12 % de viande d'orignal adulte, plus quelques lièvres d'Amérique, cygnes[12]. Et un cas de canibalisme a été documenté : un ours mâle de 10 ans a tué et mangé une femelle de 6 ans[12]. Cette étude a permis de réévaluer (à la hausse) le nombre de proies tués par les ours dans cette région. Il a aussi montré que certains ours tuent beaucoup plus de proies que les autres (l'un a tué quarante-quatre jeunes herbivores en 25 jours pendant qu'un autre en tuaient seulement sept en 27 jours)[12].
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En saison de reproduction les mâles se montrent très agressifs envers les petits des femelles. Ils cherchent à les tuer. A ce moment certaines femelles se rapprochent des humains semble-t-il pour se protéger des mâles (ce phénomène dit de "Bouclier humain" a aussi été observé chez une espèce d'antilope menacée qui se rapproche chaque nuit de troupeaux de pasteurs, sans doute pour mieux échapper à la prédation par les hyènes qui se savent en danger près de ces troupeaux[13].
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L'espèce Ursus arctos a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758[14].
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La localité type est Type "Sylvis Europæ frigidæ" réduite par le zoologiste Thomas (1911) au Nord de la Suède.
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Les sous-espèces de l’ours brun ont été énumérées comme suit ; cependant, il y a peu d'accord sur la classification.
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Ursus arctos arctos
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Ursus arctos beringianus
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Ursus arctos isabellinus
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Ursus arctos lasiotus
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Ursus arctos marsicanus
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Ursus arctos syriacus
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Un squelette de néandertalien a été découvert dans la grotte du Regourdou, à proximité de Lascaux, dans une sépulture datant de 70 000 ans BP sous une dalle monolithe de 850 kg et associé aux restes d’un ours brun. Il a longtemps été considéré comme l’un des plus anciens indices d’adoration de l’ours mais cette version est discutée aujourd’hui.
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À Chauvet, des crânes d’ours disposés en cercle ont été découverts ; l’un d’eux était volontairement posé sur un rocher au centre d’une des salles ornées de la grotte. À Montespan, il y a 17 000 ans, la statue d’un ours était façonnée dans l’argile. Dans la grotte basque d’Ekain, toutes les représentations animales sont orientées vers la niche aux ours (artzei).
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L’archéologie livre de rares attestations directes de chasse à l’ours, notamment des impacts de projectiles en silex fichés dans les restes osseux de plantigrades. La grotte du Bichon (Suisse), datée du Paléolithique supérieur (Azilien) en offre un exemple exceptionnel : on y a trouvé deux squelettes entrelacés d'un homme et d'une ourse, avec un fragment de silex fiché dans une vertèbre de cette dernière. Cette découverte a été interprétée comme un accident de chasse. L'homme chassait l'ourse, qui s'est réfugiée dans la cavité, blessée. Le chasseur, pensant qu'elle était morte, s'engouffra dans la grotte, et se fit attaquer par sa proie qui, en réalité, vivait encore. L'homme périt de l'attaque de l'ourse et cette dernière, trop blessée, succomba elle aussi à ses blessures. La fouille intégrale du site a également révélé un grand nombre d'éclats de silex, notamment des pointes à dos courbe et des têtes de projectiles, qui faisaient probablement partie de l'équipement du chasseur, âgé d'environ 23 ans selon l'étude anthropologique.
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L'homme et l'ours vivant sur des territoires proches, les rencontres sont nombreuses, surtout autour des troupeaux. La chasse à l'ours a été une réalité en France jusqu'au milieu du XXe siècle. Parfois, les rejetons d'ourses tuées étaient dressés par les hommes qui faisaient les « montreurs d'ours » dans les foires et les fêtes, certains voyageront jusqu'en Amérique avec leur ursidé[16].
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En Bulgarie, en Roumanie, dans les Balkans, en Asie, en Yougoslavie, chez les Indiens d’Amérique du Nord comme dans les Pyrénées, l’ours fut longtemps considéré comme l’ancêtre de l’homme ou encore comme un homme sauvage ; souvent même il avait le statut d’un dieu. Son attitude parfois proche de l’humain lui a valu cet anthropomorphisme. Ainsi, quand il se dresse sur ses pattes arrière tel un homme, les Béarnais le nomment « lo pè-descauç », le va-nu-pieds, ou encore « lo Mossur », le Monsieur. Cette apparente ressemblance avec l'homme a donné naissance dans l'Ouest des Pyrénées françaises à la légende de Jean de l'Ours, fruit des amours entre un ours et une femme[16].
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Pour les Basques, c’est « Hartza[17] ». Il a également laissé son nom dans l’appellation de grandes figures historiques, chez des divinités ou en anthroponymie et en toponymie : Arthur, Artémis, Artehe, Artahe, Artio, l’Arctique, Bernard, Madrid (pour le blason), Berlin ou Berne, peut-être aussi García.
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Dans la Russie, l'image de l'ours est très utilisée pour représenter symboliquement la nation, au moins depuis le XIXe siècle.[réf. nécessaire]
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L’ours étant autrefois un symbole de résurrection et de fertilité, l'Église s’est efforcée de faire la guerre à ces anciens cultes animistes[18].
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Ours peut désigner :
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Nom de plusieurs évêques et missionnaires, dont le nom est Ursus en latin.
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Ursidés, Ours
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Les ours forment la famille de mammifères des ursidés (Ursidae), de l'ordre des carnivores (Carnivora). Le Grand panda, dont la classification a longtemps prêté à débat, est aujourd'hui considéré comme un ours herbivore au sein de cette famille[1],[2]. Il n'existe que huit espèces d'ours vivantes réparties dans une grande variété d'habitats, à la fois dans l'hémisphère Nord et dans une partie de l'hémisphère Sud. Les ours vivent sur les continents d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud, et en Asie.
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Les ours modernes ont comme caractéristiques un corps grand, trapu et massif, un long museau, un pelage dense, des pattes plantigrades à cinq griffes non rétractiles et une queue courte. L'ours blanc est principalement carnassier. Le panda géant se nourrit presque exclusivement de bambou. Les six autres espèces sont omnivores, leur alimentation variée comprend essentiellement des plantes et des animaux.
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Sauf en période de reproduction et d'éducation des jeunes, les ours sont solitaires. Généralement diurnes, ils sont aussi éventuellement actifs la nuit ou au crépuscule, en particulier autour des zones d'habitation humaine. On les dit parfois « nocto-diurnes ».
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Aidé par un odorat développé, l'ours peut, malgré sa corpulence, courir rapidement, nager et escalader certaines parois ou des arbres. Cavernicole, il se réfugie volontiers dans des grottes, cavernes et tanières. La plupart des espèces y passent la saison froide à dormir (hivernation[3]).
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Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. Ils ont joué un rôle de premier plan dans la culture (mythologie, légendes, etc.) et les arts. À l'époque moderne, les populations d'ours sont victimes de pressions (comme celles des éleveurs dans les Pyrénées), de l’empiétement de l'humain sur son habitat naturel, de l'artificialisation et de la fragmentation des forêts, ainsi que du commerce illicite, notamment le marché asiatique de la bile d'ours. L'UICN a classé six espèces d'ours comme vulnérables ou menacées d'extinction. L'ours brun pourrait disparaître dans certains pays européens. Le braconnage et le commerce international des populations les plus en danger sont interdits, mais se pratiquent toujours.
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L'ours a largement marqué la culture humaine à travers des rites et des traditions attestés de l'Europe aux Amériques et en Asie, et a donné lieu à une abondante culture populaire. Théophraste, dans son traité Des odeurs, dit que la chair de l'animal croît si on la conserve, même cuite, pendant le temps de leur retraite. Il dit encore que, lors de l'hivernation, on ne trouve en lui aucune trace d'aliments et que son ventre ne contient qu'une très petite quantité de liquide ; de même dans leur cœur pour le sang[4], et que le reste du corps n'en contient pas du tout. À leur sortie, au printemps, ils consomment une certaine herbe nommée aron (en grec ancien ἄρον[5]).
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Tous les ours ont un grand corps trapu et massif, des membres puissants, un pelage dense et hirsute, une queue courte, des oreilles rondes, un long museau, de grandes capacités olfactives (lui permettant de détecter une présence à 50 mètres) et d'audition, de larges pattes plantigrades à cinq griffes non rétractiles. Un ours vit de 25 à 40 ans.
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Il a été constaté, notamment grâce aux techniques de pêche, que les ours se servent plutôt de la patte gauche, laissant supposer une latéralité du comportement de l'animal. Michel Pastoureau remarque : « Deux auteurs, l'un médiéval, l'autre moderne[6] ont en effet remarqué que l'ours se servait plus fréquemment de sa patte gauche que de sa droite et en ont conclu — un peu rapidement — qu'il était gaucher »[7].
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Cette famille a été décrite pour la première fois en 1817 par le naturaliste saxon Gotthelf Fischer von Waldheim (1771-1853)[9].
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Genres et espèces actuelles selon ITIS (4 juillet 2015)[10] et Mammal Species of the World (version 3, 2005) (4 juillet 2015)[11]:
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Diverses études classent les genres actuels en trois sous-familles distinctes[12],[13]:
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Sous-familles et genres fossiles d'après Paleobiology Database (novembre 2015)[14]:
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A transférer dans la future page du genre Ailuropoda
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En 2011, des chercheurs espagnols annoncent la découverte d'une nouvelle espèce d'ailuropodinés anciens baptisée Agriarctos beatrix[15] rebaptisé Kretzoiarctos beatrix dans un nouveau genre[16] qui aurait vécu en Espagne au Miocène.
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Les ursidés sont une famille d'évolution tardive, ils partagent un ancêtre commun avec les canidés, et un plus récent avec les mustélidés et les pinnipèdes.
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L'ancêtre des mustélidés et des pinnipèdes a divergé de celui des ours il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 millions d'années. Les six espèces distinctes d'ursinés sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leurs ADN ont montré que l'ours blanc a divergé de l'ours brun il y a environ 200 000 ans.
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L'ours est généralement diurne, mais peut être actif la nuit ou au crépuscule, notamment près des habitations.
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Les ours sont aidés par leur excellent sens de l'odorat, et malgré leur forte corpulence et une démarche maladroite, ils peuvent courir rapidement (jusqu'à 50 km/h) et sont des grimpeurs habiles comme d'excellents nageurs. Leurs dents sont utilisées pour la défense et comme outils et dépendent du régime de l'ours. Leurs griffes sont employées pour déchirer, creuser et attraper. Sur leurs pattes arrière, ils peuvent avoir une démarche bipède.
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Les ours sont des semi-hibernants. L'hivernation, contrairement à l'hibernation, n’entraîne pas une interruption de toutes les activités physiologiques. La température de leur corps descend relativement bas, mais ils peuvent se réveiller facilement. Les organes vitaux restent à une température normale pour réagir en cas de danger et l’ourse donne naissance aux petits pendant l’hiver. Beaucoup d'ours des régions nordiques hivernent ; ils se réfugient dans des grottes, cavernes et tanières, qui sont occupées par la plupart des espèces au cours de l'hiver pour cette longue période de sommeil.
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Les ours sont principalement omnivores[17], bien que certains aient un régime plus spécialisé, comme les ours blancs, essentiellement carnivores. Ils mangent des lichens, des racines, des noix et des baies. Ils peuvent également aller à un fleuve ou à toute autre eau de surface pour capturer des poissons. Des animaux comme les brebis constituent également une source de nourriture. L'ours est une espèce méliphage (il aime le miel et les larves d'abeille quand il en trouve). Les ours voyageront généralement loin des sources de nourriture. Ils pratiquent habituellement la chasse au crépuscule, sauf quand des humains se trouvent dans le voisinage.
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À l'exception des périodes de reproduction et de l'éducation des jeunes animaux, les ours sont solitaires. La période de reproduction de l'ours est brève. Il se reproduit saisonnièrement, habituellement après l'hivernation. Les oursons viennent au monde édentés, aveugles et chauves. Habituellement en portées de 1 à 3, ils resteront avec la mère pendant six mois. D'abord nourris du lait maternel, ils commenceront à chasser avec la mère après trois mois. Puis, ils sont sevrés. Cependant, ils resteront dans les parages pendant trois ans. Les jeunes animaux atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de sept ans.
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L'ours a besoin d'un vaste territoire à haut degré de naturalité. Ce type de milieu devient de plus en plus rare en Europe et régresse en Sibérie et en Amérique du Nord. Dans les forêts secondaires proches de zones urbaines ou de zones d'agriculture, même extensive, l'ours est sans cesse effrayé ou chassé. Les parcs nationaux lui convenant en Europe sont rares.
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Les ours vivent dans les continents d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et en Asie.
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L'occupation par les ours bruns du continent américain et leur différenciation en Kodiak et Grizzli est très récente. La séparation d'avec les ours des régions tropicales est plus ancienne, l'ours à lunette d'Amérique du Sud étant le plus éloigné génétiquement. L'ours brun reste encore assez abondant en Sibérie (120 000 animaux dans les années 2000) et en Amérique du Nord (environ 50 000), surtout en Alaska et au Canada, sous la forme dite de l'ours grizzly, qui n'est qu'une forme géante de l'ours brun). Plus au sud, des populations se rencontrent au Proche-Orient, dans l'Himalaya, au Japon (environ 3 000 animaux sur l'île d'Hokkaido) et dans l'Ouest des États-Unis. Les Indiens d'Amérique du Nord qui portaient des crêtes iroquoises se raidissaient les cheveux avec de la graisse d'ours ou de l'huile de noix pour les rassembler en une sorte de corne.
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On peut signaler la présence au cours du Mésolithique d'un ours « domestique » — dont les dents présentent des indices de liens — en grotte à Sassenage (Isère)[18].
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Une cause du déclin de l'ours en Europe a été celui de son habitat, qui s'est accéléré au XVIIe siècle puis XIXe siècle ; dans son encyclopédie, Les Merveilles de la nature, parue en 1868, Alfred Brehm a écrit : « Les beaux temps de l'ours sont passés. L'espèce ne peut plus demeurer que dans les lieux que l'homme n'a pas encore envahis. (...) L'extension toujours croissante de l'homme sur la terre chasse l'ours et finira par le détruire complètement dans l'Europe centrale et méridionale ». Aujourd'hui leur territoire s'est considérablement réduit, du moins en Europe de l'Ouest avec quelques-uns dans les Pyrénées, une centaine en Espagne, en Italie dans les Abruzzes et une trentaine en Autriche. Il est encore relativement nombreux dans les forêts de Scandinavie, les Carpates, les Balkans et la Russie d'Europe (la population de ces quatre régions regroupe environ 12 000 animaux, soit l'essentiel de la population européenne).
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En France, le Parc national des Pyrénées n'a pas été créé sur un territoire vraiment idéal pour les ours, mais là où les promoteurs, bergers et forestiers ont jugé qu'il serait le moins gênant pour eux. Aucune population viable d'ours ne s'y est donc jamais spontanément et durablement installée.
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Dans les Pyrénées françaises la dernière ourse de souche, Cannelle a été abattue par un chasseur en 2004, ce qui a provoqué une vague de protestations et d'indignation de la part d'associations de protection de la nature et de défense des animaux (SEPANSO-Béarn, FIEP Groupe Ours Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées, SNPN, ASPAS, One Voice, FNE, 30 Millions d'Amis, Fondation assistance aux animaux, Fondation Brigitte Bardot, SPA, WWF, Pays de l'Ours - Adet, Ferus). Alors que la lignée pyrénéenne était condamnée, cinq ours en provenance de Slovénie ont été relâchés en 2006, soulevant une controverse notamment chez les bergers et les éleveurs. La première ourse introduite, Palouma, a été retrouvée morte en août 2006 au bas d'une barre rocheuse à 2 100 m d'altitude. La deuxième ourse introduite, Franska, a été percutée mortellement par une voiture le 9 août 2007. Bien que les sondages montrent qu'une large majorité de la population est favorable au maintien d'une population ursine en France, l'espèce est toujours au bord de l'extinction dans ce pays qui abritait encore une centaine d'ours au début du XXe siècle [réf. nécessaire] ; dans les Alpes françaises, le dernier ours abattu avait toutefois été tué, selon les sources, à la veille de 1914-18[19] ou en 1921, le dernier ours vu ayant quant à lui fait l'objet d'un témoignage en 1937[20].
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En Roumanie, des sociétés de chasse offrent la possibilité d'abattre un ours pour un peu plus d'un millier d'euros au cours de « safaris » controversés par les militants de la cause animale qui arguent que même quand un ours a un comportement familier (parce qu'il s'est habitué à l'homme par exemple), on peut l'effaroucher ou le capturer sans le stress occasionné par les battues ou les chasses traditionnelles. Un nouveau tourisme naturaliste d'observation du loup, de l'ours, du lynx ou du castor se développe, mais qui n'a pas assez de reconnaissance pour induire une véritable protection des habitats de ces espèces.
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Quelques grandes espèces, telles l'ours des cavernes (éteint depuis 10 000 ans environ), l'ours blanc et le grizzly étaient ou sont dangereuses pour les humains particulièrement dans les secteurs où elles se sont habituées à la présence humaine, mais la plupart du temps, les ours sont timides et sont facilement effrayés par les humains. Cependant, comme de nombreuses autres espèces, ils défendront vigoureusement leur progéniture s'ils la sentent menacée.
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L'ours de l'Atlas a récemment disparu (début XIXe siècle). Et en 2007, six des huit espèces reconnues par l'UICN sont menacées[21].
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Souvent dérangé et effrayé par l'humain et obligé de se cacher le jour, il doit se nourrir, plus difficilement, la nuit ou par mauvais temps. Mal nourri à l'automne, il se réveille plus tôt et peut être plus encore tenté par les moutons ou ruches non surveillés ou mal protégés.
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Dans les pays d'Amérique du Nord, en particulier au Canada, il est arrive parfois de voir des ours dans les plus petites villes ou à proximité. Ils sont attirés par la nourriture et attaquent parfois les humains. Les Rangers tentent de les repousser chaque jour.
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La place de l'ours est de tout temps particulière, cet animal fut peut-être divinisé dès l'époque préhistorique où il partageait son biotope avec les humains. L'ours occupe une place importante (mythologie, blason, folklore, onomastique), partout où il était présent. On le retrouve dans l'ours en peluche. Le culte de l'ours symbolise : puissance, renouveau, royauté.
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Le nom indo-européen de l'ours (correspondant à grec ancien ἄρκτος (árktos) et latin ursus) semble avoir fait l'objet d'un tabou chez les peuples slaves, baltiques et germaniques, qui étaient de ceux qui avaient le plus de contacts avec l'ours ; ils usaient pour le désigner de périphrases ou de qualificatifs, du type « le mangeur de miel », « le lécheur », « le grogneur ». Antoine Meillet[22] remarque que des peuples non indo-européens voisins (Estoniens, Finlandais, Lapons) évitent aussi d'appeler l'ours par son nom et rappelle que « l'un des tabous de vocabulaire les plus fréquents porte, durant la saison de chasse, sur le nom de la bête qu'on chasse ». En Europe, le tabou portant sur le nom de l'ours pourrait remonter au Paléolithique[23].
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Ainsi, tandis que le nom de l'ours (karhu) en finnois devient kontio ou mesikämmen (mains de miel) dès qu'on rentre dans la forêt, le verbe tuer (tappaa) ou chasser (metsästää) n'est pas utilisé en association avec le nom de l'ours mais l'expression périphrasique kaataa (renverser)
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Des poèmes de chasse existent également en finnois dans le Kalevala pour expliquer à l'âme de l'ours que son décès relève en fait d'un accident et non d'un acte de chasse délibéré:
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«En minä sinua kaannut:
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itse vierit vempeleltä»
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(«Je ne t'ai pas abattu: c'est toi-même qui est tombé d'un arbre courbé»)
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L'ours a donné naissance à une grande variété d'expressions.
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De nombreuses œuvres font mention d'ours, mis en scène plus ou moins à leur avantage ou désavantage dans la littérature classique. Un exemple remarquable nous est donné par le Guerre et Paix de Léon Tolstoï, qui donne à voir au lecteur l'ours Michka, mascotte d'une coterie de jeunes nobles militaires. D'abord, Tolstoï outre son lecteur en nous montrant l'ourson Michka enchaîné et apparemment maltraité par les jeunes officiers, qui, ayant trop bu, badinent avec l'ours.
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Plus loin, dans le troisième salon, au milieu du tohu-bohu général des rires et des cris, le grognement d’un ours se faisait entendre. Huit jeunes gens se pressaient anxieusement autour d’une fenêtre ouverte ; trois d’entre eux jouaient avec un ourson, que l’un d’eux traînait à la chaîne en l’excitant contre son camarade pour lui faire peur[25].
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Un peu plus tard, l'ours apparaît comme un compagnon régulier du badinage des jeunes gens :
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– Allons ! s’écria Pierre, allons, et en avant Michka ! » Il saisit l’ourson, l’entoura de ses bras, le souleva de terre et se mit à valser avec lui tout autour de la chambre[25].
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Non loin dans le même chapitre apparaît la conclusion des avanies oursines :
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– Mais qu’ont-ils donc fait ? demanda la comtesse.
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– Ce sont de véritables brigands, Dologhow surtout, reprit Mme Karaguine : il est le fils de Marie Ivanovna Dologhow, une dame si respectable… Croiriez-vous qu’à eux trois ils se sont emparés, je ne sais où, d’un ourson, qu’ils l’ont fourré avec eux en voiture et mené chez des actrices. La police a voulu les arrêter. Alors… qu’ont-ils imaginé ?… Ils ont saisi l’officier de police ; et, après l’avoir attaché sur le dos de l’ourson, ils l’ont lâché dans la Moïka, l’ourson nageant avec l’homme de police sur son dos.
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- Ce Dologhow est une bien vile truffe, rétorqua la comtesse, et coupable de bien noires ourseries !
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Mme Karaguine secoua son éventail, murmurant :
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- Oui, c'est assez outrant. Que devenir si tant d'hommes se comportent dans le monde comme ce Pierre et ce Dologhow ?
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L'ours souffre de la chasse et du commerce illicite, notamment le marché asiatique de la bile d'ours, mais aussi de la fragmentation écologique de son habitat, du roadkill et du dérangement.
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À l'époque moderne, les populations d'ours sont victimes de pressions (comme celles des éleveurs dans les Pyrénées), de l'empiètement de l'homme sur son habitat naturel. L'ours polaire est lui menacé par le recul rapide des glaces qui constituent son habitat naturel.
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Les ours étant omnivores, mais volontiers consommateurs de cadavres et vivant longtemps, sans être au sommet de la pyramide alimentaire, ils accumulent de nombreux polluants (radioactivité dans les zones de retombées du nuage de Tchernobyl, métaux lourds, organochlorés, pesticides, etc. particulièrement l'ours blanc).
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Animal volontiers cavernicole, il entre aussi facilement dans les tunnels ferroviaires où il peut être blessé ou tué par les trains.
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Les humains sont entrés en conflit avec l'ours, prédateur et rival direct, dès la Préhistoire. L'élimination de l'ours des cavernes par l'homme à la fin de la dernière glaciation est discutée (Des facteurs climatiques et/ou génétiques pourraient être en cause, mais cette espèce avait supporté deux glaciations précédentes). L'ours a été intensivement chassé, pour défendre le bétail, de manière rituelle (par les inuits) pour sa chair ou plus récemment pour le « sport ». Le moine Abélard a signé un document interdisant à ses moines de chasser l'ours plus de deux jours par semaine, et un menu précise que 300 oursons farcis ont été servis à un seul banquet donné par le roi Louis XIV.
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Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. Les produits tirés de l'ours ont longtemps été réputés dans diverses pharmacopées, sa bile, sa peau, son cuir, sa graisse, ses dents et ses griffes se virent attribuer de nombreuses vertus, et ce, dans toutes les cultures. Sa viande semble avoir été au contraire peu appréciée, et considérée taboue en Europe orientale[P 1]. La chasse est principalement liée au commerce international illicite de leur fourrure, griffes mais aussi leur vésicule biliaire[26]. Le braconnage et le commerce international d'ours appartenant aux populations les plus menacées est interdit, mais se pratique toujours. En Asie, dans certains élevages d'ours pour la pharmacopée traditionnelle chinoise, les cruelles conditions d'extraction (de bile notamment) sont sujettes à controverse[27].
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Des ours ont été gardés dans des ménageries de princes ou de saltimbanques en Europe et Asie. Le dressage d'ours était très populaire, et continue à se perpétuer jusqu'à nos jours ; ces spectacles sont de plus en plus controversés eu égard à la souffrance des animaux, dressés dans des conditions violentes (à l'aide de fouets, tisons enflammés, etc.), et certains pays (comme la Turquie, la Grèce ou la Bulgarie[28], mais pas la France à ce jour) ont interdit l'exhibition d'ours « savants ».
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Les ours sont aussi des hôtes fréquents des zoos ; toutefois, il est devenu très rare que des animaux soient prélevés dans la nature pour peupler de tels établissements (la reproduction des ours en captivité est très aisée, du moins chez l'ours brun), et leurs conditions de vie se sont souvent améliorées depuis une vingtaine d'années. Les ours sont progressivement retirés des fosses archaïques comme celles du Jardin des Plantes à Paris, et ils sont de plus en plus souvent présentés dans de grands parcs boisés qui leur offrent des conditions de vie un peu plus proches de la nature (par exemple Thoiry, le CERZA, le parc animalier de Sainte-Croix, etc.) ; il est significatif de noter que les ours recouvrent alors fréquemment des comportements « naturels » comme la léthargie hivernale.
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Les ours forment la famille de mammifères des ursidés (Ursidae), de l'ordre des carnivores (Carnivora). Le Grand panda, dont la classification a longtemps prêté à débat, est aujourd'hui considéré comme un ours herbivore au sein de cette famille[1],[2]. Il n'existe que huit espèces d'ours vivantes réparties dans une grande variété d'habitats, à la fois dans l'hémisphère Nord et dans une partie de l'hémisphère Sud. Les ours vivent sur les continents d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud, et en Asie.
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Les ours modernes ont comme caractéristiques un corps grand, trapu et massif, un long museau, un pelage dense, des pattes plantigrades à cinq griffes non rétractiles et une queue courte. L'ours blanc est principalement carnassier. Le panda géant se nourrit presque exclusivement de bambou. Les six autres espèces sont omnivores, leur alimentation variée comprend essentiellement des plantes et des animaux.
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Sauf en période de reproduction et d'éducation des jeunes, les ours sont solitaires. Généralement diurnes, ils sont aussi éventuellement actifs la nuit ou au crépuscule, en particulier autour des zones d'habitation humaine. On les dit parfois « nocto-diurnes ».
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Aidé par un odorat développé, l'ours peut, malgré sa corpulence, courir rapidement, nager et escalader certaines parois ou des arbres. Cavernicole, il se réfugie volontiers dans des grottes, cavernes et tanières. La plupart des espèces y passent la saison froide à dormir (hivernation[3]).
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Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. Ils ont joué un rôle de premier plan dans la culture (mythologie, légendes, etc.) et les arts. À l'époque moderne, les populations d'ours sont victimes de pressions (comme celles des éleveurs dans les Pyrénées), de l’empiétement de l'humain sur son habitat naturel, de l'artificialisation et de la fragmentation des forêts, ainsi que du commerce illicite, notamment le marché asiatique de la bile d'ours. L'UICN a classé six espèces d'ours comme vulnérables ou menacées d'extinction. L'ours brun pourrait disparaître dans certains pays européens. Le braconnage et le commerce international des populations les plus en danger sont interdits, mais se pratiquent toujours.
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L'ours a largement marqué la culture humaine à travers des rites et des traditions attestés de l'Europe aux Amériques et en Asie, et a donné lieu à une abondante culture populaire. Théophraste, dans son traité Des odeurs, dit que la chair de l'animal croît si on la conserve, même cuite, pendant le temps de leur retraite. Il dit encore que, lors de l'hivernation, on ne trouve en lui aucune trace d'aliments et que son ventre ne contient qu'une très petite quantité de liquide ; de même dans leur cœur pour le sang[4], et que le reste du corps n'en contient pas du tout. À leur sortie, au printemps, ils consomment une certaine herbe nommée aron (en grec ancien ἄρον[5]).
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Tous les ours ont un grand corps trapu et massif, des membres puissants, un pelage dense et hirsute, une queue courte, des oreilles rondes, un long museau, de grandes capacités olfactives (lui permettant de détecter une présence à 50 mètres) et d'audition, de larges pattes plantigrades à cinq griffes non rétractiles. Un ours vit de 25 à 40 ans.
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Il a été constaté, notamment grâce aux techniques de pêche, que les ours se servent plutôt de la patte gauche, laissant supposer une latéralité du comportement de l'animal. Michel Pastoureau remarque : « Deux auteurs, l'un médiéval, l'autre moderne[6] ont en effet remarqué que l'ours se servait plus fréquemment de sa patte gauche que de sa droite et en ont conclu — un peu rapidement — qu'il était gaucher »[7].
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Cette famille a été décrite pour la première fois en 1817 par le naturaliste saxon Gotthelf Fischer von Waldheim (1771-1853)[9].
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Genres et espèces actuelles selon ITIS (4 juillet 2015)[10] et Mammal Species of the World (version 3, 2005) (4 juillet 2015)[11]:
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Diverses études classent les genres actuels en trois sous-familles distinctes[12],[13]:
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Sous-familles et genres fossiles d'après Paleobiology Database (novembre 2015)[14]:
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A transférer dans la future page du genre Ailuropoda
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En 2011, des chercheurs espagnols annoncent la découverte d'une nouvelle espèce d'ailuropodinés anciens baptisée Agriarctos beatrix[15] rebaptisé Kretzoiarctos beatrix dans un nouveau genre[16] qui aurait vécu en Espagne au Miocène.
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Les ursidés sont une famille d'évolution tardive, ils partagent un ancêtre commun avec les canidés, et un plus récent avec les mustélidés et les pinnipèdes.
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L'ancêtre des mustélidés et des pinnipèdes a divergé de celui des ours il y a environ 30 Ma. L'ours à lunettes s'est séparé des autres ours il y a environ 13 millions d'années. Les six espèces distinctes d'ursinés sont apparues il y a environ 6 millions d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leurs ADN ont montré que l'ours blanc a divergé de l'ours brun il y a environ 200 000 ans.
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L'ours est généralement diurne, mais peut être actif la nuit ou au crépuscule, notamment près des habitations.
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Les ours sont aidés par leur excellent sens de l'odorat, et malgré leur forte corpulence et une démarche maladroite, ils peuvent courir rapidement (jusqu'à 50 km/h) et sont des grimpeurs habiles comme d'excellents nageurs. Leurs dents sont utilisées pour la défense et comme outils et dépendent du régime de l'ours. Leurs griffes sont employées pour déchirer, creuser et attraper. Sur leurs pattes arrière, ils peuvent avoir une démarche bipède.
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Les ours sont des semi-hibernants. L'hivernation, contrairement à l'hibernation, n’entraîne pas une interruption de toutes les activités physiologiques. La température de leur corps descend relativement bas, mais ils peuvent se réveiller facilement. Les organes vitaux restent à une température normale pour réagir en cas de danger et l’ourse donne naissance aux petits pendant l’hiver. Beaucoup d'ours des régions nordiques hivernent ; ils se réfugient dans des grottes, cavernes et tanières, qui sont occupées par la plupart des espèces au cours de l'hiver pour cette longue période de sommeil.
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Les ours sont principalement omnivores[17], bien que certains aient un régime plus spécialisé, comme les ours blancs, essentiellement carnivores. Ils mangent des lichens, des racines, des noix et des baies. Ils peuvent également aller à un fleuve ou à toute autre eau de surface pour capturer des poissons. Des animaux comme les brebis constituent également une source de nourriture. L'ours est une espèce méliphage (il aime le miel et les larves d'abeille quand il en trouve). Les ours voyageront généralement loin des sources de nourriture. Ils pratiquent habituellement la chasse au crépuscule, sauf quand des humains se trouvent dans le voisinage.
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À l'exception des périodes de reproduction et de l'éducation des jeunes animaux, les ours sont solitaires. La période de reproduction de l'ours est brève. Il se reproduit saisonnièrement, habituellement après l'hivernation. Les oursons viennent au monde édentés, aveugles et chauves. Habituellement en portées de 1 à 3, ils resteront avec la mère pendant six mois. D'abord nourris du lait maternel, ils commenceront à chasser avec la mère après trois mois. Puis, ils sont sevrés. Cependant, ils resteront dans les parages pendant trois ans. Les jeunes animaux atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de sept ans.
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L'ours a besoin d'un vaste territoire à haut degré de naturalité. Ce type de milieu devient de plus en plus rare en Europe et régresse en Sibérie et en Amérique du Nord. Dans les forêts secondaires proches de zones urbaines ou de zones d'agriculture, même extensive, l'ours est sans cesse effrayé ou chassé. Les parcs nationaux lui convenant en Europe sont rares.
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Les ours vivent dans les continents d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et en Asie.
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L'occupation par les ours bruns du continent américain et leur différenciation en Kodiak et Grizzli est très récente. La séparation d'avec les ours des régions tropicales est plus ancienne, l'ours à lunette d'Amérique du Sud étant le plus éloigné génétiquement. L'ours brun reste encore assez abondant en Sibérie (120 000 animaux dans les années 2000) et en Amérique du Nord (environ 50 000), surtout en Alaska et au Canada, sous la forme dite de l'ours grizzly, qui n'est qu'une forme géante de l'ours brun). Plus au sud, des populations se rencontrent au Proche-Orient, dans l'Himalaya, au Japon (environ 3 000 animaux sur l'île d'Hokkaido) et dans l'Ouest des États-Unis. Les Indiens d'Amérique du Nord qui portaient des crêtes iroquoises se raidissaient les cheveux avec de la graisse d'ours ou de l'huile de noix pour les rassembler en une sorte de corne.
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On peut signaler la présence au cours du Mésolithique d'un ours « domestique » — dont les dents présentent des indices de liens — en grotte à Sassenage (Isère)[18].
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Une cause du déclin de l'ours en Europe a été celui de son habitat, qui s'est accéléré au XVIIe siècle puis XIXe siècle ; dans son encyclopédie, Les Merveilles de la nature, parue en 1868, Alfred Brehm a écrit : « Les beaux temps de l'ours sont passés. L'espèce ne peut plus demeurer que dans les lieux que l'homme n'a pas encore envahis. (...) L'extension toujours croissante de l'homme sur la terre chasse l'ours et finira par le détruire complètement dans l'Europe centrale et méridionale ». Aujourd'hui leur territoire s'est considérablement réduit, du moins en Europe de l'Ouest avec quelques-uns dans les Pyrénées, une centaine en Espagne, en Italie dans les Abruzzes et une trentaine en Autriche. Il est encore relativement nombreux dans les forêts de Scandinavie, les Carpates, les Balkans et la Russie d'Europe (la population de ces quatre régions regroupe environ 12 000 animaux, soit l'essentiel de la population européenne).
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En France, le Parc national des Pyrénées n'a pas été créé sur un territoire vraiment idéal pour les ours, mais là où les promoteurs, bergers et forestiers ont jugé qu'il serait le moins gênant pour eux. Aucune population viable d'ours ne s'y est donc jamais spontanément et durablement installée.
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Dans les Pyrénées françaises la dernière ourse de souche, Cannelle a été abattue par un chasseur en 2004, ce qui a provoqué une vague de protestations et d'indignation de la part d'associations de protection de la nature et de défense des animaux (SEPANSO-Béarn, FIEP Groupe Ours Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées, SNPN, ASPAS, One Voice, FNE, 30 Millions d'Amis, Fondation assistance aux animaux, Fondation Brigitte Bardot, SPA, WWF, Pays de l'Ours - Adet, Ferus). Alors que la lignée pyrénéenne était condamnée, cinq ours en provenance de Slovénie ont été relâchés en 2006, soulevant une controverse notamment chez les bergers et les éleveurs. La première ourse introduite, Palouma, a été retrouvée morte en août 2006 au bas d'une barre rocheuse à 2 100 m d'altitude. La deuxième ourse introduite, Franska, a été percutée mortellement par une voiture le 9 août 2007. Bien que les sondages montrent qu'une large majorité de la population est favorable au maintien d'une population ursine en France, l'espèce est toujours au bord de l'extinction dans ce pays qui abritait encore une centaine d'ours au début du XXe siècle [réf. nécessaire] ; dans les Alpes françaises, le dernier ours abattu avait toutefois été tué, selon les sources, à la veille de 1914-18[19] ou en 1921, le dernier ours vu ayant quant à lui fait l'objet d'un témoignage en 1937[20].
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En Roumanie, des sociétés de chasse offrent la possibilité d'abattre un ours pour un peu plus d'un millier d'euros au cours de « safaris » controversés par les militants de la cause animale qui arguent que même quand un ours a un comportement familier (parce qu'il s'est habitué à l'homme par exemple), on peut l'effaroucher ou le capturer sans le stress occasionné par les battues ou les chasses traditionnelles. Un nouveau tourisme naturaliste d'observation du loup, de l'ours, du lynx ou du castor se développe, mais qui n'a pas assez de reconnaissance pour induire une véritable protection des habitats de ces espèces.
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Quelques grandes espèces, telles l'ours des cavernes (éteint depuis 10 000 ans environ), l'ours blanc et le grizzly étaient ou sont dangereuses pour les humains particulièrement dans les secteurs où elles se sont habituées à la présence humaine, mais la plupart du temps, les ours sont timides et sont facilement effrayés par les humains. Cependant, comme de nombreuses autres espèces, ils défendront vigoureusement leur progéniture s'ils la sentent menacée.
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L'ours de l'Atlas a récemment disparu (début XIXe siècle). Et en 2007, six des huit espèces reconnues par l'UICN sont menacées[21].
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Souvent dérangé et effrayé par l'humain et obligé de se cacher le jour, il doit se nourrir, plus difficilement, la nuit ou par mauvais temps. Mal nourri à l'automne, il se réveille plus tôt et peut être plus encore tenté par les moutons ou ruches non surveillés ou mal protégés.
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Dans les pays d'Amérique du Nord, en particulier au Canada, il est arrive parfois de voir des ours dans les plus petites villes ou à proximité. Ils sont attirés par la nourriture et attaquent parfois les humains. Les Rangers tentent de les repousser chaque jour.
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La place de l'ours est de tout temps particulière, cet animal fut peut-être divinisé dès l'époque préhistorique où il partageait son biotope avec les humains. L'ours occupe une place importante (mythologie, blason, folklore, onomastique), partout où il était présent. On le retrouve dans l'ours en peluche. Le culte de l'ours symbolise : puissance, renouveau, royauté.
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Le nom indo-européen de l'ours (correspondant à grec ancien ἄρκτος (árktos) et latin ursus) semble avoir fait l'objet d'un tabou chez les peuples slaves, baltiques et germaniques, qui étaient de ceux qui avaient le plus de contacts avec l'ours ; ils usaient pour le désigner de périphrases ou de qualificatifs, du type « le mangeur de miel », « le lécheur », « le grogneur ». Antoine Meillet[22] remarque que des peuples non indo-européens voisins (Estoniens, Finlandais, Lapons) évitent aussi d'appeler l'ours par son nom et rappelle que « l'un des tabous de vocabulaire les plus fréquents porte, durant la saison de chasse, sur le nom de la bête qu'on chasse ». En Europe, le tabou portant sur le nom de l'ours pourrait remonter au Paléolithique[23].
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Ainsi, tandis que le nom de l'ours (karhu) en finnois devient kontio ou mesikämmen (mains de miel) dès qu'on rentre dans la forêt, le verbe tuer (tappaa) ou chasser (metsästää) n'est pas utilisé en association avec le nom de l'ours mais l'expression périphrasique kaataa (renverser)
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Des poèmes de chasse existent également en finnois dans le Kalevala pour expliquer à l'âme de l'ours que son décès relève en fait d'un accident et non d'un acte de chasse délibéré:
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«En minä sinua kaannut:
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itse vierit vempeleltä»
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(«Je ne t'ai pas abattu: c'est toi-même qui est tombé d'un arbre courbé»)
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L'ours a donné naissance à une grande variété d'expressions.
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De nombreuses œuvres font mention d'ours, mis en scène plus ou moins à leur avantage ou désavantage dans la littérature classique. Un exemple remarquable nous est donné par le Guerre et Paix de Léon Tolstoï, qui donne à voir au lecteur l'ours Michka, mascotte d'une coterie de jeunes nobles militaires. D'abord, Tolstoï outre son lecteur en nous montrant l'ourson Michka enchaîné et apparemment maltraité par les jeunes officiers, qui, ayant trop bu, badinent avec l'ours.
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Plus loin, dans le troisième salon, au milieu du tohu-bohu général des rires et des cris, le grognement d’un ours se faisait entendre. Huit jeunes gens se pressaient anxieusement autour d’une fenêtre ouverte ; trois d’entre eux jouaient avec un ourson, que l’un d’eux traînait à la chaîne en l’excitant contre son camarade pour lui faire peur[25].
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Un peu plus tard, l'ours apparaît comme un compagnon régulier du badinage des jeunes gens :
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– Allons ! s’écria Pierre, allons, et en avant Michka ! » Il saisit l’ourson, l’entoura de ses bras, le souleva de terre et se mit à valser avec lui tout autour de la chambre[25].
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Non loin dans le même chapitre apparaît la conclusion des avanies oursines :
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– Mais qu’ont-ils donc fait ? demanda la comtesse.
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– Ce sont de véritables brigands, Dologhow surtout, reprit Mme Karaguine : il est le fils de Marie Ivanovna Dologhow, une dame si respectable… Croiriez-vous qu’à eux trois ils se sont emparés, je ne sais où, d’un ourson, qu’ils l’ont fourré avec eux en voiture et mené chez des actrices. La police a voulu les arrêter. Alors… qu’ont-ils imaginé ?… Ils ont saisi l’officier de police ; et, après l’avoir attaché sur le dos de l’ourson, ils l’ont lâché dans la Moïka, l’ourson nageant avec l’homme de police sur son dos.
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- Ce Dologhow est une bien vile truffe, rétorqua la comtesse, et coupable de bien noires ourseries !
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Mme Karaguine secoua son éventail, murmurant :
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- Oui, c'est assez outrant. Que devenir si tant d'hommes se comportent dans le monde comme ce Pierre et ce Dologhow ?
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L'ours souffre de la chasse et du commerce illicite, notamment le marché asiatique de la bile d'ours, mais aussi de la fragmentation écologique de son habitat, du roadkill et du dérangement.
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À l'époque moderne, les populations d'ours sont victimes de pressions (comme celles des éleveurs dans les Pyrénées), de l'empiètement de l'homme sur son habitat naturel. L'ours polaire est lui menacé par le recul rapide des glaces qui constituent son habitat naturel.
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Les ours étant omnivores, mais volontiers consommateurs de cadavres et vivant longtemps, sans être au sommet de la pyramide alimentaire, ils accumulent de nombreux polluants (radioactivité dans les zones de retombées du nuage de Tchernobyl, métaux lourds, organochlorés, pesticides, etc. particulièrement l'ours blanc).
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Animal volontiers cavernicole, il entre aussi facilement dans les tunnels ferroviaires où il peut être blessé ou tué par les trains.
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Les humains sont entrés en conflit avec l'ours, prédateur et rival direct, dès la Préhistoire. L'élimination de l'ours des cavernes par l'homme à la fin de la dernière glaciation est discutée (Des facteurs climatiques et/ou génétiques pourraient être en cause, mais cette espèce avait supporté deux glaciations précédentes). L'ours a été intensivement chassé, pour défendre le bétail, de manière rituelle (par les inuits) pour sa chair ou plus récemment pour le « sport ». Le moine Abélard a signé un document interdisant à ses moines de chasser l'ours plus de deux jours par semaine, et un menu précise que 300 oursons farcis ont été servis à un seul banquet donné par le roi Louis XIV.
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Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. Les produits tirés de l'ours ont longtemps été réputés dans diverses pharmacopées, sa bile, sa peau, son cuir, sa graisse, ses dents et ses griffes se virent attribuer de nombreuses vertus, et ce, dans toutes les cultures. Sa viande semble avoir été au contraire peu appréciée, et considérée taboue en Europe orientale[P 1]. La chasse est principalement liée au commerce international illicite de leur fourrure, griffes mais aussi leur vésicule biliaire[26]. Le braconnage et le commerce international d'ours appartenant aux populations les plus menacées est interdit, mais se pratique toujours. En Asie, dans certains élevages d'ours pour la pharmacopée traditionnelle chinoise, les cruelles conditions d'extraction (de bile notamment) sont sujettes à controverse[27].
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Des ours ont été gardés dans des ménageries de princes ou de saltimbanques en Europe et Asie. Le dressage d'ours était très populaire, et continue à se perpétuer jusqu'à nos jours ; ces spectacles sont de plus en plus controversés eu égard à la souffrance des animaux, dressés dans des conditions violentes (à l'aide de fouets, tisons enflammés, etc.), et certains pays (comme la Turquie, la Grèce ou la Bulgarie[28], mais pas la France à ce jour) ont interdit l'exhibition d'ours « savants ».
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Les ours sont aussi des hôtes fréquents des zoos ; toutefois, il est devenu très rare que des animaux soient prélevés dans la nature pour peupler de tels établissements (la reproduction des ours en captivité est très aisée, du moins chez l'ours brun), et leurs conditions de vie se sont souvent améliorées depuis une vingtaine d'années. Les ours sont progressivement retirés des fosses archaïques comme celles du Jardin des Plantes à Paris, et ils sont de plus en plus souvent présentés dans de grands parcs boisés qui leur offrent des conditions de vie un peu plus proches de la nature (par exemple Thoiry, le CERZA, le parc animalier de Sainte-Croix, etc.) ; il est significatif de noter que les ours recouvrent alors fréquemment des comportements « naturels » comme la léthargie hivernale.
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